UÎ^IV. 0?
TORONTO
UB)ÎAKY
^JIr9ft-\ ^§3êti '.'«,
?If<w*^ :.cOr*: X
r-
Â
-4^
^y»;
NOUVELLE
ENCYCLOPÉDIE
THÉOLOGIQUE,
ou NOUVELLE
SÉRIE DE DICTIONNAIRES SDH TOUTES LES PARTIES DE LA SCIENCE RELIGIEUSE,
OFFRANT, EN FRARÇAIS ET PAU ORDRE ALPHaBÉTIÇOS,
LA PLUS CLAIRK, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE, LA PLUS VARIÉE
ET LA PLUS COMPLÈTE DES THÉOLOGIES.
CES DICTIONNAIRES SONT CEUX :
DES LIVRES APOCRYPHES, DES DÉCRETS DES CONGRÉGATIONS R9MAINES, — DE PATROLOGIE,
— DE BIOGRAPHIE CHRÉTIENNE ET ANTI-CHRÉTIENNE , — DES CONFRÉRIES , — d'hISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE
-- DES CROISADES,— DES MISSIONS, — d'aNECDOTES CHRÉTIENNES, — '
D ASCÉTISME ET DES INVOCATIONS A LA VIERGE, — DES INDULGENCES, — DES PROPHÉTIES ET DES MIRACLES,
DE STATrSTIQUE CHRÉTIENNE, — d'ÉCONOMIE CHARITABLE ,
DES PERSÉCUTIONS, — DES ERREURS SOCIALES,
— DE riIlLOSOPniE CATHOLIQUE, — DE PHYSIOLOGIE SPIRITUALISTE, — D'aNTIPHILOSOPHISME, —
DES APOLOGISTES INVOLONTAIRES,
d'Éloquence chrétienne, — de littérature id., — d'archéologie ici.,
— D ARCHITECTURE, DE PEINTURE ET DE SCULPTURE id., — DE NUMISMATIQUE jrf., — d'hÉRALDIQUE ul .
— DE MUSIQUE id.,— DE PALÉONTOLOGIE îrf., —DE BOTANIQUE irf., —DE ZOOLOGIE /(/.,
— DE MÉDECINE-PRATIQUE, — D'AGRI-SILVI-VITI-ET HORTICULTURE, ETC.
PUBLIEE
PAR M. L'ABBÉ MIGNE ,
ÉOITBDR SB LA BIBLIOTBÈ^nE nNIVERSEZ.LE DU CLBRS6,
OU
DES COnRB COMPtETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE.
Pai» : 6 rn. le vol. pour le souscripteur a la collection entière, 7 fr., 8 fr., et même 10 fr. pou* le
SOUSCRIPTEUR A TEL OU TEL DICTIONNAIRE PARTICULIER.
TOME TRENTIEIMIE,
DICTIONNAIRE D'ÉPIGKAPHIE.
TOUK PREMIER.
S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, ÉDITEUR.
AUX ATELIERS CATHOLIQUES, RUE DAMBOISE, AU PETIT-MONTROUGE,
BARRIÈRE d'enfer DE PARIS.
1852
Im[iritnerie Mionï, «u Pelil-Monlrouge.
DICTIONNAIRE
D'EPIGRAPHIE
CHRETIENNE,
Rcnfci'inaut
UNE COLLECTION D'INSCRIPTIONS
Des différents pay» de la chrélieuté, depiii.<« les pi'eiiiiei's temps de notre ère;
SUIVI
D'UNE CLASSIFICATION GÉOGRAPHIQUE DES INSCRIPTIONS,
ET AUGMENTE
DE PLANCHES, FAC-SIMILE, ET D'UNE LISTE D'ABRÉVIATIONS SERVANT A DÉCHIFFRER
LES INSCRIPTIONS DES DIFFÉRENTS SIÈCLES.
PUBLIÉ
PAR M. L»ABBÊ MIGNE .
ÉDITEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE DU CLERGÉ,
OD
DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE: ECCLÉSIASTIQUE.
TOME PREMIER.
»»a«
Deux volumes, prix : 14 francs.
S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, EDITEUR.
AUX ATELIERS CATHOLIQUES, RUE D'AMBOISE, AU PETIT - MONTROUGE
BARRIÈRE d'enfer DE PARIS.
1852.
■s.
A SON ÉMINENCE RÉVÉRENDISSIME
MONSEIGNEUR LE CARDINAL ANGELO MAÏ.
Éminence
Daignez me permettre de publier sous vos auspices et de vous offrir un choix d'ins-
criptions chrétiennes formé en grande partie de l'important Recueil que vous avez donné
dans le tome Y' de la Nouvelle Collection d'anciens écrivains (1).
Au nombre des difficultés qu'implique la réalisation du projet d'une Épigraphie générale
chrétienne, celle de la limite chronologique qu'il faut choisir et h laquelle il convient de
s'arrêter, n'est pas la moindre.
Vous avez pris [lour dernière époque chronologique la fin du x° siècle, et n'avez admis
dans votre belle Collection que des inscriptions antérieures à l'an 1000
Divers savants, en s'occupant plus particulièrement de préparer les plans d'une épi-
graiiliie française , ont cru pouvoir étendre cette limite et recueillir les inscriptions
concernant l'histoire de notre pays jusqu'au xvi° siècle.
C'est la limite à laquelle je me suis aussi arrêté le plus souvent dans les additions nou-
velles que j'ai jointes à votre Recueil, en le distribuant par ordre alpiiabélique et géogra-
phique ; toutefois, je n'en ai pas fait une loi absolue, et l'on ne s'étonnera pas de trou-
ver quelquefois dans ce Dictionnaire des inscriptions apisartenant aux deux siècles
suivants.
Quelque incomplète que soit cette collection, quelques lacunes qu'elle présente, nous
osons espérer qu'elle fournira des matériaux d'une étude intéressante au clergé et
aux personnes désireuses de s'instruire de la science éiiigraphicpic
Daignez l'accueillir avec indulgence. Monseigneur le Cardinal, et daignez croire que je
suis avec le plus profond respect,
de Votre Éminence révérendissime,
le très-humblo et très-dévoué serviteur.
Paris, juillcl 1852.
(I) Saiiilornm velerum .Vdi'h Collcclio c Valicaiiit coduibiis cdila ab AngcloMui, t. V, Rome, 1851, iii ■!•
DICTIONNAIRE
DiPIGRiPHiœ CHRlTIlMI.
^»-o-»^
ACROSTICHES dans les Epitaplies. Voyez
t)ijoN, et b la suite du mot chronographe.
ADRIA, près de Rovigo, dans le royaume
Lombarde-Vénitien, en Italie.
Aux portes de l'église délia Tomba.
1.
f Adlionore beati ïôh Bapïâ lôli epc fieri curavit
post iiul. I.
(C'est-.î-dire : Ad honore (sic) beati Joheimh
Dapiisla (sic), Johanncs epispopus fieri curavic
posl indiclionem primam.)^
Cet évoque d'Adria, du nom de Jean, a été
omis par Ughelli dans Vltalia sacra. Mura-
tori pense qu'il vivait au ix' siècle, et avant
Léon qui siégeait en 860.
{Cardmal Mai, pag. 101.)
H.
In noniine Domini
Jesu Cliristi
Teniporibiis
domino Bono episcopo (I)
t
et Roniiialdos
Lupici presbylori
i . . Sanclo Jolianni
magistcr Jiilianus
et Julianus Marliruis
per iiidicilonê XV rcnovala
fons.
[Cardinal Mai, 177,3.)
AFP LIGHEM, ancienne abbave de Saint-
Ci) Apnd Muralorium, pag. 1895, 3: Hinc Uedii-
ckur baptislerium ipsum fabricatiim vel reiiovaliim
liiisseindictione \\ siib repm'me episcopali aitlislilis
Boni, sucerdolio illius ccc'lesia' fungenlibus Romiialdo
el Lupico. Operis Inijus arli/ii-cs fuere duo codent
nomine Jiiliani, et aller vocabulo Marlinns. Qiioiiain
vero lempore lloruerit Bonus isie cpiscopus, ex nullo
alio antiquilalis moniinienlo discimns. Is ccrle cata-
logo episcoponun Hadriensimn apud VJgliolliiun in
Ilalia sacra est adjungendus. A. M (Les notes si-
gnées de ces lettres sont de M. le cardinal Mai.)
DicTiON.N. d'Epigraphie, I.
Pierre et Sainl-Paul au diocèse de Malines,
en Belgique.
Epilaphe d'une fille de Philippe-Auguste
roi de France, et d'Agnès de Méranie.
Maria Pbilippi Régis fdia, quondam Pliilippi
niarcbionis Naniurcensis, cl posiea Henrici Bra-
banlia;ducis uxor, feniina omnium pnicberrima,
hic peliil sepeliri anno mccxxxvui Kai. Aug.
(Labbe, Thés. Episl., p. 613.)
AGRIMONTE,enLucanie,dans le royaume
de Naples.
Inscription dans la cathédrale.
D. 0. M. IMP. M. FLAVIO VALEK. CONSANT.
{Deo optimo maximo imperante Marco Flavio
Yalerio Cons[l]antiito.)
{Cardinal Mai, p. 3 ; Ughelli, Italia sa-
cra, t. VIL p. 4.93.)
AIGUESMORTES. La ville d'Aiguesmortes,
si intéressante par ses souvenirs, méritait
bien d'être l'objet d'un travail spécial à une
époque où les plus modestes de nos cités
trouvent des historiens ou du moins des
annalistes. L'ouvrage de M. di Pielro (1) so
distingue entre toutes les histoires particu-
lières de villes qui ont paru depuis quelques
années, par l'érudition des recherches et
surtout par ce talent, assez rare de nos jours,
qui consiste à choisir avec discernement, et
à raconter, dans un langage clair, sobre et
élégant sans emphase, tous les faits locaux
dignes de mémoire. Une première édition de
ce livre avait paru en 1821, sous le titre de:
Notice sur la ville d'Aiguesmortes. M. di Pie-
tro a reconnu que ce travail était incom-
plet ; il s'est livré à de nouvelles inves-
tigations; il a compulsé les archives de la
ville, et l'ouvrage qu'il a donné nu public
n'est plus une simple notice, mais une his-
toire approfondie et développée de la cité de
saint Louis. Après un premier chapitre, qui
{\) Histoire d'Aiguesmortes par F.-Em. di Pielro.
Paris, inipriiiieiie/de Guyiil el Scrihc; bbrairies de
Furne el Perrolin , ei de Dimionlin. lii-8« de 5Ui
pages, avec une vignelle cl une cane.
il
AIG
DICTION
traite lie l'nspoft g<Jiiéi;il d'Aisuesmorles et
de son tcrriloiro, l'auteur s'occuiie de l'ori-
gine de la ville. Qu'^l'iucs écrivains, croyant
qu'on devait chercher, sur le territoire d'Ai-
guesraortes, l'emplacement des fosses Ma-
ri an f^screus(';es jiar Marins, attrihuaient à ce
généial romain la fondation de celte ville.
M. di Pietro, après D. Vaissète, se prononce
contre celte opinion. 11 avoue qu'on ne peut
faire que des conjectures sur l'époque où des
haljitalions commencèrent à s'établir sur les
bords de la grande Roubine, canal dont
l'existence a jirécédé sans doute celle de la
ville, etijui a dû en être le principe. Tuut ce
qu'on sait, c'est ([ue sur le sol actuel d'Ai-
guesmorles s'éleva, à la lin du viii- siècle, la
lourde MatitèrcbAlieparCharlemagne, pour
défendre la côte et protéger une réunion de
colons, connue on le voit dans un diplôme
daté du mois de juilh t 791, par lequel cet
-impereur donne h Corbilien, abbé de Psal-
raodi, et à ses successeurs, cette lourde Ma-
tifère « qu'il avait fait construire. » Aigues-
raortes n'a d'autre histoire, dans ces pre-
miers temps, que celle du mor.astère de
Psahnodi, dont elle était une dépendance.
M. di Pieiro, en traitant, dans le chajtilre 3,
des fails de celle époque reculée, se borne
donc à suivre les annales de l'abbaye elle-
même. La ville et son port commencèrent à
être i)lus connus au xir siècle. Un roman
célèbre, composé en 1 178, ï Histoire de Pierre
de Provence et de la belle Ma'juelone, en fait
mention. Mais c'est au siècle suivant qu'Ai-
guesmorles acquit une véritable importance.
Saint Louis acheta, en 12i8, de Uaimond,
abbé dePsalmodi, le territoire de la ville,
accorda de nombreux privilèges aux habi-
tants, y jeta les fondements d'une forteresse,
la tour de Constance, et lit faire h son port
des travaux considéiables. L'histoire d'Ai-
guesmortes prend dès lurs un intérêt réel.
Après avoir raconté l'endjarquement de saint
Louis dans ce pot t en 1248, l'auteur revient
sur une (|uestion géologique très-controver-
sée, fjui se rattache naluiellement au sujet de
son livre, et ([u'il avait déjà traitée dans sa
première édition en 1821. Un grand nombre
d'écrivains ont prétendu que depuis le règne
de saint Louis, la mer s'est retirée de tout
j'espace qui sépaie aujourd'hui Aiguesmortes
du rivage. M. di Pieiro [)i'onve que celte as-
sertion est erronée, el ([ue la ville se trou-
vait, au xui' siècle comme aujourd'hui, si-
tuée h luie lieue environ de la mer. Des dé-
bris de sépultures du moyen Age découverts
récemment entre la vdie el le rivage, le dé-
montrent évidemment. C'est \i\, jirès d'un
lieu appelé les Tombes, (pie s'élevait l'hôpi-
tal que saint Louis lit b;Uir pour les croisés
et les pèlerins. >■ Ainsi, dit l'auteur, ces rui-
nes sont demeurées [)Our nous rapjieler la
piété de ce iiionarijuc el pour nous désigner
en même temps la place où deux fuis il
fpiilta le sol de la trancc. » Non loin des
'lombes, la iliii'iii(jii du (^anal-Vieil el la
liadilion nnliqueiit rem|il.iiemenl du grau
Louis, dont le nom subsiste encore, et eu
face duquel s'ouvre sur la cèle le large bas-
WAIRK AIX 1-2
sin où mouil!èrenl les vaisseaux de saint
Louis. Nous regrellons de ne pouvoir suivre
jihis loin M. di Pietro dans les développe-
ments de son savant et curieux travail. Le
récit des faits historiques proprement dits
est suivi de la description d'Aiguesmortes e*
de ses mouimenls, parmi lesquels l'auteur
n'a pas oublié la statue de saint Louis inau-
gurée récemment sur la place de l'hôtel de
ville. On lit également avec plaisir et avec
fruit des notices b;ograplii(pies sur les hom-
mes célèbres qu'AiguesinoUes a vus naître,
et de judicieuses réllexions sur le climat,
l'industrie et le commerce de cette ville. Des
pièces jiislilicatives terminent le volume.
Nous y avons remarqué particulièrement
les lettres de privilège accordées par saint
Louis aux habitants d'Aiguesmortes efi
12*0 et 12V8.
AIX en Provence, dépaitemcnl des Bou-
ches-du-Uhône, en France.
1.
Inscription du iv° au \' sickle.
Fpilaphii.m prajftcli cujnsd.im el (sic) ()) ellinxo Cliri-
sliaui t'acti.
Slemmate prœcipuum trabeatis fascibiis ortiiiii
In ctliiim Icti hic sopor allus habet
Qui post paiiieia prœclanis Cimjoia reeiiir (2)
Subjecit Ciirisii colla siibaclu jogo (3)
Poslponciis iillra miinili proteiulere pompas
Et nolens donieno (4) solvere vola malcns
[sic] (.S).
Sic geniens (6) Félix pcrfunciiis niunere gaudei
lîgrogius niuiido plaoeliis (7) et Domeiio
Hoc lomolo ciijiis tauliiiii iiaiii niombra quiescmit
Lopialiir palria rneiis, paradise, liia.
[Iiiscript. en vers, par M. Rouaud, Aix, 183!),)
M. Rouard , au 2' vers, n'hésite pas à
changer in odium en Evodium , correction
heureuse par la(pielle il s'agirait ici d'Fvo-
dius, consul eu 386 avecHonoriiis, et préfet
du prétoire des Gaules. C'est d'Kvodiusque
Sulpice-Sévèro a dit : Consul Evodius , vir
quo nihil unquam justius fuit.
[Mémoire de la Soc. arch. du Midi ,
tom. IV.pag. 239.)
IL
.. .. Oiar
lîasilio cpisropo
Aiiiio xviii
vin die. Il l
... no 0('iiil>ris
Turcio Aslcrio coiisiile
Trouvée par le président de Saint-A'in-
cent, dans le cimetière de Saint-Laurent lo
(I) Peiil-èlie pour ex (?)
(•2) iTclor.
(5) suliacla jilgo.
(l) ildiiiino.
(:;) Mialo (?)
(U) gciuiiio.
(7) pl.K'iliib-imiiido.
ù
AIX
premier éubli h Aix par les chréliens, cette
épilaphe prouve que Basile était évôi[ue
d'Aix. sous le consulat do Turcius, Rullus,
Apronianus, Asterius (491), ce qui, jusqu'ici,
était douteux. Papou croit que le cliiirre
XXIII indique Tannée de Tépiscopat do
L'asile. Il peut aussi se rapporter à l'Age du
mort, d'autant que ce qui suit : YUl die
(huit jours), serait une mention tout à fait
inutile s'il s'agissait de l'épiscopat de Basile.
Ce Basile est déjh cité comme prêtre en 44-9,
mais cela ne prouve rien quant à l'époque
de son élection au rang épiscopal.
{M(fm. de la Soc. arch. du Midi, tom. IV,
257.)
D'EPIGRAPIIIE
Jon. (I
AIX
14
pac
llî.
Châsse dans la sacristie de la cathédrale.
Hic ossa Scormii Munelfali cpiscopi,
Nec non Arnicnlaiii ab ecdesia bcali Laureiilii
Transvecta posila sunt.
Transiliis Menelfali X Cal. Maii
AnnciUarii vero Mon. Octob.
On croit qu'Armentaire succéda à Lazare,
évèque d'Aix, vers 4.20, et que Menelfalc le
remplaça. Ni l'un ni l'autre'n'est cité dans
le Gallia Chrisliana au nombre des évêques
d'Aix.
[Mém. de la Soc. arch. du Midi, tom. IV,
pag. 258.)
IV.
A Véglise Saint-Sauveur avant la Révolution.
Hic in pacc roqnicscet Aiuutor, ,Qiii posi ac-
ceplam poenilciitiain migravil ad Domiiiun),
ann. Lxv. nienses vu. (lies xv. ileposiuis S. D.
(sub die)vnii KalcndasJanuarias Anaslasio V. C.
(viro clarissimo) consule.
(Voyage dans le Midi du Millin ; Mém. de
laSoc. arch. du Midi, tom. II, pag. 19C:
Labbf, Thés, epit., pag. 480.)
V.
Autrefois chez M. de Saint-Vincens.
D. M. S. defiinclus est Capreolus vixil an-
nos un. nienses ii dies m horas un. pater ^
fecit.
Les sigles D. M. S. pourraient s'exiiliquer,
Diis manibus sacrum, si le monograumie
n'indiquait pas une tombe chrétienne et no
donnait la signification : Deo maximo sa-
crum.
[Mém. de la Soc.
pag. 181.)
arch. du Midi, lom. II,
1277.
VI
-i la cathédrale.
Anno Domino millesimo cccxxvn XXI (1) octobris,
hic tuniulata suni inleslina et cèlera viscera
(!) X. XI pour X KL.
Alani Cistcriccn. Epi. qm reliqnid (2)
pro anniversario siio xxx soldos bicannuali (ô).
Super donni. siiani. Orale pio eo.
Jean Alanus, compté quelquefois par er-
reur au nombre des arclicvôques d'Aix, mou-
rut en 1277 évêque de Sistcron.
Voy. Gallia Chrisliana, 1838.
'Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. IV,
p. 299.)
VII
Epitaphe de Peiresc, par Honoré Bouche.
TEitIa LVXqVa se CanCro faX eXlVIloibls,
Pel resCVin scXtis ConiVMVLAYIl aqVIs.
Obijt Aquis Sexliis clic Jonis 25 Juiiij. an. 1G57.
M. CCCC. LL. L. XX. XX. VV. VV. VV. VV. lUll. II.
(Labbe , Thés. Epitaph., p. 135.)
VIII.
(Lieu incertain.)
Epithaphe de Pierre Pilhou.
Si (llVas LVgere pLaCel, LVgi'le CaMœnse :
PlibœVs Vester l'illiIVs oCCVbVIt.
M. CCCC. LL. L. VV. VV. VV. VV. IIIII. I.
(Labbe, p. 136.)
Voy. au mot Curonographes de notre Dic-
tionnaire, d'autres épitaphes analogues aux
deux dernières.
AIX-LA-CHAPELLE, en Prussi
I
Vers sur Charlemagne, attribués à Paul ou à
Alcuin.
De Carolo magno versus dlïï magisiri in aula.
Hanc libi, praecursor Dni, Fradulfus opiinam
Condidil urnalani divinis cnllibus aulain ;
Vola libi reddens siipplex qna; vovcral olini,
Exilii prlmiuii cœpiulnni nosse laboreni.
Annuil liis Carolus dictis pulclicnimus héros,
Qiieni placidum voliiil vesiris sibi reddere ChrisUis
Pro nioiitis famuluni niagnis et honoribus auxit.
Niinc sibi solvendi voii est concessa polestas.
(Cardinal Mai, pag. 102 ; Ducuesne, Script.
Rer. Francic, tom. Il, pag. 645.)
H.
Epitaphe de Charlemagne, à la basilique de
Sainte-Murie, d'après Eginhard.
SVb hoc condiloiio silum est corpus Karoli,
MagiiialqiieOrlhodoxilinperatoris, qui Regriuin
Francoiiiin nol)ililer ainpliauit, et per annos 47.
fcliciler rexit. Dccessit scpluagcnai lus anno ab
Incarnalione Doniini 814. Indiclione 7. quinto
Kalendas Feliniarias.
III.
Autre epitaphe de l'empereur, d'api'és Ago-
bard, arcluiêque de Lyon, et d'après un ma-
nuscrit de La Novalaise.
KArolvs Rcx Francorum atquelinperalor et
Pairicius liomanorum postquam 7G. annis vilse
(1) Joaniiis.
(2) rchqiiit.
(3) annualim.
13
ALA
DICTIONNAIRE
ALB
IG
vixenit in s:«Culo niigrauit ex orbe qiiiiiio. Kal.
Foljrtiarij. Nam rrgiia lonens ipsa qiiadiagiiUft
et sex aimis feliciu^r, jani al) liicanialione Do-
iiiini aiiiil eiioluli oclocPiitii's cl (|i;aluordcciin,
Sic eiiini in siio Epilapliio Icfçiliii- :
Aiirea cœlormn poslqiiaiTi de Viiginc Cliristiis
Siimpserat apla sibi miindi pro iiimiiic nicinbra,
lam decimiis qiiartiis pnsl ceiilies octo yohibat
Arimis fliicliiiagi mcniil quoferuida secli
if]lberei, Carolus, Fiaticoiiim gloria genlis,
iCqiiora traiisire cl placidiini côpiciidere poilû
Qui deciesqiie qiiatcr per scx fcliciler aiinos
Seeplra lenês regni et regiio llex régna rejûgës
Febro migraiiit qiiiiUo-ari-ex oibe Kalendas,
Sepliiaginta scx vit;u qui IciniiNat annos.
Qiiapiofilcr flagin precibus si (locleiis vilis
Qiiiipie liiiius relcgis versus epigiâniala Leclor,
Asiriferam Curoti leneat, die, spiiitus arceni.
ly.
Autre épitaphe.
Tutor opum, viiidex sccleruni, largitor houornm,
Carolus orbis hoiior, orbis et ipso dolor.
V.
Autre dans Ciacconius, Vit. Pontificum Rom.
Magni Cmoli Régis Christianissimi Romanorum-
que Iniperaloris corpus hoc sépulcre condiluni
jaccl.
(LàBBE, Thés, epit., pag. 569.)
VI.
De CaroloM. versus domini magistri in aula,
sive is Paulus diac. sive Alcuinus fuit.
Cuhiiina ceriienli leclori litlera prome
Fardnifiis Carolo comlidit ista suo.
Quein quondain propri;i' fiierat dum sceptra seculus
Genlis in adversa» fala tulere vias.
Allanien hic lidei doniinis servavit lionorem,
Ilis regni quannis nilinia mêla foret.
Tanden vicloris Caroli felicibus arniis
Cess.il, el in niclius fors sibi cessil ilcr.
Unie quo(|ue diini fidei salvaret nnniera régi,
Rex sibi pra-celsns plniinia dona dédit,
liiler (pi;e sancii Dioiiysi rcelor ut anku
Ficiet induisit pacilieus Carolus.
liane bcnclaclori eonsiruxil pinvidus aedeui,
In qua cuin famniis gandcat ipse suis.
Ipse suis ser\is (idei (pios vincnla neelunl
Lietiliaui prnieeps pradieat aiinipolens.
More tanien vetcruni eonsnrgcne iussil avorum
(^iilndna, prx'fnigeiit régis honore donins.
Ul qiioties regni p.i'chua pahuia bislral,
FardulU faniuli sit uicnior ille sui.
{Cardinal Mai, png. 276.)
AI.ADJA, sur la roiilo du ('aramaii h Sc-
lelketi, cil Asie Mineure, ou Turfjuieil'Asie.
M. 1(; comto de Laborde, dont tout le
iiioiidc eoiitiaîl les grands voyages et les sa-
vantes puiiiicatio'is, a décoiiveit, au milieu
des ruines de l'antitiue église d'Aladja, une
inscriiilion eliréliemu^ (|u'il a l'ait emiiiaitre
dans la lierue unitcolojiquc de 18V7, t. IV,
jiag. 175.
l,'iiiseri|)lion est gravée sur le rorlier (pii
su|i|iinti! l'église et \i'. ((juveiit d'Aladja, et
duiii ks lianes descjucls ont été creusés de
nombreux tombeaux. En voici la lecluro
et la traduction d'après M. de Laborde :
'EvOccSz y.'jTÙy.etTvt
Taf-aTtoÇi 5tf yfjôaî'joç
rpsaÇÙTE/JOf /«i T:upy.ixavâptti
TrxpoiynTuç èv tw tottm
toOtw «tto ijTT«Tciaç ra3«-
Wttîtou, ivSizTtwvoj. tS'. Ewf îvSexTÎuvOt
Ù7r«T£t«J Çïi(7«î xà
TTKVTK i'xn
Traduction.
Ici repose Tarasiiis, deux fnis prêtre (de ceUe
église) et desservant (sacrislaiTi) ayant exerce
les fonctions sacerdotales en ce lieu dejjuis le
con.'iuliit de Gadalapns, la 1-4'= indiclion, jusifu'à
la.... indiction sous le consulat de.... il a récit en
tout ans.
Le Trapauivàpta; est le titre olficiel de l'ec-
clésiastique chargé de la garde d'un édilico
religieux; il répond à celui de mattsionarius
ou custos do l'Eglise latine. La li' indietion
correspond à l'année .'i61, qui eut pour con-
suls Vatjalaïphus et Severinus; seulement,
et ce point est digne de remarque, le nom
de ce consul, écrit par un contemporain,
est ici Gadalaippus. « Que ce fait serve d'en-
seignement aux voyageurs, ajoute avec rai-
son j\L de Laborde, et leur apprenne à ne
dédaigner aucun monument. Qui se serait
attendu à trouver, dans la modeste épitaphe
d'un pauvre prêtre grec, au milieu des rui-
nes d'un couvent du Taurus, Une rectifica-
tion aux fastes consulaires de l'empire ro-
main ? »
ALAIS, département du Gard, en France.
Inscription de Van 1250 à la cathédrale.
Anno incarnat! Verbi MCCL.... Septcinbrls,
obiit OnAGiST Saeerdos.
(Mémoire de la .Soc. archéol. du Midi,
tome m, pag. 198.)
ALBA, dansle .Moniferrat, dans le royaume
de Piémont, l'ancienne Alba Poinpeia.
Imp. C*sari. FI. Val.
Coiistaiitiuo pio fid.
■a ir.\icIo ang.
divi Consl(anlii) pii aug.
fdio ei\ilas Alh;e
Ponipei;e bono reip. uato.
yCardinal Maj, 2W, 3; Vernazz a, Mon.
Alb. Pomp., pag. 56.)
ALBLNC.A, en Piémont.
Autrefois au palais Costa, aujourd'hui au pn-
lais Italcslriiii.
Con^laïUi virlus shKhnni vicUiria iiomen
(àini leeipil Callos, consliluil Lij^nres.
Mo'nihns ipse loeuni dixit dMxil(|. recenli
Fundaniejila solo, iiiiaip parla dedil.
(lives Iccla l'oiuin porlns ciinnneicia portas
Coiidilor exslrnclis a'dihus instilnil.
DiMoquc reIVrt orhi'ui, nii^ priniani pnilulil urbClC,
Mec renuil lilnlo liiniiia noslri loipii.
Kl raliiil(i> conlra Ihu hi> genUx). nelaïulaS
Conslanli ninrnin noniiais opposnil.
(Canlliiiil .Mu, p. .'i-27 ; Mi u., p. 692,
3; Ul-iiman., .\nthut., t. I, p. W2.)
17
ALB
D'EPlGUAPlllE.
ALB
18
ALBI, chef-lieu du département du Tarn,
en France.
La description de Sainte-Cécile d'AlJji p;ir
M. Crozes renferme un grand nombre d'ins-
criptions conservées dans cette église. A
défaut de cet ouvrage assez récent et que
nous n'avons pu trouver à la Bibliothèque
nationale, nous donnerons le compte rendu
qu'en a lu M. le baron de GuiUiermy, dans
le sein du comité des arts et monuments (1).
Rapport fait au Comité des arts et monuments
par M. de Guilhcrmy, membre du comité,
sur la monographie de la cathédrale d'AIbi,
publiée par M. II. Crozes.
Vous m'avez chargé de vous feire un rap-
port sur la Monographie de la cathédrale
d'AIbi, par M. Hippoiyle Crozes. C'est d'a-
près la dtMuande de l'auteur que le comité
a confié l'examen de cet ouvrage à l'un de
ses mcml)res. Dans une lettre écrite à notre
président, le 19 janvier dernier, M. Crozes
déclarait qu'avant de modifier et d'étendre
son travail primitif, comme il en avait formé
le projet, il recevrait avec reconnaissance
les observations et les conseils que le co-
mité voudrait bien lui adresser.
Deux éditions de la Monographie de la ca-
thédrale d'AIbi ont déjà paru. La seconde,
publiée en 1850, présente, comparativement
a la première, de nombreuses et très-nota-
bles améliorations. L'ouvrage se divise en
quatre parties : notice, appendice , notes et
explications, biographie. La première con-
tient une description sommaii'e de l'édifice.
Dans la seconde, l'auteur expose ses idées
sur le syudjolisme de l'architecture et "de
l'ornementation, soit peinte , soit sculptée,
de l'église de Sainte-Cécile. La troisième
est consacrée à une description particulière
et plus détaillée des peintures, des sculp-
tures et des monuments funéraires. Enfin ,
l'histoire de l'Eglise d'Abi, et des prélats
qui l'ont gouvernée de|iuis saint Clair au ni'
siècle, jusipi'à l'archevèqueaujourd'hui i)lacé
h la tète de cet illustre diocèse, remplit la
quatrième et dernière partie. Nous croyons
que, dans la nouvelle édition qu'il [irépare,
M. Crozes ferait bien de fondre ensemble les
trois premières jiarties, qui n'en doivent
former réellement qu'une seule. Il trouve-
rait dans ce système l'avantage de grouper
des faits qui se servent mutuellement do
|)reuves. La division que je viens de vous
l'aire connaître, Messieui'S, résulte d'ailleurs
bien moins d'un plan arrêté d'avance, que
de retouches successives faites au premier
travail.
La notice est un discours élégant, facile,
agréable à lire, sui' les bt-autés de la cathé-
drale. Ce serait plutôt un guide pour les
gens du monde qu'un travail véritablement
arcliéologi(|ue. L'auteur a craint évidemment
d'ell'aroucher ses lecteurs en leur pré-
sentant une trop grande abondance de dé-
tails techniques et de recherches minutieu-
ses. Nous sommes persuadé, d'après l'exa-
(\)Bulleliii des Comités, nov. 1831, p. 291.
men auquel nous nous sommes livré, que
M.' Crozes aurait pu, sans rien sacrifier de
l'élégance de son style, traiter avec plus de
développement h^s importantes questions
d'esthétique, d'iconographie sacrée et d'ar-
chéologie qui mssorlaient naturellement de
son sujet. La forme n'y aurait pas perdu,
et le fond y aurait beaucoup gagné. Au-
jourd'hui d'ailleurs, les personnes (|ui sem-
blent les plus étrangères aux études sérieii-
ses, trouvent un singulier plaisir h être ini-
tiées aux mystères les jilus secrets de nos
vieux monuments. Nous prierons donc
M. Crozes de nous donner prochainement
un inventaire aussi complet que possible de
toutes les richesses de sa belle cathédrale.
Nous lui demanderons surtout de nous dire
tout ce qu'il aura pu savoir des artistes qui
ont couvert de si magnifiques peintures la
grande voûte et les chapelles de Sainte-Cé-
cile. Un seul nom ancien se trouve cité dans
la Monographie, celui de Jean-François Do-
neja , peintre d'Italie, qui se lit en latin,
avec la date 1513, sur une cartouche de la
voûte. Mais il n'est pas possible d'admettre
qu'une œuvre aussi considérable ait été en-
treprise et conduite à sa perfection par la
même main. Nousavons la conviction qu'une
colonie entière de peintres et d'ornemen-
tistes a travaillé aux i)eintures de Sainte-Cé-
cile, et nous ne nous résignerons pas facile-
ment h croire qu'il ne soit resté dans les
archives locales aucune trace do son passage.
L'artiste qui a dirigé l'œuvre, peul-ôlre ce-
lui dont nous venons de rappeler le nom,
n'était pas un de ces hommes vulgaires qui
abandonnent leur (latrie sans y laisser un
souvenir. Peut-être faudrait-il aller chercher
jusqu'en Italie des i enseignements précis
sur la vie et sur la réputation des peintres
de Sainte-Cécile , sur leurs ouvrages an-
térieurs et sur les causes qui ont déterminé
leur émigration en France. Quelle était aussi
cette Lucrèce Cantora de Bologne, dont le
nom se trouve dans une chapelle de la ca-
thédrale et dans les galeries, au milieu d'em-
blèmes et de devises? Nous rappellerons, à
ce sujet à M. Crozes les nombreuses inscrip-
tions recueillies sur les (leintures d'AIbi, et
communiquées à notre comité par M. Clé-
ment Compayré, correspondant {nullctin ar-
chéologique, t. II, p. 15, et t. III , p. 401).
Les [leintures do la chapelle de l'hôtel de
Cluny à Paris, exécutées |iar les soins de
Jacquesd'Amboise, offrent la pi us grande ana-
logie avec celles que le cardinal Louis d'Am-
boise fit faire dans sa cathédrale. En recher-
chant l'origine des unes, M. Crozes pourrait
découvrir aussi celle des autres. Cette illus-
tre maison d'Amboise, dont la noble magni-
ficence est encore attestée par tant de monu-
ments, et qui a laissé dans l'histoire un si
glorieux renom, serait bien digne d'avoir
un chapitre consacré à sa mémoire dans la
prochaine édition de la Monographie de
Sainte-Cécile. M. Crozes nous apprendrait
quelle influence ont exercée sur les progrès
des arts, dans la période qui a immédiate-
ment précédé la renaissance en France, des
1!)
ALB
blCTlO.N.NAlKE
ALB
20
momiiniiîis couinie ceux q;!c l.i inyiioii
(rAiiiboisc a Ijiissés h Koueii, h (i.illloii, à
Paris, •> Clorrnoiit et dans le diocèse d'Albi.
Jamais famille ne s'est montrée |)lus éclairée
et plus généreuse dans sa |)rotection accor-
dée à tous les Renres de mérite.
C'est dans l'appendice que M. Crozos
s'est occu|ié de la question du symbolisme.
Je suis, jiour ma part, tout à fait disposé à
accepter l'explication donnée par Fauteur
du système suivi dans l'an'angement des
peintures de la voûte. Les deux l'estaments
sont en présence. Les personnages de l'an-
cienne loi représentent la génération tem-
jîorelle du Sauveur, les promesses, les ligu-
res, les prophéties. A mesure qu'on appro-
clie de Jésus-Chi'ist, placé dans l'abside, les
ligures deviennent plus claires, les prophé-
ties plus nombreuses et plus positives. Puis
enûn apparaît le lils de Dieu, le t}'|)e des
ligures bibliques, le désiré des ]iatriarcl)es
et des proi)hètes, enlouré d'un uierveilleux
cortège d'apùlres, de martyrs, de docteurs,
de confesseurs. Au milieu de cette impo-
sante assemblée, une |ilaee d'honneur a été
donnée, en mémoire de sainte Cécile, aux
vierges chrétiennes et aux saints personna-
ges qui se sont particulièrement voués à
célébrer les louanges de Dieu, soit par le
chant, soit avec le secours des instruments.
Nous demanderons seulement à M. Crozes
de rendre son expliraliou [ilus sensible et
plus évidente en lui donnant pour accompa-
gnement un [ilan indicateur de la (ilace oc-
cupée iiar chaque personnage.
Nous n'avons pas été aussi li'appé que
M. Crozes des intentions symboli(pji'S qui se
manifesteraient dans le plan de la cathédrale
d'Albi. Nous avons peine à croire qu'on puisse
retrouver la figure du corj)s du Clu'ist expi-
j'ant dans un édilice qui, comme celui-ci, n'a
pas môme la forme d'une croix. Le clocher,
placé au bout de la nef à l'ouest, représen-
terait la tôte, et le chœur la partie infé-
rieure du corps. Ce serait le contraire de ce
qui arrive ordinairement da'.is les grandes
églises cruciformes. D'ailleurs, en suppo-
sant le cor|is du Christ ainsi i)lacé sui' la
croix, il regarderait l'Orient, ce ipii est
contredit par toutes les traditions. Suivant
la croyance constante des saints Pères, le
Christ sur le Calvaire avait le visage tourné
vers les nations occidentales, connue pour
les ajipeler d'une manière particulière à la
grAce de la rédemi)tion.
La lecture de la partie du livre de M. Cro-
zes réservée aux notes nous a conlirmé dans
les regrets (ju(! nous avons déjà exprimés.
Nous continuerons h réclamer une plus
grande abondance de détails de toute es-
jiècc, et à priei' l'auteur de n'épargner dans
.'•a prochaine édition aucune de ces descrij)-
liotis d'attributs, de costumes, de mise en
scène pour ainsi dire, ()ui peuvent don-
ner la clef du système suivi dans la déco-
ration générale de l'édilice. Dans la multi-
tude de saints personnages qui couvrent
les voiUe.s, une ligure de saint Louis nous
a paru digne d'un inlérét tout spéiijd. Iillle
date des premières années du \vi' siècle.
Peul-on croire qu'elle ail élé peinte il'après
quelques-uni's des nondjreuses représenta
lions authenli(pies de ce grand roi qui sub-
sistaient encoie h celte é[)oque, et qui de-
puis ont été complètement détruites? Nous
signalons cette question aux études de M.
Crozes. Les inscrifitions funéraires remiilis-
sent tout un chapitre. Une description de
jilusieurs monuments sur lesquels elles sont
gravées semblerait nécessaire.
M. Crozes a rassendjlé dans la biographie
une foule de renseignements tout à fait <m-
rieux sur l'église d'Albi, sur les sainis lo-
caux, sur les droits et les prérogatives des
évêques, sur certaines cérémonies |)arlicu-
lières à la cathédrale ou au diocèse. Il nous
indique la date précise de la fondation de
[dusieurs villes importantes, lelles que Cas-
tres, daillac, Lonibers, etc. 11 fait l'Iiisloire
de la cathédrale, en écrivant celle des pré-
lats qui l'ont construite et embellie, et eu
rappelant les faits mémorables qui se sont
passés autour de ce monument.
Nous engagerons, en terminant, M. Cro-
zes à revoir la terminologie dont il a fait
usage dans les parties les plus anciennes do
son travail, et qui s'est modifiée de[)uis à
mesure que la langue de l'archéologie chré-
tienne a pris |i!us d'assurance et de netteté.
Nous avons cru remarquer aussi quelques
légères erreurs dans des indications tl'ar-
moiries , et dans la traduction en français
des noms latins de quelques diocèses ou
monastères. L'auteur recunnaîtra facilement
ce que nos doutes jiourraient avoir de fondé.
"Nous n'avons [las besoin d'ajouter que les
jn'incipes [irofessés dans la Monographie de
Sainte-Cécile sur les mutilations et les res-
taurations de nos monuments du moyen
ûge, sont ceux que le comité a constam-
ment cherrhé à réi)andre par la publication
de sou Bidlftin.
Que rexcellenle notice dont je viens ,
Jlessieuis, de vous faii-e connailre bien
sommairement la valeur, se transforme
donc en un grand et beau livre. La cathé-
drale d'Albi eA digne assurément d'un pa-
reil honneur, et iM. Ci'ozes a prouvé (ju'il
réunit toutes les conditions nécessaires pour
mener à bonne lin une œuvre aussi impoi-
lanle.
Nous fei'ons suivre le ra|)port de JL do
(îuilhermy pai' l'extrait d'uu' notice inlé-
l'essante, sur la calliédrale tf-Vlbi due à M.
S. Dauriac, de la Uddiothèqiie nationale, eu
faisant toutes nos réserves sur les (jueslions
diverses ([ue louche l'auteur. Sa notice ,
|)ubliée elle/ Dumoulin, en 18jl,a |)Our lili'e :
Preuves de l'esislencc de deux njlisis dédiées
a sainte Cécile dans l'.\t(>i(jei>is , au \' siècle.
L'origine de la première cathédrale d'Albi,
dit ^L Dauriat; , est assez incerlaine. Celle
église n'est point signalée dans les histu-
liens anciens; et nos écrivains modernes
n'hésistent |)as à en faire remonler la cou-
slruclion aux pii'miers Uviips du christia-
nisme dans lAlbigeois. Mais celle o|iiiiion
ne ii'pose sur aucune jneuve, cl, (inoi(prell'j
21
Ai.n
soit géiiéiiileiut'iit ncceiilee, nous |)i_misi)iis
qu'on ne doit pas lui accorder [>lus de con-
fiance qu'à celle qui reconnaît suint Clair
pour premier évoque de ce pays.
Malgré l'antique légende qui veut que
saint Firmin, disciple de saint Honest et do
saint Honorât, deuxiiJme évoque de Tou-
louse , ait fait connaître les vérités de la re-
ligion chrétienne aux peuples de l'Albi-
geois (1), une tradition plus accréditée dans
le pays en attribue la gloire à saint Clair,
dont on ne connaît pas bien l'origine, et
que l'on nomme tantôt évêque , apûlre ,
prêtre ou simple laïque (2). Les auteurs de
la vie de ce saint le font venir d'Afrique à
Rome, et ils disent qu'i^ivoyé dans les Gau-
les pour y porter la lumière de l'Kvangile ,
il convertit les peuples de la Narbonnaise
avant d'entrer dans l'Albigeois. On alllrme
encore, d'après ses actes, qu'il ne borna pas
là sa mission, et on |)cnse que, toujours
poussé par l'esprit de Dieu, il parcourut
successivement les villes de Bour'ges, Li-
moges, Périgueux, Bordeaux, Auch et Lec-
toure où il ti'ouva eiitin le martyre (3).
Doit-on croire qu'un même saint ait prê-
ché dans tous ces lieux ? C'est une question
assez difficile à résoudre. Les Bollandistes
et Le Nain de Tillemont avouent qu'il n'y
a rien de certain dans la vie de saint Clair,
et nous pouvons ajouter qu'on no trouve
aucun document qui justifie les prétentions
de l'église d'AIbi à le considérer comme son
premier évoque. Cependant on peut croire
que cette église eut pour fondateur ((uelque
élève de saint Saturnin ou de ses disciples.
Saint Firmin, qui avait été instruit par saint
Honest , se lit probablement accompagner
de saint Clair, qui avait d.'jà commencé ses
prédications à Cologm^, pet te ville à quel-
ques lieues de Toulouse; |iuis il ilut le lais-
ser à AIbi pour y continuer son œuvie. Si
maintenant on admet que ce saint, ne re-
nonçant pas b ses courses apostoliijues,
ait été chercher le martyre à Lectoure ,
nous pensons qu'il doit être regardé moins
comme le premier évêijue d'AIbi que comme
l'apôlro de l'Aquitaine.
Nous venons de dire que l'on igtiorait l'é-
poque précise de la fondation de Sainte-
Cécile. En effet, on ne trouve pas un mot
dans les historiens anciens qui puisse gui-
der dans une semblable recherclie. Mais si
l'origine de cette première cathédrale reste
touveile d'un voile, l'emiilacement qu'elle
occui)ait in dcclivi ripœ Tarai (i), n'a pu
écha|)per aux recherches d'un savant pour
lequel le midi de la France n'a |)eut-être
plus rien de caché. M. du Mége a découvert
les subslructions do cet éditice auprès de
r.évêché, dans le jardin des Frères de la doc-
trine chrétienne ; il a retrouvé quelques
(1) Histoire iiUéraire de France, t. I, p. 507.
(2) Haillet. Vies des Saints. Nouv. éilit. p. 1759,
t. VII, p. 55.J.
(5) Tillemont. Mém. pour servir à l'histoire eecL'-
siastiçiiw, l. IV, page 505. — M sauss.vy, Marlijr.
Callieauuin, \K\'^. 11*24.
(ij Gutliu C'iiist. iwvti, 1. 1, p;ig. il.
D'EPiGRAPHIE. ALB 22
arcs de l'ancien cloître dans une ma son
parliculière : ces arcs sont à plein chitre.
Enlin, guidé par des traces certaines qui lui
ont ]iermis de constater qu'une porte laté-
rale s'ouvrait au nord-est, et par des colon-
nes extérieures qui devaient servir à la dé-
coration des contreforts, cet infatigai)le anti-
quaire a pu lever le plan de l'ancienne ca-
thédrale. Ce monument avait environ cin-
quante-sept mètres de longueur, et il était
situé entre l'ancien palais des comtes d'AIbi
et la métropole aclaelle (1). Avant la décou-
verte de M. du Mége, un écrivain albigeois
avait reconnu quelques-unes de ces ruines,
mais il leur attribua une autre origine. Il
crut y retrouver les vestiges d'un chàieau-
fort qui commandait à la rivière du Tarn et
défendait la commune de Casielviel, actuelle-
ment réunie à la ville d'AIbi (2). Aujour-
d'hui l'opinion de l'archéologue toulousain
a prévalu, et pers(jnne ne doute qu'il ait re-
tracé les fondations de la première cathé-
drale d'AIbi.
La position qu'occupait cette église étant
établie, nous pouvons indiquer (|uelques-un3 .
des lieux qui l'entouraient au \u° siècle. Et.
d'abord, on travaillait encore aux construc-
tions du cloître en 1079, et les chanoines
n'étaient point forcés d'y vivre en commun :
aussi révê(pie Frotard ne pouvait-il les
soumettre à son obéissance (3). Devant ce
même cloître s'étendaient des pâturages ap-
partenant à Arnaud d'Alaman et à Aimar,
son frère, qui en firent don au chapitre
entre les mains de l'évoque Humbert vers
l'an 1130 (4); une rue venait vers l'église,
dans la partie Oj)poséeà la rivière, et elle s«
continuait jusqu'à un ruisseau sortant du
jardin des chanoines ; enfin ce ruisseau, dit
de la Barreira, une nouvelle rue et un fossé
formaient la clôture de la cathédrale du côté
du Castelnau (3). Un traité conclu entre Guil-
laume Pétri et ses chanoines, en 1209, nous
apprend qu'à cette époque l'évêqiie avait
toutes les terres ou [irés de la Ton&ta, de-
puis les murs de la ville jus(pv";i ceux du
chapitre, auprès de l'église de Sainte-Cécile.
Il les céda aux chanoines qui lui donnèrent
alors en échange les prés de las Bacconas,
qui étaient entre le ruisseau de la Barreira
et le château de l'évêque (6).
Cependant .Massol est tombé dans une er-
reur très-grande sur le nom de cette an-
cienne église, en affirmant ([u'elle avait été
placée sous l'invocation de la Sainte-Croix.
Cet historien |)ensait sans doute que l'an-
cienne vénération du peuple albigeois pour
(1) Vues pillores(lues de la cathédrale d'Mbi, par
Chopiiy, avec un lexlo liisloiiipic par Alex, du
Mége, p. 1829.
(2) Massol. Dcscriiuion du département du Tant,
suivie lie Vllistoire de l'ancien pays d'Albigeois et cte
la ville d'AIbi. Atbi, 1818.
(5) Archives de l'écéché d'AIbi. Fonils Doat.,
I," 105, toi. 26.
(4) Archives de l'évéché d'AIbi. Fomls Doal .
1," 105, fol. U.
(5) .irchives de l'h'éché d'AIbi. fol. 89.
(Oj id. fol. 172.
23
ALB
DICTIONNAIRE
ALn
24
la crois sufTisait pour juslifier celle origine,
et il écrivit, en parlant du cardinnl-6vôque
Jouirioy : i( Venant-de Uoine, où il avait vu
que sainte Cécile , vierge et luartjre du
141' siècle, attirait une dévotion extraordi-
naire et pour ainsi dire à la modo, Jean Jou-
Iroy appoita en France de belles reliques di;
cette sainte ; il les plaça solennellement dans
sa nouvelle cathédrale, et dès lors il en chan-
ijea la dédicace, jiuisqu'elle ne fut plus con-
nue que sous le titie de Sainte-Cécile,
tandis tiuo Vancietine éç/lise avait été dédiée
de temps immémorial à la croix (1). »
De|)uis la publication de cet ouvrage, il
ifest personne, voulant écrire sur la cathé-
drale d'Albi, qui n'ait accepté cette version,
et elle s'est ainsi pmiiagée sans examen
comme sans preuve. VHistoire de l'ancien
pays d'Albigeois est le premier ouvrage spé-
cial écrit sur cette province et sur la ville
d'Albi. Quoique lu cadre en soit restreint,
on y trouve beaucoup de faits nouveaux ;
mais leur addition n'est justifiée par aucune
j)reuve, et l'on reconnaît que l'auteur eut
larement recours aux textes originaux. Aussi
est-il difficile de comprendre sur quels do-
cuments il s'est appuyé pour donner le nom
de Sainte-Croix à la cathédrale. Quoi iju'il
en soit, nous ne craignons i)as de le dire,
]\Iassol s'est étrangement trompé en afliriuant
ce fait, et nous croyons qu'il est de notre
devoir de le rectifier.
Frappé de l'assertion de cet écrivain, nous
avons voulu remonter aux sources, et bien-
lùt nous avons acquis la certitude que la ca-
thédrale d'Albi n'avait jamais été dédiée à la
sainte Croix.
Mais avant de donner aucune' preuve do
ce que nous avançons, qu'on nous permette
d'émettre ici une [lensée sur l'origine do
cette église. Si, comme nous allons le dé-
montrer, ce monument fut d'abord dédié à
sainte Cécile, il est impossible d'en faire re-
moiiter la construction avant lo vi' siècle.
Sans nous attacher à la vie de Cécile, dont
on ne peut préciser avec certituile l'époque
du martyre, il nous sullil do faire remar-
quer que son nom n'est pas encore men-
tionné dans le calendrier romain dressé,
sous le pape Libère , vers lo milieu du
IV' siècle (2). Plus tard, vers l'an 500, nous
voyons qu'il existait h Kome une église pla-
cée sous l'invocation de sainte Cécile. Dans
le concile qui y fut tenu par le pape Sym-
iiia(jue, cette église est signalée comme l'une
des stations des iidèles pour le caiôme (3) ;
mais il ne paraît |ias ([u'elle contînt lo cor|)s
de la sainte, car Anaslase nous ap|irond (pie
ses restes furent retrouvés, par Pascal \",
dans lo cimetièi'o de Prétextai, près tie la
jiorte A]ipienne, et transi'érés, l'an 821, dans
la nouvelle église (]ue ce pape venait do faire
construire ('ij.
Le culte de cette sainte, qui est devenue
très-célèbre en Occident, ne commença h se
répandre en France que longtemps' a])rès
Rome. Cependant sainte Cécile |>aruît avoir
été honorée en Aiiuitaine dès le commence-
ment du vil" siècle, car l'on trouve un grand
oOice de sa fête dans le Sacramentaire de la
liturgie gallicane qui fut en usage parmi ces
j)euples depuis celle époque jusqu'au temps
de Charlemagne (1). On pourrait donc con-
clure, d'après cet indice, qu'une église fut
élevée h Albi en l'honneur de sainte Cécile,
Oès le vir siècle ; mais cette hypothèse ne
repose sur aucune preuve, et nous devons
avouer que les documents qui parlent de
sainte Cécile ne soi;t |ias antérieurs au
x' siècle. Nous verrons bientôt qu'il existait
à celle dernière époque deux églises de ce
nom dans l'Albigeois.
Parmi les pièces qui peuvent appuyer
notre opinion sur le nom do la cathédrale
d'Albi, nous citerons en première ligne un
document déjà connu : le testament de Ray-
mond 1", comte de Uouergue et marquis de
Gothie, fait au commencement de l'an 961 (2),
et par lequel, dit M. Roger, « Raymond donna
« plusieurs allons, châteaux ou domaines à
« Véylise de Sainte-Croix (3). » Dans cet acte,
il n'y a jias une église un peu considérable
de la province à laquelle Raymond n'ait
laissé des marques de sa piété et de sa mu-
nilicence, et nous avons pu nous convaincre,
par une lecture altcntivo de ce document,
qu'il n'y est fait mention d'aucune église du
nom do Sainte-Croix.
Nous sommes donc porté à croire que l'au-
teur des Archives historiques de rAlbigeois,
a adopté, sans la véritior, l'erreur de Massol;'
il a de plus cité un texte qu'il n'avait pas
sous les yeux, et, nous le reflétons, rien ne
justifie les paroles de l'ancien bibliothécaire
d'Albi que l'on reproduit beaucouji trop fa-
cilement aujourd'luii
Si, malgré ces preuves et beaucoup d'au-
tres fjue nous oiiietlons à dessein, on per-
sistait h croire ((ue le nom de la sainte Croix
s'appli(|uait à la cathédialo d'Allii, il serait
impossible de radmollre seul, et l'on devrait
sui)[ioser que cette église ayant été dédiée
tout à la fois h sainte Cécile et à la sainte
Croix , elle fut idus généralement connue
sous lo iircmierclo ces deux noms. Mais cette
hyj)otlièse n'est pas admissible , puisqu'il
existe des actes en tète desquels on trouve
le nom de Marie !i coté de celui de sainte
Cécile. Pouiijuoi donc n'a-t-on pas dit alors
(pie la cathédi'ale avait été dédiée à la sainte
A'iorge ? Les d(i(uments (jui la menlionnont
ddiiiieraienl assui'ément autant do valeur ;\
celle opinion i]u'à celle (pie nous venons de
comballre. l'Ji ell'el, on voit dans le cartu-
lairo d'Albi, ipi'au mois de juillet J2I1, Rer-
(I) llisl. de rniuiiii pinj^ (/'.l/fciV/^ois, pag. 380. (I) Maiiiliiim. De tilurgia gallicana,\\h. ni. Mis-
(•2) liAii.i.rr, Vies dis S.iinls, l.'VIII, p. l.'iO. sale ijolliinim, p;ij,'. 2IC.
(i>) J. l'iioNTO, littUndiirinm rowiiniim, p. i"> cl {'ij II isinnr (fiiK'nde de Languedoc, l. W, pag. &3.
150. FV., \):iii. 1(18."
li) WwMUivs, Aiiiiiilfn ccciciKis.. Mi. S-l\. — SioL- (">) P. Iti>(,i;n. Anlin'cs liii,loii(iiics de l'iMbigcoi^
Ç*-!'.!! l.liriiiiieoii., :iii. KJl cl ilii ;>«;;s f.'us/KiJs.
25
ALB
D'EPIGRAPllIE.
AL
26
nani Juvnnis et lîpgiio, sa femmp, doimèient
la clia|ielle d'Aiiihilet Duinino Deo et bcatœ
Mariœ et sanctœ Ceciliœ (1). Trois ans aupa-
ravant, Pierre, abl)é de Castres, et les reli-
gieux de ce monastère, avaient fait à la ca-
thédrale une donation commençant par ces
mots : Damus et concediinus in perpeluum Do-
mino Deo et bcatœ Mariœ, et beatœ Ceciliœ et
tibi Guillelmo prœposifo ecclesiœ sanctœ Ce-
ciliœ Albicnsis sedis (2). Après cette pièce,
émanée d'une abbaye du diocèse, on peut
encore citer un acte du mois de mars 1-208,
dans lequel l'évèque d'AIbi luimôme ins-
crivait le nom de la Vierge avant celui de
sainte Cécile. C'est un échange fait entre
Guillaume Pétri et les chanoines de la ca-
thédrale ; ce prélat y dit : Eyo Guillelmus
Pétri, Albicnsis episcopus, per me et pcr siic-
cessorcs mcos dono et concéda Deo, et bcatœ
Mariœ, et bcatœ Ceciliœ virgini, et matri, et
omnibus clericis Albiensis sedis [3].
Faudra-t-il admettre, d'après ces titres, la
dédicace de l'église à la sainte Vierge? On
ne le pense pas, car on doit considérer les
diverses formules employées par les dona-
taires comme autant d'invocations dilféren-
tps. Une dernière preuve, puisée dans une
charte antérieure d'un siècle à celles qu'on
vient de lire, justifiera notre assertion. C'est
une donation faite en 1106 par Aimard ,
Pierre, Raymond et Arnaud d'Alaman frères,
par laquelle ils cèdent tous leurs droits sur
une chapelle de Noire-Dame qu'ils avaient
dans le château de Castelviel, à Dieu, à la
Croix victorieuse, à la sainte Vierge et à la
cathédrale d'Albi : Domino Deo, ejiisque vic-
toriosissimœ Cruci, et beatœ Virgini, el matri
Albiensi ecclesiœ (i).
Que devrons-nous donc conclure de ce qui
précède? Que la cathédrale d'Albi fut de
tout temps consacrée à sainte Cécile; que le
nom de la sainte Croix, jdacé en tète de plu-
sieurs actes, doit être considéré comme un
gage de la foi du donateur; enfin, que si
l'on remarque un changement dans la for-
nmlc des chartes vers le xW siècle, c'est ,
qu'à cette époque on n'invo()uait pas seule-
ment le nom du Seigneur, ainsi que la croix
de soulfrance de sou divin Fils, mais on
commençait encore à se mettre sous la pro-
tection de la mère du Christ.
Après avoir constaté et réfuté une première
inexactitudeconstannucntadmise auxix' siè-
cle par tous les écrivains, depuis le bibliij-
thécaire Massol jusqu'à M. l'abb'é Bourassé,
il nous reste à relever une erreur non moins
grande qui a été commise au sujet de la ca-
thédrale d'Albi....
Il est démontré qu'il y avait deux
églises de Sainte-Cécile, parfaitement dis-
tinctes, l'une appelée tantôt ecr/MÏa , tantôt
çapella, située in villa quœ diciiur Acafiis
ou Avanes, in paga Albiensi , in miuislerio
Montaniense; l'autre nommée cathédrale, jna-
(I) Anliives de l'cqUse cnlliédrnle d'Mbi, fol. 181.
Ci) '■''. lui. 17i.
('•) i<i. (■(.!. 172.
(i\ id. fol. 40.
1er ccclesia, cousUmlo dans les murs de la
ville d'Albi, infra mitros Albiœ civitulis. Il
suflirait d'insister sur li dilférence qui
existe entre \epagusel hcivilas, pour qu'il
ne restât aucun doute sur l'existence d'une
église de Sainte-Cécile autre que la cathé-
drale. Cependant nous avons cru devoir
pousser nos investigations plus loin et ap-
porter , s'il était possible , une dernière
preuve matérielle établissant l'existence si-
multanée des deux Sainte-Cécile.
Toutes nos recherches pour découvrir un
district du nom de Montagnac, dans l'ancien
pays albigeois, ont été infructueuses; mais
nous pensons qu'on peut, sans se tromper,
appliquer les mots Ministeriam Montaniense
h la commune de Montons, sur le territoire
de laquelle on trouve un grand nombre d'an-
tiquités qui semblent prouver qu'il exista
jadis en cet endroit une ville assez puis-
sante. Constatons également que, auprès de
Montans, et sur la rive droite du Tarn, il
existait un bourg, nommé Aveins, qui pos-
sédait un château dans lequel, selon D. Vais-
sèle, Charles le Chauve s'arrêta, vers l'an
8i3, et où il signa une charte en faveur de
l'église de Toulouse. « Charles le Chauve,
dit aussi Massol, aimait beaucoup le peuple
d'Albigeois, oii il avait une maison royale
qu'on nommait Aveins, sur les bords' du
Tarn, entre Gaillac et Lisle (1). »
Si maintenant on admet avec nous que,
au ix' siècle, Aveins faisait partie du terri-
toire de Montans, enclavé aujourd'hui dans
l'arrondissement de Gaillac, et situé à six
lieues environ d'Albi, il faudra traduire ainsi
le passage que nous avons rapporté plus
haut dans le pays d'Albigeois, au terri-
toire de Montans, dans te bourg nommé Aveins,
où est élevée une église en l'honneur de sainte
Cécile. Ajoutons encore que l'on voit de nos
jours, au lieu que nous meiitiouno;is, un«
ancienne église coimue sous le nom de
Sainte-Cécile d'A veins, et l'on sera convaincu
que cet édifice religieux ne peut être que la-
chapelle piusietu's fois nommée dans la
charte de Benebirt.
En signalant le premier ici l'exislence de
la petite église d'A veins à une époque aussi
reculée, nous pensons rendre service aux
historiens, et nous espérons que les archéo-
logues ne négligeront plus un monument
dont l'antiquité leur est si clairement dé-
montrée. Et maintenant, à quelle époque
remonte la construction de ce monument?
Quelles sont les jiarties qui ont été ajoutées
ou détruites, et, s'il y a eu (piehjues recons-
tructions, dans quels tem|is furent-elles fai-
tes? Enfin, après les changements qui peu-
vent être survenus à cet édifice, quelle est
sa position actuelle? Telles sont les ques-
tions (jue l'on doit se faire tout d'ab ud, et
que nous nous proposons d'étudier très-pro-
chainement. Mais, actuellement, nous no
pouvons que prouver l'antiquité de Sainte-
Cécile d'Aveins à l'aide du document que
nous avons sous les yeux, et noire seul dé-
(1) llistviie de la li'.lc d'AIH, p.io,. ô\i.
27
AIE
DICTIONiNAlRE
ALE
28
sir est d'appeler rallenlioii sur celte pelilo
église, oubliée jusqu'à ce jour.
ALCALA DK HlîNAUÈS, ville et évùclié
sulTragant de Tolède eu Espagne.
Dans les environs de la ville se trouve le
monastère do San-Pedro de Munies , où se
voit cotte ancienne inscri|itiou :
A
t
a
Aecdii.
SCI
cruels,
lii. lioiiore. sce.
^
crucis. soc.
-3
Marie, sci. Ins.
1^
Baple. sci. la.
Id
cobi. sci. Maici.
^
sci. Cleiiie-
mis.
o
o
u
o
L'inscription marginale IiRE 913, Kalen-
des de décembre, répond à l'année 873 de Jé-
sus-Clirisl.
[Cnrdinnl Mai, p. 93; Florez , Spana
sdfjmda, t. Xyi, pag. 137.)
.1» monastère de Saint-Pierre des Monts.
Insigne nierilis bcaliis Fructuosus
posl(|iiaiii conipliilcnse coinrulit
Cœnobimii rioniine Sancii l'etri
brcvi (ipcre in hoc loco focil ora-
lorinni. Post (pieni non inipar meri-
lis Valoriiis sanclns operu ccclesi-
ae ililalavit. Novissiine Gciinadius
presbyler ciini diioJccini frairilins
rcstaiiravil, cia DCCCCXXXUl. pou
lil'e.v ciî'ccUrs, a fundanicnlis nii-
rilico, lit ceiiiilui', (b'nuo cro.il,
non opprcssione vi;lgi, secl bugila-
le prclii, et sudore l'ianiiin liniiis
iiionaslcrii. Coiiseci-aUini csl boc
lenii>luin ali episcopis ipiatiior Gon-
nadio asloric.cnse, Sabarico dn-
miensc, Fruiiiniio Icgionense, et
Didcidio salinaliccn>c , s;\b cra
novics cenlcna decics qnina Icr-
na cl (piaterna, noiio kal. nov. (1).
{Cardinal Mai, juig. 165, IGli.)
ALEIv, près de Gara-liissar eu Asie Mi-
neure ou Turquie d'Asie (2).
(I) l'i.oiiKS, ///.s/). s«cr., t. XVI, p. 13-2, nbi do
S. Gcnnadio. Vide cl p. ô2i). Tnin MoiiM.ics, lib.
XH, cap. ô'i (H XV, i; et los ciiicu tibius, p. Il)i,
ciitn liiscc varii'Ialibiis .siifr nomhui, viuis i-cc/isiir.
Sdtuiriu l'ruiuiuio, i/i'cit-.s (juatcrmt. rnhUcniaMi par-
loin babia riiiicsius, I. H, p. 8(1, ex Morales ; spcc-
I .|:iui' ad anniiin ;rr.c bisp. i»il ; alViTUiniiii' ab eo
ni prolicl (Dasecralioiics ecilcsiaruni lieri solilas
ilii: donilnico ; sii|)cr ipia ro P. Laz/.ekius in l'un-
tlicoiic.
(i) Marin, a copié celle inseiiplion liès-allérce
dans l'o( ocl»; cl Va r cpportce à l'année Zô\ de Jcalis-
Chlist.
ipiicr
a civilas,
Conslanlinopoli
inip. C;es. Conslanlinus
Maximus Golli. viclor ac Iriuinp-
lialor ang. el Flavia Conslanlina.
alanianu el Flavius Conslanlius NN lilJ
Caess. sahitcm dicunt
ordini Civil. Orelslanornin.
Aclnin est indnlgenli;c iios-
irLR nuinere... s vobis civila-
lis iribuioni... nn... o remo-
vere ul nberialis eliani piivl-
loginni cnsloJice ilaipic n
dicnorum iniiiriam ullra in-
dulgenliae iiostra .bénéficia
perdnrantcni praesenli
scriplione removemus ; idqiie
oralis vesiris peliiionifiue
deferinius ul pocnniam quain
procnleis... iesolebalis in- •
l'eire, minime deinceps dependi-
lis boc ill... ilnna viiiim perfe-
ctitsimom ralionalem asia-
nx diœccseos Icnilas noslra
perscril)sil, qui seculns (or-
mani inilnlgenli;c concessae
vobis pecnniam deinceps pro
supradicta spccie expeli a vo-
bis posliilariqne proliibebit.
Bene valere vos cu|iiniiis.
Tasso el Abiabio cons. (I).
ALEXANDRIE, en Egypte.
Sur une pierre trouvée rn 17*0.
Piissimo et lebcissiino
D. N. FI. Val. Consianlino
P. F. invielo .\ngnslo
Val. Epifanins V. P. niag.
privât, a'g. cl lib.
U. N. M. 2. ejns.
{Cardinal Mai, 2Vo, i ; Donat., IVS, 8 ;
BONADA, cl. XI, u° 17.)
Autre pierre trouvée <! la mâmr époriur.
Del'ensori qnielis publieac
dû biinianissinio
inviclissinioipic
Consianlino
(I) l.e cardiind Mai ajunie en noie:
i In allero lapidis laleie si'ipmnlnr legnni aba
fi-agmenla, (pia' versus IS evplcnl ; vernin adeo
pnxligiosis in sebeda errorilms sealeal, ni ca salins
sil oniillere, ne (piid ridieulnm el inniile leeloiibiis
cxbibeam. Inler ea'lcra perspienc legilur lime
nhiatii ciir/.ssiiHi' iin/iis ; i\n,\- sabilalio eonsonal enin
U'gnni eoiislaniiiiianarnni cl M. .Vuii'lii epi>lolarniu
a me cdilaiiini l'oiinnlis.
{Cardinal Mai, pag. 317, ;]I8.)
?.9
ALG
IVEi'IGRAPlllE.
AI.G
30
œlcriio aiigiislo
Arrius Diotinnis V. P.
îiat. aeg. N. M. Q. eius
dicalissiimis.
{Cord. Mai, p. 2'i.7; Bon'Ada, cl. XI, IG;
DONAT., p. IW, 7.)
Antre pierre.
Doniini no^lri iiiviclisiiiui et
vener;ibilcs ac peipelui aiigu-
sti ThcOilosius el Aicadiiis
loto orhe viclores
Malerno Cynegio omnium virlu-
liim viio cl ail iiisigiiein laiideiii
gloriaiiKiiie progenilo, pcr oni-
ues hoiionim gi-adiis inciiioriiMi
coiiteinplalione pcoveclo,
pi'aofoclo prxlorio pcr orion-
Iciii, slaliiam tivili liiddlii ad pcti-
Uira piiinoi'um nobiliiiin Alcxan-
diinae urbis in eadcni spleudida
urbc ad pcrpcluilalis faiiiara loco
cclcbei-riiijo coiisiilui collocari-
qiie iiiiseruiil per clarissinios
Alexaiidriiiae tivitalis.
[Card. Mai, |i. 285; GuuTiiR., p. 1098;
pAliRETTI, p. 10.)
ALOARVE, province mcriilioiialc du Por-
tugal dont le clict-licu est Tavira.
EpitaphedeJéro}neOsorio,évêquedesAlgarvcs.
Ilieroiiymns Osoiiiis Algaribiis Kpiscopus vcre
pins; Divins; gluri:e valJe sludiosus, ChrisliaiiiC
icligionis propiignalor insignis, excellens Tlieolo-
giis, iu cctcris discipliiiis non mcdioci-iier crutli-
liis, posl Tidliiim Uonianai eloqnenliœ Piinteps,
palrioe snae dccus, cnjns iitililatcni suis lebn»
scniper pra;tulit, verilatis amalor, linioiis et ani-
Litionis oniniuo cxpers, vcra:qnc gloria; cupidus,
septuageiinio tpiarlo xlatis Sule anno salulis
hnnianx 15S0. Angusti inensis die 20. obiil.
(Labbe, Thés. EpU., p. 523.)
ALGER , chef-lieu et centre administratif
de l'Afiiiiue française.
Les antiquités de l'ancienne régence, sou-
mises auiourd'liui à une étude suivie, four-
niront incontestabloinont des matériaux.
])récieux à l'iiisloire de l'église d'Afrique.
On trouvera queUiues inscriptions chrétien-
nes du pays dans noire dictionnaire, aux
noms d'ANNOLNAu, Bo>iE, Ouléansville ,
SÉTiF, etc. {Yoy. aussi Carthage.)
La rareté momentanée des inscriptions pu-
rement chrétiennes de notre colonie nous
engage h faire une exception à la règle que
nous avons sévèreir.ent suivie, et h donner
(luelques-unes des inscriptions antiques, si
nombreuses el si intéressantes, qui existent
encore sur son sol.
Le musée d'Alger, formé par les soins
éclairés de M. Berbrugger, ancien élève do
l'Ecole des charles , en r'.Milcrme déjà un
gra id nombre.
Nous reproduirons trois de ces inscriptions.
Les deux premières sont de ces résumes do
la carrière administrative d'un fonctionnaire
IHiblic, dont quelque parent ou ami consta-
tait sur la pierre ce qu'on appelait le cicrsus
honorum. L'une fait mention d'une cohorte
imjiériale, qui empruntait son nom h la ville
de Bragance en Portugal, ce qui peut aug-
menter d'une dénomination la liste connue
des surnoms divers des corps de la milice ro-
maine. En voici le texte, où nous indiquons
la séparation des lignes par des tirets.
P. Aelio. P. lii. Palati— na. Marciano— praef.
coll. I. Avgvstae — Bracarvm — praeposito. al. 11-
lyiicorvni— Irib. coll. Ael. Expeditac— piacp.
al. Avg. II. Tbiacvm— praeposito. al. geinin.
—Sebasian.— praeposito. classis— Syriacae. el.
Avgvstae. — praef. classis. Mocsiaticac — C.
Caesivs. Marcellvs — vctcr. ex. dec. — al. ii.
Tliracvm.
Ce qui doit se lire ainsi :
Piiblio yElio, Plein fdio , Palulina , Mitrciaiw ;
prn'fecio coliorlis primœ Aucjuslœ - Dracarum ;
pnriwsilo idœ llUjr'icontm ; Iribuiio cuhorlis
J<:iiœ-Expedilcv; prœpcsilo alœ AtKjustK se-
ciimlœ Tliructim; prœposito (dœ gcmiiiœ Scbu-
sianœ ; prœposito classis Sijriacœ et Au.jits'.a',
pnvfecto classis Mœsialtcœ : Ciiiiis Ca-siiis Marcel-
lus velermius, ex-dccuriu (dœ secundœ Tliracum.
C'esl-à-dire :
A Pclilius .'Eliiis Mai-cianns, fils de Pnblius, de
la liibu Palatiiia, coniniandanl de la pieiiiière
cohorte des Bragantins, chef de l'escadron des
lllyriens, tribun de la cohorte iElia légère, chef
du dcu\iùiue escadron impérial des Tbraces ,
chef de l'escadron lyonnais i;is, chef de la Hotte
impériale de Syrie, commandant de la llotle de
Mé.sie,
Gains Caisius Marcellus, vétéran, cx-décurion
du deuxième escadron des Tliraces.
L'autre énuméralion de ce genre est con-
signée sur une inscriiilion trouvée à Phi-
lippcville, el qui fait mention de l'ancienne
ville de Rusicada, dont Philippeville paraît
occuper à peu près l'emplacement:
G. Caecilivs.Q. f.Gal.Gallvs.bab— eqwm. pno.
aed. liab. ivr. die. q. pio— praot. [iraef. pro.ni.
viriiii praef. fabr. ces— u et. praet. ii. liab. orn.
qvinq. d. d. ex. v. decvriis — dec. m qvinqven-
nalis. pr.aef. i. d. Rvsicadi.-flam. Divi. Mi.
Caius Cœcitim, Quinti (Hiu,, Galcria, Gallus Iw-
buil equum publicum œdilis; Itabuil juri dicv.ndo ;
qiuvstur pro prœtore ; prœfeclus pro Iriumviro
quarlttm; prœfcclus {ubriim; consid bis; et pra-
tor bis; liabiiii ornamenta qnimiucimalia decrelo
decuriômm ex qnique dccnriis; décurie ter quin-
qucnmdis ; praiectojuri dicundo Rusicadi ; lUimcn
Vivi Juta.
Gains Giccilins Gallus, fils de Quinlus , de la
liibu Galciia, a élc honore d'un cheval aux frais
du public pendant son èdilité el pendant scsfouc-
'A
A MA
liiins juilitiaires; a été inlcii !;inl ilii |irél.'iir cl
qii;ilie fois officier tics lii:iiii\iis, picfcl des ou-
vriers, lieux fois consul cl ilcu\ fois préUui-; il
a été décoré des dislinciions quinquennales par
décret des ilécnrionsdans cinq décuries ; a rempli
trois fois la charge de décurion quinquennal ,
celle de chef du Irihunal de Kusicada el a été
prêtre du divin Jidcs.
La dernière de ces inscriptions, qui offre
un intérôt tout h fait historique, a été trou-
vée hCiicrclieil, et fait tneiition d'une razzia
exécutée au iv" siècle par les troupes ro-
maines contre une tribu d"indit;ènes afri-
cains et avec un plein succès :
lovi.opiini.niaxim. — celerisqve.Diis — ininiortall-
bvs — gralvm. referons — qvod. erasis. fvndilvs —
barharis Transtagnen — sibvs. secviida praeda —
facla. salvvs. ei. incolvmis — cvm. omnibvs.
niilitihvs — d. d. nn. Diocletiani. et. Maximiani.
Av"s. — rearessus, Avrel. Litva. v. p. p. p. M.
t'g. — regressus, Avrel. Litva. v. p. p. p
C. — votvni. libens. posvi.
Jvvi opiiino maximo ctvtensque Dis immortali-
bus, (jriihiin rcfcrcnsqiioil, erasis j'iuidilus barba-
ris Translugeiisibus, secuiidu prœda facla, salvus
el inculmiiis, cum omnibus mililibtis dominorum
twslrontm Diocleliani cl Maximiani Aucjuslorum,
rcijrcssus , Aitreliiis Liliia, vir pt^fcclissinius,
])r(vler pruoinciic Maurilaniœ Co.'sariensis, volitm
tibens jiosui,
C'esl-ii-dire :
A Jupiter, irès-cxcellont, très-grand, et aux au-
tres dieux iuunorlcls, en action de grâce pour
rentier aiicatilisscnienl des barhares d'au delà
du lac, pour les dcpoiiilles gagnées sans aucune
perle, el pour son heureux letour avec toutes
les troupes de nos seigneurs Dioclétieri cl Maxi-
inicn, .\ugusles ;
Aurclius Litiia, de la classe des v'ri perfeciissinii,
président di; la province de la Mauritanie-Ccsa-
lienne, a acconi|)li volonlaireiuent ce vomi.
Les mots rir pcrfcclissimus, iii(li(|U(''-; par
deux aid'évialions de l'avaiit-deriiièru liyne,
désij^iieiil, inai^i'é leur suprême emidiase,
le titre lionorili(|ue de la qualrièmo classe
<i la cour des empereurs romains de celte
épofpie, oCi les trois |)remières classes élaient
JÏInslrissiiiiiis , spirldbilis et ilarissiinus.
Voij. [-\MiiKSi': et TiiiivKSTi:.
ÀLTINO , dans le royaume Le iibardo-
>'énitien, près les lagunes de Venise
Du. inq). r.acs;iri
FI. Coiislantino inaxiiu.
l'I. l''. viclori aug.
pou. niax. (ri. 1>. WIIL
iuq). XXII. co.is. Ml.
IM*. pid cous.
huMiaMaïuin reruin
opliiuu piincipi
divi (^onslaiiti lilio
bonu M', iialo.
{CanJiiuil .M\i, p. 2V'i ; (lut nn, p.2S3,.').)
DICTIONNAIRE AMI Zi
AMALFI, au royaume de Najjles.
•]• 'livzivrJTSri TO CirrOK
TûitffO/ÇtO'J f-tftO-
TUJ50Ç O'j'jçm [îTri]
TÀJ itfiafi/jtA; ST|£yâ]-
vou Toû «y/cjTccTOy
éiTtfj-/.onQ'j -Yï, NeaTroXt-
Twv ffdXîwj. fiJîvi ôz-
TûjÇûtW.
(Cardinal Mai, p. 19V.)
A.MBEUG, ville de Bavière.
D. M. 0. S.
D. D. JoiiAS.Ni IxGELSTETERO, Medico Arcbi-Palat.
pra'Staiitissinio, Philosophe aeulissinio, Thcu-
logo sineero, inarito et Parenli desidcratissimo,
Vidua et Liberi mœstissiiiii moiiumentuin lioe
p. p. Yixil aniios lvi. Ohiit anno m.dc.xix.
mens Febr. d. xv.
( Gros, appendix aux épitaphes de Bdle^
pag. 401. )
AMIENS, en France, chef-lieu du déparl.
de la Somme.
Inscription du Labyrinthe qui existe à la
cathédrale.
Méinore quand l'euvre de l'egle.
Ue cliéens fu commenchié et liné
Il est escript el nioilou de le
Maison de Dalus (I) :
En l'an de grâce mi ne (sic)
Et XX fu l'euvre de chéens
PremièrenieiU cncomiiienchice
Adoiit yert de cliesle eves(iuié
Eviart evesque liénis,
Et roy de France Loys,
Qui fu (ils Phclipo le S^igo,
Chil qui maisire y est de l'œuvre
Maistre UolicL t doit nouiés
El de Luzarches surnoinés ;
Maistre Thomas fu après luy
De Cormont et après sou fils
Jiaistre Uogiiaull, (pii mistre
1 il à chcst point dii chcislc Icilie
Que l'incarnalion valoil
xiii« çans (2) moins xii en falloil.
Celte inscription est citée par M. Doublet
de Hoisiliibault , dans une notice sur le la-
byrinthe de la cathédrale de Chartres.
[Revue archéoh,ji(iue, octobre 18ol, p.
4i0. ) '
Extrait d'un Mémoire de H.. J. d'armer,
sur les monuments du département de la
Somme {3).
L'église cathédiale d'Amiens réunit, jihis
(jue toute autre du même Age, toutes les
pcrt'cctiiins du genre vulgairement appelé
gulliique. La hardiesse de sa consti iic(n)n,
la belle simplicité etl'unilé de sa di'coraliiui
intérieure, en font l'éditicc le plus complet
(1) l»,Mlal,>.
(2) Date douteuse. ProhaMemcnl
(y>} Amiens, 183!», in-8".
XUII iilllS.
AMI
D'EPIGRAPHIE.
AMI
que l'art calholique ait laisst^ sur notre sol.
La cathédrale , corainenci^e en 1220, par
Robert de Luzarchcs, sous l'évoque Evrard,
fut continuée par Thomas de Connont, et
achevée par Uenault son fils, en 1288.
Rivoire,enl806fl),M. Dusevel, en 1830(2),
et M. Gilbert, en 1833 {3), en ont publié des
descriptions.
Avant notre première révolution, des
sommes considérablrs étaient consacrées
chaque année, tant à l'entretien qu'à l'eui-
bellissement intérieur de la cathédrale. A
partir de cette éjioque , pendant près de
trente années, elle fut négligée. Aussi s'est-
elle ressentie de cet abandon, auquel on peut
attribuer en partie l'alléralion des parties
architecturées les plus délicates de l'exté-
rieur.
Après la cathédrale, l'édifice religieux le
plus régulier que possède Amiens est Saint-
Germain. C'est un joli vaisseau de stjle
ogival namboj-anl, d'une architecture assez
délicate et qui date du commencement du
XV' siècle. Elle fut, jusqu'en 1326, sous le
vocable de Saint-Biaise (4).
L'église des Cordeliers, aujourd'hui Saint-
Remi, existait avant 1420, où L«abelle de
Saint-Fuscien la faisait restaurer (aj. Elle
renferme le tombeau de Nicolas de Lannoy,
connétable héréditaire du Boulonnais et gou-
verneur du comté d'Eu, et de Madeleine Ma-
lurel, son éi)0use. Il fut exécuté en 1032 par
le sculpteur Blasset (6). Ce monument, de
marbre blanc, noir et jaspé, égale en magni-
ficence ceux de nos rois.
li se compose d'un grand soubassement
quadrangulaire adossé contre le mur. Dans
la niche pratiquée au-dessous, sont cou-
chées à côté l'une de l'autre les slatues nues
des deux époux, en marbre blanc et de gran-
deur naturelle. Celle de la femme est très-
bien conservée; l'autre a les ])ieds brisés.
Une tête d'ange en marbre blanc parait sou-
tenir cette niche, au fond de laquelle on aper-
çoit un bas-relief représenlant la résurrec-
tion de Lazare.
Sur les côtés du tombeau sont représen-
tées en marbre blanc la Tempémnce , la
Justice, la Force, la Prudence avef leurs
attril)uls. Au-dessus de ces allégories sont
gravées sur des tablettes noires quatre ins-
criptions latines, composées chacune de trois
distiques, dont le texte général est la mort
sans un seul mot qui désigne les person-
nages ou quelque circonstance de leur vie.
Sur la plinthe reparaissent en costume de
1 époque, ù genoux sur des coussins, la face
(l) Description (le iérjVne cathédrale d\imiens, par
Mauine Uivuire; Amiens, M^rielle, 18:6, iri-S-.
("2) Notice hisiorii/ue et descriptive de Céijlise ca-
thédrale d'Am.ens, p:ir Dusevel; Amiens, 1850,
in-S". '
(7,) Description de la cntliédrnle d'Amiens, par Gil-
berl; Ainiens. f.arun-Viiel, I8ô3, iii-S»,
(i) OvmE, Histoire d'Amiens, loin. Il pa" '>I5
('6) Dwr.F., lom. Il, p:ig. 5S-2. f o - •
(Gj Voy:ige pittoresque à A^nicns, par Dcvermoiit
aine; in-|-2, Amiens, 17S3, pag, 4u.
34
tournée vers l'autel, le comte et la comtesse.
Au milieu, un ange debout, tient de la main
droite une trompette renversée et de l'autre
l'écu des Lannoy, échiqueté d'or et d'azur
de 23 [lièces.
Le revêtement du mur contre lequel s'ap-
puie le mausolée est divisé en trois compar-
timents par quatre colonnes qui soutiennent
la frise. Au centre, est un médaillon repré-
sentant la résurrection; à droite, les armes
du défunt; à gauche, celles de son épouse.
Le couronnement est surmonté d'un écu
aux aimes des Lannoy, soutenu |)ar deux
lions. 11 ne reste [>lus que les épées du tro-
phée d'armes qui était au-dessous.
A trois lieues d'Amiens est l'église de Cor-
bie, reste de la célèbre abbaye du mémo
nom, commencée sous l'abbé d'Ostrel, en
1301 (1), et terminée à la tin du xvii' siècle.
Négligée depuis la suppression de l'abbaye,
elle se trouvait dans un tel état de ruine,
que, pour en sauver une jiartie, on ht le sa-
crifice de l'autre. 11 y a une vingtaine d'an-
nées que l'on a démoli tout le bras de croix
et le chœur, pour conserver la nef qui a été
convenablement restaurée.
La partie la plus remarquable est le por-
tail, qui se compose de deux tours dans le
style ogival. Le porche principal et les deuï
portes latérales, avec leur tympan de forme
sphérique, sont de style bâtard. Les arabes-
ques qui en décorent les faces sont habile-
ment sculptées. C'est un mélange d'ogives
anciennes et de rosaces modernes. Les nom-
breux souvenirs qui se rattachent à labbaye
de Corbie intéressent à la conservation de
cet édifice, et les ressources de la commune
ne sont [las sulfisintes pour l'assurer.
Je passe à Airaines. L'église, InH'ie au
xiir siècle , était d'abord une chapelle des
Templiers, qui avaient une maison dans
cette commune. Elle est ensuite jiassée aux
chevaliers de Malte. Elle n'oO're rien de re-
niarquable que des vitraux [)eints, dont les
inscriptions sont interrompues par des la-
cunes et des bouleversements et qu'une
main habile ])ourrnit facdement réparer si
quelques fonds éfaie:it alloués h cet ell'et.
A l'extrémité de ce bourg et vis-à-vis les
ruines de l'ancien château, est la chapelle
de l'abbaye, desservie autrefois par un prêtre
relevant de Cîteaux. Cette chapelle, connue
sous le nom de Noire-Dame, est enterrée
jusqu'au toit. Elle présente les caractères
d un monument fort ancien, et paraît re-
monter au IX' ou X' siècle. Elle se compose
d'une nef, de deux bas-côtés terminés cir-
culairement (lar le chœur et d'un transept.
Des piliers bas, peu ornés et rongés par le
temps, supportent les arcades plein cintre
qui soutiennent l'entablement. Il n'y a point
de voûle; une simple charpente reçoit une
toiture en tuiles. Les murs laléraux'ct ceux
du chœur sont percés de [letiles fenêtres cin-
trées, élroiti'S et |irûfundes. Le portail ne
présenle qu'un simple pignon triangulaire
en pierres et en briques avec une seule porle
(l)Callia Cliristinna, lom. X, pag. 1286.
55
AMI
DICTION
au centre. Sous la première arcaile on voit
des fonls baplisiiiaiix en pierre fort curieux.
C'est une giiinde cuve carrée, décorée de
jwtiles colonnes et do figures groles(iucs
avec les bras enlacés. On éjirouve un senli-
uient pénible en voyant le mauvais état des
lieux et l'amas de décombres qui s'entassent
dans une petite trésorerie adossée 'contre le
mur latéral de droite. On dit cependant en-
core la messe dans cette chapelle, à la porte
de laquelle est attaché un bénitier de cuivre
donné en l'an 1000, comme l'ind que l'ins-
cription de cette époque gravée tout autour.
Je terminerai la revue des églises par
celle de Picquii:,ny. Bile fut fondécen 1066(1)
par Eustache de Picquigny. En 1 197, l'évèque
Thibault loue Enguerrand de Picquigny d'y
avoir fondé deux chapelles (-2). Elle a subi
deiiuis de nombreux changemenls, et le ca-
talogue des reliques qualifie de patron et
fondateur Charles d'Ailly , gouverneur de
Bretagne qui, en 1008, rapporte de Rome,
oiî il'élail ambassadeur extraordinaire, le
corps de saint Gaudence.
La maison des Vergeaux, rue des Yer-
geaux, à Amiens, a un litre à noire intérêt,
c'est là, dit-on, que naquit Du Gange, en
1610.
Il ne reste plus dans l'arrondissement
d'Amiens de ces cliAtcaux où la puissance
Les Anglais .
les
féodale s'était réfugiée.
Bourguignons, les Ligueurs, les Espagnols
les ont successivement ruinés, et la révolu-
lion a achevé d'en faire disparaître les der-
niers débris.
Les châleaux d'Arguel , d'Airaines, de
Poix, de Conty, de Lœuilly, de Buves, n'of-
frent [)lus que quelques fondations, quelques
restes de mur ou de tourelles ruinées, de-
bout sur les hauteurs ou ils étaient bAtis.
Un seul, celui de Picquigny, théâtre de tant
et de si mémorables événements, a écha|ipé
en partie à la destruction. Les ruines occu-
pent une éininence ([ui s'éiève perpendicu-
lairement dans la vallée de Sonnne , en
face d'un ancien cam]) romain. Elles |)résen-
teiit tle ce côté un |ioint de vue trés-[)itio-
res([uc. Entre deux hautes murailles bien
conservées est la porte |irinci|)ale. Au sud,
la iiorle d'enliée au-dessus de laquelle on
NAII'.E ANA 30
lisait sur un maibre noir la lière devise des
barons ;
Me Dcus cl tirlus, summi ijriincrc parentes.
Qui caret liis et me, iiobilitate caret.
Les hautes murailles qui s'élèvent de ce
côté, et dont les croisées ont conservé leurs
giilh'S, de fer, annoncent la puissance des
inaîlres du lieu.
Guillaume Longuc-Epée est assassiné à
Picquignv, le 11 décembre 9'i-2, jiar Arnol-
plio de Flandre.
En 1307, le vidame Régnauld de Picqui-
gny, sur l'ordre du roi Philippe, arrête les
Teluplieis dans le bailliage d'Amiens; et les
souterrains de son château leur servent de
prison (1).
En l'i-70, dit une inscription des tours,
Louis XI réf/iHiitt, le comte de Charolais Piii-
quiçinij a print.
En ik~'ù, une conférence a lieu entre
Louis XI et EdiMiard d'Angleterre. On y
conclut le fameux traité de Pic([aigny, par
lequel Louis XI s'engage à payer tous les ans
50,000 écus h. l'Anglais.
Bientôt ces restes disparaîtront aussi. Tous
les jours on en détache quelques i)ierres, et
l'on clierchera vainement les traces d'ua
lieu si fécond en souvciirs historiipies.
A^lPL'illAS , au diocèse de Girone, en Ca-
talogne (Espagne).
Au-dessus de la porte de l'église Saint-Mar'
tin de Ampurius.
Vers l'an 928.
Allia jac^ bal Iiec longis ncglccla niiiiis
INoiiiiiie Martini iIikIiiiii s.niala Ijcali.
Cum Ut ireecnlos bis doiios 1er iiiioqiii iiios ("2)
C.oiporeos IIIS aiinos XPS haheicl.
Cœperalannis terqiiinis indicio volvi,
Bive (ri) qiialcr dénis Karoliis rcgnab.Tl innnnis.
Tmic coiiics liane Gamiibcrlns ovans aeios reiiova\il
S. iierii (4) proies Eriiiengardis de iiiane nains.
S;piiainbris id. pridie Une bealo qnicvil.
Ihiiie palerel nains parit quoctsalmiis (o)
Igni)s<'at delicla, rcqiiieni dekpie bealain. Ani.
{Cardinal Mai, 138, 2; Fi.oukz, Spana
saçjnida, t. XXVllI, pages 7V, 75, 76.)
ANAGNI, dans lesÉlatsde l'Église.
Inscription gravée dans la cathédrale.
po
le.
. . Di gcnilrix Maria qni dignasli alicrc la-
. . inaldii eps parlia parabinuis inlra vie cceicsia
cnni. . . olibarn col nos planialiiiiius scii me do . . .
laeum qui N. VI. kasalis posili siintqnos D N. Léo PP. inlra . . . aih
abil cl nos del . . . libi donis cnniparabinms iloinina inea
uncias II. cl in fond, oili diacononini mu ias dnas ciini lasa
suas seu iiieilin fund. Pelcginii niuias II.
(1) Itrsivri., Ilixioirc d'Amiens, lom. I, pag. 2c>8.
('il 'liT (jnoqne qiilnos.
(")) lîisqne on sive.
(i] Sniicrii.
(.">] l'arilei ([iioqno spirilns alnms.
M) Cnlliu r.lirimhmn, loin. X, pag -200.
(■2) Dici.AMom.itRr., liecneil des illiislrcs maisons de
Picardie, pag. H.
57
ANC D'EPIGRAPHIE. ANC 58
. . viiiea iii ipso fiuul. quiid Eubarbarikn ciiiii
. . di. itiir al Ijaliicu seii uiel. vinea qui es Suico ge-
. . in fiiml. Qiioriiano quanlum Odo ibi lonerc dibetiir
. . iiissione diii N. aposlolici. Uecolissim fiiiid. Macérai a in
. . do Simpriiiiamim uiicias iiobe, et in fund. llariano iHiciam
. . ani iincia 11! de fund. Baltiearea uiicias sex sou mol. l'nnd.
inlegro cuni casis cl bincis silbis Icrris et iii ipso kasali
sta Di genitrix . . . el binea
{Cardinal Mai, p. 23o; Bianchim, Préf. a Anastas., t. I, n. SO.)
nnnos pbis minus
IllI bcne iisquc.
{ici une femme eu prière les mn-ns élevées.)
[CardimU Mai, UO, 5.)
Il
Eglise des Saints-Côme-et-Damien.
Dorolbco £ lilio diil-
cissinio (pii vixil M. M.
D. XX. or. IllI. in pace
ICard. Mai, 373, 1 ; Mukat., p. 1860, 2.)
III.
Même église.
Clenies. qui vixit.
anos. XXYIIII. M. Vlill. dep.
Vllll. lilianus fialii in pace.
(^Cardinal Mai, p. 370.)
IV
Même église.
iirée du cimetière de Tlirason de Berne
Quinlu ldu5 Ma-
ias inclusa est
Macrina que Jov-
ina defuncta est a-
nnoruni sex nov.
niesis XX[
dieiii.
(^Cardinal Mai, 439, 9.)
II.
Manille Marullas, grec.
Manilio Mahl'llo, patria Conslantinopol. vcln-
sliss. Marulioriun génère nato, qui e\ D. D.
Gordiauis Marnllis Rom. Inip. origincm diicniil,
omnibus virtulibus honestisq; moribus pr.xdiio:
à Turcis, fortunis ampliss. epoliato, palriaq;
ejecto : sumniis Magislraiib-.is, legalioiiibus va-
riis, terra niariqne, lalwribus, vita deniqiie Idib.
Novenib. Anconi defunclo, Pliilippus, Tbcodo-
rusq; fdii parenli pienliss. qui vixit annos
Lxxxxv. pos. Anno Sal. m. ccccc.
(Gros, Suppléin. aux Etiilanhes de Bdle,
p. 327.)
Les inscriptions suivanles sont extraites
de Galletti, Jnscripliones Bononienscs.
III.
Eglise cathédrale.
Chapelle d'hiver du cliœur, aii-dcssous de l'adoralion d£S
mages.
Cornes Pelrvs Ercvies Faba accad. Clenienlinvs
Bononiensis fccit aii:;o Dni 1729. ac eiïïo Lam-
berlinoeivs prolectori mvnificenliss. d. d. d.
Eglise des Vierges.
Avec le corps de la mariyre Aufénie trouvé au cimetière
de ThrasoD.
Anima dulcis Aufenia Yirgo
bencdicla que vixit an. XXX.
dormit in pace.
[Card. Mai, 419,7; Mlrat., p. 1833, 11.)
ANCONE, dans les États de l'Église.
Inscriptions et reliques venant du cimetière
de Prétextât de Rome, aujourd'hui dans la
chapelle de la famille Mancinfortia, à An-
cône.
I.
Maria Iiona feini-
na que bene bixit
cum cojugem suum
IV.
Autour du sarcophage de saint Aotolne.
Corpvs beati Anloiiii de Fatalis episcopl, et pa-
Irilii Anconiiani insiavratvm liberaliiale cmi,
et eiïïi card. de Lanibertinis epi a. d. mdccxxx.
Sur la roule qui conduit à Saint-Cyriaque
devant l'église des Carmélites.
lias vias
per qvas collis ascenditur
elqvas incvria, et œtas turpe dcvastaveranl
propriis svmplibvs
ad tvtiorcm, el pvlcriorem formam redcsil
eiTivs, et rnivs cardinal s
Prosper de Lanibertinis
E-pvs Anconiianvs
a. D. MDCCXXX,
39
ANC
DICTIONNAIUE
AND
40
VI.
A la cour ilu ciiaur de la calliédrale.
Prosper S. U. E. cardinalis de Lambeitinis
ejiiscopvs Aiicojia; aiiarc et chorvm lenovavit
aiino Doniini mdccxxxi.
VII.
Sous un tableau de la Uésnrrection daus la même
callitdralo.
Cornes Peirvs Ercvlcs Faba aceademicvs Cle-
mentinvs Bonon. fecit anno Diii 1751. ac emi-
nenliss. Lanibcnino eivs piolcclori mviiillcen-
li&simo; Doiion. arcliiepisc. etprin. d. d. d.
Mil.
Salle du palais de la ville. Soies le buste
de Benoît XIV.
Benedicto XIV. ponlifici maximo Anconilanœ.
vrbis. olim. sacroivni. antistiti. ac. parciiti.
opiiino
ob
egregiam. tvnc. iiavalam. operam
in relig. cvitv. ac. div. nom. lionore. aniplilicaiidis
in. p\blicis. popvii. commodis. cvrandis
nivnitis. co. avclore. vils
viroivmq. aspcritale. Icni. acclivilale. emoUila
lucvpletaiis. cdininercii. reslitvlionc. civibvs
portV(i. ei\s. stvdio. imvnitale. donalo
s. p. q. a.
nivniûcentis. princ. novis. benefic. vêlera, cinvlanli
in. grati. animi. argvm
m. p. d.
cvrantibvs
Natale, de. Nappis. co. loscpli. Bonomini.
i. V. d. io. fi-anco. nembrini gonzaga. mardi.
iosepli. storani. prëfo. et franco, q. bartli.
irionfi.
V. viris. pvblicis. negoc. cvral.
anno Diîi ludccxlv.
IX.
Cathédrale.
Au grand .\ulel, ii droite, sou3 le buste de Benoît XIV.
Benedicto XIV. pont. inax.
qnod
Anconitanam ccclcsiani sanctissimis rexerit iegibus
innocenlia, et svavitate niorvni ornavcril
pncciaris nivnciibvs avxcril
cl
qvain aniniis Ancoiiitanorvin allissinic imprcssam
mvnilicentissinii principis nienioriani
nvlla delebil oblivio
ut ipsa eliam civs ini.Tgo pei potvo rcnovarcl
Nicolavs Man( inlortc; cpiscoiivs
anno trjijtcxLviii. p.
A gauche. Piédesia! d'un ange.
Benedicto XIV. pont. niax.
cvivs liberalitate
Senogaiienseni prinivm ecclesiani consccvlus
dcinde ad Anconitanam advcctns
svmniis et inimorlalibvs liencficiis
indvigentissimo principi
Sentiens in perpetvvm se esse devinctvm
Nicolavs Manciforte episcopvs
senipiternvm eivs erga se nierilorvni tesleni
hoc monvnientvni posvit anno ciooccxlviii.
XI.
Sur la porte de Sainte-Marie de Platea,
Benedicto XIV. p. o. ni.
ecclesiae reslavralori
s. p. q. a.
m^^p.
anno Dni mdcclii.
XII.
Au port.
Benediclvs XIV. p. m.
ad tvtani navivm stationem
prodvclo vitra bvnc lapidem aggore
cl ia^la mule
in altiivdinem maris pcdvm fere xl.
opvs
a Clémente XII. dccessoie svo
incboatvm
perlîci ivssit
cvranlc
Nicolao Pcrellio
aposlolici iErarii pr.cfecto
an. MDCCLYl.
ANDELOT , dans la Haute-Marne, en
France.
L"éi;;liso de celle localité roiil'crmo une
dalle luniulairi! (]ui olfre un beau spéeiuien
de paléograpiiie hijiidaire du xiir siècle ;
nous en donnons le f.ic-siniile dans nos
l»lanclies, et nous allons transcrire ici la lecture
de ses inscriptions :
Au centre :
CuiUaunie dit Loiibart.
Autour.
t Cit-gil Guill. dit Lonbarl.
Que Dame. Deu traia il sa part.
Mil. lionz cens septante el sept.
Il dovia si con Don sait.
Pruiez celui qui tonl a fait
Que de sone ayme marci ail
Si avrail par sa doni,our
41 ANIN DICTlO!N>AmE
Que tout ilona pour soiie ainoiiv
Ans abbak'S, ans ibbeis
Et si randi aiilrui chatpiz
Tu qui ci vas la boucbe douze
Garde lou cors qui ci repouse.
Teis cum tu eis, et je jà fui
El lu seras teis cum je suis.
{Bulletin du Comité des arts, ISW, n"7.)
A'NDUJAR, en Catalogne (Espagne), l'an-
cien Iliturgo.
Inscription de Van 627.
Ihesii Christo. Dno. nostro.
regn A + il anle
construcluin. Era dclxv.
anno vu régis Suiriqbile.
[Cardinal Mai, p. 87; Florez, upnnn
sagrada, t. II, p. 207, et t. XII, p. 3G6.)
ANNECY, au royaume de Piémont.
Epitaphe de saint François de Sales à l'e'glise
de N.-D. d'Annecy.
Qvisquis ad hune lumulum proslas, Sta, At-
tende, Venerare, Mirare, Profice. Sta, ad no-
bile monunienlum palmis, oleis, laurisinuni-
bratum. Attende ad Antistitis noslri omnium
sensibus , vocibus, lacrymis, prieconijs vere
Magni Francisci De Sales depositum diues :
quem immatura morte raptuni, alienis erep-
luni, suis reddituin, cœlo reddeiidum, liic inœ-
rentes filij colunt. Venerare in hoc deposito
praeclarum Ecclesia; lumen, Fidei columen,
Prœsulum paradigma, Patrum supparem, Doc-
lorum arbiirura, Deuolionis Magistrnni, Prœco-
nem Apostolicum , Scriptorum Pliilotheum ,
Theotimum, nouatorum nouatorein, nutautiuiii
lirmatorem, virtutum spéculum, Principum dc-
licias, populi ainores. Mirare lot ornamenlis
homiuem de ca;lo lapsum, Angeluni apotro-
pœuni, domeslicum Deum, omnium luctu, om-
nium solalio subduclum. Proflce, si caelum co-
gitas, cogita lanlo lumine pra;îustrem. Intérim
Partlieniis ejus ossilnis et cœlesles spiranlibus
odores, sparge lilia et rosas. Obdormivii in
Domino, Lugduni, die 26 mensis decembris,
anno 1G22.
(Labbe, Tlies. epit., 513.)
ANNOUNAH, en Algérie, entre Consian-
tiiie et Ghelma.
Cette localité renferme de nombreuses
antiquités romaines et iiuuiiiues, et les ves-
tiges encore remarquables du temps où le
christianisme tlorissait en Afrique. On y
voit notamment, les restes des aqueducs,
des arcs de triomphe et d'une église chré-
tienne en forme de petite basilique romaine.
Celte petite église était divisée en trois nefs
par des colonnes.
Sur la ctef de voûte d'une porte, se trouve
encore une croix latine avec l'a et r«.
DicTioNN. D'EpiiiRAPim;. !
ANV
42
Les anciens chrétiens habitants de l'Al-
gérie, dit M. de La Mare, dans une notice
d'où nous extrayons ces détails (1), parais-
sent avoir fait simultanément usage des
croix latines ou grecques accompagnées
quelquefois des lettres sacramentelles. Un
des nombreux exemples de la croix latine
seule, se voit sur une pierre envoyée de
Bone à Paris, en 1833, et qui est incrustée
aujourd'hui dans le mur du vestibule qui
conduit au département des livres imprimés
à la Bibliothèque nationale.
On trouve encore parmi les ruines d'An-
nonnah.des fragments antiques sur lesquels
sont grossièrement gravées au trait desûgu-
res de personnages qui tiennent ou qu'en-
tourent des palmes, des poissons, des cadu-
cées ou des ancres. M. de La Mare avait vu
dans ces monuments des tombeaux d'anciens
chrétiens de la Numidie, se fondant sur la
similitude de ces emblèmes avec ceux qui
décorent les tombeaux chrétiens des cata-
combes; mais un habile antiquaire, M. Al-
fred Maury , a très-justement fait remarquer
que ces emblèmes se retrouvaient sur des
monuments puniques ou phéniciens, et que,
par conséquent, il était très-probable que les
fragments où ils se trouvent à Announah
ont a|)partenu à des tombeaux païens.
ANTIBES, département du Var, en France.
Sur la porte de l'ancienne basilique.
Imp. Cœs. Val. Consianlino aug.
[Cardinal Mai, 24.1, 2 ; Gruter, 284., 3.)
ANTIOCHE, en Syrie.
Sur «n ancien tombeau de porphyre.
Margarila bic est 1er quinis martyr m annis
Virgineam cœlo reddidil ipsam aiiimani.
[Card. Mai, p. 44.0; Boldetti, p. 37V.)
ANVERS, en Belgique (2).
Epitaphes de Véglise de Notre-Dame.
Chrislophoro Planlino, Turonensi civi et An-
Uierprie incolœ arcbitypograpbo regio, pietate,
prudenlia, acrimonia ingenii magna, constun-
lia uc labore niaximo ; cuius indusiria atquc
opéra, vêlera, noua, magno et huius et liunri
seculi bono in luceiii piodieriiiil : ioaniin
Itiuiera coniux et liberi heredesque illa opliino
viro , bi parcnii niœsti posueruiU. Tu qui
transis et ha;c legis, bonis manibns precare.
Vixit ainios lxxv desijt hic viuere Kalendis
Quinctilibus anno Cbrisli m. d. xxcix.
(Labbe, Thésaurus Epitaph., p. 303.)
(1) nevuc (ircHêolo'jique, I8i9, t. VI, p. 20. ^
(2) Voy. en outre une épigraphe d'Anvers à l'ar-
lielc Bi:ntuei.m.
2
DEPIGRAPHIE.
i3 ANV
II.
Jean Moret.
CuRiSTO Resvrgenti Sacuum loanni Morelo An-
tuerpiensi, niagiii l'iuuiini genero, eiusilem vii-
luluiii alque arliuin Laboris et CoiisKinliai hi»-
redi : quels jmieiiis seiiesceiiiem socerum juuit
vilà funcluin siipersies cxpressU : publicè uli-
lissiiims, priualim benigmis, passini modeslus,
probus , prudens , omiiimn bononim elogio
bonus. Vixit , prœclarum suis bonesli exem-
plum, annos lxvii. Menses iv. Obijl iiisigiiem
iii Deum pielalem lestiUus 10. Kal. Ocl. m. d.cx.
Martina Planlina oplimo niarito cuin lacryiuis
oplimè apprecata sibi et posiciis inorlalilalis
mcmor P. C.
LXX.
(Labbe, Thésaurus Epilaph., p. 533.)
III.
D. 0. M.
LiEuinus ToneiUius Palria Gandeusis lileiis et
legalioniljus domi forisque spectalus, ex Arclii-
diacono et Piiiicipis Ecclesise Leodiensis Vi-
cario Generali 11. Anluerpiensis Ep. III. Macli-
niensium Arch. designatus, Collegij S. I. apiul
Louanienses lundator, ad rerum status Belgici
Consilium adscitus duiii pisecipitantcru renipu-
blicara fracius viribus aiiimo iufiaclo Coiisilijs
suslento Bruxellae dccessi 6. Kal. Maij 1595.
Vixi annos 70. mensem vnum, dies 18.
/Labbe, o. 535.;
IV.
Eglise de Saint-Michel.
Abraham Ortelius.
Abrahami ORTri,ii, qucm urbs urbiura Anivertna
edidil : Rex Kcguni Philippiis Geographuui
habuil, moimineiiuim hic vides : bievis lona
eun> capit, qui ipseorl)eni terranim cepit ; sliio
et tabulis illustravil ; sed mente conleuisil, qu:\
rœbim et alta suspexit : coiislaiis adversum spos
:uit mcltis : amicitia! ciillor, candore, fide, offi-
ciis : (juietis ciiltor, siiio lile, uxoïc, proie : vi-
lanihabnit : quale aliiis voliiiii ; ul iiiiiie qnorpio
xlerna ci quics sit : Votis fave Lector. Obiit 5.
Jid. an. cl:) b xciix. Vixit annos i.xxi. mens. 2.
dies iixx. Colii ex soroi'e Nepoles U. m. poss.
Lipsius lecit.
Pi* nienioriae Sacr.
AiiiiAii\Mn OnTKi.u) Antverp. Géographe Uegio
ftalri cliaiissinio Anna Ortelia, coîlebs cojlibi
II. m. p. :iiiiio 15(*8.
llicc mêla luourum.
(l.\Hni., |i. W* ; «iiios, Epilaph. \trbis
Husil., At)i)t'n(Jix, 1). 58'J.)
ANV
U
V.
Eglise de Saint-Jacques.
IAC0B1 GHENTIl )C.
In D. lacobi Anhierpiœ.
Hospes quod dleo paulknn est asta ac perlegc.
Bonis probatus, osus sum nullum probrura.
Leguni peiilus, juris ac luonim scius,
Stilo atqiie voce crepeiis adsui reis,
Duni Morla, quoi praescribier non est qurluni,
Mibi supi-emam dixit, et duxit domuni.
Sic ego denaïus, beic quiesco, heic sum silus,
Manens benignam iudicis senlenliani
Quod vt potenti piouoces à Nuuiine
Ore adlabora, ac Manibus meis bene
Precare Tantuni estilicct. iEtatem vale.
Hospes Mânes meos hc lœde, viuus lœsi neminew,
(Labbe, p. 398.)
VI.
ALVARO NOMO LVD. F.
Nato an lx Denato v. Id Deccmb. m dciii. Pliilo-
soplio et Arcluatro doclrina et virtute claro,
Priiicipibus caro, prolixà in onines comitale :
cul in vità iiiliil carius, (|uaui alijs eani dare,
nihil in nioitc iiicunùiiis quam ad meliorem
hansire. Vxor marito, libcii parentiM. m. p. p.
Antuerpia: in D. lacobi templo.
(L,ABBE, p. 487.)
vil.
BENRICI VVENS PVERl.
Antuerpia ïk D. lacobi.
In hoc sépulcre haud pulcro piilchelhis infans
dormit Ucnricus Hcnrici VVeni magiii Con-
silij Senatoris fdius : queni pueruni mox crudelis
Parca fecit seneni, innlni-lque soperis qnam ho-
minilnis diu iuiigi. Pia'Inil ille, lector, ego tu-
qiie seqnimur : morlalilatis vilare legcni nullus
qui vinit polest. Ergo fane Lector, el inrtocua;
liuic anini:e bene féliciter apprccare. Denixit an-
nos IX. Obijl anno à Virginis partu m. dciv
Idibus Iiinij Ucnricus Viietnis, Seiialor ordinc
naiura^ turbalo filio picniissimo niœi'cns P. sub-
scribente allero lilio Georgio S. P. 0- A. y Se-
crelis.
(Labbe, p. 5iC.)
VIU.
Epitavhes et inscriptions diverses.
lOANMS ILEMINCi.
Antuerpia! rcj'ereiite Fr. Svvertio in inscriptiuni-
bus et Momimenlis lirnbunliiv.
Hoc quis sub luninlo tuboi, Maior
tlin- illni rtcntos agens ri'quiiis..
♦s ANV
Qui rcra te doceal. Doceoo. Quis lu ?
Qui tecum loquor, Vmbra. Quae? Poëlae.
Vbi? Posl labulani. Quid ergo dicis?
Hoc quod lu loqueris. Quod illud? Ipsum
Quod nescis. Maneas, Ineple; necdum
Scis, quod nescieias. Fleniingus ille,
Onines quem poteranl amare praui,
Omnes debuerani amare sani,
Hic iacel : nihil addo, iiec necesse.
Nouit csetera mundus viiiuersus.
Eiitsdem lihri pagina 227. liâtes longisculiim
Anacreondctim Dialogum in honorem loannis
Uostery auct, lucobo Latomo.
(Labbe, p. 148.)
IX.
CORNEIO KILIANO DTFLjEO.
Conslanlis laboris el pereniiis induslri» lau-
de ornalo el amalo viio. L. aniiis PlanliiiiauLe
lypographia; correclorera gessit, quam fuieliler,
peritè, doclè ipsos rogale libres elegaiilià, iii-
tore, famà ifilernae arlis primes. Nec semper
aliènes iraclauit, cum et sues reliqueril; Latinà
oraiione diserlus, versificatu felix, Palriam que-
que eloqueiiliam excoluit, cullumque eius et
proprielatem reuocauil. Obijl œtate operibusque
grauis m. dcvii. ipso Pascbali festo.
Refert inter Anltierpiensia Fr. Severlius pag. 99.
(Labbe, p. 508.
X.
Epitaphe de Juste Lipse.
Quis liic sepullus, qu;cris? ipseedisseram.
Nuper locuUisel slilo, el liiiguâ fui;
Nuiic alteri licebii. ego sum Lipsius,
Cui lileraî danl iiomen, el Unis favor .
Sed nonien : ipse abivi : abiliil boc quoque.
El tiibil hoc orbis, quod pereiinei, possidet.
Vis aliiore voce me tecum loqui?
Humana cuncta fumus, umbra, vanilas,
El scena; imago, el verbo ut absolvam; Nihil.
Exlremum hoo te alloquer :
Sternum utgaudeam, lu apprecare.
Vixil annos b8. mens. 3. Obii( anno lfi06. 10 Kal. àpril.
Sibi ipse fecil bieniiio aate oMlum.
Sarcophago marmoreo nœc épigraphe addUa
est.
JosTi Lipsii,
quod claudi potuit,
hic jacet.
S. P. Q. Antverpiens.
inclyii viri
faniœ orbi nolae
virtuli cœlo reeeplœ
H. M. P.
(Gros, p. 393.)
DICTIONNAIRE
ANV
40
XI.
Germine sincerus ex Berloldi generatus
Est bic Waltheri de Berciiem subtumulatus,
Miliiiai Reclor, manibus fortissimus Hector.
Defensor juris durissimus ut Lee durus,
Pacificus, mitis, nt nios selet esse perilis.
Audax, formosus, sapiens fuit el generesus.
Pollebal verbo dulci, non cerde superbe,
Quera Rex Cbrisle bonc cœli conjuge coronae.
Adcapul :
Ter Idus sexlo jam quater L. quoque lexto,
L. cum niiUeno decessi liiie sereno.
(Gros, p. 326.)
XII.
Bartholom^o Tocher, ex Norica illa gente,
quae ab Henrici IV. Aug. temporibus, continua
Majorum série Reipubl. suœ prœesi, Anno 1542.
die 26 Ocleb. defunclo : llerbelai Deus ejus
uxoriAnno 1557. die 29. Mari, posteris omnib.
et cenjugibus eerum, in spe resurreclionis heie
quiescenlibus.
(Gros, p. 344-.)
XIII.
GEHMi£ FrISII.
Quis lapis hic? GEMM^.Gemmam lapis an legit ? inquis.
Al condi in gemma debuerat poilus.
Non ita. nam quaevis minor illà gemma fuisset,
Et pesila a Gemma ûl isle lapis.
Aalverp. obiit anno lS5o.
(Gros, p. 357.)
XIV.
M. Petro à Wesenbecke, primum Secretario,
deiude prscclarie bujus urbis {Antverp.) Sena-
lori, ac D. Barbar;E Kiels, ejus conjugi suaviss.
quorum bœc cùin vixissel annos lxiu. obiil 19.
Uclob. u. D. LU. ille vero annos lxxv. decessit
18. die Feb. Anno à Chrislo nato m. d. lxii.
cbariss. parenlib. è regione sepullis hoc mon.
liLeri dolentes pos. Iconoclasiae tempère muii-
lalum, .(Egidius Gerardi /Egidii f. Consul Urba-
nus Avo, Avijeque malernis R. C.
(Gros, p. 363.)
XV.
D. 0. M.
D. PhilippoII. Catholico ,
Hispp. Indiarumq; Régi,
lolius Orbis Monarchie potenliss.
qui maxiniis rébus terra marique gestis,
Imperio ampliss. Lusitaniœ regnis auclo,
ac Belgicis Provinciis Isabelle lilia; in dolem
^^ ANV DEPIGRAPHIE
mm Alhcrlo Ausliiaco dalis,
xiiiiis Lxxi. iiiior vivosesse desiil
Mil). Sopl. cliljiic.
S. P. Q. Anlveip. celebralis hic lioiiorificè
excq. pia; ac œtern;» inemori;e
consecravil.
CGkos, n. 307)
XVI.
Honoraliili Domino
GuiLiÉLMO Reginaldo, aliàs Rossaio,
pio exuli Anglo.
viro doctiss. el liiijus Eccfes. (Aiilv.) ministro.
Obiit
XXIV. Âugiisl. Aiiiio cb b xciv.
In te Domine speravi.
(Gros, X\t\iend\yi auxEpitaphes de Bdle
p. 387.)
XVII.
Epitaphcs de Véglise de Saint-Michel.
GERARDI DE LIRA ABBATIS.
In Abbalià D. Michaclis Ordinis Prumonstratensis
Aniuerpicv rej'erente Suucitio.
Mequem pelra legit Gerardum Lira ereauit,
El qui ciincla régit, liîc me Rex e.ianimauil.
Viueiis diclus crnm prsesciilis paslor uitilis.
Non sum qui fueram, sed fa;x, pulredoqiio vilis.
Qnod sum, Lccior eris, leinpus Iransii, geme, plorn;
Noiens me sequeris. Doniiiiuni pro nie piecor, ora.
Me tnmulunt an. Do. mil. ducent. iiuinqudij. oclo.
XVllI.
MARTINI LOïS XXII. AliUATIS.
Svl) petra iacet liàc letrà Morlinus liiuniitus
Loys diclus iu^cv (ifflictus inopum miserntits, elc.
(LAitBi:, p. 177.)
A la suilu de (3es épitaiihcs on vei.s Ic'ouins,
LuLibe donne couiine oxiMnple do cotlo poésie
riniée riiynnio sur la Trinité, quo composa
Hildebert, évéquc du Mans, archcvùque de
Tours. Nous ie|iroduisons aussi ce curieux
ilo( unicnl littéraire du xn" siècle.
Alpha fit Q, magne Deus
Eli, Eli, Deus meus.
Cuius viiliis, tulitin passe;
Cuiiis sensus lolum nasse:
r.uius t'ssi', siiimiiuin honuni ;
Ciiiiis (ipus ipiidipilil boniiiH :
Sublcr cuncla, super cunctu :
Extra cuiicta, iiilra cnnctii:
luira cuncla, !iec inclusus;
Ex Ira cimela, nec c.rclit^us :
Super luiicla, nei' elnlni,;
Suhler ruiirla, uec subslnitiis.
ANV
Super lotus, prœsidendo ;
Subler toius, sustinendo :
Extra lolus, compleclendo ;
Iiilra loUJS es implendo :
Intra, nusquam coarcttiris;
Exlra nusquam dilalaris •
Subler, iiiillo fatiqnris;
Super, iiuUo s».sii7((rtWs ;
Mmuluni mouens.non maueris;
Locum teneiis, non teneris :
Tempus iiiulaiis non mutaris;
Vaga firmans, non viifiaris :
Vis externa, vel necesse,
Non alternat tuuni esse.
Hcri nostrum, cras, cl priacm,
Semper tibi nunc el idem :
Tiium Deus liodicrnum,
Indivisum Sempitcrnvm.
In hoc toliim prwvidisti,
Tolum simili perfecisti :
Ad exemplar suniniai mentis,
Formam prœstans elementis.
Nate Palri coœqualis,
Patri consubstantialis,
Patris splendor et fgura,
Factor factus crcaturn,
Carnem noslrani induisli,
Causam nostram suscepisti
Sempiternus tempornlis,
Morilurus immorialis :
Verus homo, vcrus Deus ;
Imperniixlus Ilomo-Deus.
Non comiersus hic in carnem,
Nec mimitus proplcr carnem :
Hic assumplus esl in Deum,
Nec consumptus proplcr Deum.
Patri compar Dcitate,
Minor carnis verilate :
Deus paler lanUiin Dei
Virgo mater sed el Dei.
In lam noua ligatura
Sic ulraque slat natura :
m conseruel qiiid(pii(l erat,
Facla quiddam quod non erat.
Noslcr isle mediutor,
Isle noslcr legislator;
Circumcisus, huplimlus,
Crncilixus, tumutatus,
Obdormivil et descendit,
Ilesurrexil cl asccndit :
Sic ad cxios elevatus,
ludicabit iudicatus.
Paiaclelus increalus,
Neipie Jaitus, neque natus
Patri compar Filio(iiic,
Sic procedil ab utrogiie;
Ne sil minor potcstatc
Vel discrelus qualilate.
(Jiianli illi, lanlus iste;
<h\:i\t:i illi, lali^ istc :
U
49 ANV
Ex qiio illi, ex liiiic isle,
Seniper i!le, semper isle.
Pater aller, sed gignendo ;
Nalus aller, sed nascendo ;
Fiameii, ab liis proccdendo :
Très siinl iiiium subsisiendo.
Quisque triiiin pieiius Deus :
Non très tanien dii, sed Deus;
In hoc Dec iino vero,
Très et umim asscvcro ;
Dans lisiaj uiiitalcm
Et personis Trinilulcm.
In personis nulla pr'wr,
Niilla maioi', milli ininvv .
L'naquseqiie seniper ipsa,
Sic est conslans alquc fan ;
Ut nec in se varielur,
Nec in uliam Iransmutettir.
Haec est Fides orikodoxa ;
Non hic error, sive noxa :
Sicnt dico, sic et credo;
Nec inpravam parleni cedo.
Inde venil, bonc Deus,
Ne despereni, quanuiis reus :
Reus mortis non dcspcro ;
Sed in morte vitam quœro.
Quo le placeni nil prœiendo,
Nisi fidem quani defendo.
Fideni vides, liac imploro;
Leva t'ascem, quo l((boro :
Per hoc sacrum calaplasnui,
Conualescal œgrum plasma.
OrATIO ad DOMINL'Jl.
Extra porlam iam delatum,
lain fœientem lumiilatuvi,
Vitla iigat, lapis urget ;
Sed si iubes, hic resurcjet.
lube, hph revoluelur ;
lube, villa disrumpetur :
Exilurus nescit moins,
Postquam clamas; Exi foras.
In hoc salo mea ratis,
Infeslatur a piraiis:
Hinc assullus, inde fluclus;
Hinc et inde mors et lucius.
Sed lu bone nanla reiii :
Prenie ventos, mare lent;
Fac abscedanl hi pirativ.
Duc ad portum salua rate.
Infœcunda mea ficus,
Cuius ranius ramus siccus,
Incidetur, incendeiiir;
Si promnlgas quod iitbeiur.
Sed hoc anno dimiiiaiiir,
Slercorelur, fodiatur.
Quod si necduni respondebit,
Flens hoc lo(|uor, lune ardebit
Verus hostis in me f^irii,
Aquis inersat, flamiuis urii :
DiCTlONNAIUE
ANV
Inde languens et afflidus,
Tibi soli sum relictus.
lit hic hostis evanescat.
l't infirnms convalescat ;
Tu virluleni ieiunandi
Des infimio, des orandi;
Per haec duo, Christo teste
Liberabor ab bac peste.
Ab bac peste solui mentem,
Fac devotum pœnitentem :
Da timorem, quo proiecto.
De salule nil coniecio.
Da speni, Fideui, Clmritatem
Da discrctam pietniem :
Da conlempluni terrenorum,
Appetitum siipernoriim.
Totiim Deus in te spcro;
Deus ex le lotum quœro :
Tn laus mea, meum boiimn-
Mea cuncla, tuum donum.
Tu solamen in labore,
Medicamen in langnore :
Tu in hictu raea hjra,
Tn Icnimen es in ira.
Tu in arclo liberator,
Tu in lapsu relevalor :
Mctum prx'slas in proveclu,
Spem conseruas indefectu.
Si quis loedit lu rependis ;
Si iiiinalur, lu défendis :
Quod est anceps lu dissoiuis;
Quod tegendum Ui inuoluis.
Tu iutrare me non sinas
Inlernales ojjlcinas :
Vlii niœror, vbi metus,
Vbi fœior, vbi fletus ;
Vbi probra detegunlur,
Vbi rei confundunttir;
Vbi torlor semper ca'dens,
Vbi vermis semper edens;
Vbi tolum hoc perenne,
Qiiia perpes mors gehennœ.
Me receplet Sion itia,
Siou Dauid vrbs tranquilla :
Cuius faber auctor luciSy
Cuius porlœ lignum Crucis
Cuius claues lingua Pelri,
Cuius ciues semper lœtt,
Cuius mûri lapis viuus,
Cuius cuslos Rex fesiintts.
In bac vrbe lux solennis,
Ver œternuni, pax perennis :
In hac odor implens cœtos.
In hac semper feslum nielos.
Non est ibi comtplela,
Non defectns, non querela :
Non minuti, non déformes;
OmnesChrisio sunl conformes,
Vrbs c;Bleslis, vrbs benla,
Snpra peiram coilocaia ;
Si AQU D'EPIGRAPIIIE.
Vrhs in porlii salis luio,
De loiigiiigno to saliilo ;
Te saliUo, le svspiro,
Te affeclo, le reqnho.
Quantun) lui gratulcnliir,
Qnani fcsliiie conuinenlur ;
Qiiis aUV'Cliis eos slriiuiat,
Aiit qiia^ gemma iiniros pinynt,
» Quis (^iialccdon, qiiis iacinlhns;
Noruiit illi (|iii sniit intus-
In plalcis luiius vrbis
Socialus pijs turbis,
Cum Moyse et Elia,
Piiim caniem AUcluia.
AOSTE, ville des Etats-Sardes, dans la
vallc'e d'Aoste.
Inscription du v' siècle.
Hic requiescit in pace beat» meniori* Ensc-
l)ia. Sacra, ilno pueila. cnjiis. prol)aliilis vila
iiisiar sapienliiini piiellarum sponsiim omoniit
liabeie XPM ciim qno...
[Méin. delà Soc. arch. du Midi, t. Il,
(). 18"; et Maffei.)
AQUILÉE (l)cii Illyrie, gouvernement de
Trieste.
I.
Baptistère de Saint-Jean.
Quos régal trinitas vera f Ex aqiia et Spu
renains fnerit nisi teslanle vilam Dïîô qnis non
videbil aelornani. Myslicurn baptismale sacrabit
venions XPS hoc in Jordane. Nitens piornni
palTiit regnum. Tcgiivinm Cerniles vibrante
inamiornm scenia quoil Cali>;ii l)eali orriabil
M. IIII. EXIII. riïhft.tificatinn hnc Baplislerinni.
( Cardinal Mai , 170 , 2 ; Muratohi
p. I8W, 3.)
ARC
S2
III.
II.
«».
Eglise Saint-Félix.
Consianlins
et Thcodora
et Tiieo...
rnni...
concor
dian US
Malchns
et Enl'iMnia
cnni suis
de <l()nis
de! vdlinn
siilvcnuit.
{Cardiii/il .Mai, f'.)(),'i-; lUnToi.i, Aiitiqui-
lates Aqiiil., p. .'J'iO, .'iVl ; Mi ii v loiil,
|). 1!)0(), k.)
(1) Voyez de iinnibrenses insoripiioii^ i lircMiciines
dans les .IrdV^iiifc'.s </' '(/m/iV de liarUili.
Sur une pierre trouvée en 1731 aans le
verger d'un couvent de religieuses.
Deo
ofilerno
pro sainte
1. cornai.
Dionysi
Clodia
chrisa.
v. s. I. m.
Bartoli, Antiquités d'Aquilée, [>. 329;
RAToui, p. cvi, 7 ; Cardinal Maï, p. 3.)
ARCI, au pays des Snbius, Etats-Pontifi-
caux, près de l'emplacement de Cures.
I.
Pierre trouvée en 1763, aujourd'hui au Musée
du Vatican à Home.
Imp. Caesari
Caio Flavio
Conslanlio pio
fclici angusio . .
do CnriuH sabino
tnni
D. N. M. Q. E.
[Car-dinal .uM, p. 24-2.)
II.
Cippe déterré en 1776.
Imp. Cacs.
Caio Flavio . . .
Conslanlio P. . . .
Felici aiignslo . . .
Po. Cnrinm salii(no)
rnm
1). N. M. Q. E.
[Cardinal Maï, 359, 3.)
ARGENTEUIE, |>rès Paris, en France.
Sur le mur do l'c^^lise, du cûlé scpleu-
Irional, derrière le banc de l'œuvre, on lit
cette inscription, qui est on caractôres go-
tliicjucs :
La mort lonjonrs présente anx perillcnx fails d'armes.
Voyant de CiiAMiii;rL\N le lanrioi- sur le froni,
Comliallro vaiilammenl aux plaines de Piedmoui,
Sons le grand loi Françoisenlre ses prenxGcns-d'armPS
Le sauva des liasards conrns en fails d'allarmes;
Par-loiil à main hardie, elle eonrage proni
l'onr n'eslranger ses os ipii à jamais seront
Honorez en ce lien decopienses larmes :,
Car In scais, Anr.F.NTF.uii., [qu'ayant fail de son rorfs
Un liouli'veil pour loi, el dedans et dehors,
Il a l'onili' li:s nmrs dont l'accinl rinvironni'.
Pomianl garde W\ son hunlieau de oies liiel',
Comme assure là haut il porte sur le ehel
Des Anges bienheureux l'immorlel couronne.
85 ARG DICTIONNAIRE
David Cliainhellnii , éciiyer ci-gissanl , dccéila
le dernier jour Je décembre 1555; et ilanioiselle
ilargueriie de Brelte , sa femme , gissaine au
même lieu, décéda l'an 1559.
Frère Jérôme de Clinmbellaii, leur lils, grand-
prieur de Saint-Denis en France, leur a consa-
cré ce monument.
(HuRTAUT et Magny, Dict. des environs
de l'avis.)
ARGOS, dans le i-o.yaume de Grèce.
à Argos,
AvizaiviTÔ») ô ■ Ozio; x«t ■niMri/jt.rjç vaos oùtoj tâî
xnzspayittç fîîOToxou 3i« Sazàvnç twv Tt/iiwT«Twv
ù.çi-/Jfn<^^i T/if 77o).tTctaç "Ap'/ojj -/.'A ttkvto; toO
■/_pi7Tti>v6iiO\j XkoO t'iç oin'Jtxè; [j.vvitj.6<7\fj'j)i z«t i^v-
yjxriv «Otwv (jc)Tr,piaM,
Ev £Tcl «X'^^'-
Traduction.
Ce temple divin et honoré de la très-sainte mère
de Dieu a été reconstruit aux frais des trés-res-
pectables chefs du gouvernement d'Argos el de
toute la population chrétienne, comme un monu-
ment durable de leur piété et pour le salut de
leurs âmes.
L'an 1G69.
'Av£x«tv(0-G)iet£x pàô^wv ^ystpeOUày.iyeipt, dotlt
on voit d'autres exemples, sont des expres-
sions consacrées, surtout chez les Byzantins,
pour indiquer les reconstructions.
AHIANO, près de Ferrare, royaume Loua
Lardo-Vénitien.
Pierre trouvée en 178i, au lieu dit Feudo di
S. Eleuterio.
... P. Csesar
divin . . . voe f.
Nerva Trajaniis
Aug. (Geriuanic.) dacic.
front, max. trib. pot.
XllI imp. VI. Cos. V.
P
viam a Benevento
Brundusiuin pecun.
sua
D. D. D. . . . Theodos.
Arcadi et Honor.
[Cardinal Mai, 33i, 1.)
ARLES, département des Bouciies-du-
Rhùne, en France.
On lisait sur le manteau d'une ancien le
statue de saint Trophiiue l'inscription sui-
vante :
ARG
5»
II.
I.
CerniUir eximiiis vir Christi discipulorum
De immero Trophinius hic sepluagiiita diiorum.
(Pierre Sàmc, Hist. pontif. Arelat. p. 1 ;
Card. Mkï, p. 86.)
Au sanctuaire de la.grande ég„tse.
Sur une cloche de grand modèle.
Menlem sanctam spontaneam volniiialciu et
patriaeliberationem.
Amalricus Archiepiscopus me fecit fieri anno
millesimo.
(Cardinal Mai, 208, 1 ; Pierre saxi,Ms<.
pontif. Arelat., p. 196.^
III.
Imp. Cœs. FI. Val. Constantino
P. F. aug. restitutori.
[Cardinal Mai, 240, 5 ; Muratow, p.
258, 7.)
IV.
A r hôpital.
Imp. Cœs,
FI. Val
Constan-
tino
P. F. Aug.
divi
Conslan-
ti aug.
pii
Qllo.
Cardinal Mai, 237, 1 ; Mur., 260, 3, et
258, 8; DoNAT., p. 151, 2.)
Sur une colonne, dans une maison particu-
lière.
Salvis DD. NN.
Tlieodosio et
Valentiniano
P. F. V. ac trium..
sen)per aug XV
cons. vir. iul...
Auxiliaris prae...
praclo. Gallia...
de A relaie ma...
niiliiria poni s...
M. P. I.
[Cardinal Maï, p. 270.)
VI.
hh9. — Epitaphe de saint Hilaire.
Sacro sancta: legis Antestis Hilarius liic quiescit.
Anlisles domini qui, paupertalis amoreui
Prii'ponens auro rapuil cœlesiia régna
Hilarius cui palma obitus et vivere XPS.
Contemnens fragilem terreni corporis iisun;.
Hic cainis spoliinn rn|uit ad astra volans
55
ARL
DEPIGRAPIIIE.
AKL
5G
Sprevil opes diini qna'ril opes, iiiorlaiia inulaiis
Perpeluis, cœltim donis lerreslribus émit.
Gemma sacerdolmn plol)isqiio orbis((iic inagisler.
Ruslita i|nin cUiiiii pro XI'O imiiiia suiiiens
Scrvile oljseqniuiii non dcdigiialiis adiré
Ofiicio vixit niiniinus, cl culmine snininus.
Mec mirum si posl hsec meniit lua liniina, XPE.
Angelicasque donuis inliavitet anrea régna;
Divitias, paradise, mas! llagiaïUia seniper
Gramina; elhalanlcs divinis iloril)iis liorlos,
Subjeclasqiie yidel nubes cl, sidéra cœli.
[Mém. (le la Soc. arch. du Midi, t. I!,
D 183.*
VII.
Cinquième sicce.
Vir Agripinensis Noie Geniinns Iiie jacct ipii
])osl dignilaleni pniesidiatiis administialor ra-
lioniim novem provinciarum dignus esl babilus
liic post annos XXXVIII m. ii d. vi (1) fidelis in
Cala concessit ciijus insignem gloriain cives siii
scpulchri gratia adornaver.... (2)
Tombeau de marbre blanc orné de trois
figures ; celle du milieu représente Jésus-
CTirisI, qui d'une main présente i'Evangile
à (leiiiinus Paulus ; et de l'autre, lui donne
sa béuédiclioii.
[Mém. de la Soc. arch. du Midi, t. II,
p. 188.)
VIII.
Neuvième siècle (883).
RESTAURACIO SEPULCni .SANCTI CESARII.
Cerniliir liic vario renovatuin inannore leclum
Patri Cesario (3), poiitiliciqiie sacro
Quod scelcrata cohors rabie deslriixit accrba (4)
Ilaiic virdile Dei sorbuil ira maris
Pri'Siiie Roslagno (5) ae Arelali sede locale
Cernuus id Paulus slremic coinpsit opus
Gui Clirisnis Uibuat cœleslis preniia vile
Olibus angeiieis consociclur ovans
Kl iiobis venerande Palcr miserere preeando
Diluai ul noslcr crimina cunela Deus.
Anno domini dccclxxxiii indiclionc xv Rcinigaudo
magislro.
{Met», de la Soc. arcli. du Midi, t. II,
p. 219.)
(1) Menses ii, dics vi.
(2) Adoriiavciiinl.
(5) Saint C.isaiic, premier cvéquc d'Ailes, (•In en
502, niorl l'ii 'Ai.
(4) Alhision à une expi'diiion ni:iliiciimise dos
Sarrasins rn 8."i(». Ils (•laicnt lomonli's clipHis l'cm-
boucliiiie du lUioni' jiisipi'ii Arles, en pillaiil les i\r\i\
rives du (leuve, quand • lenqiéli' lus fit ecliouer
sur les (oies, où les liabilanls nnissacréreiil Ions
ceux qui avaii'Ul ('cliappé au nanlra^e. (Pai'on.)
(.')) Uoblaiigl". arelievèfpie d'Arles en ,S70, ninrl
en 1)15.
IX.
Dixième siècle.
Tiopbimus bic colilur Arelatis presul aviliis
Gallia qncm primum sensil apostolicuin
En luinc Ambrosium proceres fudcre nitorem
Claviger ipse Pelrus Paulus et egregius
Omnis de ciijus suscepit Gallia fonte
Clara salutifera; dogmala lune fulei
Iluno conslanler ovans cervicem Gallia fleciil
El mairi (I) dii;num prcbnil obseqniuni
liisignisqne clus pieslanti gloria semper
Gaudet aposlolicas (2) se meruisse vices.
{Mém. de la Soc. arch. du Midi,
p. 222.)
t. II,
X.
1155. — Eglise de Saint-Trophime.
xv Kalendas Mail obiil dominus Raymondiis
de Monierotundo bonœ meinoria; Arelatensis
episcopus, anno dominieic incaniactonis MCLV.
Orale pro eo.
R. de Montrond, d'abord évoque d'Agdc,
fut vicaire de l'Emi^ire et évoque d'Arles en
1141, sous Conrad III, roi d'Arles et empe-
reur. C'est pendant l'épiscopat de Mimliond
et apparemment par lui que fut composée la
charte du consulat d'Arles. R. de Monlrond
mourut en 1155.
{Mém. de la Soc. arch. du Midi, t. ill,
p. 102.)
XI.
1196. — Saint Trophime.
Secundo nonas Augusli obiil Raimundus de la
Voueta miles et canonicns Sancli Tropliinii.
Anno domini MCXCVI. Orale proeo.
C'est, selon M. de Castellane, le premier
exemple de la réunion de ces deux mots
miles et canonicns.
{Mém. de la Soc. arch. du Midi, t. I\',
p. 284.)
XII.
1183. — Même lieu.
Anno domini MCLXXXIII obiil Poneius Re-
liolli, sacerdos et eanonieus regularis et opera-
rius ecclesic Saucli Tropliimi. Orale pro eo.
On a écrit (jue P. .\iiianl (Paimn l'appelle
Isnard), arciievè(pie d'Arles, lil l'inhrasser la
règle de Saint-Augustin à son diapilre (Mo-
réri place ce l'ail en 1 180). L'inscription
(1) Vers l'an 4S0, dix-neuf évi^qncs des Gaules
ri'elainèrenl auprès du pape sainl Lèmi pour la pri-
malieihi >iege ti'Arles, (pie leurs églises eonsiiléraienl
lonime leur tiihr.
(2) Saint Tropliimc, au v siècle, passai! pour en-
voyé pai' li's api'iires inémes cl pour lonilaleur de la
ieli;;ion ( lirelienne en (iiiiile. Il lui le premier evècpif.
d'Arles vers l'iO.
57
ARL
DICTIONNAIRE
ARL
S8
prouve, Ainard ayant él6 élu en 1183, l'année
luêrno de la mort de son prédécesseur, et
lleholli étant mort aussi en 1183 (-26 décem-
bre), que cette réforme fut opérée par le
nouvel évêque aussitôt après son installa-
tion.
[Méin. de
p. 285.)
la Soc. arch. du Midi, t. IV,
XIII.
14-30. — Saint Trophtme,
Oinnia sunt tenui liomiiium peiideiUia filo
Et subito casu quae valuere luunt.
Unile sicut deo placiiit anno milleno qualer
cenleno ciiiii quinque deiio, liice vero sexta
mensis Septenibris décima, bonae meraoïiae re-
verendiis in Chrislo Paier et dominus Ludovi-
cus sacrosanclae Romanœ Ecclesiae liluli S.
Caeciliae presbiter cardinalis, Arelatensis vulgo
nuncupaius,sacrae hujusce basilicaeadministra-
lor, bene merilus princeps vitae laudabilis et
conveisalionis honestae ad majus vocatus tri-
bunal, dévoie vitani est universae carnis et ca-
tholicae (sic) ingressus, orate pro eo ut anima
ejus requiescat in pace.
Né vers 1390, Louis Alaraand, chanoine
deLyon, puis précenteur de Valence, évêque
de iVIaguelone, archevêque d'Arles (U23),
fut nommé cardinal par Martin V (14-30). 11
se mêla beaucoup du scbisme sous Félix V,
et fut privé de son siège, que Nicolas V lui
rendit. Il mourut en 14-50.
(Mém. de la Soc. arch. du Midi, t. III,
p. 280.)
XIV.
Eglise de Saint-Julien.
La Notice historique sur les reliques de saint
Antoine, jmbliée récemment par un membre
de la Société archéologique d'Arles, a pour
objet l'examen d'ime question de faits ana-
logue à celle que M. Letronne a résolue
avec tant d'érudition, dans son Mémoire sur
le tombeau de saint Eutrope à Saintes. On
sait que vers la fin du xvi' siècle, une dis-
pute fameuse s'éleva entre les religieux du
couvent de Saint-Antoine de Viennois et les
Bénédictins de l'abbaye de Mont-Majour
d'Arles, sur la possession des reliques de
saint Antoine du désert. Le pape Inno-
cent VIII se montra favoi'able aux prétentions
des Antonins; mais les moines de Mont-
Majour ne se tinrent pas pour battus; ils
répétaient à leurs concitoyens :
Viri Arelatenses,
Quidquid dicant Viennenses,
Habetis Anloniuni.
Avec l'appui de l'archevêque d'Arles et de
députés spéciaux nommés par les Etats de
Provence , ils réclamèrent énergiquement
auprès du Saint-Siège, et, par une bulle du
31 décembre 14-95, le pape Alexandre VI,
successeur d'Innocent VIII, leur donna défi-
nitivement gain de cause. Il fut dès lors re-
connu que les ossements de saint Antoine
reposaient dans l'église de Saint-Julien d'Ar-i
les,dépendant dumonastèredeMont-Majour.
La reine Claude de France, femme de Fran-
çois I", vint les visiter en 1515, et deux ans
plus tard, le pape Léon X envoya demander
aux consuls d'Arles une parcelle de ces res-
tes vénérés qui, depuis cette époque jus-
qu'en 1789, continuèrent d'être l'objet, de la
dévotion des fidèles. En 1839, l'autorité dio-
césaine ayant fait procéder à la vérification
des reliques déposées dans l'église de Saint-
Julien d'Arles, une commission nommée par
l'archevêque reconnut l'identité des osse-
ments de saint Antoine avec ceux qui étaient
conservés sous ce nom avant 1789. Mais le
curé de la paroisse déclara qu'il avait des
raisons graves pour douter de l'authenticité
des ossements réputés jusque-là être ceux
du patriarche des cénobites; il fit suspendre
les opérations de la commission et, sans at-
tendre une décision supérieure, il fit descen-
dre secrètement ces restes dans les caveaux
de son église, et livra aux flammes, comme
objets de nulle valeur, les parchemins qui
en attestaient l'origine et les antiques enve-
loppes qui les recouvraient. L'auteur de la
Notice ajoute qu'en 184-b, le maire et le con-
seil municipal d'Arles, émus de la disparition
d'un trésor confié depuis un temps immé-
morial à la garde des administrateurs de la
cité, ont fait exhumer les reliques enfouies
par le curé de Saint-Julien. Cette exhumation,
laite en présence d'un médecin, constate que
la tête et huit autres fragments du corps ont
été reconnus conformes à un procès-verbal
de visite de la châsse de saint Antoine, daté
du 26 mai 1609, dont une expédition est dé-
posée dans les archives de la ville. Tels sont
les principaux faits exposés dans la Notice
sur les reliques de saint Antoine. L'auteur
demande que les ossements exhumés par
ordre de l'autorité municipale de la ville
d'Arles soient rendus à la vénération pu-
blique. C'est une question qu'il ne nous
appartient pas d'examiner; mais nous croyons
pouvoir dire qu'au point de vue historique,
la Notice nous paraît établir solidement la
proposition suivante : Le corps réputé être
celui de saint Antoine fut apporté à Mont-
Alajour en l'année 1290, quand les Bénédic-
tins de cette abbaye quittèrent le prieuré do
la Motte-Saint-Didier, et fut transféré, le 9
janvier 1490, de l'église abbatiale de Munt-
Majourdans celle de Saint-Julien d'Arles, oii
il a toujours reposé depuis cette époque (1).
ARLES en Roussillon ou Arles-sur-Tecli,
département des Pyrénées-Orientales , en
France.
Inscription du dixième siècle.
Pulvere concretus jacet liic in pulvere vêtus
Arnulfus Chrisli (2) venerandus aluninus
(1) Bulletin de la Société de l'Iiisloire de France.
— iNov. 1850, pag. 346.
(2) 11 manque un mot.
S9
ARL
D'EPIGRAIMIIE.
ARL
GO
Hic Pater egregiiis, viveiis semper sludiosiis
Mysliro davidico deprouicro canniii;i iialilo (i)
Digcssil monachis Ueiicdidi dogiiiala l'aliis.
lllo qiiidem sancias Uoiiiaiiis vexit ab oris
Sancli relliqiiias Seniieii raailiris el Ahdon.
Cœlica Ciinclipoteiis illi da scamicrc régna
Agiiiina florigeris reliiieiil tibi l'iilgida seilis (2)
Ergo Kalendaniin noiio ciini paco Noveiiibris
Spiriliis illius seculo migravit ab islo.
Carpe vialor iter : supplcx die : parce Redemplor.
On ne sait à quelle époque se fit cette
translation des saints Sennen et Abdon : les
uns la fixent au x' siècle, d'autres remon-
tent jusqu'au règne de Charlemagne.
[Mémoires de la Société arch. du Midi,
t. 11, p. 226).
M. de Portaion a publié dans le Bulletin
dit Comité des arts, la note suivante sur ïé-
glise d' Arles-sur -Teili et ses antiquités (3).
L'église paroissiale d'Arles-sur-Tech ap-
jiartenait à une abbaye de Bénédictins fon-
dée vers la fin du vin' siècle, et enrichie par
les pieuses libéralités de Charlemagne et de
ses successeurs.
L'édifice, divisé en trois nefs, a reçu, pos-
térieurement à sa construction, une voûte
qui m'a paru bûlie en briques. Quelques
détails de son ordonnance intérieure, ro-
mane dans son essence, ont été modifiés à
diverses fois.
Ses chapelles sontornées de retable*, d'une
grande richesse pour la plujiart, et repro-
duisant les uns par des bas-i'eliufs enlumi-
nés, les autres par la peinture seule, des
scènes de l'Ecriture sainte, des é[)isodes do
la vie des saints martyrs Abdon et Sennen,
patrons de la ville, ou des faits historiques
relatifs à l'ancienne abbaye. Quelques bla-
sons d'abbés se voient encore sur les clefs
de voûte.
l'ai remarqué, dans une chapelle, une
chaire portative, dont une délicieuse pein-
ture du xvi" siècle et de l'école ilalierme
décore un i)aiuieau latéral. C'est une figure
do sainte, aux traits calmes et purs, entourée
d'emblèmes divers.
Le clocher, de forme carrée, construit en
pierres de petit appareil irrégulier, est jpercé
(^e baies à [ilein cintre accoléi's par trois ou
])a\- (piatre.
La façade, bâtie en petit ap|iarcil égale-
ment irrégulier, a sa porte couronnée d'une
archivtjlte romane d<mt le bandeau en mar-
bre blanc est orné île palmeltes. De cha(]uo
coté, luie ligure de louvi^ ou lio lion (l'élat
lui jieu fiuslc des sculptures ne permet pas
de bien déterminer la nature du sujet)
élreiul dans ses grilfes un autre animal ,
qu'il a terrassé. La corniche (jui les sup-
porte à son extrémité se prolonge de droite
et de gauche sur toute la longueur du
mur.
(I) Pdiii' iiablin.
{'i) \'v\a-î-Uc pmnSerlis.
(3) iiultciiii, l. Il, p. \n.
Dans l'axe ilo la porte est une petite fenê-
tre romane, entourée d'un large cadre de
marbre blanc h rinceaux et rosaces, avec un
aspic h la base entrelacé dans des feuillages.
Ces sculptures sont traitées avec une grande
pureté de goût et beaucoup de délicatesse.
Des fenêtres géminées semi-circulaires, à
colonneltes et chapiteaux romans, sont pra-
tiquées sous les remparts du sommet de la
façade. Tout ce travail d'architecture et de
sculpture est l'expression de l'art aux xi"
et XII' siècles.
On a incrusté dans ce mur des tables de
marlire blanc jiortant des inscriptions que
je n'ai pas eu le temps de déchiffrer, que je
crois néanmoins appartenir au xiir siècle.
Au-dessus de la porte, se trouve enchâssé
un bas-relief en marbre blanc de la coupe
d'une croix grecque ; dans chaque bras est
inscrit un médaillon portant un des signes
figuratifs des évangéliies : l'aigle au sommet,
l'ange à gauche, le lion à droite, le bœuf
dans le médaillon inférieur. Chacun de ces
attributs est nimbé et ailé. Le bœuf seul
m'a paru dépourvu de nimbe. Les médail-
lons, bordés d'un cadre à boudin dans un
double filet, se rattachent par une petite
rosace à un ovale aigu inscrit au centre de
la croix avec un cadre de même profil.
Dans cet ovale. Dieu le Fils est représenté
assis, nimbé et légèrement barbu ; il bénit
de sa main droite, à moitié fermée. Un ob-
jet dont la nature me paraîtrait iiroblémati-
tique, si ce n'était un livre formé, repose
sur le genou gauche. Le Christ est vêtu de
la tunique et du manteau ; la saillie des jam-
bes est rigoureusement indiquée sous la
draperie ; les pieds sont nus. Ce sujet a été
conçu et exécuté dans le xi' siècle.
Sous un angle entaillé au-dessous est un
demi-cercleavecunecroix, placé au milieu do
Valpha et de Voméya.
A côté et en retour de la façade, se trouve
une enceinte feruu''e par une grille en fer et
se reliant à une chapelle ouverte, jirotégée
seulement par une grille. Un sarcophage eu
marbre blanc, dont le couvercle ti (piaire
versants a été solidement scellé avec des
crampons en fer, est posé au milieu de l'en-
ceinte sur deux |iierres qui l'isolent île tous
les côtés. La face intérieure, bordée de lé-
gers filets en saillic! formant encadrement,
porto un médaillon avec le nionogranune du
Christ, entouré d'un cordon d'oves.
Ce sarcophage, qui ap|)artienl évidem-
ment aux premiers siècles de l'ère chré-
tienne, est en grantle vénération dans toute
la coiilrée. D'après la (radilion, el les (races
do cette tradition si; trouvent dans îles ma-
nuscrits du xV siècle, il aurait conlenn les
ossemenis des saint Abdon et Sennen, prin-
ces persans, martyrs pendant les persécu-
tions de Diodélien. Ces ossements, exhu-
més des catacondjos de Kiuno dans le mu'
siècle, furiiut accordés ;i la pieuse sollicila-
lion des moiiu's de l'abbaye et des habilauls
d'Arles, dans le but d'éloigner les lléaux
ipii désolaioni le pays, (^es ieli(pies véné-
rées furent mysterieusouient portées dans
61
ARL
DICTIONNAIRE
ARS
G2
cette ville, cachées dans des barils pleins
d'eau et conservés dans le sarcophage avec
l'eau qui les recouvrait (1). Depuis cette
époque, celui-ci est devenu une source qui
n'a jamais tari, quelle que soit la quantité
d'eau qu'en retire la dévotion populaire (2).
Par quelle voie l'eau s'introduit-elle dans
le tombeau ?
Existe-t-il quelque tuyau souterrain ?
Le tombeau, posé sur deux pierres de pe-
tite dimension, est isolé d'une manière pres-
que complète. Il a, d'ailleurs, été renversé
en 1793, et nul tube secret ne fût mis h dé-
couvert h cette époque, où la moindre super-
cherie émanée du fanatisme relij^ieux eût été
signalée à la risée ou à l'animadversion pu-
blique. En outre, il a été déplacé, il y a peu
d'années, pour recevoir quelquesré|)aralions,
et, parmi les nombreux léuioinsqui l'ont vu
dans cet état, aucun d'eux n'a pu constater
une ouverture secrète.
Introduirait-on cette eau par le petit olTice
latéral ?
Le tombeau est placé hors de l'église, sur
une place ouverte à tous les regards, et une
pareille manœuvre, souvent répétée, n'aurait
pu être tenue assez secrète pour ne pas
éveiller l'attention de (juel(|ues témoins,
heureux de se faire les échos de cette dé-
couverte. Il faudrait supposer d'ailleurs que,
parmi les hommes qui se sont succédés,
nombreux dans l'administration de la pa-
roisse, nul ne s'est rencontré assez éclairé,
assez ennemi du mensonge pour refuser de
se prêter secrètement à une action odieuse,
si elle n'était ridicule. L'ancien curé cons-
titutionnel lui-même, qu'on ne peut raison-
nablement soupçonner coupable de fana-
tisme, a déclaré qu'il ne reconnaissait dans
ce fait extraordinaire aucune trace de mau-
vaise foi.
La pierre, enfin, serait-elle d'une nature
assez poreuse pour absorber l'humidité at-
mosphérique et la laisser transpirer intérieu-
rement? Mais c'est un marbre qui, par sa na-
ture, ne peut laisser admettre une pareille
supposition. D'ailleurs cette transsudation
ne pourrait évidemment fournir une aussi
grande quantité d'eau.
Jusqu'ici aucune explication n'a satisfait
mon désir d'éclairer l'obscurité de ce fait.
Des bas-reliefs en m.arbre blanc, assem-
blés en forme de croix latine, sont incrustés
dans le mur en face du sarcophage. Le plus
grand représente un personnage debout,
vêtu d'une tunique el d'un manteau, les bras
croisés sur la poitrine. Les plis des draperies,
très-peu fouillés et empreints d'une raideur
uniforme, serrent le corps comme le feraient
des bandelettes. Le visage est barbu et enca-
(1) Ils reposent aujourd'hui sur l'autel {|ui leur a
été cousacré dans une des chapelles de réglisc.
(2) Le curé de 1;\ paroisse m'a dil qu'a ecilaius
■jours de l'année il a retiré jns(pr;i .ïO litres de celle
eau, sans r;ivoir jamais épuisée.
Les prêtres atlacliés au service de la paroisse in-
troduisenl un linge dans un petit orilice lalénd, et
recueillent dans des lîoles l'eau dont ce linfje est ini-
bi'bé.
dré dans une coiffure retombant de chaque
côté sur les épaules.
Le personnage atfecte, dans les lignes et
la nature de sa coiffure, les formes de la sta-
tuaire égyptienne, ou mieux encore des mo-
mies de la vieille Egypte. Le nez, indiqué
jiar une cavité triangulaire, a fait attribuer
ce portrait à un homme qui, atteint d'un
ulcère dans cette partie du visage, se trouva
guéri par l'usage de l'eau miraculeuse. A mes
yeux ce doit être plutôt la i)ierre tumulaire
d'un abbé ou d'un dignitaire quelconque de
l'abbaye, vêtu de l'aube, de la chappe, et
couvert du capuchon monacal, que le sculp-
teur, dans l'ignorance de son art, aura rendu
avec peu de précision et de vérité.
Au-dessus, se trouve un bas-relief repré-
sentant une croix pectorale portant une
main divine, bénissant à la manière des La-
tins. De chaque côté et au point de jonction
des deux sculptures, de manière à figurer les
bras d'une croix, deux autres bas-reliefs re-
présentent deux anges on adoration. Ces
deux figures, par la roideur des lignes et
l'absence des proportions, appartiennent à
l'enfance de l'art.
Ces quatre sujets étaient-ils destinés à se
trouver réunis et à aO'ecter la combinaison
actuelle ? A considérer la nature du calcaire,
la dimension des parties, le peu de saillie
des reliefs et l'ensemble de leur style, qui
m'a paru être celui des xi" et xii' siècles, on
pourrait répondre aflirmativemenl.
ARQUA TO, dans le royaume Lombardo-
Vénitien, près de Padoue.
Au tombeau de Pétrarque.
Frigida Francisa lapis liic tenet ossa Pelrarcliœ,
Suscipe Yirgo parens aniniam, sate Virgine parce,
Fessaque jam terris cœli requiescat in arce.
Ob. XIX. Illlii M. CGC. LXXIV.
(Labbe, Thés, epitaph., p. 195.)
ARRAS, chef-lieu du département du Pas-
de Calais, en France.
Ancienne abbaye de Saint-Waast.
Epilaplie du roi Thierry I".
Rex Theodoricus ditans vt verus aniicus
Nos ope multiniodw jacet hic cnn» conjnge Doda.
Régis larga nianus et praîsul Yindiciaiins,
Nobis Regale, dant et ius poniificaCe.
In decies nono ciini quinqiiagies dnoi/cjio
Anno defunctuni scic( huic (|ui quatuor ad(/t'(.
Qua legis haec hora, Doiniinim pio liegibus ora,
Muneribus quorum stal vila Dei faundoriiiH,
(Labbe, Thés, epitaph., p. 625.]
Cette épitaphe est dans le goût de celles
des xr et xii" siècles. Voyiv.-en de sembla-
bles, en vers léonins, à l'article Clunt.
ARSOLI, dans
.Sur un autel
les Etats de l'Eglise.
près de Ve'glise
Vierge.
Salvis on. N . .
de la Sainte-
05 ATH DEPICRAPlllE.
peipel . .
tormain. . . (1)
(Cardinal Mai. \>. 3W)
ASCOLI dans les Etals de l'Eglise (Italie).
I.
Dixième siècle. — Sanctuaire de Véglise
principale.
Hic jacet hiiniatus in terris amie. ...s
Régi ;uleriie Auguslinus sess. ciini ienit
Suos pro XP.... œ coionatus ciii
P.P. corpus Eliel... episcopns ex tlibersis
.'V. iiioris hac piclor... circumdedit
decoris in qiia modo propler angelorum
dccoris consorles anima; l)ona illi qui pro
XPl aniorc suo aniro circuiii tluxit lionoicm.
(Cardinal Mai, 149; 5 ; Ughelli , t. I ,
p. W2.)
II.
inscription au faubourg de la ville.
Propagalori romani
imperii D. N. FI. Valen-
limano aug. scm-
per victori or-
do dévolus M ...
mes P. C. Auc... '
D. D.
[Cardinal Mai, p.2C0; Murât., p. 264. 2.)
ASÏORGA, en Espagne.
Sur une ancienne châsse en argent renfermant
des reliques.
Alfonsus rex.
Xenien regiiia.
(MoHAi.Es, los otros rinco libres, etc.,
p. 180 ; Mai, p. 50.)
ASTYPA F.! A, île de l'Archipel, au rovaume
de Créée.
On lit sur la muraille intérieure d'un cliA-
teau fran ■ :
-^ Joliannes + Qniriniis
coiiies -;- Asliiieas (?)
qui co diixit
accolas amio
M» CCCC" Xlil-dio
XXX' Mareii
liansla. S. Qiiirini
(Bichon, Allas des nouv. recherches de
la Morée, jilanehe xi.ii, n° 2.)
ATHENES, capitale de la C.rvco.
M. Hoss a publié, dans la Hetue archéolo-
gique iU; I8V:i, p. V:(V, dillérentes inscriptions
grecfpies réceiinm'iil découvertes en Crèce.
Dans 11' nombre se trouve riuscriplion chré-
tienne (juc nous reproduisons ici.
(1) Faluctl. de :iipi:iMi{i(i. p. |(i,S • Tassiiis T I
p. 'iUl.
Ava
CA
KOlMHTh
PION0EO
AOïAOïiï
COZOME
NUC
Koi;i)îTii/3eov
0EOTJ SsiiXoy x[«il
£iuÇouÉv»7.
Sépulture de Theodoulos et de Sozomérie.
(Armures franqucs au Musée d'Athènes.
Voy. Chalcis.)
AUBERVILLIERS, près Pans, en France.
L'église d'Aubervilliers, ([uoique dédiée
anciennement sous l'invocation de saint
Christophe, est beaucoup [ilus connue de-
puis longtemps sous le nom de Notre-Dame
dés Vertus; c'est-à-dire, des Miracles, à
cause des prodiges étonnants que Ton dit
qui s'y sont opérés par l'intercession de la
sainte Vierge. On peut consulter à ce sujet
les Antiquités de Paris, par Jacques Dubreul,
religieux de Saint-Germain des Prés, qui
rapporte diû'érentes pièces de vers compo-
sées à l'occasion des miracles les plus frap-
pants. Le premier est de 1338; le second, le
troisième et le quatrième, sont sans date;
le cinquième est de 1382. Il en ajoute un
sixième arrivé le 23 septembre 1598, et il le
constate par une inscription que l'on voyait
de son temps sur un tableau placé dans la
chapelle de la Vierge.
Dubreul et autres antiquaires rapportent
qu'en 1529, sous le règne de François I",
toutes les paroisses de Paris s'asseniblèrent
dans l'église cathédrale, et de là allèrent en
procession à Notre-Dame des Vertus à la
clarté d'un si grand nombre de flambeaux,
(Uie ceux qui étaient sur les hauteur de
Montlhéry, crurent (pie le feu était dans
Paris. Cette (trocession avait pour objet
de demander à Dieu la destruction do
l'hérésie.
Ce fut sous le règne de Henri li que i on
travailla à la façade de l'église d'Aubervil-
liers, et que l'on bûtit le grand clocher, dont
la tour paraît d'une assez bonne construc-
'•011.
On lit dans ceiie même egiise i epnapne
d'un Pierre de Montholoii, lils du dernier
garde des sceaux de ce nom. Il était docleur
et professeur en Sorboinio, et chanoine de
Laon. S'étant retiré dans ce village, dont il
était seigneur, pour éviter la peslo cpii ra-
vageait Paris en 1596, il ne jujt, quoique
éloigné, échapper à ce Iléau. Il donna, en
mourant, à l'église d'Aubervilliers (jnel<pies
droits (]iri lui apjiartenaient comme sei-
gn(;ur. Il fut inhumé à côté de l'autel de
Notre-Dame. Son épilaphe est énoncée en
ces lei'mes :
Avili liiijus liTiiioi II ac vivarii nomiinis ;
sed mage clanis ipiod paire cl avo Vice-Caii-
C5
AUT
DICTIONNAIRE
AUT
C6
cellariis Francise nalus ; dura fugit labem
aniio lo9ff, Luleliam populaïUeni, ipsemet con-
liciliir ube, priiis Ecclesiaî liuic legalis decimis
quas in feudum habebal.
Charles-François de Montholon, premier
président du parlement de Toulouse, mou-
rut en 1703, dans sa terre d'Aubervilliors.
Le célèbre Isaac de la Peyrère, de Bor-
deaux, auteur du Livre des Préadamitcs, a
demeuré à Aubervilliers : il y resta dix ans
en pension chez les Pères de l'Oratoire, et
y mourut le 31 janvier 1676, âgé de auatrc-
vingt-deux ans.
(HuRTAUT et Mag\y, Dicl. de Paris et de
ses environs.)
AUCH, département du Gers, en France.
1298. — Cloître de Saint-Orens.
Anno Domini MCCXCYIII quarto Kalenilas
Augusli, obiit niagister B. de Savesio qui li'ga-
vil....orientioquinquesolidos morJanos, annua-
lim. Orale.
[Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. 111,
p. 293.)
AULENDORFF, ville du royaume de Wur-
temberg, en Allemagne.
A l'église principale, on conserve des re-
liques de saint Sébastien, martyr, avec cette
inscription originale tracée sur la oierre ve-
nant des catacombes de Borne.
Edone conjugi Sabiniano in pace.
1
[Cardinal Mai, p. 402; Gerbert, iter
manie, p. 432.)
AUTEUIL, village près Paris.
Son église est dédiée sous le titre de la
Sainte-Vierge, et tous les ans, le jour de
l'Assomption, il s'y fait un grand concours
de peuple qui y vient de Paris et des envi-
rons. Le portail, dit M. l'abbé Lebœuf, paraît
être un ouvrage du xii" siècle, aussi bien
que la tour du clocher, qui est terminée en
pyramide octogone de pierre.
Dans le chœur est inhumé Antoine-Nicolas
Nicùlai, premier président de la chambre des
comptes de Paris, mort à Auteuil le 15 juin
1731.
Dans la chapelle à côté du chœur, est atta-
chée sur le mur une plaque d'airain, sur la-
quelle on lit l'épitaphe suivante, qui est du
célèbre M. Lebeau, secrétaire perpétuel de
l'Académie royale des inscriptions et belles-
lettres.
D. 0. M
Hic situs esl Claudius Deshais Gendron, Fa-
culiaiis Monspeliensis docior, et Pliilippi Aure-
lianensiuni ducis, regni moderaloris, roedicus
ordiuarius : Vir in sauandis morbis peiilus et
efficax : ingenio luagiio rectoque ; anliqua reli-
gione, virlute ac iide ; affabilior egeiio quam
divili, cùiu et segritudines simul et pauperiem
depellerel. Contemplor opuui et gratiLC ; faraae
pertiesus ingeniis, quœ vel invidia vei secessu se-
cuta est. Ibi nequicquaai lalens, ipso noraine
proditus; quantum potuil lamen subducerc se
ex ociilis ; ;eternum lumen conleniplans obtutu
irretorto ; et opus nalurae et sunimi artificis
manum, piœvia religionis face, assidue riinatus,
vitaiu et sibi et aliis ulileni explevit cœlo matii-
rus senex. Vixit annos lxxxvii. Obiit die 3 sep-
tembris 1750.
BEQUIESCAT IN PACE.
Claude Deshais Gendron était d'une illus-
tre famille de Beauce. Il tit d'excellentes étu-
des, après lesquelles il se livra tout entier à
colle de la médecine. Après avoir été reçu.
docteur dans la Faculté de Montpellier, il
fut successivement médecin de Monsieur,
frère unique du roi Louis XIV, et de M. le
duc d'Orléans, son tiis. Il pratiqua la méde-
cine à Paris avec le plus grand succès, et se
fit des amis de la jilus haute considération.
11 eut des liaisons habituelles avec les plus
grands esprits de son temps, et entre autres,
avec l'illustre Boileau Despréaux, qu'il ve-
nait souvent voira Auteuil. Après la mort de
ce fameux poëte, il acheta sa maison, et y
vécut dans la |ilus grande retraite, ne s'oc-
cupant que de la grande affaire de son salut,
et ne se communiquant au dehors que pour
le service des pauvres, auxquels il donnait
abondamment des secours de toutes espè-
ces; il y mourut en 1730, âgé de 87 ans.
En 1733, lut inhumée, dans le cimetière de
cette paroisse , madame Anne Le Febvre
d'Ormesson, femme de Henri-François d'A-
guesseau, chancelier de Frr.Mce, un des plus
grands hommes que la n:;i,,istrature ait ja-
mais eus. Madame lachanceiière étant morte
à Auteuil, et ayant demandé d'être enterrée
dans le cimetière, au milieu des pauvres,
on obéit à sa volonté, et on couvrit sa sépul-
ture d'une tombe d'airain, inscrite en bosse,
et fermée d'un griliago.
L'épitaphe qu'on lit sur la tombe do cette
dame est l'ouvrage de M. le chancelier. Ce
grand magistrat mourut à Paris, le 9 février
1731 ; et, ayant ordonné qu'on l'inhumât au-
près de sa chère éiiouse, son corps fut porté
à Auteuil le 11 du même mois, et enterré
dans le cimetière. On éleva sur l'endroit de
sa sépulture, une tombe semblable à celle de
madame la chancelière, avec une épitaphe.
Deux ans après (en 1733) MM. d'Aguesseau
firent transporter plus loin do l'église, et
proche l'entrée occidentale du cimetière,
CCS deux tombeaux, à la tête desquels ils
ont fait ériger, sur une magnifique base de
marbre noir, une haute i)yrauiide d'un marbre
différent, qui supporte un globle au-dessus
duquel est une croix de cuivre doré. C'est le
roi qui a donné les marbres qui entrent dans
la composition de ce monument.
Sur les pieds de la pyramide, sont des ins-
criptions en lettres d'or, dont on fera men-
tion après avoir rapporté les épitaphes de
monsieur et de madame d'Aguesseau. Pour
suivre l'ordre des temps , on commencera
par celle de madame la chancelière, morte
en 1733.
Hic Jacet
Anna Le Febvre d'Ormesson, Henrici-Fran-
cisci (fAGiEssEAii, Galliarum tancellaril, Begio-
G7
AUT
D'EPIGRAPHIE.
AUT
f.8
mm Ordimim Cominoiulaloris iixoi'. FclicitaU'
indolis, iiioium leni gravilalc, liilei et ruligionis
simplicilate, lam bene comparata, ut ad omne
virlutis el officii genus nala polins quàtn insli-
lula videielur. Millier chnsliane l'orlis, nun-
quam oliosa, scniper quiela, non elala prospe-
ris, non adversis fracla, graves el longos corpo-
lis crucialus tulil paiiunter el placide, niorlcm
eliam libenter obiil anno selalis 58. Kal. Deceiub.
an. 1755.
Qua; in terris velut liospes vixeral, Iiac in
villa, divina ila disponenle Providenlia, tan-
quam in hospitio morlua csl, el inler paupennn
cinercs, panper ipsa spiriUi, el pauperuui mater,
beatam resurreclionem expectare maluil, quàm
inler divilum sepidcra. Maritus mœrens, et nie-
renles uberi doloris simul el veneralionis monu-
menlum posuere, sic in benediciione memoria
illius, et ossa ejiis pullulent de loco suo.
IIic Jacet
Henricus- Franciscus d'Aguesseau , Galliarum
Cancellarins, Rcgiorum Ordinum Conunenda-
lor. Vif, eloquio c;ï;teris, ralione sibimet impe-
rans : ingenii maUira gravilale venerandus juve-
nis, senip'.;r florenii lepore amabilis senex, loto
vilœ tenore a;quabilis. Capaci mente et im-
mensa memoria humanas omncs doclrinas coni-
picxus, sacris in lilleris praicipue conquiescens :
res secundas in palria; commoda, infauslas sibi
in friigcni venit. Civis, conjux, par<ns optinuis;
legum egregius iiiterpres, ciistos, condilor ; eru-
dilis, eliam exteris, lux et palronus : egenlium
lulor et paler ; ad consiliuni, ad praesidium, pa-
ïens onmibus : prodessc singulis, non praeslare
cxpetens ; quanti'iiii prodessel, uims non sentie-
bal. Solius sapicntia'. cupidus, et illam, et ca
qu;B non petieral, adeptus, priniam in regno di-
gnilatem, ultro dclatam, acccpit, ad xxxiv an-
nos splendido gcssil, sponle abdicavit. Terre-
norum imniemor, superna siliens, clavis dolo-
rum conlixus cruci, obiit v idus februarii m. d.
ce. Li. anno ailalis Lxxxiii iueunie desideralis-
siinx coiijugi, ul in omnibus, sic el ClirisliaTia
liuniililate concors in hoc cœiuelerio jungi vo-
luit, libcri Ingénies.
P. i\
Jnscriptions sur le piédestal de la croix du
riiHclicrc d'Auleuil,au pii'd duquel sont les
loiiibeuux de M. le cimncclier cl de madame
la chancelière d'Aifuesseau.
Sur une Jes luces du piôdcslai :
Clirislo scrvalori spei crcdentiinn , in quo
crediderunl cl speravcrunl Henricus-t'ranciicus
(/"AuuESSE.Mi, Galliarum Canccllarius, l't Anna Le
l-r.iiviiE b'OiiMKàSoN, ejiis coiijiix, (;orum liberi,
juxla utriusi|iir pirrnlis extivias, banc cruccni
dedicavi'r<' anno rcparata' salulis h. d. ce. i.ni.
Sur l'aulrc tace :
Sobric, juste el pii-, convcrsali in lioe sit'culo,
expectanl beatam spcm el advonluni glorlre rria-
gni Dei el Salvatoris nostri Jesu Cbristi, qui
dedil semelipsum pro nobis in cnice, ul nos re-
dimerel et nmndarcl sibi populum acceplabi-
lem, seclalorem bonorum operuiu. Ora pro eis,
Vialor.
(HuRTAUT et Magny, Dicl. de Paris el de
ses environs.)
AUTUN, en France.
On a découvert en 1829 b Autun, dans le
vieux ciiuetière de la ville, une inscription
grecque sur marbre d'une liaule imiiorlaricc,
qui depuis lors, étudiée et interprétée par
les savants les plus éminenls de la France
el de l'Italie, M. Raoul Rochette, M. Le-
tronne, M. Lenonuant et le savant Jésuite
Secclii, a pris place parmi les antiquités
chrétiennes deiireiuicr ordre. Celle inscrip-
tion a|)particnt au m" siècle de notre ère.
Elle offre cela de particulier, qu'elle est com-
posée de beaux vers hexamètres et penta-
mètres il facture homérique, tandis que jus-
qu'ici on n'avait trouvé, parmi les monu-
ments chrétiens, que des inscriptions en gé-
néral d'un style commun et barbare. La pré-
cieuse inscription d'Autuil rappelle et con-
firme les principales croyances de l'Eglise
catliolique, a|JOStolique el romaine : la divi-
nité du Verbe, le sacré cœur du Christ, l' in-
carnation du Verhe, qui s'y trouve désigné
sous le nom mystérieux du Poisson, comme
dans les inscriptions des catacombes de
Rome, ]a, justification dubaplêmc, l'Eucharis-
tie, le baptême du martyre; enfin la prière
pour les inorts. Les protestants de bonne loi
ouvriront-ils les yeux à la lumière d'un si
antique, si vénérable et si authentique monu-
ment?
L'inscription d'Autun a été signalée d'a-
bord par le savant dom Pilra, alors professeur
au séminaire d'Autun, dans les Annales de
Philosophie chrétienne de ÎSL Bonnettv. tom.
XIX, juillet — déc. ISllO, pag. 195. 'Elle a
formé ensuite la niatièœ Je six dissertations
du même auteur insérées dans le niémi' re-
cueil des Annales (2' série, t. XIX. p. 197 ;
3' série, t. L ]). ICo; toni. 11, j). 7; t. UL p. 7
et 85; tom. V. p. 165.); d'une notici' de
M. Rara, prêtre, Annales de philosophie (3' sé-
rie), t. VII, |). 232; et d'un mémoire du
P. Sccchi, intitulé : Epiijramma (jreco-ehris-
tiano de'primi secoii trovato non ha guari
presso t'antica Aurjustoduno, oggi Aulnn, ai.
Frnncia,suplito doveera d'uopo e commintuto
dalP. Giain-Pielro Secchi, delta Compagnia
di Gesu ; Rome. 1840.
Le texte grec de l'inscription *i été publié
en fac-similé et en lecture couiante dans les
Annales de Philosophie au tome XIX, \\. 197
de la 2' série, et au tome HL p. 10 de la
3° série. — Nous ne le reiu-oduirons pas,
mais nous en donnerons une tiaduction en
extrayant quebpies h'agments des disser-
tations do Dom PiUa. Nous regrettons de ue
l)Ouvoir l'aire connaitrc en lolalite l'exaiueu
que le docte Rénédiclin a l'ail de rinscriplimi
d'Autun sous les rapports religieux, dogma-
tique, liturgique et philosoi>hiqne.
69
AUT
DICTIONNAIRE
AUT
70
<x L'étude des marbres d'Autun touche à sa
fin, dit dom Pitra dans son troisième arti-
cle (1); les travaux partout entrepris, avec
un concours digne de l'importance du monu-
ment, sont comme achevés ; les dilîicultés
s'aplanissent, la lumière se fait, ces vénéra-
bles pierres parlent; et, grâces au ciel, ce
langage sacré n'a pas été abandonné aux dis-
putes d'une science .incrédule et défiante. La
toi a recueilli les saintes paroles de la foi dos
anciens jours ; et voici que, du sein de
Rome, une voi\ qui a puissance, planant di^s
hauteurs de la science et de la théologie,
promulgue ce symbole de quinze siècles, le
livre avec confiance aux savants qui l'admi-
reront, le présente avec autorité aux sectai-
res qu'il confondra, et félicite de cette dé-
couverte l'Eglise d'Autun, la cité éduenne, la
France entière, qui doit au christianisme ses
meilleures gloires.
« La doctrine catholique, dit encore le R
P. Secchi , dont nous abrégeons à regret les
paroles, n'a pas seulement pour preuve la
possession permanente de la prescription,
l'infaillible enseignement de la chaire de
Pierre, l'autorité des conciles généraux , la
tradition légitime desJPères, la pratique des
dogmes continuellement vivante dans les
liturgies de l'Orient et de l'Occident; le con-
sentement même des hérétiques, plus op-
posés entre eux qu'avec nous, et, enfin, cette
in/inie génération de manuscrits et d'impri-
més, qu'on pourrait appeler la Bibliothèque
œcuménique de l'Eglise. Elle a pour elle en-
core, grâces à Dieu, un autre trésor d'invin-
cibles arguments, non pas négligés jjar nos
pères , mais moins employés, par excès de
richesses, monuments à demi enfouis sous
terre, dignes de former le vénérable musée
du christianisme. ..Y a-t-il un genre depreu-
ves qui démontre mieux le consentement de
toute l'Eglise en une même foi , que l'im-
mense trésor de l'antiquité chrétienne ?
« Déjà par le passé, remarque le savant
« jésuite, et de nos jours encore, il n'a pas
« été très-rare qu'au moment où les seclai-
« res attaquaient avec arrogance une vérité
«catholique, une pierre ai)paraissait pour
« la défendre. Ce sont des arguments, il est
» vrai, dont on peut se passer; car ce n'est
« pas là la pierre sur laquelle est bâtie l'E-
« glisede Jésus-Christ; mais il est bien, tou-
te tefois, que les pierres mômes crient contre
« les obstinés mensonges des protestants. Et,
« voyez la Providence 1 au teni|is où l'édifiant
« et apostolique clergé de Fiance se plaint
« amèrement que les émissaires des sociétés
« bibliques , dans les derniers soupirs de
« l'hérésie agonisante, cherchent à propager
« en France leurs erreurs ; au moment où
« dans l'Angleterre, sérieusement prête à se
« détromper du passé, ils attaquent le dogme
« catholique de l'eucharistie, et soutiennent
« de leur mieux la machine croulante de
« Calvin, voici eu France un antique marbre
* grec qui réfute à lui seul la [il us grande
« partie des accusations qui ont fait aban-
(I; Anitdlei, ianvier 1841, 5" série, t. 111, o. 7.
« donner le sein ae l'Eglise aux orgueilleux
« sectaires du xvi' siècle.
« Nous ajouterons, avec le P. Secchi, en
développant sa pensée : La Providence 'a
voulu qu'un pieux évêque allant, au jour de
fête de l'un de ses plus anciens prédéces-
seurs, visiter.l'antique Polyandre, où furent
déposés les corps des apôtres, des martyrs
et des premiers évoques de l'église d'Autun,
sauvât ces tronçons de marbre au moment
où ils sortaient °de terre pour être brisés de
nouveau, au moment où le zélé prélat, gé-
missant de l'obstination des momiers à in-
fester son diocèse , signalait dans ses man-
dements l'erreur des sacramentaires, et forti-
fiait la foi des fidèles en la divine eucharis-
tie (1).
« Mais, avant tout, rapporteur inconnu des
travaux d'autrui, nous devons décliner les
autorités, exhiber les titres sur lesquels re-
poseront nos dernières assertions.
« D'abord, nous invoquerons les marbres
eux-mêmes, étudiés sur place; nous en pré-
sentons sous les yeux du lecteur la copie la
plus fidèle qui ait encore été publiée. Cette
copie est prise sur le jiortrait île grandeur
naturelle déposé à la Bibliothèque royale.
L'habile et patient auteur de ce dessin, M. de
Saint-Géran, s'est atlaché, sans préoccupa-
tion d'aucun système d'interprétation , à re-
produire, non-seulement les caractères sai-
sissables, mais jusqu'aux taches et aux pi-
qûres du marbre qui peuvent accuser quel-
ques linéaments de lettres.
« Nous traduirons dans ses plus importan-
tes parties le mémoire lu par leR. P. Secchi
à l'Académie pontificale romaine d'antiquité,
inséré dans ses Actes , et digne do prendre
place à côté des beaux travaux du savant épi-
graphiste, sur le texte grec du Nouveau-ïes-
tamenl et sur les insci iptions restituées de
l'île Ruad et des monuments d'Italie.
« Au premier coup d'œil jeté sur ces frag-
ments rongés de vétusté, la légèreté et la
maigreur des traits, la forme élancée, expé-
diée de certaines lettres, l'exiguité de quel-
ques-unes, les aspects divers et multipliés
de !a plupart, l'inégal espace qu'elles occu-
pent, l'allure incertaine et tremblante des
traits, la barre horizontale placée comme
dans les manuscrits grecs sur les noms pro-
pres, tout accuse une écriture presque cur-
sive, tracée par une main plus exercée à
écrire sur le papyrus qu'à graver sur le
marbre.
« On aperçoit des dystiiiues jusqu'au
sixième vers, à partir duquel, malgré l'iné-
galité des lignes, suivent des hexamètres.
Les deux parties sont très-diti'éremment con-
servées : la première i)lus importante et plus
riche, est à peu près sauvée et lisible d'un
bout à l'autre; la seconde, où l'on entrevoit
d'obscurs détails de famille, est très-mutilée
et à demi-perdue. »
Après une analyse détaillée de tous les
(1) Voir les nianderaenls de Monseigneur i'évêque
d'Autun pour le carême de 1838, 1839, 1840, sur
l'eucliariblie, le saiai sacrifice de la messe, le saccr
doce
A UT
DEI'IGRAPHIE
AUT
élémeiils paléografiliiqucs do riiiscription ,
Dom Pitra en donna le lo\tc rcslilnt' ]iar ses
soins et les soins du P. Secchi. Puis vient
l'inlerprétation latine suivante :
Traduction latine de l'instnjctioii clirùticmne d'Aulun.
1" distique. IX0ÏC- Paire Deo Dcus , inimorlalia
Mortales inter corde lociitus ail : [saiicto
II. Riie saciis anima scpclilor, amice, siib midis,
Divcs ai) itierni» iiieiilc redibis aqiiis.
III. Siiiiie cihtini, saiiciis qiiem dal servalor alendis ;
Mande, bibe, amplectcns IX0TN uliaqiic nianu.
IV. Orba viro maler Galila;o pisce, redeniplor,
Ccrnere le prece me petiil, lux luce caieiituin.
Ascandee paier, viia inilii carior ipsa,
Tu cum maire mea, nalo lacrymanle, plains
Pcclorii, paler, ipse lui mcmor esto precanlis.
Traductiou Irançaise.
I. Le céleste IX8ÏC, fils de Dieu du fond de sou
[cœur sacré
A rendu dos oracles el pris au milieu des mortels
[une iumiorlelle vie
II. Ami, rajeuni.s ton âme dans les eaux divines,
Aux sources intarissables de la sagesse, prodigue en
[Irésoi's
m. Prends l'aliment doux comme le miel du Sau-
[veur des saints
Prends, mange et bois ! iCiiTïS est dans les mains
IV. Veuille Iclitus répaudie ses grâces, c'est mon
J^af Jttut désir, ô maître Sauveur !
Que ma mère ;e contemple dans la joie; nous l'en
[prions tous deux, o lumière des morts.
Ascandius, père bien-aimé de mou cœur,
Et \ous, très-douce mère, et vous, mes frères,
bans la paix du Sauveur souvenez-vous de Peclo-
[rius !
« Quelles que soient les restitutions ado-
jilées, on reconnaîtra toujours dans le monu-
ment d'Autun ce parfum de poésie qui ca-
ractérise les inscriptions grecques de nos
contrées, ce mélange do grandeur et de grAce
que l'on a remarqué dès le |)rincipe, et qui
fait de ce petit poème, selon le P. Secchi, la
plus suave composition de la poésie grecque
asiatique. Nous n'iiésilons pas à croire avec
lui que l'autour de cette inscripli(jn est
Pectorius lui -môme, et nous ajouterons
que lui-iiiôra(i probablement , ne trou-
vant pas d'artiste dans une ville toute
païenne, grava sans art et comme ii la liAte
sa ravissante poésie, comme il l'eilt, jetée sur
des tablettes de cire.
« On a dès longtemps désigné le ni* siècle
connue l'époque probable île le nionumont;
on plaçait sa date entre! l'introiluiiion du
christianisme à Aulun (;t son triomphe sotis
Conslanlin ; depuis , resserrant ros|>ace ,
nous avons indiqui' la pi'iiode ipii séportî
la persérution de Sévère de celle de Valé-
rien, ûr l'an -Mi à -l'ol. — Le H. P. Secchi
s'aii rie ;i l'jin 2"io, et loulcs ses prouves forti-
fient les inductions que nous avions à tirer
des études précédentes.
« Voici, continue Dom Piira, une nés p.us
curieuses observations du P. Secchi. Nous
la livrons textuellement à l'attention des
érudits.
« Cette inscription est surtout curieuse
pourla fauieuso question dos vers sibyllins.
Il esl très-probable que l'acrosticlie des pre-
miers vers y fait allusion. Or, établissons
d'abord, en celte matière dinicile, quelques
points de critique inattaquable ; les voici :
1° c'est une vérité de fait historique que
divers oracles vrais ou faux existaient sous
le nom d'oracles sibyllins avant la venue de
Jésus-Christ. 2° C'est encore une vérité his-
torique, s'il on faut croire Varron, Cicéron,
Denjs ci'Halicarnasso, que ces vers, au moins
dans quelques oracles, étaient acrostiches,
et (le telle sorte que toutes les lettres de
chaque mot du premier vers servaient d'ini-
tiales à tous les vers suivants. 3° C'est pa-
reillement une vérité de fait que pilusieurs
de ces oracles sibyllins étaient applicables
au Sauveur; car, sans citer les applications
faites pur saint Clément de Rome, saint Jus-
tin, le martyr, Eusèbe et d'autres pères, le
Poliion de Virgile , oii ce poète chante ie
dernier âge prédit par les oracles do Cumes,
fut apiiliqué par l'empereur Constantin à la
naissance de Jésus-Christ et l'on peut faire
encore ce rapprochement. 4-° Enfin c'est un
fait, ce semble, appuyé de bonnes autorités,
que, si les chrétiens n'ont pas emprunté aux
anciens oracles des sibylles le symbole du
poisson, ils ont du moins jiris le grand usage
du mot ixerc dans cinq vers sibyllins ap-
plicables au Sauveur, où ce mot se lisait eu
acrostiche. Lors donc i|ue la plus grande
]iartie de ces oracles seraient interpolés et
apocryphes, toujours sora-t-il vrai qu'au ir
siècle, un [loéte chrétien aura voulu, à
l'exemple des juifs et des païens, faire preuve
de bel-esprit en ce genre de poésie liiérali-
que ; et bien que plusieurs écrivains du m'
siècle se soient trompés on ne discernant
|)as les oracles authentiques des apocryphes,
puisqu'il y a parfaite ressemblance entre les
acrostiches et les cinq premiers vers do notre
inscription où se lit le mot IX©Yc, il faut
en conclure que cotte inscrijUion est jiour
le moins antérieure au iv'' siècle, et que
c'est l'uniijue monument (|ui reproduise fi-
dèlement nuitée l'antiiiue forme acrostiche
des vers sibyllins.
Le moment précis do notre inscription esl
évijoniment celui où les derniers apôtres
venus de l'Orient et repoussés de Lyon
évangélisaient les contrées éduoniios, oii le
gtioslicisme orionlal cherchait ;i altérer dans
nos églises les notions chrétiennes sur Jésus,
le baptême, l'eucharislie; oi'i saint Iréué'o
et ses disciples combattaient ces erreurs par
des écrits et des [)oésies grei(|uos populaires.
Un siècle plus tard, l'arianismo remplace le
gnosticisme ipii a disparu; son dernier IhéA-
tre a été la (îanle édiieiine; lîi, il a reçu do
la main d'Irénée le dernier coujK l'I notre
75
AIT
D'EPIGRAPHIE.
inscriplioii est coiniiie un cliaiit triomiilial
qui proi.'laiiie sa détaile.
« Que celte inscription , dit le R. P. Sec-
clii, soit pleinpiuciit orthodoxe et donne à
J'Eglise romaine un témoignage authentique
de Ju perjiéluité de la croyance aux mêajes
dogmes, c'est un l'ait palpable pour qui veut
s'en enquérir. »
Le savant jésuite énumère ensuite distique
par disli'jue toutes les crownices catholiques
qui se trouvent rap, elées par les marbres
d'Autun.
1" d.vstique. — La divinité de Notre Sei-
gneur Jésus-Christ, ses titri's et ses noms de
Sauceur, de Christ, de Jésus, cachés sans
ie symbole jxer^, — /« prédication des ora-
cles évantjéliques, — l'incarnation, — une
mention spéciale du cœur sacré de Jésus.
« Notre puete altirme, dit le P. Secclii, que
la poitrine sacrée d'ixoYS est un sanctuaire
d'amour d'où parlent des oracles; or cette
expression rïTOft (7E,uvwai'i.si entendue esi assu-
rément remarquable jiour une époque aussi
reculée, et renf rme en gmoe , ce semlile,
toute la dévotion au sacré cœur, dont l'objet
moral est l'amour du Sauveur |)our les hom-
mes, et l'objet matériel, son cœur divin. »
2" dystique. — L'antiquité du baptême,
son efficacité divine, les grâces qu'il confère,
et que donne la sagesse, ou l'Esprit Saint,'
comme parle quelque part saint Irénée.
3' dysliqoe. — L'eucharistie, nourriture
des saints, sacrement des vivants. — L'anli-
quité et rauthcntirilé des paroles sacramen-
telles, — la présence réelle de Notre Sciyneur
donné substantiellement aux sainis, — i'an-
lique usage de recevoir l'eucharistie sur les
mains, — la communion sous une seule es-
pèce. « J'avertis, dit le P. Secchi, que le
dogme catholique de l'eucharistie surabonde
de preuves, et que celle-ci n'est qu'une pe-
tite goutte surajoutée au tleuve ]rié|)uisable
de la tradition. Toute laible qu'elle soit, re-
cueillons-la, d'autant qu'elle démontre 'évi-
demment que la loi de l'auteur de l'inscrip-
tion et de l'antique Eglise qui la lisait, ne
s arrêtait pas aux espèces du sacrement,
mais voyait dans le pain et le vjii seul ixev'
Jésus, Fils de Dieu. » '
Dernière partie. — L'effusion de la grâce
par la prière, — la prière pour les morts, —
ia jirière des morts retenus en purgatoire, —
la vision béatifique pour les justes, — l'inter-
cession des saints pour leurs IVères vivants
en terre, et tous ces liens amoureux et di-
vins qui ivsserrent dans l'Eglise la douce
communion des saints ; —c'en est assez pour
alhrmer qu'il y a, dans les vénérables mar-
bres d Autuii, tout un symbole catholir/ue de
seize cents ans.
« Ainsi, dans le sein de l'Eglise rien n'est
nouveau, rien n'est isolé; tout se perpé-
tue et s étend par une génération graduée
dont les premiers germes sont déposés dans
I Evangile et dans les traditions apostoliques:
Le Christ est aujourd'hui ce qu'il fut hier et
ce qu'il sera toujours. Et quand une instilu-
iion en apparence nouvelle est bénie et pro-
pagée p:ir l'Eglise, regardez de près, vous
DicTioxN. D'Epir.BAriiiE I.
AUT
74
verrez ses racines plonger loin dans le passé
Anisi, entre autres nouveautés prétendues"
la dévotion au Sacré-Cœur n'cfi pns d'hier-
remontez d'âge en âge, et du cœur divin vous
arriverez jusqu'à la croix par une chaîne do
traditions d'amour, nulle ))art plus visible
que dans l'Eglise éduenne et lyonnaise où
prièrent, non loin de la vénéra'ble vierge de
Paray, Bossuet et saint Irénée, saint Bernard'
et saint Rhélice , deux commentateurs du
tanttque des cantiques. C'est sur la poitrine
du disciple bien-aimé que les comiiagnons
de saint Polycarpe puisèrent la foi aimante
P ;ivanle cle Lyon. C'est à Smyrne, c'est à
Ephese qu Irenée recueillit l'un des plus an-
ciens hommages à Miuie, avocate et seconde
Eve, seconde mère des hommes. Ce sont les
premiers apôtres de Lyon qui ont inspiré
le culte de la Vierge dont les |iliis anciens
sanctuaires dans la Gaule sont à Autun.dont
l'onrvière est encore le pèlerinage le plus
Irequenté, et dont la dernière mainfeslation
lalete qui semble être maintenant le dernier
elfort de la grâce pour loucher et ramener
les pécheurs, la fête du Cœur saint et imma-
culé de Marie, est due à la piété d'un évoque
d Autun. — Ce sont nos premiers apôtres
qui ont déposé sur les marbres d'Autun
avec tant d'autres inestimables paroles le
premier mot d'une dévotion touchante, long-
temps cachée dans le dogme eucharistique
dégagée plus tard et révélée dans l'œuvré
inovidentielle de Beizunce. Ce sont eux enfin
qui laissèrent, fortement imprimés sur la
pierre, ces éclatants témoignages sur l'eu-
charistie et la prière des morts, qui repor-
tent la pensée parmi les vieux bénédictins
(JeCluny, fondateurs de la commémoration
solennelle des morts, renommés par leur
loi ingénieuse et délicate envers le sacrement
de 1 autel.
« Et maintenant, lecteurs chrétiens, amis
eiliôres, recueillons-nous avec gratitude
et disons pieusement avec le vénérable P
Secchi : « A euille donc le Seigneur nue les
« descendantsdespremierS réformateursexa-
« minent avec un peu de leur sang-froid pro-
« verbial, au moins avec une franche volon-
« té de s instruire, ce monument et tant
« d autres qui attestent la vieillesse touiours
« veite de l'Eglise catholique; puissent-ils
« et reconnaître et détester l'orgueil de ces
« cory|,hees superbes qui les ont arrachés
« du sein de leur antique mère. Retournant
« avec bonheur dans ses bras, eux-mêmes
« admireraient l'immutabilité de ses dogmes
'< sous le choc des âges et parmi les terapé-
« tes des passions. S'ils sont sincères ils
« confesseront qu'au milieu des vicissitudes
« continuelles des choses humaines, une im-
« mutabilité si prodigieuse, si divine, ne
« peut venir que de l'invincible force de ce-
« lui qui, selon la vaste pensée de saint Paul
« est le Dieu éternellement immuable par
« nature : Cliristus heri et tiodie, ipsect in W"-
<i cula. »
Une nouvelle édition de l'inscription d'Au-
AUT
DICTIONNAIRE
ALT
76
tiin vient de pnraître ilans le premier volume
du Spkilégc de Solesme, savant recueil publié
r)ar les soins de Doai Pitra, béuédiclia de
Solesraes et de ses rollaborateurs.
Le Spicilegium Solcsmeiisc (•ouiidétera_di-
gnciiirnt les six grandes collections d'au-
teurs inédits données dans les deux derniers
siècles par les relif;,ieax du même ordre,
savoir le Spkilr'gc de d'Acherj (1655-1677),
les ^»<7/fc/« r("/f/-« de Mabillon (1675-1689],
les Avinlccla grœca do Moiiif.sucon (lC88j, le
Thésaurus nneedotorum (1717), et VAmpUs-
sima colUclio ii72H733) de DD. Marlène et
Durand, et le TliesaurH.'i avccdotorum novis-
r:iinux de Bernard Pez (1721-1729). Ce recueil
rinuprendra des ouvrages inédits des saints
Pères et des écrivains ecclésiastiques latins,
grecset orientaux, depuis le i" siècle jusqu'à
ia fin du \n' siècle. Le preuiier volume est
[irincii)alement consacré aux écrivains an-
térieurs au V siècle, il est divisé en deux
parties, dont la première comprend les œu-
vres originales, les traités si)éciaux ; la se-
conde partie renferme les extraits ou les
commentaires écrits à une époque posté-
rieure, mais d'après dv.s sources ancienues.
Les auteurs compris dans la première partie
snnt au noujbre de dix, disposés dans l'or-
dre suivant : L Papias, disciple de l'apôtre
saint Jean, de inicrprelalione dominicorum
oraruluruin, libri IV, [ragmentum a RR. PP.
Alecliarislin laline doiiuluin, texte syriaque et
traduction latine. H. Saint Iréiiée, martyr,
évoque de Lyon : Fragmentum syriacum f/c
iiesurrcclione Domini ; l'i agmentuui armenia-
cum ejiisdcm argumenli ; Iragmentum syria-
cum de Vhrislo Df.o in homine ; ad libros
roiHra JJœiescs prologus, auctore, ut videlur,
Floro Liigdunensi. I!l. De solemnitalibus,
anbbatis el nroineniis, par un auteur anonyme.
iV. Muriiius, d'Alexandrie, fragmentum bo-
niili;e de Piifcha. V. Saint Denys, d'Alexan-
drie, Epislola nd Cctwnem, analerta c com-
menlnrio anoui/iin in Erclesiuslen. \l. Com-
niodianns, évè(iue d'Afi'i(pie, Carmen apolo-
fjclicum. Vil. Saint Hilaire, évèque de Poi-
iieis, Traclulus in ejtislotani ad Ualalus, in
ei)istulas ad Pliilipjiinseii, ad Colossense.i, ad
'ilir:>salonicos, ad Tiinothcuin, ad Tiluni, ad
J'Iiilenionem ; Iragmentum commnitarii in
(ien'esim ; fragnu;ntum conimenlarii in Psal-
mos, Ililario perfieram ascripti ; cnrmcn ei-
dcm ant alleri tribuendum Ililario. VIII.
Saint lUielicins, évèque d'Autun, Iragmen-
linn cu)nmenlurii in. (Àinlica caniicornni. IX.
C.aiiis Veltins Aipiilius Juvencus ; fragmen-
tum tnrlri in (ieneaim, mclrum in Exoduin,
in canlicum Mrij/sis, in librum Josue ; selecla
fragmenta ; giv'ssœ Iheotiscœ ad Historiam
evangelicam'Jiivenci. X. (iodbidi S. Sweu-
tbuni Vintnniensis tfrsîcij/f. On trouve dans
ia seconde parlie des (unvres inédites de
saint Victiir, évè(iue de Capoue, de Jean,
diacre de l'I^glise loinaine, d(! saint Nicé-
ptiore, paliiarclie de C(jnstauliniiple. L'ap-
pendice reni'ermi; trois dt)cnmi;nts imjior-
tanls : 1" le texte arménien et la Iraduclion
lutine d'une lionuMie allribuéc à saint Irénée;
i' des fruguients de la version co(ile tlu livre
synodal du premier concile de Nicée, avec
des corrections, une version latine et des
notes, par M. Cli. Lenornumt ; 3° le texte de
la célèbre inscription grecque cbrétienne
d'Autun, accompagné de notes et de disser-
tations de divei'S auteurs. Le volume est
précédé de savants prolégomènes contenant
une notice bistoi'i(iue el littéraire sui' cbaijuo
auteur et l'indication des maïuiscrits dont
s'est servi l'éditeur. 11 est teiininé par plu-
sieurs tables rédigées avec soin et accompa-
gné d'une planclie de fac-similé.
Le Spicile'ge de Solesmcs sera divisé en
deux séries formant cbacune cinq volumes.
La première série est réservée aux auteurs
des neuf premiers siècles et aux pièces se
rapportant à cette époque par leur ai'gnment
principal. La seconde série contiendra les
auteurs et les monuments des x% xi' et xii°
siècles. Le second volume, dont la |)uldi(:a-
tion procbaine est annoncée, renfermera un
ouvrage de saint Méliton, évèque de Sardes
au li' sièclede notre ère, intitulé Clavis. Cet
ouvrage, mentionné par Eusèlie et saint Jé-
rôme, est le plus ancien formulaire connu
tlu symbolisme chrétien et du l'allégorisme
biblique. Le texte latin, seul conservé, est
antérieur à saint Jéi'ôme et à la Vulgate. Il
sera collalionné sur sept manusci'ils et illus-
tré [lar un choix de scoliastes et de glossai-
res symboliques, également itu'dits, de di-
verses époques, jusqu'au xii' siècle. Les pro-
légomènes éclairciront les (U'igines et le d;'v
velopiiemeiit du symholisme chrétien. L'édi-
teur fait connaître dès à présent les noms
des principaux auteurs ou monuments qui
entreront dans le volume suivant. La pre-
mière série com[irendra, a])rès l'ouvrage de
S. Méiilo'i, dont nous v('ni)ns de pai-ler, des
écrits d'Anatole de Laodicée, de saint Denys
l'aréopagite, de saint Epiphane, de saint Au-
gustin, lie Pliilon riiislorien, de saint Jean
Clirysostome, de Pliiliiionus, de saint Pa-
trice, de Verecundus, évèque d'.\frique, de
saint Maxime, de saint (ieraiain de Constan-
linople, de Tétradius, du vénérable Bède,
d Kgliert d'Vorck, d'ingelramn de Metz, de
saint Nicé|>horeile Constantinople, de Cliar-
lemagne, d'.Mcuin, d(> saint 'l'héodorc Slu-
diie, de Photins, de Jean Scot, de Frédé-
gise, de Duîigale, d'Kginharii, de Claude de
Turin, d'AIvru'cz de Cordijuc, de Florus (:o
L\on, d'Hincmai' de Ueims, île llaban Maur,
de Uégino!!, de Sédulius, de (iddas, d'Anas-
tasc le bibliothécaire, de Walafrid Strabon ;
les annales de saint Waast, le carlulaire
noir dt! saint Flonnit de Sannmr, etc. On
trouvera dans la seconde série diverses œu-
vres des écrivains dimt voici la liste : Milon
et llu(-bald de saint Armami, saint .\bl)iin do
Fleurv-sm-Loire, Micon de saint Hiipiicr,
Nulge'i', Wabin, Éraclede Liège, Higranmus
de Trêves, lléréfride, le H. Uichard de Ver-
dun, llerman Contracl, Uadbode el Adel-
bolde d L'trecht, lierhert, Uémi d'Auxerre,
saini Odilon, saint Mayeul, saint lingues et
PitM're le \ énérable de'Cluny, (iuiliaume de
Champeaux, Hildeheit ihi Mans, .Marbode do
Uennes, Pierre de Celles, saint Bernard,
77
AVI
Raoul de Saint-Tron, Hervé de Déols, Alaia
de Lille, (luibect de Nogent, Abailard, Yvi?s
de Cliaitres, Claremliault d'Arras, Sigebert
et Anselme de Gemblouï, Pierre de Uiga,
Kicliard, Robert, Adam de Saint-Victor,
l'abbesse Herrade, sainte Hildegarde.
A\1GN0N (I), cliei'-lieudii département de
Vauduse, en France.
I.
Ancienne insci-iption trouvée dans une étable.
■j- Laugerius . psul . iac .
urbis . et . eccle . s . .
ergo . Dei . i . . lu . si
qui . ben . . . vod . .
idibus . iul . bina . .
{Cardinal Maï, p. 193.)
II.
li3G. — Ancienne Eglise des Céleslins, plus
tard llôld des Invalides.
Hic jacel vïïûiis vir dus Oliverius Daria liceiiat'
iii legib^ et baclielaii' in dcciis canoic Pi^ien'
et Archidiacuiis biierren "csiliaii' régis Fracie,
ac niagisler re<isiar hospicii ej^ [qui obiil]
die XX mes' februarii ano a nalivale Dni
M° cccc° xxxTi" ciijs acâ reqescat in pace. Amen.
Cette éijitaphe est remarquable jiar la
quantité d'abréviations qui s'y trouvent.
La seule qui puisse oO'i irau premier abord
quelque diliiculté est reqslar pour requesta-
rum.
{Mém. de la Soc. arclu'ol. du Midi, t. III,
D. 276.J
III.
Iii9. — Trouvée en 1730 à l'église de Sainl-
Antoine.
Epitaplie d'Alain Chartier, mort à 50 ans.
Hic jacel virlulibns insignis.scienlia, eloquentia
clarusAlamis Cliarlier e\ Bajocis in Nniniania
nalus, l'arisiensis Archidiaconus, et conciiiarius
regio jiissu, ad iniperalorein mullosque reges
anibascialoi' Iransniissus, qui libres varios stylo
eleganiissinio composuit, et tandem obdormivit
in bac Avcnionensi civitate anno Douiini (.iig.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi,\. IV,
p. 316).
IV.
liGi. — Eglise des Frères Mineurs.
E(iliapbe du cardinal de Foiï.
Sub hoc huniili jacel loco Petrus de Fuxo, crea-
lus cardinalis anno nnalis su;e vigesinio secundo,
qui in conciUo conslantien!.i , cura cardiualibus
el in Hispania legalus schisma delevit et duos
Uispania3 reges coufedcravit tiaram B. Silvesiri
(1) Voy. répilaphe du cardinal Nicolas du Prat,
inhumé à Avignon, parmi les épitaplies en vers
ieoiiins citées à l'article Cll.ny.
D'EPîGRAPillE. AVI 78
lateranensi ecclesite restiluit Avenionem et di-
versas provincias ut paler patriie annis xxxii
rexit. Jacobi et Salonie Marias alla locavit
raense decembri animam cœlo reddidit quam
sancta susccpit de Terra Lucia Pauli pontiflcis
maximi anno primo.
Nous donnons plus loin d'autres leçons de
cette épitaplie.
Pierre cardinal de Foix était Olsd'Archam-
baud Caiital de Buch et d'Elisabeth com-
tesse de Foix. D'abord franciscain, puis car-
dinal h vingt deux ans (li03), il devint ar-
chevêque d'Arles lioO, lit bâtir à Toulouse le
collège de Foix pour vingt-cinq jeunes gens
pauvres, et mourut à Avignon dont il était
légat en liC'i-, à soixante-dix-huit ans, avec
la réputation d'un bon négociateur.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 283.)
Le musée Calvet, musée de la ville d'Avi-
gnon, confié toujours à des hommes de goût
et des hommes savants, s'enrichit peu à peu
des vieux débris que l'on recueille aux en-
virons de la ville ou dans les anciens monu-
menls de l'inlérieur. On a réuni depuis peu
au musée les inscriptions tumulaires de quel-
ques-uns des cardinaux qui turent iiduimés,
suit à Avignon soit à Villeneuve-lèz-Avignon,
à l'époque où la Cour apostolique résidait
dans le Comtat. Si nous sommes bien infor-
més c'est en partie aux soins, de M. le comte
do Blégier el du savant archiviste du dépar-
tement de Vaucluse, M. Amédée Achaid,
([u'est due la conservation de ces monu-
ments, i
Une copie des épitaphes se trouvait déjà
dans le Ms. 662, de la collection Dupuy à Ja
Bibliothèque royale à Paris; nous donnons
ce texte en même temps que le texte nouveau
conféré sur les dalles originales, et quelques
variantes de Barjavel et de Ciaconius. ;
Les notes qui sont jointes aux épitaphes
sont dues à M. A. Acliard ; les dernières,
relatives à l'épitaphe de Raymond de Tu-
renne, sont de M. le comte dé Blégier.
V.
Epitaphe du cardinal de Fois.
[Vouez ci-Utssus, année 1404.)
« Pierre de Foix, tils de Gaston, comte de
Foix, de l'ordre des Cordeliers, archevêque
de Tholose, crée presbijter cardinalis tiiuli
S. Slephani in Cœlio monte par Benedict xiij
antipape, et en après f-^ict episcopus cardi-
nalis Albanus par Eugène iiii% l'an li09,
troisiesme légat en Avignon qui a fondé et
édifié une somptueuse chapelle aux Cèles-
tins, où se voient encores le ncra et armes
de ses frères, faict rebasiir la plate forme
devant Nostre Dame de Doms (cathédrale
d'Avignon) et la façade des Cordeliers, mou-
rut en Avignon, la première année du pon-
tiiicat de Paul ij, l'an li69 (1), gist aux Cor-
deliers, au devant du grand autel, soubz
(I) Barjavel dit que le 13 décembre li6i, il fui
enseveli aux Cordeliers, dans un tombeau de marbre
AVI
DICTIO.NNAIRE
AVI
80
une lamo de bronze, autour de laquelle se
lit cest escriteau, eu lettre romaine. »
Stib lioc liumili jacct loco R. P. de Fuxo crea-
tns cardinal, an. sua? œlaiis xmi. (|i. î. concilio
coiislan. cum H. cardinallb'' et in Hispania le-
galMs scliisnia delevit et duos Ilispaniie reges
coiitederavii rj'araui IjU sylvri lateranensis ccce
restituit, Avinion. ac diversus provincias ut
paler paU'. an. xxxip rexil Jacobi et Salo Ma-
rias allô locavil. Tandë m. c:cc. ixini. de Meuse
decembr. aiani celo reddidit quem sca suscepit
de terris Liicia. Paulo pon. lîïïïx. ano i°.
(DcPLY, vol. 662, folio 95./
Le cardinal de Foix fut appelé le bon lé-
gat d'Avignon. Comme Henri IV, son petit
neveu, il fit la conquête des pays commis à
son gouvernement.
VI.
Epitaphe da cardinal de La Grjnge.
Jehan de La Grange, évesques d'Amiens,
crée presbyter cardinalis tituli sancii Mar-
cclli par Grégoire XI, et en ajirès faict cpis-
copus Tusculanus jKir Clément VI niouiut
en Aviguon Tan 1102 (1], et gist dans [l'é-
siir lequel il fut représenlé agenouillé. Cet auteur
ne d(Muie pas son épilapbe.
L'abbé de Véras dit lonnelicnient : « Immédialo-
iiicnl apiès les uiarcbes du saucluaire on voit .i lerie
nae grande londie de cuivre lout autour de laquelle
sont ces mois : Snb hue hnmili loco jaccl F. F. l'e-
irus (le Fuxo CiCdlits Cardin, aniio Aet. sicr 21.
qui i)f eoiiciho Coiislnncicnsi cum lidssiiiis Cardiib,
et in histiaiiia Icyatus scliismu delccit , t'( duos llispu-
iiice Recjes confaderuvil.
Ttiinram K' Silveslri Lalcraneusi ecelcœ restituit
Avenionciti ne diversus provincias ut putriœ pater
vi(ji}ili quuttuor anuus vcxit.
Jucutn et Sidomé Marins, in nito enllocnvit.
Tandem mino llGi mciise dee. nnimnni eœlo reddi-
dit (juam -S'' suscepit de terris Lueia Paulo. "l. l'on-
tijice Muximo. uuno primo.
Ce cardinal est représente en liabit pontifical, la
mitre sur la léle, et sis ariuca à ses pieds a\ee
celle devise : Service deo reijnnre est.
Il était arcln'vé(ine d'Arles de Hourdcaiix, el cvé-
que d'Albano, était de l'ordre des FK. Mineurs et
mourut ài,'é de 70 ans, à Avignon dont il avail été
légat a lui ère.
(1) liaijavel ajoute : en nrril. Il ajoute que ce car-
dinal s'élait l'ait de son vivant élever un londx'au à
Amiens où il voulait être inbuuié dans le cas où il ne
mourrait pas à Av giuiu ou a nue Journée de dis-
tance de celte (leiniere ville. D'après les ordr(;s du
défunt les os durent être serrètciui-nt transportés à
Amiens |)ar les onires de ses neveux.. II avait là
aussi une i'pit.i|du! que reproiluit Cilierli dans son
liisloire, M. S. tU: Pernés (h). Lc mausolée d'Avi-
Çnon, rcrdérmant le cœur, lescbairs el lis entrailles,
était, dit le nièiue auieur, en marbre blanc et en
albâtre de G'iies : il s'élevait du pavé jusqu'il la
voitte, à (Il dite dw friand aiilid de l'église des lîéuii-
diclins ( ordre auipiei avait d'aburd apparlenu le
cardinal). On y voyait, entre plusicuis statues esti-
mées des connaisseurs, des bas reliefs représentant
In) Cilicrti l'a puisée dnns Auliùrv, Histoire (/('itérnle
dCi C.ilrf IlillIX, p:ig. tili'J.
glise du collège Saint-Martial] à costé droict
du grand autel, où est son elligie relevée en
marbre, au-dessus de laquelle il }■ a cinq
estages représentant la vie de Nostre Dam«!
et au dessoubz une mort avec ce dicton en
lettre antique, le tout de marbre :
Spectaculuni facii sumus mundo ut majores et
minores ï ijob. clare ppendant ad quem stalum
redigaur nemine excipiendo cujusvis status
sexus vel aîtatis ergo misereare super liis nam
cinis es et in cadâïïm fetidum cibum el escam
vermium ac cinerem sic ul nos reverteris.
(DupuY, v. 662, p. 98, v°.)
les mystères du Cbrist el de la Vierge; on y remar-
ipiait nolanimenl un clief d'univrede l'arl, connu du
peuple sous le nom du Transi; c'était un squelette
coucbé sur le côlé droit, placé au-dessous de l'elii-
gie sculptée du défunt, et entre ces deux ligures, on
lisait cette insciiption en lellres golbiipies : Speeta-
culum fncli sumus mundo, ut majores el minores in
nobis'clare pecviileitnt ad quem stalum redicjentur, ne-
minem excipiendo cujusvis status sexus rel ivtatis.
Ergo miser car siipcrlns? iSum cinis es, et in cada-
ver l'elidum cibum et escam vermium ac cinerum sicul
et nos reverteris.
En décembie 1820, en décbargeanl le sol de l'an-
cienne église de Saint-Marli;;! , on découvrit h
pii'rre qui poric le Transi et son inscription; elle
lut placée avec iiouncur au musée Calvel. On dit
qu'elle avail élé enfouie à dessein, en I7;)l. Je vais
la voii-, la décrire comme je pourrai el copier lidéle-
nient l'inscription. Voici liés exaelemeut l'inscrip-
tiou : elle est sur une banderille cpii est censée flot-
ter au-dessus du Transi el sur deux lignes seulenienl:
Sveclaculum j'ncti s»/»' muilo ut maioKES, et mino-
res i nob clare pvideat ad (/!(~ stalu rediijelur neminem
EKcipiendo cujusvis status, Sexus vel etatis. Erçio mi-
ser eur sH/JcrWs Nam cinis es. et in cadav feli.m cibit
et escam verniiu ac cinerc sic et nos reverteris.
Les parties en petites majuscules ne siml plus sur
la pierie à cause des mulilalions qu'elle a subies.
Vi'i'as, page 217, dit : « Joiguaut le grand autel
de Sainl-.Marlial et à la droile on voit un mausolée,
tout en marbre blanc el alliàlre où sont leprésen-
Ii'S les principaux myslèirs de Noire-Seignour el de
la très-sainte Vierge, depuis la voùle jusipiau pave.
Selon les voyageurs et les curieux c'est un des plus
superlics monuments qu'il y ail en France. On lit au
plus bas rang, enlre la slalue du cardinal de la
Grange, el du sciuclelle appelle vulgaiieuieut le
Transi, qui est un chef d'uMivre dans son genre,
l'inscriplioM suivante en lettres golbi(|ucs, tiés-dil'li-
ciles à declidl'rer :
« Specliiculum fncli sumua mundo, ul majores et
minores in n<dds clare pervideani ad tpwm sialum rc-
didcnlur, neminem excipiendo cujusvis slatm, sexus,
rel (lintis. F.rijo miser cur superlis '.' nam cinis es el
in cadaver jiViidum, cibam et escant Vermium ac ci-
nerem sicul et nus reverteris.
t ICoNuile 01! voit sur un petit cadre contre la
muraille, l'cpitipbe suivanle èerile à ja^mani^:
« llie jaeet ildssmus in \o i'aler dnus Dnus frnter
.ioannes de (•rnnyia çinllus, mtmaclius Cluniacensii
Decreloriim doclor, abbiis Fiscanensis, deinde episco-
pus Ambiancnsis, i ostremo vero S. II. F.. CardLs ï'u-
sculanus II" .S' Marcelti, qui obiil an. Uni M.cccc.xiv
die wiv april s.
1 Orale dcuin pro co ut reiiuicsenl in puce. .\men. i
La statue lin '/ rmni n'csl |ioiul un squelclle nuiis
un ca^lavre biileux. La rcprouu lion du s(|uclelle el
du cadavre élail fiéipienle ;i A\ignon. hans l'église
Saiiit-Agricol il y avait uu cadavre au loiiibcau de
81
AVI
DEPIGRAPIIIE.
AVI
82
VII.
Epilaplie du C3rdiii;il d'Aigrefeuillo.
Guillaume de A'fS'i-'^'euiWe cvéc presbijter
Ciii-di nuits lituli sancti. Stepftani in Cœtio
monte par Urbain V, et en après faict episco-
piis Scibinus par IJ.iiiMlict XllI, mourut en
Avignon l'an nOo, et gist dans [l'église du
coJlége Sainct-Martial] à la chapelle Sainct-
Estieniie soubz son tombeau sur lequel est
son efiigie relevée en marbre avec cest es-
cnteau au dessoubs :
Hic jacel revereiulissimtis in clirislo paler dus
Giiillieliiius deAgrifoliodecrelonim doclor car-
diiialis qui obiil die anno uccc v (.njiis anima re-
quiescal in pace. Amen.
de'uà^javef./'""'" ''*"' '^ ^''^'''"'"^'^e biographique
(Dlpuy, V. 662, fol. 99.)
L'ablv de Veras dit, p. 220 : «Le cardinal
d Aigreteuil enseveli dans la dernière cha-
I)ellu de 1 église en entrant, sur la droite,
elle est au milieu de son mausolée, en eo-
thique et presque illisible ;
Hic jacot Rdssnms in xô Pater dnûs Giiili'Imus
de Agril'ulio Decrelorum Doclor liiuli S' Ste-
phatii in cœlio inonle S. R. E. presbyler car-
iilis qui obiit die 13 mensis Januarii, an. a nat.
Dni ifOl
Aia ejus in pace requiescal amen.
Pwnpée Calilina dont on a f\>it disparaître les der-
niers restes lors 'l'une re.stauiali;in très-mal enten-
due que cette église a subie vers I.S34. Un squelette
était a la métropole sur le tombeau d'ihaciiite de
Li.elb archevêque d'Avignon, il n'en reste èL-ale-
meut plus de traces. Le bloc qui porte le Transi et
son inscnphon n'est point en marbre comme on l'a
dit, mais <n pieire line des carrières de Saiiit-Di-
( er (Vauiluse), d'où on a tiré presque toutes les
ilecoupures gotlii.pies qui se sont Caiies h Avignon
et aux environs. Il est coucbé sur le côté drofl |,>
bout des pieds, le nez, le bras gauche et plusieurs
doigts de la maiu droite manquent. Plusieurs écus-
SOMS places entre le cadavre et l'inscription ont été
enlevés pendant la révolution, comme emblèmes féo-
daux : c'est la tout le mal qu'elle a lait à ce monu-
ment que beau! oiip de contemporains ont vu et doiit
tous s accordent à vanter la belle ordonnance et la
richesse d orneuienlation.
. E.i l'an VIII, M. Puy, alors maire de la ville d'A-
vignon, e ablil dans l'iuicienne église de Saint-Mar-
IN. une école publique de dessin : c'est alors qu'on
exhaussa le sol et que les encrgumènes sortis de l'é-
cole de David tirent, en renversant de fond en com-
ble ce monument, une œuvre digne des iconoclastes.
Le Transi lut noyé dans les décombres qui serviient
a exhausser le sol. Les dentelles sculptées furent mi-
ses en poussière et les centaines ne statuettes de
marbre, d albâtre ou de pierre de Saint-Didi.r nui
peuplaient les clochetons devimenl la proie des nia-
çons et des manœuvres qui couiprireni, mieux que
ceux qui dinge.-iient leurs travaux, q„e tout cel .
va ait la peine délie coum ive. .M. I{e,,,iieu en a de
!jOsj,.urs achele aulantqu'.ui a voulu lui en vciuln-
Il en a réuni une douzaine, représentant pour là
{dupait des apôtres. Le Tnmsi était vraiment ponu-
laire a Avignon. De nos jours encore, quand on
parle de quelqu un d'eMénué, on d,t, parmi les oeus
du l.euplc ; bcmblvu loa Iruim de Sun-Murliaoïi'
Et le cardinal Pierre de Crosso, mort à
Avignon e 16 novembre 1388, et enseveli
dans I église de Saii.t-.Marliat où, du temps
dt Veras, on voyait sa statue sépulcrale et
ses armes au-dessus des stalles du chœur
— Voir son épitajibe dans la Gullia chris-
tiana de Dom Denis de Sainle-Martlie Hir^ ■
i inscription et lit sur une plaque de bronzj
que cachait la boiserie du chœur
VIII.
Epitaphe du cardinal Bertrand de Chanac.
(Inscription pre que mièrmem semblable dans Ciaeomus
tom. Il, |,ag. (iSi.)
Bertrand de Canaco , natif de Limoges.
crée presbiter cardinalis se Potentianœ tituli
Castons par Clément Vil, et en après faict
eptscopus cardinalis Sabinus par Béiié-
dict Xlli, mourut en Avisïnon, l'an 140i et
gist aiix^ Jacobins, a cosfé droict du grand
autel, ou est son efiigie relevée en marbre
sur un tombeau, où se lit en lettre antique :
Hic jacetliç»' '"J*" ^- '''«s Berlrâd' de clianaco
Leinovicen" dioc^genè nobilis utriusque juris
doctor et arcliiepl Bituricen. posiniôd patriar-
clia_ecclia Niciefi extitit et deinde î si^ romlïïi
eeclia it. ste Potenti.ina pbiim cardinalem as-
suniptus^t demum sabinelTeps effeclus ohdor-
mivit î duo die xx an» dni .m.cccc.iv cnjus
aia requiescat in pace. -Amen.
(DupuY, V. 662, f. 99, v.)
(N'a pas d'anicle dans le dictionnaire biographique da
L'abbé de Véras, p. 12i, dit : Il y a aussi
dans le chœur deux autres cardinaux qui y
sont inhumés, à sçavoir le cardinal de Cha-
nac. \oici l'épilaphe qui est tout aulour do
sa pierre séjiulcrale :
Uicjacal Rchsinns in'îo paler D. Berlrantiiis de
CItaimco Leinoviceiisis diœcesls gciicre nobilis.
J. V. D. Archiepiscopus, Biiurricensis poslmo-
diim pnlriarclia Jerosulimilaims, et adminislra-
tor ccieœ Abricensis, deinde in S. R. E. Curdi-
nnlem presbilenim assmnptiis et denuum Subi-
nensis cclea- epcîîs effeclus.
Obdormail in domino die 21. maii Iifl4.
IX.
Epitaphe du cardinal de Neiifchâteau.
( Insc: iplion tout à (ait différente duns Ciuconius, loin H
col. (,80.) ■ '
Frère Jehan de Neufcliasleau, de Tordre
des Jacobins, parent de Clément Vii, crée
|)resbyter cardinalis lituli sanctoruiii lîH
(■<iioiialorum , et en après episc/ipiis os-
tieiisis et veliteriius par Clémenv vu anii
l.ape, mourut on Avignon l'an 1^98, et gist
dans la chartreuse de Villeneul've a costé
droict du chœur sous une pierre de maruro
loiii autour de laquelle se lit oest escriteau
ta lettre antique :
83
AVI
Hic jacet rcvcrendiss'mins xro pater doniimis
Joannes miseralioiio diviiia cpiscopus ïullen.
saci-e romane ccolesin canlinalis île Novo Castro
luincupatus qui oljiil die prima inensis novcm-
bris anno niillesimo icrccnlcsimo nonagesimo
oclavo cujiis auiiDa reqnicscal in pacc. Amen.
(DupuY, V. 6G2, f. 102, \\)
Par erreur, Du Cliosne indique cotte épi-
tajihe comme existant à Bonpas.
(N'a pas d'arlide dans le dictionnaire biographique de
liarjavel.)
II ne reste plus rien à Bonpas et Tobbé
(Ju Yéras ne s'en est pas occupé.
X.
Epiiaphe du cardinal Blavl.
Pierre Blavi, natif de Gévaudan, crée dia-
ronus cardinalis sancti Angeli par Béné-
dict XII dict XIII , mourut en Avignon
Tan 1109 et gist dans l'abbaye Saint André
lèz Avignon, au mitau du choîur, où est son
effigie relevée en marijre sur un tunibeau
tout autour duquel se lit en lettre antique :
Hic jacet revercndns in Trô pater et dns dTïs
Pelrus Blavi naone Gaballitan. ex utrorpie pëîê
de militari génère procreaius ac de propinquo
génère felicis recordallonis nrliaiii pap;^; V de-
crelor docior egregiiis Saiati Angeli diaronus
card. qui obiit anno dm 5i>>ccccis et die xii
decenibris cujiis"âïà requiescat in pace.
(DiiPUY, V. CG2, f. 103.)
A la suite est une pièce de vers en l'iiou-
reur de Pierre de Blavi.
(N'a pns d'arllcle dans le dictionnaire biograplii [ue de
iîarjavel.)
11 ne reste plus rien de celte épitaphe à
Sa int-André-de-Vi lien cuve.
XI.
Epitaphe du cardinal Martin de Pampelune.
Martin do Salve, natif et évcsquc de Parn-
pelonno crée presbyter cardinalis tiluli
sancti Lauronlii in Lucina par Clémont VII
anti|)ape, mourut en Avignon l'an IVO^J, et
i^ist h la cliartrouso de Bon|)as, au milan do
la chaiii'lle qui est h cosié gauche du grand
autel où est son oiïigio relevée en marlire
sur un luiiibo.iu de mosiiie, tout autour du-
quel se lit en letlre antique :
Ilic rcqnieseit rcverendissimus î xro "pi dïïs
dns Martinus de Salva riacone navarriis de civi-
tatc Pamp. oriund' pïïïïo dccrctornm doelor
postmod referedar' j) dm (Jgiiriii ppani \v".
dcide eps Pampilon. iT es demumïTsti Lanrcn-
lii î Lntia pbr. Cardil p dimi clémente "pfiam
VU"' assunq)Uisqui obiit die xxvu niensis octo-
liris ann. uni M°ccccin. cnjusIîTa rciiuiescat in
paec. Anicn.
(DuPLiY, v. C02, f. lO'».)
DICTIONNAIRE AVI 84
Autre leçon
Martinus de Salva natione Navarrns de civjiate
pmp. oriund. primo dccretorum docior poslmo-
dum referendarius per dnm ggcrium papam xi
dcinde eps pampilonensis.
Cf'tto partie de l'inscription est h terre, ce
qui suit est contre le mur.
Ilic jacet R. P. D. Martinus de Salva civis et
Episciipus pan'pilnn. deeretorum docior R. car-
dinalis prsb. t. S. La\irentii in lucina obiit aven.
VI. cal. novembris mcdiii.
(D'après le manuscrit de l'abbé de Massi-
Jian, bibliot. jinblique, salle Boquien, col-
lection Moutte.)
.( N'a pas d'arlide dans le dictionnaire biographique de
Carjavcl.)
XII.
Epitaphe du cardinal Mieliel de Pampidune.
Michel de Salve, natif et évesque de Pam-
pelone crée Diaconus cardinalis sancti Goor-
gii ad vellus (sic) aureum, ncpveu de Mar-
tin de Salve, gist à la chartreuse de Bon|ias,
en la mesmc chapelle contre la muraille,
'soubs un tumbeau, sur lequel est son efligie
relevée en marbre avec cest escriteau au
dessoubs, en lettre antique :
Hic rcverendissimus palcr Micbael de Salva
legû doctor iiatioe iNavarrus sii Gcorgii ad velu
aureum diacon' card. obiit npuil [Monacbum]
Nicien diuc. die xvi menais angiisli anno diii
M.ccrcvi el iuil nepos dm Martini cardinalis
Pampilon. vulgarit. nunciipati in bac capella se-
puUi quorum anime reipiieseaut in pace. Amen.
(DupuY, v. 602, f. lOi, W]
Autre leçon.
Y Ilic rcverendissimus palcr Micbaèl de Salva
legum docior, natione navarrtis S'' Gcorgii ad
vélum aureum Diaconus cardinalis obiit apiul
Avënebo Tiicien. dioc. die xvi niensis Augusii
anno dni mcccvi cl fuit nepos dni Cardinalis
pampeloncnsis vnlgariier nuncupali.
(M. de BiKGiER, d'après le manuscrit
de l'abbé de Massilian.)
(N'a pas d'article dans le dictionnaire l)iogr.-ipbique de
liarjavel.)
XIII.
Epitaphe du cardinal de Cahas^olle.
Philippe de Cabassole évesque do Cavail-
Idu, natif d'Avignon (I), crée presbyter car-
(I) On le croit j^éruM'alement natil de Cavaillon,
et Gilierti (Ms. delà bibliollii'qiu' de Cnrpentrns), le
l'ail nailrc; ;i Perues où ou lrou\e ciKcre îles descen-
danls de etAM' famille. Il lot conipi is dans la promo-
tion ilu 22 seplcmlue ITiliS, sons le liue de cai'di-
nal iiréhe di' Siiiiil-Mnnclliii il de Sdiiil-I'icne,
pourvu le ôl mai l."70 de l'c-véïlid de Sabine; il en
prit le lilre de cardinal de Sainte-Sabine (loir, l'c-
pitaplie).
83
AVI
D'EPlGKAPlllE.
AM
8i>
diiKilis tiluli S. Sabitiu} et en après l'aict
e|iiscopus t'aidinalis Saliiims par Urbain V,
•uourut à Pérouse le 27 août 1372 et j^ist à
la chartreuse de Bonpas a coslé dioict d;j
^l'aiid autel soubs un lumbeau sur lequel
est son el'tigie relevée eu luarbre avec cest
escriteau au dessus en lettre romaine :
H4c jacet 7™"' ii, xto p. dus Pliilippus de Ca-
hassolc (lui Ysnardi iiiililis tiliiib (|ui priinu fiiil
eps cavalliccii. deiudt; paUiarclia Uierosoliiiiitau'
posl. S. R. E. pbi". Cardinal, tt. SS. Marcelliui
el polii mox eps sabiiien dernuin legatiis inissus
a duo Gregorio papa xi Aveuioiie sedciile in
Ualiain ad gubernandas ecclesi* Fôïïi terras et
ol)iit Perusii vi caleiulr. scpteiubr. an. dni
Mcc.CLXXii. cujus corpus ad lioc monaslcrium
Cliartusie boni pass' delalum, ibidem sepultura
l'uil cura dni Argidii Aycellini de Monte Acuto
epi. card. Tusculaiii cl alioriun executoruni tes-
tantenli ejiis.
(Dltuy, v. GG2, f. lO'i, V 105.)
Par suite de la démolition de l'ancienne
■Cliartreuse de Bonjias , les ossements du
cardinal avaient été déposés, en 18l6, dans
le caveau funéraire d une ciiapello dite des
Templiers, dépendant du uiôme couvent. Le
2o août 1833 on les translera solennelle-
ujcnl dans l'église [laroissiale de Cauniont.
l.a petite caisse qui contenait ces ossements
i'ijt alors ouverte. Ou remarque que les deux
mâchoires avaient toutes leurs dents; on
s'assura ài la dimension des os longs que ce
cardinal n'avait guère que cinq i)ieds un
pouce de taille, (iicho de Vaucluse du 29
août 1833.)
Barjavel, dans son Dictionnaire biographi-
que, donne ainsi réi)itaplie de Cabassol.
llic jatet R" in X'» P.iler D"» Pbilippiis do
Caliassola, D"' Isnardi niililis (iliiis, (pu primo
fuit ep. Cabtli., deiiide paliiarclia Hierosolymi-
laiiiis, posl S. R. E. Cardiiialis |)br [il. SS.
Maitcllini etPe'tii, mox ep. Sabineiisis. deimim
legatus missus a D"" Gregorio papa Xi", Ave-
uione sedenle, in llaliam ab Gulicrnandum S.
R. Ecclesie terras. Obiil Peiu»ii Vl» kal.
seplcuiliris, anno Jiccc. rxxii; iiijus coipus ad
iioc mouasterium Ciiarlusiuiisiiini 15oii:p.isiiis
delalum, ibidem sipulliim fuit ciua doiriini
Aegidii Aycelini de Montc-Acuto, cpiscopi card.
Tustulani, et aliurum execuioium Tcsiainenii
ejus.
XIV.
Epitaphe du cardinal de Langhan.
Le cardinal de l.anglian lut enterré dans
l'église de Bonpas qu'il avait lait rebâtir.
llic jacet dominus Simon de L.mgban de Anglia
(pioiidani Aichiepiscopus Canlnarcensis S. R.
E. Prenestineus epis' opns Cardinalis, (pii istam
e<xlesiam de novo consliu\ii el olji.i \\n iiieiisis
jnlii anno dom. 1570. Orale pio co.
XV.
Epitaphe du cardinal de iiraucas.
Brancas (Nicolas), archevêque de Cosenza
(Etais de Naples), évè(iue d'Albano, protec-
teur de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem,
cardinal sous Clément Vil ; jiassa en France
avec son l'ière Bulille, et lit bàlir à Avignon
une chapelle dans l'église des P.- P. Prê-
cheurs, sous l'invocation de saint Nicolas ;
il y lut iidiumé le 29 juin 1412.- C'est lui
qui, en 14-00, donna la bimédiction nu|itiule
au roi Louis il d'Anjou, et à la reine Yolande
U'AragO!!.
Les débris de son monument, donl Barja-
vel n'indique pas la destinée, lurent trans-
portés des Dominicains , alors atelier de
fonderies, au musée d'Avignon, otàil vient
d'être remonté avec soin sous la direction
intelligente de M. Bequien.
Véias, page 126 : « Dans la chapelle de
sainte Rose, qui est la troisième du côlé da
celle de Notre-Dame du Rusaue, et qui ap-
piirlient à l'illustre et ancienne maison de
Brancas, est un très-beau mausolée en mar-
bre et en albùlre.
« C'est là où sont ensevelis les cardinaux
Nicolas de Brancas, qui lit bàir cette cha-
pelle en U02 et mourut en l'i-12, et Pierre
Nicolas de Brancas. » L'auteur ne ra[)|iorlu
aucune iiiscri[)tion , et le monument lui-
même, tel cpi'd ejt aujourd'liui n'en révé-
lant aucun débris, il est probable qu'il n'y
en avait pas.
XVI
F.pilaphede llây.iioni de lieatiinrt nu Jy Tureuna, Mt urj-
sée U'Aviguuu
Hie jaccl magnillc' ac put ns vir.j illuslris dns
R;iyMmiidus de Rellolorli ((lain cornes Bellifor-
lis ac vice conies Valezne qui dm mccccxx"
uicni snnni claiisit exlreiniiin scllicct XXI die
mensis maii cujus aia reiiuiescal in pace. Amen.
« L'administration du musée Calvet a fait
retirer de l'ancienne église des Bénédictins
(Saint-Martial), la pierre tumulaire de ce
itaymond de Turenne qui, il y a plus de
quatre cenis ans, porta le fer et la llamme
dans la Provence et le Comlat, et dont les
ruines de quantité de châteaux et de villages
attestent encore aujourd'hui et les ravages
et les fureurs (1).
« Cette pierre était enchâssée dans la mu-
raille, à la chapelle de messieurs de Canil-
lac, qui était située près le cloître. Elle re-
présente un guerrier revêtu d'une cotte
d'armes armoiriée, la tête nue, les mains
jointes sur la poitrine. Cette ligure, qui est
droite et non à genoux, comme l'a dit Ho
noré Bouche (2), est [ilacée sous une espèce
de [jortique {gothique fleuri) également gravé
sur la pierre. On aperçoit encore le reste
d'un mastic colorié, dmit on avait remidi
(1) Yotj. ce qu'en disent les historiens de Pro-
vence, il la date de 1389 et années suivantes.
(2) W(s(. de l'rovcnce t. Il, p. I2"i.
«7 AVI DICTIO.N.N.VIUE AVI 88
lu cix'ux, plus ou moins (irononcô, des li- l'époquo ac cet évéïionient Iragifjue, arrivé,
giies l'oriiiaiit ce dessin. Ce dernier fait ex- selon lui, en HOl.
plique peut-être (iouri|uoi Ho-ioré Bomlie, « (Cependant il paraît que lîaiiiiond de
qui avait vu cette pierie sépnleiale, il y a ïureinie vivait encore en l'»08 (1). puisque
l)lus de deux cents ans, ra[)pello une vieille cetle anin'e-là, il fut absous, par l'antipape
peinture. Deux écussoiis, aux armes de la B noît XIII, de toutes h^s censures qu"il
maison de Ilo.^or de Beaufort, soi;t au-des- avait encourues. Mais la date delV20que
sus d(! la tète de Turmine. l'inscription susdite assigne h sa mort, n'en
« Quant aux traits et à la plijsionoinie de est pas jiliis exacte pour cela, puisque; Tu-
cet lioinniu cruel, ils répondent parfaite- leiino avait déjà cessé de vivre en 14«7, si
luent à ce i]ue nous en ai)|irend César Nos- I on en croit VArC de vérifier les dates 2).
Iradanius qui en avait vu un jioitrait au En elfel Kléonore, sa so;'ur et son héritière,
château des Baux : « Ce lléau de la pro- rendit honnnag(! au l'oi Charles VI, des ter-
« vence, dit-il (1), ce Cot et cruel Attile.es- res ipi'avait [lossédées sou frère, le o juil-
« toit de taille pleine et quarrée, plutôt let l'il". »
« grand que petit, avait les membres forts —
« et robustes, la tôte grosse et ronde, le vi- XVII.
« sage plein et gros, le teint de couleur de e, iiajlie ei biograpliie alu-éjjée du cardinal il'.iigre-
« miel et tirant sur le bazané : avoit le poil ' - ri'iniie.
« crespe et noir, les sourcils et les yeux de (ExiraU, du Ms. de la Bibi. iiot,,de. Si,p,,l frmic, n- 891.)
« mesme, à l'entre deux des sourcds ayant „ n,,j|i;n,n,ed'Aigrefeudle, Lymosin, doc-
.< la chau- surentlée, ce qui causait deux j^^,,. ^,„ ^,,,,,.^,t ^^Jl^^-^.^ j^, f ^;,.^^.„„ y
« phs quil faisait en se renfroignanl (ce j-^j ^.,.^.g ,,1^,,,^ ,,,j,„.,i ^^ \;^\.^ ,j,. g. ,;,.
.< dernier trait est partaitement indique sur i,^,,^,,,, ^,;, ,^,^j,,j (^,^,1,,^ ^ j,, g^'cmide créatimi
" notre pierre), avait le nez tirant sur I a- ,.j| fjj ^, Marseille le .iouziesme n:av i:Jli7,
« quilin, les lèvres grosses et rouges, avec ^,^ j, f^,^ ,.,.^,g g^.^,|_ jj j^.j ^ Peslection de
« un peu de mous ache noire, et ravallee (^,,^,5,3 xi'' en Avignon et à celle d'Crbaiu
.< sur les deux g.mds ou bouts de arc de la yj .; jj,,,,^^ ^^ ^ ^,j,|j^=>jg Clément VII à Fon-
ce bouche; e reste du visage et le menton ^, ^^^ |^ campagne de Rome, lequel l'.n-
« sans poil : au demeuran ayant asi^cct ^; .., , , ^ ^,„ ^^|fe,u;,g„e au commencement
« assez lier et agréable tout ensemble, res- j/^^,,, pontUicat pou? persuader à l'empe-
.' sentant a son homme de bonne et haute ,,^,^,^ (.|;.„,,^,g q,,,,,!,,,,,^ et aux primas du-
« maison, et qui, lacilement, ne supportait ^j;^, |,.,^.^ ^^^^ {^^^ ^;|^.,„p,^ ç^toit le vray et
«' une injure. » , • . , rp légitime pai^o et partant (nie Urbain VI cs-
« Autour de la figure du vicomte de Tu- 4.,?^ - rejet ter; desquels toulefois il ne fnst
renne règne 1 inscription suivante en lettres ,.^^.^,^,^ .Jj^^^ ^.^^■^^.^,, ^^ snyviient ledit Urbani.
golliiqucs. Il fnst depuis crée e^esque cardinal Siibiu
llic jacet luagniiicus et potens virquc illastris ('''.''^'i •l,"e «'^"'«'^ avoir son oncle, par Be-
1„ ,' , noist XIII. tt lors il estoit arclnprelistre de
.liiiis Rayiinimlus de bello forli (iiiondam cornes |y ggj,,,^ ^,„y^^^, Homaine et doven des car.li-
licllofonis et vicccoiiies valcrrie , qui anno naux. Soubz le pontilicat duquel il mournst
Diii Mccccw dioai siiuni clansil exlreiimm, scill- en Avignon, et lii enterré, en Tesglise du
cet die xn" mail, cjiis aiiiaia reiiiiiescal in collège deS. Martini, con,-;régation de (.Inn.. ,
iiace. Amen. ' assavoir, en l'an l'sOS, le xi' dntlicl ponlilir t,
av.'Mil sa première abrogation au concile do
«Tous les historiens provençeaux ont Pise, assemblé jionr oïter le schisme causé
connu (-2) cette; inscription; (pnhpics-nns par ledit |)ape Clément, eu France etlnno-
inème la rapportent, et cependant ils ont cent septiesme h Rome.
j)ersist6 à dire que le vicomte de Turenne „ L'auteur du manuscrit de Sl-Victor dit
s'était noyé en 139!), dans le Rliôn.', visa- qu'il estoil vicaire du S. Siège lorsqu'il l'ut
vis Tarascon, eu fuyant le prmce de Tarente iaii;i cardinal et plusieurs s'esmerveiboient
(pii le poursuivait avec des forces su pé- comme estant si jcusne il avait esté promeu
rieui'es aux siennes. a„ cardinalat et d'aulianl qu'il n'avait encore
«Parmi les historiens, le seul père Pa- ;,tieint l'Age de vingl-huict ans et nespn-oit-
pin (;î), tout en le faisant mourir dans lo ,„| |„,iirt lorsriu'il v dcirst estre advancé,
Rhône, h Tarascon, reculei-ait de deux ans „,,ii.s on disait (pie ù' juipe avnil esté meir h le
faire en coiisidéi alion de (iriillaume d'.ligre-
(1) Ilixiuire et chronique de l'rovence , Lyon, frrille prebstr'e canlinal iui litre de Saiirle-
Desîimd Kil i, p. 5r,i. ]^].,|.j,, .,„ j,,];, [^ 'j-\ bre, dirrpiel le pape a.voit
(2) Usu; m; N.,sT|(r;-i>vMi;, hoir n[c - Srmpn,,- ,,,,,■, ,.oii,|,iignon et familier Vus de sa petite
lihciitm nrt'idd'iisc ; Aiiiiis s(;\lis, 1)2, p. .i.St. — ■■ , , 1 ,. • iv- ,, i: .,:• „.•..;..., ci i
liONo.»^: \UwmE. Ili,,. .le l'nnr.ur; Avi(;n„„, l.lil. """"<-. ''■ji'"''' 'M n's Dieu drsait avor. este
i. Il, p. 425. - GurruiM, llkt. de l'roveneo , i. I. '' l",''"^-''l /'' pr.m.olrur et auleur- de sorr es-
Ji. 27(1. — TrvsMi:ii, llisl. de.i piipes qui oui ni.'q,' lectrou .Ma papaulle dmpiel (lUlllaumc estait
rt Ai<iijnoii; A\i^ri')ii, I wl, p. 11!). — lîiiii m; ri.- irepveu, cesluy, porta .t mersrnes nom, sur-
jKiiNi;, lissai .s'.r /7/i.s(. de l'nivence ; Mai-.^cillf , nom et armes, leijuel, comme le llit susdit
I78;(, t. I, p. ")!ir). I,i;m)iii,k iik la Laiuu'iii;, Min'qé ,,, „ .... ... ,, ,,.,.
chronolmjuine de ni isl. d'Arles; Arl.;s, 1808, p. 201. ' Iîalc/.e. //isf.pwp. .hvHio.; I II, P- H;'*'-
(5) llisl. générale de Provence; Paris, 1781, I. III, f) ^'['L' ''''I"'' '" ''""■"■> •'>' '"'"> ' ■"''''' ' '^'•
!'■
i'Jo. ' ■ ' I. II,P l"-'
89 «AI
auteur dès le teni[is de ses estuoe et jeu-
nesse juS(|uesa'ors(ful)de bomii' renommée,
de vie lounljle et co'iversalio'i hoiuiesto. lit
disoit-on qu'enlrt ceulv de son .iaj,e il esloit
assez sul'lis.inl. Il estoitlort beau de visaige,
de belle stature et autrement disposé à tout
bien.
« Ce cardinal fust du nombre de ceulx do
sa rcbbe que Grégoire XI coinniil pourvéï-i
lier k-s esiM'iplz touelianl h'S révél.-itio'is ue
Saincte Brigitte, vei've d'Ulphns d'Ulphasu,
prince de Ni'ricit', diocèse de IJeope , au
royaume de Suetie, bupiello estoil dT^cédée à
Home r.in 3' du pi/Utilicat diidict pape "eu
l'Age do soix.'uiie et dix ans et enterrée.^ St-
Laurent de Panisperna, puis transll'ei'ée eu
son pays. Lesquelles révélations traduiltes
de son langage.... en latin auroient esté pré-
sentées auiiict pajie par la lillo de sainle
Brigitte qui avoit nom Catherine et par le
confesseur de la dclfunte et ce aux fins do
procéder après à la cammisatio'i ; hi()U( lie
touteffois ue fut faite que soubz le pontifi-
cat de IJoiiface neufviesmi', leipiel entre
autres cardinaux députa Martin Salva, doc-
teur ès-droitz, évesque de PampeUino et
référendaire du (lape Clément sepliesme,
D'EPIGRAPHIE. JBAI 90
voir le recueil aesdites révélations qu'avait
h\cA Putuner ? de Turrecremala (pii iust de-
séant, eu son obédience eu Avignon pour
puis cardinal, et ce par Eugène 1V% suc-
cesseur immédiat do Martin V, 'lequel ap-
prouva la canonisation ijue ledict Bonifiée
avait faict. Clément, le constitua en l'an
|ireraierde sou f)ontiricat légat à (Litomitz')
au royaume de Boi'sme et aux provinces do
f- Trieves et anti'os situées en .\llem;igne. Lors
do lni|uelle légation il execiila et confirma
les lelti-es de chnrtre d'Ademarius, eves(iue
de Metz, louchani l'exceplion et privilège de
l'abbaye de St-Arnoul, sictuéo audict lieu.
Le susdit ms. porte que icelluy Clément
ayant esté esleii, cnti'O les plus' capables,
il l'envoya à remjiereur pour faire entendre
sa justice.
« Le tombeau duquel cardinal estpresipie
tout ruyné, et ne peut on lii'o que bien peu
do molz eu son épitapbe :
Hicjacel reverendissiinus ilomimis GiiiliLliiuis
t Ailleurs on trouve cecy :
Giiiliolrnus de Agrifolin deciLMonim doflor
presbyler cardiiuilis Sli SU'pli;mi in C.a'lii)
monte qui obiit Avciiio.ie sub 13eneiiicio XIII. >
B
BAGNACAVALLI, dans les Etats de l'E-
glise.
I.
Eijli.ie de Saint-Pierre in silvis.
Fragment de cilxiire en Luamre île Parus, snr l'aulel éga-
It-inuiil en mjcliie (ii> l'.iios.
t De donis Di et sci Pelri .ipubliili tcnipori-
Inis Du. Densdedlt Juannis nniilis ulj epc
l>i- feeil per iiid. v.
[Cardiiud Mai, p. 183.)
1!
Lieu iitcerlain. — Cathédrale de Suint-Léon,
peut-être à lîuijnacuvalli.
Sur un ciboire de marbre iil.né aujourd'hui aux fonts
bupti'^iiiaux.
f Ad lionorê dni luï' xFi et "mx Di ieniuicis
senipTipie virginis Slaiie ego qnidem Ursus
peccator dux lieii jiissii. Rogo vos qui liiiiu-
legitis orate pro me Teniporibns dumno lili.
PP. et Karoli terlioimp. iiid. XV.
[tard. Mai, 185, 3 ; Mlratori, 19C2,1.)
BAILL.W ou Baillet, anciennement Bail-
i.KiL, village à six lieues de Paris.
Son église est détiiée sous le titre de S.
Martin.
Au pilier duchœur,oulit cette inscriiitiou :
Cï-GisT
Haut et puissant seigneur messire Charles d'O(l),
descendu en première origine de la maison de
(1) Ce nom singulier, composé d'une seule lettre,
vient d'un villaf,'e du diocè'.u deSeez, en Mormandie,
fjiirc Sici.'/, (jl Aiueiitaii.
Bretagne, en son vivant chevalier de l'ordre du
roi, gentillioinnie de la clianibre et capitaine de
cin([uante lioinmcs de ses oidonnaates, sei-
gneur cliàtelain des cliàtellenies. terres ei sei-
gneuries (e Fiancoiiville-aii-Biiis, Ballet en
France, B.^zemont, Avenues, Molicns, Villers,
la Muette de Fresne, Loconvilli", Thibivilliers,
Montinorin, Lailleraut, Veeiinemonl et de Me-
zelin en pailie, lits de très-haut el puissant
seigneur messire Jacques d'O, (pii fut lue en la
l)ataille de Pavie, en son vivant chevalier de
l'ordie du roi, gcntilhonnije ordinaire de sa
chand)re, et enseigne de cent gentilshommes
de sa maison; et de haute et puissante daine
Louise de Villiers-risle Adam, le:]uel mes-iie
Charles d'O trépassa en sa maison de la Muette
de Fresne, le 7 mai 1581, àg(! de 15 ans.
El haute et puissante danieMagdeleine de l'Os-
piial-Vitry, dame de Galetas, descendue en pre-
mière origine des ducs de Milan et de Nafdes,
en S'Hi vivant femme dudii messire Charles d'O,
laquelle trépassa en ce lieu de Baillet, le -ii mai
l.'>97, .âgée de 73 ans.
Ils sont tous les deux figurés sur une
tombe.
Au snnctuaire est une représentation en
[lierre d'un chevalier à genoux avec sa fem-
me, sur tieux pilastres d'ordre coriiitliien.
L'inscriplion maripu! (juo c'est Jacques d'O,
clu'valier, i/entilhotitme ordinaire de la cham-
bre durai, seiyneur de Baillet, Franvonrille,
Martin-Ilavenel et Vienne sous l'Lfjlantier ;
ri Dame Anne Lullier son épouse; In/uel a
fondé, audit l'raneomille, le premier couvent
91
BAL
DICTIONiNAlUE
de la réforme du Tiers Ordre de Suint-Fran-
çois. Il mourut le;J jniivioi' 1G13, Agé de 56
ans, et elle le 30 avril HrIS, As'ée <loGi nns.
Au bas se ht en latin, i|ue fi'esl Jacques d'O,
marquis de Francouville, Seigneur de liaii-
let, (jui a fait ériger ce nionnnient en lU'iV.
iHi'RTAUT et Magnt, Diclionnaire de Pa
ris cl de ses environs.)
BALDOCH, en Angleterre,
Einlaphe de Uqpiaud d'Argentan.
Dins l'éfjlise de llaldock.
Reynauil : de : Argeiiian : ci : gisl :
[Cesie?] Chapelle : fère : lisl :
Fu : cliivaler : seynl (e Marie ?)
''"Odom : lii : |iiir : l'aime : |)ne.
(Sainte-Mautue, t. I", cxvu )
BALE, en Suisse (l).
A7icienne cathédrale.
I.
Georgius ab Andlo pi'iimis Reclor Acad. Basil. Aiiiio
Do;iiini liGO.
Nobile gemma milii pro avis abavlsiine decoriui),
Quorum virmieni TeiUona lerra sliipel.
Coiijiinxi doclas clara ciim slirpe Camœnas
Oniatu bocplaciiil condeeorala gciius.
PosI, priiiHis gessi regalis scepUa Lyc;i:i,
Isla quod visiiui est londere in urlie Deo.
Nunc niea mens sese cœlesli obleclat in aula;
Ast boc in lumulo niolliler ossa cubant.
II.
Au-dessous.
Ilic j'acet insignis virtuie insiguior omni
Georgius de Audio, noliili vir sauguine cbirus,
Pradaloruni deciis cuni lis gralissinuis uiuis,
Fulseral boe Templo parilei', eliii Leuleidiaco,
Kgregius anibaruui Pia'posiUis Keclesiarum
Alque in boc prinuis floruil diguissimus urbtt
Studii Ueeloralmi, nunc sine nomine pidvis.
Sic spes, sic gaudiuin, sic Uausil gloria II indi.
Oiiuiibub slat bievc el irrccuperabilc leiupus.
III.
A gauche.
n. 0. M. s.
Catiiarin.i:, IIui.hriciii Comit. Tliiersleini,
c
Itodulli Marcbionis llacliburgcns.
I.andgravii Brisgo:c,
priuii e\ ea laiiiilia Ito'lehe Doudui
Cinijugi,
(1) Les éi)ilaplies <|uo nous donnons ici soûl cx-
Irailcsde l'ouviagi' iiilindé :
Crois Uiisil. eiiiliipliin ci iiisn-ijUidiirs imniliim
Icnifilanvu niriir , iiciiilftii. el alim. (rdimii puiilic.
/«(. cl (icrniiiii. iiuilnts rcliijutirum iiihis nibiitin iiiu-
nniiiciild cl iiisciiplidiirs sclrdi.ss. cl clcfiniiliss. dcccs-
icnnil. Ile <ii((t;iiiu iisii iii iiricfiiliaiic tlisicii iir, cura
c( liihoïc M. .loUANMs Giiossi , iiiisluiis /'.Vr/cs. />.■()-
niml. iliiil., iiim indice iiomiiium cl icniiii ; un vol.
iii S-; Baie, lUij.
BAL
BoDOLFi Maui,
92
WiLHELMI Avi;C,
RoDOLFi Proavi»,
l^iiu.ippi (in quo slirps mascula desiit) Alavia?,
mullarum cjus ssRculi calamiiat.
speclalrici,
Anno pnsl exequias ccxu.
virUilis crgo
S. P. Q. Basil. Tenqduni instaurans,
ullimi leuiporis '
Anno M D m c.
u. II. L. r.
IV.
Au-dessous de son puiiral.
Anno Doniini m. rrc. lxxxv.
xu. Kal. .\pril.
obi il
Nobilis Boniina
Katharina de Tbiersieiu, elc.
V.
Près de la crjpie.
Aium Donnul m. cccc. xxvi.
IV. >"(in. Marlii
oliiiL
Dn. JoiiANNES de Hohenstein
Decanus liujus Ec-
clcsi:e :
Ljus aiiinia lequicscat .ii pacc.
VI.
Dans la nef, à droite.
Anno M. ccc. lxvii.
iix. Idiis Octobr.
oblll
CONRADVS SCALARIVS,
Arcbipresbyler bujus Lc-
clesi*.
VU.
Ohiil Sucnuus Vir
Weuniiaiidiis de llorniciu; Miles. . . .
Anno Doniini 1470.
VUI.
Laiilibns a'icninm Pra;sul celcbrandns in aiviim
Arnoldus jacct liic, queui slirps clarissima KoTOERa
Edidil, et clara vexil ad ;cllieia virlus.
Lux Piiesubiin aima, deccns et régula deii.
Canonuni eximius floruit et ipsc Doclor.
Anlinini inqicndiM'at paci ubiciinque laborem.
Lt llilus Pallia- senqier /.elalor eral.
Cunclis, l'ius aiiinio, ceu aller amoie pareils.
Falo rapuis liigubri aiinis flurenlibiis licros.
Oliilt et lolaiii replevit laerymis iirbcni.
Aiiiiu Dundni m. ccco. lxiix. die 7 lueiis. Mali.
IX.
Anno M. ccc. i. x vu.
X. Kal. Febr. obiil
î>3 BAL
Thi'RiNGus (le Ramstein
Piiieposilns luijus Eccli'si;c :
''iijus anima requiescat iii pacc.
X.
Aiino Doniini m. ce. lxxiv.
Idib. Septembr. oliiit
llenricus de NuvvENBunG,
hiijiis Ectlesia; Episcopus :
Cujus anima requiescat in pace.
XI.
Anno Domini m. ccc. xxv.
XVI. Kal. April.
ubiit
Gerharucs de Wipingen,
luijiis Ecclesiœ Episcopus :
Ciijus anima requie^cai in pace. .\meii
X!I.
Anno Doniini m. ccc. lxxxiii.
ni. Kal. Jiinii, oliiil
Du. Bliïkuardis de JI.vsmunster,
Miles.
XIII.
Anno Doniini si. cccc. xxxiii.
obiit
Arcliiepiscopus Mediolanensis.
XIV,
Anno M. cccc. xli.
lerlia Idtis J.inuaiii
oliiil
Ogerids de RoFLETO, M:uiiiensis
Episcupus ex AlloLirogibus.
XV.
Anno M. ccc c. li.
poslrid. Epipban.
obiit
Revev. Du. FuiiiERictis ze Uhein,
Episcopus Babil., etc.
XVI.
Anno Domini m. ce. xc.
V. die mens. Seplemb.
oliiil
Beveiendus Dominus
Petrus Rtcu de Rtchenstein
Episcopus Basiliens.
Cujus anima reipiiescal in pnce.
XVII.
Anno M. c c e c. x x x v i.
in profesio S. Tliomic.
obiil
Heveri'iidus Doniinns
D. Jmi.v.NXEb de Fleckemstkix,
DEPIGRAPIIIE. BAL f4
Episcopus Basilicnsis.
Ejus anima requiescat in pace.
xvni.
Anno Domini m. ccc. xevi.
circa fesium Quadrag.
obiit
Rodolphus Monachiis,
Decanus liujiis Ecclcsiae
XIX.
droite de l'aulol.
Clirislo ServaloriS.
Des. ERASMO roterodamo , viro omnibvs modis
maxime, cvivs inconiparabilem in omni discipli-
naivm génère crvditionem pari convinclani prv-
dcnlia posteri et adiiiiiabvnlvr et pi;c.;ical)viit ,
Bonifacivs Amerbacliivs , Hier. Frobenivs,
INic. Episcopivs,h3ercdes, etnvncvpaii svprema;
svœ volvnlatis vindiccs, patrono oplinio, non
mémorise, qvam inimortalcni sibi edilis Ivcv-
bralionibvs comparavit, lis tanlisper, dvni or-
bis terrarvm slabil, super fvtvro ac ervditis ubi-
qve gentivm colloqvvtvro, scd corporis mortalis,
qvo lecoiidilvni sit, ergo , boc saxvin posvcre.
Mortvvs est iv. eidvs Ivl.
iaiii septvagenarivs
An. a Clirislo iiato
M. D. XXXVI.
Des. Ebas. RoiEnODASiVJi amici svb hoc saxo concebaut.
XX.
Devant le chœur.
Anno Domini m. c. i. xvii.
XV. Kal. Seplemb.
obiil
Rêver. Dn. Ortliebvs de Yrobvrg
Episcopus Basiliensis, etc. (1).
XX!.
Chapelle de Sainl-Cul.
Anno Domini m. e. lxxvii.
obiit
Rever. Ilvco de H\se.nbvrg
Episcopus Basiliensis.
XXII.
Devant la sainte table.
Hic sepulliis est
JoiiAXNES de Ven.mngen
Episcopus bujus Ecclesise
Anno M. cccc. lxxvui.
sxii. Decembr.
Cujus anima requiescat
in pace.
• Vocatur Princeps prudcm
XXIII.
c. s.
Simon Svlcervs
(I) EpilapliG de 1167, retrouvée en 1581.
95 BAL
Tlieologvs
X(\\s livivsce ami. vxxiii.
vei'vs vigilaiisi] ;
aniisifs,
vlrau. iii;iiiv viiicain Ddiiiiiii
svi CXdllvil,
Scliolam TliL'i)l<iL;i(;iin erexil
ali| ; iL'xil :
fiila (locL'iuli ailsidviiale
' svspicieiulvs,
viuu sanclimoriia et
oroliis nioriljvs
iinilanJvs.
Vixit aiinos Lxxvil.
e. An. Sal. cb b xxcv.
XII. Iviii.
/
XXIV.
Dans la nef, a gauune.
Aniio M. ccc. L\v. iill. Iiiiiii
obiil
loil\NNF.S SkN.N de MuNSINCES
liiijiis Kcelesw' Kpiseopiis.
Ejus anima iiM|nies('al in pace.
Ilonorilica; meniuriiiB
Rover, el Clariss. Viii
D. luii Ukati Helii Bàs.
Qui cniii X. An. Oial. Profess.
el XXX. An. Gymnasi;ii'cli.
Iiigeniis quanjpliii'ini.
ViiUilis el llonor. a;iles
eiiigiilari ciim dcxicriiale apenilssel,
m tœlcst. healil. sacraiinrn
II. An. el VI. mens. sepUias,'enaiio iniiior
sine doloi'is indicio Cal. Jan.
Anno M. DC. xx. placide Irunslalus,
hum. iiioilalilalis exnvias
hic ubi sacris inierfiiil,
deposiiil.
XXV.
Anno M. r.ccc. lxxv.
VI. Dec. ohiil venerah. Dn.
JnlUN.NES de SCIIEI.1.F,NBERG
Canoniciis hiijiis Kcclesioe.
Anno DoininI m. cccc. lxxxvu.
III. mens. Jnli oliiil
lleninivs de ()iii;iiiiiiicii
Canonicu.' liujns KccIesi.TC.
O"0rum aninne iccpiiescnnl in pace.
OiMle pro iis :
^iiia ninllnni valel pi'ei'alio jnsli assidua.
XWI
Oliiil
Jnii\XNKS Dwiii Capelbiiuis,
luudalur pcipcliue, cl i.'ici.
DICTIONNAIRE
BAL 06
MissiB fralernilaiis heata; Mariae,
hujus Ecclesi;e.
XXVII.
JoiUNNES RODOLPHIS de n.VLVVLI
luijiis Ecclesi;c Caiionicns
el Ciislos,
Piadalomm Ciinonicnrnmque
ic'Jgione el inleçîiilaie
nullo iiiferior,
Anno M. D. XXVII. xii. FcIt.
niagno ninlunum Inelu
leiicilei decessil.
XXVIII.
Jchovae S.
JoiIANXl al) Vl.M
Wellenberg., elc Uoin.
Viro
Vere noliili et slren.
pielal. hnniilil. candore.
piiideiil. speclaliss.
Ilhislr. .Mai\ciiio.n. Badensis.
el llachherg.
Sclinpfonlieini. An. iv. Prafecio,
Badenvvil. An. xii. Salrap;e,
Rœtel. An. xx. Aicliipraes.
el Aniiis X.
Consiliario eineiito,
pie, placide defunclo,
Filii Par. desiileraliss.
c. L. p.
B. ann. lmix. m. 2. d. 9
©. ann. tb b cxiix.
m. Jnl. d. 5.
XXIX.
Deo ExerciUinm .?.
VDOi.i'iivs Baik) SvLirvM do Salis
qneni .\vi llddolphi, Paliis lleicnlis
avila virtns ad inililaris glori:n spem erexil:
cnin XVI. alal. anno in Gailiis Dnx
lleniiei II. niniiilieeiilia
inler anraliis Eipiiies allecuis esset :
Venelnm inilitem
Arciiislraiegiis priidenler rexisset :
Divis ("aisaiiihvs
Mammii lANo II. .\rni:imiMilaiii Tiilinn.
Itoimiriio II. Cliiliarcliiis ordinar.
in Si'iialn, in Caslris,
(idem, pindrni. lorlil. snin. coniprobasscl :
Vliinsiuie favdie anrains Eiputs;
llnjns iii^npei'
I.ilieri lîaroiiis illnstii lit. uocoralus,
fessa land. a'iale
soialio div. vcrilalis, pnrjvqne relig.
lUsii.iAE gralo sibi liospll. perfrnilns
in caloblciii slalioiicin se|>ui:ii;eiMr. pro.\iiii
97 BAL
lento decedit asilimaie.
Clavdia Comvxx
ex antiq. Grimellor. Equil. piosap.
oriunda marilo desideratiss.
M. c. L. parent.
e. an. Clir. cb bc. Mart. ult.
XXX.
Qiiadiieiiiiio post,
Maiitiiiii desideialiss. secuta
Clavdia Gkimeli.a,
Heioina
Corporis aiMini(|iie dotih.
siipra sexunispectaliss.
a-lal. Lxiii.
Chron. languore exhansta.
ver;e Tidei
palniam , in Cliristo triiiniplians,
obiiiiuit,
XXIV. April. M. Dc. IV.
XXXI.
SrGISMVNDO A Pfirt,
qvem pviioris rfligion. professio
ab Ecclesioe Basil, proep.
arcere non potvil,
Yiro noijiliss. iiisloriarvm
periliss. metlianicaivm
art. stvdiosiss.
Vxor nioeieiis cvra
lib. p.
B. ann. xxciii.
©. An. Ciivisti mdlxxiv.
Kl. Febr.
XXXII.
Anno Du. m. ccc. lxxxv.
Kal. Aiigiisl.
RODOLPHIIS FllOWELART
Pn^sl'yter , Tliesanrarius,
et Canuniciis liiijus Eccicsiœ,
Allaris civiuni supern. luijiis Capel-
1* dotalor,
cujus anima requiescat
in pace.
XXXIII.
Bernardvs Iîra.M) •î;isil.
arniis pailler, logacpic clarus
polit, lilterariifqiie lleipiibi.
ornamentiim,
post Jin is ulriiisfine lieentiam,
A(iiiila in Gallias lala,
Tribnniti;ie digriilati, ail quam
Uedux ascenderat,
Otii se llterarii ainore snblraliens
Varnspurgcns. Coniilalui
per aliquot annos pr;cficitur:
ïrepidanii inde Rcipnbl , slatni
DEPir.IUPlIIE. EAL
duolius vix, tribiisve annis reddit.
sepiiiagenario major
pestilenti sopore occumbit.
Heu p itriœ,
heu uxori , liberisquc niœsliss.
Anno clj. b xciiit. vi. IJ. Juli
XXXIV.
Gerjianvs Esdras heic
Slralioq ; condilvr.
Si plvra qvxris, audies :
Sebast. Mvnstervs Ingelii.
Theolog. et Cosmogr.
inler piimos svminvs,
Solenneni Ascensionis niera.
anno sa), mdlii.
m.njor sexag. morte pia
illvslravit.
XXXV.
/Elernitati.
lOHANNES OPORINYS
Bas. Typngraphvs,
docivs, (iperosvs, elcgans
libris innvmeris
virtvtvm haerede ex iv.
conivge vnico
reliclo,
pvblicis latryniis, priv.
pielaie,
sexagenar. niaior
Heic cond.
XXXVI.
Operosvs Oporinvs
beic sitvs est.
ergo requiescit Arion !
dixisse plvra fas nefast.
an. sal. s»lxiix.
pr. eid. ivl.
œt. Lx.
XXXVII.
Heiis ((nisqnis es,
Qui claror. viror. niemoriam colis,
adesto:
Et Acad. hujus incl. immo Reip. liter
icem doleio.
Qax
Samvele Grï.neo J. C. Celeber.
{.Magni illius Simonis Filio)
orbata
squalore langiiet.
A; quo viro?
Jus homanor. annos p. m. xxx.
magna dexleriiaie docnil :
Jnris consnilor. Inlulis ((piod inirere)
•ultra trecentos etsexaginta
Quorum magna pars ad Koip. davum
98
99
Hoc
BAL
variis in lucis sedet,
oriiavil :
Acad. Iiabciiaspuli.ooqiie ingeiili coniinodo
iiiiillolies lexit :
Patriani consilio, manu, lïîigua
prudcnler juvil :
Uumanilaieni erga onin. pcrcgrinos maxime
bononiin plaiisii cxcrciiil.
Homo (lit miilla païKis) omnium liorar.
II*c si le niùvenl Vialor,
unumsalicm, ul, (pue siipcrsiinl, Acad. Iiimina
din vivant, letum ipso preiator.
Amici columna liac et bolalio
privati
Exi". lioc niagn* devolionis Monument.
iiitesti
p.p.
n. Ann. lxxiu.
DICTIONMIRE BAL VM
liic vcro m. Mari. xl. xxxiv.
SaL HDLXXII.
pie deccssit.
Q. ann. cb. b. le.
ou « •- .= t- n H.T3 S -2 =^ >- ^
O ^ Cl —
— ^
H
^
1
>■
H
s:
sî
O
Ô 1 1
5f SS
1
c
'!«
•^
^
X
J_
i
_5
s
X
o
CI
H
^".^
—
^
_> i^
o
_5
X
s.
X
"2
-X
X
— 3^
o to
^
z>
ÎJ
-§ H..2
a.
5"^
>
u
;x
-X
x"
c"
X
ç
'X
X
s
o
S
";
o
iw
-
■^
t^^
-=ï
o
S
■~~
o
■K
Çd
»
2
3
£ ^ S
J,
Cl
SP
k
J:
^
^1
t
C
i
: _ij p
«- = «, = =
.^ /.ii
'^^>- 5.M ~i =■- =.£■
XXXIX.
I). Mil iioN r.KMVS/EI
Mcil. el l'Iiiliis.
et l'OIA'CAIlPI filii I
Typrigiaplii :
((Vdivin
illc XXIX. Ivii. rcl. xiL.
gai. Muxi.iv.
XL.
Ch. S.
UCOBO SlCISMVNDO
E nobili Tniclisessiotum de Ulieinfelden
famiiia oriundo,
cum posl
exactam foi lilcr in militia
juvenlnleni
doniest. quieti se dedissel,
freqiienlibus Podagra dororilnis
cxercilauis ,
affccti coipoiis laiigiiorcm
spiritualis gratia; increnienlo abunde
resarcivisset :
tandem
Cardiacx tyiannide
CMCClO ,
Maria Cleopue Bben.nera
mai'itodesideraliss.
Iiiimanic peiegrinat. consoiti desideraliss.
M. c. L. D.
B, Annos 47. m. xi.
0. Anno cb lo cvii. Maii xxx.
XLI.
En lilji Yiator,
UcoBi Meieri Tlieologi inculpali
liniii.inas lelliqnias :'
Qui Pioavo lleiirico Senatorc :
Avo Jacol)0 Consule :
Patic Uodulplio Senatorc. Depnt. Acad.
Ann(. cil. b. xwi. lîasilea; natus,
a Simone Grynu'o c S. fonte susceptus,
renascenlis pietalis castra,
Ducihns eximiis, .
Osvvalilo Myconio Basileaî,
Woir. Fabric. Capitone,
Mart. lîucero , Argenlinx ,
Pbil. Melanth. Wiltehergiu
provide sficulus,
rostcaquain Ecclesi;t Dei donii forisque,
armis pins minus ii .
concitinamlo, consolamlixiue,
erga pauperes libcralis, erga xgrolos
oITiciosus,
paii promliludine, dexterilalc,
conslantia minislrassi'l :
octnagenario proxinwis
c funebri suggcstu apoplcxi.e lnrbine_
non pra'ter speni votuuKpic abrcptus
cadcslis consoiationis gaudia
ndcbs vigilansqne scrxus ingrcssus est :
AcNE Conjuge
Capilonis (ilia, Bureri privigna.
cujns mater ^Vibrandis a Bosenblali,
lot lUL IVEPIGRAPllIE.
Occolanipadio, primo inarila ntipla fiicral,
ciim sena proie
niariio, praUipie pienliss.
M. c. L. par.
obiit Anno 1604. 27. Nov.
Posiluin a D. Jacobo Zvingero
XLII.
C. S.
lonANNi Bahvino
Ariibiano
Clinico elegaiili, Cliirvrgo
felici
XL. ann. vsv al([. frvclv
Civil. Hasil.
qvani sincera; pielat, slvclio
ami. ;ct. xxxil.
primvm incolore coperal,
gratiose aileplo :
JoANNc item FontasE/E
qv;B nienses vix xi. sed
ociennio niiiior,
svpervixl :
VI iliori et porcgrinal. sic lieali
qvoqve rcdilvs sociae
liiliss.
loliannes el Casparvs F. F.
MeJicicvin Irih. snrorib.
carvniq. mariljs
niœsliss.
Parcnlilivs desideraliss.
BAL
.Tpopleclico,
niœsia Lilih. pictas
Par. inconipar.
P.
m. II. XXCiV. VI. VllBR.
XLVI.
BVRBAR.E NiCOLAI
fœiiiiiKC piidiciss.
Qiue Giiil. Gralarol. M. D.
Cliristi causa exulciii
Conjiigali (ide coiiiilala,
Palria Bergaino, ann. xx.
spontc carnil,
El ut eundem cœlesli donalum
civitale,
posl. il. an.
morlalis Exilii
seqiii'relur,
selerna; resiiUiia est patri».
Elisabeth Grataivola
aniilal. ii. ni. ni. cum !.
cId Id lxix.
102
Ob. pater xxiii. ian. nat.
d. baibloluni.
Ob. nialer xxx. dec.
M. D xxcii.
Vivpbam Domino vivus, mine finipre fiinctus,
Vivo uiagia Douiiiio, cb:iro-qiie expecLo Nc^ioles.
XLIÎI.
llic jacet in cespilc Canonicus el Scliolaslicus islc,
[)e Donio nains nioiibus el arle probaliis,
Qui l'iiil binoniinis dicliis Ioannes Ulricus,
Anno niillesimo cccc. quadragcsinio (juarto,
m. Janiiaiii mense oliiil, quarto (iie
Cui sil piopilius Dels qui esl Irinus t:l inins.
XLIV.
Iliijacel arle Plalo, Cato viia, Tvllivsorc;
Vernies corpvs alil : spiritvs astra lenet.
Anno salvl. m. ce. Lxxxii.
XL\.
es.
loH. Frid. RIenzingero,
Viro Clariss.
Qui Senaïus Pairiic Serin.
Subinde Reipubl. Aicliivo
Ann. XXXI.
Fide bona, famaq ; intégra
pra^fuil ;
Act. ann. lxiv. e.\ paralysi
XLVII.
D. 0. M.
GVLIELMO GbATAROLO
Bergamensi,
artium ac niedic. Doclori,
Mediciq; lilio,
in Medicorum Basil. Colleg. cooplaîo,
ob Kelig. exnli,
conjngi cariss.
Barbara Nicolai
f. c.
Obiit selat. snœ ann. lu.
Cbrisli mdlxviii.
d. 16. April.
XLVIII.
rtnno M. ccc. lxxvi.
xviii. Febr. Obiit.
CvNRADvs de SOGBE.
Capellanus S. Pauli, viia; devotissimae.
XLIX.
Hvldrichi IsELlI I.-V. D.
Cullor Jusliti:c fui severns,
El vcrœ Pietalis indagalor :
Viramq ; ad Snperos coines secutus,
Hoc Natos nioneo ac seros nepoies,
Diseanl Jnsiiliie, ac Deo parère.
Obiit, Ann. Clir. m. d. lxiv.
Epitaphe ahtn anonyme.
Vita abil, mors venil.
Fac cito, qvod voles.
Fac bene, qvod ooles.
103
BA.L
^lc•no^l^AmE
BAL
1(14
LI.
Aiiiin Doinini M. cccc. L.
qiii:ila [ki^I rt'^lniii S. U:ii'lliulomxi
obiit
Veneraliilis ci egregius Vir
Du. loilANMCS WlLF.R,
Doclitr Dciictonini,
cl liiijiis l'xclesix Decamis.
J jus anima requiescal in pace. Amen.
LU.
Anno Doniini m. cocc. ixiv.
vigilia Saiicii Maltlicei,
oliiil
veneraliilis Di)miniis
KicoLAVs Sïnneu lie
LUI.
Epiiaplie li'Holinan.
Tiiinnio S.
Franciscvs Hotmannvs
o\ ant. cl nol).
Oiniannor. faiiiil. ap. Silos. Geim. Pop.
Liilel. Paris, nains,
pins, inlegeii|; Jiiiis jnsliliaeq ;
Anlisles,
Jns C. Rom. sciip. illnsir.
Valtnl. Ciivarr. el Avariei Bilur.
aiHi. ihiiilos docuil :
De suin. Reipiib. consullus
sap. resp.
Légal. Gennan.
sub. Karoi,. IX. Franc. Ueg.
prospère gess.
Palriam ni) civil. Iiell. sponle linq.
In Germa. I. cen Pair. allr.
cnncess.
Principili. (.Ij scient, cl prol).
acceplis.
Basilca; Uaniacor.
publ. ilannin IncUiqne
plac. falo fnnct.
b. An. L\\. \n. 5. d. 20.
lui). F. aniiciqnc Basile»!
P.
FrAXCISCI IIOTOMANI J C.
morlalos cxnvias lanlispcr
asservandas,
dnni
Cliristo jnlienie iinmorlalcs
cxsnrganl ,
ainici sub boc saxo
deposnere ;
loco Ininoris crgo ab Acdis
Curalorib liberalilcr
concesso
Vixil An. 1.X11I. meus. 5. d. 20.
Oliiil priil. eiil. Febr.
An. cl'j l.) xc.
Callia progpnuil : serval liasilea sepiillum :
Inierilus expers ncmen ubique viget.
Llv^
Caspari D'anglvre
B.iNACVRTii Camnis
Cuastellartii, niorlales
reliqviae.
LV.
WVNEBALCVS IIeIDELBECK
Episcopal. Cancellarius,
obiil 6. Kal. Jan.
Anno M. acte, lxxmii.
LVI.
D. 0. M.
lOANNES IaCOBVS GrïN^EVS
Theoliig. Celelicr.
Basil. Eccles. qnarlvs Anlisles,
et Acad. Profcssor :
Poslpai|vam in Lviii. annos,
RneieUe in Marcbion. Bad.
el lleiilelberga; in Palalinalv :
j.oliïS. veio Basile.e Ravracorvni
siniplicilale cordis,
sinceril.cle doclrina;,
viuci] ; inlegiilale,
Couscienliani Duo
probasset,
cvris, laboribvs, scnio,
dolori.ivs colicis
cdnfeclvs,
tandem lenla febre exlinclvs,
morialiiaii avream
inipnsvil C(M'(nii(l.
el in lioe Teinpii
Xyslo
xlcrn. bealil. coronam
pricslnlalvr.
III. cal. sepl. ann. wii.
decinii sepl. a CInislo nalo sccvli
;ctal. climacl. viideeinio,
liuc nidiinm. prci mvnerc exiremo,
geuer, lilia, nepnles,
cvmiaci vm.p.
LVIL
Vialoris S.
MiClIAEI.I IslNCRINO,
Civi Basil, egregio, acpio,
Tvpiigraplio
indnsirio, doelissimo,
.\nno M. i>. i.vii Mari. m. ^F.lal. siix l.vil.
!".i izuii 1II.1- Limier*:
('.(injiigi Icclis.
«05 BAL D'EPIGRAPHIE.
BAL
Aiiao M. D. Lxxux. 7. Cal. Nov. ;el. lxxv.
—^ ■' •
diem fuiiclis
Paienlibus opiiinis :
LX.
TuoM.L Glari.no
Simon Grtn^v»
Belg.'e
vixi,
Tornaco Patria, ob pielalem
Chrisio nunc
profiigo,
vere vivo
niarilo dileclissimo.
Heidelberga ivvenem
fido ai'tis Soceri imilalori,
excepit,
œternaique felicit. illius iiivido
vin. et ervd.
Anno M. D. xcii. 6. Maji aetal. suae lxiii.
insirvxit,
e teiiebi'is, in liicem aelernam
Maibcniata pvb. doceiitem,
migiaiiti,
nioibos cvrantem
Elisabeiha Isingriiia m. f.
fovil;
Conjugalis fidei ac sortis
Concoidi cedentem Discord.
observanliss. mœsliss.
Acad. Basil.
P. G.
Morvm Pliilosophiae
—
proefecit.
LVIII.
Sed virvm ehev
HlERO.NYMI CVRIOMS
incoinp.
Iiiven. florenliss.
Clara Simelbechia m. cvm 1.
Illustriss. Principi Mwritio
extvlit
Hassiœ Landgravio, etc.
ni. Non. Septembris
a coiisiliis iiilimis :
M. D. XXCII.
100
et
Ghristianiss. Galloruni Régis
nuper désignât! Capitanei,
ex
^pso terren. milit. apparatu,
in cœlesiem,
die v. Martii Ann. Sal. m. dc. xiv.
œlat. XXXV.
ebeu propere rapti
corpus
in iftrrcnuni bocce
Angel.î;, CoELi.*, Felicis,
c. s. c. Filiarum
Virg. nobiliss. ei castiss.
greniiiini
deponi curavil
Flaminia Muralta,
mater niœstiss.
Consiliisjnnclus, I.egaliis aii ardiia Catlo
Delici^e lueraiir, l'riiici|iibiis placui.
Principibus pl3culs^e viris, laiis nwxmii cerle
Sed placuisse Ueo, laus luihi prima luii. *
LIX.
Leoni Cvrioni
Cœlii Sec. F.
Religionis purioiis causa
cum Parenlib. exiili,
nobili, iniegro, sincero,
peregrinalionib. captivit. laboribus
atiriio
nnno Cliristi m. dc. i. Octob. vi.
«tat. suse ann. lxv.
extincto
Conjunx et Liberi
amoris et pielatis ergo
II. m. p.
DicTioNN. D'EriGR.u>rui£. I.
LXI.
D. 0. M. S.
Ann.e Augvst^
Burcardi Coniiiis ilohenburgens.
Filiai
RodolfiLImp. Aug. Comit. Habsb.
Conjugi
et fœcundœ Parenli
Austrise Principnm Sereniss.
Alberii I. Imperat.
Ma tri
una cum Carolo filio
Ann. Dn. m. ce. lxxxi. xix. Martii
heic sepultre,
S. P. Q. B.
■qnû S. banc ^dem niiori suo prist.
restiiuendani curaret,
bonoris ergo, circiter cccxvi.
post exequias,
h. m. 1. p.
LXII.
Anno M. oc. xxiviii.
obiit
Reverendus
in Cbiisto Paier
IIenricis de TnoN,
Episcopus Basiliensis.
Ejus anima requiescat in pace.
LXIII.
Eglise de Saint-Pierre.
Anno ji. cccc. lxx""
obiit
107 BAL
Dn. Pcxnvs Rot,
Consul hnjus Urhis,
Hierosolynulanns Eques, etc. (1).
LXIV.
Daniel Dvmowski,
Nobil. Poloniis,
postqiiani Basile»
Sept. Die Oct.
Ann. Cil. M. DC. xi.
Aniniam linmortal.
Crealor. Reddidis.
Exuvias mortale»
lieic deposuiu
LXV.
An no
H. cccc. xxxiiii. xi\. Aug.
obiit
Rev. Pater el Doniimis,
HoGO Archicpiscopiis Rotoraagensis
DICTIONNAIRE BAL
FnANCiscvs de Insvla,
Nobil. Ligiir.
qui
postquam sub Patruo suo,
lob. Bnplisla de Insula, Arcliisiralego,
niilllaris scienii:c fundam.
Aquilifer in Ital,
jecisset :
in Germania demum
Carol. V. Imp. invicliss.
beiloram Coniinissarium,
supreraumque annonoe niilitaris Prœfeclum
egisset :
verœ tandem Relig. lumine
accensus,
Cbiislo niililare,
ejusq ; noniine cxulare,
quant palriis bonis et bonoribus,
in superstiiione perfiui
nialuit :
Obiit XVI. Dec. An. m. I). lxxxi.
Yixit An. LVi. ni. v.
IPS
LXVI.
Cbr. Salv. S.
GVARNERIO Castillioneo,
Nob. Insubri.
Vire de rauliis bene mérite :
qui
postquam in cxilio volunlar.
quo
patria, bonoribus, opibus
carcre ,
quam impiis supersiiiionibus
inservire maluit,
aiin. p. m. L. aninii quietus
yixissct :
BoNiE RoNCi.E conjug. innocentiss.
cum qna sine jurgio
annos xlvi.
vixit :
EsTiiER.E item Isarell.'EQ.
filiar. praîdcfunct. solatio
orbatus,
raorliles exuvias cum cœlesti
stola
commutavit :
loh. Frauciscus Castillioncus,
Parent, sororunuiuc
opt.
incmoria: niœrens
P-
b. annos lxxix.
Sub
LXVII.
c. s.
boc ('(llldilMI'
idc
(1) llcomiTiaud.iil 800 H:Ui)i>; an rrunlml (
SOU, Cl un corps trés-considéialde à Moral.
Gran-
LXVIII.
Trinvno S.
Theodorvs Zvingervs
Basiliensis ,
cvm
ex pbilosopbia tenebras,
ex arte med. bvnianas raiserias
deprebcndisset,
svmnii boni cognoscendi
potivndiq. desiderio
accensvs ,
christiano pbilosopbo
tlign. niorlis commentalioneni
institvit,
vivensqve niortvvs est,
vl niortvvs viveret,
b. annos liv. m. vu. d. iix.
0 ann. cbr. cb h xiic.
vi. eid. niart.
Aima Filles abiit, Spes indiibilala recessil :
Perlruor, iulueor. Soins Amor remanei.
LXIX.
Cliristo :S.
GVILIELMVS ArRACOSIVS,
Nal. Gallus,
in Co'l. Pallia orinndus,
in niatcrn. ierrx> Tolosana; tenebr.
cducatus ,
C:cs. ar Regins Mcdicns,
pliir. corp. cl anima" liosics loiigo ccrtamine
expu^navii :
sed cum ex tali pugna
bnnianis ineritis
Sal. a;tcrnnc vitiori;i poiiri non posset,
sola Cbrisli gralia
109 BAL D'EPIGRAPHIE.
sel. xcvii.
in cœlcslem Patriani revocaïus est.
9 Ann. Cbristi cbb ex. xiii. Maji.
LXX.
Luminum datori S.
Non Hermès heic Trisniegistus,
sed aculus Philosophus, elegans Medicus,
sincerus Theologus,
Heidelbergens. Acad. Columen,
Basilieiisis Lumen ,
cui nutricia sua libéral, rependit ,
doctis piisq; araabilis,
et quod ad Patrise splendorem faciat,
Helvet. Aqucnsis
Thomas Erastvs sexagenarius
condit.
An. Sal. cb b xxciii. Prid. Kal. lap
LXXI.
jEternitali.
L\T>. Demolino Roschefortio Blesati Gallo
qui
Vrbis liujus literar. secessura
aulico splendori lubens
anteposuit
viiseque satur,
aetal. an. lxvii.
X. Mart.
spiritum virtute ac erud. nobilem
misericordi Patri,
reliquias corpusculi
niagnx Matri
redd.
Theod. Zuingerus
exlr. liocce
non mutuuni amoris mului luun.
b. m. p.
cb b xxcii.
LXXIl.
Anne Domini U66. d. 14. DecenJ)
obiit
Illuslris Dn. Iohannes d. Linenfir
Prœpositus Aquen.
LXXIII.
Eglise de Saint-Léonard,
Anne U39.XI. Kàl. Jul.
obiit
Dn. biitNNEs de Schwartzenberg,
Scliolasticus Ecclesiae Treverensis.
Cujns anima requiescat
in pace.
BAL
LXXIV.
Anne Domini m. ccc. lxxxii.
xiiii. Kal. August.
obiit
Dn. Ioannes Eschenzer,
Presbyler hujus Monast.
LXXV.
Eglise de Saint-Martin.
Anno M. ccc. nxs'"
obiit
PvLiANTVs de Eptingen,
Eques auratus, consul, etc.
110
LXXVI.
Anno M. ccc. lxx-"
obiit
Strenuus Dn. Petrus de Lauffen.
Tribunus plebis.
LXXVII.
Anno 1423. hebdom. anle Martini festum,
fatali somno correptus
obiit
CoNRADvs Helli^ (le Lauflen
Schaffhuf.
Decrelorum Doctor,
iBcialis primum Constantiens.
postea Arebidiac. Basil.
LXXVIII.
NicoLAVs Irmivs
Sen. Bas.
belli pacisque anib.
clarus,
elvetiorum sub Henrico IF. Gall. Rege
ex fœd Arcbistrategus,
eu m
et fidem suam sociis,
et fortitudinem hoslibiis
renim gestar. gloria
probasset,
armis invicius
morbo tandem extinctus est,
et patrise quid. ingens sui desid.
exemplar virlutum civib.
Lib. deniq; mœstiss.
cxtrerase pietatis argumentum
reliquit,
Anno Cbristi m. d. i.ii.
XVI. Cal. April.
setatis sux xliiii.
LXXIX.
Eglise de Saint-François.
Anno Sal. m. d. xxv.
nbiit
Adamvs Pétri
Typograplius Basil.
"« BAL
LXXX.
Eglise de Saint-Dominique.
Anno M. cccc. lxxiv.
obiit
Casparv5 Maner Tlieol. Magisler,
Pomiriicaiius.
LXXXI.
Obiit fraler Henricvs Rïss,
Magisler TlieoI. Anno 1494.
LXXXII.
OI)iit frater Ioiiannes Stockler
de Suulkardia, confr. Anglicaj porlse
iiic sepultus Anno 1500.
LXXXIII.
Anno M. D. IV.
obiit
Fraler Iohannes Wilhelmvs
Leclor et Siipprior liujns Convent.
LXXXIV.
Anno Domini m. cccc. xxxiii.
obiit
Frater IIenricvs de Rvnfeldu,
Magisler in Tlieologia.
DICTIONNAIRE
BAL lis
XC.
Anno M. cccc. lxxviii.
oliiit
0. NicoLAVs Maxer de R}'nfeldia,
Capelianiis Ecclesi.-e Calliedraiis Basii.
Requiescat in pace.
XCI.
* OdOARDVS BlSETVS
ex Trojana noliililate orlu?
singulari ingcnio, viriute, Lalinis, Graîcisq; liler
exornatus,
du m
militarem sub Ilenr. II. Gallor. Rege
quaesturain exercet,
quod ingenio. et aile invenire non polerat,
lide a Cbrisio gratis acccpil :
ac
hunianis miserîis exnlus
corporisqiie viiicnlis solutus
palriam cœleslem repetens
cum Uno per Unum nunc in vita beata
quiescit,
vitSR ciirriculum explevit
annis lxxvi. Basileai
xviii. Cal. Ang.
cId b ■VIO.
UNI
HrEMONI
TPI5:ArUl
LXXXV.
Hic ol)iit Iohannes Winszier,
die Sabbalhi poslEgidii, Anno li39.
sac. Concil. Basilien. duran.
LXXX VI.
Sepulcnim Pétri Divitis de 0ber""pt.
et Mezzin^ sororis su;e, matris "r"
lohannis et Pétri P. Sept. An. 1341.
LXXXVII.
Obiit frater DoiiiMcvs Gockerli
Prior Ratisboncn. Anno 1515.
18 Sepiemb.
LXXXVIll.
Baltiiasar BiivxiNER, Sacerdos,
Anno 1516. 22. Febr.
obiit.
LXXXIX.
Anno H. cccc. lxxi.
ol)iit
DomilllIS IniUNNES BVRCKARDI
Capeilainis S. Aiitcmii.
XCIL
Anno M. cccc. xviii. die 13. Marlii
obiit
Clara Ritterim,
Mater Rev. Patris Dn. Georgii Episcopi D—
Ordinis Praidicat.
xcin.
M. S.
Quem Gallia oninis, boniq ; omnes
cxliiicltim lugenl :
cnjus pieiatoni, eriidii. var.
faccnd. sing. priid.
jiulicii dextcritaleni gravisi.
Eccics. polit, ncgot.
coinprob.
proRdicant oniiics et adniiranlur :
Iacobvs Coveïvs Parisiens.
Tlieolog. sincer.
lidus Cbristi MInister et cxul
gêner, et ingenio nubiliss.
a
nuiUis Principib. vocains
suninii tandem inqioratoris xlr.irîi
respondit,
An. Dn. M. dc. vni. xvui, jan.
a:lat. LXii.
Parcnti optaliss.
Iriens.
113 BAL I
Lib. mœsiiss.
pieial. exlrem. h. m.
P.
XCIV.
Eglise (h Saint-Jean de Jérusalem.
Anno Doniiiii m. d. iv.
die ult. Mens. Jiin.
obiit
Venerabilis frater Beuo de Melchingen,
Commendator biijiis domus.
CuJLis anima requiescat in pace.
xcv.
Anno M. D. V.
obiit
Fr. Petrvs Hvgonis, Ordinis S. Joliannis.
Cujus anima requiescat in pace.
XCVI.
Dans le chojur.
Anno Doniini m. cccc. xi.
in feslo S. Jacobi Aposloli.
oijiit.
Fraler Hermannvs diclns ze Ri.n,
Magisler generalis per totam Âlmaniani
Onlinis S. Jobannis.
Orale pro eo.
XCVII.
Anno Dn. bi. ccc. lxxxv.
V. Non. Junii
obiit
Frater Wernhervs dictus de Eptingen,
Miles.
Cnjus anima requiescat in pace.
Orale pro eo.
XCVIII.
Anno Dn. m. cccc. lxxxiii.
obiit
Yalidvs Ervvinvs Losel
et
Petronella Scuenckin""
XCIX.
Anno Dn. m. cccc. lx.
viii. die April.
obiit
Venerabilis frater Iohaxnes Losel,
Magisler generalis pëm Almaniae,
Ordinis S. lohannis.
Orale pro eo.
•EPIGR.VPIIIE. BAL lit
Vers en son honneur faits par yEneas Sjlvius, plus l:rii
pape Pie II.
Si mille aut lolidem rapuisses usque Virorum
Peslis, adliuc poteram parcere s;cva tibi.
Vivens qiio nusquam fuerat'prœslanlior aller,
Exlincluni poliiis reddis iniqiia lues.
Quem flelis Leges, quem ûelis jura, sacriq;
Nunc Canones : obiVl, quem coluislis, herus.
Hic vos ornarat, vestras, ubicunquc fuerunt,
Solverat ambages : nunc sine voce jacet.
Heu vocos, heu verba Yiri divina, memorq.
Ingenium, quo vis nunc lua multa loco est'.
Heu Romane jaces, quo non Romanior uUus
Ante fuit, quo nec forle fulurus erit!
Te pater et charus retur modo vivere frater,
Heu quanlos gemilus ille vel ille dabil!
Te RoMA alq. omnis plorabit Elruris, leq.
Tola petet'lacrymis Ilala terra piis!
Te nunc Concilium, le nunc ululalibus unum
Ipsa quoq. exiinclum qu;erilat Ecclesia!
Heu vanas bominum mêmes, heu pectora cœca !
Cuiq. dies certum est fata dédisse sucs.
Et nos, cum superi statuent, venieraus ad illos :
Nemo parvm vixit, cvi bona viia fuit.
Ob. ex peslil. 5. Id. Jul. lempore Concil. Basil.
Cl.
Sur son tombeau est gravé :
Anno Domini m. cccc. xxxix. obiit reverendvs
in Christo pater dn. Lvdovicvs Pontanvs de Ro-
ma, vlrivsq. ivris doclor egregivs, s. sedis apo-
stolic;e prolonotarlvs, cvivs anima reqviescat in
pace. Amen.
CIL
Anno Domini m. cccc. xxxiii.
prima Se|)lenib.
obiil
Reverendus in Cbristo Pater ac Dominus,
Dn. Thomas Polton,
Dei gratia Episcopus Vigorniens.
in Anglia,
hic sepulius, •
tempore peslis,
generalis Concilii Basil.
cm.
Hic requiescit corpus
Révérend, in Chrislo Patris,
Dn. Iohan.nis Langdon
quondam Episcopi RofTens.
de Anglia,
ac Saerae paginae Professer :
qui obiit
die sancti leronymi ,
Anno Domini si. cccc. xxxiiii.
Eglise des Chartreux,
Nombreuses inscrrplions de personnages du concile de
Bàle.
Loms 'Po.>TA«o, rROTTOoiAiflE du Sai>t-Siége.
CIV.
Anno Domini m. ccrc. xxxrv
quimo Idus Sepiemb.
il; BÂL
obiit
Reverendus in Clirlsto Pater
Du. Fr*nciscvs Episcopus Cumanus,
igenerc Coiiies de Bossis,
Docloruïriusq; jur.
Cujus anima requiescat
in pace.
GV.
Anno Doniiui m. cccc. xxsiit.
22. d. mens. Seplemb.
obiit
Rev. in Christo Pater,
Dn. SvEBERvs de Cvlenborch,
Dei gralia Episcopus Trajeciens.
Cujus anima requiescat
in pace. Amen.
CVl.
Anno Dn. ai. cccc. xxxiv.
V. Kal. Martii
obiit
Reverendiss. in Christo Pater
Dn. Alfonsvs de Cvrillo,
♦ Cardinalis S. Eusiachii.
CVII.
Anno Dn. m. cccc. xxxix.
die Mercur. xix. Aug.
obiit
Reverendiss. in Cbristo Pater,
Iliustrissinms Princcps ac Dominas,
Dn. LvDovicvs, Patriarcha Aquilegiens.
et Primas Ilaliaî, Duxq ; de Dcck, etc.
DICTIONNAIRE BAL 113
Dn. Ga.ncfhedvs,
Abbas sancli Benedicti Lirineas.
Decretorum Doclor.
Hic sepultus
tempore sacri generalis Basil. Concilii.
Orale pi oeo.
CXI.
Anno Dn. m. cccc. lxxi.
die 28. mens. Aug.
obiit
Venerabilis vir,
kl Artibus et Medic. egregius Magister,
Dn. Hknricvs Am
Civitat. Basil. Pbysicus
et sludii Monlispessulan. mullis annis
Ordinarius.
R. I. P. Amen.
CXII.
Anno Domini m. cccc. xxxvi.
Septemb.
obiit Venerabilis Magister
ROBERTVS Galion de Anglia,
Decretorum Doctor,
€ancellarlus Episcopi icii, bic sepultus.,
Orale pro eo.
CXI II.
Sepultura
Domina; Gredun^ de Lavffen,
«xoris quondain Domicelli Antonii de Eplingen :
qua; obiit
Anno Domini m. cccc. i.xii.
die xxiix, Augusli.
CVIII.
Anno Dn. m. cccc. xmi.
lerlia die mens. Marlii
obiit
Venerabilis Dominus
Iacobvs Zybol, civis Basil.
Fundalor hiijiis Monaslerii et Tribunus pic».
Requiescat in pace.
CIX.
Anno Dn. m. cccc. xxxiii.
prima die mens. Aug.
obiit
DOMICELLVS BvltCARDYS ZyBOI.,
filius fundatoris hujus Monaslerii.
Requiescat in pace.
CXIV.
Anno Domini m. cccc. xxxix.
d. 22. mens. Junii
obiit
lOHANNES PrESC» dc ZuCHïELEN
Canonicus Coloniens. Diœces.
CXV.
Anno Domini m. cccc. xxxiiii.
XI. Cal. Julii
obiit
loiiANNES Ca\rate de Mcdioiano
bic sepullns
Secrelarius Dn. Cardinalis Bononiens.
Cujus anima requiescat in pace.
ex.
fiMllO Dn. M. (CCC. XXXVl.
penuli. die mens. Marlii
obi il
Voiicrabilis Pater
CXVI.
llic jacel
qiionilam voroiabilià Vir
ImiANNKS LE GaLOIS
Il7 BAL
Sacr. Theolog. Professor Parisiens.
Decanus de Salceya
et Canonlcus, ac Procurator EcclesiiB
llollioniagens.
qui obiit xv. die Maji
Anno M. cccc. xxxv.
CXVII.
Anno Doniini m. cccc. xxxii"-
die Veneris, terlia mens. Jul.
obiit
Venerabilis \\r
Du. Pethus de Arssen,
Prsepositus et Archidiaconus
Arnheimens.
Anima ejus lequiescal inpace.
Amen.
CXVill.
Obiit
Generosus Vir,
Dn. loHAN. de Sancto Clémente
nalione Calhalonus
Decretor. Doctor egregius
Urgcllens. Arcliidiacoiius et Canon.
Anno M. cccc. xxxix.
XXI. Jul.
CXIX.
Anno M. cccc. xxxiiii.
xxs. mens. Aug.
obiit
Venerabilis Vir
WiDENLERS de IIammone,
Canonicus Ecoles. Coloniens.
Requiescat in pace.
Amen.
cxx.
'Anno M. cccc. xxxviu
XV. Januar.
obiii
Veneral)ilis Vir,
Dn. Alfonsvs Conchensis.
Ilic sepullus
lempore generalis Concil. Basil.
Orale pro eo.
CXXI.
Hic jacet
Dn. Petrvs Monebn.
Canonicus Lausanens.
Canellanus et Confessor
Révérend, in Chrislo Patris
D. LvDovici Sc^ CecilI;!;
Càrdinalis Ârelaiens
qui obiit i. April. • '-
\NN0 m. cccc. XLIIII.
Coiici!. riasil. XIV.
BEPIGRAPHIE. BAL
CXXII.
Hic jacet
Dn. Henhicvs de Dona,
Rev. Patris
Dn. LvDovici Cardinal. Arelaiens.
Capellanus.
Qui obiit Anno Dn. m. cccc. xxux.
d. XXI. Jul.
GXXIII.
Hic jacet
Magister Ioiiannes Antonivs
Pinani.
Secrelarius D. Càrdinalis Arelaiens.
qui obiit Anno u. cccc. xxxix.
d. IX. mens. Sept.
lempore S. Concilii Basiliens.
Clericus Rotlioraagensis.
GXXIV.
Hic jacet
CAnoLvs de Viliers
anonicus Ccnomanensis,
Cubicularius
S.int Dn. LvDovici il Scœ Ceciliae
Presbyleri
Cardinal. Arelaiens.
Vice-Cancellarii Sacr. Basil. Concil.
qui obiil v. Aug. m. cccc. xliii.
cxxv.
Henkicvs Arnoldi Saxo
Prior Monasterii Carlbusiens.
Notarius Concil. Basil.
obiil
Anno Sal. m. cccc. Lxxxvir.
G XXVI.
Anno Domini m. cccc. xxxiv.
prid. Id. Sept.
obiit
DoMicELLVs Stoeke dc Barslape
Anglicus.
Cujus anima per misericordiam Dei-
recuiescat in sancla pace.
Amen.
CXXVII.
Anno Domini m. cccc. xxxviii.
iiv. Kal. Septemb.
obiit
Venerabilis Christmannvs Ioncker,
Notarius in S. gênerai. B^iil. Coneil.
Cujus anima requiescat in pace.'
148
na BAL DICTIONNAIRE
CXXVIII.
Aiino Doniiiii m. cccc. xliv.
die I.uiiai xx. mens. April.
oliiil llonorabilis Vir
Dn. EtiNF.STVs Stoltzenbehg de Elburgo
Presbyier Warmiens. Diœccs.
Rcquiescal in pace.
CXXIX.
An. M. cccc. XLViii. Sept. xx. obiit llonestiis
Magisler Bartiiolom.«vs Zimmerman de Bus-
choleii, S. Coiicii. Basil. Aposlolicar. literar.
Scriptor et Abbreviator. Resqiiiescat in pace.
cxxx.
Anne M. cccc. xxxiv.
X. die April.
obiit
Venerabilis frater
Magisler Generalatus Lesch,
Commendator domus in Riidikei"
Ordinis S. lohannis.
CXXXI.
Eglise de l'ordre teiUonique.
Anno Sal. m. cccc. i.xxx.
in die S. Laurentii
obiit
Fr. Andréas Schmid,
Commendator hujus
domus.
Cujus anima requiescat in pace.
CXXXII.
Arma R. P. D. Ludovici Alemand»,
S. Sca: Ecclesiae Romanrc Cardinalis,
Arebi-Episcopi A lelatensis,
Episcopi Mangueloii. etc.
Anno Domiiii m. cccc. xxxviii.
cxxxm.
Cimetière du couvent de Sainl-Alban.
Rina R. P. et Dni. Dni
liiirckbardi, Dei giali;'. episcopi
Basiliensis, nali Baronis de
Ilasenbiug, fiindatoris hujns
Moiiaslcrii. A. T). m. i.xxxiil.
(Aiino Doinlni 1085.)
Renovalinn anno m . n . xcv.
Ancien couvent de Sainte-Marie-Madeleine.
cnRiSTOnionus
Dei et Aposlolicaî cedis gralia
ICpiscopiis Basil.
Spet mea crux Chkisti, grnliam, non opéra, qucero.
Auno l.>22.
BALIGN.^.h lieux milles irAiiuilén, en
Illyric.
Inscription sur te c ocner.
Sminm'i siime bonû Us b:\iir liiniiii airipe dmifi
An'-frcdi pallia qiiiMii luiis ;i pmpria
BAR
120
Egit amor. Merces sit ei, qui ciincta coerces.
Pax sil, amena quies, perpeluiisqne dies.
{Cardinal Mai, 207, 3.)
Muratori, p. 1828,2, au iieu de hane turrim,
donne : Deus E. . . s accipe doniim.
BALSHAM (comté de Cambridge), en An-
gleterre.
Epi ta plie de John Sleford,
Evoque selon le Forclham's reiisler, page 68G et présenté
ici comme recteur et patrou de Berklowe, mon ea
1401.
Jolianner Sleford dictiis reclor, muiidoqtic relictus
Bursa non stricius, jacet hic stib marmorc piclus
Fautor justorimi conslans, ultor viciorum,
Qiiem Rcx Edwardus dilcxeral, ad niala lardus,
Gardrobam rexit illiiis dum bene vixit
Eccicsiam struxit banc : nunquam postea iuxit.
Hœc fecit stalla, large fiindensquc metalla
Canonicns primo Wellens : Rippon fuit inio
Edwardi festo decessit fine modeslo
Régis etangloriim qui delulil acia reorum
Anno millcno qiiadringeno qiioipie ploiio
Unie addens primum corpus deduciiur ad inium.
0 clemens christe celos precor iiitret ut isie
Ml habeat triste quia prelulit omnibus iste
{Sépulcral monuments, II, 9-10.)
BALZIBAL,en Afrique (régence do TunisU
h un mille de la localité ainsi nommée {Pri-
mo lapide a loco Balzibal in Africa).
Se trouvent les inscriptions suivantes •
1.
• D. NN. Flavio
Valentinianoet
Valcnli angg.
nmni. Mizado
Teren . .
(Card. Mai, p. 263; Maffei, Musée de
Vérone, p. 460, 3; Donat, p. 151, 8.)
II.
Salvis et propiliis DDD. NNN. Gralia-
no Valciitiniaiio Tlieodosio iinielissimis princi-
pibus de pa... ex more condil décret. .
tCard. Mai, 339, 2; Maifei, Mus. Vér.
km, 6; Donat, 2-22, 5.)
lîANNOS, district de Valladolid, en Espa-
gne.
Eglise de Saint-Jean-Bnptistc.
Praîcnrsor Domini martyr Bapiisia Jobanncs
Posside conslruciam in xlerno munere sedem,
Oiiani dévolus ego rex Rercesuiiilbus amalor
Nominis ipse lui priqnio de jure diiavi.
Terril) post deeiimim regiii ennu's iiielylus anno
Sexcenlum deciesero nonagesima novem
[Card. Mvï. 1l)2, I ; Mohai.is, lib. -xii,
cap. 32; Bt ihunn. Aniholoqie. I. Il,
]!. /i; \\\\\\\ M\i 11. t. M, 1). 219,230;
Pac.iai m, (/(■ .S. Jiili. Itapl.. p. ."lo; Ba-
noMis, l. XI, p. ;)26.)
BAR, arrundisscment de Grasse, déparlg-
m
BAR
DEPIGRAPHIE.
BAR
122
ment du Var. M. H<^nry, corrfspondnnt du
ministère de l'Instruction pui)lique, a donné
la notice suivante sur un tableau et une ins-
cription conservés dans l'église paroissiale
de cette ville (1).
Le tableau en bois sur lequel se trouve la
peinture a 1 mètre 75 centimètres de hau-
teur, sur une largeur de 8o centimètres.' Le
dessin ne prend qu'un peu moins du tiers de
cette hauteur; le reste est occupé par une ins-
cription en trente-trois vers monorimes, tra-
cés en beaux caractères gothiques, en deux
colonnes. Le style de cette inscription et les
mots qui la composent attestent la dégéné-
ration la plus complète delà langue romane
en Provence h l'époque où elle a été écrite,
et ne permettent pas de la faire remonter plus
haut que la preuiière moitié du xvi" siècle.
Je joins au dessin la copie de cette inscri])-
tion, telle qu'elle m'a été envoyée par M. £é-
néquier, de Gracse, membre du conseil géné-
ral du département et amateur de peinture,
de musique, d'archéologie, comme il se qua-
lifie lui-môme dans la lettre qu'il m'a fait
l'honneur de m'écrire en me faisant cette
intéressante coninmiiication.
Le sujet du tableau est une danse exécutée
au son du galoubet et du tambourin par des
hommes et des femmes. Un petit diable peint
en noir gambade au-dessus de la tète de tous
ceux qui prennent part à cet amusement.
La Mort, armée d'un arc, décoche ses ilèches
sur les danseurs. Ceux qu'elle atteint tom-
bent à la renverse," et le diable qui les pos-
sède, figuré par ceux quigauibadentsur leur
tête, accourt aussitôt à leur bouche pour
saisir au passage l'àme dont ils se sont rendus
maîtres. Chacun d'eux place rame devenue
sa proie dans l'un des bassins de la balance
que tient l'archange saint Michel, laquelle
a pour contre-poids, dans l'autre bassin, le
livre de vie. De peur que l'acte de la danse
ne soit pas assez fort pour amener la con-
damnation, u'i autre démon s'allonge pour
peser sur le bassin où est l'Ame, avec une
baguette qu'il tient à la main. Un autre esprit
malin s'empare de l'âme reconnue coupable,
et la précipite dans la géhe;)ne, ligurée par
une gueule de Léviathan, d'où s'élèvent des
ilannnes.
M. Sénéquier et le professeur de philoso-
phie du collège de Grasse ayant eu avis, il
y a plusieurs années , de l'existence de ce
tableau, se rendirent à Bar pour le voir.
« Nous trouvâmes , m'écrit le premier, ce
tableau placé dans une tribune occupant le
fond de l'église, et bâti contre un des murs
latéraux. Nous en prîmes l'inscriplion en
caractères ordinaires , et , percl;é sur une
échelle, j'en copiai, avec beaucoup de peine,
les ligures; ce n'était qu'en ravivant les cou-
leurs au moyen d'un linge humide, que je
jorvins à eu découvrir les lignes.
« Nous traduisîmes rinscri|)tii)n, continue
JI. Sénéquier, et quelques mois, (pielques
A ers nous ayant présenté des incei'titudes,
lU Bulletins des comités du ml/iisfnT, l'éviier 1851,
r. co.
des dilhcultés , mon ami soumit le tout à
M. Honorât , de Digne , homme versé dans
les écritures anciennes, et auteur d'un grand
dictionnaire iirovençal fort remar(iuable et
très-estimé. M. Honorât releva des fautes,
que nous reconnûmes et rectiliâmes en face
du tableau. Cette fois nous calquâmes |)lu-
sieurs mots douteux. Nous fîmes plus : mu-
nis de feuilles de papier-calque, nous mouil-
lâmes la peinture; nous passâmes de la craie
sur les contours, et nous en obtînmes la co-
pie au moyen de laquelle je comjdétai mon
dessin primitif.
« Jusqu'alors, dans le pays, on avait con-
sidéré cette inscription comme écrite en ca-
ractères hébreux ou allemands; personne
n'en avait jamais lu un seul mot, et depuis
longtemps ce ta'oleau était oublié. Nous lui
redonnâmes de la vie, à tel point que, dans
une réparation de celte église, il a élé net-
toyé, mais sans ménagement et sans précau-
tion, et avec la saleté on a enlevé une partie
de la couleur. »
L'inscription patoise qui suit est accom-
pagnée d'une traduction la |)lus littérale
liossible, afin de conserver le sentiment et
la manière de l'auteur, en faisant remarquer
que la très-grande diiriculté à laquelle cet au-
teur s'est astreint, en donnant h ses trente-
trois vers une rime unique, l'a contrauit plu-
sieurs fois de défigurer les mots, pour leur
donner cette terminaison forcée.
Première colonne.
0 paures pecadours liaias grât recordâsa
Que vos niourres lâtost non lii fassas doutâsa ;
E vous ballas souvët e menas folla dansa,
E faues autres mais âbe grant seguransa,
En vô cargat forment de mortala grevâsa,
E nj doutas en rê de far giât rebellansa
At grât rcy iesn' crist que soustê vrâ slâsa :
Longamêt a sperat la voslra melliuransa.
Si vô mourias ësin ses luiver reparansa,
SiMisa doute ali'û haurias malahuninsa,
î'êsas hi ben souvent, non fassas demouransa
De vôslevar ben prest de tâl grada pesansa;
Quur si vous enlcndias la terri lila veniâsa
Que fara Dieu a[ires la dura scpaiansa
Vie vrâ ama doulêl, qiiât sera en balajisa,
Meraviiha séria si nô sentias tremblansa
En vostre paure cor e mais en vrâ pansa.
Seconde colonne.
Ilaias grâda paonr, quar cascu jour savansa
La f;n e vosha mort de mala sabouraiisa ;
Si ella vous férias en soula deyssoutansa
Vous lôbarias de tout en grât desesperâsa ;
E pucis vous ballarias en la terribla dasa
La quai sapella ben perpétuai crcmensa.
Eu fasël plours e criis e giàda blas(eniâsa
De Dieu e mai de v5 ses mais baver cessâsa ;
Aras lât que vives c baves la poyssansa,
Fuges tât grât perilh e tât grât irabucâsa ;
Quar si vô intrares una fes en tal dansa,
Vô en repëtires, mas tari ses pronfielâsa.
Ii5
BAR
DlCTlONiNAlRE
Pregui nre senliour voû donc lai poyssaiisa
Que aquisles lo Ijcii (luc dura sOs inâcansa
Unes tout lëps laust'S Dieu âbe giâl aU'grâsa
Dût lo prîce defern haia grât douleansa.
Amen.
TRADUCTIOX.
Première colonne.
0 pauvres pécheurs, ayez grande souvenance
Que vous mourrez bienlol, n'en ayez pas de doute :
El vous dansez souvent et menez folle danse,
Et vous faites d'autres maux avec grande assu-
[rance.
En vous chargeant fortement d'une mortelle tjré-
[vance.
Et vous n'hésitez en rien de faire grande révolte
Contre le grand roi Jésus-Christ (pii soutient vo-
[tre être !
Longuement il a espéré votre amélioration ;
Si vous mouriez ainsi sans avoir fait réparation.
Sans aucun doute vous auriez du malheur.
Pensez-y bien souvent, ne différez pas
De vous alléger hieiitôt d'un si grand poids ;
Car si vous entendiez la terrible vengeance
Que fera Dieu après la dure séparation
De votre àme dolente, quand elle sera en per-
f [plexité,
Ce serait merveille si vous n'éprouviez un ireni-
[hlement
En votre pauvre corps et plus dans vos entrailles.
Secoude colonne.
Avez grand peur, car chaque jour s'avance
La fin, et votre mort, de mauvaise saveur,
Si elle vous frappait, par une soudaine cessation
[des sauts
Vous tomberiez entièrement en grand désespoir.
Et puis vous danseriez en la terrible danse.
Laquelle se nomme bien perpétuelle combustion
En faisant pleurs cl cris et grands blasphèmes
De Dieu et de vous, sans jamais avoir de cesse.
A présent, tant que vous vivez, et en avez la pnis-
|sancc.
Fuyez si grand péril et si grande chute (trébuche-
[ment) •
Car si vous entrez une fois en telle danse.
Vous vous en rcpcnlircz, mais tard cl sans profit.
Je prie Notre-Seigneur qu'il vous donne lelli' puis-
Isa ncc
Que voiis acquériez le bien qui dure sans cesse.
Qu'eu tout temps vous louiez Dieu avec grande
[allégresse
Dont le prince d'enfer ait grande douleur.
Amen.
HAKHAUANO, dans les Étals do l'Église,
liocèsc de A'ilerbc.
D. 0. M.
Vetvsliori collapso templo
In honorcm bi'al;e Mari;e Yirginis
In cœlvni assvmplai
Dco dicaio
BEA 124
Et novo
In avgvslioremhanc forniani
Pvblico ;ere, piipvliqve svffragiis
Scdcnte
Bencdicto XIV. pont. max. benemerittt
lacobo S. R. E. card. Oddi episc.
A. C. marcliionibvs
Francisco sacraii Giraldi
Alexandre cqvitc Vettori
Gaspare de Torres
Alm;c vrbis conservatoribvs
Terr* Barbarani paironis
Mariano Aloysio Bernini C. R. vrb. priore
Excilalo, ornaloqve, et
Marco Antonio Grassi .
Co. Horatio Mariscotli j D. vrb. cons.
lo. Pavlo de Cinqve )
March. Vincentio Origo C. R. vrb. priore
Expleto
Marraorposilvm anno sal. hdcclih.
BARCELONE, en Espagne.
Pierre trouvée à la cathédrale,
Dans une urne où l'évêque Frodoinus avait fait meilre le
corps de sainte Euialie, en 877.
(Hic) requiescit beata Eulalia raar-
liris XPl qui passa est in civita-
te Barchinona sub Daciano
préside 11. ids. fbas. et fuit inventa
A Frodoino epo cum suo clero in
. . domus scâ; Maria; [V] Kl. notr. Deo gras.
(Carrf. Mai, 429,3; Florez Spam sa-
grada, t. XXIX, p. 314.
BAUBIGNY. Village situé à une demi-lieue
au delà de Pantin et à une lieue et demie do
Paris, sous le titre de Saint-André, apôlre.
Quelques anciennes tombes prouvent la vé-
tusté du bâtiment. Le prieur de Saint-Martin
est non)inaleur de la cure. Voici l'épilaplie
d'un curé dcBaubigny. Le style sim|)le etnaif
des vers qui la composent mérite •d'être vu.
Ci-dessous gist de Dieu le léal serviteur,
Jehan Unmeau, Prêtre, de Bobigny Cure,
Clerc de la Chambre, Chapelain de MoNSiEin,
Servans à tous tant comme il a duré :
Par dard mortel fnst le corps séparé,
De avec l'Ame l'an mil cin(] cent et quatre.
Le jour treizième de juillet mal paré ;
Dieu par sa griice veille ses maulx rabattre.
Ce curé exerçait à Paris la fonction do
grcftier de la cl)aiiii)re ecclésiastique, et celle
do ciiapciain d'Etienne de Poncber, évéque
de Paris. Il fut assassiné entre Paris et Bau
bigny.
(IIimxAiT et Magny.)
BEAIÎNE, nu département do la Côte-
d'Or, en France.
1.VH;L — lAjlise Notre-Dame.
Ci-gii-Mons-Jehan-ri?ossin,
jadis cardinal évèqucDostun,
125
BEL
DEPIGRAPHIE.
15EM
1-26
Q-liêpassa-le-dernier-jour-<le-juin.
Clocccciiiixx-et-trois.
pries-Dieu-pour-lui.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. IV,
p. 319.)
BEC-HELLOUIN, département de l'Eure,
en France.
On a découvert en 1846, dans les ruines
de l'abbaye bénédictine de Bec-Hellouin, en
Normandie, une boîte do plomb renfermant
quelques ossements, et des fragments de ga-
lons d'argent, et l'inscription suivante :
Ossa iUustrissimx D. D. Mathildis imperatricis
infra majore altare reperta 2 niarli. 1684, in
eodem loco coUocata, eodem mense et anno.
Cette boîte renferme, comme l'on voit, les
ossements de l'impératrice Malliilde, lille
d'Henri I", roi d'Angleterre et duc de Nor-
mandie, veuve d'Henri A% empereur d'Alle-
magne, et mère d'Henri H, roi d'Angleterre.
C'était la petite-fiUe de Mathilde, femme de
Guillaume le Conquérant. Elle mourut à
Rouen, en 1167, et fut inhumée dans l'é-
glise du prieuré de Notre-Dame-du-Pré,
aujourd'hui Bonne-Nouvelle. Ses restes fu-
rent ensuite transférés de Notre-Dame-du-
Pré à labbaye du Bec-Hellouin, comme le
constate la chronique de l'abbaje.
(Revue archéologiquef 111, p. 690.)
BEDFORD , au comté de ce nom, en An-
gleterre.
Epitaphe de Simon de Beauchamp comte de
Bedford,
Mort le 9 iain 1208 devant le malire-autel de l'église
de SaiQt-Paul U Bedford.
De Bello canipo jacet hic sub marraore Simon
ruiidalor de Newenbam.
(Sainte-Marthe, 1. 1, p. ci.)
BÉJA, dans la province de FAlenlejo, en
Portugal.
Musée épiscopal.
Inscription chrétienne du vi^ siècle.
DeposI
tio. Pav
li. Famu
lus. Del.
\ixsii.
annos. L. E.
T. une. reqiii
evit. in pace.
D. m. idus. M.
artias. Er
a. DLXXXII.
1 Traduction.
Ci gît P.iul, le serviteur de Dieu, qui vécut SI
ans. Il mourut en paix le 3« jour des ides de
mars de l'ère 582.
L'année 582 de l'ère d'Espagne, employée
dans cette inscription, répond à l'année 5W,
deJ.-C.
(MuRPUY, Yoi/. en Portugal, pi. xiv, n° D.
et page 333.)
ELLEM, monastère royal sur le Tage, à
cinq milles au sud-ouest de Lisbonne, en
Portugal.
Ce magnifique monastère a été fondé pour
les moines de l'ordre de Saint-Jérôme par le
roi Emmanuel, en 1490, et terminé par le
roi Jean 111, son fils. Au-dessus de la porte
d'entrée on lit l'inscription suivante compo-
sée par le célèbre André de la Résende.
Vasla mole sacrum divina; in litlore malri.
Rex posuit regum maximus Emmanuel.
Auxit opusliaeres regni, el pietalis uterque
Structura certanl, religione pares.
Traduction.
Le roi des rois, le grand Emmanuel, fonda sur
les bords, ce vaste édifice, et le consacra à la mère
de Dieu. Héritier de sa gloire et de sa puissance,
sou fils raclieva. Egaux en piété, ils le furent aussi
en uiagniQcence.
(MuBPHY, Voy. en Portugal, p. 19o.)
BEMFICA, près de Lisbonne, en Portugal.
Epitaphe du célèbre don Juan de Castro.
D. Joannes de Castro
XX pro religione in utraque
Mauritania stipendiis factis :
Navala strenue opéra Thunetano
Lello
Mari rubro felicibus armis penetralo
Debellatis inter Euphralem et Indura
nationibus.
Gedrosico rege, Persis, Turcis
une prœlio fusis :
Servato Dio, imo reipubl. reddilo :
dormit in magnam diem :
non sibi. sed Deo iriumpbator :
Publicis lacrymis compositus,
publico sumpiu prœ paupertate
funeratus.
Obiit oct. id jun. anno m.d.xlviii.
iEtalis XLviii.
Traduction.
Don Jean de Castro,
après avoir exposé sa vie en vingt combats
dans les deux Mauritanies.
pour défendre la religion,
et s'être distingué sur mer dans la guerre
contre Tunis,
après avoir pénétré en vainqueur
dans la mer Rouge,
dispersé les nations placées entre FEuphrate
et rindus
défait, en un seul combat, le roi Gédrosicus,
les Persans et les Turcs,
et conservé ou plutôt reconquis Din
à la république,
repose ici dans l'aUente du grand jour,
plein de confiance en celui
auquel seul il rapporta ses triomphes.
11 mourut le 8 des ides de juin ^
de l'année 1348,
àgâ de 48 ans.
127 BEN DICTIONNAIRE BEN 12S
ei honoré des regrets de la nation entière. et llonorii.
11 fut enterré aux (rais du trésor public i
vu son extrêino pauvrelc. Dfiniino nostro
(MiRPHY, Voyafjc en rortufjal, [>. 302 FI. Tlii'odosio
303.) aiigusio
BENA ou Bagimna, en Piémont. Falionius Prol)ns
Alypiiis V.C. pra;f. urb.
2.f "!""■, • • -• {Card. Mil , p. 270; Gruter, p. 286, 6.)
Flavio \alerio ' ' ' '
Constaniiiio nohilissimo Caesari
IV
Augustales Baggieun.
ex voie. Socle trouve dans lex ruines du Capitale ùe
{Cardinal Mai, 2i8, 1 ; Durand, Pedem. Bénévent.
cisp., p. 175.) ANICIB.VSS[
BÉNÉVENT, an royaume de Naples. Anicio Anchcnio li.isseo V. C.
Socle trouvé dans les fondations de V^jUse des proconsuli Campani*
Frères des écoles pies. ■*''«e sacia judicanii
restitu-
A^'«^'- BASSI. lori,patri.-«iaminde
Anicio Auelie.iio Basso V. 0. a^ o,,igi„g p„,ro„o, qui
procons. Camp. snp. jud. . ^^^^^^ ;„ comn.tini
prsnstantissinio viro. . ^^t j^^^^j Benevenl. plebs. (I)
■ • • """^"" '''J> "* ^' ("S") '"" {Cardinal Mai, p. 283..
exiiiiiuni nninns cl peciuia-
re pra-ter alicios hono-
res insigne regio exquili-
na recte facior.nn omni- -^""^ ""« boutique devant la grande église.
um memor locavit. T. Antonio Marcellino
{Cardinal Mai. 278, 1 ; Pratilli, Consul., ^- ^- ''°"^- ^=""''- P^'^''^
p. 8G; Cf. Palestiuna, piene trouvée "<> digmssimo ab insig-
en 1778.) "ia bénéficia ipiibus
longa popiili lai-
II. dia sedavil universa
Devant l'église, anjonrdliui détruite, du P'el's Benevenia-
Sainl-Esprit. na censnit po-
nendani.
justiiia admirabili casiiiatc conspicuo {Cardinal Mai, p. 283.)
. . . asori for! pro. . parte conlapsi in ruin.
conditori mœiiiuni, restitulori regionis, -i-i
via; nova; rcparatori, thciniaruin conimodia- ,, i .. i
,., , • Il • ,„ ■ Sur une muraille de lenhse détruite de Samt-
naruni rcsIUulori, collci^ioiuni répara ton, i r r- #
. , . . , Jean de l' raola.
poriicus Diaiiie rcparaiori, basiiic;c Lon-
gini ac totius prope civitatis ADLLII
hostile irieendium cnndilori Clodio Celsino
insignia ejus in onincni pro.... in. . . 'ns'g"' et C. V. praestanli
prxcipna .pie in se et patriani.... mérita henivolenlia aucloritale iustilia
populus Benevenl. • f»''- '■^■b'ionuni diiariini memo-
ad iclernam incnToriain >•■'''■''' '-^' P>^«lcritorun> in,licnni
statnain collocavil. exeuipla virtulil)ns onnnlius supergresso
{'cardinal M a., -i!).!, 3 ; Borgia, 1. 1, p. 145 ; «''"" sp'oi'li'lissin.us Beneventanx
De Vita, I. I, p. 271, ii. 2(1.) civitatis patrono digmssimo. (2)
De Vita a publié .;n oulro une di.s.sertati(ni {Cardinal Mai, p. 28i.)
snrccllc insiTi|itii)n, dans lejuurnalde Piso —
Viario di J'isa, t. \V1, p. 287. VII.
.... invictissim.
... Theodosii
Surme colonne près de la maison Lacanlli. '!) Dr. Vita, p. xx.n, n. 27; Pi>Arii,..i., Consul.,
p. (1.
DIM) NN.N Théo- (2) Mm., p. IIC)2, 'i : l)t Vn\, p. x\in, n. 22;
dobii \rcadii rnATii-i.i, Cuiisid., p, lOU.
1.23 BEN D'EPIGUAPlIIt:. DES
:iviiiiano jorcils ciibal sepulcro lioc SoiiNirs,
..... diisKiiliims Vir (loriiis, iiiLegev, niudesuis, el |)iiis,
eirirui ortl. .'loiislatisqiie verilalis assi'ilor, scliolis
slaluam In iiiclylis, Marpuigijiia el altéra
in abditis lo- Nosira liac, Deo Musisque grala, liberùm
cis repeitaiii ail piivalmn Seiu'iiii paler, Uim nascilmi poslbunii.
el publicuiii (loco) celeber- Qiuinio dolore coiijiigis iiiœslissiiiue
rinio coiislitueiidam Lapis sit isle posliis, ipsa noveril.
curavil iiisislaiiie VL. firnio. Païuiiu anle (\»x parera marilum amiserit,
(Cardàiu/ Mai, 33G,l;DoNAT., 223,1; De In copia lenellidœ piolis pari.
ViTA, Antiq. Bcnev., p. XIX, n. 10.) ObiiiannoaSO m. April. d. 23 œt. 38.
138
VIII.
Sous le pont Lépreux, grande pierre.
Valeniis el Graiiani aiignslor.
(MoR., 711, 5; Cardinal Mai, 336, 6.)
IX.
Chœur de Varchevéché.
Clodius
Oclavianus
Y. C. de proprio
Ornalui dédit.
(Grut., 193, 2; Cardinal Maï, 336, 8.)
BENTHEIM, dans le royaume de Hanovre,
eu Alleinague.
I.
S. Christo S.
JoANNES WiERL'S, nobili Zelandiae inundatœ fa-
milia orlus, piejate in Deuni, probilate eiga
quosvis, erudilioiie eximia, Mediciiiae, reiiimque
polilicariim scientia, usu, felicitate, pidilieis
ingenii monnmeniis, Iniperatoriim Caroli V.
niinisierio, Ferdinandi, Maxiniiliaiii et Rodol-
phi singulari gralia, magnonimque per Gernia-
niani, exterasque naliones viroium amicilia et
lestinioniis claiissimiis : Illusliissimi Cliviae el
Julise Ducis Guiliehiii Archialer; Deo, Principi,
et Patri» fuie, consilio et opéra ad vitne siiaî
finem devolissinuis. Quum ilhistrem Dominiim
Arnoldura Coniiiem in Bentem; et Teckelen-
Lorch summo gralilicâdi sludio invlscrei, liiijds
Beciili satiir, invicla in CbrisUini liilucia, iila-
cide animam Dec reddidit, corpus hic ail diem
universalis resurreclionis deposuit, el niœslis-
simum sui desiderium supersiitibus filiis, Thco-
dorico, Heinrico, Galeno, el Joanni Wieris rc-
li(piit, Anno naii Clirisli 1588. meus. Feb. d.
21. anno iciatis suae 72.
Vive, ut vtvas.
(Gros, Supplément aux émtaphes de Bâle,
p. 383.)
A la suite de cette épitaphe, Groî en rap-
porte deux autres que nous insérons ici. La
première est sans indication de provenance,
la seconde appartient à Anvers et doit être
ajoutée à celles que nous avons données
Vrécédemment.
II.
Epitaphe de Louis Guicciardini, neveu de
François Guicciardini.
Slagni Lldovici Giic. Palrilii Florent.
vere niagni Francisci Guieciard. Nep.
quem gemma orbis Belgica
eiurbiuni iirbs Anlverpia
sorliia est llisioriographum,
lemporaneum nionumenlum hic habes
Viaior,
quod Franeiscus Suverlius f.
A'iri de posierilate h. m. pos.
donec nobil. Florenlina nalio,
dignum cive,
marmoreum et œlernum erigat epitaphium.
Obiit XI. Kl. April. cb b lxxxix.
selai. suDC lxvi.
BERGAME, dans le royaume Lombardo-
Vénitien, en Italie.
Colonne apportée du bourg de ferdelle au
Musée de la ville.
Mus.
Valenliniano
el FI. Yalenli
devinis fralribus
el seniper augustis
devota Venetia
conlocavit.
'Cardinal Mai, 264, 4; Maffei,
Ycron.. 379, 4.)
BERG-OP-ZOM, en Hollande.
Eglise de Sainte-Gerlrude.
Epitaphe de Jean Beyerlinck.
Viatoradsla, et quœ in rem luam fient, vide.
Joannes Beyerlinck ciuis et huius urbis patri-
ciiis, in quà non ununi nuinus cum lande oliiiii,
le hic expeclo. Fui, praiui, nunc es, prx'ibis
quoque alios. Sic omnes cogimur. Abi, et niihi
id adprecare, quod oplaueris libi. Obijt anno
sal. hum. MD. L. Id. Marlij Anna de Bie conjux
et libcri mœsli posucre. Mue plus, moriere
plus.
(Labbe, Thés, epit., p. 533.)
BESSAUCOURT, ou Bessancourt, près
Paris, dans la plaine de Pierre-Lave.
L"église est une des plus grandes et des
mieux bâties de ces canlons-là. Elle a deux
ailes et une croisée, mais cependant sans
131
DES
DICTIONNAIRE
BEZ
132
qu'on puisse fairo le tour de .';\utcl et sans
galeries. Le chœur est certniiieiuent un ou-
vrage du xnr siècle. La nef n'est ([ue do
deux à trois cents ans; le bras méridional
de la croisée est aussi du xiu' siècle; l'autre
n'est que du xv' ou du xvi'. A l'entrée de
cette église, ?i main gauche, est bâtie une
belle tour. Les inscriptions qui s'y remar-
quent dénotent assez le temps de sa cons-
tiuction. Sous l'un des i)iliers qui la su[)
])ortent, est une sentence en langue grecque
écrite eu caractères latins, sur une bande
soutenue par deux anges, et au commence-
ment se lit, Mil y' xxvu. On voit aussi au
jjortail. sous les pieds d'une iuiage de la
sainte Vierge, en lettres grecques capitales
et dentelées, le reste d'une sentence qui
exprimait ce (pie nous rendons en latin par
ces mots : 0 Mater Dei, memcnlo mei. Cette
église est dédiée sous l'invocation de saint
Gervais et de saint Protais. On y montre une
châsse de bois, qui contient des ossements
de quelqu'une des compagnes de sainte
Ursule, lesquelles ont été données par une
abbcsse de Maubuisson. Ces reliques ve-
nues de Cologne, ont été fort répandues
dans l'ordre de Cîteaux, dont est ce monas-
tère. Les vitrages du sanctuaire sont de
verre très-épais , chargé de quelques cou-
ches de peinture grise, ainsi que les statuts
de cet ordre voulaient qu'on eu mît dans
les églises des monastères. Ces sortes de
vitrages, en forme de grisailles, étaient fort
en usage aux xu' et xui' siècles. On y voit
prêtre, reiirésenté à genoux, lequel a fait
présent de ce vitrage, et son nom au-des-
sous en capitales gothiques, Meslrc Robert
de Berceucorl... Chanoine de Paris. Au-des-
sous est un |>annoau ajouté, qui représente
une abbosse do Maubuisson ;i genoux, dont
les armes sont : d'azur jiarti de sable h la
face d'argent, chargée de trois merlettes de
sable. Ce Uonert de Borceucourt était olli-
cial de Paris en 1270, et mourut doyen de
Bayeux.
il y a dans le chœur de Bessancourt deux
tombes ou épitaphes, assez dignes d'ètro
remarquées. I.a première est de Thomas
Clouet, i)rèlre natif de cette paroisse, en son
vivant iinicureur au parlement. Chanoine
de Saint-Hilairc le Crand do Poitiers et de
Saint-Martin do Montmorency, curé de So-
rel au diocèse de Chartres, mort le C juillet
loiG. Ou lit rinscri[)tion suivante au côté
droit du chœur :
Cy gissciU V('nér;il)ies cl discrcUcs personnes,
niessire Pierre ilc Croncaux, Eliennc Chailon
et Philippe Mention, prêtres, cures de celle
paroisse de Hessaneotnl, qui ont (Mé l'espace do
plus de trois siècles de neveu en neveu.
II est ensuite marqué ipie mossirc Jean-
Louis MotUioii, en son vivant, prèiro, cha-
noine de l'église cathédrale de NVissembourg,
ou Allenjagne ; hr)ii(»ral)le honune Jean
Mention, cummissairr de Police de P()nl(iiso,
ont fait des fondations dans celle église,
l'an nO'i. (HuiiTAi r et Ma(;\v.)
BETHLÉEM, en Syrie, près de Jérusalem.
Dans la chapelle de la Nativité, sur une
étoile d'argent, est cette inscription véné-
rable :
nie
CE VIRGINE MARIA
JESUS CnRISTUS
NATUS EST.
Voyez, sur les monuments chrétiens de
Bethléem, des extraits des Mémoires de MM.
de Villeneuve, de Mas-Latrie et Batissier, que
nous donnons à l'article général de Jérusa-
lem.
BEYROUTH, en Syrie.
Inscription ancienne non loin de la ville.
TW y.xipiro àyiu GVANOIG
Traduclion.
Au Seigneur saint, plein de reconnaissance,
dédia.
(Lami, Notit., ann. 17G8, p. U08; Mai,
p. 20.)
Voyez ce qui est dit des monuments de
Beyrouth, dans les rapports insérés à l'article
général de Jérusalem.
BÉZIEUS, dans le département de l'Hé-
rault, en France.
L
Vers composés par saint Paulin de Noie,
lit envoyés h son ami Sulpice Sévère pour f tre écriis .iu-
dessus des [leiuuires du bapUsière qui' Sulpice Sévère
avait fait conslruire près de l'église de Primuliucwti,
Incalilé qui étaii près de Héziers, mais dont on ne con-
nali pas la siluaUnn précise. Dans ces peintures tigu-
guraieiil saint Martin et saint l'aulio (I).
AbluilisquiiHimi|ue aniinasctmcinbra lavacris,
Ceniiio pioposiias ad hona fa'cia vias.
Adslat perfeclae Martiiuis régula vilae,
Paulinus veniam quo niereare docet.
Hune peccatores, illum spéciale beali :
Exeniplar sanclis ille sil, isie réis.
II.
Divcs opum Clirislo, paupor sibi, pulchra Severus
Culmina sacralis fontibus insliluil.
Et quia caelestos aulani coiulebal in aclus,
Qua rcnovaicnlur fonte Dooquc bomincs ;
Digna sacrameniis gcinina sub imagine piiixit,
niscciTl ut vilae dona renalusliomo.
Marlinum vcncraiida viruin loslatur imago,
Allora Paulinum forma reforl liumilcm.
Ille liilem cxomplis cl diclis foriibus armai,
Lll nicrili |ialnias inlemerala ferai.
Isle iliiiol fusis roiiinuMis sua criniiiia iinmis
Villor ni sil res quant sua cuique salus.
(I) Ex cpislola XII saneti Panlini ad Snlpiciuni
Severunt. Vii/csis cil. Vi'iiiii., p. l'.t."i; item Ui mon-
DiN, t. 1. p. i(l7; l. II. p. lili; Aiama>., par. laU'i.
p. 81; Itoi.LAM... l. Ml, .Inn.. p. 8'J , !)l), ir>ts
137. lôS, 1",!), 1 11 ; IIaron., iikc''. <id MiirHjrol.,
l'ap. 3. — Mr.
133 BEZ
111.
Du baptistère.
Ilic leparaiularum gcneralor fons animarum
Vivuin divino hmiiiie fliiiiieii agit.
Sanclus iii liunc caelo descendit spiiitus amiiein,
Caelestiqiie sacras fonte niarilat aqnas.
€oncipit iinda deiini, saiictanique iiquoribus almis
Edit ab aeterno seniiiie progeniem.
Mira Dei pielas ! peccator niergilur undis ;
Mox eadeni emergit iuslilicalus aqiia.
Sic lioino et occasu felici fiinctus et ortu
Terrenis uioritur, perpetuis oritur.
Culpa périt, sed vita redit ; vêtus interit Adam,
Et novus aeternis nascitiir iaiperiis.
IV.
Aux peintures de l'église.
Corpore mente lide castissimus incola Cliristi
Condidit isla Deo templa Severus ovans.
Tolus etipse Dei lemplura viget hospite Chrislo
Gaudentemque liumili corde gerit dominum.
Ecce \elut Irino colit unam noinine menteni.
Sic trinuni sancla mole sacravit opus.
Ainpia dédit populo geminis fastigia tectis,
Legibus ut sacris congrueret numerus.
Nam quia latorem duo testamenta per unum
Pacta Deuni in Ciiristo copulat una fides ;
Iste duas intcr diversi culminis aiilas
Turrito fontemjtegmine constituit.
Laeta novos geminis ut mater ecclesia partus
Excipiat siiiibus quos aqua protulerit.
Aula duplex tectis, ut ecclesia testanientis
Una, sed ambobus gïalia fontis adest.
Lex antiqua novara firmat, veterem nova complet
In veter: spes est, in novitate fides.
Sed vêtus atque n(r*um coniungit gralia Cbristi,
Proplerea medio fons datus est spatio.
Inde parens sacro ducit de fonte sacerdos
Infantes niveos corpore corde habitu.
Circumdansque rudes festis allaribus agnos
Cruda salutiferis imbuit ora cibis.
Hinc senior sociae congaudet lurba calervae,
Alléluia novis balat ovile choris.
Du bois de la vraie croix et des reliques.
Divinum veneranda tegunt altaria foedus,
Compositis sacra cum cruce martyribus.
Cuncta salulil'eri coonnt martyria Cbristi,
Crux, corpus, sanguis martyris, ipse Deus.
Naraque Deus semper vobis sua munera servat,
Atque ubi Christus, ibi Spiritus et Pater est.
Sic ubi crux, et martyr ibi ; quia martyris et crus
Martyrii sanctis quae pia causa fuit.
111a cibum vitae mortalibus, illa coronas,
Quae Domino famulos participant, peperit.
In cruce fixa caro est oua pascor, de cruce sanguis
DEPIGRAPIIIE BEX
nie finit, vilani (luobibo, corde lavo.
Christe lue coeanl simul haec tua doua Sevcro,
Poriilov et testis sit crucis iste luae.
Carne tua vivat, luus illi pocula sanguis
Praebeat, in verbo vivat agatque tuo.
Quaque luum socio Martinuni ascendere claro
Vidit, et ipse tuo munere iunclus eat.
1-5 V
VI.
Des reliques.
Pignora sanctorum divinae gloria mensae
Velat ap«slolicis édita corporibns.
Spiritus et Doinini medicis virtulibus instans
Per documenta sacrés viva probat cineres. •
Sicgeminala piis aspirât gratia voti«,
Infra martyribus, desuper acta sacris.
Vota sacerdotis viventum et comnioda parvo
Pulvere sanctorum mors preliosa iuvat.
[Cardinal Mai, p. 171.)
VII.
1123. — Sainte-Aphrodise à Béziers.
Praîsulis hic almi sunt condita niembra Geraldi
Hic vir honestatis et mira- simplicitatis
Moribus ornalus fuit et flos .nlemeratus.
Hune meruit Uorem Cacianus babere priorem.
Hic spéculum terris, fit praisul in urbe biterris
Eximitur membris quinta sub luce novembris
Quo Deus in pannis jacuit vergentibus annis
Bis quingentis centum tribus et duo dénis
Géraud, évoque de Béziei'S, abbé de Cas-
sai! avant 1106, où il fonila un hôpital et une
belle église. Né en 1070 il mourut en 112.3
et fut mis au rang des saitits.
IMém. de la Soc. archcol. du Midi, t. 111,
p. 105.)
VIII.
t:87. — Eglise Sainte-Aphrodise à Béziers.
Moribus ornalus abbas jacet hic lumulatus
Vir bonus et gratus, Petrus fuit iste vocatus,
Largus, discrelus, omni bonitate repletus.
Ut decuit letus agnus, leo morte quietus
Ut deus adsit ei, summe quoque flos speciei
Mater virgo Dei, die; miserere mei.
Annodomini MCCLXXXVIl, VIII idiis Junii obiit discrelus
dominus Petrus Veziani alibss bujus ecclesie.
Qui lumulum cernis, cur non mortalia spernis,
Tali namque domo clauditur omnis homo.
Die : paler noster.
L'élection de P. de Vézian (12G31 occa-
sionna un conflit entre le chapitre de Sainte-
Aphrodise et l'évêque de Béziers, qui se
plaignait qu'e'lle eût été faite sans sa partici-
pation; elle fut cassée, et Vézian réélu avec
Fassentiment de l'évêque.
1Ô5 BOG
Discretus dominus est un litre peu usité
])Our un iii)ii6.
[Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. 111,
p. 215.)
BlSOGNEouPisoGNE, audiocèsedeTrente,
dans le Tyrol, Empire d'Auliiclie.
Sur la muraille de l'église.
Ad honore Dî et ici Zenonis loli- pUi- luinc or*
cililicavi.
■f loli jïbr aedificalor titu-
li liic nplat leqiiiescere
liiiiilo. DS iili iloiiet secum requi-
em. Félix sit illi inansio.
■'Cardinal Mil, p. 16C; Tartarottij,S, ."^f-
mor. antiq. lloboret., p. 66, qui legit
sanctam requiem; Muratorius, paj^.
188'J, 2, scu requiem. Ideui existiiiiat
jiertiuere iiiscripiionem ad médium
;evum, quo tempore vocabuluiu lita-
lus desiynare consuevit teuiplum ali-
quod, semper fera parochiale.)
BOCINO, l'ancienne Volceia, en Lucanie-
royaume de Naples.
Fragment d'inscription trouvé récemment.
. . Sacro dd. nn. Coiislanliiii ma\imi veiieren-
dissimorumqiie ( œsarum
Vulceianœ civitatis Acilio severo et Yetlio Rufino
cous. Peturci
Paco. . . ana. M. D. CCCCXCI.
XL. F. Macerianus. M. LVI.
X. F. Marcellianus. M. LVI.
X. F. Micciiaiuis. M. XV.
VI. F. Casiniamis. M. X.
VIII. K. Opiiiana. M. XI.
XV. K. Posliiinia. M. I...
, LXX. Jiig. (luinquaginta. M. III.
XVIil. Paco. Foiensi. M. D. CCC. VIIL
. XI. F. Pidiliciamis. P. M. XI.
, XVI. F. l'esceniaiius. P. M. XIII.
. un. F. Pupiamis. P. M. VIII.
. . Yl. F. Agellus. M. VIIll.
K. Velliaiia ... M. XYUI.
F. Fuliciaiuis. C. sal.
F. Curiamis. M. XVIII.
F. Fiiriaiuis. M. XL.
F. Agellus. P. M. X.
F. Agellus. iiil. 111)1). M. X.
F. Meciaiius. M. XVI.
F. P. . .'niaiius . . . XLVII.
Paco. Naïaiio. M oo C. LXXXIII.
.... an
Pr. Sieiiiiaiins. C. P. M. CXX.
F. Visupiaiius. M. XX.
F. V us XXIII.
FF. . . vamis. M. XLV,
P. Feroeiaiius. M. XII.
F. Castra. ... M. XXIIII.
F. Foniiamis. M. XXVI.
F. Modiaiius. M. XVIll.
K. Curviaiia. M. XII.
DICTIONNAIUE BOL 133
F. Pecuriaria. C. Per. XXVIII.
F. Clodiamis. M. XXVI.
F. Spetianus. M. XI.
F. Veiieriaiius. M. XXIIII.
F. Auiieius. M. XXVIII.
F. Campus. Nar. XXXX. . .
F. Ciceralis. M. XXX. . .
Paco. Aporiana. . . .
F. Museiiiianus. M. . .
F. Luporianus. M. . .
F. Ceronianus. M. . .
T. Oppianus. M. . .
Paco. Trasim. . MDC. . .'
K. Cedriaiia. M. X. . .
F. Cesiiiiaiius. M. X. .
F. Vivianus. M. X. .
Fal). Augustaliaiia. M. X. . .
F. Viscilcianiis. M. LX.
F. Paterianiis. M. XX. .
F. Vene . . . nus. M. X. . .
F. Ceciu .... M. X. .
F cisus. M. X. .
F. . . Ulpi. . . .
{Cardinal Mai, 232, 1 ;Gruter, p. 209,
2.)
BOLOGNE, dans les Etats de l'Eglise, en
Italie.
I.
f Cliristus -j- lex
■}• venil t in f pace
t et f Deus f homo
t fatus t est t
{Hardoli\, Opéra selecta, p. 6V8; Blan-
coLiNi, Ecles. vere., t. 111, p. 199 ;
Mai, p. 6.)
II.
Eglise de Saint-Etienne. Dans la cour.
(viii« siècle.)
[Ab] umilibus vola suseipe dominis nosiris Liul-
praiil et llpiaiil regibus, et U. K. Barbalu
episc. sanclae eccl. Boiiiiss. bic lia sua
praecepia obliileiuiit, uuile liunc vas in-
pleanir in cenain domini Salva loris.
El si qua inuiia C. minucril DS. RQ.
{Cardinal Mai, p. 192; .Muratori, p.
18'i0; Marillon, Iter Italie., t. 1, pag.
198; Uguislu, t. 11, p. 112.)
III.
A un mille de la ville, au lieu dit La Berta-
LIA, sur WHc colonne.
DN- FI- Valerio Co-
iislanlio plo Icli-
ci iiiviclo augii.
FI. Valerio Conslaiiii d-
ivi augiisli pli lilio
Bnno LXXVII. iei|). nalo.
DI)- NN- Magiio Maxinio
137
liOL
D'EPIGKAPHIE.
BOL
438
Cl FI- Viclori piis
felicibns peipeluis
scniper aug.
Ijono R. P. nalis.
[Cardinal Mai, p. 254-; Maffei, Mus.
Veron., p. 106.)
IV.
Hors la ville.
Benemerenti
inarlyrie filie
qiix vixil anii. XIIII.
tlies VI. defuncta est
IIIl Kal. junias in pace.
(Cardinal Mai, 442, 5.)
Grana autel des PP. Chartreux
Cantabria
Serena
Conslanlia
bona femina
que vixil ami. xxxviiii.
M. m dies vn.
{Cardinal Mai, 122, 9.)
Voyez d'autres inscriptions de Bologne,
article Rome, chap. VII et VIII, Epilaphes
des martyrs.
On lisait autrefois sur l'ancienne porte
Sainte-Marie de Bologne :
VI.
Si libi pulcra domus, si splendiaa mensa ; quid Inde?
Si species auri, argenli qiioque massa ; quid inde?
Si libi sponsa decens, si sil generosa ; quid inde?
Si libi sinl nali, si pra-.dia magna; quid inde?
Si fueris piilcer, fortis, divesve ; quid inde?
Si longus sei'vorum inseiviat ordo; qnid inde?
Si doceas alios in qualibei arle ; quid inde?
Si faveat niundus, si prospéra cuncia; quid inde?
Si Prior, aut Abbas, si Rex, si Papa; quid inde?
Si rotœ forluiix le lolial ad astra; quid inde?
Si felix annos règnes per mille; quid inde?
Tarn cilo lani eilo pr.vioietint h;iec, ut iiihil inde.
Sola manei virlus, qua glorifieabinnir inde.
Ergo Deo servi, quia toi libi provenit inde,
QuoL fecissc J^oles. ia teiupîjre qiiû morieris,
Hoc facias juvenis, duni corpore sanus baberis.
(Gros, Supplém. aux inscript, de Bâle
p. 489.)
VII.
Inscriptions en l'honneur du pape Benoit XIV, d'à
BORD CARDINAL PrOSPER LaSIBERTINI (1)
(1) Ces inscripiinns sont extraites de ronviageiiu
savant Gallelli, hiscripiioues Bonunienses ; Koiwe ,
1759, in-i°. Nous ilonnerons, à Tarlicle Rome, les
inscriptions confoinant les papes, les cardinaux et
les éveques ipi'a donnés la ville de Bologne, iiisciip-
tions qui forment la majeure partie du recueil de
Galleiti.
DlCTlONN. d'EpIGRAPHIE. I.
Chapelle de Sainte-Marie de Galicra.
Sur le mur.
Orplorivm hoc
Deiparac in coelvm assvnipiae
cl S. S.
Philippe Nerio et Barbarae V. M.
Dicalvm
ab em. et rêver, domino
cardinale prospero Lambertino
Bononiae archiepiscopo
solemni benediciione
inavgvratvm fvit
die décima lerlia avgvsli
anno domini m. d. ce. xxxiii.
VIII.
Eglise cathédrale.
Grande chapelle à droite.
Sacellvm hoc ,
magnifiée restavrari
et eleganlivs
ornari ivssit
A gauche.
Bononiae
archiepiscopvs
et S. R. 1. piinceps
A. D. MDGCXXXIV.
Au milieu.
Prosper
T. S. Crvcis in lervsalem
cardinalis
de Lamberlinis.
IX.
Eglise des Saints-Jacques et Philippe, près de
la Savenne.
Sur le mur.
D. 0. M.
Ecclesia liœc divis lacobo et
Philippo apostolis dicata
cvm ab anliqvo, cvivs inilii menioria
non exial popvlo livic tanqvara
parochialis inservierit svmma benignitate
emi Prosperi cardinalis
Lamberiini Bononi;e areliiepiscopi
fvit ad archipresb\ teralis ecclesia; pleb.
honoreni, et characlerem evecla
et Laplislerio donaia svo decreio
svb die xxii. decenibris mdccxxxv emanato
vli tesianivr tabuhc ser Antonii
Nanni nolarii aclvarii fori archiep.
ad."" R. D. Anionivs M. a Francesclielli
primvs bvivs ecclesiae archipresbyler
m grali animi svi lesseram erga tantvm
benefacioreni iciernvm dédit hoc
monvmenlvni die xxii. marlii mpccxxxvi.
A l'église cathédrale.
Par icrre, dans la chapelle de li Sainte Eucharistie.
Prosper card. Lamberiinvs
archiep. Bonon. cl S. R. I. jïceps
5
J59 BQL DICTIONNAIRE
posl ercciam snre svo arani
divo igiiatio hoc sibi
el faiiiili;e vivens posvii
aniio diii. M. D. ce. xxxvii.
BOL
débitas grulias
pcrsolvviit
140
XI.
Au collège Montalto.
Sixii V. pont. opl. max.
mvnificenlhc, qvaiu aiiiiiio svo nieiisvs est,
fviulaloris
si qvid desiderabalvr, accessit
totivs coilcgii coinmo.Ivm, oniahs, leparalio
svb avspieiisEii'iorviii,_ac Revmoivin I). D.
Aimihalis Aliiani cardlts lil. S. Clemenlis
episcopi Sabineii. sacrx R. E. caiiiciarii
niagni ex Clemenle XL, ex se maxiini
proleeioiis
a( l'iosperi Lamberliiii car.ïïis lit. S. crvcisiii Hïërlem
S. R linp. priiicipis, el aicbiepiscopi Bononien.,
sibi viii xnviparandi
ab Enlo prolecloie delegali
visilaloi'is
llhiio, ac RTÏTo D. Laclanzio Felice Sega
sac. Iheol. doct. colieg. melropîa; praposito
viceprolectore speciaiiisirao
aiino domiiii mdccxxxvii.
XII.
Eglise de Sainte-Manc-Madeleine de Galiera.
Mur de la sacristie.
Aedem. bano
in. qva. B. Inielda. ex. Lambertina, familia
qviescit
A. fvndameiilis. in. splcndidioreni. fonnani. ledactam
x. kal. deccnib. an. rep. sa). M. D. ce. xxxix.
solenini. liiv. saciavil
Piosper. S. R. E. Cardinalis. Lambertinvs
Boiioniac. arcliiepiscopvs
iiono. dcinde. mense
svniirivs. iioniilex. eleclus
Benedicii. XIV. noniine. svnipto
rtMiipvblicam. ebristiaiiam
solicita, providcniia. et. caritate
moderalvr
XllI.
Salle de Vorntoire de la congrégation de
Sainte-Marie de la Mort.
Sur le mur.
D. O.M.
^ _ Qvod
Emvm et Rmvm !>. l'rospeivni cardinalem
Landjcilinvin
^ palrilivm et arcliiepiscopvm Boiioniensem
ad svnunvm ponlifiealvin cvexeril
coniralies S. M.iiiai: de .Moite
de lanla laiili corviii rourraliis di^nilatc
sibiinct pi;c gavdio plavdentes
XIII.
Hôpital délia Vita,
Sur le mur.
D. 0. -M.
Beneilicivs. xiv. pont. niax.
cliirvrgicas opcrationes
in Bononionsil)vs arcliinosocoiniis
qvotaniiis p\blicc (ienionsiiaii ivssil
ectissiuiain ferranienlorviii svpellotlilem
perpetvo bic asseivaiidani
adiecil
demonstranili nivnvs
aunvc ronslitvio sdpiMilio piinnni
Petio Pavlo Molincllii)
piiil. nied. docl. colicgiato
cbir. piofes. pvli. doniandavit
anno muccxlii.
XIV.
Dans In me de' Malcontenti.
.4u mur.
D. 0. M.
a S. Pio V.
cateohvmenis paratam
Bencdiclvs XIV. P. M.
bvc Iransferri i\.ssit
anno Diii mdccxlh.
XV.
A l'église cathédrale.
AU chapelle couslruile par le rurdinal Aldobrandi
D. 0. il.
Benedictvs XIV. v. m.
proexiniia sva in pairiani licneliccnlia
Ten. capvi S. PeUonii
ex a'de S. Siepbani edvctvni
hvic avgvsiX' niolis icmplo
in bonoreni svi iivomlam episcopi
a bonunieiisib\s excilalo
perpelvo habiMnlvin aJdixil
ponipcivs card. aidrovandvs
nro sva in coniinvneni vrbis palronvra
religiinie
sacre pigiiori bonorilice cvslodiendo
sacellvni extrvxit ornavilqve
el aniivo censv dotavii
tvnivlo ibidem sibi
ac doiiiesticis onniilivs conslitvlo
an. rep. sai.
HDCCXLIII
m BOL DEPIGRAPHIE.
XVI.
A l'hôpital dclla Vita.
Sur \(' îiiur.
La S. di N. S. Bcnodeilo XIY. felic. regn.
ha vnila a (|veslo spedale ili S. Maria Délia Vila
L' eiediia del Q. Alfi)nso Cesari
deslinata gia per l'ondare vn nvovo
nclla parioecliia di s. niar. niascliarella
obligiiiido nid svo oliirogiaplio ix. Ivg. mdccxlvi.
maiiteneie sei letli per gl' infeinii di délia pana
far celebrare in vna dellu infermaric
la iiiessa ogiii giorno per 1' anima dil lesïïe
pagare lire qvindici a dettn pairoccliia
•)er la iinsica ogiii prima domeidca del niese
e lenere ne sabali lainpade acccsa
avlil" imagine di Mar. VëTg. elieeranelporlico Cesari.
conie negli alii di sïg. Gaspare Sacclietli nôl. arcivës.
xvn.
Eglise cathédrale.
Porte intérieure.
D. 0. M.
Benedictvs XIV.
Pont. .Max.
Bononise archiepisc.
metropolit. hoc leniplum
teriia ferme parle
anipliavit
atqve inivs et foris
magiiitice exorn.itiira
preliosa svpellectili
copiose avxit
aniio (lomiiii
MDCCXLVII
XVIIL
Salle du palais Lainbej'tini.
Sous un iiortrail fie Deiioit XIV.
Piospero
de Lamhertinis
Marcelli (ilio
morvm svavitaie ingenii splendore
sacior. can. perilia
plvrib. svmiiiis pontilicib.
acceplissinio
a Beiiediclo Xlll.
card. tilvli S. Crvcis in lerusalem
et Anconœ episcopo
creato
a Clemenie Xll. opt. max.
Bonon. in arcliiep. riiivntiato
die vero xvii. angus. poniinci creato
amio M. DccxL. nomine Benedicti XIV
Eganvs
loan. sénat, fdivs sénat. Bononien.
' patrvo bencmerenli
M. P.
anno. mdccxi.vii.
BOL
m
XIX.
Oratoire Sainte-Marie du S'iinl-Amour, dans
a rueSuint-Fe'Ux.
Sm- le mur.
Apnstolicas missiones
vtillinie ad Jvnivm an. mdccxlvii. habente
P. Leonardo a Portv Maviitio
ex minoribns observanlihvs reformalis
Uoma! demvm piissiine svblalo
qvœ ipso ivnc proniovenle innvgvrala fvit
congregatio B. M. V. Del Simlo Amore iivncvpata
die XXV. maii -.'dixlii. canonice iiule firmata
eadeni comparalo svo aère ad diem xiv nuv. mdccxlvii
hoc loco ibi qvo(|vc propriis impcnsis
sacellvm hoc a fundanieiilis excilavit
Deoqve opiimo maxinio
in honoreni eivsdem
inlacU-c Viiginis Deiparœ
svlj lavdalo lilvlo dicatvm
solemni Penlecoslis diesecvnda Ividi mdccxi.viii.
Bencdiclo XIV. Lambertini P. 0. M. régnante
effusa gratvlatioue apervii.
XX,
Au palais des Magistrats sous un buste de
Benoit XIV.
MDCCL.
A droite. A gauclie.
Nihil cariiis, Nibil nogat
Benediclo XIV. Pont, maxinio
qvod annva pritgiaiiui pecvnia
monli Ivlio sulvenda civiiatem liLeraveril
idicis aliorvmqve lurreiiiivni alveos
ad calaiiiitosissimas exvuiiatioiies
lollcnJas arcendasqve
sere svo maxinio fodi i\sseril
medicinain et Ganzanigvm
svb Bononiensium ivE-a redegerit
aliaqve innvmerai.ilia
in seiiatvni in scienliarvin iusiilvtvm
in patriam vniversain beiiclicia conivlerit
S. P. Q. B.
XXI.
Hors de „a ville, aux portiques qui conduisent
à iégiise des Cannes déclmussés^
D. 0. M.
Benedicii. XIV. P. G. M.
liberylissima. largilate
ultro. exbibil. et. peramanler. impensa
Carmelila:. Discalceaii
svpremo. benefactori. a;iernvni. devincti
qvoiqvol. exiaiit. proprii. ivris. pordcvs
bellorvm. ac. tenqiorvm. iniviia. deformatas
pvblito. intenli. commodo
reforraandas. cvrarvnt
anno. reparatae. salvtls. cnijcc. i.i.
ponliiicatvs. vero. sancliosimi. palris. xi.
<43
BOL
XXII.
DICTIONNAIRE
A l'éijUse des Mineurs conventuels.
Cbapelle de Sainl-François.
D. 0. M.
hoc secviulvm allare
omnipoleiili deo in Ijoii. S. Fraiicisci erectum
privilegio
in die oniiiivm fidelivm defvnci. acpereorumoclavain
el in (ivoliljel sahbalo
pro iisdem dolviiciis ad qvoscviiiq. sacei'dotes
cvm iivinero qvalvordecim mille niissarvin
qvulaiiiiis lu iiac ecdesia celel)randarviii
a Reneùitlo PP. XIV. die x. Ivlii mdccli. decuialum
acvigoreljrevis eivsdem Bened. PP. XIV, die iv
OClOb. MDCCLI.
in pei'pel. gênerai, toidiiinatvm alq. de novo
coiicessvm.
XXIII.
Même lieu.
D. 0. M.
allare hoc
omiiipotenli deo iii hon. SS. Crvcifixi
erei'Uni
privilegio qvotidiaiio perpetvo ac lihero
pro oiiiiiib. defviictis ad qvoscvrnq. sacerdotes
per Greg. XUI. die \u, Si-'iiLeiiibrii ::!PLi\vii.
iiisigiiiiviii
acvigoreljrevis Beiieil. PP. XIY. dieiv. oclob. siuccii.
gencraliicr de novo fvit confirinatvm
XXIV.
Au Séminaire.
Premier escalier.
■ lieucliclo XIV.
qvi hoc coUegivMi
addicl.e sacris ivveritvli
nivUo anie rcseralvin
sqvalidvm aiigvslviiiqvc
el lalivs et onuUivs cxcilavit
rvnuive
ad ponlilicat iiiaxiiiuini
everliis essi.'i
el Bonon. rcni sacram iiuiderari pergcret
roilditilivs av\il
i.ova ac'diiiiii accobsione
ainpiiilcavil
benefieiis iiiiivineris
cviiivlavil
lin viri eidcni adniinistrnndo
pr.Tefecli
ponlifici opiiiiio niaximo
P. P.
a. MDCCI.II.
BOL \i\
XXV.
Second escalier,
Benedicto XIV.
P. 0. M.
qvod hoc collegivm
VI pielas lilleraeqve
el res domesiica
procvrarenlvr
congregalioni S. Pavlli
modorandvni Iradiderit
tresqve honorarias caihedras
((vibvsob donieslicvn) nivnvs
scienliarum magislri
in pvlilico gynmasio
decorarentvr
Bononiensis S'C
decerni inandaverit
eivsdem ordinis sacerdotes
benelitii honorisqve
memores
D. D.
XXVI.
Salle de la maison Aldobrandi.
Benedicto XllII. P. M.
qvod testamenli labnlis
qvas pro magnituiline aninn ac pielale.
Pompeivs card. Aldrovandus
asse ampliores condiderat
ssmuia ,iu;q\j,ale et£J4.'ifnLia molcraiis
praocisisqve niatvre lilibvs
longam civivni et serain posterorvm expeclationeni
anteverlens
piae condiloris volvnlaii salisfecerit
alqve intégra faniiliac ivra servaverit
Raynerivs Aidrovandvs com. et sen.
principi beneficentissiinr
M, P.
aiiiH) Miirci.iu.
XXVII.
Au couvent des PP. Mineurs Conventuels.
D. 0. M.
Bencdictvs XIV.
Iivivs hospilii
irnl P. magistri Caroli Anionii Calvi Bononiensis
ont. min. S. l'ranr. conv.
t'X-gciK'iaiis miiMstri
licnelicenlia cl svrnpliiivs
rcfocli, copi(isc(|vo in^lrvi'li
svpclloclilcMi
hine extralienles, vcl exlrahenlivni participes
analhenialis
ac piivationis vlriv.';(iiu' vocis, cl ofïicii
pœiiis
00 ipso nivlclalos volvii
diplninale edilo vu, i^lii mikciv
14S BOL D'EPIGRAPHiE.
XXVIII.
Salle de la Société des Lombaras.
BcnedicloXIIII
ivod iiiter max. svmmi ponlif. cvras
Ma^islraivm Societ. Lombardor. militaris
qvi eidem anno jidccliv. sorti to obligerai
neqvaqvam dedigiiatvs
rem soc. sarlam teclam servaril
aedcni corrvent. svis svnipl. resiavrarit
avlani ineviidis consiliis novani pararil
etsvbselliis iieni nnvis iiislivxeril
Soc'iLombardi
palri opi. invnir. priiicipi
IJ. P.
anno a partv virg. mdcclv.
XXIX.
Eglise cathédrale.
Sur le mur.
Meiropolilicam S. Pein
apostolorvm principis aedem
qvam
Benediclvs XIV. pont. max.
gravissimis cvris probibenlibvs
neo dicare
qvod ipsi oplatissimvm erat
non polvit
Vincenlivs M. S. R. E. card. MalvelWs
ab eo pvrpvra doiialvs
ipsiqve in Boiioiiicnsi arcbiepiscopalv
svccessor
vicarivs cl mvnori delegatvs
solemni rilv consecravit
xviii. kaleiidas seplembris mdcclvi
et fidelibvs rebgiose ad ecclesiam
acccdeniibvs S. S. die
indvlgi'ntiani plenariam
anniversaria vcro celel)iilaie recvrrenle
sepiem annor. el lolidem qvadragen. veniam
svninii ponlificis aviborilate
perpelvo concessil
ivssvqvc eivs
M. R. C.
XXX.
Institut scientifique.
A la bibliotlièque.
Benediclo. XIV. pont. max. PP.
qvod. praeler. conlata. in. onmes. ordines. ingenlia.
bénéficia
scientiarvm. inslilvto. maximis. ei'. innvraeris.
largilionibvs
avcto. atfve, ornalo. posi. leg-alam. ipso, svadenie.
a. pbilippo
raaria . S. R. E. card. de . montibvs . bibliolhecam .
svaiii . eliam . librorvm
copia et . delectv . pr;cslaniissiniam mvnifice .
doMiiveril
BON
na
senalores . inslilvto . pr.efecii . graio . ivbciitc
seiialv . P. P. A. mocclvi.
XXXI.
Eglise cathédrale.
Sur le mur.
Benediclo XiV. P. M.
qvod
avgvsli templi aedificationem
cvm onnii cvllv
pcrfoccrit
innvmera el preiiosissima
donaria
mvnifice oblvlerit
alqve in solenini deilicalione
card. Vincentivni Malvelinni
sibi in arcbiepiscopalv svccessorem
vices svas
svpplerc ivsscril
dignilas cl canonici
ob tmla aliaqvc phrima
in ordinem svvm
collala bénéficia
pair! opiimo el beneficentissimo
G. A. M.
PP.
A. D. CID. 13. CCLVII.
ONAL, dans les montagnes de la pro-
vince de Léon, en Espagne.
A l'église de Saint-Jean de Bonal
(Année 920 do J. C.)
Consecratnin est lonipluin ab
Episcopis Fruniniio Cixila el Forll
Era DccccLviii. iv. idus ocl.
[Cardinal Mai, p. 161 ; Fi.orez, Spana
sagrada, t. XVI, p. 148.)
BONE, l'ancienne Hippone, en A.g(,'rie.
Saint Augnsiln avait fait graver rinscrii>
vion suivante sur sa table à manger :
Quisquis amal diclis absenlum rodere vilaui
Hanc mensam indignam noveril esse sibi.
''SiRMON'D. opéra, t. II, u. 1061 ; Cardinal
Mai, p. 75.)
On lira avec intérêt la dissertation sui-
vante sur les allribuls iconographiques du
grand saint d'Hippone, communiquée' aux
comités du ministère de l'Instruction publi-
que par M. l'abbé Barraud, du clergé de
Beauvais.
^'otice iconographique sur saint Atigustin (1).
Au nom de saint Augustin, on se rappelle
naturellement les noms de ïagaste, de Mo-
nique et d'Hippone : de Tagaste qui vit naî-
tre, au milieu du iv' siècle, le plus beau
génie de l'Afrique; de Monique, cette pieuse
mère, qui se confond dans la mémoire des
hommes avec l'enfant de ses larinc'^, comme
(\) liullelin tics comités, février 1851, p. 57.
147
BON
DICTIONNAIRE
BON
US
dans noire rouveiiir le nom de Blnnclie se
nièle au nvm mille Ibis Mm de Louis IX;
et d'IIipione, enlin, qui s'édilia longtemps
des vertus épiscopales d'Au:-;ustin. Augustin
avait regu avec la vie tous lis dons d'une
lieureusi' nature. L'esprit et le rœur se dé-
veloppaient en lui dans une [jarla'te harmo-
nie, v\ sans préjndiee de l'un à l'autre. Mais
vinrent les passiiMis qui hrouillèrent l'intel-
ligence et la scnsiliililé d'AujusIi'i. L'espi'it
eut la pari que ses cxigi'iices Ibi'çaient le
jeune homini; de lui faire; mais le cœur lut
satisfait outre niesin'e, et il en vint à diriger
tyranniquement toulela cond'iile du fils de
Monique. De Iri, ses rhutes à Tagaste, à (lar-
tliage, à Kome et à Milan oii il Irônait, poir
ainsi dire, dans sa chaire de [irolesseur. Au-
gustin, maître d'éloipience dans la seconde
ville de l'Italie, ([uel succès, ou plulùt quelle
permission de la Proviiicnce ! C'est là (|u'elle
i'atteiii!. La rc^pulalion d'Amhroise attire Au-
gustin da is l'église où le saiit évèque ex-
jdique la parole de Dien. Déjà son mani-
chi'isme était hien all'.iil)!i. Andjroise l'é-
branle encore dava itage. De son cùté, Mo-
ni(}ue presse de ses lai'ines l'œuvix- tardive
de la grâce ; enfin, la gnlce l'emporte, et le
cœur d'Augustin est vaincu dans ce jardin
oii si; passa entre Alype la scène (ju'il a
rendue d'une manière si dramatique dans
ses Confessions. Augustin n'a plus (|u'inie
pensée, celle d'étudier à fond la religion des
chrétiens, et il va à Cnssiacum se livrer avec
(pielques amis à de doctes enfretiens, comme
ceux d'où sortirent les Tusculnnes de Cicé-
ron. Bicnlôt il rei,:oit le baptême des mains
du saint évèi]ue de. Milan : il |iaraît ([u'alors
Amhriiis ■ s'écria : Te Deum laudamus, et
qu'Augustin répondit : 2'e Dominuin conlile-
mur, de sorte ()ue, se répondant ainsi, ils
couiposèrent ensemble ce beau canliiiue de
l'Eglise. Une fois baptisé, le nouveau chré-
tien veut reprendre le chemin de l'Afrique :
mais il perd sa mère à Ostie, et passe un an
entier h pleurer celle qui lui avait appris à
prononcer le doux nom de Jésus. L'année
suivante, il se retire lires de Tagaste, dans
taie espèce de solilude d'où il se rend à
Hi|ipone, qu'il croyait plus propre à le déli-
vrer des assiduit('s importunes de ses amis.
Vain espoir! l'évéque d'Hippone, Valère,
avait besoin d'un prêtre auxiliaire pour l'ai-
der dans l'administration de son diocèse.
C'est Ai'giislin qu'il choisit, et il l'ordonne
jirétre à cette fin, --nr le sull'rage du peu
file, qui le lui
"lus
désigne comme l'élu de la
Providence. Plus tard, du vivant même de
\alère, Augustin échange son litre de coad-
jnteur contre celui (révêi|ued'Uippo:ie. Voilà
saint Augustin, voilà l'IiOMime tel (ju'il faut
le connaître, a.anl de le considérer sons le
r.ipport icoiiogr'aphique : voyons maintenant
les dilfénmls symboles avec lesquels l'art
religieux l'a conçu.
Le premier eiîibième de saint Augustin,
et le jilus usité iient-ûtrede tons ceux (pi'on
lui attribue, c'est le (œur laiilol simple, tan-
tiU |iercé de llèches, avec leiiujl il nous ap-
ouraildans les tableaux qui le re,jrésenle;it.
Ce cœur, quand il est simjile (comme la
cathédrale de Beauvais le reproduit sur l'un
des panneaux du portail nord) , ex|'.rime
l'hommage que le saint fit à Dieu de ses uf-
feclioiisles jilus vives, et la pieuse direction
qu'il sut inipn'merà son amoui' après l'avoir
arrô;é trop longtemps sur les créatures. Celte
pa oie : « Mon (ils, donne-i.'.oi Ion cœur,»
avait plu à la se isibilité d'.\ngnslin. Il la ré-
pétait songent à ceux (ju'il était chargé d'i-
nitier à la vertu, et mieux encor'e, il prêchait
d'exemple ce beau précepte d'un Dieu ai-
mant qui impose à ceux (juil chér.t l'obli-
galion de 1 aimer à leur tour-. Le cœur est
donc, par excellence, 1 emblème de saint
Augustin, Mais que dire du cœur percé de
lié hes que l'on Substitue parfois au cœur
simple, tel que nous venons de l'envisager?
Il faut y voir la même pensée syniboli(]ue
que diuis l'autre, mais la même pensée li'a-
dtiiie avec jilus d'énergie et d'expr. ssion,
soushi forme un peu tragique qu'elle atl'ecte.
Bien des t'ois on a comiaré l'amour de Dieu
à des traits ou à des llèches, imprimant dans
l'ilme chiétienne leurs profondes hlessures.
C'est aussi le sens de notre emblème, d'a-
pr-ès saint Augustin lui-même, qui rexjili-
(|ue de celte manière au ix' livre de ses
Confessions. Ce symbole est pris de la na-
ture elle-même : car on l'a souvent employé
jiour signifier un amoui' vivement senii, oa
cruellement éprouvé, comme celui de la
Mèr-e des se|it douleui'S. Telle est l'interpr'é-
tation commune du cœur, soit simple, soit
per-cé de 'tlèches, que l'art religiinix a fait
entrer dans les images d'Augustin. Chei--
choiis maintenant celle qu'il faut donner au
second dti ses erublèmes, c'est-à-dir'e à l'en-
fant ([ne l'on i cpri'senle quihim fois à côté
du do. leur'. Pourquoi cet enfant qui s'elfoi'ce
de vider la mer dans on réservoir presque
ini|ierceplihle qu'il a creusé de ses débiles
mains? Pourquoi cette scène, qui ne doit
son intérêt qu'à la naïve simplicité de son
toutjeurie acteur, a-l-elle trouvé place au-
près d'un personnage aussi grave qu'Augus-
tin? Il fallait une raison, et il y en a une en
eifet. Cet enfant, ce n'est point un enfant de
la tei're : il en a la ligure, mais il tient au
ciel |)ar des liens inv.sibles; c'est un ange
ou u!i saint qoe Dieu envoie au tils tie Mo-
nique, pour' arr'ôtei' en lui la téméi ité de la
Science et les har'diesses du génie. Augustin
voulait compr'enilre nn mystère et saisir-,
dans son essence impénétrable, le Dien nu
et tr'ois que la foi seul nous révèle. 'l'ont oc-
cupé de ce difficile problème, il aperçoit
un aîige sous la forme d'un petit enfant, qui
|irélendait sérieusement transvaser' l'Océan,
en le veisant goutte à goutte ilans un trou
peu pr'ofond. Augnsiin l'interroge, et, sur sa
r('-ponse, s'eiforce de lui faire compr-ernlre
qu'il ne réussira js'uais dans son ontr-eprisc.
Alors, l'enfant en (jui Dieu avait mis sa sa-
gesse confondit le doctem- | ar- ses propres
jiaroles : «J'aurai plus tôt fini, lur dit-il, de
ver-ser les eaux de la mer- dans ce bassin, (pio
vous de comprendre le mystère de la sainte
'J'riirité. » AujjU^lin vit la lumière, non |ius
149
BOR
D'EPIGRAPHIE.
BOR
150
celle qu'il cliorcliaK, mais nue aulre qui lui
apprit, ù cmitonir sou intelligeuco, qui ô(ait
à celle (le Dieu cumiiie le Ijassiu de l'enraiit à
la vaste étendue des niers, comme un ntomo
h. l'immensité; ou bien, à ce que porte une
autre version, s.'iint Augustin s'efforçait de
comprendre le bonheur des justes dans le
ciel, lorsque saint Jérôme, le jour môme de
de sa mort, vint se présenter à ses yeux
sous les traits d'un entant et l'exhorter h at-
tendre jusf|u'au jour des divines récompen-
ses, pour com|)rendro , en les goûtant, les
délices dont .Dieu fait le partage de ses
saints. Cette inter|irétation vient d'une
source un peu suspecte, et paraît moins
plausible i[ue lajiremière. L'enfant nous est
(li.inc ex[iliqué, et avec lui le second de ses
emblèmes.
Reste le dernier, qui consiste dans le sca-
pulaiie ou capurhon noir des moines Au-
gustins. 11 y a controverse au sujet île cet
emblème. Les uns [irélciident qu'Augustin,
fondateur de l'ordre qui [)nrte son nom,
porta lui-même l'habit des religieux de sa
règle. D'autres soutiennent le contraire, et
d'ajjrès leur ojiinion, qui paraît assez ap-
puyée, !a leprésontation de saint Augustin
avec la cuculle ou capuchon noir reposerait
sur un fait firobléniatique, pour ne rien dire
de plus. C'e-t un rai)port de circonstances
entre deux hommes qui en eurent de bien
autrement étroits, et de bien plus honora-
bles en même temps, saint Augustin et saint
Jérôme. L'avanl-dernier emblème de saint
Jérôme, son habit de cardinal, s'explique
comme la cuculle de saint Augustin, ]iar un
fait qui donne matière à controverse. Mais,
dans les deux cas, les endjlèmrs se com-
prennent. Car, pour ne parler que de celui
de saint Augustin, on s'explique la cuculle
par cela seul que le saint a fondé un ordre
qui la porte, et il n'est pas nécessaire pour
la concevoir qu'il ait revêtu lui-même cette
glorieuse livrée de la nénitence.
Une particularité remnrqu'ible dans l'ico-
nographie de l'évèque d'Bippone, c'est que
ses emblèmes sont l'expression fidèle de sa
vie, qu'ils rellèlent dans ses nuances les |ilus
brillaiites et les plus vives. La cuculle mar-
que sa vie régulière et niortiiiée, dès qu'il
eut fait les pieiuiers pas dans la voie de la
pénitence; l'enfant rap|)elle la science émi-
nenle du docteur, aspiia U même à connaî-
tre (les secrets qui n'appartiennent qu'à
Dieu; le cœur enliu, le plus beau des em-
blèmes d'Augustin, ex[)rime cette [luissance
d'amour qui lit du saint docteur le modèle
de la charité, et, dès lors, il est pour notre
saint le plus beau de tous les hommages ;
car, au gré de l'estime publique, l'élément
du cœur est le dernier trait qui achève les
grands hommes.
BOKDEAUX, chef-lieu du département de
la Gironde, eu France.
L
An 405. — Au musée.
Depositio Aiielti Annonim I. nions. V.
El tritluo posl coasulatura domini noslri
Honori Aiigtisti sext., posuil
Paler Mauriisius cl Ursia iiiaier.
(lette épitaphe a été trouvée par M. Jouan-
net entre Sainte-Croix-du-Mont et Violes
(Gironde); elle est de fi05, le sixième consu-
lat d'Honorius étant de hQk.
(Mém. de la Soc. arch. du Midi, t. !J,
p. 182.)
11.
6i.3. — Eglise de Sainte-Croix.
Hic reqiiiecet bonc recorilaiioncs luinilis Chri-
st!. .. Moniniolemis qui vixit annus plus minus
spptiiagenla,apu(l qncm niillus fuit iloliis malus,
qui fuit seine irajocuniUislioc esi, accepii Irans-
iuini sunni iliae vi", idiis Auguslas, nbi fecit
Augiisliis dies sepleni anno v legniini donini
noslri Cldodovci régis.
Epitaphe de saint Maumoulin , abbé de
Fleury. — On y voit requiccel pour requi-
escit; bone recorduliones pour bonœ recorda-
tionis; Itumilis chrisli peut s'expliquer par
humiiis servus chrisli, ou humilis christia-
nus ; septuagenla pour septuaginta; seine pour
sine; annus pour annos; diue pour die; au-
gusta pour augustus ;ubi fecit augustusscptem
dies peut se traduire « quand le mois d'août
a tini se()t jouis. » En etfet, les Ides d'août
étant le 13, le 6 des Ides est le 7 de ce mois.
Rcgnuin jiour regni. — Ubi fecit, loquendi
formula frequens in actis qui'iti et sexti
sœculi pro diei ac mensis caractère. ( Du
CâXGE.) — La cinquième année de Clovis II
ré|iond à l'an 6i3. Ce ne jieut être Clovis 1" ;
car il ne s'empara de Bordeaux que la vingt-
sixième année de son règne, après la défaite
d'Alaric, roi d.'S Visigoths (507).
[Mém. de la Soc. Arch. du Midi, t. IL
p. 201.)
III
Dixième siècle. —Au musée.
Hic jacei Arnaldus nosler sanflissimus alibas.
Voveiat lioc allare Pelro et prope jiissil hiiinari,
Vesle seneclntis cum de«poliaiiis abiret
Languida niembramea hic mihi leddllil illico sana,
Tune ego Wespanus Prior, boc régale sepukliruni
Nu ne abbas liuduiii feci semper que rogabo
m. TTT TTT m
(Académie de Bordeaux, M. Jouannet ,
1833.)
C'est l'épitaphe d'Arnault, abbé de Saint-
Pierre-de-Lille en Médoc. M. Jouannet {loc.
cit.) la rapporte, d"a;aès la forme des lettres,
au X' siècle ou au commencement du xi"
siècle.
Les six I et les six T de la dernière ligne
renferment, selon lui, ou une foi mule reli-
gieuse, infinitam triuitatem, par exem(ile,
ou la date. Dans cette dernière hypothèse,
les trois premiers 1 annulant lus trois der-
niers, il ne resterait que six T dont chacua
151
BOR
DICTIONNAIRE
BOR
15-2
vaut ICO. ï qiioque cenlcnos et sexaginta te-
iiebit (vers cité ()nr Vlinci/chpédie). Ce qui
(loinicr;iil , pour la date de i'iuscriutioa,
160 X 6 = 960.
{Mém. de ta'Soc. archéol. du Midi, t. II,
D. 22.V, 223.)
IV.
Eglise souterraine de Saint-Emilion.
VII. iiliis decembris
Dedicalio
Siincli Eiiiilioiiis
Acad. de Bordeaux, 1820; Mém. delà
Soc. archéol. du Midi, t. Il, p. 225.)
1591. — Eglise Saint-André.
Vilac bene act.ie mors lieala.
niorlalis incola cœliliiiim colonus fio
non esi vivere vila, simI niori :
vivere desine, vivere desinani.
Epitaphe d'Antoine Prévôt do Sansac, mort
en 1591, après avoir été quarante-sept ans
archevêque de Bordeaux.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
]i. 302.)
Extrait du compte rendu des travaux de la
coiniitission des monuments historiques du
département de la Gironde, pendant Vannée
1845-i6.
Ra|iport pr.^senté au préf't de l.i Gironde par MM. Kaba-
iiis, présideiil, cl !.. de Lamollie. secréiaire. Bordeaux,
18i'J, iii-8".
Antique tombeau chrétien au musée de
Bordeaux. — En marbre et muni de son cou-
vercle, oflrant un évasement se isibie depuis
sa base jusqu'à son ouveiture, et présentant
sur sa face apparente trois oonqiartiments
divisés par des pilastres canelés. Sur le pan-
neau pi-iiii-ipal, le inono.-ïramme du Clirist
encadré dans une colmine ;i trois raujj;s d'or-
nements, puis des guirlandes avec des
fruits, d('S vases, etc.; sur les panneaux
extrêmes, deux rangs de canelures en zig-
zag, séjiarées par une borduie.
Couvercle en retrait sui' le cercueil, ]iris-
malique el à bouts lab.ittus, et divisé en
compartiments, olIVant une décoration ana-
logue à celle de la face principale.
Eglise Saint- Seurin. — Baptistère. —
Corps oil'iaut un évasement depuis la base
jusqu'à l'ouverture, et dont la grande face
apparente est divisée par des pilastres en
huit compartiments; les ([ualre du centre
plus petits qui' les deux de chaque extré-
mité ; dans chacun de ces coiupartiments,
des fruits el des feuillages.
Crypte de Sainl-Seurin. — Doux tombeaux
de môme forme que le précédent, et munis
de leur couvircle à toits inclinés et à bouts
rabattus.
La grande face du pnMuier, décorée de
feuilles de vignes placées dans des enroule-
ments;'au milieu un fer de lance; dans la
partie inférieure, quelques grappes de rai-
sins. Sur les faces l.qérales, arbres avec
larges feuilles disposées syméiriquement
Sur le couvercle, d'un côté des feuilles de
palmiers, et au centre l'a el i'w, le X el le P;
de l'autre côté, des imbrications à recouvre-
ment.
Sur le second tombeau, monogranune du
Christ , sur la face princi|iale, renfermé
dans une couronne que lient une main sor-
tant de draperies.
De chaque côté, cadre contenant un vase
d'où s'élèvent des grappes de raisins que
des oiseaux becquètent. Aux angles du tom-
beau, colonnes engagées dont tes chaiiileaux
sont décorés de feuilles de vignes.
l'onibeau connu sous le nom de tombeau de
saint Fort. — Formé de deux jiarties :
1° Partie ancienne et probablement de môme
date ([ue les pierres qui précèdent, co'isis-
tant en une pierre brute, haute de 0"',C5,
large de 0'",65, longue de 2'",33; 2' partie
superposée à la précédente et datant de la
renaissance ; formé de six petites colonnes
accoujilées et posées sur ce premier tom-
beau; au-dessus, caisse ornée de lilets sim-
ples. Couvercle arrondi en voûte à côtes de
melon et décorée de trois rinceaux. Aux
extrémités, d'un côté la Résurrection, de
l'autre deux anges tenant une table d'in-
scription.
Les hagiographes ont été embarrassés pour
déterminer la réalité du [lersonnage de saint
Fort. Il paraît qu'à Bordeaux l'histoire ou
la légende relative à ce saint n'a pas eu
d'autre fondement que l'usage qui y était
suivi, comme dans beaucoup d'autres loca-
lités , relativement au serment judiciaire,
lequel se |)rèlait ordinairement sur des re-
li(|ucs ou des objets ayant appartenu à de
saints personnages. Nos ancieruies coutu-
mes atleslenl que le serment se [)rôlail super
forte sancli Severini, c'est-à-dire sur le fort
de Sainl-Seuri!i; mais qu'était-ce que le
fort? Quelques érudits rapprochant cette
expression de celle de fierté usitée dans le
Nord, et ipii piraît venir du latin feretrum,
(inl cru que celait le cercueil u'ème ou tout
au moins unn clulsse .'enfermant (pielques
parties du cor|>s. D'autres ont cxpli<iué le
tenue forte par celui de virga, c'est-à-dire de
crosse, et cette ex|ilicalion é:ait autorisée
par ([uelques titres anciens, ri.'latifs aux cou-
tumes. Ce (jui n'est pas douteux, c'est que,
dès le xr siècle, l'aljbaye Saint-Seurin ]ios-
sédait une verge ou b;\lon pastoral , objet
d'une ancienne vénération. Nous l'appre-
nons de ■rurpin,qui nous dit ipie là était la
sainte verge que notre Seigneur avait donnée
ù saint Pierre, et saint Pierre à Martial. .\vec
celte verge, sainte Bénédicte avait chassé le
diable d'une tour de la ville, et guéri Phili-
bert qui était duc de Bordeaux. 'l'in|iin ajoute
(jue toutes les reliiiues données à ceilo
église fiar Bénédicte avait été mises sur le
tombeau de .'•aint Séverin, près de l'aulcl de
saint Auia;'d, en une croptc sous terre, da
leur du ni maure Aisçoland. Ces détails
f53
BOR
DEPIGRAPHIE.
BOR
''54
sont formellement d'accord avec loules les
indications postérieures relatives au forte
h la virga sur laquelle ou orùtait ser-
u.ent.
la tradition relative à saint Fort eût
txislé au moment de la publication do la
bizarre chronique de Turpin, le fabuleux
narrateur en eût certainement fait mention.
C'est donc l'ignorance des po|)ulations qui
a transformé une châsse ou un bûton épis-
copal provenant de saint Seurin, en un saint
qu'on aurait quelque peine maintenant à
ôter du calendrier.
Tombeau à Tubanac. — En marbre blanc;
placé dans le cimetière de cette commune.
Couvercle cassé, et dont les débris ont été
employés à des réparations dans l'église.
Corps "du tombeau, en polyèdre diminué
vers la base. Une grande face et les deux
latérales ornées de feuilles de vignes , de
lierre, d'autres feuillages; cannelures aux
angles.
Tombeau dans l'église de Pujols (canton).
— En marbre gris; les faces ornées de sculp-
tures et bas-reliefs. Sur la grande face aj)-
parenle, le monogramme du Christ au mi-
lieu d'une couronne; et de chaque côté de
cette couronne, des strigiles (ornements en
forme de S); colonnes aux angles.
Le couvercle à ]ians coupés présente des
moulures en torsade sur les angles et une
imbrication sur les faces.
En résumé, ce toml)eau offre nne grande
ressemblance avec celui du musée de Bor-
deaux et ceux de Saint-Seurin de cette ville;
comme un do ceux de cette église, il a été
transformé en cuve baptismale. La tradition
porte que ce tombeau a été celui d'un Dur-
fort; il ne serait pas im|iossible qu'en rai-
son des hautes fonctions remplies à Bor-
beaux par ces seigneurs, dont un était
sénéchal de Guyenne en 1410, ce tombeau
eut été un don de la ville de Bordeaux, ou
de l'abbaye de Saint Seurin, et eût été trans-
porté de Bordeaux à Pujols.
Eglise Sainle-Eulalie à Bordeaux. — Des
études gra|ihiques ont été accomplies avec
beaucoup de soin par MM. Courau et Du-
rassié, architectes. La notice sur ce monu-
ment ayant été publiera par l'auteur (1), nous
sommes dispensés d'en présenter ici une
analyse.
Clocher Pey -Berland à Bordeaux. —
MM. Paul et Léo Courau ont prorédé à des
relevés accomplis avec un soin qui a mérité
tous les éloges de la commisb'îon ; les plus
petits détails ont été mi sures par eux avec
une attention minutieuse, et la délicatesse
de leur dessin a exprimé toujours avec vé-
rité les ornements les jdus légers. Ce mo-
nument a été décrit trop souvent, pour que
nous ayons à reproduire ici une analyse de
la notice qui a été rédigée par un membre
de la société.
Cliapelk du collège royal à Bordeaux. —
Son éiectiiu eut lieu au conmiencement du
(1) Choix des lypei, les jtlus rem irtiuables de l'ar-
ctiUecitiye iiii Dioijen «i/f dans le dépuruimenl de la Ci-
ronde. Iii-folio; iilaiiclies el texte; Bonleau.v, 18-50.
XVII' siècle et fut l'œuvre des Feuillants,'
dont lo monastère occupait les bâtiments
contigus. Cette chapelle remplaça la célèbre
église de Saint-Antidne, dans laquelle se
trouvait l'un des autels privilégiés on l'on
l)rètait les serments judiciaires, comme. sur
ceux de Saint-Martial ou de Saint-Seurin,
et qui relevait au xv siècle du fief de Po-
thon de Xaintrailles. Le mur de façade de
l'église actuelle était un ancien mur de cette
première église; l'inscrijition suivante at-
teste en effet que cette face est antérieure
au reste du corps de la chapelle :
Dns Petrus deii chai psur (presbyter).
Insliluil unâ visilalioiic
Perpétua p {propter) pceplorê (preceplorem)
El (ionaios hic colidie p [frês [fratres)
Magnâ inissam solepiiiter
Fiernlâ qui oijiit qûla di
.Mensis Jlaii anno Duii
M cccc X L nu.
Bectangle se rétrécissant à 1 ouest, et se
terminant de ce côté par un chevet à trois
pans coupés, profond de 5 met.; longueur
de la nef 20 met. 70 cent., largeur 10 met.
50 cent.; nef portée par cinq piliers à sec-
tion rectangtdaire entre lesquels ouvrent de
chaque côté trois chaiielles de 4 met. 80
cent, de profondeur, dirigées per|)endiculai-
rement à l'axe de l'église; autrefois quatre
chapelles, la construction de la tribuue ayant
vraisemblablement fait disparaître les deux
extrêmes.
Au-dessus de ces chapelles, galerie pre-
nant jour dans la nef par des fenêtres cor-
respondantes |)ar couple aux arcatures des
chapelles inférieures; entre chaque couple
de fenêtres, des armoiries; au-dessus, rang
de fenêtres géminées avec œil supérieur.
Les armoiries qid décorent les parements
des chapelles et leurs clefs de voûtes annon-
cent iiue des familles avaient leurs sépultu-
res dans ces sanctuaires. L'histoire de ce
monastère donne, en effet, les noms sui-
vants :
Première chapelle à gauche. — Tombeau
en pierre de Michel de Montaigne ; il est re-
jirésenté en costume guerrier, étendu sur le
mausolée.
Les armes de Michol de Montaigne sculp-
tées sur son tombeau ; d'azur seaié de trè-
fles d'or, à une patte de lion du même armé
de gueules, mise en fasce.
Sur les faces de ce mausolée, deux ins-
criptions que dom Devienne a reproduites
dans sou Histoire de Bordeaux. Restauration
en 1803.
Sur le pilier qui sépare cette chapelle de
la suivante :
Viilvii et memoriaî
Marnai de, Ilovdan Dominl
Des Landes avorvni génère cla'»
Oh vit;e prohilaiein, morvin
AfTabiliiateni, fuiei iniegrilaiera
Aniniiq. iiiagnilvdiuem
155 BOR DICTIONNAIRE
Francisco S. (sniiclrr) R. '{romnnn') E.
[(F.cdesiœ) Ciii'ilinali
De Sovrdis aqvil priiii. pr:c
C;ciei'is svis avlicis v;il'!è sibi
Cari r]vi hoc moiivriiciitvm
P. C^' piorvni prccibvs Deo
Anima illivs coninieiidelvr
Vixit an. 50 obiit itj seplcmb
An. 1618 in palalio
Ulvsl."'' car. ''»qvi cos
Die aniiiv.pfrp. fvnd.
Deuxième chaiiclle à gauche. — Conces-
sion à inessire Alphousu iJ'Ornano, maréch:)!
(ie France et lieiilen.inl du roi ; et, afirès la
renonciation du celui-ci, nouvelle couces-
sion h la faniille l.c Blanc.
Triiisièine cha|ielle. — Première conces-
sion à Antoine de Ko.juelaure, chevalier de
deux ordres du .roi, et iioslérieurement à
Léon (luitard de j.escure, conseiller au par-
lement de Bordeaux.
Quatrième chapelle. — Concession au
baron de La Tre^ne et au sieur de Beyssac.
Première cliapt-lle à droite. — Couci'ssiou
faite à Paul Leclerc, avocat au parlement de
Bordeaux.
Deuxième chapelle à la suite. — Conces-
.sion faite à Jean de Briel, conseiller au par-
lement de Bordeaux.
Troisièmi' cha[ielle. — Concession faite à
la ilaine Jeanne Darrcrac, veuve d'Antoine
Dusolier, avocat au parlement.
Quali'ièuie chapidle. — Concession faite à
la dame de Briand, veuve Lestonnac Du-
parc.
Eglise de Lalanile, canton de Fronsac. —
Le coi'jis du bàlimeiit, de style roman ; bas-
côté, à gauche, du xv' siècle; absi le à
sept pans coupés, décorés u'arcatures qui
descendent jusqu'au [)ied ; crénelée au xv'
siècle.
Porlail. — Quatre arcades en retrail, por-
tées sur des colonnes, et dont les aichivolles
sont décorées d'entrelacs, de chevrons, d'oi-
seaux, de personnages et de feuillages (;n-
lacés, de musiciens, de [lersonnages tenant
des livres.
Sur le tympan, le Christ, les bras étendus;
au-dessus de s-i main droite, sept élodes
dans un médcdlli>n circulaire ; au-dessous de
sa main gauche, restes des sejit chandeliers
d'or; épé(.' à deux tranchanis sortant de son
oreilh; droite ; à gauche, saint Jean tourné
vei's le Christ tenant un livre de la uia n
gaucho; ;\ la droite de ce personnage, sept
arcatures plein cinlie, quatre en bas, li'ois
en haut; le tout suiinonlé d'une croix, et li-
gura!it les sept églises.
Inscriiilion autour de ce (ympan :
f. loliës. VII. ectliis. qvc-sviu. in tf.
... . 1er. VII, can.lelabra. aviva.
Au-dessous du lymjian :
Priiiii))iv.... liiic.
l'oi'clie mililaTe.
Clo herfiu driialère sur l'entré" du chreur.
A l'iuléricvr uo l'église, vuùlo du x.iv'
BOR
156
sièc'e à tores arrondis au-dessus de la pre-
mière travée et du clocher ; maître aulel
orné de tableaux remarquables, représeiilaut,
l'un saint Paul, l'autre sai it Pierre, et le
troisième, au milieu, le Christ sur la croix,
entouré de la \ierge, de saint Jean et de la
Magdeleine. Dans la pailie supérieni-e du re-
table, beau tabh-au représeutanl le Père
éternel.
Inscription relative à ces tableaux:
Dono dedcrunt magistri P. Cliamcyrac
Arveriuis lecior et Ij''"'' Faugerc prior sancti
PoUi de Liiiandc lGi2.
Le priimré en face de l'église sert d'école.
Cliapelle de Condat, près Libourne.— Ce mo-
nunie il, sur lequel S', ue Lamolhe avait ap-
pelé, e:i mai 184:i,ratlention de la commission
di!S monumenlshisioii(j'ies,fut classé d'api'ès
la description qu'il mit sous h'Syeuxde la so-
ciété, et, dès lors, des élud.'s graphiques furent
demandées à des artisl,es. .Mais diverses cir-
constances em|ièi:lièrenl les personnes dési-
gnées en premier lieu de se livrer à ce liavail,
et ce n'est que tout récemment que, sur la
demande de .M. Rabanis. MM. LéoCourau et
Salomon ont auressé des dessins géomé-
traux el pittoresques qui complèteut les étu-
des sur ce u)oaument.
Une seule nef, orientée; 32 mètres sur 7
environ; abside à cinq pans couix's; cinq
travées, divisées par des arcs doubleaux en
og ve, et décorées de nombreuses rosaces,
dont quel(|ues-unes en poteries.
Première travée; chœur. — Douze nervu-
res parlant de la clef centrale, six marquant
les grands comp.ir.iuHnits de la voûte, et
descendant en coloniiettes dans les angles,
et six liernes terminées par des lleurons
d'où parlent des lieicerets.
Sui' la clef centrale, les ai mes de France ;
sur les autres, oriiements, divers feuillages
conlournés et tlamboyaiils ; armoiiies ; arc
doubleau qui termine le chœur découpé en
tienie-deux lobes, dont chaque extrémité
porte un ornement ditférent ; au soiumel, uii
an ai tenant une banderolle.
Deuxième Iravé;'. — Quatre nervin-es se
croisant h la clef centrale, qui porle les ar-
mes de France avec une couronne ducale,
sniiportée par deux aninuiux. Au sommet de
l'arc doubleau qui sépare celte travée de la
suivante, un ange tenant sur la poitrine l'écu
de France.
Troisième travée. — Même nombre de
neivuie-. se croisant au centre ; la clef cen-
trale entouré'' de cpialre rosaces satellites.
Au ceiilre, la Vierge et l'enfant Jésus; sur
les côtés, enroulements; fleurs de lis, deux
peison nages.
Quatrième travée. — Même nombre de
nervures, mèn)e nombre de clefs (]u'à la
travée précédente. Au centre, un évoque;
sur les côtés, enroulements ; puis deux grou-
pes de deux jjerso'nnages ; un ange à chaque
groupe.
Cinquième travée. — La construction
d'une lage d'escalier dans l'angle nord-ouest
donne à cet esuace une disnosilion irrésu-
D'EPIGRAPHIE.
157 BOR
lièro, qui semble avoir motivé la lonnc bi-
znrre de ia voûte de ct^tte travée. Llel cea-
trale d'où partent sept nerviii'es, dont cinq
s'arrêtent k r,inq clefs seconduu'es; quatre
de ces dernières clefs devenant chacune le
centre de quatre nervures, et une cinquième
lepoiutde réunion de cinq nervures. Au
centre, agneau nimbé, la croix avec pavillon
en pal; contre la face sud, Adam et live
mangeant le fiuit défendu; enroulements
divers; deti^ i'iscri|)tinns.
Quo^q- e tout cet ensemble appartienne
sensiblement à la période du golhupie Hiuii-
boya-it, cependant des diifér.'nces de protil
dans les nervures, dans le style des bases
des piliers, des diiférences de niveau, des
lignes mal ajustées indiquent d'une m miere
évidente des reprises dans la coislrm lion.
M Rabnnis, après avoir visité cette cha-
pelle en 18'j5, a cherché à préciser la date
des recOMSlruclions qu'elle a subies et des
ornements qu'elle présente encore. Il est
indubitable que le Pri ice Noir, auquel ap-
p^rlenait le château de Condat, a contribué
plus qu aucun autre îi rembellissement de
ce rem.^rquable édifice. La profusion de
sculpture qu'on remarque aux nervures et
aux clefs dos voûtes iiidiq le suliisamment
que l'édilice fut traité avec une muiiilicence
toute royale L'arc triomiihal du ciiœur dé-
coupé en lobes, comme ceux que l'on ren-
contre si fiéqueinnie-it dans les églises d'Es-
pagne, semblerait môme indiijuer répo([ue
précise de ces embellissements. Ce serait
après son retour de Casiille, que le duc de
Guienne aurait voulu i)robablement repro-
duire dans sa résidence favorite quelipie
chose du style et de la richesse des églises
de la Péninsule. Dans tous les cas, après
l'expulsion des Anglais, les ornements qui
rapiielaient leur séjour fnre it soigncusemmt
elîacés; et 'orsq^ie, un siècle après, le Prince
Noir, Charles de Guimuie, iVère de Louis XI,
posséda à son tour le manoii', on substitua
les trois fleurs de lys aux armes d'Angle-
terre, dans les écussons de la voûte.
Eglise de Mauriac— ''sur la proposition
de M. Rabanis , la commi^ssion a mis à l'é-
tude cette curieuse église, dont elle avait
reçu, en 18;i.2, un croquis dressé par M. de
Lalande, correspondant.
Plan sensiblement en croix grecque ; bran-
che principale de la croix 21 mètres ; lon-
gueur du transsept 13 mètres; trois absides
demi-circulaires ; les deux absides s.-con-
daires ouvrant sjr le bras transversal de la
croix; ces trois absid^'S voûtées en cul de
four; à l'intersection des bras de la croix,
commencement de coupole à ouverture cir-
culaire, ma s dont les angles se prononcent
en s'élevant, et portée sur des arcades légè-
rement ogivales.
Nef non voûtée.
A l'intérieur, chapiteaux historiés ; corni-
ches en échiquier; guérite à mâchicoulis sur
l'abside; [leiitures. Cetie église appartenait
avant la révolution à l'ordre d^^ Maite.
Eglise de Labrède. — Plan piiuiitif n croix
latiiio', abside à cinq pans coupés, et uccoui-
ROR
158
pagnée sans doute primitivement de deux
absides secoidiiires posées sur les bras de
la croix, et dont une seule, celle de gauche,
subsiste. A droite, bîtiment carré en place
de cette abside Décoration de l'abside prin-
ciiiale, deux rangs d'arcatures ligurées iior-
tées sur un soubassement.
Transsept remanié, sinon reconstruit, au
XVI' siècle.
Nefs latérales et voûtes de la grande net
modernes.
Longueur totale 28 mètres environ ; lar-
geur totale \G mètres environ.
A l'ouest deux parties; une centrale, ro-
mane et fort rem uquable ; les pariies cor-
respondantes aux bas côtés modernes comme
ceux-ci.
La f.icade romane divisée en trois étages :
1° poriall ouvrant sous trois arcatures en
retrait, entre deux niches pratiquées sur des
murs en retrait; 2° rangée de trois fenêtres
feintes, dont une au ce itre d ligurée et trans-
formée en une ouverture circulaire, le tout
reposant sur un conloi porté par neuf con-
soles ; 3" nouvelle ouverture. Resserrement
de la largeur de cette façade à la hauteur du
troi-ième
couronnement en pignon.
Chapiteaux, consoles historiés. A Fnté-
rieui-, Samson à cheval sur le lion dont il
déchire la gueule.
Eglise de Sainte-Croix du Mont. — Un
dessin du portail de cite église, remis par
M. Léo Drouyn, est venu co.upléter une no-
tice avec croquis envoyée, il y a plusieurs
années par M. Itié, ainsi que des notes adres-
sées par M. Dubroca.
Plan primitif, rectangle delGmètres 60 cen-
timètres de long surO mètres 30 centimètres
de largeur, st.\le roman. Clievet formé de
deux faces planes se joignant sous un angle
de 129' ; xw' siècle.
Cnapelle outre la face latérale sud , érigée
à la tin du xv' siècle par Gérard de Tasle,
seigneur de Sainte-Croix du Mont , sous
l'iiivocation de Notre-Dame de la Piété ;
7 mètres 53 centimèties de long sur ^i mè-
tres 30 ceniimètres de large, servant aujour-
d'hui d ■ sacristie ; -en 1789, démolition du
tombeau de la famille de Léon ; il>ne reste
plus aujourd'hui que l'inscription suivante,
graver sur une pierre tumula re :
Si gisl noble François de Léon sinor de
S;iiiiie -|- ("i irespasa lu desrien {dernier) jours de
oiisl M'i V= X» Xiieuresde nui''.
Vers le milieu du xV siècle, construction
de la voûte de l'abside à cinq pans et addi-
tion dune nouvelle chapelle dédiée à saint
Ro 11 co itre la face latérale nord ; 8 mètres
9J CLmtimètres de long sur 3 mètres 10 cen-
timètres de large. Agrandissement vers l'est
au comme icement du xvT siècle ; ce qui
porte 11 dimeisioida 8 mètres 90 centimè-
tres à li mètres 62 centimètres ; et en 1700,
recul à l'ouest de 9 mètres 63 centimètres ;
ce (jui transforme celte chapelle en bas-côté.
La fagaiie o iCSt a été déiigurée en i7i0 ;
auiref lis (1.1 voyat au-.le.ssus du portail trois
fenêtres avec colonnes aux angles, celle du
4S9
BOR
DICTIONNAIRE
BOU
i60
centre posée sur un corduii ; les ûéux au-
tres placées à un niveau supérieur; et, au
milieu (lu fronton, deux arcades pour les
cloches. Aujourd'hui la décoration romane
du portail est seule di.^nc; d'inléièt; cinq
bandeaux en retraite offrent [/our ornenicii-
talio'i dc>^ chevrons brisés, des dents île scie,
des entrelacs et uii" rangée de personnages
tii'anl une comIc, cotnnie à Sainte- roix de
Bordeaux, à Haux , à Sainl-Genès de Lom-
baud, etc.; ceux-ci, afin do rendre l'clfort
plus puissant, appuient un |)ied contre le
dos de leur voisin su|.érieur.
Eglise de Cars. — Corps de rensemble de
forme lectangulaire de 15 mètres de long sur
16 de large, terminé à l'est ])ar une abside
centrale de 7 mètres de long et de h mètres
50 centimètres de large; abside secondaire
au sud, de 2 mètres 60 centimètres de long
sur 2 mètres 16 centimètres de large ; du
côté nord, pièce carrée ayant jibis tai'd rem-
placé une abside semblable h celle du sud.
Les deux absides voûtées en berceau ; la
travée qui occupait autrefois le centre de la
croix voûtée en voûte d'aiète à nervures ogi-
A'ales saillantes; extrémité sud ilu transsept
voûtée en berceau ; extrémité nord couverte
en cou[)ole sur la(p.ielle s'élève un clocher
recla!)^ulaire à (piatre étages : 1° soubasse-
ment ;i' galerie d'arcades ligui'ées et portées
sur des colonnes ; 3° vaste fenêtre h nom-
breux cordons ; 4" enfin étage sans style et
postérieur,
Le plan primitif de cette église a été de-
formé par l'addition des bas-côtés établis en
prolongement des absides latérales.
Eijlise (le Pcllegrue. — Plai] en croix latine;
abside plus re.^serrée que le chœur et termi-
née en demi-cercle; longueur totale .32 mè-
tres, sur laquelle ;{ mètres 50 centimètres
jiour l'abside, 5 mètres pour le chœur, 7 mè-
tres 50 centimètres pour le transse|)t, et 16
mètres pour la nef, cette dernière dimension
égale à la sonniie des autres ]>arties ; lon-
gueur du transsept, 16 mètres 30 centimè-
tres.
Abside et transsept voûtés ; au point d'in-
tersection des bras de la croix, coupole avec
boi'dure en échiquier assez délicate.
Daîis la nef, tiaces d(î remaniinnents pos-
térieurs à la construction prim:tiv(!
Portail ouvrant sous (piatie arcatures |u in-
cipales poitées sur des coloniH.'s ii chapi-
teaux à crochets, ?i ponimes de i in.
CI(K:lier sur la façaiie postérieur au por-
tail ; une fenêtre ogivale formant la baie de
la cloilie.
lù/lisc d'Izon. — Eglisi; formée ]irimitive-
men't d'une nef de 27 mètres 50 o iitimèires
environ sur 5 mètres 50 centimètres, voûtée
en beiceau ogival ; addition, au xv' siècle,
de cha|)elles (pii changent ce plan en croix
Ictine; prolongemeiil ultérieur ii l'ouest de
ces chapellrs ; ce qui les transfornu3 en bas-
côtés de 17 mètres environ de longueur. La
dilférence d'appareil et la forme, conunii la
|io.sition des cmilreforls, rendent ce |)rolon-
geiiienl ('vident.
A l'intériem', ornements romans des cha-
piteaux , sen;blables a ceux d'Angleterre et
du nord de la France.
Abside à cinq pans coupés séparés par des
faisceaux de quatre; colonnes, éclairée par
des fenêtres dont les archivoltes à tète de
clous rej^osent sur de lourdes colonnes à
chapiteaux ornés d'oiseaux, de lions, etc.
Clocher quadi ilatèi'e sur la façade : divisé
en quatre parties jiar trois conhins ; le pre-
mier étage, au-dessus du portail, offrant cniq
arcatures cintrées portées sur des colonnes
séparées par un |)ilastre ; le de-uxième [tercé
d'ouvertures ogival(;s de transition posté-
rieures aux parties inférieures ; le troisième
sans caractères.
Eglise Sainl-Georges. — 'P\an en croix latine
terminée à l'est par une abside demi-circu-
laire moins large que la nef; longueur de
la nef 21 mètres, largeur 6 mètres 50 centi-
mètres; largeur du chœur 5 mètres, profon-
deur primitive 6 mètres, réduite à 5 mètres
par la construction d'un mur (jui s'insère
clans le dinui-cylindre du fond.
Sur le bras nord de la croix, clocher haut
de 22 met. 50 cent., divisé en cinq luirties ;
8 met. 20 cent, poiu' le soubassement; 4 met.
50 cent, pour le deuxième étage, percé d'une
ienêtre avec colonnes aux angles sur chaque
face ; 3 met. 80 cent, pour le troisième étage
percé d'une fenêtre semblable aux précéden-
tes, mais dépourvue de colonnes aux angles;
3 met. 30 cent, pour le quatrième étage, percé
d'une fenêtre géminée avec coloinies aux an-
gles ; 2 met. 00 cent. j)Our la couverture.
Les consoles historiées de l'abside sont di-
gnes d'intérêt, mais c'est surtout son clocher
qui recommande cette église; il mérite d'ê-
tre signalé comme un modèle aussi simple
que cori'cct pour les constructions semhla-
bles h élever.
Chapelle deMons, à Belin. — Nef romane
terminé"' par une abside demi-circulaiie, 31
met. 50 cent, sur 5 met. 62 cent. ; bas côté
nord ogival de 18 met. 38 cent., suri met. 90
cent., terminé à l'i st p.ar une dépendance,
sans dunle autrefois la sacristie.
Sur les chapiteaux, personnages, enroule-
ments, quadi'upèdes, oiseaux, damiers, etc. ;
fenêtres meurtrières.
Croix de Suint-Peij d'Ai'inens. — Dans le
cimetièie et près de l'église de cette com-
nume, hauteur totale, 4 met. 25 c(Mit.', depuis
le niveau supérieur d'un jialier formé de k
marihes jusepi'au sonunet.
Jilablie siu' une base carrée avec colon-
nettes cannelées aux angles.
Le fût arrondi et décoré de deux l'angsde
statues séparée.^ liorizonlalement par des cor-
d(Uis et verticalement |iar des pilastres car-
rés.
A l'étage iniV'riein-, quatre slalucltes d'apô-
tres, saint Paul avec rép('e, saint Pierre avec
les clefs, saint .lean tenant de la main gauche
un calice qu'il l)énit de la droite; saint Jac-
ques un bourdon II la main.
A l'étage supérieur, (piatre statuettes, un
évêque et trois femmes ; l'une d'elles lient
une épéc; h ses pieds est une tôle.
Les parties (pii viennent d'être déerilt^s
161
BOK
sont du XVI' siècle; la croix lU'Ojircmcnl dile,
déponrviii^ d'oniemeiitnHon, est iirobobie-
ment moderne.
La plupart des monuments érigés à l'épo-
C]ue du moyen âge, sinon Ions, étaient
peints à l'intérieur, mais la i)einture n'é-
tait pas uniforme; les nefs et les.gratides
parties des églises étaient, comme on le
voit encore dans l'église monolithe de Saint-
Emilion, et dans d'autres localités, divisées
dans le sens de la hauteur par des lignes fi-
gurant des assises de pierre, les alignements
étaient divisés en cai'rés ou cartons dans les-
quels se trouvaient des lozanges, des arabes-
ques, etc. D'autres jiarties étaient réservées
])Our recevoir de véritables peintures ou plu-
tôt des tableaux représentant les scènes de
l'Ancien et du Nouveau Testament. C'est à
ce dernier genre qu'ajipartiennent celles que
nous allons décrire. Ces sortes de peintures
que le temps a fait disparaître des monu-
ments qu'elles ornaient, ne |)résentent mal-
heureusement, là où on les rencontre, que
des traces vagues et incertaines. Elles ont
donc d'autant plus de valeur que la conserva-
tion en est plus entière, attendu leur rareté.
Nous avons donc cru convenable de pré-
senter ici une descri[)tion sommaire des pein-
tures les mieux conservées et que l'on trouve
dans l'église de Saint-Macaire, dans l'église
de Mauriac, dans la Tour de Veyrines à Mé-
rignac, dans la chapelle de la Trinité à Saint-
Ernilion.
Eglise de Saint-Mncaire. — Les descrip-
tions publiées sur cette église n'ont accordé
qu'une simjjle mention aux jieintures mur'a-
les qui décorent son abside et sou trarrssept
à bi'as arrondis (1). M. La[)Ouyade, corTes-
(1) M. Vitet a cru reconiiaîlie un caraclère Iiy-
zaDliii dans la fornic des églises à Uaiisseplssenii-cir-
cnlaires. 11 voil, dans le plan de ces églises, t'expies-
sion de l'Idée de la Trinité el de l'idé(! de la croix.
La Irelle église de Saint-Sauveur, à SaintMacaire,
en pariiculier, lui suggère les oljseivaiions suivantes :
« Quoiqire veuroiilanl à l'époipre romane et conslrrrit
('Ulièr'emenl à plein cintre, ce moiruruent est de dale
heautoiip plus récenle que les deirx auues. L'église
de Saiul-Sauvenr doit avoir été construite vers la lin
du xr' siècle, et pent-éiie inénie au conrnicrrcerirerrt
du xrr'. Le plair en est adrrrirablHineiit pur ; il est
iinpossihle de nrieirx réaliser l'idée d'une église à
transsept seuri-cireulahe. Les trois héruyciclesrre sont
pas seirlenreirt paifaileruerrl seinlilahles, mais leur
largeur est à peir près égale à lear profondeur; et,
si leurs poirtts dejorrctioir laisserrt apercevoir' quel(|ues
ligires r-eclaiigiilaires, ces accessoires ir'out pas plus
d'importarrce (pre dans les églises de Cologrre et rr'al-
tèr'eut eir rien la pureté drr plan. Mais rrous devons
faii-e remarquer uir détail de construction qui ne s'est
errcore présenté dans aucun des plarrs qrre nous ve-
rrorrs d'examiner; les tiémicyttes ne sont serni-cir'cir-
laires qu'à l'intérierrr ; extérieurerrrent, lerrr foriue
est polygorrale. Cette allératioir du type prrrrritif sufli-
vail po;!r irrJiqner' qrre l'église rr'est pas ù'iirre lon-
slrrretiorr li'és-aiicienne. Ces absides polygonales sont
déjà un achemirrenreirt vers le style à ogive. 11 parait
qu'eir Gr'èce, or'r l'on voit aussi (jueiqrres églises, eu-
lie airtres celles d'AriiCliuva et du Docharion, dont
les Iransseptssont airrsl airorrdis eir dedans et à pans
err delrors, il est admis par la tradition que la con-
btrucliou eu est postérieure à celle des églises dont
D'EPIGRAPHIE. BOR 102
]iondant, a complété sous ce rapportées no-
tices, en décrivant avec soin les sujets qui
couvrent les voûtes de l'abside et du chœur
et qu'il attrilruo au xiv° siècle; les peintu-
res des extrémités des bras de la croix ont
disparu sous les couches d'un épais badi-
geon ; celles qui subsistent ont aussi été l'ob-
jet d'une reslauration fâcheuse ; cependant
les contours des objets n'ont pas éprouvé
de variation.
Abside. — Tfois auréoles elliptiques ; au
centre, le Christ assis sur un trône, tenant
de la main droite le globe du monde, de la
gauche , deux clefs ; à sa bouche, un glaive
transversal ; à son cou, un crucifix à quatre
clous suspendu ; robe à manches larges re-
couverte d'une tunique ; sept chandeliers
d'or au-dessus du siège du Christ, quatre à
droite, trois h gauche.
Auréole portée par une large bande per-
pendiculaire et fleuronnée, de chaque côté
de laquelle deux anges adossés et portés sur
des nuages, puis le bœuf et le lion, emblè-
mes de saint Luc et de saint Marc.
Auréole à droite, chargée de quatre cir-
conférences qui se pénètrent et donnent
lieu à quinze com[)artiments, renfermant
des bustes, des anges, des personnages di-
vers, une barque dans laquelle sont quatre
personnages, etc.
Auréole à gauche , présentant au centre
un persoiuiage, peut-être saint Jean, éle-
vant les bras vers un livre à sept attaches,
le livre des sept sceaux. Derrière ce person-
nage, un ange sonnant de la trompette;
agneau nimbé entre saint Jeau el le livre
des se|it sceaux.
Entre les auréoles, des anges.
Arcs doubleaux divisés en caissons char-
gés de divers personnages ; à l'est dix ca-
dres, au nord six, au midi cinq; on recon-
naît au nord saitil Jean l'évangéliste ; au
midi, saint Marc, saint Luc, des écus, etc.
Intersection des bras de la croix. — Les
nervures qui se croisent au centre de cette
voûte la divisetit en quatie compartiments.
Com|)aitiment oriental. — Deux scènes ;
dans l'une, un château l'oit et de nombreux
personnages ; dans la seconde , le Christ
assis, bénissant de la main droite , abais-
sant la gauche vers saint Jean à genoux
qui appuyé sa tète sur les genoux du Sau'
veur. De chaque côté, deux personnages,
dont l'un tient un glaive, l'autre une clef.
Compartiuient occidental. -Deux tableaux ;
les trairssepts sont arrondis en dehors comme en
dedairs. >
L'uir de nous avait déjà remarqué depiris longtemps
que l'abside et les trarrssepts de Saiut-iMacaire pré-
serrtaierrt à l'exlér-ierrr onze faces. Il avait retrouvé le
mérrre nondir-e darrs une des trois absides de Sairrte-
Croix à Bordeaux. Ajoutons ici que ces nonibies 11
et 5 sorrt les facteurs premiers de 33, âge du Christ
au rrron.errt de sa mort. Un l'approclrernerit airrarl-il
existé dans l'idée de rai-ciritecie? Les vocables de ces
églises seraient peut-élr'r; la coiilirnialion de cette
Irypollrèse, qui, du lesle, a besoirr, pour être adnrise
à titre détiniiif, d'être vérifiée sur un grand nonrbre
de rnonurrreuts.
163
dans
BOR
DICTIONNAIIÎE
BOR
1G4
3 preraior, une tour et des pcrson-
ringcs. les uns lians la tour, les nulres au-
deliors ; dans l'aul.'e , le Christ assis ; une
feuuue niuibée d'un dis(iue, les pieds sur
le croissant ; deux anges.
Comparliiuent niéridioiial. — Au iircniier
tableau, personnage plo-i-é à rai-coriis dans
soldat , personnages ; au
la main de l'Eternel. Au-
une ehaudiôre ,
haut du tableau
dessous, on lit :
Clirislop... vs, (Clirislophoms) erosus
Au deuxième tableau, divers personna-
ges; l'un d'eux prolongé dans une cuve,
recevjHit le ba[)lême des mains d'un autre
personnage.
Compartiment septentrional. — Sur le pre-
mier laldeau , château com|)Osé de nom-
breuses tours; trois c^vôciues portant le [)al-
liuru ; personnages divers. Au dc'uxième
tableau, personnage étendu sur uu lit ou
dans un tombeau.
« Il eût été intéressant, dit M. Lapouyade,
en terminant le travail Irès-délaillé auquel
il s'est livié sur ces peintures, il eût été
intéressant de donner rexpiication des su-
jets représentés; mais il valait mieux y re-
noncer que de s'exposer à tonjber, à chaque
instant, dans de graves erreurs ».
« En 18-io, écrivait récenunent M. Ferbos
fils, corres|:oudaut à Saint-.Maeaiie, lorsque
la commune de Saiut-Macaire lit restaurer
son église , en voyait à la voûte du chœur,
et notamment au-dissusdu sanctuaire, des
restes assez bien conservés d'anciennes |iein-
tures qu'on supiiosait être à Iresque. La plu-
part des sujets étuie.il tirés des visions de
l'A[>ocaly|ise : c'étaient les vierges fulles ,
les sept sceaux, les visions de saints Je.in.
Quelques-uns répiésentaient des traits du
martyrologe, ti'ls (jne les supplices des Ma-
chabees,la décollation desaint Jean-Baptiste.
D'autres portaient le cactiet d'une é|i0(|ue ofi
l'iniaginalii n des pieux artisîes, guidée ])ar
une toi na'ive, aimait î\ persounilier les mys-
tères et il les mettre en scène. Les démons y
apparaissaient sous toutes les formes : ainsi
Lucifer et le purgatoire y trouvaient place ;
je crois aussi , le [lèsenient des ûmes. Quel-
ques méuailons représentaient, ce seuib'e,
des rois de Juda. Ces créations étaient
bizarres et d'un ensend)le étrange et in-
correct, mais elles avaient une véritable
valeur iioin- l'hi-stoire de l'art au moyen
âge.
« La restauratif)ti qu'on en lit fut telle
qu'on suivit il |ieu près Is types |)rimitifs,
mais qu'on prodigua l'ocre et le rouge dé-
layés à l'eau pure.
« Une véiilicaijunque je Ils, dans le temps,
sur l'invilalion de W. !•'. Leroy, m ■ conduisit
Il constater ijue jamais il n'y avait existé de
fresipies, comiiie on l'avait sujiposé ».
lùjlisc de Mauriac. — Ces peinluies déco-
Kjient la clia|ielle qui forme l'aliside secon-
daire de droite, et représentent les douze
«liùlros, caractérisés par les instruments de
k'ui- su[)p.lice ou par les antres signes que la
tradition a attribués à chacun d'eux.
JL Ilabanis, après avoir visité ce monu-
ment, signala fes •peintures comme un des
restes les plus curieux île l'art du siV siè-
cle. Elles sont remaiviuables pai- la largiMir
et l'aisance du style ; hss physionomies ont
de l'expression el de la dignité; les détails
sont traités avec le soin minutieux que les
peinti'cs de cette époque apportaient à leur
composition, et elles reproduisent, en grand,
l'ellet de ces délicates miniatures, dont les
livres d'église du moyen Age sont ornés.
Tour de Vi'ijnnes à Mérignac. — Cette tour
reconviait sans doute autrefois le passage
d'entrée du château qui a été détruit ; les
arrachements sont apjiarents contre les fa-
ces. Au xiv° siècle, uue autre entiéi^ fut
donnée h la forteresse, et le rez-de-chaussée
de cette tour devint une chapelle ; les pein-
tures ipre nous allons décrire, et qui en dé-
corent les (|ualre faces et la voûte en ber-
ceau, ajipartiejneiit à cette éjioque.
Première face, vis-à-vis la porte d'entrée.
— Sous un arc surbaissé (ancienne porte) le
Christ sur la croix; tiuis personnages nim-
bés de chaiiue cô é, parmi lesiiuels la \'ierge
et saint Jean. Sous la voûte de ces arcs, une
tête de Christ nindji'e du nimbe crucifère, et
sur les pieds-droits deux personnages nim-
bés, portant l'un un livre, l'autre une mitre.
Au-dessus de cette pénétration, sous le
cintre de la voûte, le l'ère éternel tenant
sur ses genoux le Chiist sur la croix; do
cha(|ue côté, un personnage agenouillé pré-
senté par un autre [lersoniuige debout; et à
droite et à gauche , deux anges.
De cha jue côté de celte scène, un per-
sonnag(! niinbé ; celui de la gauche dans un
jai'ilin, celui de droite recevant une appari-
tion du Cluist, peut-être saint Eraneois
d'Assises.
Deuxième face, h gauche. — Huit scènes
rel ;tivt's h la vie du i^hrist.
U.ing supérieur: premier compartimenta
gauche , le Chiist [)orta'it sa croix et con-
duit au supplice jiar quatre persoiniages ;
un d'eux vôlu d'une couleur sombre el son-
nant de la trompette. — Deuxième com^iar-
timent : le Christ sur la croix entre les
deux larrons, un seriienl sur la tète du mau-
vais hr ron ; deux iieisonuages monti's sur
des échelles; au jùed de la croix, la Vierge
et saint Jean, personnage h cheval, |ieu|ile;
l)luie ligui'ée par les hachures. — 'rroisième
compartiment : le Clirist au tombeau ; les
trois Maries, saint Joseph d'Ariuiathie , Ni-
codèiiie et un sixième persoiuiage. — Qua-
trième comparliiiieiit : la résurrection ; le
Christ soi'iani, du tombeau cinq gardes en-
dormis.
Rang inférieur: l'remier compartiment à
gauche : le Christ tenté par le démon. —
Deuxième compartiment : ap|iarition i» Mag-
deleine de Jésus sous la lorino d'un jardi-
nier. — Troisième comparliuient ; appari-
tion tlu Christ à ses apùireJ au nombre de
ou/A'. ; le Clirisl tenant la boule du monde;
dans l'angle supérieur du compartimenta
lète ailée, l'Espril-Saiiit. — Quatrième com-
1C5
BOR
D'FPlGRAPliiE,
BOR
1G6
parliment : le Christ dans une auréole et au
Tuilien de nuages, rAsccnsion.
Troisième face, à droite. — Pri'iiiier roni-
pariiuieKt à gauche
rA'inoncialioii. — Deu-
vième comparliuient : la Fuite en Kgypte. —
Troisième ciimiiartiuient : saint Georj^es à
cheval teriassant le dragon; person-iage (jui
le contemple. — Quatrième compartiment :
saint Christophe portant le Christ sur ses
épaules, et se soutenant de la main gauche
à un arbre.
Quatrième face, celle d'enti'ée. — Dans le
tympan de la voûte , Jésus devant Cai[)!ie.
Le Christ a les yeux bandés, et le soldat qui
lui demande' : Christ, dis noiisqui t'u frappé?
a encore la main sur Dieu le Fils. Derrière,
à l'extrémité du tableau , Simon Pierre et
l'aulre disciple qui ont suivi le Christ,
agenouillés. A gauche de Pilate , le grand
prêtre donnant à Judas le [irix de sa trahison,
et le diable entre eux; en tout onze per-
sonnages.
Au-dessous de cette scène, et à gauche de
la porte d'entrée, la flagellation ; cinq per-
sonnages.
Voûte. — Au centre, dans une auréole en
Jozang', posée sur un quatre-feuille , dont
les côtés débordent le quadrilatère, leChi'ist
assis sur l'arc-en-ciel tenant la boule du
monde, et bénissant tie la main droiie; dans
les lobes du quatre-feuille , les animaux
symboliques des évangélistes.
A gauche, les anges jouant do divers in-
struments, parmi lesquels on remarque la
trompette, des baguettes qui frappent sur
un objet méconnaissable , le tympanum
(sorte de tambour de basque), l'organistrum
(sorte de guitare) , le cytiire en forme de
trian„le rectangle , dont l'hypothènuse est
un arc do cercle (une harpe renversée,!.
A droite, sept auges parmi lesquels des
sé[-a|)hins, et jouant tous de diveis instru-
ments, la tlùle, la mandoline , la basse, le
viiilon, la trompette, la flûte double.
On reiiiarque, au milieu des débris qui
jonchent le sol de cette tour, une moitié de
l'ancieime table d'autel et quelques restes
de carreaux émailiés.
Chapelle de la Trinité à Saint-Emilion. —
L'intérieur de l'abside de ce mo uiment
présente sept pans coupés, aux angles des-
quels sont des nervures qui divisent la voûte
en autant de compartiments, et cliacune de
ces faces a été décorée de peintures, qui,
comme celles de la tour d^- Veyriues, ne
sont pas postérieures au xiv° siècle.
Premier compartiment à gauclie. — Per-
sonnage bénissant et tenmt un livre, [lorté
sur les épaules d'un autre personnage; peut-
étie Jésus sur saint Christophe.
Deuxième compartiment. — Deux per-
sonnages à droite, une femme debout pré-
sentaiTt un personnage agenouillé à un autre
placé à gauche. Au-dessus de cette Miène,
personnage de pure décoration, les bras éle-
vés.
Troisième compartiment. — Saint Jean
debout, vêtu d'une longue robe, ayant sur
la poitrine l'agneau avec la croix en pal , ce
symbole dans une auréole; au-dessous, tête
de femme.
Quatrième compartiment. — Le Christ te-
nant la bout' du monde, et entouré des ani-
maux symboliques des évangélistes.
Cinquième compartiment. — La Vierge
tenant renfant Jésus.
Sixième com[Kntiment. — Le Christ sur
la croix entre la Vierge et saint-Jean ; au-
dessous, tètes d'anges.
Septième compartiment. — Méconnaissa-
ble.
Eglise Saint-Michel , « Bordeaux. — Les
quatre inscrijitions snivanies sont peintes
sur les arêtes des voûtes; les plus ancien-
nes appartiennent à la fin du xv" siècle.
1° Bas côté droit :
Aqiicsle boiUe an l'eyi far 1ns xleciilors de
Joaii de Belem que Dms pilo (Oicu pnrdoniie)
apiéslo (lecesde los cfoiiis (enfants) l'an
lo mes de novembre.
2" Bas côté gauche, vis-à-vis la chapelle de
Saint-Joseidi.
Aqneste voiue an for far los exceeulors de
Jolian de Belle après lo deces de los einans que
Dnspdo
3° Même bas-côté, vis-à-vis la chapelle du
Sa Té-t^œur, autrefois cha|ielle Saint-Marc :
AiiMcsie boule ;\\\ fcy far los exceeulors. Be-
nolnctine Belle après io deces de lou el'ens que
Dia pdo....
4° Dans la nef centrale :
A([ML'sie vouie en far fa los exceeulors de
Jolian de Btllem après Ion deces de lous enfans
lan M 11)11 C et
Deux inscripti^^ns sem!)lribles ont été ef-
facées. La première, tirée ties archives de
l'église, était au-devant de l'abside centrale,
et portait :
Aqiiesta bouta a feyt far Vital de la Conibeiie
qui la fit far (ecu ?)
La seconde, communiquée par M. Pelau-
que, secrétaire général de la conuiiission
des hos[iices, était peinte sur le mur de la
cha|)Ldle de Saint-I^uis de Gonzague et de
Saint-Stanislas de Kolska.
L'am mil fit far aqucsta bouta Johan deu
Bosc niarcliant demourant sur los fossals.
La galerie qui couronne extérieurement
la chapelle de Saint-Joseph offre en carac-
tères évidés dans la [ijerre.
Henry de Valois, ray.
Liscription qui n'est pas sans doute une
simple date, mais qui indiipie aussi vrai-
semblablement que cette Sj)lendide chapelle
est au moins en partie l'ceuvre de la mu-
nificence royale.
Etjiise de Gaillari. — Dans le bas-côté , à
droite, on lit :
Hic : jacet : Dus : Petrus
de Tanuac : liius : eccllîë.
recler : q mnlta : bona
dédit eidê : ecclîê : obiit
467 BOR
ulliriia : ilic : meiisis
J:iiiiKirii : ;iiiiio :
M" CCCC" L XXX V^.
Eglise de lièglcs. — Les deux textes sui-
vjinls reetilieiù ceux dô^h i)uljli6s pnr Bau-
reiu et .louannel. 1° Inscriution contre un
cwntfel'oi't (Je l'aside :
L'an MIL CGC" nnnâle ei v
fut fait le cap de glise posa
la piiiire piere inos' Emeiic de
Segiir chevalier et S"' De Francs,
estant obrier Joluuu Garic
et nios Esteve Celis vicari.
-2° Contre le mur méridional , près d'une
petite porte aujourd'liui murée :
L'an MIL V":": XXXVII le xvii»
jour de niay fut fondée la
pnte chapele et poiisa la p
miere pierbe Jehan de Segur
écuyer Si" de Francs estant
ouvriers M''"' Esliene de
Gazen et Jehan de Lacrou.
Eglise de Sainl-Àubin, canton de Blanque-
fort.
DICÏIOISNAIRE BOR 168
Le môme terme se trouve reproduit .«nr
l'inscription suivante à l'extérieur de l'ab-
side :
jan. ae grâce, m. ccccc
xxxvui a. este, ediffie. le
presêt. cheur. p. niaistre.
Alarsault. Roux. Masso
Estant, comptz. niaistre
Ci gist Lancclot
de Feirron escvier
seigncvr des maisôs
nobles de Ferro de
S' Avbin de Copian
de Brigaile et avlre
l'evx et maisôs noble
Dv 11'= aoYst 1585.
Eglise (le Langoiran. — Inscription placée
sur un pilier de la chapelle de la Vierge :
L'an de grâce mdcxli. a
esiee. edillée. la. pre
santé, ciiapelle. par
les. raeigns. de Mrët. Marcia
L. Rovs. el po. les. liils (liabiiants)
[de Lâgoiriâ.
Eglise de Targon. — Au-dessus d'une fe-
nêtre du clocher, on lit :
M. J.Courtez, notaire royai , syndic de l'église
de Targon, a fait achever le clocher depuis la
dernière pleinihe en haut par Avinei. c. 1. v.
m. 1073.
Eglise de Lalande , canton de Fronsac. —
Inscriptions de cloches.
Diedier dohble macbte mi in iahr m. cccc xlvii.
Cette cloche, fondue par un Allemand pen-
dant l'occujiation anglaise, semble donner
l'indice que dans notre province, comme
dans la pkiiiart des autres, les cloches des
campagnes étaient fondues par des ouvriers
ambulants qui étaient en général des Alle-
mands. On sait qu'il n'est pas rare de re-
Eqlise de Pujols. — Inscri()tion gravée sur trouver dans les paroisses rurales d'anciens
un contrefort placé au sud de cette église
cestc église
ou suis
Laurcs
1535.
L'an M y'- XXX v fut acliové
du bas voul p el pilles raesaides
mise sindiç csPeydeMôberolet
de Tallaret
E' lise de Cadillac, sur Dordogne.
Aqsla voûta fit far lo
hoidile home mcstre Pey
dcn li()si|iial l'an mil
1111'' xx\n a hoimr de
Diu el lie la glosa
Vges M' et de S
George Amen.
Eglise de Créon. — liisciiption gravée sur
le portail :
Mil lui 1111 XX et X
fui lait ce portail issi
esloitde céans .Mauvoisi
conle cl iJunult l'ichanu
Nous devons faire observer qu'il serait
possible (pie le mot coruleuc 1Ï1I pas un nom
propri', mais la (pialitiration dunnée pen-
dant le mfi.yen Age aux syndics des conunu-
jiautés rurales ipii étai(Mit nommés en géné-
ral comtes ou mandes.
fours à cloches qui ont été pris très-sou-
veiil pour dos restes d'antiijuilés ou des ves-
tiges d'incendies.
Eglise de Notre-Dame de Floudès.
Sani'la Maria, ora pro nobis 1703.
Messire Charles Aiuoine dv Pis chevalier SB' de
Pvybarbaii Basa'"; conseignein- de La Moilie et
de Serres P. M"' M Kollel épouse de Messire
Nicolas de Meslon C": Sp^ de laGavlerie C"' en
la grand chambre D^' P."!'
Celle cloche a été retondve par les soins de F. Mosite.
Eglise de Sainte-Croix deLoupiac [La liéole).
Parrain sievr Jean Darman grand ovvricr cl
sindic dépvié par le roi ; marraine dame Mariho
de Lovpe vevve de messire de la jvrisiliclion
de La Ucollc. Pierre Viticens de Cbavniels che-
valier président, trésorier général. M' M"-' Pierre
Dvmolin curé 1751.
Eglise de Saint-Satta-nin de lîlngnac.
Je fus laide l'an mil V- x un pour S Martin de
Monphelix furent mes peyrius Raymond Dan-
glade. Marie de Sansaric
Eglise de Romagnr.
Jcsiis Salvalor hoinimim. M.ui.i. l'an m V
I. 111 je fu l'ccle pour selgiiur Bibien de Roniagae
169 BOR D'EPIGRAPHIE.
et fiire mes pasrins Charles et Zuzauue de Cas-
telia, seigneurs de Saiibannac.
Eglise de Brannens.
i. H. S. M. (Jésus liomimim salvalor, Maria)
l'an MIL yi^ XI fut fet pour sent Suplicii de Bra-
nenxs.
Eglise de Croignon.
Geste présente cloche a esté faicte refondre
par M Yves Boismarlel, pbrc curé de Grognon et
par Guillen Audeiau fabriqueur et ouvrier par-
rain noble homme Jacques Philippe Darrcnges
ecuier sievr du dict lieu de la maison noble de
Languissan marraine noble vertueriuze daniois-
selle Isabeau de Gères de Gamarsac le 24
ivin 1636.
Eglise de Loup lac.
M. Pierre Bovan archipretre; M. Nicolas de
Gombabessouse doyen du parlement de Bor-
deaux parrain ; Marguerite de Gombabessouse,
épouse de M Montaigne marraine, 1749 ; Jean
Cazeaux ouvrier; vital Becliade sindic.
Eglise de Monségur.
IHS. M. la. pnte. est. pour.
servir, en.
la. grand, église
de. Nre. Dame, de Monisegur en
Bazadodys. l'an.
MIL CCCCC Ll VII.
Eglise du Petit-Palais.
IHS. Maria je este faite povr labbeye de Feize
l'an 1624; abbe Ramon Martin prieur Lacroix
Rmonzie Vilenvfve Dvzac Ferris p (parrain) Dv-
prat m {marraine) Jane Fevereav F P Lalay m
(m'a) f{fail)
Eglise de Neuffons.
BOR
ville. Vers le
170
IHS. M. M. Vc. 1. ii. H. Groleut. nous,
faict. tous. deux. pour. S. Martin, de. Torignat.
dict. de. Neuffons. 1. de. L. R.
Porte et tours de ÏHôtel de Ville de Bor-
deaux. — Suivant un document déposé aux
archives départementales, ces tours étaient
précédées vers l'est de deux couples de
tours semblables, le couple du centre moins
développé. Il fallait donc franchir deux por-
tes, avant d'arriver à celle qui donnait ac-
cès dans la ville.
La base seule de la porte actuelle remonte
à l'époque du mur de clôture ; en 14Ï9, ces
tours furent élevées jusqu'au haut, dit De-
luibe ; en 15i8, elles furent découronnées
par ordre du connétable de llontmorency,
et leur démolition fut même prescrite ; ce-
pendant cette décision fut révoquée, et une
toiture fut placée en 1556. En 1757, ces tours
ont été réparées de nouveau et le mode de
leur couverture a encore été modifié.
Voûte ogivale se noyant dans un massif
arrondi aux angles, et percé dans sa partie
supérieure, au-dessus d'un premier cordon,
d'une vast'ï ouverture ogivale qui a reçu la
DicTioNN'. d'Epiguaphie.
cloche de ville. Vers le sommet, cordoa
donnant naissance à un encorbellement.
Dimensions delà base du massif, 14 mètres
sur 5 mètres, cette dernière dimension ex-
primant la longueur du passage sous la
l)orte. Hauteur totale, 4-1 mètres, sur laquelle
C mètres jusqu'à la clef de voûte de la porte
(le sol a été considérablement exhaussé) ; 13
mètres depuis cette clef jusqu'au premier
cordon ; 10 mètres de ce point à l'encorbel-
lement ; 3 mètres jusqu'au sommet ; 9 mè-
tres pour la couverture.
Sur la cloche, on lit l'inscription suivante :
Gette cloche a été faite par Jean-Jacques Tur-
meau Hls aîné, et aidé de Jean Turmeau son
frère, sous la îonduite de Jacques Turmeau
père, fondeur de la ville, le 25 juin 1775.
GonvocojSignol Noto
arma. dies. horas.
GompellolGoncino
nubilu. lœta.
Ploro
roeos
Cette cloche est ornée des armes du roi,
de la ville, de M. le maréchal duc de Riche-
lieu, de M"" la duchesse d'Aiguillon, et de
M. le maréchal duc deMouchy.
Fort Louis à Bordeaux. — Situé sur la ri-
vière, à l'angle sud-ouest de la ville, c'est-
à-dire à l'angle opposé à celui occupé par le
fort Trompette, érigé par ordre de Louis XIV
en 1676, à la suite des troubles de la Gabelle;
deux bastions, avec contrescarpe et chemin
couvert, du côté de la ville; demi-lune et
fossés du côté de la campagne. Démoli com-
plètement vers 1828 pour faire place K l'a-
battoir général.
On a déposé au musée 'des antiques de
Bordeaux un bas-relief qui était situé sur la
liorte de l'Est, et qui représente les armes
de France unies à celles de la ville, et sou-
tenues par des griffons. Au-dessus de la
porte d'entrée, était une inscription gravée
sur une plaque de marbre noir que l'on
cherche vainement au Musée de la ville.
M. Arnaud d'Etcheverry, correspondant, a
bien voulu communiquer le texte de cette
inscription ;
Régnante Ludovico
decimo quarto
invictissimo Galliarum rege
sub adiuinistralione Cœsaris Phœbi d'Albret
pro régis Aquitaniae curis Guillelmi de Sève
niissi dominici arx isla tribus mensibus erecta est
annoDomini millesimo sexcentesimo septuagesimo
[sexto.
Porte (ÏAlOret. — Du nom du gouverneur
delà province, sous lequel elle fut ouverte
dans la deuxième moitic du ^viii" siècle.
Armes de la Ville. — De gueules à la porte
de ville, dite tour de la Grosse Cloche, d'a-
zur, llanquée de deux tours fuyantes du
même; le massif de cette tour percé au-
dessus de la porte d'une deuxième ouver-
ture pour la cloche d'argent pavillonnée du
même, et supportant un lion de haute gran-
deur et du même ; au chef d'azur, chargé de
Heurs de lis d'or, et portant en pointe un
croissant tourné d'argent.
iTl
BOR
'Extraits d'une notice sur les Grands Carmes
de ISordeuux.
Far M. I.. Lamollie (1).
Le l'ouvent des Grands-Carmes n'a laissé
aucune trace; mais les anciens plans de
Bordeaux indiquent qu'il occupait l'espace
quadrangulaire compris entre les rues Bou-
hanl, Liibirat, des Carmes et les fossés de
l'Hôtel-de-Ville : plus tard, la rue Figuières
a traversé ce terrain. Ainsi ce couvent se
trouvait placé entre le premier et le deuxième
accroissement de l'enceinte de celte ville;
mais sa fondation était antérieure h ces lignes
murales. Une tradition adoptée par tous les
auteurs l'attribue à la famille noble de La-
lande; mais sur la date de cette fondation
naissent des doutes, et les auteurs sont loin
d'être d'accord.
On ne saurait prêter la moindre attention
à une inscription rapportée par les chroni-
ques, et qu'on lisait dans l'église de ce mo-
nastère, à côté d'un pilier du chœur, contre
lequel était fixé un grand collier de fer avec
une lance. Nous la rapportons néanmoins,
puisqu'elle se trouvait dans l'église de ce
monastère.
L'an de grâce environ mille cenl
Fonda premier un seigneur de Lalande
Aux Carmes vieils celte église el couvent
Pour ce qu'en Dieu obtint victoire grande
Contre un géant qui conduisait la bande
Des Espagnols pour Bordeaux assaillir
Ci-dessus dit, lui fit payer l'amende
Car iUui fit la tète à bas saillir.
DICTIONNAIRE HOR 172
ces fosses et mettant ainsi l'église en rela-
tion avec le public.
Contre la face méridionale était le cloître
entouré de galeries; et, à l'est de celui-ci ,
une vaste pièce, sans doute le r'';fectoire ou
la sacristie.
Les bâtiments d'hubitalion étaii ut h l'ouest
de l'église et du cloître. Le jardin , au sud
du'cloître et séparé de celui-ci par d'autres
constructions, bordait la rueLabirat, qui ne
se prolongeait pas alors au delà de la rue
des Carmes.
Le procès-verbal des dégradations surve-
nues en 1657 a déjà appris que l'église ren-
fermait des autels placés sous le vocable de
saint Simon Stock, de saint Roch, etc.
La chapelle d(i Saint-Simon Stock renfer-
mait les reliques de ce saint; et on devine
facilement qu'elle devait être l'objet d'une
dévotion particulière : tout le monde sait
ciue c'est à ce saint que remonte la tradition
qui a donné naissance à la dévotion du sca-
jiulaire. «
Il avait été enterré à la porte de l'église ,
selon ses volontés dernières, « voulant, lui
fait dire un de ses hagiographes, être sans
cesse foulé aux pieds des passants, en com-
pensation des fautes qu'il croit avoir com-
mises en jM'ésidant à la conduite de ses
frères. »
A peine fut-il enterré qu'une lumière écla-
tante, raconte le même auteur, jaillit pen-
dant plusieurs jours au-dessus de son tom-
beau. L'archevèquePierre Roscidival,témoiu
L'an onze cenl avec six vingt moins trois
Messire Gaillard de Lalande seigneur,
L'édifia pour la seconde fois,
Tout de nouveau fut rcédilicatcur
En ce lieu ci, outre il fut fondateur
De la messe qu'on dit de Noire-Dame
Un chacun jour prions le Créateur
Qu'il veuille avoir en paradis son âme.
Et tiercemenl la très-sage et bénigne
De droite ligne et propagation
De Lalande maduiie Calbcrine
Ouvrit les yeux de la vraie compassion
Mille quatre cents de l'Incarnation
El de cinq croix la nonante-scplième
Fil de nouveau celle fondation
Dedans juillet le jour viiigl-deuxicmc.
Cette église avait, d'après d'anciens plans,
deux nefs d'inégale longueur : celle du sud,
de B7 inèl. de longueur totale à l'intérieur;
celle du nord, de 55 met. 50, tenoiuées cha-
cune par inie abside à trois pans coupés; la
nef st'ptenirionale bordée au nord |inr(|ualro
pièces, dont la suite pouvait être considéi'ée
comme formant une troisièuu' nef. Ces clia-
pclh.'S bordaient iiinuédiatenK.'iit les fossés
de l'HAtel-ih'-Ville; et les deux pièces du
centre étaient percées de |)ories ouvrant sur
(i) Bultelin ilet Comilét, juin I8M, p. 169.
de ce prodige, fit sortir le corps de terre,
trois jours après sa mort (souvenir évident
de la résurrection d'u Christ : on sait com-
bien les allusions de ce genre sont fréquentes
dans les vies dos saints); il le fit exposer sur
l'autel à la dévotion des fidèles, et une cha-
pelle fut érigée l'année suivante sur rempla-
cement de la chambre qu'il avait occupée.
Les reliques y furent transj)orlées en pompe,
etil fut immédiateinentinvoqué comme saint
dans toute l'étendue du diocèse, luivilégequi
fut contirmé en 127(j par le pape Nicolas ill.
Sa réputation de sainteté lui faisait attri-
buer, en eifel, de noudireux miracles, et,
jusqu'en 1595, on venait à Bordeaux do con-
trées fort éloignées, du nord do la France ;
d'Espagne, pour invoquer sa médiation. Mais
à cette épo(iue le nombre des pèlerins dimi-
nua, des fragments de ces reliques ayant été
envoyés eu plusieurs endroits, el notamment
il Salanianque el à Orléans. Le pape Paul V
(l()05-l(i"21j accorda une iiuhilgence pl^'iiièrc
pour l'église des Carmes d(! Bordeaux , le
jour de la fôte de saint Simon Stocl^; et le
pape innocent IX rendit, en faveur du môme
couvent, deux bulles : la [iremière, du 21
mai H)80 , qui institue une confrérie; la
deuxième, du 27 du même mois, qui établit
un autel privilégié dans la chapelle de ce
saint.
En 1617, on ouvrit de nouveau son tom-
beau pour détacher un IVagmenl de re!i(iues
(pii tut transmis au couvent dos Carmélites
à Paris; et les parties conservées à Ktirdoauv
furent reiifei iiK'o'i dans une cliAsse en bois
173
BOR
D'EPIGRAPHIE.
BOU
174
de cyprès. Afin d'en augmenter l'éclat, on
voulut l'orner de la représentation peinte du
saint. Mais, dit l'auteur d'une instruction
pour la confrérie du Saint-Scapulaire, on
commit la légèreté de s'adresser à un héré-
tique , qui s'amusa à donner à la figure du
saint une expression grotesque. A l'instant
la punition du ciel se fit sentir; sa main
coupable se dessécha. Cependant, touché de
repentir, et étant venu au tombeau du saint
pour implorer le pardon de sa faute, il obtint
sa guérison , et la peinture put être accom-
plie par lui. Touché alors d'une vive recon-
naissance, il se convertit.
En 1663, par ordre du R. P. général Jé-
rôme Ary, les reliques furent mises dans des
reliquaires nouveaux, le reste du corps dans
une châsse d'argent orné de pierreries et
autres ouvrages de goût, le chef dans un
beau buste d'argent, une des mâchoires dans
une boite d'argent.
« La châsse est placée sur l'autel, dans la
chapelle de notre saint, dont l'ouvrage est
très recherché et très-curieux en sculptures
et diverses peintures de goût et de très-belles
dorures : tout y est précieux, et les orne-
ments merveilleusement variés et prodigués
retracent avec beaucoup de vivacité et d'a-
grément aux yeux des spectateurs des objets
édifiants qui nous rappellent une partie des
prodiges que saint Simon Stock a opérés
durant sa vie et après sa mort. On expose
le buste de saint Simon Stock à la vénéra-
tion des fidèles aux jours les plus solennels,
au maître autel de l'église; la boîte d'ar-
gent renfermée dans un des reliquaires du
maître autel est destinée à satisfaire la piété
et la confiance des malades de la ville de
Bordeaux, chez qui on la porte, lorsqu'ils en
expriment le désir. Autrefois cet usage était
fréquent; ces [irécieux reliquaires et cette
magnifique chapelle sont en partie le fruit
des libéralités de cette ville; ce qui prouve
quelle était alors leur vénération et leur
confiance envers saint Simon Stock, leur
sincère reconnaissance pour les secours
spirituels et temporels qu'ils ont retirés de
sa puissante protection, et le zèle pour son
culte, qui semble oublié et presque entière-
ment perdu de vue dans le temps où nous
vivons, dans ces jours malheureux où la foi
est si rare. Aussi ne soyons pas surpris si
ces miracles ont presque entièrement cessé;
ne nous en prenons qu'à notre tiédeur dans
le service de Dieu et à notre peu de con-
fiance dans les miracles et l'intercession des
saints (1). »
La chapelle de Saint-Roch contenait aussi
un bâton que l'on cro} ait avoir appartenu à
ce saint, et qui était l'objet d'une vénération
particulière. En 1774, l'archevêque de Bor-
deaux fit cesser un scandaleux abus qui s'é-
tait glissé à ce sujet. Des bouchers, tanneurs,
raégissiers prenaient ce bâton en ferme chez
eux, pour se préserver des dangers résul-
tant de la mauvaise odeur de leurs marchan-
dises. Ce marché, qui se passait le lende-
(1) Bordeaux, Jean -Baptiste Séjourné; 1799,
111-12.
main de la fêle du saint, devant le procureur
du roi ou sénéchal, s'éleva une fois à cin-
quante écus. Les Carmes allaient déposer et
retirer processionnellement ce reliquaire
chez celui qui en était fermier
Lorsque le gouvernement fit fermer les
couvents, celui des Carmes contenait vingt-
six religieux, dont les pensions furent fixées
de 300 francs à 1,000 francs ; en totalité, à
16,600 francs.
En 1792, le district de Bordeaux et le di-
rectoire du département ajiprouvèrent la
mise en vente et le plan de distribution des
terrains occupés par ce monastère. Un grand
nombre de ventes furent en conséquence
consenties; le principal acquéreur fut le sieur
Peixosto.
Vers la fin de 1T94., la rue Figuères était
ouverte sur ce terrain, et le théâtre Mayeur
s'élevait sur une partie de l'emplacement de
l'église.
BOTTESFORD, comté de Leicester, en
Angleterre.
Joh'n Fremau G'his jacct liic fossa Uiinulatus
Reclor liujus fuiidi qui sprevit gaudia mundi
Esto tibi Xriste judex prius et miserere
Maternis precibus ipsuui sine fine tuere
Angellcisque choris inslet de' omnibus horis
Non inter re p'bos inaneat qui pavil egenos.
(Sépulcral monuments, II. ccxcix.)
BOTTESHAM, comté de Cambridge, en
Angleterre.
Elias de Bekingham, mort après 1299.
Hic jacet Elias de Bekingliani quondam jusli-
ciariusdoraini régis Anglie cujus Anime propi-
lietur Deus.
{Sépulcral monuments, 1,78.)
BOUGIE, en Algérie.
On lit sur la porte de la Casbah l'inscrip-
tion suivante qui se rapporte au temps de
Charles-Quint.
Perdiiiandus
V. rex Hispa-
nise. inclilus
vi ai'moruin
perfulis Aga-
renis (I)ilianc
asliluiil ur-
bem anno
HDVini. .
Qiuim. mûris
castellisq. mu-
nivil imp. Ka-
rolus V African-
us Ferdinan-
di niemorati
nepos ei ha-
eres soli Deo
honor et gloria
anno 1545.
(4) Fils d'Agar, les Arabes ou Saïasins.
175
BOU
DICTIONNAIRE
BRE
{7Ô
Deux ans après que celte inscription fut
placée, le gouverneur de Bougie, vain-
queur des Arabes révoltés, Ot incruster sur
les murs de la Casbaii les tètes de supt
chefs Kabiles tués dans un combat. On voit
encore les excavations où étaient les tètes.
Au-dessous, sur une plaque de marbre, on
lit l'inscription suivante ;
Ecce testes vicloiie obtiiUe
in Epiphania propreside Seba-
sliano de Castiilo pro Liidovico
de Peralta generali. 1543.
C'est ce môme Louis de Peralta qui fut
décapité à Bada.joz en 15'i-8, accusé d"avoir
traité avec les Algériens.
(Revue d'archéologie, décembre 1831,
vni° année, p. 376.)
BOUGIV AL, village à trois lieues de Pa-
ris, vers le coucliant, et à une lieue de Saint-
Germain-en-Laye, L'église est sous le litre
de la Sainte-Vierge ; l'Assomption est la fête
principale : mais comme cette fête est con-
mune à tous les autres lieux, les haijitants
ont pris saint Averlin pour second patron, et
ils en chôment la fête le 5 mai.
Cette église désigne, par sa construction
antique, que quelque abbaye a contribué à
son élévation ; et en ce cas, ce ne peut être
que celle de Saint-Florent de Saumur. A la
vérité, elle est petite, mais très-solidement
bâtie: le chœur paraît être de la tin du xn"
siècle. Il est étroit, ainsi qu'on les bâtissait
alors; mais voûté, aussi bien que le sanc-
tuaire, au-dessus duijuel est élevée une
basse pyramide de pierres taillées en écail-
les. Les arcs sont en demi-cercle sans pointe,
et quatre petits pavillons de pierre en or-
nent les quatre coins. La nef, quoique seu-
lement lambrissée, a des galeries bouchées,
et des colonnades qui sont au plus tard du
XIII' siècle. L'église a aussi deux ailes, ter-
minées par des chapelles bAties également
dans le môme siècle. Dans le bout oceidt'ulal
de l'aile méridionale, est une épitaphe sur
du marbre blanc, laquelle porte ces mots :
Cy gissent lioiiorabics personnes sienr Ikniie-
quin Sualcm, seul iiiveiUeur de la niacliiiK! de
Marly, décédé le ^Ujudlel 1708, ùgé de 01 ans :
et dame Marie Nouelle, son épouse, décodée le
4 mai 1714, âgée de 8i ans.
Au portail, du côté du midi, est la slalue
d'un saint évè(pie, laquelle parait du \ir
siècle, ou même du xi% et (pii a un nimbe
derrière la tête. De la main gauche, il tient
un livre; le bras tiroit a été cassé, et on n'y
voit point de crosse. 11 n'est pas aisé d'indi-
quer le nuui de ce saint évoque.
La chapelle de Saint-Avertin, que l'on in-
voqu(,' ('ontre les maux de tête, est dans le
fond du même coté, et l'on y voit son buste
de bois doré, élevé au-dessus du retable,
avec une capsule de relii[ues sous ce
buste, dont la |iriiici|)ale est un morceau de
son cliel, placé sous un cristal.
(HuHTAUT et Mag^v, Diil. drs hurlions
de J'uris.)
BOUILLAS, ancienne abbaye en France
département de Tarn-ct-Garonue,
Inscription de 12C4.
Anno Domini mcclx quarto xviii kalendas Fe-
hruarii obiit Willelnms de Monleiiicdnno donii-
cellus filius Arnoldi de Monlelucduno qui dici-
tur Pelages.
[Méiii. de la Soc. archéol. du Midi, t. IV,
p. 293.)
BOUTENAC, anciennement du diocèse de
Nai bonne, département de l'Aude, en
France,
Année 1133.
xvn kalendas Januarii. Simeon episcopus et
nionachus apud Botlenacum in pacc quievit ,
qui posl mulla tempera a bonis viris xvi kalen-
das Septcmbris inveiitus cuni uiaguo gaudio et
honore hoc in loco couditus est, anno Mcxxvni
ab incarnatione Domini.
Cette inscription a été retrouvée et vérifiée
avec les reliques en IGOl [tar Louis de Ver-
vins, archevêque de Narbonne, à Boutenac
môme. Lis nom de de Siméon n'est pas sur
la liste des évoques ou archevêques de Nar-
bonne.
[Mém. delà Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 80.)
BREDENBERG, dans le Jutland, au royau-
me de Danemarck.
Epitaphe de Henri de Rantzau.
Svbsiste, Viator, et Henrico Ranzouio trium
Daniae Regum inDucatibus Vicario,viro optimo,
patri mœstissimo pro pietate tua condoleto.
Hic condilur Caius ex no'bilissima et antiquis-
sima Ranzouioum gente apud Cimbros oriun-
dus : spes patris et patiiaî, solanien, columen
familia; , qui Reverendissi. Bremensis Arclii-
episcopi Holsalia; Ducis loanuis Adolfi Consilia-
rius et arcis GottovpiiC Pra'fectus, in medio
vitx cursu, cum bebdoiiuuico (piarlo (•omi)leto
vixissct, annos oeto cl viginti menses oeio,
diesque vndecim, pro lluilamo, quem cogitabal,
tumulum adil A. C. md. xci. xx. Aprilis.
Paler hoc sibi paravit mortalitati.t memor.
In iioc Sarcopliaeo condilus est Henricus Ran-
zouius loaimis Equilis anrati filius, llenrici no-
pos, lîredonis pronepos, Caij alinepos, Régis
DaniaiClirisliani 111, Tridcrici 11 et Cbrisliaiii IV
olini vices in Duratibus SIesvuiconsi, llolsali.-c
el Ditmarsi;e gerens, Prafectus arcis Segeber-
gcnsis, Doiuiiius iii Bredeiibeig, Ranzoïi, Ran-
zouislrotus, Nnslchonu, Melbeck, etc. Vixil an-
nos niorluus anno.
El CQOScio llciUmplorem wrum vivere : et isnouissimo die
me I' /iii/i'i'i e e.rdluliit.
Vinus lapideum hune mibi paraui Icctuluni,
lii (pii) iaeerem niorlnus.
Noli obsecro nu; nu)ilunm lacesserc
Qui vivus (iblui neuiini.
llenrii u^> ille manque sum Ranzouius
177 BRK
Régis Daiii vicaïuis.
Quem plurimiim plures araaruiU principes,
Suique passira subditi.
Quem doeli lioiieslarmU viri, clinique iniprobis
Laude cuniulaiierunt probi.
Nunc, liospes, ecquis sini, aiil mage fuerim, icnes :
Verumlamen qui lu sies,
Non cognilum esi mibi : igilur vt leipsum bene
Noscas, rogo His longum Vale.
Pauca haec ex quanipluribus quœ Yir ille illu-
sli'is vtque erudiUis singulari liliioipublicauit
quorum niaximam parlem Iranslulit in suas Ya-
riorum in Euiopa ilinerum Delicias Nalbau
Chytraeus.
(Labbe, Thés. Epit., p. V94.)
Voyez Copenhague.
BRÈME, ville libre d'Allemagne.
Ancienne inscription à VEôpital des
Sourds-Muets.
Respublicœ, post Deum, iiullo raonimcnlo Ui-
liores sunt, quam virlule civium. Civis veio is
est, qui sincère patriani diligit, ac bonos omnes
salves incolumesque desideral.'
(Gros, Supplém. aux fnsnipt. de Bûle,
p. 493.)
BRENDOLA, bourg près de Vicence, au
royaume Lombarde-Vénitien.
Irap. Cœs. D. N.
(Sic)
Valent! pio fœlicisj.
Semper auguste
Vicent civit.
(Cordina/MAÏ, 264,2; MuRATORi, 1094, 5.)
BRESCIA, dans le royaume Lombardo-
Vénitien.
I.
Ancienne inscription d'autel.
Faustino et lovitae niartyribus
\'ictor Maiiriis ex veto
Posuit mensam civibus suis.
(Cardma/ Mai, p. 76; Fletwoop, p. 403;
BoLLANDisTES, avpil, t. II, p. 48 ; Du
Gange, au mot Mensa.)
II.
Au Baptistère vulgairement nommé la Rotonde.
Domina nostra Flavia Tiieudolinda
.■fidificare fecit lioc baplislerium
vivente domino iioslro Flavio Agibilpho.
Domina nostra Flavia Tbeudolinda
consecrare fecit hoc baptisterium
vivente domino nostro Flavio Adelvaddo
sacrse saliitis saîculo ccccccxvii.
{Cardinal Mai, 170, 3; Frisi, Memur
Modoel., diss. ii, p. 79. — Voy. T/tesaiir
divlom., t. 11, p. 207.)
D'EPIGRAPHIE. BRE 178
III.
Dans l'église de Bottonagu, campagne de
Brescia.
Sur une colonae.
D.D. N.N. D.D.D.D. N.N.N.N.
Magno ... FI. Conslaniino max.
. . . lori semper augusio et
tori inviclo
. . . et perpetuis
aug. FI. Consianiio nob. Caes.
... lis R. P. N.
illlll
[Cardinal Mai, p. 235; Muratori, p.
463, 8.)
IV.
Au
lieu de Bidicciola , campagne de
Brescia, près de Chiesi.
DD. NN. FI. Valentiniano
et FI. Valent! divinis
fralribus et semper
angusiis devota Yenelia
conlocavil.
Voyez une inscription semblable à Ber-
game, inscription du Musée.
[Cardinal Mai, p. 263.)
V.
Cor. Gauden
tius V. P. coniel.
Corruen. et
Hist. curavit,
[Cardinal Mai, 336, 7; Maff, Ver. ill.,
t. IV, 11-47; t. I, p.340; Gruter, 336,
3; Muratori, 694, 1.)
En 820, l'évoque de Brescia, Rampert, fit
placer au haut du clocher de la cathédrale
un coq en bronze, avec cette inscription :
DoMiNvs Rampertvs episcop. Brixianus galium
hune lier! praecepit an. D. W. YHV. XPl, K. M.
octogentesmio vigesimo, indictione xni, anno
translat. SS. decimo quarto, suiepiscopatus vero
sexto (1).
TraduciiûH.
Le seigneur Rampert, évèque de Brescia, a fait
faire ce coq l'an de Noire-Seigneur Jésus-Christ,
Rédempteur du nmnde, 8"20, indiclioi) i3= l'an
de la translation du saint, U*, de son pontifi-
cat le 6'.
M. l'abbé Barraud a rappelé cette inscrip-
tion dans une notice sur les coqs des égli-
ses, communiquée au Comité des arts (2),
et dont nous reproduirons quelques ex-
traits.
1° ADCienneté des coqs de dos églises.
Andronic de Cyrrhes, au rapport ae Vi-
tru\e, lit bâtir, à Athènes, une tour octo-
gone eu marbre, et graver sur chacune de
ses faces les figures des huit vents princi-
paux, en regard des points du ciel d'oïl ils
a) Ughelli, Italia sacra, t. IV, p, 5ôd, éd. 1719.
(2) Bulletin des comités, novembre-décembre 1850.
p. 268. '
179
BUE
DICTIONNAIUE
BRE
180
soufflent. Au-dessus de celte four, n plaga
une pyramide en marl)re et, sur la pyra-
mide, un triton de bronze ayant dans la
main droite une baguette. Ce triton était
tellement disposé, qu'au moindre change-
ment il tournait sur lui-môme jiour venir se
présenter au vent qui souillait alors eten in-
diquer la ligure avec sa baguette (1). Le
monument d'Aridionic, conrm sous le nom
de Toiir des vents, existe encore. Il sert au-
jourd'hui fie mosquée à des derviches.
Comme il est construit en gros blocs de
marbre, il n'a pas éprouvé de grandes dé-
gradations, et le couronnement. seul en est
détruit. On juge, par le style déjà corrompu
de cette construction, et jiar la médiocrité
des bas-reliefs, qu'elle est postérieure au
siècle de Périclès (2).
D'après l'auteur anonyme d'un ouvrage
ayant pour titre : De Arte architectonica,
auteur que cite Du Gange dans son Glos-
saire, au mot Yentitogium, un triton de cui-
vre, semblable à celui d'Andronic, aurait
été placé à Rome sur le temple d'An-
drogée.
Ces faits, qu'il m'a paru utile de consigner
ici, prouvent évidemment que l'invention
des girouettes ou anémoscopes est anté-
rieure à notre ère. 11 n'est donc pas impos-
sible qu'on ait placé des machines de ce
genre sur les [iremiers temples chrétiens,
et qu'on leur ait même donné, dès lors, la
disposition qu'elles présentent aujourd'hui ;
rien ne prouve, toutefois, qu'il en ait été
ainsi. L'époque de l'adoption de cette forme,
que l'on a dans la suite invariablement con-
servée, ne saurait être indiquée d'une ma-
nière précise : il en est de cela comme de
tant d'autres choses dont l'origine est abso-
lument inconnue. Ce que nous pouvons
dire, c'est qu'au xi% au x.% et môme au
commencement du ix" siècle, époque déjà
fort reculée, il y avait des coqs placés au-
dessus des églises. Les témoignages de plu-
sieurs auteurs qui ont écrit dans ces
trois siècles, ou qui rapportent des faits
arrivés dans le même temps, ne permettent
pas d'élever, h ce sujet, le moindre doute.
Le premier passage que je citerai est tiré
de l'ouvrage où Cuibeit de Nogenl fait sa
propre histoire. Avant de devenir abbé du
monastère qui lui a donné sou nom, ce qui
eut lieu vers l'an llOV, ce pieux et savant
écrivain avait longtemps demeuré comme
(\) i Si'd (iiii ililigcnliiis perqiiisivenint, tradiile-
nmi eos (vi'iitos) esse ocio, maxime (jiii icin Aii-
(Iroiiicns Oyrriiesles. Qui eliam excmplnm collocavit
Allienis Uniim iinniioicaiii oclogoiioii, d in siiiyii-
lis laleiilMis ()(l()j;oiii, siiignloriim vcnlorimi iiiiai^i-
iiesexsciil|ilas,((nina siius<iijiis(|ue(lalus dcsigiiavil.
Sii|>i'aili>(; (.'am liiniiii maniioicaiii im'laiii puiTecil,
el iiisiiper liiloMi'iii a'reiiiii tollutavil, ilcxUa mahii
virgaiii |H)i riyoïilrm, cl ila est iii.iriiiuiiUis, iili vcnlo
clr< niiia(;er(;liii', cl si;m|H!r coiilra ll.Uiim i<msi>leicl,
mipiaiiiK' iiiiaifinuiii llaiilis Mmli iiuliccm virgani Ic-
ncri't. • (Viiituv., bc .\rcliilcclura, lib. i, caji. 0,
]>. 41 ili; l'cililioii (le l(ij7).
(2) Sj»aii, Wclcf, J. 1). Leroy cl Suiarl oui parlé
avec détails de ce monumeiil siinjulier.
simple religieux dans l'abbaye de Sainl-
(îermer, et il se plaît, daus le livre de sa
vie, à raconter les moindres événements
qui y étaient arrivés pendant son séjour.
Voici comment il décrit en particulier des
désastres occasionnés par la foudre dans
l'église de ce couvent :
« C'était la veille des saints martyrs Ger-
vais et Protais. Des nuages orageux étaient
amoncelés, l'on entendait de faibles coups
de tonnerre, et de rares éclairs sillonnaient
le ciel. Nous venions de nous lever, car il y
avait peu d'instants que l'on avait donné le
signal de prime. Nous nous rendons à l'é-
glise avec une vitesse inaccoutumée, puis,
après une courte prière, nous entonnons le
Deus in adjiUorium meum intende. Nous al-
lions continuer, mais tout à coup uu bruit
violent se fait entendre et la fou ire pénè-
tre dans l'église. Elle fond d'abord ou ren-
verse le coq placé au-dessus de la tour, ainsi
que la croix et son support; elle ébranle
la pièce de bois à laquelle ces objets étaient
tixés ; elle arrache, en les brûlant à moitié,
les lattes de la couverture, malgré lus clous
qui les retiennent, et s'introduit par la fe-
nêtre occidentale dans la tour. Bientôt elle
atteint le crucitix placé au-dessous et elle
le brise en faisant sauter la tète et le côté
droit. Elle ne brûle pas toutefois ces par-
ties, mais elle consume tellement le bras
droit de la croix et du Christ, qu'on ne put
retrouver que le pouce etc., etc. (1). »
Le Livre Noir de Coutances, indiqué par
M. Bouet, dans le Bulletin de la Société
française, contient aussi la relation d'un
orage. Pendant cet orage, arrivé en 1091, la
foudre renversa-plusieurs parties de la ca--
tliédrale de Coutances et détruisit, eu parti-
culier, le coq qui se trouvait au-dessus de
la grande lour. Le rétablissemeut de ce coq
est ra[)porté de la sorte :
« L'évèque sentant sa mort approcher et
gémissant des désastres qui étaient arrivés
à l'église, envoya en Angleterre chercher le
|]|()mljier Brisonet. 1! lit bouchoi' toutes les
lentes du la tour du plouib, réparer les tours
et le chuvut, refairu et replacer siu' la grande
lour le coq iloré que la foudre avait détruit.
Quand on lui eut appris que le coq, tout
(I) I Yix paiica: licbdoinades cinens;e fueraiii,
ciim esscl viyiiia mailyniiii Gervasii et Prolasii,
paivo cmoij»ciilc loiiiliuo, iiec crolircscoiilc conisco,
lem|i('sliu)si aeris imhiliis l'miiu'lial. Maiic ergo iioliis
surgi'iililius parvo admodiuu spatio piiiiKc liora; si-
gimiii iiisimiieial. A<l oitlosiam iiiMilila coiorilate
t'oiivuiiiimis; posl hrcvissimam oralioiicm, Detis in
(iiljiituiiiim iiicum inlemtc dixcraiims; scd l'iiiii vcl-
Iciiius aggrcdi scinionlia, iclii rdciitc giandisoiii) fid-
iiiiiiis, hoc modo poiicU'alin' octicsia. Galliuii, <|iii
siipiM lurni cr.il iMiiccm, loIiinKpio aiil dispcigil aiil
iTi'inal; h-abcm ciii lia'c iiisidoliaiil dchilil.il , cl
s<imlid:is tla\is al'lixas sciiiiiuciidci, i.oii\i'iloiis pcr
oci iili'iilalcm lurris \iiroam iiilial. laiii'ili\i Ddiiiiiii
imagiiii'iii stibliT staiilcm, illico iisipio ail niinain
capllc, lixcupie laleic dcxlio, l'raiigil, iioii iisliilal;
dcxuiiiii \('r(i lirachiiimcl iriicis l'I i.iiaginis sic mit
cl liiiiii al, m pi-.cU'i- mamis polliicm de lolo lira-
cliio ipiidpiam iiciiio rcpcrial. » ((;nil)Cil, De Vint
sua, lib. 1, cap. -2, p. 483 de l'cdilioii de Itiôl.)
m
BRE
DEPIGRAPHIE.
BRE
182
éclatant de dorure, était rétabli et replacé ^
l'endroit qu'il occupait auparavant, il or-
donna qu'en le soulevant avec les deux bras
et les deux mains, on le mît sur son séant.
Assis de la sorte dans son lit, il pria et ren-
dit grâces à Dieu; puis s'élant recouché :
« J'aurais craint, dit-il , si ma mort était
« arrivée plus tôt, que ce coq ou un autre
« send)lable ne fût jamais remonté en cet
« endroit (1). »
Dans le livre de la Vie de saint Switin,
Wolstan, auteurdu x'siècle, parle en termes
pompeux du coq placé au haut de l'église
que l'évêque Eliége avait fait bâtir à Win-
cliester :
« Un coq d'une forme élégante, dit-il, et
tout resplendissant de l'éclat de l'or occupe
le sommet de la tour; il regarde la terre de
haut; il domine toute la campagne. Devant
lui se présentent et les brillantes étoiles du
nord et les nombreuses constellations du
zodiaque. Sous ses pieds superbes, il tient
le sceptre du commandement et il voit au-
dessous de lui tout le peuple de Winches-
ter. Les autres coqs sont les humbles sujets
de celui qu'ils voient ainsi planant au mi-
lieu des airs et commandant avec herté à
tout l'Occident. 11 affronte les vents qui
portent la pluie et, en se retournant sur
lui-même, il leur présente audacieusement
la tète. Les efforts terribles de la tempête
110 l'éliranlent pornt; il reçoit avec courage
et la neige elles coups de l'ouragan; seul,
il aperçoit le soleil, à la fin de sa course, se
préciiiilant dans l'Océan, et c'est à lui qu'il
est donné de saluer les |)remiers rayons de
l'aurore. Le voyageur qui l'aperçoit de loin
lixe sur lui ses regards, sans penser au che-
min qu'il a encore à faire : il oublie ses fa-
tigues ; il s'avance avec une nouvelle ar-
deur. Quoiqu'il soit encore en réalité assez
loin du terme, ses veux lui persuadent au'il
y touche (2). »
(i) « Cernons autem jjeatae mémorise prœsul, itior^
teiii sil)i imminere, et condolens casilms ecclesiae,
misitiii Aiigliani et vocavll ail se BrisoneUun pluni-
barium, l'eciique onines discissiones cooperiie Uirris
pluniliea; el iiisuper luires el capilia reilintegiare,
seil eliam deauralum gatlitm qiiera pr;eilicUiiii fiilgur
(]esiru.\erai , sUiiliose reslauiari inajori(|iic luni
supei'impoiii. Ut eigo auntiatuiii est ei quia galius
fulgidus restilutusessel, et supeiiinposilus siio loco,
jiissit se manibus ambabus et bracliiis in sessuni
siiuai erigi, sicque seilens in lecto, Deoque graiias
agens, oravil; et quum poslmodum repausasset :
« Tiniebani, inqiiil, quod, si meus obitus pra;veiiis-
« sel, nunquam galius ille, vel illi consimilis, illuc
i idterius ascendissel. > {Bulletin mouumenliii de
M. de Cauraont, t. XV, p. Soi.)
(2) Additur ad spécimen slat ei quod verlice galius
Aureus ornatu, grandis el intuilu.
Despicit omiic solum, cuiictis supereniinet arvis,
SigniCeri et Boreœ sidéra pulclira videns.
Impeiii sceplrum pediljus tenet ille superbis,
Slat super et cunctum Winloiii* populnm-
Imperal el cunclis eveclus in aéra gallis.
El régit occiduum nobilis imperium.
[mpiger imbrifeios quisuscipit undiquc ventes
Seque roiando suam pra;bei eis (acicm.
Turliiiiis honisonos suU'ertque vli'ilitei' ielus
Intrepidus perslans ; tlabra, nives tolerans.
Enfin Ughelli, dans son Italia sarra, nous
apprend que, de son temps (en 1(570), on
voyait encore à Brescia, ville du royaume
lombard-vénitien, un coq en bronze que
l'évêque Rampert, la sixième année de son
épiscopat (en 820), lit fondre et placer au
haut du clocher, el sur lequel était gravée
l'inscriiition dont nous donnons le texte ci-
dessus, col. 178, commençant par ces mots :
DoMiNvs Rampertvs, etc
2* Symbolisme du coq des églises.
L'exactitude avec laquelle le coq marcjue
les heures de la nuit en chantant ordinaire-
ment par trois fois diû'érentes, à minuit, à.
deux heures et au point du jour, l'a fait
considérer, par les anciens, comme l'em-
blème de l'activité el de la vigilance, et
leurs mythologues rapportent qu'Aleclryon,
favori de Mars, fut métamorpliosé en cet
oiseau, parce qu'il s'était endormi au lieu
de veiller à la porte du palais de Vénus,
comme il en avait été chargé
Les Grecs et les Romains aimaient beau-
coup les combats de coqs. Témoins de l'a-
charnement avec lequel ces animaux s'atta-
quaient et se défendaient dans ces sortes de
luttes, ils les placèrent encore sur leurs
monuments et leurs médailles, pour figurer
l'intrépidité et la valeur guerrière (1).
Comme les idées symboliques que les
païens avaient attachées au coq étaient fon-
dées sur ses mœurs, sur ses habitudes, sur
l'heure à laquelle il fait entendre son chant
pendant la nuit, et qu'elles ne renfermaient
rien d'idolûtrique ni de superstitieux, les
chrétiens ne tirent aucune difficulté de les
adopter en les appliquant à la religion.
Plusieurs tableaux des catacombes de Rome
représentent l'oiseau qui annonce le lever du
soleil; et si, dans quelques-uns, placé à
côté de saint Pierre, il rapjjelle le renie-
ment de l'apôtre, dans la [ilupart des autres,
il est le symbole de la vigilance chrétienne
et du zèle pour le service de Dieu et le sa-
lut des âmes (2).
Des raisons analogues à celles qui avaient
fixé la signification générale du coq le firent
prendre encore dans l'Eglise comme l'em-
blème particulier des ministres de la reli-
gion, et surtout des prédicateurs, qui, pu-
Oceano solem solus vidit ipse ruenlem :
Aurorse primum cernil et bi<; radium.
A longe adveniens oculo vicinus adb;eret,
Figit et adspeclum dissociante loco.
Quo fessus rapitur visu mirante viator.
Et pede disjunctis lumine juncUis adesl.
(Acta saitctorum ordinh sancti Benedicii, saec. v,
pag. 631.)
(1) Voir MiLLiN, Dictionnaire des beuiix-arts, t. I,
p. ÔSO.
(2) Bosio, Roma sutterranea, lib. iv, cap. i\ :
Delgalto, p. 671 de l'édition de 1650. — Raoul Ro-
cbclte, Mémoire sur les pierres sépulcrdles des cala-
combes chrétiennes de Rome, dans le loiui' XIll des
Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-
lettres, p. 205 et -206.
187.
m\E
DICTIONNAIRE
BBE
184
vriers infatigables de l'Evangile, doivent
travailler avec une ardeur incessante au sa-
lut do leurs l'rères, leur montrer les écueiis
qu'il leur importe d'éviter, leur ran])cler la
vie future et combattre courageusement, par
leur parole éloquente et forte, les ennemis
de la religion. « Sous le nom de cocj, dit,
dans son traité des Formules spirituelles,
saint Euclier, qui mourut vers l'aa 454,
sont désii^nés les saints prédicateurs, parce
qu'au milieu des ténèbres de la vie présente,
ils s'a|>plique'it à annoncer par leur prédi-
cation, comme par un chant sacré, la lu-
mière de l'étcinité ; ils disent : « La nuit
disparaît, le jour approche, etc. (1).
Le coq ayait été ainsi choisi, dès les
Tiremiers siècles, pour ligurer la vi'îilance,
l'intrépidité du chrétien et le préJicr.teur
zélé, il ne nous serait guère jiermis do dou-
ter, Jors même que nous n'aurions d'ailleurs
aucun témoignage positif, qu'en le plaçant
au-dessus des églises, l'on n'ait voulu rap-
peler l'un de ces sens mystérieux et syndjoli-
ques ; mais les auteurs liturgiques du moyeu
âge s'exjiriment à ce sujet de la manière
la plus formelle : nous en citerons quel-
qui s-uns.
Dans son traité liturgique intitulé De
gemma animœ, Honoré le Solitaire, écolâtre
de l'église d'Autun, qui écrivait vers l'an
1120, dit que, par le coq du clocher, le
prêtre, coq de Dieu, est averti d'appeler à
Matines ceux qui dorment (2).
lleinerus, religieux de l'ordre des Frères-
Prûchenrs, auteur du xui' siècle, dans sou
livre contre les Vaudois, reprochant aux
itauvres de Lyon de i:e vouloir reconnaître
aucun sens mystique dans la sainte Ecri-
ture et dans les paroles et les rites de l'E-
glise, cite, comme exemple d'une inler|)ré-
ti;lion de ce geru-e qu'on doit admettre, l'i-
dée de docteur attacliée au coq placé sur lo
clocher des églises (3).
Mais aucun auteur n'est entré dans plus
de détails sur la signification mystique du
coc[ des églises qu<! Guillaume Durand,
évoque de Mende, mort en 1290. Voici com-
ment il s'exprim(! dans son Ilationale (liihw-
rum officiorum, liv. i, chai). 1, nondu'e 22 :
« Le coq jjlacé au-dessus de l'église dési-
gne les prédicateurs. L'animal (ju'il repré-
sente veillant toujours, divise par son chant
les heures dos nuits |irofondes, il éveille
ceux qui dorment, il annonce lo retour du
(I) < Galli nomliio ilosignnntur prxdicatores sancii
(|ni, inter lenebras viiae pr.i'seiitis, slmlciil veniiiram
liicciii |ira'.(licaii(lu, qiiiisj c iiil:uiili> niiriliart'. Diiiiiit
oniiii : .M)x pra'ct'ssil, ilicsaiiltiu a|i|ir()|)iii(iiiavil,clc.»
^S. EutiiKii, (le Si>iniitiil. foiiii. c. 5.)
[-1) t l'tr (^alliiiii ailinoiicnir picsiiylcr, faillis Dei,
ut |ii-r caiiipatiaiii iluriiiiciilcs ail iiialiiliiia', rxciU'I. »
(lli)NOi;ii;s .ViciST., df (u-tnmii niiinuv, lili. i, p. I i.'i.)
lu) ( Iti'iii inysnciiiii huiistiiii in diviiiis Sciipliiris
reliilaiit pia'clpin: in iliilU «tt aclis al) Kccloia lia-
ililis, ni ipxxl galhib snpiM' campaDilo signilical iluc-
lori'iii. 1 (IlEiNKHis, lil). fuiiUu Valiteuses, cap. v,
in Miiijnii lliblwtliiiii vcteruni l'tilium, a Marj^aiino
lie lu liii;nu cullccla, l. \lll, p. 5Ul, cul. 1. A.)
jour ; mais auparavant il s'excite lui-môrae
il chanter en se battant les llams de ses ai-
les. Chacune de ces circonstances a son ap-
plication. La nuit est le siècle au milieu du-
quel nous vivons; ceux qui doiment sont
les enfants de cette nuit, plonj,és dans le
sommeil du péché. Dans lo cu(|, il faut re-
connaître les prédicateurs qui prêchent avec
force, excitent ceux qui dorment à rejeter
les œuvres de ténèbres en leur ciiant : Mal-
heur à ceux qui sont ensevelis dans le som-
meil ; réveillez-vous , vous qui dormez. Ces
ministres de la [)arole sainte chantent le jour
qui va paraître, lorsqu'ils annoncent le ju-
gement de Dieu et la gloire éternelle. Avant
de prêcher aux autres les vertus chrétien-
nos , ils repoussent eux-mêmes [irudem-
inent le sonuueil du péché en châtiant leur
ùorps, connue le faisait l'Ajiôtre, qui s'é-
criait : '( Je traite rudement ma chair et je
« la réduis en servitude. » Les prédicateurs,
entin, comme le coq, se tournent conhe le
vent, quand, en s élevant contre les rebelles
et les reprenant, ils leur résistent fortement,
alin qu'on ne leur reproche pas d'avoir fui
à l'approche du loup.
L'auteur du Rational ne s'arrête pas là ;
il va jusqu'à indiquer la signification de la
tige qui supporte le coq , et la position
même de cette ti 'e au sommet de l'é-
ditice.
« La verge de fer est l'emblème de la
droiture des paroles du ministre de l'Evan-
gile, qui jamais ne doit se laisser conduire
par des motifs humains, mais parler tou-
jours d'après les inspirations de Dieu, ainsi
qu'il est écrit : « Si quelqu'un parle, qu'il
« paraisse que Dieu parle par sa bouche. »
(/ Pelr. IV, U.) Quant à la position do cette
verge de fer au-dessus de la croix ou du faîte
de l'église, elle indique que les paroles do
la sainte Ecriture ont été accomplies et con-
sommées, et c'est pour cela que Jésus-Christ
sur la croix s'est écrié : Tout est con-
sommé (1). »
■ (I) « Gallns supra occlobiani posiuis pntiiicalores
désignât. Gallns cnini prol'uiid^e noclis perviç;!! Iioras
.suo caiilii dividit : doimionles cxcilal , dicm aiipro-
pinipianliMu (iixcinil , swd piiiis seipsnin alàniin
vciljerc ad canlaiidutn excitai. lla-isinyMla njyslerio
non earent. Nox enini est hoc sa-inlnn) : (lonnientes
siint iilii Inijus noclis in peccitis jaconles. Gallns
prœdicalorcs ipn distincli; piœdicanl cl dorjniontes
excitant, iit alijicianl opria Icnoliraniin claniantos :
va; donnienlilms. Exsnige ipii doi mis. Lncein vcntn-
rani inaMinnlianl, (Inni dirn) jn<licii cl l'ntnrani glo-
riani p)aMlicant : et prudcnlor ar)U'ipian) aliis virln-
Icni pncdiccDt se a sonino pcccali cXcilanlcs : ci)r|)us
siMun caslinanl. Idem loslalnr Apesliilns, nndi; c,i-
slij^i) cinpns incinn, de. ili cliain. siciil cl (;allns,
conira M'iilnin se vciliinl, ipiando incrci)andt) cl
aijjncnili) contra rebelles loililer icsistunt : ne liipo
veiiicMlc Inj^issc argnanlni'. Vir;;a l'crroa in qna gal-
lns scdel, rccluni re|)i:csenlal pi'a'dicaiilisscnnor)cn),
ni non lnipjalnr c\ >|>ii iln lioininis, scd Dei : jnxla
illnd : si (plis loipiiliii ipiasi si'iinoiies |)ci Quod
vcro, virga ipsa est siipia cinceni, scn suniinilalem
i'ecl('si:i! posita innnil siMiiioiicni Si riplnrarnni con-
snniniatnni esse ri i uiilinnalnin. Undc l)on)iiiiis in
pa^isiune ail : < Contuaiinaïuni est. i (Giiillcini.
183
BRE
D'EPIGRAPHIE.
BRE
186
3» Forme des coqs. — Matière avec laquelle on les s
fabrii|ués , place qu'on leur a assignée sur les
églises, elc.
Il est impossible de dire quelque chose de
précis sur la forme qu'on a donnée autrefois
aux coqs des églises. 11 n'existe guère main
tenant, soit dans les musées soit au haut des
édifices sacrés, demonuraentsde ce genre qHi
aient une certaine ancienneté ; et les représen
talions qu'on trouve sur les tapisseries, sur
les vignettes des manuscrits, sur lesvitraux,
sont d'une trop petite dimension et trop im-
parfaites pour donner une idée exacte de
l'objet qu'elles retracent. On aura cherché,
sans doute, à se rapprocher autant que pos-
sible de la nature, et on l'aura imitée davan-
tage aux époques où l'art était le plus en
progrès. Si l'on devait rencontrer des coqs
appartenant au moyen âge, ce serait d'après
l'état de la sculpture et de la ciselure aux
différents siècles de cette période , qu'on
pourrait leur assigner une date plus ou moins
certaine.
Maintenant, les coqs de nos églises ont
ordinairement les ailes baissées, et sont
dans la position d'un oiseau qui marche ou
se tient perché. C'était là l'attitude qu'on
avait coutume de leur donner autrefois. Ce-
pendant, celui qu'on observe dans la tapis-
serie de Bayeux, au-dessus de l'église de
Westminster, paraît avoir les ailes éployées.
Cette figure est peut-être la plus ancienne
représentation du monument qui nous oc-
cupe. On sait que la tapisserie de Bayeiix
date au moins du xii" siècle.
Il y a tout lieu de croire qu'on s'est tou-
jours servi de cuivre pour la fabrication des
coqs, comme on s'en sert encore aujour-
d'hui. Ce métal a l'avantage de ne pas s'oxy-
der profondément comme le fer, et l'on
peut, en le réduisant à une certaine épais-
seur, donner aux objets pour lesquels on
l'emploie toute la légèreté désirable, sans
nuire à la solidité, ce qu'on n'obtiendrait
pas avec le plomb. Il était, du reste, d'un
usage ordinaire pour les reliquaires, les sta-
tuettes, les vases et les instruments em-
ployés dans la décoration des églises et les
cérémonies du culte. Le coq de Brescia, fa-
briqué au IX' siècle était de cuivre.
D'après le témoignage de plusieurs écri-
vains ecclésiastiques, il parait qu'assez sou-
vent l'on enrichissait les coqs de dorures.
La description de Wolstau et le Livre Noir
nous apprennent que ceux de Coutances et
de Winchester avaient été dorés, et Eck-
hard, auteur du x" siècle, dans son livre
de Casibus sancti Galli, parle d'un coq que
deux voleurs avaient voulu dérober, parce
qu'ils s'étaient imaginé qu'il était d'or mas-
sif. Cette dorure, en préservant de l'oxyda-
tion le métal avec lequel on les avait formés,
leur donnait un brillant éclat, et en faisait
un riche ornement, capable de couronner
dignement le sommet du temple chrétien.
C'étaient surtout les tours, parties des
DuRAXD, RaO'ojin/i; div. offic, lib. i, cap. 1, n» 22;
t. i, p. 7, edil. an. 1574.)
églises plus élevées que les autres, qui sup-
portaient ces anémoscopes, mais on en or-
nait quelquefois encore le haut des combles,
au-dessus du chevet. Leurs tiges étaient tan-
tôt placées sur une croix de fer, et tantôt,
quoique moins fréquemment, elles étaient
immédiatement fixées sur la toiture. Les
tapisseries de la cathédrale de Beauvais, qui
ont été exécutées dans la première partie du
XVI' siècle et qui représentent les villes de
Paris, de Reims etde Beauvais, montrent par-
tout des croix. Sur celle de Bayeux , on
ne voit qu'une verge simple et sans traverse.
Tels sont les documents que j'ai pu me
procurer par mes recherches. Ils sont
bien insuffisants. D'autres, j'ose l'espérer,
les compléteront, et, après avoir donné des
notions précises sur l'architecture de nos
églises, sur les différents objets d'art qu'elles
renferment, on parviendra, sans doute aussi,
à tracer d'une manière satisfaisante l'his-
toire du monument qui les surmonte.
BRESLAU, en Silésie, au royaume de
Prusse
Epitaphes diverses données par Gros, au Sup-
plément des inscriptions de Bûle, p. 377,
385, 394 "
Johannes Craio a Craffteim
lioc sibi fecit Epitapliium.
Saucius iavidias morsu : sed vulnere saiius,
Christe, tiio, jacel liic in requiele Crato.
Consola mens recli, Christo considère docla,
Orania fet't, ferai ut, scire Deum, salis est.
Vralislaviae, anno IbSb. 9 Nnv. seiat 76.
Triwn imperatorwn emisiliarius (mt Ferdinandi MaxnnUimi
et llololplii, nempe patris, fUii et nepotis : id qnod ipse
divinœ cfralue nique (elicit'ili accepiwn relulil, et liis Ver-
sibua declaraml , quos panio unie obituin incidcndos in
œs curavit, quod cfjiqkm ipsius conlineiil.
Cctsaribus placuisse tribus, non ullima laus est :
Me paier hac ornant, lilius atqne nepos.
Consiliis asum rnctis mens conscia gaudel :
Testis et ars Medica ; testis et iavidia.
D. 0. M. S.
Pétri Monavii, vratislaviensis, palricia familia
nali, S. Caes. Majest. Medici, viii irimn lingiia-
ruin el bonarum omnium disciplinarum cogni-
lione cum singulaii plctate cûnjuncla, claris.
memor. Obiit anno m. d. lxxxvui. xu. Maji,
œtat. xxxvn.
Du même.
Monavius placide cubai hac Jacobus in urna;
INosse satis fuit linc fors : sed el isla lege ;
Dives eralvirliile, lide i?iteger, impiger arle,
Consilio felix, Relligione poiens.
His quia suiripuit niorti se dolibus, ipsa in
Morte suae faniic nomine vivii adhuc.
Eteostichon ou Ckronographe.
Contenant l'année, le mois el le jour de la mort.
Tri sti or 1 1 CeLso LUX seXta o CtobrI s ubnXe,
}lunaVlo\l]t CeLerIsstat ne CIs liora pi u.
Eral i-i Patritius Vratislaviens. et Consiliarius (Jgio-Perg.
de cujus obilu scripsit Epistolam D. i. i. (irynaeus.
187 RUE
Jiixiificiinles mullus ni slclhe
erunl.
Joliamii Aiiiifaliio Vralislav. S. Th. D. ol Ec-
cles. Iiiijiis( rrad'.',/ ) Paslori : Acad. Wiloinbcig.
et Roslcli. quoiidaui Piofcssoii : aille rediUim
vero iii Patiiam Sainlandix- Pomessiaiue que iii
Borissia per plures amios Pi';T!sidi : viro pui';e
neli!,'ioiiissludiocl loliiis Pliilosopliiie, inpiiiiiis
vero Mailles, ac lingg. prxcipp. cognilione cl.
viia iii liis terris an. 51. m. 7. d. 17. lionesle
et laiidahilitcr acla : Aiiiio veio 15G8. d. meus.
Oclobris. 17. supeisiite coiijiige Sara, Joan.
Ilclsi Tlieol. D. (ilia : qua; qiia<lrieiiiio post re-
liciis quatuor filiis cl duabus filiabus diem suuui
obiii , feliciler el saiicle iiioituo : Lauiciilius
Siliollzius Vralisl. Pliil. el Mcd. U. soceio et
sociui apt. bic eonditis, odiciosa; pielalis cigo
p. Aniio 1390.
In memoria œtenia erit jusius.
BRETIGNY, en Fnnce.
En 170G, des ouvriei'S qui consiruisaient
un caveau [loui- le comte de Fonlaiiie-Martel
dans le chœur de Saint-Pierre-de-Bréli^^nj',
ouvi'irent une voûte sous laquelle ils trou-
vèrent deux cercueils de plomb, l'un du
mari, l'autre delà femme, nommée Anne de
Saint-Bertevin : celui du mari avait éprouvé
l'eUel ordinaire du temps , il ne renferinait
que de la cendre; celui de la femuie parut
|ilus pesant lorsqu'on'le renma ; les ouvriers
se hâtèrent île l'ouvrir, croyant y trouver des
richesses ; ils y virent un corps dans son
entier, sans la moindre corru|itiiin, et qui
même avait une certaine fraîcheur et des
couleurs vermeilles ; les bras étaient flexi-
bles; le temps iivait épargné jusipi'aux ru-
bans qui étaient autour de la tète ; le linceul
était un peu roux, mais du reste il était
presque entier. On remarqua seulement que
la défunte avait le bout du nez un peu noir,
comme s'il eitt été meurtri ; ce que l'on at-
tribua à quelques coups que '"
DICTIONNAIRE BRI 188
i» sompitenm secula BRIE-COMTE-ROBEKT,au diocèse de Pa-
ris, en France.
Cette ville a produit quelques personnages
distingués.
Nicolas deBiaya, dont le nom doit être tra-
duit jiar Nicolas de Braye, est celui qui a
écrit en vers hexamètres au xiii' siècle, la
vie et les actions de Louis VIII, père de
Saint-Louis, qu'il dédia à son évêque Guil-
laume d'Auxerre, (jui fut assis sur le siège
épiscopal de Paris, en 1228. Son ouvrage est
imprimé dans le cinquième volume de Du-
chesne.
Nicolas de Braye, différent du précédent,
fut chanoine do Chartres sous Philippe le
Bel, par lequel il fut chargé de la levée de
la subvention en la sénéchaussée de Carcas-
sonne, l'an 1314.
Thieriy de Braye fut doyen de la métro-
politaine de Sens sous le règne de Philifipe
«le Valois. Son épit.iphe qui est dans cette
église, commence ainsi : Efjo Thinrycus de
Broya Comitis Roherli Paris. Diœcesis. Il
mourut en 1349.
Henri de la Mothe, curé des Saints-Inno-
■' '" ■ ' ■ - XI.
à un
'on avait peut
être donne a son cercueil, en voulant I ou- la |iremière dignité de leur collège, et dont
cents h Paris, sous le règne de Louis
Voici son é|)itaphe gravée sur la pierre,
pilier contre l'église :
Cy-devant conlie ce pilier
Gist avec d'autres un nilllicr,
Henri de la Molhe, jadis
Prêtre, à qui Dieu doiiil Paradis,
. Natif de la ville de Braye,
Contre Roberl, c'est ebose vraie;
fféiiélicier eu l'Eglise
Sailli-Benoit à Paris assise,
El Cbapelaiii en celte cure:
Leijuel lut mis en sépulture.
L'an mille ipiatre cent quatre-vingt.
Le vingtièuie octobre comprins.
L'Index funcrcus des célèbres chirurgien?
de Paris fait mention, h l'an 1715, de Charles
Gilles, nalif d(; Brie-Comte-Robert, quia eu
vrir: on exposa ce corps dans l'église à vi
sage découvert ; le peujile y accouriii de
toutes parts |U'ndaiit trois jours ; les couleui's
commencèrent alors ci perdre un peu de leur
vivacil(5, et les chairs ne consi'rvèrent pas
long-temps la môme consistance, mais Mgr
l'arclievèque de Paris, le cardinal de Noailles,
ne donna pas le temps à l'air de déployer
tout son ellel sur ce cadavre cpii eîit été bien-
lôt léduil en poussière; il ordoniui que l'on
remît celte femme dans le cav(;an qui l'avait
si bien conservée tout un siècle. On avait
l'ait poser au-dessus de ce caveau une pierre
carrée, sur lauuelle est gravée cetlo ins-
cription :
Ci yil Anne de Uerlhcvni, (iiime verlueiisc de ce
tien, di'ccd('e l'un l."lH7, el lruni\e enlihe el sans
corrnjnitin le ÔO avril 17(l(i;
ôte
Mais M. (h: Niiilimille, archevêque, l'a l'ail
(Hi m Ain et MvGNV, Diit.
environs.)
de Paris el aes
l'habileté avait été connue dans les hôpitaux
de Flandre et d'Italie.
(HuRTâUT el Magny.)
BRINDES, au royaume de Naples.
Colonne de la Tour de Saint-T{asile.
lllustris pins aclibus alque rerulgens
proto spalha Lupus urbem banc slruxil ab inio
quaiii impeiatorcs niagiiirici(pic lieiiigiii
(Card. M.4i, 328,3; Muratori 1905. 1.)
BRIOUDE, en France.
On conservait autrefois dans l'église du
couvent de Saint-Julien une ancienne croix
ornée de lames d'argent el de pierreries, on
y lisait celle inscii|ilio!i du xT siècle :
lu Cliristi noiniiie cl in luiiioie saiicti Iuliaiii
luartyiis banc eruceui Berna idus lonies cl Liiil-
gardis coniiix lieri iiisseruiil.
(Maiiii.ion, Annal. ISenéd., I. IH. p. 204;
Oiillia Clirixt., SAifiTii-AJAUïiiii , t. 11.
m
BRU
D'EPIGRAPHIE.
BUU
190
p. 471; Balize, Hist. de la maison
d'Auvergne, t. 1, p. 5 : Cardinal M\ï,
p. 9.)
BRISACH, dans le Haut-Rliin, en France.
Au château.
Hanc Dus Berchtoldus portam slrii\isse no-
[taturj.
A quo pro fraude Biirgundia depopulatur.
r.irca Annum Chrisli si. c.
{GKOS,suppl. aux inscr. deBdle, p. i94.)
BRISTOL, en Angleterre.
Epitaphe découvert à Bristol (17'i9) dans la
Meetinfj-House des Quakers :
Reyn^d. Tolde : gisl : ici : deu : de • sa : aliiie
cit merci.
(Sépulcral Monuments, t. 1, p. cix, 10.)
BRUGES, en Flandre, Belgique.
I.
Epitaphe de Charles, duc de Bourgogne.
Cy gist treshaull trespuissaiil el magnanime
Prince Cliailes Duc de Bourgoigne, de Lotliryck,
de Lyniboiirg, Lyxenibourg elc. Malines, le((iiel
eslanl grandement doiie do force, conslance et
magnanimité, prospéra long temps en liaultes
entreprinses balaillcs et victoires tant à Mont-
lelieri, en Normandie, en Artois, en Liège que
aultre part, jusques à ce que fortune luy tour-
nant le dos, l'oppressa la nuicl des Roys 1476,
devant Nancy, le corps duquel deposité audict
Nancy fust despuis, par le iresliault tiespuissant
et tresviclorienx Prince Chailes empereur des
Romains, 5^ de ce nom son petit ne\ife héritier
de son nom, victoires et Seigneuries, transporté
à Bruges, ou le Roy Pliilipp de Casiilla, Léon,
Aragon , Navarre etc. lils dudicl Empereur
Charles la faict mettre en ce lomljeau du costé de
sa lille et unique heriiieie Marie femme et
espouse de treshaull et irespuissant Prince Ma-
ximilian Archiduc d'Ausliiche, depuis Roy et
Empereur des dicis Romains. Prions Dieu pour
son ame. Amen,
(Gros, app. aux Epit. de Bâle, p. 323.)
II.
Epitaphe de Jean Hulsden.
Dvm mollis annis vixisscl hic ijradunius
Tan<leni Pralalus huius lempli heiie gratus,
Vitani fiiiinU, el régna superna peiiuli,
Anno milleno Doniiiii D. (jualer (|u();|ue duno,
Bis mensiis Februi : sismemor, Alpiia, s«(.
(Labbk, Thcs. epit., p. 40i.)
111.
Epitaphe de Jean Vischer,
en son Eglise de Salnl-DoiiaiieD.
Sisle giailum; lie is Vialor, eiquid nuindus est,
Audi : TliealrunÉ, in quo peragilur fabula,
Personal vbi nunc vna, nunc est altéra.
Abi. loannei Vischer hoc dixi. Vale.
I.ABBE, p.'t05.)
BRUNDISCH, comté de Suffolk, en Angle-
terre.
Epitaphe d'Edmond de Brundisch (en habit
de prôli'e).
Sire Esmounde de Brundisch jadis persone Del
Eglise de Castre gist icy. Dieu de Salme est
mercy.
[Sépulcral Monuments , 1,218.)
BRUNOY, département de Seine-et-Oise,
e:i France.
L'antiquité de ce lieu est très-constante
j)ar les monuments de l'abbaye de Saint-De-
nis, où il en est fait mention dès le \u' siècle
de Jésus-Christ. Le livre des Gestes du roi
Dagobert, composé par un moine de ce mo-
nastère, après avoir parlé du testament de
ce prince, dont on place la mort à l'an 638,
dit qu'il n'oublia pas son patron particulier
saint Denis, et qu'il lui léguai villain nomine
Brannadum ; et dans ce testament, celte terre
est désignée située dans la Brie, villam
Brannate in Briegio.
Le bâtiment de l'église de ce lieu est de
dillérents temps. Le chœur est du xm' siè-
cle, comme le désignent quelrjues [liliers. Il
est voûté et linit eu demi-cercle. La nef n'est
ni aussi ancienne ni aussi solide. A la tour,
qui huit en pignons, est une inscription qui
commence par ces mots :
L'an mil v. c. xxxix le xn nio. de lung fui possé
la première pierre par noble Dame Françoise de
Rouy, veuve de défunt Messire sieur deLaunay
eii son vivant.
A l'un des piliers du bas de cette tour par
le dehors, se voit un érusson penché avec
liuit coquilles, et la barre du petit écu est
en bosse ; et à l'autre pilier de la tour est un
autre écu droit.
L'église est sous le titre de Saint Médard,
évoque de Noyon. La cure est à la pleine
collation de l'Ordinaire, et le curé est gros
tlécimateur.
Tout le monde sait les dépenses considé-
rables que M. le marquis de Brunoi a faites
dans cette paroisse, après la mort de M. de
Montmartel, son père. Ce jeune seigneurn'a
rien ménagé pour la magnificence des so-
lennités des grandes fêtes, qui se célèbrent
dans l'église calholique, et il serait difiicile
de faire rénumération de toutes les œuvres
pies qu'il y a laites. L'église de Brunoi lui
est redevable d'une infinité de beaux orne-
ments d'étolfes riches, d'un dais de fer; chef-
d'œuvre de serrurerie, sorti de la main du
sieur Girard, et que l'on estime valoir
30,000 liv. sans la dorure; d'un soleil de
grand prix, pour exposer le saint-sacrement,
et d'autres ell'ets sans nombre. 11 n'a pas
moins enrichi le village i)ar la magnifique
procession du Saint-Sacrement, qui s'y est
faite pendant plusieurs années consécutives
le jour de la Fête-Dieu, pour laquelle il fai-
sait venir de Paris jusques à tiois cents ecclé-
siastiques, dont le plus gratid nombre était
191
BRU
revêtu de chasubles et de tliaiipes plus lielles
les unes quelesnuiros, et qu'il louait ù grands
frais. On pourrait dire qu'il n'y a ponit de
seigneur qui ait tait tant do bien à sa paroisse,
qu'en a fait M. de Hrunoi à la sienne.
A quelque distance de Brunoi, et dans
la forêt de Séiiart , est un monastère de
religieux camaldules, qui se consacrent
à la vie hérémiliquo. Ils furent institués au
commencement du xi' siècle, par saint Ro-
muald, et furent appelés Rnmualdms ; dans
la suite, on les nomma Camaldules, do Camal-
doli, en Toscane, oii ils furent d'abord établis,
et qui est encore le chef-lieu de cet ordre.
En lG3'i., Louis Xlll leur accorda des lettres
patentes, pour leur permettre de (hîineurer
en France ; et en 16i0, ils vinrent au nom-
bre decjuatreou cinq s'établir dans la Brie,
et se placèrent sur une montagne appelée
Mont-Ety, qui est du diocèse de Paris, dans
l'archidiàconé de Brie. Ce fut le ducd'Angou-
lême, alors seigneur de Grosboiset d'autres
lieux circonvoisins, qui leur accorda cette
retraite. Ils n'y restèrent (lu'environ un an,
et passèrent ensuite sur le territoire de la pa-
roisse d'Hière, où ils sont encore aujourd'lmi.
Cette retraite est dans la forêt de Bouron.
On voit par quelques monuments que
différentes personnes de considération, ani-
mées do l'esprit de retraite, se sont retirées
dans cette solitude, pour s'y édilier par la
vie exemplaire de ces saints religieux.
En 1691, M. de Fieubet, conseiller d'Etat,
et chancelier de Marie-Thérèse d'Autriche,
femme de Louis XIV, se retira dans une
maison de l'enclos des Camaldules, et y
mourut en 1C94. "N^oici son épitaph(! : elle est
du célèbre abbé Anselme,prédicateur du roi
Jiislilias Ju(lic;iiUi.
A. ii-
Exspcctal liic doncc vciiiat imiiuitaiio sua illu-
slrissiiniis vir/>/>.C«.vwirf de l'ienbei, lonsisU)-
riaiuis Conies Tlicresiai A-ustriac» , Liulovici
Magui coiijiigis Canccilariiis , qiio noii liabuil
patria cariorcm civciii, toga prseclarius lumen,
sx'ciiUmi praslaulius ingeniuiii, optiuius quis-
que paraliorcui auiicum qui iiaUis iii magnis
diviliis, 'Vagalus per varia oblcclamcnla ereclus
a.l niiilios lionorcs , ilum in Uepublica magna
oitlinoiel, niaxinia sperarc possel, (lixil : va-
nilas vaniUiUim cl omnia vaniias, \U(pie ^t•^a
posl vana (pi;crcrct, iianc in soliuulineni , ubi
vcrilas loquitiu- ad cor sumplis colunibai pennis
advolavil, ibiquo pioruni Ascclarum oxcinplis
extilalus, lunnis païqxTuni (pios lilicris caicns,
pro liberis liabuil cincUis, per niulios labons
dolorcsquc liajulans sibi crucem in sludio jiœni-
tcMii..; gigantco pasiu cucnrril. Quo cursu con-
sunnnali) braviiini acccplurns , obiit iv idus
scplcnibris, anno salmis m. d. c. xciv, ailalis
Lxvm. Maims arnica publicis volis , non ino-
(Irslisbinii viri vuhinlali ol)SC(iui;ns, id cnini ve-
lucial, ;)'(Siii(.
M. Bachelier, gentilhomme attaché au
DICTIONNAIUE BRU 192
roi de Pologne Sobieski, et employé par c.^
prince dans différentes atfaires, tant politi-
ques que militaires, choisit le couvent des
Camaldules pour sa retraite, et y mourut
en 1707, après 14 ans passés dans les exer-
cices de la pénitence la plus austère. Sou
épitaphe est énoncée en ces termes :
jEternae jirMORix;.
Lucœ Bticltdicr, Equilis
Domini in Clolonionl Juannis
Sobieslii, Polonoruiii Rogis,
Bellicis expcdilionibus Cornes
Assiduus, Cl ab ipso ad summum
Ponlififcm Innocentiura undecimum,
Et ad Republiram Venelani
Extra ordinem Lcgatus ; tandem
Hune in Eremum iransfugit.
In quo cum quaUiordecim annis
Quasi unus ex solilariis vixissel,
Eliam voluil lumulari.
Obiil die 28 Apiilis, anno salulis 1707.
M. de la Bourdonnaye, magistrat distin-
gué par sa naissance, son mérite, et les em-
plois fie confiance dont il fut honoré par le
roi, voulut aussi terminer ses jours dans
cette sainte retraite, où il mourut le 27 août
de l'année 1736. On lit sur sa tombe, l'épi-
taohe suivante :
Hic
Quicquid liabuil mortalc , doponi voluit Yvo-
Maria de lit Uonrdoiuuiiic.
Génie sains apud Ârmoricos anliqua nobililaie
Ecclesix, Militiie, Tog;e bonoribus decorala,
niagni vir ingcnii, majoris animi, qucm nec spes
unquam nec metus innexil piimum in Armorica
Curia cum Paire Senator; dcinde Libclloruin
snpplicum Magisier ad Piciones , ad Noimanos
Suporiovfis, ad Aquilanos , ad Aurelianenses
Missus Dominicus Regias raliones sic curavit,
ulRcgi cl Plelii salisfaccicl, cgenornm patcr,
vexaloruin boslis, sui desiderium discedens ubi-
que vcliquit, nil leiulil prêter populoium amo-
rem et vola. Oonique Consisloriaims Cornes
poslquam cum lamiliis juslilia; inclKls.Ormesso-
iiibus.Taloniluis afliuilalcs opialas contraxisset,
sibi et Deo in lioc sercssu nnice vacans , lidci
quam illabalam relinuerai, pietatis a qua nec
inler saiculi illoccbvas unquam recesseral, pa-
lientiLC, visu déficiente, excrcilK pra-mium ob-
linuil, felicem ad Deum transiuim anno mille-
sinio seplingcnlesimo vigosimo sexto, die vige-
sima seplima mensis angusti. Anno nains seplua-
ginla très de la Bourdomwie , Libellornm sup-
plicinm Magisier , lilius. DOrmcs^on , Comes
Consistorianns, cl rel leraria-, PraMectus, gcncr,
pareiili optiino nwerenles posueic.
On voit clans le cimetière de celle com-
„,„„,„„■.. nu m..nument élevé n la mémoire
'l,. Franrois-Léopold de Uagotski, prince de
Transilvanie. , , ,
L,. nom de Ragotski s'est ren.lu redouta-
ble en Allemagne, par les mouveu.ents quo
IflS
BRU
J-es princes de cette
Hongrie dans le xvii
maison excitèrent en
siècle. La crainte que
]'on eut que le prince dont il s'agit ici ne
suivit les traces de ses ancêtres, détermina
l'empereur à le faire arrêter.
Il fut mis en prison àNeustad, en 1701 :
on l'accusait alors d'avoir voulu soulever la
Hongrie contre l'empereur. Il se sauva de
prison quelques mois après, et se retira d'a-
bord en Pologne, d'où il alla se mettre à la
tête des mécontents de Hongrie. Cette dé-
marche lui attira de nouveau l'indignation de
l'empereur, qui lui fit faire son procès : par
un jugement prononcé parle conseil impé-
rial, du mois d'avril 1703, Ragotski fut con-
damné à avoir la tête tranchée, et en môme
temps déclaré déchu de tous ses titres, et
privé de ses biens.
Ragotski, loin de paraître s'inquiéter de
ce rigoureux jugement, continua ses hostili-
tés contre l'empereur, et lui fit la guurre
avec quelques succès. Les Hongrois, pour
reconnaître ses services , le proclamèrent
protecteur de la Hongrie et prince de Tran-
silvanie. Cela se passa en 1704 : ces mômes
titres lui furent confirmés de nouveau par
les Etats de Hongrie, en 1707.
Quelques années après, les affaires chan-
gèrent de face. Les Hongrois s'étant accom-
modés avec l'empereur, le prince Ragotski se
réfugia en France, sous le nom de comte de
Saaron, et eut 1 honneur de saluer Louis XIV,
le 13 février 1713. Ce fut alors qu'il se
mit en retraite aux Camaldulos , oii il
jtassa quelques années dans une profonde
retraite, paraissant ne s'occuper que de la
grande atîaire de son salut : mais dans le
temps qu'on le regardait comme un homme
absolument détaché de toute idée de fortune,
il partit subitement et se rendit à Marseille,
où il s'embarqua le li septembre 1717. Il
alla mouiller aux îles d'Hières, où il avait
un rendez -vous avec l'ambassadeur du
Grand-Seigneur. Il mita la voile dès le len-
demain de son arrivée, et se rendit à Galli-
poli, oii il arriva le 10 octobre : il fut reçu
partout en prince souverain, par ordre du
Grand-Seigneur, et fit une entrée solennelle
à Andrinople, le 18 du même mois. Il mé-
ditait sans doute encore quelques grands
projets ; mais les conjonctures ne lui per-
mettant pas de les exécuter, il se retira à
Rodoste, ville située sur les bords de la mer
de Marmora, entre les Dardanelles et Cons-
ontinople, et y vécut paisiblement pendant
plusieurs années, estimé généralement do
tous ceux qui avaient occasion de le prati-
quer. Il mourut le 8 avril 1735, âgé d'envi-
ron 56 ans.
Ce prince, quoiqu'éloigné de France pen-
dant plusieurs années, se ressouvenait tou-
jours avec plaisir du séjour qu'il avait fait
dans la maison des Camaldules, et il en
donna des preuves, en ordonnant que son
cœur leur fût envoyé, pour y être inhumé
dans le cimetière de ces saints religieux.
Ses ordres furent exécutés, et ce gage de son
amitié fut remis entre les mains de Bom
Wachaire Pen, majeur ou général de cet ur-
b'EPIGRAPHIE. BRU 194
dre. Il l'était déjà dans le temps que le prince
avait demeuré aux Camaldules, et ils s'é-
taient liés ensemble de l'amitié la plus ten-
dre, fondée sur l'estime réciproque qu'ils
avaient l'un pour l'autre. Le pieux solitaire
avait eu dessein dès lors de faire élever
une espèce de monument , pour conserver à
la postérité la mémoire du séjour que le
prince avait fait dans cette retraite, et de la
conduite édifiante qu'il y avait tenue ; mais
ce prince s'y opposa fortement , et il fallut
renoncer à ce projet. La mort de Ragotski
leva, dans la suite, cet obstacle ; et loisque
son cœur eut été déposé aux Camaldules,
Dom Machaire eut la liberté de donner des
preuves solennelles et permanentes de son
attachement pour cet illustre ami. Il fit donc
élever le monument que l'on voit dans le
cimetière de cette maison, et il y fit graver
l'inscription suivante :
lu hujuscœnobiicœmeierio jacet corsanctissimi
Francis) II. D. G. Sa. Rom. Imp. et Transilva-
ni;e Principis Ragotski , Palium Regni Hiin-
garise Domini , Siculoriimqne Comilis, etc. Qui
miro divinœProvidenlise ordine, per varia vilse
discrimina ductus, in Domino requievit Rodostii
ad Propontidem, anno salutis mundi 1733, die
8 mensis aprilis, aetatis siia;59. Pro grali aninii
monuraenio, ipsi, dum viveret nolenti sereiùs-
simo, repugnantiqueprje modestia Principi, post
mortem R. P. Mararius Peu , Camaldulensium
Major, Eremique hnjiis Prier, hune posuit lapi-
dem. Anno Domini millésime septingentesimo
trigesinio seplimo.
(Hlrtadt et Magny, Dict. de Paris et des
environs.)
l'église
BRUXELLES, en Belgique.
Epitaphe d'Alix et d'Henri III de Lorraine
son tnari.
Cette epitaphe se trouve dans le cloître
des Dominicaines d'Onderghem près de
Bruxelles, ou, suivant d'autres, dans
des Dominicains de Louvain.
Hic subtus jacet Bominus H enricus linjusnoniinis
Tertius, Princeps illuslris, Dux Lotharingiae et
BrabantiiB sextus , liiijus Clauslri fiindator, ac
lolius fundi dater, qui obiit anno i-2U0. ultinia
die Febniarii.
Hic jacet Domina Alcidis de Burquiulia Ducissa
ejus iixor, illius claustri d'Oudergbeem pia fiin-
datrix, necnon Ordinis Prccdicatonim bciiigna
amalrix, qua; obiit anno Domini 1275 , die 23.
Oclobris.
(Labbe, Thés. Epit., p. o62.)
BUCmYORTH, en Angleterre.
Epitaphe trouvée àBuchworth (peut être d'un
ancien recteur).
Vous qui par ici passés peur l'aime à Grâce ver-
rose merci lui praes.
[Sépulcral monuments t. I, pi. iv. p.
cix, 7.)
BULLIFORD. abbaye en Irlande.
193
BUL
DICTIONNAIRE
BUR
196
Phelip de lo cliapele gliil ici. Deu
de sa aime cyig merci Pale [r iiosler].
(Transart. pklosophiqucs, abrégé, IijkI.
Franc., .1»)^. beaux arts, t. I, 178!);
Mém. fie la Soc. archéol. du Midi t. 111,
p. 243.)
M. l'abhé Toxier, dans son .savant Ma-
nuel d'dpiqraphie, a consacré à l'inscription
précédenin cette dissertation.
« En 1700 un an!i([uaire anglais J. Hicks
trouva dans l'abbaye de Rullifort, en Irlande,
une inscription on vieux langai^e français.
Cette in.scrifition curieuse fut |)ubliée dans
les Transnctions philosophiques (t. I, pi. 1
p. l'i-3 de l'abrégé français) ; la voici :
PUELIP ": DE i L\ ! CIIAPFXE ;" GIIIT \ ICI \ DEU \
DE ; SA ALME \ E\IT • MERCI • PATE ;
« Connue on le voit, clia(jue mot est sé-
paré ilu précédent |)ar trois |)Oinls.
« Dans l'impossibilité d'explicpier le der-
nier mot, les Transactions lisent ainsi ;
Phelip de la Chapele (jlnl ic\, Deu de sa aima cyii
MERCIPTE.
« Nous ne relevons pas toutes les fautes
d'orthographe de cette copie ; nous consta-
tons seulement la fusion de deux mots bien
distincts et la supression d'un o, fusion et
suppression aux(iuelles nous devons le mot
mercipte, qui n'exista jamais etdont l'intio-
duclion détruit la rime.
« Un savant antiquaire modeine, M. de
Castellane [Mém. des antiq.du Midi, 111, 275),
lit en rectiliant la version anglais)^;
Phelip de la Chapele ghil iei Dcn
de sa aime eyic nicrti, pace
« 11 avoue ne rien comprendre h ce der-
nier mot. (jràce à la gravure anglaise, il est
facile de reconnaître (|ue les deux lettres
dont M. de Castellane fait des G sont sim|)le-
ment des T, et, ceci noté, nous lisons sans
ambages, sans dilliculté :
Plielip de la Chapele ghit ici, Deu
de sa aime eyil merci Pale [r noslerj.
« Vingt inscriptions du xiii' et du xiV
siècle, contemporainesdecelle-ci et |)ubrhi'S
par nous, so terminent par la môme fornuile.
« On nous permettra une autre reclilica-
tion. En ISWi, M. Jules Courtet, sous-préfet
de Die, découvrit dans le pinacle de l'église
de Saumanes une cloche portant la date de
910. Cette découverte était fort intéressante;
mais M. Didron, secrétaire du comité des
arts, exprima des doutes bien légitimos sur
l'authenticité de cette date. Sur sa demande
un dessin accompagné d'un estMm|)age mon-
tre bien :
HEX : VKiT : (venlt) i : (in) puce :
DEIJ8 : 110 : (linmo) rACTCS : est :
A : D (?) cccc X
« .Mais les caractères sont du xiV siècle.
Reste h expliquer la date apparente 910, fon-
due en caractères du xiv* siècle ; nous
ci'oyons èlrrsurla voiedel'i'Xplication vérita-
ble. Nous remai(pions d'abord iiiie ces carac-
tèi'osnntéléoi)leims parle procédé modi'i'Uf!;
1 iUeUlité dus mêmes lellies prouve (jue le
fondeur s'est servi de lettres coulées en cire
qui, placées sur la chemise, ont fondu au
feu, et fait |)lace plus tard au métal. Pour
ajuster ces types, le fondei'r , aQn d'obtenir
des lignes exactement parallèles, a couché
sur le flanc les caractères qui n'auraient pas
continué la ligne horizontale; dès le second
mot, nous trouvons une lettre ainsi dis|io-
sée : c'est le T du moi venit, Le prétendu D
de la date n'est donc qu'une M en gothique
arrondi, |)osée sur le côté droit (1).»
BURES, département de Seine-et-Oise, en
France.
Dans le côté droit du chœur de l'église de
ce village, entre les deux premiers piliers,
est un mausolée sur lequel sont représentés
à genoux, en pierres, et delà hauteur natu-
relle, Antoine de Chaulnes, seigneur de Bu-
res, et Françoise Arnault, sa femme, à sa
gauche ; et au bas ilans les deux côtés, se li-
sent deux inscriptions, que l'on assure avoir
été composées par le cardinal Duperron.
On voit sur un marbre noir, au-dessous de
la femme, les lignes suivantes :
Consurle vitœ, imu vita ipsamet iiiea ....
Francisca sum Anialta Avarico BiUirigiim oriun-
da, ([MX Parisiis iiliima falo concessi aiiiio ailatis
37 priiiii iiiensis 1585.
Au-dessous du mari :
Dec Mammo.
Antonio de Chaulnes, JErirn bellici abstincntis-
simo et Censori :e(|iiissiino, pliuiiiianini aliarimi
dignitalum tractaiione clarissimo, viro civique
opliino, qui taieiii polins esse qiiain dicit aul
videri semper tenuissimc sUuluii, uxore caslis-
sima, vu ingonuis liheris , amicornin nmlliui-
dine, et re benc parla felicissimo , ipsi liberi
propier orbilaiem inrelicissimi PP. obiil xx
OCtobris 1595, pra'tcrieiis annos lv.
En face est attachée au pilier du chœur
une plaipie de cuivre conlenani seize vers
li'aiiçais, composés par Jean Arnault, frère
de la défunte, ainsi qu'il est martpié au bas.
CetAnluinedeChaulnes était natif d'Auxerre.
L"é|dta|ihe de ses ancêtres s'y lit encore sur
le vitrage d'une chai)elle de la paroisse de
Saint-Eusèbc (Hurtaut et Macny).
BL'RCiOS, en Esjtagne.
Monastère San Pedro du Cardenas, au dio-
cèse de liu7'gos.
l'>a DcccLxxii. nu. !•'. vm idiis ag. adlisa
csl karadigiia
et inferfeeli sniil ibi per ref;em '/-cpliam
(X<. luoiiaclii
lie grcgc Domiiii in die SS. marlyium
Jusli Cl Pasioris.
Cardinal Um, 387,1; Floiiuz, >>(»«
.Sayrada, 1. xwii, p. "223.)
^l) Miiiiud d'Kpinranlàe de M. l'.ddn' TrxiEn,
page 17.
197
CAB
BUTRI, cluUenu jirès de Bologne, Etats
UoDiaius.
Sur une croix de bronze, dans l'église Sainte
Julienne.
InscripUoii de l'année 887.
In. n. (Jni. nri. iiiv. xpi. teinpore. diin. lllti-
dovvicus. el. Hlolarius. eius. filio. an. imperii.
O'EPIGRAPHIE. CAG 498
eoruni. xi>o. iiivanle. quarto, dccimo et sexto,
ilie octavo. nie. novemb. per. iiid. sexia (1)
Pelrus. presbiter. fieri. roga.
[Cardinal Mai, p. 4; Muratori, Inscrip-
tions, p. 1924'. 7; Antiquités d'Italie,
t. y, p. 534.)
CABASSE, près de Brignoiles, départe-
ment du Var, en France.
Sur une pierre miliaire.
Inip. Coes.
■ FI. Val.
Coiislantino
P. F. A.
nepoli
(livi Constanti
aug. pii
filio.
XXXIII
{Cardinal Mai, 250, 1; Mur., 463, 7;
BouRQUELOT, Inscriptions antiques de
Nice, de Cimiez et de quelques lieux
environnants. Paris, 1850, p. 102.)
CABRA, près de Cordoue en Espagne.
Au cimetière de l'église Saint-Jean , sur un
autel carré.
t
Ara
icâ
Dîïï
t
lonsecrala est
baselica haec
•
scae M:iri:iC
II. kl. iiiiiins
E. DCXXXVIII.
+
Dedicavil
liane aedem
D M S
Bacauda
eps cps.
i
Fundavit eam
altissimiis
Dcr Eidaliain.
el fiiiiiiii oins
Panlnni ino-
nacliuin.
{Cardinal Mai, p. 162 ; Florez, Spana
Sagrada, p. 33,34, t. VI!.)
CAEN , département du Calvados, en
France.
Epitaphe de Mahaud ou Mathilde , femme de
G. le Conquérant, enterrée à Cacn, au mo-
nastère de la Sainte-Trinité, 1086.
En vers léonins.
Egregie pulchri tegit Ikïc structura sepulcliri
Moribus Insigiieui, gernien ivgale, Malliildem.
Dux Flandrila pater liuic cxtiiit liadala mater,
Francorum gentis Roberti filia régis
Et soror Henrici régal i sede politi
Régi niagnifico Willernio jiincta marito,
Prœsentera sedeni, prcesenieni fecit et a;dein,
Tara nuiltis terris quam nuiltis rébus lionestis,
A se ditatani, se procurante dicatam.
Haec consolatrix misoruin, pietatis amatrix,
Bonis dispersis pauper sibi dives egenis.
Sic infinitœ petiit consoriia vilîe,
In prima mensis post priinam luce novembrls.
[Sépulcral Monuments of the Great-Bri-
tain, t. 1, p. 13.)
CAGLIARI, en Sardaigne.
I.
Crypte de l'église de Saint-Antiochus, dans
l'île Sulco.
t Aula roicat ubi corpus beati sancti
Anlioci quiebil in gloria.
VirtDlis opus réparante niinistro.
Pontificis XPl. Sic decet esse domuiii
Quam Petrus antistes cultus spleiidore
Renobabit roarmoribus titulis
Nobilitate fidei dedicalurus
xu. k. Februs (sic).
^Ca>-rfmoiMAÏ, p. 93; Muratori, p. 1829,
6; BoNFANTi, p. 134; Esquivel, \i. 106,;
BoLLASDisTES, t. V, mai's, p. 221.)
II.
Citez les PP. Mineurs, au bourg de Slam-
pace.
SS. DD. NN.
Claudi us us
(I) Indiclione ^^cvla répoiii à l'année 8.<?7.
199 CAN DICTIONNAIRE
pnidciui muiio
conlocavit.
(Cardinal M AÏ, 338, i; Mobatori, 26G, 2.)
CAMBUAI.
Epitaphe de Pierre d'AilUj, cardinal de
Cambrai.
Mors rapiiit Peirum, pelrain siiljijt pulre corpus,
Sod Pclraiii CUrisUim spiriliis ipse pelil.
Quisquis adcs precibus fer opem, seiiiperque ine-
[menlo,
Quod praeler mores omnia morte caduiit.
Nain quid araor Regum, quid opes , quid gloria dii-
[reiil,
Aspicis, hœc aderaiil nunc milii, nuiic abeuiit.
(Labbiî, Thés. Epilaph., p. 116.)
CAMBRIDGE, uii Aiii^leterre.
Hic silus est Doctor Whilakerus, Reghis olim
Scriptura; inierpres : qiicm ornabal gralia liiigua;
Judiciique acies, el lucidus ordo : mcraoïque
Peclijs , el iiivictus labor, et sanclissinia vita.
Una sed enituit virtus rarissiriia laiilas
liigeiiii inter cpes submissio candida iiienlis,
llujus Gymnasii super aiinos octo magisier
Providus, et recli defensor, et iiltor iniqui.
Obiil anno Sal. 1505. 4 Decenib. œtai. i7.
(Gros, Suppl.auxEpU. deBdle, p. 387.)
'JAMPO, Portugal.
D. N.
Imperatori
semper aug.
Maxime
Magnentio
Icrra iiiaiiq.
victori Prov.
dcdicavcrit.
(Cardinal Mai, 2,j7, 'i ; Muratori, 1995,
3; Mksdev, Jlist. Ilisp., t. II, p. v,
p. 330.)
CANGAS, bourg de la Galice, en Espagne.
CAP
SGO
Ancienne inscription dans l'église de Sainte-
Croix.
Resurgit a preceptis divinis licec macina sacra
()|)cn' sno conipluiii fidelibus votis.
IVrspicue clarcat iioc lenqjiuui obtulubus sacris
Deniuuslrans ligulariler sigiiaculum aime crucis.
Sii (liristn plaçons liée anla ob crucis troplieo
[sacr.iliij
Quaiu faniulus Tafil,! sic coiididil liilc piovala,
Cuiii Troiliuba coMJiige ac suciruiM proliuiii pi(;iifra
[„ala.|
Quibus, Cbrisle, luis inuuerilius sit gracia |)r('iia,
Ac pobl buju-> \ile dccusuiu pcivciiiat luiscii-
[cordia loiiga,]
Hic valoas Kirio sacralas ni allaria Chrisio
Dii-i revoluiis leuiprnis aiirils ccc.
Scculi claie piurccla prr ordiiiciu sexia.
{Cardinal .Mai, p. S'.); Mohai.i's, lili. \iii,
cap. y.)
CANOSA, dans la terre de Bari,au royaume
de Naples.
I.
On lit dos deux côtés, sur une colonne, non
loin de la ville
Valérie Constantiuo
pio fei. iiivicio aug
Cons. 111 imp. Vil. P.P.
procos.
(Cardinal Mai, 250, V; Cuaupy, t. III,
p. 499.)
II.
Devant la porte de la ville.
A gauche.
DDD. NNN. FFF.
Theodosio
Arcadio
et llonorio
cono roi pubiicse
naiis.
A droite.
Vorlunino sacrum
P. Curlius P. F. Salaxus
P. Pilius L. F. Ilil vir
de muncre gladialorio
ex S. C.
(Cardinal Mai, 2G9, 6; Muratori, 1988,
12, 13.)
III.
Sur un arc au milieu dv la place.
Inciite veneraiule-
que iiiemorie vire
Flavio Tbcodosio
genilori domiiii
iiostri inviciissiini
perennisquc piiiicipis
'l'iieodosii pcrpctiii aug
cuius virtulc félicita
te iiisiiiia ot princlpa-
iti Icrianun orbis
retentiis, slaluam
cquesireni subaiira-
tani Apuli cl Calabri
pro volo et devolioiio
posucruiit
curante ac pcrlicien-
le Flavio Sexione
viropcrfi'cli.ssinio
correctore Apnlia;
et Calabria>
(Cardinal Mai, ]>. 270; Rami^is. Ole. III,
G2 ; PHArii.i.i, p. 522; Cuaipy, t. III,
p. 50 V.)
C.APO D'ISTRIA, on llljrie, empire d'Au-
Iriihc.
2U1 CAP D'EPIGRAPHIE
Eglise de Sainte-Marie.
Sur un tombeau de marbre.
Hancpairiam serva Nazaii saiicie guberna
Qui paier et rector Jusliiii diceris urbis.
{Cardinal Maï, 39i, 5; Ughelli, t. V,
p. 381.)
CAPOUE, au royaume de Naples.
I.
Dans r église de Santa Maria délia So-
resca.
Ego Jouannes iiiiperialis
palritiiis lilius Uni
Docivili ypala a fiin
damenlis ediCicavi.
Sur la tour du clocher de la petite église.
Hoc edificium feci ego Jobaiiiies
iniperiaiispairicius lilius doniiiii
Docivili, qui in iraieclo
flumine post dissipationem
Agarenoi'um reaedilicavi liauc
, venerabilem inclitain domum
Eliamdio (1) tiirrera dilecio filio
nieo Docivili ypala donavi
[Cardinal Maï, p. 94, 95 ; Gesnald , via
affia, p. 166.)
II.
Au grand temple à laporte au nord.
Hoc plus antistes cleri lux osso paravit
Ecclesiaeque paler resmores aniplilicavit.
[Cardinal Mai, 85, 't ; voyez Ciampini,
Vetera monum., 1. 11 , p. 167 ; Mura-
TORi, Antiq. Italiœ, l. III, p. 701.)
III.
Dans l'église détruite de Saint - Jean des
Nobles-Hommes.
Me tibi, Jobannes XPl precursor Idulfus,
bujus ecclesiae sacer et archipreviier aiite
Offero : tu cineres serva, tu criininis umbras
Terge, ut ab allilono veniam merar : miserere
Et celi lucem post ignem leiiebrarum. Ameii.
[Cardinal Maï, 102, 2 ; Pratill., Hist
princip. Longob., t. III, p. 324.)
IV.
Vieille inscription près de la basilique Con-
stantinienne.
ecius alb
n. cons
ilicam
barba
ionib
[Cardinal Mai, p. 123; Pratill., Con-
sol. délia Camp., p. 117.)
tl) Origine du mol vulgaire Eziandio.
DicTioNN. d'Epigraphik. 1.
CAR
V.
Eglise de Saint-Vincent.
■ FI. Anicio Basso V. C. cous. Camp,
viro inlegerrinio indulgenlrssimoq.
qui liberalilaie summa forum
thermas et porlic. sac. basil. column.
. . . sua impensa . . curav.
ordo et populus capuensis.
[Cardinal Mai, 280, 2 ; Pratilla, p.
AI.
202
92.)
Socle trouvé entre Capoul et Sinuessa, près du
Voltorno, d»ns le pays dit Majorité. Lettres
grossières.
AETERJ.
Minucio Aeterio
fabenle uiajestate
Dei traclalum niensib-
us nostris erit mérita ejus
omnibus onoribus gestis patrie
noslre etiam et in urbe sacra admi-
nistrationeni administravit digno pa-
irono cento auri staïuam
sed .... ponend .... cens
e VI Idus maias Lupicino et
VI . . . vv. . .
[Cardinal Maï, 285, 1 ; Pratill., v. A.,
p. 253.)
; VII.
Eglise Saint-Barthélémy.
C. Minucio Aeserio Sen. Industrio viro cunctus
populus civilalisForopopiliensium laboribus luis
patri* noslrœ genetalis indicat m.ijoreni bono-
rem dignus curiœ et populi patronus filios pri-
mos iu ordine nepotes diem magistratuos juri
veniam accepisti sibi digno palrono unitus po-
pulus una cum liberis nostris slatuam loco
celeberrimo palrise noslrae ponendam censue-
runt . . ded . . a . . n . . o . . i . . os . . œ
Cardinal. Maï, 286, 2; Pratilla, p
2o4 ; Peregrin., Annales., Cap., t. I
p 476.)
CARCASSONNE, chef-lieu du département
de l'Aude, en France.
I.
1266. — Eglise Cathédrale de Saint- Na-
zaire.
Tilulus nionuraenli venerabilis patris Guillelmi
Radulpbi, Dei graiia Carcassonensis episcopi
qui pr;eseniem capellam conslru.vit et in ea
saccrdoiera instiluit. Sedit aulem in episco-
palu annis XI, diebus XXV, et deficiens obiit
in senectule bona et misericordia uberi, anno
Domini MCCLXVl, VI Feria, kal. oclobris hora
vesperlina.
t .
205
CAR
On avait toujours ignoré la date de la
mort -Je cet i^-vôque, lorsfiue l'inscription l'ut
découverte en juin 1839.
(Mém. de ta Soc. Archéol. du Midi, t. IV,
p. 2!)8.)
DICTIONNAIRE
de
CA1\
204
11.
de l'c-
Jesii
Treizième siècle. — Snui le Porche
(jliar de Saint-Vincent.
Dftnedictum sil noiiien domiiii noslii Dei
Clirisli et saiicte virgiiiis nuilris cjus amen.
Hic esi Tiimiiliis Bariholomei Eudrardi el Giiil-
lehiii r:iuliaidi fralriiiii nolarioriim carcasse
nensuii), f|uoiiini aiiiine per Dei misencordiam
rcqiiiescanl in pace. Amen.
[Mém. de la Soc. Archéol. du Midi, t. IV,
p. 300.)
Nous voudrions pouvoir donner ici en en-
tier !e Précis des monttments de Carcussonne
qu'a jniblié M. Cios-Mayrevieille, présidtnt
de la Sociétédesarts deCarcassonne.Pour la
clarté, la concision cl la sci.nce, ce précis est
un modèle i arfail. Nous ne pouvons qu'en dé-
tacher quelques pai
iL'raiilies relat.fs aux
monuments religieux de Carcassonne.
VIIXË-HAUTE.
L'église Saint-Nazaire et Sainl-Celse.
L'église Sainl-Nazaire et Saint-Cdse est
située dans la pariie méridionale de In Cilé ;
elle était la calliédrale du diocèse de Carcas-
sonne avant le rétablissement du culte en
France. L'éditice que nous allons décrire a
été construit sur la place où était la |ire-
mière éj^lise bâtie dans la Cité, el qui fut
démolie pendant le xii' siècle. Ce monument
a aujourd'hui la forme d'une croix latine,
dont le sommet e^t tourné du cftié de l'est ;
sa lon^uiMir, depuis l'absiile jusqu'à l'extré-
mité des nefs, est de 59 mètres ; la largeur
des trois nefs réunies est de IG nièires, la
longueur des Iransscpls de; 36 mètres. Deux
touis octogones, remarquables de lé^èit'lé
et de grâce, flanquent l'abside, surmontée
d'une balustrade, et ornée de niodillo'is his-
toriés, dispositions fort rares dans les mo-
numents de cette 'époque ; deux portes prin-
cipales s'ouvrent au nurd, l'uiie aboutissant
aux nefs, l'autre aux transsopis ; une petite
porte à pi. un cintre au fond de l'église où
s'élève un clocher de construction moderne:
tel est l'ensemble de l'extérieur.
On entre par la porte princi|ia(e, qui est
à plein cintre, avec des colonnulles et des
chapiteaux historiés dans le stvhi roman du
XII' siècle, sauf lieux colonnetlés et les cha-
piteaux de marine qui les déiDicnl, I. squels
piovicnni-nl «l'un autre monument. Kn en-
trant ilans lé.^li-^e on est frappé par la ditl'é-
reiictr (pic présentent deux geiu'es bien
tranchés d'arcliilccturo. La grande nef elles
deux nel's latérales sotd soutenues par des
pihers ronds ou cairés avec colornies enga-
^;ées, suniKjnlées de modilloiis, de damiers,
de (laimelles, d oiseaux, etc. La ncl'el les
bas-coléb étaient lenniiiés par trois absides
semi -circulaires avant la construction du
chœur actuel. L'éililice avait aulrefdis la
forme d'une basilique : il fut consa';ré par
le [lape Urbain 11, lors 'de son passage à
Carcasso'Hie, au mois de juin 1096. Après
les iiremières croisades l'imagination des
jienples ayant été exallée par le s|)ectaclede
l'Orient, les églises romanes parurent tris-
tes cl sombres. Saint Louis, sensible aux
vœux du chajiitre et de la po|iulalion, con-
céda gratuitement un espace de lerrain pour
agrandii l'église. Onfonda alors les transsej)(s
el le chœur, (jui ne l'uient ternunés que sons
l'épiscopat de Pierre et de Rochefort (1301-
13-21).
On admire l'abside légère et ornée de vi-
traux peints, avec des transsepts divisés cha-
cun en trois parties. A l'cxlrénuté du Irans-
sepl nord'se trouve une iioite en ogive riche-
ment déeorée à l'extérieur, désignée sous le
nom de Porte-des .Morts, et au-dessus de la-
quelle brille une rose qui a son pendant vis-
à-vis. En entrant, dans l'abside on a à droite
et à gauche deux sacraires construits en ma-
gnitique pierre, el ornés de sculptures. L'ab-
side est tellement légère qu'elle semble per-
cée à jour ; on a cependant placé aujMès des
inliers qui sé])arent les lancettes les statues
du Christ, do la \'ierge, des o'ouze apôtres,
du jiatroH de l'église et du fondateur du
sanctuaire ; ce sont là autant de chefs-d'œu-
vre de la sculpture du xiv' siècle. Tout le
chevet est aussi construit ci pierre de taille
et enrichi de plusieurs morceaux de sculp-
ture remar(|uables.
A|)rès ce coup d'reil géîiéral, nous allons
pai courir les chapelles en particulier. Pour
procéder avec ordre, nous commencerons
par la premièri! chapelle qui se trouve à
gauche en entrant par la grande porte à
plein cintre, et nous suivrons le pourtour
intérieur .du monument.
Clia|ielle SuiDl-André, aujourd'liiii Saint-Antoine.
Cette chapelle, dont l'arehitecture rappelle
le commeneciiient du xvr sièi le, lire son
nom de son fondateur : Aii'iré Caivières, ri-
che prébende de la cathédrale, 'é^na les
sommes nécessaires pour sa construction et
son entretien. L'autel était en très-mauvais
état en l"oV, époipie de la visite pastorale,
faili! ()ai' l'évèiiue de Résous ; cependant elle
avait alors sa l'oi'uie juimilive. Aujouid'hui
elle est divisée en deux [larties. Ln lai>ant
disparaître les mortiers el les plAiras ilont
on a lecouvert les deux colonnes torses de
l'eidréo, on dégagerait une gracieuse cha-
pelle bâtie, il est vrai, postérieurement à la
porte ogivale de l'église, el un peu Iroppiès
de la porte romane, ni.ds avec lui cet tain
goût el de manière à no |ias masquei' les vi-
traux de la ciiapellc Siiuil-Jean.
CliapL'lle Saiiil-Pierre, Salni-Piorri' et Saiol-Paul, aujuur-
d Ijui S^iiiiJian.
Après avoir fuit ipu'hjues pas, on entre à
gauche dans uno chapelle, bAtie en 1321, où
se trouve le tombeau de Pierre de Rochefoit^
évèquc de Carcr^s-ydime, le cnnstni. ',, u' iiu
chevet. Celte cli (pelle a (lé |i'i,iCl"b sous l'iii-
205
CAR
D'EPIGRÂPHIE
CAR
206
vocation de Saint-Pierre et Saint-Paul. O-i y
voil la ststiie de Rochefort, debout, acrom-
jiagiié i/e deux diacres. Les slalueltes qui
couiiioscnt le sarcopliage jilacé au-dessous
sont remarquables par leur exécution cl la
variété des vêtements sactjrdotaux qu'elles
présentent.
Quand le rlievet gothique eut été cons-
truit, les trois nefs qui formaient l'ancienne
basilique contrastèrent fortement avecicbaut
de l'église, dont l'abside nuancée de mille
couleurs était seule admirée îles fidèles. C'est
aux a|)pland!sseiiients do la foule que le mur
du bas côté du nord fut attaqué. A mesure
que la brèche s'agrandissait, la vieille basi-
lique était moMis sombre et perdait de son
caractère; les murs delà chapelle furent
percés de deux fenêtres aussi légères que
l'abside. Leurs tyiiqiais sont ornés de trè-
fles et de (juatre feuilles sur trois rangs : au-
dessous do Ces ornements qui forment une
sorte d'im|ioste, on voit trois compartinuiiits
trilobés garnis de viti'aux. Cette chapelle
fut construite aux frais de l'évèque Roche-
fort.
Il est fâcheux que plusieurs couches de
lait de chaux cachent une partie des reliefs
qui décorent le lombeau. On peut remarquer
que la chaiie dont l'évèque est revêtu re-
pioduit exactement le roc, d'échiquier placé
à la clef de voûte de l'abside, et qui est la
part-ie la plus signilicative des armes de Ro-
chefort. Le sol de la cha[ielle présente en-
core, mais à demi elfaeée, la [lierie qui cou-
vre la tomb.'de ce prélat. Le nom do Koche-
foit y était lisible du temps do Gérard de
Vie (16G7), auteur de la Chronique des évé-
ques de Carcussonne.
Par suite lie réfiarations mal entendues,
une panie de la- chapelle de Pierre do Ro-
chefort f.it sacrifiée. Oi peut ad.uirer en-
core aujourd'hui l.^s lielles fenêtres qui la
décoraient, mais il ne reste pri'sqno rien des
sculptures do l'autel. Eu 1765, i'évêque de
Carcassonne y fit placer le retable de la cha-
])olle de Sainie-Aine; bientôt le cha,iitro ac-
cepta l'olfre du clianoiiie de Nègie, qui fit
don d'une grdle en for dont on voit h s ti-a-
ces sur les piliers. En 1770 oi 1771, do nou-
velles donations iienuireit d'achever celte
prétendue restauration. Il est proliable (pie
les deux petits balilacpiiiis qui surmontoiit
les deux statui'S que l'on voit encore dans
cette chapelle, faisaient |tartie, comme les
statues elles-mêmes, de la dixoraiiou [irimi-
tive : celle de saint Paul est d'une exécu-
tion remarquable.
Un procès-verbal de visite de Tévôqae de
Besons nous apprend que cette chapelle
était interdite en 17oi; celte mesure fut
prise il la suite d'un horrible crime commis
en ce lieu : le sonneur de la cathédrale fut
égorgé sur les marches mêmes de l'autel.
Nous avons fait rétablir, le 21 octobre
ISii, sur le jjilier de la chapelh; et à la
])lace oi!i elle était autrefois, une dalle de
marbre blanc destinée ii perpétuer le souve-
nir d'uK; fondation pieuse, f.'îile [lar l'évo-
que Martin- de • Saint - André. Cette dalle
était employée comme pavé dans la granae
nef.
Chapelle Sainl-Vinceiit, de tous Ips Saints, aujourd'hui
SaiQle-Aniie.
Cette chapelle est la pr(>raière du transsept
nord, du côté gauclie. Catel, dans ses Mé-
moires sur l'histoire du Languedoc, nous ap-
prend qu'il existait une verrière, au-dessus
de l'autel, oii éiait inscrit h^ nom de Petrus
deAu.xilione II paraît que Pierre d'Auxillon,
évêque do Carcassonne, de 1497 à 1512,
avait fait restaurer à ses frais la chapelle
dédiée aujourd'hui à Sainte-Anno. C'est à
cause de l'existence de l'ancien faubourg de
Saint-Vincent que l'autel fut primitivement
dé lié à la mémoire du martyr de ce nom.
L'autel de Saint-Vincent fut [ilacé au nord
et celui de Saint-Michel au midi; de même
que les églises de Saint-Vincent et de Saint-
Michel, dont le chapitre de Saint-Nazaire
était le curé perpétuel, avaient été bâties, la
première au nord, la seconde au midi de la
cité.
Chapelle Sainl-fiermatii, Sainte-Anne, du Saint-Sacrment,
l'iiiilel de la Parois-^e en 175i, aujourd'hui chapelle
Saliil-Serniu.
La confrérie de Sainte-Anne fut instituée
le 26 mai 1397, jiarElio, àbbé de Montolieu,
sous l'éiiiscopat de Simon de Cramaud, et
s'élablit dans celte chapelle. L'évèque de
Rochebonne fit de grands emb'ilissements
h l'auiel de Sainte-Anne (1725). C'est le
sculpteur Parent qui en fut chargé. Cet ha-
bile artiste, originaire du diocèse ileCarcas-
soinc, coinu par les liavaux qu'il exécuta
à Ma Jrid et à l'E-curial, est l'auteur de pres-
que tous les meilleurs ouvrages de sculpture
snrbcisque l'on voyait à Carcassonne, dans
le goût du t ui|is avant la révoiution de
1789. L'évoque de Bes )ns érigea en paroisse
l'autel dédié alors à sainte Anne, et le cha-
jiilre plaça sous l'invocatioirde la sainte, la
cha|icllo actuellement déuiée à saint Roch,
dont noiis parlerons plus bas, pour en faire
la paroisse.
L'évê |ue Christo;.he de l'Estang et Vilalis
de l'Estang, son neveu, qui fut d'abord son
coaJjuteiir et ensuite son successeur, ont été
enterrés dans celle chapelle. Les deux écus
en maibie blanc de la famille tie l'Es ang,
qui figuraient sur le toinbi au, ont survécu à
sa déiiiolitiou ; l'un a été placé, sans aucun
motif raiso niable, sur la porte do l'église
Saint-Gimer, dans le faubourg de la Rarba-
cane ; l'autre, que nous avons découvert
dans les fouilles |)ratiquées à l'église de
Saint-Nazaire, a été placé, sur notre indica-
tion, à l'un des piliers de la chapelle Saint-
Sernin.
Chapel'e Ptotre-Dame
Nous croyons que dans l'église primitive
ainsi que dans la basilique romane, qui n'a-
vait que (rois nefs sans tratissepts, le maître-
autel était llaiiqué dedeux chapelles dont les
noms (''ta:ent I s mêmes ipianjourd'hui :
l'une au nord, dédiée à Notie-Dame ; l'autre
au midi, dédiée à Sainle-Croix, comme l'in-
207
CAR
DICTIONNAIRE
déposé à
CAR
208
diqiio lo regislro de l'Avc-Maria,
l'évèchô de Cnicassonne.
L'auteiir de \u('ltio)iiiiucdcs évéqucsûH
que, en 1177, révèiiiie Ollioii eonsacra l'au-
tel de la clia|ielle Notre-Dame. 11 est iiiiestion
évidemiiieiil de l'une des chapelles de l'é-
glise (pii se eonslruisait encore à cette épo-
que ; car l'é.^lise, cpii fut consacrée en 1096,
n'était pas teiiniiiée, elle ne le fut que dans
le courant (lu siècle suivant. La chapelle de
Notie-DauK' était moins avancée vers l'est
qu'elle ne l'est aujourd'hui , puisip^e l'an-
cienne basiliqui' se teiniinait dans le trans-
sept actuel ; mais du moins elle était dans
une posilinn anal<),j,ue.
En 1703, l'évèqùe de Gri|j;nan fit opérer
un j^rand nombre de changements dans l'é-
{^lise de Saint-Nazaire ; c'(!st sans doute à
cotte époque que la pierie tombale de Pierre
d'AuNillon, que nous savons avoir élé en-
terré devant le maître-aulcil de la cathédrale,
fut placée dans la chapelle de Notre-Dame,
On y lit l'inscription suivante
Hic jacel reverciKlus paler iloniiiuis Petrus Aiixi-
lioiie, qui obiit iii Doiiiino aiiiio -il) Incarnalioiie
HD\u xxiv seplcinbris. Ejiis anima reqiiiescat in
pace. Amen. Faclus pi;esens lapis A. M. V.
xxxiv.
Cette inscription s'eDface de jour en jour
plus ra|)idement.
Le mattre-aulel.
Le maître-autel était placé autrefois aune
très-petite distance du mur de l'abside. L'é-
voque de Grii^nan le lit avancer vers la
grande nef, et le rem|ilaça par un autel de
marbre, dont l'exécution fut confiée à un
scul|)leur appelé Mazelli (1710). Les deux
premières travées de la grande nef furent
transformées en un grand sanctuaire où l'on
entrait par li'ois ])ortes. Tout cela fut fait
aux frais de révé(]ue de Grignan, dont les
armes ornaient autrefois les grilles. Ouels
qu'aient élé pour ce prélat l'eiilhousiasme et
les ap|ilaudissemenls de ses ci)nte'mpoi-ains,
nous crO)ons ([ue ses largesses envers l'é-
glise Saint Nazaire furent une véritable cala-
jnité pour h; monument. Le niveau du sol
fut changé, les pili(!rs de la nef lurent di'li-
gurés, les trans>epls furent divisés en plu-
sieuis parties; en résumé, cette restauration
fut |ilus nuisible à la cathédrale Sainl-Nazaire
(jue la pr'emiére l'épubliipie.
Le 20 février 1793 , un grand nombre
d'habitants de la cité ileiuandèrent au con-
seil du district la |)ermi>sion (Je réparer l'é-
glise. Le 18 mars suivant, his administra-
teurs 1(! permirent à condition que les répa-
rations seraient payées au moyen du produit
'Je la Vente des grilles du chcetu'. Un procès-
verbal (h; |)esage,tlu 20jiiillcl 1793, consulte
qu'il fut extrait alors io:i (juinlaux de ïc.v.
Nous croyons (iu(; ce n'était liMpi'une partie
des grilles, et qu'on en laissait sur place une
jilus grande (piantité;car le V septembre 1793,
un ordre du disiricl.ddnué au nom iliiCcunité
du salut public, cnjoigiiil de livrrr les gril-
les de Sainl-Nazaire jiour l'abri(|uer des af-
fûts de canon. L'ingénieur Denoyés fit alors
un devis dans le but de rendre l'église Saint-
Nazaire propre au service d'une ji-iroisse,
dénuée de chapitr(^ Il proposait de ciianger
de place le maîlie-autel, de sup|irimer dix
stalles, de pratiquer l'exhaussement du ter-
rain.sur certains jioints, l'abaissement sur
d'autres : ce projet ne fut exécuté qu'eu par-
tie.
Chapelle Saioie-Croix.
(Voir ce que nous avons dit sur celte cha-
pelle en parlant de celle de Notre-Dame.)
O'i remar(]ue au mur du transsept méridio-
nal une grande dalh; représentant, au trait
et en creux, un chevalier (|ue l'on croit élre
Simon Me .Montlbrt. Quoi qu'il en soit de
celte conjecture, le héros de la croisade con-
tre les Albigeois fut enseveli dans l'église de
Sainl-Nazaii'e, à l'exti-émité (est) de la nef
latérale tiroile, h quelques pas de la chapelle
Sai ite-Croix. Mais trois années après, ses
restes furent exhumés, et portés par son fils
au monastère des Hautes-Bruyères , près
Montfort-rAmaury (département de Seine-
et-Oise). Néanmoins la comtesse de Montlbrt
vouhit qu'à perpéliiilé une lampe ardente
fût entreienue devant l'autel de Sanite-Croix,
en mémoire de son époux, et (]u'une messe
y fût quotidiennement célébrée pour le re-
jios de son Ame. Cette fondation a figuré
dans les nécrologues de la cathédrale jusqu'à
la révolution de 1789.
La dalle dite de Simon de Montfort a été
placée dans l'église Saint-Nazaire, le 31 juil-
let 18i3.
Cbapelle Saint-Jean, du Saint-Sacrement, Ste-Anne,
aujourd'liui Saint-liocli.
Nous avons fait connaître les changements
que l'évoque de lîesons introduisit dans le
service du culte. (^T)ircel]ue nous avons dit
sur la chapelle de Saint-Sernin.) La chapelle
du Saint-Sacrement fut |ilacée sous l'invoca-
tion de Sainte-Anne en 17o'i-. Poslérieure-
meiit une société de secours mutuels entre
ouvriers s'étant établie sous l'invocation de
saint Uoch, cette chapelle lui fut alfeclée.
Cliape'le SaiEit-Micliel, aujourd'hdi Salnl-Josepli.
(Au sujet du nom de Saiiit-.Michel, donné
primitivement à cette chapelle, voir ce (pii
a été dit eu parlant de la chapelle Saint-
Vincent.)
L'évéquc Louis de Nogaret lil, en ItioG,
une nouvelle dédicace de celte chapelle, et
voulut que le supérieur île Saint-Lazare-
les-Paris en fût le [lalron. Arnaud de Cal-
mels, doyen du chai)ilre, mort le 3 février
lt>27, y lut enterré. On voyait encore « avant
la premièi'e révolution, une effigie en re-
lief avec une épitaphe gravée sur une
pla(]ue de marbre noir, incrustée dans le
mui-. » Au pied des baluslres de celte cha-
lelle est la tondie de Pierre d'Olivier; ou
it sur la pierre tumulaire :
cy git le corps de meslre Pierre d'01i>icr, con-
seiller cl nia(;isMMl pr('si(lial à Carcnssoiiiic, (|iii
(Icrcda li> 17 aoiisl Mii'l.
209
CAR
D'EPIGRAPHIE.
On voit deux portes à l'extrémité du trans-
sept méridional ; l'une amène à la chapelle
Kadul(ili. Cet édifice ayant été construit ti
part et antérieurement au chevet de Saint-
Nazaire, nous lui consacrerons un article
particulier.
La sacristie.
La porte en ogive conduit à la sacristie que
l'on appelait autrefois la grande sacristie'par
opposition à la chapelle Radulph, désignée
sous le nom de sacristie des F<'r!es ou petite
sacristie. C'est un éditiceen pierre de taille,
voûté, de forme Ji peu près carrée, ayant
une longueur de 9 mètres et une largeur de
7 mètres. 11 a été bâti |iostérieurement à la
tour du transsept méridional, auprès duiiucl
il est i>lacé. Nous pensons qu'd renfermait
autrefois l'autel de la Très-sainte Trinité
[Sanctissimœ Trinitatis). dont il est question
dans le registre de l'Ave-Maria, et dans le
procès-verbal de In visite que Pierre d'Aux;
CAR 210
où a été élevée
Ion lit dans son e;
1508.
jlise cathédrale le 13 juin
Cnapelle Sainl-Barlhélpmy, Saiiil-Erasme, Saiiil-Giiner,
aujounrbui Sainl-Laureiit.
En face de la chapelle Saint-Jean, c'est-à-
dire à droite de la grande nef, on tn.nve
une chapelle érigée par i'évèqui' Picrii» Ro-
dier, Fun des succcesseurs de RoL-heiurt
(1324); elle est digne de fixer i'aitention à
cause de l'ampleur, de la légèieté et de la
grâce de la fenêtre ogivale et des vitraux à
fond vert qui la décorent. La voûte de la
chapelle est formée de quatre arcs qui s'en-
trecroisent : les clefs présentent les mêmes
écussons que les verrières ; ces armes api)ar-
tiennent au fondateur de la chapelle. Les fe-
nêtres sont d'un beau style. Au centre de
l'imposte est un quatre-feuiiles qui sert de
base h huit triangles dont les extrémités
touchent légèrement le cercle. Tous les côtés
de l'inqioste sont garnis de trèfles. Le mur
du couchant est plein, mais orné d'une rose
simulée.
Nous savons qu'en 1GC8 cette chapelle
avait déjà [lerdu le nom île Saint-Bartiiélemy,
et portait celui de Saint-Erasme. En I'd'i-,
soLis l'épiscoput d'.\rinand de Besons, elle
fut consacrée à saint Gimer. En voici les
motifs : l'évoque Pierre de Roeliefort avait
recueilli les reliques de saint Gimer ainsi
que celles d'autres saints (de 1301 à 1320), et
les avait déposées dans une chusse d'argent.
Pierre d'Auxillon voulut véritier les aullien-
tiques de Rociitfort (1508). De son côté Ar-
mand de Besons , sur la demande du chapi-
tre, tit ouvrir la châsse, et l'exposa à la
vénération des tidèles sur l'autel de Sainl-
Erasiue. Dès ce moment la ciiapelh; fut
placée sous l'invocation de saint Gimer et la
châsse y fut déposée ; elle a été fondue en
1793 ; mais les reliques ont été recueillies
et sont encore l'objet de la vénération des
fidèles dans l'église Saint-Nazaire. La tradi-
tion raconte que l'évèque Gimer était ori-
ginaire de Carcassonne, et que sa maison
paternelle étuit dans le faubourg de la Bar-
bacane, sur le lieu même
l'église qui lui est dédiée.
On peut voir dans cette chapelle l'éfiita-
phe deCiérarilde Vie, auteur de la Chronique
des évoques de Carcassonne, et celle de l'é-
vèque de Grignan. On y remarque aussi un
bas-relief qui représente une scène tragique
du siège de Camassonno en 12'i0. 11 est du
plus haut intérêt pour l'étude des armes et
de l'art militaire à cette époque. On le trouve
cité dans les Instructions sur l'architecture
militaire, rédigées par ordre du gouverne-
ment (page 10). Nous l'avons fait placer, le
7 octobre ISiV, dans la cha|ielle Saint-Lau-
rent. 11 était auparavant employé comme re-
vêtement , au bas d'un mur , dans une
des parties les hlus obscures et les plus
humides lie l'égiise.
Cliapclle de Noire-Dame de Bonne-Nouvelle, aujourd'hui
les fouis liapisiiaiiv.
Cette chapelle est dans le style ogival croi-
selé. On voit encastrée dans le mur voisin
du côté de l'est la partie antérieure d'un
sarco|)hage des premiers siècles, que nous
avons trouvé au bas de la tour du clocher,
au-dessous de la première marche de l'es-
calier.
Les vitraux de Saint-Nazaire méritent une
mention [larticulière : les uns sont du xiv'
siècle, les autres du xvi'. Aucune église du
midi de la Fiance n'offre d'aussi belles ver-
rières. Nous signalerons : 1" celle de la cha-
lelle Notre-Dame, où l'on voit .représenté
e jugement dernier et l'arbre de Jessé sur
lequel on peut lire les mots CeP^oboam, Ezé-
cliiel, etc. ; 2° la première verrièie de l'abside
du côté gauche, où l'on voit représentés,
dans une série de médaillons à fond bleu,
la décollation do saint Paul, le crucifiement
de saint Pierre et d'autres actes de leur vie;
3" la première verrière du côté droit de
l'abside, où sont re|)résentés la vie de saint
Nazaire et celle de saint Celse; 4-" la verrière
de la chapelh; Sainte-Croix, qui représente
l'ancienne loi et la nouvelle, ou les textes de
l'Ancien Testament rajiprochés de l'Evan-
gile. On ne connaît pas de verrière qui offre
un aussi grand nombre de lettres ; cest une
{lage de verre unique en son genre. Nous
avons déjà parlé des verrières de la chapelle
de Saint-Vincent.
Toute la partie ogivale de Saint-Nazairo
est généralement regardée comme un des
plus beaux modèles des constructions reli-
gieuses du XIV' siècle. Le caractère saillant
et le type archilftctural offerts par cette
église ont fixé sui' elle l'attention particulière!
du gouvernement. Le 20 novembre 18V0, en
qualité d'inspecteur des monuments histori-
qu"s, nous avons adressé une monographie
com|)lète de Saint-Nazaire à M. le ministre
de l'intérieur, en signalant cet édifice comme
unique en son genre dans le midi de la
France. Cet envoi était accompagné d'uu
rapport, dans lequel nous signalions le dé-
plorable état du monument. Quelques allo-
cations défends permirent alors de faire des
réi>arations urgentes. Sur de nouveaux rap-
ports le ministre de l'inférieur confia, ea
211
CAR
Vinllet-Leauc,
ISi'i- , à M. Vinllet-Leauc, architecte du
goiiver'ieiiieiil , la restauration de 1 église
Saint-Na/aire : le clievel a été déjà en grande
partie rétabli dans son élat primitif; une
somme de cent mille francs environ a été
dépensée à cet oiijel. L'entière restauration
de ce monunie-ii ne s'élèvera pas à moins de
quatre cent mille francs. C'est le budget des
moninnenls liisloriiiues qui fournit à cette
belle entre|irise ; mais la commune de Car-
cassonne, jalouse de posséder un édifice
aussi remarquable, y cniiiribne annuelle-
ment autant que le permettent les ressources
locales.
La ftiapelle el le loiubeau de llaJulpU.
Pendant que nous préparions la monogra-
phie de l'église Saint-Naznire, et que cha-
cune des parties de ce monument devenait
pour nous l'nbjft d'un examen particulier,
nous recomiumes ([u'un édifice cmiligu, dé-
signé sous le nom de Pilite-Sacrislie ou
sacristie des Fériés avait subi des cbange-
ments iiotabit s depuis sa consirnclion. Nous
ju;;eAmes alors convenable de faire 0|)érer
quelques fduilles ; elles furent commencées
le I8juin 18:W. et le même jour nous signa-
lions à l'aulorité une importante découverte
pour l'étude de l'art chrétien au moyen
/Ige.
La chapelle Uadulph forme à elle seule
connue une petite église distincte ; elle a
été bâtie avant ie chevet actuel de Saint-Na-
zaiiH,' auquel elle est contigi.ë. Sa longueur
est de 13 mètres 50 c., sa largeur est de 3
mètres 10 c. , les voûtes et les amis sont
cinislruits en grès calcaire, d'appareil ri'gu-
lier. Le haut de la chapelle est en forme
d'abside , la()uelle est placée du côté du
levant, et olfre une particularité remar-
quable : c'est um; fontaine ornée d'un mas-
caron, qui coulait dans une auge de pierre.
La chapelle date ilu xiii' siècle ainsi que
le tombeau de l'évèque Uadulph. On y voit
révùt|ue debout avec ses habits pontiticaux,
<iui ditfèront beaucoup de ceux qui sont en
usage aujourd'hui ; le manipule est très-
élruil, la chasuble n'est pas échancrée et se
replie sur les bras; l'étole, (pii Inuibo jus-
qu'aux pieds, est aussi étroite ([ue le mani-
pule ; l'évéïpie lient dans la maui la crosse
pastorale ornée d'une espèce de bandelette,
il tient l'autre main à moitié ouverte, (Omme
poui' donner la bénédiction épi^copale.
La statut! se dresse sur une corniche élé-
gante qui sert de couvercle à un sarcoiihage.
On y voitde- fei.illes de chêne avec leurs
glands, des feuilles de vigne avec leurs giap-
jies, qui s'enroulent et s'enlrelaienl avec
divers autres (unemeiils ; sous la feiiilléu,
unchien esta la |ioursnile d'un lièvre. Tous
ces détails sonl du meilluui' g<JÛt. Au-des-
sous de la corniche on lil, sur trois lignes
rinscri|)tion suivante :
■}■ Tiluliis iiioiiiiiiKMili vcni'raliilis palrls Giiillel-
iiii Kailiilplii Di'i ;,'r:iti;i carcab!ii>iieiiï>is opiscupi
qui prxsciilciil capell
3111 coiiblruxil cl lu va succrjuieiii iiibliluil sc-
DICTIOIS.N.^IRE CAR Ui
dit auit'iii In episcopalu aniiis xi diebus xxv et
dedciens
oijiil in scncciiKc uona et mispricordia uberi
anno (îoinini mcclxvi. vi fcria kal. ociob. liora
vcspcnina.
La Chronique drs érC'qnes de Coi'casunnne
nous apjJKMul (pje Hadulph avait construit
une clia; elle pour l'usage di- l'inliiiiierie des
channines qui vivaient alors sous la règle
de Saint-Augustin ; mais l'aiJeur de la Ciiio-
n'Kjuc igiiiirait ipielic était cette chapelle.
L'insiri|)tion nous donne cette indication,
et nous apprend en outre que ce nioiiunient
est le tomlieau du fondateur de la chapelle,
et (ju'il est mort eu 1266, et non en 1265,
comme l'ont supposé les auteurs du nouveau
Gallia chriUiana.
Au-dessous de l'inscription est un sarco-
phage iiui représ(Mite une église , el UQ
cloître formé de douze arcades trilobées.
Sons ces ai-cades sonl sculptés des chanoines
avec la chemise romaine, la tète rasée et
portant l'aiimusse. A l'arc du milieu on voit
Uatlul|ih étendu mort, ayant autour de lui
l'évèque, les prêtres et les acolytes r|ui font
l'absoute; l'Ame de Hadulph est poiiée au
ciel par des anges. Ce monument de pierre
est d'une admirable conservation, qui ne
s'expliciue que parce qu'il est demeuré en-
foui pendant un très-long espace de temps.
Nous croyons ipie le comblement de la cha-
pelle datîi au moins de trois siècles. Nous
avons exposé les motifs de noire opi-iion
dans la notice sur la cha|ieile el le tombeau
de l'évèque Uadul[ih, publiée en t8W.
Le mérite de l'objet en lui-même n'est
pas moins iemar(|uable ([ue sa conservai ion.
Les statues n'ont (las cette laideur et celle
immobilité qui rendent diirurmes les scul-
ptures du xni' siècle : on y trouve du des-
sin, du mouvement et même une certaine
grûce. Les costumes religieux du temps of-
frent un sujet fécond d'études lilurgiipies.
Les personnages sont représeiués presi|ue
en ronde-bosse, la grande statue de l'évèque
est seule d'un relit f moindre. Il existe une
grande variété dans rornemenlalion de l'é-
glise figurée Mir le sarcophage. Aucune îles
roses (lui sonl entre les peliles elles grandes
ogives n'est l'imilation d'une aulre ; tantôt
c'est un (juatre-feuilles, tantôt un trèfle, ici
c'est une tiguie triaugnlaire, là une espèce
d'étoile, puis des entrelacs; tjiais tout est
fouillé avec la même patience el la même
liabilelé. Los piliers sonl tout à faitensaillie,
ceux (jui formenl les angles sonl même dé-
tachés el ne liinnent au corps du monument
(jue par leurs socles et leurs chapiteaux.
Les caractères de l'inH-riptiou sont d'une
rare élégance el présentent une nrôle vive,
ipii témoigne de leur rare conservation,
'l'unies les pai'lies de co monumenl sont
traitées aveu une si grande délicalesse qu'on
n'exagère pas sou merile en le plaçant au
rang des plus précieux morceaux (pio nous
ail iét^ucs le moyen doO.
S13 CAR
VILLE-BASSE.
Monuments religieux.
Saint Louis, en autorisant les habifants
suspect(''S (l'hérésie à construire la Ville-
Basse, leur avait imposé l'obligation de re-
lever certaines enlises qui faisaient jiartie
des anciens faubourgs ; ils se confornjèri>nt
à ses injonctions, et de plus ils fondèrent
deux cliapi-lles ou églises qui furent placées
sous l'invocation de saint .Michel et de sa'nt
Vincent, en mémoire de celles qui existaient
dans les anciens faubourgs ; elles furent ruè-
me placées l'une au sud et l'autre au nord,
c'est-à-dire dans la position respective
qu'elles occupaient autrefois. Lors(pift le
plan de la Ville-Basse fut tracé, la rue Mage,
aujourd'hui la Grand'R e, divisait la ville en
deux parties. L'église dédiée à saint Michel
fut placée au \m\\1 central entre cette rue
et le coteau où est aujouid'iiui situé le ci-
metière du Sud ; l'église dédiée à saint Vin-
cent fut aussi phicée à un point à peu près
central, entre la rue Mage et le coteau de
Grazaille. Mais lorsqu'ei 1355 l'enceinte de
la ville dut être réduite, la moitié de la
ville du côté du nord étant d'une largeur
moindre que celle du midi, l'église Saint-
Vincent dut être comprise dans l'intérieur
de la ville, tandis que l'église S.iint-Michel
se trouvant sur I -s limites de l'enceinte, son
mur du sud devint une partie de la fortitica-
tion. Les deux églises demeurèrent debout
au milieu de la destruction générale de la
Ville-Basse, qui eut lieu en 1333. Avant les
réparations faites dans le cours du xvni'
siècle, on y distniguait encore sur les mu-
railles les traces de l'incendie allumé par le
prince de Galks. Saint-Michel et Saint- Vin-
cent étant regardées pendant les premiers
temps comme les églises des anciens fau-
bourgs, le chapitre de Saint-Naznire les fai-
sait desservir lar un prêtre qu'il désignait.
Eu li4-2, la reine Marie d'Anjou, à son pas-
sage à Carcassonne, lit instituer à Saint-Mi-
chel un vicaire perpétuel qui prit plus tard
le nom de curé. Quelques années a|)rès
l'église Saint-Vincent obtint la même fa-
veur.
L'église Saint-Michel.
Saint-Michel est formée d'une
les contre-forts ont été placées
plusieurs chajielles qui se trouvent ainsi
rangées naturellement au nord et au sud;
l'abside est gracieuse et les arcs de la nef
décrivent de légères ogives ; au fond de la
nef brille une rose ornée de vitraux de
couleurs. Les deux principales portes ont
été masquées : l'une, celle du côté du nord,
par un massif de maçonnerie auquel est at-
tachée actuellement' la chaire à prêcher;
l'autre, parla chapelle du fond de l'église,
laquelle forme une espèce de porche. Ces
deux portes sont ^jostérieuies à la construc-
tion primitive; ca'-, sans parler des restau-
rations faites sans inteligfuce, et qui sont
beaucoup [ilus modernes, l'église a é;é ornée
de la plupart des sculptures qu'on y remar-
D'EPIGRAPHIE
CAR
214
L'église
nef: entre
que pendant le xv° et le xvi" siècie. Au
nombre des morceaux de sculpture moderne,
on doit cependant citer le tabernacle, ea
marbre blanc, qui représente legroupe allé-
gorique des quatre évangélistes, placé au-
jourd'hui sur h' maitre-autel.
Lo-s du rétablissement du culte en France,
le cardinal lé-;atCaprara, dans la bulle d'ins-
titution canonique , prescrivit entre autres
objets au nouvel évêque de Carcassonne de
rétablir la cathédrale et le chapitre de son
diocèse. Le ISmai 1803, M. de Laporte rendit
une ordonnance parl.iquelle ilstatuait que la
cathédrale serait provisoirement placée dans
l'église Saint - Michel de la Ville-Basse.
Le même jour le nouveau chapitre y fut
installé. Le saint-siége approuva l'ordon-
nance é|iiscopalft du 18 mai 1803; dès lirs,
comme on serait tenté de le croire, la cathé-
drale du diocèse de Carcassmue n'a pas
cessé d'être sous l'invocation de Saint-Na-
zaire et de Saint-Celse, mais l'ancienne ba-
silique qui j)orte ce nom n'est plus le siège
des cérémonies capitulaires.
Un incendie ayant, le 3 novembre 1849,
considérablement détérioré le choeur de l'é-
glise Saint-Michel, on songe non-seulement
à réparer les ravages i^u feu, mais à restau-
rer et à agrandir ce monument.
L'église et la tour de Saint-Vincent. — La
pierre du méridien.
L'église Saint-Vincent a une forme ana o-
gue à celle de Saint-Michel, mais la nef est
plus vaste, elle mérite d'être remarquée à
cause de sa belle largeur. CÎet édifice devait
avoir un plus grand nombre do travées; la
réduction du projet dans sa longueur a don-
né un as[iect d'anqileur aux arcs de la votlte,
qui ne serait pas aussi frappant si l'éditice
eût été achevé.
La grande porte de l'église date du xv°
siècle, celle du sud et celle du nord ont été
bâties dans le cours du xiv' siècle ; les par-
ties intérieures de ces deux dernières portes
sont du XV'. On lit à la [lorte du sud, sur le
mur latéral de l'ouest, l'inscription suivante,
en caractères gothiques :
Benetlictum sit iiomea Doiiiini Noslri Uei Jesu
Chiisn et sanclûe Virginis Malris ejns. Amen.
Hic est liimuliis Barlliolomei Euilrardi et Giiil-
lelnii Eiulrariii fralruin noiarioruin Curcassoiien-
sium quorum anim.e per Dei niiseiieordiam re-
quiescanl in pace. Amen.
Les panneauxélevésdes vitraux de l'abside
datent (le la fin du xV siècle
encore (pielques caractères
ony uistiugue
sur les ver-
rières qui sont au cote
auche de l'église,
on lit quelques passages du symbole des
apôtres ; sur celle de la partie droite on voit
les noms des personnages qui y sont repré-
sentés. 11 est à regit-tter que ces verrières
aient subi de nombreux remaniements et di
jilus nombreuses réparations : ainsi l'écii
de la famille de l'Estaug et d'autres écus ont
été replacés sur les verrières, sans discerne-
ment, longtemps après leur eiécution pri-
mitive
us
CAR
DICTIONNAIKE
La tour qui spr.hle cloclior M'Oï^lisp Saint-
Vincent n'est f)ns terminée ; elle est ùlégante
et hardie ; si elle eiit été continuée avec les
proportions iiuli(iuées par sa base, elle aurait
atteint uni- naiitem- remarquable. Elle mé-
rite aussi d'être citée à cause des impor-
tantes observations ti;éodésiques qui y ont
été faites. En 17'i0, Cassini y vérifiait ses
calculs sur la mesure de la terre ; en 17()0,
ses fils y [wursuiviront une épreuve de ce
beau travail, dans le but de composer la
grande carte de France, (pii |iorte encore leur
nom. A la fin du xviii' siècle, Méchain et
Delambre se. servirent de ce point pour sal-
culer l'arc du méridien de Paris, d'oii a été
tir^îe l'unité de mesure qui a servi de base
à notre système métrique.
Le passage de la ligne méridienne fut alors
fixé à 570 toises, ou 1111 mètres ouest de la
tour Saint-Vincent. A cette occasion et sur
ce point, voisin du pont d'iéna, a été placée
une pierre monumentale, sur laquelle est
gravée la direction du raéiidien, et celle de
la perpendiculaire, qui part de la tour de
Saint-Vincent. II est h remarquer que la
pierre du méridien est h une distance de
l'observatoire de Paris, égale à la 64" partie
de la circonférence de la terre.
CAUPENTRAS, département de Vauciuse,
en France.
Epitaphe du cardinal Sadolet.
D. 0. M.
lacobo Sadolelo Episcopo Carpenloractis S. R.
E. Presliylero Canlinali, Viro nionini graiii-
tale, prudcnlià, el vil» inlegritate pra;staiUis-
simo, doclrina et cloqiientia cuin ijs qiios mi-
rata est aiiliqiiilascomparando.PaiilnsSadolelus
Episcopus Carpcnloraclis ot Camillus Sadolelus
Fralrum filij mœslissimi muliis cimi lacrymis
Patruo B. M. pro lempire posuerunt. 'Vixit
aniios 70. inenses. 3. dics G.
(Labbe, Thés. Epitaph., p. 528.)
CARTHAGE, en Afrique, près de Tunis."
I.
Vans les Thermes Gargilicns, conslnuts par
Thransmund, roi des Vandales.
Tran(inillo tiympli;c deciirriU! niiiiiinis orlu.
Ilic proba llagraiili succcdit viniiiic llcbo
Riidibus excelsis ubi nunc fasligia siirgunt,
AcqiiaTiUnipic polo leclis pra'Ci'Isa lavacra
Sedibus ilic iiiagnis cxardciit iiianiiora sigiiis,
Ardiia sublimes pncvinciirit (Mibniiia IboriiKC
Muiiera(|iie exiiiiiiis tanti dat liiiniiiis auclor
Lni cuiiliiiiix prxnoscens prr.inia famx.
ISoii liie flaiiinia nocelio. Taiidciii discile carmen,
UiM'iti; vi:l ipiaiila vivat Mib giii^llr lyinpba.
Vaiidaliciuii bic rcnovat clanini di; seiniiic nonicii,
Subciijiis lilul'i inerilis slat gratia l'acd.
(t.'ardiiKil .Mil, 3.'5(), 2 ; IUiima>\, ,Ih-
Ihol., t. I, |i. 'i79. ■ - H dciiuie au vers
1" l.umiiiv l'Iiabi et vers'.), nocel Tun-
luiKinudo...]
CAS
n.
SI 6
Bains de Hilderic, roi des Vandales.
Hildrici regi^ fiilget mirabile factutu
Ane opère ingenio divitiis pretio.
Iliiic radios sol ipse capit qiios liuic dare possit,
Altéra niarmorlbus crcdiliir esse dies.
Ilic sine niibi' soliim, nix jnncla et sparsa putaïur
Diiiii sit'leris, cifidas mergcrc possc pedes.
[Cardinal Maï, 352, 1 ; Buumann. Anlhol.,
t. I, p. 476.)
Voy. Tunis.
CARTHAGÈNE, en Espagne.
Cartliagenœ.
f Qiiiquis ardiia tnrriiim miraris culmina
veslibuhimq. urbis duplici poria firmalum
dexlra levaq. binos positos arcos
quib. super imponitiir caméra curia convesaq.
Coniitioliis sic hacc (ieri iussit patriciiis
liiissus a Manricio aug. contra liosie barbare
magnus virtule magisler mil. Spaniae.
Sic semper Spania lali rectore laeleiur
dum poli rotanlur diimq. sol circuit orbem.
Ann. Vlll. aug. ind. VIII. (I)
(Cardinal Maï, p. 3i3.)
CARTAMA , en Andalousie; royaume de
Grenade, près de Malaga, en Espagne.
D. N.
Magno
Deceniio
imp. noslro
piissimo
florentis-
simo Cae-
sari.
[Cardinal Maï, 257,5; Murât, 263, 3;
Masdec, Uist. Hisp., t. II, part, v,
pag. 332.)
CASATORRES en Espagne
Chapelle de Casatnrrcs de la Garrige de Par-
tido de (îranollers [Catalogne.)
iDScription de l'an 9iS.
Hicrcquiescilbonc inemorieChixiloiii Poodicala
filia Wifredi coniiiis, dimitlat ci Deus Amen.
Quoe obiit viii kalendas Martis,eraDCCccL\xxiii.
Anno domini dccccxlv auno vim régnante Lco-
dovico rogc.
(BoFAnui.L., 1836.)
Le Roi Louis dont il est question est Louis
d'Outremer, roi de France, monté sur le trôno
en !).'!<■) : par conseipieul l'an 945 est bien la
neuvirme année de son règne.
L'i're sans autre désignation est l'ère d'Es-
(1) l'ioiiKSiis il. S., l. V, p. ".'i. In aliis sclicilis
oral imiticos non ;)o.si(iis, in-4' citrba non ciiriu. Co-
rniliiili inculio lU in cliarla . sive capitulari (|Uod
Irilinilur S. Cicgorio M. ad Job. deroiisorcm.
A Mai,
«17
CAS
pagne antérieure de trente-huit ans à l'ère
chrétienne.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. IV,
p. 274.)
CASERÏA, au royaume de Naples.
I.
Furiiis Aiidentius
Aiinianus v. c.
camp. cons.
fieri curavit.
(Cardinal Màï, 336, 2.)
II.
Pierre trouvée à Naples chez M. Daniel.
f Hoc opus bel
asceiisum
quani cerni
tis Joli. diac. et
Georgiiis niagister
fecit.
[Cardinal Mai, 354, 3.)
CASTEL ou Castello SANT 'AGATHA
dans les Etats-Pontificaux.
Au cimetière.
D. 0. M.
collegialam liane anliqvissimam
Em., el Rnivs DD. Prosper card. archiep. de
Lainljertinis
Pairiœ, el orbis Ivmen eximivm
personali visitatioiie
Atq. solemni conûrmatioiiis, et ordinis administrât,
insignivit
anno domini mdccixxii.
qvo lempore
mvro lioc circvmqvaqve constrvcto
colvmnam islam svis svmplibvs erigi
seq. VI vnivs c vetvstis liivlis possessorem
S. Agathe canonicvm inscribi volvit
lanii principis
mvnificenliam pielalcm livmiiilateni
svnniia cvm sapienlia ac dignitale conivnctas
aeterno scvlpi cvravii in silice
Hieronymvs de Ferris sac. iheol. doct. Bononien.
arcliipraesbyler, et vie. for.
(Galletti, Inscript. Bon., p. 191.)
CASTEL-FRANCO, dans les Etats-Pontifi-
caux.
A l'Eglise de Saint-Joseph.
D. 0. M.
Bénédicte XIV.
qvod nonnvilis confratribus
anno ivbilœi mdccl.
Romani profeciis
corpvs S. Prosperi marliris
hic condiivni dono tiederit
confralernilas vniveisa in :i'lernvm
grali aninii monviuenlvni p.
GALLETTI, luscriptioncs Bonon., p. 192.)
D'EPIGRATHIE. CAS 218
CASTEL-GANDOLFO, Etats-Pontificaux.
Eglise Saint-Antoine.
D. 0. M.
Bénédicte XIV, pontifici maximo
Bononiœ archiepiscopo
qvod
hanc arcliipresbileralem ecclesiam
preliosa svpelleciill
indvlgeniiis in perpetvvm concessis
sanclorvm reliqviis
insigni nivnificcnii.a ditaverit
Sigismvndvs Malvetivs
Castri Gvelfi marcliio
loannes losepn Zanini S. T. D. archipresbiter
et parocliiani
posvervnt
idib. novemb. anno Sal. mdccxlviii.
(Galletti, j). 193.)
CASTEL SAN PIETRO, Etats-Pontificaux.
Chapelle de Sainte-Marie du Rosaire.
A droite.
Bénédicte XIV. P. 0. M.
qvi XII k.ilendas octobris, anni
MDCCIL.
SS'. Rosarii Casiri S. Peiri sodalitivm,
aniplissimo arcbiconlraternilatis honore decoravit;
oranesqve eivs inslilvia observantes sodalitales,
sibi ipsi .nggregare posse,
insigni aileo beiiignitate concessit ;
Lavreniivs Grafli, ac conivx Maria Catharina Cappi,
ei*sdeni pra.'feetvram gerentes,
in perenne giati animi argvmenlvm,
P. P.
A gauche.
Benedicii XIV. P. 0. M.
mvniûcentissiniai liberalitati,
qvod VI. idvs iviii, anni
MDCCLVI.
aichiconfralcrnilaii SS*. Rosarii Castiis. Pelri,
vexiUvni vvigo confalone nvncvpatvm,
perpetvo in svppllcatioiiibvs déferre indviserit,
nec non id vnqvain prohiberi posse sanciverit;
Lavreniivs Gralh, pncfecii nivnere fvngens,
œiernvm velvt graliarvm actionis
monvnientvm,
CASTILLO-DE-BA l'NELA , bourg de la
nouvelle Castille, en Espagne.
■j- In nomine Dni. Locuheracsi indignus
abba lecit, et duos coros ic cons-
truxit, et sacrale sont scorum
Di eglesiae pridie idiis ma xxvini
quarto regno gloriosi dni. noslri Egicani.
[Cardinal Mai, p. IGo. nov. plor., ann.
1753, p. 76.)
.119 CAS DICTIONNAIRE
CASTRES, déparleuientduTarn.enFrance.
I.
Sur le fronton de la grand'porte de l'vylise
Sainl-Iienoit.
Faustiiius hipsis a Maiiri morli; decem oclo
Lusliis, lias saiHîlo lîeilCiliclo ilrdicat aras.
liiipL-iisisqiie suis loia est slnitluia peiacla :
Aplavii'.iue suis liiiiiieris <le more cucullum.
Religiiinis amans cellis se ilevDvel islis,
Atqnc abbas l'aclus mira piclale ix-rulsit.
{Cardinal Mai, 120, !i; \.ecoiste. Annal,
franror., t. lil, p. 703; baluze , Sjii-
cil., p. 338; Mabillon, ActaS. Bcncd.,
l. 1, [I. XXlll.)
Le cardiiiiil Mai pense que les vers no sont
pas aussi anciens qu'on l'a ciu jus(|u'ii-i; le
savant éditeur ne les croit pas untéricurs
au XII' siècle.
CAS
i'Hi
II
Septième siècle {ni)rès 67.)). — Anciennement
sur le portail de ianieiine église de Saint-
Benoît, remplacé par un autre après 1317.
Faiisiinus lapsis a Mami moilc decem oclo
Lusli'is ; lias sanclo beiieiliclo dedical aras
lm|ieiisis(|iie suis liiLa csl slriieliira pcracta,
Aplaia(ine suis hiimeris de more ciiciilla
Uclli^ioiiis amans ceilis se devovcl islis,
Al(|iie abbas lactus mira pielatc refiilsit
On lit dans le Gallia Clinstiana (sic):
« F■au^tinus abbas Castieiisis basilicam ma
gnis exlruxit suuipliLius. »
Sai'ii Maur mourut en 585.
(Mém. delà Soc. archéol. du Midi, t. IV,
p. 26i.)
. 111.
698. — Dans les ruines de l'abbaye.
Hic dormil in domino Colriiinns, l'piscopiis Al-
biensis , (pmiidam ablias Caslreiisis , iegalus
cpisropi Carcassoiiensis in concilio Tolelano.
MorilnrlcUiali morl)0, m cal. jnnii annoDcxcvui.
[Gallia Ckristiana; Mém. de lu Soc. ar-
chéol. du Midi, t. IV. [). 265.)
IV.
Huitième siècle. — Autrefois à la cathédrale
ilic tmnulaliir princcps licrii iiopos Addonis ré-
gis barcliinonensis, ipii lioilaliumlMis Tralris
llelisaeliar prioiis moiiaslerii de ('asiris laKam
deposnil reiigionem el veram snscepil nno el
eodein die bapiizalur moriuir et vivil in .Aller-
Mnni. AiiMo ih( arnali vi ibi ocliiigi;nc>'siino idiis
>jeplemliris
{Voyage littéruircde deux Bénéd).
On dit que ce roi Addo cl Ueru son neveu
élaieut maures, clqu lUanl venus, en 800 ,h.
Narlioniie, ils y lurent airiHés, couihnts ù
Cailles el enlermés uns la tjriisse tmir du
l'ubbaye, appelée Ilurucliu, uù licru mourut
dans les trois mois qui suivirent leur empri-
sonnement. Celle 6|)ilaiilie parait suspecte
aui historiens du Languedoc.
{Mém. de la Soc. urchéol. du Midi, t. II,
p. 209.)
V.
1252. — Aux Cordilirrs où ce tombeau fut dé-
truit en 1567.
lî^'lise Sdiiil-rraiirois.
Armoise de Lautiec recluse
De Saix dans cy cavean ol cluse
Veuillaiil le par.idis aquerre
.\ lois bobaiiis lisl a«pre guerre
Isabelle de Paris daiiiei
Sur qui ploru ma bien aimée
Le moniinUMit en voiler lis
0 de pardieu a tos vos dis
Que liisiez ly de pror»ndis
L'an mil deux cens quaranlc el ois
Armoise abscoiisa fails et dits :
Dieu veuille eiibergiier li délits
Et panier li paradis.
Isabella illustrissima soror Ltidovici
Francorum r.'gis, suis iuipensis Imc fecil nio-
numenluie in pigmis amoris erga Annoiscra de
Lauirec aiino domiiii 1:25^.
Isabelle, sœur de saint Louis, dont il est ici
nestion, mourut en 1209 au monastère de
Loiit;(iiamp qu'elle avait fondé.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 228.)
VI.
1269. — Espital vicl {Hôpital Saint-Jacgues).
Anno iiicarnacionis doniini mcclvvhu hic requi-
escil corpus Peiri Dell (pii bcdilicavii et eon-
slnixil istud Imspiiale ad lionorem Dei el beale
Marie iiiatris ejus et beati Jacobi .Vposloli.
Uetrouvée en 1829 et portée au Musée de
foulouse.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 210.)
VIL
Vers 1368. — Eglise Suint-Bcnoit.
Ego Sleplianiis de Abavo, hiimilis ecriesi.'e
Caslreiisis epi^copiis, hoc coiiijilus liiinulo ob-
dormio in Domino. Scio qnod Cliristus a iiior-
liiis resiirrexil, el credo quod el resiirrecUirns
Siim in Movi>siuio die; banc (sic) dociii viveiido
et iniiiiiius banc ip:>ain priilileor.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. 111,
p. 26V.)
VIII.
1382.
Ego Marliniis pivsbiier el discjpiiliis reve-
reiidi iii Cbrislu pairis Slepbani wpiscopi Ca-
821 CAT D'EPIGRAPHIE.
strensis, ex ejus concessione hune tumuliim •
accepi et Iiic expeclo in pace resurrectioiieni,
aiiiio Mf.ccLXxxii cal. aug.
En 1366, il sVIevn h Castrfts une hérésie •
beaucoup d'ccclésiiisti^iues suivaient la doc-
trine aes Sadducéens, niant la résurreclioa
de Jésus-Christ. C'est ce qui ex|)lique li'S
professions de foi contenues dans ces Epi-
laphes.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. II
p. 267.)
IX.
On lit oans les Annales de Toulouse , par
Rozoi, t. II, p. 187 :
Le saint lioniuie Allaripa, Ilaulerive, mou-
rut à Castres, d'où il élail natif, et l'ut enterré
en l'église des Cordeiiers, oii est cette épi-
taphe :
Ci gist Jean .\Uaripa, prêtre recomnianilable
par son liiiiiiiiilé, et puur le don <le propliélie.
Il inounii le 15 mai de l'an m.ccc.lxxix, âgé
de 86 ans. Priez Dieu pour lui.
En 1630 et 1632, Alphonse d'Elbène, évê-'
que d'Alhi , faisant démolir, par ordre du
roi, les t'orliticalions de la ville de Castres ,
découvrit cette inscription, qu'onaconservée:
et traduite ainsi :
M. CGC. XXXVI.
Comme je faisois mes prières devant rAulel,
où reposent les Reliques du bienheureux S. Vin-
cent, je vis un Livre de Prophétie, ait était écrit :
Pleure, Frère Jean, dans deux cents ans d'ici
la sainte Religion de tes pères commencera à
être proIai;ée dans Castres. Il s'élèvera des faux
Prophètes, qui n'annonceront rien moins que la
paix. On ne verra alors que guerres et briganda-
ges, pesle et famine; les tombeaux seront vio-
lés, tes ossements et ceux (le les pères seront
dispersés; les Maisons de S.Dominique et de
S. François de la ville de Castres seront sept
fois ruinées, et six fois rebâties avant la con-
sommation du siècle. Après cela, douleur, gé-
missemens, oppressions des peuples, et désola-
tion extrême.
CATANE, en Sicile.
I.
Monastère Saint-Nicolas,
Doniinae noslrse Flaviu (sic)
Elene pisinue aug. gean-
alrici D. N. Cunstantiiii ma-
ximi victori clenieuliï.i-
nii S. F. N. B.
{Card. Mai, 238, 1; /«scr. Sicil.. p. 36.)
>I.
Pierre trouvée en 1769
. . . Ycriianlilius
sœculis DDD. ISMiN,
;en 2â2
genio splendidœ ur-
Biscalina;
Facimdus Por fyrius
Munali.lius V. C.
Cons. ejus dem.
(NoT. Flor., A. 1770, p. 502; Cardinal
.M AÏ, 337, 8.)
CEISTO, dans les Etats-Poiitiûcauï.
I.
Eglise de Saint-Biaise.
A droite.
Benei'iclo XIV.
Svmmo chrislianœ legis Antisliti
quoil
aram maximam eleganti tabvla
ornaverit,
chori svbseliis pvlcre refectis
psallentium commodo
consvlverit
coll. can. pont, mvnifîcentiss.
P-
Anno CIDI3CCXL1V.
II.
A gauclie.
Benediclo XIV. Pont. Max.
quod
ad aposloliccc maiestatis fastigium
nondvni proveclvs
in melropolilana;Bonon. ecclesiœ
procvraiione
sacrani banc aedem respexerit
vetvslate fatiscenlem
a rvina rindicaverit
in hanc eleganiiani
resiilverit
coll. canon, priucipi beneficentiss
P.
Anno CI3I3CCXLIV.
III.
Au palais archiépiscopal.
D. 0. M.
Benedictvs XIV. P. M. lîononke archiepiscopvs
lias aedes carceres horea promplvaria,
coeteraqve adiacentia hvic arcliiepiscopali donivi
viili3,aiqve netessaria
ad vsvm, et lonunodvm eivsilenï
pecvliaribvs expcnsis provida liberalitate
adivnxil
Phiirppvs M. (le .Mazzis I. V. D.
RR. mens», et SS. Pont, primarivs minister
lalem, ac timlam Svninii Pontilicis
mvniliceniinin testatam volvit
anno doniini uoccxxxxt.
ÎÎÎ5 CER DICTIONNAIRE
IV
Axt palais public.
Au bas du busle du Pape.
Benediclo XIV.
Ponliûci Maxiuio ij.tlri oplimo
benefactori uniiiliLt'iilissiiiio
cenienses.
(GiLETTi, Inscrip. Bonon., p. 201.
CEPHAI.ONIE, île de l'Arcliipel.
CER
2->4
On trouve encore en divers endroils de
l'île ainsi que dans l'île de Nnxos, des iirnies
des Tocco doileOnde, comtes de Cé|ihaloiiie
et de Leucade. L'écu est traversé de (jiiatre
rangées d'ondes. Au lias on lit : Si qua fala
sinant.
CEPRANO , bourg des Etats-Pontificaus,
au sud-est de Frosinone.
Eglise de Sainte-Marie-Majeure.
Je cchiiii terris iiingunlur et irna siiperiiis,
Nexo relaxantur; ic et non nexa liganlur
{Cardinal Mai, p. 19.)
CERCAMPS (abbaye de), en Artois, dé-
partement du Pas-de-Calais, en Franco.
I\I. d'Héricourt a signalé Texistencc d'un
recueil manuscrit d'épitaplies de cet an-
cien monastère, dans une lettre adressée
à M. le ministre de l'Instruction publi-
que, que nous reproduisons. Le leciieil
d'épitajihes a été dressé par un religieux
de Cercamps, nommé Laderrièi'e ; la lotiro
de -M. d'Héricourt a été [lubliée dans le
Bulletin des comités novembre-décembre
1850, p. -iCi..
« Dans diirérentes instructions adressées à
vos correspondants, vous leur avez recom-
mandé de ne point négliger les noms d'ar-
tistes qu'ils pourraient découvrir, soit sur
les monuments qu'ils ont élevés, soit dans
les comptes des argentiers, soit dans toule
autre source autlientique. Vous avez C(jm-
plété cette i)enséc, en conliant à M. le secré-
taire du comil('; des arts et inoiiuments le
soin de coordoiuier les divers documents
qui vous élaient a('ressés et d'en l'aire un
travail dont il est facile de juger l'impor-
tance. J'aurai l'Iionneur tres-procbaine-
mont de vous adi'esser une liste compléie
des maîtres rs-œuvres et ai'lTSii'S |iroduils par
la ville d'Arras, et sur lesquels il existe des
documents dans les archives nuniicipales
de cette ville. Il y avait à Arras quatre
magistrats intérieurs, qui prenaient 'e titre
de conunis aux ouvrages, et qui étaient
chargés do la surveillance dos divers Ira-
vaux entrepris au compte do la ville. Les
registres sur lesquels ils inscrivaient leurs
dépenses existent encore, et c'est le résultai
de mes reclierclies ([ue j'aurai l'honneur de
vous adi-esser très-|)i'ocliaineineiit.
« Aujiiurd'liui je me conhiilcrai il(^ vous
signaler une noie ajuiitée à un AL'murial de
l^cnamps, de l.iquclle il r'ésidie que, le 10 mai
l()8:i, II' cIocIkt di: l'abbavc; a esté acltcré de
tnonterclfuil par M' Mitlicl ('uulier, du village
dcSurt, cl le 22' dudit mois dont Pierre Halle,
sotis-prieur de Crrcamps, a lient la croix qui
a esté montée ledit jour par ledit Cautier.
« L'abbaye de Cercamps dépendait de l'or-
dre de Citeaux et relevait du diocèse d'A-
miens, quoi(iue située dans la province
d'Artois ; l'ile avait été fondée par Hugues de
Campdavaine, comte de Saint-Pol, en 1137.
Ce seigneur avait, à la tète de ses vassaux,
marché contre Sainl-Ri(|uier, ruiné l'église
et passé an lil de l'épée tous les habitants
(pii s'y élaient retirés. Le clergé lança contre
lui l'analhème, et le comte, reconnaissant
ses fautes, s'humilia, abdiqua sa dignité
et jela les fondemenis d'une abhaye, qui,
enrichie par les libéralités des seigneurs
voisins, devint l'un des ]ilus puissants mo-
nastères du nord des Gaules.
« Une église, consacrée en 126-2, fut ruinée
dans les guerres du xvi' siècle (lo28): on
s'em|)ressa de relever les murailles; mais
il paraît, d'ajirès la note que nous venons
de citer, (jue le clocher ne fut terminé qu'à
la fin du xvH* siècle.
Quant au mémorial d'où est extrait ce do-
cument, il mérite d'être sommairement dé-
crit. On lit siu- le premier feuillet : Damp
Pierre de Ladcrricre , religieux demeurant à
Crrcamps et prêtre indigne. Un peu plus bas :
Je prie celui de mes confrères qui aura ce
livret que, en mémoire de mes fautes, s'il est
prêtre, me dise une messe après mon trépas.
lo91. Vers la lin de sa chronique, une note
nous apprend qu'il élait prieur du inonas-
tèie : ce sont les seuls détails biographiques
(pie nous ayons sur cet homme, do-it la vie
s'écoula sans doute tranquille au milieu du
cloître, et dont le temps fut partagé entre
la ]>iière et les devoirs de son minisière. La
date de sa mort ne nous est pas plus connue
que l'époque de sa naissance.
Do Laderrière avait la prétention d'être
poète; il était de cette école des Nicaise
Ladam, des Loys de Douai, que la curiosité
des bililiojiliiles serait impuissante k tirer
de l'oubli, s"ils ne s'étaient attachés à rap-
peler des faits historiipies sur lesquels ds
donnent dos détails que l'on chercherait
vainement ailleurs. Le manuscrit île Lader-
rièie, conservé encore aujouid'hui dans
archives du Pas-de-Calais, ciunmenco
une |)ieuse invocation du comie de Saint-
à la N'ierge, qui lui ré[)ond ;
Ta prière m'est .agréable
Ndlile coMile scace lie \ raye
Soys coiisians, ferme cl stable
El ion désir acconipliray.
« Viennent ensuite les titres d'honneur de
l'abbaye. De La leirière a cnnsacrc' ini (pia-
Iraui à la mémoire de tous les abhcs à ijui
a été contiéo radministiation du monastère
d(i Cercanqis. Uni! seule cilalion fera juger
du peu de mérite de ce travail. Ainsi Jean
\\.\.1\', comparaissant devant le tribunal
du [locle, rend ainsi compte des actions
(ju'il a accomplies :
lidiicipu'maisdi) jay aciieté
Ausnv ia iKiix pies de i.i porte
Le liêau sepulilir<' loii bien parc
Oiiy lie soy lievoiioii porte.
les
))ar
Pol
223 CER DEPlGRAPIilE. CIU 226
« Son successeur est encore moins bien sculemenl (l(>Brie-Comte-Roberf,surle bord
traité, si faire se peut: ilo la ioiiguc [ilaine qui conduit à cettcpelite
En .lix ans que niainlins oc lieu ^i'''-' ^t dans un pays do torrcs labourables,
Ung nioliii a veut cslevav ''"^'^'^ qU'-l'lnes prau'ios et étangs. L église est
Puis je rendis mon amea Dieu U'i édilicc (pu a mérité l'attention du célèbre
Marys que niieuix re profiiay. abbé Cbastelin, au moins quant au chœur.
« A ces quatrains succèdent les épitaplios La galerie paraît être du xiir siècle, et la
des fondateurs de l'abbaye. On sait que les ^'"'^'•^, ^^Ç^ ^'^^ ornements ne semblent être
épitaphiers sont utiles surtout pour la chro- ^1"^ de 1 avant dernier. Sainte Colombe est
nologie et permettent de fixer d'une ma- '^ patronne. La statue de cette sainte, avec
nière certaine les dates jusqu'alors cnn- "1"; «urse a ses pieds, est placée dans le
testées. Celui de Laderrière est fait avec ^''^^. '^''«'t «ii méridional, et celle de saint
assez de soin : il ne se contente pas, en ^'^"'^^*;** ^''^ '^"'i"^' P"'^- Elles ont été faites
effet, de mentionner les comtes de Saint- ^" 1*^^*' pai' P'trre de Troussy. A droite du
Pol qui ont eu leur sépulture dans l'abbaye, f^^\ ^^^ 'e mausolée d un amden seigneur,
tuais il rapporte aussi les noms de ceuv ^*-' 7 l'^u'eur de trois pieds, au-dessus du-
qui, par leur piété, ou leur libéralité, ont 5^^^' sont représentés à genoux le mari, la
obtenu cet honneur, et il enregistre avec i.'^™™'^ '^\ '^^ entants, vêtus a 1 antique. Il
soin les donations dont l'abbaye a profilé, f"' ^''^^^^ P''"' '•'^ .^O'"» '.'" ma" aP'es la mort
On doit à l'auteur de la reconnaissance d'à- ^"^ f^'\ ^P^^^^- '' ''«"li^rme Marguerit." de
voir transcrit en quelque sorte pour son Herbert (1), ft'mme de Jacques du Monllin,
usage particulier ces documents perdus au- seigneur de Brus et Servon en Brie, échan-
jourd'hui, et qui non-seulement peuvent i«" î^'"'^!"'!']"^ ^"^JP^ Henri II, morte le 24
servir aux généalogistes, mais offrent des T^'J'^'' f,*?-'^, et Etienne, Pierre et -Jacques
renseignements utiles à consulter. du Moulhn, ses enfants.
« Mais l'ouvrage le phis important de La- ^,Vr ^ ^°^* ^"*^', '"^f épilaphes de Claude
derrière est un poème en l'honneur de l'abbé J>iallier, seigneur de la Houssaye, Servon,
de Bacinmont, et intitulé : S'ensuivent toutes t'^' ' '-'^ "*2"'T de Lyonne, aussi seigneur de
les œuvres que a fait Monseiq' l'abbé de Bachi- '''^^'von, trésorier du prince de Condé.
mont, abbé de cheans, en 3^ ans qu'il fat vi- (Hcrtaut et Magny, Dict. de Pans el des
vont en ladite preslature. Il suflira d'une environs.)
citation pour faire juger de la valeur de ue CÉSÈNE, dans les États-Pontificaux.
document, ainsi que du mérite poétique de n m i„.,„..^,„ • r^^c^-
T „ i^..„,A.,„ I ' 1 1 ' 1 T> 1 • . Il- D. N. Iniperalori Caesari
Laderrière. L abbe de Bachimont parle lui- ^
même ; il raconte qu'il a été élu au mois de ^'' ^onstanuno
février 1512, qu'il a été béni aux Bernardins maximo
de Paris, puis ensuite : P. F. vict. aug.
Pour aux ouvrages comraenchies P°"^" '"'^'^;
De clieansesians nécessaires tril). pol. XXIII.
Noslre gibel je lis dresser inip. XXU. consul! VU
Carlevielnevalloilgueres. P. P. proconsuli
De cabinet et g^li-Hes * ' ' " humanarum rerum
Sy fnsi paré leilict jaiilin oplinio principi
Et ,1e paiiunies bien jollies • di,,; Constant! fil.
Pour en este boire bon vin. , _ _
bono R. P. nato
AiTin (lavoir plus grande lumièfe M. P. XV.
En noire cœur dessus lauiel (Cardma/ mai, pag. 251; jicratori, p.
Je lis laire en lianlt trois verrières Vf,,-? fi- nnsii k l'an ^08 qoq. rnn-rirn
Ce qui ma semble bon et bel. 159 8 ) '^'^^-'^^^ ' GRUTEB,
La passion du rédempteur CHALCIS, dans le royaume de Grèce (île
Au petit réfectoire fut paindre de Négrepont).
Car nous debvoMS ung tel s> ii^neiir ^ ^ j t- ,j ■ j-rr • n
En tous temps prier sans nous faindre. ^' ""'^^ ^^'"^ gothique d Hagta Parascevi.
Inscription sur le mêirie.
En parlant des cloîtres : Hic jacet nobilis et egregius vir Dominus Petrus
.^us()uelz lieux furent essachiez Lipporaano nec non bonorabilis consiliarius
Des i^scriptures non vaillables
Aussi de petite durée
Et aux lisans peu proufitable». (1) Suivant la tradition, Marguerile de Herbert,
était tante d'Anne de Boiden, femme de Henri VIII,
Duditpepilre les iniaiges roi d'Angleterre. Ainsi, il ne faut point chercher
P.ir Jetian Ha furent composées ailleurs dans la Brie la terre où q lelques hisloriens
Ung liurt;in paintre de village d'.\ngleterre assurent qu'Anne de BdiiIlmi fut élev(_ie,
Les a de painluies ornées. el qui appartenait à un gi-nlilhommc. C'est .à Cer-
Elc, elc, » von el non à Foiitenay en Brie, que celle (îlle de
„_„ _ Tlionias de Buulen, ambassadeur du roi Henri VIII
CKK\OIN OuSeuvon, village éhjlgné de en Fr.mce, (it la résidence qu'ils (lisent. (L'abbé Le-
cinq lieues de Paris, et d'une petite lieue benf, ///s(. (/« rfioi-èsc (/<; Pm-., tome XIV, page 78.)
227 CHA DICTIONNAIRE CHA 228
Mgriponiisa Voncionim iliicali Dominis z;\nf:e nvnit |ici'(lu toiile sa force et son res-
Coi.siiuiius qui ab hoc seciilo niigiavii Doiiiiiii soil. Les Turioinnns li'Asi.- le pressaient et
Sub aiinis (s;i I Us) ia:>8 (lie so piiiiio meiisis . •,'••..■ 1/
^ , .> , , joucKJes avaient loudé un empire puiss.-int
Sepien.bris. hx (pensis) s.ioniiu bereJiun. ^:, ^.^ ^^^^.^^ ^j ^^^^ ^^^ j^,,,,,;^ ,,,, y^^^.^,^,^^^ 1^,5
(Bichon, Atlns des lionvellrs rcrhfrchc.t Bij]g;,res avaient reconquis leur incK'pen-
hisloriaiics sur la Moréc; descriiilion dance. Les provinces éloi,iiiées n'obéissnient
de la pi. XL.] déjà plus aux ordres venus de Cons(aiili-
Dos fouilles faites, il v a quolrpie lomps, nople. Chvprvî avait passé entre les mains
oaiis les souterrains du" foii de Clialcis, y de Hicliard Cœur-de-Lion, puis des Lusi-
ont lait découvrir une assez grande ()uaiilité gnaii de France. Candie était cédée comme
d'armures du moyen Aj^e , (pii, d'après les dot an marquis de .Mniit-Ferral. Le Péiopo-
ordros du roi Otiion , ont élé apportées à nèse dait entre les mains de plusieurs petits
AllièiiL's. .M. Hui luui , auteur de plusieurs tyrans in(ii,;i,ènes. La conquête de Constan-
travaux sur rhistoiic de la Grèce jiendaul tinople par les Francs fut le déimilment
la domination des Francs , examina césar- de ce dianie de discordes intestines. Un
nnires, et, à ce sujet, adressa à un journal empire Irauc fut fondé à Constanlinople, un
d'Athènes la lettre suivante , qui jette nue royaume franc à Salomque; une princ i^auté
vive lumière sur leur origine. franque dans rAtti(pie, la Morée et les îles,
*.. • . j a /.)n r ;,...;„.. I fi/. I depuis les Thcrmopvles jusqu'au cap Mata-
« A loiics, 12 (zi) lévrier 18*1. ' i» „ • e \ n , .• i 1 »
. ' - / pan. L empire liane de Lonstantinoi'le dura
« Monsieur, ^ [leine soixante ans; le royaume franc de
« Je me fais un véritable plaisir de mettre Saloni(iue eut une existence plus précaire
à voire disposition tous les renseiii;nemeiils encore; mais la iirincipuité francque d'A-
qu'il m'a été possible d'obtenir sur les ar- cliaïe se conserva plus ou moins |)uissante,
mures du moyen Age, trouvées récemment j)lus ou moins compacte, pendant près de
en grande cpiantité à Cbalcis, et apjioilées à trois siècles.
Athènes dei.uis peu de semaines. Sa Majesté « Le pri ice franc d'Acliaïe n'était que le
a bien voulu m'aut iriser à les examiner à chef leodal de ilou e ^ranls vassaux, dont
mon aise en 1. s faisant transporter dans une les plus [>uissants étaient le duc d'Athènes,
des salles du palais neuf, et M. h; général créi' duc jiar saint Louis de France, en LioS;
Schmalz a mis la plus parfaite obligeance à le duc des Cyclades ou Dodéi-annèse , le
me faciliter cette étude. Ces armures re- maivjuis de Bodi>nitza en Lociide, le comte
montent à la fin du xm" et an commence- palatin de Zante, Céphalonie, et autres îles
menl du xiV siècle , et ce sont , je |)ense , lonie nn.'s (moins Coifou, (jui ajipartenait
Cilles des Catalans, des ïurco[iules et des aux rois de N.qilesj, et les trois barons de
Français, qui, en 1300, se sont disputé la rLubée. De tous les grands vassaux des
possession du duché d'Athènes, I,; jnenuère |iriiices fiançais d(! Morée qui étaient de la
des douze grandes Ijaronuies ou pairies de lauulle Villeliardoin, le duc d'Athènes était
la principauté iraiiçaise de Morée. Mais pour incontestablement le plus puissant. Ses pos-
mieux vous faire comprendre ce que sont sessions s'étendaient le long de la côte,
ces armures, et comment, du gi'and chauq) (hjpuis Ariiiyro jusqu'au cap >uniuni, et du
de bataille sur les bords du lac Copaïs, elles ca,' Sunii.m aux portes de Corinlhe, ciiglo-
ont |ui être traiis|iorlées <'i Chalcis et s'y b:!nt ainsi plusieurs autres feudataires. Il
retrouver aujourd'hui, il est néiessaire (pic avait di-oit de haute el basse jusiite, droit
je dessine ici une légère esquisse des évé- de guerre privée, el fiiisait frapper monnaie
nements de cetie époi|ue. Bien que ces faits comuif les souv(M'ai"s. J'ai pubiu', ilans un'S
soient proprement une épisudi; des guerres Recherches sur lu principauté fraiiçuise de
étrangères de la Fiai. ce h la suite de la ipia- Morde, quatre monnaies do ces seigneurs et
trième croisade, ils ap|iartieniient aussi à ducs ne la ma. son de la Boche, et de la
l'histoire moderne de latirèce, qui ne sau- maison de Biicmé, m nson qui se vantail
rail pas jilus les rejiler de ses annales que d'avoir donné un roi à Jérusalem, un eiiipe-
nous ne pouvons nnus-mèmes rejeter de rcur à Cunslaniinoplo (.leaii de Br.eiine;. Le
notre liist. ire de France l'établissemeiit de dernier duc d'Athènes île la maison de la
la'[)reuiière et de la seconde race de nos Bik lie avait à Athènes une cour des plus
souverains, bien qu'ils fussent des guerriers brillantes, et y donnait, en 13.0, des fûtes
de l'ace germaniipie , cantonnés .sur le sol cl des tournois C('lèbres dans toute la chré-
de France, au milieu des désordres qui sui- ticiité , el dont le souvenir s'esl conservé
virent l'atlaiblissemonl de l'empire romain, dans les chroniques de l'époque comme
Le tableau de ces époques de cunijuéle el lie dans les poèmes populaires de la Grèce elle-
lutte sera toujours une grave el féconde même. Sa cour 1 1 sa bourse étaient ouvertes
iiisliuclion pour les peuples, el l'histoire à tous les chevalieis qui vcnaienl le visiier
se compose aussi bien d s souiriances siip- ou désiraiciil s'établir clio/. lui. Au iiombro
portées en i:oimunn et avec couragi-, que de ces derniers se tiouvaienl qnelijues Ara-
des liioMiphes obtenus dans des temps plus gonnais (|ui , sous le coiiuiiandemenl d'un
heureux. Tout se lie dans la vie des naliois, noble personnage, Fernand Ximéîiès, liù
cl le mal comme le hu'ii du passé doivenl par parenté avec les rois d'.Viagoii, s'étaient
jiorter leurs fruits dans le présent. délachés de la grande Coiujiaguie caialane
a A la lin du xii' siècle, l'euipirc Uo By- uiirès ses guerres en Asie, cl avaient pris
229
CHA
D'EPIGRAPHIE.
CHA
230
service parmi les chevnliers et les servants «
d'armes du tlurlié d'Alliènes. Celle gra'ide «
Compagnie avait quiltr- le service au moment «
où la [laiï vint terminer les longues guerres «
qui avaient suivi les Vêpres Siciliennes, et «
était allée servir l'empereur de IJyzanco «
contre les Turcs d'Asie. Leur secouis avait «
d'abord été utile à l'empire, mais bientôt «
l'assassinat de leur chef par le fils de l'em- «
pereur Andronic, et, d'une autre part , leur «
indiscijiline et leurs excès allumèrent la dis- «
corde entre eux et l.'s Grecs. Sans s'arrêter «
à mesurer les forces d'un immense empire, «
les Catalans envoyèrent un des leurs délier «
l'empen ur de Constantinople sur son trône «
impérial, et, pendant se[it ans, ils portèrent «
le ravage jusqu'aux portes de Constantino- «
pie. Un de leurs chefs, Ramon .Munlaner, a «
déciit avec chaleur l'histoire de ces sept «
années, pendant lesquelles, dit-il, « les Ca- «
« talans ne semaient, ni no labouraient, ni «
» ne taillaient la vigne, et cependant recueil- «
« laient cha(pie année autant de vin qu'il «
« leur en fallait pour leur usage, et autant «
« de fiomenl, et autant d'avoine, et vivaient «
« riches et dans toutes leurs aises. » Le ré- «
sultat nécessaire de tant de désordres était «
l'épuisement total du pays, épuisement dont «
les Catalans eux-mêmes épiouvèrent les lu- •<
nestes conséquences. 11 fallut songer à se «
porter sur des provinces moins épuisées. «
Quittant la forteresse de Gallipolis, qui était «
leur point de refuge, ils résolurent d'aller «
se conquérir un état séparé dans le voisi- «
nage des Francs du Péloponèse. La récep- «
tioii faite par Guy de la Roche, duc d'Alhè- «
nés, à (pielqucs-uns des leurs, après l'ex- «
pédition en Asie, semblait leur promeitre «
un bon accueil; ils se mirent donc en route, «
traversèrent la presqu'île de Gassandria , «
puis la Macédoine, puis la Thessalie, et ai- «
rivèi ent entiii sur les coiitins de la I5é(jlie. «
« Le duché d'Aihènes était échu depuis «
une année à Gautier de Biienne, comte de «
Lecee, dans le royainue de. Na|>les, et neveu, «
par sa mère Hélène, du diriiier duc de Guy «
de la Roche. C'était un Français , d'un ca- «
ractère impétueux, d'un courage bouillant, «
mais irrélléchi. Il refusa la demande des «
Catalans, et leur interdit même l'entiée de «
son territoire. Ceux-ci, foicés par la néces- «
site, n'eurent [)lus d'au re parti à prendre «
que de se faire jour les armes à la main, «
car ils venaient de brûler leur flotte, pour «
mieux [irouver aux Grecs leur intention «
formelle de ne plus se rembarquer pour la «
Catalogne. Ils se préparèienl donc au corn- «
bat, et, de son côté, ie duc d'Athènes mar- «
cha à leur rencontre. Ici, je laisserai parler «
un écrivain grec contemiiurain, Nicéphore «
Grégoras; il expose les faits avec netteté. » «
« Au retour du printemps (tle l'an 1309), «
« dit Nicéphore Grégoras, les Catalans, ayant «
« reçu des Thessaliens de grandes riclie?ses «
« et des guides, franchissent les montagnes «
« qui s'étendent au delà de la Thessalie, et, «
« traversant les Thermopyles, vieniicnl pla- «
a cer leur eanqi dans la Locride et sur les
« bords du Céphise. Ce grand fleuve découle
des cimes du Parnasse et dirige son cours
à rOrien^ ayant au nord les Locriens, au
sud et au sud-est Iodes les parties médi-
terranéennes de l'Achaïe et de la Béotie ;
puis, sans se diviser et toujours considé-
rable, arrose les champs de la Livadie et
de l'Haliarte; luis, se partageant en deux
branches, change son nom en ceux d'Asope
et d'Ismène; enfin, sous le nom d'Asope,
coupe r.'Vttique en deux pour aller se per-
dre dans la mer, et, sous celui d Ismène,
va se jeter dans la mer d'F.ubée, font près
dAulis, où autrefois, dit-on, dans leur
navigation vers Troie, abordèrent et s'ar-
rêtèrent pour la première fois h'S Grecs.
Aussitôt que le seigneur de Thèbes et
d'Athènes et de tout ce territoire, nommé,
comme je l'ai dit. Jlégas Kirios (Grand
Sire), par corruption du nom de Mégas
Primikerios qu'il portait autrefois , eut
appris l'arrivée des ennemis, il refusa,
malgré les vives instances des Catalans,
de leur donner passage sur ses terres ,
pour aller se jeter de là où bon leur sem-
blerait; mais il leur, parla au contraire
avec la plus grande hauteur, les poursui-
vit de ses moqueries coujme des gens
dont il ne prenait nul souci, et, pendant
tout l'automne et l'hiver , s'occujia de
réunir ses forces pour le printemps sui-
vant. Au printemps (1310), les Catalans
|>assèrent le Céphise, et placèrent leur
camp non loin des rives du fleuve, sur le
territoire béotien, décidés à livrer batailla
en ce lieu. Les Catalans étaient au nomi)re
de 3,500 honunes de cavaleiie et de 3,000
hommes d'infanterie, parmi lesquels se
trouvaient plusieurs de leurs prisonniers
admis dans leurs rangs à cause de leur
habileté à tirer de l'arc. Dès (|u"il leur (ut
annoncé que l'ennemi approchait, ils la-
bourèrent tout le terrain où i!s avaient
résolu de livrer bataille, creusèrent à l'en-
lour et y amenèrent des cours d'eau tirés
du fleuve, et arrogèrent copieusement cette
plaine , de manière à la transformer jiour
ainsi diie en un marais, et à faire chan-
celer les chevaux dans leur luarche, par
la boue qui s'attacherait à leurs pieds, et
dont ils ne pourraient qu'avec peine se
dégager. Au milieu du printemps, le sei-
gneur d'Athènes se présenta enfin, ame-
nant avec lui une nomhi-euse armée com-
posée de Thébains, d'Athéniens, et de
toute l'élite des Locréens, des P'nocidiens
et des Mégariens. On y comptait 6,400
hommes de cavalerie et [dus de 8,000 hom-
mes d'infanteiie. L'oigneil et l'arrogance
du seigneur d'Athènes dépassaient toutes
bornes convenables, car il se flattait non-
seulement d'exterminer en un instant tous
les Catalans, mais de s'em[)arer de tous
les pays et villes de l'empire jusqu'à By-
zance même; mais il arriva tout le con-
traiie de son espérance, car en plaçmt
toute sa confiance en lui seul, et non Uans
la main de Dieu, il devint biemùt la risée
de ses ennemis. En voyant cette |)laine
couverte d'un si beau vêtement de ver-
23!
CMAl
DICTIONNAIUE
CHA
232
portent les rois d'Esjiiis
d'Espniiiie, héritiers des rois
d'Aragon et
(le Sicile. Mais écoutons ni.iiri-
e récit d"iin autre chroniqueur con-
tenant
tcm|iorain, mais (i'orii,Miie fran(|ue, le Cata-
lan Haniou .Munlai/er, l'un des chefs de cette
grande Compagnie.
« Le duc d'Athènes (Cautiir de Hrienne,
« comtedeLccce.dansle royaume deNaplesj
« avait avec lui 200 iionniies à cheval cata-
« luiis,et enviioii300hounnesd"armes à pied,
« et ceux-là il les avait mis de sa njaison,
« leur avait donné franchement et (juittement
« des terres et possessions. Quant aux autics
« Ciitalans, il leur ordonna de s'éloigner de
a son duché, et en attendant il avait fait ve-
« nir, soit de la terre du roi HohirI (!«■ Najiles,
a soit do la principauté de; .Morée, 700 uava-
« licrs fiançais. Quand il les eut l'éunis , il
« rassembla" également :i,'iOO (îrecs, honunes
„ (li; pied de son tkiihi'', et ahirs , en Ixilaille
u rangée, il maicha sur la Coniiiagnic; mais
„ ceux-ci (|ui le surent, sortir-eiil avec leurs
„ femnres et leur's enlaiils, et se rangèrent
, dans une helli' plairrr; près de 'l'hèlK.'s. Dans
iA' lieu il y avait un marais, (H de ce marais
la Compagnie se lit comme un bouclier.
« dure, et ne soupçonnant rien de ce (pii
« avait été fait, il pnussc le cri de guerre,
« excite les siens, et, avec toute la cavaler'ie
« qui l'enliiurail, s'avance conti'e l'ennemi,
« qui. au delà de cette plaine, se tenait im-
« nrobile sur le teri'ain, attendant son atta-
« que. Mais avant d'être parvenus au mi-
« lieu de cette plaine humide, les chevaux,
« comme s'ils eussent été embarrassés par
« de lourdes chaînes, et ne pouvant, sur ce
« teir-ain glissant , poser leurs pieds avec
« fermeté , tantôt roulaii'iit dans la bmie
« avec leurs cavaliers, tantôt, déljarras.sés
« de leui's cavaliers, s'enr|)orlaieirl, et tan-
te tôt, sentant leius pieds s'i'nfoncer, rcs-
« taiont immobiles au même lieu avec leurs
« maîtres , comme des statues équestres.
« Les Catalans, encouragés par ce spectacle,
« les accablèi-ent de leurs traits et les égor-
« gèrent tous. Bientôt, se lançant avec leurs
« chevaux sur la trace des fuyards, ils les
« poursuivirent jusipa'à Thèhes et à Alhè-
« nés, et, atta(piant ces villes à l'impi'oviste,
« s'en emparèrent avec facilité, ainsi que
« de tous leui's Ir-ésors, de leurs femmes et
« de leurs enfairts. Ainsi , comme ilans un
« jeu de dés, la fortune ayant tout à coup
« changé, les Catalans dcviin-ent maîtres de
« la seigneurie, d'Atiièncs et mirent lin à
« leurs longues courses vagabondes, et, jus-
te qu'aujourd'hui, ils n'ont pas discontinué «
« u'(?tendr-e les limites de leur seigneurie. » «
« Ce fut, en elfet, à partir de ce jour, que «
les Catalans obtinrent la possession du rJu- «
ché d'Athènes, et substituèrent leur seigneu- «
rie à celle des seigneurs français, qui con- «
tinuèi-ent à posséder le Pélo|ionèse et plu- «
sienrs villes de l'Acarnanie, de l'Ktolie et de «
la Phocide. Le roi Fi-édéric de Sicile envoya
à s.es Aragonnais de Grèce un de ses lils
pour les gouverner, avec le titre de duc d'A-
thènes et do Néopati'as , et ce titre se con-
serve encore aujourd'hui parmi ceux (jue
Cl Mais quand les 200 hommes d'armes à che-
« val catalans, et les 300 hommes d'armes à
« jiied virent ipie cela était sér'ieux, ils allè-
« rent tons ensemble trouver Gautier de
« lîi'ienne, et lui dirent : Seigneur, ici sont
« nos frères, et nous voyons (jue vous voulez
« les détruire à tort et à grand péché ; c'est
« pourquoi noirs voulons aller mourir avec
« eux, et ainsi nous vous défions et nous nous
« dégageons envers vous. Et le duc leur dit
« qu'ils s'en allassent à la inale heure, et que
« cela était bon pour qu'ils mourussent avec
<c les autres. Aloi's tous réunis allèrent so con-
« fondre avec le reste de la Compagnie, et
« ilssedisposèrent tous au coin bat... Que vous
« dii-ai-je ?le duc en belle bataille rangée,
avec 200 chevaliei's français, tous aux épe-
rons d'or , avec beaucou[) d'autres cava-
liers du pays, et avec les gens de pied ,
marcha sur les Catalans; lui-môme se plaça
à l'avant-gar-de avec ses bannières, et alla
férit aussi sur lui
chevaux du duc ,
les Almogavares
férir sur la Compagnie, et la Compagnie
'. Que vous dirai-je? les
aux cris (|ue iioussèrent
hommes de pied des Ca-
talans), s'enfuirent du côté du marais, et
« là le duc tomba avec sa bannière. Tous
« ceux cjui formaient l'avanl-garde arrivè-
« rent alors. Les Turcs et Tnrcopules((alliés
« des Catalans), voyant q.ue l'alTaii'e était sé-
« rieuse, brochèrent à l'instant des épci'ons,
« et allèrent férir sur eux, et la bataille fut
« terrible; mais Dieu, (jui en tout temps,
« aide au bon droit, aida si bien les Catalans
que de tous les 700 chevaliers français il
ne s'en échappa que deux: tous les autres
périrent, ainsi que le duc et les autn-s ba-
ie rons français de la principauté de Morée,
« qui étaient accoui'us pour anéantir la Cora-
« pagnie. De ces deux, l'un fut messire Bo-
« niface de Vérorme, seigneur de la tierxe
« partiedeN'égrepoiit,(pii était foi-tprud'hom-
« me et loyal, et avait loiijour-saimé laCom j
« pagnie; aussi, dès que les nôtres le recon-
« nureiit sur le cham|i de bataille, ils le
<; sauvèrent Après la jirise de possession
« du champ, les Catalans pressèrent messire
« Honilàre d'ètr-e leur chef, mais il refusa
« absoluirieiit. »
«Considérez maintenant les faits, les
hommes et h s lieux, et , après cela , les in-
ductions à tirer de ce récit vous i)araitront
naturelles. Le charn|) do bataille est, vous
le voyez, sur la l'ive dr'oito du Céphise, en-
tre le lac Cojiais et Thèhes, entre les iielils
lacs Likeri et Paralimni, et à bien peu do
distance de Chalcis. Ce n'est pas en écrivant
à Athènes, et pour des Athéniens, qu'on a
iH'Soin d'entrer' dans un plus long déveloiv
pemcnt topographiqne sur uno semjilable
i]iiestion : ici tous connaissent des lieux si
voisrns. Quant aux eombattants, ce sont des
chevaliers français, avei^ lerns tr'oupes légè-
res d'une |iait. et les Catalans et Turio|iiiles
de l'autre. A Ci
çais. survit
■Ile bataille iivr'ée par- les l'ian-
un chevalier feudataii'e des prin-
ces liaiçais (le .Morée, h^ seig'ieur de C.hal-
( is. Sauvé du champ de mort, il r'eçoit do
ses vaiiKiueurs l'otlre du coirriiiandemenl en
233
CHA
chef, et il refuse. N'est-il pas tout nnlurel
de supposer qu'après la grande bataille dans
laquelle avaient succombé ses auiis , le sei-
gneur de Chalcis, qui était en faveur auprès
des Catalans, aura obtenu d'eux de remplir
un devoir pieux, auquel les ennemis les plus
acharnés ne se refusaient jamais, relui d'eu-
terrer les morts? Les Catalans avaient l'u-
sage, après une bataille, de lever le champ,
c'est-à-dire d'aller sur le champ de bataille
dépouiller les morts de tout ce qu'ils possé-
daient de précieux, et certes ils n'avaient
pas manqué de s'emparer des éperons d'or
et des armes de prix, aussi bien que des ar-
mes offensives qui pouvaient leur servir.
Les armes défensives , plus grossières ou
trop endommagées , furent laissées sur la
place au milieu des marais et des terres, et
et sont ces armes, que , suivant mes conjec-
tures, le seigneur de Chalcis, après avoir
fait enterrer ses amis , aura fait relever du
champ de bataille et transporter dans sou chà-
teaudeChalcis, voisinde ce lieu. La forme des
armures, leur grossier travail, les coups ter-
ribles qui les ont toutes endommagées, tout
atteste que ces armures n'étaient i)as conser-
vées dans un arsenal pour l'usage des hom-
mes d'armes, mais seulement comme un
pieux souvenir et loin dé tout regard ; et en
effet, ce n'est que cinq cent trente ans après
qu'un pan de muraille, en s'écroulant, a fait
connaître la salle voûtée et sèche dans la-
quelle elles étaient conservées.
« Ces armures consistent en une centaine
de casques de fer de trois formes différentes,
selon qu'ils appartenaient à des servants
d'armes français, catalans ou turcopules. Les
casques turcopules sont plus légers et plus
maltraités , et il y en a aussi beaucoup moins.
C'est la même îorme qui se conserve en-
core aujourd'hui dans l'Asie Mineure et en
IPerse» Puis, viennent des cuirasses ornées,
en général , de petits clous de cuivre, dont
la tête est assez élégante ; puis des épau-
lières, brassards , cuissards, genouillères,
jarabards; puis un nombre considérable de
plattes , c'est-t-dire de plaques de fer de
forme concave, qui se plaçaient les unes près
des autres, comme une sorte d'écaillés, atta-
chées au galigan ou vêtement de lin supé-
rieur, et couvraient tout le dos de l'homme
d'armes-jusqu'à sa jonction avec sa cuirasse.
L'un des galigans avec ses plattes, attachées
de manière à envelopper tout le corps en
passant sous les bras , est encore conservé
en son entier; plusieurs autres sont en lam-
beaux, mais en lambeaux assez considérables
pour indiquer leur place. Dans plusieurs
des casques sont les coiffes de lin et de cuir
que l'on plaçait dessous le casque pour pro-
téger la tête. A beaucoup de cuirasses sont
attachées les courroies de cuir et les bou-
cles qui les réunissaient. Un casque des plus
épais porte l'empreinte d'un coup de masse
â'armes , asséné alors d'une main si puis-
sante, qu'il suffisait à faire jaillir la cervelle.
Dans l'intérieur d'une des- cuirasses est la
marque du fondeur, des M gothiques d'une
forme que Ton reconnaît aisément pour celle
DlCTlOlNN. U'EPUIU.VPHIB. I.
D'KPIGIUPIIIE. CHA 234
usitée au commencement du \iv' siècle. Les
plattes abondent en telle quantité, que j'ai
été obligé de les faire placer dans une iiièce
du rez-de-chaussée, pour qu'elles ne tissent
pas crouler les plafonds. Lutin, à tout cela
ajoutez de ces pointes de javelots à quatre
faces, que les Catalans frottaient sur les cail-
loux pour les aiguiser, des jiointes de flè-
ches, des bouts do fer pour les épieux, dont
une partie du bois subsiste , et un grand
nombre d'étoiles de fer destinées h être je-
tées sous les pieds des chevaux, dans les en-
droits plus secs, pour les arrêter dans leur
course et les blesser , et vous serez con-
vaincu que les armures de Chalcis peuvent
offrir un objet intéressant d'étude. Je rends
grâce pour ma part à S. M. d'avoir bien
voulu les faire venir à Athènes, où plus tard
elles peuvent , avec les monnaies françaises
de Constanlinople, les monnaies françaises,
de la principauté de Morée , existant ici en
grand nombre, et celles des ducs d'Athènes,
et aussi avec tous les restes de blasons sculp-
tés sur le marbre, et quelques-uns avec leurs
devises , trouver place dans un établisse-
ment public. Tous ces débris de l'histoire
passée sont toujours des enseignements uti-
les pour les peuples. Il ne saurait être in-
différent à la Grèce de se reporter vers une
époque où, pour la première fois, après son
adjonction au grand empire de Rome, puis
de Byzance, elle a commencé à ressaisir une
existence qui lui fût propre, et à prendre sa
place au rang des souverainetés qui ont un
nom. Si pendant les trois cents ans qui s'é-
coulèrent depuis la conquête de Constanli-
nople par les Francs jusqu'à la conquête de
la Morée par les Turcs, presque toutes les
provincesquiforment aujourd'hui le royaume
de la Grèce, furent régies par des hommes
étrangers au pays, par des Français , dont
les chroniques grecques elles-mêmes pro-
clament la bonne foi sans tache, la généro-
sité chevaleresque et l'insouciante bravoure,
du moins la Grèce put, par cette existence
nouvelle, reprendre, dans le malheur même,
des idées de flerté et d'indépendance, qui ,
plus tard , devaient porter de si heureux
fruits Et quand on a l'honneur d'appartenir
à une nation qui, comme la France, a si no-
blement et si puissamment contribué à l'af-
franchissement.actuelde la Grèce, et que soi-
même on a donné à cette belle cause des se-
cours non inefflcaces, on peut, sans craindre
de blesser une honorable susceptibilité natio-
nale, aimer à se rappeler, et à rappeler aux
autres , qu'avant d'assurer à la Grèce d'au-
jourd'hui cette nationalité que lui ont con-
quise et méritée tant de sacritices généreux,
tant de malheurs , tant de courage enfin dé-
ployé dans une lutte obstinée, les chevaliers
français avaient été les premiers à lui con-
quérir , sinon une existence nationale , du
moins une individualité qui n'était ni sans
tierté, ni sans gloire. »
CHAMELIÈRES, ancienne abbaye deBéné-
dictins au diocèse de Clermont, en»France.
Ou conservait autrefois dans l'église du
monastère le corps de Sainte-Thècle. Eu
a
8-5 CHA
16i>9, oa découvrit dans la cliAsse où repo-
saieiit les reliques de la sainte, une lame de
plomb sur laquelle était gravée rinscriiilion
suivante r
He sunl
reliquie
beaie
Tecie . vir .
ginis . que Ilico-
nie (1) oriiiiiila
fuit . dehiiic ve
ro a Paiilo. aplo.
conversa Se-
luciam (2) requi-
evit.
(Mabillon, Annal. Benedict., 1. 1, p. hkS ;
nouveau traité de Oiplomalique , 1. II,
p. o%-602 ; Cardinal Mai, p. kH.)
CHARTES , lapidaires ou gravées sur
pierre. — Voyez Anagni, , Civita-Castellana,
Milan, Ravenne, Subiaco, Tivoli, Viterbe, le
ciiapitre m' des inscriptions de Rome dans
notre Dictionnaire, et une dissertation cfu
mot Pierre Latte.
CHARTRES , chef-lieu du département
d'Eure-et-Loire, en France.
I.
Inscriptions placées sur les tombes de deux
évêques de Chartres.
ConimuDicalioa de M. Doublet de Boislbibaull,au cumilé
des arts et Dionuments, du ministère de l'instruction
publique (3).
A un demi-myrianiètre de Chartres existe
l'hôpital des incurables, fondé par M. d'A-
ligre, dans le même emplacement oijse trou-
vait avant la révolution l'abbaye de Josa-
phat, construite près de la montagne dite de
Lèves, en 1180, par Geolfroy et Gosselin,
son frère, évoques de Chartres.
Plusieurs évCques de Chartres furent in-
humés à Josaphat, entre auires Croll'roy et
Gosselin de Lèves, Robert, Jean de Salisbu-
ry, Celles et llegnauld de Mau(;on.
L'ancienne église n'existe plus. C'est donc
chose fort diflicile iiue de retrouver les in-
scriptions qui élnienl gravées sur les lombes.
Je viens de découvrir celles relatives à Gos-
selin de Lèves et h Jean de Salisbury ; je
m'emiiresse de les porter à la connaissance
du comité.
l'reinière inscri|ition.
ilic jacci Uuiiiiius Gosleiius de Leugis, episco-
pus CHrnolcnhi» , nepos el successor Doiuiii
Gaufridis de Leugis, cpiscopi (^ariuilciisib, f'un-
daloris abbaliic B. M. de Josapliat, aiiiio 1117,
ciiju8l'<'aldiai>ruitD.Girardus,virpolcnsiipci°ect
sernionc. Itoiia l'jiisdi'iii nionastciii aiiipliavil
I). Gii»liMiiis et l'iiiidavil alili.itlaiii S'> Ca-
rauni (4). Oliilt aiiiio 1155.
(I) Pour honii; Icoiiiiinl , aujourd'liiii Koiiieli, en
Asie .Mineure.
(i) Poiir Sdeuciam, Séleucic, auJDurd'Iaii Seli'l-
Kieh.
(5) Ihiltflin, »eplriid)re I8"il, p. -2-27.
(I) l.'.dilayr dr S;iirp|-C.li(|.iii, pic, Cliarirc».
DICTIONNAIRE CHA 236
Seconde inscription.
Ilic j^cet Doiiinus Joaiines Salisburiensis, epis-
copus Cainolcrisis. Eral capellanus sancti Tlio-
mse, arcliiep. Caaluarieiisis,cum ipscmartyrimn
passus est apud Anglos, cujus capsulant dedil
abbatise Sancti Pelri Camolensis. Obiit D.
Joaniies anno 1180, oui successit iii episco|ialu
Doiniius Petrus Cellcnsis (1), abbas Sancti Re-
migii'.Rhemensis, vir eximius. Jacet in clioro
iibi epistola Icgitur.
IL
Inventaire des vêtements et des reliques pos-
sédés par la cathédrale de Chartres nu xvii'
siècle.
Commuoicaiion de M. Doublet de Boisihibauli au comité
des arts et inouumeuts (2).
Dans la sacristie, en entrant à main gau-
che, se trouvaient cinq coll'res garnis chacun
de cinq tiroirs.
Premier coffre.
1. Une chasuble et deux tuniques garnies
de deux éloles et de trois manijailes è fond
de velours blanc chargé de ligures de l'arbre
de Jessé ; les luanteaux et arbres sont d'or
couché à petite pointe, le reste des vête-
ments à point de bouture de soie bien fine ;
les orfrois à fond de velours roug
_e chai'gé
de figures d'anges d'or nué, enrichis de se-
mence aux armes, en chef de Bourbon, et
deux écussons ensuite portant écartelé, au
premier et dernier d'azur semé de France, à
la bande de gueules ehargée de trois licuis
d'argent, qui est Rourbon ; au deux et troi-
sième d'argent, au chef de gueules, au lion
d'azur armé et lampassé d'or brochant sur
le tout, qui est l'ancien Vendôme.
Cet ornement, qui fut donné par Louis,
comte de Vendôme, était nommé le petit
arbre de Jessé.
2. Une chasuble et deux tuniques de ve-
lours rouge, les orfrois lleuronnés de veit,
avec leurs deux étoles ; trois manipules aux
armes de Joyeuse, qui est écartelé, au pre-
mier et quatrième (lalé d'or et d'azur, au
chef de gueules chargf' de trois hydres d'ur,
qui est Joyeuse : au deuxième el Iruisième
d'azur au lion d'argent couronné de même,
à la bordiu'e de gueules chargée de huit
Heurs de lis d'or, (]ui est Saint-Didier, l'é-
cusson envirotmé de deux colliers de l'ordic
du roi, sui monté d'une eouronne d'or eini-
chie de diamants, rehaussée de tleurons
d'or et de |)erles, amielée de Joyeuse.
3. Une chasuble doublée d'un lalfetas in-
e;irnadin et deux tuni(iu<'S garnies de leurs
él(des et manipules de drap d'or lleuronné
de velours rouge, les oifiois brodés d'or, les
ligures A manteaux d'or couché, et le reste
des vêtements de points de bouture apjielés
de colonia, chargés d'armes qui sont un
de guelde^,
eeusson d'argent au chevron ui; ^v
ciiargé en puiiUc d'une étoile d'azur aiioni-
(1) Celles,
(î) liullclm,]:
\t\\v\- ISM, p. I!i.
257
CHA
DEPIGRAPHIE.
CHA
238
pagnée de trois roses de gueule bouton-
nées d'or, deux en chef, une en pointe ,
et pour ornement de l'un est un bâton cau-
toral.
4. Une chasuble et deux tuniques garnies
de leurs étoles et trois manipules ; l;i chasu-
ble doublée de taffetas, les étoles à fond
d'argent lleuronné d'or, fermé de velours
rouge ; les orfrois d'or nué, aux figures de
l'adoration des rois, de l'histoire de la
Vierge, aux armes de France et de Lor-
raine.
Donné par Henri III.
5. Une chasuble et deux tuniques garnies
de leurs étoles et manipules à fond satiné
rouge, chargé de rosettes veloutées rouges
entourées de lauriers d'or lilé ; les oïlVois
d'or nué contenant l'histoire de la Passion,
et autres de l'Ancien Testament, appelé l'or-
nement des rosettes.
Fait par le chapitre et servant au Saint-
Sacrement.
6. Une chasuble et deux tuniques garnies
de deux étoles et trois manipules de drap
d'argent lleuronné d'or; les orfrois d'or nué
chargé des armes de Louis Guillard, évêque
de Chartres, qui sont de gueules, aux deux
bourdons d'or [>osés en chevrons, accompa-
gnés de trois rochers d'argent, deux eu chef
et un en pointe.
Deuxième coffre.
7. Une chasuble et deux tuniques garnies
de leurs étoles et manipules de taffetas blanc
chargé de fleurs de lis d'or, entouré de lau-
riers d'or et de soie ; les orfrois à ligures de
petits points représentant l'histoire de la
Vierge, aux armes, parti au premier de Jé-
rusalem ; ou deuxième semé de fleurs de lis,
à la bordure de gueules, au lambel de
gueules.
8. Une chasuble et deux tuniques garnies
d'une étole et de deux manipules de velours
rouge semé de petits lis brodés d'argent ;
les orfrois brodés de soie verte avec quel-
ques petits ornements d"or tilé, chargé de
plusieurs armoiries en losanges, la pre-
mière d'Evreux, semée de France, à la ban-
de componée d'argent et de gueules : la deu-
xième, parti au premier de Navarre et au
deuxième de France, la troisième de Bour-
gogne ancien.
9. Une chasuble et deux tuniques, garnies
de leurs étoles et manipules toutes b.ir-
dées d'or et d argent et enlevées, le tout vi-
dé à jour, et dessous la broderie une toile
d'argent trait ; les orfrois aussi bordés d'or
et d'argent, semés de perles et semences oii
il y a plusieurs croix de Lorraine garnies de
semences et perles, auxarmesqui sont parti,
au premier coupé, en chef de France, au bâ-
ton de gueules péri en bande, en pointe de
France, à la bordure componée d'argent et
de gueules ; au deuxième de Lorraine, au
lambel de gueules à trois pans, le tout sur-
monté d'une couronne de fleurs de lis, ap-
pelé l'ornement de la duchesse de Lor-
raine.
10. Une chasuble et deux tuûiques garnies
de leurs étoles et manipules de velours
rouge, les orfrois semés de flammes de bro-
derie d'or et, au milieu de la chasuble, uv
grand Saint-Esprit en broderie d'argent en-
vironné de rayons d'or avec les armes de
France et de Navarre. Donné par le roi
Louis XIII.
11. Une chasuble et deux tuniques garnies
de leurs étoles et manipules de drap d'ar-
gent à fleurons d'argent pleins, garnis de
passement plein d'or de Milan, aux armes
de feu M. d'Etampes, évêque de Chartres,
qui sont gironnées d'or et d'azur, au chef
d'argent à trois couronnes ducales de
gueules.
Troisième coffre.
12. Une chasuble et deux tuniques garnies
de leurs étoles ; manqîules de drap à fond
d'or, fleuronnés d'or et d'argent, formés de
velours rouge, et le bord de broderie guippé
de Bouillon et clinquant formant les orfrois,
aux armes de losanges, écartelé au premier
et dernier d'azur, à six croix fichées d'or,
trois en chef et trois en pointe, au croissant
d'argent en cœur, aux deux et trois de
gueules, à la croix ancrée d'or; sur le tout
écartelé, au premier et dernier d'or au dau-
phin d'azur, auxdeux et trois de Champagne,
appelé l'ornement de Sancerre.
13. Une chasuble et deux tuniques garnies
de leurs étoles et manipules en moire d'ar-
gent, l'orfroi brodé d'or de Milan, figure
de l'arbre de Jessé d'or nué, qui est pareil-
lement sur le fond de la chasuble et des tu-
niques, aux armes d'Uliers, qui sont écar-
telés au premier^etdernier d'Uliers, d'or à six
annelets de gueules, deux et un, au deuxiè-
me paie d'or et de gueules de six pièces,
qui est d'Amboise ; au troisième d'or au lion
de sable, qui est de Flandre, sur le tout de
Vendôme ancien, le lion chargé d'une fleur
de lis d'or sur l'épaule. Donné par Milon
d'Uliers, évêque de Chartres.
Armoires renfermant des chapes.
14-. Cinq chapes à fond de satin rouge, à
rosettes de velours rouge entourées de lau-
riers d'or tilé, aux armes du chapitre sur la
billi', qui sont une chemisette ; les orfrois
d'or nué enrichis d'ovales où sont représen-
tés la descente du Saint-Esprit, la gloire des
saints, l'institution du Saint-Sacrement, le
martyre de saint Pierre, l'histoire de Zacha-
rie et de saint Jean-Baptiste.
On l'appelle l'ornement du Saint-Sacre-
ment.
15. Cinq autres chapes de drap d'or de
grand ramage velouté de rouge, les orfois
brodés et les figures à manteaux couc'iiés
d'or, le reste des vêtements à point de bou-
ture ; l'orfroi de celle de l'ofliciant, une bor-
dure bordée et élevée d'or de trois doiytsde
large, les figures brodées d'or nué; ayi" cha-
peron est l'histoire des Innocents, ^(ipelée
colonia.
10. Cinq autres chapes de drap d'jugent à
fleurons d'or et d'argent, ornées de velouté
239 CH\ DICTIONNAIRE
rouge, les orfrois d'or nue chargés de l'Iiis
loire do la Vierge.
Don de Henri III.
CHA
240
le chape-
17. Une chape à fond d'or velouté, violet
cl à grands ramages, les orfrois de dra|)
d'or, chargés de cercles où sont les tigures
des apôtres de points de boulure, ayant sur
la bille une chemise de Charlres; le ciiape-
ron chargé de l'iiisloire des Innocents, au-
dessous duquel est un écusson écartelé au
premier et dernier de deux chevrons dou-
blés d'a/ur, posés en face, au deux 'et trois
d'argent à trois lézards de sinople 'posés en
pal. Don de M. le doyen Naalier et ser-
vant à M. le doyen aux grands solennels
d'hiver.
1-8. Uaa au^re chape brodée à fond d'or,
tant les orfrois que le corps de la chape ; les
orfrois garnis de quantité de semence dis-
posée en compartiments en forme de feuil-
lage ; sur le corps de la chape est représeilé
un fleuve se croisant, rempli de dilféreuts
poissons, et dans la croisière il y a de gran-
des écrevisses. Au-dessous du chaperon de
la chape, il y a un crucifix accompagné de
saint Jean et de la Vierge, au bas de la chape
une Vierge assise dans une chaire, et sur le
corps de la chape sont les 'apôtres accompa-
gnés de divers oiseaux. Sur le côté; droit de
l'orfroi, il y a des armes: la première d'.or
deu-
il trois chevrons brisés de gueules, la
xi:ème d'or à la fasce de gueules surmontée,
en chef, d'un chevron de gueules brisé dont
les extrémités joignent la fasce, et un che-
vron brisé do même en pointe ; ensuite sont
reproduits les mèiues écussons alternative-
ment sur l'orfroi ; du côté gauche sont six
;iutres écussons posés de même alternative-
ment, le premier de gueules au lion d'or, le
second de gueules à trois lions passants
d'or; Ladite chape ayant un chaperon pointu
lï l'antique enrichi de deux anges qui encen-
sent ; celte chape était réservée à l'évèque
lors (le son entrée.
19. Une chape de velours blanc garnie de
deux gros crochets d'argent
orfrois à fond d'or gaufré
h la bille, les
e tout chargé du
grand arbre de Jessé, au bas de laquelle se
fit en lettres brodées : Carolus d'illicrs de-
camis Carnolensis hue me veste contexit
1522 ; parcal illi Deus ! Dans le cha|ieron est
une -Assomption et au-dessous sont les armes
d'Illiers en écusson carré, ornées d'une
crosse, ayant au premier et diTuicr d'Illiers,
au deuxième paie d'or et de gueules, au
troisième d'or au lion de sable, et sur le tout
de Vendôme ancien comme ci- dessus
(voyez n" 1).
20. Une chape ;i fond de velours blanc,
chargé do ligures de l'arbre de Jessé, dont
les maiit;.'aux et arbres sont d'or couché fi
petit point, les orfrois à fond de velours
rouge chargé de ligures de chérubins d'E-
zéchiel sur de aux armes de Louis
de Bourbon, ( omtc de ^'endôme, qui sont
sem(''i;s de Heurs de lis d'or ù la bande do
giic idi's, ( l autres éiarlelés au premier et
dernier de Louis de Uiturb'xi, iiu deuxième
et troisième de Vendôme ancien
ron représentant la Trinité.
21. Cinq chapes de drap d'argent, à fleu-
rons d'argent frété, garnies de passement
d'or de Milan, avec armes de feu M. Léonor
d'Estampes, évêque de Chartres.
22. Une chape à fond de satin rouge bro-
dée il plein d'or et d'argent couché, les or-
frois de velours rouge brodés h plein d'or
gui[>é, remplis de l'histoire d'Elie, donnée
par M. Elie Fougère, doyen de Charlres,
avec ses ariaes^ qui sont d'azur à deux che-
vrons brisés d'argent, surmontés en chef de
deux étoiles d'or, au croissant d'argent en
pointe d'où sort une llaimnc de gueules en
jjal. La chape doublée de taffetas rouge et
ayant di'ux grands crochets d'argent.
• 23. Cinq chapes de velours rouge, les or-
frois brodés et semés de flammes d'or guipé,
et, sur les chaperons, un gros Saint-Esprit
d'argent entouré de flammes d'or avec les
armes de Louis XIII, servant à la Peidecôte
et aux messes du Saint-Espril. Les orfrois
brodés d'une broderie d'argent semée de
soie bleue.
2'i.. Cinq chapes de brocart à fond d'argent
ileuronné d'or et d'argent, pour clôture des
chaperons et orfrois. Le tout doublé de taf-
fetas Isabelle avec les armes de A'illeroy
d'azur au chevron d'or à trois ancrées de
même, deux et une.
2b. Une chape de velours à fond violet
Ileuronné à grands ramages d'or, les orfrois
de broderie de feuillages et de chemises de
Chartres et le chaperon pareil, le tout ter-
miné de galon de soie verte ; appelée le
manteau du roi Jean , servant aux se-
maines des dimanches de i'Avent et du
Carême.
26. Quatre chapes de velours rouge, les
orfrois de brocart h fond d'or, avec lleurons
d'or et d'argent frété, forme de velouté vert,
aux armes do Joyeuse.
27. Deux chapes de drap d'argent, fleu-
ronnées d'or et d'argent frété, les orfrois
d'or nué à ligures représentant l'histojie de
la Vierge ; aux armes de M. Guillard, évoque
de Chartres sur ses billes.
28. Quatre chapes à fond d'or, fleuron-
nées de velouté rouge, l'une ayant la des-
cente du Saint-Esprit sur le chaperon et les
orfrois de broderie avec ligures ayant les
manteaux d'or couché et le reste des vête-
ments de pièces de bouture : la ileuxièmc
ayant môme orl'roi, de môme broderie avec
un chaperon où il y a apparence d'une Na-
tivité ; la troisième, les orfrois pareils, et
sur le chapi'ron une Cène ; la iiualrième, les
(irfrois brodés d'or nué, avec ligure de même
et le chaperon de même représentant la Ké-
surrectioii : laiiuclle elKqie porte sur la
bille un écusson au champ d'argent, au
chevron de sable ou d'azur surmonté do
lieux roses do même, une tôle en pointe,
appelée Sancerre.
2'.). Deux chajies tie damas rouge ileuronné
d'or, les orfrois bn dés d'or, d'argent cl de
soie : sur le chaperon de l'une, Tapparition
de l'auge aux .Maries, et sur l'aulre Notre*
241
CIIA
D'EP1GR4PH1E.
CHA
0|2
Seigneui" porlnnt sa croix, apparaissant à
saint Pierre , aux armes de Guillard.
30. Deux chapes de velours vert toutes
brodées, histoires différentes ; garnies d'an-
ges jouant de divers instruments et semées
d'écussons aux armes de France.
31. Une chape à fond d"or, ramagée de ve-
Jours vert etde petites fleurs en trèile velouté
rouge ; les orfrois brodés d'or et de figures
dont les manteaux sont couchés d'or, et le
reste du vêtement de point de bouture ; ayant
sur le chaperon une Trinité.
32. Une chape de velours rouge remplie
de figures des douze apôtres ; les manteaux
brodés et couchés d'or à petit point et le
reste des vêtements à ])etil point : au bas,
un bord de feuillage brodé, les orfrois par
carrés, dont l'un est de velours rouge chargé
d'un ours environné de lis, l'autre au fond
de soie blanc trélissé d'argent, avec un car-
touche à fond vert rempli d'un cygne d'ar-
gent ; au troisième carré les armes de Berry,
semé de France, à la bordure engresiée de
gueules, et ainsi en continuant pour le reste
des carrés.
33. Une chape de damas rouge, tout le ra-
mage fermé d'un cordonnet d'Or de Milan,
les orfrois d'or violet brodé de feuillage
d'étotfe d'or et d'argent, avec dos ronds rem-
plis de figures : sur le chaperon, un saint
évêque ayant un chanoine à ses pieds, et, au
bas du chaperon, un écusson d'or de trois
pièces, au chef de gueules à trois étoiles d'or,
à la fasce de sable, et en points d'or à trois
poissons de sinople.
34. Une chape de damas rouge fleuronné
d'or, les orfrois de brocart d'argent où est
figurée l'histoire de la manne.
35. Une chape de damas figuré do grands
fleurons d'or, les orfrois brodés d'or et de
soie: sur le chaperon un saint Thomas met-
tant la main dans le côté de Notre-Seigneur.
36. Une chape à fond d'or couché où il
y a plusieurs ronds remplis du martyre de
plusieurs saints, avec des anges qui encen-
sent plusieurs endroits; les orfrois de bro-
catelle de soie rouge et aurore.
37. Une chape de damas rouge à fleurs d'or
par compartiment ; les orfrois brodés d'or
avec des ligures dont les manteaux sont cou-
chés d'or et le reste des vêtements brodés h
petitpointsurlechaperon:enpoinle, un com-
mencement de la Vierge, et en bas un écus-
son écartelé porté par deux anges, au pre-
mier et dernier de France à trois fleurs de
lis, au deuxième et quatrième d'or à deux
dauphins d'azur.
38. Une chape de velours à fleurs rouge
cramoisi; les orfrois de velours vert brodés
d'étoffe avec des ronds où il y a partie des
apôtres : sur le chaperon, un saint Michel
ayant un chanoine à genoux auprès do lui,
et, au bas du chaperon, un écusson d'azur à
un navire d'argent au chef d'or à trois trèfles
de sinople.
39. Une chape de velours rouge brodée
de plusieurs feuillages d'or formant un com-
partiment dans lequel sont représentés plu-
sieurs martyrs ou saints, dont les manteaux
sont brodés d'or et le reste des vêtements
brodés de soie à petit point avec de petits
oiseaux semés en plusieurs endroits ; les or-
frois brodés d'or avec figures brodées d'or
sur les manteaux, et le reste do soie, à petit
point. Le chaperon en pointe sur lequel est
le trépassement de la Vierge ; ladite chape
appelée la chape des martyrs.
40. Une chape de velours rouge semée de
croix d'or de masse ; les orfrois brodés aussi
d'or de masse, avec plusieurs figures bro-
dées de même. Appelée la chape do la croix.
41. Cinq chapes de velours noir, les orfrois
de satin blanc bordés d'une gaufrure d'or de
Milan, avec figures d'anges, et, sur l'un des
chaperons, l'histoire de la résurrection du
fils de la veuve de Naïm; sur le deuxième, la
résurrectionde sa fille, PMe//o, tibi dico^surge,
par Notre-Seigneur; sur la troisième par Elle,
et sur la cinquième la résurrection de
avec ces paroles : Mulier, toile filium tuum :
toutes lesquelles figures sont d'or nué sur
satin blanc.
III.
Reliques.
1. La première châsse en vermeil doré [sic)
travaillée à jour, avait été donnée par Hen-
ri IV, le jour de son sacre en l'église cathé-
drale de Chartres, le 28 février lo94.
2. Deux grands calices de vermeil avec
leurs patènes, servant aux jours solennels :
l'un donné en 1582 par Henri III ; l'autre,
par l'amiral de Grœsville, est orné de ses
armes, sous Charles VllI, en 1487; l'un et
l'autre de0",325de haut. Le second, porté à
Paris en 1563, afin d'y être vendu pour les
besoins de l'État, fut estimé à 100 liv. (1) et
rapporté.
3. Deux grosses burettes de vermeil, ou-
vrage antique de 0'",162 de hauteur.
4. Deux instruments de paix, l'un d'argent,
ayant 0'",217 de hauteur et 0°',13o do largeur;
l'autre de vermeil, donné en 1600 par M.
Boeto, doyen, a 0"',217 de hauteur et O^jlOS
de largeur.
5. Une croix de 0~,325 de hauteur, dont le
pied de la colonne et le fût sont d'émeraudes ;
le pied composé de trois tables triangulaires,
dans le milieu desquelles il y a des onyx
taillés. Ce pied est posé sur trois agates au-
dessus desquelles est une colonne torse d'une
seule émeraude ; le fût de la croix aussi d'é-
meraudes en tables de 0°',027 de large ; le
tout enchâssé d'or, enrichi de perles, xubis
et turquoises, donné par Henri III, en 1582;
estimée 30,000 livres.
6. Une Vierge de vermeil doré portant son
fils ayant 0°,244 de hauteur et pesant
2 marcs 6 onces , donnée en 1256 , par
Alaide, abbesse de Montreuil, en Picardie.
7. Une grande Vierge d'argent, de 0"',650
de hauteur, pesant 10 marcs et demi, nom-
mée Notre-Dame Blanche, ou de lacté. Au
milieu du reliquaire est une petite boite d or,
dans laquelle il y a une petite fiole de cristal
pfeine de lait de la sainte Vierge.
(1) Le marc d'aigeni valait alors 15 liv. 15 s.
513
CHA
Dlf-TIONNAIRE
CHA
2U
8. Une aulre Vierge d'ambre gris en demi-
relief de C^GO en liauti'ur et lari^eur. Le
visage et les mains de la Vierge et de l'en-
fant Jésus sont d'albAtre; ils iwirtenl Tun et
l'autre une cDuronned'or, enrichie de perles;
au bas du tableau sont à genoux deux anges
d'or émaillé
9. Présent fait par la république de Ve-
nise à Henri lH, qui le donna à l'église de
Chartres le jour de la Chandeleur, en 1582.
La république de Venise depuis a voulu le
racheter, et en avait ollerl 10,000 liv.
Henri III fit ce présent avec la croix d"é-
meraudes et le calice de vermeil n<" -2 et 5
ci-dessus.
10. Un saint Laurent de vermeil, ayant
0",515 en hauteur et pesant IV marcs, dans
lequel est encliAssée une dent de ce saint
martyr.
11. Buste à mi-corps de vermeil doré, de
sainte Amplonie, de la hauteur de 0"',i88,
posé sur un grand pied aussi de vermeil,
porté par quatre lions ; le tour du col bordé
de rubis et d'émeraudes, dont celle du mi-
lieu qui sert comme d'agrafe , est d'un
prix considérable pour sa grandeur et sa
beauté. Donné, en 1503, par le cardinal Per-
rault, à qui MM. de Cologne en avaient fait
présent.
12. Une Vierge d'or émaillé (hauteur
0"','^60), ayant un grand manteau émaillé de
bleu, et à cause de cela nonmiée Notre-Dame
Bleue ; elle lient par la main gauche son lils
debout h côté d'elle et qui est aussi en or.
L'or et l'argent de cette ligure pèsent en-
semble 35 marcs. La Vierge est assise dans
une chaise au pied de cette chaise est
un reliqua.ire contenant des cheveux di; la
sainte Vierge. Donnée en 1384, par le pape
Clément Vil à Jean de France, duc de Berry,
lequel en a depuis fait présent à l'église,
avec cette belle ligure de lu Vierge, comme
il paraît par les registres de l'œuvre de l'an
1404.. Les mômes registres constatent encore
qu'en 1416, Jean Tarenne, changeur et bour-
geois de Paris, donna le pied ou base de
cette chûsse, qui est d'argent doré, environ-
né de panneaux de môme, émaillés de bleu
et semés de (leurs de lis.
1.'}. La sainte cliAsse (longueur 0'",677, lar-
geur 0'",271, haut(!ur 0'°,5(i9), posée sur un
brancart de vermeil doré, semé de Heurs de
lis en bosse. Cette ciiAsse pesée, avec son
brancart, le 1" octobre 170G, fut trouvée de
93 livres.
Cette châsse est faite de bois de cèdre,
couverte de grandes plaques d'or (1 el enri-
chie d'une inlinili' de perles, diamaiil>, rubis.
ériH'raudes, saphirs, jacintlns, agaies, tur-
qnoisi's, opnli-s, t(jpazes, onyx, ri'ysolite'-,
amélliysies, grenats, girasols, sarduines, as-
lroit(;s, cas.sidoines, calcédoines, héliotropes
el autres joyaux et présents.
L'invenlane présente la description di! lOJi
(1) 11 y avait (iO marcs d'or cl
saillie cfi.'issi', cniMiiu; il
10 (l'arKcnl sur I.1
jiaiail |iai le |in)c('s-vcrlial
(l'csliiiialiiiii i|u'i)ii en lil en t.'iii-i, par iiiilrc ilii roi
Cliarli.'t, IX, |iiiiii' la veille des i'clli|uali'u:>.
])ijoux d'or, d'argent, de vermeil el de pier-
reries diverses. Voici les.primipaux :
1" Une ceinture d'or (pesant 3 marcs 1 once,
estimée 500 écus) environnant le bas de la
chûssc' et enrichie de 15 rubis, 10 saphirs et
64 [lerles. A l'un des bouts il y avait une
grosse agrafe en or, à l'autre un onyx ser-
vant de bouton. Donnée par la reine Anne
de Bretagne, (jui y joignit deux bracelets
d'or, émaillés, attachés au-dessous de celle
ceinture.
Kn 1li()3, elle consislait en 67 couplets et
avait 68 |>erles el 30 pierres [irécieuses; le
tout pesant 3 marcs 1 once, estimé 300
écus. Portée <i Paris pour être vendue à rai-
son des besoins de l'État, elle fut ren-
voyée. Par un inventaire de 1637, il y avait
15Vubis, 10 saphirs, 64 perles el au bout un
onyx.
2° Une grande croix de pierreries, de trois
on (jualre doigts de large el presque de toute
la hauteur de hi châsse, faite de 56 rubis ba-
lais et grenats, 18 saphirs, 22 perles, 8 éme-
raudes, 18 onyx et 4 jacinthes, le tout disposé
en trois rangs et enchAssé en gi'os chatons
d'or. Il y a plus de 400 ans qu'elle est sur la
sainte cliAsse, comme il parait uar un vieil
inventaire de 1353.
3* Au-dessus du bras de celte croix, sont
deux grandes pièces d'orfèvrerie antiques
(de plus de 400 ans), en manière de cor de
chasse, rc'présBulanl les quatre saisons, et au
mi"
tant la gueule d'un lion
lieu des tableaux la Vierge, Samson écai
Jésus à mi-co:ps et
un Christ accompagné de deux anges. Sur
l'un des tableaux se lit : Rich. Wnrl. me fe.
Ces deux beaux morceaux enrichis de beau-
cou|) de perles el pierres iirécieuscs.
4" Une agate ovale, de jirès de 0'",054 de
haut, représentanl une Diane à la chasse.
5° Sur le toit ou couvertinc de la sainte
e'.iàbse, trois gros saphirs en caboi'hons non
taillés, celui du milieu eneliAssé dans un
cer(;le plat de vermeil que l'on cro l venir du
roi Bdbert. (Ilya|ilusde 400 ans ipi'dsso'it
sur la sainte cliAsse, ainsi qu'on le voit pai
l'inventaire da 1353. J
6° Deux aigles plats d'or ouvrage de
saint Éloi, posés sur les deux bouts du loil.
Donnés en 998 par Rolelinde, mère de O Ion
(Eude), évô<pie de Chartres.
7" Un diamant non taillé, de la longiunn-
de 0"',027 sur 0,020 lant de largeur qui? de
hauteur, encastré dans un chaton d'or ovale
de liligrane, enrichi de petits rubis ('l lur-
qu(iis<'s; il esl d'une très-belle roche, et se-
rait d'un prix considérable s"il était travaillé,
étant jilus gros ()U<! le tiers de celui du duc
de liiscane, estimé plus de :l millions, lequel
passe pour le second des diamants taillés, le
gol.
la sainte chAsse,
au milieu une
|iremier étant au grand Mo^.
8" Sur le second côté de
une manière de portique.
Vierge d'or tenant son lils ; pèse un marc,
une once, deux gros.
9" Un tableau d'or, ovale jideux faci-s : sur
l'une .sainte Marie-Madeleine, accompagnée
de Louis, comte de N'endôiiie ; sur l'autre se
lit: «Nous Louis do Bourbon, comte de
S45
CHA DEPIGRAPIIIE
Vendôme, avons donné ce tableau à l'église
N. D. de Chartres, et y donnons pau chacun
an, à toujours, une once d'or à [irendre sur
notredit comté de Vendôme. Fait l'an 1401,
au mois d'août. » Et fut donné par lui au
mois d'octobre suivant.
10° Un autre tableau d'or, en manière de
livre ouvrant en liant du pignon est une
CHA Î4(i
011650.) La main pèse 1
grande agate ovale, sur laquelle est taillé un
Jupiter Le cadre, qui est ovale, est
tj'or au bas, un écusson couronné aus
armes de France. On lit sur la couronne :
« Le roi Charles V, lîls du roi Jean, donna
cette agate à l'église, en 136" » : estimée
6,000 livres.
C'est dans celte châsse qu'était conservée
la chemise de la Vierge, donnée en 896 nar
le roi Charles le Chauve.
Theudon, Chartrain, la fit couvrir d'or,
ainsi qu'il est constaté par le nécrologe de
l'église de Chartres qui porte que, outre
cette libéralité, il fit encore bâtir le frontis-
pice de la porte royale, entre les deux clo-
chers, et qu'il contribua aussi beaucoup de
ses moyens à la couverture de l'église. Il
mourut en 911, et fut inhumé à Saint-Père.
14. Un grand reliquaire d'or ovale, posé
sur le haut d'une colonne de vermeil, semée
de fleurs de lis, soutenu par deux anges à
genoux sur une grande base à huit pans
aussi de vermeil. 11 y a entre autres reliques
du bois de la vraie croix. Hauteur do tout le
reliquaire, 9",623. L'or de l'ovale et du ta-
bleau de la vraie croix estimé 800 livres,
l'ovale et la colonne estimés 200 écus sol.
Les anges et la base dorée pèsent 27 marcs
6 onces ; au-dessous de l'ovale est un rubis
d'un très-grand prix, dans un chaton d'or,
estimé en 1562, par ordre du roi, à 80 écus.
Ce beau reliquaire fut donné par le duc
^ean de Berry, en 1406.
15. Une ceinture de 0°,461 de long sur
quatre doigts de large, faite de grains de
porcelaine blancs et noirs, bordée de soie de
porc-épic rouge. Il s'y lit : Virgini pariturw
votum Huronum. Elle fut envoyée par les
Hurons en 1678.
16. Une autre ceinture de i°',949 de long
et de 0"',162 de large Le fond est de
grains de porcelaine couleur violet foncé,
avec cette inscription : Virgini Matri Abna-
quiœi D. D., en grains blancs, tous lesquels
sont au nombre de onze milliers. Envoyée
par les Abnaquiers, sauvages de la Nou-
velle-France, en 1695, et reçus en septembre
1699.
17. Une médaille d'or ayant d'un côté
saint Louis et de l'autre deux mains de jus-
tice, sur le revers une couronne de lau-
liers avec ces mots : A V immortalité l et
autour, prix d'éloquence, 1673. Donnée en
1681, par l'abbé Matthieu de .VIelun de Mau-
pertuis, chanoine de Chartres, qui l'avait
reçue pour le prix par lui obtenu de l'Aca-
démie française. (Pèse 4 onces, 2 deniers,
valant 200 liV.)
18 \in ange d'argent tenant une raaiu d or
dans laquelle est une partie de celle de saint
Thomas. (Hauteur
marc, 5 onces.
19. Un soleil de vermeil ou jiorte-dieu
(hauteur 0m,433, longueur 0°'650, largeur
0°',162), porté par deux anges ; au-dessus
un dais de vermeil porté par quatre
Le tout orné de pierreries.
20. Un saint Georges à cheval (hauteur
0ni,487, longueur 0"',325), en vermeil, le-
quel se démonte en plusieurs endroits.
Donné en 1634 par Nicole, duchesse de Lor-
raine.
21. Une grande croix de vermeil, enrichie
de pierreries, servant aux processions solen-
nelles (hauteur 0™,921).
22. Une autre croix en vermeil qui se met
sur l'autel aux jours solennels (hauteur
0">.623, pèse 3 marcs 3 onces). Donnée par
MM. de la ville d'Issoudun. le 15 mars 1630.
23. Un bâton de brésil (hauteur de l'",703),
virole d'argent en i)lusieurs endroits ; au
haut, une grosse fleur de lis en vermeil
C'est le bourdon que le roi Jean portait en
ses pèlerinages. Il sert de bâton cantoral aux
petits solennels.
24. Un autre bâton cantoral (hauteur de
1"",786, pesant 15 marcs, 5 onces). Donné le
13 mai 1559, jiar M. Thiersant chanoine ; sert
aux grands solennels.
25. Un missel couvert de vermeil (hauteur
On',460, largeur 0"s298).
26. Un textuaire d'évangiles, aussi de ver-
meil, dont les deux couvercles pèsent 11
marcs, 2 onces.
27. Un textuaire d'épîtres, aussi couvert
de vermeil.
28. Une châsse de bois doré (longueur
1"',056, hauteur 0°',569), contenant deux sacs
renfermant des reliques.
29. Un reliquaire de vermeil doré (hauteut
0»,406), contenant un morceau d'une cein-
ture de la Vierge et un morceau d'une côte
de saint Louis. Donné en 1407 par le comte
de Vendôme.
30. Une châsse de vermeil (longueur
0°,623, largeur 0'»,379, hauteur 0'°,812).
31. Le chef de sainte Anne (hauteur
0°,542), dans un buste de vermeil doré.
Donné en 1204 par Louis, comte de Blois
et de Chartres, qui l'avait envoyé de Gon-
stantinople.
.32. Un buste de vermeil doré, représen-
tant un évêque (hauteur 0",704), lequel ren-
ferme le chef de saint Lubin, évèque de
Chartres, mort en 551.
33. Un petit tableau de vermeil, fermant
-à volets, dans lequel il y a du bois de la vraie
croix, apporté de la Terre sainte par Huré,
chanoinedeChartres(hauteur0",135â0»,162,
largeur 0-,108 à 0",135).
34. Un calice en vermei* avec sa patène, de
0",162 ; c'est celui de saint Yves.
35. Le chef de saint Matthieu, renfermé en
un buste de vermeil (hauteur 0°,460). On a
siié au bas du crâne, par derrière, plusieurs
morceaux pour donner à des personnes de
granile qualité. Apporté de ConstantiiiO|>le
en 1205, par Gervais, comte de Châteauneuf,
qui le donna à l'église de Chartres en 1353.
S47
CIIA
DICTIONNAIRE
CUA
de cire
Lo Chapitre fit f;iire ce liiistn par Jean Du-
han, orlévre, et donna 5V iiiai'(;s, 9 onces, en
deniers d'argent, et 25 écus d'or.
36. Une main de vermeil renfermant des
reliques de saint Etienne, iiape, premier de
ce nom. Elle porte lesarmes de Jacques Fourij
de Mainvilliers, 6v6que de ChAlons. (Lon-
gueur O-jlSi), lari^eur [O^.lSo , hauteur
0".2Vi).
37. Un grand calice d'argent avec sa pa-
tène, jiesant 12 marcs et demi. Donné par
le mart'fhal d'Ornano, le jour do la Chande-
leur, !G02.
■38. Le chef de saint Théodore, donné en
1120, par Geoffroy de Lèves, évéque do
Chartres, enfermé dans une chAsse à 6 faces
(hauleur 0""i-GO, largeur 0'°,2iV).
11 y avait dans cette chAsse deux écrits sur
parchemin ; l'un, des couunis de l'œuvre,
certiliail que le chef de Théodore était autre-
lois dans une chAsse d'argent doré qui fut
prise sous Charles IX et qu'il fut remis en
celle-ci sous Henri 111, laquellefut bénie par
M. de Thou, évècjue ; l'autre était un cm-ti-
licat de M. Mahon, orfèvre, attestant avoir
refait cette châsse en 1576. Le chef qui était
dedans avait été dépouillé de sa première
chAsse, qui pesait 19 marcs d'argent doré,
du temps de Charles IX. 11 fut pris en môme
temps, en ladite église, 120 marcs d'or et 6
à 700 marcs d'argent de toutes sortes d'ou-
vrages Je reliquaires de l'ég'ise, par ordre
du roi, à cause des nécessités du royaume,
pour écarter les hérétiques ; on enleva de
la sainte chAsse 40 belles pièces d'or de
plusieurs histoires. Il y avait de beaux ru-
bis balais, iénieraudes et belles perles, qui
furent vendues en 1362 et par lui estimées
à 10,000 livies. La sainte chAsse ne sortit ^, n
point de 1' église, les habitants de la ville s'y „.'^_' • ,";^iî^„ J''\"^'..^ c!^? Joo"f
opposèrent et donnèrent des otages pour la
représenter.
39. Un reliquaire composé de deux cylin-
dres de cristal en croix, ayant des reliques
de saint Luc, évangéliste, et de saint Vin-
cent, mailyr; il est iKJilé jiarun chérubin.
Sur le haut du second cylindre on lit sur un
vélin : De S. Marci evanç/rlistœ corpore. Dcus
S. Sixti primi Hcmorum episcop.
40. Un reliquaire appelé des Marées, fait
d'un cylindre do cristal; sur doux morceaux
de vélin on lit :
Jlic sunl istœ reliquiœ : 1" de lacté hcatœ
Virijinis, de liqne crucis li. Pétri apostoli
2" Ceciliœ, Vincentii, Nicusii....
41. Une vierge d'argent tenant son lils
(hauteur 0'",352], proche d'elle est une femme
à genoux, représrntunt Madame Maiie do
Luxembourg, viMive de Philifipe-Emmaimel
de Lorraine, duc de Mercojur, laquflk' lit
don de cette ligure, en reconnaissance! do la
guérisun qu'elle obtint, en 1618, par l'inlcr-
<:ession de la sainte Viei'gc, pour Madame la
duchesse de Vendôme, sa lllle.
42. Deux grands cliandelieis d'ai'gcnt d'en-
viron 1",024 de hauleur, pesant cliacun
HO marcs. Pri-sent ilu loi Louis XIII, en IGilT,
leipjcl donna en (jutre .'lOO livres de renies à
prendre sui' sa généralité d'Orléans , pour y
248
blanche au
entretenir des cierges
jour des grandes fêtes
4;J. Une chAsse de bois doré ( longueur
0"',596, largeur 0"" ,217, hauteur 0", 460;, ren-
fermatit les reliques de sainte Tliècle. Il s'y
trouve <les reliques de saint Côme et des
morceaux d'nn(; grande boîte d'ivoire, sur
les(juels est représenté le martyre de sainte
Thècle. Ces reliques étaient autrefois dans
une chAsse d'argent pesant 17 marcs, qui lut
vendue en 1562.
44. Une chAsse couverte d'argent doré
(longueur 0"",650, largeur 0",.325, hauteur
0'",623), renfermant le corps de saint Tug-
dual, évêque de Tréguier. Il vivait en 514.
45. Une châsse d'un bois tout uni, de la
longueur d'un corps entier (longueur 1",949,
largeur 0",514, hauteur 0"',G23) ; celui de
saint Piat, martyr, était dedans.
46. Une chAsse (longueur 0'",731, largeur
0'",352, hauteur 0'",650), contenant des re-
liques de saint Caltri, évêque de Chartres,
mort en 557.
47. Le bénitier de l'église de Chartres peso
10 marcs, 3 onces, avec l'anse; le goupillon
pèse 7 onces et demie.
48. Une chAsse (longueur 0",948, largeur
0'»,406, hauteur 0'",731), couverte de lames
de cuivre, renfermant le corps de saint Tau-
rin, évêque de Chartres.
49. Une chAsse (longueur 0'",758, largeur
0'",.3o2, hauteur 0", 623), contenant partie du
corps et le chef de saint Bohaire allas Bé-
thaire, vingtième évêque de Chartres, ([ui
fut élevé à l'épiscopat en 594.
50. Une chAsse (longueur 0",623, largeur
0"',325, hauteur 0'",569), contenant divers os-
sements de sainte...
en broderies
(l'u!! de 4°',223, sur 2'",599 de hauteur), re-
jirésenlent l'Assomiition de la sainte Merge.
Au bas, d'un côté, est le roi Jean avec ses
deux fils, Charles V et Louis d'Anjou; do
l'autre côté, la reine Bonne de Luxeiubourg,
sa femme, accomj)agnée de ses deux filles.
L'ouvrage est inie broderie exlrêmenient re-
levée : les vêtements sont d'or niié, enrichis
de pierreries et de perles. Les carnalions
sont d'un point refendu plus lin que le satin.
Le duc de Berri en lit présent en 1V06, pour
servir de retable au grand aut(.'l ; il a eoi\to
100,000 écus.
L'autre, ayant aussi 4'°,223 de long sur
2'" ,274 à 2"", 599, re|)résente l'histoire de la
passion et de la résurrection de Jésus-Christ.
Cet ouvrage est admirable; dessin beaucoup
jilus moderne ipie celui du roi Jean. Il
est d'or nué en broderie mêlé de ilill'érenls
points. Les contours et les bords des drape-
l'ies sont enrichis de iierles fines; il y en a
Irois exiraiirdinairemeut grosses formant la
lêtc des clous avec ies(piels le Sauveur l'st
attaché h la croix. Le cadre, (pii est d'archi-
tecture faite de pdini traîné, est aus>i rempli
de perles. Il l'ut linnné le 12 avril 1556, ]iai
M. François Rohier, évêipie de Saint-Malo ,
chanoine et dévot de Normandie, iMi l'égliso
de Chartres; était estimé 50,000 écus.
2 19
CIIA
DEPICRAPIIIE.
cnA
2S0
Procès-verbal de dépouillement de la sainte cliàsso.
Aujourd'hui mardi, 17 septembre 1793,
l'an II de la République, en présence des
citoyens administrateurs du département
d'Eure-et-Loir et des officiers municipaux
de cette ville, a été enlevés par le citoyen
Sergent (1), représentant du peuple, et du
citoyen Lemonnier, pintre (sic), tons deux
membres de la commission des monuments,
en vertu des pouvoirs qui leur ont été don-
nés par la loi du 27 juillet, de la châsse de la
Vierge qui était dans le trésor de la ci-devant
cathédrale de Chartres,
Les bijoux et objets qui suivent... {Suit
l'énumération de ces objets.)
IV.
Notice sur le vêtement dit chemise de la
sainte Vierge conservé autrefois dans le tré-
sor de la cathédrale de Chartres.
Communication de M. Doublet de Boislhibault (2).
Ce voile aurait été donné h l'église de
Chartres en 876 par Charles le Cliauve. Ce
voile s'appelait supparum {Yoiv Gall. Christ.
t. VIII, col. 1008). Willemin, qui en a pu-
blié un dessin dans ses Monuments français
inédits (pi. 16), donne à ce voile 0",4-88 de
largeur.
Ce qui attribuerait à ce voile une haute
antiquité, ce serait le témoignage de M. A-
drien de Longpérier, lequel trouve dans le
tissu une ressemblance frappante avec la
toile qui enveloppait les momies trouvées en
Egypte.
Nous donnons ici la copie du procès-
verbal (3) dressé et renfermé par M. de Lu-
bersac, ancien évoque de Chartres, dans le
reliquaire oii il a déposé la portion par lui
recouvrée du voile do la très-sainte Vierge„
« Nous, Jean-Baptiste-Joseph de Lubersac,
ancien évêque de Chartres, premier aumô-
nier de feu madame Sophie de France, etc.
« Au retour d'un long exil que nous avons
subi ainsi que la plupart des ministres de
France fidèles à la religion catholique ro-
maine et au gouvernement qui avait fait le
•tjonheur de nos pères depuis tant de siècles,
nous avions à peine |iosé le pied sur le sol
de notre patrie, où nous avions laissé de si
tristes souvenirs et des regrets si chers, que
nous nous sommes enquis avec empresse-
ment et inquiétude de l'état présent de notre
troupeau et de notre église, autrefois, hélas 1
si illustre et si tlorissante; motif suffisant
[)0ur la supposer ]!lus mallraitée par la horde
impie et sacrilège qui avait promené la dé-
vastation sur tout le territoire envahi par
elle.
« Ce triste présage, trop bien fondé, ne se
trouva aussi que trop réalisé par la spoliation
générale des églises de France, en particu-
lier du riche trésor de notre église cathé-
drale; mais ce qui a excité le plus éminem-
ment notre indignation et la vivacité de nos
(1) Mort à Nice, le 2i juillet 1847.
(2)-
I Bulletin des Comilés, décemb. 1830, p. 280.
(5) Celte pièce apparlienl au cabinet de M. Dou-
blet de'Boistliibault.
regrets, c'est l'enlèvement et la profanation
de la précieuse relique dite la Chemise de la
très-sainte Vierge (présent d'un empereur
d'Orient h Charlemagne), donnée à l'église
de Chartres par Charles le Chauve, son petit-
fils et arrière-successeur, en 876, d'après les
chroniques de Indito église, et conservée,
depuis cette époque, dans une magnifique
châsse ou arche couverte en totalité d'une
feuille d'or, sur laquelle étaient représentés
les douze apôtres, soutenue aux quatre an-
gles par autant d'anges_ d'or massif, et sur-
chargée d'ornements en pierreries, perles,
pierres gravées et autres bijoux précieux,
presque tous dons de la piété des souverains
français et étrangers envers la mère de Dieu,
le plus grand nombre par reconnaissance des
bienfaits miraculeux en leur faveur de la
puissance infinie et de son insigne pro-
tection.
« Quelques renseignements à nous parve-
nus par l'effet de nos recherches, recueillis
avec soin et poursuivis avec autant de cons-
tance que d'ardeur, nous ont conduit aux
découvertes suivantes :
« Au mois de décembre 1793, des commis-
saires des trois corps constitués de la ville
de Chartres s'étant réunis dans la sacristie
de notre église cathédrale, se firent représen-
ter par les sacristains la sainte châsse, qui
était confiée >\ leur garde , ainsi que tous les
objets précieux renfermés dans le trésor.
« A l'aspect de cette vénérable relique, ils
furent saisis d'un sentiment religieux, et ils
arrêtèrent que la sainte châsse ne serait ou-
verte que par des ecclésiastiques. En consé-
quence de cette décision, M. l'abbé Jumen-
tico, ci-devant curé de Saint-Hilaire de
Chartres et ancien promoteur de notre dio-
cèse, fut requis, avec un autre ecclésiastique,
do se transporter à la sacristie. Lorsqu'ils y
furent arrivés, M. Guillard, le jeune, en sa
qualité de procureur syndic de la commune,
les invita de procédera l'ouverture de ladite ^
châsse, et d'en extraire eux-mêmes toutes
les reliques qui y étaient enfermées
Cette ouverture fut faite en présence au
moins de cinquante personnes, toutes péné-
trées de respect pour les objets qui avaient
été depuis si longtemps exposés à la véné-
ration des peuples. Ce respect redoubla
lorsqu'on retira d'une petite châsse d'argent
le [irécieux voile appelé la Sainte chemise:
celte antique relique, qui consistait en doux
voiles, dont l'un servait d'enveloppe à l'au-
tre, fut présentée à tous les assistants.
« Sur la réquisition des commissaires, il
fut dressé un procès-verbal contenant la dé-
signation des deux voiles, la nature de l'é-
totfe, leur longueur, leur largeur, et la des-
cription des animaux et oiseaux qui bor-
daient celui qui servait d'enveloppe; ensuite
les deux voiles furent repliés et allaient être
replacés dans la petite châsse qui les conte-
nait, lorsque plusieurs personnes, dirigées
par un sentiment que nous ne ]^ouvons qua-
lifier, en demandèrent quelques fragments;
malgré les observations religieuses des deux
ecclésiastiques, qui firent tous leurs efforts
531
CHA
DICTIONNAIRE
CHA
252
jiour les conserver dans leur intégrité, les
deux voiles furent cnupés et divisés en plu-
sieurs morceaux, et lurent donnés à ceux
(jui en demandèrent.
« Par le môuie procès-verbal , il fut arrêté
que ce qui restait des deux voiles serait en-
voyé à M. l'abbé Barthélémy, célèbre anti-
quaire orientaliste, et membre de l'Académie
des sciences et bi'lles-lettres de l'Institut de
Paris, pour le soumettre à son jugement et à
ses observations, sans l'informer sur son
origine, sa qualité et son mérite. Les com-
missaires reçurent pour réponse que c'était
une étolfe en soie ((ui devait avoir plus
de mille ans, et semblable à celle qui servait
de voile aux femmes dans les pays orien-
taux.
« Ce n'était donc pas ce que l'on nomme
de nos jours une chemise, comme on l'avait
cru constamment, mais un vêtement qui,
ayant appartenu à la plus pure de toutes les
créatures, et servi tidèlement à lui couvrir la
tête et à revêtir toute sa personne sacrée,
n'en était pas moins digne de l'enquête que
nous faisions pour le recouvrer et le réinté-
grer dans ce haut degré de resjiect et de vé-
nération dont il avait joui jusqu'à l'époque
de son extraction en 1793.
« D'après ces données, nous sommes par-
venu à recouvrer quelques-uns des frag-
ments qui, comme nous avons dit, en avaient
été séparés et livrés ensuite à différentes
mains, et par divers motifs de dévotion ou
de curiosité. Il ne nous a pas été difficile d'en
obtenir la restitution, en exposant aux dé-
lenteurs qu'en outi'e de l'alfreuse profanation
dont ils se rendaient journellement cou-
pables, ils annulaient jusqu'à l'existence de
l'objet sollicité de notre part, s'ils laissaient
s'écouler un temps suffisant après lequel
toutes les jireuves de sa ipialilé originelle
seraient sup|)iimées.Ce mallieur, leur avons-
nous dit, doit être empêché par un person-
nage ayant caractère pour constater son
identité avec la célèbre relique remise, au
IX' siècle, par un de nos rois dans le trésor de
l'insigne église de Cbartres, où elle avait
été vénérée depuis par tous les lidèlcs. L'éclat
des miracles, témoignages si authentiques,
opérés à presque toutes ses ostensions et
expositions, si souvent répétées dans les oc-
casions les plus critiques, a maintenu la
sainteté et la célébiùlé d(; ec précieux gage
de la protection de la mère de Dieu, enveis
un [leuple tout dévoué à son culle, et jus(pi"à
l'époque de la révolution si fatale à la religion
elle-même.
« Nous avons d'abord réussi à nous en
])rocurei' deux portions notables de la part
de deux diocésains, M. Loret et M. (îuillard
l'aîné, lo premier, juge au tribunal de pre-
mière instance à Paris, le second, lionnue
do lettres et frère de .M. (îuillard, susnonnui',
procureur syndic ili' la counuinu; dcCliartres.
L'un et l'autre décédés depuis peu, et aux-
quels nous avons concédé deux petits reli-
ovales, d'aïueiit, ornés d'un (.ercle
cieuse relique, dont nous eu avons retenu
un autre pour notre croix de cérémonie.
« Sur l'avis que nous avons fait passer à
Chartres de cette intéressante conquête à
IM. l'abbé Costé, prêtre... ci-devant chanoine
de Saint-André de Chartres, notre ancien se-
crétaire et celui de notre évêché, il s'est
empressé de seconder notre zèle et nos
efforts par des informations scrupuleuses,
mais discrètes, sur les suites de la spolia-
tion du trésor de notre église, et particuliè-
rement de la sainte châsse...
« 11 nous a appris ciue M. Gnillard le
jeune avait retenu et conservé les restes
des deux voiles que M. l'abbé Barthélémy
lui avait renvoyés en sa qualité, à cette épo-
que, de procureur syndic de la commune,
avec la réponse adressée aux commissaires
qui l'avaient consulté ; que ledit M. Guillard,
avant sa mort, les lui avait confiés pour être
par lui remis à M. Maillard, alors curé de
Notre-Dame de Chartres; et que mademoi-
selle Maillard , sa sœur et unique héritière ,
en était restée nantie...
« Il nous a même ajouté que M. l'abbé
Juraentico, susnommé, auquel il les avait
fait voir avant de nous les envoyer, les avait
reconnus pour être de ceux remis h M. Guil-
lard, après l'extraction de la sainte châsse, à
laquelle il avait assisté et coopéré.
« La pieuse et respectable demoiselle
Maillard, instruite de tous les mouveuients
(|ne nous nous donnions pour retrouver ce
qui devait contribuer aussi essentiellement à
relever la gloire de la très-sainte Vierge, en
ranimant son culte dans notre cité et dans
une ei
dise
qu
lui sont consacrées
l'origine du christianisme, s'est fait
depuis
un de-
voir de s'en dessaisir et de nous les faire re-
mettre.
« Feu M. de Mérinville, celui de nos pré-
décesseurs qui, le dernier, avait l'ail l'ouver-
ture de la sainte arche, y avait renfermé un
l'état où il l'avait
mise, le 13
le à Texécu-
aux soins et
Jumentico ,
à fourni les
luaire
l'ur, cuutuiiaul uii ucliunlilloit Uo la [tri-
procès-verbal constatant
trouvée et celui où il l'avait
mars 1712. Cette pièce esseutie
tion de notre dessein est due
aux recherches de M. l'abbé
])récité, comme nous ayant dé
détails de faits et d'autres circonstances
dont il a été le témoin, et va être jointe au
présent.
« Ayant pei'du l'esjioir de recouvrer lo
suri'lus des morceaux dispersés du voile de
la très-sainte Vierge, lequel, d'après le pro-
cès-verbal de 171-2, devait avoir (piatre
aunes et demie de largeur, et dont la princi-
|)ale pièce qui nous reste est réduite à une
aune (rois (piaris environ, à laipidle nous
avons réuni un des fragmeiits à nous remis
par MM. Loret et (iuillard l'ainé, d'i'nviron
sept à huit pouces carrés, à (pioi nous avons
ajouté (piatre autres fragments, savoir ; deux
lielits re|)résonlaut chacun un petit lion en
broderie d'or, et terminés d'un côté par des
franges de soie rouge; un troisième, de huit
pouces de long sui' cin ] de 1. rge; el un (lua-
Irième, d'une dimension assez considérable,
luais dillicilcà osliiuorel à décrire, apiil «té
m
CHA
D'EPIGRAPHIE.
CHA
254
fort déchiqueté par les ciseauï en diflférents
sens, et faisant tous quatre, évidemment,
partie de la pièce qui servait d'enveloppe.
« Après avoir plié le plus décemment pos-
sible les objets que nous venons de désigner,
nous avons enveloppé la relique, c'est-h-dire
la portion qui nous en reste, dans ce qui nous
reste aussi de l'étofTe qui semble avoir, été
destiné à la préserver des piqûres du temps.
« Nous avons ensuite inséré le tout dans
un petit sac d'étoffe en soie, jaune, -clos et
fermé par un ruban de soie jaune, entrelacé
dans des œillets pratiqués autour dudit sac,
h l'effet de recevoir le ruban, sur lequel nous
avons apposé le sceau de nos armes ancien-
nes, et l'avons déposé dans une châsse de
vermeil en forme d"arche, surmontée d'une
croix, ornée extérieurement de quelques
dessins en relief, portée sur quatre petits
pieds de même métal, et surmontée d'autant
de têtes de chérubins, ladite arche ayant dix
pouces de longueur et cinq de largeur; les
deux surfaces opposées au couvercle garnies
de deux glaces de quatre à cinq [louces de
« M. Lesage, ancien chanoine et sj'ndicdu
chapitre de Saint-André de Chartres;
« M. Hérisson, ancien avocat;
« M. Costé, prêtre, ancien chanoine de
Saint-André de Chartres, ancien secrétaire
de Mgr l'évêque de Chartres et de l'évêché.
'.( Ledit procès-verbal nous ayant été ren-
voyé revêtu des signatures par nous désirées,
nous y avons joint l'original de celui dressé
par M. de Mérinville en 1712, écrit en latin
sur une feuille de parchemin, revêtu de la
signature de M. de Mérinville et de celle des
témoins par lui appelés, scellé du sceau de
M. de Mérinville, et contresigné Langlais, par
mandement de Monseigneur l'évêque de
Chartres, et nous l'avons déposé dans ladite
châsse, sur laquelle nous avons apposé le
sceau de nos armes anciennes, en présence
de M. de Fontenay, ci-devant chanoine de
notre église cathédrale de Chartres, notre
ancien vicaire général et évêque de Nevers ;
de M Verquin, prêtre, ancien supérieur de
notre séminaire à Chartres, chanoine et vi-
caire général de Versailles et sypérieur ac-
long sur à peu près deux de large; les sur- tuel du grand séminaire de Versailles; de
faces latérales supérieures offrent aussi cha-
cune deux petites glaces, et les deux fonds
chacun une, lesquelles laissent entrevoir
des ossements et inscriptions de saints.
« Nous devons supposer, sans oser l'alTir-
mer, que ces ossements méritent respect et
vénération, comme ayant fait partie d'une
collection considérable de la même espèce,
dont feu M. de Fleury, notre prédécesseur
immédiat, avait extrait des reliques intro-
duites par lui dans les autels portatifs et
autres destinés au culte public, le surplus
laissé par lui dans des boîtes scellées et trou-
vées par nous dans notre habitation.
« Et avant de clore ladite châsse et d'y ap-
poser notre sceau, nous avons cru devoir
corroborer l'autorité de notre témoignage et
du présent écrit par le témoignage et la si-
gnature de ceux qui sont par nous désignés
dans cette relation, ainsi que de plusieurs
autres, tous résidant à Ciiartres, et que nous
avons connus pariiculièrement , les uns
comme commensaux, les autres comme con-
temjiorains et ayant vécu sous nos yeux.
« Suivent les noms des signataires :
« M. Lesage, curé de Saint-Pierre et mem-
bre du conseil épiscopal;
« M. Qhasies, curé de Notre-Dame;
« M. Billard, maire de Chartres ;
« M. Masson, ancien président de l'élection,
conseilkr de |)réfecture et marguillier de
Notre-Dame;
« M. Haclio, conseiller de préfecture;
«M. le marquis de Ligneris, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis;
« M. Foreau, ancien conseiller au bailliage
et siège présidiul de Chartres, puis maire de
ladite ville;
« M. Verchères, chanoine de la cathédrale
de Chartres;
« M. Texier, chanoine de Chartres et an-
cien chapelain de la feue reine;
« M. Jumcntico, ancien curé de Saint-Hi-
laire de Chartres et promoteur du diocèse ;
M. l'abbé Feutrier, prêtre, secrétaire général
de la grande aumônerie de France ; et de
M. l'abbé Latour, prêtre, vicaire de l'église
paroissiale de la Madeleine de Paris, lesquels
ont signé avec nous le présent, à Paris, en
notre demeure, rue Duphot, n" 18, le 8
mars 1820, ainsi signé :
« Joannes Henricusde Fontenay, olim ca-
nonicus vicarius generalis Carnotensis, epis-
copus Nivernensis.
« Verquin, vicarius generalis, superior
seminarii Versaliensis.
« F. J. H. Feutrier. C. J. F. S. Delatour.
« Le comte de Courtarvel de Pezé, cheva-
lier des ordres militaires de Saint-Louis et
de Saint-Jean de Jérusalem, ex-député du
département d'Eure-et-Loir.
« I* Jean-Baptiste-Joseph , ancien évêque
de Chartres. »
CHAUVIGNY, dans le département de la
Vienne, en France.
Notice sur une fresque du w siècle et une ins-
cription du xvr découvertes à Chauvigny,
par M. Vabbé Auber, président de la Société
des Antiquaires de l'Ouest (1).
Les amis du moyen âge apprendront avec
intérêt qu'une découverte récente vient
d'ajouter une belle fresque à la collection de
celles qu'on a retrouvées depuis quelque
temps , en assez grand nombre, dans certai-
nes églises où pendant plusieurs siècles le
badigeon les avait soustraites aux regards..
Cette fresque appartient à l'église Notre-
Dame de Chauvigny , joli petit édifice du
XI' siècle, décoré de tout le luxe du roman
fleuri, et qu'on s'afflige de ne voir pas mieux
apprécié par la commission des monuments
historiques. Personne ne se souvient d'avoir
vu la moindre trace de cette peinture. Plu-
sieurs couches de chaux l'avaient cachée de
temps immémorial. 11 a fallu qu'une de ces
(1) Bulletin de la Société, 1849, p. 349.
255
CHA
DICTIONNAIKE
CHA
256
circonstances insignifiantes en elles-mêmes,
et qui presque toujours ont amené les décou-
vertes de ce genre , révélAt son existence
ignorée. Au mois de mars 18i9, une échelle
appuyée le long du mur en écailla la sur-
face, et laissa à nu (juclquos traits diverse-
ment colorés qui donnùrent l'éveil. On
chercha donc, et M. Dubost , curé de cette
paroisse, voulut, en amateur éclairé, pren-
dre tous les soins que méritait un objet
peut-être d'une grande valeur artistique.
Son jugement ne l'avait pas trompé. Apiielé
par lui, je me rendis à Chauvigny , et nous
procédâmes ensemble audébadigeonnage. Je
fls faire des lames de bois blanc , avec les-
quelles, aidés que nous fûmes de deux ou
trois jiersonnes intelligentes, et en mouillant
au préalable notre surface avec de l'eau tié-
die qui pénétrait la chaux et facilitait sa
chute, nous pûmes en moins d'un jour dé-
barrasser du voile épais qui l'obstruait une
immense page tenant toute la largeur du
croisillon sud de l'église; c'est dire qu'elle
n'ajpas moins de 5 mètres 60 cent, d'étendue
sur une hauteur de 2 mètres 60 centimètres.
Ceux qui se sont occupés une seule fois
d'une telle œuvre comprennent seuls quelle
anxiété éprouve l'archéologue quand, livré
à son travail qu'etfectue tour à tour l'éponge
ou le couteau de bois, il voit apparaître
successivement les |)arties d'abord inexpli-
cables, énigmatiques, de ce tout qui bientôt
se déroule tout entier et vient réaliser ses
conjectures ou déconcerter ses prévisions.
Ainsi vîmes-nous se dégager d'abord de
leur nuage trois tiares , des visages , des
jiieds et des mains , des draperies et mille
détails inexplicables, mais qui ne lardèrent
pas à prendre un sens et onlin à se complé-
ter; carj'avais lait attaquei' sur quatre ou
cinq [loiuts à la fois , (lendant qu'au bord
inférieur du tableau , à 2 mètres du sol ,
j'employais toute mon industrie à délivrer
une longue inscrijition dont les caractères
gotliiques se déroulaient dans toute l'éten-
due de ma muraille.
Jùilin se montra à nos yeux un vaste por-
tement de croix, mais avec do tels accessoi-
res, qu'ici le sujet s'est adjoint un épisode
sjiécial (lue je ne lui ai vu nulle autre part,
et ((ui lui donne ini précieux caractère d'ori-
ginalité. Le Sauveur, courbé sous une croix
longue et [jcsante, la .soulienl sui' ses épau-
les, et marche péniblement. Celte croix n'a
pas moins de longueur que le nmr lui-même :
c'est ipi'elle devait être partagée par un
grand nombre do persoiniages. Kn ell'el, à la
suite dt; la Victime sainte ([ui s'en cliarg(;a
poiirsauver le monde, voici ce même monde
lepré.senlé pai' les dilliireuts ordres de la
liiérarcloi'calholiipie. Kl d'abord une femme
et ini pape égalemiMit coilles di^ la tiare :
ce dernier, d'un <'1g(; avancé, iiorte sous sa
tiijile couronne une espèce de capuce (pii
lui env(,'lo|ipe les cAtés et le derrière de la
tête; il est revêtu d'une longue robe qui
semble boi'dée d'iiernune; elle est fournie
de manches pondantes connue celles de
certains religieux. L'autre, dont lo sexo so
reconnaît parfaitement à ses traits plus dé-
licats, à ses cheveux lisses et écartés de
chaque côté du front, ne laisse voir, cachée
qu'elle est par le pcmtife qui chemine à
côté d'elle , que son épaule droite et sa
main qui passe par-dessous la croix, et dont
le raccourci est, par parenthèse, assez mau-
vais , comme deux ou trois autres. Une
troisième tête les suit; c'est celle d'un
homme dont tout le reste demeure ina-
perçu, mais qu'on ne devine guère à sa
toque ronde et plate , h qui il ne Uianque
que des perles pour en ûiire une couronne
de baron, que quelques dentelures pour
devenir une couronne royale. La moitié
j^ostérieure de cette tête est couverte aussi
d'une draperie qui descend jusque sur la
poitrine. En quatrième lieu , une autre
femme se présente encore, coilfée , comme
la première, d'une tiare posée sur un voile
qui descend de sa tète à ses épaules et se
môle à sa longue robe plissée , dont une
guimpe cache le haut. Ses traits, presque ef-
facés, laissent bien distinguer cependant, sur
sa ligure ovale, le caractère féminin. De ses
deux mains elle soutient la croix ; une cer-
taine inclinaison de son corps et la position
de ses mains, dont l'une encore est assez
mal réussie , font bien supposer quelques
etîorts; de même que la première, avec son
regard plein de sollicitude lixé sur le Christ,
elle paraît vouloir alléger le fardeau à celui
qui en ])rend la plus grande part et marche
le premier. De ces deux fenmies , celle-ci
est l'Église marchant de concert avec le Sou-
verain Pontife; l'autre est la Religion, sym-
bolisée par une religieuse; et toutes deux
se distinguent de la foule par la triple cou-
ronne , marque vénérée de la suprémalie
spirituelle. On voit venir, après ces quatre
chefs, des prêtres et des religieux reconnais-
sablés à leurs tôles tonsurées, et au-dessus
desquelles s'élève une double croix papale;
puis un évoque et un abbé , que signalent
une croix et une crosse. Le dernier, assez
lluet, dégagé par le vide ménagé devant 'lui,
est couvert d'une chaiie donl la foi-me est
curieuse, et ((ui semblerait, n'ayant aucune
échancrure, aucun fermoir sur la poitiine,
se prendre, connue une chasuble, en passant
la têlc par une ouverture suiiérieure. Des
prêtressuiventcncore,dont la robe est pour-
vue d'un large collet de fourrure; puis une
foule de jiersonnages laïiiues qui, la lêle nue,
(pii en [lins giaml nombre coillés d'une loipie
ou d'un chai)eron; leurs cheveux plats descen-
dent sur le cou. Desfeunnos aussi prennent
j)art h l'actifMi counnune; la seule qui apjia-
raisso très-distinclement est jeune , vêtue
d'une longue robe fendue médiocremeiil
au-dessousducou;elleporleunecoill'eaiilatio
sur la lêle, elvlont la loi me carrée envt'loppo
la ligure et vient se conl'ondre sur les épau-
les avec le corsage île la robe. Tourné vers
elle, est un jeune liomme portant lo cos-
tume de la bourgeoisie : on ilirait qu'ils so
p.irienl avec une sorte de lecueillenu'iil, et
semblent deux époux personnilianl ici l'état
du nioriugo au milieu de la bourgeoisie,
257
CUA
DEPIGRAPHIE.
CIIA
258
dont ils occupent les rangs. "Un valet arrive
après eux, avec sa cotte aux manches ou-
vertes descendant jusqu'à mi-cuisses , et
chaussé de bottines retroussées au-dessous
des jarrets. Derrière lui , le populaire est
représenté par deux ou trois têtes nues
perdues à moitié dans une large éraillure
du tableau, et devant lui, un jeune enfant ,
garçon ou 'fille, en jaquette et debout , s'ef-
force d'atteindre à la croix pour en soute-
teuir aussi une part qui lui revient comme
à toute humaine créature.
Toute cette compagnie se range de suite
ou en groupe du côté de la croix opposé à
celui des spectateurs, sauf le pape, qui
marche de notre côté, et s'avance suivi d'un
cardinal et d'une religieuse également espa-
cés après lui. Aux pieds du cardinal est mi
lioH assis gravement, et qui fait probable-
ment allusion aux armoiries de ce haut di-
gnitaire de l'Église.
Voilà bien tous les ordres du monde ca-
tholique représentés par les différentes cori-
<iitions sociales. L'action est ici bien cara-
ctérisée dans son ensemble. Mais les détails
sont du plus haut intérêt, et méritent d'être
étudiés avec attention.
L'église connue aujourd'hui à Chauvigny
sous le vocable de Notre-Dame ne l'a reçu
que tout récemment. Elle portait encore en
1818 celui de Saint-Just, et, à son origine,
elle fut consacrée, par notre évoque Isem-
bert I", au souvenir du Saint Sépulcre.
Quelle que soit l'époque où ce dernier nom
disparut, une scène de la passion était bien
choisie pour garnir une dos principales por-
tions de l'édifice sacré. Mais le peintre ne
voulut pas se contenter de la donnée ordi-
naire. Avec le Dieu-Homme portant le bois
qui doit servir à son immolation, il ne pou-
vait guère remplir le large espace qu'il avait
à ornementer ; il a donc amplifié sa pensée
en ajoutant au fait historique l'enseigne-
ment qui en découle, l'interprétation mys-
tique qu'en a donnée le Sauveur. « Il disait
à tout lemonde : Si quelqu'un veut être mon
disciple, qu'il renonce à soi-même; qu'il
porte sa croix tous les jours et qu'il me
suive. » (Luc. ix, 23.) Et encore et plus ex-
plicitement : « Celui qui ne prend pas sa
croix à ma suite n'est pas digne de moi. »
[Matth. X, 38.) De là, évidente nécessité
pour tout le monde de combattre ses pas-
sions, de supporter avec la résignation et
la patience du divin modèle les peines de la
vie; car, d'oïl qu'elles viennent et quelles
qu'elles soient, c'est Dieu qui les permet et
les ménage, pour rendre méritoire la car-
rière du chrétien, et lui donner part à une
couronne acquise par l'effusion de son sang.
Telle est l'idée-mère du tableau, où nous
vovons chacun, à quelque rang qu'il appar-
tienne de l'échelle sociale, sans distinction
d'âge, de sexe, de condition et de forces,
s'empresser à partager avec le Maître un
fardeau que personne ne peut décliner. La
société chrétienne, bien comprise, est toute
dans ce mystère de son existence terrestre.
Lu tliucuii a sa portion de la cbarj^e ; tousse
soulagent en s'aidant : fraternité véritable,
communisme divin qu'une indigne parodie
de ces mots sacrés ne profane jamais sans
altérer profondément l'existence du monde.
En comparant par un examen attentif.ce
que je viens de décrire, avec la planche fort
exacte que l'habile crayon de M. l'abbé Du-
bost a mise sous nos yeux, on reconnaît
clairement que les trois personnages à tiare
ne sont point réellement trois papes, mais
que deux d'entre eux sont allégoriques,
comme je l'ai dit, puisqu'un seul des trois
peut être regardé comme un homme à ses
traits et à son costume. Quant à ce costume
et aux autres, ils me paraissent être ceux
qui se portaient par les différentes classes
peintes ici, sous les règnes de Charles VIII
et de Louis XII. Les triples couronnes pon-
tificales, qui ne dataient guère alors que
d'une centaine d'années, ont bien la forme
qu'on leur retrouve à la fin du moyen âge (1) ;
les mitres seules pourraient donner quelque
doute sur une époque aussi éloignée, par
leur hauteur , qui surpasse de beaucoup
celles des xiv" et xv' siècles, et ne diffèrent
que très-peu dans leur ensemble de celles
qu'on voit déjà au xvii" jusqu'à présent :
mais, en considérant que tout le reste indi-
que bien le temps que j'assigne à notre pein-
ture (de 1483 à 1504), il faudrait plutôt con-
clure qu'alors les mitres étaient faites déjà
sur ce modèle, quoiqu'il ne fût pas" adopté
généralement et que les preuves en soient
rares. On voit aussiquelatêteduChrisl, ceinte
de la couronne d'épines, est entourée d'une au-
réole formée de rayons et fleuronnée. M.Du-
sommerard, dans son Album desarts au moyen
âge, a reproduit un tableau surbois du xv' siè-
cle, conservé à Amiens, et dans lequel onre-
marque ce nimbe donné à la tête du Christ,
comme une particularité antérieure à l'inva-
sion des artistes italiens en France.
On croit reconnaître d'ailleurs quelque
chose du profil de Louis XII dans le person-
nage coiffé d'une toque placé à côté de la
femme tiarée, que je prends pour la figure
de la Religion. Pourquoi n'a-t-il pas sa cou-
ronne? Pourquoi aussi la draperie qui enve-
loppe la tête et descend sur le cou ? L'expli-
que qui pourra ; toujours est-il que la place
assignée à ce personnage lui suppose quelque
imjiortanco. Enfin la grosseur des traits et la
rondeur delà figure du pape rappellent assez
Alexandre VI, qui régna de 1492 à 1503.
L'œuvre, dans son ensemble, a été assez
heureusement conservée, sauf deux ou trois
mutilations, occasionnées par des récrépis-
sements iilus modernes. Le mur a gardé sa
surface unie ; la peinture, dans une obscu-
rité de plus de trois siècles, a échappé aux
atlL'intes qui auraient pu nous en priver.
(1) Marengoni, cité par D. Clémencet el ses colla-
Ijoraleurs {Art de vérifier tes dates, t. lit, p. 395,
in-8»), aUribiiu à Uoniface IX, ils 1589 à U04,
l'adjoiietioii tic la ôc toiironiie à la liarc; on en a
(■e|icnilanl ilos exemples plus anciens ilans la sculpr
iiire (lu xiV siècle, nolaninient an poi'iail tic Saint-
Aiulré (le lîordcaux.
539
CUE
DlCT10NNA.mE
cm
260
Quant au dessin, il n'a certes ui trop de sé-
cheresse ni trop lie maniéré. Si quelques fi-
gures sont à peu pies illacées, ce n'est pas au
détriment de toute expression. Un senti-
ment de piélé j3'rave règne sur toutes les
autres; les poses sont très-convenables, les
draperies amples et bien traitées. 'La tèle et
l'attitude du Christ méritent surtout, à ces
divers litres, (i'ouvrir cette série de trenle-et-
un personnages groupés avec beaucoup d'en-
tente et de iiers|iective.
J'ai parlé d'une inscription qui règne au
bas du tableau dans toute la longueur du
mur. Cette découverte me persuada, dès
l'apparition des premières lettres, que nous
aurions une date certaine et une explica-
tion du sujet dont je ne voyais d'abord que
des ]iortions inexplicables. Je fus bientôt
détrom|)é, quand je m'ai)erçus que la date,
écrite en toutes lettres, et les caractères gé-
néraux qui se dépouillaient enfin de leuren-
velop|)e calcaire, ne pouvaient s'accorder.
Voici le texte, sauf deux ou trois des der-
niers mots qu'on ne peut lire, vu le mau-
vais état de conservation :
L'an mille quatre et cinq cens : Jean Fransçois
Morin de céans: prieur fist faire cesl hospice et
les aulliers de cesl oratoire : blancliir
marqueter : l'église de céans et paver : Pi ion
Dieu quaeux et . . piion leurs
face. Amen.
Pour comprendre ces souvenirs épigra-
phiques , il faut se rappeler 'que l'église
du Saint-Séi)ulcre était un prieuré, dont la
maison jirieurale existait déjà au xv' siècle,
sous les murs du sud, el qu'une porte en en-
corbellement était ouverte dans le mur occi-
dental du transe|il, à la suite de l'inscrip-
tion. C'est là sans doute que Jean-François
M(jrin avait fait construire un hospice, par
quoi il faut bien entendre, non point la
maison même, mais sans doute un hôpital
destiné aux lépreux, aux |)estiférés ou à
ceux des maluclcs attaqués |)ar quelqu'une
des épidémies si nombreuses à celle époque,
et pour lestiuelles se signala en tant do
lieux la cliarilé du clergé. J'entends par les
uulticrs (Je cesl oratoire, les aulels auxquels
étaient attachés quelques litres de la cha-
pcllenie, dans celte portion du Iransseptqui
jtouvail former un oratoire particulier. — Je
leganlt! le mol suivant connue à peu piès il-
lisible, lanl les syllabes en sont confondues.
Hhuuhir et intirqiivlcr s'expliquent |)ai' ce
que nous voyous (Micore au-dessus de notre
fresque. La mémo nappe d(; chaux qui
l'a recouverte cachait encore un autre en-
duit blanc roujié en carreaux oblongs, tra-
cés à la sanguine et garnis chacun d'une
étoile à huit branches. C'était là probable-
ment la décoiation de toute l'églisi-, el ikjus
avons rendu à ce croisillon sud toute celle
qu'il avait i;uo autrefois. Quant au blanchis-
sage de la fresijue même, notre luieur n'en
est c'crtuiniMncinl jias coupable; il doit être
de beaucoup pii.-.léiieur, puiscjin; celle |)cin-
ture conservait si bien dès ce temps-là sa
fraîcheur et son intégrité. Nous voyons enfin
que le pavé de l'église fut alors renouvelé,
ce qui ex|)li(iue sufiisamment pourquoi les
pierres tomiiales qu'on y voit sont en si pe-
tit nombre , et toutes [)lus récentes que le
commencement du xvi' siècle.
A|)rès tout, on ne comprend guèr.^que, le
])rieur figurant seul ici, on parle de lui au
])luriel : « Prion Dieu qu'à eux pardon leurs
face. » Le |)remier mot altéré de la 5' ligne
ne serait-il pas un nom i)ro|)re?
L'inscription de François Morin est une
I)age de sa vie oubliée ; c'est aussi un feuil-
let de regislie oii l'église trouve des rensei-
gnements perdus pour son histoire. Les der-
niers mots en sont disparus, je m'empresse
de le dire, antérieurement à notre travail.
Au reste, il nous a fallu beaucoup de pré-
cautions et de soins pour conserver cette
longue ligne de beaux caractères gothiques,
adossés presque toujours deux à deux |)ar
diis doubles lettres, d'une exécution ferme,
correcte, et n'ayant rien de ces ornements
parasites qui, dès le milieu du xvi' siècle,
tourmentèrent cette charmante écriture et la
rendirent si capricieuse et si bizarre. Les
jambages de nos lettres ont de 7 à8 centimè-
tres de haut sur 6 ou 7 millimètres de large.
Ecrites avec une simple couche de noir de
fumée, autre preuve qu'elles ne se rappor-
tent pas à la fresque et lui sont [lOstériiiures,
elles s'efl'acent sous la moindie a|)proclic de
l'eau. Quelques -unes même onl cédé à l'ac-
tion de la brosse qui badigeonna ce pré-
cieux spéciuKjn. Il sera facile et très-impor-
tant de re[)asser l'ensemble de riuscri|itiou
avec un pinceau qiii en respecte tous les
traits, et de la reconstituer à l'aide d'une ma-
tière plus solide, (jue l'air et le moindre
flottement ne puissent pas altért'r.
Une i|ueslioii importante se iirésente na-
turellement ici. Celte ligne historique, que
nous avons été forcé de diviser en six jiour
la reproduire, est-elle postérieure au ta-
bleau qui la domine? Je n'en doute pas.
Parfaiteujent étrangère à la peinture exécu-
tée peu d'années avant elle, sans doute, elle
n'en fait aucune mention, el si nous la
voyons placée aussi bas, c'est que déjà en
150V, dont elle |)orte la date, notre tableau
occupait res|)ace sujiérieur sur une hauleni-
de huit [lieds.
Mais ne pourrait-on pas croire aussi que
le tableau servait aussi de retable aux (tui-
liers dont il est ici tiuestion, el qu'avait l'ail
faire le prieur? — bans tloule ; mais nous
deniaiidei'ions toujours connnent l'inscrip-
tion se tairait sur une (cuvre plus remarqua-
ble que tontes celles qu'elle signale?
Les couleurs de la fresque ont sonlferl
ilnns leur éclat du contact prolongé de la
chaux, dont le princi|)e caustiipie no s'nn-
niliilo jamais. Beaucoup d'égratignures aussi
ri'pandonl à sa surface des points blancs'
plus ou moins (onsidérables qui en dépa-
rent l'ensemble. Je pense cpi'i! ne faudrait
enlre|ireiidre do les effacer (pi'apiès s'être
assuré, par îles essais réitérés, que la lejnli
2(51 CHI D'EPIGRAPHIE. CHR 26«
générale n'en souffrirait pas. Ce n'est point latu Notygaraie Eboracensis diocesis. Ei Capel-
un beau tableau, jugé au point de vue de lani Cautarie sancti Michaelis Archangeli in
l'art actuel, que nous avons là ; c est une Ecclesia parrochiali Omnium Sanciorum de
œuvre qui a sa nature propre et exception- ri.oci,>..r.n n- „i-, i ■
nelle, et à laquelle il faut conserver avant Chest mid Q. ol.ui secundo d.e mensis ma,.
tout son allure spéciale, son âge, sa physio- '""'o J^»"""' m" v° ■ P™ cujus anima sic qusesc
nomie. L'essentiel, n'est point que notre orateprout provestrisanimabus orare voluerai.
Portement de croix paraisse joli aux yeux [Sépulcral Monum. of Ihe great Britain.
du vulgaire, qui le ferait volontiers refaire t. II.)
pour Y embellir ; le point important, c'est CHEVRY, près Paris.Village connu depuis
que 1 artiste y retrouve les souvenirs dune ^^ xii' siècle! Il est bâti dans une grande
é^Doque qu, commença à Cimabué et se pro- ,,;„, j^ labourages, où l'on ne vSit au-
longea par G.otto e 1 angehque peintre de J.^,„, ^- ^.^ jj= ^^ ^ p .
Fiesole, jusqua André del barte et les quel- ^^ -^^^ y^^,^ ^^
ques autres qui, avec eux, firen école, bi ce Comte-Robert. L'église est un grand vais-
n est pas là a beaucoup près leur touche ,^^^ .....^ oblongr sans ailes, simplement
gracieuse et leur ravissante délicatesse, c est in,,i,ricc^ c,,,^.i^rfi i,. , -. , ,i ,\. "h ^"jchi.
néanmoins du sentiment chrétien et 'e\é- ^'^^^''-'''ssé, bupporté, du cote du septentrion,
néanmoins au sentiment cnieiiui, et i exe par une grosse tour qu saperçotde loin.
cution n a pas rop mal servi ce qu il y a de [j^ns le bas de laquelle, par le d^edans, il y à
philosophie catholique dans la pensée gène- jes piliers duxii' siècle La sainte Vierge est
ratrice. La planche qui en a été publiée, la patronne a m^ , ^^iQ^^c,.
représente bien le caractère de l'œuvre, et ;. i . " , , ,
M. l'abbé Dubost en a rendu l'ensemble et . *^" ''' ^''' '^ grosse cloche cette inscrip-
les détails avec une remarquable fidélité. 11 " "
aiiprécie donc à sa juste valeur ce morceau -'<' A'* fi'i'epourChevnj. Nobk-liommc Amlioine
de peinture du moyen âge, l'un des ineil- de Villeblanche, Seigneur de Chevry, rnn \5ôi.
leurs, des plus considérables et des mieux (Hurtaut et Magny. Z)jc^ de Paris et
traités de notre diocèse. ^La petite ville si des environs.)
recommandable aux antiquaires par ses ma-
gniliques ruines et ses deux belles églises CHIAVES , l'ancien Aguœ Flaviœ , en
romanes, le devient plus encore par cette Portugal, dans la province Tra los Montes.
nouvelle richesse archéologique , et nul Dom. IN. Conslaniin. NB. Cxs.
voyageur, cherchant les traces de l'iconogra- ir,.yA: ;a/i. tf o n m a^m «■
ph.e du ioyen âge, n'y viendra désormais [C^^rdxnal Mai, 2.3, 2; Mi^bat., 1994, 9.j
sans inscrire sur ses tablettes le Portement CHIDDIBAL , en Afrique, probablement
de croix de Chauvigny. ^aus les limites delà régence de Tunis.
CHEMNITZ, eu Saxe. ^^-^^^ ^^^ ^^^.^.^^ ^^ Chiddibal
D- 0- M. X. FI
JoHANNi N^sivio Chemnicemi, Doctori praecel- „
. , . "^ . . Conslan
leiiU, docU'ina, et magna in aile experienlia
„ . , , , u nobilib
per (jermaiiiani celebeir. ob eamque a Kom. _
,, r. ■■ , ■ 1 . ,■ • 1 • Céesaiibus iioiiii-
Csesare Ferdinando m valetudine pcriculosis-
,£...,.. ni eorum
sinia acceisiio , duum Septemvirum Impeni
Principû Saxoiiiœ Mauiitii et Aiignsli fialrum '„ ' ' ' . *
,, ,. n , ,. • , ,. Sua pecunia
per annos XXX. Medico lidelissiino : 111 sludiosos ,. .
,.. ,. 1 1 .• Muiiicipi Chidibb.
et pauperes etiain perhbeiali ac uubl. oplima- ,^ ,. , ^, ^,
,■- . ,• .,■ . • . . {(Airdinal Mai, âVl, 6; Shaw, Yoi/aaes,
runi arliu stiidia niunilico : piopler pietatem ^ , , ai- V» .n o c \ ■^ ^ '
.,. .. t. 1, p. 21/ ; Donat., p.3*8, 6.)
vero et Hitcgiitalem, coiiiiialein, et gralidcandi y^^ Seluouia.
singulaieni proniptitudinem omnibus cliaro ,
cura vocanle Deo ex hac vita et functione ad fi- CHIESI, dans la campagne de Brescia.
nem usq ; laboriosiss. cum luctu bonorum masno Inscription antique dans l église de Saint-
^ I fiti'KP'iit
sui desiderio relicto excessil : conjux, fralies, . '
fratrisq; liberi keredes inarito amantiss. fiaiii Thomas Inbunus
chariss. patruo observando praiclare de singulis P"^" ^ dedit.
merito hoc monumeiitum gratitudinis et sempi- (Ml'ratori, p. 1949; Mai, p. 13. n" 4.)
ternae memoiia; ergo consecrarunt. CHIUSI, l'ancien Clusium, en Toscane.
Vixit annos Lxxiv. m. X. d. VI.
Moriiur annoM. D. Lxxiv. m. Jul.d. vu. Eglise de Saint-Mustiola.
[Gkos, Suppl. aux inscr.de Bâle, ]). 311.) i
CHESTERFIELD, dans le Derbyshire en ^l u , • ,•
An"ieterre < ^^ Hanaslasins diac. obtuli
" ' t Martire XPI.
Eghse de Cheslerfield. Hi^ ji,,,l, ^eo recubans Musliola quiescil
Ilic subter humaiitur ossa Domiiii Joliannis de Clara parenlaluni clarior et merito.
Vt-'iduii ;iuondani llectoris de Lyudelty iu coiiii- Dio giatias.
ÎC3 CHR
II.
Dans la cour,
t Sparge rosas leclor et lilia caiulida pone,
El lilc sacrum sic benerarc lociiiii.
Viriutum geramis el inorum llorc \eiiusia
Hanc imitare velis, si bonus essucupis (1)
C t xpE fabe volis Grogoiio et Auslreconde docis
L Quod Musiiole opluleruiit mariiic xpi
V Hoc tegmen ciburii sublala beluslas
S Que melioie cullu noviiiore rcdii.
I Cedat iiovilali diiiiti aiiliquilos ligui,
0 Pulcrius ecce iiiicat nilenli niannoiis decus
D Domus Musiiole merilu bciieiaiidaque fedis
( Roseis virgiiieis crocis amore paratus. ;
C NovJlior prosapia qui el de Ciaudii piolein :
1 Cuius aulc inueiiiu a fuiidauiculis dicavil
r Giegorius arniipoleiis el robuslissimus 1)0.
III.
Auire pierre, à la sacrislio.
Nobilis vasta nilensrediviva an fabrica lempli
Regia progenies ornarunt culmina pulcrc
Fulgidusvila pius Gregorius aplus ubique
iloc opus palrarunt Liusprandi leuqioie régis
Traniiies ul reclo Arcadi pollet in alio
Musliola praneat lu poslgaudia illis
Celsus ubique suis concédai prospéra volis
Mox dabilur placide si non dubilaril oberraiis
Marlyra Sisebuli sis menior aima uiiselli
xpE fabe volis Gregorio el Auslreconde docis
Quod Musiiole opliderunl martyre xpi
Hoc tegmen cibui ii sublala beluslas
Que meliore cullu noviiiore redit
Ccdal novilali diruli anliquilas ligni
Pulelirius etce mical nilenli niariuore decus
Quod cucumeii culmeiiis facieudum curavil
0 Musiiole nierilum veneravili pollet
Roseis virgineinn croces amore paralum
Cuius aulc mœnia a fundamcnlis dicavit
Pristina sublala innovavit poleslas
Temporibus I). N. Liulprandi calliolico régis
txaclis tribus lustribus et arislis duobus
Arcadi praeoli lenq>ore reslitula eslaula
Mulla per iiinomerus eoinpiexa modico vorsu
Gregorio crislicole complevii iussa mon.
IV.
hglisc cathédrale.
fable Je marbre fixée au mur. Ancieiuic in&cri|>tion en
lellres rouges.
Y Hanc ecclesiam una cum pavimcnio
Arialilus ips lieri jussit. A. I>. M
U. boc leclum novalum.
{Cardinal Maï, p. 83; Goki, I. II, p
11.3.)
DICTIONNAIRE CHR 2G4
CHRONOGRAPUES. (1) Espèces de rehm,
dont l'art consiste à marquer la date de
quelque événement , ou de la construction
ne quelque édilice en chillres romains, dési-
gnés par des lettres majuscules , que l'on
plaçait dans les mots.
On voyait aulrelois à Paris le chronogra-
phe suivant sur la porte d'entrée de l'hùtel
de Daujtliiné, ayant issue dans les rues des
Boucheries et des Quatre-A'ents.
Meta De£ Carnée saCrà eslo paXqYe sIt Intra.
VOl,
(Ces lettres désignent l'année 1717.)
Sur la maison attenant, apjielée l'Epée
royale :
os MaDeat baCCho : thoraX eXuaVrIat Ignes.
(Année 17-27.)
Dans l'intérieur du susdit hôtel :
en Mctata Domcs, CancesCit riX YelctI .mx.
(Année 1716.)
Du côté de la rue des Quatre- Vents , on
lisait Cttlui-ci :
oMnes porta DeCet : neC obeX eXaspebat atroX.
(Année 1730.)
(HuRTADT et Magny, Dictiotin. de Paris.)
On trouvera quelques chronographes his-
toriques à ditiérents articles de uoUii Diction-
naire. Nous en grouperons ici queitiucs au-
tres empruntés, comme la plupart des pre-
miers, au Trésor des inscriptions du P. Labbo.
I.
Epitaphe d'Adrien Turnèbe.
QVYM soL œsdVI LVslral CanCrl IgneVS orlVS^
TVrnebVS exhaVslo Corpore fraCluS obll.
H. cccc. LL. X. vv. vv. vv. vv. vv. iini.
(Année 1565.)
II.
Epitaphe du prince Charles, fi^s de Ph ilippe 11.
l'ILIVS anle DleM palrlos InqVlrli In aimos.
M. n. L. vv. mil. III. Kx libro I. Melamor
plioseun Ouidij. (Année 1518.)
III.
Catherine Baratonijî.
D. Clatidij Le Bègue, apnd Biturigas Aduocaii
Iteyij, clitirissimœ coniuiiis, ijikv l'emecoslex (cria
liilKi, die Mat) 13, Anni IG50, cum annos vilœ
80 c.rpleuisscl féliciter miyrniiil ad Supcrus.
LVbtra bis uCtu e.VpLeus Galliarls liaraloiila .Mail.
Yno aC bis scXlo soLe rcGepia poLo ob'.
M. cccc. LL. LL. XX. VV. III. III.
IV.
Chrono(jraphe de Christophe de Thou
par Etienne Robert.
FAll» GoiiCessil qiiVa m)(;ie 'l'IiVaiiNb, ojiaCo.
Trob pYer e Gœlo Mane rVibal a(| Vas.
M. CCCCC. L. vv. vv. vv. II.
I\) lli suiit versus S. Eiigeiiii III, cpibcopi Tolclani,
exsunlqiic in 1. 1. l'I'. Tulci., p. •■IH. A. M.
(1) Vol/., au\ noms d'Oiu.i ans i'I de .M mines,
aulres l'pilaiibes el epigrapliCb avec cu> de letlrc»
jeux de mois.
âos
ClIA
V.
Éboan flesse, poète.
LYCe MlnVS qViiila oCiobiFs sYa f.ila percgil
l'Iiueho HessYs gialVs Casta LloqY'c Clioio.
M. CCCC. LL. VV. VV. VV. V. IIIII.
VI.
Chronographes de la composition
du P. Jean Henri Aubry.
LVDOVÎCI XIII , GALLI.E ET N.WARR.t; REGIS CHRISTIAN.
Nalalis Clironologicus, quu (lies meiisis et minus
ejus urtus desiguanlur.
Nalus feliciss. auspiciis 27 Sept. IGOl.
NAsCeils ô ! qVanlls regiio eXoplale lotaiiiios
KeX Y'olls palrlas dlgiiYs oblre VlCels.
SepteMberqYe tYosLodoICe slbl arrogal, orlVs
fYLsIt el Vt YlCIes lerqYe qYaierqYe dies.
Icaridem Astrœamque inter, ne Caslior titlus ,
Nec Rex, le loto lustiur Orbe foret.
Char. Chronologici. m. cccc. ll. xx. vv. \v. vv.
VV. vv. vv.v. mil. nui. mu. i.
VII.
LVDOVICI BORBOISII DVCIS d'aNGHIEN
Natnlis Chronotogicus, quo dies mensis et annus
ejus ortus designantur.
Natus feliciss. auspiciis 8 die , qui sacer B. V.
natali meiise Sept; 16"2l.
ERIgones orerls slgno LodoICe, dleqVe
QY'a sorllla orlVs lessea Ylrgo sVos.
Pro ! soClIs orerls bliise qVI Vligliils aslrls
H;iC gcMliia prInCeps aY'spICe qVanlVs eris !
Cliaracteres Chronologici. M. ccccc. l. vv. vv. vv.
vv. vv. um. mu. mu. luii. i.
VIII.
ARMANDI BORBOMI PRINCIPIS CONTII
Natalis Chronologicus. Natus est fet. ausp. undcc.
die M. Oclob. 102'J. Die Jouis, liera quiiita.
OClobil YndeCles soL ora oslenderat : hora
QYIiiia erat : alqY'e lo VI rlie slaiVla dies.
EnlXa a'tiiereas Venlt genliiiCe sYb a Yras
CoiUlVs henrICo MargarItaoY'e satYs.
Charact. Ckroiwl. M. ccccc. l. x. vv. vv. vv. vv.
vv. V. IIIII. mu. un.
IX.
ANN/E BORBOMJÎ DVCIS I.O>'GA VII.LAX^.
Nala est féliciter 27 Augusti mensis die, an. 1019.
AYgYsle o! qYanlo deCoiarIs honore, Yl Cenœ
SeplenaîqYe dies Yl iiUYcie tlbl.
BoiboiiMYM DEA regaLi de sangYhie iiala
EXoiilYr, dio q\'ji prae II oie deas.
ThraX paler, ALCIies, pliœliVs pro Vlijjine
[Cerlanl.
DiCTio.Nx. D'EpiGRAPnir:.
DEPlGUAPlllE. ciIA 2(iG
" FrYslra. Ipso sponsa est dlgiilor Y'iia loY'e.
Cliar. Cliron. m. cccc. le. xx. vv. vv. vv. vv. vv.
vv. vv. vv. um. mu. nui. un.
A propos (les diJlfres romains quidgurL'iit
seuls dans les chronographes nous croyons
devoir rappeler les résultats auxquels est.
arrivé M.ChasIes, professeur d'astronomie à
l'école polytechnique, au sujet des chiffres
arahes (1). Par là se trouve résolue l'une
des plus importantes questions qui aient
été discutées parmi lessavanls. On enseigne
généralement quo nos chilïres el noire sys-
tème de numération nous sont venus "ilc
rinde par les Arahes , et l'honneur de les
avoir importés en Europe a été attrihué ,
par les uns à Gerhert , qui les aurait ap|iris
des Sarrasins d'Espagne, par les autres k
Fibonacci, mathématicien de Pise , qui , au
commencement du xiir siècle , aurait étudi'é
les sciences cliez les .Arabes d'Afrique. En
expliquant le traité de VAbacus de Gerhert;
en montrant que les règles de calcul don-
nées par cet homme célèbre reposent toutes
sur le principe de la valeur de position des
chilfres, qu'il opérait sur un tableau à co-
lonnes, avec des caractères mobiles ressem-
blant à nos chiffres arahes, enlin, en faisant
connaître plusieurs traités de r/li/acw*, com-
posés i)ar divers auteurs, dans la période de
temps qui s'est écoulée entre Gerhert et
Fibonacci, M. Chasiesa complétementanéanti
les titres du mathématicien jiisan à la gloire
d'avoir importé en Europe les chiffres et la
numération arabes.
Quand à Gerbert, il a certainement connu
et enseigné ces éléments du calcul arithmé-
tique ; M. Chasies le démontre jusqu'à l'évi-
dence. Mais avait-il pris celte doctrine chez
les Sarrasins d'Espagne , comme l'affirme
Guillaume de Malmesbury, chroniqueur
anglais du xir siècle? Richer, contemporain
et ami de Gerbert, ne parle pas de cet em-
prunt ; il se borne à dire que Gerbert s'était
livré à l'étude de la géométrie, qu'il se ser-
vait, pour ses calculs, d'un tabeau divisé en
vingt-sept colonnes et de chiffres mobiles , et
que ses théories sont exposées dans le traité
qu'il a adressée l'écoiaire G. C'est l'ouvrage
dontiM. Chaslcs vient de donner le texte, la
traduction elle commentaire, et qu'il a fait
(irécéder, pour en rendre l'interprélalion jikis
facile, de l'analyse, du texte et de la traduction
d'unautre traité de i'Abacus, écrit parmi ano-
nyme après l'époque oij vivait Gerbert, mais
antérieurement au xiu' siècle. Nous allons
donner en peu de mots les résultats les plus
mportants du travail de iM. Chasies.
Le mot Abacus désignait à la fois la
science de l'arithmétique et une espèce de
table avec laquelle on exécutait les calculs ,
soit sur la poussière , soit au moyen dft
chiffres mobiles. Cotte table était divisée
en un certain nombre de colonnes vertica-
les, terminées, à leur extrémité supérieure,
par un arc de cercle , sous lequel était fixé
un chififre romain. C'était l'unilé I dans la
(I) Voy. les Comptes remhis des traniuj de /'.4f<;^
demie des sciences, i8i3.
267
Cllll
UICTlU.NNAlUt:
eu V
2ti8
pruiiiicTO colonne , X d;i'i.s la sccoinie ro-
lonnc ((Ml nilanlijtî ilioiloii gnuilio'. C ihiiis
la Iroisiùino, M il.ms 1;\ i|nalii(''iiii', X.M dans
la cin(iuième, CM dans la sixiÎMiR", cl ainsi
de suite ; en un mut le cliiUVe romain ins-
crit dans le haut de chaque colonne était
jirécisi^nient le décuph; du cliill"i-c inscrit
dans la colonne iirécédente. Ces colonnes
avaient elles-mêmes des noms particuliers.
La première se nommait s/»i^i(/(i/"i.ç, colonne
des unités; la seconde (/tTPH«,s-, colonne des
dizaines ; la troisième centenus, colonne des
centaines ; la quatrième milloius , coloime
des mille, et ainsi de suite. Les neuf carac-
tères (ju'on traçait dans ces colonnes, après
les avoir remplies de pondre , ou qu'(Ui y
plaçait sous la l'orme des dés mobiles , res-
sen'ihlaient ])resque tous à nos chill'res ac-
tuels. La valeur de ces caractères variait
suivant la colonne où ils étaient placés; elle
était éiiale au |»roduit de la vali'iu' propre et
naluri'Ue du cliillVe, par le nonil)re romain
inscrit au haut de la colonne. Ainsi 1, 2,
;i 9, placés dans la première coloime mar-
(pn-e 1, n'avaient que leur valeur absolue;
1, -2, S 9, placés dans la seconde coluiuie
inanpiée X, si^jniliaii-nt 10, -20, 30.... 00;
la [iremière colonne, restée vid.' , tenait la
place du zéro. Dans la troisième colonne
marcpiée C, ils auraient valu 100, 200, 300....
900 ; les deux colonnes restées vides à droite
l'a:sa'il roftice de deux zéros. Pour écrire
'iOOiiO, par exemiile, deux caractères auraient
sufli : 9 placé dans la colonne des unités
martiuée 1 , et k dans la colonne des dix
mille manjuéeXM ; entre ces deux colonnes
il y en avait trois autres, celles des dizaines,
des centaines et des unités , qui restaient
villes, et qui rem|)laçaient les trois zéros.
11 est impossible de ne pas reconnaître ,
dans ces combinaisons ,' le piincipe fonda-
mental de notre aritlmuHiiiue, d'après 1 quel
la valeur des chilVres s'accroît dans Uiie pro-
gression décuple, à mesure (|u'ils avancent
d'un ran;^ vers la !j,auclie. Mais Geiberl , en
donnant des rèi;les ([ui sniiposent ce ]irni-
cipe, en nonniiant plusieurs lois par leurs
noms de siiujiilaris , ilecenus , centenus , les
(•olonnes de VAbncus , s'est disjiensé de dé-
crii-o r.li*«ei(.s- Ini-mème , el d'er.|)Oser le
svstôme de numération. N'est-ce pas une
jireuve qu'il n'avait inventé ni l'un ni l'au-
u-e , et que l'un el l'autre étaient parfaite-
ment connus de ses contemporains?
D'un autre côté, on trouve les règles de la
numération, telles que nous venons de les
riprodune, formid;es dans le premier livre
de la géométrie de Hoèce , el e\pli(piéesà
l'aide (l'une table (|u'il appelle aussi Abacui^.
.Mallnureusemenl, les copistes de Boèce, au
lieu de cet Abacus , qu'il avait ligure dans
so:i traité de (iéoméirie , ont i>lacé la table
de uiulliiilication comme sous le nom do
Table tte l'ulliiK/me , parce ipie Ikièce ilonno
aussi ce nmn a VAbacttu, et ipi'il e!i i.ltribue
ruivenlion ii d<'s pylha;/oriciens. Il y a six
ans (|uu ^L t^basle-- avait apeiçu cette er-
reur, et (pu-, lemplaeanl la table de multi-
{ilicalion par un tableau a culon: es veitica-
jcs, il élail parvenu à comprendre le pas-
sa,L;e, jusqu'alors inexpliipii', de hoèce, et à
prouver que le mode de nnméralion dont ce
|iliilosophe fait honneur aux pythagoriciens,
est identi«iue avec le système de numéra-
tiiui actuel. Nos chiffres arabes mêmes , ou
du moins des caractèies exlrèmemeiit ana-
logues à nos chitfres , exislaient du temps
de Boèce, el il les a décrits bii-iuénie.
l'ji faisant cette découverte, .M. Chasles
afiirmait oprjf)ri (pie le traité de l'Abacus
|iar (ierberl devait se ra|iporter au système
de numéralioi exiiosé par IJoèce , et celle
proposition a été liiise hors de doute par le
Mémoire dont nous rendons compte.
Il résulte donc des recherches de M. Chas-
les que les expressions de elnjl'res arabes ,
numération arabe, sont inexactes, erronées ;
(pie nous tenons des Homains et nos chif-
fres et notre manière d'éciiie les nombres;
et que les Romains eux-mêmes les tenaient
peul-êlre des Grecs , imisipic Boèce en at-
tribue l'invention à des disciples de l'ytlia-
gore.
Voyez encore dans notre Dictionnaire
Liège , Orléans.
CHYlMlIi , lie de la Méditerranée , dé|ien-
daiit de l'empire olloman.
Le recueil de Mgr le cardinal -Mai ne ren-
ferme (pi'u'ie seule inscription |irovenanl
de celle île. lille se Irouve dans un i'ol |)rès
de Paplios ou Uall'o, gravée sur un rocher à
ciMé d'une image de saint, lîn voici le texte :
iic SIC
'ïrrio !J;^t>" xai <70Ttf iaf rsooytow ûrtoôiax. xai TCjyo-
vjuv «'JTO'J TTO.. /<«î iA'j.T.iiç,fiatv riv yiov 5.. Tt y...
XOTTi.
(t^UANDLtH. Voyages, j). 18, n*15; Cardi-
nal .M.\i, p. 19.)
Les iiis(;ri]ilions du moyen Age sont très-
nombreuses dans celle île, ainsi que les
églises qu'y ont laissées les Fraiii;ais. Nous
ferons connaître ces nuinumenls en repro-
duisant les rapjiorts où .\L de Mas Lalrie les
a décrils. Ces rapports adressés à M. le mi-
nistre de rinstruclioii publinui; ont paru les
uns dans le recued des Archives des missions
scientifi(iues el les autres dans la bibliolhè-
(pie de l'Kcole des chartes.
l'iiiiMiicii nviTonT (i M. le Ministre de l'ins-
Irurlion ])\djliiiHc, par M. de Mas Latrie,
eharyé en 18'it) d'une mission en Cliyi)re[\).
Monsieur le ministre,
Ln me reiidaiil dans l'île de Chypre pour
cimlniucr une élude ijue j'avais cummencéc
e;i France sur IHisloire des Croisades , je
ne |iouvais ciidre ()ue tous les monumenls
élevés par les Français en ce pas s, au muyeii
Age, eussent enlieiement disparu du sol,
mais j'étais lniii despén-r (pi'il en resl.1l des
ruines aussi nmiibreuses el aussi belles ipie
celles que je reconnus dès mes premières
exi'ursions. A mesure ijue j'avanç.ni dans lo
|ia\s, j'appréciai mieux ses richesses mo-
numentales el j'aciiuis bie:il('il la coiivicUon
(Il Aitliivcs (/« misxidiis siiciilifiqiies, I. I, p. 504
cl siiiv.
î!6i»
CHA'
D'EPIGRAI'llIE.
CHV
^19
que l'île de Chypre seule, malgré les ravages
très-réels dont elle a souirert depuis quatre
siècles , renferme cncoro Hutant do mo-iu-
nienls intéressants pour l'histoir-e do nos
établissements d'outre-nior (ju;' la Syrie, et
bien plus que Rhodes , Con^ta^linop!e et les
pays de l'Archipel réunis. J'ai retrouvé , en
eûet, dans toutes les provinces de i'ile , à
Nicosie, à Famagouste , à Limassol , à Ca-
zaphani , à Poli , etc., dans les montagnes
du pays de Cérines et du Carpas , comme
dans les pays de Paphos , du mont Olympe
et de la Messûrée , des éditices de la plus
pure architectui'e gothique , des églises ,
des chapelles, des couvents , des châteaux
élevés par nos ancienscroisés fixés en Orient.
Et en attribuant ces constructions aux Fran-
çais , je ne donne rien aux conjectures ni
aux probabilités. Lors même que le style de
leur architecture et le mode de leur exécu-
tion laisseraient quelque incertitude sur le
temps qui les a vus s'élever ou la nation qui
les a édihés , les armoiries, les tombeaux,
les inscriptions en français qui dédbrent leurs
murs ou qu'on retrouve dans leur enceinte,
établiraient , sans discussion , leur nationa-
lité ; quelquefois même elles i)récisent la
date de leur fondation.
Je décrirai ailleurs, plus au complet , ces
monuments divers en suivant l'ordre de
mon itinéraire ; je crois |)référable , |iour
présenter un aperçu général de leurs formes
et du style de leur architecture, de les réu-
nir en deux classes , aQn de les examiner
ensemble suivant la nature de leur destina-
tion , et d'entrer seulement dans quelques
détails sur les plus importants ou sur ceux
qui conservent le mieux les caractères ori-
ginaux des temfis de ieur construction.
J'examinerai donc aujouid'hui les édifices
militaires élevés par les Français dans l'île,
réservantpour d'autres notices ia description
des monuments religieux, des tombeaux et
des armoiries. Je ne rappellerai pas les évé-
nements qui ont rendu célèbres dans l'his-
toire de Chypre quehjues-uns des châteaux
dont j'aurai à ()arler , les sièges qu'ils ont
soutenus, les légendes populaires ou les
récits plus certains que les temjis nous ont
conservés sur leur fondation, ou les évé-
nements dignes de mémoire dont ils ont été
le théûtre. Les notions de ce genre appar-
tiennent à l'histoire, et je me jiropose seu-
lement de donner ici une description ar-
chéologique de ces châteaux.
Voulant me borner aux monuments édi-
fiés pendant le règne des princes français ,
je ne dirai même qu'un mot des enceintes
de Nicosie et de Famagouste, les seules villes
complètement fortitiées de l'île, parce que
leurs remparts sont d'une date postérieure à
l'usage de l'artillerie ou d'une construction
étrangère.
L'enceinte de Nicosie , élevée en 15G7 par
les Vénitiens, forme une étoile régulière de
onze bastions triangulaires , dont les angles
inférieurs sont arrondis. Le mur est hAti
dans un système particulier qni mérite d'être
signalé : arrivé a peu près à muilié de sa
hauteur, il est biMisquement incliné ^ecs
l'intérieur do la ville, sur les terre-pleins
qui le soutiennent, de manière à présenter
aux |)rojectiles ennemis un angle obtus, dis-
position [)eut-ètre h.diile, mais (jui n'a pu
sauver la place lors du siège des Turcs. Il
est vrai que les ingénieurs vénitiens avaient
laissé en dehors des ouvrages , et à une pe-
tite distance des fossés une suite do collines
d'où l'on domine toute l'enceinte. Ce liim, si
bien dispose pour l'attaque , fut occupé par
les batteries do Mustapha, en 1570, et la
ville fut réduite après un siège de quarante-
cinq jours , malgré sa résistance opiniâ-
tre. Au temps des Lusignans , une partie
des hauteurs méridionales ét.iit renfermée
dans l'intérieur des ren"i|iarls , qui compre-
naient un espace triple do l'étendue actuelle
de la ville, tn contemporain a constaté que
les Vénitiens, i)0ur effectuer leur malheu-
reux projet d'enceinte, avaient détruit, outre
le château royal, quatre-vingts églises ou
couvents, parïni lesquels était le monastère
de Saint-Dominique, de Saint-Doiiis des
Lusignans.
Les fortifications de Famagouste sont in-
tactes et d'une construction remarcpiab.'e par
le choix , la taille et l'assemblage des pierres.
Les murs de l'enceinte sont droits et lisses;
ils sont couronnés de créneaux rectangu-
laires et protégés, à leurs angles par des
tours d'une construction semblable â celle
du rempart. Deux portes seulement donnent
accès à l'intérieur : le port de mer, s'ouvrant
au sud, et la porte de terre défendue par un
large fossé , un pont-levis, une herse et une
double clôtuie. Le rempart méridional ariive
au rivage même , comme dans la ville ac-
tuelle de Gênes , enveloppe complètement la
place de tous côtés et se termine à l'est par
un grand bastion carré. Ces travaux doivent
être de différentes époques. L'histoire de
Chypre nous ap()rend que Jacques II de
Lusignan répara les anciennes fortifications
de Famagouste; il est certain aussi que les
Vénitiens y ont élevé ou refait quelques ou-
vrages, car on trouve le lion do saint Marc
et les noms des provéditeurs Foscarini et
Priuli gravés en plusieurs endroits ; mais le
plan général de l'enceinte actuelle et la plu-
part des consiructions existantes doivent
appartenir aux Génois , qui firent de Fama-
gouste , pendant un siècle, leur boulevard
conunercial dans les mers de Syrie. 11 faut
remarquer, toutefois, que les remparts élevés
dès la fin du xiii* siècle par les Lusignans
autour de la ville, avaient la même dispo-
sitioîi qu'ils ont conser\ ée sous les Génois ,
les Vénitiens et les Turcs , car en 1378, au
rapport d'André Gataro , les galères cata-
lanes ayant forcé la passe du port, arrivèrent
jusqu'au pied de la courtine que baignait la
mer.
A l'intérieur, Famagouste, sauf quelques
édifices , n'est qu'un amas de ruines et de
décombres ; à la fin du siège de 1571 , qui
dura un an , et le lendemain de la prise ,
elle ne devait pas offrir un aspect plus dé-
solé. Les Turcs n'ont songé ipi'à faire quel-
2^1
r.iiY
l»ICll;).NN\IKK
CIIV
2:2
«[iii^s r.^paralioil'^ iinx ri'm|i;iils, il'HiI ils
yanlciil l'entrée avi-c iiiiu cr.iiiik' supeisli-
iieiisi'.
I.o c'iAtcaii di' C('r-incs , si ci'li'hro dans
riiisloiro des I.iisignaiis , n'est pas encore nii
édilicc qu'on puisse co-isidéror connue ap-
pni tenant en entier au temps des Fraufj.iis ;
de noiahles parties onl été reconstruites par
les Véiiiiiens et appro[)riées au service de
l'artillerie. Dans son ensenihli' , il l'orme un
Srand quadrilatère entouré d'un l'ossé,llauqué
de deux i5rosse> tours rondes vers la mi-r et
de tours carrées vers la terre ; le tout d'uro
coistruction aussi l)elle que celle de Faina-
î^ousle. Le rempart, haut de plus de ÏO |iieds
et larj;e de 1-2, est partout crénelé. Il est pe:cé
an tiers de sa liauleur, et de distance eu
ili>tan(e, de larges eudirasures pour le jeu
des canons. Li s tours rondes ont plusieurs
éta-^es de bouches à l'eu , ou du moi'is de
salies destinées à les recevoir ; il y reste
encore ipielciues canons de fer rouilles, [iro-
venant de tabriqucs tuniues , et quel<]ues
l>i'èces de bronze véuitiermes. Ou lit sur
l'uin; de ces dernières : Galcacius AlOcrgrli
me ferit , entre le lion ailé de la Hépuhlitiue
et l'écusson du maître fondeur. Les parties
les plus anciennes de ce clulleau me parais-
sent être les eonstructituis intérieures. Tout
autour (l'une esplanade ([ui occupe le bas
ile la forteresse, sont des pièces et des salles
voûtées servant autrefois de magasins d'armes,
de dépôts de provisions et de logements
pour les soldats. Les fours existent encore :
ce sont de petites constructions isolées et
en forme de ruche. Les api)arlements ijue
devaient habiter les princes ([uand ils séjour-
naient dans ce cliAteau sont à l'ouest ; (}uoi-
qu'ils soient aujourd'hui luinés , on recon-
naît leur ancienne destination aux ornenu'nis
(les baies et de leurs moulures. Du même
c(Jlé est la chapelle, petite nef ei ogive,
tourntk' vers l'Orient, et aujourd'hui déla-
brée. Tifiis colonnes de marbre soutiennetit
e'n:ore la retombée des arcs de la viulte ;
leurs chapiteaux, dont le galheest plus évasé
i|ue celui des chapiteaux anliiiues , sont ur-
nes de grenades et de feuilles de vigue. _
Limassùl et Paphos possèdent aussi d'an-
ciens chiUeaux élevés sur le rivage pour
lirotéger leurs ports. Ils remontent au temps
des Lusignans , ainsi que l'indiquent leurs
bues en ogive; ou sait même «pu; celui de
Limassol a été réédilié par le roi Jaiuis , au
W siècle ; luais les créneaux dentelés (|ue
l'on lemarque sur leurs murs onl été lads
dans les | reuuers temps de la con(|uète utlo-
mai.e; «uji,urd'hui, les 'l'urcs les laissent
Kunber eii ruine. Le consul de France se
trouvant l'année dernière à l'aphos ave(; lo
k;ouverneur, on voulut tirer le canon du fort
en leur honneur; nu |iremier coup de h n ,
une partie du rempart tut éhraidée et (nuida
dans la mer avec sa batterie.
Arrivons aux cliAteaux (pii appartieimenl
en entier au temps des Lusignans, et ipii
n'ont pu l'Ire altérés [lar des co islriiclions
postérieures , puisque leur déminitèhnuenl
(Hi leur aband'ei date du connuiniieiiiinit de
Il domiialion vénitienne. Les p. us grands
sont les cliAteaux de Di(ni-d'.\mour ou de
Saint-Hilarion , de Ihilfavenl ou (le la Reine ,
d(! Kantara et de Kolossi.
Ce dernier est une grosse tour isolée dans
la campagne; (juant aux autres, on n'en au-
rait pas une id(>e exacte si on se les repré-
sentait sinnhlabh's (lour l'ensemli'e et la dis-
position aux anciens cliAteaux i\o France,
avec leurs fossés, Icujrs ponts-levis et leurs
corps de bAlisses à grandes fa(;adcs.
I>es Lusignans, cm fondant ou plut(')t e'i
leconslruisant li>s châteaux de l'île, car les
hauteurs de S lint-Hilarion, de Biilfavent et
de Kantar.i étaient défendues, dès h; temps
des gouverneurs grecs, par des fortilications,
les Lusignans ne s'r'laienl pas [iroposé uni-
((uemenl d'y construire des demeuies à leur
usage; ils avaient déjh les palais de Nicosie
et lie Faniagouste , le? maisons de plaisance
de Slrovilo, de Chili, de Chcrokidia. de
Bassilia , (ju'ils habitaient (pieliuefois. Des
trois châteaux , de Saint-Hilarion , de Hulfa-
vent et de Kantara, situés dans les montagnes
du nord de l'île, le |)remier seul était h la
fois un chAleau foit et une résidence royale;
quant aux autres, les princes francs avaient
eu surtout rinletition d en faire des forte-
resses qui [tussent leur servir de prison, de
dé|)(jt d'armes, et de refuge pour eux-mêmes
dans un cas extrême.
On avait à cet elfet saisi les points les
plus escarpés de la chaîne de montagnes qui
traverse l'île de l'ouest à l'est, entre Cor-
machii et le cap Sairit-.\ndr(' ; on les avait
enveloppés de remparts, de pavillons cr(!-
nelés et d'autres mtjyens de défense; utili-
sant et taillant le roc (juand il pouvait tenir
lieu de muraille; prolitanl de toutes les sail-
lies pour y avancer une redoute, de tous les
endroits |)laues jiour y asseoir une salle,
une chapelle ou une tour h meurtrières ; do
telle sorte que l'ensemble du cliAteau jiré-
seiitait une réunion de pièces et de coijis de
logis séparés pres(iue toujours , et indépen-
dants les uns des autres, plut()t ((u'un sys-
tème de constiMietions continu comme en
oll'raient autrefois la Bastille , Coiicy , ou , de
nos jouis encoiv; , le cliA;eau de Vincennes,
construit dans le même siècle qui a vu s'é-
lever la plupart des eiiAteaux de Cliy|)rc.
Cette disposition ('Mait l'oin de nuire îi la dé-
fense, car un c(iiiimuni(iuait d'un liAtimcnt
il l'autri; par les cours et les nniiparts. et
ra>pect gi'niéral n'en est pas aujourd'hui
moins imposant (|ue celui des vieux chàleatix
(]ue lions venons (h citer. On n'y retrouve
pas , il est vrai , leurs belhis faijades et leurs
grands donjons , mais on est étonné d'y voir
s étager , jusipraux hauteurs les plus escar-
pées , au milieu de cyprès et de gtniéviiers,
de magnili pies (ntcruiss , des galeries , des
lrrj;i.ss('s (-léiielées , d'éh'gantes cliap 'lies ;
I on ni' peut (|u'y admirer l'art avec lequel
I ingénieur a tait serpenter les remparts sur
les lochers les plus abruptes; r(Mi est émer-
ve.llé de voir cimiiiKnit il a nu asseoir .sur
un plan aussi rapide des pavillons , des co'»
ri ^lr^ et dis voûtes .siqKnposi'es les ui^s
C»Y
comment
DEF'IGIUPHIE.
ei.lilii'i'
tlO SI
aux autres, comment il a pu
tiautcs tourelles au soiumel de niciiersii |)ic.
Le transport seul des matériaux h ces élé-
vr.tious surjirenantcs a où cnùterdes [leines
iulinies. Un caractère qui distingue encore
les châteaux de Chypre, et en général toutes
les constructions de l'île, des constructions
de la France, c'est qu'au lieu des toits aigus
ou coniques qui déparent ipielquefois ces
dernières , surtout duns'le Nord , elles sont
terminées, en Chy[)re comme en Syrie, i)ar
des terrasses dont les lignes horizontales
sont d'un plus hel ellet. Ajoutons que dans
ces divers monuments, |irincipalement dans
les châteaux , l'ogive et le plein cintre sont
également employé-; pour former les arcs des
Laies, bien que ces châteaux aient été cons-
truits du XIII' au xiv siècle, époque où l'o-
give dominait presque exclusivement en
Europe.
Dieu-d'Amour, dont le nom me parait être
une corruption d'une auire dénomination
plus ancienne, est le plus grand et le plus
beau château de Chypre. C'était le seul des
trois où les Lusignaiis aimassent à séjourner,
et il est facile de reconnaître, dans l'intérieur
deses trois enceintes, les piècesqui servaient
d'habitation aux princes quand ils venaient
y passer la saison des fortes chaleurs.
Ce n'est qu'après une marche de trois
heures sur les flancs de la montagne de Cé-
rines , qu'en partant de Fungi Chilllick, à
une lieu de cette ville , on arrive il la pre-
mière porte du château. Elle est aujourd'hui
ruinée et il n'est pas possible de reconnaître
quel était son système de clôture ; on voit
seulement (ju'ello n'était protégée à l'exté-
rieur ni par un fossé , ni [lar un pont-levis ;
mais cette entrée , comme les créneaux et
les tours du petit porche dans lequel elle
donne accès, n'était ([u'un ouvrage avancé
servant de défense à une seconde porte.
Celle-ci est au fond de l'avant-cour, à gauche,
et fait face au midi ; elle est crénelée.H-sur-
monlée d'un moucliaraby de six consoles
eu conlr'c-lobes , construction doit le nom
comme la forme semble avoir été emprunté
par la France à l'Orient, car on en voit de
semblables aux minarets du Caire, à la for-
teresse de Damas et à l'enceinte de la ville
d'Aiguemortes. La porte, peu élevée et en
l)lein cintre, était défendue , comme je l'ai
dit, par les créneaux et les tours latérales;
elle traversait le rempart et communiquait à
une grande cour inclinée sur le penchant de
la montagne. Lors môme que l'ennemi eût
pu, en forçant ces premiers obstacles , pé-
nétrer dans' la cour, il n'eût surmonté que
les moindres diflicultés de son entreprise.
Toutes les coiislruclions supérieures étaient
disposées de telle façon que les défenseurs
pouvaient lancer leurs traits sur lui pendant
(ju'il avait à gravir , par une montée ardue,
jusqu'à la seconde enceinte, formée de tours
et Ue galeries crénelées. Là, en retraite et
de côté, se trouve un corridor étroit, défendu
par deux ]ioites en ogive , qui seules lui
permettaient d'arriver plus haut , et qui de-
viiie'it lui opposer une résistance d'autant
€11 Y
était obli
oé de comballre
plus longue, ipi i
sur un terrain inJgal, pierreux et escarpe.
Aussi voit-on que le château de Dieu-d'A-
inour n'a jafiiais été pris de vive force : le
vieux sire de Beyrouth lui-même, un des
plus habiles cap taiiK'S de Chypre,' aidé do
tous les hommes d'armes du pays , ne put
en déloger les troupes de Frédéric II , et les
impériaux l'assiégèrent vainement , après
qu'une capitulation l'eut rendu aux Chy-
[iriotes.
Quand on a passé le corridor en voûte d'o-
give, OTi se trouve véritablement dans l'en-
ceinte du château, et au milieu des corps de
bâtiments destinés, soit à la défense, soit à
l'habitation. Il est impossible de suivre au-
jourd'hui le plan de ces constructions, bou-
leversées par la [lioche et la mine, sur un
sol jonché de débris informes ; mais on ju-
gera de leur importance et de leur étendue
|)ar ce fait, que j'ai rcmar(pié, malgré les
démolitions ell'octuées dans les trois encein-
tes, plus de soixante pièces de dill'érentes
dimensions, dont les (juaire murs existent
encore. Aussi les Turcs auraieul-ils dû ré-
server p(jur ce seul château la dénomination
lioétique du Yuz bir cv, les cent et une mai-
sons, qu'ils donnent également à Butfavent
et à Kantara.
Les édifices renfermés dans la deu\ièin&
enceinte s'étendent sur les deux pencliaiit.s
de la montagne. On jieut encore reconnaître
la destination de ([uelques-unes de ces cons-
tructions. Uii
placé hors île
irand pavillon à deux étages,
a [tortée des traiis et ouvert
sur la merde Caramanie, devait être une des
parties principales do ra|)partement royal.
Il a deux salles de 80 |)ieds de long sur 20
pieds de large, éclairées chacune |iar six fe-
nêtres. De son étage inférieur, on passe sur
une terrasse, d'où un escalier conduit dans
une basse-cour, fermée au nord par un édi-
fice crénelé, de vingt pas do large et renfer-
mant neuf chambres ou magasins. Ce fort
termine reiici.'inte vers le nord, côté qui
était suflisamiuent protégé |iar l'escarpement
effrayant de la montagne et des rochers sur
lesquels il repose.
A côté de la grande salle est une chapelle,
autrefois probablement un oratoire, dont la
façade offre encore l'image d'un saint avec
un nimbe peint à fresque. Un prêtre vient
chaque année, le jour de saint Hilarion, cé-
lébrer la messe dans ce lieu solitaire. La
chapelle du château n'est pas éloignée et
communique avec le pavillon, (pioiqu'elle
en soit détachée. Des pilastres et des colon-
nes engagées dans le mur soutenaient sa
voûte, aujourd'hui écroulée. Le chevet, tour-
né à l'orient , est terminé en conque ou
voûte de four ; à côté sont deux petites ni-
ches ou hémicycles où l'on retrouve, comme
sur les murs, lies restes de fresque rouge et
bleue. L'église était éclairée par deux fenê-
tres golhi(jues encore intactes, et par une
troisième baie ouverte à l'instar des Grecs,
au milieu du chevet, comme pour éclairer le
sanctuaire; elle était [irécé lée «run porche
»T3
Cil Y
DICTIONNAIRE
CllY
275
ou pièce couverte qui senibk- avoir l'ait par-
tie d'un corridor.
Une troisième enceinln domine toutes les
constructions dont je viens do parler et com-
plète le système de défense du cliâteau.
Avant d';y arriver, on remarcjuc à droite une
citerne à ciel ouvert d'une ronstruction Irès-
hardio. Elle est comme scellée aux flancs du
rocher, qui la ceint de deux cotés ; ses murs
vers le nord et l'est paraissent n'avoir pas
moins de 30 pieds lie haut ; ils ont !i |.iods
d'épaisseur et sont soutenus vers l'ouest par
quatre solides conlre-foits de 1 mètre tie
largi.\ A l'intérieur, la cilerne est longue di.!
57 pieds, large de i2. En mo:itant à la |)0rte
de l'enceinte, on aperçoit les traces d'un
escalier qui, h travers les blocs de pierres
ot les genévriers, conduit .^ un petit lorlin
en voûte d'ogive, détaché h l'extréniité des
rocli-^rs vers le sud-ouest. Six grandes meur-
trières, pratiquées dans réjiaisseur de ses
murs, |)ermetlaient de lancer d3s ti-aits au
delà des bâtiments et des enceintes jusqu'au
fond des vallons du nord et du sud. Pour
parvenir;! la porte doni j'ai parlé, la pente est
encore plus rapide que dans la [iremière cour:
ici le moindre faux pas ferait roulerun homme
dans la citerne ou le précipiterait sur les
rochers. Qu'on songe à la position d'enne-
mis placés sur ce terrain, et obligés de se
couvrir des traits ijui leur étaient lancés des
terrasses su|)i'rieur3S 1 Mais les assiégeants
n'ont dû jamais jiéiélrer jusqu'à cette hau-
teur.
L'entrée ogivale d(; l'enceinte est intacte ;
elle a encore les trous par où l'on jiassait les
))0utres pour consolider la clùîuie. La porte
s'ouvre sur une grande cour plénière entou-
rée de rochers ou de constructions ciénelées,
et fermée à l'ouest jiar une galerie de trois
étages. Le milieu du bâtiment a été ouvert
par la mine et a croulé au fond des i)réci-
pices ; mais les grandes ruines qui en res-
tent encore, appuyées sur les hauteurs de
droite et de gauche, laissent apprécier la
bonne (lualitédes pierres cmjiloyées dans la
onnstruction, leur taille régulière, leur ajus-
tement précis et le soin a[)porté daiis l'orne-
nientation générale de ce bc.iu corps de lo-
gis, qui n dft être habité souvent par les
jirinces. Sa pièce principale a' 20 mètres de
long sur 8 mètres île large ; ses fenêtres sont
divisées en deux liaies ;> plein cintre, au-
dessus desipielles s'ouvrent de jH'liti.'S ar-
cades de trèdes et de (|uatre-feuill('S à jour,
iju'enveloppe uru; arcade supérieure; en ogi-
ve. Des bancs en pierre régnent auloui' de
ces fenèlr(;s élégantes, d'oi'i la vue s'étend
vers l'ouest sur les riches coteaux de Karava,
do Lajjithos, aux magnili(pies jardins de
jialmiers et d'orangers d'Aclicropiti, de Tre-
mitlii, de \'assilia, »ii le roi Hugues H' des-
cendait souvent pour s'enirelenir avec le
savant <;eorgi's Lapithes de lillér/ilure et du
(diilosophic.
Au-dessous de cette salle en est une autre
d'égale dimension ; h cftté, dans les deux
étages se trouvent d'autres pièces moins
grandes, servant iirobablmnenl de iliaiidire--
M coucher et dunt (juelques-unes, compara-
bles aux chand)res des maisons de Pompéi,
n'ont pas plu*; de deux fois la grandeur d'un
lit. Du côté opposé, vers le sud-est et sur le
|)icdonnnant toute la montagne, est encore
un autre petit cliAleau conrplet, avec ses rem-
jiarts, ses meintrières et ses tourtdles. C'é-
tait comme urr dernier donjon, lui dernier
refuge, ou plutôt ce n'était qu'un l)elvédèr-e;
car, il ces hauteurs inaccessibles, qrre |iou-
vait-on crainilre del'ennemi.s'il n'était déjà
martre des cours et des galei'ies inférieures
du château ? J'ai mesuré la hauteur de ce
point, le plus élevé de la chaîne septcntrio-
r:ale ile l'rle, et jai trouvé, au moyen du ba-
riirrrèlre Bunten, 70;)"', 7 ou 2,229 pieds. Ce
soid à peu pr'ès les deux tiers de la Inuteur
du ^'ésuve et la nroitié du l'uy-de-Dôme.
De ce point, la vire est encore plus étendue
que du l'empar't de l'ouest. Elle eml>rassu
vers rOr-ient toute la côle de Chypre jus-
qu'au caj) Saint-André, on d'abord les regards
se |)oi-tent sur RIehini, sur le chAteau de la
Reine et le beau cloître de Lapais, dont je
|iarlerai |)lus tard.\'ers le sud, une élévation
ciche N:cosie et ne laisse apercevoir (pi'un
coin de la Messùrée ; mais pai'-dessus la
montagne, on voit briller la rirer de Larnai'a
et de Limassol ; au nnrxl, on suit toute la
côte de Caramanic, et l'on distingue aisé-
ment, vis-à-vis du cliûteau de Saint-Hilarion,
les forlillcalions de la petite ville d'Anamour,
qui porta quel(]ue temps, sous le règne des
Lusignans, le |iavillon chrétien.
Le chiUcau di' nulfaveiil, appelé aussi châ-
teau de la Heine, est situé à trois lieues nord-
est de Nicosie, à ime heure au nord du cou-
vent de Sainl-.Tean Chrysostome. 11 est d'un
accès |ilus dilhcile encore que le chAleau de
Saint-Hilarion, et, comme ce dernier, il n'a
jarrrais été forcé par l'ennemi. On ne peut
croire qu'il n'y ait eu autri'fois urre conrmu-
nication praticable avec le bas de la monta-
gne ; mais les 'N'éniliens ont dû détruire
toute ti-ace d'escalier, ipiand ils prirent le
parti de diminuer le nombre des forteresses
de l'îlo et de concentrer leurs gar'nisonsdans
les plar es maritimes. Aujour'd'liui, poiw |)ar-
venirh la première porte du chAteau, il faut
s'aider îles mains autant ipre des pieils dans
irn sentier escarpé cirtre l'es rochers, et as-^
sur'i;r- sa marche aux Ir'oncs des cyprès nui
ont poussé dans le loc, si on ne veut rouler
dairs les pr'éi:ipices.
lùr pénélr-ant dans l'intérieur', on voit (pic
Itullaverrt est eonslirnl d'après le même
système rpre Saint-Hilarion. l'rre double en-
ceinte sépare le clrAti'au enderrx iiartiesassez
éloignées l'une de l'autre, et formées chacune
de ehambr'es. de magasins et de forts, com-
mrrniiprant (nrlio eux ou isolés, sirivant l'exi-
gence du tcrr-ain. Les consiruelions princi-
jiales se trouvent dans la première enceinte
et sont étagées sur le penchant du roclier
vers la plaine de Nicosie ; l'eiiceirrle supé-
rieure renfei'iire les derniers donjons, (jui
rcposerrl sur' les somniet.s les |>lus élevés cl
domirreni au nor-d et au sud, (le|>uis ("érincs
cl Lapais d'un rôle, jusqu'au mont OlMupe
277
CHÏ
DEPIGRAPIIIE.
Cil Y
278
et à la Messôr(^e de l'autre. Comme du haut
de Saint-Hilarion et de Kantara, on voit du
haut de Buffavent la mor et la côte do Cara-
manio au nord, la mer d'Egypte au sud. Aussi
sa situation favorable avait-elle fait choisir ce
château pour point d'observation parles Lu-
signans, qui y avaient établi un guet chargé
de signaler, par des feux, l'approche des na-
vires aux gardes de Cérines et de Nicosie.
Les baies du château de la Reine, les portes
notamment, paraissent avoir été presque tou-
tes eu ogive ; on y reconnaît seulement quel-
ques pleins cintres, autant qu'il est possible
d'en juger depuis que les pierres de taille qui
formaient les arcades d'entrée ont été descel-
lées. Les salles d'habitation ou de déjjôt sont
moins grandes et bien moins nombreuses cju'à
Saint-Hilarion; il n'en reste plus que quinze
dans les deux enceintes. Elles sont entières,
et plusieurs ont conservé leur toiture envoûte
d'ogive à l'intérieur, en terrasse au dehors.
Dans quelques-unes s'ouvrent des citernes
etdes caveaux profonds, qui ont, à différentes
époques, détenu des personnages importants.
Il serait dilTicih:" de préciser la date de la
fondation de ce château ; ce qui est certain,
c'est qu'il y avait un fort sur la montagne
de Bulfavent dès le %n' siècle, à l'arrivée
de Guy de Lusignan, et ce qui paraît en-
core hors de doute, c'est que l'édifice ac-
tuel a|iparticnt en entier, sauf ijeut-êlre les
fondations, au temps des jirinces français.
Quant à sa dénoniination de château de la
Reine, il est [lossible qu'elle n'ait pas plus
d'un siècle de date et qu'elle provienne de
l'erreur accréditée ])ar l'ignorance des ca-
loyers de Sa int-JeanClirysosto me, qui croient
posséder l'antique portrait de la reine fonda-
trice de leur monastère et du château voisin.
On peut lire dans Mariti elAli Beyles fabuleu-
ses aventures de cette prétendue reine, simple
et bonne Vénitienne de la noble famille Mo-
lino. Le portrait, conservé avec soin derrière
l'autel de Saint-.lean Chrysostome, est un ex-
voto de cette dame et du jeune Antonin Moli-
no, probablement son fils, ainsi que l'indique
cette inscription (1) jieinte sur le panneau :
H
Aêhcic
.TIC . A a
Aie
. T 8 . êy
. MJ?IAC.
Ta,
(^.lAnr
8?) MOL1,KO
Ke
. ^TON-Ï N8 Ta
4>J7im 8 - MOAINO
Le tableau est peint sur bois, à fond d'or,
dans le style grec suivi à Venise. Il repré-
sente saint Jean l'Aumônier recommandant
h la Vierge Antonin et Marie Molino, age-
nouillés devant elle. L'église du couvent de
(*lAlT77ClU.) WjV.-JO. W.t. 'AvTOVtVOU. TOO. ■t'iAOTTCOU. Mo)ivO.
Pr'cre de la servaulc de D eu, Marie de . . . Molino,
et d'Aiiloiiin (lils) de Philippe Mulino.
Saint-Jean-Chrysostomefut peut-être dotée ou
restaurée au lem|)s des Vénitiens par Marie
de Molino, et le souvenir de cette libéralité,
imiiarfaitement conservé par le tableau que la
donatrice ou l'hégoumènefit exécuter à cette
occasion, aura fait croire quelque teiups après
que ce portrait rappelait les traits de la fonda-
trice du couvent et du château. Il ne faut pas
plusdecetit ans ])0ur accréditer île semblables
erreurs dans un [>ays oii l'on n'écrit presque
jamais, et où les moines ne savent pas lire.
Le château de Kantara est situé à l'orient
de la chaîne des montagnes, dans la province
du Karpas, entre Daulo nu nord, et Komake-
birau sud. Restauré et probablement agrandi
par les premiers Lusignans, il fut rebâti en
partie |iar Jacques, fds de Jean II, au xiv° siè-
cle et démanleléauxV par les Vénitiens. Quoi-
que la montagne sur laquelle il est situé soit
presque aussi élevée que celles de Saint-Hi-
larion et de Bulfavent, ses pointes sont moins
escar|)ées et le pied du château pins facile-
ment accessible. C'est sans doute ù ces con-
ditions moins favorables que la forteresse du
Kar|ias doit d'avoir été [irise plusieurs fois
par les ennemis, qui n'avaient pu emporter
les châteaux de l'ouest.
Kantara est moins étendu et jilus com-
pacte, si l'on peut dire, que ces derniers. Il
semble que les ingénieurs chargés d'assurer
la défense de ce point, reconnaissant le dan-
ger des pentes praticables qui pouvaient con-
duire à ses pieds du côté du nord et de l'est,
aient doublé la force des murs et les aient
ramassés autour d'un plus petit espace. Deux
grosses tours protègent la porte ouverte
dans l'épaisseur du rempart, et qui commu-
nique à une basse-cour qu'entourent les
corps de bâtiments. Les tours et les courti-
nes du nord ont sauté sous la mine ; les par-
ties conservées enveloppent le haut de la
montagne, en descendant de l'ouest au sud
et à l'est. Il y a là, comme dans les autres
châteaux, une chapelle, des magasins, des ca-
veaux, des citernes, des salles voûtées et |)er-
cées de meurtrières, qui ne présentent rien
de particulier après ce que nous avons dit
des châteaux précédents ; j'ai remarqué seu-
lement au rempart de Kantara une disposi-
tion que je n'ai pas retrouvée dans les autres
forts. Vers le sud, loin de la porte d'entrée
et loin de la partie des murs où l'ennemi
devait diriger ses attaques, s'ouvre une po-
terne à l'extrémité d'un couloir étroit que
[irotége une voûte solide, en descendant vers
les rochers. Cette petite porte, qu'on aurait
pu laisserouvertesansdanger, môme pendant
un assaut, car elledonne surdes escarpements
à pic, laissait communiquer avec la campagne
quand l'entrée princi[)ale était bloquée, et
permettait d'envoyer un émissaire au dehors
dans un moment de danger ou de surprise.
Je dois parler avec quelques détails de la
tour de Kolossi ou du Colos, comme on l'ap-
pelait au temps où elle était le chef-lieu de
la commanderie des Hospitaliers de Chypre.
Les Grecs et les Turcs la désignent sous le
nom de Could , dénomination dérivée peut-
être de Colos, et appliquée aujouixi'hui in-
aïO CIIV DICTIONNAIRE
ilislinctciiu'iil liai' U-s liaijilanis de l'ile ;i lous
les chAliMux isiilés.
Situé à une litMie de la mer et h égale dis-
tance à peu près de l'iskopi et de Zigalzi, le
Colos doMiiiii' toute la plaine ipii s'étend de-
jiuis ces villes jasiiu";i I.iinassol ; il peut ôtre
classé, i)Our son aicliitectuie et sa conser-
vation reniar(]nables, iiornii les plus beaux
édifices fiançais (p.ii aient été construits au
moyen âge et qui existent eneore aujourd'hui
CHY
280
dans l'île, ("est une grosse tour carrée sans
tourelles aux angles, de soixantc-cinr[ pieds
de côté et de quatre-vingts pieds de hauteur
environ, dont l'entrée, située à dix pieds au-
dessus du sol, est tournée vers la mer; un
pont-levis s'aballuit autrefois du seuil h la
terre et livrait passage jiour entrer dans la
tour ou pour en sortir. On l'a remplacé de-
puis longtemps par une rampe en maçon-
nerie qui facilite le transport des cotons et
des garances dans ses vastes salles, car le
Colos est heureusement conservé et sert de
magasin à l'une des plus riches fermes de
l'ile de Chypre. Sous la rampe, s'ouvre une
j)etile porte voûtée donnant dans un étage
souterrai'i de trois salles en ogive. Le mur
est, h cet endroit, de neuf [ùeds d'é|iai3scur.
Je n'ai pu retrouver les traces de l'ouvrage
avancé qui iirotégeait sans doute cette fa-
çade du château ; mais à quatre pas en avant
du rempart oriental existe encore un mur
crénelé de trois ou quatre mètres de haut
sur quatre ()iods d'épaisseur, relié à la tour
des deux côtés. Ce mur semble aujourd'lnii
n'avoir d'autre destination que di' protéger
les fenêtres de l'étage inférieur éclairé |)ar
ja petite cour; cependant il a, outre sa porte
principale, pratiquée en ogive vers la c;nn-
])agne, une seconde porte latérale ouverte
dans la clôture que je suppose avoir existé
devant la façade du pont-levis,
La façade méridionale de la tour oii est le
pont-levis n'est j)çrci''e ipie de deux feiètres
éclairant le second étage ; elle est tléfendue
à la hauteur de la terrasse et dans l'axe de
la porto qu'elle surmonte, d'un moucharaby
à cinif consoles, assez senddablo aux mou-
charabys du château <le Saint-llilarion, mais
d'un st\lo moins sévèr'e ; ses consoles soit
formées de trois contre-lobes en retraite, et
les parties vides séparant les (lonsoles sont
découpées en lobes (pu' surmonte une ar-
cade ogivale. La façade oi'ientale est décorée
de quatre écussons en marbie blanc, incrus-
lés dans une grande ci'Oix à Ijianclies égales,
ancienne forme de la croix de l'ordre de
l'Hôpital. Au centre de ces endjièmes est
l'écu i-oyal des 1-usignans, car les piojiriélés
des Ilospitalii'i'S, en Cli\ [in;, ('■laient toujours
suliordonné(.'s au souverain domaine du rui.
L'écu éc-arti'16 ili; la croix de Jérusalem, du
lion sur champ biirelé des Lusignans, du
lion d'.Vrménic et du lion de Chypre, ne peut
élre aniérieur ii l'année L'JO.'t, r'po(pie de la
réunion des trois r(jiu'onnes ilans les armes
de la niaisiin d(! (]h}pre. ALiis cette circons-
tance ne préjugi' en rien l'Age de la tour, iiui
(;.st piobablemeni bien plus anciiiuie que les
aimoir;eN dont elle ("51 aujourd'hui décorée.
Le bras gauche, le bras droit et le croisillon
inférieur de la grande croix figurée sui' la
façadi' ronrci'inent d'antres écussons de. plus
j)etitedimension i|ue l'écu royal. Le jiremier
écu est écaitelé au (iremier et au (lualrième
quartier de la croix de l'ordre de l'Hôpital ,
disposition (jui indiipie toujours les armoi-
ries d'un grand maître ; au deuxième et au
troisième d'une fasce, emblème héraldiijue
d'Antoine Fluviau, élevé au magistère en
l'i-2l, et de Jean de Lastic, nonuné pour le
remjjlacer à sa moit, en ^'^.'Î7. L'autre écu,
éc'arlelé comme le précédent au premier et
au quatrième canton de la. croix de l'ordre,
appartient à Jac pies de Milli, grand maître
de L'toV h L'i-61, dont il [lorte la flannne eu
chef des deuxième et troisième quartiers (1).
Les façades du nord et de l'ouest sont per-
cées de fenêtres au iiremier et au deuxième
étage; aux mêmes plans, (leux constructions
saillantes servant de latrines s'avancent hors
tin mur par deux co-isoles en encoibelle-
inent. Le côté nord est percé en outre, à huit
I lieds h peu près au-dessus du sol, de trois
ouverlui'cs étroites ilonnant jour dans l'étage
souterrain. Un moucharaby de trois consoles,
desservi. par la terrasse, défend l'approche
de ces fenêtres et de tout le rempart septen-
trional.
Entrons maintenant dans l'intérieur du
c'iàteau. il est divisé en deux étages, sans
compter les basses fosses. L'aire du'prenner
est un peu inférieure au seuil de la porto
d'entrée; le second est recouvert par la ter-
rasse.
Le premier étage, îi la hauteur de la rampe,
est divisé en deux grandes salles : celle de
gauche est subtlivisée en deux pièces voû-
tées et en ogive. Dans celle de droite, une
trai)|)e mobile, ouverte sur les salles iid'é-
rii'ures, permettait de counnoniquer avec
elles (piand la porte extérieure était muiée.
Ces salhjs , au nombre de trois, voûtées eu
ogive et moins liantes (pie les autres, étaient
sans doute destinées aux magasins et aux
cnisin(;s. I.,es clievaliersde service se tenaient
sur la terrasse et dans les pièces du rez-de-
chaussée ; rapi)artement suiiérieur était ré-
servé au ca|)ilaiiie de la tour ou au coiUMiaii-
deur de Chy[ire, quand il venait résider h
Kolossi. Un escalier à vis de Irente-quatici
marches, pris en paitie dans l'éiiaisseur du
mur, en [larlie sur le pallier, conduit à cet
étage; il n'est couqiosé (pie de deux gran-
des salles de vingt mètres de long sur dit
mètres de large ; lu mur de refend qui sé-
pare ces chambres est ouvert aux deux ex-
trémités de deux portes en ogive ; au centre,
deux larges cheminées, (jui devaient servir
rarement. Quatre fenêtres en plein cintre
surbaissé sont prali(piées dans l'épaisseur
du nmr, (pii es! ici (hjciiH] ou six pieds ; leur
cmbi'asure retient des .si(''gcs e:i jiierre sur
ses trois côtés.
L'escalier continue au-dessus de cet étage
Ol J'iiînoro :i (iiicl ilignilaiit! a|>p irloïKiil l'ixti ilu
iKiisilidii voilical iliMil les (|ii:ini' iMiiloiis ofTriMil iiiits
H'Ur lie I :>.
SSl
CHY
D'LI'lGRAPilIE.
CIIV
282
L't conduit sur la loiiasse , en déboucnant
sous un lanlernon à toit plat. Arrivé là, on
se trouve sur une belle plate-forme de vingt
nièlres carrés, autour de larpiclle règne un
jiarapet de deux [)ieds et demi de haut, garni
de créneaux rectangulaires, qui doublent so!i
élévation. Des meurtrières verticales et en
embrasure sont ménagées au funJ de chaque
])arlie-pleine. Les nierions sont assez rap-
prochés les uns des autres ; mais à certaines
distances se trouvent des espaces plus grands
qui servaient sans doute à la manœuvre des
grosses machines de guerre. Aux côtés du
sud et du nord, on voit les ouveitures des
deux moucharabys ; au centre, un grand
trou circulaire divisé par un mur est la dou-
ille issue des cheminées de l'appartement
jirincipal. A l'angle nnrd-oiiest, vis-à-vis l'es-
calier, devait s'élever autrefois un petit pa-
villon dont on reconnaît l'assiette , et ([ui
servait soit de lieu d'observation, soit d'abri
jiour une cloche. Ce signal était souvent em-
ployé dans les châteaux pour donner l'éveil
aux soldats des pièces in1'é;ieures, et peut-
être en existait-il un semblable au Colos ;
mais les gardes de la tour avaient un autre
moyen de communication entre ses divers
étages : c'est un conduit d'un pied de lar-
geur et de huit pouces d'ouverture, dont on
ix'marque l'orilice sur la façade ouest de la
terrasse, et qui se prolonge jusqu'au plan du
jtont-levis, en s'ouvrant aussi sur l'étage du
commandeur. Ce canal étroit n'avait, sans
doute, d'autre destination que de donner pas-
sage à la voix d'un étage à l'autre. Il a dû
seivir plus d'une fois à signaler rajiproche
des vaisseaux catalans, génois ou égyptiens,
qui vinrent si souvent désoler de leurs in-
cursions les riches eamjiagnes des pays de
Limassol et de Paphos, sous le règne des
successeurs de Pierre I", le vainqueur d'A-
Icxandrie et de Satalieh.
Je borne h ces détails ce que j'avais à dire
des châteaux fi-ancs, dont il reste de grandes
ruines en Chypre. Il en est plusieurs autres
moins importants et moins bien conservés
que ceux qui viennent de nous occuper. Il
sufiiia de les citer; ce sont : Gastria , château
des Templiers, sur un rocher peu élevé, au
Las de la côte méridionale de Carpas, entiè-
rement ruiné ; Chity , maison de plaisance
(les Lusigiians, à deux lieues de Larnaca, oij
se trouvent des portes en ogive donnant ac-
cès dans une cour, et de grandes citernes si-
tuées autrefois au milieu de jarJins ; Pota-
mia, château royal dont il lestc quelques
vestiges près du Village de ce nom et sur la
rivière de Jalia, au nord-est de Dali; Sigouri,
ou le Gbâteau-Franc , sur le Pidia, construit
par le roi Jacques I" pour tenir les Génois
3n échec dans Famagouste, et démoli par
les Vénitiens; enlin, Cherokidia, au bas du
village ainsi nommé, dans le Masoto.
Ce dernier château, après avoir ajijiarteiiu
aux Templiers, puis aux Hospitaliers , était
la propriété des Lusignans dans le xv' siècle.
J'ai remaniué dans les ruines qui en restent
trois grandes salles à deux étages dont les
fenôlres inférieures sont en baies rectangu-
laires et au second étage en plein cintre,
tandis que la porte d'entrée est gothique.
L'eni|doi simultané de ces dillerentes formes
de baies appartient généralement aux cons-
tructions du XIII' siècle. 11 est certain d'ail-
leurs par l'histoire que le château de Che-
i-okidia remonte aux premiers Lusignans,
puis ju'il existait déjà au commencement du
XIV' siècle et c|ue, détruit au xV par les
Egy|Uiens, il fut laissé en ruine par les pro-
véditeurs de Venise.
A côté des trois salles, dont la toiture
n'existe plus aujourd'hui, est une grande
pièce voûtée en ogive, qui est peut-être la
prison où une partie des Templiers furent
incarcérés l'an 1307, par suite des ordres
venus de la cour d'Avignon, qui projetait,
dès cette époque, la suppression de cet or-
dre ambitieux. Non loin du château et dans
les dépendances |irobables de ses anciens
jardins, on voit encore une église, petit
vaisseau latin, recouveit aujourd'hui de fres-
ques grecques. Quoique éloignée du village
et presque abandonnée, ceiti- chapelle , ap-
[lelée Fanaïa tou Kampou, Notre-Dame du
Champ, est bien connue des paysans des en-
virons , qui vieiment souvent y brûler des
cierges devant une image de la Vierge. Kam-
pos désigne en Chypre tout terrain plainier;
mais serait-ce faire une conjecture trop ha-
sardée que de voir consei-vé dans la déno-
mination particulère de l'oratoire de Chero-
kidia le souvenir du sanglant combat de
l'i-2(), qui coùtala vie à t.int de seigneurs
chypriotes, à tant de chevaliers français ve-
nus pour combattre les Mameloucs , et qui
se termina par la prise du roi Janus lui-
même? Rendu à la liberté et revenu du Caire,
le roi n'aurait-il pas voulu honorer la mé-
moire de ses lidèles compagnons d'armes, et
marquer le lieu où il avait été fait prison-
niei-, en y élevant une cha|ielle sous l'invo-
cation dé Notre-Dame du Champ de bataille?
Les châteaux" forts dont je viens de parler
appartenaient tous au domaine de la cou-
ronne ou aux ordres religieux; on en cher-
cherait vainement en Chypre qui eussent
été la propriété particulière desimpies feu-
dataires, comme il y en avait au moyen âge
un si grand nombre en Europe et môme en
Syrie. La diftérence de la situation et des
institutions [lolitiques de ces pays explique
la différence que l'on remarque dans les
usages féodaux.
En France, comme dans le reste de l'Eu-
rope, aux XI' et xii" siècles, les hommes no-
bles transformèrent leurs habitations en for-
teresses, non pas seulement dans des vues
d'indéjendance, mais par le besoin urgent
d'assurer leur défense |)ersonnelle au milieu
du trouble général et de l'alfaiblissement du
pouvoir souverain. En Syrie l'action de la
royauté, quoique plus forte qu'en Europe au
xii« siècle, était cependant affaiblie encore
par les privilèges des grands vassaux que les
Assises avaient sanctionnés en môme temps
et aussi expressément que les droits de la
royauté; il y avait de plus en Syrie la né-
cessité de fortifier sur tous les points un pays
383
CIIY
SUIS cl'SSc ouvert aux ai^russicins de l'en-
iietui. De là, le giaïul nombre de Ibrterosses
appartenant au roi , aux nidres religieux et
aux seii;iienrs, (|ui se ti'ou\ aient dans les
f)rinri|iaiités de .lérusalrni . de Tripoli et
d'Antioehe. Rien de seinljl.ihie n'exista enCliy-
pre sous les Lusii;naiis, ni dans la fonditiou
soeiale ni dans la l(>^;islalion. I.a mer qui en-
vironne le |iays lui iloniia plus de sécurité ;
et dès l'oritîine de l'élahlissement qu"v fon-
dèrent les L.itins au XII' sièele, la royauté
y fut plus puissnîite rpi'elle ni; l'avait éti'' en
France et en Syrie depuis deux siècles.
'J'o:ite autorité individuelle autre; (jne celle
du roi fut anéantie par le consentement des
liommcs liges et par le conti-at f|ui les liait
au souverain, dont ils tenaient toutes leurs
proj)riétés. Aussi n'y eut-il jamais dms le
royaume des Lusignans ni giands lîefs de la
couronne, ni seigneuries indéfiendantes, ni
guerns [irivées; et par suite iJ n'y eut ja-
mais d'autres forlilieations , outre les chd-
teanx des corpoi'ati()us militaires, sur les-
quelles le roi avait encore autorité, que
celles qui appartenaiei:t à la communauté
dos hommes liges, ou plutôt au roi, seul
chef et défenseur do cette communauté. Le
chevalier chy[)riote no pouvait élever do for-
tifications sur sa seigneurie, comme le che-
valier de Syrie, parce (lue, seule, la haute
cour présidée [lar le roi ou son lieutenant,
pourvoyait aux mo\ens de défense du
royaume ; il n'avait pas à se prémunir con-
tre les attaques de son voisin, comme le sei-
gneur de France, |i3rce que le roi était tou-
jours [irèl et toujours assez fort pour le dé-
fendre et punir son agresseur.
Aussi, retrouve-t-rui dès-peu d'anciennes
demeuresseigneuriales en Chypre, parce ipie,
moins fortes que des chûteaux, elles ont été
plus facilement démolies [lar les habitants
des villages voisins, (jui s'y sont ajiprovi-
sionnés de matériaux (lour i)Atir leurs mai-
sons. Les ruines île celles que j'ai reconnues
à l'yrgos et dans le Karpas scMulilent avoir
aiijiartenu à des habitations élégantes, vas-
les, soliiles même, mais (]ui n'avaient au-
cune ressend)lance avec les forts châteaux
élevés par les barons de la Hrelagne, de la
Bourgogne, de la Picardie ou de l'ilc-de
France.
Je consacrerai un prochain rapport à la
description des ptincipales églises gothiques
(jue possède encoie lile de Chypre. Celle
étude me fournira l'occasion de signaler,
[lins à propos qu'il n'était possible de le faire
en traitant des eonstiuclions militaires, les
caractères particuliers à l'archilecture chy-
[iriole |)endant le règne des prin<'es français,
leurs rapports et leurs différences avec les
systèmes d'architecture suivis en France aux
mêmes é[)oques.
3'ai l'honneur d'ôlro avec un profond rcs-
ooct etc. L. Di; M,\s Lathii:.
DICTIONNAIRE CIIY <i^i
Skc.om) rappout ailrcssc â M. le iiiinislrc de
l'instruclion pnhH<iuc, par M. de Mns La-
trie, rhnrrjé en 1 8VG d'une missian en Clii/pre.
P.nris, le 30 juillet 1816.
Monsieur le Ministre,
J(; vais décrire aussi exactement que pos-
sible, dans cette nouvelle lettre, les édifices
religieux élevés par les Français en Chypre,
sous le règne des Lusignans. Je ne pailerai
que des monuments conservés en entier jus-
(ju'ii nous, ou dont il reste d'assez grandes
ruines pour ([ue nous puissions en recon-
naître le plan général , en apprécier l'orne-
meiuntion, et déterminer, au moins approxi-
mativenl, l'époepie de leur construction. Je
signalerai, h la lin de ma notice, les rapports
nondireux de ces édifices avec les églises
gothiques de France, et j'essaierai de re-
trouver les causes qui ont amené quelques
dilfi'rcncos caractéristiiiues enti'e leurs sys-
tèmes d'architecture.
Pour mettre de l'ordre dans cette descri|)-
lion, qurlquefois miiuitieuse, et éviter en
même temps des longueurs ou des ré|)éti-
tions, j'indiquerai d'avance les divisions que
je vais suivre. Je m'occuperai d'abord des
églises de Nicosie, [luis de celles de Fama-
gousle, de Paplios, de Limassol, en dernier
lieu de l'abbaye de Lapais.
NICOSIE.
Mosquée <le Sainle-S.ipliip. i Ancienne caUiéiIrale.)
D'anciennes chronicpies ituliquent que
l'éslisedeSainte-Sophie, commencée en 1209,
^ous le règne de Henri I" de Lusignan, par
rniclievêquo Albert, fut termim-e en 1-228
sous Henri I", par l'archevêque Eustorge.
Le jilan do l'église, l'ensemble de son archi-
tecture et de son ornementation répondent
parfaitement h ces dates, car Sainte-Sophie
de Nicosie est une église gothiijue de style
ogival élancé; ses portails, ses fenêtres, ses
meneaux, ses feuillages ]iortenl tous l'em-
j)reinle de celle sévérité régulière <t de celle
simplii'ité élégante ipii appartiennent en pro-
pre aux monuments du xiir siècle. Telle est
la Sainte-Chapelle de Paris, à laijuelle on
peut conqiarei' la cathédrale de Nicosie, en
tenant comi)te de l'élévation plus grande de
la première église et des autres tlilférences
de détail q\u' la ilescriplioii fera connaître.
Sainte-Sophie de Nicosie ne ressemble en
rien ni à la basilique de Constantin, ni .i au-
cune autre église de style grec. N'emprun-
tanl aucun des éh'menls de son plan ou de
sa décoration au
lée une
'i)ùi l)\zantin , ellr
église ess;'nliellemcnl fiaïKiiie
ie est res-
•t
gr)thiquc. Semblable, par sa disposition gé-
nérale, aux églises de la première moitié du
Mil' siècle, elle forme une belle nef eu pa-
rallélogramme, terminée par un hémicycle,
,^ laipielle des transsepis construits au tiers
de sa longueur diumeni la figure d'une croix
latine. File a 'lO mètres à sa lacade cl 70 mè-
tres ou 200 pieds de profondeur hors d'œu-
vre.
L'église est précédée d'une cour dont I en-
trée golliique, décorée dans le style général
do l'édilicc, mais construite [leut-cMre après
283
Cil Y
DEPIGRAI'HIE.
CHV
le xiii' sièolo, était surmontée d"écussons
enlevés par les Tiirs ou par les Vénitiens.
Au centre lie la conr, est aujourdliui \esebil,
où les musulmans l'ont leurs ablutions avant
d'entrer dans la mosquée pour la prière.
Cette fontaine est abi-itée d'un pavillon que
soutiennent des colonnes de marbre ; non
loin de là se trouvent des blocs en granit
de 2 et 3 mètres de circonféretice, |)rovenant
prolwiblement do Sainle-Sopliïe , peut-être
de l'autel ou de la chaire.
Après la cour et avant le portail de l'église,
est un parvis formé, non pas du retrait en
embrasure des haies du [lortail connue dans
les cathédrales de France, mais bien d'un
vestibule, ou plutôt il'un porche véritable,
ayant sa façade et ses portes particulières.
Les actes des conciles de Nicosie fourniront
peut-être C[uelque lumière sur la destination
de ce porche, que l'on retrouve dans la()lu-
part des églises franquesde l'île. On ne peut
croire qu'il fiît encore destiné, comme dans
la primitive Eglise, à renfermer les pénitenis
et à les tenir séparés de l'assemblée des li-
dèles, tout en les mettant à couvert des
atteintes de l'air; mais il n'en mérite pas
moins di^ fixer notre allention, en raison de
sa disposition et de la rareté de construc-
tions sendjiables en France au xiii' siècle.
Son pavé est divisé en trois aires d'inégale
hauteur, les parties latérales qui correspon-
dent aux bas côtés s'élevant au-dessus de
l'espace qui accède à la nef centrale. Cette
différence de niveau existe aussi dans l'in-
térieur de l'église. Aux trois aires corres-
pondent trois voûtes dont les nervures se
croisent séparément. Deux grandes tours
carrées terminent le porche au nord et au
sud. Elles sont percées de deux portes vis-à-
vis des entrées collatérales. Dans le milieu
s'ouvre même un portail , qui répond de
même à l'entrée principale de la nef.
Toute celte façade est d'une grande sim-
plicité ; mais les arèles de ses tours et de ses
ironlons sont si pures, les tores et les ner-
vures de ses baies sont si nets, les rares
feuillages qui les décorent si vivement sculp-
tés, qu'on ne remarque pas trop la nudité
de l'ornementation, (juand on n'a pas encore
vu la façade intérieure.
Le portail et les portes latérales du porche
sont lormés de colonnettes en retraite les
unes sous les autres, surmontées d'un mince
chapiteau réduit presque à un tailloir, et qui
n'a que la hauteur des feuilles de rose ou
des bi-anches de fougèr-e qui le décorent. Des
tores unis, formant les archivoltes, retom-
bent en nombre égal aux colonnettes sur
ces chapiteaux. Les deux grandes fenêtres
des tours sont pareilles dans leur disposi-
tion. Leurs baies, ogivales conrme toutes les
autres, sont divisées en deux arcades par
des meneaux à colonnettes; les arcades sont
lerruinées par des découpures tr-ilobées; en-
lin, le tynrpan de ces baies est formé de
triangles ou de lobes, engendrés toujours
par des arcs de cercle , autant de caractères
(iropres à l'architecture du xni' siècle. Outre
les trois entrées de la façade, le [or'che a
deux portes latérales ouvertes au nord et au
sud, entrée les tours carr'ées et les tours ron-
des sur lesquelles sont les minarets, dontje
l>arlerai jilus loin. Les tours sont terminées
à leur's angles par des tourelles carrées et
saillantes, bordées elles-mêmes dans toute
leur' hauteur par une rrervure prismatique,
le faîtage est d'un joli ellet. C'est une frise
de grosses feuilles rappr-ochées en bouipiet
qui se détachent air sommet des tours et cou-
ronnent très-élégamment chacune de leui-s
faces, en leur donnant à l'extrénjité une
forme légèrement évasée.
Au-dessus des archivoltes s'élève un fron-
ton dont les côtés sont décorés, jusqu'au
sorrrmet, de bour'geons nettement détachés de
la pierre. Dans le tympan des trois frorrtons
et au-dessrrs des archivoltes, on distingue
encore la trace d'anciens écussons.
Le haut de la tour du sud, le haut du
fronton central, ainsi que le sommet d'un
second froirton en ogive qui surmontait le
premier, n'existent plus. Celte partie de l'é-
dilice fut renversée par un tremljlement de
terre vers l'an 1191, et l'opiniorr publique,
peu favorable en Chypre au sénat de Venise,
ne ruanqua pas d'attribuer cette fatalité aux
voies crimirrelles (jui avaient fiiit passer l'île
sous la domination de Saint-Marc, en mettant
liir à la race des Lusignans. Les Turcs ont
construit h côté, au-dessus des tours rondes,
les minarets qui leur étaient indispensables,
pour faire une mosquée de Sainte-Sophie,
mais ils n'ont eu souci de relever les fr-on-
tons.
A six mètres à [leu près des fiortails est la
façade intérieure de l'église, construite en-
tièVemerrl en marbre blanc et d'une ornemen-
tation plus riche que celle du dehors. Ses
tr-ois portes s'ouvrent en face des premières,
en doiuiant accès dans la nef et les deux
collatéraux. Celle du milieu, divisée en deux
baies et d'une dimension double des autres,
a été totalement endommagée dans le haut,
j'ignore parquet accident et à quelle époque;
on l'a restaurée depuis avec des pierres et
du plâtre, en conservant la forme ogivale d&
ses arcades primiiives, mars sans re()roduire
leurs anciens ornements. Elle est reculée,
coriîuie les portes latérales, au fond d'une
embrasure formée par la retraite des colon-
nettes, et sa décoration ne devait pas dillérer
des autres. En décrivarrt un des portails laté-
raux, nous les connaîtrons donc à peu près
tons les trois.
Les ar-cades supérieures des portes sont
toutes ogivales, mais la baie centr-ale que
ferment les battants est ouverte en plein
crntre surijaissé, dans une baie supérieure
ligurant un carré long. Urr cordon de roses
en relief encadre ce parallélogramme. A ses
côlés, de droite et de gauche, au lieu des
colonnettes on retraite qui supportent dans
le porche la retomliée des arx-hivoltes, on a
simulé, sarrs les [)i'olonger jusqu'au sol, deux
baies ue i)lein cintre dont les ar-cs sont or-
nés de feuilles. L'intr'ados des liaies est
déi',oii|)é en trèfles, et sendjle former urr dais
sous leiurel on |".iuiTait croire qu'étaient pla-
287 Cil Y DICTIONNAmE
c6es .nulrerois des stnlui-s de iiclile dimen-
sion. Je no [lenso p.is toiilcfois (jne cclmne-
ment y ail jinnais li.'iiiô. I,es îiccades n'ont
pas le rclid' d"unc niclio; Unir jjase est incli-
n{'e et ne fornio pas console.
Aii-d s^ns de ce premier étage se déve-
loppent le tympan et rarcliivolte. Une aica-
tuic de neuf petites niches sans profimdeur,
couronnéi'S de IVontons aigus ornés de lionr-
geons, l'orme le linteau delà jioi'te carrée, et
occupe une yrandcparlie du tympan. Le haut
des niches est trijohé comme celles où l'on
voit souvent des stat'ies. Ici, cependant, ces
nrcalures n'étaient. sans doute qu un motif
d'ornementation. L'archivolte qui recouvre
t(mt ce travail est divisée en (piatre cercles
par des tores unis, peu volumineux et dis-
p'osés en retraite régulière les uns au-dessous
dés autres. Chacune de ces archivoltes secon-
daires repose sur une large feuille détachée
de la [lieire qui la soutient comme une con-
sole ou une conque. Ces feuilles, assez sem-
blables aux grandes mauves, me paraissent
appartenir à la colocase , plante farineuse
très-commune en Chy[)re. Les canaux et les
bandeaux compris dans les arcades entre les
lores sont décoi'és, à l'intérit'ur, de cordons
de Heurs en relief. Mais l'art du xiiT siècle
était sévère et n'admettait pas cette variété
capricieuse qui amena la confusion des règles
et du goût aux siècles postérii'urs. Alors,
tout était prévu, rien ne devait èlre liors de
sa place; et raspe('t de l'ensemble, malgré
sa régularité symétrique, n'en était ]ias moins
gracieux. La premièi'e arcade des portes est
uniiiuement composée de lilets prismatiques
et de tores déliés (pii circonscrivent les au-
tres arcs; la deuxième est ornée de quatre
feuilles; la Ir'oisième est formée de cor-olles
à pétales lancéolées, qu'on est convenu d'ap-
peler des violelti's; la (piatrième est une
tresse exclusivement composée de roses.
L'ornementation va loujour-s en s'enrichis-
sant de la circonférence au centre, qui oïlVe
le travail le plus recherché et le plustini;
dans la même pensée, le portail intérieur
est pins orné que celui du ihdiors.
Tr'ois seules statues |)ar;iissenl avoir dé-
coré cette façade. Klles étaient placées aux
deux côtés et au centr-o de la gi'ande porte,
entre les deux ballants, sous des abris sculp-
tés (]ui existent ciicor-e. Les deux prernièrl'S
niches pouvaient recevoir <les statues de
grandeur- naturelle rpii reposaient sur lecha-
jiiteau d'une demi-colonne foi'manl piédes-
tal; celle du milicMi était plus grande que les
autres et était adossée au pilier central dis-
posé eu niche et suiriionté d'un dais. Il ne
faut accuser que les Tui'cs d'avoir fait dis-
liaraitre ces statues; car le Ciuan, ou ses
cimimentateurs, ne permettent pas aux Sun-
nites de ctinservei- dans leur's mos(iuéesdes
ie|)résentalions huuraines, ipie les Pei-sans
au contraire, et toirs les musulmans, em-
ploient aussi souvent ipie nous daiis leur-
(irrrourentation. C'est à cette interpr'élation
l.lclierrse du (.or'an chez les rrnrsulnians sun-
iiiles'jue l'on doit attribuer la dégiadalioi
d'un SI grand nombre de monuments de l'iui-
CIIY
288
lii]niti' et du moyen <1ge, ilans tous les pays
où ont dominé les sectateurs d'Aboubècre,
depuis Consi.uitinojili,' et la Syrie jusqu'en
Andalousie.
Dans son ensemble, Sainte-So|)hie de Ni-
cosii'pi-ésenle nu long vaisseau ainsi disposé :
le porche, rjue termrne en avant la tour car-
rée, en ;niièr-e de la tour r-onde; le corps
central ilivisé en rpiatrc tr'avées à fenêtres
élancées, et con|)é en deux étages par l'élé-
vation des mni's de la nef du milieu; les
tr'ansse()ts peu saillants et arrêtés au premier
étage; une cinipriènie travée au delà des
transsepts, et vis-à-vis du chœur, enlin, l'ab-
side, qui est, comme la nef, éperonnée de
conii'e-forts et percée de longues fenêtres.
Au-dessus des collatéraux , tout autour de
l'église, règne une première terrasse large
de dix piels: plus bant, une seconde plate-
forme se prolonge sur' toute la nef centr-ale
et termine l'édifice.
Nous connaissons la tour carrée (jui figure
dans la façade du porche. La tour ronde,
occupée darrs toute sa bauteur par un esca-
lier il vis, est à cinq étages dessinés exlé-
rieniement par' de gros tores. Elle fait par-
lie de rancienne construction de l'éditice,
mais elle s'arrêtait autrefois ii la hauteur de
la tour carrée et de la gr-andc teri'asse. Peut-
être les cloidies étaient-elles dans ce dernier
tambour', qui dépasse de trois ou quatre
mèlr-es la plate-forme, et qui, libr-e dans la
première destination du mo'iument, est au-
jourd'hui r-empli par la" continuation de l'es-
calier à vis. Au-dessus des tours rondes,
déjii très-élevées, les Turcs ont bAti en elfet
deux minar-ets île quarante ou cinquante
pieds de haut, ipri dominent les minarets do
toutes les autres mosipiées et la villeeirtièi'e;
ils ont une galerie aux deux tiers de leur
élévation, et la llèclie ipii les termine est
surmontée d'un cr'oissant. Ils sont en pierr-e
lisse sans ornements : leur galerie môme ne
porto aucune moulure. Les minarets de
Chypre sont tous tlans le même style, et
n'orrt r'ien de rerirar'ipiable que leur étroite
circonféi'ence (six mètres à |ieu pr'ès) et leirr
élévation. Ils ne r'essemblent pas aux lourds
bell'rois des mosquées de Syrie , chargés
d'un toit conique, où le niuez/.im ti'onve un
large abri contre raideur du soleil ; mais
aussi combien ils dilfèrent de ces élégantes
tourelles des mosquées de Damas et du
Caire, dont les surfaces, ciselées comme le
fût d'une colonne liyzantiue, sont annelées
de gali'ries , .semlilables à des corbeilles de
feuillages.
Kntre la tour du iiiinaiet et la tour carrée
s'ouvre une porte ogivale sininontée d'un
fronton aigu, au-dessous duquel étaient au-
Iri'fois trois écnssons , probablement aux
armes des Lusignairs, comme ceux de la
façade pr'inçi|)ale et de la porte de la cour.
Les fenêtres des travées sont semblables à
celles des toui's dans leur réseau, leur foi-me
générale l'st en ogive élancée. Li's contre-
forts, épais pilasti'es comme ceuxdela Saiiile-
Ch.ipellu de Paris, adhèrent aux murs inl'e-
rK'Ui's de l'église, qu'ils .souliennenl, el x»
389 CliY D'IiPIGR.VPrilt:.
divisent en qnalre étages par autant ilo lar-
niiers on retraite. Arrivés h la li.uileur de la
proniièn; terrasse , ils s'appuient sur les
CHY
200
conti'e-tbrts des murs extérieurs de la net',
et continuent à s'élever en dé[)assant un peu
le niveau de la piate-fornie supérieuie; leurs
ares-boutanis reposent sur la terrasse circu-
laire par trois arcs d'inégale hauteur, sous
lesquels on peut faire le tour de l'église.
Par-dessus s'élève un second étage d'arcades
ou d'œils-de-bœuf, (]ui se termine souvent
par un escalier de deux pieds, dangereux
passage pour arriver aux combles de l'é-
glise.
Dans la troisième travée, à peu près ii moi-
tié longueur de l'édifjce , s'ouvrent deux
portes donnant accès dans les bas côtés du
nord et du sud. Celle de la façade se|iten-
trionale paraît avoir été refaite vers le com-
mencement ilu xv" siècle ; elle est ornée de
(olonnitles supportait des chapiteaux de
feuillages et d'animaux divers au milieu des-
quels o'i reconnaît très-bien le caméléon,
espèce de lézard h grosse tête et à longue
queue, fort répandu dans l'île.
A coté de celte porte sont deux chapelles,
peut-être du xiv" siècle et en dehors dujilan
primitif de l'église. Leur exiguïté, bien plus
que leur éloignement du clueur, ne peut
permettre de croire qu'elles aient servi de
sacristie, à moins, ce qui ne me paraît pas
probable, que des dépendances j)lus consi-
dérables, détruites aujourd'hui, n'aient été
autrefois rattachées à ces édicules. Il serait
possible (pi'une branche du transsept, sépa-
rée de la nef par un mur de refend que les
Turcs auront fait disparaître, ait été ancien-
nement destinée à la sacristie ; j'aimerais
mieux voir pourtant le sacrarium dans une
autre pièce dépendante de la même façade,
mais plus éloignée encore des transsepts
vers la porto d'entrée, quoique cette salle
me paraisse toujours bien insuffisante pour
une église cathédrale où les rois étaient cou-
ronnés, où ofliciait un arches éijue qui était
piimat, légat né du Saint-Siège en Orient, et
qui avait la prérogative de ])orter les vête-
ments de pourpre comme les cardinaux. J'y
ai vu pourtant une cavité cachée par la ma-
çonnerie où l'on a, m'a-l-on dit, trouvé des
vases précieux depuis l'élablissement des
Turcs dans le pays.
Les transsepts sont terminés à leur angle
inférieur, c'est-à-dire à celui qui est le plus
rapproché du poichc jiar une tour eu hexa-
gone; à l'angle supérieur, par une tour carrée
beaucoup moins ornée que celle du portail.
La tour à six faces servant de cage à un es-
calier à vis, est surmontée d'un lanternoi,
au pied duquel couimence la rampe en degrés
de l'un des arcs-boutanls qui atteignent la
plate-forme supérieure. Le milieu des trans-
septs était autrefois occupé pat une grande
rose dont on ne distingue aujourd'hui que
la ciiconférencc. L'intérieur a été rempli de
moitier depuis que l'église est devenue une
mosquée, et les Turcs ont pratiqué au mi-
lii u une baie en ogive dans le goût maures-
I^Uf.
l>e chevet, tourné vers l'orient, est un
hémicycle dont les extrémités s'appuient sur
doux gros contre-forls semi-circulaires. Kn-
tre cesdeux demi-tours, l'abside est soutenue,
par six autres contre-forts (multiplicité qui
nuit au coup d'œil) , divisés en étages par
des larmiers ornés de moulures. La frise qui
termine carrément les conlre-forls à la hau-
teur de la pretuière terrasse est découpée en
oves de goûl antique. Vers le bas des pilas-
tres, à la naissance du dernier ressaut, un
bou((uet delleurs et de fruits se détache de
la pierre en plein relief. Le contre-fort le
plus voisin de la demi-tourolle du midi est
étayé par un grand arc-boutant sous lequel
passe mie rue.
Le système de la fenestration est le même
au chevet qu'aux travées lalérales; la forme
des baies est toujours l'ogive élancée, h jour
ou figurée ; et dans ce dernier cas, son intra-
dos est découpé en trèlles. Une ordonnance
semblable règne dans les baies supérieures
qui éclairent la nef principale, en prenant
jour sur la terrasse circulaire. Moins haules
et plus larges que les fenêtres du bas, elles
sont néanmoins <]ivisées par des meneaux
délicats en quatre arcades élancées que sur-
monte comme un tym|>an un quatre-feuilles
de grande dimension. L'ornement de faîtage
qui termine le mur de la nef centrale, en
boi'dant la terrasse supérieure, se composa
uniquement de chevrons évidés par un œil-
de-bœuf, ]ilacés symétriqueuient au-dessus
de chaque fenêtre. Il semble qu'un couron-
nement (ilus élevé qui eût rappelé les clo-
chetons et les pignons à jour de nos cathé-
drades gothiques , sans reproduire leurs
toitures aiguës, eût mieux répondu au style
général de Sainte-So|)hie que ce comble trop
nu, et eût ajouté beaucoup à l'apparence du
monument.
Je ne vois plus rien à décrire à l'extérieur
de l'église, et nous pouvons nous occuper
de l'intérieur, sur lequel il y aura moins à
dire.
11 est divisé en trois nefs par deux rangées
de colonnes cylindriques; au centre, le vais-
seau principal 'est large de vingt mètres à
peu près; autour les collatéraux, larges de
dix, cernent le chœur sans former de cha-
pelles. Les colonnes de séparation sont au
nombre de seize : douze en pierre vis-à-vis
des contre-forts et des transsepts, quatre en
granit au pourtour du chœur. Les nervures
des voûtes qui répondent séparément aux
trois nefs viennent reposer en faisceau sur
les chapilaux de ces colonnes.
Il ne reste plus trace dans les nefs ni des
boiseries du chœur, ni de la chaire, ni des
autels, ni des fants baptismaux. Les Turcs
ont balayé et |)eint tout l'intérieur pour l'ap-
proprier à leur cuite. On n'y voit aujour-
d'hui que la li-ibune où l'imam tatib annonce
l'heure de la prière, la chaire dite mombar,
où il fait les prêches et les lectures; onlin,
les estrades en bois établies pour les lidèles
vers le sud- est, obliquement à l'église, fai-
sant face au temple di? la Mecque, vers le-
quel le musulman doit toujoms porter ses
291
CIIY
DlCTIONNAlllK
cnY
292
rc'gnrds Pli faisniit ses fifirres. Lo moiimb,
uiclio (li; riiii.nii, ijui rèr^lu celle ilir.'clioii ;
est pratiquiH; au f:)iid du lrans-se|it méiiilio-
nal. Lo restp de rcnccinlu est c/uivert de
nattes et de tapis. Au-dessous existe en par-
tie l'ancien pavé de Téodiso des Lusignans,
i)ien souvent lemaini'', iiien nudtrailé parles
Turcs, peut-t'tre par les Vénitiens aussi, mais
conservant encore de nombreux fragnieiits
de dalles tuuiulaires et d'inscriptions fran-
çaises.
Les colonnes do granit élevées autour du
chœur sont surmontées de chapitaux cylin-
dritjues. De grantlos feuilles assez sendjiables
aux feuilles d'eau antiques se prolongent
comme des volutes vn retenant des pampres
et des lierres dans leur calice, et formant
quatre angles élevés; le tailloir qu'elles sup-
])orlent est carré. Assurément ce chapiteau
est loin de rapp(,'!er par sa médiocre élégance
la corbeille corinlbienne; mais on doit ro-
connaître dans sa composilion une intention
certaine d'iiuiler l'anlique. Les chapitaux
des autres colonnes et généralement toutes
les bases formées de seuls tores, filets ou
gorges, sans moulures ni rinceaux, semblent
aussi rap|)eler les ordres toscan ou dorique ;
et c'est une tendance vers lo goût classique
à noter dans Sainte-Sophie, car déjà en
France, au xnr siècle, les chapitaux s'étaient
bien écartés de ces modèles.
Tout autour de la nef centrale, à la hau-
teur des colonnes, règne une petite terrasse
coupée de distance en dislance par un double
escalier montant et descendant. Cette cein-
ture de iain|)es étroites, figurée dans un but
d'ornementation plutôt (|ue d'utilité, quoi-
<iu'elle lasso le lourde l'église, rappelle l'an-
cien triforium, réservé n\\\ femmes dans les
basili(jues primitives. Mile arrive, des deux
côtés, <i la façade intérieure de l'église.
J'ai décrit li'S fenêtres latérales en exami-
nant l'extérieur de Sainte-Sophie; je n'ai qu'à
faire connaîlr(,' la fenesiralion de la façade.
Cimti'o l'usiige suivi générahmicil en France,
où cette [larlie du t(!mple est décorée d'une
grande rose, la façade enlièrt de la nef cen-
trale de Sainte-Sophie est occupée par une
seule et grande jjaio dans lo système ilo
celles (pu! l'on a nonnuées fenêtres composées;
en raison des jours variés qui figurent leur
i'és(,'au. t'elle-ci est divisée en trois zones ou
étages (jui s'étendent dejjuis la voûte jusqu'à
la porto. Six t'enétres géiuinées recouvertes
d'uiu! arcliiv(jlte trilobée, occupent la pre-
mière zone inféiieure; elles sont détachées
du mur et forment une étroite galrine en ar-
cature, où deux honunes ne |)ourraient pas-
ser de frfuit, et (lui comnmnique de plaiii-
pied avec le paiapc't du taux triforium. I es
galeries sendjiables que l'on voit dans plu-
sieui's églises de Franco, à Saint-Denis, à
ne s'arrêtent pas ainsi
Ueims, à Orli'ans, et(
aux bas côtés, mais font le lour
qu'elles contribuiMit beaucou;)
e lour de l'égiisc,
1 cmlicllii'.
Six feiiètr-es ogivales cl gémini'os, inscrites
sous une ogive supérimire, prennent jour,
au deuxième étage, sur la terrasse du por-
clie. Iviilin, le lynqian ou dernier segment do
cette vaste ogive est formé de Iriangles en-
gendrés par les combinaisons des cercles et
des lobes, si fréquents dans les monuments
du xiu' siècle.
Tel est l'ensemble de Sainte-Sophie de Ni •
cosie.
11 faudrait mainlenanl pour se représenter
cotte église plus conforme à son premier et
véritable étal, telle qu'elle était sous les Lu-
signans et peut-être encore au temps des
\'énitieiis, il faudrait rem|)lacer |)ar des ver-
rières de couleurs les treillis de bois et les
monceaux de mortier que les Turcs ont en-
châssés dans ses baies. On ne peut douter
qu'à une époque où l'emploi de celle bril-
lante décoration était si commune dans les
églises chrétiennes, la mélrnpoledu royaume
en fût privée; et en elfet.j'ai retrouvé quel-
ques restes de vitraux vei'ls et bleus dans la
seconde zone de la grantle fenêtre. .\ côié,
sont (les vitraux Idaiics qu'on aura mis pro-
bablmnent dès un lem|)» ancien après la des-
truction des premiers, et quand déjà le i^oût
pour ce genred'iMnbellissement coûteux était
moins vif, ou l'art d(; les fabriquer perdu en
Chypre, si du temps des Français on les exé-
cutait dans le pays même, ce qui est incer-
tain.
Ceci m'amène à dire un mol, avant de pas-
ser à un autre édilice, des couleurs dont on
a peint Ivs colonnes en pierre de Sainte-
Sophie. Une teinte bianche recouvre en entier
les fûts jusqu'à naissance des chapiteaux,
qui sont rehaussés do vert, de jaune et de
bleu, il est visilile que ce badigeon à l'huile
a été nouvt>lli;ment aiipliijué ou l'raichemcnl
renouvelé; mais existe-t-il sous ces couches
une peinture plus ancimnie, et celle pein-
ture remonterail-elie au temps où le culte
chrétien s'exeiçait dans l'église? Je n'oserais
répondre aflirmalivement à cette seconde
question, lors même (pie j'aurais découveit
une aucicnine couleui" sur la pierre des co-
lonnes. Mais, pour m'assurer seulement de
ce l'ail, il m'aurait fallu plus do loisir et de
latitude ijue je n'en avais tians une mosquée
qui m'offrait tant d'objets intéressants à exa-
■ miner, et où je ne pouvais entrer (ju'à cer-
taines heures. Au reste, ni le chœur, ni les
voûtes ne m'ont oll'ert la moindre trace de
peinture.
Mosquée de Saiiile-CaUieriue,
Parmi les églises golhi(iues de Nicosie qui
ont échappé à la d(>sliuclion, une îles plus
complètes, après Sainltî-Sophie, est l'église
du monaslèi'o do Sainle-Catlierine, aujour-
d'hui mosqu(''e, sous la dénomination chré-
tienne de //«!(( KatheriiKi iljnmi. Je la criiis
do la seconde moitié du xin' siècle.
Kilo n'a ipi'une nef assez peiile, mais très-
élevée, éclairée ilo neuf fenêtres en ogive
élancée, trois ouvertes au nord, trois au sud,
et trois à l'abside, (jui est lournée, comme
dans toutes les autres églises deClopre,
vers l'orionl.
'l'ouïes ces baies sont remplies dans leur
lympan d'un grand (piatre-f(niilles à jnur.
oriieiui'ul devenu Irès-cninmun dis la lin du
205
cnY
i»'i;r'u;p.AfiiiE.
CHY
Wi
xiir siùclo; leur longueuc esl Jivisuo en
deux fenêtres ogivales par une coloiiiietle à
rli;i|iiteaux de feuillages. Les panneaux Je
bois enchâssés dans ces fenêtres rappellent
par leurs découpures gracieuses les dessins
Oes anciennes verrières. De fortes nervures
sillonnent la voûte, se croisent sans. former
de fleurons, comme au xiV siècle, et vien-
nent reposer sur des jiilaslres demi-c,ylin-
dii<pies composés d'un faisceau de colon-
nettes engagées dans la muraille. Le pavé
est entièrement neuf.
L'extérieur de l'église est remarqu.ibîe par
la forte saillie des contrc-forls, gros soutiens
prismatiques, coupés au milieu de leur hau-
teur par un larmier et s'élevanl jus(|u'à la
tentasse du faîte de l'église. Vers le suil,
enire deux contre-forts, on voit un [letit ter-
lain enlourré de pierres, que les Turcs révè-
lent comme la sépulture de sainte Catherine.
Quelque tombeau chrétien existait certaine-
ment en ce lieu.
Trois portails, d'une oroementalion à peu
près semblable, donnent accès dans l'église,
à l'ouest, au sud, et an nord. Leur travail,
plus recherché , i>lus varié que celui de
Sainte-Sophie, me semble indiquer une con-
struction plus avancée vers le xiv' siècle.
C'est toujours une baie rectangulaire, bor-
dée de roses sur les arêtes, (]ui forme l'en-
trée; un linteau scul|ilé la termine en haut,
un tympan, dont l'intérieure.-t évidéen Irèlles
et en ipiatre-feuilles, repos(! sur ce linteau;
une grande archivolte, formée de tores et de
feuillages rangés encore avec bon ortlre, en-
velo|)[)e le tout; mais on peut remarquer déjà,
sur l'extrados de ce dernier acte, des trèlles
à tige, sculptées dans les angles d'une den-
telure chevronnée, ornements rares an xiii"'
siècle, et sur son sommet ou sur ses côtés,
des bouquets de feuillages ouverts, (ont à
fait dans le goût du xiv siècle, comme les
chéneaux ornés de ramée ou d'animaux qui
rejettent la pluie de la terrasse. L'archivolte
du portail principal est décorée de deux bou-
quets éjianouis. Les colonneltes qui suppor-
tent ses arcs sont en marbre blanc; sa frise,
également en marbre, est formée d'anémones
à doubles corolles, alternant avec de petits
animaux nommés kourkoula, espèce de sau-
terelles, qui font annuellement sur les mois-
sons de Chypre des ravages inouïs. A la
[lorte latérale du sud, où sendjie avoir été de
tout temjis l'entrée la plus habituelle, les
ornements du linteau sont lemplacés |iar
trois écussous dont les armoiries ont été
enlevées.
A droite du portail principal les Turcs ont bâti
leur minaret; à gauche commence l'ancien ai ur
de clôture du monastère, dans lequel on voit
encore plusieurs portes gothiques avec des
écussons du temps des Lusignans. Les em-
blèmes héraldiques ont été elfacés pi-esque
[lartout, probablement par les Vénitiens, car
les Turcs ne sont nullement olfusqués de
ces ornements, quand ils ne portent pas de
représenlalions humaines.
En suivant le mur de la rue qui longe
l'église <Je Sainte-Catherine, on arrive à Yeni-
Ujami, la Mosquée-Neuve, nommée toujours
ainsi, ipioique Nicosie possède des mosquées
plus modernes. Elle fut bâtie, il y a une cen-
taine d'années, aux dépens d'une église voi-
sine, qui devait être d'une riche architecture.
Les Tui'cs , lecheichant de préférence les
pienes unies et sans moulures , ont laissé
sur le sol de beaux restes de l'ancien édilice ,
des colonnes et des chapiteaux en marbre
blanc, des claveaux et des clefs de voûte,
qui paraissent avoii' été sculptés au xiv° ou
XV' siècle. Une jolie frise de marbre blanc,
formant sans doute le linteau d'une poi-te, a
été disposée en arc de triom[)lie sur (les cha-
jtiteaux et des voussoirs superposés négli-
genunent; elle représente des lleurs et des
caméléons auxquels se mêlent des dragons
ailés, motifs qu'on ne voit |ias souvent sur
les monuments chypriotes. Le clocher de
l'ancienne église, tour carrée à sa base et
cylindrique dans le haut, est aujourd'hui le
minaret delà ujosquée nouvelle, dont il est
éloigné de quelques pas.
Eglise des Arméniens.
L'église appartenant aux Arméniens de Ni-
cosie me parait encore un ancien édilice de la
fin du xur siècle et de construction lianque.
C'est une grande nef, divisée en ti-ois travées
)iar des colonnes engagées dans le mui', dont
les chapiteaux à feuillages reçoivent la re-
tombée des nervures de la voûte. Le porti-
que en ogive qui précède l'église sur la façade
(lu nord, où est l'entrée actuelle pour les
hommi'ô, a été construit ou refait sous les
Vénitiens, si ce n'est même postérieurement,
et sous les Turcs, comme on serait tenté de
le croire en voyant l'imitation négligée des
armes de Jérusalem exécutée sur les chapi-
teaux. Les contre-forts et le haut de l'éditice
avec les gouttières cannelées, me paraissent
dater de la première construction. Les an-
ciennes fenêtres existent aussi au fond do
l'église: elles se composent d'une' double baie
ogivale surmontée d'un quatre-feuilles, le
tout inscrit dans une b.iie su|)éri(ure en go-
thique élancé. Le comble de la troisième
travée, séparée aujourd'hui du haut de
l'église et réservée aux femmes, a été enfoncé
j)ar les boulets turcs au xvi' siècle et refait
ensuite en berceau. On voit, dans cette pai'tie
de la nef, un tableau sur toile représentant
le lion ailé de saint Marc avec la légende or-
dinaire, inscrite sur le livre des Evangiles :
l'ax tlbi, Marcc, cvangelista meus. Mais c'est
la moindre et la moins intéressante des anti-
quités de cette église, autrefois lieu de sé-
pultuiede |)ersoiniages éminents, et qui pos-
sède encore les dalles tumulaires de plusieurs
abbesses, de chevaliers en grand nombre,
d'un reis des Syriens , d'un bouteiller de
Chypre, d'un maréchal d'Arménie, de diifé-
l'ents meujbr; s des familles de Tibériade, de
Mimars, de Nevilles, de Bessan, de Thenouri,
de Dampierre, noms bien connus dans l'his-
toire de Chypre au temps des Lusignans.
On no sait rien de positif sur l'ancienne
destination de l'église des Arm^'uiens. D'a-
piès la tradition ijue conservent les papas
205
l'Ile (It'pcmlnil
CHY DlCTIONNAlliK
d'iiii niDiiasIèro île feiiuiii'S;
r.iiY
290
Hiais la Iraililioii ne dit pas que ce innnaslere
a[)parlînt aux Latins ou aux Arméniens : je
ne sei-ais pas éloii^né de croire qu'elle élait
la ])ropriélé de ces derniers, et je crois qu'il
ne faut i>as tirer une induction contraire des
seules formes latines de son arclnteclnre.
Les Arméniens de Chypre bâtissaient proba-
blement conune les" Francs, puisque les
Grecs eux-mêmes, bien moins portés vers
notre disci|iline, ont imité noire style dans
leurs églises de Phanéromeni à Nicosie, de
Saint-Mama à .Morplio, et ailleurs. La dille-
rence de rites était, au moyen âge, moins
sensible qu'aujourd'hui : plusieurs fois dans
l'année, les couununions gi'eciiues. armé-
niennes, maronites, syriennes et latines, fai-
saient 1( s processions en connuun; elles
officiaient ensemble dans les grandes solen-
nités. L'autorité avait sans doute influé sur
ce rapprochement, mais les effets n'en étaient
pas moins réels et satisfaisants.
Grand bain.
Je ne connais pas de monument à Nicosie
que je puisse avec quelque certitude classer
dans les constructions du xiv' siècle, épo-
que qui a vu s'élever à Famagousto une belle
cathédrale, et à Lapais un riche monastère
dont je parlerai plus loin. Peut-être le grand
bain, ancienne église française, appartient-
il à cette éitoque. On a tout changé à l'inté-
rieur pour accommoder l'édiliceàsa nouvelle
destination; mais sa belle porte est intacte
et mérite de nous arrêter un moment. La
double baie carrée de l'entrée est inscrite
sous un grand ogive; l'arcliivolte multiple
(pii s'élève au-dessus est divisée par des filets
saillants en quatre tores : l'un uni et sans
ornement, c'est le plus rapiiroché du tympan;
le suivant en creux et orné de fleurons en
relief dans la gorge; le troisième formé
d'une tri|)le arcade d'ondulations, de che-
vrons et de méandres; le quatrième enfin,
le plus grand, est un bandeau ])rofondément
t'MvaiSiô i:l qui rcfiréi-C'te iLue tresse de
gienadi s, de raisins, de |)omnies do pin, de
feuillages et d'oiseaux. L'ai'chivolte reiiose
sur un entablement (pie supportent des co-
lonneltes à chapiteaux d'un feuillage [)ioba-
blement indigène, mais dont je n'ai pu savoir
le nom : ce sont des feuilles ii trois et cinq
lobes, qui sont renflées au centre de chacune
de ces divisions, comme le sont les cosses
sous la graine.
La forme générale des arcs de cette porte
n'est nlus l'ogive élancée, elle est plus élar-
gie, plus ai-rondie, et devient l'arcade à tiers-
point Les voûtes suivent à l'intérieui' la
même courbure; leurs nervures sont moins
foites (pic dans les précédenles églises; leur
point d'intersection est (luehjuefois orné de
fleurons. Les antiijuaires ont reconnu (]ue
ces caractères opiiarlenaient à l'archilecturo
du XIV" siècle.
Aiicleone église de Saml-Niculus.
^'oici une belle église qu(^ je crois
■tre
temps le bescsCein ou la bourse des négo-
ciants grecs, arméniens et lui'cs. sert aujour-
d'hui de magasin à blé. Elle est située A
l'extrémité des bazars et à côti^ de Sainte-
Sophie, dont une rue seulement la sépare.
l'n porche précède la nef à l'ouest; il est
de construction ou de rec nsliuctioii mo-
derne, comme toute la faijade. L'entrée la
plus or(linair(! de l'église paraît avoir été
sur le c(')té septentrional, vis-à-vis la nef
méridionale de Sainte-Soi)bie , oij existent
encore trois belles portes : la plus riche,
vers le chevet, a pour archivolte un vrai c'el
de fleurs et de feuillages en ogive, tant les
roses, les violelles, les bourgeons de toute
espèce sont multipliés et pressés sur les
tores. Le xiii' siècle et même le xiv', à en
juger par Saint-Nicolas de Fainagouste, au-
rait été moins prodigue dans ses ornements.
Le fronton aigu qui recouvre l'archivolte
est doublement festonné, à l'intérieur d'un
cordon de fleui'ons, à l'extérieur d'une ligne
de roses rcfiosant sur leur tige; au sommet,
un bouquet de f(Miillages s'épanouit sur une
cùlonnette. Dans le tympan du fronton, an-
dessus de l'arc de l'archivolte, est une baie
dont les meneaux recourbés et réunis en
dessins curvilignes forment une rose flam-
boyante, décoration si fréipionte dans les
constructions du xv* siècle, (jue le style do
cette épo(|ue en a reçu le nom de st\ le flam-
boyant. Les tores de l'archivolte, disposés
en voussures profondes, reposent sur des
consoles (|ue soutienni'Ut h tlroite des bon-
(]uets de fleurs et de fruits, à gauche des
têtes d'anges ailées, sculptées à plein dans
la pierre. Deux niches ont été ménag('>es des
deux c(jtés de l'emlirasure; leur cintre, do
brandies de palmiers et de frondes diverses,
forme un dais , au-dessous duquel deux
mains supportent une couronne; quatre sta-
tues sufliraient jiour compléter ces niches et
le portail.
L'église de Saint-Nicolas servait encore
au culte pendant le xvr siècle, .t-éii-î^in la
fi'iîÇ (le iTiadore que les Vénitiens ont en-
castrée au-d(:'ssus de la j)orle dont nous ve-
nons de parler, en place d'un ancien linteau
))Orlant |irobablement des armoiries fran-
çaises. La nouvelle frise, ornée au centre
de l'image de saint Nicolas, porte sa dalu
dans ses éciissons maniérés en forme de
coeur, ayant pour emblèmes hi'raldi(iues lui
lion tenant une branche d'arbre, une main
élevant une palme, et un pont semblable à
celui du Kialto.
Les autres portes de Saint-Nicolas , fer-
mées aujouid'hui par un mur, conservent
encore de jolis détails de scul()ture. Uikî
scène touchante est représeiU(''e sur le lin-
teau de celle du mili(ni : un moim; coudié
sur son lit de mort sembU; montrer à s('s
frèi'es (pii l'entourent le cilice dont il avait
affligé s(ui corps (ii'jidant sa vie. Sur la clef
de voûte de cette porte est détaché en haul-
relief un saint, tenant le livre des Evangiles
ouveit sur sa poilrme; les Turcs ont brisé
la tête de cette jolie ligure.
du XV siècle, et qui, après avoir été long- Le comble do l'église est en terrasse;
297
CHY
D'EPIGRAPIIIE.
CHY
208
contre-forts e"!itërieurs qui arrivent jusqu'au
faîte sont d'une construction pfus élégante
que ceux de Sainte-Sophie ou de Sainte-Ca-
therine, et tels que l'exigeait un siècle plus
recherché dans ses décorations. Leurs arêtes,
nues dans les autres églises, sont ornées ici
de nervures prismatiques; leur amortisse-
ment eu pyramide est décoré de feuillages,
de têtes d'anges, de têtes humaines; on y
trouve très-rarement çà et là quelque figure
grimaçante ou fantastique. Deux des anciens
chéneûux déversant les eaux de la plate-
forme dans la rue existent encore : l'un re-
présente un lion, l'autre un lévrier portant
un collier.
Saint-Nicolas est une des églises où l'on
peut remarquer surtout la belle couleur
dorée que prennent à la longue les monu-
ments en Orient, l'heureux effet des lignes
et des plans horizontaux qui les terminent,
et qui semblent donner aux constructions
du moyeu âge, aux bâtisses, même les plus
modernes, l'apparence et la forme d'un mo-
nument antique.
Mosquées et églises diverses de Nicosie.
Les xui" et xiv" siècles, l'époque floris-
sante de la royauté des Lusignans, avaient
vu s'élever un grand nombre d'églises à Ni-
cosie, à Famagouste, à Paphos, à Limassol
et dans toutes les campagnes de l'île; Saint-
Nicolas est peut-être la seule que l'on ait
édifiée à Nicosie, au x.v' siècle, sous Janus.
Après les malheurs de ce prince, au milieu
des guerres et des révolutions intestines des
derniers règnes de sa famille, il est douteux
que les Chypriotes aient pu entreprendre de
grandes constructions religieuses. Celles qui
existaient suffisant à tous les besoins reli-
gieux, les Vénitiens, comme les successeurs
de Janus, durent se contenter de les con-
server et de les entretenir , obligés qu'ils
étaient de porter presque exclusivement leurs
soins sur les fortifications de l'île. On recon-
naît la trace des restaurations qu'ont faites
les Vénitiens à l'église occupée aujourd'hui
par les Arméniens, à celle de ïripiotissa, à
la mosquée d'Arab Achmet et à plusieurs
autres anciennes églises dont je ne parlerai
pas. Mon but n'est pas en effet de donner à
votre Excellence la nomenclature complète
des églises latines qui existent encore dans
l'île de Chypre ou à Nicosie : je cherche uni-
quement , en étudiant les monuments go-
tniques les mieux conservés ou plutôt les
mieux caractérisés de l'île, quelle que soit
aujourd'hui leur destination, à reconnaître
quels ont été les principes particuliers de
l'architecture ogivale en Chypre et ù suivre
le développement qu'ils ont reçu durant les
trois siècles de la domination des Français.
Il est cependant deux mosquées de Nicosie
que je dois signaler en raison des souvenirs
nombreux de cette époque qu'elles conser-
vent, bien que la rareté de leurs ornements
ne me permette pas d'émettre une opinion
précise sur leur âge. La plus ancienne peut-
être est la mosquée de VEmerghié ou i'»(t'-
rié, autrefois église des Auguslins ou des
Dictions. D'EpiGHAruiE. L
Hospitauei's, on ne sait; mais probablement,
quel que lut l'ordre de ses desservants,
église placée sous le vocable de Sainte-Marie :
car son nom, dont les Turcs n'ont pu me
donner.la signification, paraît dérivé de celui
de Marie , eu arabe Meriem. C'est une nef
élancée, longue de 53 mètres, large de 16,
divisée en sept travées par des arcs-dou-
bleaux tout lisses et appuyés sur des pilas-
tres carrés. Le haut des arcs, comme la toi-
ture en bois qu'ils soutiennent, paraît mo-
derne, mais l'église est ancienne et remonte
au moins' au xiv' siècle, comme on peut le
voir par la forme des ogives et les nervures
d'une chapelle latérale. Elle est précédée à '
l'ouest d'un porche de trois arcades gothi-
ques, ornées de tores. Dans le cimetière qui
l'environne et qui sert encore de champ de
repos aux musulmans, on retrouve beaucoup
de débris do croix de pierres sculptées et de
clefs de voûtes qui semblent un travail du
XV' siècle. Non loin de là sont deux belles
cuves funéraires en marbre blanc. L'inté-
rieur de l'église conserve les dalles sépul-
crales de grandes familles de Chypre, telles
que les Gafrau, les d'Arsur, les Nephin, les
Tenouri et les Mimars. La plus ancienne
date que j'ai lue sur ces tombeaux est celle
de l'année 1341, la plus récente de 1435
La mosquée d'Arab-Achmet, petite nei
précédée d'un porche , comme un grand
nombre d'églises de Chypre, n'est pas moins
intéressante que l'Emerghié pour son an-
cienneté et les monuments qu'elle fournit à
l'archéologie héraldique et généalogique. Les
principaux personnages, dont j'aurai l'hon-
neur de vous faire connaître ultérieurement
les épitaphes, et qui ont été inhumés dans
cette ancienne église, sont Antoine de Ber-
game, camérier du royaume de Chypre; Gas-
pard Morosini, de l'illustre famille de Ve-
nise ; messire Louis de Nores ; un membre
de la famille de Navarre, et plusieurs sei-
gneurs grecs.
FAMAGOUSTE.
Mosquée et ancieaae cailiédrale de Saint-Nicolas.
L'évêque de Cérines, homme aussi aimé
des Francs que vénéré des Grecs, et de plus
un des rares prêtres chypriotes qui aient
quelque instruction , me vantait beaucoup
1 ancienne cathédrale de Famagouste. C'était,
me disait-il, un des intéressants monuments
de Chypre, et probablement une des plus
bol les "églises c[ue sainte Hélène eût bâties.
Je savais quel compte il fallait faire de ces
traditions grecques qui attribuent à la mère
de Constantin la fondation do presque tous
les édifices chrétiens d'Orient; et, d'après ce
qu'on m'avait déjà dit à Larnaca, j'étais cer-
tain de trouver dans la principale mosquée
de Famagouste une élégante construction de
nos anciens architectes gothiques. Je ne fus
])as trompé ; mais mon attente se changea en
surprise agréable, quand je découvris sur
un des contre-forts du sud cette inscription
en beaux caractères gothiques , ponctuée
comme une inscription antique :
10
«99 CHY DICTIONNAIRE
L'an. (le. mil. el. iroi. cens. et. xi.
de. ciisl. a. un. jors. d'aoust.
fu. despendiie. ramonée, ordonnée.
por. le. lahoiir. d'I'iglise. de. Famag'?
et. eomensa. le. labonr. le. vesq.
Baudiiin. ledit, an. le. premier.
jor. de. septembre, donquel. lalwur.
VI. votes, d'. deiis. heles. estoient.
faites, e. x. votes, des. heles. ans.
vin. vols. dire.
Et sur le revers du coiitre-fort : •
La nave. de l'iglise. esloit feste.
Les dernières lignes de l'inscription oûVent
( |uelq lies diOicu liés d'interprétation. Le sens
le plus vraiseuiljle est, je crois, qu'une partie
(les. travées el la nef entière) de l'ancienne
église élevée por les évèques francs, ))rédé-
cesseurs de Baudouin, car tout le travail est
dans le style tic l'ogive, fut conservée pour
l'édilice nouveau; quand l'évéque, trouvant
le produit des quêtes sui'lisaut, reprit la cons-
truction, avec quelque solennité sans doute,
le 1" septembre 1311 , et termina l'édilice
qui existe aujourd'hui.
La cathédrale do Famagouste est plus pe-
tite que celle de Nicosie; elle n'a pas de
porche; elle manque de transsepts; au lieu
de la fenêtre composée, elle a la grande rose
ordinaire des portails do nos catliédrales;
entia le ly\m de toutes ses baies est l'arc à
tiers-point au lieu de l'arc gothique élancé
du xui" siècle. Après ces dilleiences i»rin-
ci pales, je ne verrai [plus que des ressem-
blances à signaler dans la disposition el l'or-
nementation des deux églises, et j'avoue que
si l'inscription ci-dessus ne nous donnait une
date précise qui reporte la construction de
Saint-Nicolas à plus d'un demi-siècle au delà
de celle de Sainte-Sophie , je l'aurais crue
beaucoup plus rapprochée de la j)remière.
La façade de Saint-Nicolas, pareille encore
en ceci à- la i)lui)art des façades des églises
gothiques de France, privées de porche, est
formée de trois [)ortails dont les voussures
et les embrasures forinenl seules un abri
au-devant des nefs intoiieures qui leur cor-
resjiondenl. Deux hautes tours carrées el à
bordures prismatiques encadrent le mur et
s'arrêtent à l'alignement des portails. L'arc
des i)Ortes el do leuis archivoltes est, comme
je l'ai dit, l'ogive eidr'ouverle du xiv" siècle;
mais leurs tores, leurs cordons de Heurs, leurs
colonnes el leurs cha|iiteaux ressemblent
à ceux du siècle précédent. Leurs ornements
sont peut-être plus inullipliis, mieux tra-
vaillés el imitent plus lidèlemeiit la nature.
Au-dessus des arcliivolles extérieures s'élè-
vent trois frontons aigus (jui recouvrent des
roses : colle du milieu ou lorme d'étoile, les
deux autres en fenêtres circulaires divisées
intérieurement par des meneaux.
La grande rose éclaire le centre des nefs,
au-dessus du portail du milieu. Elle est cir-
culaire et foiine jiar ses nervures, disposées
en roue, le dessin qu'on appelle une violello.
CHV
500
Doux trèlles de grandes dimensions, ouverts
au-dessous, sont remplis aujourd'hui comme
la rose, de boiseries à jour, rom[ilaçant peut-
être d'anciennes verrières coloriées. Le pi-
gnon ([ui surmoide et douiino tout le portail
est terminé par un grand bouquet de feuil-
lages ouverts.
Les faces latérales et l'abside ont à peu
près la même disposition que celles de la ca-
thédrale de Nicosie. Sur la toiture des colla-
téraux règne une première terrasse; les murs
de la nef centrale, autour de la(|uelle elle
tourne, .s'élèvent encore tie jdusieuis mètres
au-dessus, el soutiennent une dernière plate-
forme, qui occupe la longueur entière de la
nef. Dos contre-forts à larmiers s'appliquent
aux Uiurs extérieurs des bas-côtés, et, ai rivés
à la première terrasse, se changeid en aics-
boulants percés d'œils-de-bœuf qui poitent
sur les murs de la nef.
La terrasse inférieure s'arrête des deux
côtés de l'église à la naissance de l'hémi-
cycle; mais on a ménagé autour des contre-
forts du chevet un ]iarapet en pierre qui la
continue, el permet le passage extérieur
d'un collatéral à l'aulre. Au nord el au pied
de l'abside est un puits profond d'une belle
construction, qu'ombrage un sycomore.
Chaque travée est éclairée d'une fenêtre
rayonnante, composée de l'assemblage, sous
un seul tore en ogive, de deux fenêtres gé-
minées. Chacune de ces dernières, formée
de deux longues baies trilobées, est terminée
par un quatre-fouilles. Dans le tympan, qui
résulte du rapprochement des deux fenêtres
secondaires, est inscrit également un jour
à quatre lobes, dont les intersections sont
ornées de fleurons. Eu général, la décora-
tion de ces fenêtres, celle des pignons, des
couronnements et du chevet est plus riche
qu'à Sainte-Sophie de Nicosie, et annonce
bien un style plus recherché qiie celui du
xiii' siècle. Du côté des travées méridio-
nales el en dehors du plan de l'église, sont
deux petites chapelles communiquant autre-
fois avec l'intérieur des collatéraux. On voit
encore sur leurs murs des traces de pein-
tures à fresques et un écusson sculpté por-
tant une fasce pour emblèuie héraldique ,
comme les sires de Tibériado en avaieid dans
leurs armes. C'est |)eul-èlre une fondation
de cette maison puissante en Syrie et eu
Chy[ire. Dans tous les cas, je crois que ces
constructions exiguës annexées à la nef,
n'ont pu jamais être la sacristie qui se trou-
vait peut-être au nord de l'église, où l'on
voil de nombreux débris d'architecture go-
thiipie, bii.'ii que les édilices dont ces ruines
faisaient partie fussent sé|iarés de l'église.
Quant à l'intérieur, la cathédrale de Fama-
gousle est privée, comme celle lie Nicosie,
de ses ornomeiils chrétiens, et n'a plus que
le mesquin mobilier il'une pauvre mosiiuée
turque, bien digne de la misère imbocilo des
habitants do Famagouste. Los chrétiens
grecs, auxquels il est interdit do demeurer
dans cette ville, se sont retirés dans le joli
village do Varoschia. Une grande nef el des
collatéraux sans transsepts occuiioid I iiilé-
501
CHY
D'EPIGRAPHIE.
CHY
S02
rieur de l'église; quatorze colonnes suppor-
tent des voûtes ogivales des bas-côtés vers
la nef centrale sur un tore épais qui remplace
le chapiteau. 11 n'y a ni faux triforium, ni
galeries.
Je réserve pour une autre lettre les rares
inscriptions tuiuulaires de cette église, plus
élégante, mais moins intéressante que Sainte-
Sojthie de Nicosie. J'ajouterai seulement un
mot, avant de la quitter, à ce que j'ai dit des
ruines considérables qui existent du c<jté
septentrional et qui paraissent provenir d'an-
oiens éditices construits du temps des Francs,
sur cet emplacement. Les Turcs des pre-
mières années de la conquête n'ont eu qu'à
relever les pierres les mieux conservées
parmi ces belles ruines, pour édifier sans
peine, à côté de la cathrédrale, un oratoire
ou mesdjiid è péristyle et à colonnes de
marbre, dont Cassas a donné la vue dans son
Voyagé en Orient. Au-dessus de l'une des
fenêtres de cette riche construction, j'ai re-
marqué un bloc de marbre portant un écus-
soii vénitien et la date de 1314. Au milieu
du petit cimetière, ménagé devant la mos-
quée et renfermé aussi dans l'enclos de
Saint-Nicolas, existe un beau sarcophage an-
tique , orné de génies qui supportent des
guirlandes de fleurs enlacées autour de la
cuve.
Autres églises de Famagouste.
^ En quittant la cathédrale et prenant à
l'ouest, je suis arrivé aux ruines d'une grande
église à toit plat, dont la façade large et nue,
percée de trois fenêtres ogivales dans le
haut, et de trois portes ouvrant sur les nefs,
ne présente aucun ornement. C'est, je pense»
l'église de Sainte-Croix, dont Mariti parlé
avec beaucoup trop d'éloges, et qu'il a vue
au siècle dernier quand elle servait encore
de mosquée aux Turcs. Elle est aujourd'hui
abandonnée, et pour y pénétrer, il m'a fallu
ouvrir une brèche dans le mur en jiierres
sèches dont les Turcs ont fermé l'entrée.
J'ai reconnu à l'intérieur tout ce qui annonce
une mosquée : la niche de la Mecque, le
mombar et quelques nattes servant de sed-
iadch.pou'v la prière. C'est un grand vaisseau
gothique divisé en trois nefs, par huit fortes
colonnes sans chapiteaux. Le clocher, atte-
nant à la façade, était devenu le minaret.
Dans une autre partie de la ville, vers la
porte de mer, j'ai retrouvé les restes d'une
belle église gothique qui passe pour être
celle qu'un négociant franc fit élever à Fa-
magouste, au XIV' siècle, sous le règne de
Hugues IV, en consacrant à cette œuvre le
gain dun seul voyage dans les Etats du sultan
d'Egypte. L'importance du commerce de Fa-
magouste à l'époque où se rapporte celte
tradition, l'opulence et le faste de ses hahi-
tants, rendent très-vraisemhlable la réalisa-
tion des bénéfices considérables que suppose
;ette riche fondation chez son auteur.
PAPHOS ET HMASSOL.
Je ne puis omettre de nommer Paphos et
Limassol dans le nombre dps localités de
Chypre qui ont vu s'élever des églises go-
thiques, non pas que leurs ruines nous of-
frent encore les traits caractéristiques aux-
quels nous nous arrêtons dans cette étude,
mais parce que ces villes, après Nicosie et
Famagouste, étaient les plus importantes du
royaume de nos princes français.
^ Je ne me propose pas de décrire ici ce que
j'ai vu des grottes et des constructions anti-
ques de Bafo, la Paphos nova des anciens :
je voudrais seulement me représenter à peu
près entière une aes églises du Paphons des
Lusignans, pour les comparer à celles que
nous connaissons déjà; mais je n'ai vu dans
cl's monuments que des, ruines presque in-
formes. Rien ne peut donner une idée de
l'aspect ravagé de cette ville que la plus for-
midable artillerie n'aurait pas réduite en
cet^ état après un long siège. Il faut croire
qu'elle a été secouée à diverses reprises par
de violents tremblements de terre, fréquents
dans l'ile, car on n'y voit pas un édifice, pas
un seul mur intact. Les Turcs ont relevé les
pierres qui obstruaient les deux ou trois rues
principales et en ont formé des murs de clô-
ture, entre lesquels on circule assez facile-
ment au milieu des décombres. Quelques
musulmans pauvres se sont ménagé une ha-
bitation dans ces tristes ruines. Tout ce qu'il
y avait de population grecque et de Turcs
aisés s'est établi au bourg voisin de Ktima.
La plupart des nombreuses églises de Pa-
phos étaient en style ogival à nervures; quel-
ques-unes conservent encoie leurs meneaux
et leurs roses flamboyantes. D'autres (peut-
être celle des Giecs séparés de communion,
mais soumis aux influences des arts latins)
présentent comme un genre mixte composé
des voûtes ogivales des édifices gothiques,
et des coupoles de l'architecture byzantine.
J'ai remarqué les restes d'une grande église
construite dans ce svstème, auprès de la-
quelle sont encore debout trois belles colon-
nes de granit; trois autres, intactes comme
les premières, mais renversées, sont cou-
vertes d'herbes. Près de la mer, à l'orient du
château, se trouvait une église dont il ne
reste que les fondements. On y a découvert,
en 18i4, une belle dalle turaulaire française
de la famille de Cherpigny.
Ces églises ont presque toutes des cha-
pelles ou des caveaux souterrains remontant
au moyeu âge et à l'antiquité, car il y a,
dans le sol de Paphos, comme deux ou trois
générations de ruines. L'espoir de trouver
des trésors dans cette ville souterraine y
amène souvent des découvertes extraordinai-
res. Quelques jours avant mon arrivée, on
avait reconnu au-dessous d'une église go-
thique assez élégante, l'entrée d'un caveau
que me fit visiter M. Hadji Smith, auteur
de la découverte. Nous parcourûmes plu-
sieurs pièces, en parties taillées dans le roc,
et nous suivîmes vers la mer un long corri-
dor dont nous ne pûmes atteindre l'extré-
mité.
Limassol est une jolie ville bien bâtie, pa-
vée comme Nicosie, ce qui est une excep-
tion a peine croyable en pays turc, et quand
503
CHY
DlCTlOiNNAlRE
CHY
ZOi
onvientdeLarnaca. Ellcavait aussi plusieurs
églises franques, qui ont perdu à peu (très
tous leurs caractères sous les restaurations
des Turcs et des Grecs. Le Katholiki, au-
jourd'hui église grecque, longue nef précédée
d'un porche, et terminée par un abside en
voûte de four 'dont le toit conique n'arrive
pas au faîte île la nef, me paraît remonter
aux ])remiers temps de l'occupation des
Français, et ])eut-ètrc au xii' siècle. La
grande mosquée ne me semble pas moins
ancienne. J'ai retrouvé dans ces deux égli-
ses quelques mots d'inscriptions en français.
Abbaye de Lapais.
Je venais de passer^la gorge de Cérines,
en partant d'Agridi, et je traversais des four-
rés de caroubiers, quand, arrivé au sommet
d'une éminence, j'aperçus la façade d'un
grand monument, soutenue par six hauts pi-
lastres, que les plis du terrain et les arbres
nous avaient cachée jusiiue-là. C'étaient h-s
ruines du monastère prémontré de Lapais ,
reconstruit, vers le milieu du xiv" siècle,
par les Lusignans. Le couvent est situé |)rès
du [tenchant d'un |ilaleau servant de contre-
fort à la chaîne des montagnes de la Reine,
qui le sépare complètement du sud de l'île,
et fait face à la mer do Caramanie. Des bos-
quets d'orangers, des tallis de caroubiers,
d'oliviers, de lauriers-roses, d'acacias "et de
palmiers, entourent le couvent et le village
voisin, nommé Cazzaphani Pano. Cette cam-
pagne ombragée, ce site agreste et verdoyant,
non loin des terres nues de la Messôrée, ces
ruines de noble apparence, la vue de la mer,
tout ce paysage est vraiment beau, et l'on
ne doit être nullement étonné que les Euro-
péens de Larnaca aient donné autrefois à la
campagne et au couvent dans leur langue
franque, le nom de Bellapacse, sous lequel
l'abbaye est aujourd'hui connue. Mais je crois
que celte dénomination, étrangère au lan-
gage français, ne remonte pas au delà du
XVII' siècle , époque où les Occidentauv ,
moins elfrayés des Turcs, revinrent en plus
grand nombre dans les Echelles ; et certai-
nement, ni le roi Hugues, ni les Français
qui ont vécu sous les princes ses successeurs
ne l'ont emjtloyée. Les noms du monastère
(jue fournissent les monuments originaux,
sont ceux de Lapais et Labats, d'où sera venu
Ucllapais et Bellapacsc, par une inversion
bien naturelle chez ceux qui connaissaient
(G beau canton. Ouaiil à Lapais, (jnello iist
l'origine de ce mol? je l'ignore. La seule
conjecture h kupielle je puisse m'arriHei',
c'est qu'il provient peut-être du nom anti-
que de la province où le couvent fut fondé,
la province de Lapititos, la Lapctliia, qun les
Crées prononcent Laiiesia, racine iiossible
de Laprsis, Lapasis et Lapats. Uemar(iuons
jiourtant (jue Lai>ithos ne duimait pas son
nom au pays du temps des Lusignans, et
que tout le revers des montagnes depuis
Kormacliiti jusqu'à Klehini et Trapeza, était
compris .sous la dénomination de contrée de
Cérines. Lai)ais,au reste, ne devait èh'ef]ue
la désignation vulgaiie du monastère dos
Prémontrés, qui portait sans doute le titre
du patron sous l'invocation duquel le roi
Hugues le jilaça.
En arrivant aux ruines, j'allai voir d'abord
la pièce dont la belle façade m'avait frajtpé':
c'est une salle raagnilique, longue de plus
de trente mètres , très-élevée, éclairée par
deux étages de fenêtres en ogive, vers la
campagne et la mer. Le mur qui la termine
de ce cùlé et qui semble soutenir tout l'édi-
llce sur le bord de la montagne, n'a pas moins
dans le haut de deux mètres d'épaisseur sans
tenir compte des gros contro-foits (jui le sup-
portent. Les fenêtres sont jiratiquées en em-
brasure au fonil de la muraille. A la hauteur
et en l'egard du second étage correspond mi
autre rang de fenêtres vers le sud, prenant jour
au-dessus de la galerie du cloître. Unejolie rose
intacte et décou|)ée en quatre feuilles donne la
lumière vers l'est; vis-à-vis, à l'ouest, est une
double fenêtre gothique terminée eu lobes.
Six faisceaux de colonnettes jtrises dans le
mur septentrional entre les fenêtres, soutien-
nent les nervures de la voûte, dont elles ne
sont séparées que par de petits chapiteaux
à branches de fougère ou de myrte. Une
chaire en pierre ti-availlée à jour adhère en-
core entière au mur, entre les deux derniè-
res croisées du nord ; ce sont les seuls or-
nements de cette salle, belle surtout de gran-
deur, d'élévation, de simplicité, et qui était
bien digne de recevoir le roi lorsqu'il venait
visiter les religieux. La chaire indique pour-
tant qu'elle était aussi à l'usage de la com-
munauté, et la dimension de la pièce permet
d'y placer la chambre capitulairc, le dortoir
ou le réfectoire,
La fontaine que je remarquai en sortant,
vis-à-vis de la porte, dans le corridor du
cloître, me ferait tenir plutôt à ce dernier
avis. Elle est formée de deux cuves de mar-
bre blanc; l'une, celle de dessons, sans dé-
coration est moderne, c'est-à-dire du temps
des Prémontrés; l'autre, antique : c'est un
beau sarcophage orné de génies et de cou-
ronnes de Heurs comme celui de Famagousie,
que l'on a percé, dans le bas, de six robinets,
d'où l'eau tombait dans la cuve inférieure.
Cassas a publié un lidèlc dessin de cette
fontaine, vue de l'intérieur du cloître , et
d'une partie de la galerie attenante. Le tym-
|ian de la porte devant laquelle (m l'a placée
est orné d'une arcatufc en lobes, suiniontéc
d'une archivolte de losanges et de chevrons
d'un travail qui me semble bien jirécipilé.
Le linteau en marbre blanc sur leq\u'l elh;
repose , porte les armes du roi fondateur
dans trois ('cussons sculptés en relief. Ce
lui du milieu a la croix polencéo et rocroi
selée de (|ualrc croisettes, armes de Jérusa-
lem; celui de droite, le champ fascé chargé
d'ini lion (s;ins couronne), qui est di> lusi-
gnan et de Chypre; le troisième est écartelé,
au premier et au iiuatrième canlon, de Jé-
lusalem, au deuxième et au Iroisiôau', <lo
Chyiire.
Un corridor longe cette |iièce, fait le tout
du cloître, dont les arceaux golhiipu^s se
dessinent sui- le ciel el les orangers sauvages
305
CHY
D'EPIGRAPHIE.
CHY
5oe
on kiiromila, qui ont poussé au uiilieu du
jardin. Les courbes supérieures de ces arca-
des sont en ogive à tiers-point, comme toutes
celles du monastère, et leurs tympans for-
ment des triangles équilatéraux oii sont
sculptés des trètles et îles qualre-feuilles à
jour , ornements nécessaires des construc-
tion du xiV siècle. Le réseau de leurs me-
neaux est presque partout brisé; deux arca-
des seulement l'ont encore entier. Du cloitre
long de quarante-cinq mètres, large de qua-
rante, plusieurs escaliers en pierre condui-
sent à la terrasse qui règne au-dessus de la
galerie du jardin, et qui communiquait à dif-
férentes [lièces ou terrasses aujourd'hui
écroulées; au nord, elle longe le deuxième
élage des fenêtres du réfectoire.
La porte de l'entrée particulière du cloître,
située à l'angle sud-ouest, est en ogive cou-
pée par une frise de marbre blanc, oii se
trouvent les mêmes armoiries qu'à la porte
du réfectoire. Du porche à ciel ouvert dans
lequel elle donne accès, on entre dans une
cour plus grande, puis dans un vestibule
couvert précédant l'église. Au-dessus de ce
porche, qui permettait de communiquer avec
les autres bâtiments de l'abbaye sans traver-
ser les cours, se trouve le clocher, fort sim-
ple, composé de quatre arcades h jour que
termine un petit pignon. Le tout remonte
certainement à la construction jirimitive du
monastère, car les Turcs ne permettent pas
aux rayas d'élever des clochers ni d'avoir des
cloches dans leurs églises. La chapelle de
Lapais, petite comme toutes les autres piè-
ces du couvent en les comparant à la salle
septentrionale, est divisée en trois nefs étroi-
tes par des piliers à courtes colonnes dont
les chapiteaux, travaillés sans vigueur, sont
loin de rappeler les nettes sculptures con-
temporaines des églises de Nicosie et de
Famogousle, Le fond de la nef est terminé
en hémicycle. Les Grecs de Cazzaphani ont
fermé cette partie par un iconostase ; ils
ont ))eint une fresque sur la porte d'en-
trée, et dédié, la chapelle à la Panaïa as-
pro phorousa, Notre-Dame aux vêtements
blancs. J'y ai vainement cherché la (ombedu
roi Hugues IV, qui fut inhumé à Lapais, et
sans doute dans cette chapelle. Je n'ose m'ar-
rêtcr à kl supposition, malgré tant d'exem-
ples analogues, que le sarcophage antique du
cloître ait reçu en 1360 les restes du prince,
parce qu'on ne peut croire que les lieutenants
vénitiens, bien qu'ils aient cherché partons
les moyens à faire oublier le souvenir des an-
ciens maîtres de l'Ile, aient forcé les Prémon-
trés restés à Lapais sous leur domination à
violer le tombeau de leur bienfaiteur.
Revenu dans le porche d'entrée, je me di-
rigeai au couchant. Cette partie du monas-
tère était encore considérable au siècle der-
nier, à en juger par les vues générales de
Lapais qu'ont données Drummond, le Bruyn
et Cassas ; elle est aujourd'hui tout en ruine,
et dans quelques années peut-être il ne res-
tera plus que des décombres de l'abljayo en-
tière. Pano Cazzaphani paraît s'être formé à
ses dépens, et les habitants du vieux village
de Cato Cazzaphani viennent y prendre aussi
les pierres qui leur sont nécessaires. Si l'u-
sage n'était, en ces pays, de construire tout
le haut des maisons eii'terre sèche, la des-
truction irait plus vite encore. Un chrétien
est devenu [u-opriétaire des bâtiments et les
a mis en exploitation réglée. A l'époque où
je les ai visités, au mois de janvier dernier,
on ne voyait plus que quelques murs des
pièces de l'ouest ; l'angle nord-ouestdu cloî-
tre près de la fimtaine de marbre était déjà
renversé, et allait être prochainement débité.
En examinant l'intérieur des murailles, je
lis la remarque que la construction de La-
pais, malgré l'étendue des bàliments, avait
dû être terminée assez promptement, pressé
qu'était le roi, sans doute, de jouir de son
œuvre. A l'exception de la façade du nord,
qui est un vrai rempart percé île fenêtres, la
plupart des autres murs malgré leur belle
et solide apparence sont formés uniquement
de parements de pierre, moyen appareil, en-
tre lesquels on ajeté un cailloutage mêlé do
chaux et de boue. La pierre est en outre de
mauvaise qualité et très-friable.
On descend, des pièces de l'ouest, à l'é-
tage en partie souterrain qui reçoit le jour
par six croisées au-dessous du" réfectoire.
Ces pièces sont d'une forte construction et
communiquent, m'a-t-on dit, avec des ca-
veaux profonds. Un corridor étroit ramène
de cette aile au petit poiche et au portail
d'entrée. Sur les montants de la porte, on
voit sculptés un oiseau et un quadrupède
ailé. Dans le haut, de longues meurtrières et
un balcon à mâchicoulis protègent l'entrée
du monastère ; à côté existent encore les
rainures d'un pont-levis, bien qu'on arrive
de plain-pied au seuil de la porte. Je ne puis
comprendre l'utilité de cet appareil militaire
dans un pays aussi sûr que Chypre l'a été de
tout temps, dans un petit royaume fort uni
qui ne sut jamais ce qu'étaient guerres sei-
gneuriales ou révolte de commune, et je ne
puis attribuer la conservation de ces moyens
de défense qu'à l'influence des habitudes
suivies par les architectes en Europe et en
Syrie, où les abbayes ressemblaient à de
vraies forteresses.
J'ai signalé les principaux monuments éle-
vés en Chypre pendant le moyen âge, depuis
le temps où le contre-coup des événements
de Syrie détacha cette île do l'empire grec et
la fit passer sous la domination de chevaliers
français, jusqu'au siècle où nos princes en
furent évincés par la république de Venise.
J'espère que ces descriptions imparfaites suf-
firont cependant à montrer quel style d'ar-
chitecture nos compatriotes ont apporté et
suivi dans ce pays. C'est, comme vous l'avez
vu, le vrai style gothique de France; et, cir-
constance remarquable dans une société où
les hommes du midi de la France dominaient
probablement en nombre, c'est l'ogive du
Nord plutôt que l'arcade arrondie des provin-
ces méridionales que l'on trouve dans tou-
tes leurs constructions.
Nous avons reconnu en outre que les mo-
numents français-chypriotes n'avaient rjea
307
CH\
DICTI01NN\iaF;
CHY
508
pris aux idées et à l'architecture des (Irecs
de Constantinople : ni les croix à hraiiclies
légales, ni les coupoles, ni les mosaïques,
ni les ornements à perles. Tous ceux que
nous connaissons, les plus anciens, comme
les derniers construits, nous ont ollert tou-
jours les éléments essentiels des édifices de
l'Eglise latine et du golViique; oiipeut môme
considérer comme un fait certain, que les
premiers rois francs de l'île eux-mêmes, Guy,
Ainaur}' on Hugues de Lusignan, s'ils ont
fondé des églises nouvelles à leur arrivée
en Chvpro, ce qui est très-possible, n'ont
rien imité du goût byzantin. Les raisons qui
avaient déterminé ces princes à donner à
leurs monnaies l'aspect des monnaies de
l'empire de Constantinople, afin do les ac-
créditer pius aisément au milieu des popu-
lations grecques nouvellement soumises à
leur autorité, ces raisons ne pouvaient in-
fluer en aucune manière sur la forme ou la
décoration des monuments (pi'ils élevaient.
Et en effet, nous voyons que Hugues et
Henri 1" élèvent Sainte-Sophie de Nicosie,
église du pur gothique, en même temps
qu'ils imitent les coins impériaux sur leurs
monnaies. Avant le milieu du xm" siècle,
les Lusignans répudièrent, au reste, ces lé-
gers emprunts nécessités par les circonstan-
ces, en même temps qu'ils rompaient poli-
tiquement avec les empereurs grecs; et, dès
cette éporpie, le type franc fut exclusivement
adhérent à leurs'^ monnaies comme il l'avait
été toujours à leurs lois et à leurs habitudes,
comme il avait dû l'être à leurs églises, à
leurs tombeaux et à leurs costumes.
Le caractère saillant, le princi|ie constant
de leur architecture, c'est l'ogive dans toutes
les baies, unie très-rarement au plein cintre
dans les châteaux, jamais dans les églises :
ce sont toujours les voûtes élevées et les pi-
liers élancés qui constituent en propre l'ar-
chitecture gothique. Comme en France, les
archivoltes des églises franques sont formées
en Chypre d'archivoltes secondaires et eii re-
lrait(;'iijs iinesau-dcssousdesaulres ; desroses
ou des fenêtres couJiiosées s'ouvrent au-des-
sus des portails; l'intérieur de l'église, long
vaisseau latin, est divisé en plusieurs nefs |)ar
des colonnesoudes piliers d'où |)arfent endi-
vergeant les nervures de la vuûte ; son clievet
est toujours dirigé vers l'orient, mais je
n'ai point remarqué ([ue l'axe en fûl incliné
sur celui de la nef; comme en l'rance, les
travées et l'abside sont |iercées de fenêtres
géminées etélroites; comme en b'raii: e enfin,
du xnr au XV' siècle, rornemenfalion des
baies, des archivoltes et des tym|ians, est
formée de diverses combinaisons du cercle,
touj'im-s en lobes, d'arcalures inscrites sous
une baie su|iéiieure simulée ou à jour, d'é-
toiles, de fleurs, de feuilles isolées et en
plein relief sur la |)ierre.
Au milieu de cett(! sitnililude générale de
formes et de décorations, il y a phisieurs
différences notables (pii donnent à ce (lu'on
pourrait af)pelcr le gnthicjue do Chyme, une
pliysionomie parliculièro. Je voùilrais en
rapjieler ici les traits épars dans les descrip-
tions précédentes.
Celui qui frappe d'abord à la vue du mo-
nument, c'est la forme même de l'ensemble,
qui est 'd'un aspect différent de celui de nos
églises. On ne louera jamais tmp le sfyle
ogival, comme système d'architecture reli-
gieuse ; mais, cei^emianf, n'y a-t-il pas f|uel-
que chose de disgracieux dans les toits aigus
et les pignons à auvents (jui écrasent ou
masquent leurs sfatucset leursllèches îi jour?
Qu'on se représente cette ornementation se
dessinant en entier dans l'air, comme à la
cathédrale de Milan, au lieu de s'effacer sur
la teinte grise d'un toit escarpé, et l'on verra
quelle différence d'effet elle produira. Dans
aucun des monuments de Chypre on ne
retrouve ces pyramides d'ardoises, néces-
sitées par nos climats pluvieux; ils se ter-
minent tous en terrasses horizontales ména-
gées sur les bas côlés, sur les nefs et sur les
tours, ce qui leur donnerait, de loin, quelque
apparence de constructions antiques. L'ab-
sence do combles élevés ne produit ))as
ce|)endant dans ces édifices le même effet
que dans les églises gothiques de Milan et
de Pavie, parce que leurs couronnements
maniiuent des statuettes, des fièches et des
clochetons à jour des églises lombardes. Eu
Chypre, tout le bas de l'église conserve bien
les formes sveltes et la tendance ascendente
de l'architecture gothique, dans le rétrécis-
sement de ses voûtes, de ses fenêtres et de
ses contre-forts, mais il semble que les ter-
rasses y viennent arrêter trop brusquement
cette direction verticale des lignes qui est le
jirincipe fondamental de l'art gothique. Il
eût fallu, ce semble, au-dessus de leurs
plates-formes, les acrotères sculptés , les
statues et les clochetons découpés, qui con-
tinuent la disposition aérienne de la cons-
truction gothique.
Les architectes francs de Chypre et de
Syrie ont été empêchés de suivre exclusive-
ment le gothique par l'usage généralement
établi ilans leur patrie ailoplive de construire
en terrasses, usage de la plus haute antiipiilé
eu orient et auijuel font allusion déjà ces
mots des proverbes : Je me suis assis soli-
taire et affligé au bord de mon toit (I).
On dirait aussi cpie le voisinage des mo-
numents grecs de l'Ionie et de la Morée,
qu'ils connaissaient , ceux de Chypre et de
la Syrie, qui devaient les frapper davantage,
ont influé en quelque chose sur leurs œu-
vres.
Dans le style gothique, ce sont les lignes
])i'rpendiculaires et les baies élancées qui
dominent; dans les monuments anlitpi(!s, ce
sont, au contraire, les formes carrées ou
ceintrées et les lignes horizontales. Les ai>
listes francs-chy|)riotes ont cinlé sur co («lint
à la puissance do l'usage et de l'exemple :
ils ont l'ejeté les clochetons, les flèches et
les toits aigus des cathédrales gotln(iues
d'Europe ; ils ont préféré terminer leurs
(I) Prov. XXI, 'ili, elc. Le foin croît sur tes loils
(Psaume cxxix). La Hil)lc csi pleine (raltiisions sem-
blables.
308
CHY
D'EPIGRAI'HIK.
CHY
MO
couronnements par les lignes droites et les
[)lates-foriiies des anciens. Les cliapiloaiix à
volutes et à feuilles d'eau que nous avons
remarqués à Sainte-So])hie, à Saint-Nicolas,
à la chapelle du cMteau de Cérines, semblent
encore inspirés par le goût antique, comme
les fûts lisses et unis de leurs colonnes,
comme les frises et les ornements en oves
que l'on trouve au faîtage des tours et des
contre-forts de plusieurs églises de l'Ile, no-
tamment à Sainte-So|ihie. Les bases des co-
lonnes sont certainement une imitation an-
tique. On y trouve toujours les tores, les
gorges, les réglets et les plinthes classiques :
jamais, ou presque jamais, les pattes, les
becs d'oiseaux, les feuilles, les masques des
bases gothiques.
Un caractère qu'on remarquera encore,
c'est que les anciennes formes de la basilique
latine, modèle quanta la dis|iosition inté-
rieure de la cathédrale gothique, paraissent
avoir persisté plus longtemps en Chyjire et
en Syrie que dans la France septentrionale.
Ainsi, on peut se le rappeler, dans aucune
église de Chypre nous n'avons vu trace du
jubé, qui peut-être était remplacé, suivant
le style primitif, par un ambon construit
entre deux colonnes. Toutes ces églises sont
terminées en hémicycles, la plupart sont
précédées d'un porche comme Sainte-Sophie,
Saint-Nicolas de Nicosie, FEmerghié, Arab-
Achmet, l'église du Sérail, le Kalholiki, la
chapelle de Lapais, etc. Dans aucune on ne
trouve de chapelles qui aient été comprises
dans la fondation première de l'église; tan-
dis qu'en France, dès le xm' siècle, les ab-
sides polygonales n'étaient pas rares, les
porches étaient presque inusités, et les cha-
jjelles étaient au contraire tellement multi-
pliées, qu'on a peine quelquefois à reconnaî-
tre dans ces extensions diverses le plan
simple et imposant de la basilique latine.
Les principes du véritable système gothi-
que, c"est-Ji-dire du style du xur siècle, se
maintinrent aussi en Chypre presque sans
altération, non-seulement dans les églises du
XIV' siècle, mais même dans celle du xv',
époque à laquelle nous rapiiortons Saint-Ni-
colas de Nicosie.
L'ornementation s'embellit et se multiplie
à mesure qu'on s'éloigne du type primitif
de Sainte-Sophie, le plus ancien monument
ogival à date certaine que je connaisse en
Chypre; mais elle reste toujours soumise à
la règle, à la symétrie, à la décence. L'art
Chypriote emploie dans ses ornements ,
comme l'art gothique d'Europe, les roses,
les fleurons, les oves, les pampres, les feuil-
les de choux, le lierre, les crosses, les che-
vrons, les méandres; il y ajoute des motifs
empruntés à la flore ou à la pomone du pays,
tels que les anémones sauvages, des feuilles
de colocases, des branches de myrte, de
palmiers, de caroubiers, des pommes de
pin, des grenades, des oranges; au règne
animal, il prend, pour figurer ses chéneaux
et quelquefois pour orner ses frises, le lion,
le chien, le caméléon et les kourkouta ou
locustes , si funestes aux agriculteurs de
l'île. Quand il représente la nature humaine»
c'est toujours l'homme dans ses formes no-
bles et naturelles, ou des tètes d'anges ailés ;
il ne prend jamais ni les feuilles bordées de
perles, ni les galons brodés des by/antins,
ni les serpents» symboliques, ni les figures
bizarres, ni les masques hideux, si cliers
aux tailleurs de pierres de France, et il est
douteux qu'il en fût jamais venu, lors même
que les révolutions eussent [lermis son dé-
veloppement" complet, h placer dans ses mo-
numents les traits licencieux que l'on
retrouve jusque sur les portails de nos cathé-
drales dès le XIV' siècle. Faudrait-il attribuer
ces derniers faits à de pures circonstances
accidentelles? Ne pourrait-on voir, au con-
traire, dans cette direction de l'art gothique
en Chypre, la conséquence de la condition
élevée et très-honorée, mais complètement
étrangère aux choses politiques, du clergé
des Lusignans, qui, en s'occupant surtout
des intérêts religieux de ses fidèles, donna
moins de prise à la critique ou à la médi-
sance?
L'art chypriote semb.e avoir suivi tou •
jours des règles sévères qui n'excluaient |)as
l'élégance, la grâce, la richesse, mais qui
n'aimaient pas les décorations fantastiques
et tourmentées. Aussi voit-on, parles monu-
ments mêmes du xv' siècle, qu'il n'est jamais
tombé dans les excès du gothique déjà sen-
sibles en Europe au siècle précédent. Mais il
n'a pas aussi les qualités de ces défauts,
c'est-à-dire la hardiesse, la légèreté, l'élan-
cement des constructions , l'abondance, la
variété , l'expansion des sculptures. Toute
son ornementation se concentre aux portes,
aux fenêtres et aux archivoltes. Il n'a ni les
légions de saints qui peuplent et embellis-
sent nos églises, ni les clefs de voûte qui
étaient devenues des tours de force com-
muns en Europe. Ses murs, ses contre-forts,
ses faîtages, restent souvent lisses ou sont
ornés de rares sculptures ; et dans l'ensem-
ble, ce qui frappe surtout, c'est moins l'élé-
vation des bâtiments , la délicatesse et la
multiplicité des sculptures, que la régularité
et les proportions des parties, la symétrie,
la pureté et la bonne exécution des orne-
ments.
Néanmoins c'est toujours l'ogive élancée,
le gothique du nord de la France qui règne
exclusivement dans ses constructions; et
c'est un point essentiel qui le distingue du
gothique de Syrie , du moins de celui que
j'ai vu dans les constructions franques de
Beyrouth, de Sidon, de Saint-Jean d'Acre,
d'Abou-Gosch, deRamlaet de Jérusalem, oii
domine l'arcade large et arrondie du midi de
la Fran.ce.
Le gothique chypriote ne manque pas de
richesse ; le marbre y a été em|)loyé en grand
bien plus fré(]uemmeut qu'en France. Les
trois portails intérieurs de Sainte-Sophie
sont en marbre blanc , les colonnes du pour-
tour du chœur sont en granit ; le portail de
Sainte- Catherine est en marbre blanc, le
couvent de Lapais, les églises de Katholiki,
de Saint-Nicolas, de Vassili , ont aussi des
5M
CHY
DICTIONNAIKE
CHY
312
Irises, des lintoaux ou des colonnes de mar-
bre. Pr('ïs do Veiii-Djfiini , à Nicosie , j"ni vu
des (.'ébiis considérables d'une église go-
Ihiqiit au milieu desquels se trouvaient des
frises, des vnussoirs, des colonnes et des
chapite.iux en beau marbre blanc. La qualité
de la pierre ne répond pas toujours à la ri-
chesse do cette décoralion. Il est des parties
de Sainte-Sophie de Nicosie, de Saint-Nicolas
de Famagouste,du château de Saint-Hilarion,
et surtout do l'abbaye de Lapais, construites
avec une sorte do lambourde que le temiis a
déjà prolondément rongée et qu'on pren-
drait pour une pierre ponce. Je n'ai pas ob-
servé qu'(ii ait employé la brique dans la
construction des églises , mais j'ai trouvé
quelquefois ces matériaux entremêlés à la
jiierre dans les cintres des châteaux. Le sol
des plates formes est com|iosé comme l'aire
de beaucoup déniaisons en Orient et à Ve-
nise, d'un mélange épais de chaux, de terre,
de cendres et de gravier, qui acquiert à la
longue la consistance de la pieri'e. L'appa-
reil suivi généralement dans la construction
des chflteaux comme des églises, est ra|)pa-
reil moyen régulier; et la taille des pierres
semble avoir été très-étendue en Chypre. On
remarque aux châteaux de Saint-Hilarion et
de Kantari des combinaisonsdc voûtes et de
corridors à escaliers qui ont nécessité do
vrais chefs-d'œuvre de stéréotomie.
Dans aucun ds ces monuments , pas plus
que dans les édifices gothiques que j'ai jju
examiner en Syrie, je n'ai vu la peinture
employée h l'ornementation de l'architec-
ture. Je De parle pas des fresques ou des
sujets hagiographiques dont ou retrouve des
vestiges dans les vieilles chapelles franques
de Saint-Hilarion, de Lapais, de Sainte-
Sophie, d'Abou-(jOsch, etc., mais seulement
de la simple alternance de couleur appliquée
en larges bandes sur les assises des façades
ou sur les claveaux des cintres, comme on
le voit aux vieilles tours de Gônes, à Saint-
Laurent de cette ville, aux églises de Ma-
guelonne , de Saint-Gilles et de quehjues
autres villes du midi de rEuro[ie. 11 eût
semblé que ce système de badigeonnago po-
lychrome.emprunté aux Arabes, qui raii|ili-
quenl encore à leurs mosquées et à leurs
maisons, à. Damas et au (>iiir(;, aurait dû se
retrouver dans les monuments élevés par les
Francs eu Orient. Mais il n'en est |)as ainsL
Du moins mes reclierches ne m'ont rien fait
déiouvrii' île semblable dans les églises go-
tliiipic's ni en Chypre, ni en Syrie.
Le; temps seul a recouvert ces vieilles
|)ierres de la bel h- teinte jaune "(lue l'on re-
trouve sur les moiiumi'nts do l'Iigyiile, delà
Grèce, de lia Sicile et de toute la [lartie mé-
ridionale «le la -Méditerranée. Il semble déj?!
qu'à Conslantinuple et en Italie «cite bril-
lante nuance d'or se iharge un peu du gris
septeulrior\nal qui noiriit nos monuments
de Franco ilans un demi-siècle.
Je tornuue celle longue lettre, monsieur
le Minisire, par un mot sur les églises grec-
ques do ril(! de Ch) |iii'. Celles f[uej'ai visi-
tées $e rallachonl à deux svslèiues dillérenls :
ou elles conservent les formes anciennes des
basiliques byzantines, c'est-à-dire la croix
grecque et les coupoles sur pendentifs ,
comme Sainte-Sophie do Constantinoi)le et
Saint-Marc de Venise , où elles ont pris la
longue nef et les voûtes en
des
Latins.
J'ai vu des églises du premier modèle k
Nicosie, h Hieros-Kipos, à Jaillia, etc. J'en ai
retrouvé du second dans tous les districts et
[iresque dans lous les villages de l'Ile
La forme générale de ces églises est à l'in-
térieur : une longue nef sans transsepls, peu
élevée, terminée en hémicycle à fenôlres.
L'iconostase ferme ordinairement cette ab-
side ; quelquefois , par une disposition gê-
nante, il sépare la nef en deux dans le sens
de sa longueur. A l'extérieur parait seule-
ment une longue voûte en berceau, ayant
des deux côtés d'étroits parapets ménagés
sur l'épaisseur des murs, à l'occident un
porche couvert, et à l'orient le toit conique
du chevet qui n'atteint pas souvent le haut
de la voûte. Tels sont les couvents de Saint-
Georges, jirès de Larnaca, les églises de
Phanéromeni ,• de Tri|iiotissa , de Palingnd-
tissa, de Bibi, aujourd'hui église de l'arche-
vêché ; de Pallurgiotissa , d'Omoloitades ,
d'Haia Paraskevi , à Nicosie ou dans les en-
virons ; celles de Saint-Mama à Morpho
d'Haia Pantaleimona dans le district de Mor-
jiho, et en général toutes les églises de la
Messôrée, du Karpas et de l'ouest de l'île.
Faut-il voir dans ces edilices d'anciennes
églises gothiques latines , appropriées au-
jourd'hui au culte grec ? Je ne le i>onsc pas.
Je crois, au contraire, que la jilupart ont été
construites par les Grecs mômes du temps
des'Français. Nous en avons, ce semble, des
preuves certaines dans les églises de Phané-
romeni, de Saint-Mama et de Bibi, qui ont
été de tout tem[)S en possession des Grecs,
et qui, cependant, sont édiliées dans le sys-
tème latin. On ne peut s'étonner de voir les
Grecs adopter l'architecture d'une nation
qui lésa gouvernés et protégés pendant trois
siècles, alors surtout qu'on se rappelle que
les cultes des deux [/euiiles avaient autrefois
bien plus de confoi'mité (|u"aujourd'hui, et
que les oflices se, célébraient souvent en
connuun. L'importation du style gothicpi'e a
laissé en Chypre des habitudes (pii ont duré
plus que l'alliance un peu forcée des deux
rites. On a construit récemment une église
grecque à Limassol, elle est en ogive; on a
l'ait des ré|)aratious au couvent de Saint-
Mama et de Saint-Georges, on a toujours
suivi l'ancien type des arcades aigui>s. Fn-
lin, ce style est passé tellement dans les ha-
bitudes des architectes et des habitants de
l'île, qu'ils n'en connaissent pour ainsi dire
pas d'autre. J'ai vu plusieurs maisons en
construction à Nicosie et à Larnaca, elles
sont toutes en ogive. Je livre ces l'ails à l'ob-
servation dos savants qui se sont occupés do
rechercher l'origine et les vicissitudes do
celle forme d'architecture ([ue l'on est con-
venu d'ai>peler ogivale.
315
CHY
Paris, août 1840
D'EPIGRAPHIE. ClIY 3»*
dalle de raarjjre Diane ; eiïi?
M.
J'ai l'honneur de vous adresser la série
(les inscriptions du moyen âse que j'ai re-
cueillies'en Chypre, et que j'ai classées ci-
après, par ord're chronologique, sous le
titre des localités et des édifices oui me les
ont fournies.
Ces inscriptions étaient, pour la plupart,
gravées sur les pierres des églises que les
Turcs ont remaniées, brisées presque tou-
jours à dessein, et dont ils ont dallé leurs
mosquées. C'est sur ces débris du vieux
pavé qu'il m'a fallu rechercher les restes
des épitaphes de nos anciens Français-Chy-
priotes, pour ne trouver quelquefois qu'un
mot ou un chiffre à demi elfacé. Un tel
travail, rarement fait à loisir, a besoin de
toute votre indulgence; car je ne doute pas
qu'une collation ultérieure sur les monu-
ments originaux, s'il m'est possible de la
faire, en Chypre ou à Paris, ne m'oblige à
plusieurs corrections : J'espère toutefois
qu'elles ne porteront pas souvent sur les
dates et les noms propres, auxquels je me
suis arrêté avec une attention particu-
lière.
J'ai traduit toujours par Crist l'abréviation
X. et XP; M'S, devant les noms de gentils-
hommes, par messire; CHR, par chevalier.
J'ai suppléé Ve, qui s'élide souvent, comme
dans ces mots : d lui, l'an d'M. CCC; V nobT,
le noble. Ce sont les seuls changements que
j'ai cru devoir adopter dans mes transcrip-
tions. Je me suis attaché, pour tout le reste,
h reproduire fidèlement l'orthographe et la
disposition de l'inscription. Vous remar-
querez sans doute que, sur certains monu-
ments, la fin de l'épitaphe se termine ainsi :
Que Dieu ait s'ame, et sur d'autres de cette
manière : Que Dieu ait Vaine. Il n'y a point
erreur de lecture dans cette dernière phrase,
oh le pronom que a le sens immédiat du
latin
Grande dalle de marijre bianc ; elligies
d'un chevalier et d'une dame représentées
en relief, à la différence des effigies des
autres tombeaux, qui sont gravées en creux.
Au-dessus de la tète de chacun dos défunts,
on reconnaît encore, malgré l'extrême usure
de la dalle, deux couronnes ouvertes. A côté
se trouve l'écu des armes. Celui du mari
porte trois croix pâtées en chef; celui de la
femme est parti, à droite, des trois croix
pâtées, à gauche de la croix potencée de
Jérusalem. Ce monument, remarquable
d'ailleurs par la beauté du marbre, l'exécu-
tion très-soignée de ses bas-reliefs et de
ses inscriptions, ne peut être le tombeau de
l'un des rois Lusignans, comme on le croit
à Nicosie; mais c'est probablement la dalle
tumulaire d'une princesse de leur sang, ma-
riée à un seigneur de la famille de Nores,
dont nous connaissons les arme?. Cf. n° i6.
— Je doute encore de l'exactitude de la date
c(ue j'ai écrite dans cette inscription ; car la
forme de ses lettres, en gros caractères go-
thiques à jambages brisés, me semble assi^
gner positivement le monument au ■xv*
siècle. Si l'écu du défunt était de Jérusalem
au lieu d'être de Nores, j'hésiterais encore
davantage, et serais disposé à voir dans
cette vieille dalle le tombeau commun de
Philippe de Lusignan, prince de Galilée,
seigneur de Lapithos, petit-fils do Jacques 1"
et d'Echive de Nores, sa femme. Mais, après
un examen attentif de l'inscription originale,
je n'ai trouvé place que pour deux C, entre
FM et l'L, et je conserve la date do 1233,
parce que le monument a pu très-bien être
exécuté au xv' siècle, pour recouvrir la
tombe de personnages raorts au trei-
zième.
II.
-f Ci git dame de Gibiet, fdlie?
de Sire R de Giblet, sei^nor de
cujus. Souvent ce pronom est sous- digne feme de Franses Camardas,
qui trespassa l'an de >i. ccc. m. a vi jours d'o-
lovre ; Dieus ait l'arme.
Les Giblet descendaient de Hugues l'Em-
briac, Génois, époux d'une dame Sanche,
Provençale, qui fut le premier seigneur de
Gibelet ou Djebaïl, l'ancien BiUUos, entre
Beyrouth et Tripoli. — C'était une des
principales familles de la noblesse syrienne
et chypriote qui contracta iilusieurs alliances
avec les Ibelins et les Lusignans. L'une de
ses nombreuses branches possédait en fief
la seigneurie AWvegore, que je crois être
Ovgoros, petit village au N.-E. de Larnaca,
et la seigneurie de Piles, probablement Pila,
à l'O. d'Ovgoros. (Lignages, ch. 21, 29, 30;
Assises, t. II, p. 4o9, W*.) Il est curieux de
voir un de ses membres, Henri de Giblet,
chancelier de Chypre, désigné au xiV siècle
sous l'antique nom de leur seigneurie de
Syrie, tombé depuis longtemps en désué-
tude : Hcnricus de Biblio, cancetlarius regni
Cipri. Traité de 1328, entre la république
de Venise et Hugues IV , roi de- Chypre.
entendu
L'inscription est seule sur la pierre, sans
écusson ni effigie, lorsque je la donne sans
observation. Quant aux inscriptions de fa-
mille, réunies, quoique différentes, sur les
mêmes dalles, je lésai classées sous le même
numéro, en les distinguant par des lettres
différentes.
Des notes étaient quelquefois nécessaires
pour l'intelligence des inscriptions; je les
ai rédigées aussi succinctement que possi-
ble.
§ I. NICOSIE.
MOSQUÉE DE SAINTE-SOPBIE.
I.
[Ci git qui trépassa l'an .... et git
qui trespassa l'an .... au mois
de] novembre l'an M. ce. IV? de Crisl
Que Dieu la grâce de leurs armes
^ le paradis
(1) Bibhoînéqtte de l'Ecole des Charles, 2* série,
t. U, p. 505. '
515
fArchivPS de
CHY
Venise ,
Libr. pactor
DICTIONNAIRE
IV,
CHY
M6
fol. h.) Il élail chancelier de Chypre dès le
rèii;no de Henri II ; et, dans les privilèges
commerciaux qu'il délivra au nom du roi,
en 1291, aux Catalans et aux Pisans, il |)orte
son vrai nom de Giblet. Capmany, Mem.
sopra la marina de Barcelona, Colec. diplo-
mat.: lîarcel., 1779, p. 56. FI. Dal Borgo,
Scelli flipl. Pisani ; Pisa, 1765, p. 14-6. — Je
ne sais pour quel molit', si ce n'est à cause
de sa céléhiité, lo sénateur vénitien Loré-
dano a choisi le nom de Gf7;/e( pour publier,
à Bologne, sous le pseudonyme, son histoire
des Lusignans : Historié de re Liisignani
publicate dn flenrico Giblet cavalier. Un sou-
venir sangla'it est attaché au prénom de
Henri, qu'il a pris: c'est Henri de Giblet,
vicomte de Nicosie, dont la femme avait
vertueusement résisté à Pierre 1", qui con-
duisit les meurtriers dans la chambre du
roi, et porta les premieis coups au prince.
— Les Camardas ou llammerdas, nom que
l'on prononce en Orient Cammcrdas, étaient,
comme les Giblet, des chevaliers de la haute
cour. Un François Canunerdas, ilitïérent de
celui de notre inscription, fut grand trico-
plierde Chypre sous le règne de Janus, et
figure, en cette qu.ililé, dans les traités
conclus avec la répub'ique de Gênes de 1W3
et 1410. (Archives de la banque Saint-George,
vol. X.]
III.
A. Ici gil Sii-p Jolian do Isaniolift qui Ircspassa
le jeusili a xxv jors de jenvier l'an de m. ccc. xxx
de Crist; que Des ail l'arme. Amen,
B. Et git
Au lieu de Isamelle, nom inconnu pour
moi en Chypre, peut-ôlre faut-il lire de la
Bemelle, famille qui a donné un vicomte de
Nicosie en 1286. (.Issises de Jérusalem, t. II,
p. .357.)
IV.
A. [Ici gil 1 espouse jadis de maislrc
Nicole de Manlona le M [(pii
trespassa l'an . . . .] vi de Crist.
B. El gil sniin fis Berleli (Barllielémy) Fardin
qid Irespassa ....
(;.... Fardin qui irespassa l'an de; m. ccc. lxii.
V.
Fragment
A. + C[l git
B. [ . . . . Que Dielii ail lenrs armes,
de dalle ri'présenta'it
Fragment
Amen.
lo buste
d'un ji'uiie chevalier depuis les yeux jus-
qu'aux genoux. Armes : unécu traversé d'une
bande.
VI.
e de . . . . arsi rCiblot
.... Cl Jorge de Brie?... [qui trelspassa le
(br[nier jonr] de scienlu-e à m. ccc. lxxii. de
Crisl. ; quo Des ail l'arme,
d'inscription. Sur "les Giblet i
voy. cl-di'ssus, n° 2. Les de Brie, originaires
probablement de la province de France de
ce nom, n'étaient pas moins élevés en Chy-
pre que les seigneurs de Giblet
VII.
[Ici git ] D .... es jadis fiiie de
[Pierre de Cjafran , très noble amiral! don
roianme de Cliipre, qni trespassa le nierdi
M jours d'avril l'an de m. ccc. xciii. de Crist.
Fra:,'inent d'une effigie de femme sans
armoiries. Les Cafran étaient une des plus
anciennes et des plus nobles familles de
Chypre: ils conjptaient dans la noblesse rie
Syrie (Ligiinr/es d'oulre-mer, ch. 12 et 38;
Assises, t. II, p. 131. 470), et, dès le com-
mencement diixiii' siècle, ils étaient établis
dans l'île. Traité d'allianc" entre les Chy-
priotes et les Génois, de 1233. Archiv. de la
Cour, h Turin. Carte spnrse. Genoa. —
iléfiguré le nom patrony-
Pierre, cité dans l'inscrip-
Vite de' doqi di Tenez.
, tom. XXli; col. 778.
Sanuto le jeune a
mique de l'amiral
tion ])récéueiitp.
Script, rer. italic.
VIII.
A. -|- Ici gil messire Felipe de Veibe qni ires-
passa [ l'an de ] m. ccc {cccc? )...
B. -f loi gil S : (sire) Tbonmas de Deveibc
fils de Phelipe d'Deveibc.
Entre les deux inscriptions sont les armes
des défunts : un écu divisé ' erpendiculaire-
ment par trois pals en relief. On reniarquera
une différence dans la nivinière rlont le nom
de famille est écrit aux deux épitaphes.
IX.
-[- Ci git messire Joban de Joselin..
Effigie entière, sauf la tète, d'un cbevaiier
en costume de guerre. Armes : un écu tra-
versé d'une fasce. M. le marquis de Josselin,
d(> Turin, a pent-èlr(> ries documiMits qui
établissent sa parenté avec les anciens sires
de Josselin de Chypre.
.f Ici gil le Ires noble baroiin messire Pierre
L[el...e], le grand amirail, [(|ui Irepassa Pan
de qne Dieu] ail l'arme. Amen.
Fragment de pierre conservant les jambes
d'un chevalier armé. A gauche, un écu dont
le chimp est orcupé par une ligure Iriangu-
laire. 11 n'est pas iirobable (pie ce soit
Pierre Le(iaHnu.<s, Ci/priw rlassis prœfcrtus,
cilé dans les Mss de Du Cange. sous la date
de 1316, d'après un docinnenl dont je n'ai
pas connaissance, attendu que le lilro (le
Ci/priœ clnssis prd'ferlns inili(|ue lui oflice
iiiférieiir h celui de grand amiral du
ro\ aume ; ce serait pluiril Pierre le Jeune,
garaul i\'\\u iirivilége roval de 1411 {Àrch. de
Malle, lib. Bull. XXlV.fol. 2;W\ et conma.
5n CHY DEPIGRAPHIE.
laissant comme amiral de Chypre dans le
traité du 8 décembre iUk. Speroiie, Real
grandezza délia repubbl. di Genova, [>. 142.
Voy : ci-après Arab-Achniet, n° ka.
XI.
-)- Ici git le Ires exelent et 1res révèrent.
Amen.
Fragment de dalle représentant
le bas
d'an costume d'évêque ou d';irclievè(pio. A
droite est un érus^on vide, indiquant peut-
être que le défunt était noble.
Xll.
■f Ci git Messire Simon De la Tour arme.
Anieii.
Fragment. Jambes d'un chevalier épe-
ron né. Les De la Tour, qui ont tii^uré plu-
sieurs lois dans l'histoire de Chypre, avaient
très-vraisemblablement leur tief dans une
vallée du Masoto que j'ai entendu appeler
encore La Doura, altération probable de la
Tour.
xm.
[Ci git ] chanoine de Fam'gnsle.
Fragment. Bas d'un costume clérical.
XIV.
-|- Ci git le noble valet Perrot de Gurri ?
Frajrraent. Jambes d'un chevalier. Armes :
écu parti d'un griffon et d'une étoile ou d'un
soleil. Gurri est un village du district cen-
tral d'Oriui.
XV.
4- Ci doit jesir S. Hiigue de Labre quant Dieu
[fera de lui] son eomandenient.
Sous l'inscription, un écusson portant au
centre une sorte de créquier en forme de
pyramide renversée, et surmonté d'un astre
sortant de l'écu au haut d'une haste.
XVI.
Nicole Lasie qui trespassa
U jors ....
Tête de femme.
Lnses siégeait encore au grand
Nicosie du temps des Vénitiens.
Fragment.
le mardi a
La famille
conseil de
XVII.
■f Ci [Agn]es, jadis fille Cafran.
-f Ci gil le
mon ois
Nicosie.
XVIIL
veneral)le chapelen
Messire Si-
CHY
XIX.
3l8
asis de Dia du chapitre de
-\- Ci git le noble chevalier Messire llodra [dej
Provane le très noble... [qui trespassa l'an ]
de Crist, Que Dieus ait l'arme. Amen.
Fragment inférieur d'une très-belle dalle
de marbre gris bleu. Armure de fer et cotte
d'armes riches d'ornements, genouillères
étoilées; au bas, deux animaux fantastiques.
Ecu héraldique portant des feuilles de vigne
et des grappes de raisin.
Nous avons proliablement ici l'épitaphe e
l'écusson à'Oudard de Provane, qui figure,
comme chambellan de Chypre, dans les
manuscrits de Du Cange, en 1390, et dans la
procuration du 16 aofit 1395, donnée à Ni-
cosie par le roi Jacques I" au sire de Bey-
routh, son neveu, pour conclure un traité
d'amitié avecle roi de France. (Paris, ArcJiiv.
du Boy., 3. 433, u" 7.) J'ignore à quelle
époque une branche des Provane, de la
noble famille pjiémontaise des Provana ,
s'établit en Chypre; mais nous voyons, d'a-
près les dates ci-dessus, qu'elle y occufiait
déjà un rang considérable longtemps avant
le mariage de Charlotte de Lusignan avec
Louis de Savoie, circonstance où plusieurs
familles piémontaises vinrent pour cjuclque
temps se fixer dans l'île.
Les Provane demeurés en Piémont s'inté-
ressaient aussi aux événements de Chypre.
En 1.381, Jôhannin et Pierre de Provane
sont chargés, par le comte Amédée de Savoie,
de pleins pouvoirs pour traiter, en son
nom, de la paix entre le roi de Chypre et la
république de Gênes. (Tmin, Archiv.diCorte.
Cipro, raazzo 1°, pièce n° 4.) Pendant les
troubles qui suivirent le mariage de Louis
de Savoie, et qui avancèrent la ruine du
royaume de Chvpre, les Provane, comme
presque toute l'ancienne noblesse de l'île,
restèrent attachés au parti de Charlotte, et
ne furent pas en faveur auprès du roi, son
frère.
Nous apprenons du livre des ordonnances
et mandements royaux de Chypre, dont le
manuscrit existe au Vatican, que les Provane
possédaient le fief de Conn/, dans la contrée
de Paphos, et que Jacques II, après avoir
probablement confisqué cette terre sur Yblin
Provane, la donna, en 1468, à l'évoque latin
de Paphos. (Ms. ottob. 2821, fol. 80.) Comy
est, Je crois, le village actuel de Coni ou
Conia, à deux ou trois lieues de Bafo, et sa
position au milieu d'un canton abondant en
vin estimé, quoique ce ne soit pas du vin de
Commanderie, fournit un rapprochement
curieux avec les armes d'Hodrade de Pro-
vane, composées de (lampres, sur la dalle de
Sainte-Sophie. Nous voyons des épis, des
noyers, des oliviers, sur quelques écus
héraldiques, comme symboles d'un nom de
famille ou de la production principal d'une
seigneurie; pourquoi les Provane de Chypre
n'auraient-ils pas placé dans le leur l'em-
blème le
leur fief?
plus significatif de la fertilité de
319
cnY
DICTIONNAIRE
CHY
320
XX.
0. M.
[Subis"! ta i.apidf, dormit...
CoitMLLA I>l HlV.NCIll
QUONDAM BEHNAUDI ME AnTONI 'VeNERI UXOR
UXO [ ni ] CARIS [SIM^]
Les Venier ont donné des doges à la ré-
ubliaue de Venise.
XXI.
Moralo sUidiosoqiie juveiii Francisco D. R. de
Meggio iiobili cretciisi, letali viilneic K. janiiarii
"nnocenler affecto qui xiii K. febiuaiii corpus
hic, animam "vero cœio reddidil, Maler
mœslissiiiia posuit
A. JIDXLIX.
François de Meggio appartenait probable-
ment à l'une des familles du dogat établies
par ordre du sénat dans l'île de Crète, où
elles jouissaient de titres et de droits égaux
à ceux de la noblesse vénitienne. Cf. Dan-
dolo et Sanuto.
XXII.
Eglise des Arméniens. Eglise gothique.
4-'Ci gilseur Sebillc de ob. . . ser sonpriourc
de Noire Dame de Tourtose qui Irespassa a
M. CGC. XVIII a xxiii jors de mars.
11 ne me paraît pas possible qu'il y eût un
couvent de religieuses latines à ïortose, sur
la côte de Syrie, en 1318; il ne devait pas y
en avoir même à Jérusalem, où les religieux
franciscains, tolérés parles sultans d'Egypte,
|)Ouvaient seuls être utiles aux pèlerins des
saints lieux; et je crois que le couvent de
Notre-Dame de tortose, dont il est question
dans cette inscription, se trouvait en Chy-
ire, à Nicosie, où il avait dil être transféré
„ la lin du dernier siècle, lors de la perle de
la terre sainte, coanno la Croix d'Antioehe
(voy. ci-après, n" 'i-3), comme Notre-Dame de
Cana, monastère que l'on sait avoir existé
aux portes de Nicosie. (Wadding, Annales
minoruni, t. X, p. 06.) Nous ajouterons,
mais ceci seulement avec réserve, que la
présente église des Arméniens pourrait bien
être l'église môme des religieuses de ïor-
tose.
XXIII.
-|- Ici gil dame Isabiau iillc de dame Marguerite
de feme qui fui de sire joliaii Gras, qui
Irespassa l'aiiM.r.cc (x?) xviii a vu jours de
juin; que Des ail rarnic.
XXIV.
1^ Ici gil damoizcllc M;irie de Bcssan fille qui
fu de mcssirc Gaulier de Bessaii la(|uelle ires-
passa cnl'age.dc xvm ans l'an de m .ccc.xxii
de Crisl, a v jors de juii ; que LicUS ail l'arnic.
Aiiieii.
ï
Dalle entière représentant une femme avec
un livre ouvert sur la poitrine; ses cheveux
sont appliqués en bandeaux et retenus der-
rière la tète, sa robe est à double jupe ut à
manches plates. Pas d'écusson ; ce qui est à
regretter, car nous connaîtrions les armes
d'une ancienne et noble famille originaire
de Béthune en France, passée en Syrie, où
elle obtint la seigneurie de Bctssan, près de
Saint-Jean d'Acre, et fixée -de bonne heure
en Chypre, où elle eut toujours un rang
élevé. (Voy. Lignages, ch. xxvii; De ceaus
de Bessan, Assises, t. II, p. k63.) Le chevalier
Gautier de Bessan, père de Marie, assista,
comme témoin, avec les grands officiers de
la couronne, au traité conclu à Nicosie, le 4
septembre 1328, entre le roi Hugues IV et
la république de Venise. (Archiv. de Ven. ,
Lib. pact., III.) C'est un membre de cette
famille qui souleva la noblesse de Chypre
contre le prince de Tyr, pour rappeler le roi
Henri, exilé par son frère en Arménie.
Diom. Strambaldi. Ms. Vatic. Cronica di
Cipro.
XXV.
B. -|- Ci gil Madame Marie de Tabarie espouse
dou noble chevalier mcssire Robert de Baru qui
Irespassa l'an de si.ccc . xxx de Crisl. A. -j-
Ci gil le nol)le chevalier inessire Barlbelcmy de
Tabarie qui irespassa le lundi à xiii jours d'aboust
Tan de M.ccc.txxxv de Crisl. Que Dieu ailleurs
armes. Amen. C. -|- Ci gil Madame coches
cspouze dou noble chevalier messire Berleleme
de Tabarie qui Irespassa l'an de m . ccc . xxxiiii
de Crisl.
Ces trois inscriptions de famille sont gra-
vées sur les bords d'une seule et même
dalle, au centre do laquelle figure, en pied,
Barthélémy de Tibériade, couvert de son
armure en fer plat et à genouillères. Le
chevalier est nu-téte, comme la plupart des
personnages représentés sur les dalles de
Chvpre, et ses cheveux se mêlent à sa
barbe, qu'il porte assez longue ; ce qui le
singularisait sans doute de son vivant, car
au xiv' siècle les Francs rasaient encore
leur barbe. (Cf. Nicéph. Gkégobas, Ilist.
Jiyzant., VII, 5, IX, 1; t. I, ]). '2k\, 396.)
Son Ijouclier, qui est en même temps écu
lH''raldiquc,auuefasce au milieu du champ.
\'ai/. d'autres inscriptions de l'illustre la-
mille des Tibériade, issue des Ibelin, ci-
après, n°» 37, 30, 66.
XXVI
A. -f Ici gilMessirc BalianLanberlquI irespassa
a XVI jors de '. l'an m . ccn . xxxvii
n. [ bien oclies espouie
(jui Irespassa a XI jors de mars de l'an m.c<x.xxv.
'Di[cu ail leurs aines].
Djille entière, avec deux inscriptions. Au
centre, un chevalier armé cl chaussé de
souliers recourbés. L'écu est coupé. Les
321
CHV
D'EPIGRAPHIE.
CHY
322
Lambert étaient d'ancienne chevalerie d'O-
ri(!nt. {Lignages d'outre-iner, ch. htî-Ix; As-
sises, t. 11, p.. 464. )
Catherine Cornaro, redevenue sujette de
la république de Venise, s'était formé une
petite cour dans son joli domaine d'Asolo,
près de Trévise. Le spirituel Pierre Bambo,
futur cardinal, son chambellan, y composa
les Asolanes; David Lambert, chypriote,
était secrétaire de la reine. ( Compendio
delta vita di Cat. Cornaro, da Antonio Col-
bertaldi, di Asolo. Venise, bibl. S. -Marc,
Mss. class. VI cod. vm.)
XX VIL
-\- Ici git dame Marguerite Escaface, fille de S.
(sire) Origue Escaface, espouse de S. Simon
Lengles qui trespassa a ix jors dejuing l'an de
M . CGC . XXXI, de Crisl; Dieus ait l'ame. Ameii.
Figure entière, sans armoiries, de Mar-
guerite Escaface, représentée sous le cos-
tume de religieuse qu'elle avait revêtu pro-
bablement à son lit de mort, suivant un
usage très-suivi au moyen âge par la piété
des Latins comme des Grecs. (Nicéph.
Grégor. IX, 10, t. I, p. 439. ) La famille
Escaface, originaire de Gènes, avait en
Chypre une position considérée. Ser Henri-
cus Scafas fut un des négociateurs do la
colonie génoise qui conclut à Nicosie le
traité du 21 février 1338, avec les délégués
du roi Hugues IV. Ser Franciscus Scafas
figure parmi les témoins génois du même
acte. {Arch. di Corte, à Turin.) Quelques-
uns de ses membres (l'Origue de notre
inscription devait être de ce nombre ) parais-
sent s'être complètement identifiés avec les
intérêts des Français -Chypriotes, et les
avoir soutenus même contre la mère patrie.
Barthélémy Scafas , chanoine de Nicosie ,
concourut, comme témoin, à l'adhésion que
le roi Pierre II doima à la ligue conclue par
Bernabo Visconti, son beau-père, avec la
république de Venise. (Arch. de Venise,
Commemor. VIII, fol. 28. 6 mars 1378. ) —
Les Langlais ou Langlès, auxquels Margue-
rite s'était alliée, sont aussi connus. Un des
leurs suivit fi'dèlement la mauvaise fortune
de Charlotte de Lusignan, et fut député par
la reine vers le duc de Savoie, son beau-
père. {Arch. delTurin, doc. du 7 mars
1485. )
XXVIU.
-|- Ici git dame Marguerite Meiiagier, espouse de
niessire johan Nardes, qui trespassa le mardi a
XXV jors d'avril l'an de m. ccc . xl.... de Crist;
que Dieu ait l'arme.
Comme Marguerite Escaface, dame Mena-
gicr se fit probablement inhumer avec les
vêtements de religieuse, dont elle porte le
costume sur son tombeau. Celte pratique
n'est pas tombée partout en désuétude : on
voit, dans les catacombes des capucins de
Palerme. les corps de plusieurs habitants de
la ville, déposés ^epuis jjeu, ec qui ont été
recouverts avant leur mort du cilice ou du
cucule.
XXIX.
-f- Ici git S. (Sire) André Ambroise'qui trespassa
a X jors de setembre l'an de m . ccc . xlv, de
Crist; que Dieu ait l'arme. Amen.
XXX.
A. -f Ici git dame [Is] abiau fille de dame
de qui trespassa l'an mcccx(l?)
vm a vu jors de juing ; que Des ait l'arme.
B, -|- Ici git dame Marie de Gras, espouse de
Messire Pierre Lengles qui|trespassa?a xvm jors
d'avril l'an m . ccc. xlvui de Crisl; Dieu ait
l'arme. Amen.
XXXI.
A. -{- Icigitseur Isabelle d'Agulier qui trespassa
a n jors de feuvrier l'an de m . ccc . xLvm,'dc
Crist.
B. -[- Ici git seur Sabine d'Agulier qui trespassa
a vin jors d'avrill l'an de m . ccc . xlviii, de
Crist.
L'auteur des Lignages d'outre-mer, qui
écrivait en Chypre au xiv° siècle, cite la
famille à'Agtiiiiier parmi les alliances des
Mimars. (Ch. xxxix. Assises de Jérusalem,
t. II, p. 471. )
XXXII.
Ici git suer [Eu] femie Escaface qui trespassa a
XV jors d'avril l'an m . ccc . xlviii. de Crist;
Dieu ait l'arme. Amen.
XXXIII.
[Ci] git senr Anne de Monlolif qui trespassa iC
mercredi a xvi jors d'avrill l'an dem . ccc . xlviii.
de Crist; Dieu ait l'arme. Amen.
Voilà probablement des victimes de la
cruelle peste de 1348, qui ne sévit pas
moins en Chypre qu'en Europe. {Chron. di
Diom. Strambal. Ms. biblioth. Vatic. Citron.
di Franc. Amadi, Ms. bibl. S. -Marc, ann.
1348. ) — On remarquera les trois derniè-
res épitaphes concernant toutes des reli-
gieuses, comme celles des n°s 22, 34' et 3»;
ce qui me ferait penser que l'église actuelle
des Arméniens, où se trouvent ces épitaphes,
était, au temps des Français, un couvent
de femmes. Peut-être même la première
inscription n° 22 nous doune-t-elle le nom
de ce couvent.
Sur les Escaface, voxj. ci-dessus, n° 27.
Les Montolif étaient une famille extrê-
mement nombreuse, ancienne en Chypre,
très-noble et des mieux en cour. Sous tous
les règnes, ils ont occupé de grands offices ;
on trouve parmi eux des maréchaux, des
3S3
Cil Y
DICTIONNAIRE
CllY
324
ehamlK'llans, des auditeurs, des bouteillers,
des Iricopliers, etc.
En 1310, un de leurs chevaliers, Simon de
Montolit', |ioij^n,ii'da le prince dn Tyr, A-
niaui'i de Lusi;^nan, qui avait fait exiler
Henri 11, son frère, en Arm(!'nip, de concert
avec le roi Oschin, dont il avait épousé la
sœur. Qui'h|ues historiens de Chypre ont
jiensé que Simon était seigneur du Monl-
Olympe, et ont cru que les autres membres
de sa famille portaient aussi ce titre. Mais
la véritable orthographe du mot paliouymi-
que dus Montolif est constatée par un tro|)
grand nombre de documents originaux, pour
qu'il puisse rester la moindre inccrtilud(! à
cet égard. ( /lrt7(. de Venise, Gènes et Turin,
doc. de 1328, 1329, etc., Ii73, cW. ) 11 faut
donc rayer le beau nom de Mont-Olynqie
de la liste des seigneuries françaises de
Chypre, bien qu'il y eût des fiefs et des sei-
gneuries autour de cette montagne ; mais
ces terres portaient des noms moins impo-
sants et beaucou]) moins connus. Murelhasse
qui fut donné en licf, d'après les Lignages
d'oulic-mer [Assises, t. 11, p. 236), au frère
de Laurent du Plessie, aux premiers temps
de rétablissement des Français en Chypre,
est certainement la belle vallée deMarathas-
sa, au pied du T loodus, (jue les Grecs ap-
pellent encore MgiianCliunso, le canton aux
Djille fleurs, et (lue l'on peut comparer aux
sites les plus pittoresques de la Suisse et du
Tyrol. Le village jirinciiial de celte longue
vallée se nomme Kalaj)anaïoti, et c'est ce
lieu qu'il faut, je crois, reionnaitre dans les
textes, ([uand Marethasse se trouve cité
comme localité précise et non comme une
étendue de pays ou un district.
XXXIV.
-f Ci gil Suer Marie. . ..
XXXV.
A. -|- Ci t,'il Suer Amies de De qui irespassa a
IX jors d'avrill l'an de sicccxLvm de Crisl. Dieiis
ait l'arme. Amen.
B. [-f Ci gil ] espouze jadis Messirc
Joliaii Gorap, laquelle Irespassa le jeudi a xxi
<ors de mars l'an m . ccc. Lxm de Crist.
fragment de dalle
où sont réunies
inscriptions, et au centre l'elligie
Granil
ces lieux
de Marie de (îorap, les cheveux relomliant
sur les é[iaules, vêtue d'une rolie juste, qui
dessinela taille, comme en poilaient les dames
françaises des xm' et xiv' siècles. Les robes
des Françaises de Chypre ont en outre deux
pocties onvertes sur les lés de devant. ( Vog.
Il" 58. ) l'n llellram. de Dé, partisan du piin-
ce Amaury, reçut sa grAce du roi l'cvenu de
l'exil. Diiim. Sirambaldi, Ms. du Val., et
Fi-anç. Amadi, Ms. de S. -Marc, <'i Venise.
Les Gorap on (iorab sont plus connus ;
ils apfiarleii.iient îi la haute noblesse, et Jean,
l'énonx de la dame nmrle en l.'Kill, est pro
baliiemciil le chevalier .lean Gorap, con
damné, sans connaissance de cour, h la jiri-
son, par le roi Pierre 1", et ijui lira une si
odieuse vengeance de cet acte arbitraire en
1309. Aux cris du prince renversé par les
premiers coujis de [loignartl, Gorap aiTiva,
lui trancha la tôle et foula aux pieds son ca-
davre. Les successeurs de Pierre 1"' voulu-
rent faire oublier ce crime, auqueF avaient
pris |iart les princes du sang eux-mêmes,
et les meurtriers conservèrent leurs digni-
tés ou en reçuient de nouvelles. Jean Gora|)
reparait comme auditeur do Cliyprt! , en
1376 et 1391. Dans divers traités il porte le
titre de seigneur de Césarée. (Gènes, Arch.
de (a Banque de Saint-George, an. 1339. Ve-
nise, Lib. pacl. 1391. )
XXXVI.
-f- Ici gil Messire Johan Poasan , clievalier, rais
des Suriens de Mcosle qui [ irespassa le .... ]
l'an de mccclvi de Crist; qne Dieu ail l'arme.
Amen.
La dalle est entière, mais l'image a été
fort endommagée par le frottement, avant
que les Arméniens, qui ont tant d'usages
communs avec les Turcs, ne l'eussent pré-
servée de leurs tapis. Le chevalier Ponsan
est représenté couvert d'un heaume ou cas-
que fermé, portant l'épée, une cotte d'armes
jusqu'aux genoux, et par-dessous un hau-
bert à épaulières et genouillères.
L'écu de ses armes a une croix seulement
dans le champ.
L'inscription qui entoure la dalle est in-
téressante, et nous fournit quelques notions
nouvelles sur la nature des privilèges con-
cédés aux Syriens par les Français lors de
leur occupation de l'île, comme les rois do
Jérusalem leur en avaient accordé en Pales-
tine. ( Vog. les Assises et les observations
de M. le comte Hcugnot, tom. I, pag. xvii,
XXI, 23, 277. ) On voit (]ue leur chef politi-
que, le rois ou rais, tiui se trouvait en même
temps leur juge particulier, leur prolecleur
et le gardien do leurs franchises, était choi-
si parmi la noblesse des cuiupiérants, mal-
gré le nom arabe ou syriaipie de sa charge.
Et l'addilion des mot? de Nicosie me sem-
blerait établir sunisamment, h défaut d'au-
tres |)rcuves, que la nation syrienne, nation
essenliellement commerçante, et autrefois
Irès-nombreuse en Chypre, avait au moins
deux reis dans le royaume des Lusigiians :
l'un à Nicosie, la capitale; l'autre, à Fama-
gousto, le marché principal de l'île.
XXXVil.
A. Ci gildame Isahian de Nevilcs qui irespassa
l'an de m . ccc. . xcm de Ciisl.
B. El gil dame Marie de Milmars cspoiue don
noble clievalier messire de Nevilcs houlonlier
don i'oi:iunie de Chypre, qui liTb|ia>ïa l'an
«icccxcm de Crisl.
325 CHY DEPIGRAPHIE
C. Ci git (îanicAIis, fiUie don noble chevalier
messiie Jolian Bediil. espouze de noble chevalier
Messiie Joliaa de Tliabaris, noble marechau dou
reaume d'Ei'uieaie qui irespassa le samedi a
viii jours de seienbre Tan de m . ccc . lvu de
Crisl. Que Dieu ait leurs armes. Amen.
Les Nevilles, les Milmars ou Mimars, les
Béduin ou Bédouin, comme les Tibériade,
qui étaient probableiiieul parents ou alliés,
puisque leurs noms se trouvent sur la mê-
me dalle, comptaient |)aimi les principales
familles françaises de l'ile. La famille Bé-
douin était en Chypre dès le commencement
du xiu° siècle. Doux de ses membres figu-
rent parmi les chevaliers chypriotes qui fi-
rent alliance, en 1233, avec les Génois pour
chasser les Impériaux de Chypre et de Sy-
rie. (Ai'ch. (le Tarin. Genoa. Carte sparse.)
Le sire de Nevilles de l'inscription B. pa-
raît êire le Joannes de Nivillis, nohilis et
egregius dominiis de Azoto, aujourd'hui Ez-
doud ? entre Jatfa et Askalon, témoin dans
la procuration donnée à Nicosie, le 12 no-
vembre 1330, [lar le roi Pierre I" à l'amiral
Pierre de Cafran, pour aller en son nom à
Gênes. ( Arch. de Saint-Georges, vol. x. )
L'auteur du Lignage d'outre-mer, écrit leur
nom Neuviles et Neviles.
C'est peut-être Marie de Mimars, sa fem-
me, ou plus probablement Alix Bédouin,
épouse de Jean de Tibériade, dont les armes
se retrouvent ici, qui est représentée sur la
dalle, vêtue d'une robe élégante à double
jupe, boutonnée |)ar-devant jusqu'au cou,
et à manches boulfantes. Ses cheveux flot-
tent sur ses épaules. Aux côtés de la tête
sont deux écussons ; l'un porte la fasce des
Tibériade ( vog. n" 25 ), l'autre six fleurs de
lis : trois en chef, trois au bas placées deux
et une, et séparées des premières par une
petite fasce ou un réglet. Ce dernier écus-
sou appartient peut-être aux Bédouin. Nous
avons les épitaphes d'autres membres de la
famdie des Mimars, aux articles 4'i-, 73, et
probablement leurs armes sous ce dernier
numéro.
XXXVIIL
-f Ici gil le noble chevalier raessire Johan
Tlienouri qui ucspassa le lundi a x . . . jors
d'avril l'an de m . ccc . lxiu de Crisl; que D[ieu
ail l'aime.] Amen.
DaWe intacte, costume de chevalier com-
p.et. L'écu ou bouclier est écartelé au 1 et 4
d'une fasce, au 2 et 3 d'un lion. Les The-
nouri, dont le nom s'écrivait aussi Tenouris
( comme dans les Assises), et que je crois
être les mêmes que les Tinori ou Thinolg,
faisaient partie de la haute cour, et ont eu
l)armi eux des chambellans et autres grands
oi'Uciers. Un parent du chevalier Jean, ayant
le même prénom, et mort deux ans avant
lui, a été inhumé à l'Émerghié. ( Yoij. n° 59. )
CH'Ï 326
XXXIX.
4- Ci gil le noble chevalier monseigneur Johan
de Tabarie, fis dou noble chevalier messire
Barlelemi ne Tabarie, noble marechau dou
roiaume d'Ërmenie qui irespassa le mercredi a
XXII jours d'ahousl l'an de m .cccc. h de Crisl
Que Dieus ail l'arme. Amen.
Dalle entière et belle encore , quoique
un peu fruste. Le maréchal Jean de Tibé-
riade tenant son épée de la main droite, son
bouclier delà main gauche, est reinésenté
vêtu d'une cotte d'armes qui recouvre une
armure de fer à genouillères. Les mains
sont protégées par des gantelets de fer; les
grèves ne couvrent que la partie antérieure
des jambes, et l'armure en écaille se pro-
longe sur les pieds, qui se terminent en
pointe effilée.
Les armes des Tibériade nons sont déjà
connues par la dalle de l'inscription n° 25.
Lafasce, qui en est l'unique emblème héraldi-
que, se retrouve ici avec une addition remar-
quable: c'est le trident mAip, signe et nom de
Dieu ou de la Trinité chez les Arméniens, que
Jean de Tibériade avait probablement ajouté
à ses armes, comme une brisure, en rece-
vant le maréchalat d'Arménie. Cet office
honorijique, auquel étaient attachés des re-
venus en Chypre, avait été conservé à la
cour de Nicosie, avec les autres grandes
charges du royaume d'Arménie, par les
héritiers de Léon VI, dernier roi chrétien
de Cilicie. Les Lusignans avaient continué
de même à nommer aux offices de la cou-
ronne de Jérusalem, depuis la prise de la
terre sainte par les Sarrasins. Nous verrons
des maréchaux de Jérusalem au quatorziè-
me siècle comme il y en a eu au quinzième.
11 y avait aussi dans le clergé de Chypre un
patriarche de Jérusalem, qui résidait habi-
tuellement au monastère royal de Saint-Do-
minique de Nicosie.
XL.
-j- Ci git Nicole Paris cha xLii de
Crist; que Uieu ail 1 arme.
Fragment de dalle représentant le bas
d'un costume clérical.
XLI.
gil Dame Agnes [de Carcasso]nne fille de
Messiie de Carc:issoiine [espoiisej de
Messire Raimon qui irespassa a
mai, l'an de ... .
XLIl.
ave de Miiabiau tost
pris la mort, dont Ai damage êtes.
la
Amen.
Fragment d'un beau tombeau en marbre
blanc encastré sur le devant de l'autel. La
dalle est ornée d'une arcature sculptée eu
relief. Sous chaque arc est un écusson por-
tant une croix dans le champ, comme celle
367
des Poiisan (ii" 30
autour du marbre.
CHY
DICTIONNAIRE
CHY
528
L'inscription est tout
XLIII.
Ci git la 1res noble dame Madame seur Eslci]ve
De Danpierre digne abaesse de la Croix d'An-
lioclic et de Noire Dame des lr[oisRoi]s, qui
trespassa ....
Et vencriint (estinnntes cl invencrunl Muriatu et
Joseplium et infantem posilum in prœsepio.
Beau cippe carré en marbre blanc, placé
sous le porche latéral de l'église. Eschive
(nom ibrt en usai^e en Cliypre ) de Uaii;-
pierre y est représentée dans le costume
ut tenant à la main ia crosse d'abbesse. La
sentence jneuse, dont le texte a un rapport
direct au titre du couvent de N.-D. des Trois
Rois, est inscrite au-dessus de la tète de la
noble abbesse; l'inscrijitioii française est
tout autour. Sur les deux bases ))arallèles
sont détachés en relief deux écus, portant
chacun deux poissons ou bards adossés, à
peu près comme dans les armes parlantes
de la maison des comtes de Bar. Les Dam-
pierre étaient fixés en Chypre dès le xiu" siè-
cle. ( Innocent IlL Epist. lib.XIV, ep. 105,
t. II, p. 555, éd. Bal. Florio Custron. Ama-
di, etc. )
Ce tombeau, à la différence des précé-
dents, qui tous sont renfermés dans l'inté-
rieur do l'église arménienne et scellés dans
son pavé, se trouve comme nous avons dit,
en dehors de l'église, où il nous semble
avoir été transporté d'un autre édifice, à une
époque inconnue. Ce lut peut-être au qua-
torzième siècle, (juand les Vénitiens détrui-
sirent 80 églises, en supprimant les fau-
bourgs de Nicosie pour fmtilier la ville. La
Croix d'Anlioclie et les Trois Rois étaient
probablemenl, comme Notre-Dame de Turtose
( ci-dessus, n° 22), des abbayes de Nicosie ou
des environs.
XLIV.
Mosquée (rArab-AcImiet.
-)- Ici git Messire Iliianc di Mimars qui trespassa
diiiiaiiclie à XV jors d'avril l'an de m . ccc . xxui de
Crisl ; Des ail l'arme.
Inscription. Le bas de la pierre est cassé.
( Voy-, sur les Mimars, u" 37 et 73. )
XLV.
-f Ici gil Messire Pierre Lciaune qui trespassa
.1 IX jors d'avril l'a [n] de m. ccc. e xlmi de
Crisl. Dieus ait l'arme de lui. Amcii.
l'.uilil lire Le Jaune et voir ici le Pierre
Le<i(uittiis di)Mt il a élé ((ueslion ci-dessus
( n' 10 ), ou bien Pierre Le Jeune, et coi'np-
tcr ci; uduveau Pierre dans la nublc l'aunlK;
(les Le Jeiuie de Chypre? Je penchcM'ai |)hi-
lAt pour la |)remière siipiiosilion, car le
mol Leidune est Irès-lisible sur l'inscription.
J-a dalle sur lauuelle le chevaliei' se trouve
dans son costume de guerre est très-belle.
L'écu malheureusement vide ne nous lait
jias connaître ses armes, car on ne peut
croire que la lettre A, gravée par erreur ou
liar hasard dans un des coins du bouclier,
en fit partie.
XLVL
+ Ici gil le noble chevalier : Messire : Lois :
d'Norcs. q' t' passa : 1' verredi a xii jours :
d'huiouvr'. l'ail d' m, ccc. lxix. d' x. q' Dieu ail
l'arme'de [lui].
Dalle entière, mais fruste. L'inscription et
l'écu sont seuls bien conservés. L'écu a trois
croix dans le chef ; le bas est vide, comme
dans les armes de la dalle n° t. J'ai conservé.ici
toutes les abréviations de l'inscription, |)Our
montrer dans quel système elles sont ordi-
nairement exprimées sur les autres jiierres.
Après les Ibelin, le royaume de Chypre ne
comptait pas de faujille plus élevée que les
De Nores, qui ont occujié les grands offices,
qui ont contracté des alliances avec les Gi-
blet, les Ibelin, et môme avec les princes du
sang. J'ai retrouvé en Chypre les descen-
dants de celte noble maison, aujourd'nui
bien déchue, et qui n'a conservé de son an-
cienne i)Osition que son attachement au ca-
tholicisme. Elle a fait la faute d'accepter
elle-même et d'employer, comme son nom
habituel, le sobriquet de Calimeri, que
les habitants de Larnaca donnèrent, il y a
une cinquantaine d'années à son chef, connu
par sa manie de souhaiter le bonjour à tout
venant. — Une branche passée en Italie
après la conquête de l'Ile par les Turcs, se
fit un nom dans les lettres. Jason. son clief,
occu|)a une chaire de philosoi)lii6 morale
d'Aristote à Padoue, et laissa plusieurs ou-
vrages.
XLVII.
-)- Hic jacel nobilis vir dominus Franciscus
Co qui obiit aiiiio Doniini m. ccc. lxxxx. . .
die xxvgenuarii, cujiis iuiima lequiescaliii pace.
Amen.
Dalle entière, effigie. François C. était
lirobablement quehiue riche étranger fixé
ou passager en Chypre; s'il eiit appartenu
h la noblesse chyp'riote, son épitaphe serait
en français. Il est vêtu d'une robe longue ;
ses choVeux, tombants cl roulés à la liau-
teur du menton, sont retenus sur la tête
par une toque ronde, assez semblable, mais
plus basse que les bonnets de nos juges.
XLMll.
[Hic jacol iiol)ilis vil 1 ai- faiiiosus magisler. . . .
Doinimis Aiiloiiius de l'ciguamo, rogno Cipri
camerarius, qui oltiil anno m. ccc. xciii, die xix
mensisaprilis; cujus [auiiiia requiescal in pace.
Ameii].
Marbre blanc. La dalle est presipie en-
lièr.'; les Turcs, la trouvant trop longue
229
CH\
DEPIGRAPIIIE.
CHY
330
pour en faire le seuil de la mosquée, ont
raccourci une des extrémités où étaient les
pieds de l'efligie, le commencement et la lin
de rinscri|)tion. Celle épilaphe est la seule
i|ue je connaisse où Ton ait employé le la-
tni en rappelant la mémoire d'un homme
(^ui avait nécessairement rang parmi la no-
blesse française de l'île, puisqu'il était ca-
mérier du royaume. Remarquons toutefois,
pour expliquer cette exce|)tion h un usage
presque consacré, que messire Antoine était
étranger, natif probablement de Bergame,
en Italie, plutôt que de l'ancienne Pergame,
quoique cette ville comptât toujours au
iijoyen âge parmi les principales de la Mysie.
{Geohg. Acropol., § 13, p. 30. Bonn.) Re-
mai'quons en outre que sa charge n'était pas
un des oflices qu'on peut appeler jioliti-
qucs, comme la sénéchaussée, la connéta-
blie, le maréchalat, (jui ne sont jamais sortis
des familles françaises avant les désordres
du XV' siècle; qu'enlin, sa qualité de /"«mo-
sus macjister indique chez lui quelijue docte
professeur, auquel le latin devait êlre plus
cher qu'aux vrais chevaliers de la race
conquérante de l'ile. En effet, nous retrou-
vons Antoine parmi les témoins des actes
publics des rois Lusignans avec ces litres :
MaghterAntonius de Pergamo,artis mcdicinœ
profcssor, canonirus Pnp/icnsis (Privilège de
1378, Arch. de Venise). Nobilis et veneran-
dits magister... arlium et medicinœ doctor
(Accord de 1389, Arch. de Venise). Magis-
ter... arlium et inedicinw doctor, regni Cipri
provisor (Procurât, du 12 nov. 1390, Arch.
de Saint-Georges à Gènes). On voit (|u'il
n'est devenu camérier de Chypre cjua dans
les dernières années de sa vie.
Comme François C. dans le tombeau pré-
cédent, Antoine de Bergame porte la simarro
et les longs cheveux, à l'instar des riches
citoyens de Venise et d'Italie au xiv' siècle.
Aux côtés de sa tête sont deux écussons jia-
reils, ayant un chevron à côtés très-étroits,
ou un angle, inscrit dans la partie infé-
rieure, et trois roses dans le haut.
XLIX.
Scpiillura nobilis viri domini Gasparis Mauro-
ceno, filii qiiondara domini B'ieli de Yeiieciis,
qui obiit die prima mciisis julii aiino Domini
M" .nu« .11° ; cujus anima requiescal in pace.
Dès le commencement du xiv' siècle, les
"Vénitiens eurent des franchises commercia-
les en Chypre et y établirent des factoreries;
ils étaient nombreux à Faraagousle, à Pa-
phos, a Limassol, où ils avaient des agents
consulaires; à Nicosie, où résidait leur baile
principal. Gaspard Morosini , dont nous
avons ici l'épitaphe, appartenait à la famille
sénalonale de ce nom, qui avait déjà plu-
sieurs de ses membres tixés en Chypre pour
ses affaires commerciales, comme les Cor-
naro, les Venier, les Dandolo, etc. — Il
semble y avoir eu, à la lin du même siècle,
vivant au milieu des Vénitiens et jouissant
fie leurs privilèges, une petite colonie ber-
Dir.TioxN. d'Epiguaphie. l.
gamasquo, d'oii était sorti peut-être le ca-
mérier Anioine de l'inscription précédente
(n° 48). Cf.
tiens, du
Lib. pact.,
le privilège d'Amaurv
23 juin 1303. {Arch.
III, fol. 71 v".)
aux Véni-
de Venise,
.... ircle qui trespassa [de] ce cieelc l'an de
r[iii(a]ination Jhesn Crist m. ce. . . , en vni
jors d'avril.
LI.
Ave Maria gracia plena doniinus iccnm,
benedicta lu in niulieribus.
Cette sentence pieuse est gravée autour
d'une dalle bien conservée, représentant
une jeune femme dont le nom n'est pas
indiqué. Ses cheveux flottent sur ses épau-
les; son vêtement se compose d'une robe
juste-au-corps, avec deux longues ouver-
tures de poches sur le devant, pareilles à
celles que les dames de Chypre portaient
encore au dernier siècle. J'ai vu à Larnaca
plusieurs costumes de ce temps qui ont
plus d'analogie avec celui-ci que les cos-
tumes actuels des dames chypriotes (Cf.
n° 58) Le dessin du monument est correct;
il ne manque même pas d'une certaine
grûce ; qualité non moins rare que la pre-
mière dans les œuvres des maîtres graveurs
de Nicosie, et surtout chez leurs confrères
de Famagouste et de Limassol. Il faut ajou-
ter, pour l'honneur de l'art chypriote, ipie
ses architectes et ses sculpteurs ont en
revanche laissé dans l'île des monuments
qui soutiendraient sans désavantage la coui-
paraison avec nos plus élégants éditices
des xiir et xiv' siècles.
LU.
-(- Ici gil Jlessirc Rcimoni dou Four
Fragment d'un chevalier vêtu d'une cotte
de mailles. Les du Four contractèrent des
alliances, au xiu' et xiv" siècles, avec les
de Brie, les sires de Beyrouth et la descen-
dance de Léonard de Paphos. (Lignages d'ou-
Ire-mer, ch. 21,22, 38; Assises de Jérusalem,
t. II, p. 439, 4C0, 471.)
LUI.
-f Ici git le noble cbevalier messire Eude de
Navarre, qui irespassa. . . .
Fragment. Jambes d'un chevalier épe-
ronné et portant une armure en cotte do
mailles. Il est bien à regretter que le haut
de cette dalle, placée aujourd'hui dans le
jardin de la mosquée, ait été brisé par les
Turcs; elle nous ferait connaître sans doute
les armes de la noble famille des Navarre,
illustrée, dès les premiers temps de l'éta-
blissement des Français en Chypre, par la
bravoure, l'éloquence et la science féodale
de Philipoe de Navarre. Voy. la vie de rtt
H
"l niY DICTIONNAIRE
liomniP roni.irqii.ililc , |nil)lit'c par M. Je
comte Hciigiidl, (l.iiis 1,1 liihUolhi<i\tc de l'L-
cole (ici (.'hurles, l" si'i'ie, l(.'Ui. 11.
m Y
LIV.
+ Ici eil namo [Ecliiv].; do Rivel, fcmc qui
fil. . . (le. . . . U;iliiii?
Les llivol élcTieiit de la liante cour cl ont
ou de grands odii-iers dès le xiii' siècle.
Les Raliii, aussi iinliles qu'eux, ont occii|ié
les hautes iliaruies du royaume auv xiV et
XV' siècles, (",'est dans la maison de Uaynioiid
lîabin, grand Ijoutciller, que les seigneurs
ronjurés contre Pi(;rre de Lusignan linront
leuis dernières conrérences.
T.V.
+ £m\mOH. HA[8AH T8 ©8]
h^A?\^ Tb KOM.(KMPON)
oiM [npdj TB. xpep.....
Tradiiclioii.
t Tiil inliiiniéc la serv.iiue ilc Dieu, M:irii\ liUo
du seigneur Pliilippe, lits de >
LVI.
EKHM^GH ... (AaAOC T«)
©8 X(H?) /^,•y(HA^§OY?)
NA Kl P. NSKOAAAyC
X8_^JVHMAeiC....
Où NT.
Tradiiclioii.
i Fui iiiliuiné le seivilenr? de Dieu, J,'.-iii... fiU?
du seigneur Mcohis... I':iu... 835. >
Cette date no (icul être que ncilo de Tan-
née OSa-'J de lère de Conslantinojile ou de
la création, suivio alors par ri'glise (rOrionl;
elle rèpund à l'année de l'incarnation MVo.
Les- autres inscriptions grecques de la mos-
quée d'Ai-Innet h; Noir, comme les inscrip-
tions t'iam.aises, jiaraissent aussi du xi\' ou
du XV' siècle.
LVH.
+ [EKOIMH0H H AOYAH
TOY] ©8. /^4'^^: OVrAXe PA.
KYP8.<D.T0 NOCMBPÎO h&M NC
CTiUKB. exPONI....
Traiiitctioii.
« Fui iidiiiinéc l.i serv:iMledeDieii, Anne, lill" du
scijjneni IMi., au mois de iiovcndiie l'an (iSi-. >
- — lôli de l'en; Nuigaiie.
LVUL
+CKhN«®I.O.ABACC{pourHAbAH)T8.0V.
IH...Tti TA.. H ENM-m.r€W1API0Y.U...A>
€NX„.NAC.
Tradiirtion.
' Fui iiilinméleseiviiuurilc Dieu. . . . au iiiuis
dejaii\ier. ...»
Bien qu'on lise dislinctcnionl o.aovaoï
sur la dalle, c'est une femme qui s'y trouve
représentée, les mains croisées sur la poi-
trine, les cheveux tressés, chaussée de petits
souliers à rubans llotlanls, et revêtue d'une
robe à iioches, à doubles manches et à dou-
ble .pipe, qui serre la taille comme celle des
tombeaux de ]\Iarie de Bessan (n° 2V) do la
femme de Jean (lorap (n" 3.ï), d'Alix Bé-
douin, maréchale d'Arménie (n" 37), et de
la dalle (n° 31). Les robes montent jusqu'au
cou; les bras sont couverts [)ar la tuniipie
de dessous, et je ne vois rien dans cet habil-
lement adopté, ou en a ici la preuve;, par
quelques dames grecques, comme les dames
françaises le portaient au xiv' siècle, en
France et en Chyjire, rien qui pilt blesser
la décence. Il faui croire qu'on avait voulu
respecter la sainteté des tombeaux, et rjne
les dames chypiiotes avaient quelquefois,
en leur vivant, îles costumes moins discrets
que ceux dont elles sont ici velues, car un
chroniqueur il'ltalie se jilaint de l'importa-
tion des modes de Chypre dans la ville de
l'Iaisance, sa jiatrie, et il blAmo surtout la
passion de ses concitoyennes pour la cij-
]iri(ma, vêtement chargé de broderies en or
cl taillé de façon à couvrir le inoins pos-
sible le haut du cor|)S. (Joann. Mussi. ap.
Muratori, Scripl. rer. itnlic, toni. XVI, et
Antiquit. ilalic. lom. II, col. 319. Cf. Boc-
CACK, iJi'camér. \IU ; or. nov. X.) C'est bien
là le saïka ([ue l'on poite encore à Nicosie,
à Lnnassol et h Larnaca; mais il est h re-
marquer que les dames banques de ces
villes négligenl aujouid'hui de plus en plus
ce costume, |)our ]irendre les vêtements
curoiiécns, et il se pourrait bien que l'ha-
billemenl innnodeste dont se plaignait Jean
Mussi «iK é'.é seulement à l'usage de la
population indigène de Chypre, qui n'avait
jias do rapport avec la société franque.
Mosquée de l'Emerghié.
' On n'a pu me donner la signification du
mot Emerghié. Ne serait-ce pas, comnu' le
])ense M.tATutti, une corruption de Mariein
ou Mvricm, nom de .Marie en arabe et eu
tui'C, et ne pouvons-nous voir dans celle
mosquée une ancienne église dédiée îi la
'N'iergi! ? C'est une grande nef ogival(\ dont
la construcliou me semble dater du xiii' ou
XIV' siècle.
LIX.
Ci git |le noble clicvalier mossire Jjolian Te-
iiouii (ils de . . i . . c n (Simon?) . . e . . .
no . . . qui irespassa [le niar?ldi a xi jors de
novcnibie, l'an m, r.tcxi.i de Crisl.
Dalle et cfligic entières, sauf la tète, que
les Turcs ont brisée, en haine des repré-
sentalions humaines, proscrites par leui'S
commentateurs du Coran. C'est de préférence
eontri' la lêle et le busle que les iconoclas-
tes musulmans se sont achiirnés dans leurs
deslruclions ; ce (pii expliipie le grand nom-
bre tle tiagments de dalle a.\ant seulement
la partie inli'rieiire de l'eiVigie, (jiie l'on
retrouve dans les mosquées de Chypre.
3r,3
CIIY
DEPIGRAPHIE.
CIIY
534
A Rnodcs, les Turcs ont ainsi détruit, à
coups de nKn'toau,les tètes des statuettes
et des ijas-reiiefs qui se trouvent sur quel-
ques portes.
Bien qu'endomniogL', le tombeau de Jean
Thenouri est encore beau; le défunt y est
représenté armé, éperonné, tenant un bou-
clier en ogive et éeliancré, sur. lequel est
une fasce seulement, tandis que Jean The-
nouri du n" 38 porte un écu écartelé d'une
fasce et d'un lion. Jean ne peut être le grand
bailli de la secrète royale de Chypre [Jo-
hannes Thcmiri) qui fut présent à la conclu-
sion du traité de 13G0, entre la république
de Venise et le roi Pierre I", à Nicosie. [Arch.
de Venise, Lib. pactor., t. III, fol. 37.) Va
Simon Tliinoly, de la même famille, était
maréchal do Jérusalem ; il accompagna
IMeire I" en Europe dans ses voyages {Arch.
de Gènes et de Venise. Doc. de 1363, 1368),
et dans l'expédition d'Alexandrie, en 1363.
(GuiLL. de Macualt, Ais. B. Roy. de Paris,
7G09, fol. 323.) ^
LX.
Ici git messire Pierre de Nefin qui fu cli[am-
bellan]? qui irespassa en nu jors d'iiitouvre,
lan M. ccc. LU de Ciist ; que Dieu ail l'arme.
Amen.
Belle pierre, complète en deux fragments.
Ecu ayant quaire rangées d'ondulations
dans le champ. Pierre de Nehn avait été
peut-être chambellan du roi, charge difl'é-
rente de celle do chambellan du royaume.
Son nom de famille venait de la seigneurie
de Nephin, sur la côte de Syrie, entre Giblet
et Tripoli.
LXI.
* • • • Marie Aniiaiime, cspose jadis
''^ Sue R (le Carpass, qui Irespassa
à VI jors de jiiniet l'an de m ccc lxxxvmi de
Crist.
Le Carpas est la partie orientale de l'île,
donnée en comté au xv siècle par Jacques
le Bâtard à une famille d'Aragon.
Mais il y
avait en Chypre une famille française qui
portait ce nom, et qui i)Ossédait peut-être
ce het, dès le xir siècle. {Voy. les Lionanes
(loutre-mer eha[). 29; Assises de Jérusalem,
tome II, p. 4.63.) '
" ■ noble messire Jolian An-
liaume qui Irespassa le mecr. . . .
C + Ci git le noble cbevalier Jaques de Mont-
gpsaid? ••• lun .. e .... arg ... .fds
de dame Marie Antiaume.
Dieus ait leur arme o lui en paradis.
Fragment de dalle autour de laquel sont
ces trois inscriptions; au centre est l'effigie
moins la tète et les pieds, d'un personnage
avant pour armes une croix tréilée. Les
Antiaume étaient une des familles franques
Jes nlus anciennes et les plus honorablement
connues en Orient. En Syrie, ils étaient
cependant encore dans In bourgeoisie, el
Raoul de Tibériade disait dédaigneusement
de l'un d'eux, en causant de jurisprudence
leodale avec le roi Amaury, qu'il ne feroil
pas son pareil Rcmont Antiaume ne autre
sauta borgeis. [Assises de Jérusalem, tom. I,
p. 523.) Les Lusignans, plus éclairés et plus
sages, admirent les Antiaume au rang de
la noblesse, dès les premiers temps de leur
établissement en Chypre. (Cf. Assises, p. 220,
525.)— Les Monigesard étaient fixés en Chy-
pre dès le xiir- siècle (Arch. de Turin, piècft
citée du 2 déc. 1233). Ils figurèrent toujours
parmi les chevaliers de la haute cour. Au
lieu de Montgesard peut-être fiut-il liro
Montbéliard, autre noble famille française
passée de Syrie en Chypre avec les premiers
Lusignans, et qui eut un baile du royaume
pendant la minorité de Hugues i" '(Inno-
cent III, Epist. lib. XIV, en. 104, tom. If,
p. 335, édit. Bal.).
LXIL
. . . andi. . . le noble seignor d'Arsuf qui
irespassa le mercredi à xj^ jors de janvier
l'an de m. ccc. xc. de Crist; que Dieu ait l'ame
Amen.
Balle entière, mais un peu fruste. Belle
armure forgée do chevalier portant cuirasse,
Urassards, cuissards, pommeaux aux épaules,
aux coudes et aux genoux. Armes : un écu
osangé. Les d'Arsuf ou d'Arsur étaient une
liranche de a grande et puissante famille
d|'S Ihelin, dont les tombeaux étaient la
plupart dans l'église détruite de Saint-Do-
minique, avec ceux des Lusignans. Arsnr.
que les Francs appelaient Arsuf, l'ancienne
Antipalris, était dans la Syrie méridionale
enire Jalfa et Césarée. Ce nom est aujour-
d hui inconnu sur la côte de Syrie
LXIII.
A . . + Ci git le noble chevalier Thomas [Pro-
que Dieu ait l'arme.
vost].
Amen.
li • . + Ci gisl le très noble escuer sire R a mon
Provost qui irespassa a ix jours de mai .'an
de M. cccc. xxxv. de Crist ; que Dics ait l'arme
Amen.
Grand fragment. Chevalier éperonné, por-
tant une épée et une armure avec genouil-
lères. L'écu estfascé ou divisé horizontale-
ment en 6 parties égales ; la 2% la 4' et la
6' ont 3, 3 et 1 croix. Les Provost étaient
encore en Chypre au temps des Vénitiens
et avaient place au grand conseil. (Voii Et'
DE LusiG., Descriptions de Chypre, fol 83 )
1 bornas Provost, du n" 63 A, est probable-
ment le vicomte de Nicosie de ce nom, qui
intervint comme témoin dans le traité de
1+14, conclu à Nicosie entre le roi Janus et
la république de Gênes. (Spergne, Real nran-
dezza,\^. 142). Il avait négocié, en 1410, au
nom du roi et de concert avec Thomas de
355 CllY DICTIONNAIRE CUV Ô3G
Zenières, lo Iraité de Fnmasmi'îte, du 9 dé- Fragment portant l'cOigied'iin personnage
ccmbri'. (Clones, ,4rf/i. de la banuuc de SuinC- en costume ecclésiastique. Lu liaut de la I6te
aeorge, vol. X)! a *^"t<5 brisé.
LXIV.
4- Ci gil le noble clievalicr messire Eiide de Vis
qui llrespassa l'an de m. ccc?] ci.. Aincn.
Belle dalle, complète en deux iVagmenls.
Au centre est un chevidier, aux cheveux
iloltants sur les épaules, [/ortaiit l'épéc et les
éperons, vêtu d'une robe courte (jui laisse
voir autour du cou, aux bras et aux jamlies,
la cotte de mailles dont il élail recouvert en
des.sous. Il a les |ionnueaux aux coudes
et aux épaules. Armes : un écu coupé par
une lasce étroite en deux parties, (pu sont
subdivisées cliacune en " pals. J'ignore
entièrement ce (pi'était la lamille de \ is,
dont peut-être j'ai mal lu le nom.
LXV.
[Ci] gil messire Erberl de Noviers? seigiior
de Munfor. . . llis?] qui [fu? ...]... .
iironn qui trespassa a xm jours do uusl Tan
de M. ccc[c? x?)xv.
Je ne connais pas de fief de Montfort en
Cliviire, et ne sais si Erbert de Noviers
n|)parlieHt h la lamille de Montfort, issue
des Ibclin de Bevroutli |iar Kchive, dame de
Lapillios en Chypre, et femme d'ilumpliroi
de Mimlfoit, seigneur du Toron près de
Tyr; lamille puissante, dans laquelle le roi
Pierre 1" (irit sa i>remière femme. L'église
de Monlfort, où fut inliumé, au xm' siècle,
Jean de Monlfort, ne peut être la mos(iuée
de l'Emergliié; car on sait, par le P. Etienne
de Lusigiian (fol. 90), (ine la première était
située hors de l'enceinte actuelh^de Nicosie,
et qu'elle fut démolie par les Vénitiens. La
dalle d'Lrbert entière, sauf le haut de la
tète, est exlrémeinent fruste; elle no porte
pus d'écusson.
LXVL
\ [Ici gil ] fille dou noble clicvalior.
Ij I Ici gil ] cbevalier Pierre de Tabaric,
qui ircspassa
^- i|ci gil] cccm de Crist.
Que Dieus ail [leurs unies].
Fragment de dalle et d'inscriiilions de
famille. Au milii'U, lieux jambes recouvertes
d'une armure. [Voy. n" '25.)
LXVII.
Ci gil le noble cscuicr Gresicn de Gras. . .
Fragment de ilallc sur lequel on reconnaît
le bas d'une tunique.
LXVIIL
[Ci gilj • • • iiolili; i:li;q)clrin du roi.
ar, qui irospash.i le jeubdi
LXIX.
[Ici giij Escbive, filie dou noble chevalier mes-
sire Tlioinas de Cafi[aii], espoiise
m de Crisl; que Dieu ail l'amie. Amen.
Fragment ; bas d'une robe. Nous avons
vu déjà l'inscription d'une autre Cafraii,
ci-des.ius lu° 7j.
LXX.
[Ilic] jacct nobilis Georgius doclor
larsus ra. . . . coiidain d. . . . lioiioraliilis
nii>dicus seri
Fragment représentant le buste et la tôle
du personnage. .\ côté, nn écusson sur le-
quel est une lleur de lis.
LXXL
-f Ci gil le noble cl sage doclour des lois et
decies messire Joban de Sarasins, de Padoue,
honorable juge de xxvu ; que
Dieu ail l'arme.
Il y a des exceptions à toutes les règles el
à tous les usages. A'oici un étranger, un Pa-
douan, un docteur et probablemeni un homme
vivant b la lin du xiv, si ce n'est au xv' siècle,
dont on rédige l'épilaiilie en frani^ais, comme
si on eût été au xiii* siècle, ou (jne le dé-
funt eût ajipartenu à quelque faimlle noble
et française. (Cf. ci-dessus n"s i7-W, et ci-
après II" 100.) Cette circonstance, au resle,
doit nous donner une idée très-favorable
du iiK'rite de Jean Sarrasin et de la position
(lèses héritiers. Puisiju'ils |>arlaieiit frainjais,
ils fréquentaient la société fran([ue; le doc-
teur Jean ]ilaidait sans doute devant les
Iribunaux royaux, oii l'on jilaida en français
jus(]u'au xvr' siècle; il allait peut-être à la
cour. Les Lusignans du xiv siècle ont tous
aimé les sciences et la littérature. (Hoccace,
Dédie. Gcnenl. Dcor.; Gi:og. Laimïu., Noti-
ces et cxlrnits des mss., t. XIL |». li. 7.) Le
haut du tombeau de Jean Sarrasin est brisé;
on voit dans ce qui reste lo bas de sa robe
de docteur.
[Ici gil]
LXX IL
. dame Bienvenue do Cacoblier.
Fragment. Armes : une aigle à séncstrc.
LXXllI.
[Ci gil] noble chevalier messire Pbclipo de
Miliii[ars| Hieiis ail l'.irme.
11 ne me paraît pas possible de voir un
autre nom (pie celui îles Milmars dans
l'abréviation de il/i7»i. ; cl dtVs Inrs la dalbi
sur laquelle elle >e trouve a beamouii d'im-
b37
CHY
D'EPIGRAPIIIE.
CIIY
5r.8
porlance, puisqu'elle nous fait coniinître les
armoiries de cette famille considérahle ,
influente et haut placée en Chypre. Les
deux bouts ont été brisés par les Tiires,
mais le milieu conserve encore l'image d'un
chevalier, du cou aux genoux, portant un
bouclier sur lequel sont ses armes : une
croix faiblement pa.ée et alezée. (Voi/. u"-* 37
et 44.) Les Milniars étaient de la noblesse
française de Syrie; établis en Chyi^re, ils
devinrent seigneurs d'Asquie, prohalile-
ment Aschia, au sud de Cythrea, de Trais-
sades, û'Aya à l'est d'Aschia. Us contractè-
rent des alliances avec les Giblet, seigneurs
d'Avegore (Ovgoros) et de Pila, avec la
famille Je Morfo, etc. (Voy. Lignages d'outre-
mer, ch. 39. De ceaus de Mimars; Assises,
tom. II, p. 471.)
LXXIV.
IKc jacet religiosus fraler Michael Monleguido,
orilinis Eremilariini beali Auguslini, qui obiit
siib aniio Domiiil m ensis julii.
Amen.
La mosquée de l'Emerghié aurait-elle été
une église des Augustins, dédiée à Notre-
Dame?
Mosquée de Sainle-Calberine. Haia-Kalherina-Djami.
Belle et élégante architecture duxiv' siècle.
LXXV.
-f Ici git le très bonorable bourgeois ....
Margiiaiz qui irespassa à xn jours d'aoast l'an
de M. CGC. Lxxiu de Crisl ; que Dieu ait l'arme.
Amen.
Cette inscription est gravée sur une pierre
qui se trouve près de la porte latérale de la
mosquée, où arrivait probablement le cime-
tière de l'église.
Mosquée du Sérail.
Eglise ogivale qui me paraît du xiv siècle.
Le pavé est neuf. Les fragments conservés des
anciens tombeaux ont servi àdallerle |iorclie
qui précède la nef. Je n'y ai remarqué qu'une
seulepierreportantunedate,celledeAi.ccccn,
h côté de l'effigie d'une femme ou d'un jeune
homme à cheveux flottants. C'est la seule li-
gure conservée, mais non respectée, car elle
a été meurtrie de coups de marteau. Toutes
les autres ont été brisées par les musulmans,
qui ont voulu utiliser seulement la partie
inférieure des pierres, en déiigurant au-
tant qu'ils ont pu leurs ornements profa-
nes, Oii y rooiionaît jiourtant encore nombre
d'écussons etlaces , de chevaliers épei'onnés
et armés, d'autres personnages chaussés de
sandales , vêtus de longues robes bouton-
nées jusqu'au bas, et marquées do croix en
divers endroits. Cette mosquée, qu'on appelle
mosquée du Sérail, parce qu'elle est voisine
du sérail ou palais du gouverneur, afiparte-
nait peut-être au couvent de la Merci. Dans
le jardin qui précède le porche, se trouvent
plusieurs écussous vénitiens, et une belle
colonne antique avec une inscription grec-
que publiée par B(jeck et Engel. Sur le pié-
destal de la colonne sont deux écussons de
marbre dans le style un peu maniéré des ar-
moiries vénitiennes, l'un portant quatre
flanmies renversées cousues au chef, l'autre
une fasce seule. Ce dernier ap[)artiendrait-il
<> quelque ascenlant de M. le comte Augustin
Saj;reclo, de Venise, éditeur des Annales de
Malipieri, ilnns la collection le Florence,
dont la famdle a eu des provéditeurs h xModon
en Crète et dans quehjues autres colonies
véîiitiennes?
Les mosquées dites Tonrounchlou, Tuka-
nar Eunu, Iblik Bazar, Yéni Djami, sont peu
anciennes.
Tekké ou tombeau d'un santon turc, près de la perle de
Cériues.
On y voit un sarcopliage de marbre blanc,
peut-être antique, sur lequel est gravée l'in-
scription suivante :
LXXVI
Anguslino. Canali. clariss. senatori. summae.
in. Deiim. et. patriam. religionis. et. plelatis
viro. in. adininislramlisque. lleipubl. Vcnetae.
negotiis. doiui. foiisque. pluribus. magistra-
libus. integerrinie. functo. ac. démuni, regni.
Cypri. consiliar. Marieta. uxor. caslis. et. Ga-
briel, filius ad. posteritalis. meinoriani. posuere.
obiit. xvi" ociobris. m. d. l. m.
Les Da Canale sont une des plu? anciennes
lamilles sénatoriales de Venise. La collection
que publie AI. Vieusseux à Florence vient
de s'enrichir d'une curieuse histoire de Ve-
nise écrite en français au xni' siècle, par un
auteur de ce nom, Martin de Canale, qui ne
|)eut être pourtant de cette famille, car il
n'aurait pas omis de le «lire dans les nom-
breuses occasions qu'il a eues lie nommer
avec éloge les Canale. Martin, quoique habi-
tant Venise, n'était peut-être pas même
sujet de la république; on peut le croire
quand on voit qu'il parle aitisi do Venise et
des Vénitiens : En l'enor de Nosire Seignor
Jcsu Crist et par l'enor de messire Renier H
noble dus de Venise et par hmor décelé noble
cité que l'on appelle Venise, je Martin da Ca-
nal, sui entremis de translater de latin en
franceis les fienorées victoires que ont eues les
Vénitiens; et parce que lengne franceise cort
parmi le monde et est la plus délitable à lire
et à air que nul e autre, etc., chap. 1. En l'an
de l'incarnalian Mcci.wit, au tens de rnon-
seignor Renier Gen, tant me sui travaille que
je ai Irové l'anciene e.Hoire des Veneciens,
chap. 2. Saint Marc ccle bêle iglise que les
Vénitiens firent et feront, {;ha\). 21!). Tant ui
demoré en ccle bêle Venise, que je ai reues
les processions que monseigneur H dus fait
a hautes (estes, chap. 237. Et le nom de
celui que fa ocis veul je mètre en cscrit... que
nos, que somes orendroit en Venise le veis-
mes as («U4-, chap. 31. [Archirio storico ita-
liano, lomc Vill, Firenze 1843.)
533
§ li-
en Y
ENVIRONS DE NICOSIE.
DICTIONNAIRE
CIIY
5iO
EglUe de Pallargiotissi, non luiii de la porle de
Fï!ua;;ousle.
ont cnliôrcment (lis|);ini. Au-dossus, est un
(•luss'jii coiilouiiié |ioit;int en chi'l' une Heur
d(i lis, cl à la (luiule une aile ou demi -vol
d'oiseuu.
LXXVII.
-|- Ici git dame Isabiau lille de SireGiiill[aume
di'] Piesi[e l)ail]li dou toiimeic
(l[iii 1res] pas [sa| a xvii jours [dejeii]vicr [de
l'an ]
Du temps dos Français on appelait en Chy-
pre coumcrc ou commerque les droits do
douane, et rufliee comme l'iiùtcl préposé à lu
perce])lion do ces droits.
... En tout le protil dou commerque
Que marchandise paie et nierque.
Commerque est iaiposiiion.
(G. DE Machal't , Vrhe d'Alexandrie, vas. 7609,
fol. Sii, y\)
Actum Niinolii in lofjia anlc comercliiuin l'c-
f/is. (Pièces diverses des arch. de M. le chev.
i<oncioni à Pise). Qiiod 7mllus Vendus per
totum rc(jnum Cipri xdlam dationem rel co-
viercliiwn sohal. (Priv. de 1306. Arch. de
Ycnise). Le mot était passé avec le même
sens chez les Grecs : i'jù,v.... AaTivou,- jr^o,-
T«v TdJv VwjiLai'ji'j lùih î/.pyi.v fiepiSa, ^£-j ■Z','J èx
ToO xj^^Efxio-j aj-û-j, etc. (Georg. Acropf)lit.
§ 78. p. 17i). C'était ce qu'on ai)pel.iit </«-
zio à Venise, gabella en Toscane, domina
à Napies.>(BALDLc. Pegollotti, p. xx.)
Guillaume PJesic était bailli de cet of-
fice, à Nicosie ou dans l'un des poits de l'ile;
Quoique venus en Chy[)reavec le roi Gui de
Lusignan {voy. ci -dessus n. 33, note) et
ayant eu (larl à la [ireuiière et îi la Jiliis j^é-
uéreuse répartition des tiefs (Cf. le continuai.
deGuill. de Tyr, édit. Guizot, ]). 198; Li-
gnaijcs , clia|). 40; Assises, tom. Il, p. V72J,
les du Plessie (nom de leur lief de Cliy[ire)
n'ont |ias autant niarcpié dans riiisloire de
Chypre ([ue les clievaliei's de Murfo, comtes do
Rohais ou d'Edesse, leurs pr(jclies jiareiits.
En 132'.), lo seigneur Jean de l'iessiii, bailiius
tidie, probablement préposé à la jierceixiùn
des iMi[)ùls, mais nt)n bailli de la secrète, est
témoin du traité avec Gènes. (Arch. de Turin,
Lib, jurium,io\. V(33.)En 1639, Sire Muthc de
J'iessie, bouteiller de Jérusalem, fut l'un de.s
commissaires désignés pour rechercher le
meilleur exemplaire du livre du comte de
Jalla, an(juci uw donna force de loi, au début
du règne de Pierre 11. {.issises, tom. 1, pag. li.)
LXXVIII.
[Ilic Jl ac [ri] niiliilis [doinl iii [nsj vcii
le q i
o[b]iit n o
LCCC V
Cette inscriiitinn, qui est certainement du
temps des N'cnitii'iis , a été giavée sm- un
nurljrc i!ii''g'd, !,i:lli'! m ondulations ; les let-
tres et les 'jesiiiis sur les parties saillantes
LXXfX.
+ EKOIWHOH...
Au-dessous, effigie d'un homme velu d'une
longue robe i)ortant une fraise autour du
cou, et sur la tète une toque semblable à
celle de nos juges ou des papas grecs.
Ceili; pierre, comme la jnécédente, est à
]'inlérieui' de l'église; les autres se trouvent
dans le cloître avec de nombreux fragments
de dalh s tunuilaires françaises ou grec(pjes,
et les débîis gothiques de l'ancienne église,
que les Grecs ont pres(iue cntièromeiU re-
nouvelée. Sur la })orte septentrionale sont
deux écussons dont on a enlevé les armes;
non loin de là est un bel écu en marbre blanc
portant dans lo cham|i un inoullloiniu'on ap-
])elle en Chypre Ai/rino. Un marbre blanc,
oiné élégamment sur la tranche d'un cor^loii
de roses et sur sa partie horizontale de deux
écussons, recouvrait peut-être, comme la
dalle n" 1 de Sainte-So]ihie , le tombeau de
famille d'un de Nores, allié à une princesse
du sang ck's Lusignans. Le premier écusson
est coupé, et. porte trois croix dans le chef;
l'autre est écartelé de Ja croix de Jérusalem
recroisettée de quatre croisettes et d'un lion
couronné.
Omoloiudes, église b nne demi-lieue de Nicosie, du côlé
Uc la |iiirle de l'u|ihos.
LXXX.
-f Ci git le très noble baroun monseigneur de
lîrcsvic lies iiolilo aiiiirail don roiaunic de
Clii|)ro qui Ircspassa le lundi a n jours de juuiel
l'an de m. cccc. xiv de Crisl. Que D[ii'n ail] pilé
el miséricorde de l'arme de lui. Amen.
Grande dalle, parfaitement conservée, mais
d'un dessin Irès-iiu^orrect. Elle n'en est pas
moins intéressante, car elle nous fait con-
naitrt: un amiral de Chypre, et nous donne
nne nouvelle [ireuve qu'une branche de la
famille de Bruns\vick, tlonl on connaissait
l'alliance avec la mère du roi Pierre 1", s'é-
tait lixée en Chypre. Philippe de Hnisvi/cli
avait la dignité do connélabli' de Jciiisalcm,
(pi'il avait reçue sans tloiiti' depuis peu, lors-
(pie le roi Pierre conlirma les privilèges des
Vénitiens et des Génois en Chypre, par les
traités de I3(il), 1303 el 1305. (.in/i. deVciiisc,
Lib. pactor. 111, fol. liO; Gènes, Hibl. de l'Uni-
vers. iMS. du Liber jurium de la lép., 11,
loi. .331 V".)
L'amiral, lils peut-être du connétable, porto
sur son tombeau uno riche armiiio de 1er,
ornéi; de ciselures el de moulures, qui s'ar-
rête h la hauteur des éjiaules. La gorge et lo
cou sont protégés d'une cotte de mailles rat-
tachée à un cas(iu<! pointu et bizarre. Il porto
des gantelets de 1er, et sa chaussure, recou-
verte aussidefer.sei'rolonge en tleiix. grilles
l
311
Cil Y
D'EPIGRAPIIIE.
en Y
342
recourbées. 11 lève le |j:liiiveliors du founcnu,
et de la main gauche il tient un bouclieV en
ogive oij sont ses armes : deux lions léoi^r-
dés, dont le supérieur semble tenir un liesant
dans sa gueule. Le cliam[i est tiaversé, peut-
être accidentellenienl, d'une raie.
Sur la façade septentrionale de l'église est
incrusté un'écusson de marbre avec llrurs de
lis. Dans l'escalier qui monte à la tribune,
dans l'intérieur de la nef et dans la cour fer-
mée qui environne l'église, on trouve encoi'e
de nombreux fragments de tombeaux avec
des vestiges d'inscriplions françaises ou la-
tines. Je n'ai vu sur ces débris ni noms de
famille, ni armoiries, et il est inutile de les
décrire"; mais je signalerai d'une manière
toute |)arliculière un beau marbre blanc, orné
de trois écu.^sotis en relief, qui me parait
avoir évideimuent fait partie d'un tombeau
royal, et peul-èti e du- tumbeau de Janus, qui
li'uaît avoir été fort riche. L'écusson du mi-
lieu porte les armes propres des Lusignans
de Chypre: champ burelé au lion ;i dexti-e.
l.'écu de gauche est écarlelé au 1 et i de la
croix potencée et recroiselléede i-cioisettes,
qui est l'écu de Jérusalem; au 2 et 3 du
<liamp burelé des Lusignans. Les lions n'ont
pas de couronnes et sont en tout seuiblables
à ceux des armoiries du roi Hugue» IV',(iu"on
voit à Lai)aïs, près de Cérines. Le troisième
écu porte un lion dans le champ, emblème
héraldique du royaume chrétien d'Armé-
nie (1).
Ainsi, cette frise est posb'ricure 5 l'an
1395, date de la réunion fictive des royaumes
(le Chy|ire et d'Arménie, et peut ajtparlenir
ans tombeaux de Jacques 1", de Janus ou
(le Jean IL derniers rois de Chypre inhumés
au couvent de Saint-Dominique. Ce riche et
royal monastère, démoli malheureusement
jiar les 'N'éniliens, était situé précisément
dans la partie de Nicosie qui s'étendait vers
l'église d'Omoloitades ; il devait même se
rapprocher beaucoup de cette église, [lar ses
déjiendances.
J'avais à cœur de sauver ce fragment, le
seul peut-être échappé à la destruction au
milieu lie tant de richesses histori(|ues et
arclu'ologi(iues accumulées pendant trois
siècles il Saint -Dominique , le seul (jue
je puisse croire avec quelque certitude avoir
couvert la sépulture d'un de nos rois Lusi-
gnans. M. Goëpp, notre consul en Chypre ,
dont l'obligeance exti-ême m'a tout facililé
dans ma mission, s'est aussi intéiessé à la
conservation de ce débris, et la pierre, qui
lui fut aussitôt donnée par l'archevêqui' de
Nicosie, a été transuortée au consulat de Lar-
uaca.
§ IIL Famagoiste.
Grande mosquée, ancienne cjlliédrale. Conslructioa du
xiv« siècle.
L'intérieur de cette belle église a été bou-
leversé ; il n'y reste qu'un petit nombre de
dalles tumulaircs peu intéressantes, remar-
(I) Voi;. JlibUotlièMic ae l'Ecole (lesChmlcs, l. V,
II. ^2, 420.
quables seulement par l'extrême incorrection
de leurs ornements et de leurs inscriptions.
Je signalerai les moins insigniiianles.
LXXXL
A -f Ici git d.ime Diinenciie fillie de sire Jolian
de Lion espoiise de sire Gnilkiiime Be'az qui
trespassa le dernier de novembre Tan de
M. CGC. xi.ix de Ciist.
Dieu ail Panne. Amen.
B -)- Ici git (lame Estefenie jadis espnuse de
Jolian de Lion qui irespassa le mercredi a xxn
jours de mars l'aii de h. ccc. lxui de Crist-
que Dieu ait l'arme. Amen.
Dalle de marbre gris. L'inscription A est
surmontée d'un écusson portant un lion,
armes parlantes de la famille peu connue, et
vénitienne, je crois, (le Lion. An-(i<ssus était
une première inscription aujourd'hui ell'acée.
LXXXIL
A -\- Salvnlns filius domini Habramini de [Qiii-
bellanicis] deCremnna, snb hoc niarmore sepc-
litur, qui infra œlalis xvi annorum obiil, die u
niensis api ilis anno Domini si. ccc. lxiu. Cnjns
anima requiescat in pace.
B Oclavianns filius doniini Abr.iiniiii Quibella
nici» de [Cremona] siib islo lapide rcqnicfm
habiiit?] anno [Domini] m. ccc. lxui, die prima
mensis jiilii. Cnjns anima in pace requiescat.
Longue dalle de pierre. Au-di.'ssns des
inscriptions sont les effigies des deux jeunes
chevaliers, casqués, éperonnés et purtant
l'épée. Plus bas est l'écu de leurs armes :
deux B en chef séparés de la pointe fiar une
fr.si:e mince. La famille de ces deux enfanls
était italienne , mais probablement fixée en
Ciiypre, comme celles dont nous avons [iré-
cédemment vu des épita|ities latines. C'était
la politique des Lusignans de favoriser
toujours l'émigration des éti'angers de tous
pays dans leur royaume, où ils leur accor-
daitjiit protection et [iriviléges : Quia rcynum
Chipri popuhiliir ab anliquo et continue af/luit
ibidem fjens advenu omnium el raridruin fje-
nerulionum el linguarum tam orientuliuin
qiiam oceidentuliuin , et muluo ttiatrimonia
eontriiliunt, prulem prucrcanl el coittinuam
l'dciunt lesiilenlium in pallia (dans le pays,
dais l'ile) cl sunt pcr hoc suhjecli domini ré-
gis,... locati et pro Cliiprienses habit i sint.
(Projet de trai;é de 13G7, enlre Pierre 1" de
Lusign'in et le sulian d'Egy|)te; document
de 13(58, Arch. de Venise, Commemor. ^ II,
fol. 1)2.)
Hic jacet nobilis
anno Domini m .
LXXXill.
. . venus
Lx, die
Uubeus ,
juiiii. .
3lô
Ilic jacet.
Cil Y
LXXXIV.
Vcnerius?. .
LXXXV
DICTIONNAIRE
Cil Y
Ui
M. II. XXXIIll.
A -f Ici gil
B + Ici git
Dalle près du seuil de la mosquée. Entre
Jes d(Mix inscriptions, un écussoii avec un
chAteau représenté par une courtine a,\ant
une porte et trois créneaux.
Ou voit encore, dans l'intériiMir ou dans la
cour de la mosquée, d'autres dalles entière-
ment frustes, conservant des vestiges en creux,
ou en relief de costumes de dames et de che-
valiers. J'ai vu un écusson avec un aigle à sé-
nestre, comme portent les Mnilinengi de Ve-
nise; un autre contourné, évidemment de style
vénitien, et orné de colices,qiii sembleappar-
tenir à un membre de la famille des Conta-
l'ini, nombreux et puissants dans l'ilo dès le
règne de Catherine Cornaro, leur parente,
qui les investit, en li"3, des titres de comtes
de Jalfa et de seigneurs d'Askalon, auxquels
étaient attachés des revenus en Chypre. (Doc.
])ublié par IlKiNAnn, Geschkhte des Iconigl.
Cyp., 790, t. I, p. 116, etc.) On reconnaît
aussi des monuments du xiv° et du xvi' siè-
cle. 11 est très-surprenant de n'y rien trouver
qui se rapporte au ti'm|is intci'médiaire mar-
«lué par la longue domit^ation des Génois à
Famagou.-te. Les ^'éuitiens ouïes Lusignans
aaraient-ils fait disparaître ce qui rappelait
le séjour de leurs rivaux dans cette ville?
A'droitede la fontaine des ablutions est
une belle dalle en marbre di'six jiiedsdelong
sur un uîètre de large , qui semble avoir
formé le couvercle d'une cuve funéraire ; elle
a été longti'uqis à l'humidilé, et la mousse a
rongé toute rinscri[>tion. J'ai pu y lire seule-
ment obiiC aiinu M...., et|tlusieurs fois h' titre
de (lama, nom qui du français était |)assé dans
l'italien et le latin. Au-dessous, un écu avec
une bande chargée peut-être de quelque or-
nement.
Talais.
Le pal ds royal occupé et restauré successi-
venuMit par les Lusignans, les Génois et les
A'énilieiis, est en face de Sainte-Sophie. A
l'intéi'iiMir tout est ruiné ; la façade du péris-
tUc seuil! cstih'bout et presque int;\cle. Mlle
est formée de ipialre arcades goll)i(pn'S, dé-
corées (h; (pialri' belles co'oiuies (le granit
(provenjuit, je suis porté il le croire, des rui-
nes de Salamine où j'en ai vu desendjiables),
surmontées de chapiteaux de marijrc , ou-
vrage |)robablo des Génois. Au-dessus do
l'arcade centrale est un bel écussou de mar-
bi'e, enlnuré de nioidures bien .'^eulpli'es, et
(liiiit le clianqi ovale et bombé est parti d'un
lùléde marbre blanc, de l'autie de marbre
noir. Un chevron va de l'un Ji l'autre; noir
sur le marbre blanc, et récipro(|uement. Cet
écussoiiesl génois ou vénitien.
A (luehjues pieds en arrière, ue cette fa-
(;nde, s'élève le nuu- même du palais, éclaiié
de plusieurs rangs de fenêtres; le lnnt d'une
construction ancienne. Une des fen(^lres a ('lé
bouchée, probableuKMit après le temps des
Lusignans et avant celui des Turcs. Sur le
jianne.iu tViable qui la renqilit est gravé une
aigle Jideux tèles et tout autour une inscrip-
tion di'jà fruste quoique peu ancienne. Je n'y
puis lire que ces mots écrits en lettres capi-
tales :
Si iioMiMnrs piaciis senec... fideiis pa-
TRI.E NEC CUAUITATIVO PROXIMO FLISSEM
L'aigle retient une banderolle où est écrit :
MISER
Ces inscriptions anonymes cachent quel-
q>ie allusion et qnciquesouvenirdotiloureux
dont je n'ai pas le sens. Elles se rappoilent
j)eut-ètio à un Justiniani ou ;i un .M.ulinengi,
deux fanulles italiennes en relation avec
Cliypre, et portant dans leurs armes l'aigle
imjiériale. Frédéric Justiniani fut lieutenant
de la république de ^■enise en Chypre; Ni-
colas, son lils et les descendants de ce der-
nier furent comtes de la province de l'île
nommée Le Carpas, (jue la tille de Perez Fa-
brice apporta en dot à Nicolas. Les Marli-
nengi coopérèrent énergiiiuemenl h la dé-
fense de Chypre contre les Turcs. Hercule,
comte de Harco , après avoir été au service
île notre François 1", comme colonel d'inlan-
terie, levitit dans les armées de Venise, fut
envoyé en Chyiire, avec le grade de gouver-
neur général des forces de terre, et mourut
h Famagouste. Jérôme, Nestor et Jean .Marie,
ses parents, ont eu tous des commandenienls
supérieurs dans l'île. ( \oy. Il ('ampidut/lio
vencto , fatica di Girolamo Ah^ssandio Ca-
pellari Vivai'O, 4 vol. in-t'il.;Bibl. de S. Marc,
Mss. class. VII cod. XV V Jusliiiiani et
Martinciigi.)
Mosquée abandonnée et ancii'nne église près du palais.
LXXXVI.
-f Ici git (lair.oizele Mer ic qui fu ja-
dis S. Gui dos Pctis, liduit's de
sciic, qui Ircspassa l'an de riiilcarnalionl
M. Cl ccc. e XI. m a vi jours d'aousl; i\n-: bii'u
ail l'aniic. Anicn.
]),dle pres(pie intacte. Effigie d'une femme
croisant ses mains sur sa poitrine. A la
droile de la lètii est l'écu de ses armes : ui.e
croix chargéi! de cini[ croiss;uits. Il n'est pas
probable que cette demoiselle .M., lillepeiil-
èlre de sir(! Gui des Petits, qui n'a d'aiitrtî
ipialité (]iie celle d'homme sage et île sens
appaitînt à la famille des Le Petit, siégeant
avec les chevaliers de la haute cour do Ni-
cosie
LXXXVII.
-f Iri Rii ilaiiioi/.olle Lo/.c lillc de S. Todrc Sse-
roiii'a, ipii Irespassa U-. jcusdi, a il jours de mars
l'an de M. ax. i.xm do Ciist; que l>iou ail
l'.iruii'. Aiiii'ii.
D.die eiilièro. Elligie d'une femme tenant
SCS m.iins rapprochées sur sa poitrine. Deux
écussons auprès de sa tOle : l'un porl<; une
545
CIIY
D'EPIGRAPHIE.
CIIY
34G
croix au-dessus d'un sautoir ; l'autre, un lion
naissant dans le chef et deux cotices vers la
pointe. Il y a, ce me semble, quelque chose
d'étrange dans ces inscriptions qui ne rap-
pellent pas nos bonnes épitaphes françaises
de Nicosie ; et je serais ()orté à croire que
les familles de ces deux dames étaient ori-
ginaires d'Italie ou d'Espagne. C'est peut-être,
qu'on me permette cette expression, par lion
goût que leurs parents écrivirent leur é|)i-
taphe en français, car notre langue était au
XIV' siècle, surtout en Chypre, comme elle
est redevenue aujourd'hui en Europe et en
Orient, la langue de la bonne compagnie.
Famagouste, à l'exception des monuiuenls
que nous venons de citer, et des remparts
qui sont très-beaux, n'olfre qu'un amas ini-
maginable de ruines et de décombres habités
par quehjues misérables Turcs. On dit ce-
pendatit , et cela est très-possible, qu'il y
avait dans cette riche ville, au tem[is des
Français et des Génois, autant d'églises que
de jours dans l'année.
§ IV. LIMASSOL ou LniISSO.
Eglise grecque de Kalboliki.
Le nom de cette église annonce seul qu'elle
a appartenu aux Latins ; elle dépendait en
elTet du couvent tjuo les Franciscains de terre
sainte avaient à Limassol.
LXXXVIII.
-\- Ici gist Joliaii le Diaque, que Dieu ait [merci
(le son .ime] l'an de m • ce i lx . . . .
C'est la plus ancienne inscription française
que j'aie vue en Chypre, après celle du n° 1.
LXXXIX.
-j- Ici gist sire Johan Corear chevalier qui Ires-
passa lie ce ciecle a xv jours dou iiiois de luii-
lovrc Tan de m. ccc ! et xvm
Dieu ait merci de l'arme de lui.
de Crisl. Que
Clieniid jadis
qui trespassa
XC.
-{■ Ici gist frère Bernard dou
trésorier de la maison de l'Ospital
a xni jors dou mois d'avril l'an de rincarnation
[noi]re seignor [Jliesu Crisl] mil
Cette pierre, retirée de l'église de Katho-
liki, a été transportée à Larnaca, il y a une
vingtaine d'années, par M. de Panin, envoyé
extraordinaire de Suède à Constaiitino|ile.
J'en dois la connaissance , connue de tant
d'autres monuments, à M. Cerutti, consul de
Sardaigne.
XCI.
-f- Ici gist dame feme de sire
qui trespassa a xvi jors de jun [l'an ] de
Crist; [que Dieu ait merci | de l'arme. Auien.
Grand
fruste.
fragment.
Elligie de fenune tout£
XCII.
-f- Li gist [F?]Raois . . .
'sainte^.
ciianire de Tcre sse
XCllI.
Ici gist .
Armes
deux lions.
Beaucoup d'autres fragments d'inscrip-
tions, d'écussons, et d'effigies ; le tout d'un
dessin bien plus négligé que celui des dalles
de Famagouste, et d'une exécution vraiment
barbare.
Au-dessus de la porte de l'église, à l'inté-
rieur du |iorche moderne qui la précède, on
lit cette inscription, qui n'est pas la seule
de son genre eu Chypre.
XCIV.
-|- OyTOr 0 Oeio; v«Of cipyjv
T/3V ev ftïîVE toitvtxpto
a £Xi°''"iî '^'^^ ''"'-' "■?'> ^7.''/.^'fi io«vvou6ou//«.
Tradiieiion.
« Ce divin temple fut commencé le i" du mois
de janvier de l'an du Christ 1579, par la main
de Jean Thomas, i
Comment n'a-t-on pas rappelé l'existence
de l'ancienne église des Latins, dont vous
avez conservé tant de débris ? dis-je au
papas de Kalholiki. Ils étaient idolâtres, me
loliment, car il savait que
à le degré général de bonne
re
d'entrée. Les
it encore, et
,iondit-il fort
j'étais Latin. Voi
foi des |iapas ou des caloiers en Orient, et
le degré d'instruction d'une grande partie île
leurs laïques , auxquels ils s'ell'urcent d'in-
culquer la haine de tout ce qui est ou a été
Franc. Quelle différence chez les Arméniens
dissidents 1
Grande mosquée.
xcv.
-1- Ici git
Dalle au-devant de la porte
deux mots français qu'on y
quelques détailsde l'architecture ancienne
conservés dans la réédification , sullisent
pour montrer que cette mosquée fut aussi
une église latine.
§ V. KlVIDES,
Village et ancienne seigneurie franynise au sud du mont
Oljnipe, [irès de Piscopi.
XCVI.
-f Ici : gist : Messire : Nicole Ca des Dra-
piers : qui : Irespassa mardi : a le : xxi : jour :
de jiignet : l'an : de l'incarnacion ihesu crist
M : cccvi : Seignor : pries : por : lui.
Au-dessous, un écusson écartelé au 1 et
au 4 canton de cotices chargées d'orneiuenls
317
Cil Y
DICilON.NAIliE
Cil Y
ibécomiaissablcs; au l vi 3, (l'iiiif iioix
alesfje.
Village enire Nicosie i-i Moifo.
XCVll.
'Exoty-ijOi) ô t-jOiuitruroç
'A).£?aï36o; *>àTj5o; : Xou 15G3
tv (iYJvî «Ù'/OÙOTU £i'<7T«f 5.
< Fui iiilininc le tn-s-iioblo scigiieiir el serviieiir
<le Dieu Alexandre Flairos, l'an du Seigneur 15(J3,
le 5' jour du mois d'aoùi. >
Les Flatre ou Fiairi Olaii'iit une des fa-
milles grecques admises dans la noi^les^e
fianeaise de l'Jle, au xv' siècle, ajuès le nia-
ri.igê d'Hélène Paléologueavec le roi Jean II.
Ils obtinrenl laveur au[irès des Lusij^nans,
et contractèrent même des alliances mali-i-
moniales avec la brandie tic leur l'iiuiille à
Jaiiuelle apjiartient le P. Etienne, auteur de
J'Iiistoire de Cliyiire. Hector Flatre, cousin
de la mère d'Elieime, était seigneur de
Tera, l'ancienne Treta, et de Pisouri, ([ui
peut ré|)0udre à Uousura, entre Limassol et
Taiihos.
§ VII. ACHEBOPiTI,
Couveul yrec, à l'ouesl de Cérines.
XCVIII
TI.IB. S€PT€MBPI8 HiViePA
KIPIAKI X0AAA. XU. EKIA1I0S
O-AHAOC. T8. ©ea. TSeCAPOC,
KAPIOTIC. HOC. (toçpourmoç)
T8. MAPKB. €MrAAI. AAri©B...
Tfininct'wn.
€ Au 12' de seiilcmbre, jour de dinianclie, l'an
15'iG du Christ, fut iniuimc le servilenr de
Dieu, César Kariolis , fils de Marc Endiali, de
Lapidios... >
Cette inscription est gravée autour d'une
d;dle de inarlin; blanc, faisant partie du pavé
de l'église. Kilo représente César Kariolis,
velu de chausses longues, d'une cotte har-
die arriMée au-dessus des genoux, d'un sur-
cot orné de broderies, et par-dessus le tout
d"un manteau court. Les souliers sont ronds
et ouverts sur le devant. La tèlc, à cheveux
courts et sans barbe, refiose sur un coussin.
Aux cùlés,deux écusscjiis semblables poilaut
une croix au chef el trois givres vers la poinlc.
Les Kariotis n'ont jias manjué dans l'iiisloirc
de Chypre.
.*! \ III. Pai'iios (iiijourd'lnii liu'iio.
XCIX.
Ilroiaiiliis : de Cliarpigny : miles : palcr : Pa-
pliiensis : episeopi : eiijns : aiiiina : tc(|niestal :
in : paec : Amen.
Crande et belle dalle de marbre blanc
trouvée au mois d avril IWt, daiisTiiilérieur
d'un jardin [irès de la mei-, sur remplace-
ment [irfibable il'uiie église laline. Ibocaid
de Cliarpigny y est représenté dans son cos-
tume de guerre, armé d'un cas(|ue bizarre et
du haubert à cotte de mailles (|ui le couvre
en entier de la tète aux |)ieds. Par-dessus
ci'lte armure est sa courte luni(|ue ou cotlii
d'armes, arrêtée aux genoux. Sa lance est à sa
droite; son épée est rattachée au ceinturon
avec le bouclier, dont le champ, pointillé
comme pour indi(|uer la couleur d'or, porte
pour armes trois losanges mises en fasce.
Les mains du défunt sont rapprochées sur sa
|ioilrine ; ses pimis re|ioseiit sui' deux lais-
sons , entre lesquels se trouve une niasse
d'armes suiinontée d'un chien. — Nous ne
pouv(jns reconnaître, parmi les évèiiues la-
tins de Paplios cités par Lequieii dans VO-
riens clirisliuitus, quel est celui dont la mé-
moire est ici rappelée ; mais d'après lo
costume du chevalier Brocard, son père, on
lieul considérer comme à jieu près certain
que révè(jU(! était né avant la lin du xnT siè-
cle. La famille de Cliarpigny n'était pas au
reste du royaume de Chypre ; elle ap|iarle-
nait h la noblesse fraiicaisè de Morée. Nous
avions alors des ducs d'Athènes, des grands
sires deTlièbes, des marquis de Tyr, des
I rinces et des chevalieis l'ran(.ais à Antio-
clie, à Pajibos, à Idalie, à Salamine, sur les
bords de TOronte, de l'Eurotas el de l'L-
iyssus.
§ 1\. Ktima, rnts Bafo.
Ici gist dame Alis |lilllie Je sire Says le jcnoeis
que fu l'cme de sire ÎSicolose Saonois, (de Sa-
vonc) laqnele arme vive en Crisl. L'an de l'in-
carnacion de noslic seigiior Iliesu Crisl m. ce.
Lxxix. a xxii? jors de décembre. Pai[er
nos] 1er.
Cippe en marbre de .') pieds de liant, i)lacé
sur un tombeau musulman dans le cimetière
turc de Ktima.
A piès les Provençaux et les Languedociens,
les (jénois sont les premiers navigateurs de
la Méditerranée ipii aient reçu des privilèges
des l'ois de Chypre, en reconnaissance do
leur coopération constante conire les impé-
riaux. Leurs franchises, (jui s'étendaient aux
liabilants des deux rivières depuis ^■intilllille
et Savone jusqu'à la Spezia, sont bien anté-
rieures aux jniviléges obtenus en Chypre
par les Vénitiens, les Pisaiis et les Catalans.
J)ès le \iir siècle, les Liguriens avaient des
consuls dans l'ile ; ils étaient ('Mablis à Nico-
sie, à l'"aiiiaguusle, à Liiiiassid, à Paphos,
où leurs principales laiiiilles avaient adopté
la langue et les haliiludes françaises.
Le Mil' siècle a pinil-ètre été l'époque la
plus biillante du moyini i1ge |)our nos armes,
et assurément la plus satisfaisante p(mr no-
ire aiiiour-pro|ire national. On parlait alors
trançais en Syrie, ini Chypre, ii Conslaiilino-
ple, en Morée, h Palermc. à Najiles. Baiiion
.Muntaner (cliap. 120) remar(|ne même <jne
349
CIN
D'EPIGRAPHIE.
CIV
le langage était aussi correct à Athènes qu'à
Paris. L'anglais Mandeville écrivait en fran-
çais ses pérégrinations suspectes, comme le
Vénitien Marc Paul ses voyages conscien-
cieux, Brunetto Latini de Florence son Tré-
sor, Rusticien de Fisc son roman de Melia-
dus, le Moraile sa Ciironique , Martin da
Canaleson histoiie de Venise ; ils écrivaient
tous en français, langue, nous dit Canalu
comme Brunetto, la plus délittable à lire et
a oir que Von parle par le monde. Aussi était-
ce un livre français que lisaient ;i Kimini
ces infortunés jeunes gens dont le Dante a
immortalisé la faute et le châtiment par ces
beaux vers :
Noi loggiiivanio un giorno, per dilcUo,
Di Laiiciolollo, cuine aiiior lo slriiise.
Soli eravamo, elc.
{Iiiferii., caiil. v, tj. 127.)
A la lin du iv' siècle, l'usage de notre lan-
gue était moins général au dehors ; on Cliy-
]ire môme, où les Français dominaient tou-
jours par le droit et jiar le nombre, les
étrangers revenaient vers leurs langues ma-
ternelles et n'écrivaient plus généralement
leurs é|iilaphes qu'en latin. Il est cur-ieux
d'observer aujourd'hui en Orient le mouve-
ment inverse qui se manifeste partout, et
qui va amentr, (punit à la langue, par des
moyens bien dilférents des anciens le môme
état de choses qu'on remarquait au xin" siè-
cle. La fondation des écoles françaises de
Smyrnp, de ConstaïUinople, d'Athènes, d'A-
lexand:ie , de Chypre et du mont Liban
auront des résultats aussi ellicaces, et peut-
être plus durables que les conquêtes de Go-
det'roy de Bouillon, de Gui de Lusignan et
de Geoffroy de ^'illehardouin.
(L. DE Mas-Latrie.)
CICERA, au diocèse de Novare, en Pié-
mont.
Jusci iption sur les reliques venant des cala-
combes de Home.
Apio Ijeiieniereiiii
qui vixit aiiiiis xxxni.
[Cardinal Mai, p. 304.)
CILLY, en Styrie, tlistrict <le Griilz, l'an
cienne Celeia, dans l'emiiire d'Autriche.
Inscription dans l'enceinte du monastère des
Frères Mineurs.
D. N. FI. Coiisiaïuiiio
clumeiuissimo alq. vict. aiig.
Mariiiiiamis V. P. praîses
provinc. Norici Medilerr.
D. N. M. ejus.
(Cardinal M xi, 2i3, 5; Ghlt., 283,5;
Hansiz., Germ. Sacra, t. l, [>. '*'->.]
CÎNGOLI, dans lesElats ]ionlilicaux.
Socle au portique du Palais des décurions.
FI. Forlunio
viro (livolissimo
palaliiio pauoijo
digiiissimo ob iiisi-
gnia ojus inorila or-
do Ciiigiilaiionim
poiiendam décriv-
it die VI. idus oc-
loljros Manicrliiio
el NiviUa conss.
(Cardinal Mai. 284-, 2; Muratori, 383, 1 ;
Ugqelli, t. X, 59.)
CIRESA, en Espagne.
Eglise de Saint-Pierre.
Iiissu domini el priiicipis noslri
iiiagiii inaviiiii viclor. . . .
seniper aiigiibli
Antunius Maxiintis . . .
nova piovincioe ma ...
piiiiuis coiisLilaiis el . . .
jiraîses viani ab . . .
rupibus faniosani . . .
con ... a Navisso . . . opac . . .
perdoiniio averso ...
iiUMidatioiies o . . .
(Card. Mai, p. 331 ; Muratori, p. 465, 5.)
CITEAUX, déparlement de la Côte-d'Or,
en France.
Douzième siècle. — Eglise de l'ancien
monastère.
Oninis qui nescii, discal (]uoniam requiescit
Hoc in sarcopliago Cœcilia vera viiago,
Ipsa nionaslciiiini fecil reiicpiasipie dninoium,
Ciilla vel inculla, dans IVaUibus hic ijoiia niulla
Ergo praisenles orent paiiler(|ue sequenles
El pro defuncla qnilius sic prœslila cinicia.
(Me'm. de la Soc. arche'ol. du Midi t. lil,
p. 97.)
CITTA-NUOVA, l'ancienne Mmonia, en
Istrie, Etats-Autrichiens, dépendant du
cercle de 'J'rieste.
Bapllsleriiim digno marniore
Maurilius episcopus jîiuion.
(Card. Mai, p. 1T4; Ughelli, t. V, p. 229.)
ClVlDALEou Cividale deFriuli, en Lstrie
(provinces lllyriennesi, empire d'Autriche.
Sur une plaque d'ivoire conservée dans le
reliquaire des chanoines, on voit une croix
dont la traverse porte deux globes repré-
sentant le soleil et la lune ; au-dessous
l'inscription :
ms. KAZA. REX. JCDE (oruni)
CKSCS. DUX FECrr.
loi la liguie du Clirist crucillê.
A gauche A droile ;
M. EN. m.. TCCS. AP. ECCE. M. TUA.
Muriii, en fi'iiis luiis. Aposlulc, eccc miiler lun.
(.\u-di sscu>, l:i s.ciiile ( Au-ilpssuiis l'iiiiage de *
Vierj;e ) saiiii Jean l'ùvangélisle.)
Au-dessous •
URSl'S DUX. HEP.I PUEP.
t rsiis (/».!■ fieri pidcejiil.
351 CIV DICTIONNAIRE
Le reliiiiiairo sur lequel so trouvjiit celle
p.aquo d'ivoire éUiit proi)al)leiiif'nt un fJoa
du uOi;e Orso, élevé au Irùiie diicul de Ve-
nise en 720.
(Cardinal Mai, p. 5; 1)k Rossi, Motutm.
d'Aijuiléc, |i. ;î2(i: MiiiATOKi, [<. 1%1,
10: IJoNAitoTTi, \ ilr. II. ii)!.}
CIV
552
II.
Dans riitriiim du bnplisl're.
■\- lloc lilii rcNliUiil Si;;ii;\lil (I) lî:i|ilosl;i Joliaiinos.
(I i les i aiiiui.inv (les r.MiiiL't'Iislos leriaiil des livres on-
M'ils sur lesiiiit^ls Miiit éirils ces ^Cl•s Je Seiliilius,
lil). I. Op. Pmclmte. iii Une.)
More vohins acinih; verlio pelil nsiia Jiili.iiiiics.
Jiiia sacerdolis Lucas leiiet ore jiiveitci.
Hoc MaUiieiis agons lioniiiiem geiieralilcr iin]>let.
Mardis ul alla fremcns vox pcr deserla leoiiis.
Msi qnis px aqiia et SpIriUi renaUis fiierit, non
\idcl)il vilain a,'lcrnain, lesianle Dco cnin
Chrislo. Veniens in Jordanem lioc sacravit niys-
lico baplisiiiale. Nilens pioriim legiuim paliiit.
r.crnilo Icgiiriiiin, lieall CallisU qund ornavit
vibranle niarmoriim scema. Qiios régal Irinilas
vera.
[Card. Mai, 171, 1; Bertolius,p. 4iO.)
III.
Dans la grande éijlise du côté du cimetière.
.... Icie Floiolcnlos l'omoiicin Ualtliisum alq.
progrès. . .
(Cardinal Mai, 3V0, 5; MuRATORi,p. 1922,
CIVIT.\-CASTELL.\NA. dans les Etats de
l'Eglise en Italie.
Au portique de la cathédrale.
-|- Beala Dô gcnelrix seiiiper Virgo Maria
De liia livi doua Léo, indigniis cpc. le
laigionlt! reparavil. Kl si qiiis ex siicci-ssn-
rib.noslrisiini pos{sti) nos lient mi snnii'pcopi.el
ex ea qnod hic scripla siinl alicnaïc voliieril, ana-
tcma sil.Elde Iribiinili. vciconiilil). cloroaiil po-
pulo (pii roiiscnsciil, aiialinia sil. A. DCr.('l,\XI
Fiinil. (lassiainiin in iiilcgiiiiii.
Fiind. Sialilianiini in inti'gnini.
Fiind. Macflinioiic ni sil scinp. in siin Graliliam.
Chisnra l'oniala in Tanipiana snli l>aliicnni,
ciiin niolaol orliini(|p. ad fiinli'snionia in iiilegr.
Olivilû In fund. Agcllfi. Niuiln iTn. in l'alari
Fiiiid. Torrani nncias oclo.
Fiind. 'riliiliaiiû une. iicto. Fiind. M:iila une.
oelo. Fund. Agellû in inlegr. Fnnd. Mililianû in
illlCgr. Doiniiccllaqp nilluscïïl Clémente euiii or-
{tua sua, et d<iniu-
(IHl y a en un Sifimiliiis ('vèque de Spolete, cl
un Siijiiiiililiii jMlii.iKlic dAquilee cm ''71.
cclla cuni orlua cl curie ulji nianel Alariciis pil).
[ut sil seinp.
anibas de mansionarii. Fund Bassani une. III.
[Cardinal, Mai, p. 2.'J'i-; Maffei, Mus.
ver., [). .'Jo9.*
CIVITA-VECCHI.\. dans les Etats poii-
tilicaux.
I.
Benedieto XIV
l'ont. Opt. Max.
Quod
Vcctigalia portus
reiniserit
inimvnliales ali Innoeentio XII. collalas
rcslitveril al(|ve adavxeril
cvranlibvs
Annibale S. R. F. card. Alliano canierario
Sylvio S. R. F. card. Valenti SS. D. N. a secreiis
et
Mario Bologiielli a:rarii ponlincii prxf.
negnlialores Cenlvmccllenscs
L. D. D. D.
bcnemerenli posvere
anno Sal. muccxlii
II.
A la fontaine.
Benedielvs XIV.
Pontirex Maximvs
portvni anliqvilate
cl opportvniiale clarvin
libcrvni dixit
et salvbii\ni a(ivarvm
(onl(! dilavil
anno Doniini
UIK.CXLIII
ponlificalvs m.
m.
A l'arscnnl.
Beiiediclo XIV. Ponlif. Max.
qvod
pxpvrgal ) alveo
appvlsvm innilivs faeilioreni
slrvclviis adieclis
areain
niereibvs expouendis ainpliorein
reddideril
anno mimixim.
IV.
A l'tlùfiital des Galères.
Bene.lietvs XIV. l'ont. Max.
dainnat<irvni ad trlienies
valclvilini et eoininoilo
nu. Miii:<.M.M.
5-;3 CIV D'EriCRAPHlE.
V.
Au Palais des Magistrats.
Benediclo XIV. Pont. Max.
qvotl
maximis et immnrlnlilivs mciilis
vrbem sibi ileviiiclaiu
advcnlv el prascnlia sva
A. D. VI. kal. iiiaii
pontifie, anno vu
ingenli tieniiive gavdio coniplcverit
Centvin collonses II. M. ï>. 1'.
anno mdccxlvii
VI.
A Sainte-Praxède.
Benedielo XIV. P. 0. M.
qvod pontificia prœsentia liospilivin lioc illvs-
traverit et aniniarvm salvli prospiciens
capellanis et triremivm adJictis e vita niigran-
lil)vs plenariam indvlgenliain eoiicesscrit
il. cap. p. anno Doinini mdccxlvii pridie kal. iiiay.
VII.
A Vhospice de Saint-Jean-de-Dicu.
Benediclo XIV.
P. 0. M.
qvod nosoconiivm lioc m. kalcndas maias
Centvmceilas advcnerit inviseiit
et perennis aqvœ digilvm
a fori Leandri fonte de Ivctvin
ad œgrotaïuivni solamen cl coinniodvni
largilvs eveiit
caritate in pavperes
eximia in ordinem S. loannis de Dco
mvnificentia
principi incompaiabili
Fr. LeopoldvsPivs Soiniann.
prier generalis
mémorise et iionoris cavssa
A. D. MDCCXLVII.
Vin.
A la cour de l'Inquisition.
Beneilicto XIV. Pont. M.
qvod lias œdes an. mdccxlvii. iv. kal. maias
prœsentia sva decoraril
in eisq. calida svscepla potio^e
Domenicanos Fratres
ad oscvlvni pcdis
livnianissime adniiscrit
F. Rairavndvs Zolla vic''''
glis S. FF. officii
CLA ôiii
IX.
A la maison délia Sunita.
Benediclvs XIV. Pont. Opt. Max.
Centvm ctdlas accédons
dvm ab flexa clo navale tiireniivni cxpellebatvr
doinvm banc
piesentia sva specialilcr dccnravil
sic(|ve livivs donii fainiliain
ad oscvium svorvm pedvm lilienler ndmisit
libentissime spiritvaliier cvmvlavit ol gratiis
Avgvstinvs Donaii et Leonilda conivgcs
in perpétua; devntinnis argiinientvni
posvcrc pridie kal. inaii
rcparationis noslnB
anno MDCCXLVti.
X.
Au palais des Magistrats.
Sylvlo Valcnti
S. R. E. cariiiiiali Camnicrario
Benedicti XIV. svpienio adininislro
qvod ad avgendvm coinmercivin
pnrtoriorvni inimvnitalein reslitui
constilviqiie trivnvirorvm magistratvin
inipetraverit
vêlera privilégia reviviscere
novis corroborari avgeri(|ve
cvraverit
patrono svo
grati aninii inonvmenlvm
decreto pvblico
Centvm cellenses posvere
anno vvlgaris x.rx mdccxlvii.
XI.
Aux greniers publics.
Benuditto XIV. P. M.
qvod
optiini principis provideiilia
pyblicis borreis ad navalia aniplificaiis
niaiilinivm rei frvineiilariœ coinmercivin
avxeril
Xaverivs Canale annonse pra;fectvs
ex avloriiale
Silvii cardinalis ValenlisS. R. E. camerarii
cvraior operis
M. P.
ponlilicatvs anno xvi.
(Galetti, Inscript. Bonon., p. 203.)
CLAIRVAUX, dans le déparlement do
l'Aube, en France.
I.
Epilaphe de saint Bernard, abbé de Clairvaux.
Par Philippe de Bonne-Espérance, abbé de Pronioniré.
Clanc siint \ ailes, sed claris vallibus ubbas
Clarior, bis Clarnra nomen in orbe dedil.
Clarus auis, Clarus meritis, el Clarus honore
C.laniit iiigenio, rclligione magis. '
3S5 CLA DICTIONNAIRE
Mors esl Clara, cinis Clams, Clarnmquc scDulcrmii
Clarior oxsullal SpiiiUis anlc Deum,
(Labbe, Thés. Epitaph., p. 8G).
II.
Epitaphc d'hiihclh filk (h snint Louis, femme
de Thibault de Champagne.
Si fiiicmqiiam foiiiinafauens a niorlc tiieri
Possel, Isidu'llis liaiiil moiiUiia foiel,
Filla Francorum Uegis, Ilegina Nauarrœ,
Viidiqiie F()niiii;r ciiicla faiiore fuil.
Forma deceiis, illiisirc gniius, florerisqiic jiiiicnliis,
Virliis qiuB iiioiiis damna liiciosa facil,
Mens dciiola, pin» alTi'clns, vila pndica,
Post inorieni melins vincrc! pra'sial ci.
Félix qnx potuil lilandn siiecic leniis vli
Mundo, niciilc ciilens scdiiliorc Deum.
Aulrr, nu même lieu.
U.rc qniciimqne lei;is, seilo qiiiiil (ilia Uogis
Iiiclyla Frtiiicorum dignissinia lande bonornni,
Islum corde cliorum proprio facit esse décorum,
llic cor llegiiisc iVoHinnc fragral odore,
Qnod dedil in fine, Coiiiientns linins amore,
iîi'gis NauurrœTlicobiiUli spon^a secnndi,
Hic cor lialiel, qnoil non deeepil gloria mnndi
Unie Ciimpania parni, cl Uria, nam Coniitissa
Clara, Palatina, diiics t]nond;im l'iiil ipsa.
Sed tanien hic mores adjmixil imbiliores,
Nam pielas, affabililas, liane inlilularnnt
S implicilas el sobrielas in ca radiariint :
Mnndiiia; spéculum fuit et tiluhis probilalis,
lllnslrans popnlum fania propri;n bonilalis.
Il;ce sapiens, hnmilis, l'ormosa, diseila, pndiea,
\ix esl liuic similis eni virlns lam sil an.ica.
Quidqnid forUina, nalnra vel ars meditari
Sciuit In hac vna voluit Deus accumulari.
llis niargariiis fiiil adorna(a decenler
Insnper el inilis adiiersa lulil palienlcr,
Ciim Paire, cnm sponso, etim Fralribiis optai adiré
llicrusalem, sed mors banc feeil rétro redire.
Mors Palris et Fralris cor prscsens valde grauauit,
Sed Sponsi iluleis amor ilbul pins criiciauil.
Nomen si (pia'ris fuil hiibclln vocata,
llegalis gcneris llos, gloria, lans cclebrata.
Ilac cor in Ecclesia libi niisil viigo Marin,
Vt sibi propiiia sit per te vera Sopliia.
liane libi cdminemlel denolns grex Moiiacliornm
Insnper ememlel opernm rorelacla snornm.
Dum currunl anni sub Clnisio mille dueenti
Septiiaginla nionos, tumnialiir honore decenti.
lias rcs (pii Icgilis, hubcUum, queso, iuualc
Vt vcslris mcrilis possil regnare beale.
Voy. quelques ('[iit;i|iiios relativos à Clair-
vaux, b la suite (Josa-li(;lL-S(lL'Ci.iNYelil'On-
i.l'; i\s.
Ci.AKENTZA.oiiMoréo.royaumcdoGrèro.
Au couvent (le lilaclipjni's, pn'is de Cla-
reiil/.a, près de la purle de l'é^liso cl au de-
CLE 356
dans, se trouve l'inscription suivante sur le
])avé.
Anno Diii. M ccci.vni. die xx
. nicnsis sepUnubris. llic jacel Senie-
iiilius sancii Viridi-Mileli de Lucinia
qui habitat Yeneciis.
'Bi'cnoN, Allas des nouv.recherc. sur la
Murec. Descript. de la pi. xi.).
CLlîK.MONT en Auvergne, aujounJliui
chet-licu du département du Puy-de-Dùine,
en France.
I.
Vers de Sidoine Apollinaire, gravés sur les
bains de sa villa.
Si qnis Avitacum dignaris viscre iiostram,
Non libi displiceal, si qnod habes placeat.
Aemnla baiano lollniilur cnlniina coim,
l'aripie colbiniialo veitiee fnlget apex.
Garrula ganranisphis murmurai unila Ibienlis,
Conligui coUis lapsa supercilio.
I.ueriruim dives stagnum Campania noilcl,
Acqnora si nosUi ccrneret illa lacus.
Illue pnnieeis ornalur lillus echinis,
Piscibus in noslrishospes utrumquc vides.
Si lihet, et placide parliris gaudia corde,
Qiiisquis ades, Baias lu facis hic aiiimo.
II.
Sur bi pi'cme.
Iniraie algcntes post baliiea lorrida fliielns,
Ul solidcl calidam frigore lynqilia cnlem.
El licet hoc solo mcrgaiis membra liqnoro,
Per stagnum noslrnin Inniina vestra nalanl (I).
'Cardinal }tl\i, p. 3j1).
m.
Inscriptions sur trois châsses.
vni* siècle.
In nomine l>i sumi el in honore sein •
marlir' Agriculi el \ilalis Arvcrnoruni civilalis
(sic) [banc
capsaexclimonia Caroloregeann- xvni regni (-2)
sui; nec non llielerio comité vel reliquis ebri-
(sic) fstiaiiis
qui hune auro vel gcmaseongrcgavcr. per animas
cor- lladdebertns eps lieri rogavil. El vos do-
inini cpi succcssorcs iiostri cnm eleio vesiro in
mercide vcslra
orale pro nobis. Deoddigus fecii.
IV. _
llic hahcs rcliquias de capul sci Agricili (ô) el de
sëï Vilalis sebina. lladileberlns eps in Uoiionia
civitale iubenle Carolo rege reeipil feslo eoruni
iiii. id decembris.
(I) Siumonh. I. 1, p. 770; SinoN. Hnmr., Ifii.
{i) (a'ile année répond à l'an 7SG de Jésus-
Clirisl.
(ô) Sic et non Agrictdi.
557
CLE
V.
In noiniiie Dl suiîTi in lionore sci Mnriac sci
l'clii cl sîïï ILircialis, vi-1 (iiioiiiiii rfii(|iiiae
hiccoiidiic suiil. Haddebertus cps fieii iiissit. (I)
{Cnniinal Mai, p. o2-5:}).
VI.
Sur J'eijlisc construite en Vhonneur de sniitt
Jlliclius, évéque d'Auier(/ne, par rérc'(/uc
Bcrnowinus, au coiuuiuiicfiiionl du i\°
siècle.
Omnipolens Dominas qui celsa vel iina giiberiias
Majestalc jioiens scniper ul)ii|ue Deus ;
Respice de solio sancloriim gloria sinniim
Aiixiiiiinique luis rc.v boue da faniulis.
Priiicipilius pacem, suljjectis addc salulem,
lliislis pelle minas cl fera bella preme.
HsRC quoque quœ stalui fulgentia culmina templi
Bernowinns ego, sinl libi grala Deo.
Angusio et Karolo, cuiiis viiiuie peregi,
Concède inqierii gaiidia magna sui.
Qnisquis el liinc sumnias precibus pulsaveiit anres,
Effeclura Iribual seniper habere Deus.
Hoc conslinxil npus leclor quod cernis boneslum
Bernowinns ovans dncUis aiiiore Dei.
lllins nec non magni pro palris anioie,
Corpore qui sanclœ pansai in arce donuis.
In qua mulla Deus iam iam miracula mitis
Sscpius oslendii illius ob nieriium.
Si véniel quisijnis fidei de nuinere dives,
Qnod peiit invenit, quod cupil ecce'lenel.
Vos flaires venia; peiilores obsecro vobis
Poscile faclori dona superna domns.
Ihvc libi conslilui, lllidi magne sacerdos,
Qu;v nilel liic Doniini . . . clara donius,
Bernowinns ego sanclorum parvus anialor
Qni libi pra^cipue vola preces(pie iero.
Te rogo suppliciler pro me prece posce tonanlera
Ulpurgel venia criinina Cuncta mea.
Et Carolo angn^lo, cnius pietale fovenuir,
Pra;beal iclherei pr;emia larga soli (i).
Qni enpial rerum slndiosus forle vialor
Auctorem scire carminis aui operis;
Cum redit quœso modicnm subsistai eundo.
Et légat hune tilulum qni sibi cuncta refeil.
Bernowinus ego nam dicor humillimus epus
Culmina quae feci carmina quœ cecini.
Qui véniel veniam scelerum deposcere llelu,
Transeat has portas ad loca sancla silus.
(lUluRATORi, p. 1SS3. Voy.l.WInscr. et U. L.,
p. (J(J7, IVoiiiienu Irailé de dijilomuiinue, 1. 11, p. GOG
007, (355.
(2) MvBir.LON, Ami. Ben., t. 11, p. 572, 608, ex
codite Otioboniano, ad an. 811; el in Sax. lien.,
t. V, p. lOS. Voy. BûLLAND., 1. 111, febr., p. 9i ; i. vi^
juii., p. 15
D'EPlGR.\rilIE. CLU
Corpore lllidius ce sa (pi. pansât in aula
Exiuiius merilis el pielale polens.
lUic inveniet soialia cerla salmis.
El (piam cuni laciyniis poscet, iiabet veniam,
(Cardinal iMaï, p. 130)
558
Vil
Vers (jravcs'par Bernoicinus, évc'qus de Cler-
viont, sur sa patène et son calice
Bernowinus humilis sna reddit vota tonanti
Hoc corpore -liumilis pra^slat vita l)cata.
{Cardinal Mai, p. lSt7 ; Mabillon, An-
nal. Bcned., t. H, ji. (iti'Jj.
CLUNY, déparlemenl de Saùiie-et-Loire ,
en Fcdiicc,
I.
Epitaphe du prieur Bernard,
Par Pierre le Vênéraljle.
Egregins senior, cui nil innenilei(]b;i'sil,
Beruardus prior liac pansai Ininialiis linnio.
Hic post militiam cœlestia castra subinlrans,
Consenuit ccrians hoc iu agone diu.
Islf sibi pro le lunnquani, Clunace, pepercit,
Huic sibi nulla dies absqne labore luit.
Sic bene lolius pondus lolerando diei,
Numnium praeteritum sero reporiat ouans,
Huins vos fralres niemores estole scpnlli,
Nec cadal ex aniino qnod légal ossa soluui.
(Labbe, Thess. Epituph., p. 86).
II.
Epilaphe du comte Eustache,
Par Pierre le Vénérable.
Piincipis Eustachii, quo Gidlia llornit olim
Exnuiis prrcsens nobililalur Ininins.
Isiius arma viri tremuerunt l'ersicii régna.
Et Babylon timuit, quae timor orbis erat.
A^tliiopum proprio rubuil nigredo cruore,
Queni Inilit Cliristo dexlera sacra ducis,
P;dlet adhuc Orieiis stnpefactns c;pile suorum,
Dum pauet Occiduu rursus ab hoste prenii.
Regia lerusatem 67iris(! veneranda irophseis
Hoc duce capliuuni lollit ad aslra capnl.
Speni Cliiniace snœ libi crodidit isle salmis.
Vt sibi plncaret te nieJiante Dciim.
Har spe longinquis veniens pcregrinus ab oris.
Hic iacel, et pro se supplicat ecce libi.
Aiirea crnx, geniina; celle, piscesqiie inarini
Clamanl, qnod niliil huic inre negare potes.
Huins tu meml)ris sicut tua claustra parasli,
Sic prece spiritni régna superna para.
Hœc quoque felici quœ contegis ossa sepuicro,
Post hoc hospitium rcdde suœ jialriœ.
(Labbiî, p. 9i).
III.
Hugues I" duc de Bourgogne.
Hic requiescit celcbranda; niemori;ie, magnus-
que saîculiconteniptor, Uiigo, olim Uux Burcjun-
3.;9 CLU
diœ, poslea' Sacerdos cl Monacliiis liu'uis snncix
Ecclesia; Ctitmacensis. Anima eiiis ic(iiiiescai in
pacc. Amen.
(Laiu!i:, p. 5'J'i-.)
IV.
Epitaphe en vers lifonin^, de l'abbé Pierre
Maurice,
Dans l'église de ranficntic. alilave de f.liiny, près de
rjiilcl de Sailli-Jacques.
Parel in liac urna, qnod non sil vila diHifm
Qiialescnnique sumws niorlc coa;qn:il liiimiis.
Duiii Pi'lnis nioii/i(i'|ii"s Ahlnis, jus scpoIi/Mr
V.w cadil, oiilo jafc/, llcrc, ni()iii|Mc |il:i«(?
lllf sains paliiif, mnndi dccus, arca sopliiic,
Nflscius invidiVc, vciia fnil voniic.
In naiale Dei soleinnis niane di<;i
Murluus, ohl'nuùl pluiiina qux muruit.
(Lauue, Thess. épitaph., p. 172).
Nous citerons ici quelques-unes des épi-
taplu'S en vers léonins que Lahlie a insé-
rées dans son recueil, p. 150 et suiv.
V.
Albert de Roijrs, évéï/ue de Laon,
A l'abbaye de Sainl-Vincenl de I.éon.
Pi.Tsnlis Albeili ciiiorrs snnl liic cooperli
Iuiiluiscj-;)t'i(i, viiliiUiiii lande referli,
l'i'uilcnlis, iuiii, litiilo [irobilatis oniisli,
1.1 spe robusli, pictale, (ideque venusii.
Nobilitas jenens, piobal hune, et gloiia mormn
Coiili'inpliis scelcris, ac snlKidiiirn miscronnu :
l'Àpiisiiil non se laiilniii, si'd opes miiiiifexie,
Inia sua; sponsœ, rausasipic Uiendo modeste.
Aniio milleno C. ter, bis ter duodeno
Decessit l'esio Marci. Pins liuic Deus csio.
DICTIONNAIRE CLU 5G0
VII.
Conrad, évéque de Wurtzbourg.
Hoc procuiiibo solo, sceleri quia [laiccre nolo,
Vnlnera l'atta doio dant habilare polo.
VIII.
Evrard, évéque d'Amiens.
A Amiens.
Qui pnpuliim paiiil, qui fuiidainciita locnvit
lliiins struclurw, cniiis fuit Vibs data curw
Mr ledolens Jini-rfîis fama, requiescil Eurardus,
Vir pins aflliclis, vidua; tulcia, reliclis
Custos, qnos paierai, iccreabat nninerc, verbis :
Mitibns agniis erul, tuniidls leo, lima supcrbis.
IX.
Geoffroy, évéque d'Amiens.
Dans l'église cathédrale de .Sainte-Marie.
Ecce premnnt/iHimVc Gaufiidi mcmbra cubile
Sou minus nul simile nobis parât onuiibus ille,
Qiwui lanrus 3<'»iiH« detoraticrat in medicina
Legeqne rfiM(H« decuerunlcornua bina.
Clarc vil' Aiigoisis quo sedes Ambiaiiensis
Cieuit in inmicnsis in cœlis auclus, Amen, sis.
(1)
VI.
Baîduini régis lerosol.
Ejus sepulcro inscripinm, ut roforl Villiimonlius, llb.
cap. il, aliupie.
Rex Biilduinus, alliM' Imlas Murhobaïus,
Spos piinicf, vigor Eriiesiiv, virlns ntiiusquc,
Qiicni roiiniilabn/ir, cui dona, tribnia (crebant
Cedar et Aîgiiplus, Ednn, ac iioinirida bnmusens
Proli dolor! in moduo rlaiiditur lioc /«mn/o.
(1) l.abbe ajoute ici : Qiiain voro aiiliqua siut
rjusiiioili rliylliniica caruiiiia docciit, (pi:i.' li.ilieiiliM-
Cap. 7S Vil:e nis. S. l'aionis, cp iMiblçiisis. Ex
(pia \i(loiia, iiuj\til iiuclor ille. iinouxjmns, earnu'n
pul liruiii jii.vta ruslici.iitent pcr oiniiiiiin pêne vo-
lilabal ora, ita ('aiicntiiiiii, reniiiueqiie thiiros indc
plauileiiilu ('uni|ioiiebaut.
De C.lolario csl cancre Hefçe l'iaiicnriim,
(Jiii mil (U'^naie m ^-eiili'iii Sa\iiiiiiiii.
O'i.'ni i-'ianiier prciiiciii'.si'l Ml.^•>l■. SaMuiiim,
Si iiuu liiissel incl.viiis l'aro de génère liuryiindioauin !
Et in fine liiijns canniiiis
ynniidn viniiint Missi Saxoniim in icTiini l'rancurMin,
Kiio iilii eral pnmieps Ir.K s.-niii pcr iirluMn .Midiliiiiini,
Inslinclu i)ei, ne inlerlicianiur a Ucur l'raniuriiin.
X.
Geoffroy, évéque du Mans.
Dans la chartreuse de Saiiile-Maiie.
Ilic iacet liiimatns Cenoiniinis Pr;csul uniiiliis
('.iinjr'idus grains Domino, viiaipic j)robaliis,
Moribiis ornatiis, liumilis, castns, modemlus,
Cnins iure status bcne creditur esse bcaitis.
XI.
Gazon, évéque de Laon.
Abbaye de Saint-Vincent de Laon.
Diix Liinduncnsis et Pra^siil Ceuzo vocaliis,
l.aiiililiiis iiiimeiisis digiius iacet lilr Inmulaliis,
l'itrisiensis ei Cnntpania \illa dat orltiin
(lui lucis porinin Iribiiat Dcns et rciiiiici.
llit DecTctorum Dot tor fuit, et ijcnerosus,
Castns, formosus, promolor eralqnc bonorum,
Eargus, mnnifirus liumilis fuit, abpie (;hiV/»,s-,
I'.iciiikIus, liilns, sapiens, inlioiicsla perosns.
C tir enm ijii//c, seplemqiie deceni socialis,
Daiil pnBscire salis, diini vivere desiit ille.
Ambrosii feslo migranil fine diei,
(".uni pietalc Dei sintcœli gandia pra'slo.
XII.
Gérard Le IUnnc, cardinal de Sainlc-Sabtne
A Home, église de Saiiil-Jeaii de Latran.
()iiis(piis ad «/((iri! veiiics lioc sucri/icare,
(,)iii V('l adornre mi Gcrardi memorare,
Onu /'rirHii'».sis, et Poiililieis Sabiiiensif.
Iloi allcndat liumo, pcr fumis qiiid sibi promu.
361
CLU
D'EPIGRAPHIE.
CLU
362
Esl fiiDus uiKie stimus, ei iransinius quasi fumiis.
(Cœtcra dabiint Ciacconius, Auberius, aliique Car-
dinatiliœ Purpurœ Uluslratores.)
XIII.
Gerberg, reine de France.
Par Gerbert, nooine d'Aurillac, depuis souverain pontife.
Regum slirpe salti rébus specieque beala,
Moribus ornata, fiilei pietalc probata,
lure supericila Francis Gcrberga vocata,
Concidit iu fata, sed carne salis decorala,
XIV.
Gauthier, évéque de Langres.
A l'église des Cbartreux de Lugoi.
Prsesul Lingonicus sapiens ac mente pudicus,
Noniine Galilierus, paliens , humilis quoque,
Zelator cullusC/irisfimanet bicque sepultus. [leiMs,
Hic nos fundauil, tenipiuni pariter dedicaitii,
Fastum ca/caiiif, Munduin stercus reputauil.
Nosler et inde fuit facius; terrestria spreuk,
Ac babitum leiiuil, in quo cum pace quieuit,
Anno mitleno centeno septuageno
Octave pleno migrauit corde sere)io
Illud vero, octave pleno, id est complelo atque
perfeclo, atque adeo currenle jam 1179, ut inani
labore vexentur qui epitapbiiini publicis quibusdam
inonumenlis et chronico Beuiguiano adversari exi-
stimant.
XV.
Jean Cholet, cardinal de Sainte-Cécile.
 Saint-Lucien de Bauvais.
Ista legens siste, et pensa quantus fuit is(e,
Cui_o tam pulcrum cernis fulgere sepulcrum.
Est rosa su!) petra, quam signant subdita meir'
Et tanli floris vis se dill'undit oduris.
Ecce sub boc lumiilo venerabilis ossa loaiinis
Cœciliœ titulo decorali pluribus unnis.
Postea Legalus fuit inclytus atque probatus.
Vir niagni Cordis, cuius mens nescia sordis,
Gloria Francorum, decus orbis, forniaque morum,
Faulor lusiorum, conslans ullor vitioriim.
Canonis et Legiim professer eral generatis.
Francorum Rcgum consul bonus et speciulis.
Prouocet ad fteium pielas recolendo Choleium
Tanquam deleium fonlem pietate repletum.
Mors quid fecisii? vita; reserans iler isti
Multa gregi CkrisU cbarisuiala subripuisii.
Dapsilis et mundus, verax fuit atque /îdclis
Floreat in cœlis, quia nunc sibi nemo secundus
Arinos depromas oclo de mille trecentis
Augusti Nonas quarto lux est morientis.
XVI.
(Autre.)
Hac in Capsetla latet orbis fulgida Stella,
Cwusfulgore regio haec fuit aucla in honore.
DicTioNN. d'Epiguaphie. I
Francia Legatum suscepit, eum sibi graïuvi,
Formam virtuium, Francorum nobile sculum :
Hic vir compositus, vir verax, virque periius,
lustus, magnificus, Regum speciaiis amicus
Ergo necem plores prxclari Patris, et ores
Ut post hos Flores fructus capial meliores.
XVII.
Jean de Dormans, cardinal.
Aux Chartreux de Paris.
Dormit liic I. de Dormano :
Chrislo felix est oblatus;
Corpus linquens "munrfo vano,
Sub marmore lumuliiius.
Tu devoti Patris liuius
Rex gloriœ lES V Christe
Animam suscipe : cujus
Corptis tegil lapis isle.
XVIII.
Hugues, archevêque de Lyon.
Epilaphe par Baudry, archevêque de Dole.
Post Lugdunensis Prœsul, prius Hugo Diensis,
Magnus Romanœ fdius Ecclesiœ.
Quem sibi Legatum Romanus Papa roguuit.
Ad Synodum veniens prob dolor! occiibuit.
Virtutum cetlam, diuini nectaris aulam,
Hac tumulauit humo Segusiensis liomo
XIX.
Epitaphe du pape Jean XV.
A l'église Saint-Pierre à Rome.
Clauditur hoc tumulo venerabilis ille loannes.
Qui Legis sacrée diû'undere nouerai amnes,
Egregius Doctor verbo quœcumque docebat,
Moribus et vita iribuens exempla gercbal.
Ihinc a Canonici deslriclo iure rigorh
Non tiraor, aut lucrum, non gratia llexit umoris.
Del Deiis œternus cœloruni luniine pasci
Gui dat Roma mori, dederat bene gaudia nasci.
Cum vir isle obiit, si vis agnoscere verum :
Seplima lux Maij fuit iili meta dierum.
XX.
Jean de Sacrobosco.
Aux Malhurins de Paris.
De Sacrobosco qui Compuiisla loannes
Tenipora discernil, ia«el liic a lempore raptus.
Tempore qui sequeris, raenior esto quod morieris.
Si miser es, plora ! miserans pro me precor ora.
XXI.
Abbé Natalis.
Par Baudry, abbé de Bourgeuil.
Abbas Natalis bas ^des nmplificarai ,
El uouiter factas Urbanus Papa sacrarat,
12
567 COI
XLII,
Le cardinal Uenii, abbe de Citeaux.
1163, 17 May.
Au moDastère de Ctairvaux.
Svbiacel liuic lu^ndi, (|iioiulaiii iiolissiiiuis Orbi,
Abbas llctiricus liomiiiiu Curdiiie (Hyiiiin.
Lubiica qui vani contetniieiis gaudia muudi
Terris niembra dcdil, cœlis aiiimaniqiio rcmisil.
COBHAM, près Rochester, eu Anglelerrc.
I.
' Epilaphes de l'Eglise.
Jean de Cobham.
Vous qe passez icy eniour
Priez pour l'aime le eorlays \iamlour
Qe Joban de Cobham avoit a iioiiii
Dieux lui faee (e) oclray pardouii.
Que trespassa lendemain deseinl llalhi (eu)
Le puissaunt otrie a denianoir ove (u)
Luy en l'an de grâce mil cccl qatre
Ces eneuiis niorlels fest abatre- .
II.
Epitapbe de sa première femme, Jeaone de Beauchamp
Dame Jone de Cobham gisl icy
Dieu de sa ailme ayl mercy
Qi pur l'aime priera
XI jours de pardon avéra.
[Sépulcral monuments, 1, liages lOo, lOG.)
Eglise du collège.
III.
Thomas de Cobham (frère de John) enterré dans l'éRlIse
du collège qu'il avait fondé à Cobham, mort en 1367.
\ous qe par ici passe Iz
Pour lalme Thomas de Cobham prielz
Qe trépassa la seynt Thom le aposlrc
(Le) Tout (puissant) lui oltrie a demeurer en Kim-
En l'an de grâce mil [panie le voslre
Le haut Trinité lui soit dcfender d'inferne abismc :
El icy gist Dame .Maud de Cobham qe l'iisl le
femme de Sire Thomas Cobeham (juc delly a ix
\our de averiU'au de grâce m. ccc... iii KIc. ii.
(Sépulcral monuments, l, 123.)
COIUE, en Suisse.
Inscription trouvée en 1530.
Diva: Ileleiia:
Nobilissima; ac venerabili
matri D. N. FI. Val.
Conslanlini pii Felicls
victoris semper
Aiignsti
M. Avidius Priscws
proc. Iiered. in. Dalmalia
D. N. .M. Q. (jus.
{CardinalM Al, 230, 2.
D1C^10^NAIRE C0.M 368
COLOGNE, sur le Rhin, au royautne de
Prusse.
I.
Sur le mur de l'église paroissiale de Saint-
Pierre.
. . T. F. imperatoribus noslris
. . sio FI. Arcadio et FI. EÎîgeiiio
. . 1. conlapsam justu viri cl.
. . lis comitis etinstantia V. C.
. . mitis domesticorum et
. . giis ex integro opère faciuud.
. . it magisicr Pnelius.
[Cardinal Mai, 339, k.)
II.
Chapelle Saint-Erasme.
S. Evardus me fecit.
Quicumque
hune locum
destruere voluerit,
ira Dei feriatur.
Et nemldgsul iaceat
[Cardinal M AÏ, 122, 1.)
Gelenius, rfeAd»!. magn., Col. Agripp., [).
277, lit œternœ malediclionis subjaccal.
III.
Eglise de Saint-Cunibert.
£pitapbe de Jean Fiuer.
Hospes sta pauUnm, quod deico pellege, quoius
Ossua sont isteic maislissima consila, raplom
Veitsc ejus mollum doclae Oeuerc Camœn;u.
lleicce touam erodiil Praises Montane iuuenlam
Et sacra Tboulogi;c nactus diadeniaia clerom.
Atque gregem Cuiiiberle tuuin rexit, ducnilque.
Sceilus erat, nûquam leuis, haiu malu, docln, li-
Commodn, lousliliai cuslos, ambilor honesli. [delis,
Ingenium, <|uoi nnlia inalum sententia suasil.
Sarcopbago hoc ilbun Colleg.e deposierunt.
Mens Diuom cndo donui perpos laiiatiir in xucic.
Thomana; exe(|uias memores iuere Camœn.'C
Carminis bas oUi. Hoc volui, ne nescius esses.
(L.iiiiîi-:, Thés, cpisl., p. i03.)
COLONIOLA , dans le lerriloire do Vé-
rone, royaume Loiubardo-Vénitieii.
DD. NN. FI. Valen-
liniano et FI. V;dcn-
ti divinis fralribus
semper augg.
[Cardinal Mai, 21JV, 1 ; (iihjteh, 285, 10;
Maff., Ver. ///., l. IV, ii" 13 ; Panvin.,
^.1. Ver., p. 22(>.)
COMACCIIIO, ou laliu Cgmachum. dans
los Klal.s-PoMlilicaux, |mùs do l'Adrialiquo.
Inscription du clocher de la grande église,
>!< fêin. dn. Feli. T. RTÎt. arcj). sce cucl.
11.(7. eTFf. Viiiieniiiis priinû
369
CON
D'EPIGRAPHIE.
CON
370
eps ccc. sci Cassianici ciim
priinû édifie, par indie. VI. ^
felici.
[Cardinal Mai, p. 207.
CONDÉ, (h'pnrtement du Nord, en France.
Les journaux du Nord ont annoncé, à la date
du 8 octobre 1845, la translation qui a eu
lieu de Wiers (Belgique) à Coudé (Nord) de
dix-huit cercueils renfermant les restes de
divers membres de la famille de Croy. Ces
restes, enlevés en 1791 d'une chapelle sé-
pulcrale de la même église de Condé, avaient
été conduits en Belgique, et déposés dans
une salle du chAteau de Wiers par des per-
sonnes désireuses de les soustraire à la pro-
fanation. M. le duc acluol de Croy a obtenu
que cette précieuse )iartie de son liéritage
lui fût rendue. Le transport a eu lieu avec
la plus grande solennité. L'un des cercueils
a vivement excité la curiosité publique.
C'est une boîte en bois do 1 mètre 24 de
longueur, sur laquelle était attachée cette
inscription :
. . . \sabiaus... jadis dame de Morlaniez, fcme
de sir Robiers de Con<let, seigneur de Marches
et de Bailleid, laquelle Irespassa l'an mcccxlvu,
le derrenier jour dou mois d'aoûts. Priez pour
l'ame de li.
Ce qu'il y ado plus singulier, c'est qu'une
ouverture qui se fermait par une trappe à
coulisse permettait de voir dans l'intérieur
le crâne de la dame, encore garni de longs
cheveux roux.
CONDOM, en France.
Offrande d'Algasius on AgaJfius, duc d'Aqui-
taine.
Gravée sur une plaque de rvppès , près de l'autel de l'é-
glise abbatiaie de Condom.
TempUim Clirisle luis famulator Agalsius offert.
In f|uo se socias nialcr el uxor agunl.
Tu cœli e solio terrenum illabere mysten,
Et purani piiro trade fidem populo.
Hic niera perpcluo recinuut aliaria Cbrislo,
Et calet arcanis nox vigilanda sacris.
Hic et jusloruin gaudent coniponier (?) uina
E transalpinis (]u;c veniunt tumulis.
Ambitus bic teniplu est, atque ainbitus isle sepulcro
(juisquis sanctus adi, quisque profanusabi.
(Plus bas.)
Ego .Agalsius Aquitauornm dux et niaterniea Isam-
burgis et uxor iiiea Agnes hune locum dedimus
domino nostro J. C. Salvalori ob peccatorum
nostrorum induigentiam parenlumque nostrorum
saiulem.
{Cardinal Mai, 360, 1.)
CONÉGLL\NO, dans le royaume Lom-
bardo-Véuilien.
Eglise collégiale.
Tiré avec le corps de siime Victorioe , ilu cinielière
de Ciillisle, en 1G61.
Fia. Viclorina
que vixit an. xxu.
et nieses vni. et dies xv.
servandus iSinile in pace
pâlir bene merenii fecit
felie en pace '
s. inn. v. Ninita,
{Cardinal M ^i.. 4.33, G.)
CONFLANS, près Paris, sur le bord de la
Marne et de la Seine.
L'église de Saint-Pierre de Conllans, de la
paroisse de laquelle est le bourg du pont do
Charenton, est un b'Aliment du xvi' siècle.
Il est tout voûté, et a un collatéral de chaque
côté, mais sans abside ou sans fond en forme
de rond-point. Celte église est, dans le
pouillé Parisien du xiii' siècle, au rang de
celles dont la nomination appartient au
prieur de Saint-Martin, et tous les |iouillés
imprimés y sont conformes. Il a existé cer-
tainement une léproserie au pont de Charen-
ton, et il paraît qu'il y a eu aussi un hôpital.
Dans le dernier siècle, il s'est formé sur
le territoire de la paroisse de Conflans deux
communautés, l'une d'hommes et l'autre de
filles.
La communauté de femmes est un prieuré
de Bénédictines, sous le titre de la Concep-
tion et de Saint-Jose|jh. Il reconnaît pour sou
institutrice Charlotte Le Bret, qui, de reli-
gieuse de Farmoutiers étant devenue prieure'
de Saint-Thomas de la Val, au diocèse de
Sens, jeta les fondements d'un nouveau mo-
nastère de son ordre à Lagny, l'an 1641.
C'est ce mêmecouvent qui, au bout de douze
ou treize ans , fut rapproché de Paris, à
cause des guerres, et placé à Conflans dans
l'hôtel ou palais de Bourgogne, c'est-à-dire
l'ancien séjour des ducs, que la duchesse
d'Angoulême lui vendit. Depuis ce temps,
ce monastère a fourni plusieurs abbesses à
diverses maisons de Bénédictines.
Près de la balustrade du maître-autel, du
côté de l'Evangile, on voit un monument de
marbre orné de dorure, où re|>ose le cœur
de Guy de Duras, duc de Quintin, que l'on
appelait le maréchal de Lorges. Ce monu-
ment est couronné de ses armes. Il avait
deux filles religieuses à Contlans, savoir,
Élisabeth-Gabrielle de Durfort , qui a été
ensuite abbesse d'Andeceis, et Claude-Su-
sanne de Durfort, morte abbesse de Saint-
Amand de Rouen.
François de Harlay, archevêque de Paris,
souhaitant avoir une maison de plaisance
dans le voisinage de Pari-s, en acheta, l'an
1672, de M. le duc de Richelieu, une en ro-
ture à Conllans, accompagnée d'une île sur
la rivière, et la fit rebâtir à neuf, puis la lé-
gua à ses successeurs. M. de Harlay y mou-
rut d'apoplexie, le 6 août 1695. Elle est si-
tuée sur la pente d'un coteau, qui donne
une vue charmante sur la rivière et sur une
vaste plaine. Les bâtiments sont très-irrégu-
liers, et d'un goût assez bizarre.
Le savant Antoine Loisel, avocat au par-
lement de Paris, nous apprend, dans la qua-
trième partie de ses opuscules, que ce «lue
nous ap|ielons aujourd'hui le château de
Conflans, était, au commencement du xvi'
371
CON
DICTIONNAIRE
('.ON
572
sièclo, la maison de campagne d'iiii célèbre
avocat, nommé Dix-Hommes, « qu'on disait,
njoute-t-il , être celui (jiii avait apporté le
pri'inier les bonnes lettres au barreau. » Il
avait fait mellre sur la porte de derrière de
cette maison, par laquelle il entrait, lorsqu'il
venait h Coiillans par le côté de la rivière,
ce disti(|uc latin, imité de Térenoo :
Coiiseqiior ex lioc riire scnex quoi! coinilus olim
Ut neqiie ;igri atil urhis me salias capiat.
II y a dans Téi'ence :
Ex meo propinqiio nirc lioc capio commodi
Neqne agri, neque urhis odiiiin me iitiquam percipit;
Llii salias fier! cœpil, comniiilo locum.
{lùinnch., ad. v, sec. vi.)
Cette inscription a subsisté longtemps, et
on la voyait encore dans les commence-
ments du XVII' siècle, lorsque MM. de Ville-
roi étaient propriélaires de cette maison.
Ce fut au bourî? de Cliarenton, territoire
de Carrières et Conflans , que Charles V,
régent de France, campa, le 30 juin 1358,
avec trente mille chevaux, pendant que Pa-
ris ne le reconnaissait pas, mais le loi de
Navarre : « Et étoit le corps dudit régent
logé en riiôtel du Séjour ès-Carrières. Et de
là il vint au pavillon , qui fut fait vers le
moulin à vent, pour parlementer avec le roi
de Navarre, le Sjnillet. » Des Ursins, en son
Histoire de Charles VI, parlant de Cliarenton,
dit qu'en liOo, « le tonnerre y abattit huit
cheminées, rencontra un comiùagnon auquel
il ôta le cha[)er04i et la manche Jextre de sa
robe, et passa sans lui niai faire : et [lar un
trou entra en la maison du Dautin, et en
une chambre rencontra un jeune homme, le-
quel il tua, lui consumant les chairs et les
os et tout.
Le couvent des Carmes Déchaussés se
trouve sur le territoire de la paroisse de
Conflans, et assez éloigné de cette paroisse.
Il est situé à l'extrémité du village des Car-
rières, près du bourg de Chare;iton. Les
religieux qui forment ce couvent furent éta-
blis dans cet endroit en 1G15, par Charles
Bailly, président en la chambre (les comptes
et pai' Chrétienne ou Christine Le Clerc, son
épouse. A côté du maîlre-autel, ' est une
chapelle, dans la(inelle est le mausolée des
foiiilaleui-s de celte maison. On voit sur une
base ornée de marbre et garnie d'une ins-
cri|)tion, une |)lale-forme à la hauteur de
six à sept pieds, sur la(iuelle sont les statues
de Charles Hailly et de Christine Le Clerc,
son épouse. Ils sont h genoux l'un et l'antre
sur un |irie-dieu Le tout est d'un Irès-beau
marbre blanc, et d'une très-bonne exécution
C'est bien donnnage qu'un morceau si digne
d'être vu soit, pour ainsi dii'e, enseveli dans
les ténèb es. La (tlia|)c'lle (|ui le contient,
est, par (;lle-mème, assez ol)Scure, et elle est
d'ailleurs placée de nianière qu'on ne peut
y aborder iacilnnent.
(HuRTAtr et Magny, Dict. de Paris et
des euvirmis.)
CONFJ>ANS- SAINTE- HONOKINE, à la
jonction de l'Oise et de' la Seine, nounné
Sainte-Honorine, à cause île la translation
du corps de cette sain'edans ce lieu, où elle
avait été apportée de tiraville, sous le règne
de Charles le Simple. L'église a d'abord été
titrée de Notre-Dame : on veut (pi'elle ait été
surnommée des Ardents, peut-être h cause
de (piehpie concours du peuple dans le
temps (jne la maladie des ardents régna,
c'est-.Vdire au \' siècle. Ce n'était alors
qu'une chapelle; mais les seigneurs de
IJeaura(jnt-sur-Oise ayant eu la dévotion de
bâtir une église plus spa, ieuse au xr siècle,
et de, faire venir à GonOans des moines de
l'abbaye du Bec, pour y demi'urer, il se fit
aloi-s une seconde translation du cor[)s de
sainte Honorine, de la vieille chapelle en la
nouvelle église, à laquelle assista saint An-
selme, abbé du Bec, et depuis archevêque de
Cantorbéry, avec Geoffroy, évoque de Pa-
ris, c'est-à-dire, entre les années 1079 et
1087. Il se fit un grand nombre de miracles,
et l'on réclamait particulièrement cette sainte
au sujet des captifs ou piisonniiM's. Sa châsse
est élevée derrière l'autel de l'église du
prieuré : elle est couverte de plusieurs |)la-
ques de cuivre, et autres de bas argent.
(HuKTAiT et Magny, Dict% de Paris et des
environs.)
CONQUES, département de l'Aveyron, en
France.
Vers 1060. — Eglise de Sainte-Foy à l'abbaye
de Conques (Ordre de Saint-Benoit).
Hic est al)l)as siliis divina Icgeperitiis
Vir domino graïus de noinino Bogo vocaUis
Hoc peragens clausu-um qiiod versus lendil ad
Sollerti cura cessit et altéra pUira [ausU'uai
Hic est laudandns per secla vir veneraiidus
Vivat iii œtenium regem laudnndo supi'rniim.
(Mém. delà Soc. archéol. du Midi. t. IV,
I). 278.)
Extrait d'un Rapport adrrss(' nu Ministre de
riidérieur, sur rabhaije de Conques ,
Par M. P. Mérimée,
Inspecteur-génér.il îles momiments liisloriques de
l'raine, etc.
L'abbaye de Conqm^s, de l'ordri; de Saint-
Beniiîl, fut fondée, dit-on, vers la tin du
m" siècle dans une esuèce de désert, au mi-
lieu des plus Apres montagnes du Kouergue.
Si l'on en croit ses histoi'iiMis, elle fut suc-
cessivement ruinée par li<s Ariens, puis par
lesSarrazins (7;{0}, et rétablie autant de fuis,
d'abord par Clovis, puis par Pépin, roi d'A-
(|uitaine. Mais ce n'est pas l'histoire de la
communaulc donl y in <i m'occuper ici. je n'é-
tudie que celle du monument, et il parait
bien constaté Ijuc rédiiice (|ue nous voyons
aujourd'hui fut construit presijne en entier
au ciiiuinencement du \i' siècle par les soins
de l'abbé Oldaric {I0:î0-10(i0).
Le bourg de Conipies, presque inacces-
sible pendant une jiartie de l'hiver en raison
dr la diflirullé des chemins, s'est élevé au-
tiuu' et sur l'emplacement de l'ancienne ab-
liave, dont t.iut.s les dépendances ont dis-
573
CON
D'EPir.RAPHIK.
CON
574
paru l'une après l'autre , quelques-unes fort
récemment. L'église seule s'est conservée
comme iiaroisse; elle est située sur un ver-
sant extrêmement roide, ayant sa façade oc-
cidentale tournée vers une vallée étroite,
mais profonde, qui sépare deux murailles
de rochers presque verticales. On ne pou-
vait choisir une retraite jilus mélancolique,
ni plus convenable à des âmes pieuses qui
voulaient fuir le monde.
L'église de Conques paraissant avoir servi
de modèle à un certain nombre de monu-
ments dont j'aurai bientôt occasion de vous
entretenir, son architecture raérited'être étu-
diée comme un type. En effet, si l'on se
rappelle les grandes richesses de cette ab-
baye, les vastes connaissances et les rela-
tions étendues de ses moines , on peut pen-
ser que le système qui présida à sa cons-
truction fut comme l'expression complète de
l'art dans une certaine époque et dans une
certaine province : ce dut être le dernier ui.il
des architectes de la France centrale dans la
première moitié du xi' siècle.
Son plan figure une croix latine terminée
à l'est par trois absides semi-ciiculaires (1).
Aussi larges que la nef, les tians«epts sont
partagés, comme celle-ci et comme le chœur,
en trois divisions longitudinales par des ar-
cades surmontées de vastes galeries (jui
couvrent toute l'étendue des bas-côtés. Deux
chapelles s'ouvrent sur chacun des croisil-
lons du transsept; toutes les deux tournées
à l'est, l'une très-grande s'appmant au
chœur, l'autre d'un diamètre moitié moindre
a l'extrémiié du croisillon. Trois portes don-
nent accès dans l'église : la jiremière à l'Oc-
cident, divisée en deux vantaux; ies autres
percées dans le mur occidental des trans-
se])ts et fort rapprochées de la nef. A l'inter-
section des transsepts s'élève une coupole
sous une tour octogone; deux autres tours
carrées llanquent la façade occidentale.
En |ilan, les piliers de la nef reiirésentent
des carrés flanqués alli rnaliviuient sur tou-
tes leurs faces, les uns par des coiopnes, les
autres par des pilastres. Ceux des transsejits
et de la partie occidentale du chœur n'ont
que des colonnes, et, suivant une pratique
assez générale , tout l'hémicycle du chœur
repose sur des colonnes isolées (2). On ob-
servera que les piliers qui supportent la
cou|'ole au centre de l'église sont beaucouii
plus épais que les autres, et déplus, renfor-
cés, en ce point , par le rapprochement des
piliers de la nef et du chœur. En effet, la
largeur des collatéraux des transsepts est
moindre que celle des arcades de la nef et
du chœur, et l'alignement des |)iliers du
Iranssept a déterminé celui des piliers qui
soutiennent la coupole. Telle est, je crois,
la véritable raison de ce rapprochement des
(1) Cette expression n'est pas exacte pour l'absiJe
ceiitr:ile dont la courbe di-cril presque les deux
tiers d'un cercle; elle a la forme d'un fer à cheval
resserré à ses extrémilés.
(2) Il faut t\iiie une exception pour le pilier qui
tontlieà cet liéiuicyclu ; il est carré el llauquésur ses
angles de niinces colonuedes engagées,
piliers an centre de l'église. D'abord j étais
tenté de supposer à l'architecte l'intention
de donner ainsi une l'ius grande résistance
aux bases de la tour; mais après un examen
plus attentif, je n'y vois plus qu'une espèce
de hasard, résultat forcé de la (iilféreiice de
largeur entre les collatéraux de la nef et ceux
de la croisée.
Nulle part dans l'église on ne voit d'ogi-
ves, et toutes les arcades, bien que très-re-
marquabletuent élevées, sont en jilein-cintre.
Dans la nef et le chœur les voûtes sont en
berceau : elles sont d'arôtes dans les bas
côtés, partout renforcées d'arcs-doubleaux
très-épais. Les voûtes des galeries su|ié~
rieures décrivant un quart de cercle servent
en quelque sorte d'arc-boutant aux voûtes
de la grande nef, car leur sommet aboutit
précisément à la naissance de ces dernières.
Isolée et accidentelle pour ainsi dire dans le
Rouergue, cette disposition va devenir ca-
ractéristique dans toutes les églises romanes
de l'Auvergne. Je n'ai pas besoin d'ajouter
que ces voûtes n'ont subi aucune répara-
tion. Construites avec le plus grand soin, de
schistes fort durs noyés dans un excellent
béton, et épaisses à ia clef de plus de O" 30,
malgré le délabrement de la toiture, elles
m'ont paru avoir très-peu souffert jusqu'à ce
jour.
Les galeries s'éclairent par des fenêtres
percées dans les murs laléraux. Du côté de
la nef elles présentent de grandes arcades
géminées (1). Point de fenêtres au-dessous,
et les arcs-doubleaux de la voûte s'appuient
aux colonnes engagées qui séparent ces ar-
cadi^s. Aujourd'hui les fenêtres de la gale-
rie étant bouchées , la nef est un peu obs-
cure, car elle ne reçoit de jour latéralement
que I ar les fenêtres basses et étroites des
collatéraux. Mémedisposition dans lechœur,
mais elle se modifie pour la partie semi-
circulaire du chevet. La galerie s'abaisse
brusquetnent de moitié de sa hauteur ; au-
dessus il y a trois fenêtres séparées par qua-
tre arcades aveugles, répondant les unes et
les autres aux arcades inférieures du chevet
et à celles de la galerie (â).
Au lieu d'une galerie pour réunir l'étage
supérieur du chœur h celui de la nef, il n'y
a au sud et au nord des transsepts qu'un
passage étroit, une espèce de corniche sou-
tenue par une rangée de consoles historiées
comme celles que j'avais observées dans
l'église de Figeac. A l'occident de la nef on
trouve une disposition pareille, en sorte
qu'on peut faire le tour de l'église sans des-
(1) La séparation entre ces arcades est marquée
par lies piliers sur lesquels se prolongent des colon-
nes partant de l'aire de la nef et montant jusqu'aux
retombées des arcs-doubleaux. Là ou entre les ar-
cades inférieures il y a des pilastres , ils sont sur-
montés par des colonnes engagées, dont la hase est à
la hauteur du plancher de la galerie. Rien de pins
gauche que l'ajustement de ces pilastres avec ies co-
lomies qui les surmontent.
(2) Les arcades de la galerie sont simples dans le
chevet : partout ailleurs elles sont géiniiiées, divi-
sées par des colonnes accouplées suivant une ligne
perpendiculaire à l'axe des galeries.
575
CON
DiCTIONNAlHE
CON
376
cendre à terre. Aùjounl'liui l'on monte ;iux
giilei-ics par une tourelle |ilaf6e h l'exlréniité
du transsept sud, mais une diti'érence mar-
qn(''e entre son a[)pareil et celui des murs la-
t(!Taux de l'éi^li^e, donne lieu de croirequ'elle
n'appartient pas à la eonstruclion primitive.
A l'enliée de la nef, bien qu'un peu déli-
gurûe par des disfiositions modernes, on re-
coiuiaît facilement un nartliex intérieur. Au
niveau du sol il se divise en trois ,salles
cSrrées, correspondant aux trois nefs de l'é-
glise, et recouvertes de voûtes d'arêtes fort
basses. Au-dessus se trouvent trois autres
salles ou tribunes dont les voûtes arrivent à
j)ru i^rès à la hauteur du sol des galeries ;
vient enfin le passage étroit dont j'ai parlé
qui élablit la communication entre ces gale-
ries. Deux petites tourelles peu saillantes se
projettent en encorbellement à l'angle du
narthex. Elles contiennent des escaliers en
hélice qui conduisent des galeries de la nef
aux tribunes du narthex et aux étages supé-
rieurs des tours occidentales. En guise de
console, elles reposent sur une colonne by-
zantine, appuyée elle-même sur un pilastre,
qui soutient, ou plutôt paraît soutenir ces
tourelles. Si je ne me trompe, ces tourelles
se |)rolongeaient autrefois jusqu'à l'aire des
collatéraux et leurs escaliers condusaient
aux salles supérieures du narthex ainsi
qu'aux galeries de la nef.
La tour centrale a deux rangs de fenêtres
l'un au-dessus de l'autre; mais le dernier
rang, aussi bien que la coupole et la flèche
qui la surmonte, sont des additions du xiv'
siècle. Voilà, avec le déplacement des esca-
liers conduisant a la galerie, la plus impor-
tante altération qu'ait subie le plan primitif;
car, ailleurs , si des changements ont eu
lieu, ils ont été exécutés assez peu de temps
après la construction générale pour ne pas
la modiûer d'une manière sensible, difficiles
en outre à constater, car ils appartiennent
au même système d'architecture.
J'ai dit (pie l'église de Siinte-Foy est som-
bre. Deux fenêtres étroites surmontées d'un
ceil-de-buMif et [icrcécs dans la façade occi-
dentale; autant pour les façades nord et sud
des lraiisse()ts ; les fenêtres de la couijole,
les trois fenêtres du chevet, enfin celles des
collatéraux, voilà les seules ouvei turcs qui
donnent du jour dans l'édifice de|)uis (juo
toutes celles de la galerie ont été bouchées.
Leur suppression est fâcheuse, ce me sem-
ble, et contribue à entretenir dans l'église
une humidité qui, en qu(.'lques points, a oc-
casionné des dégradations dans les murs la-
téraux.
J'observe autour du chevet une disposition
toute nouvelle pour moi, mais dont j'aurai
bientôt plus d'un exemple à citer. C'est une
espèce de banc avec une marche pour y
monter, régnant le long des nnirs, entre les
chapelles i[ui rayonnent autour de l'hémicy-
cle du ch(eur (1). Il seudile (jue ç'aient été
auti'L'fois di's [)lac(;s [)rivilégiées. Le huig de
(I) Ces cli:i|)ullcs sont sensiblement jilus élevées
que le cliu'ur.
ce banc nu do ce stylobatc (car on peut lui
donner ce nom en raison des colonnes enga-
gées autour des chapelles qui s'y api)uient),
on remarque un cordon d'ornements très-ri-
chement siulptés et variés dans chacune de
ses divisions. On y voit des oves d'un beau
travail et d'un caractère presque antique;
quant aux autres moulures, il n'y a qu'un
dessin qui en pourrait faire connaître la bi-
zarrerie et la diversité.
A l'extérieur de l'église, des contre-forts
larges, mais |ieu saillants, renforcent les murs
d'ailleurs très-éjiais. Leur appareil n'est
point uniforme. Généralement les contre-
forts sont de pierres de taille, rjuelques-uns
pourtant n'ont que leurs angles construits de
la sorte et l'intervalle est rempli i)ar une es-
pèce d'opus incerlum , composé de gros
fragments de schiste brut. Les murs sont
bâtis delà même manière, sauf les fondations
formées de grosses pierres équarries et ran-
gées par assises régulières. Çà et là, on re-
marque par dessus le schiste un parement de
moellons, et c'est le cas pour les absides et
la façade occidentale. J'y reviendrai tout à
l'heure. La pierre de taille est un grès rouge
ou jaunâtre , ou bien , mais plus rarement,
un calcaire très-fin. C'est cette dernière
lierre qu'on a exclusivement employée pour
'ornementation.
A l'intérieur de l'église cette ornementa-
tion se réduit à peu près aux cha|iiteaux des
colonnes (car- les pilastres n'ont que de sim-
ples tailloirs). 11 iaut y ajouter les cordons
d'oves et les autres moulures du stylobate,
quelques bas-reliefs appliqués sur les pen-
dentifs de la coupole , enfin deux grandes
statues élevées sur des consoles le long de
la paroi nord du transsept (1).
Les cha[)iteaux présentent la variété ordi-
naire au style byzantin , mais ils ont entre
eux un rapport général par leur galbe qui so
ra|iproche sensiblement du profil corinthien.
On en voit d'historiés, d'autres ornés de rin-
ceaux ou de feuillages fantastiques, quel-
ques-uns admirablement sculjités et d'un fini
merveilleux : mais le plus grand nombre ne
montre que des crochets courts, aigus, qui
liaraissent comme les rudiments à peine
ébauchés de très-larges feuilles. De ce nom-
bre sont presque tous les chapiteaux du
chœur, et je note ce fait comme faisant ex-
ception à la règle presque générale (]ui donne
à cette partie du temple la décoration iii plus
riche et la plus élégai\te. Ailleurs on obser-
vera avec sur|>rise l'absence absolue de sy-
mélrii.' dans la distribution des ornements.
Non-seulement deux colonnes voisines ,
même accouplées, comme celles des gale-
ries, ont des chapiteaux de types très-ditfé-
rents, mais souvent à côté d un chafiileau
très-riche on en voit un autre ]>resipie nu,
à (leine dégrossi , et ce|iendant , autant ou
plus en évidence ([uc le premier. Il se peut
(1) IMoliiililomont :ijoiil('Cs vers 1.1 fin du su' siè-
cle. Los lias-relicf's de l;i coiipcili- soiil plus iiiicieiis.
Ce soMl de grandes figures d'iiiiges cl do salins, (rail-
leurs d'un iravail fori grossier.
577
CON
D'EPIGRAPHIE.
(;0N
578
que le travail d'ortiemenlation exécute sur
place soit demeuré imparlait, ou qu'il ait été
terminé avec précipitation. D'ailleurs j'ai
vainement cherché des traces de i)eintures
ou de dorures sur ces chapiteaux , car on
ti'ouve plus d'un exemple de cette manière
de remplacer le travail lent du sculiiteur.
A l'extérieur, les fenêtres des absides sont
flanquées d'assez jolies colonnettes byzanti-
nes, et autour du chevet règne un cordon de
modiilons fantastiques parmi lesquels se re-
produisent souvent les mômes motifs. Ce
sont des têtes ou plutôt des bustes de che-
vaux.
Aujourd'hui un seul toit couvre l'église;
il y en avait trois dans l'origine, comme on
jieut s'en convaincre , en voyant sous la
couverture actuelle des modiilons et une
corniche quisûrement n'étaient pas destinés
à rester cachés. Le toit des collatéraux devait
être fort plat ; peut-être même n'étaient-ils
couverts que par une terrasse , circonstance
remarquable dans un pays où il tombe beau-
coup de neige; mais il semble qu'importée
des pays chauds ilans la France, l'architec-
ture byzantine y ait subsisté quelque temps
sans se modifier d'après la ditrérence des
climats.
11 n'y a point de crypte sous le chœur;
sans doute à cause de la nature du sol, qui
est un roc vif. Il a fallu môme l'entamer
pour niveler l'aire de l'église.
J'arrive à la façade, dont j'aurais dû peut-
être parler plus tôt. Ce qui frappe d'abord,
c'est sa hauteur, inusitée dans un édifice de
cette époque. Un vaste tyra|)an en ])lein-cin-
tre, encadré dans un fruuton, surmonte la
porte occidentale. Au-dessus deux fenêtres
longues et étroites avec une petite rose,
laissant un grand espace lisse entre une mou-
lure de billettes à la base des fenêtres, et le
s'ommet du fronton. L'appareil qui en cet
endroit n'est qu'un opus incertum , tandis
que tout le reste de la façade présente des
assises régulières de moello'ns taillés, prouve
qu'autrefois 11 existait là un placage ou une
décoration quelconque que le temps ou la
aiain des hommes a lait disparaître. Le som-
met des deux tours carrées qui flanquaient
la façade est détruit; maintenant elles ne
s'élèvent pas plus haut que le toit de la nef;
c'est , dit-on , par suite d'un incendie qui
détruisit toute la toiture de l'église que ces
tours ont perdu leur amortissement. A leurs
longues fenêtres en forme de meurtrières,
je soupçonne qu'elles ont pu avoir une des-
tination militaire.
De chaque côté des fenêtres qui surmon-
tent la porte occidentale, on observe quel-
ques incrustations ou mosaïques grossières,
des étoiles rouges ou noires dans un cercle
jaune , puis des losanges ou des parallélo-
grammes obliques et disposés en arête de
poisson. Ce genre de décoration, d'un usage
facile en ce pays, où l'on trouve des maté-
riaux de couleurs très-tranchées paraît ici
comme jeté au hasard. En Auvergne, au
contraire , nous le verrons reproduit • eu
grand et avec une persistance systématique.
Le tympan ae la grande porte, couvert de
sculptures encore assez bien conservées, mé-
rite une description détaillée. Bien que le
travail en soit barbare, on distingue dans sa
composition plus d'art, et je dirai plus de
sentiment, qu'on n'en attendrait d'une épo-
que aussi grossière. Enfin l'on y trouve
quelques traits curieux qui peignent les
mœurs et les usages.
Une banderole légèrement ondulée en-
toure le tympan et lui sert d'archivolte. Çà et
là, des têtes et des mains passant au-dessus
et au-dessous de la banderole semblent la
soutenir ou la déployer.
Le sujet de cet immense bas-relief est
celui qui se trouve le plus fréquemment
reproduit à la même place : le Jugement der-
nier. Trois zones horizontales divisent toute
la composition et c(miprennent chacune plu-
sieurs groupes qui s'y rattachent.
Au centre de la zone du milieu, on voit le
Christ assis sur un trône dans une resica
piscis; à sa droite les élus , à sa gauche les
damnés ; même disposition pour la zone in-
férieure. Des anges portant la croix et les
instruments de la passion, d'autres sonnant
de la trompette, occupent le haut du tym-
pan ou la zone la plus élevée. Sur les tra-
verses de la croix se lisent les mots suivants
à moitié elfacés :
Sol. lancea. clavi .... vnae . . . c . .
signv. crvcis. erit. in. celo cvn . . . .; sur
le haut de la croix rex iuDEORVM; dans le
nimbe du Christ : Ivdex. Enfin des bande-
roles au-dessus de la vesica piscis portent
cette inscription mutilée : . / patris mci fi-
dèles. . . Iivc discedite a me rcprobati.
Le Christ, drapé tout à fait à l'antique, ne
manque pas de noblesse; sa main droite se
lève pour bénir, tandis que delà gauche il
repousse les danniés. Dans cette figure, la
plus grande et la mieux travaillée de tout le
tympan, on trouve tous les caractères de la
sculpture byzantine , la longueur du corps ,
la grandeur exagérée des pieds et des mains,
les plis raides et pressés des draperies, et
surtout le soin minutieux apporté dans
l'exécution des plus petits détails. Toute
fois, comparée avec d'autres monuments de
la même époque, elle paraîtrait traitée avec
un peu plus de largeur; on pourrait dire,
avec moins de recherche et de manière. La
môme observation s'applique, au reste, à tou-
tes les figures du bas-relief.
A la droite du Christ et sur la zone du
milieu se groupent les élus, parmi lesquels
une sainte très-rapprocliée du Christ me
paraît être sainte Foy [Sannta Fidis), pa-
tronne de l'église ; puis saint Pierre, recon-
naissable à ses clefs, suivi d'un vieillard
appuyé sur des béquilles, et d'une foule de
personnages, différents de sexe et de profes-
sion. Le groupe le plus remarquable montre
un abbé tenant sa crosse d'une main, et de
l'autre conduisant un roi, qui, la tête bais-
sée et les genoux à demi fléchis, semble
frappé d'une vive terreur; le moine au con-
traire, la tête levée, l'air confiant, présente
son timide acolyte en homme qui a l'assu-
379
CON
DICTIONNAIRE
CON
380
r.inoeqiio persotino ne saiirnit t'Iro mal reru
en sa compagnie Kien de plus naïvement
comique que ces deux figures.
Les jiersonnagcs qui composent les difle-
renls groupes n"occui)i'nt pas tout res|)ace
de la seconde zone. Us sont placés sous
deux espèces de frontons, et les intervalles
du fond fentre les frontons et le haut dcr la
zone) sont remplis par des aiifies de pro|)oi-
tion plus petilo et dans ditlerentes attitudes,
la plupart tenant des ljan<Jeroles qui portent
les noms de Vérins Théologales : fides.
SPES. CARITAS. CONSTANCIA. VJIILITAS (sic).
Sur la mèuje zone, mais di.'l'anlre côlé, c'est-
à-dire à la gauche du Christ, paraissent les
dauniés, séiiarés du Sauveur par des auges
(pii les repoussent. Un sérai)hin tient le livre
de vie cpii se ferme au Jugement dernier,
et pour jilus de clarté le livre poite l'ins-
cription suivante : hic sig\atvr liueu vite.
Les damnés, ainsi que les diables mêlés avec
eux, sont rangés sur deux lignes l'une au-
dessus de l'autre. En preuve d.> rim|)^rtia-
lilé des fondateurs de l'abbaye, trois moi-
nes, dont un abbé, figurent parmi les réprou-
vés, pris tous les trois dans un filet que
tient un démon. J'observe ensuite un groupe
qui aurait pu in.jpirerau Dante la description
du supplice de l'évèque Ruggiero , c'est un
diable rongeant le crâne d'un damné
Deux vers au-dessus de cette zone expli-
quent la double composition. Le premier au-
dessus des Ijienheuieux : Sanclorvm celvs
slatXpo ivdice letvs; l'autre, du côté ojiposé :
Iluiitnes (sic) pcrvcmi sic svnt in maria rapti.
Le mot maria n'est juslilié que par le lilel
dont je viens de parler.
La zone inférieure représente encore le
contraste des su|iplices de l'enfer avec les
joies du "[laradis. Deux fronlons parta-
gent ce compartiment. D'un côté les élus
sous des arcades par groupes de deux ou
de trois , se dirigent vers la porte du para-
dis toute garnie de ferrures avec un énorme
verrou et une serrure de sûreté s'il en fut.
Sur le fond au-dessus du fronton, on voit un
aulel avec le calice, puis des morts sortant
de icurs totnbeaux, enfin une sainte attine
par une main gigantesqu(.'. C/c^l encore
sainte Foy, à ce que je su|i|)ose. Deux légen-
des expliquent celte partie du bas-relief,
l'une tracée sur le cordon qui sépare la se-
conde zone de la troisième , l'autri! sur les
rampants du fronton. Les v(uci : Sic fhitrr
electis ad celi gavdia cnnctis — Gloria pax
reqvies. perpetvvs que dies — Casti pacifici
mites pirtdtis nniici — Sic stant gavdeutes se-
cvri nil melvcntes.
Au contre de cette zone, précisément sous
les |)ieds du Christ, un ange et un diable jiè-
sent les Ami.'s ; le iliahle a l'air Irès-h'ipou et
cherche évidenumiit à rendre sa part meil-
leure.
V.n o()positioii à la
Sculpteur a placé cell
gueule monstrueuse,
les damnés. On voit ensuite, sous un fronto!
correspondant à celui des élus, un diable
porte du paradis, le
e de l'enfer; c'est une
où un diable pousse
énorme : c esi, je crois, Satan en personne,
assis sur son trône, lenaîit ini damné sous
ses pieds en guise de tabouret. Il est entouré
de ses ministres etdos réprouvés, qui expient
leurs crimes [lar dilférents genres de suppli-
ces. On remar<[ue englouti par la gueule
diaboli(pie un chevalier tout armé, préci-
pité avec S'Ui ciieval, qui s'abat et le renverse
la tète la première; puis un diable tenant
une harpe, qui entonne quel(|ue chose dans
la bouche d'un malheureux pécheur (1); un
gourmand, reconnaissable h un gros ventre,
obligé d'avahr queli[n.es |ilals de la c")isine
infernale; un homme et une femme, deux
amants cou|)ables, je crois, étranglés <le la
même corde et trouvant, commet il sendile,
quelipie consolation, ainsi que Francesca et
Paido, à souffrir le même su|)plice; un avare
pendu, sa bourse au col, pendant qu'un ser-
pent lui rouge les yeux; enliîi un damné à
la liroche, entouré do démons, dont les uns
ofificient comme cui>iniers et les autres ser-
vent de chei]ets. — Tels sont les principaux
groupes de cette partie de la compositi(ni.
Au-dessus on lit les vers suivants :
Peiils inivsti crvciatvr lu igniljvs vsti
Deinonas alq iremvnt perpelvoq. gemvnt
Fvres memlaces fais! cvridiq rapares
Sic svnldaiiipnaii cviicti siiiivl ol seelcrali
Enfin sur le linteau
cette inscription :
Je la |)orte est tracée
0 pcccaiores iraiisinvlelis iiisi mores
IvJicivm (Ivrvin vobis scilote fvlvrvm
Il faut noter une particularité assez bizarre
dans ces inscriptions. Les lettres sont en
général sculptées en creux , mais il y en a
(juelipies-unes seulemenl peintes, et de ces
dernières, la plupart sont elfacées. Par exein-
))le, h la suite du dernier vers, il y a une
vingtaine de lettres que le temps a rendues
illisibles. On en doit inférer que l'inscriplio!!
a été augmentée a|iiès cou|i; peut-être, la
lieinlure du bas-relief est-elle fort posté-
rieure à la scnl[iture. J'aurais dû remari|uer
plutôt (pie toutes les figures sont peintes, et
(pioi(pn' les couleurs sendilent assez moder-
nes, elles sont appliquées sur une couche
ancienne de même teinte et bien visible en-
core en (pielques points.
Si je ne me trompe, dans cette variété
immense; de personnages accumulés sur ce
bas-relief, il y a plus d'iniagination ijue n'en
montrent d'ordinaire les comj'osilions do
cetti' époque, et les amants étranglés de la
même corde, l'aldjé protecteur du loi, le
cliaiit(;ur et le gourmand |iunis par oii ils
ont |)éché, annoncent une certaine reclier-
che d'idées (pi'iui ne s'attt'iid pas à r(!ncon-
trerdans les ouvrages d'une épo(pie de bar-
barie. Je
rection d
remarque encore, malgré l'incor-
u travail, une tentative constante
(I) On a voiihi, je pi'iise, iiinnirer le supplice des
Jon};l>'iirs iloiit la liouche n'a fail eniciulre (|uu des
chants prot'aiics.
581
CON
peur arriver h l'expression , tentative quel-
quefois suivie de succès.
L'année derûièrc on a pratiqué une large
tranchée le long de la muraille nord de la
nef et autour de l'abside, qui , enterrées à
une profondeur notable, souffraient sensi-
blement de riuimidit('. Dans cette fouille on
a découvert un grand nombre de tombeaux
en pierre appliqués contre les murs de l'é-
glise et empilés les uns au-dessus des autres.
Quelques-uns de ces tombeaux sont en grès,
la plupart en pierre calcaire. Dans presque
tous, la place de la tète est marquée. On en
voit plusieurs qui ont sur le côté une espèce
de porte mobile qui s'ouvre au moyen de
jioignées de fer, mais les couvercles du plus
grand nombre sont scellés avec un mastic
fort dur. Les plus grands de ces sarcophages
contiennent un gril en fer sur lequel le cada-
vre était étendu. Aujourd'hui beaucoup de
ces tombeaux renferment encore des osse-
ments et même des squelettes entiers, mais
je n'ai pas entendu dire qu'on y ait trouvé
des bijoux ou îles ustensiles quelconques. Il
y en a fort piu qui se distinguent par quel-
que décoration, et dans ce cas elle se réduit
à un soubassement ou bien à une niche
avec des colonnes et une arcature ligurée.
Tel est le tombeau de labbé Bégon, placé à
l'extérieur de la nef, du côté sud. L'inscrip-
tion que je vais rapporter est gravée sur
deux tablettes de marbre noir, et les creux
des lettres sont remplis de plomb. Entre les
deux tablettes se trouve un bas-relief de
style byzantin seul|)té dans m calcaire gri-
sâtre, et qui représente le Christ ayant à sa
droite sainte Foy, à sa gauche un abbé,
tous les deux couronnés par un ange.
sollerli cvra gess
it el allera plvra: hi
c est lavdaiidvs per se
cvla vil- veneraiiilvs
wivat iii elernvm
geiu iavdaïuio svpernvm
Hic est abbas sitvs
ilivina lege perilvs
vir Dmo gralvs
(Je iiOLuiiie Bego vocalvs
lioc peragens clavslr
vin qvod versvs
lendit ad avstrvm
Il est vraisemblable que cette inscription
ei le tombeau ne sont pas fort jiostérieurs au
commencement du xiV siècle.
Au sud de l'église attenant au transsept, on
remarque un arceau porté sur des colonnes
géminées fort basses. Voilà tout ce qui reste
du cloître bàli vers la tin du \i' siècle |)ar
l'ablié Bégon, et que l'on vient d'.ibatlre tout
récemment. Le style des colonnes ne per-
met pas de douter qu'il ne fût presque con-
temporain de la construction de l'église.
Je transcris les vers suivants ([u'oi lit au-
dessus d'une porte en ruine qui doimait dans
le cloître , mais je ne sais à iiuelle partie du
monument elle con;luisait.
lias benedic valvas qvi — niviulvni rex bone salvas
El nos de porlls siiiivl^ omnes eiipe niortis.
Enfin, je citerai une dernière inscription
encore en vers léonins, car il paraît que les
religieux de Conques iaisaieni graml cas de
la poésie. Eli,' est gravée sur un linteau de
porte ayant la forme d'un fronton obtus,
DEPIGR.\PH1E. CON 582
Jsie inagistrorvin ocvs est sinivl el pvcrorvm
MlKvnt qvando volvnl Lie {sic) res (jvas perdere
[nolvnt
Je me suis demandé vainement quel pou-
vait être ce lieu. Le dernier vers donnerait à
penser qu'il s'agit d'un trésor ou d'un tronc
pour les pauvres, mais alors je ne sais que
luire des maîtres et des enfants.
L'Eglise de Sainte-Foy est du petit nom-
bre de celles, qui, au milieu de nos discor-
dres civiles, ont conservé des vases et des
reliquaires précieux, soit par leur matière,
soit par leur origine. Pendant la révolution,
on distribua entre les habitants du bourg
tous ces reliquaires, et, la tempête passée,
chacun s'emjiressa de les rapporter. Cet
exemide, je ne dirai pas de probité, mais de
respect pour ces nobles et curieuses reliques,
est malheureusement bien rare en France et
j'éprouve un vif plaisir à le rap|)0rter.
Voici les objets les plus remarquables que
renferme le trésor de l'église :
i" Le reliquaire le plus ancien est nommé
l'.V de Charlemagne , et si la tradition est
vraie, ce |)rince en aurait fait don à l'abbaye
de Conques. Son nom lui vient de sa forme
qui se rapproche en effet de la lettre A. C'est
un triangle dont la pointe est surmontée
d'une boule en cristal. Les côtés sont cou-
verts de cabochons et de quelques intaiiles
antiques, parmi lesquelles j'ai remarqué une
victoire écrivant sur un bouclier, morceau
d'un très-beau travail. Sur la base du trian-
gle s'é!èvent deux statuettes en bronze doré
(ou peut-être en vermeil). On reconnaît que
cette base, doublée d'une lame de cuivre do-
ré, a été raccommodée mal.idroitement avec
des plaques qui ne proviennent pas du mê-
me reliquaire , comme le font croire quel-
ques lambeaux d'inscription qu'on lit sur
ces fragments. La forme des lettres et le nom
de l'abbé Bégon doinient lieu de croiie que
ces fragments remontent au xii' siècle. Peut-
être à cette époque ajouta-t-on une base à l'A
de Charlemagne, car cette base, sans en ex-
cepter les statuettes, paraît moins ancienne
que les côtés du triangle. Quoi (pi'il en soit,
voilfi ce qu'on lit sur ces lames de cuivre
doi'éiSvm dominus qve crvx... puis... Ahbas
formavil Bego feliqviasque locavit...
2° Une statuette di? Sainte-Foy en vermeil,
haute d'environ dix-huit pouces et d'un tra-
vail qui me parait remonter au xr siècle. La
tête de la sauite , fort disproportionnée avec
le corps, est peut-être une restauration re-
lativement moderne, en tout cas fort infé-
rieure au reste, quant à l'exécution. Ou voit
répandues à profusion sur toutes ces statuet-
tes des pierres précieuses , des intailles et
des camées antiques, quelques-uns assez
grands et d'un fort beau caractère. J'ai sur-
tout remarqué un camée représentant la tête
d'un empereur ilont les traits m'ont )iaru of-
frir de la ressemblance avec ceux de Titus.
N'étant nullement préparé à trouver tant do
richesses dans un pareil désert, je ne m'é-
tais ]ias pourvu de terre glaise ni de plAtre
pour prendre des empreintes, et dans le ea-
583
CON
falogue des pierros antiiiues, je ne puis que
citer lues souvenirs.
3° Un émail byzantin, que je rrois de tra-
vail grec et fort ancien. L'exécution en est
singulière. La. tigure du saint a d'abord été
gravée en creux, sur une phupio de cuivre, à
peu près comme on fait aujourd'hui ipour
une gravure sur bois, puis les creux ont •t'té
remplis d'un émail coloré, onQn toute la ilia-
que a été polie. Le cuivre réservé autour des
j)arties émaillées en masque les couleurs.
Sous ce rapiiort, ce morceau curieux ressem-
ble plutôt il une incrustation qu'à un émail
à proprement parler.
4" Une plaque de porpliyre rouge carrée,
encMssée dans de l'argent niellé. Celte pièco
est curieuse en ce qu'elle porlo une date et
peufservir ainsi h l'iiistoire de l'art du nielle.
A en juger par la perfection du travail, il
devait être déjà très-avancé au commence-
ment du xn' siècle. Sur la tranche de ce re-
liquaire, on voit gravés et niellés avec beau-
coup de soin et<radresse dix-huit petits bus-
tes représentant le Christ, la Vierge , sainte
Foy, sainte Cécile, saint Capraise, saint Vin-
cent et les douze aiiôtres. Voici rinscription
également niellée :
Anno al) Incarnacione Domini miilesimo : c
sexlo. k. ivlii Doniinvs Poucivs Barliasuensis
episcopus etSancle Ficlis vira;iiiis monachus
hoc allare Begonis abbatis dcilicavit
el (le Xpi et sepvltro eivs iiivllasiive
alias saiictas relicpias hic reposvil
On conserve encore à Conques quelques
curieuses tapisseiies du xvr siècle, repré-
senlant la légende de sainte Foy et de saint
Cajiraise (1).
CONSTANCE, sur le Rhin, dans le grand-
duché de Bade.
I
Dans la crijpte de la basiliijuc du monastère de
Saint-Grcgoire ;jrt'« Constance, sur la rive
du Rhin.
A l'aiilel élevé en 983 par Gebeliard, évi^que de
Constance.
Hoc opiis exigiiiini divcrsis aiiilms acinm
Fcn libi Grci^dii siippk'x dcvolio suivi
Pisesiilis iiidigiii; iniciii lu cuiii plube lideli
Coiijunu'as liiruiis precibiis pater aliiic supernis.
[Cardinal Mai, 18(i, 1 ; Mabillon, Annal.
Ucncd., t. IV, p. "■ ^
DICTIONNAIRE CON 384
lij Constannensis dioni obiji oa cxisiimaiinnn, vi
ab omnibus Sacerdoiio digiius habcietur, die
XV. Aprilis conditus est anno M. CCCCXV.
Ille ego qui Lalinni priscas imitarier arles
Explosis docui seimone ambagibus, et qui
Eloquiuni niagni Deniosllienis el Ciceronis
In bicem retuli Ciirysoloras nomine nolus
llic silus, emorieiis pcregiina sedc ([uiesco.
Ilui' me Conciiij deduxil c\ira hinni (h\u\
l'onliliciim Ectiesiam vexaret scliisma pcrorbcm,
Ronia meos genuit majores, me bona lellus
Byzanliiia liilil, cincres Conslanlia seriial.
Qiio nioriare Inco ni! refert : vmliqiic co'lum,
Pœnaruraque locus niensura dislal eadein.
(Labbe, Thés. Epit., p. 337.J
CONSTANTINOPLE, capitale do l'Empire
Ottoman.
I.
Inscription gravée sur le piédestal d'une co-
lonne antique conservée aujourd'hui dans
une maison particulière.
10. XC. (IHSOÏS XPISTOS).
NI KA.
D'un autre côté du piédestal.
Fortun;c reduci
Ob deviclos Gollios
[Appendix a Gud. prœf. , n. 10 ; Cardi-
nal Mai, i). 8.)
II.
Sur la châsse des reliques de saint Aace, mar-
tyr et saint Alexandre, prêtre.
M«/JTUpOf 'AzKzioio 'A).£?àvopou 6 Upfio;
'EvSâSs aûpMru y.Hrut âmp ;^/3ovoj oXêiof r,uf£.
IV.
{Cardinal Mai, p. 54.)
II
Epitaphe du' chroniqueur hi/zantin Manuel
Chrijsoloi'as.
Manvel Chrysoloras miles Conslantinopolitanus
ex veluslo génère Homaiioruni (pii cuni Conslaii-
tanlino liii|). migraninl, vii ilodissiinus, piuden-
tissimus, iiptinins, <|ui tenipore gencraiis Conci-
(1) M. le ininisire di; rinlérieur a décidé qnc l'é-
glise de Coiiipies siTail ((iinpli-lcineiil réparée. Les
travaux sniil dirini'S avce Ixiuui (iii|i d'iiili'llii^eiice par
M. lîoissoiiuadf, arebileele du (lt|i;irleuieiil «le l'A-
Vfyriui; ecUe lépaiatioii lui l.iil le plus gr.uKl'Iioil-
neur
HL
Sur une grande colonne.
'AyaOn tûj^ï)
KwvTTavTtvou
(MyiàoM |3c/(7().£wf
TO'j eOffSÊEaTocTou
l5 BîVETWV
sic
tÙvWo'jTWV.
[Cardinal Mm, 254, V ; MruAT., p. 62-2, 2;
Atitre leçon, 1995, 1.)
IV.
Temple de saint Procope, martyr.
lascriptioQ de la staluiî de l'cniuKiue l'iaton, brûlé vif
SDiis l'fiiipire Je Dasiliscus-
•O fiETaTtOeif vtfXKT'a
TM poo^w 7I«/Ja5oO>)TW
[Cardinal M.vi, 295, 3 ; Si idas, au mot
n^OXOTTIOC-)
S85
.<fS
CON
V.
Rue des Janissaires,
Principis hanc statuam Marciani cerne torumque
Terejiisvovit quod Tatianus opus.
(Cardinal Mai, 34.2, 3 ; Spon., Voy. t. I,
p. 22i.)
VI.
Sur la porte d'Or.
Haec loca Theudosius décorât post fala lyraiini.
Âurea secla gerit qui porlam consiniil auro.
[Cardinal Mai, p. 340 ; Banduri, Anluf.
Constant., p. 156, lilj. vu; Du Gange,
Const. Christ., p. 52; Burman., An-
thol., t. I, p. 245.)
VII.
A la Porte Neuve.
Theodosii iussis gemino iiec mensc peraclo
Conslantiniis ovans haec mœnia firma locavit
. . . tam slaliilem . . . vix condercl arceni.
[Cardinal Mai , p. 328; Muratori, p.
2011,8.)
On a suppléé ainsi aux lacunes de la der-
nière ligne [tam cito] tam stabilem [Pallas]
vix conderet arcem.
Les notices suivantes font connaître quel-
ques-unes des inscriptions du moyen âge
de Constanlinople.
Notes d'un voyage archéologique en Orient.
Extrait de rapport adressé aM. le Ministre de l'iiistructioii
publique par M. L. de Mas-Latiie (1).
Conslanliiiopio, le 18 nov. 184S.
Je devais, avant de nie rendre en
Chypre, venir à Constanlinople demander
les passeports qui m'étaient indispensables
pour visiter le pays avec fruit et sécui'ité.
M. de Bourqueney a secondé mes projets
avec toute bienveillance, et j'ai reçu |)ar
ses soins du gouvernement turc, outre le
bouyourdou donné aux voyageuis, un llr-
man spécial qui m'ouvrira, je l'espère, les
mosquées et les autres lieux souvent inter-
dits aux chrétiens.
J'ai protité de mon séjour à Constanlinople
pour étudier les monuments du moyen âge
que cette ville conserve encore en grand
nombre, et je serais heureux si vous trou-
viez quelque intérêt aux renseignements
que j'ai l'honneur de vous adresser aujour-
d'hui, sur une des parties de la ville tlont
l'archéologie est le moins connue.
Constanlinople se compose, entre autres
quartiers bien distincis, de Stamboul, la
vieille ville bizantine , à l'occident du port,
et des villes de Galata et de Fera, h l'est de
la Corne d'Or. Sainte-Sophie, Sainle-Irène,
rhi[)podrome, les ruines du palais de Bla-
quernes, les aqueducs, les citernes, les rem-
parts successivement enlevés et réparés par
D'EPIGRAPHIE. CON 586
les croisés frai;çais et 1 es Turcs de Mahomet II,
ont été souvent décrits, et je n'en dirai rien.
11 n'en est pas de môme. de Galata, ville
franque, qui existe en entier avec son don-
jon, ses tours, ses églises, ses créneaux por-
tant encore plusieurs inscriptions, et à la-
quelle les voyageurs, justement ca|)tivéspar
la renommée des monuments do l'autre rive,
n'accordent qu'une faible attention. Quoique
ville essentiellement génoise par ses sou-
venirs, mais non plus par son commerce,
Galata mérite cependant notre intérêt comme
l'un des établissements principaux des La-
tins en Orient.
Galata fut, dès le xi' siècle, et peut-être
avant cette époque, occupé par les Génois,
qui fondèrent en ce lieu des comptoirs, et
qiii purent , à la faveur des concessions im-
périales, s'y régir sous une administration
Indépendante. A mesure que la colonie s'ac-
crut en richesses et en population, elle sentit
la nécessité d'assurer sa sécurité, que la pro-
tection lointaine de la métropole ne suffisait
pas toujours à garantir. La prise de Constan-
linople par les Français et les Vénitiens ne
nuisit que momentanément au commerce de
la république ligurienne dans l'empire grec;
et une fois rétablis à Galata, à la lin du xiu"
siècle, les Génois dominèrent bientôt tout le
commerce du Bosphore et de la mer Noire,
où les Vénitiens ne furent jamais qu'au se-
cond rang. C'est vos cette époque que la co-
lonie génoise dut protéger ses établissements
et ses demeures par des fortifications qui
furent, en des temps divers, augmentées ou
refaites en entier.
Aujourd'hui l'enceinte de Galata forme un
grand triangle irrégulier dont la base longe
le port, depuis Top-Hanna, h l'est, jusqu'au
bas des cimetières du Tekké, à l'ouest, et
fait face à Stamboul, depuis le sérail jusqu'à
la hauteur de la mosquée du sullan Achmet.
Au sommet du triangle est le donjon, grande
tour ronde, d'où l'on jouit d'une vue rnagni-
liiiue. En examinant l'ensemble de Galata du
haut de ce monument, on distingue très-
bien la ligne de ses remparts, qu'on ne peut
suivre toujours dans l'nitérieur de la ville,
où des constructions particulières en ont
envahi plusieurs parties. Je vais décrire
cette enceinle aussi exa(.'tement qu'il me sera
jtossible. Je donnerai les inscriptions que
j'y ai remarquées, quoiqu'elles ne soient pas
d^une grande ancienneté ni d'un grand inté-
rêt, parce qu'elles ne se trouvent, ci ma con-
naissance, dans aucun ouvrage, pas même
dans l'histoire de Galata qu'a récemment pu-
bliée à Turin M. Sauli, héritier d'une famille
non moins illustre à Gènes que dans les co-
lonies génoises de l'empire grec.
En descendant du donjon, vers l'ouest.
(1) Extrait de la Bibliollwijuc do l'Ecole des
tes, 2e série, I. II.
pour longer les cimetières et arriver au pont
de bois, on voit l'enceinte presque intacte,
avec ses tours, ses courtines et ses fossés. A
l'intérieur, un chemin de ceinture encore
praticable isole le rempart et en laisse voir
la disposition. A trois ou quatre pieds au-
Ciiar- dessous dos créneaux règne une terrasse de
trois pieds de large, qui est soutenue eu
387
CON
DICTIONNAIRE
CON
'ôW
partie sur l'épaisseur du [larapet, en partie
sur une suite de petites arcades extérieures.
Les combattants avaient arcès sur la terrasse
par les tours et proliablmi'iit aussi par-dès
escaliers de bois aujourd'hui détruits. Les
tours et les courtines qui les relient sont
crénelées dans le môine système (jue celles
d'Avignon; mais elles ne sont pas, comme
ces dernières, couronnées de milcliicoulis, et
leurs créneaux n'ont pas de meurtrières. Leur
construction est en pierres de petit appareil,
auxquelles se mêle quelquefois la bri(pie.
Huit tours flanquent le rem|)art depuis le
donjon jusqu'à la mer. La première est car-
rée el n'olîre rien de remarquable à l'exté-
rieur. Du côté de la ville, on distingue une
plaque de marbre dont la partie inférieure,
brisée depuis longtemiis , devait porter une
inscription, et dont le haut offre deux écus-
sons. Dans l'un est la croix, semblable à celle
de la maison do Savoie , que l'on trouve sui
tous les monuments de Galata ; dans l'autre
est un aigle. Entre les deux est l'image d'un
personnage ailé, tenant le glaive hors du
fourreau , qui représente sans doute saint
George, patron de Gênes.
La deuxième est carrée et n'offre rien de
particulier.
La troisième est ronde. Sur le côté occi-
dental on a encastré une plaque de marbre
portant trois écussons. Au-dessous est une
inscription rappelant que cette tour fut ter-
minée en 1433, sous l'administration d'un
membre de la famille Grimaldi. L'écu du
centre porte la croix, celui de gauche une
bande échiquetée, celui de droite un champ
fuselé. L'inscription est ainsi conçue :
f Hec. lurris fuit perfecla. te
inporc spcckibilis dni Borucli
(leGriniaUiis, M.cccc. xxxin.
Elle est gravée en caractères gothiques,
ainsi que toutes les suivantes, à l'exception
d'une seule que je signalerai.
La quatrième tour, carrée comme les deux
premières, offre dans sa construction plu-
sieurs l'iagments de monumenls el d'inscrip-
tions antiques. Sur le côté, et à une grande
hauteur, se voit une plaque de marbie
blanc où sont sculptés quatre écussons , les
deux du haut ayant la croix en relief, les
deux du bas portant en chefs de triangles
enlacés et trois fascettes traversées oblique-
ment par quatre bandes. J'ignore à quelle
famille apparlieinient ces armes. Au centre
de la pierre est une image (ju'on prendrait
pour celle d'un magistrat, si sa tôte n'était
environnée d'un nimbe.
La cinquième tour est ronde, la sixième est
en {)entagone, la sei)tième est carrée. Je n'y
vois rien à remar(pier.
La huitaine, voisine du poiil el formant la
tête du rem|iart méridional qui burde le ri-
vage, est engagée dans les maisons. Je n'ai
l)u y reconnaître ni armoiries ni inscrip-
tions.
Sur toute l'étendue du rempart du midi,
ilopuis le pont jusqu'il l'arsenal de Top-
Uanna, le mur est aujourd'hui séparé de la
mer par des maisons et mèm(,' des rues qui
ont dû jirogressivement empiéter sur la rive,
à mesure ijue la ])Opulalion a déjjordé hors de
la |iremière enceinte; ce (jui a dû avoir lieu
postérieiu'cment à la prise de Constantinoplo
par les TiuTS. A peu de dislance du rem-
part, dans l'intérieur, j'ai remarqué des ma-
gasiusbas et voûtés, d'une coustruilion ana-
logue à celle des murailles. Il dépendaient
sans douti,' de la douane, qui devait être peu
éloignée. Huit [loiles, dont quelques-unes
sont aujourd'hui nmrées, étaient pratiquées
dans le rempart et donnaient un aceès facile
de la mer à l'intérieur de la ville. L'ne haute
tour ronde, attenante à la première porte et
voisine de la mosquée d'Hassad-Kapoussi,
protégeait la partie ouverte sur la campagne
et se rattachait par une courtine à la hui-
tième tour, dont il a été parlé. Au haut de
la tour ronde est une inscription biiséu dans
laquelle on lit cependant :
t {iùi. Tenipore Speclab.
L'inscription de la deuxième poi'te, dite de
Moum Khaué-Kapoussi, est en grande partie
cachée par une maison adossée au remi»art.
J'ai pu y lire ces mots :
IlIS (?) (Jehsus) M. cccc. xxx. vi.
Ercxit praîtor Marrufus Balilasarus..
Mœnia plus aliis. Nobile i'ecil upus...
Aspeclu fonnoso. ..
Hec sibi servahil....
Cunque diis...
Les armoiries sculptées sur cotte porte
devaient être les mêmes que celles de l'ins-
cription suivante, dans laquelle les citoyens
de Galata se sont inspirés des usages de l'an-
tiquité jiour témoigner leur reconnaissance
au podestat Balthazar Marufo.
La troisième porte, ouverte encore, est
celle d'Egri-Kapoussi. Une belle plaque de
marbre intacte en décore le haut. On y voit
trois écussons, dont l'un, celui du milieu,
porte la croix latine ; celui de gauche une
bande chargée de dentelures; le troisième,
un besant ou un tourteau traversé d'une
bande. Au-dessous est cette inscription en
letlres capitales :
APAeui. Trxu.
Baiiasai'i. B. F. Marufo. Galalae. hiijiis Byzan-
.... Buspliori.
colonix'. B.
tiaiKC. IVm;1!.
Goiiuciisitim.
pr;i;lori.
Qui. luagisnaUnii. quein. susreperat. dii
goroiulo.
Suliurl)anis. hac.
plialis. el. ail.
Ciirislcam. lurrim
Diiplo. collails. co
lianssiiiue.
M. (beiic nicreiili)
iiiueiiibiis. ain-
priscK, aldiiliiiis
(ooinniaiii) ipsaiii. inllo-
ri'iii. l'xiinic. propagalani. i'xiinialaiiii|. fore.
ciiravil.
Gfîiiui'iises. ac. siil)urbaiii. Galalci. «ivi'!,. >:<>•
loiii<ini' ili'ilore.
38S CON D'EPiGP.
Le mur dont il est question dans ces deux,
iuscriiifioiis existe encore presque on entier,
à 1 exception des créneaux, qui ont été la
plupart renversés. Sa belle construction jus-
tifie les éloges des Génois. Les arcades qui
supportent la terrasse destinée aux combat-
tants sont en briques et reposent sur de
grandes pierres de taille engagées dans la
maçonnerie. De dislance en dislance, des
contre-forts augmentent la solidité du mur,
derrière lequel il n'y avait pas de terrasse-
ment. Dans le bas, 'on voit encore des em-
brasures, aujourd'hui i'ermées, qui ont dû
servir à placer des pièces d'artillerie. Marufo
ne termina pas seul ce travail; les podestats
ses successeurs s'y intéressèrent également
et les complétèrent, comme on le voit iiar
l'inscription suivante, placée sur une des plus
belles parties du rempart, et dédiée à Lu-
chino de Fazio :
f SpecUbilis. ans. Lucliinus.
de Facio. poiestas colonise
Hec. mœiiia. compleri. fecit.
anno Dni. m. cccc. xxxx. vn.
Le reste de l'enceinte, rattachée d'un côté
à la jjorte de Top-Hanna, et joignant de
l'autre le mur oriental de Galata, est beau-
coup plus ancien que la partie iirécédente.
Elle est d'un travail moins soigné; au lieu
des arcades qui soutiennent le parapet, il y
a seulement des avances en pierres sur les-
quelles on établissait peut-être dans l'occa-
sion un plancher de bois pour le service des
créneaux. L'inscription suivante, encastrée
dans le mur près de la porte de Keretcli-
Kapoussi, iixe la date de sa construction à
i430 ; les emblèmes de trois écussons qui la
surmontent ont été enlevés au ciseau :
De. Francis. Galalïe. Filip. digne, pelas.
Litoria mœnia. hurgi. coloniie. urbi. gjuncsit.
Terdenis. mille, labenlibns. annis.
Et quadrigentis. que. XRS. nos reparavit.
Les réparations ou rééditications que fit
faire, à cette partie de l'enceinte, Nicolas-
Antoine Spinola, l'an 1441, sont rapi)elées
par cette inscription, placée sur le rempart
du côté de la mer, après la porte de Ke-
retch :
Speclabilis. nobilis. Dns.
Nicolaiis. Antoniiis. Spinuld.
Poleslas Père hoc opus lieri.
(Jussii) M. cccc. xxxxi. die x...
Un écu conservé sur cette inscription
porte une face écliiquetée, qui forme, je
crois, les armes de Spinola.
J'ai suivi le mur occidental et le mur mé-
ridional; il me reste à dire quelques mots
du rempart oriental qui, partant du donjon
de Galata, descend jusqu'à la porte de Top-
Hanna. Du côté de la ville , les courtines et
les tours sont engagées, en grande partie,
dans les dépendances de l'établissement
français des lazaristes et de quelques maisons
particulières. Les tours sont habitées; quel-
ques-unes ont perdu leurs créneaux el sont
APHIE.
co^
MO
couvertes d'un toit, A l'extérieur, le fossé
existe presque en entier et permet d'exami-
ner le mur et ies tours. La construction est
la même que celle du reste de l'enceinte;
mais il est à remarquer que les créneaux
sont ici percés de meurtrières; toutes les
tours sont carrées.
La première, près de la tourdeTop-Hanna,
a été terminée par Balthazar Marufo , le
même qui a fait exécuter les travaux du
côté de la mer. Ses armes, semblables à
celles qui sont sculptées sur les poi-tes de
I\Ioum-Ivhalé el d'Egri-Kapoussi , se voient
sur la tour avec cette inscription, gravée en
lettres gothiques comme toutes les autres :
7 M°. cccc. xxxx v. Compléta est
Hec turris. teinpore. poteslad
ie. Speclabilis. Dïî:. Baldasari.
Marruli. de mense. Mail.
Je n'ai vu rien à remarquer sur la deuxième
tour, qui est carrée et crénelée. La troisième
est voisine de la porte de Barma-Kapoussi.
Elle fut terminée sous l'administration de
Jean Sauli , ainsi que l'atteste cette inscrip-
tion :
Turris. isla. fuit, finita. tem
pore, regiminis. egregii viri.
Dni. Johanis. Siiiili. honorabilis.
Poteslaiis. Peyre. mcccciiu.
Die. prima. Novenibris.
Au-dessous, trois écussons : le premier fiorte
une aigle à senestre, pour me servir des
termes héraldiques; le deuxième la croix, et
le troisième une aigle àdextre.
La quatrième tour tombe en ruine. Entre
la troisième et la quatrième tour, !a courtine
est intacte.
La cinquième, plus haute et plus forte que
les autres, est située près de la porte et dans
l'axe de la grande rue de Péra. Des armoi-
ries et une inscription mutilées s'aperçoivent
dans le haut. Il me semble y lire 144 Ces
fondations, ou du moins la rééditication gé-
nérale de l'enceinte de Galata, se rapportent,
comme l'on voit, à la première moitié du xv'
siècle. Les Génois, effrayés des progrès des
Turcs, qui pressaient déjà Constantinople de
toutes parts, se hâtaient de relever leurs
remparts, mais ne songeaient guère à porter
un secours efficace aux empereurs grecs.
L'enceinte remonte à l'est de la porte de
Péra et va se relier sur le haut de la mon-
tagne au mur septentrional, derrière le don-
jon. Ce donjon est une haute tour ronde iso-
lée, percée dans le haut de deux rangs de fe-
nêtres et couverte d'un toit conique, qui
semble de construction moderne. La tour,
nas plus que les remparts el les courtines,
n'a de mâchicoulis. Du sol au premier étage,
elle est partagée par cinq planchers en bois
qui occupent 'a moitié du plan circulaire,
l'autre m.atié restant vide pour permettre de
hisser plus facilement dans le haut les maté-
riaux et les provisions dont on pouvait avoir
besoin dans un siège. On communique d'un
plancher à l'autre par des escaliers en belles
391
CON
DICTIONN
pierres de taille prutiqu(f'S dans l'épaisseur
du mur. L'escalier s'arrèto au |iremier étage,
el l'on ne parvient au second qu'au moyen
d'une échelle ou escalier mobile. Cette dis-
position, dont le but était de rendre plus
dillicile l'accès de la plate-forme ou de a
saHe qui terminait le donjon , est semblable
à celle qu'on remarque au château des Papes
à Avis^non. , .
Ainsi détendu, le faubourg de Galata était
une véritable ville indépi'iidantc. La douane
était située au bord de la mer; le palais où se
réunissait le conseil était une belle maison
en pierre, comme le sont la plupart des mai-
sons de Galata, qui servent encore de mag.v
sins aux négociants francs; on y remarque
un bas-relief représentant saint George vain-
queur du dragon. L'église cathédrale de la
colonie était la chapelle de Saint-George ,
dans la rue de l'ancienne Poste française.
Saint-George avait sans doute autrefois de
riches ornements et une belle paroisse; ce
n'est plus aujourd'hui qu'une des plus pe-
tites églises protégées par la France à Cons-
tantinople. Détruite en 1676, elle fut, peu
après, réédifiée par les soins du marquis de
Nointel, ambassadeur de Louis XIV, comme
l'atteste cette inscription latine, gravée sur
une plaque de marbre qui surmonte la porte
d'entrée.
D. 0. M.
Anno reparalae salutis. 1676.
Teiiipluiu hoc jampridem D. Georgio Martyri
Dicatum incendii generalis ex paite supersles
Extitavit inclylum iionieu Ludovic! 14 (arvbe)
Semper augusii.
dévastâtes flammanim vi paricles
erexit régis eliiisliaiiissinii supreina maiestas
Pristina; slrucluia; novum deciis addidit
ingenita pielas régis ecclesiic priniogenili
Die vocalioni geiiliuin sacre, ob régis regvm
Adoralionem a rcgibus expurganiiit maiius
ponliliciie anno 1077
Regio palrocinio régis a Dcodaii
sufîulsil cl corroboravit
occulala pnidentia excellenlissimi domini
Caroli Francisci Olier marchioiiis le Noinlel
régis oraloris, iniiovalionc inili fœderis
capituiu jaminde a 55 aiinis inlcrrupia
Egregimn pigiins piclalis regia; nec non el
religionis aviue
ab ipso paliiliiis capueinis provincia)
Paribiensis inissionariis apostolicis
reslilulum.
Sur l'égfise de Pigi, |)rès Constantinoplc,
Vo//. uneObservation dans l'article Gènks.
('.ONTIGLL\N0. Diocèse de! Rieti, Etals
Je l'Lglise.
Venant 'des catacoiiihcn tic Saiut-Calijctc à
Hume.
Secuiidiiio belle mereiiti (pii vi\il sic annos XLii
B. N. F. pra;sl. pi;el. (|uiescil In paee vi. idus
' fardiiutl Mai, VOV, G; Mtii. 7W, 1.)
AIRE rois 3W
COPENHAGUE, caiiitale du Danemark.
\.
D. 0. M. S.
Dn. Jacobo Bordingo, Anlvverpiano, viro in omni
Pbilologia et Philosophia bene et eleganlcr ver-
saio : et proplerea Sadolctl (pioii ; aliorumque
exteroruni docliss. nioiuimentis publiée cele-
braio, priinnni Patriœ, dein Duce. Megapp. el
Sereniss. Dania; Kegg Cbristiani 111. el Fiide-
rici 11. Arcbialro : Acadeniiarum Roslocbianae
et llatniensis ornanieiuo : ob vera; pielatis, eru-
ditionis, sapientix, cl omnium virtutum laudeiu,
menioriani pL'rcnncin jani pridem adepto : grati
hoc aniini nienioraeuliiiu, PatrI oplinio, sibique,
el omnibus bonis desidoraliss. in beatœ repara-
tionis spcm, Jacobus lioidingus F. J. U. Doclor,
Professor et Cancellarius Megapol. P. C.
Pie obiil Hafiiiœ anno Chrisll iiîGO. Sept. S.
hora 1. vesp. aauo œlal. ol).
(Gros, suppl. aux Epit. de Bâlc, p. 361.)
H.
Epitaphe de Jean de Rantzau.
Johanni Ranzovio, Equiti auralo, Asseriori bber-
tatis, Danoruni iriuni Kegum a eonsiliis, eorum
que duei belloruni sumnio, hoc loco rem divi-
nara lacère soiito, iixor el liiii niœslissimi loca-
vere. Obiil cum vixissel annos 73. Aimo Christi
1565. 12Decembr.
(Gros, p- 365.)
Voy. Bredenberg , dans notre Diction-
naire.
CORBEIL, département de Seine-et-Oise,
en France.
L'Eglise de Saint-Spire. — Elle est la pre-
mière qui fut construite lors de la formation
du nouveau Corbeil, et où le fondateur mit
des chanoines. L'édihce qui subsiste de nos
jours porte des marques de diilérents siècles,
et n'a rien que d'assez simple.
Eglise Sainl-Guenaiit. — Le comte Hay-
mond ayant fait bâtir l'église de Saint-Spire,
])rès de son château, lit pareillement cons-
truire celle de Saint-Guenaut dans ce châ-
teau même, proche rembouchure delaJuine
dans la Seine.
Eglise de Saint-Jean de l'Ilcrmitagc. Celte
église, qui est renfermée, dans la ville, a été
fondée avant le milieu ilu xr siècle, et seu-
lement quatre-vingts ou soixante-quinze ans
a[irès celles do Saint-Spire et do Saint-Gue-
naut. Son fondateur est Nanterus ou Nan-
tier, vicomte de Cuibeil .sous li^ roi Henri.
Le prieur de ce lieu jouissait autrefois d'un
droit fort singulier. Le curé do Sain(-Porl,
au diocèse de Sons, lui devait, le jour do
Sainl-Jcan-Baiiliste, trois chapeaux de roses
vermeilles et trois paires de gants rouges,
pour une terre assise à Sainl-Port. nomméo
la Terre des Chapeaux, et il devait les ap-
porler en dînant, sous peine de cinq sols d'a-
mende.
Eglise de Notre-Dame. — On ignore en
o9j
COii
DEPIGRAPillE.
COR
r.94
que! temps, et pai- qui cette coUéginlo ci été
fondée, àen jugor par la tournure des cin-
tres d'un pilier à l'autre, on trouve l'indica-
tion des coaimencements de l'architecture
gothique : ainsi son établissement serait, au
plus lot. du temps des comtes Bouchard II,
ou d'Eudes, son tils, et sous le rèj^ne de Phi-
lippe l", qui commença en 1060. Quel qu'en
ait été le fondateur, on voit (ju'il voulut
imiter le comte Haymon dans le nombre des
chanoines qu'il avait fondé en l'église de
Saint-Spire. Ces douze chanoines avaient
aussi à leur tète un abbé. En 1125, Berne-
rus ouBernier jouissait de cette dignité. Ces
prébendes n'étaient point monastiques. Par
la suite, ces chanoines n'eurent plus d'abbé
tiré de leur corps. Dans une sentence aibi-
trale (le l'an 1224, le roi Louis VIII s'en dit
être abbé. Enûn, cette dignité fut supprimée,
pour éviter les débats. En 1297, le curé
d'Essonnes, sur le territoire duquel Corbeil
est bûti, était quelquefois qualitié curé de
Notre-Dame de Corbeil, ou bien il avait con-
senti que le desservant de^la succursale qui
y était fût appelé curé. L'Eglise est d'une
structure fort massive, et avec une aile de
chaque côté et des galeries. La tour est plus
délicatement travaillée, quant aux parties
extérieures et élevées. Au portail se voient
de chaque côté trois statues longues et
étroites, dont celle du milieu représente une
reine. La chapelle de Saint-Yon servait de
paroisse au xv* siècle (1).
(1) L'église de Notre-D.ime de Corbeil a élé dé-
Iriiile (le 1820 a 1823. Les délails suivanis sont e.\-
ir.iits d'une nionogiaphie de celle église que M. T.
Pinard a publiée dans la Revue archéologique de
M. Leleux.'
« Corbeil occidental dul ses commencements a une
forleresse qui fut élevée po(U' arrêter les inclusions
des Normands, sur une partie du territoire d'Es-
sonne, là où la Juisne se perd dans la Seine. Celte
cilé naissanle n'avait pas encore enlevé au Vieux-
Corbeil, assis à la rive droite de ce fleuve, son nom
et son commeice, que déjà elle avait été dotée de
deux églises collégiales, par Héiiion', premier comte
de Corbeil, pour recevoir les reliques de deux saints,
objets de la vénération des peuples du Bessiii et de
l'Armorique (a), apportées dans nos contrées pour
les soustraire à la fureur des liommes du Noril, et
devenues le butin de la guei le durant la lutte in-
cessante que ce pieux guerrier soutint contre eu\.
« Les translations de ces corps saints se liient
avec une jiompe éclatante el digne des bie.ibeineiix
qui en étaient l'objet : la première, l'an 945, la se-
conde, l'an 1007, et Coibeil a toujours eu depuis l'a-
pôtre du Bessin pour patron.
€ Là ne devait pas s'arrêter l'élan religieux de la
cité : l'an lOOOarriva ; iml cataclysme n'ayantébranlé
le globe, l'apathie et le découragement dans lesipiels
son attente avait tenu les esprits, se dissipèrent et
filent place à cette prodigieuse activité qui éleva
tant de magnifiques basiliques.
« C'est à la première moitié de ce siècle qu'il faut
rapporter la fondation de Notre-Dame de Corbeil,
qui, par le luxe de son arcliilecture, éclipsa les deux
collégiales dont nous venons d« parler, el put se
(a) Saint E\u|'ère ou S|iire, premier évècpiede Baveux
et sailli (juenauU, al)bé de l.audeveimec, en lîrelagiie.
l.e sentiineiil de tous nos lingin^Taplies est que le tulle
rendu a cessaiuls est buaucuiip plus conuu ijue leur vie.
'«) lliitoie de France, i. Il, |i. 'OiT.
(i)^ C rlit'iln'a élé rosi li-iice royale qu'à punir du règne
DltlTlONN. D'EriGBAPHIE. I.
On a élevé dans cette paroisse un monu-
ment très-honorable à la mémoire d'un des
plus dignes pasteurs qu'ait jamais eus cette
comparer aux métropoles élevées dans le mémo,
Icmps. Je ne sçaij itoint de leins, dit .Mezeiav (n). ou
l'on ail plus baslij d'églises et d'abbcajes iinèn celiiij-
ctj. Le roy Robert en fonda liiij scnl plus d'une
vingtaine, il n'y avait pas nn seigneur gui ne se pic-
quasi de cette gloire, les plus médians nfj'cctoient le
titre de fondateur; tandis gu'ils ruisnoient des etjliscs
d'un côté, ils en rcbiistissoieul de l'autre, et fuisoient
de sacrilèges offrandes h Dieu des biens gnils avaient
ravis au j)auvre peuple.
« On croit que ce inonmnent dut son origine à
Bouchard 11, comte de Corbeil, qui vivait elTeciive-
inenl à celte époque et mourut en H08. Ne serali-il
pas possible de conjecturer que le roi Philippe !«'
l'ail aidé dans celte magnifique entreprise? Corbeil,
il est vrai , n'était pas encore devenu résidence
royale (b) ; mais ce lieu est fort près de Paris d'un
coté, et de l'autre de Melun, où moururent le roi
Uobert, qui se distingua par tant de dévotion, et
son petit-fils Philippe. Touiefois, les seules et pre-
mières traces qu'on reneonlre de son exislence au
xi« siècle, consistent dans un acte de 1095 (c).
« Comme Saint-Spire, sa sœur aînée, celle collé-
giale fut dotée du titre i{' Abbaye royale, par la mu-
nificence du roi Louis le Gros, lors de la réunion du
comté de Corbeil au domaine royal. Ce même mo-
narque ne larda pas à donner â l'abbaye royale de
Sainl-Victor-lez-Paris, le droit de recueillir la pre-
mière année du revenu des prchcndes vacantes dans
cette église et dans celle de Saint-Guenault de la
même ville : Sunt autem in ecclesia S. Mariœ duo-
decim prœbendarum anniversariu designala {d). Par
suite de ce cbangemeni, plusieurs de nos reines cu-
rent leur douaire assigné sur la seigneurie de Cor-
beil; et c'est à ce titre que Notre-Dame se ressentit
particulièrement des libéralités d'Adèle, épouse de
Louis VII, el de Marguerite de Provence, veuve de
saint Louis; enfin Louis VIH ne dédaigna pas de
prendre le litre iVabbé de celte collégiale, dans une
sentence arbiliale de l'an 122-i (<■) ; il peut donc être
également compté au nombre des bienfaiteurs de
cette église.
« Noire-Dame était du style rumaae-bijiantin ou
de transition. Son plan oiïrait la figure d'une croix
laliiie d'une disposition simple et sévère; la nef de
ce beau vaisseau était seule accompagnée de coll.i-
téraux. Son frontispice, son absiiie el ses transepis
se terminaient pardes nuiis pignons aigus, soutenus
par de nombreux contre-forts lies à leur ina(,:onnerie.
Lu 1617, l'hislorien de Corbeil, emervejllé de la
strucluie des voûtes el du portail de celte collégiale,
lui donnait le premier rang sur les aulres leniples
de celte ville; un siècle plus Icit, iieiller, publiant la
topographie de la France, y donne une vue de Cor-
beil et appelle Noire-Dame l'église cathédrale.
t Le portail de celle église, où le bleu el l'or
avaient clé employés à profusion, offrait une des
represenlalions les plus coiiiplèles du jugement der-
nier. Son dessin semblail avoir élé cal(|ué sur celui
de la fa(jade occidentale de l'abbaye de Saint-
Denis (/). Voici la belle et savante description que
de Louis le Gios, jusqu'à Louis XII.
{c) AlinutiicU de Ctrlieil, année 17S9, p. 21 .
{et} Uisioiie du Uuce^e de Paris, t. Xi, p. 186. Histoire
de Corijeil, p. 86.
,ei 11 y ebt rappelé que nos rois avalent fondé au profit
de ceCe église u.ie luiie, qui se tenait à Corbeil, les vi-
gile, lêteel leiidfinain de inl-aoùi, ainsi (|ue le droil dt,
jusiice sur toute la \ill>: pendant ces trois jouis {Histoire
ae Corbeil, p. lod)
{f) Plus 0.1 considère celle-ci, plus ou y re.rouve niêiDe
sujei, un'ine dessin , Uiêine taire el iiîôuie ordonnance
aui.inl que la diliérence de largeur lies ca'l'res ogives de
c s diux p'.Ties avait pu le pernioure. t.eue couiorinUB
i:j
395
COR
DICTIONNAIRE
COR
5Gl»
église. Il s'appelait Joso[ili Ailino : ses^ ver-
tus el ses talents sont énoncés dans ré|iita-
])iie suivante, qu'on lit sur un marbre pro-
che du jubé, en entrant au chœur.
nous en a laissée M. Uayinonil (a) : « Li> sçiilplour a
» choisi 11' iiioinciil où, it; inniiilL' liiiissanl,!! ne reste
< plus (|iriiii niouranl accoiiipagué iruii coiisulaleur
« vùtu (rime Unt'^M- rolie; il esl au pied du lit, laiulls
< (|ue de rauhe coU-, ou aperçoit un diahle cpii, lu
« grilfe ouverte, saisit déjà le uioriliond. An centre
I du bas-relief qui occupait tout 1(' lyuipan du por-
« lail et sur le second plan, parait le 1 ils de riiouime,
« non pas seulement ilans sa gloire, au niilien des
« anges et des saints, tonnne.le dit l'éliliieri en par--
• tant du poilail de Saint-Denis, mais ailossé eon-
« ne riiistrninent de son supplice, et assis sur son
< trilinnal ptnir juger les vivants et les iiu)rts. La
« Trinité, continue .M. lîayinontl, se nu)ntre tout
< entière dans ce grand joui' ; an-dessus de la léle du
f Sauveur, s'avance le liras du Tont-Pnissant qui
« crée. Le livre île vie est dans la main du souverain
< Jiij;e. Des deux côlés de la face du Uoi des rois,
( des auges deliont tiennent avec respect, l'un sa
« couronne d'épines, l'antre les clous de sa passion.
« A ses [lieds, d'autres anges deliont sonnent de la
< trompette. Au-dessous du Iriljnnal, porté sur les
< nuées du ciel, on voit les apôtres deliout.
I Les morts sortent de leurs tomlieanx à demi
« ouverts; à la gauche du Fils de Dieu s'étend, le
« long des voussures, une chaîne de démons armés
« de grillés, ministres terribles des vengeances ilu
« ciel; les puissances des ténèbres rangées en écbe-
i Ions, se passent l'une à l'autre les ré|)rouvés, afin
. qu'il n'en échappe aucun; les damnés \out par
) milliers s'eugonllrcr dans l'innuense gueule d'un
< dragon ; an lielà, ou aperçoit (jnelques mi'chanls
• plongés dans une chaudière bouillanle, où ils don-
« ncnt'toules les marques du désespoir. A la droite
« de Jcsns-t;iiiisl s'élève une forteresse haute et cs-
« carpèe, dont le comble ouvert laisse une libre
t sortie à une foule d'élus, (pii se pressent de mon-
< ter an ciel : Vciic:-, les bcnis de mon l'he. An
« pied de la cit nielle, un malheureux entouré de
< flammes moins aignés ([ue celles de l'enfer, est
< visité par un ange porteur des prières des saints.
€ Au-dessus du |inrgaloire, on reniar(pie sur plu-
< sieurs rangs, dans les contours des voussures, les
« saillis [laïrons, prèseiilant au llédenipteur du
< monde les bons qu'ils ont protèges sur la terre,
• lésâmes pnriliées par le' léii, qu'ils tiennent, les
1 uns sur leurs genon.x, les antres entre leurs bras,
1 d'autres dans le pau de leur manlean.
« Le paradis forme la derniiii^ et la jilus grande
1 des trois enceintes; vingt-quatre vieillards, parn'ii
• lesquels on distingue Moisi; avec les tables de la
I loi, assis sur des trônes, ayant en main des vases
I d'or pleins de parfums, cliantent aux noces de
I l'Agneau un cantique nouveau, avec la harpe, le
t sislre et.le iisaltérion. >
< La décoiaiion de cette porte était complétée
Jiar d(!S colonnes cannelées en spirale, qui reposaient
mr des piédestaux non moins ricins d'ornementa-
tion que les chapiteaux historii'S qui les couroii-
naieiil, et supportaient les voussures; on peut eu
juger p ir notre dessin ; dans ces eiitre-colouiiemenls,
des deux coliis d(^ la poru;, figuraient six snpeilies
klatues de grande dimi-nsion, qui se faisaient re-
iiiaïqiirr par Unis longs bustes, une sorle de roi-
ili-ur et ù'alisence de mouvement, et par leur che-
velure singulière. Ces personnages étaient vêtus de
ii'av.iil rien irélomi.inl. I.'iiii a éiè exécuté sous Louis lo
Jeune, l'aiilre l'^ivail été suis l'liill|i|iu 1".
(a) Lellrc à M. te cliev. M llin, l'unis, ."t j.invlcr 1818,
lieux .|||^ av.iiil fa ilrsimclioii coiii|ifèic iliî iilic ouvre
ilc;ii liicii miililée avant le la.il.if sine de IT'JÔ, pi niant
«s giicrrc!) de ruligioii.
Ilic rcquiescil
Deo, proximo, non sibi naliis
Joseiilnis Adiiie, Autissiodoi-ensis,
llujnsce urbis Corholii dignissiinus Pastor,
Qncu) ad aras Onini|iolenlis
Inccssu gravi, angelico vullu,
Omnium in se oculos habentem
Villinins.
Qiiem in snliliini leges docentem diviuas,
Jusloriiu! virtnles inllammanlem,
PœniientiiiMi animos crigenlcm,
Peccantinm corda prolliganteni
Anilivimns.
Qiiem in sccreto vernm animaruin medicum
Yerbo, lacrimis, exemplo
Yidimus, audivimus, habuimiis,
lu ipiibus omnibus iminoranlem
Corbolium videbal, mors rapiiit, Cœluin
Vohiit.
Vcrum
jEternum pitiatis snx monunienluni
Gregi reliqiiil suo.
Soicmnia S. Joseph omni celebrando aîvo,
Orct jiro grege in Cœlis,
Queni in terris paterno fovobat afTcctu,
Eique requiem <pia jain IVuitur obiineat;
A^ternam.
Obiit die décima oetava aprilis,
Anno Domini 1G84, nnatis sua*. 52.
Saint-Jean en l'Ile. — Cette église est ainsi
dési,.;iiéo pour la distinguer do Saint-Jean
du Prieuré de l'Heraiitage, qui esl beaucoup
ji'us ancien. Sauvai assure que cette coni-
niaiiderii! de Saint-.Iean en l'Ile est autre-
ment dite la Gnindc-l'n'sorcrie. L'église do
ce prieuré est un grand éililiciî golliiipie en
loi ine de croix, et tel que la reine Iseinburge
le fit construire. Il est sans ailes, mais avec
des galeries et nne nef fort longue. On y
voit des sépultures jnesque de tous ciMés.
La plus considéi'able est celle d'isemburge,
qui était dans le chœur, élevée d'un pied ou
un peu plus, et qui en a été ùtée depuis,
pour être [ilacéc au fond de la croisée, du
côté du midi. Celte tombe decuivre la repré-
scnlo avec la couroinie et le sceptre. ;ivec
cette inscription autour, en lettres gotin'i]ues
ca|)itales :
llie jacet, hbiirijis Uegum generosa propago;
Kegia qnud Itegis fuit nxor signât imago.
l'Iore nitens mornm vixil, pane llege Dacorum,
Inclila Francornii) Régis ade|ila thuriim.
Nobilis ejns erat, qiiod in orbis sanguine claro
luvenies raro, mens pia, casta caro.
longues Inniqnes recouvertes d'une espèce de man-
teau qui s'oiiM'ail par-devant et laissait apercevoir
de riches t'iolles. Deux de ces |iii'leiidiies carialides
nous ont l'iè conservées par M Ah^xandre Leimir, et
sont passées du mnsi'e des l'elils-Auguslins dans les
cavaux de S.iinl-Deiiis , loujonrs inipmpreiuenl
liaplisèes des noms de (.lotis el de C.lolliilde. Llles
ont aussi été récemment moulées pour le mnseo
liisloriqiie de Versailles ; el ou en Ironve le dessin
dans les Moiiiimeiils iin'dils lic Wilniin. »
397
COR
Anniis millenns aderat deciesqiie viconns ,
Ter duo, torque decem, cum subit ipsa ncccm,
Felicis duce viiae subducta caducœ.
On y lit tout de suite :
Hugo de Plagliaco me fecil.
On montrait, dans l'une des galeries de
cette église, une vielle chaise de bois, qu'on
croit avoir servi à cette reine pour entendre
la messe.
Sous le règne de Philippe le Hardi, Jean
de Villiers, grand maître des chevaliers de
Saint-Jean de Jérusalem, trouva que la mai-
son de Saint-Jean en l'Ile était très-propre
à y tenir les assemblées de ses chevaliers.
C'est pourquoi il fit bAtir cette grande salle,
qu'on appela.le palais, joignant le cloître etle
dortoir des religieux. C'est probablement oii
ce roi logea quelquefois: car il reste des
chartes de lui, datées de l'hôpital do Cor-
beil.
Ce fut dans ce prieuré que descendit le roi
Henri IV, lorsqu'il voulut s'assurer la ville
de Corbeil ; et là, les habitaats vinrent lui en
présenter les clefs.
11 y avait aussi une chapelle royale à deux
étages, bâtie par saint Louis en 1258.
Cette ville a été" l'apanage de plusieurs
reines, dont la première fut Adèle de Cham-
pagne.
Le pape Caliste II, retournant de Paris
à Rome en 1120, séjourna à Corbeil ; saint
Bernard y fut domicilié. Le cardinal Vivien,
légat en France du pape Alexandre III, en-
tre les années 1160 et 1170, y conféra avec
saint Thomas de Cantorbéry. Saint Pierre de
Tarentaise y fut logé dans la maison du roi,
en 1174.
Corbeil fut aussi l'un des lieux où le fa-
meux Abailard eut une école, sous le règne
de Louis le Gros, avant qu'il vint enseigner
à Paris.
(HuRTATiT et Magny, Dict. de Paris et
des environs.)
CORDOUE, en Espagne.
I.
Sur un dépôt de reliques,
Daos l'église ou la paroisse Saint-Pierre,
t scorum
martyr.
XPI IHT
fausii la-
nuari et
inartia..
... Zoyli
...Taciscii
... arita...
...ats...
... n...
(CardinalUA'i, 4-i, 131; Diplomatique des
Bénédictins, t. II, p. 589.)
II.
Près de Cordoue.
llic sunl reliiiuia; numéro sanclorum.
DEPICRAPIIIE. COU 5t)8
sancii Romani nionachi, sancU Martini episcnpi,
sanctxMarin.T; virginis, sancii Pciri apostoli,
sancti loannis Bapiisl:e, sancti Aciscli, et
aliorum numéro sanclorum.
(Morales, lib. xii, 28; Ft.0REz, Spafia
sagrada, t. X, p. 304; Cardinal Maï,
p. 49.)
III.
Inscription au monastère Saint-Martin de
Castaneda, près de Cordoue, prope pagum
Senabriœ.
IliclocusanliquitnsMartinns sanctuscst honore
dicalus, brevi opère inslructus diu mansit diru-
tus, donec Ihoannes abba a Corduva venit, et
bic templum liiavit. edis ruinam a.fundameniis
erexit et acte saxe cxaravil ; non imperialibus
iussis, sed fralrum vigilantia instaniibu's duo et
tribus mensibusperacla sunt hœc operibus. Or-
donius peragens sceplra era novies centena no-
vies dena.
{Cardinal Mai, 137, 2; Morales, lib. xvj,
c. 23.)
Ati monastère de Saint-Jérôme.
Inscriplioa en lettres conjoinies, sur une cloche provenant
de Saint-Zoile.
Offert hoc munus Sanson abbatis in domura
sancti Sabasliani marlyris Chrisli, era dcccc et xiii.
(Cardinal Maï, p. 207.)
IV.
Au puits de l'église de Saint-Zoïle.
Imp. Caes . . .
FI. V. Constant . .
P. F. invicto aug . .
Octavius Rnfus . .
P. prov. Baet.
D. N. M. Q. eius.
Pierre trouvée en 1752.
D. N. fortissimo
rtdque indulgentissimo
C'onstanliiio invic.
. . . F. œterno aug.
. . . sFaustinus V. P.
. . . s prov. Baet.
rfei'Otus numini
mniestaliqueeius.
(Cardinal Mai, p. 242; Florez , Spana
sagrada, t. XII, préface.)
VI.
Trouvée à Cordoue en 1624.
D. N. imp. Caes
Flav. inv. Constantino max
pio felici œterno aug.
Q. Acclanius Ilermias V. P.
A. Y. pr<T!f. pra.'l. et
jndex sacrarum
cognilionum
390 COR
nun)iiii inajesialiq.
ejus senipin-
dicaiissiiniis.
{Curdiiuil Mai, 2V'i-. '2; Fi.okez, Spann
sufjradu, t. I, p. 2ol.)
VII.
Eglise Sainte-Marie .
Forliss. el imlulgenliss.
piincipi domino noslro
Coiiblaiiliiio victori
perpeluo scrnper aiigiislo
Deciimis Geiniiiianus
vir clariss. consulanis
proviiici;e Bœlic»
N. M. Q. E.
!, (licalissiiiiiis
{Cardinal Mai, SiS, G; Giiuter, 283, 8;
Mlratori, 238, 3.)
CORFOU, île de l'Adriatique.
Dans l'église du monastère de Saint-Jason
et saint-Sosipater, au faubourg qui formait la
ville vénitienne, se trouve un écusson écar-
telé de fleurs de lis el des ondes de la famille
délie Carceri délie Onde. On lit :
Ave senler.
(BucHON , Atlas des nouvelles recherches
de Morée, description de la planche
XLl.)
CORNETO, dans les Etats de l'Eglise.
I.
Sur la porte de l'église.
Non obeunt isli {.assi pro noniine Chrisii
Ecce Saluniiiius Sibiniiiiis el Timotiieiis
Hic liene cum caro requiesciint Syiiiphoiiaiio.
{Cardinal Mai, 403, 7; Gud., 370, 7.)
II.
Les inscriptions suivantes placées en dif-
férents endroits de la ville, en l'honneur du
pape Benoit XlV(de Bologne), sont extraites
do Galetti, Inscript. Bononienscs, p. 207.
Cleraenli XII et Benediclo XIV.
l'P. MM.
qvod
ipsorvra avctoriiate et mviiiiiccnlia
hviic ail oiam Tinheni maris
olilimalviii sinvm repvigaverit
propvRiiacvIo invriivcrit
iiavibvs oiicrariis perfvgivm
slaiioiicmqvc bene Ivlam paravcril
Pomiicivs cariliiialis Ablrovamlvs
ad pcrcimcm iiisiguivm boiiLl.iclorvm
iiiuiijoriaiii
moiivmeiilvm posvil ,
aniio MDCCxLViii
m.
Benedictvs xm. P. M
pi'o maioii .'igraii.i' Militait'
DICTION.NAIUE CRA 400
aiiiioiiae pnefeclo
a Pavlo
eidcin agricvlivnc
piicpobiio
lolivs operis cvram
perpetvo inandavii
Nicolao Perellio cam. apo. dccano
prx'l'eclvram gereiile
^IIIIO tlUCCLU
IV.
' Frvmciilari* rei secvrilati
el comiiioiliori exporiaiioni
aiiliqvo foro Avrclio
Cleineniis XII et Benedicli XIV
PP. MM.
avspiciis reslitvlo
ars agraria
cvivs svmplilivs opvs perfecivm est
piovideniia; optiuioivm priiicipvm
M. P.
anno mdcclii
COURBEVOIE, j.rès Paris.
Le couvent de Pénitents, qui est sur le
haut de la côte, uu peu au delà de la chaiielle
des habitants, lut fondé en 1C38, par Jean-
Baptiste Forne, ancien consul de Paris, ad-
ministrateur de l'Hôtel-Dieu; et par un
nommé Olivier Maréchal, marchand à Paris,
et dont l'épouse, appelée Sainte-Jourdain,
est dite aussi fondatrice.
M. Dagoumer, proviseur d'Harcourt, etc.
s'était retiré à la cam(iagiie sur la fin de ses
jours, et occupait à Courbevoie une maison,
qu'il louait de ces Pores du tiers-ordre de
Saint-François.
On lit son éi)itaphe sur une tombe placée
dans leur église.
Hic jacel Guilletmus Dagoumer, nalionc Nor-
maiinus (1 ), prol'essione et iiigenio iiobilis pbiloso-
phiis, universilaiis Parisieiisis non semel Reclor
el viiidex acerriiiuis, eollcgii Harciiriaiii Provi-
sor beneneiis. Hac in ercmo oplalam laboriua
(piielcm, invenitmorlnus in Cbrisio die 25 apri-
lis, anno reparaln; salulis mdccxlv, œiaiis 85.
(HuRTAUT et Magny, dictionnaire de Pa-
lis et des environs.)
CRACOVIE, ville libre d'Allemagne.
I.
^•1 l'éijlise cnlhcdrale.
Tombe de saiiil Slaiiislas, évèquc de Crjcovie.
Tnmba Sl(ini.tlai cinereslegil isla beali
Itogis ISosUii quia non fanel iini>ietati.
Marlyrio méritas cœli inigrauil ad (vdes.
Félix, cui Deiias meices, cui sidéra sedes.
(Labue, Thés, epit., p. 173.)
II.
Sur la porte du palais du Conclat^e.
IVigiio compescc labelluin. Oceasioncm nosce.
(I) Il claii de l.otiviors, an diocèse d'F.vroux
401' DEU
Nosce leipsiini. Teciim liabila.
(Gros, supplément aux inscriptions de
Mie, p. hm.)
CRÉMONE, dans le royaume Lombardo-
Vénilien.
'A;rao;^«j' fiou' 9>î).tx«;' ùpacjtxàç. tî" Svo' toxwv*
Çiûyoî' 7rE/5iaT£cov (sic)' -oyiaiet' tw' Ssw â£(77roT>î'
îva' £//£■ £Ti' èjttoXiiru" zû^oiÂcm.
(BiANCHi, Marmor. Cremon. p. 279; C«;-
rfma/ Mai, p. 19.)
CRUAS, sur le Kliône, à trois lieues de
Viviers, en France.
Ancienne église des Bénédictins.
On lisait sur une armoire à livres :
Paslor jejiiiiat qui liliros non co a ilnnat ;
Nec panem prebet suhjeclls (|iiein ilare debel;
Pascunl pasiores, pascuni pecuis exposiiores.
I» LI'KiKAPIllE. m:V 402
Lex nova commetiiis el k'x vedis csia legeiuis
Sinitcpule iete, sed per conimiMila propliele.
Iiiscriplion de 12.jO environ.
[Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 2-27.)
CUMES, au royaume de Naples.
Pierre trouvée dans les ruines de ta ville.
M. 0. A.
FI. Nonius ErasUis
V. P. piaef. class. M. niaiil.
cornes S. II. piaes. Campaii.
lurres urb. niiiros el port.
refecil
DD. N. lustiiiiano P. F. aug. ann.
X\X1I.
S. r. 0.
(Cardinal Mai, p. 343.)
I>
DANTZIG, en Prusse.
Ancienne inscriolion aux écoles de Sainte-
Marie.
Haec doniiis est Christo.studiisq ; dicata jnvenUe.
Neino sacrum violet dedecoielq; Inciiin.
(Gros, Supplem. aux inscr. de Bûle, p.
493.)
DAPHNÉ, monastère près d'Alhènes, en
Grèce.
DD. NN.
Arcadiu(s)
et I]oiior(iu$)
sub. vc
L spect. N.
Eusebio
S.
(Cardinal Mai, 272, 4;Chandler, Voya-
ges, p. 77, n. 118, p. xxxii.)
DEUTZ, sur le Rhin, orès de Cologne, en
Prusse.
.4m monastère appelé Teusck (Ivitium
monastebil'm).
Virtuti D. D. Constautini
niax. pii fel. invic. aug. sup-
pressis doniitisq. Francis
in eoruni terris . . . mil.
castr. Divitensiiiin sub
praesentia principis sui
devoli nuiniiii niaie-
statiq. eius duodevigin-
li liaec vota fecer.
(Cardinal Mai, p. 249;Muratori, p. 239,
4; d'après Brower Duchesne, Script.
Francic, t. 1, p. 142.)
DEVISES, (Recueil de), extrait principale-
ment de l'ouvrage de De Combles (1).
(!) Tini'é des devises héruUliiiues, de leur origiuc
ei. de leur usage, avec un Reçue. 1 des Aiiu'.'s de
Aa, au Pays-Bas, porto : In antiquioribus,
et pour armes, échiquoté de gueules et d'or
au franc quartier, chargé d'une uierlette de
sable (1).
Abbis (d') ou d'ALBY,en Provence, porte :
Toujours fidèle, et pour armes, de gueules
à la bande d'argent, accompagnée de deux
cœurs d'or, l'un en chef et l'autre en pointe.
Abelly (2) porte pour armes, d'argent au
sanglier passant de sable, au chef d'azur,
chargé d'un croissant d'argent, côtoyé de
deux quintefeuilles d'or; supports, deux
daims; cimier, un daim de gueules; devise:
A Domino faclum est.
Abon porte : Union maintient. Les armes
sont: fascé d'or et d'azur, de huit pièces; sup-
ports, deux aigles ; cimier, un aigle d'or (3).
toutes les maisons qui en portent, ensemble un pré-
cis sur leur origine, et un recueil des faits qui leur
sont particuliers et qui ne sont point encore connus,
enricbi de gravures; le tout pour seivir d'introdnc-
lion à l'Etal de la France; par M. De Combles, ofli-
cier d'infanlerie. — ln-1-2, 1783.
Nous avons ajouté à De Combles les devises usitées
par divers papes, et les devises ou marques des an-
ciens imprimeurs.
Ou trouvei'a également d'autres devises dans le
Diclionmiire d"IIéruldUiuet]c M. Grandmaison, faisant
partie de l'i'>'»f!/f/o/)erfR' tlu'oloyique ûeM. Migue, et
dans la Revue Arcliéoloijiiiuc , in-8°, année 1851,
p. 28-2et5.i3.
(1) Goussuin Vander Aa, chevalier, vivait en 1412
avec Elisabeth Vanhofsladen, de laquelle il eut Guil-
laume Vander Aa, qui épousa Marguerite Vlerainck,
filsdeLouiselde Marguerite ïbonis, delaquelleil eut
Antoine Vander Aa, chevalier, vivant en 1iS6, chef
de la compagnie du jeune Arbalète , à Matines,
bourgmesire en 1406, écouiie en 1472, marié à Ca-
therine Cuyck, etc.
(2) Jeanne Abelly épousa, le 6 juillet 1556, mes-
sire Etienne-Philippe, écuyer, sieur de la Tour, né
le 5 octobre 1330 ; elle était sœur d'Antoine Ahell\ ,
abbé de Livry, el lante de Claude Abelly, niéie
d'Antoine de Vyon, écuyer, seigneur d'Héionval,
conseiller du roi el auditeur en la chaudjie des
comptes.
(3) Celle maison, qui depuis »u temps inimcnm-
rial habite la ville de Gap en Dauphiné, a, pour pra»
403
DEV
niCTlONNAlUK
DEV
4C1
AnnÉMAu (Le coiiite iJ') , porte : plus
d'honneur que d'honneurs, cl jioui- armes,
d'or à trois bandes d'azui', sur ini-|iartie lio
France et deToiilousL', ainsi que les portait
au XIII' siècle Lainljerl do Monteii. Adlié-
niarouAzéniar, banni cb; Lombers, treizième
nii'ul du vicomte d'Adlièmar, et chef des
branches élal)lies en Languedoc (1).
AnoRNO. Jérôme Adorno, chassa de Gè-
nes Octavien Frej^oso, ce qui hii lit pren-
dre pour devise : Èxpiabit mit obruct, pour
dire qu'il l'expiera ou ipi'il l'accablera. Les
armes sont d'or à la bande èchiquetée d'ar-
gent et de sable, de trcjis traits ; cimier, un
aigle de sable ailé d'or (2).
Adoi'e de Saiuias, seigtieur de Garravel,
en Gascogne : Toujours doux ; et pourarmcs,
écarlelé au 1 et h d'or à la levrette de
gueules, bouclée de sable, à la i)ordure de
luèrae, chargée de huit bezanis d'or, qui est
des comtes d'Aurc , au 2 et 3 de gueules
à quatre étoiles d'argent, qui est des premiers*
comtes de Comminges ; sur le tout de gueu-
les à la fasce ondée.d'or, chargée d'une lour-
micr aiileur connu, noble GcolTroy d'Alion, qui ('lait
jnorl lors iln fontrat de mariage d'Antoine, son fils,
•ai juillet 1572.
(1) La maison d'AlliiMuar ou Ailémar, Azéniar,
<^st une des plus aucieruies cl illustres maisons de
Provence, en Laimuedoc el liouerguc, comme il ap-
pert par tous les historiens du xiu' mv^ et xv siè-
cle ; et si l'on en croit au poënie ilalien, sur la con-
quête de la Corse, intitulé : A(lciiuiro,on verra qu'im
Adhémar, désisné parejit do Cliaileniagnc, après
avoir conquis Gènes et la Corse, en a été le premier
souverain. Quoi (pi'il en soit, il est incontestable que
cette maison a doimè les comtes d'Orange de la pre-
mière race, les vicomtes de Marseille, et qu'elle a
possédé, en souveraineté, par une (iliaiioii prouvée
ilepuis le x" siècle, des terres considérables enlie le
Kbône et la mer, el elle lui maiutemiedans ses droits
de souveiainelé p.ir une ralillcalion de l'empeieur
Frédéric 1". La ludle est conservée dans le château
de Crignan (Di; Co.miii.es).
(2) L'on trouve qu'Ospiee Adorno, natif de Gènes,
épousa Agnès d'Axèle, lille de Philippe d'Axèle ou
d'Expoèle ; Il mourut en 1502, et git à Saint-I'ierre,
à Gand; et de lui est issue, au 13'-' degré, Geneviève
Adonie, dame .Maruillies, lille do George Liunberl
Adorne, seigiu^nr de Nicinveukove-.Marckes, Maruil-
Jiers, Nieuviiel, et de .li^aimc de Ilayuiu, la(pielle
épousa, en lUOl, .Michel de Wiguacourt, comte de
Fleures, fils de Jac(pies de Wignacourl, seigneur de
Fleures, Cauroy, Stracelles; cr('é(0mte de l'ieltres
le 2.5 noveud>rï', Ki.Mi, el <le Krani.oise Gallo Salo-
manca, dite Descalade, du(iucl elle a en Deiiis-h'raii-
Vois-.lacques de Wignacourl, comte de l'icllres, sei-
gneur d'jieilies-la-iîassi'e, marguillicr, f;raiid bailli
héréditaire de Cassel, marié le !) mai lOSl, à .Maiie-
l'hilippe-Aldegonile de Croix de llouchin, de hupiclle
il a eu, entre autres, diMix (illes, cbauoine>ses de
Sainte-Aldegonde de .Maulicnge, doul vnici l'épilaphe,
qui est adossée an piemi''r pilier de l'église de
Sainte-Aldegonde|deMauheuge,;idniile,cnsortantdu
<-hœur, ornée des écussuns de seize cpiartiers, savoir;.
t Cv-dcvanl reposent les cor|iS de ircs-nohies
< et illustres Duiiiolselles , Mesilenioiselles
. .\ilri(!inifi-l'.h:iil(ille de ]\'iqmicotirl, dile de
» Mnri/ial/i/, ilécé'lée le 17 àmU IlliS ; ci de
. Claire-I'iiirciice d(^ IIk/ikicoiii/, dile lU: l'icl-
•• Jrf.'i, s:i sciur, Inuu.'s ilciix ( liuiiuincsses, it
• aiiii'es (In lri:^illusli'u l'.luiiili'c do S:ilule .VI-
" di'g"lldc di: .Miulii'ii^'i', (li''i:éeli''0 le 17
» (u nY. Dicii pour leurs :\iiics. »
terelle d'azur, i)ecquée et mcmbréc d'argenf,
([ui est Adouo de Sailhas.
AniiiEN IV, pape au xii' siècle, portait pour
devise : Oculimei semper ad Dorninum.
.Al riiv (Le comte d") porte . d'argent h trois
chevrons lie sable; casque couronné, et re-
haussé d'un bonnet [n-ramid d d'argent ,
chargé de trois chevrons de .sable, la jioinle
du bonnet surmontée d'une hou|)pe de plu-
mes, mêlées de sable el d'argent : les lam-
brerpiins d'argent et de sable ; devise : j4u
;)/((*■ vuillunt héros (1).
AiiOLT, en Danpliiné, porte : Avidus com-
millere puijnum (2).
Aglt porte : Sagillœ polentis acutœ. Celto
maison, établie en Provence, et originaire
d(î Martigues, porte d'azur h trois trèlles
d'or, i)Osés en pal el en sautoir, les |)Oiiites
en bas. Elle a pour premier auteur connu
Rarthélemi d'AguI, conseiller en lu chambre
des comptes, le 27 octobre loG!).
Aic.L'iLLONi' duc d') : d'argent h trois che-
vrons de gueules, el au laiiihcl à trois pen-
dants aussi de gueules. [Voy. Hirhelieu [3]).
AiMARS (des), en Dauphiné, jiorle: Stimu-
lis açjitabitamnris.Lea armes de cette famille,
dont était Antoine desAimars, vivant en
l'i80, sont : d'azur, à trois bandes d'or, écar-
tolées d'un parti d'azur et d'or, au chef de
gueules, chargé de deuxbesants d'argent.
AiNEVAL, porte : Nescit labi virtus. Cette
maison do Picardie porte pour armes : d'ar-
gent émanché de gueules h la bande d'azuv,
côtoyée de deuxcotices de mémo, brochant
sur le tout, brisé d'une molette d'azur au côté
senestre.
Albeiitas, seigneur de Joncques, on Pro-
vence, originaire d'Italie, jwrte : de gueules
au loup issanl d'or; cimier, deux chiens
couraiUs,issants et alfronlésau naturel; sup-
ports , deux chiens de même ; devise , deux
llaiulieaux posés en sautoir, lortillés de mè-
ches allumées, avec ces [laroles : Talisnoslcr
«)no;- ; ces armes sont écarlelées des mai-
sons de Simianne, Cast.'llanne, Forcalquier
et deGIandèves (4).
(1) I.a maison d'.\niy, l'une des plus illustres de la
Suisse, est mise au iiom'hre des plus auciemu>s, connue
le |)ro'ivcut les vers suivants, <pii ont été |)laces dans
uiu^ cpiUe di'dicatuire adressée à noide seigneur
Louis Vom-Alliy, envoyé delà ville de Eribourg.
Si ponus a proavi-i lunt,'"'" (h:iliii'pre olarls
i:sl minus al ni;ign;nn est hclis exlemlcri; famam
Nciliililale [luleus Alliinus, pi'clnre major
Magnaiiimo, iiacliis qunni corisilmiine niaiiniiue
Su di'cus cl landeni lans dli a iiomine siunma
l'crJurans cl priscu, palrniii pielaï(|ue lidcsc|uc.
(2) Celte l'amille est Irès-illnslre par sa mddesse,
ses emplois et par ses terres. Isoanl d'Agout, sei-
"iienr d'Agoni, épousa Isoaide, lille d'Isiiaid, comle
de Die, de bupielle il cul Isoanl el iîerlrand, qui
huceéda aux biens d'Isoarde en 122:). Les armes sont
d'or an loup ranq)ant d'a/.ur, armé cl lanqiasse do
gueules. Voy. r/ù(i( ;i(i/i(ii/»c (/<■ Daiipliiiii'.
(")) l.e dulhé d'AiguilliHi a èlé crée le 10 mai 17.-)1,
eu laveur d'Arinaud-l.nuis de Viguerol, i ointe d A-
^iMois, doul le lils Emmanuel-Armand de Viguerol,
ri)mled'Ageniiis, noble génois, a snccédé à sou père,
le 51 janvier 17.')0 ( Vi'U- l'irssis Hicur.i.M ti ).
(0 l.cindre Alberli cl Eipiic.da (ont desccmiro
405
DEV
DEr'IGr.AI'IllE.
DEV
406
Albignac, ou Albighac ou Aubignac , en
Rouergue, Languedoc, etc., porte : d'azur à
trois pommes de'pin d'or, posées 2 et 1, au
chef de même, au 2 et 3 do gueules, au liou
rerapantd'or, armé et lampassé de gueules;
supports, deu\ lévriers d'or ; l'écu timbré
d'un casque de fasce, orné de ses lambre-
quins, sommé d'une couronne de baron ;
cimier, un lion d'or; devise : Nihll in me
nisivalor.
Alesso de Raigny porte : CItan'taiis
Opus (1).
Alexandre II, pape au \i' siècle, avait
pour devise : Exaltavit me Dcus in virtulc
Oracliii sui.
Alexandre III, pape au xii' siècle ; sa de-
vise : Vias tuas. Domine, dcinonstrn mihi.
Alexandre iS'^, pape au xiii" siècle, sa de-
vise : Domine, servum tiiuni suscipe in bonum.
AlexandkeV, pa]ie.auxv" siècle;sadevise :
Exaltavic me Deus in virtute brachii sui.
Alexandre VI, pape au xv' siècle ; sa de-
vise : Ad Dominum cum (ributarer clamavi, et
exaudivit me.
Alexandre VII, pape au xvii' siècle, avait
jiris pour devise : Vivo ego,jam non ego.
Allaire porte: de gueules au chevron
d'or, accomiiagné de trois jiapillons d'argent,
écartplé au 2 de Laisné, au 3 de Pcrdriol.
{Voij. Perdrîol, Hardy.
ALLEAUMEcn Brie, (2) porte d"azur à trois
clievronsd'or, accompagnés de trois besants
du même ; supports, licornes; cimier, une
licorne d'argent; devise : Nulrit (3).
Allemand, en Daupliiné , |iorte : un sau-
vage monté sur un lion avec ces mots :
Place, place à Madame ; et ceux-ci, qui fait
allusion aux ileurs de lis de l'écu : 2'ot in
corde quot in armis (4-).
celte maison des princes souverains de Lucqiies,
Panne et Reggio, comme l'a observé Tristan l'Iler-
niite. .\tUoiiie Alberlas, \ionr se soiisUaire aux vio-
lences qu'exerçaient eji luilie les Guelfes, l'an 1560.
dans le lemps où Innocent VI siégeait à Avignon,
sous le règne de Jean de INaples, connue l'a remar-
qué INostradanuis dans son Histoire de Provence.
(t) Celle maison, originaire d'Italie, habiuiée en
France depuis André d'Alesso, lils d'.\iitoine d'A-
lesso, mari de Brigide Martoiille, sœur de saint Fran-
çois de Paule, qui eut commandemenldu roi Louis XI
de venir en ce royaume, où il se maria, porte d'azur
au sautoir d'or, accompagné de quatre limaçons de
même. Gel Antoine laissa deux lils, savoir : Antoine
d'Alesso, seigneur de Uaiguy, conseiller au parle-
ment de Paris, et Claude d'Alesso, conseiller au par-
lement de Rouen.
(2) Aleaume, maison noble et ancienne de Drie,
distinguée par ses alliances, et de laquelle était frère
Jean Aleaume, né à Clienoise en Brie, reçu clieva-
li'T de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et qui
jierdil la vie en combattant pour la religion, en ISlil.
Celui-ci avait pour frère Nicolas Aleaume, seigneur
de Rouilly-Lnel, Courlavenel et de Clienoise, marié
à Cuyotte Pinot, tille de Jean Pinot, seigneur de
liordeaux, et d'Antoinette Diignot ; de ce 'mariage
sont issus les seigneiiis île Laveriière, audit pays.
( Voij. \tiMiirlijrologe de Malle, p. 0. )
(3) Pinoi, en Beauce, porte : d'azur à trois [lom-
mes de pin d'or.
Bugnoi, en Beauce, porte : d'azur à trois dio-
vrons d'or, accompagnés de trois èloiles de même.
'4J II V a apparence que c'est une de ces lamillcb
Alluve (le marquis d"), portait : jilas dex-
iro (1).
Alrics (des) , en Daupliiné, porte: Tant
qu'il lui luira (2).
Ambel, en Dauphiné, porte: Sed virtus
nescia frangi (3).
Amboise : Georges d'Amboise, cardinal ,
portait: Telis opponil acumen, ou Ncc me
labor isle gravabit (V).
que l'évèque Isarne logea dans son diocèse, après
(|u'il eut chassé les Slauies : son origine étani d'Alle-
magne, et ayant pour premier auteur connu audit
pays, N , qui fut dit Allemand, et (|ui iransmit ce
nom à sa postérité, qui a clé illustrée par les grandes
dignités et les charges qu'ils ont eues ; elle a donné
des cardinaux, des archevêques, îles évèques, des
lieuleiiants du roi et des ambassadeurs. Les armes
sont : de gueules, semées de fleurs de lis d'or, à la
bande d'argent; cimiei', un lion passant, surmonté
d'un sauvage, tenant un bâton noueux eu sa dextre,
avec ce mot : Robur ; supports, deux sauvages.
(1) Charles d Escoubleau, niar(|uis de Soiirdis et
d'Alluye, chevalier des ordres du roi, en l{j35, mes-
Ire de camp de la cavalerie légère, maréchal des
camps et armées du roi, gouverneur de l'Orléanais,
du pays Chartraiu et du Blaisois, conseiller d'Elal
d'épée, portail : d'azur et de gueules, à la bande
d'or, brochant sur le tout ; supports, deux levieltes.
Celte maison, originairednPiiiiou, a produit plu-
sieurs grands personnages: i" René d'Escoubleau,
prcmierdiinom,ful chevalier de l'ordre du roi, genlil-
Imnime ordinaire de sa clnmlire, capitaine de cin-
quante hommes d'armes des ordoiinanees de Sa Ma-
jesté ; il s'élait jeté dans la ville de Meiun avec le
marquis de Roslaing, son beau-père, en 1388, cl sut
niainlenir celle ville dans l'obéissance du roi
Henri 111. La famille conserve encore trois lettres
que ce iiriuce lui écrivit cette année pour témoigner
la satisfaction qu'il ressenlait de ce service, el que
nous rapporterons d.tns la suite, si nous pouvons en
avoir copie.
2» François d'Escoubleau, cardinal de Sourdis, ar-
chevêque de Bordeaux, fds de François d'Escoubleau,
marquis d'Alluye, et d'Isabelle lîabou, lémoigna,
dés sa jeunesse, une inclination décidée à l'étal ec-
clésiastique. Son mérite et les services que ceux de
sa maison avaient rendus au roi Henri le Grand, en-
gagèrent ce prince à demamler pour lui un chapeau
(le cardinal ; le pape Clément VIII le lui donna le
3 mars 1598 : l'année suivante, le cardinal de Sour-
dis fut mis sur le siège de Bordeaux, qu'il gouverna
avec beaucoup de piété. 11 fit divers voyages à Rome,
où il se trouva à la création de Léon XI et de Paul V,
dont il fut fort considéré, aussi bien que de Clé-
ment Vin, de Grégoire XV et d'Urbain VHI. En 1607,
il baptisa le duc d'Orléans, second lils de Fiance ; et
en 1615, il lit les cérémonies du mariage d'Isabelle
de France avec Philippe, depuis roi d'Espagne.
(2) L'an 1420, Tasta Aslorgius Alrici, du dio-
cèse de Viviers, et Renaud, son lils, seigneur du
Rossât, épousa, en 1.517, Ilonorade Durré de Cor-
nilliane, dame de la Baumc-Cornilhane, etc.
Les armes sont : de gueules au chevron d'or, ac-
compagné de trois croisettes de même, posées 2 et 1
au chef d'argent, chargé d'un soleil de gueules.
{Voy. VEliil politique du Dauphiné.)
(5) Conslanlin d'Ambel, jnris baccalaureus, fut pré-
sent, en 1 i73, à une lransa< lion (|ui se Ht entre .Ai-
niar de Poitiers, seigneur de Saint- Vallier, el Isabelle
de Poitiers, et Aimar d'Ambel, qui vivait en 1307.
Les armes sont : d'or au moulin à vent, composé
de deux tours, l'une carrée et l'aulre ronde, d'aigenl,
les ailes de gueules, posées sur un Icrlre de sinople.
( Voii. i'Etul politique du Dauphiné.)
[i] Les armes soni : pailé d'or e! de gueules^da
407
itr.v
niCTIONNAIUE
DEV
408
A.MiiHOis, 011 D:iui>liin6, poric : Amiirosi
lui munus {l\
AMKnÙK \y [lorlait : Fortitadim- rjiia
Itltodiiin Iniull.
Ameuvai,, |ioite : Boulogne (2).
Anastask IV\ piipe au \ir siècli\ avait
jiour ilovisc : Citsiudi me, Domine, ut pupil-
lam oculi.
Anesly, Karl crAnj^Iesey, en Angleterre,
jiorte : Virliilis umore.
Angk (]■), en Nivernais : iTaziir nu crois-
sanl i]"arj5enl , surmonté il'iine étoile de
jnùnie, ayant deux, anges jxjur su|iports, et
lin autre jujur cimier, lenaiil à la ini«n dniite
J'étendard de Tordre de Saint-Jean de Jé-
rusalem avecdeuv couronnes, l'une d'é[)ines,
<iui est à la main droite, et l'autre de laurier,
i|ui est à la main j^auche, avec riiiscri|»tinu :
Hancad illnm, et pour devise : \omine Lunye
tt hominc (3).
Ancki.in, en Dau[)lijné, fiorle : Aiamais['*).
Am;i.ai)i;, dans le Bordelais : d'azurhraiglo
d"(jr éplovée, à di'ux tètes; |iour sui>porls,
deux griiïoiis ; et poui' devise tout autour :
faisons bien, liiissons dire. Celte maison a
jiroduit, en HG3, un iNavarrais d'Angiade,
ieciuel fut un des enfants d'honneur de
Louis XI, ensuite écuycr d'honneur de ce
jirince, et |iuis son ciiambellan.
Angleterre : (leorg s de Brunswick H,
roi d'Angleterre, éiecteurdeHanovre,poi tait :
t^caitelé au 1 et k, contre -écartelé de France
et d'Angleterre ; au 2 d'Ecosse ; au 3 d'Ir-
lande ; snppoi'ls, un léopard d'or à droite, et
une licorne; à gauche; l'écu accolé de l'ordre
de la Jarretière, chargée de sa devise ; Honni
soit qui mal y pense.
six pi(''cs. Ci'llo ni;iisnn, l'iiiio des jitiis aiiciennos cl
ili!S plii!, illiishcs lie la Fi'aiice, lin; suri nom delà
^ille irAiiilioisi; en Touiainc, clciiiU; l'ii l-2r)(J, cli|iil
l'it CDiiliiiiice oiisaiti' par la maison «le lionv, par
li; maria;;!; de Mar^ncrilc d'AiidiDise, (pii est devenue
aussi une des pins pnissaiiles de la Franco, el nne
des pins illnsni;s par s(;s alliances avec les pre-
nili'res maisons iln loyaiime, elc.
(1) l'iancois Andirois vivailen 1i98, cl dans la
révision des feux de Itaidomeselie, en liril, soiil
eoiiipris eiilre les nobles , Anloiiius et Ilwriiics
l'eicevnlti A m h rosii .
Les armes sonl : ficllé d'argenl cl de iiiienles,
cloué d'or il la liaiide cra/,iir(liar;;ee île Irois (leurs de
lis d'or, lirocliaiii sur le loul. [ Vuij. VKua polituiitc dit
Dauphiiié.)
Ci) L'on ('ail drscendrG la in.tison d'Amerval en
llainaiil de relie de l{onlo;^iie ; (pioi qu'il en soil, on
doniiail il ces seigneurs la <pialili; d'ecuycr, cheva-
lier, d(; liaiil, pui>saiil cl redonlé seigneur, ineinc
avaiil r^iii 1107. IJIe porie pour arnn's d'argent à
trois lotiileaux de gneidi;s, poses 2 et i.
(5) Il y a en, eu I'>i8, nn François de l'Auge, et
Jean de l'Anije (le celle niaison, ipii eulrérenl dans
l'ordri; lie Sainl-Jcaii de Jérusalem , dit de Malle.
Fiançois eut diverses romuiaiideries el fui grand
prieur d'Auvergne cl graïul inanjelial de l'ordre, ele.
(i) Jvtiinics Aneelli, iilins Aiigeliii, lut maiiileuu
Cil la possession de sa iiolilcsse, par arrêt du par!e-
ineiil du Grenoble, en 1 i'.IO, ipii porlail : d'^'y.ur à
lir.i' bande d'argeni, eliargée de diiix demi uiolenes
(le gueules, iiiontaiil du lund iulérii'ur ri aiiv id'ux
ex tieiiiilés (le deux glands pendants de sinople, f nillés
cliai-Mii de feniîbsde inènie ( Voi/. Vh'int )>o(ili>iite tlii
Dciujtlniu' ).
Anguien (le duc d') portait: Magno de lu-
mine lumen.
Anneqiin. Vo>/. Lens.
Anstiu DE porte : Periissem ni periissem (l).
Anthoms, niaison noble de l'aris. Ses
armes sont d'or au ciicvron de gueu-
les , accompagné en pointe d'un sanglier
de mi^me ; devise : In saticlis confido.
(Voy. le P. Anselme, Moreri et le Diction-
naire de la Noblesse [2]).
Applaincocbt, en Artois, porte : d'azurà la
croix d'argent, chargée decinq croissants, 1,3
et 1,cas(]ne de face, couronné d'une couronne
ducale; supports, deux licornes d'argent ; ci-
mier, une licorne do même; devise: Acrucibus
salus et lumen ; cri de guerre : Uaplincourt.
Akasoi.a d'OG.NATA, 60 Espagne, porte :
Arn soli Deo (3).
AnBAi.ESTE DE RcFEY, porte : Domine, ut
videam{ï).
AKbAi.ESTiEK,enDauphiué, porte : Le loup
n'en faut (5).
(1) Celle maison, établie eu France l'anni-e 1513,
est la même ipie celle d'Auslriilbcr, en l'Ecosse, qui
possédait déjà, en ll.'iO, comme elle possède encore
aujourd'hui, les villes et baronnies d'Auslriiclier,
dans la iirovince de TitTe. Elle porte pour armes ,
MU écartelé; savoir: au 1 d'Ecosse, au 2 d'a/.ur à
trois lèles de sanglier d'or, posées 2 et 1 ; au 5
d'argent, :a la l'asce de gueules, accompagnée de trois
iiiailes d'a/.ur ; au -i d'or, à la l'asce écliii|ueléc d'ar-
gent et d'azur, sur le tout d'argent, à trois clous sa-
crés, posés en pal, de sable; l'écu aicolé d'un
luauleaii semé (l'Iierniiiics, surmonlé (rmie eou-
roiiue de prince à cercle d'or, éniaillée de diverses
couleurs et reliaussée de huit pointes ou rayons ai-
gus, snrmonlés chacun d'une perle, et trois perbis
cuire chacun des rayons, Cermce d'iiuc grosse perle,
surmoulée d'une houppe ; cimier, deux bras velus,
leiiaiil une hache renversée.
(2) Aulonis ou Aulhoiiis, maison noble de Paris,
de laipiclle élail (jilles Aulbonis, seigneur de lîarron,
Vevmars et la Dou/.e, griiyer hérédilaire de lîelbisy,
en la (orél de Cuise, secrétaire du roi, l'un des ipia-
raiile notaires de la cour de Parlement, mort le 13
juin ILSô ; et de lui est issu, au cinipiicnic degré,
Philippe Anlhouis, seigneur ib; Itoqneinonl, ele. (Jor-
nelle des chevan-légers de la garde du roi, grand
lonvetier de France, en l()2!l, mort en Iti.'ii, sans
J;iisserd'enl'auts de Jacqueline Koger, sa femme, (ille
de Nicolas Itoger, valet de chambre de la reine-
mère, et de Jacqueline llolniau, laquelle se remaria à
.Mexaudre Maicnil, marquis de Caumesnil, et niou-
rnt eu dérembre lliliO.
Les alliances de cette maison sonl arec celles de
liisliin, lirinon, llenncquiu. Tionillani. Casiellier,
la l'iosière, l,e Craiid, l,a Faye, liidan, Koii>llle, lîo-
cliard, Parcarlarre, l'erliii. lîeiger, (îonier. Ilarlus,
Nollant, Tliibaull de Mmiligiiy, lioiilieval, lloiiibliè-
res, .Vmcrval, Fournier. J.ivit, Prosarl , Gorris,
Aidiciy, Seviii, Colas, Crespi , Prndliomme , !a
l'orie,' t'ic.
("i) Iavs armes sont d'argeul :t l'arbre de sinople
et deux loups passant rnii sur l'anlre, (pii sont les
vraies armes de Itiscaie.
(i) Celle maison, qui a possédé le vicomte (le
M diin, cl qui a donné nn avocat général au p:irle-
menl de Dijon, a aussi possédé les terres de Villar-
geaull et de Neuilly en Aiixois ; elle porte pour ar-
mes : d'or au sautoir engrcle de sabli', accompaginj
de quatre arbalètes de 'juenles.
(h) L'on lioiive, pour premier aiilciir, l'ms Ar-
iKi'ciiicr de Cliàlcaudoiiblc, qualilic i.o chevalier de
409 DEV I>'EPIGRAPHIE.
Arcfx, en Bretagne, porte : L'honneur y
«!«.Lesarrae3sonl:L'farteléd'argenteld'azur.
Arces, en Daiipliiné, porte : un b\iis avec
ces mots : Le tronc est vert et les feuilles sont
Arses. D'autres imrtent un essaim ir.ibeines,
avec ces mots .>Ma pique la plus belle. D'au-
tres ont pris : Charité d'Arces, devise qui leur
a été donnée à cause des libéralités et fon-
dations i]ue ceux de ce nom ont faites. D'au-
tres ont pris encore: Ni duc ni prince ne
veux être (1).
Aboie, pair d'Angleterre, porte : Un Dieu,
un roi.
Armagnac (le comte d' ), portait : Ilinc
labor, hinc mcrces (2).
Armand, en Daupliiné, porte : Régi Arman-
dus et legi (3).
Armlet, en Dauphiné, porte : Deum finie :
mais d'autres ont [iris : Arma mihi rce/uies (4).
Arnaultfiny portait : Je suis l'amour et la
guerre.
DEV
40
FaIcone-Aslatid,.nn mois d'avril 1 581 ,où l'on voilclaire-
ment que le vrai nom (ieccUefamille esl Aibaleslier.
L'on houvc encore Claude Arlialestier, coseigneiir
(le Monlclar, dans la révision des fenx de lieanfoit,
de l'an liiC, en qnalilé de nol)le. Les armes sont : de
gnenles à nn elievron d'argenl, cii:ugé de cinq pom-
mes de pin de sinople, el accompagné de trois étoiles
d'or ( loi;. VEinl politique (tu Dauplibié ).
(1) Cette maison, l'une des pins illnstres de la
province, a doinn'' nn cardinal dans Jean des Arces,
cjai vivait en liô5 ; nn archevêque dans (dande
(l'Arces, alilié de Boscodon, élu arclievèqne (TEm-
l)rnn ; et c'est de ceUe famille que sont issns le che-
valier Blanc et Livariot , l'un des favoris de
Henri III. Le premier nom de cette maison est Mo-
rard ; Ilngiics de Morard , chevalier, éponsa , en
lâOO, GuillVe de d'Arces, el sa postérité, en ligne di-
recte, en prit le nom ; mais les collatéraux ont con-
servé celui de Morard. Etienne d'Arces, seigneur de
Maisons, Folles, de Uomèue el de la Bayelle, des-
cend de Louis d'.Xrces, lige de celle branche; el il
est lui même compris entre les nobles du manile-
ment de Réaulmont, dans la révision des fenx de
am, on il a la qualité de mislralis rcfialm vuni-
tis, etc. Les armes sont : d'azur au franc-qnaiiier
dextre d'or, à une bande en devise, componee tl'ar-
genl el de gueules de sept pièces, brochant sui' le
lont {Voij. VEliil fiolilique du Uaupliiné ).
(2) Le CDuile d'Armagnac, de la maison de Lor-
raine, porlail pour aimes : parti de trois coupé d'un,
ce qui forme 8 quartiers , au 1 de Hongrie, an 2 de
tapies, au 3 de Jérusalem , an i d'Aragon, an 5
d'.\njou, au (i de Gneldres, au 7 de Jwliers, au 8 d'a-
zur, semé de croix recroiseltées, au pied fiché d'or,
et deux bars adossés de même, brochant, siu' le
tout d'or, à la bainle de gueules, chargée de trois
alérions d'argent, au lambel de gueules sur les quatre
quartiers du chel, brisé d'une borilure de gueules,
chargée de huit besanls d'or,
(3) Celte maison jouissait de la noblesse environ
l'an liOO, temps auquel \ivail Pierre d'Armand ; et
Rémond, l'un de ses ilescendants, eiil irois lits, dont
l'un d'entre eux, nomme Pierre, lit des actes de dé-
rogeanee, ce cpii INddigea à prendre des leilres de
noblesse eu décembre 1391, qui furent vériliées au
parlemenl du Daiqdiiné, en 153-i ; et ce Pierre d'Ar-
mand reçut pour armes : d'or au chevron de gueules,
au chef d'azur chargé d'une couronne fi'rmée, d'or,
au lieu d'un fascé d'argent el de gueules de six piè-
ces que portaient ses aieux (Votj. \'Et(il yoliliquc du
Dauf)h.iné ).
(41 L'on voit dans celle maison Guillaume Ar-
ninet, qui lil son icsiamenl eu 1491, cl que Jean Ar-
Arod, en Dauphiné, originaire de Norman-
die, porte : Sans rien feindre. Les armes sont :
d'or à la fasce d'argent et de gueules, chargée
de trois étoiles d'azur.
Arras, en Chamfiagne. Ses armes sont :
d'argent au chevron d'azur, accompagné eu
clief de deux hlairiers all'rontés de sable,
herqués el pattes de gueules ; devise : Errât
qui maie putat (l).
AsuBURNHAM, Éarl deAshburnhara, en Ir-
lande, porte : Le roi et l'Etat.
AuBERjoN. Ses armes sont : d'or à la bande
d'azur chargée de trois hnulierts ou cottes
d'armes d'argent ; devise : Maille à maille se
fait VAuberjon (2).
Algrale de Dourton. Marguerite , aliis
muet, son fils, eut de grands emplois , de même que
Louis Armnet, son petil-lils, ilans le parti des catho-
liques, durant les guerres civiles ; et ce même Louis
fut honoré du collier de l'ordre de Saint-Michel, qui
était la première distinction que donnaient nos rois.
Les armes sont : d'azur à trois casques d'argent po-
sés 2 el 1 .
(1) Arras, maison nobie, originaire de Champa-
gne, maintenue dans la noblesse par M. de Canmar-
tin, iiilen lant de Chauqjagne, au mois d'août 1667,
en la personne de noble Acham d'Arras, écnyer,
seigneur d'Haudrecy , capitaine an régiment de
Bussy-Lamet, marié, 1° par contrat passé devant Ro-
ger el Clocqner, nolaires au bailliage de Vermandois,
à Reims , le 3 mars 1642 , à demoiselle Charlolle de
Slonbelon, lille de Jacques de Monbeloii, chevalier,
sieur de Salles, cl de dame Renée de Sainl-Panl;
marié, 2" le 17 lévrier 163.'), à noide demoiselle
Adrienne de Malhé, veuve de messire Chailes Belot,
chevalier, seigneur de O^l'irey (Voijez, ])our plus
grande élendue, la Généatoijie imprimée dans le No-
bdiaire de Clximputjne ).
Les alliances de celle maison sont avec celles de
Nepoux, Villelongue, Lescuyer, Mauguin, Arnoul,
^Vignaconrt, Thamis(m, etc.
(2) ."^nberjnn de Muiinais, maison noble, de la-
quelle élait Gnilbmme d'.Xuberjoii , qui rendit hom-
mage, en 1330, au comie de V^denlinois, de ce qu'il
[lo^sédail dans la terre de Moulmcyran, où il est qua-
iilié de damoiseau ; et Jacques l'Auberjon, seigneur
de Bnisson-Rond, l'un de ses descendants, se maria,
le 17 mars 1602, à Calherine Dnmollel, fille de
Charles, seigneur de Secliilienne, geiililhomnie ordi-
naire de la chambre du roi, el d'Alix Stnard, de la-
quelle il eut Bertrand d'Auberjoii. qui éponsa Mar-
guerite Annuel, lille niuipu' ei hi'ritière de Gnillauiiie,
seigneur de liourepos, et d.Xmie-Callierine de Loras-
Mcmlplaisanl, de la(|uelle il ent Lmnienand-Bernard,
seigneur de Mnriuais, marié le 4 juin 1682. à Ca-
therine de Levion, de la ville de Fossan en Pié-
nnuil, lille du comte Horace de Levron , gouverneur
lie la ville de Berne , de laquelle il a en Joseph-
Pierre d'Aiiberjon, reçu page du roi, en sa grande
écurie, le 2 mai 1700, sur les preuves de sa noblesse,
élahlie depuis Pierre d'Aubeijon , sou sepliéme
aienl, vivant en 14l3, marié en , de laquelle il a
eu Gni-Jiiseph-F'rançois-Louis d'Auherjon , seigneur
de .Muiinais, successivement capii;\ine enseigne et
liriilenant de la gendarmerie de Fiance, chevalier de
Sainl-Lonis. tué h la balaille de .Meinden, marié le
9 lévrier 1731 , à Geuevieve-Lonise de la Vieuville,
niai(piise de Sainl-Chamond, <le laquelle il a eu,
1" Ânloine-Louis-Viclor, lapilaine de dragons au
régiment de Cnsline.
2' Giii-Joseph-Fiançois-Lonis-Timoléon, chevalier
de Malte, oflicier d'infanterie dans le régiment
Dauphin.
3" Marie-Anloineilc-Lonisc-NIcole ;
i" Charloiic-Geneviève-Josépliiie d'Aubeijon.
411
DEV
DIC.TIONXAIUK
DEV
412
Marie Aui;ralo, liériliôrede Douilon, feiniin',
en li30, île Louis, sei^'iiuur do Wi^nacourt,
jiorlait: d'argent au ciievron de saljle, à la
Ijordiireile i;iiculos, accolé des armes de son
mari [Voi/. Wicnacoi'iit ).
Ai,i.TviLi.Aus, eu Daupliiué, porte : A'wie
altiuSi{ 1 ) .
AuTKiciiiv : Anne d'Autriclie, reine île
France, imrlait : Intamiiuilis fith/el fivnoribn.-!;
taiilùt : Cioninit sol parvus Itonorcs ; tantôt :
Candori' notabilis ipso ; enliii : ('œlo luvnl.
terris lue et.
ÀLiviiKoi l'iiQi 10, Earl de Granihan, en li-
lainle, porte : Je me souviendrai.
AvENK, en J)aupiiiué , porte: Teiiui
mcditatur Avena (2!.
A VMON (FRANQLiKuiis), maison noble duBau-
phiné; sa devise : Fidélité vnut fraïuhise (}i].
Baglion en Daupliiné, porte : Omne solum
forli pntria est (^).
(1) Je:iii (I"Avom;i fut luiolili par lellros du ilaii-
pliin Louis, qui fui le roi Louis XI, donuécs :i Gie-
iioule le (> (icccnibie 1147, ei vériliccs au paileiueiit
le -i lévrier 1 U8.
Les armes sont : d'azur à six losanges d'or, po-
sées 5, 2 el 1, au chel' de yueules, chargé de trois
luoletles d'or.
(2) Jeaii, seigneur d'Anlivillais, fit hommage île
cette terre au dauphin llurolierl 11, en 133i, et dés
l'amiée 1318, le (l;ui|iliio Jean en avait détaché ht
juridiclion de celle du niaiiilenient d'Alh'vard, et l'a-
vait donné ;i l'ieiie d'Anllvilhiis, (pn nionrnt eu
djtij, hipiel lut jnarié à Knslache de IJeaufoit, dame
de La lîastie. Les armes sont : d'argent, l'aigle
cployée de sahle, liecipiée, memhrée et couronnée
de gueules, (le;/. l'Elul pulitiiiue du Daupliiiu'.)
(3) Decclli' maison était Jean Louis d'Aymon, qui eut
pour lils l'hilip|i(^ Aymoii, Irc-sorier de France en la
généralil(- de baiipliinc', marié à N de laquelle
il eut Jacques d'Ayinon, sieui- de Fiaufpnéres, con-
seiller au pailcmcnt de C.ienolile, en ltl71, marié à
Anne de Toiles, de laquelle il eut : 1° Madeleine, re-
ligieuse à .Mciullleniy ; i- Anne, aussi religieuse ; 3"
Gabriel, capitaine de eavaleiie au légiment de Coni-
inissaire-Général ; 4" Louis d'Aymon, seigneur de
Frampiiéics le-.Mollaid,etc., conseiller au pailemeul
de Grenoble, décéile eu 177!), mai'ié le 18 mars 17:27,
à Antoinette^ tW Vidaud, lille di; Gaspard, comte de
Labatie, procineui- g néral audit i)ai'lement, et de
GalheriMc-Fiançoise de Siniiant; , déeédée le 23
juillet 173i, laissant pour enfants : 1" Marianne, 2"
Maiie-Catheiine.
Louis d'Aymon fui marié en secondes noces à
N de l'ianelly, steur de M. le niaKpns de la Va-
lette, seigneur de Tlnnigny, pi es de Sens, de lacpielle
il eut Lauient d'Aymon de 1' ranqiiieres, conseiller
a» parlement de Dauphiné'. Les armes d'Aymon de
Franqnières, sont : d'a/.ur à une plante de millet à
deux épis d'or, renversés, l'un à dextre l'autre à
sénestre, léiiillée de cin(| fenilles, au chef cousu de
gueules, chargé' de trois l'ioiles d'or.
(4) Jean de liaglimi s'i'laldit ;i Florence, et fui gé-
néral des armées de l'I^glise, el c'est de lui ipi'esl
sortie la branche des lîaglions de l'uduse en Italie,
rapporti'c dans la (j(jtiéulu(jie de La Diilléiie, el l'on
y Vdil (piclle é'tait alors leur noblesse, et ipiellc- a
été sa pnis'ame dans celte villi^ dont elle a eu la
Stjuveiaiiiel('' durant pins il'nil sicch;.
Les ai iiK's sont : d'a/iir au li(m d'or appuyé de sa
patte droite sur un banni noueux de nieiiit!, el en
chef trois (Iruis de lis d'or par concesMoii, brisé
d'un laiiibcl à «pialro pendants d'or. ( l'»;/. i'Klul l^o-
liliiiuc (lu Ddiiiiliiiié.)
Baill en Dauphiné, porte : Qui croit en
Diexi, croit (1).
l$An,E-LA-ToLB, en Dauphiné, jierte: Vir-
tus et ensis (2).
Hains-Bamsy, SPiiîneurd'Aubigny, portail:
J'eregrinatio cslmililia. Les armes sont, d'ar-
gent au chel' de gueules, chargé de trois co-
quilles d'or.
lÎAiiSEY porte : Assez monte e/ui s'ahaisse.
Les armes sont : d'azur ii trois (|iiiiilel'euilles
d'argeni, posées2 et 1. Celle fatuille de Bour-
gogne a [)our itremier auteur ciinnu , IJuy,
seigneur de Saint - Baissey d'Yseure et de
Sainl-Tliibaul, moii en LV49.
Haissky , autre l'amille , i)0rlait : Vive ut
post viras.
Bai.me (La), en Dauphiné , porte : f^cr-
nité (3).
Balme de Mares (La), porte: Sans es-
poir {kU
Bantendier, originaire de Savoie, porte:
Durât cum saïujuine rirtus avorum. Les ar-
mes sont : (le gueules au pal d'or, chargé
tl'un lion de sable.
JîAiiuoNENcnE, en Dauphiné, porte: Tutum
forli prœsidium virtus (5).
(1) Le premier atilenr connu de celle famille est
Jean de IJaile, seul président du parlement de Gre-
noble, en 1155, lequel fui père de la liieiilieiireuse
Jeanne Haile , première abbesse dn couvent de
Saiule-!'.lair(! de Grenoble; il fut bisaïeul de Jean
Uaile, mari de Catherine Haile. qui eut deux fils, elc.
Les armes sont : d'or au croissant d'a/.nr, acconipa-
gtié de trois roses de gueules, que (p;elqiies-uns oui
écartelées de gueules à une croix ancrée d'or, qui
esl d(' Fanrol. ( V'o;/. VElat iwliliquc iln Diiiijiliiiié.)
(2) De cette failiille , iliilérente de la siiivanti?,
était Antoine de liaile, lieiiti'nanl an bailliage de
liriançon, en 1402, <pii avait pour aïeul, Tierre
lîaile, évéqiie d'Api, en I2.'j(>, etc. Les armes smil :
de gueules à une tour d'argent , iierroiiée de deux
marches de inénie, crénelée de six pièces, niaçoii-
iiée de sahle, cl onverti! d'argent; cimier, une
main de carnation lenanl une épée d'argeni garnie
d'or.
(3) De celte famille étail Poucet de La Dalnie,
qui lit sou leslainent le 8 janvier 1-413, etc. Les
ariiies sont : de gueules à trois pals d'or, à la bande
broiliaiite sur le tout de sable.
(i) (Jiielipies historiens croient celte famille de
rilhistre maison de la Baume : liai thelemy de La
lialme, mari d'Antoinette Uegnand, lit son leslameiil
en 1531; Cl c'est de lui qu'est issu Louis de La lîalme,
marié à demoiselle .Marie de Maillans, etc. Les ar-
mes sont : d'or à la bande d'azur.
(,')) Celte famille esl si ancienne el si recomnian-
dable , que nous lions contenterons d'en rapporter
qui hpies moiiuinenls publics qui serviront à ininior-
laliser leur mémoiie.
liriTAPIlU.
D.O.M.
A l'èlernolle niéimilre de Messire J.iciiuevUonnré
Ilurailiii. ( lieviiher, Vicoiiite île la Motlie île Moriac,
Cliàleinhidcs Ht'lies-liiir.M's, M.iiliTi'S el Moiiiioves,
Seiiimiir (riLinlivillieis, M^nsomi'lles, ll.-l<iiiiesiiil.l:i
M.iiiu.iiscin, ChaniiiiiLUiii, IIhsm', la l'reiiliere, el au-
ires liciiv, C.Hiiseillrr du Uni en tousses f.oiiseils,
M due des llequèlcs liinioraire, |ireiiiicr el anoieil
l'.iSideiit 011 son UKUKl-C.oiiseil.ipii luourul le dernier
Février 16S9, figè île snixaiiie-linis :iiiset trois iiinis.
De liaiiii' l''r3iii,'uisi' lli/(iii)ii', leiiiiiie île Mesiire.
C.liarli's-lloiuiié /-'iin/i/ii. '(.iievaliri-, ( Ir'ilel.iui îles
n.'Urs llin-ves. Madères 1 1 Mi iiuin e>, Seitiiieur d'Ilar-
divillicr.s, .\biaoi.CLl!cs Iktiau siul, la Malinuuue, et
413 DEV D'EI'IGUAPIIIE.
Baunewal, scizii^me vicomte d'Irlande,
[xjite : Malo mort (luam fœdari.
Baiaon, en Dauphiiié, i)Orte •• Meriti fiducia
Uinld est (1).
Baron'at porte: Ffrfi* à rhonneur fp(ide(2).
Barquieh, en Provence, famille d'ancienne
noblesse, qui a produit des persoiniages dis-
tingués dans l'Eglise, l'épée et la robe, et k
('"té alliée aux i>lus illustres maisons d'Ita-
lie, porte : -Dft/ce et décorum est pro patria
mari (3).
Barras , en Provence, porte : Taillants de
Barras (V).
Bakrixgton, trente-septième vicomte d'Ir-
lande, créé le 1" juillet 1720, porte : d'argent
à trois chevrons do gueules, et un lambel à
trois pendants d'azur ; cimier, un frère capu-
cin, les cheveux et barbe noirs, d'argent, avec
un capuce de môme ; supports, deux griffons
avec les aiies étendues d'or, colletés d'un
autres lieux, qui mourut le 25 Juillet 1694, âgée de
viiigl-six ans.
Et de Messine Acliilles Bnrenlin, Chevalier, Sei-
gneur Cb-iielain de Mous, Sceaux, Vaux, et autres
lieux, GiEiseiller du Hoi eu sa Cour de Parieir.eul, et
•irand'Cliambre d'icelle, qui uiourul le 17 Juin 1G98,
âgédesoixante-buit ans.
Priez Dieu pour eux.
Cette épilaphe a élé posée par incssire Cliarles-
lloiioré Bareiiliii, conseiller du roi en ses conseils,
maître des requêtes ordinaire de son lioicl, inten-
dant de Flandres, fils aine de messire Jacques-IIo-
noré Barentin, mari de dame Françoise llybeyre, et
neveu de messire Acliilles Barentin.
D. 0. M.
A la mémoire de Messire Acliilles Barenliii, Clicva-
lier, Seigneur do Mous, CoiiSeiller an l'nrleinent et
Grand'Ciiaiiibre, lequel, après avoir rempli pendant
quarante-six ans li>s deiuirs d'nn parlait Magistral,
rendit sou £nne '3 Dieu le 17 Juin IG'JS.
Dime Marie Quatre- Hommes son épouse, Acliilles
Barentin, Charles Barentin, Mestre-de camp o'uu
Kéginieiit de Cavalerie, et Kicobs Baienliii.
(1) Claude Baron, sieur de Vallonse, a été n.-i des
plus vaillants liomnies de celle province; il fut en
yrande estime dans la Suède et dans la lloscovie,
entre les plus biaves, ce qui lui mérita des lettres
de noblesse au mois de janvier lo9i, en reeonuais-
sance de ses grands services, et même dans le com-
bat de Poiiteliarra; elles furent vérifiées au parle-
ment de Grenoble en 1C09, elc. Les armes sont :
d'or à un ours contourné naissant de sable, lenaiit
en sa patte dexire une épée haute d'argent, sur-
monté de deux roses de gueules et sonlemi d'une
étoile d'azur. (Voy. VEtut politique de Daiipliiné.)
(2) Cette maison, originaire du Forez, y pour pre-
mier auteur connu , Jaciiues Baronat, seigneur de
Pblémieu et de Cbalainoiil en Bresse, lequel fut
père de Claude Baronat, qui l'ut pourvu de la charge
de capitaine de Sainte-Colondje de Vienne, en 1513;
et Claude Baronat, seigneur de Poléniieu et de Poli-
nas, son fils, fut l'un des cent gentilshommes de la
chambre du roi, et fui honoré du collier de l'ordre
de Saint-Michel eu 1558, à cause de son grand mé-
rite, etc. Les armes sont : d'or à trois guidons posés
en pal d'azur, au chef de gueules, chargées d'un
léopard d'argent. ( Vuij. VElnt poliiique de la
France.)
(5) Les armes sont : écartelées an 1 et i, de sable,
à trois (piinte-feuilles d'argent; uu 2 et 5, de saijle
à un cerf passant d'argent.
(i) Les armes sont : d'azur au bras mouvant dn
(iauc dexire de l'écu, tenant une branche de laurier
aussi d'argent, surmotité en chef de trois étoiles
aussi d'arneul.
DEV
414
lambel ; devis3 : Uonesta r/uam splendida.
Barrington, treille-troisième vicomte d'Ir-
lande, porte : Uonesta quain splendida.
Barsiîou, en Bretagne , [lorlait : Amseri,
c'est-à-dire, temporiser (I).
Bartheliek, au comtat Venaissin, porte:
Cœii enarrant (jlorinm'Dei (2).
Basemont, en Dauphiné , originaire de
Benuce, |iorte : Prudens simplicilas (3).
Bassebat, marquis de Pourdiac, portait:
// m'est fidèle.
Bataille de Boson, en Bourgogne, porte:
Ex belle pnx (k).
Balme-Pluvi-\el (Là), en Dauphiné, porte :
L'honneur guide mes pas (.'3).
Baume -Suse (La), en Dauphiné, porte:
Dulcc et décorum est (6).
Bausset , originaire de Provence, porte:
Sola salus servire Deo (7).
Bavard (Le chevalier), portait : Equitis dut
symbola régi; ou : Magnunimo candore nilet ;
onVires agminis unus liabct; ou : Pestes per-
eundo laccssit.
BÉARN'. Vo//. Candale.
Beaufort, en Dauphiné, porte : In bello
fortis (8).
Beau.manoir, eu Bretagne, porte : J'aime
qui m'aime (9).
(i) Les armes sont : fascé d'or et d'azur, de sis
pièces.
(2) Les armes sont : d'azur à trois étoiles d'or,
au chef cousu de gueules, chargé d'une colombe d'ar-
gent, portant au bec un épi d'or; supports, deux
sauvages; cimier, un sauvage de même armé de
massues.
(5) Cette famille, originaire de Beauce, a pour
premiiT auteur connu Macé de Bassemont , prési-
dent en la chambre des comptes de Dauphiné. Les
yrnii'S sont : d'azur à deux serpents adossés et pas-
sés en triple sautoir d'or, mis eu pal, au chef cousu
de gueules, chargé d'une colombe d'argent marbrée
d'or.
(i) De celte famille, était Guillaume Bataille, sei-
gneur du Tillot; (pii fut pourvu par le toi Louis XI,
ie 25 mai 1478, d'un ollice de conseiller au parle-
ment de Bourgogne. Les armes sont : d'argent à
trois flammes liegueules mouvantes, de 1;? pointe
de l'écu.
(5) Les armes sont : d'or à la bande viviée d'azur,
chargée d'une moucheture d'hermine de sable, et
surmontée d'une encolure de cheval.
(()) Cette maison, l'une des plus anciennes et des
plus illustres de Dauphiné, a pour premier auteur
connu Louis de la Baume, chevalier, .nommé dans
les comptes de Jean le Fhmient, trésorier des guer-
res, en 1580, qui eût pour lils Louis de La Beaume,
seigneur de Balmeltes, marié àAntoinelle de Salus-
ses, vruve de Henri de Sassenagc, gouverneur de
Dauphiné, qui mourut en li-il, à la bataille de Ver-
neuil : celte grande alliance prouve assez la gran-
deur de la noblesse de celte maison, sans vouloir
nous étendre davantage. Les armes sont : d'or à
trois chevrons de sable, au chef d'azur, chargé d'un
lion naissant d'argent, couronné d'or e'. lampassé de
gueules. (Voij.VLlat politique île Dauphiné.)
(7) Les armes sont : d'azur à mie montagne à
trois pointes d'argent, surmontée d'un chevron d'or,
et de deux étoiles à six rais en chef; suppoi ts, deux
génies ailés; cimier, une aigle naissaule.
(8) Les armes sont : d'azur à la bande d'or, coh
loyée de trois molettes de mén:e en cbof, et d'une
tour d'argent maçonnée de sable en pointe.
(Il) Les armes sonl : d'azur à oi;ze blllcilcs d'ar-
m
DEV nir,Ti()>NAU\i:
Iwpiividiim [crient riti-
IIoc
Heal'.mont, iioi'le
nœ (1;.
Recoemèvbe , au Bretagne , i)orle
teijmine tutus (2).
Bectoz , en Daupliiné, porte: Pluisir et
loi (3).
Beiiagle ou Rehagi.e, cm Flandre, porte:
Bon (juel chasse mal aventure (V).
lÎELLECOMBE. VotJ. PlY.
lÎELi.EFONDs (Le Hiarciuis de), -portait : Unn
sen mas (o). Un autre iuar(]uis de IJellel'onds,
jiorlait : Fuoco senzu famé.
Be\et, (Earl de Jankciville), en Irlande,
porte : De bon valoir servir le roi.
Benoit XI, pape au xiv' siècle. Sa devise :
Illustra faeioa luam super scrvum tuuni.
Benoit XII, au xiv' siècle. La sentence :
Benedic, Domine, hivreditati tuœ.
Benoit XIII, au xviT siècle, avait pour
ili'viso : Quod non rapui, exsolvo, allusion à
Ja manière dont il avait «Hè élu pape.
Benoit XIV avait pour devise : Da mihi
sedium luarum assistricem sapientiam.
BfiuANGEii. Voy. Cassard.
Berard, en Daupliiné, i>orte : Suavitcr et
fortiter (G).
geni, 4, 3 et 4. Celte maison est une des pins ancien-
nes et ilhislri's du ii;iys du Maine, dont parle Augus-
tin Dupas. Elle a donné un ni.iiéclial de Fiance et
deux de lîietagne, ainsi (|u"on peut le voir dans les
glands oiriciers de la couronne.
(1) Les aimes sont : de gueules à la fasce d'argent,
chargée de trois (leurs de lis d'azur. Cette maison,
l'une des plus anciennes dn Daupliiné, où elle est
connue depuis le \i'^ siècle, a été admise dans plu-
sieurs chapitres nobles; elle a donné de grands
personnages, tant à l'Eglise qu'à l'IUal, etc.
(2) Les armes sont : deux croix lieflées, au pied
liciié d'argent, accompagnées d'une coquille oreillce,
de même en pointe.
(3) Celle lamille, a pour premier auteur connu
Jeanjde Lcctoz, (pii eut p(uir lils Jean de Decloz,
vivant en ll:il, et l'ut l'un des lieize ipii lirent l'eii-
lrepris(! de l'an lillO, sous le couimandenicnl de
Jean Le Maingre-Uoucii aul, inanichal de France,
yinsi qu'il est lapporui dans La Coloudiière. Les ar-
mes sont: d'azur au chef d'argent, < liargé de trois
têtes d'aigle, arrachées de sablt!, langnécs d'or.
( Voy. VKlal puliiiijue de Dimphiné.)
(4) Les armes s(]nt : paili coupe, an 1 parti d'or, ;i
trois é|)is de lilé sur la teriasse de trois tiges cha-
<Mine de sinople; an i |iaiii, au 1 coupé, de sinople à
trois tèlcs d'aigle arraclu'cs d'argent ; au "1 cou|ié ,
d'azur à la llenr de lis d'or, au ehef d'aigeiii,
chargé d'une rose de gueules; supports, deux aigles
cployires.
(5) Les armes sont : d'azur au chevron d'm-
accompagne^ de trois losanges d'argent, i et I. La
maison de (iigaull est une des plus aiieieuni'S de
ÎSormandie, et l'une des plus dislinguc-i's de la pro-
vince par les giamls hommes iprclle a domu'S ; elle
a pris le muu di' lîellclouds, en conservant Icuilefois
celui de Cigault par le mari.ige d'ililicui Gigaull,
cciiycr, (pii épousa .hMiiuc (iiassignoii, lille de ,Ieau
seigui'ur di' IJi'lleronds eu Ueiry, et de Jacquelte de
Buué.
(li) ISerard de lîerard , du lieu de la Salle, dans
le |{riaM(;onnais, vivait en I2')2, et c'est alors qui- les
liionlagiics de Cristovtd, d'Ulle et de l.ongel, dans la
parolssi? de .N('varhe, lui lurent domiécs par le dau-
i)liiu Cuigiii-s .\1. I) fut iroisicme aïeul de Claude
hi'iard, compris entre les noliles de la paroisse de la
Salle, dans la révision des l'eiix, en H^.'); de lui el
de réroiiiie, sa rumine, est descendu Fr niçois Ue-
DEV 416
m est ita.
ey, en Irlande,
Behuisey |)0rte : Lt fuelum
Berilley, Earl de IJerkle
jiorte : Dieu avec nous.
Bernard jiorle : ht bcllo et pace (1).
Bernier, en Provence, porte : Hoslium
trrror, tutatur arnicas (2).
Bermèue, en Dau|)liiné, porte : Ali,fu;ie (3) 1
Bekriyeh, originaire de Touraiiie, porte :
Metiora scf/Huntur (i).
Bert, en Daiiphiné, porte : Securo fcnsu,
cura scmota mctuquc {'o].
Bertie , Karl d'.\biiigdon , en Irlande ,
IHirte : Yirtus ariete furtior.
BiiTiiisv, nianpiis de Mézièrcs, raaréclial
di; caiu|) en 1781, en Picardie, originaire de
Flandre, porte : d'azur, Iretté d'or de six
pièces; devise: Et virlus et sanguis ; sup-
ports, deux lions casqués, surmontés de
deux iiélicans qui se percent le sein.
BÉTiiLNE. Le chevalier de Bélliune portait :
Disulerc mifti fageo.
Bei:vron ; le marquis de Bcuvron poitail:
j\o mudo, si no tnudan.
BiANDOs DE Casteja, cu Béam, porte : In
belle/ leones, in pace colombœ (6j
Bir.oT, eu Berry, Bretagne, à
Hollande, Orléanais, N'endomois,
jiorle pour
Dieu (7).
Paris, en
Touraine,
cri de guerre : Tout de par
rard, avocat au pailemciil de Grenoble, qui fut ré-
habilité ilans sa noblesse par lellres de l'an 1607 et
lUbiS, véiiliées et entérinées par arrêté du parlement
de CreiKible, le 28 octobre 1()70. Les armes sont;
parti au I d'azur au lion d'or, au 2 de sable ù la pa-
tère d'argent.
(1) Les armes sont : d'argent au clievron de sable
accompagné de trois Irclles de sinople, 2 et 1. Cette
aiicienne famille de Normandie est nue des plus re-
marqualiles de la province, tant par sou auciennelé,
ses alliances, que par treize chevaliers de Malte
qu'elles a donnés, etc.
(2) Les armes sont • d'azur à trois p;ds d'argent
à l'éeusson encomblé de gueules, su|)poits deux
lions; cimier, un lioii de même.
(5) Kicliard de Dernière , de 'pnrocliiii nwniis
Cnnncii, épousa, en 1490, Marie Lanlaret de Saint-
Anloine de Viennois, et Fiançois de Dernière, sou
pelit-(il», épousa Franeoise C.baponay, elc.
Les armes s(Uit : de gueules au lion d'aigi'ul, ap-
puyant sa palte dexlre sur un bàUU) noueux d'or.
(l) Les armes sont ; d'azur à trois pois (Ui cou-
pes d'or, couvertes ; supporis , deux léopards; ci-
mier, nu sauvage naissant. (Voy. 1' /■,'/»( àc la No-
blesse, (/t'1782.)
(.S) M. Dert, avocat au haillage de Vienne, mérita,
par son espi il et par s(ui savoir, d'êlre l'un des mai-
lles des re(|iiêlcs de l'holcl de la reine .Marguerite;
cl c'est lui qui prit cette devise des vers de Lncrèco
piiur ex|niiner siui caraclère.
André Dert, sieur duChalfai. et Jacques Bert,
fièies, furent anoblis par lellres du mois de mars
1()."),"), véiilices le il juin suivanl. el conlirmées par
arrêt du conseil, le 10 sepleudiie IliliS. Les armes
scuit: écarlelé, au I et 4 d'a/iir à une bande d'or;
au 2 et .", d'or à une bande d'azur chargée de Irois
gl nids d'or feuilles, liges, et ccmverls de niênie.
(0) Les armes sont : écarlelees, au I el 4 d'or an
li(m de gueules; au 2 et 5 d'argeiil, à trois merlellcs
de sable, posées 2 et 1; supiioris , den.v lions ; ci-
mier, 1111 lion de mêiiie.
(") Les armes sont : de sable à trois listes <lo
léopard d'or, langues de gueules, posés 2 cl l.
( Vuyr; Vlùul de lu Svblessc, de 17B2.)
417
DEV
D'EPICRAPIIIE.
BlLI.T. VôlJ. PllEI.IPPE.
BiLLY : de gueules .Vdeux jumelles d'ar-
gent, au chef échiqueté d'argent et d'azur.
BixET, en Touraine, porte : ///e ricit (\).
BioTÈRE, en Bourbonnais, porte : Tam /"or-
tis qunm nobilis (2).
BiRON (Armand de), maréciial do France,
portait indilïéremmcut : Non diff'ert bclla
timendo, ou : Capit posC otin prœdnin, ou :
Cessando majora parât, ou : Cunclundo rcsti-
tuit rem. Les armes sont : un éca en ban-
nière, écartelé d'or et de gueules. Voyez
GONTAUT.
Blanc, en Daupiiiné, porte : Sine ma-
cula (3).
Louis Blanc do Cliaptueil, seigneur de La
Garde du Mas, et de Mauleune, l'ut employé
en des grandes négociations par le cardinal
de Uichelieu; il portait pour devise : ToiU
vient à point. La brandie de Blanc établie
à Vienne portait : En tout, candeur. Armes
tranchées taillées d'argent et d'azur.
Blanot poite : Tandem flavescent.
BocQUET de Courbouzon, en Bourgogne,
-{)orte : Prœmium virtutis, honor (k).
BocsozEL MoNT-GoNTiER, eu Dauphiné,
porte: Quoiqu'il en avienne (o).
BoESSiÈRE, porlail : Tout en paix.
BoFFiJi, en Dauphiné, originaire d'Alle-
magne, porte : Deo, régi, patriœ pietas et fi-
ées (6).
(1) Lesarnies soiU:de gueules au chef d'or, cnnrgé
de trois recroisellés au pied ficlié d'azur ; supports,
deux auges ; cimier, une feuiuie eu buste, vêtue à
Tanli((ne, au milieu d'un bois de daim qu'elle tient
de ses mains.
(2) Les armes sont : d'azur à une rose d'or, feuil-
lée de siiiople, posée au milieu de l'écu, accompa-
gnée en pointe d'une croix ancrée d'argent, au clief
de mèine, chargé d'un lion d'azur, armé et lam-
passé de gueules ; supports, deux lions ; cimier, un
lion de même.
(3) Guillaume, Geoffroy et Antoine Blanc, com-
battirent en la présence du Soudan dcBabylone, de
qui ils étaient prisomiiers, cinquante de ses plus
vaillants hommes et les tuèrent, et méritèrent leur
liberté par leur valeur, ce qui est dû à la vertu hé-
roïque ; et Antoine Blanc, his de Guillaume Blanc,
vivait en 1413.
(4) Les armes sont : écartelé au 1 de Sachet, au 2
de Poligny, au 3 de Courbouzon, au 4 de Ghan-
trans ; sur le tout de Bocquet, qui est d'or au sau-
toir d'azur, chargé d'une co(piille d'or mise en cœur;
supports, deux lions d'or léopardés ; cimier, une tète
de lion de inènie.
(5) L'on trouve que Pierre de Bocsozel fui pré-
sent à une donation faite en 1142, de l'église de
Mariez à l'hôpital de la ville de Vienne, par l'arche-
vêque Etienne de Bar; Aimar de Bocsozel ét;iit
chanoine de l'église cathédrale de cette même ville,
en 1164; Aimon de Bocsozel etAiinon, son lils, vi-
vaient en 1200 ; Aimar de Bocsozel était en grande
considération eu 1289, et Guichard de Bocsiizel
ét-ait son père. Cette maison est, au sentiment de
tous les historiens de Dauphiné, une des plus no-
bles et des iilus anciennes de la province, où une
de ses branches a possédé le marquisat de Mauhec
durant plus de trois cents ans, etc. Les armes sont
d'azur au chef déchi(pieté d'argent et d'azur de
deux traits. [Voyez VElal \>oliiique de Daupinné.)
(G) Le premier auteur connu en cette province est
Romanet Bollin, (|ui fonda pour les Frères Mineurs
en 1576 le couvent du .Mont-du-Calvaire qu'ils pos-
DEV
CàSTEL:«AU
porte
418
De tout
In virtiite
: Tout
regret
BoiLEAU DE
mon cœur (1).
BoisGELiN, en Bretagne, porle
eris (2).
BoisGLEZEXGE, cn Bretagne, portait
de tout.
BoissAT, en D.niphiné, jiorto : Ni
du passé, ni pour de l'avenir (3).
Boisseaux. Voy. Banès.
BomfaceVIII, pape au xiii' siècle. Sa de-
vise : Domine Deus, in adjutorium meum in-
tende.
Boniface IX, pape au XIV' siècle. Sa de-
vise : Ad le levavi animam.
Bonne, en Dauphiné. Devise : Nihil nisi a
Domino (4).
BosY DE Lavergle, en Limousin, porle :
Bisantiis nummis pauperibus udcst. Les ar-
mes sont : de gueules à trois besanls d'ar-
gent, posés 2 et 1.
BoQTH, Earl de Warrington, en Llande,
porte : Quod ero, spero.
BoREL, en Dau[ihiné, porte :/usgi«es où (5)?
BossuET, vicomte majeur de Dijon, por-
sédaient dans Romans, etc. Les armes sont : d'or h
nu bœuf passant de gueules, au chef d'azur, chargé
de trois croix de Calvaire d'or.
(1) Les armes sont : d'azur an château d'argent,
maçonné de sable, an croissant de même cn
pointe : cimier, un pélican d'or doiinani son sang à
ses petits.
(2) Les armes sont : écartelées au 1 et 4, de gueu-
les à une molette d'éperon d'argent ; au 2 et 3
d'azur plein.
(3) .Aimun fait mention du château de Boissat,
qu'il fut un de ceux que
du vicomte de Eonques.
Pierre de Boissat, lieutenant général civil et cri-
minel au bailliage de Vienne, fût père de Pierre de
Boissat, son successeur en celle charge, et leipiel
épousa, en 1593, Marie Aitliaiid. Celte famille a pro-
duil des peisoiinages célèbres dans les années
et dans les lettres, et a pris alliance avec les plus
illustres maisons de Oaupliiiie. Les armes sont : de
gueules à la cotice d'argent, accompagnée de 6 be-
sanls d'or posés en orle, trois et trois.
(4) Cette famille a été considérée depuis plus de
cinq cents ans entre les plus nobles du duché de
Champ-aur, d'où elle est originaire, et la iuddesse
la moins suspecte et la plus pure est celle desabmi-
gènes, comme parlent les Latins. Le premier au-
teur connu, dont on prouve. une liliation, est Bosoii
de Bonne, qui vivait en 1230, et l'on peut dire que
cette famille est sans contredit la plus illusire en
grands hommes et par ses alliances de la province,
comme on peut le voir dans la généalogie dressée
par Guy .^llard, imprimée .à Grenoble en 1672. Les
armes sont: de gueules au lion d'or, au chef cousu
d'azur, chargé de trois roses de gueules ; supports,
deux sauvages au naturel, feuilles de sinople; ci-
mier, deux tètes et cols de cygne affrontés, beciincs
de gueules, tenant ensemble dans leur bec un an-
neau d'or enrichi de diamanls. Le conuèlable île
Lesdiguières portait : Uabcl }iro ludtibus Alpes, ou :
Ceiilis (orinido subinida', ou : Sic crcvit ab ovo, ou :
Penne nido majores. ( Voyei Créqui.)
(5) Guillaume Borel vivait eu 1258, et Jean drt
Borel est entre les nobles du bourg de fi Aime, dans
la révision des feux de l'an 1458 ; le surnom de fen-
sonalis lui est donné dans cette procédiiie. Les ar-
mes sont : d'argent à la croix plaie de gueules, can-
tonnée de quatre tètes de bœuf de sable, muselées
d'azur.
dans le Câlinais, et dit
Charles le Chauve acheta
419
ni'V lilCTIONNAIP.E
Les armes sont :
Di:v
420
tnit : Rehits iitcst vcliit orlii.
d'n/.ur à li'ois roues d"or.
BoTOT. Yoy. I>OHAS.
BoicnEUAT porte : Quœ noccnl doccnl, ou :
Aiirte diiKjUC vigit.
UoLESSEAU portt! : Selon le temps.
ÏÎOL'FFiKii, en Daupliiné, porte : Dcxtra li-
Uum sustinet (1).
IJoniAii.i.E. Voz. Piu'jiEn.
BouLLON (le duc de) portail : Milii jus
çoncurrcrc soli.
Bourbon. Tout vient de Dieu.
Boi'KG (de) eu Languedoc : Lue foi, iinc
loi, %in roi.
Bourg (du) de Ternay, en Daupliiné, porte:
Virtutc duce.
Bourg du JL^ine (du), même devise.
Bourgogne, fainilh^ (le lîrelai^ne, [lortait :
2'out par amour, et rien par force.
Bourguignon. Lauiure, en Provence, porto:
Contra hostem surrectus.
BouRkE (de ou du), cu Bretagne, porte :
A cruce salus.
Bourrelier de Maulpas, porte : Loyal et
gai (2).
Bourrelier, en Franclie-Comté, porte :
Loyal et gai (3).
BouTEiLLER, de Senlis, porte : Franc et
liai (4).
BouTHiLLEU DE Rancé, portc i MuTle etiam
invito (o).
Bouton. Maison très-ancienne de Bour-
gogne, et de )a({uelie était le comte de Ciia-
Diilly, qui portait : Le souvenir tue lioulon.
BouvENS, porte: l'ius n'est possible, pour
dire qu'ayant toute la i'orce c^t de la veitu
chrétienne, représentée par la croix de ses
armes, et riiumnine, désignée [lar le sauvage,
le lion et le taureau, c'est tout avoir (G).
Bouvier des Portes, en Daupliiné, porte :
Caveto (7).
(1) Gaspard BonfTier, ccicbre avocat du parle-
ment de Grenoble, fut pourvu de la cliarge d'a-
vocat général par lelUes dti ôO avril Ul-i9;"il fui
anobli, quoi(pi'il eût gagné la noblesse |)ar l'exereice
(b; sa cliargc, jiar leures ibi mois d'août Itiii, véri-
fiées en la cour des ailles de Vienne,
(2] Les armes sont : d'a/.ur à la fasced'or, ac-
compagnée de Irois Irélles d'argent, 2 et 1 ; sn|)-
porls, deux griffons d'or. ( Voy. le Nobiliaire de Sa-
lins.)
(3) Les armes sont : d'aznr à la fasce d'or, ac-
compagnée de trois trélles il'argent, 2 et 1 ; sup-
ports, deux griiroiis.
(i) Les armes sont : d'or à la croix de gueules,
cbargée de cinq coupes du cbamp, au lieu d'un éear-
telé d'or et de gueuk's, ipie (piitla le Grand Itou-
leiller de Franco de celle maison.
(5) Les armes sont : d'azur à trois losanges d'or
posées en l'asce.
(G) Les armes sont : de gueules à la croix den-
telée d'argent ; supporls, mi s:invage de carnation ;'i
droite, et un liuii d'or à gauclie ; cimier, un lan-
leaii. ( Voy. I'am.iot.)
(7) L'un lioiive Oilib^ Ibpuvier, marié en 11)7-2 à
Marguerite !,(• Miiiblre, lei|U(l lui pourvu d'un olliee
(b; maître ordinairi; en la cbauduc des comples de
Grenoble le 1(1 juillet I57:J, leipud lui reeu le 'i.'i no-
vendirc suivant.
Les arujes sont : ci biipicMi' d'argent et de sable de
(plaire traits, au cliel pale de même.
BoYLE, Karl do Bartinglon, en Irlande,
liorle : Ilonor virlutis prirniium.
BuÉAUTÉ, originaire de Flandre, portait :
Pars est milti magna triumplii, ou : It co-
rnes, ou : Vinclis me relinel virtus, ou : Fcro-
cior exibit, ou : Vit via vi, on : /Eejuora pla-
çât, ou : î\'escit discrimina pcctus iitipavidum,
ou : Mens agit alra vcnena, ou : Comprimit
ille tumenles, ou : Unus cuncta ?nilii,on : Pu-
tri cecidcre ruina. Les ariiuis sont : d'argent
à une fiuintefeuille deguc-ules.
BuEMOND, eiî Daupliiné, porto : Ex tota
anima mea, ex loto corde meo (1).
Brkssieu, en D.iup'liiné, portait : Assni
avança, clii forluiia passa; d'autres': Itemi-
giis utor, si non efflaverit aura.
BiiissAc. Le duc (le Brissac portait : JEaua-
lio si f'ivcas.
lîniCE, Karl d'Ailesbury, en Irlande,
|)0rle : Fuimus. .
Brldnell, dcCardignan, en Iilande, porte:
En grâce af/ie.
Biu'sLARD DE LA BoRDE poitail : Animis il-
lahere nostris.
BuciiKR, en Daupliiné , porte : Neque le
munera, ncc preccs (2).
BucKELEv, seizième vicomte d'Irlande,
liorte : Nec Icmere, nec timide.
Buisson, en Uoiiergue, porle : Son/xr ri-
rens (3).
BuissY, en Artois, porte :
Buissy (i).
BuuLÉ, on Daupliiné, porte ;
corusco (5).
en Bugey, porto
Attente nuil,
; Cruore Chrisli
Encore ne me
d'Irlande ,
BUSSY
tenez (G).
Butler , vingt-unième pair
porte : Comme je me trouve.
Butler, baron de Cahier, eu Irlande,
porte : God bc my guide.
Cadiulac , en Uouerguc, porto: Forti
sub forte tcgetur. Les armes sont : d'argent
an chevron de sable, accompagné de trois li-
ges do chardon de sinojile, posées 2 et 1 ;
supports, deu.v lévriers ; cimier, lévrier d'ar-
gent.
(I) L'on trouve qu'Antoine de Rremond fit son
leslainenleu 151!), et (pi'il clait marie- ;i Ginébre de
Uourgoin, de laquelle il eul Louis el Antoine, qui l'ut
clievalier de l'ordre, de Sainl-.)ean de .brusaleni ;
Louis lui marié à Ilonorade de Ponlèves, de hupielle
il eut Fraiu;ois el liarlbéieniy, qui lut clievalier de
Saint- Jean-de-Jérusalrni ; Françeisfut marié à Anne
d.' Martin de Ghanqioleon, de bupielle il eut Liy de
Hremond, marii' à Labeau de Gliapal, ele. Les armes
sont ; d'or au cieur de gueules.
{-) L'(ui irouve pour premier aiilciir Pierre Bii-
< bir, seigneur de Saiiil-GuillannieeldeSainl-Andiol,
qui fut pourvude la eliarge de prociiieur général du
roi au parlement de (IrcHoble, le l.'i avril l.'iuô. Les
armes sont : d'azurau soleil d'or, àlaborduredemémc.
(.">) Les armes sonl d'or à un buisson de sinople,
et quelques-uns on |i(Hieiil trois.
(1) Les armes hoiit d'argent à la fasre de gueules,
(liargée de trois boucles d'or; supports, deux Ic-
vreiies d'argeni, colletées cl bouclées d'or; cimier,
un dogue aile.
(■•I Les armes sonl : d'argeni J» h bande d'azur,
cliaig(;(; (le trois aiiiielets d'or, et accolée de deux
<roi\ in'llécs, au pieil liché de gueules el renverse.
(ti) Les armes sont : d'argeni écartclées d'a/.ur.
42t
DEV
DEPIGRAPIIIE.
DEV
422
CAniDrtc porte : Antiqna forlis rirtxUe.
Les armes sont : t'Cirtelé au 1 cl k de gueu-
les h (rois tôles de léopard d'or, posées 2 et
1 ; au 2 et 3 de Beauinanoir, qui sont d'a-
zur à dix billeltes d'argent, posées k, 3, 2 et
1(1).
Cai.ixte II, pape au xii' siècle, portait :
Finnaincntum est Dominus tlmcnlibus cum.
Caloin , en Anjou, originaire des Pays-
Bas, porte : Gloria, dccusjionor pat ri. Les ar-
mes sont : de gVieules à trois quintefeuilles
d'argent, posées 2 et 1 ; cimier, un dexlro-
clière d'argent avec un sabre de gueules ;
supports, deux sauvages, l'un ayant la mas-
sue levée, et l'autre posée.
Ca5ieli\, en Provence, porte : Dca favcntc.
Camerd fjortait : E)i'(j'î«j' chereyhé ma com-
meret ; c'est-à-dire : qui se mêle de donner,
doit se disposer à recevoir.
Campenas de Saii\t-Remy, porte : iVo» me-
tenlis scd sercnlis.
Canaple ( le marquis de ) , portait : Nec
ntilla, nec omnis. Il y a tout lieu de croire
que ce marquis de Canaple est de la maison
de Créquy , ne connaissant point d'autre fa-
mille qui ait porté ce nom. Voy. CnÉQUY.
Candale (le duc de) portai'. : Meque asse-
rat ustris.
Can'dole , en Provence , porte : Cœhim
cœli Domino, terram autem dédit fdiis ho-
minum.
Can'ler ou Gauler, maison originaire de
Normandie , portait : Sicut erat in princi-
pio. Les armes sont : d'or à la bande d'a-
zur, chargée de trois chandeliers d'or, posés
en bande (2).
Capel, Karl d'Essex en Irlande, porte:
Fide et forlitudine.
Capodilista, de Pérouse, portait cette de-
vise française : Léal désir.
Carion, en Bretagne, portait : Nihil rirlute
pulchrius. Les armes sont : de gueules à une
main sénestre appaumée d'argent, ondée d'a-
zur ;écartelé d'argent à une fasce d'azur.
Cakitat de Condorcet , en Dauphiné ,
porte : Caritas (3).
yl) CeUe maison lire son nom de la terre do Calii-
<leuc, en Bretagne, qu'elle possédait dés le \n' siè-
cle, el qu'elle a possédée jusqu'au 5 octobre 1019,
que Jeanne de Caliideuc la porta à son niiri Fran-
çois Hervé d'Andigné. Elle a donné, de nos jours,
un vice-amiral de France, cordon rouge, el grand'
croix de l'ordre militaire de Saint-Louis, dans Em-
manuel-Auguste de Caliideuc deDoisdeLamolte, etc.
(2) La maison de Canler a été, sans contredit,
une des plus nobles de Picardie, et l'on peut juger
de son lustre et de son ancienneté, partout ce qu'il
en a été dit dans ini livre intitulé : La noblesse de
Flandre, par Philippe d'Epinoy, vicomte de Thé-
rouanne, le([uel dit que la viconUé de Tliérouanne a
longtemps appartenu à la famille de Canler, l'inie
des plus illustres des Pays-Bas; comme on peut le
voir encore dans Blanchard, dans son Cataloyue des
conseillers du parlement de l'uris, ainsi que dans les
Catalogues de la chambre des comptes, par Mlle De-
nis. ( Voy. VEtut de la noblesse de 1782.)
(3) Obvier de Carilai épousa, en 1503, Marie de
Vesi de Comps; mais avant Louis Fouquct de Cari-
lat. grand prieur de Toulouse, lors du siège de Rho-
des, et N. , . de Caritat, évèque d'Orange en l-iii,
Cl dans les actes de la maison de Condorcet, l'on
Carman, en Bretagne, |)orlail : Dieur avant.
Caiipentin, originaire de Pontlii(;u, porte :
A tout.
Cassard , en Dauphiné , porte : Sans ve-
nin (1).
Caulaincocrt, en Picardie, porte :Z)esir
n'a repos.
Gauler. Voy. Ganler.
CélestixII, pape, au xir siècle, avait pour
devis(i : Fiat pax in virtute tua et abundantia
in lurribus tuis.
Célesti\ 111 , pape au xii° siècle, avait
pour devise : Perfice gressus meos in semitis
suis.
CÉLESTi^ IV, pape au xiir siècle : Miserere
mei, Domine, miserere mei.
Giiabert, en Normandie, porte : Postes par-
tasque rcfregit.
CnABEUT, en Provence, porte :Pos<esporfas-
que refregit.
Cuallcdet, porte : Désir sans vanité.
CuALO, ouChaillon, ou Chalon de Saint-
Mars, à Etainpes, porte : d'argent ii la croix
potencée d'or, accompagnée de quatre croi-
settes de môme, qui est de Jérusalem, écar-
telé de sinople, à l'écu de gueules, charge
d'une feuille de chêne d'argent à la bordure
d'or ; devise : Rex Philippus mihî dédit (2).
Chalopin porte : Modica firma.
Cuamanien porte : Un jour loras.
GiiAMPAGNE LA SuzE {)orte : Sta ferme, Sla
ferme.
Chancel porte : Chancel ne chancelle mie.
CuANDiEU, en Beaujolais, originaire du
Dauphiné, porte : Eternité (3).
GuANGY DE Chissey , porto : Vous m'avez,
vous m'avez.
CHANLECYporte : Virtus mihi]numen'et ensis.
Ghapponay, en Dauphiné, porte : Gallo ca-
nente spes redit.
trouve, selon L. C. D. B., la qualité de noble et puis-
sant, en 1320. Celle maison subsiste en deux bran-
ches, l'une dans la principauté d'Orange et l'autre
en Picardie.
(1) Guillaume de Cassard vivait en 1339, et Pierre
de Cassard, archevêque de Tours et cardinal, en
1237. Pierre de Cassard épousa Jeanne de Bèranger,
en 1475, qui fut mère de César de Cassard, marié
à Lucrèce de Ponnat, qui fut père d'Alexandre de
Cassard, etc.
(2) Le roi Philippe I", ayant fait vœu d'aller en
pèlerinage au Saint-Sépulcre, Eudes, dit le maire de
Chalo-Sainl-.Mars, ou Sainl-Mard, s'oflrit d'y aller
pour lui, armé de toutes pièces; l'olTre fut acceptée,
cl le roi donna a Clialo un privilège d'exemption de
tous droits, péages et tributs, pour lui et pour toute
sa r.-.ce, de l'un et de ranlie sexe. Le (ils unique
qu'Eudes laissa à son départ, et les trois filles, mul-
tiplièrent prodigieusemenl sa race; les filles qui en
descendaient étaient fort recherchées en mariage,
et même sans dot, parce qu'elles apportaient la no-
blesse et le privilège d'exemption pour leurs descen-
dants de l'un et de l'autre sexe; mais François |er,
Henri 111 et Henri IV onl restreint ces privilèges.
( Voy. Lemaire.)
(3) Cette maison, l'une des plus considér.ables et
des plus anciennes du Dauphiné, porte le nom de la
lerre de Chandieu, qui autrefois n'était qu'un fief, à
trois lieues de Vienne. Naulelme de Chandieu vivait
tu lOSO ; il est mentionné dans des chartes de ce
temps-là, etc. Les armes sont : de gueules au lion
d'or, paré d'azur. (Voy. Vlitat politique du buuiiliiné.)
iij
UF.V
DICTIONNAIRK
Di;v
m
In
CnARitoNNKi. , ci\ Languedoc , porte
corde ilccun et honor.
ClIMU.ICS V. r«(/. l)t Cl F.SCLIN.
Chaumaski. (le iiKiiriuis de) portait : /"rre
ninvioirt, iiu : Non juvnt ex facili.
CiiAiiiiiEK, en Auveci^ius porte : Scinper in
orbiln.
CiiASTELiEU, en Daiiphiiié , \)Oi-ic : Fermeté
et loyauté (I).
CiIastili.on portail : Mtin (jloria migioisco.
Cqat (le) , en Bretagne , porte : Mauvais
chat, mauvais rat.
CiiATKALc.niON, en IJrelngne , porte : Pc»-
scz-i/ ce que vous voudrez.
CiiATii.i.o>' ((iAi;i;uEK de) , connétable ilo
France, portail : /{(';/('.•>■ tutelœ futuri , ou:
Vis adjuvat wqnum, on : Helf/is contraria vir-
lus, ou : Venitntia tela repelUl, ou : l'erroris
terror.
CuAUVATON Saint- LÉiiEi», originaire ilo
Berr\ , porte : Deus, rex, honor.
Chevaliek nu Coi duay, à Paris, originaire
de Flandre, porli; : Mullo laljore.
Chkvaiiek, en Danpinné, [lorle : Je ne suis
point reiirchensi(ile.
Chevaliek , en l.orraiue , originaire de
Champagne, porte : d'azur à la lasce d'or, ac-
compagnée en tliel' d'une nioletle, et en
pointe de deux glands tiges et feuilles, le
lùut d'or ; devise : ^1 virlule salus.
Cm FLOT porte : Flos scniper virens virtus.
Ciiis-É, en Daupliiné, porte: Ïoi/Jours (2).
CniiisiOFLE, en Daupliiné, porte : Eminent
undique vires (3).
Cla\ esson, en Daupliiné, porte : Stat forlis
in urduis ; et (pielqucs-uiis portent : Cœlorum
crux mihi clavis erit (V).
Clément 111 , antipape au xi' siècle autre-
ment nommé Guibert, avait ces diverses de-
vises sur ses sceaux : Confirma hoc, Deus,
quod operntus es in nohis ; Verbo Domini cœli
jirmatisunt ou : Doininu!< noslerJesusChrislus.
Clémest 111, pape au xii' siècle , eut pour
(I) .lf;m (le Cliasloliar éiait ircsoiier de France
cil Savoie, l'iéinuiil, e^ dans le niaKiuisat tie Sa-
luées, en IbuG ; il le l'.il eiitoio en Poilon, Pieaidle,
el au siège de la Uoeliflle, anpifs du dne d'Anjou ;•
cnsidle en !)an|diiné, auprès du duc de Mayenne. Il
fui conseiller an coubcd piivé du roi, au mois de
juin ITj'JO. C'élail un lioinine de };rand cœur cl ca-
pable de diiiyei' les allaiics. Il s'elait si l)ien coiu-
porlé au siéye el à la piise de Unéias(|ue, (jiie pour
honorer sa veiUi, le niarcclial de Drissac, coinnian-
danl en PiiMuonl, le (il clit-valier, en l.'iriV, ce (pii
fui ((udiMue parl'raiieoisll, eiil5|j0,el pariienri 111,
en 157. j.
(•2) François de Cliissé est nonnné enirc les nobles,
dans une levision di's (eux de l'an 1 loll ; el Pierre
de (Cliissé, son pelil-lils, lui lioninie de grand inéi'ile;
il fui un des genlilslioinini s île la cliandue du roi,
el clievalier de son ordre, eu I.MiS, lieulenanl de lu
couip '^nie des geinlarnics du coinle de l.ude, el j^ou-
verneur de lioinaiis.
(ô) l'ierre Chiislode , sii'ur d(^ l'ii'ineini , (ni
iiobll par leines du mois de janvier Klllit, lonlir-
mecs c'U Kil'i, el vériliees par iSicolas l'oinpiel, iii-
lenitanl île lianpliiné, en tli'ii.
(i) Arlaiid lie Olavesson vi\,iil en lôiôel en ITiTO;
m lui un des ;;i'.inils de la province ipii appiouverei.l
|t; iraili- île llnmlieil 11 avec b- loi Piiilippe de Va-
oJs, en loi?!, p.ir leurs aoiiscriplions.
devise : Doce me. Domine fncere rohtnluti m
fuam, et ce vers léiiiiin :
Corrige, parce, feri, Pelre. piinde, mémento, mederi.
Clément IV, pa|ii- au xiii' siècle. Sa devise :
l'ac mecum, Domine, si/jnum in bontim.
Clément \', au xiv' siècle. Sa devise: Benr-
dicat nos, Deus, Deus noster , benedicat nos
Deus.
Clément \l, pape au \iv' siècle, eut pour
devi'-i'S : In le Domine, sperari, non coufnn-
dar in wtcrnum, et : In honorent quinque rui-
ne ru m.
Clément \U, [lape au \\i' siècle, avait
pour devises : Domine refuqium foetus es noùis
a generatione et proqenie ; ou bien : De geue-
ratione in ijenerationcm.
Clément A'ill, (tape an xvi' sièi'lc. Sa de-
vise : Prolector noster aspiec, Deus.
Clément I\, p.ape au xvm' siècle. Sa de-
vise : Dominus pnsscssio mea , ou ; Ipse Do-
minus possessio ejus.
Clément X. jiape au xvii* siècle, eut pour
devisi' : Jesu tiqi sit gloria.
Clément XI, pape nu xvn' siècle, avait pour
devise : De rultu tuo judicium meum prodent.
Clément Xli enl pour devise : Tu es. Do-
mine, qui restitues Itwreditalem mcam wk'/ii.
Clément Xlll reprit hi devise de Clément
XI : De vnllu tuo judicium meum prodeat.
Cleuc ije la Devèze (le marquis de). Sei-
gneur de Beaufort , en Languedoc, porte :
Virlute clara.
Clèue, en Normandie. Le comte de Clère
portait : Féliciter audax.
Clisson (Olivier de), connétable de France
portait : Nescit vis ista teneri, ou : l'er ruine-
ra crcscit , ou : Domat indomitos , ou : Uosles
ad fœdera coyit.
CoALiN (le marquis de) portail : In van non
mai.
CoAQLiN. Le maripiis de Coaquin portait :
Que mon supplice est doux.
CoETANLEM , en Bretagne, porte : Gcrmina-
vit sicul lilium.
CoETANseoiuT, en Bretagne, porte : lia </a-
Ion vai, c'est-à-dire, de grand cieiir.
CoETiVY, en Brelagne, porte : Prel ré. il se-
rait temps. Les armes sont : d'azur au lion
d'argent.
CoETMENECii, cn Bictagne, ])oviQ: Soit.
CoETMEiJK, en Brelagne, porte : Autre na-
ray.
CoETQLELFEN, en Bretagne , jiorte : Beza e
peoch, c'est-à-dire, vivre en paix.
Coettadavel, en Bretagne, porte :
Bour
j;ne , porte
liet
: Je
ve.
les
Coi.i.ic.w , en
éprouve tous.
Colomb , en Daupliiné, \)ovli' : En (edclta
fmiro 1(1 vila (I).
CoMiiAiLi), porlait : Je lic /c quitte à nul au-
tre [■2).
(l)Jean Colomb, qui vivait on 1 ifl", eut dWnloi-
iielle de Meiicie, dite de Picbon, llemoiid lailondi,
qui a conlinue la poslcrilé.
r2| (^elle maison, issue de (elle de liourbon, a
ipnlli', selon la (oiiluine du lemps, le noiii el les
armes de la maison loyale, pour prendre celui d*
Oiiidiauld l.arrebuurii.
42o
DET
DEPIGKAPHIE.
L)EV
Hù
Gommiers, enDauphiné, porte : Sub pennis
ejus sperabo (1).
CoMPAiNG, en Orléanais, porte : Lucct cl fal-
get.
CoNDÉ ( le prince de) portait : <7rMc«7 îU as-
picior.
CoNEN, portail : Qui est sot à son dam.
CopoNS, en Espnj;^iie, Allemagne el France,
, porte : E'Iomitum rirlute villum.
CossÉ BnissiC (Ch.iries de) , rnank-hal de
France, jinilait inditléremmeiit : Uostesdomat
alque leonrs , ou . Xcc jiissus capta relaxât,
uu : Brevi quam grandia prœstal.
CosTAixG, en Dauphiné, parla : Prospé-
rité.
CoucY portait:
Roi je ne suis,
prince ne daigne,
je suis le sire de Coucy (2).
Cour (la), en Dauphiné, porte : Discile jus-
titiam monili (3i.
CoLKCELLES UE PoLLANS.jJOrte : Pour jamais.
CoLucoL, de Baillancourt, aux Pays-Bas,
porte : Fulmina et aslra.
CoLRTix porte : Vortis et fidelis.
Cousin, originaire de Bourbonnais, porte :
rides exerciluum.
CïiAMEZEL , en Bretagne , porte : Fidelis
pair HP , Régis generosiis cl arclens confcstim
vires animamque ulrique repono.
Crane, eu Artois, porte : Non sum timen-
diis.
Crechquerault portait : Tu dispone.
Crf.1l, à l'aris, porte : ,43P/c et pati forlia.
CRÉguY. Bciiudouin, sire de Cré((uy, prit
pour devise : Nal ne s'y frotte, et cela à cause
qu'il s'élait giandL'Uienl distingué contre
l'empereur Henri le Boiteux , au siège de
Vaiencienues, contre Beaudoin Beile-Baibe,
comte de Flandi'es:et c'est alors que le
îirH de Créquy l'ut lait premier baron d'Ar-
tois.
(1) Lnncclol itc Coiiimicrs fut coscigneur de la
l>mlie-(i'Alcv;ird, t-l lioinine de i;i;inil iiioiile; il vi-
v.iil m 1521; de lui soni descendus Jacipies do
Coiiimieis, seigneur de l:i Roche, fds de Fraiiçdis
de Coniiuieis el de Fraiiçoise-Eince de Saint-
Julien, elc.
{■Il Coney, en Artois, porte : fascé de vair el de
giii-ides, de six pièces; supports, deux lions d'or;
cimier, un lion naissant tie iiiéinc, en mémoire de
ce ([M'Fnguerraiid, surnommé le Grand, premier du
nom, seigneur de Coucy, qui coniliattit un lion corps
à corps, (pi'il \aiuquil cl lit mourir, ce (|ui lui ac-
quit vMie si grande gloire, et dcuii la mémoire se
perpétuera jusqu'à la lin des siècles, parla fondation
qu'il fil de l'aldiaye des Prémontrés, au lieu même
où le lion fut coudialtu.
Euguerrand, seigneur de Coucy el d'Oisy, premier
amiral de France, fil un échange, au mois de dé-
cembre 12Si, avec Simon, Damigny et llobert de
Waroquier, frères, écuyers, seigneurs du Bos-d'Alas
d'Anizi, dit le Bos de Péelu, et il obligea sa postérité
à soulenir cefi\ de la maison de Waroquier, comme
ceux de la maison de Waroquier s'étaient aussi obli-
gés à soulenir ceux de la maison de Coucy. {Vofi.
les PrtiUi'.i tic l'ordre de Sniiil-}licliel de la maison
lie ^^'aroquier, qui sont du 7 juillet tOliS.)
(5) Durand de la Cour mourul vers l'an 1498;
Paul son fils, épousa Louise de Jlor\illiers,qui mou-
rut en l.i58.
DicTiosN. d'Epiguaphif.. 1.
Croisilles, en Artois, porTe : .4 fide ta-
lus (l).
Croix (La), porto pour cri de guerre et
d(>vise : Indomitum clomuere cruccs; ct(|uel-
ques-uns porteiit : Victricia signa secutus (2).
CuozAT , à Valence, en Dauphiné, [lorte:
Crux cœlorum. crux mihi clavis crit (3).
Damville (Le duc de) portait : Mas arde el
caracon [k).
Darbox, en Daujdiiné, porte: Co?«rnye ef
peur (o) .
David de Beauregard j)Orle : Mémento, Do-
mine, Darid.
Deagean't, en Dauuhiné, porte : Sine ma-
cula.
Débordes, ou de Bordes, en Biigey, ori-
ginaire de Provence, porte : Gratus honore
labor.
Desbarues de Blfey jiorte : Ad superos
tandem slemmata penna vchit.
Desimieu, en Dauphiné, porte : // n'est nul
qui désire mieux.
Deslaxdes portait : Dei gratia, sum idpuod
sum.
Desjioutier» de Mérixville porte : Quod
opto est immortale.
Dhiéville, seigneur iludit lieu, en Nor-
mandie, porte : Fortis et prudens.
D'HoziER, à Pans, originaire de Provence,
porte : Et liabet sua sidcra tcllus (6).
(1) Les arniessont : de gueules à dix losanges d'or,
posées 3, 5, 3 et 1 ; cimier, une espéct de bonnet
papal, selon l'usage des Pays-B;is, suimonit de deux
vols bannerels aux armes de l'écii ; su|ipoiis, deux
licornes d'argent. (Vu//. VElal de la noblesse, 1782.)
(2) Celle famille a donné d.eux éséques :i l'église
de Grenoble, el d'excellents officiels au parlement;
elle a élé divisée en deux liranches ; savoir, celle
de La Croix de Chevrlers, et celle de La Croix de
Pisaiison; Hiiiiihcri de Clievriers fut fait chance-
lier de Savoie, par lettres du 17 janvier )4oO. Les
armes sont : d'azur à une lèle et col de cheval d'or,
au chef cousu de gueules, charge de trois croisetles
d'argent; cimier el supports, trois chevaux d'or,
portant chacun un guidon des iiièuies ariues. (1 oi/.
Vlilnt poiiliqiie du Dmifiliiné.)
(5) Les armes sont : de gueules à la croix ancrée
d'or, lermiuée de quatre croissants de iiiénie,
adossés il la cioix; supports, deux lions d'or; ci-
mier, un lion de même. L'on croil pouvoir dire que
celle maison esl plus ancienne que ne l'a dit l'au-
teur du Dictionnaire de la Noblesse, dans son tom.
IV, pag. 38; i)ar un acte passé devant Jean Fabre,
notaire .à Milhaii, en Rouergne, le 20 mai 1074, se
trouve noble Elienne de Crozal, sieur de La Croix,
el Jacques de Crozal, sieur de Pruniers, elc.
(i) Henri premier de Montmorency, né le 13 juin
1Ô54, porta d'abord le nom de Damville, et fut
connu dej>uis 1SG6, sous celui de maréchal de Dam-
ville; il succéda à son frère aine, devint duc de
Monlmoreiicy, et prit le nom de maréchal de .Mont-
morency.
(5) Telmon Darbon vivait en 1444; il était marié
à .\lix de Bénéfice de Cliélus, de laquelle il eut
Antoine Darbon, qui fut marié à Mareuerile de Pié-
conial, elc.
(G) Celte famille, devenue célèbre par le rare nié
rite des savants généalogistes, dans cette place
qu'elle occupe depuis plus de cent cinquante ans,
n'est pas moins célèbre par les vaillants capitaines
qu'elle a donnés, non plus que par ses grandes al
liances;clle a donné un chevalier de l'ordre de
Saint-Michel, dans le temps où <et ordre était re-
1'^
427 l)i;V
Djli.eiis (Le eo-iile de]
DICTIONNAIHE
I»or(e : Porco duri Dl'plaissy
llouergue,
porte
purclie minnlzi.
I)ii.i.o\ [lorle : Dum spiro spero.
Dn.vN. (.-nUret;!!;!!!', poric : llnnj avant.
DouciÈiirs. en D;.uj)liiné, jiorlc : Franc
comme l'or (1).
DonNE, on Daupliiné, porte : Factis fada
adornat (2).
I)oitTA\s, ou DoRTAN, eii l?ugey, porte :
jIHiux j'attends (3).
Dot 'il AS, ou Dlglas, en Ecosse, porte :
Jamais arrière.
DruoLcnET porte : Potius mort qnam fœ-
dnri.
Dlciiamp porte : Tout bien du cltamp.
DiciiAïia., on BroUifriie, [lOrle : Dn rat è
Ici'!), c'est-à-dire : Tu n'as qu'à venir fi).
i)icnATEL, on Bretagne , porto : Mar car
Doé, s'il plaît à Dieu.
Dlcuos nE Gages, ei
iY(7(i7 timet armaltis.
Dlglescli.n ( Bertrand ) , connétahle de
France, portait : Dut virliis quod forma ne-
yut, ou : Pcr me nunc spirndel lOrrus, ou :
Penilus discordât ab Anylis , ou : L'tiam mo-
ritndo coritscat.
Demay de SAiNT-AiniN porte : Cœltim non
ruinera.
DcNois (Joan, comte .le) portait: Noihum
prohttl insila rirtus, ou : Visus niillis im-
pune, du : Suhun natale tiielar, ou : Ane/lo de
flore triumplial , ou : Nollii est spoliare va-
pacem.
cherché par la meilleure noblesse, el surloni par
ceux qui occupaient les premières places de PElat,
elc; el de ceUe famille est anjoiiril'lmi chef le cu-
lèlire Denis Louis d'ilozier, conseiller du roi en ses
conseils, présiilen! en sa conr des comples, aides et
finances de Normandie, el commissaiie de Sa Ma-
jcslé, pour lui ccriiiier la noblesse de ses ccuyers el
de ses pages.
(1) Claude Doreieres, seigneur d'Orcières cl de
Moidrosier, fit son leslairienl en IS'ii. .\nlelme,
son fils, eut le litre de Brave, à cause de son coii-
iag<; cl de sa bravoure. Catlierinc Dorcière, fille de
cebii-ei, a porté les biens de sa maison dans celle
de ISossel.
(2) François de Dorne fut pourvu d'un ollice de
conseiller au paileinenl de Grenoble, ))ar lellres du
25 laiveinbre l.'iSô. Antoine d<' Dorne, son fils, fut
conseiller comme lui, en l.")82, et président en
loi).";.
5) Les armes sont : de gueules à la fasce d'ar-
genl, accompagnée de trois amielets de méiiie, (losés
2 et I ; cimier, un ang(! vèlii de gueules et d'argenl;
suiipoils, deux anges de iiiéinc.
('») C'est de celle maison qu'étaienl issus les
Ta guy Duchatel, héros de leur siècle, fort re-
nommé.,dans les clironi(|MCS bretonnes par leur
v.deur, el (pii furent hmiores de très-belles charges
sous les anciens (bu s de Bielague, ainsi (pu' sous
les rois de I-'iaiiec; el d'elle sont issus enlic autres,
Guillaume Duchatel, panuetier du roi Charles-QuinI,
(|ui lui rendit des services tonsidéiiblescn plusieurs
importantes occasions, surtout ;i l.i deb'use de Sainl-
D.'ois (onlre le siég(» des Anglais, ce ipii lui inerila
riioiMicur du sa sépidtur(; à Saint Denis, parmi les
cendres de nos rois; el de ceUe maison sont encore
issus deux saillis el verluenx personnages, sous le
nom de saint Tanncguy el sainie llauilc, (jui jouis-
kciil delà gloire dcsbienheiireux.
Dr:v
(le comte) portait
ili
Ab obice
portait : Marte
signum m
Sa devise :
Domine, ne
major.
Depeessis (le chevalier)
I.omandi o amnre.
I)i pi.ESSis poilait : Amorarma ministrat.
Dlply, soijxniMirde Bohoiirjiuil, en Uouor-
gue, porte : Sustinet tempestates. Cotte mai-
son rsl la mi!'iue que colle do Puy-.Moiitbrun,
si célèbic par le fameux grand maîlro de
Malte. Voy. Pi v-.MoNriiuL\ cr Mommejean.
I)t nAS (lo comie do) p(jrtait : De lai sejuardi
?«( ardore.
Il DO HE ivr porte : Stiaiiter sed fortiler.
EiGiEsiEii, soigtKHii do ia Javie, portait :
Auxilium ex alto.
Elbène, en Bourgogne, portait : El piit
fidèle.
Eme de Saint-Jii.i.ien , en Daupliiné ,
porte : Vinco dulcedine robur, et rires dtilcc'
dinc rinco (1).
EsvE, en Flandre, portait : Imparidi
sumus.
Espi.NOY, vicomte do Tliérouaimo , sei-
gneur do la Chapelle, porte : Ariimnœ meœ
spinœ.
Elgèxe III, pape du xii" siècle, avait pour
do vise : Fa meciim , Domine
boniun.
Eugène IV', [)a|ie au xv* siècle.
Adjutor et protcetor meus es lu,
derelinquas me, Deus meus.
Fagks de B.ocnKMcn [inrto : Ref/i fidelita-
tcm lilia coronant; contre-devise : Jntavta (2).
Falcoz, en Dauphiné, porte: -1'/ quid
venisti {'àj.
Fakon VILLE Ch'-ment- Nicolas- Léon- Phi-
lijipe, comte de Faronville, porte : Je me
contente {ï)
Fassion , en Dauphiné, porte : Fulijel et
florct.
FAUcosNiEn porte : Qui est quod fuit.
(1) Or(mce Eme, fils de CuilLiume Eme, vivait en
Mil), et rendit houunage de sa luaison des Croltes,
auprès (rEinlunn, more nnliilitim, eu la chambre
des comiiles ; il était grand jnriscousulle, et fui juge-
mage de lîriancon, comme liarllièlemi Kuie,son netil-
fils.
Les armes sont : d'azur h l'agneau paissant d'ar-
gent, an chef d'or, chargé de trois rencontres de
lio'uls de saille ; snpp(uis (>1 cimier, des griffons d'or.
(Voy. ['ijut puliliiiuc de Duupliint'.)
(2) Il y a une branche de celle famille éiablieen
Dauphiné, (pii remonle sa filiation à Didier des Pa-
ges, ([ui vivail environ l'an I IS7 ; Guillaume de
FagCs ('(lousa .M.irgueiile Toillaud, eu l")57, de la-
(pielle il (Ut ,lean di! Eagc^s, marie à !"ran(.'(iise Co-
las, de latpiidle il a eu Guill.iume de Fages, marié h
Anne de la Baume, de laipielle il a eu .Main de Fa-
ges.
(/>) Jacques de Falco/, el André de Faleoî, son lil.s,
vivaient en 1417 el 14)7). Ainianis Faleo/., leligieux
de Tordre de Saint-Antoine de Viennois, el com-
mandeur de Saint -Gilles de Bar-le-Diic, qui a ('cril
l'hisloire de cet ordre, était fivre de Michel Falcoz,
cl onde d'-Aiiiiar Falcoz, (pii eut deux (ils de Loui,.-»!
de Yalins, sa femme, elc.
(i) Les armes sont : éearleli'cs, au I el .i. de Phe-
lippe ;mu 2 el Ti, de giirnlcs à l.i ( i(U\ denleb-e d'nr-
Î;eiit ; supports, deux lévriers colletés ; cimier, un
évrier de m(!inc. loi/. Piir.Lipn .
43»
DEY
DEI>1(;UAI'IIIK.
DKV
iTA
Favin, en Bourgogne, portait : Sutceptum
per e.ia munus.
Favolle l4 Tol'rne (la), en Dauphiné,
porle : Tendit nd gloriam (1).
Febrerat {Voy. Puelippe), porte : Ferrea
raro rident.
Ferron, en Dauphiné porte : Fcrro cadit
aurea messis.
Feriu'S, en Dau|)liiné, originaire de Savil-
lan, dans le marquisat de Saluées, porte :
Fides perpétua (2).
Fiot de Ghevanay ijorte : En déboutant je
m'assure.
Fitz-Patrick d'Ossery, originaire d'Ir-
lande, porte : de saljle au sautoir d'argent ,
le ciief cousu d'azur, cliargé de Irois lleurs
de lis d'or, posées en fasce, au lieu de trois
torleaux; supports, deux lions de sable cou-
ronnés d'une couronne ducale, colletés aux
chaînes d'or; cimier, un dragon de sinople,
surmonté d'un lion passant de sable; de-
vise : Fortis sub forte fœtiscet.
Flotte , en Dauphiné , porte : Tout
flotte (3j.
Fois (Gaston de) portait : Duas hic prote-
fjit Argus, ou : Mediolani me signa rerentur,
ou : Qua sœiit parte, cadendum est, ou : Le
nit Yiclora marient.
FoLix porte : Folium ejus nunquam dcfluet.
Les armes sont : de gueules au iiétre d'or,
le [lied dans un croissant d'argent; supports,
deux sauvages.
FoxT (la), en Dau|)hiné, porte : J'irai son-
ner jusque dans les deux (i).
France. Les rois de France portent : Lilia
non laborant neque tient. Cri de guerre :
Montjote, Saint-Dcn is.
France |)Orte : Jlecto tramile. Les armes
sont : fascé d'argent et d'azur, chargées de
six lleurs de lis de gueules, posées de 'i, 2
et 1.
François II, roi de France, poitait : Unus
non sufjicit orbis.
Frehiot de ïotes porte : Sic Yirlus super
astra vehit.
(jAiGNE porle : Jiecalcitaniem cogo. Les
armes sont : d'azur à trois molettes d'épe-
(!) Elienne de la F.nyolle fit son leslamcnl en
154G,el (le lui sont dcscnidiis Aiiluiiie de la Fayolle,
sieur de la Tourne, el Joachim de la Fayolle, marié
à Marie Bonrehenu.
(-2) Piene de Fernis, fils de Barlhéleniv, vivait en
IWO, el delui descendail, ail Iroisiéine degré, Jean
de Ferriis, (pii fut père de Georges de Feniis, ma-
rié à Eiéoiiore de Boiel, qid vivait en 1567, et de
laquelle il eut Laurent de Fenus, marié à Isabeau
de Serre, qui eut piiui- fils Etienne de Ferras, sei-
gne_iir de ^ava(•lll^^Me.
(5) Le nom île Floue est très-ancien et tiès-no-
ble ; il était déjà connu en U)S1). Artaud Flotte s'at-
tacha, en lloO, aux intérêts de Bérenger le jeune,
couiic de Provence, contre la comtesse de Baux, et
y fui en glande conNiJér.ilion, etc.
(4j Rodolphe de la Font vivait en 1383, el son
peiit-fils, Auioine île la Fout, en 150o ; il est tris-
aïeul de Jean-Baplisie de la Fout de Saviues, el
donl est aujuurd'liui C.hailes de la Fout, né à Èiii-
l*ruu, le 17 février 17i-2, s;\cré évéque de Viviers,
le 23 juillet 1778 , ci-devanl vicaire général de
ron d'or; supports, deux licornes; cimier.
Gailhac de Paiches, porte : Elle guide
pour l'honneur. Les armes sont : d'azur h
une étoile à seize raies il'or; supports , ci-
mier, un coq de gueules.
Galtier porte : Cum monte fit colinna. Les
armes sont : de gueules «'i trois rochets d'é-
cMquier d'or, à la bordure componée de six
pièces (l'échiquier de même ; quelques-uns
ont écarlelé au 1 de Malhac ou Magelas, au
2 de Hobosel, au 3 de îludelle de la Frégère,
au k de Gallot, sur le tout de Gallier; sup-
ports , deux lions armés et lampassés de
gueules ; cimier, un linn de même.
Gamaciie (le marquis de) porle : Soli suc-
cumbit amoris. Les armes sont : d'argent au
chef d'azur.
Garagnol, en Dauphiné, porte : Sxir-
sum (1).
Gélase II, pape au xii' siècle, avait pour
devises : Deus, ou, Dominus in loco sancto
suo, et quelquefois -.Confirma hoc, Deus, quoà
operalus es in nobis.
Gilbert-Coloncjes , en Dauphiné , porte :
Le dessein est pris. Les arnres sont : parti,
au 1 d'azur à trois bâtons écotés mis en pal
d'or, celui du milieu mouvant d'un croissant
d'argent ; au 2, d'azur <i un lion d'or sur le
tout, au chef d'argent chargé de Irois étoiles
de gueules.
Gilieb , en Dauphiné , porte : Fortiludine
et humilitate (2).
GiNESTOis, seigneur de Gravières, en
Languedoc, porte : Stabit atque jlorebit. Les
armes sont : d'or au lion de gueules; cimier,
un demi-sauvage, In massue haule.
GiiiAiD, en Dauphiné, porle : De près, de
loin (3).
GoAzoïnALLE , en Bretagne, porte : Ober
ha level, c'esl-à-dire, faire el taire. Les armes
sont : de gueules à une fasce d'argent, brisé
en chef d'un lainbel à quatre pendants d'or.
GoizvEN, [Kirlail : Attendant mieux. Les
armes sont : d'argent à une croix engrélée
d'or, au canton dextrede gueules, chargé de
quatre macles d'or, posés 2el 1,
(1) Antoine de Garagnol vivait eu 1559, et était
vice-hailli el lienlenaiU général au bailliage de
Saini-Marcellin, en loS"2 ; charge que celle famille
conservait encore dans le dernier siècle.
(■2) François Gilier était trésorier général dij
France, en Dauphiné, eu 1358, et niailie ordinaire
eu la chandiie des comptes de Paris, en 13(11.
Giiyiit, soti lils, qui établit sa résidence à Romans,
fut huissier d'armes de baiiphiué, en ISG'J. Gaspard
de Gilier fut poiiivu d'un ollice de conseiller au par-
lement de Grenolile, el y fut reçu la nuime aimcc, et
après lui Michel Gilier, son lils, etc.
Los armes sont : écartelé, aux I et i, d'or au
chevron d'azur, accompagné de trois macles de
gueules; aux 2 et 5, d'or au lion de sable, à la bande
de gueules, chargé de trois pâlies de griffon d'or,
brochant sur le loul. {Voy. VElal politique de Dau-
pliiiié.)
(3) Jacques de Giraiid, conseiller au parlement de
Grenoble, fut aiioldi par lettres du mois de décem-
bre 1022. vérifiées en la cour des aides de Vienne,
et conlii niées lar arrêt du conseil roval, du mois de
février 1070
431
DEV
DICTIONNAIRE!
DEV
45i
GouSBRiANU poit.iil : Dieu y pourvoira. Les
armes sont : d'azur à la l'usée «J'or.
Goisi.ARi), à Paris, jiorle : d'azur à trois
roses d'or, posées 2 et 1; siip|M)i'ls , deux
grillons; cimier. Devise : /Eslrea et placi-
ilas, !i}iur(jit aierha rosiis.
(ioMiiiEU porte
Amour sans cniintr. Les
armes de (loiithier, seigneur de Loiii^i'vilie ,
sont : d'azur h la l'asoe d'or, eliargi^e ne deux
liures de sanglier de sable, celle à dextre
contournée à l'étoile de gueules nu iDilieu,
aecompuguéo de trois gonds d'argent, posées
2 et 1.
GoRRKvou, duc de Pont-de-Vaux , porte :
Pour jamais.
(;'oi:laim;, en Bretagne, [«rie : .1 celui-ci,
à celui-là, j'accorde les couronnes. Allusion à
un arbiirage d'un des ("loulaine , dans les
guerres de France et d'Angleterre. Les
armes sont : parti d'Angleterre et de Fiance.
(iouLLAT porte : Pour l'honneur (1)
GotssEXCouRT, Jean de Goussencourt ,
écuyer, seigneur de Misily et d'Yvaut , en
lÎ27, portait: Vigilanli et tuto. Les armes
sont : d'hermines au chef de gueules.
Grammont de Vacuères norte: .1 resistcntc
coronor (2j.
Grandmoxt (le chevalier de) portail:
Gclata Auvampa. Comme on ne sait pas de
quelle maison était ce chevalier, on se con-
tente de donner sa devise.
Grandpré, en Champagne, porte : Animus
imperat (3).
Gras , seigneur de Preigne, en Provence ,
jiorle : Volaliunt et non déficient alliora
petctUcs.
Grasse, en Dauphipé, porte : lionne re-
nommée (V).
Grattet, en Dauphiné , porte : Tout à
tout (n)
(1) Ilumberl de Giiillol de Goullat, siciir de la
Gan iiiie-GarnIer, clievallci de l'ordre du ini, etail
un des plus vaillanls ca|iilaiiu^s sous Louis XIII.
(-1) Les armes de Gianuuiinl de V;n liéii'S, en Dau-
pliiiié, soûl : d'or au liou d'azur, ariué eL laiiipasso
(leyueiile^; su|ipoits, un Mars qui cuiubal coiilre
un lion.
(,") Les armes soiil : < oiipé de srpl pièces, i eu
chef el 5 en poiiile ; la première du ilifl', d'a/.ur au
liou d"or, siMUi' de uioli'lli's d'cperoM de luèuie ; la
seconde, de yneules à la hande d'oi', à deux cotiees
de même ; la U'oisieiuc, d'a/.ur an lion d'or, parc et
armé de gueules; la (jiialnème, d'or à U'ois pals de
gueules, an pied liclie, eli;i(;nn eliar.mJ en chef d'un
bi'zaii d'argenl : la première pièce de la pointe,
d'azur à trois tours d'argent, niaçomiécs de salde,
posées iel 1 ; la seconde, d'or à trois chevrons de
saldc; la troisième, d'a/.ur au sanloir oiigielé il'ar-
geiil, cantonnés de (piatre maillets de même; sur
le lout berule d'or et de gnifules de dix pièces ;
supports, deux lions ; cimier
^ij l'ianeoi^ de Grasse est nommé coiduk! noble,
dans un ueuomlirement des haliilaiils de lîeaurc-
paire, eu l'tii'J. Les armes sont : de gueules à iWu\
cors <ror, r.uiges en lasee, surmonles d'une étoile
d'or en ciud'. (\ oy. V Klid iiuliliqiw du Daujtli'iiH', cl
1 l'jiu de lu noblesse de 17,>'2.)
(5) .\uloine de Grattet épousa Angeliue de Dor-
geoise, de laipielle il eut l'u.i reJadines de Grattet,
docteur eu <lr(dt caiioniiiuc el civil de l'universilc
d'Avignon, eu l.'i5.'j, iumniaudunt d'uiivi cumpagiii«
Greifier. Voy. Phelippe.
Grégoire VH, pa|>e au xi' sie e, avait pour
devise : Miserai iones tuœ , Domine, super
omnia opcra tua.
l'Jle était souvent précédée de ces mots :
.S"/(/)!((/;i (ircijorii septimi :
Gréc.oire \'I1I, pape au xii' siècle, prit
[lOiir devise : Diriye me, Dondne, in veritate
tua.
Grégoire IX, au xiii' siècle : Fuc mecum
Diimine, sitjnuin in lionum, devise déjà pi'iso
jiar Innocent \\l.
GRÉ:ionw:X, pape au xiiT siècle. Sa devise:
Perfire yressas meos tn semitis tuis.
Gré<;o:re XL pape au xiv' siècle. Sa de-
visi' : Hcvcla, Domine, viam tuam.
GRÉiiOiRE XII , pai'.e au xv' siècle. Sa
devise : in te. Domine, spcrnvi.
(jRÉcoiRE XIV, [lape au xvi' siècle, avait
pour devise : Oexleru Domini ejcaltavit me.
GrI':(;oiriî X\', pape au xv' siècle. Perfice
yressus meos in semitis tuis.
(iRÉGoiRE, en Dauphiné, oorle : Sans dor-
mir (1).
fiRENt: ou GuENiT, originaire de Flandre,
porle : 0 Dieu, tu me vois Grenu ;2).
Grimald-Becgue, en Dauphiné, porte :
Intrépide (3).
Grolke, en Daupliiné, porto une gerbe
d'or pour devise, avec ces mots : Assay
aranzachi fortuna passa, cri de guerre : Je
suis Grolée. Le marquis de Bressieu, de la
môme maison, avait pour devise tii, vaisseau
ai-mé et liét ', à voiles et à rami s, avec ces
mois : liemigiis utar, si non afiluverit aura.
M. de Grolée-\iiiville avait celle-ci : Turbani
sed extollunt (4J.
Gruel, en I)au|ihiné, porte : Vigilantia (o).
titER, portait : Sine masculis. Les air.ies
lie cent liomnics d'armes, sous lli-iiri 111 et Henri IV,
juge de la ville de Grenoble, el trésorier généra! de
Kranco, en Daiipliine, el dans le manpiisal de Sa-
luées. Les armes sont : d'azur an griiïoii d'or.
(I) Jean Grégoire l'ut compris lomme noble dans
la révision des li;ux de llonlmaur, eu 13...
(-2) Les armes soûl : écarlelé, an ! el 4, d'argent
au serpent de gueules , ealoriillo au chef d'azur,
cliarge de trois molelles d'or; au 'i ei 5, de gueules
au eiievjoii conrlié d'or, accompagné de deux lions
d'argeul allroiilés; el eu piuiile, un cœur d'argeiil,
d'où sort une branche de may; sur It loiil, d'a/.nr à
trois l'pis de blé d'or ; cimier, deux ailes d'argent,
eiitie les(pielles est une léle de serpent.
(ô) Louis do Grimand, sieur de Lioegne, conseiller
an pailemeiit de Daiiphiue, est (ils de Pierre de Gri-
mand, el d'Anne de Giiinin, lii|nel descendait de
.)ean de (îri.nand, qui til >on leslameiil eu l,")ii, où
il esl r.dt meiilion de Catherine Cocl, sa femme.
(1) Le nom seul de celte famille fait son éloge par
l'aiiciennelé de sa noblesse , nui, au senlimeol de
plusieurs auteurs, est issue de celle de Grai(|ues.
Quoi ipi'il en soil, l'on voit (pie Jaecpies, seigneur de
Grolée, était seneehal de Lyon, en 1108; el de Jo-
seph, seigneur de Grolée, l'un de ses deseendanls,
natpiit .\n,lre Giolee, seigneur de Neiieii, qui vivail
en li'!0, etc.
(U) Pierre Grnel, président iiniipic au pailrnieiil
de Grenoble, eu lltil, esl la lige de otle tainille.
Antoine de Grnel vivait, avec (Juicliarde de Uaruii-
nat, en I i'JS, cic.
433
Di:v
DEPIGRAPHIE.
DEY
43i
sont : d'azur à sept raacles d'or, posés 3, 3
et 1.
GuERGOuLAYOU KERGoni.AY, portnit: Aide-
toi, Gucrgorlay, et Dieu Caiâera. Les armes
sont : vairé d'or et de gueules.
GuÉRiN, en Dauphiné, oorte : In trino om~
nin et uno (1).
GuicHE (le comte de) portait : AIT apparir
lampeqgia. Les armes sont : de sinoplo au
sautoir d'or.
Gdiciienon. Le chevalier Guichenon, en
Bourgogne, portait pour devise : Fidclisprœ-
mia pennœ (2).
GuiFFBEY, en Dauphiné, porte : Hue quid
obstat (3).
GuïLHEM DE Pys, en Languedoc, porte :
Tal creij Guilha Guilhcm . que Guilhem le
Guilho. Les arnifs sont : fascé de gueules
et d'or, au chef d'hermines.
GtiLLON porte : Milii suin natus {k).
GuiRAUD, sieur de la Boriehlanque, en
Rouergue, porte : do gueules à une fasce
d'or, accompagnée de trois glands de même,
posés 2 et 1 ; supports, deux lions d'or ; ci-
mier, un lion de même ; devise : A resistente
cor 0710.
Gl'ise (le duc de), portait : AUiora prce-
sumo (5).
GcisE (le duc de) portait : Qu'importa que
maten se ressuscitant.
(1) François Giicriii , conseiller au parlement de
Greiiolile, esl peiil-lils de François Giiérin , jnge-
inage de la ville do Romans, qui 'Au anobli à cause
des services qu'il rendit à ia religion el à l'Elal
durant les guéries civiles, par lettres données par
Henri IV.
(2) Sanuiel Guichenon, seigneur de Painessuel,
liisloriogiaphe de France el de Savoie, qui a mé-
rité le litre de eouile palatin, et d'être créé cheva-
lier de l'Empire, tfe la sacrée religion de Saint-Mau-
rice et de Saint-Lazare, d'eU'e honoré du collier de
l'ordre de Saint-Michel, avec des lettres d'anoblis-
sement, en IG-S8, où l'on ne fait que l'éloge de la
gloire qu'il a acquise par son Hisloire de Bresse et
du Biujcy, t\i; celle de Savoie; portait : de gueules
au sautoir anL;onlé de quaue tètes de léopard d'or,
mouvanis des angles, chargé d'une antre tète de
léopard du champ, que Louis XIV lui donna, au lieu
d'or au palmier de sinople, qu'il portail. Voy. Pal-
LIOT.
(5) Anioine de GuilTrey du Frevey est au rang
des nobles de la révision des feux de Saint-Pierre
d'Allevard, en 1458; mais (inigues de Guiirrey, sei-
gneur de Bottiéres, amiral de France, homme des
plus ilIusU'cs de son siècle, a acquis, par sa gloire,
un très-graud nom ù sa famille.
(4) Les armes de Gnillon, en Limousin, sont:
écartelé, au 1 el i, d'azur à deux poissons d'argeul,
qui est de l'Esiang; au 2 el 5, de sable au rucher
d'or, qui est de Juié ; sur le tout d'or à la fasce de
gueule-, accompagnés de irois trèfles de sinople.
(5) Les ducs de Guise porlaient: quatre pièces eu
chef, et (piatre en pointe ; le premier du chef est
Hongrie; le second, Anjou, Sicile; le troisième, Jé-
ri.salem ; le (piatrième, Aragon : au premier de la
poi.-.le, d'Anjou; au second, de Guelilrcs; au troi-
sième, (11! Flandre; au quatrième, de Bar ; sur le
toul, d'oi à la bande de gueules, chargéi; de trois
alé'ioi\s d'argent, au landiol à trois pendants de
gneulesv sur le toul, en chef.
GuiTAUT (le comte de) portait : Nota (i-
des (1).
Harcourt (le chevalier d') portait : Hinc
lumen, hinc fulmina.
Hardy h Paris, en Brie, ex. jjortait : Nec
Icporem féroces procréant imheUcm Leones, et
jiour armes : d'azur au lion d'or.
Haltefort porte : Force ne peut vaincre
peine.
Hérrail (d') en Languedoc, porte : Egenis
sollicito.
Héliand (le comte) porte : Probtis.
Heli.ES, en Bretagne : Tout en outre.
Hemère de Beauheu porte : Anliqua for-
tis virtute.
Henri III, roi de France, portait : Manet
altéra cœlo.
Henri IV, roi de France : Raptum diadema
reponit, ou : Maneat nostros ea ciira nepnles,
Clemens Victor, et enlin : Adversatur Iberis.
Hérail, ou HiîRAL, en Languedoc et en
Agcnais, porte : Neque Caribs, neque Scilla.
Hersin, en Artois, portait : Recta ubique ;
et pour cri de guerre : Hersin. Les armes
sont : de sinople h trois croissants d'argent,
posés 2 et 1 ; supports, deux lions ; cimier,
un croissant d'argent, accosté de deux demi-
vols de même. Quelques historiens font la
maison de Waroquier jiuinée de celle de
Hersin, ce que l'on pourrait affirmer, puis-
que la maison de Waroquier, dans son ori-
gine, portait les mêmes armes que ceux de
la maison de Hersin, dont ils ont eu de tout
temps le nom pour cri de guerre. Voy. Wa-
ROOLIER.
HoDic OU HoDicQ, de Courteville, en Bou-
lonnais, porte : Pour jamais, de Courteville.
Homme (l'), en Dauphiné, porte : L'homme,
sois homme.
HoNonius II, pape au xn° siècle, avait pour
devise : Oculi Domini super justos.
HoNORius IV, pape au xiii' siècle. Sa de-
vise : Pars mea Deus in sœcula.
Hlmières portait : Mihi rjloria fructus. Un
marquis d'Humières portait cette devise
esjiagnole : No quiero menas.
Innocent 11, [)ape au xii' siècle, avait pour
devise : Adjuva nos, Dcus salutaris noster.
Innocent III, pape au xiii" siècle : Facme-
cum. Domine, siqnum in bonum.
Innocent 1\', pajie au xni° siècle : Notas
fac mihi. Domine, vias vitœ.
Innocent V, pape au xin° siècle. Sa de-
vise : Oculi mei semper ad Dominum.
Innocent VI, jiape au xiv' siècle. Sa de-
vise : Fac mecum, Domine, signwn in bonum.
Innocent MU, jiapo au x.V siècle. Sa de-
vise : Ego in innocentia mea ingressus sum.
Innocent X, pape au xvii' siècle. Sa de-
vise : Da serve tno cor docile ut populum
tuum judicare possim.
Innocent XI avait jiour devise : Jn te, Do-
mine, speravi, non confundar in œternum.
Innocent XII avait [lour devise : Tu scis.
Domine, quia amo te.
(1) Les armes sont : au 1 et 4, de Pechpeiron, qui
esl d'or au lion de sable, armé, lanipassé et couronné
de gueules; au i et 3, de Comeuge.
435
I LV
portait:
Les ni-
au clief
Lnnocent Xlll avait pou i- devise
cum, DoHÛiie, nif/nuiii in bonum.
IsNAiiD Odi)i;i iiKi), 011 l)uu|iliiiié
Si approchez, rllis pir/unil.
Janmi,, en I{oui;,'Oj4ne, portait : Gnlns suo-
rn-m strmje /"i/(/(;0/s. D'a/iir au chevron d'or,
accoiiipa^iié (II' j jeiiiietti'St'rarp'oiil ; ciniit-r,
une tour d argent , surmontée d'une main
armée.
Jea> X\1, ]i,'iiio nu xiir siècle. Sa devise :
Diri(/c, Domine Dt'us mnis, in conspeclu tuo
ti(im mm m.
Ji;v\ XXII, pape au xiv' siècle. Sa devise:
Dominiis milii udjntar.
Jkan kAistuia, lils naturel de Cliailcs V,
portait : Audaces juvat.
Jknlis ;le marquis de) , portait :
dcciiit.
Jdi.v |)orle : Mdfjmif amoris nmor.
(lies siiiil : d'azur au lés d"ar;j;enl ,
d'or , ciiargé d'une croix patlée de sable,
écartelé d'azur au léopard d'or , armé de
(gueules.
ot FFHEY , en Daupliiné, porte : Luit en
croissant.
Jean JoutTrey vivait en 1313, mais Pierre
Jouli'rey fut réliabililé dans sa noblesse îi
cause de (pielque dérogcance , |iar lettres
de 1596 , vérifiées par arrêt du iiarlemcnt
du ISjuillel 1G03.
JoLRDRAiN fiortait : Scrvire Dco.rrç/narc est.
Les armes sont : d'azur au croissant d'argent.
J; LE5 II , pape au xvT siècle, avait j/our
devise : Dominus mihi adjittor , non tiincbo
quod fiiri'it mihi lioino.
Jii.iis III, |iape au xvr siècle. Sa devise:
Vias tuas. Domine, devionslni mihi.
Kerannot portait : C'est mon plaisir. Ar-
mes : de sable au lion d'ari^enl.
KèKAiRY portail : Gens de bien passant par-
tout. Armes : d'azur au cor de chasse d'ar-
gent lié eii sautoir, surmonté d'une lance de
même en fasce.
Keraituet portait : Murthese. Les armes
sont : é(lii(pieté de gueules et d'or à six
traits.
Kehazzet poit.iit : Pa rlh/ quand tu pour-
ras. Li'S armes sont : bérulé d'ai-^ciit et de
gueules de dix pièces, <à deux uuivres allron-
lées d'azur en [lal, cnti classées daiis les
lasces
IvERCoiNT, en Hretagne , porte: Dieu soit
loue'; d'auties : Sur mon honneur. Les armes
sont : losange d'aigent et de sable, en pal,
sans noud)re.
Kerencet portait
sont : d'azur au
gueules.
Kergoet portait
DICTION .N A IRE
Fac me-
DET
armes sont: fascé d'argent et de
435
sao.e ue su
pièces.
KEBn.i.AS portait : Tout rient de Dieu. Les
armes sont : d'argent .'i deux chevrons d'a-
zur, siirmoiilés d'une jumelle de Jiiéme.
Ki:Rr.ia:ii portait : .Mon hardoue. L^-s uimes
sont : d'azur à dix grillets d'argent, iiosés 4,
3, 2 et 1 .
Kekiimry, en Rrelagne, porte: Joui doë,
la volonté de Dieu.
Keri.oaci EN portail : Sms ejj'roi. Les ar-
mes sont : ti'argeni <à l'aigle éployée de sable,
becquée et niembr(''e de gueules.
Keri.over |ioilait : Meillsur que beau. Les
armes sont : d'azur au sautoir engrèlé d'or,
accompagné de ijuatre lioni'caux de mèmi
Juncta Kerjian, en Brelagne, porte
Dieu m'aime. Les armes
gc
Si Dieu niaist.
Les nr-
brisé en
Dieu i\
éoparil
ré|)aule d'un crois^allt de gueules
Kercos, en Bretagne , porte : M. qui T.
M., pour dire : Aime qui l'aime.
KERGocRNAnEcii portait: /-"» Dieu est. Les
armes sont : ei'ijitpielé d'or et île gueules à
six traits.
KiiBGROAnES, en Orf^lagne, porte : lût bonne
htare.
KtniiHUAiiES (Oilnit: /;'/( bon c.ijioir. Les
Diex avant
orle : Tout
Die.r, c'est-à-dire : Dieu
KERMEXGiy, en Bretagne.
pour le mieux.
Kerolzeré, en Brelagne, porte : iî^^c'est-
à-dire : Laissez. Les armes sont : de pourpre
au lion d'argent.
Kerovzy |iortait : Pour le mieux. Les or-
mes sont : d'or au lion de sable.
Kerovazle [101 tait : A bep peu le al del.
Les armes sont : fascé d'argent et d'azur de
six pièces, écarteh'' d'or, an lii«n de gueules,
couronné, armé et lampassé d'a/ur.
Kerrei portail : Faire et luire. Les armes
sont : d'or au lion morne île sable, à un b/l-
ton de gueules, brochant à dextre sur le
tout.
Kerriec portait : Pa qarro doue. Les ar-
mes sont : d'azur h une tleur de lis d'or,
côtoyée de deux macles de même.
Kebsaiiom |iortait : Tout pour Dieu. Les
armes sont : d'argent S trois lasces do gueu-
les, au liiin de «ablc couronné, armé et lam-
passé d'or, brochant sur le tout.
Kervent portait : De peu assez. Les armes
sont : d'azur à trois pallerons d'argent, bec-
qués et membres de sable.
Labissièke. Loi/. Phelippe.
Laciiatre (le marquis de), ]iortail : Glorice
et amores.
Lacotterif, en Bresse, porte : Soin et va-
leur.
L-iCROix porte : Mundilia est lubor.
Lacroix nE CnE\Rii:Rs,i'n Daupliiné, porte:
Indoniitum domnere cruccs. Les armes sont:
d'a/ur à la tète et col de cheval animé d'or,
au dief cousu de gueules, chargé de trois
croix al)aissées d'argent.
Lafare, en Languedoc, porte : Lux nos-
Iris hoslibus if/nis. Les armes sont : d'azur à
li'ois tlambeaux il'or allumés île gueules, po-
sés en trois |ials; supports, deux lions, les
tètes contoiniiées.
Laferté m Bi.AGNY, porte : C'est pourbien.
Lafei n.i.AOE (le comte de) portait: Uni.
Les armes sont : d'or h la cioix aiic
gueules.
Lafei nLAtiF ;le lomle de) portait :
neijavit amor.
Laforfst poitait : Point génanl ,
lée de
Plurn
point
Les armes sont : d azur a six qumle-
es d'or, jioS' es 3, "2 et 1.
L\r,RA>G!. porte : Conscicntia et fnma \.os
feu il
437 DEV DEPIGRâPHIE.
armes sont : d'azur à trois ranchiers d'or.
pos6s ii et 1.
Laignf., en Daupliiné, porte: en nrrousant.
Laigne est une maison forte dans la paroisse
de Saint -Pierre do Cliandicu. Falqucs de
Laigne t'épousa, en 1420, Gabiielle de Mions
de Cliandieu, etc. Les armes sont : de gueu-
les, semé de goutles d"eau d'argent, à Irois
triangles . ondées de môme, en ciief. (Voy.
VEtiù politifine de Dauphiné.)
LAiUASSiiiUE-MoRiN poi te : Celui a le cœur
dolent, qui doit mourir et ne sait (juand. Le
sieur de Lamassière-Morin , chevalier do
l'ordre de Saint-Michel , élait un des plus
savants dans lajiailie héraldi(|ue et généalo-
gique, qui vivaient dans le dernier siècle.
Lamolssayk, en Bretagne, porte : Honneur
à Moussaye. Les armes sont : écart(?lé, au 1
et 4, d'argent au lion de gueules , couronné,
armé et lampassé d'or; au 2 et 3, d'or frété
d'argent, de six pièces.
Lange porte : Nomine Lam/c et homine. Les
armes sont : d'azur «u croissant d'argent,
surn)onté d'une étoile de même; supports,
deux anges ; cimier, un ange de même, te-
nant à ia main di'(Mte l'étendard de l'oi-drede
Saint-Jean de Jérusalem, avec deux cou-
roimes, l'une il'épini'S, qui est à la main
droite, et l'autre de laurier cpii est à la main
gauche, avec l'inscription : Jlanc ad illam,
Lanmon , en Bretagne, porte : rrementem
punyo. Les aimes sont : d'argent à trois mer-
iettes de sable, posées 2 et 1, au chef do
gueules, chargé de trois quinlefeuilles d'ar-
gent
Lanrivinen portait : Espoir me conforte.
Les armes sont : d'azurà ia croix d'argent,
écarlelé d'argent, i\ un arhre d'azur.
LàNTiN, porte : Aec fallere, nec falli. Les
arnit^s soiit : d'azur à la couleuvre d'argent,
au chef d'or.
LANLzoeAUN portait: Endurer pour durer.
Les armes sont : d'argent à l'écu en abîme
d'azur, à l'oile de six annelets de gueules.
Lakoque, porte : Cinxitque decentibus ar-
mis. C'est de Ci'tte famille qu'est issu le sieur
(iilles-André de Laioque, l'un des plus cé-
lèbres amateurs en l'iiistoire de blason et
généalogies, dont le nom sera à jamais im-
mortel.
Lataille portait : In terris régnât et as-
tris. Les armes sont: de sable au lion d'or,
arn)é et lampassé de mêfue.
Latouche, original re de Champagne, porte:
Vincentrio dexleroy prophanas,oyi : Vivre pour
Dieu et mourir pour son roi. Les armes sont:
d'azur, <i la fasce d'argent, accompagnée de
trois mains de môme.
Latouche. Voy. Phelippe.
Latrémolille porte : Satis sortir de Cor-
nière. Les armes sont: d'or au chevron de
gueules, accompagné de trois aigles d'azur,
becquées et membrées de gueules.
Lathémolille (Louis de) ])ortait : Curse-
nio prœlata juventur ; ou Ardet in hostem.
Laval porte : Eadem mensura.
Laval , en Touraine, originaire de Lor-
raine, i)orte : Spcs mea crux et nmor. Les
armes sont: d'or somé de tlammes do jjucu-
DblY
433
les, à la croix ancrée d'azur, chargée de cimi
tlammes d'or; su[i|iorts, deux salamandres
d'or; cimier, trois llanuues de guenb.'s , sor-
tant d'un tortil d'or, d'azur et de gueules.
Lavai.ette. seigneur de Lalinou, la Borie-
Basse, Sainte-Cohjnibe, en Puiuergue, porte:
Plus'fjuam valctc lalei, et |)0ur cii de guerre :
Non est scd (ides; d'autres : Godefidus inihi
dédit. Les armes sont : un écu en bannière,
et parti, au 1, do gueules au geifaut d'ar-
gent, ayant la palte droite levée ; au 2, de
gueules au lion d'or armé et lampassé
ti'argent; supports cimier, un senestro
chère d'or ayant un croiseté d'or pendant
à un collier de perle i)assé au col, < t soute-
nant deux bannières, l'une aux armes de
l'écu, et l'autre chargée d'une croix tie Jlalte,
le tout environné d'un manteau de gueules,
attache d'or, et doublé d'hermines.
Laveugne d'Athée porlo : Vernum tempus.
Laviefville, oiiginaire de ïhérouanrie en
Picardie, porte : Yictori gloria merces. Les
armes sont : fascé d'or et d'azur, de huit piè-
ces, à trois annelets de gueules eu chef,
brochant surles deux preujières fasces ; su[)-
pt)rts, deux grllfons d'or, tenant chacun une
bannière aux armes de l'écu.
Lazé, en Bretagne, porte : Paix à Lazé.
Lebarbiek de Kerjan portait : Sur ma vie.
Lechat Keksaint portait : Mauvais chat,
mauvais rat. Les armes sont : de sable à ua
chat elfrayé d'argent.
Leclerc de la Devise porte : Virtute clara.
Les armes sont : d'azur au chevron d'or,
chargé do trois lortoaux do gueules, accom-
pagné de trois pommes de [lin d'or, posées 2
et 1.
Leclerc de Jligné , porte : Ad alta. Les
armes sont : d'argent à la croix de gueules,
engrèlée de sable , cantonnée di quati-c ai-
glons de sable, becqués, ongles et pattes de
gueulrs ; cimier, un coq aux ailes ouvertes;
cri de guerre : Battons et abattons
Ledivezat i)ortait : Spera in Dco. Les ar-
mes sont : d'argent à tieux fasces d'azur,
accompagnées de six hermines de sable, po-
sées 3 en chef et 3 en pointe.
Lefèvre de la Donchamp, seigneur d'Ars-
le-Cuiigé, uîarquisd'Esne en Lorraine, porte:
Volabunt et non déficient. Les armes sont:
d'argent, au chevron do gueules, accom[)agné
d'un arbre de sino|]le en pointe, et deux
aigles de sable, becquées et onglées de gueu-
les en chef; supports, deux aigles; cimier.
Lefuselieu, en Orléanais, porte : Ofjieiis
partœ sunt mihi. Les armes sont : d'or à la
fasce d'azur, chargée de trois tlours de lis
d'or, posées 2 et 1, au lambel à trois pen-
dants d'argent; supports, deux anges; ci-
mier, un ange do même. Ces armes furent
données à Jean Lefuselier, conseiller et gé-
néral des finances de Charles do France, duc
d'Orléans , qui fut anobli par son maître,
prisonnier de guerre en Angleterre, pour
avoir moyenne sa délivrance , tant auprès
des Anglais que de Philippe le Bon, duc da
Bourgogne, avec ce droit particulier que les
femmes de sa race comnmniqueraient la no-
blesse à leurs maris, et que tous leurs
439
ULV
DICTIO.VNAlUli:
Dli^
4W
tlescciK.uiits porternieiit en leui.s armes une
fasce de celles d"Oiléiiii.s.
Légat. , portait : Virlus xinita. Les nriiies
sont: (l'.iziii a un ^iinlclel ou main ;niiiéo
d'argent, Icna-il eiiKj llèches d'or on (lal, fer-
rées et cmpennéi'S d'argent , ladite main
Hiouvaiite tlu cùlé sencslre
Li:(;oi;x dk i.a Berchkre porte : Inflcxus
stiniulus omnilnis.
Li;(;kam), en linurgogne, porte : In vnriis
iiuiirjuniH rarius. Les aroies sont : vairé d'or
et de i:ueules.
Lr: -MuNGiti; iJian),dit le nian'clial deBou-
cicault, poi-lail : JJt'io frrl tjnndia prwcht, ou ;
Sterno (jiijdnlea, ou : l'rwilitm de pnrdonc fti-
cit,(ni: Extcndil cominus liostem, ou : Syrios
persœpc momordit, ou : YcnHa de clade tro-
phœuin.
Lemavic de Moiseaux, en Poitou, porte:
Quwrciis ainicu Joli.
Lemps , eu Daupliiné , |iorte : I.c temps
j'attends. Fi-am;ois de Lemps est nommé
fournie noble dans la révision des feux de
rjiahoiis, en IVT'i-; il fut mniné à Aiinare de
l'alloil, lilli; de Humbert de Pallod, seigneur
de Saiiil-Agniii et do l'île iTAbenux, et d'A-
lix de r.ocso/el, de laipiellc il eut Claud(^ et
Hugues de Lemps, vivant en l'<07, etc. Les
armes sont : partie d'argent et de gueules,
au lion de l'un et de l'autri'. [Voi/. Vt'tal po-
litique du Dauphiné.)
L'Eneant portait : Audacibus Aiidux. Les
armes sont : d'argent à '•• fusées de sable, po-
sées en pal.
Lenfîcunat, originaire de Brie, ]ioiit' : Qui
fait bien, l'enfer n'a. Les armes sont : d'azur
à trois losangesd'or, posées 2 et 1; supports,
un ange et un sauvage.
Le.ns, maison noble et tiès-ancienne, qui
tire son nom de la ville île Lens, en Artois,
dont était Hugues , châtelain de Lens,
en 109G , cliaige (pie ses descendants ont
occupée pendant cina générations (1).
(1) Guili'fioy (Ifi Lens , si-iitnriir de Loavros, de
lloiirdcs, etc., fils iiniiu! de l'oMiiilniiiii, cliiilelain de
Lens, scij;iicur de (laiiihlaiii, et de Saia de Loiivres,
fut marié à Isahcaii, dame JK'iitièic d'Annciiiiiii, de
lacinelle il eut Beaiidoiiiii de l.eiis, marié à .Alaigiie-
rite d'AziÉiciMut , de laipielle il eut IteaiuNjiiiii de
Lens, tii)i>iéiiie du iinni, sire d'Aiiiir(|iiiii, chevalier,
cliaiiiliell.iii du roi, jçiiiivenieur de Lille, do Koiiai et
(l'Orcliies, qui servait en Picardie, el sni- les IVonlié-
ï'es de Noiiiiandie, SdUsCeoll'ioy de( liarny.en ITiMl,
13."il et l5o-2; et en reeoniiaissaiiee des servlc<'S
qu"il avait rendus, le due de >iiiiiii;ui:lie, réi,'enl ilu
Kiyaiinie, lui donna, an mois d'aoïit iri'iS, mille li-
vres cle icules, à vie, à prendre sur le Trésor, dont
il jouit jusqu'à sa niori, et l'inslilila mailie des ailia-
lolriersde Kraiiee, après le diiees du sire de llonde-
li)t. Il suivit le régiMil à la visite des i)laei's de Melnn,
do ( orheil, de (^récy el de Ponloise.eii l'i'vri('r IjiiS.
Il aee()m|ia;,'na le roi de Chypre jusqu'à Poiliers, au
(ominiMiciMiienl île 1501, et", s'élanl trouvé à la lia-
laille lie C.oeliirel, il nionriil U-.'iTi mai \'C)ï. De cette
faniilli' est issu Kohert de Lens, chevalier. seiRuenr
de lilandecipie^, de llallinrs, dWIluange, de Leploich,
fie Laiinoy , etc., {jouvernenr de Saint-Oimr, lils
d'Edon.nrJ, chevalier, seignetir desdils heu\, ipii
épousa on secimdcs noces, le i'i oelohie \*'rii, Mag-
delelne de Itelle Fcniére, (ille île Jean, seigneur de
Uell.'-rorièrc et de tolincani, oic, de laquelle il eut
Lens porte : écartelé d'or et de sable; de-
vise ; La lenteur avance souvent i)lus.
Belle-l'orière porte : de sable , semé de
Heurs di^ lis d'or.
Honebin porte ; d'argent à trois losanges
de sable, |)osés 2 et 1.
Gavre ji-irte : d'or au lion de gueules, eou-
roimé d'a/.ur, à la bordure engivli'^e de sable.
LÉON IX (Saint), pape au s.i' sieele, avait
|)0ur devise : Miserieurdia Domini plena est
terra. Quelquefois Misericordiu est remplacé
l^ai' Gloria.
Léon X, pajie au xvi* siècle, avait ])ùur
devise': Ad Dominum cum tribularer ctamnvi,
et e.raudivit me.
Leroy de la Potiierie porte : Domus Dci
porta cœli. Les armes sont : d'azur au che-
vron d'or, accompagné de trois oml)res de
soleil, h huit rai s de môme, ondées, posées
deux en chef, el l'autre en pointe, (|ue quel-
(jues-uns ont écirtelé de celles de l'inon,
qui sont, d'azur au chevron d'or, accompa-
gné de trois j)Oimnes de pin de m(''nie (I).
Lesaint portail : Sanetum nonirn ejus. Les'
armes sont : d'argent au lion de sable, ac-
compagné de ipiatre meilettes de même ,
trois en chef et une en jiointe.
Lescoet, en BretagiH', \iiulo : Maquit ma,
c'est-à-dire, Nourrisez bien. Les armes sont :
d'argent à six croix recioisetées d'azur ea
orle, un écussoîi de gueules en abîme
Lesireur, ei! Bietagne, portait : Dieu me
tue. Les armes sont : d'argeid à deux Iia-
ches d'armes de gueules, au chef d'or.
Lesormel jiOrlait : Lecontent et liclie. Les
armes sont : d'argent à trois colices d'a-
zur.
Lesplan portait : Plaid, me déplaît. Les ar-
mes sont : d'azur à un pigeon d'argent, armé
et mend)i-é de gueules.
Lesizan [lorlait : Point géhenne, el point
gehennunt.
Fiançois de Lens, seigneur el sénéchal de Blamloc-
qiies et de Hallines, m.iiié, le (i février IGl'J, à Kk'O-
nore de lloneliin, lllle de l'hilippe de lluncliin. sei-
gneur de Longasire, de Moiy, d'Aiine/.in, de lien-
ringhem, et de l'ianeoise deC.avre; celle-ci fdle de
Charles, ((untc de l'resin, ol de ("raneoise de lleiiti;
de ce mariage \inl Cillon OUou rrani,-uis de Cens,
dit de Beliei q, comte el sénécii.il de Itlaudi rqncs,
seigneur d'ilallines, etc., marié à Eugéne-Tlierésc
de Spinola, molle en Ki'JL sirnr de Jean-I! plisle,
|u-incc de Vergagne , etc. ( To;/- le tome Mil des
Cr.Jiids Vf/icicrs de tu CuiiiiDiiiè, pag. iS; le Dnl. de
1(1 Soblesse, loine Ylll , pag. (il/i; les Qunriicrx dru
C^iuUdogifs des l'uip-lliis, ii Cologne, 177l>, pag. i'io.)
(I) F.i)ilai.lic,d:ms la cave de tu CluiveUe, de rÀimonciii-
lioii (le SaiiilcCioix de-l(i Bicioiiiicric.
O.ime lienée du Tnimliet, femme iIp Mes"!ire_
CliuiitS ti'ioi/, lAMiM-illei- ilii Uni en ses l'.onseiU d'iî-
lal et Privé, iiiliuiuée h' '2"i Se|ileiiibre 1B2S.
Les armes sont: d'azur au clievrnn d"or, accom-
pagné de irois soleils de même, posées 2 el I.
Tronchet i>orte : d'a/.ur à l'aigle d'or, qui reg.ir.le
lin .soleil de même, au l'ranc quartier.
Daine Ciiarlotic Pinon, reiiime de il.iitde I.i'ro'l,
Sei;;ueiir de la l'oilierie. Trésorier eMr.iordiii.iire
(Us guerres, enlprréc le il Décembre 1057.
Les armes sont : d'a/iir h trois pommes de pin
d'or, ecnilclc de Leroy.
441
DEV
DKPIGKAPUiE.
DEV
412
Le Telheb, en Noriuaiidie, poêle : Dexlera
Domini fccit Virlulem, dextera Domiiii sol-
vabiC me. Les armes sont : de gueules à la
l'ascc'd'argent, accompagné en chel' de deux
molettes d'éperon de iiième, et en pointe,
d'une main droite aussi d'argent.
Lecsse , en D.iu|)!iiné, porte : Crcduln
tiirba sumus. Louis de Leusse, sieur de (iri-
vet, seigneur îles Cùtes-d'Arey et de Mont-
severoux, et Charles de Leusse, sieur de la
Poippe, son cousin germain, ont pour tige
Gigues de Leusse, (jui vivait en li8o; mais
ils ont été l'éhabilités en 1G07 et 1033, | ar
lettres vériliées en ICil et 16o8, à cause de
quelque dérogeance.
Levy portail, tantôt : Dieu aide au second
Chrétien, tantôt Inania pello. Les armes soDt
d'azur à ti'ois clievroiis de sable.
Limonier , en Bi etagne, oorte : Fortes
creantur fortibus.
Lionne, en Dau|iliiné, porte : Scandit fa-
stigia virtus , et impavidus sursum vigiiat.
Lionne était une famille de Nimes, en Lan-
guedoc, sous les Romains ; ou voit encore
cette inscri|)tion : T. Homuleio Lioni, Vari-
nus libcrlus. Guillaume Lioinea été le jire-
niier abbé de ISoscodon, et vivait en 1133 :
cette famille était, en liOO, comptée parmi
les nobli s de la terre de Saint-Quentin. Les
armes sorit : d'nzur à une colon^ie d'argent,
au chef cousu d'azur, chargé d'un lion !éo-
pardé d'or. {Voij. l'Etat politique du Dau-
phiné.)
LiSANDRE portait : Anteejuebarque doublar.
Les ai'uies sont : d'hermines à cinq fusées de
gueules, posées en bande.
LoRAS, en Dauphiné, porte : Un jour l'au-
ras. Antoine de Loras vivait en lioO, et
Guigues de Loras, son fils, fit son testauient
en loOi, après avoir épousé Claude Botut,
fille de Jean Botut, gentilhomme de la ville
de Cremieu, etc. L'on trouve encore que
Louis de Loras était clvvalier en 1250,
et qu'un autre du même nom était gouver-
neur du comté de Viennois pour le preuiier
dauphin de la maison de Fiance. Les armes
sont : de gueules à la fasce losangée d'or et
d'azur; d'autres une bande au lieu d'une
fasce ; d'autres, parti au 1 de Loras, et de
gueules à ene bande losangée d'or et d'a-
zur. {Votj. l'Elat politique du Dauphiné.)
Lorraine (François de), duc de Guise,
portait indillÏTemment : Non ultra metas,
ou : Victi monumenla Britanni. ou : Druidis
hœc nota potestas, xju : Turpido lorporcm
immiltlt in hostes, ou : Stubo qnoeunique fe-
rar.
Lorraine (Charles, cardinal de), portait
inditft'i emment : Prœbet juç/a bina camœnis,
ou : Te stanie virebb, ou : y obiscum purpura
nala est, ou : Uoitos fortesque coronat, ou :
Synodos mittilque vocatque.
Lobt, marquis de Serignan, en Langue-
doc, porie : Quo non o.vfcju/am. Les armes
sont : d'azur à un lion grimpant d'or, et une
étoile d'argent; supports, deux grillons;
cimier, deux étendar.is en sautoir, sur les-
quels il y a une croix.
Loi ANT DE MONTFAM. î »y. PnELirPE,
LoLis XiU, roi de France, portait : Aqui a
generosior aies ; tantôt : Nanquam sub'mote
fatiscit, enfin : Cogit parère rebelles.
LorviGXY, en Artois, portait : Furor in
canipos. Les armes sont : de gueules au lion
d'argent, senié de billettes de même.
LoLViG.Nï (le comte de) portait : Ceriasse
juiabit.
Loysie porte : Tout àloijsy.
Llcigné, seigneur de la Motte, en Bresse,
poite: Usquequo. Les armes sont: bandé
d'argent et de gueules de siv pièces, écartelé
d'argent à trois fasces de sinojile.
Llcigné, en Bresse, porte : Usquequo. Les
armes so'nt : d'azur bandé d'argent et de
gueules de six pièces, écartelé à trois fasces
de sinople.
Llcius II, pape au xn' siècle, portait pour
devise : Ostende nobis, Domine, misericor-
diam tuam.
Lude (le comte de) porte : Te sine nornen
iners. Les armes d'Aillon du Lude sont :
d'azur à la croix engrèlée d'argent, écartelé
d'or au lion coupé, le chef de gueules, et le
corps de pourpre.
LuDE porte : Jamque instat Olympo.
Luxembourg (le duc de) poi tait : Magna
major j'ainn. Les armes de Montmorency-
Luxembourg sont: d'or à la croix de gueu-
le , eautoiJiiée de seize alérions d'azur,
chargée d'un éeusson d'argent à un liou de
gueules, armé et couronné d'or, ayant la
(]ueue fourchue passée en double sautoir.
Voy. Montmorency et Laval.
Luxembourg (Jean de), bi'itard de Saint-
Paul, seigneur de Hautbourdin, portait en
sou enseigne un soleil, et sur le timbre une
queue de renard ; et pour devise : J'y entre-
rai, si le soleil y entre.
LuYRiELx, en Bugey, portait : Belle sans
blâme.
Lyle-Callion, en Provence, originaire
d'Ecosse, porte : An y may. Les armes sont :
d'azur à deux palmes d'or, adossées, posées
en pal, et surmontées aussi d'or; supports,
deux chats de sable.
Magnin du Collet, en Dauphiné, porte :
Sans lui, rien. Guillaume Magnin rendit
hommage, en 1389, à Pierre Bérenger, sei-
gneur de Morges, etc. Les armes sont : de
gueules au cœur d'argent. [Yoy. VEtat poli-
tique de Dauphiné.)
Maladière de Quiscieu, en Dauphiné ,
jiorte : Mort non pauur.
Barihélemi de Maladière vivait environ
l'an 1100, et Antoine, son fils, a le titre de
damoiseau, dans son testament de l'an 1441,
et est compris enire les nobles de l'ile de
Crémieu, dans u.'^e révision des feux de l'an
1446, car il vécut longtemps après avoir
testé : Barnabe de Maladière, son fils, fut
seigneur de la Maison forte île Quincieu, et
fut marié, en 1448, à Claude Lancelot Pasto-
rel, etc. Les armes sont : d'azur à la bande
d'or chargée d'un lion rempant ili- gueules.
{Voyez VÊtat politique de Dauphiné.)
ilALiiAC ou .Mailiiac , ou Magalas, en
llùuergue, porte : d'argent à trois montagnes
4i3
DKT
DiCTlONN.VlKE
DET
<U
de gueules, le soiiiiiiet d(; chacune chargi5
(l'un ois(>au de sable : supiiorts, deux clift-
vres; ciMiier, une r-lièvre d'argent, aonsiée
de deux di lui-vols de (gueules; devise -.Fides
tnea siilvum pcit.
iMaii.i.aiit dk f,v\nuEVii,i.K ]iorte : l'tium
nascrnilo Ircniindiis.
I-es armes sont : d'azur à un écusson d'ar-
gent, au-di'ssus du(|uel est un lion naissant,
aussi d'argent, ongle et laniiiassé de gueu-
les.
JIaii.ly [lorlo : d'or à trois maillets de
gueules; supports, deux lions ; devise : //o-
(jne qui ronra.
MvisTitF. (Le), h Paris, porte : Angor et
Anyo. Les armes sont : d'azur à trois sou-
cis d'or, feuilles de même, |)osés 2 et 1 :
supports , deux sauvages; cimier un sau-
vage.
Malarmey, en Bourgogne, |ioite : Amar
in lioiture; cri de guerre : Sans peur. Les
armes sont : de gurules h 8 raies d'escar-
Louele poiuraeltées et (leurdelis(''es d'argent.
JLwciNi (le mar(piis de), |iortail : Provn
et accrndv. Les armes sont : d'azur à d(!ux
poissons d'argent eu pal, écarlelé d'azur à la
hache d'armes d'argent, dans un faisceau
d'armes d'or lié d'argent , posé en pal , à
une fasce de gueules; sur le tout, chargé de
trois étoiles d'or, qui est de Mazarin.
Mankssier. (iuillaume de Manessier,
écuyer', seigneur de Maisons et de ,Mauvoi-
sin, vivant en 1553, portait : Aul inors, aut
fila dccora. Les armes sont : d'argent h trois
hures de sangli(;r, arrachées de sable.
MàueÉ, en Anjou, |)orte : Arle et Marte.
Les armes sont : d'argent à six quintefeuil-
les de gueules, écarlelé, d'argent h trois
fleurs lie lis de gueules, au pied coupé, qui
sont les armes de Marie-dhailolte-Cathcrino
de Wignacourt, ft'nime de Michel de .Mai'cé,
seigneur d Hiunbrrcourt.
ISLtiiciiANT (Le), eu Normandie, porte:
Nostri seriabit udorcm. Les armes sont :
(J'argent au chevron de gueules, acconqiagné
de tr(tis roses doubles de même, posées à et
1 : cimier, un lion d'or naissant, armé et
lampassé de gueules, tenant de la patle
droite une é|iée haute, la lame aussi de
gueules, tigées et feuiilées de sinople, en
Kirine de bouqu(;t : supports , deux lions
d'or, tenant chacun l'écu d'une patte, et de
l'autre une épée haute, la lame de l'épée de
gurules, eioisée et |)ommellée d'argent.
(le prince de) jiorlait
de) jiortait :
Manne
Maiu'.illac
enbré.
Mahcili.ac (U; jimice
cojirc elle ne scopre.
.Mvuuleuie, en Normandie, porte
chc (jai n'a. Les armes sont : d'azur
marguerites de pré d'ar'gent, posées
.Maiiidat, porte : Dextera Doinini fecit rir-
tutim. L.s aruK.'S sont : il'azur à lu croix
d'argent.
Maiun, en Danphiné,
bello (I).
Piu ne
: Chcr-
h trois
i> et 1 .
irle : Fragile si ma
(I) ToiKs;iiiU Miniiii viiil i\i: Miiiifi-rrat pour l'c-
talilisïoiiiciit lies verreries en celle (irovincc, son»
Mahti>' IV, pape au xiii' siècle. Sa de-
vise : l'ortio mea, Domine, sit in terra viven-
tittm.
Martin V, pape au xv' siècle. Sa devise :
Averte ninla ininiieis nieis et in veritate tiiu
disperdr illos.
AL\Rvii.[.i:, en Daupliiné , [lorle : Facere
bene et lœtari \i'\.
Mathmiel, ori:dnaire d'Italie, porte : //i
hoc siijno rinces (3).
MxTKJNOx.en Breiagne, porte : Liesse à
Mdlif/non. Les arm(^s sont : d'.u'gent au
lion de gueules, ronronné. Voi/. (iovo-. .
Mmciron, en Danphiné prnle : Infringcl
sol i do (1).
Medicis. .^îariede Médicis, leinede France,
]io:lait : Fulqcnt diademntc parlas. Les ar-
mes sont : d'or à einij touileaux de gueules
posés -2, 2 et 1, surmonté d'un tourteau aux
armes de France : ciuiier, uii oiseau tenant
dans sa patte droite unaïuieau, auquel pend
un billet ou est écrit ce mot : Semper.
Menard de la Menardière. originaire de
Bcrry, porte : Nul ne s'y jrulle. Les armes
sont : d'argent au lion rampant de gueules :
supports, deux porc-épics de sable; cimier,
un porc-épic d ■ même.
Me^ardeai; , en Bretagne, jiorte : J'^'s
opponit ucumen. Les armes sorit : d'azur à
trois têtes de liroriie d'or, posées 2 et 1.
Ménon, en I)au|ihiné, porte : Ne deuil, ne
j'iije. Zacharie di; Ménon ayant prouvé que
l'ierre de Ménon son jière était noble, fut
niainteini dans sa noblessi' par arrêt du par-
lt';nenl de Grenoble, du 8 diM-cnibrc 1V89.
Les armes sont : d'or au chardon bénit de
pourpre, feuille et tige de sinojile, mouvaiit
d'un croissant montant de gueules, et lieui
auires de môme en chef. [Voy. VEtat politi-
que du Danphiné.)
le règne de Fiançois 1" ; el comme le verre est la
plus pure îles niiUièros, il a, poiu' celle raison, liii
reliel sur Ions les anlies aris ; car aiilr^fois il (l(rn-
nail la noblesse, eoniine aiijiiiiririiiii il ne iléioya
pas. Lcs ai mes soiil : d'aiLjeiil à Imis fasees oinlées
lie sinople, ae eliel'd'a/ur, eliaigé de Irnis éloiles
(J'or. {VuijczVEldt i>olili(iiie du Daujilihu'.)
(1) Anloine de Marville, oricjinaire île Paiis, fut
premier ijrolesseiir royal de la Faeiilli' de droit en
l'iinivrrsilé de Valence ; il teniposa une disserla-
lion laline sur la iiold'sse. el a iiioiilié i|n'il l'u
iiHMilée, la coiiiiaissanl parlaileiiienl. Lis armes
sonl: d'azur à trois inemlires ou serres d'aij;le, on-
glées de };iieiiles, lenanl cliaeiiiie un nlolie d'or, po-
Sties 2 Cl I. {Voyez VlùiU /lo/i/ii/ior de UmipMné.)
(2) Les armes sonl ; d'aznr à la eroi\ d'or, ao-
compagiiee de trois étoiles de niènie, une en elief el
den\ en liane an-ilessons de la i loix, eonpé de cueil-
les, ( liargé de trois losaiigi'S d'or de IVcnii, inoilii;
sur l'a/.nr, nioiiié sur les nueuUs : supporis, deux
léoparils.
(5) ("iMillaunie de Maugirou vivait en \i'ûi, avec
la ipialilé de doin ci-llus, el Aoloiiie de M.inniron,
chevalier, seigneur d'.Vmpnis, eu l.')(>7 ; il lui niariti
à Aiuioiielle de Torclierelon, de l.iquelle soiU issues
plnsienis liiaiidies, (pii se scnd toutes disliiigiiecs
en grands linuiines, eoniine h- rapporli'nt tous les
liislorieus de Daupliiué. Les armes sonl • parti, Iran-
ehé, d'argent Cl de sable. (Voi/ei Vlùat politique
de Diiuphiih'.)
us
DEV
Di;riGRAl'IllE.
DEY
Ud
Memze, enDauphiné, porte : Fortiludine,
suavitate. Juslet de Mehenze ou Monze, était
juge tles appellations de Daupliiné, en U31,
et maître des requêtes dn daiipliiii Louis,
en 1V4-8; et Guelis, son tiis, iiiaître-d'liùtel
du dauphin, en l-'i-75, etc.
Mesmay, porte : De rien je ne m'esmaije.
Les armes sont : d'azur à la fasce d'or,
chargée d'une losange de gueules.
Mesml (Simon Du) porte : L'effroi des
Sarrasins. Les armes sont : d'argent à six
mains dextres de gui'ules, les doigts pen-
dants en bas, posées 3, 2 et 1 : supports, 2
sauvages; cimier, une hure de sanglii/r.
Meugnieu, en Dauphiné porte : El vires
et (iniinus. Les armes sont : de gueules à
deux lions atrrontés d'argent et couronnés
d'or.
Mel'lh , en Guyenne, porte : Bénin sans
venin. Les armes sont : d'argent à un |)in de
sinotile fruité d'or, à huit pommes de pin,
posées 1, 3 et k, et un écusson de gueules,
brochant sur le tout, chargé d'un dragon
ailé d'or, tenant dans ses pattes un serpent
d'argent et deux soleils d'or, mouvants du
premier canton de l'écu.
MicHAL, en Dau|)hiné, porte : 1° Le veille;
2° Pugnat, vir/ilat. Eme de Michal fut pourvu
d'un oOice de maître ordinaire en la cham-
bre des comptes de Savoie, le 29 novembre
1579, charité par laiiuelie il gagna la no-
blesse en kKjuelle Eme Michal, son (ils, fut
maintenu par ordre d'Henri IV, par arrêt du
4 juillet 1613, etc. Les armes sont : de sino-
ple au coq d'argent, bi.C({ué, crèlé et armé
d'or : sujiporls, deux gi'ill'ons; cimier, un
coq. {Voyez VEtat politique de Daupliinéj.'
MiLLiÈRE d'Atrerey porte : Juris civiu
legimus.
AliLLiÈr.E porte : Cœlesii auralum milium
ter germinat agro.
JVliLLOTOT porte : Invitât mellitus honor.
MiREBEL, en Dauphiné, de la maison de
Robe, porte : U quel regret mon cœur y a.
MiREPOix (le marquis de), tiortait : Yincere
aut mori. Voy. Levy.
MiTTALiER, en Dauphiné , portait : Quod
xigili datur, studio accressit vitœ.
Moisson porte : Sine messe famés. Moisson,
en Bourgogne, porte : de sinople à trois
bandes ondc'es d'argent, au chef cousu de
gueules, chargé de trois étoiles d'or.
MoLAC, en JJietagne, portail : Bonne vie;
aujourd'hui : (iric à Molac , qui signifie :
Paix ou silence à Molac. Les armes sont :
d'azur à neuf macles d'or.
MoxcHAL porte : Je l'ai gagnée, ou, Certa-
minc parla. Les armes sont : de gueules au
chef d'or, chargé de trois molettes d'azur.
Monllk; (le maréchal de) jiortait indill'é-
remment : Proprios oslentat honores, ou :
Eliam posl funera hellat. 11 portait ses armes
écarteléîs au 1 et 4 d'azur, au loup d'or,
qui font les armes de la ville île Sienne; au
2 et 3, d'or à un tourteau de gueules. {Voy.
MoNTESQLiou, ilaus le Diclionn. de la No-
blesse.)
MoNSPEY, en Bresse, originaire d'Angle-
terre, porte : J'en rejoindrai les pièces.
lum
MoNTAFiLE.N, en Bretagne, porte : Rary
avant.
MoNTAiNARD, Cil Dau|)hiné, porte : Plutôt
mourir. Rodolphe vint dans cette |irovince
environ l'an 9G0. sous le pontificat d'isarne,
évô(]ue de Gienoble; il est la tige de cette
famille. Ainard, son lils, fut le fondateur du
]irieuré de Domème, (.'t a laissé son nom à
sa postérité; car celui de M()ntainard ne lui
est devenu |)ro[)re que depuis environ trois
cents ans; Kaimond de Montainard fut lieu-
tenant général de cette provinci', et mourut
en 1480, laissant quatorze enfants, dont la
postériti' s'e>t grandement rendue recom-
mandable, etc. Les armes sont : vairé au chef
de gueules, chargé d'un lion issaiil d'or.
{Voy. VEtat politique du Dauphiné.)
MoxTBRUN, en Dauiihiné, porte : Et quoi
plus. Aimé de Monibrun fut fait chevalier
en 1557, pour s'être vaillamment comporté
à la bataille de Cérisoles, h Uenti, etc. Il fut
aussi l'un des cent gentilshommes du roi, de
même qu'Antoine, son lils, marié, en 1594,
à Flore de la Cour, dont est issue jiostérilé.
MoNTCUENc, en Dauphiné, porte: Ladroite
voye. Falque du Montchenu fut présent, en
1316, à l'hommage ijue rendit au dauphin le
comte de Valentinois, uour le château de
Pisançon, etc.
MoNTDORT, en Bretagne : porte : Melius
mori qnam inquinari
MoNTFORT (Simon, comte de) , portait :
Numerus non Hercule major, ou Cœlesles di-
rigit ictus ;oa Decus adjicil aris, ou Saxum
lot delel honores , ou Si Deus aspicit, ardet,
ou Pereundo numenhonorat.
MoNTHOLON porte : Subvenite oppressa.
Les armes sont : d'azur au mouton passant
d'or, surmonté de trois roses aussi d'or;
supports, deux lions.
Montmorency (Anne de), pair et grand
maîire de France, portait -.Sicut eral inprin-
cipio. Le duc de Montmoiençy d'aujourd'hui
porte : Dieu aide au premier baron chrétien,
qui est la vraie devise de cette maison. Les
armes ^ont : d'or à la croix de gueules, can-
tonnée de seize alérions d'azur.
Montmorency (Anne de), connétable de
France, portait inditléremment : Vaillant et
vaillant, ou Nilmihi toi lit hyems, ou Moriendo
sacra tuetur, ou : ' A-KÏavâç.
MoREAL' DE Villers. Voy. Puelippe.
Morel, en Normandie, porte : Litia Fran-
cigenum defendam hoc vindice ferro, ou Pugno
pro patria. Les armes sont : d'or au chevron
d'azur, chargé de deux coutelas d'argent,
avec une Heur de lis de gueules en pointe.
MoREL, en Valois, porte : Gloria Domini
in œternum con<n&o ; suj)[)orts, deux anges;
cimier, un ange tenant un livre d'Evangiles
ouvert, où sont ces mots : Domine, salcuin
fac regem.
MoRENT, en Normandie, porte : A candore
decus. Les armes sont : d'azur à trois cor-
morans d'argent, posés 2 et 1 : sujjports,
deux lions d'or, armés et lampassés de gueu-
les; cimier, un lion naissant, armé et lam.
passé de gueules.
447
DEY
DKTIO.NNAlKli
MoiiENT [loilait : In le. Domine, iperaii,
non confiindar inwtrrnum.
Moiir.T (le comte (le), portait : Oladichiosa,
ola iiiistora.
MouF.TfiN DE Cn \itKii.i.A\T poi'to: Anlesque
braque donblnr. Les ariiies sont : d'azar à
la tour f.Tciielée de eiiiq pièces, sommée de
trois (ionjoiis cremMés de trois pièces , le
tout d'ari^ciit iiiaçoiuié de sable, à la patte
d'ours d'iir mouvante du ([uartier sciiestre
de la |)ointe, et toucliaut à la ]iorti' de la
tour : supports, deux lions d'ari^ent couron-
nés, couronne fermée.
MoiiiN poi le : Mori ne limcas.
MoHisoT poito : Fert muluros prudcnlia
fruciiis.
MoRLAix portait -.S'ils te mordent, tnords-
les. Les armes sont : d'azur au navire éipiipé
d'or, aux voiles éployées d'argent, mouche-
tées d'hermines.
MouoGES portail : Dieu aide au More chré-
tien. Les armes sont : d'azur au chevron
d'or, accompagné en jiointo d'une étoile do
môme, au chef cousu de gueules, chargé de
trois étoiles aussi d'or.
MoYuiA , en Hugey , pf)rte : Iniia virtuti
t'.ulla est via. Les armes sont : d'or à la bande
d'azur, accom[)agnée en orle de 0 Inllettes
de même, posées 3 et 3 : sup|)orts deux
1 cornes d'argent; ciiiii. r, une licorne aussi
d'ar.j,rnl, grimpant sur un rocher de même.
Ml HAT, en Auvergne, jiorte : Vim ulram-
que rejicllo. Les armes sont : d'azui' à trois
lusces umraillées ou crénelées de sable.
Mypont, en Bourgogne, porte : My pont
difficile à passer.
Navaille (le duc de), portail : Probasti.
Les aimes sont : écartelé, au 1, contre-écar-
t"el6 d'or et d(! gueules, ijni est de Goniaut ;
au 2, de Navarre; au 3, de Foix; au i, de
Béarn : sur le tout écartelé ; au 1 et h-, d'azur
à deux mortiers de guerre d'argent, allumés
de gueules, [losés (.'U pal, qui est de (lon-
taut , parti d'une croix jiatée, qui est de
Comnnngi's; au i et 3, d'azur à deux lapins
d'orcouranls, l'un sur l'autre, qui est de Be-
iiac de Bigorre.
Navaisse, en Dauphiné, \)oi{q : In Domino
confido. L'rjjain de Navaisse, lils de; Jean de
Navaisse, vivait en H3V, et fut marié à .\n-
gélique d(!Suclotou de Bologne, etc.
Neveks I le duc de) portait : Unus cuncta.
Nevers (les ducs dej portent : fidcs. Voij.
]\LVNC1.M.
Nicolas 111, pape au xiiT siècle. Sadevise :
Miserere nici, Domine, miserere mei.
Nicolas 1\', pape au xiii' siècle. Sa de-
vise : Illumina faciem tuam super servum
tuum.
Nicolas V, i)ape au xV siècle. Sa devise :
Paralum cor meum, Deus.
Nuiu.ET, jioi'le : Sobililul virlus.
Les armes sont : d'azur, au sautoir alésé
d'or.
Noli.ent-Fastouvili.e porte : Vas à pas.
OiiKHT, en Flandre, porte : l'ro luminerir-
lus. Les armes sont : d'azur au chevron d'or,
ac(ompa.4né de trois cha idehers de même.
OiiiEii, à l'an*, jiorte : .1 Domino faclum
DEV 4«
d'argent à trois trèfles
est. Les armes sont
de sable.
Okefke, en l'Ile de France, oi-iginaire d'Ir-
lande, |)orte : Forti et fideli niliil difficilis.
OiiDiiE nr Saint-Ksphit (T), en France :
Duce et auspicc.
Cet ordre fut institué par Henri III, le 31
décembre la"8, et 1" janvier 157'.), en mé-
moire de ce qu'il avait été élu roi de Polo-
gne, et était monté sur le trône de France le
jour de la l'cniteeôte.
()nniu: HE Sai>t- .Michel {Y}, en France:
Jmmensi tremor.-
Cel ordie fut institué par Louis XI à Am-
iioise, le 1" août l 'jti'J ; mais de;Miis le règne
de Louis X\', cet ordre est entièrement dé-
chu, et nesiTt plus qu'à récompenser les arts.
OuLiiANS, .M. d'Orléans, frèri' de Louis
XVUl, p<irlait indillereinment : Rediens fert
omina, on : Sub Jove carpit iter, ou : Feriam
si tendit Apotio, ou : Fralcrna lucc coruscat,
OiiLÉANs (la Pucelle d') portail : Virgo rc-
ç/num inncrone luriur, ou : Ixcgem cduxil la-
bijriiuho, ou : Invita funere vivct, ou : Marcs
liœc femina vincit.
Olailly (le manjuis de) portait : Rcspice,
florebo.
Pacils, en Dauphiné, originaire de BiViga,
dans l'Etat de Venise, porte : Musœ pacis
amicœ (tj.
Pascal, en Dauphiné, porte : Spes mea
Cltristus. Les armes sont : d'azur à l'agneau
jiascal d'argent, arboré de même; le guidon
chargé d'u'ie croix de gueules. (Voyez ['Etat
politique de Dauphiné.)
Pascal II. pape au xir siècle, avait pour
devise : Verbo Jfomini cœli firmali sunt.
Patahin de Croix portait : Par lu vcni.
Paul 11, pape avait pour devise: Benefac
Domine, bouts et redis corde.
Paul lil, jiajie au \\i' siècle, avait pour
devise : Confirma hoc, Deus, quod opcratus
es in nobis.
Paul IV, pape au xvT siècle. Sa devise:
Dominas tnihi adjutor.
Paul V, iiaj)e au xvn' siècle. Sa devise :
Satiabor cum apparuerit (jloria tua.
Payicn, en Normandie, porte : In arduis
forlior. Les armes sont :d'argenl h trois tour-
teaux de sable, posés 2 et 1; le jnemier, h
droite, chargé d'une idse d'(U-; supports,
deux athlètes; cimier, un athlète de même.
Peulillen (le marquis de) portait: i\'e
dcspice an autem {':).
I'elissier, au comté Venaissin cl en Dau-
]ihiné, poite : ]irtute non dolo ; cri de
guerre : .Stella duce. Les aru^es sont : d'or
au liiui de sinojile rampanl, armé et laui-
passo de gueules, surmonté d'une étoile do
4;»
DEV
D'EPIGRAPHIE.
DEV
4r;o
gueules en ulief; supports, deux lions; ci-
uiit'i-, un lion de luème.
PeLLETIFR de MaUTINVILLE - D llSTOLTE-
viLLE, en Normandie, porte : Advcrsismoveri
ncfas. Les Mruies sont -d'argent à la fasc^' d a-
zur, chargée de trois Ijcsanls d or; supports,
deux sauvages
l'ENARU jiortait : En bon espoir.
Penhoet, en Bretagne, oorte : Ret co, qui
signilie : Il fmU.
Pen-marcu, portait : Presl vc. Les armes
sont : d'or à trois uicrlottes d'azur, posées
Pen^iarch, en Bretagne, porte : Be prcl,
toujours. , . ,
Perard porte : Victrix per ardna vtrtus-
Percevaix itortait : S'il plaît a Dieu. Les
armes sont : d'argent à trois clievrons d azur.
Pestels, en Limousin, origniaire d Au-
vergne, porte : 0 Crux ave, spes umca. Les
armes sont : d'argent à la bande de gueules,
accomiiagnée de six sautoirs de même, posés
3 en chei, savoir, 2 ei 1, et en pouite, 1 et
2; supports, deux griU'ons.
PHEI.IPPE, h Paris, en Berry, Champagne,
originaire de Bretagne, porte : Je me con-
tente (1).
(1) Les armes de Pholippe de Billy, à Villers,
prés Bourses, sont : écarlolé an 1 el 4./1 ^irgem :"i
clievroi) (le cueilles, accompagné do irois glaiuls et
trois olives couplés cl liés ensemble de siiioplo, :ui
ctief (Par^onl, cli;ug(- de uois éloiles d or.; an i el
3 v«iré d'ar'^eiil el .l'aznr à irois l'.isccs de guenlcs ;
sûr le lout (1^ gueules à la croix denlL-lée d'argent ;
supports, lieux lévriers d-argent, colleles de gueu-
les ■ cimier, uu demi lévrier de même.
Les armes de l^lielippe, comie de Faronville, a
Paris sont : écarielc au 1 el i de Plielippe ; au 2
Cl 3 v;iiré- supports, cimier el devise de même.
Alphonse Chailcs Phelippe, sieur de la Luisson-
fficre sarde du corps de Sa Majesté, pmtail se (in
r..tnK<;n«-'y<;«t=n(/, degue.des à la croix dentelée
ilargent, cliaigee en abime, d'un cœur de gueules
pour brisure. _ , „
(eue ancienne maison qui existe encore eu «k-
lasue, s'est irés-distingnée en grands hommes et
dans le lustre de ses alliances, ainsi rpi .jn va le
voit par ce (n.i est rapp(U'lé dans le Mm-nirotoge des
Clieuiliers de iluUe, cnui-osé par le P. l.ousseuconrl,
Céleslin, p. 117 et suiv., et (ini commence par :
1 Nicolas Phelippe, éniyer, seigneur de Loel-
gouVheden, et antres lieux, en B';<.'laSf ' , eP«';^^'
S (le laipielle il eut : 1" messire U(daiid Plie ippe,
sénéchal universel de Bretagne en 1^^ 'p.i a^sa
messire Henri Phelippe, chevalier, en loSOel loSy,
et 2° Quentin ipii suit : • • . iv i,
II. Quniliu Phehpiie, ecuyer, marie a M..., de
laiinelh^ il eut: • ■ n ,,„,,;ilv
III. Roland Phelippe, ccnycr, sieur de P.m gui >,
qui suivit Charles de Blois, el mourut a la balai le
il-Auray, en 15(i4, marie a >..., de l-upielle il eut .
IV. Jac.iues Phcliiipe, notaire el gi, lUer du pai-
lenient, en 1410, marié à >i..., de hupielle il (;nl,
1» Jean Pnelippe, écuyer, sieur de tenon, marie a
denmiselle Marie de la Tunsche, veuvi- de Mani e
Duples.is, écuyer, sieur des Bois, Duplessis, de
TiioneldeBieuv, dont elle avait un hls, baiivage
Duplessis, mais point du second '"■ i'^yf ;;';';•
néalogie de celte maison, par Duchesue.) Z" Quen-
lia ipii suit : . , . , . „i|„
V. Quentin Phelippe, écuyer, marie a demoisCile
Marie Compain, el de l iqnellc il eut :
Pie II, pape au W siècle. Sa devise était:
Proteclor noster tispice Deus, et respice in
faciem eliristi lui.
VI. riuillanme Phelippe, ccnyer, marié à demoi-
selle Amie Sipin. lille (li; René Sapin, secrélaire du
roi , et de Marie BerlheKil, de hiqnelle il eiil :
l» Pierre Phelippe , chevalier de Malle , rece-
veur du gr.ind mailie de l'Ile Adam, tué au siège de
celte place, en 1.5-2-2, qui assista au conlral de ma-
riage de sa sœur el de son cousin, ipii est en origi-
nal chez ledit Favre ; 2» Nicolas (pii suit :
Vil. Nicolas Phelippe épousa demoiselle Jeanne
Cardon d'Anglure, lille d'Elienne Cardon, écuyer,
el d'AimelTe'Maieidiu ; de ce mariage sont issus:
l" Jeanne Phelippe, femme de Renault de Mauroy,
grellier en la cour du parlement; 2° Etienne qui
suit :
VIU. Etienne Phelippe, écuyer, sieur de la Tour,
ni;irié à J.'anue Ahellv, sœur de messire Antoine
Al elly, ahhé de Livi'y en Lannoy, puis évéque.
De ce mari.ige vint •
IX. Vincent Phelippe, seigneur de Ccrsay, etc.,
épousa Jeanne Targcr. De ce mariage vint: 1' Eli-
sabeth Phelippe, remme de messire Julien Lebrel,
seigneur du .Mesuil, conseiller d'Elal; 2° Jean Phe-
lippe, écuyer, conseiller du roi, trésorier îles gardes
du corps, épousa .Maileleine Lormier, fille de Char-
les Lorinier, doyen de la cour des aides, doiil Marc
et Jean Phelippe; el 5° Vincenl qui suit :
X. Vincenl Phelippe, écuyer, seigneur de Billy et
de BmiainviUe, conseiller du roi, au. lueur ordinaire
en sa chambre descnmp!es, mort doyen des audi-
teurs épousa demoiselle Marie Leclerc ; de lai|uelle
il eut 1° Jean-Julien qui suit ; 2» Vincent Phelippe,
éciiver, seisnenr de Lougeui : ô» Charles, mort
jeune- 4° demoiselle Marie Phelippe de Billy, ma-
riée en 11)45, à messire François de W aro(|uier,
écnvcr, seigneur de Mérifourt, conseiller du roi en
ses conseils d'Etal et privé, piési lent, lr(3S0i ler de
France, chevalier de l'un des ordres du roi el son
maiire d'Imlcl ordinaire. , , ,.
XI. Jean Julien Pi.ehppe de Billy, chevalier, sei-
gneur de Billy, Ganiiy, Jnviucoui l, etc., ne en lfao3,
conseiller au parlement, marié en 1008, a demoi-
selle Madeleine de Ferrari, morte en lO'JC, cl son
mari en 1705. De ce mariage sont issus : 1« Vi"Çent
mon jeune, 2» une lille religieuse ; 5° Jacques-René
qui suit :
XII Jacques-René Phehppe de Billy, seigneur de
Ga-'iiv et de Villers, né en lliTI, mort en 1 (OO, an-
cien capitaine de cavalerie dans le regimenl de
Rmiy iinrié (îii I70.J, à deinoielle Calheriue Mo-
rean de Villers, née en 1()82 ; duquel mariage sont
isius ■ 1" Marie-CaMu^rine Phelippe de Billy, uee en
17il.5 'mariée, en 1753, à messire Antoine Adrien de
Croisv chevalier, seigneur de Montalaat ne eu
1095," mort en 1755, dont est issu messue Doniini-
qne-Àntoiue de Croissy, lieutenant du ro, de^ la pro-
vii'ce de Franche-Comté; 2» Dom.n.qm^-Francois
PhelinnedeBilly (jui suit, né en 1/00; o- Josepu
Pie e de B.llv né en 1709 lequel a p:.sse a
Cayeiiue, y a épousé mademoiselle du Poncel, est
,„o,-i en el a laisse Irms h Iles. .
Mil. Di.miiii(pie-Fiaii(;oi> Phelippe, marquis de
Rillv .cigueur de Villers et Châssis en 15ei ly. "e,
(-(^mne il est dit ci-dessus, en 1700, ancien olficier
de I a^, us dans le régiment de l'Iloi-ilal, marie en
7:0, a demoiselle Aiiloiae de Eouau net ,^n 1 mO
lille de uiesMie Pierre de Louaii de Moulant, el de
noise Loidse Prisy de Car.y. De ce mai lage e.t
sJu l"Call,er,iie Philippe de Bi ly. née en 17o2
mariée, en 1780, a messire Claude Le Roy, baron de
Bussiere ; 2» Jacques Phelipiie de Bo ly qm su. :
XIV. Jacques Phelippe, comie de Bill>, ne ea
451 DET DICTIOiNNAlRL
Pie IV, pape au s.vi' siècle. Sa devise : Si
ntei non fuerinl domincUi, tune immuculatus
ero.
PieV, pape au xvr siècle. Sa devise: Uli-
nam (liriijnnlur- viœ mtœ ad cuslodiendas ju-
stilicrilioiics luim.
PiiiUKK DE IJkums porte : Anne pour le roi.
Les m mes sont : d'a/ur à ki bande d'or,
ciiargèe d'un lion de iiièiiie, armé et l.iiiipassé
de gueuli's; ciinicr, un lion au naturel, te-
nant une éi)éed"argent; supports, deux lions
de nu^iiie, tenant une épéi' di' même.
PiNON C-liarles), seigneur de la Pnterie,-en
Berry, maiié en liVO, à (Charlotte de Can-
1ers, "portait ; Te slanle virebo. Les armes
sont : d azur au chevron d"or, accompagné
de trois ponunes de pin de môme, que (]uel-
3ues-uns ont brisé d'un lambel h trois pen-
ants d'arj^ent; supports, deux lions d'or;
cimier, un lion de môme, issant (l'un mor-
tier, et le manteau de urésideut passé der-
rière l'écu.
DEV
4SÎ
Pioi.ENC, en Languedoc, porte : Campi lui
replrhuntitr ithertute.
PiQiEi.iN porte: Non sa morire.
Plantaue, en Languedoc, porte : Cnritate
nescia rinei- Les armes sont : d'or h une
plante de [)lantin arrachée de sinoide, au
chef de gueules, chargé d'un croissant mon-
la'it d'argijnt, accoslé de deux pélicans d'or,
onsanglantés de gueules; cimier, un |iélican ;
i/upporis, deux pélicans de môme.
Pi.A^TADis porte : l'ruct'.un dabit in tcin-
pore suo. Cette devise se voyait e:i une épita-
iihe posée à Saint-Jacques de la Boucherie
île Paris, en 16-20, et (jui avait pour armes :
d'argent à un aibre de sinople; au chef d'ar-
J73i, officier au rt'ginioni de Delsiince (iragons.
Pour la brandie de Faronvilte, voij. VElat de lu i\'o-
blesse de 1782 ; et sur icUetiMuille, voij. l'Ilinoire de
Ureliiijite, par Ltaiguiilré ; {'llisluire de lu même pro-
rhice, par d'ilo/.ii'i', pag. 30:2 ; \'Aiinuri(d breton, par
(iuy 11' Buigni', pag. 228; un ;iuU(;, par (jni Alexis
Lobineau ; Vliiiluuc de cel'.e province, parti' iiièino ;
Le Miirlyruloge de Malle, p.if le P. Gaussi'urouil,
pag. 117.
Epilaphe. dani le Ciireau du Val-dc-Gràcc à Paris.
Cv ;îil lp cci'iir de Messire Nico'os l'Iielippe, MaHre-
(l'Ilùiel du lloi , lequel ''Sl décrdo U Idiiirlion, le
7 juin lUfij; sou ciLur a clé app jriù en ce lieu le 18
dudil iiiMis el au.
Pliflippe Nicolas, ci-duvaiit écuyor, coiiscittcr du
roi, coiuuiissaiic ordinaire di's guerres ; poilail :
de gueules ii la croix dentelée d'argent. (.li;ii. ijénér.,
l'an». \\. 507.)
Plielippi; de Cornoii portail : d'azur à six cloilcs
d"or, posées 5 eu cliel'cl 5 en poiiile, au croissant
do iiieuie en abiiiie,
Philippe Alptioiise-Charlcs Phclippes, sieur de la
Uuissoiniiere, ci-devanl garde dn corps d Sa Ma-
jesté, poi'lail : de gueules il la croix dentelée d'ar-
gi'iii, eliaigce en aliline il'uii eu'ur de gueules pour
brisuii'. {.\nn. (ji'nér., l'aiis, p. îi.)
Plieli|)pe (Aiigeliipie-.Marie) , leuime de Claude,
grellier, ancien lieiileiiaul gênerai des eaux el loréls
de France, poilail : di' gueules ;i ta croix donletée
d'argent. (\tm. (jèncr., p. 1220.)
Piielippe (Jean-Viiieeiil) portail : d'azur au rlic-
vron d'or, acioiiipagne de trois glands el trois olives
d'or (.IriH (jénér., Paris, p. Tj.)
gent, chargé d'un croissaiil d'or, accosté de
deux étoiles de môme.
Ploi Ec portait : L'Cinv et l'honneur.
Plimaiitin (lo tiiaiipiis de), uortait : Chi
mitocca .si slcttgr/e milluslrn.
Pi.i sQt'Ai.ET, en Bretagne, porte : Autre ne
veuil.
Poii.LOT |)orte : Meliur forluna notnbit.
PoifPE (la), eu l)au|ihiné, p( rtc : .Ycc te-
mere, nec timide, (ilc nom était drjcà illustre
et ci'lle maison puissante en ll.'}2. An'lemar,
'judlaume, Uoslaing et Didier de la Poipfie,
hères, firent celle année-là, avec (ïui-
gues \'in, comte de Grésivaiulaii, un présent
considérable à l'abbaye de 'l'amit z. Elienne
de la Poippe, l'un de leurs descendants,
épousa, ctiviron l'an 12GI, (iuillenulte de la
Porte, de laquelle il eut entre autres Guil-
laume et (lirard de la Poijipe, et mourut
lit 1289, etc., cl ses descendants se sont
toujours distingués dans toutes sortes d'em-
plois considérables. Les armes sont : de
gueules t> la l'asce d'argent ; cimier, un sau-
vage de carnation naissant, ayant àsadextre
une é|)ée haute, età lasénestre ttne massue.
[Voyez l'Elut politique de Dauphiné.)
PoLiGM, en Uanpliiné. porte : Vertu et
fortune. Jean de Poligni fut père de Pierre
de Poligni, qui épousa, environ l'an 1517,
dOrcières, de laquelle il a eu
Guigues fut
père iie Jacques de Poligni, (]ui, eu 1591,
était gouverneur de la ville de (jap, et iieu-
tcnatit de la compagnie d'hommes d'armes
de Lesdiguières.
Poi.i.oi), en Daupliiné, porte Contra au-
dentior ito. Louis de PoHod fut un de ceux
qui lireiit, en 1279, le voyage de la terre
sainte avec un des tils aines de Hugue-; IV,
duc de Bourgogne; il s'y acquit tant d'hon-
neur par sa vertu el par son courage contre''
les itilidèles, (}ue i'on ne douta pas ijue
l'Eglise, qu'il avait utilement servie, i e ftlt
de le récompenser elle-même; les
Marguerite
Guigues et Pierre de Poligni.
:ee
obi II
dîmes de la |iaroisse Saint-Laurent, dans la
terre de -Maubec, lui lurent intèodées, el le
nom de Saitit-.Vignan corrompu en celui do
Saint-Agniu; sa postérité, ipii, dans la suite
des temiis, y a acnuis d'autres biens, s'en
est fait un titre. Saint-Aignan, évoque d'Or-
léans, (lui était né dans ce heu, l'a honoré
de son nom. Hugues de Pollod vivait, eu
l.'JJS, avec Clouisc ou Alix de \'aux, de la-
quelle il eut Aimond de Pollod, qualifié
chevalier en divers actes; leipiel lit so i tes-
taitieiil en 1374, ayant été marié à Alix de
Bocsozel. Les armes sont : d'or fretlé de
gueules. [Voyez Vttat politique de Dauphiné.)
PoNïAiLLiEU porte : Vis et sapientia vin-
cunt.
PoNTCALET portait : Qui numéral numcrof,
non mule stricto domus.
PoM'ciiASiEAU uortait : Doiitinus in civ-
cuilu.
PoaT (du), en Dau|ihiiié, poile
obstal.
l'ouTF (i.a), en Dauphiné, por;c
tout mon saïKj. Pierie do l.i Porte
Cinyil et
]'t)ut elle
habilail .'i
r.ydoolie, alors |iaroisse du mandement de
i53
DET
IVEPIGRAPIIIE.
DKV
i54
gueules h doux bé-
Bocsozel, en 1313; et Falcose, son fils,
épousji la même anni'io Alix di^ Bastarnay;
riuillaiime, leur fils, é).ousa Eyiiarde de
Varses, et fit son testament en l'{87, d'Usant
sa sépulture dans l'é^'llse du prieuré de
lîocsozel, etc. Les armes sont : de gueules à
la croix d'or.
D'autres ont pris : ne
rules danciiées d'aigeiit, qui est de Tlioys;
sur le tout de la Porte. [Voyez VElat poUli-
quedr Dtniphinè.)
Porte de Bovier, en Daujifilné, porte :
Caveto.
PosTEL, en Normandie, porte : Où tout te
heurte, tout t'appuie.
Pot de la Boche-Nolay [lorte : Tant quant.
PoiLHARiÉs, en Languedoc, porte : Viijit et
aliger.
PoiLMic, en Bretagne, porte : De bien en
mieux.
Pracontal, en Dauphiné, porte : Par-tout
V. . . ,-. Guignard de Pracnntal piossédait la
terre d'Aneonne, en liiO, et fut marié à
Béatrix de Ulioilez, de laquelle il eut F^'r-
rant de Praconial, doit le petit-fils, Jean de
Pracontal, seigneur d'Ancnn!ie, fut eélèhre
entre les meilleurs chefs dans les guerres
civiles du xV siècle; il mourut en 1581, etc.
Prévost de la Croix, à Paris et en Bre-
tagne, porte : Magis ac inaç/is. Les armes
sont': tiercé, au 1 d'azur à un croissant
d'argent; au 2 d'or à trois étoiles d'azur;
au 3 de salde à une sii èno d'argent.
Prie, en Nivernais, porte : Non degener
ortu. Les aimes sont : de gueules à trois
tiercefeuilles d'or, posées 2 el 1. Aymar de
Pi'ie, chef de la branche des seigm-urs de
Monlpoupnn, etc., coniribua beaucoup au
gain de la balaille de Marignan, et à la con-
quête du Milanais, par François I". Paul
Jove, tout jiartial qu il est, en parle ainsi:
« El certes l'affaire aurait couru le jilus grand
risque de ce côlé-l<à. si Aymar de Prie et
d'Aub gny, Robert Stuart, de la maison
royale d'Ecosse, la même aiuiée, maréchal
de France; deux chefs d'une expéiience
singulière, qui étaient avec le duc d'Alen-
çon, n'avaient rallié et rassendjlé les soldats
sous leurs étendards, en leur reprochant
leur fuite, 1 1 soutenu le combat avec une
peine extrême. » Aymar élait grand ai'balé-
Irier de France, en 1317. (Voy. [tins au long
les Etr. à la Noblesse, de 1771.)
Primer, en Daujihiné, porte : Turris mea
Deus. Celte famille, originaire de Tuuraine,
a pour premier auteur Pierre Prunier, qui
vivait avec Uaoullelte de Beaulne, en li;^0,
et Jean Prunier, seigneur de la Brèche de
Perscy, el général des aides du Languedoc,
cr 1497, lequel fut marié à Péronne de Boii-
liaille, cousine germaine du cardinal de Bri-
çonnet ; de laquelle il eut Jean Prunier,
seigneur de Fouchan, l'un
gentilshom-
mes de la chambre du roi Louis XI, marié à
Marie de Rets, etc.
EusiGNAN, en Dauidiiné, porte : Prospérité.
Ply (du), en Dauphiné, porte : .Agere et
pati fortia. Les armes sont : d'or au lion de
porte ;
gueules, armé et lampassé d'azur ; cimier,
un lioti. Ce nom si fameux, et qu'aucun
chrétien un peu instruit de l'histoire ne peut
ignorer, doit être mis au rang des pius illus-
tres de l'Europe entière, (luand même il
n'aurait que ce seul avantage d'avoir donné
le jour au très-grand et très-illustre prince,
Raymoiul du Puy, élu grand maître de Malle
en 1118, lequel a été le premier des grands
maîtres militaiies, que l'on coinpai'e aux plus
saints fondateurs des ordres religieux, et
aux plus giands capitaines de son siècle. Les
Hos|iitaliers, et même tous les chrétiens la-
tins de l'Orient, qui étaient témoins de ses
vertus, [lar une canonisation anticipée, le
révérèrent comme un b enheureux ; titre que
la ()ostérité lui a confirmé
Pc'Y (Jean Alleman du), employé dans les
|ilus impoîtantes allaires du Dauphiné, ha-
bitait à Perins, et Raymond du Puy y était
né; et de sa femme, Èynarde Rolland, il eut
Gilles du Puy, ([ui vivait en 13G2, et lequel
fut marié à Alix de Bellecond)e, de laquelle
il eut Charles du Puy, seigneur iJe Mont-
brun, chef du parti des huguenots, sous le
règne de Charles IX et de Henri 111, etc.
Plyvallée de Begny , en Bcrry
Bien faire et laisser dire.
Qlelen, en Bretagne, porte : En peb enser
Quelen, c'est-à-dire. En tout temps Quelen.
Les armes sont : burelé d'argent et de gueules
de dix (lièces.
Querohext Boisruault, porto : Sur mon
honneur. Les armes sont : losan;
et de sable. T'o;/. Kercoint.
Quilien portait : Tevel hac obor. Les armes
sont : de gueules au chef endenché d'ar-
gent, b:isé d'un lambel à trois (lendants
d"a/ur.
Qlinqueran-Bealjeu, enProverce, porte:
Vis contra rim.
Olirit, en Poitou, porte : Va ferme à l'as-
saut, Quirit à la prise. Les armes sont : de
sinople au cygne, nageant sur une rivière
de même.
Ragxy (le marquis de) portait : Posita fe-
ritate nitescit.
Raimoxd , au coratat Venaissin, porte:
Sauciat et défendit. Les armes sont : d'ar-
gent à la croix de gueules, chargée de cinq
coquilles cJ'argent.
Rambal'd, en Dauphiné, porte : Et habel
sua gaudia luctus. Gelis de Rambaud vivait
en 1316, et fit son testament en lofiS, etc.
Les ariiiés sont : de sable au cyprès de sino-
[ile, sur lequel est perchée une touiterelle
d'argent, etc. (Voy. VEtat politique du Dau-
phin é.)
Rasoir, en«Hainaut, porte: Usque ad me-
tam.
Recourt de Rivière porte : Sic omnia.
Refuge porie : Viclrix innocentia.
Regxalld deBissy, en Savoie, porte : Ar-
dens et œquum.
Renaud de Montai ban porte:. 4 tout perdre
ou tout gagner, n'y a qu'un coup périlleux.
Restaurand, en LangueJoc, porte : Vir-
tus vetat mari. Les armes sont : d'argent à
é d'argent
*:;.')
DF.V
iiii bûcher,
DICTIONNAIII l
brûlo
DLV
1111 |)liéiiix >iir iiii bûchei', qui se
ranieur liu soleil.
Revei,, ori;j,iiiaire de Lonibardie, porte :
Valorr et prudnilin forlior.
Rir.cK, en Piémont, porto : Quœ sunt €œ-
saris Cœsnri, quœ siml Dri Dro. Les arnios
sont (rariçciit h trois Imissons de (^hâtai^niTS
desinoplc, lii^és et feuilles de môme, posés
2 et 1 ; cimier, un giiiron ; supports, deux
gritl'oiis d'or.
liir.iiARD, porte : Qhd jnslior, co dilior.
lîic.iiKiiEi!. Le cardinal de Richelieu por-
tait indiUereiiimeiit : Cnudun-m purpura ser-
rât, ou : Expcrius fulekm Jupiter, ou Nec
momentum sine lined, ou : Sota iiiihi redolcnt.
L(^ cardinal de Riilulicu substitua son nom
cl ses armes à Ri/iié de ML^ncrol, sei^meur
de Pontcourlay, (|iii épousa Françoise Du-
plessis, sa nièce, le 28 aoùl 1003. Les armes
de Richelieu sont : d'argent à trois chevrons
de gueules.
Le marquis de Richelieu iiorlait pour de-
vise : Ardo para subir.
Ricoi ART d'Héuolvili.e DOrte : Lumen ad
rerrla'.ionrm geni.ium.
UiEix, (Il Rietagne, porte : A tout heurt
bélier, à tout heurt liieux. Les armes SO'U :
d'azur à dix besaiils d'or, posés 3, 3, 3 et 1.
Rivière, en Dauphiné, porte : Pour les
deux.
Jaccjues de Rivière, seigneur de Sainte-
Marie, dans leGa|icnçois, lit un échange, en
l.'il'.», avec Arnaud tiotte, seigneur de la
Roche des Arnauds, de la terre de Montmour
qu'il possédait, contre celle de Sainte-Marie
queFlolte lui donna; et,danscet échange, il
est -pialilic' chevalier et seigneur de Corces;
Renaud, son lils, est qwuWWé •'.)' miles et domi-
nus castrorum de ('arcere de l'ommcrolio. ne
sam lœ Miiriœ VallisulUe Yapenccnsis diocesis,
dans un acti; de 133'.).
RiviiîRE, en Normandie, porte : i\'ti(/oi vir-
tute resolvo.
RnoïKE porto : Ncc si cadum rvat.
Roche (la), en Ljonnais, porte : Lassus
firmius fifjil pedem. Les armes sont : de gueu-
les à la rencontre de beeuld'or, chargée d'une
roche d'argent.
RocnF.FoiiT (le marqiris de) portait Splen-
dor et auxilium.
RocHELAMiiEiiT (la), en Auvergne, porte:
Amaur ou (iuerre; Valeme dios, Ni crainte ni
envie. Les armi'S sont : d'argent au clicvroii
d'azur, et au chet'di; gueules; sufiporls, deux
sauxages armés de leurs massues.
RocosEL, en Rouergue, porte : Omnibus
calumitatibus inflexus. Les armes sont : d'a-
zur à trois rochers d'échiquier d'or, posés 2
et 1.
RonDF. (la), en Rourgognc, |iorte : Audaces
fortuna juviit.
RoiiKii porte : Immarulalus roronabilur.
Les armes sont : d'hermines a trois mouche-
tures, nu cliel' d'azur, chargé de trois cou-
ronnes d'or ; supports, deux grillons d'or ;
cimier, un grillon de même.
Le sieur Itoger, conseiller du roi, et mai-
4oC
de
tre ordinaire en sa chambre des compti's d
Paris, était très-versé en la science héroi pic.
Rouan (le chevalier île) portail: Arder y
callar. Un autre chevalier de Rohan portait :
Pur celle-ci j'espère celle-là.
RoLiN, chancelier de Rourg 'gne, portail :
Aihil afjere, pœnitendum ; pudendum, imo re~
parandum. Voy. Pai.liot.
RoLLANns (des), porte : ]'ulut fuma per or-
bcm.
Ismel des Rollands éi;iit seigneur d'Ance-
zune, et avait pour féminin Anne de Rose,
en 1370. Olivier des Rollands, avocat liscal
de la cour temporelle d'Avignon, épousa, en
liremières noces, Agnèsde Ravôre, nièce du
pape .Iules H, et, en secondes noces, Mar-
guerite Pontevès, etc.
RosLAN |)0'te: Fidelf et sincère. Les ar-
mes sont : d'azur à la fasce d'or.
RosMADEC, en Bretagne, jioite : En bon es-
poir.
RoiRE (nt), en Vivaiais, Languedoc, Pro-
vence, Angleterre, originaire de Bourgogne,
porte : Ferme en tout temps.
RoYE (le comte de) |ioitait : Musa placet.
RoYER porto : Vorlis et prudens simul.
RoYEii DE LA Sauvacère (le), Cil Touraiiie,
porte : Pro fuie et potria.
RozEROT jiorle : Spern quod licet.
Rldeli.e de la Fregère, en Rouergue,
porte : Non sunt dif/iciles. L(>s armes sont :
d'or au chevron d'azur, chargé de trois li-
mes d'argent.
RuppiÈRE, en Normandie, jiorte : Super-
bia immanis.
Saillans , seigneur de Rinsonol , porte :
Dieu l'a permis. Les armes sont : d'azur au
chûlean sommé de trois tours d'or, la iiorte
de sable, au chef d'argent, chargé d'un lion
naissant de gueules, armé et hiini>assé d'or.
Saint-Aignan (le comte do) portait : Soli.
Sainte-Marthe porte: Palriir filicia tem-
pora ncbunt,
Messire Abel de Sainte-Marthe, conseiller
(hi roi en ses conseils d'Klat et juive, garde
de la bibliollièi[ue de Foulainebleau, et son
conseiller en sa cour des aides de Paris,
portait: d'argent h trois fusées et demie de
sable, rangées en fasce, au chef aussi di» sa-
ble ; supports, deux lions d'argent, cas juo
de fasce de même. (Voy. le 'l'rophce d'armes
héraldie/ue.)
Salvaing, en Dauphiné, etc., porte : Que
ne ferais-jc pour elle? d'autres: Ilegi dcrcla
Jovique; cri de guerre: .1 Salvainn le plus
gorqias.
A.vmon Salvaing, selon La Colombière ,
vivait c'ii 1012, et c'est celui cpii esi la tige
de celte maison. fiuillVe\ de Salvaing, (ils
d'.Vymon \ 1, fui pèic de Hugues cl île diiif-
frey ; et (;ebii-ci fut grand maître de l'onlro
lies Templiers, el Hugues continua la race;
A\mond et son pelil-lils vivaieni en 1VI3;
Cl par son testament de l'an lï2\), il chargea
.\iiaiid et Jean, ses (ils, et leurs desiOiidanls
en ligne masculiiie, de porter dans leurs
ba mieri'S les couleurs du noir el du b'eii,
437
BEV
DEPIGRAPHIE.
DKV
438
et,de faire porter à leurs pages ei à leurs
valets, une manche de velours noir et bleu,
parée que ces deux couleurs étaient sa |)as-
sioîi. Le roi Louis XIll ayant défendu f)ar
é'dit l'usage du velours sur les habits des
pages et des laquais, dérogea eu faveur de
l'illustre Denis Salvaing, seigneur de Bois-
sicu et de Vourey, conseiller du roi en ses
conseils, et premier président en la cham-
bre des comptes du Dauphiné. Les armes
sont : d'or à l'aigle à deux têtes de sable,
becquée, membrée et diadémée de gueules,
à la bordure d'azur, semée de fleurs de lis
d'or; cimier, un aigle naissant d'or, à deux
têtes ou becs ouverts, tenant en leur bec un
rouleau où est le cri de guerre; supports,
deux aigles d'or tenant chacun en leur bec
une bannière de gueules à la crois d'or.
{Voy. VElat politique de Dauphiné.)
Sassenage, en Daupbiné, porte : J'en ai la
garde du pont. Les armes sont : burelé d'ar-
gent et d'azur, au lion de gueules, brochant
sur le tout.
Sault (le comte de) portait : Patries as-
surgit in. iingues.
Sayve porte : Velis quod prosis.
Seuy( le comte de) portait : Spes modo,
mox fruclus.
SijjiANE, en Dauphiné, porte : Sustentât li-
lia turres; d'autres : Certamine parta; d'au-
tres : Je l'ai gagnée (1).
Sixte l\, pape au xv' siècle, avait pour
devise : Auxilium meum a Domini qui fait
cœlum et lerram.
Sixte V, pape au xvi' siècle. Sa devise :
De ventre malris meœ tu es proteetor meus.
SoLVERTporte: Altuin petit, imorelinquens.
Soi'EcouRT (le mari[uis de) portait : Or-
tiatque, tegitque.
SoYECoLRT (le marquis de) portait : Con
mirar illustra.
Sully (le duc de) portai t:Jrrfeo ubiaspicior.
ÏAFFi-N, en Artois, porte : Pense à ta fin.
Les armes sont : d'argent à trois tètes de
Maure de sable, tortillées d'argent; sup-
poils, deux nègres, tenant chacun une flèche
de la main dextre; cimier, un nègre coitl'é
et ceint d'azur.
Texierd'Hautefelille porte :S/)/€nrfor/jo-
noris, virtuti fidelitas. Les armes sont : de
gueules à un lévrier d'argent passant, ayant
son collier de gueules, cloué, bouclé et virolé
d'or, surmonté en chef d'un croissant d'or.
Thibault, de Sery et de Beaurains en
Valois, porte : Fidelis. Messire Jeau Thi-
bault, chevalier, seigneur de Sery, vivait
]ien(ldnt le règne de Philippe de Valois, qui
lui dunna part ù sa faveur et aux plus iiu-
liorlantes affaires de l'Etat. {Voy. l'Etat de la
noblesse de 1782.)
(1) Charles-Eninianuel-Phililjert-HyaciiUe de Si-
niiane, marquis lie Pianezze, a donné "au pulilic l'iiis-
toire généainçîiliue de celte illiislre famille, (|u"il fait
< esceiidre d'Hiindiert, seigneur souverain d'.^pl, et
taron de Caseiienve, qui vivait en 993, Guiraud, (jui
vivait en 1113, prit le surnom de Simiane que sa
postérité a conservé. Les armes sont: d'or, semé de
Ui'urs deliset de tours d'azur. (Voyez VKlnl iiolUhitie
dn DdUjiliiilé, et VElal de lu noblesse de 118'2.)
Diction.n. D'npiGRArnii' L
Thibault DE CoLRViLLE |)orfait : Candidus.
Messire Isaac Thibault de Courville, cheva-
lier, seigneur de Bellisle, surintendant des
maisons et affaires de son Altesse Henri de
Bourbon, évoque de Metz, aujourd'hui duc
de \'erneuil, avait pour armes : de pourpre
au cygne d'argent, ciiapé d'azur, soutenu de
deux licornes ; cimier, un cygne au naturel, le
vol étendu ; l'écu orné des colliers des ordres
de Notre-Dame du Monl-Carmel de Saint-La-
zare et de Jérusalem, dont il était doyen en
France. [Voy. le Trophée d'armes héraldique.)
TiLLY, en Normandie, porte : Nostro san-
guine tinctum. Les armes sont : d'or à la
ïleur de lis de gueules; supports, deux lions;
cimier, un lion.
Tisserand de la Tour du Bled porte : En
travail repos.
TixiER porte •.Priinipotui,sednondeprimi.
Torchefelon, en Dauphiné, porte : Optima
facta danl animum. Olivier de Torchefelon
tit hommage à l'archevêque Jean, en 1237,
de tout ce qu'il possédait; et dans cet acte,
il est qualifié de tniles; mais Jean et Guyot
de Torchefelon, ses descendants, firent la
guerre à l'archevêijue du Vienne, Thibaud de
Rougemont, en li02; et les années suivantes
ils en eurent tout l'honneur, et Jean mérita
d'être fait maréchal de Daujihiné, etc
ToRVEox porte : Turris fortiludinis tu,
Domine.
TouRNEMOucHE, Bodoou de -Morlaix, por-
tait : Plus mellis qunm fellis.
TouTEXOUTRE p(jrtait : Tout passe.
Triender», en Bretagne, porte : Ha soez
vé, c'est-à-dire : Serait-il étranger?
Trinqière, eu Languedoc, porte : Ut mo-
rus. Les armes sont : d'or au mûrier arraché
de sinople, fruité de |)Ourpre; cimier, un
génie à demi cor[is au naturel, revêtu d'une
écharpe, les ailes éployées, tenant dans la
luain droite une épée nue, et de la gauche
un mûrier aux émaux de l'écu; supports,
deux génies de môme.
TuRPix DE Crissé, en Anjou, porte : Vici,
victurus vivo.
TuRY ( le marquis de) portait : Gossen la
vista chemen las plumas.
Urbain III, pape aiî xir siècle, avait pour
devise : Ad te, Domine, levavi animam meam.
Urbain IV, pape au xiii' siècle. Sa de-
vise : Fac mecum, Domine, signum in bonum.
Urbain VI. pape au xiv' siècle. Sa devise :
Exsurge, Domine, judica causam meam.
Urbain VIII, pai)e au xvir siècle. Sa de-
vise : In Domino sperans non infirmabor.
Vache (duJ, en Dauphiné, |Jorte : Di giove
amata assai ; d'autres : Pax in virtute. (iuil-
laume du Vache, marié à Calherioe Brenier,
vivait en lil3, etc.
Vachon , en Dauphiné , porte : Solerti
simplicitati.
Vaillac (le comte de) portait : Ne penne
tempo.
Varange, en Languedoc, porte : Nulli cetto;
cri de guerre : Deo jurante. Les armes sont:
d'or à la croix de sable, l'écu en bannière;
couronne'lucale ; cimier, une aigle naissante ;
supooits, deux hommes d'armes, vêtus de
15
459
DEY
lilCTIONNAIllE
DEV
iGO
daliiialiques aux armes de rétu, s'uppuyaiil
sur un écu en ov.ili', ayant cliannn un ^\ii-
don aux armes di.' l'écu, etc.
Vaiianges (Callierinc de) [lorlait : His vir-
tus cvecta rotii.
V.4i\KNNE> (Tliouias de) portait : Non est
mortelle quud opio.
Vassy, en Normandie, porte : Nodos vir-
ilité resolvo.
Val'drev, en lîourfiogne, i)orle : A tout
raudru;/; d'autres :J'«j valu, vaux et vaudrai.
VeuÈau !)e (jUindmont |M)rtc : Exhumili-
late cordis perf/am ad astra.
VivncY, en Bourj;u.inc, poilc : Sans varier.
A'ervins (le marquis de) [)Ortuit : El colit,
il pascit.
ViAKT, en Poitou, Blaisois, Bourgogne,
Cliampagnc, Brie, [wrle : Vivit et ardet.
Victor 11, pajte an xi' sièrlo. Sa devise :
ipse est pnx nostra.
Victor 111, pape au xi' siècle. Sa devise :
Dominus Deus meus in le .ipcravi.
Vienne. La maison de Vieiuie, pairie du
royaume, tire sa devise, e'i i)artie, de son
nom, qui est : Tout bien avicnne.
ViGtiEK de Uicey [lOite : l'une saliabor.
ViLLAiNESDE Saint-Aihin, eu Bcrry : Dum
.':piro spcro.
Villas, baron de la CiiajicDe, porte : Furtis
fortunam spcrat.
^■|LLEQVIEK (le marquis de) portait : Uni
militai astro.
\'iLi.F.ROY (le marquis do) portait : Nre sine
fjloria cadet.
Vincent Savoilhans, en Dauphint^, ori;-;i-
nairc d'Orange, porte : Ainsi le veux. Jacques
Vincent lit sou testament en 1V88, et Bartlic:-
leini Vinrent, son lils, vivait en l'i-Gti, etc.
\'iNCE.Nï, en Dauphiné, [lorle : Oninia vir-
fuli cedunl. Antoine \incent l'ut |ilusieurs
l'ois échevin de la ville de Lyon, en lo'i-i.
Jean Vincent, son lils, l'ut pourvu d'un of-
licc de conseiller au parlement de GrenoL)le,
en loTi, etc.
ViBiEU, en Dauphiné, porto : Virescil vir-
tus sine fine.
Virieu, qui a 6lé l'ancien domaine de cette
maison, lui a donné son nom.
GuiÛ'rcy de Virieu vivait en 10'i2; il est
nonmié dans l'acte d'une dunalion laite [lar
ri'm()ereur Hesiri au monastère de Novalèze,
où il a le titre de dominus, et il y conlirme
cette concession.
Virot porte : Virtus vulnere viret.
VivoNXE (le comie de) portait: Tua niunrrn
jiicto.
VivoNNK (lo comte de) portait : Cllra non
mira.
Vogué db Moxtlor porte : Soin rrl voce
leones terreo.
VoYER u'Argensov, à Paris : d'azur à deux
léopards d'orposail l'un sur l'aulie, couron-
nes et armes do gueides;devise:jV(jyo)' /■'«««.
Waroquer ou Varoqcier , originaire
d'ArlOiS, ptjrlu : fieciitubiguc, et sic rt cor,
pour d !••' : je porte In droiture partout aussi
nien que le cunir; nu : Waroi/uirr franchise,
pour désigner qu'il est la facidi'ur, la bon le
foi, et alljché a sa (lalrie; ou : A jamais U'a-
roquier : pour dire que son nom s'est rendu
inuMorlel dans l'iiisti^ire: poin' cri de guerre :
Jlersin {Voij. Hersim, tel ipi'il |)araîl encore
sur l'épilaplie de François <le Waroquier,
écnver, seigneur de iMericourI, inliuiué à
Saiiil-Nicolas d'Arcy, près Sen'ds. Les armes
sont : d'azur à une main dexire d'argent,
apaumée et posée en pal, qu'on a 6cart(,'lées
de Wignacourt. Ces arnns furent do'inées à
messire Jean de Waroquier, écuyer, (pii fut
fait chevalier d'Artois et capitaine de Beau-
mont, |iar Eudes IV, duc de Bourgog le, pnur
s'èlre signalé entre ledit sieur dni- et Kohert
d'Artois, comte de Beaumont-le-Uoger, de-
vant Sai'it-Onier, au mois de juillet 13V0 ;
lesquelles armes il piit et p^rla dès lors,
pour sujet et pièce honorable, «ii son écu et
iioudier, laissanl les ancieinies armes d • sa
maison, tpii éiaient de sinople à trois croi.s-
.^.ints d'argent (I).
Lonis-Giiarles, corale de Waroquier de
Méricourt, oOicier de la com[)agnie des gre-
n idicrs d'Abancourt, attachée ..u régiment
des grenadiers royaux de la Picardie, le 20
août 1782.
Wavrin de Villers, au Tertre, en Artois,
porte : Moins que le pas, cri d .' guerre : Wa-
vrin, Wairin.
Wignacourt ou Vignacourt, en Picardie,
.\rlois, Flandre , Champague, Alsace, Es-
pagne, etc., porte : Duriun paliiniia frango.
Les armes so;it : d'argent à trois Heurs de
lis de gueules, au pied cou|ié et nourri ; sup-
ports, deux lions d'or; cimier, un cygne
La maison de Wignacourt est si ancienne,
iiu'eile est, r.u sentiment général de la na-
tion, môme de toute l'Einope, l'une des pre-
mières de la chrétienté, taiitpar ses alliances
avec les premièi-es maisons de France el
étrangères, qui lui donnent deî pare tés
avec i)lusienrs tètes couronnées, cunnneavec
celle de France et d'Espagne, etc., par le
nombre inlinides grandes possessions iju'elle
a eues; par les deux célèbres grands maîtres
de iMaite iju'elle a donnés, et autres très-
grands el i H ustres iicrsonnages ; par le nomhie
intini de vaillants chevaliers dupremierordro
chrétien, qu'elle a donnés et ne cesse de don-
ner, que par le nombre inlini des chapitres
nobles où elle est admise, depuis le temps où
elle commence à être connue sous le noin de
Wignacourt; et l'on peut bien dire ici,
comme dit l'épi ta plie d'Adrien de Wignaeourt,
décédé grand maitrede Mal te, h.- 't février lG9o:
i'i gcneiis sjiUiidurt'iii qiia'ra$
lldbis in sulo iioiiihu'.
I>( riscs ou murqucs des principaux Impri-
meurs cl Libraires qui n'ont point mis leurs
noms, ni celui de la ville ou du lieu de
l'impression, aux livres sortis de leurs pres-
ses ou de leurs boutiques.
Ij'Abeléiiùl de l'Angelier, de Paris. —
L'.ibraliam, de Pacard, de l'aiis. — L'.ligle,
des Billcrs, d'Anvers el de Douai. — l>c
(l) Voyci sur cela la Science des Armoir. par Pal-
liid, |>. iiS; le Tiajitu'c d'iirmcs lieiatduiuis, par
Pia;io. p. 8.1 ; les Oii.jiiic» du clicv. h'It'iiiiilicl; le
licaicil dci liérniili d'urines de t'Iamlic.
4'ji
DEV
DEPIGRAPIllE.
DEV
i6i
Blade, de Rome. — De Rouville ou Uoiiilk',
de Lyiin. — De ïliarné. — De Vclpiiis. —
L'Amitié, de (îiiillauine Julien, de Paiis.
— L'jMfre, de ClirislO[)lie Raiilielingius nu
Rnffleiii^liein, de Leyde. — Ancre entorlille'e
et wonlue iViin daupliin , des Maïuices,
de Venise et de Rome. — De Choiiet, de
Genève. — De Pierre Auij^rt, de Genève.
— L'Aiif/f Gardien, de Hénant, de Paris. —
VArhre vcrd, de Riclier, de Paris.— L'.-lr/o»!,
(i'0|)Orin on Hei'bst, de BAle. — De Rrylin-
ger, (le Bàle. — De Louis le Roi, de Râle. —
De Pernet, de Bâle. — L'Arrosoir, de Ri-
gaui(, de Lyon. — Le Basilique et les quatre
Éléments, de Rogn y, de Paris. — Le Bêcheur
ou le Jardinier, de Maire, de Leyde. — Le
Bellérophon, dePérier, de Paris.— Le fifr^cr,
de Rose et de Colomien, (ie Toulouse. —
La Bonne-Foi, des Billaines, de Paris. — Le
Caducée, des Weciiels, de Paris et de Franc-
fort. — Le Cavalier, de Pierrre Ciievalier,
de Paris. — Le Cordon au soleil, de Drouart,
de Paiis. — Le Chêne verd, de Nicolas Ches-
iicaUjde Paris. — Le Cheval marin, de Jean
Gymnique, de Cologne. — Les Cigognes, de
Nivelle el de Cramoisy, de Paris. — La Ci-
tadelle, do Mounin, de Poitiers. —Le Saint-
Claude, d"AMd)roise de la Port'% de Paris. —
Le Coq, de Wigan Hanen Eiben, ou Gallus
de Fiancforl. — Le Cœur, de Huré, de Pa-
ris. — Les deux Colombes, de Jacques Ques-
nel, do Paris. — I^e Compas, de Plantin,
d'Anvers; ties Morets, d'Auvers. — De Fran-
çois Uaphelingien, ou Raftlenghe, de Leyde.
— De Bélier, de Douay. — D'Adrien Périer,
de Paris. — De Soubron, de Lyon. — Le
Compas d'or, de Claude cl de Laurent Son-
nius, de Paris. — Le Corbeau, de George
Rabb, ou Corvin, de Francfort. — La Cou-
ronne, de Materne Cholin, de Cologne. — La
Couronne d'or, de .Matliurin du Puis, de Pa-
ris. — La Couronne de Flcurani., de Rousse-
let, de Lyon. — De Jacf|iies Cres|iiu, de Ge-
nève. — La Crosse, d'Episcopius ou Bis-
eliop, de Bille. — Le Cygne, de Blancher. —
Les Cléments, deRoig'iy, de Paris. — L'Elé-
phant, de François Regnanlt, de Paris. —
L'Enclume et le Marteau, dUeuii Putii, de
Bâle. — L'Envie, de Gazeau. — Les Epis
mûrs, de Du Bray, tle Paris. — L'Espérance,
de Gorhin, de Paris. — De Barlhéleiiii de
Albert is, de Venisi'. — L'Etoile d'Or, de Be-
noît Prévost, de Paris. — La Fleur de Lis,
de Cardon et d'A'iisson, de Lyon. — Li
Fontaine, de Yascosan , de Paris. — Des
Morels, de Paris. — La Fortune, de Pli.
Borde et de Rigaud, de Lyon. — Le Frelon,
des Frelons et Harsy, de Lyon. — La Galère,
de Galiiitdu Pré, de Paris. — Les Globes ou
Balance, de Janssun ou Blaew, d'Amster-
dam. — Les Grenouilles ou Crapauds; de
Froschover, de Zurich. — Le Griffon, des
Grilfes, de Lyon. — D'Antoine Hierat , de
Cologne. — Do 'NVyrioî, de Strasbourg.— La
Grue ou Vigilance, d'E])iscopius, de Bàle. —
De Jean Gymnique, de Cologne. — L' Hercule,
de Vitré, de Paris. — De Jean Maire, de
Leyde. — L'IIermalhène ou Terme de Mer-
cure et Pallus, de V'erdust, d'Anvers. — Le
Janus, de Jean Jannon, de Sedan.— Le Nojn
de Jésus, de Pillehotte, de Lyon. — La
Lampe, de Perne ou Pernet, de BAIe. — La
Licorne, de Jean Gymnique, de Cologne. —
De Boullé, de Lyon. — De Cliappelet, de
Paris. — De Kerver, de Paris. — Le Lion
rampant, d'Arry. — Les Lions et l'Horloge
de sable, d'Henri Pelri, de Bâle. — Des héri-
tiers de Nicolas Brylinger, aussi de Bàle. —
Le Loup, de Poucet Le Preux, de Paris. —
Le Lis, de Junle, de Flnience. de Rome, de
Venise el de Lyon, etc. Ils ont pris qut'lque-
fois l'Aigle de Blade, de Rome. — Le Lis
blanc , de Gilles Bleys, de Paris. — Le Lis
f/'Or, d'Ouen iPelii, de Paris , et de Guil-
laume Boullé, (le Lyon. — Le Mercure fixé.
de Biaise. — Le Mercure arrêté, de David
Douceur, de Paris. — Le Mûrier, de Morel,
de Paris. — Le Navire , de Millot. — Le
Grand Navire, de la Société des Liliraires de
Paris, pour les impressions des PP. de l'E-
glise. — Le Naufrage, de Duchesne. — L'Oc-
casion, de Fouet, de Paris. — L'OEil, de
Vincent, de Lyon. — L'Olivier, des Klien-
ncs, de Paris, et de Genève. — De Pâtisson,
di' Paris, qui est celui des-Elicnnes. — De
Sébast. Chapjielet, de Pans. — Di' Gamonet,
de Genève, qui est celui des Etiennes. —
De Pierre l'Huiliier, de Paris. — Les Elzé-
virs, d'Amsterdam el de Leyde. — L'Oranger
de Zanetti, de Rome et de Voiise; de Tosi,
de Rome. — L'Orme entortillée d'un cep de vi-
gne, selon quelf]ues-uns, des EIzévirs. d'Ams-
terdam et de Leyde. — L'Oiseau entre deux
serpents, des Fiobens, de Bàle. — La Paix,
de Jean Heuqueville, de Paris. — La Palme,
de Courbé, de Paris. — Le Palmier, de
Bebelius , d'Essingrein. — De Guarin, de
Biile. — La Parnasse, de Ballard, de Paris.
— Le Pégase, des Wéchels, de Paris, et de
Francfort. — De Marncf ou Marnius et des
Aubry, de Francfuit el d'Hanaw. — De Denis
du Val. de Pans. — Le Pélican, de Girault,
de Paris. — De François Héger, de Leyde. —
Des deux MarnetTs, de Poitiers, Jean et En-
guilbert. — Le Pcrsée, de Bonhomrne, de
Lyon. — Le Phénix, de .Michel Soly , de
Paris. — De Pierie LeH'en, de Leyde. — Le
Pin, de Le Franc. — De P. Aubeit, de Ge-
nèvi', d'Avisbourg. — La Pique entortillée
d'une branche et d'un serpent, de Frédéric
]\Ioiel, de Paiis. — De Jean Bienné , de
Paris, et ipielquefois de Rdbert Etienne. —
Le Pot cassé, de Geod'roy Thory, de Pai'is. —
La Poule, des Myles et des Birkmans, de
Cologne; et de Meursius, d'Anvers. — La
Presse ou Imprimerie, de Badins Ascencius,
de Paris. — La Renommée , des Janssons,
d'Arastei.dam. — De Hauti», de la Rochelle.
De Sigismond Feyrabem, de Francfort. —
La Rose dans un cmur, de Corrozet, de Paris.
— La Ruche, de Robert Fouet, de Pans. —
Le Sage, de Sartorius, d'ingolstad. — La
Sulumandre, de Zciiaro, de \'tiiise. — De
Pesuot, de Lyon. — De J. Crespin, de Lyon.
— De Di nis Moreau, de Paris. — De Claude
Senneton, de Lyon. — La Samaritaine, de
Jacques du Puis, de Paris. — Le Samson dé-
chirant un lion, de Caleu et de Quinte), de
405 RU
r,V)logne. — Le Samson emportant les portes
de la ville de Gaza, do Scipiori el do Jean de
Cijibianoou Ciarvian, de Lvon ; et de Hugues
do Kl Porto, de Lyon. — Le Saturne, de Co-
li'-iiet ou de Colines, de Paris, et quoliiuefois
d'Hervuij;ius de BAIe.— Le Sauvuf/e, doBuon,
de Paris. — Le Sauveur du monde, de Calcu
et de Ouinfel, do Cologne. — Le Sceptre
éclairé, de Xiucenl de Lyon.— La Science,
de Lazare Zetzner, de' Strasbourg. — Le
Serpent mosaiqiir, do Martin le jeune, de
Paris. — D'Kustaolio Vignon, de Genève. —
Le Serpent entortille autour d'une ancre, du
mémo Vignon. — Li^s deux Serpents, dos de
Tournes, de Lyon et de (ienovo. — Les
Serpents couronnés, entortillés d'un bâton ,
renfermant un oiseau., des Froliens, de BAle.
— Le Soleil, de Bru,.;iot. — De (Juillard, do
Paris. — DcVlac), do la Haye en Hollande.
— De Basa, de Venise — La Sphère, des
Blaews ou Janssons, d'Amsterdam. — Des
Hugnetans et Ravaud, de Lyon. Il s'est
trouvé aussi diverses éditions Vie livres do
Hollande dans ces dornièros années , mar-
quées de la Sphère, sans nom d'imprimeur.
—Le Temps, voy. Saturne, comme ci-dessus.
— Le Terme des trois Mercures, d'Hervagius,
de Bàle. — La Toison d'Or, de Camusat,de
Paris.— Le Travail, de J. .Maire, de Leydc.—
La Trinité, de Pillohotte, de Lyon. — De
HJeturas,de Paris. — L'Uberté ou Fécondité,
d'Hubert Goitzius, do Bruges. — Le T'ose,
ou la Cruche penchée, de Barihél. Honorât,
de Lyon. — La Vérité, do Commelins, d'Hoi-
dolborg et do Saint-André, et do David, de
Paris. —La Vertu, do Laurent Durand de
Paris. — Les Vertus Théologales, do Savreux,
<le Paris. — Le Victorieux, de Vincent, de
Lyoi}. — La Vigilance ou la Grue sur une
crosse, d'Fpiscopius, de Bàlo. — Vipère de
saint Paul, de Michel Sonnius, de Paris ; de
P. de la Bavière, de Genève, etc.
DLVRBEKHl, aulroiiient dit Amidou Kara-
A.Mm, ville de la Tur([uie d'Asie, sur le Tigre.
Sur une porte de la ville réédifiée sous
les règnes de Valens et de Valentinien.
Virliiie per. . . .
piis iiiviitis([. iin()Or;iloril)iis
salvisq. Valcnliijiaiio cl
Graiiaiio pcrpcluis ac scmper
liiuinpaloiiljiis ariioris
pii'lalis(|. moiiiiiiieMlo
llainlis (1) ;eililkal;i i;st
{Cardinal Mai, 32.3,2.)
DIJON, (liel'-lieu de laCùle-d"Or,cnFrance.
lipitaphe de Boucicaut , de son père el de sa
mère.
Lieu incerlain.
L
Cy gisi
Pl'u noble chevalier incssire
Jean Le Mengre dii l lioiiciqiiaiil
le péri!
(1) Muralori (IWS.C) Lii. I,,rc iirbs.
DICTIONNAIRE DM
maiesciial de France
qui ircspassa à Dijon le l.'i jour de mars.
4C4
IL
Sur la môme dalle.
Cy-gisl l'eu iiolde dame
Floryc de Liriyere,
femme du dicl niaréclial
laquelle irespassa en son cljasiel de Bnrisdore
le .... jour de mil ccr.c.
I!L
Cy-gist noble chevalier mes-
sire Jean Le Mengre diet
Bouciquaul le fils, mares-
clial de France, grand connétable
de l'empereur et de l'euipiriMie
Conslaiilinople
gouverneur de Jaunes pour
le roy, conle de Ueauforl,
de Aulx, d'Alest et vicomle de
Tnrenne. Lequel Irespassa
en .\ni,'lelerre illee eslaiil pri-
sonnier le xxvn<= jour de .... mil ccccxv.
[Bibliothèfiue nationale, SIss. de Dlpuv,
n" 661.)
Ces épitaphes sont imprimées aussi dans
Vllistoire du marécliul de Boucicaut mise en
lumière, par Tli. Godel'roy, p. 283, 430.
IV.
Abbaye de Saint-Bcnigne.
Tiposco setla poleus coriiprcudere L *t*
^ JEqi]3 Miui sil mens et sani rogo sensus
53 Rei'ia scqui dones pr.ebens b ne uita.
oCorpusetactaregeusiESv.niala cuncla repcUas
S llosles bine tollas coei.i moileralor
kE 10 Mun adiu:or velutes sator, atquo
H Triste fuga loluui cor dirige ad alta.
(Labue, Thés. Epitaph., p. 135.)
Nous donnons ici queUpies-nnos dos épi-
taphes scndjlablos (]uo l'on
l'ocuoil de Labbe.
trouve dans le
V.
Pierre Léon, père de l'anli-pape Anaclel.
-rPraleril vl vcittus, priuccps seu l'.ex opu/fiifiis,
R El nosvl l'mmts ; puluis el vudua sumus.
HToitautisque fcouis pollens P«/rMS eccc Leonis,
W Respicc (|iiaui modico nunc legilur lumulo.
--: Vir fiiil iiumriisiis queui proies, gloria, census
w Siisliilil iu ri/n, non sil vl aller ilu,
n Li^gum seru(i/ui palri;e deeus, vrliis amnloi ,
M Exlruxit cclsis lurril)us aslra poli.
cOnmia \nxeliira mors oblonebraiiil nmara,
■j». Nomiiiis ergo lin pralia pai( al e\.
— Innius iu iiunuto fiilgelial sole seri(H(/o
v: Séparai huac no/ijs ciim poliis alque \npis.
(Laiibe, p. 135.)
w,
DU
bliPlGlUPlIlE.
DOU
466
VI.
A Cordoue au tombeau desainte Eugénie.
PiE
--V • • ••
pGenv ■
mEx • *
zNobis hic
lis ' ' vvliieia ' *
* " vs irvtvIcnUim,
*■ qvi foecviula
* ■ rclenlal
— In cœlo delnnc niervit per soBcvla vigeiil
'^ Adivncla pollet cvrisn sancloivm in aicc
S Mercedes ipso rviili svb sole corvscat
> Ambieiis sacri gloriam de nierce crvoris
?5 Rex liibvil cvi coionam per secla fvivra
hTv ilaqve nvlihvs mariyr nos manda divinis
— Idem svb era novies cenlvni ivgvlaUir
ssRvrsvs sexagies el vno septem de Calendis
[Aprilis,
(Labbe, 1'. 120.)
VII.
Michel Violé, abbé de Saint-EuverU à Orléans.
gMsrniore sub nitido Michaèl Violwus ab orlii
"- Inclytus exiniia noljili(ale lalet
nCondilnrhic corpus gclidum, sed sidéra cœli
S Huius 1er felix spinlus alla lencl.
>Aller in œtlicreo lucel Yiolœiis Olyinpo
M E^regiiis, naium qiiem colit aima coliois.
r"Luclus qiiisq ; graucs pellat, super aethera circuni
•<; Vinctus Pliœljea lonipora liico nilet.
— Igni.i'er ecce polus solilo niagis eniicat, orlii
O Onine Deus rapuii deficienle suc.
nLnce noua soleni vincii fulgentior, hincque
PI Eii lis cria, lamen sol \'îo/(rws erii.
■«îVicUis nunc niœrei Plioehus, cun; clarior ipso
cfl Sol rulilel celsi pictus in axe poli.
(Labbe, p. 13i.)
VllI.
Epilhaphe de Nicolas par Evanlius, son fils.
aNobilis et magno virlulum culmine cels — E.
"-Ingens consiliis cl dixlro belliger act— — V.
nCare niihi geniior, el viia carior ips A.
eHoc nati pielas offerl posl funera carme — N.
cOITerreincolumi quo;l mors nefanda veumi T.
r-Lnx tibi sumnia Dei, neciion el gralia Christ 1
>-Adsil perpétue; nec desit leniporis vs— - V. :
oOninipotensqne luis non reddat débita cnipi S.
(Labbe, p. 13i.)
Lnblie donne encore les épitliaiilies sui-
vantes faites en l'honneur de l'abbé de S.iint-
Euverle. Ce sont plutôt des chronographes.
Voyez ce mot.
IX.
IIICCE die Mail bissepteno MoLœVs
Sidera ConsCciicllt, CVI dlVtVrnaqVles.
H. ccccc. !.. vv. vv. vv. uni. nui. 1.
X.
Autre.
SecIum,.Annum, Mensenique, Diemque, alque
insuper ITorani,
Queis Viotans oliil Diui Euurli inieger abbas,
Nosccre qnis(|ins aues : non peruia ciiique doceoit
Te ratio. Hoc e Zodiati signis gralibiisque
Disce, quibus septem lune errauere Ptanelœ.
Ilenncs hisscno Tauri, Sol bis duodeiio :
Bisscrin C.tjpris Geminoruni, Falchicr iino :
M«rs SL'Xto Capricorni, cxtrenio Luiin vagatur.
Parle loiiein vndenaopposilunifertScoipins Hcrmce.
XI.
Autre.
M.iij aduersuscral pridie Idmlupiiei llermœ.
Mercnrio aducrsus, ilercurnque cboio.
Memirium gens docta colit. Dociissimus, heu, neu,
Aduerso doctis tune lutte Piœsul obit.
DOLS ou BOURG DE DÉOLS , départe-
ment de l'Indre, en France.
1100.
l'rrRsul Aginnensis, vir canus, nomine Syinon
In causis Cicero, moribus ipse Ca(o
Ad natale sohini retiens ad Hitnrigenses
Occiilit, inque sua subliiiuiilatur humo
Pi:esidi> ossa fovcl modo sancia Maria Dolensis
Foverat et pueruni terra Dolensis euni.
{Mém. de la soc. archéol. du Midi, t. III,
p. Ik.)
DORCHESTER (Oxfordshire), en Angleterre.
John deSutton, abbé de Dorchester, 1339-13V9.
Abbalis gessit vices hic qui requiescel,
olin de Sutiona dictns quem, Criste, corona.
i Sépulcral monuments, 101.)
DORE, dons le Herefordslilre, en Angleterre.
Eglise de l'abbaye de Dore.
Epitaplie de Jean Breton, évpqiie d'Hereforii, mou en
127j, enterré dans la nef de cette cathédrale.
Pontificis cor Xriste Johannis.
{Sépulcral monumenls, I, 19i.)
DOUE, dans la Haute-Loire, en Franco.
Ancienne abbaye de Saint-Jacques de Doue.
Année 1219.
D. 0. M.
El iiitlile inemoiie heati Robei il de Mohun
Aniciensis episcopi liic ab impiis interfecli
El in islo loco sepulii.
Aniciensis eras prsesul, Roberte, palernis
Slemmalibus clams sed pietaie magis
Jura tnendo sacre caihedre cadis ense cruento
Te civem peihihent astra siiperna poli.
Robert, évéque du Pu.v en Velav, péril as-
sassiné par Bertrand de Gares, chevalier qu'il
avait excommunié.
[Mémoire de la Soc. archéol. du Midi.
t. III, p. 222.)
467 LLN UlCïlOiN
DUBLIN, cn|)il;ile de l'Irluiuio.
Thomas Crauleij , orchcvéïiiie tic Dublin H
ehaiivlicr de l'université d Oxford, mort
rnlWT.
Klori inmlilicnm Tlioiiix Craulo Dciis islum
Aiiniiiioplaïuiii l'uiieris esse locuin
Talcm miUi\iiIu(iis is iiuciii posU,-a rexil
Qiio biLii (iiUL'bi\it icquiom qiiuiii hiiuiiia llexil
M. C. juiib'C qiialcr I duplex V lumieia 1er
liiveiiies aniiuiii fjiio ruil isic paler
Adelmi fcsto ciirsu niigiavil hoiieslo
Oui tircuiii slalis prccihus sibi suliveulalis.
Iiicedciis siblc, lofiis aspice quiil leiiol isle
Poiilifieis g'Uim d'Evelyn corpus limuilaluu»
Tiaiisi'uga qucm ceriiis dum vila viies vaiiavil
Mois carnis vivis suh liuiuo IccUiin si:)i slravit.
Aiiuisbis dénis paler almus alumpniis egenis.
Sedil saiiclus fmigeiis vices poiililicalus
Spiiilus erupil non arle valeiis revocari
Quaeso piis precibus liki velis auxiliari.
Celte épitaiiho, qui paraît avoir été copiée
ft placée dans la catliédralede Dublin, existe
en original au New-College d'Oxford
(Septilcrtd mon. of Ihc Grcat-Bntatn ,
t. 11, p. ÎÎO.J
DURHAM, évôché suHragant d'York, eu
Angleterre.
1.
Ancienne inscriijlion sur te nnir de l'abbaye de
Gerbij [?] (dirvense niunasteriuuii au dio-
cèse de Durham.
Dedicalio basilicic
S. Failli vin kl. mail.
anno xvi. Ecliridi régis
CeoKridi abb. cjusilennuie
ecclesi^e, Deo ; uclore,
condiloris amio nn.
(Cardinal Mai, p. 1G3; Bollandisths ,
t. Vil, juillet, p. l:il».j
II.
Walter de Sfcirlaw, érét/ue de Durham, mort le
li'i- mars IVOo.
llic jarel boue iiieiuoiie \Yaileius Skirlawpii-
iiaiiii Lpisropiis (;o\enlr, el l,i( lillii Id dcinile
NAIRE LL.N 4G8
lîallmii. el Welleiis, el poslea ad liane saeram
selein Unlielaiens. liaiislalus ipii oblil...
dieiiiensis .... aiiiio Doinini mlccc.
Deuni pro anima ejus.
I.i^s enirailles avaient élé placées à Hour-
deii (Yorcksliire) avec cette inscription :
iiic i'ei|uiescunl viseera Wallcri
Skirlaw quondaiii Dunoloniies... episcopi.
{Srjtulcral monuments of thc Great-liri-
tain, -2, 18.)
III
Epiluphe de Louis de Beaumont, év(<iue de
Durham, mort en 1317.
tPlTAPUlUM.
.... in (^ilia iialus
De Bellatnonlc (sic) jacel hic Ludovieus hunialus
Nobilis ex fonte regmn coniiUiuique crcalus
Praisiil in liac sede cœli ktlclur in ;cde
Preleriens sisle, incniorans quanlus fuil isle,
Cœlo qiiain dij^nus, jnslus, pins alque benigniis,
Dapsilis ac hilaris, ininiiciis semper a\aiis.
Sur la lêle.
Credo qiiod redemplor meus vivil.elc, etc.
Sur la poitrine.
Iteposila est haec spes in sinu meo.
Domine misère.
A droite.
Coiisors sit sanclis Ludovieus in arec lonanlis.
A gauche.
Spirilus ad Chritluin qui sanguine libéral istnni.
[Sépulcral monuments, t. 1, p. cliv.
IV.
Epitaphe de Robert de Marina, évéque de
Durham, mort en 1217, dilapidateur des re-
venus de l'Ef/lise.
Culmina uni rupi
Ksi sedali si
Oui |ifniiiliis rc;;i
Uiiiiii murs iiiimi
Voliis propiisi
yuod sum vos eri
tiudes pompasi|iie sili
si nie pi'tisire veli
tnonifTi'S siipiT otinija -.i
i]uii iiascjl iioiiore |iiili
SI unies (sic I l'iiiTam lioiiesi'i |
ad nie < iirieii'lo veli
[Sépulcral monuments, II, ccLXXin.)
E
KLNK (en Roussillon), Pyrénées-Orientales,
en France.
I.
10(J9.
Aiiiio i.xvnii posl millesimo incarnationc dnica ,
indiciione \n, levcrculissinms epïTs islius ec-
ilesie Raiiimndus el ClaurelVediis Crtuies si-
inulcpie A/...l.iis comilissa, paiilerque boninibns
lioiiiinilins islius lerie polenles, nieilioiies, al-
que minui't's, jiisseniiii boc aliare in lionorcm
diïï noslii Jesu-Chrisli el iiiarliris liac viiginis
ejus Eulaiic cditicarc proplnr O^'um el remc-
diuin animas illorum. illos el illas qui ad hoc
allarc adjiiloriiim fetêT cum consanguinibus
illorum lani vivis quam cl del'unelis elecloiiim
Inoruni jnngerc digncris consoicio.
M. Mérimée (Not. d'anvoi/ar/e dans le midi
de la France) oLiseive i]\ic ces trois mois :
patentes, minores, midiocrcs. semblent indi-
(pier(ipiaraii(e-tioisa'is avant rélahlissemont
de la plus ancienne coiumune |Laon] (]ui est
de 111-2) la division des pei sonnes en trois
ordres : nobles, bourgeois et serfs.
(Mém. de la Soc. archéol. du 3Iidi, t. III.
p. 71.)
tfiO
ERr
H.
DEPIGRAPHIE. EVK
EVOUA, en Portugal.
470
1144. - A l'église.
Eliia virons coiuiaiii, ucc inarciila llore caJiico
Uebilis aniisso Inmiiie cseca jacet
Flcliilis ergo dolei et morle jaccnlis alumni,
Non habilura pareni nec vitliiaia pari.
Eaiiia ilccor proliitas que sa^ciiia noslra tiilt iiiiil,
Morle Kaimiinde liia pnïcipilala ruuni,
lilus obis qiiiiilo juiiii, Cliristique siib aiiiiis
Uiulecies cenluin, qualuor undecies.
Raymond de Matajilana, archidiacred'Elne
(1134).
{Mém. de la Soc. urch. du Midi, t. 111,
p. 81.)
III.
1186. — Même ville. Au cloître.
Guillelnius jacel liic Jurdaiius pastor ovilis
Elue queiTi jiiveiiuui plebs plaiigit el ordo seniiis
Urbis etori)is honos sed nunc dolor urbis elorbis
Pro (|iio loia flel urbs, cui totiis condolel orbis
Crasiina lux rapii hune assumpla maire polenlis
Bis siplcindcniplis annis de mille duceutis.
G. Jordan est appelé Jordaiii el Jordanis
dans le Gallia chrisliana.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, ibid.,
p. 83.) ^
IV.
1209. — Cloître d'Elne.
Aimo clirisli Mccvnii, idus aprilis obiil Guillel-
nius de Orlofano, episcopus Elueiisis, in cujus
lempore ecclesia Elnensis acipiisivii honorem
de Avalrino et Casirum sancli Gipriani et pos-
sessioncs de Podio. Ilic opiiuuit anlorilale pri-
vilegioruni Reguin fiancie quod aliqiiis bonio
vel feniina ecdebie Elnensis non liiinarel direc-
lum (I) in civia seculari pro alicjuu faelo.
{Mém. delà Soc. archéol. du .Midi, t. III,
p. 193.)
ÉPHt-SE, en Asie Mineure, ou Turquie
d'Asie.
ïrii^ev IwKvvïi; XjStTTOu i'fnfioaù^joit; .
{Cardinal Mai, 274, 6; Anthologie pala-
tine, ■!.]
ERPINGHAM, couilé de Noriblk, en Angle-
terre.
Epitaphe dans l'ancienne église.
Hic jacel Douiinus Jobannes de Ei piiii^liani mi-
les ((uondam doniinus islins ville (jui obiil primo
die menais Augiisii anno D"' m. ccclxx cnjus
anime propilielur Deus. Amen.
{Sep. mon. of the Grcat-Britain, I, 12G.)
(!) Firmnie direcliim , jurauienluni calumnia;
priBsiare, allirmare sein ea causa direclnm seu us
babcre (Du Gange).
Joannes 111. Lusilan. liuliar. el in Afiica les
cclebrem. aqua\ argenkve. Ducluiu. .\. Q.
Scrlorio. an. lxxv. aule. I). CbrisUini. iiatum.
oxlruclum. Barbarie, et. anliquilale. funda
Ins. deniidiluni. nova, forma, libérait, intpen-
sa. majori. aqnaruni. copia, adjecta. xvii. mil.
Pass. duclni. Yerus. P. P. in. tirben. rednsil.
Ann. solulis (saluiis). mdxxii.
Traduction.
Jean 111, roi de Portugal et des Indes, et roi en
Afrique, ce célèbre aqueduc d'eau, conslruil par
Q. Serlorius "5 ans avant la naissance de J.-G.
dénuit entièrement par les barbares el sa propre
antiquité a éié relevé sous une nouvelle forme
en accroissant le volume de ses eaux et le pro-
lon"eant de 17,000 pas jusqu'à la ville. L'an du
salut 15:22.
(MuRPHY, Voî/. en Portugal, pi. xs.i, et
p. 343.)
EVREUX, chef-lieu du département de
l'Eure, en France.
Vers 1243. —A la cathédrale.
Sur la châsse d'argent de saint Taurin
Abbas Gileberlus fecit me fieri.
Quadam nocle dum in lecio sue saneta
Anticia fessa quiescercl, vidilsibi astare
Angelum ulerum suuin virga langeniem
Et paululum post precedere virgam ad
Instar lilii cujus flores nimiuni dabant
Odorem. INato infante, Bapiizavil eum
Sanclus Clemenspapa, quem sancUis
Dyonisius de sacris fonlibus suscepil
Bealus Dyonisius filiolum suum.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 202.)
EVRY-EN-BRIE, ou EvBY-LES-CnâTEAtx.
Cette paroisse est à sept lieues de Paris, une
lieue par delà Brie-Comte-Robert, sur l.i
roule qui, au sortir de cette petite ville,
conduit à Melun. L'église est sous le titre de
saint Germain, évèque de Paris. Dans le
cliœur est inhumé le cœur de René de Vifle-
quier, ancien seigneur d'Evi'v, lieutenant-
général , gouverneur de l'Ile-de-France ,
comte de Clairvaux et baroii d'Aubign.y, dé-
cédé en 1590. Au même endroit, sont les en-
trailles de Jacques d'Aumont , (jui avait
épousé Charlotte-Catherine de Vittequier, sa
fille unique, lequel mourut en 1614, et deux
de leurs enfants morts en bns-âge.
EVRY-SUR-SELNE, anciennement Aivry,
village situé au-dessous de Corbeil, à une
demi-lieue sur la rive gauche de la Seine,
ainsi nommé i)Our le distinguer d'Evry-en-
Biie. L'église est sous l'invocation de saint
Pierre. On y voit la sépulture de Jean Bachot,
natif de Sens, curé de Mormanl en Brie, au-
teur de poésies françaises et latines, impri-
mées en 1(351, chez Denis Thierry, sous le
ÙU-G de Nocles Mormanli7iœ, gros ink", et dé-
471 FAI, DICTION
(liées il M. Claude Le Boulliillier. 11 s'ét;iit
exercé à faire son épitaplu' en dix distiques,
que l'on voit en lettres d'or aujirès de sa sé-
pulture. En voici les deux premiers tirés do
son l;vre
Prociiljiiil c:i|iiilii Jaillis Bacholiiis islu ;
Jaiii Ycrniis, iiiipcr noiiiiiic iliclns honio.
Ac veliiii imiiils in eo iloriiiivil al) aiiiiis
Coiulidii Ikl'c pariicr saillis, et aille diem.
(Ul nT VI T et Magnv, Dicl. de Paris et de»
envi 10 lis.)
KXETEU, en Angleterre.
Epitaphe de lirownscomh, évéqnc d'Exeler,
mort en 1-280.
(Les mois cnire crocbeU nui élé suppléés par Uaacke el
Leiand.)
NAIRE FER i72
Oliiii siiicfiriis pater [OMM DIGNUS] Amor [e iiu-
Mvs \V\Lri;ii\s macno iacei] liic [in honoue edidit
llic l'i.VliA niCMSSISIA I.AVDE STATVTA, Ql'.t TAXQVAM
JVBA SËIIVa.NT IIICOMMA TVTA. AiqilC HOC COLLr.ClVM
(JVOD [GlASXEYPI.EBSCOXDIDIT EGllEGIVU rROVOCE (lau
SIUl SOMPNIS]. VOCAT OMXIS.
Quoi loca conslnixil ? Pieiatis (piol boiia fciii,
Qiiani sandani iliixil vilain, vox (iiceic qii;c sil?
Laiuliliiis iiiiniciisis jiii)ilal ijciib K\oi]i( iisis,
Kl Clioiiis et IiiiIki; ijuod iioliis in liac lïiil urljc.
riiis si scire velis, i'estuin slatuil Gabriells.
Gaiic'eal in cclis igilur pater ille ficlolis.
( Sepucral tnon . of thc Greal-lirttuin ,
I. Gl )
F
FABAS, ou Favaks, au diocèse de Suint-
Berlrand de Coiuinge, en France.
Aneien monastère de reli^jienses nommé Ll'Mkn
Di;i. - 130!).
Aiiiio Dniiiini Mctc.ix. ii kalciidas iiovenibris,
oliiit iiiclylafi rccordalioiiis cl illiislii!, viii Do-
iiiini coiViiiis Conveiianiin lilia iXiiiiiiia Rubea
de Convenls, Dei gralia, qiKMuiain istiiis mona-
sierii abbalissa, ciijiis aiiiinani Doiniiiiis collo-
care diginUir in cœlcsli paialio.
iMem. de IdSoc. arclic'ut. du Midi, t. III,
■ p. 23o.)
FALARi, dans le Picenuiii, Etats ponli-
ûcaux.
Sur une colonne.
Devani.
It.l). NN.
Fbnio. Valeruii
Coiisianiio cl
G:dcno Maxime- {su)
ino inviclis el
ileinonlissiniis
;g. Cl D.
Flavio
Derrière.
Coiiservalori
patis cl conservaiori
iii|)Cii romani I). IS.
Cuiislanlio niaxiino
vicloii ac Iriiiiipa-
toii scnipcr Aiig.
(Cardimd Mai, 252, 1 ; Catalan., Deoriij
l-'irm. fil., p. 1)2.)
FALLEROiM, d.uis la Marche d'Aiicoiie, ou
l'ieenum (Fiais po itilicaux ;.
l). D. N. N. ronslaiiliiio inaxinio
cl Liciiiiano Liciiiiu aiigg.
cl Flavio Crispo ci Liciiiiaiio Lie inio
cl IL. Cil,. Coiislaiiliiio Cacsaiibiis
R. R. I'. .N.
(Curdincd .Mvi, p. 2'il.)
FANO, dans 1.- s Etats de l'Eglise.
Sons un arc de triomphe élevé à Auyuste, cl
dédié ensuite à Constantin.
Divo Aiigiislo pio Conslanlino pairi doniinornin
curaiilc L. Tiirrio Secundo .\pproiiiani pracf. urb.
fil. Aslciio V. C.
corr. Flain. cl Picciii.
{Cardinal Mai, p. 2.00; Donat., p. 219, 7;
(jRUTEU, ]). 163, 2.)
FEURARE, dans les Etats de l'Eglise.
I.
Inscription en Italien de l'an 1 l3o
iNel mille cciilo Imila ciiiquciialo
Fo queslo iciiipld a Zozzi coiisacrato
Fo Nicolao scolioie e Glieliiio fo l'oioie
C'est la plus ancienne inscription connue
en langue italienne.
II.
Monastère de Suinte- Anne , aujourd'hui
Al lié née.
D.D. N.N. iinpp.
Flavio Valonl cl
F'I. Graiiaiio Ca'ss.
Victor, ac iri-
iinip. soiiip. augg.
{Cardinal Mai, 2G8, 3; Zaciiau., Htsl
lillrr., p. 162; Mub., 2Gi, 9.*
III.
l-'glisc de Sainte-.innc.
Dl>. NN. Inmip.
cl Cacsariim
FI. Val. Consianlio
el Cuiislaiiliiio
rcliciss. ac iriiiinpli.
Vie.
P. R.
{Cardinal Mai, p. 260; M mu., p. 258,
3.)
473
FLO
DEHGRAPHIE.
FI.O
474
Dans la grande église.
Ilïec ecclt'sia in Dci lioiiorem el aposloli sui Dar-
llioloinx'i fuit consecrala pernie episcopimi Via-
loieni, prieseiile domino Hiigone el A(Jell)erio
l)lebano, anno Doinini dccclxiiii. luilins apiilis.
(Cardinal Mai, 16't, i; Uguelli, t. II,
|). 0-29.)
Sur la place de Véglise cathédrale.
Ancienne dalle de niarbre.
De donis bci et bce Mai ie el sci Stefani
leniporibus Georgi nrbis episcopi liiiiie peiguni
fecil P. ind. sec.
{Cardinal Miï, p. 182; Mlratori, Antiq.
ital., t. V, p. 337.)
F
FIESOLE, en Toscane.
Près de la ville, sur le fronton d'une vieille
église du monastère des saints Uarthélenttj et
Homulus.
Omnia ([iie-
cuniq. oraiiles
pelilis, crédi-
te quia aeci-
pielis et eveni-
»;nl \ol)is.
Cum slaliilis
ad orandum,
rcniiilite si
quid habe-
lis adveisus
aliqiiem.
(Cardinal Mm, 23, 62.)
FLELKY-SUR-LOÎRE. Yny. Saint Benoit-
SUR-LOIRE.
FLORENCE, capitale du grand duclié do
Toscane.
I.
Ddns le vestibule de la sacristie de l'église de
l'Annunziate , «wc des religues de saint
Cgrice.
Xuv. Siricius
qui l)i (xii) an. wviiii.
isp. ejus in P.
{Cardinal Mai, p. 366.)
H.
Eglise de Saint-Jacques , près de l'Arnn.
Ancienne (jolonne de marbi e aujourJ'liiii détruite.
.Vd lioii.jrem bei
iianc cohiinriani
feceruiil negoiia-
lores l'Olunùani
qui résident in
porta rcginc que
dicta est sancle
Marie.
(Cardinal Mai, p. 193; C.oiu. t. III,
p. 367.^
III.
Sur une antique lanterne trouvée â Borne au
mont Cœlius, près de l'église Saint-Etienne,
et provenant probablement des catacombes.
Dominus legem
dat Valerio Severo
Eutrnpi vivas
(Cardinal Mai, p. 20i; Mamachi, t. III,
p. 99; Bellor., Llcern., [t. 31.)
IV.
Eglise du couvent de Sainte-Thérèse.
Comnuini fdio dulcissimo bene merenti
qui vi.\itan. xxxv. menses ix. dies xxvi.
Félicitas mater in pace.
{Cardinal Mai. 371, 7.)
y.
Chapelle de la famille Aringhi.
Sur des reliques venanl de Home.
Vitalissimo bene merenli
iin. [se) P. qui vixit ann. xxv. pr. non. jan.
{Cardinal 'Slki , '*\i , 7; Miratobi
1939,5.)
VI.
Au musée Médicis.
Sar une colooue apportée d'Afrique.
Conslantinus maximus
. . . semper aug.
Claudius Conslantinus
Maximus Caes
. . . MC. XXXII.
{Cardinal Mai, p. 333.)
VII.
Musée Médicis.
Iiisciiplion trouvée dans !e cimetière de C.allisle a lîuuiO.
Oign* bene-
merenti cou-
475 TLO
pari Xlcrcuiia:
qii.L' vi\il aii-
iiib P. M. XL sine
alii|iia querel-
la. Ui'p. DWII. kal.
nob. héros fecil
siKi cl c'oiiipari !>iic
Ai ii
(Cardiiuil Mai, Vv2, 2; Fauhktti, j). ool
2"; Fi.KiiTwooi), |>.
uiuii, die ïw, p. 12.
DICTlOiN-NAlUK
4'iG: BoLi,., l. \
Mil.
Juliic Le;c bonae feinina; qux
vixil aiinis plus minus wMii.
Et l'ecil cuiii niarilo sU'j an. xiiii
Jul. Sepliniu cuni paci cl i(lone;u siiiip.
{Cardinal Mi:i,k3Ci, G.)
IX.
Chapelle du sénateur Ginoriu, in-ec les reli-
ques de sainte ïcnerosa du cimetière de
PriscilUi.
Bciierosa in pace
qu;jL; vixil an. xxxv.
D. II.
[CsrdinanUx, 4^2,2.)
X.
A la calhédrale, au Dicomo.
Epilaplie da Giollopar l'oliiieu.
lllc ego snni, pcr ipieni piclnra exlincla rcvixil.
Cui quani recla inanus, lani fuit el lacilis.
Naturae dccral noslra; qiioil del'uil arli
Plus licuil nulli i>ingerc, nec nielius.
Miiaris laiiicn cgn-giani sacro xre sonanlem
liax (pioque ilc inoJiilo truvjl ad aslra nico.
l)i;ni(pie suni JolUis ; quid opus l'uil illa referre.
Hoc iioincn long! earniiuis instar eral.
XI.
Lieu incertain.
Tombeau de Hugues, due de Toscane.
liaronlus, AniKii., mince 1012, ii. 2.
"^Fluctuai in terri— S qui seinper ,viuere quxriT.
C~ Luuiinis Cl slaliill non nianet illc grad V.
P=En ego diucs Ygo dVx fulsi iioiniric darn S.
S3 lU'xi iura pi F legmino caruis in lio (1.
RFl doeui mile -M prauinn snli l'axe coeg 1.
S Me raplor furl — .\ pavil aniare mal A.
>-Afruni inc (oluit reGnum, cl qui ivxeial illn— D.
ÏS Roma milii parull, M paler liine doniu— — I.
►-Isle lameii tumuInS me il.indil mai'miuc|iaruuS.
H Tnsea iiiamis plunT nioills Ijonore sulj lio — i,.
■<\l tue pajnx aiduK non vrat l.eclor ador A.
feS Miimlo eorde DeVm, qui bona cunela régi — T.
More benigno.
Les ifltn'S c;i|iil,ilc,s réunies doiiiieiil ces
liDis V(,MS HiJiinieiis :
FOI 47fi
Flere mariiuni
Siue niagislrnni •
Tuscia discal.
(Labiik, r/ies. Li)itaptt.,\). 131.)
l'"()(j(jIA, au royaiKiiede N;i|ilfS.
l'pititphe de Renaud de Unrazzo,
Dans la grande (gliso de Toiiuia.
llie iacel insigai.i pnpulo delleUis ab omni
Riiiiinldtis piirix Ooscpie dccusipie suac,
Quem Inlil iiig^'Uti Dijirdcliia landi; nilenleiii
M:ignoi inn Itignm s;eiiniiale clara donras.
Hune p.iter infelix itmenili x'iale perempluni
Vidit, et exlinctum sic dolel esse genus.
l nunc el niundi robus speni |)one secuudis :
So's bnniana mala est, qna bona t.iiila radnnl.
Francisi us Dyrracliius lilio dnicissimo ipii vixil
aiiiios 25 obijl die primo Seplenibris 1191 gc-
niens posuit.
(Labbë, Thés, epit., \). 621.)
FOKîNY, au didcèse du Laun, On France,
dé|>urleiueMt de l'AisiiL'.
L'pitaphe de Bavihélemij di Vir , évihiue de
Laun, fiinddleur de la cathédrale de cette
ville, i,\art >:iiitplc moine à l'abbaye de l'ui-
gny, où il s'étatl retiré
Qui jacel prxsul Marianam condidil a;deiii
Landuni, parllercjuc domos antislilis uslas
Tenq)la deteai iiislriixil. lierieditio conUilil unuiii.
Bernai ilo quatuor, Norberlo ijuinque pia\it.
Dal diadema gunus, Lauduiii ceclesia milrain,
Fuuera Fusniaeus, lanrcain cl aslra Dcus.
Tiuduciiun.
Celui qui repose ici, pieux prelai, bàiii le saint
édifice dcLaon dédie à Marie, releva les maisons
incendiées de révèque. Il construisit dix aulres
églises, l'une aux enfants de Benoit, quatre que
recul Bernanl, cinq consacrées pour .Norbert.
Une noble naissance lui donna sa couronne il-
luslre, l'église de Laon la mitre, Foigny la sé-
pulture, l>ieu les palmes el le ciel.
Une (;()))iesiir' iiuirbrede l.i dalle lumulairc
de l'évûque Bai'lliéleniy a élé donnée à l,i
calliédrale du Laon, en 18V.'], par M. lecouitu
du Mérode.
yBuUelin inonam. de M. he Caumont,
t. X, 18ii, [,. «O'i.)
FOIX, (liet'-lifU du dé|)ailenieiil de l'.V-
riége, en Fiance.
Inscription de 791 environ, ù la bibliothèque
du collcijc.
Ilic. reipiicscil.
Arricbo. épis.
Donc. nuMuoriae.
Kogo. NN. nie in (inictis.
Los deux NN. itidiiiucni sans doute .es
luilfonsd'Arriclio. (Mo parCalel sous le nnin
d'Arruso, Arridiii, Arrichu>, Hricius l'tait
évOiine ilo Toulouse au inuins depuis l'an
477
FOiN
DEPIGKAI'IIIE.
l'ON
473
785, qu'il signa en cette qualité la fondation
de l'ubbayede Charroux, jusqu'en "91, date
(lu concile de Narbonup, dont il souscrivit
les actes en ces termes : Ego Arruso Tolo-
sanœ sedis episcopiis confirmavi.
[Mém. de la Soc. arclic'ol. du Midi, t. IV,
p. 267.)
FONDI , dans la terre de Labour , nu
royaume de Naples.
I.
Vers inscrits dans la basilique fondée par
saint Paulin.
Des peinlures qai la dùcoraieot.
Sancloriim labor et n;erces sihi rile coluiorent,
Ardiia cnix preuiimque cruels sublime coroiia.
Ipse Dl'iis iioljis priiiccps cnicis atqiie loroiia
liiler florileri caelesie nemus parailisi,
Siib criico sniiguliica iiiveo slal Ciirislus iii agno,
Agiius iil iniiociia iniiislo dams lioslia lelo,
Aille qiieiii placida sanclus peifumiil liiaiiteui
Spiriuis el lutila geiiilor de mibecoi'oiial.
Et quia praecelia quasi iuJex rupe suporstat,
Bis geminae pecudis discors agiiis geiius lioedi
Cii'cunislanl suliiiiii : laevos averliuir bocdos
Paslor, el eiiierilos dexlra coinpleciitur agiios (1).
H.
Des reliques.
Eccesub accensis allaribiis ossa pioruui
Regia purpuico nianiuire crusla legil.
Hic el aposlolicas praesenlat giatia vires
Magnis in parvo pulvere pignoribus.
Hic paler Andréas, el niagno noniiiie Lucas
Marlyr et illustris saiig\rinc Nazariiis.
Quosque suo Deus Anibrosio posl loiiga révélai
Saecula Prola-ium cuin pare Gcrvasio.
Hic simul una pi». m compleclilur arciila roeliim.
Et capit exiguo noniina lanla sinii.
{Cardinal Mai, p. 90; S. I'ailix, p. 207;
Remondim, Hist. Nul., t. 11, |.. LV8.)
FONTAINEBLEAU, département de Seine
et Marne, en France.
On ne trouve point qu'il soit fait nieiilion
de Fontainebleau avant le règne de Louis >11,
dit le Jeune. On voit, par une chai-le de ce
prince, qui est de l'an 1169, qu'il y lit bâtir
une chapelle en l'honneui' de la Vierge et de
saint Sjlurnin, el qu'il y fonda un chapelain
à perpétuité. Ces raisons ont fait regarder
Louis le Jeune comme le fondateur tlu châ-
teau de Fontainebleau. Pliilipi)e-Auguste,son
fils, eut le luèuie goût poiu' cette maison
royale, où il passait une bonne partie de
l'année. Saint Louis s'y plaisait aussi beau-
couj). Il y fonda un couvent de religieux de
ia Uédenqition des captifs, sous le titre de la
Sainte-Trinité. Philippe le Bel, Jean, Char-
les V et Charles Vil eurent pour ce château
l9 môme attacheiuenl que leurs préJéces-
(1) S. l'AtLi.N, cd. Yeroii., !7J(i. cp. xxxii. p. «OG.
— A. M.
seurs. Mais F'-ani;ois 1" les sur|)assa tous.;
car non-seulement il lit réparer les anc'ens
bàtimeiils; mais comiiuï il en lit consliuiro
()• nouveaux, el comme il aimait et proti'gcait
les sciences et les arts, il lit venir des [lays
éirangers les plus excellenls artistes, qui, en
embellissant le château de Fontainebleau,
ranienènnit en France le bon goùl jioui' l'ar-
cliitet ture et [lour la peinture. Le Printatice
eut l'intendance do tcjus les ouvra;.;es qu'on
y lit, el ce fut sur ses dessins qu'ils furent
exécutés.
François I", afin d'aller de plein-pied de
son a[)parteinenl entenilre la messe, lit cons-
truire une cliapelh; au-dessus de rancieiine,
et dès lors on coinmenra à les (iistinguer par
les noms ûl' cluipellc basse vldechapelte Itauir :
l'on a depuis nommé cette dernière la ctia-
pelle du roi.
Celte chapelle haute a neuf toises de lorjg,
(piatrt- de large et six di; hauteur. Sa forme
est ovale, et son ai-chitecture est décorée des
ordres dorique et composite. Sa voûte eu
be.ceau et son dôme sont admirés des con-
naisseurs. Elle fut enlièrement linie en io'io.
Sur la porte est un balcon soutenu par deux
colonnes de marbre' gris tacheté et d'ordre
ionique : ce fut Henri 11 qui le lit faire, ce
qu'on connaît |iar divers croissants, et plus
positivement encore par celte inscription ey
leltres d'or :
Hemious Secundtis, Dei graiia, Francoruni Re\
Clnistiiiiiissimus.
Le roi Henri IV fit, en 1C08, peindre et
dorer les [laruis tie celte chapelle, et orner la
voûte de tètes de chérubins, de rosaces,
fleurons, daui)hins, chilfies du roi et de la
reine, en or, etc. Dans les entre-colonnes,
sont six tableaux de onze jneds de haut, sur
huit de largo, peints par- Ambroise Dubois,
|)ar Jcnn Dubois, son fils, et Jean de llocy. Ils
ont éié mis en ilaee l'an 1608. Au-dessus do
la porte de cette chapelle sont ces trois veis
l.ilins, écrits en lettres d'or, et à la louange
de Henri le Grand.
Imperio, natisque putciis, cl conjtujc felix,
.Mta pucc,sacram dcconu liex incliliis a-ilcni,
jEterntim ut piclc.s auguila rcsplctuleal aula.
lliche en iiiens, en eiifanls, eu royaume et en feu. me.
Au milieu delà paix, ce monarque iu.lomplé
Décore ce lieu saint, dans l'ardeur qui fenllainme.
Pour faire, dans sa cour, régner la piété.
chambre de saint Louis et le pavillon
liMluel elle est, avaient été bâtis par
La
dans
saint Louis, dont ils ont retenu le nom
quoique François 1" les ait fait rebâtir.
C'est dans ci tte chambre que le roi man-
gea ta son grand couvert, lîlle est ornéed'un
riclie plafond et d'un bi'au lambris, comme
aussi de peintures de dillérents peintres. On
y voit Louis Xill couionné do lauriers, et
sur les tableaux (|ui sont autour, les Aven-
tures d'Ulysse, de Nieolo ; et l'histoire de
l'enlèvciiient d'Hélène.
La galerie de la Reine doit à Henri le
Grand sa richesse et ses ornements ; ce qui
479
FON
DICTION.NAIKK
les, elc. (lliaciia
l'autre par un
iiis sur un uias-
I)araît par ces leltres H. D. H. cl ces autres,
M. D. M. acconipat;iiées lies armes de Fraiice
et do Navarre, ée.artelées de celles de -Métli-
cis. Sur lune des clieinliiées est le portrait
d(^ Henri le Grand, sous la ligure du dieu
Mars, assis sur un trophée d'aruies. Sur
l'autre, est celui do Marie de Méilicis, parée
de SOS habits royaux. Ces deux tableaux
sont d'Ambroise Dubois.
La t^aierie des Cerfs a pris son nom de
.]uar;iule-trois tcMes do cerls qu'on y voit,
mie a cent pas de long, et est end)ellie de
|ieiutures qui re[irésentont toutes les mai-
sons royales de France, leurs forêts, et le
plan do leurs environs, avec une exactitude
particulière. On y voit donc Fontainebleau,
Folenibray, Couipiègno, Villers-Cotteiels,
lilois, Aniboise, Chauibord, Saint-Gerniain-
en-Laye, le Louvre, Versail
de CCS plans est séparé de
grand bois de cerf, ([li'on a
sacre de plâtre.
Ce fut vis-à-vis du tableau de Saint-C.er-
main-en-Laye, que fut assassiné le marquis
de Monaldeschi , par ordre de Christine,
reine de Suède, dont il était grand écuyer et
favori, li' 6 novembre de l'an iiSHT.
La galerie des Chevreuils a pris son nom
de vingt quatre télés de chevreuils, et c'est
Henri le Grand qui la fit construire et orner
dans le même toai|)s que celh' des Cerfs. Ce
prince y e-t représenté habillé en chasseur,
et accompagné du dauphin, son fils et de
plusieurs seigneurs.
Saint Louis fil bi\lir à Fontainebleau une
église ou chapelle en l'honneur de la Sainte-
Trinité, et y fonda et dota un couvent de
cet ordre, i)ar sa charte du mois do juil-
let de l'an 12o9. Cette cha[ielle avait son en-
trée sur le terrain où est aujourd'hui l'esca-
lier du Fer-h-cheval, et le chevet répondait
à l'endroit où est à présent l'escalier (jui
conduit à la galerie des Réformés.
Cette chapelle subsista jusqu'en 15-29 ,
que François 1", désirant étendre et aug-
menter les bâtiments de ce cluUeau, la lit
abatlre, et bâtir, sous le môme nom de la
Trinité, celle que nous voyons, qui est si-
tuée entre la cour du Cheval-Blanc et le jar-
din de la Heine. Sa longueur est do vingt
toises, fa largeur de (piaire, et sa hauteur
de huit sous cb f do voûte. Dans sa largeur,
ne sont point com|irises les sei/.e cha|)elles
voûtées qui rognent au pourtour, huit de
chaque coté. Celte chapelle n'eut (l'autre
ornement qmj son arrhileclure, jusfpi'à Henri
le (Jrand et à son fils Lo ,is Xlll, qui l'ont
fait embellir successivement de peintures et
des autres ouvrages singuliers (pii s'y voient.
Le pavé est ;i c(jnqiarlimems demarlire très-
rare, de dilférentes couleurs. La voûte et
les chaiielles brillent par l'or d(! leurs orne-
ments, et le maitre autel est encore au-des-
sus par ses colonnes, i)ar ses ligures, par
ses riches ornements, et par les bionzes de
son tabernacle, (pii sont de Girardon, et
D'otit été faits (jm' sous Louis XIV.
Avon est un village à nn (piarl de lieue
ou envii'on de Fontainebl-Jiiu, e| Onul l'église
FOR 480
saint Piei-re. Jus-
est sous l'invocation de
qu'(,'n KUil, cette église était l'église parois-
siale du bourg et du château de Fontaine-
bleau. On y Vdit u'i monument lrès-[iropre
à autoriser le pyrrhonisme liistiiri(pie. C'est
une tombe de |)icrre de six i)ieds de long
sur trois do large, sur laquelle on lit cette
inscription en lettres gothiques :
Ici çiist le kœtir de notre Siie le lioi rie France et
de }iiiv(irre , et le kœiir de Madame Jehuniie,
Heine de France et de Savarre, qui trépassa l'an
de grâce M.r.c.c.iv. lendemain de la S. Lloi
d'hiver, mnis de décembre. Priez pour hj.
Cette inscription (!St dianuHralement o[)-
j)osée h une autre qu'on va rapi)orter ici,
afin qu'étant ra[)prochées, lo lecteur en sente
mieux la contrariété.
Feue Madame de C'iaulnes, abbesse, ou
plutôt prieure perpélu .Ile do Poissy, faisant
en 168'7 réparer le chœur de son église, ou
trouva, dans un petit cavean, une iiianière
d'urne d'étain posée sur des barres de fer,
dans laquelle étaient enveloppés d'une éloll'e
d'or et rougo, deux |)etits [ilats d'argent,
avec cette inscri[)tion sur une laine de
plomb.
Cij deden est le cueur du lioi Philippe qui fonda
celle Eijlise, qui trépassa à Fontainebleau la veille
de S. André, 1511.
A laquelle de ces deux épitaphes faul-il
ajouter foi? Les fautes qu'on riauarque dans
la |iremière, déterminent on faveur de celle
de Poissy. Au commencement de la pi'e-
mière, il est dit que lo l;œur du roi gist sous
la tombe où elle a été mise, ainsi que le
kœur de la reine Jeanne ; cependant dans io
reste, il n'y est [larlé que do la reine. D'ail-
leurs elle fait mourir cette princesse le 2 du
mois de décembre i3()i, au lieu qu'elle était
morte dès h; 2 avril de .cotte année.
(HuRTAi'T et -Magny, Dict. de Parif cl oe
SCS environs.)
FONTFVHAULT, département de Maine-
et-Loire, en France.
Iipitnpiic de Umri II, mont en 1189 << en-
terre à Funicrruitit.
Ue.\ lIiMU'iciis eram : niilii phiiiiiia rogna siibegi,
Mullipliciiiiie modo, liiMiiie toiiies(iue lui.
Ciii salis ad volum non esscnl omiiia icrrx
Climala, Icrra modo sullicil oclo pcdiim.
Qui Icyis li;ec pensa discrimina morlis, el in me
lliiiiian^c speciilum coiidilimiis liabo :
Siiilicil liic Imimhis cui non sulTeccral orUis.
{.'icpulcral monuments of thc Grcal-Hri-
tciin, loin. L p. UO.)
FOr.LI, dans les lilats-Uomaius.
Sur inic coionnc ou lieu dit
ciimjiuijnc de Forli
Duvaiil.
Liberalori
orl)i» romani.
.{raniidollo.
D'EPIGRAPHIE.
481 FOS
rosiiliiiori lilierlalis
ei leipublicae,
coriseivalori inilituin
et provincialiuni
domino nosti'O
viclori et iriiiniphalori
sempor aiigusio.
Derrière.
IiDp. D. N.
FI. liilio CoiisiaïUio
nobilissiino Caes.
'•Cardinal Mai., p. 258; Muratohi, j).
262,1.)
H.
Noniine pro Uegis CKsa cervice siipcriii
Hic iiiai'lir recubo Valerianus ego.
Roniana suis claniin nie fovei in anlris
Livia cum sociis ocluaginla lenel.
Hoc beali Yaleiiani niailiiis
Est corpus, qui hic prœscns liabelur, qui pro
Cliiibti noniine niullas in suo corpore sub-
siinuit passiones, deinum al)sciso (I) animam
Dco reddidit.
{Cardinal Mai, 4-09, 1; Miiiatori, p.
1953, 5; BoLLAND., 1. 1, mai, p. 496.)
III.
Lieu incertain.
Blondo Flavio Forliviensi,
Hislorico celebri,
niulloiiiu) Ponlif. Rom. Secreiaiio fldelissimo.
Blondi V. Palri bene mer.
unanimes posuere
Vi\it aiinis l x x i.
Obiil prid. Non. Jun. Anne Sal. Clirislianœ
M. ccc. LXllI.
Pio Pont. Max. sibi natisque
i'avente.
(Gros, Supplément aux inscriptions de
Iklle, p. 318.)
FORLIMI'OPOLI,dans les Etats do l'É-
glise.
Abbaye Saint-Raphaël.
Claudio JuBliniano
viclori ac iriumplia-
tori seinper augusio
au orliis leirarum
bonn R. P. N.
[Cardinal Mai, 273, 3; .Mur., page
2G6, 6.)
FOSSOMBRONE , dans les Etats ponlifi-
caus.
Ancienne inscription dans le palais de jus-
tice.
Flaviis (Valenlinia) no
(1) Soiis-enlondu capile.
FRE 482
Valen(li) (el) Graliano
Piis felicib. ac iriunip-
loiibus {sic) seinper
(Angg. bono rei) pub.
natis
{Cardinal Mai 267. 3; Maff., M. V., p.
100, 3, 4; Tcr.lll., p. 1, 364;Panvin.,
Ami. I>r, 22G; Mtu. 465. 3. Camde'n,
lirilannia, p. 57.)
FRASCATI , ancien Tusculuni , près de
Rome
Au couvent des Camaldules,
Dans une des clianibres omises pnr le. cardinal Passio-
nei(l).
Benediclo XIV. P. 0. M.
(|vod pricsenlia sva
livivs loci desiderivm cvUvm et religionem
avxcril
Domiincvs presb. card. Passionevs
H. M. p.
anno mdccxli. vu. id. oclob.
(Gallf.tti, Inscript. Bonon., p. 213.)
FRALIENBOURG, en Pologne.
Epitaphe graréc en 1581 sur la tombe de Co-
pernic, par les soins du savant Martin
Kronicr, évêque de Warmie.
Copernic élail mon eu 1315.
D. 0. M.
R. D. NicolaoCopernico, Thorunensi
arliuni el medecina: dociori,
canonico Warmiensi,
prseslanli asiroUigo ei ejus disciplina
inslauratoii,
Marlinns Cronieius, episcopns Warmiensis,
bonoris el ad poslerilalem memorix'
causa pobuil
anno Cbrisli mdlxxxi
FRÉJUS {Forum Livii], département du
Var, en France.
Ancienne inscription sur l'autel, dans Véijlise
de Saint -Martin.
xinia doua Xpi. ad clarit. snbeimi.
concessa pemnioni ubique dirulo
forniaroniuriempla.N'ain elinler reliquas
so/«rinm beali Juliannis ornabil peiulola
"i" Ex .iiiro pulcliro a'tare
Ditab.l morMiori.s colore Ralechis Hideboliohriî.
{Cardinal Mai, p. 77.)
Vovez, au snjct de cette inscription,
qu'on a aussi attribuée à Imola, l'ancien
Forum Conielii Canciani, B«r6ar. leg., t. III,
et MuRATORi, p. 1923.
On lira avec intérêt la notice suivante sur
(1) In Cnnialdulcnsi berenio. In fronlo unius ex
cellulis Gcnio nobili, lilerario, pio, doclissinii prin
cipis, bonarumque arlinni palrorn conservaioris in-
clyli Dimhtk'i Passioiiei, S. B. K. curJinalis riblio-
iliccmii splendide, exqni^iieqne oxornalis.
i83
FRK
rtlCTIONNAlUE
F RE
^8i
Fréjiis, coiiJimiiiiqiK^'j au comilcdcs aris par
M.'llnslan, conesi ondant , à Sainl-Maxi-
niin (I).
Les Romains avaient un adniiralilo ins-
tinct jiour cMoisir la
situation do leurs
villes: colle do Fréjus est viaiment niagni-
tique. Sur une légère émiiienee cpii domine
la lucr, et d'oià Ton découvre un horizon
vaste et giandios.', au sein de rielies (,'t Cer-
tilcs iihnnes Ijordéis à l'entourpar une cein-
lui-e de belles montagnes, s'étalent au soleil
de Provcnci' les s|)iendides ruines do Fréjus,
Forum Jiilii, h cité do Jules César.
Au milieu de ces ruines, la ville moderne,
fort peu importante, *ieiiil)li; se ilraper dans
les lambeaux de son antique maje.sté, et ces
glorieux ilébrisde la citi- romaine éto'uient
par leur ensendjle et leur grandeur. On suit
encore les traci-s de son eîiceiule mulib'-e,
et on |)eut [)nrfailemenl connaître tout le|ié-
rimèlre de la ville ancienne, ipii renferme
dans son sein des champs cultivés et des
vergers, d'où Ton voit s'élever de nobles et
curii'UX fragments d'architecture.
Fréjus existait avant la conquête romaine.
Selon d'anciens historiens, il paraît que cette
ville fut fondée |iar une colonie Celto-L^'-
gieniic ; selon (l'aulres, par les Phocéens
établis h Marseille. .Mais , quoi qu'il en
soit, c'est aux Romains ([u'elle doit son [d.us
grand éclat; car .Iules César, comprenant
l'importance de sa position, l'agrandit et lui
donna son nom; il voulut en faire un centre
considi'rable, il conunença des travaux et
des constructions qu'Auguste continua et
fit ach- ver. Cet cnipereur mit ur! tiès-grand
zèle VI poursuivre le développement de cette
ville Cl à y élever de remarquables édifices,
à tel |)oint fpi'il peut être cnnsidéré, selon
Papou (2), connue son véritable fondateur.
Il ,y établit la 8' légion, et entretint une flolle
dans son |iort pour prfiléger le commerce
sur les côtes de Provence. Tibère, Caligula,
Vespasien et plusieurs autres empereurs
suivirent son exemjile, et se plurent aussi
à l'embellir. Cette ville est riihe en souve-
rnrs histuriques. Oi prétend i(u'ajirès la ba-
taille d'Actium (3' les tlotles des vainqueurs
et des vaincus vinrent, à la suite d'Octave,
mouiller dans son p(ut. C'est aussi non loin
de ses murs, sur les bords d'Argeur, qu'An-
toine traita avec Léjude du .sort des Ro-
mains (.y). Des homuH's célèbres de l'anti-
quité y ont pris naissance, tels rpieOuinlus
Rosciiis, le célèbre acteur (ju'admiiait Cicé-
ron ; Cornélius (iidius, poète et guerrier, ann
de Viigile, qui lui a dédié sa dixième égto-
gue;Julius (ira'iinus, .'énateur illustre cl
écrivain distuigué , (pie Sénè(|ue appelait
toujours vif efjre(jiits; Valerius PauliiiU-,
l'ami de Vespasien, houmie de guerre et ad-
ministrateur iiabi le; et Julius Agricola, beau
(I) Hiillcii» (lea comités, mars I8.M, p. lô.').
(-2) //is/. (/.' l'inn-iicc, I. I.
Îô) Pliil:ii(|iir cl divers liisloiions.
■ij l'.vp, N, llisl. lie l'nivniio. — GiiiaRDIN, llial-
drht('jtis, cl |iliis.ii'ius aiiUes liistorii'iis de l'ro-
Teiiuc.
père de Tacite, et l'un des conquérants de la
Grande-Bi-etagne.
Pline et Pomponius Mêla appellent la ville
de Fréjus Ccinnia 0(7arriHon/)?î. le séjour de
la 8' l(''gion; Pline la nomme encore Classira
et /'arcHc/.s-; Strabon la désigne sous le nom
ûo Niivalf Aiujiisli Ca'sinis, le port de César
Auguste; Tacite la (pialitie : Velus et illuslrîs
colonia; Ptob'^méeet tous les itinérau'cs ro-
mains en font mention sous le nom de Fo-
rum Juin, civitas Voro Jultcnsis (1).
Elle t'iait silui'e sur l'antique voie Auré-
licnne, dont il subsiste encore des traces
assez nombreuses dans le départennait du
Var, et qui. jiariant île Rome, traversait l'I-
talie, la l'rovence, pass-iit il Arles et rie là
allait aboutir en Espagne, immense voie
militair-e qui existait avant Auguste, et qui
fut r(>slainée par l'empereur Néron, la qua-
trième année de son règne.
Celte position domait à Fréjus une iiu-
jiorlanre considéiiible.
Au IV' siècle, cette ville était encore très-
florissante; elle était une des principales de
la Provence et la plus renonmiée pour son
poil : i(>s navires qui venaient de la Grèce
et de ITtiilii' y abordaienl. Les historiens
pensent qu'elle avait reçu la religion chré-
tienne vers la lin du m' siècle, et que l'ori-
gine de son siège épiscopal remonte à cotte
époque. Les noms des premiers évèques
sont pourtant inconnus. Le premier dont le
souvenir soit |iarvenu jusqu'à ikhis est Ac-
ceptus, qui assista au concile île Valence en
37'i., antérieurement |iar conséquent à saint
Léonce, patron du diocèse, qui siégeait dans
les premières années du \' siècle. Depuis
lor<, ce siège a été célèbre dans les annales
de l'Eglise, et une longue succession d'il-
lustres et saints pontifes a jeté sur lui un
vif éclat (2).
Les Sarrasins <jni, aux viii* et ix' siècles
exercèi'eiît des ravages fréquents en Pi-o-
vence, envahirent plusieurs fois la ville de
Fréjus. En 9\0, sous l'épiscopat de Gonthier,
ils la sac.eagèrent entièrenu'nt, <\ tel point
que l'évèipie Riculse, successeur de (Jon-
tliier, se plaignait, en 982, qu'il n'en restait
]ilus que le nom. .Vidé par les libéralités du
courte d'Ailes (luillaume 1", il en entiepr'it la
reconstr'uction sur un pér-imètre beaucoup
moins étendu. Les constructions de celte
époque ont elles-mènies disparu, et sans le
lustre de son siège épiscopal, la mémoir(> de
cette cité célèbre serait pour nous perdue
deimis ce temps. Cependant il était dans la
destinée de son nom d'ôtrc lié aux grands
événements de toutes les éjioques, car c'est
sur les sables de sou rivage que débarqua le
(I) Strabon, liv. IV. — Pi. INF., liv. m, rli.ip. iv.
— T.vciTE, liv. m, cl in Viln Arincof(r. — Posipo-
Mis .Mri.v. li^. Il, cil. v — liiiii'riiiiy ilWnli'iiin. — ■
'/'«/'/(• lie l'eiitiiiqer. — .YiJOCi' (lex pnniiiees. etc.
(•■1) Sainte MAnTiir, '•'"///" (Inisi. — bu Saussms,
Minl. Ciill. — lîvRRM.is, i'.liruii. Leiix. — Bmuimiis.
— SaVAHON. — NllsTUADAMlS. — ItoiCIIE, lllSI. rfd
l'rnveiice. — Pi) Kdl'li, Vila uincli llaulii. — QtFS-
>Av-Mimi RI, Diil. Iiis'. — Pai'on, Ilis!. île l'ioi\niC.
— GiBARDiN, llist.de t'réJHt. — D Aiileliiic, cic.
485
FKK
D'EPIGRAPHIE.
FRE
iî9
liéros fies temps molernes, à son retour
d'E'ivpte, et c'est aussi de là qu'il p;ir(it pour
rîle'il"Elbe,qunnd!a fortune l'eut délaissé(l).
C'est donc de l'invasion des Sarrasins que
date la ruine dt- la ville de Frcjus et celle
de SOS mornimenls, auxquels le temps n'a
[loint manqué d'ajouter aussi ses atieintcs.
Il en subsiste |iourtant encore d'impor-
tants débris, qui attestent l'ancienne splen-
deur de cette cité.
On y retrouve tous les restes d'une grande
ville romaine : des mut s d'enceinte, dis
tours, des portes, des magasins, des bains,
un am|ihilhéâtre, un théâtre, des aqueducs,
un port et des quais, des fragments de sta-
tues et de colonnes, en un mot, tous les
majestueux vestiges des œuvres [)ai- lescjucl-
les le peuple-roi manifestait sa imissance et
son génie, précieuses reliques du passé, à
la description desquelles je vais consacrer
quelques lignes.
lilurs d'enceinte et tours.
Il existe encore des restes considérables
des anciens murs d'enceinte. On peut môme
sur certains points juger de leur élévation
primitive, et on en suit les traces bien ai)p:-
rentes dans toute leur circonférence, ce qui
donne à la ville de Fi'éjus une [iliysionomie
antique, et peimet d'en reconnaiire facile-
ment tout l'ancien périmèire. Ces murs
étaient flanqués de tours rondes, dont deux
subsistent encore presque inti'gialement
vers le nord. Ces tours, voisines l'une de
l'autre, sont tout k fait remarquables; elles
sont d'une assez grande hauteur. L'appareil
en est |)eti! comme celui des murs, etd'unad-
rairable aspect; il estcom|'Oséde[)ierres rec-
tangulaires, placées en assises horizontales.
Portes.
Ces remparts étaient percés de quatre
portes dans la direclinn desditférents points
cardinaux ; on reconnaît encore les vcsliges
de trois d'entre elles; celle du nord a seule
entièrement disparu : peut-être était-elle
placée entre les deux tours.
De la porte Romaine, à l'est, il ne subsiste
plus que quelques assises à grand appareil
et d'un beau style, servant aujourd'hui de
piédestal à une croix de mission. Le cintre
de cette [lorte avait huit mètres d'élévation,
et l'historien Girardm en vante beaucoup la
magnificence (2).
La porte des Gaules, à l'ouest, devait être
très-considérable ; elle formait un hémicycle
avec plusieurs entrées, probablement une
grande arche flanquée de deux plus petites.
Ces arches sont aujourd'hui détruites, mais
on distingue encore parfaitement l'hémicy-
cle, d'une ampleur majestueuse.
Celle du midi, qui servait de communi-
cation entre le poit et la ville, est encore
débout, c'est la Porte-Dorée, d'un aspect
grandiose et colossal, ressemblant ;i un arc
(1) Fréjiis a aussi donné ii.iissance à Sioyè.s el au
cbansoniiicr Désaugic s.
(•i) Girardlii é<.riv;iii a» rommencemeiil du xvin"
siècle.
de triomphe. O i a pensé ipic ci'tii' porte
avait aussi troisarcadcs. Selon M. (^li. Texier,
qui est de cet avis (1), elle serait le reste
d'un portique dépendant d'un vaste édifice
en ruine (2). Les deux arches latérales ont
disparu. L'ouverture de. la grande arca le
subsistante a neuf mètri s sur quatre de hirgo.
Le [larement en est détruit en grande par-
tie : il est à petit ap|iar'-il, séparé par (hs
assises de brique. On a formé divers'S con-
jectures sur la déniirninatnn de cette [)orte :
les uns ont prétemlu qu'elle tirait son nom
des clous à tête d'or dont elle était ornée ;
les autres des innombiables richesses qui,
arrivant par mer, passaient sous ses voûtes.
Un des jambages de cette porte a été res-
tauré en 1820 par les soins de M. Chevalier,
préfet du Yar, ainsi que l'indique l'inscrip-
tion suivante sur ardoise qu'on y lit :
Porta Aurea ex Ijenevoleniia dil. Chevalier prac-
fecti Yari reslauiata, aiiiio m. o. ccc. xx.
C'est un majestueux débris de l'architec-
ture romaine qui étonne par sa noblesse et
sa grandeur.
Bains.
A quelques pas de la Porte-Dorée, en en-
trant dans la ville, étaient situés les bains
antiques, dont on n'a|>erçoit [ilus que les
fondations et quelques voûtes ruinées mises
à découveit en 1829 par les fouilles qu'a-
vait fait pralii]uer en cet endroit y\. Texier.
L'ne de ces voûti s, dans son état avancé de
dégradation, m'a jiaru être déforme ogivale,
ce qui | ouriait fournir matière à de curieu-
sosûbseï valions. M.Raoul Rochette a trouvé
ù Rome des exemples ae voûti'S ogivales qui
avaient précédé les voûtes cintrées, entre
autres celles du toiubeau de Cérès et celles
atissi du souterrain qui servait de firison du
temps de Salluste, et dont l'existence re-
luunte à Tullus Hostilius (3), ce qui prouve
(|ue l'ogive prise isolément jieut fort bien
avoir été connue dans les temps anciens,
quoique le système ogival soit exclusivement
une invention du moyen âge.
Amphithéâtre.
Non loin de la porte des Gaules se trouve
ram|>hithéàtre, nio'iument considérable et
assez bien conservé encore, d'un aspect vé-
ritablement grandiose, construit à petit ap-
pareil et de forme e'iiplique. Sa longueur
dans son grand axe, y compris les construc-
tions, est de cent onze mèties, et de quatre-
vingt-trois dans le petit axe ; le grand axe
de l'arène est de soixanle-huit mètres, le pe-
tit en a trente-neuf (l)-, moins vaste que ce-
lui d'.\rles, el moins bien conservé que celui
de Nimes, il l'est beaucoup mieux |)Ourlant
que celui de Trêves, avec lequel il présente
certains points de resseiublaiice l'raj>pants,
(I) Mémoire présenté à r.\cadémie des inscriplioiis
el belles- leiii es et couronné en 1851.
(i) .M. SÉM;QiiF.R,.lnHunîrt' du Var, 185G. — Sla-
tifliqiie du Viir, de M. Noïo.n.
(ô) Cours do 1845 à la liil)liotliè(|ue du roi.
(4) Aiurunhe du Var, ISôti. — Slatisliauc lUi \ ~ir.
487 F«E
suivant lonsuivalimi de
wctio.nnaiiil;
riiK
488
M. Camiionl (1). Il a
(luatie ciitréi's pr iiicipales sur ses deuv (lia-
moires, dont deux subsistent encore inlé-
gralemeiit, et servent de passage h un che-
min qui traverse ce monument (2).
Il y avait trois pii'cinctions soutenues par
(rois massifs séparés par deux voiUes, qui
régnent tout autour (Je rampliitlié.ltre ; ces
jirécinctions étaient composées, la premiéic
et la dernière, chacune de cinq rangs dr;
gradins, et celle du milieu de six, ce qui
formait en tout seize rangs : ces gradins et
les escaliers qui y conduisent sont tous en
ruine.
Ce monumoni, adossé l\ la colline sur le
penchant de laipielle est h;"ltie la ville de
Fréjus, est ainsi engagé dans le terrain sn-
IM'rienr par son côté septentrional ; du côté
d(! la filaine, d'épais contre-forts en soutirn-
nent les galeries et les gradins, et commi; il
n'existe pas de murs de revêtement avec
l)orli(pies ainsi (iu'?i Arles et à Nimes, l'exté-
rieur de cet édilicM olfre un aspect tout h
fait délabré. \ Tinlérieur, on recomiaît l'U-
core les vomitoires, la |)lace des gradins, le
ujur du podium, (pielques déljris d'escaliers
et les couloirs voûtés ; la grande galerie du
rez-de-chaussée subsiste môme presque in-
tégralement dans la partie méridionale: cl'le
a ijualre mètres de haut sur trois cpiarts de
large. Le sol de l'arène est conibli; h peu
prèsjusipi'au niveau du podium: M. Texier
avait eu le soin de h' faire fouiller, et on y
avait trouv.' des dalles de marbre lihuie (pii
décoraient l(jul h; podium. D'autres déc(m-
verles liient au'-si penser h ce savant archi-
tecte que la partie su|)érieure de l'édilice de-
vait être (ouionnée par un enlablenieni en
guise de portique.
Quelqui's antiquaires ont sup[)osé qu'à
l'exemple d'un grand nombre d'anqjliilhéà-
tres, celui deFréjus pouvait être ti'ansf(n'mé
en nauiuachie jxiur le spectacle des jeux
nautiques : les traces de canaux ([ue l'on dé-
couvre semblent conlîrmer cette ojiinion,
qui s'explique néanmoins dillicilement en
présence d'un port. Si l'on déblayait com-
plélement les aiènes, on pourrait m," loiiner
uiie entière conviciion h cet égard, et il se-
rait vraiment convenable, sous tous lesraii-
(I) liiilU'iiii ntuiiiiiiiculiit, \\[' mA.
(2| L'aiiipliiilicùuc d'-Xilcs ;i ccijl Ironle-sepl iiiè- ],,c i
Ires ciiiiiiiiiiili^ ((Miliiiièlri's ;i son pr:iiiil axe, y i oui-
pris les coiisiriiilioris, cl (i(i.il!e-\iii,ïl-scizi; iiicUes
qu:ir:iiil<! tenliiiiélres il celui de l'aréiic ; sou pelil
axe (le r<nèu(' est de Ireiile-ncuf uiélri's soi\aulc-
cinq (.fnliiuèlrcs (IO>,rii\.\(.i\ , Jksiii;ition il'Ailcs}.
L'anipliidiéàlii' lie iSiuius a ceni (roule Irilis ruèlres
Uiiile-huil ceuliiuencs à SOU grand axe cl (eut un
uielies "piaraule Lculiiuelrcs à son pelil, l'ouslnie
(ions loiupi'lses. (liArissi);i\ , llin. <lc l'ait iiioiiit-
Hll'lltlll.)
Le'(.(dysc'e de Rome a, sur sou principal di.Tiuèn'e,
r<'ul ipialie-VMi^ lMii( luélres ( iuipiaïUe reridiuétres ;
Cl sur sou p((il, eeul i iii(piaiile-«iui| uielres rin-
(|n:iuic- eeiilinii lies; le ;;iaud iliauietre ili' son arène
csl de (pialn'-vin;^l-siv n, elles el le peli( de <in-
qtiaiile-(rois iiielirs < iinpianle cenliiuedes; sa II iii-
li'iii- lolalees( de ipiaianle neiil inèdcs (Katissii H.
Iliti. lie l'a"! nwninitiKliil.)
ports, de débarrasser le sol des iinmondices
et des déblais de toute sorte dont il est en-
combré.
I.a construction de ce monument est due
à Auguste ou aux premiers empereurs. Il
serait utile (|u'(in avisAt à la conservation de
ce qui en subsiste encore, car c'est une des
ruines les plus considéiables de Fréjus, et
dont l'examen (dfre le plus vif intérCt.
Tlu'dtre.
Il subsiste encore quelques débris du
théAtre, situé non loin de la porte Uomaine ;
mais il est dillicile d'en saisir les «iisposi-
tions; h peine peut-on en n^eonnaître l'em-
jilacement, converti aujourd'hui en jardin
oi!i se trouve nn bAliinent moderne ; on ap'er-
çoit cei)endanl ipiehpies restes de murs an-
tiques et de grailins. Son diamètre était de
soixante et onzi.^ mèlres. L'orchestre avait
vingt-huit mètres de long (I). De nombreu-
ses subslructions existent auprès.
Magasins ou citadelle.
Vers l'est de la ville, au-dessous de la porte
Romaine, dans la direction de la mer, on
décimvre de vastes souterrains dont les voû-
tes à deuii ruinées sont soutenues par des
piliers; les murs sont revêtus d'une couciie
de mortier, mêlé de charljon pilé, ce qui a
fait supposer ipj'il existait là un réservoir
pour les eaux, ou bien des magasins ou des
arsc'naux desliin'^s à garantir de l'humidité
les objets qu'on y déposait. La |iartie supé-
rieure de ces conslruetions, aujourd'hui dé-
truili;, a pu furmer, ainsi ([u'on le croit, une
sorte ili' ciladelli.' servant ii défendre le port
et la vilh'. A côté de ces constructions, dans
le mur d'enceinte, on distingue le seul exem-
|ile à I'"r(''jus d'appareil réiiculé, qu'on dirait
le résultat d'une léi'aration anliipie, ainsi
qu'a eu soin de le faire observer M. Méri-
mée {'î).
Aqueduc.
L'acpicdiic qui amenait l'eau à la ville était
une constructi(jii tout à fait giganiesque : il
avait plus de huit lieues de Imigueur, depuis
l'endroit où il recevait les eaux de la Siague,
du c(')lé de Monts, jusqu'à Fréjus (trente-sept
mille neuf cent trente et un mèlres, d'après
la mesure exacte prise il y a (juehpies an-
nées l'ar ordre du préfet (3j. On |)eut suivre
es traces de cet aqueduc dans toute son
étendue. Il en subsiste encore des fragments
considérables, de nombreuses arcades et do
hauts |)iliers, qui coiilribuenl puissamment à
doinier à Fréjus sa |iliysi(inomie carach'ris-
tiqne. Aux abords de la ville, il fait un grand
ih'lnnr pour suivre l'inclinaison du terrain,
ou pour éviter (|uelipie élalilissement qui a
(ht existei- sur son alignement, selon l'hy-
pothèse de M. Mérimée, il se divise ensuite
en lieux blanches, pnur alimenter les di-
verses parties de la ville: le piiint de jonc-
tiidi de ces deux blanches subsiste eiu'ore
(I) Aiiiiiir.iie (lu yiir,\KÀt. — Slalislique dit Var.
1-1) .\t>ii:i d'un voijiioc dans te Midi.
(."•) Sliilisliqiie du Vtir.
iZi
FRE
D'EPîGRAPFIIE.
FI'.E
i'JO
ai noni-cs!. De là, l'une se diri^oait vers lo
[iori, il.i'is la parlio li.issf; l'anlre suivait la
(Jiri'cliiin du noitl, et dessorvait la partie
Ijnulc pt II' côté occidental. Cet aqueduc est
un des plus iiniTorlaiits q'ii existent en
France : les |)iles qui le suppoilcnl sont tou-
tes à petit appareil, souvent llampiées de
cotUre-forls très-saillants et sans ornements.
Les bri((ues (]u'on y aperçoit à divers en-
droits seniljlent i*tre le fait d'anciennes res-
taïu'aliuns. !l n'y a |)as d'unilorniité dans
l'inlervallo des arches; l'intérieur du canal
est enduit d'un ciment très-compacte et très-
dur.
D'après les liistoriens, c'est Auguste qui
aurait doté la ville de Frèjus de cette raajjni-
fique construction, dont les vestiges sulli-
raient seuls pour attester la grandeur des
Romains et l'importance de celte cité sous
leur domination.
11 existe un projet de restauration de cet
aqueduc vers son point de départ, pour lo
faire servir à l'irrigation des terres des com-
munes de Tourreles,Calliau et Montauroux.
Si ce projet s'eiïuctuait, la conservation do
cette partie de l'aqueduc serait dès lors as-
surée. M. Bosc, géomètre en chef du cadas-
tre, dans son rapjiort sur les cours d'eau du
département, a établi que ce canal serait
facilement mis en état de service sur une
étendue de plus de cinq mille mètres, au
moyeu de quel(|ues déblais et de quelques
réparations fjrt minimes.
Port.
Une œuvre aussi des plus gigantesques,
due à la muniticence des empereurs, était le
}iort ; creusé dans l'intérieur ties terres, il
était alimenté par un vaste canal de deux
mille mètres de long sur cent de large (1). Il
n'est donc point vrai que la mer soit jamais
arrivée naturellement jusqu'à Fréjus, d'où
elle se serait iusensiblemenl letirée, ainsi
qu'(jn le croit communément : ce sont les
elTorts des houîmcs qui ont contribué à l'y
amener, et qui en avaient fait un port des
plus considérables, aujourd'hui comblé par
les atteriissements successifs d'un torrent
et par des travaux récemment o[iérés, afin
de le dessécher tout h fait pour en détruire
les exhalaisons mépliitiiiues; de sorte qu'au-
juurd'hiii de belles [irairies et de riches
moissons s'étalent sur l'euqilacement même
que sill(3iinaient autrefois les navires. Selon
Plutarque, il eu reçut jusqu'à trois cents
après la bataille d'.Vctium, et dans le x' siè-
cle, suivant plusieurs historiens, i! en arri-
vait encore, puisqu'en 982 le comte d'Arles,
Guillaume, permit à l'évèque de Fréjns de
lever un droit sur toutes les marchandises
qui en sortaient.
On distingue encore les quais, surmontés
de murs bien conservés ei s'étendant fort
loin, ce qui fait supposer de vastes éta-
blissements et un ensemble de constructions
tout à fait considérables. Ce n'est [las sans
un vif intérêt que l'on suit ainsi, au milieu
(1) Annuaire du V ai; 1836. — Slulisliquc du Vur.
DiCTiow. D'ErifiRAPHir. I.
des champs et de la verdure, les restes ri'ua
port célèbre oîi abordaient jadis les trirèmes
de Kome et les richesses des nations.
A l'extrémité de ce port, on aperçoit une
singulier!! construction, à laquelle il est bien
dillicile d'assigner une destination vraisem-
blable. L'on croit vulgairement que c'était
l'ancien phare, ce qui, d'après M.ÀL Texier
et Mérimée serait une grave erreur. Ce petit
édifice, fort bas, est carré à la base, octogone
l>ar-dessus, et terminé actuellement en py-
ramide, depuis une barbare réparation faite
en 1826.
En remontant du port à la ville, vers l'ouest,
on trouve dans le mur d'enceinte des cons-
tructions ou [ilutôt dos excavations cylin-
driques, dont l'usage est dillicile à détermi-
ner en l'état des choses, et si des fouilles
ne sont point opérées vers ce point.
Il ne subsiste aucuns vestiges de temples
ni de palais; on pense cependant que le pa-
lais des empereurs étailsituéimmédiatement
au-dessus de l'amphithéâtre. Papon parle
aussi d'un panthéon f[ui existait à cinq cents
pas di; la ville, du côté de la mer, et dont il
est bien difllcile de retrouver aujourd'hui
les traces. « Les murs en sont très-épais,
dit-il; il y a des chambres, des fenêtres plus
larges en dedans qu'en dehors, et le tout est
voûté avec de grands arcs. On aperçoit dans
un des murs des niches qui [louvaient servir
pour y jjlacer de petites idoles, des usten-
siles ou d'autres choses semblables (1). .•)
On trouve à Fréjus de nombreux débris
de poterie, des bricjues à rebord et des frag-
ments de marbre épars cà et là. Il y a même
des filts de colonnes qui servent de bornes
dans les rues ou qui gisent sur le sol; l'on
y voit aussi des pavés en marbre de diverses
couleurs. Dans une ruelle attenante à l'Hô-
tel de ville, sont déposés des débris di sta-
tues à draperies magnifiques, qu'il est fâ-
cheux de voir dans un tel abandon ; l'une
d'elles surtout, à laquelle il ne manque guère
que la tète, mériterait d'être conservée
comme un s|(lendide spécimen de l'art anti-
que; j'ai vivement recommandé qu'on lui
choisît un local plus convenable. Ces statues
avaient été trouvées dans les bassins à l'é-
poque des fouilles dirigées par M. Texier,
ainsi qu'une tète antique d'un assez beau
style que l'on voit dans le vestibule de l'Hô-
tel de ville.
Il serait sans doute nécessaire d'assurer
la conservation de tous ces débris du passé,
et d'arrêter sur certains points le ravage du
temps et des hommes; mais une chose utile
aussi serait de dresser un plan général de la
ville ancienne, qui en retracerait toutes les
dispositions, ainsi que l'emplacement des
divers monuments parvenus justju'à nous.
Des plans particuliers et des dessins de ces
monuments devraient ensuite en faire con-
naître l'ensemble et les détails. iM. Texier
avait fait à ce sujet un savant travail adressé
à l'Académie des inscriptions, mais qui mal-
heureusement est demeuré inédit.
(I) Hisi. de Provence, 1. 1.
13
;3I FUE Iiir.TIONNAIUE
Il no ui.Tiiiiiio pas do cilôs qui possèiiont
lies rcîilos plus iiripoi I.Tiits de In grandeur
roinaiiio; m.iis mille, poiil-(;tro, n'n couservé
foniine Fr(''jMS son antiijtie pliysionornio et,
il.ins l'edscnible lio ses ruines, le caractère
(le sa fonstruclion primitive. Arles et Niuies
Dit dos nifinimionts jjoaiicoup mieux (;nn-
sorvt^s Siuis (loiilo; mais ils sont mélangés à
dos constructions plus récorites, au milieu
dcsijuelles il faut les clierclior; tandis ipje
l-'r-éjus est demeuré avec ses ruines éparses
sui' son sol et ses pans de murs écroulés de
tonles |>arls; on dii-ait le squelette d'une cité
.intiquo, ahandoniiée depuis l'invasion îles
bartjai'os, car la ville moderne n'occupe qu'un
tort petit espace de l'enceinle maiMpiéeà l'éier-
nelle et glorieuse empreinte du peuplé-roi.
Après avoir énuméré les niUiijuités ro-
maines de Fréjus, il est juste de menlionner
les constructions élevées pendant le moyen
fige dans cette ville, ([uoiqu'elles n'oll'rent
qu'un intérêt secondaire.
Une partie des remparts du moyen âge
.«ubsiste encore. Plusieurs historiens ont
fittribué à l'évéquc Uiculse, qui vivait dans
le X* siècle, l'édilicalion de ces murs ainsi
que celle de la cathédrale et du [jalais épis-
copal. Cependant, les caractères architecto-
îiiqucs de ces diverses constructi(Uis ne
liermeltenl pas de les l'aire remouler jus-
iju'au x' sièchî. Je doute même fpje Ja ca-
•thédrale, qui ])orle de non]hreuses traces de
■reslaurations anciennes, conserve (pielquo
-fragunnt de cette époque; car la jdus grande
partie de son arcliiliMlure parait dater du xj'
ou même du xii' siècle. Ses murs sont à
grand appareil et revêtus de bossages; elle
<st au reste dune inqiortance fort médiocre
l'intérieur en est lourd et horriblement ba-
digeonné; la tour servant de cloclier qui la
surmonte, a été |)robablement exhaussée au
Mil' siècle; elle est carrée à la base, dans la
]/ai-tie ancienne; octogone au milieu, et se
ïerminaut en ilèche massive, aujourd'hui
recouverte do briq\ies vernies. Le portail,
pli'.s récent, date do la lin du gothique. A
iiauche du [lorcho, et tout à fait séparé de
i"égli.se, se trouve le baptistère, qui mérite
lie (ixer sérieusement l'attention : il est dé-
coré de huit bi'lles colonnes auli(]ues en
granit,surnu)nlées de chapiteaux corinthiens
en marbre blanc.
On voit aussi ii côté de la cathédrale un
petit cloître du xiii' siècle, à colonneltes ac-
couplées.
Le palaisépiscopal, bAti sur l'eiuplacement
de l'ancien, a conservé de ce dernier les
murs de derrière, (pii paraissent êtredu xii*
>iècle, ainsi (|ue plusieurs tours carri'es fi
bossage. L'une d'elles reiirerme la chapelle
de révêché, dont l'intérieur est évidemment
du xiii' siècle : sa voûte, ses arcs ogivaux
et ses élégantes nervures ne laissent aucun
doute sur ce point. ALiison l'a malheureuse-
mont décorée d'un détestable autel luoderiie,
fionl le stylo jure avec celui do cet ancien
édifice.
'l'eiles sont les constructions laissées par
Je moven .V^ ''""s la ville de Krcjus.
FKI
492
Mentionnons encore comme niomimenf do
cette époque l'ancienne et célèbre Bible con-
servée au grand séminaire, jirécieux manus-
crit endeux volumes in-folio sur parchoinin,
qui avait ap|tartenu au monastère de Lérins,
et dont ou s'était servi au concile de Trente.
Comme on le voit, Fréjus, avec sa cou-
ronne de vieux souvenirs et son diadème de
ruines, peut revendiquer une importante
]iage dans l'histoire, et les arcliiWdogiies
trouveraient sans nul doute un charme in-
dicible et un prolit certain à visiter plus
souvent cette vieilb- cité, dont les monuments
saisissent l'Ame par leur mélancolique as-
jiecl , et otl'rent aux invesligations de la
science le plus puissant intérêt.
FHIBOUKG, en Suisse.
Aiino nillleiio, ccnieiio, l)is qunqiie deno
Fribiirg fiirulaliir, Brncii roi.ncs Diix doiiiinalnr.
{Cinos , sup))lt''mcnt aux inscriutions de
Bâte, p. WV.)
FBIBOUBG EN BRISGAU, dans le grand
duché de Bade.
L
IIcLDnico Zasio, Jiirccons. suonirn lemporuru
loto orbe celeberrimo : liiijns Acail. om.inienlo
singiilari : cl Rcipiib. Friburg. in reslaiirâdo
jiMf niiinicipali jam oliiii slreiuiam oper.in) na-
vanll, .Tliisij; niiiliis nimiinibiis de se bene nie-
rilo: Magisnaliis officii iiiemor fleii jiissit. Con-
cessit iiaturx Anno Sal. cl3 lo xxxv. viii. Cal.
Decenib.
((ÎROS, supplément aux inscriptions de
Dâk, p. 339.)
IL
JoiiAN.M IUrtcngo, Millcnbiirgeiisi OstoFranco,
IMiilosophn exiniio. Grsecaruiii lileraruni in Aca-
dcmia liaC Friburg. xxx. ainpliiis aiiiiis i)u!il.
Profi'ssorl, cjiis(|; singnlari omè:iiiiimiIo, Senaliis
Acad. ob pielatemprœcbiraqiie cjiis in npiiipiihl.
lilerariam mcrila, graliluiliiiis cl oflicii cgf)
boc momimenliim p. Qui vivons hoc sibi ipsi
Kpilapliinin scripsil :
noua '/«/«v Y.oà 7ro)Aà TraStJV it irRiôo'Jtîio'xli* :
"EvSàSe vOv zttuat o-j»6£w ïiffix'Of-
(1579.)
fGnos, p. STi.)
m.
Lieu incertain, peut-être Fribourg.
Posieriiaii S.
JoilANNES Stahii» Belga Brabanliis
h. s. c.
TaïUi illiiis \iii ciiicrcs iicic adspcclas Viatnr;
se,l ciiiercs: fainain ciiini, qiuu cœliuii spi'clal cl
sidiun, nO vides.
cumpsc! morluiim beic Icgis in buslo, ipii jx r or.i
vironi
\ivos spirabii pcrpclim.
CiTlc iUc ipsiiscst Stai>ii!s, qiicm polcnlissimi llisp.
cl Gallix
i0 FIL D'Et'Ic;
Reges niaximis slipendiis evokalum, et ad profess.
C'iariss,
ail. adscitum honoiaiimt, Crucîii et Paiisii
(loceiiicm
audire boni omnes, docii oranes procseniem
aniaverc, abeiintem complaiixcre.
Si tu horum es, Leclor, flores iiisparge niarmori.vel
poilus
lacrymas inagno fiineri molllbiis volis,
bonis verbis adprccarc.
Vixil an. 52. mens, fore 2. Obili 15. Kal. Qniniii.
Anno 1579.
in maxiima Galliarum.
Jusuis Rydiius es filia N. A\o b. m. 1. pp.
(Gros, p. 374.)
FULDA , ville de Hesse-Cassel, en Allema-
gne
I.
■Inscription semi-onciale sur Varchitrave des
colonnes de la basilique.
In honorem S. Genitricis Mari* semper Virginis
ac saiictonim Aposlolonim Pelri ei Pauli et
omnium duodeciiii Apusiolorum saiiclorumq.
inarlyrum Bonifacii, at(|ue Simplicii, Innocenlii,
«t ceierorum omnium S. ctiria al) universis
calbolicis eodem die veneralur et celobraïur ad
laudem et gloriam Dei anno iiicarii
Uansduxit banc aulam Domino rite dioavit.
{Cardinal Mai, 97, 2; Brower, Annal.
Fuld., p. 123.)
RAPHIE. FIL m.
llac diclonc potcns loira eaeloque Pcirus stat,
Arbiler in Icrris, ianilor in superis (1).
o_
Anlisies xi'i Dni dévolus Acliillïs
Culmina magna pii struxit lionore Pclri
N'enioputel vaciiani venerandi i;oininis aulam,
Sistcre quod non sit corporis isia domus.
Magna quidein serval vcnerabile Roma sepulcbriim
In qno pro .\pi nomine passus oliil.
Sud non et meritum nionumenla includere possunt,
Nec que corpus babenl saxa, lenent animam.
Victor enim mundi superaia morte triumphans
Sps ad summum pergil in astra Deum.
Cumque sit in xi>o vila durante reposlus .
Ad xpM lotus martyr ubique venit.
111e suos sanclos cunctis credenlibus offert,
Per quos supplicibus praeslal opem famulis (2).
m.
Eglise Saint-Pierre.
Anno Doniini dccccviii indiclione xv. dedicatnm
est boc oratorium a Reginbaido corcpiscopo. vi.
Kalend. Octobris, in bonorem beatorum aposlo-
lorum, palriarcbarum,prophetarum, marlyrum,
confessornm alque virginum, et S. Felicilatis
matris vu filiorum marlynini, S. Concordiœ,
S. Rasilic, S. Eutropiœ, S. Candidœ, S. Eme-
ranlian», SS. Aquihe et Priscillse et S. Leobae
virginis.
{Cardinal Mai, 164, 4.)
11,
A Vabsïd^ de Véglise de Saint-Pierre-au-
Mont.
Ecce sator hominum viclor super aelhera scaiidil,
I>iscipulis(|ue suis regni sacra liniina pandit :
<)neiii sic venturum angelica hue oracula spondent.
Coeius apostoliciis pariter cum plèbe tldeli
Dona Paracleti igné micanle capil (1).
1.
^uidnam. igilur mirum niagno si culmina Pelro
Quolibet existant aedidcata loco?
Cum que per toluni celebratur ecclesia mundum
In fundamento fixaPetro maneal.
Nanique illi Deus ipse caput qui corporis exlat
Propterea Peire nonien babere dédit,
Dicens : este Petrus quoniaui fundabo super te
Quani milii nunc loto niolior orbe donium.
In le per cunctas consislit ecclesia génies
Vincit et inferni carceris imperium.
Nam clavibus caelorum claudere poleras (sic),
Et reserare dédit pro meritis liominum.
Quaecumque in terris fuerii sentcnlia Pelri,
Haec erit in caelis scripia nolaiile Deo.
Dixit enim lu es magno mibi nomine Petrus,
Et tibi caelorum forlia claustra dodi.
■ (1) Brow.^»». Fntd., p. 162; R\d. Maur., t. VI,
p. 21.';, n. 17. — Mr.
IV
y ers de Raban gravés sur la gaine d'un Evan-
géiiaire.
H.inc thecam ad laudem Cbrisii sic condere iussit,
Rliabanus pracsul, servus et ipse Dei.
In quo et evangelium sanclum gesielur boneste,
Quando leelurus hoc diaconus erit.
(Cardinal Mai, p. 203 ; Raban, t. I, p.
218, n. 107.)
S'.tr le clocher du chapitre.
Prœceplis fralres boc signo convocal omnes,
Exemplo Domini eum lavai unde pedes.
Nec non consilium constat si forte gerendum,
Nec monili signo conveniunt subito.
Laudil)us cl noctis inierdum vila per actis
Caplamns somnum si dederil sonilum
Cœperii al radiis Pluicbus conspergere luccia.
Hoc résonante sopor ocius omnisabit.
{Cardinal Mai, 208, 2 ; Biblioth. des PP
de Lyon, t. XXVII, p. 523.)
(1) lia Corf. pal. (p. 75.) Gruterus, p. j!7o, 8,
corrigit (luae, illum, Peiri. po>las\iTO polerns, diiioiie.
(Videsis Baroniuni, t. V!I , p. 515; et de Angelis,
p. 6.) — Mr.
(2) lia Cod. pal. (p. 75.) Geut., ibid. n. 7, corrigit
Acliillt's, si'pnlcritm, quiie. Fleetw., p. 553; Baron.,
I. Vil, p. 513; BoRGiA Cnnfess. val., p. 87; Cardinal
Mm, p. 109.
^'5 CAN
M.
Ancien manustcre.
iuscriplioD ea Icltres d'or.
rniiiifitcs siimnii, Rotna qiios hicmisil habeiulos,
Uectores fiicrmii seilis apostolica;.
Jlos sorviisCliiibii Urabaii siiscepit ovaiulo,
llloriiiiK(uc Ossa hic condidil et lotnlo.
Leviuc ergo duo priudicla ex urbe seculi
Venerunl isluc digne el honore siio.
Qiios idem faimdiis Doniiiii mox obviiis assans
Supplex accopil hicqiic simiil posiiil
Manyr Altxaiulcr, maitvr Favianiis el ipse
Ikic veneie siuiul doclor utei(nie piu«.
Ciscipuli Xisli papai digiiiqiie iiiiiiisiri
Felicissimus hic Agapciiisque inanel.
Oinnes hi pariler aulam haiic salis ossibus ornant,
Virgo Dei genilrix quam dical et merilis.
Vos quoqiic qui iiilrasiis lemplum istos ciim precc
[fusa
fatronos vobis quairile in auxilium.
{Cardinal Mai, 3C2, G ; Uaban Malr,
t. VI, p. 230.)
VII.
Eglise Saint-Pierre.
Ecce vires islos pra:claros vaKIe patronos
■Ronia deciis orbis miserai hue pariler.
DICTIONNAIRE
CAN
ioi
Qiios qiioqiie Ilialianiis inimilis siiscoperal abbas
PiU'siile cum lliiiiiberlo vile locavil el hic.
Ilic magniis pansai martyr Janiiarius alqne
Ofifiiio insignes alqne sacris merilis :
Qui cum poiilince Xislo niucrone perenipli
Lovilx cœlo leddideranl animas.
^Rah., t. VI. 215; .Mah.. Sœc. Bcned.,
I. VI, p. 15 ; Cardinal .Mai, 38i, 4-.)
Voy. d'aulre.s inscriplions (ic Fulda, ar-
liclo ItoME , cliapilie vu , Epitaphes des
VMitj/rs.
Fl'RNES, en Belgique (Flandre),
1.
Epitaphe d'Antoine de Bourgogne, duc de
Urabant.
>4n/oHii(«, jiisius, acer, ac niililaris pugna Azi-
neurensi c^esns viii. Kal. Novembris m.cccc.xv.
cadavcribnsqiie boslinni ol)riitns iridiinm et
puiciierrima morte velul sepnlius jacuit, ul ma-
jorem huic ploriam lumulo infcrrel.
(Labbe, Thés, epit , p. 565.)
II.
Epitaphe de Jean de Bourgogne, duc de Bra-
bant.
Joannes nalii m.ijor, pielalis ac doclrinse amans,
13» a*lalis anno dux, IG- mariiiis; ac infausto
inox coiijugio 2i. Aradeniire Lovaniensis con-
dilor, diem iiaiid miillo posl obiit xv. Kal.
maias. m. cccc. xxvi
(Labbe, p. 599.)
G
GAÈTE, ilans lo royaume du Naples.
A l'autel Saint-Erasme, dans la cathédrale.
In hoc loco invenlum est corpns
B. Erasmi marlyris illibatiim
cl iniegriim leiiiporibiis Jo. papx>
a liono episco|X) Caiclano.
[Cardinal Mai, 50, 3; Ughelli, t. I,
529.)
GAND, en Belgique.
I.
Epithaphc commune de Cornélius Jnnse-
nius (1) et de Gaillnumc Damasi Lindanus,
évêques de Garni au xvi' siècle.
Eglise de Saiot-JeaD-Baptiste.
Revcrendis in Chrislo P P. S. TlicoIogi.T D. D.
Cornclio lansonio, el AViilehno Damasi Lin-
dano primo et secundo huiiis urbis Episcopis ob
mullDS in smitandis ol inlerprclandis sacris
scriptnris cxaiillalos labnrcs, et mérita in Dei
Eccicsiam cl Rempublicam Chrisliaiiam posi-
lum. Obiit hic 2. Novembris 1388. Illc vero xi
Aprilis anno l'i'O.
(1) An xv!i« siècle ce nom devint cclèl)re par les
docliiiics de r.riineille Jan'éniiis,. évèipi;; <rYpii's.
Quomodo in vila sua dilexerunt ,«, ita et in morte
non sutil separuti.
Unicus esPhœnix? Cineres li»c tiimba duoruiu
Phœnicum verie Relligionis habel.
(Labbe, 2'hes. epit., p 508.;
II.
Eglise de l'abbaye de Saint-Pierre.
Tombeau de Juditli, Glle de Charles le Chaure.
Régis Francornm Caroli sum filia Caivi
Nobilis illa Judith el spcciosa nimis.
Uxorem sibi quam me sumpsit Fcrreus oiim
ISaldiiinns, Duce quo Flandria pacein haluiit
Gloria qui vctcrum mihi (piomlaiii magna iiieoruni
Exlilit, lien! (larcdiiin mors rapuit iinenem.
Aller succédons Palri rcgnavil cl ipso
lemporc sal loiigo, mors rapit hune ad cum,
Oiiinia dencinni morlalia gauilia mnndi,
El sub sole niliil pernianel hic staliile.
Princeps prima fui Klandrensis et iin lita qnondaC),
Nnnc scd in angnslo contrahor hoc lumulo.
lam mihi nil prosnnt vir, proies, palria diucs,
Esi mea sed fœdis verniibus esca caio.
(Lahbk, p. 600.)
497 CEN DtFlGKM>illb:
GÊNES, au royaume de Piémont.
CEN
493
Sur une ancienne" croix d'argent conseri-(fe â
la cathédrale de Saint-Laurent.
ToSto T'j Oît«v ôiT^ov BkoSk; [lèv STSurviiKTO ,
I 'O v.'^io; ' Iw. 0 6Êû)-ôyo».
'O â'/to; Mtx«>i^'
Il ne s'agit pas dans celte inscriftioii du
césar Barda, i>arent de Nicéphore Phocas,
mais d'un certain Bardas, orfèvre, probalile-
ment, et dont on ignore et la vie et l'âge.
{Cardinal Mai, p. 9.)
On conserve dans l'église métropolitaine
de Saint-Laurent de Gênes, une pierre gra-
vée sur laquelle se trouve représentée la
sainte Vierge avec l'enlant Jésus et celte
inscription :
Mp ëï '
umiru
c'est-à-dire : hiàt^p ©eoO >•; rruyri, la Mère de
Dieu, la source. La sainte Vierge s'appelait
souvent du nom seul de r, u^yn, la Source,
la source de la vie, et de la grâce.
A un stnde de Constantinople on trouve
un temple fameux de la Vierge bâti par
l'empereur Justinien, dans un lieu déli-
cieux, ombragé de Cyprès touffus et fort
élevés, dans une prairie émaillée de fleurs
et arrosée par une source d'eau pure et lim-
pide, à laquelle on attribuait une vertu mi-
raculeuse, et qui est encore aujourd'hui l'ob-
jet de la vénération et des pèlerinages fré-
quents des Grecs. C'est cette source qui
avait donné son nom de Pigi , Tlnyri , à
la Vierge et à l'église elle-même , ainsi
qu'au couvent d'hommes et au palais des
empereurs voisin de cette église.
(Du Gange, Conslantinop. Cbristiana,
]. IV, p. 183, I8i. 1». 173, 17i; Mém.
di: l'Acad. des Inscript., nouvelle sé-
rie, t. II, j). IW.)
Notes sur le Sacra Catino de Gènes (1).
Le nom que je viens de transcrire est ce-
lui d'un vase hexagone regardé durant des
.siècles comme une relique ([u'aucun trésor
n'aurait su payer; en lui contestant tout au-
tre mérite, on ne saurait se refuser à recon-
naître en lui un monumeut tl'une haute an-
tiquité.
Il est d'une belle cou'eur d'étuerauile ,
d'une forme agréaJjle ; les angles sont bien
tranchés ; les anses, prises dans la matière,
sont bien placées; les ornements, qui consis-
tent seulement en des rangées de [loints
creux, sont de bon goût ; les souillures sont
peu nombreuses; il est aisé de voir qu'a-
jirès avoir éié fondu en entier, il a été ha-
bilement réparé au touiel.
(I) Keviic Aichi'plofiiriiir, i' année, juin I84.j, p.
li). Celle iioute est duc ;i .M. Gub;;i\c Biuiicl.
On ne douta ]ias, durant une longue suite
de générations, qu'il n'eût servi au dernier
rejias que Jésus-Christ ait fait avec ses apô-
tres.
Lors de la prise de Césarée f^ar les croisés,
en 1101, il jiassa au pouvoir des Génois
comme formant la portion du butin h laquelh^
ils avaient à prétendre. Porté à (iènos il y
fut conservé avec un soin extrême. Déposi'
dans une niche creusée dans le nmr qui sé-
pare de la nef une des deux sacristies de l'é-
glise Saint-Lauienl, il n'était ollert aux re-
gards de la foule qu'une fois par an, lors
d'une des fêtes les plus solennelles; encore
ne le voyait-on que de loin; un prélat le
montrait du haut dune tribune, en le tenant
dans ses mains par un cordon, et il était lui-
même surveillé par des chevaliers chargés
de veiller spécialement à la conservation de
cette gemme. On les nommait clavigeri. Les
clefs de l'armoire qui renfermait le Catino
restaient en leur pouvoir et il leur était dé-
fendu de jamais les coulier à personne. Les
clavigeri étaient choisis parmi les citoyens
les jilus éminents de la république. Des
amendes de cent à mille diicats, et, en cer-
taines circonstances, la peine do mort,
étaient jirononcées contre quiconque aurait
osé toucher le vase avec de l'or, de l'argent,
des pierres, du corail ou quelque autre ma-
tière dure, mesures rigoureuses que coniirnici
une loi du 2i mai 1176. Pendant longlenqis
|)ersonnu ne vint combattre l'opinion qui
regardait ce vase comme étant une émeraude
d'une gigantesque dimension ; mais au
xvni' siècle, il ne manqua pas d'observateurs
aui affirmèrent que c'était du verre et rien
e plus (1).
La victoire mit pour un moment le Catino
au pouvoir des Français; il sortit de son
inaccessible retraite, et, tout étonné de voir
le grand jour, il se trouva transporté à Pa-
ris ; le directeur du Cabinet des antiiiues,
Gosselin, demaiula qu'une commission du
l'institut fût cbargc'e de l'examiner; il en
résulta un rapport qui décida que la matière
du Catino n'était que du verre co'oié. En
1816, il retourna à Gènes, mais ces voyages
lui furent funestes ; il se trouva brisé a sojw
arrivée. Aujourd'hui , quoique bien déchu
de la vénération qu'il avait inspirée, quoi-
qu'il ne soit plus l'objet de lois spéciales et
sévères, il est toujours, et à bon droit, re-
gardé comme un antique d'un très-grand
prix (2).
Un moine de l'ordre des Augustins, Fih
Gaëtano. mit à profit le loisir dont il jouis-
(!) Voir les Yoijnyes (en atleinaml) de Keysslcr.
Hanovre, 1731, II, 5"2I ; Barthélémy, Voijinje «i
Italie, p. 18; De lv Conuasiine, Mém. de t'Acad. rfss
Stie/ift's, I7J7, p. 510 , Dolomiec, Disserl. sur l'i-
mcrmtde, iiisorcc au ilaqusiii Encyclop., an. I, I..J,
p. 17-l-l.j.
(-2) Voir d'aillenrs MiLLi.N, Magas. Encijc, janv.
1807, t. I, p. 157-I.jO où se n-oiive une (iginc (il
Catino; le l oijuge en Samic du niéiiie sivaiii, l. il,
y. 11)5; Poiivriige de Bossi, sur le vase que l'un con-
servait à Gênes sons le nom de Sanlo Catino. ThiI i,
IS09, iii-8'.
499
GKN
DlCilOiNNAlUK
sait dans son couvent do iraintcTliéièso, à
(jèiios, iKiur composur un lii'S-lon^ ouvrage
sur l'autlicntirilt;- i]fi l'IiistoirL- du .S"«c/"o tV«-
tino; ce travail parut eu 17:17, in-'r, sous le
titre suivant : Il Catino di SmernUlo orim-
tttlr, gemma consenata du ;V. .S'. Jo^m Crislo
nrW ùllimn cenii di/jH Azimi, c custodita con
religiosa pietà dallii scrcni.tsiina Repithlicndi
(ienovd, corne glorioso tnifeo riporlnto ndla
contjuisin di Terni Santa l'anno MCI. Si
uioslra In sua aiiticliità, prrziusitù et sati-
ti'à uuteiitirala dagli Aiitori corne dalle pu-
bliche scriltiire dell' Arcliivio. Opéra istorico
■inorale arrichita di cognizioni et dottrinepro-
ptteroli a sludiosi c grale agli amalori deW
Antirliità. Geiiova, 1727, in-'i-", xxwii c. et
'MS [K L'auteur a recueilli loules les tradi-
tions qu'avait conservées une pi6té peu
éclairée; il avanc:o (clia|i. iv) que ('O l'ut la
reine de Salia (pii oli'iit ce vase à Saloinoii
connue le présent le plus précieux qu'elle
pût lui faire. Le nionanpie hébreu le lit dé-
poser dans son trésor; il en connaissait tout
Je prix, il en faisait usage aux fêtes les plus
solennelles. Le Catino passa bien plus lard
au pouvoir d'Hérode. Jésus ayant célébré la
cène dans une salle où l'on s'allendait à la
venue de ce doinierroi, employa ce vase,
qui avait été apporté alln d'être mis à la dis-
position du monarque. Celte version un peu
forcée n'a pas obtenu un assentiment una-
nime ; d'auU'cs écrivains ont pensé que le
Catino était devenu, par voie de succession,
la [iropriété du niaitie de !a maison cliezle-
(piel Jésus-Christ réunit ses aiiùlres pour la
dernière l'ois.
Fia (Jaëlano pense (pie ce docteur de la
loi dont l'-Lvangile tait le nom était Nico-
dème. Lors de la dispersion des aiiùlres et
lies disciples, rien irein|ièclie de croire (jue
ÎS'icodèiiie n'eût cherché refuge à Césarée;
il y porta le Catino qui était demeuré en son
jiouvoir, et qui. pendant (irés de dix siècles,
trésor dont des propriétaires jaloux ne révé-
laient iioint l'exisleuce, resta ignoré dans
cette ville, jusqu'au luonicnt où il passa dans
les mains dtîs chrétiens (1).
Nous avons recherché dans les anciens
auteuisce qui pouvait jeter quelque jour
sur l'origine de celte tradition ut sur la ilé-
couverte du monument dont il est ici ques-
tion.
Nous trouvons dans Mathieu Paris un pas-
.««age où cet historien lirait confondre quel-
(lues-uiics des circonstances de l'iii^loiie du
(Jatino avec les légendes du Saint-GraaI.
« Die igitur pru'lixo convenienles magnâtes
apud Weslmniiaslerium, magisler eiiiiii l'em-
pli et Hospilalis cuin ti'stimunio quampluri-
inoruui sigillorum, videlicet iialrian lue Hic-
r.jsolyuhtani anliiepisiuporum (|uuque et
episcoporum , ablialum et ah(jiuni |ir<elalo-
rum et magnaluiii di; terra sancla niiserunt
quamdain porlionem sanguinis Doniiniri,
quem, jiro salutc ninndi, fudit in cruce, iii
quodaiu vase crystallino vetustissimo, per
(t) l'oir VHitt. di'n Ciu'isntlLS (on :illeiiiaiiil), p.u'
Willvrii, 1. Il, [>. iOi; et lîi;il;ii(o (addilioii), II, p. 8.
CEN
Temolorum
500
no-
queuidam fralreiu Temolorum bene
tum (1,1. »
Un récit qui se rapporte h une autre épo-
que, mais on se montre rinHuence d'une
idée semblable à celle qui guidait la plume
de Mathieu l'aris, se retrouve dans un autre
vieux chroniqueur hrilaniii()ue i2) : « Co[)U-
lavit etiam rex Lllielslanus et aliam sororen»
siiam Othoni ini|ieralori , a qun , (iraeler
gemmas et equos , recepit quoddam vas ex
onichino Iransparcns et polilum, ila siihtuli
cadatoris aile coinposilum, ut vere llucluaro
segetes, gemmaie viles, hoiiiinnin imagines
nioveri videantur : recepit eliain enseiu
Constanlini magui, in (juo lilleris aureis no-
rncn possessoris legebalur, in ciijus capulo
su|)er crassas auri laminas tigebalur clavus
ferreus, niius de (]ualuor quo Christus in
cruce tigebalur ; item laiiccnm Karoli magni,
qna vdjrala semper viilor abibal, quam tra-
dunt aperuisse latus Chrisli, etc. »
Si nous passons aux historiens des croi-
sades, le témoignage le plus circonstancié se
trouvera dans Cuillaume de Tyr (liv. x,
ch. IGj : « Liai aiilom m parle civitalis, in
liico edilo, ubi olini ab Uerode ad honoreiu
Augusli Ca^saris, miro opère dicitur lahrica-
luiii lemplum, publicuin civitalis oralorinm :
in hoc eodem oratorio reperlum est vas co-
loris viridissirai, in niodum parobsidis for-
iiiatum, ipiod praxlicli Januenses smaragduin
reputanles, pro mulla sunima pecunia} in
sorlern recipienles, ecc!esi;e suœ ])ro excel-
lenti olitiilerunl ornatu. Unde et usque hodio
transeuiilibus per eos magnalihus vas idem
quasi pro miraculo soient ostendere, persua-
denles (piod vere sit id quoJ color esse iu-
dical smaragdinus. »
Alberic des Trois -Fontaines s'exprime
ainsi dans sa Chronique, insérée par Leib-
nitz dans ses Accession, histor. Lips., 1098,
in-i°, [). 183 : « lia B.ilduinus rex cajila
]H'ius Antipalride civilate, quaî nuiic dicitur
Assur, Ciesaream ei viciuam obsidet qu;e
jirius Turris Slralonis dicebalur. Civilate
violenter ell'iacla, cives in (jiioddam oralo-
rinm suuiii confiigerunl, ubi tanta fuit slra-
ges eoruni, ipiod columnarum bases sanguis
linseret occisorum, ubi [larlicipi'S illius vic-
torue Januenses vas viridissimi coloris re-
perlum et in modum paropsodii formatum
pro multa summa pecunia- recipienles in
sortem pro excellenli oblulerunt ornatu ec-
clesioj su;e. »
.Marin Saiiuto, dans son curieux ouvrage,
comiiosé, mais sans frnil. pour |irovoquer
une nouvelle croisade, dans son J.ibcr secrc-
tovnm liileliuni Crueis. lib. nr, p. vi, c. 4
,roir le recmnl de Bongars : <ie.->ta Dei per
l-'rancos Hanov., Itill, |i. ii. l.'t'», b.). éiTit
de S0!i côf • : « Ibi Cjesarca' Januenses reper-
Inin vas preliosnm sive de viridi lapitic,
([iiein smaiagdiim asserunt, |ir.) parle iiierce-
(() Lib. 111, n. Iil7, LomI, KISC, iii-fol. p. (!IL
ri) ll,uni.l-llCS lllGl>l.>C>, l'olijclirniiii-. \\\-. \l. a.
'Ji'.t, «liiMS le recueil île Gale : Scrij^t. XV, Ihit., i. I,
1>. iUl
501
GEN
D'EPIGUAPHIE.
GliN
dis accoperunt cl malrici ccclesiœ deilerunt. »
Un arclievôque de Gènes, Jacques de Vo-
riiginc, devenu C(^lèbre grâce à cette Légende
(iorc'c dont il fut le compilateur, et qui a été
si souvent l'eproduile durant quatre siècles,
s'est trouvé celui des anciens annalistes qui
a le plus loiigueiuent parlé d'un événement
d'une ini] ortance aussi capitale h ses yeux,
pour la cité dont il était le métropolitain.
Quoique son récit soit d'une certaine éten-
due, nous le reproduirons intégralement;
peu de personnes iront le cherclier au clia-
jiitre 18 du Clironicon Januense inséré dans le
vaste recueil de Muralori : Script, rer. ital.,
t. IX, p. 32.
« Erat autem in prœdicta civitate (Cœsarea)
vas quoddam snieraldinum inœstimabiliter
pietiosum : ca|>ta igitur civitate prredicta a
prœdictis (Januensiluis) de coramuni cun-
sensu très partes omniinn, quœ ceperunt,
facere voluerunt. In prima igitur parte su-
jiradiclum vas smeraldinnni assignaverunt :
in secunda parte cor|ius civitatis cum omni-
bus rébus inniiobililuis posuerunt ; pro teriia
vero parte totum Ihesaurum civitatis et om-
r.ia mobilia statuerunt. Ordinanles autem
ni J'inuenses, quoniam in captione civitatis
fuerunt (irincipales, partein illam accijierent,
quam magis vellent et reliquam partem lia-
bcret totus exercilus : Januenses cœteris
aliis partibus on)issis vas illud smeraldinum
l>ro sua parte acceperunt el Januara cum
iiiulto gaudio deportaverunt. Quod autem
illud vas sit vere lapis smeraldinus , tesfan-
lur omnes gemmarii, qui illud viderunt, di-
centos se numquam vidisse tam pretiosum
smeraldinum. Istud etiam et manifeslum per
hoc quod apud Cœsaream tanti pretii existi-
niabatur, (]uod cum tota civitate vel cum
tûto thesauro civitatis l'uerit œqualiler œsti-
n:atum. Quoniodo enim verisimile est, quod
supradictum Inpidem smeraldinum ad valo-
rem totius civitatis vel totius thesauri civi-
tatis pro una parie œqualiler posuissent, nisi
eis pro certo constitisset, quod rarissiinus
smeraldinus esset? Est autem supradictus la-
liis smeraldinus tanti fulgoris et tam mira-
bilis claritatis quod omnes alii smeraldini et
céleri lapides pretiosi juxta illumpositi a suo
fulgore deticiunt et prœ nimioillius s|ilendore
a sua claritale pallescunt. Est enim illud vas
factum ad instar catini, unde vulgariter dici-
tur, quod luit ille catinus in quo Cliri;.tns
cum suis discipulis in cœna comedil, de quo
Christus dixit : Qui intingit mecum mantim
in calino, hic me tradet. Utrum autem hoc sit
verum , ignoramus; sod quoniam Deo nihil
est impossibile, ideo illud nec conslanter as-
serimus, nec j)ertinaciter denegamus; qui
enim hoc volueiit credere non est redarguen-
dus de levitate, et qui noluerit credere non
est reprehendendus de temeritale. Sed forte
aliqui objicienl et dicent, ijuod in ouniibus
factis suis Christus semper cxemplum liubuit
maximœhuinilitati; in catino autem smeral-
dino tam pretioso comedere non fuisset
exemplum huinilitatis praebere , sed quidem
oxompluni vanitatis dare. Sed ad istam quœ-
slionera polest defacili respondcri : ccrlum
est enim quod cibos communes in catino
smeraldino comedere esset qiia-dani vanitas
sive pompa, sed agnum pasclialem et sarra-
mentalem, qnem Christus in c(ena cum disci-
I)ulis comedit, in catino aureo sive smeral-
dino comedere non fuisset ponqia sed devo-
tio et reverentia magna. Islud autem sub si-
ientio prœlermitlendum non est, quod in
quibusdam libris Angloruin rejieritur quod
quando Nicodemus corpus Christi de cruce
deposiiit, ejus sanguinem, qui adhuc recens
erat et ignominiose dis[)ersus fueral, ipse re-
collegit in quodam vase smeraldino sihi a
Deo (jivinitus prœsentato et illud vas dicli
Angli in libris suis sanguiralia ap|)ellant.
Illud autem vas Nicodemus cum multa reve-
renlia custodivit. Tempore autem proce-
dente Cfesaream fuit translatum et tanden^
Januani est dednetum. Diclum ergo fuit ul
illud vas esset ]iretiosum, in quo reponi de-
bebat preliosus thésaurus, scilicet sanguis
Josu Christi. Ouod autem illud vas non
fuerit arte huniana factum sed divina arto
productum , intendimus ostendere duplici
ratione. Una ratio est, quod si factum fuisset
aliqua arte humana, viderelur quod plura
alla vasa similia debuissenl in oibe fuisse
aliquando fabricata. Sed a [rincipio mtindi
usque simile o]uis non est iuventuni in tolo
orbe terrarum. Aliam rationem ad hoc pio-
baudum inducimus fortiorom. Constat enim
quod illud quod pioducit nalura, ])erfec-
lius, etc. » Muratori arrête ici son extrait, en
ajoutant:" Ileliqua omitto, quipjie ex nugis
quodiibcticis tantum [letita. »
Il ne faut pas négliger le témoignage d'un
liistorien qui ('crivait quatre siècles après la
prise de Césarée, et qui vit h; ^acro Catino
aux plus beaux jours de sa gloire. Iia|i|>or-
tons ici une page des Cliruniijuc.i de LoysXIf,
par Jehan d'Antun, an. lb()-2 : « Le jour eu
suivant qui fut nng lundi, x\ix' jour du
moys d'aoust. feste de la décollacion de
Sainct Jehan-Baptiste, le Uoy fut ouyr messe.-
dedans une chapellt; dudici SaincI en l'églize
de Sainct-LaurenI, qui est le grant donmie et
cathedralle eglize de tiennes oiî fut i)ar les
chanoynes de là, après la mi'sse, monstre le
riche vaisseau smaraydin, c'est assavoir le
jirecieux plat ou quel Notre Seigneur Jhesu-
crist mangea avec(pjes ses a[)postres lejoin*
de sa ceine et est celuy plat rpi'on appelle le
Saint Graal, lequel, sçelon le dire connnun
de (Icnnes et ce que j'en ay véa ].ar leilre,
fut là apportée jiar les Oennevoys en l'an
mille cent et ung, elfut |)riz en lasaintecyié
de Jherusalem, en la manière que vous
orrez. Les Pizans qui lois estoyenf comme
roys en mer avec les Venissyans et Geinie-
voys furent outre-mer à tout grand iiavigage
el grosso armée et coiiqueslerenl sur les
Turcz et sur le Sonidan [ilusieurs vissifi-s,
isks et chaléaulx et entr'autres prindrent
Antioche et Jherusalem et orcirent tous les
infidelles qui là rencontrèrent ou gaignerent
richesses innumerableset incomparables tré-
sors. Après celle prise de Jherusalem, ques-
tion fut entre les conquerans du butin et
appoinclé entre eulx pour ce que à ue
.'.on
G EN
DICIION.NAIRE
CEN
501
osloyeiil lioys conlemluns que en Iroys par-
tyes seroit divisé; ("est as.s;ivoir la seigneu-
rie Pl (loinmano pouv une, h.'S trésors, meu-
bles et richesses pour l'aulro, elle précioulx
j)lat d'esmcraudo jiour lo tiers; lesquelles
choses furent ainsi divisées et partyes. Et
j)Our ce f{ue tes Pizans qui lors estoyent les
)ilus loris et avanla^'cux des troys handes et
ansi que plus avoicnt travaillé et faict do
mises jiour lesdiles comiuestes, fut accordé
entre cuk que iceulx Pizans auroient le
choix des partyes et fpic premiers nicclroyent
la main au butin, lesqu( Iz, après avoir sur ce
advisé, prindrent poar eulx la tiM're et sei-
j;neuric de Jherusalem, comme la plus ho-
norable i)nrlie di's troys, et jiour monstrer
<ie ([uoy toutes les grandes [lorles de la
saincte "cylé prindrent et liront mènera Pize;
lesquelles ancorcs y sont rcstués deux quo
Jes Florentins depuys leur ont lollues et
ostécs; j)our rovenii', toutes les forteresses,
places, chastéaulx leur furent baillez et la
possession de la seigneurie mise entre les
mains, laquelle ilz gardèrent par force contre
lo souldan longue espace de temps, et
•i'icelle jouyrent |»aisihlement ce qui leur fut
et cust esté à jamais ung liltre d'honorable
louange si les nu'elians maleureux ne l'eus-
.sent par leur avarice vendue aux infidelles,
ce qu'ilz tirent; ilonc commyrent crime tant
dampnalile que pour ce forfaict furent fore-
lax de toute grike de bien faire et de toute
cure de [irollicteren vertus tant que oncques
seigneurie, mais sont toujours venus en
deschéantde hon hiz et d'eureuse ])rospérité;
or, après qu'ilz eurent ainsi choisi et pris
les Venissiains suyvirent et comme convoi-
teuix de denaré, embourceront l'or et l'ar-
gent et prindrei.t pierres jjrécieuses, vais-
selles, joyaulx, draps d'or et de soye et de
laine, et en somme tout ce île valleur que
emporter peurent; restueseullementle sainet
vaisseau, lequel demeura pour le partaige
des (jennevoys qui dedans leur ville de
*iennes apportèrent, qui ores y est comme
je say peur l'avoir véu ainsi que cj-après
laicnupleray.
Il Celuy Irès-précieulx vaisseau est une
esmeraulde l'aide et entaillée en manière
d'ung graiil plat en laigeur' de deux [lalmes
que nous, Franeoys, appelons es|)ans, de si
très-reluisant lustre et tant venle coulleur
que toute autre esmeiaude aupiès d'elle est
(d)scurcye, ellacét,- et do imlle monstre sans
vertus, et c'Jidienl eu ront au-dessus du
plus largi; six palmes en (piadrature; au fmt
dudicl jilat est luig auln; petit roui laii t an
conqias, sçelon la porpocion de sa giaiehnir,
et divs le b(jrt de ci'hii rondeau uicipies au
hault du |)lat s((nt six ijuareures faictes à la
lignes et pour sousternr celuy i)lat; au-
dessoulx sont deux ances de mesuie ()ierre,
larges assez pour là passer la main duiig
hoiinne, ce rpii est ung leiivri' merveilleux à
regarder et faict par artilice tant sunqitueulv
que mieulx sinnble mirai-uleux (pie manuel,
aussi est-il. seeloii le dire de plusieurs et
l'vîuaginer de rhascun, car ?s'ostre Seigneur
l>icu, au jour de sa cei^ie touie desprovéu d"
riche vaisselle pour manger l'aigneau [ws-
chal et voulant aux humains son poiivoii- di-
vin magnifiiT, fist miraculeusement de terre
ville celle précieuse [lierre. O bon aliiuemiste
oncijues n'en fut ne ne seta de tel; ore ont
li's (iennevo\s ce préeienlx joyau que plus
«hier lienneit (pie tout l'ur (tu nio:id(! et de
vray c'est bien ung trésor d'ineoiuparablo
richesse et d'inestimable préciosité, hîipielest
dedans I" saciairedu grant doinme (/e Sainet
Laurent de (îennes soigneusement gardé. »
On excusera ces longues citations en son-
geant (prelk"; sont extraites d'écrivains bien
l'arement feuilletés.
Nous croyons que l'origine de la tradition
(pii environne soudain de son resp(!Ctle vase
ti'ouvé à Césarée vient di'S l'écits alors ré-
jia'idus au sujet de saint (îréal, de ce vase
mystérieux, si célèbre parmi tes romanciers
de la cbevalerie; une légende qui remonte
au moins au vir siècle, le re[)résentait coiiimo
ayant élé transporté en Angleterre; la fer-
veiM' des lidèles fut liien ai<c de le retrouver
soudain en Oiieiit, et celle opinion llatlait
trop les croyances, les passions de répoi]ue,
pour ne jias être uussit(jt adoptée avec en-
thousiasme.
Encore une citation qui montrera l'anti-
quité des idées réjiandues au suj(.'l du Saint-
(iréal; le passage est cui'ienx et il a échappé
aux (iivcrs ouvrages que j'ai consultés tou-
chant ce point de la mythologie euro|)éenuo
au moyen âge. Ouvrez la liibliolheca Cister-
ciensis (1) de ïissier (2).
« Hoc temporc in Brilannia cuidam cre-
mitfe monstrida est mirabilis ([ua'dam visio
]icr angelum de saiicto Jijseph dccurione qui
corpus Doiuini de|)osuit de cruce, et de ca-
tino illo sive [laropsiile in (juo Dominus cœ-
navil cum disci|nilis suis, de ipio ab e(.dein
eremita descripla est hisloria, quu' dicilur
de (iraali. Haiic historiam latine scriptani
invenirenoniiolui: sed lantum gallire scripta
habetur a ipiibusdam pi'oceribus nec facile,
ut aiunt, tota iiiveniri polost. »
Ajoutons (pie la ville' de Lyon se vantait
de posséder une relique de même genre;
roirC. de Laiioi nicrn, les Ma&nrcs de l'abbaye
royale de l'île Barbe de Lyon; Lyon, l'>'>'i.
in-.'».", chap. 2, p. 10 et suiv
GENÈVE, en Suisse.
Aucieiiue inscription chrclicnne.
Non nu'iilis luecor ni ii . .
pncvalc.il piclas ni . » .
. . t (luiiiiiiHiue Icgil ec . .
. . . siiiKiiie suis pniH'ibiis f . . .
(l) r.oll(i rolli'c liiiii ;iss('/. ptMi cniiiiiio (^sl iinpnr-
tanlc; elle icnrcrnii' des ecrils il'dli inliTi'l rcci pour
l'IiisUiire ilo l'raiiic (pii ne se ironvciil ipie l;i; il csl
(Alrinicnicnl r.U(^ de la rciuMnilrt'r coinplclu en
liiiil vdliinics iii-l'dlii); il n'est pas (oiiiniiui don tlé-
«■(iiivrir des volnines iselcs. Len^lel ItnlVcsnny avonc
n'avoir jamais pu voir les loim.'s III, IV vl V.
(-2) n.ivNcroMMNr. lOUO-ICC.!), t. VII, p. 92; em-
siilliv llcliiKiiuli yiiijiiliiiwulis Clirvniivi:, 1. \u\,
j- 7l!S.
D'EPlGRAPmE.
eOS GEO
AJsil iiliiiiliciis victo . . .
Ancecisus erain p . . .
sis momor ipse riiei
[Cardinal Mai, 159, 3; Pococke, Ins-
criptions, p. 79, n. 3.)
GÉORGIE, province de l'empire Russe,
au sud du Caucase, et par conséquent en
Asie.
M. de Bartholomœi a découvert en Géor-
gie, entre autres objets précieux, une croix
(in pierre fort ancienne, sur laquelle on lit
avec quelque peine riuscrijjtion suivante :
TAC Yï
ON AOï
AON COÏ
oprioN
HAKOBON
IC
XC
C'est-à-dire en caractères courants.
Ta; i^u
TOV Sou
Teofiyiov
Oa voit que celte croix a été érigée par
un individu nommé Georges Jacques. Quel-
que grossier qu'en soit le travail, celte croix
a de l'intérêt, parce que c'est un monument
de plus du christianisme dans la Kabarda,
qui est aujourd'hui toute musulmane.
Dans une plaine du cette contrée, au pied
d'une chaîne de montagnes qui s'étend de
l'est à l'ouest, on voit un grami nombre de
tumulus de dilTérenles grandeurs, et entou-
rés chacun d'un fossé. Ces sépultures sont
évidemment de ré|)oque païenne; cependant
tout près de l'un des grands tumulus on voit
encore une croix en pierre, entièrement
couverte de ligures sculptées en relief.
L'inscription qu'elle porle est grecque et les
caractères sont si peu distincts qu'il a été
impossible de les copier.
Le prince AVoronzolï a donné les ordres
pour transporter la croix de Georges Jac-
ques à Pétigorsk, oi!i seront réunis le peu
(le monnumenls chrétiens que le fanatisme
inusulmanaéfiargnés dans ces coirtrées.CtjUe
croix oll're sur le cùlé [)riucipal, tourné veis
le nord, une inscription suiuiontée d'une
croix en forme de nœud. En l>as de l'ins-
cription, on voit (rois coix paléi'S et au-
dessous un animal, peut-être une biche al-
laitant un jeune l'aon. Le. cCAé o(ii)Osé offre
trois cavaliers placés l'un sur l'autre et
tournés h droite. Celui d'en liaul tient un
sabre, celui du milieu rc(;()il un fruit qui lui
est oifert par un enfant. Au bas, on voit un
grand vase entre deux buvcius tenant des
cornets à boire ; enlin, un troisième person-
nage conduit une brebis.
La partie orientale représente en haut
une croix en forme de nœud, et en bas u;i
GER
50!}
cavalier allant 5 gauche et perçant de ta
lance une hydre à Irois têtes.
La partie ouest est occupée en haut, dans
un carré, par une figure humaine, au-d('ssous
de laquelle sont placés quatre personnages
coiffés de bonnets pointus ; et en bas, un ca-
valier armé d'une lance et allant à droite^
avec un homme à cheval sur un chevreuil et
tenant une espèce de fleur.
D'autres antiquités sendjiables se trouvent
dans les délilés au nord du Caucase et non
loin du litloral de la mer Noire, chez les
Abatcliehs et les Chabouchs, peu[)les musul-
mans depuis un siècle ; ces vestiges du
christianisme .seraient seuls des témoigna-
ges irrécusables de l'apuslasie de ces ]>opu-
lations.
Voy. Revue archéologique de M. Leleux,
novembre 1851, pag. 518, 8' année.
GERCY-EN-BHIE, en France.
1261. — Dans le chœur de l'église abbatiale.
Hic jacet celsissiinia poieiuissimaque domina
Joaniia, coiiiili.ssa Tolose cl Piclavoriuii, iixnr
celsissiiiii poteiilissimique priricipis doniini Al-
defonsi fratris sancli Lmiovici régis, (jiii liane
ecclesiair. fiindavere que oliiit aniio l:iGi die
assunipiioiii.s 15. Marie ; Deuiii piccamiiii pro
anima cjiis.
Jeanmi dont il s'agit ici élait fille de Ray-
mond, comte de Toulouse, et. femme d'Al-
phonse, comie de Poitiers, frère de saint
Louis; comme elle mourut sans postérité
(1271J, lu comté de Toulouse fut réuni à Is^
couronne en 1272.
(Mém de la Soc. archeol. du Midi, t. Ili,
p. 230.)
GERMIGNV DES PRÉS, département du
Loiret, en Framte.
On a découvert en 18'i-7, dans l'église de
Germigny, deux anciennes inscriptions i:hré-
-R
omag'iesi a pu-
tiennes que M. \ergniaii
bliées dans la Bévue archéologique, toiu. IV,
p. 33.
La première inscription est ainsi conçue :
lit. no. jin. dcdicalio. hiijus. cctlesia;
Ano. înrarnalionis. Doniini. dccc. et vi.
sub. iiivocaiioiie. sanclie. Ginevie.
el. sancti. Gonniiii.
C'est-à-dire : « le 3 dos nones de janvier, cette
église a été dédiée, l'an de riiicarnaiion de .\oire-
Seignenr 800, sons l'invocation de sainte Cene-
viève et de saint Germain. »
Sur une mosaïque de la même église, S3
trouve la seconde inscri[ilioii, dont voici la
texte :
Oracnlnm. sein. et. clieinliin. Iiio. aspiee. spectans.
El. tesianienti. en mica et
IKeccelcns. precipns. que. siiulens. piil. sac oiieiilcni
Tlicodidfnm vot lo Inis.
Aidés d'une transcription faite aulrcfn's
par Baluze, un a restitué ainsi celle inscri[i-
tion :
Ui'.iciiliim sancliiui cl Ghernliin liic aspicc spcclaa.î,
El le^lunienti en niicat arca Dei
507 GLA UlCTlON.NAlUï
Hoc cernons preiilnisque sludens pnlsare Tonanlein,
Tlii'oilnlpliiiiii VDlis jungilo (pix-so tiiis.
On en a nn'^ino Icnlé la Iraihiolioii sui-
vnnle en vers IVançais :
Vois l'arche d'alliance, éclatanl de lumière,
Coiilemplo ici l'oracle avec les clicriibins,
Pleins de gloire, inclines, voilanl le Sainl des saints;
Invoqne avec ferveur le maîire du lonnerre
Et cnnipreiiil'i Tlicoiliilplie en ion linnd)!e prière.
Tliéuiiul|ilie est le fii](Me par les soins et
aux frais de qui fut exécutée la mosaïque do
Germigny.
GIMONT.déparlement du Gers, en France.
1500.
COR
50S
.1 Vonrimne nhbnj/e de Gimont,
ordre de Cilcaux.
L'an M. V. c. mossen Pey de Bidos, abat, fec fe
la présente capcr;\l (I) et la claiiiura et ... .
L'ao mil cinq cents, monsieur Pierre de Bidos,
abbé, fit faire la présente chapelle et la clôture et . .
Pierre de Bidos, élu abbé en HSl, mourut
en lolO.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p 233.)
GLASGOW, en Ecosse.
Ancienne inscription dnm V intérieur de l'é-
qlise cathédrale.
Siderei montes speciosa cacumiiia Sion,
A Libano gemin;c llore cornante cedri,
Ca'Iorum porUc lali duo luniina mundi
Ore lonatPauhis, fulgurat arce Petrus.
Inler apostolicas radianli luce coronas,
Pociior hic mnnitis, celsior illc gradu.
Corda per hune hominum reserantur, et astra per
Quos docct ille stylo, suscipit ille polo. [illum;
Pandit iter cœli hic dogniate, clavibus alter :
Ksi via cui Paulus, janua fida Petrus.
Hic petr.i firma manens, ille aichitcclus habelur :
Surgit in bis lenii>lum quo placct ara Deo.
Anglia plaude lubens ; miitit lihi Koina salutem
Fulgor apnstolicusGlasconiam irradial.
A facic bostili duo propugnacula surgunl.
Quoi fidci turres uibs eapul orbis liabet.
ll.ec pins egregio re\ lua refenus aniore
Dona sua populo non moritura dédit.
Tolus in affectu diva? pielalis inh;crens,
Ecilesi.ciiuc juges amplilicavil opes.
Melchisederb nobter Tuerilo rex atque sacerdoa
C.nniplevit vera: rcUigionis opus.
Publica jura regens et celsa palaiia servans,
L'nica piMililicum gloria, norma fuil.
Hinc ahieus, illinc iMc:iitoruui fulget honore :
Uicquuque geslorum laudc pcrcnnis erit.
[Cardiiud Mk\. 110. 1 ; Boii.ANn., t. I.
févriir, p. DUO; Camuln, Uritaimiu.
[<. 105.)
(t) C'.i/icrn/, en g:iscon, chapelle.
GLASTONBURY, au coinlé de Sounncrset,
en Angleterre.
Epitaphe du roi Arthur, au presbytère de
Glastonbury.
Ilic jacei Arturus, flos regum, gloria regni,
Quem mores, probitas, commendani lande perenni
Au pied de la loinbe d'Arthur est l'épi-
taplio de sa seconde fiiiiiiiie.
Ariuri jacei hic conjux tuniulala secunda,
Qux mcruil cœlos virluium proie fecunda
{Sépulcral monuments t. 1", p. xciil.)
GLOUCESTEU, en Angleterre.
I.
Epitaphe de Richard II, mort de 107G il
1080 et enterré à l'abbaye de Gloucester.
Hicjat-et Ricardus AVill< senioris régis fliius et
Beorn. Dux.
InUis est corpus Hichardi Wilhelmî
Conquestoris fdii et Bernie ducis.
[Sépulcral Monuments, t. I", 14.)
H.
1176.
Epitaphe du fils de Gilbert, le con-
quérant de l'Irlande.
A la Chapter-Housse de (doiicesier.
Hicjacet Ricardus Strongbou hlius Gilberiico-
mitis de Pembrohe.
[Sépulcral Monuments, l, 23.)
GORTYNE, ancienne ville de la Crète, où
est aujourd'hui le village de Castcl-Novo, sur
la côle méiidiouale de Candie.
I.
'Aviziov Bkito'Ov
tÔv ÀaprrpoTaTOv
«vOiJTraTov Kauiraviaf
S6yft«T( Toû xoivoO nùimt
T>iî ÈTrapx'*» Ot'xou(/5viof
Aoo-iôsof AcxXdîtioSotoî
ô lafiTT f,oxtt.TOÇ viraTiMS
«V£«rT)]ff£V. (1)
II.
nsTpwvlov ns66ov
TOV "kuiXTT pix'J.TOV
«v8Ù7t«TOv y.ai
ùnô ùirdo^uv »rpaiT»>pi«»v
r SoyfistTi T«; )e<ftK/)5c
ô OixmjiiMtii AoTi'Otoc
r«pTuviwv Govïf,:
'Aïx).>iirioSoTOv
)lafX7TpOTaT0; ÛWKTlXOf
«VSffTJJffEV (-).
[Cardinal Mai, 439, 9.)
1'
, Cr.
llV.tO. '20; PocoK, liiicr., p. 4r>.
snrr., t. 1, p. 245, ciGrut , p. lOUi,
p.2i
(1) GllllT
V. C.ORNUL.,
i. 101)0. 11. , . n r II (
(i) Pocoii.p. 13,n.;j;(..onM.N.,dcPrar. Urt)
500
GRA
DEPIGUAPHIE
On trouve à rarticleBÉNÉVENT, dilïérenles
inscriptions concernant Anicius Bassus. —
ro(/f;.iussile Recueil du cardinal Mai, p. 293.;
(Jrutcr, 1090.20 p. 1092. k.' Corneiio Creta
Sacra, t. I, p. 142, etc.
GOSBERTON, au comté de Lincolu, en
Angleterre.
Epitaphc de Nicolas de Rye,
Sliérif (lu romié de I.inroln, sous Edouard I" (1278), mor
en 1279 ou'80, ol eriierré à l'Eylise de Gosberlon.
llic jacel Nicolaus Rpy
\Miles et Edinundus lllius
Ejiis.
Animabiis propilieliir Deiis. Amen.
(Sépulcral Monuments , M. t. 61.)
GOZO, en lalin Gaulis, jietite île, voisine
de Malte.
Sur un socle antique.
D'un côié:
D. N. Anr. Valerio
Constanlio aiig.
R. P. Gaiil. cur.
F. Pollione . . Riifo
M. F ... . III virr
De l'autre côié
DN. M. Gnlerio
Valerio Maximiano
aiig.
P. Gaul. ciir. L'i . . .
D . . . oiiiioni El Riii
a . . . . ann ... II virr. (1).
[Cardinal Maï, p. 258.)
GRABEDONA, sur le lac de Como, près do-
Milani.
Eglise Saint-Nicolas.
AGRiriMÎS
FAMIJLUS XPl
COW. CIVITATIS
EPS. HOC ORAT-
ORiujr. scT*: Jus-
TIN.B MARTÏRIS
ANNO X OROmA-
TIOMS SU-E A PIJN-
DAMENTIS FABRI-
CAVIT ET SEPOLTO-
RAS IBI ORDENA-
Brr, ET IN OUM
EXPLEBIT AD GLO {sic)
-f DICABIT.
Agrippinus, l'évoque de Como dont il est
question dans cette inscription, vivait en 586.
{Cardinal Mai, 105, 4: Miratorf, p.
1824, 1 ; Tass. Ann. sac, t. I, p. 603;
CoRsi., I, 13, p. 261 ; Bolland., t. 111,
juin, p. 378.)
GRADO, en Illyrie, empire d'Autriche.
(I) Inscr. Sic, p. 54, qiias vide, nec non Lupiiim
op. poslh., t. Il, p. 120; Spon , p. 192; Dakdir.,
t.MI, p. 92; DjNAT., p. loO, o. Prima lanUini apud
GRA SiOl
A l'éijlise patriarcale. I.
Sur un pavé en niar>iuelerie :
Airia quae ceniis vario rorniata décore
Sipialida sub pir.lo caehiUir maniiore tellus
Loiiga vetiislalis senio ftiscavcrat aelas
Prison en cosserunl niagiio novitalis lionori
Praesulis Heliae sliidio prai;slaiile heali
Ilaec sunt, lecla pio seniper duvola liinuri.
Laiirenlius V. C.
palaliniis vo-
Uiiii runi suis
solvit el de do-
{sir)
niiin Dci fece-
runl P" D- ce
I auliis acloa-
riiis siïïlëeccl.
Aqiiil. ciiin su-
is vot. solvit
Serviis XPl
Luriniis Ro-
niana l.iician-
nus et Lucia
leccrnnl P. c.
E jy^C^OtOT'îJV
t'jt 0c(f) xc/i TJ3
ftyta tù'jjwptîa
■ÙTzip TravTOç
ToO oîy.ou piou
ÈToirjTK TT-O. p. (1)
Pauliis iiolarius
et Diugenia
ciitn suis
voiiini sol-
vent
Fauiiili scse
iiiai'lyris
Euplienil.i;
Noniuis et Eii-
sel)ia Peirus
cl loliannes
pio sahile
siia et om:iiuni
siioriim ex veto
siio F- n- ?• C"
lolianriis
mil- de niiin-
Cadisiano
cum nxore
sua Severian.
fecer- P- xxv.
Amara lecl.
HIlr., p. 2G3, I. — IVlur. scrlliit D. N. C. Aurel. et
T. Pollione. Tiim pro C. Aurel. moiiel scribendiiin
FInv. lui. aiu Fin. V„l.-^.\. M.
(I) Lcge MiM-aloriiiii), p. 1917, qui soriliit niondo-
se, lit reor, £7to-j»T«. Idem compendia expliial toS»;
èzc/Tûv. Idem in monngranimate adjiiiiclo iiilelligit
Probiis vcl Prohiinis. Deii que aliter dispoiiil bas iiis-
criplioMCS, — A. M.
ni i.iw
ci Aiiloiiiiia
Clllll liliis Miis
Halia el M-.lli-
la Vdliiiii
solveiit.
loimiinis
lecl. cuiii
maire sua
Agnela
V. V. XXV.
Viclorinus
lect ....
Anlo ....
suis vo-
tuin solvil.
In noininc
iloniini
Pet'tis vo-
(sic)
liiii solvil.
L'rsus et
Aiireliana
voliim
solveiil.
Concordi-
us el Nilia-
na ciim su-
is FR. I'. XXV.
Slepliamis
nauclerus
cum suis.
Marcus IJibuliis ciim Iraliibus
suis volum solvcruiil'
Gazeus diaconus
cum maire sua Boua ne- v s-
solvit.
lohannis niilis de ntiuicro
equil- perso- lusliiiiani votuui
solvil.
Laurcntius milis de mimer»
Iravisiano el lilius Doinni
fecil P- XXV.
Murgio
leclor
el Bdiki
cuiu liliis
suis feceruHt.
Vitales
et Vale-
riamis
cuui suis
FB. I'. XXXV.
Donmiciis caliga-
riuK ciun ciiiiidgc
.su.i ScM-ra ....
DÎCTIO.NNAIlVt;
GUA 512
ru lit pedes . . .
(judcril
cum
suis feci
pedes
XX
Servus xpi
Laur ... ;
diac
volum
solvit.
Put rus
nolarius
volum
solvet
Dominicus
nolarius
cum suis vota
solvet.
ccccc
IV.
seco. . .
leclu . . .
vens . . .
tigisae . . .
fimia fu . . .
tum so. . .
Probinre et fdio suo Thomaie
DOlai'io volum solvent.
II.
Dans la cour du curé.
Tala
et Ben . . .
volu . . .
Voici quel(iues autres inscriptions placées
sur d'anciennes mosaïques.
m.
A Inzino, près lirescia.
Crescculio
el Palerna
cum suis
cg. J>. c.
Crcsceniio
el Crcsceiilina
cum suis
cg. p. c.
IV.
.( litiine, à la triliuvc de l'église de Saint-
Cùinc et Saiiil-Damicn.
IOIin.\M:S, GLON, FVSOV, TICniS, Et)FB.\TA
niKHUSAlUM, Ur.MII.KF.M, SANC.' .'^FI.IX PAPA, SANC
irii mnmi S.
"513
nvG
A;ila DT claris radial spcciosa inelallis f
In qiia plus liclei Iu\ pretiosa iiiical
Slarlyribus inedicis populo spes certa saUitis
Veiiit, et ex sacro cievit honore locus.
Optiirif •hoc Dno Félix anlislile dignum
f MiiiMis m acilicria vival in arce poli (I).
GRENADE, en Es|i;igne.
Ancienne pierre Irotivée dans l'église parois-
siale de Sainte-Marie.
In. Domine, dni. nosiri. Ihu . Xi>i . consacrala
est . eclesia . sci . Slepliani . piinii . mariyiis
in. locum. Nativola. a. sco. l'anlo. Accitano. ponlc.
. . . anîio. dni. nosiri. Wiltirici .régis
■ er . DCXLV . lieni . consacrala . est . eclesia
sëî . loliani . marlyris.te
Item . consacrala . est . eclesia . sci . Vincentii
marlyris. valentini. a.'scô. Lilliolo. accitano. ponfc.
XI. kal. febr. aniio. gl.^i. Ueccaredi. régis
era DC . XXXU .
Hec. scâ^ tria, t.abernacula. in. gloriam.ïrini/n^is.
..hoperante. scis. edificala. sunt. ab. inl. Gudila
.'.uni. operarios. vernolos. et. sumplu. proprio...
(Cardinal Mil, p. 162; Flobez, Spana
Sagrada, t. VII, p. 33, 34.)
GRÉSY-SUK-ISÈKE, bourg des Etals-
:Sardes, province de In Savoie supérieure.
-|- Eufrasiiis pbr.
in honore S. Pelri
apostoli voto suo fecit.
[Cardinal Mai, p. 3; MuniTor.i, p. 1863 ;
GL'icnENO\,His^ de Savoie, t.l, p. 38.)
GROTTA-FERRAÏA, diocèse de Frascali,
ou Tusculum, dans les Elals et rEglise.
D-Er;GRAPim:. iiam bu
Dans l'église on lit l'inscription suivante :
Salbo. lolnnalo. cpis. semper. crcsc.
aut a divina + ipsius. tcmporib.
adluic maiora viilevis.
A i il
Hic . pro . voto . Sarabo . presh . fecit .
(Cardinal Mai, p. 13; DoM, xx, 69;
MURATORI, 1904, 5.)
GUBBIO, dans les Etats pontificaux , en
Italie.
Au monastère dit délia Fonte .\vellana, au
diocèse de Gubhio, oti conserve une anti(|ue
châsse de vermeil, représentant Jésus-Christ,
la sainte Vierge, le précurseur et les saints
suivants, dont les noms sont gravés sur l'ar-
gent:
I.
'O ûyio; Qtooopoç i axpvai>i-(f:tii.
'0 K'/tO? KOlT^uâi.
'O éyiof Tiiif'jio;.
'O â'/(Oî B«6ri),«f.
'G û'/ioç Mvjvâr.
'o «710; r^uuyo iseoî Tflf \i.irf«h}ç (sic) 'Apiitvnoc; (sic).
(Cardinal Mai, p. 10.)
11.
Pierre découverte en 1785 dans les ruines
de la chapelle de Saint-Jean.
Aelianns Arcediaco-
nus ad Tabricain b. ..
icae sanciorum
aposlolorun...
(Cardinal Mai, p. 104.)
H
HADGILAR, près de Smyrne, dans la Tur-
•quie d'Asie.
Sur une colonne au cimetière des Turcs.
. . . iano pax.
. . ami. ma\.
. . ur Val.
. . care Sabia
Conslanti . . NN.
Constant. D. D.
Nobb. Cues. D. N. FI. Valenliniano.
VI. . . et FL. Valenti.
Victori. S. P.
(Cardinal Mai, 264, 5.)
HAGMOTSD (abbaye d'), en Angleterre.
On a découvert dans les ruines de celte
(1) Ugon, S(n(., png. 178; Ciampin., V. M. l. Il,
f. 62, lab. !6; Crut., p. 1164.16, ex coil. pal.
p. 5.5.); Matiangon. Res ellin. p. 407; Baron., ad
an. 530, l. IX. p. 413; Blanchin. nd Annst., i. III,
p. 271; Lamius de E. A., p. ,'538; Fleetw., p. 406;
Jtfiss. moj., p. 594. — M. Ugoxius in nliinio vcrsu
liabel mmat pro i'iii«(. — A. M.
ancienne abbaye les deux inscriptions sui-
vantes :
I.
-j- Vous . qi . passez . par . ici . priez . por .
l'aime . Joban . fds . Allien . hi . qi . git . ici .
Deu . de . sa . aime . eil . merci . Amen, (qi?)
II.
-|- Isabel . de Mor . . . . r . sa . femme . acost .
d . 1 . Dell . de . leur . alm . merci . Amen.
(Annales de philosophie chrétienne, t. I,
p. 427, juillet-décembre 1830.)
HAl^I, au diocèse de Coutances, départe-
ment de la Manche, en France.
Vieille pierre trouvée dans l'église du monas-
tère de Saint-Pierre de JTam, en 1693, au
milieu et aux quatre côtés de laquelle étaient
des croix :
An centre.
Constantlensis urbis rccuir (sic) domnus Fredo-
mimdiis pontifex in honore aima; Mari» genetricis
513 llAV MCTIONNAIRE
noiuijii hoc lriii|iliim liorqu:c (sir) ;iU;ire tonslnixil
riik'lÀL'i':iUni;i'(sii) (ligne (k'(licaviiiii('iiseagiislii(s)c)
meilio. El liic fosliis celcbratus (lies sil per an-
ntis siiignliis (sic) (I).
Sur le bord extérieur de la pierre.
Annis III. (2) iaiii rogiianio Tlicodoiico rege
in Fiaiifia hoc ciiiuliiiim chiiig^it al;cns
ciiiaiii pasliiraloiii in aiiiore Dci suariim
oviiim. l'alravii causas (|iiani piiliherriiiie
nec amorse hii...rum...pascua pcrpciua
clioro iioxas viiginaU; tiiin Maria almis
sema ciiiii i|>s. vivant cl cxiillciil in ;clcr-
iia sccohi. Lociiiii rex concessilail islum
ccniihiiiiii. Ipsi eienim iiriniiis cipil slnie-
re hic nionastiriuni ilcintini ponlilcx ure-
nius atquc calera sparn. oplinari numéro
IIAV
516
HAMBOUBfx, ville libre d'Allemagne.
Epilaphe du pape Benoît XII.
Cenedictvs Papa,
(|ni,
de sede Aposlolica per violenliam aniolus,
ei posi, mm ri'vocareiur,
ohiit ilamhiirgi, Aiino Uoiiiini 15ii.
5. Non. jnl.
cl scpiilliis est hic.
{Gnos, Appcndiceaux épit . deBdIe, [i. 317.)
HASFIELD I}UOAD-0.\GH(comlé (ITssex)
en Angleterre.
Epitaphe de Robert 1" de Vere, troisième comte
d'Oxford, mort en 1221.
Sire Robert de Vecr le piiinier couiit de O.ven-
ford le lierz gisl ici. Dieu de lalnie si lui plest
face merci. Ki |iur lalnic pliera xl jors do par-
don avéra, -f P.iicr iiosier, clc.
[Scpulcrcd Monuments. 1, 39.)
HAUTVILLlKIlS,dL'i>arlemcntdelaMarne,
en FiMiice.
Trouvé en 1720 dans l't'(/Iise du innnnslère de
Hautviiliers {diocèse de Ucims).
Fulgida i|ui sacri pcrlustras mœnia Tciiipli,
Rolmariis iiiihi iioiiicn cral dnm vila iiiancbal.
Nain Domino slatiiciUc luco prxialus in islo
Uxc in iionore Pelri renovavi icinpla beali :
Huncfpie locMni lovi reluis, vcl similihiis aiixi.
(Cardinal Mm, 108, :,'; (iidlia Christ., IX,
j). 2o'i., t'dil. Sainle-AIiirtlie.)
HAVRF., dé|Mr(enicnt do la Scinc-lnfé-
rieui'C, en France.
J'pilaplif de Nicolas Durlionin, conslvuclcar
de l éijlisc de Notre-Dame du Havre et no-
lice sur cette église par M. Vabbii Cochet (.i).
Nicolas Duclieinin, maître nuieon, nar|iiit
H) Maliillon. Aimid. Dciied., I. I, p. i'Mi, vi in
ai'P-, p. lill ; CiikIiiiuI Mu, p. 'J(i.
(-2) ll;c noir niiincr.des luxaUu inccna;(|uc siint
lu M.iiinii SI licd.i.
(Zj Uullclin i/c's Cumiiis, mars IS'il, p. 150.
au Havre le C janvier 15:}2. Le l> mars lS7o,
en pleine assemblée de ville, devant Vadmi-
rul de la Mailleraye et "W'^v Sarlab'is, gou-
verneur du Havre, il pn^senta les devis et
poultraits de la neuve église i|uo l'on vou-
lait construire. Son filan étant adoplé, il
commenta les londalions le 7 avril de la
njôineannée, avec son lils et son serviteur. Il
recevait pour chaque jour ouvrable, pour lui
et son serviteur, 27 sols G deniers, il tirait
la pierre du Val des Leitx, aujourd'liui Caii-
mont. Les principaux iiîaçons ipii travail-
laient sous ses ordres étaient Noël Roze,
Charles Lenoir, Pierre Furon, Thomas I,e-
vesque, etc. Voici l'inscrifition qu'on lit sur
le pilierde la nef devant lequel il l'ut inhumé :
Ci-gist le corps d'honnestc homme Nicolas Du-
cheiiiiii, maître ma(,oii, (|ui commença le liasd-
mcnl Ak ce temple l'an 1574 cl continua icalut
jusqu'à s(\u décès arrivé le mardi 5 mai de l'an-
née 1.j98.
L'église de Notre-Dame du Havre est une
œuvre d'exception si l'on fait altenlion au
temps où elle a été élevée. Nous jiossé Ions
un frrand nombre d'éjjlises do la priHiiière
moitié du xvi' siècle; mais nous en con-
naissons très-peu de la seconde. Les l'roides
discussions du protestantisme, l'ébranlement
de la foi antique, les agitations de l'hérésie,
les troubles de 1302, les massacres de la
Sainl-Barlhélemy, les guerres de la ligue,
avaient suspendu , en Normandie et dans
toute la France, l'élan des constructions et
la ferveur monumentale. Aussi les églises
de ce temps sont partout en [lelit nombre,
et, dans le pays qui nous entoure, lious ne
connaissons guère que l'église du Havre (jui
soit l'estée comme un im[)Orlant S|)écinien
de cette époque pauvre et agitée. Les mo-
numenls contemporains, que nous |iouriioiis
citer sont la nef et le portail de Sainl-Remy
de Dieppe (lCOo-30), la chapelle du c dlége
d'Fu (1022!. le prieuré de Bonne-Nouvelle à
Rouen (KloO), un jiortail de l'église tic Har-
tleur (IC3(jj et la chapelle du lycée deUouen
(lGlV-31).
Diichemin, enfant du Havre, qui avait fait
les |)lans et devis de l'église de sa patrie, en
posa les fondements en 1575, et y tiavailla
avec son [ils jusipi'en 1598. H coinmença
par le chipur, qui lut couvert en 1585. L'an-
née suivante, il fonda les iiremiers |)ilicrs
de la nef, et les derniers en lotlO. Le vais-
seau lut compléteinenl achevé en 1597, et,
le 5 mai suivant, l)u(lieiiiiii venait s'y repo-
ser de ses fatigues. C'(!st iloni; sa niain de
maître ijui a diessi' sur leurs b;ises ces
grandes colonnes circti la iresd'oiilre i torique,
décorées à la grecque et nani|uées de pilas-
tres, destinées fi supporter les vortles. Ses
success(-urs, comme dernier vestige des |iro-
digalilés du xvr siècl ■ , multiplièrent les
arceaux sur le fond île ces votâtes et y dcs-
( iMidirerit de longs pendentifs sculptes pnr
Pieire Larbitre, le grand imaijitr du Havre.
Cet artiste habile apparut dans l'égliso
lors(|ue litienno Hallingues eut oonslruil les
basscs-ncfs, les chapelles et les portails la-
517
HAV
DEriGRAPHIE.
IIAV
518
téraux. Lfirbitce avait fait ses preuves, en
1585, dans la cliariiiante rmix du cimelière
(lo Mnntivilliers, et. eu 1C03, dans celle du
cimetière de I.illeljonne, qui nialheureuse-
lueut n'est f)as venue jus(iu';i nous. Il fut
houieux de travailler pour son éj^lise natale,
aussi il découpa aven plaisir les balustrades
qui entourent les nefs et les cliaiJelles; il tit
jaillir, du sein des conlre-ibrts , des gar-
gouilles et des salamandres; il dessina les
meneaux des fenêtres dans cette foime ar-
rondie qui lui était familière. A mesure que
les meneaux sortaient de son habile ciseau,
ils seremplissaientdevitres peintes, données
par des commandants, des gouverneurs, des
abbés, des capitaines de navires, des bour-
geois et des confréries. On y plaçait à l'envi
des mystères , des saints et surtout des
apôtres, ces Pères de lEglise chrétienne,
toujours chers aux Havrais. Qu'elle était
belle, celte église, lorsqu'elle sortait des
mains d'architectes, de sculpteurs et de ver-
riers, comme Ducliemin, Robelin (1), Hé-
rouard (2), Larbitre,GuéronneI (3), Morin et
(1) Marc Robelin, niailre ni.içon de Paris, vint
an Havre, en lUôO, pdnr achever le graml por-
lail (le la rue Salnl-Michel. Il remplaça Jeantres-
çin et Jean Lévesqne de Caen qui, en Itill, avaient
acceplé la façon de i'éditice.
(2) Pierre-Josepli Héronard, maître maçon, était
né au Havre le If' lévrier 1590. En 163s, il re-
dressa d'une manière aussi liardie qu'ingénieuse le
grand portail qui menaçait mine. « Deux ans après
sa consUiicliou, dilun chroniqueur havrais, le portail
de Notre-Dame foula sur ses fondements et s'in-
clina sur la rue de plus de 22 pouces. On était ré-
solu de le démolir, lorsqu'un homme de médiocre
apparence, maçon de son métier, s'olTiit de le re-
dresser, sans rien démonter, ne demandant que sa
journée, ce qui le faisait regarder comme un vi-
sionnaire ; cependant on le laissa faire. Il commença
par creuser dans les fondements du côté de l'église,
■et ensuite ayant chassé des coins de fer et de bois
dans ces assises pour ébranler tout l'ouvrage, toute
la masse du portail se redressa à vued'œil au grand
ctonnement des habitants : on domia à l'ouvrier une
récompense assez modiiiue, environ 400 livres en
sus de ses journées. »
• En !G72, Hérouard, quoique accablé d'années,
«i\lreprit encore il'achever la tour de l'église de
Saint-Etienne des Tunneliurs à Rouen.
(3) Lucas Guéronnel, architecte et maçon, rem-
place, en 1GI9, Pierre Legenepvois, de Rouen, dans
la conduite des travaux de l'église de Notre-Dame
du Havre. En 1020, il est envoyé à Paris pour
conférer sur ce qu'il convient de l'aire à la maçon-
nerie; il revient au mois de juin en compagnie de
M. Lemercier, architecte du roi, (pii fait le toisé
des voùies et piliers. Au mois de janvier suivant,
Jean Bouiilet et Pierre Desmoiit, maîtres maçons de
Paris, vienneiU aussi exprès pour faire la lisiliuioii
de l'église. Eu 1022, on connnença les fondations de
la chapelle de la sainte Vierge ; le li aoùl 1025, la
■\oute étant achevée, Gnéroimel scidpla sur le pen-
dentif de la clef un Saint-Esprit et les armes de
l'église. Sur la clef de la seconde voûte, il grava le
nom de Jésus, puis il tit les quatre premières voû-
tes de la grande nef, six murs de refi-nd de pierre
de taille aux chapelles des ailes, trois autels pour
les chapelles, et I autel de la chapelle de la Vierge.
Sur la clef de la voûte du Ciucifix il attacha un
éuornic tul-Jt-lanipe eu pierre sculpiéc.
Masfjuerel (1). La pierre, alors blancho
comme la neige, n'était point salie par l'ocre
et le badigeon : le trait du ciseau brillait
dans toute sa liinisse et dans sa pureté sur
les moulures et les cliapitaux non encore
saturés de plusieurs couches de chaux. D'é-
légantes clefs fiendantes, gracieusement dé-
coupées, descendaient comme des lampes du
ciel des voûtes, les fenêtres garnies d'anges
et de bienheureux, ne laissaient pénétrer
qu'un jour [.ieux et recueilli , tandis qu'à
présent lo jour profane du dehors pénètre
dans cette auguste enceinte avec les agita-
tions de la terre et le fracas des préoccupa-
tions matérielles.
Le travail le plus remarquable qui nous
soit resté des mains de Pierre Larbitre, c'est
Je fxirtail de la rue di's Dra|)iers, que nous
appellerons volontiers le Portail de l'Annun-
ciolion ou de rAve Maria. La base en est
formée [lar quatre colonties dori(]ues qui
soutiennent une corniche. Au second ordre
sont des niches, aujourd'hui vides, mais
rem|)lies autrefois par les statues de David
et d'isaie, d'Elie et d'Enoch. Entre elles rè-
gne un espace occupé jadis jiar tjn groupe
représentant VA^inonciation de ht vierijc Ma-
rie. Piès de cet auguste mystère, les fiatriar-
ches et les prophètes apparaissaient comme
les représentants de l'Ancien Testament, ve-
nant saluer l'arche de la nouvelle alliance.
Nous regrettons (jue, dans la restauration de
ce i)orlail faite eu 18i3, on n'ait pas rétabli
les images de ces pro[)hèles, fiiécurseurs du
Messie et de sa sainte mère.
La grande scène de l'Incarnation occupait
tout ledéveloppementdecetlefaçade latérale.
Au-dessus de la rose, que soutiennent des
chérubitis, on voif encore, au plus haut du
pignon, le ciel avec ses anges, parmi les-
quels trône, sur des nuages, le Père éternel,
envoyant l'Esprit-Saint opérer sur la terre
le plus grand prodige qui s'y soit accompli
de|)uis la création.
Les balustrades qui sé|)arent les deux actes
de ce drame sacré portent des devises ana-
logues à leur destinalion. Sous les pieds de
D eu le Père est écrite la devise de l'archange
saint Michel : « Quis ut Deus? » et plus bas,
ombrageant le mystère évangéliyue, on lit le
salut de l'ange : Ave , (jratia plom ; ces
lettres gothiques, restituées avec bonheur,
sont la dernière ligne empruntée à ces livres
d'heures que l'imprimerie a fait disparaître,
mais qu'elle n'a pas fait oublier. (]et Ave
jy^aria rappelle l'hymne de pierre, le Tota
putclira es, qu'on lit autour des jolies églises
de Caudebcc et de la Ferlé-Bernard.
(1) Jehan Masquerel, verrier, fait, en 1589, cinq
vitres neuves, données : la première, par M. le com-
mandant de Grillon ; la deuxième, par madame la
maréchale de Joyeuse ; la troisième, par l'abbé de
Montebourg ; la (|uatricme, par le capitaine Boudon ;
la cinquième, par la confrérie de SairU-Sèbastien.
Ei\ 1.">U8, il place dans la nef trois nouvelles vitres
reprcseulant saiiu .André, saint Jean et saint Rar-
tbeleniy. En IGOO, il refait les vitres de saint André,
de sainte Anne, du Crucilix et de la croisée du bout
de la nef.
.M 9
IIAV
DICTIONNAIRE
liFJ
52-3
Le plus bcnii nioironii île relie ('-^lise
c e^l le grand |ioil;iil iiui lïit oxi'i'iilé, cio UIÛO
à 1(>39, |i;ir le concours de plusieurs uKiilres
.les (t'uvres. Nous ignorons si son dessein
ai luel enlrnil dans le plan primitif |irése;it(i
]iar Uiitheniin ; mais il ne serait jias impos-
.sil)le ipie maître Hardouin , de Rouen, et
Mare Uoljclin, de Taris, aient modifié pro-
fotidéuient leseonrcptionsdu maçon liavrais.
Cette manière de [)rocéder était assez dans
le génie du temps.
À euup sûr, personne ne voudra soutenir
que le portail de Saint-Uemy de Dieppe ait
figuré dans le plan de 1522. C'est évidemment
lin enfant des règnes de Henri IV et de
Louis XllI; aussi il possède avec celui do
Notre-Dame du Havre un nir de famille qu'il
ne saurait renier. Il n'est |ias jusqu'à son
aspect ruineux, jusqu'h sa forme tronquée et
incomplète, qui' n'ajoute quelques traits de
jiius à la ressemblance.
En elfet, le portail de Notre-Dame resta
inachevé pendant deux siècles. MarcRoljelin
n'avait conduit l'œuvre que jusqu'au chapi-
teau des colonnes corinthiennes; le fronton
qui les surnionto se lit attendre deux cents
ans. Les ravages du temps et des révolu-
tions, l'air salin de. la mer, rongèrent les
pierres et usèrent les sculptures. Celte
grande misère du passé contrastait pénible-
ment avec la pros[)érité toujours croissante
du Havre. En 1827, la ville et le gouverne-
ment s'unirent pour mener à bonne tin cette
grande entreprise, qui coûta 112,000 francs.
M. Lemarcis, architecte de la ville, exécuta
cette restauration dans le style primitif, et
avec tant de bonheur, que Ion chercherait en
vain le point de départ de la construction
moderne.
Deux ordres d'architecture composent ce
monument. Au prenner rang sont huit co-
lonnes ioniipies à chapiteaux ornés de guir-
landes, mais dont le fût, emmailloté de lar-
ges anneaux, est icurd et pesant malgré les
cannelures de la surface. Trois portes don-
nent entrée dans l'église ; elles sont à lin-
teau grec encadré dans un cintre ; des cinq
niches percées dans la muraille, quatre sont
vides: celle du milieu seulement possède
une image de Notn.'-Dame, replacée en 1830.
La statue renversée par la révolution était
entouréed'anges tenant des palmes à la maiïi;
on lisait autour cette inscription touchante
que nous regrettons aujourd'hui : 5/jf.s/)!<-
blicn; erratiliuin satiis.
Terminons la ticscriiition de cette église
par la partit! la plus ancienne, en d'autres
termes, finissons par où nuus aurions dû
connnenccr. Elevé en 15V0 ei 1530, le clo-
cher fut la |)rem;èie pierre datteiûe <\t' la
nouvelle église. Keléguée à l'angle sudclu
portail, comme celles de LilleboinH^, d'Of-
franville et de Saint-Jacques de Dieppe ,
cettt! tour a subi la triste iiillucuco d'un siè-
cle! qui ne savait plus où caser les clochers.
Toutefois, plus ipie le reste de l'église, elle
a conservé des traditions ogivales ; les con-
tre-forts (jui la soutiennent aux angles sont
ornés de panneaux simulés, coturae des
lanûjris et les bahuts du temps des derniers
HEIDEI.IÎEHC, au grand duché de Baae,
en .\llemagne.
Inscrijilio)ts cl épilhaphes diverses.
I.
Exirùilps (le V Appendice .mx /"; ilapliex de la v lie de Bàle
en Suisse, de Jean Gro». — 1 vdl. iii-8°.
RovercniloviroDn. IIemiico Stoi.om .i Dierliitch,
Ecclesiasia! alcpic scliola.' Hciilellierg. roiicio-
iiatori, ac Professori onliiiaiii), coiislanliss. cl
docliss. qui vixit aiiiios i.xvm. nions, vi. oliiil
\(T0 -inno salnl. Iinni. t.'Ki". mens. scpl. il. 2S.
Anna lixor, Jacolnis, Bcrnlianlns et Cliiislii|ilio-
nis filii superslilcs lioc inonuiiicriUim posnenuii.
II.
Scripta per ora volant non lanliim docla hictlli,
Aonmia canninilius, mile Tilmlle, Inis :
Sed quotpic Crajoriiui l.atias di' divile gaza
AiJxilopeslabor et sedula cina Viri.
Exuvias lencl hic lunuilus, iiiens lala vagatur,
Qua sacra Elysiuni concilal aura nt-niiis,
El vali Hulleno, Corilo, toniniiclus el llcsso,
Quisipiis cl c 'loslris noliile nmnun lialifl :
Vote canil do( la laudes el carniina Cuuisto.
Aspeciu fruilur colloiiiiioii; Dr.i.
Obiil lleiJell). Ami» Sat. 1S38. 28 Jao. aet. 53.
III.
Invida claiiserunt lioc marmorc fala Rodoli-hl°m
AcnicoLAM, Fiisii speiiKi; dociisc|; soli.
Scilicel lioc uiio nicniil Germaiiia taudis,
yuicquid lial)clLallin)i,Gr;wia qiiicquld liabct.
Ilerniolaus Hirbiirus P;itri:irclia Veniiius In mcin'iri.ini.
Bod. Agncula; siiiiinu uri. oh. Ileidell). Au. USt.
5V.
Pi:E Meniorla;
LaIIRI-NIII ZiNCCIlF.Fn, J.C.
IV. Eli'clor. l'al.il. Coiisiliarli,
cl
Makcarit.c Dnr.ssi.N*
Conjnguin.
llle obiil xxiv.jiin.M. ne. x. llx'cxiv. Maii, a. dc. ix-
JcL. C.eil.IRl.MlS ZlNCr.HEFlUb Fii.
Pareil lilins
exiguuni niagni aniorisi doloris nionunicnUim
pos.
V.
Danieli Tossano, Peiri filio, Monipetgardcnsi, S.
TluMilogi.i^noclori, el lidell C.lirisli servo, vcri-
lalisipic cirtcslis oxpiicalori el Piofessoii indu-
slrio, acri(pic l'jusdem propugnalori, iiini Anre-
I -.v. in Galliis, luin in Pal.ilinalii f.ennani* ad
r.liennin, parlini Neosladii, parlini llfidcllieigiC
lier annns ferme 40. viio, pielale. sliidio ovdio-
doxx l'.eti^ioiiis, rloqurnlia, j'uliiii dexienlale,
.V21 HEK DEPlGUAPIIIi:
vilae iiiLegi'iiatc, huniaiiiiale, beiiignilnte, erga
omiies, inprimis erga (itiei consorles precellenii,
pie et sancte in vera Dei invocalione, el Cliri
sliana lidel coiifcssioiic, post friicliiosc cxanlla
los l)oiicslissini;o l'iinclionis labores, inoiiuo 4.
lii. Jaiiuarii, annoCliristi m. d. c. ii. cuin vixis-
sel annos lx. mens. v. d. xxvi. filii et generi
supersliles hoc monunicnlum ponendum curave
runt.
VI.
V. Cl. Fbiderico Sylburgio, Weilerano Hasso,
Grseae ling. instauratori accuraiissinio, Piiiloso-
phicornniaique ac Historicoruni ScriploriiniAna-
gnosla; ililigenliss. iiimiis laudeni vigiliis ac ty-
. pograpliicis laboribus consunito, et die Febr.
vet. 10. A. C. 1596. set. 60. e vivis lleidelbergiE
erepto, inonunientum hoc raemoria; el honoris
«rgo fieri fecit liserés.
VII.
JoHÂNNES PosTUius fueraiD, nalus Cermersbeimii
Anne Doniini 1557. die 13. Octobr. denalus Anne
Domini 1597. die 'ii. jun.
MeicieWergœ.
HERBORN, dans le duché do Nassau, en
Alleiuagne.
CasparusOlevianus, Trevirensis, SS. Theologiaî
Doctor, et Ecclesiie hujus Pastor, qui 15. Martii
Anne 1587. in Domino placide exoiravil, hic
«ondilur.
(Gros, Suppl. aux Epilaphes de Bâle,
p. 381.)
HERCULANUM, près de Naples. — Non
loin des ruines de cette antique ville, à l'é-
gWs^i lie Santa Maria al Potiano, se voit un
sarcophage antique, qui a servi h des chré-
tiens, et sur lequel est gravée l'inscription
suivante
Crux adoranda per quem inluminaliis
est loins mundns.
'E^Ô 'TOKVVi]; y.ui M«fOU iSriytzàfiïjuouf
Le dernier mot écrit en lettres grecques
est Je mot laliu : edificabimus.
(RosiN., Dissert, isagog., I, tab. i; cardi-
nal Mai, p. C.)
HEREFORD, au comté de ce nom, en An-
gleterre.
I.
L'pitaphe de Robert, archevêque d'Hercford,
mort en 1095.
Dominiis Roberlus de Loihaiinga Kpisrnpns (de)
Hereforlobiit annoDoiiiiiii 1095.
(Sépulcral Monuments, I. 18.)
II.
Epitaphe de Reynelm, éréque deHercfurd, mort
en 1115.
Dominus Ueynelimis Episopiis Ilcreldiili obiii
aniio Diiniini 1115.
{Sépulcral Monuments, 18, pi. ni.)
DicTio.\N. B'EriciiiAPnii;, 1.
IIOR
III.
Epithaphe de Godefroy de Clysse, mort m
1119.
Dominus Godefridus de Clyve Episcopus Hereford.
ob. ann. Dom. 1119.
(Sépulcral Monuments, I, 18.)
IV.
Epitaphe de l'évêque Pierre de Aquablanca,
mort en 12G8.
Dominus Pctrus de Aquablanca Episcopus
Ilcrelordensis
Obiil A. D. 1208
Epitaphe de Henri III, roi d'Ângleter-re,
mort en 1272. Enterré à l'abbaye de West-
minster.
Ici gisl Henry jadis Rey de Anglelere seygnur de
Hirlannde e Duc de Aquitaygne Le (iz li Rey
Johan jadis Rey de Angletere a ki Deu face mer-
ci. Amen.
On rapporte encore deux autres inscrip-
tions qui se trouvaient sur son tombeau :
VI.
Sur le côté du nord.
Terlius Henricus est lenipli condilor hujus.
Dulce bellum inexperiis.
Et
VU.
TeniusHeni-icus jacethic pietatis amicus;
Eeclesiam stravit islam quam post renovavit.
Reddel ei niuiuis qui régnai trinus et unus.
[Sépulcral Monuments, I, 58.)
HIGHAM FERRARS (Northamptonshire),
en Angleterre.
Henri Denton, chapelain de Chilston, mort en
1398.
Hic jaccl Henricus Denlon quondam capellanus,
dcChilsloii qui obiil die vnimensisfebruariianno
Doniini niillimo [sic) cccLXXXvni. Cujus anime
propilielur Deus. Amen.
[Sépulcral Monuments, I, 191.
HORNBACH, en Bavière.
A l'église principale.
Anno Domini m. d. liv.jxxi. Febriiar. Hieronymus
Tragos, anima: corporisque quondam Mcdicns,
et Canonicus hujus ^dis, in Doiinuo Jesu obdor-
luivil : cujus anima iii toMSorlio bealoruni
ouiescil. Amen,
(Gnos, Suppl. aux Epitaphes de Bdle,
p. 355.)
17
S25
IMO [ACTIONNAIRE
coiiUé de Berks). en An-
HUNGERFOUD
.glelerre.
Robert de Hungerford, mort en iSok.
Ki pour monsieur RoliciKie lluiigeiford lanl en
(|ilvivcia ce pour l'aluii! «le ly après sa mort
priera synk cenl cl cinquante jors «le pardon
overa graiitc de qalorze evisques tant comme
il fuise en vie. Par quei en non de charité palcr
et ave.
Autour d'un quatre feuilles.
Per Dei palris poienciam per (ilii : sapienliam
per scti : spiritus clemenciani vilam possidere
beatam.
IND
En rond (lutour du cercle.
524
CRKDOquod de terris surreclurus Jésus. CRECO
quod in earne mea videlto Deum salvatorein
mcuni. CKKDO quod Deiis Pater, et P'ilius et
Spirilns saiicius sunt Dcus unus. CREDO quod
idem Dcus qucmquam secmidum opéra sua judi-
cabit.
[Sépulcral Monuments I, 107-108.)
Dans les quatre cercles sont enfermées les
quatre lettres G K E D avec un petit o au
milieu; ce fiue le Sépulcral Monuments n'a
pas compris.
ILACHIM, en Afrique, probablement dans
.a régence de Tunis.
D. N. Aur . . .
Constantino nobi-
lissimo Cxsari
munie. Aurel . . .
. . . dévotion . .
numini raaieslad'^e
eins
D. D. P.
'Cardinal Mai, p. 2W ; Gom , t. III,
p.lW; n.l20;MArFEi, Mus. Vcron.,
p. 159,8.)
ILE-BARBE, près de Lyon, en France.
On lit l'inscription suivante sur la porte
du réfectoire de l'untique abbaye. Les let-
tres sont placées symétriquement sur les
claveaux de l'arc.
Alfa vel 0 prinius finis niichi conveuit ergo :.
Aspis calcatur basiliscus scd .siqioratur :.
Sicq. leo parilerq. draco sunt mistica vcro :.
[Précis hist. sur l'Ilc-Barbe, "par M. l'abbé
Roux ; liulklinmonum. de M. de Cic-
MOST, t. X, 18U, p. 77.)
IMOLA, ancien Forum-Cornelii, ville de
t^Etat ecclésiastique, en Italie.
Eglise de Santa Maria délia Régula.
1.
Inscription placée sur une collonnette sous l'uulci.
•f de donis dni. et scor.
suorum. servus. luus.
tibi. sirvie.
Basilius cps. {un cœur) F. C.
P. ind. X. I.
II.
Inscription sur
autel,
vers 1
le cliœur.
fSEnv {uncœur) tu {un cœur]
B
A
SI
) TIBI
{uncœur) Se
K
E (an caur)
D
L (!(/! cœur)
S {un cœur)
Cl
{un cœur)
M.
L.
S {cœur) M {cœur) E {cœur) F {cœur) P (cœur)
ind. X. II.
111.
Faubourg de la porte de Rome.
Ciselure tixc-e au mur.
(Figure d'il» agneav..)
Ecce agnns Dei, ecce qui tollit peccata mtindi;
miserere iiobis mus hoc opus.
(Mai, p. 187; Paciaudi , de Balneii ,
p. lil.)
IV.
Sur une patène d'argent à la cathédrale.
f Quein 'plebs lune cara crucis agnus lixit in ar.t
llostia lit gciiiis primi pro labe parcntis.
[Cardinal Mai, 108, 5.)
INDE. Nous ne possédons aucune inscrip-
tion cliréticnne de ce pays el nous n'ose-
rions dire il ipielle éiioiiuo précise remon-
tent ses plus niu-iens monumenis épisraplii-
ques du ilirisliniiisme ; mais au moins pa-
rait-il certain qu'il ne faut pas les reculer,
comme ou l'avait cni, au temps de l'empe-
reur Goustance. Vu mémuire lie M. I.eironno
a di'monlré (]ue, sous le nom de Vhide, les
anciens écrivains avaient voulu désii;ner
rKlIiiopie et la Ilaule-Egypte. Le mémoire
(le IM. LetroiiiKS inséré dans le recueil do
^A(•adémicdesin^criptions,A'o^u•. .fffriV, I.X,'
p. -218, est intitulé : Mémoire ot) l'on discuta
525 IND
la réalité d'une mission arienne, exécutée dans
l'Inde sous le rfijne de l'empereur Constance.
Nous eti citerons. le (iornmencemeiit, (|iii
donne un aperçu et un résumé général de
la discussion.
n L'histoire du christianisme, dans les
premiers siècles de notre ère, contient plu-
sieurs faits qui se lient d'une manière intime
avec l'histoire de la géographie ; ils peu-
vent y jeter de la lumière, ou en recevoir
eux-mêmes.
« Ce sont principalement ceux qui con-
cernent la propagation de la loi dans les
contrées reculées du monde alors connu :
par exemple, dans l'Inde, en deçà du Gange.
On sait toutes les difficultés que présentent,
et toutes les discussions qu'ont l'ait naître
les missions des apôtres saint Matthieu, et
surtout saint Bartliélerai et saint Thomas,
dans ce pays éloigné. Les uns les ont admi-
ses sans difficulté, d'autres les ont rejetées,
comme n'étant que le résultat d'une équivoque
surlesensdu luoUnde, perpétuellement em-
ployé pour désigner l'Arabie et l'Ethiopie.
« Il me semble diflicile de ne point parta-
ger la seconde opinion, (juand on jièse exac-
tement les faits allégués de part et d'autre.
Mais il n'entre pus dans mon plan de les
soumettre à un nouvel examen ; je me borne
à discuter un fait du môme genre, qui se
rapporte à l'histoire ecclésiastique du i\' siè-
cle. D'une [inrt, il ne me semble pas avoir
été suflisamment éclairci; de l'autre, il se lie
à plusieurs points intéressants de la géogra-
phie de cette époque.
« L'arien Philostorge, dans l'extrait de son
Histoire ecclésiastique, rédigée par Photius,
parle d'une ambassade envoyée par l'empe-
reur Constance auprès des Homérites de
l'Arabie heureuse, pour tâcher d'introduire
l'arianisme parmi eux.
« En tète de ces députés se trouvait un
certain Théophile, que Philostorge appelle
Indien, parce que, né dans l'Inde, il avait été
envoyé très-jeune en otage à Constantin par
lesDibeni, ses compatriotes, dont le pavs était
une île appelée Dibus, qui leur donnait son
nom.
« Après son ambassade, Théophile se ren-
dit dans cette île où il était né. H rectilia
dans le culte de ses compatriotes des prati-
ques inconvenantes, comme, par exemple,
d'écouter assis la lecture des évangiles; et
il confirma la vraie doctrine, c'est-à-dire l'a-
rianisme, qui y était établi déjà.
« De là il revint chez les Axoumites, aux-
quels il prêcha l'arianisme, et il retourna
auprès de l'empereur à Constantinople.
« Telle est la substance du récit de Phi-
lostorge, donné par Photius: on le retrouve
presque sans modification dans Nicéphore
Calliste, qui peut-être n'a eu que Photius
sous les yeux. La seule dilference essen-
tielle porte sur l'orthographe du nom do Di-
bus eiBibcni, que Nicéphore appelle Diabus
et Diabeni, deux leçons qui ont à peu près
autant d'autorité l'une que l'autre, dans
1 hypothèse môme où Nicéphore n'aurait
connu que Pothius ; car, comme nous n'a-
D'EPIGRAPIIIE. iNG 535
vous pas le manuscrit autographe de ce der-
nier, nous ne jxiuvons savoir qui, do son
cojiiste ou de Nicéphore, a altéré la •leçon
originale. Une autre ditiérence consiste "en
ce que Nicéphore dit que celte île est rjrande
{iGzi iJ.eyAn]; cc que ne dit pas Photius. A la
vérité, celte circonstance dérive assez claire-
ment du récit, et c'est même pour cela qu'on
a cru qu'il s'agissait de Ceylan ; mais il n'en
reste pas moins incertain si la circonstance
était exprimée dans l'original, ou si elle
11 est qu'une addition faite par Nicéphore,
d après l'ensemble de la descriplion.
« Quoi (pi'il en soit, .rhabiles critiques
ont révoqué en doute le fait de l'ambassade
et des voyages de Théophile. Uaronius l'a
jugea peu près fabuleux. Jacques Godefroy
le croit, sinon entièrement faux, du moins
rempli de détails controuvés. L'exact Tille-
mont est encore plus sévère : il pense que
Philostorge a inventé toute cette histoire
dans son zèle inconsidéré pour l'arianisme,
et aha de s'opposer à la gloire de saint Fru-
luentius, ra[)ôtre de rEthio[)ie.
« Le principal fondement des doutes nue
ces critiques ont manifestés est le silence ab-
solu que tous les autres écrivains ecclésias-
tiques ont gardé sur cette ambassade. Mais,
en examinant le récit d'un peu [ilus près, ou
y voit bien d'autres raisons d'en suspecter
la vérité. Qui croira, par exemple, qu'en
3oG, moins de trente ans après (jue l'hérésie
d Arius avait commencé de se r('(iandre, il y
eût déjà des églises ariennes dans une con-
trée quelconque del'Inde, en deçà du Gange?
et qui (lourra comprendre qu'un homme né
dans l Inde aurait été envoyé en otage à l'em-
pereur Constantin.
«Nonobstant ces difficultés et les doutes
(Qu'elles avaient fait naître, plusieurs histo-
riens et critiques ont admis la réalité du fait,
sans discussion, tels que Lebeau, Fleury,
tout récemment M. Hohienberg et M. Fulir-
mann.
« Cependant ces difficultés sont réelles:
1. faut au moins les discuter ; car, dans l'état
actuel du récit, il est presque impossible
qu une critique un peu sévère consente à
1 admettre.
^ « Je pense, quant à moi, qu'elles peuvent
sexphquer toutes par une seule hypothèse;
c est que Théophile n'était point né dans
Mnde, qu'il n'avait point voyagé dansVlnde,
mais qu'ici le mot Inde ne désigne qu'un
point quelconque des côtes méridionales do
la mer Rouge, soit en Afrique, soit en Ara-
bie. »
INGHANS, au comté de Norfolk, en An-
gleterre.
Epitaphes de la famille Staplelon.
Priez pourles aimes monseur Miles de Slapleldn,
et clame lohaiine sa femme fille de monseiirOli
ver de Ingliam fondeurs de cesie maisonn que
Dieu de leur aime eit pitee.
lii gist monsetir Miles de Slapleton, fils al fondeur
527 JEU DICTIONNAIRE
(lo ct'Sli- nicsoii el (l;iiii<; Fia sa coinpngne an\i
(le U:ms aimes eil ineicis.
(Sépulcral Monnnienls, 1, 119.)
ISERNIA, ou royaume de Nnples.
Pierre conserve'e au rnureul des religieuses
(te Suinte-Marie.
L. Aliuliiis I)cxl(>v
macelluin poriirmii clKilciiiicMin
ciiiii suis oinaiiiPMtis loco el
pccmiia sua
(Autre (lierre.)
Marolliim lena- iii(ilil)iis lapsiim,
Aviciio liisliiiiaiio reciDii" |iiii\iii(i.n
ilispoiicnie, Castiiciiis vii pi iuiaiiiis
JER
»g
siimptu pi'opno (leii curavit cum
Siherio lilii), atceplis (iiluiiiiiis
ri Icgniis a rc. piiblica.
{f'ard. Mai,'\i. 333; Mikatori, p. iC9.)
IVIIIL, iMi Espaj^ne.
Jnscrifliun sur lu montagne d'Iviel en Ca-
talogne.
D. N
■ri. VcHercmiioiii
pio.
'{Cardinal Mai, 259, i.)
Masdoii, ITist. Ilisp., tom. II, part, v, ex-
pliipip les (piatiL' dcniièros lettres par :
Tribertum Narhonensiam omnium civilatum.
JÉRUSALEM, en S.vrio. C'eiît ici que fut
«;!evée connue une dérision c('lt(! auguste et
vénéi'aljle inscriptinii : 1. N. U. I. Jésus Na-
zarcnus rix Judœorum, sur la croix de dou-
leur el d'oiiprohre ([ui devint le si;,'ne du
salut et di' la gloire.
Après ces souvenirs divins qui remplis-
.sent encore la ville sainte, les chrétiens ne
])euvçnt <^lre indiUiTcnts aux épitaplies jila-
céos sur la tonihe du vaillant héros qui re-
conquit .TérusaltMn sur les inlidèles et sur
celle de ses successcnirs. Ces épitaphes et
leurs tombeaux ont été conservés au saint
sépulcre jusqu'en 1808. A cette é|)oque, les
Grecs profitèrent des réparations qui se tai-
saient dans l'intérieur de l'église pour briser
ces resneclables monuments, objet de leur
jalousie.
A défaut d'inscriptions qui nous manquent
h Jérusalem, on sera désireux deconnaîlre,
nous le jiensons, les monuments chrétiens
.<>t français (pie renferme la ville; c'est dans
■ce but que nous insérons ici dilférenls ra[)-
yiorts ou extraits de voyages.
Le |iremicr, où l'on' trouvera rappelé le
■texte même des inscriplioes fuu('raires de
Ciodefroy de Bouillon et de li.iuilouin, est un
fragment du voyage en Orient de U. de
Villeneuve, capilaine de vaisseau.
Le deuxième et le troisième extrait, qui
s'étendeMt à la Syrie entière, sont des rap-
liorls de MM. île Mas-Latrie (18Vd) et Ra-
lis.sier (18'.(>.)
Kniln, nous joignons à ces notions, une
lettre de M. dé Saulcy. sur son voyag(\ au-
lour de la mer Morte et une savante noliro
de M. «le l'aravey, sur l'ancien noui de la
Jui|i';e.
s 1. — lixirail du Journul de M. le vicomte
J.-B. de Villencuvc-llurgemont, capitaine
de vaiseau, etc. (1).
J'éprouvais dès ma plus tendre enfance,
.surtout de|)uis mou entrée dans la carrière
de la marini', un désir toujours croi^^sant
de visiter cette ville de Jérusalem à laquelle
(1) F.xlrail cir'. \l()ttumeiils (/r.i nrniuls mailri-s de
Rliodes II <lc M.ilic, p.irUMo \iroiiUC(U' Villciicuve-
UargcMOUt, loin. 1", p. 'ilt'i
se ratlacbent toutes nos crovances reli-
gieuses, en môme temps qu'une grande
|)artie de nos plus glorieux souvenirs.
J'avais vainement cherché l'occasion d'ef-
fectuer ce curieux pèlerinage, lorsqu'ayant
obtenu le commandement de la corvette
d'instruction la Victorieuse, je fus chargé,
au mois de mai 1827, d'une tournée dan.s
les poris de Syrie. Je vis d'abord Caïffe et le
Mont-Carmel;' Saint-Jean d'Acre, Beyrouth
et Seyde, qui n'offrent aux recherches des
explorateurs d'antiquités qne d'informes
débris romains servant de base aux cnn.s-
truclions récentes des Turcs.- J'avais partagé
la tristesse de tous les voyageurs en jvir-
courant ces célèbres rivages sans y rencon-
trer un seul monument qui rappelle leur
ancienne s|dendeur. Tyr, cette reine des
mers, n'est plus, sous le nom arabe de Sour,
qu'une ville ruinée et sans commerce. l'to-
lémaïs n'a plus de port. C'est en vain qu'oa
espère recueillir un seul fragment d'armure,
une i)ièce quelconque de monnaie des vail-
lants croisés de France. Sous le joug de
l'islamisme, tout se perd, se dénature,
s'efface insensiblement, même ces traditions
|,opulaires (jui ont ailleurs traversé des
siècles de baibarii'. Une nalion |ilus amie do
véritable gloire eût religieusement cou-
la - o - -- . ,. . , ,
serve des trophées arrachés jadis a la valeur
française... Mais, au milieu de l'apalhie mu-
suhûane, on no retrouve ipie ce qu'il n est
au jiouvoir de iiersonne de détruire, les
noms dt! Codefroy et de saint Louis.
Le 18 mai, dans l'aïuès mid., après avoir
longé la côte septenli ioiiale de la Syrie, nous
arri^vûnies à Jall'a, rancienue Jo|>pé, dont lo
nom signifie belle ou agréable (1).
t\) M. Daniiani, noire aijciil ronsiilaiiv, s'empressa
,1e v.'nir liens irccveir an li<n-,l .le celle mer (pu avait
i„Mlc l'ardieile Nné ol \n le iniiaclo .je Jmias. ht
iioliee-^pril avait élé moins plein (le ce (pie mms
,!,nions inmvcr en Svrie, nous nous sormns penl-
rlre permis de ivma'npier en sonnanl aceonUe-
„„.,„l,i/,ane,leM. llamiani, dans lc(iucl on UWi-
vail lin mélange sin?.ilier de Ions les .o.Innies
,n ieiilaiiv el enrop.Vns. Sa leiignc lolie arnienioime
,.|;,!i (ToisiV snr (les païu-.dons unes-, cl sa lolc cou
lee d'au immense chap^an miliiaiie a cocarde lilan-
m
JER
D'EPIGUAPIIIE.
JER
Cette ville, qui garae, dit-on, les cendres
de No(^, qui vit naitre une des tilles de saint
Louis, et oii ce noble ctief des Bourbons
apprit la mort de Blanche de Castille, sa
mère, est bâtie en amphithéâtre, et ceinte
d'un mur crénelé (jui ne la gaiantirait qu'à
peine d'un coup de main; [iresque toutes ses
uiaisons sont surmoiilées d'un léger dôme,
ses rues sont étroites et sales, son com-
nieree à peu près nul, et son port u'otlie
jilus d'abri qu'aux (letits liâtiiueiits.
Après de longs préparatifs de'dé[)art, nous
nous mîmes en route à six heures, avant à
notre tête un janissaire bien monté et armé
de pied en ca[i. Le chemin de Jalla à Aii-
mathie est plat, sablonneux, bordé de jardins
plantés de grenadiers, d'abricotiers, de ci-
tronniers et d'ot-angers, dont les fleurs, au
déclin ûu jour surtout, embaument l'air d'un
}iart'um suave. Après une demi-heure de
marche, la vaste plaine de Saron, à travers
laquelle on se dirige, et qui s'étend au nord
jusqu'au mont Carmel et jusqu'à (îaza au
midi, est entièrement couverte de riches
moissons. Partout autour de nous on coupait
les blés; les chameaux, chargés d'immenses
faisceaux de gerbes, s'acheminaient docile-
ment vers la ville, et des troupeaux de bœufs
étaient ré|)andus çà et là dans les cham|is
déjiouillés. Ce mouvemeut varié, qui don-
nait h la campagne une sorte de vie qu'elle
])erd après le printemps, rappelait vivement
à notre imagination les temjis jirimitifs du
monde, et ces rois pasteurs dont les Aiabes
ont encore ccmservé à [)eu près le costume.
Après une demi-heure de marche, on
rencontre, auprès d'un misérable village
qu'on laisse à gauche, une fontaine sur-
montée de i>lusieurs dûmes; puis on arrive
dans une jiartie de la iilaine couverie de
beaux oliviers, plantés, di(-on, parles Sar-
rasins. C'est avec une satisfaction léello
qu'on retrouve un pareil ombrage, ajirès
avoir été loiigtem|)s latigué par la couleur
monotone d'une terre calcinée |)ar un soleil
ardent. La nuit nous empêcha d'aller visiter
la citerne de Sainte-Hélène et la tour bâtie
par cette impératrice.
Vers trois heures du matin, quiti^ant le
couvent latin de Rama (1) où nous étions
descendus la veille, nous traversâmes au
clie, sous lequel paraissaieiil les bords de la laloile
roiige porlée liabiluelk-incnl dans le Levaiil. iNoiis
déijarquùiues Irenle chez lui, en uiellaul aubsi:ol à
conlriljuli(jii sa coiii|)laisaiice el celle de sa iioiii-
bieuse famille pour nous lacililer les moyens de
nous leiidie le jour même à Kama. i'endanl qu'on
chercliail à réunir des moiUuies, je l'os demander à
l'aga un buinjounli on bouijoiinlik, espèce de passe-
poil, pour nous alliandm- du U ibul (]ue l'on paye
ordinairemenl au sclieitk arabe établi au village ile
Jcrémie.
(I) Nous avions frappé longtemps h la porte de ce
iiiouasleie, où sans doute les religieux, ellrayés de
notre nombre, bésitaient à nous olirir l'iiusiiilalilé.
Le père ïb..., Espagnol, siipéneur, vint enfin nous
l'ecevoir; la porte de l'bospiee tourna en grondant
stir ses giuuls, et nous enliànies dans un vasie cloi-
Ire, soutenu par de lai-^'cs piliers, (pij donuaienl à
l'ediliec raspeci d'une lorle ciladelle.
clair de la lune l'antiiiue cité, dont le pas de
nos chevaux et le cri mesuré de la chouette
interrompaient seuls le nioi'ne silence. Trois
hautes tours dominent celle ville autrefois
assez commerçante, aujourd'hui tellement
abandonnée, que la plupart des maisons s'é-
croulent peu à peu. Ayant devant nous a
l'orient, la chaîne des montagnes de Jérusa-
lem, nous marchâmes environ trois lieues
dans l'immense plaine de Saron, renconlrant
deterapsàaulre quelques légères ondulalions
de terrain. Sur la première est un village
ruiné, oîi l'on découvre des restes de cons-
tructions romaines. 11 se nomme Latroun,
et la liaililion apprend (]ue c'est le lieu de
naissance du lion larron. Sans les déceptions
continuelles auxquelles un long séjour dans
le Levant m'a habilué, j'auiais |H'ul-ètre
cherché à recueillir qiic'li|ues-unes de ces
roses si vantées dans l'Kcriluie, et dont so
l'araient les jeunes viergi'S de Sion. Il ne
s'en otfrit pas une seule à nos regards, et
nous n'a|)eiçùines autour de nous que du
blé, de l'orge, et une plante à larges tèuilles
blanches, ressemblant à l'angélique.
Notre tioupe, égayée par les premières
lueurs du crépuscule et le chant matinal de
l'alouelte cjui nous ra|i|ielait la France, mar-
chait assez serrée, lorsqu'un Arabe d'une
liante slatuie arriva sur nous avei- la rapidité
de l'éclair. Je m'avançai aussitôt avec le
j;;iiissaire à la rencontre de cet homme qui,
peu ellrayé de notre nombre, cl sûr peut-
f^lre d'un jifompt secours, exigeait impé-
rieusement un tribut pour notre (lassage...
^foll•e bou,\oiirdik ne le satisfaisant )ioint,
nous le meiiaçâiiies de nos armes, et il prit
en murmuianl le parti de s'éloigner au galop.
\ ers les six heures, nous quillàines la
plaine de Saron, jiour iiénélrer entre les
montagnes qui la séparent du bassin de la
mer Alorle, dans une direction du nord au
sud. Le sentier qui nous conduisait étail-
élrot, sinueux, très-glissant, mais bordé de
charmants arbrisseaux, |)armi lesquels nous
ifconnaissioiis des chèvre-feuilles, et de
jeunes chênes, dont la verdure contrastait
gracieusement avec la couleur rougeâtre du
terrain. Ayant atteint à peu près le plateau
de la iiremière montagne, nous fîmes halte
à dix heures, au milieu d'un champ d'oli-
viers, àcôlé d'un [luits dont l'eau nous parut-
aussi fraîche cpje limpide. Au bout d'une
heure d'un rejios indispensable, nous con-
tinuâmes à gravir le sommet de cette mon-
tagne au haut de laquelle nous attendait un
magnifique |ioint de vue. En se retournant
vers l'orient, l'œil voit en quelque sorte la
plaine de Saron se dérouler eu entier, ayant'
la mer pour horizon, comme point île sépa-
ration entre deux surfaces également planes.
Au revers do la montagne est situé le village
de Jérémie, remarquable par les décombres
d'une grande église évidemment du temps de
Constantin. Le poète des douleurs naquit,
dit-on, en ce lieu qui conserve son nom.
Dans le lointain, sur la droite, on aperçoit,
à la cime d'une haute élévation conique, une
forteresse qui s'appelle encore le chàteait
GjI
JKR
DICTIONNAIRE
JER
Soi
des Mncliahéi's. Jérc'mie osl .a résidence
il'Alioii-(ios, sclicick des Arahos, (}iii tient du
Grand-SiMiiiioiir raiitorisatioii de percevoir
un (rihiit sur Ions les (•lirétiens (jui l'ont le
voya.i^e do Jérusalein. Notre Ijonvourdik
nous sauva celte liuuiiiiante obligation.
■ DO-s que l'on s'éloii^ne de Jérémie qu'en-
tourent ciicorn ([uelques champs cultivés,
l'aspect du pays clianfj;e totalement : les
montairiies sont di''|)ouilléos do toute végé-
tation :1e tcnain. ilevenu crayeux, ne montre
plus c|u'un amas do rochers dont la hlan-
clieur et l'aridité attristent la vue; et l'on
(■prouve un sentiment indélinissahlo en se
disant que l'on ap|)roclio de la ville frappée
de malédiction.
Apiès avoir descendu par des chemins
aiïreux dans le fond d'une vallée, et gravi la
montagne cor'res|iondante, on entre dans
le vallon de Tliéiébuilhe, séjour favori d'A-
iMaliani et de ses riches troupeaux. Il est
formé par le torrent où David enfant ra-
massa les pierres avec lesipielles il devait
abattre Goliath. On voit (pjelques jardins
sous un village bûli au bord de ce torrent
que l'on passe sur un pont à moitié détruit,
le seul qu'on rencontre dans la route. L'œil,
fatigué de la sécheresse des montagnes, se
repose avec une sorte de sensualité sur cette
verdure clair-semée, placée comme une oasis
au milieu du désert. Un peu avant le pont
>e trouvent les débris d'im mur considéra-
i)lc, dont la construction parait romaine. Un
j)lateau de rochers grisâtres, [lercés de trous
et conmie lacérés, couronne la inontagne de
Thérébinlhe.
L'espérance d'apercevoir Jérusalem d'un
mont rocailleux et escarpé, qui se présentait
devant nous, soutenait notre courage et nous
faisait oublier nos fatigues. Mais de nou-
velles ondulations furent les seuls objets
<]ue rencontrèrent nos regards avides, et
<;li3que sommet aucpiel 7ious parvenions
nous conduisait des mémos attentes aux
mômes décejitions. Lnlin, après une grande
lieure de marche sur ce terrain désolé, sous
un ciel d'airain, où le soleil frappait hori-
zonta'lement sur nos tôtes, et entre des
rochers anguleux où les chevaux avaient
l)eine à placer le pied, les (tIs de Jérusalem !
Jérusalem! se liront entendre, et chacun
liAta aussitôt sa marche pour avancer la
jouissance (h; comlempler la ville sainte.
Quelques édiliies couleur cendrée, sur-
montés d'iui minaret, paraissaient alors
devant nous à environ deux milles; c'était
la cime du mont des Oliviers que je pris
il'abord pour Jérusalem; mais peu de mi-
inites apiès je la découvris dans toute son
étendue du nord au sud.
Il faut renoncera exprimer les sensations
nouvelles et nombreuses (jue cette vue lit
naître involontairement h la fois en mon
Ame. Je m'arièlai innnobile, reiiassant dans
ma mémoire les souvenirs (pii s'y pressaient
en foule, et ipji me rap|)<laient tout ce que
je savais de cette cilé mystérieuse, depuis
les simples prières de l'enfance jusqu'à la
lecture nK'dnéi.' ile> Livres saints et de l'his-
toire; enfin, oppuis David „usqu'à Godi'froy.
Je ne-sortais do mes réflexions (pie pour
attacher davantage mes regards sur le terme
de notre excursion. Les murs grisâtres de
la cité du roi-prophète, fraiipés en face par
le soleil, n'olfraienl en ce moment aucune
ombre ipii en dessinât les contours, et dans
cette teinl(; uniforme, en harrrronie par sa
tristesse avec l'émotion que cet aspect nous
causait, on distinguait à [leine les tours
carrées dont les remparts de Jérusalem sont
llaïKiués de distance en distance, et leurs
nombreuses crénelures. Les deux massives
tour's de David ou des Pisans, dominant la
porte vers larpielle nous devions nous diri-
ger, scindaient h peu près vers le milieu la
ligne droite des murailles. Mais nous, soldats
chrétiens, nous n'afiercevions ni croix ni
cUjcIiers qui pussent produir-î; la plus légère
illusion. Le croissant, qui surmontait un
minaret élevé auprès des tours do David,
ne témoignait que trop l'avilissement dans
le(]uel était tombée la ville de Salomon.
i,es remparts qui la cernent dans l'occi-
dent et le sud sont bâtis sur un terrain es-
carpé, couleur de cendre, planté çii et l.'i de
(pielques cliétifs oliviers. C'est ce ipii com-
j)ose la vallée île Betzabée, (jui se perd au
midi dans celle de Sion. A notre droite,
nous découvrions un immense bassin ou
]iiscine, que je n'ai vu indiipié dans aucun
t\e^ voyages que j'ai lus. et une multitude
de tombeaux turcs, au milieu desquels s'é-
lèvent d'assez élégants mausolées de sairlons
ou musulmans ipii raour-ent en odeur de
sainteté. Au delà de la u!er Moi'te. les belles
montagnes d'Arabie, d'un azur tirant sur le
violet, s'ét(.'ndaient sans ondulations dir nord
au sud, et, formant la vallée du Jorii-dain,
servaient de fond à cet admir-able tableau.
Je ne fus tiré de ma rêveuse contemplation
(pi'en n'aperci'vant personne autour de moi.
Plus pressés d'atteindre le terme du voyage
que (le se rassasier de l'aspect inagiipie ipii
m'avait arr-èté , mes jeunes comiiagnons
avaient continué h marcher, et je ne les re-
joignis (pi'auprès do la jiorte des Pèlerins,
par laquelle nous entrâmes réunis en bon
ordre. Ni notr\> nombre, ni les tourbillons
de poussière qui nous jii'écédaient, ni l'é-
clat de nos armes reluisantes , ne purent
réveiller l'aiiathio tunjuo, et, longoarri une
partie des r-emparts à gauche, sans avoir ex-
cité le plus léger mouvement de curiosité,
nous i'r-anchimes l'entrée de Jérusalem, gar-
dée [lar un janissaire dont l'emploi ne
]iaiaît être qiio d'exiger une élrenne des
elranger'S.
Laissant h droite l'énormi! tour de David,
le même lieu peut-être où. oubliant son
rang et ses préceptes, il commit un double
crime, nous prîmes à gauche une rue isoh^e
(pii, apr('S (luelipies détours, nous conduisit
au couvent des l'èrcs l-'r-anciscains, gardiens
du couvent de Saint-Sauv(;ur. Lii , deux
longs et obscurs cor-ridors, précédés d'une
|iorle de fer, nous liront arriver clans uno
étroite cour où les sons voilés d'un orgue,
et ks chants des moines ipii psaliiiddiaient
555
JER
DEPIGRAPHIE.
JER
554
eu ce moment le Magnifient, frappèrent nos
oreilles. Non loin du palais du roi poetp. et
du Saint-Sépulcre, foulant un sol qui avait
vu s'opérer tant de merveilles, nous éprou-
vâmes tous, au milieu d'une ville turque, le
prestige attendrissant de ces chants religieux
et pleins de mélancolie (1).
Rien de touchant conmie l'hospitalité toute
chrétienne des Pèi'cs du Saint-Sauveur. Aussi
simple que franche, elle n'admet ni céré-
monie ni emharras; on vous accueille sans
s'informer de votre croyance, de vos projets,
de votre nation, et l'on se dérobe aux re-
merciements. Vous êtes iiomme et chrétien,
il suffit; vous devez être chez vous, et tout
tend à vous le |irouver.
Pressé de contempler plus à loisir la ville
sainte, je montai sur la terrasse du couvent
et mes regards avides ne pouvaient se ras-
sasier du tableau qui s'oti'rait h eux. A l'est,
vers la montagne des Oliviers, Jérusalem
semblait fuir en pente douce jusqu'au tor-
rent du Cédron, qui la sépare de cette mon-
tagne. Sur la droite, h trois cents pas en-
viron, je voyais la vaste coupole en plomb
de l'église du Saint-Séjiulcre, vis-à-vis la-
quelle s'élève une large tour carrée réduile
à un seul étage, de trois qu'elle eut autre-
fois. On la dit construite par sainte Hélène,
en même temps que le Saint-Sépulcre. A
côté du dôme s'élance une autie coujiole
plus haute, qui appartient h l'église des
Grecs, et plus loin, à gauche, dans la di-
rection du mont des Oliviers, se dislingue
la belle mosquée d'Omar, occupant, sur un
vaste parvis, l'emplacement de l'ancien tem-
[ile de Salomon. A droite, on découvre l'é-
glise de la Présentation, surmontée d'une
richecoupole ; jiuis, sous le mont des Olives,
la vallée de Josaphat et la grotte de Gethsé-
mani, à demi cachées par les remparts de
l'ouest; enfin, dans lefond, s'aperçoivent les
liantes montagnes de l'Arabie, semblables à
une immense nmraille au pied de laquelle
coule le Jourdain et s'étend la mer Morte.
Les vêpres étaient finies lorsque je des-
cendis dans la chapelle encore remplie de
(1) Après quelques inslants de repos, nous l'ùmes
faire une visile au vicaire du couvent, le père ■",
qui remplaçait le révérendissinie, en ce niomeiu
en tournée en Chypre , et ensuite au procu-
reur, le père'". L'un et l'autre, nous accueillant
avec coriiialité, donnèrent aussitôt des ordres pour
qu'on mit à noire disposition une maison qui leur
apparlienl, peu éloignée du couvent, un cuisinier et
quelques domestiques. Comme je m'excusais de no-
tre grand nombre, les lions Pères me répondirent
qu'ils èlaienl encliantés de voir une aussi brillante
réunion de jeunes pèlerins ; que notre visile leur
donnait du moins la certituile cjue tout le monde en
Europe ne les avait pas oubliés ; qu'ils lui devraient
peut-être, aux jeux des Turcs, un peu plus d'égards
et <le considération ; et qu'enlin ils espéraient que
nous conserverions un lion souvenir de notre séjour
en terre sainte. Ils s'informaient à peine des nou-
velles politiques de l'Europe, et l'on pouvait facile-
ment déduire de cette inditférence que leur seule
pairie était Jérusalem.
Nous avions mis huit heures et demie pour nous
rendre de Jalfa k la ville sainte.
l'odeur de l'encens, et éclairée pai' un faible
jour qui lui donnait quelque chose d'émi-
nemment religieux. Deux Pères, placés à
gauche d'un autel dont ils semblaient être
les perpétuelles et vigilantes sentinelles ,
priaient en silence dans un des angles de la
chapelle; comme eux. j'adressai ma prière à
l'auteur de toutes choses, lui demandant,
avec la ferveur que [louvail inspirer la con-
trée pleine de merveilles où je me trouvais,
les plus douces bénédictions [lour tout ce
que j'avais laissé de cher dans ma patrie.
Après quelques instants d'un recueillement
profond, je sortis et rencontrai le vertueux
et bon abbé Desmazure, revenant d'une lon-
gue course aux environs de Jérusalem où,
malgré l'extrême chaleur, il avait voulu
conduire quelques voyageurs. Je revis et
embrassai avec un vif plaisir cet apôtre mo-
derne, missionnaire tolérant et infatigable,
qui a dévoué sa vie et son éloquence aux
saints lieux que nous visitions (1).
Après le souper, nous nous empressâmes
do remonter sur le haut de la môme terrasse
jiour examiner encore une fois Jérusalem
éclairée par les rayons de la lune. Les prin-
cipaux édifices seuls étaient frapp/és d'une
lumière distincte; mais le mont des Oliviers
et la mer Morte avaient totalement dis|iaru
dans la vapeur du soir. Aucun bruit ne
troublait le silence de cette cité où jadis
retentirent si souvent le son des trompettes,
les cris des assaillants, les gémissements des
blessés, la douleur des vaincus 1 Quelques
lumières vacillantes attestaient seules qu'elle
n'était ni déserte ni abandonnée, comme on
aurait ])u le croire à sa luguiire tranquillité.
Pendant qu'absorbés dans nos réilexions,
nous nous livrions, sans nous les communi-
quer, à ce spectacle plein d'un si haut inlé-
lêt, l'horloge du couvent sonna neuf heures
d'un timbre étoutfé, comine jiour ne jias
éveiller les ennemis du christianisme. Eu
nous tirant de notre rêverie, elle nous força
h songer à un repos dont nous oubliions le
besoin.
Le lendemain, au point du jour (dimanche
20 raaij, nous nous trouvions encore tous
réunis surle même emplacement, ne pouvant
nous lasser de contempler la ville qui vit
naître et s'étendre notre religion, et dont la
mystérieuse histoire fut la première placée
sous nos yeux qui la parcouraient en ce
moment avec tant d'avidité.
A sept heures nous entendîmes la messe
dans la chapelle, et il nous fut enlin permis
de pénétrer dans l'église du Saint-Sépulcre,,
où sont admis, les dimanches, seulement
pendant quelques heures, les fidèles qui
n'ont pas assez d'argent pour se la faire ou-
vrir pour eux.
A trois cents pas du couvent de Saint-
Sauveur, après avoir descendu une rue
(I) lîentré dans la maison qui nous avait été des-
tinée, je trouvai mes jeunes compagnons assis au-
tour d'une table, allendant avec impaliencc qu'on la
cduvi it de quelques mets pour calmer rap{>élil Li
plus dévorant
53.')
JKR
DICTIONNAItlE
JER
S36
avant d'en avu
li> toinbe;ui ilu Sauveur,
vi'aie religion, io tiiéàlre
étroile et tc-uriK; h j^auclio, se présente la
façade de {'('-glise : lourde, sans éléganee,
elle n'a d'autres orncinenls qu'une comielie
assez ricluî de détails, i|ui cnuronne le haut
de l'édilice. On reconnaît l'acileiuent dans
celte arcliiteeture le slvle du siècle de Cons-
tantin, et la df^cadiMiee des arts. Deux por-
tiques h plein cintre existaient autrefois,
luaisun seul a été conservé.
La [ircniiùre chose qui fiappe les regards
et afllige surtout le c(cur en entrant, est une
espèce de nicheoù se tieiuient les Turcsfer-
niiers du Saint-Sé|)ulcre... Quelles réllexions
amères ne suggère pas l'aspect de ces Musul-
mans avides, (|ui ne permettent pas h une
main chrétienne de faire le signe de la croix
ir acheté la permission? Ainsi
le berceau de la
de tant d'événe-
ments meivcilleuv, est devenu la proie d'un
vil s|H''r-ulateur qui ne conserve ce monu-
ment, dont rindill'érence cnropéenne l'a
rendu possesseur, que par les avantages
(ju'il en retire!... Le Saint-Sé|)ulcre n'est
donc [ilus ([u'une ferme... uni; métairie... On
vend au [loids de l'or la l'acuité de s'y age-
nouiller. Lt des rois chrétiens ont vu depuis
(les siècles cette ])rol'anation d'un œil froid
et sec 1...
Ln face de l'entrée, 'dans un baldaquin
soutenu par des colonnes torses de cinq h
six pieds de hauteur, se trouvé la nierre de
rOnfiionqui recouvre celle surlaquelleNoire-
Seigneur fut déposé. Elle est de marbre
rouge, enchAssé dans du n:arbre blanc, et sa
Jongueur m'a paru de sept h huit pieds. Les
pèlerins la baisent avec res|icct.
Tournant h gauche, on entre sons nn vaste
dôme, au milieu dnijuid ^e trouve la (lelile
chapelle du Sanit-Sépulcre, haute de ilix à
douze [lieds, isolée, surmontée d'une cou pôle,
et placée sur deux graJins de six ]ioiices, le
tout en marl)re louge. On pénètre de l'une
dans l'autre des deux [larlies qui la sépareni,
par une porte extrêmement basse. Au milieu
du iiremier sam tuaire, et sur un au'.el d'un
pied çari'é sur trois de hauteur, se montre
une pierre blanche ench'isséedansdumarbi-e,
que l'on nounue pierie de rapparilion.L'aui^c.
y était assis, dit-on, lorsipi'il annonça aux
saintes feunnes la résuriection ilu Sauveur.
La deuxième chapelle est celle du tombeau,
jilacée h droite eu entrant, et recouverte
dune table de marbresur la(]uelle on célèbie
les saints mystères. Cette table a été lendui;
transvei-salemcnt par des religieux elfrayés
di; la nouvelle (pu,' les Turcs devaient venir
l'eidever.
LeSaint-Sépidcre ne reçoit de clarté que lies
'lombreuses la mpes suspendues à sa voûte;
une seule ouverture pratiquée dans la cou-
pole sert de passage h la buuée. Les reli-
gieux, qui tour h tour demrurent dans l'é-
glise, ont un soin extrême de celle chapelle,
rt des Heurs rcnouveléiss cluxiue malin >ont
placées sur le devant de l'anld qu'on lave
iréquemmenl avi;i' de l'eau de rose. Un ta-
blcnu assez méiliocre, qui sert de fond, re-
lirésenle la Jtesuireclion.
Il est difllcile d'exprimer ce (ju'on éprouve
de religifux l'especl et di; recueillement dans
cet es[iace sacré, objet de la vénération des
peu|iles chrétiens, centre d'une religion ad-
mirable (pii en est sortie pour' se répandre
triomplianle dans toutes les |iarlicsdu monde
civilisé ; pour lequel tant de sang a coulé,
lanl de gloire a été acipnse, sur ieipiel tant
de siècles ont passé sans en diminuer la cé-
lébrité... L'honnne le moins fra|i|ié de la
vérité de l'Evangile ne peut (ju'êlre lui-
même vivement ému ; et, prosternés devant
un marbre qui a bravé le temps et les révo-
lutions humaines, on voit les voyageurs de
toutes les classes, de toutes les nations, se
recueillir inofondémeiit, |)i-nser à leur fa-
mille, et prier le Dieu [<iil homme de la rendre
toujours digne de lui.
En (juitlant c(! lieu vénéré et ayant visité
l'église dans ses détails, nous allAines au
Calvaire par un escalier de vingt marches.
Nous vîmes la place oij Notre-Seigneur fut
attaché à la croix, et celle où cette même
croix s'éleva entre les deux larrons. Quoique
celte enceinte soit entièrement recouveito
de marbre, on a laissé la marque des Irons
des trois croix, éloignées seulement l'une
de l'antre (Je huit pieds environ (ce qui fait
supiios(;r qu'elles étaient de |)etite [irojior-
lion). Une ouverture dans le marbre permet
d'apercevoir en dessous le rocher fendu au.
moment où le Rédempteur rendit le der-
nier soui)ir. Descendant ensuite dans d'autres
cha|ielles, ou nous montia un morceau de la
colonne à latiuelle l'Hounue-Dieu lut attaché
pour être ilagellé, et celle où les .liiit's le
couronnèrent d'éjiines. .\u fond d'une église
souterraine, on indique 1 eni[ilacement où
sainte H(''lène retrouva la vraie croix, et le
lieu où se tenait la mère deConstanlin [leu-
dant les fouilles ordoiniées pa-" elle.
Nous montâmes immédiatement dans la
galerie (jui règne autour du dôme. Elle est
formée de lourds pilastres peints en gris,
soutenant une coupole ouverte pai- le milieu,
de même que le Panlhéou de Uomv, et bar-
bouillée do longues draperies jaunes et
bleues du |)lus mauvais goût. Là, un des
l'eres Franciscains lira d'vni vieux colfre ver-
moulu l'épée et les éperons de (îodefroy,
(|ue nous ceigniuu^s h l'envi. l'ctie épée est
Irès-simple ; sa poignée, sur huiuelle on re-
trouve encore ipichpu; trace de dorure, est
en fer; les é(icrons sont mieux conservés.
On imagine que nous n'avions pas attendu
ce moment pour demander la sépulture du
héros français et de son frère, et l'on peut
juger du regret mêlé d'indignation avec le-
(juel nous avions appris qu'après l'incendie
du Sanit-Sépulcre, en l.S±i, les (irecs, rebA-
lissant leur église, avaient totalement ih'-
truit les deux sarcop-liages élevés par la piété
Les glorieuses dépouil-
rois chevaliers reposent donc
ignorées dans l'épaisseur d'un
lement eouslruil.
los inscriptions suivantes sur ces
et la rectuniaissance.
les de ce:
malmenant
mui' nouvel
On lisait
tombeaux.
537 JER D'EPIGRAPIIIE
ilic jiicet inclyliis diix Goilefiiilns de niilinii,
qui loUini isUm leirani acquisivil ciiUiii clnisliaiio ;
ciijus anima rcgnel cuiii Cluislo !
A m on
Rex Raldniiins, Jiidas'aKer Maclialiens,
spcs palii;«, vifîor eclesi*, virliis nlriiisqno,
qiieni formidabanl, ciii dona liilnUa fcrcbant
Cedar et vF.gypins, Dan ac lioniicida Damascus
proli di.lor! in modico clauiliUir tnmiilo.
Comment concevoir que les Pèi-cs latins
n'aient pu ou voulu s'opposer à une sembla-
l)le profanation? Alil sans doute, il n'y avait
JEU
558
loint alors de religieux français parmi eux !
Au récit d'une telle ingratitude, chacun de
nous put répéter le mot énergique du liravo
Oillon... Mais, si ces illustres ossements
n(i se montrent plus, les noms des célèbres
chefs des croisés vivront du moins éternel-
lement dans le cœur des amis do la religion,
de la gloire et du véritable honneur.
Sortant par la porte du nord (celle de Da-
mas), nous nous dirigeâmes vers la grotte de
.lérémie, située h un quart de lieue, etformée
d'un vaste souterrain, haut de dix-huit à
vingt pieds, soutenue par de larges piliers
taillés dans le roc en formes iriégulières.
Un mur divise en deux ce sombre asile qui
inspira au prophète des pensées à la ibis si
fortes, si louchantes, si poétiques. Il n'est
|)as, en effet, de lieu plus jjropre à de nautes
méilitations. Parcourant ses sinuosités, nous
répétâmes tour à tour quelques-unes des
sublimes lamentations de ce mâle génie que
révèrent également les Turcs. Aussi ont-ils
élevé devant sa grotte une mosquée ombra-
gée d'arlires, à côté desquels est creusé un
puits irès-profond rempli d'excellente eau.
En nous éloignant, nous nous rendîmes, en
suivant les remparts sei)tentrionaux, vers la
vallée de Josa[)hat qui, formée par le lit du
Cédron, sépare Jérusalem du mont des Oii-
vieis. Après avoir tourné l'angle des mu-
railles au nord-ouest, on rencontre, en des-
cendant dans la vallée, le lieu où saint
Etienne subit le martyre. Plus Ijas, on passe
le t(.)rrent desséché, [lar un pont formé d'une
seule arche, à droiie duquel sont placés les
tombeaux d'Abraham, de Zacharie et de Jo-
sapliat. A gauche est b;Uie une église sou-
terraine dédiée à la sainte Vierge. On y pé-
nètre [)ar vingt-huit larges marches, et, arrivé
au fond, on tiouve à droit(> une cliaiielle
assez semblable à celle du Saint-Sépulcre,
renfermant un autel élevé à l'endroit même
où la mère de Jésus fut inhumée. Ce lieu,
é(îlairé par une multitude de lampes tou-
jours allumées, est l'objet |)articulier de la
vénération des fidèles. Au milieu de l'esca-
lier, on montre le tombeau de saint Jose|)h,
et, vis-à-vis, ceux de sainte Anne et de saint
Joachim.
^ En quittant cette église qui appartient aux
(u-ecs, et prenant à gauche un étroit chemin
(le trente h quarante pieds de long, on entre
dans la grotte de Gelhsémani, où le Ué-
dempteur, qui allait y prêcher souvent, ré-
iiaiidit nue sueur de sang la veille de sa mort.
Rien n'inspire un plus religieux intérêt que
celte simple grotte, seul objet de foi qui
soit à peu près dans le même état qu'au
1" sièclejde l'ère chrétieiuie. Deux reli-
gieux italiens qui nous y accompagnaient
allumèrent des ciei'ges, en distribuèrent à
chacun de nous, et, s'agenouillant auprès
d'un autel fornu3 parle rocher même, enton-
nèrent les litanies du Sauveur dans un ton
cl la foi si mélancolique et si harmonieux,
(jne des larmes d'attendrissement erraient
sur tous les yeux. 11 est impossible de ne
jias conserver le souvenir de cette pieuse sta-
tion faite par deux pauvres moines et des
marais français.
De là, nous nous rendîmes au jardin des
Oliviers, éloigné seulement de deux à trois
cents pieds. Il n'y reste plus que huit de ces
arbres; mais comme on sait que leurs raci-
nes ne périssent point, il n'est |>oint invrai-
semblable que ces oliviers soient les rej(v
tons de ceux au pied desquels le Verbe oli'rit
à son Père le sacrifice de sa vie.
On fait remarquer, le long d'un mur, l'en-
droit où Judas consonuua sa trahison, et, un
peu |ilus haut, trois rochers sur lesipiels on
prétend que s'endormirent les trois apôtres
« qui ne purent veiller quelques heures avec
le divin Maître. » De légères inégalités dans
la surface de ces rochers ont accrédité la
croyance que les corps des discijiles du Sau-
veur y avaient laissé leur empreinte. Mais,
en visitant Jérusalem , on a trop souvent
l'occasion de regretter que les souvenirs au-
thentiques dont cette célèbre cité est i-em-
plie, soient mêlés à des traditions populaires
qui blessent évidemment la raison. Kn mul-
tqiliant à chaque pas les articles de foi. on
affaiblit nécessairement celle des fidèles qui,
n'ayant nul besoin de se voir entourés de
prodiges, et cherchant à se rendre compte de
ce qu'ils voient, n'ont de confiance que dans
les merveilles indiquées par les livres sacrés.
Les Actes des apôtres devraient être, comme
ils sont en effet, les meilleurs guides sur
cette terre, assez riche d'elle-même [lourque
les esjirits enthiiusiastes des x' et xi' siècles
n'aient pu rien ajouter à sa renommée. C'est
ainsi, cependant, qu'en gravissant le mont
des Oliviers on montre, roulé au milieu du
chemin, un fragment de colonne du ujoyen
âge, mais qui indique nécessairement, vous
dit-on, le lien où le Credo fut comfiosé par
les a|)ôtres. Plus loin, à côté d'un tronçon
semblable, on ne permet pas de douter que
Noire-Seigneur n'ait fait entendre la jilus
sublime prière que puisse proférer un mor-
tel. Confondant ainsi ce qu'il y a de plus
avéré, de plus res|)ectable, avec ce qu'il y a
de plus douteux, d'ignorants moines, allant
[dus loin que les évangélistes, et s'écartant
de la simplicité admirable de leurs récits,
se sont jetés dans le vague des invraisem-
blances les plus outrées.
La montagne des Oliviers est composée de
trois émineuces très-distinctes qui se nom-
ment : la jiremière, à gauche, Y iri Galilœœ ;
la seconde, placée au milieu, de l'Ascension,
et la troisième, à droite, du Scandale. Cette
œO JER DICTIONNAIRE
ilurniùiG dt'iioniiiKition vient, dit-on, de ce
que Saiouion avait fait ronstruiro sur cette
élévation un temple dédié .\ Baai et une
maison de proslilulion. La montagne est
craveuse, rapide, jjlanlée de (luelipies bou-
(piets de grenadiers, d'oliviers et du mûriers.
Sun sommet est couronné par une mosquée
à cùté de laquelle, dans une grande cour
circulaire, s'élève une cl)af)elle ronde où les
latins célèbrent la fête de l'Ascension. Une
jiierre d'un pied et demi carré, encliftsséo
dans du marbre, sur le pavé de la cliapelle,
montre l'empreinte assez incertaine d'un
pied nu, et la tradition veut encore qui' ce
soit celui de Notre-Seigneur, le jour oiî il s'é-
leva au ciel.
Si, du sommet de celte montagne sacrée,
on dirige ses regards vers l'occident, l'éten-
due entière de Jérusalem vient composer de
nouveau un de ces spectacles animés dont le
prestige ne se rend point avec des paroles.
Le torrent desséché du Cédron, la ligne
droite tracée à l'est i)ar les remparts créne-
lés; la porte Dorée, le parvis et la grande
mosquée, remplissent le premier |)lnn. Plus
à droite se dessinent le palais de Pilale, le
Prétoire et la maison de sainte Anne, dont
l'emplacement est occupé par une église
ruinée. A gauche, on découvre celle de la
Présentation avec sa coupole. À l'autre ex-
tréniili; occidi'nlale, on aperçoit encore les
deux dômes du Saiht-Sé[iulcre, les tours de
David; el, dans le fond, les arides montagnes
de Tliérébinlhe par lesquelles arrivent les
jièlerins. Si l'on porte ensuite la vue vers
l'orienl, au-dessous du large rideau formé
iiar les monts de l'Arabie, l'oril embrasse à
la fois iilusieurs collines jaunes et ondulées,
.séparant Jérusalem de la mer IMorle, dont
(pj'elques parties, colorées de l'azur le plus
vif, contrastent avec les eaux du Jourdain,
qui serpente connue un léger lil d'argent.
Eiilin, au midi, on suit à l'horizon les couibiu'es
multipliées des collines lie Bethléem, et au sud-
est hî paysage se termine par une élévation
en forme" conique qui, rapiielanl sans doute
(|U(lque belliqueux souvenir, porte le nom
de Monl des Français.
Kn revenant de celte excursion, nous
avons visité un vastoemplacement souterrain
ilivisé en cellules destinées sans doute à
d'ancieiuies sépultures. Continuant à des-
cendre, nos guides nous airètèrent devant
le toud)eaux extrêmement curieux d'Absalon,
de Josapliat et de saint Zacliarie, (|ui, taillés
dans un rocher de mai'bre, ne mau(pieiit ni
de grandiose ni d'une certaine élégance.
Après avoir franchi le Cédron el remonté
vers la ville en longeant les remparls, près
de la porte Dorée, par laquelle Noti'e-Sei-
gueur vint à Jeinsalem le jour des Rameaux,
nous souuues lentrés )iar la |)oile de Saint-
litienrie. Ayant donné un couj) d'(uil ii la
seuli^ antiquité des Juifs, l'innuense piscine
proballque qui en esttuutprès, nous allAnics
visiter li!s ruines de l'église de Sainte-Anne,
liAtie sous le règne de Constantin, au lieu
même de la demeure de celte sanite. De là,
nous dirigeant vers la maison du C\rénéen,
JER
iiO
nu tious ap|)i'it que nous nous trouvions dans
lu Voie Douloureuse : on nomme ainsi les
rues que parcourut Jésus-Christ portant la
croix, en se rendant de chez Pilate au lieu
de son supplice. Klle commence à un escalier
qui conduisait chez le gouverneur, et qui,
ap|)orlé depuis h Rome, y est vénéré sous le
nom de Scula sanrta. L'es|iace ([u'il occupait
est nuire aujourd'hui.
Conliimant à gravir celte première rue,
on arrive :
1" A l'entrée de la cour de Pilale, où se
trouvent le Prétoire et une élrode prison
qu'on [)rétend être la même où Notre-Sei-
gneur fut enfermé.
2" A un portique où l'on voyait encore
écrit, il y a peu d'années, les mots : Ecce
Homo. Au ])remier coude de la rue, on re-
trouve un reste de colonne couché, où
le Sauveur succomba sous le poids de la
croix.
3° A la maison de I^azare el à celle du
mauvais riche.
Tournant à droite, on parcourt en montant
les autres stations qui sont indiquées par
une pierre, un tronçon ou un cha|)iteau de
colonne, incrustés dans les mursdesmaisons.
E'din la direction des nouvelles rues fait
perdre, près du Saint-Sépulcre, la trace de la
Voie Douloureuse.
11 est facile déjuger, jiarla seule inspection
du terrain, que la grande scène de la Passion
s'est passée siu' uii es[iace très-ciiconscrit;
que le Golgotha n'est guère élevé que de
cent cinipiante à cent soixante pieds, h
conqtter du lieu le plus bas de la ville, le
parvis de la mosquée d'Omar, par iixemple;
et que le Calvaire propiemeiit dit n'était
(pi'une simple proéujinence de vingt-cinq à
trenle pieds au-dessus du (iolgotha. L'em-
jibicement du crueiliement et des trois croix
n'occufiant guère non plus que dix-huit à
vingt pieds carrés, il est à regr-etter que le
marbre ait nivelé et égalisé tous les contours
d'une enceinte sacrée, qu'il dérobe ainsi aux
regaids, et qu'au lieu d'une dépense énorme,
on ne se soit pas contenté d'une forte grille
pour enq)êclier (ju'on n'en!ev;U les pierres.
Sa conservatio.i dans toute sasinq)licité |)ri-
mitive lui eût attaché, sans contredit, un
bien plus haut degré d'intérêt.
Après six grandes heures d'une marche
coulinnelle, nous i-e;itrAmes au convient des
Fran(^iscains vei's cini| hein'os trois (juarts.
I^e lundi, 21 mai, à la pointe du jour, nous
parlînii'S pour Bethléem, en sortant par la
porte des Pèlerins et longeant la pisciui; de
Bersabée. Le chemin (]ue nous suivinu;s était
d.'uis le plus mauvais ('lat, et la (;am|iague
plaiitéi' de ijuelques oliviers isolés çh el là
sui' un terrani rt)cailleux et de couleur rou
gcAtie. Le long de celte loute se trouvent
une ruine moderne, a|ipt!lée cependant le
t(unl).'au de Rachel, et le couvent de Saint-
Jerùine, senddable à une lourde fjrteres.so
vis-à-vis de hupielle s'élèvent de beaux oli-
viers. Kn approchant de Bethléem, qu'on dé-
couvre |irès d'une demi-lieue avant d'y par-
venir, le terrain, ilevenu crayeux, est cultiva
u\
JRR
DEPIGRAPIllE.
JER
542
et ombragé d'uiio foule de figuiers nnins.dont
le friii t exquis, nous dit-on, est très-recherché.
Ce villiige où nous n'arrivAmes qu'iiprès
lieux heures de ninrche, b.ili sur le penctiant
d'une colline, jouit d'un air très-pur, et est
entouré de nombreux jardins soutenus de
murailles, afin d'empêcher les éboulements.
Bethléem paraît comme gardé par le couvent
qui lcdouiine,;ideux cents pas sur la gauche,
et qui, connue celui de Saint-Jérôme, offre
l'aspect d'une forte citadelle. C'est dans les
champs de cette pastorale contrée, pairie de
l'opulent Booz, que se passa le si touchant
épisode de Ruth et de Noémi.
Prévenus la veille de notre arrivée, les
religieux de Bethléem nous reçurent avec la
plus aimable cordialité dans leur établisse-
ment qui est immense, mais dont l'église
lirincipale est abandonnée. Elle estce|)endant
encore très-remarquable par la beauté de ses
colonnes dont l'architecture indique au con-
naisseur le passage assez sensible des arts
des Romains, ii ceux du temps des empereurs
du Bas-Empire, et par les restes de niosai-
(|ues colossales qui représentaient des ligures
<le saints : la char|iente de l'édifice est unie
et en bois de cèdre. L'église moderne, bien
moins grande et im|)Osante, est partagée
entre les Latins, les Grecs, dont la chapelle
est la plus richement ornée, les Arméniens
et les Abyssins. Un escalier obscur et étroit,
de quinze à vingt marches, conduit de cette
église au lieu de la crèche devenue aujour-
d'hui un
;r enfoncement en demi-cercle
sous un autel; plusieurs lamjies l'éclairent,
et, au milieu du marbre blanc dont elle est
])avée, on voit incrustée une étoile d'argent
avec ces mots :
nie, DE VIRGINE MARIA, JESUS-CIIIilSTUS NATLS EST.
Le plafond de la grotte est formé l'ar la
pierre môme; les côtés sont ornés de tentu-
res ainsi que de tableaux dont aucun ne m'a
jiar-u remarquable. '\'is-h-vis de la crèche on
montre le local où la mère Vierge se reposa
après i'enfantement divin. A (juehpres pas
on indique le lieu où les bergers adorèrent
l'enfant nouveau-né, et celui où les mages
lui offrirent l'or, l'encens et la myrrhe. Cha-
cun de ces emplacements est consacré par
un autel s[iécial. Dans le corridor que l'on
suit pour sortir de l'église, on voit les tom-
beaux de sainte Eusébie et de sainte Pauline,
sa îille, dames romaines altirées à Jérusalem
|iar leur piété, et de saint Jérôme qui, comme
on sait, tint longtemiis une écolo dans cette
ville.
Après avoir visité ces vénérables cryptes,
nous montâmes sur le haut de la terrasse du
couvent d'où l'on jouit d'une vue assez
étendue, qui plane à l'est sur la nier ^lorte
vers laquelle le terrain descend en talus,
avec des mamelons qui forment de jictites
collines. Le mont des Français, que l'on
découvre de la montagne des Oliviers,
reste au sud-est de Bethléem, dans la direc-
tion du jardin des Pasteurs qui appai-lenait
aux cl:réiie;;s latins; mais les Grecs vien-
nent ! écemmeiit de l'obtenir des Tu'rcs ,
?! la faveur d'un peu d'argent et ae que.ques
bassesses. Avec ces deux moyens fréquem-
ment employés par eux, ils arrachent insen-
siblement aux Latins les monuments les
plus vénérés qu'une longue possession n'a
pu leur garantir (1).
Le mar-di, 22 mai, à sept heures du matin,
RI. l'ablié Desmaziire nous ri'unit au Saint-
Sépulcre, où il célébra les saints mystères à
l'intention de ma famille. Après la messe
que je servis avec l'officier du bord qui m'a-
vait accoiupagné, il improvisa un discours
plein d'éloquence et de force sur la vérité de
la religion et sur la manière de la bien pra-
ti(|uer. Revêtu de magnifiques ornements
qu'on assure avoir éré donnés par saint
Louis lui-même ( ce dont il est perruis de
douter , à cause de leur trop belle conserva-
tion ), et placé en dehors du saint torubeau,
il paraissait iuspir-é à la fois par l'esprit des
apôtres, dont il avait l'aspect vénérable, et
par la sainteté de ce lieu, témoin de tant de
prodiges... 11 bénit ensuite les croix et les
chapelets achetés la veille à Bethléem, et,
sortant de l'église , nous l'accompagnâmes
dans tous les endroits du Calvaire célèbres
dans l'Evangile. Nous visitâmes aussi les
misérables cellules des religieux, qui tour à
tour se consacrent à la ganJe et à l'entretien'
du Saint-Sépulcre. On ne peut se figurer rien
de plus infect, de plus humide, de plus in-
commode que ces demeures, qu'on ne peut
obtenir des Turcs de rendre moins insalu-
bi'es. La santé des moines n'y résiste guère
plus de ti'ois à quatre mois, après lesquels
d'autres gardiens viennent y consomruer le
môme sacrifice, y montrer la môme résigna-
lion. Leursoinestd'entr-etenirleslaïupes, les
mar-br-es, les tableaux, les ileui-s de la tombe
sainte, au pied de la([uelle, venant s'y pro-
sterner à plusieurs heures du jour et de la
nuit, ils défiosent, es|iérons-le du moins, le
tr-ibut de leurs peines et de leur aftliclion.
Cette fois nous n'échappâmes pointa l'im-
pôt prélevé par le Turc commis à la garde de
l'église. Humiliante obligation, à laquelle il
faut ajouter l'élrenne du drogman du cou-
vent, celle du Grec, chargé des clefs, celle
du janissaire qui vous accompagne, etc., etc.
A Jérusalem comme ailleur-s, on ressent à
chaque jias la douleur de voir spéculer sur
tout ce qui tientà une religion qui commande
la pauvreté et le désintéressement.
Après cette pieuse matinée, nous allâmes
visiter, à une demi-lieue de la ville, au
(1) Après avoir visité tout ce qu'il y .ivail de cu-
rieux à Relhléem, ou nous servil iiu «léjciuicr fort
copieux couiposé d'œufs et de nioulon rôli, el aus-
silôt .Tprès, les religieux perinireut aux uouibreux
marchands de cliapelels d'entrer dans ini des vastes
vesliliules du couveul. Mes jeunes compagnons pas-
sèrent près de deux licnres a se pourvoir de croix,
de chapelets et de coquilles sculptées qu'ils desti-
naient à leur famille. Pcuilant cet intervalle, j'allai
])arcourir la campagne auprès de la fameuse citerne
de David, qui avait douze ouvertures, d'où je pris,
nue vue de RiHliléeni. Vers une heure, nous nous
remiincs en route pour Jérusalem, oi'i nous arrivâmes,
à trois.
U7,
JER
DICTlONNAmE
JER
'JH
iioi'il, les tonil)oaii\ des rois, dont la vue
excite je plus li.iiit intérêt, fiuoiijue rien ne
piils-ic indiquer Tépoque |)réciso do leur con-
slruclinn ni les personnages ii ipii ils fm'cnt
(lest ini''s.î)"a|)rès une frise très-bien conservée,
il est faeile néanmoins de conjecturer que
leur origine ne remonte guère au-delà du
siècle de Constantin. Une enceinte carrée,
taillée dans le roc, se présente d'abord à la
prol'ondear de dix à douzi' pieds, puis une
espèce de péristyle élégamnjent scul|)té,
donnant issue à une ouverture (Jans laqui'lle
on ne parvient (|u'cn l'auipant, et ijui conduit
à plusieurs salles souteriviines où des tom-
beaux vides sont rangés h-droile et fi gauche.
Lescliambrescommuniqueutderuneàrautro
par des portes assez basses, l'eruiées autre-
lois avec la pierre même, ajanl des panneaux
sculptés et des gonds d'une seule pièce, ce
qui a dil exiger une grande dexti'rité et un
j)roiligieux travail jiour les dt'lacher du
rocher. Ces port(;s gissent toutes |)ar terre,
queliiues-uues dans un état de conservatiou
surpri^nant. Comme je l'ai déjà dit, il est
dillicilc d'assigner, par le genre de sculpture
qui n'est ni grec, ni romain, ni |)ar les liadi-
tions bistorujues, ré(i0(jue à laquelle ces
monuments ont été élevés; mais on peut
ariirmcr qu'ils ont nécessité une trop consi-
dérable dépense pour n'avoir pas été érigés
à de puissants princes. On assure qu'on n'a
ja ma istiouvé d'ossements dans CCS sépul lu r(vs.
Le scheick Abougos {oa Abou-yocli) qui
coinmandi' à tous les Arabes de la Syrie, et
liiUite oïdinaireuieiit le village de Jérémie,
nous attendait au couvent, où nous le trou-
viluics à notre retour. 11 nous adressa des
(pieslioiis iDulliiilii'es sur l'état actuel de la
France et sur le (jénéral in ilicf Buitaparte,
contre lequel il avait servi en Kgypte. En
jiayant un sincère tiibut d'éloges à la valeur
l'rançuise, il nous montra ayec orgueil deux
cicatiices des blessui'es qu'il avait reçues d ■
nos soldats. Nos armes a piston excitèrent
surloul au dernier degré sa surprise, et
après le-s avoir examinées, essayées durant
une demi-heure, il linit|iar nous les demander.
Je salistis avec empressement un désn- (jui
jilaçait si haut dans soi; esprit la su[)énorilé
de notre patrie sur tout ce qu'il pouvait
iaiaginei'de plus prodigieux.
Toiijours guidés par l'infatigable abbé
"Desmazure, ikjiis soiliuies de n luvcau de
Jérusalem à trois heures, | ar la poile de
Sioii (la plus au sud ), et nous visitiuiies la
maison de Cail'i;, aujounl liui un eouyent
d'Arméniens; puis ceil<! d'Anne, dont la
i;our ollie un olivier-, auquel on prétend (juo
fut allaelré Nolre-Seigiieui' pendant ipiOri
di'libér'ait sur' sou mii',. Ndus passâmes aussi
jar ((t purli: de Fer, ouverte a la voix île
l'a ige ipii allait délivrer' saint l'ieiie de sa
pr'ison. .Mais c(.'S lieux S(url médiocienient
iiiUiressanls ii visiter', la ville moderne ayant
loiil l'ecouvei'l , et n'ayant laissé que la Ira-
(iilioii des monuments qu'ils occupèiciit,
i'i riinl, mcrrrcdi.
A six Irerncs du malin, nuus allibnes voir
la fonlaine de ht Madone, canal souterrain
dans lequel on descend par plusieurs mar-
ches. On prétend çju'il communique à la
fontaine de Siloo (située à quelques'minules
plus bas) également dans la vallée de Josa-
phat. Leur eau est d'uire (pialité parfaite. Le
village de Siloé ne forme (pi'un amas de
cliélivcs maisons, b;Uies sur des rocliei'S , h
environ un quart de lieue, dans le sud-est
de Jérus^ilem.
Lorsque nous revînmes au couvent de
Saint-Sauveur, nous trouvAmes tous les reli-
gu'iix disjiosés à se rendre au mont des Oli-
viers, où ils devaient passer la nuit sous des
tentes, alin de pouvoir célébrer, dès le point
du jour, la fête de l'Ascension, au lieu même
où dix -huit siècles auparavant ce gr-and
myslèi'{^ s'était opéré. Nous leur promîuie»
d'aller les y rejoindre de grand matin.
21 mal, jeudi.
Nous partîmes en efTet vers tr-ois heures
avec l'abbé Desmazure, el, sortant de Jéru-
salem par la porte Saint-Llienne , nous gr'a-
vimes la montagne des Oliviers en même
terrrps qu'une foule de [lieux pèlerins, latins,
grecs, marorrites, etc. Nous avions ii peine
atteint le sommet, que le soleil, précédé par
un magnilique crépuscule, a)i|iarut sur les
hautes montagnes d'Arabie, vint dorer de
ses iiremiei's feux la chapelle de l'Ascension,
et éclairer successivement tontes les |)arlios
de la ville sainte , sur huiuelle se projetait
l'ombr'e allongée du mont des Oliviers. Do
légères va peu i> blanch.Ur'es s'élevaient encore
des eaux du Jour'dain et de la mer .Morte ;
l'astre rayonnant les eut bieutàt dissipées,
et laissa enlrevoir- leurs Ilots d'azur', parsemés
d'une teinte' d'or et d'argent.
Insensiblement, toute la cour, dont la
rolo'ide de l'église est environnée, se reiiijilit
des lidèles de diverses sectiss et d'un grand
nnmbie de Turcs attirés par la curiosiTé, ou
jilutùt pour mainlenir le bim ordre. Les
Ar'iiiéniens et les Cophtes olliciaient devant
un autel ti'ès-simple, élevé sous une tente.
Celui des Gi'ecs olfrait un singulier conli'aste
]iar- sa richesse; les oi'nemeirls des jiapas
montraient surtout une l'are magnilicerue.
Les uns et les autres psalmodiaient leui's
ca:itiipies d'un ton nasillard. Les latins,
e;ilermés dans la rotonde, pi'ivilége qui leur
est excliisiveruint réservé , (hanlaieirl la
grand'messe , et chaipie jirocesjion verrait
tour il tour se prosleiner devant la pierre
sirr la(|uelle est empreint le pied de Ji'sus-
Chr'isl. Les Tiii'cs lumanl leur iiipe, ou pi'e-
naiil du café, regardaient avec indiirérence
ces d. verses céiémonies (]ni avaient urr ca-
raclèr'e [cirticulier tiès-ri'iiiaïqiiable par ce
mélange de cnslnmes el de r'ites dill'ér'cnls ;
mais du moins, c'élail vers un seul et irrèine
Dieu (pie s'élevaient ces |irièi'es en diver'.>.es
langues.
Places an haut des murs (pii entourent la
cour de l'i^gli^e, nous attendions ()ue lu
messe fût achevée. Les l'èr'es rxuis C(''dèrent
alor-s la chapelle, où l'abbé Desmazur-e célé-
bra de nouveau le saint sacrilice, (pi'il ter-
S45
JER
DLPI(JUAP!I1E.
JEl\
540
mina par une palliétique exhortation. Nous
regagnAnies ensuite le couvent vers huit
heures pour songer aux préparatifs de noire
départ, et tracer h la hftte ces lignes, qui de-
vaient lixer le souvenir de tout ce que j'avais
vu ou ressenti. Je ne les terminerai point
sans ajouter quelques réllexions nées pen-
dant mon séjour à Jérusalem, et qui serviront
à en coin|)lëler pour moi le tableau moral.
Le commerce de cette cité m'a [laru nul, et
sa population, peu industrieuse, se hoi'ue à
satisfaire les premiers besoins de la vie, à
cultiver quelques champs de blé, un peu de
tabac et de colon, un petit nombre d'oliviers,
dont l'huile détestable annonce l'enfance des
arts mécaniques, à élever des trou|)eaux et
îi trafuiuer sur des objets d(i piété. Les cou-
vents entretiennent une grande partie des
habitants qui che chent à s'y rendre utiles.
Les religieux n'ont pas de revenus particu-
liers ; leurs ressources ]iroviennent des
aumônes et des legs, bien moins abondants
aujourd'hui qu'autrefois. Us ont, dans chaque
pays de l'Europe, un d'entre eux, nommé
leur commissaire i)rinci|ial, chargé d'exciter
la dévotion des fidèles et d'en recueillir les
fruits. Toutefois, l'Espagne n'envoie presque
plus rien ; Naples et la Sicile -ont également
d'une faible ressource ; et, chose étonnante !
Rome n'accorde plus de secours depuis
longtemps. Le Portugal, Malte, surtout la
France, moins refroidis, sont les meilleurs,
et pour ainsi dire les uniques soutiens de la
terre sainte ; mais leurs dons sont insufli-
sants : de sorte que le couvent latin est
grevé, dit-on, de près d'un million de dettes
vis-à-vis des Turcs. Celui des Grecs, ruiné
par la révolution de leur malheureuse patrie,
est encore aujourd'hui très-oL'éré. I>es re-
cettes diminuant ainsi dans une proportion
plus considérable queles dépenses, les dettes
s'accumulent, et il est à craindre qu'un jour,
assez i)eu éloigné , lorsque les derniers
moyens (la vente des objets sacrés) sei'ont
épuisés, les religieux ne soient forcés d'a-
bandonner le Saint-Sépulcre et la teire
sainte.
Le gouvernement turc le verrait à regret,
à cause des bénétices qu'y trouve ci-tte i)arlie
(le son emjiire. Il ne jiresse donc pas le
remboursement du ca|>ital. Mais il se pour-
rait ([u'un pacha ambitieux voulût un jour
se l'ai^proprier, et alors les Pères seraient
totalement dépouillés de ce que possède leur
établissement. Autrefois, les religieux qui
se consacraient à vivre dans la terre suinte,
y apportaient presque toute leur fortune. Il
n'en est ])lus ainsi: il ne vient guère en
Palestine que des moines de basse extraction,
qui non- seulement ne ]iossèdent aucun
moyen d'existence, mais la cherchent aux
dépens du couvent. Leur igtiorance et leur
jieu de réserve sont portés à un degré inouï.
Tsous les avons entendus nous adresser les
questions les plus absurdes sur ces lieux
saints, dont l'histoire leur est bien moins
connue rpi'à nous, odlciers de marine, qui y
venions pour la première fois. Us se peiiuet-
laient également de railler de la manière la
plus choquante les cérémonies et les rites
des autres coaimunions. En général, sui' les
quarante reli:4ieux cpie nous avons trouvés à
Jéi'usalem, il en est à |ieinc dix ou douze,
d'après l'aveu de ceux (pii ont appris à les
connaître, qui soient au niveau des respec-
tables obligitions qu'ils se sont imposées.
Hors l'alibé Desmaziire , qui vient (l'être
nommé récemment commissaire général poiu-
la France, et qui a apporté plus di; lo'^,0(iO
francs au couvent dans son dei'iiier voyage,
il n'y a pas un seul Français ; tous sont Ita-
liens, Espagnols ou Maltais.
Ce monastère est devenu comme une pe-
tite ville, oiî chacun a sa maison à paît, ne
se réunit aux autres qu'aux heures des re-
pas et des prières , et fait ensuite ce que
bon lui semble. La liberté y est absolue pour
tout le monde; l'esprit s'afllige néanmoins
de ne pas y trouver habituellement la tolé-
rance, la réserve, le recueillement , la dé-
cence même , qui caractérise la véritable
piété. ÎMais, à Jérusalem, les hommes m'ont
semblé au-dessous des choses. Ne s'occupant
que de personnalités, leurs moyens se per-
dent dans une multitude de niaiseries ou de
faiblesses. A Rome, au contraire, tout paraît
en harmonie, quant aux cérémonies du
moins, et aucune de celles que j'ai vues dans
la cité de David n'offre un si beau, un aussi
imposant spectacle que la bénédiction pa-
pale urbi et orbi, donnée de l'immense dôme
de Saint-Pierre.
Parmi les charges du couvent, l'article des
avanies n'est pas celui que les Turcs exploi-
tent avec le moins d'avantages. Leur moyeu
le plus ordinaire de se procurer de l'argent
est d'ariôter, sous le [)remier prétexte, un
grec ou un latin, placé sous la sauve-garde
des religieux. Jeté en prison, injurié, me-
nacé de la bastonnade, le malheureux crie
vainement à l'injustice. Il n'est point écouté,
et il implore alors la jiitié des moines, qui
se voient forcés de traiter avec le gouver-
neur,quelquefois même avec le sim[)lejanis-
saii-e, de la liberté du prisonnier. Si le pacha
est informé de l'événement, il prononce le
mot de justice, promet de punir, mais se
borne là , et, au premier besoin d'argent,
l'avanie recommence. Les Turcs ont même
poussé quelquefois l'impudence jusqu'à ar-
rêter ainsi des religieux dans leur voyage à
Jérusalem ou d'un couvent à l'autre, ce qui
les oblige à une continuelle réserve, même
dans leurs promenades , distractions aux-
quelles ils n'osent se livrer que rarement.
Le gouverneur envoie fréquemment dans
l'année demander des étrennes de mille à
douze cents piastres (quatre à cinq cents
francs. Tantôt c'est pour marier sa tille ou
acheter une belle esclave, tantôt i)0ur faire
un bel enterrement à l'un de ses parents. Le
supérieur accourt, proteste de sa |)auvi'elé,
et s'estime heureux d'obtenir un léger rabais,
dont le gouverneur qui l'a prévu d'avance,
en basant sa demande là-dessus , se fait un
très-grand mérite à ses yeux. Si une révolte
po|)ulaire éclate, ou en cas de peste , les
moines se renferment dans leur couvent qui
S47
u:n
chargé jilors
poiirrnit soutenir un sié-^a au Ijesoin.
))iiiii'vovtHir «le coiiliniicc est
il'ajoiitcr a tout ce i|iii innncjiu; auK a|i|iiovi-
siciniH'int'titï; (ioiit ils sont tmiJDui's iiiuiiis.
Malf^ié k'S iioiiihri'uscs invasions donl J(5-
rusait'iu a élé la viclinii', on relronvc encore
dans la nouvclli' villi; les traces et la position
de l'ancieiHU', indiijiiées jiar les auteurs les
jilus reculés. (Je|ienilaiit,(ouniie elle était in-
iiniincnt jtlus [ieu|ilée auliei'ois (au"leiii|is de
Titus, par exemple), ilest proijablecju'elle s'é-
tendait Ijrauconp vei's h; nord, dans la ilirec-
lion d(! la j^rotle de Jérémieet du loinhean
des Uois.liornée au sud i)aria vallée deSion,
il l'est par le Cédron, à l'ouest par une chaîne
de rochers, elle n'a pu prendre d'accroisse-
ment successif que du ci)lé(pieje viens d'in-
diquer, et où l'on Voit encore des vestiges
de iiiiirs antiques. On a néanmoins beaucouj)
de peine à se jH'rsuader, d'après les localités,
que Jérusalem, dont la population est tout
au |)lus aujiju:'d'hui de ilonze à (|uinze mille
lialiilanls, ail pu en renfermei' plus d'un
niillion h ré|>oqne où Titus eu (it la con-
quête, l/eau manquant partout, il est dou-
teux que l'agriculture soit parvenue à y laire
produire autre chose que des grains. Je n'ai
pas ufierçu un seul jardin dans ses environs.
Sa position géographii]ue so refuse à admet-
tre (]ue le commerce y ait attiré une aussi
immense impulalion. On est donc emliar-
rassé d'expli(juer et tle croire ce qu'en rap-
{)Orlent les historiens conlemporains , h
moins qu'au temps des irruptions des Per-
ses, des H(jmair,s ou des croisés, la plupait
des villages de la Palestine ne se soii;nt ré-
fugiés dans la ville la plus forte du jiays,
pour se soustraire au joug du conquérant.
Ainsi que je l'ai exprimé plus haut, les
objets de loi sont inlinimeut trop iïiulti|)liés
ù Jérusalem. Les i)èleriiis, venus dans celte
ville depuis le vi' siècle jusqu'à la lin du
xvnr, guidés par la [liélé, mais en iiiôino
temps remplis |)0ur la plupart {rigiiorauce
et de superstition, ont cru voir dans chatiue
amas de décombres les lieux ou les édilices
mentionnés [lar les apôtres dans la vie de
leur divin .Maître. Ils les ont signalés h ceux
(jui leur ont succédé, alin d'exciter la curio-
sité , et, de proche en proche, ces relations
apocryphes ont acquis un lel caractère d'au-
thenticité, (pi'il n'a plus été [ eriuis de les
révoijuer en doute. .Mais , sans encouiir le
dang(;r d'être taxé d'incrédulilé, ne doil-(Hi
pas déplorer hanleminl (pie, dans une con-
trée si emiireinle de (irodiges et de souve-
nirs, on tloniie des armes contre ce (jui est
vérilablenienl de Iradiliou religieuse, en des-
c(!ndant h des détails puérils, et voulant at-
tacher du prix à des ruines qu'ont dû ren-
dre jilns (pi'inceitaines les nombreuses
guerres, les démolitions et les reconstruc-
tions fi'écpienles ;lans un l'ays tel (jue la
Turcpiie, où les éddices survivent rarement
à ceux qui les ont élevés.
Dans la ville actuelle, b'tie en loU'i- par
Soliman, lils de Sélim, ainsi (lui; le disent
toutes les inscniitions placées sur les portes,
hors quelques assises des remparts de l'est,
DICTIONNAIUE
Vu
JER
5i8
et de ce ipi'on nomme le CliAleau des PisanS
(tours de David), conslructions certainement
romaines, on ne retrouve absolument rien
de ces temps antérieurs au christianisme,
|ias même dans le Sainl-Sépulcre, (jù tout ce
(jui est le jilus anliipie dale de Constaiiliii.
L'église, conniie nous l'avons fait obser-
ver, est petite, ornée avec peu de goût et de
niagniliience. Il n'en est jjasdaiis les petites
villes d'Italie, même de France, qui ne soit
inliniment mieux décorée. A la vérité, le
marbre y est prodigué, mais sans élégance.
Je n'y ai |)as remai'ijué un seul tableau pas-
sable, pas une statue, pas un autel, qui an-
noncent le travail d'iiii artiste. Combien no
serait-il jias préférable de voir cette église
telle que l'édilièreiit les premiers chrétiens"?
Je n'ajouterai qu'une vérité [jénibie à
émettre, c'est que la rivalité des moines
grecs et romains a plus l'ait de tort à l'église
du Saint-Sépulcre, qui nous a[>i'artenait jires-
qiic exclusivement autrefois, que toutes les
vexations lunpies. Ces religieux s'emparent
des chapelles des latins, les démolissent, re-
bâtissent h leur guise, et n'aspirent à rien
inoins qu'à devenir seuls jiossesseurs des
saints lieux. La protection toute luiissante
de la France arrêtait autrefois ces lâcheuses
tléjU'édations. Aujourd'hui, ses mandataires
en Orient ne paraissent jikis vouloir s'en
mêler. On sacrilie des intérêts (pii armaient
jadis l'Europe chrétienne à ceux de la puli-
tiquc, devenus plus importants de nos jours,
et les doléances des religieux, tous étian-
gers à notre nation à la vérité, deineuient
sans réponse et sans appui. De sorte (pie, si
cet état se prolonge, il est impossible ipie
les couvents, juives de protecleui-s comme
de secours pécuniaires, puissent si; soutenir
longtemps encore. .Mais , s'il serait doulou-
reux pour des Franf;ais d'aiipreiidre (]uo les
objets de leur piété et de leur vénération
sont passés en d'autres mains, les chrétiens
latins n'eri iiourraieiit accuser que lt?ur re-
froidissement et leur apathique indiirérence.
Pour moi, étranger à la di|ilomatie, ne blA-
mant pas ce (jue je ne puis approfondir, je
l'orme, avec la franchise (l'un mililaire, le vœu
ipie 1 ■ lils de saint Louis, le roi très-chré-
tien, jette un regard de cnminiséralion vers
cette terre sacrée que Codefroy et saint
Louis ont enipielque sorte rendue l'apanage
lie la France , l'un par le souvenir de ses
victoiies, l'autre par l'exemple de ses vertus
et de la plus héroïque résignation.
•20 mai, vciuliodi.
J'avais l'ail la veilh
supérieurs, en leur
_' mes adieux aux deux
témoignant notre iiro-
foiide reconnaissance jiour leur cordial
acciiiMl, en les priant d'accepter une faible
aumône (pii déiloiiimagerait le couvent de la
dépense (jue notre si-jour avait occasionnée.
Nous nous séparAmes en nous serrant la
m.iin avec celte émotion iiu'é])roiiveiit des
personnes qui probablement nu doivent
jinnais se revoir. Ils nous promirent de ne
pas nous oublier dans leurs prières, nous
les assunlmes de notre constant souvenir et
549
JER
DEPIGRAPHIE.
JER
550
nous nous préparAmes à monter à clieval.
Vers les onze heures, sortant en silence de
la sainte cité, nous la snluAmes pour la
dernièi'e l'ois. Au détour du chemin où elle
disparait aux reyards, je m'arrêtai par un
mouvement involoiilaire, connue pour lui
adresser un éternel adieu. Puis nous préci-
pitâmes notre marche, atin d'abréger nos
regrets.
§2. — Extraits de rapports de M. de Mas-
Latrie au ministre de l'instruction publi-
que (1).
Du Caire, le 17 décembre 1845.
J'avais le dessein, avant de retourner en
France, de compléter l'étude que je fais des
monuments des croisés en Chypre, par un
voyage en Syrie, dans le pays môme où les
croisades ont eu le plus grand éclat. La nou-
velle qu'une compagnie d'Eurojiéens allait
entreprendre ce voyage, m'a déterminé à
l'etTecluer plus tôt que je ne l'avais pensé,
et à me rendre Ji Beyrouth pour me joindre
à eux. Les routes de Syrie ne sont plus
sûres, en elfet, depuis les événements de
1840, et il est imprudent de les parcourir
seul.
Près de revenir en Chypre, je m'empresse
de vous donner connaissance de mon itiné-
raire.
De Beyrouth, ancienne ville franque et
seigneuriale, dont les reaiparts remontent à
l'époque des croisades, nous sommes allés
à Sidon, aujourd'hui Saida. Sur la montagne
qui commande cette ville au sud, s'élève un
beau château, nonnné encore château de
Saint-Louis, en mémoire de ce prince, qui
le fit reconstruire presque à neuf pendant
son séjour en lerre sainte. A Sour ou ïyr,
je n'ai remarqué qu'une église ruinée (]ui
paraît remonter au temps des Francs. Saint-
Jean d'Acre possède encore les restes de
l'ancienne cathédrale de Saint-André , qui
n'est plus qu'une petite chapelle près de la
mer; mais l'église de l'ordre de Saint-Jean
de Jérusalem existe et mérite, comme le bel
liôpital des Chevaliers, aujourd'iuii hôpital
militaire, de prendre place dans le recueil
des monuments des croisades qui se prépare
sous vos auspices. L'enceinte de Césarée est
complète, et, dans l'intérieur, on voit des
églises gothiques , des tours, des portes,
des maisons, portant encore des écus armo-
riés.
A peu de distance de Ramla, sur la route
de Jatîa, existe une magnilique ruine fran-
que : c'est le reste d'un établissement îles
Hospitaliers, dont l'église était dédiée aux
Quarante martyrs. Une partie du cloître, les
cours, les vastes et solides citernes existent
encore; l'église est ruinée, mais sa tour est
complète, à l'exception de la llèche ou lan-
terne, qui jiaraîl avoir été renversée par un
tremblement de terre. L'élévatiijn de ce
monument, la dimension et la beauté des
pierres employées à sa construction, donnent
une haute idée de la richesse de l'hôpital
(1) Biblioili. de l'Ecole de Charles, '2« série, t. 11.
destiné à recueillir les pèlerins se rendant h
Jérusalem, el qui, en temps de gueii'e, pou-
vait devenir un très-bon refuge. Les baies
(le la tour sont les unes en plein cintre
brisé, les autres en ogive plus jirononcée.
Quelques fenêtres sont découpées en lobes;
la [ilupart sont étroites et longues. Elles
servaient sans doute de meurtrières.
A moitié du chemin de Uamla à Jérusalem
est encore une ruine bien remarquable.
C'est l'église déserte, mais qu'on ne peut
appeler ruinée, d'Abou Gosch, l'ancienne
Jéréraie. Les murs, la voûte, les colonnes
sont in tacts; il ne manque que le pavé et l'autel.
Sur les murailles, on voit de nombreuses
fresques. Toutes les ouvertures sont en plein
cintre ou en gothique évasé.
L'enceinte de Jérusalem a -été réparée par
les Turcs; mais l'ensemble de la construc-
tion appartient aux Francs. Le haut château
qui llanque la ville du côté de Bethléem et
de Jall'a porte encore le nom de Château des
Pisans. Quant à l'église duSaint-Séj)u!cre,on
sait qu'elle est, dans ses parties cajiitales,
du temps des rois français, à l'exception de
la coupole et de l'intérieur, refaits après
l'incendie de 1808. Vainement les Grecs
voudraient faire remonter l'édifice actuel au
temps de sainte Hélène, qui aurait construit,
si ou les écoutait, toutes tes églises d'Orient,
comme en France César est, pour certaines
personnes, l'auteur de tous les campements
romains dont il reste quelques traces ; les
fenêtres gothiques du clocher de l'église, la
frise de la porte du parvis, où Jésus-Christ
est représenté faisant son entrée triomphante
à Jérusalem, le jour des Rameaux, en attes-
tent suffisamment l'origine latine et fran-
çaise, car l'Eglise giecque n'admet pas de
bas-reliefs dans l'ornementalion de ses tem-
l)les. Des pierres tumulaires remontant, dit-
on, à nos premiers rois de Jérusalem, mais
dans tous les cas fort anciennes, et devenues
par cela seul vénérables, marquaient autre-
fois la place où Goaefroi de Bouillon et
Baudouin, son frère, furent inhumés; les
Grecs les ont descellées et mises en pièces à
dessein , en reconstruisant l'intérieur du
Saint-Sépulcre.
L'église abandonnée de Sainte-Marie de
Bethléem est un beau vaisseau de basilique
latine, à plafond de bois, séparé en trois
nefs i)ar deux rangées de vingt colonnes
corinthiennes de marbre jaune d'un seul
bloc, dans le style si simple et si noble de
Sainte-Marie Majeure et de Saint-Jean de
Latran, à Borne.
Askalon , dont les ruines franques sont
aussi nombreuses que celles de Césarée,
et Ga"a, ville funeste aux croisés, ont été
nos dernières stations dans la Syrie méridio-
nale.
Peu après avoir quitté celte ville, nous
sommes entrés dans le désert et sommes
venus à El-Arisch. Puis laissant, à regiet,
sur notre droite Damielte et Mausourah ,
nous avons gagné Belbeys, dont le nom
rappelle une des incursions les [dus hardies
des croisés et une des lois importantes de
tri»
JEU
DICTIONN.VIHE
JKll
leur législation. Kii 11G8, h; rcii de Jrrusa-
Iciii, Ain.'uiry, Iravooa en dix jours les
snliles avi'i'. une armée entière, ein|iorla
d'assaut l>elbo\s, q.u'il livra au |iiliage, et
marclia sui' le Cair'e, iju'il ne put alla(iuer.
On donne des dates bien anciennes a |iiu-
sieuis iiios(|uées du (]airo. La Djami-Bar-
kank, l'ondée en ll'tO, seiait aujourd'liui
conservée sans altérations; l'I'll-Azliar re-
monterait à l'an 981, la Djanii-Toulounà 876.
Si ces dati'S sont bien constatées, les parti-
sans de l'origine orientale de l'ogive ont, il
me sendjle, en leur faveur, un argument
très-puissant , car toutes ces mos(]uées, de
môme i)ue les antiennes mos(iuées de Damas
et les tombeaux de la \ allée des cald'es, sont
entièrement en ogive, dans leurs formes
générales comme dans leurs ornements.
Nicosie, le 19 j:invier ISiC.
Je recherche partout les (races et les
souvenus de nos anciens Fran(;ais de Chy-
pre.
Alexandrie, oiîje me suis embarqué pour
revenir à Lai-naca, m'a re|iorté à répo(|ue la
j)lns brillante de linu' histoire, en examinant
ses ports, qui sont à peu pi'ès comme Guil-
laume de Mâchant les a décrits au xiv°
siècle, le sire de Lannoy au w. Du côté
des aiguilles de Cléop;Ure, vers l'orient,
est le grand port ; h l'ouest est le vieux i)ort,
pai' où les chrétiens, suivant une ancienne
tradition arabe, devaient un jour attaquer et
prendre la ville. L'événement s'acconqilit,
en elfet, en 13t>ii, lorsque le roi de Chypre,
Pierre L'.iiénétra dans le vieux |)ort, repoussa
les Sarrasins, doinia l'assaut au renq)art qui
couvrait alors la place du côté môme de la
mer, reni|iorta après un sanglant combat, et
i,rande ville, « aussi
livra au pillage cette
peuplée que Paris (ce sont les expressions
du chancelier de Lusignan), aussi belle que
Venise, aussi forte que (iènes; ville iileino
de richesses et de marchands, la reine de
l'Egyjite, l'épée des inlidèles, la |)0rte des
fi'ièles, si les fidèles l'eussent conservée. »
Mais ils ne la gardèrent que trois jours.
Cependant l'etlVoi cpie i-épandit en Lgypte
ratta(iue du roi di^ Chypre l'ut si grand, et la
crainte de voir jamais se renouveler l'ellet
de la fatale iiroiihétie fut si vive, que l(,'s
sultans inteidiientdès lors, sous les peines
les plus graves, l'entrée du vieux port à tous
les navires chrétiens. Cette défense r igou-
reuse s'est, m'a-t-on dit, perpétuée h Alexan-
drie sous les sultans mamelouks connue
sous les Tiu'cs, jusqu'aux tenqis plus éclairés
de Méhémel-Ali.
§ .'{. — Uni)))()rl adresse à M. le minisire de
l'inUruvlion piiljlàjue pur M. L. ISatis-
sier, tlKirfjd d'une mission scientifique en
Uricnl iicndanl imméc 18'iG (1).
Itfyroulh, le 2 .loiH 1810.
Le
but spécial de mon vnyage en Syrie
était
lie rechercher les mnnranents élevés
dans
celle contrée , par les chrétiens de
Mes
quelipiL'S suè-
des imlications
l'Occident , 5 l'éiioque des croisades
ell'orts ont été couroiniés di
ces, et je puis vous l'ournii'
nouvelles sur un certain nombre de con-
strHclions dont l'origine a éléjuscju'à pré-
sent méconmie, et (|ui olfrent un intérêt
tout particuli(T |)0ur l'histoire de l'art.
Par leur plan et par les moulures qui les
décorent, les édilices religieux dont je vais
vous parler ont une analogie très-évident.j
avec nos églises du \\i' siècle. Ouant «
leurs ornements sculptés, ils appartiennent
j)Iutôt au style byzantin qu'an style ogival.
Je serais porté à inléi'er de cette circons-
tance que, dans ces édilices, bâtis sous la
direction d'arihitectes francs, arrivés en
Orient à la suite des armées con<iuéiantes,
les travaux ont été exécutés |)ar des ouvriej-.s
syriens. Ils dill'èrent tellement des monu-
ments grecs, byzantins ou arabes, que je
suis étonné' que les voyageurs qui \>-i ont
vus et décrits déjii, n'aient pas été frappés
de leur physiononiie tout occidentale.
Les c(jnstruclions civiles ou militaires,
qu(^ la tradition ou ipK.'lipies indications his-
toriques attribu^■nt aux croisés, ne présen-
tent pas, <i beaucoup i)rès, des caractères
aussi tranchés et aussi décisifs que les cons-
tructions religieuses. L'absence d'ornemerds
et la [lauvreté des moulures font môme qu'on
ne peut se prononcer qu'avec circonspection
leur origine franque. Du reste, l'étude
sur
des
(i) Arclmci des missions scieiilifuiiies, avril 1831.
monuments en Syrie est entourée de
dilhcultés que le zèle le plus curieux no
peut ])as toujours surmonter. Comme la
|ilu]iart des voyageurs, j'étais muni d'un
iirman du sultan, et je le croyais assez effi-
cace pour m'ouviir toutes les [)ortes ; mais
il n'en a [las été ainsi : les paclias font peu
de cas de ces lettres, qu'ils voient d'ail-
leurs entre les mains de pres(]ue tous les
Européens, et ils sont mal disposés 'i rendre
les services qu'on attend de leur obligeance.
Or, nos anciennes églises ont été presque
toutes converties en mos(piées, et les châ-
teaux sont encore maintenant occu|)es par
des garnisons tun|ues. Il résulte de \h qu'il
est impossible de ])énélrer à l'intérieur.
Quand donc on voudra se procurer des no-
tions détaillées et complètes sur ces édi-
lices, il inqiortera qu'on se munisse préa-
lablement à Constantinople de lettres do
recommandation [larticulières, contenant la
niention expresse des bons oftices (pie l'on
aura à réclamer des gouveriicurs ilo Bey-
routh et de Jéi'usalem.
Outre les monuments (pie j'ai jiu étudier
pendant les six semaines (pie j'ai emjiloyées
à parcourir uni; pailie di^ la Syrie, je vous
signalerai aussi, Monsieur le ministre, di-
verses constructions (pie je n'ai pas vues,
mais sur lesipielles j'ai recueilli queUlues
indications. De celte manière, vous pourrez
jugi'r de l'intérêt (pidlVrirait un livre con-
saci'é il rhisloir(^ et à la description de la
Syrie du moyen Age. Beaucoup de ces uio-
numents sont en ruines, d'autres sont dans
un état de démolition complète, et il fau-
diail so liûtcr de les décrire et de les des-
555
JER
siner, si l'on tienl à on conserver le sou-
venir.
Il existe à BcjTOUth deux édifices qui
datent de l'époque des croisades. Le pre-
mier est une espèce de fort qui avance
dans la mer, et qui a été, dans ces der-
niers tem|)S, troué et déchiré par les bou-
lets anglais. Le port était défendu jiar une
grande tour carrée d'un aspect imposant,
bâtie en" pierres de taille, mais n'offrant à
l'extérieur aucun ornement caractéristique.
La principale mosquée do la ville est une
ancienne église, qui date du premier siècle
de l'occupation de la ville par les armées
chrétiennes ; elle est conçue dans le style
roman de transition. La porte, actuellement
encastrée dans diverses constructions pri-
vées, est percée d'une baie ogivale, dont
l'archivolte repose sur des colonnettes. A
l'intérieur, l'église est divisée en trois nefs
par deux rangées d'arcades dont les colon-
nes sont couronnées par- des chapiteaux à
feuillage, tout à fait analogues aux chapi-
teaux qu'on observe dans nos basiliques
de style roman. La voûte principale est en
berceau. Les musulmans ont pratiqué une
seconde porte dans l'abside , de sorte que
depuis longtemps on entre dans la mos-
quée par ses deux extrémités opposées.
Enfin, cet édifice, très-régulier dans son
plan et d'un style sévère, renferme, dit-on,
le tombeau d'un chevalier franc , portant
encore une inscri|ition en lettres gothiques.
La difficulté presque insurmontable que ren-
contrent les chrétiens pour jiénétrer dans
les mosquées ne m'a pas permis de véritier
l'exactitude de ce renseignement curieux.
H y a, en dehors et à l'ouest de la ville,
une petite mosquée dont l'extérieur est
très-simi)le et n'offre rien de particulier.
Mais cette mosquée était, dans le principe ,
une église consacrée à saint Georges. Sui-
vant la tradition , elle s'élève sur le lieu
même où ce saint combattit un dragon |iour
sauver la fille du roi. Les chrétiens préten-
dent que quand le muezzin s'avisait de
monter dans le minaret pour appeler les
musulmans à la prière, un serpent le mor-
dait au talon. Cette légende , que j'abrège ,
prouve combien cette église était vénérée.
Il est probable qu'elle aura été rebâtie à
l'époque des croisades ; mais il ne m'a
pas été donné de vérifier si on y voit en-
core des vestiges d'anciennes constructions.
Le port de Saïda, l'ancienne Sidon, est
protégé |>ar une petite foricresse, que l'his-
toire nous ap|irend avoir été bâtie par le roi
saint Louis. Cette construction s'élève sur
un rocher environné de tous côtés par la mer,
et est rattachée à la terre au moyen d'un
pont de huit arcades ogivales, au centre du-
quel se dressait une tour, maintenant tout à
fait ruinée. Le fort, qui ofl're un ensemble
de tours rondes ou carrées et de corps de
logis, date de plusieurs époques. La princi-
pale porte, et la façade de la mosquée, qui
est comprise dans l'édifice, sont des ou-
vrages arabes, autant (ju'on peut en ju-
ger du rivage ; mais les mâchicoulis qui
DiCTION.N. u'ErUiUiPHII.. I.
D'i;i'IGIl.\PlllE. JER 554
louronnent une des tours, it les mou;diara-
bies appliquées contre des courtines, en rai-
son de la forme de leurs consoles, peuvent
facilement être reconnus |)Gur appartenir à
notre architecture du xiir siècle. Je ne doute
pas ([uc ce monument , à l'intérieur, n'ait
conservé des traces encore plus évidentes
de son origine occidentale. Il existe , dans
l'intérieur do Saïda, un grand et magnifique
kan ou oker rectangulaire, h double étage
d'arcades en ogive, qui , depuis |ilus d'un
siècle, est devenu la propriété de la France ;
mais cet édifice a été bâti par les musulmans.
C'est dans cette ville que j'ai recueilli les
deux cypes grecs ([ui ont été déposés , par
vos ordres, dans le cabinet des antiques de
la Bibliothèque royale.
L'ancienne cathédrale de Sour (Tyr^ existe
encore en partie. C'est un édifice "qui pré-
sente les caractères de l'architecture de la
fin du xu' siècle. Les bras du transsept sont
arrondis, et le chevet présente trois chapel-
les demi-circulaires. Toutes les ouvertures
sont en ogive , sans divisions intérieures ;
quant à leur archivolte , elle est rehaussée
de l'ornement que nous apjielons frette cré-
nelée rectangulaire. Cette église, jadis mé-
tropolitaine archiépiscopale, a été construite
avec de bons matériaux , et renferme deux
colonnes magnifiques arrachées à quelque
monument antique ; elle est abandonnée de-
puis longtemps, et il est à craindre qu'elle
ne soit bientôt démolie.
On ne voit que des vestiges informes des
églises de Saint-Jean et de Saint- André, à
Saint-Jean-d'Acre. Les constructions les plus
considérables et les mieux conservées dont
l'origine nous intéresse, sont Varsenal des ga-
lères et Vauberge des ciievatiers de Saint-Jean
de Jérusalem. Elles sont situées dans l'inté-
rieur de la ville, dans une rue parallèle au
port. Ce qu'il en reste, consiste en de grands
magasins bâtis en i)ierres d'appareil et voû-
tés ; on n'y remarque d'ailleurs aucun orne-
ment particulier ni aucune inscription
J'ai vu employer, pour réparer le mur
d'enceinte de cette ville, du côté de la mer,
de belles pierres provenant d'Atlit, bourgade
située h deux heures de marche de Caifa.
Ces pierres ont été enlevées k une grande et
curieuse église, édifiée par les croisés k la
tin du xii' siècle. Celles que j'ai vu nietlre
en œuvre étaient décorées de figures de
monstres et d'animaux , et avaient évidem-
ment servi k former le couronnement exté-
rieur des murs de la nef. La basilique d'At-
lit était certainement un îles édifices de Syrie
qui offrait les caractères les plus évidents de
l'architecture occidentale. Par malheur elle
n'a jamais été dessinée ni décrite , et [leut-
être aujourd'hui n'en reste-t-il que le souve-
nir que je lui consacre tlans ces quelques
lignes. La route queje devais suivre, k mon
retour de Jérusalem , était beaucoup trop
(■'loignée d'Atlit, pour qu'il me fût possible
de me mettre en mesure de vous fournir une
notice plus détaillée sur cette église et de
vous faire connaître un château, contem-
18
5!rS
porain
JER
DICTIONNAIUE
JER
■>5S
de cet édifice, qui m'a élé signalé
coiniue exislanl dans cetU; localité.
La ville de Caifa , l'ancienne Purplujrion ,
au pied du luonl Caruiel , est dét'oiidue |)ar
un mur d'enceinte llanqué de tours de dis-
lance.en distance, mais tiès-peu lorniidable.
Quelques personnes font remonter le Ici
sèment de ces fortilicalions jusqu'i\ l'.ép
des croisades : de leur examen,
pour moi qu'elles sont beaucouj»
ciennes.
Il est certain que les princes francs, après
leurs conquêtes en Galilée, avaient érij^é des
édifices re!i|^ieux ii Nazarelli et à Cana ; mais
on n'y rencontre actuellement aucune co'is-
îruclion quelque peu ancienne. L'éj^lisc des
Franciscains, à Nazareth, est môme tout a
fait récente, et conçue dans un assez, médio-
cre stjle italien. Quant à la fontaine dr la
Vierge, qui se com()Ose d'un bassin compris
sous une arcade ogivale, elle n'a aucune dé-
coration et l'on ne peut rien préciser sur
poquo de sa fondation ; à vrai
'élablis-
ioi|ue
Il résulte
moins an-
dire.
ré-
elle ne
paraît pas remonter à une éiioque reculée.
La ville de Nai)louse, qui s'élève sur l'em-
placement de rancienne Siclwn, est célèbre
dans les fastes bibliiiues. Une pierre grossière
et une fontaine ru>tique
sont regardées
l'une comme le loudjcau de Joseph, 1 autre
comme le puits de Jacob. On voit, au centre
de la ville, une mosquée qui était autrefois
une église latine. La façade trinilairede cette
basiliipie ne dill'ère en* rien de celles de nos
cathédrales, si ce n'est qu'elle est conçue
sur des proiiorlions moins considérables.
Les jambages des portes sont décorés de co-
lonncttes, sur le cliapiteau desipielles repo-
sent les archivoltes des arcades ogivales. Les
moulures sont conformes à celles (]u nu em-
ployait en France au commencement du \\n'
siècle. La partie supérieure de la façade
n'existe plus ; elle me paraît avoir été
exécutée sous la direction de l'architecte (jui
a fait conslruiie le portail priiK-ipal de l'é-
glise du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Quant à
la nef, j'ignore si elle a été rééditiée, car il
ne m'a pas été possible de pénétrer à j'inle-
rieiirdu monument : .je sais seulement qu'elle
est très-vaste et ([ne les retombées des voû-
tes s'appuient sur des colonnes cylindriques,
sans doute arrachées à des constructions (le
rép0(iue romaine. Dans les jardins, derrière
la ville, on trouve une autre église, de plus
petites proportions, qui ne présente pas
les caractères bien tranchés de notre archi-
tecture uationale. lillea trois portes ogivales;
elle est voûtée à l'inléi ieur ; mais elle n a
ni moulures ni ornements. On dit qu'elle
s'élève sur le lieu même oii Jacob se retira
p(jur (ileurer la mort de Joseph.
C'est surtout à Jérusalem (|ue. les Francs
ont laissé des luonumeiits qui témoignent
de leur|iiétéet de leur puissance en l'alestine.
L'église du Saint -Sépulcre est une grande,
construction bAti(^ sur un plan assez compli-
qué, et lonçiie dans lo plus mauvais gnùl.
Hrtlléo à plusieurs reprises, elle a été réédi-
liét; par des architectes grecs qui n'ont ccui-
servé des édifices primitifs que la façade
ogivale et la cr,vpte où fut découvert le bois
de la sainte croix. Cependant, derrière le
sanctuaire de l'église du rite grec, on aperçoit
lieux ou trois colonnes couronnées d'un
elia|)iteau corinthien dégénéré, qui peuvent
bien avoir appartenu à la basilique de sainte
Hélène. Quant à la crypte, dont le plan est
celui d'une croix grecque , surmontée d'une
cou|)ole, je n'y vois guère que les (jualre co-
lonnes qui supportent les quatre grands arcs
du dôuie, aux(iuelles on puisse assigner l'é-
poque des croisades. Ce qui me porte l\ le
lé^'èrement aplatie
dégénérées et
Les feuillages
l'aca'ithe corin-
penser , c'est la forme
des bases alti(|ues un peu
la composition des chapitaux.
sont bien une imitation de
thienne, mais la partie inférieure de la cor-
beille est rehaussée d'un ornement gaufré.
Ces colonnes me semblent i)lus auciennes
que le reste de la chapelle.
En avant de l'église du Saint-Sépulcre se
développe un petit parvis dallé, dans lequel
on pénétrait anciennement par une série de
d'arcades à colonnes, dunt il existe des ves-
tiges. A gauche, on voit encore le chapiteau
d'une colonne : il est imité de ceux qui se
trouvent dans les galçries supérieures de la
basiliciue Sainte-Soiihie à Constantinople ; il
est cubique, et olfre, sur chacune de ses fa-
ces, des galons en entrelacs.
La façade de l'église du Saint-Sépulcre
date incontestablement de l'époque des
croisades. Sa disposition est très-irrégulière,
sans doute parce que, pendant la construc-
tion, des circonstances que nous ignorons
auront fait interrompre les travaux. De plus,
la partie supérii'ure de cette façade manque;
peut-être n'a-t-elle jamais élé achevée, peut-
être a-t-elle été détruite par l'incendie.
L'idée première de l'architecte ipii a pré-
sidé à la fondation de cette partie de l'é-
glise était probablement de l'orner de trois
l)Ortes, encadrées entre deux clochers; mais
ce projet n'a pu être exécuté. Ce qui cons-
titue aujourd'hui cette façade se compose de
deux portes ogivales au rez-de-chaussée et
de deux fenêtres également ogivales au pre-
mier étage. Les archivoltes h tores ornés de
de feuillage des arcs ogives prennent leur
iioint d'ap|)ui sur trois colonneites placées
dans les angles rentrants qu'oirreiil les
jambages de chaiine porte. Le linteau ijui
délimite rentrée supérieurement était cou-
veit de petites tigures en has-relief, actuelle-
ment tout a fait etfacées. l'ourle tympan des
ogives , il est rempli en maçonnerie , et j i-
giiore si,dans le principe, il a présenté sui-
vant l'usage, une composilimi sculptée. Les
deux fenêtres de l'étage sui)érieur, avec leurs
colonnes et leurs archivoltes h tores, sont
conçues dans le même style que les portes
les ornements des chapiteaux.
des moulures
et des cordcMis consistent en des feuillages
imités de l'antique. Us sont probablemeiil,
ainsi que je lai fait remarquer en commen-
çant, l'ouvrage de ouehiues ouvriers grecs
euipl.iyés par les architectes lalms
A gauche de la façade, se détache un clo-
cher, nialheiireuseiui'nt iroii.pié, a base rcc-
557 JER DEPIGRAPHIE. JER 55g
tangulaire. Sur deux de ses faces on voil qu'on lil l'inscription suivante, en tiartie
trois fenêtres, et sur ses deux autres faces effacée, adroite de l'escalier, dans lachaiielie
deux fenêtres seulement;ces ouvertures sont de Saint-Joachim :
ogivales, sans divisions intérieures, h co- ^^ p^w
lonnettes d'angle et à archivolte composée **"''' '....».... .rUY
de tores. Un mur, en retour d'équerrusur la ••••.'........•.... ..HC... .... .
droite de la façade, est percé d'une baie ogi- ..... .., » , .FONGIC
vale, et joint un second clocher moins élevé-, ,<I6ICTHNK
mais bâti dans le môme goût que le [)récé- /^OAruri/A i-.'"' *'*""'**"'" "-
dent. Cette partie de l'église du Sainl-Sépul- wi'A^'tttKATV. .v.. .^.. . . ..,...*».»
cre, comme vous pouvez en juger par la des- N TOYTON MHA,N.... ........ *J
cription succincte que je viens d'en faire, a A*HNAl€ TEP. , . 0 ..
pour nous tout l'intérêt d'un monument a<î ptti vcid/ J Vu" ' '"
français. ^ ^' * '^tit'u» ni,, ,,,..
L'église de Sainte-Année, transformée en TO €Xei HPOC THN
mosquée et appelée Salahieli par les musul- AAOYC; f\\i +
mans, est encore un éditice franc très-com- Sur le mont Sion, s'élève l'éaliso duSain'-
flî\ ''nf ,•' ""V '''^'■'r ''' lin pouvoir yisi- Cénacle, appartenant autrefois à un couvent
ter dans toutes ses parties. Elle est située de Franciscains et actuellement transformée
au bas de la ville, presque en face de la en mosquée. Elle est enclavée dans diverses
mosquée d Omar, et occupe eu partie, constructions qui la cachent en partie ?. l'ex-
corame vous le savez 1 emplacement du térieur. On y péi, être par une porte latérale
temple de Salomon Elle appartient au style qui «"a rien de remarquable. C'est un bel
ogival primaire ba façade, fort simple, a une édifice de la fin du xiV siècle, divisé, par
porte a ogive, dans le tympan de laquelle se deux rangs de colonnes et d'arcades ogiva-
trouve une inscription arabe, qui apprend les, en une nef et deux bas-côtés. Les co-
que cette basilique fut consacrée à 1 isla- lonnes et les chapiteaux à feuillage sont de
misme par le sul an Saladui. Au-dessus re- style roman, les voûtes d'arêtes sont ren-
gnait, outre un bandeau à facettes losan- forcées par des nervures
gées, un cordon orné de billettesdemi-cylin- a l'extrémité de la nef, s'élève un mur
driques disposées en damier, et d'oves qui sépare cette portion de l'église du sanc-
grossières comme celles que nous voyons tuaire, dans lequel se trouvent, suivant la
dans les constructions romanes de la Pio- tradition, les sépultures des rois David et
veiice. Au inilieu du pignon s ouvre une fe- Salomon, qui sont très-vénérées des musul-
netre ogivale a colonnetles d'angle, dont mans, et dont la vue est rigoureusement in-
les chapiteaux sont une imitation du corin- terdite aux chrétiens
thieii. L'archivolte est décorée de lobes, non Dans la partie haute de Jérusalem se
j>as arrondis, mais tailles à trois facettes, voient quelques pans de mur dépendantsde
suivant la mode arabe. Le bandeau de l'ar- l'ancienne église dédiée à SahU-Pierre. Le
chivo le est rehaussé d ornements dans le clocher est encore debout. C'est une haute
goût byzantin ; les_ façades latérales présen- tour carrée qui sert aujourd hui de, minaret,
tent ces lenetres a ogive très-simples, sans Elle est percée sur chaque face de deux éta-
divisions intérieures. Du coté de l'ouest, on ges de fenêtres, les unes géminées, les au-
voit une petite porte qui conduit à une très en forme d'œil-de-bœuf. La partie suné-
TO'e- Je ne sujs pjas entré dans 1 intérieur rieure a été remplacée par une sorte de lan-
de 1 édifice, où s exécutent actuellement des teruon arabe
travaux de restauration. La chapelle polygone, bâtie sur le mon^
En dehors de la porte Saint-Etienne, de des Oliviers, en dehors de la ville, a la ;,lus
autre coté de la vallée du Cédron, se trouve grande analogie par son stvle avec les mo-
la chapelle qui renferme le tombeau de .'a numents romans du midi de la France; mais.
lierj/e.Lettechapelle, en partie souterraine, en mémo temps, ses ornements ont une
et ou 1 un descend par un large escalier, date ressemblance si évidente avec ceux que nré-
del époque des croisades. Son plan est très- sentent les constructions byzantines de
irréguliereta du être subordonnée la dis- Constantinople, (lue je ne crois pas qu'on
position de la grotte. La voûte est d'arêtes; puisse attribuer à cette église une origine
les fenetresogivales sont ébrasées en dedans; occidentale.
leur archivolte a un gros tore cylindrique, Parmi les bâtiments civils qui appelaient
et rcj.ose sur deux colonnettes d'angle. Les mon attention, je dois vous signaler d'abord
cliapiteaux a crochets et les bases altiques, le Bazar des Forgerons, rue couverte et voû-
tres-dégénérées, sont identiques à ceux que tée en berceau ogival. Il offre, sur ses deux
nous voyons dans nos édifices les |)lus par- longs côtés, une série de magasins qui ou-
laits du commencement du xiir siècle. La vrent sur le passage par des arcs ogives
ciiapelledu tombeau de la Vierge, d'ailleurs dont l'archivolte est rectangulaire, et qui
jatieavec de belles pierres d'ap|)areil, est s'appuient sur des pieds-droits. Sur ouel-
remarquable par la pureté de son style ogi- ques pierres, sculptées en forme de conlole,
val primaire, et existe dans un état complet on remarque de ces représentations d'ani-
ae conservation. Elle appartient maintenant maux comme on en voit dans nos éditicco,
au clergé du nie grec. romans et comme n'eu ont jamais exécuté
hn terminant cette notice, je dois ajouter des artistes musulmans. Les magasin^ de
5S0
JER
DIC'llOiMVAlKK
JER
seo
ce très-ancien bnzai' sont presque tous aban-
donnés depuis l'oit longtemps.
J'ai visité, dans une rue voisine de ce
bazar, un grand édilice ruiné, (pi'on dit avoir
appartenu auv clievaiiers de Saint-Jean, et
dans le(piei se trouve actueileuieiit itislailée
une fabrique de savon. Il présente, au rez-
de-chaussée, une grande salie rectangulaire
divisée en trois nefs par deux rangées de
cinq colonnes. Les chapiteaux de ces colon-
nes sont cubiipies et leiu-s angles sont dissi-
mulés sons une fcuilh; d'eau l'iiaisse (;t ai-
guë. Les chapiteaux de ce genre ont été en
France très-souvent employés au xr siècle.
Les voûtes de cette salle sont d'arêtes. Li?
reste de cette construction ne renferme, du
reste, rien (lui nuM-ite d'être noté.
Le couvent des chi'valicrs tie Saint-Jean e>t
dans une rue (pii aboutit à l'église du Saint-
Sépulcre. Il |irésente une cour en forme de
cloitre ; dans l'angle, à gauche, une chapelle
ruinée, et au fond une giande salle vortti^e.
Ce monument, bâti en pierres de taille, ne
renferme ilans ses détails aucune indication
qui rappelle sa destination primitive. Les
arcades sont en ogive et re|>osent sur des
pieds-droits. Il n'y a nulle part d'ornements
sculptés, iii de ces moidures caractéristiques
qui permettent de se prononcer avec certi-
tude, soit sur r;lge, soit sur la nationalité
d'un monument; toutefois, poiu' ce qui es!
de ce couvent, son plan général et la Iradi-
lion ne peiineltent pas de douter qu'il ne
soit un ouvragr des Latins.
La forteresse de Jérusalem, qu'on appelle
aussi tour de David ou château des Pisans,
est située prés de la porte de Bethl(''em. Klle
est construite en grosses pierres d'afijiareil,
provenant de <|uel(pie ruirje antiipu'. Qiiel-
aues jiartiesdu nnu'soid peut-èlrc! les restes
'un édilice romain. Ouant à la masse du
bAtimenI, elle date évidenmienl du moyen
âge. Le donjon carré, avec ses crénraux, ses
mâchicoulis, a été bAti j>ar h's Latins, sans
doute par les Pisans, auxquels l'attriliuc la
tradition ; les autres tours et les courtines
ne se font remaniuer par aucun ornemerd.
La ()Orte de la forteresse est arabe.
Dans la muraille iTmceinle qui enfi^rmi;
l'em|)lacement du tiMnple de Salomon , il
existe une porti^ muré(! que l'on ajipelle
porte Dorée, et |iar laiimlle on rappoi'lc (pu;
Noirc-Seigiieur lit son entrée dans Jérusalem,
le jour des Rameaux. Cette porte, à double
arcade, est ornée de rijiK'S archivoltes et di;
doux colonnettes ; elle est de style by/.aidin
et me jjaraît contenqioraine de la chapelle
du mont th'S Oliviers. Quant ii la fontaine de
Siloé, à laquelle on descend par un escalier
qui se développe sous une voilte ogivale,
b;Uie en belles ()ierres d'appareil, elle n'a
rien dans sa consti'uction ijui puisse faire
reconnaîtie l'i^poipie précise à Uuiuelle elle
ap[iartient.
. Tels sont, M. k- ministre, les éililices du
moyen Agi- ipn-j'ai vus h Jérusalem, et (pii,
pour la plujiarl , peuvent être considérés
comme a\anl «le conslruils sous la domina-
lioii de^ priui-e^ Irancs : ils siint l;i plus
nombreux qu en aucune ;i,utre ville de Pales-
tine ou de Syrie. L'origine de ces monu-
ments, leur ancienneté, leur style, sans parler
des souvenirs religieux ou liisloriques qu'ils
consacrent, leur donnent une impoi'tance
qui sera facilement comprise de tout le
monde
La contrée au milieu de laquelle est située
Jérusalem est riche aussi en constructions
historiipies : ce sont d'abord, dans la plaine
de h'vliho, Hadjeleli et les moulins h sucri;
(pie l'on Voit au-dessus de la fontaine d'/s/w-
.NcV, et ensuite, dans les montagnes au-delà
du J(jurilain, les châteaux de Sait et Carak,
ruines ijue l'on m'a assuré remontei- h l'é-
jinipie des croisades. Le couvent et l'église
de Hethléem ont souvent été décrits. Le
couvent est moderne, relativement aux édi-
lices (jue je recherchais ; (piarrl h l'église,
l'Ile a été érigée jiar sainte Hélène: c'est une
vérilalile basilique, divisée en trois nefs |)ar
deux rangées de belles colonnes. Le mur
(pli règne entre les arcades et la claire-voie
(le la maîtresse nef est encore enrichi de ses
anciennes mosaïques à petites ligures, que,
d'en bas, l'on [leut à peine distinguer, et
dont l'étude serait d'un grand intérêt pour
riconographiechrélieniu;. J'ai remar(iué dans
cette église un bénitier dont rintéii(;ur est
évidé en forme de (]uatreleuille. On y lit
l'insci-iplion grec(iue que voici :
+YT1EP MNHMHC KAI ANAÏÏAYCEWC K Al A<I>ECE(OC
AMAPTItii)NU>...KC THNO CKITAN.
Parmi les localités de la Palestine que jo
n'ai pu visiter, il en est quehpies-unes sur
lesquelles j'ai recueilli queUpies renseigne-
ments. J(! (lois indiquer (l'abord Souha, où se
trouve le ch.Uer.u de la tille du roi Fintch
\Cnsr Itint el melik Fintch). Ce nom Fintih
l-arait être une corru|ition du nom fran(;ais
Foulques .Bc7/i)(/i(', appelée encore mainte-
nant le mont Français, olfre des vestiges de
f/Tteresse. Aingaddi, b.Ui dans une gorge
|)rofi)'iile et resserrée, sur des rochers escar-
pés, a été défeiiiiu par des murailles inunies
(li; coidre-l'orts et de moucharabies, (jui pa-
raissent avoir été l'ouvrage des croisés,
linlin, je n'ai pu savoir si la ville d'/Iébron
avait conservé ipielipiesanli']uités du moyen
âge (]ui dussent ligurcT dans la catégorie de
celles qui font l'obiel de C(.' rapport.
Sur la route de Jérusalem à Jall'a. il y a
deux petites villes (pii ont de l'inlérêl pour
nous : Abou-Goch est un gros bmirg, bi\[\ à
mi-(ôte c't en ampliithéAtre, (|ue l'on croit
être l'ancienne Fmmaiis, el (pie quelipies
auteurs appellent le rillaf/c de Jérémie. ,\u
dehors de ce bourg, non loin du chemin,
s'élèv(i une église (pii, au dernier siècle, ap-
liarteiiail à un couvent de Franciscains, et
(pii, aujourd'hui, est tout ."i fait abandonnée.
Celte église, d'une archileclure fort simph;,
a été bdlie dans le stvie ogival primaire. La
fa(;a(le se compose d'un grand mur ;i pignon
eiilièremenl lisse. La porte est piati(|uée »ur
le lias-c(')té méridional; elle est en ogive el
sans décoration. Les fenêtres soni également
en ogive el ne sont divisées inlérieurciiienl
5(31
JEfl
D'EPIGRArUIE.
JER
5(»
l*ar aucun meneau. Je n"ai pas pu ronstaler
l'état de ce monument à l'intérieui-.
La ville de Ramla, qu'on regarde comme
ayant remplacé Arimathie, dont Samuel a
illustré le souvenir, a été occupée |iar les
croisés. On y trouve des restes de fortifica-
tions, mais sans caractère architectunique.
A l'ouest de la ville, j'ai vu les restes d'une
église qui fut dédiée aux Quarante martyrs ;
le clocher en est assfz bien conservé; il est
carré, soliditié à ses angles par des contre-
forts, et percé, sur chacune de ses faces, de
trois étages de baies ogivales. Les musul-
mans avaient disposé le sommet de cette
tour en fonce de minaret. Il existe encore
plusieurs travées de l'église souterraine et
quelques pans de mur. On voit, par ces ves-
tiges, que celte église, ainsi que les autres j
monuments dont j'ai eu l'honneur de vous
entretenir, avait été éditiée sur la fln du xir'
siècle ou au commencement du xiii'. Les
arcades sont en ogive, leur archivolte, com-
posée de tores cylindriques, et les piliers,
formés par un faisceau de colonnettes. A
Jaffa, non plus qu'au mont Carmel, je n'ai
aucun édilice intéressant à vous signaler.
A Tripoli, on observe, sur les portes de
plusieurs maisons, des croix et des calices
sculptés en bas-relief. Certaines parties des
bazars et plusieurs églises converties en
mosquées devraient faire l'objet d'une étude
particulière. 11 faudrait également visiter
Tortosc, Hammah et Orfa, où il peut exister
des monuments appartenant à Thisloire des
croisades, et sur lesquels on n'a aucune no-
tion. On sait qu'à Antioche il existe des res-
tes du couvent de Saint-Georges, fortlQé par
Tancrède; le château bûti pour protéger le
camp de l'armée clirétienne, et enlin, sur
plusieurs points des murailles septentriona-
les, des croix de Jérusalem, qui indiquent
que ces constructions ne sont pas l'œuvre
des populations musulmanes.
Telle est, monsieur le ministre, la série
des monuments religieux ou militaires que
les Flancs avaient élevés eu Syi'ie et en Pa-
lestine et qui existent encore, les uns assez
complets, les autres en grande jjartie rui-
nés. Je n'insisterai pas sur le vif intérêt
qu'ils présentent ; ils appartiennent à notre
ancienne civilisation et 5 notre histoire. Or
presque tous ces édifices n'ont jamais été
dessinés, quelques-uns seulement flgurent
dans des vues pittoresques qui sont loin
d'en donner une idée vraiment exacte. Va
ouvrage spécial, dans [lequel ils seraient re-
produits avec soin, où ils seraient décrits
dans tous leurs détails, et où seraient ras-
semblés tous les documents et tous les faits
qui concernent ,leur fondation, serait certai-
nement considéré comme une^bonne fortune
par le monde savant et par les nombreux
admirateurs de nos antiquités nationales.
J'ai recueilli chemin faisant des inscrip-
tions grecques et latines , et pris des notes
sur divers monuments antiques ou musul-
mans de Jérusalem, de Damas, de Baaibek,
d'Alexandrie et du Caire. J'ai cru devoir me
dispenser de joindre ces inscriptions à ce
rapport, dont l'objet est tout spécial. Le
résultat de mes études sur l'architecture
byzantine et arabe se trouve maintenant
consigné dans mon Histoire de l'art monu-
mental, dont la seconde édition est à la
veille d'être achevée.
J'ai l'honneur, etc. L. Batissier.
§1- — Lettre de M. deSaulcij, membre du Co-
mité des arts et monuments, en mission en
Orient (1).
Damas, 9 mars 185t.
Monsieur le ministre ,
La dernière lettre que j'ai eu l'honneur
de vous adresser était datée de Jérusalem.
Je comptais quitter cette ville beaucoup plus
promplement que je n'ai pu le faire ; mais
a pluie la plus opiniâtre m'a retenu prison-
nier pendant près d'un mois, et je suis loin
de le regretter, aujourd'hui que ce retard
forcé m'a mis à même de recueillir une
série de plans très-curieux des monuments
funéraires les plus importants de la nécropole
hiérosolymitaine. J'ai levé avec une scrupu-
leuse attention le tombeau des rois, celui
des juges, celui des prophètes et une foule
d'autres sépultures moins considérables.
Comme toutes ces tombes sont creusées dans
le roc vif, j'avais peu à me préoccuper de la
pluie; et chaque jour j'avais la consolation
d'ajouter quelque bon croquis de plus à
mon portefeuille. On sera fort étonné en
France quand je démontrerai , comme je
crois être en mesure de le faire , que le
Tombeau des rois est bien réellement celui
des rois de JuiJa. J'espère lever tous les
doutes à cet égard.
Aussitôt que la pluie a eu l'air de s'arrêter,
je suis parti pour Jéricho et pour la pointe
nord de la mer Morte. J'ai pu ainsi terminer
le tour possible de ce lac extraordinaire, et
recueillir une foule de faits nouveaux inté-
ressant l'histoire de la Pentapole. Il va sans
dire que nos recherches ont, comme précé-
demment, été étendues avec soin à l'histoire
naturelle des lieux que je visitais, et que
j'ai terminé la carte du terrain parcouru.
Revenu à Jérusalem, j'ai retrouvé la pluie,
comme je m'y attendais. Je n'avais pas
encore renoncé à ma tournée dans le pays
de Canaan : mais le temps et l'argent s'écou-
laient ; j'ai dû y renoncer, et je l'ai fait
d'autant plus volontiers que le scheikh qui
s'était chargé de me conduire dans ce pays,
n'aurait plus pu le faire qu'en nous exposant
tous à des dangers devenus inévitables,
grâce il la convoitise et à la jalousie des
scheikhs ses voisins. J'avais compté pouvoir
descendre à Roulah pour gagner de là Na-
plouse, et couper ainsi une portion de pays
que les voyageurs ne visitent jamais. La
carte à faire eût rectifié beaucoup d'erreurs
comme toujours, eu même temps qu'elle eût
fourni probablement un certain nombre de
localités bibliques à identiOer; force m'a été
encore de renoncer à cette espérance, les
routes des plaines basses étant tellement
(1) Archive» des Missions, 1851.
fifl"
JEK
dùlieuip<^es, que nous nous fussions infail-
lihlcmcnt enlerr('s avoc nos bagages dans lu
boue. Enlin , iieidant iniliencL", au prenuL-r
momenl sans pliiie, j'ai pris lu parti de mar-
cher dircclement sur Na|ilousc : jy suis
arrivé tant bien (pic mal, et j'y ai encore été
arrClé par la jiluie ; mais j'avais la un point
è explon-ravec soin, le sommet du Gariziiii,
où l'Iait le temple des Samaritains. Malgré la
pluie , j'ai gravi cette montagne , et j'y ai ,
pendant toute une journée atl'reuse, levé le
plan de ce temple ; c'est une des plus pré-
cieuse- coiiquéles de mon voyage. Ce tem-
ple, j'ai pu pour ainsi dire le reconstruire
en entier, et je n'ai pas été peu étonné de le
trouver entouré dos ruines d'une ville con-
sidérable , (|ue les Samaritains nomment
encore aujourd'hui Lozahr. Quelle est celle
ville antique? Je suis porté très-iortement à
croire ipie c'est véritablement Sichem ; i^lns
tard nous verrons si tous les textes bibliques
s'accordent pour prouver que cette oiùiiion
est juste. Quant au Nouveau Testament, il
me donne très-certainement raison.
La veille , j'avais été visiter Sébaste , l'an-
cienne Samarie, que les pèlerins voient en
courant et sans se donner la peine d'en faire
le tour. J'ai en le plaisir d'y Irouvei , bien
contre mon attente, une purle antique et une
colonnade de près d'une demi-licue.
De Nai>luuse, j'ai dû retourner à Nazareth,
aOn de [louvoir de là gagner Tibériade :
chemin faisant, il m'a été possible do cons-
tater l'antiquité de certaines localités, dont
j'avais dû me borner à reclilier les noms sur
la carte , lors de mon premier passage. Cela
tient à ce que cette ibis il fallait Ibrcéinenl
cheminer en côtoyant les hauteurs, sous
peine de m'embourber ît n'en pouvoir jamais
sortir dans la plaine dKsdrelon (.Meidj-beni-
aâmer). J'ai pujugerde la diflicullé de Iran-
chir celte iilaine a pareille époque par ce
m'est arrivé lorsqu'il a fidlu, de toute
DICTIONNAIRE JKU r.6t
j'ai eu celle fois encore le plaisir de retrou •
ver une ville , bibliiiue sans aucun douté,
et située entre les eaux minérales de Taba-
rieh et les décombres du vill;i;j;e moderne
d'KI-Karok, [ilacés au iioint niôiiic où le
Jourdain sort du lac de Djenne/arelh, c'est-
à-dire à ri'xtréinité sud de ce lac. Ces ruiues
n'ont coiiservi'; aucun nom tlans le souvenir
des Ar.ibes. I,e surh'iidemain je quittais
Tabarieh i)Our gagner Safed, en longeai. t les
bords du lac , jusqu'auprès du point où la
tradition place Capharnaùm. Les géographes
lixeiit le site de Djennezareth au point où la
plage
s'élargit
pour prendre le nom d'El-
qui
(luehjue |)eu , pour
montagnes de Nazareth.
nécessité , en traverser
atteindre le pied des
Sur trente chevaux et mules, trente se sont
enterrés jus()u"au ventre, et ce n'a pas été
sans des dilïicultés exirômes que nous som-
mes parvenus, en |iorlant nous-mêmes nos
bagages pour alléger les pauvres bêles, a
sortir de ce mauvais pas. A partir de liv ,
nous n'avons plus eu à nous débattre contre
les boues argileuses do la lialilée. Nous
avons gagné ïabaiieh en iiassanl par Iveniia
(Caiia (le rJivangilej et par lialtiii , lieu où
s'est donnée la cruelle bataille de 1' béiiade.
Une fois descendus au fond du lac .le Djen-
nezareth, nous avons retrouvé la tempéra-
ture des Tropiipies, et une végél.iliun tloiit
on ne peut pas se faire iuée suis l'avoir
vue. Le pays n'est, ii la lettre, (ju'un immense
tupis de verdure émaillé des couleuis les
plus belles pur des myriades de Heurs de
toute espèi e. J'ai iim;u là un do ces coups de
soleil de la Judée, (|ui donnent lré(|ueminenl
des lièvres cérébrales : il y a ipiinze jours
de cela, et j'en soullie forleiuenl encore. En
évitant l'ardeur du joui, j'.n ou longer le
lac jusqu'à l'enibouchuro du Jourdain, el
Khouair (le petit marais) ; ils sont certaine-
ment dans le vrai. Là se. voient des ruines
iiiiinenses qui s'étendent à près de trois
kilomètres et jusipi'au village d'Abou-
Schouelied. J'ai retrouvé là un inagnilii|ue
jiuits salomonien, semblable à ceux de Tyr,
sauf iju'il est circulaire. Le lac de Djenne-
zareth était donc, coinme l'Asphaltite, fermé
à ses extrémités par deux villes importan-
tes, aux époques primitives de riiivtoire
humaine. De Safed au Ard-el-Klieil, la route
est insigiiilianle ; mais au débouché d ■ la
vallée qui mène le voyageur dans lc\ | laine
où se trouve le Bar-ei-Uouble , les c(^leaux
qui dominent cette plaine sont couverts de
ruines de l'époque bibliipie. A quelques ki-
lomètres à droite, et pri'cisémeiit à la pointe
sud du Ard-el-iiouleli ( vallée marécageuse
où se trouve le lac de ce nom), on voit une
arête de collines couvertes de ruines bibli-
ques; à l'autre extrémité, vers le point placé
symétrii|nenient, sont des ruines sembla-
bles, ipie j'ai traversées cette fois, et dans
les(iuelles j'ai découvert nm- enceinte cyclo-
péeiuie dont j'ai pu lever le plan, et dans
laquelle j'ai retrouvé idenliquement l'en-
iciiite (lu temple con>^tl■uil au sommet du
(iariziiii. Là di'vail être située la ville de
Dan; mais cette ville était-elle aussi consi-
(iéral)le que le veulent les ruines immenses
(|ue j'avais sous les yeux? J'en doute. Co
(pie je sais, c'est que la tradition est parfai-
tement muette sur leur compte, et que les
Arabes n'ont pu me donner d'autre nom
pour reiiceinle que j'avais rencontrée, que
celui d'Ll-Khau. Je ne saurais trop recom-
mander aux voyageurs (jui viendront a[)rès
moi dans ces mêmes lieux, d'étudier avec
soin ces ruines incroyables, dans lesquelles
lis |)ierres employées par centaines de
nulle, sont des blocs de lave non taillés, et
d'un poids ell'iayant. A h^s voii-, on est tenté
(le pi user aux géants de la liible. Nous avons
e\amiiié ensuile les ruines de Panéas , au-
j(uii(riiiii Jtanias : j'ai relevé (jueUpies ins-
cii|ilions raturées sur la paroi de face de la
grotte de l'an; mais elles sont très-mutilées.
Les ruines de la Cirstirea Philippi sonl con-
sidérables, mais tellement enterrées, qu'il
est à peu près impossible de recolinailre en
pass;uil la grandeur de celte ville.
De iJanias à Heit-Djenn, on gravit le liane
de l'Anti-Liban (l)jebel-es-Scheikh), et l'on
tiaver>e un pays volcain(|Ue désolé el glacé.
Kieii à noter dans cette route , (lu'illi peli.t
JER
D'EPIGRAPHIE.
JER
566
plateau nommé Mordjet-Haderali, surle(iuel
se trou vent des décombres eu grande quantité,
mais d'une époque évidemment très-récente.
De Beil-Djenn je suis venu prendre gite à
Artouz.en traversant les villages de Kafar-
Haouar et de Beituna. Dans le premier,
j'avais à chercher un monument nommé
par les Arabes Oabr-Nimrod, le tombeau de
Nimroud; je m'attendais à une merveille, et
j'ai été bien désappointé en ne voyant que
di'ux grosses pierres arrachées à (juelque
monument peu ancien. Il est vrai que je
tiouvais par compensation leslylobat(; d'un
temple en marbre, de petite dimension, et
(l'un style assez bizarre, quoique évidem-
ment de l'époque greeco-syrienne. Dans le
pied-droit d'une porte de baraque arabe, j'ai
de plus rencontré un fragment d'inscription
giecqiie, très-certainement peu connu. De
Kal'ar-Haouar on gagne Beitima, en traver-
sant une petite rivière sur un pont antique
de deux arches. De là, jusqu'à Artouz, on
dtseend de l'Anti-Liban par gradins succes-
sifs, saiis végétation et dont la vue cause un
ennui qu'il n'est pas possible de vaincre.
D'Artouz à Damas, on est en |)laine, et dans
une plaine bien cultivée sans doute, mais
parlaitement monotone. Les jardins tant
vantés de Damas sont d'assez piètres vergers,
doni la vue n'est pas i)lus récréative que
celle de la route qui y conduit; puis on
entre dans Damas, la perle de l'Orient, par
le Meydan , vaste rue bordée à droite et à
gauche de méchantes échoppes de boue, et
de mosquées en ruine. Tout croule ici : il
est vrai que ce n'est que l'extérieur, car rien
n'égale la si)lendeur intérieure de ces bico-
ques en apjjarence. Nous avons trouvé à
Damas une hospitalité charmante chez notre
digne consul , M. de Ségur, et les quelques
jours de repos que nous prendrons dans
cette ville seront bien vite écoulés , grâce à
l'amabilité de toute la famille de M. de Ségur.
Vendredi prochain, je me mets en route
pour Baâlbek, et de là je regagnerai Beyrouth
pour m'embarquer le 5 du mois |irochain
sur le paquebot français qui me ramènera en
France.
Veuillez agréer, monsieur le ministre, etc.
H. DE Saulcy.
p. à. Dans ma dernière lettre, monsieur le
ministre, j'ai commis une grosse erreur que
je me hâte de relever, pour en éviter la
peine à d'autres. Voyageant sur les bords ue
la mer Morte avec le moins de bagages pos-
sible, je n'avais pas emporté de Josèphe. Je
n'avais pas , je l'avoue, le moindre souvenir
du siège de Massada, ni de la description de
cette place forte donnée par l'historien juif.
Pendant mes loisirs forcés de Jérusalem, j'ai
eu le temps de relire attentivement le curieux
l)assage qui concerne Massada, et il ne m'est
pas possible de me méprendre sur le site de
cette ville. La ruine que les Arabes nomment
aujourd'hui Sebbek est bien la Massada de
Josèphe; et jamais description ancienne ne
s'est mieux appliquée à une localité. Ce que
j'avais pris pour la vraie Massada, c'est l'en-
semble des travaux de siège entrepris par
l'armée romaine alin de réduire la place. Ils
sont à peu jirès intacts aujourd'hui après
tant de siècles. Quand au joli moimment que
j'ai eu l'honneur de vous signaler, et dont
j'ai pu prendre le plan sur le sommet de
Sebbeh , Josèphe s'est chargé de me le faire
connaître ; c'est le petit palais de refuge
qu'Hérode s'était fait construire à Massada,
pour le cas où le trône de JuJée viendrait à
lui échapper.
§ 5. — Lettre de M. Saulcy, à M. le ministre
de l'instruction publique (1).
Jénisalcni, 26 janvier 1851.
Parti de Jérusalem le 5 janvier, je me suis
arrêté d'abord à Béel-Lehuc, point à partir
duquel je voulais commencer la carte du
pays que j'avais à parcourir. Le lendemain,
je pénétrais Anm les montagnes énormes
qui dominent la mer Morte, et je prenais
gîte au couvent grec de Mar-Saba... Là, j'ai
amplement constaté l'existence d'une antique
station, certainement a»Ue-romaine, de Mar-
Saba. Je suis descendu en une jou'née au
bord de la mer Jîorte, et à une source chaude
nommée Ayu-el-Bliouaïr. Pour la première
fois, je m'apitrochais de cette rive maudite
où rien ne vit, dit-on, et je n'étais pas
médiocrement surpris en trouvant cette rive
couverte de la plus admirable végétation. Le
lendemain, je marchai sur Ayn-Djedy (En-
gaddi), mais comme la mer avait coujjé la
route, il me fallait consacrer deux jours
entiers à remonter sur les sommets et à
redescendre au bord de la mer. A Ayn-
Djedy, j'ai pu juger mieux encore de la
merveilleuse végétation que j'allais avoir à
admirer pendant tout le temps que je reste-
rais sur cette rive étrange. Le lendemain,
j'arrivai au bas d'une montagne qui domine
de 1,000 mètres environ la plage couverte,
en ce jjoint, de monceaux de cendres vol-
caniques ayant complètement l'aspect d'une
ville immense, construite en marbre blanc
et peuplée de luonuments. Sûr le sommet de
la montagne se trouvait une ruine, me
disaient mes Arabes. J'y montai avec eux,
et je ne fus pas peu joyeux en trouvant une
ville considérable moitié de l'époque bibli-
que, moitié romaine. J'y rencontrai de très-
jolies mosaïques. Cette ville se nomme Seb-
Leh. On l'a assimilée à la Massada romaine,
mais je crains que l'on ne se soit trompé;
c'est au bas de la montagne et sur la plage
même que j'ai retrouvé Massada,{d'une ma-
nière très-nette. De là j'allai toujours le long
de la côte jusqu'à l'Ouad-Embarhek, où je
campai au milieu d'une végétation tropicale.
Le lendemain, j'étais de l'autre côté de la
mer, après avoir traversé les ruines d'Ous-
donne (Sodome) et longé le Djebel-Melehh,
immense amas de sel de trois lieues de
longueur sur plus de 300 mètres de hauteur.
A notre arrivée, nous fûmes assaillis par une
bande de Bédouins de l'Ouady-Mousa, qui
Unirent par avoir plus peur de nous, que
nous n'etlmes peur d'eux, et qui se cou-
(I) Archiveides missions, 1851, p. .52.
567
ji;r
niCTIONNMUK
JF.K
r.68
teiilèronl liu nous exloniucrd'- i'ni'o'ont. Nous
étions arrivés là où nul EuroïK^Mi n'avait
jamais osé inetlri^le picMl et nos tribulations
«•iliaient conuiienrer. Une fois sortis des
grilles de nos Bédouins, nous touilKlmesà une
heure de distance entre celles des Béni-
Sakkar, tribu puissante qui se chargea ,
niovennant linances, de nous protéger. Nous
partîmes donc ; nous nous avançâmes dans
le Gliùr-Salieh, et nous fûmes obligés de
gagner le pied des montagnes, parce qu'un
de nos chevaux fut englouti dans un abîme
de sable ipii s'ouvrit instantanément sous
ses pieds, comme la chose n'airive que trop
fréquemment. GrAce à nos Arabes, (pii
monlièrenl cette fois un dévouement admi-
rable, la pauvre bête fut tirée d'all'aire. (^o
jour-là je traversai (îomorrhe et |ieu après
Sebdim ; plus, d'autres villes en ruines de
l'époijue biblique'. Ariivés au point où le
Gliôr disiuu-aîl et où lauiontagn" suriilombe
jusqu'au fond de sa pointe noi<l la mer
Morte, quej'espérais exolorerjusqu'au bout,
il fallut monter dans la montagne ; mais
j'avais à visiter le pays encore inconnu des
Moabites, et je n'hésitai pas. J'ai oublié de
vous dire, Monsieur le ministre, que, dans
un de mes camiiements du Ghoi, peu s'en
fallut qu'une querelle entre Arabes, mais à
notre sujet, ne nous fit tous massacrer ; en
ce moment je ne (lensais plus qu'au bonheur
d'avoir envoyé mon fils en France, et je me
préparais à iinir en homme de cœur, lors-
que nos Beni-Sakhar tranchèrent la question
à coups de sabre. Nous étions sauvés une
fois encore. Le lendemain, j'étais chez les
Beni-Hannnid par l'ouad desquels j'avais
e-scaladé la montagne. Pendant toute la mon-
tée, je suivis une route antique, construili^
en blocs énormes de lave noire, et j'allai
camjjer à mi-côte au milieu des décombres
d'une cité contemporaine de Moïse. A [lartir
de là, les ruines, toutes construites eu blocs
de lave non équarris, ne cessèrent de se
montrer, cl je comi)ris, pour la première
fois, |)Ourquoi nous trouvons .si souvent
mentionnés dans la Bible, des rois- d'une
ville : une ville c'était tout un pays. La plaine
nioabite est immense et adunruble: un seul
monticule la domine, c'est Sclùhan. J'y
montai, et là je trouvai les ruines moabites
et romaines probablement. De Schilian je
redescendis aiH-ès une nouvelle attaque de
Bédouins, encore avortée grAce à la peur de
nos fusils et de nos jiistolets français, et je
regagnai notre camp, placé cette fois au
milieu de ruines immenses.
Le lendemain, je découvrais, en jmssant,
un tem|ile du soleil, comparable pour la
magiiilicence et les dimensions au temple do
Baalbek;je traversais Habba, la Uabbatte-
Moab de l'Jùriture, et j'étais prisonnier du
sclieikii de Kaiak. l'endanl plus de vingt
quatre heures, nous fûmes gardés à vue par
d'atfrenx bandits qui nous volèrent et nous
insultèrent <!(• toutes les manières possibles;
se rebilfer c'était .se faire massacrer : nous
prîmes donc jialience (ctte fois encore, et
après nousôlro fait rançoimer horriblement.
il nous fut perniis de redescendre au Gliôr.
Nous revenions chez des brigands, et nous
nous trouvions heureux d'être sous leurs
tentes.
Le sclieikh de Karali, après nous avoir
écorchés de main de maître, nous avait fait
!a galanterie de nous montrer les ruines du
chAteau bAti par les ci'oisés, et j'y avais
encore trouvé un tr-ès-beau dél)ris de sculp-
ture sur lave, de l'époque nioabite. Nous
dûmes canifier à mi-côte, au bas de l'Ouad-
el-Kharazele, et nu bord d'un ruisseau, TLl-
DrAa, couvert de végétaux merveilleusiMuent
beaux. Ln regagnant le Ghôr-, nous traver-
sAmes jiour l,i seconde fois la Seboim de la
Bib'le, et nous nous retrouvAmes chez nos
amis les Beni-Sakhar'. Des pluies atfieiises
iious^y assarlliienl, et sous peine d'y r'ester
jusipi'au mois tl'avril, il fallait tr'avei-ser la
lilaine'fangeiise qui termine la mer Morte,
ou nous jeter chez les Bédouins du désert. Co
deiiiicr parti nous était interdit : nous étions
sans argent. Il fallut donc liscpier le passjge.
Deux mor-telles heures à travers les fondriè-
res qui s'ouvrent tout à coup entre des tor--
rents clfrayants : voilà ce sur quoi nous
devions compter. Notre attente ne fut pas
trompée : un de nos chevaux se noya, une
mule chargée des vivres de nosbètesfut en-
traînée et miraculeusement rattrapée. Moi-
même je faillis rester dans une foîidrière,
et api'ès des transes indicibles, nous attei-
gnîmes le jiied de la nioiilagiie de Sel. Tiois
heures après, je foulais de ni)uveau les l'ui-
nes de Sodome, puis celles de Zo'ir, qui se
tr'ouvent àl'enlrée de l'Ouad-ez-Zouèia, par
lequel j'allais lenuuiter dans le jiays de Cha-
naan. Je campai à un mille d'une iietite
l'orteresse des croisades, et où Ion a cm
letr'ouver à tort la Zoar de la Bible. Kri cjuil-
tanl ce point, une nouvelle bonne fortune
m'attendait ;jetr'aversais un cratère immense,
et je tombais sur Adama, Voilà donclaPeii-
tapole retrouvée ! les cinq villes maudites
ont chacune leurs ruines recounaissables ;
et, chose étonnante ! elles ont conservé leur-s
noms ! C'est cette fois (jue j'ai pu me félici-
liM- d'être à même de queslioirner à chaque
instant les Arabes qui m'accompagnaient.
De tout le pays ipie je viens de vous décrir'o
si brièvement, .Monsieur' le ministre, je laj)-
poi'te la carte levée aussi rigoureusement i|ue
peut le faire un officier d'artillerie, habitué
à ce genre de travail. Toutes les cartes, mêirre
celle de Killer-, si t'slimée des savants, sont
hoiriijh.'inent fautives, et j'aurai à lui faire
subir' (les moditicalions énormes. Pour n'en
citer qu'irne, par exemple, il faudra l'eporter
Karak à plusieuis lieues au nord du point
où on l'a placé jusqu'ici , et Schilian de
nrème.
Au retour, j'ai tr-averséle pays de Chanaan.
mars sous une pluie glacée, ijui m'a mis dans
l'impossibilité absolue de continuer' mon
travail. Mais, après queUpies jours de re-
pos, je letourrier'ai sur' les lieux, etj'espèro
computer Tteuvre iprej'ai (Oinmencée.
Malheureusement cette course de vingt
jours a, pour ainsi djre, épuisé les ressources
uCO
JER
(Jontjn [louvais disposer, et je me verrai
Ibrcé, faille d'argent, de rentrer en France
plus vile que je ne l'avais pensé. Au reste,
les périls et les avanies rn'ont, je l'avoue,
sinsulièrement fatigué, et je croirai n'avoir
rien à me reprocher, si je laisse à d'autres
le soin de faire ce que je n'aurai pu faire
nioi-môme. Je leur souhaite meilleure
chance, plus que je ne l'espère iwur eux.
Dans quatre ou cinq jours je repartirai
pour le pays de Chanaan, pays où les cités
bibliques abondent. Je le couperai sur deux
lignes, alhi d'en avoir une carte exacte, au
moins pour les points que j'aurai vus, puis,
j'irai à Jéricho prendre ma carte de la mer
Morte ; de ce pointjusqu'à rAéjuer-Klioueïr,
où je la rattacherai au canevas que je ])0s-
sède déjà. Au retour, j'aurai l'honneur de
vous adresser un nouveau rapport.
§ 6. — Dissertation abrégée sur le Ta-lsin, ou
sur le nom antique et hiéroglyphique (le la
Judée, par M. Richer (le Paravcij (1).
Imporinnce du nom donni5 par les Cliiiiois a la .Indée, qu'ils
appellent Ta Isin. — CVst le même nom que celui de l.i
Cliiiie. — Ij' Chine csl donc une colonie de Judée ou de
Syrie. — Forme et explication de ce caractère anlii|ue.
— Ou y trouve que c'est un pays oii l'on ;idore la croix ;
— où l'on olfre le froment ei le pain à Dieu. — Mention
des marchands Juifs venant en Chine. — 1,'inscriplion en
lettres d'or que portait le grand prêtre Juif sur le front
fiait connue des (Chinois. — Les médailles de Judée ont
souvent des épis de blé pour symbole. — Diodore nous
dit que le blé fut cultivé en premier lieu dans ce pays.
Voltaire avait bien senti, malgré sa iiro-
fonde ignorance des faits (pji tiennent .^ l'A-
sie et à la haute antiquité, la grande impor-
tance de la croix érigée à Sii-ngan-fou, dans
le Chen-sij (province occidentale de la Chine),
(lès l'année 781 de Jésus-Christ : et, quand
il niait l'authenticité de la curieuse inscrip-
tion tracée en chinois sur cette croix ; quand
il prétendait que cette ])ierrc immense ,
chargée des noms syriaques de tous les prêtres
qui l'avaient dressée, était l'œuvre de quel-
que pauvre et obscur missionnaire jésuite,
il savait bien qu'il contestait un des plus
précieux monuments de cette religion chré-
tienne, qu'il haïssait si profondément, et qui,
malgré ses sarcasmes et les efforts des im-
pies, subsistera à jamais.
Le docte Kirker, dès lors, en avait donné,
dans sa Chine illustrée, un fac-similé et une
^traduction assez confuse; le savant évoque
de Claudiopolis, le P. Visdelou, sans s'occu-
per, comme Kirker, des noms syriaques ou
estranghelo gravés tout autour de rinscri|)-
tion chinoise (noms a[i|)artenant à des prê-
tres d'Occident, connus par les listes recueil-
lies par Assemani), avait refait celte traduc-
tion sous deux formes diverses, et l'avait
enrichie de noies savantes et précieuses (2).
Dans ces derniers temps enfui, un estimable
(1) Extrait des Annales de pkilosopliie cltréiienne,
lie M. DoNETTV, 1830.
(2) Voir la Bibliothèque orienltile ilc (I'Herhelot,
1. IV, p. 573, édition iii-i", on aussi K; supplément
à réiliiiou in-l" de celle même Bibl. Orieiilale,
n'KPIGBAl'Illi:. .1ER
sinologue, M. Moliniei', parent d
r.70
.M.
10 vi-
comte de Donald , avait fait graver de nou-
iiei', Pc
vait fai
veau cette curieuse inscrijjtion, et se propo-
sait d'en publier une nouvelle traduction,
accompagnée de remarques étendues, quand
la mort est venue interrompre le cours de
ses utiles travaux.
L'estimable directeur des Annales de phi-
losophie chrétienne, en publiant le fac-similé
de la croix où est gravée celte insc.riplion,
et en re|iiodnisant les deux traductions que
le savant?. Visdelou en avait faites, et quel-
ques-unes de ses noies, a donc rendu un
vrai service aux savants chrétiens qui lisent
son journal , d'autant plus ([ue les écrits
excellents de Visdelou deviennent de plus
en plus rares, et qu'on ne trouve jilus ce
fai'-siniile de la croix (1), publié en premier
lieu, dans la Flora Sinensis du P. Miche.
Boy m.
Une foule de personnes, môme très-pieu-
ses, visitent, à la Bibliothèque du roi, \h
Galerie Mazarine , où elles vont admirer les
autographes de Bossuet, de FcneJon, de
saint Vincent de Paul, qui y sont exposés,
cl elles ne se doutent pas que, vers l'extré-
mité de cette riche galerie, se trouve, sur un
vaste rouleau envoyé de la Chine, l'em-
preinte exacte des signatures et de l'écriture
d'apôtres de la foi chrétienne, non moins
zélés et non moins illustres, et qui, beau-
))lus anciens, n'avaient pas craint, dès l'an
C)3o de Jésus-Christ, de quiltî^r la Syrie ou la
Chaldée et de traverser l'Asie entière, pour
répandre dans l'ouest du Céleste-Empire ces
paroles de vérité, paroles peut-être alors,
déjà portées par une autre voie dans le
fy^ Fou ^ Sang, ou VAmérique du nord,
pays où se sont retrouvées également des
croix non moins curieuses.
Nous reviendrons un jour sur ces der-
niers monuments encore beaucoup trop peu
connus; mais , dans ce mémoire, nous vou-
lons spécialement nous occuper du nom re-
marquable que cette célèbre inscriplion
donne au pays sacré, où elle fait naître le
Mi-xi-ho, c'ést-à-dire Messie, pavs qui par
conséquent no peut être que la Palestine ou
la terre promise; cl You éprouvera peut-être
quelque étonnement quand on saura que ce
nom, sur lequel on a trop peu réiléchi jus-
qu'à ce jour, et qui est bien antérieur à la
naissance même de Jésus-Christ , offre ce-
pendant, outre le syniliolo du comble ou du
ciel, qui le surmonte dans sa forme antique,
soit deux mains qui semblent invoquer une
croix semblable à celle que nous adorons,
soit des épis de blé oti ilu froment mystique,
autre symbole chrétien, et que semblent re-
cueillir ou olfrir ces mêmes mains.
En écriture Kou-icen , c'est-à-dire, en hié-
(1) Voir cette croix ei la traduclion de celle ins-
criplion, dans les n° 08 el 09 loine XII, p. U9 et
18.") des Annales de philosophie cltréiienne, février et
mars 1850 : voir aussi la lilhographie dessinée pour
ces Annaki, d'après l'ouvrage fort rare du P. Boyiii.
571
JEU
niCTIONNAHŒ
JER
572
et s'offrait te blé par
1' froment, type mys-
jo^lyplios uiicii'iis, le pays où nnquil lo
Mcssii' ))orlail lioiu', iiiùnie avant ("elle nais-
sance niiraiMilcuse, le nom île Pot/s de la
croix céleste et adorée, ou ausfîi du l'ai/s Cé-
leste, oCl se recueillait
excellence, r'esl-îi-tlirc
tifpie de Jésiis-Clirisl.
Et (jiinnd on observi'ia rpie ces noms, qui
remonient au moins ii r(''po(|ue de Davnl,
sont lires du dictionn.iii-i; le plus jiai l'ait cl
le plus autlienlique [larmi tous ceux ipii
existent ;i la Chine; quand en même lemiis
on examinera le dessin préiieux et inédit
(jue nous publions d"un marchand venant
do ce pays sacré, et appoilanl en Chine
le corail rou^c reiui'illi par les Phéni-
ciens, et 1rs étotres, déjà recherchées, fa-
briquées à Damas, en Syrie, dès les temps les
plus anciens, dessin (pie nous avons tiré du
San-lsay-tou-hoey , ou de VEncyclopéilic
chinoise (1, il dont nous fiffrons le calijue
exact, aussi biei. que celui dr l'inscription
remaripiable qui le décrit , alors on s'éton-
nera peut-è.re, après tous les utiles travaux
i\r:> missionnaires île la Chine, d'avoir si
Iwiigtemps néj^lii^é ces livres précieux qu'ils
nous ont env(-yés, et dont il nous ont ouvert
l'accès; et l'o'i compr(!ndra pourquoi nous
avons consacré vingt ans de notre vie à ces
éludes pénibles et, jusqu'à ce jour, beau-
coup trop jieu encouragées par ceux qui
avaient l'obligation de le l'aire.
Il est vrai que ces résultats, puisés à des
somces tontes nouvelles , dérangent singu-
lièrement les idées étroites que M. (iosseiin
et les géographes de sa déplorable école
nous ont données des connaissances géo-
graphiques des anciens; et (jue Malte-Brun
luème, malgré son esprit judicieux, malgré
les passages formels de Pliin; et d'Hérodote,
hésitait à ci'oii'c que la Chine, c'est-à-dire le
jiays des Seres cités jiour leur sagesse, qùI
été connue et civilisée par les anciens Ara-
bes, Syri(Mis ou Phéniciens. Il est vrai que
l'illustn; M. Cuvier(2), égaré par les a|)er(;us
inexacts de M. Kémusat, supposait ce peu-
jile, de type mongol (par les ieunnes seule-
ment), enlièi'ement étranger ii la race cauca-
si(|ue, et n'admetiait chez lui (ju'une civi-
lisation cpii lui i-lait piopre ; mais, connue il
cherchait essenlicllemeiU la vérité, déjà,
dans les dernièi'es anné(!s île sa vie, trop tôt
li-rminée, nous avions su ébranler ses con-
viclions à cet égard. Oii'crtt-il donc conclu,
s'il avait pu ciumaitre la masse de f.its (jue
nous allons réunir ici?
Déjà , dans son Panthéon chinois, et no-
nobstant certaines critiipies peu fondées, lo
savant doeteui' Hagvr i\ montré que les i'hé-
nicicns et les Syriens, liaversant la Peise il
(1) Voir \i: Siinlsiiij-lon-liufii, on VlùiriiclopiUlif
rhhioiar, i-xislaiU :iii Ciiliiticl des iiuiiilscnls ilr l;i
ltilihi)llii'i|iic ilii roi, liv. mv, p. IS, 3" sriiioii, n'//.'
(li'H liuiinnes.
(2) Voyi'i, p. 2-2-2 cl !2-2r>, éilllioii iii-S", l«:>l, le
cciclirc Ùisiuiin inclimiiiuiic mr les léiulutivin, du
gliitie.
les deux Rucharies fl), avaient su, de tout
temps, et a l'aide de leurs chameaux ra|)ides,
se rendre en Chine, et y avaient laissé des
colonies qui, sorties île la Syrie, avaient,
par cela même, porté le nom de Syriens de
l'Orii'iit, ou des Seres, nmii qu'on eût pu
également écrire Ceres, en employant le C,
du nom des céréales (2).
Trouviuit, dans ces contrées lointaines, des
sauvages giossiers, de race mongole ei au-
tre, qui ne pouvaient prononcer la leltre /<, et
avec lesquels ils durent bienlùt s'allier, ils
leur ens(!ignèrenl l'écriture hiérogl,\ pliique,
encore usiiée à celte époque en Ivgyiili-, en
Arabie, en Syrie, en Habylonie et en Prr>e,
et, fo'idanl chez eux une colonie à laquelle
ils donnèrent tout naturelleniei>t le nom
même du pays d'où ils étaient sortis, ils
('•lablire'U anisi , dans le nord-ouesl de la
Chine, c'est-à-dire dans la partie la plus
proche de la Perse, et par cela môme, la
moins sauvage, l'antique et illustre princi-
pauté de ^S 7'sîm; prinrijiauté dont l'his-
toire c>t développée, |)ar le docte M. de Gui-
gnes, da:is le tome I" de sa célèbre Histoire
(tes Huns, et qui, nous dil-il, fut elablii- par
un prince vcirtjre, surtout jiar son talent dans
l'équilalion et dans l'art d'obtenir d'excel-
lents chevaux (3).
A paitir de ce prince, on a l'histoire assez
détaillée de celte colonie de ^z Tsiiy, de la
Palestine. Les relations de ces colons avec
l'Arabie, la Judée et la Syrie, se conservè-
(1) On penl voir d'Herbf.lot, Hibl.
la coni|iiOle du p;i)s ilo Samar-kamle (p.i
la ronle do l,i Cliirie), par Cliaiiiar, Toblm ou roi
llémymile, roi doiil celle ville pril alors le nom,
Cliiiiiuir ou Samnr; kund, vu persan, signllianl ville.
Ou peiU voir anssi liixtMs t;éograplies aralies, el no-
lamuiL'ul AiM (ilonl l'eMiaU nous a élé ohlige.ini-
n)eiit coinnniniqné par li; iloi le a.ilenr île Vllisluire
de l'empre oitomini. M., le elievalicr de IIamsikii,
iiolie savanl ami), g' ogiaplics, qui
les eonliiis di' la (dilue une niliu
hl-C(dib, parlant, disenl-ils, l'aralie aniion, c'i'sl-à-
iii?i', penl-i'lri' le piMsan (emoie nsilé dans 1rs deux
Bueliaries, niù.i.e en ee jour), ol fiiivinl en lli'-
mynrili: on Miisiiatl, eYsl-à-dire eu etrilurc siis-
pendno ou vrrlieaie. Il ne penl doue Oire ipioslion
iei i|iie des Incio^lyplics, preinicie el savanle éeri-
lure de l'Asie nci idi'iilalr el de l'Arabie elie-mê..,e,
Cl ipii lui li)rit;innps, anssi liien que le syriaqiii',
récrilinc des Uui^onrs, éla: lis sur le luènie plaleun
élevé, el loin près de la Idiiue. Consulter kLAritoTii
et il. m; GiiG.xrssHr ces peuples Ouhiours.
{"l) (k' nom li.jireu de l'orge ~"i>!i', a pu donner
le nom de Si'(('»el Cihès.
(ji On peut voir aussi sur ee prince des 7si», lia-
liile cians i'ui de dresser les clicvanx cl d'en a\oir
de (iirl Ihmux. prince nouimc lei-lse, cl olilcuani li-
licl' de Tsiu-hlieou en S!(2 avanl Ji'sns-lMnisl, on
pcnl voir, disous-uons, son la (.lironototiie ehiiiuisi:
(In V. (iACiiii., soil lo Snpi'li'nieul du P. Vi-di:i.oii,
Ilibl. iiricnhile, I. IV, p. S; cl, (pianl à l'ail on e\-
ccllaieul les Ar.ihcs, «clin i.e dresser les elie\a(i\ et
de les diriger, ou voil aussi, p. 7li, 1. IV, iu-l»,
Ilibl. Diitiilide de D'Ilr.iiin.i or, ipi'on eue nu Aial^e
ayant ccril sur ici ail.d'apiés les aneieu^ -.inleiiis
de c. Ile iialion, plus de i iiiipiaiilc volunics, (I u.i
aiilre Arahc sacliani par cuuur, sur ce inemc ïujel,
plus (le beir-u mille vers.
orientale, sur
i'Vs qui est
loiis plaeeiil sur
aralie, iinninK'o
Î75
JER
DEPIGUAPHIE.
JEU
nu
l'ciit loiijoiu's. Co l'ut par suite du ces rela-
tions aiili(|Uos, que les Mongols et les.au-
ti-es indigènes de l'Asie orienale, se civili-
sèrent peu à peu ; et c'était, sans aucun
doute, chez ces colons syrmns, venus en Chine,
qjie se rendaient les inarchands du Ta-tsin,
ou de la Judée, dont VEncyilopédic chinoise
nous od're la curieuse (igure; nous apprenant,
fu aièmctcmits. qu'ilsy api^ortaient (comme
l'indiiiui' aussi le dessin que nous en don-
nons), soit du corail rouge, lire des pêcheries
phéniciennes, soit des étoffes de soie bro-
chées en or, c'est-à-dire des étolfes de Damas,
soit de ces perles précieuses et véii tables,
que fournissaient les îles du golfe Persique.
Après la grande counuotion donnée à toute
l'Asie ori ntale par la célèbre expédition
d'Alexandre, qui trouva, même encore alors,
le Cab u! et le Khorassan assez peu peu-
plés pour qu'il lui fût possible d'y établir,
ainsi qu'à Kandabar, diverses cités grecques
auxquelles il laissa son nom oriental, Isluin-
dcr, on sait que se fonda, dans ces contrées,
le célèbre empire grec de la Bactriane, dont
l'histoire nous est à peine connue (1). Et,
comme le premier empire réellement fondé
en Chine, celui de ^ Tsin, ne date que de
l'an 25fi avant Jésus-C!u-ist, et coïncide, à
)U'U près, avec la ruine de cet empire grec
de la Bactriane ; tout, d'après cela, nous
porte à croire que le célèbre Chy-hoamj-tij,
prince du petit Etat chinois de ^& Tsin,
espèce de Bonaparte, pour le génie guerrier,
cl qui, aidé de beaucoup d'Occidentaux ,
fonda ce vaste empire, et construisit, le pre-
mier, la (jrande iniiraitle, fut puissamment
secondé dans ses conquêtes, soit par de nou-
veaux Syriens venus de la Palestine, soit par
les débris de cet empire grec de Bactriane.
On peut consulter, à l'égard de ce prince
et des Oi;cidentaux accueillis à sa cour, la
Chronologie ^chinoise du P. (iaubil, p. 57 à
71. On peut aussi lire le chapitre Yue-ling,
ou Règlement des mois, qui a été ajouté au
Ly-ky, l'un des cinq iff/i^s, chapitre (jue nous
avons traduit, et qui oiîre des pages entiè-
res de Plutarque et de Diodore ; et l'on con-
cevra alors comment les hiéroglyj)lies de
l'Egypte, ses lois, ses mœurs et ses usages,
ont été introduits en Chine, soit dès l'épo-
(l) A l'aide des précieuses et curieuses médailles
iiKlo-grec(|iies ei in lo-scydies, Iroiivéï's cl rappiir-
léi's par iioU'e lioiiKialile ami, l'iiiuépide géiiéial
AUard, M. Raoïil-HoeheUe, aidé de M Janpiel,
jeune ol savaiil oriuiilalislo, se propose d'éclaircir
un peu celle impoilanle et oliscure Iiistoiie du
royaume de BacUiane. Qiiaul a ces inaguiliqiMîs iné-
dadles d'or, que nous a nionlrées lid-uicnie i'illiislie
uéiiéral, nous oliservei-ons ici (lu'elles oll'ienl |iies-
(juelouics un signe hiéioglyphi(|ue, à la fois chinois
ei indien, le signe j-j-J qui est la l'orme amiqne du
-1-4-
caractère ta Ontin, signiliaiit Reines des (ibeilles, ei
aussi, par i ela ihomio, dix mille; et ce signe, qui s'y
voit soub les pieds du roi, est l'imilalion exacte d'une
anU(ine Kinblellalion au^Irale, conservée dans les
c:iilescélesii's <les(;hiiiois, ci dontnousparleronsavec
plus (le détails, dans nus Illuslrations aslï'onomiques.
(|ue des conquêtes d'Osymamlias et de Sé-
sostris, soit lors de la dévastation de l'E-
gypte i^ar Cambyse , soit enlin pai' les
Egyptiens et les Phéniciens, qui avaient fui
devant les armi'es d'Alexandre.
Plus on pénétrera dans l'i'dude des hiéro-
glyplits de l'Egypie, plus il nous sera facile
de montrer que ces hiéroglyphes existent
encore en Chine, et sont fort peu altérés; mais,
pour en revenir au nom -^ Ta ^fe Tsin,
c'est-à-dire des grands Tsin, donné aux Sy-
riens de la Palestine parles colonies syrien-
nes, fixées chez les Mongols de la Chine,
nous observerons que ce nom lui-même,
Tsin, n'était qu'une prononciation tàrlare et
altérée, de celui de la Syrie ou des Seres,
car il a des composés où il se prononce,
même en Chine, non-seulement Tsin ou
Tsir, mais aussi Tsen ou Tser, ou TSeres,
comme le liraient les Jajionais.
Le T et le CH n'étaient donc ici qu'une
aspiration vicieuse; et cela est si vrai, que
nous disons encore un Srn-o/or/«c, pour ex pri-
mer le nom de ceux qui s'occupent de la lin-
gue parlée en Chine, c'est-à-dire dans l'ancien
empire de Tsin, fmdé, comme nous l'avons
dit, en l'an 256 avant Jésns-Chrisl, et qui a
donné son nom au |)rétendu Céleste-Empire.
Hager, dans l'ouvrage que nous avons
cilé, discute et énumère avec une grande
exactitude toutes les modifications, en Dzin,
Tchin et même Sin, du nom donné à cet
empire de Tsin ou de la Chine, par les di-
vers peuples antiques et modernes de l'A-
sie; mais il n'observe pas, quant à la Judée
ou la Syrie, d'oli ces noms de la Chine ac-
tuelle ont été tirés, que la Bible elle-même
nous montre, chez les Hébreux, des familles
antiques de ce nom, Sin ou Cinéens; il no
cite pas le nom de Palestine (1), quia pu
peut-être aussi se prononcer Pales-tsine; il
ne remarque p;is que le nom de Tyricns s'é-
crit par un tzade, et a dû se prononcer Tsy-
riens, Tsiniens, ou aussi peuple de Tsin (2);
il ne nous montre pas, à une époque beau-
coup plus moderne, et dans ce même pays,
le nom de Sarru-sin, ou de Sar-a-cene, qui
olfre comme la combinaison des deux formes
du même nom antique, Seres t't Tsin ; en-
fin, il ne n(ms fait pas observer que, dès le
temps de Josèphe l'historien, la ville de Scy-
thopolis des Giecs, ville célèbre de la Judée,
se nommait, en hébreu, Beth-sané, ou la
ville {Beth ou Be) de Sané, Séné ou de Thsen,
par une contraction tiès-possible(3), la capi-
lalede la Judéi- se nommant aussi ]V'J, Tsion.
Nous retrouvons donc, en Judée même,
pays de Ta-tsin ou des grands Tsin, soit le
(1) Il serait possible que celte finale, stine ou slan,
lïit l'ancien nom ('gyplien Souicn, reconim par
Ol!arnp(dlion pour toi et roijaitmc, nom se retrou-
vant, snivanl nous, dans celui de sidiitii ou de sou-
diin d'E;,'yple, el dans les noms de Faisis/nd, Indo-
sltiii, (i aunes noms dr royaumes asiatiques.
(i) 'J'iiriens, en ludu-eu, se disant a'-'i" ïsiuim, de
-li," Tsar, Tijr. Voir I l'arulip., cii. xxii, v, i, el
iosué, cil. XIX, v. 29.
(3) J C? nu. Voir Josur, ck. xvu, v. •-!. et Josépiii:,
Anliq. jud., liv. v, cli. 1.
iFAK
iHf.TIONNAIllK
JER
i76
son Tfin ou Siit, soit le son Tsir ou Sir,
d'où est venu le nom do Si/ricns; cai' cliuz
les Syriens ((jui avnienl le U dans leur pio-
noncialion), nous voyons les Cltinois se
nounnci' Sercs, c'est-à-diic Syriens (de l'est;;
tandis (jue, d'une n^anière niverse, chez les
Monj^uls, e(ii()nis6s))arces Syriens (et n'ayant
pas celle lettre U), nous voyons les peuiiies
de Judée se noniuiei- Tsiii ou Ta-Tsin, nom
donné également, dans la Haute-Asie, au
vaste empire que fonda, sur les ruines do
jjlusieurs colonies ili verses, le célèbre 2'Ain-
chy-lioanfj-tti, c'est-à-dire le Roi de ïsiN ou
Soin, ou de la Chine actuelle.
Ces deux [leuples, de Palestine ou de Syrie,
et du pays de Tsin ou des Seres orientaux,
se rei^ardaient donc comme ayant une ori-
gine cuiuuiune, quant à leur civilisation au
moins : et, coujuie ce petit, mais important
pays de Palestine etde Piiéiiicie, avait ct;pen-
dant réi)it!)ète de -^ Ta ou de Grand, il
est évident gu'il avait été la métropole de ces
colunies orientales et lointaines, devenues
maintenant si riches et si [irospères ; et qu'il
en était de ces colonies, comme des colo-
nies anglaises de l'Amérique, qui donnent
encore à la petite ile d'où elles sont prove-
nues, le nom de Grande-liretagnc, mais qui,
dans qnelciues siècles peut-être, ayant jjros-
péré davantage, chercheront h eliocer celte
origine incontestable, et se prétendront sor-
ties de l'Amérique elle-même, et de la race
indigène, qu'elles y ont élouH'éeet remplacée.
Ouand le dictionnaire Kang-liy-tseu-tien,
cherchant à expliquer ce nom remarquable
de 7'()-fs(», appliqué autrefois, non-seule-
ment à la Judée, mais môme aussi, par ex-
tension, à tout rem|>ire romain, nous dit
que ce pays porte ce nom, (jui est aussi ce-
lui de la t^hine, jiarce que les honuiies de
ces contrées occidentales sont aussi yrands,
aussi fermes, aussi unis que les Cliinvis pro-
prement (lits, il cherche donc, tout en
avouant ici l'identité des races de la colonie
et de la métropole, h faire disparaître celle
origine lointaine, et par trop humilianle
pour la vanité des [)rinces du Célesle-Kiii-
]iire : il agit comme le feront sans doute les
néo - Américains dans quelques centaines
d'années; il répète enlin, ce mensonge
bien plus ancien, des premiers historiens
chinois (jui a fait applicpier à leur empire,
sous le nom de dynastie ^ ///n . toute
riiisloire fie Perse, pays encore nommé du
nom de -^ Ta ^ llia, c'est-à-dire, pays des
grands Uia, ou des tirandes chaleurs de l'été.
Mais ces explications ridicules lombenl
d'elles-mêmes devant les considérations
que nous venons de présenter; et tout esprit
judii i(!ux, avec nous et avec le docte lla.;er,
admettra cette colonisation, renouvelée ù di-
verses épuques, et sentira la force de ces
noms g('-ographi(}ues (îonservés dans les li-
vres (pii se sont réfugiés en Chine, noms
ipii, pour les sinoldgues dignes de ce lilre,
doivent avoir plus de valeur (pu' loules les
médailles alphabéliques les plus antiques,
les plus authentiques et les mieux conser-
vées dans nos collections occidentales.
Quand ou a lu, en elfet , l'excellent jMé-
moire ,1) où, d'après les seuls auteurs hé-
lireux, grecs et romains, M. Dureau de la
Malle, le fils, a démontré (juc le froment et
\fs céréales les plus précieuses ont été cul-
tivés d'abord en Judée, et jilantés en pre-
mier lieu, près de IS'ysa ou lieth-sané (nom
où Sané semble n'être que l'inversion hé-
bi'aïque du nom grec Nysa);
Quand, dans la Bible elle-même, on voit
Moïse, annonçant ta son peuple la terre pro-
mise, s'écrier : « Dieu t'introduira dans une
bonne ter-re , dans une terre à torrents
d'eau, et remplie de soui'ces jaillissantes,
la terre du froment , de l'orye et de la ti-
f/ne, où naissent le figuier, le grenadier' et
l'olivier, une terre d'huile et de miel, et
dont les piein-s sont du 1er (2) ; »
Quand, d'un autre côté, on voit Diodore
de Sicile placer la ville de Xysa (3), où na-
quii-enl, dit-il, Osiris et Isis, et où ils trou-
vèrent et i)lantereiit
l'orge et le
FROMENT, dans V Arabie heureuse ('Eu5aip'..v) ,
c'est-à-dire, suicant M. de la Malle lui-
même, dans la Judée arabi{]iie, véritable ferre
de promissions de bonheur;
Quand on se rapi)elle que, d'après les li-
vres sacrés (conservés actuellement en Chine,
mais qui furent aussi ceux des Phéniciens
et des Egyptiens), Heou-tsy , dans le(|uel
nous voyons Sem, lils du Foé, fut celui qui,
après le déluge , pi'ésida à l'agricultur-e,
aussi bien qu'au culte; et que, d'une autre
part, divers scoliasles de la Bible placent le
séjour de ce patriarche célèbre, tige d'Abi-a-
ham, de David et du Messie, en Judée ou
Palestine, pays où nous voyons ensuite le
roi de Salemou le mystérieux pontife Mel-
chisedech, nd'rir le sacrifice symbolique du
pain et du vin ;
Quand enfin, comme aurait dû l'observer
M. Dureau de la Malle (au lieu de citer Cain,
(f) Voir I. X, an. f82G, Annales des sciences naitt-
rclles, p. (il, col cxicUcrU iiiénuiiro de M. IHrir.Ac
Di; L\ Mai.i.i;. iloiil imis donnons ci-apr-ès une analyse
dans les pièits jnsliriialives, ri" i;cl icniaripioz
(pie, siiivanl .M. Bon unes, le miiis liii-niènie, on zéa-
mais, irii, par- M. do llunitioldl, prupio à l'Anii ritpio
seiilernonl, a ère lolioiivé on (711 par le voya^onr
M. lliKAiii, dans coilaines loniU-s ogyplionnos, où il
élail déposé pi'os dos niomios : cl vu par nous, dans
los rccmîls cliino.x de plmiles.
^N-b.v
7N' -X
'Tia y-N nziia y
car pu; iT'i-y^s "-"'"'
«n^x
': *o (-2)
T\■zr^7\^ rc"; c'a
asm ]Eii n'vcT
/;oi(/('io)io»ie, oli. vin, vers 7 cl 8.
(5) On sait qu'il ovislc on l'orso, cl dans s.t parlio
orionlalo, t'oU-à-diio dans lo lilinrassoii, une villo
do iVi/sd ou do Ai/S(i;i()»r, nom oii pour no sij^nilio
anlio'oliosii quo l'i/Zf; cl quo 00s conh't'os otaioni,
aussi liien quo l'Araliio, colobros par leurs oxcollcnrs
olie\aiix, appelés chevaux »i;(s('i»s ; on sail (rail-
leurs (pi'Osiri.s, aussi liion (pie Sososlris, (il nue
e\podili(ui dans l< s Indes, el y corisnuisil une ville,
(pii doit orro cerre villo do Aisii. Ou u'ijîiKU-o pas en-
lin, (pie, nu'inc <mi ce luoinoni, Us AfijlKins se disoiil
aralios d'orij^ino. Kn toul loiups la Judoe ar.iliiipie
lui donc ui\ loyer do civilisalion.
577
JER
IVEPIGRAPIIIE.
a Kl'
culteui' 011 efl'et, mais dont le [lays aiité-
tllluvien nous est inconnu), nous tmiivons
sur les sf'c/fs ou médailles antiques des Sa-
maritains, non- seulement des grappes de
raisin, lignrées sur un calice sacré , mais
aussi des c'pis de blé ou de froment; symbo-
les conservés, même sous les llomains;
Alors, nous devons admirer connuent le
Tsin, ou ^Ta^ Tsin, donné
nom : ^
aulreloî'Tà \a Palestine, otfro encore', même
sous sa forme moderne et actuelle, deux
mains réunies^, mains portant ou adorant
un épi de froment ^ : tandis qu'une de ces
formes kou-wen, c'est-à-dire en écriture
antique, nous offre, outre ces meMues symbo-
les, celui du grand comble — »-^, ou du Ciel,
type hiéroglyphique de DIEU.
Ce pays, même dès les temps les plus an-
ciens, était donc celui oi:i l'on otfrait au ciel,
les céréales ou le blé, aliment essentiel des
hommes, et dont la culture, suivant le Pen-
tsao (antique Botanique chinoise), leur fut
enseignée par des intelligences divines.
En effet, ce nom de Tsin est, même en-
core en ce jour, comme l'avoue le P. A^is-
delou (1), le nom d'une espèce de froment,
iïorgc ou de céréale analogue, blé que cul-
• tiva la première, après le déluge, Isis ou
Cérès, mère des peuples Syriens ou Seres, et
qu'elle planta sans doute à Nisa ou à Beth-
sané, c'est-à-dire dans le pays de Tsin (2),
pays de la Palestine ou de Judée.
Nous le répétons donc, soit antique, soit
moderne, ce caractère de Tsin, nous indique
le pays du froment ou du blé mystique, em-
blème connu de Jésus-Christ ou du Messie,
né à Bethléem, anS""!''!, ville (Beth) des ali-
ments (léem),et dont le sacrilice devait illus-
trer à jamais la Judée, et être remplacé par
celui de Teucharistie.
Et, si le dictionnaire Kang-hy-tseu-tien,
dû au célèbre empereur Kan-liy, nous offre
au lieu de ces formes du caractère Tsin ^&
le symbole antique, f^, où se voient, 1" le
ciel ou le grand comble/^; 2° la croij;-|— ,
type du sacrifice annoncé par tous les pro-
(1) P. lU, t. IV, in-/t% Bibt. orientale.
{i) On pourrait facilement, en épelant les diverses
parties du s'oupe anliiiue ([u'olfre le rioni Tsin, y
Iroiiver le son tsir, on sir, ou«r; car le fii.'/ ou le
foiHft/e vaut C, dans le système égypilen, \cii deux
mains répondent à Viod ou à l'I ; et IV;;) de blé ou le
bois, à la leuie R : mais nous nous cnuienterons,
quant au nom de Seres, d'observer que le caractère
^S Tsin, combiné avec la clef des arbres yiC Mo,
dofuie le composé /]>^ rsen.qui est le nom du coït'
(trier, dont les jeunes pousses entouraient les champs
de céréales, et servaient à lier et à serrer les gerbes
de blé. Or, cet arbre de la Syrie et de la Judée, est
cité sans cesse dans les odes sacrées du C.lii-ltiitg, et
la fornio antique ^fersiH, du nom delà Judée (forme
ci|iiivalonle à celle citée ci-dessus), semble y avoir
(luelqui; rapport.
JER
par Platon
i;78
phètes, et pressenti par Platon lui-môme,
qui fait mourir sur la croix, ou dans les op-
probres, son juste idéal; 3" le bois jf , dont
cette croix était formée; et h" enfin, les deux
mains élevées V'*^, qui invoquent cette croix
céleste (symbole remarquable, et que nous
retrouverions facilement, jusque dans l'anti-
que Egypte), il est évident que ce nouveau
nom s'applique encore tout aussi bien à la
Judée, pays où devait s'accomplir, sur cette
croix, jusqu'alors symbole d'opprobre, le sa-
crifice du Juste.
Ainsi ce nom ou cette forme antique du
caractère moderne du Tsin, ne fait que nous
offrir, sons un autre point de vue, ce mys-
tère profond de la rédemption des hommes,
et ce sacrifice sanglant, dont ceux du juste
A^iel, ou de Fo-hy, et de Melchisedech en-
suite, ne furent que des figures prophétiques,
et dont tous les patriarches et tous les justes
avaient reçu la consolante promesse.
Quant aux vastes contrées qui reçurent
ensuite, ce nom antique et mystérieux de
Ta-tsin, nous renvoyons aux savants extraits
des livres chinois, écrits sous les Han ou
Jléou-Han, et aussi sous les Wey, et même
sous la puissante dynastie des Tang, extraits
qu'a donnés le P. Visdelou (1), et où il a dé-
montré que ce nom de Ta-tsin avait été ap-
l)liqué depuis, non-seulement, comme nous
venons de le dire, à la Judée proprement
dite, mais aussi à tout l'empire romain, dont
elle dépendit, en effet, après la mort de Jésus-
Christ.
Ces extraits cités et commentés par le
P. Visdelou , et plus tard par MM. Klaproth
et Rémusat, auraient encore besoin d'expli-
cations nouvelles; mais ces explications,
que nous donnerons peut-être quelque
jour, devraient être accompagnées de cartes
géographiques, pour être bien comprises:
nous nous bornons donc à observer qu'ici les
auteurs chinois mêlent ensemble bien des con-
trées diverses, telles que laParthie, la Baby-
lonie, la Judée, l'Egypte, l'Asie-Mineure, l'I-
talie , et même une partie de l'Afrique ,
puisqu'ils citent , dans ce pays de Ta-tsin :
1° L'art d'élever les vers à soie (2) ; ce qui
prouve que le milrier blanc existait à Baby-
lone, comme le démontre aussi l'histoire de
Pyrame et de Thisbé,d0nt le sang colora en
rouge les fruits de ce uiùriei', blancs aujia-
ravant, nous dit la fable : de sorte que les
colonies assyriennes ont dû porter la cul-
ture du mûrier blanc et de la soie en Chine,
et y enseigner l'art de ces belles étoffes qui
avaient déjà illustré et enrichi les villes de
Damas et de Babylone, villescpiileur avaient
donné leur nom; et que Pline, en efl'et, nous
dépeignant les Cliinois ou h's Seres de la mer
Orientale, nous dit qu'ils récoltaient la soie,
mais que, grossiers encore et à demi sauva-
ges, ils la vendaient crue et non transfor-
(1) Voirie supplément à Bibliollièque orientale, de
la page 390 à 397, et de la page i^O à 131.
ii) Voir page 590, tome IV, Vishelou, supplé-
ment à d'Hoibelol.
579
jF,n
DICTIONNAinE
m\
580
niée en étoffes brillnntes, aux Indo-Phéni-
ciens leurs voisins.
2' lu fùe du septième jour, célébrée par
le roi et ses sujets, et cela dans une contrée
où les hommes noirs et féroces vivaient
d'une espccc do daltes; ce (jui ne peut s'ap-
pliquer i|u';i ([UfKpie peu|ile d'Alrii|ue, dès
lors converti |iar des Juils (1).
3" Des tif/res et des lions nombreux et at-
taquant IcsCaravauiios; ce qui ne s'applique
encore qu'à la Hubj/lviiic et à la Parlhie,
toucliaiil «lors l'empire romain.
IJ.uis l'inscriplion de Si/-ngfin-fou elle-
même, le Ta-tsin proprement dit, ou le |)a_ys
de Pnlestinc, est décrit, ainsi que ses quatre
limites, et il produit, y dit-on (2j, du baume,
caractère s{)écial de la Judée; des pierres
précieuses, art dans le(|uel excellent encore
les Juifs et les Arméniens; etenfin, des toi-
les d'amiante ou d'asbesle, peut-être reçues
de la Sicile, et apportées aussi bien que le
corail rouge, autie jiroduit cité du Tn-lsin,
par les colonies plKMiico-juives de la Médi-
terranée et de la Barbarie.
Quant aux quatre limites assignées au
Ta-lsin, [lays donné par les Chin(jis (3)
connue abondant en choses précieuses, ce qui
convient essentiellement à la Judée et à la
Pliénicie, et nous rajipelle cet innnense
commerce de l'orgueilleuse ville de Tyr,
conni.erce si éloquennnent décrit par le su-
blime prophète Ezéchiel, il est évident, d'a-
piès la descriptiiin qu'en doinie celte ins-
{•ri|)lii)n, que la me;- rfe corai/, que ce pays
domine du côté du midi, ne peut-être que
la mer Rouge ou i^olte Arabique, a|ipelée mer
de Soupli dans la Hible, et de jour en jour
s'eiicombranl davantage, par le faux corail
qu'enfantent les nombreux polypes et rnol-
luscpies de cette mer célèbre, fianchie si
wiraiuleusement jiar les Israélites (■'»).
Il est non moins certain (jue les monta-
gnes des choses précieuses, qui terminent le
Tu-lsin au nord, doivent ôlre celles de Tyi'
et du Liban, si riches en mines de toute
esj'èce, en pierres, en bois précieux, et,
suivaiit S;mclioniat(in lui-même, séjour des
prendeis honunes qui les ont explorées dès
le temps les plus (ineiens.
'l'andis (pie les honimes immortels de l'Oc-
cident rappellent les anachorètes de lu Thé-
bniile el les oasis, pays d(! délices, lieux où,
e!i etfet, celle inscription met des foiêts de
fleurs, et dont h' nom a étt', mais ensuite,
reculé jusi|u'au\ iles Canaries nu Fortunées.
Le vent periiètuel et l'eau faible, ipii carnc-
lérisent les [lays situés à l'est du Ta-tsin,
ne sont pas aussi faciles à expliquer, mais
(1) Voir page 39(1, Visdklou, lonie IV.
(2) Viiir (cUc iiisi ii|ilii>ii el le p:ir;i;;iMi)ho ilonl il
csl parle i<'i, dans le W G8, loiiie XII , pa^e IS7, îles
Anu. de pitil. clnil., on dans Visuiiuii, page 580,
touic iV.
(5) Page "l'.M), loine IV, Visdklou.
(i) V'di/. Itiiiiioiu, 1)1. Sicii.K, ciUiiil la Iradilion re-
alilp des TroKlodvlos il ilenii sanva^zos dos
iiiaiipi
lioids
i.^lodylos a ilenii sanvngo:
: eeUi^ mer etroiie, tiadiliiiii ipii ai'iiriiiuil :
qu'un jour nef enu.r s',-iiiieiil retirées, el i/u'ils en
nviiienl in le foml.
nous savons toutefois, parles l'vres conser-
vés en Chine, (|ue Veau faible, el oi^i rien ne
pouvait surnager, n'a pu ôlre la mer Morte ,
comme le croit le P. Visdelou , mais a lait
jiartie du [lays des antiques Amazones :
(]nanl i\\i vent perpétuel , l'on n'ignore pas
(jue, vers le golfe Persi(|ue, c'est-à-dire à
l'est (le la Judée, on ressent tous les ans
des vents constants des moussons, vents qui
règh-nt, on le sait, lesdi'parls et les arrivées
des navires pour l'Inde et pour l'Indo-Chine
elle-même.
Mais ce que ne disent pas les livres extraits
par le P. Visdelou, et ce qui ne se trouv<!
pas non plus dans la célèbre inscrijition do
Sy-ngan-fuu, c'est (pie le nd de ce pays do
Ta-tsin, quand il sacrifiai! ou |iaraissait en
public, avait la léle entourée d'une bande de
taffetas uni , d'où ressortaient des lettres d'or;
or, c'est ee i|ue nous apprend la courle ins-
ciiplion qui accompagne la ligure du mar-
chand du Ta-tsin, que nous publions [lour
la première fois, et dont nous avons déjà
liarlé ; et il est évident qu'ici il est ipn'stion
du grand |)onlife des Juifs, portant sur le
front, en lettres d'or, ou sur une plaque d'or,
les mots mystérieux de mn'b unp , saint a
JÉliOViU (1).
Ce pays, où, suivant la même inscription,
juscju'alors inédite, se rassemblaient tous
les marchands étrangers de l'Occident, c'e>l-
à-dire les Phéniciens, les Juifs, les t'hana-
néens, dont le nom Chanuun pzz (aussi bien
que le terme ^a Cang, em|)loyé ici, en chi-
nois) signifie hi(i/"c/j««(/, et surtout marchand
ambulant ( tels (jue le sont encore les Juifs,
les Syriens, les Arméiiiens d" nos jours),
ne pouvait donc être autre que la Palestine;
et il résulte clairement , de celte mention
du grand poiUife (dont la charge fui abolie
|tar les Romains), que celle inscriplion eu-
rieus(>, qui accom|)agne la ligure du mar-
chand du Tat-sin , dans VEneyelopédie chi-
7ioise , remonte avant noire ère; chose (pie
ne sut pas reconn;ulre M. Klapiolh , (pii avait
aussi examiné celle parlie du San-tsag-toa,
mois (jui croyait ces courtes descriplions
des peuples étrangers à la tUiine, el dont
celle-ci n'est qu'un exemple piliculier, piis-
térieures au lem|is de Marco-Polo, ou du
moins voisines de celte époque.
Nous donnons ci-après, la Iraduclion li-
bre et le texte de celle inscriplion, el nous
y joignons les fausses explications du no:M
anlirpie de Ta Tsin , données par les Chi-
liens actuels, eoiiinie|Kir ceux du temps des
Tangs, et reproduiles, aussi bien (pie les for-
mes anliques ou lîou-aen du caraelèrc /.«iw,
par le Dielioiinairc moderne chinois, ii.li-
tulé Kang-hg-lseu-tien ; ( t c'esl par là que
nous terminons ce Mémoire, peut-être un
peu long, mais (pii nous u paru utile à être
imblié en ce moment.
Paris, .-ïvril IS5(i.
(1) 7» feras un dinitème d'or pur; (m i/ graveras en
firm'ure de cactiel : 9<\ist \ i.'KrrnNKi . ( l'.xode ,
\xviii. "(i.)
K8I
ji:k
PIÈCES Jl!STIFICATIVES.
D'EPIGRAPHIE.
JER
SS2
Tiddiiclioii (le Icxti's chinois relatifs nu p-ajn de Ta-lsin ,
ou de la Judée, et noies sur les Médailles de Judée
et sur te pays des Céréales.
Texte tiré (lu San-tsny tou-lioey ou Kncifclofédie chinoise ,
(laus la DesciipUoii des ppu|p|(>i iur:iM-'ers il la Chine,
Ti" section, celle des hommes, et copiée
insérée liv xiv,
sur la pi. 18.
Ce lexte <lil (Iraihictioii libre) : « Le Ta-tsiu-houe,
ou l'oyaiiiiie de Ta-lsin, c'esl le lien où les iiiar-
olianils voyageurs (Chaug) el élraiigers {Fan) des
liuliles oec-ideiilales(Si-/'«»(/) seiassemldeiu {T.souy).
« Son roi {Kij-rang) se son (V), lorsfuril sacrilie
ou lors(iiril i)aiail eu pulilic (l'on), d'iMie liaude ou
pièce de soie unie ou de lalVelas (l^e-tchy), d'oii sor-
tent {Tchu) des leilies d'or (Kin-tse), et il en enloure
{Tclien) sa tèle (Tcou).
« Cette terre proilnit (Ty-seny) du corail précieux
(Clinn-hou), et elle engendre iSeny) des étoffes de
soie brochées d<' fleiiis d'or (c'est-à-dire des étoffes
de Dam:is) {Kiu lioa-kin), des pièces de so e unies
{Moen), des loiles fines (Pou), des perles précieuses
et véritables {Tchin-lchu) et autres choses de celle
espèce (Tcuti-Voè), c'csi-à-dire, sans doute, des cris-
taux et verroteries sei vaut, coinuie les perles, à se
parer. »
Tous ces délails-Ià, bien que donnés fort en abrégé
ici, conviennent piifaiiemenl cl ,î la Judée, où le
grand pontife portait sur le front le iioni angiiste de
Jcliovdh, et à la ville de Tyr, dont Ezéibiel nous dé-
taille les iiniiienses richesses. Et f]iiand oti se rap-
pelle les élolTes précieuses de Damas, quand on ré-
fléchit (pie les flottes de David, d'Ilirani el de Salo-
mon allaient jiistpi'à rinilo-Chine, pays de l'or, des
épices, des singes et des paons, chercher ccl or, el
cette soie brûle (pie les fabriipies de Tyr et de Da-
mas savaient ensuite tisser et marier eii.iemliic avec
un :.rl adiiiiiable, on nVsi p:is étonné de voir ces
cnvjciises descriptions faites avant notre ère, et (|ui,
jusqu'il nos jours, se sont conservées en Chine.
11 est inenie ires-reniarqnabli', que dans des des-
criptions postérieures du Ta-lsin (citées page o95,
tome lY, VisuELou), on fasse pi'iiétrer en Chine ces
riches produits delà Syrie ei de la Phénicie par le
Tuiig-king on Tunguin, el par le fleuve du Pégu, tpii
licbcciiil dn|)ays A'\'un-niiu. province cclèbre^ln S.-O.
de la Chine, el que ce soit précisément vers Malaccii
et le Pégu tpie les coinnentaleurs les plus habiles de
la liilile oui |ilacé les p;iys d'Ophir el de Tliiirsis.
Extraii du Mémoire de .M. Du\eau de la Halle fils, membre
(le i'Ar.niléuiii- des iiiscri(ii ioi s, niidl prouve que la Jiidée
esi la ireniière palri- du froment el de la vigne.
Ce Mémoire iniporiant, et refait deux ou trois
l'ois par son savant aiiteui-, est inséré dans le
tome IX des Annales des sciences naturelles, p. Ci et
snivanles. L'anleur s'y sort essentiellement des tra-
ditions égyptiennes et grecijues; il n'y fait aucune
al'tisioii aux niyslères du christianisme, el n'y lap-
j;clle nullemeul le sacrifice solennel du pain el du
vin offert i.hir Melchisedecli, roi de Salem, el poniife
du Tiès Haut, ri cela, ilès l'cpoquc si recuire, et si
bien étal lie, du patriarche Abiaham, elavanl la dcs-
tiucliou de Sodome et de Gomorrhe, pays délicieux,
que venaient tiéja attaquer les hordes guerrières du
Caucase el de la Peise ou d'Elani.
A l'époque d'Abialiam et de Melcbisedech, et
niènie il l'epocpic de Joseph, lis de Jacob, l'Egypte
n'offrail pas cncoie la uion>truen>e idolâtrie , ipie
Moise ensutie voulut fuir, çi dont il sut préserver
son peuple.
Inslrnit que Sara était ^a femme, el non la sœur
d'Abraham, le Pharaon (-iiyplicn, craignant cncore.le
Seigneur, la lui fait rendre, et le comble de pr, seuls ;
el quand /os(î;)/i épouse la fille du grand-prétre de
la ville d'On, il est pins que cerlain qu'il n'avait
pas vu en elle une idoliitre.
On s'explitpie donc comment, en Egypte, à cette
époipie, qui fut à peu près celle des rois pasteurs, le
sacrifice du froment et du vin pouvait avoir lieu
sans idoli'ilrie ; et aussi, coinmeni les hiéroglyplies.
employés dès lors en ce pays et dans tous l<s Etats
déjà civilisés, ont pu conserver ces précieux souve-
nirs de Noé, qui, a travers le déluge, avait sauvé la
foi d'Abel et de Seth, el les arts des premiers boni-
nies, et qui, nous dit la Genèse, étant agriculteur
pur excellence, fut le premier qui planta aussi la
vigne, après ce grand cataclysme.
Qu'on ait fait de ce second ancêtre des hommes
un nouvel Osiris, ou un nouveau Bacchns , lorsque
le temps des fables et des mytliologies est arrivé,
rien n'était plus naliirel. Et ces mêmes noms sacrés
de patriarches, vénérés avant le déluge, ont pu êlre
donnés également à Sein, celui des lils de INoé, qui,
à son exemple, conserva avec le plus de soin, et le
culte antique d'Ad :ni et d'Enoch, et les autres arts
de ragri(-uliure et de la civilisation primitive. Or,
dans Sein, avons-iioiis dit, nous voyons Héou-isy.
Tout ceci bien posé et bien compris, voici niainte-
iianl les principaux passages du Mémoire de M. de la
Malle. Il discute d'alionl la position du lieu, où, sui-
vant les traditions, Osiris et Isis avaient trouvé le
blé et la vigne, el il dit, page M :
« Selon les plus anciens monuments de l'histoire
égyptienne, c'est près de Nysn ou Beth-sané, dans la
vallée du Jourdain, qu'/s's et Osiris trouvent à l'étal
sauvage le blé (a), Vorge et la vigne.
i Homère est le plus ancien auteur, cité par Dio-
dorc, qui parle de Nysa, et il la place sur une hauie
montagne cotiverie d'arbres fleuris, el assez loin de
la Phénicie, plus près des eaux de l'Egypte (/').
« Ce passage et quatre autres de Diodoie de Si-
cile (c) lixenl d'une manière générale la |iosition de
Nysa, en Arabie, enlre le Nil et la IMiénicie.
« Pline est pins précis : il met Nysa en Palestine
même, et sur lesfroniiéres d'Arabie; la plu|iari, dit-
il, s'accordent à citer Philadelphie, Raphane
(ces villes tirent vers l'Arabie), Scylhupolis, jadis
nommée iSysa par B.icchus, en l'honneur de sa nour-
rice qui y fut ensevelie; une colonie de Scythes lui
a donné son nom actuel (d).
« Etienne de Byzance (c) est du même avis; Nysa
ou Scytlnqjolis est, dit-il, une ville de la Cœle Syrie
(dans l'Ammonite).
« Et Josèphe (f) nous apprend que celle ville de
Nysa, nommée ensuite Scylhopolis par les Grecs,
s'appelait de son temps BethSaiié. el était siluée
en face d'une plaine, au delà du Jourdain.
« La position de Nysa, en Palestine, est donc éta-
blie par ces textes positifs de Diodore, de Pline, ('e
Josèphe et d'Etienne de Byzance. Nysa, Scylliopo-
lis et Beth-Sané on la ville (Beth), de Suné où Nésa,
sont la même ville.
« El si Diodore donne à l'Arabie, où il place
[a) Il est à remarquer que palay est le nom du riz en
malais, et que tay est encore le nom du Lié en cliiimis, et
qu'avec le I', arlicle CHyi'le n oii oliiieiil le son P lay
ou B-lé mS. paruh en ùébr.'U. liarUy en anglais, étant
l'orge.
( b) ÈOTI $é Tlî NÛCTTl ûwttOv 5pO;, QvOÉOV OX,),
(HoMKBt , H/yiii» à liaccliHS, dans Uiodore du Sicile ,
I. I, cil l,p. m.)
(Cj loir Diodore DU SiciLi; m, Oo ; i, 19; IV,2;III,6I.
((/) Huriiid lano'ii (observanli i'iiiladidrlnam, lilia-
phaiia o, oniiiia in Arahiani reiedeiitii. Se. thopoiin (aiiiea
Nysian, a l.iliiro paire, sepulla uuirice ili), iSijliiii de-
(luitis iI'iiNE. Util, nat , I. v, ch. Ui).
(ei De Uibib. >ocp. J\fi;va.
(f) Josèphe se sert dii terme de BiScdvr.v ou «.»»;», oOiJ
lest écrit eu hébreu rUD, lequel mol lu en groc de Kanclia
;i droite, a pu former le nom de iVi;S(i. Voir Auliy. Judaiq.
M, H ; I. XII, 8; I. XIII, 6. — Ensebo la uoraiii'i Bh-san.,
585
ji:n
DICTIONNAint;
JOI
581
celle ville (lo Nysa, IV|iiiliiU; criieuiL'use (sCiSaifiuv),
ce lie pi'iil l'iro (|ii'iinr iilose 'uisérée après coup
dans son ii'xie, oii uiil' cpillirU' appliquée à Ions les
pays feriilfs ei lidies en piddiiiiiDiis précieuses;
d'aillant plus ipic Diodoie, pai laiil ailleiiis de l'aiilre
ville de Nysa. Iiàtii; dans riihlc par O.-iris ^ i;ni, iiiar-
clianl de Tonesl à l'esl, va ( iviliseï ces co.iliées.^,
dit «lu'elle reçut ce nom en inénioire de l'aiilre ville
de .Vi/srt, prés de Ejjypte (zi/.t' AïyunTov), on il avail
élé élevé; el ici, il place celle Nysa siniplenieiil
vers VArnbie, cl eiilre la Phc/iicieel le lYi/ («)
€ Or, dans les leiiips recnlés d'Os'iris, el même
encore à l'époqne de Diodore, les liiniles de l'Aralne
étaient forl indélemiinées, de sorte ipie la portion
de la l'alestine, voisine de TArahie, a pu être com-
prise sons le nom général de .Sj/'ic, au;.>i liieii (pie
sous celui de la Péninsule ariibiqiie, dont elle lait
partie.
< L'histoire égyptienne, nous dit Diodore (b), as-
sure qu'Osiris, originaire de Nysa, située dans l'A-
raliie l'erlile, ou lieureiise (sOSzifiMv), «[ui avo!sine
l'Egypte, aima l'agriculture cl trouva la vigne prés
de Nysa.
€ Cet arliiiste v était sauvage, très-abondant, el
en général suspendu aux arlues.
« C'est là aussi, dit encore Diodore, ipi'/sis trouva
le blé el l'oiiyi;, croissant au liasard dans le pays,
parmi les autres plantes , mais inconnus nn\
lioinines (r).
< Des l'êtes où l'on portait îles gerbes (rf) de blé el
d'orge, et des vases (e) remplis de ces grains, ser-
vaient à conserver la mémoire de celte grande dé-
coiiverle, qui (portée) en Egypte (ensuite), y fit
cesscM- l'antliropopliagie (f).
« Et ailleurs, Diodore parle des écrivains qui as-
suraient (lu'une colonne ou stèle, érigée à Nysa,
portail en caractères sacrés, c'est-à-dire hiérogly-
phiques, cette inscription d'isis :
« Je suis la reine de toute la contrée;... la remme,
la sœur du roi Osiris;... celle qui, /« ;)ri;i)iîèie, «iJ
fait connaître tes grains ait.r mortels ;... ']e suis celle
«[ui se lève dans la constellation du Chien (;/);... ré-
jouis-toi, Egypte, ô toi qui fus ma nourrice (h), i
Faisant, on ignore pourquoi, abstraction du dé-
luge, M. de la .Malle cite ici Caiu, qui lut le premier
laboureur, cl Noé (pii pl.inla la vigne, el fnl aussi
agriculteur, el il seinlilelcs placer en l'alestine, parce
que leur lnsloir(^ , ipu se retrouve chez, tous les
peuples, n'est regardée par lui que comme celle du
peuple héhren senlcnicnt; erreur qui est aussi énon-
cée ilaiis Malle-liriin el dans beaucoup d'autres au-
teurs célèbres; mais, airivantà Moïse, .M. de la Malle,
à l'occasion de cette épitbèle iVlieiireiise, donnée à la
Palc;stiiie arabique, donl, suivant lui, parle Diodore
dans les passages ipii précèdent, lile le nom de
terre promise, donnée ;i ce pays lerlile de la Judée,
et co|)ie le texte du Deuléronomc, viii, 7, 8, 9, (pie
(n) M.tojj *oivUi|; xol N.iV/j. (L. IV, cti. 2, p. US.) '
((>) 1)1' D DE Sic, 1. 1. ch. It, et I. UI, cl). 07 «l U9.
(c) DiouOBE, I. 1, ch. U, |i. 17.
(d) ('.63 gerlies de Ijlé ou d'irge se rcî'ioiivenl dani le
nom cliiiiois Tsin, ei se voieiii alls^i sur les iiiéd^Nles
de Juili'e, piitiliées par dom Caliiiet. Consulte/, également
les formes anlipies de r.MH.
(r) Ces vases remplis ilr grains, se voient sur le revers
de i.1 iiK'dailli' II" M, (Mililiri^ |i:ir I). ('aliiM'I.
(/') Oii voit dune (pic riCgyplc l'tail liviljvée, aussi bien
que les Indes, |i.'ir les lialiitams iHlinilifs de la Judée ara-
blipiH ; les iii>iiis de loiiteurs, doniK's :m\ qniilie niei.> qui
cniniireul l.i Judée (•! le p lys d'Aii'p, le iienioiilrent en-
cure Voir Ami. itf p'i. clir\ l. M, |i. illi, ii' 135, et noire
Bi^ni utr lea team. p. (i, liitroduclKin.
ig) Le pl.inis|iliircde Dciiderali ollre eu elfel la varlie,
s.vniltole < u.vplien d'isis, mère et iimiri ji e des premiers
hoiiiiiiPs, daiiB b r('Kion (pie devraji occuper Syrius ou le
Kr.iiil 1 liieii, et 1rs noms des coiiblellaiiuiis clwiioiscs cx-
pljipieiit tout ceci.
('»l Voir DiOD. DE Sic , 1. i, cli. 14.
nous avons indiqué ci-dessus, page 12, de notre Mé-
moire.
Il observe que celle terre de promission ou de
bonheur élail celle, non-scnlemcnt comnic le dit
Moïse, du IVoineiU (kliinh), de l'orge, de la vigne, du
ligiiier, de l'olivier, du grenadier, du miel, du diivrc
cl du Ici', mais encore du baume, du bitume, du
cèdre du Liban, du lérébyntlie, du solanum melon-
genu. du palmier il dalles, et en outre du droma-
daire, du chacal, du daman, de la gerboise, du lion,
de l'ours, de la gazelle; et il s'étonne avec raison
de cet accord entre les traditions gréco-égvpliennes
cl cidles de la Bible.
Enliii, (|iiaiilau\ esi>('>ces de blé, iTûn kliiluli el r.-^Z
parnk mi -^2 biir, ou wOpof , Irilicum, et d'orge, n-'VU'
seborah, ou xoén, en grec, indiquées par la Bible el
les historiens profanes de l'Egypte et de r.\rahie
jiidaï(|ue, il remar(|ue ipie ces blés sont bien de la
iiième espèce ipie ceux cultivés encore de nos jours
en ces pays; car, en premier lieu, on sait que les
graminées à trois étamines changent peu ou point
par la culture, et les blés découverts dans les caisses
des momies sont reconnus identiques avec ceux de
nos jours.
En second lieu, jamais celte culture des céréales
n'a élé interrompiie en Egy|)le ni en Palestine, et
jamais les iioins de ces blés n'ont élé changés.
En iroisièine lieu, on les voit sculptés dans les
groHes antiques d'Elvthia, en Egypte, comme aussi
sur les divers zodiaipies retrouves dans les temples
lie ce pays, tandis (pi'ils luauipient en général dans
les zodiaipies des Indes, patrie du riz par excellence ;
el, sur tous ces monuineiils, on voit les épis carrés
et à longue barbe, du blé qui se cultive encore en ce
jour en Egypte et en .Iiidée.
Enlin, tes divers blés nulrissent, aujourd'hui
même, en Egypte et en Judée aux époques et dans
l'ordre que nous indiipienl VL.iode et lesautres livres
de la Bible, l'ont démontre donc ipiils sont origi-
naires de CCS antiques contrées, centre de civiliba-
lioii, et (pie ce lieu du sacrilicc du .Messie fut anssi
celui où le pain, son symbole, l'ut en premier lieu
fabriqiK'.
JOINVILLE, ilépartiiiieiit de la Haute-
ISL'iine, aiicieiio Cliam|Kif:ii(J , en France.
Notice des monumcnlii ilc peinture, sculpture
et autres, existant d'Uis la ci-devant église
collégiale du chapitre Saint-Laurent de
Joinville (1).
Sculpture.
L'histoire pouvant trouver, jiarmi les diffé-
rents morceaux (jue tcnrerme celte église,
(les renseii;neiiients intéressants sur les ati-
eiens sires de Joinville, sur la maison de
Lorraine et sur la hiaiu lie des Guises, on
croit devoir on duntier la notice dans leur
ordre clironologiiiue.
Dans la clia|iellc h gauche du ciiœur, est
le sarcophage de Jean, sire de Joinville,
nc'i en 1224-, mort en 131'.», célèbre par son
attaciicment à saint Louis, par ses voyages
en Palestine et par ses Mémoires de style
iiail'. Le monument en pierre, grossière-
ment sculpté , sur !e(piil il est représenté ,
de grandeur naluielle, cmiclié et armé de
pied en cap , est sans mérite pour les
arts (2). A cîïlé, on voit .son épilaphe, copie
de celle trouvée dans son lomlieaii, qui lui
découvert en l(i2',), lors(nt'on voulut réparer
la
rapporterons à la
l'autel du (lueur ; nous
lin de cette notice.
(t) Commiiiiicalion de M. FéricI, au comili' des
arts et nionumcnls, iii(//i'(;», juin I8.'>),page 18i.
{'2) Voir le dessin de ce lonibcau dans les Docii-
5Sn
JOl
n-EPICRAPIIIE.
JOI
58G
Dans la cliapelle !i droite du chœur, dé-
diée h la saiiilo Vifrgf, sous la première
arcadft qui sépare ladite chapclU' de celle
<iite </« Princes, est le tombeau d'Auseline
de Joinville, mort en 13V9. 11 est re|)réseiité
entre ses deux femmes (1), vôtu en guerrier
selon le costume du temps, couché sur un
soubassement élevé de trois pieds , envi-
ronné de piliers qui supportent un comble
à jour. Le tout, en pierre, n'a de mérite
que son antiquité. Le caveau dans le(|uel
ils sont inhumés est à côté du monument.
Sur la môme ligne au-dessus est aussi le
tombeau de Marguerite de IJaux, héritière
du nom et des biens des sires de Joiriville,
qu'elle porta en dot à Ferri I" de Lorraine,
son mai'i , représenté couché h côté d'elle.
Les ligures et le soubassement sont en pierre
et également gothiques. Les épitaphcs sont
gravées autour des cintres et ne pourraient
se lire (]u'en remiilissant de noir la gravure
des lettr(_'S.
L'autel à côté duquel sont ces tombeaux
est orné d'une Vierge de Pitié en albâtre,
qui est re|)résentée assise et supportant le
coi-ps du Christ. Saint Jean est à côté de la
Vierge et la jMadeleine aux jiieds du Christ,
les soulevant pour les baiser. Ce demi-re-
lief [leut avoir cinq pieds de largeiu' sur deux
j-'ieds six pouces de hauteur, non compris
l'architecture qui lui sort d'encadrement. La
corniche du dessus et l'entablement sont
supportés \)dv deux colonnes hermétiques ;
le tout avec le soubassement est en stuc : ce
morceau n'est |ias sans mérite (2).
Deux anges d'albâtre sont posés au-dessus
de cet autel,sur rentablement; ils sont mau-
vais et mutilés par lafraicheur; ils portent
des écussons aux armes de Lorraine.
A la droite de l'autel se trouve une Vierge,
en beau marbre blanc, d'iui goût gotliique.
Un autre petit demi-relief représentant Jé-
sus-Christ porté au tombeau, ayant envii'on
treize [louces de hauteur sur treize pouces
six lignes de largeur, en beau marbre blanc,
nous |)arait mieux exécuté que la Vierge.
Au milieu du chœur est le tombeau do
Ferri H, duc de Lorraine , et d'Yolande
d'Anjou son épouse, tige de la maison de
Lorraine-Autriche, actuellement régnante,
et de la maison de Guise (3). Le soubasse-
ment en pierre, orné des écussons de Lor-
raine et de Bar, accolés aux armes d'Anjou,
est couvert d'une pierre de touche de neuf
pieds quatre pouces de longueur, quatre
pieds de largeur et environ six pouces d'é-
mciUs liisloriqiies inédils, publiés p.Tr M. Clianipol-
lioii-Figeac, l. I, p. 642. lie même volnme conlienl,
p. 044, une vue de l'ancien cliàleau de Joinville,
donl l'église Sainl-L.iurenl faisait partie.
(1) Anselme de .loinville, fils île Jean, le chroni-
queur, avait épousé, en premières noces, Laurc de
Sarrcbrucli, et, en secondes, Marguerite de Vaudé-
monl.
(2) Il a été placé dans l'église paroissiale de Join-
ulle, et forme actuellement le retable de la chapelle
dile de Saint-Crepin.
(ô) Ce tombeau a été gravé, mais inexaciemeut,
dans V Histoire de Lorraine ûc D. Calmel, Nancy, 1 752,
tunie III, pi. IV.
DlCTIONN. D'FriGRAPniE. L
paisseur, sur laquelle sont posées les figures
de Ferri et d'Yolande d'Anjou, en cuivre,
de grandeur naturelle, ayant leurs tôles ap-
puyées sur des coussins et surmontées de
deux espèces de petits dûmes à jour. Ferri
est armé de pied en cap ; Yolande costu-
mée, ayant la couronne sur la tète, et sous
ses pieils deux chiens, symbole de l'attache-
ment et de la fidélité. À la tôto du tombeau
est un cip]ie de deux pieds deux pouces de
hauteur etde cinq pieds six lignes de cir-
conférence, ayant sa base et son chapiteau,
sur lequel est posé un ange, haut de vingt
]iouces, tenant le casque du duc Ferri. Le
tout est d'un très-beau cuivre, excepté la
tôto de Ferri, qui estajoutée et d'un cuivre
pâle : le tout est très-massif. Les figures sont
belles, bien proportionnées, et d'une exécu-
tion recherchée. Les ornements, quoique
gothiques, ont du mérite, et sont du môme
artiste que le monument qui suit (1). i
Dans la nef, à gauche, du côté du cloître,
est le tombeau d'Henri de Lorraine, évôauo
de Metz, frère de Ferri H, en face de la cua-
pelle de saint Nicolas. Ce tombeau occupe
absolument l'angle de la nef; il est posé sur
une base de marbre noir de six pouces d'é-
paisseur ; il a sept pieds sent pouces de lon-
gueur sur trois pieds six pouces de largeur.
Le massifdu tombeau revêtu en cuivre, a
trois pieds sept pouces de haut, divisé en
dix niches sur ses deux faces, dans lesquel-
les sont posées des saints dont chaque fi-
gure a dix -huit pouces de hauteur et est
fort massive.
L'évêque, en habits pontificaux, les mains
jointes, est à genoux, en prière devant un
pupitre portant un livre ouvert, et surmonté
d'une croix ; derrière lui, un clerc portant
sa crosse est à genoux également. La prin-
cipale ligure a de hauteur quatre pieds deux
jjouces; le clerc peut avoir deux pieds huit
pouces. Le pupitre qui est devant lui a deux
pieds de hauteur sur vingt et un pouces de
largeur et un pied d'épaisseur ; le tout pa-
rait très-massif. Deux anges incrustés dans
le umr supportent l'écusson de ses armes ;
ils sont aussi en cuivre, et occui'ent en lar-
geur un espace de treize pieds sur deux de
hauteur.
Une colonne de môme métal, de neuf
pieds huit pouces de hauteur sur treize pou-
ces de circonférence, porte un dôme à jour
délicatement jiercé et sculpté dans le genre
gothique ; au-dessus s'élève un comble, du
milieu duquel sort un Christ portant un
globe dans sa main. Le pourtour du dôme
est orné des écussons de Lorraine et d'An-
jou : le tout en pieire.
L'épilhaphe en enivre, a de largeur envi-
ron deux pieds surdeux jiieds six pouces;
elle est posée entre l'autel et le tombeau ; on
la liia plus loin.
L'aulel vis-ù-vis ce tombeau est dans le
(l) Le fondeur se nommait Henrion Cosierel (ou
Co^lcret), et le tailleur d ymaiges, Jacques Bichol ;
tous deux étaient de Tr(.yes. (Voy. Hullelni nrcti.,
tome 11. page 47G, et Annnmte de la lluutc-Uaiiie,
1844, p. 183 cl suiv.)
19
JOI
nif.TIONNMUF,
JOI
588
iiHMiic yciiro (lue lui, t l n'a rion do |ir.'i'-oiix
dans sa sniliiliirc, nui l'Sl ce|H'ii'laiit ornée
(le cinq ligures do li'ois h (pialiu piods de
liaulrtir. Une passion en petites ligures de
si'pl .'i hnit jxinces de lianlour occupe la lai'-
p'ur de l'autel ; il en sera [>arlé à l'ailicle
marbres.
A la droite de la chapelle de la Vierge est
celle dite des Princes ; c'est dans cette clia-
[lellc que l'on voit le tombeau de (>laude de
Lorraine I", duc de Guise, et d'Antoinette
de liourljon, son épouse, aux soi'is de la-
■ quelle et de François, duc de Guise, son (ils,
est dû ce monument (1).
Le frontisjiice a dans sa totalité diK-liuit
jiieds de hauteur; la faeade, divisée en trois
jiorliqurs, celui dn milieu large, pour laiss(;r
apercevoir le tombeau, ijui est dans le !ond.
l.e monument a douze pieds dans sa lar.^enr.
Les (piatrc vertus cardinales ornent cette
façade et sont adossées aux trumeaux (jui
séparent les portiques. Ces figures ont six
jiieds de hauteur et sont d'alb;1lre, d'une
irés-grande beauté. Les drapei'ies, jetées
avec le i)lus grand art, laissent ai)ercevoir
les formes; les attitudes bien contrastées,
les grâces avec lesquelles elles tiennent
leurs attributs et supportent un ciilablement
dont elles paraissent sentir tout le jioids,
excitiMit l'admiration des couHaissems. Les
chapiteaux, ainsi que la corniche et tout
J'enlalilemenI, sont d'une très-belle pierre
blanche, dont le grain fin a donné là l'artiste,
la facilité. de polir son travail et de le l'aire
avec délicatesse : tels sont les ornenu'iils
(]ui enriehissiMU l'architecture.
Claude do Lorraine, h genoux devant un
prie-Dieu, dans l'attilude d'un homme qui
p[ie avec fe: veur, est couvert d'un ujanteau
ducal doublé dbermine; derrièi'e lui Antoi-
nette ne lîouibon, aussi h genoux, et vêtue de
même, ayait une couroinie en cuivre doré
sur la tète (2). Ces deux ligures, un peu
plus grandes que nature, ainsi (jue le prie-
Dieu, sont en albiUre, et travaillées avecau-
lant d'art que les précédentes ligures. La
galerie au-dessus do l'enlablemeni, les pi-
lastres et les cornii lies, sont de la même
l)ierrc que tout le reste du monument, et les
intervalles reni]ilis on stuc et en marbre.
posée an-dessus de
décrire, en amoitisse-
l'ne antre gaieru'
celle que je viens do
ment, est coupée au milieu par une espèee
de niche dans laipielle sont en relief les
armi^s do Lorraine, en marbre. Dans les
conqiartiments, dont les deux côtés sont
a aussi deux éeussons e i
des armes en bas-relief, et
des cliilfrcs de Claude et
com|)oses, il y
marbre blanc,
leux éeussons
d'Antoinette.
Le monument,
une des arcades
dans lequel on
(\u] est entre
entre par
les caria-
(I) Voij. la (Icsrriplioii cl Ifi (Icssiii do ce toinlic.iii
(l:ilis les fh'moiirs de la Soi'u'W liisl. cl arcli. de
Liingreu; 1817, page 10 et siiiv.
( ) l.:i <ll:^^■l iplioii est iiicvaclc sin' ce pDiiil. f.lanilc
(II' l.urraiiir elait irini'si tilé im-lèle; Aiiliiiiu'lli' èlail
• uiU'cr tl'iiii cliafK'rdti ; la (■(luroniu.' (Iiicale ilc C.laiiile
iL'po^ail MU k' iiiic-D.cii |)l,>(.'i: devant lui.
tides, a douze pieds de longneur sur six do
l)rof(Mideur, et quinze de hauteur, et se ter-
mine en voûte. l)ans les tympans sont repré-
sentées la Koi. la Uriigion, et di; i'autie lôlé
la Charité et l'Abondance. Ces figures Sf)nt
posées au-dessus d'une corniche terminant
J'archilectnre et (|ui est bien traitée. Les
intervalles des ])ilasires sont divisés en com-
])arliments en stuc; aux deux exlréu)ilés
sont deux espèces de niches dans leS(]uelles
il y a des bas-reliefs incrustés; deux autres
bis-reliefs sont posés sous deux petits vi-
traux qui sont aux deux extrémités du sar-
cophage. Deux amours d" marbre blanc
servent de suj'port à un ceil-di' lueiif :ils sont
en pleurs, éteignant leurs llandjcaux. Une
tète de mort ailée sert d'agi-al'e à l'œil-do-
bœuf; le tout est d'un grand goût et supé-
rieurement Irailé.
Le sarcophage a sept pieds de longueur et
qnatre.de largeur. Une base île pierre do lou-
che, do qiialio jiouces d'épaisseur, porte un
massif ilo deux pieds de haut, revêtu do
bas-reliefs sur trois de ses faces, qui, avec les
quatre dont j'ai parlé, iirésenlent les princi-
pales actions de Claude de Lorraine. Cette
jtartie est couverte par une corniche, aussi
de pierre de touche, qui a enviion six à
huit pouces d'épaisseur.
Quatre grilfos de cuivre supportent une
table de pierre de louche lîe onze jiouces
d'épaisseur sur sept pieds de long et quaire
pieds do largeur. Sur celte table sont posés
les corps
Claude et
têtes des coussins. Ces di-'us.
rent l'artisle ipii les a prodniles, et méritent
des soins que l'on ne prend point. L'Iiumi-
dilé altère le stuc du lieu où elles sont et
laisse sur les bas-i'cliefs une espèce tlesel cpii
nous priverait bientôt d'un des plus beaux
monuments qui existent en Fiance (1).
Une tradition que je ne combattrai point
attribue ce monument fi iMichid-Ange Huo-
narolti, qui le lit à Florence, d'où on l'en-
voya. Il se [lourrait faire, parce que .Miehel-
Ango vjvail dans ce temps-là. D'autres l'at-
tribuent (i un nommé Gérardol. .M. Grosley
a fiit, sur cet objet, des disscrialions et des
conjectures viaisoinblables. Le savant Dom
Calmet, dans sa grande ///.-■/Dicff/c Lori-aine,
en parle, et eu a même publié la gravure,
qui, quoique mal dessinée, en donne une
grande idée. Il y a Ironie ans (pie je l'ai vue,
et je me la rappelle bien faiblement.
L'épitaphe en cuivre attachée h ce mo'iu-
mo il doiiiie lo sujet des bas-reliefs, c'est
(I) t)i'ii\ (les veiliis cariliiiali's, la Justice <^1 la
T('iii|n'ian('P, ili'viMiuos on 171I-2 la l.ilieilé cl VV.f,.\-
liu'', oui (''le saiivc'cs ilc l.i (Icsliiicliim, cl soûl coii-
MTVccs à riiolcl (le villi' (le Jdiinillc. t)n a aussi
ciuiscrvé", non sans niiililalion, dciiv has-iclicfs le-
maiiiii ililcs. La dalle de niailnc, sur la(|iicllc it|)(i-
saieiil les slaliics coiicliccs dn duc cl de la diicliossc,
rcroiivic anjoiiiil'liui les i-csles des anciens seigneurs
de .loinvillc, lraiisf('i('S, V' -H iioveiulire I7!l-i, au ci-
nielicre iiaroissial. d"a|ll('•^ le mi'u dn pen|ile. ( Voi/.
VAmiunirc de lu ll,iiti,-)lai,ie, ISl V, p. J7:., I!m,:2ll0
el 2(1") ; voii aussi le )loiiileiir iiniversc!, ii" du 11) sep-
Icinbie IS'H.p. ilU-i, nd. ô.)
nus et dans un Oiat de mort, do
d'Antoinello, ayant sous leurs
ligures, hono-
589 Kl D'EnCRAPHIE
pourquoi j'ai jugé à pcopos de la pincer ici ;
elle est sur une lame de cuivre de quatre
pieds deloup'ueur sur seize pouces de hauteur.
Menioria! aitenue.
Claudio a Lolliariiigia Uenali, régis Siciliie filio,
Giiisiaj et Aunialla; Duc! I",
Marchioni Men;c, loiiivill» baroiii, CainpaniiC
Senescliallo
et in cocomilalii priimim, inox in Duiginidix eliam
ilucalu pro-rcgi,
Magiio FraiiciiC Caiiiljellaiio
Gallor. Helveiior. ac Gonnanoi'. pciliuim Duel,
Tiinnae cenium Calaphracior. c(piilum Pricfcclo,
Oplinio principi, pauis paU-ia; nomen adoplo
Parla insigni vicloria ad Savernum Alsaliae oppidum
et lîm-guiidis ac Belgis civiljus conservalis,
lininaUnala morte niagno oiniiiuia dulore ac liictii
exlinclo
Anloiiia iixor Borbonia niarilo iiiconiparabili
Et sex lilii pari pielale, pareiili optiine iiierito aiœsli
posucie. *
\ixit annos liiik nieiisesv, dics xxvi.
Obiit aiino post Christ, nat. jiul prid. id. aprilis.
JOI
5S0
Le maître autel du chœur est à la romaine ;
l'autel en tond^eau. Quatre colonnes, dont
Ifis hases font arrière-corps, sont d'ordre
corinthien et supiiorleiit quatre consoles avec
un haldaijuin sous lequel il y a un Jéhova
environné d'une gloire et de six tètes d'ange.
Les gradins, les chandeliers et la croix sont
en cuivre. L'autel a de hauteur vingt-quatre
pieds depuis le socle jusqu'à la sommité du
baldaquin ; il a été construit en 17i2 par
Jean Gillot, fondeur à Langres; on évalue
son poids à huit mille livres de cuivre; on
l'estime au moins seize cents livres; il ])eut
orner convenablement une paroisse, étant
d'une belle forme et bien exécuté.
A droite de l'autel est un cippe surmonté
d'un aigle éployé servant de pupitre pour
clianler l'Evangile.
En face, au pied du sanctuaire, un Moïse
de la hauteur de quaire pieds, servant de pu-
jtître. Ces deux morceaux n'ont de valeur
que la matière dont ils sont formés.
Au-dessus de la boiserie, derrière l'autel
du chœur, sont la sainte Vierge, saint Lau-
rent, saint Vincent, de la hauteur de trois
pieds, en albâtre, d'un faire très-médiocre.
Dans la chapelle de la Vierge, deux épita-
phes de cuivre, toutes les deux de dix-huit
pouces de largeur sur vingt-quatre de hau-
teur : l'une d'Alexandre le Gruyer, gouver-
neur de Charles de Cuise et du château ilo
Joinville, mort en IGOii ; l'autre de Perrin le
Cruyer,gouvernour(leJoinville,mortenlC32.
Peiniure.
Le pourtour du sanctuaire est orné de sept
tableaux, dont six ont sept pieds quatie [)0u-
ces de hauteur, sur quatre de largeur, re-
présentant : rAunoncialion, In Visitation,
l'Adoration (les nniç/es, la Purification, Jésus
par/ni les docteurs, l'Assomption, et, derrière
l'aulel, saint Laurent, qui a environ un pied
de largeur et de hauteur de plus que les au-
tres tableaux. Tous sont peints par Lallier,
de Chaumont, d'après des estampes, et mé-
diocres.
Dans la nef, au-dessus de l'autel, h gauche,
la naissance de Jésus-Christ, par Jean Har-
maud ; de peu de valeur.
Dans la chapelle à gauche, un saint Joseph,
un peu bruni par le temps, qui n'est pas mal
peint. Ce n'est cependant pas un tableau de
prix.
Un Christ copié d'après le tableau dit de
saint Luc, sur la sainte face de Korae ; les
proportions ont été prises sur le suaire de
Chambéry„pcint en 1330. Ce tableau, bien
conservé, n'est pas sans mérite. Un saini
Hubert, très-médiocre, se trouve dans la
même chapelle (1).
Marbres.
Dans le porche de l'église, la tab.e ue i au-
tel, à gauche, ayant quatre pieds de longueur
sur vingt-huit pouces de largeur et dix-huit
lignes d'épaisseur , d'un beau marbre de
Campan.
A main droite, une table ue p erre de
touche de quatre pieds cinq pouces de lon-
gueur sur deux pieds cinq pouces de lar-
geur et deux pouces six lignes d'épaisseur.
La table de l'autel Saint-Nicolas a six pieds
quatre pouces de longueur, sur deux pieds
trois pouces de largeur et quatre pouces d'é-
paisseur; elle est de marbre noir.
Voici l'épitaphe de Jean, sire de Joinville,
telle qu'elle est dans son caveau, gravée sur
une lame de cuivre {2].
Quisrpiis es, aul civis, aul viator,
Adsta, ut liigeas, ut legas;
Nosti quein iiuiiqiiam vidisli.
Terris datum aniio Domini M. CC. XXIV;
Cœlo daliim M. CGC. XIX :
Noniine, virtuie, scriplisct fania noudum morluup.i :
Polo ulique imniortalcm et solo,
Doniinum D. Juannem de Juiiivilîa
Magnum olini Campaniae seneschalium ;
In bello fortissimum, in pace œquissimuni
In ulroque maximum :
Niuicossaetcineres.
Tanti viri animam in cœlis viventem immortales
amant;
Corpus in terris supersliles morlales colunt.
Ingenium candidum, alTabile et amablle
Ludovico régi sanclissimo gralissimum, principibus
laudatissinmm,
Galliœ utilissimum, palrix suœ
perbonorificentisimum
(1) Ce tableau et quelques uns déerils dans cette
notice peuvent se voir encore à l'église paroissiale
de .loiuviile, où ils ont été recueillis.
(2) L'épitaphe du sire de Joinville est rapportée
dans VÀrl de vérifier les dates , mais elle n'est pas
coupée de la même manière. L'cvèque de la Uava-
lière a disseilc sur sa valeur et sur sou aulhenticité
{.Mém. de t'Acnd. des iuser. 1733, t. XX, p. 5111).
AI. Pinard a donné également l'épilaidie de Joiiiville.
dans la /îciwic urc/ie'u/ojif/Hc deM.Leleux, I. III, p. W.
mais au lieu de l-lii, il met dans rinstrlplion 121i
et fut naître le célèbre sénéchal dix ans trop lot.
501 K.V> DICTIONNAIRE
liiminrlales amaiil, nioilalos coUiiil, oiiines lioiioranl.
Nos, zona S. Joscplii e lerra saiicla aspoilala (1),
al) co rdiciler doiiali,
Domino siiliilili, ciNCS iioslrali. aiiiici miinerario
Iiiclylis corpoiis cjiis exiiviis, ciiieiiiiiunie reliiiiiiis
Rtiiluniin imnqiiaiTi amoiis (iilelissimi,
Aiii.iiuUsima^qiie ficlei nieiiumcnliim
MM : I.L : PPS :
Plura ne explora, seil plora ol ora, ac abi obiUirus.
Hoqniescai in pace.
Collfi de Henri, évéque de Metz, est aussi
sur une lame de cuivre h côté de son louî-
bojui, telle qu'elle est décrite ici ; la lame; de
cuivrea deux pieds, surdoux pieds six pouces,
fl eî-l allachéc au mur.
F.iiilapliiiiin
Revert'iulissiiTii in Xfo l'iis ac niagnificenlisshïii
Priiicipis
Heniici île Lodiaringia
Melensis quondaiii ac Moriiieii. {i) prïsnlis;
Neniam ac lugiilire de ejus fuiiere caniieii
conqilcck'iis.
Rnliile Phidiaca cœlalnm lioc arle sepidchriim
Contegil Henrid reddila menibra solo.
Qni Morinis pi;rsul fiiil ol Melcnsibus olim ;
, Sliipe, opiîis, faiiia, relligioiie micaiis.
îvubiliias claiiiin goiius Imic Lotharinga paiernum.
Liligero ex steplro malris oiigo fuit.
Oinnia contempsil vulgo quae magna putantur
Niimiiiis obseqiiiis dediliis xllierci
Sobriiis ipse suos <Iapibiis rofoveliat opimis;
Ciii pielatc parem vix Uilil idla dii'S.
Teslis egeiioiuin pasta esl vesiila(iiic uirba,
El faciunt icinpiis doua iribuia fidcni.
Heu ! iniseri , qiicruios iiiopes imno cdile flelus,
S.Tpo paler vobis jure voeatiis obil!
Jleii ! fera mors, noslri lanlum dccus abslulii a;vi!
Posl se\ alque deccm lustra pcracla seni.
Aiinus eral supra quiiigtntos milleque (piinlus
Progntiios ex qiio codica iiala fuit.
Pritslabalque suas Tiilioiii seorpius :edes :
Bis décima oclobris iienipc erat orla dies.
Nuiic pia siderco fundamus vola lonanli
Doiicl ei solio seinpcr adesse suo.
" Cerlilié par nous Claude Joseph Benoist,
peintre, invité à procéder ;i riuventairi' cl
description des moiuiments, sculptures et
])ciiilures des éi^lises suppriiiîécs, au district
de Joiuville.
KAN
S92
« Fait audit lieu le 2-2 novembre 1791.
« Sif/iu': J.-C. lÎKNOlST (l)i;NELFCnATEAU). »
JOliAHUK, diocèse de Meaux, en France,
tléparlcmeut do Seine-et-Marne.
La crypte souterraine del'éiilise de Jonarre
reul'eruie des toiidieaux et des inscriptions
d'une '-'rande ancienneté et d'un ^rand in-
térêt. M. de Caumoiit en a donné la descrip-
tion dans le liidlrtin monumental de 18i3,
tom. IX, p. 1H2 et suiv.
Vcdci le texte des inscriptions:
Tombeau de Trcliilde, ahhcsse de Jouarrc
au vu' siècle.
I
Ilor iiicmbra pnsl uliimalogimlur faia sepuklirobe;;;*
Theodiecbildis iiilcmeraUc virginis génère
nobilis merelis
Fiilgchs stremia moribus llagiavii iu dogmate fattiz.
II.
Cœnubii liujus mater sacraïas Dec virgines
Suiuenlcs fvi.Him cum lanipadibus piii<lenles iiivUal
Sponso lilias oceinrere x exullal parailisi in gloria
Sainte Telchiile lui la [)remière ahbesse de
Jouai're, do'it.MabilInnrait remonter l'origine
à l'anCSi; elle parait avoir vécu jusqu'en 660.
Ou voit sur un ancien tableau l'abbesse
Eustochie seconde, du xiii' siècle, présen-
tant une cluVsso à l'image de sainte Julie, et
celte inscription :
m.
Euslocliia ablialissa secnnda offert rapsam islam
sancla; Juli;e virgini.
jrMlÉr.KS, département de la Seine-lnfé-
lii'ure, in Franc(>.
Kn 1600 on lisait encore, sur les ruines do
l'abliaye, celle inscripiion du vu' siècle :
Hic in honore Dci rcquiescil slirps Clodovei
Palris l)ellica gens bella salnlis agens
Ad volMui malris lîalildis iicniniere
Pro proprio scelere, pioque lalicire palris.
(Tiré des Andquites de Sainl-Oucn do
Taili.epied.)
C'est répilaphe de deux fils deClovis ipii,
s'étant révoltés contre leur père, furent laits
])risonniers : leur punition fut, d'après la
sentence de leur iiune sainte Balliilde, d'a-
voir les nerfs des bras coupés, d'oCi le nom
d'c'/iejn's (pi'ou leur donna, ils moururent et
furent ensevelis il l'abbaye de Juiiiii'ges.
{Mém. de la Soc. arclt. du Jilidi, t. 11,
p. 2œi.'
K
KANfORBF.UY, dans le duché de KenI,
en Ainjlelerrc.
(1) On conservait au trésor de r('^lise de Siinl-
Lani-ent, et on a ganlé jusqu'à re ymr à Joiuville,
un tissu rappoiié de P;desliue p;ir lliislohen de
saint Louis, sous le nom de crinliire de saint Josepli.
(Vov. /1iiiih/<'« nrr/i., p:.i M. Ki.lniii , ISl :i. l. Il.p. t-M.)
cil Henri de Lorraine clail evéqne de MrU el de
Tu«ruue:inu.
Edouard [Le Prince Noir), mort en 1376.
Ses nrniolries sont siiivii's îles mois alli>m.inils ich niCTe et
/lOi/iion) ; r'i'sl-a-dirc, il'apiiXs l'expiicMlien i|iii rn .^l
iloiiiiée : il II (tiene sigiii cm je sers, el liocU Mutli graml
nuriige.
A la lêle (m qua re lignet).
('.y gist le noble primo monseigneur Edward ais-
ncï lils du lies noble Uoy Edward liers jadis
593 h.\y DLPiGRAPIllE
prince d'A(iiiilaiiie_ et de Galles duc de Corne-
waille et tounle de Cesire qi inorusl en la feste
delà Tiiniieqesloit le vin jour de jinie l'an de
grâce mil uois cent septante sisnie. L:ilaie de
t^i Dieu eit nierty.
— Amen. —
KO
lil.
594
Au cité sud.
Tu qui passez ove bouche close-
Par la ou ce corps repose
Entent ce qe le dirai
Si corne le. dire le say
Tiel eome lu es je autiel fu
Tu serras liel corne je su
De la mon ne pensai je niye
Tant corne j'avoi la vie
Eli ire (terre) avoie grand richessa
Dont je y /is grand noblesse
Terie niesons et grand tiésor
Drjps cliivaujc argent et or.
A l'ouest.
Mes ore su jeo poures et cheitifs
Per fond en la terre gict
Ma grand béante (beauié) est tout aies-
ila char est tout gastee.
Calé nord.
Moult est estroit ma meson
En moy n'a si verise non
Et si ore me veisez
Je ne quide pas que vous deiseï
Oue je eusse onques home este
Si suje ore de tant changée
Pur dieu priez au celestien roy
Que mercy ait de lalrae de moy
Touz ceux qe pur moy prieront
Ou a Dieu iu'accorderont
DW'U les mette en son paray
Ou nul ne poet eslre cheitifs.
{Sépulcral monumenk of the Great-Bri-
tuin, 1, 131.)
II.
Simon Islip, archevêque de cette ville (13C6).
(Vers léonins.)
Simon slip oriens, vir bina lege peritus,
LU nascens moriens, sic nunc jacet aicle locatus,
Arcem qui lenuil hic qnondam poniificatus,
Claroquique fuit regno loti quoque gratus
Princeps pastorum fac Simon apostoloruni
Simon ut ista chorum per eos pertingal eorum
Mil treccnteiio sexageno modo seno
Ejus septeno pastoratus quoque deno
llic kal. maii senorapio carnis occe freno
Fl<is cadil a feno cclo peto qui sil ameno.
0 spes sanctorum decns, et pic Christe tuorum
Geiibus ipsorum prcce jungas hune precor horum.
{Sépulcral monument!, l, 121.)
Thomas Chillendene, prédécesseur de ]yood-
nesbvr(j.
Hic jacet D"» Thomas Chyllenuene, ipiondam
prior bnjusecclesie.decrelorumdoctoregregius,
qui navem istius ecdesie celeraque di\crsa
edilicia quam plurinia (piocpie <<[>era laudabilia.
de novo lieri fecit. Preliosa insiq)er ecclé-
siastique multaque priviledgia insignia liuic ec-
desie ac(piisivit : qui posiquam prioratum bu-
jus ecclesie amiis viginti, -25 septimanis el
quinque diebus nobililer rexisset tandem in die
assumptionis béate .Marie virginis diem suuni
tlausit exlreuium anno domiiii m cccc ix cujus
anime propitietur Deus .Vuicii.
{Sépulcral monuments, II, 88.)
John Woodncabergh , prieur de Canterbunj,
mort en li27.
Est nece substratus Jon Voodnesbergh tumuialus
hnjus cral grains prior Ecclesie nnuieratus,
Queni colil ornatus hic lantus ubique novatus,
per loca plura dalus sit sumptus tesiilicatus.
Auclor erat morum probitatis iaudis honoruni-
Largus cunclorum cunctis dalor iUe laborum
Quiqne iirioralum rexil sub scbemate gratuni
Annos hune plenos per septenos quoque denos :
(juadringentenis mil. ejus bis quoque dénis
Annis septenis Domini nonJuhi sibi plenis.
Cum libi Chrisle, .... agone
Quem precibus pone radianiis forte corone.
{Sépulcral monuments, il, 88.)
KARPATES, inonlagiies de l'Europe cen-
trais, loucliaiit à la Pologne et à la Hongrie.
Au somiuet le plus élev(; des Karpates,
près du lac dit i'OEil de mer, Moreskie oko,
se trouve une croix ancienne avec celle ins-
cription.
llic non plus ultra, non supra.
Nisi in cruce D. IN. J. Cbristi^
KEMPTEN, ville de Bavière.
Inscription d'une colonne à l'ancien mona-
nastère.
Ilildegardis dcclxxiu fundavit.
Carolus dcclxxiv cunlirmavit.
Adriaims dcclxxvh dedicavil.
Andelgari'.is dcclxxviii inchoa\it.
/Cardinal Mai, [i. 193; Gerbert ,. Her
Germanie, p. 137.)
KENNINGTON (près Londres), en Angle-
terre.
John Warsen, sixième comte de Surreij. mort
en 1301.
Vous que passez ou bouche close
Pries pur cely ke cy repose:
En vie come vous esiis jadis je fu,
Et vous liel serietz come 'e su :
Sire Johan count de Garcyn gisi ycy :
Dieu de sa aime eit mercy.
595
KH.V
DICTIONNAIRE
KIIÂ
j9G
Ki piii sa alun; priera
trois mil JDiiis tic [larilon avéra.
{Sepulci-al 7nonumenls, t. I", 80.)
KHALAPSCHF.H, m Nubie, Afriqno.
Au Dombru des iiiscriplions ^^n'cqiU'S que
M. Cijiu a recueillies dniis son voy;\g(,' en
Nubie, la plus remarquable est celle i|u'uii
roi nubien, inconnu Jusciu'ici, a l'ait graver
dans un teiniile éi;vptien de l'ancienne Tal-
mis, aujourd'bui Khalapsclteli, pour conser-
ver le souvenir de ses victoires contre les
Eléniyes.
Celte inscription, publiée pour la prenn'ère
fois sur la copie de M. Gau (1), et coininen-
tée par M. Niebnlir (2), est célèbre parmi les
.savants, moins |ieut-ètre h cause tie son uti-
lité historique, qui avait paru d'abord peu
im[)0ilante, que |iarceipi"étantéi'rite en grec,
connue les fameuses inscri|Uio;is d'Adulis
et d'Axnni, elle a paru se rattacher par ces
caractères à ces monuments remarquables.
M. Letroime, en examinant do nouveau
cette inscription, en a tiré des obscrvalious
et des notions historiques toutes nouvelles,
qu'il a exposées dans un mémoire portant
ce titre : ISouvcl cxnmcn de l'inurriplion (jrcc-
que déposée dans le temple de Talinls en Nu-
bie, par le roi nubien Sileo, considérée dans
ses rapports avec l'introduction du christia-
7}ismc et la proparjalion de ta langue grecque
parmi /es peuples de la Nubie et de l'Abys-
sinie. {Mémoires de l'Académie des inscriptions
et belles-lettres, nouvelle série, t. IX, [>. 128,
1831.)
Le mémoire de M. Leironne est divisé en
deux parties. Dans la première, l'illuslro
acadéujicieii examine le texte de l'inscrip-
lion en lui-même, le commenle, le rétablit
et l'interprète. Nous ne pouvons entier dans
les détails philologiques de celte première
division. La seconde est consacrée h exposer
les résultats historiques et géographi([ues
auXtjuelles conduit l'interprétation du texte.
Nous le ferons connaître jiarde longs extraits.
Voici d'abord la traduction littérale de
rinscrij)tiûn qu'adonnée M. Letronne :
Traduction de l'itiscription qrccque de lîha-
lapsclieh, en Nubie.
;< Moi Silco, roi puissant des Nobndes et
de tous les Etliiopiens , jo suis venu deux
fois jusqu'à Talmis et à Tapliis ; j'ai com-
battu contre les lilémyes, et Dieu m'a doimé
la victoire une l'ois avec trois autres. J'ai
vaincu de nouv(.'au (les IVémyes), et je me
suis comph'temcnt établi la première fois
avec mes ironpes.
« Je les ai vaincus, et ils m'ont imploié;
j'ai fait la paix avec eux, et ils m'ont juié
nar leurs idoles (de l'observei), et j'ai cru h
leur serment, |iarc(; ipi'ils sont gi'us de bonne
foi. Je m'en suis retourné dans la jiarlie su-
périeure do mes lilals. Depuis cpie (ou puis-
que) je suis roi jiuissant, non-seulement je
ne vais point à la suite des autres rois, mais
il) Anliqnités de la Kidiie, iiiscriplions, pi. i, n.
'2) liiitiiiiiwiici Miibuiiscs, Kuiin-, 1820.
I.
encoreje marche devant eux ; et ceux qui
Veulent liiltcr avec moi, je ne leur |iermi.'ls
pas de rester tranquilles chez eux, à moins
qu'ils ne me demandent panlon; car je suis
un lion pour les [lays de plaines , et une
chèvi(! pour les pays de montagnes.
« J'ai l'ail la guerre une seconde fois con-
tre les Ulémyes, de]iuis Primis jus(prà Tal-
mis; j'ai ravagé les terres des peuples ipii
habileiit au-dessus des Nubiens, parce qu'ils
m'ont cherché (|uerelle.
«Ouant aux chefs des autres nationsqui en-
freni en guerre avec moi, je ne leur ])ermels
pas de se reposer à l'ombre, et ils ne |)euvent
se désaltérer dans l'intérieur de leurs mai-
sons, à moins qu'ils ne se soumettent à moi;
car ceux qui se lévollent contre moi, j'en-
lève leurs femuK's et leurs cnfints, et »
D'après les observations précédenles sur
le style de rinscri|ition de Silco, on doit y
reconnaître , 1° des imitations des livres
saints; 2" des fautes grossières qui [irou-
vent cpie le rédacteur savait très-mal lo
grec, et qu'il en allérait la syntaxe |iroba-
blement en la pliant à celle de sa propre
langui;; 3" des manières de parler pro|ires à la
giécilé du Bas-Eiiqiire et du grec moderne :
ce dernier caractère annonce que l'inscrip-
tion a été rédigée à une époque oiî les
élrangers qui ai)prenaient le grec, n'aiipre-
iiaient plus (ju'une langue dégénérée
Examen historique de l'inscription par
M, Letronne
Il sufTirait des caractères que je viens do
remarquer dans le style de l'insciiption du
roi chrétien Silco , pour établir qu'elle no
peut être anléiieuie au règne de Juslinien.
Je vais essayer mainlenanl d'en délerminer
la date, d'après li;s données hisloiicpies et
géograplii(|ues qui s'y rattachent, considi'-
rées dans leur lappoit avec répO(|iie où le
christianisme s'est introduit parmi les p. u-
]iles du bassin supérieur du Nil.
Cette époque n'est juscpi'ici parfaitement
connue (jue pour la partie nord-esl do
l'Abyssinic. La conversion de ce pays par
saint Frumenlius, sous le règne de Constan-
tin, est un l'ail avéré, d'ajirès les récils dé-
taillés et concordants de Socrale et de Sozo-
niène, conlirmés en même temps jiar la lettre
de Constance au pirince d'Avnm, que nous a
conservée saint Alhanase; il est même cer-
tain ipi'avant celte conversion générale, les
ficquenles relalions maritimes et coinmer-
ciales de ri'"gypte avec les cèles de rVéïnea
cl de la Tiiigiodyliiiiie, avaient déjà conduit
d.ins ces régions des cluéliens qui s'y étaient
établis. Ils aidèrent saint Frumenlius à opé-
rer quelipies ciinversions ] armi les naturels ;
mais la conversion lolale des Axumites no
lot consommée ((u'apiès (]ue saiiil Frumen-
lius, qui élail allé trouver saint Alhanase c*»
Alexandrie, eut élé renvoyé à .Vxnm par co
lidtriarche,en qualité d'i;vèque, vers l'an 330.
Du vivant mèiuc ihi saint Frumenlius, io
christianisme jiassa du jiays des .\xumiles
(l.uis d'aulres parties de lAbyssinie; c'est co
t]ue prouve la ielire de l'empereur (^onslanii.
S97
Kli\
DEriGKAl'IllE.
KIIA
598
aux princes Aizana et Saïazana, pour los eii-
gagi'i- à cliasser cet évêque, (Muiomi (léclai'6
do l'arianisme, comme saint Athanase. La
reli.j;ion chrétienne se répandit aussi parmi
plusieurs des [icupics soumis au roi d'Axum :
on en verra la preuve tout îi l'heure. Pénétra-
t-ello dès lors en Nuhie? Voil;v le point qu'il
impirle de déterminer pour tixer la dati,' de
l'inscription. Mais la discordance des témoi-
gnages rend la question compliquée et dif-
ficile, et l'on ne |)eut espérer de l'éçlaircir
sans discuter en même temps les diverses
circonstances géographiques ipii se rattachent
à ce monument, et toucher à plusieurs points
ohscurs do l'hisloiro de cette époqne.
l/inscription de Silco ne fait nn>ntion que
de deux peuples, les Nohcnles on Nubiens et
les lUciin/rs: les premiers déjà chiétiens, les
seconds encore idolâlrcs. Nous allons suivre
l'une a])rès l'autre ces deux indications, ea
comniençant [lar les Blémyes.
SECTION l".
l)i' l'introduction du christianisme en Nubie
et en Abijssinie.
§ l". — Des Blénivcs. — fiilrndnclion du christianisme
chez les liloiii.ves.
La position que ce peuple occupait lors de
ri'xpédition de Silro est liien drterminée
dans l'inscription. Silco a |ionrsuivi les Blé-
myes depuis Primis insqu h Tcdniis; il a ]iris
leurs villes; il s'est établi dans leur pays,
puis il s'est retiré dans le sien; d'où il résulte
clairement que les lîlémyes étaient les maî-
tres lie la vallée inférieui'e de la Nubie, depuis
Pli mis (/^7-jH!)jusqu'Ma frontière de l'Egypte.
C'est à la même situation ipie se rap|)or-
(ent les textes des autei;rs les plus récents
([ni nous ont parlé do ce peuple, tels que
(;iaudien,Amnnen iMarcellin, Snlpice Sévère,
les auteurs de VEtjjmolocjicum mor/niun, qui
s'accordent h placi'r les Biéinyes an-dessiis
de Syène et des caiaractes. Il en est de même
de Palladins qui, en parlant des évè(|ues
bannis en 406 par suite de leur atlachement
à saint Jean Chrysoslome, fait mention do
l'exil de l'évèque Palladuis à Syène, dans le
voisinage des Biémyes et des Ethiopiens. Un
témoignage plus précis et plus détaillé est
celui d'Olympiodnre, qui, vers la même
époque (4Ci7-i2a), visita le pays des Blémyes.
Cet auteur raconte qu'ils habitaient la vallée
du Nil, depuis Syène justiu'à Primis, qui
était la dernière ville de leur dominatioîi ; il
nomme quatre autres de leurs villes, Phwni-
con et Chiris, lieux maintenant inconnus,
sans doute fiarce qu'ils étaient situés an delà
du jioint où linissent 1rs itinéraires romains,
lesipiels s'arrètrnl hHicra-Sijcaminos, Thapis,
la Thapis ôc l'UiiK'rairc il'Antonin et de notre
inscription, et Talmis, qui est Khalapscheh.
Le récit d'Olympiodore se coordonne tiès-
bien avec celui de P.iscns, qui se rapporte à
l'an 45-2, et dont je parlerai |)lus bas. Tons
CCS textes nous représentent le même état do
choses que nous trouvons exprimé dans
l'inscription de Silco. Ainsi l'on doit recon-
liuitie qu'au v siècle les Blémyes avaient
formé un établissement fixe dans la vallée in-
férieure de la Nubie. Je pense qu'il devait
dater du règne do Dioclélien, qui, selon
Procope, retira délinitivement les garnisons
des villes de la Nubie inlerieure, el s'enga-
gea à payer aux Nubiens et aux Blémyes,
atin qu'ils cessassent de faire des incursions
dans la Haute-Egypte, un tribut (pi'ils rece-
vaient encore du temps de lliistorien.
Au reste, cet établissement tixe n'empê-
chait pas ([u'ils ne fussent eiiore répandus
dans le désert, h l'ouest et à l'est de la lion-
tière de l'Egypte, d'où ils faisaient des in-
cursions sur cette contrée, comme on le voit
dans l'histoire. D'une [lart, les hordes de ces
peui)les, à une époque voisine de l'ère chré-
tienne, s'étaient ré|)andues dans le graml dé-
sert, puisque Mêla, Pline, et l'anunyme de
llavenne, placent des Blémyes du coté des
Gararaantcs, des Atlantes et des Augiles; et
il est lrès-vraisend)lable ipie de leur nom
s'est formé celui de Uilmah, pays habité [lar
les Tilbos, au nord du Bournou et au sud
des Augiles, selon les anciens. De l'antre, lo
nom des Blémyes, h uneépoipieiilus lécente,
semble avoir été ap|)liqué aux peuplades ré-
pandues dans le désert à l'est de l'Egypte,
entre le Nil et la mer Rouge; car on lit dans
les Aetcs des martyrs de Itaithc, monastère
nrès du mont Sinai, que les Blémyes s'em-
Larquèrent sur un vaisseau d'Ailah, dont ils
s'étaient emparés près do la cote d'Ethiopie.
Jl n'est [)as sûr néanmoins que, dans ce
dernier cas, le nom de Blémtjes fut celui que
portaient réellement les peuplades errantes
dans le désert à l'est de l'Egypte : du moins
on a la preuve que les auteurs de ce temps
l'appliquaient h des peuples qui, eux-mêmes,
s'en donnaient un autre ; et c'est peut-être
le moyen d'expliquerlescoutradictions qu'on
a remarquées chez les divers auteurs qui ont
parlé des Blémyes : on les a attribuées à ce
que ce peuple, étant nomade, a dû changer
d'habitation selon le temps. Cette explica-
tion est sans doute vraie en grande partie;
el elle le serait de tout point si l'on ne trou-
vait ces contraiiiclions dans des écrivains de
la même époque: elles ont donc encore une
autre cause, et tiennent proliablement à l'u-
sage des anciens, d'étendre I.' nom [)articuli(:r
d'un peuple à une multiliide d'autres peuples
dont ils ignoraient le vrai nom, mais qui leur
paraissaient avoir les mêmes mœurs et les
mêmes habitudes.
Un passage d'Eratosihè'ie nous montre
que ce géographe donnait en général le nom
de Blémyes aux pcu|)les ipii habitaient les
déserts entre le Nil et les Troglodytes, sur la
mer Rouge , depuis l'Egypte jusque vers
Méroé; Théocriie, à peu près dans le même
temps, les étendait jusqu'aux sources du Nil,
c'est-à-dire jusqu'en .\ljyssinie; la même
o|iiiiion se retrouve dans le vers que leur a
consacré Denys le Périégète, dont l'tmvrage
n'est qu'un abrégé en vers homériques de la
géographie d'Eratoslhène.
Les classifications souvent arlilicielles et
|unementscientiliqu es des gi'ographes alexan-
drins se sont perpétuées lort tard, et ont été
K'ja
KIIA
DICTIO.N.NAIKL
KIIA
CiJO
coiifoiului'S avec les notions de la géogra-
j)liio positive. Ainsi l'inlluence <les idées
d'Iù'iUostliène se retrouve dans l'toléuiée,
(jui i)lace ciieore les Uléniyes entre l'Asta-
boras et Adulis, et dans l'rocope, qui, après
nous avoir montré les Bléuiyes aux environs
de Syène et des cataractes, semble les re-
jiorterensuitedansrintérieur jusqu'à Axuni :
ce (jui nous explique le passage où le sclio-
liaste de Théocrile dit (|ue les Blémjes sont
les mêmes (jue les Troglodytes ; les deux
textes do Vo|)iscus, qui joint ensemble les
Axinuites et les lUémyes comme peuples
limitroiilios ; et enlin ce ipie nous dit Cosiiias
du commerce de l'or (juc; les Jilémyes lui-
saient avec les Axumites. Ou voit que, con-
formément aux idées d'Kratostlièni,', admises
jiar Ptoléujée, on continua, au moins jus-
qu'au VI' siècle de noire ère, d'em|)loyer
quelquefois le nom de Blémijes comuie dé-
signation générique de toutes les peuplades
répandues dans la vaste région située entre
U'. Nil et la mer Rouge, jusqu'au pays d'A-
dulis.
Si l'on pouvait douter que cette a[ip!ica-
tion du nom des Blémyes fût purement sys-
tématique, on en aurait la preuve en exami-
nant les dénominatioi;s (pii se trouvent dans
les deux inscriptions d'Adulis et d'Axum. La
première contient l'énumération de tous les
)ieuples que le roi d'Axum avait conquis :
il n'y est fait nulle mention des Blémyes; et ce-
pendant ce nom devrait s'y rencontrer, puis-
que ces conquêtes se sont étendues dans tout
ri'itervallc qui sépare Axum de l'Egypte. Au
lieu du nom des Blémyes, on trouve celui
des Tuiujciites, dont le' territoire s'étendait
jusqu'aux frontières de l'Egypte, c'est-à-dire
])récisément où les auteurs grecs du tem[)s
ont placé les Blémyes. Ces Taugaites ont
laissé leur nom au t'erlile pays de Taka,
entre l'Albara et Snuakem. L'inscription
d'Axum a pour objet de l'appeler les victoi-
res du roi des Axumites sur les nations des
Bugaites; 0'.\ en reconnaît le nom dans celui
de Ikdja ou Doilja, dont le Taka fait [lartie.
Ces Bugaites formaient six peuplades, ayant
chacune des chefs parlii:uliers, i)ue l'inscrij)-
lion nomme kaaùiaxot, rajiili. Dans tout cela,
Je nom de llù'inijes neiiarail nullement, quoi-
iju'il s'agisse des mêmes contrées que les
auteurs grecs leur assignent ; d'où nous [)0u-
vons conclure, ave(; cpiclipie assurance, (luc
ce nom de Jllcmi/rs n élaiL pas celui (lue les
]ieu|)les se donnaient eux-niêmes, et n'était
qu'une de ces dénominations systématiiiues
connues seulement des g6ogiai>hes et des
liisloriens.
C'est i)ar suite de l'emploi do cette déno-
mination que les lili'mijcs ont été comptés
an nombie d(!s [leuples indiens. Je me con-
tenterai de citer, à ce sujet, un jiassage du
counnenlaiio anonyme sui' h; Tvlndiiblos di;
Plolémée : « Les Assyriens atlorent la lune; il
en est de même de la |ilupart d(>s Indiens, de
ceux (pi'on nounne Ulcini/cs. » Ce passage et
tous ceux du mêmegeni-i' no présenteront au-
cune dilliculté, .si l'on fait attention (ine l'an-
cieune Trogk"lyliq\ie ou jiay.s des hlàiiijt:!<^
a été souvent désignée parla dénonn'nalion
d'Inde. Si je ne me trompe, celle confusion
des mots Inde et tlhiopie est un vestige de la
géographie lioméri(iue ; elle remonte, en
dernière analyse , à Ja fameuse division
qu'Homère a doiniée des Ethiopiens en
orientaux et en occidentaux, division dont
on retrouve plus tard une application dans
le système d'Ephore, et une trace évidente
dans Hérodote. Les i)remiers i)Oetes tragitiues
lièrent à cette idée les notions conîuses
qu'ils avaient sur les llouves de l'Inde, et
s'imaginèrent queleNil y |)renait sa source:
voilà, je pense, l'explicalion du passage tant
controversé, où Pi-oinélhée, dans Eschyle,
dit ([ue « le lleuve éthiopien prend naissance
chez un peuple noir qui hah.te près dés
sources da jour; » et c'est peut-être à l'as-
cendant de ces idées poétiques qu'il faut
attiihuer la mépiise d'.Mexandie, qui pnt
l'indus pour le Nil; méprise sans doute bien
singulière, après les saines notions qu'Hé-
rodote avait doimées sur l'enihouchure de
l'indus. H semble que les grannnaiiiens
d'Ali'xandiie, par leurs conuneiilaires extra-
vagants du [lassage d'Homère, contrihuèrervt
à ramener la confusion des noms d'Ethiopie
et d'Inde; les jioëles surtout s'en empalèrent,
et les auteurs des poénn^s dionysiaques fon-
dèrent sur cette confusio!i même quehjues-
unes des tictions qu'ils lattachèrent aux
e\|)éditionsde Bacchus : au'-si nous en aper-
cevons des traces dès le siècle d'.Vuguste,
dans Tibulie, Virgile et Josèpho. Mais c'est
surtout depuis le lu' siècle iju'on voit se
répandre l'usage de donner le nom de l'Indt»
à lEthifjpie; et ce (jui nu; paraît y avoir
contribué, c'est (pie les cln-étiens, ayant eu
besoin, pour leurs systèmes sur les quatre
lleuves du paradis, d'idenlilier avec le Nil le
Ciéon, dont les utis faisaient l'indus et les
autres le Gange, ont élé presque forcés de
s'appuyer sur cette erreur géographiiiue, que
les poètes alexandrins avaient accréditée.
Nous voyons, par exemple, l'iiilostorge ex-
)ioser comme un fdit très-probable que le
Nil, né dans l'Inde, passe |iar-dessous la
moi- Indienne et la mer Bouge sans se mêler
ave(; leurs eaux, pénètre dans le continent
d'Afriiiue, et vient ressortir par les mon-
tagnes de la Lune pimr arroser l'Elhioiiio
cl l'Egyiite. Il me senil.ile (pnï telle est à peu
près riiisloire de celle confusion géographi-
(lue; toujours esl-il certain qu'elle a été ad-
mise par les écrivains des iv' i^t vi' siècles de
notre ère. Cu|)er en a déjà donné des exem-
pk'S auxquels on pourrait en ajouterd'aiilres:
ainsi l'roco|ie lait venir le Nil de l'Inde, et
ailleurs ilpiend h' nom d'hidim pour syno-
nvme de celui d'l:tltioi>iru. Mais le sont les
éciivains ccclésiasIiqLies surtout ijui em-
jiloient cette dénomination ; car ils désignent
conslammcnl sous le nmii d'ind-' et d'Inde
inli'rieitrc toutes les eûtes de l'Araliie et de
la Troglodyliipii".
Voilà comment les lilémijes (uit pu être
compris parmi les Indiens; ut lelle observa-
tion peut éclaircir plusieurs dil'licultés ilans
Ic.^ auteurs de celle époque ou donner la
601
KilV
O'I^I'KJRAPni;:
KIIA
C02
clef de certaines llctions par .os poètes : j'en
pourrais citer plusieurs exemples; je luo
contenterai d'un seul : Nonnus, dans les Dio-
nysiaques, donne l'origine des Blénu/rs ; il
tire leur nom d'un héros nommé liléinj/s,
roi des Indiens, qui, après avoir résisté k
Barchus lors de son expédition dans Vlndc,
lit un traité avec ce dieu. ]»ans cette ficlion
jîoétique, nous voyons l'usage systénialii|ue
de la dénomination des Bléniyes mêlée avec
l'attribution du nom de VInde à l'Ethiopie.
Ce qu'il y a de cuiieux, c'est que les anciens
coni|)ilatcurs parlent de ce héros Bléniys
comme d'un personnage historique, et don-
nent gravement leur liction pour un l'ail. Si
elle n'était pas une invention récente des
poètes dionysiaques, nous verrions jirob:!-
blement Blémys figurer dans les anciennes
compilations de généalogie, à côté de ISHus
et de sa fille Mcinphis, mère de Libye; d'i'-
ijyptus et de sa femme Arabie, des héros
Arméiiius, Médus, Perses, Cilix, et de tant
d'autres qui, selon toute apparence, ne sont
aussi que des dénominations géographiques
que les poètes ont personnifiées.
fin résumant ces diverses observations, je
dirai que le [leuple qui se donna le nom de
iilémyes, habita principalement dans la valiée
inférieure de la Nubie, sur les confins de
l'EgypIe, où le place Olympiodore et l'ins-
cription de Silco ; et ([ue les peuples au sud-
est, entre le Nil et la mer Rouge, jusqu'à
Adulis et Axum, auxquels les historiens et
les géographes ont appliqué, en général, la
même dénomination, s'en donnaient cer-
tainement une autre.
]| était nécessaire d'établir une distinction,
sans la(|uelle la fixation de l'époque du uio-
nuaient qui nous occu|)e aurait été embar-
rassée de plusieurs dillicultés. Ainsi, par
exemple, il est clair que lorsqu'Eusèbe nous
dit que, dès le règne de Constantin, le chris-
tianisme avait pénétix' chez les Ethiopiens
et les Blémyes, ces noms désignent seule-
ment les habitants de l'Abyssinie et de la
Troglodytique, qui embrassèrent la religion
chrétienne au temps de saint Frumentius,
et non pas les Blémyes de la vallée du Nil
dont parle l'inscription de Silco.
Ceux-ci, au contraire, étaient encore ido-
lâtres à ré|)oque de ce roi nubien. Olympio-
dore, au commencement du \' siècle, les
avait trouvés païens ; il paraît, d'après les
exinessions dont il se sert, que Talrnis était
leur chef-lieu religieux. Cela nous ex|jli(pre
pour'quoi Silco a choisi le temple de celte
ville [lour y consigner' le souvenir de son
expédition; c'est dans le sanctuaire même
des faux dieux de ses enneiuis que le roi
chi-étien a voulu déposer soir hommage au
vrai Dieu qui lui avait don-ié la victoire. Je
rerirarque (ju'avant l'ari-ivée des Blémyes,
Talrnis, sous la domination r(jmaine, parait
avoir joui d'une sorte du pr'ééiuinence r'eli-
gieuse. C'est, du moins, ce qui semble résul-
ter du titre de bourg sacre (jui lui est donné
dans un édit du sir'atége d'Orubos, ap|)nrlc-
nant au règne des Philipjjc, et du 11 décem-
bre de l'an 2'*8 de notre ère. L'historien
Priscus rappor'le en détail toutes les circon-
stances d (ui traité de paix conclu, l'an 4-o2
de noire ère, entr-e les chefs des Blémyes et
des Nubiens, et Maxirnin, général de l'em-
per'i'ur'. Priscus se li'ouvait alors en Egypte;
il était ami de Maximin ; ainsi son témoi-
gnagi' est ici du plus grand poids. On voit
qu'une des clauses du tr'aité, h laquelle les
barbares tenaient par-dessus tout, fut qu'il
leur' serait permis, selon l'anliqirfi usage, de
se rendre à Philes, au temple d'Isis, et d'y
prendre la statue de la déesse, pour la rap-
porler ensuite après un temps donné. Ce
jjassage rernar'(|uable prouve à la fois que les
Blémyes n'avaient pas abandonné le paga-
nisme, et que le culte d'Isissubsistait encore
à Pliiles. Il en était de même à l'épo ]ue où
SFarinus écrivait la Vie de Pi'oclus, après l'an
480 de notre ère, |)uisqiie cet historien dit
expressément qu'Isis était encore ailorée à
Philos. Le culte païen ne fut ilélruit défini-
tivement dans cette île qu'envir'on cinquante
ans après, sous le règne de Justinien, comme
on le voit dans Procope. De ces rappi'oche-
nientsil faut conclurequelesrésultatsderédit
doTliéodose, relatif à l'aboi ition du pagarrisme,
n'eur'ent pas, du moins pour la haute Egypte,
toute l'étendue que lui ont attribuée les his-
toriens, puisque le culte d'Isis h Philos sub-
sista encore un siècle et demi, et qu'environ
soixante ans après la destruction du lernple
de Séi'apis à Alexandrie nous voyons, d'une
part, les Nubiens et les Biémyes sti[iuler,
d ins un trailé de jiaix, rju'il leur sera per-
mis de venir fair-e leurs dévotions accoutu-
mées dans l'île d'Isis ; et de l'autre, un
général romain choisir cette île do |)r'éférence
pour la signature du Ir-ailé, afin que la
vénération des barbares envers ce lieu saint
frit une garantie plus forte de la sincérité de
leurs serments.
Il lésulle encore de ces observations que
les inscri))tions chréliennes dérouvertes et
copiées à Philes [)ar M. Cau et d'autres voya-
geurs ne doivent pas êlr'e antérieures au
VI' siècle de notre ère.
D'après la citation que nous avons faite
ci-dessus du passage de Procofie, on ne s'é-
tonnera p.ts que cet auteur nous représente
les Blémyes comme étant encore païens de
son temps , et adoraleurs d'Isis et d'Osiris;
il nous dit mèrne qu'ils sacrifiaieitt des hom-
mes au soleil. Sans garantir cette circonstance,
je ferai reinai'quer une coïncidence assez
frappante ; c'est que le temple de Talmis,
chef-lieu religieux des Blémyes, était eu
elfot consacr'é au sohdl, qu'on y adorait sous
le nom de MandouUs , comme le prouvent
les inscriptions ipii ont élé recueillies. Ce
rapprochement prouve du moins qu'au tomiis
de Pi'ocope, le temple de Talmis apiiartenait
encore au culle égy()tien.
On a la certitude que ce tem[ile fut , dans
la suite, converti en église et ap()roprié au
culle chrétien, de mèrne que ceux de Dekké,
de Tesah , d'Essaboua , d'Amadou , d'Isam-
IjouI, et en général de presque tous les tem-
files anciens de la Nubie : mais il doit paiMi-
Ire clair maintenant (^uo ce changement n'a
035 KlIA DICTIO.N.NAll;i: KHA (01
pu avoir lieu avant le lùgiic du Jusliiiicn ; relire l'indication assez claire que la [liiis
ce (|ui li\c la liuiilc au delà île la.|U('!ie on grainjc parlie ilrs peuples si noiiilirL'u\ ipji
ne peut l'aire reinonler les vestiges du ciuis- hahilairnt le bassin su|iérieurdu Nil, étaient
lianisme ()ui cxisicnt dans celle contrée, alors soumis à l'un des deux grands royau-
(i'est ce i|ui achèvera délahlir la discussion mes de Niihie et d'Ahyssinie ; (jue ces neu-
des faits (|ui se iaii|iorlent aux Nubiens dans j.les divers, ayant de petits rois [larticuliers,
l'inscription de Sdco. cliercliaient de teiu|)S en temps à se sous-
§2. — Dos KobaJes 011 Niiiiii'iis, et lie leur conversion au traire à l'autorilé du |ieu|ile dominateur, et
ilirisiiaiiisiiic. snr;oul aux tributs ipii leur étaient imposés.
Nous avons vu que le lerriloire des Nu- De lîi des guerres dout ces trois inscriptiois
biens ne dépassait pas la ville de l'n'inis ou nous ont conservé des monumenis. Ces
Ibiiin , vers le nord. A Ibrini counnençait deux grands empires, (jui se loinliaieiit à
celui des Uli'inye.s , pcMipK^ qui parait avoir leurs ('xtrémités, etdont les cbefscliercliaient
t'ié^ indépendant des (iremiers, dmit il était à attirer à eux telle ou telle partie de la
l'allié naluri.'l , d'après sa siti;atio'i enlre la dominalion de son voisin, devaient être dans
Nubile et ri'lgyple : aussi nous voyons près- un état continuel de rivalité et de guerre;
que toujours ces deux peujiles lij^ués entre et ce qui cppuie celte conjecture, c'est la
eux dans leui's im-ursions sur la haute lellre écrite |iar Isaac, i)atriai'i;lie d'.\lexan-
Kgvpte, cl dans les guerres avec les iWimaiiis, drie, en G8", aux rois de Nul)ie et d'Elhio-
(]iii en étaient ordinaireinenl la suite. D'ail- pie, |)0ur les exhorter à la concorde,
leurs, l'ideiitité de leur cnlle l'eligieux , les Je suis disposé à croire que ce fut cet état
cérémonies ([u'ils allaient faire tu comuniii de rivalité ([ui Contril.uia à empêcher le chris-
au temple de IMiiles, devaient entretenii' la tiainsrue de pénétrer de l'Abyssinie dans le
bonne harmonie enti'c les deux peuples. P^'J"' '''-''' Nubiens : en elfel, ceux-ci, comme
Mais jus(|u'où les Nubiens s'éteiuiaieiit-ils on l'a vu, ne le reçurent ipie deux siècles
nu n)idi ? on l'ignore. Silco dit vaguement après, par l'interuu'diaire de l'Egypte. C'est
(lu'il s'est retiré dans la partie suprrieurc de enc'ore ce qui résulte de l'examen des divers
ses Etals, (pii est probablement le nays de témoignages relatifs à ce point curieux.
Dongola;etil paile de ses guerres avec les Grégoire Ba['-IIebr;eiis , ou Abulfaïadge,
autres peu|>les situés au-dessus des Anhiens, dans son Hist(jii'e univeiS(!lle, rassemblatit
qui ont voulu se mesurer avec lui. Ci; sont confusément les noms des dilférenls peuples
peul-è(re les peuples du côté de Ib'roé, du qui avaient reçu le chri-lianisme sous le
Senuaar et du Eazoki , jusiju'aux fronlièi'cs règne de Constantin, nomme les Coptes,
Oi^:-!.i!.il'^s du p-ij'S u'Axum. tous les Nigriles, tels qu'Ethiopiens, Nu-
0:i se fail une i<lée de ce (pie [louvait être biens et aulres. Cela est exact en ce ijui
ce royaume de Nubie, par un passage de la reganJe les Coptes et les Abyssins, mais no
Vie de -Michaél, palrian lie d'Alexandrie, cpii jieut être vrai (ju'avec restriclioii pour les
écrivit ;i Cyriaque, loi de Nubie, en 737, nabitanls du Noubah. Uieu n'einpéclie, sans
])our le détourner de faire une expédition en doute, (jue le cinistianisme ne s'y soit in-
E.^ypte. L'auteur de cette Vie rapporte que Iroduit dès les règnes de Conslanlin et do
la puissance de Cyriaqu(ï s'étendait sur ;»•?/:« Constance, [)armi quelques individus, de
rois, dont le |iius i>u:ssaiit était Elkera , même (pie chez les Aljyssins il y eut nu
jirince jacobite ; un aiMre étendait sa domi- certain nondjru ih; chrétiens avant l'ajios-
iiali(»n jusqu'aux contrées les plus australes, tolat de Frumenlius. Ileslreint de cette ma-
Cii sont probablement des lois de ce genre nière, le texte d'Abulf.iradge n'oU're aucune
que l'inscription d'Axum appelle &«fjiii<T/.ai , dilliculté : mais, entendu dans le S(!ns d'une
et (pu- celle de Silco n(unme les dcspuCcs des conversion générale, il oll're plusieurs ditli-
aulrrs iiatioiis soHUtises à ce prince. cullés graves. En ellel, iniK'pendammenl de
D.uis l'ivresse de sa puissance, Silco prend ce (lue l'iiscus el l'rocope disent, en termes
Je litre de roi de tous les Ethiopiens; mais exprès, (]ue les Nobades ou Nubiens ado-
jieisonrn.' n'imaginera sans d(jule (juil fiU raient encore Isis et Osiràs, on pourrait oj)-
aussi roi tic l'.Vbyssinii! et d'Axum , pays j)Oser Abulfaradge à lui-même. Nous lisons,
compris sous la dénomirration géirérii[ue dans sa CIrroniipre syriaque des jacobiles,
ii'JUhiopic. (^e n'est donc, là ({u'uiie de ces un r('cit des plus ciiconsla'îciés sur la corr-
fanlaionnades communes chez ces l'ois bai'- vei'sion des Nubieirs, (pii fut opérée iiendairt
bares : ainsi Aizana , dans l'inscription le règire de Juslinien par un |ir êlr-e jacobile,
d'Axum, pr'cnd le litre th.' roi des rois, nomuré Jutiaiius. .Vbull'aradge termine sou
ornme le S(juvL'iaiu actuel celui de neijasli réril en ces teirrres : Alque hoc pncto uui-
ve(iasiji, (\u\ a le même sens. Ce titre |)om- versas .Elhiopum piijiuliis , orlhodiixain fi~
jieux ne parirt pas trop magnili(pre aux pe- deni cdoctus, sedi Alejiandrinœ se sulijcvit...
lits rois du Uosplror-e; il parait que souveirt Asseuraui s'étonne de ce (pie. l'anleur place
on n'y attachait |iasdairlr-e idée (pie celle à celle éporpie la c(jnversion de tous les
d'un iirince ûunl l'auloi-ilé était recoimuo Ethiopiens, puis(pi(; celle des Abyssins da-
piU' des chefs particuliers ; el nous venons lail d'errvirorr diuix siècles. Mais peut-être
do voir (pie c'était le cas du roi des Nubiens, l'eireur vient-elle de l'éipiiviupie du mol
Quand (jrr rapproche les inscriptions d'A- Ethiopiens, rpii, comiiu'. tous les termes gé
dulis, d'Axum et de Taliuis d(!s renseigno- iiériques, a été pris dans un sens tanlùl les-
inerrls nombreux (pie .M. El. Oiralrinneri' a ti( inl, t.uit(')l élendii. Mille exeiuplcs prou-
puiscs dans les éciivaiiii uiieiilaux, on en vent qu il a souvent été enqdi'yé l'our desi-
605
KUT
D'EPICRAPIIIE.
KLT
606
gncr scvileinent les Niil)ioiis. Dans f:(Mto
hyiiollièse, nnivcrsus JHhiiipnm popalas peut
nu signifier que la tolnlilc de la nation nu-
bienne . alors lo [jassage ne pn'isenlerait plus
aucune difliculté; et comme orthodoxam
/((/(7/(, ilans la l)()uclie d'un jacoliite, s'entend
de riiéi'ésic (lesmonn'.iliysites, nous tirerons
du passage la constMjuenco que celte hérésie
s'est introduite en Nuljie en même t(Mn|'S
()ue le cliristianisme. Les mots ncdi Alrxnn-
driiiœ se suhjccit étonne ont alors d'autant
moins, que, dt'S l'an '^o!, Dioscorus, vin:;t-
cin([uième patriarche tl'AlexandiicN inlerla
tout son cleigé de riiér(''sie jacoliilc, qui
s'est maintenue jusqu'à nos jours parmi les
(>o|iles et les Abyssins. Ilenaudol regardait la
lettre écrite en C87, (lar le pati'iarche lsa:ic,
; ux rois de Nubie et d'Abyssinie, connue
le plus ancien exemple coniui des relations
des patiiarclies jacobites d'Alexandrie avec
Jes rois de Nubie et d'Abyssinie. Le té-
moignage de Grégoire Bar-Hebrœus mon-
tre que ces relations , avec la Nubie du
moins , sont plus anciennes d'un siècle
environ : il est vraisemblable que l'hérésie
des jacobites s'introduisit peu à [)eu en
Abyssinie par la voie de la Nubie.
Quoi qu'il on soit, l'accoi-d des témoi-
gnages d'Olympiodore et de Pi-iscus, de Pro-
cope et de Grégoire Bar-llebrreus, piouve
assez bien que le christianisme n'a point
jiénétré de l'Abyssinie chez les Nubiens, et
qu'il s'est i'itrotluit parmi ces dernieis sous
le règne de Justinieu. L'inscription de Silco
ne peut donc ètie antérieure au milieu du
vr siècle de notre ère. D'une aulie part, il
est difficile de la croire postérieure à la
]>remière invasion des Arabes en Nubie,
qui est de l'an 20 ou 21 de l'iiégire (Gil à
(j'i-2 de noire ère). Ainsi je ne pense pas
([u'on s'éloigne beaucoup de la vérité , si
1 on en place l'époque vers la tin du vi" siè-
cle. Les Blémyes ne tardèrent sans doute
jias à embrasser la religion chrétienne ;
peut-être même leur conveision fut-elle la
suite des deux expéditions de Silco. C'est
alors (]ue plusieui's des temples [laieiis île la
Nubie inférieure furent convertis eu églises
chrétiennes.
KUTAYEH, l'ancien Cotijwum de Phrygie,
en Asie Mineure ou Turvjuie d'Asie.
Inscription chrétienne de l'an 1071.
Eu Orient comme en Occident, les cnre-
tiens ont admis les sépultiu'es aux environs
des _tem|iles , et môuie ilans les églises;
aussi, en ce qui concerne l'Orient, lessarco-
))hages de l'époque byzantine sont-ils les
plus nombreux. La proximité des temjilcs
n'eu est pas la seule cause; mais l'Eglise
d'Asie, suiiout depuis les ravages des icoio-
clasles, n'a jamais admis les scul|)tures des
ligures humaines comme ornement sur les
monuments religieux. Les sarcophages de
cette époque ont donc oll'ert au fanatisme
turc une cause de moins de destruction.
11 existe dans le chAleau de la ville de
Kutnyeh, ancien Coti/frum, ville qui fut tou-
jours assez bien peuplée, et ([ui oll're par
conséquent un très-petit nondji'e de monu-
ments antiques, nn itiléressanl sarcophage
chrétien, que i^L Charles 'l'exier, coi'respon-
dant do l'Institut, a décrit 1 1 publié dans la
Itevuc archéntof/iffae de ISVV , nuim-ros de
juin et d'août. Les détails (juc; nous donnons
ici sur ce monument sont extraiisdes travaux
de M. Texier
Le chiUeau de Kutayen, ouvrage des em-
pereurs byzantins, est aujourd'hui aban-
donné; on y remarque une église assez bien
conservée, avec des traces de peintures. Le
sarcophage qu'il renferme est de marbre
blanc; sa face anlérieui'O est divisée en qua-
Ire parties par des arcs et des pilastres ornés
d'un treillis réticulé. Les deux arcs extrêmes
ont leur jiartie centrale ornée d'une croix
grecque, entourée d'une rosace foi'raée |)ar
huit cercles qui se coupent. Un des arcs du
centre présente un bas-relief d'un travail
assez médiocre, mais dont le sujet se per'pé-
tue, [)Our ainsi dire, sans lacune, depuis les
temiis les i>lus reculés. Un lion monsli'ueux
dévore un daim on une gazelle. Les plus an-
ciennes représentations do ce type, purement
asiatique, se rencontrent sur les cylindres
babyloniens, sur les monuments de Persé-
polis, sur les tombeaux do laLycie. Plusieurs
monuments grecs, idirygions et romains,
nous en oti'rent la répétition, sans autre va-
riante que la nature de l'animal dévoré par
le lion, mais qui est timjours un herbivore :
un tiiureau, une antilo|)e , un daim, et
même un lièvre. Les chrétiens ont ailopté
ce type, comme le prouve notre monument.
On eu voit également plusieurs représenta-
tions à Athènes, sur l'église Catholicon, et
sur la grande [)orte de l'Acropolis. Il serait
d'ailleurs impiossible d'énumérer toutes les
répétitions de ce sujet qui sont connues en
Europe
11 est proDanle que te principe de cette re-
présentation a été d'abord nn emblème tout
astronoujique, qui a changé de signilication
]iar la suite des temps, jusqu'à représenter
aux yeux dos peuples la litti-; entic le bon et
lo mauvais piincipe. Ce sujet a d'ailleurs été
traité plusieurs l'ois par M. Lajard. Celte
nouvelle roi)réscnlation de ce symbole sur
un tombeau chrétien est une preuve de plus
.en faveur de l'opinion du savant acadé-
micien.
Il est rare ao trouver sin- des monuments
des dates aussi précises que colle (pio, l'on
])cut lire sur celui-ci. L'orthographe de l'ins-
cription, horriblement défectueuse, est ce-
]iendant d'accord avec la ()rononciation delà
langue grec(iue telle qu'elle e>t pailée eu
Grèce. Ceci doit être aujourd'hui une (jue.s-
tiou jugée. Il serait à désirer (|ue les savants
qui sont à la tète de l'inslruction publique
])rissent en considération les travaux qui (mt
été faits dans les quinze dernières années,
et pensassent à l'aire enseigner le grec dans
les collèges avec la prononciation hellé-
nique.
L'inscription du tombeau doit être exi'li-
quée ainsi :
C07
LAB
DICTIONNAIHE
LAB
W8
'EzoïixiiOi) ô SoO.o; TOJ ÔioO. Vr.riyofii;, Il/soTocrna-
(lùptoc Y.ai ÏTpKTiiyof 'AeriavJîM^jiACyoOoTwEtf T.iv
Tpe«X0(7Tv',V TTj&ÔjTÏÎV (ï;y-i,6av) 'lv5tXTtOVO> 0EX:/TÏ3;,£V
T'i £T£l ÇliUQ (ÈHi/iAiiôi; 7:ëVT«zi!7ta éS3o(*>izovTK
ivvsa.)
Littéralement :
« S'est ciidormi le serviteur de Dieu, Grégoire,
protospalarc (iiiipcrial) et géuéral d'Asie, le 51
;u)iU de la dixième iiidictioii, l'an G579. i
Cette année correspond h l'année de Jésus-
Ciirisl , 1071, c'est-à-dire à Tépoqne de l'ur-
riv(''e des Scldjiiukides en Asie-Mineure.
Il faiit.ri'niarquer rorlliograpiie : EKY.Miei
jidur liKOiMifBii ; l'un et l'autre mot se pro-
uoncent d'une lucMne manière.
LA RAUliE (chAteau de), dans le départe-
ment di' rindie.
M. de Cherté a communiqué au comité
des arts du ministère de l'instruction publi-
que, une notice sur les peintures murales et
les ins(ri|)tions du cliûteau de la Barre, d'oii
nous extrayons les j)assages suivants : Ces
peintures su tiouvent sur une tour (jui a dû
servir d'oi-atoire. Le sujet princirial est le
cruciiiement de Jésus-Christ. Au bas est le
seigneur châtelain de la Barie, jiioslerné
aux jiieds de la sainte N'ierge. Il est présenté
à la Mèie de Dieu par saint Jean-Baptiste,
que l'on recoiuiail à son costume et à l'a-
gneau svndjoliipio (pi'il porte dans sa main
gauche. Le chjUi'lain, en grand costume, vêtu
de riches habits armoriés, partie à ses armes
et fiartie à celles de son épouse, ainsi du
moins qu'on peut le snpfioser, car cette par-
tie est très-fruste, a les mains jointes; son
casque, orné d'un grand panaclie, est à ses
j)ie(ls , ainsi que sùn écu d'or au clievron do
giieulis. Derrière lui, se présente la châte-
laine en habits de cérémonie, armoriés
comme ceux du chûlolain; c'est du moins ce
que l'ont supposer les traits parti et cuupé
qui ont survécu à la disparition des émaux ;
t'Ile est conduite par saint Jean l'évangé-
liste, que l'on reconnaît Ji ses formes fémi-
nines et au calice s.vmb()li(pie d'où s'élance
un dragon. De la bouche des deux nobles
personnages sort un phylactère portant ces
mois : 0 mulrr J)ei, mcmcttlo mci. Derrière la
ch.llclaine apparaît le donjon du châlcau de
la Baii'c, tel ()ue de vieux dessins le repré-
sentent encore. Au-dessus de la porte de la
tour se voit un écusson très-frusie, timbré
d'un casque jiosé de piolil, h droite ; sur lo
cAlé sénestre du chef de l'écu, leijuel est in-
cliné en bande, suivant l'usage des xiV et
xV siècles, de grossiers lambrequins accom-
pagnent le casque, et les supjiorts paraissent
être des sauvages, à en juger par leur cos-
tume velu ; cejiendant leur visage ne m'a pas
paru noir. Au-dessus de ces composilions
règiK! uiK! sortie de procession où figurent
des saints, dont la plupart sont rec(jnnaissa-
bh's aux attributs (jui les distingin'ul dans
i'i( Diiogranhie i lui'lM'iuie : ainsi saint Nico-
la.s, avec le baquil où s'agitent les ( nfa Is
ki; )iour KAi ; la prononciation car est en-
core |ilus barbare que l'orthographe de l'ins-
ciiption.
iiCTiN jiour KiïTiiN [sous-entendu hme-
P.A.N), AA, (.'tl); KTI pour ETKI. On s'aper-
cevra sans peine qu'il y a eu dans le calque
trans])osition du sigtve ç.
L'aigle scul|)té sur l'autre compartiment
indi(pie que le défunt occupait une haute
charge h la cour des empereurs. En etfet, le
protuspalare, [lorte-épée, était une des gran-
des fonctions à la cour de Byzance
L'aigle des Paléologues se retrouve encore
sur plusieurs monuments à Conslantinople,
et notanuuent sur la iiorte du bazar appelé
Sczestein.
qu'il a ressuscites; saint André, avecla croix
qui porte son nom ; saint Jacques, avec sort
bourdon et son aumônière de fièlerin. Je
suppose que les saints qui servent conmie
de juirrains au châtelain et à son épouse sont
les patrons de ces personnages, qui se nom-
maient |irobai)lement Jean et Jeanne, noms
fort communs, connue on sait, dans les gran-
des familles de cette époque, .\n-dessous, un
lieu jilus haut (jue les lambris ordinaires,
a|)i)araisserit tout autour de l'oratoire des
oiseaux symboli(pies, au-dessus thsquels se
lisent des inscriptions curieiises et signitica-
tives; ainsi, à gauche de la porte en entrant,
le [)élican, emblème de tout temps si chré-
tien, se déchire les lianes, et on Ht les mots
suivants ;
Je suis d'une {ilive?) nature
Car je venl niduiir J) les inyens
Vie leur rend p ma morsure
Ainsi lit Jesu Clnisl aux siens.
Dans ,e deuxième compartiment, le jinenix,
sur son biicherodoraiit, renaît de ses cendres,
et dit :
Seul je \is très longuement.
El puis meurs par droit divin
Vivre revieiU liastivenieitl
Les buiis auront joie sans un.
Dans le troisième compartiment, l'aiglo
s'élance dans les cieux, où il va braver Tes
feux ardents du soleil ; c'est lui qui le dit, du
reste, dans son langage nail et énergiciue :
De tous oyscaulx je suis le roy
Voiler je puis en si liault lieu
Que le souleil de près je voy
Bienlieurés soûl ceux qui voycnl Dieu.
A oroilo de la fenèlre. on voit une co-
londje seule, posée sur le rameau d'un arbre
dairs une |)rofonde solitude; elle parait être
l'endilème de la vie retirée et sainte des
cliu'tres; c'est du moins ce (pie l'ont supposer
bs vers suivants :
(( ;i la'iir.) Je?. . . . garde uiaiiiclencul
Ouaritje n'ay point de couipaiguie
Vivre solielairemcnl
IK'vol avnie saiui'le vi«.
«(;9
LA M
Celle romposilion. qui n'ofTc point lios
caractères Irès-lninrhûs, a cela de remaniua-
lile , que son etisciiihle est ijarfaili'incnt
harmonieux ; appliq"»^ à un nioininii'iit eivil
€t privé, elle n'en est encore que plus jiré-
cieuse : aussi devons-nous des renienÎMicnls
à M. le comte de Bondy, qui veut conserver
et restaurer cotte œuvre en restituant h la
tourelle son ancienne destination religieuse.
D(\jà M. Denuelle, artiste éminenl, qui a
prêté son liabile pinceau aux peintures de
Saint-Savin, ]>ul)liées par le comité, a |)U
prendre un calq\ie des fresques du cliAteau
de la Barre ; mais ce calque est peut-Être in-
complet en ce qui concerne les inscri|)tions
déchiffrées depuis lui, et dont quelques mois
sont encore à connaître.
Interrogé sur l'époque ^laquelle je croyais
devoir altrihuer celte œuvre curieuse, j'ai
émis l'opinion qu'elle devait dater de la
deuxième moitié du x\' siècle; je laisse à
de plus savants (pic moi le soin de pronon-
cer en d(?rnier ressort.
LA HAYE, capitale de la Hollande.
Epitaphe de la comtesse Marguerite.
Dans un couvent prf's de I.a Haye.
Margarita , Heriiianni Comilis Hennebergix
Tjxor, qii.irti Floirnlii Comilis Ilollanilise el Ze-
laiidirc filia, Giiilhflini Itegis Rom. ac poslea
Cacs.Tvis seu Giibernaloris liiiperii alq; Alilliei;e
ComiiisHanmiiiia.'soror, ciijiispatruiisEpiscopns
Trajectensis, avunculi autem filius Dux Bialian-
liœ et Comes Tlniriiigiae. Hœc autem llluslriss.
Comilissa anrios quailragiiita duos circitcrnala,
ipso die Parascevcs iioiiam circiter lioram, anno
milles, duceiites. sepluages. sexlo, tiecêlos
sexaginla quinq; enixa est pueros, qui prius
a Guidone suffiaganeo Trajectensi omncs in
duobiis ex œre pclvibus baplizali suut ; quorum
masculi, quolquot eranl, Johaimes, puell* au-
tem omues Eiisabelha; vocata; sunt, qui simul
oranes cuiii matre uno eodeinq; die fatis con-
cesserunl, alq; in hoc Lausdensi leniplo sepulti
jacenl. Qnod qiiidcm accidit ob paupei'culam
quandam loemiiiâ, qua; ex uno partu gemellos in
uliiis gestabal pueros, quâ rem ipsa Comilissa
admirata dicebal , id per unum virum fieii
non posse, ipsamiiue coiuumeliose rcjecit. Unde
haec paupercula animo perturbaia, niox lan-
tum prolium numerû ac multitudinê ex uno
partu ipsiimprecabaïur, quolvel lotiusanni dies
numtTarcntur; (|uod quidom piœlernaturaïcur-
sum obslupeiida quadam ralionc ita facUim est; si-
cuiliicinpeipeluam hiijusroimemoriamex vetu-
siis tam manuscriplisquam lypisexcusisChroni-
cis breviter positum et enarratuin est. Deus ille Ter
Slax. bac de re suspiciendus, bonorandus ac
laudibus extollendus in sempiterna seciila.
Amen.
{Gros, Suppléin. aux inscrint. de Uàle, p.
310.)
LAMAR, eu Porlusal.
DEPFGRAPniE. LAM CIO
Divo
Flavio
Jidio
Crispo
Nob.
Caes.
(CardinnlWxi, p. 25'|.; Gruter, p. 28't, 7.)
LAMRf':SE, Lnmhesis, improprement appe-
lée Lnmbcsa, ville d'Algérie, dans la province
do Constaiitine.
Nous avons dit les raisons qui nons enga-
gent .^ faire connaître excopliorinellement les
inscriptions antiques découvertes dans ce
jiays, bien qu'elles soient en réalité étran-
gères el antérieures h l'épigraphie chrétienne
[Voy. Alger). Ces belles découvertes sont
dues à un voyageur résolu et savant, M. Léon
Renier, sous-bibliothécaire 5 la Sorbonne.
Rapport de M. Renier, en mission dans la
prorince de Constantine pour la recherche
des monuments épigraphiqnes, adressé à M.
le ministre de l'instruction pnblir/ue (1).
Lambèse, le 5 janvier 1851.
Monsieur le ministre.
Permettez-moi de commencer ce rapport
par uno courte observation sur le nom de la
ville dont vous m'avez chargé d'explorer les
ruines. Celui par lequel elle est désignée
dans les actes administratifs , Lambessa,
Lambsesa ou Lambœsa (je l'ai vu écril de ci s
trois manières dilférentes), est un véritable
barbarisme ; ce n'est ni le nom que lui don-
nent les Arabes, ni relui qu'elle portait dans
l'antiquité. Le premier est Tezzout ou Tez-
zoulet ; le second est Lambœsis. C'est là un
fait que, dès avant mon départ do Paris, j'a-
vais démontré dans un mémoire qui fait
partie du XXI' volume du Recueil de la so~
cie'té des antiquaires de France, et je dois ajou-
ter que si les preuves que j'en avais données
pouvaient paraître insullisanles, j'ai, pour les
corroborer aujourd'hui assez d'inscriptions
pour donner à ma démonstration le caractère
de l'évidence la plus absolue. Sans doute, on
ne peul exiger de l'administralion qu'elle se
fasse érudile,maisil seraitdu moins à désirer
que les résultats des recherches des érudits
de profession ne fussent pas perdus pour
elle. Un grand établissement va s'élever an
nidieu des ruines de Lambèse ; je no deman-
de pas qu'on lui donne le nom ancien de
cette ville , ce qui pourrait paraître préten-
tieux ; mais que l'on francise ce nom, comme
on l'a. fait |)0ur Constantine et pour Sétif.
Ainsi , les droits de la science seront saufs ,
et nous aurons, pour ainsi dire, marqué sur
le (]uartior général de la légion 111" Augusl;i,
le sceau de notre prise do possession, en lu;
donnant, pour l'avenir, un nom parfaitement
conforme au génie de notre langue.
Dans la lettre que j'ai eu l'honneur de
vous écrire , le 6 novembre dernier, pour
vous annoncer mon arrivée sur le lieu de ma
mission, je vous disais que j'estimais à six
cenis environ le nombre des monuments
épigraphiq.ues que je pourrais y recueillir.
(l) .4rc/iii't's ries missions scientifiques, avril ISol.
cil
I.AM
DICTIONNAIRE
LAM
012
Cette évaltinlion , inoii«iciii'lo minislro, luiîi
il'ùtn' e\;is:''i(!'e, iM;iil heaiicoiip trop faillie:
j'ai déjà dépassé ce noiiiine, et je suis loin
d'avoir épuisé la iiiiiie féconde d'jtU j'ai eii-
trepiis l'cxpioi'atioii. Je ne crains pas de inc
Imp avancer on allirninnt (pu; , lorsque je
(piitlerai les ruines de Lanibèsn, j'y aurai
cofiié |)lus de imit cents insc.ri|)tioiis.
Oi!el(|ues mots me sul'liront pour faire
comprendre l'importance de cette collection
épi;-;raplii(pie. De|)uis lo rèj^ne d'Auj^usle
jiisipi'à celui de Constantin, c'est-à-dire pen-
dant plus de trois siècles , la lé,i;ion lit' Au-
i;usta a ea son quaitier ^(''néral à Land)èse.
Cette ville est la seule, (Jans toute l'étendue
du nionde roniain, ([ui ait joui aussi lo'ig-
Icmps de cette |iréro;.'alive, et, par un liasard
(]ueje puis dire heureux pour la sci(.'iue,
déli'uite jirobajjli'ment par les Vandales, au
comiiiencemenl du \' siècle de notre ère, elle
n'a pas été rebâtie depuis; de sorte que ses
ruines sont l'estées intactes et n'ont point été
dénaturées, comme l'ont été, par exemple,
celles des villes romaines des bords du lUiin
(Mayence, Bonn, Cologne), (|ui furent aussi,
liendant longtemps les lieux de garnison des
légions romaiiH's. On pouvait donc espérer
(fu'une exi.iloralion attentive de ces ruines
ajouterait des faits nouveaux à ce que nous
savons de l'iiistoire militaii'c du peuple-roi,
et surtout (ju'elle jetterait quel(]ue jour sur
ime qui.'stion qui intéresse particulièrement
la France, celle de l'organisation des forces
l'omaines dans le nord de rAtri(|ue. C'est ce
double espoir, Monsieur le mniistre, (jui
vous avait engagé à nie charger de c(.'lle
exploration, et, dès aujoiu'd'lmi, je puis vous
donner l'assurance qu'il m; sera pas trompé :
ies nombreux documents épigraplii(|ues (jue
j'ai recueillis (-onliiMnient une foule de rensei-
gnements, qui, réunis et étudiés, produiront
des l'ésultals de nature à juslilier comiilétc-
iiieiit la mesure (jue vous avez prise.
Dans ma première lettre, écrite à la bûle,
qnel(|ues jours a]Mès mon arrivée sur lo
théâtre de nu.'s travaux, je n'ai pu vous pré-
senter qu'une énuméralion rapide et fort
incomplète des principaux monuments de
Lambèse, Depuis, j'ai eu le leiiqis d'étudier
ces monuments, et je puis en parler inainte-
iianl avec (laelijue détail. L'aspect de (|uel-
ques-uns sullit pour lésoudre des questions
iort importantes cl restées jusqu'ici incei-iai-
iies ; ainsi, par exemple, on ignorait si les lé-
gions romaines étaient casernées, comme nos
légimenls, dans riiUérieui' des villes, ou si,
comme les C(diortes prétoriennes à Uome,
elles étaie'it ('■t.ddies (Jans des cani|)s, sépa-
res d('s habitations civiles par un espace
plus ou moins cr)nsidérable. J'ai eu riimiiiiMir
de vous dir(; r]ue le camp de la légion III'
Augusta subsiste encoi'e presipie intact, cl
(|u'enlre S(jn rempart et les premières mai-
sons di.' la ville, au nord, à l'est et au sud,
s'élendail une sorte de glacis do plus de
cent mèires do
donc résolue.
Ce camp est situé h l'ouosl de la ville ; il
fonne un rectangle do six cents mètres de
oucur, sur quatre cents de largeur, et est
largeur. Cette question est
longi
entouré ti'un reiiqiurt de quatre mètres en-
viron de hauteur, défendu, de quarante
on ijuaranti! mètres, ]iar des tours caixées,
(]ni présentent cette pailicularilé romarqua-
])le, ipieleur saillie est à l'intérieur.
C'est dans celte enceinte ijue s'élève la
ruine la plus considérable do Lambèse, le
;jrœ/or/i()n, sur la destination duquel il est
inqiossiblo d'hésiter , quand on examine
sa situation et les emblèmes dont il est orné.
Tous ces einblèmes sont relatifs à la légion ;
ce sont des victoires, des iiiulcs , des côurun-
■Dfs, des ensciçpies avec le cliiH're de la légion
LKG. III. AVG.j Une grande inscription se
lisait autrefois au-dessus de la porte princi-
pale ; elle est aujourd'hui jiresque enlière-
1111 lit détruite; il n'en reste plus que ipiel-
ques lettres, qui me suftiront cc|iendaiit,
jointes à d'autres indices, pour démontrer
(jue ce nionumcnt a été construit dans l.'S der
nières années du règne de Septinie Sévère.
C'est aussi dans l'inlérieui du camp qu'ont
été trouvées les inscriptions les plus impor-
tantes et le plus grand nombu; d'inscriptions
militaires. Près de là, j'ai fuit déterrer cinq
grandes pierres de forme rectangulaire(0'",
88 lie hauteur, sur 0"',7i de largeur et 0"',;j-2
d'épaisseur), sur cnacuiu; desiiuelles on lit,
au milieu d'un encadrement simple, mais de
bon goût , l'une des inscriptions suivantes,
dont les lettres ont dix centimètres de hau-
teur : COU. 11, COH. III, COH. Vil, COH.
VIII, COH. X. Ces pierres étaient sans doute
destinées à indiijner, dans le camp, les
quartiers des cohortes dont elles perlent les
numéros.
Ce camp avait (piatre portes; do la [nin-
cipalo, celle du nord, (]ui devait être la Porta
prœtoria, partent deux voies, bordées, jus-
(]u'à près de deux kilomètres de distance, de
nionunienls fum'raires (1) et se dirigeant,
l'une sur Zaïia (l'ancienne Z^miu;), l'antre sur
le col de lîatna, par où elle |iénètre dans la
vallée de Kessour, pour gagner le désert.
De la porte d(! l'ouest , l'orta principalis
aiuistra, part une autre voie, (|ui juignail le
cam|) de la légion à celui des cohortes auxi-
liaires, situé à deux kilomètres dans cette
direction, et orné, ainsi que j'ai eu l'hon-
neur de vous le dire dans ma iiremière lettre,
d'une colonne monuinenlale , aujourd'hui
renversée. Sur le piédestal de celle colonne,
Se lisait une longue inscription, malheureu-
sement fort incomplète mainicnant. J'ai pu
ceiiendant y recoimaître encore une allocu-
tion do l'empereur à des cohortes dont les
noms ont disparu, ex(e|ité un seul, celui de
la siriniw (les ('oiiiiiiar/i'iiiiiis. Coll. \'I. CO.M-
-MACICNOKNM , ipii apjiarait ici pour l,i
jireinière fois ilans riii>loire. Le nom d'un
légal imiiérial, nicntioniié dans cetli' inscrip-
tion, me permeltr.i, ji' l'espère, d'en détermi-
ner la date, et de dire à (jucl empereur il
(I) J'ai copié sur ces niiiiiiiiiipiils deux cciu
Rolxaiilc-iiouf ills<■^i|)li(nl^ : |iicmiiii' hiiilcs, soiiI nla-
livcs a (les inilllali'o, doiil elles |ii(.'M'iilciil en (piel-
(lue sorte leselals île service.
ei3 LA M DtriGRAniIE.
fai.l allribuor l'allocation qu'on y lit , et qui
iirquriT.'i alors iino assez liaiilu imii^irtancc
historique.
Enfin, de la porto de l'est, Purtn principn-
lisdcxlra, parlent deux aulrus voies. L'une
se diii^e au nord-est, et passe, avant de
pénétrer dans un quartier de la ville, dont
une inscription, in"a appris le nom, \'1C\'S
SANCrr\'S, sous un arc de triomphe à une
seule haie, élevé en l'honneur <le l'empereur
Commode, aux irais de la colonie ûu'Tliamu-
gas,c.e (jiii prouve, |)Oui- le dire en passant,
que I.amhèsi;' n'avait pas elle-même le titre
de colonie (1) du moins à ré|)Oiiue où ce
monument a été élevé.
L'autre voie se dirige au sud-est ; à deux
cents mètres environ ducanqi,ellepasseentre
Vampliilhédtrc et les Ihenncs ; puis, à huit
cents mètres jilus hjin, elle entre dans la ville
j)roprement dite, en imssant sous un arc de
trionqihe à trois haies, le plus beau et le
mieux conservé des quatre qui subsistent
encore à Laadjèse. Entre ce monument et le
camp, le pavé de la voie, com|)Osé de ^landes
et fortes dalles, est presque intact. L'ins-
(wi()tion suivante, que j'ai découverte en
faisant creuser sur le bord de cette voie
pour constater l'existence des tiottoirs, m"a
lait connaître son nom et l'époque de sa cons-
truction :
liiipp. Caess
L. Se(>iiinio. Sève
ro. Peitiiiaci
Arab. Adiab. Part
M.ixinio. et
M. Avrelio. An
loaiiio.
Avgg.
pus
ac. lorUbSi
mis. piincipibvs
propogaloiibvs
iiiipi'iii. I viain
SepUinianain
|l>;g. Ill| Avg. fecit
Imperulord'us Ccrsiirihiis Liicio Seplimio Severu
Peiliniici A labico Adiuheiiico l'arlliico Maxiino, et
Marco- Anrelio Aiiloiiiiiu, piis Auynslis tic (orlis-
simis priiiciiiibus, proputfalorihus imperii, viiim
Seplimianam legio III Augusta [ecil.
.\insi cette voie avait été construite par la
légion, pendant le règne simultané de Sep-
time Sévère et de Caracalla, c'est-ù-dii'e en-
tre 198 et 209, année ou Géta fut aussi asso-
cié à l'empire, et elle s'appelait la Voie Sep-
limienne, via septimiana.
Les mots entoui'és d'un filet, dans les li-
gnes 8, 9, 10 et 11, sont gravés en caractères
]ilus petits et dans un creux d'environ cinq
millimètres de profondeur. Evidemment, ces
niots ont remplacé les noms et les titres de
Géta, etl'acés au ciseau après l'assassinat de
ce prince ; auparavant, on devait y lire ce qui
suit :
(I) Je n'ai encore trouvé aucune inscription qui
lui (loinie ce lihe, laïutis que, sur plusieurs, elle
porte celui de municipe.
I.AM
{'.{.L. Sept
hnio. Getac
noliilissiino
Cacsari
C14
Kl Lncio Seplimio Celœ, nobilissiino Civfniri.
Les mots LEG. 111 d(; la dernièi'c; li.^ne
sont également gravés dans un creux de cinq
millimètres de profondeur; tnais celte ins-
cription n'est pas la seule qui présente cette
l)articularité ; on l'observe également sur la
jihjpart des monuments publics (1) de l'an-
cienne Numidie où ligure le nom de la légioti
IIP Augusta. Evidemment ces mots ont aussi
remplacé, sur tous ces monuments, d'autres
mots etl'acés au ciseau ; et ces autres mots
ne peuvent avoir été que ceux qu'on y lit
encore aujourd'hui, car partout l'épithète
AUG. ([ui ne peut convenir qu'à la légion 111'
Augusta (2), et qui forme une partie inté-
grante du nom de cette légion (3), a élé res-
pectée, et sur un certain nombre de nionu-
ments, les mots LEG. 111, ell'acés assez
négli,j;emment, et non gravés ensuite de
nouveau, comme ici, peuvent encore se lire,
sinon distinctement, du moins d'une manière
certaine.
Ce fait d'un nom de légion effacé, puis
rétabli sur les monuments, est cxlièmement
curieux ; il est uniiiuedans t(nite ré|iigraphie
romaine, et ne peut s'expli(pier (]ue par un
licenciement de cette légion, suivi, peu de
temjis ajirès, de sa réorganisation. Mais à
quelle éjioque ont eu lieu, [lour la légion 111°
Augusta, ces événements, dont aucun his-
torien ne fait mention ? Vnn étude attentive
des monuments qui présentent cette particu-
larité, et qui tous ^onlanlerieursau règne de
Gordien 111, m'a fourni la réponse à cette
question, et je crois pouvoir tixer réj)0que
dont il s'agit à l'année 238 de notre ère,
|)endant laquelle eurent lieu, dans l'espace
lie peu de mois, la proclamation des deux
premiei'S Gordiens, leur défaite par le séna-
teur Capellien et la terrible réaction qui
en fut la suite ; enfin, la mort de Maximiii
et la chute de son lieutenant eu Afrique.
La |)lupait des monuments de Lambèse
témoignent du profond attachement de la
légion 111' Augusta pour la famille de Sep-
time Sévère, et l'on est en droit de penser
(pi'elle ne vit pas de bon œil l'avènement à
l'empire deMaximin, meurtrier d'Alexandre,
le dernier des princes de cette famille (i).
(I) Je ne l'ai remarquée sur aucun nionunicnl fu-
néraire.
(■2) Il y avait deux autres légions .\ugusta, la II»
Augusta et la Vlll'-" Augusia ; mais ou sait positi\e-
nu'ul ipi'elles ne viurentjaniais en Numidie.
(5) Sans cette épiliiéte, on n'aurait pas pu la dis-
tinguer des qnaue antres légions qui avaient le
même numéro, savoir: la lll'V.yrenaiea et la lll'--
Gatlica, tontes deux formel s comme elle sous Au-
guste ; la 111' Italiea, formée sons Mare-Auiéle, et
la llh Parlhiea, lormée sous Scptime Sévère.
(4) Cela esl d'autant pins piol)abte, que ta légion
avait pour ce prince une all'eeiiuii particulière, a nsi
que te prouve l'épitliéte (VAIe.raiiiliiana, ajoutée à sou
nom sur un grand nombre de inonaments.
6IS
LAM
DICTIONNAIRE
I.AM
CÎO
Klle s y soumit copcvKlMiit , cnmino h un 1;iit
jii'comiili et sur loqiicl il ii'étnit pas po-;silile
do revenir. Mais elle dut saisir avec joie la
première oirasioii (pii se présenta de secouer
lin jouji qui lui était (iiiieii\ ; et il est piiiba-
bl.' (|ne, si elle ne contribua pas elle-uiùme
à la pmclamalion des deux |iromiers Gor-
diens, elle dut se nioîilrer très-empressée
de la reconn.iître. J"ai dit si elle ne coii-
Irihua pas elle-même à leur proclamation ,
et cependant une assersion [lOsitive d'Au-
rélius N'iclor, à huiuelle on n'a pas fait
assez d"altenliun jusqu'ici, semblerait prou-
ver (pi'elle eut la principale l'art à cet
événement (i).
S'il en eili été autrement, le premier soin
des Ciordiens, après (|u'ils curent accepté
l'empire, eût été de cherclier à gagner ce
corps d'ai'mée, canloniié à quelques journées
démarche de Cartilage , et dont l'hostilinj
pouvait leur l'aire courir de si grands dan-
gers ; et cei)endanl Hérodien, qui nous a
raconté avec tant de détails tontes les cir-
constances de leur règne éphémère, ne nous
dit rien de sendjlnble ; au contraire, il nous
les fait voir uniquement occupés de s'assurer
le concours du sénat, et de se faire recon-
naitre par les autres [irovinces de J'empire.
Evidemment, s'ils montièrent, à l'égard de
l'Alrique, une telle sécurité, c'est qu'ils
étaient sûrs de la légion qui formait la
principale force railitaiie do cette contiée.
Mais ils avaient compté sans la hardiesse
de Capellieu , commandant dit- |ia_\s des
Mdurusiens nominlcs, c'est-à-dire de ce (ju'on
appelle aujounriiiii les Zihdn (2). Cet ollicier,
quoiqu'il diUà Maximin son commandement,
ne lit rien d'abord pour s'ojiposer à l'avéne-
nienl des Gordiens ; nutr<'ment Jules Capilo-
ïin et Hérodien ne Jonueraii.'nt pas un autre
motif 5 sa révocation. Mais il avait eu autre-
lois des torts envers Gordien le Vieux, et
celui-ci, commettant la faute de s'en souve-
nir quand il se vit revêtu de la iiourpre
impériale, lui envoya son successeur, avec
l'ordre de (juitter au [dus tôt la province.
Pour toute réponse , Capellieu rassemble à
la liûte une colonne composée en grande
partie do cavaliers nomades (3), et, prenant
(1) € Ropciilo .Vnlniiiiis Cnrilianiis, Afiiroc pro-
roiihiil, «Il cxcrciln piiiiieps :ipiul Tliysilii oppi liiiii
aliM'iis lil. > (Aciii:i.. Vii:n)it., de Ccrinrihiis, WVI.)
(-2) lieUe syiioiiyiiiic icsiilli' eNiileiimieiit ile.i Icr-
nies iloiil se ScTl ll('i(iillcii |iiiiir dctrire !(■ c ()iiiiii;iii-
(leiiKMit (le <^ipi'lli('ii : ill ((juiiiiaixlail, ilil-ii, iiii\
M:iiiiiisiciis soumis ;iii\ ltiiiii;iiiis, cl ;ippc'l('s >()iii:i-
<le> ; Iciii- p:ivs est pioli';,'!' p;ir des caiiips, à caiise
de la iiiiilliliiile di's .Maiii iisleiis liisdiiinis donl il csl
ciiloiur, cl pour einpeeliii- Iciiis inclusions ot leurs
lirigandagcs. i 'llyefTO oé Ma'jpouo-twv twv vTro 'ir.)-
S'Jil 7tiff,U/.T1, htÙ. TO ÎTSjSIZiiotiVOV TTAnOo; MdUjiO'JfflWV
TWV [:«fiCùi-'j>v, it; âv ii!i/oi «ùriiv txç èÇ ini3pouf,i
Bfi:«y«f. Olr.Hcuiiw., vu,!).)
(7>) Cuin Icrlii, Miiuris cl ItimiilliKiiiii manu. (Capi-
TOLiN. in <i(irUiiiiiis, mv.) \'iiijez en oiili'e le paial-
leli' clalill par llcidilii'ii cnliu l'arniei' ilu jcnne (ior-
dieri cl celle de (i.ipclliiii ; après avoii' dici il la loide
mal arince cl mal c\ci(('c des ('aiilÉa^Mims, cpii
composai! iil ta piemiiTC, i\ ajotilc : i ^tiianl aux
la roule qui contourne, au sud et à l'est, la
ciiaîiie do l'A lires, laissant, par conséquent,
bien loin h sa gauche le (pjailier général de
la légion, il arrive en vue de flarthage avant
que les Gordiens, informés trop lard de son
mouvement, aient eu le temps de faire venir
de leurs canl<jnnements les troupes régu-
lières, qui seules auraient pu arrêter sa
marche.
On connaît la suite des événements. La
rencontre entre les Nomades elles habitants
de Cnilhage, qui s'élaient avancés conti-e
eux, ne fut pas une bataille, mais un mas-
sacre. Le jeune Gordien y péril ainsi que la
jdus grande |)ailie de ceux ipii l'avaient
suivi. Imi apprenant la mort de son lils . le
vieux Gordien s'étrangla avec sa ceinture.
Capèllien entra alors dans la ville ; il en lit
égorger les princi|iaux habitants, pilla le
trésor public, les tenijiles, et n'épargna pas
même les maisons parliculièies. Il par-
courut ensuite l'Africiue, et se livra aux
mêmes excès dans toutes les villes qui
avaient détruit les honneurs conférés à Ma-
ximin (t).
La légion, qui, tiès-]irobablement, s'était
aussi rendue coupable de ce méfait, ne pou-
vait être épaignée ; surprise et démoralisée
par la rapidité des succès de Capellieu, elle
ne dut |)oint lui opposer de résistance. Elle
savait Maximin dans toute sa force ; la mort
des deux Gordiens devait lui faire croire que
la lenlalive à laijiielle elle s'était associée
avait délinitiyement avorté. Elle se soumit
donc et subit les consérjuences de sa sou-
mission : elle fut licenciée, et son nom fut
ell'acé do tous les monuments luiblics. Ce
fut alors aussi, et comiiie représailles de
l'outrage inlligé par elle au nom de Maximin,
que celui d'Alexandre Si''\ère, donl le sou-
venir l'avait excilée à la l'évolle, fut elfacé
dans une grande inscription (jne j'ai co|iiée
près du temple d'Esculape {'2). Quel autre
Nomades, c'élaionl des archers sftrs de leurs coups
el cl'oxcellerils cavaliers, clc. > Oî Si. Nofi«S=f «xov
T13TK' t; fj7T'j;^')t /M l-zû; ijstîToi. (llrininuN., vu.
(1) M. LeliDime a pnlilie sur < es eveueuu'iils, dans
les cahiers (rocloliie el decembie 1S17 du Joiinml
des Saïuinls, un lieau mémoire, piein de recherches
savanics, d'aperçus nenls cl ini^enienx. Mallieuren-
seincnl, Inimpe par des rensei^nemeiUs iiie\acls, il
a eonnnis (pn'liines erreurs ; son liavail pèche par la
liasi' : il s'alipnie sur deux iiisciiplioiis. donl une Csl
laiissi', on du moins n'esl (prniie inanv. ise copie de
la première. On les lui avail domiees coumie deux
monnmenls dilVeienls, lioiivés l'un à Lambésc, l'au-
Irc à Sélil'; le premier si'iil exisle.
(-2) J'ai dil pins haut cpie parloni, .iprès avoir ef-
facé les mots i.rii. m, tm a\ail respecle le nn)l \vr..,
ipii en r(nnic lecompleimiil micssaiie. Si l'opinion
ipie ji' ( heiiiic à l'aii'e pn'valoir est vraie, ou a drt,
au couliaiie , ellacer l'adiedil Ai.rxAMtiuw.v sur
Ions les monnmeiils oii il liijnre parmi les noms de
la le'p'ion. ('."csl ce (pi'ou oliservc eu ellel dans une
giamlc insiripliiin decouverlc à Constanliiie, el qui
csl aujonidlmi encaslr. c dans le mnr d'encelitlc de
la casliah. Sur ce inounnienl on l.i lésion clan ap-
pelée'
LEC. III. AVC. Si;VKU!ANA. ALKXANbUlANA.
ou a li'tssé subsister les deux preiuicrcs cpiihcles,
617 l.AM DEl'IGR
que Capellieii pouvait avoir iiitéiôt à fairt^
cette injure ù la mémoire d'un prince dont
la mort avait causé dans l'empire de si uiia-
riinics regrets?
Mais pendant qu'il poursuivait avec tant
de rigueur les conséquences de sa victoire,
le sénat et le peu|)le donnaient à Rome des
successeurs aux empereurs qu'il avait dé-
trônés. De son côté iMaxiuiin, abnndonna-it
la Pannonie, marchait contre la capitale
pour comhaltre ces nouveaux compétiteurs,
et, dès son entrée en Italie, forcé de s'arrê-
ter devant Aquilée, il trouvait la mort dans
une insuri'eclion de ses soldats, rebutés des
longueuis du siège et fatigués, eux aussi,
de sa tyrannie. La nouvelle de ces événe-
ments, promptement apportée en Afriqiie,
dut y relever le coura ;e des partisans des
Gordiens, que la victoire de Capellien avait
-J'abord abattus. Les histoiiens no nous ont
pas a[ipris ce que devint celui-ci ; nous ne
savo'is pas s'il se soumit sans résistance ou
s'il fallut le combattre. Ce qui parait certain,
c'est (jue le logat envoyé par les nouveaux
empereui's se liàia de réorganiser la légion.
Cela ne lui fut pas diflicile, car les soldats,
presque tous Africains de naissance, ainsi
que je le démontrerai, n'avaient pas dû quit-
ter le pays. On rétablit alors, autant ijuc
possible, les choses dans leur ancien état ;
le nom de la légion fut gravé de nouveau
sur les monuments où on l'avait effacé, et
l'on en fit autant [lour celui d'.\lexandre Sé-
vère.
Au sud de l'arc de Sévère se voient les
ruines d'un palais, ([ui , à en juger par
les détails d'architecture qu'on y remar-
que, et par ses imposantes proportions ,
devait être le plus beau de Lambèse : c'était,
très-probablement, celui du légat pro-pré-
teur.
La voie Septimienne longe au nord les
murs de ce palais ; à cinq cents mètres, plus
loin, elle passe entre deux mamelons cou-
verts de traces d'habitations; puiselle tourne
au sud, et, après avoir été, sur une longueur;
de plus de six cents mètres, pour ainsi dire
encaissée entre les masses de débris qui la
bordent à droite et à gauche, elle arrive en
face de la princi()ale entrée du lemiile d'Es-
culape.
r Ce que Peyssonnel a dit de cet édifice ne
peut en donner que l'idée la plus fausse ;
déjà, dans un mémoire rédigé avant notre
départ de Paris, .M. le commandant Delamare
avait signalé les singulières inexactitudes
lie la relation de ce voyageur. Depuis, SL
le colonel Carbuccia a fait faire, sur rem-
placement du temple d'Lsculai)e, des fouilles
considérables ; de nouvelles fouilles y ont
été entreprises par M. Delamare, et dirigées
avec l'expérience que lui ont donnée les
AVG et SEVRRiANA ; Dials la dernière, alexandriana,
a éli: etTacée, ainsi ([ui; les iiiuls leg. ni, licuieusi;-
menl avec assez (te négligence pour qii'il soil possi-
ble (le la (iceliillVer encore. Lus autres nionu;ncnIs
où j'ii vu rel adjetlif ajoulé aux noms de l.( li'gion,
sont des ino:;iiinenls finieiaires, auvcpiels, par coasé-
que' '., on n'a pas dii loucher.
Dicrr NN. u'EriGnArniE. 1,
MM'IIl. LAM 61S
nombreux travaux du môme genre exé-
cutés sous ses ordres, comnu) membre de la
commission scientilique de IWlgérie : elles
ont mis à découvert l'ensemble et les
détails du plan de cet édifice, dont il serait
maintenant possible de tenter une restitu-
tion.
Les quatre colonnes, qui seules étaient
visibles avant les fouilles, ne soutenaient
que le fronton de la cella. Eu avant, s'élen-
liait une cour de soixante mètres de lon-
gueur, bordée au nord et au sud de petite^
chapelles, auxquelles on montait, ainsi qu'à
la cella, par un certain nombre de marches.
Ces chapelles, dont le plan est parfaitement
reconnaissable, leurs murs s'élevant encore
cl un ou deux pieds au-dessus du sol, étaient
consacrées h des divinités parèdrcs. Nous
avons découvert lesinsciijdions de quelques-
unes : on y lit les noms de /«/)((«• Dcpidsor,
d'Apollon, de Mercure, d'IIygie, de Stlvanus
Pcyasianus. Les chapelles du côté septen-
trional, le seul qu'on ail pu déblayer entiè-
rement, sont au iiond)re de neuf ; celles du
côté méridional devaient être en nombre
égal et symétriques, si l'on peut en juger
par les deux premièi'es, qui sont aujourd'hui
découvertes.
L'inscri|ition de la cella, qui paraît entière,
ne l'est cependant pas ; elle se conqilète par
celles qui se lisent sur les atliciues (ies deux
premières chapelles, att;ques formés ch.-'Lua
de trois grandes pierres i|ùi ont été retrou-
vées dans les fouilles 0|)érées par les ordres
de M. le colonel Carbuccia. En combinant
ces trois inscri|:)tions, qui en réalité n'en font
qu'une, on voit que les principales divinités
clu tem|)le n'étaient pas seulement Esculape
et la iion^Èf (Salus), mais aussi Jupiter Valcns
et Silvain (1), et que cet éditice avait été
construit par les soldats de la légion. Cette
dernière conclusion pouvait, d'aUleurs, se '
tirer de l'examen des bri(p,ies trouvées dans
les ruines de ce temple; toutes, en elfet,
portent le cachet de la légion, particularité
que n'offrent pas celles qui proviennent des
habitations particulières et des constructions
qui avaient une destination purement mu-
nicipale.
Arrivée en face du temple d'Esculape, la
voie Septimienne tourne brusquement à
l'est, et elle longe au nord les murs d'un
édifice considérable, sur la destination du-
quel il est assez diiiicile de se prononcer ;
si cojiendant il fallait émettre une conjecture,
les nombreuses inscri[)tions municiijal. s
que j'ai copiées dans les enviror.s me fe-
raieit penser que c'était le forum de Lam-
bèse.
A quatre cents mètres plus loin, la voie
passe sous un arc de lriom|ihe à trois baies,
analogue pour le plan et les détails de l'or-
(1) Silvain semble avoir été In principale divinité
de la Numidie méridionale; c'était du moins celli;
dont le cnlle était le plus répandu dans celle con-
trée. Parmi les inscriptions religieuses (pie j'y ai
recueillies, celles ipii lui sont consacrées soni les
plus no;iib:eu3?s.
20
6(9
I.AM
di(:tiox.nai:;k
i.wi
eîo
iiemonhitinn ;i ccliii iino j';ii signalé h son
l'iitréed.ins In ville il), cl enlin, ?i ('(Mit viiigt-
(;iii(| mètres (h; Ih, elle sort il(' la ville en
passant sous un d'.'niier ar-c à une seule
Laie, d'une consliuclion beaucoup plus sim-
ple, et bcaufou|i moins oi'ni''.
J'ai quitté la \o\cCoinmodtr)uic h son entrée
dans lo viens Snncitits : ce quartier est li-
mité au nord par un luisseau l'ortcmcnt en-
caissé, qui coule do l'est ù Touesl, et sur les
bords duquel on aperçoit de norabrouses
traces de quais et les extrémités de quelques
égouts. Arrivée près de ce ravin, la voie
tourne à l'est et le côtoie sur une longueur
d'environ mille mètres ; jinis, près d'une
forteresse byzantine, ponr la conslruclion
de laquelle on a mis ii contribution tons les
édifices et tous les tombeaux voisins, ainsi
que le ])rouvent b-s fragments d'ai'chitecture
et les inscri|itiois f|ue l'on remarque dans
SCS remjiarls, elle se dirige de nouveau vers
le noid, et, passant le ruisseau, elle iiénèli'e
dans une immense nécropole, où j'ai déjà
copié plus de deux cents iiiscriiitions, et où
j'espère pouvoir en copier encore un nombre
au moins égal (2).
Dans celte revue rapide des monumen:s
de Lambèse, je n'ai pu citer que les p.inci-
jiaux ; il y en a beaucouji d'autres que j'ai
dû |)asser sous silence, mais qui seront, aussi
bien (jue ceux-là, étudiés par mon com|)a-
gnon de voyage, M. le commandant Dela-
mare.et dont il se propose d'emporter égale-
ment des dessins.
En suivant l'une ou l'autre des deux voies
dont je viens de parler en dernier lieu, ou
arrive, après une lieui'e de marche, dans une
vallée désignée par les Arabes sous le nom
(le Marcouna ; là se trouvent dos ruines fort
considérables, parmi lesijuelles on distingue
deux arcs de triomphe dans un assez bel état
de conservation. Comme les deux voies qui
relient ces ruines à celles de Lambèse sont
bordées, dans toute leur étendue, d'une suite
non interrompue do monuments funéraires,
les voyageurs qui nous avaient précédés
dans ce pays, Peyssonel entre autres, y
avaient vu un quartier éloigné, une sorte
de faubourg de cette ville. Nous les avons
explorées avec soin, nous y avons fait faire
(]uelques fouilles, et j'ai été assez heureux
pour découvrir leur nom romain, (|ui n'a été,
cjue je sach", mentionné par aucun auteur
ancien. Ce nom est Yerecunda, et la ville cpii
le jiorlait avait le titre de municipe, ainsi <pie
(1) Cet arc osl fini ilt'griuli' ; la voi'ilc il« la gi-ainlc
pnrle esl loiiil)éi;; le piiil druil di; riiiic des pcnirs
|)oilcs osl ciiliériMnoiii di iniil. Il avait élc coiishnil
avec des dc'liris d'c-dilkos plus anciens ; une iiisiiip-
tion, que j'ai lopic'c sur iiiio pierre qui en provient,
coiilienl un nnni de peisoiiiia^e consulaire, an
moyen dinpul j'e.-pére pouvoir élalilir la liinilo sn-
pcnenre du lenips on il a pn cHie éleM'.
(2) (allé nécropole (onlienl pins d"nn millier de
loniLcaiix ; mais cen\ là senls qni soni enlerrés (nil
conserve leur inscriplion ; (eux qui sont reslis expo-
sés à l'air sont conqilileineni ellaces. Il en lesulle
«pi'il faut aciielei' cliaipie ujcMUJnii'nl épi^iapliicpie
par une touille plus ou inonis considi'ialilo.
le (b'-moiilro ce fia;j:menl ipie j'y ai cofiié :
Onio
nivnicipii
Ver(.'cvn:ien
sivin. dévot, nv
mini, inaiust q
coruni.
Oiiiu munici\m \'ericiiii(leii:,ium diTolus numini
mnjvitnliijnc eorum.
Mais à quelle époque ce titro lui avait-il
été donné? Probablement sous le règne si-
multané de Marc-Aurèle et de Lncius Vériis,
auxquels les deux arcs de triomphe sont dé-
diés; car, au commencement de ce règne,
à la fin de l'année IGl de notre ère, ce n'était
encore qu'un simple vivus, ainsi qu'il résult.i
(le l'inscription suivante, gravée à cette
époque, comme un témoignage de la recon-
naissance des habitants de cette localité pour
Aiitonin le Pieux, qui y avait fait exécuter
d'importants travaux hydrauliques :
Uivo
Antouino
Avg
ex. cvi [vs]
iinivigen [rii]
aqva. vie [i]
Avgvsior [vm]
Verccvndens
perdvcla. est
deJic
D. Fonleio
Fronliniano
leg. .\vg. pr. pr
n. d. p. p.
D'u'o Antonio Auçiuslo , ex citj[us] indulgen[lia]
aquii vic\i] Aiigustur[nm] Yerceumileiixis pcrducta
esl, (ledicunle Dccimo Fonleio Fro}iliniano, legnlo
Anijusioinm piopiwlore. Deciirionum decrelo, piit'Iiea
pcennia.
Un [letit mamelon, com|iosé en grande
partie de décombres, s'élevait au milieu des
ruines; tandis ([ue .M. Delamare faisait creu-
ser au pied des arcs île triomphe, pour en
découvrir les soubassements, et y trouvait
des fragments considérables des iiîscri[)lions
cpii se lisaient autrefois sur les attiijues de
ces monumeiits, j'ai fait déblayer entière-
ment ce mamelon, et j'y ai découvert une
véritable mine d'antii|uités : outre une
vingtaine irinscriptioiis parfaitement con-
servi'es, et toutes du plus haut intérêt, ces
fouilles ont mis au jour six bustes en mar-
bre l)lanc. (pii sont évideimneni des portraits.
J'ai re(onnu, en les comparant avec les mé-
dailles, ceux de Fdustinc In mère, et de /,u-
cius Venin, et ji' ne cionle pas (pie les antres
ne représeiileiil (les nieiiibres de In mémo
famille, à hupielle les babitants de Ycrecundn
semblent avoir voué un véritable culte. Ces
bustes ont été liansii(irl('s à Halna, par les
ordres de M. le colonel Carbuccia ; vous ju-
gerez peut-être convenable, Monsieur le mi-
6*1
LAM
nistre, de lesfjiire amener à Paris et déposer
aa Musée ali,'érii'n du Louvre, donl ils ne for-
inernieiil pas l'un des moindres ornements.
J'ai recueilli dans les ruines de Yerecundâ
environ cent inscriptions ; la dernière nui soit
datée est du règne de Dioclétien : elle rap-
pelle la restauration d'un aqueduc, de ce-
lui probablement qui avait été construit sous
le règne d'Anlonin le Pieux et dont il est
question dans l'inscription que j'ai transcrite
plus haut.
L'état de l'atmosphère nous jirometlant une
assez longue série de b^aux jours, nous
avons cru devoir en profiter pour visiter les
ruines de Thamvgas (1). Cette ville était la
plus riche colonie romaine de ce pays ; son
territoire s'étendait jusqu'aux |)ortes de Ye-
recundâ, et l'un des arcs de Lambèse, celui
qui est dédié à l'empereur Commode, avait
été élevé à ses frais, et par les ordres de ses
décurions; nous ne pouvions nous dispenser
d'en explorer les ruines; nous sommes donc
allés nous y établir avec une nombreuse es-
corte de travailleurs, que M. le colonel Car-
buccia avait eu, comme toujours, l'obligeance
de mettre à notre disposition.
Je suis resté cinq jours à Timegad, et j'en
ai rapporté soixante et dix inscri[itions, fort
importantes pour la plupart : vous en juge-
rez. Monsieur le ministre, par la suivante
que je prends au hasard dans cette collection,
et que je transcris, en dédoublant les lettres
liées, alin d'en rendre la lecture plus facile.
Je n'ai fait d'exception que pour la lettre qui
termine la quinzième ligne; celle-ci, en effet,
offre de sérieuses diflîcultés, et je ne l'ai in-
terprétée que par une conjecture, qui, pour
être adoptée par les hommes compétents, doit
leur être présentée avec les éléments qui ont
servi à la former.
Yicloriae
Panliicae
Avg. sacr.
Ex. test;mienlo
M. Aniii. M. F. Qvir
Martialis. mil
D'EPlGllAPiilE. LAM 622
Mcloriœ Panlikœ Augitsti sncriim. El leslameiilo
LEG.111| Avg. dvplic
alae. pann. dec. ai
eivsilein. 7 LE(i. III Avg
ei. XXX. Vlpite. Victric
inissi. lionesta
inissioiie. ah iiiip
Traiano. Oplimo
Avg. Ger. Dac. Parili
sing. hs. vni. xx. pr. M''
Aniiii. M. lib. Piolvs
Hilarvs. Erns
adieclis. a. se. lis. m
ponend. cvraver
idemq. dedicaver
D. d
(1) Maniicrl nomme ceUe ville Tamugadis; c'est
une erreur • je le démontrerai en appuyant de nom-
lireux monuments ma licnionsiiatioii. — Le nom
moderne de ces ruines est Timcg.id.
Marci Anni, Marci /itii, Quirinn {iribii), Mnriiiilis,
mitilistcglomslU Augitstœ, duplkarii alœ Puiiiio-
uioium, dccurionis alœ ejusdem, cenlurionis Icgionii
1 1 1 Auguslœ et XXX Vlput Viclriàs, missi hoiicsla
missioiwttb imperalore Trajano Oplimo Auguslo Ccr-
manico Dacico Parlhico, singiilus (1) (e.r)seslertiHm
\1II (millibus nutnmum),vigesimaprocuralori nu-
merata (2) Annii, Marci liberti, Protus, llilants,
Eros, adjectis a se scslertiitm lll [millibus mtmmum),
ponciidas curaverunl Udetiiriue dedicaverunl. Decu-
rionum décréta.
Cette inscription se trouve répétée, d'une
manière identique, sur deux piédestaux, ce
qui explique le mot SING, qui commence la
quinzième ligne. Ces piédestaux ont l^jSO
de hauteur; ils sont octogones, et leurs faces
ont allernalivement 0"',50 et O^.SO de lar-
geur; ils étaient renversés aux deux côtés
de la porte d'un édifice dont il ne reste plus
que les soubassements, et que je crois avoir
été le forum de la colonie.
Ces monuments sont du nombre de ceux
qui présentent la curieuse particularité que
j'ai signalée et que je crois avoir expliquée
à l'occasion de l'inscription do la voix Senti-
mienne; les mots LEG. III se lisent deux lois
sur chacun d'eux, et toujours dans un creux
d'environ cinq millimètres de profondeur.
Rapprochés d'une inscription découverte
à Rome et depuis longtemps publiée, ils
peuvent nous faire connaître l'époque de
l'établissement de la colonie de Thamugas,
et l'origine de sa population ; voici cette
inscription, qui se trouve dans le recueil de
Gruler, |). 1090, n" 16 :
D.M.
l. JEVi. perpelvi
legatione. fvncli
patrise. svae. coloni
ae. VIpiae. Tliamvga
dis. ex. Nvmidia
fecervnt
Aelii. tertivs. et. coma
filii. Levcadio
On voit que cette colonie estdésignée dans
celle inscription, sous le nom de colonia
Utpia Thamugas, et l'on s'explique pourquoi
la Victoire parthique y était l'objet du cu'Ito
particulier que nos monuments viennent nous
révéler ; c'est qu'elle avait été formée, après
les victoires de Trajan contre les Parthes,
de vétérans de la légion XXX' Ulpia Yictrix.
Sans doute ce prince n'avait pas cru pouvoir
(1) Je sous entends aras ou statuas.
(2) 11 s'agit ici de l'impôt du vingtième des suc-
cessions, qui se prélevait même sur les fondations
pieuses, lorsqu'elles n'avaient pas pour olijet une
divinité exceptée nominativement de la règle géné-
rale, par un décret des empereurs. Je sais bien que
PR n'est pas l'abréviation ordinaire du mol procu-
rator, et qu'il faut quelque bonne volonté pour voir,
dans le sigle qui suit, l'abréviation de numerala.
Mais comment expliquer autrement ce sigle et ceux
qui le prccèdeni ?
(i-il
LAM
DICTIONNAIKE
LAM
62i
mieux récompenser les services ae sus glo-
riou\ com|i;ii^noiis d'armus, qu'en les éta-
l)lissanl daiisuno dos plus riclii'S et d(;S|)lus
fertiles vallées de la Nuiuidio. Leur présence
au pied do l'Aurès pouvait d'ailleurs ne pas
élre inutile à l'empire. Haljilués dès long-
temps à combattre et à vaincre les jjarbares,
i'S durent trouver, dans l'esprit turbulent
ries farouches habitants de ces montagnes,
auxquels Antonin le Pieux fut plus tard
obligé de faire une guerre en règle, [)lus
d'une occasion de prouver qu'ils n'a-
vaient point enlièrenjent oublié le métier des
armes.
Le ])rinci|)al objet de ma mission étant
d'explorer les ruines de Landjèse, et de
transcrire les noudjreuses inscriptions ([u'el-
les renferment, j'ai dîi me liAter d'y revenir
aussitôt que je crus avoir achevé ma mois- (
son éiiigraphique à Thamug-as. Mais lesmo- i
numents d'architecture de cette dernière
ville étaient trop nombreux et trop impor-
lants pour que mon compagnon de voyage,
M. le commandant Delamare, put les dessi-
siner en cinq jours. Un mois entier du tra-
vail le |>lus assidu lui a sufii h peine pour l'ac-
complissement de cette tAclic, et ce temps ne
vous paraîtra pas exagéré, Monsieur le mi-
nistre, si vous voulez bien parcourir l'énii-
mératiou des principaux de ces moiniments,
et réfléchir que des fouilles considérables
ont souvent été nécessaires pour avoir une
idée exacte de leurs dimensions et des dé-
tails de leur architecture : ce sont un arc de
triomphe, le plus beau , peut-être, de tous
ceux de l'ancienne Numidie ; un temple de
Jupiter Capitoliu, dont les colonnes, canne-
lées et d'ordre corinthien, avaient r",90 dv-
diamètre à la base , et dont nous avons re
trouvé la dédicace, datée du règne d'un
empereur chiétien, et, qui plus est, d'un
empereur cpn persécuta le [)aganisme, \'a-
lenlinien 1"; un tliédtre, une forteresse by-
zantine, dont les murailles et les tours sont
encore debout; une àjlise clirc'tienne, cmis-
Iruile, ainsi que cela semble résulter d'une
inscription découverte [lar M. Delamare,
sous l'administration du jiatrice Grégoire,
qui, nommé en CV6 préfet du jirétoire d Afi'i-
que, se vit, l'année suivante, enlever son
gouvernement par l'invasion musulmane.
M. Delamare vient do revenir à Lambèse,
pour achever d'en étudier et d'en dessiner
les monuments d'architecture et de sculp-
ture, l'our moi, si la saison continue l\ nous
être favorable, un mois au moins me sera
encore néceS'-aire pour aehever, sous le rap-
port des monuments épigraphiques, l'explo-
ration des ruines de cette ville ; j'aurai alors
(épuisé le lem[)S (pie vous avez assigné à ma
mission, et cependant, Monsieur le minis-
tre, quoique le nondjre des inscriptions re-
cueillies par mot dépasse de beaucoup mes
espérances, n)a mission ne sera point entiè-
rement accomplie, et les résultats en seront
incomplets. J'espérais, apiès avoir exploré
les ruines do Lambèse, visiter celles de
Diana Vclcranoruni, dont le i;om seul sudil
pour jiidiiiiicr que les iiiscri|itions qu'elles
renferment, doivent former le complément
nécessaire de celles du quartier général de
la légion III' Augusta. Au dire de M. le co-
lonel Carbuccia, (|ui a visité plusieurs fois
ces ruines, ces insciiptions ne sont guèro
moins nombreuses que celles de Landjèse ;
mais comme il me sera impossible d'entre-
prendre des fouilles, un mois me suffira pour
1> s cojiier. Je devrais ensuite explorer l'em-
placement de Sifjns, colonie romaine située
;'i dix lieues au sud de Constantine, et dont
les luines sont aussi foit importantes ; enlin,
si j'étais au [irintempsdansce pays, je pour-
rais obtenir de >L le général Saint-Arnaud,
qui prend h nos recherches le [dus vif inté-
rêt, une escorte suffisante pour visiter
Mdaourouch (l'ancienne Mudaitre , Tébessa
(raiicienne Tlicvrsle) et surtout Klinniça
'raneienne Tijiusa de Numidie), et je suis
leisuadé que j'obtiendrais, de l'exploration
lie chacun de ces |ioinls, des résultats au
moins aussi considérables que ceux que
m'ont fournis les ruines do Lambèse, de
Vcrecunda et de Thamugas. Mais, pour cela.
Monsieur le minisire, il faudrait que ma mis-
sion lift prolongée de quatre mois au moins.
Quelque j)énibîe qu'il me soit de rester
aussi longlem|is éloigné de ma famille, cpiel-
ques fatigues que je doive endurer [icndant
cette prolongation, je la sollicite de vous, et
j'ai res(ioir que vous voudrez bien me l'ac-
corder. J'attendrai votre réponse à Lambèse.
Autre rapport de M. Renier, en mission dans
la province de Constantine pour la recher-
che des monuments épiijraphiques (I).
Lambèse, le 2 avril 1851.
Dans le rapport que j'ai eu l'honneur do
vous adresser le Sjuivior dernier, je disais
(priin mois m'était encore nécessaire |)ûur
terminer l'exploration des ruines de Lam-
bœsis; que si vous m'accordiez la prolonga-
tion que je demandais, j'irais ensuite exjdo-
rer celles de Diana Veteranorum (Zanaj, et
que, dans tous les cas, j'attendiais à Lambèse
la réponse dont j'espérais que vous voudriez
bien m'honorer.
Nous avions été jusqu'alors constamment
favorisés par le temps; le jour même où je
vous écrivis, la mauvaise saison commença,
et la neige tomba avec une telle abondance,
que les spahis, chargés de porter à Constan-
tine la correspondance de Baliia, ne purent
arriver dans cette ville avant le départ du
courrier de France, co qui a di'i retarder
d'une quinzaine de jours l'arrivée de ma
lettre. Depuis, iiendant plus de deux mois,
l'hiver le plus rigoureux n'a cessé de se faire
sentir; toute la [rlaine où s'étendent hs rui-
nes a été pies(pie constaminenl cnuverle de
neige. Mon séjour dans cette Sibérie do
l'Aliiriue étant ainsi di'voiiu inutile, je ré-
solus d'aller attendre au delà de la chainede
r.Xuiès, dans le Sahara, le retour de la bonne
saison. ALi santé altérée avait besoin d'un
clr.iial plir>dou\, et d'ailleiir-s j'ispérais que
(I) .tii/iiivs des ijiissivns, aoili IS.'M.
e-2â
LA M
DT-PÎGRAPHIE.
ce voyage ne semit pas snns rébuItaU avmi-
lîigeux pour la scieiicf.
Avjint notre établissemeit dans l'Afri(|iie
seiJtoiitrionale, o;i croyait que les Uomai:is
n'on avaient guère occupé ijuc le liitoral;
•ilus tard, quand notre domination s'étendit
dans l'intérieur des terres, nossnldats rencon-
trant toujours des ruines de plus en plus
nondireuses, on passa d'un extrême h l'autre,
et on recula d'une manière presque indéfinie
les limites de l'occupation romaine vers le
sud. Je voulais savoir à quoi m'en tenir à cet
égard, et essayer de fixer, une fois pour
toutes, ces limites insaisissables qui sem-
blaient fuir à mesure que l'on s'en appro-
chait.
Deux voies romaines sont tracées sur la
Table Ihéodosienne, entre Lambœsis et Tbe-
veste. L'une passe par Thamugas : c'est
évidemment celle qui longe le versant sep-
tentrional de l'Aurès; l'autre est plus au sud,
et comme on ne peut supposer ([u'elle gra-
vissait ces montagnes presque inaccessibles,
et dans lesquelles, d'ailleurs, on ne trouve
jias les tr,,ces qu'elle aurait laissées, on est
forcé de la reconnaître dans la voie, enciTe
visible presque sur toute l'étendue de son
parcours, qui se dirige vers le Sahara en
passant par la vallée de Kessour, le défilé et
le pont d'EI-Kantara, El-Outaia enfin, où l'on
perd sa trace, poui' la retrouver h l'est de
l'oasis de Sidi-Okba, et ne plus la perdre
jusqu'à Badès, qui semble bien être l'an-
cienne Badins.
C'était cette seconde voie que je devais
suivre : malheureusement, le co|)iste auquel
nous devons l'unique manuscrit qui existe
de la Table ihéodosienne ayant oublié l'in-
dication de plusieurs distances, notamment
de celle qui séiiarait le point de déjiart do
cette voie de la première station, à moins de
retrouver sur des monuments épigraphi(iues
los noms de quelques stations, j'avais peu
d'espoir d'en fixer d'une manière certaine
la situation (1).
Laissant à Lambèse mon compagnon de
voyage, M. le commandant Delamare, qui,
mieux aguerri que moi contre les intemi>é-
ries des saisons, trouvait d'ailleurs à y em-
ployer utilement son temps en mettant au
aet les nombreux dessins qu'il avait rap-
portés de Tiaiegad, j'allai, le 29 janvier,
coucher h Batna , et, le lendemain, h onze
heures du malin, je me mis en route [)0ur
Biskara. J'étais accompagné d'un spahis et de
deux soldats de la légion étrangère, que
M. le colonel Carbuccia avait bien voulu me
donner pour escorte.
A un kilomètre environ, au sud de Batna,
j'ai lu sur une borne milliaire l'inscription
suivante :
Pcrpe
tvoi
(I) Pour la voie que j'ai mentionnée plus liaui, on
peut conuôler les iiidicaiions de la Table théiulii-
slenne au moyen de l'Itinéraire d'Anloniii; on n"a
point celle ressource poiu' celle-ci : elle ne se Iroine
pas dans fliinéraiio, et ki Table est le seul duciunent
qui Ja fasse connaitrc.
L.A.M 026
mper
atori
M;\xi
niiau
opiof
elici
Avg
M Mil
Verpeluo impernlori Miixim'nDW piofeiici Angnu'j.
iiiiiiœ vni.
La distance exprimée dans la dernière
ligne est exactement celle qui sépare la porte
principale du camp de la légion III' Augusta
du lieu où se trouve celte borne.
A neuf kilomètres plus loin, sur le versant
occidental de l'Aurès, précisément en face
du pic de Tougourt, s'étendent des ruiries
assez considérables. J'y ai lu celte inscrip-
tion :
Sex. Larliilivs
Sex. fil. Cornelia
Vervs. Miisii
an. XIX. 11. s. e.
Sex. Lartidivs
Firmanvs
paler. filio
piissimo
fecit
Sextus Lartidius, Sexii fdius, Cornelia {tiibu),
Verus (nalione) Miisli, aiinorum \\\, hic si/us esl.
Sexius Larlidius Firmanus, pnler, filiopiissimo fecit.
C'est une simple éjiitaphe, qui n'oll'i irait
qu'un faible intérêt, si l'on n'y lisait le nom
de Musti, ville de la piovince proconsulairo
d'Afrique, mentionnée plusieurs fois dans
les Itinéraires, mais dont on n'avait jusqu'ici
retrouvé le nom sur aucun monument épi-
graphique ; de celui que je viens de trans-
crire, on peut conclure (pie cette ville avait
au moins le tilre de municipe, et que ses ha-
bitants étaient classés dans la tribu Cor-
nelia.
L'inscrijition suivante est gravée sur deux
fragments d'une môme colonne cylindrique,
en calcaire bleu, de 0,",iO de diamètre.
Iinp r,;es .M
Avrelio Se
vcio Anlo
niiiopioFe
lici Avg Par
tico Maxiino
Briianico A
naeiiiaco Ma
xi
ci niax....
pot xvm...
m cos m....
0 cos. pp. A L
amb.Tse mi
liaxnii
Imperntori Cœsari Marco Aurclio Scvcro AiUoyii-iO
pio felici Aiigusto,l'arl[li]ico fîttximo, U-rilan[ii]ico,
C27 LAM DICTIO.NN
Armciiuico Maxi[mo, ponlift]ci max[imo , tribnni-
fî'nj poU'slatc wiil , [imperalori] lu, consuli v\[i,
pr]oconsidi, palii patriœ. — A Lambœse mil[l\ia
XIIII.
Ce inomime:it,q\ii ost ilnté de la xviii' an-
née du rè^iie île Caracidiji (21(1 de notre ère ,i,
l'ourrait fournir la matière d'une disserla-
lion qui ne serait pas sans intérêt ; il oll'ro,
en eiret, quelques particularités dont on
peut tirer parti pour l'iiistoire, si obscure et
.■ncore si |)eu connue, de la famille de Seji-
time Sévère. 'Je me contenterai aujourd'hui
d'appeler votre attention sur les niots qui le
terminent, rt Lnmhœse millia xiiii. J'y vois un
argument nouveau h l'aiipui d'une opinion
que j'ai émise dans un de mes précédents
inp[iorls, à savoir (|ue Lambœsis n'a^vait
point le litre de colonie, ou du moins qu'elle
ne l'c.'ut qu'à une époque où ce titre avait
perdu luulc sa valeur. En elTet, la série des
niilliaiies plarés sur les voies qui traversaient
le territoire des colonies commençant tou-
jours au chef-lieu, on n'avait pas besoin
«l'en indiquer le point de départ : cela se
couqirenait de reste. J'ajouterai que les co-
lonies faismil les frais de ces monuments,
leurs magistrats manquaient rarement d'y
consigner cette circonstance. C'est ce qu'on
observe notamment sur toutes les bornes
trouvées dans l'étendue du territoire d'une
colonie voisine, celle de Tbamugas; sur une
vingtaine que j'ai copiées, je ne citerai que
la suivante, parce que c'est une des i>lus
complètes et (pi'clle me i)araît intéressante
d'ailleurs; elle est datée de la V année du
lègne d'Aurélien (ST'i de notre ère), et se
tiouve chez les Ouled-Zaza, près d'Enchir-
Touchin, à liuit kilomètres à l'est du camp '
do la légion à Lambèso.
i'orpi'lvo. vicloii
osissiiiu). iiiihl
giMilissiiuo. iiii|J
icslilvloii. m
bis. li. Doiiiilio
Ainelaiiio piu
felici. Avg. poiil
iiuix. liil). |i()t. y
COS. M. pp. pidcos
resp. col. rii;i
iiivg.
Vllll
l'erpcluu, rii'/oiio«issi/»(;, unluliifiil'ii,sniiu im;)i'/V(-
lori, rcslitutoii orbis, Uuiu Damilio Auretiuno piv
(eliei Augusto, ponlifici mnximo,tiibunicia putesKite
v, coiniili M, piilri pulriii', proeonsuli, respublica
loloitUr Tlinmidjiitli'iisium. vmi
Cin(i autres bornes milliaires jo'ichent lo
.sol autour do ce monument; tiois sont
entières, et elles se terminent de la mémo
luauièrc :
Ui!Sp. col. 'Ilia
llIVg
vnn (1).
(I) Kii 11- '.iiis;iiil on inilli's ii)iii:iiiis i<'s 8 kiloiiir-
\ics iii;i scuurciil ir lion Je I.;iiiiIk ac, on oLilionl lu
AlUli LAM C28
Suivant M. lo colonel Cubuccia , qui
s'est beaucoup occupé de la géographie
comparée de ce pays, b; ruines dans les-
quelles j'ai copié l'in.scriptio'i qui a donné
lieu à cette digression sont celles de la sta-
tion désignée dans la Table théodosienne
sous le nom de Ihisilica Diadumcne. Celle
conjecture est fort probable, (juoiqu'elle ne
s'ap|)uie sur aucune j)reuve positive. J'en
dirai autant de celle (jui place.au caravan-
sérail de Kessour la mansio indiquée sous
le nom de Si/ninuichi.
Ce caravansérail, où j'arrivai h six heures
(lu soir, occupe en elfet remplacement d'un
(■■lablissement romain diuit les mati'riaux
ont servi en grande partie à le construire;
mais cet établissement ne devait pas être
considérabh;. A d(;ux kilomètres environ i
avant d'y arriver, à six cenis mètres à l'ouest
de la voie, existent des ruines plus im|ior-
tantcs ; cependant, quoique je les aie ex-
plorées avec soin, je n'y ai découvert aucun
monument épigraphique.
Le 31 janvier, î» sejit heures du matin, je
me mettais en roule pour conlinner mon
voyage. A une heure ai>rès midi,je visitais les
rliiffre 5, qui, .ijoulé à colni <pic porlont los bornes,
donne le nombre 1-4. ("/esl celoi (pii osl iinliiiocilans
rilinéraire ir.Vnlunin pour la disUitice enlro Tliaion-
gas el Lainb;osis. Maiincrt a donc en lorl de le rejelcr
pour adopter le cbilTie 25, donné par la Table lliéo-
dosienne; c'est celui ci qui est taux.
Les six bornes d'Kiiibii-Toncbin pcnvenl donner
lien à uni' antre observation : on avait cm jusi|M'icr
(|ne, lorsque pbisieurs bornes milliaires, portant le
même cliilTre, étaient ainsi réunicj sin- un mène
point, elles iinlicpiaient autant de réi)arali(in'i suc-
cessives <le la roule. Or, deux des bornes d'Enebir-
Toueliin sont du règu(! de Maxiniin, le(piel ne dura
«pie trois ans (-25."i'i5.S), peut-on supposer «pie, dans
un espace «le temps aussi court, la roule de 'I ha-
ninsas à Laiub;esis ail en besoin d'i'lre r«iparée ileux
fois? Voici les inscriptions de ces deux bornes :
Imper, lori
Ca'sari. t). Iv
lio Yero Ma
xin.ino invie
tu pio felici
Imiicr.iiuri Cifsaii Caio Julio VeroMaximio inticio
pio felici
(".. Ivlio. Vero. Ma
\inn). nobilissi
nio. Ca-s. imp.
Ces. t:. Ivii. V'i
ri. Maximini, in
vicli. pii. l'elieis
Avg. pont, niax
[Ip. COS. plp. pro
l<-os. (11. etc I
CdiuJnlio Veto Maxiiiw, iwbilissiino Ctcsari,impe-
raluiis Ciisaiis Cuii Juli Vcii Mdximiiii imicii pii
feiicis Augiisli, poiilificis maximi, liibunicin pota-
tate, ronsiilis, vasris pairiiv, vrocoiisulis, /î/ii, cK.
629
LVJr
DEPIGKAI'IIIK
LAM
GôO
ruines i'oni>ues sous le nom d't'nchir Scroun.
Ces ruines, situées au contluent do deux
rivières, onl éié considérées comme élaiit
celles de la station désignée, dans la Table
tliéodosien'ie,sous le nom deAdduo pumina;
M. Carl)uccia place cette station à (luelqucs
milles plus haut, à environ un kilomètre au
nord-est du point ou la route actuelle ren-
contre rOued-el-Kanlara. Il y a là aussi des
ruines considérables, et deux rivières, ou
l)lutôt deux torrents qui se rencontrent. Je
n'ai trouvé a Enchir Scroun, i|u'une inscrip-
tion funéraire sans im|)urtance.
Il était trois heures quand j'arrivai au
magnilique pont romain qui a donné son
nom Ji l'oasis d'El-Kanlara. Les para[iets de
ce pont sont formés de tombes romaines as-
semblées bout à bout. J"ai lu sur celles des
extrémités les deux inerijitions suivantes ,
qui sont remarquables |)ar la forme barbare
des noms (ju'elles contiennent , et par la bi-
zarrerie de leur construction grannnaticale :
D M S
Ti)cni.irs:i
1. llarinni pair!
MureiUi. vix. anui
s. i.xxx. fecit. Ilariaii
Tlicmarsa. filivs
DMS
Herennic Rvfil
Ix. iiiatii. vix
uiiiiis. Lx. recil
Mcrciili. Ilari
Tliemaisa. tii
ivs niaior
L'inscri[)tion d'un petit autel , encore so-
lidement scellé dans le rocher sur lequel
s'aii|)uie une des culées du |ioi:t , est plus
intéressante. Grâce au soleil dont fi lu-
mière, réllécliie par le rocher, venait la
frapper oblitjuement, je suis parvenu à la
déchilfrer entièrement, quoiqu'elle soit ex-
trêûiement fruste.
Silvajio
Avg. sac. Ti
Cl. Gordi
anvs. leg
Avg. |U'. I.I-.
rcsiilvii
Silrano Auguslo sacrum. Tiberins Claudiiis Coi-
dhinus, legutus Auijusii, }uo prcvlorc, resliluil.
Cette inscription me permettra de déter-
miner un jour l'époque de la construction
du pont actuel d'El-Kantara , car je ne doute
pas que la reconstruction qui y e>t men-
t.onnée ne s'applique à ce monument, tout
aussi bien qu'au jietit autel sur lequel elle
est gravée. Je connais deux autres inscrip-
tions dans lesquelles il e?l question du légat
impérial l'ibcrius Clawliiis Gordianus; l'une
a été découverte par auii à Vcrecnnda; l'au-
tre [>rovient des ruines de Cuiciil ( Djé-
milu), et m'a été ronnnnniquée par M. le
conunandant Delamare. Ni l'une ni l'autre
ne coulienneiit de date ; mais j'espère pou-
voir y sup|)léer par des rapprochements.
A droite, et un peu au-dessus de cet
autel, dans la paroi du rocher taillé a pic
pour le passage de la route, on voit un
enfo cernent carré d'environ O^.SO de côté,
lequel a dû contenir rinscri|itiom destinée
a rappeler l'établissement primitif du pont.
On y remarque encore les traces des cram-
pons au moyen desipiels était scellée la dalle
sur laquelle était gravée cc-lle inscri[)lion.
J'employai le reste de la journée h par-
courir les trois villages dont se compose
l'oasis: j'y ai vu les ruines d'un monu-
ment qui a dû être fort considérable , mais
qui est tellement dégradé qu'il m'a été im-
jiossible d'en détermi ler la destination.
Cette exploration m'a en outre fourni quel-
ques inscriptions , dont deux seulement
méritent d'être citées dans ce rapport.
La première est gravée, en caractères très-
beaux et très-régidiers, surune grande dalle
de 1°',30 de largeur et de 0'",80 de hauteur :
[Iin]p. Ca's. T. Aciio. IIailrian[o]
Aiiloiiiiio. Avg. Pio. ponl. niax
Uil). polos. XXI. imp. n. cos m . pp
L- Malvecio. Fvsciiii). Icg. Avg. pr. pr
Leg. ÏÏi. Avg.
Iiiipcrutoii Cicsnri Tilo Ailio Hadriano Antouino
Atiijuslo l'io, poiili/ici inn.iimo, liibunicia polestate
%\],impera!oii ii, coiisuli un, palri paliice : Lucio
Matiicclo Fuscinv tegiito Aiir^itstipro pr(Vlore,letjia
leilia AïKjusta.
C'est la dédicace d'un >nonument élevé par
la légion III' Augusta, la vingt unième année
du règne d'Antonin le Pieux ( io8 de notre
ère). Les dimensions île la dalle qui la por-
tent ne permettent pas de sujiposer que ce
monument soit le pont dont je viens d'avoir
l'honneur de vous entretenir.
Plusieurs monuments découverts par moi
h Lambœsis m'avaient déjà donné le nom du
légat impérial Lucius Matuaius Fuscinus ;
il figure notamment dans rinscri|)lion d'un
lietit temple d'Isis et de Sérapis, commencé
par ses précécesseurs et terminé par lui.
Cette inscription est sans date; celle que je
viens de transcrire lui en donne une, appro-
ximative du moins, car la durée des fon-
dions des légats impériaux n'était pas dé-
terminée ; mais l'incerlitude ne peut pas
s'étendre à plus de deux ou trois ans.
L'autre inscription est gravée sur un au-
tel en pierre calcaire, servant de seuil à la
porto d'une maison ; elle est presque en-
tièrement effacée : je n'ai pu en déchiQ'rer
complètement que les deux premières li-
gnes. Elle n'est pas cependant sans impor-
tance, car c'est un argument de plus b iairo
valoir en faveur (ie l'opinion qui |)lace à El-
Kantara la station indiquée dans la Table
théodosienne, sous le nom de Calceus JJer-
ciilis.
llertvli sanclo
pro saivte et in
colvmilale....
C'est, je crois, !H. le con;niQiidant de Ko-
C51
LAM
UlCnoN.NAIRE
LAM
c:-2
veu, ineiiibre do la commission scienliliquc
(if l'Algérie l'I ilireclcurdes Arabes de l;i |iio-
vince de Constaiiline, (]ui a i^'niis le (inniicr
cette opiiiioîi ; il est impossible de ne pas la
partagi'f, (luand on a vu le site d'Iîl-Kantara.
Le 1" féviier, une lieurc de marclie me
conduisit au milieu de ruines ijue des Ara-
bes, (pii faisaient roule avec nous, me ilirent
être connues sous le non de Loth-hordj. O i
y reinar<]ne, en eti'et, les riiiiu's d"un bordj
ou tort, dans lesquelles j'ai copié l'inscri; -
liou suivante :
Imp. Cœs. M. Avrolio
Severo. AiUoniiio. Avg. bvr
gviii. spccvlalorvm. AiiUi
M. Val. Scnccio. l<'g. ei\s. pr
pr. c. V. fier!, ivssil. c. a. G. Iviii). Ae
Ivrione. Icg. ni. Avg. Aiilo. pr*
Imperatori Cwsari Marco Aurdio Severo Anlonino
Augusto , burgnm speculaloriim Aiiloninianoriim
Marcus Vnlerius Seiiccio, legidus ejus pro prnlore,
ctarissimus tir, fieri jussit, curam agcnte Caio Julio
Aelnrioite, leijionis lertiœ Augiistœ Anloninianœ prœ-
(eclo.
Cette inscription est gravée sur une dalle
de 1'" de longueur et de 0°',(Î0 deliauteur;
elle est entourée d'un encadrement de 0°',07
de Largeur, dans lequel on remarque des ca-
ractères d"une écriture dillérente, et qui
semblent avoir été gravés après coup. Dé-
j;ourvuqueje suis ici de tous les matériaux
nécessaires aux études épigrapliiques, je ne
puis expli(iuer ces caractères : je les ai ce-
jiendant relevés avec soin.
Je n'entreprendrai point de faire ressortir
loules les consé(]m!nces que l'on peut tirer
de ce monument, dont vous apprécierez, je
n'en doute pas, loule l'importance ; je crois
cependant devoir vous soumettre un rap-
jirochement qui me paraît offrir un assez
grand intérêt : ainsi (jne vous venez de le
voir, Marcus A'alerius Senecio était légat
impérial en Namiilie sous le règne de Cara-
calla (-212-217 do notre ère). Or, j'ai trouvé
dans les débris de la principale porte du
camp de la l<''gioii 111' Augusta, ^ Lambèse,
une [lierre qui, après avoir servi de jné-
doslal il une statue élevée à cet officier par
les éclaireurs [xprcithilurcs) de la légion, a été
ensuiletaillée pour faire [)arliedela corniche
de la porte que je viins (le nonnner. F.a coti-
séqucnce ;i tirer de ce fait est facile l\ trouver:
c'est que ce camp, d'uil les di'rnières Iraci's
vont bienlùl disparaître sous la icoclio des
carriers et des tailleurs de pierres, a été,
sinon construit, du moins réparé assez long-
tcnifis après le règne de llaracalla.
Après les ruinrs de Lolb-bordj, je visitai
celles de Sidi-el-Iladj. situées à l'extrémité
occidentale de la vallée d'IOl-Kanlara, au
point iiù la route de l$iskara, a|)rès avoir
passé deux fois la rivière, cliange de direc-
tion et t(jurne briHfpn'ment au sud (I), et
celles du //ummiJm, situées il WOO mètres
(1; J'ai r>'ii(.(inlrù on cvl ciiilroil, à g.uirlic cl à
Çîiclijiio ilisl.iiice lie la rouie, un \ciil.ililc i/u'iiii'ii.
|ilus loin dans celte direction. La présence,
au n)ili('u de celles-ci, d'une abondante
sonice thermale et sulfureuse, y a fait voir,
mais h tort, ainsi (jue je le démontrerai, les
débris de la station désignée dans la Table
Ibéoiiosienne, sous le nom d'.f r/iar llcrculis.
Je n'y ai découvert aucune inscription ; mais
à trois kilomètres |)bis loin, j'ai rencontré
sur le bord de la roule deux bornes mil-
liaires, appartenant, l'une au règne d'ftla-
gabal (219 de notre ère), l'autre h celui
de Trébonien Galle (252); celle-ci mérite
d'éde citée à cause de la manière dont y
sont écrits les noms de cet empereur et de
son fils.
linpCscs C Vibi
o Tribonio Ga
llo invirlo p fc
lici Avg p p I r p c
os bis procès cl
imp Ca's G. Vilil
o VcMvniio V
oivssianoi
nviclo pio Ici
ici .\vg p p [r p
ces pr
V.
Jmperutori druiri Cuio Vib'w TriOonio Cnllo in-
l'ulopio ft'tici Angusio, pntri piilriœ, iribuiiiciii po
teslale, coiisuti bis, proconsiili, et imperatori C.œsari
Cnio Vibio Yelititmio Volwisiinio invicio , pio fetici
Augusto, polri pntriœ, tribnuicia poleitatc, cuusuli,
pr[oconsuii]. — Y.
Le fragment suivant, qm- j'ai découvert
il un milli^ plus loin, dans les ru'nes nom-
mées parles Arabes rnchir-Sctta-Ouine, m'a
prouvé cjue les milbs, sur celle route, se
coniptaieiil du nord .■ni sud :
.NS 111! PUO
l'i
M
Or il y a précisément une ruine considéiable
à six milles romiins au nord d'Iincliir-Sella-
Ouiric, h trois milles également au nord du
Ur.iiimflm : c'est celle de Sidi-rt-Hadj. C'est
donc là (prétait située la station pruicipale.
Cette station ne pouvait être ijuc celle d'X-
i/iiir IJcmilis, qui est indi(|uée, dans la Ta-
ble lliéodosieniio comme se trouvan! à neuf
milles au sud de celles de Cnlccus llcrculis,
et à six milles au nord d'une autri' slalion
dont le nom a élé omis sur ce dociinietit. Or
il y a environ neuf milles enire Kl-Kantara
et Knchir-Sidi-el Hadj, el, entre ce dernier
point el lùichir-Sella-Ouinc. la dislance, on
vient de le voir par bs bornes niilliaires
dont j'ai transcrit les inscriptions, est exac-
teiiiiiil de six milles rijmains. Il ne iicut
donc y avoir ilc doule : les ruines de Sidi-el-
Hadj sont celles d'Atjuœ llcrculis, cl les rui-
nes de Sellu-Uuine, celles de la slalion re$-
C53
LAM
OTPICKAPIÎIE.
LAM
cr.i
tée anonyme sur la ïnljle do Peutiiisor.
Ainsi (ju'il résulte de Tune des inserip-
t'ois que j';ii irnnscriles au comnienccuiiiit
tle ce ra|i|)orl, les milles, sur la voie militaire
qui coiuluisnit de Lnmiiœsis à 'l'Iicveste, eu
passanl par le Sahai'a, se coinplaienl, dans
■les iiiscriplions des bornes niJll aires, l\ par-
tir de la |ii'emière de ces deux villes. Celles
que je viens de citer pré-entont un auti-e
point de dé])art ; on peut donc en concluie
qu'elles ne se Irouvent pas sur celte voie.
En eliVt. si, après avoir passé une premièi'c
fois la rivière, à rexlrémilé occidi'Utale de
]a vallée d'El-Ka'iiara, au lieu de la passer
une seconde fois en face d'Eicliir-Sidi-el-
Hadj, on longe sa rive droite, on foule une
voie rouia ne, qui, suivait tous les détours
de la rivière, conduit au point où jetais ar-
riv('^ par un chemin plus direct, ;i Encliir-
Sella-Ouine ; et sur celle voie, à Sbah-Me-
ghata, localité située h quinze cents mètres
au sud-ouest d'E:icliir-Sidi-el-Hadj, on ren-
contre quatre bornes ujilliaires dont M. Cai-
buccia m'a come.niniqué les inscriptions.
Trois appartiennent aux règnes de Philippe,
de Maximin et do Caracalla ; voici le (pia-
trième, qui, outre son importance comme
monument géographique, présente, au [)oint
de vue histori([ue et arcliéologique, un vé-
ritable intéièl.
Iiiip Cacs P He
l\io Pcreva
LC Avi.' p p irib p
cos II 1 Nacvio
Qvaciraliaii
o. eg Avg pr
])r. Laiiihaese
inip.
Villl
Ce monument a été mal lu ; mais, tout al-
téré qu'il est, on peut le restituer facilement
et d'une manière certaine; voici ce qu'on doit
y lire :
Imp. Caes. I'. He
Ivio. Per[liM]a
c[i]. Avg. p. p. irb. |p.
COS. u. [L]. Nacvio
. , Qvadratian
0. leg. Avg. pr
pp. [A]. Lainbaese
111. p.
Imperniuri Cu'snri Pitblio llelvio Perlinaci Aiifjuno,
palii pallia', Iribiiniciii poteslale, consuH II ; Lticio
Nœvio Quiidratiano leijalo Auginti pro prwlore. .1
Lambœse millia pinsuum (1)
(I) Lps lesliuilions de la (kniviome ligne et (Je la
troisième n'o'il pasjiesoin (PèU-e jnsliriées; à la qua-
trième, la copie do M. Carliiiocia pone tus m ; mais
PerliiKiX n'a èlo que deux lois consul : il faul dcmc
délaclicr un i dn cliinVc m pour y voir l'initiale L du
prœiwmfii de Lnciiis ,\',tiius Qundral'uinus. Ce nio-
iinnienleslle .seul, jusqu'à présent, qui nous fasse
çoiinailro te légal iuqiérial.
Le cliilfre viii qui, sur la copie do M. Car-
buecia, termine celle inscri|ition, ainsi que
les trois autres, est beaucoup trop faible, et
forme une évidente contrad clion avec les
mots .1 Lamiiœ.te ([m le précèdent. Comme
il est impossible de le restiluer par conjec-
ture, je me profiosais, à mon relour. (le | as-
ser par Sbah-.VIeghala, et de vérilier sur
les monuments eux-mêmes ces curieuses
inscri|dions. Malheureusement, le spahis
qui m'accompagnait et devait me servir de
guide était étranger au pays, et, comme il
n'entendait pas un mot (leiVaîi(;ais,je ne pus
lui faire comprendre la direcliôn que je vou-
lais suivre. Quoi qu'il en soil, celte inscrip-
tion piouveque la voie sur le bord de laquelle
elle a été trouvée était la continuation de la
grande voie nidilaire. Ainsi que je l'ai dit,
depuis Enchir-Sidi-el-IIadj, jusqu'à Enchir-
Seila-Ouine, celte voie suit constamment le
cours de la livière; elle devait ôire Iréquem-
ment submergée à l'éiioiine de la ((iulo des
neiges dans l'Aurès, et l'on com^oit que,
pour éviter cet inconvénieni, on ait coiislrnit
rembranchemcnt, d'ailleurs plus direct, que
j'avais suivi.
La station d'Aquœ Ilcnulis devait exister
avant l'exécution de cet embranchement ;
c'était alo;s la slalion la plus rappro;;liée de
la source therinale dont j'ai (uiilé plus liant ;
cela suOisait pour qu'elle lui em[>runt.ll sou
nom.
Il était deux heures (|uand j'arrivai à El-
Oulaia; j'élais parti d'EI-Kanlara h. sept heu-
res du matin. Queliiues Arabes étaient assis
devant la porte du caravansérail ; ils se le-
vèrent à mon ap[)roche, et je vis s.ur le banc
qu'ils venaient de (quitter l'inscription sui-
vante ;
hnp Caosarcs M Avrelivs Aiiioninvs el
L Avrelivs ComiiioJvs Avg Geriiiaiii( i
Sarnialici forlissiiiii aniphillieaU vin
velvstate corrvptvm a solo resli
tvervnt per coli vi Coiiiinng
a. Ivlio Ponipilio Pisone Lacvillo leg
Avg pr pr cvraiiie Aello Sereno praef
Iinperatores Cœsares Miirciis Aiirelins Anloitiiiiis et
Luciiis AureliusCommodus Augusli GerinniiiiiSiir'
iiialici fviiisshni ampliilliealrum veliisliile eornipluiit
solo resliliiertuU per coliorlem seximn Coiniuinjeiio-
rum. Auto Julio Poinpilio Pisoiie Lœvillo leyaloAu-
ijuslonimpioprœtore,curante Aelio Sereno pyafeclo.
Ce monument avait été amené en cet en-
droit |iar les ordres de M. le colonel Caibui:-
cia, qui l'avait trouvé, à une centaine de pas
du caravansérail, au milieu des ruines d'un
monument fort considéiable, i)robalili:'meiit
de ram|)hithé;Ure dont il y est question. Je
l'ai fait transporter dans l'intérieur du cara-
vansérail, où il sera mieux conservé.
A la deuxième ligne, le mot Commoclus a été
etfacéà dessein, mais pas assez ciim|iléte-
mcnt pour qu'on ne (luisse le lire encore Irès-
dislinclement.
J'ai trouvé îiLambèse, pvijstlu imcloiium,
•aue inscription qui prouve qu'Aulus Juiius
CiS I.\M DiVTIO.NNAllŒ l.AM (536
Pisd LiL'villus L'Iail lé.^.il iiiip 'li;!! c'ii Nuiiiidic Thamufjns, le miiniciiii; d(' Vircrundo, Lioii
l;i liciiticMiip nii'ii''!! ilii ri'.;i)i; (lo Mari;-Aiirèl(3 plus iinpoitant copcndaiit (lue Luiiibafudi il)
(t"(i (Ji; noire ère) ; d'api'ès L'ellc(juojo viens dont on y trouve Tindiialion, uiaisipii [larta-
di! transciirc, Coniniode avait re(;u le titre geait h |)eu près par nioilié la distance de
d'Auijuslc lorsijue cet ollicier était revêtu de (pialorze milles qui séjiarait ces deux villes ,
ce i-onnnandcMMent. Serait-ie donc à tort tandis (jue Vrrccunda n'était qu'à deux luil-
ipi'Kckliel aurait allribu('; à une même année les de la première.
(177; des médailles do ce [)riiicc |)ortant l'in- ■■ D'Hucliir-Sella-Ouino fi Biskara , par la
dicaiiun de la première et de la deuxième route actuelle , on com[)te environ sei)l
j)iM<sance tribuiiiiienne, et ne faut-il p.is lieues. C'est à peu |Mès l'équivalent des dix-
altrihiuM- li.'S premièr'es à l'anéc pri'ci'deUe, neuf milles inilnjués d.uis la Table entre Me-
c'e^t-à-dire à TaMuée 17(5 ? C'est là, du reste, scir l'iliai'l ad l'iaciimm ; la voie militaire
une simple i|ueslion (pie je soiuiiels, sous antique était beaucoup plus longue , puis-
toules réserves, à la décision des uumis- (ju'elie offrait deux étapes de plus que cette
nnlos. dislance ; elle n'allait donc pas directement
Ainsi (p.ie j'ai eu l'iinnneur de vous le dire à la station ad Piscinnin , et formait , avant
dans mon prr'mier rappoit, la G' coliorle d'^- arriver, m coude considéral)le (2).
des C(^nniiar;éniens est une de celles (|ui Je pense (|u'au lien de pé'iéli-er dans le Sa-
étaient slatioinées à Lambiesis, dans le camp iiara,.par le col de Sfa, elle se dirigeait droit
des cohortes auxiliaires, et c't'st la seule dont au sud "en feuillant lîl-Oulaia , et allait ga-
le nom se lise encore dans linsciiption du gnei', par un col d'un accès infiniment moins
piéd(;slal de la gi'ande colonne dont ce cainj) dillicile, l'onsis du Tolga , qui . représente
était orné. (]ette inscription est d'une é|)0- pour moi l'ancienne Mvaar Filia. J'ai suivi
(|ue assez tardive; la forme des caractères celle mule Ji mon retour, et , dans un trajet
(lont elle se compose ne permet guère de la d'environ douze Heucs ,j'ai rencontré (jucl-
f.iire remonter jilus haut que le règne de ques ruines , peu inq)or;antes il est vrai,
Diorlélicn (28.J de notre ère). Celle ((ue je niais assez ccjiendant |)our que l'une d'elles
viens do transcrire est do l'année 17(3 ; ainsi puisse èlre considérée comme celle d'une
la C' cohorte des Commagéniens aurait été nuinsio.
chargée, pendant plus d'un siècle, de veil- Jl' viens de dire que l'oasis de Tolg;»
1er avec la légion lll' .Vugusia à la sécurité représente pour moi l'aiRnenne Mcsar l''ilia ;
des mêmes fronlières. Singulière immobilité en etl'el, .Monsieur h; ministre, la distance
dans des choses i|ui, chez nous, sont soumi- entre cotte oasis et celle tle Biskara est ^ peu
ses ?i de si fréquents changements ! pi'ès la mémo (pie c(ille (pji est iiidi(]née
Quel était h- nom de la ville des ruines de i'"i's la Table entre Mesar Filia et ad Pisci-
laqueile provient celt(î inscrijilion '?J'ai visité ""'« ." et le village de Tolga ocini|ie certaine-
ces ruines avec le plus grand soin; elles cou- mciil la jihue d'un établissement romain, et
vrent une étendue de terrain fort considéra- nième d'un établissement considérable; à
ble ; j'y ai trouvé [ilusieurs iiiscri|)lions fu- l'ouest, il est encore entouré de murailles
néi-aires; mais aucune ne m'a four idedon- formées d'énormes |)ierres de taille et de
nées ))our résoudre la (pieslion (lue je viens consliuclion romaine; dans l'intéi-ieur, .j'ai
de poser : le fail-on d'une manière salisfii- remarqué les soubassements d'une citadelle
saute en disant que que ce nom est Mcsar qui, autant (pie j'en ai jm juger , car elle est
Filin, in(li()ué par l'auteur de la Table théo- divisée en un grand noubrede maisons, est
dosienne comme celui de la station la plus l'Our le pi lU. semblable à celles de Timegad
rapprochée, vers le nord, de celle de (/(//'(A-- et de Liinbèse , et (|ue j'attribue comme.
cinam, ([ue l'on s'accorde à Placer à Biskara"? celles-ci l, répoipie byzantine ; j'ai vu, dans
Je ne le |i(Mise pas. le mur d'une maison, un bas-relief exlrême-
lùilre Mcsdi- Filia et la station anonyme '"i'"t f'i'ste, mais de travail évidemment
dont j'ai reconnu l'emplacement à Enciiir- lomain ; entin, à l'ouest et au nord de l'oa-
Sel-la-(Juine, on nnnanpie sur la Table lin- ^i'' ' 'e subie du désert est mélangé d'une
dicalion d'une autre station , dont le scribe immense quantité do débris do poterie ro-
aïKpiel nous devons la copie de ce jirécieux niaine.
dO( ument a omis , non-seulement le nom , A Lichmia , prinin|)al village d'une oasis
mais aussi la distance aux deux stations en- située à deux milles à l'est de celle de Tolga,
tro les(iuelles elle se trouve. Il est donc im- j'ai vu aussi des murs romains; mais je
possible de déterminer la positionde cette "''' P*'int remanpié de débris de poterie,
station: mais on p(nil allirmer iju'elle ne se '-^'S ruines récentes de Zaatcka , i|ui fout
tr(juvait jiasà l'^l-Outaia; car la distance, de
deux milles à i}eine , (jui sépare ce' derni(n'
point d'Knchir-Sella-Ouine n'a jamais pu for- (!) ("esi .ùmi (pio ce n.mi oi tVril <l:iiis la T:il)le.
iiKM' \un'. étape, et, il ne faut jias l'oublier , Je cniis piiiiNoir ilciiioiuror, :iii iimyi'ii il'inu' iiis-
la 'l'able thé(jdosienne n'est qu'une sorte de ci'ipiimi (|iic j'.ii ((niiéc dans les ruines de coiie lo-
livre de jioste ligure , ou de carte routière , ',;''"''• M'i'i' '''vaii s'écrire, au iioiniiiaiif, Lumha
.sur la(pielle les gîtes d'étape sont seuls indi- ''"'î''",^- . , ,, . .
.piés. Uuel.pie considérable (ju'ait d.mc été ,. <7 •■'" '''M-'cicds pas n.cr .pi d " .\.;'.'> ';'' ""''
I.Mll.! dont les runies se voient a Ll-(»utaia, |,„,^,,., . ,.,. ,,,„. j,. „,. ,.^,,1, ...s.c'cs c r.nir nn.ic.
0 le n a jamais dû y être mentuMinée, pas sdii.la uramlc vi.ic iiiiliiaiiv .loin la laljlc ili.-0(l«<-
plus (|Ue ne 1 est, sur la voie de l-ainOœiii: à sinme nous a coiisoim- lu trace.
637
LAM
DKriClUPIIlE.
LAM
C5S
parlio cIo la iiiôaie oasis , ne uront oliert
aucune Iraco de l'orcupation romaine.
Je partis d'El-Oulaia le 2 février , h huit
heures <lu matin, et, inali^ré le vent du dé-
si-t, qui souillait avec une violence extrême,
j'arrivai à Biskara à une heure après midi.
Ainsi que j'ai euriionneur de vous le dire,
on s'accorde à [)lacer Ji Biskara la station
indiquée dans la Table tliéodosienne sous le
i:oni de ad Piscinam. Oa a, en etïet , remar-
([ué, entre le nom moderne de l'oasis et ce-
lui do cette station, une certaine* analogie,
et, à 2 hilomèlrcs au nord-ouest de Biskara,
se trouve une source thermale et sulfureuse,
à laquelle cette localité a pu emprunter son
nom ancien. J'ai visité cette source , et , au-
tour du bassin au milieu duquel elle sort de
terre h gros bouillons, j'ai vu les restes d'un
revêtement en pierres détaille; c'était là
certainement une Piscine romaine.
Au nord-est do l'oasis , sur la rivo gauche
de la rivière, on voit les traces d'une grande
ville, traces peu ap|iarentes, il est vrai, et
consistant seulement en de longues lignes
de moellons et de cailloux roulés , qui
forment saillie sur le sol nivelé par les allu-
vions elles atterrissements. Les éditices cons-
truits en jiierres de taille ont dû être ex|)loi-
tés couîine carrières pour les besoins de la
ville arabe , tlans laquelle on rencontre , on
effet, assez fréquemment de ces pierres, qui
forment contraste avec le mode de construc-
tion adopté par les habitants des oasis.
A l'est do la vaste jilaine oii j'ai fait ces
observations s'élèvent ( ncore, à plus de dix
mètres au-dessus du sol, les ruines d'un édi-
fice construit en moellons et en briques (1).
J'y ai reconnu, à la jiremière vue , des ther-
mes romains, et, h peine avais-je émis cette
conjecture que j'ai eu le plaisir de la voir
contirmée i)ar la tradition. J'étais accompa-
gné dans cette excuision par M. Séroka ,
chef du bureau arabe do Biskara; il eut l'o-
bligeance de faire appeler l'imau d'une mos-
quée voisine, dont la famille, fondatrice de
ce pieux éiablissement , le dessert depuis
des siècles, et il en ap[:rit que la ruine iine
nous examinions s'appelait le Ilammâm, mot
arabe qui signilie bain. L'imau ajouta qu'il
avait entendu dire l\ son père que des con-
duits souterrains réunissaient ces ruines à
une tour située dans le lit de la rivière. Nous
allâmes immédiatement visiter cette tour,
qui est de forme carée ; et a 10 mètres de
côté sur 12 à 13 de hauteur. Elle est cons-
truite en pierres de grand a|i|iareil, couron-
née à son sommet par une élégante corni-
che, et ne firésente d'autre ouverture qu'une
brèche, (-ratiqnéi^ à l'un de ses angles par
des chercheurs de trésors. 11 n'est pas aisé
de se prononcer sur la destination de ce
curieux monum.'nt ; peut-être cependant ne
(1) J'ai reiiiannié dans cos ruiiios des voûtes en-
lièreiiieiil l'orincos de vases en Icrre ciiilc, de forme
eyliiidiiiiiie, et s'eniluiilanl les mis lUiiis les autres.
J'ai fait la même remanine dans les lliermes de
Tlionda, dont je parlerai lonl à l'heure. Les dccom-
l:ies de ceux de Lainbcsc contieimeni une iiumciise
(liiantilé de ces vaijcs.
serait-on pas très-éloigné de la vérité, en
supposant que c'est une des piles du jiont
qui établissait une comraunicatiou entre la
vdio antique et la rive occidentale delà
rivière.
Cette rivière, ou plutôt ce torrent, em-
porte tous les hivers une partie de ses rives.
Sur la rive gauche, qui depuis que^iues an-
nées est surtout ex|iosée à ses ravages , les
eaux ont mis à nu des murs de quais, cons-
truits, comme la tour dont je viens de par-
ler, en énormes pierres do taille. En remon-
tant ces quais, j'ai vu, encore à demi-en-
terré dans la berge , un fragment d'amphore
de plus d'un mètre de hauteur. L'iman nous
a dit que les découvertes d'objets de cette
nature n'étaient pas rares en ce lieu , et
qu'étant enfant il avait vu tirer de terre un
vase semblable, parfaitement conservé, et
dans lequel il aurait pu entrer facilement.
Telles sont, Monsieur le miinstre, les tra-
ces de l'époque romaine qui sont restées
dans la capitaledesZibàn ; toutes faibles, tout
effacées qu'elles sont, elles sullisent pour dé-
montrer que cette localité avait, h cette épo-
([ue, une importance au moins égale à celle
qu'on lui reconnaît aujourd'hui.
Les |iremières ruines que l'on rencontre
à l'est de Biskara sont colles iJe Thouda , qui
en sont éloij;nées d'environ 20 kilomètres.
M. Boudville , commandant supérieur du
cercle, a eu la bonté de m'y conduire lui-
même. Nous les avons visitées en détail ;
nous y avons vu plusieurs fûts de colonnes
de 3 à k mètres do longueur et d'une seule
l)ièce ; des restes de tliermes presque aussi
considérables que ceux de Biskara ; enfin,
sur une pierre de 0™, 70 de long et de 0"", 40
de largo, j'ai copié rinscrijition suivante,
qui, toute mutilée qu'elle est, a cependant
une certaine im|ioi tance, ])uis([u'elle semble
avoir fait [lartie d'un édilice chrétien , et
qu'à en juger {lar la foiiue des lettres (1),
surtout |iar celle de la lettre E, je la crois
de l'époque byzantine.
1PUA£C0RU.
Les environs de Thouda ont été le théâtre
d'un grand événement ; c'est là (|ue Sidi-
Okbtt, le conquérant arabe de l'Afrique sep-
tentrionale, a été vaincu et tué. Une mos-
quée a été élevée sur le champ de bataille
pour recevoir les restes de ce héros de l'is-
lamisme, et autour s'est formée une ville de
son nom, dont les matérisnx ont été pris à
Thouda. C'est ainsi que celle-ci a été réduite
à l'état où nous la voyons aujourd'hui :
sauf les débris que je viens de signaler, et
qui sont groupés autour de linéiques miséra-
bles cabanes en terre encore habitées , lu
reste do l'emplacement occupé par la ville
antique ne présente plus ([ue des traces de
uiurs, indi<[uées par de légères saillies dans
la i)laiue, et quelques masses de décoiijbrcs
éjiarses çà et là, et couvertes par le sable
qu'amoiKelle incessamment autour d'elles le
(1) Ces lettres, qui sont Irè's-alloiigces, oui 0'",'2U
do hauteur.
61)
LAM
riCTioN>;A;:\Ë
LA M
640
veut (lu d/'scit. (^l'.s (1 •coiiilx'os O'il i.Ojp.n-
(laiil assez (l'iinporlarico |>niii- que , !(irs des
travaux lie n'^pai-alioii cxùiMlt^s à la mosiiuén
(le Sidi-Okba, pciulaut m'Ui si'jour dans le
Suliara, on ait |)U eu cxliaire la jilus grande
])ni'tiu des luiciucs euiidoyées dans ces tra-
vaux.
Dans l'oasis de Sidi-Okba, que j'avais vi-
silée avant lie nie rendre à Tliouda, on ren-
contre à chaciue pas, ainsi que je viens de
le faire pressentir, des jnerres romaines.
J'ai copié, dans la 7;;aison du elieik, i"i is-
cription suivante :
D K 0
iavicio
MMl(;]>sivs
Mcssor
l)r;iel'i'0
pio sv;i sa
Ivle cl svo
ivm iluiivo
coiisllivii
Deo iinic:o, Mnrciis !i}[e]s!iius lUessor, prtvfeclus
coliorli/:, pru suit suinte el suoium tlcituo (I)
cunatiluil.
, C'est la dédicace d'un autel consacré au
dieu Mithra, par le préfet d'une coliorle,
qui n'est pas noniiné!.'; ce qui pmuve qu'elle
résidait ordinairement h Tliouda (2). Si, de
ce que nous savons pour la légion l!l' An-
gii'^la et pour la cohorte VI' des Cuinma-
géniens, ou peut tirer une conclusion rela-
tive à cette nouvelle cohorte, on doit su|i-
poser qu'elle n'avait pas clungé de rési-
denre h l'époque oij la Notice de l'einpirc
a été rédigée, on, du moins, ce qui serait
une conclusion moins absolue et plus l'aci-
Jeinent admissible, que Tliouda était encore
h celte époipie une ville de garnison et la
résiil(iicr d'un olliciei' su|)érieur. On peut
donc espérer de reliouvei' le nom ancien de
cette localité dans la lisle de celles où ré^i-
daient les prtrpDsHi liiniliim déjiendants du
comte d'Afrique, liste que nous a conservée
le précieux ilocument quejiî viens de citer.
Or, la deuxième de ces localités est précisé-
ment Gcmellœ, qui ligurcidans la Table tliéo-
dosieiine coiiime première station à l'est de
ad Piscinam. Il est vrai que la dislance de
33 milles, indiipiée entre ces deux stations,
est de beaucoup supérieure h celle (|Ue l'on
compte entre Biskara et Tliondji. On verra
si c'est une raison siillisanle pour i'aii'e n je-
(I) 11 y a liiiM» ilriiun cl non siio, i|iic l'on s'atlcri-
(lr;iit pliiUH ;i Ikimvci ici. Il |);ii;iil ilnnc cviilcnl que
M;iiTc.s M;ls^ins Mcssni' :iv;iil ciinsacro fcl aiilcl en
i-(Miipl:i(('ni('iit d'iiii ;nili(', olloil inécéiiemiiionl par
lui, cl qui avait ('ti' délniil.
{-1) J'ai inmvc tic niOuic ;i Lanibcso un yraiid
nonilni; d'iusciiplionsoii soûl lucnnonrics dos soldais
cl des SDUs-onicicis, avec la simple ipialilicaljoii de
MIL. Li !.. »ii/cs lc(ji<iui!i, su;. i.KG. sifiiii j'tT /(7/;(iais, elc.
(les iu<licalii)iis, i|ul eussent elé iusullisauU's dans
nue \ille(pii n'i'i'il pas éli' la n'sid''iice d'inie l('^i(Hi,
ne |iou\aicnl ici douui'i' lieu ii aucune iuccriiludi' ; l'U
ll^s lisaid.on S'ippli'ail naUiiclieincnl le iiinuiTO cl le
lioni de la légion III' Augusla.
1er la conclusion que semblent amener les
eo'isidératioiis ipii précèdent.
M. Séroka éianl appelé |)ar ses fondions
à lîl-Faijd, village arabe situé à 23lie'i(>s au
sud-est de Biskara, sur les bords de VOued-
el-Arab , M. le commandant Boudville me
proposa de l'accointiagner. C'était m'olfrir
une excellente occasion d'atteindre lo prin-
cipal but de mon vovagc dans le Sahara : je
ni'e ni pressai d'accepter.
Nous |)ar',imcs de Biskara le H février, à
six heures du matin; à neuf heures nous
traversions, par une pluie ballante, l'oasis
de Sidi-Okba, et, à midi, nous dressions nos
tentes au bord de VOurd-Ilinis, ii MansoU'
n'nh, près <le la sma'a du caid de ï'Altmar
Khnddou , Si Ahmed bey ben Chcnnouf,
lin sortant de l'oasis de Sidi-Oklia, nous
avions rencontré la voie romaine et nous
l'avions suivie pendant près d'une heiiie(l),
puis nous l'avions laissée à notre gauche,
Iioiir nous diriger vers le sud-est.
Le temps avait été constamment iduvicux
|)endaiit lout ce ti-aj(>t. Il païul se remellre
au beau dans l'après-midi; mais, vers le
soir, la (iluie recommença, et elle ne cessa
qu'assez tard dans la matinée du lendemain.
ÎVous fûmes donc forcés de séjourner le 12 à
iMansouriali.
Le i;j, le tmnps était inagnirnjue. Nous
])artîmes \\ sejit heures un ([uail du malin,
dans la direction du nord-e.-t; à huit heur s
Iriiis quarts nous visitions la cliannanle
oasis {VAin-N'ujn (2;, et à dix heures et de-
mie nous faisions lia'.le, pour déjeuner,
près de la mosquée de Sidi-Saiah , séjour
alfieux , complètement dépourvu de végé-
tation, ofi vivent cependanl, dans iiuelipies
bouges d'un aspect repoussant, Irois ou qua-
tre iiiiséiables familles, (]ui n'ont d'aulre
boisson (pie l'eau saunnllre et forlemcnl sul-
fureuse (pi'elles tirent d'un puits voisin.
An moment de notre arrivée, une grande
feinm(> , noire et sèche , vôlue d'un haïe
bleu, piétinait dans la houe, [irès de l'ori-
(ice de ce puits , sur un burnous qu'elle
prétendait ainsi laver. Elle s'enfuit à noire
approche, et nous laissa la libre dis|)Osilioi
de cette source d'une luuriijle boisson, dont
il fallut bien pourtant nous contenter. Il
était midi un quart quand nous ipiittilmes
ce séjour peu regrettable; nous primes la
direction du sud-est, et arrivâmes h ipialro
heures aux leiilcs des Oiilcd-Ainor, sur la
rive gauche de VOued-cl-Andi. Pendant cette
journée, quoique nous eussions plusieurs
fois changé do dircclion, nous n'avions ren-
contré ni la voie romaine, ni aucune trace
d'habilation romaine.
Nous ii'élions plus (]u'à (lualrc lieues au
nord d'KI-Fayd ; nous y allâmes le lendemain,
(1) iNoiis l'ciii iiipu'iuus, iiend.inl ce tiajel, plu-
sieurs amas de det omliies (pu; l'on expinilail, c(Mnniu
ceux de Tliouda, pour en cMraire les liiiipies
nécessaires il la icpaiMlimi de la inosqniîe do
Sidi-Oklia.
[i] i'.vnc. oasis est ili'sii;née à inrl, dans la ci le
de l'ijiatinajoi (1817), bOU> le nom de SiHli-Soijn.
Cil l.AM D'EPIG
14 février; mais aup;irnv,int nous voulûmes
visiter les ruines do Tmiiouma, silin'ps à
trois lieues environ à l'ouest do ce village
Ces ruines ont tout le caractère îles ruines
arahes, et, quoiqu'on y rencontre quelques
pierres de taille, je ne pense pas qu'elles
occupent la [ilacc d'un élahlissement romain.
Quant au double village d'El-Fayd, il n'y a
aucune raison pour lui attribuer une origuie
romaine; tout y est arabe, et l'o'i ne peut
même faire remonter sa fondation à une
épO(pie très-ancienne, son sol n'oifiant qu'un
faible exliaussemenl au-dessus du sol envi-
ronnant. C'est donc à toit que Mannert, et
tous ceux qui se sont après lui occupés de
la géographie comparée, de cette contrée,
placent en ce lieu la station désignée dans
la Table Ihéodosienne sous le nom de Tlia-
budeos.
On ne concevait pas, d'ailleurs, le motif
qui aurait fait placer une station à plus de
dix lieues des montagnes , dans nn désert
complètement dépourvu deau pendant l'été,
et où, en aucune saison, on n'eût pu se pio-
cunr qu'à grands Ira s et avec d'extrêmes
dillkuliés les objets nécessaires à la vie des
Européens.
L'aspect de ces contrées n'a pas changé
depuis les Homains, et les condiiions d'exis-
tence des [io|)ulalions qui l'habitent sont
aujourd'hui ce quelles étaient il y a dix-so))!
siècles. Toujours ces populations ont été,
pour la plus grande partie des objets néces-
saires à la vie, tributaires des contrées si-
tuées au iionJ de la chaîne de l'Aurès; tou-
jour's, par' consé(p.ient, il a sufli, pour les
domnier, de commander tous les passages
qui pouvaient leur donner accès h travers
cette chaîne de montagnes. C'est ce qu'a-
vaient fait les Uoinains, ainsi que j'ai |)u m'en
assurer au retour de l'excursion dont j'ai
Vhonneur de vous adresser le récit.
Le 15 février, à cinq heures et demie du
matin, nous quitt;lmes les tentes des Oiilcd-
BouadUlja , près desquelles nous avions
campé, a trois lieux environ au nord d'EI-
Fayd. Nous firrres roule droit au nord, et
nous ne renconti;hues la voie romaine qu'à
une lieue au sud des dei'ihères |ientes de
l'Aurès , au bord de VOued-Ceideur. Mais
depuis ce |)oint jusqu'au passage de VOued-
Biras, à deux lieues à l'est de Sidi-Okba,
nous ne la quittâmes plus. Pendant ce trajet
de près de deux journées de marche, j'ai
remarqué de nombreuses ruines romaines,
dont l'une occupe certainement l'emplace-
ment de la station indiquée sons le nom de
Thabudeos. Serait-ce celle qui est désignée
par les Arabes sous le nom liardou, et
qui est située à peu près à égale distance
de VOucd-el-Agucf et de VOued-Mnnscf,
à 2i milles à l'ouest de Badès, ( l à 30 uiilKs
à l'est de Thouda? il faudra lépondre allir-
inativeruenl, si l'on admet la synonymie de
ce dernier nom avec celui de Gentellœ.
Quoi qu'il en soit de ces déterininalions.je
crois avoir constaté, et c'est là l'essentiel,
que les traces de la domination romaine ne
s'avancent pas dans le Sahara à plus de
hapiiie.
I.A.M
642
deux ou trois lieues au sud de l'Aurès, et
(pu- ces traces consistent en ruines de for-
teresses di'Stinées îi commander les jiassages
(lui (h)nnenl accès à tr-avers ces montagnes,
et l'ii une grande voie militaire qui reliait
enli-e elles ces dilférentes forteresses.
Dès le 20 février j'étais de retour à Lam-"
bèse, mais Ihiver y régnait encore, et jus-
que vers le milieu du mois dernier la pluie
et la neige ni' m'ont i;uère pei'niis de C(m3
tiniior mes ti'avaux. Depi.is, Je tein[is s'est
remis, et à un froid de trois cl quatre dc-jrés
au-dessous de zéi'O a succède une terapé-
r'atirre do vingt à vingt-cinq des-wés centi-
grades. Les tr'avaux du génie, |Kj;;r' la coirs-
ti'uclion du pénitencier , ont recommencé
avec le beau temps, et les fouilles rpi'ils
font fair'o amènent tous les joirrs des décou-
vcr-tes intéressarrtes. Je compte cependant
me rendre bientôt à Zana; j'en explor'erai
les ruines aussi bieir que me le pei'nrellront
les moyens qui serimt mis à ma dis|iosilion
par M- le colonel Cœur, qui a succédé à
M. le colonel Car'buccia dans le commatide-
ment de la subdivision. Les Ir-avaux du gé-
nie occu|ianl maintenant tous les bras, ces
moyens, je ne puis me le dissimuler, no
pourront êti'e aussi considérables que ceux
dont nous avons drsposé à Thamirgas.
LA MONT JOIE, déj)artemeiit de Lot-et-
Garonne , en France.
M. l'abbé Barrère a communiqué au mi-
nistère de ri'istrirction publique (1) la no-
tice suivante sur' une châsse de saint Louis,
conservée à la Monijoie.
Cette petite châsse émaillée lire sa [ilus
grande imporlrmce de la relique précieuso
qu'elle nnrer'rne. Ce moirument, dont la lon-
gueur est de vingt-qrratre ccnlimèlres , était
auti'efois sui monté de clochetons qui ont
disparu aujonrdlrui. Des anges nimbés sont
ciselés sur- des médadlons blancs, à orle
rouge, se détachant sur un fond bleu foncé.
Les nimbes sont tous à champ d'azur, à l'ex-
ception d'un seul, qui se détache eu blanc
sur le fond bleu clair de son médaillon.
Ce précieux rRlii]uaire, qui lenfer'ine une
[lartie de la main de saint Louis, attira l'at-
tentiori de monseigneur de Vesins, ei, dans
sa visite pastorale du 10 mai ISi'i-, il le con-
signa dans son procès-verbal, dont voici un
extrait :
« Il existe à la Montjoie, dont saint Louis,
est le patron, une relique que l'on dit être
de ce saint, et qui est renfer-mée dans une
petite châsse for't r'ernarqirabe. La tradition
nous a ap[>r is que monseigneirr d'Antiroilie,
ancien évêque de Corrdom, s'i^tait rendu à la
Montjoie pour consulter l'auiheriticité de
celte reli(|ue, qui dut lui paraîli-e cer'.aine,
))ui-squ'il (jermit qu'i Ile fût tous les ans ex-
jiosée à la vénéi'atiou des lidèles, et que, de-
(luis cette é|iO(iiie, le corrcours a tonjour-s été
coiiSidér'able lejourde la fêtedesainl Louis.»
(1) Kidlclin des comilés, mars 1851, p. l.ï|. Voy.
;i r^u'ilclc Pai.eumi: le coinplo loiidii des disciis-
si'iiis ;i!i\i| it'iies :i liniiiir' tien l;i ilécDiivciie dii eu; r
[U'csiiiiK' de sailli Louis à laSain'.e Cliaiicllc de Paris,
643 LAM DICTIONNAIRE LAN 644
(Non-; vorrons plus Ij.is que le concours (''tail (■nrhrissc'-cs, c. ce nn (Icspans de l'église ou
grand aussi autrefois.) de la ville, (!t non du couvent. »
« hidépoiul.inuni'nl de la tradition, Tins- Ces deux actes, joinl-i à iaulorité de nos
|)Cclion des reli(p)es el du la cliAsse ont con- évèques, nous paraissaient donner h ces re-
vaincu i'évèque dWgen de raullienlicilé de liques lu caractère le plus grave d"aut!ienli-
ces rel.ques. lùi etfi'l, le précieux rcliqiiairo cité. 11 ne nous restait do'ic plus qu'h re-
porte parfaitement le caractère de son épo- monter à la source, ut h rechercher lus c:'U-
que. La reliiiue, qui est une partie de la ses. qui pouvaient expliipicr la présence h la
main, est encliAssée avec tout le soin possi- Monijoie d'un olijet aussi précieux. Une
ble dans des viroles d'argent réunies par un vieille charte en parchemin que possède cette
anneau d(î même métal. » commune, et qu'on regardait à peu f)rès
Cesautor.tés, déjii si gi-aves, de nos sei- connue iiidéchiirrahle, nous a |)ermis, du
gneurs les évé(jues d'Agen ul de Condum, moins il nous le si'Uihle, de jeter quelque
vieii'ient d'acquérir une force nouvelle par jour sur un point si important. C'est la charte
desdocuments authentiquesqu'unehuureue de foiidatio'i delà .Moiitjoie, par Philippe le
déconverle vient de placer sous nos yeux. H 1, putit-lils de saint Louis, qui donne en
Le premier est un acte de fondalion du même temps des coutumes h celle nouvelle
couvent des religieux do l'ordre de Saint- bastide. Cette charte l'ut concédée au nom
François, à la Mcjnljoie, daté du 29 jinn du roi, juir son sénéchal d'Agenais, Théo-
162:5.* (À't acte règle, entre autre choses, les bald de Chcpoy : elle est datée du jour de la
attrilmtions du curé et des religieux dans circoncision de Notie-Seigneur, l'i'JS.
l'église paroissiale, cédée.') ces derniers imur C'était l'année précédente, 12;)", (pj'avait
la célébration de leurs olhces. L'article 3 est eu lieu la canonisation de saint Louis, et
relatif aux reliiiues de saint Louis : il est la ville est placée snus le patronage de c.!
conçu en ces termes : grand roi , auqm-l la (diarte de l'imdation
« 3" Hït aussi convenu que ledit curé donne lu tilru du saiiit : B,tsti(lam in eoilnn
et lusdits consuls su déjKutent des saintes loco, vocalnm La Monljnija sancli Ludoiiri,
reliques du .saint Louis, qui sont dans la invovato oinuipulcnli.s Dri l'alris, et Filii, rt^
dite église, étant au nombre de huit pièces, Spiritus sancli aujcilio, /icn ex parte tlicti
les baillent et remelterit sous le soin ul garde domini rrgis iluxinius concedcndam.
desdits religieux pour les tenir à leur autel, Le nom de la Montjoie rappelle assez le
ainsi qu'ils veiront être à faire, sans que le- cri de victoire des soldats français du moyei
dit curé y puisse rien i)rétundrehurs et à l'a- Age, pour présumer ([uu cette bastide fut
venir; à la charge ipie les saintes reliques élevée en commémoration de quehjue grande
ne pourrniil être transportées hors l'église de victoire remi)ortée à cette époque sur les
ladite ville. » Albigeois ou sur les Anglais. Ce n'est là,
Le second document est un autre contrat sans doute, qu'une hy|iolhèse; mais l'his-
jiassé entre les religieux et le curé de la toire nous ap|)reud d'une manière certaine
Montjoie, en l(JW,ilans lequel on voit la ré- iiuu Simon de Monlfort s'empaia de la vi-
|paralion des reli<iuos et le concours qu'elles comté du Hrulliois, dont le territoire <lu la
attiraient alois de pèlerins et de malades. Mmitjoie faisait partie, sur Gaston de Béarii,
(I Cejourd'hui, sixiesmu septembre mil six qui tenait [.our le couite de 'ft)ulouse. Dès
cens quarante-six, a esté arresté (Uilru ce moment, la vicomte du Brulhuis devint
M. de Gardère, curé de la ville de la Mont- le sujet des contestations les jilus graves, (pii
joie, et le V. l'ère Antoine Lamothe, gardien furent enlin terminées [lai Thilippe le Bel
ducouveut du Saint-Louys, en ladite ville du dans le voyage (ju'd tit en Aquitaine, au
la Montjove, i)résentel consentant le rêvé- coimnencemenl du xiv siècle.
rend père Jean Jourdain, provincial de l'ob- Toutefois la charte de fondation de la
servance Saint-François en la province d'A- Montjoie n'assigne d'autre cause b l'érection
quitaine l'ancienne : 'le celle bastide que l'intention de mettre
« 1" Que les saintes reliques, conformé- les habitants de la contrée à l'abri des iu-
ment au contracl do l'an mil six cents vingt suites de quelques brigands ou d'une horde
et trois, seront remises el gardées dedans de routiers (pii infestaient le pays. Onoi cju'il
l'église en tel lieu (piu le V. Père gardien ensuit, l'atlection du petit-lils de saint Louis
ugera li'plus propre, elchoisira à cest ell'ecl; pour les habitants de ce beu est assez mani-
ct M. le curé s'olfre , pour leur |)lus sûre feslo pour sup|>oser, sans Iroj) de préscunp-
garde, d'v faire faire une porte de fer, en la linn, tpi'il donna h l'église de cette nouvelle
faeoii que ledict V. I'. gardien, le désignera; bastide cette relimie précieuse, ijui devait
t,()ubs le pouvoir dmiuel gardien, elles de- sauvegarder la ville et les habitants.
meuiermii, suivant le susdicl contrat, par LANCIANO , dans l'Abruzze cilérieuro
lequel b; susdicl gardien s en est charge, cl qi„.,yu,ue de Naples).
M.M. les consulset habitants de la dicte ville ■^ '
s'en sont despartis, et les ont données au
couvent jujur reiitretien d'icuUuy, ut la sub- _ pro saliue pnlilica ci
sislencu des religieux. La petite relique pour- èivimn .■..„.„„. lo vos r.uarc cl niili:« cou
tant, dont on su sert à toute heure, pourra ... ,•,,,■
, 1 • 1 1 „ . , .... 1., ,.n,n sliUU:i i>riii(i|iis aiicl(inl:ile luiiiala
(stro gardée on la sacrestic pour la com- '' ' '
iiiodité des jièlerins cl des malades. coiiMM-vatc iniijzni ne •
<• 2 Ouu Icsdicics saintes rdicpies seront «inoil ^«'ici ;hci-
<IC!0
LEG
n'EI'lCRAPIIII'.
LEI
C4o
co:igrcgalis
. , il (Ij 11 tore
l'JpiInphc de Sainl-Priimis.
. foio cor.ciliiil) .
uiiiKiiiaiii ....
. V('ii;ili;i
(l;ii'e ;\li.
Aiig. .\[ixiaii. adsUiiil oïdiii. Iriliiis Aviemis.
Jiisliiiiaiuis iccior laiii ili'cinioiiiHii quani ellain
ciillcgior. oiuiiiiiiii cous. . piililici iiicidi pi'orc|iit lit
Juciiiulus
Discoli;is cûFF.
Feliv
Discoliiis
Va nus cû FF.
Eiiniil
Nero
Faiisliiuis SaliUai'is
Prinuis cù FF. Léo
Prociiliis el F. Tiianiis
Nericianiis Proljiis
Marcclliiuis
Satiirninuscuiii FF. Fauslimis
cû FF.
[Curdinal Mai, 317, 1; Miratoui ,
506, 1.)
LAON,dé|iartementdo l'Aisne, en Franco.
Voyez différentes épitaplies en vers léo-
nins d'évèques do Laun, citées à la suite de
l'arlicie de Cluny.
LK CAPANELLE, relais prés de Monte
Rolundo , l'ancien Eretum , Etats pontiti-
caux.
Sur une colonne milliairc.
DDD.NNN.FFF.LLL.
Valeiiliniano
Valeifte el Gra-
liano plis felieibiis
ac Iriiimphaloril)
us seniper aiiggg. bo-
noR. P.N.
volis X
mullis XX.
{Cardinal Mai, p. 268; Mur AT., p. 203,
2; Chaupy, t. III, p. 107.)
LE CURTI, près de l'ancienne ville de Gu-
latia, non loin de Capoue, au royaume de
Naiiles.
Pierre trouvée en 1610.
Pro sainte
et Victoria
1)1). NN. Giatiani
el FI. Tlicoilosi PP. FF. AA.
Anicius Aticlieriiis Rassiis
V. C. cons. Camp.
Ludis pop. dalis atque
vcctigal. absoliilis
pos.
Syagrio el Euclierio
COS.
{Cardinal M xi, 2^9, k; Pratilla, Vii
Appia, p. 333; Pelliccia, t. III, page
303.)
LEGINNI, sur lo lac Majeur, au ro-aume
I.unibardo-Véïiitien.
Voyez dans eu Dictionnaire les inscriptions
de KoME, cliauilre vu', épitaplies des Mar-
tyrs.
LEGRI, près de San-Severino dans les
Etats-Pontilicaux.
Cippc de marbre.
m. id se|ile
Hic rc(|. lioiic. nieiiio.
Raiiiiberli. lévite.
el mart. X.\. in. pa.
Misercat. eid. S.
(Carc/(Via/ MAi,401,4..)
LEIRNITZ, en Styrie , empire d'Autri-
clie.
I.
Dn. FI, Constaniiiio
maxiino beaiissiino ac
supra omiics relro pii
ncipes plissinio seniper
Augnslo B. R. P.
[Cardinal Mai, 2i2 , 3; Grut., p. 283,
11;Hanzius, Germania Sacra, t. 1,
p. U.)
II.
Fragment de pierre trouvé au clidlcau de
Leibnitz.
D N. N iS.
Conslantino Maximo bi . . . .
a pis . . .
{Cardinal Mai, p. 248; Grutf.r , 283, 10.)
LEIPSIGK, ville du royaume de Saxe, en
jilleiiiagne.
D. 0. M.
Simon Pistorius, LL. D. obiit 3. Non Dor.
liora.5.ponierid. An.Chiisti m.d.lxii. ;i;l. Lxxiii.
paler liberor. xxiii.
Vila nosira Ddei vlla est, non conleni|ilalionis.
Clauditur lioc liimulo Simon Pistorius, is qui
A pâtre praiclaronoinen avoq; liilii.
Saxonicce vixit qui Cancellarius aiila-,
Ullra quinq; gerens lustra regenlis opns.
Iiigenio prœslans, studio indefessus, honore
Sunimus, consiliis uiilis, orepotens.
Quod mortale fuit IcUns tenet : iiidiia fama
Nominis haud ullo stat violanda die.
Palri clariss. Ulii mœslls. p c. p.c
Simon Pistorius, arlinin et LL. Doclor, in eni-
dita familia natus, niagnls lionoiilins l'unclus,
eniditos et honoraios linquens filios siiperslilcs:
quem urbs Papia dociiit, Patiia Lipsia ornavit,
Aula Saxoniea oliservavil, siib lioc s.ixo torpore
condilur, aninio vivit l'elicitale senipiterna.
(Gros , supplément aux épiluplics de
Bàle.)
C'.T LES DICTIONNAIRE
LLNTINI, en Sicile.
I.
Epilaphe d'Eléonore de flninnifarle.
Dans le i lin-ur de P/ylise île Saiiilp-Mane Je Jésus.
Mnrlis vicloii Cliiislo Malriqiie eiiis MariLC Vir-
giiii. Viaior niaiic, non loiiga eril nioin, Lcgc
nui et lace, snniinnn ne innipas. Qiiieseilliic lle-
inïs ill.i LeoiioiM Biamil'orli.i .Arai^onia, faniili;c
sexns(|ne deens, sniRel niox e.i ciini licalis. Tu
liie mi'renli (la viol.is : iMc vale alqiie abi lolici-
ler. Vixit annos2-2 oLiil. 1378.
A l;i siiilc seliouvo sans iiiilie.it'nn de lieu
t'|iila;ilio suivaiilc, qui est é(riui..ère à la
LEZ
6i8
1
Sicile.
11.
EVCF.SII COLOMl.
Sistc.vialnr, clCcorgioa Ci)llen palri oclngona-
rio pro pielale. ma condolelo. Sic mis M iiioris
probi licic conililiis Engcnins e iioliili Colnnio-
rum génie apiul Megalopyrgenses oriniulns :
S|)es \ialri;e, cnliinien l'aniili.e, iiiiienliilis exem-
plar, (Inm Ulieno per ;eslnni reeiealiir, vorlicc
abiepuis, in ipso xlalis flore, in niedio sUidio-
rnniciirsn pro llalia, qiiamcogilabal, cœliiniadit
1538. 10. Angiisli.
Est cl via ad cQîlos, Viaior optinie,
Si qncni per vndas snbstraliat terris Deus,
Ex angiilo qnotiis in aslra ([nid vetcl
Nos exilire? Sic adiré ma xlhera
Yobiil Dons. Nniic lu liias in res abi.
(Labbe, TIu'S. Lpil(ipli.,p.'6Q0.]
LÉON, en Espagne.
L
Onniibns cxeniplnni sit qnod lioc venerabile tempus
Ilot (ledit Or.lonius qiu) jacel ipsc pins,
liane feeit sedi'in (piani (piondain fecer.it ;cdens
Virginis lioilatii (pi;e fidgel pontiricalu.
{Cardiii'il Mai, 08, 3; Mouales, lib. xv.
i:u[K 5b.)
II.
Inscription de t'éfilise du pricin-e de Saint-
Adii('n,prè.<i de Léon, depciidunl du monns-
lère de Saint-Pierre de Esconzu.
liane Clirisli anlani saneloriini Adriani et Nala-
\\,{: iiojninr dicalani inslrnxil Dei raniidiisCiisiin-
do cnin conjnge LiMdiina era diseiurenle iiovies
centena oelava i|inni|iiagena. Sit tibi Domine
ralnm ranudorum rarissimuin votiim qiioil libi
alacri devolione in lionoreni tiKiriim lestinin pa-
ravciiint, Siiiseipiajiliii' a le pie l'cns oralioius
Diisuronin:. Qni^ipiis liic trislis ingredilur fusa
prece kelior inde redeal. Consecralnin i^ic est
(cmpluin al) episcopoCixilancnsi, cra dcccclxijii.
llli idiis Oelobris.
{Cardiniil .M vi , l.'!i, I; .Mnn \i.i:s, lili.
XVI. caii. Li; .Maiiii.i.on, .!»/(. Ilened.,
I. III, |i. ;{V0.)
LKSINA, ili; et ville de la Dalmnlic sur le
golfe .\(lriii!iijiie, sii^'^i; iruil ùviV-hi'.
On lit dans l'.ihside d'une ancienne (f'gîise
rinscri|ilion .suivante :
Qnos. salial. fidei. merituin. qnos. ploria. cœll.
Corporili. pansanl. sacro. sub. legmine. templi.
Priniianns. ileni. lirmiannsq. verendns.
Fortis. Alexandcr. sinnd. et. Telliirius. alnius.
Martyrio. clari. Leï^inx. Iiilamina. gcnlis.
Orenl. pro populo. Ooniiniini. et. niala. cinila. (.^tr)
[i'epell:nil.
{Cardinal Mai, p. 2G.)
Il so pourrait que eelle in.scfiplion appar-
tint à Cesina, ville de la Capitauale, dans le
royaume de Najiles, ville qui est aussi le
sii^j^e d'un évc^olu'^
LEVKNE, entre Spolète et Foligno, dans
les Etais de l'Eglise.
Avant d'arriver il Le Veno en allant vers
Spfilèle, on voit h droite delà roud' et près
de la source du Clituiiiiie une cliaruianle
ruine romaine. C'est un petit temple qui
passe pour avoii' (jtT'un «(■/fr/ZK/ndeClitumne.
Il a été, (le|niis un temps innuiîmoria!, puri-
lii^' et consacré au si rvice divin. On lit sui- le
fronton, en belles lettres capitales anli(|ues,
rinsci'iption suivante, au-ilessous d'une
croix cliargi'-ede grappes de raisin.
-j- Ses. Deus. Angelornni. ipii. focii. resu-
reetioneiii. ■]■
à droite :
-f- Ses. Deus. Apostolonun. qui. feeit. remissionem.
(i ijauclic :
-f- Ses. Deus. Proplietarum. qui. feeit. redemplioncm.
(Fauretti, |). 738, n. iOO; Venuli, De
templo Clitiimni, p. GO; M\i, y. l'i-.)
LEYDE, en Hollande.
nF.M[iE(iT0 DoDONAEO, Machliu. D. MaxinijlianiU.
et Rodidplii II Inipp. Medico et Con-iliario, eu-
jus in re Aslrononi. Iierb. ernditio seripiis in-
clariiit, (pii jani senex in Acadein. l.ugilnn. npud
IJatavos pnblicus- Mcdicina; l'rufesstu- féliciter
obiit Anno cb Ij lxxxv. ad vi. Id. Mart. :eial.
sn:e lxviii. lleinbertiis Dodonxus (il. m. p.
(Giios, Supplément ans l'pilaplus de lUllc,
11. 377.)
LEZAT , département de l'Ai-iége , en
France.
Anno Doniini lôiiS, doininus Pontius, episeopus
(àinscranensis, qui prelnil i^li nionasleno Le-
sati xi.v aunis fecil lieri islam scpullurani ut
istani intiientcs oreiil pro anima ipsius ep seopi
eujiis anima requieseal in paee. .\incu.
Pons deVilleniur, ii|irès avoir été qiiarank-
ci ii| ans ahlié de Saint-Pierre ( l S.iinl-Paul
de l.e/.al,l'ul nounué, malgré sa répugnance,
à l'évéclii' de Cousi-rans en I3()2. On n'a
jiasla date de sa mort : son successeur lut
iiuniini'' en 1371.
[Mi'm. de la Soc. arclu'ol. du Midi, t. 111,
p. :JUo.)
6i!) LIE
LEZZI, près de San-Severino, dans les
Etats pontificaux.
CiDpe de marlire.
III. i(l. scplë
Hic. re([. l)one. mémo.
Raiiiiberli. levile
et. mart. \X. in. pa.
Miserëât. ei(!. S.
[Cardinal Mai, 401, k.)
LEWES, en Angleterre.
Epitaphe de William Warren , comte de
Surreif,mort en 1089 c< enterré à la Chap-
ler-Uouse, à Lewes.
(En vers U'onins.)
JUc Giiiliclme cornes, locus est laudis tibi fomcs,
Hiijus fiindator et largiis sedis amalor.
Iste luuiii fiiiuis décorât, placuit quia munus
Piuiperibiis Chrisli qiiod prompta mente dedisti.
llle tuos cinercs servat Pancraiiiis lieres,
Sanctorum casiris qui se sociabit iii astris.
Opiime Pancratî fer opem te glorilicanti;
Daque poli sedem, taleui tibi qui dédit scdem.
(Sépulcral monuments, t. I, 8.)
LICHFIELD, en Angleterre.
Epitaphe de William de Cornhill, évéque de
LicMeld, découverte en 1662.
De 121oi 1223.
Anno ab Incarnacione Domini. st. ccxxiii obiit
William Coventr. et Licheileld episcopus xiii
kal. septembris re^ni régis Henrici fdii régis
Johatiiiis XII, sub Honotio Papa lil J. Stephano
Cantuariensis Ecclesie episcopo. H. rex et
[Angliam] et Ecclesiam istam vni aniios f
menses.
{Sépulcral monuments, II, ccxl.)
LIECHSTHAL [Lucis Vallis), dans la cam-
pagne de Bàle, en Suisse.
I.
Anno Domini m. ccccii.
obiit
. ' . Dn. lOHAN.NES ScilULER,
bujus Ecclesia; Plebanus.
II.
Ch. s.
M. lOANNI R\DOLPH0 WiLOISIO
Basil.
Ecclesiîc Christi ann. xiv.
Pr;ECOni fideliss.
Liechtsthallensium antistili
ejusdemque Diœceseos Decano
vigilanliss.
monuni. liocce
Georg. F.
Pareiiii desideratiss.
c. 1. p.
1. Ann. XXXIV.
e. An. Cbrisli cb b lxix. ii. Febr.
(Gros, Epit. delldle, p. 289, 293.)
DiCTJONN. dEpigraphie. I.
DEPIGRAPHIE. LIM 650
LIÈGE, en Belgique.
Epitaphe d'Erard de la Marck, cardinal évé-
que de Liège, mort le 16 février i.o38.
Dans Ip. cliœur de l'église de Saint-Lambert.
Erardvs à Marka itioriem liabens prae oculis
vivens posuil 1538.
QVod neChoiios, neCopcs, neC gLorlaVertereCVrsV
AstrorV.M possll praesVL Erarde Vides.
M. CCCC. LL. VV. VV. YV. V. 111.
(Labbe, Thés. Epit., p. 129.)
A la suite de cette (''lu'taplie on trouve dans
Lahbe l'épitaphe suivante du saint Euyénius,
évoque de Tolède en Espagne, qui mérite
d'être citée en raison do la particulai-ité
<|u'elle renferme. On remarquera que les
premières lettres de chaque vers étant réu-
nies forment le mot Eugcnius et les derniè-
res le mot Misellus qui était peut-être le
nom de famille du prélat.
wExcipe Christe potês discrelam corpore mente M,
-e; Vt possini picei pœiiam vitare barathri 1:
CîGrandis inesiculpa, sed tu piclate retuiida — S,
PîElue piobra, Pater, et vitae crimina toll E.
zNon sim pro luerilis sanctorum cœtibus exu L.
— ludice te saiictuni prosit vidisse tribuna L
«s Vis Leclor, vno qui sim dignoscere vers V?
assigna priora lege, mox vltima nosse valebi — S.
(Labbe, p. 130, Extrait des Poèmes de
S. Eugénius, publiés par le P. Sir-
raond.)
LIMOGES en Limousin.
M. l'abbé Texier, directeur du petit sémi-
naire du Dorât, bien connu dans le monde
savant par ses nombreux et excellents .tra-
vaux arcliéologiques, vient de publier un re-
cueil général des inscriptions du Limousin.
Si de semblables ouvrages étaient exécutés
dans toutes nos autres provinces avec le soin
et la métliode consciencieuse que M. l'abbé
Texier a apportés au sien, la France serait
bientôt dotée de cette épigraphie générale,
projetée depuis si longtemps et pour si
longtemps encore ajournée. Avec l'assenti-
ment du savant éditeur, à qui nous offrons
nos sincères et respectueux remercîments,
nous pouvons comprendre dans notre Dic-
tionnaire, réunies ici, toutes les inscriptions
Limousines du vu' au xvir siècle. Les ins-
criptions antérieures au vir siècle qu'a
publiées M. Texier n'ont pas de caractère
chrétien et ne pouvaient rigoureusement être
comprises dans notre collection; les inscrip-
tions postérieures au xvir siècle nous ont
paru trop récentes.
Aux inscriptions recueillies par M. Texier
nous pouvons en ajouter une que nous four-
nit le recueil de M. le cardinal Mai, et qui
|iar conséquent est antérieure à l'an 1000,
terme chronologique que l'illustre éditeur
a assigné aux documents de sa collection.
Cette inscription se trouvait h Limoges, au
monastère (le Saint-Martial, et avait été déjà
publiée par Morales, dans l'ouvrage intitulé :
21
651 LTM niCTIONNAmE
Los otron 'cinque lihrog, p.igie 3V1. Elle est
ainsi conçue :
Aima lesena duces s;pvos paril aiqtic ooronal.,
Oppriniii liaiirn'<i(us Oiinillei' inali's:iniisnliiiiinam;
S(h1 iiressiis gravilale luit siili ponilt'io pœiias.
[Cardinal Mai, I, p. 2"o, 2.)
Nons donnons mnintonnnl les nombreuses
et belles insciiplionsdc M. Texier.
LIM
65-2
EfioQue. romane. — Du vu' si'clc à In fin
du XII'.
Les insrripfions des trois premiers siècles
do relie époque sont li'ès-rares : nous n'eu
ddinioiis que deux. L'une et l'nutre sont
daiées; nous repi'oduisons la seconde d'a|>rôs
un calque; c'est un s|)éeim<'i! des caiactères
de son temps, auquel on i^eul avoir toute
conliance. Elle est entièrement étrangère au
Limousin. La preunère ne lui appailient
qu'à demi : c'est l'épilaplie d'un abbé de
Saint-Martial, mort et enseveli à Sauil-Sa-
vin , dont il gouverna l'abbaye à deux
rejirises. Les siècles suivants nous l'ourni-
rrint heureusement une moisson plus abon-
dante.
833.
In lioc Ivmvlo rqviescil scse iTiemorix Domn'
Uoilo al)!)a(|vi nullorv luoiiailiorû exiilii paicr
Kain livivs loci paler clct-lvs non siilv livnc.
locv aediliciisel rebv : aplilicavii. S'cl tliâ ([viii-
qve a rviulaiiienlis iiioiiasieiia coiisuvxii ■'{ in
plvrihv : veio aliis locis in ijvib : regvlaris
Ordo (lefecerat svo exen)plo nionasiicv <mlinê
rftforniavit y migravU aviern a sclo nu iil iviis
.•tnno incanialionis Dni : uccci.m : eiaiis vcio
ferme xc rnxit avtom Iimic locv nobililor annos
circiler xxx.
(Aulrc[ois à Sdiiil-Snviii. — Ms. de la bi-
blioiliè qu-c de I^vilicrs.)
Un dessin de celte inscription est conservé
Ji la bibliothèque publiq 10 de Poitiers. Le
Poitou, si riche d'insciiptions do tous les
âges, verra sans doule publier, dans un
avenir peu éloigné, li; recueil de ses insniji-
■ lions : celte espérance a conunandé noire
réserve. Nous ne |iubliojis pas le fac sinUli'.
Sidou une noie réunie an dessin orii^inal,
cette inscription était sur une pierre de 5
jHcds de long sur 1 pied -1 pouces de large,
placée près le baplistère (h; légli.se paiois-
siale de Saint-Saviu, et trouvée en loiiillant
es terres de celle église. Les caractères soit
réguliers et se ra|iprorlienl beaucoup de
l'alphabel romain. LesC sont carrés l't les X
miiniscnles; 11-; der''a«7 esl oncial; plusieiu-s
letlres pi us petites sont enveloppées par celles
qui les précèderU. D'anlies oni desjamljages
conimun-i; les points sont tria'igulau'i s.
L'abbé Dodu ou Odon, dont il est qiU'Sliiin
ici, l'ut rhoisi par les moines de Sainl-Mar-
lial de Luuogespipur v iiUroduire uneséveiu
disr.ipliiie. Il quitta (iaiis ce but rabl)aye de
Saiiil-Savui, ipiil dirigeait, el demeura à
Saiiit-M.irtial de HV8 à 850. A cette é).0(pie,
il retourna à Sainl-t>avin.Oulre cette o)>bayo,
il dirigea celle de Strade ou SaintCenon, en
Berry. Dans l'impossildlilé de déterminer sa
mort d'une manière précise, les auteurs de
la (îdilia Cliristinna font observer qu'il vivait
encure eu 85.'], juiisque , ?i celle date, il
assista au coniile de Soissons, oCi il signa le
lu'eniier entre les abbés. Noire texie établit
(pi'il mourut la même année, et nous fait
connaître les services et les vei'lus de ce
pieuï )>ersoiinage.
87V.
vin anno xxmiii regiian
le Doiniio Carlo rege
XII (I mai I sic oliiit
Aniclivs : laicvs ; pvcr • o lec
lor (pi Icgis oia pro aiii
ma eivs | Rci|viescal in ji
ac. .
(.tu musée de Poiiien.)
La publication de ce texte, élranger au
Limousin, a pour but di- fournir un spécimen
exact tic l'écrilure nionuinenlale du milieu
du i\' siècle. M. de CauiiHinl en a déjà
doiuié un dessin [Ihilhdn monum. \U\, 3-2V).
O'i remarquera le C de cnlcnrlns al le litre
de serviteur laïijue (/(/ifi<s/u((r).M. Lecoinlrc-
Dii|ioiit pro|>os(> de lire sibi oùiit, au lieu do
sic oliiit; rO iWiliiit est en ctTet sun.'liargé
d'iri 1 parasite. Ciiarles le i^hauve est le seul
loi de ce nom dont le règne ail été assez Unig
pour que ce texte lui soit applicable. La
trente-quatrième année de »o\a règne cor-
resiioud à l'an 8"i.
1025.
Rolgcrius : canlor
VI k(a)l(enilas) »iai(i) icqme*il :
(liicdiie.) — (.lu oiHsr'i' de Limoges.)
Cette épilaphe est gravée en caractères
inégaux, liants en inoycnno de8 à 9 nouces,
sur une tombe de grniit longue de plus de 5
pieds. La pierre, taillée à deux pentes, va
en SI! rétrécissant de la léle aux pieds. Les
fnuilles Ojiérées en 1837 pour la conslrnctiou
du théâtre de Limoges, sur l'cmplact-meut
de l'anliipip abbaye de Saint-Marlial, tirent
découvrir un grand nombre de sé[iulturcs.
Ce tombeau étnit du uoiribre.
L'emploi de la capitale romaine, la forme
grasse des carr.ctères, les épanouissements
aigus qui suriunnleut le .V et teriiiinenl les
traverses d.'s '1' et des E, rappiochés de l'O
aigu el du G arrondi du mol Itolgcrius,
as^igueraie il le xT siècle à cette inscription ;
mais un lextc foiinel vient piécisersa date.
l'ji 1020, dit la chronique limousine
publiée par Lalibe [Ilibl. nor. nisc, t. 1, p.
3.'iV), mourut le chantre Rolgcrius
La sixième année de l'abbi- Hugn, dit lo
moine Adéinar deChabanes, Rolgcrius, frèro
du doyen Adalliert, homme Irès-ilhislre, mon
oncle et mon iiiailre, mouiul/i'Vi dis ralrn-
ilrs lie niiii ^iu comniem. abbal. S. Mart, ap.
Lvniii;, 11, 27.'!). L'n peu plus haut. .Vdéiiiar
ex(ilii|ue sa parenti' avec Roger : .S'. Turpin
ciiini-iiinisJ.riiiorii-rnsisjohiilMtikal.Aitijiisti.
l'.x ruJHsnrjitc officia nomiiir uati sinil Ailal-
bertus dccaiius d Hotgcrins, ixilre i'ukhcrio
635
LIM
D'EPIGRAPIIIE.
LIM
6.Si
m prnprio jure hereâitario r/uod roaitur
Cnnipniinisc, jii.rla caslellum Putrntiaiii. Tcr-
tius qnoqup Uahiiondns junior nalu (jninmius
erlilil (iiiilnirnm, cujus ego Ademarus jHius
fui wntre Ilildeqnrdc (sive Aldenrdc, p. 37."].)
Ailleurs, Adiiiiar ti'.iuve 1rs arcenis les
plus loiiciianls pour raoontiM' la mort de
Rofi;or : « En ce t/nips, dil-il, duu\ moines
doiS.iint-Mai'tial, eiilre k'S pri'iuiers, reniar-
quahli'S |iar leur religion, illustres pai' leur
sain(et('', éclatants de sagesse, lionoiés du
sacerdoce , se chéri'^saient entre tous , et
soiitc' aient tout le monastère comme deuic
colonnes, l'éclairaienl conmie deux candi''la-
bros; à lahie, ils |)re'iaienl filace h côté l'u'i
deTauiie. L'un était lécha m ii'e Roger, honniie
exiréinement généreux; l'autre, le b.blio-
llii-caire {art:i(irius) Ad.dlji rt. Le jour de
Pâ(juos, une vision leur annonça leur trépis
prochain. Ils mourur(!nt l'un et l'autre dans
celte même semaine. »
Cette pierre a donc recouvert les restes
.mortels il'un homme distingué par ses con-
naissances, et dont le-i leçons ont formé un
de nos meilleurs chroniqueiU'S limousins. —
Nous l'avois fait déposer au musée de Limo-
ges. — Nous devons ind rpier une variante
de la date du d('cès. Selon la chronicpie
limousine, reeneilhe par .^îartène , Roger
mourut en 102o, et non en 102^, connue
J'iiidiipie une autre chronique limousine
publiée par Lahbe; mais Adémar, en assi-
gnant le décès à la sixième année de l'abbé
Hugues, nous permet de donner gain de
cause à la chronique de Martène. L'abbé
Hugues ayant ()ris possession de sa charge
«n 10!9, la sixième année coirespond en
effet à 1023. Le six des calendes de mai
correspiind au 26 avril. On se demandera
pourquoi le jour du décès est indiqu'S p(m-
dant ipie l'année est omise. L'ii scription du
jour du mois avait pour but de rappeler Voliit
ou service annuel fond ■ por.rle défunt, s: ul
souvenir- impoitaiil en ces âges de loi. Celte
raison exjilique le laconisme incomplot des
nombreuses inscriptions de ce geiu-e, qui
se relrouvenl dans les anciens monaslèi'cs.
Peut-éti'e, eu celle circonstance particulieie,
pensait-on que la date du Iréjiijs serait con-
servé:' à la gloire du défuiit, vir clarissimus,
dit Adémar.
1022.
f Hic ref|viescit cor
pvs Giralili Lcinovice
sedis episcopi qvi êile
seili prel'vii vni lo an
nis m itlvs iiovi'ml)i'is liobiu
(Inédile.) — (A Cliarroux.)
En juillet 1830, un cabaretierdeCharroux,
voulant agrandir son établissement, faisait
pialiquer des fouilles sur l'emiilaceraent du
transsept méiidional de l'église abbatiale,
ruinée au commencement de ce siècle. A
douze pieds sous terre et au-dessous de
plusieurs sé|mltures anciennes, fut trouvé
un cercueil en calcaire, recouvert d'une
lourde pierre à deux pentes. Sous la tète du
défunt reposait une plaque de plond) en taillée,
à la i)oinle sèche, au (-iselet, de l'inscription
que nous avons transcrite.
Deux évoques de Limoges ont porté le
nom de Ciirald, Géianl ou (lir ird ; mais deux
passagesd'AdémardeChabaiiesetde Bernard
Guidonis ont fait cesser touti' hésitation. Et
ipsc {(îirardus) quia llicsaurnrius sonrti Hila-
rii erat, rutn ird Pictavis ad fesliviUUem
Omnium Smirtorum, (rgrotans in aiiHcto Car-
rofo, inlrn dirs xv ohiit, et ibi srpultus est.
Ad cnput ejus l'diulu plumbra poxila est
seriptn : me iieqiiescit girai.dus episcopi s
LEMOVIC.i:, OTillT 1)1 IDUS NOVKMBRIS, PR/EFtIT
nnE-ii SKDi OCTO asnis. (Adémar, ap., Laubs
li, 17G.)
On le voit, à une inversion près, l'histo-
rien Adémar, moine conleniporain, a fidèle-
ment transcrit réjiitaphe. On avait donc sous
les yeux les restes mortels dt> l'iH'ôque
Gérard, liU de Gu,', vicomte do Limoges, et
mort en 1022. Le pontife était de petite
stature. 0 i en a la preuve dans la petite
dimension des ossements du crâne. Son
aimeau, trouvé dans le cercueil, mesure
égaleujent une très-pitile ouvcilure. Cet
anneau est en or uiassf ; il [lèse li gram-
mes 14G milligrairmies. Aucune pierrerie
ne le décoi-e. La léM* ije l'anneau ou chaton
est formée de qualrr-Oeurs trilobées opposées
parla base, sur les(iuelles courent de légers
filets d'émail bleu. Au côté <lroit furent
trouvées les dtnix extrémités de la crosse,
séparées par un intervalle de plus de .3 p-eds,
représentant la dimension de la haiui)o. Sa
IKM'tie supérieure no se recourbe pas en
volute, selon la forme latine des crosses
épisL-opales. C'est plutôt une crosse abba-
ti'.le, un tau ou béquille, destinée h servir
de point d'appui au cliœur. fùi effet, deax
lèies de lion y sont op losées, et le srnj||iteur
semble avoir pris |ilaisir(à adoucir les aspé-
ril(>s du dessin. On remarquera l'éUlgance
des ornements qui séparent les deux tètes
(ie lion. Celte [larlie de la crosse était pro-
babli'inent en corne de rhinocéros. Li; temps
et l'humidité lui ont donné sur une face
l'aspect (lu bois de peuplier pO!u-ri; l'autre
côté, atteint par l'oxydation d'iin clou en
cuivre, a la teinle et la transparence d'ime
corne verdâtre. Un fragment creux envelop-
pait le sommet ilo la iiampe. Lest couvert
de gracieux ornements. Le kiton [lasloral
était très-mince; il iHait terminé par un côno
de cuivre s'appuyant sur une boule. Au-
jourd'hui 1 évoque Gérard a ri^trouvé une
sé])ulture dans l'église jiaroissiale de Char-
roux. Tims les objets si curieux trouvés dans
sa tombe y ont éto replacés (1).
Vers 10.31.
•}• Kic reqviescit
Marlialis •
apostoivs Xpi i (Clirisli)
(Inédite.) — {Au musée de Limoges.)
(1) Voir quelques délails de plus ilouiiés par
M. Fayo, dans les Ilnlletins de la Société n.w .liilio-
quaircs de l'Oîicsl, numéro du 4-' IriiiiesUe 'Si»-'.
655 LI.M
Ces'mots sont gravés en grands caraclères
sur les (Imix faces d'un marbre blanc, veiné
ettacbclédi' brun cl deiouj^c. La pierre a 10
pouces de lo;i,L;iicur sur une iai'^eur inégale
d'environ :i pouces; elle a été trouvée dans
le lond)eau de saint Martial, ouvert et dé-
truit en ITOO. Hecueillie par M. l'érier, elle
fut donnée par lui à M. Maurice Ardant, c{ui
l'a cédée au musée de Limoi^es. Une autre
j)ierre de
mêmes dimensions trouvée au
même lie\i, fui léguée par l'abbé Legros au
séminaire de Limoges. On y lit une inscrip-
tion de style eld'écrilure semljlables; la tran-
che porte' en outre ces motssignilicalifs: Ade-
vuiri miserere lui. Il est évident qu'il s'agit
ici du moine Adémar. dont nous avons déjà
invo(]ué le témoignage. Oi sait qu'au concile
de Limoges, en lOSl, il déploya le zôle le
plus ardent pour l'apostolat de saint Martial.
Le tombeau du saint apôtre de l'Aquitaine
fut ouvert à cette éiioquc'. 11 est donc l\ peu
lires ceitain iiu<^ ces marbres y furent dépo-
sés jiar Adémar luiruième, vers 1031.
On remarqu.-' les C carrés, étroits et longs ;
les K de même forme, à trois barres égales;
les O aigus et les S carrés. On note encore
la foi-me du Q et du P, les épanouissements
aigus qui terminent toutes les lettres, et les
trous ronds, au nombre de dis-neuf, dont
elles sont arbitrairement semées. Plusieurs
lettres conservent une ))artie de la couleur
rouge dont elles étaient peintes.
1097
Spiritus Alboiiii coiiiiiieruleUir, Chrisle
cum veilles juilcx liiniii cailciui sibi spïii. Cluisie
iie(|\c rl■^|H)l)sllm relcial, le jinlice, irisie
scilis Leiiiovicœ fuil iircliiiliacoiins isle
pridiè nouas Aiignsli oliiil Alboinus anima ejus,
requiescat in pace. Amen.
(Inédilc.)— (Ltxiios.) — (.liiO-efois dans le cloître
de Sainl-Atifjiisliii-lei-Limoges.)
A l'entrée du cloître de Saint-Augustin,
sous une petite statue de la sainte Vierge
engagée dans le nmr, une petite pierre blan-
che portait ces mots écrits en lettres enla-
cées et liées. Nous pensons qu'elle marquait
la séj uiturc de Pu rre Alboin, mort en 1097.
Au vu des caraclères, l'abbé Legros la datait
du X' ou du XI' siècle.
De incdio. piclas. rapvil. divina Bosone
ne qva svam ipiclas mvlurel religionê
cvi' er;il clarv. (;eii« ;illa. scienci;i niorcs
eximii placiliq Dô ppli»! bibores : Cvq co
Ivbinâ, bvarcl. siiplicilalê : Spiîlis. In. ïdv
oral. si. eallidilalc : A pale, pnnil. vol t.
:i\a dari si. ploiâs : Inigvv dv
picx. "sep. dv. n. legil. orâs
Lavdes, go. svas. rceolêles. n. Iioiiorei : Frcs
T p fr« Jîiï. ilevoei». orel : Xvii. k seplb. o.
lionc ine
moris. Boso. Del. innn. cui°. aia. Reqiiescat. i.
pace. A.
De médis pielas rnpitii divina Bosoncm
.\c i/iia «iKiHi impiciiif mutarcl rclligionem
DICTIONNAIRE LIM 656
Cnjiis eral ciarum genus, alla scienlia, mores
Eximii phiciligiie Deo ;)o;iii/o(;iu- labnres
Cumque coliiiubinam servnrel siniplicitatem
Scrpcntis lumen iuducral sibi ciillidilalem
A paire promeniil veint axa (?) dari sibi plorans
Irriiiuiim dujilex, sepulchrum dum non legit orant.
Lundis crgo siins recolentes nomen lionvrcnt
/•'rniiYs, el pro (ralre Deum devocius orent
xvn kalendus septembris obiit bone memoric
Uoso. Dei munere ctijus anima rcauiescat
iu pace Amen.
{Im'dile.) — (Dans l'église autrefois obbatialtf
aujourd'hui paroissiale d'L'zerche.)
On lit ces vers mesurés et rimes, tracés en
lettres longues il'un pouce, sur un calcaire
jaumlire , sillonné d'une veine blanche et
dure que le ciseau a resfiectée. La pierre,
longue d'un [lied huit p.ouces, large d'un
pied un iMiuce, est surmontée d'un haut re-
lief très-nmtilé. Il représente un moine à
large tonsure, qu'un ange volant de haut en
b;'.s saisit par les épaules. Est-ce là cetlo
piété divine qui ariacha Bozon au monde,
comme le dit ri!iscri[ilion? Dans l'époque
romane, à laquelle appartient cette inscrip-
tion, les anges liguranl des vertus ne sont
pas très-rares.
Quoi est ce Boson dont les vertus reçoi-
vent ici un si magnifique éloge, et i|ui réu-
nissait les qualités d'une illustre naissance
aux dons jiKis rares d'une haute science et
il'une exquise moralité? M. Marvaud {His-
toire du Uns Limousin, I, liS) y voit l'épi-
taphe de Boson II, comte de la Marche, qui,
vers 997, soumit à l'abbaye d'L'zerche l'ab-
ba,\e d'.\hun ([u'il venait de fonder. Kn ré-
compense (le ce service, Boson, mort en
lOUO, aurait reçu sa sépulture dans l'abbaye
d'Uzerche. Ce témoignage si [irécis du jeune
auteur est malheureusement fort amoindri
par une note où il nous ajiprend cpi'on ne
peut lire sur cette inscription que le nom
de Boson et celui de son frère Gaubert; lioso
et Gaiiliertus. Le resle, selon lui, est cntière-
ineiit e/l'acé : assertion (]ui renferme plus
d'ericurs que de mots. L'épitaphe de Boson
est tiès-lisible, à un mol près; el, quant au
nom de Gaiibertus, il se trouve sur une ins-
ciiplion dillerenle, qu'on a tout récennuent
placée à côté de celle qui nous occupe. On
verra bientôt de quel personnage il s'agit
dans celte dernière.
Quoi (pi'il en soit, en tirant au hasard,
M. Marvaud pounait bien avoir rencontré
juste. L'mscriptio!! a bien les caractères pa-
li'ograpliiques de la première moitié du
\i' siècle. On ne connaît i\ celle date aucun
alibi' du nom de Hosoii. Vi\ religieux, doué
lie tant de qualités éminenles, serail-il resté
longtemps dans les rangs des simples frères?
L'iiabil religieux ipie porte le défunt ne
s'o|iposerail pas îi celte inler|)rétalion. Un
de nos collègues, h (jui nous soumeilions
1,1 dillicullé que présente le septième vers :
.1 iKilre prommiit trtul axa (?) ilari, sup|iose
tout d'abord ([ue Boson élail un seigneur
luique qui avait voulu mourir sous i'habi»
657
LiM
D'EPIGHAI'HIE.
Ll.M
058
monastique; ce qui lui iierrnettail, il est viai,
de liio : A pâtre promeruit vclum et alba dari.
N'est-ce pas vers ce temps f[ue le duc
Guillaume quittait le siècle pour mourir sous
l'habit religieux. dans le monastère de Saint-
Maixent? À peu d'intervalle, Arnoul, comte
d'Angoulème, allait mourir sous le l'roc d;\ns
un monastère de sa ville principale. (Adémar
apud Labbe, II, 170.)
Nous ne laissons donc pas la question
entièrement indécise. Quant au texte , la
pierre consultée par nous à trois reprises
différentes, fidèlement calquée et estampée,
ne [lermet pas de lire autrement que : A
pâtre promerxiit velut axa duri sibi ; il m; peut
y avoir de doute que pour l'\ du mot axa.
Nous avions d'abord suii[)0sé que la veine
dure qui passe au-devant de ce mot avait
présenté un obstacle au ciseau. Le graveur
se serait contenté de peindre tout ou partie
d'un mot sur cette surface demeurée lisse et
polie : malheureusement la mesure et la
quantité du vers ne permettent pas la plus
petite insertion. On traduira donc axa comme
on pourra ; sauf à en faire un nom propre ou
à convertir ]'x en /, ala. Peut-être préfére-
riez-vous la traduction d'un de nos collè-
gues : il mérita d'être propose' pour modèle
à ta communauté. Axa, mot inconnu avec ce
sens aux glossateurs, aurait, en basse lati-
nité, le sens de pivot, axe; et, comme tout
roule sur le pivot, le reste se devine. Avis
aux éditeurs de Du Gange.
Les entrelacements, les lettres intercalées,
les abréviations de cette inscription ont eu
évidemment pour but de faire loger le texte
dans un espace donné. Les trois premiers
vers, grAce à l'emploi de ces moyens, finis-
sent exactement à la ligne; au quatrième,
dos abréviations ont permis de gagner de la
place. On remarque la proportion plus
petite des caractères, les enlacements num-
nreux et les abréviations des deux dernières
lignes. Il fallait entasser la matière; l't'Siiace
allait aianquer. Ces derniers mots, d'ailleurs,
sous leur forme abrégée , sout très-com-
muns, et [lartant plus lisibles dans lu langue
de l'épigraphie. L'AI, étant la letlri; qui oc-
cupe le plus de place, y est remplacé onze
fois |)ar un trait horizontal; le même signe
indique sept fois la suppression de l'N. Dans
les contractions ou suppressions plus con-
sidérables, le trait, au lieu d'être sui>er[)Osé
au mot, coupe habituellement une des let-
tres principales. Notons quelques formes
assez rares : le premier Q du second vers,
le T et l'N de tamen, cinquième ligne, le
point et virgule ne remplaçant pas la syllabe
que, mais tenant lieu seulement des deux
dernières lettres , la virgule ou ' remula-
çant la syllabe er de servaret.
Onzième siècle (?).
Ist ivs
Ecclie (i) prier liic
Gavberlvs. livmat
(i) Lccles'ur.
ur : sps (1) illivs ie;|ie (i)
(5) liin; tivatvr
.... Cvil (?) U:
Iievi
. . . . lecl
tari
c . .
(Inédite.) — (Eglise d'Uzerche.)
Ce fragment mutilé a été trouvé, il y a
quelques années, dans l'abbaye d'Uzerche;
il a été placé dans l'ancienne église abba-
tiale, à côté de l'épilaphe de Boson. La res-
semblance du sulijectif et des caractères ont
sans doute inspiré ce rap|3rochement. Comme
Fépitaphe de Boson, celle-ci est gravée sur
un calcaire iaun.Ure et fumé; elle était ac-
compagnée d'un relief aujourd'hui entière-
ment effacé; la partie qui a reçu l'inscription
a seize pouces de hauteur sur huit de lar-
geur. Les lettres, un peu plus l'égulières et
moins maigres que celles de l'épitaphe voi-
sine, ont aussi un pouce de hauteur; du
reste, c'est le même alphabel, le même style
et la même main, |)lus ferme et moins indé-
cise. Cette inscription pourrait donc être de
la même époque que celle de Boson.
A quelle époque vivait ce Gaubertus? Un
Gaubertus, dit Malafaida, gouverna l'abbaye
d'Uzerche sur la fin du xi' siècle, selon le
témoignage de GeolTioi du 'S'igeois; mais le
même auteur nous apprend qu'il mourut
dans un voyage à Saint-Martial de Limoges,
et qu'il y fut enseveli honorablement. Gau-
bertus.... Lemovicas veniens iv liai, octobris
obiit cl infra basilicam rer/alcm Salvatoris
mundi, non longe a tumulu Guillermi ponti-
ficis, non Ignobili traditur scpultura. (Labbe,
II, 298.) La forme des lettres, d'ailleurs, n'an-
nonce pas le xii" siècle. Serait-ce l'épitaphe
de Gaubertus qui, sur la tin du x' siècle, fut
le premier auteur de la restauration de l'ab-
baye d'Uzerche? Malgré la réponse aflirma-
tive de plusieurs personnes très-versées
dans l'histoire locale, nous n'(jserions le
donner jiour entièrement certain. Selon le
P. Estiennot, ce moine, connu aussi sous le
nom de Gauzlenus, fut le cinquième abbé de
Saint-Augustin-lez-Limoges , et devint plus
tard chorévêque de Limoges sous Hildega-
rius. Mais ce dernier fait est controversé.
Notons qu'un troisième Gaubert de Mi-
rabel fut abbé d'Uzerche en lliO et 1151,
et fut enseveli au chapitre d'Uzerche. Se-
rait-ce l'épitaphe de ce dernier? Cette ins-
cription a été trouvée, en elfet, dans l'an-
cien chapitre. Nous ne lui avons donné cette
place que par égard pour une 0(iinion très-
accréditée en Limousin.
vim k. niailii :
obiii : boue, me
iiiorie : Doimiv,
Rolherlvs :
ariiiarius : i"
(Inédite.) — (LEcnos.) — (.Snfrf/'ois .i l'cbbaye
de Siiinl-.Vnrtial. )
(I) Sjiiriliis
(-Î) /îlï/HlV.
^3) Sine.
«59
LIM
DICTIO.NNAIUE
LIM
G60
Cette insiTinlion. plac<''e dans le cloître de
rah!)iive de Saiiil-Mailial. l'ut recueillie par
l'abbé" Le.|,nis; il n'en reste que noire des-
sin : e'est un .••impie souvenir desliné h rap-
peler les prières anniversaires dues h un
moine i]ui n.:enpa les iiufiorlanles fonctions
de bibliothécaire. Celle illnstie abbaye pos-
séda une sinle de bibliolliéoaires disliu-
Rués; nous en avons une liste incomplèle.
C'est à eux (pi'estdue la préi'ieuse collection
denianuscrils qui, en 1730, loiKtcnii'S ypi'i^s
la sécularisalion de l'alibaye, fui vendue à la
Bibliollièipie royale, où on la conserve en-
core aujonrd'lnii. Dans le nombre, nous ne
citerons que Bernard Hier, auteur d'une
clioniqne esliuiée. Ces fonctions ne se bor-
naient pas à la conservation et h l'acquisi-
tion des livres. L'nriitarius était anssi co-
piste, ainsi (lu'Itier nous rap|)re id de lui-
niùnie, dans une noie inscrileàla suite d'un
manuscrit ipi'il avait acheté pour son ai)-
bave. Le biblioihécaire avait encore la sur-
veillance et la direilion des calligran'ies du
monastère. 11 devait, dit le coutumier de
Sainl-Victor, choisir les auteurs à transcrire,
fournir les inslranienls du travail, et veiller
h ce que les copisles ne s'occu:)assent pas
de Iransriptions auti'es (|uc celles qui leur
avaient été ordonnées- On sait ijue, dés le
XI' siècle, les cojiisles étaient au nondre de
douze dans les grandes abbayes. Au xm^ siè-
cle, .Martène et Durand trouvèrent encore h
Cileanx les cellules silencieuses destinées à
?1 ce trav.nl. Le 1>. Cahier, dans un mé-
moire spécial, a donné les renscig icnients
les plus curieux sur les srriptoria des mo-
nastères. [Ann. dp phil. clirét.) Nous avons
recueilli nous-nième, sur les manuscrits de
la Biblio!hèi|ne nationale provenant de l'ab-
baye de Saint-Martial, une liste de biblio-
thécaires de Sainl-.Marlial, et liuiiication de
quelques-uus de leurs travaux.
Onzième siècle (?)
Jésus Nazareniis rex JiiiLr'oium.
Chrisie, lnos rediniis beneilicia (jui criice, Clirisle
Clirislc, subada, polciis, IVangis «lui larlara, Oliieisl
Chrislc, avilis, saDclusrucDeiis, lia prospéra, Llnisle.
Tliuiiius, Plijlippiis, Judas tniciiloiiUis, ad islam
Uegis cdiiiil cieiiaiii, Ji)liaiiMOs,P lenis, Marliaiisfjiiu
Kegia Cliristicolis lia;c denun° praiidia ciiiiclis
Hic sacra jusiilicc seraiiuir lliiiiiia porie.
{Iiiihliies.) — (Lkciios.)
Le tympan île la porte méridionale de l'ab-
baye de Saint-Martial était occupé par deux
grands bas-reliefs super|iosés. Le bas-relief
sujiérieur re|)résenlait la cruciliïion. On li-
sait à l'enlour, gravée sur une plate-bande,
1.1 première de ces inscriplions. Au-dessous
se voyait la cène, conloumée |iar le second
(|ualrain. L'abb'^ Legros, (pii a transcrit ces
inscriptions avant la di'-.ii wi'tion de labbayo
do SaInt-.Marlial, en I7'J1, ijit ijue les h tires
tenuienl beancmip dn lomain, el (pi'elles
paraissaient remonter au moins au x'' siècle.
Nous ne pouvons partager cette opinion
Cette partie d(! l'abbaye de Sainl--Mai-tial
avait été icconsiruile au xi' siècle. Les repré-
senlalions de Jésns-Chnsl en cr-oix étaient
d';iilliurs foit rares avant celte époque. E ilia
saint Martial lijiure parmi les apiMies. Cette
traditn.i!i icoioi^ apinque a élé surlout pro-
pagée h ilrtlir lies discussions animées qui
eurent lieu au concile <le Liiufi^es sur l'a--
|)Ostolat de saint Ma liai, on 1028 el 1031. Il
faudra à jamais rei^ieller qu'un dessin exact
n'ait pas sinvé une iniayie de ces vieux mo-
numents et de tant d'<euvrcs d'art conser-
vées dans la célèbre -dibaye. Aujourd'hui un
thé:'!tre s'é'ève sur son emplacement; mais,
quoiqu'il ne coniple pas dix ans de date, déjà
il menace ruine. La Pri)vidc ice semble vou-
loir venger cette lirofniation dn berceau de
la foi da is noire province. On dira ailleurs
les tristes circOnsianei's qui acconipa^nèreul-
la démolijimi de Sainl-Mai liai.
Ddte incertaine.
Uic reiini . . sil . . oiirerad (1)
qui lioc edillcavil si'pulrliitnn
i!l oliiil vm U juli
{fné'.liie.) — [EglibC de Saint-Léonard.)
Cette épitaphe est gravée en caractères
hauts d'environ ^ pouces, sur une tombe de
granit, longue de o pieds. Elle est mainte-
nantdéposée loin de sa place primitive, sous
le clocher de l'ancienne collégiale de Saint-
Léonard. Citte église possédail, avant la ré-
volution, une re|)réseiJtation en scul(dure de
Nntie-Seigneur mis au tombeau. On sait
(|non donnait le nom de sépulcre ou de mo-
nument h ces sortes de sujets. Figurés par
des personnages grands comme nature, ils
occupaient luie place importante dans la
plupart des anciennes égUscs. Concerad fut,
il n'en faut pas donler, le donateur ou l'evé-
cnteur d'une œuvre de ce genre ; une pierre
impaifailement taillée ne lui aurait pas valu
l'éioge inscril sur sa tombe.
Cette inscription nous parait a|)paitenir h
la tin du XI' siècle ou au tommeuceinenl du
xii°. Le V et l'U s'y trouvent dislingués.
L'xur Gaulii r (i) hoc i '.■...ti'.i'o
(hu'dilc.) — [Eijlisc d' .Xymouliert.);
Cette épilaphe, d'une forme insolite, esf
giavée sui'
près diî la
niontiers.
une longue dalle degianii placée
porte méridionale de l'église d'Ay-
la islo priinil*
sarcof tpaiido
SCS .Mar l'vil uior
liai apis tvvs re
q\icvil
(Im'dile.)— (LegrOï.J
Ci.lto inscription, en caractères romains,
était gravée si.r les deux laces d une pierre
conservée dans les archives de SamlMailial.
(1) Conceriid iw Coini'ntd.
(-1) Lxor (■'. rciiiiicuil.
661 LIM UEPIGRAPHIE.
Elle a disparu et n'est plus connue que par
un dessin de l'abbé Legros. Plusieurs A n'ont
)i.is de traverses, ce qui semblerait annoncer
une date [ilus reculée que le xi' siècle; le
premier E de requinut est arroudi
Nouas, sepiê
liris. f oliiit
•j- l'iigo prior -j-
f IHS ■{• XRS f
{Inédile.) — (Legros.)
Ce, souvenir si court était placé dans l'ab-
Daye de Sainl-Marlial, au-dessus d'une an-
cienne porte qui séparait le cloître du clia-
jiitre.
Douzième siècle.
Dnclus loge.... Clnnicensis Miigonis alumiius {l)ei)
Hic cinis Hugo plus reddiiiil ossa s...
Viruiliim liui.. (1) mcritorum clarus. lio... (2)
Qiiando Tlioiiias co... (5) aruiijiis exiiilur
{l'néd'ne.) — (LrCROS.)
On li^-ait celte épitaphe à peu de dislance
de la précédente. Eu l'.!(j3, le monastère de
Saint-Martial fut réformé par saint Hugues,
abbé de Cluiy, qui y conduisit une petite
colonie de moines. Le défunt , dont cette
épittphe indiquait la sépulture, en fa sait
partie, ce qui as^i Jiie pour date h son décès
la seconde moitié du xi' siècle. Nous resti-
tuons en note une partie des mots elfacés
sur la pierre.
Tu es Pelrus et super haiic pclraiu 33di-
Ccabo ccclesiain ineam
Uex
A lux lex a
pax
domvm islam lu prolegi; Domine el angeli tvi
ciislodiant
muros ejvs el omncs liaMtanles in ea. Amen
Alléluia
{Inédiles.) — {Eglise S<iint-Piene, au Dorai.);
Ces deux inscripfions décorent deux por-
tes de l'ancienne collégiale du Dorât. La
première suit le contour des deux arcades
qui subdivisent la i)Oite occidentale. Les
claveaux des deux cintres, au nombre de
vingt-neuf, ont reçu chacun une ou deux
lettres. Cette inscription rappelle d'une ma-
nière assez ingénieuse que la collégiale
était sous l'invocation de saint Pierre. Au-
dessus de celle ias(ri[)lion, on en lit une
autre qui a fait beaucoup plus de bruit,
malgré sa brièveté : c'est la date 501, ins-
crite en chiffres arabes dans un carlouclie.
Au xvii' siècle, les clumoines du Dorai,
pour s'exempter de quelques droits seigneu-
riaux, prétendirent ne relever que du roi,
j)ar suite d'un privilège accordé à leur fon-
dateur. Cette inscription aurait-elle eu pour
but de faire croire que l'église actuelle da-
(I) TituUs.
(i) Honoris.
(3) Colitur.
LfM
662
tait de cette époque ; ou n'y faut-il voir que
lejeu d'un ciseau érudit qui voulait consa-
crer, pour l'enseignement du pubjc, une
vieille et vague Iraditinn ? Dans tous lescas^
l'exérution fut mallieureuse. On sait (pie
l'emploi des chiffres arabes ne date que de
la seconde moitié du xii' siècle ; ce serait,
selon quelques auteurs, l'époiiue delà cons-
truction de cette paitie de l'édiiice. Laforme
moderne des chitfres ne nous permet pas de
croire qu'ils soient contemporains de cette
construction ; ce serait le plus ancien exem-
|)le de leur emploi régulier.
La seconde inscrifilion est gravée, à l'ex-
térieur de l'église, sur le linteau triangulaire
d'une ]iorte latérale débouchant dans la cha-
pelle, aujourd'hui détruite, de Notre-Dame
de Lorette ou des Jarris. Les quatre mots :
rcx, lux, lex, pax, sont inscrits sur une
croix en convergeant tous vers le centre, dé-
telle sorte que l'X inscrit au centre les ter-
mhie h la fois.
JL'I. Roberl nous apprennent (Mss. delà
bibliolh. (le Poitiers) que cette inscriplion
se teruiinait ainsi -.Anna Dontini 1013 inccala
fuit ecclesia Sancti Petri Scotoriensis cjuœ an-
tta creinatn juerat pcr Mafjnatenses.
Anno i%lt,qnintoidus octobris, vacante sede
Lemuricensi, Philippo refje Francorum ré-
gnante consecratuin fuit majus allure in ho-
nurent. bea^turuin apostotoruiii Petri et Pauli
a reverendo pâtre Lexoiieiisi episcopo.
La collégiale du Dorai, après avoir été
brûlée par les habitants de Maguac, fut re-
construite de 1013 à 1075.
On ne peut douter de la sincérité des éru-
dits auxquels nous devons ce renseigne-'
luenl ; cependant cette inscription présente
plusieurs difficultés :
1" Les datos sont en chiffres arabes pour
une é|)oque antérieure à leur emploi ;
2° Selon plusieurs antiquaires , l'église
du Dorât tout entière ne date que du xu'
siècle.
Mais cesdifticultés ne sont pas insolubles.
JIM. Robert n ont voulu donner que le sens
de rinscrii)tion el non un fac-siinile rigou-
reusement orlographié. Nous en avons la
preuve dans l'iusciiption elle-même. Ces
deux savants lisent sur le linteau : Doinum
istam tu protège. Domine, et angeli lui cv-
STouES EJLs. La pierre montre : Custodiant
muros ejus. En second lieu, malgré l'homo-
généité de style de cet édifice, est-il possi-
ble qu'une aussi vaste construction avec
cryjjte et collatéraux, quatre petites tours et
deux grandes, ait été achevée en un quart de
siècle .'Un examen attentif y fait reconnaî-
tre des reprises nombreuses, et ou peut,
sur l'ajipareil, compter tous les temps d'ar-
rêt. Nous avons découvert une inscription
que nous rapportons plus loin, et qui sem-
ble marquer une de ces halles des archi-
tectes. Vers 1071, le tombeau de saint An-
gilbert fut reconnu par saint Gervin aux
quatre mots gravés sur le pavé: rex, lex, lux,
pax. Nous ne donnons que comme un fait
curieux cette concordance de dates et d'ins-
' cMi)tions {Ad. 55., t. I, Mart., p. 287;. La
06Z
LI.VI
DICÏIONNAIIŒ
LIM
Wi
\
question de la date de l'édifice reste donc
ontiùro. et nous en ferons rol)jel d'un travail
particulier.
Hic reqiilos.
(Inédile.) — (.1 Sainl-Pienc du Dorai.)
Celte insLri|)lion est inscrite, 5 (leur de
terre, sur la paroi extérieure du mur nord
du transse|it 'méridional de l'église Saint-
Pierre ; elle est gravéi^ sur une grande dalle.
à égale distance des hords qm lui forment
inie marge régulière et de grande dimension.
Celle disi)Osition ]irouve qu'elle est entière
et (]u'elle forme un sens complet. Est-ce
l'in iicalioii d'une séi)ullure? Le mur, eu
cette partie, porte les traces il'un temps
d'arrêt ; on [leut donc y voir un souvenir de
la suspension des travaux, et nous adopte-
rions volontiers cette dernière opinion. Au
reste, la forme des caractères accuse bien
l'époque romane. — L'abbé Nadaud lisait
ici : //(■(• lia (juies, qu'il traiiuil : Hic nostra
quies. .\u Dorai, on inlerpntait de son temps,
c'est-à-dire vers 1770, Bic jacent cojniles.
Incertaines. — Antérieures au gothique.
Ara crucis lumilique calix hipidisque paieiia
Siadonis olliciuin caiidida hissiis habeio.
Lamberuis me fccit.
{Inédite.) — (Legros.)
Dans la sacristie de l'église de la Souter-
raine se conservait une table de marbre,
longue d'environ 1 jiied, et large de 8 pou-
ces. Par-dessus i tait une croix d'argent, et
autour était gravée sur le métal l'inscription
rapportée plus haut.
C'était évidemment un autel portatif. On
croyait a. la Souterraine, qu'il avait été à
l'usage de saint Martial. L abbé Legros se
donne beaucoup de mal pour prouver que
C(.'lle attribution n'élail pas fondée. Les vers
sont empruntés ii des auliurs du xi' siècle
ou du xir, .Marbode ou liildehert du Mans;
Lambertus esl un nom teutoni{|ue, di! lieau-
coup postérieur à l'époipie gallo-romaine;
enlin, l'usage des autels portatifs est beau-
coup moins ancien.
Cette raison dernière nous paraît un peu
liasai-dée. Quant aux'deux autres, elles prou-
veraient tout au plus ([ue la monture de l'au-
tel était relativement moderne. —Nous n'en
inscrivons pas moins ee fait curieux, en
réunissant le nom de Lambert .'i celui de
nos vioux orfèvres romans. On sait que leurs
œuvres, si remarquables et si admirées au-
jourd'liui, sont presque toujours déjiourvues
lo hignalures.
-f xvu kl(l)iNlii de coiiipsil Acvar-
iivs lucc in iionoi'c sacrœ celc x decus
0 mcliietide D(eii)s.
{Inédile.) — (Eijlisc de Cliambumnl.)
Ces deux fragments d'insi'riplinn sont
gravés sur une pieire <'alcaiie bi'i^ét^ (jui a
(lu Servir d'aulel. Le pronner fragment est
tracé sur le |ilal de la pierre, et le .secunil
»ur la tranche. Les caraclèrcsappartiiiuicnl
{Xjhaleiulut.
tous à ral|)liabet romain, h l'exception des C.
qui sont carrés. Les lettres sont enlacées ou
renfermées les unes dans les autres. Tous
ces caractères assignent bien l'époque ro-
mane à ce fragment ; mais cette classifica-
tion le colloque en de trop larges limites.
S'il fallait restreindre celte date, nous dirions
que ce fragment est antérieur au xii' siècle.
L'emploi "îles JE, la forme des vers, le style
de la date, aussi bien que la tournure des
caractères, concourent à reculer sa date..
Cet ACVAHNVS, dont nous trouvons ici le
nom |)our la [)remière fois, y figure-t-il à ti-
tre de sculpteur ou de consécrateur? Nous
l'ignorons. Le Limousin, dont nous étudions
d'assez près les annales, ne nous fournit
aucun nom semblable. Ce fragment reposait
sous le maître autel de l'église actuelle. Des
fouilles opérées en ce lieu feraient peut-
être retrouver le reste.
Ilic jacel doniiims Gulplierius de Turribus ei de
Ncxuiiio, et domiiiiisGuido etGulfeiius fdii ejus
et geiius siiuni, qui elegcnnil ad opus sui ei suo--
runi st'puluiram. Aiiiiiix eorum per inisericor-
diaiii Dei requiescaiii in pace.
BalUric, abbé de Burgueil, dit ce qui suit
de Gouflîer de Las Tours au siège de la ville
de Marra: « Les Turcs elles Sarrasins étant
en défense, et avec de grands cris s'encou-
rageant les uns les autres, personne n'osait
monter... La force des Sarrasins semblant
infatigable, Goudler de Las Tours, homme
d'un haut lignage et d'un courage merveil-
leux, natif du Limosin, s'avança hnrdiment
et monta jusqu'au haut des murailles, et
quelques-uns après lui, toulefois peu, parce
(|ue l'échelle se nul en pièces; ils débus-
quèrent les infidèles...., et celte ville opu-
lente de Marra fui j)rise l'onzième déeemljre,
sur le soir. Aux clia|ielles basses du Gha-
lard, qui sont sous 'erre, est un tombeau eu
vase; la pierre de dessus fort blanche, telie
qu'au pays n'y en a de semblable, de sept
pieds de long et ([ualre de large ; éiiaisse de
liis pouces, entourée de tours, de roses et
de fieurs de lis : au-dessus un homme armé,
gravé, ayant un écu, et dedans trois tours et
Heurs de lis, à ses pieds un lion ; à côlé une
femme, à ses pieds un serpent de la gran-
deur du lion à peu près, et il v a écrit au-
tour (l'épilaphe rapportée plus liaut). » (Bo-
MAV. i)i; S.-Amvh., 111, V-i'J.)
Selon nos chroniqueurs limousins, le Hoir
et le seriient figurés sur ce tombeau rappe-
laient un cxploil merveilleux de {joullicr.
Un jour, ilans une de ses excursions au pays
d'oulre-mer, il fut altn'é par les rugi>se-
ments d'un lion (ju'enlai;ait un ser|)enl
monsirueux. Son épee délivra le lioti, et cet
animal reconnaissant s'attacha h ses pas
comme un chien. Il lui était grandement
uliio .^ la chasse et h la guerre. Au retour,
les matelots clliayé.s n'ayant nas voulu I»
reievoir, il suivit ie vaisseau h la nage, jus-
ipi'à Cil (pie, SCS foncs l'abaniionnant, il pé-
iii dans les llols. ( C(. la ('Inimique de Oeof-
'roidii yi(jeois, ap. L*uni:. Il, 2'J3. )
665
LIM
D'EPIGRAPHIE.
LIM
C66
Le conteste et les armoiries figurées sur
cette tombe -prouvent qu'elle était de jjeau-
coup postérieure à la mort du guerrier dont
elle recouvrait les cendres.
1100.
Aiino ab incarnalione Domini millesimo c...
sexlo kl jiilii domimis Ponciiis Baibaslrensis
t'piscopus cl sanctc Fiilis Virginia moiiaclius
lioc allare Begonis abbalis deilicavil
et de -f Xpi et sepiilcro ejiis multasque
alias sanctas reliquias hic rcposuit.
(Inédite.) — {Eglise de Comiucs.)
Un autel portatif en porphyre de l'ancienne
abbaye de Conques est encadré de bandes
d'argent sur lesquelles sont estampés des
ornements. Des arcades cintrées enveloppent
les portraits en buste de Notre-Seigneur, de
sainte Foi et des apôtres. Cette partie de la
décoration est niellée. On lit sur la tranche
l'inscription que nous reproduisons. Celte
inscription est triplement curieuse par les
faits qu'elle ra|ipolle , le rare monument
qu'elle décore et sa date précise : tels sont
les motifs qui nous ont porté à la publier,
quoiqu'elle n'appartienne pas au Limousin.
Op. remarque les 0 aigus, les C carrés et la
forme des M et des Q. On notera aussi la
croix remplaçant le mot cruce.
1101.
Abbas forniavit Bego reliquias que lo(cavit).
suni DomiDi que criix
(Inédile.) — (Eglise de Congues.)
Dans le trésor de la même église est con-
servé un reliquaire très-ancien, en forme de
triangle, et attribué à Charlemagne. Il accuse
toutofois deux restaurations, une du xu° et
l'autre du xiii' siècle. Nous attribuons à la
première époque deux anges debout sur la
base et tenant des encensoirs. L'inscription
citée par nous ne laisse pas de doutes sur la
date : c'est l'écriture et le nom de l'abbé Bé-
gon, donateur de l'autel mentionné plus haut.
1106.
Hic jacet corp' soi Juniani in vase in qiio
prius posiiuiii fuil.
Ad. collum. nialris. peiidet. sapiencia. patris |
Me. Xpi. malrcm. prodo. gerendo. paircni ]
Mviidi. faclorem. genin-ix. geril. et. geniiorem j
Malernosq; siiivs. sarciiiat. Iiic doniiiivs ;
(Eglise de Saint-Junien.)
Le tombeau de saint Junien est une des
œuvres les plus remarquables de l'époque
romane. 11 est f)laeé derriôie le maître autel
de l'ancienne collégiale consacrée au saint
dont il conserve les cendres. Ses trois faces
sculptées représentent le Christ enire les
symboles des évaugélistes, l'Agneau de l'A-
pocalypse et la sainte Vierge, dans une gloire
elli|itique soutenue par quatre anges. Sur les
deux faces latérales sont a-sis, sur des trônes,
les vingt-i]uatre vieillards de la vision de
saint Jean ; ils sont couronnés et tiennent
des instruineiils de musi(|ue el des vases d(^
pirl'um. Les oinements les plus variés, la
décoration la plus magnifique s'épanouissent
sur les plates-bandes, sui- les fùis et chapi-
teaux tous difl'érenls do l'architecture. Ce
travail roman peut se comparer aux sculptu-
res les plus riches du xv' siècle. Le clirfmi-
queur Àlaleu nous apprend que cette œuvre
intéressante fut exécutée par ordre du pré-
vôt Ilamnul|ihe, dans les premières années
du xir siècle. Les deux inscrijitions trah-
sci'ites pins haut se lisent, la première sur
une bande horizontale au-dessus de la tèle du
Christ; l'autre se développe sur l'ellipse
ovoide qui envelopiie la sainte Vierge tenant
l'enfant Jésus. Ces antithèses, d'un ell'et si
laborieux, rappellent une autre inscrijition
gravée sur le piédestal d'une statue de la
même époque à Beaucaire :
In gremio malrls residet sapienlia panis.
A l'intérieur du tombeau, sur' la paroi de
la pierre qui porte extérieurement la ligure
du Christ, est gravée, conformément au récit
de ÎNIaleu, rinscri|ition suivante surmontée
et coupée d'une croix.
A
a
1
1
Hic lACET
CORPVS
SCI IVNIANI
IN IPSO VASE
IN Q'O SEPE
LIVIT EVM
BEATVS Ko
RICIYS EPS
Rainavdvs
VERO PETRA
GORICENS
EPS QVl ME
RVIT MAR
TIR FIER!
COLLEGIT E
VM IN CRI
PiEIS (1) LIGNE
VASE ros
IS INFRA
ITIS.
Le récit du chroniqueur se trouve parfai-
tement confirmé [lar l'exactitude des moin-
dres détails de sa description. 11 faut donc
voir dans ce tombeau une œuvre bien au-
Iheiititiue du commencement du xn' siècle.
Celle date dérange un |)eu les systèmes qui
reculent vers 1130 l'avènement du roman
lleuri. C'est un titre à ajouter à tous ceux
(pii ien<lentce monnnient si remarquable.
Nuire ami l'abbé Arbellot a publié, après
nous, une excellente notice sur cette œuvre
si intéressante.
Vers 1143.
Ecce Deo giaUisjaccl : ic llaumnlfiis nuinalus
l>aslor cnnJignns plus abboi virq • beuignus
(I) Scriniis.
667 LIM
Qui per ter denos vite moderamiiie plenos
Aiinos rpgnavit commissos rexit a;n.ivit '■
Meiistî siib Aiigiislo migrai île ci)i'|>oi'e kisto (sic)
Vivil adiiiic iiinltiis l'ania jam came sepiiUiis
Pro faiiiiilo Ciisli reiiniein catuaic iDiiiisiii
{Eçilhc de Leslerps.)
Celle d|:i(a|ihe est gravén sur me pierre
calcaire teinte en noir, longue do [liiis de 5
pieds. Elle est e-iga^^'^e dans le mur nord do
r('',^lise aujourd'hui paroissiale de l'ancienne
abi)ayc de L'Sterjis. Celle inscriplim n'a
jamais été fij;urée. Lu Gntlia Chrislimm la
donne d'une manière fautive, il ne faut pas
lire, au premier vers : latct, iwùs j'icvt. Au
cinipiiènie vers, les Ilénédiclins lisent : de
corpore, Clin'sto. Le monument poite kisto,
ce qui rend douteu'e rinlcrpré^ation adoptée
])ar eux : Cliristo vivit adlmc. Il se [loui'iait
que le K du mol kisto ne fiU q^i'une sorte
d'aspiration, destinée à conserver- la mesure
du vers en s'oppvis oU ;i Tt'l sien de la der-
ni(''rfi vovelle du tuolcorporc.
L"aL>bé Uaunuilli' ou Hanuioux, dont il usl
ici question, fait acte d'auloiit ■ dans l'admi-
inslralion de l'abliaye dès Iil3; son épi-
taplie nous apprei.d qu'il la gouverna pen-
dant trente années. C'est donc vers 11V3
qu'il f.iut placer s(ui décès. C'est à i)eu près
la (laie de l'inscription dont ni us avons
publié les ileu\ premières lignes. La forme
de l'écriture ai^parlient plutôt aux manuscrils
qu'aux nionumenls, où elle se renc(jnlre
très-rarement. Dans les Icitres tour à tour
sèclics, nues et s;'rperilantes, on retrouve
parfaitrment le jiassage du roman au ^ollii-
qut'.Cestrails, redressant leur courbure d'irfi
jambage à l'aulre, formeront les boucles du
gotliique arrondi.
Après 1130.
Aniio ab incarnaliniio .... doiiicavit. . . in
hoiiorem pluriiiiii iiiarliniin.
[Inédile.) — (Abbaye d'Obasine)
Un édifice disposé comme l'abside d'une
éi^lise romane, à deux étages solidement
voOlés en |)ierre, s'élève à l'exirémilé du
Iranssept noi'd de rér,lise d'OIjasine : c'est
une construction romani; simple el solide
comme tous les bAliments (Je cette alibaye.
A l'étage inféiieur, et au dedans, sous la
corniche, court une bande i)einte eu noir.
Celte inscription, en beaux caracières de
transition, e>t |)einte siu' ce fond noir. Il y
a Irois ans, elle élail partout lisible, et ces la-
cunes sont dues aux bonnes inientions d'iwi
balai maladroit; el, chose deux fois regret-
table I les seules parliciilarités inléressanles,
le nom et la date ont dis[)aru. Voilà uu van-
Uulisuie bien intelligent.
.i/;mii;;o.
^placcn : piior m [
xni klJ IV \U)[i :
(liiL'dite.) — {Eglise d'Aiireil.)
Celte inscriiiliim. en grands caractères en
relief, se tr'mvi' Mir un(i d die en gi-ariit du
pavé (ie l'églibo de l'ancien prieuré (J".\nreil.
DlCTlOiNN.URE
Sa lecture
quei(|ue
LI»
cr<8
ne laisse pas que de présenter
didicultés. Le troisième pi'ieur de
C' monastère, fondi' |)ar saint Caucdier. est
insd'il dans les calalognes sous le nom de
Guillaume [V. IJonw. de Saimt-Amaw.k, III,
4-21 j; il est nonuué ici /Eplacm. C(! dernier
nom serait donc, conirairemenl aux usages
religieux des sépultures monastiques, le
nom palroiiyinique, et non le nom de baji-
tèino ou de religion. Il reste à lire la sec.iuide
ligne. On y trouve, d'une m uiière assez ap-
parente : XIII Kalciidax junii bonus (?) obiit.
L(! second prieur d'Aurijil, Germond, com-
pagnon inséparable de saint G,!U';her, vécut
jus'ju'cn IJSO. Celie inscription, tès-aulheu-
liipii! malgré ses obscurités, est doue posté-
rieure à celte date.
Auuliiis de granno.
(Inédite.) — (Eglise d'Aijmouliers.)
Cenomisolé.éloqueutsans douleau tem]is
oii il fut
l'.ieri'e sc
écrit, est gravé
i)ulcrale pl.icée j
sur
irès
une longue
de la porte
ise d'Aymoutiers. On
do deux ellipsiiS i\\[)-
seiiti-nliional(! de i ej.
remani le i'M fjrmé
inochées.
Apres 1150.
Corporo non mciilis (|iiii)iis hic el in eier.; vivii
Hoc stcpis l(nuiilo chiiidil" ail" hoiiio
Hk; re(|'iies aîgiis cibiis iH vesliuis scgenis
Ciaii.lus in lioc giossiini cec"" liabcbat ocliiro
Inlr T laiila piis coliiit fpic nioril)' ail'
Fmiiliuis liane loià condiJit a-clesiam
Sole per anguslas cœluni Inslraiile kalcndas
Mori illo taiiiil | viia lieata leiiel.
(Inédile.) — (Eglise de l'Aguène.)
lioO.
■Vir bonus alipic pins Iiiiidavil Slepliaïuis istim
ailare in benoie Doinini Cliiisli, aliij:i-(|iie .Ma-
rix viiginis, sancliipic .Micliaelis areliangeli, el
onuiiuMi agininiun cuilusliuin.
(Inédile.) — (Mailie-aulel de la même église.)
L'église de l'Aguène ( Aquina), jirès Tulle,
a été refaite (mi partie dans ces derniers
tenips. Elle se termine î» l'ouest par trois
absides romanes (jiii datent du xii* siècle. A
rentrée occidentale, au niveau du sol, est
incrusté un niaibre sur lequel (.'St gravée, en
carai'tères à demi (dfacés par la chaux el le
cimeîit, répila|die (jne mms rapportons. Le
pieux fondateur doiil elle rappelle les vertus
vivait, au lémoignage (1(> l'abbé Legros, dans
l;' milieu du xiT siècle. M. Labiche de Hei-
gnefoit lui consaci'e une notice dans ses
Vies des saints du Limousin (\, 203). Nous
»(■ savons sur ipiel ronseigninmnit le uH^me
auleui' lui donne le nom d Eli(nuu' Antain.
S'd n'a d'aulr(^ témoignage (pie celui dv l'é-
pilaplie : Hoc Steplianus iu:iiulo rlanditur
Ai.Ti's liomo, celte aliribulion est plus que
douleuse; altus sérail mu; épilhèle beaucoup
pluuM ([u'iin nom patronymi(iue. La seconde
insciiplion se lit ». lourde la table d'un autel
enveloppé aujourd'hui de boiserii'S moder-
nes Malgré lès enlacomei:ls, les C cariés, les
G aigus et les autres complications de ces
Le
l'O
669 I^I^I
inscriptions, elles laissent percer le faire du
xri' siècle. Nous noterons le mot non, formé
tl'nn lusnn^e flanqué de deux l);u'rps.
losnnge lient lien, en même lemps, de
et de l;i traverse de i"N; celte dernière lettre
est censée se superposer à elle-même.
Un religieux, le P. Thomas d'A(!iun. a
publié 111) xvii' siècle, une traJucliuu rimée
de celte épilnplie; la voici :
EiiiMine, homme d'iiii h:iiU mérite,
Repose, (|ii;uil nu corps, dessous ce momimenl :
M:iis son cspril joiiil du lioidicMii- qu'il niénlc.
Puisqu'il vil sur h\ lerre ol dmis le lirmaniciit.
11 couvrail le nn de s;i l.iiiie
El donn;iil de quoi vivre au pauvre soiiffiClcux,
Il lirail l'affligé du Irouble el de la peine,
Servail d'(i-il à l'aveugle et de pied a» huileux.
Non (•o;iieui de ce l)on exemple.
Qu'il dounail au prochain par laiU de charilés,
11 fil à ses dépens l'ouvrage de ce leniplo,
Où Dieu reyoii les vœux qui lui sonl présentés.
Au mois suivi de la balance,
Quand le soleil Tormait le premier de ses jours,
La mort perdant sur lui sa fiuieste puissance,
La vie el le honhrur l'ont reçu pour toujours.
Après llol.
Ense tuo piinceps pnedonuni lurba fugatur
Ecclesiisqne quies pace vigente dalur
Celle inscription est gravée en tète d'une
plaque de c;nvre émaill représenMnl Geof-
froi le Bel (Plantagenet,) dncde Normandie,
comte d'Anjou et du Maine, père du roi
Henri 11, et souclie de la dynastie anglaise
des Planlagenels. C'est un des déliris les plus
remarquables de l'art de l'émailleur au xii^
siècle. Le prince est > ebout, vêtu d'iin'^ tu-
nique verle et d'un uinnleaii bleu, doublé de
vair. 11 tient un écu de la main gauche; sa
droite poile le ghdve. Son écu et son casque
d'azur sont chargés de lii-ns grimpants, in-
signes liéi'aldiqu 'S de la maison d'Anjou. Le
fond d'or, réticulé de vtrt, esl semé de fleu-
rons blancs el bleus. Le tout est encadré par
une architecture plein-cinlrée couronnée de
coupoles à imbrications. Les bordures d'en-
cadrement sont d'un beau style. Ce prince,
mort 5 ChAteau-du-Loir en septembre 1131,
fut inhumé dans la cathédrale du Mans.
Jusqu'à nos jours le portrait resta a|)pendu
au pilier voisin de sa sépulture. Il orne au-
jourd'hui le musée du Mans. En eo.ii|)ai'ant
cette œuvre à la plaque le représentant à Saint-
Etienne de Muret, on n'hésilera |ias h leur
attribuer une origine coii.mune.Ilapprochées
par la date, elles ne diU'èrent |>as par l'exé-
cution et le style. On sait d'ailhnirs que
Mathilde, veuve de Cieoirrui le Kel, enrichit
de seslibéralitésleséglises limousiiies.Saint-
Elienne de Muret, nol:imment, reçut d'elle
une magnifique dalmaliipie en soie. Ce vè-
temenl si intéressant est conservé pri'sente-
menl dans l'é, lise d'Auibazac, près Limoges.
Ce don suffirait à lui seul pour indiquer
l'origine de la plaque que nous venoi;s de
Uécrire.— Les lettres empalées d'émaii de
D'EPIGRAPHIE. Ll.M 670
l'inscription ont une forme trapue et lourde,
qu'explique leur système d'exécution. Par
la même cause, le fragment de cliAsse de
Mausac a des caractères sendjlables.
1163.
Nicolaz en parla a mue Teve de Murel
Nicolas élail pailaiil au moine Etienne de Muret.
(Musée Du Somiiierard, à Paris.)
On lit ces mois sur une plaque en cuivre,
doiéo et émaillée, lia\ile de dix [louces sur
neuf de large. Sain! l''lienne, vêtu en moine,
barbe et cheveux longs, s'appuie sur une
crosse potencée ( tau ). Sa tête n'est pas
nimbée. Saint Nicolas, tonsuré , vôtu de
l'aubi' et de la chasuble, tient de la main
gauche un livre reîié en ronge, décoré d'or-
nements et clos par un fermoir. Un nimbe
teint de bleu, de jaune, de vert et de rouge^
enveloppe son chef. Les vêtements de des-
sous des deux personnages sont teints en
b'eu clair. Le bleu f ncé coloie ceux de
des us. Une arcade cintrée et couronnée de
cou|)oles enveloppe les deux personnages.
Leur geste indique une conversalioit animée-
Tout prouve que cette plaque a dû faire
parlie du maître aulel de l'alibaye de Crand-
monl, consacré en llOo. La vie de Noire-
Seigneur et celle de saint Etienne de Muret
y éiaient figurées en émail incrusté. Or, une
autre plaque, acquise au nu>me lieu, d'un
style et d'une décoration idenliques, hgure
l'ado: ation des mages. L'émail qui nous oc-
cupe esl la mise en scène d'une ai'paritioa
de saint Nicolas de Myre au fondateur de
l'ordre de Grandniont. Etienne avait fait un
voyage à Bari, en Calabre, pour visiter les re-
liques du saint évoque, nnuveilemetit Irans-
]iortéesen ce lieu. Suint Nicolas lui apparut,
(h't la légende, et lui donna d'utiles conseils.
L'absence de nimbe h la lèle de saint Etienne
indique qn.e cet émail est antérieur à sa ca-
nonisation. Elle n'eut lieu, en elVet, qu'en
1189. Tout se réunit donc pour confirmer la
dale de 1163. On remarquera l'exécution, à
la lois sinqile et large, de cette plaque émail-
lée. Un trait hardi accuse seul le mouveruent
général. Les couleurs des vêtements des
deux saints personnages ne sont pas exactes;
elles n'ont qu'une valeur décorative. Le-
même système présidait à l'exéculion des
viliaux du même temps. Le fini, le ton vrai
y étaient toujours sacrifiés ;i l'elfet d'en-
semble.
Les A sonl sommés d'un trait horizontal,
rS ligure comme un Z retourné, l'M formé
d'un 0 auquel se soude un jambage tordu.
M. du Somujerard a publié une bonne li-
thographie en couleur de cet émail [Album,
2' série, pi. xxxviii ). Nous avons nos taisons
pour ne pas dater comme lui cet émail du
commencement du xir siècle.
Y ers 1168.
lîeala Namadia sepeiit (I) ic
hic in moiiaslei'io Mansiacu ab agelis duciliir
(1) Hejiclilur,
671 LIM
l\-inis iiljbas Maiisiatiis focil capsani ptecio
Pl-Iiiis ablias M.
S. Caliiiiniiis côslrnil (1) iim;iiii iililialam (2) : in
Poiloiisi cpâtu (3) in onore S. Ci'lcnl'ioili niaiiiiis
Se. Calniinins senalor Roman' coariiil {sic) scdm (i)
Alil):iî;int in Lcmnviconsi opâln no le Tluicllam
S. Caliiiinivs cô7linil loicifi nbbaiam iioniine
Maiix.iacnm in Arvernensi opâm : in onore si :
Caprasii : nus (5) : et. Sci Pctr. Qnem offereis
oeil) sois.
{Châsse de Mausac [Auvergne].)
Ces iiisoriplious sont gravées au trait ou
creusées au burin et einpàlrcs d'émail sur !a
châsse en cuivre émaillé di.' Mausae.
Coite œuvre reniari]uable a été publiée
deux fois par M. iMallay; une rédurtion en
couleur, é litre par M. du Somnierird, en
donne une idée très-exacle. La i'ondation de
trois abbayes ]>ar saint Calniinius, sa mort
et celle lîe sainte Namadie, occupent la
face postérieure. Le genre du travail, le
style et les sujets lij,Mirés en font une œuvre
essentiellement limousine. L'abbaye de
Mausac a d'ailleurs relevé pendant long-
temps de celle de Saint-Martial de Limoges.
— Nous avons |)rouvé ailleurs, après M. Mal-
lay , ()uc l'abbé Pierre, dont l'image et le
nom figurent deux fois sui' cette cliàsse à
titre d'auteur, était l'abbé Pierre, troisième
du nom, ijui vivait eu 11G8. C'est donc la
date de cette œuvre, comme îi peu près c'est
la date de l'autel de firanduionl et du tom-
beau de Ceollioy le Bel. La parenté, l'ori-
gine connnune de ces trois œuvi'es d'ai't, si
distantes les unes des autres, ne sauraient
être plus manifestes.
1172.
Ilic jacet iloniinns Pelnis lîcnianli prior qnintns
qni secnnJnnuloctrinani Moysi Uixil piopinqiiis,
iiescio vos. Vixil in prioralv scpicin annis et
semis.
(BONAV. DE SaINT-Am\B1.E.)
Cette épitapbe était placée sur la tondjiMb^
Pierre Bernard de Boscliiac, cimpiième abbé
de Grandraoïit, ipii, a|)rès avoir construit le
chœur de son église, en lit la dédicace solen-
nelle en llC.'i. Ce religieux appartenait à une
illustre famille. Son épii;ii>lii' le loue d'avoir
su résister aux inlluenccs qui lui venaient
de ce côté.
1174.
1(1' si'pllis imlo vir cecidit isle
Qo iicc niajoreni ira dahilve parem
Tanlo ilii^na viro n
Ilvic I;imIcs oio
Clei' fania v^ilor ....
Vno (Icjnlo
(1) Conshuil.
{-2) M'hiiliam.
5) /'.'/liM' '/l'/lll.
4)*.S('ii(//(/(iin.
DJ Maiiijris.
mCTIONNAIIlK
LIM
C72
l'Ict dunivs nicrilu
Lavdalq ; servit ci
Alibas Pcirvs cral qvê pr ardva cvncta
Pclra ti'i^il Ivnivlvm pctra
Idibus seplcmbris quarto vir cecidit isle
Qua iiec majorcm terra dabilve pnrem
Taiito diyitaviro, non . . . non ego spero.
Unie laudes debebil esse, fuisse, fore.
Clerus, fanin, valor mcntlicant (?) niayni déclarant
Vno demlo
Flct domus mérita
I.audcitque sertie'
.\bbas l'elrus ernt guem Peiriis per aruua cuneta
J'etra leijit tumulum peira ....
{Inédile.)
Pierre del Barri, dont il est question dans
cette épilaplie, gouverr:a l'abbaye de Saint-
Marlial de ll()-> -^ 117V, date de sa mort.
M. Labicbe {Vies des salnls du Limousin. II,
83) a consacré une notice à ce pieux |ier-
sonna;-,e. Il est auteur d'une cbronicjue iné-
dite. Pierre le Vénérable, abbé de Cluny,
entretenait avec lui une corres|iondance. Il
fut enseveli au cbapitre de Saint-Martial
avec ses ornements sacerdotaux; une belle
crosse d'ivoire fut placée à ses côtés.
1174.
Hic jacet Pelrns abbasSci Martini Li'inovicensis
juxta osliuni qiiod cxit in ciniiterio.
{Autrefois à l'abbaye de Cluny.)
C'est l'épitapbe de Pierre de Pierre-Buf-
fiôre, abbé de Saint-Martin de Limoges,
ninrt h l'abbaye de Cluny le 18 octobre 1174..
L'abbé Legros, qui neritguère, se demande
s'il faut attribuer la lin de i'inscri|ition à une
rédaction négligée du co[)isle, ou si ces mots
se trouvaient réellement sur l'épitaplie. Dans
ce dernier cas, ajoule-t-ii, celte inscription
pourrait faire pendant à celle d'un |iont cé-
lèbre : ('e punt a éle fuit ici. Quand le grave
abbé Legros faisait ccitte rétlexion plaisante,
la révolution n'avait pas encoie détruit les
abbayes et bouleversé toutes les sé|)ullures.
On ne pouvait pas jirévoir que les tnmbes
elles-mêmes seraient menteuses ou incer-
taines dans leurs iiidications les plus |)0siti-
lives : Ilic jacet. Des indications très-préci-
ses, (|uel(|ue naïves qu'on les fasse, nous
paraîtraient maintenant beaucoup moins
plaisantes. La (iuUia christiumt (II, 583)
donne celle inscription dans les mêmes ter-
mes (jue nous la ra|)porloiis :
Y ers 1174.
BPAXVN VnNOÏV!; ïnNON EN TPIiENiPU;,
0 nAMDAÏIAErS KAI BEANepunoi Aoroï,
nOAAnN EllEBPABtrïE TOi AENAPÛi XAPIN.
KM>irXETVI lAP IIAÎ nrPOVMEXO: NOÎOII,
() ni'oinK.iiEïiQî toi: tpiaenapia: KtAAOll.
AAAA •l'AOrneni: en meïiii jimiMin-iAt,
EiPA:MON, inoox. lOis: KAVi- u viiEiïEsrN,
KM Mil i;MAi AEKOV ME, KAI KAAllï IKCHI,
u ïïïi.u/.(>\ Ai:.\ii'iiN \iia:,\\ xtosA.
67Ô
LIM
DEPIGRAPHIE.
LIM
G7i
KAI TlNl EPMON ENïrAAAâO.V MOI APOSON
EK AOrK[KHÏ *VF.NTI KAAAIAENAPIAÏ,
Hî l'IZOnPEMSON II BAÎIAIS EIPHNH,
n MBTPO.MAMMU, TUN ANAKTQN TO KAEOZ,
AAEîlOV KPATOVNTOÏ ArSONSlM AAMAP.
MAI, NAi, Aiinna ion men *rAAKA Mor,
ÏOI AOrAOI AAEIIOS EK FENOri AOVKAI.
Qui seiiiper vivit, cuiii nioriciii s|i(jiitc subivit
Alors vilam gennit, mors iiece Irila fuit.
Lux caligavii, pax veia cruceiii lolcravit.
Nox sua, noslia dies; crux sua, noslia quies
Crus plasmatoris, via pacis, nieia laboris,
Mors Salvaloiis, mors niorlis, eulmeii honoris.
Crux pretiosa vale, mnndi prelium spéciale.
Crux reverenda vale, populi decus impériale.
Rex Amalricus, sit sumnii régis amiciis:
Propler dona crucis doneuir miinere liicis;
Quando crucem misit, nos Clirisli gralia visit
Huic jocundemur, vigilesque Deuni veneremur,
Regia miremur, regem pro rege precemur,
Cliristojungalur quicumque crucem venerauir.
Nec pars, nec lola sil Grandimonle remola ;
Qui scelus islud aget, Deus hune analheinale plaget.
[Autrefois à Gruiidnwnt.)
Dans le riche trésor de l'abbaye de Grand-
mont, un reliquaire attirait principalement
les regards, moins encore à cause du prix
de sa matière que du précieux dépôt qu'il
renfermait.
Il était formé de deux plaques d'argent
doré, jointes et adossées l'une à l'autre. A la
Eartie antérieure était inséré un fragment du
ois de la vraie croix, disposé en forme de
croix patriarcale ayant quatre pouces (0 m.
12 cent.) de hauteur, sur deux pouces (0 m.
6 cent.) de largeur à la plus grande traverse.
Rien ne séparait la relique du contact et de
la vue du spectateur. La face postérieure
était occupée tout entière par l'inscription,
celte pièce, mobile en [lartie, se levait pour
laisser voir un baume Irès-odoriférant, qui,
malgré sa date sept l'ois séculaire, conservait
encore toute la suavité du parfum le plus
exquis.
Un étui en argent doré abritait le précieux
reliquaire, il s'ouvrait à deux battants pour
laisser voir la vraie croix. Les poites étaient
décorées, à leur partie intérieure, des ima-
ges de saint Pierre et de saint Paul. A la
partie antérieure de cette sorte de boîte mé-
tallique était gravée la première inscription
latine que nous transcrivons; la seconde se
lisait à la partie postérieure. « Sur le tout
une plaque d'argent non doré s'élevait et
s'abaissait à la façon d'un châssis , et, sur
icelle, était relevé en bosse un crucilix et,
de part et d'autre, Notre-Dame et saint Jean.
Le susdit reliquaire avec son étui s'accom-
modait sur un pied carré, tout entier d'ar-
gent doré et par-dessus enrichi de plusieurs
perles, to[iazes, jacinthes et autres pierres
estimées par le lapidaire de giand prix et
valeur. Toutefois ce |)icd ne paraissait pas
être fait ni destiné pour le susdit tableau,
aiiis pour un autre.» (Inventaire du trésor
de Grand mont, 1567.)
Ainsi l'art grec et 1 art occidental s'étaient
unis autour de ce véni-rable dépùt. Le |)ctit
reliijuaire était seul d'origine grecque; il a
eu le privilège d'attirer l'attention de deux
savants. Ogier , prédical(Hir éloquent du
XVII' siècle, lui a consacré un traité sjiécial.
(Inscription antique de la vraie croix de l'ab-
oaijc de Grandmont, par M. Fianrois Ogier,
prestre et prédicateur. Paris , lGb8, un vol.
in-8".)
Dans une de ses substantielles disserta-
tions. Du Cange résume ce travail en y ajou-
tant ses observations particulièies. {Glos-
saire du moyen âge, V'III, 109, édit. F. Di-
dot.)
Nous puisons dans ces deux écrits, en
nous aidant encore des |)ièces originales
dont nous devons comnnniication à la géné-
rosité de M. Nivet-Fontaubert.
Ogier a donné deux traductions de l'ins-
cription grecque. Son latin suit le grec mot
à mot; les voici :
Cum hrevera dormisset somnum in iriplici arbore.
Univers! rex, Deus idem ac homo verbuni,
Multam gratiam iniperlitus est ligno.
Refrigoraïur enini omnis morbis inflammalus,
Quicunque confugit ad ramos triplicis arboris.
Ast ego perustus in niedio meridie,
Cuciirri, veni, ramos subii ;
Tu vero umbra lua suscipe me et pulchre tege,
0 arbor inunibrans tolam terram,
Et modicum rorem Hernion mihi instilla.
Qui ortus suni ex stirpe ilhisiri ducarum,
Cujus siirpis surculus est imperatrix Irène
Jlaler aviœ meae, decus regum,
Conjux Alexii Romanoruni iniperaloris.
Certeveneror le unicum servatorem nieuni.
Ego l'amulus tuus Alexius, origine ducas.
Le Sauveur, homme-Dieu, sur ce mystique bois.
De trois arbres divers, qui composent sa croix.
Dormit d'un court sommeil, mais sommeil délectable;
Depuis, .à tous mortels ce bois est secourable.
Et quiconque est atteint de cet ardent poison,
Dont l'aspic infernal corrompt notre raison,
Qui se sent travaillé de ces cruelles flammes
Qui consument nos cœurs, et qui brûlent nos âmes.
Qu'il recoure à son ombre, il sentira soudain
Rafraîchir les ardeurs qui lui rongent le sein.
Dans le cuisant midi de mes péchés sans nombre,
J'accours à son abri ; j'ai recours à ton ombre,
0 bel arbre ! arrosé de ce sang précieux,
Que, pour noire salut, versa le roi des cieux :
Vois dessous tes rameaux ma pauvre âme exposée.
Pour recevoir d'Hermon la céleste rosée.
Alexis, prince grec, dont les prédécesseurs
Du sceptre byzantin se virent possesseurs;
De qui le grand aïeul est l'empereur Comnène;
De qui la grande aïeule est son épouse Irène ,
Reine, dont la vertu fut sans comparaison,
El riionneur des Ducas son illustre maison ;
,\lexis, quoique issu de cette race illustre,
De ces Ducas fameux n'emprunte point son lustre
ligure de
(JllCS
Iraiis
Mo
C75 LIM DICTIONNAIRE
'l osl plus fïlonotix (l'adorer celle croix
QiiL' dèire ilesceiulii irciiipcrciir cl de rois.
La traduction française n'est qu'une pn-
rapliin^o tros-lan;j;uissante sur la fin. Ci's
di ux versions nous periuftlont de réduire le
cotnuu'Mt,-iirc aux plus siiuples éjôincnls.
Les curieux pourront an hesoin rccouiii
aux ouvrasses (pic nous avons indiqués.
Voici d'ai)ord l'histoire de ce roKipiaire. Il
Jut remis aux moines de (îrandmo'it [)-ir
Bernard, évôipie de I.ydda en Palesliic, et
.ancien moine de Déols, près CliAteauroux, le
derniei' jour du mois de mai 1171. C'i'lait un
.don (pie leur transuiellait Amaury, roi de
Jérusalem. Ce prince étant mort l'aînée
précédente, on peut conjecturer que I évo-
que Bernard exécutait (M1 ce point une de
jSes dernières volo liés. Un texte du m irty-
rolog • de firandiuont rapporte les laits pié-
cédenls ; son ti''uioi;;iia;4e est eoiiliruu'' par
celui de (u'uil'roi du Vij^fOis dans sa Cliroiii-
Tue (c. 69).
L'inscri|)lion grecque contient deux allu-
sions fort riaiies. La prciiiière rappelle la
tradilion orienlale selon laquelle la croix du
Sauveur était formée de tr.jisbois uillV'ie:ils,
de pin, de cyprès et de cèdre : Cirni brevrm
dormissrt somimm in Iripliri arbore. Cette
rosée d'H' rmon, (|ui r.dVaicliit les âmes,
était une iiua>.n^ du sang du Sauveur. Ivilin
la seconde! allusion a trait au ser|)eiil d'ai-
rain que JMoïse élev), poui' le salut des Juifs,
dans le désert. C'était encore une
la croix du Sauveur.
Reste le nom du possesseur, Alexis de la
rac(; des Ducas. Ogier se livre, pour déter-
miner l'identité et le tem|)S d.- ce person-
nage, h plusieurs conjectures laborieuses.
Nous prélV-rous le sentiuient de DuCanj,e.Cet
érudit pense que noti'e Alexis, à ipii ce saint
reli(iuaire a a|iparlenu , était lils de Jean
Ducas, cousin geraiain de rem|)ereur .Ma-
nuel, et qui, après s'être distingué à la
guerre, vivait encore vers IIGG. Amaury
étant allé ?i ConslanlinOjile, en 1170, pour
réclamer le secours de l'inupereur .Manuel,
en re(;iit le luedleur accueil. Les gi-auds, à
l'exeujjple du prince, le comblèrcnil de pré-
sents. C'est alius sans doute, (ju'Alexis sui-
vant le m'juvement général, lui aura f it ce
don précieux; et comme ce reliquaire élait
de ceux qu'on portait au cou (phylactère),
en s'en dé|iouilla!it, Alexis aura voulu donner
au roi de Jérusalem nue marque (faU'ection
inirlieulière.
Quant aux iiiscri|)tions latines, elles sont
l'œuvre des moines de Ciaiulmoiil. lis vou-
lui(!nt ainsi exprimer leur allVclion puui' ce
vénérable dépcM, et leur reconnaissance pour
Amaury leur bieîifaileur.
Cetti! sainte relique est conservée à la ca-
thédrale de Liuiog(,'S.
1187.
Hic j;icei dompiuis riiiillerimis, rcvcreiidissiiniis
VI prior, vcriis Isracliia in (jiio dokis iioa eral ;
LTM
fi76
vixii in prioraui xvin annis et m mensibns.
Cerne : prior sexliis Wilelnuis, pro Riege faclus
lAid, cnin Chrislo lunuilo ri'(]iiii'scit in islo.
(Aulrefois à Grandmonl.)
Ces deux inscri[itions se lisaient, la pre-
mière sur la tomlie, la seconde sur une laine
(k plomb déoosée dans le cercueil de Guil-
laume de Treignac, sixième abbé de Gand-
ino'U, mort en reven-3nt de Home en 1187.
C'est peiidani son gouvernement que cet or-
dre célèbie fut on proie à des divisions (pio
les souverains jionlif.s eurent beaucoup de
peine à (-aimer. Une notice sur ce pieux
personnage, extraite des manuscrits Legros,
a été publiée par Labiche de Keignefort
{Virs des saillis du l.iinnusin). On r(niiaripiera
sur ces deux insciiplioiiS l'oilliogiapiie si
différente du mot lalin Guillaume : Gniller-
mus et Vt'illehinis. F.lles s't.'xpliquent par
deux
ivihiiinalioiis dilféreiites faites à ipud-
ainiées d'intervalle, à l'occasion d'une
ation de sépulture.
1187.
dedilanlislesSehrandn';, ei linc ndhi nonien.
;liu.\AV. uii bAiM-AjuBLL, 417.)
Ces mots se lisaient ^ur une cloche donnée
à la cathédrale Ue LiuiOoCS i ar l'é\equo
Sebiaiiu-Cabot, ([ui uiourul vers la Un du
Xii' siècle, li'Jti.
église
Si Fili" De-i es
die ut lapi-
des isli pa
nés liant
Si Fili' Dei es
mile le
deorsuin *
{Iiiédiies.) — (£3(1*6 de Beaulieu.)
Le portail méridional de la grande et belle
" roiuaue de Heaulieu élait précédé d'un
porche aujourd'hui démoli en partie. Le pi-
lier qui divise la porle eu deux baies repré-
sente les grands prophètes portant les évau-
gélist. s. Sur le tyiujiun se déroule uiiegrande
page' sculptée qui se divise eu trois zoïKiS
liorizuiilales , d'inégales diiiieiisiotis. A la
[lartie iiiléi leure, des inouslres bizarres éta-
lent leurs formes capricieuses et fa'.itasti-
ques. Une truie est armée de se(il tètes
|)lacées , quatre à la partie antérieure du
corps, trois à la queue. Une hgure humaine
est avalée par un monstre; la lèle et la
(jucui! du monstre terminée eu tète se par-
tagent le patient. La création la plus origi-
nah,' est une sorte de dragon terminé à
chaiiue bout par des télés hideuses qui se
livrent un combat acharné. Sa croupe, re-
courbée en replis tortueux, est, à divers
inlervalles, [percée de trous d'où s'échapp. lit
des singes ([ui. à demi-eclos, se font d'jà la
guerre : ils mit pour aunes des siupeiits. Ce
travail réunit la verve et roriginalilc.
fw7
LUI
D'EPIGRAPHIE.
LIM
678
Mais no fanl-il y voir qn'inio bizarrerie de
plus à ajouter à toutes les btzaireries «l'iiiio
époque si féi'onde eu œuvres de ce gotue?
L'exaiueu des autres seiilplures du porclie
va nous aider à résoudre cette (juesticn. La
bande supérieure représente les morts sor-
tant du tombeau ; au-dessus, Notre-Seijj;'ieur,
entre deux anges qui portent les ins!rume:Us
de la f)assion, montre ses plaies ouvertes.
On entrevoit déjà la sigiiiticalion de la zone
inférieure.
L'exanîen des faces latérales du |iorchc
n'aide pas à interinéter le reste. Des figures
hideuses y griujRcent à travers b'S créneaux
d'une forteresse. A plusieurs reprises, un
grand et majestueux personnage paraît dis-
cuter avec un monstre à corps humain sur-
monté d'une tète de lion. En deux augles
au-dessus de ce sujet se lisent les inscriji-
tions rpii font l'objet de cet article. Tout
s'expliiiue alors : ces figures rei)réî.entenl la
tentation de Jésus-Chiist dans le déseil: ces
paroles sontcelles que leiléuion lui adressa.
La bizarrerie et le cquice n'ont rien à le-
vpndi(juer ici; tout est symbole et histoire.
Jésus-Christ, mo 'èle, rémunérateur et juge
de l'humanité, voilà le sujet traduit par un
ciseau éloquent en ce |iorc'ie magiiifKjue. Le
tympan n'a jilus d'obscuiilés : les morts
ressuscitent, l'enfer s'emj)are de sa proie, les
bienheureux partagent la joie du liiomphe
de leur chef et de leur sauveur.
La composition de ce jugement est de
toutes manières fort originale. Les bons no
sont ])as sé|)arés des méchants dans le sens
de la largeur, mais dans la hauteur. La
droite et la gauche du souverain juge sont
occupées |iar les saints nimbés et assis qui
conversent ensemble dans la joie de leur
trioniplie. — Ces deux jietites iiiscriptions,
en apparence insigiiillantes , ont doac une
haute valeur, puisiiu'elles aident à résouilre
hi question si controversée du symbolisme
des sculptures romanes.
S . . rgivs (1)
Peuvs
Arlierio.
(Incclkc.) — {tiglise de Tarimc.)
L'église romane de Tarnac est percée sur
son liane septentrional d'un poilail golhi(|ue
du xiii' siècle. Son ogive eslacconiiiagnée de
deux bas-reliefs en gi'anit, qui datiiil, comme
le reste de l'édifice, du xii" siècle. Celui de
droite re|)résente un guerrier à cheval. 11 est
armé du casque à nasal, d'un bouclier en pointe
et d'une lance à pennoii. Daes la partie supé-
rieure vole un ange (pii s;'iiible lui inonlrei- la
route. L'autre bas-relief représente un évèque
coiffé d'une mitre ti'ès-basse et revêtu de la
chasuble ronde et du palliuin. Il bénit un per-
sonnage de [iroportious beaucoup jilus pe-
tites, qui s'incline sous sa main. Un cartouche
carré iiorle rinscri[ilion transcrite [ilus haut.
Dans le sanctuaire de la même église, le
(1) Sergius.
fût d'un pilier roman est gravé d'inscriptions
qui semblent être des dates du xiC siècle
Cini( ou six couclies de badigeon de chaux
les recouvrent et les rendent illisibles.
f Dcxlern Dci vivi.
Qiio:l fiiil est et eril per mo coiistare doceiliir.
{Inifilile.) — {Éalise île Dessines.)
Lne pierre calcaire placée ;i l'extérieur du
mur nortl de l'église de Ressines représenle
une main levée et bénissant, adossée à une
croix. Elle est surmontée de ral]iha et de
l'oméga symboli([nes. L'inscription inscrite
au-dessous et à l'entour ne laisse pas de
doute sur le smis de cette représentation. A
la même é|ioque, le contrc-seel de l'église
de Limoges est décoré d'une re|)résentatiori
semblable; on lii à l'enlour : ilid/iH.s- Duuùni.
Oi;ant au vers, il esi enqirunté à Hildeberc
du Mans, auteur du xT siècle.
Lex Moii.
{Iiicdiie.) —
[L'tjlise de Soliijiir.c.)
L
'ègli
.a chapelle nn-ridionaie de l'abside de
.olise de Solignac, liàiie au xic siècle, est
décorée d'une arcature suiiportée par îles
colonnes. Le chapiteau en calcaire d'un de
ces supports représente deux personnages
inclinés dans le sens de la corbeille et sé-
jiarés par un ange. Sur le livre tenu parl'ua
d'eux est gravée cette inscription assez dilli-
cile à lire à cause de la i'orine insolite de
quelques lettres, et notamment de l'O et de
rs du mot Moxi. On avait voulu y trouver
une date; noire interjirélation est seule
admissible. Elle donne la clef d'une de ces
lepi'ésentations iie'X[)li(iuées (pii décorent
en sig^and nombre nus églises romanes.
B'interinétation en interprétation, il faudra
bien arriver à r-econnaitie que la plupart de
ces images, malgré leur bizarrerie, cachent
un sens que noire ignorance seule voudrait
nier.
■[- Ilic. reqniescil. PiMi'. decen.
Ciipiccriiis. Sti. Marlialis.
qui. decesil. ix.i.i.i. Ii.juiiii:
anima, ci', reqviescal.
in pace. Amen ]
Peuiim. prlra. pre
mil. sut) : pelra. Pctre.
putrescis • Pulre. tamen. sur
snm i cnm. Marciale. Qniescis
(Inédile.) — (Rue du Mûrier, à Limoges.)
Cette inscription, placée autrefois au cha-
pitre de Saint-Maitial, a été emjdoyée comme
matériaux de construction d'une maison do
la petite rue du Mûrier. Elle se lit au-de-sus
d'une fenêtre 'lu r(;z-de-chaussée. Le chefcier
dont elle recommande la mémoire n'a pas
laissé d'autres traces de son passage. A
Saint-Martial, la charge de chefcier co;res-
pondait à celle de sacristain. L'U et lé V y
so lî euiplo;. es concurremment. Les M ont des
loi-mes variées et bizarres; tout y indique la
transition du roman au gothique.
679
LIM
lex
DICTIONNAIUK LLM 680
tuer. Il n'est pas aniérieur à 1100, ni posté-
rieur à 1300.
jeju
domvm 1^1 am iv prologe dne (1)
cl aii^ïcli ivi cvsloiliaiil imiros j
cl oïïïs (2) abiiaiiies
(Inédite.) — (Près l'ancien Sénéclial, au Dorai.)
Cette inscription est gravée sur une pierre
triangulaire (jui formait autrefois le linteau
,ie In porte principale de l'éj^liso paroissiale
de Saint-Miciul.au Dorât. Cette église, con-
nue dès l'an lO.'JO, ha convertie en 1572 en
prétoire pour les ofllcicrs de la sénéchaussée.
Elle est maintenant détruite, et le tympan
est engagé dans lu mur de clôture d'un jar-
din. Cette prière, omi)runlée aux livres
saints, annonçait heureusement une éj^lise
consacrée aux' saints anges et au chef de la
milice céleste. L'auteur s'est inspiré évi-
denunent de rinscri))lion de la collégiale,
donnée plus haut sous Ir n" (IS. .Mais la cor-
rection du texte et de l'écriture a été altérée
par lui.
Petrvs eas fecil.
(Inédile.) — (Eglise de Tersannes.)
A la porte de l'église de Tersannes, un
arc en plein cintre encailre un linteau trian-
gulaire sur lequel se lit cette inscriptuni
bizarre. Est-ce le nom de l'architecte qui ht
cette porte {eas valvcis), ou cet édilice {cas
œdes), du religieux (pii prescrivit la cons-
truction de l'église, ou simplement le nom
du patron?. L'ciiciid reine '.U, l'écriLure , la
forme de la croix, la manière dont cette
croix pénètre dans la moulure de la hase
ra|)(>ellent les linteaux semblablesdes églises
du Dorât. Tersannes est en elfet dans le
voisinage de cette ville. C'était une cure à
la nomination du cha|iitre du Doiat, lequel,
comme nous l'avons dit, avait saint Pierre
pour jialion.
■f v. kl avg cat i in
vsti. oliiii pàce
ail
a m
pas
an! cvi
(Inédite.) — (Eglise Sainl-Pierre d'Vzerche.)
L'ancienne église abbatiale d'Uzerche est,
pour la plus grande partie, anlérieure au xn'
siècle; sur le contre-fort de dioite de l'ex-
trémité du transse|)t méridioial, et h la base,
est gravée cette inscription Elle occupedeux
des faces di! la (lierre. Sa dis|iosilion prouve
qu'elle a été gravée sur place, la pierre étant
déjà engagée dans les constructions. Les
caractères a|)partiennent à la seconde moitié
du XII' siècle, et confirment cette conjecl\irc.
Le nom de l'abbé, enseveli ainsi humble-
ment au jiied du saint édilice et au seuil de
la p(jile piiu(;i(iale, est rongé par le teui|is.
Un d'il plus perçant saura peut-être le resli-
(I) Domine.
Ci) Onmcf.
.1
V i i ; X I kni. septeml)ris,
obiil i Aimeric' • de lîni
cia : iiioiiac' • Sci • .Marcia
lis i suliprior • qui | iiiiil
la : iiona ; conUiiil | iiic(l)
eccicsie • + o • onio j quid •
me i aspicis | quod • suni • e
ris ; quod i es j fui j ora |
p (2) ■; me i die • pater • noster ;
(Inédile.) — (}ls. Legros.)
Cette épitaphc était, avant la révolution,
incrustée dans le mur d'un jiassage qui con-
duisait du cloître à la basse église de Saint-
Martial. La pierre avait environ un pied
carré. La forme des caractères de transition
annonce la hu du xii' siècle.
Hi duo viri dederunt lias duas virgines ecclesie
Grandinionlis : Girardus alibas Sibergie : Phi-
lippus aichiepiscopus Culonieiisis. S. Albiua
virgo el martyr. Sca Essenlia. Fraler. Regi-
naldus me fccil.
En 1181, des frères de Grandmonl furent
députés à Cologne avec mission de recueillir
des reliques des compagnes de sainte Ursule.
Cette négociation menée à bonne lin leur
procura les corps entiers des vierges mar-
tyres. Ils les [ilacèrent avec honneur dans
de. magiiiliques châsses dorées et éniaillées.
Une de ces cliAsses fut donnée en 1790 à la
paroisse de Saint-Piiest-Pulus; elle repré-
sentait, en sis tableaux, la légende de sainte
Ursule. Sur la lace antérieure, quatre sta-
tuettes liguraienl les saintes Albine et Es-
sence, dont ce relii|uaire gardait les corps,
et les deux donateurs de ces reliques, Girard,
abbé de Siegbur, et Philippe, arihi.'vèque de
Cologne. Celte cliàsse avait été faite à Grand-
mont, car les précieuses reliques avaient été
livrées sans reli(|uaires.
Ora pro me S. D.
(A Chamberet.)
Une châsse émaillée de la fin du xn' siècle,
conservéi! dans l'église de Chamberet, ren-
ferme les reliques de saint Doucet {Dulcis-
siinus , patron du lieu. Sur la toiture, une
ciselure dorée et éujaillée représente l'en-
sevelissement du saint. On lit ces mots sur
un livre tenu par un des clcicsijui assistent
l'évoque. Nous ne les notons qu'à cause de
la fiirme extraordinaire des lettres. C'est
une soile de cursive aigué entièrement inu-
sitée. C'est peut-être une addiliim posté-
rieure à la clulsse qui est du xn' siècle.
llic e vcra rcmissio Hic csl vera remi.tsio.
(Inédite.) — (An porinil méridional de l'ancienne
cvllégiale de Sainl-) ricix.)
Le slyle gothiipie et le style roman se
fondent tl'une manière heureuse dans la
belle église de Saint-Yrieix. La porte luéri-
(I) Unie.
Ci) Pro.
681
LUI
(Jionalo en ogive est suriiionlL'o do fonôlres
eu plein cintre. Moulures et oi'iieuieuts des
deu.v époques s'y mêlent de la même ma-
nière ; tout y annonce la transition. Au-
dessus de cette porte, une statue drapée
d'un manteau à plis symétriques est assise
et liénit. A Saint-Yrieix, on croit y recon-
naître une statue de Cliailemagne; mais le
nimbe croisé, les pieds nus, le costume et
l'attitude prouvent que c'est une tigure du
Christ. Ces mots gravés sur le marchepied
du siège le prouvent aussi : Dieu seul peut
faire entendre ce consolant appel. Les lettres
a[)partiennent à l'alphabet romain, à l'ex-
ceptioii du C, qui est carré.
.... alv" satrapes
.... moribvs F . . ,
(Inédile.) — (Au musée de Limoges.)
Ce reste d'inscription est gravé sur un
fragment de tombe en serpentine verte, pro-
venant de l'abbaye d'Uzerche. Il a été donné
au musée de Limoges. Le nom de Satrapes
qui s'y lit n'est pas commun. Le second A
du même mot a une forme bizarre qui le
rapproche de la minuscule. Ce fragment
pourrait bien appartenir à une époque plus
reculée, au xi° siècle au plus lot.
Douzième siècle (?)
Moi'ibus et vita verus fuit Isrselila
Gauzbertus, cujus cernitur liic lumulus
Vos, 0 Christicolae ! Salvatorem rogitale,
Ut dot ei requiem, perpetuumque iliem.
Dicile sic Christo : Gauzbevluni, Cinisie, mémento
Sanclorum nitidis consùciare choris
Tccum keleliir, le, te sine fine friiatiir,
Perspecta specie, monadis iii Iriatle (1).
vni kl jul. obiit
Gauzbertus sacerdos
et precentor S. Stephani.
(Inédite.) — (Nadaud.) — (Autrefois à Siiiiil-Au-
yustin-lez-Limoges.)
Selon un usage adopté dans la plupart des
monastères qui n'avaient qu'un cloître, cette
construction, destinée à servir de promenoir,
abritait en même temps les sépultures. Les
morts n'avaient pas trouvé de meilleur asile
pour se recommander au souvenir des vi-
vants. Des inscriptions nombreuses placées
sur des tombes tapissaient le cloître de l'ab-
baye de Saint-Augustin-lez-Limoges. L'épi-
taphe que nous rapportons indiquait la sé-
pulture de Cauzbert, grammairien et chantre
tie l'église de Limoges.
Nous arrêtons ici la liste de nos inscrip-
tions romanes. La précédente, qui termine
cette série, pourrait bien avoir appartenu au
xiii" siècle. Nous en négligeons quelques-
unes relatées par l'abbé Nadaud, mais que
leur transcription imparûiite rend illisibles.
Ainsi, sur la porte orientale de l'église de
Sainl-Cessaleur-lez-Limoges, un relief gros-
sier figurait la crucifixion. A l'eutour se
déroulaient des vers que le fac-similé de
D'EPIGRAPillE. LIM
noire ériidit rend d'une manière illisihl
Au bas on lisait :
feci Icvi
wl dôme
G[)2
Esl-ce la signature du sculpteur auquel on
doit cette œuvre?
Epoque du gothique arrondi. De l'an 120(?
à l'an 1360.
Des changemenis insensibles ont introduit
1 usage d'une nouvelle majuscule. La forme
circulaire y domine. Son emploi dans les
inscriptions devient universel à dater du
commencement du xiii" siècle. La minusciile
anguleuse et carréela remnlaccrah dater du
milieuduxiv% vers 1360. Le [)remier exemple
de l'emploi de cette dernière écriture épigra-
phique se trouve en Limousin à la date de
1333; jusqu'à 1360 il est unique.
Les inscriptions de cet Age se reconnaî-
tront aussi à la forme léonine de leurs vers;
la rime tend à se substituer à la quantité.
Laus Cenonianensis et gloria Lemovjcencis
Que doclore piius et justo jiidice fiilsit
Inclyta Parisius ; et qiio pastore refuisit
Lugdunum patriœ deciis ... et arca sopiii;c
Largus, famosus, sublilis et ingeniosus
Hic Aymeiicus jacet, ordlnis bujus amicus.
Et quoniam voliiil in Graivdimonic locari
Fac Deus illius animam super astia levari.
Au chœur de Grandmont, un magnifique
tombeau de cuivre doré et émaiilé rcfirésen-
tant le défunt, couvert des vêtements archi-
épiscopaux recouvrait la sépulture d'Aimerie
Guerrut, célèbre canonisto et ancien arche-
vêque de Lyon. Ce tombeau fut mutilé au
xvi* siècle par les comtes de Saint-Germain-
Beaupré, chefs d'une bande de pillards cal-
vinistes. Une description de ce tombeau et
cette inscription nous ont été conservées par
le F. Padoux de la Garde, sacristain de l'ab-
baye en 1390. Son manuscrit autographe,
orné de dessins de sa main, est conservé à
la bibliothèque du séminaire de Limoges.
1209.
Gerardns jacet hic prœsul venerabilis ille,
Qiio Caturcensis sedes fulsit inclyta villae :
Qui vivens Domino placuit sibi scmper inh;\}rciis,
Semper quic Clirisli fiieiant no!i qiiie sua qu;erens.
Vir simplex, reclus, Doininum inelueiis sine fraude ;
Pi-omplusadoninebonum,digiiusqueperomi)ialaude.
Forma gregis, tutor patrise, prolectio cleri,
Qui cum despiceret mundum, cuni paupere Christo
Pauper abire loco tandem decievit in islo
(1) Dieu seul en trois personnes.
Dicrio."«N. u'EriGnApniii
Quisquis adhuc curas periturus res perilur.is,
Atque cor induras ad ros sine fine futuras,
Nosce quid es, quid eris, qui forsan eras morieris 7
Qui vivens moreiis, transis cum slare videris.
Si centum décades annis quas vixeris addes
Non lamen evides qnin le lialiat nitiina clades,
Qnaim agnum modico, qu;c juslum cosequat iniquo,
Nec deferl medico, nec cuiquam pucit aniico.
■1-2
(>$5
MM
Ergo vi^'il cura libi sil nicminissc lulma
Quove recussura caro sit, post non reiliuira
Uespice qui innisis qui cras inccrtus es an sis
Et quaui sil lilù pncsto mors ex me nieniDr oslo.
{Inéd. en punie.) — {Ms. du Fr. V. de la Gaude.)
Un lornbeau de cuivre doré et 6m;iillt'3
recouvrait aussi la sépulluie de Géraid,
évôiiiie de Caliors |)endaiU plus d'un deini-
sièclo, ([ui (Malt venu clierclier à IJraiidniDiU
un abii pour ses vieux jours et une mort
dans le Seigneur. Les deux preniièies ins-
criptions se lisaient, l'une à droite, Taulie ii
gauche du toniheau. I.a Iroisiènie était ins-
crite sur un livre placé entre les mains do
reftiji,io du défunt. La destruction de co
tombeau magnilique doit encore être impu-
tée aux protestants.
1220.
Disce hospes conlemuere opes, ei le (pioque digiuim
Junge Heo, ((nisi(iiis nostra sepulchia vides!
M.irchia me faeili tomiiem moderamine seiisit
llugoiiein, anliqua uobililalc viruni.
Conlempsi landem faslusel inania mundi
Gaudia, converteiis niembra aiiinumque Dco.
Hic iiuei' reliiiiios spalioso lempore vixi,
.Moribiis ae vielu, vcslo animoiiue [lari.
Unie ego sponle loco coiuilaliis doua ferebain
Sed prior et fialres hoc renuere pii.
Nos viUcam dediiinis (pue conslal in icde fencstram,
Amplaquc cum fruelu praîdia nndlipliii.
Nos illier scopulos cl Uula fluenta Vigennae
Clnisiifera; nialri struxinius ecclesiam.
J.iniduduni ciuis, ossa sunius : quieumque legelis,
Dicile : sint aiiiuKie rogna beala nieai.
(Lauiciw..)
Hugues Brun ou le Brun, neuvième du
nom, seigneur de Lusignan et comte de la
Marche, se lit un nom parmi nos troubadours.
La valeur el la piété s'unissaient dans cette
généreuse nature. 11 se distingua par ses
ex])loits dans la terre sainte, au milieu de
la troupe d'élite (jui manliait à la défeu'^c
des saints lieux. Son épitaphe , rapportée
plus haut, nous apprend cpi'il fonda une
maison de l'ordre de (iraudmont sur les
bords de la Vienne. C'était le monastèie de
l'Ecluse, où il vint linir sa vie après avoir
pris riiabit religieux. Le don qu'il avait
voulu faire de son comté à l'ordre de (irand-
mont, le refus <Jes religieux, les vitres en
couleur dont il embellit leur église, tous ces
faits rendent fort curieuse celle épilapliy.
Au (lio'ur de tiiandmonl on voyait en effet
son elligie sur les vitraux; elle était accom-
pagiiéu de cette légende :
liugocomesMarchiefenesiramviircam dédit ecclesie.
Avant 1226.
In iiac plnleclcria sunl lie reliq"e (1)
ipiidain pilas Diii ('2) ■ de luiiica iuc
(I) lieliqiiie.
Ci) Uvmiiii,
I)k.TIO.NN.\mii LIM CC4
onsulili ; de cruce Uni i de s
cpulcro Dni • de tabula •
in qua posilnm fuit cor
pus 1>IU ;
de sepnirro beah' Marie • de veslimeu
to ipsins i Bi Jidis ÎÏÏie (I) • de sco .^nilroa i
de S : Pliilippo • de S • Barlliolomco | de S
i3arnai)a [ de S. Tboma ; de S. .I.iculio
Aplo : de Iiiuocenlib (2); de S. .Mar
clio : de S. Lnclia cvaiigl ;
De Sco Siepïïo plbo marlire (5) ; de S. Laiircn-
lio i de
S. Yiiicencio \ de S. Igiialio • de S. Eustacbio •
de S. Tbeodoio i de S.EIeulerio mariirib (■») •
de S. Marlino • de S. Nicolao •
de S. Ilario i de S. Jacobo Psie (.5) ;
de S. Gregorio \ de S. Jcronimo •
de S. Zebedeo I de S. Simcone •
de S. Maria Magdalena i de S. Eufem
ia I de S. Callierina ;
de spinis coroiie Dni •
(hicd.) — (Sur un reliiinmre à Châlean-Ponsal.)
Cette inscription se lit sous le pied d'un
reliquaire en vermeil, couvert d'émaux, de
filigranes et de pierres fines, conservé dans
l'é:J,lise de Château-Ponsat. il fut donné à
cette paroisse en 1790, lurs de la distribu-
tion du trésor de l'abbaye deCramlmont. Les
anciens inventaires de cette abbaye nous
font connaître son origine et sa date ap-
proximative.
En 1220, les abbayes de Grandinont el de
Saint -Serniii de Toulouse s'admirent mu-
tuellement à la fraternité de leurs ordres. Ce
langage, inintelligible aujourd'hui, signifiait
que les deux coinnumautés entraient en
participation de toutes les bonnes œuvres
([ui s'acconqiiissaient dans chaque monastère.
A cette occasion, ces deux abbayes célè-
bres écliangèrenl des dons all'eclueux. Sainl-
Sernin possède une ciidsse émaillée de
cette date, (jui pourrait bien avoir celte
origine. .Mais le fait douteux jiour Saiut-
Sernin est positif h Grandniont. Les anciens
inventaires et Bonaventure de Sainl-Amable
désignent ce joyau comme donné h Giaïui-
mont par Saini-Scrnin, en 1226. 11 a d'ailleurs
tous les caractères de celle époque. On y
trouve les dragons aux yeux d'émail, enlacés
jiar le col et la ipieue, si communs sur les
crosses de cette époque. Letravaildeliligraiie,
les petites galeries plein-cintrérs , les llein's
de lis enveloppées dans une ellipse, la forme
des laraclères, iinliquent le cotinnencemi>nt
du xiir sièi le. C'est une œuvre exquise d'e-
légancc, où le travail suipasse la idiis riche
matière. Il sei-a jiublié plus lard par la gra-
vure. Nous sommes ainsi dispensé d'essayer
une description trop peu intelligible en l'ab-
(I) Ueaù .loliannis Bnplkliv.
Ci) liniin-i'Ulihu'i.
(7)) De S. Su\ liiimi proilio marlire.
(i) ilarlirilius.
{'.)) l'iiidic .'
68.'^
LIM
DEPiGUAl'IlIi;.
LIM
0g6
senre crim dessin. Un inventaire du xvr
siècle le mentionne en ces ternies : « Une
[liôee d'ni!,'ent dorée, en carré, oiî il y a
quatre iietits cioeliers d'argent , et des
cinistallins et perles qui pendent tout avilour
d'irelle, garnye de pierreries où il y a du
christallin et une pine d'argent dorée, par le
dessus bien ouvrée (inventaire de 15()7). »
En 1790, l'abbé Legros le décrit ainsi dans
son iiv! niaire : « Un reliquaire de vermeil,
orné de liligranes de même matière, enrichi
de plusieurs pierreries, dont le soubasse-
ment poite u le plaipie qui le couvre en
entiiM' c mime une table, aux quatre coins de
laquelle il y avait autrefois quatre petites
tour(.'llesdontil ne reste plus qu'une entière;
une seconde a perdu sa llèclie par le lapsde
tcm[)s (l'ouvrage étant fort ancien et d'un
goût gothique) ; les deuK auties manquent.
Il parait que chacune avait aussi des reliques.
« Au milieu de cette plaque s'élève un
christal carré et ciselé, qui paraît être de
chrislal de roche; il est surmonté d'un ou-
vrage en forme de bouquet de feuilles de
chêne, et aussi de vermeil, dont est toute la
matière de ce reliquaire, sous le pied dui|uel,
qui est carré, et sur les quatre faces d'icelui,
est gravée l'inscription en caractères go-
thiques. »
1244.
Hic tlormil can' sensu, ccrvice, decanus ;
Verax non van' sernione siio plan'
Pra'co Unis Xpë, dévoie viverat isle,
C'.ii iiilcliil est irisle leliini silii si tribiiis le
Pondus das ceiiuû, si suscipis liunc modo tecû
QTi sciisit bccû, tibi, sicut seniio niecfi.
Legis divinœ dispensans pabala gratis ;
Zclalnr lidei coiilëpldr dM[)i)liritatis
Rcddal ei domiji', iji reddit boiia bealis.
Anno milleno b' cenleno ([uadrageiio
Quarto, jam fragil' 1)' sex kalo cessit aprl'
Sic obdoiuiivit in Xpo, oui inoJo vivit.
{Inédile.)
En recommandant son souvenir aux ilmes
pieuses, le personnage dont cette épitapho
indiquait la sépulture, dans le cloître de
Sarn-Augustin-lez-Limoges, nous a laissé
ignorer son nom. Toute existence terrestre a
cessé pour lui. Ce n'est plus qu'une àme
qui réclame une pi'ière.
1246.
Inter opes varias vixit quasi pauper Helias,
Christe, tuas propria sponle sequendo vias.
Abbas mitratiis, prudeas, bumilis, aiinlatus,
Est hic vir gratus vennibiis esca datus.
Hic apud Usercam mitrara tulit arduilatis,
\ clusa per quam crcvit honore satis.
Hiinc Dcus ad superos abbaleni perfer Eluiiam.
Qui posl te niiserans pixcipii ire viani.
Cette épitaphe, gravée sur cuivre, se lisait
à côté de la porte latérale de l'église d'Oba-
sine , qui donnait dans le cloître; elle
rappelait la mémoire d'IIélie, vingtième abbé
d'Uzerche, enseveli dans ce lieu. La nature
!nél,illi<jue de ce nécrologe a provoqué sa
ruine. N'écrivons riijn sur l'airain ; il est
moins solide que la pierre parce qu'il a plus
de valeur. On en verra une triste preuve au
chapitre des inscriptions du xvir siècle.
1247.
Noslri patron! sunt
hic quorum Deus ossa
sic voliiil poni sidj
eadcm côdiia (1) fossa
noster ab hoc omit' loc' (2)
allerius fabricalur
numniis ecclesia rcddat
sibi virgo Maria
qiiâvis (3) cxigiio tiimulo
l'ratres duodcni sunt
conti(nu)o f.mia virluteq (4) pleni
(an)no Dni (o) m ce xl primo
(prl)die nouas srplembris *
obiit dns Aimiric' (0) palmuz
canonicus Davralen (7)
et hujus loci cmptor
anno Dni m ce xlvii pridie
ydus april obiit dns Guiliel
m' de Malnion qondâ (8) archidia
con' Lemovicrnsis quor aie (9)
requiescanl î (10) pace Amen
(Inédile.) — {Aux Jacobins de Limoges.)
Un tailloir de pilastre roman est orné
d'une frise élégante tic l'époque de transition.
A l'angle, nne tète mord les bouts d'une
double guirlande qu'un bras retient à l'ex-
trémité. Des (leurs de lis romanes, toutes de
dilî'érentes formes, s'y opposent dans les en-
roulements gracieux d'une tige commune.
Qu'un archéologue ait à dater ce fragment, il
assignera sans hésiter le xii° siècle. Et ce-
pendant une inscription tracée sur le plat de
la pierre est datée de 1247. La contradiction
n'est qu'apparente, ou [ilutùt elle est réelle :
c'est un débris de monument roman utilisé
pour une tombe gothiiiue. Nous en avons vu
un aulre exemple non moins curieux. Le
jardin de M. Juge a longtemps conservé un
zodiaque du xu' siècle, portant au revers des
débris de sculptures de l'époque romaine.
Dans l'exemple (irésenl, le sculjiteur n'a pas
été tenté seulement par la facilité de la taille
d'un calcaire rare à Limoges; un soin plus
piiux a inspiré son œuvre. Une église ro-
mane fut transportée à plusieurs centaines
de toises dans un déplacement de monastère;
un de ces débris servit de tombe aux fonda-
teurs généreux qui payèrent la construction
(1) Condila.
(2) Emilur locus.
(5) Qudmvis.
(i) Virluteque.
{"}) Domini.
(G) Aimiricns.
(7) Diiurulensis.
(8) Qumdam.
(9) Quorum cnimm.
(10) In.
687
I.IM
DICTIONNAIRK
LIM
G88
nouvelle et le (crraiii qu'elle occupa. L'iiis-
toire (Je celte pieiro a donc deux phases ; eu
voici le troisième eliapide.
Elle servait <li' tahlelte au imir iFun janiiu
de la rue du pout Sainl-Martial ; une |)aiii«.'
(le la i)ieiTe était même e;i„'ag(je dans la
(Moture des lieux d'aisances. Le propriétaire,
M, Partr>iuieaux, a bien voulu la céder à nos
sollicitations et à la demande zéléi; (1(; M.
Maurice Ardant. Klle va reprendre une [ilaco
d'honneur à l'entrée de l'église des Jacobins
nujourd'inii église i)aroissiale de Sainte-
Marie. Ces signes consacrent en etfel le sou-
venir des deux fondateurs de ce monument.
En 1219, les Frères Prêcheurs s'étaient
pont Saint-
sous la di-
élablis îi Limoges, au delà du
l'Ois de Limoges.
Martial, dans une maison éditiée
rection de Jean Bot , bnuri
Mais ce site éloigné n'allait guère aux tra-
vaux de leur miniflère. Ils songèrent à se
rapprocher de la population agglomérée, « et
alors les religieux de Saint - Dominique
achetèrent un lieu, en la [laroisse de Saint-
Michel de Pistorie, d'Hélie de Baxagiers et de
ses neveux, au prix de six mille sols, dont
les lettres sont datées de l'an 12.39. Et la
place est nommée h la Croix de Manigne,
et Gérald de Frachet était lors prieur du
monastère. Et comme il était en peine de
])aver celte sonune , Aimery Palmul , cha-
noine du Dorât, la jiaya disant ces paroles
aux Frères : Notre- Seigneur et la sacrée
vieri/e Marie soient vos patrons : pour moi, je
me tiens bien lieureux d'être leur serviteur.
«En 1241, et le second d'avril, Durand,
évoque de Limoges, fonda la nouvelle église
desFièresPrèclieurs.Ayanldérnoli l'ancienne
chapelle dans hifiuelle voulaient demeurer
les matrones du chûteau, ce que les bourgeois
de la ville et de la cité empêchèrent, on iiorta
les matériaux au bâtiment de la nouYelle
église, et on y transféra les corps ensevelis
en ladite chapelle. «
Celte translation de matériaux explique
rornemcutalion scmi- romane de la toudjc
qui nous occuiie, et la présence dans une
église du milieu du \m' siècle de chai)iteaux
(le style roman ; mais reiirenons le récit de
l'annaliste.
«L'an 12V1 , Aimery de Palmut, jiatron,
étant tombé malade, prit l'habit de l'ordre
pour en être le frèr-e, et fut assisté de (luel-
((ues pères dominicains , entre les mains
(lesquels il expira au Dorât. On i)orta son
corps h Limoges, et les Pères du chapitre
-]irovincial lui vim-ent au-devant avec les
Frères Mineuis. El il lut mis en dépôt dans
l'aniienne maison, où ilsdenumraii'Ut encore.
Il donna vif ou mort la somme de deux cents
marcs d'argiMit.
« (juillaume de Mauim-nl, ( handinc et ar-
chidiacre de Limoges, oncle de (iérard de
Frachet, second prieur, donna par son testa-
ment une somme sullisante pour bûtir deux
voûtes au chef de l'église, et il fut enseveli
devant le chapitre, l'an 12V7, le douzième
d'avril.
n L'an 1253, on changea le corps d'Ainiory
Palmut auju'ès de la |iortedc régiisc, du ct)(é
du cloître, et au même lieu le corps de Guil-
laume de ^Liumont. » (Honav. de Saint-
Amaiu.e, III, HVt-'iH.)
Sidon le récit d'un contemporain , ce fut
uni' appariti(jn de la sainte Vierge (|ui déter-
mina Aimery l'almntz, chanoine du Durât, à
venir si giMiéreusement en aide aux Ircres de
Sainl-Domini(]ue, au moment de leur plus
grande détresse.
Nadaud et Legros voient dans la première
et la seconde [>ai'lie de cette inscri|)lion le
souvenir de deux sépultures dillereiUes. La
pi'êmière serait consacrée au souvenir de
douze religieux {fratres duodeni), <pii fondè-
rent le couvent des Frères Prêcheurs de
Limoges, et dont les ossements furent trans-
férés avec l'église rapprochée du centre de la
ville. Voici les noms de ces religieux et la
date de leur' mort : Pierre Philippe, 1225;
Pierre Calli, diacre; Garcie Navarre, 1230;
Paul, 1235 ; Aimeric d'AsIix, 1225; Robert,
1235; IJernarde Lejuge, prêtre et prédica-
teur, le 2 mai ; Gérard Lavergne l'ancien,
clerc ci-devant au service du roi, le2Vjuillet;
Gérard de Vermeil, iaoût 1230; Jean Nicolas;
Gérard Lavergne le jeune, 1230; Etienne
Dieudonné, 12U).
12iT.
M. I. D : Willclmus de Malmon arcbid. Leni.
Iteiinlescal iii pace.
Mills, scnsLilns, vila, faniariiie iirobaliis
Pauperibiis dalus Clirisli jacel liic Uimullatus.
{Inédite.)
Guillaume de Maumnnt, archidiacre do
Limoges, mourut en 12V7. Sa sépulture était
dans ie cloître des Jacobins de cette ville. Ce
Guillaume deMaumotU était probablement le
personnage dont il est question.
1251.
De Peyrato corpus Uimiilo jaccl in islo
Spiriuis iii cœlo sil, propilio sibi Chrislo
Diiibiii» caiionicus fuit ccclesia! cailicdralls,
Nol)is iimniliiiis cl aniirus eral spotialis,
Sancluin (toininiciun sibi scnlial aiixiliari
Kl mcrealur co duce sanciis associari.
aiiiiu Dumiiii m. cci.i.
(Iiiihtile.) — (.Nadacd.)
Du Ptnrat, dont les Dominicains de Li-
moges vantent ici la muniticence, était en
etfel leur bienfaiteur. Il leur avait doinié,
entre autres choses, deux Fvangiles en un
volume, un Psautier avec une jietito glose,
et de grandes sonnues d'argent. Sa tombe
placée à rentr('e du chapitre
longtemps avant
en cuivri; dore
des Jacobins, avait disparu
la réviilnlion.
Siiiii Jacobiis ilictiis, fugofiilfiiira, graiidinis icius
a. M ce L V
(Inédile.) — (Lecros.)
Co vers et celle date se lisaient sur la se-
conde cloche de l'abbaye do la ll<>gle, celle
cIocIk^ a été hriséo en 1790. Ce lexlo si
court prêterait place et matière à un long
689
LIM
D'EPIGRAPHIE.
LIM
690
fommontnire. Qu'on l'accepte ou qu'on s'en
ruoque, l'église donne à la cloche bénite une
fîj'Ace particulière pour dissiper les orages.
Que.la couimotioude-l'air, en déplaçant ou
cil disséminant les masses électriques, éloi-
gne ou détourne la foudre, c'est un fait
physique, étranger pourtant au monde de
la grAce, qu'il est facile de nier sans iireuves,
mais qui garde sa valeur scientitique pour
le simple bon sens. En fart d'éleclricité, la
science n'a pas dit son dernier mot. Il est
encore permis de croire que les ondes so-
nores de l'air ébranlé par une vibration mé-
tallique changent les conditions de dévelop-
|iement du tluide électrique; même en ce
sens le vers rapporté nlus haut serait
vrai.
1255.
lie Môval : nie fecit : fieri •
Bôr : Jvii : et : Aniâdi ■ et corigie
Fr : P :
Reliqvie
Diii
Bealv' Amandus. Bealvs Junianvs.
[Eglise de Siïuil-Sylvestre.)
Lors du partage du trésor de l'abbaye de
Grandmont, en 1790, l'église de Saiiit-S.vl-
vcstre, sur le territoire de laquelle était située
la célèbre abbaye, reçut pour sa part trois
reliquaires assez considérables. Le moins
important est en argent doré. Sa hase élé-
gante a la forme d'un pied de calice; elle
porte un cylindre en cristal de roche retenu
par des bandes et des cercles de filigranes.
Sur le pied, un trait figure saint Arnaud, bca-
tus Amandus, foulant aux pieds un dragon.
La statuette du sommet représentait saint
Junien, beatus Junianus.
Autour de la base se lit l'inscriiition que
nous avons rapportée. Les abréviations Bor
l)Our Beatonim, JeN et Amadi pour Juniani
et Amandi, sont faciles à lire. Le nom du
donateur présente seul quelques difficultés.
La syllabe mo est surmontée d'un trait hori-
zontal, et la liasle de L finale est coupée
d'un trait renflé aux deux bouts. L'abbé Le-
gros lit fautivement Montrai. Nos recherches
sur l'orfèvrerie nous fournissent heureuse-
ment le nom entier du donateur et la date
[irécise de cette œuvre charmante.
En 1255, Pierre de Montvallier ( de Monte
Valerio), archiprètre de Nontron et chanoine
de Saint-Amand, lit exécuter une coupe
d'argent pour abriter le chef de saint Amand.
L'inscription suivante, gravée sur cette oeu-
vre d'orfèvrerie, conservait la mémoire du
pieux donateur : Magister Petrus de Monte
Vahrio, canonicus sancli Juniani el archipres-
hilcr de Nontronio, fccit péri Iianc cuppam ad
honorem B. Amandi confessoris, anno Domini
MccLv. Il lui fut permis, en retour de ce don,'
de distraire quelques parties des reliques du
pieux cénobite. Il en Ot don à l'abbaye de
Grandmont, qui, pour le récompenser, l'ad-
mit à la fraternité de l'ordre. C'est l'explica-
tion du titre de frère qui précède son nom.
Ce reliquaire date donc de 1255, et le nom
abrégé Moral se complète ainsi : Monte Va-
lerio, Montvallier. Une transcription incom-
plète de l'abbé Lcgros nous avait l'ail croire
que P. de Montval était l'auteur de ce reli-
quaire. C'est un nom à etl'acer de la liste de
nos émailleurs liiuousins.
12G2.
Pelra legit Pelrum, Clnistus petra det milii te-
flriirn
Iiiferiimn l'upicre, cœlisquc lociim miliidel habere.
Vos qui iraiisilis, me cernere quseso velitis.
Qiiod vos seiuilis, nos sensiiiuis; iviniiis, itis.
Pro me qiuïso piani niinc exnraie Mariam.
Ne miiii claiidaliir qiiœ cœli porta vocatur.
(Gallia cliristiuna.)
Lesautenrs de la Gallia christiana pensent
que cette épilaphe, placée dans le cloître de
Solignac, indiquait la sépulture do Pierre I",
abbé de ce monastère, qui mourut vers
1262.
1263.
Aissi jai frair Guis de Mopreget et irapasseï
nijjorns après la Brefania, ot los milcsmes
cra do Me ce e lx e m. lai ma de qui rcpaiise
en paz. .Amen. Equi luira aqueslas leiras, pcr
l'aïuor
de Diau, diga li la orazo; que Dieus li pardo ^
et
a loti los autres. Amen.
{Inédiie.) — (Legros.)
Cette inscription, gravée sur une plaque
de cuivre, se voyait, avant la révolution,
dans le cloître des Jacobins de Limoges. La
Brefania qui précéda de si peu la mort du
défunt, est la lète de l'Epiphanie. Dans les
statuts d'une confrérie irigée à Limoges,
en l'iionnenr de sainte Félicité, en 1350, on
met au nombre des fôtes annuelles la Bre-
fania. Ce vieux langage se comprendra, du
reste, sans autre explication. Lo placement
irrégulier des points montre que celte ins-
crii)tion fut gravée par une main peu intelli-
gente. A plusieurs reprises, ils coupent les
mots dont ils devraient indiquer la lin
1264.
siûi kl maii obiii dom' Gerald' abbas aiio dui
HCCLXnil
{Inédite.) — (Au musée de Limoges.)
Lors de la fondation du musée de Limoges,
un de nos collègues nous signala, dans une
métairie voisine de cette ville, une auge h
porc décorée d'ornements et gravée d'anciens
caractères. L'auge, examinée sur son indica-
tion, nousmonira une élégante ornementa-
tion en relief à la partie supérieure, et sur
sa tranche nous lûmes, en beaux caractères
gothiques arrondis, l'inscription qui ouvre
cet article. La partie supérieure, malgré ses
élégants arabesques, a été excavée par un
ciseau brutal ; on sait au profit de quoi et di;
qui. C'était pourtant la tombe d'un des ])lus
remarquables abbés de Saint-Augustin-lez-
Limoges.
« Le vingt-deuxième abbé (de ce monas-
tère!, (jér.Ud troisième, de Fabry, décura
691
LIM
l'églisode toiilcs soriesdebeanî ornemonts,
fil écrire qii.'uitité tic livres [loiir le cl:<t'ur
el la bibliollièque, augiiH'iita If revenu de
trente sesticrs de t'rniiienl. acliepta un pres-
soir iioiiuné/fi /y/fc"/»/. lit hAtiile dortoir, la
Cûisiue et le grand réieeloire. Son sépnlire
se voil dans un coslé dnle'oislro, nu devant
duquel sont gravésVes nio's : ik rulciid. maij
ohiit domnus Gcraldus abban, minn Doiiiini
126't. « (Bon. de S.-AMAi)i.r., IH, .3oV.1
Ce n'est pas sans inlenlion (|ue nous avons
cité ce texte pleind'iiiexactilude. Auxmi' siè-
cle, par suile d'une réaction due à la renais-
sance, bien des iiersonnes on étaient venues
à considérer la jiiatique de l'arl comme in-
digne de la profession monastique. Ces
moines iiniombrables, auxquels nous devons
les monuments qui sont la parure de noire
j)a}S, n'avaient h leurs yeux que le méi'ile
d'avoir coiimianilé ces iravaux. Sons cette
préoccupalion, le verbe f<:cit se traduit tou-
jours par fil faire. Mais, cette fois, la chro-
nique do l'abbaye de Saint-Augustin ne se
prête pas a cette interprétation. L'abbé Gé-
rald continue glorieusement la cLaine des
artistes nombreux de ce monastère. Conime
son prédécesseur l'abljé Elieime, il excellait
dans tous les arts : «'/ n'étaii iins'iuepas d'or-
nement qu'il ne construisît lui même. Il était
architecte, orfèvre; ses Iravaux calliLira-
phiques sont énumérés avec soin. « Muita
eliam ornaraenla bujusmonasterii ipsefeeit.
Inter omni'S libros bnjus nionasterii, fecit
ipsc quoddam |isallerinm glossalum, et cpis-
lolas Pauli gl(issatas,et Jeremiam glossalum,
Johanncmel Mareuiïi el Malilia-um glossatos.
Ifise fecit br(,>viarium el liibliam u]aniialem,
Suinmam de casibus el Snnnnam Gaul'ndi,
libi'um oflii-iorum ( t lesponsoriorum , pio
convenlu, in dnobus v(jlnmi'iibus. » (lu ap-
pend. Ann. Bencdict., M, (JDV.) La uiènje
chronique nous oblige à reclillerde la même
manière ce que le P. de Saint-Amable dit
des travaux de construction.
La profanation d'une tombe aussi illustre
devait avoir un terme. Le propriétaire,
M. Thomas, en a fait don au musée de Li-
moges, où on la voit présentemenl. Une autre
tombe portant la statue d'un abbé, et pro-
venant aussi de Saiiil-Auguslin-Iez-Limoges,
est superposée ù celle-ci. On n'y lit aucune
inscription.
1265.
-f Ora voce pia, pro noslro fralrc, Maria
Qui velus PI juveuis hona ilisponsavii egeiiis.
Il:ic jacol excisa fossa, diclus Malaguisa.
C.lirisli cognouieii, Atleiiiarus eral sibi iiouien.
obiil vni ki^ ilctcnil». aiiuo l>ui. m. ce. lxv.
{A Siiint-Miiilin de Drives.)
Ce pieux chanoine du chapitre de Saint-
Martin est enseveli sous reiuplacemcnl
qu'occupait la tribune de l'orgue.
l-2oo.
Nainiars dcl Pois Itovrcs ilc Briva
tliaiiuigue el fiaire de la luaijo de
sains, jai aiei snU aipicsla lûlja
e quer p aiuor de Dieu a loU a-
DICTIONNAIRE LIM CSÎ
qiieus que p aici pasaran que 11
îtolicpio riK ire. Arn. Nre Senlior
e queii dijo la orazo ei pjj nr
que Dieus iii psolva el perdo. Am
oh. 17 kl. junii aiiuo DÏÏT lâlia.
.Wmnr du Pmj. Itonrcjenh de Brite,
chanoine el frère de ta maison de
céinis, gil ici sous celle loinbe,
requiert pour l'iimour de bieu h tons
ceux qui par ici piis^eronl qu'ils lui
aclièlent merci. Amen. Koire Seigneur
el qu'on dise l'ornison le Palet nosier
que Dieu lui donne pardon. Amen.
Il Diunrul le 17 deskul. de juin 12C5.
(Inédile.) — (Nadaud.)
Ce curieux exemple de langue romane
était inscrit sin- une tombe dans le cloître du
chapitre de Brivcs.
4- Offert sûme famul
ù l Barlolonieus canoni
eus Siepliani el preposilv'J
luiiaiii cuiu p;ilrc Dnico (I) Pelr
e martyr, opij fer amieo. lu
sihi palronns sis, Leol)0
lie, bonus. Obiil magr (i) Pelr
us de Bcncvciilo pra>posi
lus eoclesiiB Sei Juniani
VI kl januarii anno Do
mini M. ce. LXV. Ora pro eo.
Cet épilaphe, placée dans la sacristie des
Jacobins de Limoges, se fait remaripier |)ar
plusieurs iiicorrertions. Au lieu de canoiiiciis
tt prwposilus, il faudrait lire cininnicum et
prirposiluni. Noire ami l'ablx'' Arbellot a con-
sané uiie notice à ce |irévùl du chapitre
de Saint-Juiuen. {licchcrclics liistorit/ucs sur
la ville de Saiiit-Junien, |i. 1()5.) 1! donne
de cette! inseiipti(jn la tr-aduction suivante,
([ue nous croyons exacte : « O Dieu suprême,
saint Barthélemi vous présente votre servi-
teur (jui fut chanoine de Saint-Elienne el
prévôt de Sainl-Junien. Saint-Pierre, martyr,
avec noire patron saint Dominique, secoures
votre ami. — Saint Léobon, soyez pour lui
un bon patron.
« Maître Pierre de Rénévent, jn-évôt de
l'église do Sainl-Junit'ii, niouiul le six des
calendes de janvier, l'an du Seigneur 12(i5.
Priez pour lui. »
Pourbiencompienilrecettcépitaphcil faut
savoir (jue sauil Bailhélemi est pation de la
ville de liénévent, patrie du luévùl Pierre,
Les aulies saints invotjués ici api'artiennent
à I ordre des Dominicains, h l'exception do
saint Léobon, (pii a|ipaitient par son origine
au voisinage de Bénévenl.
12GG.
. o o • o
Anno Diii m et", i.x v Uns
jinili obiil JohaiiiiesCliambai
1) Doininico,
Magisicr,
S
693 LIM D'EPIGRAPHIE.
fort canonicus Leniovic
Et eotloni aniio xiiii kl
Septembris obiil Peinis
Cliambaifort canonicus
Leniovic. frater dicti
Joliannis. (|noi'iim corpora
jacent hic lunnala aniuioe e-
omm requiescanl in pace. Amen
amore Dei dicalnr Paler.
[lucilitc.) — (Ms. Legbos.)
Une plaque en cuivre doré, pincée sur une
des portes du cloître des Jacobins de Li-
moges, représentait deus personnages age-
nouillés devant la sainte Vierge tenant ren-
iant Jésus. Au-dessous se lisait celle inscrip-
tion. Le tout était gravé au trait. Ce cloître
fut détruit en 177G; mais la plaque resta en
jilace jusqu'à la révolution ; de cette époque
date sa disparition. C'est encore h l'abbé Le-
conservation de ce pieux
LIM
694
gros qu'on doit la
souvenir.
1266.
A- ici • jai ■ en • p i Brus :
la : porta • Peichoniera
e i traspasset • en ; miej ;
abril i anno ; Dni
VI ; e : laichet | a
monia de Lemozi I
pas i dev | esser j
duii l seslier ;
dvtz ; lo jorn |
dvrablanienl |
Ivi :' repauze \
ias i pal | nr j
: LHi ': redenz
• S : M : p I son i
: e : lan : de j m ;
joms : dins • abril.
Yaleria '• Javona
de;
M : ce : LX ;■
chascuna
i I pa i locals •
failis : XX i
e. deu esser. re
de I Raippam
Larnia • de ■
en f patz : e i Dj
e I laicliei nuij \
I av : covcn •
aneversari •
e I ce : LX. vui. ans ; vil
. irapaset i na |
molhi'r i dev | dih
: P I Bru : e • q : leira i aqveslas : le
Iras ; digslo
{Inédile.) — (Lf.gros.)
Cette inscription se lisait autrefois, dans
l'église de Saint-Martial, sur le pied droit
d'une porte murée. Selon une coutume assez
fréquente à cette époque dans noire pro-
vince, on y trouve un mélange curieux
de roman et
croyons devoir
de latin. A ce titre, nous
en donner une traduc-
tion tidèle : « Ci gist en paix Brux de
la porte Poissonnière; il trépassa à la mi-
avril, l'an du Seigneur 1266, et légua à
chaque moine du Limousin un pain, lequel
pain doit être de vingt au septier, et doit
être livré le jour des Rameaux, à iierpétuité.
Son âme repose en paix! Dites pour lui Pa-
ter noster. il légua de plus 32 sols de rente
au couvent de Saint-Martial pour son anni-
versaire, et l'an 1268, le sixième jour d'avril,
trépassa dame Valérie Javona, veuve dudit
Piene Brux; que celui qui lira celte inscrip-
tion dise le »
La porte Poissonnière dont il s'agit ici
était il l'entrée de la ruo Fourie, près de
l'église Saint-Pierre do Limoges, à côté du
marché aux poissons. Lo soiitior de cette
époque pesait 90 livres, ce (pji élève le poids
de chaque pain légué ]iar le défunt à quatre
livres et demie, soit 2250 grammes. Noire
vieille langue romane se trouve ici avec ses
formules naïves. Il existait déjà en Limou-
sin une classe intermédiaire, qui tenait à la
fois'au clergé par son éducation, au peuple
par son origine. Ainsi s'explique le mélange
de la langue savante et de la langue pojni-
laire. Dans les registres consulaires conser-
vés à 1 liùlel de ville de Limoges, ce mélange
se retrouve à chaque page. Il serait curieux
de comparer ce vieux fi'agmcnt de langue
romane avec le patois (jui l'a remplacée On
n'y trouverait pas de différences nolabli^s.
Sans entrer dans une étude philologique qui
sortirait de noire cadre, nous donnons une
seconde traduction en patois, dialecte de
Limoges. 11 est bon d'en avertir, car le Li-
mousin compte au moins sept dialectes tiès-
dissemblables. Nous soulignons les différen-
ces. Tous les e se prononcent comme l'c latin.
Aici [rcpauso] en pa Brus de lo porto Pei-
chioneiro et trepasset en miei abrio... et lais-
set à chaq?»^ mouene do LimoHzi 1 po loucas
po deu esse fa xx d'un selier e deu esse
rendu Iom jour de Rampan durablomeut.
Larmo de se repauzo en jia c dija Pater noster.
E lais«et mai 32 sos de re»(/o au coven S.
Marsau per sown an;versari. E l'an de 1268
aus e XI jours din abrio trcinisset Valcria
Javona, remo do di P. Brus et que leg/ro
Qncttas letras dijo lo
On le voit, les différences sont peu impor-
tantes, et pourraient facilement s'expliquer
presque toutes par la difficulté de figurer la
prononciation de certains mois. Celte ins-
cription est donc po[>ulaire; à ce titre elle
retarde un peu. Quoique gravée en plein
XIII' siècle, elle n'emploie qu'avec timidité
et gaucherie l'élégant alphabet gothique qui
caractérise la troisième période éjjigraphique,
et encore certaines lettres, les o, !'S n et les
m, y conservent presque toujours la physio-
nomie du siècle précédent. Pour l'écriture
donc, conune pour l'architecture, le Midi re-
larde sur le Nord, si on peul appeler retard la
liersistance vivace des litres delanationulilé.
1267.
Hic : jacel ; Jordanvs;
prœposii" | Canlwnencis j i
cuj' i aia : reqviescal • iti •
pace I ani ; x • lu • lit ■ septembris •
anno • Dm • Mccixvu • vni • id' ■ octob •
obijl ; Hvgo [ de Caneiiis | Helciiio {
Sinarj' i Sci • Marcialis i Leniovic (ensis).
liic i cvm : preposilo j Cabonensi •
tunivlatur i onmipolens | facile
qvod ; ejs ]■ reqvies • Iribualvr.
amore ■ Dej djcatis • Pater j nr •
(Iiicdile.) — (Legros.)
Cette inscription se lisait autrefois sur le
mur du nassage qui conduisait du eloitfQ
«95 MM DICTIONNAIRE
de Saint-Mnrlial à l'iV'l's^' liasse du môme
inonustùre. La iirévùlé du Cliamboii, qui y
/. ' . -• i-i,..; '..,i:.,,.
LIM
G36
est. mentionnée, est aujourd'hui une église
])aroissiale peu importaiile, sous le nom de
Cliamljon-Sainle-Croix. D'autres lenseigne-
lueiils historiques nous apprennent qu'à
cette date elle était possédée par Jordain de
Maleuiort. Les l'onetions d aumônier, que
nous trouvons remplies à cette époque par
Hugues de Charrière, avaient à Saint-Martial
beaucoup d'importance.
12C9.
Hic jacet Fr. Uolgeriiis
lie Agêd' (1) sacerdos
cl pr;eclicator qi obiit
* aiiiio Dni (2) m. ce lxv
ei ad capui ejiis jacel
l''r. Barlholoiiieiisde
Agêd' (5) sacerdos el
pdicalor (4) qi obiil
aniio DTii.'ji. ce. ex.
iioiio, in oclab (5) Sci
Aiigustini. Orale
lao cis. Pal. nr.
(Inédilc.) — (NAD.iUD.)
Ce souvenir, conservé dans le cloître des
.lacobins de Limoges, gardait la mémoire de
deux illustres cillants de l'ordre de Saint-
Dominique. Ces quelques lignes sont tout
■ce qui reste d'eux aujourd'hui.
1270.
Isli° : ecclîe '■ piïïe • partis '. re
parator • cullor • îticio
ligionis • ainator • l'ciil
vir : rc
op^ clanii i inagiio ; suplu :
labular ;
.... Pelr' •: Dantcna : sa
crisla '; dilens i probita
te ■ liuic f Ds i obval : rëq •
ci : doiiet | Aiïï • A I bis se ^
X ; celen" [ iiec 1 non i el \
scpiuagen» • ann' i adcsi •
Xpi • qiio : migrât ; fûucre ;
tiisli i lucc i Uioiiisii • paris ■
l'uil : ullinius • isli ■
Jstlns ccctcsiœ primœ partis rcparalor, cullor
JHsikia;, vir reliyiunis (imiitor, {ccil opus clantm,
iiiaijiio sitmplu tabtilarum,
i'etrus Ddutenu iucrista dilens probitale liuic
Deus obveniai, requiem ci donel. Amen A. bis sex
ccntenus luiiwii el scpluagenus annus adest
CItriili (/MO »iii;ni; (uuere Irixliluce Dionisii pa-
ritiensis [uit uliimus isli.
(Iiicdile.) — (.Nadaid.)
En 1770, la pierre tuuiulairc qui portait
(1) De Agciiduno
(2) t)umiiii.
(3) Aijciidnno.
l\) l'nvdiciilur.
{h) ] '<i uctabu pour in ocluvn.
cette inscription curieuse était conservée
dans la sacristie de l'abbave de Sainl-Au-
gusIin-lez-Linioges, aujourd'hui maison cen-
trale de détention. Nous apprenons par ce
texte le nom de l'architecte du chevet de
cette grande église, le sacristain Pierre Dan-
tena. Le mot labuta signilie-t-il plam lie ?
L'abside n'aurait donc été couverte que d'un
lambris. Malgré lesa[)proprialions modernes
entées sur des démolitions, les débris de
cette grande église prouvent qu'elle était
voûtée en pierres. 11 est vrai que les beaux
piliers conservés dans les réfectoires et. les
dortoirs actuels ont le caractère duxiv' siècle.
1271.
Fraler Geraldc de Fracbeto, pie valde
Toriiiis liic a le capiiiir loctis immédiate
Ordo, g(jiius, discrecio, liiigua polila
Fama, pudov, pielas, (elaudanl, pax, amer :vi3s
Te prece nuilliplici, coinmciido geiiiliici,
Cives aiigelici socii siiil libi el ainiti.
Obiil III iiô oclob. anno Dni m. ce lxxi
(Inédite.) — (Nadadc.)
Sous une arcade, h l'entrée du cloître des
Jacobins de Limoges, était une tombe où se
lisaient les vers (jue nous venons de trans-
crire. Ils marquaient la sépulture de Gérard
de Fracliet, un des jilus illustres membres
de la famille dominicaine. C'est à lui que
sont dus le couvent de. Limoges et l'église
paroissiale actuelle de Sainte-.Marie. liisto-
rien, prédicateur, prieur d'un monastère, le
P. de Fracliet se distingua à tous ces titres.
On lui doit les renseignements historiques
les plus |)récieux sur les commencements de
l'ordre de Saint-Dominique. De nombreux
auteurs ont écrit sa vie. On trouvera des
renseignements assez étendus dans celle
qu'a éditée Labiche de Reignefort. [Yie des
saints du Limousin, 11, 268.)
1272.
• -}- u : id" : noucmbris j an
110 : Diîi I M i ce ; Lx : scd° • obiit •
Pelnis ; Grilli : caplss'(l) • Sci •
Ililarii | Bouc | Yallis j ciii* •
corpus ': bic | jacet • bunia
luni ; aia | cius ; Uequiescal i
in ;• pace | Amen i Pro • aniorc •
Det ; dicalis • Palcr i ïïr •
Pro i aia ■ cius i Aue ; Maria ;
(Inéd.) — (Eytise de Sainl-Uiluirc-Bomicval.)
L'église de Saint-Hilaire-Boiineval con-
serve ce souvenir nécrologique sur un cal-
caire placé |irès de la porte d'entrée. C'est
un édilice du milieu du \iii' siècle. On (teut
donc jienser sans invraisemblance (pi'il eut
|iour auteur le curé laiiicllanui' l'ierreCirilli,
dont la sépulture y ociii|ic une place d'Iion-
ncui'. On remaniueia que les V sont entière-
ment absents de cclli^ inscription ; l'Uen oc-
cu|i(! partout la place. Les caractères sont
tous eiiipruiilés au gothique arrondi
(1) Liipellfimis,
697 IIM
1273.
Ilic jacet Fr. Peirus
Auzel de Castro de
Malamort, conversus
qui obiit pdê (1) id' sepleni
luis an. Dîii m ce
Lxxv. Orate pro eo
(Inédile.) — (Nadaud.)
Celte épitapho se lisait dans le cloître des
Jacobins, près de la chapelle de la Congré-
gation. Nous donnons toutes ces indications
quoique nous ayons vu détruire ce cloître
vers 1820; un grand nombre de pierres n'ont
été qu'utilisées dans les constructions ré-
centes, et pourront se retrouver plus tard.
1277.
llic.jacet.magr(2)i g- caplls(3)| deSa]an(4).
can (3). Lem (6). qi. edificavit. ecclâin. islâ. qi.
obiil. xiu Edëcëlj. an. Di m ce lxxvh ciij\aia
reqîescat. î. pace. Dieatis. Pat. nosl.
(Inédite.) — (Eglise de Salagnac.)
Dans l'église du grand bourg de Salagnac,
une tombe en calcaire représente, dans l'at-
titude du sommeil, un prêtre revêtu de la
chasuble. Ses mains gantées tiennent une
croix à double traverse; ses pieds sont posés
sur un dragon. Cet.te statue, grande comme
nature, est d'une bonne exécution. Sur la
tranche se lit l'inscription que nous avons
transcrite. Selon M. Labiche de Reignefort,
maître G. ne bâtit pas l'église paroissiale
actuelle, mais une chapelle dont on voyait
encore les murs dans le siècle dernier, et
qui était collatérale à l'église de la paroisse.
Nous ne savons ce qu'il y a de fondé dans
cette assertion. L'église paroissiale est bien
danslestylelimousindu milieu du xiu' siècle.
Lesfenôt'res longues, étroites et ploin-cintrées
que contournent deux moulures intérieure-
ment et extérieurement, les nervures rondes
s'appuyant sur des colonnettes groupées par
trois, les feuillages des chapiteaux, une cor-
niche intérieure qui fait le tour de l'édifice
au-dessous des fenêtres, en cerclant au pas-
sage les colonnes engagées, tous les détails
ne laissent pas de doute sur la date de l'édi-
fice, et nous croirions volontiers que le cha-
noine qui y a sa sépulture en fut l'auteur.
Les lettres de l'inscription ont toute l'élé-
gance du gothique arrondi dont elles présen-
tent un bon type. Quant au nom du défunt,
il est absorbé par ses titres de chapelain et
de chanoine; une initiale seule nous le fait
entrevoir.
1278.
Dna ysabeliis de Ventadoro, filia vicecomitis
Venladorensis qiise liabuil duos vires, scilicet
diiûm de Mongisco, pro secundo dnûm Rober-
luiii de Moniei'ulfi, jacet iiic. obiit anno Uni.
t\) Pridie.
(2) Magisler.
(5) Cupellnnus.
(i) Salnniaco.
(5) Cnnonicus.
(G) Lcmoricemis.
D'EPIGRAPHŒ.
M. ce,
pace.
LI.Ni 698
Lxxvm, nonis oclobris. Requicscat in
Claiisa jacet lumiito gencrosa sub hoc Ysabeliis
Yirtutum litulo rulilans, vitiisqwe rcliellis,
Labe careiis nituit, duplici duni vixit honore,
Nani decorata fuit geneiis mentisquc dccore.
Hxc fialruni manibus liic noslroruni lumulata
llloriini precibus ponalur in arce beata.
(Inédite.) — (Nadaud.)
Un cuivre gravé, placé au cloître des Jaco-
bins de Limoges, représentait Isabelle de
Ventadour, accompagnée d'un évêque et
entourée des Frères Prêcheurs vêtus de leur
scapulaire et coiffés d'un grand capuchon. La
première de ces deux inscriptions était gra-
vée autour de la plaque; la seconde, était
ciselée au-dessous de la représentation des
personnages.
1289.
G : de Belloloco •
"St i Lem • organista • vocal'
pceliens i jn i cantu organof"
Hic : jacet i
vicari' [ S ;
qia : fuit i
et : obiit ; xu i kl ; âpl : 7in"i Dnj ! mcclxxxjx
aÎÎi I ei' i requiescat i jn ; pace ; Amen j
Dicat i legens i pr • ei' ; a1a i f^ ; nr i
(Inédile.) — (Cathédrale de Limoges.)
La plupart de nos anciennes cathédrales
possédaient, au moyen âge, des bénéfices
réservés de fondation aux artistes dont
l'œuvre devait concourir à la beauté du culte
divin. Des architectes, des sculpteurs, des
verriers, presque tous prêtres ou religieux,
prenaient ainsi part à la manse connnune.
Cette inscription sauve la mémoire d'un de
ces artistes modestes et du renom que lui
valut son talent. Malgré les recherches de
l'érudition moderne, il n'est pas facile d'ap-
précier à quelles conditions on était bon
musicien vers le milieu du xiu' siècle. Les
instruments, et l'orgue notamment, étaient
d'une simplicité de disposition qui laissait
tout à suppléer à l'habileté de l'exécutant.
La grandeur simple et naive des chants de
cette époque, l'exécution par niasse et à
l'unisson, le concours populaire et la suc-
cession des chœurs permettent cependant
d'entrevoir des etTets aussi remarquables que
ceux des autres arts du même temps. Tous
les arts sont solidaires, et leur développe-
ment est parallèle sinon simultané. La beauté
de l'architecture, de la sculpture et des vi-
traux du xni' siècle prouveraient à ;jrionla
besuté des œuvres musicales.
S. Petnis
(.1 Alleyral.)
De S. Essentia, de Geihsemani, depracsepio Dni,
de camisia beale Marie, de vera cruce, de cor-
pore B. Andrée, de maxilla S. Laurentii, de S.
Egidio, de S. G... de beata Maria Magdalene.
de S. Calariua, de viiginibus, de capilîis B.
Georgii, de S. Siepltano, conf. Miireiensi, de S.
Marliiio, de S. Front, de Sca Aibiiia.
(.1 Isle.)
699 LIM DICTIONNAIRE
Taoi
[(.1 S.iiirl Viancc.)
Sca Caiariiia — S. Scsaloris
(A Siiinl-.Xitn'licn de Limoijn.)
Los (^g'isps (i'Alloymt, d'Isle, d'Olrasine,
di? Sainl-Sylvestie, SMiiit-Viancc, S;iin(-Au-
rélifii ik' LiiiiOçtcs et «le vingt aiitr'i-s, con-
servent d(\s reli(|u;iir{'s du xiii' siècle, i^ravés
d"iiis(Ti|ilioiis (^niailléus ou sans email. Il
deviendrait trop di-pendieux d'en doiiniM'
des fac-similé. Ce sont d'ailleurs de sinipli'S
indications destinées à faire connaître les
saints dont ces inonsirances gardent les os-
sements \'énér(':s. En ialjsence de dessins
fidèles, l'èpii5ra|iliie n'a donc rien à 3' a|)-
])rendre; et cejiendant ces pieuses litanies,
iii'>rae en dehors de Fintérèt spécial ((u'elles
olIVent pour le culte des saints, ne sont jias
dépourvues de toute valeur liislorii|ue. La
l'orme des caractères nous a aidé à dater des
reli(|uaires d'Age douteux, notanuiient celui
d'Alleyrat. Les fleurons émaillés sur lesquels
se relève en bosse l'ima^jc de saint Pierre
sont bien du tem[)s de saint F.ouis. A ce
caraclèieprès, on en douterait si rinscri|ilion
S. Petrus n'était pas aussi nettement accu-
sée, tant la façon romuie persévère dans
l'exécution des autres détails. C'est une ob-
servation que nous avons dc^jà eu occasion
de faire dans le cours même de ce travail :
l'orfèvrerie limousine, au xni' siècle, est en
retard sur les arts du nord de la France.
Nous voulons dire que leyolhique s'y montre
plus lardivemenl. Les inscriptions nous ont
l)ermis de vérilier ce f.iit. Pour être juste,
disons (lu'il n'y a pas retard, mais persis-
tance de la nationalité méridionale.
La longue inscription transcrite au bas de
la colonne précédente dé'core un reliqua re
deGrandmond donné en 1790 à l'église d'Isle.
Le mot iiiex|)li(jué taoi se lit sur un [iliy-
lactère tenu par une li.^ure de l'apôtre saint
P^iul cpii décore la belle cliAsse éiiiaillée de
saint Viance. On lit l'autre inscription sur
un reliquaire émaillé de la chapelle des
bouchers à Limoges. Nous n'avons pas jugé
mile de transcrire un plusjirand nombre de
ces iusuriplions.
Reqiiicscant in pace
(Inéd.) — (Au tombeau de S. Eiienne d'Obasine.)
Sur la toiluro du magnifique liunbeau de
saint Klienne à Obasine, un ciseau sa:is rival
a ligure les deux familles bénédictnies de
Cile.iux et de Cluny au jour du jugement
(leriner. Les moines" en sortant de la tombe
forment une procession distribuée selon les
rangs de la hiérarchie, et vont, dans cetordre,
))résenter leurs hommages h l'Knfanl .lésus
et h sa divine mère. Il serait inopportun de
donner ici une description plus (iétaillée de
Ce l(jndji'au; nous nous en ridi'rons à c elle
qui' pubhent Ici Annalrs (inlicolof/iqiics, et
( u'iiccompagneioni des plainlies très-li-
uèlcs. M;iis celle courle iu' (i iplion préseido
LIM
700
ipielqiics diflicullés. l-llle esi gravée sur le
couvercle d'un uercuoil qui tient un moiuo
h demi sorti du tombeau : les caractères ont
la forme de l'écrilui'e minuscule du xiv siè-
ch', écriture qui, vers 13U0, devient l'écri-
tiue exclusive des inscriptions. Or, le tom-
beau, par l'ornemenlalion, par les lignes de
son architecture, i>ar le style de ses scul-
ptures, paraît appartenir à ïa ))elle école du
xiir siècle. Tout peut se concilier, si l'on
juge comme nous qu'elle a élé tracée après
coup et à long intervalle de l'exécution du
tombeau. Les autres cercueils ligures par le
sculpteur sont sans inscription. Ll ces mots
soni gravés avec une mollesse et une incor-
reilion qui coulrastent étrangement avec la
fermeté du reste de la scul|>ture. Encore
quelques années, et celle écriture (lui fait ici
uniï .ipiiarition prématurée va, en se régula-
risant, s'emparer de piesque tous les monu-
ments épigrapliiijues jusqu'au xvr siècle.
Isie brcuis lociil* palrû capii ossa iliior
Qiios inor liuif ad culmina iiexii lionor
llos dom' .\riigiopimos iiabiiil posilorcs
Ilii capiil ceclic pini q fuere priores
llos caput Yialie i Uenecia se geiuiisse
laclat 7. hiiio pale (let pignora lama dédisse
Islor iiotis palrni pri' jnde nopolis
Cessil nions lierem' liée loca sola neni*
Hic u Iii.^ii'i feris fiierat et pasciia liob'
Facla fuit paliib' 110 grandis colla diiob'
llac .Marc' ciii' marcescore glia iiescil
Sebasliar.' a leva parle qiiiescil
Isie brevis locuhis patrum capit ossa duoriim
Qiios moiiiin liliiliis ad cnlnvna vcxil lionorum.
Hos doniHi Arligia- piimos liabu'U posilons
m caput ecriesin; primique fuere priores.
Itos capiit Itaiia' : VenecUi se geiiuisse
Jactat cl linic piitriœ fiel p'ujiiorn tanta dédisse.
Istorum volis, patrui prias, iudc iwpotis
Cessit mous lierciaus; hœc loca sola nemus.
Jiic ubi lustra feris fueranl et pascua bobus
Facla fuit patrihus non grandis cclla daobus
Hauc Marciis ciijiis marce/^si're ijloria ncscil.
Sebustianus a la-va parte quiescil.
{Inédite.) — (.1 l'abbaijedc t'Artige.)
An confluent de la Maude et île la Vienne,
dans un site des jdus remanpiables, s'élèvent
encoie les bAlimenls à demi l'uinés de l'ab-
baye de l'.Vrlige. Ce monaslèie fut consliiiit
en ce lieu sous Hélie de l'Horl (de llvrlo),
sixième prieur, qui siégeait encore en Il9ti.
Les religieux s'y transférèrent h la suile
d'un meui'lre couunis dans l'enreinlo de
leur première abbaye, l'Arlige-Vieille. C'est
à peu près la date de la translation des re-
liqni> des deux l'ondaleurs dt; cet ordre, jes
IJIi. Marc et Sébasiien. Nous avons donné
une milice sur celle famille mouasiique cl
sur son berceau dans le Ifnlli'tiii moiiiiiiicntnl,
M, l.'i. A la gauche de l'auli I, une arcade
o,-;ivale, supportée par des colotnu'Iles ji cha-
piteaux en erochels, esl percée dans le mur.
Elle enveloppe un sarco|)hage supporté par
trois (groupes do petites colonnes trajiucs
701
LIM
D'F.PIGRAPHIE.
I-IM
702
Il est couvert d'orncmonts en relief dont la
forme accuse eiietl'et le comnionremonl du
sur siècle. Au-des-iis est encastrée nue
pierre en calcaire sur hiquolle se lisent les
vers transcrits pins liant. Chaque ligne est
coloriéealternativi'nienl en bleu et en nnc^e.
Rien n'est plus pnrti(pie que 'a vie de ces
deux noRles Vcnitieis, qui, p;uid('s p.nr leur
giiûl pour les pèieriiin:^('S, vinrent fonder |i es
du tonibenude saint Léonard l'ordre austère
qui leur donna cetle honorable s-pidtuie.
Niais soiinnes décidément entrés dans le
règne du golhi([ue arrondi. Celle ii.scriplion
dont nous donnons un fac-similé très lidèle
est un excellent tyjiedes caractères élégants
de la troisième période.
F : GuilleP : de. la...
F : Giiill : Giiarrele :
F : P : Bnini
Yv : Iliigiio i Hiigoiiis
Fr : P : De : G.. .A
F : J : (le Sa....
Fi' : R : Pasdel.
F i P : (le Sco
Fr ; P i Bridii : S i
Reqniem : îles : Due : B : Geraldi
(Iiiédiles.) — (.1 l'abbaye de rArlige.)
Ces dix inscriptions si courtes, en beaux
caractères du xiii' siècle, sont gravées sur
autant de pierres tuumiaires de grandes di-
mensions, dans l'anciimne abbaye de l'Ar-
lige. Ce clief-lieu d'ordre, dont dépondii'ent
jusqu'à quaranli' maisons, eut une couite
existence. Bernard de Savène, en renonçant
h révèché de Limoges pour emi)iasser la
vie religieuse, lui coiinn\unqua une l'erveur
qui ne dépassa guère le xiii" siècle. Tous les
religieux dont nous venons de relever les
noms vivaient à cutle époque.
Dievs i gart i
la : villa i o j S f
Marsals • la ;'
geii : e ; vnivrs ;
e : las • portais •
e l ma domna J S
la • Maria • Gar
llios : a(iev ; de
Mainaia. AïïT:
{Inédile.) — (Ms. Legp.os.)
On lisail ces mots, gravés en grands carac-
tères du "xiu'" siècle, au-dessus de la porte
fortifiée de Magnine, sous une image de la
sainte Vierge. Celte partie des forlilicalions
de Limoges l'ut déiruile en 1773; M. de Lé-
pine recueillit alors cette inscription. On
Ignore ce qu'elle est devenue.
Hic jacet R de Ropay caiiôicus. Aia et g req. i pace.
(Iitcditc.) — {Eglise d'Aijmoitliers.)
Une tombe longue de sept pièces est en-
tourée de celte inscription. Au milieu, deux
reliefs grossiers li^urent un calice à large
coupe et une main tenant un livre à fer-
moirs. Celte tombe a été trouvée en 18io.
au nord de l'église d'Aymontiers. Les carac-
tères indiquent le XIII' siècle.
Hic ; jaccl : Ilelias • daiim i q •
miles : lumulalns
{Iiiédile.) — {Eylise de l'Eslerps.)
Celte inscription, en grands caractères du
XIII' siècle, se lit sur une grande tombe en
serpentine verte, sous le porche de l'abbaye
de l'Eslerps.
•j- Noster saorisla, Pcinis Planer, dormit in isla
Fossa : parcal ci gralia saiicla Dci.
Hilaiii leslo vltam liiiivil lioiieslo
Fine ; plus, Leliis, grains f.iii, alqiie facelus.
(.4k prieuré de Saitil-Marlin, à Brives.)
Celteinscription appartenait au xiii' siècle.
Le pieux et joyeux sacristain qu'elle recom-
mande n'a pas laissé d'autre trace de son
souvenir.
Ilic siliis est Fr. G. de Slô Valerico
Suhveniat Mater Clirisli pielalis amico
Gratis, amans, hnmilis, Clirisli flores jiivenilis.
Oblnlit a'iatis, susceplns in oïdiiie gratis,
In matalino niedio, placuil qnoque Irino,
Ac nni Domino, teinpore serotino.
Sic nbi complevit annos ter in online qninos
Et decies triiios, moriens in pace quievit
{Inédite.) — (Nadaud.)
Cetle épitaphe prétentieuse se lisait aux
Jacobins, sur la tombj d'un prieur de celte
maison.
■}• Cnr maie vivisliomo? Si scires experiniento
Qiiae nierces jnslo, qnœ piena paratnr iniquo,
Coriigeres actns, bcrymis deleiilo realus.
Del Detis Heliae caîlesiia pascua vit,T!.
{Prieuré de Sainl-Miirlin, à Brives.)
Les caractè-es de celte inscription accu-
saient le XIII' siècle. On ne sait rien du per-
sonnage si judicieusement recommandé aux
prières des tidèles.
Hi. jacel Dos Guills (I) Baudoin!.
{Inédiie.) — {Cnihédrale de Limoges.},
Au niveau du pavé de l'église romane qu«
devait remplacer la cathédrale gothique, était
placée une tombe longue de six pieds. Elle
a été trouvée dans des fouilles récentes. Un
trait y figure un calice à large coupe, une
palùne et un livre. Au-dessous des ces em-
blèmes réservés aux chanoines qui servaient
Dieu par l'otïiande du saint sacrilice et par
la récitation de l'ofiice public, on voit une
épée, un bourdon et une pannelière. Le
jiieux chanoine enseveli dans ce lieu avait
donc fait le pèlerinage des saints lieux. Peut-
être avail-il servi Dieu dans un ordre mili-
taire consacré à leur défense. Nous avons
assisté à l'ouverture de sa londje. Sous la
dalle étaient des terres mêlées d'ossements
humains. Le tout recouvrait une sorte de
(1) Doininus Guitlelmus,
705 LIM DICTIONNAIUK
caveau de même grainiciir, fnimé de |iierros
jilalcs. Le diM'uiU y rcpusiiil les pieds à l'o-
riciit. Dans son ciAiie des iiilillralioiis calcaires
avaient IVunié des stalarlites lun;;ues d'un
ponce. Aiunni débris de vêtements ne s'est
trouvé parmi sl'S cendres.
Quatorzième siècle. — 1301.
■\- Hic i jncel | Domimis :
Barliioloincvs; de
Plalliea : presi)yler
qvi : o!)iil • die • fes
l(ivitaiis) V(irgiiiis) M(ari*) anno Dni
M CCC
Portail de canalicis
S. Ciric', clS. Jiilitainaierei', S. Mcial S. Blliol-
onievs S. Amaiidvs.
{Inédite) — {Eglise de Cliéiierailles.)
Ces inscriptions se lisent sur un tombeau
de l'église do Chénerailles. On nous per-
mettra de transcrire la di'scri|ition que nous
eu avons donnée dans les AntKiles archéolo-
(jiques. Ou y trouvera une preuve de ruli-
lité des inscriptions en apiiarence les plus
insignifiantes.
Ce tombeau a trois pieds de hauteur sur
une largeur d'un pied et demi.
L'église de Chénerailles (Creuse) forme
un carré long partagé en quatre travées sans
jiHiers. La porte, ouveite latéralement au
nord, est décorée, suivant l'usage de l'arclii-
tedure limousine, de voussures concentri-
ques en retraite, supportées j^ar de minces
colonuettescoitlées de chapiteauxà crochets.
Les nervures lines et légères de la voûte
s'appuient sur des consoles à fûls gi-ôles et
tronqués. Chaque travée est jiercée d'une
longue et étroite fenêtre plein-cinlrée. Tous
ces caractères bien positifs accusent en Li-
mousin la seconde muilié du xiii' siècle.
Notons aussi que l'église est sous l'invoca-
tion de saint I?arlhélemi ; on va apprécier
l'importance de ces renseignements.
Le tombeau est engagé dans la troisième
travée du mur méridional, à 1 mètres envi-
ron du pavé, il est taillé dans un seul bloc
de calcaire. Un cadre d'architecture embi'asse
les personnages, hauts en mo.vennede ipiinze
à vingt ccntimèlres. Enlièieinenl détachés
du fond, ils se distribuent, au nombre de
vingt-sejit, en trois scènes superposées. Nous
suivons l'ordre logii|ue en commençant par
le haut relief inférieur.
Un prêlre, revêtu de ses firnemcnis sacer-
dotaux, est couché sui' un lit funi'raire que
décorent des arcades trilobéiis. Les mains
sont jointes sui' la j)oih'ine. Sa tôle sereine,
mais endormie ])ar la mort, repose sur ini
riclic coussin. L'absoute, (pii clôt la céré-
monie des funérailles, vitsut de finir. Un
clerc vient d'adresser connue un dernier
adieu dans le chant du Hcquivscal in pare.
L'assistance entière, prêtres (!t pai'enls, dé-
file pour jeter sur ce corps gardé par la reli-
gion l'eau (|ui pnrilie. Selon l'ordre d\i liitucl,
l'ollicianl, vêtu de l'amicl, (le l'aube cl do
l'élole. marche en lèle du funèbre corlége.
LIM
704
Précédé par le sous-diacre jjorlant la croix
et le bénitier, il va lrem|ier dans ce bénitier
un asper>oir formé d'une petite gerbe d'épis.
L'altitude du célébrant est grave ; sa douleur
est contenue, comme il convienl à rhonime
qui a mission de prier sur les tombeaux et
de consoler les survivants. Plus jeune, mais
mûri par l'expérience de la douleur, le diacre
qui le suit laisse lin; sur ses traits une alilic-
lion plus vive. La tète s'incline connue si
ellesuccondjait sous le|)oids de son émotion.
Deuxjeunes clercs, faisant fonction d'acolyles
et piirtant des chandeliers, les suivent, lisse
détournent pour regarder le mort; mais leur
jih.Vsionoruie trahit moins l'altendrissenient
qu'une naïve curiosité. Enfants encore, ils sont
plus étonnés qu'émusà la vue de ce spectacle
lugnbie. Entre eux, marchent deux femmes,
|irobableu:ent les sœurs du défunt. Vôtucs
avec la sinqilicilé du deuil, le visage enve-
loppé par une sorte de guimpe, elles joi-
gnent douloureusement les mains et se re-
tournent avec angoisse j)0ur donner un der-
nier regard à celui que la tombe va désor-
mais leur cacher. Enlin, nn \ned du défunt
et connue afipuyés l'un suii'autre, un homme
et nnefennue semblent étrangers à tout ce
ipii se passe h l'i ntour; ils paraissent ne lire
que dans leur crjcur. L'homme, vêtu d'une
robe que recouvre un manteau à capuchon,
laisse tomber sa tête sur sa main droite. Sa
main gauche, cachée sous son nuuiteau,
sendjie presser son cœur comme pour en
contenir les battements. Les mots nous man-
(luent i)0ur louer convenablement la grâce
exquise, la variété d'expressions, la linesse
de s(uitiments qui respirent sur toutes ces
petites (igures. Les hommes impaitiaux re-
connaîlront l'art ingénieux avec leijuel est
comiiosée cette scène si difùcile à rendre.
Les draperies sont jetées avec une simplicité
[ileine de vérité, d'élégance et de goût. On
notera la forme du bénitier, du goupillon,
des vêtements sacerùolaux. Le défunt est
couvert d'une longue et souple chasuble
ronde, relevée sur les côtés pour livrer pas-
sage aux mains. L'étole et le manipule,
longs et étroits, et le collet de la cbasidilo,
sont semés de quatrefeuilles ou trèlles lan-
céolés. Tous ces détails si imperceptibles
sont finement exécutés.
Au-dessus de cette scène, un gracieux jie-
tit ange déroule une large banderole sur
huiuelle on lit, en caractères du xin' siècle
et sculptés en relief:
-f llic ; jaiTl i Dominus :
liaiilidloincvs: de
l'Iallica : luesliitor :
L'inscription se tei'inine, dans la partie
inférieure, par ces mots (disposés sur ii'ois
lignes, comiue la i)récédenle, mais avc<; des
blancs) (|ui nous font coimaitre la date du
décès du défunt et lAgo du monument :
Qvi I (iliiil • die \ : Vus
1.(1) V.. .Me. : (Virniiiis Maria-) anno Dm :
M» rcr. :
705 LIM D'EPIGRAPIIIE.
Un fait curieux ressort de celle iiiscrinliou
si siiiiiilo. L'église do Saiiil-l{;u-l,iiéleiiii de
Cliéiierailles est un peu antérieure au décès
de Barlliéleaii de la Place, arrivé on 1300 ;
elle a le même patron. No sonunos-nous pas
fondés ;i conclure qu'il en fut le fondateur?
Nous allons trouver la preuve do ce fait cu-
rieux dans le haut relief suivant. Onze ligu-
res y sont distribuées dans une composition
])yramidale. La sainte ^'iergo eu occupe le
sommet. Vêtue d'une ample draperie, cou-
ronnée comme une reine, elle lient sur sou
bras gauche l'enfant Jésus qui la caresse et
lui sourit. Un dais ouvragé abrite sa tôle.
Elle est debout sur un petit éditico percé
d'une porte gothique. Nous y retrouvons,
en miniature, les moulures, les colonnettes,
toute l'ornementation de la porte de l'église
do Chénerailles. Une inscription ne permet
pas d'en douter; on y lit, en caractères rem-
)ilis d'une pâte bleue et rouge: Portnli de
Cuiuilicis. Dix marches conduisent à ce trône
original. Saint Martial (s: marcial:), vêtu
d'un [iluvial ou chape à capuchon , coiffé
d'une mitre ornée, les gravit en agitant un
encensoir. De l'autre côté, un |ietitange tient
un flambeau. Le martyre de saint Cyr et de
sainte Julite, sa m6re(s: ciric: et: s: ivlita:
MATER : El" :), occupe la droite de la sainte
Vierge. Remarquons, en passant, que le fait
figuré ici diffère notablement du récit de la
légende. Les mains gantées, vôtu d'une ar-
mure de mailles que recouvre eu partie un
surcot, et coiffé d'un casque simple, un bour-
reau vient de frapper saint Cyr. La tête est
détachée du tronc. Sur ce jeune et gracieux
visage, le froid de la mort lutte avec le calme
de la céleste béatitude. Le corps s'affaisse
sur lui-môme; déjà les mains, naguère éle-
vées, viennent de retomber vers la terre.
Sainte Julite, sa mère, altend le coup falal
dont va la frapper la longue épée d'un bour-
reau. Agenouillée, les mains jointes pour
une dernière prière, pleine de calme, elle
recule instinclivement sous le fer par un
mouvement insensible. Dieu accueille ce
double sacrifice, et sa main montre le ciel
aux martyrs. Ce n'est pas en vain que coule
ce sang précieux. Il est destiné à purifier le
prêtre dont l'âme, rajeunie par l'immortalité,
est présenlée à Jésus porté par Marie. Age-
nouillé dans ce séjour do gloire, le défunt
Bartliélemi de la Place lève vers son juge un
regard plein do confiance. Il s'abrile sous les
vôlemonts de son sacerdoce, sou meilleur
titre à l'indulgence et au pardon. A sa droite,
saint Bartliélemi ( s : btolomevs : ) , son
patron, auquel il a consacré une église, le
présente à Jésus et pose sur sa tète une main
bienveillante et protectrice. Saint Aignan
( s : AMANVS : ), évoque, placé derrière, lui
assure, par un geste éloquent, un appui sem-
lilable. Comment [)ourrail-il trembler? Le
jiiédeslal qui sert d'escabeau à Marie est
formé de l'église même ([ue Barthélemi de
la Place éleva à son saint [lation. Saint Mar-
tial, apôtre du diocèse de Limoges, en a
gravi les marches. Une enfance divine ten.l
a Baithélemide la Place une main fraternelle
LFM
706
el lui sourit entre les bras d'une mère cou-
ronnée. Dieu lui-même ratifie sa pi'ièro. La
main divine sort d'un cadre de feuillages et
le bénil. Habitué à symboliser la grandeur'
morale par la grandeur pliysi(|uo, le scul[)-
teiu' du XIII" siècle a donné à la Vierge une
hauteur de beaucoup supérieure à celle des
autres personnages. Tous, bourreaux et
saints, nous offrent, dans leur élégance ex-
quise, les costumes civils, militaires et reli-
gieux du x!ii° siècle. Les souples cottes de
mailles, les mitres basses et légères, les cha-
subles et chapes do tous ces petits person-
nages sont il étudier par notre époque qui a
perdu le sentiment de l'élégance alliée à la
simplicité.
Deux consoles ornées de feuillage sup-
portent un troisième relief. Jésus-Christ
est attaché h la croix entre la sainte Vierge
et saint Jean. La douleur de ces deux com-
pagnons de la passion contraste avec la
douceur ineffable du demi - sourire de
l'Homme-Diou. Il accueille par ce tendre
regard un soldat coiffé d'un casque et dont
une main mutilée semblait porter un bou-
clier. De l'autre côté, un personnage à
ample vêtement implore à genoux le Sau-
veur. Ils représentent le centurion Lon-
gin, qui perça le côté de Jésus-Christ avec
sa lanco, et l'un des juifs qui ouvrit son
intelligence, comme l'aveugle Longin ses
yeux, pour reconnaître le Sauveur et procla-
mer sa divinité. En faisant d'autres conjec-
tures, on pourrait croire que Barthélemi de
la Place, avant do se consacrer à Dieu, a
combattu du glaive et de la lance dans un
ordre militaire. Lo soldat, ce serait lui; il so
recommanderait au Dieu dont le sang a lavé
les péchés des hommes, de même que,
prôtre, il so mettait naguère sous la protec-
tion du Dieu incarné. Peut-être faudrait-il
prendre notre description au rebours et inter-
préter ce sujet en commençant par le haut :
Barthélemi de la Place consacrant ses armes
à Dieu, puis embrassant le sacerdoce, puis
mourant. Tel serait l'ordre suivi par le scul-
pteur. Nous ne savons ce que figuraient les
deux appendices mutilés placés sous les bras
de la croix. Y faut-il voir deux ornements
sans signification? Le soleil et la luno qui
accompagnent la crucifixion se figurent tou-
jours au-dessus des bras de la croix.
Quoi qu'il en soit, la variété d'expressions
rendue avec tant de bonheur en ce petit
monument le recommande à ceux qui igno-
rent ou dédaignent la sculpture gothique. Il
faut avoir la main heureuse pour exprimer
avec ce sentiment la douleur dans toutes ses
nuances, les saintes joies du martyre, la
confiance de la prière, l'amour maternel et
filial. Je lis sur tous ces petits visages; leur
émotion me gagne, et je me laisse attendrir
avec eux. En revenant au paganisme, la
renaissance coucha des cadavres savamment
étudiés sur les cercueils. Les tombeaux
ne furent plus que les succursales des
salles d'anatomie; la correction avait tué
l'expression.
707 LIM
1306.
Hic jaccl (lilecliis
Dfo el liuiii' (1) Fiaier
Pelrus de Villa
saccnlos ilevoliis
cl pivdicalor egrc-
gi'.T[r oliiii iii
feslo li'. Lurc evaiig.
ail. Diii sT. CGC vi
{IiiMte.) — (N.vDAun.)
Les Jiicobins avaient viaiivicnt lecult(Mles
souvenirs. Celte épitiiiilie se lisait aussi dans
le cloîtic de leur mimastôre de LiniOj^es, sur
lo mur du cliapitre.
1311.
nif.TIO.NNAmE MM 708
Kox pie, ivx loriis, pji-tas itia dulcis a morlis
Liberet a poilis liiiiic perpétua; pcto morlis.
(M$s. liKArMiisMi.. fl Mémoires de la Société
ttrcUéolotj'ujue du Midi , à Toulouse, 1. 111,
p. -loi.
On lisait cette inseription, gravée sur une
bande de cuivre en lettres ieiii|)lies d'un
émail rouge et bleu, autour du tombeau Ciiu
cardinal de la Cbapelle-Taillefer. lîcaumcs-
nila laissé un dessin de ee tombeau précieux;
il est conservé à la bibliollK'ijue mazarinede
Paris. La noie suivante, lrès-[ieu connue, y
est réunie :
« Ce tombeau, qui est un morceau de golhi-
cilé superbe, tant par la lichessi.' de la ma-
tière Que pai' l'excellence du travail, est dé-
monte pièce par pièce, et entassé dans l'al-
côve d'un dos chanoines. Il a resté longtemps
dans un grenier, d"où on l'a tiré pour faire
place cl du Jjlé qu'on, a eumiagasiné; les
Ilic jnoet frai
Guido HasUt'rii
sacei'dos et prcdi
catur (|ui ubiit
an. Dni. m. ccc xi
\ni Kl. Ndvciiibiis.
11. jacol hic frai.
.•Vy. de Ainljazaco
(Inédite.) — (Nadaud.)
Dans le cloître des Jacobins, entre le cha-
pitre et la chapelle de la Congrégation, se
lisait l'épilaplie précédente.
1312.
Fama, geuus, inoies, qnid opes prosiiil el honores
Aspice qui lueinores, fiige iabenles subiio res :
Eccc sub bac cella silus est l'elrus, plaiige, Ca-
Occubiiil sU'lla lua, inoilis llaiilc iJroceila ; [pella.
Pelniiii pelia legil : heii ! sub pelra modo degil,
Qui li'ges legil, qui loi boua scripla peiegil,
Fomes jusliii;e, caslus, plus, arca sopliia;,
Islius ecdesix fuiidalor honore .Maria;,
Coiislaiis ellenis, paitus sibi, laigus egeiiis
llic fuit, indigenis sua pncbnis et alienis,
Consilitiui régis, leguin piofcbsor et a-ijui,
Multiplicisqiie grcgis paslor lïiil aiicliora logis,
l'r.eses A;.;iMineiisis, lux sedis l'arisiensis,
Carcassoiiueiiî'is postlia;c aniisies elensis,
Laudibus aiinosa quasi sole novo radiosa,
Fil mage faniosa taiilo pastore To!osa,
Cui l'elix onien (ledit, ac a ciinline iionicn
Ui'l s l'iicnesiiiia, cecidii nei is iiule ruina ;
Aniio niilleno lerceiilo duodcno
Tradiius ad funus, culiliir cum Iriiius el iiiuis,
Pneiiinalis octavis, obilus. . . . siluabis
Parce sibi, Chriaic, .Micbacl, tu sancte, rcsislc
Doenioiiio ; uislc baraihruiii ne sciiliai iste,
^1) lluiiiiiiUiut.
morceaux frottent les uns contre les autres,
et l'elligie du fondateur périclite, [lendant
que les chanoines mangent les revenus qu'il
leur a fondés.
« Ce mausolée a sept pieds huit pouces
de long sur trois pieds un pouce de large, et
deux pieds neuf pouces de haut ; sur lequel
est couchée l'elligie du cardinal, en habits
ponlilicaux, la tète sur un coussin, et les
pieds a|iiuiyés sur un chien, couché tout de
son long sur le ventre. Auxquatie extrémi-
tés des coins, sont qualii; trous écrouis, où
se mettent des pomiuetles à queues vissées,
qui y restent conlinueltemenl, excepté les
jours d'anniversaires, que l'on b's ôlait pour
mettre h leur plaie, du côté de la tète, un
chapiteau ou catataUpie fait en forme de
dossier en relief, haut de trois pieds huit
pouces, large d'autant, y comprenant les
deux anges qui le iiorlent.
« Le tout est de cuivre jaune assez épais,
et tout de pièces de lapporl. Le chapiteau ou
dossier est tout d'une pièce ; du moins, tout
lient ensemble par assemblages ou j>ar ri-
vures.
« La statue est tout d'une |iièce jusqu'aux
geiujuils, qui sont séparés des jambes et des
liieds, (jui ensemble font trois pièces; les
mains, ava!it-bi-as elle manipule, une autre;
le chien, une autre, ainsi <|ue le coussin, et
la table, une autre; la gorge renversée pa-
raissant faire l'épaisseur de la tablette est de
quatre pièces ; c'est-à-diie que chaque faco
est d'une |)ièce; les (juatre pouunettes, quatre
antres pièces; les quaire faces iln cor(iS de
l'urne s(uit aussi u'une pièce chacune, et
bien adaptées par des visses de cuivre, et
arrêtées par dos écrous de fer à une solide
menuiserie de cœur de chêne, qui est en
dedans, servant decliAssis massifs, à chaque,,
face, pour empêcher tpie rien ne se bos-»
selle. La tablette est adaplé(! de même sur
une semblable menuiserie. (Juant au dernier
socle, il est aussi de (jualre pièces, savoir:
une pièce pour clia<pie face, et adaptée do
même, mais h un madrier. Tout cela ne laisse
rien voir (pTune masse de cuivre, los joints
étant parl'ailemrnt bien réunis.
709 LIM D'EPIGRAPIIIE.
« Celto urne (Hait pos(^e sur un soolc do
pierre, élevée ili' deux pieds et demi, et eii-
o
gollii-
tourée d'une grille de 1er à liuce.tux
ques, terminée |)ar des pointes et t;issettes
de chandeliers, pour y mettre des cierges eu
tem[)s et lieu.
« Les pommettes sont de cuivre jaune
tournées, et, dans leurs couleurs, elles re-
IH'ésentent des espèces de cassolettes, ou
jilulùt de lampes à visse.
« Le coussin est aussi dans sa couleur
de cuivre naturelle, mais ciselée eu manière
de Ijroderie, avec des glands frangés aux
quatre coins.
« De la ligure, le corps de la mitre, le vi-
sage, les mains, les manches, le manteau ou
cliappe, l'aube, la rohe, les bouts de jambe
et les champs de pantouflles, tout cela est
aussi de la couleur naturelle du enivre.
Hais les bordures de la mitre, ses lambre-
quins, le chaperon et .'•a bordure, la bordure
du manteau, les bordures des passages des
bras, le manipule, la ceinture et l'étole, ainsi
que la bordure des pantoufïles, sont émaillés
et dorés d'or bruni, et chargés de chatons,
qui autrefois renfermaient des pierres Unes,
telles que éujerauiles, toiiazes, chalcédoines,
crisolythes, bérils, sardoines, grenats, sa-
phirs," rubis, tunpicises, etc. ; mais, disent
.es chanoines, aiu'uns diamants blancs. Cet
émail est de fleurons en bleu et en rouge
sur champ d'or poli. Ces tleurons sont en
petits rinceaux courants et Ibrt délicatement
faits.
« Le bas des joues, les dessous du nez et
le menton sont pointillés au ciselet pour
imiter la barbe fraîchement rasée ; ce n'est
pas ce qu'il y a de mieux dans l'ouvrage,
quoique le plus admiré par le plus grand
nombre, mais qui n'est pas la saine partie
des juges qu'on doit écouter.
« Quant au chapei'on, il est totalement
gi'avé et émaillé en échiquier de ses armes,
qui sont d'or, burelées de ginniles de huit
pièces, coui'onnées d'une couronne de comte,
et sé|)arées jiar un auli'C l)!ason d'or, à la
fleur tie lis d'azur. Ce blason a pour cimier
son chapeau de caidinal.
« Sur le dos de ses mains, cpii sont gantées,
étaient deux, grosses pierreries, une sur
chaque main.
« Le bas de l'aube, bien ciselé en façon
de dentelle.
« Le chien était et est aussi de la couleur
naturelle de cuivre.
« La table de la tablette, aussi de sa cou-
leur, mais bien polie.
« La gorge renversée de la tablette, et qui
parait formel' la couverlui'c émaillée tl'or, de
bleu et de rouge, c'est-à-dire couverte de
deux lignes de lettres gothiques sur fond d'or
bruni ; les [uemières et pi'incipales lettres
en bleu, et celles des restes des mois en
rouge.
« Les quatre faces de l'urne sont en tout
de la couleur naturelle de cuivre, sans au-
cuns énuiux ni dorures. Les ligures sont
presipie d(! relief, d'un pouce à un pouce
et demi de saillie sur sept pouces de huu-
LIM 710
teur. Elles sont tontes dans des niches qui
ont toutes un pouce huit lignes d'enfonce-
ment, 01 nées ;i lagotlii(pie.
« Le chapiteau ou dossier est de môme
matière que tout le reste, et représente deux
anges, tiers de nature, tenant chacun, d'une
main, un manteau frangé au milieu dutiuel
est le lit et l'elligie dudit cardinal, jiortés
sur un poêle par un prélat, un magistrat ou
un noble, un chanoine cl un diacre, lesquels
tiennent chacun un coin du drap mortuaire.
Los deux anges ont chacun un |)icd ap|iuvé
sur des nuages qui terminent le bas, et le
liras à demi tendu, disposé poui' porter un
chandelier Ji trois bianchos. Sous les nuages
sont deux queues du même métal |iourlicher
dans les trous h la place des cassolettes : ces
queues ne sont point vissées. Le tout est
surmonlé par deux écussons accolés : le pre-
mier, d'or à la fleur de lis d'azur ; le second,
burelé d'or et de gueules, une couronne de
comte portant sur les deux écussons, et sur-
chargé du (:ha[)cau de cardinal avec les cor-
dons. Ce côté est celui qui est pour être du
côté de l'efligie.
« Le chapeau, les nœuds, les anges, les
jilis iiendaiits du manteau, la frange, la pe-
tite eliigie, le poêle et les quatre jiorteurs
dudit, les nuages et les deux queues ; tout
cela est couleur du naturel du cuivre.
« La couronne garnie de pierreries est
d'or bruni et d'émail.
« Les blasons, d'or et d'émail, et le petit
champ, hermine d'émail blanc hermine de
sable.
« L'envers de ce chapiteau est le dos des
anges ; et la chappe du manteau gravée eu
échiquier des mômes armes, comme au cha-
peron, et laisse voir par le haut une large
partie de l'hermine émaillée, et les armes à
contre-[iied de l'autre, c'est-à-dire que le
burelé qui est au premier, et la Heur de lis
au second, émaillée comme les autres ; j)our
celles d'au-dessous en échupiier, elles sont
smiplement gravées, et non émaillées.
« Les chandeliers sont de leur nature de
cuivre, et les deux du pied ont des queues
vissées connue les cassolettes.
« Les chanoines disent que, dans les
guerres de la religion, h's protestants pillè-
rent l'église de la Chapelle-Taillofer, et enle-
vèrent les pierreries qui décoraient cette
image. »
On ignore le sort qu'a eu ce tombeau re-
marquable.
13-22.
Hic jacet magisler i
Slepluis Maleii. pic
biter et canoiiicus
hiii'u ecclie qi. (1) vivat
iii Xpo. cl i ci' (2) anima
requiescat iii pace. aiii
(1) lliijits ccclesie qui.
(2) Clirislo cl ejus.
711
LIM
V ; vd'
qi oliiit ; V ; yd'. (i) julii
:iiio Diii M" cr.c° xxu
{Inédilc.) — (Cubiuct île M. Muicl de Pngnac.)
Etienne Malcu, |»rtMrc et clKUioiiic de l'é-
glise de Saint-Junieii, luoit à l'dge de qua-
ranle ans, a laissé une chronique de son
église, riclie de faits inlOressants pour 1 his-
toire locale. Il y eut toujours des antiquaires,
niùme au xiV siècle, et .Aluleu ne fut pas un
(les moins recouiuiandables. Dans un prolo-
gue qui n'est pas sans élégance, il nous fait
roiinaitre les sources auxquelles il a puisé.
Par leur transcription, il a voulu déposer
dans le livre d'un iieniétuel souvenir les
faits qu'oublie trop souvent la fragile hu-
manité. 11 a recueilli le témoigMiage des hom-
mes dignes de foi, les lettres authenlKiues
et les chroniques anciennes ; il a mis à con-
tribution les livres de l'église de Saint-Ju-
nien, ceux de la cathédrale de Limoges et de
l'évéquc Uaynaud ; il a exploré les archives
des monastères de Saint-Martial, de Saint-
Martin et de Saint-Augustin de Limoges ;
cntin, les inscriiitions tracées sur la pierre,
dans les lieux remarquables, ont été transcri-
tes par lui, alin que celui qui voudra les lire
ou en prendre connaissance, malgré leur
ancienneté, les trouve modernes iwur l'a-
gréable récréation de son esprit ( in proloy.,
p,8). Cette chronique, restée inédite jusqu'à
nos jours, vient d'être publiée avec autant
de conscience (jue de succès par notre ami
l'abbé Arbellot.
1323.
Qui legis isla, scias, Galleri, Jusl' Helias
Moiih' ornai' liic proli dolor esl liinmlat'
rniilens, facmul', cui decsl piclalo sccundus.
Impia mors, ciijusmorsii clauililiir liui'
Vila plaçons, luimilisliic paslor cgcniis ovilis
Flens iristi morte, Dcus iuiic pi» eslo precor le.
Sis silii ppilia (i), viu-c via, virgo Maria. Amen.
Posl âiios mille lerceiTisex qlcr (3), illc
Tradilur'ad funus. anus seddemilur umis
Tercia lux orilur poslquâ sacra crux rcpil' (i).
(Iiicdiie.) — (N.vDAiD.)
Ce souvenir d'un curé de la paroisse do
Saint-Pierre du Queyroix de Limoges était
gravé sur une [lierre calcaire incrustée dans
le mur collatéral, près de la chapelle Saint-
Jacques. On y voyait aussi les armes du dé-
funt formées d'un cliamp plein dcvaiis. Nous
n'avons pas besoin de rappeler (pie les signes
en forme de U qui terminent la plupart des
mois remiilaceiil le plus souvent une leriui-
naisoii en us et quelcpielois une terminaison
en is. Au dernier mol ce signe tient lieu de
la syllabe ur.
^ 1323.
Hic jacet Dnûs llelias de Campaiiis
caiiohic" Leniov. ac
capellaii" de Aniiexoiiio qui
(l)vi./«s.
(2) l'ropiliii.
DlCnO.N.NAItlE LI.M 714
obiil nonas ociobris an
no Diii u. ccc xxni Âla
ci' rcquiescal in pace. Amen.
(Inédile.)
Ce chanclain ou curé de Nexon csl enseveli
dans la chapelle de la cathédrale de Limoges
consacrée autrefois sous l'invocation de
saint Jean -Baptiste. Cette éjùtapho était
incrustée dans le mur vis-à-vis l'autel.
Ilic : jacet : maglsler :
Alcxandcr : quondam
vicari' luii' ccclie qi (1).
obiil 11 nonas deceni
bris anno Dni m ccc xx.
(Inédite.) — (Cailicdrale de Limoges.)
Des fouilles opérées, au mois de mars 1830,
dans la nef inachevée de la cathédrale de
Limoges, avaient pour but de'faire connaître
l'état des fondations. Elles ont mis au jour
des sépultures nombreuses : celle de maître
Alexandre, vicaire, ra[iportée ici ; la tombe
de Guillaume Baudouin, inscrite plus haut
col. 702, avaient seules des inscriptions.
Les caractères de la première sont assez
semblables à ceux de l'épilaphe de Maleu,
décédé deux ans auparavant. Seulement les ï
ont perdu le trait délié qui rattachait leur
courbure inférieure à la barre ondulée du
sommet.
1324.
Hic jacet B. de Nova Villa quondam vicarius in
ecclesia Lemovicensi, qui obiil xvi kaleudas au-
gusli anno Domini m ccc quarlo.
(Inédile.) — (Lecros.)
La place de l'Evécau ou du cloître de la
cathédrale de Limoges fut fouillée en lll!*,
à l'occasion des tiavaux du palais épiscopal.
Les fouilles lirent découvrir cette tombe
d'un vicaire de la cathédrale. Elle a été
employée dans le pavé de l'église. Les pas
des fidèles rendent aujourd'hui l'inscription
à peu près illisible.
1330.
Vir devoi' aniino sup cllia lolus.
Laiacos dicl". niorlis ceilaniie vici'.
Hic voluil poiii. patruo coiucl' Hugôi.
Morib» Z vila succcnlor liic alq ; levila.
Tulsii. -îÉ- CNcplis. pplo dans docniala lëpli.
Posl annos mille, ter. c. 1er. -Z- x. obiil illc.
Kl fuil augusli posil» sub legmic busli.
Luce bis. x. j. q;. sibi qcquid fecit iniq;
Parce Jliû. more que corde gerebal-Z-ore
Cù supis el ci côcede locû requici Amë.
ViV dévolus animo super eilieru lolus,
Liiiaces diclus, mortis cerlamiiie rirlus, ,
Ilic voluil poui, pniruo eoiijonclux llugoni ; <
Moribus et vita succcnlor hic nique levila,
Fulsil et cxemplis populo dans dogmala lenipti.
Posl nnnos mille 1er cenlum 1er el dccem obii ille
El fuit iiuijusli poxiius sub legmine busli,
(I) liceUsiiv qui.
715 I.IM IVEl'IGU
Lhcc bis uiulecimn {que on (juiirtu) sHii (pùilquid [ecit
[iiiKInum
Parce Jesu, more (/«em corJe yerebul el ore
Ciim stiperis cl ci ciDicedc locuiit reiiuici. Amen.
{Inédite.) — (CutSiédralc de Limojcs.)
Le sous-chanlre dont celle pierre garde la
mémoire n'est pas aiitreioent connu. "Son
é|)ilapiie, gravée sur une pierre calcaire, a
treize pouces de largeur sur di\ |.ouces de
hauteui'. Les lignes sont allernativenient
peintes en bleu et en rouge. Cette inscription
nous fournit lé plus ancien exemple de l'é-
crilure de la qualriènie époque ou gothique
carré. Le système s'y trouve formulé tout
entier. Dans l'alpliabel de cel Age les majus-
cules sont convenlionnclles, les S de deux
formes, à pansa droite et à panse brisée.
Les abréviations sont indiquées par un trait
horizontal ou i)ar un crochet [lénétranl dans
les haslt's des lettres débordant la ligne gé-
nérale. On remarque que lanlùl, tout en em-
ployant la minuscule, qui est le type du go-
thique carré, cette dernière a retenu les ma-
juscules de i'ûge précédent, et que tantôt,
les majuscules conventionnelles nées du
gothique carré sont présentes. On pourrait
donc croire sans invraisemblance que celte
inscription est postéi'ieure à la date qu'elle
exprime. Avant 13G0, nous ne trouvons
qu'une autre inscrijjtion où cette écriture
soit employée : c'est celle du cardinal de
Mortemar, inscrite à la colonne 714.
Quelques personnes ont trouvé diÛIcile
l'interprétation du mot bustuin, et du vos
qii'il termine : Et fuit augusti positus sub
tegmine biisli. Nous croyons (ju'on a voulu
dire que Lajaces fut enseveli dans le tombeau
de son oncle Hugon. Un peu jdus haut, l'é-
pilaphc dit exi)resséuienl qu'il vo:ilut lui
être réuni : Hic voluit poni palruo conjunctiis
Hugoni. Le sens du mol bustuin n'est pas
douteux. Nous citerions vingt textes où il
seit à désigner un tombeau.
Coiiliiiet hoc buslum GoborUiin fionte venuslum.
Corpore robiistuiii, iiiovum moderamine juslum.
(Yoijncja littcr. de deux Bénédict., IL-i'i.)
Sub Clara liliilo credilus est lumiilo
Ordine post jiislo iraiislaliis ab hospile busto,
Hiec luiiiba propria; claudiiiir ecelosia.
(/■/., i*.,51!0.)
Un auteur du Limousin donne à ce mot
la même signilication : « Apud Chambaret
cernitur bustum Dulcissimi quem [)r;esuleni
Agenni sanctœ Fiais acta fuisse déclarant. «
(Gaufr. Vos. ap. Labb, 11, 286.)
1331.
Siiblioc bumili loto jacet FialerBernardiisGiii-
doiiis, ordiiiis Fralium Priedicatoriini, posliinii-
luillas pcr Ilaliaiii, Galliain el Flaiidriain lega-
lioiies aposlolicas, prinuim Tudemlis in Galla;-
cia, deindc Lodoveiicis cpiscopus in Gallia
Narbonnensi : qui aiiiniani c;clo reddidit aniio
DicTioNN. n'Li'iGRAPiin:. L
vrillE. I.IM 7U
salulis M. ccc. XXXI die decenibiis. Kcipiicsral
in pace. Amen.
Bernard de la Guionie, dont cette épitaphe
modeste consacre le souvenir, fut iidiumé
aux Jacobins de Limoges. Sa science el sa
|)iélé l'aiipelèrent aux plus hautes charges de
l'Eglise. Il a laissé des écrits intéressants sur
l'histoire du diocèsi' de I>imogcs. Labbe les
a publiés dans sa Nova liibliotheca inanus-
vript. librorum. Ils coiisistent dans : 1° une
Vie (les saints du Limousin, 1, G29 ; 2° Noms
et gestes des dragues de Limoges, 11, 21)5 ; 3*
Histoire des ordres de Grundinont et de VAr-
lige et du monastère de Saint-Augustin de
Limoges, II, 273 ; Epitres diverses. II, 513.
On trouvera une 17e de lîernard de la Guionie
dans le même recueil, il, 820. Elle contient
une énuméralioa assez complète de ses ou-
vrages.
1335.
Hic jacet re in Xpo pr et dîïs. . . . elr'
pfulgid' sien niorib' sctile doc . . al' ([ui
fuil epsAmicodorêcs el Vivariens
ac sacio sce Piouie eccei [isliit canliâl
ordiât' qui de Morluoniaii suam oTiglë
ûil et in pnli lo ni nal' esl
sepui s fûdavii s
ces et Car
laie ad re
rum ; puer-
. • in die vnis
ora nona
. . XX» V"
[luédiic.) — (.4 Mortemar,)
Une transcription opérée eu temps utile
nous permet de restituer cntte inscription
tout entière.
Ilic j;icet reverendissimns in Ghrislo paier et
dominas doniinus Pelrns, prœfulgidiis scienlia,
moribus el sanclilale decoralus, qui fuit cpi-
scopus .^ulissiodoreusis etVivariensis,ac sacro-
sancl;e Roniaiise Ecclesia; presliiler c;iidinalis
ordinaliis; qui de Moriuoniari suam originem
traxit, et in prsesenli loco iild fuit naïus, esl
scpultus. In que loco très ordines. fundavil scili-
r.L-l CaïUisienses, Auguhlinenses el Carmelilas,
el nnuiu linspiiale ad recipiendos paiiperes, el
cei'lum nnmeruui pucroruni inslrui ordinavit ;
el obiit in die Veneris sanctâ xvnj mensis apri-
lis, horâ nonâ, anno Doraini mccc xxxv».
Les auteurs ne sont pas d'accord sur le
nom de famille du célèbre personnage dont
cette épita[ihe garde le souvenir. Selon le
P. Bonaventure de Saint-Amable, il était de
l'illustre famille de Rochechouart-Mortemar.
S'il faut s'en ra|)|)0rter à l'abbé Lebeuf, qui
]iuise ses renseiguemehts dans un auteur
presque contemi)orain, il était d'une famille
médiocre; son véritable nom était Pierre
Gouin, qu'il latinisa in celui de Galuani ou
Govani. Sou père était un simple habitant
du village de Mortemar, et ce fut par le nom
du lieu de sa naissance qu'il se fit connaître
23
I.IM
idus coininunéinoiil. Leboiif ajouli; que sa
inùre étitil île lu niôiue province, mais d'une
origine plus illustre i]uu le père, puisiiu"elle
était issue de la noble faïuille de Baignae,
entre lîellac et Saint-Bunuet. Ce diTiiier f'dt
semble ne i>as eoiiliriiicr ce cjuc dii cet au-
teur de l'obscurilé de sa coiuiilion. ( t".!".
BoNAV., m, 080 et C22 ; el I-icbei i-, Hist. des
erêqurs d'Auxcrre, 1,501, édit. (Juaulin. )
Si le 'lom du cardiniil l'Ierre est douteux,
ses bienfaits sont iuoniestahlcs ; la fonda-
lion de trois j^ramls monastères, l'établisse-
ment d'un bùi)ilal et <run collège où douze
écoliers pauvres devaient être gratuitemeit
élevés el nourris, sont autant de titres dura-
bles à la reconnaissance de la [lostérité. Le
bourg de Mortemar mallieureuseu)ent n'a
pas eu assez d'imimrtance j'Our l'aire preuve
de reconnaissance. L'ancienne église paiois-
siale, dédiée à saint llilaire, et (ju'on con-
jecture avoir appartenu à la chartreuse, est
en ruines; la porte jtrincipale est seule en-
core debout. Le grand couvent des Carmes
abrite une bi igade île gendarmerie ; l'aute
d'entretien et d'emploi, il toudje en ruines ;
l'église des Augustins est devenue l'église
i)aroissiale ; une petite parti.' du couvent est
transformée en iiresbytère. Quaui h la tombe
élégante et relevée de terre du bienfaiteur de
ces lieux, elle a péri avec l'é.^lise qui l'abri-
tait. La dis|>osition de cet é litice était fort
curieuse. Cette église, nommée le iMoùtier,
reliait les deu\ églises des Augustins et des
Carmes, bâties parallèlement l'une à côté de
l'autre. Le Moùtier, oii était enseveli le car-
dinal, allait d'un sanctuaire à l'autre. Vivant,
Pier:e de Mortemar |)ouvait ainsi assister eu
même temps aux prières Jes deux commu-
nautés qu'il avait fondées. Après sa mort,
les voix des religieux des deux ordres se
réunissaient sur sa tuiiibe.
L'épilaplie que nous r ipportons, inscrite
sur une pierre calcaire, était brisée et ser-
vait de Jalle dans le grenier d'une maison
du bourg. Tous les fragiiients n'ont pu ètie
retrouvés. Nous devons ce (jui a été sauvé à
M. de r.éon. Il a bien voulu l'accorder h no-
tre demande. Ln 1820, tombeau et épita|ilie,
tout était en place; une transcriiition faite
alors s'est trouvée d'une eiitièie exactitude
et nous permet de restituer les lacunes eu
toute assurance. Cette épitaplie prouve ,
contre le doute émis par Lebeuf, (pie le car-
dinal était bien fondateur des maisons reli-
gieuses (lu'on lui attribue. D'autres témoi-
gnages non moins positifs et très-nombreiix
rendent celte assertion incontestable. Nous
regretlons ipie . pour se donner gain de
cause, Lcbenf ait mutilé celte inscription.
Nous reeomma idons celte leclilication liis-
lorique ;i ses savants éditeurs, MM. Clialle
et Uiiantiii.
.Moriemar, situé an pied des inonti'gnes,
occupe une pla ne marécageuse cpii doit son
nom à ci'tte circonsia ice (Morlunin nuire);
Mortemer, dans une foule de litres.
Les caractères, beaux el réguliers, appar-
lieiincnl excepiioimellemenl au golluqiic
carré.
WCÏIO.NN.VlIli: LL\1 715
liic j:icct Aymcricus de Moilia ciiondain pr'iot
Arligii', ciijiis anima roqiiiescal in pace. .\moii.
obiil m il. doceinb. aniio Dni m(xc xlvii.
{Iiiédiie.) — (A l'Anige.)
Ces sim|iles mots, gravés sur une tombe
dans la chapelle de la N'ierge, aujourd'hui
de Saint-Laurent, au monastère de l'Artige,
indi(pientla si'puHuredu (piatorzièmepiieur.
Il tint un chapitre général et prolongea la
durée de cet oi'dre rigoureux que la cora-
meudc devait faire périr.
13il.
Iliij'.iscaîionici sedis, 1 ielalis amici
Te iliic >4!;jro;iay miserere prccor Nicliolay
De Poilis dicli Fulcoiiis, jaiii iiecc victi.
Pnuteiis, discrctiis, liiimilis, fiiil ipsc quietus,
lllii^ni nains de sanguine, vir moderaliis,
Pluribiis onialns lilulis, bene morigeraïus.
Hic de Cliansaco, liimulo mine clausiis operco,
E((lesi:c recior fneral, juvel liiinc prece leclor.
Mnilis providil, raiiiiilari quos sibi viJil,
Qui sibi Sic vivil. Sine niunere ncmo redivil
0 Nicliolae ! honic morlis prosliaris agone,
Qui diim vivebas mendicos sepeliebas,
Ex prccibus quorum teneas regnum superonim.
0 C.brist; sanclis socielur ul iisle
Yiso inaiis s;ella, sila coram me^Mlira canilla (sic)
In muilica silla fae iiun seiilire flagella,
Atlis el super aslris quiescal el iste.
Aniio iiiilleno unceniUMi, 1er quatuor dcne
Ti'.ulinii ail iiiiKis, annus sed luIllLur iiniis.
Magdalena: que die situs jam abfuil iste
Cuiias eorum inemoreslo suique suorum.
[Inédite.) — (Nau.u*.)
Nicolas du l'uy-Faucon, chanoine de Li-
moges et curé île Chansac, était enseveli
dans la chai)elle de Saint-Jean-I5a|itiste de la
cathédrale de Limoges. Cette inscription se
lisait sur un (lilier à la gauche de re:;lrée.
1330.
llic : j.icel : bone | memorie | Dniis j Rai-
iiioiidiis desloi Crispinoi decan'(l)| ectclesie
Sli Slep'.iani qui) • oliiil ] xu | kl ] oelobrisi
anno \ Uni m • ctc i (linqagosimo ; Aia \ ei* •
lequiescal i in ; p\ce : .\men i
{liiiililc.) — (Cathédrale de Limoges.)
Celte inscription, en caractères du xiii' siè-
cle, ou plutôt de la lrol^ième époipie, fuit lo
tour d'une grande ilalle de granit, haute do
six îi se|it pieds, placée dans une chapelle
inachevée im la nef de la cathédrale de Li--
moges.Un trait énergiiiue el spirituel entaillé
sur la pierre représente, dans des piopor-
tioiis ]ilus grandes que nature , un prêtre
revêtu des ornements sacerdotaux el couvert
de l'aumusso. Par une inconséquence assez
coramune, ses pieds se montrent debout sur
im pavO e;i perspeclive, el (:ei>eiidaiil sa lùle
(1) Iki nuits.
7i7
LIM
DEPIGU.U'UIE.
MM
718
reiioscsurun coussin; ses yeux sont fermés
par la mort. A celte inconséijueiioe près, ou
louera la sagesse d'un dessin si énergique
dans sa simplicité.
Le (Joycii Hainiond do Saint-Crépin, dont
cette dalle déplacée recouvrait la sépulture,
|iaraît on celle (jualilé dans un acte de 1312.
Sans Taulorisation du cliafiitro de Saint-
Etienne, dont dépendait Tégiise de Hosiers,
les consuls de Masléon, village de celle pa-
roisse, ayant bàli une église et l'ayant dotée
d'un chapelain , furent condamnés à une
amende considérable. Une dernière transac-
tion , signée de Rainiond de Saint- Cré|)ia
autorisa l'exercice du cul le dans leur église,
en uiainlcnant les droits du curé de Rosiers.
1330.
Helias Corail! reqiiics, perpeliiUDiqne (lies . .
. . . cantor Lemovic. fuit liic
niunificiis, vas iiionim, pacis Pinicus . . .
. . . obiil vn idus februarii m ccc l
Un Hélie Coralli , chanoine de la cathé-
drale de Limoges , termina en 1271 , un
ditlérend survenu entre celte église et le
monastère de Saint-.Marlial. Le défunt, dont
nous enregistrons ré[iitaplie, conservée au-
trefois aux Jacobins , serait-il le mèrne que
cet Hélie Coralli, à quatre-vingts ans d'inter-
valle? Ce serait un exemple de longévité
bien remarquable.
Me ecclë Lem. (i) redores etlilicii dicle ecdesie
fecerunt fier!
co quiiito Gallerus lo piniicr me fec.
[Iiiàliic.) — (Lecros.
Un aigle en bronze servait, avant 1790,
de pupitre de chœur dans l'église cathédrale
de Limoges. C'est dans le bec de cet aigle
que l'aquilaire ou chanoine hebdomadier
déposait le billet contenant les nominations
aux postes qui venaient à vaquer pendant
sa semaine, et auxquels il pouvait pourvoir
on vertu de sa chaige. On reflète à Limoges
une curieuse anecdote à laquelle cet usage
donna lieu en 1790, mais elle n'est pas digne
cJe la gravité de ce recueil. Gautier le pintier,
c'est-à-dire le fabricant de vases d'étain et
de plomb, était donc un artiste comme ceux
de son lemps. La corporation des pintiers
était nombreuse à Limoges; M. Leymaiie a
j)ublié ses statuts; le texte original est aux
archives de la mairie de Limoges.
Capsa prescnli Aicii sunl ossa beat!
Confessoris discipuii quoque Marquclialis,
Quani fabrcl'ecil frater Mardis de Briderio
Aiino mitleiio, bis cenuim, bis ocUiageiio.
Ces vers se lisaient sur une châsse d'ar-
gent de l'abbaye de Saint- Martial. Le frère
Marc de Bridier était, au xiv" siècle, sacris-
tain de cette abbaye.
Quatrième époque. — Gothique carré. — De
13G0 à IbiO.
Pendant la troisième é|ioqiie, on voudra
bien se le rappeler, les capitales golhiijues
(I) Ecclesin' Lemoricensis.
des manuscrits ont élé employées exclusive-
ment dans les in•^criplions. Nous n'avons
trouvé que deux exceptions à cette loi,
l(!s tombes de Lnjaces (1330), et (\n cardinal
dit Mortemar (133o). A dairrde 13G0, la ma-
juscule est remplacée par la minuscule des
manuscrits et réduite à son rang de capi-
tale; on voit la majuscule ainsi employée
dans un grand nombre d'inscrijitions et no-
tamment dans la fondation de Cramaud, h
Biennac; souvent mèuje elle disparaît entiè-
rement. Une majuscuh! carrée et algue sort
de la minuscule et raccompagne : la tombe
du chanoine Lajaces nous en olfre un
exem|)le.
Le gothique c irré des inscriptions n'est
donc autre chose que la minuscule des ma-
nuscrits. Il esl bon de remarquer toutefois
qu'il prend dans les inscriptions une fermeté,
une précision arrêtée et aiguë, commaadées
par son usage monumental. Celte écriture
n'est pas sans de graves inconvénients. Si
elle i)ermellait aux écrivains d'allonger les
textes, grâce à ses lignes por|iendiculaires
constamment dépourvues de boucles et de
contours, en revanche les 1, les N, les M ,
les A el les U ne se distinguent pas assez les
uns des autres , et rendent souvent difUcilc
la ieclure des textes.
Après la première moitié du xv^ siècle, le
gothique carré des inscriptions prend un
caractère qui peut servir utilement à assi-
gner son âge : les extrémités des lettres
s éjianouissent en fer de lance.
1302.
Hic jacel Miiriialis Jtiliaiii de Taillis
qid obiit die xni augiisli aiiiio Dmiiini m ccc
Lxii» cl Icgavii isii coiivtuiiii
vigciili sexuirios fni.nienii lias de
calvari pio celebiaiidu quoliliel
die perjHluo unam iiiissaiii, cl qdiiiqiiagiiila
soliJos anniiatim, p:o f:ici(!ii;io
anniversaiio Uuorum iiuoiidam pau-is, matris
el fialruin suonini et siiiim
prselerea anniialira iii dco coiivenlii. Aniaia
ejus requiescal in pace. Amen.
(Inédite.) — (Leoros.)
Ce souvenir de fondations pieuses faites
par un liDuime généreux se lisait près de la
porte intérieure de l'église des Cordeliers de
Limoges.
Vers 13G2
. us de Pompadoiir i prcposilns i sccularis ;
eccleîie ', Aheniensis | monastcrii o( [ (aiinni-
cus M ccc .... Aia ei' . . .
{Inédite.) — (Catlicdrale de Limoges.)
Dans une chaiielle du chevet de la cathé-
ilrale de Limoges, une dalle gravée avec une
rare élégance tigure un chanoine revêtu de
l'aumusse. L'inscription, en partie clfacée par
les pas des fidèles, laisse lire le fragment que
nous rapportons. Il n'est pas diljicile de le
compléter. Dans la liste des [irévùts d'Ay-
moutiers figun' un Kamnulphe de Pompa-
H9
I.IM
IIICTIONNAIIIE
MM
liO
dour, i}ui lesta le 20 juin 13G2. Les aniies
de Piniipadour, d'azur h trois tours d'argent,
se voient auv vitres de l.i cliapr-lle qui t/arde
cette sépulture. Le cliatioine Kaiiiiiulplie l'ut
donc le fondateur de celle partie de l'édifice.
Ses bienfaits lui donnèrent une |)!ace en ce
lieu. Il y a donc une haute, injustice à trou-
bler l'ordre des anciennes sépultun-s : pres-
que toujours c'est la violation d'un contrat
où un passé généreux engageait l'avenir par
des sacritices considérables.
130."}.
I. (la
vira
V. cil
arpe
mie
r me
fois
fa
lan
mial
CGC
Lsni
(Inédiie.) — (Legros.)
Sur la place des Jacobins de Limoges, une
crotx élégante élevait, au milieu de tombes
de tous les Ages, ses rameaux épanouis. Une
tige de fer supi)ortait une ornementation et
des figures en plomb, riches [lar le travail et
rehaussées de d :>rure : c'était le don du
cliarpcitier D,iviruu , comme le constate
l'iiiscrii.liomiue nous publions. Ces (luelques
mois, pleins de simiilicité, s"y lisaient entre
une coipiilie et une bailie. La co(iuille était
l'attribut de la confrérie de Saint-Jacques, à
laquelle était aliilié le donateur; la liaclie
indiquait sa profession. Temps beuioux où
lin simple ouvrier savait faire au public des
dons si heureux et si prolitables! Nous n'a-
vons pas besoin d'avertir que cette inscrip-
tion est en langue romane.
1361.
t Ilic jacol lioiia- iiienioriaî, revercndissimns in
Cinistd paler ol ilomiiuis, iIdiiiIiiiis Guilk'limis
(le .\gril'olio, seniui oriiiiidiis ili' Idci) do t'oiUc,
dio-'ccbis Leinuviceiisis, i|im In sua jiriina'va ju-
venmie, iii niunaslerioBcllitoci, cjnsdum ordi-
nis, l'i'cil ordifiLMii iiioMaclialcni. .Mils lioiiorilius
liciicliiialiis, vu(,;Uus(|iic primo ad h('r\ilinm do-
Miiiii Cleniciilis papx scxli, lune Uoniaux cuiia;
praîsidiMiiis, por unni primo faclus exlilil Scdis
Aposlolica; proionolariiis ; cl denuini ail cccle-
M.iin ai(liirpl-,(opaliMii r.xsaran;;uslaiiam pro-
nioUis, i\\\\ deniiiiii ip>uni in saiK la: Koinana-
Ecclesix prcsbylcrum cardlnalem ordinavil,
landeni vern per doniinuiu Urlianum |)apam
i|uinUini piiinioliib l'uil cl consccralus In episco-
puni Saliliienseni, in uriir ttoniaiia. Vilani i|ii»ni
posticiiMi piiiul Diiniino placiiil, linivll in eivi-
(alc Viturbic-nï-i, nbi Inni tcniporo ilidi (Inniini
L'rliarii llnmaiia ciirla rcsi Iclial. I>i' (|na lan<lcin
corpus snnjn iran^lalinn eMiiil ad niunastcrinin
islud, in quo, inulus devotione sin^'ulari qnam
liaLcbal ad bcaluin Marlialum apos<oliiM pa-
ironnm ipsius, plcnns saniiale, cl viia fiin-
gcns, suani perpeuiani clogeral scpuliuiani.
obiilauloni anno Oeniini I30i'> die m» niensis
nelobi'is. Urale Denni pro anima ipsius, unuies
bue convcniunies, suiim lumulum inspecluri.
(Inédite.) — (Nadaud.)
Dans l'église de Saint-Martial, près la cha-
pelle (!• Sainl-Iùilro|i(' , un, beau tombeau
relevé de ti'rre gaiilait la cendre du cardinal
de Sariagosse, Guillaume d'Aigrefeuille ou
d'Aifeuille. Cette inscription se lisait sur
une plaipie de cuivie doré. Elle présentait
des abiéviations niimijreuses i|ui en ren-
daient la lecture assez difficile. On jiourra
s'en faire une idée en étudiant ci-dessous la
fondation due au cardinal Cramaud. Celte
6[iitaphe, comme celle du cardinal de .Mor-
temar (ci-dessus, à l'année 1335), comme
toutes celles des cardinaux lim-ousius, sem-
ble rédigée sur un type dont la cour ponti-
ficale avait dû fo^dinir le modèle. Plus do
prétaïUions à la i)oésie; l'histoire simple et
une ]irose correcte suflisent. On peut consul-
ter sur ce cardinal Nadaud et Legros, édités
dans une léimpression récente. Nous n'a-
vons pas besoin d'avertir que l'orthographe
est rétablie.
13fio.
ilou .Xniielli de la Porta me feysfar
l'an Mccci.xv.
(liiédiie.) — (Legro?.)
Le buste en argent de saint Aurélien ,
tristement rajeuni on 181V, portait cette ins-
cription. La mort d'un Hélie .Vmielh, laïque,
est marquée au premier septembre dans le
nécrologe de la frérie de la Couitine. Qu'on
le sache bien : tout ce (]ui s'est fait de beau
et de durable dans les temps anciens s'est
fait par l'association et par l'association reli-
gieuse.
1380.
l'I'. (Iregori duncl aqiieslas coppas
Tan M I.CC un B Vidal ma f.
TRAI>CCT10,\
i^e pape Grégoire doiinu ces coupes
l'un 1580. B. Vidal m'a fuil.
Le XIV' siècle vit la chaire de Saint-Pierre
Occupée pai' plusieurs papes d'origine li-mou-
sine. Un ties plus remartjualdes, à tous les
titres, fut (irégoire XI. Il garda bon cl lidèle
souvenir de son pays natal, el l'abliaye de
Saint-Martial, berceau de la foi dans le ceiilro
de la Franee, reçut de sa générosilt- des duiis
ii'.agniliipies >leslinés Ji honorer les leliques
du saint apôtre de r.\(iuilaiiie. Oulre un
buste il'argent émaillé pesant sept cents
marcs, il dDuna il cette antique al)bave une
coupe d'or de.-tiiit'i! à eichasser le clief vé-
néré de l'apôlre. L'ins(ri|iti(Ui rapportée plus
haut s'v lisait; elle soulève une curieuse
(luestiiin d'origine. Tout l'iouve que cet orlé-
vre du .Midi, H. Vidal , était originaire do
721 I.IM
Limoges. Au-dessus de rinscri[ilioii se
voyoieni les iirnics du Souverain Pontife :
une bande acrompnf/nce de six roses.
Cette inscription est rédigée dans la langue
pO()ulauo du Midi, en langiie romane. On
remarquera cette manière d'écrire quali-e-
vingts; pour les quai'.tités inlérieures à cent,
elle est assez usitée à celle époque.
IIoc jacel î loco Dus P. <ie Supbosco
Noîe vel.alio dici' île (M())nlilio
Vir iiidiiL)' plen' caiionic' Leiiiovican'
Ilicvoloit poni prïarclie iflchis" liôii
Cul bii servivil liilelii et ohcdivil
Islcpâgravil Roinâ Jacoliû q: Pictavis
Hic kaliiiâcoluit .Toliêniq; .M:ii'iâ
Itico revs' gratiis fiiil silii Icctiis
Ubi egrolavil plurib' eb-iluinadis
.\festo Magillëne usq; feslû Kiteriiie
Félix obiil cl bora iiona vere finivil
Novcbris ineiise(pla vicesiina die
Amio iiiilleno cêieiio et oduagcno (?)
(E)t qualiior adjunciîs reqes etiia defuiiclis (?)
Vos qui irâsilis «luociens veîlis ei ilis
Cù prece vos siiîs ut X' sil ipsi milis.
Hoc jiicet in tocodominns P. de Superbosco.
Nomine vel alio dictus de {Mo)nlilio,
Vir tnoribus plcniis, cunoiiicus Lcmvvicanus.
Hic voluil poni pnlriarcltœ junctus honori ;
Cui beiie scrvivit /ideliter cl ohcdicil.
Islc perayravit Romam J acobumrjue PicUivis
Hic Calarinain coliiil Joiiennique Mariam.
Hico rcversus grains fuit sibi ledits
Lbi œrjrulnvit pluribns licbdoinadis
A festo MiKjdutene itsque [csliim Colarinœ.
Félix obivil, liera nona vere finii'it
Kovembris mense quarta vicesima die.
Anna milleno cenleiio ter ocluaqeno
Et quatuor udjunclis requies œterna defunclis
Vos qui transilis quociens veiiilis et ilis
Cum prece vos silis ut CItristus sil sibi tnitis.
{Inédite.) — {Cathédrale de Limoges.)
« L'église et cité de Limoges avaient été
misérablement détruites par les Anglais,
dans la juelle ruine les reliques et sanctuai-
res avaient été emportés par eux et vendus.
Il n'y avait lors aucun ornement dans l'é-
glise cathédrale avec lequel on pût célébrer
honorablement une messe. 11 n'y avait que
quatre chanoines résidant dans'la cité et y
vivant très-pauvrement, à savoir: Mathieu
de Feletin, Hélie Lamy, Pierre du Super-
bosco et Pierre de Lube'rsac ; le doyen et les
autres chanoines étant absents et se tenant
au loin; ceux qui résidaient n'avaient pas de
quoi payer pension aux vicaires ou servi-
teurs. » (BoNAV., IJL GG'i^.)
Le même auteur, dans un autre passage,
fait observer que ces quatre chanoines se
dévouèrent à la garde de l'égli.ve cathédrale
saccagée, malgré une contagion venue à
la suite de la guerre, et ijui désolait alors
DKIIGK.VPHIE.
LIM
7.22
celle partie de la ville de Limoges, où la
fureur anglaise avait égoigé dix-huit luille
habitants.
Le tombeau de Piei're de Soubrehost, ipii'
donna cette preuve de dévouement et de
courage, ist engagé derrière le chcenr de la
cathédrale de Limoges, dans le mur de: clô-
tiu'e, en face île l'ancienne cha; elle de Saint-
'l'hoinas, où repose la dépouille mortcjîc du
bienheureux l.amy, évè([ue de Charti-es et
l)alriarche de Jérusalem.
Le tombeau du chanoine est une pierre
calcaire haute d'un pied et large de neuf
pouces. Au sommet, trois reliefs représen-
tent la lapidation de saint Etienne et la
sainte Vieige tenant l'enfant Jésus, qui bénit
le défutit. Ce dernier est agenouillé; il est
vêtu d'un ample manteau et coitfé de l'au-
musse.
Le patriarche, aux honneurs de la sépul-
ture duquel il voulut être réuni, est évidem-
ment le patriarche Lamy. Les voyages qu'il
fit par dévotion ne s'expliquent pas aussi
bien. Que signifient le Jacobuinque Pictavis et
le vers suivant? Un renseignement que nous
devons à l'obligeance de M. E. Lecointre
nous met peut-être sur la voie de la bonne
interprétation. A Poitiers, à Buxerolles près
de Poitiers, étaient deux cliapelies consacrées
à saint Jacques, où l'on se rendait en pèleri-
nage à certaines époques de l'année. Dans
cette dernière, la dévotion à ce saint avait
pour motif déterminant une sorte de culte
qu'on rendait à une empreinte miraculeuse
du pied de cet apùlre, empreinte qu'il aurait
laissée sur le rocher, dans un de ses nom-
breux voyages.
Le reste est assez intelligible, malgré les
mutilations de la pierre. On sourira à certai-
nes formules naïves : h son retour, le lit lui
fut agréable; il y demeura malade plusieurs
semaines, depuis la fête de sainte Aladeleine
jusqu'à la fête de sainte Catherine. L'auteur,
t[ui, au début, paraissait vouloir écrire eu
vers, renonce à l'usage d'une mesure arbi-
traire. La rime vient à son aide et lui prête
un secours tout aussi malheureux. Quelle
que soit la valeur de la forme littéraire,
rendcjns hommage, en [tassant, à la sépulture
d'un hommede bien. A la quatorzième ligne.
M l'abbé Arbellot, malgré la umtilation delà
(lierre, a deviné le mot requies. Sa leçon nous
semble bonne. Nous sommes heureux de lui
restituer ce mot.
1384
t llic jacet B. uicinonae reverendiss. in Clirislo
paler et doiiiinus, duminiis Giiillelmus de Cba-
iiauo episcopus Tusculanus S. U. E. cardiuatis,
alias domimis Miuiatonsis, qiiondaiii ûlius do-
niiiii Guidonis de Clianaco inilitis, et doininx
Isabella,' de Monte Deruipbo Leinovic. diœcesi,
decrelorum doclor oplimus, in présent! mo-
nastcrio raonachus clTecius, nulrilus ei educa-
lui a puerilia, deiiide posl plures digiiilalt-s
per r. doiiiiiuim Giegoriiiiii p;ipani XI proniolus
cxiilil ad apiccni caidliialatns inidla Ixiiia coii-
tiilit piascnli iijoiiaslerio, idcnque coriveiilns
725 IJM DICTION.NAIUE
ilic quoliljfl iliias iiiissas sine iiola cl singiilis
ineiisiliiis iiiiuin nnnivcrsurium i)ro eo cl suis,
iii peipt-umin ct'k'ljiaie teiioliir. Oliiit iii Ave-
iiione die 29 decciiil). amio Nalivit. Doniiiii
1381, '|tio, aniio meiise aiigiisii cjiis corpus por
irilogrum Iranslaliiin, cl sepiilliim est liic, sc-
ciiiidiiiii siiain (IcvoUun ordinalionciii. Orclis
Uemii pro ipso. Anima cjiis icquicfcal in pace
Anicii.
Guillaume de (îiiaiiiu-, cnrtlinal de Mende,
était enseveli au côté droit du cliœur de
Saint-Mailial (le Limoges, dans un tombeau
LI.M
724
ne présetilenl pas une l'ius grande dinicullé.
I.a pierre a près de 7 pieds do longueur.
l'»OG.
assez magniliijue, (lisent les auteurs an té rieurs
h la révolution. La deslruction de celte
œuvre d'ait si romar(iualjle est due h la sé-
cularisalion des biens du cler'jj;('' en 1790. Ré-
pétons (jue l'abbaye de S-iiut-Martial , ce
iierceau de la toi en Limousin, cet asile où
dormaient tant de grands bommes, ce musée
enriclii par la piété des siècles, fut alors
mise en vente et démolie. Que cette des-
truction ne poite pas malheur à ceux qui
Font accomplie! Nadaud, après Bonaventuro
de Saint-Amable, consacre une notice inté-
ressante au cardinal dont nous venons de
transcrire Fépitaphe.
1388.
ïlic jac.'l liealic niciuori;c revercndissiinus in
Chrislo palcr doniiiiiis Pclriis de Croso, orien-
dus de Calima Forli, Lcniovicensis diœccsis de-
crelornni doclor , qui primo fuit nionachiis
Sancli Merlialis Leiiioviiensis, ordiiiis santli
Denedicii, cl iiuie pr;cpobiUis de Uossaco dicli
ordinis cl diœcesis, poslniodiim cellarius eccle-
sixTiilcIlensis, posl prior de Voila, ordinis Clu-
niac-Sancli Flori diœccsis, pi>st cpiscepiis Sancli
Papnli, posliiiodiiiii arcliicpi^cupiis Biliuiceiisis
et canierarius doniiiii papa; Gicgorii Xi, c£
dcindc arcliiepiscopns.\rcla!cnsis, cl fait assuni-
plus in liluhini sancloriini Nerei cl Acliillei
presl)5lcrcar(linalis L: moviconsis, qui liicsuani
clegil scpulinrani. Orale Deuui pro co.
Ncus n'enregistrons que pour mémoire
cette éi)itaplie du cardinal Pierre de Gros.
Sa famille doiuia en ce temps à l'EylJse
l)lusieurs ix'isonnagiïs distingués par leurs
talents et leurs vertus. A la même époque,
un frèrc! de ce cardinal occu[:ail le siège
éjiiscopal de !-imogcs.
IVOO.
Hic jacol l)o(iia')nioni(()ii:c) Dus loans de Pcy-
raco loti de Viiiolio caïuiuic' I^cniovi(censi.s)
oitiil (lie vicio aiîo Uni m cccc .\ia ci" reqcscai ï
pace ul D' parcal ci die leclur niisre niei.
(Iiii'ttilc.) — {Catiu'dialc de Limoges.)
Sur une grande dalle, un Irait élégant et
ferme (iguii- un prêtre couvert di'S vête-
ments saci'rdolaux et de l'aumussi» : on lit h
l'cntour relie inscription. Les abrévialions
loanx pour Jounncs , rieio pour ricisimo,
/>" pour Deiis, sont d'une intelligence facile.
]>i:s et l>ni à la idaii' de Dominiia et Ihmini,
Révérend" in X|m pal' ac dus dus Sy de Cramaudo
loco liui' procliie fû lavii in cccâ isla ini'"' eapella
nias p nu"'' capollanls qiior cflili; lenel' ccle-
[brarc unâ
inissà die qlib; de dcffullis p aïab' dcï revend!
[pals cl pen
tfi siior ppluo alliiis vicib' vid; qlib; capcllan'
[in sepli
âna. cl revolulis quatuor sepiiânis deb; reincipe
. ['lleq
in pnia sepliâna niêsis celebraval c! in. scdâ scd'
[iria
tri', ol in (]uaria qnarl'. cl lia ppeluo trtîjinnare
■[qlib; niêse
^ u _
nec pi aliqs pdiâs capcllanias ubtinc- nisi psûalr
[réside
al in loco islo de Dianaco- ei icnct oib' dieb*
[diiicis et fesli
vis dicc cii capcllano liiii' ccclie niaUiliàs el re-
lias horas. et
jiivare ad celcliracionë misse magne el p. suslë-
llacôiic
qôr accisivil dcciiiiii hui' liurgi et niâsi de Royeria
[* de Cra
ladi. 61 p
[rcsi.liio
libra- ni-
[den-
rend', qnas dTis de Marollio iTëbal snp bîiâtes
[R:ipica
vardi "b aniiqiio p i|li' solvil eide de Màridiio.
[cccc. libr.
acqsivilcciâ a Sli-pliô Quadrigaris- v se.vl. blaJI"
[scilz duos
so\l' fra ; et 1res scxt- siligis snp deciâ liladi niâsi
[de Chassa
nliis in trilorio ville Rnpiscavanli inl mà.-'ûdu pla
lier ex nna pTe cl niâsû de la Cboiissidic." cl iria
plê dpciê vini (IcTlritorij- cl ali<iua alla que ipis
ppclno dedif el p I>ci giâni alia dabif Scripla
sût bec- ani) diii m. cccc. sexio.
(htédile.) — (.A Uieimuc.)
licvcii'mlns in Chrislo pnler ac domiuus doiiiiuits
[Sinon de Crantaudo
tocn liiijus pnroiliid' (nndai'il in ccclesin isla qunluor
[ciipclla-
iniis l'io quatuor copellanis puoriim <iitUil'cl Icnclur
[celcbrnrc tniain
missain die quolibet de defanctis pro nnimiibns dicli
[rci'crrii(/i palri.i el paren-
liim snorum perpctuo alternis ricibus, videliccl capct-
[Innus in septi-
mnnii, il revolnlii qnuliior seplimanis debci reincipere
\ille qui
niaudo sub ([bus an liL'bal. xxxi. scxt.
Iradidil diïo vicecoîli Rupiscavardi- xli
723
I.IM
DKPir.IlAI'llIE.
LIM
7-2C
iii prima scptimaiht incinh ce!cbriiver<il cl in s.'cumia
secitmlus, Ivriiu
tertius, et m quarlu qinirliis cl ilu perpetno cominiiiirc
[iiunlibet tueuse,
tiec polesl (i/iV/His pradiclas ciipellanius obiincre iiisi
[pcrsoiiotiwr réside ■
(Il in loco islo de Diciiaco et lenetnrwmuU'us diebus
[doniiwcis el fi's/i-
vis dicere cum capeUano liujus ecclesiiK malttisn.i!) et
[ceterds lior. s, et
juvare ad eelcbrulioiiem missir mayiiœ el pro susten-
[iBtionc
(luonim «(/iiisirif decim m liiijiis biirgi et maitsi de
[Roijerta cl de Crn-
matiao, super quibus aiilcti navcbal sxxi scxlnrios
[bladi et pro residuo
tradidit domino ricecomili llupiscavardi xli libras,
[m denarios
renduales qiias dominus de Maioilio linbcbnl super
[liabiltnilcs liupisca-
vardi ab atitUiiio pro quibus soUil eidein de Maioilio
[ctcc libras
acquisii'il dinin a Stephiiuo Qundrignris v sextarios
\bladi scilicel duos
sextarios [rumeuli et très sextarios siligiiiis super de ■
[cimam bUidi mansi de Cliassa-
nliis in territorio viltœ Rupiscavardi iuler mansum du
[Plan-
lier ex una parle et mansum de la Choussolie, el ter-
[liam
partem decnnw t'i«i diclt ternlorii cl aliqua alia quœ
[ipsis
perpetuo dédit el per Dei ijratiam alia dabil. Scripta
sunt liœc anno Domini millesuno quadringentesinw
[sexto.
Grâce à la patiente érudition d'un de nos
collègues, nous n'avons rien à apprendre à
nos lecteurs sur le cardinal de Ciamaud, au-
teur de la fondation cpie nous vei:ons de rap-
porter. Les recherches étendues de M. l'abbé
Auber sur la vie de cet illustre personnage
épuisent le sujet. On les trouvera dans les
Mémoires de ta Société (les Antiquaires de
l'Ouest, année 1840, p. 249
Au côté gauche du saiiCtuaii'e do l'église
de Bieunac, près UochecliOiiarl, se lit encoro
l'inscription que nous rapportons. Les carac-
tères, d'une exécution élégante 1 1 l'eraie,
sont entourés par une guirlande de l'euillagi'.
Aux quatre angles sont les armes du cardi-
nal, surmontées de la croix épiscopale. Le
chauqi de l'écu porte une bande qu'accom-
pagnent six merlelles. Nous n'y trouvons pas
l'orle à onze besanls d'or dont parlent cer-
tains auteurs. Le tout a 2 pieds 6 pouces de
hauteur sur 1 pied 8 pouces.
Il faut décidément considérer comme une
fable empruntée à Beaumesnil ce que dit
M. xMIou d'un prétendu tombeau du cardinnl
Cramaud, conservé dans le cimelière de la
paroisse de Bieiinac. Cette pierre lumulaire,
aue nous avons vue. n'a aucun des carac-
tères l'e la sculpture du xv' siècle. Elle fi-
gure d'ailleurs un prêtre el non un cardinal.
Personne ne croira que ce prél t, un des
hiimmes les plus distingués qu'ail produits
le Limousin, patriarche d'Alexandrie, arche-
vêque (le Heims, évèque de l'oiliers, ait
trouvé sa sépulture sous un ri licf si grossier.
Des témo gnagcs irrécusables et la présence
de son louibe.iu à Puitiers prouvent qu'il fut
(jnsevcli'dans la cathédrale de cette ville. On
a confondu la 1 uidatioi d'un service perpé-
tuel dj'.ns l'église (h; sa |)aroisse avec sa sé-
])ulture. Ses libéralilés pieuses ne furent pas
limitées à ces dons généi-eux; nous avons .à
en inscrire un autre.
L'étendue de ce texte rendait nécessaires
les abréviations et les contractions que nous
avons signalées ; toutes sont de facile inter-
prétation.
Quinzième siècle. - 1406.
Revei'enJissiinus in Ciinslopaler,d.(imis Simon
(Je Cramaiulo, loco (luoJani paroc!ii;c de Bia-
naclio, Leiiiovicensis diœcesis, pairiarcha Ale-
xandriiius, deilil huie ecclesix bona qu;c Giier-
ruti iiabeinni vi;l liabwcninl in lerriioriu Sancti
Jmiiani et aliiiui!)iis locis aliis viciaii, el quic-
dam domiiiia sila in villa Sancti Juniani de
Brigonhiaiis, el ultra ccninni fiances .\ln)odia
de Collibus, nxor quondam D. D. Pétri de t ra-
maiido, niilitis, fialris dni palri. rchœ preditti,
ut perpetuo in ista ccclesia, prima die cujusli-
bet mensis, celebretur una niissa celebris runi
pnlsatione canipanaruni, pro salule aiiiiiiannn
suaruni, et parenium ac bciiefactorum ipsoruni
patriarcha; et Alniodia;, et ad facicndum pr;e-
dicium serviiiuni, et distribi;endiiMi in qualibet
missa canonicis, capellanis et servitoribus ec-
clesia; xxx solides Tnroncnses et capituluni bu-
jus ecclesi;e est beiie oliligat un. Scripta li«c
fuerunl anno Dni mccccvi, iiilusc juiiio.
Le titre commémoratif de cette fondation
faite par Cramaud au luofit du chapitre de
Saitjt-Junien se lisait, avant la révolution,
dans le chœur de cette église. On en doit la
conservation à dora Estiennot (Fragm.
cl'hisl. d'Aquit., ii, 28, mss. delà Bibliothèque
nationale], et la publication à M. l'abbé Ar-
bellot.
1408.
Hic dominus Ludovicus de Trailangis sub lapide :
qiiiescit, vir magnilicns, nacionis Leinoviee
decanus Avinioiie, ibidem regens studia :
meruit is obtinere doctorauis insignia :
in fratrem et canonicuin isla mater ccclesia :
exlulit fréta suorujn nieritorum ingencia ;
et licel absens fuerii a vivenle exordio :
niaturus lamcn rediii linem jungens principio
dedil libros ecclesie libéral! conuncrcio :
hanc reu) dignani nienioric probat acerri visio :
aciopli lam memorars ingratui. bic non exiilll :
'^7 I,!M I)ir.TlbN.\AIRE
(•uni otldgiiila Cddiccs iiiollicniKilriii coiiUilil :
(piarlu kalemlas jiiiiii oclavi posl jiiljilcdin :
.tniii qiinili'ingcniesiini iiiilleiii (ledit spiriliini :
|)Osl veslii fralris fiincra nigale fialics Diiniiiiiiiii -.
ul ad ca'Ionim imiiiera simmii pi-nliical f.iiiniliiin :
{Inédite.) — (Legkos.)
Cpdf! é|iil.i|ilie, assoz liizarre, se lisnil,
avnnt la révoliilioii, tlnns une clinpelle de l;i
On
gent
cathé(Jrale de Linioj^'es.
Rcvcrcmliis in Xpô paler dïïs. <ln>. JiUMMniis
Clioiivaly, (>c<lîc secidaris cl collégiale S'' Ju-
niani de Vicano, canoniciis, pdie ville oriun-
iliis, ulriiisqiic jiiris piofessor, sacriq- palacii
causanmi aposlolicar. aiulilor, fccil fieri clior.
pdicle CI clic S' i Juiiiaiii aiino Oni a- cc.cc se-
cundo, pre( io dncciilar. cl (piinipiagiiUa lihrai"
cuidam n.âgro francise niiiiciipalo Germain.
Iiem dédit pdicle ccclîe qnonulam caliccm
duar. niarcliar. argeiili. Ilrni amplliis qiiDddâ
pulchrû noMun niissale. Roniannni. lloni dedil
ccnlij scula pplcr suuiii aniiiversarinni, fienduni
in die obitiissiii, videlicct xvi. inarlii, anno Dni
M" cccc» xv preleica, Icgavit ampli' ceniù
sciiia ppterannivcrsarum ulrisq. parenlis, ficn-
dnin xvn^ die septe:iiliris.
Ilem, fetil fieri s(>pidchrura snû ppe aquilà chori,
et taniê fuil sepnllus Bilerris.
Ilcm plus dcilit xl» scula edificio liospilalis Iiuj.
ville Sli Jiiniani
Anima cjus et parcniuni suor.
Reqniescanl in pace
Amen.
{Inéclile.) — (Legkos.)
Une cl(jlurc en bois, ricliernont sculptée (;l
lormnnl deux rangs de slalles, enveloppail
le choeur de la ro]l(''si;de de SniiiUJunien.
Celle boiserie était liante, en niovenne, de
15 h 18 [lieds. Au coaiinenrenieiil de la res-
taiiralion, la labriqne de cette éyli.^e, a^aiit
ac(|iiis un autel en marbre jnovenant de
l'abbaye de (îrandiiKuit, voulut |irodiiiie tou-
tes les beautés de celte n uvre de la tin du
xMii' siècle. Kn consé(|ueiice, la boiserie du
(;liuMir fut enlevée et en grande partie livrée
au feu. Des débris conservés par diverses
personnes prouvent qu'elle était de la plus
grande iiiagnilicence. Une colunnette, con-
servée au musée de Limo.ues , montre sur
Sun cliapiteau uii lapin broutant des feuilles
de elioux. L'exécution bardie el naïve de ce
fragiuent donne les plus vifs regrets sur la
fierté de reiiseiuble dont il faisait partie.
L'inscription que nous relatons plus liaut
lait connaître le nom du donaleiir et de Tail-
leur, le jirix et la date' dec(;lle scul)ilure sur
bois. Le nom de inaUrc {icnnaiii ira donc
gro.ssir la liste des liiuiiiirs ou sculpteurs
sur bois auxquels nous devons tant de
cbufs-d'd'uvre. On remaiMiuera ipie. par i'é-
poipie où U a vécu, il est leur aïeul. J)ans , ._.
initie province, les belles boiseries de Soli- fcran Uniiiial de la mczinn de la prijrti
Il M 72«
gnac (IVGO), Aureil (lV7o;, sont postérieu-
res d'un demi-siècle. Au (k'iiors , Houen ,
Amiens, Alby, Audi, lUiode/, etc., ne s'en-
lii bissent de travaux de ce genre que long-
li'mps après. Celle boiserie fut jiayée, eu
I'i02, iiH maître nommé en français Germain,
deux cent cinquante' livres. Celte sfunine re-
présente la valeur de treille mille francs de
notre monnaie actuelle; il est bien entendu
que je (larle de la valeur d'écbaiige, et non
de la valeur niélalli(|ue en titre et en jioids.
\vm.
(iiiilleliii'' Dine-.Mali nie doua ê lan
M. CCCC. XX.
(Incditc.} — (Lecros.)
isait ces mots sur un reli(iuaire en ar-
ppaileiiant \i l'église Saiut-I'ierre du
Oueyroix de Limoges. La famille Disnematin-
Dessales existe encore; ses inemijres se dis-
tinguèrent de tout temps par leur zèle pa-
roissial.
Ii21.
Lan Mcccc xxi foc nnidal aques liospiial de S.
Janime aici, de voler de niosscu Foie de Uovera,
de la diocèse de Linioiies alial de Si Scrni.
l'an 1421 fui traiisporlé cet hopilal de Saiiil-Jiic-
ques ici, par l'ordre de M. Foultiiics de lioyère,
du diocèse de Limoges, abbé de Sjiiiil-Saluniiii.
Celte inseri[ilion, citée [lar Calel, était sur
la porte de la cluqielle de l'iKjpital Sainl-
Jaci|ues, à Toulouse. (Cs. Castellane, Mém.
des antiq. du Midi, iii, Tll.)
Après li3().
S. K.
(Iiicaile.) — (A Meimac.)
Voilà une inscription courte , si jamais il
en fut, et copeiidant elle n'est pas déjiourvue
d'intérêt. Par se.--"' lettres datées du 20 juillet
l'»;j(), Cbarles A'II, roi de France, concède
aux babilanls el manants de la ville de .Mei-
mac l'octroi de leur cilé, destiné, selon leur
deinande, à relever les fnrlilicalions de leur
ville. De celte épo(]ue date la prospérité de
celte ville. Alors furent établies des balles
pour abi ilor marehands et mai'cbandises. Une
double mesure permanenle taillée dans le
granit, destinée à servir d'étalon pour la
vente des granis, fui installée dans cet édi-
fice. Cette mesure publiiiuc existe encore;
un écusson sculpté à la jiartie antérieure
porte les deux lettres que nous avons trans-
crites.
L'usage de ces mesures de pierre servant
d'étalon jiourla vérilication des mesures par-
ticulières élail alors de droit commun, lîn
1377 il est fait mention d'une mesure de ce
genre : « Les seigneurs consuls du cliAleau
de Limoges do l'an de grAce 1377, ayant re-
clierelié (luelles mesures tenaient les liOile-
licrs du cliàl(!,iii, leur o'U lixé pour toujours
les im'sures snivanles : de la mesure qui so
donnera aux ebevaux à dîner les liiiit doivent
faire l'éiiiinal de la mesure de pierre avec la-
ijuelle on mrsure l'avoine au marclié.
729 LIM DKI'IGIIAPIIIE.
(ive(juc hom nipsuru la sivdda en ht clniislrd.
(Méin. de la Société archéol. du Limousin,
1, 197.)
1437.
Vir Dni bnillcs (I) omnium jiislonim spiiiui
plcmis fiiil. ipse inlercedat pro ciinclis
moiiasticc piofessiniiis. Aiiieii.
aiino Dni m cccc xxxvii.
{Inéilile.) — (Leckos.)
Cette insn i|ition se lisait sur la cloche dito
lu midi, clans raljlKi\e do Saint-Marlial.
Celle cloche a été fondue en 1790.
IWo.
Hoc jacel in tiimulo, omnibus amaliilis Hugo
prudens, pacificus de Video cngiioniirie diclus
pauperuni amator, templi liujus el niitis leclor,
itisignis g'iiere, prepollcns moribus et viriuto.
canonuni liceiiciamadiil, Lcmovisque prebcndam,
queui liiis ab len^biis ))is scna lux tiaxil oclobris,
pioffuil hoc choro, pro eo rogaie cxoro.
(Inédite.) — (Legros.)
A un pilier du sanctuaire de Saint Pierre
du Queyroix de Limoges était appendue une
jilacp'ie de cuivre jaune, ciselée. Elle rciué-
senlait un prêtre agenouillé devant Fiuiage
de la sainte Vierge. Au-dessous étaient figu-
rées les armes du défunt : d'argent à une
fasce d'or chargée de deux yeux (je vois).
Une partie de la voûte du chœur étant de
celle époque est due sans doute à la généi'O-
sité de ce curé, profj'uit liuic choro.
lilS.
Epilaphium quondam venerabilis viri Domini
Joaniiis de Foule.
Mors, morsu lam nisii quid aggredi ausa fuisli
ecdesie e niuulc hujiis donipiiuni Juliaiinem de Foule
luniines selas (?) munduin, hic iiec n liquisli setun-
[diim
ilieologiam s e\ parte seJ jura novit ulranique
pr;csulis vicarius bac in ecclesia prebendalus
hoc duro sub nianlello stat archipresbiter de gi-
heu occubuit falo, niensis junii die quailo [mcllo
anrio niillesimo quadringenlo qualer duodeno
pro co oia, pia, gloriosa virgo Jiaiia.
(Inédite.) — (Lecros.j
AU pilier angulaire de la chapelle de Notre-
Dame des Truis-Kois, dans la. cathédrale de
Limoges, était attachée une plaque de cuivre
sur kupielle se lisait l'épitaiilie que nous
rapporloMs. La troisième ligne est de Irans-
ci-iption douteuse et ne se traduit pas facile-
ment dans ces termes.
14W.
F. A. D. Nogith (1449) ou mieux iVogeri.
(Inédite.) — (Clinpelle Suint-Fiticie à Patillinc.)
Sur le tlanc méridional, mais à quelques
pas d'inlcrvalle, de l'église de la connnande-
rie de Paulhac, s'élève une élégante iictile
LI.M
730
chapelle du xv' siècle. La porte en accolade
a les moulures et les ornements multii>liés
de celte é|ioque. Les nervures de la voûle
s'appuient sur des consoles forniées jiar des
ong<'S t(;iiant des écussons. Un texte de Na-
daud nous apprend (pic c'était une vicairie
fondée fiar frère Antoine de Nogorie. Nous
avions, à première vue, daté tout cela du
milieu du xv' siècle. L'inscri|)lion mutilée a
perdu sa date. Nous en d(.'Vfins la connais-
sance à une transcri|>lion prise en tem[is
utile par Nadaud, vers 1770; elle confirme
enlièrement notre conjecture. Nous sommes
heureux d'avoir contrihué au salut de ce pe-
tit édifice, en provoquant le rétablissement
de sa toiture, détruite depuis [très d'un demi-
siècle, sans ([ue la vollte ait cédé sous les
j)]uies diluviennes de notre ciel limousin.
L'église adjacente est un édifice solide cl
élégant du milieu du xiii' siècle. Elle faisait
partie d'un château presque enlièrement dé-
moli. C'était l'apanage d'un chevalier de jus-
tice. Depuis peu de tenqis, grâce aux solli-
citations d'une famille honorable, l'église do
la commanderie est devenue l'église d'une
paroisse nouvellement érigée.
liol.
- Anno millenonovies L 1 semcl
ista. regine. celi facla- capella. fuit
quaq;. sequens- lern' niiiâler(l)
perOcit- aiin'. piiiicipium
prebel may'. fine, que
november
o o o o
M cccc . L . I
(A Notre-Dame du iwnt Saint- Junicn.)
Près du pnnl de Snint-.hniicn est un pèle-
rinage célèbre h la sainte Vierge. Une statue
antérieure au gothique jirouve que depuis
longues années cette dévotion était élablie
en ce lieu. 11 est (]uestion d'un oralo re à
la date de 1394. Pierre de Monibrun, évèque
de Limoges, permit en l'sol de le recons-
truire. Les travaux de con;truction furent'
achevés la troisième année. Le sanctuaire
de la chapelle est de cette époque ; aux
contre-foits, aux fenêtres et aux moulures,
il est facile de reconnaître cette date. Louis
XI avait une dévotion [larticulière à Notre-
Dame du Pont; a|irès y avoir fait plusieurs
pèlerinages, en 1470 il donna douze cents
écus pour l'agrandissement de cet oratoire.
Grâce à cette libéralité, on a jm construire
l'élégant édifice dont la ville de Saint-Junien
est fière à si bon tdre. Quatre i>iliers cou-
verts de moulures soutiennent une vnùle
élancée, qu'ils parlageut ainsi en neuf tra-
vées. Les auteurs de cette constiuclion ont
soudé fort haliilcment leur bâtisse au sanc-
tuaire de 1451. L'niscriplion ipii donne la
date de celle partie de l'édifice est à l'entrée
du sanctuaire à gauche. La boiserie d'un
autel la masque en partie. On remanpie
dans celle inscription l'emiiloi des majus-
cules <pii formaieiitrécriture de la troisième
(I) Domini bencdicini
(\) QiKiniqiie sdincns lerniis miinnlcr.
731
LIM
époque ({{Olhi'iue nrro'Kii]. L'A du commcii-
cemeMt, le Q de In troisièiiiL' li.îne, le pre-
mier P do principiiim et la d;ile so'il em-
liruiilés à cet alpliibet. To;.t le reste c^l
gotliiiiuc carré (iiiimiscule des iiinmiserits).
Le j^olliiiiuc anoiidi ('^t donc iri réduit au
rôle de capitales uu majuscules comuie dans
l'écriture des manuscrits.
iVS3.
Laçarus de Fiaiiccsclii iiiccnsit ; Francischus
Piloxus pinsil.
{Iiiédile.) — (Legros.)
Ces signatures incorrectes, e:i lettres liées
c entrelacées, se lisaient au-dessous d'utie
statue de la sainte Vierge, peinte et dorée.
dans la chapelle de Sainte-Agathe de l'église
de Saint-Martial.
l'iGO.
E (I) km M cccc Lx.
{Iiii'dUe.) — {Eglise de Trcujnnc.)
L'ancienne ciiapeile du eh;lteau de Trei-
gnac, aujourd'hui église i^aroissiale, est for-
mée de trois nels paivillèles fort basses. Les
nervures piisniatii]ues pénètrent dans des
colonnes monocylindriques sans chai)ileaux.
L'inscription se lit au-.iessus de la porte.
Voici donc une architecture à date bien
précise.
liCO. _
Anno Diii m cccc l\ die vcro iiu iiu'sis angusli
rci' iiiXpo ii7ct (îîis iîns Micliael ëî)s(Nicodie ?) (2)
coiisecravit iioc allare elrccoiididit piiics leliiiuias
in lioiiore SU Eulropii ponlillcs cl iiiarliris.
[Inéd'He.) — (.1 Benieuil.)
Au mois d'août 18ÏG, en démolissanl l'au-
tel de la chapelle Saint-Eutrope, située près
de Benieuil (Haute-Vienne), on a Irouvécctle
iriscri|)tion placée près des reliques. Il est
à regretter que le nom du siège épiscojial
soit à peu près illisible.
14C9
SIeciro Koys Daiilmcoii evcciiiic (îo Tiilic
la II M cccc lAlX
(Inédite.)
Un petit ciboire de vermeil est orné de
quatre petits reliefs (iguranl des prophètes.
Sous le pied se lit l'inscription. Les carac-
tères droits et inégaux sont mal gravc's. Ce
ciboire que nous avons découvert ajipar-
lient aujourd'hui h .Mgr Iterteaud, évcquc
de Tulle.
1V70.
Iii (,'ysl ilossotilis cnlU" grande lame
llt'iiisnl l'ivlrc. Dieu a {^lappé son àiiic,
Siiblil oilcvro, sage vos pas aulre
De Mcaiix en Liège vrayinenl lui iialit
Lequel fuiida par lesluiiiciit vniif
Les iiieiiedi une messe en vo;i
En ceUe église do l'uiige Saint Micliel
(l; /■:«.
(2) Pour S'iaiincdii-.
DICTlONNAmE LIM 752
El que soil dite par re:ix du cumiuunel
El trépassa ez léies .Mag.lclalne.
Son àme soil lassns an liel an:éne
Mil qualre cenl cl lx el vers dix
Dieu, qu'il suit on paradis
Amen,
(Jiivdile) — (Madacd.)
A Sainl-Mii-lie! des Lions, près de la porte
seiitentrional", était une plaque de cuivre
jioitant cette insi'ription. Le coinmunel dont
il est ici question était une communauté do
piètres établie dans cette église , comme
dans un gran 1 nombre de pai-oisscs du dio-
cèse, pour l'administration spirituelle.
Malhilde Melaude était veuve d'un Denis
Prêtre, orfèvre à Limoges en Lï80.
1V7G.
Iteverendus D. F. l'elriis Daiiliussonniiis Rhodl
magnus niagislcr iianc porlam el liirrcs erexit,
maglslcrii anno primo.
A Uhodes , du c(Mé de la mer et h l'est,
s'ouvre la porte Sainte-Catherine. Elle est
en plein cintre et flanquée de deux belles
tours rondes qui sont engagées dans les
courtines el couronnées de mAcbicoulis. Au-
dessus de l'entrée on voit une grande table
de marbre, scnl|itée en forme de niche, dans
le stjie ogival llamboyaut, et trois statues
représeniant, au centre sainte Catherine, à
droite saint Jean et h g;iuche saint Pierre
*^ur ce bas-relief sont figurées les armoiries
de Pierre d'Aubusson.
C'est en 18V6 (pie ;\I. IJatissier a retrouvé
sur place ce souvenir d'un illustre compa-
triote. Nous emprunlons cette note à un tic
ses rapports.
lV7i).
Le xviiijoiir de janvier mil un'" xix i.x
fncl eoiiinieneé ce premier piliicrdcs biens de céans
par bon eiilenle.
(Inédite.) — (Legros.)
L'église de l'abbaye de Saint-Martial n'ap-
partenait pas tout entière a l'époque ro-
mane. Une partie de l'abside et de la croisée
étaient du xv' siècle. Cette inscription, qui
se lisait sur un pilier île la croisée, du cûlé
do la chapelle de l'Enfant-Jésus, doimait la
date du commencement de ces travaux.
l'»7î).
Hoc oraliiriû (1) saxi
ruina collesû dus Dioni
sius de Bar que BiUiris
pepil âlisles cl dus Tu
lell (i). M cccc i.xxix crexil
Fûdiliis ae ampliavil.
(luéitilc.) — ('l Itocamadûur.)
Ilucamadour, pèlerinage depuis longtemps
célèbre, intéresserait encore |iarles beraili's
d'un siti^ sans rival, et par les travaux do
(I) Ornioriinn.
l'î) l'i'iieril «iiO.sd'.s el daminti-f (w(i7/< ii.vis.
733
LIM
IVEl'IGUAililK.
LIM
734
l'art des nnciens Ages. En restaurant la
chapelle miraculeuse , abritée sous, une
saillie du rocher, on a trouvé, il y a quel-
ques années, cette insciiption. Rocaniadour
était, avant la révolution, du diocèse de
Tulle; or le diocèse de Tulle fut distrait du
diocèse de Limoges par le jiape Jean XXII
en 1318. A ces titres divers, c'est donc une
inscription limousine , et nous avons été
heureux d'en enrichir notre recueil.
1483.
A riionneiir souverain et la vifve mémoire
Du granil Dieu lout-puissant, en son règne éternel.
De sa Mère sacrée et ilii bon Saint Michel
Et des bienlieureux saints du paradis en gloire
L'an que l'on roniplait mil ccc rxnu
Le xxv« niay du premier foniîement
Le piod de celte église a prins commencement :
Que riiijuro des Icnips jamais ne puisse abattre.
XIX ans après, pour cmbLlIir ce temple.
En l'an nul ccc et nu"* et trois,
Par des dons du commun cl libéraux octrois,
Fust bail ce cloclier, que chef d'œuvre on con-
[templc.
Louez donc ce bon Dieu qui a toute puissance;
Le premier s'employant à cest œuvre si beau,
Qu'il le conserve a soy : et son divin Ûaml;eau
Sur tous les bienfacteurs luise pour récompense.
Relevé par Jehan Verger;
et Jean Meisin, Bayles
en l'an 1584.
Cette inscription donne la date de l'église
de Saint Michel des Lio:is île Limoges et de
son remarquable clocher. Elle se lisait sur
une pierre calcaire à gauche de la base du
clocher, lorsque les directeurs de la fabrique,
s'apercevant qu'elle était usée par le temps,
la tirent transcrire sur inie plaque de cuivre
qu'ils placèrent à l'intérieur même de la
poi te de ce clocher. On se tromperait ce-
pendant si on prenait ce titre à la lettre ;
presque tout le mur nord de l'église est
orné de corbeaux ou modillons romans (jui
annoncent que les architectes du \i\' siècle
ont conservé dans la reconstruction une
partie du vieil édilice qu'ils étaient ap[)eJés
à relever ; enlin, la dernière travée du cûté
de l'occident est évidemment du xvi° siè-
cle. Au reste, notre annaliste est formel :
cette année (loo2), l'église Saint-.Michel des
Lions fut augtueidée du jardin de Lamy.
Box. DE Saint-Ajiable, iil, 77o. )
liSi..
En lanMcccci.xxxuu l'ut
fête la grosse tour de Bourgne
neuf el tout le baiimen les
verrines de celle église le tieil
tons de Ter et fondée une messe chun (I)
jour vespres el conq)lies aux piî
res de la coinunaulé de la dicte
(I) Cliaciiii.
église par révérend religieux
Frère Guy de B!anclio!'i)rl grât pr
leur Danvergne couiamleur
de Chypre de Bonigiicneuf de
Morlols scnechal de Kliodes
et ncpvcM lie 1res révérend et
mon 1res lonplc seigneur monss
frère Pierre D'.Xnbusson lies
digne grand niaitre de Ithodes
de l'ordre Saint Jehan de Jhrlni.
{Inéilhe.) — (Nad.vdd.)
L'église du grand prieuré de la langue
d'A'.ivergne, b Bourganeuf, est du commen-
cement du XIII' siècle; mais le xv' siècle
l'a restaurée en refaisant les voûtes, en y
ajoutant des chaiielles et un collatéral, et on
perçant, à l'est, une grande fenêtre à me-
noaîix tlandjoyants. Celte inscrijition nous
apprend l'ori-iine et la date précise de ces
constructions diverses. Elle confirme aussi
la tradition qui voit dnns la grosse tour du
chaieau une construction élevée pour le lo-
gement et la gai'de de Zizim , comiiétiteur
du sultan Bajazet. Z zim habitait le château
de Bourganeuf à celte époque; il ne le quitta
qu'en 1489. Les armes de Guy de Blanche-
fort se voient en diverses parties de l'église
et du château. Nous avons donné , dans
VAtbiim de la Creuse, une notice sur ces
lieux, que recommandent ces imposants et
poétiques souvenirs.
1490.
Lan. M. cccc
ini. XX. X fu
fâcha, la chape
la.
(Incdiie.) — [A Sdiul-Mnnrice.)
Une chapelle de l'église de Saint-Maurice,
près Sainl-llùbcM-t (Corrèze), porte cette ins-
cri|)tion. On remarquera cette manière d'é-
crire quatre-vingts; elle n'est pas rare sur
les monuments du xV siècle. Un écusson
mi- parti, scul[ité dans la même chapelle
donne sans doute les armes du fondateur.
Les pièces qui le composent sont d'une
])art deux bandes, de l'autre trois étoiles et
un croissant.
1496.
Lan mil cccc im vnigls et xvi
en iung, furent de céans du trésor
prii'.s pour le chief mettre a son aise
xii marc d'argent, u onces, viu d. d"or
et tout par le convenl accon.
Le bon alibé Joiivionl Aulbcrt.
St Martial nous le prions fort '
que paradis nous soit ouvert.
le nom du maitre argentier
ce coffie fi.-.l Pierre Verrier.
i.a coupe d'cir donnée pai' (ïrégoire XI
pour abriter le chef de sainl Martial se ren-
fermait dans un buste magnifique, autre dun
généreux du iioalife. En 1490, ce dernier
rel
m
73o Ll.M DICTIONNAmK
joyau ayant été mis en gago pour garantie
d'un emprunt rontr;icté par rabbi- do Saint-
Marlial, l'abliù Alljeit Juiivioii lit cxéculcr
une easseltc pour al)rit(T la foupeol le clief
vénéré i|irelli! renfcrnuiit. Coltu inscription,
gravée siu- le métal de celte C()U|ic, faisait
connailic sa valeur intrinsèque et le nom
de rorl'évre limousin (pii l'exécuta. (Cf.
l'Essai sur Us cmailleurs de Limoges , p. 8C.)
1497.
Virgi) fave ceplis, qiucso, saiiclissima, veiiis.
Qiiod niilii corde sedel, quod lola même voltilor
Scribere sil niiclii fas, nomilio minime Ixso
Hoc jacel in tiiinnlo Joliaiincs cpisfoiiiis, liiijns
Urliis liniior, paU'i.e gloria, plrliis ainor
Marcliia (|iicni gi'iuiil. Bartonis cogiioniinatns,
Pago Garaclensi, noliili de génère natus
I.ilios dniii (l(nes seualus villa rcgali
Lcgi'rel Parisiiis, in scde prx'sidiali,
Pajjloreni peliit ecelesia Leinovieensis
Qneni, orbaUi duce, cli-gil (lamine sacro.
Pcfensor paui^e fuit, el Uitela snorum
Inviclum fidei robiir, el corrcclio moium
Ilic facunilns eral, largns, cl cnnclis alinndans:
Ilumilis in pnpiili, doclrincjnliar emicaiis
Inlcrea, dnm senio properavil, jam canus clecUis,
El paslorisaram rexissci temporc loiigo
Arciiiprcsut digniis iranslalns Na/.ariensi,
Jnra lincpicns seilis nopoli caro Jolianni ;
Vivens in Domino oclogeniis aslra bcavil
Inde, inillcno .'lualuor ccnliini nonageno
In cruels feslo mail, tune addc sepleno
Cujus vila fuil pra'setis sibi trila laboris
Posl niorioni sil ei requics, fiiiis(|i]e doloris.
llnéditc.) — {Archives de In fnmille île Moiilba.s.)
Le Linîousin, cette (erre par excellence
de l'orfèvrerie ou de la tyiise en œuvre arlis-
tique des métaux, possédait de nondjreux
tombeaux en mélid ciselé. Celui du prél.it
dont nous venons de rap;>orter répilaphe
était au milieu du chœur de la cathédrale
LIM 736
H97 Ifla mensis Julii. Anima ejus rcquiescal in
pace Amen.
Une tombe de ré,L;liso des .Taco]>ins portait
ilte inscriptioi. L'ii prêtre de même nom,
ort à la mémi! époijue , était enseveli à
(juelques (las plus loin. C'était sa-is doute
un Irere du précédent; il avait vonlu dor-
mir près de lui son dernier sommeil. A côté
de la tombe, un cuivre ciselé re[irésentait
le défunt olfert ;i la sainte Vierge par saint
KtieiHie. Celle composition rappelait ingé-
nieusement que le défunt avait élé succes-
sivement chanoine de la calliédralo de Li-
moges, (jiii a pour patron .-aint Etienne, et
inembre de la lamille ilominicaincdont l'or-
dre est spécialement consacré à la sainte
Vierge.
Ii97.
Nudis sub saxis recubal lam nobile corpus
MarlialisBiiyol : qui niodosumma lenel
Canonicus liiil, odicialis Lemovicensis,
El Burgi pastor : qui bcne fovit oves.
Orliis lanla liona diiiiisil : pnedicalorum
Taiulcm vila pia jam sibi grata fuil.
Moribus bis nusqnam peclus fulcirc ncgabat.
Dogmalil.us cunclos eonsociabal enim.
Adines que suos diixit magiios ad bonorcs,
Mime ilius miillis namque cibavil eos.
EiTusis lacrymis bunc ploiaicaiia scnecUis
Vociferans cilius clara juvcnlus gemil.
Iiileriliim lanliqne vivi Lemovica liirba :
Plaiigi' ciiK, plange, lu iiina sparge Uia.
Hic socios social eelesies nnmere divo.
Viriuiem fiilgens, floreipic sceplra gerens.
Mille quingenlis, bine demplis aclrihus aimis
Luce p.'lil clara supcios, julii décima noua
Qua;si), Jesu Bonc, cuni superis sil in a'ilK le lecuin,
De|)i :eeor iil ledeal spiiiuis ad Dumiiium.
Amen.
(Iin'dilc.) — (Nadahd.)
Bans l'église des Jacobins de Limoges,
de Limoges. Il représentait le défunt revèlu du côté du cloîlre, était fixée une plaque dé
de ses ornements sacerdotaux. Sa vaR^nr ' . ■ ' .
intrinsèque a tenlé la cupidité pendant la
révolution. Plus heureuse, l'é.nlise de Saiid-
Junien a sauvé une Jemanpuible tombe cise-
lée, du commencemcid du wi' siècle. Ce
niagnili(pie modèle est uniipie en riance ;
nous nous réservons de le décrire en son
lieu. Un vieux calendrier de Limoges rap-
jielle eu ces termes une fondation de l'évé-
que Harton : i IV nonas maii, hic liât anni-
versaiiinn Johannis Jtaithonis hujus ecele-
sia' pasloris et deinceps Nazariènsis, de-
luncti aniio Domini IV!»~, el dislribiianlur
uudecim librie , levanda- sufira tuuuilum
aheiiciim ante majus allare. »
1W-.
Hic jacel quomlam vcncrabilis vir fraler niar-
lialis Boyol (dim caiiDuieus el odieialis Lemo-
vicensis, qui 1 Mic'eiii il) lialiiln el proression"c
l'r.itdi aloniiM. .nmis pli'ni\ uluil aiitiii lini
cuivre sur I upielle se lisait celle inscri|)lion.
Le graveur avait ligure au-dessous le:S armes
des Bcjyol : d... à la fnsce d'or surinoitléc
d'un lion passanl ; le bas de l'e'eu chargé de
six besanls, 3, 2 cl 1. 11 serait possible que
celle épilaphe el la précidenle s'ajipliquas-
seiit au même [lersuiinage.
1498.
A. I). M. cccc onela (I)
nonags" vm.
{Inédite.) — (.1 Saiiil-Paidoux-Lavau.)
L'é'glisn romane de Sainl-Pardoux-Lavau
a été refaite au W siècle, conformiMUenl à
uneoidoiuia'U',e.épiscn|iale do l'iS.'t. De celle
époque dale un collatéral ajoiilé au midi.
Sa viiûle esl ornée de nervures polygmiales
qui iié'iièlreiil dans des colonnes c.\liiiilri-
(I* Aiiiiii Duiiiiiii 1 lî^S oiulii lie lomeiiiilii.
LI.M
ques sans c,-.aiiite;iux. Sur le cloclier qui
[irécôde ce collatéral est celle inscri|ilion,
en caractères on relief ; elle nous donne le
terme de cette restauration , et nous ii-ae
d'une nianièrot positive sur le stvie do nos
constructions au x\' siècle, l'iusiours cen-
taines d'églises du Limousin, à la même
épOL]uo, étaient reconstruites ou restaurées.
Nous en avons la liste.
1500.
Diis LcNMiarilus
Iloiiiaëli Liceii i iloc
eau'' Alm nioiiasli
. fecii fieri et finlaro
biniios capollâ iii
sciiulcm aùo m
qiiigeiilesiino.
Domiims Leonnrdus
Romnneli liccnliulus in (iecrelis
cononicus Altenleiisis montisleiii
fecil fieri et futuUire
bitinos cnpellaiws in
sepulclirwn anno millcsinw
quingenlesiino.
{Inédile.) — (Eglise d'Aijmouliers.)
Une chapelle du xv° siècle, dans la remar-
quable église d'Aymoutiers , était ornée
d'une représentation de Notre-Seigneur mis
au tombeau ; c'était ce qu'on apjielait alors
un sépulcre. Cette inscri[)tion nous apprend
que le chanoine de Romanot avait fondé
deux vicairies dans cette cliapello. Son écu,
chargé d'un chevron qu'accompa.L;nent trois
écots, se voit encore près de l'inscription.
Cette famille fut toujours généreuse. Le
dauphin Cbarles étant né au mois do juin
li70, après le Te Deuin chanté à A3njou-
tiers, on fit des feux de joie par toute la
ville. Etienne Uomanet donna du pain et
du vin à tous les venants, et mit des tables
dans les rues. (Cf. Bon., III, 721.)
Quinzième siècle.
Ailemarus de l\iipe Cavarili, arcliiiiiacomis Di-
vioiiensis, (ledit hoc opus Deo et beaio Mciur-
niaiio coiifessori, amio Doiiiini m. cccc.
Ce souvenir du pieux donateur Adéraar
de Uochechûuart se lisait sur le pied d'un
raagnitiijue buste d'argent qui conservait
le chef de saint Victurnien
ce nom.
Quinzième siècle.
La confrérie de S. Fiacre for fa
(Inédite.
dans l'église do
losl joyau
) — (LfXROS.)
Un reliquaire en cuivre doré de l'église
paroissiale de Saint-Pierre tlu Queyroix de
Limoges représentait saint Fiacre, patron
des jardiniers. Sur le pied était gravée cette
inscription , en langue romane. Un autre
reliiiuaire daté, avec inscription en langue
romane, et de même facture, nous |)ermet
d'assigner à celui-ci pour date le commen-
cement du XV' siècle. On voit que le frau-
DEPIGRAPIIIE. UM 738
çais lullo ici avec l'idiome national, c'est-à-
dire la langue romane.
Quinzième siècle.
Derla de Bena.
(Inédite.) — (Chapelle Saint-Antoine.)
^ Près de Folletin, sur la route de Crocq,
s'élève l'église Saint-Antoine ; une chapelle
soi,:neuria:o soudée au chœur du côté du
midi, en est séparée par une claire-voie à
jour, élégamment laillée dans un granit rose.
La chaiielle, coiffée sur son angle d'une tou-
relle, a. sa porte particulière que surmonte
un blason chevaleresque. On lit au-dessus
ces ^imjilos mots. Ce sont les armes et le
nom do Berte de Bena, issue de la famille de
la Borne, qui au xv° siècle é|)ousa Barton
deMontbas, père de l'évêque de Limoges
du même nom. Nous sommes heureux
d'avoir aidé à restaurer ce gracieux petit
édifice.
Quinzième siècle.
Jiiiib.
(Inédite.) — (A Boulieu.)
Dans la nef de l'église de Bonlieu est
couchée une statue tumulaire d'abbé ,
comme nature, mais due à un
grande
mauvais ciseau. Le défunt tient entre ses
mains un écusson chargé de deux fascos et
en chef de trois bosants. Le lien auquel est
suspendu cet écusson porte celte inscrip-
tion : Jinib ou Jinis. Ce nom ne convient à
aucun des abbés de ce monastère. La voûte
d'une chapelle du xv' siècle du château du
Mazeau, à deux lieues de ià, porte les mô-
mes armes, sommées d'une crosse. Cette
indication pourra aider à trouver l'inter-
prétation do ce mot.
Quinzième siècle.
P. Blaii.
(Inédile.) — (Abbatje de Bonlieu.)
Le sanctuaire en ruines de l'église de
Bonlieu a une décoration peinte au xv' siè-
cle. Elle est formée d'un réseau rouge, semé
de lleurons et de chilfres pieux. Ces mots
s'y trouvent aussi ; est-ce le nom de l'auteur
de cotte décoration ?
Quinzième siècle.
Ave rex Judeor. (1)
(Inédile.)
Un reliquaire de cuivre jaune en forme de
tour est gravé sur le pied d'une composition
assez originale. Un dragon se replie encer-
cle, et sa gueule entr'ouveito va saisir la
jambe il'un honuno ii demi nu, qui mortl la
iiucue du monstre. Autour, en caractères
indécis, est transcrite i'inscri|ition rapportée
plus haut. 11 résulte d un piocès-verbal ren-
fermé dans la tourelle que les i'elii|ues con-
servées dans cette nionslrance n'y ont été
ilé()osées qu'en 1818. Cette [lièco, signée do
M. Jugo-Saint-Martin, curé de la paroisse de
(I) Judaorum.
759
Saiiil-Julion lo V
(|uoire, ne nous t
I.IM
DICTIONNAIIU:
MM
740
■lit, pro|iri(Haire de ce loli-
iiiiriiit donc aucun ùclair-
cisseuu'iil. Les nrnioiries f^iavOcs sur le pied
onl aussi une forme très-indécise.
Quinzième siècle.
C'est la ifrdrle (I) S. Psalme.
(huUlile.) — (lùjlisc d'Anmouticrs.)
La chapelle consacrée à saint Psainiel, dans
l'église d'Aymoulicrs, est décorée, comme
tout le reste de l'édifice, de vitraux à per-
sonnages du XV' siècle. Au bas de ces vitres,
les donateurs, hommes et fenmies, sont
agenouillés en deux gi'oupes distincts et
nombreux. Cette signalitrv, répétée par deux
l'ois, nous apprend (jue ces vitres fui'c:if un
don de la confiérie do saint Psalmcl. établie
dans cette église. Celle [initie de rédilii.o
n'était juis achevée en IWl ; ces vitraux sont
donc de la lin du xv siècle. Il est intéres-
sant d'y étudier les costumes de celle épo-
que.
Quinzième siècle.
Ne desperetis vos qui peccare solelis
Exeniplot|ue ineo vos rcparalc Uoo.
{IiiédUe.) — (Legkos.)
Derrière le maître aulel de l'église de
Saint-Marli.il, une slaluiîde sainte Madeleine
portait un roUel sur lequel se lisail ce dys-
tique.
Quinzième siècle.
I' E L
D M M ï
L (N on C)
(Inédile.) — (.1 Jabieillcs.)
Une console, ornée de feuillages, supporte
un écusson sur lequel sont sculjitées, en
relief, les lettres (pie nous venons de trans-
crire. Les caraclères sont ceux du gothique
de la première éjioque (^^olbiiiue arrondi) ;
m.iis rornementalion accuse le xv" siècle.
Les letires sont dans un ordie beaucoup
moins régulier (jue celui que nous avons dû
ado|)ter; la tyjiographie moderne ne se |)rèle
pas à rendre ces irrégularités. Plusieurs let-
tres sont aussi douteuses, malgré leur grande
dimension.
Quinzième siècle.
JÎTg : S. Lvp : svb : Xpin : sono : ventes :
avrasqvc : rcpoiio.
Ces caractères, environnés d'ornements
et de feuillages, se lisaient, avanl la révolu-
tion, sur une cloche de rér:,lise de Saint-Mi-
chel.
A Mézières, à Chaudjorel, à Peyrillia;', etc.,
on voit encoie des cloches datées du xv
siècle.
siècle.
Xps. rex
Quinzième
M'ilil
IVb. t-sl.
in. p:U'c. l)s.
M.ii'ia. nile
{liiidiie.) — {l'rU-uiédc laPliiiii.)
(i) Coii(ràic.
A deux lieues du Doial, s;n' la roule du
Blanc, s'élève la prieuré d;' la Plain, converti
aujourd'hui en ferme. L'église, voûtée en
piei're, est parfaitement consiTvée. Toulo
son ornementation sévère indique qu'elle
est tille de la collégiale du Dorât. Elle ap-
partient à l'époque romane. La voûte et les
nuirs sont couverts de peintures du inoyen
âge, que le foin accumulé d:ui> ce saint édi-
lice ne nous a pas permis d'étudier. L'autel
roman, send)lable h celui de la crypte du
Doi-at, acconq:agné d'une piscine isolée eu
l'orme de colnnnette, est encore en place.
Dans le j)inacle est suspendue une cloche
sur laquelle se lit cette inscription en carac-
lères golhiipi(!S l'onds. Deux empreintes de
monnaies ajustées [larle fondeur au-dessous
de l'iiiscription nous ont permis de lixerson
Age. Les exemples de décorations ainsi em-
pruntées aux monnaies du tenqis sont assez,
rares. On se rappellera qu'à quelque chose
près, celte inscrqdion se lisail sur une clo-
che de Saumanes, datée du ix' siècle. Les
ab évialions n'arrêteront pers -une : Ds. ho.
fcs pour Deus homo factus, et Mlc |)Our
Mdtjdukne, se devinent à première vue.
Seizième siècle.
Lexvf" siècle est une époqued'i'icertitude:
l'hésitation s'y manifeste dans l'épigraphio
comme dans les autres ails. L'écriture de la
quatrième ép0(iue igolhirpie carré) est em-
|)loyée habituellement jusque vers loiO. A
daler de ce moment, se développe l'emploi
de la majuscule romaine concurretument
avec les deux alphabels gOvhiques, rond ei
carré. Un quatrièmesyïtèmed'éci iture, semé
de [loints et de rentlements circulaires, prend
naissance en même tenqis. Lnlin. une autre
éciilure formée d'ornements gr:i(ieux, em-
bellii; d'animaux souplement s;ul|ilés, lleu-
ril aussi à celte é|)oque. Le ch;\teau de Pom-
padour conserve des reliefs de ce genre ipii
ont une gi'àce surjirenante. Constamment
l'enqiloi de ces sortes d'éci-itiu-e s'unit à des
œuvies d'art, sculptures ou peintures, do:U
le caractère bien décidé sul'lil pioin' faire re-
couiiailre leur ilge.
1507.
L'an mil cinq cent cl scpl. fnl inliunié
Sons cc'Uo 1011)1)0, iiy dcvanl
Un pveslrc .Ican Coussac nomme,
Qni, par son dernier lestameiil
Sur ses biens, cniièrenionl
Fonda le vin dos inesso>, on comlition,
Qni on pi'onil, avant (!o|>a)lcinonl.
Doit snrsa ioii)l)e nnc absDiiilion.
Iteqniescal in pace.
Cette é|utaphe se lisait Ji côté du bénitii'r
qui est sous la port(' sepleiUrionale de l'é-
glise Saint-Michel des Lions à Limoges.
1309.
Sancia Maria ora pro nobis
lan M V c (o) l vmi
le Doiini landamns.
[hu'diU:] — (.1 .Uirial.)
il LIM DLl'iGRAPHlE.
Celte inscri|ilioii se lit siir la clociie en
LIM
74a
'église pai'oissiale d'Aui'ial. Les lettres cîi
gothique e;u-|-é, à l'exception du T. iniiteiit
des rubans repliés h lour extréuiilé. E les
sont disposées sur un fon.J de tleurons élé-
gants.
loll.
Simon H. de Pompailoiir, >i. ctccc. xi.
(le Yilaiidaiiiis.
{InciUlc.) — (LiiGRns.)
Une cloche de la Règle' portait cette ins-
cri|)tion. Nous demandons un peu d'iiidul-
gence pour les inscriptions de ce genre, que
nous avons encore à transcrire en assez
grand uoudjre. Lors même qu'elles ne nous
feront pas connaître quelques njaîlres fon-
deurs inconnus, ces simples dates pouriont,
à la longue et en se réunis.»ant, fournir la
matière d'une appréciation qui aurait son
intérêt. S'il était établi ipic la plupart des
cloches datent d'une certaine éi)oque, ne
])Ourrait-on [)as induire de ce fait, en apj.a-
rence si insignifiant, qu'il y eut alors un
retour aux pratiiiues religieuses, retour qui
avait sa traduction dans la restauration de
l'art catholique? Notre recueil est une dépo-
sition, et nous devions tenir Ji la f^die com-
jilète. Après nous, d'autres tireront de ces
matériaux un parti que nous n'avons môme
|>u entrevoir.
1513.
Ci : Gisl : noble ; homme maître Marcial For-
luier litcncié en droit canon, jadis abbé de
Saincl JcIkiii d'Angely et cliaaoine de céans,' et
mourut en aige de qnatre-vingt-dis ans, le qua-
torzième jour de mars. mil. cinq. cens, et
treize. Anima ejus requiescat in pace.
(Eglise de SaiiU-Junien.)
Derrière le maître auiel de l'église de
Saint-Junien, au niveau du pavé et maqnée
en partie par le marchepied, est une grande
dalle funéraire de cuivre, large de trois pieds
sol de nos vieilles églises. L'Angleterre,
mieux avisée, en a sauvé un bon nond)re.
Il est heureux que le seul exemple que nous
possédions puisse soutenir avantageusement
la comparaiscm avec ce que nos voisins ont
de plus beau en ce genre. 11 est vrai que
celte dalle est l'œuvre de l'école d'orfèvrerie
la plus habile du monde.
Martial Formier, dont ce tombeau rectilie
le nom mal écrit jusqu'à présent, fut un des
bienfaiteurs de l'église de Saint-Jnnien. On
devait à ses libéralités une reiM'ésentation de
Noire-Seigneur au séjuilcre, dont les débris
très-remarquables sont encore conservés
dans la chapelle Saint-Marlial de l'église de
Saint-Junien. Seize grandes figures peintes
et sculptées formaient celte comi)osition.
15 G.
Ad Icolorem
Qiiisquis ad haîc vertis nionimenla ingentia vul-
Gianile niora; precium , sisie viator iler ftnni
Nam jacet liic milli quondam virlule secundus;
Nomen Joannes cui Gayolus erat.
Vir Bastidorum veteri de stiipe parenluni
^dilus etjurisrion ulriusqiie rudis
Prsecipuis tenipli perfiinclus honoiibus hujus,
Nec postrema sui fama sodalicii :
Sumniiis presby terum, sumnuis pr:ccentor, et idem
Quippe fuit, superos iiil lanion isia move^t
Sic rapuere illuni, qua; nulli parcorc noriint
Fala, levisque jacet, factus et ipso cinis,
Mensis enim sexli qux prinise proxima Inxeni
Abslulit hune superis inseruil(|ue clioris,
Ad 1er (juingintos cum si'xdeciinus foret annus,
Additiis a veri cog;iitione Dei.
Ejus et ad tiimukim solemnia sacra quoiannis
Ex merito fieri icmpus in omne soient
Quando voles discede : licel, discede, viator.
Et die liuic cineri : sit libi longa quies.
{Inédite.) — (Legros.)
Ces vers, gravés en caractères romains sur
une plaque de cuivre, se lisaient dans la pre-
quatre pouces, et longue de sept pieds. Elle n,i^,e eliapeile, à gauche, dans la cathédrale
est formée de trois leuilles de métal ajustées ^^, Limo-es. Au-dessous de l'inscription se
ensemble. Sur celte dalle est nguré un ;;re- . , + . , ,
lat revêtu des ornements sace°doiaux, te- ^'"^'^it le monogramme h et les armes des
nant une crosse et coilTé de la mitre. Il est Baslides : d'azur à une face de taureau de
disposé dans un cadre d'archiléclnre en style gueules, chargé d'un citcrron d'or brochant
gothique lleuri. Des statuettes nombreuses sur le tout. Ces armes décorent encore les
de saints sont distribuées dans celle niche.
Tout ce travail est gravé d'un burin large et
l>arlailement maître de son elfe!. Les ligures
ont une giande élégance. Un Irait habile rend
avec bonheur mille détails de l:i plus grande
richesse, et jusqu'à la iiroderie à ramages de
;la chasuble. L'inscription gravée à l'entour
a beaucoup d'élégance. Les majuscules sont
en gothique rond ; les minu>cules en gothi-
que carié s'éiianouisseul en fer de hmceaux
extrémités.
Cette magnifique dalle est peut-être le seul
exemple conservé en France de ces nom-
breux tombeaux de cuivre nui formaient le
vitraux leints de cette chapelle. Ces vitraux,
sont dune dus probablement à ce chanoine.
Ils ont du reste lous les caractères du xvi'
siècle.
1520.
Aniio niilleno qningento bis qiioqiic deno
Tune erat Augiisti denaque sesla dies
Prœjecti sancti curalus cl ipse Joliannes
VigitT hoc teniplo qnod sequiuir b.laluit
Quum sol octavani hisir.ddt lulgldiis lioram
Et Veneris veniet qualibel aima dies
Vtliis vigiiui cum qnaUior atile dabinilur
713
l.l\l
DICTIONNAIUE
ni
744
Camp;ine iiiagiie toiivcnial |io|iiiliis.
UiHis'luiic IValruin de iiiibsa beiie logaiuli)
Incipil missani de cruels oriicia
LiiMiiiia rocloris cuiii postera claiiàcril liora
Saiia peiiuii'iis iii(i|iiel nvpiicm,
Missa ifli-breliir, BLTiiai:liiiii|iie sacelld
Saiiili posl missam sulvcie biisia dccet,
Ul labor islc piiis fovealiir niimiMe ceiilù
Ar.m'iili libras fialiibiis ipse licilit
yiias libias ccnlû lOiiuiiii ('(•(Icre fralres
Ecclcsic fidjrice consiiliieie sue
Tiiiic gcinini Icsles, gciiiimisipie labollio praîsciis
Meiilibus cl cailliis Ikbo posiiere suis.
{Iiti'itile.) — (Li:r,iio=.)
Celte roiKlation .se iis;iii ;iiix Corde
Limoges, au-dessus de In porlo de
pelle Suirit-Cosme et Saint-i>aiiiieii.
1522
0 Malcr Dci iiienicnio luci.
icrs
la (■
ma feil fere Viarsal chainbrici' de
M. D. XXII
F. François
{Inédites.) — (Eylise de la Uonie.)
« Une vitre peinte de l'église de la Borne
accu|)e les trois jours d'une l'enèlre ogivale
du fond de l'église. Dans la larlii; inl'érieiue
est endormi Jessé, vénérable vieillard à lon-
gue Inu'be blanelie. De sa poitrine soit une
vigoureuse tige verte sur laiiuelle se sont
épanouies de larges Heurs îi eulice violet.
Elles sont occupées par neuf rois, aïeux de
Notre-Seigneur Jésus-Clirist, tenant des plii-
laclères, sur lesquels se lisent des inscrip-
tions en caractères romains. Dans la der-
nièie (leur, au sonnnel du vitrail, est deb(Hit
la sainte Vierge ollïant l'iùifant Jésus à l'a-
doration du inonde. Toute cette coin position,
d'un ton très-chaud, se détache sur un vi-
goureux fond rouge. .\u bas de Ja verrière,
à droite du spectateur, est agenouillé un per-
sonnage regardant la Vierge. Il est vêtu d'une
soutane bleuAlre ; son chef est largement
tonsuré. Derrière lui, et debout, une sainte,
<1gée et vêtue de blanc (sainte .\nne), jiarait
le présenter à la sainte Vierge. Une liande-
rule déroulée devant le dcjiiateur |)oite crs
mots en caractères romains : 0 Mater Dci,
mrmcnlo mci. Un écussuii suspendu à la hau-
teur do sa tète est d'niyrnt à sept fusées de
sable. Un autre écussDii décore la gauche du
vitrail ; il est d'or à la croix uncrc'e de f/iieu-
les. Au-dessous, un cartouche en verre blanc
porte celte inscrij)tion:
M. D. XXII
F. l'raiiiuis.
« I.a date est en caractères romains, et la
signature en caractères gollnijues. A l'aulK!
oxtrémiti' du vitrail, on lit sur un écusson
en verre bleu : Ma frit fere Viursat cfiam-
brier de... »
Noiis empruntons celte citation à notre
Histoire de la peinture sur verre en l.imou-
nn. Fort de ce léniiiignage, nous aviuiis cru
|iouvoir attribui'i celle vitre à u'i peinlre sur
verre, inconnu jusipi'à ce jour : F. Franr^ois.
Celte conjecture a déjà été réi)étée jiar plu-
sieurs auteurs.
\}\\ manuscrit du milieu du xvii' siècle,
conservé parmi les papiers Uobert, était venu
jeler (pielipies doutes sur celte attribution.
Le F. lùi.stacbe, récollet d'Aubusson, y ra-
conle, à la date du lo odobre KiW , que
VdijUsn de la Borne fut fuicte bâtir par un
moin", eliaiiihrier de Cliambon, nommé frère
François de Viarsac. On vient de lire iino
i'iscrip;ion mutilée qui conUrme ce lait. Il pa-
raissait donc assei iMobable quel'inscriptiou
F. Fraîiçois éla l allée, grAci- h un déplace-
ment, créer une personnalité sans fonde-
ment.
-Vujourd'hui le doute n'est guère permis.
La prélendue signature F. Françuis est
peinte sur verre bleu comme rinscriptiou
tronquée: Ma feit fere... Viarsae cliambrier
de.. ; les caractères gothi(pies di^s deux l'rag-
inenls sont semblables. Lutin, j'ai acquis la
certitude (]ue le vitrail de la Borne, confié
aux soins d'un vitrier peu intelligent, a subi,
il y a six ans, un remaniement com[ilct. Le
nom de F. François sera donc rayé du cata-
logue de nos peintres sur verre. Il est l re-
gretter que l'auteur de ce vitrail ne soit pas
connu. C'est une œuvre des plus reinar-
(piables.
Ave M.
lo2i.
grâ (I) plê ora pro nobis.
Faile la 15âi
J. n. S.
(Iiit'diie.) — (Eglise de la Borne.)
L'inscription d'un vitrail nous a donné
l'occasion de faire connailre le l'ersonnage
auquel est du(! la remarquable église de la
Borne. Ses armes, semblables à celles (jue
porte le vitrail, sont sculptées aux deux cô-
tés du [lorlail ouvert sur le liane nord. On
lit à l'eiilour l'invocation tr.inscrile plus
-haut. Ce portail ollVe un curieux exemple
de polychromie applitpiée à la sculpture. Il
est en style lluiiboyant. Une statue de la
Vierge occu[iuit le ïrumeau. Les v(jussures
peinies en rouge ont reçu une décoration
jaune liguranl des feuilles frisées et des
jiierreries; les dais sont verts. Dans le tym-
pan, le même pinceau a représenté ijuaire
personnages agenouillés et invoqua:U lu
sainte N'ierge, ligurée en relief. (Test un des
liès-raies exem|)les où la sculplure et la
lieinlure concourent vers un but unique.
L'iiiscrijilioii Faite l'an lo2'i-, se lit en
lettres sculptées en relief sur un contre-
fort, au nord de l'églisr. Le vitrail serait
donc antérieur de deux ans à l'église qu'il
décore.
L'inscription J. IS. S. [S. Johannes llu-
ptisla'f]. Cil Irttres riilacées, est ^(■^ll, léo eu
relief Mir une clef de voilte île la clia|ielle
méridionale.
( I ) Miiiia ijinlia plenn.
74S
LIM
Ainsi, cette éy,lise rapproclie dans ses i;is
criptionstous les goures d'écriture : roinain,
gothique carré, Ibrnies douteuses, s'y réu-
nissent. On sent(]u'on est à une de ces épo-
ques incertaines où le passé lutte avec un
présent qui veut se transformer, où l'art
cherche avec hésitation une voie nouvelle.
152G.
Sanclc Jolianiies. — S;mcla Maria ora pro nobis
l'an mil ciiui cent vingl-six.
(Iiiédile.) — (A Duriinc.)
1528.
Ces mots se lisent sur la cloche de la pa-
roisse de Darnac.
XII viii nivnicip
beg'l)eiief' sere pvb
aniio c ciD D" xxvni.
(Limoges.)
Cette inscription, entaillée sur un granit,
se lit au-dessus d'une porte d'un moulin à
j)i\te de porcelaine, près le pont Saint-.Mar-
lial. Legros nous apprend que cette jiierre
était placée, en 1775, aux remparts de Limo-
ges, sur l'éperon Saint-Mathieu, entre la
])orte Montmailler et celle des Arènes. Selon
celte insci'iplion assez intelligible, les douze
consuls tirent cet'.e construction des deniers
publics {œre publico), l'an du Seigneur 1328.
Au moyen de légers changenients, M. Du-
loux {'tassai hist., p. 201} transforme ces
rfuelques mots en date romaine : l'an de
lUjme 778, (inno condilœ Romœ. Avis à ceux
qui copient mal à propos les Grecs et les
Romains! La postérité pourra bien nier
leurs œuvres et leur personnalité, si le cos-
tume a une ohysionomie trop antique.
1330.
Cesle clinpellc, ensoiuble la represeiiUilion
du sépulchre et resurrecliou NosUe Seigneur
Jesiis-Chiisl, ont faict faire et édifier
Maniai Honianel, el Pcyronne Saleys
sa feine, du eonseiilemciil de messieurs les
curés t fabricaleurs de la pnt église,
Cl esleu en icelle leurs sépultures, oii ils ont
fonilé une messe chacun jour, selon l'office
d'icclui, avec une collecle des Uépassés,
cl pour iceulx, une absolution à la fin de
cliascune messe; et tous les lundis se dira
la prière pour les fondateurs d'icelle; el
sera la dite messe sonnée de la plus grosse
cloche de la pnl église, par treze coups loui
inconlinens (pie matines seroni sonnées, et
mess's pbres Je communauté sont leTi dire
lad» messe pour cliascun jour lesd^ ireze
coups frappés; et pour ce fcre lesdiis
fonilaleurs ont donné chascun à lad"^
communaulé renies el cens suffisans, lant
en argent qu'en blé, et à la fabrique quarante
soulz de rente annuelle pour fere sonjierlesd.
treze coups; el mesil. S--» de la diie communaulé,
fabricaleurs, se sont obligés fere les choses susd."
comme apert par lettres sur ce reçues par maislres
DiCTIONN. d'EpiGRv'PHIE. \.
b'KPiGRArillE. L!M /.iti
Jehan Peliol, el [larlhéleiny Texier, inilaires royaux
le xxu' jour de apvril, l'an mil ciiu) cens xxx.
Ceux qui celle épilaphe lises, priez Dieu
potu' les trépassés.
(N.vnMD.)
Dans la chapelle des Pénitents gris de l'é-
glise Saint-Michel des Lioiis, se trouvait la
représenlolion de Jésus au tombeau. Toutes
les figures , grandes comme nature , étaient
en terre cuite. Les bustes des fondateurs
s'y voyaient en saillie , à droite et à gauche
de l'autel. Ce monument fut dégradé , quel-
ques années avant la révoluli(Jn , par des
prisonniers dnnt les cachots étaient contigus,
et qui se sauvèrent par la brèche pratiquée
par eux. Dejmis cette époque, celte décora-
tion a été entièrement détruite. Notre ins-
cription est la seule trace de la munilicenco
des pieux époux Roinanet.
1531.
Je suis le vray arbre de vie,
Ron à planter en tout verger:
Qui de mon fruit aura envie,
Si en preigne sans nul dangier.
Ou me fil planter et hauclcr
L'an mille cinq cens Irenle el ung
(^e fut Hélie Gallichier
Qui duliem' me fil dédier
Et parfaire au mois de juing.
On lisait cette gracieuse inscription sur
une croix qui était autrefois dans un pelil
jardin de l'ancien palais do Limoges , con-
verti [lins tard en prison. En 1780 , celte
bâtisse donna occasion de transporter cette
croix près de la porte occidentale de Téglise
Saint-Michel des Lions. Elle ne se retrouva
plus. Hélie Gallichier était consul à Limo-
ges en 1525. Le P. Bonav. de Saint-Amable
relate plusieurs actes auxipiels il piit part
en cette qualité
^ 1Ô3G.
I H S. M. Sancie Andréa, ora pro nobis
M. ccccc. xxxvi.
(Inédite.) — (Legiios.)
Trois cloches des Carmes déchaussés i\
Limoges ])ortaient cette date et cette invo-
cation. Le monastère de ces religieux était
en effet consacré à ce saint apôtre.
1339.
Sancte Maurici ora pro nobis
Pan mil ccccc xxxix.
(Inédile.) — (A Moisstinnes.)
Ces mots se .isent sur la grosse cloche de
Moissannes. Pour !a dérober au creuset ré-
volutionnaire, les fidèles do cette église , on
1790, eurent l'idée de l'enfouir. C'est ainsi
que cette petite paroisse a réussi à garder
deux grosses cloches.
Cinquième époque. — Appendice. — Renais-
sance.
Désormais les inscriptions ne seront plus
intéressantes que par les faits dont elle rc-
747
LIM
traceront le souvenir. Noire inventaire ,
complet jusqu'à cette date , va choisir iiKiiii-
toiiarit. Nous avons un recueil considérable
(J'inscri|ilioiis de la renaissance. On nous
pardonnera facileuienl de ne [lublier <iue
celles qui se l'ont reinar(|uer |>ar une rédac-
tion caractérisliiiue du i^oùt de cliaquo
temps , par rinserlion d'un f.iit intéressatit ,
ou iiar une l'orme littéiaire. l'eul-ètre trou-
vera-l-on ce recueil encore trop considéra-
ble. On sera indulgent eu considération de
la pensée ([ui nous a inspiré. Là revivent
])our queltiues jours des hommes de bien
dont la cupidité et la haine ont violé la cen-
dre et détruit les sépultures. Ce travail est
une réparation, incomplète sans (hjute, mais
trop longtemps attendue. Le respect de cha-
que époque pour les aïeux c>t la mesure <li.'
la durée de ses œuvres dans l'avenir.
loU.
Uy par dessous celle grand lame,
Droit au devant l'auicl posée,
(lysl une lionoialile dame,
Vzalioau Boyol est noninicc.
Iluiians passés, couinie je croys,
Femme fui à François Du Boys.
De ([ualre eiifanis (juVIle a conçeu,
Dieu au parlir à bien proveu (l)
Car deux eu a laissé au i)L'ie,
Les aullres prinl connue la niérc.
Six jours nioings de vingl cl un an
N"a esté qu'au momie vivaiil,
El a si biinnemenl vescu,
CouHue tresious ont bien cougueu
L"an mil cinq cent/, (piaranle ung
Paya loden que doilil cliescuu,
i^l cincquiesme de juillet
lieposa en Dieu par bon elTeel.
l'ryons donc i)our nous cl pour elle
Dévolenienl le doulx Jésus
(Jn'apiés celle vye moilelle
Soyons |iai'liei|)ans lassus
Amen.
{Inériiif.) — (Lconos.)
Cette épitaphe, gravée sur cuivre, se lisait
ilans l'église Saint-Pierre du Queyroix de
Limoges.
15U.
Exeniplo tibi salis sim
quisquis es;
si saiiis pi':escntlbus
neclc liiluia :
nains quidcni vixi :
al licrclu niori pnesliiit,
ut plus, magis viverem.
Cy gcisl révérend père maislre Jclian
de Langliat, en son vivani, conseiller cl nialsirc
(les reqncsles ordinaire de l'Iioslel du roy , évi'sque
(I) Dieu an pnilinjc u huii /mikhic
DICTION.NAIRE I.IM 748
de la présente csglisc de Limoges, abbé des ab-
[liayes
Notre Dame de l'cbral cl dcu ordres Sainci An-
[guslin,
aussi des esclirlicz de Pisleanlz prévolz de
Brioudc cl seigneur de Bonnebaud qui aurait eslé
anilr.is'iadcnr pour leroy,C7. royaulmes iie l'orlugal
l'duliigne , Ongrye, Escosse , Angleleire, envers la
[seigneurie
de Venize, Souisse et pour le dernier, à Bummc,
à noslre Saint Père le Pape Paul troisième,
qui décéda le 27 juillet loU.
(Inédite.)
Ces inscriptions se lisaient sur deux pla-
ques de bronze placées dans la cathédrale
de Limoges, la [iremière à la face antérieure,
et la seconile au c(jlé droit de la statue lu-
mulaiie de l'évéque Jean de Langheal. Le
tombeau, admiré de tous ceux qui aiment
l'ait, subsiste encore , à l'exception des
bronzes qui, selon l'usage, ont étédilapuié^
et londus pendant la révolution. 11 n'était
pas.ljcsoin de cette preuve jiour nous rap-
l>eler combien le bronze est peu monumen-
tal. Il tente Ii0|i la cupiilité. Eti voyant ériger
de toutes |iaits des statues de bionze à nos
grands honniies, en entendant i)rometlre so-
lennellement l'immortalité à ces images ,
tro|) souvent nous avons été tenté de sou-
rire. Les statues de bronze n'ont pas d'ave-
nir : qu'on le sache bien. De celles des vieux
temps la révolution a f.iit des gros sous;
celles qu'on érige de nos jours sont condam-
nées d'avance à un usage plus vulgaire en-
core.
Cette digression nous a éloigné du tom-
beau. Coniraii'ement à l'oiiiiiiiin du savant
bibliothécaire d'Angoulème, M. E. Castaigue,
nous l'avons daté de loiV, et non de loVl,
connue ledit la GaUialluiftinna. Cette date
L'i'ii y est transcrite, en écriture du tenijis,
sur un petit cartouche La date précise de
cette œuvre si remarquable est donc tixée
désormais d'une manière positive. Jean de
Langheal étant luoit en lo'tl , ce n'était jias
Ii0|) de trois ans pour jun taire cette sculpture
si riche de détails. Sur la grille de fer qui
en\ ironnail le tombeau on lisait ces légendes
mutilées ;
Dital 4- ervaia -j- li
Au ciilt' gnnclie.
des -j- in + ci . -{■ . iriu.
Au bas.
mar . e : : il -f la
ylii cdlé droit.
ri -f laborc -|- reddimur.
La devise Hlarccs.til in ociu rirlus se lit en-
core sur le plal'cMid de l'altiipie.
On eonnait la générosité et les bienfaus
immenses de ce prélat. C'est à lui (|u'est dit
le jubé de la cathédrale. 11 avait Icirnié le
dessein d'achevei- cet éditicc ; l'ancien palais
é|iiscO(ial . démoli en HOt), uvail été biUi i>ar
lui.
749 LlM
L'an quarante iiii» mil cinq cens.
Les curé el prebsires de céans.
Par commune distribuiion
Des biens chacun sa portion
Selon sa qualité el pouvoyr
Firent faire, pour se asseoyr,
Et vacquer au service divin,
Ces sièges que voyez ainsin.
Celte inscriplion, gravée sur cuivre, dans
le chœur de l'église Saint-Michel des Lioiis,
rappelait l'origine des stalles gui le déco-
raient. Cf Ite boiserie lut détruite quelques
années avant la révolution.
15io.
Cy gist maistre Jordain Peiiol (1)
Homme discret et bien dévot :
Aussi Gcrauld Penot son fils,
Lequel fonda par bon advis,
Lne chapelle, ou vicairle,
A l'honneur de Dieu et Nhrre ;
Et pour ses parents trépassés :
Il la dota de biens asscs :
Et voulsit céans estre servie ,
El de ornements bien garnie,
A l'aulel de la sainte croix
Aussi ordonna messes troys
Estre dictes la sepmainc
Avec l'absolution plaine
Par son vicaire ou commis;
L'une, le lundi de mortuis,
Du Sainct Esperit mercredy,
Et de Marie le sabmedy
La présenlacion apparlienl
A son héritier plus prochain
La coUalion clinstitucion
Au recteur et curé de céans
Dictes lous, tant petits que granls
Paier nostcr ou De profundis,
Leurs âmes soient en paradis
Amen, 1543.
Cette épitaphe se lisait sur une plaque de
cuivre, à gauche en entrant sous le clocher
de Saint-Michel des Lions.
1351.
Auslriclianus antea vocatus canonicorum
beneficio el liberalitate iteruni refusus e
auctus librarum \'^ ("2) fundere mense juli
Desiderius Gaulbiot me fecit. Anno
Domini si» v° li°
Te Deum laudamus.
(IiiétUte.) — (Legros.)
Cette inscription se lisait sur une cloche de
Saint-Martial, qu'on appelait le Petiniaud.
1551.
Sancte Marlialis ora pro nobis
lan u ccccc li.
(Inédite.) — {,1 Jabreilles.)
(i) 11 faut peiu-étre lire : Peiiol.
(2) Accru <lc cinq cents livres.
D'EPlf.UAPIllE. I-IM "•'**
lnscri|itiun de la cloche de l'église parois-
siale.
1551.
Laus libi Diïe, rex eterne gloric.
Scie. Marcialis, intercède pro nobis.
Fecerat ingentcm, cursum renovavii et auxit
Nobile coUegium, bis ternis millihus addens
Millia quinque, suis non parcens opibus, ut par
Sil, nec immerito nulli me cedere cantu actum.
Te Deum hiudamus
Desiderius Gaulbyot me fecit.
Anno Dni. m ccccc u» mense julii.
(Inédite.) — (Lkgbos.)
La grosse cloche de Saint-Martial, labo-
rieusement brisée en 1790 , portait cette
inscription. Nous apprenons ainsi son poids,
sa date et le nom de son auteur.
156i.
Mal sont les gens endoctrinés
Quât p feuie sont sernionés.
Nous avons décrit ailleurs le vitrail re-
présentant Jeanne d'Albret prêchant le pro-
testantisme à Limoges. Nous répétons que
nous ne saurions voir dans cette com^>osi
tion autre chose qu'une satire populaire di-
rigée contre la protectrice des huguenots.
Les moines de Saint-Martial ne pouvaient
songer à des représailles en 1504-, puisque
l'abbaye était sécularisée dès 1535. Ils au-
raient d'ailleurs su donner à leur œuvre une
proportion plus importante, et ne l'auraient
pas reléguée dans une cuisine de la rue Ma-
nigne, rue où ils n'avaient aucune jiro-
priété.
1367.
A la gloire et honneur du grand Dieu immortel
De la Vierge et des saincts sur le marbre el autel
Nouvellement dressés ci dans celte chapelle
Feu sieur Pierre Mauplo de Limoges fidelle,
En son vivant bourgeois el marchand renommé
Avec son frère aussi maître Pierre nommé
Prêtre à Dieu consacré en ce lieu vénérable,
Marguerite Boulhon, par dévotion louable
Fenmie dudil Mauplo à perpétuité
Lue messe ont fondé tant pour l'utilité
Des morts que des vivants, tous les jours à sixte
[lieure
Du matin célébrée humblement sans demeure
Par un prêtre en son rang de la comnmnaulé
Et allln d'allirer l'esprit à la beauté
Contempler de Jésus la beauté supernelle
La susdite Boulhon pour mémoire éternelle
A faict bault ériger la plus que glorieuse
Transfiguration ; puis en tableau heureuse,
Pasques que Jésus fit donnaiU son corps el sang
Aux vrais chrétiens pour gage à jamais le laissant.
Deo gralias.
1567.
(Inédite.) — (Legros.)
La chapelle de la Transliguration, dans
l'église de Saint-Pierre duQiieyroix à Liiuo-
ges, était éclairée par un vitrail répiésentant
731 LIM
la Transli;-'nrnliûn , vitrail ilétruit en ISO.'i.
r.elte prose riiuéu nous en l'ait coniiaîli-ê la
.laie et les donateurs. An bas so vuyaieit les
armes de Mauplo : Mi-parti de sable à ««
ui(jkéployé,ct(kgitculesàtroispommesdepin.
1371.
Ver sigmini cnitis
(le inimicis iioslris
libéra nos Deiis
iioster, 1571.
{Incdi(e.) — (Legros.)
Un triptvque en émail, jilaeé an-dessus de
l'autel du"^S(';pulere de Saint-Marlial, re|iré-
sentait la crucilixion. L'inscriiilion était
tracée au bas, entre deux écussoas. Le l're-
niier portait écartelé an premier et au tj\ia-
'.rième d'azur, à la tour d'or, et au deux et
trois d'or l'ascé de gueules. L'autre éeusson
ponait les armes des Limousins. C'était donc
une œuvre, sinon un don en émail du pein-
tre Léonai'd Limousin.
loTV.
Vieil leo lie li'ilni Jiida 1574.
{Inédite.) — (Lf.crûs.)
Ce passage enii)ruiilé à VApocalypse et
cette date se lisaient sur deux cloches de la
cathédrale de Limoges. C'est une allusion
Lien claire aux événements politiques du
temits.
lo-i.
IJI voce Ivbarvm corrvervut nivri Jéricho,
sic, me sonanlc, conciilit forlilvdo deiiioiivii).
verbvni Dîii luaiiel
Kxpeiisis Dni. Sebasli. de rAvbcsplno,
80. a S. Marciale Lenio. epi
el diîorvui capiivli ecclesla;
coiitlala
1574.
Et verbvm caro faciviii est.
{inédile.) — (Leguos.)
Les deux grosses cloches de la cathédrale
de Limoges [lortaient cette inscri|ilion. Toute
celte belle sonnerie datait donc de 137.V.
C'est répoque de la l'eslaiu aliuM iln clocher
(Cf. Hdnav. de St-Amabi.ic, III, 71)0). La fou-
dre en abattant la tlèche, avait incendié la
charpente cl fondu les cloches le 30 juin
1571.
1373.
Jésus Maria. Je l'vs faicic le 7 jovr
de février Vil'j. Saule Marcialis
ora i)ro iioliis.
{Iiiédilc.) — (l.ix.uos.)
On lisait ces mots sur la jietite cloche do
Sainl-.Marlial.
1573.
Tibi siili lU'o lioiior cl j;l(iiia
Sanclc Maurici.— Saiiela Maria (ua pio iioliis.
MVCl.XXV.
(Inédite.)
Ces mots sont inscrits sur
de Moissannes. On noiera l'orllKKUaphe de
Ja date.
(.1 Muissitniics.)
a petite cloche
DICTIONNAIRE I.IM 75î
1377.
II.) est iiiliuiiié lecueurde feu l;onorablc boinrac
Loys d'Auberoche, s' dudicl lieu, en son vivant
secrétaire de moiih"^ l'admirai tie France lequel
après avoir scrvy son niaisUe beurcnseuieiil
cl lidclleiuenl en affaires d'iniporlanre, tant au
pays de Piednionl cl Sa\oye que en France
décéda à Paris le dernier jour de novembre
1577, ou mourant en bon el fidèle clircslien
rcconimaiula son ;iii:c à Dieu, son corps à l'église
de S. Séverin, où il repose, el son cœur, à sa chère
lemine qu'il vouliisilny être porté, alfiu d'e.->lre
icy mis avec ses prèdécesseuis, pour lesmoniage
de l'amilié «pi'il i)orloylii son p;iys, à sa léninie
et aux siens, leur donnant la meilleure pari de ce
qu'il laissoyl à la terre, puisqu'ils esloyenl
l)rivés du reste. En mémoyre de quoy Marguerite
de Cressae, vefve du ilellûct a faicl lô ce tombeau |
Requiescat in pace.
{Inédite.) — (Legros.)
On lisait ces mois dans la chapelle du ci-
metière de Laval-Magnac.
1581,
Epiiai)bium S. Bosii prœfecti
Leniovicin. eodeni auiliore
qui obiit 16 calcnd. augusli
1581 actatis vero iS.
Asia viator, cl cogita buic nie;n similem
aliquando fore condilioncni liiani.
honeslo loco nalus, apud nieos in honore
vixi prxfeclus huic Lemovicensium provinci»
cuique pro causa; equiiale jus dixi
paruni rci angend^e cupidus, |)lurimuni
honesUe exislimationis poscendie , lilteras
el lilierarum sludiosos seniper valde
aniavi. id tantuni le scire volobam
nunc, abi in rem liiam, h*c modo addas :
salve a'termun (Sinieo 15osïi) ([ui morlalitati
injniortalitalcni pr.elullbli.
Joanna Dcssenauli conjux raris^inia [)onendum cu-
[ravil.
{Inédite.) — (Legros.)
Celle éiiilaplie de Siniéon Dubois, lieute-
nant général de Litiioges, se lisait à Saint-
Pierre du Queyroix. Celait un savant'juris-
consulle ; il a" laissé une édition fort esti-
mée et souvent réimprimée des leltres do
Cicéron (Limoges, Hugues Barbon, 1580).
158-2.
D. 0 M. S.
cl a.'li^rn;c meniorix
C. V. Scb. Albcspinei, bcn. épis, rcgii. consist.
consiliarii qui diversis celebeirlmis logationibus
pro CInisli Fraïu-iseo llenrico regib. in Cernia-
ni:i, llungaria, llelvclia, liis in Belgio ad Marlam
n'ijinam el inqi^'t. Carohiui Y. (luni qvo inducias
peroportunas anno m. d. lvi (ferii) l.elii itur obitis,
Franeisei II apud llispan. rogem Philip, oralor
fuit, qoiq" lot rer. usii prxstanliss. a Carolo
753 LIM D'EriGUAPlIlE
IX (sud qiio fiL'il. cum IlL'lveliis icliini roiio
LIM
754
vavil;) lletiiico III R R c! aiigusia regû ma-
ire sanctioris consilii sciialor lecliis, in co,
supra XVII aiiiios, sumina lîile, iiilcgiilalc, pruileii-
[lia in
laula vcleris disciplina perturbalione clariiit et lot
[lanlis
laljoribiis xl annos perfunclus loi se aJ picia:is
[sludiuin
reliquum viuc tenipiis côlulii sicq n sua diœccssi
[côiiiorâ
in ecciesiœ sinu gravissi. niorbo octo dies afllicta,
[benc, bealeq'
obiil Julii, annosalutis M. dlxxu vixilaiin. lxiii
me II. d. II ei fuii a beaio Mariiale ocluagesim. Lem.
[épis,
cui siiccessil ; L V Joli, do Laubepine.
Anagrammalisiiuis
Scbaslianus Aliiespinius
sahis beaiis, in sua spe, bina
Una sains miseris, spes bina, salusque, bealis,
Pcr geminasalas.qui super astia volant.
Nam miseris, quibiis usqne nibil, non criminis actum
Una tamen spes est, in bonitatc Dei.
Sed qui jussa sui semper fecere magislri,
Et stola pura quibus, labe carens niluit.
Illi per geminas, nitunlur (I) in œlliera peuiias
Dextra fides Cbrisii la;va laborque suus
Talibus Albiï-piua duabus episcopus alis.
Qui Doniiiumi expeclans, prseslitil (2) usque vigil
Prxcinclus lumbos ardente et lanqjada quassans
Ad sponsi Ibalanios, venit, in aslra Dei.
R. P. mess. Sebastien de TAubespine
en son vivant évesque de Lymoges
duquel le corps repose en l'église de S*
Estienne de Bourges, décéda en sa
ciié de Lymoges le II juillet ji. d. lxxxii
ayant tenu ce siège xxiii ans pour
lequel est célébré uiig obiil en ceste
église led. jour, ou doibvent assis-
ter deux coiisulz de la ville , deux consulz de la d«
[ci lé de Lymoges et
VI paouvres veslus de noir
Son cœur gist icy et son ame soiet en repos perpé-
[tuel. Amen.
(Iiiédilc.) — (Legros.)
Au côté gauche du sanctuaire de la cathé-
drale de Limoges, et fixé à un piher, était
un buste en bronze représentant un évoque
joignant les mains dans l'attitndedela prière.
La crosse et la mitre étaient figurées aux
deux côtés do la tête. Les deux inscriptions
que nous avons transcritrs se lisaient au-
dessus, sur deux tables de bronze. Un des
prélats dont elles recouimaudent la mémoire,
chargé de nombreuses missions diplomati-
(1) iVi((«)((i(i- selon Nadauu.
(2) Persiitii selon Nadaud.
qiies, rendit p!us de services à FEtal qu'à
son diocèse. Sa corres|)ondance diiilomati-
quc, riclie de reiisfignements pi'écii'ux pour
riiisloire (lu xvr siècle, vient d'être publiée
par ordre du gouvernement.
loS7.
Cy devant et dessons ces trois tum-
beniiv gisent dame Magdelaiue Cliandion
vcfvc de feu Martial Sarrazin l'aisné, en son
vivant bourgeois et marcliand de Limoges,
seigneur de la Garde, paroisse de Saint
Juilien en la ciié de Lymoges, laquelle dé-
céda au dict lieu, le 19 janvier 1.585
aagée de 85 ans. '
Jehan Sarrazin leur fils seigneur duJict
lieu de la Garde, qui y décéda le xi'
septembre Io8()
Dame Marie Sarrazin, sa sœur, femme de
Jehan deJnyac, marchand dudit Lymoges
et dame dudict lieu de la Garde, qui
décéda le jour de Saincl François, le i'
octobre 1380.
lesquels courant la contagion
ne pouvant êire ensevelis aux tombe-
aux de leurs prédécesseurs en l'église
de Saint Pierre du Queyroix de Limoges
esleurent en ce lieu leurs sépultures
fait ce 16 mars 1587.
(Inédite.) — (Legros.)
Voici un triste souvenir de la peste qui
désola Limoges à la fin du xvi" siècle. Il se
lisait dans l'église Sainte-Félicité, près du
pont Saint-Martial. Cette église du xui' siè-
cle est aujourd'hui transformée en maison.
Les armes dés Snrrazins : de... à un chevron
sommé d'un croissant accompagné de trois
marguerites, 1 et \, ou deux étoiles, et d'un
coq en pointe, se voyaient au-dessous de
cette inscription.
1392.
L L P C 159-2 1 h M
(Inédite.) — (Legrus.)
La grille qui fermait le tombeau de Tève-
le-Duc, dans une crypte de l'église de Saint-
Martial, portait ces lettres et cette date;
faut-il y reconnaître les initiales de notre
Léonard Limousin?
1393.
Cy gist noble personne, Jehan
de Pasquet, seigneur de Savinac, qui
décéda le i d'apvril l'an 1593.
âgé de 41 ans. Priez Dieu pour luy.
Noble on sang, noble en cœur, noble en toute vertu ,
J'ai toujours pour la foy noblement combattu
Tu as toujours etté, mon Dieu, mon espérauce,
Soii en guerre, ou en paix ; mais quand serai monté
Aux célestes manoirs, avec tout assurance
Je jnnyrais de toy à toute clerniié.
733 I.IM DICilON.NAHlK
Nubililas iiiilii iiiiilhi Jedil, niilii pluiiiiia viilu>,
Oïa scd verjc rc-lligloiiis aniur.
M ira ris si vicia majjis, inrraciaie luiiKiuaiii
Ccssil, cl in (liiris mens iiiilii lirnia fiiil :
Desiiie niirari, spes el litliiciu Chrisuis
L'iiica, siii bcllo seu niilii pacc luit
Spes mca Dcus.
(Inédite.) — (Nadaid.)
Voilà cerlainement une di'S plus sini]>ies
ol des plus soi)rcs épitoplii^s qu'ait produites
In roiiaissaiico. Klle se lisait dans la cliapello
du ch.lteau de Savignac-les-Drieux, j»rès
il'lixcideuil.
1597.
Cy gisl (JaLiioysi^lle lîarLc Clieiiaïul dame
(l'Aiievillii; laiiuellc iléccila le V>' jour du mois
de juillet l'an de grâce 1597. Priez Dieu pour
elle cl pour sa postérité.
Arréle-loi, passant, contemple cet ouvrage
Ue ton cœur, o raisons, sors larmes de tes yeux
l)c madame Vcrdier icy tu vois l'image
Son corps est icy bas : mais l'ànie est dans les cieux.
Dame de grand vertu : femme dii sieur d'Arfevilhe
De ce grand llirésorier auteur de ce convenl.
Sus donc, bons religieux, priez Dieu ipril ne veuille
\vee elle en courroux entrer en jugement
Invicto fulmine crcscai.
(Inédile.) — (Legros.)
Celte épitaiiiic d'une fondatrice se lisait
dans la chapelle des Uécollets de Saint-Léo-
nard. Au-dessous se voyait un blason jior-
lant un houx (en [lalois nr/"e«(7/i'')- La devise
latine accompagnait ces armes parlantes.
1599.
Piis .M. Slephani Bonin, Gcnncnsis cl in Lcmovicensi
curia, procuiatoris dignissinii , manilius.
IIiu! inoiihir genilor, Uislrislerquimiue pcractis,
lieu ! moriiiir, loto, plebc dolente, solo;
Ut loto lacrymaïUe polopluit imbribus rcllier.
Ciir ita lerren;e dos cadit ipse plaga'.'
rcmperel a mollis sed tandem liiilia qiicrelis :
.Non cadil a'iernuin (jui super aslra mieal.
Aux mânes de son même père.
Odel
Si nnllc ^oupir^^ cuisants
PoHvoyenl la félonne Parque
Ucponsser, et de la barque
DcCliairon nous rendre exenl/.,
IJonin, lu serois encore
Jouissant de ce soleil,
Tu doiîrois de ton conseil
A mainl i liant qui l'implore.
M;ii> li'N Irois soMirs implai al.li.^
N'onI pas un seul sentimenl,
Aiiis tranchent ratalement
l.i: lil d.'S lioimnes notables.
Du leur roy:inlli' piofnnde
Elles scnlenl un dcclin,
Li.M -sa
Peiiccantz l'avoir mis à lin
Tu vis au ciel ei au monde.
Slaluit proccllam ejus in auriim et silueruul flitclus
ejiis (Psul. CM.)
(Obiil 2 mai ao i^is»;»...; I!;9;l aelails vero lasiro (|uiiiia
decuuu.)
{Inédile.) — (Lecros.)
Voici un ()rocureur loué en style qui sent
Tétudo, soit dit sans jeu de mot. Kien n'y
niamiui' , prose ol vers, français, grec et la-
tin. Les fliantz devaient étro heureux d'ô-
tre défendus par un si savant liomme. On
croirait lire une préface du xvi' siècle. (>etle
é|)itaphe était incnislée dans le mur du clo-
cher de Saint-Pierre du Queyrois, à l'inté-
rieur de l'église.
Seizième siècle. — Date incertaine.
Nascendo morimur victuri.
Nil nisi consilio.
Pnepete pennâ.
(htédiles.) — (Chàleau du Mazeau.)
Le château du Mazcau (commune de Pey-
iat-r.\nnonier) est une construction élégante
des XV' et xvi" siècles. Dos ornements en
terre cuite en décorent une partie. Des ar-
moiries sculptées sur les cheminées sont
accompagnées des devises (pie nous avons
transcrites. Un de ces écussons montre une
aigle aux ailes éployées. Un autre est mi-
parti ii dexire de trois fasces. Une élégante
chapelle du xv" siècle, récemment détruite,
portait sur la clef de voûte principale les
armes que nous avons trouvées près de là, à
l'abbaye de Bonlieu, enlie les mains d'une
statue tiimulaire. Le chiiteau est la propriété
et la demeure de trois ou quatre familles do
laboureurs.
Seizième .liècle. — Date incertaine.
Charles, seigneur comte des Cars
Grand amateur des arts
Fut le premier qui par merveille
Invcnia ce beau marbre en son Roclie-Labeille.
Cette jirosc rimée, réjiétée avec variante
sur deux plaques de serpentine, se lisait
dans le château, aujourd'hui ruiné, de la
Hoche-l'AbeiUe. Celte iiiscri|dion cuntenail
deux erreurs : par ses veines, par le poli
dont elle est susceptible, la serj)eiiliiie a
l'apparence du marbre ; mais sa composition
l'éldij^ne de cetl(! sorte de pierres. Les car-
rières de serpentine du Limousin ont été
exploiti^es par les Koniains. A l'époque ro-
mane, elles (Mit doiini' leurs produits aux
églises de Solignac, du Dorât, d'U/erche, et
à vingt autres de la province ecclésiastique.
Tous ces monuments en conservent encore
des débris
date.
dont la mise en œuvre a cette
Seizième siècle (liii).
(Uil niois >il • triplex- a^olle '
implievni*
757
I.IM
Le cliAtoau de Cosle-Mézières est une
reni;irijnnl)lo construction civile du temps
d'Henri IV". 11 est b;\ti sur un proinontuiie
dont un élang assez considérubie luiij^nr le
pied. Du cùli' de la terre, trois arcadrs dnn-
nent accès dans luie cour intérieure. Au-
dessus de l'arcade du centre est un niarlirc
noir sur lequel est gravée celle inscription,
en belles capitales romaines. Inscription et
clicUeau, tout est éviilcmment de la mémo
épo'pie. On a tenté bien des fois d'inter-
préter ce texte. Plusieurs l'ont fait en trans-
formant le mot asulle en ces deux mots :
a sole. C'était une erreur. AsoUe est un nom
propre. Quelques-uns l'inlrerprètenl ainsi :
La mort, ô Asollus, t'élève un triple tro-
phée. Ce serait une allusion aux trois ar-
cades que surmonte rinscri|ition. Le châ-
teau aurait été élevé î\ la suite d'un décès.
Tout ceci n'est pas concluant ; le champ des
conjectures demeure ouvert.
Seizième siècle. — [Date incertaine.)
... Lecla dvm vir....
Jacqves da..
(Inédile.) — {Chàlcaa de In Payriére.)
Selon une tradition accréditée dans ces
derniers temps, quarante raillions, ou qua-
torze, selon d'autres plus modestes, auraient
été cachés dans les souterrains du château
do Lapayrière, au xiv° siècle. Ces ruines,
placées dans une position pittoresque qui
domine le cours de la Hram, ont attiré notre
attention. Nous n'y avons rien trouvé d'an-
térieur au XVI" siècle. 11 n'y a pas une pierre
qui accuse une époque moins moderne. Ce
fragment d'inscription, gravé à l'entour d'une
coquille, donnait sans doule le nom de l'au-
teur du château, Jacques d'Armagnac , et sa
devise. Les C sont carrés; c'est un exemple
curieux de l'emidoi de cette forme de cara-
ctère. 11 s'expli{pie ici par la dureté du gra-
nit qui a alfrayé le ciseau du sculpteur.
Dix-septième siècle. — IGOO.
Arrest extrait des registres de la cour du
parlement de Bourdeaux, pour l'aire eiiireteiiir
le seivicequi se fait au présent sépulclire, donné
requérans messieurs les consuls et balles de la
frairie du sépulclire, contre monsieur l'abbé de
Saint Martial.
Entre monsieur Léonard Cluseau , abbé de
l'abbaye de Saint Martial de Limoges, appelant
du sénéchal de Limousin, ou son lieulcnant au
siège dudil Limoges, et autreiuenl, défendeur
d'une part. Et Jean Colin, Jean Chamliinaud,
bourgeois et niarcliands diiilil Limoges, bailes
de la présente année de la conlVérie du Sépulcre
monsieur Saint Marti.d de la dite ville appelés,
et aiUrcmeiU, demandant rinlerinemenl de cer-
Uine l'eqiiéle et les consuls inicrvenans audit
procès, d'antre. Louis de RanionJ pour les
bayles, do Kayard, pour M' Léonard Cluseau,
Rivera pour les consuls de la ville de Limoges,
Desaigiii's inocureiu' gènéial du iiii. IMt a èlè
D'EriGRAl'lllt;. I.IM 758
que la cour a mis et met l'appel, et ce dont a
été appelle, au néant, el ayant égard à la rc-
quèle présentée par lesdits consuls el bailes de
la ville de Limoges ; ensemble à la iccpiisiiion
laile par le procureur général du roi, ordonm;
que désormais, après le temps expire de celui
qui est à présent en charge, l'abbé dudil Li-
moges élira une personne cctlésiasliiiue snlli-
sanle et capable, pour exercer la cliaigc <on-
cernant le sèpulchre el reliques de St Martial, et
de laquelle personne ledit abbé de Limoges de-
meurera responsable, et néanmoins se chargera
par inveiitaire, qui sera fait par le commissaire,
qui sur ce sera député, appelles lesdits consuls
et bailes, desdites reliques, et autres choses on
dépendant, lesquelles reliques il baillera par
morne moyen en garde à celui qu'il pourvoira
à ladite charge, le([uel célébrera ou fora célébrer
messe haute à l'autel dudil S' Sèpulchre, avec
diacre et soudiacre : savoir, au temps d'été, ^
quatre heures, et au temps d'hiver, à cinq
heures du malin. El fera mettre sur l'autel, selon
l'anciemie coutume , au lemps ordonné, lesdites
reliques, et y entretiendra aussi continuellemenl
sept chandelles de cire allumées. Et pour chacun
défaut des choses susdites, par celui qui aura
ladite charge, el administration , encourra la
peine d'un ècu, portée par la sentence dudil sé-
néchal, qui sera levé sans délai, el employé pour
l'enlfelenemenl dudil service, etsubsidiairement
sera pris sur le revenu de l'abbé, ou ne seroit
pourvu par ledit abbé, dans huitaine après \x
vacation , de personne idoine et capable pour
ladite charge, en ce cas, permet auxdits consuls
et bailes, d'élire et nommer un prèlre de la ca-
pacilé et suffisance requise, pour faire ladite
charge, qu'ils représenleronl i» l'évoque diocé-
sain, poiu- être approuvé par lui, el dont lesdits
consuls el bailes répondront, sans pour l'avenir
tirer à conséquence, et sans dépens de ladite ap-
pellation.
Fait à Bourdeaux, au parlement, le G jour du
mois de juin, 1598. Signé de Poniae. A élé exé-
cuté le présent arrêt, par monsieur de Joyot,
conseiller du roi, et commissaire par ladiio cour
député, et ez présences de messieurs les gens du
roi, et consuls de la présente ville, le "28 fé-
vrier 1000. Requérans les bailes de ladite
frairie.
(liiédiie.) — (Legroj.)
L'église de l'abbaye de Saint->Lutial était
formée de trois églises parallèles couinni-
niquanl ensemble, de tiates diverses, mais
fort anciennes toutes trois. Cette inscrip-
tion, gravée sur cuivre, était |)lacée à gau-
che de la porte de la basse église nouunée
Sainl Pierre du Séi)ulcre. L'ofiice solennel
(]ue consacre cet arrêt a été fidèlement pra-
tiqué jusqu'en 1790, époque de la sui)prcs-
sion de l'alibaye.
753 I.IM i»iction.naii;l
1G16.
L« III' jour lie mars 1610
Rébicre diclc Mcgrièie, fomir.o
(le M.ir"' Uoliy miisiiier îles
Tiioiiliiis (In jKjiit Sii K>.licii-
iip, (loccla, el fonda en l'é-
glise (le ciiuiis, iiiie messe
iiialiilinalc, céléhiée tous les
jours (l(r iliinaiiclie :iii
f,'iMml aiilcl il diacre el
soidsdiatio, avec mit; abso-
liiiion |>('iiérale, sur son
lornhi-aii, au ciiiiili(!MC
de ladicle (•.«i^liso, pour s-
on ànie, el do ses parens
el amis. Retjiiiescal in pace
Amen.
(Inédke.) — (Legros.)
■ Lo milieu ilu jionl ^olhique do S.iiiit-
Ktii-'iiiie, à Uiiioges, (!'iait occupé |>ar une
îDur, ([u'oii .'1 (iéiiiolie vers 181'J. CY'lait la
(iemeui'e d'un nieuiiii'i' dont les moulins
aii|iarlenaifnî à la ville. La fondation l'aile
par la feuinie d'un de ces meuniers aux
(iroils (le la cité se lisait, avant la révolu-
lion , sur un cuivre, dans l'église de Saiut-
DoMinolet.
1G17.
t']nta))he de Pieiire Aldeiieiif,
cscuier. Sr du Frciiicûur, visscncclin! ilc
la basse Marche, et capitaine de cinquanle
arquebusiers à cheval, pour le service du roij
Passant, aieslo-loy, regarde en cette bierie
Cy repose le corps du Francourl généreux,
rrancourt de qiiy le nom ce porte en mille lieux
Soiihs l'esilat luinineiix de sa valeur guoirière
La .Marche le coinnil, ou la cliargc sévère
Il exerça longlcinps d'un pievost courageux :
Lt le prince, averli de ses gestes faineu.\,
Le votdut prés de soy, le jugeant nécessjiirc.
Au CLMiip de Monlaubau il se fit admirer,
Le pivunci' au coiulial, lardil au rclirei',
M'ayanl pour tout buliu ([u'iuie gloire iinmorteile.
Il moiinit a Manhcini, au uiariial ell'niy
Couibatlaiit pour sa toy, pour soiiDJi'ii, pour sou ro)
lliiireux celuy (pii iiu;url pnui' si jusa' (pierelle.
Ad cumdcm illuslrissiinuin viriDii rcijie i)i oliseiiuis
Chrisli fide honoris amore plombincrcm l'runcoun
liinurc ininilca ra;iil hinc Iriplex meriluni mcnlis
Qna porta dabunl «» spécial cum Curlo
farta conina trip!c.r de cnjus anima.
Ileiiuiesiiil in puce. Amen.
{Ini'dile.) — (Nadami.)
Sur un tahleau d(; l'église de Bidinc était
ins(;iil(; celte d(juijle épitaplie. Les vois
iiaM(;,ais sont meillcuis i|ue ceux de la plu-
part des iiiscri|)tii)iis t'uiK'raires. OuanI an
latin, nous iio cherclierons |ias à l'cxiili-
(|Ui'r, apr(!s ipie Nadand, à ipii ikhis devons
la lic(nscii|)lion , \ a rcnoiicé. I! pouvait ce-
pendant s'aidei (11' l'ciii^uinl. Nul ne sauiail
LIM VO
nier son talent de décliillrer les vieux textes.
Les armes d'Auhcrt se voysient sur ce la-
iileau :(/(■ à un chevron .<iiiiimé (t'tin vrois-
smil ri de deux étoiles, un lion passcnU en
pointe.
1018.
Épitaplie
sur la uuirt do iiiessire Girard de lîretles,
baron dn (ao^, deux, M iiiiro(dier eu partie
et du Broidliac en IJourgogne.
Passant, il ne laut pas verser icy de larmes
M de cris el de |)leurs cesle tombe arrouser,
Moins le destin conimini de ce monde accuser,
(iar la mort ne peul i icii sur la gbiirc des armes.
Ce fjuon doibl regreUer, (pie la Heur des geiularincs.
Que les plus courageux eussent craint d'aviser
Meurtry traitreusemcnt vint icy reposer
Pour servir de subjeel à ces funestes larmes.
Pourlanl tous nos soupirs ne serviionl de rien.
Deux Irailres foui mourir le plus liomnie de bien.
Mais riionneur survivra la mort, le temps et l'eage
Vivant bien il n'a craint de la mort les ciforts :
Le ciel a prii l'esprii, l.i terre tient sou corps,
Le monde sa valeur, ses enfants son courage.
Il décéda le un' juin m.dcxviii.
Re(iuie>cat in pace.
(Inédite.) — (Lf.gros.)
Celle épitaplie se lisait dans l'éi^lisc de
Cieux.
1G18.
Milii vivere Xjîs esl mori Ivcrvm. 1G18.
{Inrdile.'\ — (Bei.lac.)
Ce texte, emprunté aux livres saints, est
gravé au-dessus du linteau d'une porte h
Bdiac.
1622.
An. Do. M. Dcxxii. rcstaurala
fuit hx'c rviiia ..vranle (I). fr. ant.
verp. Iivivs doinvs.
{ht'dite.) — (KfiHse Saint-Pierre d'I' icrche.)
L'ancieiHie collégiale d'Uzerclic faisait par-
lie du système di; fortilication de la ville.
Ku IG20, le duc d'Epernon s'en empara an
moyen d'une mine ijui lit s;niler la porto dn
t'oit. L'explosion éhraida et déliuisil en par-
tie un pilier de l'ahside de l'égiiso romane.
Celle inscription , gravée sur ce pilier, nous
apprmul la date (le la reslauralion do cette
partie do l'édiiice.
1G2:}.
Cuialor eeclesi.e erexii an 1(>*23.
Si le nom de Marie en ton cœur est grav(-
Ne néglige en passant de me dire \\it Ave.
Vas spii iluale
Vas lionorabile
Vas Insigne dcvoiioiiis.
( Inédites.) — {Chapelle de ta Sainte- Vienjc à
Chàlenii'Ponsnl.)
(1) lluranle ou intperanle.
701
LIM
Outre la grande et belle église du prieuré,
aujourd'hui église paroissiale , «a ville de
Chàteau-Ponsat possède deux églises ro-
manes, fermées au cul le, et une chapelle
consacrée à la sainte Vierge, lieu d'un pèle-
rinage célèbre. Cet édifice est une véritable
église avec deux collatéraux voûtés à la go-
thique. Sur le j)0rlail de la renaissance est
inscrite la première inscription. La secomle
se lit sur laie porte latérale. Les trois ver-
sets des litanies se lisent sur les trois faces
d'un élégant bénitier triangulaire d'une
forme très-originale. Tout, dans ce gracieux
édifice, rappelait donc la Vierge, à laquelle
il est consacré.
16-28.
Jcsiis -f Maria
Veiierabilis Domimis Liuloviciis Marcliandori, Beiie-
[vonli iii
Gallia, ex aiUiqiia .Marcliandon laniilia orlus, a
[puero liiteris
et virtuli incnnibil. Sacenlos primuni, et prior de
[Marsal
deinde cailiedralis ecclesia; Lemovicensis caiioiiicus,
[(leniqiie
hiijiis abbali;e S. Martini abbas inauguratur, bas-
[f[iie
personas laiita ciim lande siislinet, ut non innne-
[rito
gemma saccrdoliini, canoiiicoruni dccus, alibalum
iiorma, virlulisiiiio aliminus possit dici, pielateiii
[lani culit
quam qui maxime, sux abijali.e reformandœ studio
[incciisus
eam patribus Fuliensibus donal, quorum babilum
[suscipiendi
desiderio inceiisiis, imnioritur (piinto caleudas ocio-
[bris anno
millesimo sexi'cnleiinio vigesimo oclavo, ailalisvero
[siiœ sexagesinio
quarto. Requiescat in pac:e. .Amen.
(Inédite.) — (Legros.)
Le docte et pieux personnage dont nous
publions l'épitaphe, désespérant de rétablir
l'abbaye de Saint-Martin-lez-Limoges, dont
il avait été mis en fiossession en 1598 , la
donna aux PP. Feuillants, réforme de Cî-
teaux, en 1019. La bulle de fondation, en
unissant [dusieurs bénélices à ce monastère,
y adjoignit le prieuré de Saint-Martin-sur-
l'Aulize [Altizin), an diocèse de la Ro-
chelle. L'abbaye do Saiut-Martin-lez-Limo-
ges conservait le tombeau curieux appelé
du Bon Mariage. La tradition ap|)renait que
les deux époux étaient de la jiaroissc de
Saint-Martin-sur-l'Autize.
1G29.
1629. Cette chapelle lit (aire M. L. Covnilhe.
(Inédite.) — (Eglise de Saiut-I'icrrc-!c-Bost.)
Les XIII', XV' et xm* siècles ont travaillé
à l'église paroissiale de Saint-Pieire-le-Rost.
Deux chapelles, pou profondes, placées au
nord, gardent cette insi;rii)tion répétée deux
DEP1GR.\PHIE. LIM 762
fois, et prouvent que le xvii' siècle y a aussi
donné son contingent de travaux et de res-
taurations.
1631.
Viro clarissimo Gaspardo Benoit
quxstori integerrinio, assessori œ(|uissimo
in perpctuuni monumcnlnm.
Gasparde clari clri sanguinis
Gasparde gfntis prrcsidium tuai
Sic ergo te obscurum tenebit
Exanimeni peregrina lelius
Non sic lionores nominis inclytos,
Non sic amores cordibus insitos
Externa vincel terra, vives
Pectoribus, Bénédicte, nostris.
Passant, ne crois pas que Benoisl
Soit dans l'oubli sous cette pierre.
Que cehuj qu'un chacun aymoil,
Ne vive plu.', dessus la terre,
L'oracle de noire barreau
Le soleil de notre bureau.
Non, non, il est vivant encore.
Celui de qui, pas un de nous
Ne se souvient, qu'il ne l'honore,
Et qui vit dans le cœur de tous.
Ponebat amanlissinia, conjngi, coiijux,
amantissinia Maria Benoist, in
perpeluum amoris monnmenluni.
Obiit die décima quinta seplembris, anno 1631.
(Inédite.) — (Legros.)
Cet honorable personnage mourut de la
peste, h Chàteau-Ponsat, et fut inhumé dans
la chapelle Saint-Martin de la même ville.
1! avait fait son testament le H septembre
1631, en parlant au notaire par la fenêtre,
pour écarter le péril de la contagion. Pour-
quoi une enflure très-peu poétique gâte-
t-elle cet éloge d'un homme de bien ? Le
«bureau» dont Benoît fut «le soleil» était le
bureau des finances.
1618.
Agios 0 Tbeos iscbiros ailianalos eleison imas
Saricte Thirse ora pro noltis Dovm vt defemîat
nos a fvlïvre et tenpeslalc (sic) et ab onini nialo
[amen
Ad maiorem Dei lavdem. M. L. Bongran curé.
Piere f.Tl.iy.
(Inédile.) — (Cliâteau-Ponsat.)
Une guirlande, composée de fleurs de lis
et de trèfles, des écussons héraldiques, une
^'iel■ge, une croix ileuronnée, le tout en assez
beau style, accoiiqiagncnt cette inscription
sur une cloche de l'église paroissiale de
Chi\teau-Ponsat. Le nom du fondeur Pierre
Lalay environne un écusson élégamment
orné.
1630.
Passant! arreste-loy pour regarder ce lii'u.
Ce monument usé cbl dict : Bon Mariage.
Deux corps pleins de vertus, doux cœurs unis en Dieu,
Que la mort a frappés en faisan! son triage,
ir,5
LIM
uicno.NNAïKi;
I.IM
m
Se reposent icy : lo !'oiiioii lis iiKilnid,
C:ilice les appelle, el Lyiiin^i' y prclciid.
Le ciel les met irarcoid : pas im n'esl escoiiduict.
La feiiiine iiieuit icy sans aller plus avant :
On Ini lait un tombeau de gran.ienr coiisliunière,
Pour y serrer son corps : cependant son niary
Tout baigné dans les pleurs, ne va poinct en arrière,
Mais accomplit son V(imi ; et, reloiiriianl gnary
Ue SCS douleurs de corps, le souvenir poignant
De sa perte, revient, et lui cause la mort.
Ce fui alors que Dieu se lit voir tout puissant.
On ouvre le sépuldirc : et sans aucun elTorl,
L'espouse se relire assez pour cpi'il ail place :
Pour apprendre aux conjoints a s'entr'aimer toujours,
Alin qu'ayant vescu en la divine grâce,
Ils puissent voir le ciel à la fin de leurs jours.
En ItloO, l'égiiso de l'abbayo do Snint-
Maitin-!ez-LiiiiOi;('s fut en pui tic recDiisliiiile
par duiu tiabriel de Saiiit-Josc|)li, sepliùiiie
abbé l'uuiliaiit de ce luonaslère. Celle re-
conslriiclioii nécessita la translation du
tombiau dit lo lion Mariaije. A cette occa-
sion, cette inscription l'iit coiuposée par un
religieux de cette abbaye
KiCJG.
Icy repose le corps de feu uicssire Honoré de la
Cliassaigric, seigneur de Monijouaiit, la Chassai-
gne, et antres places, lequel décéda dans celte
ville du Durât, le i\x d'avril, si. dclxvi. aagé
de xwin. ans, après avoir doimé des témoigna-
ges d'une singulière piété envers Dieu, el d'une
patience e.vemplaire dans sa longue maladie, et
d'une cliarilé parfaite envers le prochain. H
laissa dame Louise Poulie <Im Cliasti'au deDoni-
pierre, son espoiise, (pii l'a fait inhumer en l'é-
glise de ce monastère de la Trinité de la inêine
ville, oi!i il avoit eslu sa s('piillure et fondé un
service a perpétuité. Elle a fait|)oserce lomheau.
Passant, prie Dieu pour le repos de son âme.
{Inédile.) — (Lkciios.)
L'nbbayc de la Trinité du Dorât, où se
lisait cette épitaplie, est aujoiinriuii le judit
séminaire. Nous soiniues iieureiixde rappe-
ler à nos élèves qu'ils prient ciiaijue jour
sur la cendre de nombreux |ieiso!Hiagcs
éinineiits par leurs vertus. Nous somiiics les
liéritiiM's d'une maison religieuse, et nous
ne répudierons \ us cet iiéritage.
1072.
HicjacetreverendusPalcrJoaiuies Le Jeune, sacerdos
congrégation is Oiaiorii Domini Jcsn, Poliiiiaci in
[comilatii
linrgundix natus , pnedicalor verhi <li\ini accrri-
[iiius ac
perpctuuscpiamvisali'igcsimo lenio vilx- annoocidis
ca|iUis. Ojjiit Lemovic.e in donio Oralorii, in vico
|.M.iiiignC
Bila, die XIX ang., anno mil), lui wii, iclietis deceni
COiicionu::) voluininiliiis, f.iiiKKp.e sanclitalis niui
[mediocri,
atalis suie anno i x\\.
Joauncs Le Jeune, coiigregil. Oral. Dom. Jesii
prcsl). virpoliMisopereel sermone.pauperilius missus
cvangeli/are. 01)iil xiv k d. sepi. aimo m m, lvxii.
lelal. Buai lxxx.
Le célèbre P. le Jeune, dont ces épila-
piies modestes indi(|uai. nt la sépulture, était
enseveli dans l'église; de l'Oratoire de Limo-
ges, située rue .\Lnnigne. Cette ciia|ielie, rc-
construile en ITtio, lut dévorée par les llnni-
mes dans le grand iiiciMulie qui détruisit une
partie de la ville de Limoges, en 17'J0. (^c
double événement a l'ait perdre la trace du
tombeau île cet liomme de bien. Des notices
nombreuses ont fuit connaître sa lielle vie
et ses litres littéraires. (<'f. Labiche, Vie
iks saints du Limousin, I, 28i-.)
1()"6.
Parrain honorable bon.ine... Texier conseiller
lin roi en son conseil, trésorier et commissaire
exlraordiiiaiie des guerres e/ pais de Liimisiii
et Marclie.
Marrine Dame ! coaariie Beaure femme de
Claude Veyrier marchand. 1G76.
Chuiilc
lîelol
Jésus — Maria —Te Denin laudamus : in le
Dniuiiio speravi non coufundar in a;ieriiuni.
Saiiclc Leonanie ora pro nobis.
{Inédite.) — {Eglise de Sainl-Léonarà.)
Les descendants du parrain et de la mar-
raine dont les noms sont inscrits sur une
cloclie de Saint-Léonard subsistent encore.
Cette inscription ne nous ei)t-elle pas fait
connaître le nom d'un fondeur, nous l'eus-
sions encore inscrite avec [)!aisir. C'est une
])reuve de plus que noire mémoire ne nous
survit que par ses bienfaits.
1{;78
Extrait des registres du Cunseil d'Etat.
Entre Jean Echaiipre el Jean .Marrhandon siii-
dics des maiiliainls de la ville de Limoges, de-
mandeur d'une pan; el les consuls échevins de
ladi-' villi.' d'aiUre pari, veu au conseil d'Elal du
roy et
Le roy en sou conseil, faisant droit sur l'in-
stance, a ordonné el ordonne ipie les éilils et
dcelaralions de Sa M.ijcsté, des années L'itij et
15G4 seront exécutées selon leur forme el te-
neur, el eu conséquence qu'à l'avenir les juges
et consuls de lad' ville de Lymoges seront es-
leiis du corps desdils marchands, à l'effet de
(pioi les juges consuls sorlans de charge noin-
inei'onl ciiiipiante prud'hommes, cnire lesquels
ils (•liioiil lin ju^e el deux consuls, ainsi ipi'il se
jnalique dans la ville île Paris. Dépens compen-
sés enlre les parties. Fait au conseil d'Iltal du roy,
tenu à Paris le 10 février IG78. Signé Ueviier.
{Inédite.) — (N.vbAUD.)
Les consuls de Limo.;es (lU»' w.l obliment
du rni Cliailes l\ dispatrnles jioiir clmisir
un, juge et deux cnsulsdes marcliands, pour
765
LIM
le fait de la niarcliandise : on nomme cette
iuridiction la can de la 6oi!rse. Cet exercice
fut rnmmonr.'; le 5 mai-s, et le lieu de justice
fut fixé clans la grande salle de a maison
consulaire. Ou y voit, dit Nadaud, quantité
(le portraits des négociants qui ont été juges,
et cette inscription, h un pdier du parquet.
1680
D;ins te caveau de celle chapelle gil
le corps de demoiselle. . . .
Dans le caveau de celle chapelle git
le corps de niessirc Jacques de
Langlade conseiller du roy en ses
conseds, secrélaire de son cabinet
seigneur toron de ce lieu de Soni-
niières, châtelain de Bernay, seigneur de
Chaigncr, S' Uomain, Meudon, S'
Rieux, etc., qui hàlil le cliâleau de
ce lieu, y fonda un chapelain, une 6-
cole charitable dans ce bourg, cl
une mission pour celle paroisse et
pour celle de S' Romain cl décéda en
son dit châieau de ce lieu le 13 no-
vembre M. DC. Lxxx âgé de 53 ans
Priés Dieu pour le repos de son àine.
Nous venons de découvrir tout récem-
ment (août l«ol) cotte épitaphe dans la cui-
sine de rhùtel du Lion-d'Or, à Limoges.
C'est à M. Rédet, le savant arcliiviste du
département de la Vienne, ciue nous devons
la lestilution du nom de Langlade.
168i.
Tu es Pelrus et super hanc petram aedificabo
Ecclesiam meam.
Hcec pelra sila esl jubcnie Domino Lascaris
Durfe episcop. Lemov.
ItiSi-
(Inédile.) — (A Saint-Pierre- Cliàleau.)
Avant la révolution, la ville d'Aymoutiers
avait deux paroisses. Par suite dune circon-
scription en apparence bizarre, la banlieue
tout entière appartenait à l'église Saint-
Pierre-Chûteau, située hors de la ville , sur
une montagne. La position malheureuse de
celte paroisse la lit supprimer au rétablisse-
ment du culte, en 1803. Abandonnée, elle
tomba en ruines ; mais sa dostruclioa lut
accélérée par la cupidité, qui voulut utiliser
ses pierres. Nous avons vu un des curieux
chai)iteaux de son portail transformé en poids
de nurne-broche. Ses ruines , que nous
avons vues, accusent nettement le xiii' siè-
cle. L'inscription tracée sur une pierre, an-
dessus de la porte occidentale , tromperait
donc grossièrement ceux ([ui lui assigne-
raient cette origine moderne. C'est tout sim-
plement un souvenir d'une visite épiscopale.
A l'incommodité près, la position de cette
église, au sommet d'une montagne cjui coiu-
mancJe la ville d'Aymoutiers et la vallée,
était des plus remarquables (1).
(1) Le savant et précieux ouvrage d M. l'ablié
Texicr comprend encore les inscriplions limoiiMiies
du xviu' siècle, que nous rrgrclloMs do ne pouxou-
(ionner ici.
D'EP1G11.\P1UE. LON 766
LINCOLN, au comté de ce nom. en Angle-
terre.
Epitaplic de lévéqnc de Lincoln Gravcscna,
mort en 1279.
Ego Ricardus quoiidam cpiscopiis Lincolniensis
credo quod Redcmplor meus vivit et in novis-
sinm dii^ de leira siirreclurus sum, et rursuni
circumdalior pelle mca, el in carne mea videbo
Deum Salvalorem meum.
[Sépulcral monum., I, 60.)
LITTLE HORKliSLEY (comté d'Essex), en
Angleterre.
Robert Swrjnhonr, mort en 1391, cl son fils Tho-
mas Smjnbone, mort en 1413.
Icy gist Mous. Robert Swyidionc, seigneour de
Uorkeslcy-Peiile qc monist le jour de Seinte-
Feye l'an du grâce M. ccc ipiat viutz unzisme de
qi aime Dieu eyt merci. Amen.
(Icy) gist mous. Thomas Swynhone filz du dit
mous. Robert sire du Ilamys mair de Burdeux
capitaigne de Fronlak (Fronsac) iie moriist en
le veille du seint Laurence l'an du grâce m. cccxv.
De lalme de qy Dieu eyt piley el niercye.
Amen. Amen. „.
(Sep. mon., l, lo2.j
LITTLE SHEFFORD 'comté deCambridge),
en Angleterre.
Sire John de Fréville.
Ici gisl sire Johan de Friville
Ke fusl seignouv de ceste ville.
Vous ke par ici passet
Pour charité pur lalme piel.
(Sep. mon., 1,89.)
LODI,dans le royaume lombardo-vénitien.
Dans la campagne.
Div. FI. loviano
lriumph:ilori
semper aug. (I).
LOMBEZ, en Fiance.
Avant 1300. — Ancien cloître.
Hic est sepuliura Amadcvi de liera el Tigborgie
soroiis cjus cl canonica (sic).
IIujus loci que obiit xiii kalendas aprilis. Re-
quiescaut in pace. Amen.
iMém. de la Soc. archéol. da Midi, t. IV,
p. 294.)
LONDRES, capitale de l'Angleterre.
Epilhaphcs delà vieille église de Saint-Paul.
ï.
El itaplie de Thomas Je livre, mort eii 1 400.
liic infra jacet corpus magislri Thomse de Evrc
legum docloris isluis ecclesie S<='i Pauli .pion-
dam decaui (jui die nono mensis Octobris amio
(r)FAERF.Tr.,p. 08ti.'J2,c. sch. valic. Vute Gri.t.,
p. '280.5; DoNAT. p. 151. 7; ZACii\n. Iiisi. lapid.,
p. ô(JS ; Cdrdiiml M\i,p;-.g" -00.
767 LON DICTIONNAIRK
Pomiiii niillosiino qiindringciUcsiino cl siii dcca
ii;ilus uiiiio (lii(),!cciino diem suiitii i laiisil ex-
trcinuiii. Cwjiis aiiiiiic propiliotiir Dcus. Amen.
{Sépulcral monuments, H, i
LO.N
793
Anne '""^ "'' ^ ' '''^ "'" "''^'P''''"!''"^ '^^ '" '".'.'ne
II.
Itoger Braybroke, évi^que de Londres, mort eji 1101.
Orale pro anima Rolicrli Draybrokf )|ii(iiidain
opisiO|)i islius ccclosio, ctijus corpus liic liiiiiti-
lalur, (]ui (diiii vicesiiiio sepliiiio die mcnsis Au-
gusli aiirio graii;c millcsimo (piadringeriicsimo
quarlo ciijiis anime et omnium d( rirncloruni li-
delium propilieiur Dcus. Auicn. Amen.
(Sépulcral monuments, II, 15
CAlé du sud.
.) Sub pelra lala | nunc Anna jacci lumulala
l>um vixitmundo i Uicardo nupia secundo
Xri^to devola | liiii jiec f.iclis Ijcne nota
l'aiiperiljusprona | scmper sua rcdderc dona
Juigia scdavit ) cl pripguanles relevavii
Corpoie fonnosa | vuliu mitis speciusa.
Est.
Pnelieus solamen | vidiiis, egris medicamen :
Anno miilcno | lerc. quarlo nonageno
Junii sepieno | niensis niigravii amono.
{Sépulcral monuments, I, 16V.)
III.
Ilalphde Kengham.
Per versus palet lios Anglornin (piod jaccl liic llos
Leguni qui liiia diclavit vcra slalula
Ex Kengliam diclns Hailul|)luis vir benediclus.
{Sejnilcral monuments, I, 78.)
IV.
Ahbcnje de Westminster. — Chapelle du Confes-
seur (Coiires.sor' cluipel).
Pliilippa, feinme d'Edouard III, niorle en 1369.
Uegina Pliilippa coiijun\ Edwardi jacul hic
Itegina Philippa. Discc vivere.
{Sépulcral monuments of thc Great-Iiri-
tuin, gnincJ in-folio, t. I, ji. 123.)
V.
Edouard III, roi d'Angleterre, mort en 1077.
Hicdecus Angloruni flos rcgum pncicriiorum
Forma fuluroriim, rex cicmens, par populorum,
Terlius Edwardus rcgni complens jubilcum
Invictus pardus, belli poleiis Macbabeum,
Prospère dum vixil regnuiu pietale rovivit,
Annipoleus rexil, jam cœlo cclice rex sil.
\arianles : 3' fers et comntcnceDient du A'.
Tcrtius Edwardus fama super leilicra notns
l'ugna propatria
{Sépulcral inonumcnts, \, 140.)
VI.
Ilichard II, roi d'An^lclerre, mort on 1393, et sa femme
Anne, morte en 130t.
(VcTi léonins dont le icjios est maniiu'sitr le tombeau.)
Au nord.
Pruilens elinundus | llicanlusjurc secundus
PiT faluin vietus | jacel liic submarniore piclus:
Veraxsernione ] fiiitct pli'uus ralione
Corpore procerus | aniino prudens ut Onierus
Ecclesie lavil ( cleclos snppeJitavit.
A l'ouest.
Obruii JieriMicos | et ooruni stravit ainicos
0 I liMueiis (diriile I tui dcMiins iiiit islo
\ nli^ |iai)lisle I s.ilves 'iirm prolnlil isir.
Vil.
«alpli S. Ihy moine de Wesluiinsler, docteur en Jroil civil
cl canon. favoM des rois Heur. IV et V, mon en 1 120
Ecce Uadulphus Selby jacel liic cœnobita
Docior per mérita pr.epoicns lege perila;
Legdjus ornaïus a regibus et veneralus,
Ordo ejusque status per euiii conciliatus
M. c. quater x bis posl parlum Virginis iste
Michaclis festo tibi spiravii boue Clirisie.
{Sepulcrat monuments., II, 53.)
VIII.
Chapelle de Saint-Edmond. (Saint EJmuiid's
cliapel.)
William de Valenre, comte de Pembroke, tils de Hugues
le llrun, comle rie Mardi, cl d'Isabelle, \eme dS roi
Jean, nmit en 129G.
Anglia lola doles morilur quia regia proies,
Qua flurere soles, quem contiuei infiuia moles
Gullebmus nomen insigne Valeniia prcbet,
Celsum cogiionien iiam lalcdari sibi debei;
Qui valuit validns vincens viriule, valore,
El placnit placidus, sensu murunupie vigorc,
Dapsilis cl babilis, innnntus prxlia sectans,
lUilis ac Immilis, dévolus pra'mia spectans.
Millequctrecenlis cum quatuor inde retentis
In maii mcusc lame mors proprio fcril ense.
Quique logis liic répète quam sit viia jdeiia tinmre,
Me(iuc lege se luorilurum et iiescius hora;.
0 clemcnsClirisle celos iniret precor iste,
Ml videat triste quia pertulit omnibus liisce.
{Sépulcral monuments of (Jrcat-Britain,
lom. I, j). 7G.)
IX.
Hoborl Waldhy, arclipvf(iiic d'Yorek, mort en 1397.
Ilic fuit l'xperius in cpiovis jure Uoberlus
De Waldebii dic[tus nunc est sub marmore slrietcis
Sacie scripture iloclnr fuit elgenitnrc
Ingeinms modieus cl ])!eliis senqier amicus.
Presul Adiirensis post ba'c artli.is Uuldiuensls,
lliiir Cieestrcnsis tandem | primas Eborensis (.sic)
Quarlo Kal. 'unii niigravil eursibus atini
7<;9 LON DEPiGRAPlIIE
Milleni Icrsepleni. c noiiicsqiioqiie déni.
Vos precor orale qiioJ sint sibi ilona bealc
Cum sanclis vila; requiescal cl liie sine lile.
Les mois entre [], ont été suppléés par
Weer et Dart.
(Sépulcral monuments, 1, 156.)
Eléonoro, diiclipsse de Glouceslor, veuve de Thomas de
WooiMocK, iiiiirledeux ans après lui (1599).
Cy gist Aliannre de Boliuii eisiie fille et un des
lieirs a lionurable seigneur mous, llumfiey de
Boliun counie de Hereforde, d'Essex, et de Nor-
liamlon (sir), et conestaWe d'Englclere. El
femme a |i:iissant et noble prince Tliomas de
Wodesioke lils a très excellent et très puisant
seignourEilward rey d'Englcierre puis le con-
quesl-tiers et duc de Gloucestre counie d'Essex
et de Buckingliani et conestable d'Engleterre qe
inorusl le tiers jour d'octobre l'an du grâce
mil cccLxxxxix de qui alrac Dieu face mcrcy.
Amen.
[Sépulcral monuments, l, 159.)
XI.
Sir Eeraard Brocas, mort en 1399.
Hic jacet Bernadus Brocas niik's. T. T. qiion-
dani camare Anne regine .\nglie. Cujiis anime
propitietur Deus. Amen.
{Sépulcral monuments, I, 162.)
XII.
Chapelle de Saint-Benoît.
SimOQ Langliau), arclievêque de Caulerburv, mon eo
1376.
llic jacet dominus Simon de Langbain, qiiomlani
abbas biijiis loci, Ibcsauraiius Aiigli;c, electus
Lonilon. episcopus Eliensis, cancellariusAnglia;,
archiepiscopus Cariluar., presliyter cardinalis et
postea cardinalis episcopus Pricnesiin(ensis)
[Sépulcral monumcnls, I, 13V.)
XIII.
Chapelle de Saint-Biaise.
Nicolas Liltlirigloa, abbé de WesUninsler, mon eu 1386.
Epitoplie tirée d'un nummcril de la liibliolièiine Colto-
li.i nue.
Hacce domo aucior Kieliolans erat quoqne strucior
El sibi lune celo sedem consiruxit et edcni.
In semel C 1er erai annus sex ocluagenus
Cu.Ti péril iste abbas divino llamine plenus.
Quinla dies sit ci requies in fine novcnibris.
Delur ei pietale Dei merces reqniei.
Amen
[Sépulcral monuments, I, 148.
LON 77D
XIV.
Epilhaphcs diverses de l'éylise.
Epilaphed'liléonore, femme d'Iildouard I", morte en 1290
et enterrée à Westminster.
Ici git Alianor, jadis rcyne de Engletere femme
al re Edewerd fiz le R
ounlif. De lalme de li Deu pur sa pile eyt
merci :
'Sépulcral monuments, I, 04.)
XV
Epitaphe de Viial, Irontn-unif'me abbé de Westminster
(d.'nxième depuis la coi/quèle), élu en 1076, mort en
1082.
A vita nomen qui iraxil, morte vacante,
Abbas Vitalis transiit hicqiie jacet.
XVI.
Epitaphe de Gilbert Crispin, abbé de 'Westminsler (1184).
llic paler insignis, genus altum, virgo, senexque,
Gisleberie, jaces; lux, via duxque luis.
Mitis eras, justus, prudens.fortis, moderalus.
Do«lus qnadrivio, nec minus in trivio;
Sic lamen ornatus nece sexla luce Decembris
Spiramen cœlo reddis et ossa solo.
[Sépulcral monuments, 1, 29.)
XVII.
Epitaphe de R. de Détliune, évoque d'Hereford (1U8).
Dominus Robertus de Betun episcopus Herefor-
densis.
[Sépulcral monuments, I, 24.)
XVIII.
Epilaplifc de Gervais de dois. Dis mlurel du roi Etienne,
abbé de W'eslniinsier ( 1 lUO;.
De regnm génère paier hic Gei vasius ecce
Monstral defunctus mors rapil omne genus.
'Sépulcral monuments, I, 25.)
XIX.
Epitaphe de Laurent, abbé de. Wi'stmiusler (1176j.
Claudilur hoc uimulo vir quondam clarusin orbe,
Quo pra^clarus erat bic locus, est, et erit.
Pro nieritis vilx dédit illa laurea nonien,
Detur ei vil» laurea pro merilis.
[Sépulcral monuments, I, 28. j
XX.
Epitaphe d'Homez, le dernier abbé normand de Westmin-
ster, mort en 1222
Orlus ab Hunieio Willielmns hic venerando
Pra'fuit iste loco, nnnc tiiniulatus hnmo.
[Sépulcral monuments, I, 39.)
771
I.O.N
XX.I.
Epilaiibc h Weslinins^er (Lmlii chapel) de l'abbé Ber
kiug, mon eu l:!4e.
Ritardiis Berkyng jirior est, posl inclylus abbas;
lleiirici rogis pnulciis fiiil illo miiiiblor.
Ilujus erat |)riiiia laiis, iiilula reluis opiiiia,
Alieia laus a;que Tliorp census, Ocliam decimxque,
Terlia Morloiie casliiuu simili ralioiic,
El régis (l'iaiia de niiiuis coniinoda iliarla.
Cleiiiciilis festo imiiido niigravil ab islo
M. Doiiiiiii c bis xi. sexloiiiic sub aiiiio.
Cui delur venia parle pia virgo Maria.
(Sépulcral monuments, I, V*.)
XXII.
EpilspUe de l'évêqae Grosseiesle (Groslhead), mon en
*^ ^ 1254.
-f Per liaciili foniiam X
Prœlaii distilo iioniiam.
Selon Camuen (Hcmains, p. 373), l'évêquc
s'étail fait cette épitaphe lui-niùme:
Ç\ms siin iiosce (sic) cu|iis ! caro piilrida iiil nisi verinis :
Quistiiiis es lioc de me libi sit (sic) scire salis.
Au lieu de laquelle on grava après sa mort
celle-ci :
Kex dolet, ac regmiiii gemil, cl fiel Anglia lola,
l'icbs plaiigil, gemilus iiigeiniiiare jiival.
Qiiippe Grosiliedus, spéculum virluiis, asylum
Jiisiiiiic, régis anchora, morte jacel.
^on poleril lamou ill.; mori cui fama pérorai,
Laiis liMpiitur, rcilolcl IVuclus, abuiulal lioiior;
Unile diilcMs irislalur liomo, caiiil aiigcliis uiule,
UuJe sereiiaiilur sidéra, pallei luiuius.
{Sépulcral monumcnls, I, i7, 19.)
XXIII.
EpiUpbe de CrocVeslav ou Ci cisslov, abbé de Wesiminsler,
iiiurl t II [loi.
Jam Wiiiloiia (inlis de Uiclianio
Murlis aiiiaia dcilil, al lociis l>l(' capil
{Sepulcnil iiiununiculs, l, 52.)
XXIV.
Wdliam Curllinglon, abbéde Wesiminsler, mon en 1335.
I-cee esl abbalis Wiilicliiii Uiiiilia scialis,
Qiiem murs amovil cl Ciirlliiiguiiia fuvil.
In morlis porlu se CInisii corporc pavit,
Hic expiravil niiiiidus conrcssns ab oriu.
{Scputeral luuuuiiieiils, 1, 93.)
XXV.
Epilaphe du poëlc Ciiaucer.
Qui fuit Aiiglorum vales 1er maxiimis oiim
•jalfrcdus Cbaucor condiliir lioc liimiilo
Annum si (|u;era,-, Domiiii si iciiipora morlis
Etcc nota; subsuiil (pi;e libi cinirla notant.
2:. oclobiis lilltt.
DU.TIONNAIUE LO.N 774
Aniiii.iinin ie(|nies mois.
N. Brigliani lius fecii mnsarum iioniinc sumpius
IddO.
{Sépulcral monuments, II, 2.)
XXVI.
Eglise du Temple.
Les d'pilhaplies suivantes existaient autre-
fois, croit-on, dans l'église du Tcin[)le, à
Londres.
Lpilaphe de Guiilannie de Tracv, un dps meurtriers de
TU. lieckel, mon en 1^^.
Sire Guilausme de Tracy [gist ici
Diex (le ral]nie eyl mcrcy.
{Sépulcral monuments, L 39.)
XXVII.
Epilaphe de Robert de Kos, leinplier, mon en 1215.
llic requiescil. H... Ep quondam visilalor ge-
[iicralis ordinis
Milicie lempli in Anglia el Fraiicia cl in lialia.
{Sépulcral monuments, l, 41.)
XXVIII.
Epitaphe lUi comte de Pembroke, mon le 6 a\rd Iî31, el
enterré le |s des calendisde mai (Il avril) de 1j mOuie
année, ii l'église du Temple (1 1.
Mililis istius morlem dolel Anglia : ridcl
Wallia, vivcnlis bella minasqne liniens.
{Sépulcral munuiiteiits, l, 43.)
XXIX.
Epilaiihe de William Marshall , comte de Pembroke (1210),
faite par lui-même.
Snni qiieni Satiiriiuni sibi scnsil llibernia, soleiu
Anglia, Mcrcurinm >îurmaniiia, Gallia .Martew.
St'loii Camden {Midx, 307), il faudrait
lire :
Miles cram Marlis, Mars iiinlios viccrai armis.
{Sépulcral monuments, I, 38.)
XXX.
Jîpitaplies diverses (rAnf/lrtrrre , dont le site
n'est pas connu.
880.
Anno iloiiiiiiicx incarn. Aelfredus rex fecil
liane Ijlicm DccCLXxx regni sui vm.
'Cardinal Mai, 328, V- Camdiîn Britann.,
p. i;i7.)
Alfred le Grand est inhumé .î Winclieslcr,
mais celte inscriiilion ne peut se rapporter
h celle ville ipii existait déjà ; il est iirolialile
loulelois (jue rinseriplion n'indique qu'une
réédilication ou reconstruction.
(I) On (hiiili' ijiii' celle épitaplic ail de gr
r>.Tllenicnl sur la tombe du comte ilf Pcmbroko
ravee
773
LON
XXXI.
rpilaplio de Ciiniireda, (ill«'.lu Ciiillimne 1^. roiKiuéraul,
niuile en 1081, au cliàleau d Acre, le 27 mai.
(rersléviihis )
Siirps, Guiulreda, diicimi, dtciiscvi, iiobile germeii,
IiiUilil ecclesiis Anglonim b;\ls;iiiia iiiurum :
Mar
. . vil miseris, fuit ex pieiale Maria.
Pars obiil Maiilie, siiperesl pars m;igiia Marie.
0 pic Pancrali, lesiis pielalis cl dj li.
Te facit heredem, lu clemeiis suscipe matrem.
Sexia kaleiidariim Jiinia lux obvia cariiis
1 frcgil alabasiu
{Sépulcral monuments., 1, p. 7.)
XXXII.
Epiiaphe de Guillaume le Conquérant sur un monunieul
• à lui élevé (lar son fils Gudlauiiie le Houx (1089.
Composée en distiqncs par Tliomas, ardiaêque d' Yorck.
Qui rexil rigides Norllimaniios, alque Brilaniius
Audacler vieil, foriiier oblinuil,
El Cenoniaiinenses \iriule coercuil'enses,
Iniperiiquc sui legibus applicuit;
Rex iiiagiius parva jacel bic Gulielimis in iirna :
Suflicil el niagno parva domus domino.
Ter sepleni gradibus se volveral alque duobus
Yirginis in gremio Pliœbus el bic obiil.
[Sépulcral monuments, l, \). 12.)
XXXIII.
Epitapbe de J. Brostroup, mon en 1197.
Hic. jacel. reverendissiuins. in. Cbrislo. Paler.
doniinus. Jobannos. Broslro:ip. Dei. gralia.
(juoudain. arciru'piscopus. Luiidencnsis. Suecie.
primas, cl. aposlolice. sedis. Icgalus. vo (sic).
decrelornm. baccalaureus. tujns. anima, rcquie-
scat. in. pace. qui obiil anno Domini. m» c. v 97
(sic po ir 1497).
[Sépulcral monuments, I, p. 136.)
XXXIV.
Epiiaphe de l'archevêque SlatTurd (U52).
Quis fiiil enuclees quem celas, saxca moles?
Slallbid sntisles fuerat diclusque Joliannes.
Qua sedil sede, marmor, quaiso, sinui! ede?
Pridem lialliouic, regni lolies cl indc
Primas egrogius. pro presule fuude prccalus
Aureolam grains buic ilel de \ irgine iialus.
Sépulcral monuments, II, 275.)
LONGPOT^JT, ancienne abbaye au diocèse
de Soissons, en France.
Jîpitaphede Pierre, chantre de Paris.
I.
Hic jacel Pclriis Caiilor Parisiensis Docior cc-
lebcrrimiis, qui in F.piscopum Tdir.acenscm
DEPIGllAPIilE. LOL' 774
clecUis vocalioncm immililcr deelinaiiit, el suis
;iudiloribus scienlia; ac moriim iiorma cxislens
assuniplo in boc monaslerio CislcrcieiisiliabiUi,
vilam bcalo fine compleuii 14. Kal. lunij anno
1180 corpusque ejus cmorluum mirificuni ac
suauissimuni odorem exlialanit.
(Lauuk, Tlics. Epituph., [). S'jS.)
II.
Eléonore, comtesse de Vermandois.
Fralri juncla soror Comili Comitissa Radulfo
Nobilis Elicnor liic lumulala jacel :
Qui cuni clarucriul abii nalalibus alla
Vincunl illi auieni nobililaie genus.
Sed quid bonor, quid opes, quid gloria sanguinis
[alii?
Ecce breuis pariler lexil vlrunique lapis.
In spéculum , leclor, libi sinl : pro temel et ipsis,
Sors lua te moneal fundere vola precum.
(Labbe, p. 503.)
III.
Raoul JI, comte de Vermandois.
Hic Radulfe laces Comes inclyle, Ians((ue luoruni,
Te genus el pielas, le laudal gralia morum.
Te Deus assumai dccus alque corona i-norum :
Hic erit elrequies et vita beala piorum.
(Labbe, p. 621.)
LOUVAIN, en Belgique.
I.
Eglise de Saint-Pierre.
Epiuplie du docteur lluard-'iapper.
D.Ruardo Tapper ab Eucbusia, Tbeologi;c pro-
l'cssori celebcrrimo, Decano, Cancellario : (juod
sua incouiparabili doctrina, anctoiilale liunc
cboruni annis xxiv. Scliolam xxxix. rexeril,
docueril; quod supremus Fidei Inquisilor, pa-
iriani scctis purgare, salutaribus doclrinis,
ciiaiu libris ad lioc ediiis coniplere sludueril :
quodCaibolicam Religionenilueresibus vexatam
ad Tridenlinum concilium e Belgio primus euo-
calus, conslantcr defendcril, (juod sui leniporis
pontilieibus, Carolo V. Cœsaii, Pliilippo Ilispa-
niarum régi non inmierilo carissimus fiieril
mémorise ergo posiium. Obijt Bruxcll* anno
Domini md.lix. Martij ii. selalis vero lxxi.
Puupcrilius omnium bonorum bcredibus insli-
lutis. Ejus anima' pacem precemur.
(Labbe, Thés. Epit., p. 532, qui njoule :
De eodem Tappero vide pluru pug. 253
Jnscriptionwn Suuertij.)
II.
Epiiaphe de Charles Tempel ( I ).
Carolus Tempelius H. S. E. pari duinvixil vir-
tuie ac siirpe vir, sago clarus cl loga : in aula,
fl) r.arnli Tcmpelii Epitaphiuin. — l.uuumj ad
„5 LOU DICTIONNAIRE
niililirt, roi>. fuit ac rcsiiloiidnil li'inporibus tiir-
liiileiilis. Taiulom in olio, senio, inorim, scd
brevi dccessii, vilain non ifiliiiuil sed niiiiavit.
Non morilur iiui sic vivit ; non vixil, nisi qui
sic morilur.
III.
Epilaphcs diverses.
Coni-adus jacet liic Goglonius, aller F.rasmiis,
liigciiio, lingua, morihus alquo slylo,
Hune liigete virum Graican.Ciiarilcsq; Lalinx,
Eldecus aniissuin Biislidiana domiis.
Ille scliolaruin aiixil pomoria lala Lovani,
Traxit co oninigennni niillia inulta viruni.
Immalura qnideni rapiiil le l'arta discrluni,
Vix duni condidcras inlcgra liislra dcceni.
Priemia sed \oluit Ciiribliis lil>i digna lahorc,
Kl loslinalas rcdderc delicias.
(Tuniulus liic estai I.ovanii ad D. Pplri, oniit anuo Sal.
1553. aille diem 8. Kd. Feb.)
(CiROS, Suppt. aiiJr insc. de lidle, p. 3V2.)
IV.
rclro Nannio Alcniariano Presbylero,
el Canoiiico Alrcliacensi,
viro doelissinio,
Jiuinaiitorcs lilctas in collegio Buslldiano
annos oelodeciiii piofesso,
Sigisniundus Fridericus Fuggarus baro in Kircb-
berg, et Viana,
b. m. el aniico paierno meni. cl virlulis ergo
jussu pareiilis pos.
Vixil annos 57. Obiil 153". 12. Kal. Aiig.
Gros, p. 337.)
LOUVUES, lires Paris, on France. Ce
bour
à c ,
du chemin iJe Senlis, et sur une des grandes
roules de Picardie, prestjue tout à luit au
nord de Paris. Il est situé sur un cùleau en
penle douce vers le midi, et la plus grande
partie de son terntoiie est en labourages; il
y a néanmoins quehiues vignes en tirant
LLN
776
urg, seul de ce nom dans le royaume, est
ciiui lieues nord-est de Paris, à moitié
vers Goussainville. Le grand chemin forjne
la principale vue de ce lieu; en sorte qu'eu
allant à Senlis, on trouve des maisons ^
droite comme à gauche, et même l'Hùtel-
Dieu, dont l'édilice peut avoir cimi cents ans,
est à droite.
Il y a dans ce ijourg deux églises paral-
lèles, qui ne sont séiiarées que par un pas-
sage. La plus ancienne est celle de Saint-
Hieul. Un peu au-dessus est l'église iiarois-
siale de Saint-Justin, martyr du lieu. Lllc
jiaraît être d'un gothique modcini' enté sur
le vieil édilice. Il y a deux collatéraux loit
larges ; mais le lout se Iciiiiiiie en carré, ou
en pignon vers rDiicnl, où est la grande rue.
Cet édilice est sans cloclier, la sonnciie étant
sur l'autre église.
ihirtiniiiiius auctorc Krycio l'utenno, vt lestatiir
Suueilius. — Lauui,, TIws. l'.jiil. p. 'fO,".
Il est vraisemblable que l'église do Saint-
Justin était dans le \V et dans le xiT siècle,
celle 'qu'on a|ipelle aujourd'hui de Saint-
llicul; mais que s'élanl trouvée tro|) petite
|iniir contenir les habitanls, dont h; nombre
était augmenté, on en avait bâti tout auprès,
au xiir siècle, une aulri; plus vaste, el qu'en
abandoiniant l'ancienne comme trop petite,
on y aura érigé un autel du titre de Sainl-
Rieul, |)our ne pas avoir deux églises de
Saint-Justin dans le môme lieu, puisque
les [)lus anciens [louillés de Paris sont d'ac-
cord avec les nouveaux, pour ne marquer
(ju'un(; cure à Louvres, laquelle ils disent
^tre à la nomination du prieur de Saint-
Martin.
Voici une éiiitaphe mise à Louvres, par
les soins d'un nommé Regnault, qui avait
survécu h ses deux frères Claude et Jean,
décédés en 1617, l'uii le 13 mars, l'autre le
31 : le premier, âgé de cinquante huit ans;
et l'autre de quaranle-trois.
Deux frères so'nl gisans près de celle eseriplurc,
Qu'en un mois la mon a de ce monde eiiiblc
Envieuse que l'ung faisoit croilre le lilé,
L'aulre alloit relardant l'alTreuse sépulture •
L'un culiivoii lescbamps,
L'autre arlislenienl
Aux corps passionnés do mainte maladie,
Par remèdes exquis en prolong!.'oil la vie.
Ou pcar le r.ioias aulxoiiaulx doiinoii soulagement.
En mars fui de tous deulx en même année,
El le cours de la lleur de l'âge terminée.
Le portail de l'Hôtel-Dieu paraît d'une
construction du sur siècle.
L'estampe du mausolée de Barlhélemi
Trembli'l, sculpteur du roi, décédé h l'Age
de soixanle-iin ans, et inlmaié à Saint-Eus-
tache de Paris, nous apiueiid (ju'il était né à
Louvres. On y lit ces quatre vers :
Louvre me donna rèlre, el Paris la fortune;
J'eus riionncur d'èlre au Uoi ; Sainl-Eiislatbe a
[mes os :
Passant, au nom de Dieu, si je ne i'imi)oriune,
Diiranl ce mon sommeil, priez pour mou repos.
Ce mausolée n'existe plus, et l'estampe
ne niaïque point l'année do sa mort.
(IliRTALTCt Magny, ûict. de Patis et des
environs.)
LUCiO, en Espagne.
Sur le frontispice de l'f'ohse de Saint-Pierre-
ad-Vicum.
-+- De donis Dci cl iieali Peln âpTi.
ego lldcprand linmilis, una
cum conjuge mca Fcrilapa
hanc (sif) orainrium a funal (1).
Ciiiisiruxil.
rord)Hid M VI, ji. U)7; Mi hatoiu, p,
iS8!S, 1.)
LCNÉliOL'lUi, au royaume do. Hanovre.
(1) Polira fuudalionc ou (mutameniis.
777 Ll'Z D'EPICRAPIIIE.
flac placide Lut'as requiescit Lossius urna,
Parle finis lernc, qiia levis illc Cuil.
Pars iiieliof viveiis cœli mens incoiil arcem
Inler, qui inullos erudiere, viros.
Qui pubi dccies quinos alque amplius annos
Tradidit liic arles cum pielale bonas.
Edidit cl facili qui siiiiplicilale libellos
Mon paucos Cliristi, Picriduniq; scliolis.
Finibus Ilassiacis neniorosis naïus, et agris
Vach'ini, qua prscler, clare Visurge, fluis.
Haîc ubi cognoris, quo le via ducil cuiueni,
Lcclor abi etfelix, vive, valeq; diu.
Uno aDle obilum anno sihi f. Obiil Liiiieburgse anno Sal.
1382. 8 Jul. aetat. 77.
(Gros, Suppl. aux épit. de Bdle, p. 375.)
LUNEGIANO, ou Lusa, ancienne ville
maritime de TEtrurie, sur la Macra, en Tos-
caoe.
Faiislinx
Conslanli aug.
piissiiuse el
nobilissimai
C. Junius Vilrasius V. C.
augur. D. N. M. Q. E.
D. D.
(Cardinal M.ii, 236, C; Fabr., p. 58, n"
339; Mur., p. 263, 2.)
C'est encore, peut-être à la même localité
qu'appartient riuscription suivante que M. le
cardinal Maiindi([ue comme existant, trouvd's
à Nocclii, dans le territoire de Lucques : In
villa Nocchi agri Lucensis, in purrochialii
ecdesiœ columna, mais, qui, pourtant semble
appartenir à une ville du nom de Luna.
Imp. Cres. D. N
Valenli pio
felici seniper aug.
civil. Liin.
M P.
Inip. Cœsœri (sic) D.
Graliano pio fel.
semper aug. dive (sic)
Yalcnliniani A.
civil. Lunen. M. P.
Imp. Cœs. Diiê Valenliniano
....semp. aug.
divi Valenlinia(ni aug. filio)
civil. Lunen.
M P.
[Cardinal Mai, 268, 2; Mur., 1055, 5.)
LL'ZARCHES, département de Seiue-et-
Oise, en France.
Quoi(iue l'église paroissiale de Luzarches
soit sous l'invocation de saint Cùme et saint
Damien conjointement, néaniuoins on Taii-
j)elle plus communément du nom de Saint
Damien, par opposition à la collégiale qu'on
ai)pelle Saint-Côme.
Robert, architecte, qui vivait sur la fin du
règne de Philippe-Auguste, et qui connnença
vers l'an 1220 l'édilice de la cathédrale
d'Amiens, l'une des plus belles du royaume,
était natif de Luzarches; de même (jue Da-
DicuoNN. D'Ei'iGRAriiit:. I.
LYO
:73
vid de la Corbinièro, prévôt des chirurgiens,
mort !o20 novembre 1635; et le sieur Tardif,
ingénieur, mort maréchal de camp des ar-
mées du roi.
Les épitaphes suivantes se lisent dans la
collégiale. L'une est celle d'un frère et d'une
sœur qui, ayant passé leurs jours ensemble,
sont enterrés dans le même tombeau.
Du jour suprême où l'on succombe,
Cy gissent le frère ei la sœur.
Qu'un même esprit, qu'un même cœur
Ont réunis sous cette tombe.
L'autre est une épitaphe acrostiche de
Nicolas le Camus.
2e veu.v tu pas passant, l'arrêter en ce lieu?
«-git sous ce tombeau, Nicolas le Camus,
nonseiller du Roi, Auditeur des Comptes.
offices exercés sans reproches ni honte ;
r"es honneurs qu'il a eus d'être employé du Roi;
^ses commissions en peuvent faire foi.
c/îcs jours ont été longs, sa fin a été bonne.
c-a fin nous fait revivre et nos œuvres couronne.
Klant sur ses vieux ans ennuyé du travail,
Montent s'est retiré au lieu de Berlinval,
>fin d'y respirer le reste de sa vie,
gourant à tous honneurs aussi-bien qu'à l'envie;
ceux-lu plus en s(.'avoir ? Il est mort en ce lieu,
ij-j oigne de ses amis, el assiste de Dieu.
{Fréro\, .4m!.. Un. 1738, toin. I, p. 200 ;
Hlrtaut et Magny. Dict. de Paris et
des environs.)
LYON, en France (1).
Ancienne inscription dans l'église construite
par l'écéque Paticns.
L
Quisquis pontificis palrisque nostri
Collaudas Patientis hic laliorem,
Voti compote supplicatione
Concessum experiere quod rogabis.
yEdes celsa nilet, nec in sinistrum
Aut dextruni trabilur; sed arce frontis
Ortum prospicit œquinoclialem.
Inius lux micat, atque braclealum
Sol sic soUicitatur ad lacunar,
Fulvo ut concolor erret in métallo.
Dislinclunl varie nilore nuunior,
Percurrit cameram, solum, feneslras,
Ac sub versicoloribus figuris
Vernans herbida crusta sapphiralos
Fleclit perprasinuni vilruni lapillos.
Ruic est porlicus applicala triplex
Fulmenlis Aquitanicis siipcrba :
Ad cujus spécimen remoliora
Claudunt alria porlicus secundx :
(1) M. do Boissieu a cnnimencéla publication d'un
savant el niagiiificiue Rccteil des inscriplioiis nn-
cicnnes de Lyun, ouvrage déjà couronné par l'Aca-
démie des inscriplious el belîes-lellres. Les iiiscrip-
lions cluéliennes de Lyon qui doivent être comprises
dans le recueil de il. de Boissieu, n'ont pas encore
paru.
25
;;;) i.YO Dir.TlONNAlHE
El campum médium procul locaïas
Vcslis sa\i'a sylva per colimiiias
Iliiic aggcr sonal, liiiic Arar ivsuUat.
Iliiicsese pedes alquc oipics rciliKiii,
Slridenliim et modcialor essedoriim :
Ciirvoinm liiiic chorus lickiariorum,
Il('spi)iisaiilibii5 alléluia ripis,
Ad Cliriblum levai aMini('UHi ci'louina.
Sic sic psallilc iiaula, vi'l vialor ■
Namquc isle esl lucus omnihiis petendus,
Oinucs (juo via ducil ad salulcin.
[CanliiKil JIai, p. 8V; biuMo.vD, 0pp., I,
50G.)
IL
Dans l'abside de Snint-Just.
r.lirisii sancla douuis, pia'polkiis aula jirioi-uiii,
Ilospila sancloruui, virtulum sediila maler,
Ihtc esl (piaiii ceiiiis, seniper ubi lilc precaïui
Gralia lar^a palet por lot cuinulala pationos,
Ouospiopiiis litulis distiiiguit gliiria coiisors:
Couvexo varia rutilant iu sydera cœlo.
(Cardinal Mai, 133, 3; Martex. , Thcs.
nov. Anecd., t. \, p. 618; cf. p. 590.)
III.
Sur le fronton de l'église de Saint-Roman.
Templi faclores fueraiil Fredaidiis et iixor
Rlarluris egregii o.uod constat lioiiore Uomaiii
Ulius ut PU. bcqucantur sedc pcreune....
{Cardinal Mai, p. 149 , t. Il; Ciampim ,
lab. .V7, p. 1V9; SnvERAN. Hisl., \^. (i8l);
Panvin., De Vir. ill. E., p. 2o8; Gai.-
i.F.TTi, t. 1, p. 'iO; Bauonius, t. Xlll,
11. 008.)
IV.
Eglise Saint-Etienne.
On conservait autrefois dans cette église
un riclie manteau «ni vêlement d'autel, donné
h l'arclirvèipic Ueniy, au }\' sii^'cle, par la
comtesse IJi'rtlie , femme du célèbre Géiard
de Uoussillon, comte de Provence. Au milieu
était iiijuré i'ai^iieau, entre les lettres A et a.
Aulour esl l'inscription.
Agne Dei niundi qui crimina dira lulisli.
Tu iKistri miseraiis cunttns absolve, reaius.
A droite.
Hic panis vivus cœleslisque esca paralur.
A g;iuilie
Fl ( ruor ille sacer (pii Xl'l c.v canic cucurrlt.
En long.
Siiaral perpcluain prn lai lo Bcrla coronam,
Ilxc cujus studio p.illa hoc elTulgural aiiro.
Aux extréniilés.
Rcmigius pr.Tsul Clirislo per saccula vival.
(Cardinal Mai, -205, 'i-; Maiull. , .l/i».
liiuid., t. Jll, p. 13.J.)
LYO
V.
7S0
Inscription de l'année 'ii7, dérouverte à Lyon
ffu 1800, dans la rue des Farges.
Jacet Décora
Mercuriiia qua;
vixit annos \x
oviii \m. V:i\. mai
as vigelia Pasce
Calissio vc. cens.
Trudnclion,
Ci git Décora Morcurina, (pii a vécu vingt an-
nées; elle mourut le xni avant les calendes de
mai, la veille de Pâques, sous le consulat du
darissiiiie Calissius.
Dans un mémoire communiqué à l'Acadé-
mie des Inscrijitions, M. Miini;ez éial)lit(pie
la date de la mort de Mercurina est le 19
avril de l'an VV".
(Académie des Inscrip., Aléiii., nouvelle
série, t. I, p. '218.)
VI.
En 193.
(Cabinet de M. Oilibért.)
In Iioe lumnlo reqnieseit bone niemnria' Ursus
(l\ii vixit in pace annis xv. Obiet il. nouas
martias, PC. Anaslasii et Kufi virorum cla-
rissimorum.
On remarcpie hone pour bonœ et obiet
poin- obiit. Les sigles PC. .sii;nifienl post
consulalum. Mdlin [Voyage dans le Midi)
ra|)porte cetir insrriplion à Tan 'i8j. Cepen-
dant le cnnsulal dWnaslasc et de Hufiis cor-
lesponil h l'an kOl, et l'année post consula-
lum ildil être 1!).'!.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi. t. II.
p. 179.)
VII.
Ancien courent des Genoréfai7is.
(Du cinquième siècle.)
In lioc tnmulo reqnieseit bonae niemoriac Rnnia-
nusprcsbiler qui vixit in pacc aunisLxm. Obiil
nonum kalcndas Febrarias.
On remarque Febrarias pour Februarias.
(Mém. (le la Soc. archéol. du 3Iidi, t. II,
p. 180.)
VIII.
153 ou 52V. — Eglise des Dominicains.
In hoc tomolo requioseit bonae menioriae Scurpi-
linsa religiosa (pia-. vixit plus minus annos
xxxwm. Ohiit in pace. prid. kal. sept. Opiliono.
(.M\i-i-i:i t't Cuoiui.ii ; Mém. drIaSoc.
archéol. du Midi, I. Il, p. 180 )
781 LYO D'EPIGRAPIIIE.
IX.
806. — Eglise Saint-Michel.
Sceptrorum columen, lerrae decus, et jubar orbis
Hoc ailiis liiimilo vult Caralena tegi
Qiio fainulaiii lu, Clirisie, Uiam rerumque potenlem
De inuiidi regiiis ad lua régna vocas.
Occiibiiit loelo jejiiiiia sobria vultu
beereleque dedil regia iiieiiibia ciuci,
i'rincipis excelsi curas parlila marin,
.\djunclo rexil culmina coiisilio.
Pi-teclaram sobolem dulcesque gavisa nopotes
Ad veram dodos solliciiare fidein
Non sprevit sacrum post diadema jngum.
Condiditlioc tenipliim pra;sens, quod personat orbe,
Angelicisqiie dédit liniina celsa clioris.
Laxatiira reos régi quœ soepe ftrebat
H is olTerre preces nunc lilii, Cbristc, potest.
Qiiam cil m posi decimiim rapuil mors invida liis-
Accepit melior lune sine fine dies. [trum.
Janiqne bis oclona septenibrem luce movcbat
Konien .MessaLe consulis annus agens.
E|iita|ihe de la reine Caralène, née vers
456, épouse du roi Gauderic et iiiène de Gon-
(k'baut, roi de Bourgogne, aïeule de Cloliide,
fit construire, à Lyon, l'église Saint-Michel,
et un monaslère de religieuses, oîi elle se
retira et prit le voile. Elle fut enterrée dans
l'église qu'elle avait fondée. Le consulat de
Messala répond à l'année 506. Celte manière
de dater fui encore longtemps en usage h
Lyon , bien que les Romains n'y eussent
conservé aucun pouvoir depuis près d'un
siècle.
{Duchesse, Historiens de France; Mém.
de la Soc. arch. du Midi, t. 11, p. 193.)
IfYO
m
X.
626. — A Sainl-Irc'née.
Epylapliium hune qui intuis lectur bone recorda-
cionis Agapi neguciaioris membria quiescuiit
iiam fuit islc siacio miseris et porlus egiiiis
omnebs aplus fuit, prœeipue loca scoruni ad-
sedue el elemosinani el oracionem sluduil,vixii
in pace annos lxxxv ob. vni kal. aprilis l\i P.
C. Juslini indict. quarta.
(Maffei.)
La date de l'épitapbe est extraordinaire,
parce que l'on n'y tient pas com[)te des em-
pereurs qui ont succédé à Justin, qui {)rit le
titre de consul en 566.
[Mém. de la Soc. arche'ol. du Midi, t. Il,
p. 202.)
XL
1109. — Eglise Saint-Michel.
ÎIoc exslat tnmulo, lector, qui conditus oro
Islic fige gradiini ut propius propriiini
Komine Golbran^ (us) dû(m) vix(iti iïï;(m)pe vo-
lure sacerdolii funct(us) el ipse fuit. [luuû/s)
Uic Michaelis opus sancti sub honore locandû(ui)
Ecelesise fecil huniile seu poluil.
Millentis fuerat qui eëTit(nm) denique nonus
Aniius qno Domini celsa petit
Ergo finide p(re)cëim) quia cernis egere fidelem
L't libi gaudebis cura fueris.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III.
p. 92.)
XII.
1250.— 5Mr une des tours, à l'entrée du pont.
Ave, Maria, gratia plena, Dominus tecum.
Virlutnm capa, viiiornm franiea papa (1),
Progenie magnus (2), férus ul leo, mitis ul agnus,
Innocuus vere dictus de noile nocere,
Possel ut hic fieri pons, sumpius fecil lia!>eri
Pontem pelrarum conslruxil potis aMimariiin.
Ul plebis nenio partem poriaret ntrauique,
Tanio ponlifici quisqiiis benediierit isti,
Aesque libi cariim dabit, ut pons crescat aquariim,
Inleger annuel ei, quadragenaque siljubilaei (j).
Siimnii ponlificis, opus est pons nobdis islc :
Islius artificis tibi grala sil, actio, Clirisie.
Qiianto iiomen ei privatio dat nocunienli
Qui pro laude Dei facit ha?c manifesta videri
Dominus Innocentius papa
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. 111,
p. 227.)
XIII.
1274. — Eglise de Saint-Bonaventure.
Bona sua
semper ventura credidii
Bonavenlura duni vixii.
Praisenlia ubi vidil,
Mulavit nonien cuni viia
Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 232.
XIV.
1429. — Eglise de Saint-Laurent.
EpHaphe de J. Gersoa.
Sursum corda
Magnum parva tencl virlutibus urna Joannem
Priecelsum meritis Joannem (sic) cognominedicluni,
Parisiis sacrse professor iheologiaî
Claruit Ecclesise qui cancellarius. Anno
Mil'eno Domini centuni quater aique viceno
Nono, hue petit superosjulii duodena.
Pœnilemini el crédite Evangelio (i).
(1^ Innocent IV fil à Lyon un séjour de six ans el
y facilita la conslruclion du pont.
(2) 11 descendait des Fiesque.
(5) Indulgence d'une année à ceux qui çontribue-
raieiii aux frais de la conslruclion du pont.
(i) Paroles qu'il avait couluine de répéter dans
tous ses sermons.
785
MAI
Jean Gersoii l'ut (lépuli'' h l'Universitù de
Paris ot ambassndeurdu ruidi; France au con-
fiJe de Conslaiice. A\,iiit eu le courage do
réfuter le docleur J.l'etit, auteur de l'apO'
logie du meurtre du duc d"Orléans , par
niCTIONNAIUE MAL 7 81
Jean-sans-Peur, il lut olili;^é de se retirer '^
Lyon, oiî il mourut en 142 ».
(Mém. de In Soc. archéol. du Midi, l, IIÎ,
I). 27o.j
m
MAGUELONNE, département de l'Hérault,
en France.
I.
1081.
Hic j;iccl AriiaUhis scilis palcr Inijus cl aullior
Aniiis Irigeiila prœiliuis ollicio
\^\l\ poslqu.iin lliero.siilyriiain dévolus adivit
lit redil iii villa lerlur obisse nova.
Prolinus liic jiiliai Iranslaliis quario kalendas
Iji fi)rii)iis (lausUi siili foriliiis siliisesl
ISocle vero liii'c ïnonilus pr.usul pracsl Golhofre-
Isluc coiidi(pio (I) iraiislulil ollicio [dus,
Arnaud, évèijue de Mas,Mielonne, qui re-
bâtitla nouvelle ville de ce iioui sur lesruincs
de celle que Charles-Martel avait déiruilecu
737, et y lit revenir le clia|(itre Iran.steré d'a-
bord à Substanliun. 11 alla à Jérusalem (lOoO-
1000), et mourut à sua retour (1000).
(Mém. de la ,Soc. archéol. du Midi, t. IIÏ.
i'. '^■2.)
II.
Douzième siecie. — Ancienne éijlise Saint-
l'icrrc.
xni kalendas junii uliiil Clenicns saccrdos cl caiio-
nicus Sancli Peiri.
Maguclonne, délruite par Charles-Marlel,
en 737, ne tut de iiouveau habitée ({u'eii
1037, épo(iue où révè([ue y revint avec ses
chanoines. La dédicace de réj^lise eut lieu
quelques années après.
[Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. IV
H. 28-2.)
111.
1202.
Ilic rcfpiiostil Giiilleliniis di; Tlcxio, pauia Moiis-
peliensis, episcopus Magalonensis, qui de religione
el de rcpulilica beiie incritus, oliiil idiliiis de-
ceiidiiis, aiiiio Douiiiii 1-202. Vixil in cpiscopalu
amiis scplcin, iiicnsllms iiov<mii, diclius scx, sc-
deuUbiis Uouix Cclcsliiio 111 cl liiMOcenlio III,
rcgnaiiie in Gallia Pliilip|>o Adcodalo.
'Mém. de la Soc. archéol du Midi, t. III,
p. 217.;
]yiAlZUi;Ui;S, ancienne abbaye au diocèse
de Chùlun-bur-Saùne, en l''ranco.
L'pilaphc d' .Mcxaiidre de llonrfjogne-Mon-
laiyu, évéque de Chalon-sur-Saùnc , de 12'io
à I2GI.
Prjusul Alcxaiiiler c\ pioIc Oiiciiiii goncraUlS,
CaMIoMu l'en IIS omis oliiii poiililicaUis:
(1) Condiyiiii ?
Virsfinis in sacro parlii f'iiii hic tumnintns.
Soltriiis, cl casliis, inuiuli phaiilasiiiala, fastus,
Yl licuii, sprcuil, el sic in pace (niieiiil.
Aiinis lur (piinque tcnuit callicdrain Cabilonis
Ciislos dciioliis sponsac veii Saloiiionis.
Aniio iiiiliciio cciileno bis iiiMiicralo
El scxagcno primo ruin fine l;calo,
Se prx'senlauil Chrisio, qiiem scniper amauit,
(Lahue, Thés. rpitaph.,\). &Q3.)
MALINES, en «civique.
Eglise de Saint-Rumold.
I.
Eiiitaplie de l'ierre Jaecx.
D.PelmsIaccxTIicologui Imiusmelropoleoscinis
Cl Paslor piiniarius doclrina alqne vila bonus,
niuneris obili an. xv. aetal. xlui. Clirisliaiio
MD CXI. vil Kal. Maias scpiilcrum hoc sibi vo-
luil, scludani, Leclor, libi TRIA esse OMM.\
passini Soplii pnedicanl : isle bieuius ac vérins
VNV.M OALMA. lUinc scire, scire csl : cèlera,
esl insciiia. Huiic frui, fniclus esl : cèlera, est
miseria. 0 vue, o Irine o oiniiia ! da nobis le
scire : ipso le fnii.
(Labbe, l'hes. epit., p. 3iG.)
II.
Eglise cathédrale.
Epilaplic de larclievêque Je.Tii Ilsucliiii.
Pr.TsYL loannes l.iCel liaC HaVLIiliiVs In Vriia,
Cetera sClre qVeVnl Ipsl cllaM Aiuipodes.
(Labbe, p. 132.)
Les chiffres romain.s ou lettres capitales
mises en saillie dans celte inscription don-
nent la date :
M. ccccc. !.. \y. vv. vv. mil. un. ou 1589.
On appelait cela des chnriolugiaphes. —
Voyez ce 0(1111 (hms nOtr(! Dlcliomiaire.
ÀIAL.MESBLKV, au comté de Wils, en An-
gleterre.
I.
Eglise du cloître de Ma.mesoury.
InSCri|>lion sur \es orgues que lii liiire Dnnsljin, arcbevô-
vèque de CaïUorbéry, au Uin|is du rui l'.dgard.
Org4iiio do saiulo piu'sut Itunslaiins Adclmo.
Pci'dalhic ;etermun qui vull liiiic lolleic regnnni.
H.
Sur un vase desliné à contenir de l'eau.
Iiliiolam liane fiiiidi l>unslaîi iiianda\eiat aichi
Pia'sul ul in leniplo saiiclo serviiel .Vdclmo.
(Cardi)ial Mai, 19», 1 ; Warton. Angl.
sacr., Il, p. 33; lioi.i and., I. VI, mai,
1.. 90./
T8j
MAL
DEPlCnAPHIE.
MAL
78fi
III.
lùjfise Saint-Laurent du monastère de Mal-
mcsbury.
Sur le tombpau de Jean Scot.
(".(inililiir lidc liiniiilo s;iiiclus snpliisl;\ Joliannes
Qui (lil;itiis ci:il jaiii vivcns dogiiKitc iiiiro.
Mnrlvii.) laiHloiii Cliiisli coiisoeiulere l'cgmim
(J,io nietiiii ciincii regiuiiii per saeciila saiiuii
[Cardinal MAi,33'i-, 7 ; Angl. sacr., t. II,
■I. :28.)
IV.
Cloître de Miilmcsbunj.
Kli>i:ini cœli iiiiiKiiuim Cciiilt'iiilal ;iil aniam
Qui l'oial liaiic iiDlain Aïk'liiii ilo sede lieatl.
(Cardinal Mai, ^62, 3.)
MALTE , île de la ISK-diterraiiép, dernier
sié.^^o lie rur(lr(? de Sninl-Jea'i de Jénisalcm
iH.ihli successivement à Ji^i'iisnlem. i^ Marj^at,
à sainl-Jeaii-d'Acre, à Liniassol en Chypre,
et h iUiodes.
Nous donnons ici foules les épitnphes des
pramls maîtres publiées ])ar M. le vicomte
de Villeneuve-Bar^emont dans son riche
ouvra;^e intiUih; : Monuments des grands maî-
tres de Malte (1).
L'élégant el chevaleresque écrivain n'a jui
noire (jne ces épitaphes aient été toutes
réellement t;ravées sur les tomhes des grands
maîtres, dans les diirérentes résidences où
l'ordre a été obligé de se transporter succes-
sivement. Il est probable, au moins pour les
deux on trois premiei's siècles, que les
épitaphes sont des compositions bien posté-
rieures au temps où ont vécu les grands
niaîlres qu'elles concernent; mais ces ins-
criptions ont dû être composées à l'aide
de renseignements antérieurs; plusieurs
présentent même (pielques vestiges d'oi'igi-
iialilé; elles paraissent d'ailleurs avoir fait
pallie d'une soi'le de galerie historlipie que
loi-die lit composer, lorsqu'après tant de vi-
cissitudes il retrouva à Malte, un peu de
]iaix (|Ui ne fut pas sans gloire; à tous ces
titres et à défaut des épitaphes vraiment
aullientiijues , ces inscriptions, au moins
commémoratives et concernant un des or-
dres qui ont le pins illustré la chrétienté,
méritaient de figurer dans notre recueil.
Nous faisons précéder la série des épita-
jiIkïs d'un extrait de la notice historique et
descri|)tive que M. de \'iilenenve a consacrée
îi l'île de Malte dans son livre (2). M. de
A'illeneuve annonce dans cette cs(juisse s'ê-
tre aidé des notes et tl'un joiu'nal de voyages
inédit de M. le comte d'Hauteiive.
La ville de Malte, capitale de l'île, est
composée de trois parties : la ville, le bourg
et l'île Saint-Michel. Le lieu principal était
autrefois la cité vieille ou notable, bâtie,
(1) Deux vn!. granil in-8", avec 'le nombreuses
plaïa-lii's, piililit'sp:,r BlaibC ; Paris, 18^8.
(i) To 11. Il, y. :.-27.
dit-on, par les Phéniciens ou les Carthagi-
nois, et où les grands maîtres avaient aussi
un palais.
Le grand port, appelé ?ail/«r«n (mouillage
en arabe), est à peu près au sud de la ville
capitale, et défendu iiardillerents forts d'une
vaste étendue; il est divisé en deux parties
jiar une presqu'île, sur laquelle se trouve le
fort Saint-Ange; son entrée est terminée à
l'ouest par une langue de terre montueuso
appelée Srct ou Sceb-eras. Gebel-el-Ras, ou la
Guiirdin (en arabe, lieu élevé au-dessus des
autres). Sur cette colline est assise la ville de
La Valette.
On lisait dans l'église conventuelle do
Saint-Jean rinscri|)tiou suivante, composée
sur la construction de la cité Valette : le
grand maître Antoine de Paule la lit placer
sur la jiorte royale :
liliislrissinuiselreverendissimiisDominiisJohan-
nes lie ^Valetla , ordiiiis 11111111.-6 liospilalis divi
Baptisl.Te Hierosolymiiani niagnus magisler, pe-
riciiloriim aniio siipcriore a suis mililibus , po-
piiloque Meliico , in (ilisidioiie Turcica perpes-
suruiii iiiemor, de coiidenda urbe nova, eaque
mœniis, arcibus, et propugnaculis ad suslinen-
dant viin omnenipropulsandosque inimici Turcce
inipelus, aut sallein repriuiendos, nnniieiida,
iiiilo cuniproceribus concilie, die Jo\is vigesiuia
oclava niensis niarlii m d lxvi , Deam oiuiiipo-
iciiieni Deiparamque Virgiiicm, et nuinen
tulelare, divuin Joliannem lîaptislam, divosqtie
CTleres nuilla precalus,ul fausluni Iclixciue re-
ligioni tliiisiian» fierel ac ordini siio, qiiod iii-
ce|ilabat benecederet, suppositis aliqiiibiis suce
iioLne nummis aureis et argenleis, prima urbis
fiiiidaini'nta in moiiie ab incolis Sceb Erras vo-
calo, fe(it, eamiiue de siio noniine Valellam,
daiu pi:o insignibus in parina miniata aureo
leone, appellari voluit.
Ces autres inscript ons se voyaient sur le
môine marbre, au-dessous de divers em-
blèmes :
Inimotani cœli dédit.
Mt'lila renascens.
T)ei propugiiatoris seqnendœ victoriae.
Perpeiuo propugnaçulo Turcicai obsidionis.
On lisait aussi, sous David terrassant Go..
lialh :
Unus decem niillia.
L'intérieur du ]iort oflre une espèce d'am-
phithéàlre, composé du faubourg de La Va-
lette, de trois forteresses, de bastions et de
c.inq baies propres à contenir en toute sûreté
un grand nombre de vaisseaux.
Au nord de la ville est le fort Saint-Eime,
qui s'élève au-dessus des remparts, et la i)ro-
tége doublement du côté de la mer; c'est
dans ce fort qu'est placé le phare ou fanal
destiné h éclairer et à guider les vaisseaux
])endaiit la nuit. Au sud et sud-est sont deux
cavaliers (pii dominent la cam|iagne, et qui
sont, auîbi bien que les bastions qui enlou-
7,S7
MAL
DICTiON.NAlUE
MAL
8S3
ront la ville, garnis de la plus IjcHo et ili; la
{ilijs noiiihrcusL' ailiiicrie. Au nord-est est le
port de Marsa-Muscct , défendu par deux
î'nils et par les rtMiiparts do ce côté de la
ville; il est d'une éli'ndue immense, et suf-
firait seul pour contenir tous les l)Alimcn(s
qui abordent dans lile, si la commoditi; du
fzrand poil n'avait fait réserver celui-là pour
la ipiaiantaine : il a en conséquence, dans
iinu petite île placée dans ce port, tous les
ina;-;asins, chamiiies, barrièi'cs et promena-
dos nécessaires à sa desiinalion. Sous aucun
rapport, le lazareth de Malle n'est iid'érieur
;i icux de Livouine, de Trieslo et de Mar-
seille.
\'ers l'ouest est le fort ]Manoel, dont l'ar-
tillerie |)Ionge dans la direction précise du
fort; ce fort est précisément placé; sur la
]ininte oh le fameux corsaire Dragiitfut tué
iors du siège de Malle.
A la pointe orienlale du grand [lort est le
foit Ricazoli, qu'un bailli de ce nom avait fait
construiriï; cet ouvrage, d'une grande éten-
due, présente de ce côlé la môme défense
que le fort Saint-Elme, sur la iiointe ojiiio-
sée. Au-delà du jiorl qui baigne La A'aktte,
au sud-est et au sud, sont les châteaux de
Saint-Micliel , Saintc-^Larguerile et Saint-
Ange; ces trois forts sont couverts, dans la
partie opposée à La Valetle, |iar une forlili-
calion immense qui les enveloppe, et qui
porte le nom de J. JL Nicolas Coloner, (|ui
l'a fait construire aux dépens des Mallais,
iiifi.vennant une contiibulion qu'il exigea
d'eux en 1C75. Outre ces forleresses, les
ouvrages exlér-icrus de La Vallelte, taillés
d.iiis le roc vif, aussi bien f|ue ses fossés de
vingt et trente jiieds de profondeur, sontin-
liombrables et passent pour des chefs-d'œu-
vio, et attcsicut le lalent des ingénieurs La
Foiilaine et Laparelli, qui, sur les dessins et
sous la direclion du cbevalier de Folard,
ililigèrent les travaux par lesquels La Va-
lette est devenue une des meilleures jilaces
fortes du uiornle, et le boulevard le plus sur
de la Médiler'rauée.
Kn suivant la cùle à l'ouest de la ville, on
orri\e au port Sainl-Julien, qui ne peut re-
cevoir que de petits bâtiments. Après ce
]»orl vient celui de Saint-Georges, de la
même giairdeur : tous ces points, où une
descente |)oirt s'eU'ecluer, sont défendus par
des tours. Kn suivani la cùle de l'ouest, on
arrive au port Sarut-l'aul, où la tradition as-
signe h; narjlVage de l'Aiiùtie. Ci; port est
assez profond, et peut (jll'rir un asile à des
bàliiiients de guerre; mais il est battu par
les vents du nord-est, ce (|ui le rend très-
dangereux. Au siul-tst ou trouve le port de
Mttrsn-Sciroccu, capable de recevoir' des vais-
seaux de giU'i-i'e, et défendu par le beau cliil-
teau de Saint-Lucien et par dillérenles le-
douies.
Ku revenant de ce port à celui de La Va-
lette, on reiuoulre le port de Marna Scala,
couver-l [lar le fort Saint-'ri.nmras. Oirtr'C ces
dill'éreulsforls, la côte de .Malte esl, darrs la
liilaJrie de son enceinte, garnie ib- toirrs (|ui,
u'ayunt qu'uire jùùce d'urlillerie, ire pour-
raient guère agir que contre de très-pelits
b;Uinreiits; mais elles servent de corps-de-
gar-de aux vétérans qui y veillent, et peu-
vent, par les signaux lélégrapbiipies qu'elles
ré[)èlent , donner dans dix minutes l'avis
d'un bàiirnent sus|)ect, ou d'une tentative
quelioi que.
L'aspect de La Valette est en général riant
et agréable, et sa posilion, sur- irne rrronta-
gne (pii la sépare des deux pr'iiicip uv [lorts
de l'île, (m rend la perspective urajesluense
el iriqiosante ; on y com te trois |iorles piiii-
cipales, la lîoyale, delà Marine, et de .Maisa-
Muscet; vingt rues la traversent, huit eu
long et douze dans sa largeur; elles sont
tontes alignées, spacieuses, garnies de tr'ot-
toirs, el pavées d'une pierre très-dure ap-
I)elée zoncol; mais les maisons sont b;liies
en pierre (!<> Malte, dont l'exli'ôme blancheur
augrrienle l'elfet des rayons du soleil; aussi
la rév(;rbér'alion do la lumièr-e, la chaleur et
la |)ûussière déliée atrcctent-elles souvent la
vue.
Plusieurs des maisons sont garnies de
balcons en bois dont les jalousies sont ou-
ver'les ou fermées, dil-on , selon (}ue les
feuirrres sont laides ou jolies, les maris con-
fiants ou jaloux. Ce iiu'on enleinl le plus, et
que l'on comprenil le uroins, (|uarrd on sort,
c'est Fai'abe, idiiuue bnivairt donl les accents
criards parterrtilu go^im', d ' manière à faire
croire qu'on pourrait parler celle langue
sans en avoir uire el sans ouvrir- la bouche.
En général les femmes siulenl peu à
Malle, el les sages du i ays répètent avec
complaisance qu'une Maltaise ne doit se
moirtrer que deux fois eu public : le jour de
Ses noces et celui de ses funérailles. Les
Mallais orrl nu vif alUK-hinnenl jumi- leur- pa-
trie, qu'ils appellent : Fiore del inundo (Fleur
dumonde).
A'ers le levant sont les boulevards Saint-
Pierre el Saint-Paul, la courtine di' Sainle-
liarbe, le bastion de Saint-Chrisloplic et de
Sairrl-Lazare. Du côlé oppo>é élaieut les
boulevards de Saitil-Michel, de Sainl-Sau-
veirr, de Sainl-Audré el de Sai-il-Sébaslie-i ;
.111 fr-ont i\v II ville ceux de Saint-Jean et de
Sainl-Jacques; à côté do la porte Sainl-
(jeorgo (ou Kéale), du côlé de la mer, se
trouvaient les chevaliers de Provence et
d'Auvergne.
Jvi assignant un logemenl à cha(]no lan-
gue ou auberge, on lui réserva aussi un
poste druil la défense lui élait par-liculièr e-
ment conliée; ainsi, la langui' de Pi-o\erice
était char-gée du bouleva.d de Saint-Jearr et
de son cavalier-; celle <rAuvergne, du bmi-
levaid Saiirl-Michel ; de Frarrce, du boule-
vard Sainl-Jac(|nes et son cavalier': d'ilali'',
du boulevaiil Saint-l'ier're et Saint-Paul ;
d'.Vragon, du boiilevanl Saint-André; d'.Vii-
gleleri'e, de la plale-foruuî Saint-Lazare;
d'Alh'iuague, du bunlevaid Saint Sébastien;
de ('.aslille. dii bimlcvard Sain e-llarbe.
(c .Iran de La Valelle lit tailler ce.s fortiQ-
calions, cr-ensin' en niortiei' it garnir d'une
arlillerie reiloulable le rocher sur lequel il
fonda sa ville ; 5,000 canons hérissent ce roo
700
MAL
D'EPlGRAPlllE.
MAL
10')
imprenable; C,000 hommes sont prêts à le
(Ic'fendre au premier signal, et l'ile peut
fournir d'ailleurs dans rinstant 30,000 hom-
mes en état de porter les armes. Avec des
munitions pour deux ans d'un sn^ge possi-
ble, avec un port inahordalile et l'élite de la
plus brave noblesse de l'Eumpe, on sent
que Jlalle (le voyageur plein de sagacité dont
nous empruntons les paroles écrivait en
178i (1) ), ne peut guère changer de maître, à
moins d'un bouleversement intérieur dont
on ne peut imaginer (a cause. La sédition de
1776 a éclairé les chevaliers sur le danger
d'une surprise, et redoublé leur vigilance. »
La population de La Vallette renferme
vingt-quatre mille habitanis; la cité Victo-
rieuse ou le bourg, ([uatre mille ; Burmola,
neuf mille, et La Sangle, six mille; total
quarante-trois mille , enclavés pour ainsi
dire dans les mêmes forlications.
En face de la cité V;dette est le faubourg
connu sous le nom de la cité La Sangle, parce
que le grand maître Claude de La Sangle
l'augmeula et le fortilia; le faubourg bâti
sous le magistère do don Manoël de Vilhena
s'appelle bourg Vilhena.
On lit sur la porte du fort Manoél :
Ali ValeU;e urbis lulelam
el niajnreni reip. securilalem ,
D. A. Maiioel de Villiena M. Mag.
sumnio génère omnir|iie ilole
princeps oriialissimus,
arcem hanccre proprio coiislruxit,
annis et pncsidio inunivit,
anniio ccnsu dotavit
ann. Sal. m dcc xxvi.
Au milieu de la place de ce fort, le com-
mandeur Savas, Français, fit ériger une sta-
tue représentant le même grand maître. Ou
lisait sur son piédestal :
Eminenllssimo
el serenis. princlpi
Ant. Manoel de Vilhena
L\isilatio,
Melilensium eqiiiium
uiagiio magislro,
qiiod
arcem Manoel,
polentissiinuin
ordinis propiignacuhim,
suoxie a lïnidamenlis
exlruxerii,
quod
civitateni Valellam
novis opcrihiis iia
nuiiiivil
ul inrideliiim conalilms
impciviain redilideiil;
quod
alendls pauperihus,
ediicandis virginibus,
(.1) M. le coBile d'Ilaulcrive.
nosoconiiis aiiisqtie
xdibiis liuspilalibus
îedificandis cl dolandis
se suaque devovcrit
qnod
in pereiine piclalis
el vigilanli;c,
nec non et rei navalis
propriis suiDpiilins
aiKUe, monuniciiUiin
cnse piieoqiie doiialiis
est a summ. pont. Bened. xni.
lieroi Lnsilano
eqiies Galltis, patrocinii
Lenelicioru nique nieinor,
dal, dicat, conserrat
ann. m dcc xxvi.
On remarque dans les fortifications un ar-
ceau jeté par l'architecte Barbara, [lour pas-
ser l'artillerie d'un ouvrage à l'antre. Il est
d'une grande hardiesse et s'élève au-dessus
d'un
précipice ou Ion montre une grotte
anciennement habitée par un ermite.
Ainsi qu'on l'a déjà vu , on peut compter
quatre f)rincii)aux ports dans le glofe do
Malle, le premier, appelé le Grand fiort , à
l'orient de la cité Valette; le deuxième le port
des Galères, entre le bourg et l'île de La San-
gle, et dont l'entrée est fermée toutes les
nuits par une chaîne qui va répondre au
pied du château Saint-Ange; le troisième, le
port de Floriane, vers la ville neuve; et le
quatrième le port de Marsa-Muscet h l'occi-
dent de la cité Valette, qui est celui oii les
vaisseaux, font la quarantaine à leur retour
du Levant. Aux environs de l'île de Malte, il
y a plusieurs petites îles dont les principales
sontleGoze, Cumino (Cumin ou Kumini,
adjacente), et Farfara.
Le Goze, à deux milles environ à l'ouest
de Malte, a trcnt--six milles de circuit, six
de large, douze de long, et dix mille habi-
tants ; il a un petit bourg et un bon château
avec une garnison consi lérable. Cumin, qui
n'a qu'un mille, est défendu par une forte-
resse que le grand maître de Wignacourt fit
bâtir pour y loger des troupes.
L'ile de Farfara n'est qu'un rocher au sud
de Malte, célèbre seulement parle commua
proverbe des chevaliers qui, voulant railler
un jeune confrère, le surnommèrent : Com-
mandeur de Farfara.
En 1779, le commandeur de Chambrav fît
construire, sur la porte de l'île du Goze"qui
regarde Malte, une forteresse et une petite
ville qui s'appela cité Chambray.
Un Arabe, dit le journal déjà cité (1), con-
duit à Civita-Vecchia , dans une calèche
« qui peut renfermer quatre individus, et
Iraiuée jsar une mule dont il suit le trot ,
même Je galop, à jiied , sans fouet et sans
verge, en l'eilrayant seulement avec un jar-
gon liarbare. On voit à un quart de lieue de
là l'endroit où saint Paul lit des miracles,
^1) Voyage im'dil dans le Levain,
m
MAL
DICTIONNAIRE
(onvortit les Mélitois el chassa les seriicnts
(ie l'îlo, où ils ne.ipeuvciil plus vivre (Je|iiiis
ce temps; auprès de régliso est une j^rotte
où, dit-on, rapùtrc l'ut ciiferuié après son
naufrage. »
Comme tout le rocher est un tuf tiès-ten-
dre, les cadavres qu"on lui confie sont con-
servés dans leur entier; aussi , le cinie'ière
<iu /auhourg de la capitale, au centre de l'iie,
creusé sous l'église i)aroissi,ile de Saint-
Paul, renferme des momies desséchées, en-
core entières avec leurs vêlements; elles
ressemblent à du parchemin collé sur les os,
et les traits de la ligure sont conservés de
manière à reconnaître les individus. On voit
encore ces catacombes, (]ue ceux qui imt un
goût général pour toutes les antiquités in-
distinctement sont avides de parcourir.
« Quant à moi, ajoute le même voyageur,
«pii n"aime (juc celles qui lappellent de
grands hounnes ou de grandies choses , un
lieu où la génération entière des Maltais est
ensevelie ne me touche pas jilus que la vue
de la génération actuelle, ou d'un cimctièi'e
de village. Qu'importent vingt siècles de dis-
tance, quand ils ne rae séparent que d'une
multitude d'hommes aussi communs que
moi? Je descendis cc|iendanl dans les eala-
condjcs de Civita-Vecchia ; mais je m'amu-
sai beaucoup jilus de ce ([ue nous étions
trente fnus armés de flamlieaux, criant, cou-
rant, et nous précipitant dans toutes les ir-
régidarités de ce labyrinthe immense, que
des détails qu'il oll'ie et des souvenirs qu'il
rappelle. »
(Plusieurs branches de la principale gale-
rie des catacombes de Uabbato ont été mu-
rées, depuis qu'un niaîlrtî d'école s'y égaia
avec plusieurs eufanls. et ne reparut plus.)
D'auti-es cryptes renferment des chapelles
qui datent de l'époque où les Sarrasins se
rendirent maîtres de l'île. La i)iincipale était
celle dite do Notrc'-Dame do la .Meleka, ou
la Uoyale (de l'arabe melck, roi). On y voyait
une image de la Vierge, attribuée à saint
Luc, (|u'on croit avoir passé Irois mois h
Ma te.On-se rendait à la chapelle b;1lie au-
dessus de la grotte la Meh-ka, le [in^niier
jour de carême; et surtout les personnes qui
s'étaient mas(iuées nu cai'uaval, « afin, di-
saient-elles, d'enqiècher le démou de leur
doimer une; ligure semblable au masipie
qu'elles avaient pris. » La iirocession de
saint Grégoire, le premier nu'rcredi après
l'àques, olfre encore des détails aussi curieux
(ju(! pitpianls.
A trois (pjarls di> lieue de Médina (la ville),
est un vaste chAleau garni de tourelhs, en
louré de fossés, et renl'ermant de vastes et
beaux, npiiartements; c'était la maisoii de
campagne des grands maîtr-es, liAtie par les
soins d'Hugues Loiibens de Vrrdale, et elle
•iorle le nom de Mont Vc>d<il(t: elle est co-
Iiendanl plus connue S(uit vvÀn'i de la Iton-
tjuclln, ch.Ueau Hos(]urlt(t, lioschiilo ou Itos-
ijupt. De Irès-bi'lies el abondantes eaux y
vivilienl 1rs jardins , el derrière le eliAleau
e-l le bnsquil iMOitn'menl dit, loiil piaulé
de t;réiiadiers , de citronnier-, surtout d'o-
MAL 792
roduisait la célè-
rangers {{), dont la fleur
bre eau de lleur d'oranger d(! .^L^lte. Le châ-
teau domine un vallon charmant dont les
eaux vivifient et embellissent ce paysage;
les rochers arides qui le couronnent forment
un contraste [liltoiesque. Dans une grande
salle du rc7,-de-chaiissé(' et dans celle du
li-ô'ie, au premier éta^e, les plafo-ids el les
cni'uiches, peints à fresipie, représentent
l'hi-loire du grand martre de Veidale.
Un des é lilices (pii attire le [«lus iiarticu-
lièremenl l'attention des voyageurs est l'é-
glise des chevaliers ou de Sont-Jean. R;Uie
par le grand maître La Cassière, sous l'invo-
cation de saint Jean-H.qitiste, patron de l'or-
dre , sa peis;ieclive extérieure est simple,
sans dôme, el avec des clochei'S d'une forme
Iiyininidale; idle ne pré|iare point l'étranger
à la magnificence do l'intérieur, où les yeux
sont éblouis de la (juanlité de dorure , de
marbres, de statues, de mausolées, de pein-
tiir-es, (jue les arts y ont rassemblés à l'envi
el <'i grands frais. La chapelle de la Vierge,
qui renferme un tableau attribué fi saint
Luc. et où était suspendue, par une chaîne
d'oi massif, une superbe lampe de quinze, à
Seize pouces de diamètre, de même métal el
du |>lus beau ti-avail, allire les regards. Le
jiavé en entier de l'éi^lise, le plus beau, sans
doute, de toute la chrétienté, est composé
sans interruption de pierres sépulcrales des
graiids-ci-()ix , baillis et commandeurs. Ces
t'imbes sont en marbre de diviMSOS couleurs,
chargées sur toute la surface des armes bla-
sonnées des défunts, figurées par des jaspes,
des agates el d'autres pierres précieuses :
c'est une vaste mosaupie réguHèreel variée,
unii[uecnsongenre,etdonirintérôt redouble
en lisant les noml)iTUS(!s épitaphes el inscrip-
tions dont l'éléganti^ simplicité el la correc-
tion, quant au style lapidaire, feraient hon-
neur aux plus beaux temps de ranliquilé(2).
On admire dans Téglise de Sainl-Jeaii [la
Chiesa Miuiqiori), les mausolées des grands
maîtres Cotoner, l'iiilo, l'errelos, Zondodari
et A'ilhena. « Ils sont elfectivement très-
beaux, dit M. d'.Vvalos, el si, pour la richesse
du maibre, ils le cèdent à ceux des grands-
ducs dii Médicis, là Florence, du moins les
égalent-ils uar l'exaclilude du dessin et la
(I) Les oxrolliMilcs oranpes qun les gr:(iuls maî-
tivs éUiioiU dans I iisa^i! il'i'iivoyor chaque année
aux son\oiaiiis do fLiiiope, venaieiil des jardins de
Icnr maison île plaisance, siUiéc ati|)rès do Sainl-Ail-
loine, prés dn Oasal.
(-2) .ic possède la curieuse coUerlion de ces ins-
(lililiiiMs ninuilaires, i|iicji' nie propose de puldier
iM( l'S'.anicnl < ornnii' le conipli'iociil nainrci «les Mo-
nnnu-itti i/i's i\rii»(is ïiuiincs. Un lioiivcra dans ce
nouvel onviaJ!!' le plan de l'ej^lise de SainI Jean de
Malle, ipii reid'einie ces épiiaplies, an nom. re il'en-
viron ipialre eenls.
C.i's épilaplies , ;i noire connaiss.aiice du moins,
n'ont pas encore élé puliliees.
La calJM'. traie de Malle conserve des reliques de
sainl r.alcidouins, mariyr, venanl des wlaconibes
de Rome, avec celle insèiip:lon anllciuc :
CAI.CUIONUS I.N PACi:.
Cesl \\i\ don ilu pape iteiioil XIV. — Recueil du
cardi al Mai, p. ôliS.
798 MAL D'ITIGRAPIIIE
perfection de lu inain-d'œuvro ; les autres
mausolées des grands maîtres La Cassière ,
Lascaris, Caraffa et Rnhan, n'ont [las le mé-
rite dos premiers. » Ils sont en partie dans
les nefs de régli?e (chacim dans la cliapello
particuliùre de sa langue \ et en partie dans
nn caveau souterrain placé an-dessous du
chœur : ceux-ci sont les plus anciens , -et
l'on y voit les monuments des grands mai-
tres dont on apporta les restes de Hhodcs.
Celui de La Valette est surmonté, comme
plusieurs autres, de la statue conrhée, en
marbre, avec les mains jointes en bronze.
Le trésor de Saint-Jean était rcnounné
clans toute l'Kurope par la diversité des
l'iclies objets qui le fnrmaient. Oa y mon-
trait entre aulies : la main droite de saint
Jean, renfermée dans un magnifirpie reli-
(piaire ou colîre d'or, sur quatre pieds de
môme, enrichi de diamants, de rubis, de per-
l(.'s, etc. (c'était un présent de lîajazut qui ,
l'ayant refusé à plusieurs princes, le donna
à P. d'Aubusson; elle avait été a[)portée
d'Anlioche à Constanliuople ) ; les douze
apôtres en argent; des devants d'autels du
plus grand i)rix, dont un en argent ciselé ;
plusieurs grandes croix en or et enricliies de
]iierres [irécieuses de Rhodes, eu vermeil et
en argent, avec leurs butons de môme; des
encensoirs magnjliipies , des ciboires e i or
garnis d'éraeraudes et de rubis; plusieurs
tablettes d'autel en argent , sur lèsquelh's
étaient incrustées les prières du hiraho, de
la consécration et du ib^rnier évangile; plu-
sieurs ostensoirs en or, dont deux , remar-
quables par leur ciselure et la richesse des
pierres précieuses, avaient été rapportés de
iUiodes; la coupe d'or enrichie de pierrories,
donnée par Henri Vil! à l'Ile-Adam ; l'épée
et le poignard que La Vab'tle avait reç\is de
Philippe II, tropiiées glorieux que le vanda-
lisme directorial pouvait seul détruire ou
ravir, étaient aussi dé|iosés dans ce trésor.
On trouvait également réunis dans le même
lieu une infinité d'autres dons en or, en ar-
gent et en diamants, que les grands maîtres
et grands prieurs étaient obligés de présen-
ter à cette église tous les cinq nus; aussi
était-elle rem[)lie de lanqies et de chande-
liers d'argent si liants et si massifs, que
deux hommes avaient peine h les porter. On
admirait encore, dans l'église de Saint-Jean,
lie belles peintures de Mathius Preti. dit le
Calabrois.
Le 9 septembre de chaque année on célé-
brait dans cette vénérable basilique l'anni-
viTsaire de la levée du siège de .Malte par les
Turcs. « Cette cérémonie, conti lue M. d'A-
valos, se faisait avec une grande pompe et
nu sentiment profond de respect et de re-
connaissance. L'on ap|iortait. au pied de l'au-
tel réti'udard victorieux; il était salu'3 par
l'artillerie de toutes les f irlitic;'.tions et de
tous les bâtiments du port. Un chevalier, armé
comme les anciens croisés, le portait, ayant
h sa gauche un page du grand maître, tenant
en ses mains l'épée et le riche poignard en-
voyés par Philippe 11 ; h sa droit:; était le
maréchal de l'ordre; on faisait ensuite une
MAL
1\)i
)>rocession qui , do l'église Saint-Jean , se
lendail h Notre-Dame de la ^'ictoire, où re-
posent les centlres du héros La Valette. On
exposait aussi ce jour-Là un très-beau por-
trait du défendeur de Malte, ))eint fiar le
commandeur Favray, et qui appartenait à la
langue de Provence. »
L''S autres églises principales de Malte
sont la collégiale de Saint-Paul, Notre-Dame
de la Vale'le, etc. C'est dans celle des Domi-
nicains, démolie depuis quebpies années,
qu'on trouva le tomlieau du prince Osman,
fils de l'empereur Ibrahim (1). Les familles
grecques qui suivirent la fortune des cheva-
liers expulsés de Rhodes ont une église de
leur rite qui leur sert de paroisse.
An [iremier rang des édifices publics qui
décorent La Valette, il faut comptiM- le palais
magi<;tral et ceux des langues de Fiance,
d'Italie, de Caslille, d'Auvergne, de Pro-
vence, d'Aragon, d'Allemagne et d'Anglo-
Bavière.
Le palais magistral, construit au centre de
la cité, par Hyacinthe del Monte, sous le
magistère de La Cassièro (IoT-2), forme une
misse séparée des autres édilices, sur la
place Saint-George; ce bAtiment carré impose
jjar sa grandeur; mais l'architoctuiHî . dont
le style n'est ni pur, ni régulier, ne répond
point, comme celle de l'église de Saint-Jean,
à la magnificence des appartements, qui
sont peints par Joseph d'Arpino et Mathieu
de Lecce. Le grand escalier, en forme de
limaçon, est très-remarqnable: avant l'occu-
pation de Malte par les Français, on voyait
(Ihus les appartements beaucoup de chefs-
d'oiiivre du Guide et des Carrache, une col-
lection précieuse de médailles antiques, des
bas-reliefs, etc.
Quatre portes nonnent l'entrée au palais :
on voyait, en face de la principale, un jardin
piaulé d'orangers; sur la droite, en entrant,
était l'escalier en cul-de-lampe ayant des re-
posoirs qui conduisent <à rapparlemeiit du
grand maître. Sur la gauche est un autre
escalier qui conduit à l'apparteinenl d'été.
H Toutes ces salles et chambres sont tendues
de brocard rouge, et dans plusieurs sont
)H-ints divers traits tirés des annales de l'or-
dre. L'appartement du grand maître est orné
(le crépines de damas et de galons d'or;
dans la chambre cà droite d'hiver, on remar-
ipie une frise représrnlant toutes les (irises
fiites par les galères, peinte par Joseph
d'Arpino; elle est tendue de haute lice; de
grandes gai cri es cou vertes font communiquer
Irnn ap[)artement à l'autre, et dans celui
d'été ou en trouve une rpii aboutit à une
volière; on se rend de ]h h la salle d'armes.»
C'i'St dans une grande s.ille du palais que
se voient les précieuses peintures à fresque
que le temiis et le peu de soin des posses-
seurs actuels do Malle font dépérir de jour
vn jour; elles représentent les principales
actions de l'ordre, depuis sa fondation jus-
qu'à Villiers de l'Ile-Adain. Ces fresques,
(1) Sa vie a clé c^nle par le pèfe Oclavicn But-
795 MAL DICTIONNAIRE
(jui ornonl divcr,ses"s;illi\'>, soiil tvoadrc^'S et
S(''|);iré('.s |i;ir dus st;ilii(-s dos rois de Judi'C ,
des pronliMcs , fin pai' di<s ligures allr.i^oii-
()ii('s. On lit ;m-dessijiis des seiitotices tirées
de l'Iàrilure ou des Psaumes.
Les sujets de ces talili'aux iin sont point
d.isposi's dans rordic clnonologi(jue , mais
oi a dû l'observer davanlagc dans celle rela-
tion. La léj;ende iju'on lit au-dessous est eu
ilalie'i; les armes (ju'on y voit sont celles
de AMgnacourl. Nous ne relèverons pas
i|uel(iui s erreurs de dates qu'il sera facile de
iemar(|uer.
Ces tableaux représenlent :
1' Haymond Dupuv s'olfrant avec ses re-
ligieux à IJaudouin 11, roi de Jérusalem.
2° Chaiiili'e i,'éiiéral tenu en 11:20, [lar le
même ^rand maiire, fondateur de la rè^^Io
des liiispilaliers.
3° Sié,i;e i't prise de Damictle par l'armée
de Jean de Itrienne i/t les hospitaliers ; 1120.
4" André, roi de Hongrie, reçoit par dé-
votion riialiit de chevalier des mains de
MAL
796
(;u(Miu de .Mo!itai;^n ; 1228.
o" Foul([ues, roi de Jérusalem, fortifie la
ville de IJertsabée , et la conlie à Raymond
Dupuy; ll.'il.
C" Déroute glorieuse des hospitaliers sous
les murs d'Ascalon ; 1131.
7" Pierre llirmile part de l'hôpital de Jéru-
salem pour aller eu Franco et auprès du
pape Urjjaiu II, alin de réclamer des secours
jiour le recouvrem(;ut île la terre sainte.
8" I)(''pait lies chrétiens ei des religieux
liospilaliei's de Jérusalem ; ils en emportent
les rcliipu's.
9" Ptoh'inars tombe au pouvoir des chré-
tiens, ajirès ii'ois mois de siège, par- le cou-
rage du gr'and maître lù'mangard d'Aps el ilo
s s rlievalii-rs; IIDI.
10" Le grand maître Bertrand deComps, ?!
la tète des siens (!i de quclipies teuijiliers,
iem|)orle une vicloii-e sur les Turcs, auprès
d'Anlioclie.
ir Fiédérie II, emperi'ur, réclame les
tecours des hospitaliers; 123i.
12" Les frères hospitaliers de Saint-Jean
roconstruisent les remparts de Jérusaleiu;
1238.
L'i" Ilichard comte de Cornouailles , frère
du roi d'.\ngleterre , reçoit en don du IVère
• iuérin, grand maître, une parcelle du vrai
sang do Noire-Soigneur; 12V0.
l'V' Saint Louis est délivré des mains du
soLidair d'I'lgypte jiar' les secours du gr'aid
uiaîlio; 12.'jO.
l.'j" Plolémars est assiégée par les Turcs,
et les hospitaliers for'cés de s'einharquer.
Ki" Le grand maili'o Jean de Villiois et ses
chevaliers, partis di' Ptoli'uiais , ipiillent le
château do .Mar'gat et arrivent à Limisso , en
ChyiM'e; 12'.H.
1"" Li' gland maître Foulques de \'illai'et
cl ses chevaliers, partis de -NÎacri, arrivent à
Uhodis en l.lOi».
18' Ami'di'c IV, comte de Savoie, vient
secourir Uhudiïs et le gr-and maîlre Fnnl-
qiies de' Villarel, mcitacés par l'armée otlo-
uj.'i:ic.
1'.)° Siège de llhodcs, soutenu parle gi.Tnd
maître Pierre d'Aiihus^on.
20" Ziziin, frèi-e de lîajazct, est reçu à llho-
dcs |)ar Pieri'e d'.\iibii'-siin.
21" Le grand niaitic \'illiei-s de rile-Ad.in:
quille Ithodes en l.'i22.
22' Il va habiter \ ilorbe ; lo2V.
Dans la salle d'armes on montrait, outre
plusieurs armures rar'os et cru'ieusi's, une
très-belle cuirasse damasquinée on or-, ipii
avait appartenu au grand nraîlre Alof de Wi-
gnacourt, et son portait en pied, peint par
J\Iichel-.\ng(! do Carivage ; on y remarquait
aussi la statue du grand maître Manuel de
A'ilheiia, on bronze.
Le cabinet particulier dos grands maîtres
rerrl'ermail une lettre originale de la main
d'Henri IV, encli;lssée dans un cadre; elle
était adressée à M. .Ménaud de Hat/., gouver-
neur de la ville d'Kax en Armagnac. (La
même lettre se trouve conservée dans les
bibliotlièqncs royales do Perpignan et de
Nancv ; mais il est à pi'ésumer que ce sont
des fiir-siinilc.)
Cette lettre remarquable mérite d'être
rapportée ici.
(I M. de Balz, j'ay antnndu avecq plesyr
lesservyses ipie vous et M. do Hoqirelaure
aves l'et à ceulx de la religion; et la sauvelé
que vous partyculyorernont aves donnée en
voslre.clrasteau do Subeibye, h ceirlx de moa
poys de Béarn et aussi l'ofre que je acce(tte
pour ce tams de vostre dist chasteau, do
(juoyjevous veux bien reiiiersyer ''t pryer
de croyro que ctimbyen que soyes do
cculx-là du pape, je ne aves come le cuydves
mesliairce de vous dessus ses choses. Cous
qir^- snyvent tout dioyl leur consyanco sont
do ma relygyon, et riioy je suis de celé de
Ions cous là qiiy sont hi'avos et bons. Sur ce.
je ne vous foi'é la pr'ésanlo jilus Inrigno, sy-
iion pour vous recomarider la ]ilace qu'aves
arr main, et d'ostre sur vos gardes, poiu- ce
que ne pont faylyr (jne ne ayos bienlost du
bruiit aux oieyies ; rires de cens ]l\ je iiran
repose sur voirs comme le devos l'ère sur
vostre plus asseuré et meylleur amv. »
Cette lettre est de l'an 15"7, et Henri IV
n'avait pas encore vingt-quatre ans.
On avait coutume, le 1" d(> mai, de placer
sous lobaleon du grand maître et aux por-Ies
des grairds-croix, des branches d'arbres avec
des Heurs ; c'est ainsi que les Bhodieus
cidébraieirl la fèti; du soleil, et ce sont eux
pii nul intr'iiilnit cet usage à Malle.
Oiilr-e le palais magistral, et ceux dont on
n déjà lait montioir, il y a encore à .Malle
d'aiiir-es édilicos publics, tels que celui de
la municipalité (Hniira dci Juriiti', le palais
de justice (ou se lient rrraintenanl la cour de
la vice-amirauié), celui du Trésor- et della
Co'iservatinia. etc. Le grand hôpital, silu<5
auprès du chAleau do Saint F.lmo, sur les
bastions ipii enviiomiont La \alello, est re-
maiiprabli' par- sou étendue. Sous le gou-
vernement de l'oi-dre de Sainl-Jean, col hô-
pital était pent-èlro le mieux enlretcini de
lotrtc l'Iùiropo, quoi{]uo infi'rieurà plusionr-s
par sa uiagiriliccnce exlciieure ; les malades
797
MAL
D'EPIGRAPIIIK.
MAL
798
y (^taiont parfaitement bien servis avec delà
vaisselle d'argent.
Les maisons des partieulieis qui méritent
le nom de palais sont celles de l'arelievèipic,
de la famdie Spinola, où, en 1808, logf'rent
les princes de la famille d'Orléans ; celle de
la famille Cotonor, et enlin de la famille Pa-
risio Moscato, où l(! général en clief Bona-
parte établit son quartier-général en 1798.
On sera bien aise de trouver ici quelijues
détails sui' les grands maîtres. « Leur élec-
tion avait lieu (le la manièi-e suivante (dit le
iianuscril de l'Arsenal déjà cité):
« Le conseil oi'ilonne au procureur des
'nngues de faire des listes de ceuv (jui oM
voix et ballotte aux élections, lesquelles on
at'liche aux lieux publics. Il existe u\ e autre
liste des débiteurs du trésor, et l'on est
i'icapablo de doiuier des suffrages, si l'on
d'iit, tant au trésor qu'à la langue, un marc,
ou douze écus, moiuiaie de Unuie.
« La cloche du conseil sonne deux à deux
pnur faireassemblerles religieuxqui doivent
présidera l'élection le lendemain de l'en-
torrement du grand maître ; tous les cheva-
liers s'assemblent au son de la cloclie dans
l'église cathédrale de Saint-Jean, pour pro-
céder à la nouvelle élection. Le prieur de
l'église, revêtu de ses habits pontificaux,
commencesolermellement la messe du Saint-
Esprit, atin qu'il inspire à chacun de choi-
sir le [dus digne snji't jiour remplir la [dace
du défunt ; il est défeudu ce jour-là, tant
aux profès qu'aux novices, de [lorter l'épée.
Bien qu'un ])rofès soit au château ou
en justice, s'il n'a jias été condamné, le
mailrc écnyer le mène à Saint-Ji'an pour
ballotter, et le ramène ensuite au cliàieau.
Le maréchal et le général des galères jjeuvent
entrer avec ré|iée dans l'église, ce qui est
di'fendu à tous les autres. Les portes de la
ville sont fermées, et il y a des sentinelles h
celles des prétendants. La messe achevée, le
lieutenant du uiagistère jirend sa place sur
un fauteuil, au bas de la grande porto de
]'égli>e, timrnant le visage vers l'autel,
avec les autres grands-croix et religieux
auxquels leur ancienneté et [irééminence
donnent droit d'e:iti-er dans cette assemblée.
Le lieutenant donne ensuite ordre au niaîlre-
écuver de faire fermer les portes de l'église,
et d'en faire sortir tous les séculiers ; il ouvre
un petit discoursà ce sujet, et fait comman-
dement h tous les chevaliers de s'assendjier
en leurs chapelles potu- jirocéder à l'élection
des viugt-(]uatre. La langue de laquelle est
le lieutenant demeure dans le corps de l'é-
glise et ballotte la dernière. Le lieutenant
et le conseil doivent décider de tous les
dillerends qui pouirj'ent arriver dans cette
élection. Dans cliaiphj cha[)elle est placée
une table avec des billets blancs; lec;chet
de la langue et des hosties sont devant les
procureurs et quelques anciens qui sont
assis. Les grands-croix ballottent jiar an-
cieiinelé comme aussi l'ont tous les autres.
On prête serment d'élire pour un des vingt-
quatre celui qu'on juge le plus capable.
Ai'r'ès ce serment, on [ircnd un billet et l'on
écr'itaujilus haut : « Moi, fièro tel «; ensuite
ou plie cet emlroit où le ironr est tr'acé, on
le cachette avec le cachet de la langue, et
l'on écrit au bas du billet : « i\L tel pour un
« des vingl-rpraire. » Tous les billets étant
])liés, orr les donne aux procureurs, qui les
mettent darrs une corbeille. Chacun ayant
ainsi ballotté, le procureur' de la langue, en
lirésence desairciens, lit hautement les bil-
lets: celui qui a le quart franc s'entend élu
jiour l'un des vingt-qualre, c'est-à-dir'e qui
a vi-igt-tr'ois billotles sur qiiatre-vmgt-dix
ballollaiits, monte sans dispute ; s'il a seule-
ment les balliitles justes pour urorrter, il
farrt (lu'il fasse voir à qui il a donné la
sienrre, crairrte qu'il ne l'ait donnée à lui-
mèrrre ; c'est la Seule qu'on décachette ; se
tr-i)uvant égalité de voix à deux concurr'ents,
l'ancien |)r'ésidc' ; s'ils sont de même ancien-
neté, celui qui aura le (ilrrs de résidence;
s'ils sont égaux en rx'sideiice, ceirri qui aur-a
le plus de car-avaues ; et si leurs services
sont les mêmes, l'assenrblée doit en décider.
« Le lieutenant du magistèr'e étant nommé
pour l'un des vingt-quatre, le conseil doit
élire un autre lieutiMiarrt du nrènre conseil,
sans avoir égard à la pr-éémiirence, lequel
doit présider tous les autres. Les vingt-un
étant élus, viennent prêter serment devant
le lieutenant et l'assendjir-e dédire un frère
capable, |>our président de l'élection ; après
quoi ils montent au conclave et l'éliseirl par
ballottes secrètes, ai!!si qu'on a toujours
pr-atiipié ; pour lors tinit la charge de lieute-
nant, et le |>iésident vient roccu.ier avec la
même autorité qu'il avait. Toutes les lan-
gues procèdent ensuite à l'élection d'un frère
]iar langue. Comme pour l'Angleierie il doit
y avoir une ballotte de [lus que les autres
concurrents pourètre élu, les vingt-un, déjà
nommés par les langues, en choisissent ti-ois
seulement qui doivenl être de ditf.n-entes
nations ; |)our les trois langues de Franco
un seul peut monter ; jioui- les deux d'Lspa-
gne, un antre; ainsi du reste. Les vingt un
ballottent [lour celui qui doit inontiT, cl celui
qui a onze voix monte pour l'Angleterre.
Les trois étant nommés et montés avec les
vingt-un, élisent le président de l'élection,
et pour lors liiiit la charge de lieutenant du
grand maître; ensuite les vingt quatre s'as-
semblent pour [irocétler à l'élection d'un
triumvirat, savoir : d'un chevalier, d'un prê-
tre et d'un frère servant d'arme^. Le li-inm-
virat éiant élu, les vingt-ipiatre descendent,
et le triumvir-at nomme un cpiatr-ième qui
ne doit |)as être de leur langue ; ils prêf'Ut
seruKmt jiour élire le i]uatrièine ; les seize
électeurs en font de même l'un après l'autre ;
les vingt-quatre et les sei/.e élecieuis sont
eu manteau à pointe. Pendant toute l'élec-
tion ces derniers sont obligés de donner
])art de celte élection aux vingt-quatre (pu
s'assemblent dans la sacristie piuir lumiuier
un de ces trois que le triumvirat avait élu-,
et celui qu'il déclare monte pour qualr.ème;
il se joint au triumvirat et nomme le cin-
quième, jusi^u'au nombre de seize, deux par
chauue langue. Le seizième étant iioinmo.
799 MAL nir.TION.NAlllE MAI. 800
ils JosceiidoiU Ions on Lis, et viuiinoiil |)rù- 8,1^50 do leur iialion, irétaieiit ilisliiigués, sur
(cr soriiiL'iit iJl'VmiU Io |iiésidei)l do l\-loclio'i lours vôloinonts ordiii.-iiroinoiil iioiis, que par
d"olii-e lin di^no siijol [loiir gouvernor la dcu\ croix on toilo blanciio, dites à huit
rolii^ion; les seize ('•leeleiirs ne peuvent |ias ]ioint(,'s, qu'ils portaient sur la poitrine. (Les
Olie grands-croix. Le serinent fait, les 6lee- dignitaires n'en portaient (pTuiit; seule, et
leurs montent de iionveaii dans le conolavo les proies en avaient une très-petite. Outre
cl étayent le ini''rite de celui qu'ils veulent la croix d'or ou le simple rulian noir, quelques
f.iire grand niailre, et disent leur sentiment ; coiiimandcurs S(! paraient de croix de dia-
s'ils sont de dillérenle opinion , le jilus niaiils du prix de deux, six, et même quinze
fort parti l'emporte; ensuite le président de milh' fiancs.j
l'éleilion, nicomiiagné des seize électeurs. Le grand maître siégeait sous un dais ou
vient déclai'er à haute voix le nouveau grand trône, dans la salle du conseil ; il en avait un
maître, disa'it par trois lois : .S'/r/norc, ir/iHf/e aiilrr à Saint-Jean, où il entendait la messe
/)(■)• fdlln (jiuil vlic lidbhia nio fdllo? aprèsqu<jL les dimanelies et les jours de lele, acconi|)a-
il le nommi'. gné de (juatre pages portant la livrée (quoi-
« Le grand maître élant déclaré, vient avec (piejeuiii's chevaliers', et des fil'liciers du |ia-
le maître d'iiùtel au grand autel de Saint- lais, appelés compagiiia dct maestro, dans les
Jean, prêter sennenl, ôitre les mains du slaluls.
jirieur de l'église, vêtu p nitilicalemenl, d'ob- L'uniforme des galères était écarlale, avec
server invioiablrmeit les statuts et louables parements et revers blancs ; ccbii des vais-
coutumes de l'ordre ; il est ensuite porté sur scae.x écailate , parements et reverls noirs ;
son trône, et le Tf Dcnm est chanté au son de la garde du grand maître, écarlale, pare-
des cloches et de l'ai-lillerie ; les grands-ci'jix ments et revers bleus; du régiment dit de
viennent baiser la main au nouveau grand -Alalte, blanc, parementsetreversécarlates;des
maître, témoignant par lii (pi'ils le reconnais- chasseurs à |)ied, habit vert, |iareinents et re-
sent pour leur siipérieui'. Après le Te Deum, V(!rsécarlates;rétendard del'ordreétaitrouge,
on conduit Son Excellence au palais, aci:nm- avec une grande croix blanche, ou avec la
jiagnée de tous les grands-croix et chevaliers croix de Jérusalem ; ipielipiefois une des fa-
de l'ordre ; il a son habit h pointes et cor- ces olfrait en broderie les armes du grand
don comme les auties. » maître régnant.
Le lendemain on va lui baiser les mains, Le grand maître comptait parmi ses officiers
et il se rond en grande céréinuiie pour un mailre d'hôtel, un raviillurls ou grand
jM'endre possession de la cité vieille, oii la écuycr, un receveur, un cliambrier major, etc;
cavaleiie vient le recevoii-, et oij l'évéïpie le il avait trois secrétaires, un pour le pape, les
conduit sous le dais. Ivi (pialité de ]irince de cardinaux et autres seigneurs d'Italie, un
ISIaltc et de Cioze, il prèle devant les deux pour le roi de France et un pour le roi d'Es-
liortes, entre les mains du premier magistivit, pagne. Son fauconnier avait suiii du gibier du
un nouveau serment de conserver les pi'ivi- grand maîlre, et était charge d'élever les fau-
léges, libertés et autres droits d(! la nalion cois qu'on envoyait aux rois d'Espagne et de
maltaise, garantis par Cliarles-Quint. On lui France.
présente alors une clef d'or et une d'argent ; Le maître d'iiùtcl présidait aux repas ; le
il entre ensiiit(i da'is l'église cathédrale ; cavallaris donnait la main au grand maître
une semblablablo cérémonie s'observe au pour monter en voiture, et le cliambrier jiré-
(joze. sentait la chemise au coucher; le crcdancicn
Les derniers grands maîtres n'eurent guère versait à boire, et les grands-cr(3ix se décou-
l'occasion de prendre leur costume militaire, vraient toutes les fois que buvait le grand
(pii était très-beau. Ils portaient autrefois une maître, ([iii ùlail aussi son chaiieau ajuès. La
longue barl>e, et les ibeveux courts; leur coutume des baïupiets de cérémonie était que
mar((ue distiiictive était une soutanelle ou les cniieux ne devaient pas se retirer avant
simarre noire de labis qui lomlie jusqu'aux ipie Son Excellence eitl bu le premier coup.
genoux, et par dessus irie robe ou manteau Le cliambrier major était chevalier; les
ducal en velours noir, descendant pri'sipi'aiix ipiatre chambriers, le maître d'hôtel, les
talons. La grande croix blanche ii huit pointes vdnjiicrs ou échansons, h^ mailre de salle, etc.,
était toujours |)lacée sur le côté gauche de la étaient servanls d'armes ; les pages, avant
rolie, ou sur la cuirasse, quand les grands Ki.'M , n'élaient (pi'au nomlire de huit ; on les
maîtres l'endossaient. Les jours de cérémonie porta i\ seize en 1080.
ils avaient une très-longue robe ouveile par l'ersoniie ne pouvait parler au grand
devant, aveclecordoncomme (;elle des grands- maître sans le faire demander par les chain-
croix, ayant de plus l'escarcelle pendue à la biieis ; il ne rendait jamais de visites aux
ceinture, puis une coui'oiim; ou la loipu; de grands-croix ; mais, cpiand ceux-ci venaient
velours noir, ou en talletas (le baretoi), le voir, il les recevait l(mjours debout et dé-
seinblalil.' au ijimnet d'un président il mortier; couvert. Les grands maîtres enteiidaiiiit
ils |iortaieiit aussi le bdton de commande- chaipie malin la messe dans leur palais, cl
ment parsemé de petites croix; ils adopté- doiniaieiil audienceavoc lapliisgrandofacililé.
relit jihis lard un frac d'écarlale av(;c un Eiiimanuel île Holian se présentait tous les
|)laslroii de soie blancho dessus, formant une j(mis, à midi, dans un des vastes salons, et
grande croix simph-. causait debout environ une deiui-henre avec
Dans les dernières années de l'ordre, les les chevaliers et les iieisonnes distinguées
grand? maîtres, qui s'habillaieMl suivant l'u- qui s'y Irouvaiciit ; il recevait en outre jour-
801
MAL
DliPIGRAPHlE.
MAL
802
iielleuiont et avec une exlrôine afl'ahililé les
Ji^iiitaires et autres qu'il cstiaiail plus jiai'ti-
culièrt'iiiont.
11 allait très-souvpnt se promener hors (1(3
la ville, en voiture à six chevaux, suivi (ie
deux autres voitures à([uatre, et [)r6i:éil6
d'un rnvdlcnnte {écayev) ; il dînait à sa maison
d(' caïupayiie, à une lieue do la ville (le
lîosquetto), huit à dix fois raiin(5e, avee qua-
rante ou quatre-vingts personnes ; dans ce
dernier cas il y avait deux tables.
Les revenus du gi-and maître (étaient d'en-
viion 700,000 fr., et ceux de l'ordre de 5 à 6
luilllons.
« Quand le grand maître se trouve malade,
dit un auteur anonyme (1), il doit remettre à
quel(iue bon religieux ses bulles et ter et coin
d'argent, avec le cachet secret, afin qu'on
ne j)uisse en mal user. Sa maladie empirant,
il est oblig(î de nonnner un lieutenant de
maislre, que le conseil complet doit contirmer.
Les médecins, cognoissant qu'il a besoing de
sacrements, doit avertir sesaumosniers ou le
l)rieur de l'église, qui vient au palais au son
de la grosse cloche, revestu de ses habits
jiontificaux, accompagné de tout le clergé,
grands-croix et chevaliers, et lui |)orte le
viati(]ue, soiuiant la grosse clo.he du con-
seil Sept à huit pour rextrèmeouclion (2).
« Le grand maistre estant agn-iisanl, on
sornie la cloche du conseil trois à trois, pen-
dant cent fois, et on expose le saint sacrement.
Etant mort le grand riscowte sort du |)ort pour
rappeler toules les 'barques de pescheurs ;
le conseil d'Estat s'assemble dans la grande
salle du palais, le lieutenant du maistre à leur
teste; on élit le lieutenant du magistère, on
nomme le président de l'élection, et on brise
les bulles et cachets du défunt.
« Le soir, les aumosniers du grand maistre
portent ses entrailles, qu'on met dans une
caisse de bois, h l'église de la Victoire, auprès
de celles de ses prédécesseurs, et on em-
baume son corps, qu'on revest de ses habits
magistraux, le manteau à pointe, le cordon,
l'escarcelle, et l'épée au coslé ; on le poile
alors dans la grande salle du quartier tl'été,
tajiisséé de noir, avec ses armes et des
inscriptions sur les plus belles actions de sa
vie; il est mis sur un lit de parade couvert
de velours noir, qui est sur un amphilhéasire
haut de six escaliers ; aux quatre coins sont
quatre chevaliers assis sur des tabourets,
tenant chacun un estendard entre leurs mains.
(1) M;inuscrit ne l'Arsenal.
(i) l,es chevaliers, ran^'cs de deux en deux, mar-
chaienl alors iiiiiui'irLaicmeiil apics la croix ; eiisuile
le clergé de Saiiil Jean en roi'liel et en caniail, puis
le prieur de l'église puilaiil li; sairil sacrenirut eu
grand ponlifieal. Le dais était tenu par les bounloii-
niers, dignité de l'église de Saint-Jean : tous les
grajids-cruix suivaient, ayant chacun une torche à
la main. Les olliciers du grand inailre venaieiU n;-
cevoir le cortège :ui bas du graïul escalier : eux, le
prieur et le conseil, entraient seuls dans la cliainhre
du malade.
Saiiu-Jean étarU près du palais, les grands mai-
Ircs pouvaient pari'aitemeiit eiUeudre souucr leur
ayojiic.
avec les armes de la religion el celles du feu
grand maistre ; près du coips sont quatre
pages, deux à la teste et deux aux pied.i,
avec des éventails noirs à la main. A droite du
lit de parade, sur une petite table, avec un
dais au dessus renversé, se vo\-('nt les arnujs
du feu grand maistre, comme jilastron ,
morillon, subreveste, canne, esperon ; deux
cstafliers vêtus de noir, tenant une hallebarde
chascun, sont en sentinelle , se relevant
d'heure en heure, connue les chevaliers et les
pages; ([uantité de ll.nnbeaux biillant autour
du corps. Sur la porte de la «aile et dehors, il
y a une inscription qui apprend aux [lassants
la mort de ce prince. Tous les religieux des
dillerents ordres y viennent dire l'oflice des
morts ; le clergé de Saint-Jean y vient le
dernier avec la croix, marchant procession-
nellement. Les armes du feu grand maistn!
sont mises sur la porte du palais et sur celle
de l'égiise conventuelle.
(( Le corps ayant été exposé tout le join-
dans la salle du palais, le counnissaire des
œuvres donne ordre qu'on fasse la chapelle
ardente et la fosse dans l'église Saint-Jean,
qui est tapissée de noir. Le lendemain tous
les religieux des dillerents ordres se rendent
au palais ; le prieur dû l'église y vient aussi
accompagné de tout- le clergé, revestu de ses
habits ponlillcaux. Tout étant ainsi en ordre,
le capitaine de la ville est à la jiorte du palais,
avec sa [lique, pour saluer le corps du grand
maiitre quand il sort. La marche desfuilérail-
lesa lieu dans la manière suivante: en premier
lieu on voit le lieutenant delà ville qui
mai-che à la tète de sa conqiagnie avec la pique
traînante ; le tambour est revestu de noir,
battant lentement un coup aj)rès l'autre. Les
religieux suivent par ordre , d'après leur
ancienneté et prééminence ; après eux
marche le clergé de Saint-Jean avec le prieur
de l'église ; ensuite paroist le corps porté par
les chevaliers les |)lus anciens et les quatre
piliers tenant les coins du draji mortuaire ;
autour du coi[)s sont i)lusieurs torches avec
les quatre étendards portés par (|ualre pages;
les olliciers principaux marchent en deuil
immédiatement ai)rès le corps ; ils sont ac-
compagnés par les grands-croix, comme
aussi par les anciens qui mangent au [lalais,
et par ceux du conseil comi)let ; ajirès eux,
suivent tous les séculiers qui avoient des
chargi^s. Le caslellan à la teste de la justice:
le capitaine de la ville marche et salue le
corps du grand maistre avant qu'il entre
dans l'église de Saint-Jean ; il est porté da'is
une chapelle ardente, au milieu de la nef.
Le prieur représentant les quatre prélats dit
la messe ; on fait l'oraison funèbre sur tout
ce (pi'il y a de ])lus remanjuable dans la vie
de ce prince. Toutes ces cérémonies finies,
le lieutenant du magistère avec les ofliciers
font le tour du corps ; après quoi le maistre
d'hostcl, se tournant vers le peuple, dit par
trois fois, en rompant la cainie ({u'il jette su-
ie coi'ps (ie son maislre : « Messieurs, nostro
« maislre est mort ! » Le cnvullaris dit la
même chose en rompant l'étn-ron. Le rece-
veur en fait de même, jetant la bijurse. Toal
MAL
DIC TIOX.NAIRIÎ
MAL
804
ci'la ,ifh.;v ^ , m descuii l le corps dans la
(:liai)L'lle tle ses préiléi'osscurs, le priuur lic
lY'slisey est lonjoiiisprésent jiisi)ii"àco iiiToii
l'ail mis il ms ini aiistre cercueil de phiiiih,
qui est dans la Ibsse qu'on a [iréiiarée; il y
esl mis avec tous ses liahils. Le campuiucr
]ircnd lo cordon et rescareclie qui lui louche,
j)ar une ancienne cousUime , cl Tespée
ajiiiarlient au prieur. »
La même eérémonii^ eut lieu aux obsè-
ques du grand maître Uoluin. Le dimanche
IG juillet, après (pie le corps eut été exposé
toute la journée du lo, et que le peuple de
la ville et de la campagne se fut porlé en
l'ouïe au palais pour ci)nlem|)ler les derniers
restes du prince (pii l'avait gouverné |ien-
tiant plus de vin^'l ans, le clergé de Saint-
Jean, précédé de lous les ordres religi^'uv,
se rendit h huit heures auprès de l'illuslre
défunt. Le (O'ivi)i fnnèbie délila à neuf
heures, unrchant devant le cercueil, porté
sur le lit de parade, par les huit plus anciens
grands-croix, jusqu'il la preiiiièi-e marche du
granil escalier; la ils le remirent à huit pro-
fès; les oflii'iersdu palais, au nombre de cml
ci'uiuante-neu!', suivaient les grands-croix,
ayant drs robes à l'apuce. Le convoi longra
l;i rue de la Pdite-Unyale, passa devani l'é-
glise do la Victoire, et^•nT,va à celle de Saint-
Jean par la rue de la Caslellanie. Après l'o-
raison funèbre et l'ollice, le biilli de la
Tremblaie, maiire d'hiMel, rompit le bûlon.
Le chevalier de Kabastens, grand écujer,
brisa les éperons, et le bailli Za[)aila, lece-
veur, déchira la bourse; alms le chevalier
de Cireische-Jallaucouit, chambrier major,
cria en italimi : « Le grand raaîlre mon |)a-
tron est mortl » Cette cérémonie terminée,
les chevaliers descendirent le corps dans le
caveau des grands maîtres; il fut mis dans
un cercueil de plomb, en présence du prieur
do l'église, du maître éciiyer et du lisi'al de
l'ordre. Le cercueil fut ensuile descendu
dans une fosse creusée à côté de celle du
grand maîlic! Ximenez.
On remarqua que la chaleur fut si forte à
celle cérémonie, que des torches énormes se
ramollirent au point de se courber.
Les chevaliers donnaient au grand maître
le litre d'Lminence, et les sujets celui d'.M-
tesse Liuinenlissinu'. Le roi de l'rance les
appelait mon cousin.
Le conseil complot était composé de
grands-croix (doni faisait partie l'évèipic do
ALiUe), le prieur de l'église, les baillis -cmi-
ventuels, les grands prieurs cl les baillis
ca|iilulaires (1).
Les huit langues, dont les cliefs, ipie I on
ajipelail piliers ou baillis convenluels, rési-
daient a Malle, y ayant des palais séparés.
Le chef ou pilier de la langui' de Provence
jiv.nt la chargi! de grand commandeur; le
])dier de la langue d'Auverg k; élail grand
niaréch.d, chef des forces de terre et de mer
quand il s'y liouvail, et il gard.iil l'étendard
(I) Lo iii:iMiisiiil lie l"Arsi'ii;il ildiiin' h- ncim de
tdils les <licv;ilirr!, rcius depuis l(r.J.'> a Ki'Mi, cl des
«léuils iimlnidics sur leurs lopas, leurs ji-rtiics, clc.
de la religion; celui de France, grand hos-
liitalier; celui d'Italie, amiral; d'.Vragou ,
grand conservateur, (jue l'mi nommait au-
tr'efois drapier; le pilier d'Allemagne était
giand ba lli, et celui deCastille, grand chan-
celier. La langue d'Angleterre, qui ne sub-
sistait plusde|iuis la r'éformation, avait pour
clief II' titrcopotier, ou giMiéral de l'infan-
ti'i'ie. Chaipie pilier recevait des f.uids |iour
entretenii' sa langue.
La vllb' de .>Lilte, tmijours habitée par un
grand nombre de Français, n conservé une
l'espectiK'usc reconnaissance envers l'au-
guste maison de Hourbon, et un allaeheinent
sincère h la France. Elle l'a témoigné dans
toutes les circonstances, et eu a donné des
prouves dans fieux occasions récentes.
Le comte de Beaujolais, dont les noni-
lireiix et pénibles vo\a'ges avaient altéré la
santé, crut iiouvoii' la rétablir dans un climat
chaud, et se rendit d'Aiigletiire à Malle au
commencement do l'année 18;)8; il logea à
l'hôtel (le la famille Spinola; mais, lo mal
ayant fait trop di; progrès pour céder îi aucun
moyen curalil', le jeune prince succcmdxi ic
3 juin à une alliée. ion de poitrine. On em-
bauma son corps, qu'on iléposa dans un
cercueil de bois d'acajou, renfermé dans un
autre de [ilomb et dans uu troisième de boif
de noyer, couvert de velours cramoisi, et
orné de Heurs de lis et de plaques en argent
aux armes d'Orléans; lo cœurdii princeaussi
embanmé fut placé dans un cJifre double de
plomb et de bois de noyer, recouvert cl orné
connue le cercueil.
Li! corps du comte de Beaujolais fut d'a-
l)ord exposé sur un lit de pai'ade, par les
soins des aulorilés locales, et transporté eu
grande puuipe à l'église de Saint-Jean. Mgr
Matici, archevè(]ue de Rhodes, évèipio de
Malle, chanta une grand'messe fi la suite de
laquelle (les intentions de la famille de l'il-
lustre défunt n'étant pas connues) le corjts
et le cœur furiiut déposés dans la sacrislio
de l'église Saint-Jean. Ils y étaient encore en
1817, époque où le chevalier de IJutet arriva
à Malle, en (jiialité de consul de Sa Majesté
Louis W'ill; un de ses premiers soins fut
de rendre c(MU|ite de cet état de choses pro-
visoire à S. A. U. Mgr le duc d'Orléans, qui
daigna lui prescrire de le faire cesser, en
procédant à l'iMbumation délinitive du priiieo
so'i l'ière, dans l'église de Saiiil-Jean. .'Si. do
Jiulet trouva dans rempressement et lobli-
ge.inci" des autorités religieuses, civiles l't
militaires, toutes les facilités nécessaires
jiour don'ier le plus grand éclat, .*! cette cé-
lémonie, (pu cul lieu le 10 avril 1818(1).
(I) Une immlirciise dislriltulioii île pain aux pau-
vres avait lieu en uiènie lomps à ^oU'c-Danle tic
Liesse.
S. A. U. Mcniseijïneur le <lnc d'Orléans cliargea
M. le clievalier île lîiilel devin iiiier sa jjralinide à
Idiiles les auloi'ilcs <|ui avaienl loiicoinii a l.i ponipi;
de lelU! luj^uhie soleiinilé , cl Sun AlleNsç lloy.do
dai^Ma lui ei rire elle-inenu' pour lui lenu)i(!nor sa
sahst.iilioii el lui faire don d'une lioile eu or. Llle
vuulul bien liynorer auusi de Iclircs l'ailKulierei*
KOS
MAL
Le corps do Louis-Charles d'Oili'ans, comte
(lo Beaujolais, prince du sang royal et j)air
de France, fut placé dans la cliapelle de
Saint-Paul, alleclée, lors de la domination
de l'ordre de Saint-Jean, à la sépulture des
grands maîtres et faillis de la langue de
France. Le moimment élevé à sa mémoire
par les soins pieux de S. A. R. Mgr le duc
d'Orléans, son auguste fière, rem|ilit une des
faces de cette chapelle, ilont les trois autres
sont occupées par les lombes du grand nuiitre
Emmanuel de Rohan , du grand maître
Adi'ien de Wignacourt, et du sire de Wigna-
court, chevalier des ordi'es du roi, mort en
11)15, h Malle, où il était venu visiter son
iVèro, le grand maître Alol' de Wignacourt,
oncle d'Adrien. On lisait sur le cénotaphe :
Fratris carissimi. Luil. Caroli de Beaujolais.
tlesitlerala. pnU'ia. exiilis.
ad saliitom. propitiore. sole, rcsiiliiendani.
a. sollicilo. traire, ex Aiiglia. avulsi.
in hoc iilloie. proiinus. cxlincli.
reliquias. lioc niarniore. nioerens. credidit.
Liid. Piiil. d'Orléans, anno. m dccc vm.
Le cœur de l'auguste prince fut placé plus
tard dans la chapelle de Notre-Dame de
Liesse, située sur les bords de la mer, et qui
appartenait autrefois à la langue de France.
On y grava une insci'iplion sur une plaque
de marbre portant les armes d'Orléans.
Prnccordia serenissimi prineipis el Franciae
paris, Liidovici Caroli Avieliancns. comillsde
Beanjolais. diem suum funcli. in Mclila. m kal.
junii, anno m dccc viii et condila. jnccnt. in hac
etiesia lenipore. F. Joannis Arlau. o. die prima
juiil M DCCC XXI.
Une semblable manifestation de sentiments
envers la royale maison de Buurliun éclata à
Malte, à la mort de S. M. Louis XVI II, et
51. J. Korg, alors vice-consul de France,
digne émule du chevalier de Bulot, dé[)loya
dans la cérémonie funèbre à laquelle elle
donna lieu, le 9 décembre 1821, un zèle et
une pompe remari|uables.
'foules les fortilications et palais du gou-
vernement, les maisons consulair. s portaient
leur pavdion au demi-iuàt; celui de France
avait des bandes de crêpe noir. L'église était
entièrement tendue de tapisserie noire, à
frange et à galon blancs; sur la jioi'te, égale-
ment tendue de noir, on lisait celte inscri[)-
tion au-dessous des armes de France :
D. 0. M.
Ludovico XVIII
Galliaî et Navarrœ régi
pieiate in Deum
munincenlia in populos,
Monseigneur l'archevêque évêque de Malle, et le
lieuleuaiil gouverneur.
M. l'ablie Arlau , ihapelain de l'égise de Nolre-
Danic de Liesse, s'élail rendu Uès-nlile en celle
occasion. Monseigneur le due d'Orléans accorda à
col eiclésiaslnpie , qu'enloiiraienl la vénéralion et
l'aiiachenient de ses compatriotes, des secours pour
la restauraiiun de sou église.
D'EPlCnAriIIE. MAL 800
forliludine in adversis
speeialissimo
fujus viilules cxinii;e
ninemosynon niarmore et a^re perennius
super inojrorem et populoruni lacrymas
condidere
ad res consnlares legatus
viri(pie snlidili
lacrymabundl pai'i'iitalur.
Un sarcophage niagnili(|ue de soixante
j)ieds de haut ornait l'église, et formait une
majestueuse pyramide ; au\ faces du piédes-
tal on lisait ces inscri[)tions (1) :
Occidit heu! Lodoix pielale insignis el xquus
Imperii decns, el gandia Liligcri.
Solveris in lacrymas merilo deperdila luctu
Gallia, quando pater funere succuijuit.
Poiie niodum laciyinis, jain tarito ponc dolori,
Lilia namque libi llorida pervigeant.
Le nom des rois de France de la troi-
sième race, en commençant à Hugues- Capet,
jusqu'à Louis XVllI , était tiacé en lettres
d'or sur les piliers.
Celte autre inscription (2) , placée sur la
porte principale , achevait de relever la
dernière partie intérieure de l'édilice.
D. 0. M
Jam tua le virlus, lua terris didila fania,
Claraque niagnaninii noliililas generis,
Reddiderani, Lodoix, qnaleni dccet esse, volcnlem
Pacalo populuni qui régal imperio;
Quuni morbo afflltlnm , el crudeli funere mersum
Gallia non solnni vidit el indoluil,
Yerum eliam génies, quels lantuin nomine nolus,
Quasque vel undisonus suhuiovel oceanus.
Sed tua fata diu non sunl deflenda ; querehc
Iline absinl, lucUisque, cl lacryma; el geniilns ;
Doiiec circuinagal redeunlia sxcula Titan,
El vaga nocturnos Cynlhia ducal eqnos,
Semper honos, nomenque tuum et benefacla nia-
Digna quidem longoe laudihus hisloriic. [nehunl.
Duniqne Deum sacram de more lilanms ad aram ,
Soleumesque lihi duciums inferias;
Credo er|uideni, nec vana lides, luus inler ovanles
Spirilns exsuliat cœlicorum choreas,
Agnoscisque luos, parilerque agnosceris illis,
Gaudcbisque dieni vivere perpetuiun.
Le lendemain 10 , il fut célébré un service
en actions de grâces, pour l'heureux avéui'-
iiient au trône de Sa Majesté Charles X ; et
un cliangement soudain s'opéra dans le vaste
temple, entièrement tapissé de dansas cra-
moisi fleurdelisé, de bordures dorées ,
et surmonté desarmoiries de France ; suruu
fi'onton externe dominait rinscri()ti(in sui-
vante (composée par .M. lechanuine Romcij ,
entourée de guirlandes :
D. 0. M.
Carolo X,
(1) Composées, ainsi aue la première, par le clia-
noinc Komei.
(2) Composée par le docteur Christophe FreiiJo.
807 MAL l'ICI"
G;illi;i' elNa\anii:ii'gi
pio, iimiiilifo, augtislo,
(|U(>ll
Liulovico XVlll
gerniano iliiUissiiiio vila fuiiclo
avUojiiie ail siMiiiimm luipernim! iiiiperium
iii(;i'iili iiDpiiliiiniii plaiisii
actossoril ,
loj'aliis ail rcs coiisularcs
viriqiie siiliJiii
cfTiisiori ciimulali laUilia
fausta oiiuiia
deprecantiii- (i).
KPITAPIIIÎS DES GRANDS MAITRES.
Ilaijmorul (lu l'iii/, premirr grand maître, û
Jérusalem. — mS ll.'iH.
Havinoiid (lu Pii.v f21 , t^ciilillioiiiine du
l);ui|iliiiu', siicct'ii.i'à (i('r;ird par rélcclirtii li-
lii'L- (H unanime des iVèrcs liospitidieis. Issu
d'une maison aussi anlii|ut' (|u'iliusiio , i]ui
siilisisle encore sous lu nom de l»uy-Moiil-
hrun , Ha.vmoud était un des clicvalieis qui
|iassèreut eu Asie à la suite di! Godefroi de
Bouillon.
Dans les Memorie ilc Gran Maëstri (.3\ la
inétlaille f;rav6e en l'huniieur de Uaymond
du l'uv lui donne une physionomie très-
sévère". Une longue barbe deseend sui' sa poi-
trine. La léj^ende porte :/{oi/«ie/e(yes auspicc
rcliijione.
Les monnaies de ce grand maître dont
l'emiircinle a été conservée , le rejirésoutent
h genoux devant une doubla croix et ces
ninis im\our : Uaymuudus custos. Le revers
ollVe un nuilade iouclié dans un lit , sur-
monté d'un dôme d'où pend une lampe , et
au clievet du(|uel l'st placée une croix. On
voit alenlour en lettres gothiques : llospila-
lis Jérusalem.
Les monnaies et cachets, ou sifjillam, en
l)lomb et eu argent des grands maîtres ont
peu varié dans les commencements de
l'ordre ; on y voit presque tonjoius un
malade ou un cadavre étendu dans un lit.
La légende est ordinairement : Custos liospi-
talis Jérusalem ou Custos pauperum. Une de
ces anci(v.uics monnaies désigne uu chapi-
tre assemblé.
Plusieurs inscri|itions déioiaient le tom-
beau do Raymond ; en voici le sens :
M C LYUI.
A Raymond Du Piiy, pioiiiier graïul iiiailro
do l'Ilopiial.
.\|)rés de f;iil)li^>. ciiiiiiiKMiciMiiciils,
il iiisliliia pour bnii ordre les cérciiioiiies dd
twlli-, et lui domia liï iiianloaii noir, porlaiil
la cniix l.ilaiiilie à laiil pointes
lONN.^lIlE MAL
Armes : d'or, au lion de gueules.
sas
Ogier de Balben , deuxième yrand maître ù
Jérusalem. — 1138 - llOl.
Ogier (1) de Ualben mérita, par la vénéra-
tion (|ue commandaient sa piéléel sa longue
exjiérience, de succédi r à Uaymond du Puy,
dont il était le compatriote et le plus ancien
compagnon d'armes.
L'ouvrage intitulé : Mnnorie de gran MaëS'
tri, représente ce giand maître avec une
loi^ue ou bonnet et une longue barbe. Il est
d'une tiès-belle liguie. On lit autour de sa
médaille : J-cclesiœ cuncordia teeta serrât.
Cette inscription nous semble une allusion
directe au |iremier événement que nous
avons rapporté, et qui n'est pas moins glo-
lieux pour la mémoire d'Ogier de lîalbeii ,
(|ue l'obéissance unanime qu'il concilia à
Amaur\ de la [lart des seigneurs mécontents.
Lis etl'orts du grand maître des liosjiilaliers
concoururent puissamment à l'aire reconnaî-
tre .\lexandre III comme souverain pontife
jiar 1 Eglise de Palestine, lors du schisme
(jui suivit la mort d'Ailrien IV. La prudence
dont Ogier lit preuve dans cette doulde oc-
casion nous autorise à lui attribuer |)our
devise : Regni traïK/uillitus , parla eunsilio ,
biL'ii plutôt ipi'à .\rnold de Comps , dont
l'existence est d'ailleurs très-problémali(jue.
Dejuiis l'an 1110ju^qu'en 1300 (mais jiar-
ticulièremenl sons le gouvernement de Uay-
mond du l'uy, d'Ogier et de leui'S succes-
seurs immédiats), le Codicc diplomatico est
rempli de donations , concessions , ventes ,
cessions, privilèges, échanges , faits ou ac-
cordés à l'oi-drc par la |iliipart des princes,
archevêques, évètpies ou al)bés de lOrieiil.
Armes : d'argent à trois merlettes de sables
et trois fasces ondées de sable.
Arnold de Comps, troisième grand maître, à
Jérusalem. —1101-1107.
Arnold (2) de Comps est placé, par tous les
historiens de l'ordre, après Ogier de Kalben;
mais nous devons dire que plusieurs Char-
les, rapportées par dom \aissetle et Séi)as-
tiano Panli, semblent laisser entrevoir qu'il
n'y eut |ioiiit de gi'and uiaîlie de ce nom.
>ertot assure ([u'il était du Daiqthiné et (ju'il
mourut vers l'an 110". Les chartes que nous
venons de inentionnei- prélendeiit, au con-
traire, que déjà, en liOl et 1102. Cilbert dAs-
salil régnait sur l'ordre. Du leste, pendant les
six années (ju'on assigne au magistèie d'Ar-
nold, il ne se ]iassa aucun événement imi.or-
tanl pour les llos|iilaliers, (jui lomballaient
sons les drapeaux du roi de Jérusalem con-
fondus avec les autres guerriers.
Deux inscriptions latines ornaient son tom-
beau, on voici 1j sens :
809 MAL D'EPIGKAI'HIE.
N'est point barbare qui immole tics barbares.
MAL
810
A Arnold ileComps,
maitre de l'hôpital de Jérusalem ,
parce qu'il a délivre les chemins qui conduisaient
à Jérusalem des musulmans qui les assiégeaient,
et ([u'il a pratiqué la justice.'
Cette pierre a été posée aux frais du trésor.
Une iiisci i[)tioii grecque, dont voici le sens,
était encore gravée sur le même mausolée :
Montre-toi formidable aux ennemis.
Armes : de gueules à l'aigle échiquetée
d'argent et de sable.
Le Memorie de Gran Maëslri donne pour
légende à la médaille d'Arnold :
Regni tranquillitas, parta consilio.
Gilbert d'Assalit, quatrième qrand maître,
à Jérusalem. — 1167-1169.
Gilbert d'Assalit (1), né dans le Languedoc,
près de Carcassonne, succéda à Arnold de
Gomps, ou, selon d'autres auteurs, à Ogier
de Balben.
La médaille gravée dans l'ouvrage imprimé
à Parme par Bodoni, a pour emblème une
galère et cette légende : Prima navoH prœ~
lio victrix. Il serait difficile d'indiquer ce
qui peut motiver cet emblème, la viede<lil-
bcrt d'Assalit ne présentant aucun fait sur
lequel nous puissions baser nos conjectures
à cet égard. Nous ferons, en outre, remarquer
que la nature de l'emblèiue qu'offre celte mé-
daille, et surtout le sens de la légende, for-
ment un triste et singulier contraste avec le
naufrage oii Gilbert d'Assalit perdit la vie.
Armes : d'azur semé d'étoiles d'argent, au
lion d'argent sur le tout.
Gastus, cinquième grand maître, à Jérusa-
lem. — iiGd-WlS.
Gastus (2), trésorier de l'ordre, fut élu pour
succéder à Gilbert d'Assalit.
Un seul et môme tombeau paraît avoir ren-
fermé les restes des quatre successeurs de
l'illustre Raymond duPuy. A côté des noms
d'Ogier de Balben et d'Arnold de Comps,
on lisait :
Heureux qui a vécu obscur.
Au-dessns des deux autres :
Dieu fut témoin de leurs œuvres.
Une troisième inscription portait ces
mots:
Ils ont vécu à Jérusalem après l'an m. c.
Les armesde Gastus, que quelques auteurs
font mourir en 1169, étaient : de gueules à
la croix vairée saljle et argent, ou chargée
de cloches de gueules.
(1) Girbert, Gerbert, nommé aussi d'Assaly ou de
Sailly, et même Gaucelmc ou Gaucelin d'Assilan
(Gilberlus, Giberliis, (jisberlits, Gereberlus).
(i) Gastus ou Gaste. Li'hisloire de Paciaudi ren-
ferme aussi sa mé laille gravée , représentant ce
grand maître enlevé aux ( ieux par un aigle, avec
ces mots : Muturins ad s'ulcru rcfocutus.
DiCTIONN. u"Kl>IGRAPtlin:. I.
Joubert, sixième grand uiaître, à Jérusalem.
— 1173-1179.
Joubert (1), dont l'origine est inconnue,
naquit, dit-on, en Palestine.
Sur une des faces lak'rales de son tombeau
ou lit, écrit en lalin :
Il mourut à Jérusalem,
l'an de N.-S. Jésus-Christ 11 7C (2).
(Ce qui contredit d'autres dates.)
Sur l'autre côté :
Donnez des secours aux vivants,
des éloges aux morls.
Sur la face antérieure :
Joubert, grand maître,
très-bon, très-religieux, secourut les malades
avec piété, et une bonté singulière.
Aux jours de fête,
il ordonna de s'acquitter envers les roànes des
morts par les plus saintes cérémonies.
Armes: d'or, à une croix de sable chargée
de cinq co [uilles d'argent.
Roger des Moxdins, septième grand maitre, à
Jérusalem.— 1179-1187.
On lisait sur son tombeau:
J'aurais préféré le salut de mon pays
à ma vie.
Plus bas :
A l'ilhislre Roger Des Moulins,
en mémoire de son administration pieuse et sage,
en paix comme en guerre.
Parce qu'il a accru la dignité du sacerdoce et
obtenu la sanction des règlements de Raymond
Du Puy, les soldais de Jérusalem ont élevé c(.
monument.
Une troisième inscription ajoutait :
Il a vécu l'an ;du Seigneur H81 (3).
Armes : d'argent à une croix ancrée de sa-
ble, chargée d'une coquille d'or.
Garnier de Si/rie, huitième grand maître, à
Jérusalem. — 1187.
Armes : de sable à la croix d'argent.
Ermengard d'Aps, neuvième grand maître , à
Margat et a Acre. — 1187-1192.
De nombreux combats, livrés aux infidè-
les pour la défense des chrétiens, illustrèrent
sa vie.
Armes : d'argent à la tour de sable.
Godefroy de Buisson, dixième grand maître,
à Acre. — 1192-1201.
Godefroy de Duisson [k], que divers his-
(1) Josbert ou Joubert (Josberlus Sijrtis).
(2) Il est représenté avec nue très-belle tête dans
la médaille que renferme le Memorie de Gnin Maè-
slri. La légende est ai.-isi conçue : Uoslibtts ad
liamlam ctvsis proflUjiaus, 1171.
(5) Sa médaille otlVe cette légende : Fulta belli
pucisq. (irlibiis.
(i) Ou de DoiiioM. Il s'intitulait : Goflredus île Do-
tii'»i, diviiui miiiCiiiiile clemeiiliii sinnlir domus lio-
26
gll MAL DICTIONNAIUE
loiicns croient 6lro m; en Picardie, fui élu
grand maître eu 1192; une Iniiiu de lui,
datée do cette année, le désigne sous le
nom de Donion.
Les tondjcaux de Garnior de Syrie, d Er-
mengard d'Aps et de (joilel'roy de Duisson,
n"en'tbrnieiit qu'un seul en trois parties.
On lit sur la première une inscription la-
tine dont voici la traduction.
A G;uiiiei\iie Syrie,
inailve Jii saint hôpiial el de la milice
de Jénisaleni,
ses aniis ont élevé ce inominient.
On lit encore sur les faces latérales et
postérieure du uièine tombeau :
Moiilrc-loi terrible ;i les ciiiieniis.
Enfin :
Garnier de Naples
a défeadu les biens de riiôpilal, mis :i r;d)ri des
Uisidlcs des maliomélans les dons précieux qui
lui éiaieut faits, et maintenu la paix el le bon
ordre.
Sur le tombeau d'Ermongard, dont le nom
MAL 812
poiu' foire place à Al-
cendit du trône
pliiinse III.
On lisait en latin sur le mausolée du on-
zième grand niailre :
Je me suis fait bâtir ce lombeau pendant ma vie
aBn d'y reposer après ma mort.
Et plus bas :
Alphonse,
malU'e ilii saint hôpital de Jérusalem,
hls du roi de l'orluj;al,
affligé par la perle de Plolémaide, et par une
sédiliou élevée auprès d'Anlioche, parmi mes
guerriers, je revins dans ma patrie avec l'espoir
de monter sur le Irône de mon père ; mais un
(iére s'opposa à im ficrc. Songe cummcut une
morlsouilaiiiom'a couché dans ce lunibeau,eliie
le lie point à de vaincs espérances.
Adieu.
Armes do Portugal : do gueules aux huit
tours d'argent, sur le louî un écu d'argent
semé de cimi cœuis d'azur.
Geojl'roy le Rat, douzième grand maître,
à Acre. — 1204-1207.
jiarait altère^, on lit
A Erniengard d'Aps, leur excellent ;cbef,
celle pierre a élé élevée aux frais des chevaliers
de Jérusalem.
Sur le monument de Godefroy (oià l'on lit
Domingon) :
A Godefroy, leur maître et leur chef, à cause
de SCS nombreux services.
Il dotiua l'hospiialiié à ceux qui venaient
aicomplir un vœu.
Armes -.d'azur, à la l)ande u'argent.
Alphonse de Porluf/al onzième (jrand
matlrc, à Acre et à Margat.
1201-i20i.
11 attaqua le luxe rpii régnait parmi les
religieux dont le [dus l.eau titre avait tou-
jours été celui de servants des [lauvres. Lui-
iiu'nie, donnant l'exemplo d(i la simplicité
qu'il voulait ramener, réduisit sa nuii-son à
un majordome, un cliapelain, deux cheva-
liers, trois écuyers, un lurcopolicr et un
page. 11 ne fut [»ermis î> chacun de ces ofii-
ciers que d'avoir un seul cheval.
On appelait turcopolier un officier de la
cavalerie légère. Les dignités de l'ordre
étaient ainsi répai'ties dans les diverses
langues :
/Voi'PHcc: firand commamlatairc ou com-
.iiaudeur. Auvergne : (Irand maréchal chargé
de garder l'étendard de l'finlre. France :
Grand hospitalier. Jlalie ; Giand amiral.
Aragon : Grand conservateur. Angleterre :
Turcopolier. Allemagne : firand bailli. Cas-
lillect l'urtugnl : Grand chaïuidier.
Naberat )iiactt la mort d'Alphon.se ou 1"
mars 1207. Dans une épitaplie dilférente de
colle rapportée plus bas, elle est tixéc; au
1" mars 1245, année où Sanche lil des-
spilit'is C.lni'iti pnuitenim vttiai.^ti'y, unn cum IoIihs
ejimtem domm ussensn, ei volunUiie ciiiiitiili, etc. , ele.
Armes : d'or, à un bocage de sinople dans
lequel paît un cerf d'argent ou d'azur, à la
licorne d'argent debout.
Guériii de Montaigu, treizième grand maître,
à Acre. — 1207-1230.
Guérin de Montaigu, de la langue d'Au-
vergne , fut élu en 1207.
Guérin de Montaigu mourut en Palesti-
ne en 1230.
Geotfroy le Rat et son successeur furent
renfermés dans un môme touibeau, où qua-
tre personnages étaient représentés debout,
poi'tant des espèces de trophées avec des
inscriptions latines disant :
Qui évitera ce (pii est inévitable?
Personne.
Rien n'est stable :
Le sort )'a ainsi voulu.
Sous la Statue de la mort, on lisait :
Elle frappe également les léles hunddes
cl les léles élevces.
Enlin, l'épitaphe était ainsi conçue .
Geoffroy le Rat et Guérin de .Montaigu,
maîtres de l'hopiial de Jérusalem,
rcposcnl rivec les autres.
Une dernière inscription olfrait ces pa-
roles.
Ainsi l'on monle aux cieux.
.\rmfs : d'or, .'i une nuée de gueules, ou
plutôt de gui'ulos à une tour d'or ii deux
crénaux.
Bertrand de Texi (1)
maitre, à Acre.
Son loud)eau olfrait cette iuscriplioii :
A Derlrand de Texi
(H Ou Tcxis.
quatorzième grand
■ 12:50 1231.
815
MAL
D'EPIGRAPHIE.
MAL
814
leur-excellent maître,
recomniandaljlo piir sa valeur, sa piété et sa
giatidctir d'àme,
les clievaliers de Jérusalem.
Armes : d'or, à la l'asce de gueules.
Guérin (1) quinzième grand niaitre, à Acre.
—1231-1236.
Armes : d'argent à l'aigle à deux tCtes.
Bertrand de Comps, seizième grand maître f
à Jérusalem. — 1236-1241.
Bertrand de Comps, d'une famille il-
lustre de la Provonee, on plutôt du Dau-
phiné, et parent du grand maître Arnold,
succéda à Giiérin en 1236.
Quatre inscriptions décoraient le mau-
solée de Bertrand de Comps ; le sens de
la première est :
On relient l'empire par les mêmes moyens
qu'on l'a conijuis.
La seconde porte :
Les chevaliers de la sainte milice de Jérusalem,
à leur vaillant chef, au défenseur de la noblossc,
à Bertrand de Comps, leur grand mailre, illustré
par toutes les vertus, et qui leur a rendu les
plus grands services.
La troisième seujble la suite de la [)re-
mière.
Par l'audace, par les exploits.
La quairième ])aiaît indiquer le lieu où
le monument fut d'abord élevé :
Sur le rivage de Jo]'pé,
afin d'en garder réternel souvenir.
Quelques historiens ont aussi appelé
ce grand maître : François de Comps.
Armes : de gueules à l'aigle échiquetée
de sable et d'argent.
Pierre de YiUebride , dix-septième grand
maître, à Jérusalem. — 12'il-12'i-i.
L'imprudence d'un orgueilleux légat avait
naguère perdu l'armée d'Egyple. Cidle du
palriarche de Jérusalem entraîna l'armée
de Palestine à sa ruine, et l'on vit l'a-
veugle volonté d'un lioinme, vieilli à l'om-
bre des cloities, [irévaloir sur les con-
seils des chevaliers, des généraux les [dus
cxpérimentiis , enlin sur ceux des deux
grands maîtres. .Malgré eux, la bataille fut
livrée contre des forces dix fois supérieu-
res, et dès le coumieneement de l'action,
ainsi qu'il était à craindre, les Sarrasins
alliés |ii'ireut traîtreusement la fuite. Si l'on
eut droit alois de l.ilAmer l'imiirulente con-
fiance des chrétiens, on ne peut s'empê-
cher d'admirer leur héroïsme. Les deux
grands maîtres du Tein[ile et de l'Hôpital
perdirent la vie h la bataille de Gaza ou
Gazer, en 12i'^. Il est donc certain que le
Père Sébasliano a été induit en erreur en
plaçant au mois de mai 1243 la mort de
Pierre de Villebride.
(l) Gérin, Gariu ou Guarlus.
Deux inscriptions latines so lisaient sur
le tombeau de ce granil maître :
Simplicité prudente et amour du bien.
Au frère Pierre de Villebride,
maître des chevaliers de Jérusalem, les membres
séculiers de sa famille, pleins de son souvenir,
ont fait élever ce monument avec la permission
des religieux de l'ordre.
Armes: Echiqueté d'argent et de gueules.
Guillaume de CluUeauneuf , dix-huitième
grand maître, à ylf/e. — 1214-1259.
Guillaume de CliA:oauneuf, né en Fran-
ce, et engagé dii bonne heure dans l'or-
dre, en était précpteur (charge qui prit
plus tard le nom de commandeur), quana
il se trouva à la sanglante bataille de Gazer.
Son tombeau man()ue à la collection.
Armes : de gueuh^s à trois chevrons d'or,
ou plutôl, h. trois tours d'or posées deux
et un.
Hugues de Rcvel fl) , dix-neuvième grand-
maître, à Césarée. — 1259-1278.
Sous son magistère, les chevaliers chargés
de percevoir les deniers de l'ordre et aux-
quels on avait donné le nom de piécei)teurs ,
adoptèrent celui de commandeurs, et leurs
maisons s'appelaient commanderies (en latin
comniendalaria],Yanx que les commissions
qui leur étaient délivrées commençaient par
celle formule : commcndamus ; mais ce no
fut que longtemps ;i(irès que les conjman-
deuis devinrent inamovibles. Ils étaient, dans
l'origine, soumis à un prieur qui recueillait
leurs recettes, et en envoyait lu produit en
Palestine, soit en trou[)es, soit en argent.
Jusyu'à Hugues de Revel, les pafies se
contentaient de nommer maître {magisicr) le
chef des hospitaliers. Clément IV lui donna
le premier le litre de grand maître, dans un
bref du 18 novembre 1267.
Deux i;iscriptions latines ornaient le tom-
beau du dix-neuvième grand maître. La pre-
mière était ainsi conçue :
Par les lois et les conseils,
ensuite par les armes.
Le sens probable do la seconde est ce-
lui-ci :
A la mémoire de Hugues de Revel,
niailre des chevaliers de Jérusalem,
dont la prudence et Tcloquence furent telles,
que l'ordre sacré ries hospitaliers vengea plus
souvent ses injures par la s.igesse de son chef
que par les armes.
Armes : d'or à un demi-vol d'azur.
Nicolas Largues (2), vingtième grand maître,
à Maryat et à ^cce. — 1278-1289.
On lit sur son mausolée les inscriptions
suivantes :
(!) Ou Revest.
(2) Ou L'Orgue,
815
MAL
DICTIONNAIRE
MAL
La prudence mililaiie csl le plus ferme lien
(le reiiipiro.
Au l'-288.
Gloire imniorlelle à l'invincible Nicolas Lorguc,
qui le premier fil porter la croix
sur la colle d'armes.
Armes : d'argenl î» la fasce de gueules.
Jean de YiHiers, vingt-unième grand maître,
à Acre, et à Limisso , en Chypre. — 1289-
1297.
Jean de Villiers ('•lait Français.
Cefut aprèslaiirise d'Acre, quclos clinva-
liers teutoniques (luiltèreiit à jaaiais l'Orient
pour se (iser en lùirope.
Quoique le tombeau de Jean de Villiers fût
brisé, on pouvait y lire encore, sur la face
antérieure, trois lettres tuinulaires.
D. 0. M.
(Deo Opiiitio Maximo.)
Et ces mots :
A l'illuslre Jean de Villiers.
Sur une autre face, se trouvait en lettres
grecques.
Rien de jiKis sur que la mort.
M ce LXXXVIII.
Armes : d'or ou d'argent, à trois chevrons
d'azur.
Odon de Pins (1), vingt-deuxième grand maî-
tre, à Limisso. — 1297-1300.
Odon de Pins, né, dit-on, en Provence,
ou plutôt en Languedoc, descendait d'une
illustre maison de la Catalogne.
Le tombeau d'Odon de Pins, brisé comme
celui de son prédécesseur, ne laissait déchif-
frer que des demi-inscriptions assez dillicilcs
à comprendre.
L'une disait :
Arrête, passant.
Une autre :
Au grand maître Odon de Pins.
Il est mort l'aji...
Adieu, cl vis... dans la mémoire de nous
cl de loi.
Sur la base on lisait un pentamètre cnlicr
qui semble plus récent que la présente iiis-
crii)lion :
Les pierres et les noms sont sujets de la mort.
Armes : d'or, h un arbre de sino|)le ou de
gueules h trois [lOunnes de pins d'or.
Guillaume de Villaret, vingt-troisième grand
maître, à Limisso. — 1300-1306.
iluillaume de N'iliaret (2', chevalii'r de ht
langue de Provence, y retii]ihssait les l'oiii--
tiiiiis de grand prieur de Saint-tjiHes, et se
trouvait chez une sœur nommée Jordane,
uiiand il re(,:ut à la fois l'annonce delà mort
d'Odon de Pins et du choix qu'on venait de
faire de lui pour son successeur.
(I) OuOdc del'ini.
{■i) Ou de Villars.
8IU
e tombeau
Trois inscriinions décoraient
de Guillaume de Villaret.
La iiremière, moitié grecque, moitié la-
tine, peut être rendue ainsi :
nàic7.-vous lentement. Assez vite, si c'est assez
bien.
La seconde :
A Guillaume de Villaret,
né en Provence,
qui, s'occupanl à .\vignon des affaires de l'ordre
sacré de Jérnsalem, fut, en son absence, nomme
maître dans l'île de Chypre, à cause de la gran-
deur et des ressources de son courage uni à la
sagesse. Le premier, des bords de la Lycie, il
descendit dans l'île de Rbodes.
On a traduit la troisième inscription de
cette manière :
Son entreprise fut achevée en 1309.
Les chevaliers de l'ordre de Jérusalem, selon la
volonté de son frère, lui ont fait élever
ce monument.
Armes : bandé d'or et de gueules de six
pièces; ou : d'or, à trois monts de gueules,
surmontés de trois corbeaux de sable.
Foulques deVillaret [l], vingt-quatrième grand
maître, à Rhodes. — 1306-1327.
C'est sous son magistère que l'ordre fit la
conquête de Rhodes et s'établit dans l'île.
Après la prise delà ville principale, le resie
de l'île arbora bientôt l'étendard chrétien
qui (loltait sur les remparts de Rhodes, où
le couvent de l'ordre fut transféré en toute
hâte. Ce [loint olfrant à la marine des che-
valiers un port assuré, ils ne tardèrent pas
à faire la conquête d'une foule de petites îles
groupées autour de leur nouveau chef-lieu,
et après avoir élevé un phare dans l'île do
Cyme, et une citadelle dans celle de Cos
(maintenant Lango), patrie d'Apelle et d'Hip-
pocrate, le grand maître revint à Rhodes,
dont il fit rétablir les fortiiieations et les
murailles, il en était temps, car l'année sui-
vante (1310), Othman ou Ottoman, qui de
simple émir était )iarvcnu à la jiuissance
suprême et devait atlaiher so'i nom .^ tine
nouvelle dynastie, païul devant la ville dont
il lit le siégp. Les remparts étaient h jieine
achevés et la iilupart des tours se trouvaient
encore en ruines; mais la valeur des cheva-
liers en tint lieu, et ils re|)oussèrent si vive-
ment les assauts de i'einpei-eur, cpie, déses-
pérant de les vaincre, ou élanl ap.pelé ailleurs
jiar d'autres projets, Ottoman lit rembarquer
sou armée (-2}.
(I) Fulco ou Fulcone.
("2) La plupart des historiens de la maison de Sa-
voir, cl une foule d'autres, lapporii-iU cpie llhodes
dut alors sa d('livraucc à Aiuédi'c V, dit le Grand.
I Sis chevaliers, ajoute le P. Ituuhours [Vie de P.
(l'Aiibussoii). étaient persuadés que la reliyioii de
Saint-Jean dev\it sou saliU .^ la maison de S;ivoie,
et c'était une opinion conniiunc parmi cu\ c|u'Anié-
dée V élail MiHi an secours de Khoilcs avec des
troupes choisies et avait oliligi' Oiiouian d'en lever
le siège. »
Nous regrellons que la vc'riié historique nous force
817
MAL
D'EPIGRAPfllE.
MAL
818
Le tombeau de Foulques de Villarel exis-
tait autrefois à l'église de Saint-Jean de
Montpellier, église détruite aujourd'hui. On
y lisait :
Aiino Doniini m ccc xxvii, die scilicel i" scptcm-
bris, oblit nobilissimus ilorainus fraler Folque-
lus de Villarelo magisler magiii lios|)Ualis] sa-
cra; domus saiicti Johannis-BaplisUc Hierosoly-
mitani ; cujus anima requiescat la pace. Die
pro me Paier et Ave.
Traduclion.
L'an du Seigneur 1527, le i" septembre est
mort iros-noble seigneur Foulques de Villaret,
niailre du grand bôpilal de la sainie maison de
Saint-Jean de Jérusalem : que son âme repose
en paix. Ainsi soitil. Dites pour moi : un
Pater et un Ave.
Armes : bandé d'or et de gueules de six
pièces.
Hélion de Villeneuve, vingtcinquième grand-
maître, à Rhodes. — 1319-13'i.G.
Hélion, second fils de Giraud <le Ville-
neuve, baron des Arcs et de Trans, et de
Sibile de Saliran d'Uzès, était né en Provence
vers l'an 12G3.
La [irinci()ale inscription qui décorait son
tombeau disait :
Hélion de Villeneuve, Français et Provençal, éga-
lement illustre dans les combals et dans les af-
faires, désigné par Jean XXII, souverain pontife,
pour grand maître aux chevaliers, conserva par
sa prudence, accrut par sa valeur, les conquêtes
de l'oulques, son prédécesseur.
Dieudonné de Gozon , vingt-sixième grand
maître, à Rhodes. — l3'i.6-1353.
Dieudonné de Gozon était issu d'une an
cienne lamille du Languedoc ou du Rouer
d'adopter l'opinion des auteurs qui révoquent en
doule le voyage d'Amédée V à RboJes, à ceite épo
que. Les chiOMi(pieuri contemporains, qui ont rap-
porté s°s voyages, année par année, depuis K:Oi
jusqu'à 1515, n'en font aucune nieiilion. Il est vrai
que r.'l)7 lie icrifter les dulcs, et après lui Feller et
quelques modernes, ont reculé jus((u'alors l'expédi-
tion d'Ouoman ; mais alors les fortilica!ions de Rho-
des étaient achevées, et il parait ccriain que celte
entreprise a eu lieu un 1510. Ainsi tomberait égale-
ment la tradition couslaute qui assigne à cette ex-
pédition, glorieuse pour la maison de Savoie, la de-
vise F. E. R. T. du collier de l'Aniionciaile, et qu'on
expliquait ainsi , Forliluclo ejus Hhodnm Icniiil. On
sait d'ailleurs que cet endilcme exislail sur quel-
ques tombeaux des ancêtres d'Aniéilée V, et cnlre
-autres était placé au collior d'un chien sculpté sur
le mausûlé de Thomas de Savoie, son père.
Ouoi iju'il en soil, si l'ordre de Saint-Jean n'a pu
conqiler ce héros parnd ses défenseurs en 1510, il
atoujours regardé ses illustres rejetons comme ses
bienfaite\us. Personne n'ignore les exploits conue
les Turcs du célèbre Amedée Vl.ancjuel l'iiiq)éra-
iricc de ISourbon écrivait : « La présence du comte
Vert vaut denv mille lances à elle seule. »
gue. Le cliâteau de Gozon, d'oii Dieudonné
tire son nom, existe encore en Languedoc.
Sur la foi de Naberat, Vertot a i)rélenda
qu'on ne mit d'autre inscription sur le
tombeau de Gozon que ces mots :
Exlinctor draconis.
{Le vainqueur du dragon.)
Mais on lisait sur le monument élevé à
cet illustre grand maître :
Le génie vainqueur de la force.
Dieudonné de Gozon,
simple chevalier, tua un serpent monstrueux,
d'une horrible grandeur.
Nonmié
commandant perpétuel ordinaire des troupes,
et lieutenant extraordinaire du grand maître,
d'abord chef du conseil d'élection, il fut, par un
exemple peu commun, désigné grand maître des
chevaliers, par les électeurs.
Ce monument
a été posé aux frais des chevaliers français,
provençaux, l'an 1506.
Armes
de gueules à
une bande d'argent
chargée d'une cotice d'azur (1).
Pierre de Cornillan , vingt-septième grand
maître, à Rhodes. — 135i-1355.
Pierre de Cornillan (2), chevalier de la langue
de Provence et grand prieur de Saint-Gilles,
s'était acf|uis l'estiiîie de ses frères ])ar ses
m^r'urs sévères et la sagesse de sa vie, et
.succéda à Dieudoinié de Gozon au commen-
cement de 1334.
Sa justice et son zèle lui avaient acquis le
surnom de Correcteur des coutumes.
(1) M. le colonel Roiliers nousa transmis le dessin
d'un fiagmont de pieire sépulcrale, trouvé à côté de
l'église de Saint-Etiemie, parmi les ruines. Cette
pierre, qu'il est tout à fait sans intérêt de repro-
duire, parait, d'après sa date, coïncider avec l'épo-
que lie la mort de Dieudonné de Gozon, qui, ayanl,
depuis sa victoire sur le serpent ou crocodile, con-
servé une grand dévotion pour C'Mle église, s'y est
l'ait cnterrei-. La pieire sépulcrale doit avoir élé
posée eu hauteur; il s'y trouve uiu; insciiplion dont
les caractères golhi(iues ont trois pouces de haut,
et prébcuient le sens suivant :
llierosdiom.
ilani
utiii
. . t. die 15 xlTis
Aiirio Domini lô'ài.
Lioinaie. Jesu. suscipe. spii ilum. ejus.
Les mots qui lerniinentrinscriplion sont les derniè-
res paroles de saint Elieiuu^ quand on le lapida :
leur présence sur la iiierre s'explique parle fait que
l'église où elle se trouvait élail sous I invocation de
ce martyr. On explique encore la non identité de
l'inscription avec celle qui est rapportée au texte,
par la circonstance que deux monuments ont élii
élevés à la mémoire de Gozon, l'iin en 15GG, l'antre
dès 15.j2 ; mais, ;i celte dernière époque, le grand
maître vivait encore. Il y a donc erreur dans f'indi-
cation (le la date, i|ul déviait èlrc l.'joô, à moins
qu'on ne préleiitle (]ii'il s'écoula deux ans avant que
Pierre de Cornillan lut élevé au magistère.
(2) Cornélian ou Cornillan.
819
MAL
DICTIONNAIRE
MAL
&20
Deux inscriptions so lisent sur son loiu-
beau.
La première :
Les dieux cl vos mœurs vous doniioront d'abord
les plus IjcHes rc'roiiipenscs.
La seconde :
Au ceiibour
cl au réforiniiiour des mœurs,
h frère Pierre de Cuniilhin, Français, Provençal,
grand niailre ilo la >ainl.e milice
do Jérusalem.
L'.iii 15.")(i,
les citoyens de Rhodes, rcconnaissaiils,
Oui élevé ce monument.
Armes : de gueules à une Lande d'argent
chargée de trois u)erles de stdjje.
Rof/er de Pins, ritif/t-huilirine grond maître,
à IViodcs. — l35o-13G3.
Roger de Pins suncéda à Pierre de Cor-
niilan en 13oo; il était issu de l'illustre n. ai-
son de ce iKun en Langu- doc, à ipii l'ordre
devait di'jà Odon, l'un de ses grands ujai-
tres, et (îérard, le vain(jueur d'Orcan.
De son temps, les statuts de l'ordre coui-
niencèrent à être rédigés eu latin. Comme la
plupart des grands niaîlres avaii ut été des
"Français, leurs instructions se trouvaient
écrites dans leur langue maternelle, et les
lios|iilaliers des a'.itres contrées s'excusaient
de ne pas les observer, faute de les enten-
dre. Roger de Pins les lit Irailuire en latin, et
en envoya des copies ;i chaque commandeur.
La première des insL-ri|)lions du tombeau
de Ro^er (1), moitié grecque, moitié latine,
sigiiilie :
Ayez pilié des pauvres.
Nul fardeau n'est plus lourd «pie la pauvreté.
La Seconde. :
A son Irès-pieux chef,
à son grand niaitic Roger de Pins,
l'ordre sacré des chevaliers de Jérusalem a élevé
ce monument.
Les pauvres en onl fait l'éloge.
La troisième :
L'an (hi salut de; hommes IôGd.
Armes : de gueules à trois pomuies de jiin
d'or.
Ituymond Hérengrr, vingt -neuvième grand
maître, â'Wiodes. — l.%5 137V.
Raymond Rérenger, chevalier de la langue
de Provence, é'iail originaire du Diiuphiiié,
d'une m isoii aussi ancienne qu'illu>tre.
Itérenger accoiiipagnait, en 13117, le pape
Urbain V, qui se rendait d'Avignon en Italie,
et s'embaiipia avec lui à (îèucs. ainsi que
l'atteste une iiiscriptii)u posée d'abord sur
le mur du monastèrt; de Saint-Benoît, et pla-
cée ensuite (dit l'Iiistorien qui le ra])i)orto),
_(1)M. rarrli(;vê(|ue d'Amasie, adiiiiiiisiraleiu' du
diorcve (l(r Lyon, nous a transmis li- ilcssin di' ee
londteau, eiitièriMucnl semi laMe au iiniiv; si ce
hVsl qu'aux piedh i e Rugcr, el dans une pnslurc
qui cvpiiiijL' leur ropccluiUM' gi;ililiidr, se tn^neiil
deux pauvres ou maladies soulaues par ses hienfail».
ainsi que la justice /'orcioHn«i7, dans l'église
des Hospitaliers de Paint-Jean (1).
Deux ans plus tard, les Génois s'étant
joints aux Rhodicns et au roi de Ch>pre,
Tripoli fut plis comme Alexandrie; Tort<iSP,
Liiodicée, Rclliiias, li:uibèr<-nt au pouvoir
des alliés, el l'approthe de l'hiver put seule
inleriomiire le cours du ces rapides con-
quêtes.
Trois inscriptions latines avaient été
gravées sur le mausolée de ce grand maître.
La |iiemière signiliait :
Dans la bonne cause, mourir vaut mieux que fuir,
La seconde, moitié grecque, moitié latine:
N'opprimez point li'S iiauvres.
Respectez les lois.
Enfin, la troisième:
A Bérenger,
mailre des chevaliers el très-jusle législateur,
les cohortes des guerriers de la Gaule
narLonnaise ont eu soin d'élever
ce mununieiu.
Armes: de gueules à une cotico d'or, ou
d'or il quatre puintes de gueules.
Robert de Julliac, trentième grand maître,
àlUiodcs. — 1374137G.
Après la mort de Raymond Bérenger. le
conseil fit choix, pour lui succéder, du grand
prieur (le Fiaïu'e. Robert de Julliac, alors
absent di: Rhodes , et ([ui reçut dans son
j)rieuié la iiouvi lie de suu élection
Son tombeau oll'rait cette seule iuscrip-
tioii (2) :
A Robert do Jolliac,
(I) « l.e très-siim père le pape Uitiiin V,
Ke remianl a RiMiie , s'arn'ln dans celle église de Siinl-
.îeaii, el y célél)i'.i au mailre autel nue messe solennelle,
le juiir lie l'Ascensi >a de Noire Suigiicnr. Il était accoin-
pju'nédelunl earitiiinus, du urand-ni.iiire ilC* lioS|'iia!iers
de Jérusalem, du prieur de Ithodes, et de Ireanronp do
frères du nii^me ordre. Sa Sainteté aci orda le privilège
des iiidul^'ence'i plémfrres h tons les lidèles qui dé-onuais
visdPraieul ce sainl leu, el c'est pour |ier|iéluer le s.iu-
veiiir d'une si iiiM^iiie faveur, <|ni' le précepteur Anseime
de IjuRudle, apn s en a\oir rendu grJr es à llieu, a fait
placer celle pierre l'an mccclxvii, le viugtièoie jour de
mai. » •
Vrhanus sanclissinins l^apa quiiilus
ICiinio Roii.ani in lue eicIcMi beaii Joliauuis liospi-
tatiis fuit. VU in die Ascnii-ionls Poinini, in uia^uo al-
lai i inis'iain soleiniieir) celeluavit. traut ciiiii eoocio
carduiales. el nrii;|ster ordiiiis ll'ero<J()l,vinil;ini, mm
adiniialo cdiivenlus, el pliure eerl 'si.e lUio.li, eiinfl
n.ullis Iraliibiivdirur relinioiiis Privilégia di.U'ec-
clesia; magna' uni iiidnlj;eniiaiuiii veiueidiluis ad e»m
reliipiil. Kx (iuibiisli.iiuiu Aii.-.elniusdo Linnuiliidlc.SB
ccil'sise praiceplor j(ralias Ueo egil m ccc lwii die
XX maii.
(Codicediploinaiicn, l. Il, fol. 465.)
(-2) Cependant une autre inscription, que noiis»l-
lims ra|iporter, nous est indiquée par M. le colonel
Itotlil'lS.
f Ilic iarel iiiChrislo rellf;insiis cl Pater oïdiinsfraler
lîi'l.erliisde Jnlliiaeo, i|unii.la i: niacisler sai r.r d"inns
lio>piialis Saiini .IoIimiuis .'bro-ol mil ui, uni oliul
dm J'.l julil, aniio Domiiii l,"7. Cii,us amina rei|nies-
tai m pai'o.
11 lésullc de celle insirijition d'abord que llobcrl
821 MAL D'EPIGRAPniK.
Français,
grand maîlre des soldats de Jérusalem.
Honneur renilii à sa piélé.
M CGC. Lxxvii.
Armes: d'argent à une croix fleiironnée
de gueules, au lambel d'azur de quatre pen-
danlîi.
Ferdinand d'IIcrédin , trente-unième grand
maître, à Rhodes. — 1376-1396.
MAL
82i
Frère puîné du j^rand justicier d'Aragon,
dignité presiiiie égaie à celle de souverain ,
Ferdiiiuntl u'Hi'rédia, dont la carrière nvea-
tuiouse fui une longue allernalive de jiros-
périlés etd'éelatants revers, naquit à Valence
el n'avait d'autre fortune que son épée.
Plusieurs fondations pieusi^s altestenl com-
bien, sur la lin de sa vie , le grand maître
s'élail détaclié des vanités humaines. Par-
venu c^ une exlréuie vieillesse, il mourut à
Avignon, au uurs de mars 1306. Son faste et
sa vanité furent accompagnés de grandes
vertus qui parurent ensuite sans nuage:
« En sorle, dit \'iMtol, qu'il eût été à .-ou-
liailer qu'il n'ei'it jamais eniré dans l'ordre,
ou que la condition humaine lui eût [cermis
de n'en quitter jamais le gouvernement (1).»
de JuUiac ne mourut pas en 1376, mais le 29 juillet
1577 : sur ce point desconleslalioiis pourraient s'é-
lever, d'auiani plus f|ue l'avéuenieiil de Ferdinand
d'IIcrédia seml.le hors de dnule dés 1576. La seconde
const'quence de cette inscription , c'est que |)roba-
haMenienl elle appartient .à un autre tombeau que
la preunere insérée au le.\te, (junique celui-ci ne
date (jue de 1377 : nous avons l':iil observer que
fort souvent on cousarrait ,i la mémoire d'un grand
maiU'e plusieurs mouuEnenls, lois (pie des tombeaux,
des fresques, des tableaux. 11 n'est pas surprenant
dès lors que des inscriplions, dont cliacune oûVc un
SC-ti3 {larliculier, se:ublent se conU'edire; on résout
la diHiculic en les rapportant à dCâ moiii'.msiits di-
vers.
(1) Pierre Amélio, évêqne deSinigaglia (diiPapire
Masson, dans la Vie de Grégoire XI), peint ainsi Fer-
dinand d'Hérédia :
< Soldat courageux, il porte la croix sacrée el ceint
le noble baudrier de Saint-Jean ; guerrier plein de
valeur, il conunande à un peuple saint et lient la
iner sous son sceptre.
« Vitillard vénéralde, sa barbe est ondoyante, et
son extérieur moins brillant encore par ses insignes
que par sa haute stature. Chevalier de Saint-Jean et
chàielain du nojjle Empos!a, il s'échappe la nuit de
sa retraite pour venir l'aire tète i» l'orage cl ii la
tempête
« Vaillant chef des hospitaliers, c'est à ton courage
que l'iirdre doit de voir son pavillon flotter sur la
mer de Uomélie
« Cbàielain d'Efuposle de Tyr, il portait encore
dans sa vieillesse le glorieux étendard de l'Eglise. >
Crucem sanct.im fert miles slmnuus,
SaiicU Joamiis pr.-Rciagiliir lialieo;
Geiuein saiiciain régit, :i(iniirallus,iue
Telago niinatur suo liat-jl >;
Bariiani 1 iUircat:im iierit senex,
Tvnoinie polli'l vultii priic 10.
l'rucellaiii superaL uocle .Juannes,
C.islal.anus Kiii|Misia: uoliilis
Evaso barairo
« D'Hérédila, dit Nabcrat, fut represeiilé
une tète de Turc à la main et une ville sur
les épaules, en mémoire de la conquête de
Palras. » Son tombeau oll'rait ce grand maî-
lre drbniit, réj)éc d'une main et le bouclier
de l'a titre.
.On lisait au-dessous en grec :
Surmonte par la sagesse la calamité présente.
Et plus bas, en latin :
Ferdinand d'Hérédia,
né dans l'Espagne cilérieure,
maître des clievaliers de Jérusalem,
par la foi et le dévouement des siens , fut raclielé
pour une somme immense du prince d'.\ml>racie, au
pouvoir duquel il était tombé après la c«iiqtiète
de Patras, ville de l'Achaïie.
Armes : de gueules à se^/t tours d'argent,
posées 3, 3 el 1
Philibert de Naillac, trenle-dcitïième grand
tnaitre, à Rhodes. — 1396 1^21.
Philibert de Naillac était issu d'une an-
cienne famille du Perry. Entré dans l'ordre
de Saint-Jean de Jérusalem, une valeur h^--
roïque, jointe à une extrême prudence, lui
valut bientôt le grand prieuré d'.Aquitaine,
et, à kl mort d'Hérédia, il obtint tous les suf-
frages pour le remplacer.
Fluctuare permisisli.
El tu Jo.innis Jerosolyraitani
OrdiDis, Kameili PeUgo
Vexillum pccl siae gerebat senex,
Tjro Erapostae casiellanus.
D'après l'évêque de Sinigaglia, il est vraiseniblable
que l'élection d'Hérédia doit être rapportée à la fin
de l'année 1576. Ou assure que ce grand niaitre fonda
le monastère de Notre-Dame de Caste, en F.spagne,
où il fut inhumé.
Rioliaid ou liiccard Carraccio'.i , nommé grand
maître par les languef; d'Italie et d'Angleterre, tandis
que les aillvcs ictonnaissaient d'iléréilia, est men-
lioiMié par quelques auteurs comme chef de l'ordre;
il était prieur de Capoiie et appai tenait à l'antique
faudlle de ce nom, à .Naples.
Mort a Rome en 1593 , m.ijordonie du pape Boni-
face IX, il fut enseveli dans l'iglise du prieuré, près
le munt .\veniin, avec l'in-ciiptioii suivante, « qu'on
peut encore y lire (dit leCodice en 1700), grâces à
la piélé et à la générosité du cardinal Ruspoli, qui
l'a fait restaurer : >
« Iii repose la cendre du révérend Père en Jésus-
Clirisl Irére RiCcard Caracnoii , o'Iginaire de Naples,
yrauil rii;Mtrede la sainte maison do Saint-Jean de Jérusa-
lem el i^ardieu des pauvres. .(',e tombeau rcnlerme éga-
lement les reîles de notre seigneur le pape lionilace IX.
Le premier mourut 1'. n de gràc.' m ccc xcv, le dix-
liuilièiie )Our du mois de niai, et dans la siiièmeanuée
du poiitili.-at de i.otre susdi; seigneur le papp Uouilace IX.
Leurs dépomlles moi telles sont réunies dans le même
sépulcie. 1)
Hoc l'fl sepukrum reverendiisimi in CInhto paliis, et
domiiii frtitris nicciaidiCairaccioli de Seaiiuli.sucrœ
diimiis Iwsptttdh Sa,icii Jomiiis Bieros- lymiiwti mn
gishi, el pauperum ^ustodis : tiec mn mauislri ho>pi-
lis iloi'iini nos ri ;mpii' lioiii(acii y.oni. {jui ohiil aimo
Donini 51 ccc xcv, die tero deciina ortava weiisis n.cm,
poiililicaliis domiiii pap(C Bvnijacli iwiii uiinu sexto,
in quo qmdem seuiikro jacet coi pus ejus.
Aussiiot iiprés la mort de Carraccioli, ce pape an-
nula louies les charges conférées par ce prétendu
granil niaitre, aUn cVùier tout prétexte à de nou-
velles dissensions.
823
MAI.
DICTIONNAIRE
MAI,
8-21
Trois iiiscii|itioii.s lurent gravées sur le
iii;ius()lée (le l'illuslre grand luaître. Les deux
(lui occiipaienl la face aiilérieuro s'expri-
maient aillai ••
Par lin dùcrcl,
Us clicvaliers de Uliodcs, de la langue d'Auvergne,
onl élevé ce nioHunienl.
A Philibert de Naillac,
grand niaîlrc de la sainte et noble milice
de Jt-nisaloni ;
A l'iiiiilalion de Henri Sclielgmllioit, cheva-
iiei- irAlleiiiagne , tandis que Tiniur , roi des
Seytiies, ucciipaii l'Asie, il a ose élever des re-
Iranclieuieiils dans la Carie contre les barbares.
Des ruines du moiiumenlde Mausole, dans Hali-
carnasse , il a tonslrnil une citadelle et des
reniparls.
La Iroisièino iiiserintion, qui occupait une
face latérale, sigiiiliiit :
Il a dil à son équité d'élever iiiie ville nouvelle et
d'imposer un frein à des peuples superbes.
Armes : d'azur, à deux lions passants d'or
ou d'argent.
Antoine Fluvian, trente-troisième grand tnaî-
trc, à Modes. — 1121-1437.
Antoine Fluvian (1), chevalier de Catalo-
gne, était drapier de l'ordre, grand prieur
deChyjire et lieutenant de Philibert de Nail-
lac, (luand ce vénérable grand maître expira.
Il ne lui manquait, pour ainsi dire, que le
titre de chef suprême, et il l'obtint d'une
voix unanime.
C'est à ce grand maître qu'on dut l'agran-
dissement du (|uartier des Juifs h Rhodes,
et la su|ii'('i)e inliiinerie ijui, élevée sur les
fondements de l'ancienne, fut dotée de la
propre épargne de Fluvian. Entin , après
avoir récompensé généreusement ses servi-
teurs et pourvu h l'entier ac(piittement de
ses dettes, le chef des hospitaliers versa
deux cent mille ducats dans le trésor public.
Le mausolée, élevé à sa mémoire, portait
trois inscriptions.
La première, on grec, signiliait :
Sans l'argent, rien ne réussit.
La seconde et la troisième, latines, expri-
maient :
Par le leiHps,
par la paix, par l'éconoinie.
Les chevaliers de l'Iispagiie ciléiieurc î» An-
toine Fluvian, grand iiiaitrn delà sainte et noble
milice de Jérusalem, habile à l'aire lleurir la pai\
et réconoiiiic, déji» avancé en âge, mais encore
vivant, d'iiprés l'avis unanime du conseil de
Hliodes, l'an 11-28, ont élevé ce niDiiiiineiit aux
applaudissements de tout le peuple.
(Une antre roiiic de cette inscription |)orle
)a date de IV.'JS.'ce qui ne s'accorderait pas
avec riiistoire.)
Armes : d'or 6 une fasccde gueules.
(I) Aussi appeliî de Lu Rivière par quelques au-
teurs.
Jean llonpar de Liislie, Ircntc-qtiatrième
grand nui'itre, à Itliodcs. — 14li7-HoV.
Né en Auvergne l'an 1371, Jean Bonnar do
Lastic avait endjrassé de bonne heure la jiro-
fession des armes, et, dans un âge jibis voi-
sin de l'enfance que de la jeunesse, sa valeur
s'était déjà signalée sous les veux du conné-
table Olivier de Clisson.
Au mois d'août iWi, une menaçante ex-
pédition du sultan d'F.gypte fut aperçue
cinglant à |)leines voiles. Dix-huit mille fan-
tassins et une cavalerie nombreuse, entière-
ment composée de Mameliicks, débari|uèrent
sans op|iosition, marchôi'cnt droit à Uliodes,
et l'enveloiipèrent du côté de terre, tandis
que la flotte, stationnée devant le port, l'as-
siégea du côté de la mer. Durant trente-neuf
jours l'artillerie tonna, les remparts furent
battus, les assauts se succédèrent, et, lo
quarantième, les Sarrasins, foudroyés à leur
tour, écrasés dans une sortie, s'enfuirent
avec les débris d'une armée en déroule,
portant au Caire la nouvelle de leur incroya-
ble délaite.
PaolietHosio avancent que ce fut sous
Jean de Lastic que les chefs de l'ordre reçu-
rent déllnilivement le titre de grand maître.
On l'a vu cependant donné par un pa|tc à
Hugues de Kevel, en 1257, et ensuite à Foul-
ques de Villaret; des chartes du xiu' siècle
accordaient à Roger des Moulins la même
qualilication.
Le mausolée de Jean de Lastic portait
deux inscriptions latines, dont voici le sens.
La première :
La victoire est pour la meilleure cause.
La seconde :
A leur vertueux chef, Jean Lastic,
à cause de sa religion, de sa piété, parce
qu'il a déléiulti la ville contre les ennemis, et re-
levé les iniirailhs, les soldats de Jérusalem, et le
peuple de Rhodes , onl érigé ce monument des
dépouilles des cnneniis, pour rélernilé.
M.')!.
(Il paraîtrait, d'après cette date, que Jean
de Lasiic était encore vivant quand on lui
billit ce tombeau. La même singularité ou
erreur de date se remarque dans le monu-
ment élevé au prédécesseur de l'illuslrc
grand maître. Mais, plus d'une fois déji»,
l'occasion s'est olferte de faire ressortir les
contradictions de la ciironologie do l'ordre.
Peut-être, aux explications que nous avons
données, faut-il ajouter cpie, la vétusté dé-
gradant les inscriptions, d'ignorants copi.s-
les (int alors multiplié les méprises dans
leur travail.)
Armes: de gueules à une fasce d'argent
bordée de gueules.
J<tc(]ncs de Hlilli, Ircnte-cinquième grand maî-
tre, à lUiodes. — l'i:i'i-li(il.
Jacijntvs (le .Milli était grand jirieur d'Au-
vergne ipiand il fut choisi pour succédera
Jean de Lasiic. Averti par le conseil ipic sa
825 MAL D'EPIGRAPHIE.
présonce à Uhodes élait indispensable, il se
liAin lie s'eiul);in]uer et nniva heureusomoiit
le 20 août l'i5i.
Quatre inscriptions latines décoraient le
mausolée de ce grand maître. Les trois de
la face antérieure s'exprimaient ainsi :
La première :
Les légions françaises
de la sainte et noble milice de Jérusalem ont
élevé ce tombeau à Jacques de Milli,
maître des chevaliers,
en mémoire des vertus que doit avoir un chef
souverain , sa science de la guerre, sou courage,
l'énergie de son commandement, sa merveilleuse
aptitude à tirer parti des événemens. ^
La seconde :
Les Romains de la république
faisaient cas de l'audace à la guerre,
de la justice dans la paix.
MAL
826
La troisième
Et ceux d'Auvergne
ont droit de se dire Romains.
La quatrième , en grec , sur une autre
face :
Combats pour la patrie.
M cccc L\l.
Armes
pointes.
de gueules au chef d'argent en
Pierre-Raymond Zacostâ, trente-sixième
grand maître, à Rhodes. — 1461-1467.
Pierre -Raymond Zacosta , Castillan de
naissance, était châtelain d'Emposte; et re-
çut dans sa résidence la nouvelle de son
élection.
NéanŒoins, au mépris de la trêve conclue
avec Mahomet 11, empereur de Constantino-
ple, des corsaires turcs infestaient les îles de
la Religion; mais les chevaliers usèrent de
si terribles représailles que Mahomet, in-
quiet, s'arrêtant au milieu de ses conquêtes,
se détermina à envoyer un ambassadeur à
Rhodes. Il demandait, pour prix de la conti-
nuation du traité, que l'ordre entretînt un
déjiuté à sa cour, qu'on lui payât annuelle-
ment quatre mille écus, que les esclaves
chrétiens échappés de leurs fers fussent ren-
dus, et qu'enfin on l'indemnisAt des dégâts
commis sur les côtes de son empire. Ces de-
mandes hautaines faisant frémir d'indigna-
tion les nobles guerriers ; la guerre contre
Mahomet fut aussitôt annoncée dans Rhodes
à son de trompe. Toutefois le sultan, dont
les lenteurs devaient mieux assurer la ven-
geance, redemanda la trêve, et proposa l'é-
change des prisonniers. Jurant de conquérir
Rhodes à tout |)rix, et voulant éloigner de
l'île toutes ses ressources en se rendant le
dominateur des mers voisines, il mit d'abord
le siège devant Lesbos. Zacosta y envoya
des chevaliers qui résistèrent longtemps ;
mais, lâchement trahis par les Grecs, ils pé-
rirent tous, les armes à la main.
A cette nouvelle, le grand maître, citant
les hospitaliers, exigea le payement des res-
])onsions, mesure qui excita la plus violente
discorde. Plusieurs eonmiandeurs, se faisant
appuyer par leurs souverains, n'eirrent pas
honte d'accuser Zacosta d'avarice auprès de
la cour apostolique, tellement que le Saint-
Père, voulant éclaircir ce qu'il y avait de
juste ou d'inique dans ces plaintes, convn-
(pia un chapitre général à Rome, en 1467.
Malgré l'urgence des circonstances, le grand
maître n'hésita pas à s'y rendre; sa justitica-
tion fut pleine et solennelle ; le pape le com-
bla'de caresses et d'honneurs, mais comme
il se préparait h s'embarquer pour Rhodes,
une pleurésie l'emporta, le 21 février H-67.
On attribua, en grande partie, sa mort au
chagrin. Paul II le fit inhumer avec magnill-
cence dans l'église Saint-Pierre, à main gau-
che de la chapelle de Saint-Grégoire, sous
une pierre de marl)re, sur laquelle furent
sculptées sa ligure et une inscription latine,
dont voici la traduction (1).
Ce monument religieux fut élevé aux frais
de l'ordre
à Pierre-Raymond Zacosta,
originaire de l'Espagne citérieure,
grand maître de la sainte maison des Hospitaliers
de Jérusalem, mort à Rome, âgé de Lxni ans,
au moment où il venait d'y tenir un chapitre
général, par l'ordre de PaulII.
11 fut recommandable
par sa sagesse, sa piété et sa charité.
Armes : de gueules à trois fasces ondées
d'or ; ou onde d'or et de gueules de six piè-
ces ; ou onde d'or et de gueules à la bor-
dure d'argent à huit besants et au chef de
sable.
Jean-Baptiste des Ursins , trente-septième
grand maître, à Rhodes. — 14.67-l.'i-76.
Jean-Raptiste des Ursins, d'une antique
maison d'Italie et grand prieur de Rome, fut
élu dans cette ville le k mars 1467, ayant
obtenu une voix de plus que Raymond Ri-
card, provençal, prieur de Saint-Gilles, sur
lequel les sullVages étaient divisés.
Son corps fut enseveli dans l'église des
Hospitaliers.
Trois inscriptions décoraient le tombeau
de Jean-Raptiste des Ursins. La première en
grec, signiliait :
Failes-vous des amis par vos largesses.
La seconde, en latin :
Ni les armées
ni les trésors ne sont les appuis d'un état:
ce sont les amis.
(1) Depuis, quand il fut question de réparer la
chapelle de Saint-Grégoire, on transféra celte tombe
au pied du confessionnal de Saint-Pierre. .M. P. La-
rivière, jeime peintre distingué, à la demande de
son ami .M. Théodore Gudin , dont les admirables
marines ont obtenu tant de célébrité, a bien voulu
dessiner le monument de Zacosta, qu'il a trouvé
dans les groUes souteriaiiies dtî l'église, et à demi
usé par les pas des lidéles. Les inscriptions qui
avaient élé ctlacces ont été gravées de nouveau.
an
MAL
mCTIONNAIRi:
MAL
82S
La troisième, dans la même langue :
La léi;ion iiiilieniie des cliev:iliers île Jérusalem
a élevé ce loinlieau
ail vénéralile Jcan-Ftaplislc des Ursins,
en méiiioiie de la giiiiérosiié cl de la noblesse
de sa race.
Des vers latins fuient tracés sur son tom-
beau dans l'c'i^lise de Suinl-Jean do Kliodes,
épuri^née aines Ja prise de cette ville. En
voici la tinduction :
L\m 1570 (le Nntre-Selgneiir Jésus-Christ, le luii-
tiéme jour de juin , un sameili , vers la (|uaniéiiic
lieure.inourul Jcan-Baplisle des Ursins, de l'uiic des
plus illustres fauiilles de l'Italie.
La rcnoniniée de sa maison était répandue dans
loiilo la terre, muis elle lut moins célélire encore
pour avoir fourni un grand nombre de pontiles cl
de généraux, (|ue pour avoir donné le jour au père
de Rhodes , au nuiitre de l'ilopiial, à celui à qui
niiodes doit une jiartie de son accroisscnieul.
HoMiains, c'est à vous parliciiliéreineiil qu'il ap-
partient de chanter les hautes vertus de celui qui l'ut
votre concitoyen, et dont le nom sera éternellemeiu
dans toutes les bouches.
Mii^naninic, prudent, aussi juste que mO;loste,
Iiinnain, vaillant, pieux, inlégie, et d'un caractère
toujours serein, ses triomphes ont égalé ceux de
César: son austère probité donna encore un nou-
veau prix à ses belles ;:clions.
Semblable aux layons du soleil levant, son passage
sur la terre brilla de toute la pureté île l'astre du jour,
et répandit sa lumière dans l'univers entier. L'amour
de Noire-Seigneur Jésus-Christ et la défense de notre
sainte religion lui liront braver tous les dangers, en
combattant les ennemis les jdus formidables. Dieu,
dans sa sagesse, permit qu'après avoir ajouté comme
grand niailre un nouveau lustre à un nom déjà si
cidèhre, ce saint honnne fût enlevé au ciel pour y
jouir du bonheur des saints.
Sa gloire, de même que ses exploits, ne périra
jamais.
Voici le texte de celte inscriiition :
Anno quo Chrislns de Viigine natus ab illo
Transierant mille decies septem(pie, sub in<lc
Octavus junii qnadrigenli, sex hora qiialerna
Sabliati, quo die scias obisse jaciailem.
Sanguine clarus erai UiisiMS siirpo Baptista
Qu;e clara pra:valel cx'teiis llalia'.
Vulgus lantx' domus resoiial liinc iiule per orbem,
Quîc mullos liabuit iionlilieesque duces.
Hic reverendus eral Kbodi paleiipic, magi^ter,
Qui partis fuit and)ilus linjns condilor url>is.
Komaims fuit, die, die virtutibus altis,
Nonien cujus crii scmpcr in orc suis.
Magiianiiuus, prndeiis, justus, atque modesliis,
flmiianus, vlrenuiis, pins, probusque, screnus;
^itx ipieni Ca'saiei aïipiarmit usqni: triunq)lii.
Aucluni per invicte sic probitas opus.
Lsi jobar cxoricns micuil h sulis in orbe,
.\l(|ue refulgenli lustravit lainpaile (erras :
Qui miignos hosles, qui magna pericida lulil
Pro Cbrisli etdtii, pro religione tucnila.
Jure Deus voluil citIo deicrnerc fato.
Ut liuic preclaro ntxnon magisier essel,
Alqne inler divos essel divus ad astra rclatus.
Sic iiaque scculo victosine hue li-imnpbat.
Armes : Bandé d'argent et de gueules h six
pièces, au cliel' d'artienl surmonté d'une
rose de pueules soutenue d'un chef d'or
chargé d'une onde de sable.
Pierre d'Aiibiissnn, treiUe-huilirme grand
inaUrc, à Jiliodes. — li7G-lo0.3.
Issu des anciens vicomtes de la Marche et
d'inie famille dont l'histoire consacrait le
nom dès le i\' siècle, Pii^rie d'Aiibusson, né
en !i2'}, descendait par ligne masculine de
Ilaytiiond, \iconjle d'Anhiisson, seigneur de
îlcititcil cl de La Feiiillnde; il élail liis de
Renaud d'Aidjossou et de Mari;5uerilu de
Camhoru, alliée à plusieurs maisons souve-
raines.
Jamais la perle d'aucun chef de l'ordre
n'excita tant de rei;iels et d'alïliction. « Son
corps, dit un vieil hisioriru, l'ut porlé en la
salle du conseil, soubs uiig lict couvert de
draji d'or, veslu d'une cape de prélat, et au-
jiiès estoil iing chevalier vestu de diieil qui
teiio t le chapeau de cardinal, ung aullre la
croix de la li-gation, ung aultrc l'estendart
de la |j,énèialilé de la ligue, et aulx (]ualre
coins, quatre chevaliers porloient des ban-
nières ù i<tis armes et .î celles de la Religion.
Sur sa l'Oitrine estoit ung crucilix dot, et
des gands de soye aulx mains, et des sou-
liers (le drap d'or aulx pieds. A costé droict
fiict dressé ung lict où estoient tous les or-
nements de cardinal, couverts d'ung dais
d'or et (le soye ; et de l'aultre costé ung aul-
lre, où estoit sa cuirasse, sa cotle d'armes,
et l'arme do leste, et l'espée dont il com-
Ijaslil à la défense du mur des Juifs, tout
cela encore teincl du sang de l'ennemy. Aulx
environs il y eust d'ordinaire deulx ceutcin-
(piaiile hommes vustus de robes de dueil.
Tous lis religieux el le peuple y venoient
liiy baisi'r les mains, et [)as ung n'entra dans
la salle qu'avec pleurs, cris, et batlements
de poirtrine, et tout le ]ieuple de l'isle ac-
ciMinisi avec mesmes cris el gémissements.
Oiianii la bierre parusl hors le palaiz pour
distendre l'escalier, il s'csleva une plaincte
et cry universel de tout le peuple, qui coii-
liima partout où il (lassa. Les feiuines se ly-
roienl loscheveulx, les vieill.irds el les pau-
vres se balloient la poiclrine el se désespé-
roieiit... Quand il fusl eti terre, Didier de
Saini't-Jaille, son maistie d'hùlcl, rompisl le
baston sur sa sépulture, cl Diego Suarez,
siui escuyer, les espérons... Il, laissa une
grande eli-iclie despoiiille, el de plus grande
valeur encore que celle des gratids iiiaisires
de Villetieulve et riuvian. » L'n magniliquo
loiid)eaii en bron/e lui ftil élevé, ot-bi's clio-
vuUers lui décernùrenl ce glorieux surnom
829 MAL
que l'Europe confirma : Bouclier de l'Eglise
et libérateur de la chrétienlé (11.
Le mausolée de d'Aubusson od'rnil, îi son
sommet, un guerrier tenant d'une main une
ancre, sur lai|uelle était écrit un mot grec
qu'on n'a pu lire, et d''ployant de l'autre
une bannière oii se trouvait cette inscrijjtion
en latin :
Elendre sa renommée pnr ses exploits,
c'est rteiivre tlu coiinige.
Les pieds du guerrier posaient sur un
médaillon renfermant ces mots en grec :
Miroir des grands iiiailres à venir.
Sur le monument lui-même sont écrits ces
mots sépaiés, en latin :
Prudence. Courage.
Enfin, plus bas, on lisait trois inscriptions
ialines.
La première :
Au seigneiu- Pierre d'Aubusson,
cardinal de la saiiiie Eglise romaine,
légat d'Asie, grand niailre de la sainte cl noble
milice de Jérusalem,
ce monument a été élevé publiquement.
La seconde :
Au libérateur de la ville.
A celui qui nous a donné le repos.
La troisième :
Les clie^aliers de Jérusalem et le peuple de; Rlisdes
l'ont dédié à son génie et à sa majesté,
et l'ont décoré des ornements
du iriomplie.
Enfin, sur une face cachée était tracé ce
vers :
Epargner les vaincus, combattre les rebelles (2).
Armes : d'or, à la croix ancrée de gueules.
Emery d'Amboise, (rente-neuvième grand
maître, à Rhodes — 1303-1312.
Emery d'Amboise, né en H3V, d'une des
plus illustres familles de France, succéda à
Pierre d'Aubusson à l'âge de soixante-neuf
ans.
Le tombeau d'Emery d'Amboise oITrait les
deux inscriptions suivantes, qui paraissent
être les mêmes que celles du mausolée de
("■arnier de Syrie.
La première :
A Einery d'Amboise.
Il défendit les biens de l'hôpital
et repoussa les-insultes des niabométans,
qui interceptaient les dons pieux
faits à sou ordre.
(1) D'Aubusson a laissé une traduction des statuts
du chapitre général de 1489, imprimée in ■l'>.
(2) Grâce à M. le colonel Rouiors, nous connais-
sons, outre Il's mausolées de Pierre d'Aubusson et
d'Emery d'A;id)oise, le (Iguré de deux nicbes égales,
des deux côiés, aus;iiletaii nord de l'église di- Saint-
Jean, a Rhodes, et (jui ont servi de scpidture cha-
cune à l'un de ces gr;iii'!s maîtres. Etios furent vio-
lées par la horde de janissaires qui entra dans la
ville après la capitulation.
D'EPiGRAPllIE. MAL 830
La seconde :
Qu'il vive en paix à l'abri des insultes.
Armes : paie d'or et de gueules de six
pièces.
Guy de Bhincneforl , quarantième grand
maître, à Rhodes. — 1312-1313.
Guy de Blanchefurf, chevalier de la langue
de France, et prieur d'Auvergne, était neveu
du célèbre grand maître Pierre d'Aubusson,
qui, en 1482, lui avait confié la mission de
conduire Zizim en France. Deux ans après,
il avait été promu à la dignité de grand
prieur d'Auvergne, et, en 1512, il fut élu
pour remplacer d'Amboise.
Deux inscriptions se lisaient sur la tombe
de Blanchi fort.
La première était en grec :
La jeunesse des hommes
ressemble à celle des feuilles.
La seconde, en latin, signifiait :
A la mémoire
de Guy de Blancbefort,
très- noble maître de la milice sacrée
de Jérusalem :
ce monument lui ayant été élevé pour l'éternité
par les soins du sénat et du peuple.
Kous nous abusons dans nos vœux;
le temps nous trompe;
la mort se rit de nos projets ;
celte vie inquiète ou agitée
n'est rien,
d'or, à deux lions passants
de
Armes
gueules.
Fabrice Carrelle, quarante-unième grand
maître, à l^iodes. — 1313-1321.
La mort de Guy de Blanchefort ayant été
connue à Rhodes le 13 décembre 1313, le
chaiiitre s'assembla le lendemain, et, le 15
nomma grantl luaître Fabrice Carrette, choix
qui fut généralement approuvé. Il était de
la famille des marquis de Final, en Ligurie,
et liis de Galéas Carrette (1), commandeur
de ia langue d'Italie.
Fabrice Carrette était brave, prudent, li-
béral ; il connaissait [ilusieurs langues an-
ciennes et parlait la plupart des langues
vivantes.
Plusieurs inscriptions ornèrent l'un deè
monuments élevés à ce grand maître.
La iuemière , qui se lisait sur sa face
antérieure, signifiait :
Crains l'ennemi, ne le méprise point.
La deuxième :
Les chevaliers d'Italie h Fabrice Carreclan,
en mémoire de ce qu'il a transporté
d'Italie à Rhodes
des armes et des provisions de toute espèce,
ont élevé ce monument à la demande du peuple,
(!) Son frère, Cliarles-nominique, fut arclievèque
de TuuiS, de Reims, et cardinal du litre de Sainl-
ISicolas.
831 MAL
avec les siiflVages dos dicvaliers
cl par mie décision
unanime.
I.;i lioisième :
La paix à la main ,
il lui prél à la guerre.
La quatrième :
L'impartiale équité
et la libéialiié modérée
sauvent l'empire.
Sur les autres faces, on lisait :
Il mourut ou 1521.
Plus bas :
Les qualités les plus belles
sont la clémence et la libéralité.
DICTION.NAIUK
forUiiié Ziziii),
après ■
MAI.
83-2
Une autre insci-iplioii
iitléraleuient :
roL-iiue sii5'iii(iait
La guerre naît avec le gouvernement.
Armes : de gueules h cinq cotioes d'or.
Yilliers de l'Ile-Admn , f/uannUe- deuxième
(/rand mnUrc,
io21-153i.
(i Rodes et à Malte
Trois chevaliers, h la mort de Carrelle,
semblaient dignes de lixer le choix de l'ordre.
En |iiemière ligne, l'opinion générale dési-
gnait le Portugais André d'Amaral, chance-
lier de la religion, grand |iriciu' de Caslillc,
encore fier de la victoire d'Aja/zo. Le
deuxième était Thomas d'Ocray, grand prieur
d'Angleterre; et enlin apparaissait sur les
rangs, quoique absent de lUiodes, le grand
prieur de France, Philippe Villiers de l'ile-
Adam. Il se trouvait à l« cour de Fran-
çois 1", où le dernier grand maître l'avait
envoyé, avec les titres d'ambassadeur, de
visiteur et de lieutenant. Le souvenir de ses
haules vertus, de ses rares qualités, devint
plus puissant (jue les brigues de ses compé-
titeurs, et l'ordre compta pour chef un di'S
hommes les |ilus faits pour counnander aux
liéroiques chevaliers de Saint-Jean de Jéru-
salem (1).
Après six mois du siège le plus opiniâtre
(et dans lequel on a i-emarqué (|uc les Tui'cs
avaient tiré plus de huit cents coups de mur-
tiers chargés de bombes de marbre}, fut ren-
due, le 2'i- décembre 1522, cette redoutable,
ville de Khiules, possédée deux cent tiei/e
ans jiar hs Hospitaliers, depuis ((ue Foul-
ques de Villareten avait fait la conquête. So-
liman n'y acquit (pie des l'uines ; et, de l'a-
veu de l'un de ses généraux, il perdit de-
vant ses remparts plus de soixante-quatre
mille hommes tués, et près île ciiupianlo
mille par les maladies. Amurat, lils de l'in-
(I) L'Ile-Adam était fils de Jacipies de Villiers et
de Jeamic de Néesle, et avait pour aïoul Jean de
Villiors, niaréclial do Franco, iiiarii' à Jranno de
Vallon^joniarl ; s(ui trisaioul <'lail l'iono, (•piiux <!<!
Ji-aiiih: ili! (iasnllou, lils lui-nu'iuo d'un aulio i'iorro
de Villiors Cl de Marj^uerite de Vi ndouie.
A (jui l'ordre avait donné un
a moi't de sun père, tomba alors
es mains de l'impiloyable sultan qui
b''""
asile
entre
le lit étrangler. i
Douze joui's furent dniniés aux chevaliers
pour s'embarquer ; mais (]uelques désordres
commis par les janissaires, et la crainte
d'en voir de plus alarmants, si Soliman ve-
nait à quitter l'armée ottomane, hâtèrent le
départ.
Le 1" janvier 1523, cinquante vaisseaux
chargés de Théroique débris d'un ordre na-
guère si llorissant, et de près de quatre
milles personnes de tout âge et do tout sexe,
attachées ;i la fortune du grand maîti'e, sor-
tirent du ])0rt de Uliodes oij ils ne devaient
jiliis rentrer, et comme poursuivis par la
colère céleste. Une violente tempête, fon-
dant sur eux, dispersa la Hotte; des mala-
dies la dé|ieuplèrent, et enlin, après s'être
successivement arrêtés à Candie, h riallijioli,
aux iles d'Hières, et avoir en tpielque sorte
semé toutes les mers de leurs malheurs, les
chevaliers arrivèient à Messine. « Ils y fu-
rent reçus, dit un vieil annaliste, par'ung
grand concours de peuple i|ui idaignoist l'in-
fortune du grand maistre et de sa compai-
gnic qui fusl ung |)itoyable spectacle, car
ses gallées estoient si mal ariiiées, qu'il n'y
avoist en chascune que la notice des avi-
rons. Tout estoit teinct de noir, sans ban-
nière ni gaillardet, et il n'y avoist qu'un
eslcndart, dressé à demi boys, portant un
jiourtraict de Nostre-Dame et son Fils, mort
entre ses bras, avec ces mots : Afiliilis spes
mcd j-ebiis !... Ils abordèrent sans saluer et
sans sonner trompestes ny clayrons, et avec
ung triste esbahyssemcnt et silence de tout
le peuple. »
Le 2G ou 28 octobre 1530, Villiers de l'Ile-
Adaui entra dans le port de Malte avec cinq
galères , doux grands vaisseaux ;!|i|)elés
Carniriaes, et plusieurs autres bâtiments
poitaul avec les chevaliers, ce qui lestait de
la iiopulation qui l'avait suivi dejiuis Rho-
des (1). .Malle renferuiait alors au plus cinq
mille habitants, ipi'un cliAteau élevé au mi-
lieu des tei'res défendait faiblement contrô-
les invasions des corsaires. Aussi, ii peine
trouva-t-cn h s'installer dans le bourg, qu'on
fut obligé d'entourer de murs, alin de se
metlie à l'abri d'un coup de main. Le grand
maître logea ilans la forteresse Saint-.Vnge,
tlont le gouverneur. Alvare de Nova, s'em-
jiressa de lui remettre les clefs. L'histoire
l'apporte (ju'à l'aspect d'un sol aussi ingrat
(Uielques cl levjiliers.déciiuragi'S, proposèrent
de se jeter dans Tripoli, dont on pourrait
étendre le territoire et con<piérir u!i royaume
à l'ordre.
Le cii'ur de Villiers fut porté h l'église do
l'Observance, et son l'orps, ayant été em-
biuimi', resta exposé durant plu'<ieurs jours
dans une salle du rlK\teau Saint - .\ugo ,
(1) Il exisle, dil-on, encore h Malte quelipics-iines
do (Ci familles venues de lllioilos, et aiixipiollos le
li('-.or puldic avait assigné une ponsioti appoloo : le
txdn lie Ithiiiles.
833
MAL
DEPIGRAPHIE.
aux regardsdes chevaliers et du peuple qui,
ba'gné.s de Inruies, accouraient baiser les
mains de l'héroïque grand maîlre. Son mau-
solée de marbre fut élevé dans une chapelle
de ce chAteau (qu'il avait fondée), par les
soins d'Antoiuede Grolée, IJaillide Langon,
ainsi que l'exprimait l'inscription suivante :
Frater Pliilippiis Villiers de rile-Adam, magi-
sler Iiospiialis niililia% ordinein suiim lapsum
erigens , ac dcceniii peregrinaiiono faUgaUim
reparairs, Meliuo consodit, ubi Jcsii r.omini sa-
crandain icdiculam liane voliiit ad sepuUiirain ;
scpliiageiiario major obiit anno salulis m dxxxiv,
augusti die xxii. Frater Anionius de Grolea,
ac vivenlis gloria-, sic defuncli menioria; cullor
observanlissimus, faciendum curavit.
Traduction.
Frère Philippe Villiers de l'Ile-Adam, maître de
rilôpilal, après avoir relevé son ordre de la repos
qu'il avait éprouvée, et lui avoir rendu un chute
qu'il cherchait depuis dix ans, vint s'établir à
Blabe, où il consacra, sous l'invocation de Jésus,
Cille petite chapelle destinée à sa sépulture; ilniou-
rnl, âgé de plus de soixante-dix ans. Tan de notre
sahK loôi , le 22' jour d'août. Frère Antoine de
Grolée, admirateur de sa gloire pendant sa vie, et
lidèle à sa mémoire depuis qu'il /l'estphis, a eu soin
de lui faire élever cette tomjjo.
Vertot rapporte qu'on traça sur le tombeau
de 1 illustre défenseur de Rhodes:
Ici repose la vertu victorieuse de la fortune (1).
Celte inscription ne se voyait point sur
h' monument érigé par Jean de la Gassière.
On y trouvait celle-ci :
D. 0. M.
Frater Philij)pus \illiers de l'Ile-Adam, sacri
ordinis Iiospiialis niagisler, cum post maxiinos,
quos terra niarique sustiiuiit labores, Melil»
vita defiincius esset, in arceSancti Angeli scpul-
tus. Frater Joannes l'Evesque la Gassière, ma-
gistrali suorum predecessorum dignitati atque
mémorise consulens; tam hujus, quam alioruin
in eadem arce aut alibi i[i hac urbe magistrorum
sepulta corpora, cum consensu procerum vene-
randi consilii inde transferri ac in hoc templo,
a se suisque sumptibus féliciter edificato, ruisus
condi atque poni diligenter curavit. Anno sa-
lulis 1577, die ullima seplembris.
Traduction.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Frère Philippe Villiers de l'Ile-Adam, maiiie de
l'ordre saint des hospitaliers, qui, après avoir sou-
tenu toutes les fatigues sur terre et sur mer, mou-
rut et lut enseveli dans le château Saint-Ange.
•MAL
834
(1) Viclrix forlunae virtus.
Frère Jean l'Evèque de la Gassière, jaloux de» con-
server la dignité et la mémoire des grands niiiitres
ses prédécesseurs, a fait rassembler les corps de
l'Ile-Adam et des autres grands maîtres inhuirvs
dans le même château ou dans les églises de ccl'e
ville, leur a fait heureusement élever de nouveaux
monuments dans cette église, lui-même et à ses frais,
et les y a fait placer lidèlement avec le consente-
ment des seigneurs du conseil, l'an de Notre-Sei-
gneur Jésus-Christ 1577, le dernier jour de septem-
bre.
On lisait dans l'église de J'Observance
cette troisième inscriplion, dédiée par Jean
Quintin, chapelain de la langue de France,
à la mémoire de l'Ile-Adam :
Frater Philippus Villiers de l'Ile-Adam, IHeroso-
limitanœ miliiiae msgisûir; Jesu,-dirni vixtt, G!!*los
rèlfgiosissimus, sepluagenario major animam
Jesu, corpus Jesu, corporis intima Mariœ Jesu,
hac in œde commendavît. Obiit xxu augusti
M D xxxiv. Defuncli mémorise Quinlinus posait.
Traduction.
Frère Philippe Villiers de l'Ile-Adam, maître de la
milice de Jérusalem, après avoir élé pendant sa vie
très-religieux adorateur de Jésus, recommanda son
âme et son corps au Sauveur dans cette église, con-
sacrée à Marie, mère de Jésus ; il mourut le 22 août
153i, âgé de soixante-dix ans. Quintin éleva ce mo-
nument à la mémoire du défunt.
Les armes de l'Ile-Adam étaient (1) : d'or
au chef d'azur, chargé d'un dextrochère d'ar-
gent, avec l'aumusse ou fanon d'hermines.
(On prétend que ce fanon lui fut donné par
Clément VII avec le titre de Grand.)
Pierre du Pont, quarante -troisième grand
maître, à Malte. — 1534-1535.
Comme il était facile de le prévoir, le
successeur de l'Ile-Adam fut choisi parmi
les sujets de Charles-Quint ; mais cette fois,
du moHis, on jela les yeux sur l'un des plus
dignes, en nommant Pierre du Pont (•>)
Piémontais d'origine, et descendant des an-
ciens seigneurs de Casai-Gros et de Lom-
bnasc. Il était gouverneur de l'île de Lango
à l'époque funeste delà prise de Rhodes, et,
eu récompense du courage qu'il y avait
déployé, le grand maître l'avait nommé
badli de Sainte-Euphémie, en Calabre, quand
les chevaliers erraient encore sans demeure
assurée. Ce fut dans son bailliage qu'on lui
apporta la nouvelle de son élection.
On lisait sur le tombeau de Pierre du
Pont :
D. 0. M.
Frater Petrinus A Ponte,
vir pius,S()lidiquejudiiii, ab nmnifaslusemolus,
ex Div;c Euphcuiiœ bajulivaiu in magislerium
(1) Il cxis'.e un pnëisie intitulé: V Ue-Adamua ,
conqiosépar un jésuite; cet ouvrage est assez rare.
(2) Aussi appelé Pierrin, Pétrin, et de Ponl.
833 M\L DICTIONNAIRE
cvocalus, prxrcpla per C;cs, Caroliim V Tiir.a-
ruiii classe, caploipn; et iliivplo Tiiiielo piius-
quaiii Irireines, ipias ille sulisMio iniscral, re-
diisseiil, ilimi Imjus caslii uninilioiii iiileiulil,
niorosi|uc et res oiilinis, cl iiiilili;e sux ad vclc-
icin iioniiam ievoc;il, niorle prxvenliis, lo'.iiis
sodaliialis iiiœrore, de viUi niagis exirc qiiam
cjki visiis, (piiiilo dociiiio posl adcpuim ina-
gislralimi iiiciise, iiiigiavit ad Xiiiu : <l liic
viator sopcliri voliiil. Décima octava iioveiiiliiis
H 11 xxw. Vi\il aiiiios scpUiagOiila.
Tiailiteiioii.
A Dieu, très bon cl irès-grand.
Ficre PiciTc Du Puni,
homme pieux, el d'un jugcinenl éclaire, ennemi
de tout faste, appelé a» magislère du hailli.igc
de Sainle-Euphémie, pendant que Charles Quinl
s'emparail de la llmie des Turcs, pienail Tuids el
la livrait au pillage, avant le reloiii- des galères auxi-
liaires qu'il avait cnvoyéci à ce pi'iiicc; tandis qu'il
s'appliquait à fortifier ce château, et qu'il rappelait
aux aïKieimes régies les mœurs et la discipline de
son ordre el de ses chevaliers, prévenu par la mort,
au regret de tous ses frères, il send)la moins être
ariaché à la vie qu'en sortir. Q'.iinze mois après
son élév;iliou au magistère, il alla à Dieu, el, après
son voyaiie terrestre, il voulut être enseveli iii, le
18 novembre 1535. 11 a vécu soixante-dix ans.
Armes : d'argent, à un double sautoir do
gueules.
M.\L
836
Didier de Saint-Jaille, qunrnnle-quntrième
grand maître, ù Malte. — 133o-l5;5G.
Didier de Siiinl-Jaille, grand prieur de
Toulouse, n'était encore (jue liailli do .Ma-
iiosque, lor3(|u*il lit éclater une valeur peu
coiiinume au siég(! de lîliodi'S, en dél'ei (iant
avecnie-Adani les débris du bastion d'Es-
paj^ne. Son e\|iéri(Mici', sa prudence coii-
sominée, le firent juycr digne de protéger
l'ordre contre b'S attaques des Turcs, que
l'tni avait lieu de redouter, et il siucéda à
Pierre du Pont le 22 novcndire 1,>J5.
.\rrèlé par uuc. j^fave maladie à Montpel-
lier, où il avait été apiielé, le grand ii\aître
y mourut le 26 septeiubre I53(J, n'a.vant eu
jiour ainsi dire que le titre de chef su|iiiMne.
Durant les huit mois de son magistère, le
iieuteiianl Jacques de Pcllnipiin agi'andit les
fossés du cliJiteau Saint-Ange, le lla'Kiua de
bastions, et y mit les armes des Ircjis pre-
miers ciiefs de l'Hôidlal depuis que .Malle en
était devenue la résidence.
On rapporte que, sous Didier de Saint-
Jaille.Jacquesde Bourbon, bailli de la Morée,
et nommé prieur de Fiance, envoya à l'ordre,
comme joyau de réce|)lion, tous les portraits
des grands maîtres lepréseiilés au naturel
sur une tapisserie rehaussée de soie.
Ou n'a point trouvé l'éiiilaphe de Didier
de Sainl-Jaille (1;, enseveli au grand prieuré
(I) Desidcrio di Snncta Jnlla, a)ipflé aussi Tolon.
de Saint-Gilles, (pioi(ju'on ait écrit qu'il fut
inhumé da'is l'i-glise de Saint-Jean, à Mont-
jielliei-, (jui n'existe plus depuis longtemps.
Armes : d'azur au cygne d'argent.
Jean d'Oinédès, quarante-cinquième grand
maître, à Malte. — 133C-ioo3.
Dès que la mort de Didier de Saint-Jailie
eut été connue h Malle, plusieurs concur-
rents se |nésentèrent pour le remplacer ;
parmi eux se distinguaient surtout le bailli
de Laiigo et le prieur de Pi»e, renommés
par leur vertu, leur courage et une longue
vie écouh'e sans reiiroilie. Toutefois une
cabale puissante s'était formée dès longtemps
parmi les chevaliers soumis à l'Ivspagne, et,
le iO octobre, ils obtinrent l'élection de Joaii
d'Omédès (l), bailli de Capse ; l'assemblée
en fui consternée.
On regrette qu'une éfiitaphe mensongère
ait en (juekiue sorte voulu, trompi-r la [los-
térité sui- le compte d'un grand maître dont
la mémoire était jieu digiu' de ménagements.
\uici la traducliou de cette inseriiitioii :
Frère Jean d'Oméués,
appelé du bailliage de Capse au niagislcre de la
milice de Jérusalem , gouverna en cette dignité
dix-sepl ans, avec tant de bonheur et de gloire
qu'il a laissé une foule de regrets ; car la nature
et l'expérience en avaient fait un hunune très-
prudent, remarquable par sa niagiianiniité son af-
fabilité, sa charité et sa clémence. Les yeux tou-
jours ouverts pour maintenir la Inuiquillité de son
ordie el la hberié de ses sujets. Il éleva les forts de
Saiiji-.\nt;e, de Sainl-Elme, de Sainl-.Micliel, et au-
tres boulevards contre la puissuiee des Turcs, il a
vécu quatre-vingts ans. 11 est mort le G scpicmbre
1;)55. Fr rc Clirisiophe d'Acugna, commandeur de
la vraie croix , a eu soin d'en conserver le pieux
souvenir.
Telle lie l'éiïtinplic
Fraler Joannes de Oinedes,
e bajulivatu Capsii in magistcrinin militix lliero-
scdyniilaiix vocatiis, in eo dccein el septem an-
nos tam bcne el prxclare se gcssii, ul viia de-
funcius sui desideriiun apud mullos rcliqticril.
Fuilenim vir nalura et iisu prudeiitissiinus,
allaliililate, charitate, el clemencia con^iiicuiis.
In ordiids iraiiquiltiiaie et subdiloruin liiicrlaie
luenda vigilaniissinius. Arces Sancli Angcli,
llelmi, cl Michaelis, ac alla piopngnacula con-
tra Tiircariim impetum exlruxit. Vixil anitos
ocluogcnla. Obiil die vi septembris il n lui.
Armes : de gueules îi trois tours d'argent,
pai ti d'or au pin de siiiople.
Claude de la Sangle, qaaranle-si.rii'me grand
maître, à Malte. — loo^l-liia?
Claude de La Sangle (2), né en France vers
(1) Ou Jehan d'IIoméd.s.
(-i) Aussi appelé l.a ijcnylo.
857
MAL
D'EriGRAPJllE
MAL
85»
l?t94, fut eiigigé de boiîiio heure dans l'ordre
où sa juiideuce, sa vakiii- et sa piété lui
ouvrirenl bifilùt lechouiin dus piciiiiùrosdi-
giiité:5. Déjii élevé àIacl)argodeb;ulli, à l'es-
})édilion d'Africa, il y couiuiaiidait le cor[is
auxiliaire des lios|)ilnliers, et l'un [)Oul dire
que le succès lui lui dû en grande iiarlio.
Aussi désintéressé que son [irédécesseur le
fut fieu, ce gi'and iuailre,qui avait élevé tant
de Ibiiilicalions, enrichi le trésui', armé trois
galères de sus deniers, laissa a l'orilro toute
sa l'ortune évaluée à soixante mille écus.
Les (-hevaliers recoimaissants eiivoyèrent à
niadeinoiselle de Slontchanar, nièce du dé-
funt, une somme de douze mille écus pour
contribuer à sa dot, et tirent élever à leur
illustre chef une chapelle dans le château
Saint-Ange.
On a remarqué que Claude de la Sangle
porta le premier le bonnet de velours rond.
Auparavant, les grands nsaîlres avait la toque
antique à trois pointes, avec le repli sem-
blable à celui des bonnets des prèlres.
On lisait sur la tomoe de La Sangle une
épitaphe tloiit voici la traduction :
A i)ieii, Ués-boii et lics-granil.
Frère Clamledela Sangle,
honnno d'un esprit franc elniodcslc, ajirès la con-
qiièie dWfrica, où il comniaiulail les galcres et
tandis qu'à sou retour, noninu; giaiid hospitalier,
il était à Rome en ainljassaile, il lut appelé au ma-
gistère de l'ordre, rélablil les mœurs par son exem-
pte et par ses lois. Supérieiu- à tous les orages, fon-
dateur il'uii nouveau port appelé de son nom, ménager
pour lui-iiièuie, après avoir renipli. le trésor publie,
à la soixante-troisième année do sou âge, coniiiie il
visitait la cité vieille, saisi d'une défaillance mor-
telle, il expira soudainement, mais avec piété et
constance, le 15 septembre 1337. Il siéga grand
wr.itre trois ans onze mois sept jours.
Frèie Charles d'Augest, sénéchal, et Clnislophe
de .Monlgauldrit, économe, eu souvenir d'un maiire
qui les aimait, lui ont rendu ce pieux devoir.
Texlc lie r'niscrijilion.
D. 0. M.
Frater Chuuiius de la Sangle,
vir animolihero, modeslo(|ue, postexpugnalara,
co triremium duce, Apbricam; dum Romœ se-
cundo Icgalum, liospilnlarius agcrel, ad niagis-
Iratum hospitalis inde vocatus, mores cxeraplo,
legibustiuecouiponens, procellis lejupormn supe-
rior ; arcem novamque Sangleam condeus, sihi
parcus, maguis opibus a;rarlo congestis, sexa-
gesimo tertio .X'ialis anno, cum veterem urbem
iuviseret, ibi laetali deliipiio correptus, festinan-
ler, ut c;etcra, sed pie et conslauter, obiil xvkal.
septembris, m d lvu. sedit aunos très, inciises
undccim, dies sepleio.
Frater Carolus de Angcst senescballus, et Chris-
lopliorus de Moulugauldril xcononuis, propensi
crga se domini meniores, supreinum hoc pieia-
lis ol'iiciuni cnravcrc.
- Les entrailles de La Sangle fin-ent dépo-
sées au couvent de Sainte-Marie de Jésus,
avec celte insci'iiition :
D. 0. M.
Milili.e quondam I{hodi;e intestiiia magistri
Alagnauimi C.laudi marmore teeta vides.
Intima nienlis craul venerando uomine Jesu
Plena viio : bis aris mortuus exta deilil.
Trddiiclioit.
Passant, tu vois sons ce marbre les entrailles de
celui qui lut maitre de la milice de Ubodes, du nia-
gnanime Claude; son cœiu- était plein de vénération
pour le saint nom de Jésus. Cet autel lui a été élevé
après sa mort.
Armes : d'or, à une croix Saint-André de
sable, chargée de cinq coquilles d'argent :
Jean de La Valette, quarante -septième grand
maître, à Malte. — 1557-1568.
Jean de La Valette-Parisot (1), de la langue
de Provence, né en 14!)i (ou liUo), d'une
illustre faujille du Queixy, avait pris l'habit
des Hos|iitaliers à \'i)^e de vingt ans.
Le coi'ps de La Valette fut d'abord déposé
dans l'église de la chapelle du château Saint-
Ange , et, le 2o août, son successeur, suivi
des chevaliers et de tout le peuple, le lit
transporter avec le plus grand apparat sur la
galère Cupitane, richement pavoisée, et re-
morquée par deux autres, également cou-
vertes de drap noir, dans la cité 'Valette,
ainsi qu'il en avait témoigné le désir. Il y
fut enterré dans une chapelle qu'il avait fon-
dée et dédiée à Notre-Dame de la Victoire.
Les Hospitaliers furent inconsolables de la
perle de Jean de La Valette-Parisot, un des
plus illustres si'antls maîtres que l'ordre ait
olfert à l'admiration de la postérité. Doué
des plus hantes qualités, elles brillaient en-
core davantage nu sein du danger. Habile à
prévoir, prompt à se résoudre, il était aussi
hardi i\ entreprendre qu'à exécuter. Ménager
du sang des soldais, il avait soin de s'entou-
rer de conseils avant de le hasarder; aussi
était-il aimé comme un pèi'e de tous les
guerriers qui lui donnaient ce nom. Le célè-
bre doge de Gênes, André Doriat, portait une
vénération extrême à La Valette, et souvent,
à sa ])rière, il relâcha des jH-isonniers fran-
çais. A lant d'avantages le grand maître joi-
gnait un air ouvert, des manières chevale-
resques, et sa gi'nérosité surpassait sa for-
tune, il avaitia réputation du premier hoiume
de guerre de son siècle, et du plus pieux de
tous les chevaliers. On rapj)Orte(]ue, voulant
reconnaître les services rendus à l'ordre en
ISCo ])ar les familles de Rhodes, il ordonna
que 1 éfiée et le chapeau qu'il avait poriés
durant le siège, fussent déposés dans l'église
de liorgo, la première que les Grecs eurent
dans l'île de Malte.
(l)Ou de Valclle, Valetta.
839 MAL
Cette fois, l'épitaphe tracée sur une tombe
ne pouvait tMre ([u'au- dessous de celui
qu'elle célébrait.
Ou lisait sur le mausolée de Jean de La
Valotto ré|iita|ilie dout voici la traduction ;
A Dieu, Irès-boa et irès-graïui,
et à la mcnioire éternelle de irès-illusirc frère Jean
de la Valcile, Français, qui, après une foule de clio-
ses mèDiorablcs el diverses, faites avec courage et
avec succès, lanl près de Tripoli en AIriiiite, et dans
loule la Nuniidie, que par toute la Grèce sur luer et
sur terre ; par l'unanime consentement de l'ordre
entier élu maître et tlief, accrut tellenicnl la haute
opinion que dès loiiylenips on avait conçue de lui,
que l'oD de Notre-Seigueur 156a, (juand les princes
cliréticns hésitaient et temporisaient, il délivra Malle,
assiégée par Soliman; sauva la vieille cité el les
châteaux ; chassa les Turcs de toute l'ilo ; purgea
les deux mers des piiales : et construisit, avec une
incroyable célérité el un art adniirahle, la nouvelle
cité La Valette, boulevard assuré contre les enne-
mis de notre foi, et nioiiumeni édcrnel du nom de La
Valette et du nom français. Il est mort le 21 août
l.j(j8, le même jour qu'il était entré au magistère
de l'ordre, onze années auparavant.
Terrible aux ennemis, el cher aux siens, il mé-
ritait une aussi longue vie. Le souvenir si grand
d'un si grand homme, et un si puissant aiguillon de
courage pour les soldats de Jérusalem , étaient
comme enfouis dans la terre : frère Louis de Mail-
hie-Sacqueuville, et frère Jean de Soubiran-Arifal,
ont élevé ce monument pour les melire au plus
grand jour, l'an de Notrc-Seigneur IGll.
Il a vécu soixante - treize ans, six mois, dix-sept
jours.
Texte de l'épitaphe de la Vuleite.
D. 0. M.
El niemoriaî ;elern;e viri illustrissimi fratris
Joannis de Valelta Franci, qui, postmulta, va-
riaque, lum apud Tripolim in AlVica, tétanique
rsumidiam, tum vero per luiivcrsaiu fir;eeiani,
terra, marique, strcnuc ac prospère gesta ;
summo lotius ordinis consensu magisler, ac
pra:fcclus eleclus, jamprideni de se conceplam
opinionem sic adauxil, ut anno Domiiii m d i.xv,
cunetanlihusClirisliaijJs pi'inei|)ibus, Melilaiu a
Solimani obsidione lilieraverit : veteremurbeni,
caslra(iuc seivaverit, Tiircosde universa insula
fugaveril, ulrumque mare piralis repurgaveril,
el neapolim Valeltam tutuni adversus nosirx
lidei ininil(()s pro|iugnacnbiui, atipie :ulernum
Valelta: Fi'anci(|uenoniinisnionumeulnm,sumuia
celeritate, atque mirabili ariilicio, conslruxe-
ril. Oliiit XXI die augiisl. h d lwiii. Fa ipso die
qno nndecim anie annos magistcrium ordinis
inicral.
Iloslibus terribilis, et suis cliarus, unde non
iuimerlln arums. T;iiil;iiii laiili viri nu-moiiam,
lantumque llierosidyniitani mllili virlulis Mimu-
DICTlOiNNAlUE MAL SiO
lum pries humi jaceutes; fraler Ludovicus de
Maillac-Sacquenville, et fraier Joan. de Soiibi-
raii-Aiif:il iji eminenliorem banc lucem erexerc.
Domiiii aniio m u xci. Vixil annos lxxiii, mcn-
ses VI dies xvii.
Ou traça aussi sur sa tombe les vers sui-
vants; ils furent composés )iar le l'rère
Oliviei'Starqui'i, clicvalieranj^lais, iiculenai;!
du Turcopulicr et depuis bailli d'Aquila.
Ille Asiie Libyxque pavor, tulclaque quondam
Europrc, cdomilis sacra per arma Gelis,
Primus in bac aima, quam coniHdit, urbc sepuUus
Valetta, ;eterno dignus honore jacet.
Traduction.
Ici repose celui qui fut la terreur de l'Asie el de
l'Afrique, et le protecteur de l'Europe, quand ses
armes sacrées lerrassèrenl les barbares. Le pre-
mier enseveli dans celte ville qu'il a fondée, ici re-
pose Valette, digne d'une gloire èiernellc.
Armes : de gueules au gerfaut d'argent et
au lion d'or.
Pierre de Monte, (jaaranlc-huitième grand
maître, à Malte. — lo68-lo"2.
Dès (p.i'on put prévoir la On procliaiue de
Jean de La Valette, une cabale s'était formée,
ayant à sa lùte deux grands-croix de l'ordre,
qui , n'espérant point la dignité suprême
])0ur eux-mêmes, voulaient du moins s'at-
tacher par la reconnaissance celui auquel ils
la feraient obtenir. Leur choix so fixa sur
Pierre de Monte (1), prieur de Capoue, dont
le véritable nom était (iuidalotti ; mais il l'a-
vait changé, pour jjlaire .'i Juleslll, de la uîai-
son de jMonte, et son grand-oncle maternel.
11 était aussi recommaiidable d'ailleurs par
sa valeur t|ue par sa naissance.
Dès 1370 il songea sérieusement à exécu-
ter une entreprise qu'il avait h cœur depuis
son avènement au pouvoir. C'était la transla-
tion du couvent dans la cité N'aielle; elle eut
lieu le 18 mars 1571, avec la plus grande ma
gniflcence; toutefois ce ne fut pas sans ob-
jection de la part des chevaliers, car la nou-
velle ville était si peu avancée encure, que le
jialais du grand maître, élevé en bois recou-
vert do maçonnerie, n'avait qu'une salle et
deux chambres.
A la mort de Pierre de Monte se termina
ce siècle d'héroïsme et do grandi'ur, de re-
vers et de gloire, connueiicé en 1V7G, alors
(juc d'Aubusson était appelé à la dignité su-
jiréme.
On lisait sur le tombeau do Pierre do
Monte :
D. 0. M.
Fratri Pctro de Mmite, Julli 111 pont. max. ex
germano filio, in lUindlo cxcidio strcnuc scr-
valo, rursus in Sengleiepeninsula'anno m d lw.
A. Tuicis ol)sessa; defeiisiiMie, admirato prccla-
(!) DeMonleou du Moni.
m MAL DEPIGRAPHIE.
rissimo, ac gubernalori; Capuœ priori, primo-
que in Valettana civilale incolâe.'Hicrosolymi-
tanaî militix in summo magislratu niagni Va-
iettse digno successori, niajoraque longe nierito
quara ailepto, qui siii magistralus anno lertio,
inense quarto, die sexto, obdorinivit in Domino
\xvi Januar. m d lxxii.
Traduction,
A Dieu, très-bon et très-grand.
Frère Pierre de Monte , fils du frère du souverain
pontife Jules III, sauve par son courage de la ruine de
Rhodes; depuis il fit de nouveau admirer sa valeur dans
la défense de la presqu'île de la Sangle, assiégée par
les Turcs en 1565 ; gouverneur illustre, prieur de Ca-
poue,,et premier et digne successeur du grand La Va-
lette dans la suprême magistrature de la milice de
Jérusalem, depuis qu'elle habita la cité la Valette; et
moins chargé d'honneurs qu'il n'en a mérités, après
trois ans, quatre mois, six jours de magistère, il
s'endormit dans le Seigneur le 26 janvier 1572.
Frère Raymond Forzunius, bailli de Né-
grepont, le premier qui dans cette ville eût
été gratifié par lui d'un gouvernement, con-
servant là juste mémoire- de la faveur du
grand maître, avait élevé ce monument à
son bienfaiteur.
Armes : d'azur à deux couronnes ou bran-
ches d'olivier d'or et une bande d'or chargée
MAL
842
de trois rochers de gueules.
Jean de la Cassière, quarante-neuvième grand
maître, à Malte. — 1572-1581.
Jean l'Évoque de la Cassière , né en 1503,
était chef de la langue d'Auvergne et grand
maréchal de l'ordre, quand il fut élu, le
2? janvier 1572.
Le corps de Jean de La Cassière fut d'a-
bord porté avec pompe dans l'église de Saint-
Louis des Français, o\x son cœur demeura de-
puis. Le célèbre Antoine Muret y prononça
son oraison funèbre, en présence de seize
cardinaux et des ambassadeurs de France et
de Pologne. 11 lui composa cette épitaphe par
ordre du pape :
D. 0. M.
FratriJoanni Episcopio, magno mililise Hiero-
solymitanœ magistro, viro fortissimo, religio-
sissimo, splendidissimo, cujus, ut igné aurum sic '
caluroniis spectata et probata integritas etiam
magis eniluit, sacra sodalitas militum Hiero-
solymitanorum patri ac principi optimo niœrens
posuit.Vixitann. Lxxvin. Obiit Romse xii kalend.
Januarii, m d lxxxi.
Traduction.
A Dieu, très-bon et très-grand.
AFrèreJean L'Evèque, grand maître de la milice de
Jérusalem, homme très-courageux, irés-pieux, irès-
magnifique, dont l'intégrité, mise au grand jour et
éprouvée par la calomnie comme l'or par le feu, brilla
d'un nouvel éclat.. . Al'excellent prince de la patrie, la
sainte famille des soldats de Jérusalem, touchée de
regrets, a élevé ce monument. Il a vécu soixante-dix-
huii ans. Il est mort à Rome le 21 décembre 1581.
DicTioNN. d'Epigiwphie. \.
Cotte inscription, en majuscules romaines
de la plus belle forme, et qui conservent en-
core des traces d'une dorure antique, se
trouve sur une table de marbre noir placée
dans le mur d'un pilier du cloître, à une
assez grande hauteur; au bas est un.écusson
écartelé de lion grimpant et d'une croix. Il y
a tout lieu de croire que la sépulture de La
Cassière était prituitivement dans l'église
même, et qu'elle aura été transportée dans le
cloître voisin, construit de 1580 à 1600, à
l'époque où notre église nationale a été en-
tièrement revêtue à l'intérieur et décorée des
marbres les plus riches, c'est-à-dire de 1740
à 1750. Ces renseignements nous sont trans-
mis |iar M.Tabbé de La Croix, clerc consis-
torial de France, chanoine honoraire du cha-
pitre métropolitain de Besançon, adminis-
trateur des pieux et royaux établissements
français à Rome.
Le corps du grand maître fut ensuite
transporté à Malte et enfermé dans un tom-
beau de marbre, sur lequel on grava cette
inscription en latin :
Fratri Joanni Levesquc de la Cassière,
Hierosolymitani hospitalis magno magistro, viro
religiosissimo, optimo, beneficentissimo, cui ad
fasligium principatus egregia multa adversus
fidei hostes édita facinora aditum stravere.
Quorum gloriam postquam princeps est renun-
cialus, admirabili in regendo prudentiœ, ji>-
sliciae et integritalis laude cumulavit. Ilumil-
limam civitatem Valeitara majori teraplo con-
venluali exlructo, donatoque xenodochio, prœ-
toiro, ei magnificenlissimis œdibus, pro sua suo-
rumque commoditate fabricatis, condecoravit.
Demum ob civiles seditiones sedandas a Grego-
rio XllI Romam se flagitante, accitus, summoque
honore habiius, et innocens declaratus, ibidem
incredibili omnium bonorum mœrore deccssit
XII kal. Jan. MDLxxxi. Cadaver, Roma trans-
vectum, hoc in monumento, quod vivens sibi
cœterisque construxerat, conditum est, procu-
rante magno conservatore F. Raymundo Tor-
tuino, qui munere receptoris, et postea conser-
vatoris conventualis eidem magistro magno in-
; servierat.
* Traduction.
A frère Jean L'Évèque de la Cassière,
Grand maître de la milice de Jérusalem, homme très-
religieux, très-bon, très-bienfaisant, qui se fraya un
chemin au faîte du pouvoir par une foule de belles ac-
tions contre les ennemis de notre foi, à la gloire des
quelles il mit le comble, quand il fut proclamé prince,
par une admirable prudence dans son gouvernement,
par sa justice et son intégrité. Il décora la cité la
Valette, encore humble et pauvre, d'une plus grande
église conventuelle , d'un hôpital élevé h ses frais,
d'unpalais de justice, et de magnifiques édifices pour
sa commodité et celle des frères. Enfin, pour apai-
ser des séditions civiles, appelé à Rome, d'après ses
instances, par Grégoire XIU, reçu avec les plus
27
843 MAL
grands honneurs, «;t dûclaié iiinocenl, il iiioimii
dans celle ville, laissaiil dincioyaliles regrels à lous
les gens de bien, le 21 détembrc 1581. Son corps,
trans|>orlé de Rome, fni déposé dans ce nionunicnl,
qu'il avait élevé pendant sa vie poui lui-même et
pour les autres grands maîtres, par les soins de Ray-
mond Torluni, qui avaii servi le même grand inaitre
en qualité de receveur et ensuite de conservateur
convcnluel.
Armes : d'ariieiii au lion de gueules :
lluauesde Vcrdnle, cinquanl Urne grand maître,
à Malle. - 1581-1590.
Le 12 janvier 1582 lut nommé grand
maîlre Hugues de Loubens Verdale , issu
d'une ancienne maison de Languedoc au
diocèse de Lavaur.
Le tombeau de Hugues^ do Verdale ollrnit
celle épilaphe :
I). 0. M.
lUuslrissimo Domino fratri Hugoni de Loubens
Verdalae cardinal! amplissinio Hierosolymila-
naeque niililise, cui annos trcdecim, menses
très, dies vero vigiiiii et niiuici honorifice prœ-
fuit, dignissimo niagno niagisiro, principi in-
viclissimo, prudentissimo, barbaris hostibus
treraebundo, catholicae religionis sludiosissimo,
in adversis forti, in prosperis eircumspccto, mo-
derato, provido, sexagesimo quarto a;talis suœ
anno viia f'unclo, univers» n ligio moerens boc
suprcmum pielatis ofliciuni ultro libensque red-
didit. Obiit w. non. uiaii, an. Dom. m d xcv.
Trndnclion,
A Dieu, ires-bon et très-grand.
Et à très-illustre seigneur frère Hugues de Louoens-
Verdale, éminenl cardinal, et grand maître de la milice
de Jérusalem, à laquelle il commanda avec honneur
treize ans, trois mois, vingt-un jours. Prince invincible
et irès-prudcnl, ennemi redoutable des barbares, zélé
défenseur de la religion catholique, courageux dans
l'adversité : dans la prospérité circonspect, modeste,
prévoyant. Il est sorti de la vie dans la soixante-
(luatrième armée de sou âge. Tous les chevaliers, en
deuil, lui ont rendu d'eux-mêmes et avec empresse-
naent ce dernier devoir de la piété. Il est mort le
4 mai 1595.
Armes : de gueule au loup rampant d'or.
Martin Garces, cinquante - unième ijrand
maître, à Malte. — lo'Jo-lGOl.
A la mon do Verdale, la bi ii^ue des Espa-
gnols l'euiporlaul eiilin, ils réussirent à pla
cer sur le Irùiie un tlievalier du leur nalioii.
Martin Garces fl], d(! la langue d'Aragon,
(juitla le lilre (Je ciulleiain d'iùnpostc pour
celui di- grand maître, le 8 juin 1595 (2), et
le calme lui au.ssilôt rélabli.
(W Ou Gar/.ez.
Ci) L'An lie l'i i;/it'r les diiles place, l'clcctinn d.
GiH'cès le 7 li'\rii'r l.'i'.Mi; niais connuent expliquci
un inh-negne de huit mois? iNaberat dit le 8 j.iu-
viei I.'>!l5, f' qui l'^i une l'auii' d'iiiiiucs^inn, i .n ,
d'apréi) le calcul d .Naberui lui-mOuic, il laui llir l<<
DICTIONNAIRE MAL 844
On lisait en latin ^ur le tombeau de ce
grand maître :
D. 0. .\L
Kratri .M.irtino Garzes, sacra buspit. IIicrus:d.
ri'pub. domi lorisque pa( is et belli arlibus
aplis sexcnnîo féliciter gesta inclyto, vu id.
febr. H D Cl. a'tat. lxxm, vila fuiicto. Fr. Vin
centius Fardella po>.
Traduction.
A Dieu, très bon et irés-giand,
Età rilluslie frère Martin Garces, (|ui a gouverne avec
autant delioiibeur que de gloire, pendaiil six années,
la républuiue sacrée de l'bopital de Jérusalem, mainte-
nue dans sa prospérité au dedans et au dehors, tant du-
rant la paix que durant la guerre. Il mourut le 6 des ides
de février, l'an ItiOl, à l'àgc de soixante-quinze ans.
Frère Vincent Fardella a donné cet asile à ses cendres.
Armes : d'azur, h un cygae d'argent, au
chef de trois étoiles d'or.
Alofde Wignacourt, cinquante-deuxième grand
maître, à Malte. — 1601-1622.
Alof (1) de Wignacourt, né en 15W, d'une
illustre maison des Pays-Bas lixée en Picardie,
avait à peine dix-sept ans, quand, au bruit
d'une ex[K;dilion projetée par Soliman, il.
était accouru à Malle coiume simple volon-
taire en loGo. 11 y prit l'iiabit de chevalier, et
se fil tellement disliuiiuer [lar sa prudence et
son courage, que, quatre années après sa ré-
ception, on le nomma lieutenant ou gouver-
neur de la cité Valette. Passant par tous les
honneurs de l'ordre, il devint graml-croix,
grand-hospitalier, et, à la mort de Garces,
sans brigue, sans cabale, n'ayant que son
mérite pour apjtui, il l'ut élevé à la dignité
souveraine.
Libre des soins de la guerre, Wignacourt
utilisa la paix, occupant toutes les mains oi-
sives à creuser un magnili([ue aqueduc, tjui,
de la cité Noiable, conduisait une source
d'eau abondante et pure sur la place du pa-
lais des grands maîtres. Ainsi jadis on vil
les soldats de César embellir les Gaules
(ju'ils avaient conquises (2).
On grava sur le tombeau du digne grand
maître l'inscription latine dont voici la tra-
duction :
A Dieu, très-bon et irès-grand.
La France mit aiijour le noble frère Alofde Wigna-
court : son zèle à défendre la foi, son attachement:') l.t
sainte milice de Jérusalem, sa chaslelé sans tache, sa
eonstanie piété, sa religion infatigable ;i remplir lous
ses pieux devoirs, sa grandeur d'àiiie ennouiie lic toute
8 juin, piusipiil assigne a le llla^J^k'l(• une dniio
de ciiK) ans, huit mois, \ingl-neul jours.
(I) Ou Alopli.
(i) L'inscriplion suivante, placée sur une ponte
loiir, rappelait ce bienfait :
Fratri Àlu|>liio de Wignacourt,
inaKiin niiighlro
Viillot^ini iiiliriii cl .irreiii
lliilcissiiiiis ;iijiiis \i\iii'.iiili
icleriia skius.
m
MAL
DEPIGRAPIIIE.
MAL
sm
injustice, sa probilc pure oi ne eonnaiss;int aiituiie
fraude, et le conseil icnioin de ses vertus, le firent
nommer grand maître de l'hôpital de Saint-Jean de
Jérusalem el chef de la sainte milice. L'honneur et
le privilège du pavillon conservé par sa prudence
au milieu d'une flotte royale, le gouvernement du
saint sépulcre acquis à lui et à ses successeurs, lui
ont assuré l'éternel souvenir de tout son ordre. Par
ses armes, toujours victorieuses, les deux forts de
Lépanie et de Pairas emportés d'un seul choc et
pillés; Mahumelte (i) ravagée; Casteltornèse pris;
les innombrables navires des barbares repoussés;
enfin les invasions de ses flottes, l'on rendu formi-
dable à tout l'Orient. Par sa magnificence, Malte,
ceinte de tours, Valette, revêtue de fortifications,
les peuples, altérés sur la terre et sur la mer,
abondamment abreuvés à des fontaines d'eau inta-
rissables, lui ont acquis l'amour de tout l'Occident.
Les rois infidèles le sont venus voir en amis (2);
tous les princes chrétiens, honneur extraordinaire !
ont cultivé son amitié par leurs ambassadeurs.
L'empereur Ferdinand, n'écoutant que la recom-
mandation de ses talents, l'honora par un décret,
aux acclamations de l'univers chrétien, du titre
solennel de prince. Mais hélas! ce délice des rois,
cette splendeur des chevaliers, h terreur des bar-
bares, le tabernacle des vertus, il suffit d'une seule
gouiié d'eau, de cette eau qu'il uvait procurée à
Malte avec tant d'abondance, pour causer la mort
à celui que l'on pleurera éternellement... Songe
trompeur!
Mais,' après soixante années passées avec la plus
grande piété sous l'humble joug de la croix ; après
plus devingl-un ans consumés laborieusement à éten-
dre sur terre el sur mer la vénération delà croix
dans la suprême magistrature, le jour même de la
fête de l'Exaltation de la croix, il fut appelé aux
éternels honneurs promis par cette même croix, et
aux récompenses célestes, par le magnifique rému-
nérateur des zélés serviteurs de la croix, l'an de
grâce 1022, de son âge le soixante-quinzième.
Il vivra dans la mémoire de la postérité, dans les
annales des rois, dans la dignité de ses successeurs
qu'il a augmentée, dans celte cité Valette qu'il a
ornée de superbes édifices, et dans son zèle à pro-
pager par toute la terre le nom et l'honneur de la
sainte croix de Jérusalem.
Texte de répilaphe.
D. 0. M.
F. Alopliium de Wignacourt Francia nobilem
genuit. Tuenda; fidei studium, sacrai Hieroso-
lymiianee milili% devoiio, illibata casiilas, pietas
in Deum perpétua nullis in sacris defatigata re-
ligio, magnanimitas injnriarum condonatrix,
innocens dolique ignara probitas, reliqnusque
(\) Africa.
(2) En 1016, Faranlin, prince des Drnses, et en
1620, Ottoman, religieux dominicain, qui se pré-
tendait fils du siiilan .\chnirl, vinrent à Malle
implorer la protection de Wignacourt.
virtulum scnaliis, mai^niini liospiialis S. Joannis
Hierosolyinitani magistrnm miliii;eqne princi-
pem dixernni. lllius prudentiam conservata
vexilli in regia classe prœrogativa, sanctissimi
sepulcri prsfectura sibi posterisque adseniila,
in memoria tolius ordinis posuere sempiterna.
lllius arniis semper victricibus gemina Lepanli
elPatrassi castella uno impetu expugnata, di-
repta Mehcnielta, depopulaUc Torncsii arecs,
capta sine numéro barbarorum navigia, repulsae
classium incursiones, loti orienti suasere for-
midandum. lllius munificenlia cincla turribus
Melita, Valleila munita propugnaculis, sitientes
terra marique populi perennibus aqua; fonlibus
potati, occidenii reddidere charissimum. Invisere
benevoli reges, infidèles coluere, in legatis ho-
nore insolito omnes christiani principes. Impe-
rator Ferdinandus, suffragantihus meritis, suc-
claminle orbe christiano universo, tilulo sere-
nissinii principis augendura decrevit. Sed heu!
regum delicias, equilum splendorem, terrorem
barbarorum, virtulum domiciliuro, aqu» demum
guttula de medio sustulit, iisdem aqu» latici-
bus, quos per Melitam large effudit vice la-
crymarum, perenniter lugendum. Falleris!
Al posl annos sexaginta sub humili crucis jugo
religiosissime transactos 1res supra viginti, cru-
cis honoribus terra marique propagalis, in su-
premo magislralu laboriosissime consnmptos,
ipso die sanctœ crucis Esallalioni sacro, ad
œternos cjusdera crucis honores, cl prsemia a
muniflcentissimo crucis studiosorum remune-
ralore evocatus est, anno salutis h d cxxii.
selat. Lxxv.
Vivet in memoria posteroruni, in regiun anna-
libus, in aniplificata successorum dignitaie, in
exornala praeclaris œdiflciis Valetla, in propa-
gato ubique œrario, sacrse crucis Hierosolymi-
tanse nomen et honor.
Le portrait d'Alof ou .\dolphe de Wigna-
court, peint par Michel-Ange de Cnravage,
existe au musée royal : il t^st représenté
tête nue, armé de pied en cap, tenant le
bâton de commandement à la main, et ac-
compagné d'un page qui jiorte son casque.
Les armes de Wignacourt sont : d'argent
à trois fleurs de lis de gueules au pied nourri,
au lambel de sable.
Louis Mendès de Vasconcellos, cinquante-troi-
sième grand maître, à Mo.'fc— 1622-1623.
Louis Mendès de Vasconcellos (1), cheva-
lier de la langue de Castillc, bailli d'Acre,
Portugais de natioii, fut élu pour succéder
h Wignacourt.
Son tombeau offrait cette épitaphe :
D. 0. M.
Fr. Ludovicus Mendès de Vasconcellos, qui per
singulos pacis bellique gradus ad summum ma-
(Ij Ou Lnys de Men.'.èsConcellos.
847
MAL
MCTIONÎIAIRE
MAL
848
gisicrii culmen virtute iluoc conscenderat, iii
scxlo vix principatus mciisc lalo bonis infaiislo
pncripiuir, cunctis opiatiis, nulli non lacryiua-
tus, hic conditur nonis Marlii, m u cxxin.
Tiadticiion.
A Dieu, lr('s-l)on et très-grand.
Frère Louis Mondes de Vasconcellos, qui, après avni.
passe par tous les grades civils cl niililaiies, était |)nr-
venu, à l'aide de la venu, au fatle élevé du magistère,
à peine au septième mois de son gouvernement, fut
ravi par un sort fatal aux gens de bien, regretté de
tous, et de tous pleuré. Il repose dans ce tombeau.
11 est mort le 7 mars 1623.
Armes : (l"argent h trois fasces vivrées de
gueules.
Antoine de Paule, cinquante-quatrième grand
maître, à 3/a/<e.— 16-2.3-1636.
Antoine de Paiaie, issu d'une ancienne et
illustre maison de Toulouse, était né en
Gascogne vers 155-2.
L'inscription suivante fui placée sur le
tombeau de ce grand maître :
D. 0. M.
Fratri Antonio de Panla, magno militia; Ilicrn-
solymitansB magistro, principi gratissimo, splen-
didissimo, qui oli egregias animi doles vivcns
in omnibus sui amorem , exslinclus desiderium
excitavit. Pacem mirifice coluil, et afilueiiliam.
Ordinis vires, opes addidit, airxil. Ampliori
munira vallo urbem aggrcssus, cum annuni
ageret magisterii decimum quartum, ;ctatis
supra octogesiraum, diuturno cum morbo con-
stanter conflictus, seniper se ipso major, pils-
sime ac religiosissinte quievit in Domino,
seplimo id. Junii, anno sal. m n cxxxvi.
Fratres Henricus de Mcrics-Beaucliaïup, et Dom
Martinus de Redin s. catb. maj. consiliis liel-
licis, Tholosœ et Navarrx priores, et Jos. de
Bernon-Villeneuve basul. Aquilen. cousangui-
iieus, testamentarii executores, opt. bcncfactori
mœrentes h. m. ecc.
Traduction.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Frère .\ntoine de Paule, grand maître de la milice
de Jérusalem, prince affable et magnifique, dont les
belles (]ualités excitèrent l'amour pendant sa vie, et
des regrets universels après sa mort : qui maintint la
paix et l'abondance, étendit et accrut les forces et les
ressources de l'ordre. Comme il s'occupait à entourer
la ville de forlificalions plus redoutables, dans la
quatoi/.iènie année de son magistère, déjà plus
i|u'(n togiinaire, tourmenté sans relàclie d'une longue
maladie, toujours supérieur à lui-même, il se re-
posa pieusement et religieusement dans le Seigneur,
le 10 juin de l'an de grâce l(i3C.
Les frèri.'s Ikiiri de Merles-IJeaiicliamp, ei dmii
Martin de Hédin, conseillers de Sa Majesté Catlioli-
qiir, prieurs de Toulouse et de Navarre, cl Jik' pli d.'
lîernoii-Villeneuve, I)ailli d'Aquila, allié du grand
maitre, exécuteurs testamentaires, à leur bienfaiteur
regretté dont ils pleurent la perte, ont élevé ce mo-
nument.
Aimes : d'azur à une gerbe de blé sur la-
ciuelle est un paon à la queue épanouie d'or,
au chef de gueules chargé de trois étoiles
d'argent.
Jean de Lascarh , cinquante-cinquième grand
maître, à J/a//c. — 1636-1657.
La langue de Provence, si heureusement
féconde en grands maîtres, donna un suc-
cesseur à Antoine de Paule. Ce fut Jean-Paul
do Lascaris-Casiellar , bailli de Maiiosque,
appartenant, |iar la tiaissanccla plus illustre,
aux comtes de Vintimille et aux anciens em-
j)ereurs de Conslanlinople.
Malte fut redevable à Lascaris d'une l)i-
bliothôque jmblique. On régla alors que les
livres appartenant à la succession des che-
valiers ne seraient point vendus comme les
autres objets, mais qu'on les transporterait
dans un local commun.
On lisait sur le tombeau de Lascaris l'ins-
cri|ition latine dont voici la traduction et le
texte :
Traduction.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Ci-gil Frère Jean-Paul de Lascaris-Castellar, grand
maître et prince de Malte, qui, en naissant, reçut sa
noblesse des empereurs et des comtes de Vintimille,
la rendit plitsbrillaMtepaïuiie vie passée dans les con-
seilsetdans les ambassades; sa mort, universellement
pleurée, lui assura rimmorlalilé. Il régna vingt-un
ans, beureux entre les princes ; à l'égard de ses
sujets, père de la patrie, méritant toute la recon-
naissance de la religion par l'établissement d'um?
septième galère fondée sur des rentes annuelles,
l)ar l'institution d'une nouvelle commanderie, par
la construction d'édiliccs de toute espèce; illustre
par toutes ses victoires sur terre et sur mer, ne
s'atlacliant qu'.'i Dieu seul, il mourut le M août,
l'an du Seigneur 1657, de son âge le quatre-vingt-
dix-septième. Ses parents, en pleurs, lui ont élevé
ce monument de leur reconnaissance.
Texte.
D. 0. M
Ilic jacet F. Jo. Paulus de Lascaris-Castellar,
magnus magister, et Melitse princeps. Qui,
nascendo, ab imperatoribus et comitibus Vinti-
miliai aeccpit nobilitatein; vivendo in consiliis
et legaiionibus regum, fecil amplissimam; et
nioriendo iriler omnium lacrymas, reddidil im-
moi'talein. Kegnavit ann. x\i, iiiter principes
fortunalus, crga subditos paler palria.*, erga
roligionem bcne niereiitissimus. Septima irirenii
quant anruiis reddilibus slaliilivil, nova com-
iiK iiila ipiain instituil, aliis al(|iic aliis a'difieiis
qiur ('OUbtruxil, lot noininibus terra marique
victoriis oinniliiis releber, soli Dco semper
aniviis, obiit îlje \iv Augu>ti, aimo l»om. M 1>C
849 MAL
f.vii, a^Lii, sii;e i.wxxvii. Pareilles lioc grati
animi inonumenlum inter lacryraas posuerunt.
Une deuxième inscription, séparée de l'é-
pitaphe, signifiait :
Usera renouvelé comme l'aigle (1).
Armes : d'or à l'aigle à deux télés de sable,
armée et becquée de gueules.
Martin de Redin , cinquante-sixième grand
maître, à J/a/fc — 165T-1GG0.
Martin de Redin (2) était un chevalier
aragonais, prieur de Navarre.
Son épitaphe était ainsi conçue :
U. 0. M.
JEierntu mémorise sacrum m. magislii D.
Marliiii île Redin, iiiagiii Xaverii ob geiius pro-
pinqui, ciijus aille a'ialem prœniaiura virliis
Siculse, deirnie Neapolilan:e classiiim praifeclii-
ram meruit. Adiiluis, ad summum ponii/icem
et Hispaniarum regem legalus pioteclus, exer-
cKus regios apud Cataiaiios et Gallicos, csele-
rosque Hispaiiia; populos, summo cum imperio
rexit. Inde victoriis, meiiiis aique aiinis aucUis,
ex prioie Navarr», aiqiic pro lege Siciliœ,
princeps Meiitse absens eleclus, insnlam pio-
pugnaculis, ac lurritis speculis, urbcs aggeribus,
hordeis, et annona, ac vario belli comilaiu
instruclis, coiistruclisque munivil. Ducis B»l-
lonii exemplum seeuttis, expedilionis Hieroso-
lymitana; principibus Europce sese uliro vel du-
ceni vel comilem obtulit. Summa demiim oninia
summo illo suc magislralu gessilac pro biennii
angustiis slupenda.
Obiit die vi Februarii m dc lx, celât, lxx, imperii m.
Fr. D. Joaniies de Galdiano Armeniie basnlivus,
et senescaiius commendalor; fr. Gilbertus
d'Elbene palalli prœfectus commeiid.; fr. D.
Anlonius Correa raagister equiium comniend. ;
fr. D. Isidorus de Argaiz quœslor palalii, su-
premis tabulis executores dilecli, cum lacrymis
posuere.
Traduction.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Consacré à la mémoire éternelle de Dom .Uarlin de
Redin, allié par sa naissance du grand Xavier, dont la
vertu précoce lui mérita, avant l'âge, le commande-
ment des flottes de Sicile et ensuite de Naples. Sorti
de l'adolescence, et envoyé comme ambassadeur vers
le Souverain Poniife et vers le roi des Espagnes, Il
(1^ Reiwvnbiiur ui mimlii. Ces mots renferment
une frappante allusion à l'aigle qui se trouve dans
les armes du grand maître de Lascaris Caslellar. On
ny verra donc pas une de ces exagérations que
nous blâmons ailleurs dans l'Intérêt de Lascaris, de
Wigiiacourt, cic. ; nous ferions d'ailleurs observer
que de louangeuses épita|)hes ont été consacrées à
quelques princes dont la vie, mile et glorieuse, ne
déinentail pas ces éloges. Une indication simple eut
mieux convenn (|ue de fastueuses iiiscriplioiis; mais
on suivait à leur égard une liabiuule inlroduite par
des niédiociités ambiiienses, et, en adoptant les
formes de la llallerie, alors même (ju'on n'exprimait
que la vérité, on sacrifiait au mauvais goût,
(2) Ou Rhedin, ^
D'EPIGRAPIRE. MAL 850
commanda avec une autorité souveraine les armées
royales dans la Catalogne, dans la Galice, et cbez
les autres peuples de l'Espagne. De là, riche de
victoires, de services, et plein d'années, et de
prieur de Navarre et de vice-roi de Sicile élu prince
de Malle en son absence, il entoura l'île de ramparts
etde tours propres aux signaux, cl munit les villes
de retranchements et de magasins remplis de vivres
etde louie sorte de provisions de guerre. A l'exemple
du magnanime duc de Bouillon, il s'offrit lui-même
aux rois de l'Europe pour une expédition à Jérusalem,
ou comme chef ou comme compagnon. Enfin, toutes
ces grandes choses, il les fit dans sa suprême ma-
gistrature, activité prodigieuse pour la courte durée
de deux ans. Il mourut le 6 février IGOO, dans la
soixante-dixième année de son âge, la troisième de
sou règne.
Frère Jean de Galdiano, bailli d'Arménie et
sénéchal, commandeur; frère Gilbert d'Elbène,
préfet du palais, commandeur ; frère Dom Antoine
Corréa, grand écuyer, commandeur; frère Dom
Isidore de Argaiz, trésorier du palais, choisis pour
exécuteurs testamentaires des dernières volontés du
grand maître, lui ont élevé ce monument au raiHeu
des pleurs.
Ces longues épitaphes, pleines de louanges
souvent peuméritées, sembiaientavoir voulu
usurper la place de l'histoire. Dans les siè-
cles antérieurs, on était plus sobre de pa-
roles : le nom du héros rappelait des faits
immortels. Mais quand le marbre du tom-
beau n'a recouvert qu'un homme vulgaire,
on a jugé nécessaire d'expliquer quels ti-
tres il a pu avoir aux honneurs dont il fut
revêtu.
Armes : d'azur à la croix d'argent ou d'or
bordée de gueules.
Annet de Clermont, cinquante-septième grand
maître, à Malte. — 1660.
Annet de Clermont Chattes-Gessan, bailli
de Lyon, fut élu à l'unanimité grand maître,
au mois de février 1660. Issu de l'illustre
maison de Clermont, il avait été envoyé à
Malte en 1622 par Louis XIII, pour deman-
der à Wignacourt le secours de ses galères
contre les huguenots.
L'épitahe qui se lisait sur le tombeau de
ce grand maître est beaucoup plus longue
que la notice qu'on pourrait lui consacrer.
En voici la traduction.
A Dieu, irès-bon et très-grand.
Ci-gît, trèséminenl frère Annet de Chattes-Gessan,
qui reçut la naissance des comtes de Clermont; des
pontifes, les clefs sacrées et la double tiare, par ses
ancêtres, défenseurs intrépides du siège apostolique
sous CalixtelL U fut le plus grand de sa race, par cela
seul qu'il joignit à la tiare la couronne souveraine,
ayantété créé, avec l'approbation de tous, de bailli de
Lyon grand maître et prince de Malte. Dès long-
temps ses services avaient réclamé cette haute ré-
compense, jamais ses vœux ne s'y étaient attachés.
Ses vertus lui donnèrent leur suffrage : sa piété dans
851 MAL
les ceii\ los divines, sa pnuleiice ilans les choses liu-
luainos, son aniMiililé dans le discoms, sa majeslé
.laiis la .lémarclie, son inlégrité dans la charge de
maréchal, son aiilorilé sur lerre et sur mer; il ne
l'aiuliilionna point Ini-mèmo : il ne fit qu'obéir h ses
amis. Son règne, à peine de (|uatre mois, passera à
la mémoire éternelle. Uien ne fol perdu de sa courte
vie : il en consacra la première! partie à son ordre,
la seconde à son peuple, la troisième à lui-même,
elle tout à IMeii. Il est mort au milieu des larmes
cl des regrets de tous, le 2 juin ICGO, l'an soi\aiile-
Ireiziémede son âge. Frère Claude de Moniagnar de
Larleuillère (I), maréchal, cl frère Jcan-Jacqucb île
Yerdelin, chevalier de l'élection, lui ont élevé ce
monumenlde la recomiaissance.
Telle de Vépiiaphe.
D. 0. M.
Hicjacet emin. fraler .Viinelus de Chattes Ges-
san, qui a comililius Clarimontis orlum accepit,
a pontificibus sacras claves, et liaram utramquc,
per majores in Caiixto II sedis apostolic* acer-
rimos del'ensores. Hoc uno vere majorum om-
nium maximus, quod tiara; supremàm coroiiam
adjunxit, crcatus, nemine discrepante, ex baju-
livo Lugduni m. magister, et Mclita; printeps.
Eum apicem mérita jampridem exegerant. Vola
nuuquam praesumpseranl. Sed virtuies lule-
runt suHraginm : pictas in divinis, prHdeniia in
humanis, suavitas in congressu, majeslas in in-
cessu, marcscalli integrilas , terrse marisque
imperiuin. De suo nibil ipse contulit, nisi quod
aniicis obedivit. Uegna\it ad perenneni memo-
riam vix «juatiior niensibus. Brevis viUu pars
nuUa periit. Primam rcligioni, secundam po-
pulo, leriiam sibi, omnem Deo consecravii.
Obiit inler lacrymas et voto omnium, die ii Ju-
nii, anno Domini m dc lx. a'tat. sux Lxxiii.
F. Claudius de Monlagnac Larreuillière mare-
scallus, et F. Joann. Jac. de Verdelin piimarius
electionis C(iues, hoc grali animi monum. p. p.
Armes : de gueules à deux clefs d'argent
en sautoir sur le chef, un croissant d'-argenl.
Raphaël Cotoner, (2)cinqu(mle-liuitième grand
maître, à Malte. — l(iG0-l(iG3.
Rajihaël Cotoner était bailli de Majoniue.
Los chevaliers aragunais, ses compatriotes,
lui élevèrent à leurs frais un magnili([ue
mausolée, dans la chapelle de leur langue, et
sept distiques latins y furent urav('S. En
voici le sens :
Qui que tu sois, dont le pied foule la chapelle
maltaise d'Aragon, cl dont les yeux voient ces figu-
res sacrées, voyageur, arrête les pas.
Ici repose le premier grand mailrc de la race
des Cotoner ; iri repost' ce Raphaël (pii nous a
été (îidcvé avant le temps.
Tel élail ce front auguste, digne de l:i conronni'
(1) On I,'Arré\illièie, sniv.inl Vrrlol.
(i) Du ClltlUlKM.
DICTlONN.Vmi: MAL 85-2
de Malte ; voici celte lëtc si fière, soil aux combats,
soii dans les conseils.
Sa vigilance, sa foi, le génie, la prudence, la
force, étaient de si chères assurances qu'il vivrait
longtemps pour nous !
Que, lorsqu'il fui trop tôl ravi aux palais célestes,
celle mort prématurée (it le désespoir dc son
ordre,
Qui, afin de ne point sentir que les rênes de
l'empire avaient passé en d'auircs mains, les cnn-
lia l'i son frère...
ÎN'en demande pas plus. Le premier il mérita
(|u"on ehercliàl un successeur dans sa lamille : c'est
assez pour sa gloire... Voyageur, coniimie ton che-
min.
Texte des distiques.
Aragonum (juicumquc teris Melilense sacellum,
Sacraquc signa vides, siste, viator, iler.
Ilic est ille prinms Coloncra c slirpc magister,
Hic esi ille Raphaël, condilus anle diem.
Talis erat ccrvix Meiilensi digna corona :
Taie fuit bello, consiliisquc capot.
Cura, fidcs, pictas, genium, pruilcntia, robni'.
Tôt dederant vil;c pignora cara su;e,
Ut, dnm cielestes citius raperetur ad arces,
Ordinis ha;c fueril mors properata dolor.
Qui, ne mutatas regni sentiret habenas,
Germano reruni frxna rcgenda dédit.
Cϔera ne qu;cras. Primus de slirpe, serundum
Promeruit. Salis hoc. Perge, vialor, iler.
Les doux inscriptions suivantes étaient en
prose :
Il mourut l'an du Seigneur 1CC5, le iO octobre,
l'an soixanlc-lroisiènic de son Age, à trois ans
et un mois de magistère.
A Dieu, Irès-boii et très-grand,
El à la mémoire éternelle de frère Raphaël Coto-
ner, d'abord administrateur et bailli de .Major-
que, grand maîire de la religion ilc Jenisalem.
Tciic.
Obiit ann. Dom. mdci.xiii, die xx Odub.
selai. su;c lxmi,
Magistcrii m. et vn inense.
D. 0. M.
/Elern;e memoria: Fr. Rapbaclis ('oimier, ndip. Hier.
magni magisl. Majorrica^ pan ieii,
ae prinuini basulivi.
Armes : d'or ,^ la lleiir de colon di' sino-
plc.
IS'icola.i Colonrr, cinquaulr-Driivirnii' (jranil
maître, à Malte. — ll)ti3-l(>80.
Nicolas Coloner, qui avail succédé Ji .son
licre dans la dignité de liailli de Majonpio.
le remplatja également sur le siège (icsgrands
111, 'litres.
On lisait sm- le tombeau de Nicolas ('.. to-
ner : l'cpilaphe dont nous dunnerons dabord
In liaduclioti.
833 MAL
A Dion li'ès-ljon et très-grand.
A frère Doni Nicolas Cotoiicr, grand maître de
l'ordre de Jérusalem, élevé an rang de prince par
sa grandeur d'àme, sa sagesse, sa munificence et sa
majesté : parce qu'il a érigé, à la honte de Maho-
met, un trophée avec les rostres des galères et le
butin pris sur la sultane; parce qu'il a enrichi Malte
de magnifiques bâtiments; qu'il a accru la splendeur
des temples; élargi et fortifié l'enceinte des rem-
parts, et ravi ses citoyens à la peste dévorante; pour
avoir doimé à l'ordre de Jérusalem, dont il fut le
premier chef qui ail succédé à son frère, des lois,
de l'autorité, des trésors; pour avoir sauvé la répu-
blique dans les circonstances les plus difficiles de la
paix et de la guerre; à cet homme vraiment grand,
qui a rempli par toute sa vie la mesure du grand
nom qu'il portail Sa renommée, vivante après lui,
donne, consacre, dédie cette pyramide, qui retrace
l'élévation de son âme. 11 a vécu dans le magistère
seize ans six mois ; il est mort le 29 avril ItiSO, âgé
de soixante-treize ans. Après sa mort, ses exécuteurs
testamentaires lui ont fait élever ce tombeau.
Texte de l'épitaphe,
DO. M.
Fr. D. Nicolao Cotoner,
magno Hierosolymitani ordinis magistro,
I9"''nimagniiudiue, consilio, munificenlia, majestale
principi :
erecio ad Mahometis dedecus
ex navigii rosiris, ac sultauœ prœda, tropliœo :
Melita
magnificis extruclionibus, templorum nitore,
explicalo inunitoque urbis pomœrio,
plendide aucta :
cive e pestilentice faucibus pêne raplo :
Hierosolymitano ordine
cui primus posl fiatreui prœfuil
legibus, auctori'ate, spoliis amplificato :
repub. dillicillimis saecuii belli temporibus servata :
vere magno
quod tanti nominis meusuram geslis impleveril,
pyramidem banc excelsi lestem animi
dat, dkat, dedical
fama supersles
Vixiî. in magisterio annos xvi menses vi,
obiit 29 Aprilis I(J80, leiatis su:e 73, post cujusobituw
executoreslestamcniarii lunmhimhuucfierimandare.
Armes : d'or à la lleiir de eoton de siiio-
ple.
Grégoire Caraffa , soixantième grand maître,
à Malte,— 1080-1690.
Grégoire Caralï;!, de l'illustre maison de
Cl' nom, orijjHnnire d'Aragon, lixée à N;i|)les,
é!;iit prieur (le la Rocella. Il se trouvait le
cinquième grand maître choisi dans la lan-
gue d'Italie et fut [iroclamé le 2 mai 1680.
[1 tut déposé dans un tombeau qu'il avait
fait construire lui-mèn)e dans la chapelle
d'Italie, et oiî ou lisait deux inscriptions,
dont la première avaitété composée, dit-on,
par lui, deux ans avant sa mort :
D'EPIGHAPHIE. MAL 834
Texte de l'épitaphe.
D. 0. M.
F. D. Gregorius Caraffa, Aragonius , e prin-
cipibus Rocell», magnus Hierosolymitani ordi-
nis magister, cui viverc vita peracia in votis
erat, quia mortem primant qui pr;evenit, se-
cundani évitât, bunc sibi, adliuc vivens, non
mausokeuni, sed tiinmlum posuit. Resurrccturo
satis.
Aim. Dom. m dc lxxxvui.
Traduclion.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Frère dom Grégoire Caraffa , Aragonais , des
princes de la Rocella, élevé à la dignité de grand
maître de l'ordre de Jérusalem, dont un des vœux
était de survivre à sa mort, sachant que celui
qui prévient la première évite la seconde, s'est
fait élever, encore vivant, non un mausolée, mais
une tombe. C'est assez pour qui doit ressusciter.
L'an du Seigneur 1C88.
Après la mort du grand maître, ce mauso-
lée fut chargé d'orneniens. On y plaça la sta-
tue de Caraffa, et l'on grava au-dessous cette
deuxième épitaphe, rapportée par Vertot avec
quelques légers changements :
Texte.
Emeritos vcnerare cineres , vialor.
Hicjacet fr. D. Gregorius Caraffa ab Aragonia,
m. magister, ciarus génère, genio prœclarior.
Heroas, quos in nomine gessit, in virtute ex-
pressit. Effusa comitate, ditfusis triumphis, po-
pulos habuit amatores, orbem fecit admirato-
rem. Bis ad Hellesponium, toties ad Epirum,
Peloponesuu), lllyrium interrito ductu, prseva-
lida ope, classes delevit regias, régna expugna-
vit : munificentia, pietate princeps laudalissi-
mus, urbem, arces, porius, xenodochia, templa,
anipliavit, restituit, ornavit. Pnblico seniper
religionis bono curas impendit et studia : ser.i-
riura ditissimo spolio cumulavit. Obiit die xxi
julii, anno .let. lïxvi, magister. x,sal. m dcxc.
Traduction.
Révère, ô voyageur, ces cendres vénérables.
Ici repose frère dom Grégoire Caraffa , d'Aragon ,
grand maître; d'une naissance illustre, plus illustre par
son génie, il a fait revivre loutentiers.parsa vertu, les
héros qu'il rappelait par son nom. Par ses manières
ouvertes el affables, par ses nombreux triomphes, ii
s'est acquis l'amour des peuples, l'admiration de
l'univers. Deux fois vers l'Hellespont, deux fois
dans l'Epire, le Péloponèse, l'Illyrie, ses ordres in-
trépides, ses puissants secours ont détruit des flol-
les, pris d'assaut des capitales. Prince dont on ne
peut trop louer la magnificence el la piélé, il accrut,
rétablit, orna la ville, les forts, le port, les lôpilaux,
les églises. Innnolant ses soins el toute son élude
au bien public de l'ordre, ii remplit le irisor de Irès-
riclies dépouilles. Il est morl le 21 juillet, de son âge
l'an soixante-seize, de son magistère le'dixième, l'an
de «race 1G90.
ssn
MAI,
DICTION
Uri'' iiliiqiif (k- marhir, placée sur la porte
{ritaliL',s"e\|iriiuail aiii>i sur ce grand maî-
tre, alors simiilo coinniaiidour :
Texte.
Pivo Joanni Baplista;,
Ilicrosolymitaiix miliiiit; pairono, ob gloriosam
a Vendis de Tiircica classe ad Dardanellorum
ora leporlatam vicloriam consilio, opéra, cl fc-
lici aiisu F. I). Giogoiii Caralllt', Uotclhp prio-
ns, cl sopiein Mcliloiisium trireniiuiii ducis.
Qui priimis iii hostes invecliis, ila cos deier-
niil, et prolligavil, ul ipsam eliam imperalo-
riaiii, iiisi ejiis ralis scopulo aJlwîsisset, in snam
poleslaiem redegissel. Vieil lanien.et caplis ex
adversariis, prseier 1res majores, oclo iriremi-
bus aliis minoribus, innunierisquc lornienlis
a-ncis, Iiiin soxagiiila supra irccenlos Turcliis
in servitutem red.u'lis, el ex Chrislianis bis raille ,
ac sexcenlis liberlale donalis, ad sucs Irium-
phaïuis in morem reversus, vivit vivetque, sere-
niss. reipiiblicic et Hierosolynùlanœ religionis
bene nieritus, ac siisc famili;e decus iramorlale.
In tania; rei menioriani venerabilis lingua ilalica
iino corde, niultiplici noniiiie, die. consecr. An. !
Doni. M Dc Lvi.
Traduction.
Au bicnbeureux saint Jean-Baptiste ,
Patron de l'ordre de Jérusalem, à l'occasion de la
glorieuse victoire rcniporlée par les Vénitiens sur la
Hotte turque, à l'entrée, du détroit des Dardanelles,
par le conseil, les soins et l'Iieurcuse valeur de Irére
Doni Grégoire Carall'a, prieur de Roeella elgénéral des
sept galères de Malte. Ayant le premier abordé l'en-
iiemi, il le jeta dans un tel désordre, qu'il se sérail
emparé du vaisseau impérial liii-niènie, si son bàli-
mcnl n'eût été arrêté par les biisans : il vainquit
cependant, il ayant capturé, outre trois grandes nefs
cmieniies, buit navires île moindre grandeur et une
quanlilé innombrable de canois de cuivre, il (it pri-
sonniers plus dc trois cent soixante 'l'urcs, rendit la
liberté i» plus de deux mille six cents chrétiens, et
revint ensuite iriompliant vers les siens, où il vécut
el vivra elernellemeul, ayant bien mérité de la sé-
rénissime rcpubliqiiC ainsi (pic de l'ordre de Jérusa-
lem, el étant devenu l'Iioimeur immortel de sa la-
inille. C'esi en mémoire de ce beau fait d'armes
(juc la vénérable langue d'Italie a dc-dié et consacré,
(l'une voix unanime, ce monument, l'an du Seigneur
1056.
Le grand niailru ayant perdu îi Malle un
de ses Mtus, chevalier di.^ Sainl-Jean el am-
bassadeur de l'ordre à Uoiue, le til iniiu-
uier dans la luélropole aveu celte insciip-
tiun :
Texte.
Fr. D. Fraiicisci Caraflie , prinripis Rocccl-
\x filii , cineres haïe urna liabet : iiomen ac
decus , faina. Itealis , Firnii , Ma/.crlhx, Pa-
noinii roinmendalat'ius , rolleelo^ sibi suo ab
ordine litulo^ gesli» eveesgil. Navali in lymeinio
NAIKE MAI. 8oC
geminaiad FeslumelAbydum pugn;c inteiliiii. Ac
Fr. GregoriiCarallie Uoccelke prioris, irireiiiiuin
prxfecti, fratris victoriam.lamam, spolia virtutc
auxitsua. Hinc ad praeslandam Alex. 'VII Uom.
pontif. obedicntiain sui ordinis orator, demuin
suuimus llicros()lymitan;c classis prx'l'ectus ,
virlutis el glorite numéros cxplevit, una e tribus
Algerinis navibus, generoso sua; tantuin triremis
.lusu ac impetu, ad Cretam capta ; post lam
praîclarum faiimis mors illimi œternilati traii-
scripsil. Obiil îKoccellii! , xix Septendi. an.
M DC Lxxix, set. suse. li. Mortalilalis spolium
huelransveclum F. D. Gregorius Caraffa M. II.
0. M. boc luinulo condidit.
Traduction.
Celle urne renferme les cendres de frère François
Caraffa, lils du prince de Roccellc. Naissance, bon-
neur, gloire,'loul fut réuni en sa- personne. Com-
mandeur de Rieti, de Fermo, de Mazarthe, de
Panorme, il surpassa, par ses hauts faits, les divers
titres que son ordre lui avait conférés. Pour son
noviciat naval, il assista aux deux batailles deFeslos
el d'Abydos, et, par sa valeur personnelle, contribua
à IJ victoire, à la renommée et aux captures de son
frère le prieur de Roccelle, Grégoire CaraÛ'a, alors
général des galères. Ensuite il fut envoyé, en qualité
d'ambassadeur, près du souverain pontife Alexan-
dre VII, pour lui prêter obéissance au nom de son
Ordre. Eiilin, nommé amiral de la flotte des Hospi-
taliers, il mit le condjle à sa réputation de valeur el
de gloire en capturant, sur les rivages de l'ile de
Crète, par la généreuse impétuosité et l'audace
extraordinaire de la seule galère qu'il commandait,
un des trois vaisseaux de la lloiio algérienne : après
cette action d'éclat, la mort l'inscrivit dans l'éternité.
Il mourut à Roccelle, le 19 septembre 1679, dans
la cin(|nanle-niiièmc année de son âge. Frère Doni
Grégoire C.arafl'a, grand maître de l'ordre, a fait
transporter ici sa dépouille mortelle, et l'a ren-
fermée dans ce tombeau.
Les armes de Caraffa sont : fascé d'argent
et de gueules î» la bande ondée de sinople.
Adrien de Wignacourt, soixcnilc-iiuième yrund
maître, à Malte. — 1690-11)07.
Adrien de Wignacourl (1), éloigné du ma-
gistère en 1G80, lui nommé grand maître en
1C90. Neveu du lélèbre Abil'de VVignacourt,
il était grand trésorier de l'ordre, et jouissait
d'une juste réputation de piété et de bieii-
laisanie.
On lisait sur le tiuubiMu de ce grand mai-
Ire rinscriplion doid nous donnerons d'abord
la traduction :
A Dieu, très-bon el très-grand.
Li's dépouilles moi telles de très-('mincnl prince,
Frère Adrien dc WignacourI , re|)osent sous ce marin c.
Si vouscbercbczenlui la splendeur du sang, vous la
trouvez dans son nom seul, dans ses alliances presque
(1) Ou Vigiiacourl.
8o7 MAL DianGRAt-lllK
royales; si le luëriie d'une vie leligieuse ailirc plulôl
vos regards, vous pourrez admirer sa cliarilé iufali-
gable envers les pauvres et les infirmes, et généreuse
envers les pestiférés; et une sainteté de mœurs si
pures, qu'il eût préféré mourir plutôt que de la
souiller. Neveu par son 'père du grand Alof, ei sa
parfiiite Image par l'intégrité, le courage et la justice,
il a égalé la gloire d'un si grand prince. Il a vécu
s.iiiiteuient, et saintement il est mon, l'an de grâce
1U97, le i février, âgé de soixante-dix-neuf ans.
Texte de l'épitnphe,
D. 0. M.
Eminentissimi principis fratris Adriani de
Wignacourt mortales exuviœ sub hoc marmore
quiescunt. Si generis splendorem quLeras, liabes
in solo nomine, liabes in afTinitatibus pêne regiis.
Si religiosa; vit;e mérita spectes, cliaritatem
erga pauperes et infirmos indefessam, erga
peste laboranles generosam, niirari poteris : et
ila intemeratam morum innocentiam, ut mori
potius quam fœdari volueril : magni Alofii ex
paire nepos, integritalis, fortitudinis et juslitiae
•aude simillimus, tanti principis famam est asse-
cutus. Vixit sanctissime , sanclissinie obiit,
Anno Sal. m dg xcvii, die] februar. iv, aetat.
ann. lxxix.
Armes : d'argent, à trois fleurs de lis de
gueules au pied nourri, au lambel de sable.
Raymond Perrelos , soixante-deuxième grand
maître, à Malte. — 1697-1720.
Le grand maître Raymond Perrelos (1),
Aragonaisde naissance, bailli de Négrepout.
Le 8 octobre 1700, « l'escadre maltaise, dit
M. le bailli deChambray (dans ses Mémoires
manuscrits), s'empara du vaisseau turc le
Binghen. Le bon exemple que donna le gé-
néral bailli de Spinola avec la galère Capi-
taine, ne fut pas moins admirable que son
grand courage, soutenu par celui du cheva-
lier de Villeneuve Trans-Toureltes, carava-
niste de la galère magistrale Lascaris (pour
lors patronne, commandée par.le chevalier de
Ricard) , qui aborda le premier de tous.
Aussitôt les autres firent de même. Le
chevalier de Trans fut aussi le premier de
ceux qui montèrent sur le vaisseau ennemi,
suivi des chevaliers de Benseville, Français,
et de Damiani, italien. »
Jacques-François de Cliambray (dont l'ar-
rière-petit-noveu, le marquis de Chambray,
auteur d'une excellente Histoire de l'expé-
dition de Russie, 3 vol. in-fol.^avec atlas; de
la Philosophie de la guerre, etc., m'a com-
muniqué les mémoires manuscrits avec la
plus loyale obligeance), naquit à Evreux, en
Normandie, le 13 mars 1687. Reçu chevalier
à l'Age de treize ans, il arriva à Malle le
28 octobre 1700, et le grand maître l'y reçut
en qualité de page. Depuis, grand-croix,
lieutenant général et vice-amiral de Malte,
il prit onze vaisseaux sur les infidèles, se
(1) Ou Perillos.
MAL
858
couvrit de gloire dans une foule d'actions
d'éclat, et reçut les blessures les plus graves.
L'ordre lui doit d'avoir fait construire et
fortitier à ses frais un fort dans le quartier
' de l'île du Goze, qui prit le nom de Cité
neuve de Chambray : il mit ainsi, par cet ou-
vrage important, les Gozetains à l'abri des
insultes des Barbaresques.
Cet intrépide marin, mort le 8 avril 1750,
âgé de soixante-neuf ans, fut inhumé dans
l'église de Saint-Jean avec cette épilaphe,
gravée aussi sous son portrait dans la col-
lection d'Odieuvre (son mausolée roprésen-
tait le fort Chambray avec les armes du dé-
funt, d'argent à trois besants de gueules,
semé d'hermines et de sable) :
D. 0. M.
Hic jacet
F. Jac. F, de Chambray, ordinis Hierosolymi baju-
[livus,
de sancla Vambour de Virecourt magistralisq.
[conim. Metensis
cominendalorius
mari
xtalis sua; nulli secundos
fudit Turcas
terra
arce propriis impensis extructa
tutavit cives.
Vertot, contemporain du bailli de Cham-
bray, n'a pu le citer qu'une fois dans son
Histoire. Ses Mémoires forment un manus-
crit in-i" d'environ douze cents pages, et
intitulé : Mémoires de J.-F. de Chambray,
adressés à sa très-illustre et vénérable famille,
remis entre les mains du marquis de Chambray
l'aîné.
Le grand maître Perrelos fit placer l'in-
scription suivante dans une nef de l'église
de Saint-Jean, à Malte, en l'honneur de l'in-
trépide général des galères, le commandeur
Joseph de Langon, dont le corps, transféré
à Carthagène , y fut enseveli auprès du
maître-autel de la cathédrale :
D. 0. M.
Fratri Josepho de Langon-Alverno,
Cujus virtutem in ipso tyronicii flore niaturam
Gallicae naves fecere, Thracessensere, Melitenses
liabuere victricem. Oranuni dira obsidione cin-
ctum, cura unica religionis nave, cni prieerat
onerariani ducens , penetrata Algerii classe ,
ejusque rege leste vel inviio, militem et com-
meaium invexil, generalis classium prœfecius ad
Tripolitanorura praïtoriamincendendam pluriino
moiiienlo fuit. Laudes tamen consilio et fortiiu-
dine sibi ubique coemptas in alios conllnuo
transtulit. Suprenia tamen Algerii nave subacta,
acceptoque inde vulnere acerbo, victor falo ces-
sil, die xvm aprilis m dcc x, œlat. xli.
E.M. M. F. D. R. de Perrelos Roccafull, ad bene-
merenlise argiimcntum , niortuo hoc mœrens
f posituni voluit cenotaphiuni,ad nienioriae peren-
nilaienu
859
MAL
hn !70G sortit une nridvelle escadre. Dès
la premiuru course , elle rencontra trois
iKivires tunisiens, s'empara du vaisse.ni
amiral, mit en fuite les deux autres, et le
bâtiment capturé l'ut ajouté à l'escadre sous
Je nom ilo Siiinli-Croix. Alors s'établit entre
les deux Hottes l;i plus brillante et la plus
glorieuse rivalité d'ex|)loils. Le coniiuandeur
de Langon, surnouuué/a Terreur des inluUlcs
perce avec un seul vaisseau une division
algérienne, et vient ravitailler la garnison
espagnole d Oran, vivement assiégée.
On lisait sur son tombeau i'fnscription
dont voici la traduction :
A Dieu, très-bon et très-grand.
A Ircs-éminent prince, frère Dom Rnymond Pcrrelos
<!eIWc;iAill,nè.rune maison irès-illuJire, et porlè par
ses veriusà la grande niailrise : qui, également clierà
Mus, lionoré des éloges des plus gramls princes, et,
ouUelesauliesbelles qualités de son àine, ivconunan-
dable surtout par sa justice el par sa cliarKé , sul
également se faire admirer el cbérir de tous. Plein
de générosité, il ne laissa jamais aucun service sans
récompense: pour les pauvres du Chrisi, pénétré de
miséricorde, il aima mieux en èu-e vraiment le gar-
dien que d'en porler senlemeni le nom, envers Dieu
el les sainls renipli d'une sincère religion, appli(pié
tont entier à faire répandre devant eux de coiiii-
mielles prières, à orner leurs temples de vases pré-
cieux, leurs minisires de vêlements magniliques, il
parut s'oublier pres(iue lui-même. Après avoir dé-
coré le pori d'édilices, accru les foriificaiions, aug-
menté la marine de qnalre vaisseaux de guerre •
après avoir plus d'ime fois versé de grandes sommes
d'argent pour le bien général, en sorie qu'on eiU pu
croire son propre trésor épuisé ; mourant pieuse-
meni, après vingi-irois années d'un glorieux règne,
il laissa , pour porter dans les comptes du trésor
public, trois cent mille écus d'or. Il mourut le 10
janvier 1720 , de son âge l'an qiialre-viiigi-qua-
irième.
Texle de "épilnphe.
D. 0. M.
Kminenlis. primipi Fr. D. Raymundo Pcrrelos de
Koccaliill, clarissiino geneie nalo, ci virlulum
snlfiagio ad magiinm magislerium erocio : qui
omnibus x-que carus, niagnoium eliam princi-
pum pr.econiis eonimeiidatus, cl prajiorcaîleras
animi egrcgias dotes, jtislilia pixcipiie et cari-
late conspicuus, niirari aboinnibiis potiiil, pa-
nier el amari. Appiime inuiiilicus, niilliiis ine-
rila sine premio dimisii : erga Clirisli panperes
sunirii.; iidsericors, eorum ciislos veriiis voluil
Cbse quant dicL Erga Deiim cl siq)eros vire reli-
giosns, assiduis ruml.iidis pivcibus, leiiqdjs pre-
liosa buprll,;, lili, ii,i„i.^iiis iiisigni liabitn deco-
randisma,<nop,.re inlenliis, sui penc visus est
oblivis.i, qui drmum portu :edillciis ornato, ad-
dilis propngiKuiilis, quatuor navibns b,.||i,is au- '
Cla (lasse, magna non se.u.l jKTunia m in ,oi„.
mune bonnin elaigili , ,i., ul snnni e^b.,ll.isM■
DICTIONNAIUK j,AL 800
aîiariiiin eredi potuissei. Tef cenienà anivoiuni
niillia pnblici ;erarii raiionibus infercnda, posl
xxiii annos oplimi principatns, pie moriens, re-
liqiiii. Obiit die X jan. m doc xx. a;lat. suae
I.XXXIV.
Marc-Aninine 'Zondodari, soixante-troisième
jrmul maitre, à Malte. — 17=>0-l-2->
Marc-Antoine Zondodari, né à Sit-ine
uvfr'lT-'' ^•■',"''"'-" ''■"'■^''^ 'c 29 octobre
10,.8, était Irere du car.Iiîial de ce nom et
neveu par sa mère du pape Alexandre VII.
Le pniic.., doué d'.ii*. facilité remanpiablo
pour écnro, était infatigable dans le travail.
V" a de lut un opuscule intitulé : Courte
nutruction sur l'ordre militaire des cheva-
liers de Samt-Jean de Jérusalem (l)
n„f l'i '?!"|"'''";|i'' se trouvait placé dans la
iT.ll.n" rnt ^^'''"'-J'-'a". ''t non dans
la chapelle d Italie, olfrait cette épilapbe :
Traduciion.
A Dieu, irès-bon et Irès-grand.
A frère Mare Antoine Zondodari, Sicnnois, grand mai-
Ire : ne d'Ansene Zondodari et d'Agnès CIngi, fille du
frère du souverain pontife Alexan.lre VII, chargé d'une
double ambassade près du souverain pontife, el du
connnandement de toute la llolle dans des temps
tres-.hlbeiles; honoré de l'eslime des grands princes
de Europe; rcslauraleur de la discipline cl.rélienne
ei de la discipime militaire, il augn.enla beaucoup
ia manne, munit file de nouvelles foriificaiions, et
mérita bien de ses chevaliers. Il fut pienx, hospiia-
ner, magnanime. Frère Thomas d'Elbène, prier de
Pise. a élevé à ses frais ce inoiiumenl au grand mai-
<re qui l'aimait. Il esi mon fan 172"2, de son âge le
soixante-quatrième, la troisième année de son ma-
gistère.
Texle de l'épiiaphe.
D. 0. M.
Fr. M. Antonio Zondodari Senensi, magnomagis
iro, eiAnsano Zoiidodario , el Agnete Clii;-!',
Alexandri Vit. p. m. fralris (ilia progenilo, ge".
mina apud summum pontificem legatione clas-
sisqne lolins |)radW:lura dinieilliniis leinporibus
praelare fuiielo . snmmis Eniopa- prineipibns
•"'"'••"'ss' , CliiistiaiKC Cl miliiaris dis('iplina!
vindici, re navali plnrimiim aucla , insiilaque
novis munimentis iiistruela , de suis equilibus
optiine merilo, pio, hospiiali , magna o.
Fr. Thomas .PEIbenc, Pisariim prier, principi
sut amantissinio sepiilcrum, ,|iiod ipse suscepto
MX imperio sua; .memor mortalitaiis fieii silii
mandaverat, ejus prennia , posuit. Oi.iii a. I).
»i ik:c XXII, ;et;it. sna' lxiv. prineipatus m.
(I) nivvce pinli.olarf Islnitioiic dcl sano online
milil.n;- dnili (hiiilalieri. Itoni.'. ITI'J, | vol iiili
"""1"' =' ''•"•i>-. enl7-JI,,.t ensuite a P.idoue,
a>';eni„ paraphrase du psaume XLI, qui est aussi
de /amiloilari.
8G1
MAL
D'EPIGRAPIIIE.
MAL
8G2
I>e cœur de Zoiulodari, apiiorh' h Sienne,
lut déposé daus l'église cathédrale, et placé
sous la statue auprès de la chapelle de Sainl-
Jean-Baptiste,avec une inscription que nous
traduisons :
A trés-émiiient prince frère Marc -Antoine Zon-
(lodari, grand inaitre de la sainte maison liospitalière
de Jérusalem, dont le cœur est enseveli sous ce
marbre. Frère Gaspar Gori, évèque de Mancini, de
Malte, d'après le conseil suprême de l'ordre et du
royaume de Sicile, exprimé par un décret public,
a fait élever ce monument au patron de Sienne non
moins qu'à la patrie du grand prince l'an du Sei-
gneur 1726.
Voici le texte de cette inscription :
Eminenl. princ. F. M:irco Antonio Zondodario,
sacr;e donuis hospitalis Jerusaieni magno magis-
iro. Condilo hic cjus corde, fr. Gnspav Gori,
Mancini, Melitum episcopus, a supremis sui or-
dinis et Sicilia; regni consiliis, decreto publico
Sorenensi palrono gratus et patriœ m. p. a. D.
H DCC XXVI.
Les armes de Zondodari étaient : d'azur à
la bande de même, bordée d'or, à trois roses
d'argent.
Antoine-Manoël de Vilhcna , soixante-qua-
trième grand maître, à Malte. — 1722-
1736.
Dom Antoine Manoèl de Vilhena, portu-
gais, de la langue de Castille, succéda au
grand maître Zondodari, dont il avait été le
compétiteur.
En 1725, le pai)e Benoît XIII fit présenter
à Vilhena, par un de ses camériers d'hon-
neur, l'estoc et le casque bénits, que le
saint-siége ne donnai! qu'à des jirinces ou
à des personnages distingués par des actions
mémorables contre les infidèles , et les
exploits de l'ordre méritaient cette faveur.
On appelait estoc une épée d'argent doré de
cinq pieds de longueur, et le casque, bénit
solennellement par le Saint- Père, était u:i
bonnet de velours pourpre lirodé d'or et
enrichi d'un Saint-Esprit en perles.
Nous donnerons ici , toujours d'après
M. de Villeneuve, la liste des personnages
qui avaient reçu du papel'épée et le casque
bénits jusqu'à Vilhena.
1306. — Urbain VI l'envoie à la république
de Lucques.
14.04. — Innocent VI à François d'Aragon,
fils de Ferdinand, roi de Sicile".
U19. — Martin V au dauphin Charles VU.
1430. — Alexandre VI au landgrave de
Hesse.
14.32. — Le nième à Frédéric, deuxième
fils du roi de Nai)les.
14-35. — Eugène IV \\ la république de
Florence.
14-50. — Nicolas V à Albert d'Autriche,
frère de l'empereur. — Pie IV à l'empereur
Frédéric, à Albert, marquis de Brandebourg,
à Phili|)pe le Bon, due de Bourgogne , à
l'ouis XI, au (loge de Venise. — Paul H à
Lemoereur Frédéric 111. — Sixte IV à Al-
phonse, due de Calabre, à Edouard, roi
d'Angleterre.
1497. — LeraômeàPhilippe,archiducd'Au-
triche.
1499. — Le même à Louis XII.
1503. — Jules II à Philippe, fils du roi
des Romains.
1505. — Le môme à Henri VII, roi d'An-
gleterre.
1.509. — Le même à Charles, duc de Sa-
voie, aux Suisses, au roi d'Angleterre.
1514
Léon X à Emmanuel, roi de Por-
tugal, à la république de Florence, au roi de
France, à ■ l'empereur Maximilien, à Henri
vni.
1532. — Clément VII à Charles-Quint, à
l'empereur Ferdinand. — Paul III à Phi-
lippe II.
L'ISS. — Le même à André Doria.
1539. — Le même au. marquis del Guast.
— Jules m à Cosme de Médicis, au roi d'An-
gleterre. — Paul IV à l'empereur Ferdi
nand.
1567. — Pie V à don Juan d'Autriche.
1569. — Le même au duc d'Albe. — Gré-
goire XIII à l'empereur Rodolphe II, au duc
de Bavière. — Sixte V à Ferdinand de Médi-
cis, au prince Alexandre Farnèse.
1590. — Le même à Sigismond, roi de
Pologne. — Grégoire XIV à Philippe, prince
des Éspagnes.
1594. — Clément VIII au même.
1610. — Le même au roi de Pologne.
1615. -Paul V àLouisXUl.
1619. — Le même à Philippe, prince des
Espagnes.
1625. — Urbain VIII à Wladislas, prince
de Pologne.
1650. — Innocent X à Jean-Casimir, roi
de Pologne.
1670. — Clément X à Sobieski , roi de
Pologne.
1690. — Alexandre VIII au doge de Venise.
— Clément XI au prince Eugène de Savoie.
1725. — Benoît XIII au grand maître de
Vilhena.
L'honneur que reçut alors le grand maître
était inusité à Malte, et y fut signalé par les
fêtes les plus brillantes. Le chevalier de
Chambray, qui s'y trouvait, a rapporté dans
ses Mémoires manuscrits liuit inscriptions
qui décorèrent à cette occasion le palais des
grands maîtres et l'église de Saint-Jean.
Nous nous bornons à la suivante, placée sur
le portail de ce dernier édifice :
A la gloire de Dieu.
Byzance a entendu le nom de l'ordre de Jérusalem
et a iremblé.
Rome l'a enlendu et l'a couronné.
Le souverain pontife licnoil XllI
a armé la main du grand maître d'une épée,
pour augmenter la terreur des inlidèles,
et a orné sa lèle d'tui nouvel honneur,
pour augmenter la gloire de l'ordre.
Que l'infidélité ahatlue
voie les trophées de l'Eglise mililanle;
qu'elle sente enfin qu'elle est vaincue :
8f,3 MAL
qu'elle arbore la foi du Christ
couronné d'un nouveau laiirie ,
ou qu'elle redoute la loi du Clirist
armé d'un nouveau glaive.
On lisait sur la tombe de Manoël do Vi-
lliena :
Truduction de fépilaphe.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Ici repose le grand maître Irèrc Doni Antoine Manoël
de Vilhena, sorti d'une tige royale, qui, élevé par sa
vertu au faite siqiéricur du magistère, semblait être
ne prince plutôt qu'avoirété élu. A peine eut-il saisi le
gouvernail de l'enqurc, qu'il bàiit un fort auquel il
donna son nom ; véritable père des pauvres, il fonda
des hôpitaux ; doué d'une forée d'àme rare, ou il mé-
ditait, ou il exécutait de grandes choses. Souviens-
toi, voyageur, «lUe partout où tu poseras le pied dans
ces îles, tu trouveras des monuments de sa piété, de
sa munificence, de sa prévoyance, de sa grandeur.
Dans les plus cruelles souffrances de sa dernière
maladie, brillèrent sa haute religion et sa patience.
11 expira la veille des ides de décembre, l'an 1736,
de son âge le soixante-treizième, dans la quinzième
année de son magistère.
Texte de Vép'uaphe.
D. 0. M.
Hic jacet M M. Ir. D. Antonius Manoël de Vilhena,
régla e slirpe orlus,
qui ad suprenium magislerii culnicn oh virtutem
ercctus,
magis natus quam electus princeps vidcbatur.
Vix susccpto imperii gubernaculo,
arcem sni noiniiiis condidit.
Vere paler pauperum, xenodochia fundavii.
Mira mentis fortitudine pneditns,
vel magna cogitabat.vel exsequebalur.
Mémento, viator,
quod ubi gressum in bis insulis sistes,
pielalis ejus, mnnilicenli;e, sccuritatis, amœnitalis
monumcnta ibi invenies.
In acerrimis ultimi morbi crucialibus,
Kumnia ojus religio et patientia emicuere.
Ohiil pridie idus decembris, a. m dcc xxxvi,
a;latis suai lxxiii, niagisterii vero xv.
Les armes de VilliL'iin élalL'iil : ;ni pre-
mier et troisiôiiie iniiirtier, d'arguiil au lion
d'or, iiii-|i;irti do gueules; au deuxième et
.juatrieme , do gueules , au bras ailé d'or
tiMi.-iMl une éjiée.
Uaymond Dispuitj, soixante-cinquième grand
maUre, à Malle. — 17;JG-17il.
Ravmond Des|iuig-Monlanè},'re (1), d'uiio
des i'imiilles les plus illustres do l'île de
Majorque, succéda h Villieiia, le IC déceiu-
bre 17;«3.
Despuig mourut li Malte (et non h Naples,
connue le dit VAit de vérifier Us dates), le
15 janvier 17.'i-l.
On lisait sur son touibcau l'in.seripliun
(1^ Ausbi nommé Despong.
DICTIONN.MKE MAI, So*
suivante, dont nous donnons d'abord la tra-
duction :
Frère Raymond Despuig, grand maître de la
milice de Jérusalem.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Aux cendres sacrées de frère Doni Raymond Ues-
puig, qui, sorti d'une illustre maison de Majorque,
s'engagea dans la vaillante milice de Jérusalem, et
s'élant acquitté avec succès de diverses charges,
surtout d'une ambassade près du vice-roi de Sicile,
créé ensuite grand makre d'hôtel et chef de toute la
milice, et, pendant ce temps, ayant trois fois rem-
pli les fonctions de grand maître, rendant de jour en
jour de grands services, fut élevé au magistère par
les suffrages de tous les chevaliers , et du vivant
même de son prédécesseur, le 16 décembre 1736
(dix-sept jours avant les calendes de janvier 1737).
Il mena une vie digne d'un prince religieux, et, ajou-
tant par ses vertus une nouvelle splendeur à une di-
gnité si éminente, s'éleva au-dessus des autres plus
par ses exemples que par sou autorité. Il institua
une assemblée qui devait se faire tous les mois dans
cette église, où serait appelé un orateur étranger,
et où le peuple serait réuni. Il augmenta les orne,
ments d'argent du maître-autel , le fit recouvrir et
orner d'une table de marbre, et ayant laissé ici et
ailleurs une foule d'autres monuments de sa muni-
ficence et de sa piété, il mourut le 15 janvier 1741,
âgé de soixante-onze ans.
Texte de l'Epitaplie.
Fr. D. Raymundus Despuig II. H. M. M.
D. 0. M.
Sacris cineribus frai. D. Raymundi Despuig,
qui, ex pra;tlara Ralearia geiuo exorlns, inclyi;e
llierosol. niilili;e nonien dédit, variisque niune-
ribus prœsertim Icgalione ad SiciliiC prorogeui,
cumlaudefunclus: postremocreatussumnmsar-
chitriclinus, ac universa; militia; pr.tfectus, per-
que id teuipus ter m. magistri vices gessil, au-
ctisque in dies ineiitis, in m. niagislcriuni om-
nium equitum suffragiis, vel ipso prœdecessore
suc vivente, electus xvii kal. jan. h dcc xxxvi,
dignamreligioso |)riiK'ipevitain Iraduxit.novum-
que adeo cons^picuse dignilali spleudoreni viilu-
tibus deferens, exemplo magis ([uaiu inq)erio
eniinuit. Concionem singulis mensibus in hoc
tenqdo faciendani , accersilo exlero oratore,
censucjue collato, iiisiiluit : majoris ar;e argen-
teum auxit ornaium : banc autem ntarnjoroo
tegminc condecorari curavil , multisquc aliis
nnniifieeutia> ac pielatis monumentis hic ahbiqiic
rclictis , obiit xvui kal. lèbr. m ncc xi.i. ;el.
SUaC LYXI.
Armes : d'arfçent au roclier d'azur, sur-
uionlé d'une Heur de lis ; ou de gueulis à
la iuoulai;ue il'or couroimée d'une tleur de
lis (le nièuie, et ayant une étoile de t;ueules
au uiiliou.
86â
MAL
Emmamiel Pinto , soixante - sixième grand
maître, à Malle. — 1741-1773.
Emmanuel Pinto de Fonséca, Portugais,
créé bailli d'Acre par Icj grand maître Ca-
raffa, succéda à Despuig, le 18 janvier 17il.
En octobre 1755, on éprouva à Malte un
ouragan terrible. L'église de la Melleha, oii
s'étaient réfugiés une foule de paysans ( dit
un manuscrit de M. le comte dëCadulle),
s'écroula, et les malheureux périrent sous les
décombres. En reconstruisant cette église,
on découvrit le tombeau du grand maître
Villiers de l'Ile-Adam ; le conseil se trans-
portant à la Melleha avec le grand maître,
ils assistèrent h l'ouverture du cercueil, et
les restes du héros français furent transférés
en grande pompe dans l'église de Saint-
Jean. Nous avons dit ])récédemment que le
mausolée du célèbre défenseur de Khodes
avait été élevé dans une chapelle du château
Saint-Ange, mais son corps avait pu être
inhumé ailleurs. L'exemple de ces transla-
tons est fréquent dans l'histoire des mo-
numents.
Emmanuel Pinto donna des soins éclairés
à l'instruction de la jeunesse, et encouragea
puissamment le bailli de Tencin à former
la belle bibliothèque publique de Malte,
pour laquelle Louis XVI ordonna, dans la
suite, qu'on déposerait un exemj)laire de
chaque ouvrage sorti de l'imprimerie royale.
On lisait sur le tombeau de ce grand
maître l'inscription dont voici la traduc-
tion :
A Dieu, très-bon et très-grand.
Frère Emmanuel Pinto, grand maître de Tordre de
Jérusalem, a gouverné trente-un ans, a vécu quatre-
vingt-douze, est mort en 1773. L'amour reconnais-
sant a élevé ce tombeau.
Texte de Cépitaphe.
D. 0. M.
F. D. Emm. Pinto.
Hier. ord. m. ni.
rcxit ann. xxxii.
vixit ann. xcn.
Obiit M DOC Lxxni.
Amor grate posuit.
Armes : d'argent à cinq croissants de
gueules.
François Ximenez, soixante-septième grand
maître, à Ma/îc— 1773-1775.
Trois jours après la mort de Pinto (28
janvier 1773), les suffrages des chevaliers
se portèrent sur François Ximenez de
ïexada, né dans la ville de Fuiies, grand
prieur de Navarre et sénéchal du défunt
grand maître.
Aucun monument ne fut élevé à la mé-
luoire de ce grand maître, dont une siiuple
tombe en pierre de Malte recouvrit la dé-
pouille mortelle. On y lisait cette laconique
épitaphe :
F. D. Franciscus Ximenez de Texada,
D'EPIGRAPIllE. MAL
Electus xxviH januarii ann. m dcc lxxiii,
obiit XI novcmbris ann. m dcc lxxv.
866
Traduclion.
Frère François Ximenez de Texada, grand maître.
Elu le 28 janvier 1773, il mourut le H novembre
1775.
Armes : au premier quartier, de gueules,
au lion d'or couronné; au troisième, de
sinople, à la tour d'or pavillonnéc d'argent.
Emmanuel de Rohan, soixante-huitième grand
maître, à Malte. 1775-1797.
François-Marie des Neiges Emmanuel de
Rolian-Polduc (1), né en Espagne, le 10 avril
1725, dans la province de la Manche (oii
son père avait été forcé de se réfugier, afin
d'échapper à l'imputation du crime de lèse-
majesté), était entré d'abord au service du
roi d'Espagne, comme officier des gardes
Wallones. Devenu grand écuyer de l'infant
de Parme, il en fut choisi pour aller à
Vienne recevoir l'archiduchesse d'Autriche,
qui devait épouser le prince héréditaire
son fils. Arrivé peu après à Paris, Emma-
nuel de Rohan parvint à faire réhabiliter la
mémoire de son père, condamné à mort par
contumace (2), et ne tarda pas à se faire
recevoir, par un bref du Pape, chevalier de
justice dans la langue de France.
Emmanuel de Rolian encouragea le com-
merce et l'industrie; il embellit aussi et
agrandit l'imprimerie publique ; versé dans
les sciences exactes, surtout dans l'astrono-
mie, il fit établir un observatoire (3) dans
la cour du palais magistral ; Malte lui doit
(l)OuPoldux.
(2) Il était accusé d'avoir excité des troubles en
Bretagne (où sa famille avait de tout temps exercé
la plus haute influence), et d'avoir trempé dans une
conspiration fomentée en 1720, sous la régence, par
la cour de Madrid. Contraint de s'expatrier, il cher-
cha un asile en Catalogne, où il épousa la lille d'un
grand d'Espagne. 11 en ent trois enfants : le grand
maître, dernier mâle de sa branche ; un autre fds,
mort très-jeune dans l'état ecclésiastique, et une
fdle, niorle sans postérité de son mariage avec un
gentilhomme breton.
Apres la mort de son père, Emmanuel de Roiiaii
éprouva quelques ditncullés à 'se faire reconnaître à
Paris des chefs de sa famille. Il réclama ensuite à
la cour la restitution de ses biens séquestrés. La
princesse de Marsan, gouvernante des enfants de
France, l'accueillit avec une extrême bonté, et ce
fut elle, dit-on, qui l'engagea à entrer dans l'ordre
de Saint-Jean de Jérusalem. Elle contribua à lui
faire obtenir la charge de général des galères, après
qu'il eut servi dans l'Inde sous les ordres du bailli
de Suffren. Le roi lui fit alors présent de cent mille
écus, aOii de subvenir honorablement aux dépenses
qu'entraînait cette dignité.
(3) Le grand maitre Rohan avait pensé qu'un ciel
toujours pur et serein et un horizon aussi étendu
que celui de Malte ne pouvaient manquer d'être fa-
vorables il de telles recherches. Il coiilia la direction
de l'observatoire au chevalier d'Angost, et, dans ses
moments de loisir, il aimait à y monter seul, ou avec
une personne dont la société lui plaisait. Il avait
aussi une bibliothè(iue particulière qu'il connaissait
à fond.
8W
également le pnlais
destiné à la
musée national ; enlin,
constanmienl l'dbjft de
citude (2).
On traça rinscri|ition
mausolée de Kulian :
MAL r)ICT10NNAII\i;
délia Conservatoria (1),
bihliolhèiiue publique
MAL
868
;raiid
et au
liùpital l'ut
sa |iaternelle solli-
suivante sur le
D. 0. M.
optalo priricipi, licncficocgciiliiim palii,
Eiiini. m. m. Fr. Eni. de Roliaii,
qui, pcr xxi aniios arduis leniporii)US prudcnlor
adversis slieiuie remp. gestaiis, iiov, dotiis I. o.
aliulil ; liée non , diiiii revolveiilur re^na,
aljiiiidantia pacem , jiisUcia riduin , pielalc
aiiiureni populunim oliiiiiuil. OIjiit die xiii jiilii,
M Dcc xcvii, aîlalis su;c lxxii.
Traduction.
A Dieu, Irès-boi' et très-grand,
Et àrexcellcnt prince, au pèregéiif^rfiiv des pauvres,
éiiiineiil grand maître François-Emmanuel de Ridian,
qui , après avoir gouverné Tordre pendaiitvingt-un ans,
avec louie la prudence, la sagesse et la force qu'exi-
geaicntdcs temps difficiles et mallieiireiix, proriira un
nouveau lustre à l'ordre, lui assina la paix pendant son
long règne, en même temps que, par sa justice et sa
piété, il mérita l'amour et la fidélité de ses peuples.
Il mourut le i^" jour de juillet 1797, à l'âge de soi-
xante-douze ans.
Lo eénotaiijie sur lequel se trouvait cette
inscription, dans une des chapelles de lY'-
j^lise de Saint-Jean, fut décoré d'un pélican
nourrissant ses enfants de son sang, eiu-
blèiiie de la lijjéraiilé du prince, qui se dé-
pouillait [)Our ses ehnvaliers (3).
Armes : de gueules à neuf mades d'or :
trois, trois et trois.
(1) L'arcliileclnre en est trcs-hellc ; il communi-
que au palais magistral du côté d(! la place du Tré-
sor.
(2) t Des chevaliers anciens en surveillaicni non-
sculcuieul les diverses parties de ra<luiinistralion,
niais tous, dit .M. Davalos, y venaient successivement
eu [lorsontic, M'rvir les malades dans de la vaisselle
plate, et répandre sur eux les secours et les consola-
tions que le pauvre et l'infirme ont le ilroil de ré-
clamer de l'iionune sensible et bienfaisant. On rece-
vait, dans cet hôpital, toute sorte de personnes, sans
accepliim de pays ou de religion, sans (pi'{dles eus-
sent Ik'mjIu <le reeominanilatioii. (le m.iguili(|ue éla-
Idissenicnt ne se ressentit point de la détresse de
l'ordic. Toutes ses ressources lui riir(uil conservées
juM|u'en 1798. Les Français y éialdirenlun liôpitid
militaire.
(")) Emmanuel de Rcdiaii fui secrèlemenl inhumé',
en juin 1814, dans le tondiean (ju'il s'était l'ail pr('-
parci' au pied de son mausolée; desoile((lit M. l'alilié
boycr, son premier cljapelain et son seul anmonii r,
de qui nous tenons celle partieularilé), ipie l'inhu-
mation dr'linitive a été poslérieurc à la mort di:
près de dix sept ans. On peut citer M. l'ahhé lioyer
parmi les pi-rsonni-s qui ont des droits à la reeon-
naissaïu'e de l'ordre, rt tmus ajouterons à son nom,
rehii du eommaudenr, ahliè de Berlis, qui a cherché;
:i ((uiscrvi'i- lis idijets priM-icux qui se ratlachaicnt
à rillii-n,>li(Mi d. l'cndri' de S.iiid Jean di' Jérusa-
lem.
Ferdinand de Ilomnesch , suixantc-neuvième
grand maître, à' Malte. — 1797-17«J9.
Ferdinand ( Josepli - .Vnloine - Herman-
Louis-) deiHomiiescli était né au rhâleau
de Rollieim, prés Dusseldoif, le 9 novembre
17iV, d'une des plus anciennes familles du
Bas -Rhin (Ij. Ayant commencé par 6tre
|iage du grand maître Pinto, à l'âge de seize
ans, il parvint rapidement à la dignité de
grand-croix, et l'ut nommé ensuite ministre
do l'ordre à la cour de A'iennc, où il sé-
journa environ vingt-cinq ans sous le même
titre. A son reloiir il se trouva, en sa qua-
lité de grand bailli de IJrandebourg, chef do
la langue de liavière, créée en 1780.
Fcidiiiand de Homiiesch, obligé de quitter
Malte après sa fâcheuse caïutulation, vint
en France dans la vue d'obtenir des secours
dii gouvernement consulaire , et choisit
Montpellier pour sa résidence, afin d'y ré-
tablir sa santé altérée par les chagrins. Il y
arriva vers la lin de 180i , et y vécut dans
une retraite absolue, ne recevant que son
médecin et deux chevaliers de sa maison,
les seuls ([ui no l'eussent point abandonné.
Dans l'épanchement de l'intimité, soit dans
ses entretiens, soit dans sa correspondance
privée, Hompesch j>ersista constamment à
re[)0usser les imputations dont on l'acca-
blait, et ne cessa de répéter (pie sa cons-
cience ne lui reprochait aucun tort volon-
taire. Atteint d'un asthme nerveux, il mou-
rut subitement au bout de six mois, le 12
mai 1805, au moment où Najioléon s'occu-
ltait d'améliorer sa situation pécuniaire.
Acte de décès du grand maître.
Duaa" jour de floréal (12 mai 1805). Acte de
décès de Son Altesse Eminentissime Ferdi-
nand-Joseph-Herraan-Antoine de Hompesch,
ancien grand maitre de Malte , décédé lo
jourd'hni .'i trois heures après midi dans la
maison do Jardin Guidais , sise sous le
PeyroH, au faubourg Saint-Doiuiniipie, Agé
d'environ soixante-un ans, élant né le 9 no-
vembre 17VV, originaire de I{i)lheim, dans le
ci-devant duché do Jnliers, demeuraut à
Montpellier tiepuis six mois.
Sur la déclaration h imù faite par M. Jean-
Ba|)tiste Becker, ex-clievalier de Malte, Agé
de trente-trois ans, et jiar.M. Léonaid-Claude
Normand, ex-commandeur de l'ordre. Agé de
cinquante- quatre ans, habitant de cotte
ville depuis six mois, les(piels ont dit être
les gentilshommes do Son Altesse, et ont
signé après lecture dûment l'aile du présont
(I) Le père de llompeseh était grand veneur lié-
i et de Jnliers, et avait
rèditaire des duchés de lîer^
épousé la conUesse Isahelle de Uylandl, dont il cul
trois fils. L'ainé (Franeois-Cliailes) hérita des char-
ges lie son père, et mérita, c(unme premier miinstrc
de l'éleeleur l'ai. il in, et plus lard, du roi de Bavière,
l'estime et l'alfeelion de ses eoncilnyeiis. Le second
(Charles-Arnaud), ehaïKiiue cl prévôt de l'église de
[lar une nu)il |)rematurèe, ,ui nio-
Liége, fut enlevé
meni on il allait è
re i'/« prinee (■vé |ue de
l'ite
' ville.
I'!nlin. le troisième (Ferdinand) fui desiiiie à l'iuilir
de Malle. Il èlail d'inir haiilr laillr. hliind, iii.us saii!>
|ihv ,iojiomie.
8(i9
MAL
D'EPIGRAPIIIE.
MAR
870
acte ; coiistalé par Jean-Baptiste Dupj, ad-
joint à la mairie de Montpellier.
Extrait des registres de la succursale de
Sainte-Etilalie.
« Le 13 mai 1803, a été déposé sans céré-
monie, avec simplicité, le cor))s de Son Al-
tesse Eminentissime F.-G.-H.-A. de Hom-
pcsch, grand maître de l'ordre dit do Malte,
décédé cejourd'hui, âgé d'environ soixante-
un ans. Le corps a été déposé dans un ca-
veau à lui seul destiné ; le cercueil en bois
blanc, scellé aus armes de Son Altesse Emi-
nentissime, a été lié par un cordon blanc
en fil, formant sept tours 1/2, avec cinq
sceaux en cire d'Espagne ; et le caveau a été
clôturé d'une pierre carrée, et arrêtée par
une bande de 1er, placée à fleur de terre,
en présence de MM. Joseph Milion, aumô-
nier de Son Altesse Eminentissime, Jean-
Baptiste Sabaticr , ancien garde du corps ;
Vincent Soulier, marguillier do l'œuvre.
Stg?*/. Cambon, prêtre; les susdits, le bailli
de Sulïren Saint-Tropez , le chevalier Le
Normand, le chevalier Becker Vincent Gra-
vagna. »
Hompesch s'était fait recevoir, le 25 dé-
cembre 1804, membre de la confrérie des
pénitents bleus dcMontjiellior, et c'est dans
la chapelle (jui leur appartenait qu'il fut
inhumé, sous le maitre-aulel. 11 était entiè-
rement habillé do drap noir, avec un cha-
peau français, des souliers de peau bronzée
avec des hou|)pes de maroquin rouge; il
portait l'échai'pe de l'ordre, sur laquelle les
mystères de la Passion étaient brodés en or,
et un grand ruban en sautoir, d'où pendait
l'aumonière. Les [lénitents lui tirent rendre
quelques honneurs funèbres.
Ses ressources étaient tellement épuisées
au moment de sa mort, que ses médecins
et chirurgiens ne purent recevoir aucuns
honoraires pour leurs soins. Il ne resta rien
non plus pour fournir aux dépenses de son
enterrement.
Le lendemain de sa mort , son corjis,
accom|)agné des deux chevaliers de sa mai-
son, et d'un commandeur qui se trouvait
par hasard ti Monl[iellier, fut déposé, sans
nulle cérémonie, dans un caveau de la nef
de l'église de la Merci, paroisse de Sainte-
Eulalie. Aucun monument, aucune inscrip-
tion, pas môme le nom de celui qu'on aj>-
pela prince de Malte, n'a été placé au-dessus
de cette dépouille mortelle, comme si l'ou-
bli seul devait désormais lui servir de sau-
vegarde.
C'eût été une sanglante ironie de graver
sur sa tombe la hautaine devise de sa fa-
mille : Frangor non flector !
Les armes de Hom|)esch sont : de gueules
à la ci'oix d'argent dentelée en sautoir.
MALÏllAVERS LECHIOT ( Durf. ) , en
Angleterre.
loOO. —Marguerite Clément.
Hic jacel Margarclha Cleineni , geiierosaj, spe-
cialis benei'acU'ix reedificationi hujiis ecclesiae
qiiie oliiil -2i die jimii, a. D. si vf, {four m d).
[Sépulcral Monuments, 11 J 8.)
MARCASCA (Entre la) et la Narenta, sur le
bord de la mer Adriatique eu Dalmatie.
f Lilorea praissLis scrupos» iiiargine nipis
linigiuis gelido delliill amiie lalex.
Cnius perspicuo per hvia saxa mcatii
Pnediilcis salsaiii periHi( unda Thetyn.
Iiidigonis gralus preleriaieiitibus.
Incola delicias, adveiia laudat ai/uas.
Salve iiymfa meos digiiala iiivisere fines,
El celebrem cunclis conciliare locum.
Nostrani salulifcro dum laclas predi'n fonlc
-\- Liciniamis ego carminé te dominus.
+ 4- +
Diversiun sortita capis fiiieniqiie capnlquc
Nyaifa ; caput caulcs, obmit alga pedes.
Quis queal arcamim sapieHs recludete fonlis?
Nasceris e scopulis, flecleris um\c /ibet.
Hoc Pelagia sucs fontes cpii/ramato donat,
-|- Magne tui pigniis L\ciniane lliori
[Cardinal Mii, p. 349).
MARCOUSSY , département de Seine-et-
Oiso, en France.
Il n'y a qu'une seule et môme église qui
sert de prieuré et de paroisse.
Le château de la terre de Marcoussy mé-
rite une attention |)articulière par ses singu-
larités ; il parait avoir commencé par un
vieux corps de logis qui était dans la vallée,
et qu'on appelaitla Maison-Fort, quoique les
anciens titres lui donnent le nom de la Motte.
11 n'en reste plus qu'une petite tour carrée
couverte en pavillon. On l'apiiela dans la
suite la tour du Bûcher. Le sieur de Mon-
taigu la fit enclaver dans un des quatre corps
de logis de son nouveau chAteau. Outre le
défaut de la situation de ce château, qui est
au bas d'une roche, perpendiculaire jpresque
comme une muraille , tous les escaliers
étaient en saillie dans la cour; l'entrée est
couverte' par un ouvrage avancé ou avant-
château, dan» lequel on ne pcnit entrer que
par deux ponts-levis qui sont aux extrémités
des flancs. Dans une petite tourelle qui est
à côté de la grosse tour uiéridionale, on voit
un moulin à bras qui servait dans le besoin.
Après avoir traversé une cour carrée, on
entre -dans le château par un second pont-
levis. Sa structure forme un édifice carré
oblong, dont les quatre angles sont flan-
iiués de quatre grosses tours rondes.
Le couvent des Célestins est le monu-
ment le plus remarquable de la piété de
Jean de Montaigu et de sa femme. Il fut bâti
en trois ou quatre ans, et la première pierre
fut bénite et posée le 17 février 1404 , par
Pierre de Fresnel, évoque de Meaux, et dé-
dié en 1408 par Jean de Montaigu, arche-
vêque de Sons, frère du fondateur, en pré-
sence de Jean, duc de Berry, et de tout le
chapitre de Merry de Linas,qui continua
d'y venir depuis en procession chaque an-
née, à pareil jour, où les religieux furent
introduits. Louis de Graville et Marie de
Balzac , son épouse , augmentèrent cette
871
MAR
DICTIONNAIRE
MAR
872
première foiidalioii de leurs libéralilés eu
150u et 151G.
L'église est de structure gothique, bâtie
on grande partie de grès. Comme elle est
sous le titre de la Siuiile-Trinité, ce mystère
y est représenté par une ligure laite d'une
seule pierre. C'est une espèce de corjjs hu-
main com|)Osé de trois corps à trois faces,
et plusieurs mains, dont tuie tient le globe
du monde, l'autre une croix, et la troisième
une colombe, es(ièce d'emblème pour figu-
rer au peuple l'unité d'un Dieu en trois jier-
sonncs. Au côté gauche de ce portail est la
ligure du roi Charles VI, et celle de Jean de
Montaigu en robe longue; au côté droit est
représenté également en relief Jacipicline
do la Grange, l'eniuje tlii linidaleur, avec une
fille, ou [ilutôt la reine Isabeau deBa\ière,
femme de Charles VI, avec .lacqueline do la
Grange. La devise ilu funiialeur , qui est
ILPADET, est peinte partout, et souvent jiar-
tagée ainsi ii, padet, coninie si c'étaient deux
mots. Dubreuil rapporte qu'un Turc qui était
à la suite do Fiançois I", lors(iu'il vint ù
Marcoussy , décida (jue c'était du syriaque ,
et que cela signifiait Dieu est mon espé-
rance (1). Au côté droit de la porte du
chœur étaient de petits tableaux du x\'
siècle , qui re{)réseutent la vie de saint
Pierre Célestin, et qui paraissent fort bons.
On les a ôtés pour placer un grillage, etc.
Au milieu du chœur, devaiU le sanctuaire,
est représenté Jean de Montaigu, couché les
pieds étendus vers l'autel. C'est une statue
do pierre couverte de grilles. Il fut inhumé
en 1112. On lit ces expressions dans l'ins-
cription : Lequel en haine des bons et loyaux
services par lui faits au roi et au royaume ,
fut par les rebelles ennemis (ht roi, injuste-
ment mis â mort â Paris. Derrière le cou-
ronnement qui est sur sa tête sont ces deux
vers :
Non vetuit servata fides régi patria;qiie,
Nc]tandem injuste tradcrct ipso ncci.
Et au-dessus est ce quatrain :
Pour ce qu'en paix leiiois le sang de France,
El soulagcois le peuple de grévance,
Je souffris mon coiure droit et justice
Et sans raison : Dieu si m'en soit propice.
On a aussi inhumé dans cette église Gérard
de Montaigu, évècpie de Paris, frère du fon-
dateur, Marie de Balzac, Thomas do Balzac,
Anne Gaillard sa femme, et Charles de Balzac
leur fils, évè(jue (le Noyon; Henri Pot premier
écuyer tianchanl d'Ileiui III, elc; Lonis
Lemaître, seigneur de Bi'llejame ; plusieurs
jiersonnes de la familh.' des \\o\c du dernier
siècle ; un officier nonniié Raymond ; enfin
un prieur do ce lieu nouuiu'' Pierre Julien ,
mort en l-i'iO, où, parce qu'il y est dit que
la mort l'a frappé de son étrille, il est au bas
de son épita|)hu, représculô couché sur le
dos en chasuble et aube parée do plages avec
la mort debout (jui tient une étrille, et lui
étrill(> la tète.
(Hi iTALT et Magny, Dict. de Paris et de
ses environs.)
On ne lira pas sans intérêt le morceau
suivant relatif à la mort et à la sépulture de
Jean de Montagu (1). Il est extrait d'une liio-
(jraphie du grand maître de France, publiée
jiar M. L. .Merlet, dans la Bibliothèque de
racole des chartes, 2' série, t. III, p. 2i8 :
Le même jour, Jean de Montagu fut
conduit aux halles de Paris en une charrette,
vêtu de sa livrée, d'une houppelande de
blanc et de rouge, chaperon de môme, une
chausse rouge et l'autre blanche, des épe-
rons dorés, les mains liées; deux ti-ouqiettes
devant lui, afin d'assembler tout le peuiile. Il
jiassa au milieu d'un grand nombre de nour-
geois qu'on avait mis sous les ariues, tenant
une croix de bois qu'il baisait souvent ; et la
dévotion ((u'il montra toucha tellement tous
les c(eurs, que ceux mêmes qui le haïssaient
auparavant ne purent refuserdes larmes aune
si étrange disgrAce. « 11 éloit moult plaint de
tout le peuple,» dit Juvénal des Ursins ,
p. 201, « et doutoil fort ledict des Essarls
qu'il ne fût rescous, et pour ce, il disoit en
allant cju'il étoit traître et coupable de la
maladie du roy, et qu'il déroboit l'argent
des tailles et aides. »
L'exécuteur Pierre du Préau lui trancha
la tête du premier couij de hache et la mit
aussitôt au bout d'une lance; de \li , il alla
pendre le tronc par les aisselles au gibet de
Montfaucon : mais il ne fit aucune mention
des causes de la condamnation, comme c'est
la coutume. Ceux que les princes avaient
envoyés pour être témoins de la mort du
grand maître en furent assez touchés pour
oublier le devoir des courtisans. Ils en revin-
rinrent tristes et pleurant; et plusieurs leur
ayant demandé ce qu'il avait dit avant de
mourir, ils répondirent iju'il avait [irotesté
devant toute l'assemblée avoir confessé tout
ce qu'on avait voulu dans la violence ties
tourments, qu'il avait même fait voir qu'il
ou avait les mains dislociuéos , et qu'il était
ronqiu par le bas du ventre, mais qu'il avait
persévéré à dire que le duc d'Orléans et lui
n'élaient aucunement coupables de ce qu'on
leur avait imputé.
Ainsi périt Jean de Montagu. Et à ce pro-
j)Os, Juvénal des Ursins fait une remanpie
assez singulière. Il dit que le grand maître
fut condamné et décapite aux halles, « com-
bien ipi'il filt clerc marié, cum unica rirgine,
et avoir été pris en habit , non difforme h
clerc. » Ce qui semblerait signifier que son
procès aurait dû être renvoyé aux juges ec-
clésiasti(pies, dont le privilège s'étendait
]ieut-ê(re alors jusqu';\jugerci'Ui cpii avaient
reçu la tonsure, (juoiqu'ils se fussent engagés
dans le mariage, surtout s'ils n'étaient point
(IJ Voyez, plus bas (colonne 877), d;uis la notice (1) Son père, Gérard de Monta^ju, fut inluinié à
r ican'di' Monta^'ii, par M. Moricl, une miIti-. iji- Paris dans l'église do Sainlo-C.roix do la Brelonne-
sur Jean ili' .Monta^-ti, r
lerprolalioji do l:i di-visc du (jiaiid iiiailro d'Iu'ilol de
Cl.arles VI.
rio. Nous duniMHis sou o|iitli:iplio, parmi colles des
églises do Paris.
873
MAU
DEPKJUAPillE.
MAI!
87 i
mariés en secondes noces. — Il esl cei'tdin
qu'en ce (emps-l;i on chercliait n se nieltre à
couvert des precédures ciiminelles par les
|irivilégesdela cléricature. JacquesCœuiMpii
fut condamné sous le règnesuivant, (iiétendit
décliner lejugeuient des commissaires qu'on
lui avait donnés, parce qu'il avait été ton-
suré et qu'il portait l'habit clérical. Ce])en-
pant il était, comme Jean de Montagu, sur-
intendant des finances, et il avait eu plusieurs
enfants de son mariage avec Catherine Léo-
depart. 11 y eut même une emjuète ordon-
née pour savoir s'il iiortait la tonsure et
l'habit clérical (1).
Après la mort de Jean de Montagu, Gérard,
évêque de Paris , son frère , demanda son
corps pour le faire enterrer; ce qui lui l'ut
refusé par les princes : et, de jjeur qu'on
n'enlevât ou qu'on ne changeât son cadavre ,
les religieux de Marcoussy donnèrent tous
les mois au bourreau une somme de deniers
pour qu'il le conservât, jusqu'en l'année 1412
où il fut réhabilité.
Trois joursaprès la mort du grand maître ,
le 20 octobre 1409, les princes obtinrent du
roi aliéné la signature d'une ordonnance
contre les financiers, destinée à justifier leur
conduite; — ordonnance au reste rédigée
avec une profonde habileté , et bien propre
à détruire dans l'esprit du peuple l'intérêt
qu'avaient pu y faire naître les dernières
paroles de Jean de Montagu. — Mais, comme
pour justifier le grand maître, le plus hon-
nête homme de la cour, le duc de Bourbon,
indigné de cet assassinat, quitta à l'instant
Paris, et se retira dans ses terres avec le
comte de Glermont, son fils.
Voici une copie do l'acte expédié par
Pierre des Essarts pour notifier la mort de
Jean de Montagu :
« A tous ceux qui ces présentes lettres
verront, Pierre des Essars, chevalier, con-
seiller et maistre de l'hostel du roy nostre
sire et garde de la prévosté de Paris, salut :
Sçavoir faisons que l'an de grâce 1409, le
lundi, septiesme jour d'octobre, fut pris et
emprisonné es prisons dudict seigneur au
Petit-Châtelet de Paris, messire Jehan, sire
de Montagu, de son vivant chevalier, vidame
de Lanois, grand maistre d'hostel dudict sei-
gneur, et illec à cause de plusieurs crimes de
lèse-majesté, de'licls et autres maléfices par lui
commis et perpétrés : lui étant es quelles pri-
sons, il fut atteinct et convaincu d'aucuns d'i-
ceux crimes de lèse-majesté comme autres, et
pour ce fut condamné par sentence et juge-
ments définitifs contre lui donnés et prononcés
de nous par délibération du conseil, le jeudi
dix-septiesme jour dudict mois d'octobre, à
estre décapité es halles de Paris, son corps
estre mis et pendu au gibet, et tous ses
biens , terres , seigneuries et possessions
quelconques estant au royaume adjugés et
déclarés forfaits, acquis et confisqués au roy
nostre sire. Et mesme jour de jeudy fust ice-
iui jugement mis à exécution. En témoing
(1)1 P. Griffet, Obscrmlions sur Cllhioire de
France du P. Ddiikl, lo;iie VI.
DlCTlONN. fl'EllGRAPBIE. I.
(le oc, nous avons fait mettre ù ces lettres le
scel (le la pi'évosté de Paris. Ge l'iit l'ait le
jour et an dessus dict.
(( [Ainsi signé : | Choaut, procureur. »
Et, en elïet, nous trouvons d'autres lettres,
en date du 20 octobre de la môme année ,
faisant don à monseit;neur de Guyenne de
toutes les terres et seigneuries que tenait
feu messii-e Jehan de Montagu.
En vertu encore de cette confiscation , la
bibliotiièque que le giand maître avait établie
dans son château de Marcoussy fut transpor-
tée au Louvre, le 7 janvier 1410, par le se-
crétaire du duc de Guyenne. On lit à la
suite du catalogue du roi Charles VI, f" 37 :
«Cesonlleslivresquenobleet|)uissantprince
monseigneur le duc de Guyenne ainsné fils
du roy Charles, le sixiesme de ce nom, roy
de France a envoies en la librairie du roy
nostre dit seigneur au Louvre par maistre Jean
d'Arsonval, confesseur et maistre d'escolle
de mondit seigneur de Guienne. Et lesquels
ont été receus et mis en ladite librairie par
moy, Giles Malet, maistre d'ostel du roy
nostre dit seigneur, et garde de ladicte li-
brairie, le 7 de janvier 1409 (1410 n. s.). »
Pour calmer le ressentiment de la reine et
se faire pardonner la mort du favori, Jean
sans Peur partit aussitôt pour Melun, afin
de rendre en personne raison de sa conduite.
Mais son secret dessein était de proposer le
mariage de Louis de Bavière, frère de la
reine, avec la fille de Charles de Navarre, son
confident, h laquelle serait donné en dot le
château de Marcoussy. La reine ne voulut
pas consentir à ce mariage, et le duc de
Bourgogne, désirant à tout prix se la rendre
favorable, lit donner néanmoins à Louis la
terre de Marcoussy. et à Isaheau celle do
Tournenfuye, au commencement de l'an-
née 1410.
Au reste, chacun profita un peu des dé-
pouilles du grand maître. Ceux qui ne pu-
rent avoir une portion de ses terres se con-
tentèrent de quelque meuble ou de quelque
bijou. — Ainsi, Jean de Berry, quoiqu'il fût
loin d'être des ennemis de Jean de Montagu,
et qu'il fût bien convaincu de son innocence,
ne laissa pas de profiter de ses dépouilles,
au moins indirectement, car il reçut des
mains de Kobert d'Etampes divers joyaux
précieux qu'il recommande ci ses héritiers de
restituer aux sœurs de messire Chailes de
Montagu, par son testament du 17 juin 1416.
Par ces confiscations, la veuve et les en-
fants de Jean de Montagu se trouvèrent
presque sans ressources et dans l'impossi-
bilité de jioursuivre sa réhabilitation. Heu-
reusement pour eux, les Célestins de Mar-
coussy se souvinrent des bienfaits de leur
fondateur, et consacrèrent à soutenir l'hon-
neur de sa famille les trésors qu'il leur avait
autrefois donnés. Ainsi, ils vendirent deux
statues, l'une (Je saint Jean-Baptiste, l'autre
cle saint Antol'ne, [lesant ensemble dix-sept
marcs et quinze esterlins (1) d'or, avec les
(1) Le niait était de liiiit once;
cslorliiis. Au taux acliicl de l'or i
l'once (le vingl
rargciil, kn
1 ce
sa
875 MAR [IICTIONNAIRE
sous-piods d'argent doré valant dix-sept
luarcsciiiqoiiccs,!!! uneslalue de sainte Anne
pesniU Irci/e marcs d'nrgiMit.
Au reste, dès le cniniiienciMiitiit du mois
(le décembre IVOO, Cli.irles Vi elaiit revenu
de sa frénésie, el avant appris la uiort du
grand niiulre, s'en 'pl'''n"'l amèi-enienl au
due de Uom'gogne. Mais celui-ci lui mil de-
vant les veux la vaisselle de Jean île Mon-
tay;u, dans l,ii|uelle il était facile de recon-
naître plusieurs pièces (pii avaient appartenu
à la couronne, et (pie l'on avait dO fondre
poiir suliveniraux dépenses de la i^uene, et
accusa le giand niaitre d'avoir dérobé ces
joyaux. — Reproche souvent répété par les
ïiistoriens, même |)ar ceux ipii si'Uiblent le
moins hostiles à la mémoire de Jean. Mais
comment croire sérieusement qu'il eût ja-
mais pu songer h l'aire considérer coiiune sa
propriété des vases «Tun grand [irix, connus
et inventoriés (le|)uis un temps iannérnorial
parmi les joyaux de la couronne".' lit ne ile-
vrait-on pas, au coniraire, le louer d'avoir
prèle lui-même au roi sur ces gages jirécieux
l'argent nécessaire à la guerre, plutôt que
de souirrirtpie ces objets d'art (lassassent en
des mains étrangères?
Que Charles VI ait, oui ou non, ajouté foi
à une partnlle accusation, toujours est-il
qu'il fut forcé de laisser impuin le meurtre
de son favori. Tant que dura la guerre des
Armagnacs etdesBoui'guignons, et que Paris
fut occupé par les partisans de Jean sans
Peur, Charles VI attendit patiemment. Eu
vain Charles d'Orléans, sur la sollicitation
de la famille de Montagu, écrivit au roi le
li juillet Hll, pi-ndant ([u'il faisait le siège
de Paris, une lettre juslilicative du grand
maître. Il était im|)ossiblede rien tenter pour
laréhaiiililatiomle Jean de Montagu, lantque
les caboihiens disposaient de tout dans Paiis.
La guerre civile durait depuis deux ans
dans toute son horreur; et cependant les
Anglais, piolilant de ces dissensions, mena-
çaient la France d'une descente piochaine.
Le duc de Bourgogne, voulant terminer la
guerre civile avant de marcher coalie les
étrangers , vint mettre le siège devant
Bouiges, où était renfermé le duc de Berry
av(!C les principaux chefs armagnacs. Fran-
çais contre Fraujais, jirescpie tou.s parents
el amis, il était bien ddticileiiuon n'eu vint
pas à un accommodement.
Le dauphin Louis se trouvait dans l'armée
de Jean sans Peur, qu'il était censé com-
mander : quoi(]ue gendre du duc de Bour-
gogne, il penchait en seci'et pour le duc
d'Orléans, qui avait, comme lui, le goiil des
fêtes el des plaisiis. Aussi se laissa-t-il ta-
lilemenl bmcher par les raisons de (|uelcpies
seigneurs de la faction des Armagnacs, ijui
II- suppliai' ni de ménager la paix, el força-
l-il Jean sans Peur d'accéder aux couditinns
deux K(:iliics <lc bailli Jeaii-R:iplisle et de sainl An-
loiiK! ir|iriNiMiU'iil une valeur ilr iri.ôitO fr.; cl citlle
de saiiili' AiiiH' avec 1rs soiis-picils il'ai'geiil ilunt,
eiiviniii l,')r.(> fr., Miniinvs (|iii an xv" sii'ile valaient
:iii iiiiiins le ((iiailiiiiili' (Je ce (ureltcs valent aiijuiir-
d'Iiui.
MAR
876
que [iroposait le duc de Berry. La paix pro-
jetée h Bourges fut délinilivement conclue et
solennellement jurée a Anxerr(!, le H juil-
let l'»l-2.
I)'.\n \erre le roi revint ;i Paris, et le duc
de Cuyt'une, dauphin de ^'il'nnois, son lils
aîné.'accompagné du comte de ^'erlus (I), y
arriva le lendonaiii. suivi des ducs de Bmir-
gogne et de Bourbon. (Charles \'l lit île non-
veau publier la paix i|ue le pailenient, qui
y était iritervenu |)ar ses députés, avait déjà
fait annoncer par les places de celte ville.
Et le mardi 12 septembre 1412, on lint un
grand conseil dans lequel, fu présence du
roi, a-sislé du comte dr N'ertus, des dues do
Bourgogne et de Bourbon, el de plusieurs
autii's princes et grands seigneurs, le duc
de (iuyenne, suivant l'ordre de Charles VI,
déclara que la mort de Jean de Monl'igu lui
avait fort déplu, el que c'avait été un juge-
ment trop soudain et Imp préci|iité, dicté
jiar là haine et non par la justice. El, après
avoir remis Charles de Montagu en son Oliice
de |ireniier chambellan près de lui, et avoir
déclaré les conliscatons des biens el héritages
de Montagu nulles et sans elfel, il commanda
qu'on alkU au gibet dépendre le coips du
gra'ul maille, (ju'on le léunlt à sou chef, et
qu'on le baillât à ses amis pour lo déposer
en terre sainte.
En exécution de cet arrêt du grand conseil,
prononcé avec lant d'éclal et sans le contre-
dit des parties, le 28 septembre ri-12, lo
prévril de Paris (2), avec un prêtre velu
d'aube, fanon, étide, et douze hommi.'S ayant
flambeaux el torches de cire allumées, se
rendit aux halles de Paris. Et là, le bourreau
Capeluihe, moulant sur une échelle, enleva
la tète de la lance où elle était llcliée. Elle
fui mise dans un beau suaire que le |irélre
tenait, el celui-ci, la prenant sur son épaule,
la porta en cunipagnie des susdits dans
riiôlel du grand niaitie. Et pareillement, son
corps fut (jlé du gibet de Monttaucon par le
bourreau, en piésence du prévôt, et ra|i-
purlé k Paris : leuuel, joint avec la iôle, el
(1) Pliilippe, second fils de Louis d'Orléans, mort
en l'riO.
(2) Pierre des Essarls étaii-il alors prcvAi de Pa-
ris, cl liil-ce ii'cllciiieiil lui i|iii présida à ta rélialiili-
laliou (le Jean de Monla^uï Uni si nous en (i(i>oiis
Ml nie tiiilcs, (inillaunie l'ijail, Siniuii i!c la MoUc el
une liisUiiie anonyme eiinicinp naine; non, si iinus
iniiis en rappmunis à la pinjiart ik's liisloi iens. —
PIcire lies fcssaris, inslilne pii'V()l de P:Mi> I ■ 5 mai
1 i(l8, l'avait cli'jnsiiu'aii samedi 8 novcndirc lilll;
puis de innivcan dii saine i l!l seplenil re 141 i jns-
(praii jeiiili II) mars 1 U-2. Mais an mciisde scpieiilhii»
111-2, it n'elail nu'iiie pas a Paris, cl II n"v rcviiil
(pi'uii mois |iliis lard, rappeli' par le daiipliin. ipii lui
donna le j^onvenieincnl ilc la Itasiitle. .\ii resle, il
ne put écliappcr au clialimcnl ipio nicrilail 1" assas-
sin il (le Jean de .MoiUajjn. On sail ipielle lui sa liu
niallieurense : acciisi' par les c.iliocliieiis d'axiir
vinilii enlever le Paiipliin, cl condnil au Graiid-ldià-
lelel, il lui cond; e a (-Ire Irainc sur une claie du
Pillais jnsipi'au C.h.'ilelcl, puis a avoir la liîle coupes
aux lialles : scnlence ipii lui e\écniee le l"jiiillel
I ILÎ, el son corps lui pendu an ^i\'fi, au lieu incmO
où avait ïlé puudu relui de Moiiuijju.
«77
MAR
DEPIGRAPHIE.
MÂR
878
enclos tlniis un cercueil, fut conduit par les
enfants el lus amis du di'fLint dans l'é^^liso
de Saint-Paul, sa paroisse, où on fit ses ob-
sèqnes avec toute la niaj^nilicence [)Os>ible,
el de là dans le monastère de Marcoussy.
11 y fut enseveli, et les pères Céli'slins lui
élevèrent un tombeau fort considérable pour
le temps, avec sa figure dessus, en relief, en
habit de cavalier, ayant en tôte les deux
inscriptions que nous avons données plus
haut (colonne 871).
Autour de la pierre qui couvrait le tom-
beau (sur l;u|iielio il était représenté couché,
en relief avec sa colle d'armes, et où les
quatre aigles étaient becquées et niem-
brées (1), on lisait :
Cy gist noble el piiissanl seigneur nionseignciir
en son vivant chevalier, seigneur de Monlagu
el de Marcoussis, vidaine de Laoïinoys, conseil-
ler du roy el giainl niaislre d'Iiostel de Frajice,
qui fonda el édifia ce présent monastère. Le-
quel, en haine des bons et loyaux, services par
lui fais au roy et au royaume, fut par les rebel-
les et ennemis du roy injustement mis à mort à
Paris le dix-sepiiènie jour d'octobre, veille de
Sainl-Lue, l'an 1409. Priez Dieu pourluy.
On rap|)orte que François I", lisant cette
épitaphe et ajjprenaut la manière dont était
mort Jean de Monlagu, dit, en le |)laig'iaut,
que c'avait été mal fait de faire mourir un
si grand homme par justice. A quoi un reli-
gieux répondit fort à propos : « Sire, il ne
fut pas condaunié par justice, mais par com-
missaires. » Ces paroles tirent une telle im-
pression sur le roi, qu'il jura, en mettaul la
main sur l'autel, de ne jamais permettre
qu'on \nît à mort quel(|u'un par jugement
émané d'une commission.
Au xvr siècle, ou a ajouté cette autre
épilaphe :
En obéissant à mon roy.
Etant fidèle à ma patrie,
Je souffris mort et l'infamie,
Contre les ordres de la loy.
Bien que dans des employs j'aye paru fidèle,
Qu'an service du roy je nie sois attaché,
Que du sang de ses princes j'aye empesché la
[perle
El son peuple des guerres plusieurs fois délivré.
L'infamie n'a pas eu respect de ma teste.
On parût mon procès contre droit et raison :
La justice envers moy fut aveugle éternelle
En répandant mon sang pour une passion.
Quant aux biens de Jean de Monlagu, ils
furent restilués à ses héritiers, k mesure que
les détenteurs moururent. Ainsi, Marcoussy,
en octobre lil7, à la mort de Louis Je Ba-
vière ; Tournenfuye, en 1435, à celle de la
(1) Outre ces armes, on voyait gravé sur cette
pierre le mol ///Jfldi;//, devise de Jean do Mouiagn,
el qui seul', le vouloir dire : Je l'ai promis ri Dieu et
rdienu, civique leiire supiiléant son mol, suivant la
mode de ce temps.
reine Isabeau, etc. Mais le fief de Montagu
ne rentra jamais dans la famille du grand
maîlre. Les dames religieuses de Poissj-,
auxquelles il avait été donné, le 11 dé-
cembre l'iOO, par le duc de Guyenne, ea
considération de sa sœur Mario de France, le
conservère'it jus(iu'au xvii' siècle, et alors
il fut réuni à la couronne. ^Jacqueline de
la Grange, la veuve de Jean de Montagu, se
aiaria en secondes noces avec messire Pierre
de Hérisson, chevalier, seigneur de Bourdy
et caiiilaine de Sablé au comté du Maine.
Elle mourut à Angers, sans postérité de ce
seigneur, le 24. juillet ilr22, et fut inhumée
en l'église de Saint-Jean de cette ville.
MARENO, dans les Etats pontificaux.
A la maison des clercs Misseurs.
BeneJictoXIV. P. o, m.
Vil. AI) liiiic anno
nianile^lo nvmiiie
ad svmmi aposlolaivs apicem
inirabiliier evecto
qvem iamdvdvm exhibe-
bal marmor svperposilvm
qvod
ex propinqva Gandviphi arce
ad solenne S. Barnabse aposloli
feslvin
in principe loci lemplo
eideni dicato de more celebrandvm
religionis ergo mox advenlans
sacris ibidem peraciis
hvnc ab avhe fieqventia
UUissimvin sibi recessvm
ab Einnianvele
Pereyra de Sampaio
militke D. N. I. eqvile
conmiendatario
atqve regiis negociis
a loanne V, Portvgallise
el Algarbiorvm rege
apvd S. R. S. prœposilo
paralvm
hospitio svo decoraverit
ac ponliticia maiestate impleverit
hospes tanti principis clementiam
posteris (estalam volens
h. g. a. m. p.
cadem die m idvs ivnias
a. D. Mw.cxLVii.
[G ALhETTi, Inszript. Bononienses,p. 210.)
MARIA, en Piémont.
I.
Sur une pierre, milliaire.
Imp. C;es.
Gonslanliuo
pio fclici invicto
augnslo.
xxxn.
879
MAK
Au revers.
XLVII.
DICIIUN.NAIIŒ
MAR
880
(Cardinal Mai, 250, 3 ; Dlrandi, Pié-
moni Cisp. \). 5'J.)
II.
Pierre trouvée près du viéinc endroit.
Inipcr. Cîesari
Flavio Valerio
Conslaiilino
'Conslaiiiini pii aug.
(ilio.
XL.
(Dluam)!, Piém. Cisp., p. 60.)
MAUMOLEIOS, en Espagne.
Inscription trouvée en i'ik'* et maintenant à
l'éylise Saint-Paul, au couvent des PP. Do-
minicains.
E . . . . alias vi vox (|uo(|iic iioslra
Vitliix et luihas (.aniis posl ire Sopilas
G*au .... perageiis tniLulouniiii
Excl risque feciiiula
Nobis hit c . . . eliissuiiipirc tciilal.
lu cclo (leliiiic inciiia per seciila vigens
Adjiiiicla pollol curie sanclorum in arce
Merceile puiso rulili sub sole coriiscal
Ainbiens sacri gloriam de mercede cruoris
Rex iiibiiil cui coroiiain per secla fiiUira.
Tu ilaquc imiibus inarlyr nos manda divinis.
Idem sub era novies centinn jugulalur
.... sexagics cl uno sepleni de kalendis
is orla aprilis.
(Cardinal Mai, 'i-2'J, 2 ; Nazzarius, Prolog.
Palœoyr. Uisp., lub. xxxui, u° 1.)
MARSALA, en Sicile.
I.
Double inscription sur deux pierres.
Iinp. Ca'sari
D. N. Valeulini-
aiio pio felici
scniper augnslo
M. \alfriiis
Quinclianus
V. C. cens. P. S.
clemenlia;
pielaliquc cius
scmpcr dicalis-
biinus . . ■
. . . devo.iis'
(Cardinal Maï, p. 2G3.)
11.
Itesliluliiri romani
impcrii liberiatisque
Cardinal M»i. 274, 3; /nsc. Sicil.,
ri. XVIII, ir (>8.;
III.
Ciireli vivas.
l'ro n)eritis cxiniix Icnilulis
el benignx adniinisiralionis
slrenuo el pnedieabili judici
domino ^eiiulilu
V. C. corr. pio\. Sieil.
(Cardinal Mai, 290, 3.)
IV.
Fines
inicr
Vanda-
los el
Goilios.
mil. un.
(Cardinal Mki, 352, 3; MiRATOBi.p. 495.)
MAUSKILLE, chef-lieu des Boudies-du-
Rhùne, en Friinte.
I.
Netitùème siècle. — Musée.
Hic reqniescet in pace Eusebia rcligiosa
magna ancella Uomini (|ui in secnio ab heneutite
eiale sua vixil secolares annos xnn el ubi
a Domino elecla esl in monasterio sancli Cyrici
servivel annus (sic) qiiinquugenla, recessel sub die
pridie kalcndas octobris indiciione sexla.
Epitaphe de sainte Eusébie, fixée sur un
sarcopliayu du vi' siècle, mais gravée sur
une pierre séparée. Elle était abbessc du
monastère de Saiiit-Quirice, fondé jiar saint
Cassien. Miilin fait remonter cette inscrij)-
tion au vin' ou au commencement du ix' siè-
cle ; selon la légende, elle est du ix'.
(Mém. de la Soc. arch. du Midi, t. 11,
p. 213.)
II.
Neuvième siècle. — Àbbai/e dc\Saint-yiclor,
dans la confession.
In hoc tumulo sila esl Tillisiola
ubatisba que noniinis sni decus
vila l'aclisque servabii
(hrislici ja! Maiiam menlc
sec. Uia ficlem vitgo
virginibus sacris m. prefuii
Aiinih us xii a III. IX. X
diebus vu. idns aprilis iinlirl. viii.
(Mdm. de la Soc. arch. du Midi, t. Il,
]). 21C--2I7.)
m.
Trouvéen lSV,i sur l'emplacement de la chapelle
de Sainic-Ciilherinc.
Hic rcquicscel bone
menionc Engenia ancill.i l>oi
qui \o\il annus z/.\im recossil
88i
MAR D'KPIGRAPHIE. MAR S82
VI nonias marsi;is D'Aiisso de Villoison n roMiliié et expliqué
C. A. 3. de nouveau cotte inscription dans le ton». II
des Mémoires de l'Académie des inscriptions,
nouvelle série, paj;. 12'i.. Nous la publions
d'après le travail du savant académicien.
Qui pour qtiœ, vexit pour vtxit ; annus pour
annos. Le nombre d'années paraît difficile à
exjjliipier, de même que les deux lettres et
le chi/ire do la cin(|uième li^^ne. Evidem-
ment Kufli s'est tromi)é en feisant fii,'urer ici
le cliilî'ro 3, les chitTres arabes n'ayant élé
introduits en Franco au plus tcit que dans le
XII' siècle.
{jVém. de latSoc. archéologique du Midi,
t. II, p. 217.
IV.
Musée.
Obiit anno mxlviii, indicl. i. •■Epacla m.
Sacra viii claii sunt hic siia patris Isaini
l^tenibra suis sludiis glorificata piis.
Qiiaefelix vegelans anima provexit ad alla,
Moribus cgregiis pacifisque aniinis;
Nam redimitiis erat hic virlulis speciebus,
Vir Doniiiii cuiiclis, pro qiiibns est iiilaris
Quoe focil doctiil abbas pins aiqiie beaUis
Discipulosque siios compiilit esse pios.
Sic vivens teiiuit regimen, sed claiidere limen
Compulsiis vitae est acriter misère.
Rex et bis dénis seplenique fideliter annis,
Conimissiimque sibi didee grcgeni Duininl,
Rcspuit oclobris transaclo oclavo kaleiidas.
El cepil Rulili régna subire poli
Cerne mors que les bomini noxa piotoplasti.
In me defuncto, leclor inest misero.
Sicqiie gênions corde die die Deiis Imic miserere.
[Amen.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 5i.)
1255. — Abbaye de Sainl-Victor.
Hugo sacrista qnem petra legis brevis isla
Congaudet celis sanclis, socius Micaelis,
Universorum (los et decus monacnrum,
Cultor sanctorum merilo sepelitnr eorum
Teniplo qnod primo quasi totum fecit ab ymo
Depositis membris oclava luce novembris.
M sijungatur, c bis, post l quinque sequatur
Annus monstralur in quo super astra loquatur {sic).
[Mém, de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 203.)
VI.
14-61.
On découvrit dans le siècle dernier, à Mar-
seille, dans la partie du parc formant le mur
oriental de la boulangerie de la marine, une
inscription grecque chrétienne, ap()ortée du
Levant, et que publia ]q Supplément du jour-
nal de Provence du samfdi 12 mars 1783.
ï] Tra/jouera Ciizo0of/.ïj
^ÀyG-jz oîv. ooinc/ynç x«( otjV
'POUÇîTt'.U TWV Jl77«Z«)t«tWV
elç f/.V>]y.ÔiTJ?'JOV «ÙtMV, Z«t "JTTEp
■l'V)(_m; crÀK; v.'A ••jToj^sia?
aÙTOÎf 'lM(z-jvr,j \\ç,yvpo\i y.ai
Arj7.r,Tf iou Mo'jaràzK £v s'rst
iSr'u iszsfiêf iov /.ai
îiyoufiEviuoi/TOS' Nt/uyôpo'J.
Trnduclion.
Cet édifice a été construit aux frais et aux dépens
deRufélius, personnage très pieux de la famille des
Bacalides, en mémoire d'eux et pour le salut de l'àme
et pour la prospérité de leurs chefs Jean Argyre et
Déniénins .Mouslaka, qui sont ici à leur télé. L'an
14G1, le 21 décembre, sous le gouvernement de Ni-
céphore.
On remarque que dans cette inscription
l'A est souvent mis à la place du a. Le gra-
veur, en outre, qui no savait pas l'ortho-
graphe, a confondu les voyelles et les
diphtongues qui de son temps comme au-
jourd'hui ont le mémo son.
Extrait d'une notice de M. Bouillon Lan-
dais {i}, sur une pierre tumulaire trouvée,
le 7 mars 18-39, devant l'église Saint-Fer
réol, à Marseille.
Dans la nuit du G au 7 de ce mois, les ou-
vriers de l'une des compagnies pour l'éclai-
rage au gaz, on creusant une tranchée pour
la pose de leurs tuyaux dans la rue Traverse
de la Coutellerie , rencontrèrent un bloc de
marbre noir sur lequel se trouvait une ins-
cription; ce fut seulement dans la matinée
du 8 quo le bloc fut tout à fait découvert et
et que l'on put y lire les lignes suivantes:
Sla viator ;
Moule olivcnses
quos al ■nimemorabili œtale nobililas,
niilili.^ terra mariquc slrenuilas,
in divo Cipria::^ episcopo lolonensi sanclitas,
pluriniis als hinc s;eculis illustrarunl,
hic jacent.
Ut nobililas qua mdla Massiliœ clarior
lu œvum virlulibus fulgeal,
m slrenuilas in bosses Galli;c et Ecclesiae
forliter splendeal,
ul sanctilas prrecelleniissinii piœsulis nec non alavi
in posleros prodeat,
ora el abi.
Hoc monumenlum,
(1) Marseille 1839, in-8«. Notice lue dans la So-
ciélé des arts H lielles-leilres de Marseille.
883 MAR
aiitiqiiiUilc collapsiiin, picialejain lesliiuUiiii
poiii'bal
Liiiloviciis (lo Moule nlivo
ex prscfeclis regi.inini u iii'fiiiiim iinns,
nnno salmis mdci.xxxxv.
Voici la Ir.idurlion que j"ni essayée do J
cette inscription :
Arrête passant; îles Montolieii', que' leur noblesse
de temps iiiiméinorial , leur courage guerrier sur
terre et sur mer, la sainlelé lUi bienheureux Ciprien,
évêque tic Toulon, ont illustrés depuis noud)re de
siècles, reposent ici. Cour que leur noblesse, plus
remarquable qu'aucune autre de Marseille, brille
éternellement par ses vertus; pour que leur courage
contre les ennemis de la France cl de l'E^ilise res-
plendisse forlemcnt, pour que la sainlelé du très-
excellent évéqne leur aïeul aille à la postérité, prie
et passe. Ce monument, que son antiquité a ren-
verse et que la piét^ a rétabli, a été placé par Louis
de Moniiilieii, Pini des capitaines des galères royales,
l'an du salut Hi'J'o.
La famille de Mo-itolieu, dont il est ici
(|ue.<lion, est une îles |irin('i()nles fnmilles
de ALirseille, une de ces ra es i)riviléj,iées
dont riiisloire se li<> intimement à celle de
leur [lalrie, et que l'on retiouve durant une
lontjue suite de sic'-cles, toujours au premier
rang fiarmi leurs concitoyens. S'il fallait ad-
mettre la pr(^tenlion exprimée dans la cin-
quième et dans la douzième ligne de l'ins-
cription, et conservée par tradition dans la
famille, il y en aurait peu qui pussent le lui
disputer en ancienneté. En etTet, elle ne
compterait |ias moins de treize cents ans do
descendance non interrompue, sous leiuiMne
nom, depuis le tein|)S <le saint Cyprien, qui
vivait au commencemi'iU du vi' siècle; d'a-
près la légende de ce saint et l'acte de trans-
lation de ses reliques, il était de Marseille
et tils de Jules de Montolieu; le premier de
ces actes s'exprime ainsi : lientus Ciprianus
nltis cl nobilibus pitmitHins ex tnemorata
rivitate Mnssiilia et r.r Mmilolirensinm faini-
lia prngenilus... Le second ajoute : Cipria-
nus... ex illitslri fc.milia Monte Oliri proge-
DlCTlOiNNAIRE MAR SU
marché de tout ce qui peulé.'re controversé/
et en n'ndmeKnnl que ce qui repose sur des
;ictes nutlieniique«, la famille do it le moni-
nient vient d'èlre retrouvé n'en demeure
jhis moins ime des plus illustres de ^I.•lr-
seille. Il existe des chartes de 118-2 et de 11^3
où il est fait- mention de riiniid de Monlo-
ieu. qui a doimé sfm nom à nu qunriier u'e
notre icî'r loire, le val de fiTaud ou MkiiI"')-
live! (de Monte Olivn. nom latin des VImmIO'
lieu). (îuill.-rime de MoMiolieu. lils du pré-
cédent, fut caution de Huç^nes fieoIVroi III,
vicomte de Marseille, lorsque celui-ci e'ij;a-
irea, en 1193, à Guillaume Vivaud et à Botin
le juif, la quatrième partie du pert de cette
ville, pour la somme de 20,000 sols rovauv
couro'niés; il commanda une escadre d'.\l-
Iilionse, cfimte de Provence, avec laquelle il
battit les Cténois en 1109.
A partir de celle époque, les ITonloIieu
son! mentio'iiiés h chaque instant dans nos
annales et dans nos chartes; on trouve un
Bertrand de Montolieu parmi les otages do
Charles II d'Anjou; la chronologie des con-
suls de Marseille en nomme sept ijui furent
revêtus de cette charge , et l'étendard de
saint Victor, cette oriflamme de nos pères,
fut conlié quatre fois h des chevaliers de
celte maison. Louis de Montolieu, qui a f il
ériger l'inscription rapportée ci-dessus, for-
mail le quinzième degré de génération de-
puis Giraud de Mijntolieii ; il était capitaine
de la galère la Rrine et chef d'escadre ; il se
signala plusieurs fois sous les ordres du
hailii de Noailles ; il épousa Anne de Manse,
fille d'Antoine de Manse la ViJale, capitaine
de galère, et en eut plusieurs enfants dont
la postérité existe de nos jours.
Le monument des Montolieu est un bloc
de marbre noir tailh'! de manière ri former
trois plans dont les deux latéraux fuient à
droite ifl à g:iuche. Il est orné d'un socle à
godrons et d'un enlableinent pareil, ruii et
l'autre fort dégralés. Le plan ou la face du
milieu a 0", 76 de hauteur, 1 mètre de lar-
g(!ur dans le haut et 0", 70 dans le bas; c'est
1.1 que se trouve l'inscription. La face
gauche a 0'" 00, de largeur par le haut et
0" 50 par le bas; la fac" droite manque tota-
lemenl ; en la brisant on a empru-lé les deux
nitus et a Julio piitre suo ... erudilus.... dernières lettres du mol nobililas à la troi
Saint Cyprien fui appelé au siège de Toulon
vers l'année 521; il assista à plusieurs con-
ciles et mourut dans sa ville é|)iscopale en
5'iC. il a écrit la Vie de saint Ciisaire, sou
maître et son ami ; on conserve à la biblio-
thèque du N'aliean un missel écrit et signé
de sa main ; sa fêle se célèbre à Toulon lo
3 octobre; il (''tait autrefuis d'usage qui; le
chef de la famille de Monldlieu y filt invité;
il assistait ii la proci'ssioti h la placi' d'hon-
neur, et mareliait seul un thuilii'au à la
main, immédiatement aptes li clidsse du
saint et avant toutes les autorités.
Cet usage a été aboli depuis fort long-
temps, cl même raulheiilieité des litres qui
font de saint ('yprieii un niemhre de la fa-
mille de .Moiitulii'u , e>t eonlestée p,.r plu-
biwuiK. auteurs; muijiré cela , on faisant bon
sième ligne, et les deux dernières du mot
snnctilns h la cinquième. La hauteur totale
du marbre est de 1", 2'i
plus grande
épaisseur, prise au milieu et dans la partie
supérieure, est de O", 78. L'inscription est
parla itomenl gravée et très-bien conservée,
sauf le mot nnbilitn.i, qui, deux fois répété,
a été deux fois mutilé .'t coups do marteau
et est devenu presque illisible. L'éiio(pic de
la révidiition oi^i ce marbre a été renversé
explique rachariieiumit puéril avec lei]uel on
a frappé sur le mot noblesse, fort impopu-
laire alors.
Ce liloc git dans la rue Traverse de la Cou-
lellerii', h l'est de la porte de la mais n irl,
,'i un inèlri; et demi de dislance l'I ^ 0"". lÔ
(le profondi>nr. Il n'a jias étc^ di'placé e! les
ouvriers qui l'avaient déterré l'on rocouverl
MAR
D'EPIGRAPIllE.
MAR.
Bi6
en comblant la tranchée. Il me reste à expli-
quer comment il se trouve en ce lieu.
Les terrains occupés aujourd'hui par Vé-
glise de Saint-Ferréol et par les maisons
environnantes ont subi de grandes Iransf'or-
iiialions. Les Templiers, dont la trace s'est
conservée dans la rue qui |)orte leur nom, y
curent, pendant près de deux cents ans, leur
couvent et leur ('-giise; ce couvent était fort
beau , le rél'ectoire sur-tout, par sou archi-
tecture et ses dimensions, était un objet de
curiosité pour les étrangers. On raconte à ce
sujet, qu'un saint homme nommé Hugues
de Digne, étant venu à Marseille vers 1276,
et ayant remlu visite aux chevaliers du
Temple, ceux-ci ne manquèrent jios de lui
iaire parcourir leur maison et remarquer
leur réfecti)ire. Les Tem|)iiers attendaient
sans doute un com|)liment; mais Hugues,
avec plus de brutalité (jue de politesse, se
borna à leur dire qu'une pareille salle ferait
une fort belle écurie. Cette boutade, a\i dire
de l'aïuialiste, n'était qu'une [irophétie qui
reçut jikis tard son accomplissement; car
Koberl, roi de Naples et comte de Provence,
dans un voyage qu'il tit h Marseille, après la
destruction des "Templiers
vaux et ceux de sa suite dans
réfectoire.
Les chevaliers de Saint-Jean de Jérusa-
lem, héritiers de ceux du Temple, leur succé-
dèrent dans la possession des terrains et
des bAliments, qu'ils laissèrent presque tom-
ber en ruines; ils étaient en cet état lors-
logea ses che-
leur ancien
qu'en 1363 les religieux Augustins en firent
l'acquisition; peu de temps auparavant, ces
religieux avaient aussi acheté une vieille
tour appelée tour de Galbert ou de Gaubert,
du nom de son propriétaire ; cette tour était
située sur l'emplacement qu'occupe à pré-
sent la maison n" 1 de la rue des Templiers.
Avant de s'établir en cet endroit, les Au-
gustins avaient leur monastèi'O hors de l'en-
ceinte de la ville, vers le haut de la rue
d'Aubague qu'on nommait le bourg de
Saint-Pierre, au lieu dit la Tuilerie. La
Provence ayant été ravagée en 1361 par des
Jjandes de pillards connus sous le nom de
Tuchins, les Marseillais prirent une résolu-
tion déses|)érée; ils firent entrer dans la
ville tous ceux qui habitaient au-dchors ,
rasèrent leurs faubourgs et reçurent si bien
les brigrands qu'ils les forcèrent de se reti-
rer. L'ancienne maison des Augustins fut
en cette circonstance, démolie comme les
autres, après avoir subsisté environ cent ans.
La nouvelle acquisition de ces religieux
était en fort mauvais état ; aussi la néces-
sité de tout rééditierse fit-elle bientôt sentir;
mais ccunme ils n'étaient [loint assez riches
pour faire d'un seul coup une telle déjiense,
la reconstruction n'eut lieu que peu à peu
et ioit lentement; ils y employèrent d'abord
les |iierres piovenant de la démolition de la
tour de Ga beit; plus tard, le roi René les
ayant piis sous sa sauvegarde, leur vint en
aide; un citoyen de Marseille, Jean de Vil-
lages, leur lit jiréseut d'une galère iiour la
dépecer et en faire servir le bois à leur édi-
fice ; la ville leur abandonna, enl'i.79, la ga-
belle du sel ; enfin un autre Marseillais,
Barthélemi Dupuy-Servian, leur légua mille
florins royaux et six mille pierres taillées;
grûce à ^toutes ces libéralités , le cou
vent fut terminé et l'église put être couverte
en bois.
Ce fut dans cette église non achevée
qu'eut lieu une de ces inqiosantes cérémo-
nies religipuses comme le moyen âge seul
savait eu faire, et comme on doit désespérer
d'eu revoir jamais. Le 11 octobre 1533, le
pape Clément Vil (Jules de Médicis) étant
arrivé à Marseille pour le mariage de sa
nièce, Catherine de Médicis, avec le duc
d'Orléans, second fils de François 1", fut
reçu à l'ahbaye de Saint-Victor où il coucha.
Le lendemain dim;inche , ar-rès liddi , eut
lieu son entrée solennelle dans la ville. Une
chaloupe, richement drapée en damas rouge,
le transporta avec sa suite sur le quai des
Augustins oii l'attendaient tous les corps
constitués, les magistrats, le clergé, la no-
blesse et une foide immense de spectateurs.
Le Saint-Père fit sa prière dans l'église, puis
il renferma l'hostie consacrée dans un cof-
fret précieux , recouvert d'un drap d'or et
surmonté d'une croix de même métal ; ce
coifret fut placé sur une haquenée blanche
superbement caparaçonnée, et le cortège se
mit en marche processionnellemenl pour la
cathédrale. Après les innombrables confré-
ries de pénitents , après le clergé régulier et
séculier portant les reliques des saints ,
venait la haquenée tenue en main avec des
roues de soie blanche par deux valets de
pied, sous un dais de brocard d'or; Clé-
ment Vn suivait, porté dans une chaire de
velours et en habits pontificaux , la tiare
exceptée ; les ducs d'Angoulème et d'Or-
léans, tous deux fils du roi, marchaient à
pied à ses côtés; quatorze cardinaux, mon-
tés sur des mules, suivaient le Pape et
étaient eux - mômes suivis par jjIus de
soixante prélats, archevêques, évoques ou
abbés, tous en costumes de leurs dignités,
et par une multitude de nobles seigneurs,
tant français qu'italiens; les archers et les
suisses du roi bordaient la haie et accompa-
gnaient le cortège; toutes les rues par oii il
passa étaient sablées et toutes les maisons
tendues d'étoffes précieuses. Ce fut ainsi
que le Saint Père se rendit à la Major, où il
reposa le saint sacrement et entendit Vê-
pres ; après quoi il donna la bénédictioa
Urbi et orbi et se retira dans le palais dé
bois qu'on lui avait préparé sur la place
Neuve.
Le pompeux cérémonial accompli dans
l'église des Augustins n'apporta aucun chan-
gement à la position de ces religieux ; car
ce fut seulement le 15 janvier 15i2, c'est-k-
dire plus de huit ans après, que leur é.lise
put être consacrée par Barthélemi Porlalen-
qui, évèque de Troyes, et seulement en
1388, que la couverture en bois fut rempla-
cée par une voûte en pierres.
De toutes ces constructions si pénible-
meut élevées, il ne reste que lé clochef t\
887
M\n
DICTIONNAIRE
M.\U
888
une partio de l"ri,'lisc; mais en 1789, elles
élaienl intactes, et il est tarile d'en prt^ciser
l'ancienne ordonnance et l'cniiilacement.
L'église n'était isolée que du côté du nord,
où se trouve la rue des Augustins qui, par
un retour d'équerre, coniinuniiiuait avec
celle des Aufliers ; c'est ce retour d'équerre
qui, ahoulissant d'une part h la rue Couteile-
l'ie, et proiongi' de l'autre jusqu'à la place
du (kil-(le-I5(euf, a pris le nnni de Traverse
de la Coutellerie. Au midi i''t.iit une c(jur
e-ntourée par les lnltiracnts du monastère,
dont deux ailes s'appuyaient h l'église ; la
rue Neuve des Augusiins a coupé ces ailes et
envahi en |iarlie le sol de la cour. Il n'y
avait point de portail ; mais deux entrées
latérales, Tune au nord, en l'are de la portion
existante alors de lan-ue Traverse Coutelle-
rie, et l'autre au midi au fond d'une ruelle
qui délifuifliait sur le quai; une troisième
issue communiquait avec la cour et servait
exclusivement aux religieux. C'est la porto
actuelle de la sacristie.
En l'absence de tout document, il suffirait
de voir cette église pour se convaincre
qu'elle a été tronquée et réduite dans lo
sens de sa longueur; ses proportions ne
concordent plus entre elles, et sa largeur
n'est [)lus en harmonie avec ses autres di-
mensions ; elle n'a plus que six chapelles
latérales, trois de chaque côté; elle en avait
douze alors . dont cinq de chaque côté et
deux faisant face au maître autel.
L'une de ces dernières, la plus au sud,
appartenait à la f;imille de Montolieu ; elle y
avait sa sépulture et son mausolée dont lo
inarbre retrouvé formait la première assise.
Ce monument, ainsi que l'inscription le fait
connaître , avait succédé à un plus ancien,
tombé de vétusté ; il était de forme pyrami-
dale et adossé au mur de l'église; Louis de
-Montolieu y avait fait sculpter les armes do
sa fandlle. Voici quelles étaient ces armoi-
ries , simples comme celles de toutes les
vieilles races : Fascé d'or et d'azur de six
picccs , des aigles d'or pour supports , nne
aiijle d'or pour cimier, pour devise, ce seul
mot :l)eo.
La chapelle des Montolieu fut démolie
lorsque l'on exécuta le prolongement de la
rue Traverse de la Coutellerie; on abattis
deux travées de l'église , on combla les ca-
veaux ; on di'liiiisit lo mausolée dont les
marbres furent dispersés, excepté" la base
qui, étant d'un seul bloc, dut à son poids
d'être enfouit! sur |)lace.
Et maintenant, on apprendra sans sur-
prise, mais non [las sans intérêt, que l'un
des rejetons de l'illustre famille s'est énui ?i
la nouvelle de la découvert!^ que; lo hasard
vient de produire. M. le maïquis de Monto-
lieu a demandé h M. le maire l'autorisa-
tion de faire exhumer la ])ierre tumulairo
de ses aiuèlres, et h Mgr l'évèipie cello
de la repincer dans l'église. Il est snperllu
d'ajouter (jui! le prélat et le magistrat so
sont empressés d'accorder à >L dr Monto-
liiu la permission d'accomplir cet acte do
piwté lilJali-,
Ainsi sous |)eu de jours la liasili((uo écour-
tée recevra dans son sein le marbre mutilé,
et ces deux débris rappelleront encore h nos
devcendaiits des souvenirs intéressants pour
l'histoire religieuse de nos contrées, et. glo-
rieux pour l'histoire particulière de notre
ville (1).
MAKTIGNY ou MAnTiNAcnr, dans le can-
ton du Valais, en Suisse, l'ancien Oclodu-
rum.
Grande colonne de pierre, au portique de
derrière de l'église Saint-Maurice.
Imp. Cacsari Val.
Consianllo pio
fel. invicio aiig
(livi ConstHiitii pii aiig.
filio for. cl. val. i)ono
rei piihlice nato.
(rarrf. Mai, p. 241 ; Gruter, p. 28i, 5.)
MASSA dans lo royaume Lombardo-Vé-
nitien.
Eglise de la Mère de Miséricorde.
Sur les reliques appnrléps en t6l>9 du cimetière de Cy-
ri»(|ue de Rome.
Primo bene nicronti fecil
mariUis qiio vixil annis
vigiiiii cl sex, defuncla xvu kal.
aug.
[Cardinal Mai, 443, 1.)
MAUBUISSON, en France, abbave de
religieuses de l'ordre de Cîteaux, fondée par
la reine Blanche. L'église est un grand go-
thique commun. Le sanctuaire est éclairé de
deux rangs de vitrages l'un sur l'autre, et
orné do galeries d'architecture do moyen
gothiiiue. Lo chœur est des plus grands et
des plus beaux, tout pavé d'une marciueterie
de mastic qui, de loin, paraît être du mar-
bre. La reine Blanche est enterrée au milieu
de ce chœur, sous une tombe de cuivre ,
élevée avec sa figure du même métal, ac-
com|)agnéo de huit vers latins, dont le der-
niermarque qu'ellemourut religieuse :
Tailla prius, lalis jacel liie paiiper monialis
Ce lieu l'St la s('pulture du comte Clérem-
baud, mort en \ï\1 : de Jean de Brienne,
dit le prince d'Acre , second fils de Jean
de Brienne , roi de Jérusalem ou d',\cre,
et de Bérengèro de Castille, cousin ger-
main de saint Louis, aussi enterré dans lo
chœur ; des entrailles il'Alphotise de France,
comte (le Toulouse et de Poitiers, frèie do
saint Louis; de Mathilde ou Mahaud, com-
tesse d'Aitoiset de Bourgogne, |ietito-iiièce
de saint Louis, sous une lomhe de cuivre;
des eniiailles de Charles le Bel, mort le i"
février 1.')'27, et de Jeanne d'Kvreux. sa troi-
sième femme, décédée le 4 mars 1370, aveo
leurs ligures en inarbre blanc. On v voit
aussi la sépulture de Bonne de Luxemhourg,
tille du roi de Bohême, épiuiso (le Jean, roi
de France, décédée à Maubui>-on le 11 sep-
(I) I.;\ picrrr iloiit il s"a|jii a ('U- cxliinm'c poiulaiit
la miil (In 11 avril I8">!1, cl plac.-c ilaiis la thapcllodo
SaiiU-l'iiric ili' l'iulisi; des Aiigiisliiis.
889
MAY
D'EPIGRAPHIK.
tombre 13W, et colle des entrailles du [roi
Cliarles V son fils , décédé en 1380 , avec
leurs figures en marbre blanc, la sépulture
de Jeanne de France, fille du roi Charles le
Bel et de Blanche de Bourgogne, sa première
femme, morte fort jeune, le 17 mai 1321 ; sa
figure est en marbre blanc. Blanche de Bour-
gogne y prit l'habit de religieuse en 1323, et
y mourut en 1326 ; elle est enterrée dans le
chapitre. On y voit un grand tombeau de
pierre, élevé et couvert de plaques de cuivre,
avec la représentation de Marguerite de
Brienne-Beaumont , femme de Beaumont ,
prince d'Anlioche, et comte de Tripoli, dé-
cédée le 9 avril 1328: on l'appelle commu-
nément la princesse d'Antioche: elle était
petite nièce de la reine Blanche, mère de
saint Louis, et cousine germaine de Blanche
d'Eu, seconde abbesse de cette maison.
Outre la séi)ulture de ces princes et jirin-
cesses, plusieurs autres y ont été inhumés,
sans cpie l'on sache en quel lieu ; savoir,
Robert 11 du nom, comte d'Artois, fils de
Robert 1", et neveu du roi Louis VIII ; Ca-
therine, fille de Charles V, morte au mois
d'octobre 1388, à l'âge de onze ans, et déjà
mariéeà Jean,comtedeMontpensier; Jeanne,
fille de Charles VI, morte à l'âge de deux ans.
Gabrielle d'Estréesy a été aussi inhumée.
(HuRTAUT et MâGNY, Dicl. de Paris et des
environs. )
MAYENCE , ville de la principauté de
Hesse-Darmstadt, en Allemagne.
I.
Tombeau de V archevêque Pierre d'Aspelt.
On voit dans la cathédrale de Mayence un
monument qui date de 1320. Il est appuyé
contre le neuvième pilier du sud, et faisant
faceàla nef. C'est le tombeau de l'archevêque
Pierre d'Aspelt, qui couronna Henii VII,
Louis de Bavière et Jean, roi de Bohème. On
lit autour de la sculpture les dix vers sui-
vants, pour servir d'épitaphe et d'expli-
cation :
Anno milleno trecentesque viceno,
PeU'um pelra tegit isliim, quae lartara fregit.
De Treviri nalus prœsul fuit hic trabeauis,
Redcliiibiis, donis et clenodiis sibi pronis
Ecclesiam dital, res auget, crimiiia vital.
Hic pins et largns,.iii consiliis fuit Argus.
Sccptra dat Henrico regiii, post hœc Ludovico.
Fert pius extremo Joanni régna Boheino.
Hic qui nos menses anrios deçà lelra repenses
Qiios vigil hic rexit, qiieni Christus ad ailhera vexit.
L'un de ces princes représentés sur le tom-
beau, en recevant la couronne, semble olTrir
pieusement son sceptre; l'autre paraît prêt à
plier sous la violente pression du poing qui
le couronne. Doit-on voir dans ce gesie im-
périeux une allusionàriiitluencesacerdotale,
une glorification de la puissance temporelle
de Pierre d'Aspelt? On ne sait. M. le comte
Léon de la Borde a publié le dessin et la
description tlo ce monument dans la Revue
archéologique de sei)tembre 18i5.
MER
II.
seo
Eglise de Saint-Alban.
lîpilaphe de Fastrade, femme de Cliarlemagne.
Inclila Faslrad;c rcginne liio membra qiiiescunt,
De medio quam mors rigida flore tulit.
Nobilis ipsa viro conjiincta et jurepoienti est :
Sed modo ca^iesli nobilior ibalanio.
Pars illi mclior Carobis rex ipse remansit.
Cui tradai niitis lempora longa Deus.
Brower, dans ses Annales de Trêves, liv.
VII, rapporte qu'il y avait aussi à la cathé-
drale de Mayence deux autres épitaphes de
Fastrade, l'une plus récente que l'autre.
Epilaphe la plus ancienne.
Faslradana pia Caroli conjux vocitata,
Cluislo dilecia jacet hoc sub marmore tecla,
Anno septuagesimo nonagesimo quarto,
Quem nunierum melro claudcre Musa negat.
Rex pie quem gessit Virgo, licet hic cinerescil
Spiritns h;eres sil patrise, qux iristia ncscil.
Epitaphe plus récente.
Qu;e Faslradana corani mêtaumenla tueris
Haud islo primum (ixa fuere loco.
JEdc sed Alhnno sacra, oaesisque propinqui,
Marlyribus claro verlice collis erant.
Nunc ea quod periil flammis hoslilibus œdes,
Mota lolis zelo sunt monimenta pio.
(Labbe, Thés, epit., p. 581.)
MAZARA, en Sicile.
Hel. aug
respub. Coihiy
devola nuraini
eorum.
{Cardinal Mai, 2V0, 1 ; Murât., p. 260, 6.
Ce dernier explique Coihiy par Libyb.
(peut-être Lylib.?)
II.
Clemenlissimo et
vicloriosissinio
D. N. Flavio Valerio
Conslaiilino niaximo
pio felici inviclo aug.
Botilius perpeluus
V. c. corr, prov. Sicil.
dévolus nuniiiii inajes-
lalique ejus
semper dicalus.
ICardinaI\S\ Ai, 2i5, 5 ; Insc. Sicil., p. 36;
MuraT., 239, 2.1
MEDIASCH, l'ancienne Media, en Tran-
sylvanie, emiiire d'Autriche.
Plaque de bronze antique trouvée en 1779.
Egp Hemoniiis volum posai.
[Cm-dinal .Mai, p. 201.)
891 MED
MEDICINA, Liais iionliruaux.
I.
A In cathédrale.
Sur h l'orle.
n. 0. M.
Xpi niarlirvm Maiii:inli. aiq. Lvci;«
I)('iie(itis p:ilr((iiis,
tempivni ;cvo falisccns,
svl) piissimis avspiriis S. K. E. cardinalivm
loaiMii BaplisUi' Spiiivb a lalcic Icgaii
noc MOU
Prosprri I.ainl)Oi'tini, Bononise arclùepiscopi,
Christoplioi'vs Cliecclii arcliipreb'
pojivhsq; Mi-ditiiiODsis,
iii liaiic cloyanliorciii (uiiiiam
a fviulaiiiniilis excitarvnt
anno Doiiiiiii
CIO. I3CCXXX1X.
II.
A la vieille sacristie.
Beiicdiclo XIV.
JD. 0. M.
ob praecipvvm ainoreiu
erga
haDC velvsiissiinaiu coiifralernilalena
lilvlo, lioiiore, digniiaie,
iiisigiiibTs aicliicoiifraltTiiiialls
ac
facullateaggregandi
decoiatili
anno Xpi
ci:). IDCCXLIII
arcliiconlratres
p. p.
(Galetti, inscript. Bonon., p. 198.)
MÉDINA SIDONIA, eu Espagne.
I.
Inscription de Van 668, sur une colonne.
Hic suiil rnliqiiianiin (sic) condita;
. . . StC| liaiii liiliani Friicis liistl
Pasloris Fiiiiliiosi Aiiguiii
Enlogii Aciscii Romani iiiarturum.
Dcdirala haoc basilica xvii.
kal. iaiiiiiirias, anno ii. ponli-
(icatus Piiueni, uia dclxviii (1).
II.
Inscription de 682, sur une colonne delVqlisc
de Sdinl-Ambruise, à quatre lieues de la
ville.
In Moiiiiiio Doinini noslri
Ifsu Clirisli . . . siiiil rc-
(n FI.0BR7., (. VII, p. 186. ex MonAi.Es, lib. v. op.
9; ilcTiiiiiipK!, l. X, p. ."i", iibi ik; l'imiMiii). Spcual
ad an. lirjO, ipio l'une, liiis .Modinau h>idoniae tpisco-
fiis fuii. — Mr.
DICTION.NAillIÎ MEL 89«
li^iit'fc sanclonim Lambeni
Fvli . . . Iidiani niarlyriini,
D . . . T. lovins bnsilicac
siibil . . . kal. decein . . .
annosi'x/o dcciino domiiii
Pinicni episcopi, era Dr.i.xxxii (I).
(Cardinal Mai, p. 163.)
.MK(i AHK, on rir^ff. Sur nno ^rando pierre
à 1.1 iiorlo (le Tô^liso de l;i Sainte A'icrge,
on lit une inscripiion mciipio du innycii
Age, dont voici la traduction doMm'c par
Dansse do Villoison.
C'est encoro ici un onvragc qni csl le finil de la
libéralité dn comte Diogène, fils <rArcbelafis. Il a
eu soin do l'enlretien des villes grecques, comme
de celui de sa propre maison : Mégaie vient de
ressentir les effets de sa générosité : il hii a donné
cenipèces d"or pour la construction de ses lonrs et
cent cinquante antres avec ilenx cent vingi pieds
de marbre ponr ref.iire le bain. 11 est persuadé qu'il
n'y a rien de si beau que d'être le bienfaiteur des
Grecs et de rétablir leurs villes.
M('in. de l'Acad des inscript., t. XLVII,
p. 3!^l.)
MET.ITN, chef -lieu du département de
Seine-et-Marne, en France.
Reliquaire en plomb, trouvé dans la Seine ,
à Melun.
(Communication de M. rnaèn» r.rfsy, au Comité des arts
et moininipiiis {i).
Une curieuse iioiirse en plomb a ét(' trou-
vée daiis la Seine à Melun, à la place (pi'oc-
cujiait autrefois le vieux pont aux Moulins.
(".elle petite auiuAnière a 0°,07 de long
sur O^jOa et demi de lai'ge; on juge facile-
ment , par les bosselures conce'ttrées au
milieu du métal, qu'elle avait primitivement
une panse pii'iforme et qu'elle n'a été afdatie
qu'aceidi'ntelleinent ; d'après les sujets |iieuT
qui y soMt légèrement prolilés eu bas-reliefs,
on peut induiri! qu'elle servait de reli'tuaire
jiorlatif. les ileux pc iles anses latérales
étant destinées à la suspendre au cou. ("'est
ainsi ipron a vu plus tard louis XI itorteP
autour tle la forme de son cliafiel royal un
cliaiH'lel il'aimjjettcs du même genre. Les
deux feuilles <ie plomb sont ri'unies et sou-
di'cs au pourtour par un galon orné d'une
nuiulure courante ;i dénis d(> scie; l'ouver-
ture de la botiise est bordée de deux lignes
de légendes; la forme des ietlres et le ca-
ractère barbare du dessin iiu permettent
guère d'attribuer ce travail à une époque
|)0slérieure au xi' siècle.
Sur l'une des faces, est représenté saint
Martin célébiaut la messe; c'est le moment
de la préface où ii élèv(' les bras et où l'on
voit distincteuieul un globe île feu lniller
au-dessus de sa lèto ; Durand de Meiide
M) riorci llis)). sncr.. I. Il, p. .'>9. Speclat ail an.
eu. V. Murai. I s, Los riiirip.* libros. p. I5,">. Flore-
siiis, t. XI, p. '>9, cvhilii-t aliain inscriplloneni. m
(in:i sermo est di' rcliqniis rt de b:Kilii"l al) rnisropo
Pinieiiio dc.licala. \iile ileu), t. .X, p. .''7. — .Sir.
(•ij Uiiitclin des Comili>ii, nov.-déc. lîsSlt, p. 487.
•il
893
MEI.
D'EPIGRAPHIE.
MER
894
rapporte que le saint prélat était dans cclto
posture lorsque ses liras furent miraculeu-
sement ornés île braeelets d'or. Sur le pelit
reliquaire, ces deux hi'acelets entourent le
globe de feu et det-ccndent du ciel avec lui;
on peut remarquer (]ue le chaiilable évêque,
qui ne cessait de se déiiouiller pour vêtir
les pauvres, n'est couvcit lui-même que
d'une (unique éeonriée, ceinte aux reins par
un cordon à bouts llotlants. « Colle courte
et vile, dit Jacques de Voragine , et ne luy
renoient pas les iDonrlies iiisques aux coul-
(lées et lu lonf/ueur iusques aux genoux, et
alla en celle manière chanter messe ; et ainsij
comme il célébrait, ung grand moncelldc (eu
se apparut sur son chef. » Pour faire con-
traste , l'archidiacre ou clerc servant qui
l'assiste porte une aube longue et tiainante;
d'une main, il tient un chandelier, dont le
cierge est allumé; de l'autre, il semble bé-
nir à la manière latine ou montrer le globe
miraculeux; l'autel, vu de profil, est recou-
vert d'un tapis à bordure perlée ou frangée ;
sur le bord, en face de l'olficiant, est dressée
u'ie petite croix grecque ; au n)ilii,'u est
placé Je calice, de forme antique : le pied,
le nœud et la coupe sont ornés de ciselures
cannelées ou godroruiées; l'immense capa-
cité du vase sacré raiipelle le tempiS où tous
les fidèles communiaient sous les deux
es[ièccs. Dans le clianqi du bas-relief on
déchitfre encore en partie :
J M
R Tn
(SanrUis Marlinus.)
Sur l'autre face, chevauche à travers un
pays boisé un chevalier armé e'n guerre;
maillé des pirds à la tète ; il tient sa lance
en arrêt ; son heaume, à timbre plat, est
surmonté d'une croix pour cimier; à son
cou est suspendu, [iar une espèce de bau-
drier, son écu, barré de sei)t ]>ièces.
Le destrier a la tète protégée par un
chanfrein, et le poitrail orné d'un harnache-
ment à perles pendantes; on distingue sur
sa croupe une housse, sans doute à mailles
de mêlai.
Ne doit-on pas reconnaître dans ce brave
guerrier saint (ioorges, qui se prépare à
combattre le monstre diabolique; la Léi^ende
doiée dit qu'armé du signe de la croix, il
brandit tellement sa lance, qu'il navra le
dragon. Le fragment d'insfiiption qui est
conservé au-dessus me confirme dans cette
opinion; on y lit clairement: georgi (sanc-
tus Geoigius); derrière la tète du saint ou
aperçoit connue un casque jilacé de front.
L'artiste a-l-il voulu ex|irimer que tout che-
vaier de noble exirariion doii îoujijiirs
nécessairement èlie suivi de sou lidèle
écuver?
A la première ligne do la légende, nous
croyons trouver glieumo. Serait-ce un in-
ilice (]ue le donataire portait le nom de
Guillaume? Le reste de l'inscription est si
incomplet que nous ne hasar lerons aucune
ex[ilicalion.
ÀIÉRIDA, ville de l'Estramadure, en Es-
pagne.
Sur une colonne ancienne trouvée en 1752.
\.
xuyxyê£fi'.'ï;cï6J5' y.v.'i
TrâvTWJ Tfôv (T'J^UTTOÀtTWV (l),
IT.
Imp. Caes. Graliamis
pius felix max. vict.
ac triumpli. semp. atig.
pont. max. gerni. max.
alamanus max. franc,
max. goili. .M. TR. P. m.
imp. u. COS. 1111. pviiii. P. PP.
resiiliiit
C. XI.
[Cardinal Mai, p. 333; Gruter, p.
159. 7. )
III.
Imp. C;ins. Flavius
ConslaïUiii. aiig.
pacis cl jnsiiiiiC
cuit. piib. qiiietis
fiiiid. religionis
et (idei auclor
remisse iibique
triluito finitimse
provinc. iter.
restaur. fecit
CXlllI.
[Cardinama, 33i, 2; Grut., 159, h.)
IV.
Inscription de Van 663 de Jésus- Christ, sur
un pont-
Solverat anliquas moles luiiiosa vetiistas
Lapsiim et senio riiinptiim pemiebat opus.
Periliileral iisiim siispttiisa via pev amnem,
El lilierœ ponlis casvis nrgabal iter.
Niiiic tempoie potentis Geianim Ervagii régis
Qnoil dedilas sibi pnecepil excoli i erras
Stii luit magnanimiis faclis l'xtcndeie iionien,
Vclerum et lumulis addidit Salla siium
Nain pnslquani exiniiis novavit mœuilius urbem
Hoc magis miracnluni piitiare non doslitit.
Coiislruxit aicos, peiiiius fundavit in undis,
El mirum aucioris iiniians vieil opus.
(Il Florez. tlisp. sacr., I. XIH, p. 228. Expli-
Canibnn aineni videtur xtizio x\ix^^ ''«■'■ cwTïîoiaj truy-
xvësfsviiaewf etc. [Canlinal Mai, p. 19, n. 2.
89" MET DICTIONNMUR
Nec non cl paiiiit intilnni croArc niiiiiiinon
Snninii saronlntis Zenonis siKisil :iinor.
Uibs aiigiisl;! f<'li\ mnnsiiia per sa'CiiIn long.i
Kovala sluilio diicis et l'o\ riFicis. Era dcci
{Cardinal Mvï,320, 1; Florez, Spana
sayrada, t. XIII, p. -223.)
MEKTON, en Angleterre.
Magne senex tiiiilis nuisanun sede sacraia
Major Mcrtoiiidiini maxime progenic.
Uiev libi gratanlcs posl scciila sera nepoles
En voliva locant, marniora, sancie parens.
{Scpulcrnl Monuments, I, 59.)
Ce tombeau, délriiil priKi.int les guerres
civiles, l'ut restauré (l{)62) |i;i[' les soins dii
collège (le Merton {custode domino Thoma
Cloylon efjuite ).
MESSINE, en Sicile.
I.
An cimetière de l'érjUse collégiale.
Imp. r.Ts.
liivi Constanli fil.
FI. Val. Con-
slanlino pio fet.
invicln aiig. ros. iiii
P. P. proronsnil
liberalori rei roman.
{Cardinal Mai, p. 2V2; Phitilla , p.
VJl. )
II.
Au palais du Sénat.
Elirif ri TOÛ Boc'fliju.
{Cardinal Mai, 295, i; ïnscr. Sicil.
cl. XIX, 2i, p. 30i, n» 20. )
METLOC ou MiTLAc , ancienne abbaye
de Bénédictins, au diocèse de Trêves.
Claviger aime poli Riioibcrlus menlc fiileli
Hanc libi pr;icclaram pra'siil devoveral arcam
Abbas, qnam Riiotlniic dévolus rile peregil,
Pra;mia comniiiiiis libi (|iio siiil a'qiia iaboris.
{Cardinal Mai, 79, 3; Buower. Annal.
Trcvir. , p. k'6'6. )
MI"rZ, en France, chel-licu de la Mo-
selle.
I.
A la cathédrale,
Sur le sljlûliale d'une coupole d'argent supporté par t]""-
Ire coloiiiielles.
Ul scelenini noxas rediniam libi, condiior orbis,
Oflero lempli buiiis luimilis Advenliiis areem.
li radial Tiiiiilnlis iKJnoi splciidilbiiis ararii;
Hedde nie(bdlala in Icjiiplo bolocausla sacerdos.
Asl qiiin punis ainor dedil banc in bonore superno,
lloslia pnra Deo, sindtipla lalcnla rcporlaiis;
llaec danli in liTiis bona reddas pra>Miia caidi,
Coinpnndi coniis lacrymas bine snscipe démens.
( Cardinal M\i, p. 199; dallia Christ.,
é.lil. Sainti-. - MAiniit: , I. Mil ,
p. 718 )
MEU
896
II.
Sor une feuille d'or ronde sur laquelle Tniilo avait gravé
une image de la Vierge en 912.
noc panlbeina pia caelaveral ipsa Maria.
{Cardinal M\ï, |). 20V; Mahillon, .In-
««/. liencdict. t. III, p. 315.)
III.
Epitaphe de Rolhais, fille du roi Pépin.
D'a|.rès Paul Varnefrld, (/« episcopis Melensibus.
Hic '.'go qua' jaceo Rolailb nomino diror,
Qn* genus cxcciso niniinm de germine duco.
Nam inilii germanus génies qui snbdidil armis
Ausonias lictus Karoins virlulc ïonantis.
Pipinns paler est Carolo de Principe creliis,
Agarenm slranit magna qui c;ede Tyrannnm
Pipinns prnanns, que non andacioi' vllus
Ast abanus Anschise potens, qui ducii ab illo
Trojano .\iichisa longo post lemporc iiomen.
Ilnnc gcnuit paler iste sacer pi.esiilqnc bcalns
Arnulfus, miris geslis ipii fidget vbique,
Hic inc spe cnins freli posnore parentes.
(LiBBE, Thes. epitaph., p. C24.)
MEUDON, près de Paris.
L'église est b;llie dans le goiU d'architec-
ture ipii succéda au gotiuipie, et d'environ
1570. Elle est du titre de saint Martin ; les
liabitanls y ont joint saint Biaise. M. le
dauphin, fils de Louis XH', ayant échangé
sa Icire de Choisy-snr-Seine contre celle do
Meuddii, voulut d'aboi'd témoigner sa piété
envers saint Martin , jialron du lieu. Il fit
orner l'église de très-belles tapisseries , et
oll'rit le jiaiu bénit. La cure est ii la pleine
collation do Mgr l'archevôrfue.
Quelques curés de Meudon sont devenus
mémorables, surtout le fameux François Ra-
belais, que Jean Ursin, vicaire général do
l'évéque do Paris, tira du chafiiire île Sainl-
Maur des Fossés jioiir lui donner celle
cure, sur la démission simple de Richard
Bei'lhe. Les provisions, (pii sont datées du
IS janvier 1550, mettent : Francisco Rabe-
lais,clerico.doctorc medico Turonensis diœ-
cesis. Sa Vie, éi-rite par.\ntoine Le l$id, cha-
noine deSens enir)V9,mai'(pie qu'il y l'iit Ibrt
exact h instruire son peu(ile , et (pi"il se
jilaisait h enseigner le plain-chani, qu"il pos-
sédait part'aitement ; (]ue sa maison était
ouverte à tout le monde, exce|)lé aux l'em-
mes; qu'il y rassemblait souvent des sa-
vants pour s'entretenir avec eux, et que les
misi'rables y trouvaient du secours dans
sa bourse; qu'il était d'une si grande inté-
grité, que jamais on ne l'a trouvé manquer
de parole ;i personne; rpie sa connai>sance
dans la médecine h' rendit donbleiiienl utile
.^ sa paroisse. On assure (]iie l'on a vu loiig-
tenqis sur la polie du presbytère ces deux
vers, qui l'ont allusion aux diMV'ii'iils l'tals de
sa vie.
('.ordi|;er, Injie medicns, Inm pasior Cl inlus obivi :
Si ipia'ras noinen, le inea seripla dorent.
897
MID
l>'i:Pk;RAI'lllE.
MIL
898
Mais il ,v a lieu de douter d'une p.uiio de
ce que l'auleur de sa Vie ajoute, il |iarait,
par les rei,'istres de révèoiié de Paris, que
Rabelais n'exerça jaiuais les fouclions cu-
riales par lui-méaie. Il n'est qualilié que
de simple clerc du diocèse de Tours, dans
la démission qu'il fit de cette cure , le 9
janvier loo2, après l'avoir gardée deux ans
comme titulaire. Il ne mourut point à Meu-
don, mais à Paris, sur la paroisse de Saint-
Paul, rue des Jardins, et il fut inhumé au
cimetière l'an 1553.
( HuRTALT et Magny. Dict. de Paris et
des environs. ) ^
MIBDELBOUllG , dans la province do Zé-
lande, en Hollande.
Epitaphe d'Adrien Junius.
D. 0. M. S.
Ilndriano lunio horiiaiiu, philosopho, medico el
poels celeberrimo , Balaui;\! liistorico lidelis-
simo, cuius in omni disciplinaruin génère ex-
quisiia eruditio, siiigularis indusiria , iiifinit*
ieclionis pi'seslanlia, multiplex lingiiarura scien-
tia pari conjuncla coniilaie, docloiiiiii omnium
admirationem laudcmque meruil : post varia in-
comparabilis îngeiiii nioiiumenla quibus .xter-
iiani sibi memonaui comparaull, su!) hoc niar-
raore condilo Patri optinie de se meriio Peirus
luiiius mœslissinuis pictalis ergo P. C. Vixit
annis lxui. Obiit xvi. sibi cogiioiiiiiiis niensis.
Anno Salutis Cbrislian;e md. lxxv.
lunius Iiic situs est : vllra ne quii're, vialor,
Oculisque sat debere le luis pula ,
Tani inagni speclare viri queis conligit vrnani.
Ocuii 0 beali, o vere irigens speciacuium !
(Labbe, Thés, epit., p. 52i.
MILAN, dans le royaume Lombardo-Vé-
uitien.
I.
Inscription de l'autel de Saint- Ambroise.
Emicat alla foris rutiluqiie décore venusla
Arca nietallorum gemralsque cumpla coruscat.
Tliaisauro tanien ba;c cumpto potiore métallo
Ossibus inierius pollet donala sacralis.
Egregius quod pra;sul opus sub bonore beali
Iiiclylus Anibrosii lempli recubanlis in ipso
Oblulii Angilberlus ovans Doniiiioqiie dicavil,
Tempore quo nitidœ servabar (sic) culmina sedis,
Aspices surame paier, famulo miserere bénigne.
s. {Ici saint Ambroise an wol {Ici saint Am- ses
AH plaçant ta cou- filL vi broise cou- am
BRO ronne sur la léie ber nus ronnant Wol- bro
SI d'Angilbert qui ,tU uagis. vin.) si
US. offre l'autel.) s. PHàBER. us
DOMNUS.
(Cardina?MAÏ,75, 3; PuRiCELLi, MoKM/nen^ £nsi7. Amhros., t. I, p. 88,103,128;
Ughelu, t. IV, p. 82. (
II.
Sur le pavé de Saint-Sauveur, à l'Hôpital ,
en marqueterie,
Sancle niemenlo Deus quia condidit iste Dalheus.
Hanc aulam miseris auxilio pueris.
Ce Datheus vivait de 777 à 790. (Jtux.,
t. I , p. 52. )
[Cardinal Mai, p. 88; Muratori, An-
tiquités, t. m, p. 588.)
m.
A la cathédrale.
Aedibus ad genium duo sunt concessa per aîvura,
Si niteant cruslis, aul domini meriio.
Uerbida pasluram simulaniia saxa virentem
llliciaul oculos nobiliore dolo.
Pellai opus lamen arie, régal nalura figuras,
Viscera dum lapidum lingil imaginibus.
Candorem roseo perfundat doclor ab ore,
Depingal sparsis congrua membra nolis.
Aurum, rulmen, ebur, tabulas, laqueaiia, gemmas;
Non datur humanis plus ruiilare bonis.
In precio causis fors'el sine lege jocatur,
Moribus ul comtes crede laboris erii.
IV.
Autre dans le même endroit.
Aspice de cujus biberil domus arda flueulis,
Atria quod superal porlicibus modicis.
Poniificis summi sludio conslricla renidet,
Lauicnii proprium possidel ista diem.
Spiendida per census consnrguiil lecla ruinam ;
Occasum nescil quod venil a Domino.
Vix caries seniura comitala lioc deseril unquam,
Gloria facloris quod bene condideril.
Fabula de magnis nunquam tacilura reserval,
Quod vincens sevum nonien ad aslra leral.
{Cardinal Mai, 91', 1 ; Sirmond, 0pp. ,
1, 1116, 1119.) •
Basilique des Saints.
Vilia tecta prius facibus cessera bealis.
Sic splendor per damna venil, sic culmina flammis,
Consurgunl habitura Deum. Si perdita cresciint
Igiiibus innocuis si dant dispendia culliim,
Qualis eral reparans crepilanlibus aucla ruinis ?
Laurenti tua bella geiens incendia vince.
SorJida marcenii lauiisset terra recessn,
899 MIL DlCTlOiNNAlUt;
Si sinlusfaciem tcniiissciii Diilia ve.lusla.
Scil puslquani siipuri Uaiiiiiias misère seciiiuias,
Ali lumen ciiiercs iraxeninl isla colcmlum.
Hue oi'ulos coiivcrle pios, cpii ciincla vaporc
Pnedicis iiiiiiiilainla, pahtr, rel)iis(Hie doceiidos
Iiislriie, ne veiliis liuiln'l mens nescia lecli.
[Cardinal Mai, UV, 3; Sirmonu, f. I,
1). 18V3. )
VI.
Vers (i/ùii)odiiis , (jrnvés à /a basilique de
Saint-Calemer , quand elle fut réparée.
Libéra oapliviim merneiunl ciilniina lumen ;
Aniilcl faiies nubila nnlla gerens.
Hic nuper asirigcri dos pioxinia vcnil olympi,
Laurent! vatis dneta minislerio.
Aedibus et vilae ciiius nunc una figura est;
Ceii solis radiis forma, eolor similis.
Eiige viHuslorum rep;irator, perge novorum
Condilor, et vnllu elanis et ingenio.
Abinrani priscam, le praesule, lecla figuram,
Advena casuris porrigitur genius.
{Cardinal Maï, p. 120; Sirmond, t. I,
p. 18G7. )
VII.
A Véglise deSaint-Nazaire.
Goiididit Auibrosius Icniplum Doniinoipie saeravil
Noinine aposlolico, muiieie, ri:li([uiis.
Forma crucis icmplum est, temphiin vicioria Xpc^
Sacra iriumpbalis signal imago locuni.
Li cajiilu csl Icnipli vilie Nazariiis alniic,
Kl sublime soiuin mirlyris exiiviis.
Cru.\ abi sacralum capul e.vtulil orbe roflcxo,
Hoc capul est lemplo Nazarique domus.
Qui fovel a;lernam viclor pielalc' iiuielem,
Crux cui palma fuit, crux cliam sinus est.
{Cardinal Mai, lia, 2 ; Muk \tohi, Script,
ilal., l. IV, p. <J3; Gulter, p. 1107;
BoLLAND,!. \ 11, JLin., [). j07; SlUMO.ND,
ad Ennod., p. 87 ; Alleguanza, p. 40.)
VIII.
Inscriptions de Vé'jlisc de Saint e-Thède.
Prisca redivivis consurgu:ii culmina lemplis.
In foiinam rcdiere suam qux llamnia creniarat.
Reildidil haec volis ^ qui tenqda novavil.
Eusebii meiilis noxia llanniia péril (I).
IX.
gcrmine qu;e dccoraUir
Prxsule Landniro, per ([ucm reparaia paialur
lieri l'i-parala
Cui non vêles immo révèles régna boala . . .
ceiitcno diq)licala
Aiquc <|uaiordcuo; rejjimeu liis sociaio . . .
{Cardin(d^\.\\, \\. lo5-l.W.
(I) CiiUT., p. Ilfid, 7. ex. cod. pal. (p. H); Sin-
MoMi. o(/ /wi/iuj., p. !».■). Mr. — Seil malc rirnlerus
crcuriit. Naiii codex, palaliuus lialict cremurai. —
A. M.
Mil,
900
X.
Vers d'Funndius insrrils sur les murailles de
la basilique de saint Xf/ste, construite par
l'créque Laurent.
Aniisles geiiio pollens, probilale, pudore,
Oinavil domim nieriiis, et luminavil»
Ad preiiuui iungcns opcris, liaec templa locavil.
Lapsa per interlos non spargil fama recessus;
Seil veteris l'acii vivil lex aucla per aevnni,
Quani dexlercapial Laurcnii munera Xysius.
Sic manet oOicium, quod sanclis conligiiolim.
Obtnlil liic lenqjluni, venieiis quod consetral ille.
Siricius pia nunc persolvil munera saiicli
Gratia quo inaior sil bona iiiarlyribus.
Oninipoiens Deus Imnecnnscrvel lempore mnllo,
Moeniasanctoruni (pii Jiova resliluil.
{Cardinal Mai, p. 157-158.)
XL
Vers de saint AmOroi.sc à la fontaine de Sainte-
ïhècle.
Oclacliorum sanctos lenipluni snrrexil in usus,
Oclagonus Ions est munere dignusco.
Hoc numéro decuil sacra bapllsmalis aulani
Stirgere, quo popnlis vera salus rediil.
Lnee resurgenlis Xpi qui ilauslra resolvit
Morlis, el lumntis suscilal cxanimes.
Confcssos(iue reos macnloso rrimiue solvens
Fonlis purilliii dilnil inriguo.
Hicquicumque volunt probrosac crimina vitae
Ponere, corda lavent, pectora munda gérant.
Hut veiiianl al.u'rcs : quamvis lfciiel)rosiis, adiré
Audeal; abscedet eandidior nivibus.
Hue sancii properenl : non expers ullus aquarum
Sanctus: in bis regnum esl consiliumque Dci.
Gloria insliliac! naniqiiid divinius isto
Ut punclo exigno culpa cadai popuii (1)?
XII.
Inscription ancienne à la fontaine de Saint-
liarnabé prcs de la porte de Parie.
Hune rontem tibi dedicat, alque Ueo super uudis
Consecral impnsilam famuUis Protasius aram,
Qna Ticina silex ctMariia poria, béate
Barnaba, le Ligures adverlnm nuper in oras
(!) Virfcsis Sirmond. ad Ennod., p. 93; Paciadd.,
Ai\. S. ioan. B., p. 5i; Saiu/.aN. ml Dumas., p. 176;
Oi.ruocii. hisl. liij.. p. H):,, lir.. 11(1, 188. 199; Bol-
i.AM), l. Il, :uig. p. "l'X. De ociiiclioro Roswrir. in
not. ad ep. ii. S. l'milin.; CANcrLLiF.R. Si.cr. Ynl,
p. 11V2: Cang. (.'H. Ch.in H. Utii.. i. XXI. éd.
Yen., p. 1 l'J, el Paris, p. llii. De ûilotjviio Vlho.n.
///., i. m, p. 117. v. ciiMeiN., y. .i;.,i. ii, p. 32.
— .Mr. PiMper.im in scbedis M.iriiiii rsl cfdm papiilo
pro ciid(U j)i)i>iili. Perperam iunn (Irulerus, p. IIH6,
S. baliel iiuiciimiiii;, fiiscili't ; (puis enores Mariiiiiis
in adn. exislimaliat coilicis palalini, ipicm quidem
niipie lii'ic nc(pn" pb^rumque alibi ronsnlnissc vidc-
Uir Marinius. ^anl reapse codex palaliniis ip. Al)
ubli|ne recle se liabcl, ul nunc udimr; nisi quod v.
9. niendoso cxliibel/Jrtifriuiu pio i>iobiosa\ — A>M>
90i MIL
\iRliil lioilaïUem cœtiis et rite lavanlem.
flainine viclo
Ul per te tua plebs liisliali ailuiola sacello,
Qiiain faciès est alba iiii)i (|iiaiii caiulitla genti,
Tam niveis animis colat inlra moenia Chiistiim
1).
XIII.
Vers d'Ennodins àV enclos dubaptistère Agello ,
où sont les représentations des martyrs dé-
posés dans le lieu.
Coiidiior Arnienius, snpero qui digiuis honore est,
Hic peperil foiUem vivificanlis aqiia;.
Pleiia saluliferis gefleiiius viscora lyiiipliis :
Ne silial potaiis contulit iiuda seiiiel.
Rapla sepuituiis aiiimavit coipoia piclor:
Funera viva videns mors eat in tiimulos.
lllorum tanieii isie locus coiiiplectitur artus,
Quos paries facie, mens tenel aima fide (2).
XIV.
Vers d'Ennodins à la fontaine du baptistère
de Saint-Etienne, sur Veau qui venait du,
haut d'une colonne.
En sine niilie pluit sub lectis imbre sereno,
Et raeli faciès para ministrat aquas.
ProQna niarmoribtis decnrrunt fliiinina sacris,
Atqiie iteriim rorem partiirilecee lapis.
Arida iiam liquides cflundil pergida fontes,
Et riiisus natis unda snpenia venit.
Sancla per aetliereas émanai lynipha recessus,
Eustorgi vatis ducta ministerio (5).
D'EPIGRAPHIE. MIL d03
XV.
Autres vers d'Ennodins au baptistère.
Munilior cxrncli fiilgoscai luce melalli,
Miiiieia disponit qui darc digna Deo.
Ante vaporatis Laurent! vita caniinis
Copslitit, ut blauduni nobilitarei opns.
Marmora, picluras, labulas, sublime lacunar
Ipse (ledit templo, qui probitate nilet.
jEdibus iidpretium sic mores condilor addil,
Vc'Uera ceu Sérum murice tincta feras.
Qiialiler inclusas oomil lux hospila gemmas
^Nix lapidis quotiens pulcrior arte rubel (4).
XVI.
Vers d'Ennodins, sur le lion de marbre qui
lançait de l'eau.
Aspice deposila blandum feritatc leonem :
Ore vomit lymphas pectoris obsequio.
Unda Huit roslro, dens raortis pocula maudit :
Naturam perdens bellua nos satiat.
Elfera duiu vitreos ellundunt guliura fontes,
Dira saluliferis corda lavantur aquis (5).
XVII.
Cnjpte de Saint-Calimère , sur le puits, en ca-
ractères informes.
-f Quamvis setberia regnil (sic) in arce sacerdos
Congruum est sanctis reddere vota piis.
Hic quondam submei sus corpore conditus iacit {sic)
. . . reserai polum revocat ipse Deus
venerande tibi Tliunias œgros
. . . . plero opère lu ... •
unclis niveo vi . . . .
(Cardinal Mai, 191, 3; Allegranza, p.
29; JuuN., 1. 1, p. 29.)
XVIII.
A la basilique de Saint-Simplicien.
Charte gravée sur pierre,
-j- In nomine sanclae et individuae Tiinilatis. Ego Guilitionus
de loco SiMiiina, iudico ut ecclesia qu ;n) ego noviler aedilicavi
super meam propiictaiem in honore 'sanclae Fidei in ip^o loco
Sumnia, ubi dicilur Brecallo, una cum castro et lurre et solariis
et salis et cassina, cum areis earuni scu curte, cum omnibus aliis ré-
bus in ipso loco Summa, vel in aliis locis reiacentilius, cum piscaria
una in Ticinu ad Pedrinam, quis iudicaiis habeo vel quis iudicavero
praidiclae ecclesiae sanctae Fidei sicut legitur in cartis iudicaii mei
praesciiti die ipsa ecclesia ctnn praeholatis omnibus rébus devenial in pole-
stale et regimine seu ordinaiioue nioiutsterii sancti Sinipliciani fundati
foris propc civilatem Mediolani, ila ut duo monachi habitent in Ipsa
ecclesia, et de ipsis. rébus vivant cotlidie, pro remedio anima; mese.
(1) Bascap., De metrop. Mettiol. au. 1.590. p. 33.
et 1628. p. 11. Ilerum Bascap., Id llisi. vromnc. Me-
dio/., p. 54. V. UiniEi,., t. IV. p. 12; Bw-<:ii!.n. De
eccl. /i((')-«n:/i. oriij., p. 542; Pucinell., Zod., p. 170!;
Zachak., //. L., t. VI, p. 5U9. — Mr. Ughelliusscri-
bit famine pro flamine. — A. M.
Mr.
(2) SiRMOND, t. I, p. 1221 ; OLTRoeH. p. 254.—
r.
(3) Idid., p. 1145.
,., Ibid., p. M27.
(5) Ibid., p. 1121 ; Oltroch., p. 258.
003 MIL WCTlUiN.NAlKi:
El hoc iudit-o m iinllus archicpiscopiis vel ablias aiii iiUa pcrso-
nanoii liabeal polesialem de ipsis reluis iiivasioiiem facere : elsi
fieril, irrila silet les aliéna, ot in paicnlum meoinm pcrmaneal
polcslalc, quamiliu ipsa invasio il. sliutia fucril. Et qui liam;
ordinaiioneni licgeril, analheuia sil, et cuin luda liadilore
dauuaius sil.
MIS
y04
XIX.
Couvent de Saint-Ambroise.
Charte gravée sur pierre.
-f Innoniine ^iiclœ Tiinilalisi-goPclruspresbiier cl
cimiliarca sancli Laurcnli, una cum paire meo Jo-
[hanne,
volo eljudico seu per judicatuni inviolabiiilerconûr-
Inio,
utpelra illa de terra quœ esl extra porlani Sicinen-
[seni
juxla Noronem, q«x est per niensuram sex pcrlicas,
[post
ineuni et palris decessuni devcnial proprielario jure iii
manus et potestateni sancli Anibrosii, eo tanien or-
[dine
ul sacrista et camerarius, qui pro leinpore fuesii, de
censu el redilu quie inde annue exierint, einant
[caïuisia
el femoraria fralrum et nihil inde fiai. Et si
quaelibet persona aliud inde fccerit, redeat in potesta-
teni parenluni, donec unus eorum cum prx'dictis
[fra tri-
bus, ad reniedium el vitaeacienjx pretium, id adini-
[plc-
\erit. Amen.
(Cardinal Mai, 231, 1; Jdlinus, t. I, i>.
S3).
XX.
Eglise de Saint-Celse.
Exiniium lia-'c Celsi corpus compleclitur ara
yuein pia INazario mater sub rure cyiuelli
Obtulit ad cœli pariter qui scanderel arces
Morte ohita longum parilerque jaceret in œvum.
Ainbiosius tandem lios sépare condidil anibos
^azarium apportans alio Ceisuniqiie relinquens.
Saicuia Landult'us donec jwsl plurinia priesul
\alibu3 adscilis vicinisque undiquc lurbis
Lstitia summa studio et cerianlibus omni
Transtulit, atque locum divinis usibus aplum
Ipselibens struxit miroiiue dccore paravil.
(Cardinal Mm, 369, G; Fleetnood, p.
377).
Voyez encore d'autres inscriptions des
reli(4uis de Milan, aux iiiscriplions de KouJe,
épitaphes dei Martyrs.
XXI.
Eglise de SaiiU-lSuzuire.
Jean-Jacques Trivulce.
luannes lacobns Tiiiiiillius Ma(;ni lilius, qui
KuiiKjuani quicvit, ncc alios quiescerc passiib
{Cardinal Mai, p. 231;Jllin., t. I, p. 418).
est, Uic tandem quiescit ipse. Tacc.
(Labbe, Thés., epit.)
MINORI, près du golfe de Saierne (royau-
me de Naples.)
Sur le tombeau de Sainte-Trophyme, vierge
et martyre.
Qui tuniuli causas ingressus discere quœris,
Martyris iiic Trophimes intactaque virginis arlus
Et pia nicnibra cubant, qua^ duin pr;eccpla prophaui
'lemporis, et niundi pollula allaria vital,
Sicanios fugiens devola puella parentes,
Acquoris in mcdio natunu sorte quievit.
Membra dédit Uegiuniculis aniniamque Tonantcs
Hinc Cliristi inler odoril'eras dcpascitur aulas.
Quis ergo bujus cerei prœrogativa non obsiupesc.it ?
[Cardinal Mm, Wl,3.)
MINTURNES, aiijourd'luii Trojelta, dans
la Terre de Labour, au royaume de Naples.
Inscription de la tour du fleuve Lyris près de
M in t urnes.
Uanc quundam lerram destruxit gens Agarena
Scandens hune llnvium. Fieri ne postea possil,
l'rinccps liane Turrim Pandolfus condidil héros
Ll bit slructori decus el meniorabile nomen.
{Cardinal Mai, 329, 3; Mur., p. 2013, 5.)
M1UA15ELLA, jirèsde Monte Mileli), dans
la iiriucipauté ultérieure, au royaume de
Naples.
Inscription provenant des ruines d'Eclana
Orbem lerrae
romano nomiui
subiuganli
domino noslro
FI. Conslaulino
pio fel.
semper aug.
Annius Antio-
clius V. P. corr
Acuiil. cl Flani. scnal.
{Gard. Mai, p. 246; M uratori, 1994,8.)
MISTHA, l'ancienne Sparte, en Morée ,
rosaunu' de Grèce.
Dans lu pavé de l'ancienne église callioli-
(juc, se trouve l'inscrijjlion vénilicniio siii-
vanlc, rapportée jutr M. Lebas. (Sixième
laiijiort sur sa mission en Grèce) :
1). 0. M.
Teniplnm hoc
piwseiilalioiiis. I>cii>aix. dicatuni
sub
903 AlOn I) EPIGUAMIIE.
MiircD Laurelaiio pro'' genii. IVioiioiimisi
Marcliioni. Nicolaniiicli. pi;efl'eclo Lacoiii
Antonio GiiUi prcUori Spaiia:
nec non
devotione. alionun fidelium a fiuidise (sic)
R. R. F. F. {frairum) min. [minomm)
observ. (observanliœ) S. Francisci. coni.
anno. salulis. mdc.
Celte inscription iviiipello sans doulo la
réparation et la consécralion de l'église delà
Présentation de la Sainte-Vierge, pendant
que Marc Lorédano était ])rocurateur général
du Péio|)onèse.
MODÈNE, ville capitale du duché de ce
nom, on Italie.
I.
lu hac cruce condite sunt reliquie iste. Lignuni Do-
h'iini.
Reliquie soi Stephani protomart. Reliquie scT Aua-
[slasii s;icerdotis.
Reli(iuie scc_Verene virg. Reliquie sciT Lucaiii niart.
De cilicio soi Augendi eximii confessons XpT.
De vesiimenlo soi Leudegarii niait, et cpiscopi Vien-
[neusis.
{Cardinal Mai, 43, 1.)
Voyez aussi Fnisi, dissert m'; Mém. eccles.
Modoet., p. 20.
MOU
90^J
II.
Dans l'ancienne église de Saint-Jemi-Baptiste,
construite par la reine Tliéodclinde.
Coudidit hoc teniplum raulia virtiite verendum
Theudelinda poteus regni diademate pollens,
Pro se pro natis votum dulcedine matris
Ciiristi Baptistae cui sacratur locus isle.
Ilie noslracgi.'niisvohiit caput esse decenlis
El Lombardoiiini talcnique pararc patronuin.
[Cardinal M aï, p. 101.)
III.
Sur une couronne d'or ornée de pierreries
-f-Agilulfgral. Di. vir glor. re\ tolius Ital. oûerct
SCO. Jolianni Dapiiste in cela. Modicia
[Cardinal Mm, p. 200; Muratori, Script,
ilalic. t. I, p. 460.)
IV.
Sur la reliure d'un cvangéliaire
Au devant.
De douis Di oflrit (sic) Tlicodelenda reg.
gloiiobisseiua scô Johanni Bapt.
Derrière.
In baselica
in Modicia
quaui ipsa fund.
pi'op. pal. suuni.
[Cardinal Mai, 202 , 2 ; Maffei , Mus.
Ver., p. 369, 8; Mabill., It. ital., t. I,
).. 2; MuRAT., 5. R. /., t. XII, p.
1070.)
V.
Colonne de Saint-Faustin.
lïïip. Cœsari Flavio
Conslanlino luaximo
Sempei- Augusto
divi Coustanti filio
bono reip.
[Cardinal Mai, 240, 2; Murât., p. 260,
6; Grut., li, 1160, 1.)
M. C. F.
M. C. P.
L. NodI
Faustini
Laudicisc
VI.
Au jardin des religieux de Saint-Benoît , près de l'église de Saint-Pierre.
L. Nonius Verus V. cous. bis. correct. Apuliie et Calab.
Venetiarum et Istriœ conies, patronus Mutinensium Aquileicn.
Brixianorum et universarura urbiuni Apuliae Calabriaeque
Viniciae Marcianae C. F. fil. Caeciliani P. V. bis. ration.
urbis Romae et Afrlcae prses.fLusilajiiae corr. Apul. et Calab. vie. pracf. per liai,
coningi sanclissimae ac beuignissiinae, cuius vita nioruni
studiorumq. laudibus et universis virtutuui auimi lam clara
exstilil, ut admirabilia veteris probitatis exempla superavil,
quo nicrilo oniuiunique iudicio singulari pr.Tecoiiio
inbislrium niatroiiarum decus oniamenlumq. estabita. (sic).
^Cardinal Mai, p. 286; Labbe, Thcs. Ann. Epit., p. 336
VII.
Sur tine tour.
Opus conslruxit inip^ D. N.
Desiderii régis per ind. xii.
[Cardinal Maï, 354, 5.^
MODON, en Grèce.
On apprend par ]'inscriplio:i suivanle,
DlCTKWJN. 1>'ImM0RAPI1IE, I,
trouvée dans une église do cette ville, que
les remparts avaient été relevés en 1314 par
Antoine Lorédano, iirocurateur général du
Péloponèse.
D. 0. M.
Methonem comniuniri
vastis mœniis et propugnaculis terra mariquo
uiaiiduvit scnaïus
^9
907
MOI
DICTIONNAIRE
MON
908
Anlonio l,aiirfl;mo pr(|f >. gïïâli. aini""'. iii
IVlopoiiiieso
Qui laiili opiris ciirain susliiieiis
ad iirbis et rcgni lulamcn
Forliora inunimenla erexil ei clausit
aiino salutis mhxiv.
[Expédition scipnli/iquc dr Moréc, Anti-
quités et tieaux-arts, l. 1, |). 11.)
MOIUANS, près de Grenoble, département
lie risèn;, en France.
Divo Gratiaiio
lyiannido viiidicata
Tlieudosius el Valcnliniaiius
augg. ex voto
P.
(Cardinal Mai, p. 269; Mlratoiii , p.
80; DoNAT., p. 152, 2; Spon., p. 276.)
MOiSSAC, au (lé|iarleiiient de Tain et
Uaronnne, eu France
1.
1063.
Idibus oclonis domus ista dicaia novcnibris
(iaudel poiuificcs lios eoiiveiiisse célèbres,
Aiixius Ostiiuliiiii (I), LacUira dedii Uainiiiniliiui ('2)
Coiiveno Wilehnuin (3) direxil Aginiia Wileliiiuin (1)
Jiissil el Eiaeliuiii (5) non déesse Beoira Beiiigniini
Elloreus Slephaniiin (6) concessit et Adura Pelruni (7).
Te Duianne (8) siiuni noslruinr|ntî Tolosa paiionmii,
Respiiiluf Fulco (9) Siiiioiiis dans jura (.adurto,
Myriades (10) lueis appouens ues duodecini,
Virgineuui parluni dabai urbi tune veneranduiii
liane tibi Clniste Deus rex iiislilnit Cblodovcns (11)
\iixit inuniliens posl hune donis Ludovicus (l'2).
yMént. de la Soc. arcitéol. du Midi, t. Hl,
p. 5'i-56.j
11.
Sanclus Durannus Episcopus Tolosanus el Alilias
Moysiaeo.
(1) Ausliiide, archevêque d'Aueli, verslO.iO.
(2) Rainiond, évéque de Lecloure.
(3) Guillaume, évéque <le Coinniiages.
(4) Guillaume, évéque d'Agen.
(5) KraeliusBenignus, évé(iuc de Beurra, plus lard
dclruile el renqdacée par Tarbes.
(0) Etienne, évoque d'Oleron.
(7) l'ieire, évéque d'Aire.
(8) Duran, abbé de Moissac cl (1059) évèipie de
Toulouse, nmrl en 1070.
(9) l'uulipies, évéque de G diurs, accusé de siuio-
niesur la loi de celle inseriplioji. Selon le GiiHiu cliiis-
tiatia, bimouis est son noui pro|)re, el, s'il n'a pas
assiste i» la cérémonie, c'est pour une disiiission de
préséance avec Diirau, evccpic de Toulouse el Aus-
tinde, arclji'Vei|ue d' Aucb.
(Il») Myriade signille ici mille, ce (pii avec les
trois uiiiles (ircs) el les doiue lusUes (duodciita liiS'
(risj donne lO'iO, pins 3, plus 0(1, c'esl-à-diie 10(i3
pour dali- de la icrémonii;.
(Ilj Le iiioiiasléie de Moissac liil ronde, non par
Glovis, mais par saint Arnaud, evéquc de Maesliick,
sous Glotaire II, ou D.igoberl au plus tard.
( li) Louis le U.bouuairr, lils cl successeur de Gliar-
lemagiie. Il rétablit plusieurs asicres eu ruine,
U)rsqu'il succéda ù son père.
.Mort en 1070, celle ranonisalion n'a ja-
luais été rectiliéc et esl une iiivenlion des
moines de Moissac.
(Ibid., t. m, p. 65 )
MONREALE, près de Païenne en Sicile.
Une urne en marbre, en forme de sarco-
phage, renferme les entrailles de saint
Louis (1), roi de Fiance. Sur lu couvercle on
lit cette inscription :
Hic. condila. suiit. viscera.
S. Ludovici. IX. régis. Franc.
On lisait autrefois sur le mur de gauche
de l'église de .Monreal cette autre inscription
ipii paraissait remonter au xin' siècle, et que
l'un cruit avciir éle liguiée r.u mosaïque (2).
Lello la rapporte dans sa Descrizione del real
tcmpio e inonislero di Santa Maria ia IS'ova di
Monreale, publiée à Rome eu 1588, pag. 30.
Ilic sunl tuniulala viscei a el corpus Ludovici régis
Francix, ipii iibiil apud Tonisiutn annu Ooininicu;
Incarnationis mcclxx uieiise augusli xiii iiidictiuuis.
Nous extrayons les inscriptions et la note
(1) Voyez il l'article La iMonijuii;, déparleinenl.
de Lol-el-G'ronne, une notice sur une anciemie
chasse que l'on croit rcnlcrnier des reli(iucs de
Saint-Louis.
C-l) Voici les justes obseï valions que fait M. le duc
de Serra lii Kaleo, au sujei de l'ancienneié de celte
inscri|ition :
î Essa ollre luili i conirassegni da doverla sliniarc
coiilcniporanea allô avveninicino, si per la siniplicilà
dello slile, c si per la circuslan/,a rilcvaniissima di
vedervisi caiallerizzalo Loi^i couiiue re di Kramia,
c senza 1' aggiuiito di saulo ; aggiunlo, che cerla-
iiiente non si sarcbbe laciulo dopo la sua canonii;-
zazione. Or sebbene non vegassi iii essa nominale
esplicilainente il cuore, pure lum e a ilubilare che
queslo andava naluralmenle compreso iiella parula
• ïisa'Mi (che neir anipia sua nauirale significazione
racchiude tulle le interiora deHanimale), senza che
fosse d' uopo lariie specilicata nienzioiie. Né la
parola eorpits che leggesi riella iscrizione, e la ecr-
tezza che le ossa del re Luigi hiroiio ritiuulolte in
Erancia, dee niuovere aleuiio a uietlerne in torse
r esatlezza ; impeieiocché per corjiiis devoim qui
inteiulersi, eqine ne pensaroiio i Bollandisli, lecarui
lutte, e cio che forniano le parti molli del corpu
umauo. »
M. de S rra di Falco ajouie ensuite : « Non è poi
a meravigliare che il le Filippo a\esse lascialo fra
iioi il cuorc, le xiscere e le carni del j)a re; giacclié,
ollre air aulurevole lichiesla dello zio ilarlo d' ,\ii-
gio, ed al llmor del conlagio che iierdurav.i nel
canipo, é ad ogmiuo palcse, che per l.i impcrizia che
vi era in cpiei tempi uel prepa.are acconciameule le
parti molli de' caclaveri. S(devaii ipiesle deposilarsi
uei luoghi \icini, e solameule le ossa, iiune menu
dc|ieriliili condursi nel siti loutani. Gosi dd'alli si
osscrva in altri Ire casi awcnuli nella uiedesinia
armala, cioé di Giovanni coule île' .Ncvcis, tli^liuolo
del re Luigi, morlo tu-l canqio di TunisI, lii cui le
sole ossa l'urouo Iraspoi laie in 1- rancia ; di Tlbaldo
di Nivarra, e d' Is.ibella uU(U'.i ilcl uiedesiinu l.uigi,
le viscère o le cariii de' (piali veniiei o deposilate, ilel
primo in Tra|iani, e dcll.i second.! in Gose.iza, prcsso
;il ipial liiogo cesso ili vivere; sieché in Fraïu'ia lor-
oaiono solauniile le ossa. E gli scritlori coiiu iiqio-
r.mc-i narr.in.li) col.ili Ciilli, dicono essersi cio piali-
talo secomlojilciislunn' de'm.igglori. i (^.l/t'iii. (/Mdiic
dcSeiiii tli l'iilcu, pag. 1.)
909
MON
D'IIPIGRAPHIE.
MON
910
que nous donnons au bas d'un niétuoirc de
M. de Serra di Falco, intitulé : SuUareliquia
del cuorc cli snn Luigi Memoria di Doincnico
Lo Faso Pietrasanta duca di Serra di Falco,
socio corrispondente del real Istituito de Fran-
cia, in-4°, Palerme, 18i3.
Nous ne pouvons nous empêcher de faire
remarquer que le savant et respectable duc
de Serra di Falco, par le titre de sa disserta-
tion, semble poser en fait ce qui précisé-
ment serait à prouver et reste toujours en
question, à savoir si lo cœur de saint Louis
fut transporté où se trouve encore h Mon-
reale. Dans son intéressante dissertation, que
nous avons lue avec attention, nous n'avons
pas trouvé un seul fait qui le prouve et nous
n'y avons vu que des présomptions auxquelles
on peut toujours donner un sens différent,
suivant le point de vue auquel on se place,
ou l'opinion que l'on a eue d'abord. Le rap-
port des médecins de Palerme , chargés en
1843 de visiter les reliques de saint Louis,
ne peut davantage être opposé au\ savants
qui ont soutenu à Paris que le cœur de saint
Louis ne pouvait se trouver à Monreale,
altendu que les experts déclarent que les
reliques de notre grand roi sont tombées
dans un tel état de consomption qu'il est
impossible de discerner si le cœur du prince
s'y est jamais trouvé.
L'intéi*tde cette question, liée à celle qui
a si longtemps agité les savants français, à
l'occasion de la découverte d'un cœur humain
devant l'autel de la Sainte-Chapelle de Paris,
nous engage à reproduire textuellement le
rap[)ort des médecins de Palerme. Nous y
joindrons le rapport, un peu précipité peut-
être, que M Letronne inséra au Moniteur,
après la découverte du cœur de la Sainte-
Chapelle, et le compte rendu parM. L. Dubeux
des premiers débats que provoqua cette
découverte. La suite de la discussion prit un
caractère d'aigreur que l'on a regretté depuis,
mais qui ne doit pas taire méconnaître les
sérieux arguments produits dans les diverses
publications de MM. Deville, P. Paris, Le-
normant et Le Prévost.
§ 1 . — Texte du rapport des médecins chargés
en 184-3 de visiter l'urne renfermant les
reliques de saint Louis à Monreale.
A venerato iocarico di S. E. Reverendis-
sima Monsignor Arcivescovo , ci siamo il
mezzogiornodel primo luglio corrente tras-
feriti in questa Cattedrale, ove alla presenza
del prelodato Arcivescovo D. Domenico Be-
nedetto Balsamo , di Monsignor Vicario
Générale Padre D. Gio. Battista Tarallo, del
Teioriero di dettu Caltedrale Padre D. Bene-
detlo La Via, del Sacerdote D. Giuseppe
Giglio, e Sacerdote D. Salvatoie Leto, non
che lie" uapi maestii fratelli i). Casirense e
I>. Bt'iiedelt(.i Zeibu, abbiamo osservalu uua
cassa dilegno informa di parallellogramiiio,
lunga un jialmo, larga otto once, e sette once
alla, indorata al di fuoi'i. Aporta la quale,
trovossi di dentro tajtezzuta di tela colore
azzurro sfiarsa di grandi stelle bianrlie, ed
un involto di drappo di seta bianco; quindi
abbiamo cominciato il pm minuto esame sut
contenuto di quest ultimo involto.
Diversi pezzi componevano i primi strali
tutti di tigura irregolare : non si è potuto
scorgere idea di tessuto, ma piuttosto un
ammasso di una sostanza omugeneain tutti
i detti pezzi di colore nero tendeute al bigio,
il peso relativo al volume di detti pezzi molto
leggiero, perché total mente disseccate , e
nella consistenza assai fragili.
Non poca diligenza si bisognô usare nell'
uscire uno ad uno detti pezzi délie venerate
reliquie, ponendoli cou uiiadelicatapinzetta
in una grande guanliera di argento, e quivi
farne tutte le osservazioni dell'arte. Nei
secondi strati souosi rinventi diversi brani
di tessulo di panno lino a più doppi indis-
tintamente sparsi tia la massa délie santé
reliquie, e qualcheduno di questi brani
interposlo neila sostanza di detti pezzi, che
ne' secondi slrati sonosi rimarcati più piccoli.
Finalmente, il l'orulo délia cassa, col mede-
simo involto di sota bianca, era occupato da
frantumi pulveruleiili dell' istessa uaturada'
sopradetti pezzi; in mezzo a' quali si è rin-
venuta una falange appartenente ad un dito
de' piedi (1) intégra nella figura e nella con-
sistenza ossea. Quindi noi sulla diiuanda se
fra quel pezzi vi fosse il cuore, siamo di
avviso non potersi in verun modo scorgere,
né assicurare; giacchè, sebbene il cuore quai
viscère muscoloso a fibre compatte con
pochissima celluiare e perciô resistente alla
putresceiiza, avrebbe potuto anche i)er un
lasso di secoli conservare almeno la forma ;
pure posto primitivamente in massa con
altre viscère, ed in recipiente mal difeso
dair aria atmosferica, primo agente nella
[lutrefazione de' corpi, ha dovuto necessa-
riaiaeute subire la totale scomposizione,
non dissiiiiile a quella délie viscère con cui
si è trovato a coniatto, essendosi il tutto
ridotto ad una sostanza fragile ed omogeuea,
corne da noi si è rimarcato.
Terminale le nostre indagini , abbiamo
riposto colia massima accuratezza quel sa-
crati pezzi nell' istessa cassa, e coH' istesso
ordine I' abbiamo ricoperto delio stesso
involto; quale cassa chiusa, fu da Monsignor
Arcivescovo involta in drappo di seta bianco
e munita di suggelli. Fattooggi in Monreale
Il 5 luglio 1843.
ViNCENzo D' Lo Bianco e CuiihELLi.
FiLippo Prestidonato, D' chirurgc.
(1) Iiidépeiidammeiit de ceUe phalange, l'urne de
Monreale renfermait encore deux doigls de saint
Louis. L'un de ces doigts a été donné au prince
liéréditaire, depuis :oi de Naples, François I«', le
seeoiid, à sa fdie, la princesse Caiofine, lors de son
mariage avec le duc de Berry, en 1816.
9M
MON
DICTIONNAIRF
MON
912
^ 2. _ Compte rendu de la discussion reta-
laliic ù ta dc'couverle du cœur de saint
Louis, dans lu Sainte-Chap'dle (1).
Rapport k M. le ministre des Iravaux publics sur la dé-
couviTle faite à la Saiiile-Chapelle duii cœur placé au
ceulre de laC.liapelle H»ute, par M. Lelionue, garde
géoéral des arcliives du nnauuio. (Kxirail di Moniteur
du 21 mai I8i3.l — Lcllrc de M. Le l'revusl, membre
de l'Académie des lriscri|ilions et Itelles-l.ellics, et dé-
puté du déparlpmeul de l'ICuro, au rédacleur eu chef
du Monileur universel, (lislrait du Monileur du 2«mai.)
— Lettre de M. Lelronne au rédacteur du Munitcur.
(Rxtraildu Monileur du 31 in;ii.) Seconde .lettre de
M. Le Prévoit au rédacteurduMonifeur. —Troisième let-
tre,'du même au même. (Extraits du Monileur des o et
26 juin 1843.)'
Les personnes qui s'intéressent à l'histoire
(lu moyen âge en France n'ont pas oublié
qu'on retrouva , le 13 mai dernier, sous les
«jalles de l'abside de la Sainte-ChapoUe, une
caisse renfermant une boîte d'un mutai com-
mun, dans laquelle si; trouvait un cœur bu-
main. On reconnut bienlùt que cette boîte
était colle qui avait été découverte le 21 jan-
vier 1803, et que M. Camus, alors garde gé-
néral des archives, fit replacer dans le lieu
même où elle venait d'être découverte, après
avoir préalablement substitué une caisse de
bois à l'ancienne caisse extérieure de métal
qui ne pouvait plus servir à préserver le
précieux dépôt qu'elle contenait (2).
La place qu'occupait la caisse , le soin
qu'on avait mis h éloigner de la boite inté-
rieure les causes de dégradation, tout enfin
devait faire croire que là était renfermé le
cœur du fondateur de la Sainte-Chapelle, le
cœur du roi saint Louis.
M. Terrasse, préposé à la garde des archi-
ves judiciaires nationales, quoique bien per-
suadé de cette vérité (3) , se résigna au si-
(1) Extrait du Corespomlunl, octobix 1843.
(-2) M. Camus lit tlq)osei' daus la nouvelle caisse
de bois la note suivante » : « Le premier pluviôse,
an onzième de la république française (vendredi 21
janvier 1805), en faisant (luehjues réparations à la
Sainle-Cliapelle, il fut découvert en cet endroit une
caisse de plomb, longue d'un pied sur dix pouces de
large et liuil de profondeur. Celte caisse enconienail
une autre en forme de coeur, dont il ne restait que
la plaque supérieure, qui paraissait être de cuivre
ctamé; les parties latérales et inférieures étaient
enliércmenl oxydées. Il n'y avait aucun carattère
indicatif de nom ni de date.
« Les restes trouves dans la seconde caisse oui
été reid'eriués dans la présenlc boite, laquelle a été
déposée au même lieu où ces restes avaient été dé-
couvei'ls.
« Citoyen Camus, garde des archives nationales.
«Citoyen Tehrassc, prépo.sé à la gaide des
; archives judiciaires nationales. >
(3) Voici la lettre de M. Terrasse à M. Camus.
« l'Inviose, an XL
I Citoyen,
< D'aiires les nouveaux renseignements que j'ai
pris depuis deux jour», itinijultèiciiii'ni des personnes
11-ilcsf.us tillitcliées il 1(1 Siiiiite-Clidiielle, sur la
dcciiu\erle (pii vient d'être laite dans cet ancien
iMiHinment, tout mi: porte a croire (pie les restes
déposes dans la caisse d'élaim renfermée dans celle
de plomb suni ceux du cœur de saint Louis; cl pé-
" M. l.ctroiinc dit qu'on a Irouvé, de la note de M. (!a-
iiius, lieux Copies, l'iinr sur piquer, l'autre sur parcliemiii,
daiii la huile rcplac ée par sou ordrv<
lence lors(]U(' M. Camus eut exprimé des
doutes, en laissant iircssenlir d'ailleurs que
l'époque n'était pas favorable à l'examen
d'une imreille question (1). Aujourd'hui, les
considérations évidemment iwlitiques qui
engagèrent li' citoyen Camus h étouffer la
discussion n'existent plus, Dieu merci, et
rien n'cmpèclie d'arriver à la solution du
])roblèine. Mais le doute exprimé par M. Ca-
mus aura toujours eu [lour résultat d'égarer
quelques personnes ]ieu instruites dans la
science de nos antiquités. Ces personnes ,
hors d'état de tirer de leur pro|)re fonds une
opinion raisonnée, se sont attachées à celle
qu'elles ont trouvée toute faite , sans se
rendre compte des raisons qui agirent sur
l'esprit de M. Camus.
M. Letroune, chargé, en sa qualité de garde
général des archives du royaume, par M. le
ministre des travaux publics , de faire des
recherches pour s'assurer si le cœur iju'on
venait de retrouver était bien réellement
celui de saint Louis, ré|)ondit au ministre,
jiar son rapport du 21 mai, dont nous avons
cité plus haut le titre. On remarque dans ce
rapport le passage suivant : « Je me suis
empressé de répondre à voire désir, et j'ai
l'honneur de vous transmettre, sans plus de
délai, le résultat de mes recherches, parce
que je suis convaincu, malgré le peu de
temps que j'ai pu consacrer à ce travail,
qu'un examen ultérieur et jilus approfondi,
si on le juge nécessaire, confirmera ce ré-
sultat , qui n'est point malheureusement
conforme h ce que l'on pouvait es|iérer; car
il me paraît trop certain : 1" que le cœur de
saint Louis n'a point été rapporté en France ;
2" que, dans le cas même où il y aurait été
rapporté, ce ne peut être celui qui a été
trouvé enfoui sous le pavé de la Sainte-Cha-
pelle. »
M. Letronne peut se féliciter tout à son
aise de la promptitude qu'il a mise à s'acquit-
ter de la t;\che qu'on lui avait confiée. Ob-
servons toutefois (|u'en définitive son travail
aboutit, à peu de chose près, aux conilir>sit)iis
purement négatives déjà jiroposées par
M. Camus. Il n'y avait dmic pas lieu de pro-
clamer si haut des résultats (|ui n'élaicnt ni
nouveaux ni concluants. Mais ce (pii nous
éloiuic |ilus encore, c'est l'assurance avec
laquelleM. Letronncnotisannonce (jue toulcs
nétré de respect pour la religion de mes |iéi(>,
presque convaincu de ci'lle asseiiion (on iil daiiN
Jloréri , à l'artitle M(iih( /.uHi.s, qu'une parlie des
restes de ce saint a élé déposée à la SaiiUe-Ch.qielle
en 1278), nous venons, 'lourd et moi, de porter le
tout dans la sachrislic {sic) de la Sainle-Cliapelle, et
l'avons depiisc dans une des annoires de celle
sachrislie, donl j'ai pris les dels ipie je ne coinnui-
niipieiai ipi'aiix personnes munies d'un ordre écrit
de vous.
« Salut et rcspocl .
(I) < // )i'esl pas à propos de parler des (onjec-
luii's ipie c'est le fceur de saiiil Louis. Je n'y vois
rien de déterminaiil ni de décisif, ei il ne laiil pas,
par (les coiijcelures légères, s'exposer à inlroduiie
des erreurs.
• j'ai riionnciH' de vous saluer,
I Camds. >
913
MON
DEPIGRAPHIE.
MOIN
91i
les recliorclies ultérieures ne pourront qu'ap-
porter la confirmation des opinions (|u'ii
avance. Depuis qu'il a lu la seconde et sur-
tout la troisième lettre de M. Le Prévost,
M. le sarde général des archives du royaume,
nous en sommes sûr, aura modillé sa ma-
nière de voir.
Les raisons sur lesquelles I\I. Letronne se
fonde pour décider que le cœur de saint
Louis n'a jamais été rapporté en France
sont :
1° Le témoignage de Geoffroy de Beaulieu,
confesseur de saint Louis;
2° Celui de Guillaume de Nangis;
3* Une lettre anonyme contemporaine.
GeotTroy de Beaulieu rapporte qu'au mo-
ment môme où saint Louis vennit d'expirer,
le 25 août 1270, la flotte de Charles d'Anjou,
roi de Sicile, entrait dans le port do Tunis.
Après avoir pleuré le saint roi, Philippe le
Hardi et Charles d'Anjou s'occupèrent de
partager ses reliques. Philippe eut tous les
os, et Charles prit les chairs , le cœur et les
intestins, qu'il déposa dans l'église de .^ion-
reale, près de Palerme.
Guillaume de Nangis et la lettre contern-
j/oraine disent la môme chose.
M. Letronne croit ne devoir pas tenir
compte d'une lettre de ïhibaud . roi de Na-
varre, à l'évêque de ïusculum, où il est dit
que le cœur de saint Louis demeura dans le
camp, l'armée n'ayant pas voulu qu'on l'em-
portât.
M. Letronne rejette également le témoi-
gnage du moine anonyme qui a composé une
Vie abrégée de saint Louis. L'assertion de
ce moine, dont l'époque est inconnue, ne
saurait prévaloir contre l'autorité de Geof-
froy de Beaulieu et de Guillaume de Nangis.
M. Letronne termine ce paragraphe en di-
sant que, si le cœur de saint Louis existe à
Monreale avec les chairs et les intestins ,
la question est résolue; mais que, s'il ne
s'y trouve pas, on ne sera pas plus autorisé
pour cela à le reconnaître dans celui qui est
déposé à la Sainte-Chapelle.
L'opinion de M. Letronne repose sur celte
donnée , que nulle part il n'est question de
la translation du cœur de saint Louis à la
Sainte-Chapelle; cependant un fait d'une si
haute importance n'aurait pas pu èti-e mis
eu oubli par tous les historiens à la fois.
Dans le troisième paragraphe de sa lettre,
M. Letronne s'attache à démontrer combien
il serait peu probable que le cœur d'un aussi
grand saint eût été enfoui sous le pavé d'une
église, au lieu d'être exposé dans une magni-
fique chAsse à la vénération des fidèles.
D'ailleurs aurait-on mis cette précieuse re-
lique dans une boîte d'étain ou de cuivre
étamé ? Enfin , l'aurait-on enterrée sans y
joindre une inscription, un signe quelconque
destiné à faire connaître aux siècles futurs
que ce cœur était celui du pieux roi , fonda-
teur de la Sainte-Chapelle?
Le quatrième et dernier paragraphe de la
lettre de M. Letronne a pour but de prouver
que l'opinion la plus vraisemblable, la i)lus
en harmonie avec les faits observés, est que
ce cœur n'est autre que celui de Pierre de
Montreuil , qui bâtit la Sainte-Chapelle. Cet
architecte aura manifesté l'intention défaire
déposer son cœur dans l'église qu'il avait
élevée , et , après sa mort , un fils ou un pa-
rent , héritier de ses fonctions d'architecte,
ayant, en cette qualité, accès dans la Sainte-
Chapelle quand il le voulait , aura levé les
dalles, creusé le sol, et déposé le cœur dans
ce lieu, sans exciter le moindre soujiçon.
>L Letronne observe que, s'il est difficile
de prouver sa conjecture, il ne serait pas
moins diflicile de la détruire, et il termine
en répétant les conclusions qu'il avait déjà
émises.
Le Rapport de M. Letronne parut, comme
nous l'avons dit plus liaut, dans le Moniteur
du 2V mai 18i3. Dès le 28 du même mois,
ce journal publiait une réponse au Rapport,
réponse signée de M. Auguste Le Prévost ,
membre de l'Institut (Académie royale des
Inscriptions et Belles-Lettres) et député du
déparlement de l'Eure. La lutte devenait sé-
rieuse. D'un côté se trouvait M. le garde gé-
néral des archives du royaume, c'est-à-dire
l'interprète-né de toutes les difficultés histo-
riques et archéologiques que présente l'é-
tude de nos monuments de tout genre et de
toutes les époques; de l'autre M. Le Prévost,
qui, sans posséder un titre olficiel aussi im-
posant, est toutefois reconnu pour un de nos
plus savants hommes en archéologie fran-
çaise et en diplomatique. M. Le Prévost a
passé sa vie à méditer notre histoire. Dans
cette science si vaste, lorsqu'on veut l'em-
brasser tout entière, il n'est aucun point as-
sez difficile pour décourager la persévérance
de M. Le Prévost, aucun détail assez petit
pour lui paraître sans importance. Une étude
si patiente devait infailliblement produire,
chez le savant archéologue, outre une |iro-
fonde érudifion, un tact exquis, une facilité
merveilleuse pour saisir des rapports et des
analogies que d'autres intelligences moins
exercées laisseraient passer inaperçues.
Ainsi les deux adversaires sont dignes
l'un de l'autre. Si le premier occupe la |)lace
de feu M. Daunou, le second jouit d'une ré-
putation littéraire justement acquise. Deux
savants ainsi désignés à l'estime publique ,
l'un par la sanction du pouvoir, l'autre par
l'opinion des juges les plus compétents, mé-
ritent d'être écoutés avec attention
D'ailleurs il s'agit de savoir si nous pos-
sédons, comme dit M. Le Prévost, le plus
noble cœur qui ait jamais battu dans la poi-
trine d'un roi. Le sujet de la discussion est
digne de tout notre intérêt et de tout notre
respect. Ces considérations puissantes enga-
geront le lecteur à suivre avec nous l'exfiosé
des faits.
Noiks avons analysé le Rapport de M. Le-
tronne au ministre.
Dans sa réponse h cette pièce, M. Le Pré-
vost ne se proposait qu'un seul but : celui
d'avertir M. Letronne que, malgré ses asser-
tions, la question subsistait encoi'O tout en-
tière et réclamait toujours l'examen le plus
sérieux. Du reste, on voit à peine quelques
Olo
MON
DICTIONNAIKK
MON
910
li.icc'S lie |ioli''iiii(jU(; dans un seul jiassage
liùM. Le Prevosl l'ail justice dv deux opinions
qtiijUne fois admisi^s, auraient coupé court à
loutcdiscussion ultérieure. Nous; voulons par-
ler du déjjùt diicnnirdi> Pierre d(' Montreuil
par les hériliers de cet architecte, et de l'ob-
iectioii tirée du métal commun dont est faite
la boîte si heureusement découverte. M. Le
Prévost démontre (|ue remplacement |)rivi-
légié où fut trouvé la caisse était réservé ,
d'après les usai^ics du temjis , au fondateur
iiu au pri'i(i|ial hionlniteur: de l'éditice.
D'ailleurs Pierrr de .Montreuil mourut (lua-
tre ans avant saint Louis, et fut enterré dans
la chapelle de la Vieri^e de l'éi^lise Saint-
Germain des Prés.
Uc plus, l'usaj^e de séparer le cœur du
reste du corps ne fui jamais pratiqué que
pour des personnages d'une très-giande
naissance, et jamais pour un siui|)le artiste.
Knfin, et celte considération n'est pas la
moins fort(^ Pierre de Montreuil ne pouvait
pas |iiévoirle coni-ours de circonstances ex-
iraoïdinaires qui euipèclièrent le dépôt im-
médiat du cœur de saint Louis dans la Sainte-
Chapelle, et qni lui auraient permis d'usur-
per cette place.
Ouant à l'arguinent tiré du |)eu de valeur
du" métal de l'a boîte, AL Le Prevosl nous
appiend que le cœur de Hichard Cœur-de-
Lioii, poui' le moins aussi grand seigneur
terrien que saint Louis, fut erdermé dans
une boite de iilond). Nous souunes contraint
d'abréger , et, par conséquent, d'atl'aiblir
beaucoup la force des raisonnements de
M. Le Prévost ; mais une preuve que la lo-
gique du savant archéologue esl inat(a(iua-
ble, c'est f|ue M. Letronne n'a pas répondu
à une seule objection.
On le voit, la première letlre de AL Le
Prévost n'est i>oint, h proprement parler,
une réfutation du Happorl adressé à AL le
ministre des travaux publics par M. Le-
tionne , mais un simjjle averlissement sou-
tenu d(! preuves, pour engager AL le garde
général des ai'cliives du royaume à procéder
avec ])lus de ciicouspeclion dans l'examen
il'uiKï (juestion tout à la fois si grave et si
complexes Le ton d'excpiise politcrsse, nous
(lirions jiresque de timidité, (pii règiu' dans
celte première lettre, lit prendre le change
ci M. L<!lronne (;et érudit s'imagina ciue son
confrère de l'Acatiémie des Inscriptions ne
savait, louchant le cœur de saint Louis, (|ue
les d('tails (]u'il venait de rendre publics,
('/"était une; grave erreur; mais loul conime
M. Letronne avait adopti', un peu vili' |)eut-
6tre, l'opinion de AL C.annis, il embrassa
aussi avec, trop (J'ardeur l'idée ipie AL Le
Pr(!vost avait dit son dernii/r mot siu' la
quesiion ; el,sans rélléihir que siui ronirère
avait voulu l'avertir el non le réfuter, AL Le-
ttonne lit inséier au Manilciir i\\i Si mai
une courti; réponse <i la i^remièri' lettre di'
AL Le Prevosl. Dans celle répli(pie, M. Le-
troinie reprend les arguments (pm nous
avons déjh analysés, et, après avoir exprimé
S(!S rcgii'ts de ce (|uu AL Le Prevosl n'ap-
porte aucun fail nouveau dans la discussion
et ne modilie la traduction d'aucun texte al-
légué par lui , AL Letronne , il déclare |»er-
sister dans son opinion, fo»!se^i«fHce, dit-il,
logiquement exacte des. faits.
Ce n'était pas là répondre, mais seulement
introduire une lin de non-recevoir inadmis-
sible pour des lionunes sérieux. Qnoil la
réfutation de votre hypothèse touchant le
C(Bur de Pierre de Alontreuil n'est pas digne
d'atlenlion? Alais alors pourquoi avez-vous
souteini radlrmalive? Et si, connue vous le
prétendez, votre contradicteur a donné des
explications inutiles sur. le mêlai de la boîte,
pourquoi donc vous-même avez-vous tiré de
ce fait des conséquences si rigoureuses?
Parlons sans détour : AL Letronne n'a pas
répondu, parce qu'il n'a jtas pu réjiondre.
Dans la seconde lettre que donne le Moni-
<PMrdeso et G juin, AL Le Prévost coimnence
j)ar établir que ^L Letronne n'a rien répondu
aux deux seules réfutations contenues dans
sa preunère lettre, relativement au cœur de
Pierre deMonti-euil el au métal de la boîte.
AL Le Prévost ra|)|)elle ensuite tjue jamais
il n'a refusé d'admettre que le cœui' de saint
Louis n'ait d'abord été déposé à Monreale,
comme le dit Ceolfroy de Beanlieu; mais d
pense (jue celle jincieuse relique n'es! jikis
en Sicile, et demande avant tout une en-
quête à ce sujet. Après cela, il établit le
véritable sens d'un passage des Acta San-
ctorum des Bollandistes, mal compris par
M. Letronne; et, arrivant enlln au second
point de la réfutation, il expose les motifs
j)our les(piels il soutient qu'aucun autre cœur
que celui de saint Louis n"a pu être déposé
dans la Sainte-Chapelle.
Nous nous sommes volontiers rendu l'in-
terprèle ele Al. Le Prévost tant (lu'il s'agissait
d'exjioser des faits ou des raisonnements.
De quelque manière (ju'on les présente, hs
arguments du savant archéidogue sont tou-
jours décisifs; mais ici AL Le Prévost s'élève
h des considérations si nobles el si hautes,
ses convictions rétléchies prennent une
forme si enthousiaste et si belle que nousn •
|)ouvo!is que citer:
...(I Je prie maint(;nant le leitteur de se
liansporter avei- moi par la |tensée dans la
Saintu-t^hape'le (haute), telle qu'elle élait aux
jours de son antique splendeur.
« Derrière l'autel où se célèbrent les
saiiUs mystères, en itrésence des inslrinncils
de la Passion, lians la portion du samluaire
la plus inaccessible, non-seulemeiil aux 'pas,
mais encore aux regards des profanes, jelui
ferai reinar(pier une dalle ceiMrale, marquée
d'une croix grecque iju'y a tracée la main
ilu XIII' siècle. Cette dalle esl placée si
exacleniiuit sous les saintes reli(|ues (|u(^ si
uni; goutte du sang dont la couronne d'i'-pincs
est imprégnée venait ;i se licpuMier et il percer
ses envelop|ies d'or, c'est sur la croix do-il
je viens d ■ parler (pi'elle lombei'ail. Nous
soimnes M'i I
laiis un lieu saint el lerrdilt
« C'i^sl immédiatement au-dessous de
cell(> croix (ju'uu cœur d'honnne a éli' de-
posé dans une boite qui ne ixuivail êlie ni
d'or ni d'argenl, parce (|ue d'un paroil lieu
9i7
MON
D'EPIGRAPHIE.
MON
918
tic sépulliire IdiU métal précieux était né-
cessairoinent exclu par co mémo sentiment
exquis des convenances religieuses, qui ne
pei'meltnit pas à Godefroy de Bouillon, |irès
d'un siècle auparavant, de ceindre la cou-
ronne d'or là où le Sauveur du monde avait
ceint la couronne d'épines.
« Non, elle-n 'était ni d"or ni d'argent, cette
boîte, parce qu'ici c'eût été une inconve-
nance; mais pour peu que nous l'examinions,
nous reconnaîtrons que Tétiiin le plus pur
qu'aient pu produire les mines de Cornouail-
les en a fourni la matière; qu'elle est d'un
travail métallurgique précieux et rarement
ap|)liquéà de Fétain; que le métal a été soi-
gneusement ettinement repoussé au marteau;
qu'elle est décorée à son extrémité infé-
rieure, à sa jiointe, d'un de ces ornements
gracieux que le xiiT siècle savait si bien
fiire éclore des besoins même du service,
d'un ornement h trois branches, terminées
par autant de glands, d'un dessin délicat
et pur.
« Non, elle ne brillait pas par la matière,
celte boîle, mais l'art du xiu' siècle avait
su l'élever à toute la hauteur de sa destina-
tion.
« Non, ce qui en reste ne porte jias d'ins-
cri|)tion, par une raison bien simple : c'est
que ce ne paraît pas en être la ()ortion supé-
rieure, le couvercle, comme on l'a dit, mais
bien le dessous, comme tendent î\ le prouver
les broches destinées à recevoir la retombée
des agrafes. La disproportion noiahlo entre
sa CcTpacité et le pri^cieux dépôt (ju'elle
était destiné ' à renfermer ne permet guère,
d'ailleurs, de douter de l'existence d'une
autre boîle intérieure, qui aura disparu à
l'époque de la première découverte, le 21
janvier 1803 (1).
« Maintenant, je le demande, non pas à
mon savant confrère, puisqu'il est lié d'a-
vance par un jugement irrévocable, quel
qu'il soit, mais à tout ami de la Fiance, de
la religion et de l'histoire, qui aura conservé
la liberté de ses opinions.
« Y a-t-il eu en France, au xiii' siècle, un
autre cœur que celui de saint Louis qui ait
pu être placé dans de telles conditions?
« Pour ma part, quoi qu'ait pu écrire, en
l'an XI de la république, le citoyen Camus,
alors garde général des archives, sur l'inop-
portunité des conjectures, que c'est le cœur
de saint Louis;
« Quelque zèle qu'apporte encore aujour-
d'hui son savant successeur à recheiclier
toutes lesdiflicultés de détail qu'il croit pou-
voir opposer à ce que nous ayons recouvré
le cœur du saint roi;
'< Quoi qu'on doive trouver ou ne pas tiou-
ver dans l'urne de marbre blanc de Mon-
reale;
« Mon opinion a été formée dès le premier
moment où j'ai entendu le récit de la mira-
culeuse découverte; je me suis dit sur-le-
(1) Nous croyons ne pouvoir nous dispenser de
faire remarquer ia singulière loïnciilcrice de eeUe
date. {Note de M. Le Prévost.)
champ qu'il n'y avait jamais eu qu'un cœur
en France qui eût pu être jugé digne de
reposer là, parce qu'il fallait nécessairement
que ce fût à la fois le cœur d'un roi et le
cœur d'un saint (1). »
A part le talent de l'écrivain dont nous
n'avons pas à nous occuper, il était impos-
sible de réunir une série d'arginnents plus
péremptoires. Que veut donc M. Letronne?
Il demande des faits nouveaux, des inter|)ré-
tations nouvelles? Mais M. Le Prévost lui
donne tout cela avec profusion. M. Letronne
invoque l'autorité des Bollandistes : M. Le
Prévost démontre que le passage cité n'a pas
le sens (pi'on lui prête. M. Letronne |)ense
que le cœur retrouvé appartient à Pierre de
Montreuil : M. Le Prévost, de son côté, dé-
montre qu'il faut plus que de la crédulité
])Ouradmettre une pareille hypothèse. M. Le-
tronne n'a vu dans la boîte que le métal
grossier dont elle esl faite : M. Le Prévost,
lui, est frappé de la beauté du travail, et la
connaissance profonde de l'histoire, des
mœurs et des croyances de l'époque lui es-
pliipie le choix de la matière. M. Letronne
s'étonne que Ij lioîte ne porte aucune i!)s-
cription; d'un coup d'œil AL Le Prévost voit
que M. Letronne cherche cette inscription
sur le dessous de la boite (2)1 Voilà des
faits; pourquoi donc M. Letronne ne s'em-
presse-t-il pas de les combattre? A cela nous
ne savons que répondre.
La discussion en serait probablement
restée là, si M. Letronne, dont le silence
paraissait un désistement, n'eût, par une
contradiction inexplicable, répandu alors
dans le [lublic, avec plus d'abondance que
jamais, son rapport au ministre. Cette con-
dtiite donna lieu à des suppositions inad-
missibles sans doute, mais qui n'en furent
pas moins accueillies par beaucoup de per-
sonnes. En voyant M. le garde général des
archives déserter la discussion et jeter à
pleines mains le rapport, on s'imagina qu'à
défaut de mieux il voulait gagner à son sys-
tème cette nombreuse classe de lecteurs qui,
toute abstraction faite de la cause en elle-
même, sont fatalement dévoués à leur pre-
mière impression. Cette opinion, comme
nous en avons fait la remarque, n'est cer-
tainement pas fondée, mais elle a toutefois
quelque chose de si spécieux que M. Le
Prévost a dû en tenir compte et publier une
troisième lettre pour expliquer et résumer
toute la discussion, et réfuter entin complè-
tement M. Letronne, |)uisque ce savant n'a-
vait pas voulu se réfuter lui-même. Eli effet,
nous croyons avoir démontré qu'en écrivant
sa première et même sa deuxième lettre,
M. Le Prévost avait eu surtout l'intention
d'engager M. Letronne à quitter la 'fausse
(1) Seconde lettre, pag. 6 el 7.
(2) Les opinions de M. Camus ont exercé une
influence déplorable sur M. Letronne, qui les a toutes
copiées, sans même les souinellre au plus léger
examen. Camus avait décidé que la parlie (jui se •"
trouve bien conservée est la plaque supérieure de la
boile {voyez ci-dessus, note), et M. Letronne adopte
sans amendement.
919
MON
DICTIONNAIRE
MON
920
roule ilans laquelle il s'était engagé. Ce but
excluait une attaque comiilôte et en règle,
une réfutation pleineet entière. M.Letronne,
en persistant toujours dans les mêmes
opinions, obligeait M. Le Prévost ;i revenir
sur ses pas, à reprendre l'examen du rap-
])ort au ministre, de manière à ne laisser
sans réponse aueuii fait, aucun argument,
aucune induclioii ilont on aurait pu ensuite
faire tuie arme contre lui. Ainsi,. M. Letionne
avait imprime'' (jue « le cœur ayant été trans-
porté en Sicile pai' Charles d'Anjou, avcic les
chairs et les intestins, et déposé dans l'église
de rabhaye de Monrcale, près de Païenne,
il doit se trouver parmi les restes de saint
Louis c|ue contient l'uine do marbre blanc
encore ;\ présent placée sous l'autel élevé
contre lo fond de llaile gauche do cette
église (1). »
Ces paroles indiquent assez clairement ,
dans l'opinion de l'auteur, la confusion du
cœur avec les chairs et les intestins (2j.
M. Le Prévost , qui s'était déjà élevé contre
celte assertion, la reprend dc^ nouveau , et
jirouve, par l'exemple d'un grand nombre de
jirinces et de princesses de la maison de
France, l'usage généralement reçuauxiii' siè-
cle, dans la famille de nos rois, de séparer
le cœur du reste du corps.
11 établit ensuite un fait décisif pour dé-
montrer que le cœur de saint Louis n'est
plus à Monreale. Pirro, auteur de la Sicilia
sacra (3), rapporte que veis l'année 1378, les
ossements de saint Louis furent cédés au
roi de France par l'église de Monreale, con-
tre dilférentcs reliques dont la plus impor-
tante, de beaucoup, était une é{)ine de la
sainte couronne. Jean-Louis Leilo, rappor-
tant le môme fait dans ^on Histoire de l'é-
(jli'se de Monreale, dit i[ue ce fut le corps de
saint Louis que l'on donna au roi de France
Boutre une é|)ino de la sainte couronne.
Avant d'aller |)lus loin, remarquons , avec
^\. Le Prévost, qu'il y a une erreur dans cha-
cun de ces récits; lorsque nous aurons en-
suite dégagé le fait des légères inexactitudes
qui le voilent, nous en tirerons des résul-
tats aussi légitimes qu'inattendus.
Les ossementsdesaintLouis furent rappor-
tés en France par Philippe le Hardi, et dépo-
sés dans l'abbaye de Saint-Denis. Cène sont
donc [)as là les relit[ues données par l'église
de .Monreale en écliangi; d'une épine de la
saillie couronne. Quanl au corps, il fut, aus-
sitôt ajirès la moit du saint, divisé en plu-
sieuis parties que l'on lit Imuillir dans un
mélange d'eau et de -vin , poui- séparer les
chaii's d'avec les os. Le corps n'a donc jamais
existé entier nulle part, ei n'a pu devenir
l'oiyet d'un échange. Les entrailles et les
cbaiis sont encore, de l'aveu de tout le
monde, dans l'église de Monreale. Il faiil
(1) Rapport, ci-.iprés, col. 9-2,').
(2) M. L('h()iiii(' admet hii-ii pour, l'iuciiiloclc
Pifiii; di; .MoiiUiuil, In scpaiiilioii du taiiii' d'avuc
le icslit du forp-,; (|u:iiil a sailli Lmiis, roi do l'"iaiicc,
f'.'esl dilliTi'iil !
(3J liiiii. I, page MiZ, cité par M. Le Prevosl.
donc nécessairement admettre que lo cœur
seul, d'abord transporté en Sicile par Char-
les d'Anjou, a pu élre envoyé en France.
L'échange est parfaitement constaté par lelé-
moignage de Pirro et de Lello.'Cc dernierau-
teur dit, dans tin passage du livre que nous
avons déjà cité, que l'église ilo Monreale ne
jiossède plus ([ue les entrailles et deux doigts
de saint Louis, et il mentionne, parmi les
reliques existant dans cette môme église, l'é-
pine de la sainte couronne dont il a indiqué
l'origine (1). La possession de la sainte épine
et l'absence du cœur attesteraient seules la
réalité do la transaction. Ainsi, plus nous
obtenons de renseignements et mieux- les
faits s'enchaînent , mieux ils s'expliquent
les uns par les autres, et rendent [lalpable
la vérité proclamée par M. Le Prévost. Dans
l'hypothèse de M. Letronne, au contraire,
chaepie fait nouveau devient une énigme
inex[)licable ajoutée à celles qui existent
déjà.
Après avoir démontré la certitude de l'é-
change, M. Le Prévost se demande quelle
église en France jiouvait, sans se dépouiller
de sa reli(jue la plus |irécieuse, céder une
épine de la sainte couronne? La .Sainte-
Chapelle seule, qui possédait la sainte cou-
ronne elle-même. Il est trop évident que
l'échange ne put être fait qu'au profit de
l'église qui indemnisa la cathédrale de Mon-
reale; et le roi de France, qui accomplit
cet échange, comme nous l'apprennent Pirro
et Lello, ne pouvait demander les reliques
données en retour (pi'à l'église de son pa-
lais (2). On connaît d'ailleurs la prédilection
toute spéciale que Ciiarles V avait pour la
Sainte-Cha|ielle , et le soin qu'il prit pour
l'enrichir desolfrandes les plus magnifiques.
Est-il donc surprenant ijue ce même prince
qui , en 1379 , donna cou|i sur coup à la
Sainte-Chapelle un superbe Kvangéliaire et
l'admirable camée reiirésenlant l'apothéose
d'Auguste (3) , ait fait déposcT dans cette
église une relique de son saint aieul , jiour
lequtd il témoigna toujours une si profonde
vétiération? Pouvait- il se dessaisir d'une
épine de la sainte couronne pour toute autre
relique que pour le cœur de saint Louis? et
ne devait-il pas [ilacer cette relique si pré-
cieuse dans l'église qu'il honorait il'une dé-
votion toute [larticulière?
• On demandeia sans doute comment il se
|)eut ipie pas un historien n'ait accordé la
)ilus légère mention à ce fait si digne de
mémoire; pouripioi un ('véiuMneiit ipii de-
vait léjouir tf)ut cœur vraiment fiançais, est
demeuré environné de lantde mystère. M. Le
Prévost va nous l'apprendre; car il s'est [losé
l'objection et la résout en homme (oui à fait
(I) llisiaria délia cliiesii ili Monreale. Ronia, 1596,
pa;;. ~>-l-7,i et 17.
(-2) L'Kxpicssion osl exartc, ipmiipic riiarlos \ ait
aussi liahilc le Loinrocl riidlel Saiiil-l'aiil.
- (">) L'cvaiijjfliaiio cl li- caiiii'i', coiiimi sons lo nom
iVdtiiiU- (te la Saillie (.Impellc, siiiil aiijiMiid'Iiiii a la
liildiollu'ipio du mi; le pniiiior appai lioiil au calii-
iiol dos iiiaiiiisorils, le soioiid au ealiiiiot dos mé-
dailles, pieiios Kiavocs et aiilitiiies.
921
MON
DEPIGRAPIÎIE.
MON
9»-2
i\)aitro du siijot. L'abbaye de Saint-Denis re-
vcndiijnait comme un dioil im[)rescriptib]e
la possession do la dépouille mortelle de nos
rois. Plus d'une fois ces prétentions donnè-
rent lieu à des conflits déplorables. En 1298,
Philippe le Bel , voulant transporter à la
Sainte-Chapelle les reliques de saint Louis,
ne put les obtenir, malgré un rescrit du
pape. Huit ans plus tard seulement, les moi-
nes lui accordèrent le chef et une côte du
saint , se réservant le reste des reliques.
Nul doute que, dans la crainte de ces
luttes scandaleuses et d'une issue incer-
taine, Charles V n'ait évité'de rendre publi-
que une transaction cjui le laissait tranquille
possesseur d'un trésor inestimable à ses
yeux.
On ne viendra pas nous dire que l'abbaye
de Saint-Denis possédant, d'après le témoi-
gnage de Rigorcl (1) , quelques épines de la
sainte couronne , aura pu envoyer une de
ces épines à l'église de Monrcale, pour ob-
tenir le cœur de saint Louis. Cette supposi-
tion tombe d'elle-même. En effet, si les moi-
nes de Saint-Denis avaient été assez heureux
pour faire un pareil échange , ils auraient
proclamé bien haut la possession de la pré-
cieuse relique ; car ils n'avaient aucun mé-
nagement h garder envers personne.
L'enquête demandée par M. Le Prévost a
eu lieu; des médecins , désignés à cet elfet,
ont examiné les reliques conservées dans
l'église de Monreale. Il résulte du_ procès-
verbal dressé sur les lieux, quolesrestesjdu
saint roi se composent uniquement de frag-
ments noirâtres et tout à fait desséchés. Les
médecins ont déclaré ne pouvoir pas décider
si le cœur est ou non parmi ces fragments;
attendu, disent-ils, que , dans le cours de
tant de siècles, ce viscère, confondu avec
d'autres organes, a dû subir une modi-
tication complète dans sa forme et dans sa
substance (2). Ainsi donc, ces messieurs ,
pour explicjuer l'impossibilité de reconnaître
le cœur, sont contraints de poser en fait ce qu'il
s'agirait justement de [trouver. Comuiêntsa-
vent-ilsquelecceurde saintLouis a été primi-
tivement confondu avec d'antres parties (Ju
corps? M. le Prévost nous donne d'excellen-
tes raisons pour croire tout le contraire.
'Nous sommes donc fondés k ne prendre que
cette autre partie de la déclaration des mé-
decins , savoir : qu'ils n'ont pas trouvé le
cœur. Cet aveu est le complément des in-
ductions et des preuves que M. Le Prévost
a réunies avec tant de boidieur, et de ma-
nière à en former un faisceau que nul dé-
sormais ne pourra briser.
Louis DcBEux.
(1) Méilecin et liistorien île Pliilippe-Au!i;iiste, cité
par Goilcscard, Vies des Pères, des Mariyrs et des
aiilrcs priiicipnux sriiiils, Irad. d'Allian Builer, Vie de
sainl Louis, loin. VII, p. iii de l'édilion de Lebel,
Versailles, 18il, iii-8°.
(2) l'oî/t'i (iliis liaiil (colonne 00!)) le texte ilallen
du procès veiljal.
§ 3.'— Rapport à M. h ministre des tra-
vaux publics sur la (h'couverte fait» à la
Sainte-ChapeUc, (Vun cœur placé au centre
de l'abside de la chapelle haute par M. Le-
tronne , garde générai des archives du
royaume.
Monsieur le ministre.
Lorsque, le 1" pluviôse an XI (21 jan-
vier 180.3), on découvrit pour la première
fois, sous les dalles de l'abside de la Sainte-
Chapelle (haute), une boite en plomb conte-
nant les restes d'un cœur humain, plusieurs
})ersonnes conçurent l'idée que ce pouvait
être le cœur de' saint Louis, fondateur de cet
éditice. La place toute privilégiée qu'occu-
pait cette botte dans l'axe même de l'abside,
derrière le maître autel , donnait une cer-
taine vraisemblance à cette opinion, en fa-
veur de laquelle on alléguait le passage oi\
Moréri rafifiorte que (1) « les reliques du
saint roi fuient transportées de Saint-Denis
à la Sainte-Chapelle de Paris. » Cependant
M. Camus, alors garde général des archives,
sans prendre de parti sur cette question qui
lui paraissait fort problématique, se contenta
de renouveler la caisse qui contenait la
boîte en jilomb; il lit replacer le tout dans
une ouverture ménagée au même endroit de
l'abside sous les dalles du pavé où cette
caisse vient d'être retrouvée le 13 du ]iré-
sent mois (2). 11 était naturel que la même
opinion Si^ présentât de nouveau.
Or, la découverte du cœur de saint Louis
serait un événement d'un si haut intérêt
qu'on ne peut s'empêcher de désirer vive-
ment d'en voir confirmer la réalité par un
examen sévère et impartial de toutes les cir-
constances qui s'y rattachent.
Avant de procéder à cet examen, vous
avez désiré, monsieur le ministre, que je
fisse, le plus promptement possible, quel-
ques recherches préliminaires sur ce sujet,
afin d'apprécier d'avance le degré de proba-
bilité que peut avoir l'origine attribuée Ji
ces restes.
Je me suis empressé de répondre h votre
désir, et j'ai l'honneur de vous transtnettre,
sans plus de délai, le résultat de mes recher-
ches, parce que je suis convaincu, malgré lo
|)eu de temps que j'ai pu consacrer à ce tra-
vail, qu'un examen ultérieur et nlus appro-
(1) Dici. de Mon'ii, art Louis A7, t. VI, p. 425,
1" col., éd. de 1759.
(2) Je transcris un passage de la lettre écrite par
M. Camus à cette occasion, à M. Terrasse père, le
2 ventôse an 11 :
« Faites remettre les restes du cœur qu'on a
trouvés dans la terre comme je vous l'ai indiqué.
Joignez-y la noie que je vous renvoie, éciile surpapier
ou sur parchemin, ou sur l'un et l'autie.
« Jl n'est pas à propos de parler des conjectures
que c'est le cœur de saint Louis. Je n'y vois licn de
Jéterminanl ni de décisil', et il ne l'aul pas, par des
conjectures légères, s'exposer à introduire des er-
reurs.
« J'ai riionneur de vous saluer,
« Camus. «
Voir col . 9 1 1 , la note 2.
92:. MON
loiiili, si 011 If ju^i' n(jCL»iiirc, idiihniiiiii c(i
résultat, qui n'ost point uiallirurcuseiiiuiit
coilibi'mc à ce tjui' l'on (louvail cspért'r; car
il lui; paraît trop certain : 1" que le cœur de
saint Louis n'a puiiit été rapporté en France;
2° que, dans h' cas luèuie où il y aurait été
rap|iorté, ce ne peut ôtie celui qui a été
trouvé enl'oui sous le pavé de la Sainte Cha-
pelle.
Vous allez en juger vous-niéiue par cet
exposé.
1 0 Que le cœur de sainl Louis u'a point élé rapporté en
France.
Saint Louis expira le 25 août 1-270. Au
nioiuent iiiéiue oii il rendait IMiiie , disent
les historiens du temps, la llotle de Charles
d"Aiijou, roi de Sicile, entrait dans le port
(le Tunis (1). Ce prince, selon l'expression
de Guillaume de Naniiis, trouva le corps de
son frère encore toxù chaud (i). Après les~
premiers moments d'une bien légitime dou-
leur, l'iiilipiie le Hardi et Charles s'occupè-
rent des moyens du conserver le corps de
saint Louis; on le coupa en plusieurs par-
ties, que Ton lit bouillir dans un mélange
d'eau et de vin , jus(iu'<i ce que les chairs
])usseiit l'acilenienl être séiiarées des os {^X).
Ou lit deux, parts des restes de saint Louis,
les parties solides, à savoir, tous les os; les
parties molles, à savoir les chairs et les
intestins, y compris le cœur. Philippe garda
les premières ; Charles lui demanda et ob-
tint toutes les autres, earnem, ncc non cor
et inteslina, d'après lesexjjressions de (ieoi'-
l'roy de Beaulieu , et les lit traiis|)orter en
Sicile, pour être déposées dans l'église abba-
tiale de Monreale, près de Païenne (k).
Voilà ()ui est liien positif, étant attesté par
un historien témoin oculaire de l'événe-
ijient, par le confesseur de saint Louis, so!i
ami dévoué , qui l'avait assisté au moment
supièine. Cuillaume de Naiigis , auteur de
VUistuire de Philippe le Hardi, rapportant le
même fait, d'après Gi'ùffroy île IJeaiilieu,
dont il copie pr(.'S([Ue textuellement les |ia-
roles (5), ne dit |ias expre.^séinenl ipie le
(I) .... Ciim heali régis spiiitiis exiict île corporc,
liora illa t;l ipiasi inoiiieiili) l'inlein, llliislris ri;x
Si"ili;e... ail porliiiii appliruil. (i.vcni. m; Ulli-oloco,
V'j(« .S. LuiUir., dans li; liecueil des II. de l-'rniice,
l. XX, p. 21, A. V. — GuiLL. i>E Nang., Ccsta l'Iii-
lippi, p. iU(!. C. (lu iMciiie vol.
Ci).... Corpus ri'yis icpirit alii|iianliiliiiii ailliiic
caloie complcxioiiali lepiclum. /(/., p. 'Mi, I). Si, It-
lioiivii loiit c/i«H(, ilil la li:iilmtii)ii IVaiiçaisc, qui
csl i\i: Gnillaiiiiic de Nantis liiiiiii'iiie.
('<).... (Surplis régis iiioiiibialiMi iliviiloiiles aqiue
viniquc ailiiilMione laiuliii (Iccoxermil , i|iioiisqiit;
O.'-sa piira et laiidiila a tariie qiKisi spoiile l'u'lli po-
liiissent. Ctii.i,. iti; Namc. (jesin l'hiliiipi. p. l(>(>,
K. .iU«, V.
(t).... (laniem laiiien cjiis... iiociioii cor ol iiili;-
slina ip-iiiis, pcliil et iiiipcnavil Karolii!>... a iiopuic
siio... (lAunt. iiL Itr.M.oL., p. ii, C.
(S) Canii'iii laiiii.Mi coi'piirisi|(ic excoclaiii et ab
os!>ili(is bi-p.ir ilani, iiim'iiimi ut iidfsliiia ipsiiis, pcliil
et iiMpi!lra\il Kaniliis rex Sirilia' a iiepole siiii ic|,'t'
l'Iiilippii, elr.
(il ii.i.. KK Nam. , p. 'i()8, A. Ce sont les mêmes
termes (|uu ceux dont bc sert G. de lieaiilieii ; ei l>
IHCTIONNAIRK MON 924
cœur fui iivié à Charles d'Anjou ; mais il l'a
évidemment compris parnji les intestins :
autrement il n'aurait pu se dispenser de
dire : Cor niitcm mansit in castrif, ou quel-
que chose d'équivalent, riuillaume de Naii-
gis, qui n'est ici (jue le copiste du confes-
seur de saint Louis, ne pouvait avoir d'aulre
opinion que celle do Ceolfroy; et il est jires-
que inutile de citer une lettre anonyme con-
temporaine, où il est dit également que
Charles d'Anjou emporta et fit mettre re'rc-
rcmmcnt en une abbaye, près de Palerme, la
char, le cueur et les entrailles (I). Il est vrai
que dans la lettre de l'évèque de Tunis à
Thibaud, roi de Navarre, ou de Thibaud à
l'évèque deTusculum, il est dit (juc « le
cœur et le cor|is demonrèrent en l'osl; car
le peuple ne voull pas soulfrir en nulle ma-
nière qu'il en feust jmrtés (2). » Mais, selon
les Bollandistes, l'auteur n'est ici que l'éeho
d'un bruit ijue l'on lit répandre, lors du dé-
part des restes pour la Sicile, alin d'ajuiser
le mécontenlenienl de l'armée (3). Le témoi-
gnage de Oeoll'roy di' Beaulieu suftlt pour
mettre hors de doute que le cœur a lini par
faire partie du lot précieux cédé à Charles
d'Anjou.
Et il n'y a pas moyen de supposer que le
mol cor a été introduit par erreur dans le
texte de Geoffroy; car cet historien, en par-
lant, dans la suite, du transport des restes
de saint Louis en France {'»), de leur sépul-
ture à Saint-Denis (.*)), des miracles qu'ils
opéraient (G), ne nomme jamais tjue les os.
Il en est de même de Guillaume de Nangis;
il dit qu'après le départ de Charles d'Anjou,
les os du saint roi furent lavés avec le plus
grand soin, euveloppi's d'une étoffe de soie,
et déposés avec des parfums dans une caisse
que Philippe se pro|)osait de faire déposer
dans l'église de Sainl-Uenis l7). Ces deux
historiens ne parlent jamais au cœur. Cela
serait - il concevable s'il ei^t été compris
parmi les restes rapportés par Philippe"? Il
paraît donc certain qui' le cœur, comme le
dit expressi'menl Geolfroy de Heaulieu , no
fut point l'apporté en France, et faisait par-
tie des restes cédés par Philippe le Hardi à
Charles d'Anjou.
(le Nangis avait éviileimneiil son texte sons les yonx.
Dans 1(^ membre de phrase, iicriioii et iiileslinu, au
lien de iwciioii cor et iiilesliiin, ipie iioilo le lexlc de
GeiilTroy de Beanlieii, il esl bien proii;ible que le mot
eor a ('eliappé par inailvcrliinee à G. do .Nangis.
(I Dans Cl. AhcNARi), 06si'ri'H(ioH.s sur Joiiieille,
p. 5U(I.
{i) Apnd Mautkn., Vc(. .vrri;)(., olc.,«m;i/. co//ecl.,
l. M, p. 1218.
(5) Amjitst., t. V, p. tin, K.
l-li Ossa ejns (pia-... Philippns in redilii sno de
Tmiieis seoiini nbiqne defeni dovolissime faeielial.
G. i)i; H., p. 21, 1». — /'/ils loin : Ossiiim sacrornni
reliqiiia: iransennk's c.mn lui et taillis lionoribus...
a popiilis proseciiUi'. In ib., j>. 21. K.
^.■)l Sarrosaiiela ossa ipsiiissopultnra! veneraliililer
iradilerniil, ele. In. il'., ;). 2'>, A.
((il Sepiiliis ijîiuir nssibns saciosanclis «livlna non
deliiere magnalia. In., il>., ;>. 2,'S, H.
(7) Oss» aiilem lolione iniindissima, involnla cnm
spicieliis (idoiilei is, in locnlo repoiienle^ île Cru i .
liK Nani;., p. 108, A.
transféré en
puis , après
Saint-Denis.
923 MON D'EPIGRAPHIE.
loi 1)11 pourrait otijecter l'assertion du
moine anonyme dont il reste une A'^ie fort
abrogée de saint Louis. 11 dit que les os du
pri'ioe, arrc son cœur (1), avaient été trans-
férés en France et enterrés à Saint-Denis.
Mais celte assertion isolée d'un auteur, dont
l'époque est tout à fait inconnue, pourrait-
elle prévaloir contie les témoignages con-
temporains et parfaitement éclairés tle Geof
MON
026
grande pom|ie ?i Notre-Dame,
la canonisation , lapporté à
Philippe le Bel. ses frères et
froy de Bcaulieu et de Guillaume de Nangis ?
Le cœur ayant été transporté en Sicile par
Charles d'Anjou, avec les chairs et les in-
testins,et déposé dans l'église de l'abbaye de
Monreale près de Palerrae, il doit se trouver
parmi les restes de saint Louis que contient
l'urne de marbre blanc, encore ài|irésent pla-
cée sous l'autel élevé contre le fond de l'aile
gauchedecette église (2). C'est un pointqu'on
doit désirer, et qu'il ne serait sans doute pas
difficile d'éclaircir. Si le cœur s'y trouve, la
question sera décidée; s'il ne s'y trouve pas,
ce sera une preuve que ce cœiir n'a pas été
déposé;» Palerme; mais il ne s'en suivra pas
du tout que ce soit celui dont les restes ont
été découverts à la Sainte-Chapelle, ainsi
que je vais le montrer.
2° Que le cœur trouvé à la SaiDle-Chapelle ne peut être
celui du saint roi.
Il est à remarquer, en effet, que la men-
tion du cœur de saint Louis ne se trouve
nulle part dans les récits qui concernent sa
canonisation et le partage qui fut ensuite
fait de ses reliques. Il n'est jamais question
que des ossements.
Guillaume de Nangis dit que ces ossements,
parvenus en France, furent d'abord apportés
à Paris, puis transférés à Sainl-Dt.'nis et
inhumés derrière l'autel de la Trinité, dans
uti cercueil tie pierre attenant au tombeau
de Louis VIII et de Phili|i[)e-Auguste (3). Il
n'est fait mention du cœur , ni dans le
récit de la translation des restes de saint
Louis, ni dans celui de sa sépulture. Si le
cœur avait é'é compris parmi los resies rap-
portés en France , il aurait tenu une trop
grande place dans toutes ces cérémonies
pour que les hisloiiens l'eussent [lassé sous
silence.
Voyons maintenant s'il a pu faire partie
des reliques déposées à la Sainte-Chapelle
quelijnes années après la caimnisation.
Il n'en est iias question davantage, lors
de la Iranslalion à Paris ilu corps de
Louis IX, pour les cérémonies de la canoni-
sation, qui eut lieu en 1207. Tous les récils
s'accordent à dire que le corps fut levé de
terre, retiré du lieu où il avait été inhumé,
(I) Cnjus ossa gloriosa ciim corde sanclissimo...
!i(! s:\neli Dioiiysii. inonnsleriiini est (ielaUim (pour
licliila), il)inii«... est si'ijulliiiu (^.t■plllla). Rec. des II .
de I-'r., 1. XX, p. 57, A.
(-2) llrrTORFF, .liY////cf(»r6' mndernc de la Sicile, p.
5{), etc. — Lligi Lello, iJcsciizioiie det yen! lempio
e moitdslerio di Snnta Maria ^'ltol'n di )lniireale, p.
31, I. 5.5.
(5) i^acrosancla régis ossa l'clro allave Trinitalis...
in iiiiiiulo lapiileo locaverunt. Rec. des H. de Fr.,
t. X\, p. 488, A.
toutr sa famille partagèrent entre eux les
osse'uents du saint roi , et les portèrent à
pied sur leurs épaules. 'Dans ces récits nulle
Djention du cœur.
Jérôme Morand remarque que Philippe le
Bel paraît avoir eu le désir de mettre pour
toujours le corps du saint Louis à la Sainlo-
Chapellc (i). Du moins, un rescrit de Boni-
face VIII, daté du 7 juillet 1298, ordonne à
l'abbé et aux religieux de Saint-Denis de ne
point s'opposer en cela à la volonté du roi ,
leur |)errnettant de se réserver seuletuent un
os du bras et un de la jambe (2). Mais cet
ordre ne reçut point d'exécution, sans doute
par suite d'une vive o; position qui avait un
fondement légitime dans la volonté expresse
que saint Louis avait exprimée , d'être en-
terré à Saint-Denis.
Piiilippe se borna donc à faire déposer le
chef du saint roi à la Sainte-Chapelle. Le
pape Clément V lui accorda de l'y faire
transférer de Saint-Denis, ainsi qu'une des
côtes (3). En conséquence, le 17 mai 1306,
Philippe le Bel fit mettre dans un chef d'or,
enrichi de pierreries, la tête tle saint Louis,
à l'exception du menton et de la mâchoire
inférieure (l) ; il le lit trans|iorler en grande
cérémonie à Notre-Dame , ainsi qu'une côte
du saint roi, enchâssée dans un magnifique
reliquaire. La côte fut donnée à la métro-
pole; mais le chef fut déposé à la Sainte-
Cha|)elle (o). Dans les inventaires les plus
détaillés, il n'est jamais question du cœur.
Est-il possible qu'une relique telle que le
cœur eùl écha|)pé à tout le monde'? Suppo-
sera-t-on qu'un dépôt si précieux auia été
fait à la Sainte-Chapelle clandestinement,
d'une manière en quelque sorte subreptice ?
IJne telle supposition choquerait le plus sim-
ple bon sens.
Maintenant
tances de la
Chapelle , ciue
que ce cœur
existe-t-il, dans les circons-
découvertu faite à la Sainie-
:'lque indice favorable it l'idée
fût celui de saint Louis? Je
crains qu'on n'en puisse découvrir un seul ;
totit, au contraire, semble s'y opposer.
D'abord, il n'est pas vraisemblable tjue le
cœur tl'un saint si vénéré, dont loules les
reliques ont été, dès la canonisation, l'oijjet
d'une dévotion si fervente, ait été enfoui
(1) Jfjiome Moba.mi, Histoire de lu Saiiile-CluipsUe
du Palais, p. 8-5. 86.
i-2) Dans Cl. Mcnard, Ohservuliuns sur Joiv.ville,
p. 370.
(5) Papa Cleinens... concessii ci eapui sancli Lu-
dovici, ciim uua de cosli^, mi capellaiii siiani Pa-
risius a nionasterio sanrii Dioiiysii Iran.-porlaiiilurn.
Gcii.L. iiE Nang , p. .593. A.
(l) Absque lameu meiUo et mandibutis infcrioribus.
Id. ib., p. 595, D. Clirouiq. de saint Denis, même
lome, p. (i08, D.
(5) Dict.ini cosiain in c:>llie(li:ili ccclcsia bc-atae
Maria: relinquens; cavulquc siunn yloriosnni In ca-
pella regalis palalii. G. de Naxg. p. .595, D,
927 MON niCTIONNAlKE
SOUS le pave d'une (^(^lise ; ni quo colle reli-
que, non moins précieuse que toutes les au-
Ires, eût 6lé rendue à la terre au lieu d'être
exposée, dans une laai^niliiiue cliAsse, à la
vénération des tidèles. Supi)Osera-t-on ( et
c'est une conjecture qui a été laite) que le
cœur de saint Louis, par suite do quelque
vœu particulier, a peut-ôlre été enterré à la
Sainte-CliapellocanHi la canonisation? Mais,
en ce cas , les dllïicultos ne seraient] pas
moins graves, car il faudrait admettre que,
dans le court intervalle do vingt-sept ans,
qui s'est écoulé entre le retour de Philippe
et la canonisation de saint Louis, le souve-
nir de ce dépôt, qui n'a i)U être fait que
d'une manière solennelle par (joolîroy de
IJeaulieu ou tout autre personne de con-
liance, qu'au vu et de l'aveu du chapitre, se
serait entièrement perdu, au point quo cette
importante relique, inconnue de tout le
monde, eût été laissée enfouie à l'endroit
où on l'aurait auparavant enterrée. Ces
observations sont de telle nature, qu'elles
pourraient dispenser de toute autre.
En second lieu , les autres circonstan-
ces présentent des difficultés non moins
grandes. !
Conçoit-on qu'une opération aussi étrange,
aussi insolite après la canonisation, ot_ qui
hiessait à ce point tous les usaj^es religieux,
aurait échappé aux historiens du temps, et,
ne laissant aucune trace dans les archives
de la Sainte-Chapelle, aurait entièrement
disparu de la tradition?
Aurait -on mis cette précieuse relique
dans une boîte d'étain ou de cuivre élauié,
lorsqu'on déployait tant do magniticence
pour le chef du. saint et pour une seule de
ses côtes?
Y aurait-il eu un tissu trop riche pour
rcnvelopper , et se serait- t-on contenté
d'un morceau de grosse toile de lin ou do
chanvre?
Entiu l'aurait-on enfouie sans l'accompa-
gner d'aucune inscription, d'aucune marque
distinctivo quelconque ([ui indiquAt aux
Ages futurs l'urigino sacrée de cette relique '
MON
W8
cas, une diffirulté insoluble. Tout cela ne
peut, ce u\<; send^lo , ^'expliquer que dans
l"hy|iothèse où le cujur aura été jilacé là, en
secret, h l'insu du chapitre , par un motif
pieux, sans doute, mais avec l'intention for-
melle d'en dérober la connaissance à la pos-
térité.
Il est bien difficile à présent, en l'absence
de tout indice quelconque, de savoir h quel
individu ce cœur a pu ap[)artenir. Ce (pii me
semble pourtant le |)lus vraisemblable, le
plus conforme aux faits observés, c'est que
ce dépôt est le résultat d'un vœu manifesté
jiar un des architectes do l'église, et exécuté
OH secret |)ar (juelque parent, un lils ou tout
autre qui, héritant do ses fonctions, avait
toute lacilité do lever les dalles, de faire
creuser derrièi'o le maître autel et d'y placer
une boîte, h l'insu de tout le monde, ayant
accès dans l'église quand il le voulait. On
ex[)liquerait ainsi tout à la fois les trois cir-
constances ]irinci[)ales , à savoir : la place
jn-ivilégiée donnée à ce cœur, l'absence to-
tale de uiarque distincttve , et le silence
absolu tant de L'histoire que de la tradition.
Pourquoi Pierre do Montreau ou de Mon-
treuil, architecte delà Sainte-Chapelle, mort
en 1266, et enterré dans la chapelle de la
Vierge, qu'il avait bAtie à Saint-Germain des
Prés, n'aurait-il pas désiré que son cœuv fût
dé|iosé dans la Sainte-Cha|ielle , cet autre
monument dû à ses talents distingués?
Ce n'est là, j'en conviens, qu'une conjec-
ture , qu'il est peut-être aussi ililïïcile de
jirouver quo do détmire, et (jui d'ailleurs
otfre assez pou d'intérêt; mais ce qu'il y a
d'important et ce qu'on peut regarder comme
certain , c'est que ce cœur n'est point celui
du saint roi : car il résulte de témoignages
convaincants et de circonstances décisives,
comme je l'ai dit en commençant :
1° Que le cœur de saint Louis n'a point été
transféré en France, et doit faire partie des
reliques déposées dans l'église de Monroale,
près de Palerme ;
2" Que, dans le cas même où Philippe le
Hardi l'aurait rapporté en France, il n'a ]ni
Et romaniuons que le couvercle do la boite, être dé|iosé à la Sainte-Chapelle, ni avant,
la seule partie qui en ait été conservée, est ni après la canonisation du saint roi.
celle où l'on aurait gravé l'inscription, si En soumettant ces observations à vos lu-
mières, monsieur le minisire, je vous laisse
à décider s'il est nécessaire de pousser plus
loin l'examen et de procéder à une en(piêle
pins (lotailléo.
.le suis avec respect.
Monsieur le ministre,
A'otro très-humblo et très-obéissant
serviteur,
Lethonnk ,
Garde général des archircs du royaume.
Lettre de M. Letronnc, garde général des
archii-cs du roi/nuinr, au rcdaclrur en chef
(lu Moniteur universel.
P.iris, 11! 28 mai 1845.
Monsieur le Rédacteur,
M(in savant confrère, M. Le PrévosI, après
la lecture de n)iin ra])porl >ni- la décnuverlo
celle où 1 (in aurait gr;
r&n avait voulu on mettre une.
Celte absence totale d'inscription me pa-
raît excluie l'idée que le cœur trouvé à la
Sainte-Chapelle ait pu appartenir non-seule-
ment, à saint Louis, mais à (juclquo autre
personnage important. Il est sans exemple
qu'aucune sépulture quelconque ait jamais
été iilacéc dans la chapidle haute. Une telle
exception ne pourrait avoir eu lieu (pie par
un priviU'ge tout spécial; dans ce cas, l'his-
toire ou la tradition en aurait conservé le
souvenir. Adnioltra-t-on ([ue celte exceiitioii
ail été faite pour un siuqile chanoiiK»? et
(|u'on ait permis à ses bériliors de |ilacer
.son co'iir dans une position si privilégiée?
Cela n'est pas croyable; d'ailleurs l'idiseiice
do toute iuscri|ilio» serait encore , dans ce
929 MON D'EPIGRAPIIIE
faite à la Sainle-Chapclle, m'avait annoncé
que mes conclusions lui paraissaient trop
absolues. Je désirais beaucoup, et, à vrai
dire, plus que je no l'espérais, trouver, dans
la lettre qu'il vous'a adressée aujourd'hui,
des motifs de revenir sur ces conclusions.
Car je souhaiterais, autant que personne,
qu'on pût établir, par des preuves positives
et certaines, que le cœur découvert à la
Sainte-Chapelle est bien celui du saint roi.
Malheureusement les raisons ingénieuses
qu'il m'oppose ne changent en rien l'état de
la question, puisque, n'étant appuyées sur
aucun fait nouveau, elles laissent subsister
MOiN
930
Cela me parait
toutes les difficultés que j'ai signalées, ou
les expliquent au moyen d'une supposition
qui en soulève de plus graves encore. Je me
borne à deux observations.
J'ai d'abord établi, par le témoignageprécis
de Geoffroy de Beaulieu, corroboré par deux
autres témoignages contemporains, que le
cœur de saint Louis avait été donné à Charles
d'Anjou, transi>orté par ce prince à Palerme
avec les chairs et les intestins, et déposé
dans l'église de Monreale. M. Le Prévost op-
pose à ce témoignage deux passages que j'ai
cités moi-môme, et qui ont été réfutés déjà
par les Bollandistes. Ces savants hagio-
graphes donnent, comme je l'ai fait, la pré-
férence au témoignage positif du confesseur
de saint Louis, de son ami dévoué, qui l'a
assisté dans ses derniers moments, et n'a
point quitté ses restes mortels jusqu'à leur
arrivée à Saint-Denis, où il vint prier sur sa
tombe. Quanta ce premier point, la question
reste donc entière.
J'ai cependant consenti à raisonner ensuite
comme si ce point pouvait être douteux et
contestable; et j'ai montré que, dans le
cas même oii le cœur de saint Louis ne serait
point resté à Monreale, ce ne peut être celui
qu'on adécouvert à la Sainte-Chapelle. M. Le
Piévost ne peut disconvenir de la force de
l'argument que j'ai tiré du silence absolu
gardé sur le cœur de saint Louis, par les his-
toriens contemporains, dans le récitdes céré-
monies relatives, soit à la canonisation, soit
au partage des reliques. Il avoue que Vcn-
terrement du cœur du saint roi, après la ca-
nonisation, serait un fait extraordinaire ;
aussi il conjecture que le dépôt a eu lieu
avant la cononisation. Je regrette que mon
savant confrère ait simplement énoncé cette
conjecture, toute gratuite, sans l'appuyer
d'aucune raison. Car il me semble qu'il s'est
jeté là dans une difficulté plus grave que
toutes les autres. On se demande, en effet,
par qui, et comment aura été fait un tel dépôt
avanl la canonisation? Assurément ce n'a])u
être à l'insu de Philippe le Hardi, ni de Geof-
froy de Beaulieu, ni des religieux de Saint-
Denis, ni du chapitre de la Sainte-Chapelle.
Mais alors, comprend-on que lors de la ca-
nonisation, vingt-sept ans après, le souvenir
de ce dépôt se fût perdu au point ([u'en le-
vant le corps de saint Louis, on eût laissé
enterrée la i)lus précieuse de ses reliques,
en la privant des cérémonies religieuses et
dos honneurs dont furent environnés les
autres restes du saint roi '
tout simplement impossible
Je persiste donc à croire que mes conclu-
sions, quelque aôso/we^ -qu'elles paraissent,
sont la conséquence logiquement exacte des
faits historiques que j'ai réunis et discutés,
auxquels, à mon grand regret, M. Le Prévost
n'oppose ni aucun texte que j'aurais négligé,
ni aucune faute d'interprétation que j'aurais
commise. Si donc, mes conclusions lui pa-
raissent ivop absolues, c'est la faute des faits,
non la mienne; il n'était pas en mon pou-
voir d'en changer la nature, ni d'en diminuer
la rigueur, malgré tout mon désir d'en trouver
de moins sévères. En toute discussion sé-
rieuse, nous devons faire abstraction de notre
penchant particulier, de notre préférence
anticipée, pour ne voir que les éléments réels
de la question et n'en déduire que des con-
séquences légitimes. C'est aussi ce qu'ont
pensé les savants auteurs de deux articles
insérés l'un dans le Droit (21 mai), l'autre
dans VUnivers (23 mai) : quoiqu'ils n'aient
pu avoir connaissance de mon rapport (pu-
blié le 24-), ils sont arrivés, chacun de son
côté, à des conclusions qui sont dans le
même sens, et tout aussi absolues, pour le
moins, que les miennes. M. Le Prévost sent
bien qu'il est impossible de prouver Vaffir-
mative ; mais il aurait voulu au moins qu'on
eût laissé de l'incertitude sur la négative et
rendu la question indécise. Pour ma part,
ayant trouvé des preuves positives, j'ai cru
devoir les donner sans hésitation. Je pense
que, dans une matière aussi délicate, qui
touche aux croyances les plus respectables,
il est bon de pouvoir arriver à une solution
absolue, quelle qu'elle soit. Je doute fort que
les amis de la religion sachent beaucoup de
gré à ceux qui, cherchant à affaiblir, par des
conjectures ou des raisons de sentiment, les
preuves appuyées sur un enchaînement de
faits certains, parviendraient à embrouiller
tellement la question, qu'on fût dans l'im-
])Ossibilité de décider ni que ce cœur est celui
de saint Louis, ni qu'il ne l'est pas ; car de
cette incertitude il résulterait la perplexité
la plus pénible, non-seulement pour toule
|iersonne sincèrement attachée à lafoicallio-
liquc, mais pour tout Français, quelle qu(^
lieu fût sa profession religieuse, qui ne verrait
dans Louis IX qu'un grand homme, qu un
des meilleurs et des plus grands rois dont
s'honore notre pays.
LeTROxNNE,
Garde général des archives du royaume.
MONTAUBAN, chef--lieu du département
de Tarn-et-Garonne, en France.
Extrait d'une notice historique et descriptive
sur l'ancienne cathédrale de Montauban,
antérieurement abbatiale de Saint-Tltéodard
ou de Muntauriol, sous l'invocation de
saint Martin de Tours.
Par M. le baron Qiaudrac de Grazannes.
Nous nous sommes proposé uni(]uement
(le recueillir ici les traditions, les souvenirs,
les faits c! les récils parvenus à notre cou-
931
MOIN
DICTIONNAIRE
MON
Oôâ
naissance, et (rappeler I aUi-ntioii d'' nos
contemporains sur un monniiienl reiii^ieuv
et aitisti(]ue consumé par le feu des guerres
civiles, il y a près de trois cents ans, et sur
ranti(piité la plus vénérable de cette cité,
dont elle avait devancé l'existence île sept
siècles.
En l'année 1561, époque du désastre de ce
monument (1), celle ville possédait encore
le |ilus ancien, le plus considérable et le plus
beau de ses temples catlioli(|ues, l'éj^lise ab-
batiale et ensuite calliédrale, placée sous
l'invocation [larliculière de saint Martin de
Tours, et également coinuie, ainsi que_ie
monastère dont elle fut primitivement uiie
dépendance, sous les dénominalions de Mon-
tauriol (2), de Saint-Martin et de Sainl-Tliéo-
dard, Saint-Audouard ou Audard, par cor-
l'uptioii de ce |iremier nom (3).
il ne sera pas sans intérêt de recueillir et
de consigner ici ce (jue les historiens et la
liadition locale nous ont conservé et trans-
mis sur la construction, la décoration et les
ornements de Tancienne catln-drale de Mon-
lauliaii, dont les ruines Uième ont disparu
iJeiiuis près de deux siècles. On en ti'ouverait
dillicilenjent l'assiette, si l'on n'avait pour
guide que les seules indications du sol, qui
devint successivement un fort, un bastion,
une voirie, et enfin un très-beau lieu de
(!)Cc du au iiiiliou de la miU (lii:21 ilécembre 1501
qu lULC loiirbc, l'on unéc pénétra dans l'église de
Saiiit-Marlin, doiil elle força les perles, profana lus
liosties consacrées, et mil le (eu aux images , -i-
lileaux, slalnes , sculptures, la|iisserles, etc. Les
llauiiues consumèrent les voûtes du temple. Les clo-
ches et une partie du mobilier, eclrippées au pillage
et à l'incendie, lurent transporti'cs à 1 Ii6lel-ile-vil!e.
Cette église, alors en partie brûlée, ne fut euliéie-
nieut démolie et riiicée (pie deux ans plus lard
(i.'jUô), immédiatcnicnl après le départ des soldats
liu capilaiue Sainl-Salvy, ipii s'y était établi avec
ses troupes. Les catlioli<iues aicusèrent les .Montal-
banais réformés de celte destruction , (jue ces der-
niers allriliuèrenl aux soldats de Saint-Salvy, qui,
en ipiiltaiil eelle position, la détruisirent, alin (pi'(ui
ne s'en put servir après eux icuUrc leur parti.
(2) l'oitium Atirevli, mous Aitreolus.
[ô) Un essaim de religieux de l'ordre de Saint-
lîenoit fut, dés le vm' siècle, appelé et établi sur les
terres cl dans le château mé:i;e du seigneur de
MontaïU'iol.égah'uienl reconiuiandablc parsa pieté et
ses ricliesscs, pour y combattre les erreurs de l'aria-
nisme dont ses vassaux, à lu suite de la domination
des Golhs.elaieiil encore inleclés. Lue église et luie
abbaye iurcut construilis par l'e|)in le tiiel, et plus
lard restaurées et |ii'ut-élre agrandie? par Cliaile-
magne. On lit dans la bulle de sécularisation du eiia-
(litre légulier de Saiul-M.u tin, eu l'rl.i, au sujet de
cinte loiulatioii : < 'feuipore régis IVpiui et fuuda-
lione ipsius eonstnu'tum inouasleriiun in honoiem
.^aïK ti Mai Uni, I uro. epise. in solio parenluui bea-
lissinii 'I lii'odaj'ili, auclorilate aposlolica. i
Le pi'lil-lils du seigneui' d(' ee lieu, dont il vient
d élu; ipiosliou, saiiil Tlieodaid, arclu'veque de iNar-
Ifouue, qui\i\ait un siècle plus tard (d mourut eu
81)8), domia à ces moines l'eutieie pro|)iielé , les
choses utiles et 'es droits honoriliques de la sei-
gneuiii' de Monlauiiol , après s'être letiré parmi
eux II tel UMiia ses jours dans une grande ié|)utalitHi
lie sainleli', a l'abbaye de Montauriol ou di- Saint-
Martin, ipii, biciilr.l après , leeni le nom de Sainl-
'.'hcoJard.
plaisance, appelé le Jardin et le Pavillon de
i'Evèque, ainsi qu'un le dira ci-a(uès. Celte
dernière transformation eut lieu sous l'é—
|)iscopat de M. de Berlliier, dans le milieu
du XVII' siècle. En cliangi aiit de maîtres, le
local n'a point changé de nom el de forme
jusqu'au moment oii nous écrivons.
Nous suivrons principalement Le lîrel,
auteur de l'histoirç de .Muiilaulian, el |>rév(jt
du chapitre cathédral de celte ville, dans la
descri|ition de l'église de Saint-Martin, en y
ajoutant néanmoins les détails et les ren-
seignements qui nous sont parvenus d'ail-
leurs, sur le luôme sujet.
« Cette cathédrale, dit l'historien que nous
venons de nommer, avait 189 pieds de loi,g
sur 71 de large. Elle était un peu jilus à
l'orient iiu'au nord; elle avait trois portes,
dont la plus grande, qui n'était [uis la plus
riche, était au fond de l'éghse vers le cou-
chant d'hiver el ne s'ouvrait que rarement,
à cause qu'elle était sur le rampant ([ui des-
cend au ruisseau du Tescou. La secoi.de
porte, qui allait au cloître, était à la main
droite d'une croisée située entre le chœur
et la nef. La troisième, qui était à la gauche,
faisait face sur la grande rue qui conduisait
à la ville, et était d'aulanl plus magiiilique,
que son comble était orné de deux hautes et
larges tours qui servaient de clochers ; ses
deux côtés étaient enrichis de colonnes de
marbre jaspé, dont la reine Catherine de
Médicis, passant à Monlauban en lobi, et
ayant eu la curiosité de voir les belles et
pitoyables ruines de cette église, lit em(iorler
à Paris trois qui étaient demeurées en-
tières (1), que je me souviens même, re-
marque Le Bret, d'avoir vues dans la Salle
des Antiques du Louvre, etquejc crois que
l'on a enijilojeesau nouveau l.t;\îiment. »
La priiicipale entrée de l'église de Saint-
Martin était donc, dans l'originti, du côté et
sur le rampant du Tescou, el aboutissait au
pont jeté sur ce ruisseau, ruiné, sans doute,
dans les guerres du xvr siècle, lorsque cet
emplacement devint une position militaire
forliliée et retranchée; à moins que ce pont,
duiit il ne reste plus que le cintre u'uno
arche, sur i'exlra-dos de laquelle on a |ilacé
un pont de bois, postérieurement à sa ruine,
n'ait été détruil plus tard, el lors tlu siège
de 1021.
La position, à cet aspect, de la principale
porte de l'église n'élail point arbitraire, en
iace du chœur, et corres|iondant nécessaire-
ment à son hémicycle ou à son apside, et elle
était une suite et une lonséqnence iiuiis-
pensalilesdc la maiiièri' dmit cet édilice était
oiictité.
On tiouve un exemple de cette mêim'ijis-
|)Osili(m (djligée dans la porle principale,
aujourd'hui iMiidamnée et masquée, de l'é-
glise paroissiale Saint-Jacques de la mémo
ville.
(I) Voici counneul (ialhala-Cotine raconte le fait :
< La leiue-mère, ayant .iperi,u dans les ruines de la
calbeclrali trois lolonnes de iiiailue entières el d'une
grande tuMUli', les lit enlever et porter à l'aris, ou
elles lurent placées SU Lou\ri'(S.ille des .\iiliip;es). »
933
MON
D'EPIGRAPHIE.
MON
934
sMoiitaubai), la porte
Saint-Martin, |>lacée
Après la fondation di
latérale de gauche de
sur l'avenue de la nouvelle ville, devint la
plus essentielle et la plus fréquentée.
La porte latérale de droite et doiuiant issue
dans le cloître, ne servait qu'à l'usage de
l'abbé et de ses moines, et plus tard, de l'é-
vêque, du clergé, des gens et familiers de
l'abbaye, en général.
« Il y avait, continue Le Bret, neuf cloches
dans lès deux tours du clocher, dont la plus
grosse se nommait Saint-Martin, avait qua-
torze pans de bouche, pesait 12,000 livres et
ne servait qu'à l'horloge, à sonner aux pro-
cessions et appeler le peuple au sermon ; la
seconde s'appelait Marie, avait dix pans de
bouche et pesait 8,000 livres. Elle était,
suivant le chanoine Pori {Histoire manus-
crite de Monlauhan) , ainsi (|u'une autre
nommée Jean, un don de l'évèque Jean d'O-
riolie, un des plus illustres prélats, avec
Georges d'Amboise, son prédécesseur, qui
aient occupé le siège épiscopal de Montau-
ban ; il avait été, avant son avènement à l'é-
piscopat, grand archidiacre de Narbonne ,
conseiller au parlement de Toulouse, garde
des sceaux de Languedoc. Il eut j)our père
le célèbre Pierre d'Oriolle, surintendant,
ensuite chancelier de France.
« Enfin, toujours d'après le récit de Le
Bret, la plus petite des neuf cloches de
Saint-Martin pesait 1,500.
« Il y avait, au-devant du chœur de notre
cathédrale, un g
fait en pyramide,
ténèbres ou des
rand chandelier de cuivre, argent
Eippelé le chandelier des
funérailles des évû(iues, et
de
l'évangile
sentait un grillon qui portait ce
(pii pesait 1,000 livres, tant il était massif,
gros de pied, de jambe et de soubassement...
11 y en avait un autre du môme métal dans
le chœur, qui de ses branches entourait le
grand autel, et servait h mettre une quantité
de cierges aux jours solennels. Le pui)itre
était aussi de cuivre et rcfiré-
pupitre, et
sous le gritï'on, uu lio i soutenu par un large
soubassement, auprès duquel était la sépul-
ture de Jean Desprez de Montpezat, évèque
de Montauban, toute de cuivre mêlé de fonte.
La chaise de Tévèque, qui était au bout des
stalles des chanoines, avait un grand ange
de cuivre qui soutenait son dais; chai[ue
porte du chœur avait aussi le sien, qui en
ornait le dessus avec beaucou[) d'agrément.
« On admirait la clôture du chœur, ou-
vrage dû à la munificence de l'évèque d'O-
riolle, et qui était de fer avec une frise par
le haut qui soutenait les armes du |)rélat (1),
entremêlées de fleurs de lis et bordant tout
le tour du chœur de trois pieds en trois
pieds. »
Voici comme parle de cette grille le cha-
noine de Montauban Pori , auteur d'une
histoire manuscrite de cette ville : « D'O-
riolle fit placer ses armoiries sur la certine
de fer de laclôture du chœur, coupée de tleurs
de lis et dorée. »
(1) H portail d'azur à la fasce omlée d'argciil, à
nois vols li'or liés de même.
« Il y avait, continue Le Bret, une grande
chapi'lle derrière le môme ciiœnr, formant
l'abside, dédiée à la Vierge, et oij était ei;-
lerré l'évèque Pierre deClialais. Les enfants
de musique et leur maître étaient obligés
d'y chanter une messe liante toutes les se-
maines. On remarquait dans cette chapelle
le tombeau de Jean d'Oriolle.
« Huit autres chapelles existaient dans la
nef, quatre de chaiiue côté, toutes fermées
de grilles, les unes de fer, les autres de cui-
vre ouvragé. »
Ces grilles, comme celles du chœur, attes-
taient encore la munificence de d'Oriolle.
Un des ornements comme des sujets d'édi-
fication de cette église, était le reliquaire
de saint Théodard, enterré primitivement
dans le chœur, à gauche du maître aulel ,
d'où ses reliques furent plus tard retirées
pour être recueillies et exposées à
ration des fidèles dans une châsse
riolle en donna une d'argent du
trente marcs, qui fut un nouveau
du même prélat envers son église.
Voici ce que dit, au sujet de cette châsse
de saint Théodard, Pori :
« Saint Théodard fut enseveli dans un
sépulcre de pierre tout près du grand autel.
Plus lard, ses ossements furent mis dans an
lieu plus honorable de la même église, mais
non |jas encore avec autant d'éclat qu'ils le
méritaient; c'est pour(iuoi Jean tl'Oriolle
fit faire une châsse ou reliquaire de pur
la véné-
(1). D'O-
[loids de
bienfait
enrichi d'une image du saint au-
dessus, tenant la croix d'une main, le tout
surdoré, pour les reliques d'icelui y être
transférées à perpétuité, et placées avec
leur reliquaire dans l'armoire de la sacristie.
Le testament de d'Oriolle est un inventaire
des richesses de sa cathédrale. Il parle ences
termes de la châsse de saint Théodard et de
sa translation : « Volo et ordono ({uod ca|isa
« sive reliquiarium per me factum de puio
« argento, m qiio reliquiario fuit reiiositum
a corpus beatissimi Theodaidi mei patroni,
« perpetuo remaneat ad usum dicti sancti et
« in sacristia ecclesiae mea'..»
Dans ce même article de son testament,
l'évèque d'Oriolle dit, en parlant de cette
châsse : « Capsa sancti Theodardi ex argento
fada et desuper deaurata, cum imagineiu
ejusdem sancti crucem in manu lenentem. <>
Au côté droit du môme aulel on voyait
la sépulture de l'évèque Jean de Batut de
Montrosier.
Celui du fameux La Hire (2), d'après une
tradition conservée jusqu'à nos jours, était
placé derrière cet autel.
(1) Celle châsse fut volée el pillée comme les au-
tres irésors de celle église, en 15G2. On ajoule que
les reliqnos de sainl Tliéodaiil liii'i'iil jeléos dans un
pié voisin, où un ccclésiasti(iue , Innoin caché de
celle piolanaiion, les alla ramasser de nuit cl les
poria, dil-on, secrélenienl dans l'église de Villebru-
nner, où elles sonl demeurées, depuis celle époque,
en grande vénéialion.
(2) L'un des plus braves tapilaines de Charles Vil.
11 mouiul à Monlauhan, en lévrier 1445, pendant !e
séjour qu.« le monarque français lil dans celte ville.
935
MON
Cepi'iiilant on voit ciicoro dans l'iiglise d\i
s(''niiiiaiie de Mouliiioiillon, en Poitou, le
nioiiuiuenl, sé|iulcral (ie cet illustre jiuorrier,
si l'on en croit d'antres récils et une autre
tiadilion. Placé d'abord dans l'église dite la
Maiion-Dim ou VOctogone de cette ville,
ce monument, qui se composait primitive-
ment d'un sarcophage surmonté de la statue
du héros, a été l'objet d'une restauration
récente.
Le corps de La Hire , inlmmé d'abord
)iiovisoirement dans l'église de Saint-Martin,
fut -il transféré peu a[)rès, selon les dei-
nières volontés de ce personnage, à Mont-
morillon, ou n'y fut-il transporté que dans
le siècle suivant, et à l'éiioquc du sac et de
l'abandon de la cathédrale de Montauljan ?
La ))remière opinion est la plus probable,
et elle expliquerait sullisamment le fait de
celle double sépulture en deux lieux ditlé-
rents, et si éloignés l'un de l'autre {!], si
toutefois la prétention de Montmorillon est
ici fondée.
Il existait encore dans les chapelles de
(1) Charles Vil avait fait don à La Ilire de la
ciiâlellenie de Monliuorilloa en récompense de ses
services.
Son tombeau el sa statue avalent été élevés, dans
le principe, eu avant du maitre-autel de VOctoyone
de Montmorillon, aussi nommé \:\ Maison-Dieu ;
mais plus lard, iransporté le long du mur latéral, ce
monument lui ensuite couvert par des boiseries
jusqu'à ce qu'après avoir subi les niulilalions des
réformés, la statue, dans la révolution, fuleidevée à
sa destiuati(ui primiiive pour être façonnée aux traits
du conventionnel Le Pelletier. Arrachée par hasard
à cette autre profanation, elle disparut bientôt sous
les fondements de ([uehiues constructions modernes.
Informée de celle particularité, la Société des anti-
quaires de l'Ouest, au moyen d'une allocation de
fonds sollicitée el obtenue du ministre de l'intérieur,
a fail restaurer le monument sépulcral de La lliie.
liie tondre élevée sur deux supports avec ces mots :
î'i', iire de
chevalier,
a été placée sous le premier arc latéral à droite en
entrant dans l'église du séminaire! de Jionlmorillou.
Mais, resterait à (''tablir si ce monumeiU qui a si
souvent cliaiigé d'enqdaecmenl, de desliualion, de
forme et de local, est iiii'ii eUéctivement le tombeau
de La lliie, etsi ses eendies y reposent réellenienl.
Nous avouons que, d'après le narré précèdent, tiié
d'une notice iiitilidée : lleslduraliuii dit l(iml)ctiu i/c
l.ii Une et de l'Ocloyuiie de Moiilinoriltnii, extraite
du lliilleliii de lu Société des Anliiiuuiies de l'Uucst
(lii)ibirme Irimeslre de 1839, page lOG-108), le fait
nous parait pouvoir elle conleslé et nus en doute.
L'insciiption du tondteau actuel est toute léceiUe, el
l'(in ne cite point celle <|ui existait sur le premier
miiiinment , si toutefois il eu existait une. On n'a
piiiiit delei ré cl restauré la statue enloiiie sous les
dti (unbres, dont les traits primitifs, du reste, de-
vaient avoir ét('' fini alli-résdans la métamorphose de
La lliie en Le rrllclicr d'; Saiiit-f'arj^eau. Ce mo-
iniuiciit mutilé eltiit dc|)iiift lon;;Lcmp^ ciclui clerricre
une boiserie; ;i peine en soupçonnait-on l'exis-
Icfice. 1.1' Jiairaleui- dcja cilé se conli'iilc de dire,
l'i'l.ilivemciil ;i l.i lr;mslaliou du c{ir|i^ de La Ilire ;i
Montmiiiillon : < Il avait sans doule manilèslé, en
nioinanl, le désir de voir sa depi)uille moi Icdli' trans-
feieedans ci: riche dmuaiuc.et l'église delà .Maison-
Dieu uvuii reçu les rcsleii du preux chevalier. >
DICTIONN.VIRE
Saint -Martin
MON 956
plusieurs autres tombeaux
d'abbés , d'évèques et d'autres personnes
remarquables, laïques et ecclésiastiques,
par suite de l'usage si insalubre et si per-
nicieux, introduit au ijjoyen âge, d'enlerrer
dans les églises.
Le Bret parle aussi de trois autres cha-
pelles qui décoraient le cloître qui était entre
l'église et le jardin, au lieu, dit-il , que l'on
nomme aujourd'hui VHt'rilage (1) ; mais U
docte prévôt omet de décrire et mémo do
mentionner d'aulres monuments qui con
tribuaienl
la décoration de l'église de
Saint-Martin : le buli'et d'orgues, et les ta-
isseries très-remarquables par la forme,
' travail et le sujet, tjui servaient de tenture
circulain; au cha'ur au-dessus de la boiserie
des stalles, et de tapis.
Le chanoine Pori, suppléant au silence de
son pi'édécesseur, nous apprend que Jean
d'Oriolle lit encore présent à sa cathédrale
« (le très-riches tapisseries, rcprésenlanl, les
unes, la vie de Notre-Dame; les autres,
celles de saint Etienne, premier ujartyr; de
saint Martin, patron de cette église; et cer-
taines d'icelles, quelques mystères de la
passion de Jésus-Christ, pour orner le de-
dans et le dehors du chœur. »
Nous ne connaissons aujourd'hui de ces
tentures qu'une tapisserie , composée de
|)lusieurs pièces, retiai^aat divers tableaux
ou scènes de la légende de saint Martin, et
qui est divisée en quatorze compartiments ;
au-dessus de chacun on remarque les dilTé-
rentes circonstances de la vie du saint Tou-
rangeau, représentées par une inscription,
d'a[)rès les historiens Sul))ice Si'vère, Saint-
Paulin, etc., en (juatre vers l'iaiiçais (2), tpii
en expliquent le sujet : ces inscriptions sont
tracées en caractères blancs sur un fond
écarlate. Nous donnerons ici ces quatrains :
leur singularité ajoute à l'intérêt de cette
tapisserie, monument précieux du s-iv- ou
de la première moitié du xv siècle.
Nous emprunterons en partie ^^ notre sa-
vant confrère el ami, ;\1. Du Mège, la des-
cription suivante de cette tapiseric, ouvrage
d'aiguille si remarquable , extraite; d'une
Notice aur l'cylisc de Monlpczal : « On voit
d'abord saint Maitin à cheval , armé de fou-
les [lièces, précédé de guerriers, s'arrètant
près u'un [lauvre presepie nu et lui donnant
son manteau (3). Dans le second comparti-
ment qui suit. Dieu apparaît à saint Martin
endormi, les anges environnent le Toul-
Puissant qui leur montre le manteau que le
(I) La dénomination de Cote et de C.liennn de
rili'iilage est encore demeuiée. Le jardin de l'Héri-
tage élait situé sur un len.iin appaitenaut au même
propriétaire que celui dit de i'Lvèquc. A l'exlicmilé
méiidionale de ce même leiiain , on lemaïqiie en-
core un pigeonnier léoilal, île liuine nuide, llaiiqiié à
son sominel de trois peliles tourelles île même forme,
au nord. Sur le linteau de la porte d'entrée, de forme
carrée, on lit la date loUi.
(i) l'ne seide se compose de huit vers; voijez,
ci-après, le n" vu, col. i>.')8.
(5) SiiLi'. Sev., De Viiu heati .l/dr/iiii, cap. S.
9j7
j:on
D'EPIGRAPHIE,
MON
938
saint a doniK^ (1). Dnns le troisième, on voit
(les brigands qui ont ibrnié !e projet de iiiller
saint Martin ; mais l'un d'eux, vaincu [)ar la
vertu du jiersonnage, se jette h ses pieds et
lui demande pardon (2). Le quatrième roni-
parliment représente saint Martin détruisant
un temple consacré aux faux dieux (3;. Le
rinquièine tableau se comiiose de deux
scènes : la jiremièrese passe dans l'intérieur
d'un a[)partenient, où une fdle paralytique
est dans sou lit profondément recueillie
dans l'attente du prodige qui v? s'opérer en
sa faveur. Saint Martin, debout à ses côtés,
en habits jiontillcaux et suivi de son clerc,
fait sur la malade le signe de la croix dont
elle éprouve soudain lerfet. On reconnaît à
l'attitude de la femme qui assiste à genoux
à ce mii'acle, l'heureuse mère de la tille
Diiraculcusenient guérie (i). La seconde
scène se passe à Trêves, comme la première ;
Martin vient de délivrer du démon l'épouse
de l'ex-proconsul ïetradius, dans la maison
duquel il n'a voulu entrer, à sa prière, qu'à
la condition que ce personnage se ferait
chrétien. La démoniaque guérie est aux
pieds du saint debout, qui fait sur elle le
signe de la croix ; Martin, assisté de son
clerc, a à ses cotés le proconsul, témoin do
ce miracle. On voit à une [letite distance,
sous une forme Indeuse, le démon qui vient
d'être expulsé (5). Le sixième tableau re-
présente une église de Paris, dans laquelle
saint Martin ollre le sacrifice de la sainte
messe. Un mendiant couvert de la lèpre, que
sa foi et le renom du célébrant conduisent
aux pieds de ce dernier, est à genoux devant
l'autel dans l'attente de sa guérison. Près
du saint est un clerc tenant une croix qu'il
présente à baiser au lépreux, qui doit obtenir
sa guérison de son contact (6). Dans le sep-
tième, on voit ce saint, que le diable avait
fait tomber, visité par la sainte Vierge, qui
entourée d'anges panse elle-même les l)les-
sures de Martin (7). Le huitième représente
l'esprit tentateur, revêtu de la pourpre
royale, et assurant qu'il est le Christ; mais
le saint ne se laisse jioint abuser, et il chasse
le démon (8). Dans le neuvième, on remar-
que l'ennemi de Dieu et des hommes met-
tant le feu à la chambre où repose Martin :
ce[)endant les llammes s'éteignent aussitôt,
Martin ayant recours à la prière (9). Le di-
xième montre les chœurs des anges qui se
réjouissentde l'ardente charité de Martin (10).
Dans le onzième^ on voit le diable écrivant
le colloque de deux femmes qui parlent,
tandis que Martin célèbre les saints mys-
tères. Le douzième représente le sacre de
(1) SfLP.
, Sev., de Viia B. Martini, ca
(2) lliid.,
ciip. i.
(5) Ibiil.,
cap. 12.
(■l) lijiJ.,
cap. \'6.
(a) ll)id.,
cap. 10.
(C) ll)iil..
cap. 19.
(7) li>i.l.,
cap. 22.
(8) lliiil..
cap. 2.").
(!)) ICphi
. (((/ iùtsehitim, tirrshyt.
^lOj Didt
og, 2, ail. i cl 2.
Mir.TIONN. D'EPIGHAPHiît
saintMartin, élevé à la dignité épiscopale (1).
Dans le treizième, "saint Martin détruit les
idoles encore adorées dans les lieux voisins
de Tours : un païen se présente dans le
dessein de venger ses dieux en immolant
Mariin, mais à l'instant où il veut frap|)er
le saint évèque, il ne retrouve plus son
glaive (2). Enlin, le quatorzième représente
des idolâtres qui, ayant lié Martin à un pin
élevé, abattent cet arbre pour écraser l'évo-
que de Tours ; mais celui-ci est miraculeu-
sement préservé, tandi-s que les infidèles
sont frappés de mort (3). »
Voici les naïves inscriptions placées au-
dessus des tableaux corres|)ondants, et qui
en expliquent le sujet, comme nous venons
de le dire. AL Du Mège ftiit la remarque que
les caractères alphabétiques sont semblables
à ceux en usage dans la seconde moitié du
XIV' siècle, comme les costumes sont éga-
lement ceux de cette époque.
L
Quant de Amiens Martin se partist
Lors clievalier soubs loy païenne,
Au poure son manteau partist
Faisant œuvre de foy chrestienne.
n.
Luy reposant comme transy,
Dieu se apparust enuironné
De angelz auxquelz disoit ain.sy :
« Martin ce manteau m'a donné, i
IIJ.
Alpes dépassant, tarons deulx
Luy feirent quelque arresteraent,
Voeillanls rober; mais l'ung de eulx,
Mercy luy pria prestement.
IV
A laùde de angels célestes,
Ung aulire temple il subuertist,
Dont paiiens luy turent molestes :
Mais chascun puis se conuertist.
Martin à Trêves fcist miracle.
Saunant une paraliiicque;
Puis guérist ung démoniacle,
Dont Tétiad se feist caliiolicque.
VI.
Comme Martin chantoit la messe,
Son Ilote éloit de lèpre plain ;
En baisant la paix eubt liesse:
Car il fust guéiy tout h plain.
(\) De Yila henli Mniiini , cap. 7.
(2) Dinlog. 3, ait. 9.
(3) De Yila ben'ii Murliui, cap. 10; Saxctus Pac-
LiNTS, De Viln henli Miirliiii, lili. i.
30
ACTIONNAIRE
C33 MON
Ml.
Le diable fisl loniljor M;iiliii,
Dont le liiil iiàiirc ijritlnemout ;
Mais sain cl sauf fiist le malin,
Par verln de niij; saint ungenicnl
*■ ' Qnl fnsl de niiicl aiipoilc
Par la vierge cl mère Marie,
Diiipiel fnsl oing cl conforlé,
Dunt la Iroissure fnsl guérie.
VIII.
A Mariin se apparust iing jonr
Le dyable illnslre comme roy,
Soy disant Clirisl : mais sans si-jour,
11 le chassa par la uraic foy.
IX.
Martin reposant, l'ancmy
La paille cl la cliamlirc endammeai
Mais de Dieu le parfaicl amy,
l'ar prière extinci la flamme a.
ynanl la robe au ponre cuit neslu
Lny cliantant dcuant plusieurs genls,
Angtlsonl les bras rcvcsiu
De bonets ricbes cl moulu gculs.
XI.
Martin clianlant, Brixe seruoit,
Et se ryoil en ung toucquct,
Voyaul que le diable escripnoit
De deulx commères le caquet.
XII.
Luy baptisé, snppédita
Diable, chair, monde cl leurs faulx loors.
l'our ce que en vertus pronfiia,
Sacré fust évcsque de Tours.
XllI.
\doles Martin deslruisoil,
Quant pour le octyr \ing païen ninl :
.Mais comme fraiipér le euyiloil
Ne sçeul ipu: son Cousteau deuint.
XIV.
Mescréants à ung pin lièrenl
Martin; puis le pin abatiicnt.
Lu ce point tuer le cuydcrc'ul ;
Mais culx-mcsmcs la inurl scutirenl (I).
(l) Nous donnons ici les inscriptions qui sont
'•.•lalives cl corresporulanles aux tableaux , dans
l'ordre où on les reniarcpie cl on ils se sucic-
(lent dans l'eglisc de Monlpc/.at. Il csl aisi' de vou-
(pic, dans la ri'UnitMi de ivr, lapisseiies et des illll'é-
reutcs pièces dr rapport dont elles se conqiosfiit, cm
n"a pas suivi ror<lic rlironoloijiipic il l.i série des
actes de saint Marlin, d'apiis Sulpi(c-Scvere cl les
autres liistoriens, ee qui avait sans doute cte ob-
servé dans rorijfine cl dans tnic prcinièru disposition
dr I T', lableaux.
MON
910
On reninri-iiio, plusieurs fois rcprfujuiles
.sur ce iiioiiuinenl, les nrmes do l.i iii.itson
flo .Monipeznl , surmoulées (l"uiic iiiilre et
d'uite (Tcisse.
Les tapisseries de S;iinl-Marliii d(! Jlnn-
taulian n'élaiciil |)as lus seules, dans le midi
fie la France, (lù l'on eilt représenté la lé-
gende d"uii personnage éininent en j>iélé et
vénéré par 1 Eglise. On connaît beaucoup do
iiionunienls semblables qui apparliennent
en général au xiv* siècle, entre autres les
tapisseries du chœur de l'église de Saint-
Paul de Narbonne, représentant les faits do
la légende de l'dultis Serç/ius, qui aurait été
conlenqiorain de l'empereur Claude, et le
premier évèiiue de celte ville. Les vers ins-
crits au bas des tableaux, reproduisant les
actes de ce saint, ont beaucoup de rajiport
de style avec ceux de la légende de saint
Martin, et ils attestent que ces deux monu-
ments aj)[)artiennent au même temps.
Jacques Desprez de MonIpezaI, lils d'An-
toine, maréchal de France, et sous le pon-
tificat duquel la calhédralc de saint .Marlin
fut détruite, emporta, quelque temjis avant
cet événement qu'il prévoyait sans pouvoir
l'empêcher, les orgues (1) et les tapisseries de
l'église de Monlauban dans celle deMonlpe-
zat « d'où ou ne les a pu retirer, dit Le Itret,
quoique les chanoines de celle collégiale
sachent bien qu'elles ne leur apparliennent
pas, étant trois fois plus grandes que leur
église.»
Voici comment l'historien du Querci, Ca-
thala-Coture , rend compte de cet événe-
ment, au sujet du sac et du yiillage des égli-
ses de .Monlauban : « La silualion de l'église
cathédrale au bout d'un faubourg assez long
et la force de son assiette la protégèrent
pendant quelques jours ; mais l'évèque, pré-
voyant sapiochainc ruine, en lit enlever les
ornements les plus jirécieux, el lit lianspor-
ter à Montpezat l'orgue et les tapisseries qui
y sont encore. Ce chapitre n"a jamais voulu
les rendre. »
Ces tapisseries s'y sont maintenues jusqu'à
l'heure où nous écrivons celte notice; el elles
l'ont le i)rincip,il ornement de celte ancienne
collégiale, aujourd'hui simple église parois-
siale et curiale (2). 11 est à remaniuer qu'elle
C'est dans cel ordre cbronologiipie que M. Prieur,
curé de Monlpe/.al, les elas^e el propose de les réla-
btii', dans ini ménioire inauuscnl cpu' nous avons
sous les yeux, et cpie nous aurons l'oijcasion decitcr
encore dans la suite de celte notice.
Nous avons aussi adopté les léchons qu'il nous a
proposées de quel(pies-nn(S des iusci ipllons des la-
pisseiies de son église, qu'il a éludiees el avec les-
quelles il s'est faniil. irise itepnis trois ans, de prefé-
reiuc il celles données par M. Du .Met;e, dans ioii
.\rtli('iilogic manuscrile du dcpai li'uniil de fariiel-
(iaroune et les noies de sa iiomcllc edilion de illis-
lii'ne [n'itcriitc de l.iiiiiiiu'iloc.
(I) Les orgues n'exisicnl plus ; elles oui élc ven-
dues dans la révolution.
(;2) La lainille de MontpezaI, dans les xiv, xv« cl
\M' siècles, a coniple six evèipies ou arebevécpies,
cl un c.irdinal parmi ses iiieiiilir>'s. Trois de ee> prê-
tais occupèrent le sii'gi; de .Monlauban, y c(un|iris le
Oii
MON
D'EPlGRAPHir:.
MON
9iJ
était comme la catlK'iIrnlcdc Monlauban,sous
le vocable do saint Mai-tin, ce qui [nil ôlre un
iiiolit'de plus pour révoque Jacques Desprez
défaire transporter dans la première l'iiis-
toire llgurée de son pation, monument f|ui,
du reste, h Montpezat comme à Montauban,
jiut être considéré juir lui comme sa pro-
priété et celle de ses pi'édécesseurs , du
mémo nom que lui, sur le siège de cette der-
nière ville.
C'est donc à tort que des auteurs ont
écrit, et que M. Du IMègo, dans ces derniers
temps a ré|)été d'après leur autorité (1), quo
les tapisseries avaient été données à l'église
de Mont|iezat jiar le cardinal de ce nom.
Tout semble indiquer qu'elles furent un don
de Jean Des]irez à sa cathédrale, j>lutôt que
de Jean de I^'ttes, son neveu, comme Ta
pensé Calhala-Coture , et surtout de Jean
d'OrioUe, comme l'a écrit Pori.
Elles ne furent sans doute déposées à
Montpezat que provisoirement par son pe-
tit-neveu Jacques, et comme en lieu de sû-
reté, hors de l'atteinte des profanateurs; et
si, dans la suite, elles ne furent pas vivement
réclamées par ses successeurs et par ie cha-
l)i(re catbédral, qui, peut-être, n'en appré-
ciait pas la valeur et n'en comiaissait pas le
mérite, c'est que, d'abord, elles eussent fort
gôné et embarrassé dans le chœur resserré
et sans développements suliisants de l'église
jiai'oissiale de Saint-Jacques de Montauban ,
qui remj>laça provisoii'ement la cathédrale ,
et que [ilus tard, et aorès la construction du
nouveau monument dioi'ésain, élevé dans le
dernier siècle avec autant de goût et de rna-
gnirK:ence,on reconnut c[u'elles ne pouvaient
s'adapter convenablement aux décorations
du chœur de cette basili([ue, qui du reste
était dédiée, non à l'aiiùli'e de la Touraino,
mais à la Mère des anges.
Nous terminerons ici ce qui est relatif à
ces tapisseries par la note suivante, que nous
devons à M. Prieur, curéde Montjiezat, dont
il vient d'être fait mention, ecclésiasti(|ue
plein de zèle et d'instruction, et qui joint
aux vertus de son état le goût et le sentiment
des arts.
«....Ces tapisseries ont une largeur de
cinq pieds et demi et s'étendent dans le
pourtour de ré;.;lise de Mont|iezat sur une
io'igueur d'environ quatre-vingts pieds. Elles
sont divisées en cinq pièces dllférentes d'é-
gale grandeui', cunqirenant en tout une suite
de quatorze tableaux. On a en outre ajouté
quekjues autres sujets d'une importance se-
condaire. Des colonnes, dont la hauteur com-
prend toute la largeur des tapissei'ies, sont
faiiipiix Jean de Lelles-Desprcz de Sfonlpezal, qui
ciiiljiassa la réfiiniic, se maria, et liiiil ses jours aii-
lirt's (le Genève. Nous avons vu que tes deux autres
elaieiil Jean el Jae(|ues Desprez , le premier prédé-
cesseur et onele , el le second successeur et neveu
de Jean de Letles. Les trois autres prélats de cette
maison étaient !e cardinal Pierre, aictievéi|ne d'Ai\ ;
Jean.évèiuc de (Castres . et Uayuiund, cvciinc de
ClernioMl.
(I) y oijnne lilh'rnire et airlicolofjiijiie dans le ilé-
p/irlcmciil lie. Tur:: cl-Gfnoiine.
placées d'espace en espace et servent à divi-
ser les sujets. Elles forment les seuls en-
cadrements qui les lenfermaient. Ces coloti-
nes S(jnt ornées dedessins en fortue de bas-
reliefs et d'autres embellissements.
« Les inscri[)lions en vers français de huit
syllabes, sont placées parallèletncnt et sur
deux lignes au-dessus de clia(pie tableau for-
mant un quatrain, et elles sont faites dans le
tissu même de la tapisserie, sur un liseré de,
couleur écarlate de cinq [)Ouces de largeur.
Chaque tapisserie est ornée d'tin écussoii
aux armes de la famille Des()rez de Montpe-
zat, qui portait d'or à trois bandes de gueu-
les, au chef d'or. La crosse et la mitre qui
accompagnent ici les armoiries font sufli-
samnient connaître l'état du iitopriétaire ou
du donateur.
« Depuis le transport de ces tapisseries
dans l'église de Montpezat par l'évéque Jean
Desprez, elles en font le plus bel orne-
ment. Mais, il faut le dire, elles ont été in-
dignement tenues, du moins dans ces der-
niers teaips ; aussi ont-elles subi des dégra-
dations qu'il serait urgent de réparer. Elles
sont trop peu élevées, ce qui les expose h des
détériorations toujours imminenlesdela part
des malintentionnés et des curieux qui peu-
vent les approcher. 11 serait nécessaire,
pour mettre un terme aux outrages qui y
sont faits ou qui les menacent journelle-
ment, de construire inie barrière d'un tra-
vail,simple surlaquelle elles seraient [ilacées
à une distance plus convenable, et mises
hors de toute atteinte dangereuse. Une somme
do 1,500 fr. suhirait à cette déjiense et à la
restauration de ces précieuses tentures. Mais
l'église de Montpezat est hors d'état d'en
faire les frais, réduite à ses seules ressour-
ces, insuflisanles à ses besoins les plus
urgents. En attendant, ces tafiisseries restent
accrochées, suspendues à des clous par leur
parties supérieures, c'est-à-dire les lisières
contenant les inscriptions, et leurs bords in-
férieurs traîi>ent sur des stalles envahies ])ar
le premier venu, et à la disposition du pre-
mier occupant, depuis qu'elles sont vides de
leurs chanoines.
« La hauteur des principaux personnages
figurés sur les tapisseries est d'environ trois
pieds. Leur taille est en raison de leur iiij-
[lOrlance et de leur dignité.
<i 11 est à remarquer que la contexture des
tissus n'y est pas continuée sans interrtip-
tion comme sur les ouvrages de même
genre d'une date plus récente. (]es tissus y
sont inicrrompus |>arfois par certaines lignes
plus tranchées et très-reconnaissables, for-
mées par lesdilférenls dessins; il en résulte
en quelques endroits comme des pièces
distinctes dont la tissure semble avoir été
faite à ]iart et ra[)()ortée après coup; mais
ces pièces découpées d'après les cotilours
des dessins, le sont de manière à pouvoir
être rapprochées entre elles pour la forma-
tion exacte des ligures, et à s'adapter parfai-
tement les unes aux autres. Elles sont liées
à .eurs extréiuités au moyen de sim[iles
coutures à points rares et presque inaperçus,
V*-
SION
DICTION.N.'.mK
(■ilrllR'Ilt
nti liicii (l'iino rouloiir nii.-iloirnc ^
loiul nvcc laquelle on It-scoiilbiid 1';
.•111 premier roiip tl'œil. »
Nous ne )ioiivo(is (|iio pnilnger et nppinu-
vcr les vœux exprimés ici p.ii- M. le curé de
îMontpezat. Oue li> jidiivernemeiit, si ce n'est
le il(5|inrleiiieiit de 'r.irn-el-daronne, vienne,
en aide aux hudgels de celte fabrique et do
retle coiniiiuiie pour assurer la proiii|ite. l'es-
lauralion des tapisseries de son t'élise. Dans
le cas co'ilraire, il vaudrait mieux (pi'elles
fussent leniisesà la disposition de la cathé-
drale de Montauban, et que celle dernière
reniràl dans leur |iossçssion, bien (pi'i! lui fût
dillicile de les utiliser coiivcnablciiient au-
jourd'hui pour sa décoralion, ces tapisspri(>s
n"t''tant |ilus un oinement en rap|)Oit avec les
formes et les autres accessoires du monu-
ment actuel, et particulièrement du choair
de cette église.
Du reste, il fut liourcux, dans les inlôièls
des arts, que l'évèejue Jacques Desjjrez eilt
sauvé h temps do la iMiino qui les menaçait
rc<i lielles tentures. « Los llammes etlemar-
loau, (ht un écrivain do nos jours, en par-
lant du sac de l'église cathédrale de Saint-
Martin, y déiruisirent les ornements qu'elle
renfermait, toutes les images qu'on y voyait
encore, et quo l'évèque n'avait pas eu le
lemjis de faire- transporter à J]ont|iezat. »
Ce qu'on voit encore et ce qu'on découvre
des fondemc'nts do Saint-Martin , atteste
(pi'elle était principalement constrnit(î en
liri.pics, et que la pierre ne jouait (ju'un
l'ùlo accessoii'O et secondaire ilanscet éditico,
bien que, ainsi (pi'on le dira plus bas, on ait
retrouvé dans ses ruines (pielquos mendires
et fragments <i'architectur(! et do sculpture,
(;tqueli|ues colonnes en pierre de (aille. On
« vu quo le marbre avait aussi été employée
il sa décoration.
Les constructions les plus anciennes et
principples de cet éililirc étaient à plcin-ciii-
ire, et dans le genre d'architecture gothique,
nommé roman, et qui |)iécéda la style ogival,
<•(( niouumcnl (ainsi qu'on l'a déjà rapporté
au cnnuMencement de celte notice) ayant été
élevé, si l'on en croit l'assertion des écri-
vains ecclésiastiques et des historiens du
(Juei'ci cl du Languedoc, par Pépin le Bref et
reslaui'é par (^harlemagne. Cette église eut
jjiaucoup à soullriren dilférenls temps des
gueires des Anglais, des albigeois et des
calvinistes. Elle lut plusieurs fois restaurée
à la suili! doses désastres; mais h l'époque
de sa ruine, c'était encore, disent les histo-
riens contemporains, une des jjIus belles de
France,
Ce (juc l'ori dit des lapisserics de Saint-
Martin , servant à la décoralion intérieure
et extérieure du chœur, ce cpii est une
|)reuve (pi'on circulait en dehors , autour
de cette partie de l'édilice , et ce (ju'on a
égaleuienl vu |ilus haut d'une grande croi-
sée îi droite, entre ce mOme chmur et la
nef, c'est-ii-rlire à l'un des deux transsepts,
ohdn la largeur du monument relativement
à sa longueur , semblent alh'sler sullisam-
iiienl que celle église avail l,i foinic en s
longitudinaux
MON on
et qu'elle offrait des
sur lesquels les
la nef avaient issue et
à droite et h gauche ,
0 de l'abside , derrière
hasiliipins latines
lias-côtés
huit chapelles de
cpii aboutissaient
à la grande chapel
le maître-autel.
L'iiislnrien Calliala-Coture s'exprimeainsi,
en parlant de cet édifice : « Le 21 décem-
bre lo(Jl , celte église, l'une des plus liillnt
(lu royaume, fut pillée et brillée. » Il n'y
cul pourlanl alors d'incendiées que les voif-
tes et les toitures , et ce ne fut rpi'en liiti."?,
comme on l'a dit plus haut, qu'elle fut
entièrement démolie, après avoji- servi de
retranchement aux soldats callioli(iues des
capitaines Terride et do Saint-Salvy , con-
tre les iMontalbanais asMégés.
Le mémo historien nous a|)prenil que
les bi'iques et une partie des matériaux
])rovenant de cet édilice furent employés
par le célèbre Duplessis-Mornay , comman-
dant de Monlauban . aux nouvelles forti-
fications de cette ville , dont il dirigea les
constructions et [larliculièrement celles de
la porte des Cordeliers, de la jilate-for-
me du Darnage et de la porte de Gritfoul,
où il ajouta un jionl-levis et quelques
casemates.
En 1118, lo pape Calixte H, allant do
Toulouse h Caliors , s'arrêta h Montauriol
{Villa Avcliiardi), où il fut reçu par l'abbé
et les moines, cl il olhcia dans l'église do
Saint-Martin.
Pour les fêles de Noël HV2, Charles
Vil y fut reçu )iar l'évèque Bernard de
la Hoche de Fonlenille , et il y lit ses Ué-
volions avec la icine et lo dauphin.
Dans les |iremiers jours de l'itil , Louis
XI , revenant d'Es|)agne , et allant de Tou-
louse à Hoc-Amadour, pour faire ses dévo-
tions devant sa sainte [latronne, s'arrêta éga-
lement à Montauban , et le redoutable sei-
gneur ilu Plessis-les-Toursalla dans la calhé-
dralc de cette ville jirior saint Mai-lin, patron
do ce monument comme de Sainl-Martiu-lcs-
Tours.
Parlons maintenant des bûtimcnls clos-
Iraux de l'abbaye : ils étaient situés h la
droite do l'église, avec laquelle nous avons
vu (lu'ils coiiiminiiquaieiit par une porte
qui leur éliiit parliculière. Les avenues et
les constructions siipéiieures de ce chutre
ne régnaient (pie sur trois de ses c(Més et
n'avaient pas lieu dans la partie attenant
au mur de l'église, auipiel aucun b;1limeiit
n'avait été adossé.
W,' logement alfeclé à l'ablu', et plus laid
;i l'évè(pie, donnait sur le Tcscou. On peut
encore en dislinguer les fondements : mais
le peu d'étendue de ce local , son éloigiie-
ment do la nouvelle ville de Monlauban ,
et peut-être encore d'autres considérations,
décidèrent Rerlrand Knberl , évêque en
l.'WO , à acheter dans l'enceinte de Mon-
taulian une maison d'liabilali(Ui, (pi'il légua
à ses successeurs par son lestanieiil de l.'tîKS.
« Itobeit. dil Calhala-Colure. avait acheté
((■lie maison, et il l'avait donnée à ses
Miccesseiirs l'our bui' servir de logcnienl
9i3 MON
lorsqu'ils voudraient venir à la ville, parée
que le palais 6jiiscoj)al , qui était près de
lu cathédrale , se trouvait liors îles murs. »
On voit, par divers récils des historiens,
que dei)uis cette époque jusqu'à la des-
truction de la cathédrale et des bàiiiuenls
qui en dépendaient, malgré racipiisiliiui
lie cette maison , les évéïpies de Monlau-
ban, successeurs de Itobert , n'abandon-
nèrent pas entièrement l'ancien évèché
exti'a mur os.
En 1V31 , le roi Charles VII enno-
blit, à raison de sa destination , lo nou-
veau palais épiscopal , et il vint y logi-r à
la lin de l'année lii2 et au commencement
de la suivante.
Cet édifice était situé dans la rue de
l'Aiguille, plus tard de la Ti'ésorerie, puis
de la Comédie , nom qu'elle poito au-
jourd'hui. Il existait sur l'emplacement ac-
tuel de la caserne de la gendarmerie , dont
les bâtiments servaient à la mairie avant
(lue cette administration n'eût été transfé-
rée, pendant la révolution, an nouveau pa-
lais épiscopal , construit dans le xvu' siè-
cle, sur une partie du local du chûteau
des comtes de Toulouse.
En 1808, les Montalbnnais démolirent
la maison de l'évoque Herirand Robert ,
et b;1tirent à sa place le tem|)le |irotestant
appelé le Vieux, démoli à son tour un de-
mi-siècle plus tard.
En lo-2o, deux siècles après l'érection
de rabl)aye de Montauriol en évèché, par
Jean XXII (en 1317), le chapitre cathé-
dral de Montauban, qui n'avait pas cessé,
comme régulier, de suivre la règle de Saint-
ïîenoîl, fut sécularisé par le pape Clément ■
Ml, sous répiscojiat et du consentement
de Jean Des[)rcz de Montpezat , ce qui eut
lieu vers la môme éfioque et dans le mê-
me siècle pour la presque totalité des cha-
])itres cathédraux et collégiaux de France.
Voici les motifs que Le Bret donne do
cette sécularisation : 1° « que l'église et
le monastère étaient resserrés do tous cô- "
lés [)ar des grands chemins et des préci-
pices qui empêchaient d'y rien bâtir j)our
la commodité soit de l'église, soit de l'ab-
baye, dont, en etfet, tous les offices étaient
dehors et fort éloignés ; 2° que la mense
du chapitre étant ditférente de celle de l'é-
Tôquc , à cause que celle-ci était séculière,
et l'autre régulière, il y avait toujours des
contestations sur les partages, et lorsqu'il
était besoin de faire des réi)arations; 3°
que roiïice divin qui s'y faisait selon l'of-
fice de Saint-Benoît , ne s'ajustait jamais,
non plus que les officiants, avec les oflices
et les cérémonies d'une église catlié.!ra!e;
'*" <]ue les habitués, quoique réguliers ,
étaient obligés de fréquenter incessamuient
avec les séculiers , h cause que la même
église était cathédrale et |)aroissiale ; 3°
enfin, et cette raison me semble la plus
considérable, (|u'il y avait tiop de diffi-
culté do trouver des personnes de rjualite
D'EI'IGIWPHIE.
ou de Ullérature
MON (Ht!
(1) qui voulussent se faire
de sorte que l'e^
son bien encore
lise était
I)lus mal
mal
ad-
moines
servie et
ministre.
Les moines do Saint-Martin étaient in-
disciplinés; on les voyait sans cesse en
contestation, et môme (juclquefois aux pri-
ses avec leurs abbés , et plus tard avec
leurs évoques, selon que leur église l'ut
collégiale ou cathédrale. Les évêqiies de
Montauban trouvèrent bien plus de sou-
niission et de déférence , et en même tem|)s
bien plus d'aide , d'assistance et do lu-
n)ières parmi les chanoines, après la sé-
cularisation, que dans les membres du cha-
pitre régulier. Le chapitre cathédral de
Montauban , en mémoire de son origine
et de son premier établissement, a tou-
jours conservé pour blason, dans son sceau
capitulaire, une montagne sur laquelle
est un loriot, les ailes éployées , armes
parlantes de Mont-Auriol.
A l'époque du désastre des églises de
Jlontauban , et particulièrement de sa ca-
thédrale, le chapitre fut lem|)orairement
transféré à Villemur, et celui de la col-
légiale à Montecli, par l'évêque Jacques
Desprez , qui lui-mèmo ne sut pas se
mettre à l'abri des coups de ses ennemis,
qu'il combattit long-temps avec d'autres
armes que celles de l'EgHse et des sol-
dats du Christ, le casque eu tète et la da-
gue au pouiiJ
il fut un nouvel exemple de
la vérité de cette divine pai'ole, (]ue celui
qui tirera le (jlaive, périra par le glaire (2j.
La dislance où se trouvait la cathédrale
de Saint-Martin après la fondation, et par
suite de l'agrandissement successif de Mon-
tauban, des extrémités opjiosées et même
du centre de la ville, avait fini , surtout
ajH'ès l'établissement de l'évêque dans le
cœur de la cité et la sécularisation du cha-
pitre, par rendre la fréquentation pénible
tians tous les moments , dangereuse et mê-
me impossible en temps de guerre , jiour
les fidèles et pour le clergé jilacé hors
des murs ; il était aussi difficile de les dé-
fendre d'une agression et d'un coup do-
main, surtout lorsque le monastère qui
lui était contigu fut comme abandonné.
Ces considérations firent ([u'on tint peu
au rétablissement de cette église , lors-
qu'il était encore possible, et elles em-
pêchèrent que, deux siècles plus tard, on
pensât à édifier la nouvelle basilique dio-
césaine sur les bases ou du moins sur
l'emplacement de l'ancienne; et les mê-
7nes motifs, dès les pi'emiers temps de
la fondation de la cité d'Alphonse et de
Baymond de Saint-Giles, motivèrent l'éta-
blissement de l'église Saint-Jacques. « D'en-
(1) Nobiles vct saiiijuine vcl liKeris, conditions
exigées des candidats el récipiendaires, dans les
slaUils de In idiiparl dos cliapiuos.
(2j 11 pc'ril à la I Hc de ses lioinmes d'armes, dans
nne endjuscade (juc Ini dressèrciit les rél'orniés de
Caiissado, .i Moiidounierc, prés de Loubcjac, le 25
janvier 1589.
9;7
MON
DICTIONNAIIIC
MON
'J48
viion trcnln juis plus moderne (fwo Mori-
Jaubaa , dit Le liii't, lu ^r.iiide disluiire
qu'il y avait (le la viHi; an iiiouslior, (jui
t'ii (!'lait l'unique l'^lise | nniissialc , obli-
gea les liabiluiils de prier les moines de
faire bàl'w une eliapeJio, où, en temps de
piuie , on dirait la messe pour les vieilles
gens et les malades; ce qui leur fut ae-
cordé par il'abbé Auiélius. .Mais la guerre
d(.'s albigeois ('tant survenue , ce L.Uinieut
conuueucé oii il est maintenant , et demeu-
ré imparfait, fut enliùrement achevé en
1-230, et alors Guillaume d<! Cardaillac ,
évOque de Caliors, y établit un vicaire
à |)erpétuité , du consentement de l'abbé
Albert Aurélic, etc. « Beilrnnd de Cardail-
lac , évéque de l\Iontauban , l'érigca en
paroisse en 13'J0 ; le chapitre collégial do
Saint-Etienne y fut trnnstéré. en HIT, j)ar
]'évéi|ue Uaymond de Bar; et nous avons
déjà vu ([ue dans la seconde moitié du
siècle suivant, elle devint église cathédrale,
à titre jirovisoire, après la dcstruclion do
celle dont nous venons de donner la des-
cription , desliuclion (pii fut une des ca-
Jamilés ([ui allligcrcnt le Querci au xvr
siècle.
ilONT-CASSlN, célèbre abbayo de Béné-
ilictins , près do San-Germano , dans la
Terre de Labour au royaume de Naples.
1.
Inscription ù l'àjUne de Suinte-Marie, cons-
truite à la source du <jarr/liano { l'an-
cien Liris ) pur Tlu'odemar, abbé du Mont-
Cassin.
Siihlaiis leiicl)iis quia pcr te mtiniltis Ii.ilierc
Lumen proiiicruii, virgo et sniiclissima Mater,
Celsa tibi idcirco consiirguni lemp'a per orbem.
Et nierito lotis coloris cclcbcrriina terris.
(Cardinal JJaï , p. OS ; Chronique du
Mont- Cassin, ap. McuiTOui, Script.
ilul. t. IV, i>. 27(j. )
IL
Inscription à l'àjlise de Saint-Micltel-Ar-
cluinrje, construite par l'abbi! Polo, au pied
des montagnes.
Ore iniccs iiliilarc liipi siib nocle sllcnii
Alopiccsque oliiiae diitliim gannire solebaiit
liiiplo\lsqueuvsi diro ciim murmure villis
Solli^eiiqiie apri . . .
I>aiiiiia fugax pavidiquo siniul disccrncre rorvi.
(ipliiiius al piisKpiaiii l'uio sacia sopla regeiida
Siisccpil vigili hliulio palcr
IIL
Oulii régi allillnoiio vasluni (pii conlinel urbciii
(!iii cite I (julicoke ('iinq)orlaiil iiniilia iussi
Aiididil lixc inugin .Micbaeils iiuiidin; tumpltnn,
Sanguine ruliranlcm cœlo qui depulil Lydruni.
Isdein (sic) scd nlcii pra'vcnlus ninrte sacerdos
Inde dicalani arani paiilerque rc li(|uil asyluni.
[Cardinal .Mai, p. 1QQ; ChroniqHC , ap.
AlLKAiom, l. ï\, n. -ITi )
On conserve au Mont-Cassin, entre autres
jirécieuses anli(piités, un reliquaire d'ar-
gent, dans le((uel se trouve le bras de saint
Faustin, transporté de Brescia par Peti'onax
de Brescia, abbé du Mont-Cassin , au vin'
siècle. L'inscription suivante esl gravée sur
la châsse en lettres lombardes,
W. Palronacis
alib. Cas. ope. ex
Drixia Casiuiun deve-
iii.
Au-dessous.
S. Fauslinus niarlyr.
( Cardinal Miï, p. 51.)
MONT DE LA CROIX, en Slyrie.
Sur un rocher du Mont de la Croix [fron-
tières du borique ),
Sur la roule qui va de la CarioUiie aux Alpes carni lues.
Munificciftia DD. augg. qtie
MN. in lioc porvio bomincs et
aninialia ciiin peiicnli)
. . Iransibanl apcrliuu est
curam liabenii . . proouiant.
Mallo cur. RP. . . . lY. . . U. . . P.
DD. !S.N. Valcnliniano
et Valcnle augg. m cos.
( Carditial Mai , 3V0 , 3. )
MONTEFL\SCONE, dans les Etats pou-
tiOcaux.
I.
.4 la porte de la ville.
Rcgnanlc Bonodiclo XIV. P. 0. M.
Laniberlino Bonoiiiensi
Ponipeivs cardinalis AIdrovandvs episcopvs .
in boc ficxv viarvni
qvas
cxlrvclo cliani ponlo
fecit cxpediliorcs
iiovam porlam niagniliceniivs apervil
annoDni muccxxxxiii.
IL
A la cathédrale.
D. 0. M.
IVinqii'io cardiiiali Aldrovandi cpiscopo
paniaiclue nicrosolymiiano,
qvod
ciillabenloni eccli'siain Sancli l'iaviani
ri palalivm cpiscoiialo sqvallure
obsilvni Miagnilicenlivs exlrvxeril,
callii'ilralein
liiarniorco S. Margaiit a" sinnlacro,
inavralis allaribus,
cl sacra lli\niele avxoril,
capiUiliiM) capparvn) Lnsignibvs
04a -MON
ppi-dipUiiiKi liciicJicli \IV,
D'/LPICRArillE. MON 950
Celle inscription est énoncée en ces Icnncs.
pro-ilal:irivsilecor:ivcii(,
grali animi monviiieiilviu
canonici, et cappellaiii
posvere
anno salviis mdccxxxxvii.
( Galleti, Inscrip. Bononicnses, p. 211.)
MONTERO.à dix milles de Cordoue, en
Esp
.ig'ie.
DD. NN.
Coiislaiiliiio
et
ronsianlio
BB. beaiissimis-
qiie Cœss.
RP. EP,
[Cardinal Mai; Gruteb, p. 284', G.)
H.
Lieu incertain en Espagne,
Ex olTicina
llomoiii luc-
re £elix Vas-
coni in
X
Pioe. Tiberia-
110 factiis
est liorreum
D. N. Valeiili
niano aug.
ter et Eutro-
pio V. C. cous.
scrib. Elefanto.
{CardinalMAÏ, p. 331; Muratori, p. 394.)
MONTMORENCY, jirès Paris, en France.
]Montmorency est célèbre parles seigneurs
dont parle notre histoire. Il y a dans celte
petite ville une église collégiale et parois-
siale, sous l'invocation do Saint-Martin, et
desservie par les Pères de l'Oratoire. Henri,
dernier duc de Montmorency , donna, en
1618, cet établissement à M. de RéruUe, jiojir
la congrégation de l'Oratoire, se réservant
le droit de conférer toujours, en cjualité de
patron laïque, les préliendes et chapelles de
sa fondalion, s'obligeant seulement à no
les conférer (ju'à des prêtres de la congré-
gation de l'Oratoire , qui lui seraient |)ré-
sentés par leurs supérieurs. Quant à la cure,
c'est le chapitre même qui y nomme. L'é-
glise est plus belle que plusieurs cathé-
drales du royaume. L'inscri|)tion en vers
français, au lias du portrait du duc Guil-
lautne de Montmorency, chambellan des rois
Charles Vlil, Louis XII et François I", et
qui est dans" le sanctuaire du côté de l'Evan-
gile, lui fait l'honneur de l'avoir rebAlie.
.^c oaron de Montiiiorenci,
Nommé Guiilaiiiiie près ainsi
Qu'esl-cy poiutiaicl, l'an mil en dalc
Cinq cent vingt et cinq pour bon acte,
Rédifia ce leinple-ci.
Cependant la tradition veut qu'il n'ait fait
Iravailler qu'au chœur, et que le reste soit
l'ouvrage d'Anne, Icconnétj'clc. On le juge
assez par son vaste mausolée, |>lacé au milieu
de la nef, qu'il occupe presque tout en-
tière. Il a été sculpté par Bartliélemi Prieur,
et. de l'aveu des connaisseurs, c'est une fort
lielle pièce qui tiendrait son coin à Saint-
Denis, et n'en serait point un des monu-
ments le moins précieux. C'est Madeleine de
Savoie-Teiide, sa femme, qui l'a fait faire.
Elle y est représentée, avec son mari, en
marbre et en bronze, qui contient les prin-
cipaux faits et titres de ce connétable, etc.,
dont le P. Daniel s'est servi dans son His-
toire de France, pour marquer l'âge de ce
seigneur plus au juste que n'avaient fait les
autres historiens (1).
11 y a dans cette église une cndsse qui
renferme, comme celle de Sainte-Geneviève
de Paris, le corps de saint Félix, diacre et
martyr, reconnu pour une relique authen-
tique" par M. Baillet, dans sa l'ie des Saints,
au commencement du mois d'août. A la
prière de la feue reine d'Angleterre, Hen-
riette-Marie de France, l'ouveitiire on fut
faite jiour lui en donner un doigt, ainsi
qu'elle le souhaitait. (Hlrtaut et Magny.)
MONTOLIEU, ancien Malasium , daus le
département de l'Aude, en France.
Inscription de Van 948, environ, aans l'é-
glise de Saint-Jean.
Anîcliiis milu Dei vice coines
in lionoresce triniiatis patiis cl filii et spiritiis soi
[Deo gratias
Très mmï gralia Dei abba edificavil banc doniiim
et iussit dedicari.
Vox per déserta frendens Ico ciiius iniaginem Marciis
[lenet f
Rite raaetatur taurus ad aram cuius lipuni Lucas
[lenet f
More volatur aquila ad astra cuius figuram llics
[lenet j
Speciem tenet et naturam Maleus ul bonio f
[Cardinal Mai, p. 83; MiBîLLON, Anna/.
; Bened., t. IH, o. 461.)
MONT-SAÎNT-QUENTIN , monastère près
de Péronne, en France.
(Ij Tout autour de la clôture du cliœur, par le de-
hors, est niarqui'cn grosses lettres de iclief, le mot
APLANOS plusieurs l'ois répélé, lequel se trouve-,
aussi peint au haut du portrait de Guillauine, le
restaurateur de l'église. Ce mot signifie que MM. de
Monimorency ne s'claienl jamais écartés de leurs de-
voirs.
9.ÎI KAP
DR.T10NMIHE
KAP
?.N5
1370. — Epihiphc (le l'abbé Jean IV de
llardccourt.
(^laiii jaccl in liiiiiha donimis Joaniies nicrc coliiiiilja
l'rudiit liic natus de Villa Coiiilik'S iiaiiiatiis;
Sobriiis cl casiiis, palicns fttit ac inoderauis ;
Mille ter c. cape seJ i.x iiuiiiera justi
Uepcries teiiipus(iiio feiUir paslorelecUis,
El deciimini l'iiiiclus posl aiiiiuiii subiil auctiis,
Cleiiicnlis feslo niigtavil, sic plus cslo,
Il possit vivere ciiin sanclis : die miserere.
{Mvm. de la Soc. archéol. du Midi,
t. III, p. 2Co.)
II
Même lieu. — 1398. — Epilaphe de l'abbé
Pierre de l'utile.
Prudeiis, furmosiis, Imniilis, pius alque benignus,
lliiic iiioiaiis rexilaiiiiis x bis, beiie vixil.
[Méin. de la Soc. archéol. du Midi,
t. m, p. 2G8.)
SIOIILAIX, au iléiiarlemcnt du Finistère,
en l''ranui'.
Treizième siècle, queUjues années après 1238
— Courent des Jacobins
Ecce stib lioe saxo fialrinn de Monlc relaxo
Esl sila foiulatrix Jidiaiia Dei veiieialiix
Hiijiis eral virliis qiia pollol fcmina rarn,
Jleiis sinccra, niaiius largo, piidica caro.
l Mém. de la Soc. archéol. du Midi, I. III,
p. 22V. )
MOYEN-MOUTIER, ancienne nljbave de
Bénédictins du diocèse de Saiiit-Dié, uùj^iur-
d'Iiui département des Vosges, en France.
Ancienne inscription de l'autel.
IIoc allare in bnnore Dei sanclacque Mari;e
Muncre de proprio Reginardus conliilil aLbas.
(Mabii.i.on, Annal, lienecl. , t. II , p. ."17,
387; RiiOWER,. !«((«/. Fuidrns., p.llit;
]Mabii.io\, Analecta, in-folio, p. \l-2;
Cardinal Mai, p. 73. )
MURI, au canton d'Argovie, en Suisse.
Î^IORLAAS, dans les Basses - Pyrénées , Epitaplte et reliques de Saint-Léonce, venant
t'ii Irance. des catacombes de Saint-Calixte de Rome,
Anno Diii mccci. aques pilia-
r ei aqsl aiilar fc far en
per de Teaza a qui Diuspe-
rdon ad lionor de Dies cl de
Seul Orciis cl Sente Fce.
Tiaduclion.
L"an de Noiio-Suigneur mccci. lin pierre de Teaza,
à qui Dieu pardonne, a fait faire ce pillier et cet
aulel en i"lioniicur de Dieu, de saint Orcns et de
sainte lui.
'Mém. de la Soc,
IV, p. 308.)
archéol. du Midi , t.
fHlCVl.
Leonli in pacc.
[Cardinal 'M.K'i , p. 388; Boi.landistes,
sept., t. V, j), 197.)
MUSTI, dans la régence de Tunis, en
Afriijue.
Sur un arc de beau style.
Inviclissimo felicissimoquc imperalori
Auguslo C:csari orbis pacalori
. . . Mussiconsium DD.
{Cardinal M.aï , 273,5; Maffei , Mus.
Yeron., p. -VliS, 3. )
N
N.U'LES, capitale du royaume des Dcux-
Siciies.
I.
A Véijiise de Saint-Jean le Grand.
Omnigcnum rex aitor (I)
SCS -f Jan.
Parllicnopein tcgc faiislc.
( Neapolis Sacra, p. 51; Mai , p. 20. )
II.
Inscription ancienne provenant du cimetière
(le .'>aint-Janvier.
(t) Pour tiiilur.
As Sovuç Asn l^ <7«vxT»î reipyn
Bo'tovu otttoO).)» y.oxin viuïv àiovs trxiï.
(Mai, p. 19, n» 4. ^
III.
C(drndrier (p-aré f^ur marbre au IX' siècle,
et Ironré m I7'i2 </ ?iaplcs, dans l'c(jlisc
de Saint-Jean le Grand.
V.n li.nlil on lil rrs mois :
Mibi auloni iiiniis lionorali sinil amiti lui,
Diiis.niniisionrorlalnscslprinripalnsrornm.Di-
nunicraljo eos cl super arcna midiiplicaliunliiv.
')55 NAP DEPIGRAPHIE.
MciisisJunuarhis. D. XXXI,
I. Circumcisio Dui.
II. DP. s. Basilii.
III. NT. (1) s. Gordii mr.
IIII. NT. s. Melrophani pal. côn.
V. NT. s. EpipLaiii pal. con.
\I. Epupliaiiia.
VII. PAS. s. Iuliani et Basil.
Mil. DEP. s. Severini.
Vllll. DP. s. Agiielli epi.
X. s. lolianiiis Chriiii.
XI. NT. s. Tlieodosii monaclii.
XII. NT. s. Marciniani (2) el Théodore,
\1II. NT. s. Polili.
Xllil. NT. s. Felici Nolani.
XV. NT. s. Elpidii e"pr.
XVI. NT. s. Galaiiaiii.
XVII. NT. s. Aiiloni (ô) mon.
XVIII. NT. s. Aihanasii epi.
XVUII. NT. s. Pauli heiemile,
XX. s. EuPim. Sevasliani.
XXI. NT s. Agne.
XXII. NT. Anasiasii el Vin.
XXIII. s. Agalhangelu (1). <
XXllII. NT. s. Philoni. i
XXV. DEP. S. Gregorii llieo.
XXVI. s. Xenofon mon.
XX VU. NT. s. loliannis Clir.
XXVIil. s. Efiem. .
XXVIUI. NI. s. Ignali.
XXX. DEP. s. Peregiiiii.
XXXI. PAS. s. Iviii (2) el loliis.
SI.Februarius. D. XX VIII.
I. NT. S. Trifonis.
II. Purif. scE Marie. Sumeo (3).
III. NT. s. Blassi.
un. NT. s. Claudii mou.
V. p. (4) s. Agalhe.
(1) Mazocbiiis hic et scepe alibi nonnisi N poiiit.
quia coiiipeiidium graphicuni marmoris non salis
oOservavil, quod plane sigJiULcal jVJT. — A. M.
(-1) lia esl in uliai|ue labula e mai'mcriftXTtt^ssa,
neiiipe Maniiiinni el. Al Mazochius (quod niiruni Lu
lanlo viro ) k'gil Marciniiinie et ; de(iue hac sua iina-
giiiaiia iU(iii;i»irt//ii(in adnotalionibusdiune(|niiquani
lahoral au lahulalur senex oplimus et doclissiuius.
— A. M.
(5) Eii lursus llazocbii spbalma qui legil Antonini
pi'o Antoiii, qu;e poslieuia veraque ieclio in ntiaque
labula, seu marmoris imagine, apparel. Frustra igi-
lur Mazochius exempla congerit ut denionstrel ,1«-
tonitios non semel iuisse dictos qui erant Anlonii.
— A. SI.
(4) Terminalionem hanc genilivi u pro i grœcam
esse, cuilibet gritce gnaro palet. Eani antein in
giieca urbe Neapoli vulgo usuipatani , salis denion-
slral hoc Ivaleuiiarium, iil jam observavil Mazochius
l. III, p. 7i7.
(3) Mazochius ait sculptum in niargine Firi,
nempe F pro A'. Equidera vix iidem adhibeo, neque
dubila\i ^ciibere lîui. — A. M.
(G) Neuqie Simeonis, cujus festuiu hoc die occiir-
»il in marlyrologiis. — Mazocb.
{') Sciliiel i)(ii,iio. — A. M. bciibit. — M\z.
iNAP
VI. NT. S. Fansla.
VII. p. s. Saturuini (I),
VIII. DP. Vicloris epi.
VIllI. PS. Nicil'ori.
X. NT. Scolaslice.
XI. NT. s. Castrensis.
XII. D. quo elecius est s. Petrus pap.
XIII. NT. s. Timolhei pair
XIIII. NT. s. Baleiitini.
XV. NT. s. Panlaleonis.
XVI. NT. s. Iulianes.
XVII. DP. Pauli epi iunioris.
XVIII. NT. s. Pimeni (3).
XVIIII. DP. Quodvultdei t^.
XX. s. Cindiim.
XXI. DEP. Ijrsi epi. nri.
XXII. NT. s. Thccle. __
XXIII. p. s. Policarpi epi.
XXIIII. Invenlio capilis s. lo. Ba.
XXV. s. Theodosii epi.
XXVI. NT. s. Porfirii.
XXVII. NT. s. Hieronlii.
XXVUI. NT. s. Marcelli epT de Surla.
M. Martius. D. XXXI.
I. NT. s. Sofronii mon.
II. NT. s. Adriani et Natalee (i).
III. DP. s. Pauli epi nri raaioris.
un. NT. s. Marci abb.
V. NT. s. lerasimi.
VI. p. s. Basili epi Cerson.
VII. NT. Arcadi epi.
VIII.
s. quadraginta.
Poplii epi mar.
Pioni mar.
Gregorii pape.
Crisline.
934
(2).
VIIII. FA.
X. NT. S.
XI. NT. S.
XII. DE. S.
XIII. p. S.
XIIII.
XV. NT. S. Nicodemu.
XVI. NT. s. Montani mar
XVII. Ponisimi epi.
XVIII. NT. S. Curilli epi Hiern.
XMUI. NT. S. Crisanlhi et Darie.
XX. DE s. Calvi epi r.ii.
XXI. DP. s. Benedicti ab.
XXII. NT. s. Tbome pal. (5).
XXIII. p. s. Casluli mr.
XXIIII. NT. s. QCtO (6).
XXV. Annuntialio Dni Ibn.
XXVI. NT. s. Sabini.
XXVII. p. s. Isacii.
(1) Lnp. Salurnni. — A. M.
(2) Est fesluMi calhedr*. — Maz.
Lap. Pimeliii. — Maz.
S. liaialid uxor s. .\driani. — Maz.
l'ulriarchiv. — ,Maz.
Sunt illi celeherrimi ocio, quorum Eusehiiis
mail. Piilesl. Inm noniina luni geuns marlyrii
//;,s/.
DICTIONNAIRE
055 NAP
XXVIll. nr. Kiiirliii (I) efîT.
xxviiii. i,r. iiciiiK is l'irr.
XXX. NT. s. Mcif.lllilli.
XXXI. .NT. s. lliKci'ii. iiiar. ri).
M. Apiilia. D. A.Y.Y.
I. p. s. Callinici inar.
II. NT. s. Policarpi.
III. DP. s. loijniiiiis c()i iii'i.
llll. p. s. 'IIioikIiiIii iii^r.
V. p. s. Tliciiiii iii:ii-.
\l. NT. S. Kiiiicliii piiir.
MI. p. s. Riifiiii iiiar.
VIII. DP. (^elesliiii pp. Rom.
Vllll. DP. .Mariai' acgiipllac (5)
X. p. s. TiTiMilirii cl .Xfiicaiii.
XI. DP. Sli'pliaiii epi. un.
XII. p. s Goroiilli iiiar.
XIII. Traiislalio lirali laiiiiâ.
XIMI. NT. s. Tibiiilii H Valoiiaiii.
XV. p. s. Tliooilori iiiar.
XVI. p. .s. Lconiili inar.
XV!I. NT. s. Agapiii pp. Rom.
XVIII. NT. s. KliMUliciii.
XVIIII. NT. s. I'liir-,'pi epi inar.
XX. NT. s. Papniilii mon.
XXI. NT. s. Maximi epi coîT.
XXII. p. s. Gai pp. Komis (i).
XXIII. NT. s. Gi'oriiii niar.
XXIIII. p. s. InnociMilii pp. R.
XXV. p. s. Marri evan.
XXVI. p. s. IJasilci opi.
XXYII. p. s. Iiiiii i'>) mar.
XXVIll. NT. s. Vilalis.
XXVIIII. DP. s. Scveri pp7im.
XXX. DP. Pomponii epTnri.
M. iliihis. D. XXXI.
I. NT. S. lacdlii cl Phil'ppi,
II. NT. s. .\llianabii palii.
III. Invcniio s. crucis.
llll. p. s. Afi'odisii el cgiegalio cius.
V. NT. s. Anaiiic apli.
VI. NT. s. Malliei a|^
VII. NT. s. Samnik'lis proplicle.
VIII. Appâr. s. Aîipoli. prnp. (0)
Vllll. NT. s. Crislofori cl I::saie.
X. DKP. Kiislallii cpT iTTi.
XI. NT. s. llarioiiis mon.
(1)1 cpo. Kutycliii vcl Ilrsicliii. — Maz.
(2) Mur. ovl in mariiKMC. si'd nmillii niontlosoMa-
■ .jcliius, p. I5"j. Krclc aiilctn iliil. Ma/(iiliiii>i c xpli-
ral ('•lyrciii, ni ilii' v. mail. (Iridsinii. — A. M.
(3l Sic in palimpscslis ligiliir Summacltus pro
SijmiiKichiis. - A. M.
(l) ll.i lap., ni infra Ti i/is ; sciliccl ex grxca pro-
niiiicialionc ■f'Uunç cl KprWn;. — A. M.
(.'i) lia csl in l.ip. — \. M.
((i) Non cxplicnit lioc compcnilinni Mazocliiiis ;
ripipu- Ci,'o hinr rem illam uil Gargaiium gcblam c\-
t tmio. — A. M. ^
NAP 950
X'I. NT. S. Kpijilianii epi.
Xfll. NT. s. l'illillii C\)\.
Xllll. NT. s. RoniTalii mar.
XV. NT. s. Zaclinc(l) propiië.
XVI. NT. s. Rusliluie.
XVII. NT. S. .Marti evng. (2).
XVIII. NT. s. Epafiodili t'pT
XVIIII. p. s. Pairicii mar.
XX. p. s. Tliallalei mar.
XXI. .Mi.-moiia Conslanlini imp.
XXII. p. s. Rasilisci.
XXIII. DEP. s. Eplicbi cjïr.
XXIIII. N. s. Snmconi.
XXV. NT. larol)i apli.
XXVI. p. IndeapTi.
XWII. p. s. Anaslasie.
XXVIll. p.i. s. Crisccnlii mar.
XXVIIII. p. s. Tlieotlosic mar.
XXX. NT. s. Isaaciii mon.
XXXI. p. s. Crisline mar.
M. J:miiis. D. XXX.
I. p. s. Inslini pliil.
II p. s. Erasmi mar. cl Pelri.
III. p. s. Luciann.
llll. NT. s. Miirophani epi.
V. p. s. Zinaiila.
VI. NT. s. Anlliimi cpi.
VII. NT. s. CuriMi (3) cpT.
VIII. NT. s. Alexandii cpT.
Vllll. p. s. Nicasii.
X. NT. S. lîarnalie apli.
XI. DP. Maximi cl Anlonini.
XII. p. s. Zinoni.
XIII. p. s. Aciliiia (0.
XIIII. LEP. l'orlunali cpT nriT
XV. DP. Maronis cpT nri el s. Viii.
XVI. p. s. Alliinopcni.
XVII. M. s. Mcandii.
XVIII. p. s. Marci el MarcdîîZ
XVIIII. p. s. Gervasii cl ProU.
XX. p. s. Sincriil mar.
XXI. r. s. Rnli mar.
XXII. DP. s. l'anlini t^piT
XXIII. p. s. Arislocici.
XXIIII. NT. s. loliamiis Bap.
XXV. p. s. Febronie.
XXVI. p. s. loliiseï Panli.
XXVII. p. s. Iriiii(,^).
XXVIII. NT. s. I.oonis pp.
XXVIIII. NT. s. Pelri ;T]7n'.'
(I) lia lap.. scd lanien infra Zaclinrif. — A. M.
(-1) lia liir lapi<, al xxv. april. evan. — .\. M.
(5) lia lapis. Krgo lilc inendosc Mazocliiiis Cu-
riltii. — A. M.
( l) Id csl Aqniliiin. — Maz.
{'j) l>ic XXVII april. addliiir ifinr. Porrocl il>i non
liiiiii. ni Mazocli., scd /nui lial>el lapis. Iiilclli.i;e
aiilciil iruiiii. — A. M.
957 NAP DEPIGRAPlllE
XXX. .NT. s. Paiili apli. (I)
M. Julius. D. XXXI '
I. NT. S. Sumoriis et lude ap. .
II. NT. Processi et MarciinL
l'A. PM. s. Tliomem (2) pos.
IIH. NT. S. Donati epi.
V. s. Arcliageli mie.
VI. s. Pollicarpiis.
VII. s. Ciiiillii êpT Alex.
\HI. s. Paiicrali epi.
VlIIl. PM. s. Uufiiie el See.
X. NT. Imsoni el Mtuuri.
XI. NT. scEEufimie.
XII. NT. Gaudiosi et reli.
XIII. NT. scE. Miroppis.
XIlll. NT. SCI. Tlicodori.
XV. NT. Ciirici el liitle
XVI. SCI. Anlioclii.
XVII. NT. SCI. Spermii.
XVIII. NT. s. Maicelli.
XVIIIl. NT. s. Mnurici.
XX. NT. SCI Felicis Nol.
XXI. s. Sinieon salu.
XXH. s. Agapii niar.
XXIll. NT. ECi Apollennrir.
XXIlll. NT. s. Cristoiïïi^).
XXV. NT. s. Eupr.ix. et Anne (5)
XXVI. DEP. Lconlii epi.
XXVII. NT. s. Pantaleon.
XXVIII. NT. s. Nazari.
XXVllIl. s Felicis et Sim.
XXX. NT. s. Abdon el Senne.
XXXI. NT. Gerroani episc.
il. Aiiyustu. (sic) D. XXXI.
I. PAS. Maccab. et see. Eeli.
H. NT. s. Stephani epi.
III. DEP. Aspren. epi.
IIII. s. Patrisunodi in Epbesu.
V. PAS. s. Eiisigiiii. '
V!. Transfig. Dn. nri III. XP.
Vil. DF-p. s. Domeii. confes.
VUI. PAS. s. Donali el Ciiriaci.
VllU. NT. s. Conslrailini pal.
X. N. PAS. SCI. Laurenti.
XI. NT. SCI. Tibiirlii.
XII. NAT. S. Eiipli mar.
XIII. NAT. PAS. SCI. Uppr.lili {sic).
XliII. NT. SCI. Eusebii conf.
XV. Adsuniplio s. Marie.
XVI. DEP. Cosme epi.
XVII. NT. s. sepie de Epbesu.
XMIl. sci. Agapili.
XVIIIl. s. .\ndreas niilex (sic)
(1) Poslliinc nos desiiluit Mazocbii commenlariiis,
qui posU'iiores scx inensesinexplicalos, bculdiniisil.
(-2) lia l;\pis. — A, M.
l5) Lapis L:iititc.
NAP 9^!^
XX. NT. S. Taddei apns.
XXI. DEP. s Chrusaiiii.
XXII. NT. PAS. SCE. Thecle.
XXill. DEP. s. Paidi epT
XXIlll. NT. Tiluepi Crilis.
XXV. NT. PAS. s. Daribol. ap.
XXVI. PAS. S. Adiiani et Naul.
XXVII. NT. SCI. Rufimar.
XXVIII. DEP. s. Aiiguslini.
XXVIIII. PAS. s. lob. Bap.
XXX. PAS. s. Felicis epi.
XXXI. NT. Alcxandri.
M. September. D. XIX.
I. NT. S. Prisci et s. .\diulori.
II. PAS. s. Marna.
III. NT. s. Vilaliani.
IHI. p. S. Alexandri.
V. PAS. s. Tbulhail piovi.
VI. P. SCE. Cristine.
VII. p. Fesli elDesiderii.
VIII. Nativiias s. Marie v
VlUl. s. loacbi el Anne.
X. PAS. s. Simonis apos.
XI. NT. Proli el lacinlhi.
XII. P. Autononiu epni.
XIII. NT. SCI. Nicela.
XIIII. P. S. Cipr. et exal. sce crucis.
XV.
XVI. NT. SCE Eufimie.
XVII. NT. S. Sinioni ser. Dni.
XVIII. P. Thome apos.
XVIIIl. yj. s. lanuarii. _
XX. p. s. Euslalbii. Plac. voca.
XXI. p. Isaac. epT. Ciiprii.
XXII. p. s. Foca et Prisci.
XXIII. c. s. lob. Bap. et s. Sossi.
XXIlll. PAS. s. Thecle.
XXV. PAS. s. Uoniani.
XXVI. Adsuinpt. s. lob. evju
XXVII. PAS. s. Cosm. Damia.
XXVIII. PA. s. Ripsimi. Gaini^.
XXVUll. DEP. s. Arcliâ. Mici.
XXX. s. leron.et s. Gregor. epi. de Armeui.
M. Ocluber. D. XXXI.
I. DEP. Adeodali cpT- el s. Arelba.
II. NT. s. l»ioniisii epi.
III. NT. s.Donieii el s. Dionusii epi.
IIII. p. s. Tbeoiegnus.
V. NT. s. Pelagia.
VI. NT. s. Renaii. in Sun-.
VU. NT. s. Marcclli cl s. Sergn.
VIII. P. s. Aribeiuona el Cacli.
Vllll. NT. Abrae palriarcbe.
X. P. s. Eiilanipii el Eulampia.
XI. NT. SCE Ziiiai.
XII. P. s. Florenlii.
XIII. P. s. Pauli el Carpi.
XIlll. P. Gervasi ol Piolasi Forlunato.
959 >^^P
XV. r. s. Saviiii.
XVI. p. s. I.oiiyiiii.
XVII. v. s. Igiiali. (^
XVIII. Nï. s- L<'c:i ev. el s. Kulicu ut
XVIUl.
XX. NT. S. Ciiinclii.
XXI. NT. s. Ilil;iiiii.
XXII. p.s. Cosme el Damiâ.
XXIII. MoiMorie s. ïacluiiie.
XXIIll. 1'. s. .\r.llia.
XXV. p. s. Giisaiili cl Daria.
XXVI. NT. s. Diniilii.
XXVII. DEP. Giiiliosi éi)!?
XXVIII. p. s. Dioiiiiiiii.
XXVIIII. NT. s. liaiiialia. apo.
XXX. NT. s. Max. l'I s. .Maicia.
XXXI. NT. s. iiiar. Liaclii liiiiinatlii.
31. Sobcmb. D. XXX.
I. NT. S. Cesarii.
II. V. s. Aciiulimi. Pigasium.
III. NT. S. .\inl)I()sii.
IIII. p. s. Theoiloli.
V. NT. S. Melliodii.
VI. p. s. Paiili ipi Coiibt.
VII. p. s. irigeiita 1res.
- VIII. P. s. Coroiiati.
Vllll. NT. S. Agrippini.
X. KT. S. Tlu'oilobii. inipei
XI. NT. s. Menue et Martin .
XII. p. s. .\isa(:il. Victniis.
XIII. DEP. s. lolian. Chris.
XIIU. NT. s. Pliilippi apos.
XV. s. lacobi. ap. et Sanio.
XVI. s. .Mathei. evan.
XVII. DEP. Gregorii Tliaiimr.
XVIII. Natale s. Calvi ep.
XVIIII. NT. s. Philotc'i.
XX. P. s. Dasii el Prouli.
XXI. DF.p. s. Macarii.
XXII. NT. s. Ceeilie.
XXIII. NT. Clenionlis.
XXIIll. NT. s. Clirisogoiii.
XXV. p. s. Pciri. pap. (le Ale.\a.
XXVI. NT. s. Sila apôs.
XXVII. p. s. lacolji. de Përsi.
XXVIII. NT. LIisei pniplië.
XXVIIII. NT. s. Saturnini.
XXX. NT. s. Andrée apos.
M. Deccmbcr. 1). .V.V.Y/,
I. Dcilie. basil. Slcpiian.
II. p. s. Gregorii ipi.
III. p. Gn'gorii. (le Arnje.
IIII. NT. S. Karbare.
V. DF.p. s. Salie.
VI. NT. s. Niculal.
VII. lire. Anilirosii cpi.
VIll.t.MarliMii.
DICTION.NAIRK NAP 909
VIIII. Ceeplli). s. Anne (I) Marie vir.
X. NT. s. lùilalie. el s. Eustrali.
XI. p. s. Terenlii.
Aculii. XII. NT. s. Daniel Siiilita.
XIII. NT. p. s. Ensirati el Lncia.
Xilll. NT. s. Spiriduni epi.
XY. p. s. Lleiillieiii epi.
XVI. P. s. Patlierinntii.
XVII. s. 1res pneris. cl Daniel.
XVIII. p. s. Ignati et .Modesli.
XVIIII. p. s. Piolii. et Iliii.
XX. p. s. Ignati. de Snria.
XXI. NT. s. Tlionie apos.
XXII. NT. s. Efreni cl A^VAlniTiT
XXIII. p. s. deee. Crilis (sir) leon.
XXIIll. P. s. Seino. Ensnsii) Aga.
XXV. NT. Dni. nri. Uni. Xpi.
XXVI. NT. Slepliani.
XXVI!. NT. s. Inh. cvang.
XXVIII. p. Iiinocenloni (sic).
XXVIIII. NT. s. lacolii apos.
XXX. NT. s. Anloiii cpi.
XXXI. NT. s. Silveslri. jiap.
IV
Sur l'éijUse de Sainte-Marie-Majeur c.
Basilicain Iianc Pomponius
episcopiis Neapolilaniis
Fanuilus Jesii Clirisli Doiiiini
feeil.
(Cardinal "S\s\, p. 90; Reinksiis, XX,
373; Flf.kïwooo, [). ko.)
V.
Inscription trouvée, en 1003, an chdtean
Saint - Sauveur , maintenant château de
iOEuf.
M
ABU.
+■
FI Elu
IVS
SIT
Qiiisqnis in lioc icniplo stctcris qnod liinplia rcliiii-
[dil.
(I) lino valdc arliilidr in lapiih- r<sc saiicle ;
nani IcclldaiiiliigMa. Qncril liaiid iii:iiii'rilo i|Mispiani,
<'iir Maiiniiis iNcapcdilaiiiini Kalcndai inni sa'cidi i\
piisiii'iit ; alla finlasse aiui(iiii(iia, v. gr. Alliaiiinin a
Miirii'lliii cdiliMii, cl Valiiana alli|iiiil, pr.clcrinise-
lil. .Nom idcirco id cgil, ipiia Xcjpulilaniiin in niar-
iiiori' M ripliini est, laMcia in incniliranih? .\l(|iii de-
pii.silio (pi(i(|iic cpiscopornni cl inailviiiin a Mari-
iiio snpra scripla. alcpic ali.e e(nnpliiics .M.irinian.c
( (illcclidiiih iiiscriplioncs liini prosaica' Inin iniMiica-,
iiiiiinisi in codiciliiis cvslaiil. iicipie in lapidilms
u:icjii.iMicvaral;i; liicrniil. — .V. .M.
961
NAP
DEPir.IÎAnilE,
Aspice qnriiC d^Tus liic M;iyo conliilil nblins
Pelro scu P;iiilo, Jacobo vcl Baillioloiiii'O,
Sic Stéphane primo levilœ seu Jaiiiiario,
Mai'lino Slcplianoque papae Blasio nai'i:e(|iio,
Baplislse Eiigepioqiie, Crisanlo rœliUis aliiio.
Gaadia cui Clirislus et donel. Dicito fiât.
[Cardinal Mai, 113, 1.)
iNAl'
divi Consiaii-
ti pii filio
%i
(Cardinal Mai, p.2V9; Pratii.la, p. 31;
MtjiiATORi Appcnd. IV, p. G, G; Grl'-
TEu, [). 1078. ;
M.
Au collège des Jésuites.
Piissiiiiœ et clementissiinae
dominne nostiœ auguslse
lielena; matri
domini nostri victoris
seniper ang. Constan-
liiii et avise
dominorum nostrorum
Cœsaruni -bealoriim
uxori divi ConstaïUii
ordo Neapolitanorum
et populus.
[Cardinaniki 238, 2;Gruter, 1086, 2.)
Ce dernier Ja ra|)[)orte d'après Siiiiiond,
qui la vit ; cependant on l'accuse de faus-
seté dans les Commentaires de Yalvansens,
t. V, part. I, p. 21.
VII.
Devant l'endroit appelé Sedile Monte.
Piissimx ac veneraltili
domina; nostr» Heleiix
augnstse matri
domini nostri victoris
seniper aug. Constanlini et
avise dominorum nostrorum
bealissinioruin Cœsarum
ordo cl populus Xeapolitaiius.
Cardinal Mai, 238, 3°; Gruter, p.
28i , 2. )
Musée d'Hcrculanum.
Colonne railliaire venant du conveit des Angustins.
DevaiU,
D. N. imp. Caes.
M. Aiiridi Valeii
Maxenli invicli
aug.
\1.
Derrière.
D. N. imp.
FI. Val. Constan-
tino
augusto.
Cardinal Mai, p. 232; Rosi.m , Dissert.
isagog., 1. lab. i, n. 22. )
Vo.yez d'aulres inscriptions anciennes ae
Naples à l'article Rome du présent Diction'
naire, aux Epilaphes des martyrs.
XI.
Eglise paroissiale du faubourg Saint-Jean
Sur une colonnelle.
D. D. D. N. N. N. AGGG.
Balentiniano
Tiudosio et
Arcadio
bono rei publiée
nalis.
{Cardinal Mai, 272, 1 ; Rosixi , Dissert
isag. I, lab. i, p. 27.)
Vlil.
VII
D. N.
FI. Val.
Constaniino
pio fel.
inviclo aug.
divi Gonsianti
pli filio.
IX.
Lieu inconmi du royaume de Naples.
D. N. Fi. Val.
Conslant-
ino pio fe-
lici invi,''to
. . . auguslo
XII.
Musée royal.
Cippe trouvé dans les ruines de Formies.
Quinte Clodio G. . .
Ilermoge . . .
V. c. cons. camp.
ordo et populus
Forraianus
patrono preslan-
lissimo. c^
(Car(7m^iMlAï, 281, 3; Venuti, Descr.
Ilercol., p. 3i.)
XIII.
Pierre trouvée en 171G dans la grande
basilique.
DN. PlaciJus Valenlii) . . .
Do\AT., p.
9C3 NAP
lisMinus omnium rcir. .
s.ilvo alqii- roncdidi. . .
dosio iiivictissiiiio ;iu. .
iiiiiiis sui Nc:)pi)liiniia .
ad oninos terni mariq . .
cxpositaiii et nidia ....
gaiulenlciii ingciili ....
suniplu niinis liirrib. . .
{Cardinal Mai, 3V2, 2
222, G}.
XIV.
Table de tnarhre trouvée en 1589, avec les re-
liques des saillis Fortiinat et Maxime.
Hic jacciit corpora saiiclorum Maximi
t't Forlunati sub Paido primo.
{Cardinal Mai, 391, k.)
XV.
Couvent de Saint-Séverin,
Hic dnn saiicta siimd diviiia(iiio corpora jacent
Sosius unanimes cl Scveriims lialienl.
{Cardinal Mai, 4-0-0, G; Fleetwood, p.
M9.)
XVI.
Chapelle particulière.
Inscription et reliniips do. sniiite Sabbalia, venant des
talucoiiibes de iloiiie.
Dcp. Sabbatiie.qiiLC vixit
annisp. m. xxv bcncmc-
jcnti in pace.
(Carrfi'nfl/MAÏ, 461, 1.)
Le Thésaurus epilnpliioruin du P. Liiliiic,
renferme |'lu>ieiir.s iiisçri|dioiis l'anéi'uires
de Naplcs que nous rtl'Uiiiroiis ici.
XVII.
Ladislas, fds de Charles III, roi de Aaples.
Dans l'église des Augustins.
Iinprolia mors noslris lion scmper cl nlniia reluis '.
!)iim lex ma^iiaiiimiis totiim spi; coiicipit orbcm
En r.iorilur, saxo legitur rex im lyins isio,
Lil)C.-a sidcrenin mens ipsa pcliviil Olymi)imi.
Autre épitaplie.
Qui popidos belloinmidos, qui cladc Ijrannos
I>cr(,,ilit intrepiiliis, viclor Icrraiine niariipic
I,nx llalinn regni spleiidor clarissinuis hic csl
Ucx I,.idisians dcciis allnm l't ^liiri i rc^nni.
Ciii lanli), lien! Licijnia' sorni' illiisli is:<ima fratri
Dcrmiclo pidclirnin dcdil hoc regina loaima.
VlraipH! scnipla seilcns ni:ijcslas vllinia rognm
l' lantoriun tobolcs Carcdi siib origine urinii.
DlCTiONN.\lRE NAP 90*
XVllI.
Augustin Triumpht.
Dans l'église Sainl-Augustio.
Anno Domini m. ccc xxmu. ii. Aprilis, Indi-
tlione M. Oliijt B. Angustinus Trinnijdiiis de
Ancona, Magistcr in sacra pagina, ordinis Fra-
Irnin Ercmitaruni S. Angiislini, vixit annus
i.xw. cdiditqnc suc angelico ingcnio xxxvi.
vuhnnina librorum. Sanclus in vila et clarns iii
scienlia.
XIX.
Jean An isio.
A Sainl-Jean-lc-Grand.
Onnstns anio laniis bic Anisius,
QnaMciis mcliiis ilcr, rciicpiit sarcinain :
Qna pnegrauato nnlla conccssa est qiiies.
Tum, si qna fnlsil; ciiin Camoenis b:ecsteli(,
Ou.e niox facessliierc plus r.egolij.
Hoc de siio sumpsii. Sucrui'i esi XE langiio.
XX.
Agnès cl Clémence, files de Charles, duc de
Durazzo.
A l'église Salote-Claire.
Hic jacent corpora illnsirissimanmi Domina-
rnm Domina' Agnclis de Fr.incia Imperalricis
(;()iislaiilinopidilan;e, ac virginis IHimiiix' CW-
nicnlia; de Francia lili;B quondam iUustrissimi
principis Domini Caroli de Francia Dncis Du-
rai ij, (jnaruin aiiim;c rcquiescaiil in pacc.
XXI.
Caroline d'Autriche, duchesse de Calahre.
Kijiise Sainl-Laurint
Hic jacet Calliarina fdia régis Albcrli et nc-
plis régis Radulphi llomanoriim régis, ac so-
ror Friderici in rrgeni lionianomm elerli, Dll-
< iim .\uslri;c, consurs spcdabilis Candi primo-
gcnili Serenissimi principis et Donnni nostri
li()l)erli Dei gralia lernsalem et Sicili^f régis
illnslris Dncis llalabria;, ac einsdcm Domini
no^iri régis vicarij geiieralis, insipids vila et
moriliiis exemplaris. Qiuc obijl Nrapoli anno
Domini nosiri !csn C'.lnisli \7>±ù. die âo. meii-
sis l.mnarij regnoinm pra'dicii régis anno U.
Wtl.
Marie de Hongrie, reine de Sicile.
Kglisi! des Franrisc.iiiis.
Hic reqnicscil sanclx nienmri;e oxci Ib'iilissima
Dcunina Maria U. G. lernsalem, Sicilix Hnnga-
ri;i>qiic regina , magidfici piii ripis quondam
9G3 NAP DEPIG
Sicpliani D. G. régis llurigniiit! filia, ne relicla
tlaia; iiiciiioriai iritiyli principis 1). Caioli sc-
cnniii, et maler serenissimi principis el Domini
Rol)crii, eadiMii gralia régis dictoiiim icgiioi-iiin
leriisalem Sicilia'qiic rcpiim illiisliiiiiii , qii.p
oliijt aiino Domini 1525. Iiuliclioiie scMa, die
io. Marlij, cuius anima reqiiiescal in pace.
XXllI.
Marie de France, duchesse de Durazzo.
Eglise Sainle-Claire.
Hic jacet corpus illushissimo! domina; Mariai
de Francia, laiperalricis Cohstanlinnpolilanx,
ac [)iici.ss:ie Diiralij QiKcoIjijianno Domini lôGG.
die 20. Maij iiidiclione qiiarla.
XXIV.
Philippe, prince de Tarent e.
Eylise Sainl-Domiiiiqne.
Hic pins el fidus, liic Marlis in agmine sidus,
Pliilippiis piciius virlulibiis alqiie serenns;
Qui Caroli nalus Franea de gente secundi,
Régis Sicilicc, rcgina maire creaUis
Huiigaria;, ipse eiiam vir nata; semine diui
lîegis Francoriim Calliarinae prostrenuorum,
Qiia Consianlinopolis cxiiiii iniperalor ;
Alqiie Tareriiini princeps dominalus amalor.
INoslra lamen pairis, slrenuis ae iciibus acris
Acliaia; princeps, cui Itomania deinceps
Tanquam despolo lilulo fiiii addila nolo.
Inclylus est gralus liiniulo hic iacet intra beatus.
Prineeps, qui magno solio niigrauit in anno
Cliiisli miUeno irecenieno 1er quoque deno
Bino, December erai eiusJeni sexia vicena
Facla dies, inerat indiclo quinlaque dena.
xxv.
Innocent JV, souverain pontife.
Eglise Saint-Laurem.
Hic superis dujnus requieseit Papa beuigiius
Lxtusde Ftisco, sepiiluis tcmpoie priico
Vir sacer el reclus, sanclo velamiiie Wcliis,
Sliauit inimicum Clirisli colubrum Fridericum
huiua de uato gmdeUsic rjlorificalo., etc.
XXVI.
Sancia d'Aragon, reine de Naples.
Au nioiiaslère de Saiiue-Cldire.
Hic jacet summa; huniiiilalis exempluni, corpus
venerabils memoriai sanctx sororis, clane oliui
Domina; Saneix regin;e Icnisaleni et Sieili^c
relicuie clane mémorise serenissimi Domini Uo-
berli lerusalem et Sicilix régis i[i\x. post ol)i-
inni cjusdem régis viri sui agcns debil;c vidui-
RAPillE. K\R 9(56
lalis annum deinde Iransiloria cnm œternis
comniulans ac in(hiccns cius corpore pro amore
Clirisli volunlariani pauperlalcm bonis suis
omnibus in ;diruoni;\m paupernm dislrilnilis,
hoc célèbre inonaslcrium.
XXVII.
Constantin Castriote.
CoNSTAXTixus Castriotus liic IcgiiLir, sanguine
el cognalinne regum ac Ca'sarea clarus, nionim
candorft insignis, dignilale ponlifex Esernicn-
sis : (bmi probe vivit, inlempeslive moriuir.
Adronica Cominaia avia paierna, nepoti opiimo
pos. H. D. ISeapol.
Celte dernière ('■pilnphe de Conslniiliii
Caslriolecstextt;iilciiii recueil de JeiinGros.
Supplément aux épitaphes de Bâle, p. 328.
NAllBONNE, déparlemeot de l'Aude en
France.
I.
Inscription chrétienne de Van ^45, conservée
autrefois au palais archiépiscopal.
■f Do. el. xi'O. niiseranle. lim. hoc. C. L. K. T. E.
anno- llll-
es. Valenliniano. ang. M. IH. KL. D. XYIIII. anno
(^■plns. Rusli. . .
Ruslicus. eps. ê^i. Bonosi. filius
epi. Aratoris. de. sororc. nepus. f
epi. Veneri. soci. in nionaslerio
conprb. eccle. Massiliens.
anno xv. eplus. su. D. ann. v.
an. id. oeiob. c. Urso prbo. Hermete
diaco. et eor- seq. lib.
coep. depon. pariet. ceci. dud.
cxusiae xxxvii. d. quaTin fun-
dam. poni. eoepi. anno. il. \'li. ift,
octb. abslîr P. F. Monlanus. siib3.
Marcellus. GâîT. pref. Dï. cultor
prece exegil. epm. iioc. ons. suscip.
inpendia. necessas. repromilens. (sic)
quae. per bienn. admimsi.
suae. brebu arlili. D.
merced. sol. dc.
ad oper. el. celer. sÔT id.
hiiic. oblal. scTi
epi Veneri. soie-"
epi. Dynanii 1....
Orcsi. CD...
Agroeci. i..
el de coula..
saluli. (1)
'Cardinal Mai, p. 83.)
(I) Lapis sic legilnr : « Deo el Christn niiserante:
linuMi iiocciillocalnin eslannoquarlo,coiisule Valenli-
nianoaug.vi, lerliokal.deeembr., \i\ annoepiseopa-
lusUuslici Ruslicus episcopus, episcopi Bduosi (ilius,
episcopi Araloris de sorore nepos, episcopi Venerii
sociiis in nionaslerio, comprcsbvler eccl. Massi/ ,anr
907
NAR
Lo sixième consulat
eu 4i5.
II.
DICTIONNAIRE NAR 9fi8
do Valcnlinion est slianl pro reddiiiljus qnos omnes dcbcl scnipcr
pcrcipiTC ex lionort! perpoiim :: assigiiato.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III.
p. ■
193.)
Dans IVr/lixe de Saint -Jiist, sur nn socle
d'uitlcl en marbre, vers 81)0.
Iliijiis cmii siiiniiio Iciiipli Tlicodardus honore
lAiiiiiiis piat'sul coiukcoravil opiis.
Coiiiposiiiiipie soluin hoc dL-votiis iiiarinore claro
Erexit rcgias undi(pie niirincas.
Alqiie acdeiii sacraiii fiicral qiiae perdila dudum
Propier barhariae nuillimodaiii rabiein,
Rcslaiiiaiis (|iiirito iiDJias octohiis iiuiiixil
Ilaiic aiaiii Domino jure diCLMulo pio ;
McTcedem (pu rcddal pi ccrlaiiiino laiito
Iiisli cl rasloris cgiegiis mciilis.
[Cardinal Màï, p. 402.)
Hoc soliiim dompnus Teodardiis marmore fccit
Egrigiiis praesid, siirgiint hinc inde pcraltse
Terni poliii saxis ex ordine graihis.
L'('';.;li.so cpii roiilonait ces inscriplinns
fut (iélriiitc ()ueKiue temps jiprès sa restau-
r.ition par ThéoUarcl, et relwlie seulement
ea 1271.
III.
1203. — Eglise Saint-Sébastien.
Anno Domini Mrf.iii, idus madii oliiil Bercnga-
rins Bislani, (pii manu dimisil 0 solidos melgo-
ricnscs (I) in angmeMliim et coniplcnit'ntnm de
lenendo uiio saccidole in ecclcsia Sancii Scba-
sliani, qiiem semper in die anniversarii siii pro
anima sua m scxlarios jjladi panperihns in pa-
niliiis dcdil, cl liacc omnia dcbcl coniplcn^ qni-
( iiiii|iic fiicril capellanns ecclesie Sancii Seba-
iio XV. cpiscopaUis sui, deslruclionis anno qitinlo(vcl
dicaniii (piinla) m id. otl.cnm L'rso pn'sl)ylci'o, Ilcr-
incic diacono, ctcornm sccpicnliltus, cii'|iit dcponcie
paiirlcm cccli'siic iliiihnn cxusli', wxvii dii' (|n:idia-
liiiri in liindainiMilo poni cccpll. Anno sci'iimiIo, mi iJ.
<ii I. absiilcm poiii IimU Montanns snbd. iMaici'lIns (lal-
llai'iiin piacrccliis l>('i cnllor pièce cxegil cpiscopom
ho<' oiins .snsciperc, impeiidia nccessaiia icpiiimil-
ti-n-i, ipia; pcr liienninm aibniiiislralionis sua' pia>-
iiiiil arliricilins, mciceilcin soUdoruni scxccnloi'um ail
opi'iascl ca'lcra solidoi inn mille qnln^entonini. ilinc
oblalioncs sancii cpiscopi Nent'iii sobdos c. . . eiii-
scopi Dynamii . . . l . . Oresi . . . rx. Agrcrcii . . .
"1 . . . cl Dccori.'c . . . sabili . . . i Vide llisloire ilc
l.iiJKjucdoc, in caice, p. -i, n. 9; Sxmmvut., G. C, \l.
p. S; Fi.iKTW., p. i"!!)-, GiiUT., p. I(i.')l). 1 ; Do.nvt.,
p. l'.ll; Maiiun., t. II. p. .Mii; Hiancuin., l. I. pnc/.
ad Aiiaslas., cl l. 111. p. 158. — .Mi'.
(I) Il parail dillicilc qnc six sols mclgoiicns aiciil
snl'li |iiiiM' ciini|ili'lcr la l'ondalion d'une messe pei-
pelnelle; on veiia ci-aprcs sepl cenis sols all'eeli'S
il ci-lle desliiKilion. <;epemlanl le cliiirre indique
dans la nonville lHj)!umia'njnc, fO;iinie si^niliaiil six
l'sl bien (laieilà celui do celle cpitaphc- il doil avoir
ici une aitli'c signilicalion.
IV
1210. — EcjUse Sainte-Marie la Mourguier.
Anno sancle Nali\ilalis Cbrisli mccv septimo
kalcndas angusli, obiit Guillelmina, lilia qiioti-
dani Slepbani Sagnaloris, cujiis anima rcqnie-
scal in pace, que dimisil 700 solidos melgoiicii-
ses ecclesie Sancle Marie Bnigi Narbone co pa-
clo ul prior el convcnlns cjnsdein ecclesie pio
anima sua teneant in pcrpeluurn, a Tcsto sancii
Andrée usque ad fesliim l'asclic Domini, nnuin
sacerdolcni seciindinn Icnorem leslanienii siii,
qui pro ea spccialiter in missis el oraciunibiis
inlcrcedal ad Deum.
Pcr ista sil maniresliim qnod Aladaisis malcr
ejusdem, allarc donavil prefale ecclesie 200 so-
lidos nielgorienscs, ni prior el conveiiUis ejus-
dem ecclesie donenl annualiin in perpclnnni,
in feslo Annuncialioiiis sancle Marie i scxla
riiim frumcnli in hcicinosinani paupcribus in
panibiis.
Traduction.
L'année de la nalivilé l'.u Christ, jiccv, le .•tept
des Liilendes d'août, mounil Cuillellemine, ftlle jadis
d'Elieiinc Sagiinlor, dont l'urne repose en paix ; elle
donna dcc sous tnelgorieiis à l'église de Sainle-Marie
du bourg de ÎSarbonne, afin que le prieur el le couvent
de cette église tiennent à jamais, depuis la fêle de
sainl André jusqu'il la Pàque du Seigneur, suivant
la teneur de sou testament, un prêtre qui intercède spé-
cialement pour elle atiprcs du Seigneur par des messes
et des prières.
Qu'il soit à jamats connu qu. {Induisis, mère de la
même Guillellemine, donna pour toujours à la même
église ce sous melgoriciis, afin que te prieur cl le cou-
rent de celte église distribuent annuellement, à la fête
de l'Annonciation , un selier de 'roment , conrcrt'%
en pain.
[Méni. de la Soc. archéol. du Midi, t. lîl,
p. 198.)
V.
1221. — Autrefois () l'abbat/e de Saint-Paul,
nidinlcnanl au clidtcau de Scranu, près Ntir-
ù a II ne
Pilriim pelra legil qiiem iinlla superbia frcgil
Ciim CInislo dcgit, liimc sua dcxlra regil
Vivenscuni Clirislo, niiindo bene vixil in islo.
Vilani qnam meruii viui heala fuit.
Anno Domini iiccxxi, m nouas oclobris, obiil
magisler palcr abbas Sancii Pauli, archidiaco-
Mus Sancii .liisli. In ciijiis annivcrsario ecclcsia
sancii Pauli Icnclur anniialini celcbraro missain
in coro (.sir), el darc unani hbrani candclannn
m
NAR
D'EPIGRAPIIIK.
^A11
970
elunani niigeriam vini el ceiilum libraspanis, cl
singiilis clericis ejiisdem ecclesie ultra consueliim
vitluin xii (leiiaiios, el aliis lie coio vi (JL'ii;irios
et unam librain paiiis, et scolaribiis III deiiarlos
et nieiliam libniiii {sic] paiiis de po El
rcsiduiini pro aiiiore Dei preierca hec leneliir
(lare clericis Saiicti Jusli x\v solidos, el clericis
S;iiicle Marie lîiirgi, v solidos melgoriciiscs. SI
tameii ea die ibi misse iiilersiiil, statuit etiain
idem abbas ut die sabbali que ofllcium béate
Marie celebrabitiir quilibel clericus ejusdem
ecclesie percipiat tics deiiarios ultra consuetum
victuni, perpeluavit etiain unuiii presbitcrum
in ecclesia Sancli Pauli et alium in ecclesia
Sancli Jusli, assignans pro diclis omnibus el
singulis redditus suflicientes.
[Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 201.)
\I.
124-8. — Hôpital de Sainl-Just, loge du por-
tier.
Anne Domini mccxlviii, kaleiidas febniarii obiit
Dernardus de Cliibacd, capellaniis de Uellileeni,
in ciijus oliiiu, omnibus inlitulatis (I) iciietur
darc belemosinarius xii deiiarios Narboiinen-
ses (2), tritici ii sestarios Aragonis pro dcc so-
lldis expeiisis in nianso Dévia. Item hospilale
Sancli Jusli teiielur emere annuatim lectuni in
ordiiie precio xl solidos nielgorienses in festo
omnium Sanclorum, ad noliciain iielemosiiiarii
in usiini pauperum clericorum pro bonore (3)
une , el si hoc iniiius beiie agelur, accipiat
belemosinarius dictum oiioreni [sic) et lioiiiis
(sic). Item capellanus de Delbleeni (4) débet te-
nere sacerdotein ad mensaiu suam pro Rai-
naldo de Peis cl Cbibaco pro vin libras
nielgorienses; oimie dant ci de canoiiia (5) pro
omnibus babiiit iv millia solidos franciscos (6).
Traduction.
L'an de Notre-Seigneur 1248, aux kalendes de
février, est décède Bernard de Cliibac, chapelain de
lieililéem, à l'anniversaire duquel l'aumônier est
tenu de donner à tous les inscrits douze deniers
narhonuais et deux scliors de fioirienl, mesure d'A-
ragon, pour sept cents sols dépensés dans la maison
de Via. Item, Thôpilal de Saiiit-Just est tenu d'acbe-
ler annuellement un lit complet du piix de quarante
(1) Iiitiiulnius qui in labella noialur ad certuni
niiiniis in officio divino peragendiim.
(2) Deniers de douze pour un sol, et de trenle-
qi.alre sols à la livr(>.
(3) Honor est quelquefois une redevance, plus
souvent une propriété (inclconqiie.
(41 Le chapelain de Betiiléem était anciennement
un '.les premiers digiiilaires du chapitre de S.iiiil-
Jusl.
(5) De caiionin, prébende, revenu d'un chanoine, el
ici par exIeiibiuM de loiil leehapitie.
(ri) Solidi (ranci, francisci ou francici, déiioiiiina-
lioii rare.
DlCnO.v.N uF.PIGRAPHIE I.
sols melgoriens à la fête de la Toussaint , pour
l'usage des clercs pauvres, à la connaissance de
rauinùnier, el si cet achat n'est pas bien fait,
l'aumônier recevra l'honoraire légué et la charge
à remplir. — Item , le chapelain de Betbléeni
est tenu d'admettre un prêtre à sa table pour la mé-
moire de Rainauil de Peis et de Chibac; à cet
effet il recevra huit livres melgoriennes; tout lui
sera payé de la prébende générale. Pour lous ces
.pgs, le chapitre a eu quatre mille sols français.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
pp. 202-20.3.)
VII.
1257. — Sainl-Just.
Amio Domini m. ce. lvii, viii kalendas augusti
obiit dominus Guillelmus deBroa, quoiidaui ar-
cliiepiscopus Narbone, qui fuit oriundus de Po-
dio celiqueno, diœcesis Biterrensis. ciijiis ossa
in prœsenle sepulchro requiescunl, et vixit in
arehiepiscopatu laudahililer duodeciin annis, et
ecclesiani suam elsubdilos suos in pace el quiète
salubriter gubernavil. De bonis aulein suis in-
slituii sunt qualuorpresbiteri perpelui,qui cels-
brare lenentur in présent! capella et sepiem
anniversaria, in quibus recipiunt onines inlilii-
laii quoquo modo in ecclesia Narbone et capella-
iii capellarunicivitalis Narbone, et qui présentes
liiteras legerit orationem dominicani 1er dévoie
dîcat pro anima ipsius.
G. de Broa, né à Puissalicon, près de Bé-
ziers. fui noniiiié archevêque de Na.'-bonne
en 124-5. 11 eut avec Amalric, vicomte de
Narboniie, de grands démêlés, terujiiiés en
1251 par sentence arbitrale de Hugues, évê-
que de Beziers et de Guy de Foiqueys, clerc,
depuis pape sous le nom de Clément IV, et
mourut en 1257.
{Mcin. de la Soc. archéol. du Midi, t.
p. 206.)
VIII.
1273. — Chapelle Saiule-Madelainc.
Anno Domini mcclxxiii kalendas niarcii Peirus
de Montebruno, qui a tempore domini démen-
tis pape quarii usque tenipus Gregorii pape de-
cimi sedis apostolice camerarius et notari'is
fuerat quinque annis ad ecclesiani Narbonnun-
sem venions in arcliiepiscopum consecralus ca-
pellam islam que prius in bumili structura fue-
rat ad bonorem béate Magilalene edilicare cepit
iiifra triennium cum Dei adjutorio consuminavit
eandem. Orale pro eo.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 210.)
IX.
1286. — Eglise de Sainl-Just.
Telix pnelatiis lieu quam cito morte vocalus !
vieille Deii grains hic carne jacet lunnilaliis.
31
iU,
S7I NAn DK.ilONNAlUE
Nol)ilis ex gciicre seJ iiobilior pielaie
Prcfiiil liic vero similis libi, Peire beale,
Nomiiie non laniuni sed cl oïdinc plus laboranliim
Par conrcgnanliini sil ciini ilmniiio doininanliim
Dicliis de Monlebrnno fiiil indeciue naliis,
Dura ferons, sponic vixii sine labc reauis,
Qiiod sal agondo plebibil hie de fonle Sophisc.
OilTudit paliiic MarlhiC menior alijiie Maria',
Anno niilleiio bis ccnleno ocUiagcno
Bislerno (siV) Cbrisli, ClirisUis re(iiiicra dedil isli,
Anie dies inensis jiinii lux icrlin liixil.
Ciim Narboncnsis radius de corpore fluxit
L'i lux ponlificuin Irilius illnxit quasi luslris
Moribus illuslris dnniinuin Incralus amicum.
Oblinelut slaluil, Quinlini fesia beali,
Presbilcrosque duos qui sunl hic pcrpeluali,
Ut cilius nieritiini Cbrisli moricns rcperirel
Ordinal bic obituin die niorlis quando rediiel.
Pierre de Montbrun fut nrclievôque de
1273 à 1286, et régla, en 1278, pnr sentence
arbilmle, un dilTt-rend qui s'était élevé entre
Bésinguier, évéque de Maguclonne, et Jac-
ques, roi de Majorque, au sujet de Montpel-
lier.
[Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 213.)
M. Journal fils a si,.;nalé deux inscriptions
intéressantes dans une Notice sur le Musée
de Narbonne , que nous reproduirons en
fiitier (1).
Il faut un long intervalle de temps pour
que justice soit rendue : justice est faite.
Au souvenir de l'ancienne capitale des
Gaules, les homnies qui aiment h vivre dans
le passé demandaient, en parcourant les rues
de Narbonne, où étaient les thermes, les arcs
dclrioinplie,ies Ihéûlres, les temples, les fon-
taines, les i>onts , le capilole , les riches co-
lonnades et les innombrables statues qui dé-
coraient autrefois cet le ville célèl)re; tout était
etfacé : rien ne jiouvait indiquer la i)uissaiito
colonie romaine, le i)oulevard du peu|>!e-roi,
la célèbre iN'nrio; tout était dispersé; il ne res-
tait même lias pierre sur pierre. Plus de ther-
mes, jilus d'nrcsdelrionqihe, idusdethéMres,
plus de temples, plus de fontaines, plusde
ponts, plusde capilole, plus de riches colon-
nades, plus de statues. Les voyageurs cu-
rieux cherchaient inulilcment , dans Nar-
bonne de 183V, (pielques restes do la riche
cité protégée par Auguste, (juebpic repré-
senlarit des monumenls grandioses de la Pio-
vcnce : encore une fois, rien jiour ra|>peler
deux mille ans d'existence; rien pour per-
pétuer la mémoire des grands hommes; lieii
pour ciinstater (pie Narbonne avait été suc-
cessivement habitée par les Volces , par des
colons romains et par plusieurs peuples du
nord; rif;n(pii ju'it ra|ipeler aux générations
fuîmes que le croissant et l'étendard de
Alahfimel avait remplacé, pendant près d'un
siècle, la croix sur le l'aile des édilices pu-
blics ; h [leiiKi un souvenir de cette archi-
NAR
972
lecture chrétienne, de celle architecture ii;!-
tionale, que les mains |iuissanles du catho-
licisme avaient semée jiartf)ul à iirofusion.
Les légions romaines avaient ravagé les mo-
numenls des Celles qu'ils avaient vaincus;
lesVisigoths avaient d('lruil les monumenls
de la colonie romaine ; les |)remiers chréliens
avaient renversé tout ce qui avait échappé
aux Visigoths et aux Romains, elsuccessive-
inenllesAïahes et lesCliiéliens,lesClwéiiens
et puis encore les Arabes, avaient achevé
de faire table rase. Les débris de toutes ces
cruelles luîtes, les fragments mutilés qui
témoignaienl de ce péinble enfanlement so-
cial, gisaient ;i quelques [lieds suus le sol ,
cl personne ne s'abais'sait pour les recueil-
lir (1). Cependant il existe, dans les monu-
ments des générations qui ne sont plus, un
caractère de grandeur (|ui inspire la véné-
ration: abandonner le culte des anciens sou-
venirs, c'est briser la chaîne des lem|)s, c'est
renier un héritage do gloire, c'est [)rofa:ier
la mémoire de nos aieux (jui avaient, pour
ainsi dire, matérialisé leurs pensées et leurs
sentiments avec du marbre, avec du bronze,
avec du granit.
Il fallait, pour découvrir quelques traces
de l'ancieiine Narbonne, parcourir dans tous
les sens la ville et la campagne, vi^ittr les
étables et lesgreni"rs. Le temps et les hom-
mes rivalisaient de zèle pour elTacer les in-
scriptions monumentales et les brillanlescoui-
|iosilionsdu siècle d'Auguste ; les tombeaus
des empereurs étaient [irofanés et servaient
d'auge aux bestiaux ; les armures des che-
valiers étaient brisées surreiiclumedes ma-
réchaux de village , les vieilles chartes et
les vieux capilulaires se détruisaient tous
les jouis. Maintenant tout cela va cesser :
justice est faite.
Sur la proposition de M. Teissier , ancien
préfet de l'Aude, et avec rassentimeni et la
|)roleclion du gouvernement , une commis-
sion, composée de dix membres, a été char-
(!) Celle noliro a élé publiée ilans la Hccuc
Midi. t. VIII. livrais. 3».
(lu
(l)Ce n'est pas seulonieni les monuments dos
boiniiies qui onl élc délruils : l'aspeii même dis
lieux osl <onqdclemenl ebangé depuis la période
gallo-romaine. Narbonne, qui aiilndois élail iioii-
seulcmenl le piirl des Volées Areeom (pies, m;iis en-
core le poil le plus e()Usi(l(''iable de loule la (Jante,
se Iroiive aujoiird'Iiiii dans les lerres ; l'aiicieu lac
Uiibresiis, qui occnpail une surfaee immense el tpii
enloiirail presipie louli' la ville, se lr(iu\e mainle-
naiil reniplaré par de lielics eampaiiius ; les moiila-
gncs onl perdu leur belle vegiMaiimi. el IWiide lui-
nK'Mie a ebaii!<e de direeli.ui el d'emliom bure.
Il ne fandrail pas cepeiidaiil eoiu liin^ de la que 1.1
mer s'est nlirée, car Narliniiiie e>l loiijoiirs, eoiiimc
du lenqis de Piiiie, a doii/.c nulle pas r.miaiii!. de la
eole, mais (et ell'el doit élre allribuc il l'anérissc-
nient des étangs el du vaste canal (pii bs tra\ersail,
el (pii, eomliiisanl de .Naiboune à la mer, pouvait
recevoir Us llolles qui ariivaieul de la Sicile, do
rilK'rie, de rDiienl el de rArii(iue.
Ce plienomeue est égalcinenl arrivé à Aigucs-
Mcirlcs el a élé décril avec bi aiieoup de soin et de
liileiit par le eoimuaiidaiil Delcros. p.ir \1. Ou .Mege
el p.(r plusieurs autres savaiils. Un sail, eu elTel, (pie
sailli Louis s'emlianpia dans celle ville pour aller
dans la lerre sainle, el (pi'elle se trouve cependant
aiijourd'luii à une assci grande dislauce de la mer.
NAR
gée lie créer h N.-ithoiiiK! un imist'(; et une
bibliollièqiic publique, oiî seront reciioillie.s',
classées et ex|)liquéos, toutes les richesses
■irclicologiqnes du (lépartcmeiit. La commis-
sion a fait choiï de l'aneien palais des ar-
clievôques, et jamais peut-être local ne fut
[)!us convenable; car cet édifice, situé au
centre de la ville, renferme des constructions
(le toutes les époques. L'architecture romaine
et romane s'y trouve confonilue et enchevê-
trée avec des restes de constructions ogiva-
les et de la renaissance. C'est presque toute
l'histoire de l'architecture française résumée
dans un seul monument, peut-être même
dao'* une seule tour, dont la base, formée
par de larges pierres carrées, est de con-
struction romaine, dont le centre, percé d'ou-
vertures à plein-cinire, bordées d'un cordon
de pierre noire, rappelle les constructions
du temps deCharlemagne, et qui ollVe ainsi
successivement, les meurtrières longues et
étoilées de la féodalité, et les fenêtres à com-
partiments de la renaissance. Le palais do
l'archevêché a vu tant d'hôtes se succéder
dans son enceinte, qu'il n'est pas étrange
nue chaque nouveau venu ait modifié les
dispositions de l'édifice, selon ses goûts,
ses coutumes et ses caprices.
Aujourd'hui on y remarque plus particu-
lièrement quelques petites fenêtres à ogives
et bigéminées, qui donnent une idée exacte
(les constructions civiles du xiii* siècle ;
Une énorme tour à quatre faces, surmon-
tée de quatre tourelles, et qui fut construite,
en 1285, par l'archevêque Pierre de Mont-
brun ;
Une belle porte dans le goût byzantin, re-
inarqual)le par la pureté des ornements qui
décorent les archivoltes (1). Une petite fon-
taine du xv' siècle, modèle élégant du style
désigné sous le nom de gothique orné (2), des
restes de fortifications qui consistent en une
courtine crénelée , protégée par des tours
rondes et par des contreforts (3);
Un magnifique escalier construit dans une
des tours de l'édifice ;
Plusieurs salles, dont une, restaurée en
163'». , est remarquable par une immense
cheminée en bois peint. C'est dans cet ap-
partement que Louis XIII donna l'ordre de
livrer de Thou et Cinq-Mars au jugement
d'une commission (V). Dans l'intérieur de
la tour carrée, on- observe encore un aulro
appartement dont le plafond est orné de ta-
bleaux de l'école florentine, enchâssés les
(1) Dans l'.Tncieiine caserne des gendarmes; celle
porle en niarlirc ]jl;iiic p.irail être de la fin du \t'
siècle. Cependant oii n'y remarque ni rinceaux, rd
7.ig2:igs, ni torsades, ni aucun des ornenienis en
usage il cette cpoiine, sans doute parce ((ue la vue
fies luoMuinenis romains, cl qui élaienl encore dc-
lioul, lors <Ic la construction des édifices gothiques,
devait beaucoup contribuer à niodilier lé goùl des
arlisies du Midi.
{-}] baus un corridor de l'ancienne caserne des
gendarmes.
(ô) Dans h jardin de rarclievêclié.
(4) Les deux fenêtres .à ogives qui autrefois éclai-
raient cet appaitenient, sont niainlenant reuiplactN's
ar des Icj^cn-s carrées.
D'KPIGRAPHIE .NAR e7.J
uns dans les aulres cfunnu; les pièces d'une
mari[ueterie, et rej)résentnntles muses et des
génies qui portent leurs attributs. Celte salle
communique à plusieurs autres également
fort curieuses, et qui pourront servir plus
tard à donner de l'extension à un établisse-
ment, qui ne date que de quelques jours seu-
lement et qui mérite dijà la protection des
hommes éclairés.
Par une circonstance heureuse , le palais
de l'arclievôché possède un très-beau jardin,
et les murailles de l'escalier, ainsi que cel-
les de la cour , renferment des inscriptions
très-curieuses, dont les principales sont re-
latives à la paix d'Auguste, à l'empereur
Marc-Aurèle-Anlonin et à l'empereur Lucius-
Aurelius-Verus. On y remarque égaleiiient
les tables votives des Narbonnais , en l'hon-
neur d'Auguste , et un très-beau marbre in-
d quant la fondation d'une église par Pius-
tique, évêque de Narbonne. Celte église
fut commencée le 13 octobre de l'an 441,
et terminée en quatre ans, sous le règne
de l'empereur Valentinien III. A cette épo-
que , la ville de Narbonne et une partia
de la province étaient encore sous la domi-
nation romaine , bien ijue les Visigolhs y
fissent tous les jours quelques progrès; car
leur roi Théodoric devenait de plus en plus
redriutable, à cause des alliances qu'd con-
tractait avec les autres rois barbares (1). La
cathédrale de la ville est située ?) côlé du
palais de l'archevêché ; tout concourt donc h
justifier le choix de ce local pour l'établis-
sement d'un musée : et, peut-être même, le
seul reproche que l'on puisse faire, c'est qiio
les collections ne répondent pas à la gran-
deur de l'édifice; mais, encore une fois, c'est
une galerie qui commence, et les étrangers
tiendront compte ces embarras et des pré-
ventions qui accompagnent toujours les dé-
buts de ce genre, surtout dans les petites
localités; ils tiendront compte des bonnes
intentions, et excuseront la pauvreté du pré
sent en réfléchissant aux richesses de l'a-
venir.
Que l'on n'aille pas cependant, après l'acte
d'humilité que l'on vient de lire, croire quela
galerie deNarbonne est tout à fait dépourvue
d'objets dignes de fixerl'attcntion. M. Taylor,
Jl.Ch. Didier, M. deCaumont, M. Mérimée, et
plusieurs autres archéologues ont exprimé
franciiement leur surprise que l'on eût re-
cueilli tant de choses en'si [>eu de temps, et
ont rcmanjué des objets d'un très-grand prix,
et qui sciont indisjiensables aux [tersonnes
qui voudront étudier le développement des
beaux -arts dans le midi de la France,
ainsi qu'à celles qui , |iour écrire l'histoire,
voudront consciencieusement consulter les
documents originaux.
Ma s pourquoi justifier une pareille ten-
tative? Qu'importe le jugement des hommes
qui doutent de tout et blAmcnt tout; qu'une
idée neuve fait tomber en syncope; qui s'ima-
(1) Il ne reste absolument aucune iraee de celte
église, ([u'il eut été si curieux d'éludicr; car on sait
romltieu sont rares les uionuiiunls ehrcliens di. V»
sié< le.
97.'>
NAR
DICTIONN.ViriK
NAR
970
gincnt Iji-avcmi-nt avoir accompli tout co
(ju'il y avait Ji faire, et que la gi''nération
actuelle n'a qn'h eroiser les bras cl admirer
leui' ouvrage? Oii'im|ioito le Jugement do
«eux (\n\, relraneliés derrière leur nullilc',
leur égoisme ou leur iin|iuissanee, sont h
l'airilt de tout ce qui se fait, diîtout ce f|ui se
lieuse, de tout ce (]ui se dit ? Eh I mon Dieu,
l'on sait bien quti tous les musiî'es du monde
ont commencé par de vieux sous et des pois
cassés; et voilà bien longtemps que celle
plaisanterie court les rues sans qu'elle ail
jamais découragé personne. Les esprits forts
du Directoire et h.'S muscadins de la régence
sont les seuls qui bl3ment et reginibent
encore : mais leurs bons mots serve-it depuis
si longtemps, qu'ils sont émousséspar l'usage
ot ne peuvent aujourd'hui iairc la moindre
bles>ijre.
Raille cpii voudra.
Nos monuments se perdent tous les jours ;
il faut pieiisement recueillir le peu cpii reste
de nitlre ancienne histoire nationale : il faut
prêcher une nouvelle croisade contre les
nouveaux barliares, contre les badigeonneurs
d'églises, contre les honnuescpii vendent au
vieux fer et au vieux cuivre les efligies de
nos grands lionnnes, contre ceux i]ui, comme
Jes hyènes, vont souiller les tombeaux et
jeter au venl les cendres des anciens apô-
tres, contre ceux qui détruisent, pierre à
pierre, nos belles basilicpies, qui gralteni,
clfacent et torturent les décor.-ilions de nos
lem|)les romains; il faut dire h nos petits
enfants comment leiu-s pères, pendant la
crise sociale do 93, ont cruellement inutile
les ligures des saints martyrs, de ces hommes
dont toute la vie
ment cl un Ion;,
progrès. Il
ne fut «m'un long dévouc-
,„ sacriliee .'i la sainte loi du
uii leur dire eommeni, même
en 1830, tons les anciens écussons de nos
villes et des familles illustres, (pii n'ajipar-
tiennenl plus (pi'à l'histoire, ont été indigne-
ment elVacés, il faut humblement leur avouer
nos fautes, pour qu'ils se gardent de sem-
blables excès. Cette eroisade nouvelle, il
faut la prêcher le long des grandes routes,
dans les rues, sur les toits, alin qu'h travers
toutes les villes, à travers tous les hameaux,
il se forme une cliainc puissante d'hommes
dévoués, (pli aient sans cesse l'œil lixé sur
nos richesses monumentales pour en préve-
nir la destruction.
Celte iiensée a été déjà en partie réalisée
par M. de Caumont. La Société Française
qu'il vient d'instituer, et qui a pour but de
veiller h la conservation des monuments
historiques, élendia bieniôt ses ramitications
dans toute la France. M. Du Mège en est h;
représen!ant dans le Midi, et bientôt il grou-
puru autour de lui des hommes cjui .seront
animés des mêmes sciitimenls ipie lui.
La création des musées dans les petites
villes du Midi est éminemment pro[)re à
.secondiM- les vues de la Sociélé Frangaise,
et Narboniie est très-favorablement placée
pour servir de contre nnx richesses areiiéo-
logi(}ues du di'pailement de l'Aude et des
dé[ia!ieme'ils voisins. l'W'squo, depuis Nîmes
jusqu'à Toulouse, depuis les frontières do
l'Espagne jusfiu'aux sources de la Loire,
il n'existe pas un seul musée d'antiques; et
que d'ailleurs c'est la ville de France qui
|)0ssède le plus do riehesses archéologiques.
Il faut seulement réunir dans un centre ce
qui est dispersé; il sudit de vouloir pour
accomplir de grandes choses et élever aux
arts un temple qui pourra dignement porter
le nom de musée, et (jui ne sera pas écrasé
par le souvenir de l'ancienne métropole des
tiaules.
Mais, pour arriver à ce résultat, pour faire
comprendre à ceux qui froidement détrui-
sent tous les jours nos anciens monuments,
pour faire sentir au [leuple que les objets
qu'il foule tous les jours aux pieds ont une
grande valeur, il f.iut que les hommes éclai-
rés, (jue tous ceux qui aiment sincèrement
leur pays, s'cmiiressent d'olfiir généreuse-
ment tout ce que le hasard a mis à leur dis-
[losilion ; il faut(iueradmiiiistrationcoiitinu<i
à seconder cet élan, comme elle l'a déjà fait,
et lorsque l'on verra les objets, jusque-là
dédaignés, recueillis avec soin, entourés de
respect et déposés dans les plus beaux édi-
lices publics, alors rindilférenee cessera, les
actes de vandalisme ne se renouvelleront
plus, et ceux qui, par égoisme, par calcul,
jiar caprice ou par jalousie, ont refusé de
coiu-ourirà la fondation des musées publics,
seront forcé» de suivie les exemples de dé-
sintéressement que de simjiies ouvriers et
de malheureux artisans leur donnent tous
les jours : et c'est ainsi que, par le seul con-
cours de pelits sacrifices individuels, les
villes du Midi, dont les icvenus sont peu
considérables , pourront former de riches
établissemi.'iils archéologicpies.
Rien ne nous semble plus jiropre à favo-
riser le goût et l'étude de notre histoire na-
tionale, tiaiis ce qu'elle a de plus intime, do
plus secret et de idiis curieux, (juc la créa-
tion, dans nos provinces, de grandes collec-
tions jpubliipies, dans lesquelles seront jirin-
ci paiement réunis les objets relatifs à l'histoire
locale et au (lé'veloppement de l'ail, dans
chac|ue petite circoi)Scri|itioii politique. Ce
n'est (pie lorsque les établissements de ce
genre seront assez nombreux et assez, riche-
nienl dotés, ce n'est (jue lorscpu! chaque ville,
chaque village, possédera des hommes voués
par goût à l'élude de nos vieilles chroniques
et deiiosanciensnionumenls, quol'on pourra
voir rétablir la position géogra|ihiquc des
villes anciennes, la silualion exacte des lieux
témoins de grands événements hislori(iues,
la direction des voies romaines et du moyen
;lge, la ]iosilion des bornes milliaires les
anciennes circonscriptioiis ecclésiasti(pies,
civiles e'. féodales. Alors seulement on
pourra esjiérer d'obtenir de bonnes Ira-
diictions des documents historiques pu-
bliés dans les dillérents idiomes jiatois, ainsi
ipie des explicalions exack's des inscri|itions
lapiiiaires et monélaires ; alors il sera fa-
cile de recueillir les conipiainles, les bal-
lades, les cantiques et les autres chants |)0-
piilaires, d'observer lidèlement les crovan»
977
N\R
DEPIGUM'HIE.
ces, les superstitions et les traditi')iis religieu-
ses qui restent encore parmi nous comme
une archéologie vivante ; alors, mais alors
seulement, on pourra recueillir des détails
exacis et presque inconnus aujourd'hui, sur
l'archéologie morale, c'est-à-dire sur des
costumes et sur les mœurs de nos provinces
dans le moyen âge, ainsi que do bonnes éty-
niologies des anciens noms de famille et de
lieux célèbres qui se sont conservés jusqu'à
nous.
Ce n'est, en effet, qu'avec le concours des
hommes animés de l'esprit de localité, bien
nu courant des idiomes et des usages de leur
pays, pouvant facilement visiter tous les
points du département, fouiller toutes les
archives, consulter toute? les bibliothèques,
que l'on peut espérer d'atteindre de sembla-
bles résultats. Un catalogue détaillé des ob-
jets recueillis par les soins de la commission
archéologique de Narbonne et qui sont dé-
posés, soit dans le jardin public, soit dans
les galeries du musée, offrirait un gr.md
intérêt. Mais les bornes de la Revue du Midi
m'obligent à ne donner qu'une simple in-
dication.
On remarque donc plus particulièrement
une suite de beaux chapiteaux, en marbre,
qui datent de plusieurs époques différentes,
depuis la sévérité du goût romain jusqu'à la
décadence du style, pendant les empereurs
du bas-empire; depuis les formes lourdes du
style roman jusqu'à la grâce du goût bizan-
tin; d.epuis la pureté du style chrétien pen-
dant ie XIII* et le xiv' siècle jusqu'au retour
vers le goût grec et romain, pendant la re-
naissance (1);
Plusieurs têtes antiques, dont une très-
grande, attribuée au dieu Terme, une autre
beaucoup plus petite du Bacchus indien, et
plusieurs autres de guerriers et de femmes
romaines d'une exécution très-remarquable;
Une inscription très-curieuse en ce qu'elle
date de la monarchie visigothe, époque si
curieuse et si peu connue de nos annales :
elle est du règne d'Alaric, et ainsi conçue :
Ici repose en paix Marthe, d'tieureuse mémoire,
âgée (le 3S ans environ, le i«' jour des kalen-
des d'Auguste, année xxi.
Plusieurs autres pierres tumulaires et dé-
dicatoires du moyen âge ;
Quelques tombeaux en marbre blanc des
[iremiers temps du christianisme, ornés de
bas-reliefs très-curieux;
Des inscriptions romaines inédites, parmi
lesquelles on distingue les deux suivantes:
L. Cervio
fasii. L.
Turpioni
(I ) Plusieurs de ces cliapi teaux indiquent l'existence
à Naibonne de Uès-ijeaux moinruienls golliiques dont
le souvenir est enlièrenient perdu. Leur éUide dc-
inonlre que l'emploi des figures dans les ornemenls
arciiilecturaux a persisté fort tard dans le Midi.
L'église de Saint-Paul en offre beaucoup d'oxpiu-
pies.
Cefvia fasll. L.
auge.
Vcneri
avg
Ai|vilia
Marlia
inag. D. P
Plusieurs écussons en marbre et en
caire oolitique du Gard ;
Un petit moulin à moudre le blé, fait avec
la lave d'Agde ;
Des fragments do statues, des bas-reliefs
et des marbres des temples de la Grèce;
plusieurs amphores et autres vases anti-
ques, des fragments de mosaïque, des lam-
pes et des urnes funéraires ; une collection
de vases étrusques et grecs ; des styles et
autres objets en ivoire, des fioles larcryma-
toires. des bagues, des médailles, une petite-
Vénus sortant du bain, des fragments de
statue, deux figures de Pallas, de belles boi-
series de la renaissance, etc., etc.
La collection des tableaux est encore peu
nombreuse ; mais tout fait espérer qu'elle
augmentera rapidement, soit par les dons du
gouvernement, soit par des échanges faits
avec les églises des villages qui renferment
des tableaux anciens d'un grand prix, soit
enfin par les dons particuliers. Les Narbon-
nais comprendront que le domaine des arts
est un pays neutre ; qu'il faut savoir mettro
de côté toutes les vieilles haines départi pour
ne rivaliser que de dévouement aux intérêts
de la ville, et contribuer, autant que pos-
sible, à seconder le mouvement artistique
et intellectuel qui se manifeste partout avec
tant d'ardeur.
Bientôt, nous l'espérons du moins, les
compositions des grands maîtres seront ex-
posées dans notre galerie; et qui sait alors
si la vue de quelque chef-d'œuvre ne fera
pas surgir de la foule quelque génie ignoré ?
Qui pourrait du moins douter que la con-
temidation journalière des chefs-d'œuvre
de la peinture ne contribuât pour beaucoup
à développer le goût de nos artistes?
Mais, outre ces avantages, la création des
musées et des bibliothèques publiques olfre
des résultats tiès-favorables au développe-
ment de la moralité publique : ces établisse-
ments servent de point de réunion pério-
dique, communiquent le goût de la vie so-
ciale, établissent entre les personnes qui les
fréquentent des relations plus intimes et
servent de complément à l'enseignement
public.
Indépendamment des objets que j'ai cités
plus haut, on a tout lieu d'espérer que le
musée possédera bientôt un magniûque bas-
relief représentant, dit-on, les noces d'A-
taulphe, prince barbare, avec Placid.ie, fillo
de rem[iereur Honorius, ou bien celles d'A-
malaric avec Clotilde, tille de Clovis (1).
(1) Des observations Fécenies de M. de Castc^bnc
it'ndeut il prouver que le bas-relief iiui se trouvo
dans la cour dos postes, n'est qu'un devant d& tom .
d70
NAR
DICTIONNAIRE
NAn
')S0
Une fiibC d im Iravaii Iri^s-lait^e el liès-
correct, incrustd-e auiouia'liui sur la porte
d'piilrt^e de la chapelk' dc'- Prlerins, et liiii
faiî-ail partie d'un temple élevé par Auguste
à Jupiter tonnant conservateur;
l'n tombeaufruste, représentant des gc'uiies
qui l'uni la vendange, et sur un des cùtés un
grillon, s\niljole dc la vigilance. Un dessus
de tombeau du bas-empire, incrusté dans
une des cheminées de l'ancien local de le
Société philharmonique ;
La statue d'Olivier dc Ternies, de ce vail-
lant croisé qui, d'après le sire de Joinville,
était un des plus braves chevaliers de la terre
sainte, qui assista à la mort de saint Louis,
et qui mourut en Palestine <"i la fin du xiii' siè-
cle; cette statue est aujourd'hui ensevelie sous
les l'uines d'une chapelle dans l'abbave de la
Grasse;
Un immense bas-relief du temps de Cri;ir-
lemagne, représentant des sujets tirés de la
Bible et des emblèmes religieux;
Une statue de la vierge cbréiienne, ligure
ravissante de candeur et d'ingénuité, el qui
se trouve isolée dans une i>etite chapelle,
piès de Rieux-.Mérinville;
Plusieurs antiquités égyptiennes, appor-
tées en France par M. Taylor. Enlhi, la com-
mission archéologique a regu du ministère
de la guerre l'autorisation de letiierdes rem-
parts tous les objets qui peuvent offrir de
l'intérêt; et les personnes qui ont visité la
\ille savent qu'ils sont entièrement formés
par les débris des anciens monuments ro-
mains, et (ju'il n'existe pas de galerie qui
possèiie une aussi prodigieuse fjuantité de
pierres aiili(]Lies ; puisque, sur une longueur
do puis de demi-lieue, cette enceinte est
composée Je statues, d'inscriptions, défrises
de chapiti-aux et autres ornements d'arcbi-
iccluro Les prétentions des Narbonnais à la
j'ùssession d'un musée d'antiques sont donc
jiislLiiKiit fondées. Narbonnesetrouve située
.ui cenire de trois roules très-fréquentées,
-•îur une branche du canal tluMidi; son coni-
uieri 0 et sa position favorable sui' les froii-
i:ères de rKs[iagne attirent chaque année
'lans Sun sein un nombre immense d'étran-
i;- rs : îe nom de cette ville s-e lie d'ailleurs
a la-il de grandeurs passées, à tant d'événe-
inei.ls insloriques qu'elle devait nécessaire-
ment consacrer un (le ses plus beaux édilices
;< perpétuel' le souvenir de son ancienne
>p endenr.
La création du musée de Naibonne contri-
buera puissamment h propager, dans le Midi,
le goût des éludes archéologiques el h liver
l'attention des savants sur les riches iiKuni-
meiils que [lossèdent lo département do
l'Aude elles départements voisins. Lorsque
toutes les richesses archéologuiues ([ue ren-
ferme le Languedoc seront connues, les sa-
vants ([ui viendront étudier l'histoire, sous
son aspect le i>lus brillant et lo plus jioéti-
iMK', verront que h'S matériaux sont répan-
dus en Irès-grariil nombre dans nos vallées
iicaii Kullii-i'uiii^rm , l'i ccIIl' oiiiiiioii semble conriniiic
par le (•;!! aelére (les léles, le v."ùl <l>;s ilr;i|ieries el le
(aire i;<;iic'rul ilu ce ii:uiiiiiueii(.
et dans nos montagnes ; les arlisles co:k-
prendront qu'il est dillicile de trouver des
anli(p,iités d'un raractère plus grantliose, des
lignes plus piitore^pies, un ciel plus pur,
des Irms plus chauds, une végétation (ilus
variée et plus brillante rjue les restes de mo-
numents qui sont à nos portes et les paysages
qui les encadrent : ils compiendiont qu'il
est facile, s.ins changer de climat, sans par-
cfiurir l'Kspagne, l'iicosse el l'Italie, de vi-
siter de riches niMunniei ts aralies, de re-
doutables forteresses d(! la féodalité, de mys-
térieuses églises du moyen âge et de puis-
santes constiuctions romaines. Ils verront
que riialiitude seule et une blâmable négli-
gence nous ont fait dédaigner pendant
longtemps les richesses rjui étaient à nos
j'ortes, et qu'elles étaient demeurées inafier-
çues à cause de leur i)iofusion, et perce (|ue
nous les avions tous les jours sous nos yeux.
Il me sullira, pour justiiicr ce que je viens
de diie, de; citer seulement les monuments
(|ui se trouvenl dans un rayon de quelques
lieues et de nommer l'église de Uieux-.Me-
rinville, le bapli.-lère triangulaire d(.' Planez,
l'rès Monl-Louis. les consliuctioiis chré-
tiennes d'Alel, quidalcnldes premiers lem|)S
du christianisme; le cloître roman d'Llué ,
l'église à trois nefs, tlu xiii' siècle, de Sainl-
Aphrodise de Fîéziers; la chapelle de Saint-
Nazaire et les forniidabhts rcmpaitscle la cité
deCarcassoune; le cloître de liéziers el celui
de Fontfroide, monument de Iransilinn eiilro
l'architecture à plein-cinire et l'architecture
à ogives; les construciions maures(iues de
Perpignan , la chapelle romane de (jiiiestas,
vine des (juaranle églises construites par
Charlemagne, située dans la vallée de l'Orb ;
le cloître et la fonlaine gothique de l'abbayo
de Lalmagne, près Pézenas, qui peuvent
donner une idée des merveilles Je drenado
et de Çordùue; la magnirupic calliédrale do
Narbonne, les innombrables coiistruclions
féodales des Corbières et de la Aloiitagne-
Noiie, parmi les(iuelles on remarque surtout
les remparts de JIiner\ e, vendus ignoiui-
nieusement aux enchères, il y a ijuelques
mois, pour loO fr. Les trois châteaux de
l.astuurs, ces géants de pierre si hardiment
jetés dans les nuag.'s et supi.orlés par un
immense rocher à |)ic, entoure d'escarpe-
ments eiVroyabIcs; les anciennes tours qui
servaient aux Homains à cominuni(pier des
signaux, au moyen de feux qu'ils allumaient
a l'extrémité, et i]ui, d'après les observations
dû .MM. Un .Mège ci Taylor, se retrouvent
dans toute l'Lspagne ; les ruines du château
lie Termes, où l'on respire le souvenir de la
vie clievalcres(pie d'Olivier, el où l'on croit
encore entendre! les cris ih.' guerre des lé-
gions sauvages de Simon de Montl'orl (1).
(I)l'ii vioiiv cliiiMiiciuem illl, en p.ul;iiu île ce
tli;Ue;iii : < (■.(•lui cli:i>.li'l csloil ili^ iiierxeilleusi!
lorcc, lelle ijiie nul inmlel lionnne n'ei'il oiiiilé «Iil'il
eùl esle piins|iai- Imninie (|i!el iin'il fùl. Il esUiil as-
M-. sur lo cliel il'uiie inonlJjjne. sur une vive roelie,
l'iiliiur celle niche a\;iil vallées |iriiroiiili's l'ui <)
;iliyini;s, el :in loinl <les vallées eoulail une e:a; qui
lunl le cli.i3lcl euviiunnail, etc., cl.. ■
OSl
NEC
DEl-iGUAPillIi:.
NET
S?3
Voilà ce|ieiiJant l'arcliittcture qui avait
été flétrie du titre du barbare par lus admi-
rateurs exclusifs des artistes de Rome et de
la Grèce, voilà quels sont les cliefs-d'œuvre
qui avaient été dési^jnés ironiqueuient par le
ijoni de gothiques, comme si le génie des
arts s'était arrêté à Auguste et à Périclès
pour ne reprendre qu'avec François I" et
les Médicis.
Que l'on compare les constructions ac-
tuelles avec les créations originales et spon-
tanées dont je n'ai fait [lourtant que donner
un aride catalogue, vÀ l'on verra que les
artistes sont partis avec les dieux; qu'il ne
nous reste aujourd'hui que des maçons, et
que l'on ne saurait mettre trop de soins et
d'empressement h recueillir tout ce qui reste
d'une é[ioque si peu connue, si fortement
colorée par le sentimen religieux, et encore
si mal appréciée.
NARNl, dans les Etats pontificaux.
I.
Epitaphe de sainl Juvénal de Nanii, martyr.
Secreli locus est iiiliissancU que recessiis
Qiiem famulus Cliiisli saiicnis Juvciialis amavil,
Sanclorum sotiiis merilis evecliis in aslra.
Uiipe cava placuit liimulari meiiibra sepulcliro,
Ke poUuta manus sacrum coiilingere possit.
[Cardinal Mai, 386, 1; Uguelli, I. 1, p.
1109.)
II.
A la cathédrale.
luscriplioD venaat du cimeùcreiJâ Priscilla.
Valerius Lila sciiiarius
iialioiie Maunis. Prima
coiijugi suo digiiissimo
iii pace, qui vixit annos
xx.x. nièses duos.
{Cardinal Mai, 4-09, 5.)
m.
Epilaphe de l'évèque Cassius.
Cussius immerito prœsul do munere Clirisli
Hic sua resiiluo lerra; milii crédita nienibra.
Quem fato aiui.jpaiis coiisors didcissiiaa vilae
Ai'.le meum in paccin requiescii Fausla sepulcrum.
Tu, rogo, quisquis ades, precenos iiieinorare beni-
[gua,
tuiicta rcccpiuiiiiii le iioscens congrua faclis.
SD. aiin. x\i. m. ix. d. x RlJ. in pace.
l'ridie Kal. lui. 1' C. Uasilii v. c. ano. xvii.
(Labbe, Thcs. cpitaph., p. 89.)
NECÏON, comté de Norfolk, en Angle-
terre.
Philippe de BeaurUamp, femme de Guy de
Warwick, morte en 13S3.
Philippe de Ucaudiamp qe fuii la femme moun-
sire Guy de Warrewyke gisl icy Dieu de salme
est merry qe niorusl le vjour d'aust l'an de
grâce MCtcLXxxm eu (iiie (1) ereaunce el bouc
inuuKiric menauce (2) eu la glorie. Amen.
[Sépulcral monuments, 1, IW.)
NEPl, ville des Etats pontificaux, au sud-
est de Ferrare.
I.
Inscription de l'an 1131, inscrustée près de la,
porte latérale de la cathédrale.
-f Anno domini mill. c. xxxi.
teinporibus. Aiiaclea II. Papx
nien[sc]. julio. indic. vini. Nepcsint
miliies necnon et coiisules
firmaverunl sacramcnto ut si
qiiis beoruni nostram vuli fiangcre socie-
latem. de omnl bonore atque dignilatc
Domino volente cum suis sequadb. sit éje-
ctas, et insuper cum Juda et Caypha sl-
qiie Pylaio b.ibeai portioncm. iiem
lurpissiniam susiineat moilem ut Gale-
lonem qui sucs tradidit sotios et
non ojiis sil menioria sed in asella
retrorsum sedeat et candam in manu
teneat.
(Fabretti, Inscriptioncs antiquœ, p. 3.)
11 est curieux de voirie souvenir de Gane-
lon, le traître de Roncevaux, conservé dans
une inscriptiondelaRomagne. Cefait, comme
tant d'autres, témoigne de l'immense exten-
sion qu'avait prise, au xu' et au xiii' siècle,
l'usage de notre langue et la Icclure de nos
romans de chevalerie. — Voyez Bibliothèque
de l'Ecole des chartes, 2' série, t. 11, P. 5i4.
II.
Cimetière Sainte-Sahinille {hors la ville) utcc
une amphore de sang.
Marculus civis Nepesinus bac die xxii.
julii marlyrio coronalus capite [truncatus
jacel, quem ego Savinilla Josu Cliristi ancil-
la propriis nianibus scpelivi.
[Cardinal Mai, 390, 3; Boldetti, p. 380.)
NEVERS, chef-lieu du département de la
Nièvre, en France.
Inscription du vr si'cle.
Quisquis ab occasu propcras hic, quisquis ab orlu
Corpus in boc tumulo quod vencrciis babes.
Prœsul Euladius hnjus quondam paler urbis
Advenlum gaudens sustinet liic Domini.
Euladius, évêquedeNevers, assista, en o67,
h un concile à 'l'ours ou l\ L\on, et mourut
vers ce même temps.
[âlém. de la Soc. archéol. du Midi, t. IV,
p. 261.)
Epigraphe de l'arrondissement de Nevers
[Nièvre).
Communicilion d« M. Georges de Soutirait an Comité des
Ans cl Moiiimieuls, iminiin-ie daus le Bulletin des Co-
milés, léM'icr ISal, |). 4G.
Les inscriptions suivantes sont extraites
II) Firme? (noie du Sépulcral Momtmeiils.)
(2) Pour menante.
985
NEV DICTIONNAIHF. KpV 981
les i:isuii|jtions cl<-' convcnuim l'iuisictibis ei Senonensis fuii Utioj-.
(l"uii lecueil (;oiii|iK'l
l'iirrondisscment do Novors, nii nombre de
137. Ce recueil esl suivi des l.iiilcsdLS iifims
jimprcs, des noms de lieux, des professions
et qualilicalions de iiersonnes, etc.
Douzième sièc/e.
A Saint-Pierre le Moùlicr ( canton do
Saint-Pierre), sur Tun des chapiteaux de la
iiet'delï'glise paroissiale, ancienne église du
prieuré, se voient les sujets suivants : deux
nommes vis-à-vis l'un de l'autre; derrièn;
eux, une femme nue debout; à cùlé, un
liomme assis joue de la lyre; un autre indi-
■vidu debout tenait (luelipie cliose dont on ne
peut plus guère distinguer la forme; plus
loin, un iiomme tient un ours debout devant
lui, par une chaîne qui entoure le cou de
l'animal : sur le tailloir se lie cette inscrii)-
tion, chacun des noms étant placé au-dessus
de l'un des personnages, xtrsus au-dessus de
l'ours :
V»VENEVS;61RALDVS FILIVS+VRSVS
Sur la façade de la clia|ielle de l'ancienne
comraanderie du Fenilloux (commune do
Neuville-lez-Decize, canton de Dornes), fon-
dée, dit-on, par les tenjpliers :
PKXHVIQ
DO M VI
BEN€ FVnDATAr'-~^=-==^VPR;\FIRMAPETS'>*i
A Nevers, au musée, tymjian provenant do
l'église Saint-Sauveur, maintenant détruite;
au milieu J.-C. assis bénit de la main
droite, et de li gauche présente une clef à
Saint-Pierre : on lit au-dessus :
+ VISIB>^VMANISCO°NS
TRA'SVRCDS-ïïCACLRVIS
^i^ihus liiiiiiaiiis iiiDiibU.iLiir luislica ilavis.
Puis sur le linteau, au bas du tympan :
-'+P0PvT;iPtkF;îlI7iT[?VCEVNClB;mTVSe£E>lTR)J
Porta poli p.iieal luic eunlibus inius ci c^lrii.
Quatorzième siècle.
A Nevers, dans l'église cathédrale de Saint-
i'^yi; à côlé du maitre autel, sni- une dalle de
pierre noire, est gravée, au Irait, la ligure
d'un évéi[ue revc^tu de ses ornemenis pon-
tilicanx; on lit autour en lellres oiu-irdes un
peu elfacées :
Hic lacet ilimiiMiis fralcr Mainitiiis de Cohiiij;iis Vi-
[i:osis(l)
vtionil.MTi (iiiliiiis IValruiii iiicilic.itoiiiiii Aiilisslodii-
[l'uiD qui
(Il Maiiiiii' ili' C )iiiiii;;i>s l.i- \ iiiciisi-, "'i' cvrciilc
^fc Nin...i> (ri>)l).ir,f)l)
||lOSllllO(luill
illiislrissiiiioniiii |iiiiitipmn Caroli V et VI regiim
[Fnncie
lonfcssor, acdc no' paiia; penilcnciariiis
doiimiii ecclesic Nivenieiisis episcopiis obiit
aiJiio I59i (lie IG niciisis ianiiuarii.
Quinzième siècle.
A Nevers, on lisait sur une pierre du clo-
cher de l'église de l'abbaye de Sainl-Victor,
en lettres gothiques :
L'anné mille quatre cens douze
ou il y eut bcaucDiip daloiize (I)
les filles de S. Viciour
ont faitt bastir ceste tour.
A Saint-Pierre ie Moîllier , sur la plus
grosse des cloches de l'ancienne église; prio-
rale, on lit en beaux caractères gothiques:
-f Marie, svis. iioiiiiiiee.
(111. non. de. la. vierge, bonorec.
coiiUe. ces. ennemis, ordoniice. -f
mil. cccc. L. v. liiTssollos.
Chacun de ces es|ièces de vers est séparé
par un écussun bandé de six pièces, armes
de la famille de Bréchard, d'oii sortirent les
seigneurs de liressolles (2), au xV siècle;
les |ioiiils qui sont entre les mois sont formés
aussi d'un écusson dont le blason est dilfé-
rent.
.\ Montigny-aux-Aïuognes (canton de Saiiil-
Benin-d'.\zy), sur une pierre du mur do
l'abside, à l'extérieur, se voit cette iuscrip
tion eu caractères gothiques :
Soubz ccsie croix cy gist devant ce lien.
Ilonnonrable bomme Pierre de Beaulleu.
Qui irespassa cest clionze bien certaine.
Le veiiilrcdi après la Magdclaine.
Lorsque il Nevers pluss ûl la mort prise.
Lan mil cccc, et soixante quinze (5)
Prions rbascun i» Dieu et Nonstre Dame.
yncii paradis soit logée son ;\nie :
Aincn.
A Saint-Pierre le Moiilier , au-dessus
(l'une jiorte intéiienie du clulleau d'eau, on
lit en caractères gothiques :
Lan mil cccc im"^" et xim on mois do
jiiillel fut rostaicle tout à noiif (X'sle grât
MMile par iordonnâie des boiirgoys
manans et baliiiàs de Sainct Pië le Mon
slic. On (picl temps noble s' Gilliorl de Prc
pont s' de Darisolles esloil bailli diidil lieu
maishe Durant ilc lîosliial liien en loiz li
eniën gener.il du dit hailliai/e (".illierl
de Cocaigne. Jehan du Monceau! et An
Iboine de la Corne oOiciiTS do ladilville.
(I) BoaiKOiip d'alosos.
(-2) UrossiilU-s olai( la promioro liaroiinii' du Itour-
lioiinais.
(5) A la lin du xv siocio cl an < omnioncoinonl du
\M', la ville (le Nevers (ni allligoe de jîraM-s opi-
d(':lllii's.
98S
NEV
A Nevers, sur le mur de dôlilre intérieure
du cliœur île la calh(5dr;ile, au sud, se voient
quelques peinîures effacées en partie; au
milieu se distingue encore une croix de cal-
vaire, à droite de la(iuelle est couché un
cercueil d'oii sort à demi un cadavre enve-
loppé de son suaire; diverses banderoles
portaient des inscriptions qui ne sont plus
lisibles ; toutefois, on lit encore sur celle qui
sort de la bouche du cadavre ces mois en
lettres gothiques :
Icy bas jeussft fait iiiaiicôp de Liens
si jeusse oui, le venir cy ens.
Seizième siècle.
A Montigny-aux-Aiuognes(canlon dcSaint-
Benin-d'Azy), on voit les lignes suivantes,
gravées en caractères gothiques sur l'un des
contre-forts de l'église :
Bonnes gens qui par cy passes
Pries Dieu pour les Irespasses
Aie fideliû requiescât In gauiliù
ceslc, âgive (I) : a : esie : fêle : par : les :
parroissiens
ian mil : V : et : vu : Siinô Dory
presUe : a : ce : fait le. xxi : de : iiig
Au cluUeau de Lamolle-Farchat (cotoniune
de Fleury-sur-Loire , canton de liucize], en
caractères romains :
Nil conscire sibi nuUa
palescere culpa,
1527.
A Bornes (canton de ce nom), on lit sur la
façade du clulteau, arrangée au \v\' siècle,
celte devise en lettres romaines :
Yotis polior
A Nevers, dans la cathédrale, sur des car-
touches tigurant dans l'ûrnementation de la
clôture d'une chapelle du flanc sud, avec la
date 15G0 :
Neqnid nlniis aul minus.
-^KTPOP'aPlSoP'ÊTtî-TTqdiP
Mensura oplima in omnibus.
A Saint-Pierre-le-Moûlier, dans l'église
paroissiale, sur une dalle delà nef au milieu
de laquelle se dessine une croix fleuronnée
accompagnée d'armoiries, on lit en lettres
romaines :
Cy. gisllionnesle dame, Anne. Dumoulel. vivante
femme, de. îion. home, ei saige. M. lleniy. Bar-
din. advocat. laqeii<^ deceda le 8« daousl 1579.
Qui pedibus plierelrnm cal-
cas, lu quœso prscare numina
nioiilane flamen vl astra colat
magna in defunclos piclas ha-
(1) Le mol engive signifie bien évidenimenl ici
conlre-fnrl ; au resle, il esl encore souvent emptoyé
avec celle sigf\ilicaiion dans le centre de la France,
surloul en Nivernais cl eu Franche-Comlé,
o'Emgraphie. ni:v 986
vd sordvil, ipsi non in eani al-
que suos sordeal aiqua libi.
obilt ano
ci us ;el-
atis •2\}<=.
A Decize (canton de cenom),dans la cryido
de l'église fiaroissiale, on lil ces vers :
Hoc iaciet in ivmvio, Phailii qvi splendvil arle :
Titloliad;c.-ie gcnlis (1), et vrbis lionos.
Qvid mirvni, nieJiis liomines e favcibvs orce
El ivmvlo arcenlem, si Libilina rapil?
Hev medievm impatiens letlivm sibi lollere pi:edani
Exiniivm vil:e lollere qv:eril opvs :
Sed nibll isla ivvani, lemanet post fata svpersles-
Illivsqve senis fama perennis erit.
Pelrvs Tillolivs in bonorem
defvncli palris qvi obiil
mense octoliris 1595.
Au château des Bordes (commune d'Urzj,
canton de Pougues', plusieurs plaques de
cheminée portent les armes du maréchal de
la Platière Bonrdillon, accompagnées de cette
devise qui entoure des dés :
Vl sors volet.
Dix-septième siècle.
On lisait autrefois à Nevers, sur une dalle
de l'église de Saint-Pierre , l'épitaiihe du
célèbre jurisconsulte et historien nivernais
Guy Coquille ; en voici le texte :
Cy gisl noble homme el sage maistre
Guy Coquille, sieur de Romeney el de Beaudéduil,
procureur général de Nivernois el Donziois,
([ui décéda le onzième de mars mil six cents
irois. Requieseal in pace.
Au château de Villemenan (commune de
Guésigny, canton de Pougues), on voit, au-
dessus d'une porte, les armoiries de la fa-
mille de Lange , d'ancienne noblesse du
Nivernais. Le cimier est formé de deux
couronnes : l'une tl'épines, l'autre de lau-
rier, avec cette devise :
Hoc ad iUam
Puis, plus bas ;
Nomine et omine.
Au château de la Motte-Farchat, on lit
sur un cartouche de la façade, au-dessous
d'une niche qui renfermait* une statue de la
Vierge :
Villaiiiesel Dvrel (i) à la mère de Diev
OÛVenl son effigie el levr âme en ce liev.
1621.
(1) Celle épilaphe esl celle de Robert Tillol, mé-
decin de talent.
("2) Le château de la Molle-Farchal fut en partie
rebâti parnn gentilburiinie de la famille de Viilaines,
dont la fennue était de la famille Durci, du Bour-
bonnais.
M7
NEV
DlCTiO.NNAmE
NEZ
9SS
l'uis, .nu-dessus de la niche, les .Tnnoiiies
de lu fuiiiille de Villuiiies sont accouiiia^iiécs
de cette devise :
Nvllivs pavcbit occvrsvm.
Le pont de la Loire à Nevers fut recniLs-
truit en 1G70; on grava, sur une pla(]ue
d'élain scellée dans la piern', lus aiinoiries
de Colbert et l'inscriiition suivante :
Ce pont, fait en IGUô cl ruiné par les
eaux en lti'2S,a cic Cdnstruli ù neuf sous le
règne de Louis XIV, roi de France el de
Kiivarre, cl rcl'ail par les ordres de niessire
Jean-Baptisie Colheri, clicvalier, marquis de
Seigndai, niinislre el sccrélaire d'Elal, coui-
niandeur el grand trésorier des ordres de Sa
Majesté, conUôIeur gi'uéral des (inariccs,
sniinlendanl el ordonnalenr général des
bàlimei'ls, ans el manufactures de
France, et la première pierre a été posée
par M. Charles Tuliœuf, chevalier, seigneur
baron de Verl, conseiller dn roi en ses conseils,
niailre des reipièles ordinaire de son liôlel,
commissaire départi és-généralilés de Berry et
de Boirbonnois , en présence de noble Vincent
[Bernard,
avocat en parlement; Pierre Thnnnelier, marchand;
Etienne Flanien , docteur en médieine; Pieiie
[Brisson
et Jean Sallonnyer sieur de Mon, aussi avocat en
parlcmenl, éclicvins el procureur du fait commun
de cette ville. Le 28 août 1G70.
Plus bas est une couleuvre qui change da
peau, et celte autre inscription, qui fait alki-
^inn aux armes de Colbert, au nouveau nom
du pont, qui, sans doute, fut mis sous le
jialronajie de saint Louis, et enfui à la fa-
lUL-use digue de la lîochelh-, conslruite pur
les ordres de Louis XIII :
Ilenovaliir ul colubcr.
Nomine Niverno plures qui siare per annos
Non potui, firmns nomine régis cro,
Lilia si pahis nietas po^uere prol'nndo :
Et nictas Ligcri lilla noslra dalmnl,
Faxit Deus, (pii ventis et mari impcral.
A Nevers, sous l'arc do triomphe nommé
Porte de Paris, contre l'un des montanls.oii
lit cette iirs('iiplii)n plus que médiocre, qui,
avec deux aulns qui se voyaient sur les
Ironloris de i'édilice, ont été payées fort cher
h Voltaire parla ville de Nevers :
Dans ces temps for tmiés <!e gloire et de pirissarn c,
Où Louis répandant les hienfailsel l'cllVoy
Triorrrpiroit des Ail^lois airx i hanips de Fonlcnoy
Et faisoit avec eux triompher la clémence,
Tainlis (pie tous les arts aimes et soutenus
Embellisnienl l'iilal que sa main sceiu defeinlrc.
Tandis «pi'il rcnversoit h-s portes de la Flandre
Pour fermer à jamais les portes de Janiis,
Les peuples de Nevers en ces jours de vicloirc
Ont ^oulu signaler leur bonheur et sa ^h\rv,
Eralés à jamais, augustes nronumeiils.
Le zèle et la vertu de ceux ipri vous l'orulérenl ;
fcislrnisés l'avenir, Siiyés vaimpreurs ihi leaips
Ainsi que le grand nom donl leurs mains vous or-
[nèreiil.
{Par infinsieiir De \olta\hv., h i il orio~
graphe du roij.)
Voltaire se lit payer fort (lier, fiar la ville,
ces vers boursoullés; les deux aulies ins-
criplioiis qui liguraient sur les fronlons du
njonuuienl sont (''galemeiil de lui; elles font
)ieu Inuiueur au génie du poêle el au lion
goijl des éclievins de Nevers de cette éjioque;
les voici :
Sur le fronton extérieur :
Au grand homme modeste, au plus doux des vain-
(jueurs,
Au père de l'Etat, au maitro de nos cocais.
Et sur le fronton intérieur :
A ce grand monument (|u"éleva l'abondance,
Reconnaissez Nevers et jugez de la France.
Ou voyaitdansréglisedel'abbaye de Notre-
Dame, à Nevers, une grande pierre carrée
sur lai[uelle était gi'uvée cette inscri|ition,
qui n'était point ancienne, mais qui coiisa-
crail la mémoire du martyre d'un des palrons
de la ville :
Ici est la pierre sur laquelle saint Bévérien,
évèqire d'.\utun a été déca|)ilé l'an 272, en cette
ville de Nevers, pioche l'abbaye de No'.re-Daiiic
où reposent ses saintes reliques. Il se lit dans la
vie de saint Révéricii que jamais la ville de
Nevers ne périra pemiant ipie ces rcliipics y
subsisteront.
NEWAIIK ^Nolli'igliamsliire) , en Angle-
tei're.
Alain Fleming, foiiddlriir de l'Eglise, morl en
i;n3.
• lîic jacct Alanus IFleniyng qiri] obiit [aiino]
H. cccLXXiii [in die sancic Hélène cujjus anima
perDei misericordiam requiescal in pace..\nien.
C^redo quod Uedcniptor mens >ivii el in novis-
simo die de terra surre(|lurns suni el circnin
dallior pelle mea el in carne mca videbo Deum
salvatorcni meuin quem visnrus suin ego el
ociili mei conspccluri suiU et non aliiis : rcpo-
sita est Iiacc spcs mea in sinu nieo.
{Sépulcral Monuineiils, I, 18G.)
NliZlB, en Syrie, jnès de Bir, au N. E.
d'Alep.
Sur un pont près de lu ville.
liisiiiio iinpcraiori dileclissimo
exercitus eins orientis genteni barliarani
c curru slatuario (aulionem ad gloiiain
coirslruxil.
{Cardinal Mai, p. 3-27; Spo\., Mifrll.,
p. 277; DoNAL.p. 'ii>'», 2.)
9.^9
MM
D'LPIGUAPHIE.
KOG
990
MCE, dans 1(3 royaume de Piémoiil.
111.
I.
Devant les portes de l'église rurale de Saint-
Etienne.
Iinp. Cics. Flavio Valftiio Conslotiliiio aiig.
Consl:iiili pii nugiisli lili(i.
[Cardinal Mai, 2'il, 1; Mluaï., \k 239,
7.)
II.
Sur le tombeau de saint Pons.
Domino Karolo rege Frarcnnim et
Langobanloi'iim palriciiis (sic) Uoinadoi'iiin
doniiiio saiicio Pontio mâiiyii sub
icnipoi'ihiis iiiiperat .... Ailvocalus
épis inslaiirav ....
(Cardinal Mai, 398, 1 ; Mun., 1896.)
NIMES, clief-licu du dëpartemcii! du Gard,
en France.
i.
Cinquième siècle.
M. V. R.(l)
Coliinibiis
Seriiiiaiuis xxv
liât. yEdus (2)
hic ailquiescit
spcral coiijiix.
Cette inscription !roiivde en 1810 dans !es
drl)l!iis des arènes do Nîmes paraît, d'apr'ès
la Ibrnie d(.'s lettres, appartenir auï premiers
temps du christianisme.
(.M. DE Crazanxes, Mcm. de la Soc. ar-
chéol. du Midi, t. IV, p. 2C0,)
1203.
II.
- Cathédrale.
AiiiM) Doniini mcciii. die xvi aprilis, rétro luiiic
iapicicni fuit sepiiluini corpus iloiiiipi Mulii, lilii
illuslris lldofoiisi diicis Narboiic de sliipc pie
meniorie illiistiis do'niiii Raimundi cnniitis To-
lose, maicliioiiis pi'ovincie ac diicis Narbone,
.'dnii fundaloris liiijus saiidc scdis INemaiiseiisis
ccclosie, ad iioiiorcin virgiiiis Marie conslitiile,
in (jiia Deo faimilaiitiir viri iinaniiiiiler siili
régula beaii Augiislini vivei;les, qiionmi et oiii-
iiiuin fideliimi dofiinclorum aiiiiiiabus, qu;esu-
inus, Domine Dons, requiem concédas peipcluam
lit (jucd in terris sper:;vernnt et credidciiiiit vi-
deanl pcr Jcsum Cbristum Doininuiii noslrum.
Amen.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 219.)
(I) Maria; virgini reginoc.
Ci) ^alloue ^l'.dui's.
1266. — ancienne;?»;/!* à réalise de Saint-
Bausile , puis transporté à la porte de la
Magdelainc.
-|- Anno incarnalioiiis Dni m.cc.lx.
VP 111° liai, marcii oMil Giilberliis Yiu
IjÛ bôê luëurie por. ist. nionasteiii (Ij
qî bedificavit chorum el unâ ccce cro
là el aulâ sfiporij el iiita alla bnâ
pJcc eccieûcquisivil. Orate p. co pr iiU.
Tiarfuc/ioii.
L'an de l'incarnation de Notie-Scigiienr mcci.xvi ,
m des kalendes de mars, décéda Guibeit Ymberli
de bonne mémoire, prieur de ce iiionasière, qui
b.itit le cbœnr et une voûte de l'église et une salle
supérieure, et acquit pour ladite église beaucoup
d'autres biens. — Priez Dieu pour lui , Pater noslei:
(Mém. de la Suc. archéol. du Midi, t. IV,
p.' 298.) ;
IV.
12'30. — Traîné prîs de lafjnlaine, en [IIS.
-|- Auno Uni M»
Cf.". xc im. pdie
LT. feijr. 0. pie. iii-
eiiiorie dus Ber
nardiis Marlliesii
Sacsia etel.
ê Nëuî. sa. et ca.
Auno Domini M.cc.xc.iiii" pridie kalenilas fe-
bruarii obiit pie meniorie domiuus liernardiis
Martbesii sacrista ecclesieiNemaiiseasis sacerJos
et cauonicus.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. iV,
p. 300.)
V.
1321.. — Cloître des RécvllHs.
Auno Doniini M CGC xxiiii , décima die mensis
luarcii, obiit Barthulomens de G'Iterio mercalor
jaiuie et sepultus liic iii liabilu fialruni, cujus
anima requiescat iii pace. Amen.
C'est la première preuve L'ciitc de cet
usage alors assez l'réqueiit.
[Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. IV,
p. 302.)
NOCCHl. Yoy. Li;neg!ano.
NOCEllA DE' PAGOAH , dans li pritici-
pauté cilérieure au royaume de Naples.
Sur une colonne de la très-ancienne é(jiise de
Suinte-Marie Majeure dite de la Rotonde,
près de Nocera.
-f Ae Aonis Aei et sancle Marie
Magiioaldo presbiler fecit. 4".
[Cardinal Mai, p. 193.)
NOGARIA, territoire de Vérone, royaumo
Lombardo-Vénilien.
(I) Sailli Baiisile.
Îl9t
NOL
DICTIONNAIRE
Vieille pierre, aujourd'hui à lu purte de l'église
de Sainl-l'icrre.
TKKMIMÎS
SUN UUJUS
Slf /C
«IONàS-
TF.niO
SCI PETKI
PERTINESTIS
Jl'C
CCC.
{Cardinal Mai'. 332. 2.)
NOLA , dans la province de Labour,
royauiue de Naples.
I.
A l'ancienne église de Snint-Félix, fondée par
suint Paulin.
Hic pietas hic aima li^lcs liic gloiij Cliiisli,
Ilic est ma 11 y li lui s criix siiciala suis.
Nain crucis e ligiio mai;inim l)ievis asliila pigiius
Tolaiiiic in exigiio semiiie vis criiiis est.
IlocMelana; sanct;c (lelatiim niiincre INolaiii
Sumniiim Ilierosoiynv.c vcnil ali uibe bDiinin.
Saiicta Deo geiiiiimm vêlant altaria honoreiii
Cuin cruce aposlolitos (|iko soeiant cineres,
Qiiam bf ne jiingiiiilur ligno criicis ossa pioniin !
Pro cruce ul occisis in ciiice sit leqiiics (I).
II.
Au passage qui réunit l'ancienne et la nou-
velle basilique.
Ut inedinm valli pax nostra resolvii lesus,
Et cruce ilisciilium periineiis duo fccit in ununi,
Sic nova desliucto velcris discrimine tecti,
Culmina conspicimiis portarum todere jiingi.
Sancta nilens famulis interliiii airia lyinpliis
Cunlliariisintranliim(|iic maiiiislavat amiie niinislro.
Plebs gcmina (^brlsuini Felicis adorât in aula,
Paulus aposlolico (luani Iciiipcrat orc sacerdos (2).
III.
Sur xm arc.
Allonilis nova lux oculis aperilur, et uno
Liinine coiisisleiis gcminas siniul aspicit aul.is.
IV
.Sur i<« autre arc.
Tfigemiiiis g(Miiiii.i' p.ilui'iuiit aniilxis aul:C
Mii'aiitiii'(|ui' siios pcr miiliia limiiia ciillus.
(1)S. 1'ai;i.imr, Kl). wxiL.ed. Veron.; nhi Ju-
vciialiiis in luiiii crilicis incd. currigil Ilicrosolijmii.
— A. M.
(i) lliid. ri./f li.MiAM)., l. Ml.jnii. p. 80. 'Jlt.
15'j, 15'J, ni. - .Mr.
NOL
V.
902
Sur l'arc du milieu communiquant à l'antique
basilique.
Qnos devoia fides densis celebrare bealum
Kelicem popnlis diverse suadet ab ore,
Per Iriplices aditus laxos infiiiidile cœlus.
Atiia qiiaiiilibel innumeris spallosa palebiint,
Qiiod sociata sibi per aperlos commiinis arcus
Paulus in xiernos anlisles dedicat usus.
VI.
Sur d'autres arcs.
Aniiqiia digresse sacri Felicis ab aula
In nova Felicis culmina transgrederc.
L'na filles trino sub iiuniine ipue colit ununi
Unanimes trino suscipit iniroilu
Vil.
Au sanctuaire près de l'abside.
Hiclocus est vencraiida pcnus qua condilur, et qua
PromiluF aima sacri pompa minisierii.
Si qiiem sacra lenel mcdilandi in lege volunlas,
Ilic |ioierit residens sacris inlcnderc libris.
VI.I.
A l'entrée.
Ardua llorifer;u crux cingitur orbe corona;,
El Domini fuso tincla cruore rubet.
Qux'(|uc super sigiiuni résilient cœlesle coUiuiko
Siiuplieibus produiit régna palere Dci.
Aima donius triplici palet ingredientibus arcu,
Testatur(|ue piam janua triiia fiJem.
Ilac cruce nos mundo et nobis inlerficc mundum,
Inleritu culp:c viviTicans animani.
Nos quoquc perlicies placilas libi Cbrisle columbas,
Si vigeat puris pars tua pectoribus (1).
IX.
Sur les portes méridionales. Sur une porte.
Pax libi sil, quicumque Dci penclralia Cbrisli
Peclore pacilico candidus ingrederis.
X.
Sur une autre porte.
Cerne coronalain Douiini super alria Chiisli
Starccruccm diiro spoiuleiilem celsa labori
Pra;mia. Toile cruccm, qui vis auferre coronani.
XI.
Sur un passage particulier allant du jardin à
la basilique, lût dehors.
Cdleslcs inirale vias per amu>iia virela
^Ij Ibid. Cl IlEzo.Nuis., p. 4l">, 4i<>.
993 NOL
Christicolae, cl laclis decel liiic ingrcssiis ab
L'iule sacrum merilis ilatiir exiliis in paradisii
XII.
Au même lieu, en dedans.
Qnisqiiis ab sede Dei pcrfeclis ordine volis
Egiederis, remea corpoïc, corde niane (I).
XIII.
A Varc triomphal.
Pleno coruscal Triiiilas myslerio.
Stat Christus agno : vo\ Patris cœlo sonat :
D'EPinRAPlIIE
NOL
991
lOltlS
m.
Kl porcoliiiiibam Spiciliis sanctus fliiil.
Criiccin coiona lucidu tingil globo,
Ciii coionoc suiUcorona apostoii,
Quorum figura est iii coluinbaniiii clioro.
Pia TriiiiUUis unilas iii Clirisio coil,
Habenie et ipsa Triiiilalc iiisignia.
Deum révélât vox palorna et Spirilus.
Sanclam falentur criix et agriiis viclimam.
P.egniiin cl Iriiiniphuiii piirpiiia el palina ii;dicant.
Peliani supersiai ipsa pcira ccclesiae,
De qiia sonori quatuor fontes meant
Evangelisloe viva Chrisli fliimiua (I).
XIV.
.4 la barrière du grand autel.
Hoc quod cernilis discite quod Lupenus episcopiis compsit et
ornavil in hac ecla amore Dei et saiicloruni Felicis et Paulini Rufi
Laurent! et Palricii (2).
XV.
Sur une pierre détachée.
Lupenus eps fieri prœcep.
XVI.
Sur une autre pierre.
Hoc opus Liipinus renovabit (3).
XVIII.
Dans la basilique de Saint-Félix.
t Septimo. die. stanie. mense. madii. f
dedicatio. erii. Iiiijiis. saiiclK ec-
clesiœ. Beatiis. Dainasus. PP. consiru-
xit. et. œdificavii. ad. Iionorem. dT. et
Bealissimi. Felicis. coiif.
[Cardinal Mai, 164, .3; Remondin., Hist.,
NoL, t. I, p. 399 )
XVII.
Sur une bandelette qui entoure l'urc.
Parvus erat locus sacris anguslus agendis-f
Supplicibusque negans pandere posse manus-f
Nutic populo spatiosa piis altaria praebct-j-
Officiis nierilo inariyris in greinio-|-
Cuncia Dec renovata placent, novat omnia seniper-|
Christus, et in cunmium luminis antplllicat-f
H.Tec ut dilecti solium Felicis honorans-f
Et splendore siniul protulit et spalio (4).-l-
Felicis pénétrai prisco venerabile cultu-f
Lux nova diffusis nunc aperit spaciis -|-
Angusii meniores solii gauilete vidcn!es-|-
Prxsulis ad laudera quant niiel hoc solium-j-
(1) Ibid.
(2) lia Uolslenius exscripsit e scheda Barberinia.
Mur., p. 1905, 9. ex Blaiichinio habei Luperctts.
Remondinus, t. 1, p. 480, 5-22, et t. Hl, p. 90, habet
Léo soterier terlius loco Lupenus ; veruinlamcn aliter,
t. I, p. 518, 5il9, et t. UI, p. 95. ibiqiie de liocepl-
scopn verba facit. Vide eliam Lgiiel., t. VI, p. 253,
Fleetw., p. 434; Blanchin., pra;f. ad loin. I .\na-
stas. — Mr.
(3) Sic HOLSTENIUS.
(4) Këmondimjs, t. 1, p. 403, 514; Holslenius legit
spaciis pro sacris. In éd. Vcron. S. Paulini, p. C58,
aille sacris. El sic alii auctoies a Mariiiio citaii.
XIX.
D. N. FI. Vaierio
Constanlino
pio felici inip.
seniper aug.
ordo pnpulusque
Nolanus
D. N. M. Q. ejus.
(Cardinal Mai, 2i3, 4; Grut., 1086, 4.)
XX.
Doml. Domilianum (2) barbarorum
D. D. N. N. patria don....
audavit Vesta im statuani
Nolanus ordo et populus
consecravit
curante ac dedicante
Ortensio Coiiviaro
provinci% Canipani^
{Cardinal Mai, 253, 1.)
(1) S. Paiilinus, ep. xxxii, cd. Veron. et Reinon-
din., p. 4H. — Mr.
(2) KeiiKsius (cl. m., n. 5G.) corrige avec raison :
Domilori genlium barbararum D. lY. FI. Yiilerio
Conslaulino auçi. inviclo equestrem slaluam etc. U
corrige aussi conviaro en luusulari ifinnl. .M.vï )
995 NOV
XXI.
Au iéininaire.
Baibarius l'oinpi'ian.
V. C. COMS. Kainp. civita-
li-iii lîcllaiii luida aille
soli (Iclbniiilalo sorilen-
lom silicibus c iiioiilihiis
cxeisis non e diiuiis
niniminciilis aclvec-
lis coiislorm'iKlain
ornaiulaiiHiiiL- ciua-
vil
ciiiMnle V. C. Ti. Pro-
ciilo palrouo et ciir.
Al)cll;inofiMii...
[Cardinal yixi, p. JÎIJO; Remo^din., Uisl.
^ol., t. 1, p. 2i8, m, ii. v.)
NOIU, en Sardaigne.
Eglise de Saint-Ephcse, à l'aulel.
Sal. vis. on. N. N. N...
Thcoilosio 01 Piiuulo Valoiiliiiiano se...
SiiLiiiiclosoliii) latices palriLM|iio (sif) iicga [tos]
Ucslituil populis puro Fla\iolus aiii [iio]
ciiranle
Valerin Eimodio piincipalo ac
pi'iniaria ejusilcin iirbis.
[Cardinam.Ki, 350, 1.)
NORTHFLEET.EgJisedeNorlhlUn.'t (Krnt)
«n Âiigleti-Tru.
Epitapbe miUilée de Pierre de Imcij :
....us Peiriis (te Lacy (|iioiiiIaiii
Reclor liiijiis eccicsieet piebcmlaiius prclienile de
Swcrdes in ctclesia callielial. i)iil)liii.
qui (ililil
dctiiiio ocUivo die ineiisis oclnlir.
annoDoniini miirnio ccc sepliiagcsimu (|iiinlo
ciijus...
{Sépulcral Monuments, I, 20'».)
NOU TON-DISNEY, au comlé do Liiuolii,
en An;^lc'tt'i re.
Epilaphe trouvée à Norlon-Disney.
Ici gist Joan ipic fiibl la rciiiinc iiioiiii Gillain
Disiii et (ilo iiioiin sire ISitcdas do Laiic lortc
Dell cilc iiR'iti de sa aliiu". Aiiicii.
{Scpulcriil Munuincnt.i, t. 1, [i. 109.)
N()\AlUU:,eii l'iûniDiit.
i.
Vers d'Ennudius, à lu basilique des apAlrrs.
Aiilii|iMini ctce iiilrt loiiipliiiii, i|iiod soidiiil aiilo,
Oui r.ii ii'iii veleiciii lii\ nova roiiipnsiiit.
i'ordiilil aiiliijiiuin qui» icb^ioiin sacelliiin,
Niiiiiiiiiliiis pnlsis qiiod hi'iie ininioii lialiclî
l)i qiillin-. Iidi patiiil, posscssab liiii|nilc sedes,
ynoil fecil Victor, vicior iiliiqiie Icnel.
[Cardinal yX.u, p. lOV; SinvoM), t. I. p.
I8'»(i.)
LIcnO.N.NAiUK NL'R 900
Addidit ad cnliuiii mcrilo succcssor et aclis,
Qui iiioriim nonirn liinc, Ilonoiale, gciis.
ISiiliila vipori ipii gcslal corda veneiii
Mon dalur ut facial culmina pukru Deo.
Au tombeau de saint Laurent, prêtre, et de
ses compuijnons.
Aspicis lioc marmor luniuli de more cavaiuni?
In soliduni est inliis rima nec ulla patel,
l)nde qiieal lellus occultas niiitcre lympas,
Maiial al) ii.gi'slis ossibus islc licpior.
Si (itiiiilas, luedio suilanles tulle scpiililiro
Uclliqiiias; dici'S uiida salubris iilii est?
[Cardinal Mai, 388, 5; Fleetwood, p.
o2o.)
NOYON , département de l'Oise. , en
Fiance.
I.
Jnscrijiliuns du xiii' siècle. — A la cathédrale.
ilicjaccl Gerardus de Nivcrnis caiilor
et caiioniciisjecclesie béate Mario
Noviomensis.
obiilanno Oomini
M. ce. LXllI.
II.
Clii gist Ermelinc Oiseleltc
née de Corbic ac (I) fu (omnic
mai. gre (2). Robert de Douai
orfèvre. Priez pour s' anic
ï3 dites Pater iiosier.
III.
Quatorzii^me siècle.
Cy gist Jelian le Buclieron
de Saint Germain en Layc
qui Ircspassa l'an do graoo mil ccc. iiin« et i!oiix
lo VI' jour du mois de iiovonilire
PrioA Dieu pour l'amc do lui.
[Mémoire sur les pierres tombales de Iq
cathédrale de .Yoi/o/i, par M. l'abbé M \-
gne; Uulletin monumental de AI. dj-:
CàiMO.NT, t. X,18VV, p. 353 et sniv.)
NFRILARA, au diocèse du Pcsarn, dans les
lillals-l'iiiililicaux
Dans une maison r/ui a appartenu au duc
d'irbin.
Christus rox 'gloria;
vcnit in paoo ; Dons
lionio l'aclus osl ; Voibuni
caro i'acinm osl.
[Cardinal Mai, p. (i.)
NCRE.MBERG, au royaume de Bavièie.
Lieu incertain.
Nobililati I.iUerala! S.
lIiEioNvsio NVoi.Fio Ociiiigonsi, ex PincpriK-
(1) Qui, ou el.
('1\ Miiinr, prubablomrni.
9'J' ORA I>F.riGR\rillE.
riim Swcinspaiiuleiiss. qui in priniis aiiloribtis
Ca's^ricnsis cœnobii nimicraiilnr, legiliina stiipe
oriundo, in qiio el fralre llaiiiiico Notiiiih.
archiatro illa ipsa exsliiicla esl : Socraii
Siievico, Grèce Lalineq ; lioclissimo : Chrislian;c
pliilosopliioc et eloqueiilix principi : viio ad
scribeiidû, tiicctidiim, doceiidû iialo : anliqiue
virliilis et fiilei germanicje cxemplari; pr:c-
ccploii opliiiio, et aniico niaxinio : sex Haiii-
zelli flaires geimani. Joli. Baptislix; F. F. pu-
lilice debilii privala pietale M. p. p. Ob. A.C. N.
cb b xxc. posli. Non. Oclob. H. I. P. M. Vixit
eirlebsLxiv. d. lv. b. xix. Ann;eo Gymiiasio et
Bibl. pra:fuit ann. xxiii. iniillipiiciiun divini
ingenii moniimenlorum F.uiopam alqiie Asiam
hxredes reliquii.
Toi? naah tire ;(fni7tu« X«f (f aÙTiû.
(r.nos, Siipplém. aux inscript, de Ddlr,
[). 375.)
II.
Ilic siia siiiit ossa
JoACHiMi Ca.merarii. Joacli. F.
Meilici Noiiiubcrgeiisis,
qui vixit an m d
0. anno .m. d. xcjix.
coniii.endans se immensœ miscricordiœ
divinœ.
Yiia milii mors esl : Mors railii vila nova esl.
(Gros, p. 39i.)
NYMPHI , l'ancien Nijmphœnm , vill.ige
près (le Smyrne, en Asie-Mii]eure.
Cette ville éttiit devenue l'apnnage d'uw
liriiico latin à l'époque oij les Latins maîtres
ORA fl!)g
do Conslantinoplo, de Nicoméilie, deChalcé-
doine, dominaient f)Our ainsi dire toute la
partie occidentale de rAsie-.Miripuro. On
voit encore à l'entréedu village un iinmeiiso
clKlIeau rarré que les Turcs ap[iellent le
cluUeau des Génois. Sur la place, près de la
maison de l'Ag.i, M. Charles Texier, a dé-
couvert un tombeau clu-étien, qu'il croit
appartenir au xir siècle de notre ère. Ce
sarcojihage, en beau njarbre blanc, est encas-
tré dans une fontaine. Il est orné de sculp-
tures représeniant des animaux, des ara-
besques et des (leurs de lis. Sur le bandeau
supérieur, on lit cette inscription :
NÏN KOÏMOS IliïS SXHMA SOI 0EO\ MKTA
NTiV OÏN BAAIZE nPOS 0EON ETE<MI*0r02.
Lcclm-e coiiiaiiie.
Nûv yo(Tf/o? ïîâû; tjyfi'xv. trot tJîîn [isyri.
Traditclion.
Maintenant un orncmcni délicieux le donne une
altitude (une forme divine); vas donc mainienaut
à Dieu, portant la couronne.
Cette inscription parait avoir élé emprun-
tée à quelque poëme religieux. Peut-être
Vornement dont il est (jucsiion lliit-il réel-
lement allusion à un riche vêtement dont oa
avait décoré le corps du défunt, suivant
l'usage des Byzantins. Nous y verrions plu-
têt une allusion au vêtement et à la place
célestes que ses vertus pouvaient avoir mé-
rités au défunt.
( Description de l'Asie Mineure , par
J\l.C[î. Texier, et Revue archcoloninue,
t. I, p. a2i.)
ODfiRGO , dans le royaume Lonibardo-
Vénitien entre Tiévise et Venise.
Eglise des PP. Capucins.
Sur les reliques de sainte Sal>lne.
BencniereiUi in pace
Sabine! dulcissime côjngi que
^ vixit mecnm annis v nesse (sic) vin.
{Cardinal Mai, hh'î, 8.)
ONSATO dans le territoire de Brescia,
royaume Lombardo-Vénitien.
Conslanlino max
D. D. D. N. N. N. Flavio Licinio
Liciniano in
L. Conslanlino iun.
. . . Caesar. . .
{Cardinal Mai, 236, 1 ; Mur., p. 46V, 1.)
ORANGE, département de Vaucluse, en
France.
I.
Sur la base d'un bénitier.
Conslanlino pio
nobili C:esari
JIvi Coiislantini
pii Augusti
fdio.
(Cardinal Mai, 233, 5; Murât., p. 239,
8; loyacjelitt. de deux Bénéd., part 1.
p. 263.) ' ' '
IL
1127.
Nobilis hispanus prapsul Berengarius bnjus
Urbis in hoc niodico tondilus est liimiilo.
Illum legalum Hierosolyma sensil, et inde
Ornamenta sua-^ delulit ecclesi*
Prœdecessoris \VilicIuii facla secutus
Ecclesiam sludiiit magnificare suani
Pasior episcopium rexit quinis qualcr annis
Amplius alque minus non fuit una dies
Ilimcbixaiignsli vigesiina sopiimae (sic) sedi,
PoniTicem dedii. biriic abbluliijiscc eadein
999 ORB DICTIONNAIRE
Hoc Carmen fecil Willetnuis prasul ah illo
Tcrtiiis cl scrihi jiissil iii lioc l;ipii!ï.
(Mc'in. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. lOV.)
m.
1199.
Mailis quiiidciiis vccli snpcr aslra calendis
Hic lapis Aciuilli pr.csiilis ossa icgit.
Qui 1 faciciil iiiopes, inopiiiii niiscialor oliivil;
Ainisit sulilas plebs ini^craniia dapus.
Prudciis, facundiis, jusliis, pius, cl inoderaltis,
Kxcniplar siiiiiidi-in sobridalis oral.
Jcjiiiiiis <l.ipil)us, llcvil i^cnuiiKpio rcaliis,
l'.L'iie noua dics fiilsil cl ccce dics.
yiiis(|iic l'aler iiosicr, Icclor pro pracsule dicat,
L't jiiiigaliir ei qui super aslra micat.
ArnultV, évoque J'Oiango, avant 1182, fut
en 1199 attaqué de la lèpre, et Innocent 111
lui donna alors un coadjuleur, qui lui suc-
céda en 1200.
ORBAIZ, ancienne abbaye du diocèse de
Soi>sons, en France, sous Tinvocation de
saint Pierre et de saint Paul.
Extrait d'une (incirnne histoire de l'cdibaye,
commHnitjuée par M. de Mallct an comité
des chartes du ministère de l'instruction
publique (1).
L'une des plus belles et des dernières
actions que saint lléole ait faites avant sa
mort, dont on a connoissance, et qui rendra
sa mémoire immortelle sur la terre, fut la
fondation de cette abbaye de saint Pierre
d'Oibai/.. Notre saint fondateur, qui s'étoit
faii une élude do toutes les belles actions
des plus grands évèques de son siècle, et
une loy indis|)ensable de les retracer jiar les
siennes, voulant imiter la piété de saint
Hivar, son pi-é.iécesseur dans le siège de
Reims, qui avoil fondé le célèbre monastère
d'Haulvillers, et le zèle et la magnilicence
des roys et des princes de la terre pour la
gloire "de D:ou, fit bAtir, fonda, dota, et con-
sacra a Dieu, selon le P. Le Coinle, en sis
cens soi\anle-dix-sept, ou selon d'autres,
moins vraisemblablement, en six cens quatre-
vingts, celte abbaye d'Orhaiz, sous l'invoca-
tion des |irinces des apôtres saint Pieirc et
saint Paul, sous la règle de Sainl-Hcnoi.st et
de saint Coloudjan, sur les fonds et doiitaines
qui lui avoienl été données par Tbierry ou
Tliéodoric, premier du nom, roy de la France
occidentale ou de Neusirie, lioisième lils de
Clovis second et de sainte Rallnlile, aussi
roy de France, la buitie^nu! année de son
règne et du consentement d'Lbioin. maire
du palais, ipielipics années aviuit iju'il fiH
as>asviiié jjar Lrmenfroy ou Lrmenfradi' ,
comme on a dit cy -dessus : « Hic veneralubs
Keolus episcopus conslruxit mona.-terium
Orbacense in loco cpiem promeniit dono
régis Tlieodorici, |ier ipsius liceiitiam, suf-
(J) BuUclindet Comiu's, mars 1850, p. 82.
ORB
iliCO
fraganle Ebroine majore paiatii. » (Floooabd,
lib, II, ca|). 4.)
Ces paroles de l'historien Flodoard, « ia
loco (piem |)romeruit dono régis Tbedorici,
per i,)sius bceiitiam, » (pii marquent le fond
et domaine donnez jiar le roy pour la fonda-
tion d(; celte abéie, l'ont toujours fait con-
sidérer et reconnoitre jiour une abéie do
foiulatioti royalle, comme il |)aroît par la
déclaration des biens de celte abéie, (|ue le
cardinal Alexandre de (^impegge, abbé d'Or-
baiz, lit donner et fournir à la cliambre des
com|ites de Paris, le vingt-unième jnur de
décembre mil cinq cens quaranic-seiit, par
dom Pas(juier Cbatton, firocureur général
desdils religieux, abbé, prieur et couvent de
Saint-Pi(;rre d'Orbaiz, prieur de Notre-Dame
d'Oiselet, et prévost de ladite abbaye qui
relève immédiatement du roy, et qui a toute
justice, liaute, moyenne et basse, suivant la
susdite déclaration du 21 décembre lai".
Le même Flodoard ajoute au même endroit
que, dès aussitôt (jue le monastère fut en-
tièrement achevé et en état d'être habile, le
saint fondateur s'adressa à l'abbaye de Ues-
baiz, demanda et obtint six moines et les
mit dans son nouveau monastère, fiour y
vivre régulièrement et enseigner la sainte
rèfj,lo monas(i(iue à ceux qui se présente-
i-oienl et (ju'ils recevroienl. Il choisit un de
ces six religieux tirez de Resbaiz, nommé
Landeman, et le fit abbé pour sa vie; car
qiioitpi'un certain Odon (on ne sait quiétoit
cetOilon; c'étoit peul-étre f|uelque miséra-
ble moine ou autre ambitieux qui s'empara
par violence de sa [ilace) l'ait chassé d'Or-
baiz, a[irès la mort de saint Uéole, il y fut
néanlmoins rétabli par le roi Childebert
second, second lils et successeur de Thierry
[ireiiiier.
Noire saint fondateur, qui formoit toutes
ses actions, el régloil sa conduile sur celle
de saint Hivard, voulut à son imitalion que
le miinaslère d'Orbaiz qu'il avoit fondé ,
quoi(iue dans un autre diocèse, demeurai
toujours sous la juridiction et dans la dépen-
dance imiiiétiiates des archevêques ses suc-
cesseurs; en sorte que les religieux d'Orbaiz
ne jinssent se choisir ni reconnoîlre, dans
la suite des leiiips, un abbi' sa'is leur per-
mission et leur agrément, et que celuy
(pi'ils auroienl élu avec ces (ondilions, fût
conlirmé (lar l'archevêque, et lui piêlAl le
serment de fidélité, ipiuiiiu'il fôi d'un autre
diocèse, comme celui de Haulvillers, b;\li
Jiar le même saint Hivard, éloit et demcu-
iiiit toujours sous la dépendance et la jiicis-
diclion iiiinié lialedes archevêques dcReims,
cniiforméiuenl ;'i la |)rière ipie lui en avoit
lait saint Beichaire, premier aljbé de Haul-
villers, el ensuite marlyr, selon le témoi-
!.nage du même Flodoard
On ne sait fias précisément où notre saint
loiidaleiir mouiul; mais on a toujours cru
que son sacré corps l'ut apporté et inhumé
dans l'églisiMie celle abbaye (ju'il avilit fon-
dée, conformément à ce iju'il avoit ordonné
par son teslaiiieiil. Ou garde encore dans
celle église une partie Considérable de ses
1001
ORB
DEPIGRAPHIE.
ORB
1002
sacrés ossements: « Corpus cjus 'in ecclesia
Orbaceiisi sepultura mandatuia traditum ex
ipsius testamento, ubi sacrffi ejusdeni adser-
vantur exuviœ. » (Marlot, lib. m, cap. 4-37).
Le révérend P. dom Thierry Uuinart, sçavant
et vertueux religieux de notre congrégation,
dans ses notes sur la Chronique de Frédé-
gaire,qu'ila donnée au public avec l'Histoire
de saint Grégoire de Tours, dit ces paroles :
« Reolus Orbacensc monastcrium condidit,
ubi sepultus, hodieque colitur tertio Nonas
Septembris. »
On conserve et on voit encore dans le col-
latéral du rond-point ou pourtour du chœur
de notre nouvelle église, vis-à-vis du maître-
autel, et entre la chapelle de la sainte Vierge
et celle de saint Nicolas, la pierre sépulchrale
en forme de tombeau ancien, semblable à
plusieurs pierres ou tombes sépulchrales
qui se voyent dans la chapelle dite de Saint-
Paul, fort ancienne, dans Tenceinte et à côté
vers l'Orient d'esté de l'ancienne et auguste
abbéïe des dames bénédictines de Joiiarn,
gouvernées aujourd'hui par madame de
Soubise; on voit, dis-je, la pierre"sépulchrale
enfermée entre deux pilliers, soutenue par le
milieu d'une colonne de pierre, dans laquelle
on croit, par tradition, que le corps de saint
Réole fut enfermé pour être mis en terre.
Comme l'église qui subsiste aujourd'hui
n'a été bâtie que quatre tp cinq cens ans
après la mort de notre saint londateur, c'est-
à-dire vers la tin de l'onzième ou vers le
commencement du douzième siècle (1), par
Thibaud troisième ou par Thibaud qua-
tViesme, comte de Champagne et de Brie,
on ne peut dire en quel endroit le corps de
saint Réole futinhumé, et on conjecture qu'en
bâtissant cette nouvelle église on a placé la
susdite pierre sépulchrale ou tombeau dans
l'endroit le moins incommode.
Dom Guillaume Marlot, dans l'endroit ci-
dessus cité, dit qu'il y a une Vie manuscrite
du même saint Réole, oîi il est marqué que
son corps fut porté dans l'église de Saint-
Remy, où il fut enterré. Voici les paroles sur
lesquelles il se fonde : « Ad cujus exsequias
fama vôlans multitudo populorum convocal
turbas, suavissimis totum couditur aroma-
tum odoribus sanctissimi prsesentis sacra-
tissimum corpus, auro depictis componitur
vestibus, necnon sericis involvitur linteis
atlehtius, exemptus mundo Christi famulus
feretro sustollitur diligenlius, aurea pepla
cumulatur, defertur ad basilicam sancti
Remigii pontiûcis, in cryptam deponitur ad
lœvam partem altaris sancti Laurentiimarty-
ris, ibi sepultus vivit in Christo sine tine. »
Selon les dernières paroles de cette Vie
manuscrite, dont monsieur Marlot vient de
nous fournir un fragment, il en faudroit
conclure que le corps de saint Réole auroit
été d'abord porté et mis en dépôt dans un
(1) L'auleur se Ironipe ici et .i, par distraciion,
ainsi qu'on peut le voir dans d'autres parlies de son
manuscrit, reculé, contre son intention, de cent ans
la construction de son église : il faut donc lire vers
ia tin du xu» ou au coniuiencenienl du xiu« siècle.
DiCTioNN. d'Epigrapuib. \.
caveau au coté gauche de l'autel de Saint-
Laurent de l'église de Saint-Remy de Reims,
et que dans la suite des temps il en auroit
été tiré et apporté dans l'église de l'abbaye
d'Orbaiz, pour être exposé à la vénération
dus hdèles et recevoir leurs respects et leur
culte. Nous appuyons cette conjecture sur
l'autorité d'un manuscript de cette abéio, qui
rapporte l'histoire d'une translation faite du
corps entier de saint Réole d'un ancien vase
reliquaire ou châsse dans laquelle on conser-
voit tous les sacrés ossemens dans cette abéie
depuis plus de trois cens ans, pour être mis
et renfermé dans une châsse plus riche et
plus magnifique, suivant les propres termes
de notre manuscript : « Placuit corpus
beati Reoli longœva vetustate in quodam vase
veteri repositum, transferri innovum, quod
cBdilicatum constabat opère sumptuoso, îapi-
dibus pretiosis, gemmis et auro et argento..
... Servo suo Reolo, nec dicam servo, quin
potius amico, ornamenta, quibus plusquam
trecentis annis quibus iuvolutus fuerat, con-
tulit inviolata. >>
Cette translation du corps entier de saint
Réole se flt en l'an mil cens quatre-vingts,
sousle règne dePhilippe second, dit Auguste,
fils de Louis septième, dit le Jeune; Henry,
dit le Large ou Libéral, étant comte de Troyes,
pannetier de France , et fils de Thibaud
troisième, comte de Champagne ; Guillaume,
quatrième fils de ce même Thibaud, étant
archevêque de Reims, appelé communément
Guillaume aux Blanches mains, cardinal du
titre de Sainte-Sabine, et légat du saint siège
apostolique en France, par Nivellon, évêque
de Soissons, à l'instance de Guillaume, abbé
(qui apparemment a écrit l'histoire), et des
religieux de cette abéie d'Orbaiz, à l'occasion
et après la consécration d'un autel de notre
nouvelle église, dédié à Dieu sous l'invoca-
cation de ia sainte Vierge, mère de Dieu,
et de saint Thomas, martyr, en présence de
plusieurs abbez qu'ils avoient invitez, et
d'une infinité de peuples accourus de tous
costez à la consécration de cet autel, et à la
translation de ces sacrés ossemens. Nous
allons rapporter l'acte latin, tel qu'il est, qui
renferme l'histoire de ces deux actions et
cérémonies, et qui a été écrite par cet abbé
d'Orbaiz, Guillaume.
« Anno millesimo centesimo octuagesimo
ab Incarnatione dominica, régnante Philippe
Ludovici régis filio, Henri'co Trecensi comité
palatino degente , Willermo metropolitano
Remensi sibi subditis spiritualia minislran te,
mihi Villermo, Dei gralia Orbacensi abbati,
placuit altare quoddam quod constituUuu
erat in reœdificatione templi, in honorem
beatœ Maria Virginis et sancti ïhoma; ruar-
lyris consecrari. Ad id opus peragendum
petitionibus meis abbatis accessit Nivello,
Suessorum episcopus, vii- magni nominis et
egregie litteratus, quamplurimis clericis, ut
condecet, tantum suppleri officium, coraita-
tus : accessit, iuquam, sequentique die ab
inventione Sanctœ Crucis altare in iionorem
sanctorumprœdicatorum dedicavit, ac multo-
rum peccamiua, qui iutererant obsequio, vel
!0«3
ORB
niCTIONNAlUE
ORL
1004
(|iii (leiiicops votiiin ju>la' |icregriiiiilioiiis
us(jup nii tempus pr.pliiiiltiin ihiiiorii supplo-
loiit, relaxavit; placuil de caHcro iiiilii, cum
fratruiii nicoruni consilio iicc non niolropo-
lilani cl Suossinnensis pra:>cepto, corpus beati
Ueoli loiigîï'va veluslalo in quociain veleri
vase roposilum, transfeiri in novuin quoil
ffdilicatur.i conslabal opère snrapluoso, la-
r)iilii)us prclio<:is, gcmmis, anro et argento.
Fama Iransimilatiomis ovolans diversorinn
provincias circinans, ronipulil rilus et lin-
guas (iissoiips conlluero ad locum pra'dcsti-
nntum, ut ex laboris peregrinatione et cle-
oniosina; libéra tiaditione pro salute aniniic
jiartiripes obseiuii lièrent in |ierpetuuiii.
Altari siquiiJeni di;dicato moi'e consuetudi-
nario, episcopus Niveilo abbutibus, et ca:>le-
ris confluentibus , nova niecum deferens
ornamenta, qiiibus eor|ius beali Ileoli emeri-
tum involvercinus, cuiu gemitu et iaeryniis,
cum cantibus et niodulis, aocessimùs ad
feretruin quod roscruluui patubat in con-
si>eclu oniniuiii. Riiualur episcopus, rinian-
tur abbates, rimatur ocuhis beatissinii Ueoli
cori)us , quod projtter fragilitattni carnis
huiaana?, quauivis sacratus, tangere lamen
reiormidabat digilus; les niiraiida! et eliam
cliirograplio coiidigna! Qui populo Israeli
quadraginta quatuor annis per déserta gra-
dienle vestes et calceamenta reservavit in-
corrupla, servo suo Reolo, ncc dicaiu servo,
quin potius amico, ornamenta quibus plus-
quam trecentis annis invoiulus fuerat, con-
tulit inviolata. Ego abbas, coriiim cervinum
vidi et tenui, et immutari cum adstantibus
censui ; consideravi et vestem sericam forlem
et integrani quasi noviter de textria vel
texente prolatam ; pal[)avi et lineam, ac si
rore cœlesli stillant et in omni génère
piguientorura circumtlueret. Testantur nie-
cum hœc qui viderunt et alUuerunt, et sub
verbo veritatis tam l'uturis quam niodernis
credcnda reiifiuerunt. Igitur Nivelle episco-
pus mecum cum reliquis tandem Deodccan-
taiitibus, sanctissimi Ueoli cor|iusi)i'imilivis
involulum vestibus quasi lorica inexpugna-
bili, do veteri in novam l'abriiam catenis et
serris lerrois obturavimus. Cajnit ver) cjus
in vasculo quod <apiti coiigruebat reservavi-
nius, ut jieregrinis ostenderetur, et .petenti-
bus tum corporis quam animœ solus perpé-
tua inl'erretur. »
Il |)aroît par le récit de cette translation
dont on renouvelle tous les ans la ïùlc le
quatriesme jour de may, avec olïice de pre-
mière classe et de premier ordre, de pn''-
ce|)te dans cette église, que le coriis de saint
Kéole étoit encore tout entier dans celli^ ab-
baye on mil ccnlipialrc-vingts; maiscouime
el le n'en possède pi us aujoutd'huy (prune par-
lie, il faut que depuis on l'ail ilivisé et dis-
tribué cil plusieurs endroits, pour eiiricliir
plusieurs églisesd'iiii si précieux trésor, puis-
que la célèbre abbaye d'Haulivilliers unie à
la congrégation de Saiiilc-\'aime , prétend
avuirla plus considérable partie du ses sacnv.
ussiMuens, qu'on > conserve dans une Irès-
bolle cliûsse.
lue cnlc du iiiéiiic saint a été donnée par
les religieux de l'ali'iaye de Hnutvilliers h
la paroisse d'And)onay-sur-Marne , proche
du bourg d'Avenay, diocèse de Ueiins. Côte
paroisse fait avec beaucoup de solennité
l'oflice de la translation de cette relique con-
sidérable tous les ans, le trentième jour de
juin. On y fait aussi la fête du niôme saint
le vingt-cinquième de novembre, comme
dans l'abbaye d'Orbaiz. Mais nous ne savons
pas quand on a fait toutes ces distinctions
et tous ces jiartages des sacrez ossemens de
noire saintfondateur; nous n'en avons trouvé
aucuns mémoires : tout a jiéri ou a été bri\lé
dans les dilférentes incendies. Un mémoire
écrit en l'rançois en mil six cens neuf, |iar
un n.'ligieux de cette abbaye, et intitulé Sin-
(jularilvs d'Orbaiz, marque (jue « lejourdeia
Sainte-Trinité, on y l'ait la solennité des
saintes reliijues qui y reposent, nommé-
ment le chef, un bras et quelques autres
ossemens confus de saint Réole, la cliàsse
ou lierte ayant été rompue el brisée par les
Huguenots l'an mil cini| cens cinquante ou
plulùl soixante-quatre. »
OKLÉANS, chef-lieu du Loiret, en France.
A l'autel de Saint-Aignan.
Lieu incertain, peot-£tre à Orléans.
Hanc tibi CcUilonaiis aiaiii Tlicoduirus aduriio
Al laveas volis, rex Deus ipse, iiieis.
Quis(|uiâ cl tiaiic ccniens, el lu saiiclissiinc pni'àul
Âiiiane, oxigiii sis nicmor oro iiiei.
[Cardinal Mai, 79, 2; Sirmond, 0pp.,
11, p. 779.)
ORLÉANSVILLE, l'ancienne BiMJcatia, eu
Algérie.
Les fouilles faites dans cette localité pour
rétablissement de nos colons, ont amené
une découverte des plus intéressantes. On a
trouvé les fondations el le pavé en mosaï-
que d'une ancienne église cliiélienne, el, sur
le seuil même de l'éditice, on a lu la belle
inscription suivanle :
Hic requiesoil sancla;
inemoria! paler nosler
Repa valus episco|)us
qui Iccil in sacfiduliuin
aiiiios Yiiii. mciises xi. el
nus |)i'eccssil iu pace
die undeciina kal. ang. I>r
ov[i]nc[ia!]. cccc. xx el scxla.
Traduction.
Il i repose nuire iièie de saiiilc inéiiinirc, lle])ara-
lus, évèipie <pii ;> oxeiré le sacerdoce nenl ans el
(III/.C mois, ei qui nous a précédés dans la paix du
Sei(;neur, le oii/.e des calendes d'aoïU de l'an iîM de
la rédiK'liuii de la pruviiice (de Nnnildie).
La Numidie ayant été réduite en province
iniiiaine par Jnles-César, (]iiaiaiitc-six ans
avant Jésus-Chrisl , l'évêque Réparai csl
mort le 22 juillet -ViK) de noire ère; il avait
été élu, |)ar coll^él)uenl, ou octobre 3S0. Ce
sonl autant d'élémeiils nouveaux pour l'iiis-
toire de l'Eglise d'Afrique.
1005
ORL
M. Prdvosl a publié, dans la Revue arche o-
loqiqne du 15 décembre 1831, 8' année, p.
SW), yiWNollce sur le Inbi/rinthe de l'e'giise
do UÉVAKATLS à Rusicttda. Le labyrinthe est
[ilacéà l'entrée de l'église, et formé au moyen
do lettres. Nous donnerons un extrait de la
nolice de M. Prévost, laissant nos lecteurs
libres d'adopter les explications un peu con-
jecturales qu'elle renferme.
« Les lettres dont nous parlons , for-
ment les mots Sancta Ecclesia, ré[)étés un
grand norabre de fois. Elles sont placées au
centre d'un de ces labyrinthes, dont plu-
sieurs de nos églises offrent des exemples.
L'intéressant travail que vient de publier
M. Doublet de Boisthibault, sur le labyrin-
the de la cathédrale de Chartres, m'a donné
l'idée de hasarder une explication du sens
qu'il faut attribuer à celui de la basilique
d'Orléansville.
« Comme M. de Boisthibault, je crois que
plusieurs de ces dessins ne sont qu'un jeu
(le la patience intelligente des artistes ; mais
je crois aussi, avec l'abbé Auber, que cette
])atience et cette habileté se sont souvent
exercées à imprimer sur la pierre des sym-
boles servant à représenter les idées mora-
les ou religieuses le plus en faveur chez
les fidèles et les artistes de chaque époque.
« Sans vouloir chercher à reconstituer la
suite historique de toutes ces idées qiii ont
présidé à la construction et à la décoration
de nos édifices religieux, chose qui serait à
peu près impossible, comme l'observe judi-
cieusement M. de Boisthibault, il n'en est
[las moins fort intéressant de les étudier sé-
parément dans leurs divers symboles. Je
m'étendrai d'abord avec quelques détails
S'.ir la description du labyrinthe d'Orléans-
ville.
« 11 est do forme carrée et de petites di-
mensions, puisque son côté ne dépasse pas,
à ce que je crois, deux mètres cinquante cen-
timètres. On le rencontre dans lo bas-côté
gauche do l'église, après être entré par la
porte située dans le mur septentrional ; son
ouvcrttire est placée du côté de cette porte ;
et il est aisé de voii' que la marche doit
s'entreprendre en commençant par le com-
parlimenl qu'on a à sa droite. Le dessiQ
offre cette particularité, qu'il est divisé en
quatre carrés exactement semblables , et
formant chacun un petit labyrinthe à part,
mais de telle sorte qu'il faut avoir parcouru
en entier le premier de ces labyrinthes par-
tiels avant d'arriver au deuxième, puis au
troisième, puis enfin au quatrième, qui vous
mène au centre du labyrinthe total. La
deriiière allée rectiligne suivie pour arri-
ver au terme de la course est contiguë à
celle qui a été parcourue en entrant. Une
fois arrivé au centre, l'œil se trouve au mi-
lieu de ce jeu de lettres dont j'ai parlé, et
qui forme un dédale encore plus inextrica-
ble que celui qui l'entoure. Puur en avoir
la clef, il faut se placer au milieu du carré
formé par les lettres, on y voit une S.; par-
tant delà, ipielle (]ue soit la direction adojt-
téo par l'œil pour lire, il arrivera toujours
D'EPIGUAPIIIE. ORL lOOG
à l'un des quatre angles du carré, après avoir
lu les mots Sancta Ecclesia.
« Ce carré de lettres se décompose lui-
même en quatre carrés partiels semblables à
celui-ci :
S
A
N
C
T
A
E
A
N
C
T
A
E
C
N
C
T
A
E
C
L
C
T
A
E
C
L
E
T
A
E
C
L
E
S
A
E
C
L
E
S
I
E
C
L
E
S
I
A
« Ces sortes de jeux de lettres sont très-
aisées à composer. Tous les mots, que. qu'en
soit le nombre et quel que soit le nombre
de leurs lettres, peuvent être ainsi arran-
gés; seulement , lorsque le nombre total
des lettres contenues dans les mots employés
sera pair, la ligure obtenue sera un rectan-
gle, et non plus un carré comme dans ce
cas-ci, oh nous avons treize lettres.
« La clef de la formation de ces sortes de
figures est trop facile pour que je m'étende
sur ce sujet. Je vais chercher maintenant à
déterminer quel peut être le sens attaché à
ce double labyrinthe de lignes et do lettres;
mais avant tout, je fais observer qu'ici je
ne vise point , et que je ne prétends pas
étendre mes conjectures sur le labyrinthe
d'Orléansville aux autres monuments de ce
genre.
« Ne doit-on voir dans le nôtre au'un sim-
pel jeu delà patience de l'artiste? Je ne le
pense pas. En effet quelque compliqué qu'il
soit, il est bien loin de l'être autant que le
reste du pavé de l'Eglise; que cette mosaï-
que si riche, si variée, si tourmentée même,
dont deux (iétails ne se ressemblent pas.
C'est bien certainement sur cet inextricable
réseau de lignes aussi différentes par les
couleurs que par les formes , que l'artiste a
déployé toute sa patience et toute la verve
de sa capricieuse imagination.
« Le labyrinthe placé près de la porte
d'entrée, en avant de cette riche ornementa-
tion, se présente sous un aspect simple et
sévère : ces nombreuses lignes droites, qui
se heurtent toujours sous des angles brus-
ques , ont quelque chose de sec auprès de
ces courbes gracieuses qui s'entrelacent sur
le sol de la basilique. Si l'artiste n'avait eu
pour but qu'une œuvre do patience, qui l'em-
pêchait de mettre la décoration de son laby-
rinthe on harmonie avec les ligures qu'il a
tracées au près? Il est plus probable de sup-
poser qu'il était sous l'inHuence de deux
idées différentes, lorsqu'il a dessiné ces deux
parties du sol d'une mémo église.
« Selon toute probabilité, la basilique de
Réparalus a étéfondée vers328, peu de temps
après la reconnaissance pulilique de la religion
chrétienne parle chef de l'empire, maisauplus
fort des rudes épreuves que l'hérésie faisait
subir aux lidèles. Toutefois, ces éiireuves
étaient <levenuos [dus faciles depuis tjXie
les Pères de l'Eglise avaien! rétabli les l)ases
1007
ORL
DICTIONNAIRE
ORV
1008
du dogme et l'unité do
1 foi dans le concile
de Nicée.
« A cette époquo, li-s aits, les lettres, et
toutes les œuvres de l'cspril Iiumnin étaient
en pleine décadence; le vieux monde s'é-
croulait pourfaire place à la génération di-
vine. Les règles de l'art antique étaient mé-
lirisées , perdues; la majesté des formes
faisait place à la richesse et à la complication
des ornements. Les détails et les accessoires
étoufl'aient l'unité de l'œuvre; le bon goût
se perdait.
« Le Bas-Empire commençait, et avec lui
ces futilités, ces frivolités, ces tours de force
dans les petites choses, qui caractérisent
les arts et la littérature de cette triste épo-
(jue, où un jeu de mots, une phrase à dou-
l)l(ï entente étaient l'origine de violentes dis-
cussions et d'interminables écrits.
« L'art chrétien, ayant à se créer à celle
époque de décadence, donna d'autant plus
volontiers dans les excès d'une ornementa-
tion trop richi', que les idées religieuses re-
jetaient tout ce qui avait rapport à l'art an-
tique, parce que cet art était païen. D'ail-
leurs le culte ayant été proscrit n'avait pu
former encore des architectes qui lui fussent
])ropres. La belle mosaïque d'Orléansville
appartient donc à cette génération chrétienne
(lui, sortant pour la première fois des obs-
cures catacombes , demande au soleil un
culte resplendissant d'or et de vives couleurs,
et qui, témoin des merveilles produites par
les arts de Rome et d'Athènes , veut aussi
appeler les arts à la glorification de ses céré-
monies religieuses.
« Mais à côté de ce besoin impérieux de
manifester son éclatant triomphe, la religion
ne perd pas de vue l'idée morale , et elle
transporte dans les nouveaux édilices les
emblèmes , les décorations symboliques
qu'elle jTvail.» dès ses débuts, adojités et des-
sinés dans les souterrains où se célébraient
les saints mystères. Ces emblèmes, ces sym-
boles furent sans doute conservés intacts et
garantis de cette richesse d'ornementation
qui ne les atteignit et ne les détruisit que
plus tard.
« Parmi ces idées adoptées au commence-
ment du christianisme, l'une dos premières
est sans contredit celle qui nous montre
l'jlme humaine i)lacée dans ce monde connue
dans une vallée de misères et de douleurs,
([u'elb! doit traverser en suivant une route
dillicile, ardue, semée de déboires et de pé-
rils. L'Ame iloit accomplir son i)énible
voyage au milieu des dangers, des |)eines,
des épreuves, des séductions de toute sorte
que lui impose son union avec la matière.
Llle doit, après bien des secousses et des
tribulations, bien des fausses marches et des
écarts, bien des fautes et des expiations ,
sortir Iriomphanle de la lutte, pour arriver
au séjour du bonheur éternel.
« Les premiers chrétiens n'auraient-ils
pas pris le labyrinthe |K)ur une image de la
route, dillicile et féconde en égarements, mie
doit suivre l'Ami' pour arriver ;i Dieu ? I) un
autre coli', le pèlei inage dr celte .liiiu sur la
terre n'esl-il pas représenté par les difliciil-
tés imposées au postulant qui veut être ad-
mis au nombre des fidèles et venir s'asseoir
dans le sanctuaire de l'Eglise, image, dans
ce monde, de la cité céleste à laquelle il as-
pire après sa mort? Notre labyrinthe, ainsi
placé à l'entrée du lieu saint, ne représente-
t-il pas parfaitement le chemin suivi jiar
l'Ame qui aspire au ciel, et celui du néophyte
qui veut entrer dans le sein de l'Eglise 't
« Dans les premiers siècles, les éjireuves
imposées aux postulants étaient pénibles et
longues, si longues {[uelquefois, que le titre de
chrétien n'était accordé, parlebaptème, (ju'au
lit de mort. L'abjuration des erreurset l'initia-
tion il la vérité étaient accompagnées de céré-
monies nombreuses, surtout au début du
christianisme, alors ([u'i! importail de ne
pas introduire de faux lières , dont la con-
duite eût été un scandale, et qui eussent pu
découvrir aux iicrsécutcurs les lieux ou
l'on célélirail les saints mystères. »
ORVIETO, dans les Etats-Poûtificaux.
L
Palais des Conservateurs.
Imp. des.
Flavio Coiis-
luiuiu pio
Fel. iiiviclo.
(Cardinal Mai, 259, 2; Donat. loO, 6.)
Nous extrayons du Trésor des Epltaphcs
de Labbe les inscriptions suivantes en vers
léonins, jiages 103, 161. On en trouvera du
semblables dans notre Diclionnuire aux mots
Arras et Cluny.
n.
Guillaume, cardinal de Brayo.
Sit Clirislo (jnilus lilc Guillctnius/umii/afus
De lirnyd iiiilu!:, Marci lilulo dccoralns :
Sil lier le Murce cœli <;iiitlcliiais in nrce:
Quatso non parce Deiis oinuipoiciis sibi parce.
Fraiicia plaiige riiHi», mors islius lilii iniruin
Delecluui pnricl, (|uia vix similis sibi fiel.
Delleal biiiic Mailicsis, Lcx cl Dcciela, Poesis;
Necnon Syndcrcsis heu iiiilii quant Themesis!
lîis sexceiUcniis, bimis, bis hisquo viccnus
Aimus crut Cliiisti, (piaïuio murs all'tiii hii.
m.
Guillmimc, cardinal de Saint-Euslache.
Sisle gradum, clama qui pcriegis lioc epigrnma ;
(liiilleliiuim pliira, (picm siililiaxil brcvis hora
Nobis pcr jiuius; do Canliiiibus fuil umis.
l'rudens, vcridicui, conslans et (idiis amicus,
Yi'ic Ciillioliciis, iusUis, pins alqiic piiiticus,
('.aiiiliilii)r ttjciw; palniiis QiiarUis tiiil Iniio-
(It'iilids, i7/jiis niorcs iiiiilaiib ncc aliiis.
Itoniu', ycapoli, (|iius iinpia mors pliariseai,
Régla saiicia Poli iiingil, cosqiio beat.
l.aiiani.u île pro^cnio (".Dniitiiin fnil itic
1000 OTR D'EPlGRAPilIC, OVI 1010
Rcx voiii, il.;s in reiiiiieni setlem silii Cliiiste. d'Otricoli SOUS le pape Vigiln et sous Totila,
Anni suiU nn/i Domiiii super aslra rcgeiuis roi dus Gotlis.
Quin.iuagi.ua dati fit sex cum uùlle duceniis. iCanlimdMAi, pag. 76 ; Ughelh, t. X,
IV.
Guillaume Roland, évêque du Mans,
Moit'S magiiorum superans et dicla viroriim
Tiilor cunctorum, cler.i, pleltis, moimchurum,
Lux prœdictorum, debellalorque malorum
Justus, deuotus, caslus, sapiens, modérants
Pr»sul GuUlelmus Roland iacet hic lumulalus.
Ilnjuserat testis, païens cihus, aspeia veslis,
Copia mullfirum qnas fnndebal Incniinnrum
Diim flens Mhsarum Iraclaret sancla sacrnrum.
Isii cœluium det gaudia Rex stiperorum
f.hrislus servonim meritis precibusque siwrum.
V.
Guillmitne de Montesorelli.
Aggregat absque mora non extricabilis horri
Seruos nobilibus, et pueros senibiis.
Qiiod si nobilitas posset producere viirn
Nobilitante domo non moreretnr lioino.
Heu ! Uvillehiie salis fuerat libi nobiliiatis,
Allainen a superis nobilis ubstraheris.
In modica fossa sunt niagni stemmatis ossa,
Arlus imjenuos hœe liabet ossa liios.
Si quem lœsisti, si quid maie promeritisii
Christus adesto tamen pace fruaiis, Amen.
OSIMO, dans la Marche d'Ancône, Etats
de l'Eglise.
Hic quiescunt.
reliquie. S. Bla
sii. S. Nycolai.
S. Brigide. virgo (sic)
de pallio S. Micha
élis.
{Cardinal Màï, p. 45.)
OSSDNA, en Andalousie, Espagne.
Sur une base où les noms sont effacés.
Socero fortiss. iniperatorum.
{Cardinal Mai, 292, 2; Morales, lib. xi,
cap. 3.)
OTRICOLI , l'ancien Ocriculum , près de
Rieti, dans les Etats de l'Eglise.
Inscription dans la grande église , en lettres
antiques.
Jubanle Dec Fulgeniius cpiscopus invcnlo
corpore beali marlyiis Vicloris in xpi noiiiine
super altareni (sic) construxii.
Au-dessus de cette inscription sont peints
deux agneaux regardant une croix qui se
trouve placée entre eux.
li'après Ughelli, Fulgence occupait le siège
II.
Cimetière d'Otricoli, dans les ruines de l'é-
glise de Saint-Victor.
£. a. Hic re-
q. eseit Medieus
iiiarlyr Cbrisli
cum pluribus
I. P. C. Q. E. S.
T.B. A. M.
{Cardinal Mai, 393, 5.)
Mamachi, Antiq., t. 111, p. 159 et 316, ex-
plique les lettres par : in pace quiescentibus
aliis martyribus.
OVIEDO, en Espagne.
I.
Sur une croix debronze, que le roi Alphonse
donna à l'église de Saint-Jacques .
Hoc signo vincitnr inimicus; hoc signo luelur
pius. Ob honorem sancii lacobi aposloli
offermit fiiinuli Dei Adefim^ii^ ]iiinrK^is"
cum coniuge Sceraena regina. Hoc opns
perfectum est in era dcccc (1). duodecima. (2)
II.
Dans la même église, sur une autre croix d'or,
de grande dimension, couverte de pierreries
Susceplum placide raaneat hoc
in honore Dei quod offerunt
famulus Christi Adefonsus prin-
ceps et Sceraena regina.
Quisquis auferre hœc donaria
iiostra praesumpseril, fulmine
divino inlereat ipse.
Hoc signo tuelur pius. Hoc sig-
no vincilur inimicus. Hoc opus
perfeclum est, concessum est
sancto Salvaloii Ovetensis se-
dis; et operatura est m caslel-
lo Gauzon auno regni nostri
XVII. discuirenle era dccccxvi (3).
III.
Sur une croix dite la croix des Anges.
Susceptum placide maneat hoc in honore Dei ,
offert Adefonsus humilis servus Christi.
(1) Perperam in ms. Maiinii dccc. — A. M.
(2) Morales, Citron., lib. xv. 5. — Mr.
(3) Morales, in fuie opernm S. Eulogii Cordub.
p. 131, et Citron., xiii, 38; xv, 9. Item .Mariana,
Uisi. Hisp., vil, i6; denique Baroniis, t. XV, p.
333. Videsis etiain historiam Lucx Tudentia-, et
BosiuM Crue, triumph. , p. 014. Mr. — Perperam
ergo apud Marinium dcccxv». — A. M.
1011 OVl
ijiiis(|iii$ aul'errc presuiiipseiil niiclii,
ruliniuc (liviiio iritorvat ipse.
Iluc sii;nu lucttir plus,
lioc sigiio viiiriiiir iiiiinicus.
Nisi libens ubi voliinlas dederit mea.
Hoc opiis peifeclmii est iii era dccccxvi.
Oinnis convenlus populi Deo dignus calholici
cognoscal (iiioriiin intlylas veiieraiilur rcliquias
iiilra piTlidsissima pia-seiUis archaï lalcni. Hoc
est (le ligiio plmiimnii sivede cnice Unmiiii; do
vestiiiieiitis illius quod per sorteiu divisum est;
de pane delei-laliili iiiide iii cena iisiis est ; de
siiidone doininico eius alque sudaiio et criiore
sanctissiiiio ; de leiia saiicla ipiaiii piis caleavil
Imic vesligiis; de veslimenlis iiiauis eius viigi-
nis Maria; ; de lacie quoque eius quod mulHiiu
est luirabilc. llis paiiler r oiiiuiicla' siint qiucdaiii
saiictoruiii maxime priestantes reliquia;, quoniiu
prout poliiimus h;ec iiomiua subseripsimus. Hoc
est de saiicto Pelro, de s. Tiioma, s. ISailoio-
niei, de ossii)us prophetavum, de omnibus apo-
slolis, et de aliis qiiam pluiiiiiis saiiclis quo-
rum noiidna sola Dei scienlia coliigil. His om-
nibus egregius rex Adefonsus humili devocione
preditus fecit hoc receptacuhuu ss. piguoribus
insignituui argeiito deauratum, exlerius adoi-
naliiiii non vilibiis operibus : per quod posl eius
vilani merealiir consortium illoruin incoleslibus
sanclorum iuvari precibus. Uiec quidem saluti
et re (I)... novit onniis provincia in terra sine
dubio.... manus ei induslria clericornm et pre-
sulum, qui propler lioc conveninnis cum dieto
Adel'onso principe et cum geruiana leclissiuia
Virraca nomine dicta , quibus Kedemplor om-
nium conccilit indulgenliam et suoruni peccalo-
luni veiiiain per lioc ("i) ss. piguora aposlolorum
et s. lusti, et Pasloris, Cosmx, et Damiani ,
tulaiia; virg., et Maximi, Germani ; liaudili,
l'anlalconis, Cypriani, et lustina;, Sébastian!,
Kacundi, ell'iimilivi, Crislopbori, Cucufati, Fe-
litis, Sulpicii (5).
IV.
Inscriptions dmis l'église calliédrulc fondée
l>ur Alphonse, roi de Galice.
Quisquis hic positus degis iure sacerdos , per
(jbrislum Icobtestor, utsismei Adefonsi uiemor,
(piaienus sepe, aut saltem una die |)er singulas
hebdomadas, senqicr lllirislo pro me olleras sa-
tiiliciuni, ut ipse lilii sit perenne auxilium.
Quod si forte neglexeris ista, vivens sacerdo-
lium aniittas. Tua suiit domine uumia, que tu
in>pirasii, vel conleire nobis di^natus es. iilii
(I) Hic et infra pbis dimidio vcrsu Icgi m'quii
in miiimuietilo. — A. M.
{•>) lia silii'da Marlnii. — A. M.
(■j) iMoHAl.ils, Los olros cbn-o libroH, etc., p. (II.
cpii'ni videsi». — Mr.
rtlCTItiNNAlRE OVI loiï
Domine, libi tua oiïeriimis, Iniins perrectam Ta^
bricam lempli : exiguus servus tuus Adefonsus
exiguum tibi dedico muneiis votum ; et quod de
manu tua accepinius, in lenqilo luo dûmes, gra-
lantor oOerinms.
Quicunque cernis hoc templum Dei honore di-
gnum , noscito hic ante istum fuisse alteruu),
hoc codem ordine situm, quod princeps condi-
dit Salvatori Domino suppicxper uumia Kroyhi,
duodecini apuslolis dedicans l)is sena allaria.
Pro quo ad Uominumsit vesiraoratio cuiictonim
pia.ut vubis dei Dominus sine finepremia digna.
Preleritum iiic aniea edilicium fuit partim a
genlilibus dirutum, sordibusque i:onianiin:ilnm,
quod dcmio tolum a lanmlo Dei .\deroiisu co-
gnosciiur esse lundatnm, et onnie in melius rc-
novatum.
Sit merces ilh pro tali, Chrisle, hdjore;
Lt iausiiic iugis sit sine linclibi (I).
{Cardinal Mai, p. 88.)
VI.
A l'entrée de l'église de Saii-Salvador, fondée
par le même roi Alphonse.
In nomine domini Dei et salvaloris noslri
lesu Christi sive onmiinu eins.... eius gloriose
sancte Marie virginis, bissenisque apostolis, c;c-
terisque sanclis marlyrii)us, ob cuius Itonorcm
tempUim ledilicatum est in liunc loi uni Oveio a
(luondum religioso Adelonso principe. Ab eius
nanique discessu usque nunc quarlus ex iUius
prosapia in regno succedens consimili nomine
Adefonsus princeps, diva; quidem nieinori;e Or-
donii régis liliiis, banc :edilicari sunxil muni-
lionem cum coniuge Sccmcna duobusque pig-
nure natis, ad luitionem mmiiminis thcsauri auhc
huius sanctLe ecclesi;i! residendum imlepiiem.
Caventes, <piod absil, dinn navale geiililiias py-
ratu soient exercilu properare, ne videaiur ali-
quid deperire. Hoc opus a nobis offeriuni
iidem ecclesia; perheni sii iure concessum.
VII.
Sur une cassette ornée de perles et de piirrrs
précieuses, et donnée pur le roi ù l'éijlise de
San-Salcador.
loscripliou gravée sur le foads, <|ui élail imi :irm'iii.
Susceplum placide manet hoc in
honore l>oi,qnoil offeruiil famnli
('.bri>li l'i'ovla elNunilo cogtmuiento
Scemena. Hoc opns pcrfectnm est
et concessum est sanelo Salvalori Ovolcniis.
(liiis(|uis auferre hoc donaria nosira
MoiiAi.
etc., p. 'ii ; IIaiio.v'., t
KS, op. cit., p. 3i ; ol Los olros ri-
■• p. iUli. - Mr.
I., p. AI
Xlli. p.
1015
OXF
dt.imgrm'Iiil;,
OXF
lati
Piœsiimpseiil, fulmine ilivino iiUorcal.
Ipse operatum est era dccccxlviiii (I).
{Cardinal Mai, p. 204.)
OXFORD, en Angleterre.
Epitaphcs extraites (la Sepilchai. MO^iii-
MENTS OF THE GrEAT BrITMNS; 2 Vol.
grand in- fol., tome l", II.
I.
Epilaf'he de révoque Vère, troisiiiiie fils d'Aiilirev Je
Vère, [ireniirr conile d'Oxfoiil, mon en 1199.
Doiiiimis Giilielmiis. Le Vereepiscopus Heiefoi'deiisis
obiit anno 1199.
II.
E|iiU|ilie de IIiiKues de Vère, comte d'Oxford, mort en
lâ03, et de sa femme llawise.
Ilic jacenl Hugo de Vere, ejus iiominis primus,
contes Oxonlac qiiaitns, magiins canieravins An-
glie, filius et lieres Robert! coniitis, et Ilawisia
uxor ejns, filiasacri (le Qninci.conillisWartone.
yniqnidein Hugo obiit 1-26Ô. Quorum aniniabus
propitietiir Altissimus.
Voy. L'épitaphe de Robert 1", troisième
comte d'Oxford à Hatfield-Broac-Oack.
III.
Cathédrale chapelle de Saint-fVilliams.
Kpitaplie de Walterde Merson, fomlateur du Merson-Col-
lége à Oxford, mort en 1"277.
Wallero (!e Meiion, cancellario Angliae stib Hen-
rico tertio, episcopo Roffeiisi snb Edwardo
primo : rcg. iiniiis eseniplo, omnium quotquot
extant collegiorum fundatori; niaxiinoruni Eu-
rop;e lotius ingeniorum fœlicissiino parenti ;
custos et scbolares domus seholarium de Mer-
ton in luiiversitate Oxon. ConiMuinibus collegii
impensis, debiluni pieiatis monunientnm po-
suere anno Doniini 1598. HenricoSavile custode.
Obiit in vigilia Simonis et Judu! anno Domini
1277, Edwardi prinii quinlo. Inchoaveral colle-
ginm Maldoniœ in agio Surr. Anno Domini
lâC4, Ilenrici tertii quadragesimooetavocuidcin
sainbri consilio Oxoniuni 1270 translato, cx-
trema manns fœlicissimis, ut credi par est,
anspiciis accessit anno 1274 ipsis Kalendis Au-
gusli anno regni régis Edwardi primi secundo.
Voy. au mot Dublin, l'éjntaphe de Thomas
Craniey, chancelier de riiniversil(5 d'0\ford.
Listes des volumes et dessins qui composent
la collection Gaignières conservée à la bi-
bliothèque Bodléienne d'Oxford.
Communiquée par M. Eugène Viollet.Ledue, archi-
tecte (2).
Princes du sang royal. 1 vol.
(1) Morales exscripsit edidilqiie in scboliis ad lib.
m oper. s. Eulogii Cordub., p. 59. Vide inscripiio-
iieni siniilem, ubi de Adenulfo, Bibl. PP., t. XV,
p. 274. — Mr.
(2) Extrait des Archives des missions scieiitifuiues
dn minisière de tlnstruction publique , septembre
1851, pag. 229 et 209.
Tombeaux des rois de France. 1 vol.
Tombeaux et (-pitaphes des églises
de rile-de-France. 1
Idem des églises de Normandie. 2
Idem des églises de Valois et Bis-
sonne. t
Idem des églises d'Angers, de Nan-
tes, de Loches, de Tours, du Mans. 2
Idem des églises de Paris. 4-
Idem, des églises de Champagne et
de Bourgogne. 1
Idem des églises de Beauvais, de
Chartres et de Vendôme. 1
Idem des églises de Brie. 1
Recueil des tapisseries, armoiries
et devises. 1
16 vol.
Ces volumes, excepté les doux renfer-
mant les dessins des églises d'Angers, Nan-
tes, etc., sont reliés en veau ronge, marbré
noir et jaune. Ils ont été reliés eu France,
sous Louis XIV. Les seize volumes font
partie de la coileclion de livres légués par
l'antiqunire Gaugh à la Bodléienne.
Tombeaux des princes du sang royal.
Feuillet 1. Cette peinture est contre le
mur, à droite de l'autel, dans la chapelle d'Or-
léans de l'église des Célestins.
F. 2. Tombeau d'Henri, duc d'Orléans,
duc de Longueville ; il est de marbre, dans
la chapelle d'Orléans, aux Célestins de Paris,
à gauche de l'autel.
F. 3. Face postérieure du même tombeau.
F. h. Tombeau de marbre du roy René
d'Anjou, vu à plat.
F. 5. Inscription du précédent tombeau.
F. 6. Tombeau de marbre, dans le mur à
gauche, derrière l'autel du chœur de l'église
cathédrale d'Angers. Il est de René duc
d'Anjou, roy de Sicile.
F. 7. Tombeau de marbre noir, derrière
le grand autel de l'église de Saint-Maurice
d'Angers. Il estde Jeanne de Laval, duuxièuie
femme du roy René.
F. 8. Ce tombeau de pierre est de Thie-
phaine la Magiue, nourrice de Marie d'An-
jou, née le 14 octobre 1304, etc. Elle tient
deux enfants dans ses bras...
F. 9. Tombeau de marbre b'anc et noir,
dans le chœur, à gauche de l'église de Saint-
Ceorges de Nancy, en Lorraine.
F. 10. Tombeau de Cb., comte d'Alen-
çon et du Perche, et de Marie d'Espagne, sa
femme. Il est de marbre noir, et les figures
de marbre blanc, au costé gauche de la cha-
pelle du Rosaire, aux Jacobins de la rue
Saint-Jacques. {Suit rinscriplion.)
F. 11. Idem.
F. 12. Tombe de pierres, ti droite, devant
le jubé, dans la nef des religieuses de l'église
de Saint-Loys de Poissy. Elle est d'isabel d'A-
lençon , religieuse en ce prieuré , lille de
Charles de Valois, comte d'Alençon, mort on
1346, et de Marie d'Espagne sa deuxième
femme.
F. 13. Tombe de pierre devant la chapelle
1015
0\F
r)lCTlo^^AlKE
OXF
liilC
Je Saiiïl-Miiilin, à l'entrée à droite, dans l'é-
glise de Sainte-Geneviève du Mont, et au-
tour est écrit :
Cy-git lrès-nol)le ol tri's-piiissaiiltî dame M" Ka-
ilierinc il'Alençoi), ilucliesse en Bavière, com-
tesse de Morlains, etc. . . . trépassa en 14G2.
F. l'i-. Toniliuau de Hené, duc d'Alençon,
et de Margueiile de Lorraine, sa feinine. Il
est de inarbre l)iniic et noir, au rosté gau-
che du tirand autel de Notre-Dame d'Alençon.
(Suit l'inscription.)
F. lo. Tombeau de Louis de France,
comte d'Evreux, et de Marguerite d'Artois,
sa femme, qui est le quatrième au milieu du
clRL'ur des Jacobins. Figures en marbre blanc;
tombeau de marbre noir. {Suit rinscriplion.)
F. 1(). Tombeau dans l'église des Corde-
iiers de Paris , derrière le grand autel, à main
droite. Il est de Charles d'Evreux, comte
d'Estampes, lils de Loys de France, comte
d'Evreux, d'Estampes, etc., et petit-fils do
l'Iiilippe III, dit /c Jlardy. La figure est de
ii/ailne blanc, et le tombeau est de marbre
noir, représenté au feuillet suivant.
F. 17. Effigie dudit tombeau.
F. 18. Jdem.
F. 19. Tombeau dans lequel sont les
cœurs du roy de Navarre et de Jeanne de
France, sa femme, qui est le troisième au
uiilieu du chœur des Jacobins. Il est de mar-
bre noir, les figures de marbre blanc. [Suit
Vincription.)
F. 20. Tombeau demarbre, à gauche, dans
le chœur de l'église de l'abbaye de Saint-De-
nis. Il est de Jeanne de France, reine de Na-
varre, femme de Phili|)pe III, roy de Na-
varre, comte d'Evreux. [Suit l'inscription.)
F. 21. Tombe de marbre blanc et noir de-
vant la chapelle du Pardon, à droite, à la
troisième arcade, dans la nef ilo l'église de
Notre-Dame d'Evreux, et autour est écrit :
Cy-git très dame Jehanne de France,
reyne de Navarre , femme Cliar-
les qui passa l'an 1378.
F. 22. Tombeau de'inarbre blanc et noir,
sous une arcad(;, dans le mur du coslé de
l'épître, dans le sanctuaire de; l'église des
Chartreux de Paris. Il est de Pierre de Na-
vaire, comte de Mortains, mort en 1IH2, et dp,
Calheiine d'.VIençon, sa femme.
F. 23. Vue des efligies.
F. 24. Pierre posée dai;:-; le mur auprès
do la cellule, à fauche, dans le cloistro des
Chi'.r'iroux de Paris, où est représenté Pierre
ue Navarre.
F. 25. Tombeau de Robert de France,
comte de Clcrmnnt, seigneur de Hourbon. H
est de marbre noir et la ligure tle marbie
blanc, en entrant dans la cliajielle de Saiiit-
Thomas-il'Aipjin, dans le clidiur do l'église
des Jacobins. [Suit l'inscription.)
F. 2(i. Tombi'au de Loys de Itourboii,
comte de Clermoiit, (ils de Hobrrl, UN de
saint Louis. Il est de marbre noir et la figure
dt! marbri' l)lanc, et le dctixième de la cha-
iK'ile de Saiiil-Tlioiuas d'Auuin, aux Jaco-
bins. Son inscription est inscrite sur lo ta-
bernacle (pii surmonte sa tête.
F. 27. Inscription du précédent.
F. 28. Tombeau de marbre noir aans la
nef, à main gauche, dans l'église des Jaco-
bins. Il est de Béatrix de Bourbon, reyne de
Bohème, dont r('pila[ihe est écrite autour,
comme il s'ensuit, elc
F. 29. Tombeau de Pierre I" , duc de
Bourbon, lils de Loys I", dans l'église des
Jacobins, à droite du grand autel, du côté de
la sacristie.
F. 30. L'épitaphe du précédent.
F. 31. Figure de marbre blanc et noir
proche la grande grille , à droite, dans le
chœur des religieuses de Saint-Loys de
Poissy. Elle est de Marie de Bourbon, i)rieure
de ce monastère.
F. 32. Tombe de Loys de Bourbon, se-
cond tils de Loys II, duc de Bourbon, et
d'Anne d'Aufine d'Auvergne. Elle est au
milieu de la chapelle de Saint-Thomas
d'Aquin, aux Jacobins. {Suit l'inscription.)
F. 33. Généalogie de la maison de Bour-
Don-Montpensier et de la Roche-sur-Yon.
F. 3i. Dix-huit ])ersonnages de la même
famille et disposés de la môme manière.
F. 35. Tombeau de Marguerite de Bour-
bon, femme de Philippe II, duc de Savoye. Il
est de marbre blanc et est dans le chœur de
Notre-Dame de Brai.
F. 36. Tombeau de marbre, au milieu du
chœur de l'église de Notre-Dame de Thouars,
et autour est écrit :
Cy-gisent les corps de 1res haut et très ill. prince
Loys de Trénioille, deuxième du nom , qui fut
tué à la bataille de Pavie, le 2i février 1524, el
âgé de 05 ans, etc el de très ill. prin-
cesse Gabrielle de Bourbon, sou épouse, etc., elc.
F. 37. Tombeau de Jean de Bourbon ,
lircmier du nom, comte de la Marche, de
Vendosme, dans la chapelle de Saint-Jean
de l'église collégiale de Saiiit-Geoi'ges de
Vendosme. Il est de luaibre iiojr-ot les ligu-
res de marbre blanc, et les inscriiitions sur
les chapiteaux, comuiu ils sont représentés
au feuillet suivant.
F. '■]%. Tombeau de Fi-ançoys de Bourbon,
comte de \'endosme, et de Marie de Luxem-
bourg, comtesse de Saint-Paul. Eglise de
Saint-Georges d'o Vendosme.
F. 39. Tombeau du cœur et des entrailles
de Louis, cardinal de Bourbon, archevesque
de Reims, éves(|ue do Laon, du Mans, de
Tréguior et de Luron, abbé de Saint- Deiiys.
Cette coloiuie est* de porphyre , contre la
closlure du chœur, h gauche en dehors, do
l'église de Sainf-Denys. Il n'y a point d'ins-
cription. Il estoit lilsd"e Franeoisde Bourbon,
comte de A'endosme, et de Marie de Luxem-
lioui'g. Il mourut le \i mars 15o6. Il fut en-
terré dans l'église Notre-Dame de Laon.
F. 'lO. Tondieau de C.aterine de Bourbon,
lante du roy lient i !\ .abbesse deNolre-Damo
de Soi^^olls, oi'i M est au-dessus de la grille.
I''. ki. Tombe de cuivre, derrière le grand
aulel de l'i'^liM' des Blancs - Manteaux do
1017
OXF
D'EPIGRAPHIE.
OXF
lois
Paris, en 1688. Elle est pour les entrailles
de Caterine de Bourbon, abbesse de Notre-
Dame de Soissons.
F. 42. Tombeau de Henri de Bourbon,
deuxième du nom, prince de Condé, mort le
26 décembre 164-6, dans l'église de Valérie.
[Epitaphe.)
F. 43. Tombeau d'Anne-Marie Mortinozzi,
femme d'Armand de Bourbon , prince de
Conty,dans l'église de Saint-André des Arts,
à Paris.
F. 44. Tombeau de Charles de Bourbon,
duc de Montpensicr, à la Chartreuse de
Gaillon. (Epitaphe.)
F. 45. Idem de proûl.
F. 46. Idem.
F. 4". Idem.
F. 48. Loys de Bourbon, duc de Montpen-
sier, etc
F. 49. Jaquette de Longui, sa femme.
F. 50. François de Bourbon.
F. 51. Benée d'Anjou.
F. 52. Henri de Bourbon, duc de Mont-
pensier.
F. 53. Henriette-Catherine de Joieuse.
F. 54. Tombeau de Charles de Bourbon,
prince de la Roche-sur-Yon, duc de Beau-
préau, et de Philipes de Montespedon, sa
femme, et de leurs enfants. A Beaupréau,
dans le milieu du chœur de l'église.
F. 55. Tombe de marbre noir, au milieu
du cloistre, du costé de l'église des Grands-
Augustins de Paris. Elle est de Jeanne de
Valois, femme de Robert d'Artois.
F. 56. Tombeau de Jean d'Artois, comte
d'Eu, et d'Isabel de Melun, sa femme. 11 est
de marbre noir et les figures de marbre blanc.
Dans l'église de l'abbaye de Notre-Dame d'Eu.
[Epitaphe.)
F. 58. Tombeau de Charles d'Artois , en
marbre noir, sans effigie.
F. 59. Tombeau de Simon de Thouars,
comtedeDreux,etdeJeanned'Artois,etc.,etc.
A Notre-Dame d'Eu.
F. 60. Tombeau d'Isabel d'Artois, fille de
Jean d'Artois, comte d'Eu, et d'Isabel de Me-
lun. II est de marbre noir, et sa figure de
marbre blanc peinte. A l'abbaye d'Eu.
F. 61. Tombeau de Philipes d'Artois,
comte d'Eu, conestable de France, etc., etc.
A Notre-Dame d'Eu.
F. 62. Tombeau de Jean d'Artois, comte
d'Eu, conestable de France. Abbaye d'Eu.
[Epitaphe.)
F. 63. Tombeau de Philipes d'Artois , fils
de Philipes d'Artois, comte d'Eu. Abbaye
d'Eu. (Epitaphe.)
F. 64. Tombeau de Charles d'Artois, comte
d'Eu, et de Jeanne de Saveuse , sa femme.
Abbaye d'Eu.
F. 65. Les mômes, vus de face.
F. 66. Tombeau d'Hélène de Melun, femme
de Charles d'Artois, comte d'Eu. Abbaye de
Saint-Antoine, h Paris. (Epitaphe.)
F. 67. Tombeau de marbre, à droite de
J'autel de la chapelle du Rosairo, aux Jaco-
bins de Paris. II est pour le cœur do Char-
les I", roy de Sicile, comte d'Anjou. [Epi-
taphe,)
F. 68. Tombeau de marbre à droite, con-
tre la clôture du chœur en dehors, dans l'é-
glise cathédrale du Mans, pour Charles
d'Anjou, romte du Maine.
F. 69. Epitaphe dti tombeau précédent.
F. 70. Idem.
F. 71. Tombe, proche le mur à gauche,
dans le chœur de l'église des Cordeliers d'An-
gers.
F. 72. Aux vitres de la chapelle de saint
Bonaventure, à droite du chœur, dans l'é-
glise des Cordeliers d'Angers.
F. 73. Idem.
F. 74. Tombeau d'Agnès de Beaumont,
dame de Braine, troisième femme de Robert
de France, comte de Dreux et de Braine. Il
est en pierre. Abbaye de Saint - Jued de
Braine.
F. 75. Tombe de cuivre , au milieu du
chœur de l'abbaye de Saint-Jued de Braine.
Il est de Robert, ir du nom, comte de Dreux,
qui mourut le 28 décembre 1218, etc., etc...
[Epitaphe.)
F. 76. Tombeau de cuivre esmaillé, à
gauche du grand autel, dans le chœur de
l'église cathédrale de Beauvais. Il est dePhi-
lipes de Dreux, évesque de Beauvais. [Ins-
cription.)
F. 77. Tombe de pierre plate, dans l'église
de Saint-Jued de Braine, à main droite. Elle
est de Robert, III' du nom, comte de Dreux
et de Braine. (Epitaphe.)
F. 78. Tombeau de cuivre esmaillé, à costé
droit du chœur de l'église de l'abbaye de
Saint-Jued de Braine, posé par moitié en de-
dans du chœur, moitié en dehors. Il est de
Marie de Bourbon, femme de Jean, 1" du
nom, comte de Dreux et de Braine. Il est
environné de petites figures de tous ses pa-
rents, dans des niches, et au-dessus de chas-
cune estoient leurs armes, dont il en reste
encore quelques-unes, et sur les bords du
tombeau, leurs noms escrits en or sur des
fonds rouges et bleus, etc., etc. [Inscription.)
F. 79. Représentation des figures qui gar-
nissent les quatre côtés du tombeau men-
tionné ci-dessus.
F. 80. Inscriptions dudit tombeau.
F. 81. Tombe de pierre plate , dans le
milieu de la chapelle de la Vierge de l'église
de Saint-Estienne de Dreux. Elle est pour le
cœur de Marie de Bourbon , femme de
Jean I", comte de Dreux. Elle mourut l'an
1274.
F. 82. Tombe de pierre plate, contre le
mur, à droite, dans la chapelle de la Vierge
de l'église de Dreux ; elle est pour les en-
trailles de Robert, IV' du nom, comte de
Dreux, mort le 14 novembre 1281. Enterré
dans l'église de Saint-Jued de Braine. (Epi-
taphe.)
F. 83. Tombeau de Jean, Il'du nom, comte
de Dreux ; il est de marbre noir et la figure
de marbre blanc, au milieu de l'église du
monastère de Longchamp, près Saint-CIoud.
[Epitaphe.)
F. 84. Tombe de pierre plate, au milieu
du chœur de l'église collégiale de Saint-
lOli) 0X1' IMCTIONNAIRE
Estienne ilo Dreux. File est <Ip Robert V' du
iioiu, conito de Dreux. [Inscription):
Oliiil 2-2 mais 1529.
OXF
4020
F. 85. Tombeau de Jeanne, comtesse de
Dreux, dans lu cliœur de l'éy,lisede l'abbciyc
de Jard, près Mehin. Il est de luarbre noir,
et la ligure de marbre blanc.
Ôbiil 22 aoust 1546, elc.clc.
F. 8G. Tombe de pierre plaie, dans le elionir
di' réalise deral)lia_vi'il,Saint-Juedde Braine,
elle est de Kobert de Dreux, seij;ueur de Beu,
qui mourut l'an 1:2GG. [Epitaphe.)
F. 87. Tombe de pierre plate dans le rliœur
de l'église de l'abjjaye de Saint-Jued de
Braine; elle est de Clémence, vicomtesse de
Cbasteaudun, femme de Bobert de Dreux,
seigneur de Beu. [Èpituphc.)
F. 88. 'J'ombeau, dans la clia|)('lle de Ser-
rant, dans l'église de l'abbaye de Sainl-tieor-
ges, lires Angers. Il est do Jeanne de Dr(!ux
et de Jean de Biie, seigneur de Serrant, son
mary; il mourut le 15) septembre 13oti, et fut
enterré aux Jacobins. Ils sont reiirésenlés
priant. [Epilaphes.)
F. 89. Epitaphcs du tombeau ci-dessus.
F. 90. Tombe de Pierre filale, dans la clui-
pelledu Rosaire, dite de Dreux, aux Jacobins
de Rouen; elle est de Robert de Dreux, baron
lie Segréo, sa jg p„i;^
d'Esueval. et de Guillemette
femme. 14-78. (Epitaphe.)
F. 91.Toudjeau en pierre, dans l'espai-sseur
du mur, du costé du l'Epître, dans la cha-
pelle des Seigneurs, dans la|iaroisse de Saint-
Nicolas de Louge. Il est de Gauvin de Dreux.
1308.
V. 92. Efiigie dudit tombeau.
F. 9."!. 'l'ombeau en pierre , a droite du
grand autel de Notre-Dame, paroisse de l'a-
villy, en Normandie; il est de Kallierine de
Dreux.
F. 9V. Vue du mOme tombeau.
F. 9o. Toud)e;iu dtï pierre, au milieu de la
chapelle des Seigneurs, à gauche, joignant le
chieur de la paroisse de Louye. Il est deMa-
deli'ine de llanios. l.")l().
F. 9(). V^ue du précédent tond)eau.
F. 97. Tombeau de pierre, du costé de
l'Evangile, dans le clueur de la par.fussc de
Louye. Il est de CImrles de Mouy^ seigneur
de la Meilleraye, eu Normandie, elc, etc. et
de Giiarlotte de Dreux, sa femme.
F. 98. Tondji; dt' cuivre en rcdief, <à main
droite, (hms la nef ded'église de Sainl-Jucd
de Biaine; elle est de l'ierre de Dreux, dit
Maudire, duc de Brelagije, mort le 22 juin
1250. (Epitaphe.)
F. 99. Tombeau de cuivre émaillé, au mi-
lieu du sanctuaire, siu' leciuel sont deux ligu-
res en reliif. La première esl d'Alix, com-
tesse de Itrelagne, lille aînée et héritière de
(juy de Tlionars, eomlede Brelagni', ([ui l'ut
mariée, l'an 121:5, ii Pierre de Dreux, dit
Maucicrc, duc de Bretagne, mori en 1250,
eiileiré à Saiiil-Jmd de Braine. File mourill
l'on/.ième nouM 1221. Ln s(M'on<h; ligure est
d'Ioiand do Bretagne, lille de Pierre .Mau-
cicrc, duc de Bretagne, etc., elc. Elle mourut
le 10 octobre 1272. (Epitaphe.)
F. 100. ^'itrail représentant une femme à
genoux ; sa robe est aux aimes de Dreux,
eur de l'église cathédrale de
cantonnées de Bretagne. Cathédrale de Char-
tres.
F. 101. Tombeau eu pierre, à gauche de-
vant la chapelle de Sainte-Anne, dans la nef
des religieuses de Saint-Loys de Poissy. Il
est de Marie de Bretagne, religieuse de Poissy,
qui mourut le 24- may 1371, et d'isabel d'Ar-
tois, aussi religieuse de Poissy, qui mourut
le i;} novembre 1.314-. (Epitaphe.)
F. 102. Touiboau de marbie blanc et noir
de Jean, \' du nom, duc de Bretagne, dans
le milieu du c
Nantes. 1309.
F. 103. Tombeau de marbre noir, et sur
une granile pierre sont gravées les ligures
de Pierre de Bretagne, seigneur de duingamp,
duc de Bretagne, et de Friinçoise d'Aniboise,
sa l'eunue. 1457.
F. 104-. Tombeau de |)ierre, au milieu du
chœur de l'église des Chartreux de Nantes;
il est d'Arlus III, duc de Bretagne, et de
Calherine de Luxembourg , sa troisième
femme.
F. 105. Tombeau de Marbre blanc et noir,
au milieu du chœur de l'église des Carmes
de Nantes, de François II, duc de Bretagne,
mort le 9 septembre 1488, et de Marguerite
sa femme. Il n'a fioint d'épilaphe.
F. lOG. Vue du même monumeid.
F, 107. Vue du même monument.
F. 108. Tableau contre la muraille, dans
l'église des Carmes de Nantes, à costé gau-
che du tombeau de François, II' du nom, de
Bretagne.
F. 109. Monument du xiii'' siècle, sans nom
ni épila|)lie. 11 représente un enfiuit vêtu
d'une robe blene, sciuée de Heurs de lis d'or.
Elle est fendue devant et sur les côtés et
montre la doublure , qui est blanche. Les
manches et les bas sont rouges. Souliers
noirs; pieds a|)puyés sur deux lions blancs.
Tôle et mains blanches; la tète est ajjpuyée
sur un coussin losange, aux armes de France
et de Caslille. Le coussin esl tenu par deux
anges blancs. La tète est surmontée d'un [le-
til laberiiacle. La ligure repose sur une plaque
de mailire noii-. Le tombeau est blanc cl est
entoiu'é de niches vides et |irivées de leurs
colonnes.
La ligure esl longue de 3 pieds 6 pouces
environ, sans indication de nom id de pro-
venance.
r. 110. Tondieau de pierre,
proche le grand aule! de
liers de Senlis.
dan
église
s le miu'
des Corde-
Fin (lu viilume coiilciianl les lombcaiix des princes
(lu sang royal.
l'omheaux des rois de France.
Feuillet 1. Toudjeau do pierre incrnslé(le
marbre, nu milieu du chaMn'derégliseiioral>-
baye do Saint-llermain des Prc^. Il esl resli-
tuéàlamémoire deCbildeberl.roydo FraBcc
1021
OXF
DEPIGRAPHIE.
OXF
1(K!2
F. 2. Esci'itdu tombeau du roi Cliilclebcrt,
(lu coslé droit.
F. 3. Escrit du même tombeau, costô gau-
che.
F. 1. Tombeau de pierre, h f^'nucho du
grand autel do Saint-Germain-des-Prez. Il est
de Chilpéric.
F. 5. Tombeau de pierre, à droite du grand
autel de Saint-Germain-des-Prez. 11 est de
Clotaire II.
F. 6. Tombeau de pierre, à droite du grand
aulel de Snint-Germain-des-Prez. 11 est de
Berlrude, deuxième femme de Clotaire II.
F. 7. Tombeau de pierre , à gauche, dans
le chœur de l'église de Fabbaye de Saint-
Denys. La première figure est de Clovis II,
roy de France, fils de Dagobert; la seconde
est de Charles Martel.
F. 8. Tombeau de pierre , à gauche du
grand aulel de Saint-Germaiu-des-Prez. Il
est de Childéric il.
F. 9. 'J'ombeau (le pierre, à droite du grand
autel de Saint-Germain-des-Prez. Il est de
Batilde, femme do Childéric II.
F. 10. Tombeau eji pierre, à gauche, dans
le chœur de l'église de Saint-Denys. 11 est de
Pépin le Bref.
F. 11. Tombeau de pierre, à gauche, dans
le chœur de l'église de Saint-Denys. Il est de
Carloman, roi d'Austrasie , et à côté de lui
est Béranirude, sa femme.
F. 12. Tombeau de cuivre en relief, au
milieu du chœur de l'abbaye de Saint-Denys.
Il est de Charles le Chauve. {Inscription)
F. 13. Tombeau en pierre, à gauche, dans
le chœur de l'abbaye de Saint-Denys. Il est
de Loys III et de Carloman, frères, enfants
de Louis le Bègue.
F. li. Tapisserie du xiv' siècle. Cette com-
position présente quatre groupes, surmontés
chacun d'une arcade trilobée. Au premier
groupe est un archevêque à genoux, derrière
lui un chanoine, au-dessus de sa tête deux
inscriptions :
Aniericus Guenaiit, arclips Rotlironi.
Robertus Giieiiant. canon. Faron. . .
Le deuxième grou[)e représente le UK'-me
archevêque debout et suivi du même cha-
noine, il adresse la parole à un roi assis, les
jambes croisées, tenant ses gants; le trône
du roi est couvert de flammes ; au-dessous,
cette inscription :
Ci ce prent le feu en la clioere ileu voy riuer il ne
s'en veux lever conue 11.
L'arclievêque est nimbé.
Le troisième grou[)e représente le roi à
genoux devant l'archevêque qui le bénit :
Ci qiiens est le roy en sanlé x le reste à mous,
saint Manin.
Le quatrième groupe représente l'arche-
vêque soutenant la tête d'un archevêque
enseveli dans un linceul; il est suivi d'un
acolyte portant sa croix pastorale 'ci me-
sine )
Cette magnifique tapisserie est terminée
par une large bordure frangée, ornée de dix
écussons armoriés, tous différents : entre
chaque écusson est une plante de créquier
en fleurs.
Le fond de la tapisserie est rouge avec un
semé jaune; la décoration architecturale est
blanche avec écoinsons bleus. Le fond de
la bordure est bleu foncé, la frange blanche,
rouge et bleue. La coloration des figures est
pâle.
F. 13. Tombeau de pierre, à droite du
grand autel, dans le chœur de l'église de
Saint-Denys. Il est de Hugues Capet et de
Odo rex.
F. 16. Tombeau de pierre, à droite, dans le
chœur de l'église deTabbaye de Saint-Denys.
Il est de Robert, roy de France, et de Cons-
tance de Provence , sa femme.
F. 17. Tombeau de pierre, à droite, dans
le chœur de l'abbaye de Saint-Denys. Il est
de Henri I" et de Loys le Gros.
F. 18. Toml)e;iu de pierre, à droite, dans
le chœur de Saint-Denys. Il est de Philippes
et de Constance, sa femme.
F. 19. Tombe plate de marbre noir , la fi-
gure et l'escriture dn marbre blanc, derrière
le grand autel de l'église de Notre-Dame de
Paris, sous la châsse de saint Marcel, eslevé
sur quatre colonnes de cuivre, et autour est
écrit :
llic jacet Philippus , filius Ludovici Grossi, reg.
Franc", arcliid". Paris" «. qui obiit an
M". G. LX» jo.)
F. 20. Tombeau de pierre, dans le milieu
de l'ancienne église de Saint-Pierre, dans
l'abbaye de Jumiéges.
-|-Hic in'lionore : Dei : re(iuiesit : siiris : Clotlo-
vei : palris : bellica : gens : liella : salulis :
agens : ad voUnn nialris : Baiildis : peniUiere :
pro : prorio : scetere : proque : labore : palris :
amen.
F. 21. Tombe de marbre noir, au milieu
du chœur Je Notre-Dame de Paris. Elle est
d'isabel de Hainault , première femme de
Philippe-Auguste.
F. 22. Tombeau de pierre, au milieu du
chœur de Saint-Jean en Tlsle, commanderie
proche Corbeil. Il est dTngeburge de Dane-
mark, deuxième femme de Philippe-Auguste.
F. 23. Tombeau de [lierre, sous la petite
grille du chœur des religieuses, dans l'église
de l'abbaye de Longchamp. Il est d'isabel
de France, fondatrice de ce monastère, où
elle mourut en lâ69.
F. 24. Tombe de cuivre jaune, au milieu
du choeur de l'église de Saint-Denys. Elle
est de Marguerite de Provence, femme du
roy saiut Loys.
Obiit a. D. 1295.
F. 23. Tombe de cuivre esmaillée, qui est
sur le précédent toudjeau de Jean de France,
fils du roy saint Louis. {Inscription.)
F. 26. Tombeau de Jean de France, fils
du roy saint Louis. Il est dans le mur, à
gaucho du grand autel de l'église de l'abbaye
1023
OXF
DICTIONNAIUE
OXF
1024
(leRoynnraonl.et contient la plaiiue émaillée
figurée dans le précédent feuillet.
F. 27. Peinture à fresque, sur le mur,
lirez la cellule .C, faite du tems et pour
Jeanne de Chastillon, femme de Pierre 1",
comte d'Alencon, lils de saint Louis, en 1290.
Jeanne de Chastillon, à genoux devant la
sainte Vierge et assistée de saint Jean-
Uajitiste, son patron; derrière elle, quatorze
chartreux k genoux.
F. 28. Tombeau de Pliilipes de France,
fils de saint Louis, à costé droit du grand
aulel de l'abbaye de Royaumont. Il est de
pierre, peint et'doré, et autour, sur le bord,
à commencer par les i)iods,est écrit, etc., etc.
F. 29. Tombeau de Blanche de France,
fille du rov saint Louis. 11 est dans le mur,
à gauche "du grand autel de l'église de
l'abbaye de Royaumont.
Même décoration que celle du tombeau
de Jean de France. Au lieu du jeune homme
tenant un faucon, c'est une jeune fille tenant
vnie fleur de lis d'or, vêtue d'une robe fleur-
delisée, à manches vertes. Elle se détache
sur >m fond rouge semé de Castille.
F. 30. Tombe en cuivre esmaillée , qui
est sur le précédent tombeau de Jeanne de
France, fille du roy saint Loys, etc., etc.
F. 31. Ces six figures des enfants du roy
saint Louis sont contre le mur, dans le fond
de ràisie gauche, en dehors du chœur des
religieuses de l'église Saint-Louis de Poissy.
Elles sont de Louis, Pliilipes, Jean, Pierre
et Robert de France.
F. 32. Tombeau de marbre, à droite dans
le chœur de l'église de Saint-Denys. Il est
de Philipes III, roy de France.
F. 33. Tombeau de marbre, à droite, dans
le chœur de l'église de Saint-Denys. Il est
d'Isabel d'Aragon, deuxième femme du roy
Philipes le Hardy, laquelle mourut à Cosan-
ces, en Calabre, en 1271.
F. 34. Tombeau de marbre, dans le chœur
de l'abbaye de Saint-Denys. 11 est de Phili-
pes IV, surnommé le Bel.
F. 35. Tombeau de marbre , à gauche ,
dans le chœur de l'église de Suint-Deiiys. Il
est de Louis, X' du nom, dit le Hutui. Il eut
de Clémence de Hongrie, Jean, roy do
France et de Navarre, postume, né le 15
novembre 1316 et mort le 19 suivant, et fut
liroclamé roy, et gît au|irès du roy son père.
F. 3G. Tombeau de marbre, le sixième a
gauche du grand aulel, dans le clueur do
féglise de Saint-Denys. Il est do Philipes I",
dit'le Long, qui mourut l'an 1321, à vingt-
huit ans.
F. 37. Tombeau de marbre, le quatrième,
à gauche du grand aulel do l'église ih; Saint-
Denys. Il est de Charles IV, dit le Bel, ([Ui
mourut l'an 1327.
F. :J8. Tombeau u'e marbre, le cimiuième,
h gauche du grand autel de Saint-Denys. 11
est do Jeanne d'Evreux, troisième femme de
Charles V. l.'HO.
F. 39. Tiimbeau de marbre, h droite do
l'autel, dans la chapelle de Notre-Dame la
Blanrhe. dans l'église de Saint-Denys. Il est
de Mario de Franco, morte jeune, l'an 13'il,
et de Blanche de France, sa sœur, toutes
deux filles de Charles IV, roy de France, et
d(; Jeanne d'I'vreux, sa troisième femme.
[Epitaphe.)
F. 40. Tombeau de marbre, le premier à
gauche du grand autel de l'église Saint-
Denys. Il est de Philipes VI. 1350.
F, 41. Enterrement du roi Philipes de Va-
lois à l'abbaye de Saint-Dcnvs, le 22 d'aoust
1350, où son corps fut porté. Son cœur \\ la
Chartreuse de Bourg-Fontaine, que Charles
de Valois, son |ièrê, avait fondée, et ses en-
trailles aux Jacobins do Paris.
F. 42. Tombeau de marbre au milieu du
chœur de l'église de Notre-Dame de Rouen.
Il est pour le cœur de Charles V.
F. 43. Tombeau de marbre, au milieu do
la chapelle de la Vierge, à droite du iliœ'ur
de l'église de Saint-Denys. Il est de Charles V
et de Jeanne de Bourbon; derrière le taber-
nacle est écrit, etc., etc.... 1380.
F. 44. Tombeau de marbre, le troisième à
droite, dans la chapelle de la Vierge, dans
l'église de Saint-Denys. 11 est du roy Char-
les VI et d'Isabel de Bavière, son épouse.
Derrière le tabernacle est écrit, etc., etc.
F. 43. Tombeau de marbre , dans la cha-
pelle de la Vierge, à droite, dans l'église do
Saint-Denys. Il est de Charles Vit et de
Marie d'Anjou, son épouse.
F. 46. Tombeau de marbre, dans la nef à
gauche , proche la croisée de l'église de
Notre-Dame de Cléry. Il est de Louis XI, roy
de France.
F. 47. Tombeau de madame la dauphine
Marguerite d'Escosse, première femme du
roy Louis XI, lors dauphin. Les huguenots
l'ayant ruiné, les religieuses en ont fait un
Saint-Sépulcre. Le corps de la dauphine est
encore dans une cave dessous cette repré-
sentation, sans que les huguenots y aient
touché.
F. 48. Tombeau en marbre. Les figures et
le priez-Dieu de cuivre doré, k gauche do
l'autel, dans le chumr Je l'église de Saint-
Denys. 11 est de Charles VIll, roy de France,
mort le 7 avril, veille de Pasques-Fleuries.
1498.
F. 49. Tombeau de marbre, au milieu du
chœur de l'église de Saint-Martin de Tours. Il
est de Charles-Orlend, dauphin, et de Char-
les , aussi dauphin , frères , enfants du roi
Charli's VllI et d'.\nne, duchesse de Bre-
tagne.
F. 50. Tombeau de marbre, dans la croi-
sée, à gauche de l'église Saint-Denys. Il est
de Louis XII et d'Anne, duchesse de Breta-
gne, son épouse.
F. 51. Tombeau de marbre, dans l'aislo
droite de l'église de Sainl-Denys. Il est de
François I" et de son épouse.
F. 52. Tombeau de marbre blanc, les figu-
res de bionze, au milieu de la chapelle do
Valois, dans l'églist! Sainl-Den.vs. 11 est do
Henri 11 et de Catherine de Médicis, son
épouse.
F. 53. Figure de Henry II, roy de France,
en marbre blanc, posée sur bronze, ilans la
1025 OXF
chapelle de Valois, dans V6p
dki'IGRAPhif;
_olisc de Saint
Denys
F.' 54. Fignre de la reine Calhcrine de
Médicis, en marbre blanc, posée sur du
bronze, dans la chapelle de Valois, dans
l'église de Saint-Denys.
F. 55. Tombeau de marbre, à gaucbe du
grand autel, dans la croisée de l'église de
Saint-Louis du collège des Pères jésuites de
la Flèche, pour le cœur de Henry IV, roy de
France.
F. 50. Tombeau semblable, pour le cœur
de Marie de Médicis
OXF
1020
Quatre volumes des épitaphes des églises de
Paris.
F. 57. Tombeau, dans l'église des Tères
de l'Oratoire de Vendôme, à la mémoire de
César, duc de Vendôme, et d'Alexandre de
A'eiuiôme.
F. 58. Tombe de marbre blanc, au pied
du tombeau du roy Childebert, dans l'église
Saint-Germain-des-Préz , pour le cœur do
Henry de Bourbon, duc de Verneuil.
F. 59. Tombe de marbre noir, au bas des
marches du grand autel de Notre-Dame de
Paris, sous laquelle sont les entrailles du roy
Louis XHL
F. 60. Tombe de marbre blanc , proche
l'aigle, au milieu du chœur de l'église Saint-
Geriuain-des-Préz , pour Louis-César de
Bourbon, comte de Vexin.
Fin du volume.
Isle-de-France.
Abbaye de Saint-Denis.
Vingt-deux inscriptions; une dalle gravée
sur cuivre neuf idem sur pierre.
Eglise de Naaleuil.
Six tombeaux du xiii' siècle en relief.
Femme couchée dans une niche richement
ornée, entourée d'anges à genoux; à côté de
sa tête la sainte Vierge assise. Au milieu du
tombeau, l'écusson de France; puis une
série d'arcades vides, semées de fleurs et de
Castille.
Abbaye de Gercy.
Six dalles gravées sur pierre. {Trois ins-
criptions.)
Hérivaux.
Quatre inscriptions ; treize pierres gravées.
Deux tombeaux on relief; un vitrail.
Abbaye de Joyenval.
Trois pierres gravées.
ComniaDderie de Saiiii-. ean-en-I'Isle.
Deux pierres gravées.
Célestias de Marcoussy.
Trois inscriptions; une dalle sur cuivre.
Quatre vitraux du xv' siècle.
Anet. Tombeaa de Diane de Poitiers, église de Viliers
le Baile.
Une cierre gravée à figures.
Cbàteaa du Fresne.
Une dalle gravée à figures.
1
Le. premier volume renferme 138 dessins.
Le deuxième volume, 101
Le troisième volume, 120
Le quatrième volume, 99
Ces quatre volumes renferment :
Monuments en relief, 11-
Dalles gravées sur pierre et à figures, 193
Dalles gravées sur cuivre à figures, 20
Epitaphes, dédicaces, inscriptions, 228
Croix de pierre qui était au fond du
cimetière des Chartreux de Paris,
Rétable d'autel de la nouvelle église
des Blancs-Manteaux, style du xv"
siècle, 1
Vitrail, 1
Parmi les dalles gravées, un assez grand
nombre sont du xiu' siècle; une est du xii" :
c'est la tombe de Galo, soixante-treizième
évesque de Paris (1116). Elle était dans la
chapelle de Saint-Denvs, à gauche derrière
le chœur de l'église de l'abbaye de Saint-
Victor. Il est difticile de distinguer, d'après
le dessin, si ce monument est gravé ou en
relief.
Tous les monuments des rois ou des
princes du sang qui étaient aux Jacobins
sont classés dans d'autres volumes.
Suite du volume des églises de Vlsle-de-
France,
Eglise du Coudray, près Melua.
Deux daJles gravées à figures.
Paroisse de Saint-Etienne de Chilly.
Deux dalles gravées à figures.
Eglise du chasteau de Montléry.
Deux dalles gravées à figures.
Eglise paroissiale de Brunoy.
Une figure en relief du xiv' siècle.
Eglise de Fourqueux.
Dalle avec inscription.
Eglise de Charlrettes, près Melun.
Trois tombes en relief.
Eglise paroissiale de Roissy.
Une dalle gravée sur pierre. Vitrail du
xiir siècle , représentant le seigneur do
Beaumont-le-Bois, en l'Isle-de-France. Il est
à cheval ; son cheval est couvert d'une
housse blazonnée. Autre vitrail, représen-
tant sa femme. Ces deux vitraux sont sans
provenance.
Saint-Pierre de Beaavais.
Onze dalles gravées; un tombeau du xiii'
siècle en pierre; abbé; un vitrail du xvi'
siècle.
Saint-Lucien de Beauvais.
Tombeau de Jean Cholet, cardinal, mort
le 12 aousl 1292. Il esloit fort orné d'esnaail
et de cuivre; mais il en reste fort peu. L'on
assure que sa figure estoit d'argent ; ellen'.esl
Mâ7
OXF
plus f|ue (le bois peinl (magiiifique nionu-
nieiil (lu xiir siècle).
Tombeau de pierre de Joli de Villaribus ,
év(^(pie (iV92).
Tondieau de ))ierre de Floriinond de Vil-
licrs; très-curieux.
Cordeliers de. Beauvais.
Une dalle gravée à ligures.
Abbaye de Royaumont.
dalU'S gravées à
Huit
siècle.
ligures
Eglise de l'Voidmont.
Cinq dalles gravées à ligures.
Eglise de Cauvigiiy, en Beauvoisis.
Trois niagnifuiucs toiubenuK des sei-
gneurs de F.îrcourl et de leurs femmes, xV
siècle; peints.
Noire-Dame de Cliarlros.
Disposition des vistrcs de l'église Nolre-
Damo de Cliartics, selon l'ordre où elles
sont placées, 1G96.
Vitrail représentant Uoberl de Beron ,
chancelier do l'église.
Vitrail derrière l'autel de l'égliso sous
terre de Notre-Dame de Cliartrcs. 11 a été
donné, en 1500, par M. Esprit de Harville,
cliancelier de cette église. Il représente la
sainte Vierge assise, allaitant l'enfinf Jésus ;
à sa droite, saint Jean tenant le calice; à sa
gauche, un martyr tenant une palme et un
livre. (Mauvais dessin.)
Eglise de Saint-Aigiian de Chartres.
Epitaphe do Jaque Lescot.
Obiii 105G.
Eglise de Saiiite-1'oy de Cliarires.
Vitro roprésciitant une dame h genoux,
assistée de saint Jeaii-Baplisfe ; xvr sièrlc
Vitre représentant un chevalier à genoux,
assisté d'un archevesquc. Ses armoiries sont
les mêmes.
Autre vitrail, représentant un chevalier ot
sa dame à genoux. Armoiries.
Sailli-Nicolas de Cliarires.
Une dalle gravée.
Saint-Pfcre de Cliarires.
Dix dalles gravées à ligures du xiir siècle.
L'une d'elles est fort curieuse, et porte cette
iiiscrijilinii :
Abb.'is Fiilclicrius.
Un magnifique tombeau do pierre, à droite
de la sacrislie. Il est de KobrrI, arclicvesiinc
de Uouen, lils de llichurd, duc de Norman-
die. Aduiirable tombeau du xiu' siècle ,
d'une incroyable richesse ; il est enfoncé
dans ré|)aissour du mur.
Tombeau de Fianoois de IJrillac, abbé de
Soint-l'ère; élu en 1522, mort en 15'iO.
Vitro dan,s la nef do l'abLiaye do Saint-
Père, représente un abbé h genoux, tenant
sa ci'osse; sur le l'nnd se, lit ectte inscriji-
tion :
niCTIO.NNAlUE OXF ICiS
Jeliaii, abbé de céans, (il faire ceci l'an 1505.
Vitre à gauche dans la nef do l'ai/baye de
Saint-Père; bénédictin à genoux devant
saint Jacipies, avec cette inscription :
M" d'aousl jour cerlaiii, mil 'iiialre cent oclaiili;
cl iiuii, Jeliaii Pinart, abbé de céans, cul image
cy luelrc lil.
Deux magnifiques vitraux du xV siècle :
l'un représente huit dames à genoux, sous
du xiii' 1" proleotion de sainte Magdeloine ; leurs
robes sont l'icliemont armoriées; elles ](0r-
tent à dextre, de gueules à la croix d'argent
chai'géo de cin([ coquilles de sable; à sé-
ncstre d'or, au lion ram|iant de .sable. L'une
d'elles est en habit de religieuse; l'autre
représente trois chovaliers armés de toutes
pièces; leur tabard est de gueules à la croix
d'argent chargée de cinq coquilles de sable.
Un chanoine et deux enfants; ils sont sous
la sauvegarde do saint Aignaii.
Jacobins de Cliarires.
Tombeau de Hugues de la Ferté, évcsquc
de Chartres en i2\G. Magnifique tombeau
jiorté par ([uatre colonnes basses.
Dix dalles gravées à figures.
Tondjcau d'Estienne Rogier, chanoine de
Chartres. Ce chanoine a fait bâtir une partie
de l'église, et vivait en 1372. Ce tombeau est
peint.
Tombeau en picire d'une duchesse de
Bretagne, qui mourut exilée à Chartres;
xiV siècle.
Vitre du milieu , derrière le grand autel
des Jacobins de Chartres. Elle se compose
de vingt-trois bandes jaunes chargées d'une
longue inscription. Elles se détachent sur un
fond bleu; sa bordure est bleue semée de
lloui'S du lis. Voici cette inscription :
Monseigneur Esliciiiie Rogier, docleuren lays cl
en decres, ebanoine de Cliarires, fil fcrc la
charpenlerie cl la couverlure de.ccsic iionvellc
envre de la illcie église , cl ccsie vcrrierrc loiil
à ses de.spans, cl fonda cet premier aulel, aii-
(]uel le couvenl est terni de fero célébrer cbasciin
jour une messe pour lame du dit monseigneur
Eslieime, lc()uel gist à la dresle partie du dit
anlcl. Priez Dieu pour lui! Toules les euvres
des obiis dictes furenl accompli cl par lui en
l'an 1575.
Vitre du xiv" siècle.
.\bba,\ c (le Bonneval.
Deux épitaphes; deux curieux tombeaux
du xin^' siècle.
Aliliayu de Coulombs.
Trois dalles gravées; uno effigie pointe,
eu pierre, du xv' siècle.
Deux tombeaux dabbés ûu xiii' siècle.
Une vitro du xvr siècle.
Abbaye de Josaplial, près de CliarU'cs.
Une magnifique effigie du xm'-siècle. rc-
préscsnlanl un diacre.
Deux dalles y,iavées du xin siècle.
-1029
OXF
DEPICIUPHIE.
OXF
IOjO
Ahbaje île Joycnval.
Une belle dalle du xnr siècle
Saiol-Georges de Vendosme.
Magnifique tombeau du xni' siècle, jieinL
Il est de Pierie, comte de Vendosme.
Tombe en cuivre de Bouchart , comte de
Vendosme. Elle est du xiv" siècle. La liyurc
et l'arcliitecture sont découpées, counue dans
les tombeaux anglais , et sont incrustées
dans une dalle de pierre ou de marbre.
Tombeau de pierre du xiV siècle.
Tombe de cuivre dans une cl)a|)(lle de
l'abbaye de la Trinité de Vendosme. Elle est
de Gaufroid, de Vendosme. Elle est du \in°
siècle, et fort curieuse; sans tiguie.
Efligie d'évesque du xiv" siècle.
Tombeau de Guy de Beauchamp , sans
clligie.
Epitaphedu xV siècle.
Prieuré d'Hanemoni.
Trois dalles gravées avec figures.
Noire-Dame de Noyon.
Six magnifiques dalles gravées, représen-
tant des évèques.
Une curieuse tombe gravée du xni' siècle,
représentant un guerrier.
Eglises de Normandie.
Sainl-Elienne de Caea.
Feuillet 1. Tombeau en marbre de Guil-
laume le Conquér<)nt , de Normandie. Saint
Eslienne de Caen.
F. 2. Tombe de pierre d'ardoise au milieu
de la nef de l'église de dehors de l'abbaye
de la Trinité de Caen. Elle est de la reine
Mathilde, femme de Guillaume de Norman-
die.
F. 3. Tombe de Cécile, fille de Guillaume
le Conquérant, deuxième abbesse de la Tri-
nité de Caen. Elle se compose d'une crosse
sculptée sur une ardoise longue et très-
étroite.
F. 4. Tombe relevée en bosse contre le
mur et la chaire de labbesse au fonil du
chapitre de l'abbaye de la Trinité de Caen.
Monument très-curieux et très-ancien :
Hic jacel domna Dionisia abbatissa.
F. 5. Tombe en pierre à la troisième ar-
cade vis-à-vis la chaire de l'abbesse, au mi-
lieu du chapitre de la Trinité de Caen.
■J- Hic requiescit Henrici Matildis (ilia régis f
F. 6. Tombeau de pierre près la chaire de
i'abbesse, au fond à droite, dans le chapitre
de l'abbaye de la Trinité de Caen. Curieuse
eliigie du xui' siècle.
F. 7. Tombeau de pierre près la ciiairc de
l'abbesse, au fond à gauche dans le chapitre
de l'abbaye de la Trinité de Caen. Curieuse
efligie d'abbesse du xiii' siècle.
F. 8. Tombe de pierre, la première en en-
trant dans la sacristie des religieuses de
l'abbaye de la Trinité de Caen (abbr'sse)._
F. 9. Tond)e de Diia .lulienna : de : sco :
serenico ; abbîsse en 12ofi. Grande ardoise
entourée d'une inscription; au milieu, une
crosse très-simple.
F. 10. Tombe gravée d'abbesso (129.3).
F. 11. Tombe gravée d'abbesso (1376).
F. 12. Tombe gravée d'abbesso (1470).
F. 13. Tombe gravée d'abbesso (1434).
F. 14. Tombe gravée d'abbesse (1491).
F. 13. Tombe gravée d'abbesse (1441J.
F. 16. Tombe gravée d'abbesse (1333).
Tombe deBéatrix de Chamberuon (1289),
simple crosse sur ardoise.
Jumiéges.
F. 20. Tombeau d'Albert, abbé de Jumié-
ges. Ce tombeau est porté par quatre lions.
F. 21. Tombeau en pierre de Uoberl, abbé
de Jumiéges; belle tombe du xui' siècle,,
portée par quatre lions. ' '
F. 22. Dalle gravée ; abbé (1431).
î". 23. Dalle gravée (Jean de la Cauchée ,
abbé).
F. 24. Dalle gravée de Johaunes Durant,
abbé (1523J.
F. 25. Dalle gravée de Johannes de Duc-
saro (1332).
F. 26. Vitre représentant Philippe de Lu-
xembourg, cardinal évesque, assisté de saint
Benoist; xvr siècle, abbaye de Jumiéges.
F. 27. Dalle gravée de Mathieu Cornet,
abbé en 1310.
F. 28. Tombeau de pierre entre deux pi-
liers, du costé de l'Eiiistre, dans la ciiajielle
de l'Assomption de l'église de Jumiéges.
Magnifique tombeau du xin' siècle, repré-
sentant un évêque ; quatre épitaphes.
F. 33. Tombe en pierre de Gudiaumo le
Jeune, abbé en 1339.
F. 34. Dalle gravée de Jean de Saint-
Denys, abbé.
F. 33. Dalle gravée de Jean de Foris, abbé.
F. 36. Tombeau de quarreaux émaillés, à
l'entrée, au milieu, dans le chapitre de l'ab-
baye de Jumiéges, avec cette iuscriiition :
Ici gist Fabé Guill Derrendemis , près : por : Il :
F. 37. Dalle gravée de Jean de Tôt, abbé.
F. 38. Tombe de quarreaux émaillés , la
première de la jiremière rangée, sur une
élévation d'une marche, au fond du chapitre
de l'abbaye de Jumiéges; xni'' siècle :
Ici gist Rogier, abbas.
F. 39. Tombe de quarreaux :
Ici gist Willaume, abbas.
F. 40. Tombe de quarreaux :
Ici gist Ursus, abbas.
F. 41. Tombe de quarreaux :
Ici gist Rogier, abbas ux.
F. 42. Ton]be de quarreaux :
Ricarulus abbas ici gist
F. 43. Tombe de quarreaux :
ici gisl l'ablié Pierre.
F. 44. Tombe de quarreaux :
U'' ■j.hi Ustacii, abbas i.
lOSI OXF DlCTIONNAIFtE
F. 45. Tombe do quarreaux :
Ici gist Rogior, abbas f'
F. 46. Tombe de quarreaux :
Ici gist Allevaniler, abbas.
Toutes CCS toniliL'S paraissent avoir
OXF
1052
gravées du xnr siè-
Tombe de pierre au milieu du
été
faites en môme temps, au xiii' siècle. Elles
représentent un ai)l)é les mains croisées sur
la poitrine, vôtu d'une chasuble rougo et
d'une aube blanclus h parements jaunes, lo-
sanges et ornés de quatrefeuilles bleus;
le parement de l'amict ainsi que les poi-
gnets, le manipule et l'éloie sont jaunes,
ornés de quatre-feuilles bleues; la crosse est
jaune, volute tournée en dehors; les sou-
liers sont noirs. La ligure est sur un fond
gris ; la tête est surmontée d'un couronne-
ment jaune, où est inscrit le nom du défunt
en lettres noires. Quoique les dessins ne
soient pas identiques entre eux, toutes ces
effigies doivent avoir été faites dans les mê-
mes moules; les inscriptions seules se chan-
geaient.
Abbaye d'Ardenne, près de Caen.
Quatre belles dalles
cle.
F. 31.
chœur.
F. 52. Epitaphe de Renier, le coutelier,
1387.
F. 53. Tombe de pierre dans le milieu du
chapitre:
Dnus Nicholaus, abbas, 1362.
Maius tenant une crosse.
F. 54 et 55. Deux magniQques tombes du
xiii' siècle.
F. 56. Dalle gravée du xin" siècle. Elle
représente une épée couverte d'un bouclier
chargé de trois boucles.
F. 57. Dalle gravée du xiv* siècle.
F. 58. Singulière dalle gravée.
F. 59. Tombe de l'abbé Pierre. Dalle gra-
vée ; main tenant une crosse; autour, ujie
inscription et un rinceau à feuilles de vigne
(1261).
F. 60. Tombe de Johannes Leblont, abbé.
Dalle gravée; disposition à peu près sembla-
ble h la précédente (1324).
F. 61. Tombe de marbre noir du premier
abbé d'Ardenne. Elle représente une croix
fort curieuse.
F. 62. Tombe de Guillaume Gravèrent ,
abbé. Dalle gravée ; main tenant une crosse.
La dalle richement encadrée d'inscriptiuns
et de rinceaux (i;J8.'>).
F. 63 à 66. Quatre belles dalles gravées
du XIII' siècle, reiirésentant trois chevaliers
et un clerc.
F. 67. Dalle. Main tenant une crosse.
Cathédrale d'iivroux.
F. 08. Dalle en cuivre du cardinal de No-
nancourt, xiv siècle.
F. 69. Tombe de C.uillaume de Floclues,
abbé (1460,1. I);.l le gravée.
F. 70. Fpilaplir i|c i;j'.)|.
F. 71. Tombe de Georges Kygmayden, An-
glais (1436). Dalle gravée.
F. 72. Tombeau de Jean d'Aubergenville,
chancelier de France, évèqued'Evreux. Ma-
gnifique tombeau en cuivre , en relief, xiu'
siècle.
F. 73. Tombeau de Mathieu des Essartz,
évêque d"l'"vreux.
F. 74. Vitrail du xiv' siècle, représentant
Mathieu des Essartz à genoux.
F. 73. Vitrail du xv siècle , représentant
dame Georgelte Legras, sa mère.
F. 76. Vitrail dif xV siècle, représentant
Philippe de (^Miors, évèque d'Evreux.
F. 77. \ilrail du xV siècle , représentant
Baufre, évèque d'Evreux.
F. 78. Vitrail du \\" siècle, représentant
Jean des Prez, cordelier et évèqued'Evreux.
F. 79. Vitrail du xV siècle, représentant
un évèque à genoux.
F. 80. Grand vitrail du xv' siècle, repré-
sentant Guill. de Gantiers, évèqued'Evreux.
F. 81. \"itrail du xV siècle, représentant
un évèque à genoux.
F. 82. Vitrail du xV siècle , représentant
Geofl'roy, abbé du Bec , ai)rès, évèque d'E-
vreux.
F. 84 et 83. Deux épitaphes et armoiries.
F. 86 et 87. Deux dalles d'abbés. Abbaye
de Saint-Taurin d'Evreux.
F. 88 et 89. Armoiries. Saint-Taurin d'E-
vreux.
Abbaye de Saint-Sauveur d'Evreux.
F. 90. Tombe d'Alice' de Breli, abbesse
(1288). Dalle gravée.
F. 91. Tombe de Jeûne de Grazensières,
abbesse (1495). Dalle gravée.
F. 92. Figure à genoux auprès d'un autel
antique. Elle est de dame Marie de Barville ;
xV ou XVI* siècle.
F. 93, 94 et 95. Trois belles dalles gravées
d'ubbesses.
F. 96, 97. Vitraux du xiV siècle , repré-
sentant des personnages à genoux.
F. 98. Armoiries.
Église des Jacobins d'Evreux.
F. 99. Tombe de cuivre jaune de Philippe
Presuli ; xiii' siècle.
F. 100. Vitrail du xv siècle, représentant
un chevalier à genoux.
F. 101 à 107. Sei)t dalles gravées du xiv*
siècle.
F. 108. Curieuse peinture sur un pilier de
Saint-Lain-ent d'Evreux, re|)réscntant Char-
iot d'Aunoy, escuyer, |)anelier du roy, de la
iKicion de Pirardie (1411). 11 est Ji genoux;
deriière lui est Jésus-Cluist debout, avec le
nindje crucifère. U lient un livre blanc croisé
(le rouge et croisetté d(! bleu ; il est velu
d'une dalmatique blanche, semée de croix
bleues; étole jaune, aube blanche avec j>n-
rement. Le fond de la peinture est rouge et
semé de W.
F. 109, 110 et 111. Trois dalles gravées
du XIV' siècle.
Église de Bcaulieu.
F. 112. Tombeau do pierre
de Jean do
1033
OXF
D'EPIGUAPIIIE.
OXF
l&S*
Préaux, fondateur du prieuré de Beauliou.
Belle tombe du \m° siècle, {jortéc par quatre
lions.
F, 113. Autre tombeau du môme genre.
Sans nom.
F. 114. Tombeau semblable d'un enfant,
supporté par six lions. Anonyme.
F. 115. Tombeau de chevalier; xm° siècle.
F. 116. Dalle gravée (xiii° siècle); cheva-
lier.
F. 117, Tombeau eu relief, abbesse; xiii"
siècle.
F. 118. Dalle gravée, représentant un dia-
cre, xiv" siècle.
F. 119 et 120. Dalles gravées, clercs ; xm'
siècle.
Beaubec.
F. 121 et 122. Dalles gravées, xv siècle.
F. 123. Epitaphe.
F. 124 et 125. Dalles du xiv° siècle.
Bonport.
F. 126. Tombeau de marbre noir, sans
effigie.
F. 127. Monument du xyi° siècle.
F. 128. Epitaphe.
F. 120. Epitaphe.
F. 130 à 135. Magnitiques dalles gravées.
Ahbayc de Vallemont.
F. 136 à 141. Sept belles dalles gravées.
F. 142. Epitaphe.
F. 143. Dalle gravée.
F. 144. Armoiries des vitraux.
Abbaye de l'Estrée.
F. 143. Magnifique tombeau à deux figu-
res (xv siècle), colorié.
F. 146, 147 et 148. Trois dalles gravées.
Abbaye de BieuU-Benoît.
F. 149. Tombe d'abbé ; main tenant une
crosse.
F. 150. Armoiries do vitraux.
Abbaye de Foucarmoiit.
F. 151. Dalle du xiu« siècle; deux cheva-
liers.
F. 152. Epitaphe (Cordeliers d'Alençon).
F. 153. Epitaphe.
Abbaye Notre-Dame d'Eiix.
F. 154. Dalle gravée ; xvi" siècle.
Notre-Dame de Pavillj.
F. 133. Dalle gravée (1368), chevalier.
Kouen. — Cathédrale.
Feuillet 1. Tombeau de Richard Cœur-de-
Lion, à droite du grand autel, dans le chœur
de la cathédrale. Dalle avec effigie portée par
quatre lions.
F. 2. Tombeau de pierre, à gaucho en en-
trant par la petite porto dans l'église Notre-
Dame. Monument royal, semblable au précé-
dent; ;..ans nom.
F. 3. Tombeau du cœur du cardinal d'Es-
touteville, archevêque de Rouen, et du corps
DlcTioNx. D'EriGnvriin;. 1.
de Maurille, archevôiiue de Rouen; 1067.
Monument de la Renaissance ; sans pfligie.
F. 4. Dalle gravée du xvi' siècle ; cha-
noine.
F. 5. Tombeau d'Eudes Rigault, à droite
dans la chapellC'de la Vierge. Monument du
xiii° siècle, appliqué contre le mur. Belle
architecture.
F. 6. Tombeau de marbre blanc et noir, à
gauche dans la chapelle de la Vierge. Ma-
gnifique.monument du xni° siècle, appliqué
contre le mur. Il est de Guillaume de Fla-
vacourl.
F. 7. Tombeau de pierre, à droite en en-
trant, dans la chapelle de la Vierge. Il est do
Gilles des Champs.
F. 8. Tombeau à gauche contre le mlit-;
dans la chapelle de la Vierge; sans nom. (Il
est encore à sa place aujourd'hui.)
F. 9. Magnifique tombeau de marbre blanc
et noir, placé dans la chapelle de la Vierge,
deuxième à gauche.
F. 10. Effigie d'évêque en marbre blanCj
sur un tombeau de marbre noir, dans la
chapelle Saint-Pierre et. Saint-Paul, à gauche
en entrant; xiv" siècle, sans nom.
F. 11. Tombeau d'évôque, effigie de mar-
bre blanc sur fond noir, derrière le chœur,
dans la chapelle Saint-Pierre et Saint-Paul, ii
droite en entrant; xiV siècle.
F. 12. Epitaphe. 1665.
Abbaye de Saint-Ouen.
F. 13. Belle dalle gravée, derrière le grand
autel; 1287. Evêque.
F. 14. Belle dalle gravée de la même épo-
que, devant l'entrée de la chapelle do là
Vierge. Evoque.
F. 13. Dalle gravée; de M' Masseporet ,
conseiller, à droite dans la chapelle de la
Vierge; 1426.
F. 16. Dalle gravée du xiii" siècle, repré-
sentant un chevalier, à droite au fond de la
chapelle de la Vierge.
Saint-Ouen de Rooen.
F. 17. Dalle gravée, xv° siècle; homme et
femme.
F. 18. Epitajihe.
F. 19. Dalle gravée du P. Guillaume; xv°
siècle.
F. 20. Dalle gravée de Pierre de Ventéac,
abbé ; 1600.
F. 21. Dalle gravée du xiri" siècle; abbé.
F. 22. Dalle gravée du xv" siècle; abbé.
F. 23. Dalle gravée des architectes de
Saint-Ouen, dans la chapelle de Sainte-Agnès,
à gauche du chœur :
Cy gist Alexandre de Berneval, maislre de ma-
clionneiie du roy, n" sire, au bailliage de Rouen
et de Saint-Ouen, qui trépassa le v de janvier
1440. Priez Dieu pour luy. Amen.
F. 24. Dalle gravée de Jean de Fresne;
1305. La [iremièie, du costé de la porte, dans
le cloistre.
F. 25. Dalle gravée de Raoul de Bourgeois?
12S0. °
33
1055 OXF
F. 20. Dalle gravée de Uogier do Saint-Ili-
laire; 1280.
F. 27. Dalle gravée du xiv siècle; homme
et ICDIIIK'.
F. 28. D;ille gravée; fomme ; 1309.
F. 29. Dalle gravée de Philippe Leblanc ;
13i8.
F. 30. Fpilaplio du xvi' siùcie.
F. 31. Dalle gi-nvée de D' Nicliole, jadis
feme de Kaoul le Bourgeois.
F. 32. Finlaplie.
F. 33. Jeanne qui fut fome de Pierre le
Bouricis: 1240.
F. 3V. Dalle gravée de Guillauino Bailli :
Beiioi lu soii liimc de 11 amen.
(1237J Très belle dalle.
F. 33. Dalle gravée de Guillaume de Kau-
revilla; xiv' siècle : costume très-curieux.
F. 36. Dalle gravée de Willaume Noris,
cistoien de Rouen, qui laissa à la maison de
céans 1111 livres de rentes pour son obiit.
Prions que Dieu ait merci de same : amen,
xiii' siècle; dalle très-riche.
F. 37. Dalle gravée de bourgeoise; xin"
siècle.
F. 33. Dalle gravée de bourgeoise; xui*
siècle. Costume très-élégant.
F. 39. Dalle de Dominus Johannes diclus
do Monte Poignant; xiii° siècle.
F. 4-0. Dalle gravée de bourgeoise; 12C0.
Très-belle.
F. 41. Dalle gravée de bourgeois et de
bourgeoise; xv' siècle.
F. 42. Dalle gravée de bourgeois; 129G.
Abbaye de Saint-Araand.
F. 43. Epitaplie du xvr siècle.
F. 44. E[)itaphe du xvii' siècle.
F. 45. Epitaplie du xvii' siècle.
F. 40. Dalle gravée d'abbesse; xiii' siècle.
F. 47. Dalle gravée du xv' siècle; deux
abhesses.
F. 48. Dalle gravée; abbesso;xvi' siècle.
F. 49. Dalle gravée ; abbesse; xv' siècle.
F. riO. Dalle gravée; abbesse; xiv' .siècle.
F. 51. Dalle gravée; abbesse; xv' siècle.
F. 52. lilpitaplie du xvii' siècle.
F. 53. Piscine ou lavoir dans l'abbaye do
Saint-Amaïul de Rouen, amiuel sont les ar-
mes de plusieurs abbesses,et ipii a été fondue
en 1702, pour employer aux dépenses du
bûliment neuf. ïrès-curieux.
Sainl-Sevcr.
F. 54. Vilre à droite du grand autel.
F. 55. Vitre à gaucho du grand autel.
F. 50. Vitre, la deuxième à gauche du
grand autel.
F. 57. Vilre derrière le grand aulel, ;i
droite, dans l'église di'S Tonneliers, ii Uoucn.
F. 58. Vitre doirière le grand aulel, même
église.
DICTIONNAIUE OXF lOIC
Sainl-ErblaD.
F. 63. Dalle du xvr siècle.
Sainl-Palricc.
F. 04 et Oo. Soixante et quinze épitaphcs
du xvir siècle.
Sainl-Micliel.
F. 00. Dalle gravée du xvi' siècle, à deux
ligures.
F. 07. Tombeau dans le collatéral à gau-
che, le long du chœur de l'église. L'elligie a
été remplacée pai' un calvaire du xvi' siècle.
Saifll-Godan.
F. 68. Epilaphe du xvii' siècie.
Saiat-Lô.
F. 09. Dalle gravée du xv' siècle.
F. 70. Epilaphe du xvii' siècle.
F. 7t. Tombeau de marbre noir, ronlre le
mur à gauche, contre la chapelle de la Vierge,
xvi' siècle.
F. 72, 73 et 74. Epitaphes.
Sainl-André.
73. Dalle gravée du xv' siècle; chevalier.
Saint-Sauveur.
F. 76. E[iitapho du xvii' siècle.
F. 77. Tombeau de marbre de dilTérentes
couleurs ; xvi' siècle.
F. 78. Epitaphes dudit tombeau.
Sainl-Éloi.
F. 79. Dalle gravée du xvr siècle.
F. 80. Dalle gravée du xvi' siècle; un
homme et deux femmes.
Saint-Pair.
F. 81. Vitrail représentant Pierre deFouillé,
abbé de Vaux-chrestien.
F. 82. Vitrail du xvi' siècle; chevalier à
siècle; dame à ge-
Sainle-l!roiv.
F. 59,00 et 01. Epitaphes du xvii'
Noire- Dame la Ronde.
F. 62. Dalle gravée du xv' siècle
siècle.
genoux.
F. 83. Vitrail du xvi'
noux.
F. 8't. Armoiries.
Jacobins.
F. 85. Superbe dalle de cuivre du xiv'
siècle; homme et femmes.
F. 80. Dalle du xv' siècle; homme et fem-
mes.
F. 87. Dalle gravée du xvi* siècle: femme.
F. 88. Dalle gravée du xvi' siècle; cha-
noine.
F. 89. Dalle gravée du xv' siècle; cheva-
lier.
F. 90. Dalle i^ravée du xiii' siècle; cheva-
lier.
F. 91. Tombeau du cardinal do Fraiiville;
XV' siècle.
F. 92. Fiiilaphe.
F. 93 i't9'i. Kpilaphes.
F. 95. l)all(\ gravéo du xvi' siècle; homme
et femme.
Ondiliirs do llouffi.
F. 90. Epifapbe du xmi' siècle.
,037 OXF DEFIGRAPIIIE.
F. 97. Curieuse pierre gravée contre le
mur; xiv' siècle.
F. 98, 99 et 100. Trois dalles gravées du
XIV' sièfle.
Capucins de Rouen.
F. 101 et 102. Epitaphcs.
Céleslins.
F. 103. Tombeau de Jean de Hangest,
chambellan du Koy, mort en IWO, fondateur
de cette église.
F. lO^i-. Tombeau de marbre de difîérentes
couleurs, dans la chapelle Sainte-Anne , à
droite; xvii' siècle. Anonyme.
F. lOo. Tombeau de la même époque. Ano-
nyme.
"F. 106, 107 et 108. Epitaphesdu xvii' siè-
cle.
Feuillanls.
F. 109, 110 et 111. Trois épitaphes.
Carmes.
F. 112. Tombeau de marbre; xvii' siècle.
F. 113 et 114. Epitaphes ; xvii" siècle.
Jésuites.
F. 115. Epitaphe du xvii' siècle.
Pénitents.
F. 116 et 117. Deux épitaphes.
Pont-de- l'Arche.
F. 118, 119 et 120. Trois épitaphes du
xvii' siècle.
Eglise d'Escouy.
F. 122. Magnifique tombeau gothique du
XV' siècle.
F. 123. Grand tombeau peint d'Enguerran
de Marigny; 1315.
F, 124. Epitaphe.
F. 125. Tombe de Jean de Marigny, évê
que.
Notre-Dame du Val.
F. 12G, 127, 128, 129, 130 et 131. Six
tombes gravées du xiii' siècle.
F. 132. Dalle gravée du xv' siècle.
Valois et Bissonne.
Notre-Dame de Senlis.
Feuillet 1. Dalle gravée, de Simon Bonnet,
évoque; xv siècle.
F. 2. Dalle de Guillaume Rose, évoque;
xvi° siècle.
F. 3. Epitaphe du même.
F. k. Dalle gravée de Pierre Chevalier,
évoque; xvi' siècle.
F. 5. Epitaphe du même.
Cordeliers.
F. C. Tombe de pierre à droite, près la
chaire, dans la nef des Cordeliers de Senlis.
Curieuse dalle gravée du xiii' siècle; sans
eflîgie.
F. 7. Dalle gravée du xin' siècle; cheva-
lier.
F. 8. Dalle gravée du xvi' siècle; sans
efligie.
OXF
103S
F. 9. Dalle du xiv' siècle.
F. 10. Dalle d'un religieux; xvi' siècle.
F. 11. Dalle d'un chevalier; vvi' siècle.
F. 12. Dalle d'un chevalier; xvr siècle.
F. 13. Dalle d'une dame; xvi° siècle.
F. IV. Dalle d'un chevalier; xvi° siècle.
F. 15. Dalle gravée du xiir siècle; sans
effigie.
F. 10 et 17. Dalle gravée du xvi' siècle;
chevaliers.
F. 18. Epilaiihp.
F. 19. Armoiries des vitraux.
lacobios de Senlis.
F. 20. Dalle gravée du xvi' siècle; cheva-
lier.
Abbaye de Chaaiis, près Sentis.
F. 21. Curieuse dalle représentant deux
évêques ; xv' siècle.
F. 22. Tombeau de pierre dans l'église de
l'abbaye de Chaaiis, 'derrière le grand autel, ;\
droite"; 1270. Curieux monument du xin°
siècle; évèque.
F. 23. Monument du même genre; belle
architecture.
F. 24. Monument du môme genre; Robert
de la Houssaye.
F. 25. Monument semblable d'Amaury.
F. 26. Monument du même genre; 12U;
très-beau.
F. 27. Monument du même genre de l'é-
vêque Guarin; 1227.
F. 28. Monument du même genre, de l'é-
voque Robert Cressovessart; 1271.
F. 29. Dalle gravée du xv'^ siècle.
F. 30. Dalle gravée du xv° siècle.
F. 31. Dalle gravée du xiv' siècle.
F. 32. Dalle du xV siècle.
F. 33. Dalle du xV siècle.
F. 34. Dalle du xiv' siècle; homme et
femme; très-belle.
F. 35. Dalle gravée du xiii' siècle; femme.
F. 36. Dalle gravée du xiii' siècle; homme.
F. 37. Dalle gravée du xiii' siècle; femme.
F. 38. Dalle gravée du xiii' siècle ; homme.
F. 39. Dalle gravée du xiii° siècle; sans
figure.
F. 40. Dalle gravée du xvi' siècle; évo-
que.
F. 41 et 42. Epitaphes du xvn° siècle.
Ermenonville.
F. 43- Epitaphe du xvi' siècle.
F. 44. Epitaphe du xvi' siècle.
Abbaye d'Orcamp.
F. 45. Tombeau en pierre, contre la mu-
raille, du costé de l'Evangile, dans le sanc-
tuaire, sous lequel est enterré le corps de
Baudouin de Boulogne, 2' du nom, et de
Buudouin, troisième évèque de Noyon;il
décéda l'an 116". Magnitique monument de
la fin du xn' siècle, dans l'épaisseur du mur.
Sans eflîgie.
F. /i6. Dalle gravée du xiii' siècle; prêtre.
F. 47. Dalle gravée du xiv' siècle; i)rètre.
F. 4S. Dalle gravée du xiv' siècle; prêtre.
F. 49. Dalle gravée du xv* siècle: cheva-
lier
1039
Belle
OXF
dalle du
DICTIONNAIRE
OXF
1040
xiu'
dal
siècle; deusL
c gi'uvée tiu
XIV'
contre
F. 50.
femmes.
F. 51. .Magnifuiue
siècle; lioiiiiiie.
F. 0-2. Dalles gravées, élevées
mur; xiv siècle; |)eintes.
F. 53. Belle dalle gravée du xin" siècle;
homme el lemme.
F. 5V. Magnifique statue de femme, du xui"
siècle.
F. 55. Dalle gravée du xiV siècle; reli-
gieuse.
F. 50. Dalle gravée du xv' siècle; évoque.
F. 57. Curieuse dalle du xiir siècle, deux
crosses sous des couronnements d'architec-
ture.
F. 58. Dalle du xui' siècle; sans figure.
F. 59. Dalle du xv' siècle; évèque; très-
riche.
F. 60.
riche.
F. CI.
F. G:>.
Dalle du xv' siècle; évèque très-
Dalle du XVI' siècle; évèque.
Dalle du xv' siècle; crosse entourée
d'une inscri()lion.
F. 03. Dalle du xiii" .siècle; crosse surmon-
tée d"uii couronnement d'architecture.
F. Ci. Dalle du xiir siècle; deux crosses
surmontées d'un couronnement.
F. 05. Magnilique dalle du xiV siècle;
homme et femme.
F. GO. Ueligieux du xv' siècle, dalle gra-
vée.
F. 67. Dalle du xiii' siècle; sans figure.
F. 08. Admirahle dalle gravée, en fonte,
du XIV' siècle; homme et femme. C'est la
]ilus riche de toutes. (Celte iiuv^nifuiue pla-
que provient eertaiiiemeiit de Flandre. )
F. 69. Dalle à deux crosses.
F. 70. Dalle gravée, xvi' siècle; religieux.
F. 7], 72, 73 et7'i-. Quatre dalles du xiV
F. 75, 70, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 8'i et
85. Magniliqucs dalles, à deuxfigures,duxiv'
siècle.
Sainl-YveJ de Braine.
F. 85. Magnifique dalle gravée du xiv' siè-
cle; deux ligures.
F. 80. Tomheau de marbre, au-dessus du
chœur; xiv' siècle.
F.87. Dalle gravée, du xiv' siècle; très-
riihe.
F. 68 cl 89. Deux magnifiques toinlieaux
du xiv siècle, chacun avec deux cOigies
richement peintes.
Abbaye de Longpont.
F. 90. Curieux monument du xiii' siècle;
marbre noir.
F. 91. Splendiile tombeau de iiierro entiè-
rement peint et doré; riche CDuroniiciiieiil
d'urchileclurc du xiii' siècle. 11 est de mon-
seigneur Knjiiurran de (^ouc}".
F. 92. Autre inagiiili(]ue monument du
xiii' siècle, égaleiM(;nt peint et doré. Le
tomheau est .'i jour comme l'aulre, et il y a
une ligure di^ moine dessus et une ligure lie
clii'valier dessous. Il est de Montinirel.
F. 93. Magnilii)U(i tomheau scnihlahh^ h
celui dessiné page 91. Dans sa partie iiil'é-
'Angers:
l)eintures en grisaille
rieuro est couchée une religieuse ; à la partie
supérieure est couchée une grande croix
richement fleniie.
F. 9'i.. Magnifupie monument du xiii' siè-
cle, plus ancien ipie les autres, richement
colorié. 11 est d'.Vusculpe de Picrrefons,
évèque.
F. 95. Autre monument du même genre.
11 est do Josselin de Vierzy, évèque du dio-
cèse de Soissons.
F. 90. Dalle gravée de Miles de Basoches.
Magnili(iue dalle du xiii' siècle.
F. 97. Monument du xiiT siècle, non co-
lorié. Il est lie frère Grégoire.
F. 98, 99, 100, 101, 102, 103 et lOV. Ma-
gnifiques dalles gravées du xiii' siècle.
Noire-Dame de la Victoire.
F. 105. Dalle gravée du xiv° siècle.
F. lOG. Beau tomheau colorié du commen-
cement du XIV' siècle. 11 représente une
dame couchée sur un tombeau peint, et en-
tourée de ses parents (Abbaye de l'Es-
toille).
F. 107 et 108. Monument de la Renais-
sance dans l'abbaye de l'Esloille. Il est de
Ja(pio de .Alonligny, soigneur du Fresne.
Tombeaux et épitaphcs des églises de France.
Aolume I"
Feuillet 1. Figures qui sont au-dessus ou
précèdent.
Tombeau dans le sanctuaire de l'église
Saint-Aubin d'
du XIII' siècle.
F. 2. Tombe de pierre de Jean Michel,
éves(jue d'Angers ; surmontée d'une grille do
fer; 1V38.
F. 3 à 8. Six dalles gravées desxiv' et xv*
siècles; abbaye de Saint-Georges.
F. 9. Armoiries iieintes aux chaires des
religieux dans le chœur de l'église de l'ab-
bavo de Saint-Georges.
F. 10. Dalle gravée ; abbé; xiv° siècle ;ahr
baye de Saint-Georges.
F. 11. Dalle gravée; abbcsse ; xiv' siècle;
Fontevraull.
F. 12. Dalle de enivre; évèque ; xv' siècle ;
aliliaye de Saint-Aubin d'Angers.
F. 13. Dalle de cuivre ; évèque; xv siècle;
abbaye do Saint-George d'Angers.
F. 14. Tombe d'abbesse, figure du xiV
siècle, peinte et couchée, surmontée de son
dais d'architecture; abbaye du Uoncerajr
d'Angers.
F. 15. Tombeau dans le mur de la chapelle
du llosaire, église des Jacobins d'Angers;
hoiiune el femme couchés ; xv' siècle ; ins-
cription.
F. 16 à 27. Tombeaux et épilaphes du
XVI' siècle, représentant des ligures à ge-
noux, appliquées contre le mur
F. 28. Plaque de cuivre app"
le mur, repiéseiilant un chanoine à genoux;
xm' siècle; armoiries et éi)ita[>hes.
F. 29. Tombe en pierre, représcnlanl un
chevalier couché, ayant son casque iicùlé de
lui; xiir sièile.
iquée contre
1041
OXF
D'EPIGRAPHIE.
OXF
1042
F. 30. Dcillo y;ravée ; Girart de Soncelle,
écuyiT ; é;j;list' de Clialoché ; 1339.
F. 31. Dalle gravée du xv' siècle ; cheva-
lier; abbaye de Chaloclié, en Anjou.
F. 32. Monument du xvir siècle, marbre
blanc et noir, dans le collège des Jésuites
de la Flèclie, en Anjou.
F. 33. Epita|>he du précédent (seigneur
messiro Fouquet de la Varenne, etc., etc.).
F. 3'i.. Dalle gravée du xin° siècle ; cheva-
lier ; Villeneuve.
F. 3a. Dalle gravée; dame; 1389 ; Ville-
neuve.
F. 3G. Dalle gravée du xiV siècle ; deux
chevaliers; Villeneuve.
F. 37. Dalle gravée; dame; 1311; Ville-
neuve.
F. 38. Dallo gravée; 133fi-; un chevalier,
sa dame et son enfant; Villeneuve.
F. 39. Peinture murale du xv' siècle, re-
présentant u'i abbé à genoux, dans le ré-
fectoire de l'abbaye de Villeneuve, près
Nantes.
F. 40. Peinture semblable.
F. 41. Monument pyramidal de Michel
Amelot (1687), avec son médaillon ; épita-
phe; Saint-Gaticn de Tours.
F. 42. Armoiries des vitraux; église des
religieuses chanoinesses de Maillé.
F. 43. Chevalier du xiu" siècle, les |iieds
sur un dragon ; bouclier armorié et peint ;
abbaye de Tur|)onay.
F. 44. Tombeau d'un seigneur d'Ucé ;
xin° siècle ; abbaye de Turpenay.
F. 45. Tombeau d'un soigneur d'Ucé;
même époque ; mèuie église.
F. 46. Epitaphe; 1630; église Notre-Dame,
dans le château de Loches.
F. 47. Monument de Simon de Craraaud,
cardinal ; cathédrale de Saint-Pierre de Poi-
tiers; xV siècle.
F. 48 et 49. Epitaphes du précédent tom-
beau.
F. SO. Dalle à inscription de François-
Ignace de Bagylion ; Saint -Pierre de Poi-
tiers.
F. 51. Tombeau de marbre blanc, proche
la porte de la sacristie, sous l'aisle gauche
du chœur de l'église Saint Hilaire le Grand
de Poitiers. C'est le tombeau de Gilbert de
la Porrée ; travail antique , beaux bas-re-
liefs.
F. 52. Monument du xv" siècle.
F. 53 et 54. Tombeau de saint Hilaire :
deux morceaux représentant, l'un un concile,
l'autre la mort du saint ; église Saint-Hilaire;
XII' siècle: calqué.
F. 53. Inscription du xvi' siècle; Saint-
Pierre de Loudun.
F. 56. Tombeau proche la j)0rte du cha
pitre dans le cloistrede l'abbaye de Noaillé;
xui° siècle ; calqué.
F. 57. Dalle gravée du xvi' siècle ; cheva-
lier ; Saint-Maurice d'Oiron.
F. 58. Epitaphe sur cuivre du xvi" siècle;
Saint-Maurice d'Oiron.
F. 59. Tombe du xiu' siècle, en cuivre et
en relief; abbé couché sur un semé de Heurs
de lis. Elle est de Guillaume de Beaumont ;
cathédrale de Saint-Maurice d'Angers.
F. 60. Dalle en cuivre du xiv' siècle; ab!)é;
Nicolas Gcsiant ; Saint-Maurice d'Angers.
F. 61. Statue de Hugues Ovard, abbé;
xni° siècle; Saint-Maurice d'Angers.
F. 62. Dalle à inscription ; Henri Arnaud ;
XVI' siècle ; Saint-Maurice d'Angers.
F. 63. Tombeau de Claude de Ileuil, évcs-
que; xvii" siècle ; Saint-Maurice d'Angers.
F. 64, 65 et 66. Epitaphes du tombeau.
F. 67. Dalle do Guillaume Fouquet; ins-
cri|)tion ; Saint-j^Iaurice d'Angers ; 1621.
F. 08 et 69. Tombeau de Foulques de Ma-
thefelon. évesque; xiv' siècle; Saint-Mau-
rice d'Angers ; 1355.
F. 70 et 71. Monument de Catherine de
Lavarane; église des Jésuites du collège de
la Flèche.
F. 73. Armes de frère Pierre de Lavoncè-
res, ablié de Turj^enay, qui sont en bois aux
chaires des religieux, dans la place de l'abbé,
dans le chœur de l'église do l'abbaye de Tur-
penay.
F. 73. Epita|)he de maître Andry Mar-
chant ; 1439; Cordeliers de Poitiers.
F. 74. Statue de Regnault de Montbason ;
xiii" siècle ; pallium et crois ; cathédrale de
Saint-Gatien de Tours.
F. 75. Epitaphe ; Saint-Gatien.
F. 76. Tombeau d'Estienne de Bourgueil,
archevesque de Tours ; 1334 ; beau monu-
ment en forme d'alcôve ; chapelle Saint-An-
toine, à Saint-Gatien.
F. 77. Epitaphe monumentale de Charles
de Rosmadée ; xvii" siècle; Saint-Gatien.
F. 78. Epitaphe sur plaque de cuivre re-
présentant saint Martin et un abbé à genoux ;
XV' siècle; Saint-Martin de Tours.
F. 79. Dalle gravée; 1540; abbé; Saint-
Julien de Tours.
F. 80. Epitaphe gravée sur cuivre; xv° siè-
cle ; Saint-Saturnin de Tours.
F. 112. Magnifique monument du com-
mencement du XIII" siècle ; évesque couché
dans une alcôve; dans le fond est une pein
ture murale re|irésentant la sainte Vierge
assise, encensée par deux anges. Tout le
monument est entièrement peint; le vert y
domine.
F. 113. Beau monument duxiV siècle.
F. 142. Curieux tombeau du xiii' siècle.
F. 158. Alcôve «fans le style du xvr siè-
cle, renfermant les quatre statues peintes
de Fontevraud ; au costé gauche de la grande
grille.
F. 100. Trois enfants de Thibault, sei-
gneur de Mathefelon, et de Béatrix de Dreux ;
ligures peintes et couchées sur un socle du
temps.
■ F. 169. Curieux tombeau du xvi' siècle,
recouvert d'une dalle, sur laquelle est gravé
un squelette tenant une crosse et coilfé d'une
mitre. Il est de Jean deBeauveau.
F. 171. Monument de Foulques Nerra,
comte d'Anjou , fondateur de l'abbaye de
Rcaulieu, près Loches, eu 1080. Ce monu-
1813
0\V
uii'iit, en fciriiie tl'ulcôve, est irune bcllo
sinipliiiti^; il t'sUlu comuiencemeiitdu xiir
siècle.
F. 177. Monument de Bc^rengère, fondd-
Irice de l"Ks|i;iu, ;iu iiiiliiHi du (iiii'ur de
l'Espau, près du ll.uis; couronne, ceinture,
escnrcclle et clinndelii'i's dorés.
F. 185. Deux ettigics de clicvnliers, pein-
tes sur un socle du tem|>s; lîarîlièleiny de
risle-BoucIiunl; nhbaye de Turpenay.
F. 186. Magnificjue monument du xiv' siè-
cle, avec lij,'ures pointes. 11 est de Georges,
seigneur de Préaux en Touraine et de la
Cliarprée; dans l'église Notre-Dame, dans le
château de Loches.
¥. 188. Magnifique moninnent de la fin du
xai' siècle, en forme d'alcôve. Au fond est
l'ne peinture représentant le jugement der-
nier.
F. 170. Tomlieau d'Ulger, évesquc d'An-
gers ; ll'iO ; châsse du xii' siècle.
F. 171. Plaque émaillée de la châsse re-
jué.-enlant l'évoque Uli:ier. Cette plaque est
entourée d'une inscription, et le dessin, (|ui
est colorié, en est assez exact. La hauteur
de fa plaque est de 18 pouces.
Tombeau di; cuivre émaillé, représentant
Michel de Villoyseau ; 12G0 ; Jacobins.
F. 200. Magnilique tombeau de cuivre
émaillé, représentant un chevalier. Le bou-
clier, le coussin, les ceinturons et une large
bande d'encadrement chargée d'écussons,
.«ont émaillés; le socle, qui est du temps,
est de [)ieire et orné d'écussons émaillés.
Abbaye do Fontaine-Daniel, au Maine. Lon-
gue inscription.
F. 205. Tombeau de cuivre esmaillé, très-
riche, représentant un chevalier; entouré
d'une inscription et d'une large bande émail-
lée et ornée de cabochons; abbaye d'Evron,
au Maine.
V. 219. Evèque en cuivre émaillé, orné de
cabochons (Guillaume Uollant); abbaye de
Notre-Dame de Champaignc, au Maine.
F. 220 à 220. Sept tou)beaux du xur siè-
cle de l'église d'Evron, au Maine, et des ab-
bayes de Perseigne et de Saint-Aubin d'An-
uers.
F. 228, 229 et 230. Trois curieux monu-
ments du sur siècle ; Chaloclié et Fonte-
vraud.
F. 231. Beau monument du xiii* siècle,
représentant Galterio de Machecol, cheva-
lier; doré et couvert d'écussons coloriés j
Villeneuve.
F. 233
! Le volume 11« conlioiil los Iniiibeaiix des églises du
Mans, il'Aiigers cl de Naiilcs.
jipildlihrs (les rois tic France et drs princes
du s(in(j rojjiil.
I (iit.i| lios <les rois de l'rance.
Feuillet 7.
Liii!()vio?ir.\ liliiis Itagubcrli -)- Karolus Mar-
iclliis rex.
F. 10.
(Icila j'cgiria iivoi l'ipiiii rex ■\- l'ipimis rcxpalor
Kaioli iiiasni.
DlCTION?îS\mF.
F. 11.
OXF
1044
Kai'l
iiina ? rcxfili? i'i|iini, Erûiilridis reg uxor
CarollCalvi?
F. 12.
-f Inipeiio Karolus Calviis regiio q.? : potitus :
Gallorurn : jaccl : licc : sulj : bicvilalc: silus :
plurima timi viliis : ciuii : da/vo : cuiikiz : co-
roiia : ecclesie : viviis/ iiuic : coniulil : deilil :
illc : boiia : nmllis : ablalis : iiobis : fuil : liic :
rcparalor : Secaiiii : fluvii : ruolii : dalor :
F. 13.
Kalluiiiân?
rex (ili? Ludovic] Baibi f Ludovi?
rex lili? Ludovic! Balbi.
F. 15.
Hugo Cbapel -f Odo rex.
F. 10.
RoLcrUisrex. Coiislâcia reg. uxor Rojjcrti.
F. 17.
Ludoviciis Grossus rex -f Hcnric? re.v filius Roberlj,
F. 18.
Plis rex fdius Ludovic! Grossi -)- Conslâcia re-
giiia ij venil de Ilisnania.
F. 25.
Hicjacei Joliannes cxccllenlissiai! Lud|ovic! régis
Francoruiii fdius qui in étale inl'antie inagravii.
F. 28.
Aiigclico duclii feror ad palriam sine luclu
Nos circunistanles psaliiiis precibusque vacanlea
Exequias facinnis Pbilipp! qucui scpelinius
Concives super! slariles secus agmina ilcr!
Sic anime pucri cogunl Doininuin niiscreri
Unus spiriluurn paries aller nioiiaclionim
Signant peri)eluuui sic jubilarc cboruni.
F. 30. •
Ilic jaccl Blanclia cxcellcnlissinii Ludovic! Jiinio-
ris régis Francoruni priniogenila (|uc in elale
infancie niigravit ad Cbristuni anno giacie niille-
sinio duccntcsinio quadragesinio lerlio kalendas
Mali. Anion.
V. 32. Sans inscription. Philipes III.
F. 38. Jeanne d'Fvreux. Sans inscri[ilioii
F. 39. Côté gauche du tombeau fruste-
du roy Charles , Hoy de
France et de Navarre, ei de Madame Jehanne
d'Evioux, qui ircspassa l'an lôil , le G' jour
d'odobre.
Cy gist : Mailanie lîlanclie, fdlc du roy f.liarles,
Roy de France et de Navarre, et de Madame
Jebannes d'Evreux qui fu femme .Mons Pliclipe.
de France, duc d'Orléans, conile de Valois cl de
Rcauniont cl lu lilz du rny l'iiclipe de Valois,
laciuelle trcspassa l'an milcccun^» ei xn le \\\'
jour de
F. 40. Philipes VI; sans inscription.
F. 'i3.
Ity gisi le roy Charles le Quint, sage et ildcpirni
lils du roy Jehan, qui régna xvi ans v mois et
Mil jours, cl irespassa l'an de gi'Acc 1580, lexvi»
jDur de seplenil)re.
UEf'lG
1045 OXK
Derrière le chapiteau de la reine est
escrit :
Ici "isl la loyne Jchanne ileBombon, cspoiise du
roy^ClKirles le Quint, ei liHe de très noble
prince Mons. Pierre, duc de Bourbon, qui ré-
gna avec son dit époux 13 ans et 10 mois, cl
irospassa Tan 1577, le 6' jour de février.
F. 4i.
Ici gist le roy Cliarles sixième, ivès amé larRC et
dcbonaire fils du roy Charles le Quinl, qui ré-
gna it'-l ans lin mois et six jours, et irespassa le
21= jour d'octobre Tan \H± Priés Dieu tnieii
paradix soit son ànie.
Derrière le chapiteau de la reine est
escrit :
Ci gist la roynelsabelde Bavierre,espouse du roy
Charles VI, et fille de très puissant prince Es-
lieni.e, duc de Bavière et comte Palatin du Rin,
qui régna avec son dit cspoux, et trespassa l'an
1435, le dernier jour de septembre. Priez Dieu
pour elle.
F. 43. Le roi ; sans inscription. Donné
l'inscription de la reine-sur le calque.
F. 48. Tombeau de marbre noir, les figu-
res et le prie-Dieu de cuivre doré, h gauche
de l'autel dans le chœur de l'église de l'ab-
baye de Saint-Denys. Il est de Charles VllI,
roy de France, mort le 7 avril, veille de
Pasques fleuries.
Serpents et manche d'épée dorés, lame
blanche, chilîres dorés. Robe et manteau do
France, doublés d'hermine ; robe de dessous
noire; chairs peintes au naturel; calotte de
la couronne en velours rouge; tranches du
livre rouges; cheveux noirs.
Epilapbes cIl'S princes du sang royal.
F. 10.
Ci gist le vaillant noble prince monseigneur Char-
les, frère germain du roy deFrance, jadis comte
d'Alençoii, du Perche , sire de Verneuil et de
Damfiont, qui mourut à la bataille de Crécy,
l'an de grâce 1546, le 26» jour d'aoust;
Et cy gist très noble dame madame Marie d'Espa-
gne, sa compaigne, contesse d'Âlençon, du Per-
che et d'Estampes, laquelle trespassa l'an de
grâce 1379 , le
Priez Dieu pour les âmes d'eulx.
Inscriptions, la lellre d'or, sur le biseau
de la table de marbre noir, sur laquelle re-
posent les deux ligures.
F. la.
Cy gist noble et puissant prince monseigneur Loys
de France, jadis conte d'Evrcux, fils du roy de
France et frère du roy Phelippe h' Del, qui tres-
passa l'an de grâce 1519, le 19' jour de niay ;
Et cy gist très haute el 1res noble dame madame
Marguerite, sa f:\me. Pille jadis de noble et puis-
sant prince monseigneur Phelippe d'Arlois, fils
RAPlllE. ÛXl^ 1046
du bon C'« Robert d'Arlois; laquelle trespassa
l'an de grâce 1311, le 24' jour d'avril. Priez
pour les âmes d'eulx.
Inscription , la lettre d'or sur le biseau
de la table.
F. IG.
Cy gist très noble el haut prince, el de grand vé-
rité Mons. Challes, jadis conte d'Estampes , et
frère à 1res excellente dame madame Jobaime,
par la grâce de Dieu, royne de France el de Na-
varre, et très exccllcnl princeMons. Pbelipe, par
la grâce de Dieu , roy de France el conte d'E-
vreux, el irespassa de eesl siècle l'an de grâce
1550, le 24« jour d'aousl. Priez Dieu pour lame
deluy que dex bonne mery ly faire amen.
F. 20.
Cy-gisl Jobanne, par la grâce de Dieu, royiic de
Navarre, contesse d'Evreux, fille de Loys, roy
de France , aisné filz du roy Pbilipcs le Bel,
mère de madame la royne Blanche , royne de
France, irespassa à Conflans lez Paris l'an 1349,
le G= jour d'octobre.
Inscription en lettres d'or sur le biseau de
la table.
F. 23.
Chy-gist le fils Mons' Loys, roy de Franche, cei a
savoir M-^e Robert, conte de Clermonl et sei-
gneur de Bourbon la purification Noslre-
Dame. Priez pour l'aine.
Inscription en or sur le biseau delà table.
F. 29.
Cy gist messi pre duc de Bourbon, conte de Cler-
monl el de la Marche , grand chambrier de
France, qui fu filz du bon duc Loys , el tres-
passa le XIX' jour de septembre l'an de grâce
mil CGC cinquante sept. Dieu ait son âme amen.
Derrière le chapiteau.
F. 31. Sans inscription. Marie de Bourbon.
F. 39. Louis, cardinal de Dourbon, à ge-
noux sur une colonne de porphyre; sans
inscription.
F. 40.
Ici sont les entrailles de très religieuse el très
illustre princesse madame Catherine de Bour-
bon, fille de très illustre prince messire Charles
de Bourbon, premier duc de Vendosmois, et de
liés illustre princesse madame Françoise d'A-
lençon, el tante de Henry, nu* de ce nom, roy
de France el de Navarre, abbesse de l'abbaye de
Noslre Dame de Soissons, par lespaee de luii
ans, don elle sortit à cause des troubles de ce
royaume, en l'an m v" iiii"" xi, et décéda â Pa-
ris en Ihoslel de Guise le mercredi xxvi dapuril
m v^ iiii'"' xiiii, âgée de Lxviii ans.
Priers Dieu po' son ame.
F. 66.
Cy gist noble et puissante dame madame Ilelame
^047 l'Ai.
(leMclun, lilli' lin li:iiill il pu'ssaiil soigneur
mcssiii' Jolian île Mi'Ioum, rlievaliiT, el de ina-
liame Jelianne d'Ablieville, seigneur et ilaine
il'Anloine d'Espiiioy, viconUc de Gand el coues-
lable de Flaniires, en snn vivant femme de
liault cl puissant mcssireCliarles d'Artois, conte
de Eu et pcr di' France, laquelle trespassa le
'25<'"jour de juillet, l'an de grâce H72. Priez
Dieu pour son ame.
DICTIONNAinE
F. G7.
PAL
104&
Cy i,'isi li cucins du '^n\a roy Cliarics 9, conquit
lez i le y, fil frères de inoseigneur S' Loys de
France, et ly fit faire cesle tombe la royne Clé-
mence, sa nièce.
Lecueurs fu enterre lan de grâce m. ccc xxvi, scan
le cliapiirc général des frères prescheurs à Paris,
à Peniliccoste.
Inscription en lettres d'or sur le biseau.
P
PADOUE, dans le royaume Lombardo-
Yénitien.
ifonastère de Sainte-Justine. Sur la porte de
la galerie couverte qui réunit l'ancienne et
la nouvelle église.
■J- Opiiio vc
et inh.P.P. adquc
patricius liane
basilicam vel ora-
torium in bonorë
iêïc Justinx mar-
lyris a fundamentis
cœpiani Dco iu-
vante pcrfe-
fcittAn
{Cardinal iMâï, 105, 2.)
H.
A la maison liassi.
Acvitaii dominorum
familix' llierniensi
tlierniarum urban. I. A
'Cardma/ Mai, 3.V7,3; Guut., 181, 5.)
III.
Eglise de Saint-Laurent.
M quod es ante fui : quid sim post fata, rcquiris ?
yuod sum, quid(piid id est, lu quo(|uo, Icclor, cris.
(Lahiii;, Tins, cpitaph.)
PALKIlMli: , clief-liru du la Sicile.
Lo musée du tiionastère de Saiul-.Marliu
les Kcliulles, pr6s de Palcrmc, possède une
anti(iue croix d'argent, trouvée à Syracuse ;
ix'tlo croix représente Notre Sauveur avec
les lettres :
I.
IC. XC. (Jésus-Clirist, en grec.)
De l'autre côté, une feinine v(^tuc, la (i^tc
voilée, les mains étendues, et l'inscriiilion
ee.
K
110
AN NAC.
Cette inscription se lit ainsi : ©eotoxe poijSti
'AvKo-Tairiv : « Mère de Dieu, ayez pitié d'A-
nastase. »
( BoiiGiA, de Cruce vclit , p. lo5; Mai,
p. 10. ) _
II.
Extinctori tyrannicx
. . ditaiis D. Arcadio
{Cardinal Maï,271,'»; Jnscrip. Sidl.
p. 58. )
III.
Eglise des PP. Jésuites,
Sur les reliques de saiat Jules, venant des Catacombes de
Konie.
Julio filio pater doliens fccil
bene nicrenti qui bixit annis xvi
menses vu. diesv. Anima innox
cesquas bene in |)ace.
[Cardinal Mai, 385, 1 ; Min., 189i, 2.)
VI.
Trouvé dans les catacombes de Rome, avec des.
reliques de la sainte.
Felieissime (llia;
bencracrcni. î pe
Q. vixii bir. ann. xx. die
xxxxvi.
1
[Cardinal Mai, k'32, 2; Inscr. Sicil. , cl.
xvii. n° 28; Inscr. , Panorm. , »r 106. )
Inscriptions de la Couba.
M. Miche! Amari, connu par ses savantes
publications sur l'histoire de Sicile, est jVTr-
venu .'i déchiiïrer les grandes inscriptions
arabes gravées autour du palais de la Couba,
prés de Palcrme. Jusqu'ici ce palais et ces
inscriptions passaient pour l'ieuvre des mu-
sulmaii.i; ipiel ne sera pas rétonnemcut des
érudits en voyant, dans ce iwlais. une habi-
tation des princes normands, et dans ces
inscriptions, écrites en caractères arabes,
(les inscriptiiins de princes chrétiens. >"(iici
en ipiels lernK.'sM. Amari annonce la lecture
(le ces léi^endes dans mie leltre adressée h
M. (le l.(miJ:|'eîier, el im|>riiii(''e dans la Revue
1049
PAL
archéologique du mois de février 1850,
ji. G69.
« Plusieurs fois nous avons eu roccasion
de nous enlreteuir do ce beau développe-
ment de puissance intellectuelle et maté-
rielle qu'oll'rit la Sicile au xii' siècle, sous
la domination d"une famille de gentils-
hommes normands. Frappés de la prépon-
dérance de l'esprit arabe dans celte phase
de la civilisation , nous nous sommes de-
mande si l'histoire ne se laisse pas tromper
par les noms, lorsqu'elle range les Nor-
mands de Sicile au nombre des jirinces chré-
tiens, plutôt que des sultans qui se parta-
gèrent les débris des califats. Permettez-moi
maintenant de vous adresser la découverte
d'une inscription arabe qui vient contirmer
nos observations. Le palais dit la Couba,
à Palerme, a passé jusqu'à présent pour
l'œuvre de quelque émir qui eût régné en
Sicile aux plus beaux jours de la puissance
musulmane. Eh bien, l'inscription cubitale,
née avec l'édifice, nous donne aujourd'hui
le nom de l'émir : c'est Guillaume le Bon,
le fondateur de l'église de Monréaie 1 »
Façade N.-N.-E.
(Au nom du Dieu) clénienl et miséricordieux.
Fixe ici ton attention, arrèle-tni et regarde !
Tu verras un objet magnifique apparlenaiil au
meilleur des rois de la terre, Guillaume deux.
Nul cliàleau ne peut être digne de lui, et ses
résidences ne suffisent pas au-
quel on voit revenir souvent ceux qui sollicitent
ses largesses, comme ceux auxquels il ne con-
vient pas de
Côté O.-S.-O.
On l'a établi d'après les signes des
temps et la chronologie;
Et du Seigneur le Messie mille et cent, suivis
par quatre- vingt et (?) deux, à ma manière de
compter.
Louange à Dieu ; qu'il vienne toujours à ton aide
en t'accordant toute espèce de bienfaits.
Oh ! mon Dieu ! vous de qui relève toute puis-
sance et toute sécuvilé
PALESTRINA, dans les Etats de l'Eglise,
l'ancien Prœnestum.
ï.
Vestibule de la cathédrale.'
Kl M. Aq. ad. Fab. sancii martyris Agapili.
[Cardinal Mai, p. 119; Cecconi, p. 2o0;
SuARÈs, Prœnest., p. 129.)
II.
Lieu incertain.
Hic furor hostilis lempluni violavit iniquus
Cum prenieret vallo mœnia scpta Getes.
NuUius hoc potuil tcmcraria dexiera gcnlis,
n;ec modo permissa est quod peiitura fuit.
Nil gravât lioc tumulo sanctorum possiunis hoslis,
Malcriam potius rcpperil aima fuies.
D'EPir.RAPIIlE. PAM JOoO
Iii mclius siqnidom reparalo fulgel honore;
Cum scelere hostili crevit anior Inmulis.
Suscipe nunc gralus devota; muneia mciilis,
Diogenis rnariyr, cui dedil isla voleiis.
Quisquis ad hoc lempluni petiturus dona recurris,
Spes libi sit; larga est muncrc vcra fides (1).
(Cardinal Mai, p. 120.)
III.
Au lieu dit le Quadhelle, dans la campa-
gne de Palestrina.
Pierre ancienne.
. . quod dedicaver. inhonr.
. . de teni une. S. dd. cori
. . II. dess une.
. . que una cum casa
. . m quod
. . man for. c
. . erevei comlaru
. . cida su Dm ka
C. Flavius C. F. fi . .
faciendam . .
scriberelur . .
M. fecit HS ccLDD cclsd ccld3 . . .
us duomviri
barunt.
[Cardinal Mai, p. 235; Ceccom,. ffis<.
Prœnest., p. 81.)
IV.
Socle trouvé en 1778.
Aiinicio Auchenio
Basso YC. procons.
camp, provisori ejus-
dem provinciae res-
titutori generis
Aniciorum ob mérita
ejus inlustria
ordo populusque civita-
tis Prxnestin» pon. cens.
[Cardinal Mai, 278, 2.)
PAMIERS, déparlement de l'Ariége, en
France.
Attributs de saint Antonin.
Communicalion an Comité des ans de M. Vabbé Santerre,
corres|)OnJ3nl, à Pamiers.
'' Saint Antonin est le patron de la calhédr .
de Pamiers.
Il'a pour attribut une barque.
Or, que signifie cette barque? Sur celte
question existent deux sentiments : les uns
veulent que saint Antonin de Pamiers soit le
(1)Grut., 1170, 13, c cod. pal. (p. 58), sed cor-
ligit Diogeiies. Fixktw., p. 391. — Mr. Pcrperam
in schedis Marinii mania, Diogeni, sibi. — A. M.
1051
PAM
DICTIONNAIUE
PAM
105-2
saint qui a été martyrisé h Apaniée, en Sy-
rie, et dont un conilc de Foix, Koger 11, en
il-2\, rapporta les reiiqnes; ils souliennent
niôino que Pamiers n'a tiré son nom dejjuis
que de celui d'Apaniée. Dans ce cas, la bar-
(juo ne serait autre chose que l'eaiblème du
vaisseau (|ui ramena de {"Orient ses précieu-
ses dépouilles.
Les autres veulent, au contraire, que saint
Antiinin , eiilant de rAipiitaine, prêchant le
chrisliainsine aux liabilanls de l'amicrs en-
core idolAtres, ait été saisi par eux, livré aux
bourreaux , décapité au moment môme où,
après une de ses préilicalions, il allait ren-
trer dans sa barque, jiour regaj^ner le lieu de
sa solitude, et ([ue les chrétiens ses discijiles
se servirent de celle bari]ue |>our transpoiter
son cor|is sur l'autre rivi; de la rivière, où
ils l'inhumèrent. Dans cette deuxième liypn-
thèse, sa barque ne serait que le souvenir de
celle qui servit h transporter lecorps du saint,
aussitôt après sa mort.
A laquelle des deux opinions s'arrêter?
Ecoutons les légendes , pesons les faits , et
jugeons.
J.a légende vient nous dire, à ce sujet, que
le jour où la tète du saint fut tranchée, une
bar(jue apparut sur la rivière voisine, alin de
recueillir ses précieux restes, et qu'il survint
en même temps une colombe qui, en guise
de pilote, dirigea ziw les tlols le mystérieux
esquif transportant le caint dépôt sur la rive
opposée.
Plusieurs monuments semblent confirmer
ces naïfs récits. Ainsi le'' armes de i'abljé :'3
Saint-Anlornn,c[ue j'ai vues.c:;ipreinles sur
un sceau d'une i harte du sir siècle, repro-
duisaient celte légende en entier. Ùans un
premier compartiujent, on voyait un cavalier
qui donne des ordres et (jui arrête le saint.
Dans le deuxième, le saint est à genoux, les
mains jointes, recevant du bourreau le coup
d(; hache (jui le met îi mort. Dans le troi-
sième, enlin, se trouve la baïque, qui vogue
sur la rivière voiles entlécs; le cori>s de. saint
y est gisant; et sur l'arrière de la nacelle
- est représentée la colombe , qui entr'ouvre
ses ailes, comme pour encourager sa mar-
che (1).
Une autre cliartc de 1277, appartenant à
la maiiie de Pamiers, renferme hulescri'jilion
di'iaillée de ce sceau, laquelle lut faite par
acte public et |)ar ordre île Roger HiMiiard,
comte lie Foix, alin de conserver aulhenli-
()uoment les noms des notaires et des abbés
(le Foix et des autres moines ipii reconnais-
saient sa suzeraineté; elle en donne la des-
cription jiresque dans les mêmes termes cpie
je viens de le faire moi -même , avec celle
dill'érence pourtant, qu'au lieu du corps en-
lici- gisant, c'est la tête seule du saint (pie
l'on voit dans la bar(pie, et (pi'il n'y est tpu's-
tion 10 du tyran qui arrête le sainl, ni de sa
Jécollation.
Au reste voici la partie de cette charte (pii
conceiiie la riuestion que je traite.
(I) La iiiaiiii! de la ville a conservé un de ces
sceaux en (cr à diMiii iis(;, et qui servait à fr:i|i|icr
ces armes.
« Noverint universi . [iresentes pariter e*
futuri, (]uod amio Domini 1277, xi calendis
seplembris, ex parte nobilissimi domirn mei,
domini Uogerii iJernardi, Dei giatia comiiis
F'uxi fuit |iresentata et tradita niihi lîer-
naido fiofll , publico Fuxi notario, qu;edam
liltera sincei'a et intégra, in |ifrgamino scri-
pta, non cancellata , nec noiata in archila,
sigillala curn sigillo conveutus sancii Anto-
nini A[)pamiarum , cer;e viriihe ap])osita^ in
(puidnm corda , in (|uo sigillo erat sculpta
imagfj navis, et in uno capite navis erat si-
t;num caslelli, et in alio signiim columbi, et
m medjii navis caput hominis, sive imago
ca|)itis hominis; et erat circiimscriptinn *
sic : conventus Sandi Antonini Appami;e. «
Ailleurs, et dans une autre légende, appa-
raît encore la même banpie, mais avec une
autre origine. Lii on raconte (pie , (|uelipie
temps avant d'être décapité , le saint aurait
été, par ordre du tyran du lieu , [irécipilé
dans l'eau de la rivière avec une meule au
cou; mais que la meule, s'étant tout ii coup
changée en une nacelle , auiait surnagé et
conservé sauve la vie du saint : sed mola
quasi cymba lenitcr vectus.
Sur un médaillon ou clef de voûte du clo-
cher de la cathédrale se voit sculptée celte
barque, et on la retrouve dans les pièces de
monnaie que Jean de Foix lit baltre h Pa-
miers, 2n i'<.22, pour su|)[)orter les frais de
la guerre contre le p.rince d'Orange (1).
Aujoind'hui encore, la barque, renfer-
mant le corps du saint, forme les armes et le
sceau du c'.i^pltre. En un mot, partout quand
il s'agit d'Antonin, la mystérieuse nacelle
joue le pUis grand rù\o, comme étant son at-
tribut insé|)arable.
f -i^s vouloir aborder touies les diflicultés
qui se r;.:, 3';'>';t à celle (juestion, iiu'il suf»
lise, pour l'éclaircii, c'élallir les faits sui-
vants, par des dates jirécises, savoir : 1" (jue
Pamiers avait le nom d'Appamyers {Ap/xi-
miœ, Adpamiai}, bien avant (|u'il fût question
des croisades et de lloger II , iiuis(|u'on le
trouve en pro|)res termes dans un acte |iu-
blie de 1078, où il est fait mention de ses
niarchés : in mcrcuto Appamiurum (2j.
2" Que la ville actuelle renferme, sur di-
vers jioints, des restes de constructions ro-
manes qui accusent le xi' siècle (3), et (lui
prouvent que déjà, à cette époque, la ville
devait avoir, sinon la uuMne agglomération,
du moins la même étendue ([u'elle a aujour-
d'hui.
3" Que ce [loger doul il est ici uuesliou
(1) Ces soilos (le nioiiiiaies siml oriliiiaireiuciil ou
enivre (^l s'appelleril (iH////iiiis. Oille ipn" j'ai eiiiro
les mains esl imi or, el je la dois à l'obligeance de
M. le doeleur Onr^and, aneieii maire de la ville.
Dans le c/n/i»;» esl une ne/' l'tjuift'c el flolldiile voiles
eu ()«ii;ii'. On voit une croix en guise de niàt, el ta
colomlie so lienl sin- l'arriére roi filié.
(i) .\ele du mois de mai 1(178, série 2', par le(iuel
<',nillianino, alilié de Saijit-Anloniii, donne en H f, à
l'iiire Kilio, iMie niesnre de sel, cluiine Si-miine. in
vieiidli) Apitiiiiiidtum, cl uiiinr. luiuciiin laiiiariiim m
mdCi'llo, ele. (Mairie de P.iiniers).
(3) llesies ile> puiLiils de Nolre-Damc dn Camp cl
de la ealliédrale.
1055 PAM DEPIGUÂPIIIK.
rcstilua à ral)bave des droits usuifit^s; .'nda
niônieparses libéralités à l'agrandir (1), mais
qu'il nelafiinda l'as; (]n'il jura sur les reli-
ques du saint qu'il serait lidèle à son ser-
ment, mais non pas qu'il les rapporta.
Une charte de 1111, où ce comte est obllsé
(en vertu de l'acte du pape Urbain II qui
l'excommuniait) de restituer les droits que
lui et ses prédécesseurs avaient enlevés à
l'abbaye, parle de l'abbaye Saint-Antonin et
de la ville de Paraiers, non pas avec les cir-
conlocutions qu'emporte un nom nouveau ,
mais en propres termes et comme d'un nom
depuis longtemps en usage et dont on est en
possession, ab antiguis temporibus (2).
4° Qu'au vin' siècle le monastère de Saint-
Antonin était déjà célèbre; et ce qui est bien
plus probant, que déjà il possédait les reli-
ques du saint, ce que Godescard lui-môme
aifirnie, bien qu'il soit au nombre de nos
adversaires (3). Du moins, il est certain que
du temps de Louis le Débonnaire, en 817,
l'Aquitaine était déjà depuis longtemps eo
possession des reliques du saint (4).
5°Qu'à Rhodez on croit, comme à Pamiers,
que le saint exerça son ministère en per-
sonne dans ces div'erses contrées; que pour
consacrer ces souvenirs, on construisit su
l'un et l'autre point deux monastères où s'é
tablit, de part et d'autre, une dévotion si
grande , qu'il n'est pas rare qu'on les ait
confondus l'un avec l'autre, au loin surtout,
(I) Roger, évèquc de Cotiserans, assista en 887 à
une iranshuion des reliques.
Il parait qu'il y a eu trois translations solennelles
des reliiines de saint Antonin : la première, lorsqu'on
les tira de son tnmheaii pour les renfermer d;nts de
saintes châsses ; la deuxième, lorsqu'on les lrans|iorla
du monastère primitif dans l'église nouvelle du .Mas;
et la troisième, enfin, lorsqu'on en fit h translation
solennelle, au xiv« siècle, dans l'église du Mercada,
nouvellement érigée eu cathédrale. Il y eut d'autres
(èrénioiiiL'S de reliques auxquelles assista Roger II,
et ce sont peut-être les reli([ucs de saint Gains et de
saint Alexandre, que le comte rapporta eu effet d'A-
pamée, et dont il enrichit le Mas, que les chroui-
qnenrs prirent pour celles de saint AnSonin. Sa piété le
portait à vénérer les reliques des saints et à assister
h toutes les cérémonies de translation qui y avaient
ra|ipoit. Elle était si grande, que l'on raconte qu'il :
« I ourla lui-inesine, dedans les plis de soninanteau,
les ossements de .Monsieur sainct Antlioine. >
Ce qui est certain, c'est que les relicpies de saint
Antonin furent portées à Foix, en 1117, pour la dé-
dieaee de l'église de Montganzy.
(!2) Dans un accord enue Roger II et l'abbaye, à la
suite de l'exconinuMiicalion lancée par Urbain II et
Pascal contre lui, pour avoir spolié injustement «6-
butiam, villam Ferdeloci, el cuslruin Appamiiv, le
comte promet qu'il sera désormais le gardien de la
ville et le prolecteur de l'abbaye, el finnavit, cl /ir-
Viiiudo, ]iroiir'ns manibus et ore, super corpus bculi
Anlonini juravil. (Voir Dom Vaissetti;, t. 1, n. 52,
et l. Il, p. 538, et Preuves, p. 578.)
(5) Godescard , 2 septembre.
(l) Quand bien même il sérail vrai, ce qui est as-
sez probable, que, dans le décret de Louis le Dé-
bonnaire, fait à Aix-la-Ghapelleen 817, il s'agit du
monastère et des reliques de saint Antonin du Roner-
gue, il n'eu reste pas moins vrai que les reliques du
Rouergne sont celles tlu saint de Pamiers, puisque
c'est le corps de ce incnic saint que ces deux églises
se parlagèrcni.
PAR
10."V
étant situés tous les deux dans l'ancienne
Aijuilaine.
6" Enfin , qu'à Palencia . en Espagne, où
i'oti possède des reli(]ues notables de ce saint
depuis les tem|)S les plus reculés, c'est de
Pamiers que l'église cathédrale reconnaît les
tenir , et c'est à Pamiers, et non à Apamée,
qu'elle croit aussi que fut martyrisé le saint.
Le Martyrologe romain consacre ce senti-
ment (1), et les bréviaires espagnols disent :
« Pamiœ oppidum Galliee Narbonensis. »
Or, en face d'un pareil accord de la part
de trois différentes églises, aussi éloignées
qu'elles le sont l'une de l'autre, que [leuvent
être de simples similitudes de noms (2)?
Donc la ville de Pamiers n'a pas rei;u son
nom d'Apamée en Syrie; le saint patron
qu'elle honore est un autre saint que celui
d'Apamée; la barque qui lui sert d'attribut
ne saurait être l'emblème du vaisseau qui
rapporta Roger II des plages de l'Orient; elle
ne peut être que le souvenir de la nacelle
qui reçut le corps du saint a[irès sa décolla-
lion.
PARENZO, dans la province d'Otranle, au
royaume de Naples.
5»;" une mosaïque antique de l'abside de la,
cathédrale.
-\- Hoc fuit in primis templum quassante ruina
Terribilis labsu nec certo robore firmum,
Exignum magnoque carens lune furma (sic) métallo
Sed meritis tanlum pendebant puiria lecia.
-|- Ul vidit subito labsuram pondère sedeni,
Providus et fiJei ferveus ardore sacerdus (sic)
Eufrasius sca precessit mente ruinam.
Labentes nielius sedituros dcruit :edes,
Fundamenta locans erexit culmina lempli
-|- Quas cernis nuper vario fulgere métallo.
Perficiens cœpluin decoravit munere magno.
Aecclesiam vocitans signavil nomine Xpi.
Congaudens operi. Sic feli.x vola peregit.
[Cardinal Mai, p. 9i.)
(i) Dans l'édition du Martyrologe romain impri-
mée à Anvers en 1589, Barouins, ([ui y a mis ses
savantes annotations, dit eu propres leiines : .\n!n-
ninus de quo supra, passus est non Apamea' in Sijria,
sed Pani'ne apud Tolosum, ni constul ex Uibulis tccle-
si(V Paicntinœ.
Il savait alors probablement le soii qu'avaient eu
les reliques de saint Antonin de Pamiers, lors des
guerres des huguenots.
(i) Pamiers en latin se dit .'l;;;jf(H(i(r, Appnmiariim,
et aiuionce une nouvelle adjonclion de dillërenls ptrns
ou hameaux, que l'on fait remonter à lU'J"), et dont
les armes de la ville, partagées en six quartiers,,
viennent accuser le souvenir sous le nom des six
Barris. L'Histoire générule dit Languedoc, i: II. p.
•4G8, dit à l'appui que la ville de Pamiers a été for-
mée dans sa naissance du village de Frédélas, du
château de Pamiers, et de deux autres quartiers, o'i
barris voisins, qui, s'ét mt agrandis dans la suile,
n'imt composé qu'un seul corps, sons le nom pluriel
iii.' Appamiœ. Ou peut voir encore V Annuaire de l'A-
réijc, année 1854, p. 500.
1055
PAR
II.
Ancienne inscription dans lu chapelle du pa-
lais épiscopal.
■f Faimil. ÏÏI. Eiifrasitis. arilis. lomporibiis.
suis. ag. an. xi. Locuni. Iiiinc. coud, l'oiidamon.
Uô. johanl. scë. aeccl. cathoicc.
Suivant quelques savants , les mots Do.
jobant, devraient se lire Do. jo. ant. cl sij^ni-
licraient Domino Johunnc antistile ( le pape
Jean H, monlé sur le Sainl-Si(''i;e on 802) ;
mais le earilinal Mai préfère lire Deo jobanle
jiour juvanlc. Kuphrasius , dont il est ques-
tion, est celui contre lequelle pape Pelage I"
écrivit à Nersès.
(Mai, p. 81.)
PARIS, capitale de la France.
Nous avons classé les inscriptions nom-
breuses de cet article sous le nom des éi^li-
ses, couvents du antres élablissenienls exis-
tanlsou supi)riiDésquiles renfermaient. Voy.
la liste alphabétique de ces établissements,
que nous ne pouvons reproduire ici , à la
table géographique des inscriptions, Franciî,
§ Paris.
Abbaye adx Bois , ancienne abbaye de
lilles, de l'ordre de Cîteaux. Elle fut fondée
]"an 1207 , par Jean do Nesles , châtelain de
Bruges, dans un lieu nommé Batiz, au milieu
des bois, et dans le diocèse de Noyon; elle
a quinze mille livres de revenu, et est située
maintenant à Paris, rue de Sèvres, faubourg
Saint-Germain.
On a gravé sur la première pierre des fon-
dations de cette église
Par la grâce de Dieu, irès-liaulc, irès-pnissaïue
et très-illuslrc princesse, ELiSABETn-Cn\RLOTTE
palatine du Riiin, duclicsse 'd'Oiléans, a pose
celle ]>ren)iérc pierre, l'an de grâce 1718, le 8
de juin.
AnonATio\ du Saint-Saciiement, ancien
couvent de religieuses, de la rue Cassette,
à Paris, fondé par Anne d'Autriche.
Les religieuses du Saint-Sacrement ayant
été transférées dans ce couvent en 1GG9, fi-
rent mettre cette inscription sur la grande
j)orte :
Lrs RF.i.iGiF-t'SES Bénédictines
Du Très-Saiiil-Sdctcmciil ,
Loué soit a jamais
Le Irès-saiiil Sacrcmenl île l'Aulel.
Ce inonastéic est établi pour l'adoralioii perpé-
liiclie du sailli Sacrcmenl de l'aulel, on lépa-
ralion des outrages cl autres profanations (pii
se coniinetlcnl contre cet auguste inysièrc; et
)>ourccl cflel, il est exposé tous les jeudis en
celte église, où les religieuses sont jour et nuit
en amende lionovalile.
Les lidèlcs sont invilés de joindre leurs prières
à celte iiilenlion.
(InANDS-AiGUSTiNS , SUT le qiiai , près le
P()iit-N(!uf. l!:;j;liso détruite.
L'église a été iiAtic à plusieurs reprises;
mais le roi Charles V, surnommé le Sage, a
eu la iiriiicipale pari à cet ouvrage, ainsi que
DICTIONNAIRE PAR i036
le portait une inscription qui se voyait aux
jiieds do la statue de ce roi, i)lacée au côté
gauche de la porte de cette église, et vis-à-
vis colle de Saint-Augustin. La voici :
Piimus Francoruin rex Delpliinus fuit iste;
Exeniplar morum. Carolus diclus, bone Cbriste,
Merces juslorum, dilcxil furtiler islc,
Hic patel cxeinplum tibi ; nain complevil bonore ;
Une pr.esens l'jnipliini Deo ditotiii- boiioie.
Après avoir ra|>porlé cette inscription, et
avoir reiviartpié que ce fut Charles V qui eut
la principale part à la construction de cette
église , il paraîtra assez étonnant , dit Piga-
niol, (lu'elle n'ait été dédiée que sous Char-
les VII à riionneur de sainte Anne , par
(jnillaumo Charlier, évoque de Paris , le 6
mai l!^o3, c'est-à-dire soixante-treize ans
après la inort du roi Charles V. Il y a a)ipa-
letice qu'elle ne fut achevée qu'au bout de
ce temps-là, ou bien qu'elle avait été robûliô
dans cet intervalle ( 1 ) , ce qui n'est guère
croyable. Malgré tant de soins et de tcinps,
on peut dire que cette église n'en est pas
jilus belle cl qu'elle se ressent du mauvais
goùl du siècle oii elle a été bAtie.
La chapelle du Saint-Esprit est à côté du
grand aulel, vers le nord. Elle est décorée de
plusieurs tableaux, dont celui qui est sur
l'aulel représente la descente du Saint-Es-
prit sur la sainte Vierge et sur les apôtres.
Il est de Jacob Bunel , [leintre estimé , né à
Blois en lao8. Code chapelle fut construite
et dédiée on mémoire de l'institution de
l'ordre du Saint-Esprit, dont la cérémonie y
fut faite pour la première fois , par le roi
Henri III , le premier jour de janvier 1379.
On avait mis dans cette chapelle un tableau
où Henri III était représenté, donnant le col-
lier de l'ordre du Saint-Esprit à plusieurs
chevaliers, et au bas était cette inscription :
Fortissimis cl prudentissirais ulriusque inililia:
cquitibus prises; noliililatis, bello et pace op-
lime de Hepublica nicritis, llenr. III, Galli;c el
Polonia; rex augusUis , divini Spiritus apud
Cliristianos symbolum, pro cques'.ri stoniinaïc
esse voluit, jiissil, decrevit, iilaudente, accla-
mante, vénérante populo, el volo pro salulc
principis niineiipanle, ob singiilarem ipsius pie-
talem. Lulclix Parisiorum, kalcnd. jan. ami.
M. 13. LXXIX.
Ce tableau subsista jusqu'à la mort du duc
et du cardinal de Ciiiso; mais dès ([ue le
peuiile ligueur eut appris (juc ces doux re-
(l)M. Jaillol dit que celle conclusion ii'csl pas
juste. Fil effél, il n'est pas nécessaire que la dédi-
cace d'une ('gtise se fasse dos (prclle csl aelicvee ;
( l'tle ci'iéiiionie n'est |ias morne essentiello. L'église
callioilralc n'a pas oiicoio été dcdiéo, iiiioiqn"!! y ait
enviioii .VIO ans qn'oile est eiitioreiiient linie. D'ail-
liiiis, oulro ([lie l'église des Augiislins ctail encore
iiiiparl'aile lorsque Cliailes V mourut, on ne doil
jias ôlie étoiiiio de voir qu'il y ail eu \in iiilorvalle
do 73 ans entn- colle ('poiiue et colle de la dodii ace.
Les tnuibics et les factions qui agitoroiil le roy.iuiiie
sous les rognes de Cliarles Yl ol do Charles VU
olaieiil lin motif assez, plausible pour siis|iiiHlre
cotlo ooi'omoiiie.
1057
PAR
D'EPIGRAPIIIE.
PAR
1058
belles avaient été tués à Blois par ordre du
roi, il vint en fureur aux Augustins, et mit
en pièces le tableau et l'inscriiition. On par-
lera des autres chapelles qui régnent le long
de cette église, du côté du nord, à mesure
qu'on fera mention des personnes illustres
qui y ont été inhumées.
Gilles de Rome est le premier de ceux
qu'on ail d'abord connus. 11 était issu de l'an-
cienne et illustre maison des Colonnes, qui
a donné à l'Eglise le pape Martin 111, quatorze
cardinaux, un grand nombre de [>réUits; et
au siècle, plusieurs grands capitaines, il en-
tra d'abord dans l'ordre des ermites do Saint-
Augustin, et en devint successivement géné-
ral. Après avoir été précepteur du roi Phi-
lippe le Bel , il fut élevé à l'archevêché de
Bourges. Il assista au concile général do
Vienne , l'an 1311, et en ccnvo(|ua un pro-
vincial à Bourges, pour le lendemain do la
Nativité do la ^'ierge, la même année, selon
les uns; et en 1315, selon le religieux de
Saint-Sulpice. Il mourut à Avignon en 1316,
et son corps fut transporté à Paris, et inhu-
mé dans cette église, avec cette épitaphe :
HIC JACET
aula morum, vit;c nuinililia , arcliipliilosophiae
Arislotclisperspicacissimiis commentator, clavis
et doclor sacrse tlifiologiac, lux iii lucein redu-
cens dubia, Fraler ^Egidius de Roma , ordinis
Fratrum Eremilariim Sancti Augtislini, arcliie-
piscopus Bituriceiisis, qui obiit aiiiio Doraini
1316, 2-2 nicnsis deccnibiis.
Madame Isabeau de Bourgogne, dame de Neau-
phle, femme de M. Pierrede Cliambely, le jeune,
seigneur de Neauphle, laquelle trépassa l'an de
grâce M. CGC. xxni. ■"
La dame Jeanne de Valois, comtesse de Beau-
mont-le-Roger, fille de M. Charles, fils du roi de
' France, comie de Valois, père du roi PhlUppe;
et de madame Catherine , impéralricc de Cons-
tantinoplei, femme dudit Charles ; laquelle
Jeanne fut femme de monsieur Robert d'Artois.
Elle trépassa l'an m. ccc. lxiu, le 9 juillet.
Ici fut inhumé un enfant, dont l'épitaphe
nous fait coiuiaitre le nom et les qualités.
CV GIST
Engelbert monsieur, fils i' de haut et excel-
lent prince monsieur Engelbert de Clèves, comte
de Nevers, d'Eu, de Relhel et d'Auxerre, fds
et frère de duc, et cousin-germain du très-chré-
tien roi Louis XH de ce nom, qui trépassa à Pa-
ris en l'hôlel dudit comte, nommé l'hôtel d'Eu,
le 16 jourde février, l'an 1 498.
JEre sub hoc nitido jacct Engelbertulus infans,
Nomen habens patris, Carolu mater erat :
Alter ab ilbisiri Clivcnsi stlrpe crealus,
Altéra nobilium Vindecinense dccus.
llie Ludovico bisseno sanguine junctus,
liée etiam Francis regibus oita fuit.
Ad puerum fovere dits cunabuhi ccntnui,
Quaiido adiil superos vila icnella suos.
Contre le nnir , ou voyait l'épitnplie do
Jean-Baptiste Sapin, conseiller clerc au par-
lement de Paris, gravée sur une lame do
cuivre. Ce magistrat, un des plus vertueux
et des plus savants de son siècle, allant jias-
ser une partie des vacations en Touraine ,
d'où il était originaire, et étant accompagné
de Jean de Troyes, abbé de Gastines, rencon-
tra en chemin Georges Odet de Selve, que
le roi de France et le roi de Navarre en-
voyaient en ambassade vers le roi d'Espagne.
Ces trois illustres voyageurs étant arrivés à
Clois , bourg qui est entre Châteaudun et
V^endôrae, furent enlevés par un parti de la
garnison calviniste qui était dans Orléans,
et conduits pieds et mains liés dans cette
ville, ou par vengeance de l'arrêt du parle-
ment donné contre les calvinistes rebelles
qui étaient dans cette ville, Jean-Baptiste
Sapin et Jean de Troyes furent pendus à une
même potence, le 2 novembre 1362. Gilles
Bourdin , procureur général, assisté de Du-
mesnil et do Boucherot, avocats généraux, fit
la relation de cette funeste aventure au par-
lement, le 12 du môme mois. Le corps de
Sapin fut apporté à Paris , et inhumé aux
Augustins, oij, le 18 du même mois, on lui
fit un service auquel le parlement , en forme
de cour, assista. Ce n'est pas pour vouloir di-
minuer l'atrocité du crime, mais uniquement
par amour pour la vérité, qu'on remarquera
ici que de ces trois illustres personnages, de
Selve était le seul qui eût le caractère d'am-
bassadeur , quoique quelques auteurs les
aient revêtus tous les trois do ce même titre.
Ces mêmes écrivains assurent aussi qu'ils
furent tous trois pendus, ce qui est faux; car
il est constant que de Selve fut échangé pour
le sieur de Luzarche, qui était prisonnier à
Paris pour la religion.
Voici l'épitaphe de Sapin :
Joanni Daptistœ Sapino, nobili familiœ orto,
senalori ornatissiino, viro integerrimo, onini
doctrinarum génère praidito, clvi opiimo ; qui
cuin ob eundi muneris erga Turones iter facerct,
a publicis hoslibus posilis latronum more insi-
diis, in Carnotcnsi agio interceptus, Aureliam
(impiorum factionura arcem) abductus perduel-
lium exercitio traditus, ac dies aliquoi miser'»
adservalus, demum quod anliqua; et calholicae
religlonis asserior fuisset, lurpissimae neci est
addietus. Patres hocj tanto scelere conimoti,
univers! in purpura coeuulcs, banc in insontis
coilegaj corpore acceptam injuriam, loti amplis-
simo ordini irrogalani et communem censuerunt
et lanquam honestam et gloriosam pro Christi
iiomiiie et Christiana rcpublica morteni per-
pesso, supremis etipsi incuraolficiis fungentes,
solemnem luclum fieri |)ublicHm, parentale per-
agi, arani propitiatoriam extrui, ac reliques
omnes senatorios honores mortuo deferri, e\
volo publlco decrcvcnuit. An. restil. saUu. 1562,
id. novenib.
Requiescai in pace.
1059
l'AU
DlCTlONiNAinE
PAR
Rcniy Rcllenii, |iocle liniirais, et un des
se]il (li; la PU'indc fr.-iurjiisc, qui avait élé
forin(''C sous le if-gnc 'de Henri 111 et de
Charles IX, à l'exemple des Grecs cl des
Roruains (les autres ('■(ait'iit Joacliiiii du Bel-
lay, Jodelle, Uonsard, Daiirat, Uaïf et l'oii-
tus de Thiard) était natif de Noj;eiil-le-Ho-
trou, et mourut le G de mars 1577; il l'ut
aussi enterré dans le chœur de cette éjilise.
11 composa divers ouvrages, et traduisit les
|)oésies d"Anacréon, de grec en français; un
de ses meilleurs, est un poëme de La nature
et delà divcrsitc' des pierres précieuses, qui
donna lieu à Ronsard de lui faire cette éiii-
laphe, qui est ell'acée à présent:
^'o lailloz, mains inilusuieiises,
Des pierres pour couvrir Bclleau,
Lui-même a bàli son tombeau
Dedans ses pierres précieuses.
Gui Dufaur, sieur de Pibrac, néà Toulouse
en 1527, si connu par ses emplois et par ses
quatrains, qui ont été traduits en grec, en
Jalin, en allemand, etc., de même que |)ar
ses harangues et les louanges qu'il a faites
de la vie rustique, mourut le 12 de mai
1581 âgé de cinquante-six ans, et fut inhumé
dans ce chœur, auprès du grand autel, où
l'on mit celte éiiilaphe.
TUMULUS
VlDl FADRI riBRAcnn.
Hic legunlur cinercs tanturo, et ossa Vidi Fa-
bri Pibracliii. ISomen ejus, virUisquc spiial iii
ore el admiralione populorum omnium, (pios
non soluni orbis Cliristianus,sedoriens cl intima
Scyliiariim ora videl : gcnus illi a slirpe vele-
rum Fabroruni, quai nemincm babuil, in tani
loiiga série ainiorum plusquam Irccontorum,
qui lion aut ex ordhiejsenalorio In loga illiistris,
aiii inler fortes rei roilitaris ac bellicae gloria
famaque insignis fiierit; ipse qui nasci ab illis
fiirliiilain iioque uUra duxil, cum per omnes ircl
digiiitatiiiiu'l boiiorum gradus, tribunal eniplum
iiiiniinario preiio, nec inscdit, nec appeLi\it
uiiquam; vhtuic non censu, meriloruin œsti-
rnaiiono, non diviilarnm magnitudinc raluscen-
seri niiinus, cl religioiuMii judicaiilium. Sub
Carolo IX |iiiiinim ex |tr;eluia Toiusaiia acciliis
iii uiix'iii el niissus Tildenlum (qiio liiin saiian-
<1is, forniandisque rébus Ecclcsiae adversus fu-
rciiiem impietalcin seciariorum convoneranl
lecta icgnonim cl pioviiuiaruiii nomiiiis Chii-
sliaiii luiiiina) sic l'oiiinitiavilsiiniiiiamiiiiperaUe
legalionis, sic Callici noniinis preiogalivani,
regisquc sui jus, ad digiiilalum faiidi prudcn-
lia l'I iiberlale asseniil, ni cum gratix causa
iiibil dicei'el.omnia lamoii estent iilic omnibus
gialaijiKc dicerel: illliic revcrsum, non in priu-
ris pi'ovincla: prieUiia cl magislralu uliuiii, scd
aiilinboiios ad negulia iraxit, evccliiin ad régla:
adviiealioiiis imiiiiis in aiig'isliuie l'i priinaiio
(;alli;e lnlius senaUi, iibi cum aiielior lama vir-
tiihiin in dics crcsccret et iriiimpliarel ejiis ora-
lio, rapluïcst velul in biK'clioicm cl ?;iiioliniom
lOCO
illoiiiin ordincm, qui arcana rcgnl el laeilas
priiicipi.s niedilaliones cognoscil ac regil, el
mox deiiide Hcnrico 111, queiii lune Poloni pu-
bliée, solomni , roniiiirîruiii ordinum(|uc regiii
sui dccielo ilcgeui sibi reiiiiiiiiaiaiil, dalus oiii-
niiini aiilor ac piinccps consiliorum , quœ sic
lemperavit arle, judicio, saiiicniiaque, iii brevi
prx'ler spem omnium,, in lanla rerum dillicul-
laie avilo euui Galliariim regno lueiulo riirsus
ineolunuMii cl salvum reddideril; el qii;ereiiles
niliilomiiius per secessionein Poloniae procercs,
ciii se ici^nique jura permiilereni, aliquandiu
iiiicrini in |iriora sacramenii fuie, et régis ob-
scquio coiilinueril; lum bis perruncliim el red-
diliiin sibi cxcepit riiisiiin seiialus, sed iiiler
pr.csides sucs, otiumque fecit, in que pairiis
verbis ictraslicis nuraeris ex suis viia; pncccpia
composuil, qua; propler exiiiiiani vim sapieii-
li;p populorum omnium sennoiie versa lerunliir,
non sine pracipua aiuoris sui apud Turcas,
eliam el barbares veneralione. Ad exlrcuium
quoque Francisco Henrici régis fralri miiiori,
queiii iiiferioiis nern)ani;e populi ducem, ac
priiicipcin sibi dixeranl, a rege qu;cslor sa-
cri palalii, el canccllarius sero missus (quia
rébus jam desperalis ac pêne eversis) cum inde
redisset, nioibo diom suuin gtori;E plenus féli-
citer clausil an. Iô8i. 2. maii. Fil aniiis posica
sex avigiiiii, seeiiiaviruni e Vosconia cileriorc
conjux, femiiia illuslris Joanna de Custos a Ta-
rabel, liic idem sibi, quod vire nioriens fatale
condilorium fecit. an. 1612.
Michael Falierl^ibrachiiis, pjiiS'Iein l'abri (ilius nalu ma»
xioius, régis in s;icri oi'iisiblorii oi.liiie ccHsIliarius,
iiiœrensmouunieiiium posuil. an. IGiT.
11 n'y a rien à ajouter à cette épitapho
de Pihi'ac, sinon (pie la famille de Dufaur,
dont il était, est établie h Toulouse de])uis
plusieurs siècles; mais qu'elle est originaiio
d'Auch. On a aussi oublié de dire ijue Pi-
brac avait été chancelier de .Marguerite de
France, reine de Navarre. Ce fut pendant
qu'il était à son service ((ue, malgré toute
sa sagesse, il ne jm! se défendre des char-
més de cette |>iincesse, cl qu'il osa élever
ses désirs jusqu'à elle. Ouoiqu'il liU bien
fait de sa personne, el (pi'il eût beaucoup du
douceur et d'agrément dans l'esprit, la reine
n'avait aucun goût pour lui ; et se faisant
îionmnir d'une résistance qui ne lui coi\lait
rien, elle lui lit écrire une lettre lière, où elle
lui re|irochait sa témérité. Celle aventure
mortilia tellement Pibrac, qu'il tAclia de so
justilier |)ar une réponse ([u'il montra à de
Tliou, (lui la trouva écrite avec beaucoup
d'esprit et de délicatesse; mais plus pr0|irc
à ciinvainire de la vérité des reproches
que lui faisait celle princesse, qu'a l'eu
désabus(!r
Lors(iu'en ICûo, on entreprit de décorer
le grand autel des Augusliiis, comme nous
)e VON ons îv préseul, 011 transporta derrière
cet uiilel les cendres el le tombeau de Pibrac.
lU.3t PAR DEPICRAPIIIE.
Près cje la sacristie, on voyait rinseriplion
suivante, gravée sur une table de inarbre:
Le samedi, veille de Pâques, 20' jour d'avril
1585, trépassa à 9 heures du matin, au fauxbourg
Sainl-Germaiii des Prés, rue de Seine, haute et
puissante Dame Diane de Rouan, femme et
épouse de haut et puissant Seigneur raessire
François de la, TouR-L\NDRT,*Clieva!ier de l'Or-
dre du Roi, Comte de Cliàleauroux, et Baron du-
dil lieu de la Tour-Landry ; de laquelle Dame
les entrailles sont ci-devant enterrées, avec
celles de feu illustrissime et révérendissime pré-
lat François de Rohax, son grand-oncle, en son
vivant archevêque de Lyon, primat des Gaules,
et evéque d'Angers.
Priez Dieu pour eux.
De l'autre cùlé du grand] autel , c'est-à-
dire, du cùlé de l'Evangile, sont la tombe et
l'épitaphe d'un des plus fameux, théologiens
du dernier siècle, et des plus consultés de
son temps sur les cas de conscience.
me SITi:S EST
Jacobus DE Saiste-Beunt: , Parisinus, Presby-
ler Doctor, ac socius sorbonicus, rcgius S.
tlieologis professer, qui vIk dum xxviu. trans-
gressus annum , a clcro Ecclesi;e Gallicanae
aiino M. D. c. XLi. Meduntœ congregalo , cum
aliquot viris eruditis ad componcnduni llicolo-
giaî moralis corpus, est delecius ; et biennio
post in schola Sorbona; theologiam docuit
magna fama , magna studiosorum frequenlia ;
docirinam ejus eximiam cum singulari pietale
sapieiiliaque conjunctam testantur nonnullarum
Ecclesiarum Breviaria ac Ritualia diligentissime
emendata ; plurinii herctici ad catholicam re-
ligionem felicissinie adducii.multfeconlroversite
privatorum, qui ipsum ultro arbilrum elegeranl
compositae ; compUres omnium ordinum ad
emendaiionem morum prudenlissimisadmonitio-
iiibus consiliisque compnlsi, cum idem undique
«on a civibus et popularibus modo, sed eliam
ab exteris, de rébus ad disciplinant ecclesiasti-
cam et ad mores pertineniibus quolidie consuîe-
relur, cunctisque ind'-fessus salisfecerit, Anlis-
lites, qui ex omnibus regni Francici provinciis
anno Doniini 1070 apud Pontem Isarîe conven-
luni habebant, virum opiime de Ecclesia meri-
tuni honorario donavere : vixii annos 64; obiit
18 kalendas januarias, anno 1G77. llieronymus
DE Sainte-Belve, Piior îdoiitis Aureoli, fratri
opiimo atque carissimo mœrens posuit.
On voit dans la sacristie un fort beau ta-
bleau de Vignon, qui représente les mages
prosternés en terre, i]ui adorent l'enfant Jé-
sus, et lui présentent de l'or, de l'euceiis et
de la myrrhe. Ce tableau fut donnée par le
maiéchal d'Ancre. On y voit aussi un Empi-
rée de Berrolet Flamacl.
Dans la nef on voit, au pilier qui est en
face (le la chapelle de la Vierge, une statue
d'homme armé, plus petite que le naturel.
PAR
I06i
laquelle représente Jacques de la Fontaine,
chevalier, seigneur de Malgeneste, etc., dont
voici l'épitaphe:
LOLAXGE SOIT A DIED
Cy gist sous cette grande tombe , Jlessire
Jacques DE LA Fontaine, chevalier, seigneur de
Malgeneste, issu et sorti de la maison des prin-
ces souverains de la Rouagne-Malateste ,
comte d'Astes, et di Casasolare, en It;die, des-
quels il s'est toujours montré digne par sa va-
leur pendant sa vie, partie de laquelle il a usée
dans les armées, au service et près de S. A. S.
Ciiarles-Emaxuel, duc de Savoie, l'espace de
20 années ; et du depuis, monseigneur Henri de
Savoie, duc de Nemours, le ramena de Piémont
en France, en 1620, lui donnant une compagnie
d'ordonnance ; et le reste de ses jours l'a em ■
ployé près de sa personne, de celles de Mesdames
les duchesses et de Messeigneurs les princes
leurs enfans : lequel décéda le 2 octobre 1652
âgé de 66 ans.
Priez Dieu pour son âme. Vive Jesis.
Dans la chapelle de Saint-Nicolas de To-
lentin, contre le mur méridional, est un tom-
beau de pierre, sur lequel est un homme
armé, et au-dessous on lit :
Cy gist Messire Pierre Dussayez, en son vi-
vant chevalier, seigneur et baron du Poyet,
qui trépassa le 10<= jour d'avril après Pâques
1548. Priez Dieu pour son àme.
Proche de la chaire du prédicateur est une
table de marbre noir élevée, sur laquelle est
gravée l'épitajjhe d'Eustache du Caurroy, un
des [)lus grands musiciens de son siècle, qui
avait présidé ii la musique des rois Char-
les IX, Henri III et Henri IV. Sauvai dit
qu'il ne reste de lui qu'une messe de tré-
passés, qui se chante tous les ans le jour
des morts, dans le chœur de Notre-Dame, et
que la musique de cette messe est très-lu-
gubre et si savante, qu'elle attendrit les
cœurs les plus durs; et ui^me les épouvante.
(On ne sait si on chante encore cette messe
le jour des Trépassés à Notre-Dame.) Elle a
paru telle à ceux qui l'ont entendue. Au
reste, cet écrivain était mal informé, quand
il décidait qu'il ne restait de du Caurroy que
cette messe: on a vu autrefois des livres
de musique chez l'abbé Paul Tallemant, de
l'Académie française, qui étaient de la com-
position de ce musicien, tt qui ap{iartenaiLnt
à Charles Perrault, aussi de l'Académie fran-
çaise. D'ailleurs, c'est une tradition assez
généralement répandue parmi ceux qui sa-
vent l'histoire de notre musique, que la plu-
part des noëls que l'on chante sont des ga-
vottes et dos menuets d'un ballet que du
Caurroy avait composés pour le divertisse-
ment du roi Charles IX. Voici l'épitaphe de
cet homme admirable.
D. 0. M. s.
Suspice viator, et slupescc ; quisquis es, fa-
tebcre ii:e ellari vera, si, hoc uMum audies ;
1065
l'Ail
DICTIONNAIRE
PAR
lO&i
Eiislutiuâ DU Cal'rroy, Ui'llovacensis liic silus
est ; salis est pro tittilo, salis pro luimilo, salis
siiperquc ciiioii pio modeslO(pio, (i«ciii viium
iiuii llieria , nun Gallia , non luili:i iiioilo, seJ
Oiiinis l'Airopa, iiui>iconiin piincipuin invidia ad-
mirante confessa est, quem Carolus IX. Ileniici
duo coliiore regioqiie miisiccs saccllo pra;feccro ;
qiiom liannouiam ipsum cl cœlo dcvocassc, et
iii li'iiipla diviim iiidiixissc icsiaiiliir iiigonii
raonumenla ; suipoi'C cl silcniio veiicraiidimi
negas ?Tot bona, brevis urna non claudit, iios-
pes, œlcriiilas ba;c sibi vindicat, non moiiuntin'
niortalcs imniorlalos fania, oiiuniur ut soles, cl
si quolidic occidant, valo et licnc comprecaiv.
Yixit CO ann. devixii an. 1G09. iV. Formé l'a-
risinus, cidcm rcgio muncri succédons.
n. M. F. G.
Dans une petite chapelle, qui est derrière
celle ilu Saint-Esprit, et qui est fermét; î\
clef, est le tombeau de l'hilippo do la Clite,
plus connu sous le nom de Commines, à
cause que ses ancêtres avaient 6l6 seigneurs
de cette ville, mais dont la Clito est le vé-
ritable nom. Tout le monde connaît les ex-
cellents mémoires qu'il a laissés, et qui lui
ont mérité le surnom de Tacite français. Il
quitta le service du duc de Bourgogne, son
prince naturel, pour s'attacher au roi Louis
XI, dont il lut chambellan et le favori, sans
qu'on ait jamais su au vrai quel avait été le
sujet de ce changement. Il fut seigneur d'Ar-
genton en Poitou, et mourut en loO'J, âgé
de soixante-quatre ans. Marvillo dit qu'on
voyait autrefois sur ce tombeau un globe en
relief, et un chou cabus, avec cette devise :
Le monde n'est qucibus.
Dans cette même chapelle que de Commi-
nes a fait bâtir sous lo nom do Notre-Dame
de Riva, ont été inhumés Hélène de Cham-
hes, femme de Phili|ipes de Commines, et
Jeanne de la Clite de Commines, leur tille,
femme de René de Rrosse , comte de Pen-
thièvrc en Bretagne. Voici l'épitapho de cette
dernière :
Quingcntis annis bis scptcm et mille pcractis,
In luccm qiiarlani post idis niartius ibat.
Oclavaniipio parons, l'iiœbusproperabatad liorani,
(ioniniiiiia occulniil generoba a piolo Joanna,
l'oiiiobrliL' coniiiis Rriianni sponsa Rcnati,
Alqnc Agcnlonii domino prognata Philippo,
Chambcaqiic Ilcicna mens bic in pace quiescat.
Dans la chapelle d'Allu.ve, qui est aujour-
d'hui celle de messieurs Charlet, ona vu pen-
dant longtemps la statue d'un évèque h ge-
noux sur son tombeau, où on lisait deuxépi-
taphes, l'une en vers et l'auln; en prose.
>'oici la dernièi'C,:
nie JACET
noliilis vir icvcien(bisin CInisloPalor, doininiis
l'cirns yiiiiiHcianiiH, cpisçopns Scnccensis, lilins
iliiiniiii Anlonii Cliiiipiciani , cqnilis et baronis
Uilltijncani illii^ilrissinii in proviiiiia ; cnjiis libri
Ircsjdc LaudibusProvincix estant discipiinaium
ac rcrnm cognilionc cflloresccntcs. Obilt anno
Doinini 1550, 15 kalend. seplcnibris. annos
natus 24.
Pierre de OuiqueraTi était évèque de So-
nès, et mourut
rage de vingt-quatre ans.
Il était fils d'Antoine de Qui(|ueran, baron
de Beaujeu, et d'Anne de Forhin, tille du
fameux Palamèdes de Forbin, seigneur de
Soliers. Ce prélat avait beaucoup d'esprit, et
composa un livre à la louange de sa |iatrie,
intitulé de LaudiOus l'rotinciœ. La famillo
de Quiquerancst une des plus illustres delà
ville d'Arles, par son ancienneté, par les em-
plois qu'elle a eus, et parlesallinncesqu'cllo
a faites. Rostan deQuiqueran suivait le jiar-
tide la [)rincesse Etienne Desbaux, dans les
guerres qu'elle avait, l'an lloO,avec le comte
do Provence. Honoré de Quiqueran de Beau-
jeu, mort évèque de Castres, connu et esti-
mé par la régularité de sa conduite et par
son savoir, était de celte famille.
Le tondjeau de marbre noir qu'on voit
dans la cha|>ellequi est à coté, cl presque
vis-à-vis la petite porte du chœur, est celui
do la famillo de Barentin, c'est-îi-dire, de la
branche qui est établie à Paris. Des deux
bustes (jui accompagnent ce tombeau, l'un
est celui d'Honoré Barentin, conseiller d'E-
tat, secrétaire du roi, maison et couronne do
France, mort le 10 mai 1G39, et l'autre, celui
d'Anne du Hamel, sa femme, morte le 10
novembre de la même année.
Les autres personnes du même nom et do
la même famille, qui ont été inhumées dans
cette chapelle, oii on lit les épitaiihcs ou ins-
criptions (]ue l'on va rapporter, sont :
Jac(jues-Ho!ioré Barentin, cliovalier, vi-
comte de la Motho, baron de Mauriac, etc.,
maître des requêtes honoraire, ancien pré-
sident au grand conseil, mort le dernier de
février 1089, âgé de soixante-trois ans trois
mois. Dame F'rançoiso do Ribcyrc, femme
de Charles-Honoré Barentin, morte le 25
juillet 1UI)3, Agée de vingt-six ans. Acliilles
Barentin, conseiller de la grande chambre,
([ui mourut le 17 juin 1098, âgé de soixante-
huit ans. Cette épitaphe a été ijoséo par
(^liarhis-Hoiioré Barenlin, intendant de Flan-
dre, lils aîné do Jacques-Honoré Barentin,
mari de Françoise de Bibeyre, et neveu d'A-
chilles Barentin.
Outre cette branche des Barcnlins établie
à Paris, il y on a une autre connue sons le
nom de Barentin-Chissay, la(|uell(! est resléo
dans le Nendomois, et a uni' belle sépulture
aux Cordiliers de \'endùine, où l'on voit
liUisieurs ligures do ce nom armées de toutes
Iiièces.
Dans la chapcllo de Saint-Charles est un
buste de marbre blanc, sur un piédestal de
marbre noir, et au-dessous est écrit en let-
tres d'or :
me JACF.T
(Carolus Itruiaiiiis a Looriio, conics consistoria-
nns, Pétri Urniarli a sccretis Angnsli lilins; qni
ipialnor ac viginli, lani (l'^talionibus qiiaiii innn
1005 PAR n'EPIGIiAPIIIF.
dalls I\f;.'iis pevfimolis, oiiiiiil)iisqiie l'eliciler
geslis, iiiiUa laltoimii mercerie, nec acccpla, iiec
posUilala; bonis palernis ac regia bciiigiiilale
iiiter tôt ingénies œtalis sua; fortiuias contentus;
integi'C ac liberalllervixit, nec minus constan-
ler obiit, huneque lumuluni sibi nioriluro vivons
extrnenduni curavit. Aiino Domini 1U19, die 25
a-latis suœ anno "8.
TAU
lOOG
juin,
Amelot de la Houssaye dit, dans ses Mé-
moircs historiques, (\ue Charles Brulart, dont
on vient de lire l'épitaphe, était suriiomaié
de Léon, d'un prieuré qu'il avait en IJiela-
gne. 11 ajoute qu'en 1612 il avait succédé à
M. deCliampigny en l'ambassade de Venise,
où-il résida six ou sept ans, et qu'il y gagna
plus de cent mille écus, jiar les allaites se-
crètes qu'il y fit avec les marchands du
Levant. Si cela est vrai , il s'était récom-
pensé par ses mains, et l'auteur de son é[n-
taplie u"a pas eu raison de dire qu'il n'avait
ni reçu, ni demandé la récompense de ses
services. Un homme de cette humeur n'a-
vait eu garde de s'oublier lui-même dans les
vingt-trois autres ambassatles ou commis-
sions importantes, oiî il avait été employé
jiar le roi. Amelot dit encore qu'il ordonna,
par son testament, que tous ceux de son
nom qui assisteraient à ses anniversaires, au-
raient chaque fois trois écus d'or; et que
les revenus provenant de la rente de sa
maison de la rue Dau|ihine, où il demeurait,
seraient employés à faire apprendre un mé-
tier à leurs pauvres domestiijues.
Dans la chapelle qui est après celle de
Saint-Charles, est un tombeau élevé do
pierre, et au milieu un ange de marbre blanc,
tenant une tète de mort. Au-dessus, sont
dt'ux statues à genoux, dont l'inscription
qui suit, nous fait connaître les noms :
Uieronimus Luillier, in Sanct. Régis Consilio
Cens, et in Caméra Computorum Procurator
generalis, vivus sibi, et Elisabethaj Dreux, con-
jngi bene menlx, posterisque posuil.
Obiil b«c 2* aprilis 1619. tUe 26 septeii.b. 1635.
La chapelle de Saint-Augustin est auprès
de la grande porte de cette église. On y
remarque un mausolée de marbre noir,
et deux figures do marbre blanc, qui sont
de grandeur naturelle, et à genoux devant
un prie-Dieu, et sur la même ligne. Ces
figures représentent Nicolas de Cirimouville,
baron de l'Archant , capitaine des gardes
des rois Henri III et Henri IV , comman-
deur de l'ordre du Saint-Esprit , mort d'une
blessure qu'il reçut au talon , étant au siège
de Rouen, l'an 1592; et Diane de Vi-
vonne, sa femme, fille de François de
Vivonne de la Châtaigneraye, qui fut tué
par Gui Chabot, comte de Jarnac , dans
ce fameux combat qui se fit en présence
du roi Henri II. Sur ce miiusolée est gravée
une épitaphe latine , mais qui n'apprend
autre chose que ce qu'on vient de dire.
Dans le cloitre , on voit une statue de
saint François d'Assise, en habit de ca[iu-
DlCTION.N. d'EpîGRAPHIE. I,
cin, h genoux, et dans l'altitude où l'on
suppose qu'il était, lorsqu'il reçut les stig-
mates. Celle figure, qui n'est que de terre
cuite, est de Germain Pillon , et le mo-
dèle d'une autre de marbre, que cet illus-
tre artiste avait faite pour la chapelle du
Louvre , et que Le Maire dit qu'on voit
dans un des cabinets de celle maison
royale. Sur la plinthe qui porte cette sta-
tue , on lit :
Siigmala Domini mei Jesu Clirisli in corpore
meo porlo.
On l'a fort gAtée en la peignant.
(Hlrtalt et Magny.)
Nous trouvons dans le Recueil manuscrit
des épitaphes des églises de Paris, conservé
à la Bibliothèque nationale, sous le n° 9480,
des Mss. français, quelques autres épitaphes
de l'église des Grauds-Augustins, que nous
rapporterons ici.
I.
Cœur de Louis Chantereau,
Cy gisl le cœur de Révérend Frère Louis Cban-
lereau religieux de l'ordre de Sainl-Auguslin,
evesque de Mascon, abbé de Saint-Ouuertre,
conseiller du Roy, qui trespassa le 24^ de sep-
tembre 1531. Priez Dieu pour luy.
II
Tombeaux des Spifames et de leurs femmes.
Les membres de celte famille ont été la
plupart inhumés avec leurs femmes dans
une chapelle qui leur appartenait et qui était
derrière le chœur. On y voyait trois épitaphes
dont la plus ancienne est la suivante. Elle
était gravée sur une pierre plaie posée de-
vant l'aulel :
Soubs celle tombe sont inbumez les sieurs Bar-
lbelemy,Barihelemy Spifame, natif de Lucques,
61 damoiselle Jelianne de Podolin sa seconde
femme, laquelle deceda le mercredy 11» jour
d'Octobre l'an 1381, et le dict Spifame le 15*
jour de Septembre 1385. Damoiselle Caiberine
de Honnefleur sa première femme, laquelle de-
ceda le 18» jour de Septembre 134C. Et depuis
soubs celte tombe a esté inbumée damoiselle
Marguerite de Lyon, femme de monsieurSIe.Jean
Spifame, conseiller en la Cour de Parlement de
Paris, seigneur de Bisseaux, lequel deceda le
mercredy 10^ jour de Juillet ISSU. Et auprès est
enterré Augustin Spifame, leur fils, qui deceda
en décembre 1386.
Au-dessus sont les armes des Spifames,
des Ruzez, du Lyon, qui est d'azur au lion
d'or; et celles des Leclercs, qui sont : de
gueules, à trois étoiles d'or : et d'Honnelleur,
de gueules à six roses d'or, 3, 2, 1.
III.
Il y avait une autre éoitaphe en vers de
3k
10C7
PAU
l.'t composilioii île CK-mcnl Mnrnl , qui est
gravc^i' stiiMiMO l;iine dii cuivre, lillo est failc
on lllioiiiiniir (le Aii'U' (lo Mario, femme de
<j;iil!arii Spilaiiio, général dos j^uerres.
l'pilnphe do noble dame Anne de hlaile.
Vous <\\:\ avCi! ;iiiiil;c iiu|ili;ill(>,
Vo'.is qui prisez clriiili; foi'iii:illc,
Cl qui ioiiL'z en ii;i corps réiniiiiii
l'n cociii" entier giaiiciix ei Iteiiin,
Ane.-, cz-voiis; (y gisl la Dninoisolli*,
Qui loiil cela el mieux axoit en elle :
Anne est le nom lio celle lioiil je parle,
Fille jadis de Hieiosiiic de Marie,
I>ii nolile lieu de Lusain y Seigneur :
Kl sa merc est Daiiioisello d'iiorimiir,
Qui porlc nom lîe riiilijipe Laiirens,
Laquelle avec pcre, frère el parens
Fict la delluncic eslre première femme
Du General des llnances Spifanic,
r.:tiiiard de nom et Seigneur de Bisseaiix,
Qui d'un bel arbre a eu neuf arbrisseaux :
Or a vescu très vertueusement
Avec luy dix ans tant seulement.
Fasclieuse niorl par son cruel ouiragc
!S"a pas voulu qu'elle y fusl davantage :
Mais comme ayant sur sa boulé envie,
Luy annonça le despart de sa vie,
l/an de son aage à peine liuit et \ ingl ;
I.ors sans respect du lieu dont elle \\nl.
Kl desprisanl la gloire (|ue l'on a
En ce bas monde, ieelle Anne ordonna,
Que son corps fusl entre les pauvres mis
Ku celle fosse : or prions cbers amis,
Qe.e l'aine scil entre les pauvres mise,
Qui bien beurenx soiil cliaiiiez par l'Eglise.
Le mercredy 'J^jour de Juin 15-21I, lieiiic de
sept lieures après iiiidy Ircspassa la dicte Da-
moisellc.
IV.
La Iroisiî-me éjiila|ilie élail aussi sur cui-
vre, dressée coulre le mur du fond de ladite
chapelle, vis-à-vis de la |irécéJeiite.
1>. 0. cl M. .'Kl.
l'.ii la \i)uto de celle Cliapclle gisent les coeurs
de Keveri lui l'cre en Dieu .M"' Gilles SpifiuiC
Kvt'sque de Nevcrs, cl de feu Mons' M'' .\uioiiie
diil-you, vivant Conseiller en la graiid-Cliainbrc
ilu l'arlenienl de Paris, Seigneur du (ief el de
liiusilly en Masconnois, pcre de feu .M^ Fraii-
(^oiMlii Lyon, vivant Conseiller de Sa M.ijeslc eu
son Conseil privé cl premier Président en sa
('.(uir des Mouiuiyes; cl Damoisclle Marguerilc
(lu l,y(Mi, femme ili- M'. \!' Jean S|iifame, seigneur
de Ilissi'aux, llouy cl l'.icy, vivant aiis.si Coii-
Scillei en la diile Ciiiii el Duven d'ieelle : les
DICflOiN.NAIRK PAU lOCi:
corps desquels soni aussi iiiliiiniez en celle dite
Chapelle sous la loiiile du Sieur Barilielemy
Spifame Gentilliiuume Lucquois, Iris-ayeul du
ditl S'' de lîisseaux : lesquels décédèrent, sça-
voir led. Seigneur Eves(|ue de Nevcrs en Avril
1578, la I. Damoisclle Marguerite du Lyon en
Juillet 1580. led. S^ de lîisseaux en Ocioluc
13fl0. Le coeur duijuel repose aiissy en celle
rbapelle, el son corps en l'église de Naiigis en
Brie, et ledit M'»' Fraii(;ois'dcceda le5« Scjiiem-
Lre 1003.
Tombeau Je l'Iorimnnd Uoherlet , secri'tnire
d'Estal, e/tivalier de l'ordre du roi/.
Il fit faire en celle église une cliapelle (jui
était en suite de celle de Roissy, avec Jeanne
d'Haluin, sa femme. On tient (]u'il y lut in-
liumé; ce qui semble ôtre certain, imrce
rju'ou y remarquait son casque et so-i écu;
ce qui prouve pour les lomlienu.v lies cheva-
liers et des grands seigneurs.
AcGL'STi>'s (['i;tits-), aulrement dils les
Augustins de hi reine Marguerite, au lieu où
est aujourd'hui riicole des beaux-arts.
Celle maison a élé fondée par Maiguerita
de Valois, première femme du roi Henri IV,
}Our des Augustins déchaussés, par contrat
du 2r) septembre lyOlt. Lorsque U'S.Vuguslins
y fuient élai;iis, la reine iîarguerile leur lit
iiAtir une cha|ielle qui subsi>le encore, et
dont la voûte en coupe parut d'un goût
d'aichitectuie tout nouveau; car jus(]u'alors
on n'avait rien vu de semblable à Paris,
iîeis quatre ans après, la reine changea (!o
sc'itiment et d'all'eclion à l'i'gard des .\u-
gusliiis déchaussés , el trouva bientôt des
piélextes pour les faire sortir de ces lieux,
et meiliC en leur placi; des .\uguslins de la
lél'oriiie du P. Uabache. autrement dite ue
Bourges et de Sainl-tiuillauine.
On grava sur la première pierre de la
chafielle, bAlie par la princesse, l'inscrip-
liiin siiivaile, qui fait coiniaitre les motifs
(jui avaient porié la reine à l'onJer cette
chapelle , el l'usage (pi'elle voulait que les
Augustins déchaussés en lissent.
Le 21 mars 1G08, la reine Marguerite, ducliesse
de V;d.iis, pelile-lillc du grand mi Fraiivois,
sw.ur de trois rois, el seule restée de la race
des Valois, ayant éié visilée cl secourue de
Dieu, comme J.di et J.uub; el lors lui ayant
voué le vœu de Jacob, cl Dieu l'ayant exaucée,
elle a bàli et fondé ce lnona^lère, pour tenir
lieu de l'aùlel de Jacob, où elle veut (pie perpo-
luelleineiil soient rendues aeiions de grâces, en
rccoiiuaissance de celles qu'elle a reçues de sa
divine lionlé. Kllc a uouimu' ce monasléiede la
Saillie Tiiiiili' ; cl celle (lliapelle, de Louanges,
1111 elle a logé les Pères Augusliiis déchaussés.
10GÇ>
PAR
D'KPlGtîAI'UlE.
PAR
1C70
Comme le cœur de ia reine iMarguorite y
fut inhumé, on y lit un magnilique éloge que
IM. Sorvin, avocat-général au parlement de
Par'is, composa , et fit apposer, pour servir
dV'pilaphe à cette princesse.
D. 0. M. S.
> ^Clernsc mémorial M:irg;\iit;c Reginoe Valcsioc,
Clirisiianissimorum Repiim filia;, ncpli, sorori
Iiono Francoriiin nataî aiiiio Domiiii ISàô. Qiix
Uonrito-Aïuoiiii Borl)Oiiii, et Joannse-Albreliae
Navarrx, superioris cl iiiferioris Regin:ie (ilioe,
stipra onines lierons rctro fortissimo publicariim
mipllanim vinctilo, liljeris ad Uegia; prosapL-e
pereiinitalem fi»rcrciulis, coiijiix data aiiqnando
iii inauimonio advixil. Deiii , post cxcessura
îleiuici III, Régis Clirislianissimi, llenrico IV,
ronjiige ad Regniim Francorum jure sanguinis
delaiiun diviiiiuis vocaio, ne magno Principe,
Gailiae resliuuore, inclyîa pmle orbalo, Franciaa
labascerel : aiili([iii nioris feniiria (qnoniani il-
liberis eral) de pnblica salule qiiani de sua di-
gnilale solliciia Palriœ consulens niatrimoniiim
ob atfiuilalis inipedinienlum solvi ronscnsil ,
liisce Regiis usa verbis ; lîoc roi publicie causa
facio. Joannse Regina; Pbilippi Augusti uxoris,
et B. Burgundia; Caroli pucbri cxemplo, quœ
sese Ecclesi» CaiboliKc Rcclori sumuio Ponli-
fiti cl Sanclœ Sedis A. R. notioni de eadcm re
perniiserant. Unde Henrico illi magno ex Maria
Medicea florentissinia augusla quani Ecclesia di-
spensante, et Gallo Francorum disponente volo,
uxoreni duxii; liberi a Deo dali parenluni vir-
lulibus suppares surrexere ; quorum primo
iiuric regnanli Ludovico Xill, quasi parens Mar-
garila bonorum quai in pauimonio niatrimo-
Jiioqiie liabuit donaiione fjcla; ex usufructu
quein exceperat decumani inopibus, negris ;cre
alicno opprcssis in carcerem condiiis orogavit.
Inde maler pauperum nuncupata. El qnia bo-
norum arlium sludiosns magnis bencficiis ob-
strinxii; bonum ob id factum Francisci I, avi
sni, sub quo finerai viiam et spirituin accepe-
rant; œmulalrix babila isque bonoris lilulus ei
delaUis; Reginanicsse Margaritarn a quavcl ipsa
munificentia munificenliam posset addiscere.
Piis quoqiie ac rcligiosis maxime Augustinianis
Sodaljlii Biluricensis, quos Basilica honeslavit,
admiraiidnm se prxbeiis. Quod memoriis Sanc-
lorum communicarei frequenlissime, et liospi-
lalilaiem Fiancorum virlulem, seclari nunquam
desineret. Qua l.onilale ac beneliceniia pro-
priani excelsi aniuii gbiriani adepla,crediIoribus
suis leslamenlo cavit. Poslmodum omnia Cbri-
stianœ Religionis implevit officia : remissis
unicuique a quo se laisam recordari polueral
olïensis, ac vicissim pclila venia. Invocalo Jesu
noiuine, quod in oreipsi novissimum fuil; de-
victis suaima palientia niorbi gravissiini cru-
ciaîibus; CbrisUun iiluni unicum Dei Filium
Domiiium sorvalorem noslr.im , capta servi
persona, homincm factum.
+
Cruci illi affixiim, in qua sabis noslra prelioso
Doniini sanguine pairata est , occursanlibus
labiis adorans; exin quasi ex incondio corpus,
animam, et spiritum scr> alum firniissimc crcdens
bonum finem consecula devixilannuni agcns G2,
mcnses 20, dies lô, scx. kai. aprileis, anno
Domini Dei linminis 1615. Exacio, ab exorsu
Fancisci I Valesii, sseculo. Inler Yalcsinc genlis
heroinas ab anliqua Régis sancli Ludovci
stirpo prognalas insignis Margarila de Gallia
Palria, de Francorum regno, de Paierna et
Avila génie, de cinni Chrislianorum génère me-
rilissima.
I.udovipus Serviniis, Advocalus Calholiciis Regius, li-
iieus fjciebal tuenioria jusli cum laudilius. Saloiiioa
Kex in. i'rov. cap. 10. v. 7.
Plus bas est j'écu des armes de France en
plein.
Au reste , il y a dans l'épitaphe qu'on
vient de rapporter une faute, qui, selon
toutes les ap[>arences, vient du graveur; car
M. Servin était trop instruit pour ignorer
que Philippe-Auguste n'avait jjoint eu do
femme qui portât le nom de Jeanne ; c'est
peut-être d'Agnès de Méranie qu'on a
voulu parler; et, en ce cas, la comparaison
avec la reine Marguerite n'est pas juste.
L'exemjile de Jeanne de France , femme de
Louis XII, était entièrement semblable à
celui de la reine Marguerite, mais c'est pré-
cisément celle-ci qu'on n'a point alléguée.
Quant à celui de Ulanche de Bourgogne ,
femme de Charles le Bel, il est amené ici
avec plus de justesse qu'on n'oserait le
dire.
Quelque grande que soit la chapelle qu'on
vient de décrire, elle ne l'était pas assez
))0ur une petite communauté , et encore
moins pour une grande , et qui augmentait
tous les jours. Aussi on ne s'en servit qu'en
attendant qu'on pût bâtir une église. Les
libéralités des Odèles mirent les religieux en
état de l'entreprendre, et dès le 15 mai 1617,
la reine Anne d'Auiriche, suivie de toute la
cour, y mit ia première juerre, qui était de
marbre noir, et avait un pied en carré. Au
milieu était une plaque d'argent doré , sur
laquelle étaient gravées les armes de France
et d'Fspagne , tdt autour de la pierre celto
insciiption :
Anne d'Auiriche, reine d« France, m'a ici posée
le 25 mai iG17.
Les travaux furent continués avec tant de
vivacité , qu'en moins de deux ans cette
église fut achevée et dédiée sous l'invoca-
tion de Saint Nicolas de Tolentin. Elle est
assez grande, mais n'a d'ailleurs rien d'ex-
traordinaire pour l'architecture.
ni7i
tAR
DICTIONNAIRE
PAR
1072
Des personnes illustres, ou ji.'ir Inirs l,i-
lenls, ou |inr U'ur nn'ss.ince, ijui ont ùl6
iiiliuniées d;iiis celte (''f,'lise, le premier qui
SI' |(iésenle selon Tordre des teiniis, est
Fraiieois Porlnis, |)eiiitre, (|ui n en heaucoup
de réputation. 11 était lils de Pierre Porbus,
aussi peintre, etnaiil'de Druges. François
l'iirhus l'ut plus liabili' «lue son père; il vint
à Paris et il "V travailla beaucoup; c'est d(!
hii dont on voit d(; fort i)caux portraits îi
l'Hùlel de Ville. 11 n.nurut à Paris, et lut in-
liuuié dans cette c.i$lise, le 11) février 1(522.
René de l'Age, deuxième du nom, clieva-
lier, seib'near do Puylaurent, gentilhomme
ordinaire de la chambre du roi , sous-gou-
verneur de Jcan-Ba|itiste (i.iston de France ,
due ({"Orléans, et ensuite premier écuyer de
Madame, dinlics^f d'Orléans, avait épousé
Jeanne Pot, tille de Guillaume Pot, seigneur
de Rhodes, et grand maître des cérémonies
de Fiance, et de Jacqui'line de la CdiAtre, et
fut père d'Antoine de l'Age. René de l'Age
é'tanî mort ;i Paris, fut inhumé dans cette
• ■:;lise, proche du grand autel, du côté do
l'Kvangile. Antoine de l'Age, duc et pair de
France, fut favori et conlident du njéme
.lean-Baptiste Gaston de France , duc d'Or-
léans. En 1G3V, le roi érigea, en sa faveur,
la seigneurie d'Aiguillon eu duché (lairie,
sous le nom de Puylaurent. 11 épousa Mar-
guerite du CandK)ut, nièce du cardinal de
Richelieu, fdle deGh nies duCaudjout, mar-
([uis de Coislin, et do Philippe de Reurges ,
sa première femme; ce qui n'empêcha pas
que, le V* février 1635, le duc de Puylaurent
ne fût arrêté et conduit au chûleau de Vin-
ce'ines, où il mourut sans enfants, au mois
de juillet suivant. 11 fut inhumé deux jours
après dans celte église, auprès de son père.
Ou croit qu'il fui une des mallieureusos
viiiimes que ce ministre saerifiail à son am-
bition.
La chapelle de Saint-Claude , à côlé du
grand autel , est le lieu de la sépulture do
messieurs Le Houlangcr, dont la famille était
une des plus illustres de la robe, ayant eu un
jiremier [irésident du parlement de Paris,
qui se nommait Jean de Monligny, et (pii
rcuqjlit cette i)lace deimis l'an H"l jusqu'en
U81.
On dit que, pendant une grande famine, il
lit distribuer aux pauvres une si prodigieuse
(piantité de junn, ipie le public changea son
.surnom de Monligny en celui de Le Boulan-
ger, surnom que ses descendants ont tou-
jours porté depuis. Le P. André Le Boulan-
ger, Augustin , fort coiniu sous le nom du
])elit Père André, et dont on parlera dans la
.suite, était de cette famille, laquelle vient
de s'éleindre de nos jfars, en la personne
d'Anne-Claude-Auguslo Le Boulanger, lille
uidque d'Auguste-iSlacé Le Roidanger, pré-
sident au >;raiid conseil; et d'Anne de La
Forcst, mariée, en Kl'.tj, à Nicolas-Pierre Lo
(laiinii d(' l'iintcarn- , prijiuier pré^ili(Mlt du
jiarlement de Rouen
111(11 1 à Paris le 10 tlé-
(•«•mbre 17.3V, dans la sni\.iiile-buiti("nii
née de soi /îge.
an-
Dans la nef, du tùié de l'Evangile, est un
pelit monument d'un goût assez médiocre,
et enfermé par une petite grille de fer. Ot
y lit ces inscriptions, gravées en lettres d'(jr
siii- un marbre noir :
Cy (Icv.iMl ii'pnsf" le corps i\p l'.i-fnnlP liriiitc ot
piiissaïUc (1:11110 Rouée, «lame do Korgoiinadi'cli,
leiiirno ilo liaiu el piiissaiil sci;;iiciM-, niessirc
Séh.islicii, marf|iiis de Rosiiiadeo, cninle des
Cliapolles 01 de Cioz.nii, liiiroii de .Midiio, de
ïivarlcii, de Poiile-Cnviv, du Jiiscli, de IVnlmet
el de SoicMl, vicoiiilc de l.<oaiiin;iii()ir, du Bes-
30, etc., ohcvalier, conseiller du roi en ses con-
seds, goiivernenr pour Sa M:>jesié en ses villes,
cliàloauxelsiiiK'oliaiisséesde kiuiper el deDinaii.
La(piolIo danieposs(idanl des (pi..Iilés éinlnentes
jiar-ilessiis la coiidillon de son sexe, fail voir,
par la Itriuveié de sa vie, que les corps les pins
parfaits el les plus belles âmes s'arrèlenl lo
moins en ce monde. F.lle étall née dans le oliâ-
Icau do lieaiiligiican, en I!iol;i<,'iio, ie IG juin
1001, ol osl niorle à Paris lo 19 de novendire
1(J45, dans la (luaranle Iroisiènie année de soi»
âge, ol la vingl-huiiième de son mariage, ayant
été mère de dix ciiliinls, desquels ciini lai survi-
vent.
Lodil soigneur marquis, son mari, lui a l'.iil
di'ossor oe inonmnoni, el foiido céans un aiiiiivei-
s.iiie el anlres prières, pour le repos de soi»
âme, alleiidanl que le même Dieu qui, par sa
giàee, les av:iil joints cl unis en ce monde, par
sa honlé ol miseiicordo, les léiniisse pour l'é-
lornilo dans le ciel, .\nion.
CV GIST
Le crenr de haut cl puissant seigneur messire
S(;b:islien de Rosmadcc, clievalier, marquis de
Molac, lieiilenanl-goncral d(! la province de Bie-
lagiie, goiivcrncnr des ville el iomic de Nanlos,
meslre-de-camp de cavalerie, lirigailier dos ar-
mées du roi, baron de Tioursaitl, du Juseli,
Ponlc-Croix, .\udiorne, Giiébrianl, Ja(,ay el au-
nes lioiix. Il fiil iiiaii(; en KiSI, avec denieisolle
Callioi iiio d'Escorailles, lille do liaul ol piiissaiil
seigneur Jean-Rigal d'Kscorailles , clievalier ,
comte de Roussille, lieulenanl de roi d'Auver-
gne, seignonr de Cropii'ros, Moro/.i, Esealmles,
Sainl-Jiioiy, liaron de Piiocli-.M(nier, ol deliaule
el piiissanle dame Méonoie de Plas ; laipiello,
pour marquer sa lemli-esse conjugale, a fail dé-
poser son ciTiir au-dessus du loiulicau de ses
pore el more, on il est inliiimo. Il décéda le ô
novembre 1^99, dans son lu')iel, à Paris, Agé
de 40 ans.
lto(piioM al In paco.
Dame Calherino d'Escorailles, marquise
de Molac, avait épousé en secondes noces le
niai-'iuis de Curton, et a été i-ihumée auprès
1075
PAR
DEPIGRAI'IIIE.
PAR
MU
du corps (le lo ilacliosse de Fonlanges , sa
sœur, dans l'église des religieuses de Pori,-
Rojal du faubourg Saint-Jacques.
Nicolas Mignard, né îi Troyes, surnommé
d'Avignon, parce qu'il avait longtemps tra-
vaillé dans cette ville, peintre fameux , et
frère aîné de Pierre !\lign,-.i-il, mort preiuior
jieinlie du roi en 1695, et dont on voit le
tombeau dans l'église des Jacobins de la rue
Saint-Honoré, est aussi enterré aux Petits-
Angustins.il mourut d'liydro|iisie à Paris, en
1608, élant recteur de l'Académie royale de
peinture et de sculpture. Ce peintre babile
travaillait de la main gauche.
Jean Pontas , prêtre , docteur en l'un et
l'autre droit, snus-ijénilencier de l'église de
Paris, et bienfaiteur de cetti^ maison, mourut
1:' 27 avril 1728 , Agé de quatre-vingt-neuf
ans et près de quatre mois, et fut inhumé
tians cette église, où un de ses amis a fait
mettre sur sa tombe celle épita|ihe, qui est
bien faite et d'une très-bonue latinité :
Le premier tableau qui se présente fait
voir un grand vestibule d'anhileclure, feinli^
de maibri', où la reine Marguerite donne à
un Augustin le contrat de fondation qu'elle
a passé en faveur de ses confrères. Dans
l'attiijue, on lit cette inscription :
Mimlfif enll;c et percnnilali Anguslissim;»; Regliire
Wtirgaril:e Valesisc. Arciiin liiiimpliis insigiiciii
dical Angiisliniana comniunilas liil.
Dans les tympans triangulaires de l'arc de
ce vestibule, on lit : dans l'un , volum votit
Deo Jacob: et dans l'autre, sicul jaravit Do-
mino.
On ne remarque d'ailleurs ilans ce cloître. «
que la tondje d'un archevêque de Tours, (|ui
avait sur sa dignité des sentiments qu'il se-
rait à souhaiter- qui fussent plus communs.
Un pr'élat , ami du défunt, lui a consacré
cette épitaplie, qu'il a fait graver sur sa tombe .
D. 0. M.
Hic jacel Joannes Pontas, Atiiincensisdignitale
Pi'eslnler el vita, Doclor in ulr-oque jrrre, irr Ec-
tlesia Parisiurisi propcnilcruiarius. Vir puilore
viigirreo, saiicta gravitaie, liilari rnoJeslia, re-
ver'enler amabilis. In oralione vel in saci'a
leclioiie Perpeiuus : hinc pietalem liairsit et
bcienriarn; utrarnf[iie in orniics refiiJit egregils
conscriptrs volirniiriiljiis. /Egiis liorlalur, qiius
diicilad vilani. ScripUrrx virrilex, quarii proliat
nl)ique silii consonarn. Morurn Magistcr, qiros
:e(|ual ad legulam. Veri semper ac recli lenax,
arrsterus in jt'juniis , prodnclis ad vespeiarrr,
eliarn in seiieclirie; paiiperlatis arnalor et pau-
pei'urn, nirnqnam ipsis dt'l'irlt vivris et niorlens
in magna snpierrtia in virtuliiin cirniulo, Inirnil-
liinus. Obiil in Clirislo pioxinie nonageiiarius,
die 27 aprilis, anno HSS. Pio Saoenloti Synccl-
Ins atrer Sacerdos, D. Pehus 14iclr;ird.
M. P.
Le cloître est un des jilus beaux de Paris,
et est onié de tableaux peints à fresque , à
la perfection desquels plusieurs personnes
uut conti-ibué. A jieine y est-on entré, qu'on
aper-çoit sur un des jambages de l'arc, par
où l'ion y entre, une inscription, qui est'un
monument de la reconnaissaticeileces Pères,
pour les bienfaits qu'ils ont reçus de feu
M. Pontas.
Beneficenli;e MonnnienUiin In Ciaiisno. Qnisqnis
esviaior, bene piecaie veneiabili Sacerdoli D.
Pontas, qui cuin iioc.Monasterium dilexissel, in
fuiem dilexit. Illl claustra debeiit de saxo nito-
rem, foriiicem cboius , fions ai;e fulgorcni.
Iliinc Biblioiheca landal nninilicnin. Sanela ejus
snpellexdilat sacrarium. Cœloqne inatura cba-
ritalis vicliina Sacerdoti œierno titulum erexii
aMieo-rnaiinoreurn. 0'.)iil die "27 a|Mil., an 17-28.
Mi'UKMTs posirer'c Aiignsliniani.
Matllu-Bus Isoré d'Airvaut, Arcbiepiscopus Tnro-
nensis, vir nobilitate geiieris apud Pictonas
clarus , ingenii robore , anirnl niagnitudine,
nioruni candore, reruin périr ia claiior'. Roni»
andiloris Rol;e ollicio per xiv annos functus,
Papœ, Régis, Rogni siiffragia et lairdes nieruit.
Irr Gnllia ad Arelriepiscopaluni Turonensein
evecirrs, vit;e iniegritaie, lide, cliaiiiate eljusli-
lia, Clero cnnclisqrre fidelibirs speclacnlirni fa-
clusetexempluni ; sacrornm Ecclesiie dogrnalirni
l)roprrgnalor invictissinnrs, Deirrn nniini Epi-
scopis et Regilnis doniiirari credidil et del'enilil.
Veiiralis aniarilissirnns iniprobo labori non irn-
par, assererriUe Ecclesia; pacis causa Parisios
j-ini leger evocatns, ibidem niorbo irrgraves-
cenle, irltiniuin vidit diorn, iiec tiniriit, spei
pleirns. Olidorniivil irr I)oir:irin anno. It. S. 1710,
aplatis 69, die j'.ilii 0. Tarrlo pnesirli, pr':vsul
alius anliquœ amiciliai viircirlo corijunctissirnus.
M. P.
Le Père Etienne Rabâche a été le réforma-
tein- des Auguslins en France. Le 30 août
lo9i, il pr-oposa à ses religieux la r-él'orme
et une vie nouvelle, où toutes choses fitssent
eu conmiunaulé;car, jusqu'alors les religieux
avaient quelque chose en particulier dont
ils disposaient à leur volonté. Tous les re-
ligieux de ce couvent y consentirent, et dès
le lendemain 31 août , ils renouvelèrent
leurs vuMix aux pieds du P. Uabache; et.
pour fireuve de la sincérité de leur change-
ment, chacun alla dans sa chambre quérir
ce qu'il avait possédé en [)ro[)re, et l'apporta
aux pieds du su|iérieur. C'est à cause de cette
désapproprialion, et de ce que cette réforme
se fit à Bourges, qu'on nomme cette congré-
gation les Auguslins de la comnimrauté et
de la reforme de flotirges. Le P. Uabacire
mour'rU à Angi'r's le ,'i su[)lenrl)r'e KiKi.
Aprx'S la [>r-olession que foui les Augirsirus
1073
l'AR
DICTION'NAIKE
l'AU
«070
r(?lorra6s de ne rien posséder en particulier,
nn autre des princifiaux points de cotte ré-
forme est de renoncer auv jArades qu'on
prend dans les nnivcrsilés; mais ils n"oiU
i)as renoncé au titre de doctes, et il y en a
toujours eu |)armi eux nui se sont distingués
]iar leur savoir et par leur allacliemenl à la
doctrine de saint Augusiiii, leur Père.
Le P. André le Boulanger, lils et frère
de présidents au parlement de Paris, où il
était n<'' en lo82, y mourut on ItioT, i\j,6 de
soixante-(|uinzo ans. (tétait un religieux
plein (i'espiit et de zèle, qui couune:iça .'i
lirèclier, n'élai'l encore ()uo (Jiacre.
On se tromiierait si l'on croyait que ce
saint religieux eût déliité en chaire les traits
(lue le peuple lui attribue, il l'a conrorulii
avec un pi'édicateurde son temps; mais d'u'i
autre oidre, qui, par la piotection de la leine
Anne d'Autriche, parvint ù l'éjuscopat. Il est
vrai que le P. André avait <les saillies d'es-
jirit, nuds toujours aussi édiliantesquejusles
et agréabli's. Un jour, par exemple, la reine
étant arrivée lorsqu'il était au milieu do
son sermon de la Passion, il s'arrêta tout
court, connue il devait; puis après l'avoir
saluée très-respectueusement, il commenea
son eompliment par ce vers de Virgile":
Infmidam, regina, jabcs rcnovare dolorem.
Ou pourrait cependant objecter (jue la
citation d'tni vers aussi connu tl'un autein-
))aïen était très-déplacée dans la bouche
d'un orateur a|iostoiiipje , et donnait Irès-
nalurellement lieu de croii'e i|ue les auleuis
profanes lui étaient plu> familiers que l'E-
criture et les Pères. 11 lil ensuite une si belle
et si vive récapitulation de tout ce qu'il
avait dit auparavant , (pio tonte la cour en
fut touchée et remplie d'admiration.
Il n laissé deux volumes in-'i" de si'i'innns
manuscrits, qui sont partie en lalin et pnitii;
en français: ils sont remplis d'esprit là où
il n'en faudrait point, en ptdiliant des véi'i-
tés aussi terribles que celles de la moraio
de Jésus-Christ. Il fut iidnimé daus le cloître
de ce couvent, mais sans épita[ilie. (Hurtaut
et Magny.)
AlcL'STIXS DKCIIAl'SSKS UT l'.th'ORMfiS, (litS
aussi Petits-Pèkes de la place des \'icU)ires,
église et ancien couvent, dit aussi Noire-
Dame des Victoires.
Louis XIII, ieconnaiss:',nt des gr.kes qu'il
avait leeucvs du ciel par la prolectioi\ de la
sainte \ierge, et lui l'apporlaut toutes les
victoires (ju'il avait rempitilées sur les en-
neuus de la n.'ligion et tie ri'llal, et surlout
celle ()ui venait de lui soumelire La Uoclielle,
voulut (jue l'f'glise que l'on allait l)illir fût
sous rinv(j';alion de N(j!re-Uame des Vic-
toirc's. Le8 déciunbre, de l'an IG2',), Framjois
de (iondi , premier archevè(|ue de Paris,
acc(mi|iagné des religieux Auguslins l)é-
cliaussés de cette connnunauté , planta une
grande croix de bois à l'entrée (le rempla-
cement où l'on a bAli ce couvent; et le lou-
deuiain, second dimanche de l'Avent, le roi,
accon)pagué des piinces et seigneius de sa
tour, se Iranspoila , enviion sur les dix
heures du uiatm, en cet e'uhoilj où le [ué-
vût dos niarclianls, les échevins et antres
olliciers de ville, .s'étaient d'-jà rendus. Aussi-
tôt (pie le roi fut arrivé, l'archevèipie fil la
bénédiction de la première pierre qui était
de maiiire noir, et de tous les fondements;
jiuis le roi descendit dans les fondements,
jiosa celte pierre, y ajoutant quatre mé-
dailles d'argent aux (juaire coins. Sur co
marbre était gravée en lettres d'or l'inscrip-
tion qui suit :
D. 0. M.
Ltn!ovicusXIII,Dt'i graiia.Franroruin elNav.nrroB
itcx Clirisliaiiissiiiiiis, iiivicUis cl ul)i(|iie vlcior,
loi viclurianiin cœ!iliis |):irl;iriiii) |iniflii;:il:L'()iie
iKcrcseusnon Ijiiineinor, iiiiiisii;iw|>iclaliïiiiuiui-
iiiciiluiii F. F. Augiisliniaiiis Disralcealis con-
veiiliis l'arisieiisis lioc Iciiiplinii crcxit, Dcipa-
rx^piecl VirginI Maria' (.s»/i lilulo de Vicloiiis)
(licnvil, aiino Doinirii m. dc. xxix, die 9 mcnsis
(teccmltiis, Rcgiii vcro x\.
Sin- la pi-emière des (piatre médailles qui
accom|)agnent cette pierre de marbre est
l'imago de la Vierge assise, tena'it son Fils
Jésus debout sur ses genoux d'une main, et
de l'autre mettant avec son Fils unecouronuo
d(,' laurier sur une L couronnée de France,
placée entre deux branches de laurier, sou-
tenues |iar un [lelil ange. Autour on lit celle
inscription :
Yii'go solo, coelo.
iiobis laurea douai.
Sur la seconde est l'image de saint An-
giislin , habillé en Augustin déuliaussé ,
tenant de la main droite une église, et de
J'aulre uncœur enllauinié, percéd'une tlèche.
Autour est cette inscription :
Qii.aai teneo sociam, me sacra lixc &uslineia;des.
La troisième représente le roi Louis XIII
au natui'cl, ayant une fraise autour ilu cou,
selon la modo de ce temps-là. Autour est
cette inscription :
Ludovicus XllI. Francorura cl Navarrae Rex Christian.
Sur la (piatrième sont les armoiries de
France et de Navarre, sminonlées de la cou-
roi'.iie de France, et entourée des i^jlliersdes
ordics de Saint-.Michel et du Saint-Fsprit ;
au-dessus est uneLcomonnée, et mise entre
deux palmes. L'inscription est :
l.ilia non ;;ij;iiniU l.inil, sl\I lilia laiiros.
La cérémonie étant finie, on célébra la
le pi-i'parée h cet ell'el ,
le roi reçut le serment
(!<' Lorraine, ipi'il avait nouuué h
l'archevêché de Ueims. Ainès la messe, les
Augustins déchaussés présentèrent au roi
une eslanii)e de satin blaiu-, où l'on voyait
l'inscription qui avait été gravée sur la
liierre fondamenlale , et la repri'sentatiot»
des médailles (pi'on avait mises aux quatre
coins.
Sa .Majesté les n'^ul avec boiilé , d leur
messe dans la chapell
où, après rFvangili'
de Henri
1077
PAR
D'EPIGIUPIIIE.
PAK
107S
]ironiit sn protection en tout et partout : en
etful, dans le même nmis, il iil expédier des
lettres patentes, par lesquelles il se déclara
Ib-idaleur do leur église, couvent et congré-
gation, et leur accorda les mômes privilèges,
droits, franchises et exemptions, dont.)on-/s-
senl les auli-es églises et maisons de londa-
lion r03'a!e.
Aiais comme cette église était trop petite
pour un quartier qui se peuplait tons les
jours , et qu'elle ne consistait que dans la
sacristie qui subsiste aujourd'hui , les Au-
gustins commencèrent à agrandir leur cou-
vent, et firent bâtir une nouvelle église sur
les dessins d'un ingénieur nommé Lialopin.
Ils élevèrent à (ilusieurs reprises ; mais
comme ils étaient encore trop resserrés, ils
lurent obligés d'en faire bûtir une plus
grande, dont Pierre Lemuet , ingénieur et
architecte du roi, donna le dessin.
Celte église fut commencée en 1630 ,
comme devant avoir dans œuvre 21 toijes 5
[lieds de long\ieur, c'est-à-dre 131 pieds
depuis le maitre-antel jusiiu'au portail, sui'
SO pieds de largi;ur, dans laipjelle n'est point
comprise celle des cliapelies; entre les deux
grandes chapelles (piisonl aux deux bonis de
Ja croisée, on devait construire un dôme. Li-
béral Kiuant , architecte, qui avait de la
réputation, conduisit cet édilii;e jusqu'à 0 ou
7 |)ieds d'élévatujn : tiabriel Leduc, anlrc
architecte fameux, en prii la conduile après
Bruant, et perfectionna le piemier dessin en
y ajoutant les tribunes qui sont dans les
quatre gros piliers cpii devaient porter le
dôme, et eu (liaçant le inaitre-antel d'uie
manière commode. L'ordre d'architecture
régnant est rion;(|ue surmonté d'une espèce
d'altiijue couqiosé , qui porte des arcs dou-
bleaux et des arrièi'e-corps, d'oij i)ai'lent des
lunettes avec des archivoltes, qui l'enfei'inent
des vitraux au-dessus des cintres des ar-
cades des chapelles.
Cette église, qui a actuellement six cha-
jK'lles de chaque côté, a été longtemps à n'en
avoir que liois d'un côté et trois de l'autre.
La piemièredu coté du couvent était sous
l'invocation do saint Augustin. Comme ce
saint est le patron principal de l'ordre, il
éiait juste qu'il eût ici um; chapelle où l'on
pû£ l'invo piiT d'une manièie i)articulièi-e.
Cependant elh; n'a subsisté que jusqu'en
1682, que l'on l'ut obligé d'y ouvrir un pas-
sage pour la conunodité publique , à cause
du grand concours de [leuple qui vient dans
cette église; ainsi l'usage de la chapelle de
Saint-Augustin fut pour lors suspendu , et
n'a été rétabli qu'après l'entier achèvement
de l'église.
Après cette chapelle est celle de Notre-
Dame des Seiit Douleurs; c'est la [ilus an-
cienne de tontes les dévotions à la Vierge.
Baillet dit qu'elle commença en Orient, et
qu'elle |)assa en Occident du temps des croi-
sades. Elle consiste à honoi'er Marie affligée
au pied de la croix. La reine Anne d'.Vutii-
che, qui était très-dévote à la Vierge, con-
çut le dessein d'établir ici tout à la fois un
ordre pour les dames de la première qualité,
et une confrérie pour les antres fidèles, sons
l'invocalion da Notre Dame des Sept Dou-
leuis. Celle confrérie fut approuvée par
Alexandre Vil, qui lionna un bref d'indul-
gences le 20 mai 1656, qui fui visé jun-
Alexandre de Hijilencii , grand vicaire do
Jean-François-Paul de (iondi , cardi lal de
Uetz, archevêque de Pai'.s, le 2'^ (l'odobre
suivant. H eut des letlres-fiatentes du 20 du
mois de décembre de celle môme année-, eu
faveur de l'une et l'autre coni'iérie, dont la
reine se déclara la protecirice, leched'et la
régente; et le 2'i. niars do l'année suivante,
jour de la fête de Noire-Dame des Sept Don-
leurs, elle vint dans celle église où elle fut
reçue en cette qualité; les princesses, du-
chesses, et autres personnes qualifiées qui
accompagnaient la reine , se tirent aussi
inscrire dans les registres de cette confrérie.
La troisième chapelle du même côté est celle
de Saint-Jean-Ba[»tiste , dont le tableau est
de Louis Boni longue.' On y voit le tombeau
de Jcan-Ba|)liste Lulli. Ce monument reu- .
ferme les cendres des deux |)lus grands mu-
siciens que la France ait eus jusqu'alois;
c'esl-à-dire, de Cambert (on Lambert) et de
Lulli. Ce dernier avait é|iousé la tille du
l'autre , et mourut le 22 mars l'JST. '•.Siebel
Cambert était né à Vivonne, pelili; ville du
Poitou, à quatre lieues de Poitiers. 11 a été le
premier(iui nousait fait connaître lesbeauiés
de la musique et du chant , tt la justesse et
les grâces de rex[iression. H mourut au mois
de juin 16'JG, âgé de quatre-vingt-six ans.
pliant à Lulli, on remarquera seulement
qu'il était Florentin; car d'ailleurs ses ou-
vrages et l'inscription qu'on va lire le font
assez connailre. Son tombeau est d'un sculp-
teur nommé CoUon. On y voit aux deux
côtés deux pleureuses en marbre blanc,
d'une proiiorlioi élégante »qui représentent
les deux genres de musique , celui qui est
[iropie à exprimer les ans patiiéiiques, et
l'autre à chanter les aii-s plus tendres; et des
trophées d'inslruuieiili de musique. Au-des-
sns est son busie en bronze, aji'(j,npagué de
deux [letits anges de niarbi-e blanc. Au bas
est celte insci-r[)tion :
Ici repose Jo,in-C:)i)iislc Lulli , (icuyer, coii-
si;illei--séci'élaire du roi , iiiaisoM el couronne
<Jo Fr.Tnte et de ses Finances, stiiinlendaiii de
hi muslc|ne de la cliaml re de Sa .Mijeslé, célèbi'e
par le haut dfgi-é de peiCcctiOii où il a porté les
beaux chants et la symphonie qui lui ont fait
mériter la bienveillance de Louis le Grand, et
les applauilissenienls de loule l'Europe.
Dieu qui l'avait doué de ces talcnis par-dessus
tous les boriimes de son siècle , lui donna , pour
récompense de ses cantiques hiimitables, com-
posés h sa louange, une paiioiice viaimenl clir-é-
lierine dans les douleurs aiguës de la maladie
dont il est mon le iH mars 10S7, dans la 34'
année de son âge, .Tpi'ès avoir reçu tous les sa-
ci'einciils avec une resignaiion cr uiie pii-iéédi-
fiaiile.
Il a fondé une messe à perpéuiiie, «[ui se doii
1079
PAR
nlCTIO^NAlRE
PAR
1080
appartenu h François Borlhelol, le
néral , qui, vers l'an 1675, fit faire
< l'iL-liroi ions les jours à ouzo lieurcs dans celle
iluipellc; cl pour Icxécuiion de ci-l article de
son leslanienl, Madeleine Camberl, sa femme, en
a passé conlral devanlMolinean cl MonfTle, no-
taires à Paris, le 28 mai do la inoiiie année; et
depuis ayant acqnis des révérends Pères reli-
gieux de celle maison , par un aulre contrat
passé devant Cliuppin et Mouille, le 5 mai 1G88,
celle cli;ipelle et la cave au-dessous pour sa sé-
pulture et celle de ses descendants à perpétuité,
elle a lait dresser ce monument à la mémoire de
son époux, comme une marque de son alTeclion
et de sa douleur.
Priez Dieu pour le repos de leurs âmes.
Lacliaiiellodii Sainl-Esprit est la première
de celles (pii sont de l'autre colé île celle
église; elle est en iaio de cclli' qui n élé
suus l'invoratinn de saint Augustin. Rlle a
ois Berlhelol, fermier gé-
l'aulel et
le retable de menniserie nue. Ce retable est
élevé jnsipi'à la fenêtre du fond, et ovnv de
chaque cùlé d'une colonne et d'un jiilastre
d'ordre corintliien , qui soutiennent une
corniciie niodillonée, au milieu de laiiuelle
est une eroi\ posée sur une "'spèce de pié-
destal ou ]tetit fronton. Au milieu de ce re-
table est un tableau de G (lieds de haut sur
k de large, qui représenlo la descente du
Saint-Esiirit en forme de langues de feu, sur
la sainte Vierge et les apùlres. Ce tableau,
qui est dans une bordure dorée , a été copié
d'après l'Albane, par Dubreuil, l'un des [ilus
habiles cofjistes de si-n temps. Aux ctMés de
cet autel sont deux niches cintrées qui [lor-
tent un fronton couronné dans une inne
flamboyante. Dans l'une de ces niches était
la statue de sain* François d'Assise, et dans
l'autre celle de sainle Anne. Ces deux slaturs
étaient de l)ois.
La marquise de l'Hôpital ayant ac(|nis
cette chapelle des Augusiins , par cfuitrat
passé avec eux le 30 de décembre 1702, la lit
dès lors décorer, ainsi qu'on la voit h i)ré-
sent. Le retable fut orné de marbre et de
dorures; les niches furent aussi décoré, s et
dorées, après iiu'on en eut ôlé les deux sta-
tues. Les deux entrées de la chapelle sont
fermées juir des grilles de ferbii'ii travaillées :
au-dessus de la principale est ini fronton, au
milieu duipiel sont les armoiries du manpiis
et de la marquise de l'Hôpital. L'autre porte
de la chapelle est sous la voûte d'u.i des
balcons, vis-à-vis de l'autel, et a son issue
dans la chapelle di- Notre-Dame de Savonne.
Au-dessus de celle porte est l'épitapl'.e (pii
suit :
D. 0. M.
Piis maiiil>us nobilissimi viii l'cdi l'.ioull, do-
iniiiidc lîouilly, Kstouy, Colieui , l.ils, la Rue,
Saint-l'icrre-Curîay, l'orion, IJuismélayé, eic.
Ctijus cxiinia in Deum pietate , lenipla oniala
SMlrnMU'Si|ui' in hoc sin;;. nion>il). prcces in llO-
uurcui sanclissinii Sacraïucnti lund. t^e.
Libcralllale cnjiis paupi-res passiin suldevali,
Lieucfaeiitiam cxperii onnies , virluiuni spleu-
dore avita nobilitas illustrata. Hoc amoris sui
monumeniunimœrens conjuxeresil. Obiit 19 se-
plembris anno salulis m. dc. lxxxv, xlalis lxii.
La cliapelle est revêtue d'un lambris de
menuiserie, et garnie de bancs enfermés par
lui grillage à pointes d'environ '6 pieds de
haut, etcpii |)artage la chapidle. Le tombeau
du marquis de l'Hôpital occu|ie toute l'em-
brasure de la fenèlre qui donne sur la rue.
Il est de marbre noir, et au-dessus est la
lignre d'une femme assise pleurante et fpii
tient d'une main un mouchoir, et de l'autre
un cœur et un médaillon , sur le pvd sont
deux tètes qui représentent le marcjuis de
l'Hôpital et sa femme. Derrière est une py-
ramide ornée d(! Iropliéos il'armes, au haut
de laquelle est nno'urne avec les anuoiries
du marquis de l'Hôpital. Deux grands ri-
deaux de sluc, qui tiennent au cintre de la
fenêtre, tombent des deux côtés du monu-
ment, et le laissent enlièrement découvert.
Sur luie table de marbre noir, cpii fait le
l)rincipal jiamieau du soubassement de ce
mausolée, est l'éjiilaphe suivante :
D. 0. M.
Perenni mcmorix nobilissimi viri et niar-
cbionis Francisci de l'Hopilal, Tiilli et provin-
cial Tnllcnsis in Lolbaringix gubernaloris et
proregis.
Qui ex anti([ua, et illuL<lri lluspitaliorum Ta-
niilia, sangulnis et nominis ^plendorem naclus,
veram et propriam nobilitatem suis ipso mori-
bus expressit. lu belle. Onniia ducis munia per *
Iriginla .uuios ea prudenlia, forliluiline, el fuie
execulus, ut régis , rcguique g'.orix diguibsime
servire viileretui'. In aula. Sine oslcuialione
probus, sinccrus sine ciijusquam oMcnsione,
sine invidia auiabilis. Domi. Inter suos placidus
el bilaris, nulii accrbus, ouiiiiurn (il'liciorum di
ligeulissiiuus ; erga onnies benclicus , cbarissi-
ma; uxoris rumiliam pari cum sua bcnevolenlia,
liberosquc ex allero conjngio nalos palerno
aniore cunqdexus. lUiiipie. Uoligioiiis cullor ve-
rus el limcns Deum , \'n /idei inc(incuss;v , ge-
nerosx virtutis, erga omnes comiset liuina-
mis, inimicis, etiam, si ipios liabiiil, jion iiifen-
sus; bon! laulavirlus inlor vaiias Marhs vices,
per lot aunos incidiMuis.decorisipic lanuim prii-
bata vulneribus , inter domosliix pacis delicias,
communem mintalitatis sortiin tandem experla.
Anno n'iaiis ~i, die aprilis 20, ann. redempiœ
salulis M. n. ce. ii. Anianli-isinii conjngis me-
moria;, ul coujux nKCslisNinia paniilarcl, mo-
niimciilnni Imc [iiisuit. Donc prccare, \ialor, et
imitare.
Au-ilessous on lit .•
Dame Marie Meslayer , \euve des sieurs
Douilly Cl maripiis de l'Ilopital, a fait poser ces
épilapbcs à leurs mémoires, el a acquit celte
1081 PAR D'EPIGKAPFUK.
cliapelle pour servir de sépulture à elle et à ses
descemlaiits. Elle est décédée le.... Priez Dit
pour le repos de leurs ànies.
Les intentions de dame Marie Mestay m-
n'ont pas été suivies à l'éyiard de sa sépul-
ture ; car étant morte à Cursay en Poitou,
elle y a été inhumée. Le marquis de l'Hô-
jiital, dont on vient de rap|)orter ré[iita|jlie,
était (ils de Charles de l'Hôpital, marquis do
Choisy ; et de Charlulle, lille iiatuielle d'A-
lexandre dellolian, marquis de Marigny. Ce
moimment est de Jcnn-liaptisle Pouletier,
sculpteur de l'Académie royale.
Ce lut le 23 d'août 1737, que M. Le Blanc,
évêque de Joppé, qui avait été religieux Au-
gustin, lit pontitiealement la bénédiction de
la première pierre des nouveaux ouvrages.
On mit sur celte pierre l'inscription sui-
vante, qui est de la composition duP.Am-
Lroise de Sainte-Félicité, ex-proviucial de
l'ordre, et religieux de cette maison.
D. 0. M.
Anno salulis 1737, die vcro 23aiigiisli, post
ceiUesiinumel fore oclavuui aiuunniiitœpii a;di-
licii EcclesiiC Augustiuorum Discalcealoiliiu Coii-
ventus Kegii Parisiensis sul) Ludovico XIII Gal-
liœ et Navarr* Kcge, qui proslrala elcapla Ru-
pella pro graiiis a Deo acceplis lapideiu piinia-
riuui Regia , ut deccbal, pompa et pielate,
niaiiupropriu fuudavii, sub tiiulo Domiuae No-
slr;E de Victoriis, anno 10-20, die noua decein-
bris; nunc régnante Luilovieo XV, ejus prone-
pote, priniarius lapis angidaris froiUis ejusdein
Ecclesi;e in dexlera parte ad perl'ectionem tansi
opeiis ab illustrissiino et reverendissinio D. D.
HiaeirUlio le Blanc, episcopo Joppensi, benedi-
cius fuit, et coUocalusinftindaineiitis, ciemento-
que firmatus , assistcntibus P. P. Guillelnio a
Sancla Anna , Provinciale , et Micbaele Angid»
a Sancta Caiharina, Vicepriore.
On a travaillé d'abord aux six chapelles
qui restaient à faire et au portail. Ces cha-
jielles et la partie de la nel' où elles sont,
ont été voûtées de [iierres ; et ces ouvrages
linis au mois d'avril 1739, on a continué tout
de suite à voûter de même les anciennes
chapelles et l'autre partie de la nef; on a
détruit en même tem|is l'ancien autel, pour
en construire un à la romaine. C'est sur les
dessins et sous la conduite de Sil vain Cartaud,
architecte de S. A. S. Mgr le duc d'Orléans,
que tous ces ouvrages ont été exécutés.
Au-dessus de la porte ou lit l'inscription
suivante :
D. 0. M.
Virgiiii Deiparœ.
sacrum
sub liiulo de Victoriis.
(HuRTâLT et Magw.)
Ave-Maria, ancien couvent dans la rue
des Barrés.
La décoration intérieure de la porte con-
siste en trois statues de pierre ; l'une est
celle de la Vierge tenant le petit Jésus sur
PAR 1082
son bras ; sur la plinthe est écrit Ave Maria.
Au-dessous est celle inscriidion.
Louis XI et Charlotte de Savoie, fondateurs
de ce monastère, l'an 1475.
Aux côtés, mais plus bas, sont les statues
de Louis XI et de Charlotte de Savoie. Cette
dernière porte sur une de ses mains la (igure
d'une église qu'elle présente à la Vierge. Ces
trois tigures sont l'ouvrage de François-Be-
noît Masson.
L'église n'a ae remarquable que les tom-
beaux des personnes illustres qui y ont été
inhumées. Dans la muraille, au côlé gau-
che du maître-autel, a été mis le cœur de
Dom Antoine, roi de Portugal, chassé de
son royaume, et mort à Paris l'an 1593. Jl
en est parlé dans la description de l'église
des Cordeliers. Nous allons rapporter les
deux inscriptions qu'on voit au-dessous de
l'endroit où est son cœur^ l'une en vers et
l'autre en prose.
Inira cancellos magui prsecordia Régis
Inveiiies, quibus lia;c urbs decorala fuit.
Expulsus rcgno, sed non e cordibus unquam,
Coiididil in tenero, plurinia corda suo.
Hoc augusto loco , conditur auguslissinium
cor sercnibsinii Régis Portugallix, D. ArUonii
hujus nominis prjini, qui paterno jure ac populi
electione regno succedens, ab eo per vini expul-
sus est; qiiare in densissiniis , ac nemoiosis
sylvis diu latens, tandem ab lioslilius , animani
ejus sollicite quierentibus, mirabiliter evasit, et
in Galliam et Angliam, ad suppeiias petendas
iransmcavit, in qua percgrinatione incrediblles
supra modum passus est calamitaies; in quibus
adeo conslaiiteinetinvincibilem aninmm semper
exliibuit, ut uec laboribus fatigarl, nec periculis,
necralionibussuaderi,nec opulenlis pollicitalio-
nibus, neclonga exspectalloiiefaslidiri.necdeni-
que dcficientibus pr;e scnio viribus , deficere
nnqii;im poluerit , utjuri suo cederel ; sed om-
nibus spietis , libertalem Regni sui ac suorum
cunclls et bonis fovendis et malis'perfcrendis va-
lidissime anteposuit; illud ([uoque non parvum
Regiaj magnaniniitalis argumentuni est, quod
jacto post niorlem corpore, omnia ejus viscera
labida ac corrupta inventa simt,practer cor,
quod quia in manu Del eial, ab eo iiicoimplnm
et ilhesum semper servaluni fuit : obiit P.irisiis
plenus pietale, et in sumiiia paupertale , anno
aetatis su;e Cl, Dnniiuica! vero Incarnationis
595, die 26 augnsti.
L'auteur de ces deux é|)itaphes est un
cordelier portugais nommé Frey Diego Car-
los, cousin germain d'Antoine. Marville re-
raaripie que ce (pie ce faiseur d'éloge attri-
bue presque à miracle est fort naturel. Rio-
Idn nous apprend, dans son Livre de l'ana-
tomic du corps humain, qu'au bout de trois
jours, le visage d'un homme se défigure en-
lièieiuent, ([u'au bout de neuf jours toute la
masse du corps se corrompt ; mais (jne le
Iv83
TAR
c;Kiir 110 nnmoience u so (.■.in'fiinpic (ju'iijiii's
(lii;ii;iiilC' joins.
Uaiis le chœur, nti-ucssiis d'une clinpolle
qui est auprès de la sacristie, est un iiiau-
soli!'e de marbre où est reiuvscnlée une d ime
h genoux ; et (]uoi(|uo ce soil une des plus
h -Iles statues qu'il 3- ait dans Paris, personne
n'a pu dire le nom du sculpteur qui l'a
faite ; olle représente la lameuse Cli.irlolle-
Callit^ine de la Trim(juille, l'emmo de Henii
tle Bourlion, primée de Coudé, de laqueli(;
sont descendus les |)rinces (le Hourljo'i-
Coudé et de IJoui lion-Conti. Elle mouiul
le 29 d'août l(j2'J, ài^ùi'. de soixante-un ans.
A'oici répita[)lie qui accoiupaj^ne sou tom-
beau.
.ETF.IIN.E SirMORI.f:.
llliisliissiiiKC C;irliiU;i'-(:;il!iariiii« Tiiiniilli;c ,
lloiiiici lioil)Oiiii-ti(>iul:ri l'riii(i|iis corij igi, lloii-
rici l'riinarii et régla stciiitiiuic l'riiuipis malri,
(]ii;i! forUiiiic anipljtiiilliiein vieil iuiiini iiiagni-
Iiiiliiic, variolatein coiislaïUia |)cr;pi|iiavil, ea
ilciiii|uc posl M'ialcin pie ac liinlaliililer cxa-
claiii, apiiii Liilciiam Paiisioriiin vidore tlosiit
anii. 16i9, aiig. die 21). Imo cnjiis milliuii dein-
ccps cxiuitii linierel, Vivendi iiiiiiiun liahuil. Vi-
xit aiinos Gl, ineiiscs 3, dies 10.
De l'autre cèle du chœur est uno tombe
plate, où ont été inhumés Jacques de Har-
Jay, marquis de IJréval et de (liiauqivalon,
grand écuyer de François de France, duc
d'Alençon, (pii le fit niestre do camp du i-é-
gimcntde ses gardes, ot do sa cavalerie lé-
gère. Il fut aussi gouverneur de Sens, et
nonnné à l'ordre du Saint-Msprit on 1()02. 11
mourut le 3 d'avril Ki.'iO. Odette de Vaude-
tar, l'emme d'.Aciiilh's de llarlay, mar(piis de
Uréval et de (llian)|)Valon, morte à liréval le
7 décend)r(.' 1G.'(7. Le cœur de Louis de Har-
lav, m;u'(iuis de Chaurpvalon, cornette.' drs
chevau-légers de la faille du roi, mort le 10
août de l'an l(i7'i, des hles.sures qu'il avait
reçues à la bataille de Senef, <lgé de vin^t-
six ans deux mois et deux jours. Sou corps
fut enterré dans l'églse paroissiale di; Cliar-
lei'oi, et son co,'ur l'ut ajiporlé d.uis celli; des
Filles de \' Are-Marin, par les soins d(,' Fran-
çois-IJonaventure de llarlay, lieutenant gé-
néral des armées du roi, et de (ieu(!viève tle
Fortia, ses père et mère, le lOaoïU 1075.
Dans une ih.s chapelles de la net' sont h-s
tondjcanx d'une mèi'o et d'une (ille d'uiK!
naissance illustre, et plus illustres encore
par leurméiile. La mère se nounnait Jeanie
de N'ivonm-, lille d'Andié (h.' Vivonno, sei-
gneur delà Clialeigneraye, sénéchal de Poitou,
et l'un des gouvcrneins de François Dau-
Jihin, (ils de François i", et l'emme de Claude
de CIcrmont, sei};neur de Dam|iierre, après
la mort duipiil elle lut nouuuéi; par le roi
Heni'i III poui' êlre dame d'honneur de la
leine Louise de Lorraine, sa leunue. Celle
(lame est ri'présetU(''e l\ geninix sur un
loud)eau de inarhic blanc, au bas dmiuel est
écrit :
D. 0. M,
Piis iiiaiiibns cl icicinx iiiciiiori;e (.'ciitnisis-
DlCTlO.NNAinE PAU lOt'.i
siiiue el illiisliissini:e I) Joannx Vivor.nrn, qua;
regia Arinoi ic:e IJiilaniiic;e legiiloruin piop.igiiie
ei sleiiimate puro iiisigiiiia , ul tanin iialaliiim
spleiiilore clarissinia, lia sunuiiis pielalis, lari-
lalis cnriliiiciui.e, ca<li:atis el iiiiiiiilk'cnli.e vir-
liuibds roiispieiia , forlis^iiiii el illiisuissiini
Eipiilis Ciaudii Claioiiinnlii Dainpeme coiijiigis
dileclissimi jiigali nexu libiliiia sohuo pra;coci
lotos Ô8 oiliilalisaiinns verc vidua liigeiis. iiitr-
reiis elaiis.-.iiiMim jiigalis la'da? pigniis, liilj:cii-
libsiiiuini ;cvi jiihar, giialam tlaiidiain Calliaii-
iiaiii Ue/.iuruin. Ducissam malri orliiiiiie nnieam
nostro aluil, coluil, eilucavil, oimiiliiisqnc iiigc-
iiii , coiporis el forluiia: dcjliljiis emiiula\il,
ciiini|iie loi piiJoris, casiitaiis inupue fiilei eo-
pid:e .'peciinina edidisseï, liane famie el viriiilis
eri,'() llenrieus III, Francoriini el Poloniic I\ex
Cluisiiaiiissiimis, inler illiisliissiinas casiissiniai
Ui'giiuc I,()doic;e conjngis assideiites l)ci(iiiias
priniariani ascivjl , el Regii llialami nuelain
siinuiraMi fœini|iei miineris apicem ilcinanlavit,
qno inlegio el lldelller goslo, annisipie G8 Irans-
aclis, 7 idiis apiilis KiSâ, lola Clirislnni spirans
dieni elansil, inler oscnla, et aiiip!e\iis nia-slis^
sinia; el liieiiios'Ssini;c nnic.K sax Claromnnli;e,
qnx piciilissiinx gnala picnlissiina malri a'Ier-
nnm liii-i-ere lueios salagens, liotce ulrique non
par inonnnicnlnin.
P. P. S. S. D. D.
Dans la même chapelle est un autre mo-
nument de jaspe et de bronze, sur lequel
on voit une st«lue de l'emmo, l'i genoux sur
une grantle table de marbre noir, soutenue
jiar (]uatre colonnes aussi do marbre. Au-
dessous il y a quatre vers latins qui sont
rendus par autant de vers français qui
ne valent pas la peine d'être rapportés ici.
Au-di!^sous des vers latins ou lit :
Clandia - Calliaiiiia Claromoiilia , Uelinriin)
Diix lieroina cnni qnanivis prisci .Tvi coiiipa-
landa, piclale, pndieilia, ingcnii eleç;aiilia , in
lillcralos exiinio f.ivoie , in lenniiires Lenigni-
lale, ac innniliionlia , erga (nnncs comilale in-
sii;riis ; \elnslissini;c goiuis , splondori eliain
aliquid aildi \^CliSC jndi('a\il, si aiiininin lllirra-
liini doclrina siipra sexniii cscoicrel eoqnc 110-
niiiie Ui'gibiis , ac prinripilms qnornni pliires
arcla necissilndino coiilinge'.ia: , acoeplishima
l'iiil, ni qni c;ini sa'piiis de relins gravissiniis ac
oiiiîiilius disri|.liiiis admirai. ili f.ieandia dissc-
icnleni, lilionlissiine audirciil ; iis pra'slaiilis in-
gcnii dolilins enilnit, pneserlim cnin Polononim
Legali Caridnin' IX llenricnni novnni Poloni.c
Ki'gem , Calliaiiiiain Ib'ginain paienlem laliiio
sernioiie alloi|neienlni'. \[i^\ cniin Principes nsi
sinil inlerprele (".laromonlia Lcgalis appostle
rrspondenlc Joaniii Annelialilo, ('lanitii illlns
f,:niosi maris Pra-freli filin prininin nnpsil; qiio
pK) PaUia el Uegc in pialin Urnidensi forliler
dimicanle occiso, tnm .Mlurin (knidio ricliui uni
1085 PAR D'EPIC
Dnce, FrancixPari, rqniiiiin Iriiimionini Prin-
cipe , liireiiiliiminie Galiicanmi goncr.li o'j
prudeiiliani et aniini ni;igiiiiiulinem tle Galli;i
biMie merilo ; 50 aiuios iiiiaiiiiiii tonniiMi) \i\il.
Obiil Lulelia; Paris, ineiise kU. an. s. lOO.". ala-
îis UO.
Ilenricus GoniHiis , Rrlionim Dnx , ex Caiolo
Bell;e iiisiil;» Jlaicliinno liiio iif|ios avi;i; picnlis-
sima;; llciiriciis Parisiiiisis Kpiscnpns Pliilip-
piis-Einaimel Jiiniaci Coiues, liireiniuin Galli-
cnruiii Pncfecius GxMieralis; Joaiincs Divi Alljiiii
Abbas, filii malri suavissimai mocienies posiiu-
ruiit.
Cette Clnude-Catherine de Clerraon», du-
chesse de Retz, dont on vient de lire l'épita-
jilie, était une dame de bcaucoui» tresprit,
et qui possédait en pcrleclion les langues
savantes. Ce fut elle qui ré|iOMdit en latin
pour la reine Catherine de .Médicis aux am-
bassadeurs de Pologne, qui apportèrent au
(hic d'Anjou le décrut de l'éleclion à cette
couronne.
Quoique cette dame n'eût eu qu'un jour
])0ur se préparer à répondre à ces ambassa-
deurs, son discours remporta le prix d'une
commune voix sur ceux du chancelier de
Birangue et du comte de Cliivern}', qui
avaient aussi répondu ; le premier pour le
roi Charles IX, et l'autre pour le duc d'An-
jou.
Sur l'un des piliers de la nef de cet
église, est l'épitaphe de :
Robert Tiercelin, dievalier de l'illuslre maison
de Saiiit-Reniard, gemiboiiinie ordinaire de la
chaml>re dn roi, lieutenant de M. le grand niai-
Ire de l'artillerie en l'Arsenal de Paris el Isie
de France; après avoir fidellemeal servi qnatie
rois, décédé au 73 an de son âge, a voulu être
inluinié en cette eliapelle , et honoré le monas-
tère de ses bienfaits; il linit ses jours en l'Arae-
iialle 28 oclolne ItJlG.
En face du chœur, et attenant la grande
grille, est une tribune de pierre de liais,
au-dessus de laquelle est un cartouclie avec
cette iiiscri[iliou en lettres d'or.
Le corps entier de S. Léonce, martyr, donné
par madame de Guénégaux, en 17U9.
Cette tribune cintréa sur le devant, et or-
née tle bnlusties de pierre, sert queKjuefois
de chaire aux prédicateurs.
Dans le cha|iitre des religieuses furent
enterrés, par [lermission dn Pape, Matthieu
Mole, garde des sceaux de France, et Renée
Nicolai, sa femme. Matthieu Mole s'était
trouvé premier président du parlement de
Paiis dans des tem[is très-difiiciles, où il
montra beaucoup de fermeté? et de conduite.
Aussi-a-t-on tlit de lui qu'il .joignait aux
qualités essentielles à un grand magistrat,
le courage du grand Gustave, ou celui du
grand Condé.
(HlRTAUT el MVGVY.)
RAPHIE.
PAR
10S6
Le Recueil manuscrit de la Ribliolhè pie
nationale, n" 'J'i-80, renferme l'éjjitaplie sui-
vante :
Tombeau (le Marguerite Tizon, à /'Ave-
.\iAItlA.
Danioise.le Marguerite Tiznn , en son vivant
fi'mme de noble bo-iuno Pierre de Cliambocl
Esciiyer Seigneur de Bocl Carrières et Cham-
boel.
Celte épilajhe élait écrite autour de la
tombe.
Icy pour dernière maison.
En repos le corps moi t habite
De Margneritte de Ti^on,
AUemlant (prelle resuscite.
Se'on sa conlianee au mérite
Du sang en la Croix espandu
Qui de péché l'a faict (piitte
Comme elle a lousjours pietendii.
D'Ajigoiilmuis du lieu de Fayolle
\int en Rourbonnois maiy prendre,
Qui jamais en faicis ne paroUe
Rien connut en elle à reprendre :
Eu ce lict de soy vit descendre
L'n seul fils, beau, sain el prospère
Qu'elle laissa en aage tendre
A Pierre de Cliambocl son père.
Laquelle trespassalelô' jour de Alay 15i6.
BABNiBiTES, ancien couvent et église dais
la Cité.
Proche l'autel, du côté de l'Epître, est une
tombe de pierre, sur laquelle o.i lit :
IIIC JACr.T
Vir venerabilis magii;e piofund:.eque scienti«,
Ac mirabilis et sublilis eloquciUia;,
Frater P. Pelrus Bercorius,
Prior hujus prioraliis,
Qui fuit oriundns de villa
Sancti P.tri (!e Itinere, in Epi^copat^^
Mailliiiacensi in Pictavia ;
Qui lempore suo fecit
Quinque (Jpera solomnia ;
Si-ilicet :
Diclioiiariiun, Hcdncloriiini
Bmiiiloriuin, Dcscriplioiicm iitimili
El TniiisUilioiiem cujusdinn libri
Velitslii.tiini île laliiio in ijdlUcum,
AJpneceptuiu excelleiitissinii Piincipis
Joaiinis Ri'gis Francoruni,
Qai obiil anno 136:2.
On prétend (jue 1> livre que Pierre Bi^r-
cheiiiiraduisit en français, el dont il est parlé
dans celte éiiitaphe, est le Tile-Live. Ce ma-
nuscrit est en Sorbonne : c'est un des lieaux
morceaux de la bibliollièipie d.' celle maison.
On garde dans la sacristie des Rarnabiles le
Psautier manuscrit de sainte Aure (M. l'ab-
bé Lebeuf assure que ce manuscrit est de
beaucoup postérieur à cette vierge). Ce vo-
lume contient les quatre Evangiles, avec une
|(S7
PAU
lisli' cJpS slalinns du IV't^liso do Tours. Ce
Dijiniisciit est du tL'rn|isde (llinilts le Siii)[il('.
(Histoire du Dior. <lr Par., lom. II, p.iit. 22,
j>.500.)C\'sl iiiilivi('i'nliiiir;il)li,'|)()ijrrctr.liiie
et pour sa belle conscrv;iliim.
(Hi iiTALT et Magny.)
BÉNÉnicTiNS Anglais, rue Saint-Jacques.
Ouelques Bénédirtinsiiii^lais, \v>uv se déro-
ber à la iKTSt'cutioii (lu'ils .soullV.-iiL'ut d.ins
leur |ia,vs , se réi'ugièreiit eu France l'an
1018, dans le dessein de s'y établir, s'ils en
trouvaient l'occasion. D'abord ils se logè-
rent au f.udjour;; Sanit-derniain, dans une
maison qu'ils prirent à loyer, y célébrèrent
l'ollke divin , et adniinislrère'nl les sacre-
ments, sans la permission de l'Ordinaire. Le
promoteur de la juridiction spirituelle d(!
l'abbaye deSaint-derinain des Prés en ayant
étéiniormé, lit ses diligences pour les en
empêcher, et il ne lui l'ut pas |)ossible d'ob-
tenir ce qu'il demandait. Pour lors le P.
(iabriel de Sainte-Marie, provincial de ces
Bénédictins anglais, présenta requête aux
religieux de l'abliaye de Saint-dermain, aux
lins d'obtenir la liberté de continuer leurs
exercices. On leur perni it d'avoir un oratoire,
d'y célébrer l'oliice divin, et d'y donner la
communion à leurs domestiques, et à un pe-
tit nombre Je personnes de considération;
à condition cependant que s'ils acbetaient
la maison oiî ils étaient pour lors, ou (piel-
que autre demeure |)einiarie'ite , la permis-
sion deviendrait nulle, et (ju'ils seraient
obligés de prendre des lettrcsd'élablisseiui'nt.
Dans la suite ces religieux allèrent s'établir
à demeure dans le faubouig Saint-Jacques,
entre les Feuillantines et le Val-de-Grâcc.
J.a prennère pierre de leur église fut posée
en 1074, par Mademoiselle Marie-Louise
d'Orléans , depuis mariée lo 18 novembre
1679 , à Charles II , roi d'FspTgne. La reirre
Anne d'Autriche, ])ar ses aumônes considé-
dérables, contribua à leur établissemerrt, do
môme que plusieirrs persoirries de (nété ,
tant de France ipie d'Angleterr'c. L'église do
ce monastère est piHite, rrrais propre, et dé-
corée de |iilaslres corirrthierrs. Lu grarrd
autel est orrré de colnnrres du même or'dre,
et de (igirres assez bien dessinét's. La nre-
nuiserie des chaires des religieux est pr-opr'e.
Les chapelles qiri sont aux côtés de la porte
du chœur sont orirées de labUairx, dorrt l'iru
représente la \ierge ayarrl l'crrlairt Jésus
sur- '■es gerroirx, et l'airlre sairrt Benoit en
irrédilatiof). Le prerrricr a été jieint par' la
princesse Pala ine, abbesse de .Marrbuissorr,
qui donnait à la pi'irrture les moments de
récréatioir riucsa règle et sa grande jiiété lui
jrerurettaieirt.
Le corps île Jacqires II, roi do la (Irande-
Bretagrie, rircirl ii Sairrl-ticrrnairi-en-Laye le
G septembre 1701, y est en dé'pôl , de mêirre
que celui d(î Louise-.M.irie Stirarl, .•-a lille,
nioito il Sairrl-(ierrnairi-err-La.ve, le 18 avr il
1712. Le roi Jacques II, mourarrl , recorn-
marrda ;i ceirx ipr'il chargea du soirr de sa
sé()Ull(ire, de la lair'c; sans lasle, et telle (|u'on
In l'erait poni ni simple geirlilhonmie, et
DlCTIONNAIllK PAU 1088
oi-dorma qu'on gravât sur son tombeau cette
épitaphe :
Cy gist
Jacques 11,
roi de la Gi-;iinlo-liretagne.
(HtKTAiT et Magny.)
BEUNARDINS (ancien collège des), à Paris.
Berrort XM, qui avait été religieux de Ci-
leaux et professeur en ce collège, et le cai--
dirial fiuillaurrre Curli, surirourmé le Blanc,
à cause (ju'rl avait été aussi religieux de cet
ordi'c, errtr-ojiriient de faire bdtir-, à leur-s dé-
lierr'i, l'église des Bernardirrs; mais ni l'rrn
iri l'anli'e ne vécurent a>sez [mur l.r voir
achever. La pr'eniièr-e jiierr'e fut posée le 2V
rrrai l.'î.'W. comme orr le voit par les lettres
lie Philippe \'I. Les rrrurs qui devaient faire
la ilôtur-e, et (jui resterrt encore sur jiied,
l)araiss<'iit d'une é[)aisseur et d'une e\lr-ême
solidité, et il semble que Benoît XII eût
jilus envie de faire une citadelle (ju'un col-
lège de religieux, qui vivaierrt dans ce temps-
là d'une nrairière tiès-austèr-e.
Aux deux côtés de la porte de l'église
étaient deux inscri|ilioris placées au-dessous
des armes de Benoit XII. Klles sont peintes
contre le mur et (irescpr'entièrerirerrt ell'acées.
Ce |)a[ie se irommait Jacques Fournier, ou
NovelH : il était de Toulouse (1).
Il;pc arma suiit sarictissiinx iiienicriae Doinini
licnedicti, Papne fluodociiiii, Cislerciciisis Oïdi-
riis, crijiis est praîsens suidtfnriiim Cnllcgiurii;
|ir(it'css(ii K ; (|iil hanc fiiiulavir liccLsiaiii, ei
iiiullis dulavii iiidulgcnriis.
Doriiinris Giiillelimrs, qiiundain Cardiiialis, Doc-
tor' Tliculiigia', Totosaruis iialidne, Ciblor'cionsis
rcligioiie ; Lcclesiarii pr':eseiiU'in ad perl'eclio-
neni qiialeiii oljririet piodiixll : lîililidlliccarii in-
signivil, scxdeciin Scholar'os in Theologia slu-
deiites in pcr-pcluo fundavit.
Ilic Giiitlclmus, cogiiorncnio All)irs, cicaliis fiie-
ral Prcsl)yri'r (Cardiiialis, riuili Sancli Slcpliani
in iiionle (Cu'lio, a lieiuMlicro \ll, aiiiio Itomiiii
1537, cl aiiiio ejiisdeni 1510, î'oiililicaliis aulciii
Clcineiitis VI qiiinlo ; obiil Avenioiie, auciore
Oiiiipliiio.
Dans une chapelle de celte église, orr voit
le tombeau de lluillaumr' du \'aii-, né ii Pa-
(I) Jacques Fournier é(ail (ils d'im lniiil.uiger ;
il l'iir élu pipe, cl pril le nom de Ik-iiciil XII : il
avail niie iiieee; plusieurs grands seigneurs l.i leclier-
clieieiil on niariaite ; il lepoïKlil imijouis qu'ello
n'ilail poiiil d'une naissance à recexoir riionneur
qu'ils voulaient lui faire; il la maria au (ils d'un
liiin iii'[!Ocianl de Toulouse : les deux époux elaiil
ailes le saluer à .\vi(;n(Ui. il les recul avec lieamoup
iCiiuiric', les garda uin- (|uiii/aiiie île jours auprès de
lui ; eiisuile lebcoiige.lia, eu leur dounaiil une soniini!
assez. iiio(lii|iie, cl leur disaiil (pie l,ur oncli' J.ifijiu't
i'iiuriiicr li'iir (csiiil ce ;i<'/i/ pic^eiil ; r/n'ii Végaid (tu
;i»;)i', il ii'iiiail di' /iiirc/if.v <•/ </'ii//ii-.'i (/«<• /e.s ;iH«rr('i
e( les mallicuniix. (/'.'ss. hisl. sur l'aiis, loin. V,
p.ig. I.".7.;
insu
PAR
ris, ('■VL^que di- Lisieux, el g.irdo des sciviux,
honoré pondant sa vie do |ilusirur's di^^nilôs
c'onsid('ral)los, à cause de son môiilo singu-
lier. 11 avait été ra;iilre des requêtes, et
premier président du parlement de Provence.
Etant à ia suite de Louis XIII, pendant le
siège de Clérac, il tomba malade à Tonneins,
en Agénois, où il mourut le 3 d'août 1633.
Son corps l'ut apporté dans cette église.
Voici i'épitaplie qu'il se lit lui nièine,qu'on
peut encore lire sur son tombeau.
Giiillelmus du Vair,
Episcopiis Lexoviensis,
Fiai!ci;B Procancellarius ,
Hic exspeclat resinreclionem.
Natus 7 mai.
1558.
Dom Paul Pezron , religieux de l'ordre de
r.îtcaiix, docteur en théologie do la Faculté
de Paris, abbé de la Charmoie,et undcsplus
savants hommes des deux siècles ilerniors,
a demeuré et professé long-tem|is la théolo-
logie dans ce collège. 11 mourut dans le chA-
teau de Cliécy, eu Brie, où il était allé pour
lâcher de rétablir sa santé, le 9 d'octobre
170G. Il a donné au public plusieurs ouvra-
ges remplis d'une profonde érudition; en-
tre autres celui qui est intitulé : VAnlK/uité
(les temps rétablie et justifiée. Ce livre le mit
aux prises avec le P. -Martianay, moine Bé-
nédictin de la congrégation de Saint-Maur,
et avec le P. Lequien , de l'onlre de Saint-
Dominique, qui écrivirent l'un et l'aulte
en faveurdela chronologie du texte }ié!)reu,
contre celle de la version des Septante, que
Dom Pezron préférai! à l'autre. On attendait
encore du même auteur d'autres productions,
où l'on es|iérait qu'il débrouillerait des
obscurités dans lesquelles on demeure de-
puis jilusieurs siècles, faute d'étudier l'anti-
quité avec réilexion. Le grand ouvrage qu'il
avait entrepris, et qui était fort avancé avant
sa mort, était l'Origine des nations; il en
avait déjà donné une partie au public, sous
le titre de l'Origine de la langue celtique, su-
■trement appelée gauloise. Cet ouvrage a été
impi'imé eu 1703. Plusieurs auties produc-
tions de ce savant religieux, trouvées après
sa mort parmi ses papierSy sont restées dans
l'obscurité, au grand prt^judice de la républi-
que des lettres.
(HuRTAUT et Magny.)
Nous citons queiques-unes des é()itaphes
des Bernardins, que renferme le Recueil
manuscrit de la Bibliothè(iue nationale
11° 9480.
I.
Tombeau d'Albe'ric le Riche, archidiacre
d'Arras.
Hic jacel vir eximi» probilalis ac scienliir, sa-
nique jiiililii, Magisler Allicriciis Divilis, qiioii-
dam Arclildiaconus AUrebatensis ac illnslrissi-
liii Principis Domini Diicis Ain-elianeiisis Pliisi-
cus, qui obiil faclus Parisiiis in Faciillale
D'i'PicRArniF. PAR Kion
Mcdicin» anilo DdhiIiiI 140."), dcciina lerlia
nioiibis Maii.
II.
Tombeau d'Antoine de Castillan, abbé de
Fondmonl.
Hic jacel Lilterariiin consumnialissimus Profes-
sor fraler Anlonius de Caslellionc, Moiiaclms
Clarae-Vallis el Abbas l"cclesi;e Fumll-iiioiilis,
qui rexii eniidem Ecclesiam 31 aiiiiis ; obiil
auieni Parlsiis Anno Virginei Parliis 1529, die
9° Febriiarii. Anima cjus retiiilescal in pace.
III.
Epitaphe de Raimond de Mornac, moine de
Saint-Beaoist.
Il était inhumé au milieu du chœur, sous
une tombe de pierre dont le temps avait [iies-
que tout ell'acé ré[)itaphe.
Ilic jacel Professer Ruimondiis de Mornacho,
Monaciius boni cordis... Coiivenanim ; ([ui obiit
Anno Mccc... die Assumplionis Beal;e Maria; :
ciijus anima requiescal in pace.
IV.
Tombeau de Gabriel de Sainl-Belin , abbé de
Mormond.
Reverendissinii in Cbristo Patris Domini Ga-
brlelis de S' Belin, Abbaiis Monasierii de
Mormuiulo, necnon Prioris Monaslerii
in Bressia Epitapliium.
Quem pedibus calcas Tunmlum, dum perlegis isi'-
[lisec
Egregii, Lec:or , continel ossa viri.
Conlinet ossa viri, ciijuf slal candida virlus,
Famaque non ulla deperilura die.
Scilicot ni noscas , Mormundi gloria Clanslri
Sanibelinus eral, Paslor idem que Prier.
Mmuiiis huic mundo vixil post funera credens,
PerpeUro meliiis vivere posse Deo.
Obiil l'ari;,iis 19'' mensis Au^iisu, anao Domini 1590
ii;UUs suse 44°.
V.
Tombeau de Jacques du Faur, abbé de la
Case-Dieu.
L'anie d'Ilbislre el Ueverendissime M'« Jaques
du Faur, Abbé de la Case-Dieu et Prieur de St
Orenz, conseiller du Rny au Parlement ileTliou-
lousc, puis en son grand Conseil, Prrsidcnl des
Enquosies à Paris, Maisirc des Requestes ordi-
109i PAK DICTION.YVIRE
n;iiie i!o S i M:iji"Slc cl son Omsi'ilii r iri;si;il,
aasc (le plus de soixante ans, s'en relounia au
C.irI en l'année i:>71. Son corps est alleiulaiil
la Uésurrcclion en Jcsus-ChrisU
PAR
1092
VI,
Tombeau <lc Tristan Bizct, éiâ/ue (h Saintes.
Il ('■lait inliutno (i;ins une clmpollo où ('init
sn statue h genoux et celte inscriiitio'i au
bas :
D(Miiino Trislindo Bizcl Trecensi, Clanc-Vallis
Ucli^'inso, Xatiionensi Episcopo, sanclo Bernar-
(lo, oiijus lieliipiias argonl(M capsa intlmli cu-
ravil (leviil'issinm, ac de IkToaidilis, rpiornni
Slnilia fuiidalione jnvit, inciilibsiiiio. Fialir
Mcolans r.onclierat Cislercii Cœnobarclia jios-
Ireina! voinnialis Kxcculor posiiil.
Vixil aiioos 80, obiit G" Wus novembris \o'0.
Blanxs-Manteai X (Couvent de Bt'néJir-
tins, dils). Ce monastère fut établi en 1258
]iar (les leiigieux mendiants venus de Mar-
seille , où l(^nr ordic avait commencé , sous
le litre de Serfs de la Vierge Marie, et sous
la refile de saint Augustin; mais fiarco (|u"ils
j)orloirnt des mantraux blancs, li> peuple les
nomma Blancs-Manlcaux, et ce nom est resl(5
;i leur monastil're de Paris et à la rue dans
bKpielle il est sitm''. Saint Louis en est re-
gardé comme le |irinci|ial fondateur, parce
qu'il domia iO sous de renl(^ à la maison des
chevaliers du Templç de Paris, en dédom-
magement des (lr()i;s de censive qu'elle avait
nouveau mona-
sur le lieu oii fut bàli ce
stère.
Les principaux bienfaiteurs de ce mona-
stère ont été Anio ne Robert, l'un des (piatre
riolnircs secrétaires du roi et greflier cri-
minel; et Murj^neiite d'Oi'say,sa fenune,
qui , en loil , donnèrent aux Blancs-iMan-
teaux leur terre el seigneurie du Plessy-
Gassot , à quatre lieues de Paris, alin de
mettre ces religieux y couvert de la néc(!S-
silé de mendier.
Le monastère des Blancs-.Manfeaux a été
rebâti l'.n KiSIJ. Le clianeelier Lclellier, et
Elisabelli Turpin , sa fenime , posèient la
jireiinère pierre le 2(3 d'avi'il , et tirent pré-
sent de nulle écus.
Jer(")me de llncipieville, premier président
du parlement de Paris, décédé le 4 novembre
1(28, fut enterré dans l'ancienne
ce couvent.
La famille des Mallons a sa sépulture dans
nu caveau de celle église , C()mml^ descen-
dants de la lille unique d'Anluinc Boberl
et do Marguerite d"()rsay , luincipaux bien-
faiteurs (U; celle maison. Il \ a aussi un ca-
veau pour la famille des Brularls.
La nouvelle église est ornée d'un beau mo-
r.u.'iiûul lie nirrbru blanc, nui a été sculpté
église de
par Simon ^îaizièr(>s, en 1710 , et érigé en la
nH'moire de Jean J^eiaiims, lieuleiiant civil,
nmrl b; 2.S de juillet 1710, ;1g,'' d(! soixaule-
Ireize ans , el inhumé le .'10 du méuK! mois.
Ce magisbat est représenté à geufnix; un
ange lient devant lui un livre ouvert, et les
ligures sont grandes comme rialure.
Sur un des panneaux de ce mausolée est
gravée en leltres d'or l'épilaphe suivante:
1). 0. M.
Iji CNpcclaliune Judicil.
iiir. ikc.r.r
Inlcgerrinnis dmn vivcrct Judex
Joannes le Camus,
Priiiiiim in sancliore Régis Consilio
Lilielloinin siiplicum Magisler,
Mox Regius Avvenionini Provinci;c
Pru:lecliis ,
Demnni PraUor urlianus Parisicnsis,
Qiio noniine jns dixil civibus
Annis ad (]iiadraginla.
Duos babiiil IVaUes darissimos,
AlUMdni Episcop. et Pi incipcin.
Gialiunop. S. II. E. Cardinalem,
Alieniin snprem. Paris, subsidioram
Ciiiia; Pi iiicipein.
C.laiissiinds ipso, cl MCiilii iinpar,
Maviinnin siii desidcrium i'eli(|iiil,
v. liai. Aiign.sli m. d. ccx. ;clalis lxxiv.
In liiit ;ede .sacra nbi corpus siiuni condi
Vohjil inoiiiinieiiluni
Coiijiigi carissiiiio, el sibi
Mana-Calliarina du Jardin.
P. C.
Celte maison est aujourd'hui remplie de
religieux très-savants et d'un grand méi'ite,
auteurs d'ouvrages fort estimables el fort
utdes : coiume 1 Art de vérifier les dates, qui
est si bien rc(;u du public ; la î\'ûuvclle Dipln-
ttiati(/ne ; la Collection des historiens de
France, etc.
(HunXAl'T ET Magw.)
manuscrit de la liibliollièqiio
9480, renferme (lueKpies iinii-
cations et épilaphes de personnes inhumées
aux Blancs-iManU aux. Nous en extrayons les
lignes suivantes :
I.
Tombe de cuivre derrière l'autel , où sont in-
humées les entrailles de (athernie île Itour^
bon, ahbcsse de Molre-Daine de Soissons.
Celle princesse éiail lille de Charles do
lîiinrbim, duc de Neiuh'mie, et de Fran(;oisc
(rAlen(ym,el nacpiilenRouibonnaisl'an lo2.ï.
lille prit l'habit de religieuse au monasière
du Mont de Calvaire, eu la ville de la Fère,
et fut ensuite pourvue de l'abbaye de Sois-
sons : après sa mort ses entrailles furent in-
binuées aiqirès de l'I^pilie, dans le chœur do
celle éi^lise.
Le recueil
nationale , n"
l():r, PAR DITIGIi
Icy sont los ciilrailles tlo très !Vjl;giL".iso ot liés
IlUislre Princesse Madame Callierinc de Bimihoii,
fille de liés IlliiiUe Prince, Monseigneur Cluirles
de Uoiiilion, |>ieniier dnc de Veiulosniois cl de
très lUiisUe Piiniesse Françoise d'Alençon, et
Tanle de Henry 1V« de ce nom, Roy de France
et de Navarre, Abliesse de Nostre-Daine de
Soissnns par l'espace de ciiirpianle ([u ilre ans,
doiil cliesorlil à cause des troubles de ce Royau-
me l'an 1591, et dccéila à Paris en l'iioslel de
Guise le Mercredy 27'jonr d'Apuril 131)5, aagée
de 78 ans.
Priez Dieu pour son Ame.
lî.
Tombeau de Loiti.^ GuiUart , evcque de
Tournai.
Sa toinbc, qui était do riiivro rclevi'e en
bosses, était autrefiiis nii milieu du chœur,
sous le lutiiu , ot elle l'ut transportée der-
rière le grand-autel , lorsqu'on le pava de
inarbro.
Cy gist Révérend Père en Dieu M" Louis Guil-
larî, en son vivant Evcsipie de Tournay et depuis
Evesque de Chartres, Cliaaions et Senlis suc-
cessivement, et Maisire de l'Oratoire du Roy,
lequel deceda en son linslel rue des Lilancs-
Wanteaux, le lfl<^ Novembre l'iCO.
Priez Dion pour luy.
Philippe Ilurault abbé de Marnioulier, Bonrgeeil
de St Nicolas d'Angers, qui deceda le l'2' jour
de Novembre lb59, est cy dessous enterré.
Calvaire (Anciennes religieuses Bénédic-
tines du), rue de Vaugirard. Le P. Josepli
Leclerc , qui n'est pas moins connu dans le
inonde que dans Tordre des Capucins, ayant
institué une congrégation de filles de l'ordi'o
de Sàiiit-Benoit, sous la nom de congrégation
de Notre-Dame du Calvaire; et la reine
Marie de Médicis s'éîa'it trouvée à Angei-s
dans le temps que le P. Joseph tiavaillait
îi y établir un couvent de cette congrégation,
non-seulement celte princesse voulut en être
la fondatrice, et planter elle-même la croix
au lieu que ces filles avaient acquis pour
bâtir, mais encore jésolut de leur donner
un monastère à Paris, dans l'enceinte du
l^alais d'Orléans (le Luxembourg) qu'elle
venait de faire élever. Le P. Joseph , do
son côlé , avait déjtà pris des mesures pour
établir un couvent de ces tilles à Paris.
Quelques aimées après , la reine leur fit
iiàtu- une chapelle ou église, en la [ilace d'u'i
corps de logis qu'elle leur avait donné. La
première pierre en fut posée en son absence,
par Marie de Brag^longue, femme de Claiide
Bouthillier , chancelier de ladite leine , au
mois de mai de l'an 1023. On encastra dans
celte pierie une médaille d'argent, sur la-
quelle est cette inscription :
APIIIE. PAÎ! I0y4
- A LA CI.UM'.i: DE DIEU,
i;t nn ia très-sai.vte vierge, sa mère.
Marie de Médicis a posé la preniièie pierre de
celle église et monastère, aliii que ccunnie elle
reconnoil celle Mère du Roi des rois pour la
conservatrice de son royaume et de sa royale
lignée, et pour le modèle et eveniplaire de sa
vie et de son nom, aussi elle la puisse avoir dans
le ciel pour médiatrice de son sahil éternel, l'an
de noire ré.leniption Hii'ô.
Comme le P. Joscpli voulut que ce cou-
vent fût établi pour honorer F,t imiter le
Mtjslcre de la compasaimi de la Vierije aux
douleurs de son adorable Fils , on a sculpté
sur la porte de l'église une Nolre-Dann; do
Pitié , qui est d'une bonne exécution. Les
chilfres de la reine Marie de Médicis , et les
autres ornements de sculpture, dont celle
façade est d'ailleurs décorée, n'ont rien que
e fort ordinaire.
11 n'y a dans l'église de ces religieuses
qu'une tombe qui mérite quelque attention;
c'est celle de Patris , dont voici l'épilaphe :
CY GlST
Maître Pierre de Patris, premier maréchal des
logis de S. A, R. Monsieur, frère unique du
feu roi Louis Xlll, d'heureuse mémoire, capi-
taine et gouverneur du comté el château de Li-
meurs, Monilhéry, et premier éeuyer de feu
son altesse royale Madame douairière, lequel
est décédé au p.dais d'Orléans, le 6 d'octo-
bre 1671, âgé de 88 ans.
La qualité do Maître qu'on a donnée à
Patris dans cette épitaplie est si déj>lacée ,
qu'on ne se souvient pas de l'avoir jamais
vu donner à un homme d'épée. Celle qua-
lité est atfectée aux docteurs des Facultés ,
des Universités , et à ceux des avocats et
piocureurs qui s'en font honneur; car Mé-
nage qui, à son entrée dans ie monde, avait
é;é reçu avocat au parlement , et puis avait
pris le pelit collet, ayant été qualifié par le
P. Boubours, de Maître Gilles Ménage, il
en fut très piqué et s'en |)laigiiit.
Pierre Patris (c'est ainsi qu'il faut écrire
ce nom, et nonpasPatrix, comme on le trouve
dans Scarron, dans La iMoimoye et dans Mo-
re: i) était né à Caen en 1383 , mais il était
originaire du Laiigedoc. Ltienne Patris, son
aieul , était de Beaucau-e; et se trouvant à
Caen en 13-21, lors(]ue le parlement de Rouen
y envoya des déj)utés pour en réformer
l'univeisité , ils le choisirent pour être un
des professeurs de droit, et quelque temps
après il devint consedier au même parle-
nicnt.
Claude Patris, son fils, porta son ambition
moins haut, et se contenta d'être conseiller
au bailliage de Caen , et eut de son mariage
Pierre Patris, qui donne lieu îi cet article.
Il réleva dans l'étude des lojs; mais l'amé-
nité et l'enjouement de son esprit le dégoû-
tèrent de l'étude é[)in.;uso de la jurispru-
dence , et il ne songea qu'à rire et à s'a-
muser.
iùK
PAU
lUCTIU.N.NAMlE
TAU
1000
Il nviiil (K''jà quarnnlc ;iris, finniul il jn'é-
réra le s/joiir de la cour, et i|iril cnli;! au
service de Gaston de France, duc li'OiU'aus.
Il y acquit une estime universillc, non-seu-
lement pour son esprit , mais encore pour
sa probité, pour son cou'-age et pour sa lidé-
lité.; le caraclùre et les ah'r6uients de son
esprit lui actiuirent l'aniilié des ^■olture, des
Chaudebonne , des Lu Uivière, des Blot, des
S<^!irais, etc. 11 avait apporté de Caen , dit
M.'Huet, une niaiserie all'ectée qui .y est fort
familière, et. connue on a dit de Voiture
qu'il avait l'extérieur niais, Patris disait
souvent qu'il avait enseigné la niaiserie à
Voiture. Le caractère de ses vers, dit le
môme >L Huet , est tout à fait original et
presque inimitable. Sous cet air de niaiserie,
l'on trouve un sel d'un goût exquis. S'élant
mis dans la dévotion, il fit inq)rinier un
recueil de ses poésies dévotes , l'an lOGO,
sous le titre de la Misâ-irur'le de Dieu, sur
la conduite d'un pécheur péiiilent.
Quoique les vers de ce recueil soient fort
négligés , languissants , sentant le terrou-
normand et le déclin de l'âge , l'on y voit
néanmoins briller cet esprit original d'où ils
sont partis, et l'on y reconnaît un cœur
touché d'une piélé sincère. Patris avait peu
de bien lorsqu'il quitta (]aen , et n'en avait
guère davantage (juand il mourut : ce n'est
pas toujours avec de l'esprit el de la iiro-
Lilé qu'on fait fortune b la cour.
(IIcRTAiT et Magnî.)
Capucins de la rue Saint-IIonoré. Ce cou-
vent est regardé comme le plus ancien et
le ])lus considérable que les Caimcins aient
en France.
Dans la nef de l'église est la tombe du P.
Ange de Joyeuse. Il se nonniiait Henri de
Joyeuse, et porta, en entrant dans le monde,
le^noin de marquis d'Arqués, qu'il quitta
[lour prendre celui do comte du Bouchage.
Il servit avec distinction jusiiu'au mois de
septembre de l'an loH7, que sa lemme Ca-
therine de la Valette, sœur de Jean-L tuisdc
la Valette, duc d'Epcrnon, mourut à vingt-
un ans, pour avoir fait trop d'austérités; ce
seigneur désolé, et ne trouvant jikis rien
qui le put retenir dans le monde, le (piilla
le 4 de ce mois, vingt-six jours après la
mort de sa femme, se lit Capucin, ei fut
nommé le P. Ange. Anne, duc de Joyrîise,
et Claude, seigneur do Saint-Sauveur, lieux
de ses frères, ayant été tués à la bataille de
Coutras, et Antoine-Scipion de Joyeasi' ,
grand prieur de Toulouse, «pii était le tiroi-
sième, et qui comiuandail pour la Ligue en
Languedoc, s'élant noyé dans le 'l'ai'u à Vil-
lemur, lesli.diilanlsile'i'onlouseetla > obi esse
des environs solliiilèrent k' P. Ange à
sortir du cloitre, pour venir se mettre i1 la
tète des troupes révoltées, ipi'ils mirent sur
jiied. Us en oblinnut pour lui la dis|ic,nse
(lu l'ape, et jinur lors le P. Ange quitta le
frot; jiour reprendre le cas(]ue. 11 souliht la
révolie dans cette piovince en grand polili-
tiqui', el en grand lionmie de gueire; mais le
roi Henri le (irainJ s'cl uit fail catholique, et
ayant obtenu du P.qie .son absolution, le
duc de Joyeuse commença à capituler avec
le roi son maître, el en obtint le bAlon de
maréchal de France, en 1590. 11 maria une
lille unitpie (pi'il avait, à Henri de Bourbon,
duc de Monipensicr, l'an lo99. Pour lors,
pressé par sa conscience et par les sollicila-
lions de sa mèie, qui était très-dévote, et
|iic|ui'; aussi |iar les railleries du loi,^ qui
s'égayait quelijuel'ois aux déjiens du Capu-
cin mari'chal de France, il reprit brus(iue-
nuMil l'hibit et la vie de capucin, le 1-^ mars
di'cettemémeannéc. Dans la suite, reveiiudo
Kome en vrai capucin, c'est-à-dire à pied,
et les pieds nus, il lui jirit une lièvre vio-
lente, dont il mourut a Bivoli, près de Turin,
le 2" de seiiteiubre de l'an l(j{)8, âgé de qua-
rante-un ans. Son corps fui apporté à Paris,
el inhumé avec pom|)e dans le sanctuaire,
devant le maître autel de l'église de ce cou-
vent, sous une tombe couverte d'une table
de mai bi-e noir. .Mais comme, en IT.'ÎV et ilS'.i,
les Capucins ont agrandi leur église, et ont
l'ail biUir un nouveau chœur, les lombes du
P. AiiKe de Joyeuse et du P. Josi'ph,
dont ou va parler, se trouvent aujourd'hui
dans la nef. Sur celle du P. Ange est celte
épilaphe :
lluc tuniiilo conJiia siinl ossa
Ucvciiiidi Punis Aiigcli
Du Joyeuse,
Oliia Ducis, Paris, ac J.aiescalli
Francix :
Et in Provincia .\uxitana Proregis,
(Jiii in ipso îctalis tlorc.
Il loliiin se Chrislo aïKlicerel,
Tôt honores, tôt opes alijccit.
Et Oi'ilinein Capnciiiorum ingiessiis,
Ik illo i'elii|nuni \\liv. iraiisc^il,
Siiigulari piclalis tlliiiniililalis cxeniplo.
In ipio lanilein obilt,
Ciiin pro secunda vice cssel Provincialis
Piovincia; Franciie, el Ueliniior
Capitnii Geiicralis; aniio Clirisli 1608.
Heiiritia Catliarina,
llcnrici Munlispcnsarii Duels viilna,
Palri cliarissiino niœrcns pusuil.
.\uprès de cette tombe est celle du P.
Josi'(ili Leclerc, autre ca|)Ucin célèbre. 11
élailfils aillé de Jean Leclerc du Tremblay,
ambassadeur h "Venise, chancelier du duc
d'.\len(;on, président aux retiuèles du parle-
nienlde Paris; et de Marie de la Fayette,
pelile-nièce de Gilbert de la Fa,\elte, maré-
chal de France. Il nai|uil à Paris le i de
novembre de l'an lo"7, et fut nommé au
bqiténie François, par le duc d'Alenyou,
ficrr (les rois Fran(,ois II, Charles l\ et
lleiii i III, le -2 lévrier 159',). 11 entra au novi-
ciat que h'S Capucins a\aienl pour lors àOr-
léaiis, et il (juilla le nom 'le Fran(,-ois pour
|iren(ire celui de Joseph. Un an après il vint
à Paris pour sa profession qu'il lit dans ce
couvent le 3 fivrier ICOO, entre h.'s mains du
P. Ange d • J(neiise. Ses talents (>t surtout
son esprit d'inirigue, l'introduisireul uuiirès
1097
PAR
D'EPlGRArUIE.
PAR
1098
du cardinal de Richelieu, et le lui rendirent
même nécessaire. 11 en devint le confident et
Je principal ministre. Il fut nommé par le
roi au cardinalat, mais sa mort, arrivée h Ruel
le 18 décembre de l'an 1638, l'empêcha de
recevoir du pape cette éminente dignité. Son
corps fut porté et inhumé avec beaucoup de
pompe dans l'église de ce couvent, auprès de
celui du P. Ange de Joyeuse : le cardinal de
Richelieu tit mettre sur sa tombe une pierre
de marbre, avec cet épitaphe :
D. 0. M.
«TERN^ MEMORISE
R. P. Joseph le Clerc, Capucini. Hic jacet cujus
virlus iiunquam jacebit, qui ut jugum Domini
abadolescenlia poriaret, nobills prosapisc tilulos
et opes, invilis parentibus reliquil. In pauper-
rinio online, paiiperrimussemper extilit; Eccle-
siam scriptis et concionibus illuslravit. Provin-
cialis officio in Ordine tam sancte quam pru-
denter functus, ad publica negotia , sic ita dis-
ponente Deo, a Chrisiianissimo Ludovico vere
juslo vocatur : quo munerc Deo, Régi et Palrlse
féliciter inserviens, summi ingenii prudentiam
etcuram, cumseraphica devolione, et mira spi-
ritus tranquillilate composuit, integram pro-
missae regulœ observanliam a tribus licet pon-
lificibus pro tolius Ecclesia; bono légitime
dispensalus, ad ultinuim vitae reiinuit. H;cresim
consiliis et raissionibus in Gallia et Anglia op-
pugnavit. Orientis Christianos erexit. Inler
Curiaî deiicias el opes auslerus et pauper vixit
et mor(uus est, Cardinalis designatus xiv. kal.
jan. Anno Dom. m. d. c. xxxvni.
llaparuaucommencementdecesiècledeux
Vies du P. Joseph, dont l'une est de l'abbé
Richard, chanoine de Sainte-Opportune, et
l'autre est anonyme; mais on soupçonne
avec raison qu'elle est aussi du même auteur.
La première représente le P. Joseph tel
qu'il aurait dû être, et l'autre tel qu'il était.
Outre ces deux hommes illustres, les ca-
pucins en ont eu plusieurs autres, qui leur
ont fait honneur dans Paris, parmi lesquels
on comte le P. Athanase Mole, frère de
Matthieu Mole, premier président du parle-
ment de Paris, et garde des sceaux; le P.
Jean-Baptiste Brulard, frère du chancelier
de ce nom, et commissaire générai des Capu-
cins en France; le P. Michel de Marillac,
fils du garde des sceaux de ce nom, nommé
h l'évéché de Saint-Malo, et mort le 29 juil-
let 1631, le P. Bernardin de Crèvecœur,
de la famille des Gouflier, de la branche de
ïhois, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem,
abbé de Valloires, puis capucin, qui préféra
les austérités de la profession qu'il avait
embrassée à l'évéché d'Amiens, auquel il fut
nommé; le P. Séraphin de Paris, l'un des
prédicateurs ordinaires du roi Louis XIV, et
celui qu'un des fameux critiques (la Bruyère)
des mœurs du dernier siècle, attendait im-
patiemment, et qu'il ne daignait pas espérer
de sou siècle, mais qui cependant parut; et
DiCTioNN. d'Epiuiiaphie. 1.
l'on vit alors, dit-il, un prédicateur qui, avec
un style nourri des saintes Ecritures, expli-
quait la parole divine uniment et familière-
ment. La [)lupart des homélies de ce prédi-
cateur évangélique ont été imprimées. Il
mourut dans ce couvent le 10 de septembre
1713, âgé d'environ soixante-dix-sept ans.
Depuis quelques années, plusieurs jeunes
religieux de cet ordre se sont adonnés à
l'étude des langues savantes, et y ont fait
des progrès admirables. (Hurtaut et Magny.)
Capucines. Ce couvent était situé dans la
rue Neuve des Petits-Champs, en face de la
place de Louis le Grand ou de Vendôme. La
reine Louise de Lorraine, veuve d'Henri III,
roi de France, par son testament fait à Mou-
lins le 23 de janvier 1601, institua sou héri-
tier universel le prince Philippe-Emmanuel .
de Lorraine, duc de Mercœur, son frère, et le
chargea d'employer la somme de soixante
mille livres à la fondation d'un couvent de
Capucines dans la ville de Bourges.
L'histoire ne nous a point conservé les
raisons qui empêchèrent que ces religieuses
ne fussent établies à Bourges, ainsi que la
reine l'avait ordonné. Les lettres patentes
du roi Henri IV, pour la construction de ce
couvent dans la ville de Paris, sont du mois
d'octobre de l'an 1602, et disent que telle
avait été l'ordonnance de dernière volonté
de ladite reine.
Louise de Lorraine, reine de France, ayant
ordonné par son testament qu'on inhumât
son corps dans l'église des Capucines du
couvent dont elle ordonnait l'établissement,
ses pieuses intentions ont été suivies, et ses
cendres reposent dans un tombeau, couvert
d'une simple tombe de marbre noir, qui est
au milieu du chœur de ces religieuses. L'é-
pitaphe qu'on y lit, est aussi modeste que
le tombeau :
Cy gist Louise de Lorraine, reine de France
et de Pologne, qui décéda à Moulins, 1601, et
laissa vingt raille écus pour la construction de
ce couvent, queMarie de Luxembourg, duchesse
de Mercœur, sa belle-sœur, a fait bâtir, l'an
1603. Priez Dieu pour elle.
Le cœur de Philippe-Emmanuel de Lor-
raine, duc de Mercœur, frère de la reine
Louise, fut inhumé dans l'église des Capu-
cines, oti il fut apporté de Lorraine le même
jour que ces religieuses furent introduites
dans leur ancien couvent.
Le corps de Françoise de Lorraine, du-
chesse de Mercœur' et de Vendôme , fut
enterré dans l'église des Capucines. Elle
mourut à Paris le 8 septembre de l'an 1669,
âgée de soixante-dix-sept ans.
Il y a dans cette église trois chapelles, qui,
l)ar les beaux monuments qu'elles renter-
ment, sont dignes des regards et miuue de
l'attention des curieux. D'un côté est celle
de Saint-Ovide, laquelle renferme le tom-
beau de Charles, duc de Créqui, pair de
France, etc., qui est aussi celui d'Armando
de Saint-Gelais-Lusignan, sa veuve. Le vrai
surnom do ce seigneur était lîiauchefori ;
1099
PAR
ninis Anioino de Hkiiidierort , un <h- ses
ancèlres, .i.vant été institué liôriticr tic tous
les liieiis de 1;\ l)ranche aîriéo de la maison
de Ciéqui, ])ar le cardinal de Créqui, son
oncle uiatcrncl, h condition que lui et ses
successeurs porteraient le nom et les armes
deCréqui, tous les Blanciicfort qui sont des-
cendus dudit Antoine les ont toujours |)0r-
tés depuis.
Celle cliapelle est d'une [grande magnifi-
cence. Elle est toute incrustée de marbre de
diU'érentes couleurs. L'autel l'sl décoré d'un
ordre d'arcliitecture d'ordre corinthien, de
marbre d(> Harbançon. Au milieu est un beau
tableau, où Jouveiïet a représenté le martyre
de saint Ovide.
Vis-h-vis cet autel, sous une espèce d'arc
ou de ceintre, enrichi de rosons tle bronze
doré, et d'autres ornements heureusement
imaginés, est un tombeau de marbre noir,
sur lequel est une statue de marbre blanc,
qui représente le duc de Créqui en grand
habit de l'ordre du Saint-Esprit, et à demi
couché, ayant Tcspérancc qui lui soutient la
tête, et un génie h ses pieds, qui pleure sa
mort. A chaque angle du grand soubassement,
il y a une ligure de maibre, qui représente
une des vertus. Au bas sont les armes du
duc de Créqui, et celles do la duchesse, sa
femme. De tous côtés on ne voit que lampes
sépulcrales, têtes de morts, ailes de ciiauves-
souris, faisceaux di; plantes funèbres, clep-
sydres, et autres ornements symboliques.
Toute cette sculpture est de Pierre Mazeline
et de Simon Hurtelle, l'un et l'autre de
l'Académie royale de sculpture. Sur la base
de ce monument, est l'inscription qu'on va
lire :
K LA GLOUIK DE DIEU,
Et pour perpéluellc mémoire à la postérité.
Cy gisl Charles, duc île Créciui, pair ilc France,
chevalier îles ordres du roi, premier gentil-
homme de sa ciiambre, el gouverneur de Paris.
Il commença à porter les armes dès l'âge de
17 ans, sous le régne de Louis Xlll; el après
avoir passe loiiles les charges de la guerre, il
fui lail liculenanl général des armées par Louis
le Grand, pour lequel il a toujours eu un al-
lachemenl el une fidélité inviolable durant
loul le cours de sa vie. Il a été rrganlé de louie
la cour, comme un de ses principaux orne-
nienis; el dans les grands emplois du dehors,
en Angleterre, à Rome el en Bavière, il a sou-
lenu pailoul avec dignité, la gloiie d« son
mailre cl l'honneur de sa nalion. Mais de quoi
sert à l'homme de se disiingner sur la terre,
si Dieu ne le choisit pour le ciel ? La Provi-
dence, qui l'y deslinoil, le prépara :\ une morl
chii'lienni-, par un<' maladie de 15 mois, 'peu-
liant laquelle il domia de conlinuellrb marques
d'une résignalion eiUière. Lnlin, li: 15 de fé-
vrier tU87, umni de tous les sarremenis de l'K-
glibe , cl plein de confiance en la miséricorde
ilivini', il iviidil son àine à Dieudanslasuixanle-
qualiicme année de son Age.
blCTIONNAlRK PAR 1 100
Annandc de Lusignan , duchesse de Créqui,
damed'honneurdc la reine Marie-Thérèse d'Au-
triche, a fail ériger ce monument à la mémoire
de son mari, avec lequel elle a voulu être en-
terrée, afin d'être rejointe avec lui dans le loin-
heau, en allendanl qu'il plaise à Dieu de les re-
joindre dans le ciel. Elle a passé de celle vie en
l'autre, le 11 août 1709, âgée de soixante-
douze ans et quatre mois.
De l'autre côté, vis-à-vis la chapelle qu'on
vient de décrire, est celle de la famille des
Leteliier-Louvois. Elle ne cède point en
magniliceuce à celle du duc de Créqui, mais
elle est ditîéremment décorée. Sur l'autel
est un grand bas-relief, de bronze doré doi'
moulu, dans lequel on voit Jésus-Ciirist
qu'on met au tombeau. Au-dessus est un
tableau d'Antoine Coypel. Vis-à-vis cet au-
tel, est le tombeau du marquis de Louvois,
secrétaire et ministre d'Etat, ayant le dépar-
ment de la guerre, surintendant des bAli-
ments et jardins de Sa Majesté, arts et ma-
rmfactures de France , etc., un des plus
faïueux ministres que la France ail eus.
Ce marquis est ici représenté par une fi-
gure do marbre, en habit d'oliicier de l'or-
dre du Saiiil-Espril, dont il a été chancelier,
appuyée sur le bras droit, et couchée sur
un grand sarcophage, ou tombeau de mar-
bre vert d'Egy|>te : cette figure est de Cirar-
dou. Anne de Souvré de Courtenvaux, sa
femme, est î» ses jjieds, assise, désolée et
levant les yeux au ciel, pour implorer son
secours, et en obtenir la consolation qui lui
est nécessaire' dans la douleur et l'allliclion
dont elle est pénétrée. Cette figure est bien
imaginée et bien exécutée. Elle fut motlelée
et presque achevée par Martin Desjardins,
qui mourut avant de l'avoir finie ; on char-
gea le nommé Van Clève de ce qui restait h
faire. A chaque angle du grand socle qui
soutient ce tombeau , est une Vertu de
bronze , de grandeur naturelle. Minerve
ayant le casqne en tête, et tenant son égide,
représente la Prudence. De l'autre côté, la
Vigilance est figurée par une statue, (jui a
ruie giue à ses pieds. La première est de
Girardon, el l'autre de Desjafdins. Tous les
ornements qui accompagnent ce mausolée,
et ceux ipii déc rent crilc rhapeile sont de
l'invenlion lic (îirardon, el d'un goiH admi-
rable. Sur le devant de ce tombeau est gra-
vée en lelties d'or, sur un marbre noir, l'é-
pitaphe ci-ajirès :
Ici repose haui cl imissanl Soigneur, mes-
sire François Lelcllier, chevalier, marquis de
Louvois cl de Courtenvaux, conseiller du roi
en tous ses conseils, commandeur el i hancelicr
de ses ordres, ministre ci .secrélaiiv (["Kiai,
général des postes el relais de France, .suriii-
leiidant el ordonnateur général des liAlimenls
et jardins de Sa Majesté, arts cl nLinulaciiircs
de France, etc.
AvanI sa viiiglicine année, Lniiln le (ii.iiid lui
donna la siiivivaiici' de la ili.imr ilr -ci leljir,
Hoi
PAIt
D'EPIGRAPIIIE.
PAR
IJ02
d'Etat, avec le ilépartement de la guerre, dont
pour lors le chancelier Letellier, son père, éloit
pourvu. L'exemple et les instructions de ce
grand homme le rendirent bientôt capable
d'exercer celle importante place, au gré du roi :
avec un génie également étendu, prudent et
solide , il embrassa en peu de temps tout ce
qui renferme la science difficile de la guerre, et
le vaste détail des troupes. A peine avoit-il at-
teint la trentième année de son âge, que, de-
venu capable des plus grandes affaires, il fut
appelé par Sa Majesté dans ses conseils les
plus secrets, et honoré de sa confiance. Appli-
qué, vigilant, infatigable, prêt en toutes les
saisons à exécuter les ordres du roi, dans les
entreprises les plus difficiles de Sa Majesté.
Juste et heureux dans ses mesures, il servit son
maiire avec une ardeur toujours nouvelle jus-
qu'à la fin de sa vie, qui fut terminée par une
jiiorl subite, à Versailles, le seizième jour du
mois de juillet 1691. 11 a vécu cinquante ans,
six mois et seize jours.
Dans ce môme tombeau ont été aussi
inhumés les corps de madame de Louvois,
sa femme, du marquis de Barbezieux , et de
l'abbé de Louvois , leurs enfants. 11 est à
propos de faire connaître ici leurs noms,
leurs qualités , et le temps de leur mort.
Feue madame de Louvois se nommait
Anne de Souvré, et était fille unique et
héritière de Charles de Souvré, marquis de
Courtenvaux, premier gentilhomme de la
chambre du roi, et de Marguerite Baren-
tin. Elle avait épousé le marquis de Louvois,
le 19 mars 1662, et mourut le 2 décembre
1713, âgée de soixante-neuf ans un jour.
Louis-François-Marie Letelher, marquis
de Barbezieux, était né le 23 juin 1668, du
marquis et de la marquise de Louvois, dont
on vieut de parler. Il fut pourvu. en survi-
vance de la charge de secrétaire d'Etat, le
13 novembre 1685, et de la charge de chan-
celier, gaide des sceaux des ordres du roi,
!(• 19 août , 1691. Il mourut le 3 janvier
1701, âgé de trente-deux ans et six mois.
' Camille Letellier , connu sous le nom
d'abbé de Louvois, était né en 1670 , et
abbé de Bourgueil et de Vauluisant, garde
lie la bibliothèque du roi, et un des mem-
bres de l'Académie française, des sciences
et des inscriptions et belles-lettres. 11 fui
liommé à i'évèché de Clermout par le duc
d'Orléans, légeut du royaume, mais il ne
l'accepta pas. 11 mourut le 5 de novembre
1718, âgé de quarante quatre ans.
Dans la chapelle suivante, du même côté,
est un grand cartouche de marbre blanc,
dans une bordure de marbre noir. On y
lit répita()he de feu M. de Saint-Pouanges,
fils de Jean-Baptiste Colbert, seigneur de
Saint-Pouanges et de Villacerf, et de Claude
Letellier, sœur de Michel Letellier, chance-
lier de B'rance. M. de Saint-Pouanges était
cousin germain de M. de Louvois, dont il
fut aussi premier commis ; mais avec tant
de ca|)acilé et tant de distinction, qu'il travail-
lait avec Louis le Grand en l'absence de
M. de Louvois.
Ici repose, en attendant une heureuse résurrec-
tion, haut et puissant seigneur, messire Gilbert
Colbert, chevalier, seigneur de Saint-Pouanges,
delà principauté de Chabanois et antres lieux,
secrétaire du cabinet du roi, et auparavant des
commandements de la feue reine Marie-Thérèse
d'Autriche, conseiller d'Etat, commandeur et
grand trésorier des ordres de Sa Majesté. Il fut
élevé et employé dés sa plus tendre jeunesse
aux affaires de la guerre, sous feu M. le chan-
celier Letellier, son oncle, alors ministre et se-
crétaire d'Etat. Les instructions et l'exemple de
ce grand homme secondèrent en lui cet amour
pour la personne du roi, et ce zèle pour le bien
de l'Etat, héréditaire dans sa famille, et qui ont
toujours paru pendant quarante-quatre ans de
services dans les fonctions ordinaires, et dans
plusieurs emplois de confiance importants et
distingués dont Sa Majesté l'a honoré. Il fut gé-
néreux, sincère, libéral, obligeant, sans osten-
tation, ardent pour ses amis, charitable pour
les pauvres, bienfaisant pour tout le monde,
ayant toujours préféré le mérite à la faveur, et
l'honneur à l'intérêt. L'estime générale de la
cour et de la ville, les regrets et les pleurs de
tous les officiers de guerre, sa réputation chez
les étrangers, et la voix du peuple, font mieux
son éloge que tout ce qu'on en pourroit dire.
11 passa de cette vie à une meilleure le 22 d'oc-
tobre 1706, âgé de soixante-quatre ans et sept
jours, par une mort chrétienne et édifiante,
après s'être préparé à ce passage pendant les
quatre dernières années de sa retraite et de sa
vie, par de fréquentes méditations, suivies d'une
pratique continuelle d'actions de piété et de charité.
Marie -Renée de Berihemet, veuve de
Gilbert Colbert de Saint-Pouanges, dont
on vient de lire l'épitaphe , mourut le 28
février 1732 , âgée de quatre-vingt-cinq ans,
ou environ, et fut inhumée dans cette cha-
l)eile, auprès de son mari.
Les princes et iirincesses de la maison
de Lorraine, résidents en France, ont leur
sépulture dans cette église, etc.
La marquise de Pompadour, etc.. élant
morte à Versailles le 15 avril 176i, son corps
fut apporté et inhumé en cette église, le
lendemain 16, à côté de celui de demoi-
selle Alexandrine Le Normand d'Etiolé, sa
tille, dans la chapelle que cette dame y
avait acquise, et qu'elle avait fait revêtir
de marbre.
(HURTAUT et Magny.)
Carmélites (les Religieuses) de la gianuc
rue du faubourg Saint-Jacques, et pres-
([uc vis-à-vis le Val-de-Grâce.
Ce monastère était auparavant un prieuré
de l'ordre de Saint-Benoît, qui dépeiuiait
lie l'abbaye de Marmoutiers. On le nom-
4103 PAU D1CTI0N.NA1UE
mail Xoirc-Damc dis Champs, (■( Xotrc-Dui/ic
des Vif/ncs, parce qu'il était dans dus cliaini)S
et eiituiuV' do vignes.
Ce couvent est le plus ancien des soixanlc-
dixque cet ordre a aujourd'hui en France.
Quoi(iue la règle de ces filles soit très-
austère, la communauté est toujours des
plus nombreuses. C'est dans ce numastère,
où de nos jours Louise-Françoise de la
Bauiue-le-Blanc , duchesse de la Valliére,
vécut en servante de Jésus-Christ. Klle y a
pratiqué, pendant trente-six ans, toutes les
austérités de la règle d'une manière très-
édiliante. Elle était connue dans la relii^ion
sous le nom de Sœur Louise de lu Miséri-
corde, et mourut l'an 1710.
L'église de ce couvent a été bâtie sous le
règne de Robert, tils de Hugues Capet;
mais la chapelle souterraine est bien d'une
autre antiquité. Le dedans de l'égliseest
inagnitiquement décoré jmr la libéralité de
Marie de Médicis, qui y employa longtemps
Philiiipe Champagne, son premier peintre.
Le grand autel a été magnifiquement décoré
par la libéralité do Marie de Médicis.
Les chapelles sont très-bien ornées. 11 y
en a même une, qui est celle de la Made-
leine, qu'on peut appeler magnifique. Dans
un tableau de Lebrun , qui passe pour être
un de ses cliefs-d'œuvre, l'on voit la Made-
leine absorbée dans la douleur et dans le
repentir de ses péchés. Dans cette même
chapelle est la statue à genoux du cardinal
do Bérulle, iniituteurde la congrégation di;
l'Oratoire, et introducteur des Carmélites
en France. Cette statue, qui est de marbre,
fut faite par Jacques Sarrasin en 1659, «t
est sur un piédestal enrichi de deux bas-
reliefs, dont l'un nous rei)résente le sacri-
fice que Noé fit à Dieu, après sa sortie de
l'arche; et l'autre, le saint sacrifice de la
messe. Ce piédestal et ces bas-reliefs sont
de d'Estocart, d'Arras , scul|>leur habile.
Le, lambris de cette chapelle est décoré do
plusieurs tableaux , dont les sujets sont
])ris de la vie de la Madeleine, et jioints
])ar les meilleurs élèves île Lebrun, et sur
ses dessins. C'est l'abbé Lecamus ([ui a lait
la dépense de tous les endjellissemenls
de cette chapelle, au milieu de laquelle il a
été inhumé. Sur un carré de marbre blanc,
on lit celte épilaphe :
hi spcm resuncctioiiis hic jacel Eduardus le
(;aMuis, Sacerilos Clirisii cl Uei. Obiil aniio sa-
lmis IGV-i, ilic "24 lebr. Sil in pacc lotus cjtis.
Au-dessus île la i)orte do cette église, est
une grande tribune grillée, où les religieu-
ses ])euveiil entendre le sermon lorsque
l'on prêche dans la nef. Cette tribune est
décorée do colonnes f.'intes de marbre, et
des statues de saint Pierre et do saint Paul.
Sur rentablenieiit est s.iint Michel , qui
précipite le dihnon dans rmler; c'est Stella
(|ui en a donné lu dessin , qui est d'une
grande manière.
Les personnes inliuni(':es dans cette é,.;list',
sont : Marguerih! Triiol ; Krançois \. -1111101',
pri'UiiiT ni'di'i Ml du roi; trois lilles do
PAR
1104
Henri-Charles-Aljilionse de Lorraine, prince
d'Harcourt, et de Marie de Brancas-V'illars;
Pierre de Bullion, abbé de Sainl-Faron ; Ju-
lie d'Aiigernii's , dui-hesse de Montausior,
morte en 1071 ; le duc de Montausior,
son mari, mort en IGOO ; Antoine Varillas,
mort en llj9(i; Maiie-Anno de Bourbon,
duchesse di; Vendôme , morte au mois d'a-
vril 1718 ; le cœur du vicomte de Turenne,
tué d'un coup de canon en 1075.
Le cœur d'Aiine-Marie Martinozzi, prin-
cesse de Coiiti , morte en 1672, fut aussi
porté dans l'église de ce couvent, où il gît
avec cette épitaphe, qui est de la composi-
tion de feu M. Dudart, docteur en médecine
de la Faculté de Paris, et membre de l'A-
cadémie royale des sciences
■lie JACET
Corclarissiuiaj et polcniissiiiue Principis .\nnx-
Mariic Marlinnozzia;, vidiue celsissimi et i)uieii-
lissimi l'iiiitipis Ariiiaïuli Burboiiii, Primipis de
Conii ; quod à média bui parle illiistriâsiini ac
charisâiini conjugis obilu separaluni , laiituin
Clirislo genuiit, doiiecsponso et Deo reddercliir,
quciii iiiiuui ulerqiie aiiiaveral. iNulluni in eo
mundi ainor locum liabnit. Hoc altare Deo sa-
ci'iim nulle alio igné coluit, quani Del. Anior
Clii'isli, aiuor sponsi, amor liberoruni el Ec-
clusi^e lllud sibi vindicarunl. Cliarilas luijus
cordis naluia est, posliiuani a Chiisio creaiuin
est in operibus bonis, ijuibus plénum perl'ecic
Deo vivere cœpil, moriens mundo ci sensibus,
qui suam illi lucein abscondebanl. Si cor Chri-
siianum niorereiur, obiit prid. non. Icb. 1(>7'2,
aplatis 55.
Au bas des degrés du grand autel, h
droite, est une tombe plate de marbre noir,
sur laquelle on lit :
UlC JACET
Marguerela ïricol, uxor Doniiiii Liidovici La-
vocat, illuslrissinue vidux sereiiissiini l'rincipib
Condxi ab ornamcnlis, duui vixit, ardenli, lide-
lique obscquio animum Doininx deincruil, erga
oiniies oliiciosa, cl quasi paupenun palrona;
grala boniiiiil)iis luil; Deo cliaia, vii Uilcs Clni-
stiaiia; qux vilani dccoravere, morlcm iiluslra-
ruut. Obiit 51 januarii, ann. 1C51, xiatis 34.
Au bas des mêmes degrés, mais à gauche,
est une autre tombe, décorée de même qi,ie
Ja précédente, et sur laquelle on lit une
épitapho, qui très-certainement n'a pas été
laite par Gui-Patin.
Franciscus Vaulier, Aichiairorum Cornes latcl
liic, qui diviiix arlis clariludine innoluii om-
nibus, scnipcr nolissimus ipse sibi, anliquain
Ari'IaliMisis iniperii gloiiam rcsliliions, nalalibiis
suis, palam feiil perlWlis Médicis deberi jus
regnandi cliam in Uegcs, obiit ann. ll)o2.
Auprès de cotte tombe, on en voit une
autre do inarlire blanc, au-dessus laquedo
on lit :
Î105 PAR
l). 0. M.
Hic j;icenl coipiiscula tria soronim Irinm,
i-um seienissimi et Lotliaringiœ Piinci|)is llcn-
rici, Caroli, Alphonsid'Harcourt, et iioljilissimae
coitjiigis Marise Brancacci;e (le Villais; lias in-
iioniinatas unda baplisnialis lavil, et cas iiuia
qiiindecim circiter dies delïinclas in cœliiin
vexil , perpétue rcgnaluras cum alio Principe
qui Chrislus est. Sil liis in liac Ecclcsia Virgi-
iium Carmeli sponsarum fidclium Jesu, iisqiie
duni advenerit niagni judicii dies quieta dor-
milio 1671.
Dans la nef, vis-à-vis de la seconde cha-
pelle, est la tombe d'Antoine Vnriiins, histo-
rien très-connu. On y lit cette é[iitaphe :
Clarissimo viro Antonio de Varillas, Régi a
Consiliis, Francise Historiographo, cnjus lama
iate per orbem dilTunditur, mens in libris liicct,
corpus Iiic resurreclioiiem expectat, anima re-
quiescat in pace. Posuerunt sanguine et ami-
ciiia conjuncti nobiles viri, Josephus Couturier
de la Prugne, Régi a Consiliis Proprœtor m bis
Waracti, et Claudius Pillon, in suprema Gallia-
rum Curia causarum Patronus, piaî et ultima;
voluDlatis execulores, anno Domini 1696. j
L'on doit savoir gré à l'auteur de l'épita-
phe'qu'oii vient de lire, de n'avoir loué Va-
rillas que sur son esprit, et de n'avoir pas
poussé la flatterie jusqu'à vanter son amour
pour la vérité.
, Au bout de la nef, du côté de la porte, on
voit une grande tombe de marbre, sur la-
quelle on lit cette épitaphe :
HIC JACET
Pelrus de BuUion , Sacerdos , Abbas Sancti-
Faronis, qui fugiens mundi delicias, mansil in
solitudine moiilis hujus Yirginum Camieli, ibi-
que Chrislum abundantius inveniens pie vixit
anno 1659. Sit habitatio ejus in sancla Sion.
Au bas de cette église est inhumé le cé-
lèbre Philippe Hecquet, docteur en méde-
cine de la Faculté de Paris, sur le mérite
duquel on se dispensera de s'étendre : il
SLillit de lire la belle épitaphe dont l'illustre
M. Rollin a honoré sa mémoire ; ou en ra[i-
portera ici seulement la traduction que l'on
trouve imprimée dans l'Histoi're de la vie de
ce savant médecin. Il avait nommé pour
exécuteur de son testament, et pour léga-
taire universel de ses manuscrits et du peu
d'etl'ets mobiliers qu'il laissait , le sieur
Lacherie, qui avait mérité toute sa confiance
par l'affection la plus marquée, et par des
soins infinis depuis plus de vingt-trois ans.
Celui-ci, par reconnaissance, prit soin des
funérailles de son bienfaiteur, auxquelles il
invita un grand nombre de docteurs et de
gens de mérite, qui se firent un devoir de
s'y trouver.
ICI REPOSE.
Philippe Hecquet, docteur régent de la Faculté
de Médecine de Paris, il naquit à Ablievillc
D'EPIGRAPHIE. PAR 1106
le U de février lOGI, ci fut élevé par ses pa-
filia- rcnts avec soin et dans la pieté. La médecine fut
son étude. U s'y livra tout entier, et l'exerça
(l'abord dans sa pairie, après avoir pris le de-
gré de docteur dans la faculté de Reims. Dans
la suite, enflammé du désir de se rendre plus
habile dans son art, il vint à Paris. H y remplit
son cours de médecine avec beaucoup de dis-
tinction, et fut revêtu d'un plus noble litre de
docicur. Appelé dans la solitude de Port-Royal
des Champs, pour prendre soin de la santé
d'une illustre demoiselle (Mlle de Vertus), il y
secourut pendant quatre ans, avec autant de
succès que d'assiduité, les malades du dedans
et du dehors. Il revint ensuite apporter à Paris,
non plus de richesses, mais plus de science et
de piété. Ses ouvrages, si remplis d'érudition
médicale, sont des témoignages de la grpjndc
habileté qu'il avoit acquise par un travafl opi-
niâtre, et par une longue expérience. En 1712,
il fut élu doyen de sa faculté. Ce fut alors qu'a-
lirès un long et mûr examen, il commença,
conjointement avec un nombre de docteurs
qu'elle avoit choisis, à dresser un excellent
code de pharmacie. L'an 1727, il se retira dans
cette maison des Carmélites, qu'il avoit déjà
gouvernée pendant trente-deux ans en qualité
de médecin, et passa le reste de sa vie dans la
prière , dans la pratique du jeûne et dans la
méditation continuelle de la mon , auxquelles il
joignit l'abstinence du vin et de la viande. Privé
par les suites d'une ancienne infirmité, de l'u-
sage de plusieurs de ses membres, mais sain
d'esprit et conservant toute la vigueur des fa-
cultés de son âme, il aida jusqu'à la fin de ses
conseils et de ses aumônes, les pauvres qui ve-
noient sans cesse le consulter dans leurs ma-
ladies. Enfin, après avoir vécu dans le célibat,
et s'être rendu lui-même presque pauvre, il
s'endormit dans le Seigneur le 22 d'avril 1757,
étant âgé de soixante-seize ans et deux mois.
Hors de l'église, et au côté septentrional,
en entrant dans le cimetière, l'on voit une
petite pierre carrée d'un pied ou environ de
diamètre , sur laquelle est la figure de là
Vierge, tenant soiï Fils sur ses genoux ;
cette figure était autrefois émaillée d'or et
d'azur, et le bon Favin dit qu'elle avait été
copiée sur celle que saint Denis apporta en
France, lorsqu'il y vint prêcher l'Evangile.
Dans la base de ce tableau sont gravés ces
quatre vers :
Siste, Viator, iter, Mariam reverenter honora;
Nam fuit hœc saxo primuni depicta niinori ,
Quod médium spectas, ad sculpiam primitus .'edes,
Et basilica tenet tanto de nomine dicta.
Vers l'an 1630, dans le tcm|is qu'on tra-
vaillnit h faire la fontaine du jardin de ces
religieuses, l'on déterra quelques restes d'un
mausolée, entre autres un bas-relief de deux
uieds de haut, où était un sacrificateur de-
1107
PAR
bout, ayant h ses i)ie(l!> un taureau tout prêt
à f^tre iininolf^. Auprùs de \h, Ton découvrit
encore un antre toniboau, où l'on voyait
un licteur haut de (piatre pouces Ou envi-
ron, vcHu d'un paliiiJiu et d'un iiahil plissé
aussi long que celui des sénateurs romains.
Dans ce tombeau, on trouva une libule avec
une boule et un cornet, le tout de bron/e
et bien travaillé. Au-dessus on lisait, en let-
tres majuscules et bien formées :
VilîinS HERMES EX VOTC).
Ces mêmes rrligieuses ayant depuis ac-
quis, et enfermé dans leur enclos, une pièce
(ie terre du voisinage, et faisant creuser pour
y jeter les fondements d'une chapelle, on
rencontra, à quatorze |)ieds du rez-de-
chau.ssée.une cave, et dedans, vers le milieu,
\u\ honnne à cheval, deux hommes derrière
lui , et un i>ctil enfant, ces trois derniers
à pied et debout. Dans l'un des doigts de la
main gauche d'un de ces piétons était passé
l'anneau d'une lampe de terre rouge qui ne
brûlait plus, et (pii ressemblait à un pied
chaussé d'un brodequin , tout couvert de
clous, ou, si l'on veut, à la cutiga clavata des
soldats romains. 11 fallait que ce fût \m
joueur, car de la main droite il tenait une
petite tasse en forme d'écuellede terre, dans
laquelle étaient trois jetons et trois dés d'i-
voire. Le petit enfant serrait avec les doigts
de la main droite une cuiller d'ivoire, dont
le manche était long d'un [lied, et semblait
vouloir la porter dans un grand vaisseau de
terre proche de lui, qu'on trouva plein d'une
liqueur si odoriférante, qu'ayant été cassé par
hasard, l'air en fui tout embaumé. Dans sa
bouche, de même ([ue dans celle des autres
figures, était une médaille de bronze de
Faustine, la mère, et d'Antonin, apparem-
ment [lour payer le passage de la barque à
Caron. [Voyez Salval, tome 111, page 337.)
L'on voit dans la vie de Sœur Marie de
rincarnalion, par M. Duval, que lorsque les
Carmélites vinrent en France, on les appela
Carmélines.
(HtuTAUT et Magny.)
Cakmes (le grand couvent des), au bas de
1,1 rue de la Montagne de Sainte-Geneviève,
quartier de la place Maubert.
Ce monastère a reçu dans son sein un des
plus excellents mécaniciens de l'Europe,
dans la personne de Sébastien Truchet ,
nujrabre honoraire de l'Académie royale des
sciences, pensionnaire du roi, et mort le
5 février l"-i9, âgé de soixante-treize ans. Il
a inventé un grand nombre de ma( hines de
toute os|)èce ; el plusii'urs dessins très-utiles,
(pii ont été suivis en plusieurs occasions,
dénotent le [ii'ofond savoir de ce religieux
dans les mécani(|ues. On peut voir Son éloge
dans Fontenelle.
Félix lluy, natif de Lyon, et docteur de
la Faculté de Paris, ne s'est pas moins dis-
tingué dans l'oidre des Carmes et dans h;
monde, qui; Sébastien Trucliet. Le P. Huy
mourut d une pleurésie en 1(187, Agé d'etivi-
ron cinq liante ans, et l'ut inhnini'danslecloîti'e.
Oïdiire l'iné, ci'dèbre nialliémalicien, est
DlCTIOiNNAlUE t^.Vft 1108
inhumé dans ce couvent. Il mourui le G oc-
tobre 1555. 11 avait enseigné les mathénia-
-M' Gervais. Les plus
et les an)bassadeurs
iiinces étrangers ne dédaignaient
tiques au ((jHi-ge de
grands du royaume
même des
point de l'allei' visiter et consulter.
La famille de M.M. Chauvelin y a sa se
pulture.
Le cloître est fort grand et environné d'ar-
cades gothiques. On voit sur ses quatie
faces la vie des pro[)hètes Elle et Elisée, et
l'histoire de l'ordre en vieilles rimes fran-
çaises. Les peintures |)assent pour les plus
anciennes de tous les cloîtres de Paris. On
remarque dans le jardin de ce cloître une
chaire de pierre, aussi bien que son esca-
lier. Elle a servi à plusieurs docteurs, et
entre autres à Albert le Giand, à saint
Bonaveiilure, à saint Thomas. C'est Hi qu'ils
donnaient leurs leçons publiques.
On voit dans le même cloître ré|iila|ihe
gothique de Gilles Corrozet, libraire et au-
teur de plusieurs ouvrages , entre autres
d'une description de Paris, qui passe pour
la piemière et la plus ancienne.
L'an mil cinq cent soixaiiie-liiiil,
A 6 heures avant minuit,
Le quatrième de juillet,
Décéiia Gilles Corrozet,
Agé de ciiKjuanle-huil ans.
Qui libraire fui en son leinps.
Son corps repose en ce lieu-ci.
A l'àmeDieu fasse merci.
Ces religieux possédaient autrefois un
manuscrit, de huit cents ans d'antiquité, des
œuvres de saint Augustin, et plusieurs au-
tres encore, que le roi leur échangea jiour
six minois de sel par an à [ier|iéluité ; on les
trouve aujourd'hui dans la Bibliothèque du
roi. Leur bible de Mayence de liOipassa aussi
entre les mains de M. Colbeit, en sorte que
la bibliothèque de ce couvent est aujour-
tl'hui fort peu de chose.
On voit dans le cloître une épitaphe, sin-
gulière par le badinage déplacé cpii y règne,
et par la fadeur des pointes d'esjirit dont elle
est remplie. On en peut juger, la voici :
Hic jaccl U. l'alcr Viiicentius lu Huelie, Carnie-
lila AiUebalensis, qui ul)iir28aprilis, anu. iUôl,
le Utils siue G t.
Vinellur et vincil, siiperat snper;iun- cl ipse
Orci viclor abit, duni nece viclus obil.
Diim i:;ipilur lumulo, cœlum capil, el neoc raptus
Hue lapil el r;ipilur, duni capil, liic cipilnr.
Kequioseai in pace.
(HtUTALT et AIagny.)
C iiiMiis niu.KTTKS,daiis la ruedesBillelles.
Sur la grande porte de l'éj^lise, au dehors,
était peinte en lettres gothnpies noires sur
un fond blanc, cette iuscriiition :
Iri csl l'Eglise el Monastère aux Frères de i't>i-
drc lie la Charilc de Nolre-Dàmi', fondée eu
Tlionneur cl rcvèrcncc du S. Sacrement d- l'au-
1109
PAR
D'IÎPIGR/VPIIIE.
PAR
1110
loi, où le précieux Sang miraculonx île la S;\inle
Hostie a été répandu.
Sur l'entrée de la chapelle ilii Miracle,
qu'on a toujours conservée, et dans laquelle
on descend par un escalier entouré d'une
balustrade, on lisait encore, en 1683, une
inscription dont voici les termes :
Ci-tlessous le Juif fil bouillir
la Sainte Hostie.
Mais comme depuis quoique temps on a
couvert une partie de cette chapelle souter-
raine par une espèce de tambour de bois,
on a mis h la place de celte ancienne in-
scription celle qui suit :
Celte Chapelle est le lieu où un Juif
outragea la sainte Hostie.
L'on voit encore dans cette église le canif
dont le juif se servit pour percer la sainte
hostie, comme aussi l'écuelle ou jatte de
bois sur laquelle elle vint se reposer. L'un
et l'autre sont enchâssés dans des reliquaires,
qui sont des statues de saints, qui tiennent
dans leurs mains les figures des instruments
qui y sont enchâssés, et qu'on expose assez
souvent sur le maître-autel.
Papire Masson , écrivain estimé , qui a
beaucoup écrit sur notre histoire, était très-
persuadé du miracle que Dieu avait opéré
en cet endroit à l'occasion de la sainte Hos-
tie ; sa dévotion le porta <^ demander d'être
inhumé dans cette église. Voici son épitnphe
telle qu'elle est sur une tombe plaie :
Papirius Massonus
Forensis ,
In Senalu Parisiensi Advocatus,
In hoc loco jacet,
Quem sibi longe ante obilum elegeral.
Requiescat in pace.
Sur un marbre noir, attaché au idlier qui
est vis-à-vis cette tombe, on lit :
Malléole et celle iiicisum
marmor ail,
si sepulchra sunl domus mortuorum,
Papirius Massonus
annalium scriptor in hac domoquiescil;
de quo alii ferlasse aliquid,
ipse de se nihil ;
misi quod olim qui hœc legerii illum
vidissel cupiet.
Hoc epitapbium Joaniies Massonus
Ecclesiœ Bajocensis in Liigdunensi
secunda archidiaconus,
ex autographo Fratiis, poni curavit.
Beala requie fruaiur.
Papire Masson était de Saint-Germain-
Laval-en-Forèt, et avait changé son nom de
Jean en celui de Papire. Il fut Jésuite, et
puis avocat au parlement de Paris. Il mou-
rut au mois de janvier de l'an 1611, âgé
d'environ soixante-sept ans.
Francois-EudeS de Mézeray, un de nos
plus fidèles historiens, ordonna que son
cœur fût inhumé dans une des chapelles de
cette église, oi^i l'on lit cette inscription :
D. 0. M.
Ci- devant repose le cœur de François Eudes de
Mezeray, Historiographe de France, Secrétaire
perpétuel de l'Académie Françoise. Ce cœur,
après sa foi vive en Jésus-Christ, n'eut rien de
plus cher que l'amour de sa patrie. Il fui cons-
tant ami des bons, et ennemi irréconciliable des
méchants. Ses écrits rendront témoignage à 1»
postérité de l'excellence et de la liberté de son
esprit, amateur de la vérité, incapable de flatte-
rie, qui, sans aucune affectation de plaire, s'é-
lail uniquement proposé de servir à l'ulililé
publique. Il cessa de respirer le 10 juillet 1683.
(HcRTADT et Magny.)
Carmes DÉcHArs'sÉs. Us viennent delà ré-
forme que sainte Thérèse avait introduite
dans l'ordre des Carmes, l'an 1568. Cette
réforme s'étant répandue d'Espagne en Ita-
lie, et y ayant fait de grands progrès, le pape
Paul V, iriformé de la piété et des travaux
de ces religieux, crut qu'ils pourraient être
utiles à l'Eglise de France. Il écrivit au roi
Henri IV pour l'engager à les recevoir dans
la capitale de so;i royaume. Sa lettre, ou
bref, est du 20 avril de l'an 1610, et il en
chargea le P. Denis de la Mère de Dieu et
le P. Bernard de Saint-Joseph, Carmes dé-
chaussés ; comme aussi d'une lettre pour le
cardinal do Joyeuse, à qui il les adressa.
Ces deux religieux étaient encore en che-
min, lorqu'ils apprirent la mort funeste du
roi Henri IV; mais ce malheur ne leur fit
point discontinuer leur voyage, et ils arri-
vèrent à Paris au mois de juin de cette même
année. Robert Ubaldin, qui pour lors était
nonce du Pape auprès du roi, et dans la
suite cardinal , leur procura un logement
aux Mathurins, proche l'hôtel de Cluny, oii
il demeurait; mais ils quittèrent bientôt ce
logement , pour aller demeurer au collège
de Cluny, oià dom Laurent Bér^d, docteur
en théologie de la Faculté de Paris, et su-
périeur de ce collège, les reçut avec beau-
coup d'humanité, et les retint généreuse-
ment jusqu'à ce qu'ils eussent obtenu un
établissement. Le cardinal de Joyeuse les
ayant présentés au roi et à la reine régente,
il en obtint pour eux des lettres-patentes,
datées du mois de mars 1611, puis des let-
tres de consentement de Henri de Gondi,
évêque de Paris, en date du 22 mai de la
même année; et dès ce jour-là même les
^eux Carmes déchaussés prirent possession
t.'une maison , rue de Vaugirard , laquelle
leur fut étonnée par Nicolas Vivian , maître
des comptes.
La piété de ces nouveaux venus attira
chez eux un concours si extraordinaire de
tous ceux qui s'y rendaient de tous les quar-
tiers de Paris, pour assister aux sermons et
aux autres exercices jiublics qui s'y fusaient,
qu'il fallut penser à bâtir un couv(jiit et une
autre église. On déféra à Nicolas Vivian,
Itll
I>.\U
DICTIONNAIRE
PAR
111-2
rommo iiriiiripnl loiiilatnur, riioniicur di-
[losfr la jiromière pifrri'du couvent, et ci'tti'
cér('inonio se lit le 7 de février de l'an Kil.'i.
Quant îi l'église, qui est la ni(''nie que eolle
que nous voyons aujourd'hui, ce fut la reine
Marie de Médicis, nièn; du roi Louis XllI,
qui en posa la première pierre, le 20 juillet
de la m^nie aiinde. Sur celle pierre esl cette
inscription :
Maria Medicœa,
regina mater ,
fuiulamcntura hujiis Eccl<\si3e posuit 1613.
Cetio «'■glise ne fut aehov(?e qu'en 1G20, et
bénite le 1!) mars par Charles de Lorraine,
évoque de A'erdun. EU'onor d'Estampes de
Valençay, évoque de Chartres, la dédia so-
lennellement le 21 décembre 1625, sous
l'invocation de Saint-Jose|)h. Elle est d'or-
dre toscan, mais peu régulière, et cependant
elle séduit ceux qui ne sont pas connais-
seurs en architecture, car elle est grande et
fort ornée.
Le grand autel a été construit aux dépens
du chancelier Séguier, qui d'ailleurs a fait
des biens considérables à cette maison. Il
est d'un assez beau dessin, et est décoré de
colonnes corinthiennes de marbre de Dinan,
et des statues d'Elie et de sainte Thérèse.
Ces bons Pères croient que le premier a
été leur instituteur, et sainte Thérèse leur
réformatrice, qui les a ramenés à l'observa-
tion de leur règle primitive. Le tableau qui
est au milieu a pour sujet la Présentation
de Jésus-Christ au temple ; il est de Ou^'ll-
lin Varin, originaire d'Amiens, un des maî-
tres du fameux Poussin : ce tableau a été
donné par la reine Anne d'Autriche.
( HuRTAUT et Magny. )
CÉLESTiNS. Ancien couvent et ancienne
église sur lo quai de l'Arsenal, aujourd'hui
détruite.
11 n'y a point d'église en France, après
celle de l'abbaye de Saint-Denis, qui ren-
ferme un plus grand nombre de tombeaux
de personues augustes ou illustres , (jue
celle-ci.
Devant le maître autel a été inhumé le
cœur du roi Jean, mort à Londres, le 8
avril 13G'i-; celui de Jeanne, comtesse de
Boulogne , seconde femnu; du roi Jean ,
morte en 13G1. Le portrait du roi Jean so
voit dans une vitro qui est au fond du
chœur, vers la sacristie ; et dans une autre,
qui est h l'opposite, est celui de Char-
les V.
Philippe dcFranccprcmierduc d'Orléans,
fils puîné du roi Philipe VI, dit do \alois ,
et de la reine Jeainie de Bourgogne, sa pre-
mière femme, mourut l'an 1391, cl fut
inhumé en cette église, devant le sanc-
tuaire, la chapelle d'Orléans n'étant point
encore b;\tie.
Henri, dnc de Bar, Tds de Robert de Bar
et de M.iri(! de France, s;i femme, mon à
Venise, l'an 130S, après s'être trouvé à la
bataille de M(()polis, fut aussi inhumé de-
vant le sanctuaire de cette église, en habit
de Célestin, ainsi qu'il l'avait ordonné. Le
roi Charles VI et le duc d'Orléans , son
frère, accomjiagnés de toute la cour, assis-
tèrent à ses funérailles. Il avait épousé Ma-
rie de Coucy, comtesse de Marie et de Sois-
sons, de la(|uelle il eut Robert de Bar, qui,
de Jeanne de Béthune, sa fenune, eut Jeanne
de Bar, femme liti Louis de L'jxembourg,
comte de Saint-Paul, connétable de France,
dont la petite-lille Marie de Luxemhourg
épousa François de Bourbon , comte de
Vendôme, et d'eux sont descendus nos rois
depuis Henri IV.
Jean Budé, audiencier de la chancellerie
de France, mort le dernier jour de février
de l'an 1501, et Catherine le Picard, sa
f(;mme, morte le premier jour d'août do
l'an 1500, ont été aussi inhumés dans le
sanctuaire , sous une tombe de cuivre.
C'étaient le père et la mère du savant Guil-
laume Budé, maître des requêtes sous Fran-
çois I".
Dansle mur, proche du sanctuaire, du côté
do l'Evangile, est le mausolée de Léon de
Lusignan , roi d'Arménie , avec cette épi-
taphe, qui est du P. Etienne Carneau.
Léo Lusignaneus, Armenorum Rex novissinius
ab Oihoniannis solio detiirbatiis, a Carolo VI,
Francorum Rege, benignissinie excepti\s ipsius
suniplibus boc in loco regalitêr scpultiis fuit,
annoDoraini 1393.
Léon de Lusignan ayant été chassé do
son royaume par les Turcs, qui avaient mas-
sacré sa femme et ses enfants, se retira à
Paris, l'an 1383, où le roi Charles VI le reçut
avec de grandes démonstrations d'amitié,
et lui donna la maison de Saint-Ouen, pour
lors la plus belle qu'il y eût en France, (),000
liv. de rente pour soutenir sa dignité, et
5,000 liv. d'argent comptant pour s'équiper
et j)Our se meiUjlcr. Si l'on croit Froissart,
auteur contemporain, ce prince avait besoin
de ces secours : cet historien assure que le
roi Léon de Lusignan n'avait apporté avec
lui poiu' tout bien qu'un yrnnd cœur, beau-
coup de mérite, et une haute réputation.
Jnvé'nal des l'rsins, autre historien contem-
porain, ]iarle bien dilléremment ; car, selon
lui, l(>s débris de la fortune de ce roi n'a-
vaient pas été si malheureux qu'il n'eiU
sauvé quantité de bijoux précieux, et même
quelques trésors. Il mourut le 29 de novem-
bre de l'an 1393, à riiôtol des Tournelles,
(jui appartenait pour lurs au chancelier
u'Orgemont. Il fut iiduimé dans l'église i\i:s
Célestins, et on ohsei'va h ses Innérailles les
ci'rémonies que les Arméniens piali(pient
aux funérailles do leurs rois. Immédiate-
ment après sa mort, son corps fut exjiosé
sur un lit do parade blanc. Il était vêtu
d'habits royaux de la même couleur, et sa
lêle élait ceinte d'une cnuronno d'or. Les
amis et les domesti(]ues de ce prince étaient
au>.si habillé.-, de blaui', et portaient chacun
un ll>md)oau de cire blanche. Vu j;rand nom-
bre (h' princes, de seigneurs, et un« popu-
1,1(1' inliiiie, assistèrent h celle icinipu luné-
1115
PAR
rcEPiGRAPHir:.
PAR
1114
bro. Les grands biens qu'il laissa persua-
dent que Juvénal des Ursins est plus croya-
ble sur les débris de sa fortune que ne
l'est Froissart; car il n'est guère f)Ossible
qu'en huit ans, et ayant vécu en roi, il eût
pu amasser de grands biens de ses épargnes.
Par son testament, il partagea ses biens en
quatre parts, dont la première fut pour les
pauvres et les religieux Mendiants ; la se-
conde, pour un tils naturel qu'il avait ; la
troisième, pour ses amis ; .et la quatrième,
potir les ofticiers de sa maison.
Plus bas et du même côté, est un autre
mausolée, avec une épitaplie latine et fran-
çaise, l'une et l'autre du P. Carneau.
Anna, Joannis Burgundiœ Duels filia, et Joan-
nis Bethfordi;« Diicis Angli {lileciissima consors,
incorruplse mulier virtutis, quidquid corrupli-
bile habuit liic lumulari voluit, anno Dumini
1452.
Cy gist notre dame. Madame Jeanne de Bour-
gogne, épouse de irès-noble Piince Monseigneur
Jean, Duc de Bclhfort, et régeiil de France, et
fdie de très-noble Prince Monseigneur Jean, Duc
de Bourgogne, laqueile trépassa à Paris le li de
novembre, l'an de grâce 1452.
Du même côté , auprès do la porte du
cloître, fut inhumé Fabio Mirto Frangipani,
nonce des papes Pie V, Grégoire XllI et
Sixte V , auprès des rois Charles IX et
Henri III, qui mourut à Parisf le 31 mars
de l'an 1587. Son épitaphe est gravée sur
une table de marbre, et est conçue ainsi :
Fabio Mirto Frangipanio, Neapolitano Archie-
piscopo Nazareno, anliqua; virUitis et sapientiai
viro, qui bis civilateni Bononiam, bis Umbriani,
Picenuni, Provincias bonis legibus rexil, qui
dudum a Pio V, deinde a Gregorio XIll, ad Ca-
roluni IX, nuper a Sixlo V, ad Henricum III
bellorura civilium coniponcndoruni, el Religio-
nis Calholicse lolo regno relinendoe causa Lcga-
lus, anno œtalis 75 vllam exercilam, et labo-
rlosam placida tandem et quieta in Christo pace
mulavit.
Du côté de l'Epître, est un tombeau de
marbre noir , sur lequel est couchée une
ligure de marbre blanc, et dans lequel ont
é!é mises les entrailles de Jeanne de Bour-
bon, femme de Charles V, roi de France,
ainsi (]u'on l'appreud des deux inscriptions
suivantes :
Antiquitale ac nobliltate perilluslris Borboni-
dum dynastanini slirpis pieliosi surculi Joanna;,
sciiicet sapientissimi Francorum Caroli Quinti
liujus Cœnobii Fundatoris, dileclissima; sponsai
prœcordia boc sareopbago condita sunt.
Ici reposent les entrailles de Madame la Reine
Jeanne de Bourbon, épouse de Cliarles-le-Quint,
et fille de très-noble Piince Monseigneur Pierre
de Bourbon, qui régna avec son dit époux treize
ans el dix mois, et trépassa 1 an 1377, en lé-
vrier.
Auprès des entrailles de cette reine furent
inhumés les corps de deux fils de Louis, duc
d'Orléans, et de Valentinede Milan, lesquels
moururent en bas âge.
Du même coté, est le tombeau d'André
d'Espinay, cardinal, archevêque de Bordeaux
et de Lyon, et iietit-neveu de Louis, duc
d'Orléans. Ce prélat est très-recommandablo
dans l'histoire de Charles VIII. Il se trouva
à la bataille de Fornoue, et y tint toujours
compagnie au roi, avec samîlre, son suri)lis
et un morceau de la vraie croix. Il mourut
dans l'hôtel des Tournelles, et fut inhumé
dans cette église, où l'on lit cette épitaphe :
Cy gist Père en Dieu Messire André d'Espinay,
Cardinal, Archevêque de Lyon et de Bordeaux,
Primat de France et d'Aquitaine , zélateur et
bienfaiteur de l'Ordre desCélestins, qui trépassa
à Paris, aux Tournelles, le 10 fjour de novem-
bre, l'an de grâce 1500. Priez Dieu pour lui,
La chapelle d'Orléans, comme on l'a dit
«i-dessus, a été biJilie des libéralités de Louis
de France, duc d'Orléans , lils du roi
Charles V, et un des principaux bienfaiteurs
des Célestins, auxquels il doiuia, entre autres
choses, la terre de Porché-Fontaine, auprès
de Versailles, 2,000 liv. pour la fondation
d'une messe, qui se dit tous les jours.à l'au-
tel privilégié de cette chapelle, et pour un
obitsolennel,que ces religieuxcélèbrent tous
les ans le 23 novembre, jour du décès de ce
prince. Il n'y a pas de lieu dans le royauiue
plus digne de la curiosité des amateurs des
beaux-arls; car, les chefs-d'œuvre de sculii-
ture y sont, pour ainsi dire,_ entassés.
Le tableau qui est sur l'autel de cette cha-
pelle représente une descente de croix ; il
est de François Salviati, peintre florentin,
dont les ouvrages sont assez estimés.
Au milieu de cette chapelle s'élève un
tombeau de marbre blanc , orné dans son
pourtour des statues des douze apôtres, et
de celles de plusieurs saints. Sur ce tombeau
sont couchées quatre ligures, qui sont celles
de Louis de France, duc d'Orléans; de Valen-
tine de Milan, sa femme; de Charles, duc
d'Orléans, leur fils aîné, et de Philippe d'Or-
léans, comte de Vertus, leur fils puîné.
On fera ici une remarque qui entre pour
quelque chose dans l'histoire des progrès do
la vanité. Anne de Bourgogne, duchesse de
Bethfort, du tombeau de laquelle on a parlé,
n'a pour couronne qu'un chapeau de feuilles
d'acanthe, orné de roses, de fleurs et do
pierreries. Louis de France, duc d'Orléans ;
Valentinede Milan, sa femme, et Charles,
duc d'Orléans, leur fils aîné, n'ont ici que
des couronnes rehaussées de petites perles.
Philippe, comte de Vertus, leur second fils,
n'a qu'une couronne tout unie sans perles
ni autres ornements. Aujourd'hui le plus
petit commis dans la finance, un peu enri-
chi, ou le plus bas oilîcier du roi et de la
reine, qui a un peu secoué la poussière d'où
il est sorti, arbore impunément, sur des ar-
moiries imaginaires, une couronne de comte.
Il n'y a olus de distinction d'état.
1115
PAR
DICTlONNAIRt;
PAR
1110
Cp fut le roi Louis XII. |ielit-lil.s ilc Louis
de Fr;ince, duc d'Orléiins, cl de Valciiliiic
de Milan, qui fit ériger ce monument pour
eux el |iour leur postérité. Ce fut aussi lui
qui (il mettre trois grandes tables de iiarbre
noir, sur lesquelles sont (luatre écussons dos
armes de France et d'Orléans, et les inscrip-
tions qu'on va lire.
Sur la première de ces tombes, sont les
vers suivants :
Quis Uiinuluiii posuil? Reguin Rcx inaxiimis illu
Filins, el Regiim Rex Ludoviciis honor.
Qiiaiulo? Posl LIgurem, Iiisubrem, SiculiiiiKiiie
iriumpiiiiiij, I
Post cnplos Reges, Sforciailasque Duces.
Quis jacel hic? Magiii iierocs, Luiiovicus cl iixor
Aima Videniina, Régla progeiiies.
Aureli proceres, Carolus ciiin frairc Philippo;
llle avus, ille avia esl, liic paler, iiic paliiius :
Qui genus? A Francis stmliuni quod, Régna luerl,
Bellaque sanguinea solllcilarc niami.
Quse mulier? Ducis liisubrii pulclierriina proies.
Jus Mcdiolanl, sceplraque dolc dedil.
Vivere debueranl propler fada iiiclila seniper;
Debuerant, sed mors inipia cuncla rapil.
Hosergo rapuil proceres? Non : corpora laninni ;
Semper erunt aiiini;e, gloria semper cril.
La seconde table de marbre est auprès de
la porte de celle cbapelle, du côté du chœur,
el l'on y lit ces autres vers :
Hoclecuni illiislrisPario, Ludovice, sepulcro
Juiicta Valenlin:T> coiijugis ossa cubant;
El mcrito Insubris libi jnrrt ducalia sceplri
Tradita legitinnc prxniia dolis eranl.
Sub jacetet Caiolo clausns cum fralre Philippus,
Inclila jani veslri pignoia bina Ibori.
Magnilicus Carolo nascens Ludovicns ab alto,
llxc posuil larga busta superba manu.
Sforciadem indigna pepulit qui ex sede lyrannum;
Et sua qui Siculas sub juga niisit opes.
L'I lanlos decorala Duces Aurélia jaclat
Gallica, sic illo sccplra tcnenle liimcnl.
La troisième table de marbre noir est
conire un pilier, proclio la colonne d'Aimede
Monliijoreniy, et on lit sur celle-ci celte
inscriplion:
Ludovicns Rex XII, (|nieliperpelu;c et nicmoriae
perenni illuslrissimoruni Principum Ludovic!
avi, Valenlin;c avi;c, Caroli palris, piissimoruin
picnlissiinorunKpie parenluin ac Pbili|ipi pairui
felicller M. d. nu.
Assez près de ce lond)eau, el du cAlé de
l'aiilel, l'on voit un |)ié'lestal, sur leipiel sont
les trois GrAces, scul|)tées en alb.llre, el
hautes connue nature. Elles sonl debout, le
dos lourué l'une .'i l'autre : elles se lioniu'nl
parles mains, ainsi (]ue les anciens nous les
ont représentées, et soutiennent sur leius
léles une urne de bron/e doré, dans la |uelle
esl le cii-urdu roi llerui II ; celui (h; la iiMue
Calherine de Médi.is, sa fennue; celui de
Charles IX , roi de France , el celui de
François de France, duc d'Anjou, son frère,
mort il Cliâleau-Thierry, le 18 mars de l'au
155V. Ce monument est un des chefs-d'œu-
vre de Germain Pilon, et fut fait par ordre
et aux dépens de la reine Catherine de
Médicis : sur chacune des trois faces du pié-
destal, sonl gravés deux vers latins.
Dans l'une on lit :
Cor juncluni amborum longum lesialur amoreni,
Anle homines junclus, spirilns anle Deuin.
Sur la seconde :
Cor quondam cbaritum sedeni, cor suMima s( r^iiu . .
Très charités snrnnio vertice jure l'eruni.
Sur la troisième :
Hic cor deposnit Régis Cailiarina niarili,
Id cupicns proprio condere posse sinu.
Il est difficile de voir ailleurs un morceau
de scul|iture plus parfait que celui-ci, soit
qu'on considère la noide simplicité de la
composition, ou la correction du dessin, ou
l'élégance des contours, ou la ilisiiosilion ,
la vérité et la légèreté des draperies. Mais on
jieut trouver à redire que l'on ait jilacé un
moiuimenl aussi [jrofane, et digne d'orner
le temple des faux dieux, dans un lieu aussi
respectable que celui-ci.
.\ l'autre extrémité du tombeau des ducs
d'Orléans, est un piédestal tiiangulairc et
de porphyre, sur lequel s'élève une colonne
de marbre blanc , semée de flamiues , qui
font allusion Ji la colonne de feu qui condui-
sait leslsraélites dans le désert. Cette colonne
supporleune urne de bronze doré, surmontée
d'une couronne de même, el qui est portée
par un ange. Au pied de la colonne sont
trois enlanis ou génies, aussi de niarbi'O
blanc, qui tiennent chacun un llambeau.
avec l"S(iuels ils semblent mettre le feu à
cette colonne. Ils passent pour èlre de maître
Ponce. Aux trois faces du piédestal, sont ces
devises et ces explications :
cou REGIS IN MANU DEI
Hoc oracnio digmun fuit cor Francisa II, Ré-
gis Chrislianissimi, in urna huic columiuu su-
perpnsil;e coMclusuni ; lanlovera' (idei asscrlcni,
generosani Chrisli niarlyreni Mariani Suiard
coujngcm liabuissc, quœdani luit ver.c imnior-
lalilatis asserlio.
LUMEN RECTIS
Taie fuit cmblema byerogliphicnm Francise! Il,
piissimi Francorum Régis, cujus cor hic siUun
est; hic inslai' igiie.e (dlunnuc Israeli noctu
|ua;hicentis, reclitudiiiem , et pro avila Reli-
gione llagranlem îcluni , advorsus perduelles
bu'reticos senq)er pra; se Udil.
D. 0. M.
ET PER1.NM MKMOlU.t:
Francisci II Francorum Régis, Carolus nimus
ejus in regno successor suadenle Regiiia Ma-
ire C.aiharliia hanr columnani crigi curavil,
aiino saUUis 15U!i!.
1H7
PAR
FraïKjois II, roi de Fiance et d'Ecosse,
dont le' cœur repose dans l'urne dont on
vient de parler, avait éi)0usé Marie Stuart,
reine d'Ecosse, et la femme de son temps la
plus accom])lie; il mourut le 5 décembre
1560, âgé de près de dix-sept ans.
A l'entrée de cette chapelle est une grande
oolonne torse de marbre blanc, ornée de
feuillages et de moulures, et dont le chapi-
teau, qui est d'ordre composite et do fort
mauvais goût, porte une urne de bronze,
dans laquelle repose le cœur d'Anne de
Montmorency, connétable de France, mort
le 12 de novembre de l'an 15C7, des blessures
(lu'il avait reçues à la bataille de Saint-Denis.
Cette colonne n'est point d'une bonne pro-
portion, ni les ornements qui la décorent
d'un bon goût de dessin, quoiqu'ils soient
très -habilement exécutés par Barthélémy
Prieur, sculpteur calviniste, qui a fait aussi
le tombeau de ce même connétable, qui est
à Montmorency. La gloire et la reconnais-
sance travaillèrent à l'envi à ces deux mo-
numents; car, outre que Prieur avait de la
réputation dans son art, il devait beaucoup
à la protection de la maison de Montmo-
rency. Cette colonne est élevée sur un pié-
destal de marbre, et est accompagnée de
trois statues de bronze , qui représentent
trois Vertus.
Sur une table de marbre noir, qui est aux
pieds de la première de ces ligures, sont des
vers français, qui ont pu être admirés dans
leur temps.
Cy-dessous gist un cœur plein de vaillance,
Un cœur d'honneur, un cœur qui tout sçavoit.
Cœur de vertu qui raille cœurs avoit,
Cœur de trois Rois el de toute la Fraiicé ;
Cy gist ce cœur qui fut notre assurance,
Cœur qui le cœur de justice vivoii.
Cœur qui de force et de conseil servoit.
Cœur que le ciel honora dès l'enfance,
Cœur non jamais ni trop haut ni remis,
Le cœur des siens, l'elTroi des ennemis,
Cœur qui fut cœur du Roi Henri son maître,
Roi qui voulut qu'un sépulcre commun
Les enfermât après leur mort, pour être
Comme en vivant deux mêmes cœurs eii uii.
Sous les pieds d'une autre de ces statues,
est cette inscription :
D. 0. M. S.
Siste parum
et audi, viator.
In Anna Duce Monfniorantio tanta fuit rei mi-
litaris scientia, et in tractaudis et explicandis
iicgoliis vigilautia, ut paulatim tanquam per
scalarum gradus, virtulis ergo ascensum sibi
ad honoris altissinmm gradum paraverit. Quem
dum vixit, teuuii honorificentissime cum Hen-
rici secundi Régis potentissimi approhaiione
luaxima, qui eani ipsam ainplissime quam a
l\ego Francisco patie consecutus erat : Anna
digiiitMlem angeresi potuisset cogitabat, ut iu-
comparabilem et pane iuaudilum suum erga
D'El'IGRAPHlE. PAR 1118
cUirissinumi viruui amorem declararet; el si
plerique eique Principes viri imminuere quibus
poterani artificiis conarentnr, augebat tamen
olUreclatio amorem, ut nihil peuitus de jure
publico aul privato slatueret, (|uod Annse non
probarelur. Ut jam unum animum in duol)us
corporibus facile cerneres, qua; vohiiitatem et
aniinoruni summa conjunctio, ut posleris mo-
nuniento iuuotesceret memorabili, voluit Hen-
ricHS amborum corda in eadem jacere a;de, igi-
tur consenlientihus Carolo Nono, et Catharina
Regina, matreejus, leclissima fœmiua Magda-
lena conjux, etFrançiscus filius piissimus mœ-
rentes.
P. P.
La troisième statue est hors l'enceinte de
cette chapelle; et sur un marbre qui est à
ses pieds, on lit :
Asta, viator, non levé pr*tium morae,
Hoc grande parvo cor duplex jacet loco
Régis, Ducisque, Régis Henrici, Ducis
Montmorantii Anna;, per gradus quisingulos
Ad militaris ordinis fasligium
Pervenit, et Rex maximas sub maximis
Domi forisque Regibus gessit tribus,
Francisco et Henrico ultiinoque Carolo.
Sed pracipua quo singularis et fuies,
' Inter Ducemque Regeni, et Henrieum foret
Testata, corda jussit amborum siraul
Rex ipse poni, pignus liaud dubitabile
Quod juncta eoruin vita perpeluo fuit,
Hicjuncta quorum mors liabet vitalia.
Dans le mur de cette chapelle est un tom-
beau de marbre noir, sur lequel est une
statue à demi-couchée de marbre blanc, qui
représente Philij'pe Chabot, amiral de France,
qui mourut le premier juin 15V3, Ce monu-
ment est de Paul Ponce, selon les uns, et de
Jean Cousin, selon les autres. La composi-
tion en est très-bizarre et du jilus mauvais
goût. Les ornements dont elle est surchargée
sont entièrement gothiques et barbares. Sur
un marbre noir qui est auprès, sont l'épi-
taphe, les armes et les devises du défunt.
L'épitaphe est latine, et de la composition
d'Etienne Jodelle , poète , qui mourut en
1573. Comme elle parut dure et équivoque
au P. Etienne Carneau, religieux célestin,
il jugea à propos de la traduire en français.
La voici :
Avoue, passant, que si c'est en cette vie un haut
degré de gloire pour un héros de triompher de
l'envie par une vertu plus forte qu'elle, et qui
ne se relâche point, c'en est après le trépas un
bien plus sublime et plus durable de surmonter
la mort par la mémoire, et la réputation con-
tinuelle de celte même vertu toujours en vigueur,
el à l'épreuve des siècles. Mais à quel propos
ceci? Diras-tu; c'est que les nu'inos, ou phiiôt
le bon génie du vaillant Philippe Chabot, Aiiiiial
de France, le veut avertir, (quoiqu'en très-peu
de mots pour la grandeur du sujet) qu'il est en
1119
■AK
[Hissession de ce lioiiblc av:ii)iag
heiirtHisemeiU d'un père de raiicicniie race île
Chabot, cl d'une mère de celle de Luxembourg,
il l'ut encore jjIus licureuseiiicnt élevé et instruit
avec tant de soin, (ju'il passa pour un miracle
d'éloquence, qui ne lui servit pas peu, avec ses
autres bonnes qualités, pour gagner, au delà de
lous les favoris, rosiiuie et les bonnes grâces
du très-auguste roi François I, son maître.
Il eut l'honneur de recevoir par trois l'ois l'Ordre
Royal des mains de trois monarques, et fui Ca-
piiaine do cent cuirassiers à cheval ; Chef et
Stir-intenilaiit de la Maiine sur les mers Océane
ei Méditerranée; Lieutenant général pour le
Roi, et Gouverneur de la Bourgogne, dont il
était appelé le père, comme il le fut aussi quel-
que temps des pays conquis au-delà des Alpes,
(|u'il soumit presque tous à la Couromie, y
commandant seul les troupes de Sa Majesté.
Diverses occasions le rendirent signalé en plu-
sieurs combats, où il se porta toujours vail-
lamment, et en des Irailés et des alliances, oîi
il agit avec autant de conduite que de gran-
deur et de courage; mais après tant de belles
actions aussi avantageusement exécutées que
généreusement entreprises, cl sur mer et sur
terre, au-dedans du Royaume, et chez les
étrangers, le plus grand honneur qu'il mérite,
et la plus glorieuse réputation qui le puisse faire
revivre après sa mon , est fondée s\ir le
triomphe que sa force d'esprit, accompagnée
d'une vertu vraiment chrétienne, a remporté
sur l'envie de son temps, tenant toujours comme
l'ancre, qui élail la marque de son amirauté,
ou philiH comme un Hercule inébranlable, sa
fortune lérnie contre les vagues furieuses des
jalousies et des persécutions de la cour, jusques
à trouver raugmentatiim de ses louanges dans
les euviiMisps et déraisonnables procédures de
ses adversaires.
Voilà ce qu'il a fait en sa vie; et pour faire le
reste, Léonor Chabot, son (ils. Grand écuyer
de France, porté de piété et de tendresse pour
sa mémoire, lui a fait dresser ce monument,
(pi'il souhaite inell'açable, pour en informer la
postérité.
i;s-tu satisfait passant? Tu le dois être, et prier
pour l'àme qui anima ces cendres ici encloses;
après cela lu te peux retirer, à la bonne heure,
avec le dcsir d'embrasser la vertu, coiume il a
fait, et avec la réflexion judicieuse, qu'en la
possédant, l'envie, et même la mort se peuvent
facilement mépriser et vaincre.
A côté (i(M'c iiiniisolûe, l'on cil voituii nutro
(lu iiiaibn- lil.iiiesur lo(]iicl est la stalucMj'iiti
hoiiiijic iiiorl, cl (loiil la U^lc esl suuU'tiiic par
un amour jileuiaiil. C.'usl lu porlrail de Huiiri
Chai)(d, (lue île Hiiliaii, pair ilo l''raii(i', j.;ou-
Tei-ncunrAiiJDU.II elaiisoeorul lil.si|e(;ii;irlus
jltICTIONNAIRE l'AH 1120
Ktant né Chabot, seigneur do Saiiil-Aulaye , et de
Henriette de Lur, sa fiMiiine. CiMiiiiie il avait
616 iiestin6 à l'église, il n'avait point servi ;
mais c'était d'ailleurs un eavalier de beau-
coup de mérite, et qui eut le bonlieur de
fiiaire à Marguerite, ducliesse de Roliaii, et
de l'épouser en IG't.'J. C'est le ciief de la
brandie des Cliabot-Roiian. Ce raausol6e est
du fameux Anguier. On y lit une épilaplie,
(jue le P. Carneau a traduite du latin en
français, et à laquelle il a ajout6 une 6pi-
granmie à la louange do la duchesse de
Rolian.
Arrête un peu, passant,
El considère l'inconstance de la condition humaine.
Le très-illustre Henri Chabot, de la noble fa-
mille des Chabot, l'une des plus anciennes de
Poitou, dont il descendait par les aînés. Sei-
gneurs de Jarnac, comme des tiges augustes
de Luxend)ourg et de Lusignan par les femmes;
Due de Roban, Prince de Léon, Pair de France,
et gouverneur d'Anjou, a souhaité et ordonné
qu'après son décès, dans l'attente de la résur-
reciion générale, son corps fût ici enseveli sous
le morne mausolée qui enferme les cendres du
grand amiral Philippe Chabot, son proche pa-
rent. Ce duc, i)arfaitement bien né, et capable
de très-grandes choses, était zélé pour la gloire
de Dieu, alTeetionné au bien de la patrie, coura-
geux et vaillant en guerre, prudent à la Cour,
adroit et agissant dans les affaire d'importance,
toujours agré.ible aux personnes à qui il com-
mandait ; et ce qui est plus merveilleux en un
courtisan , ce fut un véritable ami, et d'une
lidélilé très-éprouvée. Quoiqu'il fût presque le
cadet de sa maison, il paraissait éminemment
entre les plus considérables et les mieux faits
de la cour , possédant tous les beaux avantages
de la nature cl de rinslitulion ; et de la sorte,
il s'avança dans la gloire par le chemin de la
vertu. Pour récompenser en quelque façon
celle vertu, le Ciel lui fit mériter équitablemeni,
et malgré l'envie, les bonnes grâces cl la so-
ciété conjugale d'un rare parli, tel que la sé-
rénissime Marguerite, héritière des puissants
Seigneurs de Rohaii, Prince de Navarre,
d'Ecosse et de Bretagne, et lille unique de ce
fameux héros Henri de Roban, aussi-bien qu'al-
liée de lous les Souverains du monde chreiien;
laquelle préféra Hem-i Chabot, son cousin, à
plusieurs potentats de l'Europe. Ayant été élevé
par ce mariage à la dignité d'un des premiers
Dlics ei Pairs de France, il se fit valoir avec
tant d'éilat dans le conseil, lorsque le Royaume
était embarrassé d'affaires très-épineuses, que
lous les courtisans et même ses envieux, di-
saient, d'une conuuuue voix, qu'il était iligiui
des titres les plus relevés. Dans ce haut point
de furtmie cl de mérite, la mort trop liàiee,
après avoir terrassé deux de ses frères, Charles
el Guy , très-vaillants maréchaiiv de camp.
11-21
PAU
D'EPIGKAI'HIK.
pendant nos guerres coiiire l'Espagne, le ravil
eu la fleur de son âge à son Roi, à sa pairie, à
sa femme, à ses enfants et à ses amis ; mais
non à la grâce de Dieu, ni à la mémoire des
hommes. Qu'il le suûise, passant; el en qnitianl
ce lieu, ne perds pas le souvenir des misères
humaines. 11 vécut 59 ans, et mourut en l'an
de giace 1055. Sa femme irés-aimée, non-seu-
lement affligée à l'excès, mais presque mou-
rante de douleur, el ses chers enfants fondant
en larmes, lui ont fait ériger ce raonuraent.
Par des impressions aussi fortes que tendres,
Le feu d'une Princesse, à qui rien n'est égal,
A suivi son époux, pour échaufl'er ses cendres
Et sçut vaincre la mort par l'amour conjugal.
Les seigneurs de la maison de Rohan sont
ici qualifiés de princes de Navarre, d'Ecosse
et de Bretagne, parce que dans les royaumes
et les Etals auxquels les tilles succèdent,
tous ceux qui sont issus par femmes des
maisons souveraines qui y ont régné, sont
princes du sang de ces royaumes et des
Etats. Ainsi des fllles des rois de Navarre,
d'Ecosse et des ducs de Bretagne, ayant été
mariées dans la maison de Rohan, tous ceux
qui en sont descendus, sont princes du sang
de Navarre d'Ecosse et de Bretagne. La mai-
son de Rohan prétend même être descendue
par mâles des anciens comtes de Vannes ,
puînés de la première maison de Bretagne.
La qualité de sérénissime est déplacée dans
cette épitaphe. A peine la donnait-on aux
princes du sang de France, dans le temps
qu'on en gratifie ici la duchesse de Rohan.
Vis-à-vis, et de l'autre côté de cette cha-
pelle, sur un piédestal de marbre noir, sont
deux Génies, appuyés chacun sur un bou-
clier, et une colonne de marbre blanc char-
gée de couronnes ducales, et de chitfres d'un
assez mauvais goût, aussi bien que sur tout
l'entablement à quatre faces, qui porte une
urne dorée, dans laquelle est le cœur de
Timoléon de Cossé, comte de Brissac, colo-
nel général de l'infanterie, grand pannetier
et grand fauconnier de France, qui fut tué au
siège de Mucidan,aumoisdemaideranl369,
et dont le corps fut inhumé dans cette cha-
pelle par ordre du roi Charles IX, qui lui fit
faire des obsèques magnifiques, auxquelles
le parlement et le corps de ville assistèrent.
Sur le dé du piédestal, sont ces trois inscrip-
tions :
TIMOLEOXTI COSSiEO,
Utriusque propalruo Comili Brissaci, Magistro
pedilum, trium eadem ex génie Marescalloruni
Franciœ, fîlio, fralri, nepoti. Suorum deliciis, .
liosiium lerrori, qui posl multas viclorias ad
Mucidanum occisus, anno salulis m. d. lxix.
œtaiis suœ xxvi. Hic siius est.
LUDOVICO COSS.EO ,
Duci Brissaci, et belli praluli, Paii l'ianciœ,
cujus hic cor silum est. Cor gratiarum omnium
el virlulum scdcs, quas cum sumiiii inlinii(|;:L'
aniarenl, cliam inimici venerabantur; sanclis-
PAU 1122
februarii, anno salulis M. u.c.Lxi.
sinie obiit xxv
œlatis suai xxxv.
joànni armando cossoeo
Ludovici fralri, Equili Sancti Joannis Ilioroso-
limilani, muitis adversus Turcas prœliis intlllo,
qui summo Meliiensiuni suorum luciu, lerrls
ereplus xin. februarii, anno Chrisii 1658, setalis
suse XXIV. Hic condiius est.
Auprès, est un tableau, où sont écrits les
vers français qui suivent :
Sous ce tombeau gist ce preux chevalier ,
Timoléon, cet heureux capiiainc ,
Dit de Brissac : ce ferme bouclier,
El protecteur de l'Eglise Romaine ,
Duquel l'ardeur, et constance hautaine,
Le cœur vaillant, et le noble courage
En sa tendreur s'est montré martial.
Lorsqu'il poursuit l'ennemi plein de rage.
Et pour son roi , pour le sceptre royal ,
Pour son pays, pour la foi catholique,
S'esl bazardé, tant que d'un coup fatal.
Est mort, tué par un lâche hérétique.
l'ombre.
Suis-je mort? Oui ; non, je suis vif encore.
Puisque mon nom court, et bruit en tous lieux.
Le roi mon corps près ses princes décore.
Dieu mon esprit a rendu glorieux,
La pyramide de la maison d'Oileans-Lon-
gueville est encore un des beaux ornements
de cette chapelle. Ce monument est de Fran-
çois Angaier, et ne cède en rien à tout ce
qu'il y a de plus parfait en scul|)ture. C'est
un magnifique obélisque, chargé do trophées
en bas-relief, accompagné des quatre vertus
cardinales, et de deux bas-reliefs de bronze
doré d'or moulu, qui occupent les deux faces
du piédestal et représentent le secours
d'Arqués, et la bataille de Senlis. Ce mauso-
lée, qui renferme les cœurs de plusieurs
ducs de Longueville et d'Estouleville, sou-
verain de Neufchàtel, etc., avait été com-
uiencé pour celui de Henri I", et fut achevé
par ordre de la sérénissime princesse Anne-
Geneviève d-^ Bourbon, duchesse de Longue-
ville, qui y fit mettre aussi celui de Henri il,
duc de Longueville, son mari. Le |iremier
mourut à Amiens, le i29 d'avril 1393, d'un
coup de mousquet qu'il avait reçu en la
salve qu'on lui lit en son entrée dans la ville
de Doullens,ùgé de vingt-sept ans; et l'aulre,
fils du précédent, mourut à Rouen lu IJ mai
1(363, âgé de soixante-neuf ans. Charles-
Paris d'Orléans, son fils, duc de Longueville,
etc., ayant été tué le 12 juin 1672, dans
l'ile de Bethau, après avoir passé le Rhin,
son corps fut apporté à Paris le 9 août de la
môme année, et fut inhumé dans cette cha-
pelle. Celui-ci était frère cadet de Jean-Louis-
Charles d'Orléans, duc de Longiœville, né le
12 (le janvier 16V6, qui, en 1609, cajbrassa
l'état occlésiasti(]ue, et céda son droit d'ai-
nesse à Charles-Pâris d'Orléans, sou frère.
Ce jeune Louis-Charles mourut dans l'ab-
1125
PAR
baye de Sjiint-Georges, près de Rouen, le V
de février 1G!)V, âj^é de tientc-hiiit ans. Ainsi
la maison d'Orléans-Longueville, qui avait
commencé par un héros, a fini jiar un imbé-
cile. Le héros osl .Ican d'Orléans, comte de
Dunois, lils niiliue! di' Louis de France, duc
d'Orléans, frère du roi Charles VL
Quoique les bâtards des princes du sang
ne soient que de simples gentilshommes,
cependant les grandes qualités du comte de
Dnnois, les in'iportants services qu'il avait
rendus ?> l'Etat, et les grandes alliances que
ses descendants avaient contractées, avaient
élevé leur maison au point de grandeur, que
non-seulement ces bâtards sont au rang de
la haute noblesse, mais que môme elle pré-
tendait devoir succéder à la couronne, au
défaut de lu maison de Bourbon.
\ oici les inscriptions qu'on lit au pied de
cet obélisque :
Memorix Serenissiiiii Principis Heiirici Aure-
lianensis, prinii ejus nomiiiis Longavillanoriim
Diicis, Novi-Casiri apiul Helvelios Comilis su-
prenii, ex pâtre Leonorio Regiim prosapia
oriundi, et nialris Mari.TC Burboni» génère
stirpe Regia; eliam adiicxi, qui Picanli» Prae-
feotus, aille annos aninium virilem gerens, am-
bobus Henricis Fraiicoruin Regibiis fidem suam
pace bclloque diCficilllinis leinporibiis approbavil,
et aller! Silvanectas, tiiso fiigaloque Albœ-
Marlse Duce servavit, alteruni apiid Deppam
circiimcessuin perniptis conjuralonim copiis
ingenlibus andacter oxpedivil. Clinique à Dur-
lanensi pni'sidio lioiiorificc cxcipcielur, forluila
iniprovidi mililis glande irajer lus in flore jiiven-
lutis ac rerum occubuit aiino Doinini 1595,
;elatis xxvu.
Aille bidniiin tamen (iiiain cxpiraret, uiiicuin
(ilium noininis ac honorum sviorum liœredem
ruturuin, ex Calbarina Gonzaga iNivernensi ge-
niliim vidil. Cor taiili lierois in hoc gonlili Au-
relianensiiini Ducuin sacello positiini est, corpus
CaslriiinDiini dclatuin , linic lu Princi|ii pio
alque Calholico, quicumqiie isia legis, sortein
juslorum precarc.
(loi'di panis hic adjuiictum est lilii cor goncro-
suni, Sereiiissiini Principis Ih'iiriii II, co no-
niinc Longavill;c Uucis suiniiii Comilis Novi-
Casiri, Picardia; priinum, deinde Normanniai
per annos qiiinqiiaglnla prorcgis, qui majornm
virliiliï., ut diliomiiii luercs, io^n;iiililiiis Lndo-
vitis Juslo, cl a Deodalo, niiiliis per Gi'rmaiiiani,
por llaliani, Il Galliain cxpinliliunibiis, viclo-
riisqnc claruit, jic posl diutuvna bclla niissus
ciiin siimina poioslate de pace ad celebrem
Convonliini iiKinaslerionsoni, ibi iiiler Kuroii;i'
protnics, rcgiii jura niagno aiiiino iiigrnioiitic
derendil : pacciii rclaUiriis doiniini si Deus pla-
catus adfiiisM't : denium lionuniin ac vllac satur,
aiinuni (if) iii(;ressus, Rollioinagi in cinere rt
cilici dcressil mortr saiicloruin ami. salut.
iCliâ, iiicnsenviin. Rolicto npllnialihus siiigiilaii
DICTIONNAIRE PAU 1121
pietatis exeiMplo.' Corpus Casliiini-Duiii dr-
porlaluui lacriniaiilibus suis, dulentibus omni-
bus bonis.
Scrcnissima Anna Gonovcla Miirbonia Condtra
mœrcns cuni pientissiinis liberis cunjugi incri-
llssinio mausolœum quod ipse Patri deslinaliini
viviis inclioaveral, curavil.
Au côté droit de l'autel, est un tombeau
de marbre noir, sur lequel esl coiiclK'e une
statue de marbre blanc, qui représente Re-
née d'Orléans, comtesse de Dunois, ainsi
(jue nous ra[)prend l'épitaphe qui est gravée
sur le tombeau, et qui est conçue en ces
termes :
Cy gisl très-excellente, et noble Damoiselle
Renée d'Orléans, en son vivant Comtesse de
Dunois, deTancarville, de Montgommeri, Dame
de Moiitieuil-Dellay, de Cbâleau-Renaud; fille
unique délaissée de très-excellent et puissant
Prince et Princesse, François, en son vivant
Duc de Longueville, Comte et Seigneur desdits
Comtés et Seigneuries, Connétable hérédital de
Normandie, et Lieulenant général, cl Gouver-
neur pour le Roi en ses pays de Guyenne; et de
Madame Françoise d'Alençon, son épouse, père
et mère de ladite Demoiselle : laquelle trépassa
en rage de 7 ans au lieu de Paris, le â5 mai,
l'an lo'iS.
Dans le fond de cette chapelle, est une
petite arcade vitrée, dans laquelle est une
petite urne peinte et dorée, et aux deuv
côtés sont ces inscriptions :
Ici sont les entrailles de Monseigneur le Duc
de Valois, fils unique de Monseigneur le Duc
d'Orléans, el de Madame Marguerite de Lorraine,
son épouse, décédé le 10 jour d'août l(i5G.
Cy dessus esl renfenné le cœur de Mademoiselle
Marie-Anne de Chartres, dernière fille de Mon-
.seignour le Duc d'Orléans, cl de madame Mar-
guerite de Lorraine, qui a été élevée au ino-
naslère de Cbaronne depuis sa naissance,
jusqu'au mois de juin de l'année 1650, et dé-
cédée à Blois le 17 août de la même année.
L'épitaphe de ce jeune duc de Valois fait
connaître combien il était cher au prince,
son |iùrc, et h la princesse, sa mère. On y
voit beaucoup de tendresse très-ingénieu-
sement exprimée, mais nul senliiuent de
chrislianisme.
Rlandiilus, eximiiis, pulchcr, diilcissimus infaiis;
Dcliciie inalris, delicixqne pairis.
Hic situs est leneris raptus Valesius annis
Ut rosa qua; subitis imbribus icla cadil.
Dans la même clia|iolle ont été inhumés
Jean de Moiilaulian, Runne Visconli, de .Mi-
lan, sœur de Valeiilinc Visconti, duchesse
d'Orléans, et Arthus de .Moiil;iuban, arclie-
véipie de Bordeaux, leur lils. Ce Jean do
Mdiilauban. ipie le P. An>eliiie ninimie niai
i\ projios i.nill.iiiiiie, iiioiiiiil à Paiis l'an
H23
PAR
li07, et Bonne Visconli, sa femme, en IWJ.
Pour Arthus de Montauban, leur tils, il porta
quelque temps les armes, et suivit le [larti
de Louis, duc d'Orléans, son oncle. Dans la
suite, s'étant dégoûté du monde, il se fit Cé-
lestin dans le couvent que l'on décrit, et
non jtas dans celui de Murcoussy, comme le
dit le P. Anselme. Sa retraite ne put pas le
soustraire aux persécutions des Anglais, qui,
sur la fin du règne de Charles VI, l'obligèrent
de s'aller cacher dans un ermitage, qu'il fit
bàlirdans l'enclos du couvent des Célestins-
Jès-Mantes, oiî il demeura pendant deux ans.
Mais, sous le règne de Charles VII, on l'ar-
racha de sa solitude, pour le placi'r sur la
chaire archiépiscopale de Bordeaux. Il con-
serva toujours une tendre aûection pour
l'ordre des Célestins, tit du bien à presque
tous les monastères de cet ordre qui lurent
fondés de son temps, mais principalement à
celui de Paris, où il avait fait profession, du-
quel il fit biltir le clocher et les greniers, et
donna la table de marbre du grand autel, et
les colonnes de cuivre. Ses armes, battues
en or, paraissent encore autour du clocher,
et en [)lusieurs endroits de cette maison. Il
mourut l'an 1468, et laissa ses vertus à imi-
ter à son neveu, Charles d'Espinay, cardinal
et archevêque de Bordeaux. La maison de
Montauban était une des plus illustres de
Bretagne. La postérité masculine s'étant
éteinte, ses grands biens passèrent, par des
filles, dans les maisons de Rohan et de Vo-
Juire.
François d'Espinay, seigneur de Saint-
Luc, gr'and maître de l'artillerie de France,
tué au siège d'Amiens, le 7 septembre lo97;
et Jeanne de Cossé, sa femme, morte le 20
mai 1602, ont été inhumés dans cette cha-
pelle; comme aussi François de Uoncherolle,
dit de Maineville, tué au siège de Senlis, le
17 mai 1689, âgé de trente-huit ans.
Enfin, nous voici parvenus aux vitres de
cette magnifique chapelle, dont les peintures
sont très-curieuses, parce qu'elles nous re-
présentent au naturel onze rois ou princes,
et nous font connaître les modes de leur
temps. Anciennement il n'y avait que sept
portraits ; mais le feu du ciel ayant pris aux
poudres qui étaient dans la tour de Billy, il
la fit sauter, et brisa les vitres de plusieurs
églises, et surtout celles des Célestins. Fran-
çois 1" tit rétablir celles de la chapelle d'Or-
léans, et non-seulement y lit remettre les
portraits qui y étaient auparavant, mais
même y ajouta le sien et ceux de François,
dauphin, et de Henri, duc d'Orléans, ses
deux fils aînés. Ces particularités sont mar-
quées dans cette inscription, qui est au-
dessus de ces peintures.
Quas 159Sslruxit viueas, Ludoviciis liic, lurris
Billia desUiixii duui 10 julii lo5,S luigure ruit :
iSiO crexii novas Fraiicisciis tiic, a quo nobilis
hsec proies exurrexil.
Sous chaque portrait, il y a des inscrip-
tions latines, qui font connaître ceux cpi'ils
re|irésentont, et qui sont ainsi conçues :
D'EPIGR.\P111E. PAR I12(î
Carolus Quintus Rex, FunJator hujus Cœnobii.
Luilovicus Aurelionnii Dux, ejiis nains secuiidus,
Fuiuialor liujiis Capella;.
Ludovici ac ValentinrE Carolus Aureliorum Dus, et
Mediolanoruni, primo genilus.
Ludovicus XII linjus filius, Francoruiii Rex.
Viriuiuin Cornes Pliilippus, Ludovici, et Valeulinx
secundus.
Joannes Engoiismensis Dux, eorumdem tertius.
Joannis filius Carolus Engoiismensis Dux.
Rex Fraiiciscus primus Caroli proies.
FranciscusDelpliiuus,VienneiisiseiBriiaDiioruniDux,
ejus priniogeniliis obiil Turnon, vicenarius.
Rex Henricus Secundus, Régis Francisci filius.
A tous ces portraits, Charles de Valois,
duc d'Angoulême, tils naturel du roi Char-
les IX, fit ajouter celui du roi son père, et
mettre cette inscription au-dessous :
Verani liane Caroli noni Galliarum Régis ima-
ginem, et Religionis, et obsequii causa posuil
paiernae pielatis meraor Carolus Valesius,lEu-
golimensium Dux ejus filius. Ann. Domini 1635.
Au reste, ces portraits sont très-mal des-
sinés et d'un goût misérable. Ils ne parais-
sent avoir aucune ressemblance aux origi-
naux.
Derrière la chapelle d'Orléans, il y en a
une petite que Charles, marquis de Rostaing,
fit faire, en 1632, en l'honneur et mémoire
delà famille de Rostaing, venue du Lyonnais,
en Forez, en Languedoc, en Guyenne, etc.
Les armes de cette famille et celles de ses
alliances sont l'unique ornement de cette
chapelle. La famille de Rostaing a toujours
été si entêtée de sa noblesse, quelle ofl'rit
aux pères Feuillants de faire reconstruire
leur maître autel, do:it le dessin est très-
pauvre, aux conditions d'y placer ses armoi-
ries en soixante endroits. La piété de ces
Pères refusa d'être complice d'une vanité si
déplacée et si peu chrétienne. Pour s'en dé-
dommager, elle a fait décorer, dans la même
église, une chapelle assez pielite, où est leur
sépulture, et l'on y voit plus de vingt écus-
sons de leurs armoiries, et presque eu aussi
grand nombre que celles du cardinal de Ri-
chelieu dans l'église de la Sorboune.
Au côté méridional de cette église, est une
autre église voûtée, et séparée de la pre-
mière par plusieurs piliers. C'est en cet en-
droit qu'était la chapelle des dix mille mar-
tyrs, et l'inscription qui suit :
Révérend Père en Dieu, Monsieur de Bourbon,
Cardinal, Archevêque de Lyon, mil la pre-
inièie pierre de l'tglise de céans, en l'honneur
el révérence des dix mille Alariyrs ; la fête esl
célébrée la surveille de S. Jean-Baplisle.
Ce côté de l'église fut dédié, l'an li82, [lar
Mgr Louis de Beaumont, évêque de Paris,
selon ces deux distiques gravés dans la mu-
raille, et qui se voient au bout dudit bàti-
luent.
11-27 PAR
PoniKitis digni Luilovici l'arisiensis,
Fabrica qmmi ceiiiis ore clicala nilel.
M. CCCC. LXXXII.
Miilil)us Ikoc dénis iniiisfossis diva Capella,
De popiili doiiisultio palrala fuil.
François, duc de Luxembourg et d'Epinay,
ayant depuis fait élever une très-belle elia-
|)ellc au lieu où était celle des dix mille
marlyrs, elle fut dédiée, le 19 juin 1G21, i)ar
l'ierrc Scaron, évèque de Grenoble, sous
l'invocation de la sainte Vierge, des dix
mille martyrs, et de saint Pierre de Luxem-
bourg. C'est dans cette cliapolle .qur fut in-
humé Gérard Manchet, évècjuc de Castres et
confesseur de Charles VH. lequel mourut à
Paris en IkhG. Le cœur de Jean Cd'ur, arclie-
vt^ijne de Bourges, y fut aussi inhumé* en
1483. Cette chapelle, qui est celle des ducs
de Gèvres, a encore changé de nom au com-
mencement de ce siècle, par le sacrilice que
fit à saint Léon, son patron, feu Léon Potier,
duc de Gèvres, d'un saint de la maison du-
quel il avait l'honneur de descendre par Mar-
guerite de Luxendjourg, sa mère. Ce seigneur
fit embellir et décorer l'aulel de plusieurs or-
nements h dorures en 1702, et y fil mettre
un tableau, dans lequel Paul Mattel a repré-
senté saint Léon, qui, étant allé au-devant
d'Attila, le désarme par ses prières, et non-
seulement le détourne de mettre le siège
devant Rome, mais l'engage même îi é|)ar-
gner le reste de l'Italie. Ce tableau est digue
de Paul Mattei, peintre napolitain, qui tra-
vaillait avec une vitesse incroyable, et dont
les ouvrages montraient d'ailleurs beaucoup
de génie, quoique i>eints d'une manière sè-
che, avec peu de correction dans le dessin.
Cette chapelle est remplie de magnifiques
tombeaux do marbre, dont on va parler,
selon l'ancienneté de ceux qui y sont inhu-
més. Du côté de l'Epître, est un tombeau
avec cette épitaphe :
CY GIST
Trës-haut et irès-puissant Seigneur Messire
René Potier, Duc de Tresmes, Pair de France,
Ciievalier des Ordres du Roi, Capitaine des
gardes du corps de Sa Majesté, premier Gcnlil-
lioHinic de sa chamlire, Licuienanl général de
ses camps cl armées, Gouverneur des pro-
vinces du Maine, Laval cl du Perche, Lieule-
nant général de la province de Normandie,
Gouverneur des villes ei cliàleaux de Caen et
de Cliàlons, Marquis de Gèvres, d'Anncbaull et
de Gandclns, etc.
Taiit de liiens el d'Iionneurs lui ïonl venus de
la succession de ses pères, cl de la récompense
de SCS services ; mais le i)lus glorieux de tous
les parlages, a élé celui d'inie prudence iiicom-
paialili: dans lous les cliaiigenienls des cours,
d'un courage tiTmc et inUcpide dans les périls,
Cl d'une lidélilé la plus inviolable el la plus dé'-
iicale qui fol jamais, laipielle il conserva jusqu'à
l.i luorl, e\ciiqiU> de icpiocbe dans les services
<|iril a rendus à trois grands Rois.
DICTIONNAIRE PAIt 1129
Ilenri-le-Grand a élé le premier dont il a suivi
les armées viclorieuscs, donnant parlent des
preuves d'un grand cœur, el d'une capacité
extraordinaire pour la guerre, etc.
Louis le Juste venani à la Couronne, lui donna
des marques illuslres, lanl de sa confiance en
l'honorant de la charge de Capitaine des
gardes du corps, que de son estime i)ar deux
ambassades extraordinaires; l'une en Angle-
terre, pour y conduire Henriette de France,
épouse du Roi Charles 1; l'autre en Espagne,
(|uand il amena Anne d'Autriche, pour être
notre Reine, etc.
Sous Louis-le-Grand, s'élant mis à la tête de
la noblesse , suivi de sa compagnie de gendar-
mes et de ses gardes, il eut tant de vigueur,
quoique déjà fort avancé en âge, qu'il empê-
cha rarmée ennemie d'entrer dans les provin-
ces dont il était gouverneur; et par ce moyen,
les conserva dans roliéissance due au Roi,
malgré les factions des cimemis de l'Etat, qui
faisaient soulever tout le royaume, etc.
Il cul pour unique épouse trèshaule cl très-
puissante Princesse Madame Marguerilc de
Luxembourg, dont il a eu trois fils, qui, sous
le nom de Manpiis de Gèvres, se sont signalés
par des actions héroïques; l'aîné fut tué au
siège de Thionville, âgé de 52 ans, ayant le
brevei de Maréchal de France; le second, âgé
de 24 ans, fut tué d'une mousquetadc au siège
de Lérida, faisant la fonction de Lieutenant gé-
néral de l'armée, etc.
Le troisième, marchant sur le pas de ses il-
lustres défunts, à été conservé à travers une
infinité de périls, par une grâce particulière du
Ciel, pour soutenir la grandeur d'une si haute
el si puissante maison. C'est ce digne hériiier
de lous les honneurs el de toute la valeur de
ses frères, qui, sous le nom de Duc de Gèvres,
a fait poser ce marbre pour marque éternelle
(le sa piété, etc. 11 mourut le 1 février 1670,
âgé de 93 ans.
Contre le mur du chœur, et du côté de
l'Evangile, est un tombeau de marbre noir et
blanc, sur lequel est une ligure à genoux
de marbre blanc, avec l'épitaphe qui suit:
A DIEU TRÈS-GRAND DT TRÈS-BON.
Passant, si tu veux apprendre dès celle vie à
penser sérieusement â la mon, cl à ne la crain-
dre pas, tu ne lieux le servir d'un plus licl
cxenqile que de celui de ce londieau. C'est la
dernière maison que s'est fait construire elle-
même, avec une fermeté de cœur vraiment
chrélienne, Marguerite île Luxcml)ourg, fille de
Messire François de f uxcniboiirg, Duc d'Espi-
nay, cl de Diane de Lorraine , el fennne de
Messire René Potier, Chevalier des ordres du
Roi, Duc de Tresmes, Capitaine de iciii
hommes de ses ordonnances, ci des gar(i^•^ du
1129 PAU DKPIGH
Corps lie Sa Majeslo, Bailli el Gouvenieiif do
Valois, el des Ville el Châleau de Caeii ,
Gouverneur el Lieutenant général pour le Uoi
en ses pays el comté du Maine, de la Val el du
Perche. Celte illustre personne, issue de plu-
sieurs Empereurs, el d'un nombre inlini d'autres
têles couronnées, a fait voir, par une modestie
fort rare en celles de cette naissance, qu'elle se
soiiciailpeu des couronnes de la terre, cl qu'elle
ne pensait qu'à celles du ciel. La tendresse
naturelle lui a fait désirer quesescendiesliissenl
mêlées avec celles de ses cliers enfants ; un mâle,
qui est le Marquis de Gèvres el quatre filles; el
i'amiiié respectueuse qu'elle a eue pour sa belle-
mère l'a obligée de se faire inbumer ici auprès
dé son cœur. Elle décéda le U août 1643. Imite
el prie, c'est ce que tu dois comme mortel el
comme Chrétien.
C'est à cause de cette alliance avec Mar-
guerite de Luxembourg, que les ducs de Gè-
vres écartèlent, au premier de Luxembourg,
au second d'azur, à trois lleUrs de lis d'or,
au bâton raccourci de gueules, péri en ban-
des, qui est de Bourbon ; au troisième, de
Lorraine ; au quatrième de Savoie.
L'épitiipbe de Louis Potier, marquis ae
Gèvres, et tils de René Potier, et de Margue-
rite de Luxembourg, vient ensuite, et est
conçue en ces termes :
AUOR REGIS
Et miUlum.
* LA LOUANGE DU DIED DES ARMÉES.
Et à la mémoire du marquis de Gèvres.
Passant, tu as devant les yeux la figure d'un
gentilhomme, de qui la vie a été si exercée, qu'il
était possible que sa mort ne fût pas glorieuse;
elle l'a conduit au lieu où vont tous les hommes,
mais elle l'y a mené par des voies qui ne lui
sont communes qu'avec les plus grands person-
nages. Ses premiers faits d'armes lui attirèrent
les éloges du plus grand roi de la terre, au plus
mémorable siège de son temps. Louis le Juste
le vil combattre devant la Rochelle en sa pre-
mière jeunesse; et dès lors il le jugea digne de
la garde de sa personne, après l'avoirvu exposer
mille fois la sienne pour la querelle du ciel of-
fensé, el pour la vengeance de la royauté mé-
prisée. Ces beaux commencements eurent leur
suite : Trêves, Mastrick, NanVy, la Molhe, Hei-
delberg, la bataille deLure, Fonlarabie, Hesdiu,
Aire, Bapaume, la Bassée; bref, tous les sièges
de son temps, tons les combats, toutes les ren-
contres où il fut presque toujours avec i onnnan-
demenl, purent à peine suflire à la noble am-
bition d'un si grand cœur. Les ennemis qui l'ont
plusieurs fois eu prisonnier, mais hors de
combat par le grand nombre de ses blessures,
l'ont iraité comme un capitaine qu'ils connais-
saient à leurs dépens : ils onuespectésa valeur,
encore plus que sa naissance, et ils ont moins
UiCTIONN. d'EpIGRAPHIIv. ].
APlilE. PAU 1151
considéré en lui le sang impérial de Luxem-
bourg que celui qu'ils lui avaient vu répandre,
surtout à l'attaque de leurs rctrancliements au
combat de Sally, proche d'Arras. Là il lit de»
choses qui eurent peu de ses compagnons pour
témoins, elque lu n'apprendras que des Annales
de Flandre, aliu que lu les puisses croire. Tu
attenils la fin de tant de belles actions : elle est
telle que tu l'as pu imaginer. Ce vaillant honnne,
mort les armes à la main, accablé de ses pro-
pres lauriers, chargé des louanges de sa pairie,
et couvert de la terre des ennemis, doimant
avec une valeur incroyable dans l'ouverture
d'une mine où il voulait faire son logement, et
par laquelle il venait de nous ouvrir la fameuse
Thionville; une seconde minevenant à jouer, il
trouva son tombeau dans la ruine d'un bastion,
sous la chute duquel il fut glorieusement enve-
loppé. Passant, un grand homme de guerre
pouvait-il avoir une plus honorable sépulture?
Tu es Français, donne des larmes à un cavalier
qui a donné tant de sang à la grandeur de cet
Etal, et qui est mort à 52 ans, percé de 3-2
blessures. C'est ce qu'il demande de ta piélé,
puisque d'ailleurs il est conlenl de sa destinée,
et qu'il aima mieux se perdre en aidant à nous
acquérir l'une des plus fortes places de l'Europe,
que de se conserver pour la charge de Maré-
chal de France, qui lui était promise au retour
de cette glorieuse expédition, qui finit ses tra-
vaux avec sa vie; elle a été assez longue, puis-
qu'elle a été fort illustre. Tu prieras pour son
âme, si la tienne est sensible aux belles actions.
C'est à quoi te convie Menardière, plein de
douleur el de regret, comme lu le dois être
toi-même. 1643.
Vis-à-vis de ce tombeau , est celui de
Léon Potier, duc de Gèvres, premier gentil-
homme de la chambre, gouverneur de Pa-
ris, etc., avec cette épitaphe :
CY GIST
Très-haut et très-puissant Seigneur Messire
Léon, Duc de Gèvres, Pair de France, Chevalier
des Ordres du Roi, premier Gentilhomme de sa
Chambre, Gouverneur de Paris, Gouverneur et
Grand Bailli du Valois, Gouverneur et Capitaine
de Moniœaux, Lieutenant pour le Roi au Bail-
liage de Rouen et pays de Caux, troisième fils
de très-haut el très-puissant Seigneur Messire
René Potier, Duc de Tresmes, Pair de France,
Chevalier des Ordres du Roi, premier Gentil-
homme de sa Chambre, Gouverneur des pays
du Maine, Perche et Laval, et de Madame Mar-
guerite de Luxembourg, Princesse de Tingri, a
commencé de servir le Roi en 1644, en qualité
de Capitaine dans le Régiment de Cavalerie de
Mazarin, et s'est trouvé à la bataille de Fri-
bourg. En l'année 1643, il a cii d.iix chevaux
tués sous lui à la bataille de Nortiingue; et y
36
llôl l'AR
ayant été fait prisonnier, il a trouvé le moyen
de s'échapper dos mains des ennemis, rejoindre
sa Compagnie, et de reloiiriicr à la cliaryc. En
la même armée, il a eu un lU'gimenl de Cavale-
rie, et a servi au siège de i'iiilisliourg. En 1C4G,
il eut un Régimeni d'Infanterie, et a servi au
siège de Courlray. En 1647, François Potier,
son (riVe, ayant éic tué au siège île Lerida, il
fut reçu en son lieu Capitaine des Gardes du
Corps, en survivance de M. le Duc de Tresmes,
leur père; il a depuis servi dans toutes les oc-
casions jusqu'au siège d'Ypres; il a été fait
Lieutenant général, et a servi en cette (|ualilé
en Guyenne, Flandres, Champagne et Lorraine,
aux sièges de Stenay, Marsal, Lille, Tournay,
Douay, et de plusieurs autres villes, jusqu'en
ICCÏt, (pi'il a été fait premier Gentillionime de
la Chambre. En lti87, le Hoi, voulant reconnaî-
tre la fidélité, l'assiduité avec laquelle il avait
toujours servi, lui a donné le gouvernement de
Paris. En 1G82, il a, pour la gloiie de Dieu et
pour honorer la mémoire de Monsieur son père
et celle de Madame sa mère, payé aux Religieux
de cette maison le fonds de la fondation qu'ils
y avaient faite dés le 28 février 1620. En 1702,
il a f.iit démolir l'ancienne Chapelle de Luxem-
bourg, l'a fait rebâtir, fermer et orner comme
elle est présentement; et, après avoir fait faire la
cave qui est dessous, pour conserver les pré-
cieuses mânes de Messieurs et Mesdames ses
.\ncètres, et rendre ses devoirs à des personnes
si illustres, il a, pour le repos de leurs âmes,
fondé de nouvelles prières, suivant l'acte qui
en a été passé avec les Religieux de celte Mai-
son devant Linibon et le Jeune, Notaires au
Chàtelet de Paris, le 11 décembre de ladite
année-
Li^on Potier, duc de Gèvres, avait épousé
on 1651, Marie-Fraiu;oise-Aiigéliquo du Val
de Fonlenay-Marcuil, dont il c-iil lo duc de
Trcsiiics, le cardinal de rièvros, el plusiour?
autres garçons, dont di'ux sont inorls avant
leur i)ère, qui leur a fait nu'llre ici les é|ii-
taplies (|u'oii va rapjiorler. lui 170.'}, il épousa
en secondes noces Mnrie-Ucnéc do Rouillé
de lu Clienelaye, de la(|uelli.^ il n'eut point
d'entants, et mourut le 9 déceiubie 170i, ûgé
de quatre-viiigt-ijuatre ans.
Voici les cpitupiies de deux doses enlanls
morts avant lui :
A LA CLOIRi: DE Jl.slIS-ClIRlST,
et à la nKMuoirc
de François de Gèvres,
Chevalier de .Malle, fils de très-haut et Irès-
puissant Seigneur .Monseigiieui le Due de Gèvres,
l'air de France, Chevalier des Ordres du Roi,
premier gentilhomme de la Chand)re de Sa
.Maji'sic, et Gouverneur de Paris, s'élant dévoué
dès sa jeunesse à la défense de la Religion
Chrétienne, se rerniit à Malte à l'âge de 17 ans,
pour y faire ses Caravanes. 11 douiia aussitôt
DlCTlONiNAlHE PAR 1132
des marques de son courage contre les infidèles
pendant plusieins courses qu'il fit en mer. Le
Grand .Maiire lui ayant permis d'aller avec
d'autres Chevaliers assister les Yéniiiens, el
leur aider à chasser les Turcs de la .Morée, ce
fui dans cette expédition si périlleuse, que ce
jeune (Chevalier fil davantage paraître son in-
trépidiié, son ardeur et son zèle pour la foi à
la prise de plusieurs places et combats contre
les ennemis du nom Chrétien, où il se trouvait
toujours dans les endroits où le danger était
plus grand; de sirlc qu'après plusieurs actions
de valein-, il fut un de ceux qui montèrent les
premiers à l'assaul, lorsque les Cluéiiens se
rendiient maîtres de la ville de Coron, el ce fut
sur la brèche de celle importante place qu'ii
reneonlra une mort glorieuse pour sa menmire,
mais très-douloureuse pour ceux qui ont connu
ses vertus. Son corps se trouva parmi les
luorts, ayant encore à la main son épée, qui
était dans le corps d'un Ollicier Turc, étendu
auprès de lui. Il eut la récompense qu'il avait
toujours désirée, de mourir pour la défense de
la foi de Jésus-Christ, qui fui en l'année 1685,
âgé de 21 ans.
A LA CLOIIIE UE UlEU,
el à la mémoire
de Louis de Gèvres, marquis de Gandelus,
Qui, à l'exemple de ses illustre Ancêtres, a
passé le peu qu'il a eu de vie dans les ar-
mées, et enfin s'est heureusement sacrifié pour
le service de son Roi. A l'âge de 17 ans, il fut
Enseigne-Colonellcdans le Régimenidu Roi, en-
suite Capitaine; et après avoir commandé le
Régimeni d'Albrel, il fut Colonel du Régiment
Royal des Vaisseaux. Pendant que la guerre a
duré, il n'y a point eu d'occasions où il n'ait été
des premiers à se signaler, soit au siège d'Aire,
de Courtray, de Cand)ray, de Vaiencienncs et
de Rouehain, soit en plusieurs autres rencon-
tres, où il u donné des marques d'une valeur
liéroï(|ue cl d'une expérience con.sommée. Quand
la paix fut conclue, noire grand Jlouaniue,
cmmaissanl sou mériie, l'honora en Itj87 de la
eonnnission d'inspeclour général en Franche-
Comté; l'ai'.née suivante, il exerça la même
commission en Alsace, où sa Majesté le fit Bri-
gadier de SOS Armées. Dans tous ces emplois,
il a fait paraître toujours beaucoup de capacité,
el une vigilance extraordinaire. Eulin, lorsqu'il
faisait les l'onotions de sa charge en Allema-
gne, el qu'il donnait des marques d'un courage
inU'épide dans rallaquod'Uberkirck, i' fui blessé
de doux coups de mous(piel, doni il mourut le
18 avril l(J8!l, âgé de 28 ans. Comme il s'était
toujours conduit avec beaucoup de sagesse et de
piété, il rendit l'ùme dans les dispositions d'un
véritable Chrétien, et dans une ro^ignaliun cn-
lièri' ;i la voloulé de son Créateur, mais logreUé
généialentcnl de tout le monde. Sou co-'ur a éié
1135 PAK D'EHGHAPHIE.
apporté en ce lien, pour reposer dans le loin-
beaii (le ses Anccircs. Tros-lKuii et irés-piiis-
saiU Seigneur Monseigneur Léon Potier Duc de
Gèvres, Pair de France, Chevalier des Ordres
du Roi, premier Genlilliomme de la Chambre
de Sa Majesté, Gouverneur de Paris, père de
ce jeune Seigneur, a f;iit poser ce marbre, qui
servira à la posiérilé d'un monument éXernel à
la vertu d'un si digne fils, et à la douleur d'un
père si généreux.
Bernai'd-François de Gèvres, ducdeTres-
mes, pair de France, brigadier des armées
du roi, chevalier de ses ordres, premier geii-
tilhomtiie de sa chambre, gouverneur de la
ville, prévôté ol vicomte de Paris , grand
bailli et gouverneur du Valois et de la ville
de Crespy, étant mort le 12 d'avril 1739,
dans la quatre-vingt-quatrième année de son
âge, son corps fut porté dans cette église
avec toute la cérémonie et toute la pompe
qu'on observe aux convois des gouverneurs
de Paris, et fut inhumé dans le caveau de
ses ancêtres. Il était fils de Léon Potier, duc
de Gèvres.
Dans la nef de la chapelle de Saint-Léon , ou
de Gèvres, est un tombeau de marbre noir,
adossé contre le mur du chœur, et sur ce
monument, la Passion de Jésus-Christ est
re[)résentée en bosse et en marbre blanc
L'inscription que voici nous apprend que
c'est ici la sépulture des deux chanceliers
de llochefort, et de plusieurs de leurs des-
cendants
Guillelmi et Guidonis de Kochefort fralruui.
Francise Cancellariorum , necnon niultoruni
utriusque sexus ex eadem familia morlales
exuvise diversis temporibus hic deposiise fuerunt
ab anh« .478, usque ad annuni 1050.
Ces deux chanceliers avaient longtemps
porté les armes, et réunissaient le njérite
des deux professions. Guillaume mourut le
12 d'août 14-92, et Guy au mois de janvier
1527.
Auprès de ce tombeau, et du même côté,
est la statue en [)ierre de Charles de Maigné,
ou Maigni, capitaine des gardes de la Purte,
qui est ici représenté assis, en habit de
guerre, la tête appuyée sur le bras gauche.
Cette figure fut louée |)ar le cavalier Bernin ,
lorsqu'étant à Paris, il vint visiter les tom-
beaux de cette église. On la croit de Paul
Ponce. Au-dessous on lit cette inscription :
Carolum Magnœuni Equitem Auratum, Exf.u-
biarum Partie Regiae Praifectum, Regisque Cu-
bicularium, Murliana Magiiœa soror sua |iiis-
sima in spe resunecluri corporis, hoc tunmlo
posteritati coramendavit 1556.
Dans la chapelle de la Madeleine, ou de
Noirmouslier, ont été inhumés Claude de
Beaune, femme de Claude Gouffier, marquis
de Boissy, duc de Rouanez, morte en 1561 ;
Louis de la Tiimouille, dont on va rappor-
ter l'épitaphe ; Charlotte de Beaune, fille de
Jacques de Beaune, vicomte de Tours, ba-
PAR
1134
ron de Samblançay, femme de François de
la Triraouille, marquis de Noirmouslier, et
mère de Louis de la Trimouillo, (jui a fait le
sujet de cet article, laquellemourut àParis le
30 de septembre de l'an 1617, âgée de
soixante-six ans et demi.
Sur le devant du tombeau, est une table
de marbre noir et blanc, d'une espè -e rare,
et sur laquelle on lit :
D. 0. M.
Ici repose .e corps de très-haut et très-puissant
' seigneur messire Louis de la Trémouille, mar-
quis de Noirmouslier, vicomte de Tours, baron
de Château-Neuf et de Samblançay, seigneur
de la Carte, de la Rocherie, de la Ferté-Milon,
lieutenant général pour le loi en Poitou, qui dé-
céda le 4 septembre 1613, âgé de 27 ans.
Priez Dieu pour son âme.
Les de Beaune, qui se sont alliés awa
Gouflier, aux la Trimouille et aux Mont-
morency, descendaient de Jean de Beaune-,
qui prit le nom de la ville de Bourgogne où
il était né, et vint chercher fortune à Tours,
sous le règne de Charles VII. Y ayant servi
longtemps un marchand fort riche, il en ob-
tint la fille en mariage. Guillaume de Beaune,
un de leurs descendants, eut de Jeanne
Cottereau, Jacques et Claude de Beaune.
Celle-ci fut mariée à Claude Gouffier, duc
de Rouanez, et mourut on 15G1.
Jacques de Beaune fut chevalier des or-
dres du roi, ambassadeur en Suisse, et père
de Jean, qui mourut gentilhomme ordinaire
de la chambre de François, duc d'Alençon,
sans laisser de postérité, et de Charlotte de
Beaune, qui épousa Simon de Fizos, baron
de Sauve, secrétaire d'État ; et en secondes
noces, François de la Trimouille, à qui elle
apporta une partie des grands biens de sa
famille.
Dans la nef, es! le tombeau des Zamel,
dans lequel ont été inhumés Sébastien Za-
met, Madeleine Le Clerc, sa femme, et leurs
enfants, Jean et Sébastien Zamet. Sébastien
Zamet, le père, était originaire de Lucques,
et, selon les uns, fils d'un cordoiniier, et
selon d'autres, cordonnier lui-mèine du roi
Henri III. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il
était un de ces Italiens aû'amés, qui vinrent
en France sous la protection de Catherine
de Médicis, pour y introduire toutes sortes
d'impôts et de maltotes, et pour s'engraisser
de la misère du peuple. Français Zamet
avait naturellement de l'esprit, et était d'ail-
leurs aussi attentif et aussi comjjlaisant (jue
le |)eut être un homme de néant qui veut
faire fortune à quelque prix que ce soit.
Avec CCS qualités, il ne fut pas longtemps à
avancer ses affaires ; car, dès l'an 1583, il
était inlerressé dans le seul parti du sel
pour la somme de 70,000 écus ; et en 1588,
le duc d'Epernon avait ta prendre sur lui une
somme de 300,000 écus, que le roi Henri
lui avait donnée.
Zamet servit si bien Henri IV dans ses af-
faires et dans ses plaisirs, et le roi avait pour
lui une amitié si parliculière, qu'il allait
1155
l'An
souvent sciiipcr t'aiiiilit'ii'iiieut clicz lUi, ut
que inriiie il nu ra|i|iplait plus auti'uaient
que Uasticn. La l'avuur et lus Ijienfails do ce
(«.■•iiice l'enrichirent tellement, que, selon
Mézera.v, il se iJisoil Seigneur de 17,000
«eus ; et qu'après avoir aecjuis les luiies et
seigneuries de Murât, de Billy,d(î Beauvoir,
de Caznbullu, etc., il lut gouverneur du ciifi-
teau de Fontainebleau, et surintendant de
la maison de> la reine Maiie de Médicis. Il
vécut longtemps en concubinage, ou en ma-
riag(> secret, avec Madeleine Le Cli'rc du
Tremblay, th,' laquelle il eut plusic^ns ei-
l'anls, qui l'uient de|)uis légitimés. Leui'[ière
mourut le li de juillet KJIV, dgé de soi-
xanle-sept ans, el leur mère le 12 mai Kilo.
Les plus connus de leurs enfants sont Jean
Zamet, que les calvinistes nommaient le
Grand Mahomet, et iiui, étant maréchal de
camp, fut tué d'un coup do canon au siég(3
de Montpellier, en Ur22. 11 avait épousé
Jeanne de (loste de KouiUard, de hujuellii
il eut un lils, qui mourut l'an 1G12, ul lut
inhumé dans celte église ; et Sébastien Za-
met, abbé de Saint-Arnoult de Metz, el évo-
que et duc de Langres, qui mourut le 2 fé-
vrier 1655. C'est ce dernier qui, en 163'^, lit
ériger à son père et h sa mère, h soi frère
aîné et h son neveu, les tombeaux que l'on
voit dans celle église, et qui y a fait mettre
les éjiitaphes qu'on va lire :
DICTIONNAIUE l'.VU 1136
séreiil sa iiiiiioiiié, où il eiii l'honneiU' d'èlre
employé avec coinmandeiiient , que dans ceux
(|iii furent siiseilés peu après par les iiéréliqucs
rebelles, contre lcs(|iiels il donna laiil de preu-
ves de son zèle el de sa valeur, élanl ineslre
de camp du rcgiuicnl de Picardie, ([u'il mérila
ladiaige deinarccbal de camp dans l'armée du
roi, laquelle, cxcrçaiii au siège de Monipellier,
il niarcliail à grands pas aux premiers hon-
neurs militaires, lors(pi'un Itoulcl, lui lirisanl la
cuisse, arrèia le cours de sa vie, pour le laire
jouir dans le ciel de la vraie gloire, dont il n'eût
pu recevoir que les ombres sui' la terre. Il fui
ble.isé un iainodi, jour dédié à la sainte Vierge,
le 3 sepleiiibre lU:i2, cl niouiul le jeudi ensui-
vant, jour de la ^'ativilè de la luème Vierge,
!U5i.
Très-illustre et irès-icvérend l'èreenDien, mcs-
sire Sébastien Zamet, évèque, due de Langres,
pair de France , louelié de l'affection que la
ebarité divine donne aux vivanis envers les
morts, a fuit dresser ces monuments à son père
et à son frère, atin que les chrétiens prennent
sujet de contempler, dans ces marbres luisants,
la gloire solide et immortelle qu'auront les corps
des bienheureux, le jour de la résurrection ,
ICI RErOSE
Le corps de messire Sébastien Zamet, chevalier,
baron de Murât et Billy, seigneur de Beauvoir
el de Cazalielle, conseiller du roi en ses conseils,
capitaine ih\ chàleau et suriuleudant des bâti-
ments de Funlainculeau, surintendant de la mai-
son de la reine, hoiioiè durant sa vie de la bien-
veillance de nos rois pour ses services et fldé-
lilc; aime des prinees et des grands du
royaume, pour son cu;ur franc ctgénèieux;
célèbre dans les [iroviiices étrangères, pour sa
majuilieenee ; le(iiul, àgè de 07 ans, décéda le
lundi 14 juillet 101 i , il l'aris, dans son hôtel,
rue de la Cérisaye, regrelté des siens pour sa
bonlé, pleuré des pauvres pour sa cliariié el ses
largesses.
Tout auprès, on lit :
A LA MÉMOinE
de messire Jean Zamet.
Chevalier, baron de Mural el liilly, seigneur de
Beauvoir el de Cazabelle, couseillerdu roi en .ses
conseils, capitaine du eliàleau, el surinlendanl
lies liàliuieuts de Fontainebleau; lequel, après
avoir passé ses jeunes ans à se rendre parlait
en tous les exercices qui peuvent relever un
grand courage, quitta le repos dont la France
jouibsait alors , pour aller chercher la guerre
juscpie dans l'Orient , contre les ennemis du
nom tbrelii ;i ; d'où il rapporta lanl de gloiic ,
qu'elle servit de fondemenl à celle qu'il a depuis
ar.piise, servant le roi en toutes les occasions,
tant dans k'!^ premiers mouvements qui lla^eI•-
Etiunno Carneau était né à Chartres ; et
quoique Jloreri ait dit qu'il avait été avo-
cat au parlumunt du Paris, avatit que d'entrer
dans le cloître, il y a beaucoup d'a|iparenco
que celte circonslanco n'est pas véritable;
car; ouliu que les Céleslins de Paris n'en
ont aucune connaissance, on a attentivement
parcouiu le tableau di s avocats du ce pnile-
munl, du|iuis lu conuuencement du siècle
dernier, el on n'y a point trouvé Etienno
Carneau. 11 entra chez les Céleslins de Paris
en 16;J0, et s'occupa le reste de sa vie à la
pratique de sa règle, el à cultiver les scien-
ces, et le laleiit qu'il avait pour la jioésie,
soit laline, soit française. Il possédait aussi
les belles-lettres el les laiigm-s latine, grec-
que, italienne et esiiagnole. il conqiosa di-
vers ouvrages, dont les uns ont été im()riinés
plnsiuurs fois, ut les antres sont luanusirits
dans la bibliolhèquu de culte maison. Parmi
ses ouvrages iiiqinnu'S, il y en a un qui est
intitul'é : L'Otvonoinic du petit monde, ou
les Merveilles de Dieu dans le corps humain.
Ce poème prouve cpiu l'auteur avait une
grande connaissance de l'analomie, et est
nu éloge continuel du lu sagessi- el de la
boulé (jue Dieu a manifusléts dans la cons-
Iruclioii ut l'arrangiinunt ^Ivs parties du
corps humain. Dans le temps cpiu la Faculté
des médecins du Paris était pailagéu sur l'u-
sage de l'éinétique, Dom Carneau composa
un poèiue hislori(piu sur ce rcmèile, et le fit
impriinei' en 1058, in-b" sous lu litre de
Slimmimachic. Dès l'an 105'», il avait com-
posé un poi-mc théologique de la Currecdon
el de la Grâce, où l'on dit qu'il a lidulument
rerdu les sentiments de saint Augustin sur
H37
l'AR
D'El'IGRAPHlE.
PAR
dl38
celle matière. Ce poëine est do trois mille
vers, el est encore nianuscril dans la bihlio-
thèque de ce monastère. Ce savant et pieux
religieux moin-iit le 17 septembre 1671, et
fut inhumé dans le caveau, '•ans épilaphe.
Dans la chapelle de Saint-Maitin,.ful in-
humé Simon ilo Fizes, baron de Sauvé, mort
secrétaire d'Etat en 1571). Charles-Fiançois
d'Ormy, baron de Vinzelles, son ami, lit
mettre une table de mari)ro noir, sur la-
quelle est l'inscription suivante, gravée en
lettres d'or :
Cygist messire Simon de Fizes, baron de Sauvé,
conseiller du roi en ses conseils d'Elal, el pre-
mier seoiéuiire de ses conui;andeiiienls, lequel
décéda le i7« jour de novembre, l'an 1579.
Au milieu de la grande nef de cette église,
sous un(^ tombe de mai'bre noir, devant le
crucifix, furent inhumés Gariiicr .Marcel,
bourgeois et éL-hevia de Paris, et Eudoline,
sa femme, (pii moururent en 13o2. C'est ce
Garnier Marcel qui donna aux Pères Céles-
tins tout le lerrain ipie feu son père Jacijues
Marcel avait acquis des Carmes, après en
avoir joui trente-deux ans. Son père Jac-
ques Marcel est aussi inhumé ici, y ayant
élô transporté d'une des chapelles tpi'il
avait fait bâtir en ce lieu. Agnès Marcel, sa
fille, sœur de Garnier, morle l'an 13V0, y est
aussi inhumée. Elle avait élé mariée à Jean
Poislevilain, échevin de Paris.
II y a encore dans celle église plusieurs
tombeaux de prélats, de présidents, de con-
seillers au fiarlement ou à la chambre des
comptes, et de plusieurs secrétaires du roi ,
mais il faudrait un volume si on voulait les
décrire tous; il suffira donc d'avoir parlé de
ceux des personnes les plus illustres.
Dans l'arrière-sacristie de cette église, ou
remarque un retable de cuivre jaums ou de
laiton, sur lequel sont représentées plusieurs
histoires saintes ; il a été dorme par le roi
Charles V. On y voit les armes de France ,
avec les tleurs de lis réduites à trois, ce qui
prouve que cette réduction avait été faite
avant le règne de Charles VI.
Attenant cette arrière-sacristie est une
grande sallequ'on nomme laChnpcIlc de Mai-
zières , ouest inhmiié un (^éleslin illustre
par sa vertu et par son savoir, nommé De-
nis le Fèvre. Il était né à Vendôme, et ensei-
gna pendant dix ans les humanités tlans l'u-
niversité de Paris, avec tant de c lébrilé, ([ue
les ambassadeurs de Venise , qui étaient
pour lors à Paris, étant un jour entrés dans
son auditoire , pendant qu'd expliquait un
auteur grec, s'écrièrent , aiirès l'avoir en-
tendu : Jlabeat Roma suiiin Circronrm, suuin
JJvium, suum Yirgilium ; Docta Gneciasmim
Hnmerum, suumque Demostbenein ; Itabel op-
pido suum Fabrum Parisiensis Universitas.U
porta tous ses talents et sa réputation au
pied de la croix, et se fit Céleslin au monas-
tère de Marcoussy. Il brilla dans la religion
conrme il avait brillé dans le monde, et,
aprèJJ avoir gouverné jilusieurs monastères,
il fa,t fait prieur di^ celui de Pnris, et vicaire
général du provincial l'an 1d-'37, et mourut
un an après , Agé de quarante ans. Il avait
com])Osô be.iucoup d'ouvrages, qui sont pres-
que tous manuscrits, n'y en a\ant eu que
deux ipii ont été imprimés. Le (ilus intéres-
sant [lour les gens de lettres est un manus-
crit en deux volumes in-folio, intitulé : In-
dex alpltabeticus Scriptorum veterum Grœ-
corum uc Latinonun, in omni génère littera-
turœ, qu'on garde dans la bibliothèque de ce
monastère.
Le cloître de ce monastère est un des beaux
de Paris, et le plus enrichi de sculpture très-
bien exécutée , et à laquelle il ne manque
que le goût et le dessin. Le côté du jardin
est formé par des arcades portées par de pe-
tites coloiines corinthiennes couplées, de
quatre pouces de diamètre , et d'une assez
belle pro|iortion, très-bien travaillées et par-
faitement conservées. On voit dans un com|ite
du moine qui était procureur de ce monas-
tère en ce temps-là, et que le P. Becqnet a
commuiiiiiué, qu'il fut commencé le 8 aotlt
1339, et achevé en looO; que l'eiitrepreneui'
se nommait Pierre Hannon , tailleur do
|iicrre et maçon , et que la (lépense de ce
bâtiment monta à la somme de 10,778 liv. 9
den., et qu'elle fut fournie par la commu-
nauté.
Vis-à-vis le réfectoire est un lave-mains de
pierre de liais, ingénieusement coniposé. Le
plan du [)etit bâtiment qui le renferme! est
cir.ul.iire et à pans. Il est voûté en dôme ,
et la voûte est soutenue par des colonnes,
et terminée par un lanteruin fermé par un
vilivige d'une couleur de feu très-vive.
Dans le môme cloitrcî , auprès de la porte
du chapitre, est un marlire noir, sur lequel
ou a tiré une ligne horizontale , laquelle ,
avec le secours d'une inscri|)tion lalim.', qui
est du P. Etienne Carneau , nous fait con-
naître jusqu'où alla le débordement de la
Seine , ejui fit tomber une [lartie du pont
Marie.
Annr>i658,mensefebruario,exund.intis Sequanœ
flncliis bic aliquandiu stagnâmes inediam bnjus
qnadri linoain aUigere.
Auprès de la porte qui conduit au grand
escalier, on voit ré[)ila|)lie d'Antoine Perez ,
l'un des principaux minisires de Philipjie II,
roi d'Espigne, qui, ayant eu le malheur de
tomber en la disgrâce de son maître, se ré-
fugia en France , où il mourut au mois da
novembre 1611.
Antoine Perez, dont est question , fut ac-
cusé d'avoir révélé les secrets de l'Etal, d'a-
voir ajouté et retranché aux dé[)èclies qu'il
déchiffrait, et d'avoir fait assassiner Jean
d'Escobedo, secrétaire do Don Juaii d'Autri-
che : ce fait était vrai, mais il avait été or-
donné par le roi. Le crime qui rendait An-
toiue Perez coupable aux yeux de Philippe II
fut celui dont ce prince n'osa jamais l'accu-
ser. Ce ministre, jeune et aimable, partageait
avec le roi son maître les faveurs d'Anne de
Mendoça de la Cerda , princesse d'isboli, et
sa part était môme la plus flatteuse , car il
en avait le cœur. Philippe s'en étant aperçu,
113-J
PAK
chercha ues piélestes pour sacrifier sou nii-
iiistro à sa jalousie. Voici son é|>it;iplie :
me JACET
illuslrissimtisD. Aiitonius Ferez, olimPliilippo II,
Hispani:ir'uni Ri'yi a socrdiorihus Coiisiliis, cii-
jiis uilitiin iiialc aii>|)ic:ituin cffu^ieiis, ad ilciiri-
cuni IV, Gailiai'uiii Kegeni , inviclissiinum se
coiilulil, pjusque benefieieiiliam experliis est.
Deuiijui l'arl&iis diem clausil exlicinuiii, aniio
saluiis u. D. CXI.
Celte inscrifition ne nous a|iprcii(J ni le
sujet de la disgrâce de Ferez, ni son i1.;e, ni
le jour de sa ii;ort. Le P. Etienne Cariieau ,
qui savait paifaileiuent Tesiagnoi , el ([ui
avait lu ce que les liisloi'iens de cette na-
tion avaient écrit de la dist^r^ke de ce minis-
tre, coiiJ|iosa une autreéiiitaplie <jui est |iarnii
.ses manuscrits, dans la bibliollièque de ce
"monastère , et qui mérite d'être rapportée
ici.
DEO ET POSTEIIIS.
Quisquis hic speclas.pauliiluin exspecla.Non rai-
mis kigenda; quani legenda lilti prodil iiislabili-
lalis liuriiaïKC atguiiiciila Aiilonii Perezil , viri
clarissinii, sors, quam ad suiniiniiii dignitatuni
apicem eveciam ad exiremam infelicitalem per-
linaci liido foiluna delurbavil. Is, ciim PliilippI
II. Ilisiiaiiianiiii Rcgis abslrusioris Con>ilii nuii
solum parliceps, sed quasi aibitcr forei, iinpro-
\iJc apiid cum malc audiil, nequaquain, ul ple-
risque persuasuin, ob cxilem b. Joaiiiiis Esco-
vedi, cdjiis ne conscius quideni fuerat, imosolus
aiDor ipsi oJium pepeiit, sed ainor zeloiypia
Regia exasperalus, cujus iiiyslcriiini vable inlri-
caniiii explicare prolixioiis liisloiia; miiniis est.
Calculs qiiibiis iii carcere diu coiislriclus cniar-
ciieial, generoso tid;c toiijiigis Joantia; Coello
shMlageniiiic ereplus, laïuiem Galliaiii, opprcs-
sorum aziliim, tiilunique iiaufragaïuiiiin porlimi
appulil, ubi ab llenrico IV, 1er niaxiuio peibc-
iiigiie excepliis el in lionore habilns, privali lio-
ininis vilain, fastus aulici pei l^csns, alicpiot an-
iiis du\il,el adsolani iclciiiiuucni aspirans, cx-
spiravil anno salut, m. d. cxi. Mortalis ejiis,
sarcina bic deposila novissimani de pulvere
snsciuuioncjn prxslubUiir.
Dans le chainlre, on voit une tombe, un
peu élevée de terre, autour di; laijuelle on
lit celte inscription en letlres gulliiques :
CY GIST
Monseigneur Philippe de Mai/.ières en Sanlerrc,
chevalier, (baiiceller de Chypre, cnnscillcr cl
bannerei de l'hôlel du roi de France, Charles
11' Qniiil de ce nom, qui, de la gloire de l'Ilôtel-
It0)al, passa à l'huniililé des Celestins, l'an <lc
gràei! Ij8U, ri rciidil son esprit à Dieu le 39*
jour de mai, l'an de grAce M05.
lit au luilieu de ladite tombe est encore
gravii :
DlCTlONN.VIltE PAK H40
Ledit chevalier fut fait chanceliei de Chypre au
temps de très-vaillant roi Pierre de LusigHan,
(Juint roi latin de lliérnsaleni, après Godefroi de
Bouillon, roi de Chypre; h'(|Mel, par sa grande
prouesse et aulre enlnprise, piinl par bataille
et à ses frais, les cités d'Alexandrie en Egypte,
Trypoly en Syrie, Laya en Arménie, Saihalle en
Turquie, et plusieurs autres cités et châteaux
sur les ennemis de la foi de J.-C. Après la pi-
leuse mort du très-excellent roi, ledit son chan-
celier fut appelle au service du pape Grégoire
XI, et finalement au service de son droit sei-
gneur naturel, lettré, sage, débonnaire, catholi-
que, et bien famé et bien fortune roi de France
Charles le Quint de son nom; desquels pape et
roi les bonnes mémoires soient présentées de-
vant Dieu.
Autour de cette tombe, et dans son épais-
seur, sont ^rravés quatre vers Intins compo-
sés par Philippe de Maizières lui-môme, pour
lui servir d'épitaphe :
Qui hclla secutus, plagas niundi perlustrando,
Et vanis allectus, allas œdes freqnentando,
Mollibus inductus, deliciis inhxrendo,
Nunc pulvis effeclus, sub tumba tubam expeclo.
Fendant les vingt-cinq dernières années
de sa vie,Piiilippe de Maizières observa la
règle des Céleslins avec autant de régula-
rité qu'aurait jiu l'aire le plus parfait reli-
gieux, ce qui est d'autant plus louable, qu'il
n'y était point obligé, n'ayant point fait da
vœux. Il composa plusieurs ouvrages avant
el pendant sa retraite, dont le plus curieux
est Le Songe du vieux pèlerin, livre dont on
j)arlera b l'article de la lîibliolhèque.
Pierre Bard a été aussi inhumé en ce lieu.
11 était de Tournay, et avait étudié en l'uni-
versité deLouvain, avrc Adrien Florent, qui
fut pape sous le mmi d'.Vdricii \l. 11 lit [pro-
fession dans le monaslèrc des Céleslins de
Paris, h' 21 de mars 1 V8!). irétait un honuue
d'une grande vertu et d'un grand savoir, et
qui, ?i des dons aussi précieux, joignait des
qualités aimables , conune le charme de la
voix et une grande connaissance de la musi-
sique. Le roi Louis XII le choisit pour soa
confesseur , et av;ut beaucoup de conlianco
en lui. 11 eut aussi lioauc ijuji de junt en l'es-
time et en l'amitié d'Klienne Pencher, évo-
que de Paris, de Louis Pinelle et de (îuil-
laume Briçonnet , successivemenl évùques
de Meaux , el de George d'.Vmboiso , cardi-
nal, archevèiiue de Rouen, et principal mi-
nistre de L*uis XII. Sa piété élail si sincère
ut son désintéressement si grand , qu'il ne
voulut jamais accepler un arclievôelié qui
lui (ul otferl par Louis XII, et (pfélanl
|)ressé jiai' le [tape Adrien \l de se rendre h
Rome, où il avait résolu de l'élever aux
prcmièies tlignités de; l'Ivglise, il su|inlia Sa
Sainteté de le laisser dans l'étal oCt la Pro-
vidence l'avait mis. lùilin. après avoir élé
(p;alre fois provincial de la cougrégalion des
Céle^lins de France, il niourul dans ce cou-
vent en odeur de sainteté, l'an 13.'J5 , Hgé de
1141
PAU
D'EPir.RAPUlE,
l'Ail
lltô
quatro-vingt-leux ans. Dans la bibliothèque
de cptlo maison , il y a un Comvtctidiirc sur
la règle de saint Benoit , en 2 vol. in-folio,
et cinq vol. deSermotis, les uns et les autres
manuscrits.
Dans le cloître, on voit une porte, au-des-
sus (le laquelle est celle inscriplion en let-
tres (l'or et izolhiques : Caméra CoUegii No-
tariorum et Secretariorum Régis , parce que
c'est en ce lieu que cette compagnie tient
ses assemblées, et où tous les ans, le jour
de Saint-Jean Porte Latine, elle nomme dos
officiers. Outre cette salle , elle en a encore
une autre dans ce couvent, le lambris de la-
quelle est parsemé de fleurs de lis. Dans le
fond de celle-ci se voit un grand et riche
tableau où Jésus-Christ est représenté en
croix, et au pied de la croix sont les quatre
évar.gélistes, et d'un côlé le roi saint Louis ,
et de l'autre Henri le Grand. Au-dessus est
cette inscription :
Deo, Régi, Posteris, CoUegiiim, Consiliariorum,
Nolariorum et Secretariorum Régis, et Coronœ
Francise, ornamcnliini liicaiilK proprioe senio et
carie antea lalientis de suo posuit, ann. salut.
1603.
L'institution de la confrérie des secrétai-
res du roi , sous rinvocation des quatre
évangélistes, dans l'église des Célestins, est
du luème temps que l'établissement de ce
monastère. Cette compagnie a toujours con-
tinué jusqu'à ce jour d'y tenir ses assem-
blées. Le roi, en approuvant cette congréga-
gation, confirma les privilèges dont avaient
toujours joui ses notaires et secrétaires. La
connaissance des causes ofi ils i>ouvaii'nt
être intéressés, était attribuée aux requêtes
de l'hôtel. Cette association était soumise à
des lois aussi utiles que sages. Lorsqu'un
des secrétaires du roi tombait dans l'indi-
gence, et qu'il découvrait son état.à la com-
pagnie, chacun de ses confrères était tenu
de lui prêter tous les ans vin^l sols parisis.,
qu'il n'était dans l'obligation de rendre
qu'en cas que ses affaires se rétablissent. Les
statuts prescrivaient] usqu'à la forme de l'ha-
billement. 11 est dit qu'ils seront vêtus dé-
cemment, qu'ils ne pourront s'habiller de
robes rayées, ou mi-|i.irties dn deux couleurs
(ces robes étaient pareilles à celles que por-
tent encore aujourd'hui les bedeaux des
églises) qu'ils ne porteront pointde tuniques
avec de longues manches descemJantes jus-
qucs sur les mains (on appelait ces manches
(les mouffles), et qu'ils ne chausseront point
de poutaines (1)
(I) Clianssure bizarre, du nom pent-èire de celui
qui l'avait iniagiiice. Le soulier ii ia pouUiiiie finis-
sait en poiiile, et son jjec était plus on moins long,
suivant la qualité de la personne. C'était pour les
i^eiis du comuMiii, ini deuii-pied, pour les plus riches
un piiHJ, pour les plus graruls seigneurs et princes
deux pieds. Ou l'ornait (|uel(iuefois de cornes, quel-
quefois de griffes, ou de quelque autre ligure grotes-
que : plus il (itait ridicule, plus il semblait beau. I^es
évèques fulminèrent longtemps sans succès contre
celle mascarade , que le continuateur de Mangis
iraile de péché conlre nature, d'uutrage (aie au Crcn-
On sort du cloître pour entrer dans un
vestibule, qui conduit h la basse-cour, au
jardin et au pied du grand escalier.
La basse-cour règne le long de la rue du
Petit-Musc, de laquelle elle est séparée par
un grand bAtiment fort solide , que fit cons-
truire Arllius de Montauban, archevêque do
Bordeaux, et dans lequel sont les caves et les
greniers de ce monastère. Sur la principale
porte de ce bâtiment est une grande pierre
de liais, où sont deux vers assez mauvais ,
gravés en lettres gothiques.
Ilanc fabricam nobis Arturus Burdigalensis
Condidit uUroneus, dei sibi dona Deus.
1435.
Le jardin est spacieux , en bon air , et rè-
gne le long des cours de r.\rsenaL
Le vaisseau de la bibliothèque règne sur
un des dortoirs, et n'est pas des plus grands ;
mais il est bien éclairé et décoré de pilastres
ioniques, qui portent une corniche fort pro-
prement exécutée. Il est même agrandi par
un grand cabinet et par un arrière-cabinet ,
qui sont de plain-pied et de suite. Cette
bibliothèque était peu considérable, lors-
qu'on en confia le soin au P. Antoine
Becquet , et l'on n'y comptait pour lors
qu'environ six mille voluiaes ; mais ce reli-
gieux a travaillé avec tant de succès à l'enri-
chir, qu'aujourd'hui elle est de seize ou dix-
sept mille. Il a été beaucoup aidé par les
bienfaits de Marc-René de Voyer de Paulmy
d'.\rgenson, garde des sceaux de France , et
président du conseil royal des finances , et
par ceux de Charles de Hénaut, doyen des
conseillers du grand conseil. Le jiremier,
liendant qu'il était lieutenant général de po-
lice de la ville de Paris, donna |»lusieurs
fois à ce monastère des livres hérétiques,
dont il ordonnait la confiscation. Quant à
M. Hénaut, par son testament du mois de
février 1741, il légua sa bibliothèque aux
religieux de cette maison. Elle n'était pas
fort nombreuse, puisqu'elle n'était que de
leur. Charles V, pour complaire au clergé, le dé-
clara conlre les bonnes mœurs, inventé en dérision de
Dieu et de rEylise, par vanité mondaine , pur folle
présomption : et pour abolir cet usage, il couilamna
à dix florins d'amende ceux qui s'obstineraient à le
suivre, et il ne fut aboli entièrement que sous le
règne suivant. A celle mode extravagante succéda
celle des souliers faits en bec de cmne, reniplacée
ensuite par des panlonlles d'un pied de large. Voici
la |ilns vraisendilable des différentes opinions sur
l'origine des souliers à la poutnine. Henri , fils de
Geoffroy Planlagenet, comte d'Anjou, était estimé
l'un des princes le plus accomplis île son temps. Sa
beauté, sa taille avantageuse excitaient l'admiration
de tous les courtisans. Un seul défaut défigurait cet
extérieur prévenant , il avait à rexlréniité ilu pied
une croissance de chair assez longue. Ponr dérober
la vue de cette difformité, il portait une chaussure,
dont le bout présentait une forme de griffe. Celte
chaussure bizarre fut aussitôt adoptée par les sei-
gneurs, et le peuple, vrai singe de la noblesse, ne
tarda pas à l'imiler. Cette mode subsista pendant
plus de trois siècles. (Voy. Cliron. Trivellt Coni. de
iVa«3 ,\ellï et Villaret, flis/. (<c fr., tom. VU,
pag. 75; et lom. X, pag. 109 et suiv.)
iUH
PAK
DICTIONNAIRE
PAR
lU
quntre mille volumes ; mais elle était coii-
sidi'r.iblc par le clidix des livres, et par la
propreté de la reliure. La hihliothôciuo de
ce monastère est surtout curieuse par les
livres d'ancienues éditions , et in)priraés
avant l'an 1500.
Le jilus ancien et plus curieux de tous les
livres est un petit in-folio, qui n'a que G3
feuillets, imprimés seulement d'un cAîé, oii
les principaux mystères de notre religion
sont représentés par 58 estampes, sous clia-
cunu desquelles sont deux colonnes de latin
rimé, imprimées en gothique. Tout cela est
fort grossier, et l'on n'y voit ni le nom do
l'auteur, ni celui de- l'iraiirimeur, ni celui
de la ville od il a été imprimé, ni la date de
l'année. On trouve seulement à la tête une
préface, qui commence ainsi : Proltrmium
ciijusddm incipil twfœ rompilationis, ciijus
nomm et titulus est Speculinn humanœ salva-
tionis. Ce livre a été cédé à .^L le duc de la
A'allière. On garde avec grand soin, dans la
maison de ville de Harlem, un livre pareil
à celui-ci. Ceux qui prétendent que Laurent
Gosier est l'inventeur de l'imprimerie en
Europe, disent que ce livre est le troisième
essai public qu'il en fit à Harlem, vers l'an
14-iO On voit par la description que l'on
vient de faire, que tout ce ([u'on a dit des
jiremières planches d'imprimerie lui con-
vient; car l'inventeur grava d'abord les lettres,
ou caractères, sur du bois , en taille d'épar-
gne , comme on grave les planches des vi-
gnettes et des estampes , et comme on dit
qu'on imprime à la Chine depuis l'an 930.
Cette maruère d'im|)rimer n'était ni nouvelle,
ni commode ; mais à force d'épreuves et de
réilexions, on inventa les caractères gravés
ei mobiles. Pour revenir au livre intitulé:
Siirculum humanœ salvationis, on ajoutera
que les Célestins de Paris assurent qu'il est
(le la même édition que celui de l'hôtel de
ville de Harlem.
L'on trouve encore dans cette bibliothè-
que la Glose de Nicolas de Lira , imprimée à
Itome en 1W2, en 5 volumes in-folio ; une
lïiblo imprimée à Paris l'an 1V75, in-folio,
qui est actuellement entre les mains de M.
de Paulmy. Parmi les manuscrits était une
Bible parfaitement bien écrite sur du vélin,
faite par ordre du roi Charh^s V. Pliili|)pe
de Maizières dit qu'il la lisait tous les ans
nue tète et à genoux. Cotte Bible passa
ai>rès sa mort à Louis de France, duc d'Or-
léans, et ce prince la donna h ce couvent,
comme il l'a écrit lui-même ?i la lin de co
livre. Louis de France, duc d'Orléans, donna
aussi au môme monastère une autre Bil)le
in-folio, nu'on a toujours lue jusqu'à i)résent
dans le réfectoire
L'ouvrage do Philippe do Maizières, inti-
tuhi -.Le Sonç/e du vieux pèlerin, est un ma-
nuscrit in-folio, divisé en trois livres, et
composé en 1388, pour l'instruction de Char-
les VL 11 reiderme des maximes excellentes
jiour le gouvernement, et devrait être entre
les mains de tous ceux ()ui sont préposés à
l'éJucation et h l'inslruclion de nos rois.
La cardinal Duperron nt fais.iil t iid de cas,
qu'il allait soviven. aux Célestins exprès
ifour le lire. Au reste, il ne faut pas, à
l'exemple de plusieurs écrivains , confondre
cet ouvrage avec un autre, qui est intitulé :
Le Sourie du vergier, qui a été composé par
Charles deLouviers, contemporain de Phi-
lippe d(,' Maizières, et dont Raoul de Presles
a fait un abrégé.
P:irmi les religieux Célestins qui, par leur
l)iélé et leur savoir, ont illustré le monas-
tère lie Paris, l'on compte non-seulement
Pierre Baril, Denis Le Fèvre et Etienne
Carneau, dont on a parlé, mais encore Pierre
Poecpiet, qui était Bourguignon et docteur
en l'un et l'autre droit. Il fit profession dans
le couvent des Céli'stins de Paris, l'an 1369,
et MX ans a[)rès fut fait premier (irieur du
moTiaslèi'e de Manies, que le roi Charles V
venait de fonder. Il était si juilicieux et si
savant dans la jurisprudence, que le parle-
ment de Paris confirma souvent ses déci-
sions; mais ce qu'il y avait de plus estima-
ble en lui était le talent qu'il avait i)Our
conduire les âmes dans la voie du salut.
11 fut directeur du bienheureux Pierre de
Luxembourg, cardinal, et de Philippe de
Maizières. Ce fut lui aussi que Louis de
France, duc d'Orléans, nomma pour être un
dos exécuteurs de son testament. Le fameux
Gerson eut pour lui une estime et une amitié
particulières, et le mit au rang des grands
nommes de son siècle , dans une lettre qu'il
écrivit au duc de Berry. Le P. Pocquet
mourut h Paris l'an H08.
Jean Bassan était de Besançon, docteur ès-
droits, et prieur de Saint-Paul de Besançon,
de l'ordre des chanoines réguliers de Saint-
Augustin, et avait environ trente ans lors-
qu'il lit |)rofession dans le monastère des
Célestins de Paris, le 5 janvier de l'an 1393.
11 fut chargé dans la suite de plusieurs com-
missions importantes touchant le gouverne-
ment de son ordre, et ce fut pendant qu'il
tAchait de s'acipiitter de la dernière, qu'il
mourut dans le monastère de Collemade lès-
Aipiila , dans l'Abbruzze ultérieure , le
26 août de l'an 14V5, Agé de quatre-vingt-
cinq ans, dont il en avait passé cinquante,
sept mois et vingt-deux jours dans l'ordre
des Célestins. L'évèque d'Aquila lui tit
faire des obsèques fort honorables, et ce fut
Jean de Ca|>istran, vicaire général de l'ordre
des Frères Mineurs , et qui a été mis depuis
au nombre des saints, qui fit sou oraison
funèbre, et qui prit pour texte C(! que l'E-
vangile dit de saint Jean-Baptiste : Fuit
homn missus a Deo, cui nomeii erat Joannes.
On dit (pi'il s'est fait plusieurs miracles à
son tombeau. Ce fut à sa persuasion que
Félix V, pape, consentit à sa déposition.
(iuillaume Komain, clerc de Paris , lit ses
vunix dans ce monastère, le 27 de juillet de
l'an IWa. Il fut envoyé en Italie pour les af-
faires de sa congrégation, et s'y lit connaî-
tre du pa|)e Nicolas \'. De retour en Franco,
il fut trois fois provincial, et prêcha avec
liiil d'éliquence et d'oiu'tion, ijue le roi
Louis \1 allait souvent à S.iint-Paul pour
l'entendre. !l lit même plus ; car il prenait
11*5 PAR D'EPIGRAPIKE.
ses avis non-seulement pour diritçer sa
consc'ence, mais môme pour les aU'aires
PAR
ItiC
d'Etat. Il l'envoya, avec deux sei|j;ncurs do
sa cour, en ambassade oujirès de Cliailcs le
Hardi, duc de Bourgogne. De retour de cette
négociation, Romain, également dégoûté
des honneurs du monde et de ceux de sa
congrégation, ne jiensait plus qu'à vivre
tranquillement en simple religieux; mais
quoiqu'il eût bien servi son [)rince, on le
rendit suspect au roi, qui, ajoutant foi à la
calomnie et à ses soupçons , ordonna à
Tristan l'Herinite, ministre ordinaire des
iniquités de ce prince, de s'en défaire, et
celui-ci lui ayant donné un œuf empoisonné,
Romain en mourut l'an IV'S.
Le P. Matthieu de Goussencourt était
né à Paris au mois d'avril de l'an 1.383,
d'une ancienne et noble famille, qui avait
doniié plusieurs conseillers au parlement
de cette ville. Il fit profession dans ce cou-
vent le 28 de mai de l'an 160G. 11 donna au
imblic, en 1643, un ouvrage en 2 vol. in-
i'iilio, rempli de pénibles recherches, intitulé
Le Martyrologe des Chevaliers de Saint-Jean
de Jérusalem, dits de Malte. Ce livre fut très-
bien reçu de ci'l ordre, et le grand maître
Jean-Paul de Rascaris lui fit écrire, en 1640,
une lettre remplie de remerciements et de
reconnaissance. Le P. de Goussencourt
moiu-ut à Paris le 2 décembre 1660. 11 était
fort laborieux, mais d'ailleurs d'un discer-
nement et d'une exactitude médiocres. 11
avait beaucoup travaillé sur les armoiries et
sur les familles nobles du royaume, comme il
paraît paridusieurs manuscrits qu'il a laissés
et (pii sont réjiandus dans jilusii'urs biblio-
thèques de Paris, surtout dans celles dos
Minimes de la place Royale, et des P. de
la Doctrine Chrétienne.
Le P. Louis Beurrier était né à Char-
tres, et (il profestiou dans le monastère des
Célestins de Paris, le i8 avril de l'an 1613.
Il donna au public, en 1631, iiuc Introduc-
tion au traité des Sacrements ; en 1632, Les
Analogies et Antliitlièses de l'Incarnation du
fils de Dieu, et des actions les plus notables
de sa vie, etc. ; en 1634, deux ouvrages his-
toriques, dont l'un intitulé : Sommaire des
vies des Fondateurs et Réformateurs des or-
dres religieux ; et l'autre : Histoire du mo-
nastère des Célestins de Paris.
Le P. Beurrier mourut le 8 avril de l'an ■
1645. 11 était frère du P. Beurrier, abbé
général des chanoines réguliers de Sainte-
Geneviève.
Le P. Antoine Becquet était né à Paris,
et est mort le 20 janvier 1730, bibliothécaire
de ce monastère. Il était très-versé dans les
belles-lettres, dans la connaissance des li-
vres, et dans l'histoire de son ordre. Il donna
au [)ublic, en 1719, un volume in-4° intit^ilé :
Gallicœ Celestinorum cungrcgatior),is tnona-
Uriorum Fundationes, etc.
(HuRTAUT et Magny.)
Messire François de Montagu , prêtre au-
mônier du roi. chapelain et grand zélateur
des P. Célestins, auxquels il donna une
des chapelles où autrefois les Carmes avaient
demeuré, laquelle avait été bûtie par Simon
le Grand, di'céila en 1372, et fut enterré
aux Céh'slins.
Géranl Manchet, évoque de Castres , con-
fesseur du roi Charles Vil , mourut à Paris
en ri46 et fut inhumé dans la chapelle des
Dix mille martyrs, aux Célestins.
Rapport sur les fouilles faites aux Célestins
en 1847 et 1848,
Adrcssij au Comiié des iiionumenls du roiiiislère dn rtns-
iruclioii publique, par une commissiou doiil M. Tliitrry
était président et M. A. d'Afîry le secrétaire (I).
Les travaux auxquels a donné lieu l'ap-
propriation de la caserne des Célestins au
service de la garde municipale ont entraîné
la démolition de l'ancienne église fondée
par Charles V, roi de France, dans laquelle
nombre tie princes et de personnages illus-
tres ont reçu la sépulture.
Les fouilles préparatoires, opérée s pourre-
connaître la profondeuc des fondations du
monument, ayant amené la découverte de di-
vers objets d'anliquité intéressants, M. (Char-
les, architecte, chargé de la direction des
travaux, s'empressa d'en référer à l'adminis-
tration.
M, de Rambuteau, alors préfet de la Seine,
saisit avec em|iressement l'occasion qui se
présentait de recueillir des dncuineiUs uti-
les tout à la fois aux arts et à l'histoire. En
conséquence, par une lettre du 7 juin 1847,
il chargea une commission spéciale de con-
stater scientitiquemi'nt l'état des lieux , et
d'examiner les objets déjà trouvés, ainsi que
ceux qui pourraient être ultérieurement dé-
couverts. Cette commission fut composée de
la manière suivante :
MM. L. de Labordc, membre de llnstitut;
Du Sommeraid, conservateur du musée de
Cluny ; Alb. Lenoir, architecte; Thierry,
docteur en chirurgie, membre du conseil mu-
nicipal de la ville de Paris; De Paulis, gia-
veur en médailles; Troche, chef du bureau
de l'état civil à la mairie du h° arrondisse-
ment municipal ; d'Affry de la Monnaie ,
chef de bureau à la (iréfecture de la Seine.
En se constituant, elle nomma pour son
président M. Thierry, et pour son secré-
taire M. d'Atfry.
La commission s'est réunie deux fois sur
place, le 13 juin 1847 et le 23 janvier 1848;
les membres qui la composent ont, en ou-
tre, visité isolément les lieux à plusieurs
reprises. Le résultat de toutes les investiga-
tions auxquelles on s'est livré
dans le rajiporl suivant.
La commission divisera son travail eu
deux parties : dans la [ireinière, elle doimera
le coin|)te rendu quotidien des fouilles ;
dans la seconde elle traitera la [lartio ar-
chéologique.
§ 1". — Fouilles.
Dans les derniers jours de mai 1847, on a
découvert un caveau dans lequel gisaient
(I) Ce rapport est inséré dans le Didleiin du
Comiié des uns et des monuinen'.s du mois d'avril
1851, p. 105.
est consigné
ii;
PAR
DICTIONNAIKE
PU'v
1148
coiil'ijinliis des ossements qui ont ôi^ il-coii-
mis ,'i|)|i;irtenir à une leninie Me vin^'t-liuit
ù trente ans, et nui enniposent la plus gi'amle
partie d'un sijuelclle; au milieu de cos osse-
ments se trouvaient (icux petites parties de
planelie en bois de clii^ne, provenant prolia-
Llement d'un cerrui'ij , ainsi qu'une plaque
de |)londj de 0°'..'J4. de longueur sur 0"',1'.) de
largeur, qui (Hait pliéc eu deux : cette pla-
(|ue porte l'inscription Innciaiie d'Atnie de
Bourgogne, duchesse de Ik'thloil. Le caveau,
placé contre le mur, à droite du cliœur, était
construit en moellons suiillés; le côté (jui
touchait le mur était récrépi; il présentait
une longueur de 2'", 13 sur l'",3,'i do iirolon-
deurel0",70 de largeur h 0'",35 ; au-des-
sus du sol inférieur étaient scellées trois
harresen lerde O^.OâT d'équarissage : la pre-
uiiôre de ces barres se trouvait ;> 0'°,53 de la
lace du caveau la plus rajiiirochée de l'ab-
side ; la seconde barre était à 0"',0G de la
première, et la lioisième à 0",C3 de la se-
conde : le caveau était recouvert par (Jeux
pierres portant une inscription en caractères
orientaux.
A la môme époque, près la jiarlie droite
de l'abside, sur le |)oint où était placée la
chapelle des Rostaing, on a trouvé une boile
en ])lomb qui renfermait dos débris de serge
blanche, et qui semblait avoir contenu des
entrailles. Cette boite, qui est eliondrée, a
0",()8 <le long sur 0''\±2 de large et O^.IS de
haut ; elle présente à sa i)artie supérieure
une ouverture fermée par une ])la([ue sou-
dée égaleminit en |ilomb, de 0"',10 carrés.
Queli[ues jours apiès, sur l'emplacement
du chujur, à gauche, on a mis là découvert
un cercueil en iilonib, dont les pieds étaient
tour'iiés vers l'abside; ce cercueil, qui ac-
cuse la foi'mc lie la tète et des éjiaules, à
l"',Tô de long sur une largeur qui est, à la
tète de 0", 23, au cou de 0'%13, aux épaules
deO^.iO; son é|iaiss'ur est, à la tète, do
0-27, et aux [lieds O'Mi).
Ce cercueil a été ouvert en présence de la
comnnssion, le 13 juin, au moyen d'une in-
cision longitudinale pratiquée sous le cou-
vercle, du coté gauche; il renfermait le
corps d'un homme de 1"',60 de hauteur en-
viron, dont les mains étaient croisées sur le
bassin; ces restes, embaumés et envelojipés
d'un linceul, étaient tournés à raili|)0(ire ;
on n'a trouvé aucune indication (]ui per-
mît de reconnaître le |)ersonnage auquel ils
appartenaient.
Dans le courant de juin suivant, on a re-
trouvé un cirMir en cuivre de 0"',I8 de hau-
teursur(r,15 de largeur et 0"',13irépaisseur;
l'inscription qui occupe u:ie de sesfaces afait
recoimaître (pj'il rcnlcrmc le (cein- de Louis
de Lux(Mnbourg, ronde lloucy.
1-e 27 octobre, dans un caveau prati(|U(5
sous l'ancienne chapelle des Hostaing, au-
dessous (les barres de fer qui garnissaient
le fond connue .*! l'ordinaire, ou a trouvé un
cercueil en |iloud) sans insciiption.
Le môme joiu', on a (h'^couvert la pierre do
f indation de la chaiielh», ainsi (pic i'iiidiipiu
l'inscription dord elle est ch.u-gée; elle était
placée sur le, sol mi'-me, dans l'axe princioal
du moimmeid, et elle était engagée dans' la
ni;w;onnerie du mur de face du cho'ur. Cette
pierre porte 0'",-28 de largeur sur autant d'é-
j)aisseur et sur 0'",12 de hauteur.
Le 30 du môme mois, on a rencoidré m
S(juelelte (pii avait été inhumé dans un sim-
ple cercueil de bois, aujourd'hui détruit par
le temps; ces ossements, qui étaient évideiH-
meul à la place oij ils avaient été inhumés
Iirimitiveraent, ont été reportés sur plûtre,
dans la position où ils se trouvaient.
Le lendemain, les fouilles ont mis h. dé-
couvert un cercueil en plomb sur lequel
étaient déposés une boîte à entrailles et un
cœur également en plomb, le tout en bon
état de conservation ; ces objets n'étaient
accompagnés d'aucune inscription.
Le 'i- novembre, on a trouvé un cercueil
en |ilouib sans iuscriptioii, dont le dessous
était en fort mauvais état ; parmi les os et
les débris d'étoiles rpii s'en écliapi)aient, on
a recueilli une bague.
Le lendemain, on a découvert un cer-
cueil en plomb également en mauvais état et
sans inscription.
Enfin, le 4 décembre, on a rencontré un
Cercueil en plonjb en bon état ; l'inscription,
gravée sur une [daque de cuivre scellée à
la partie supérieure de ce cercueil, a fait
reconnaître qu'il renhïrmait les restes du mar-
quis d'Aulède,
Les cercueils ont été trouvés de deux à
tiois mèti-es au-dessous du niveau du sol
actuel ; ([uant au scpielette découvert le 30
juin, il était à une profondeur de 3",o0 au
moins.
Ls fouilles ont mis à découvert, pendant
toute leur durée, de nombreux ossements
]>rovenant de la violation des sé|>ullures
liendant la première l'évolution ; des débiis
de sculpture et d'architecture ; quelques
moîinaies et quel(pies rares objets d'art ;
enliu les anciens caveaux funéraires. On a
égaleinenl trouvé, près du portail, un vaste
caveau voûté et rcnqili de gravois, comme
l'étaient aussi tous les autres. Ce caveau,
d'une construction [il us récente que le reste
de la chapelle, était transversal h l'axe prin-
cipal du monument, et il en occupait pres-
que toide la largeur: à la voîlte étaient
scellés des anneaux de fer; l(>s parois por-
taient de nombreuses iiiscii|ilions, gravées
plus ou moins grossièrement dans la pierre;
ces inscriptions étaient toutes des noms pro-
pres, acconijiagnés souvent d'une date et de
(piel()ues mots, soit latins, soit français;
elles ne présentaient aucun intérôl ; la plus
ancienne était de 1(115 et la plus mo lerne
de 1731. l'Jles semblaieul avoir été tracées
par des moines, auxi|uels le caveau aui'ait
servi de prison ; c'est du moins ce i]ni peut
ôtre conclu tant de l'aspect des lieux que
des deux inscriptions suivantes :
F. M»l. nabiii novice
1700
V. P. Nicolavs
D.inip Jaii !693
ÎIW
PAU
D'EPIGRAPHIE.
PAR
HbO
§ 2. — Arcneotogie.
Ainsi que l'on vient île le voir, les fouilles
opérées dans la chapelle des Célestins ont
produit des résultats moins importants qu'on
avait lieu de l'espérer, malgré la violation
de 1793. Les objets recueillis ne manquent
pas d'intérêt, e-t ils vont être décrits sucres-
sivement ; ils se divisent en pierres turau-
lai'res , inscriptions , fragments d'arcliitoc-
ture, peintures, sculptures, bijoux, monnaies
et D&teries.
Pierres tuinulaires.
1" Dalle en pierre de 2", 10 de longueur
sur 1", 10 de largeur et 0", 10 d'épaisseur :
ce monument a été trouvé vers la partie
se]itentrionale du chœur; il est brisé en
deux morceaux, dont l'un, celui du haut,
Q 0", 52 de longueur, et dont l'autre a l", 58;
il manque deux fragments de cette seconde
partie ; mais on peut reconnaître que la
longueur primitive totale n'est que fort peu
réduite.
Sur cette pierre, qui est très-usée par le
frottement, est gravé un personnage revêtu
d'une robe ; la tête, dont les cheveux sont
longs et coupés en rond , ainsi que les
mains, qui sont jointes sur la ])oitrine,
étaient rapportées en une autre matière,
probablement en marbre (1), et manquent
aujourd'hui ; on ne voit plus que le creux
dans lequel les pièces de rapport étaient
encastrées. La figure est renfermée dans un
monument d'architecture formant dais au-
dessus de la tête, dont le caractère appar-
tient au XIV' siècle. A chacun des angles
supérieurs, dans un entourage formé de
quatre arcs de cercle réunis par quatre an-
gles, se trouve iin écusson, dont on ne dis-
tingue que difticilement les traces ; il semble
chargé de quatre losanges posées deux et
deux, accompagnées en cœur et en pointe
d'une lame ou d'une moucheture d'hermine.
Une inscription, en gothique du xiV siècle,
est gravée sur le bord extrême de la pierre :
cette inscrijition commence à droite du
pinacle qui courotnie le monument d'archi-
tecture ci-dessus décrit, et se termine h la
gauche. Suivant l'usage, elle courait proba-
blement sur tout le pourtour du monument ;
mais on n'en trouve plus de traces que sur le
haut et sur les côtés ; voici ce qu'elle oorte :
Ci gist MaisU'e
Pierr e secret ire du Roy lire ô Coiiseillier
de n s Jean Bapt
Priez povr li
Si l'on rapproche cette inscription de celle
que donne le recueil manuscrit appartenant
à la ville de Paris (2), ainsi que des rensei-
gnements que fournit le P. L. Beurrier (3),
(1) MiLLiN, Anlkiiiilds nalionalcs, t. I, 5' pari.,
p. 19; Paris, Droiiliin, 1790, in-fol.
(2) Recueil des sépultures, tombeaux, cpitaplics et
inscriptions qui se trouvent dans toutes les églises,
abbnyes et monastères de la mile et faubourqs de
Paris. 3 vol. in-fol. iiis. ttiio, t. Il, p. 228.
(3) Histoire du monastère et couvent des Pères Cé-
jn ne peut douter que le monument qui
nous occupe ne soit celui de Pierre Cunet
ou Cuvet, seigneur de Tournay. Ce person-
nage, qui était tout à la fois secrétaire du
roi Charles V et conseiller de la comtesse
d'Artois et de Bourgogne (1), a été enterré
en 137;5, nu côté gauche du grand autel des
Célc-lins, sous une tombe on pierre, qui a
élé transportée plus tard prés de la porte de
l'église, du côté du préau.
Vitici, du reste, l'inscription donnée par
le recueil précité ; il est à remaniuer que le
copiste n'a pas respecté l'orthographe, et
(|u'il a même tronqué le texte.
Ci-gîl .M« Pierre Cuvet, jadis secrétaire du roi no-
ire sire, con^' de noble dame madame la com-
tesse d'Arlois et de Bourgogne el s''" de Tournai
qui décéda le jour de ia S' Jean-Baptisle (2)
l'an 1373.
La place occupée par celte tombe pendant
longues années explique l'état de détériora-
tion dans lequel elle se trouve ; il est même
élonnant qu'on puisse encore y distinguer
quelques traces de gravure.
2° Deux pierres tumulaires, en forme de
stèle, surmontées de trilobés du xiv' siècle,
et portant cliacune une inscription en carac-
tères orientaux : ces pierres sont celles qui
recouvraient le caveau de la duchesse de
Bethford.
3° Deux fragments d'une pierre tumulaire
du xV siècle, gravée avec beaucoup de
soin. Sur un de ces fragments, au milieu de
détails très-riches d'architecture, se voient
deux têtes, l'une coitl'ée d'une couronne et
l'autre accompagnée d'une crosse d'évêque :
les angles de cette pierre étaient probable-
ment ornés de cartouches contenant les at-
tributs des quatre évaugélistes ; ce qui doit
appuyer cette conjecture, c'est que l'aigle
de saint Jean existe encore sur le principal
fragment.
loscriplions.
1° La pierre de fondation de la chapelle
est, aiuî; qu'on l'a va plus haut, de forme
h peu près cubique : le dessus est chargé
d'une croix fleurdelisée gravée en creux;
SU!' la face principale se lisent les mots sui-
vants :
L'an M ccc lxv le xxiv
jovr de inay niassil
Cliarles loy de France
Celte inscription est précieuse pour l'his-
toire du monument ; car elle fixe une date
restée incertaine jusqu'à présent. En effet,
la charte du 24 mars 1367, par laquelle
Chailes V donne aux Célestins une somme
de dix , mille francs il'or « pour édifier, par-
faire et achever leur église, » apprend bien
que ce monarque avait « mis et assis » la
lesiins de Paris, par le P. Louis Beurrier , Céleslin
proie/, de Paris; Paris, lG3i, iii-4°, p 409.
(t) Jeanne, fille aînée de Philippe V,roi deFrance,
et de Jeanne , comlesse pa'aline de Bourgogne et
d'Arlois, mariée le 18 juin 1518 à Eudes IV, duc de
Bouri;ogiie , morte en 1347. (Le P. A.nselme , l. L
p. diei 548.)
(-2) Le 24 juin.
IISI
PAR
DICTIONNAIRf:
PAR
14Si
première pierre du moiuiniciit (1). Le I'.
Ik'iuiier fait t''p;nlcint;iit conn.u'tro (2) que
l'église fui déiliée, lo lii seplomlirc 1570,
par (iiiillaiiiiic ilc Meliin , ari:lii'V(''i|iio de
Sens (3), mais l'époipie <ln la fondation même
n'était point parvenue jnsqii'ii nous; voici
celte lacune lieiireuscnienl comblée.
2° Une autre insciiplion, non moins im-
portante, est celle d'Anne ilc Hourgogne,
femme du duc de Betlifoit,iég('nt de France :
cette inscription, gravée au ciseau sur une
lame de plomb qu'on a pliée en deux pour
protéger les caractères, est plus étendue cpie
celle qui existait sur le tond)enu de la prin-
cesse et qui est rapportée par le Père
L. Beurrier (4-). En voici le contexte (5)
Cy gisl 1res liavlle pvissanle princesse Mada
inc Anne (le Bovrg"'' filii» de fev liesliavil cl pvissat
prince Jehan dvc de Boiiri;'"-' Ciintc de Flandres d'Ar
lois Cl de Bovrg'"? famé de iresliavlt et pviss prince
Jcii govvnâl elregenl lero)""= de France dvc de Bedfo
ri Ia(| vile irespassa en loslcl de Bovibon a Paris le xni"
jii\r de novendire mil qvalie cens Irenle devx
Anne de Bourgogne, sejHiémc enfant de
Jean, duc de Boui-gogne, comte de Flandres,
et de .Margueritede Bavière, naquit vers l'iOV.
Le 13 avril 1V23 (6), étant au château de
M'iUthard, elle fut liancée h Jean, duc do
Bethfiii-t, nagent de Fronce. Ce |)rince, retenu
par les événements de la guerre, était re|)ré-
senté par Pierre de Fontena>, chevalier, sei-
gneur de Rance, son maître d'hôtel, qu'il
avait fondé de procuration à cet effet, par
acte du 18 mars (irécédent (7). Ce ne fut cpie
le IV juin suvant (8) que h; duc et sa femme
purent se rejoindre à Troye.s, oiJ leurs noces
furerd célébrées avec beaucoup d'appareil.
Après neuf ans de mariage, la duchesse
de Bethfort mourut à Poi'is,saiis laisser d'en-
fnnls. Le passage suivant d'un contempo-
rain (9) contient un bel éloge de celte prin-
C-'Sse, et donne, sur ses obsèques, quelques
(1) Le P. Bf.uKRicn, p. 59.
(-2) Id. Ibid.
(3i Guillaume, (ils de Jean \<", vicomte deMelun,
chanil cllan de Fraiire. clc. , el de Jeanne de Tan-
çai \ille, cliauiiine de Noire-Danie de Paris, élu ar-
chevêque de Sens eu lôUJ, mort le i ma. 1378, cl
inli'iiuc aux CelesUns , dans le chœur, devant le
s.iuttuaire. (Le P. .'V.nselme, l. V, p. 2â3; le P.
BrcRRiKn, p. 579.)
(i) Vuijcz l'épiiaplie latine, cl celle en français ipii
suit, col. 1 1 tô.
(."i) CeUe leçon présente quelques diflërences avec
celles (|ni ont élé données dans le llttlU'liii nrclicolu-
tjhint' lin ciiinilé ili'x iirtu cl iiuinniiiriiln. l. IV, p. 3(10
fl 393; mai.s elle esl li' résultai il'un sérieux cxaineii,
ei elle csl d'une cxactiludc qui ne peut ùirc cun-
lesiée.
{6; llhioire ijénérale de liiiunioqne, pai' D. Plan-
cher elD. Salazard; l»iji>n, I7."p9 1781, lu-fol. -i \(d.,
t. III, p. 5a3. — Juuiniil <lt' l'iiria svus /es ?i''(/(ii's de
Charles \'l et de Chuiles »//; Paris, 17-ilt, iu-l",
p. 93. — Mcmaiiea de l'ieiie de l-'ciiiii, pnhiiés p.ir
M"" Dupont |)onr la Soeic'lii de Chisloire i(i; Fiaucc;
Paris 1837, in-S',p. 199. — Le P. Ansci.mi;, l. I,
p. 210.
(7) Uhtoire qniéidie de llouryogiie, l. IV, p. 69.
(8) Taille, idem, p. 71.
(9) JiiiiiiKil lie l'iiiis, p. \'.'>i, I."i3.
détails qui ne manquent pas d'intérêt :
« Item, en cellui temps estoit t(jujours la
mortalité h Paris, laquelle assailli la Du-
cliesse do Bethfoit, femme du régent de
F" rance, sœur ilu duc de Boui'gongne, nom-
mée Anne, laiilus idaisanli'de toutles Dames
qui adompies fussent en France; car elle
estoit bonne et belle et de belle aage : car
elle n'avoit (pie vingt-huit ans quand elle
U'espassa, et certes elle estoit bien amée du
peujile lie Paris, et vi'ay est qu'elle Irespassa
en rOstel de Bourbon einprès le Louvre, le
trei/ièmejourde Novembre, deux euresaprôs
mynuit, entre le Jeiidy et le Vendredy, dont
ceulx de Paris perdiient moult de leur espé-
rance; mais à souffrir leur convint.
« item, le samcdy ensuivant elle fut en-
terrée aux Céleslins, et soncœur fut enterré
aux Augustins, et au porter le cor|>s en terre
esloient tous ceulx de Saint-Germain, et les
jTrétres delà Confrairiedcs Bourgeois, clias-
cun une estolle noire et ung cierge ardent
en leur main, et ils chantoient en portant le
corps en terre seulement, les Angloys en la
guise du Pays moult piteusement.
« Item, le* Jeudi 8' jour de Janvier fisl lo
Régent robseijue de sa femme aux Cèles-
tins, et list faire une donnée à cliascun de
deux blancs, et furent bien quatorze milliers
à la donnée, et y ot bien quatre cent lumi-
naires de cire. »
La duchesse do Bethforl fut enterrée sous
une tondje de marbre noir placée à l'entrée
du chœur, du côté de l'Fvangile: sur cette
tombe était l'elligie de la princesse, en mar-
bre blanc (1) : cette statue est gravée dans
Millin (2); idle a fait partie du musée des
Petits-Augustins (3); et elle se trouve au-
jourd'hui à Versailles (i).
3° Fragment d'une inscription du xv'
siècle, trop jifu étendue pourolfrir un sens.
/!■" Plusieurs jiortions d'une inscription
sur marbre noir, en caractères du xvii'
siècle; on voit encore une partie de cartou-
che armoirié soutenu par des lions : mais
ces fragments ne permettent (las de rétablir
l'écusson, et les lettres (pii restent sont in-
sullisantes pour reconstituer un texte quel-
conque.
5' Sur un cœur en cuivre :
Le cœvr de Lovis de Luxëbovrg
conte de Rovssi qvi
Irespassa le
XI* jovr de
mai
i;.7i
Louis de Luxcraboin-g était le deuxième
fds do Charles de Luxembourg, comte de
(1) Le P. BF.rHiur.K, loe. cit., p. 370. — Lr. La-
lioiiiiKiR, ï'oiii/ii'dii.r (/i\s iiersoiiiies illitures; Paris,
1012, in-(ol. p. 109. — Le P. Anselme. (. I, p. 2i,i.
(2) .l;iiii;iii/i's iiiiliviiiiles, t. I, 5" par(ie, pi. x\ui,
(ig. i.
(3) Dcsciiiilion historique et chronologique de nw-
iiiiiiieiits de sculpture réunis nu Musée des wonumenlf
jninenis, par .Mevandre l.euuir; l'aris, an Xl ^I803),
p. I.'il, W" 83.
I 4) Versiiilles, giderics historiques ; Paris, Gavard ;
1838, série u'.seelion i", u" 102.
nsô
PAR
D'EPIGRAPIIIE.
PAR
1154
Bricuiie, de Ligny et do Rouss}-, baron de
Raaiei'u cl de Pincy, et de CliarloUe d'Eslou-
teville (1).
11 eut en partage ]e comté deRoussy ainsi
que la baronnie de Saint-Martin d'Ablais et
de la Nouvelle; sa feiunie, Antoinette d'Am-
boise, fdle de Guy, seigneur de Ravel, et
veuve d'Antoine de la Roclie-Foucaull , sei-
gneur de Barbezieux, ne lui donna pas d'en-
fant, et mourut en lao3 (2).
Louis assista son frère aîné, Charles,
comte de Brienne, dans la délense de la ville
et du château de Ligny, assiégés par rem|)e-
reur Charli's-Quint, en 15i4 (3). Il fut capi-
taine de cinfiuanle bommes d'armes et che-
valier de l'ordre du roi (1).
Il mourut , ainsi que l'inaïque l'inscrip-
tion ci-dessus, le 11 mai 1571; son cœur fut
déposé aux Célestins, dans la chapelle de
Saint-Pierre-Célestin, qui devint plus tard
la chapelle de Gèvres (5). Quant à son corps,
il l'ut inhumé à Ligny (6).
G° Sur le cercueil en plomb découvert le
4 décembre :
Ha\t et pvissanl seignevr
Messire Frauçois Deiphin clievalier
marquis dAvlede baron de Margavs
et decede a Paris le 26 aovst
1746 âge de 88 ans etans
ne a Bordeavs dans le mois
davrll 1660 a etc enlerc
dans leglise des RR PP
Célestins
Reqviescal in pace.
François-Delpbin d'Aulède de Lestonac,
marquis de Margaux, fils de Jean-Denis ou
Charles-Denis d'Aulède de Lestonac, baron
de Margaux , preiBier président au parle-
ment de Bordeaux (1673-1695), et de Thérèse
de Pontac, était né en avril 1660 (7).
11 fut marié deux fois, savoir:
1° Le 17 juillet 1696, àElisabeth-Antoinette-
Jiilie, buitième enfant de Louis-François le
Fèvre, seigneur de Caumarlin , conseiller
au parlement de Paris, intendant de justice
eu Champagne, conseiller d'Etat, et de
Catherine-Madeleine de Verlliamon, morte
le 11 avril 1713(8).
2° Le 11 décembre 1715, à Antoinette-
Charlotte, cinquième enfant deCharles-Henri-
Gaspard do Lénoncourt, marquis' de Blain-
ville, comte de l'empire, grand chaiïibellan
de Léopold, duc de Lorraine, et de Char-
Ci) Le F. Anselme, t. m, p. 729.
(2) N. ViG.MER, Histoire de la maison de Luxem-
hounj ; cd. du Cliesiie, Paris, 1617, in-8°, p. 515. —
Id. cd. Pavillon, Paris, 1619; .in-4", p. b08.
(3) Le P. Anselme, Ioc. cil.
{i) N. ViGMEii, éd. Pavillon, Ioc. cil.
(5) MiLLiN. Ioc. cil., p. 0-i.
(6) Le P. Anselme, Yigmer , Ioc. cil. — Le P.
BEi'KitiLn, p. 57i. — Recueil manuscrit d'inscrivlions,
l. II, p. 183.
(7) Tablettes de Tliéniis, t. II , p. 33. — Mercure
de francr, oclobie 1748, p. 227 et suiv.
(H) Le P. A.NSELME, t. IV, p. 545.
loitc-Yolande de NettancourI, daine d'alour
de la duchesse de L'irraino (Jj.
Le marquis d'Aulède n'eut aucun enfuit
de ses deux femmes, et moiu'ut à Paris,
dans sa qualre-vingl-neuvième année, le 26
août IT'tB. Le lendemain , après avoir été
présonlé à l'église Saint Paul, sa paroisse,
il fit i'iluimé aux Célestins (2), dans la nef
de la chaiielle de (îèvres (3).
La date de 1746, donnée par l'inscription
ci-dessus rapportée, est fautive; c'est ce
qu'établissent d'utie manière péremptoire le
registre des sépullurcs de l'église Saint-
Paul pour l'année 1748, et celui des inhu-
mations laites aux Célestins. 11 n'y a donc
cas ici de discussion possible.
Arcbilecture.
1° Deux cha|)iteaux très-anciens; l'un
d'eux, portant 0", 31 de haut sur 0'>',40 do
large, rappelle tout à fait les formes corin-
thiennes; il est orné de quatre têtes humai-
nes, une sur chaque face; des pommes de
pin décorent en outre les côtés tles grandes
feuilles. Ces deux cha])iteaux sont évidetu-
ment d'une époque antérieure à la construc-
tion des Célestins, car ils oin été découverts
dans les fondations de la façade, à un métro
environ au-dessous de l'escalier conduisant
aux combles; ils portent , du reste, tous les
caractères du xii" siècle.
2° Groupe de trois chapiteaux du xni* siè-
cle sculptés dans une ]tierre : ce morceau ,
d'un travail situple et d'un beau caractère,
a été également trouvé dans le massif de
fondation de la façade.
Les fragments d'architecture qui précè-
dent, ainsi que quelques fills de colonnes
rencontrés sous le sol , proviennent, suivant
toute probabilité, des chapelles qui ont été
remplacées par l'église dont Charles 'V est
le fondateur.
3° Dix petits clia])iteaux du xiv' siècle por-
tant des traces de coloralion et i)rovenant de
diverses parties de l'éj,-lise.
4° Uti chapiteau du xv' siècle, de dimen-
sions plus fortes que les précédents : ce
morceau, trouvé sous le sol de la nef, doit
avoir ai)partenu à un caveau orné, construit
postérieurement à l'église.
5° Un petit chapiteau corinthien, de la re-
naissance, ayant fait partie des promenoirs
du cloître.
6° Une tôte de gargouille.
7° Un piédestal du xiv siècle en pierre
tendre, portant des traces de cnlora'ion sur
les moulures; les faces de ce fragment , dont
le plan est un polygone , présentent des
quatre feuilles s'enlevant en jaune sur un
fond noir.
8° Une croix surmontée d'un chapeau de
cardinal appliquée sur des moulures décou-
pées du xiV siècle.
(1) Idem, t. n, p. 64.
(2) Registre des séjjutlures de l'église royale et pa-
roissiale de Saint-Paul de Pans, pour l'année 1748.
— Registre des inliumations des Célestins. (Arcb. de
la prél'cct. de la Seine.)
1 prèle
(5) M
ILLIN. Ivc. cit., p. 40.
1155
l'AK
DICTIONNAIRE
PAR
ilîJC
9° Un fragment de pinacle de la même
époque.
10" Un lioaumc , un morceau de frise
orné et divers fiagineiils d'écussons armo-
riés, le tout- peint et doré. Ces écussoiis
sont les suivants :
A. Partie inférieure d'un écusson aux ar-
mes de Bourbon (d'a/ur à trois fluurs de lis
d'or, au IjAton de j^ueules péri en bandes).
Ce débris doit jirovenir de la chapelle Sainl-
Louis, construite par Charles, cardinal de
Bourbon : dans cette chapelle se trouvaient
les armes du prélat, accomiiagnécs, de cha-
que côté , de sa devise , qui était uni; main
tenant une épée flaudjloyanle entourée d'un
listel, sur lequel étaient les mots ji'espoir
»i) peur, devise singulière pour un prince de
l'Eglise (1).
Charles, troisième fils de Charles 1", duc
de Bourbon et d'Auvergne, comte de Cler-
mont, pair et chambrier de France, et d'A-
gnèsde Bourgogne, était né vers l43'i-. Nommé
d'abord chanoine et chantre de Lyon, il fut
l»romu, en IV'iO, au trône archiépiscop d de
cette ville ; mais il ne fut sacré (pi'en li70.
Il fut légat d'Avignon de liCo à IVTG,
époque à laquelle Sixte IV lui donna le
chapeau de cardinal, à la demande du roi
Louis XL Charles de Bourbon réunit, en
outre, sur sa tète de nombreux bénéliees,
Après la mort de Jean II, son frère aine,
il prit le titre de duc de Bourbon ; mais
il fut obligé de transiger avec sa belle-sœur,
la duchesse de Beaujeu, et de se contenter
du Beaujolais et de 20,000 livres de pension.
Il mourut à Lyon, le 13 septembre U88,
et fut enterré dans l'église de Saint-Jean de
cette ville, où l'on voit sa tombe en marbre
blanc (2).
Selon le P. Beurrier (3) et le recueil d'é-
pitaphes ci-dessus cité (k), le corps du car-
dinal, après être resté en dépôt pendant
une année dans l'église Saiat-Jcun, fut trans-
j)orté aux Célestins de Paris, et inhumé
dans la chapelle Saint-Louis; mais ce fait
semble contestable aux auteuis de l'Histoire
des grands olliciers de la couronne.
B. Partie sujiérieure de deux écussons ac-
colés et surmontés de la couionne de mar-
quis ; le premier est aux armes de Montmo-
rency-Laval (d'or à la croix de gueules char-
gée de cinq coquilles d'argent et cantonnée
de seize alérions d'azur, quatre dans chaque
canton); le second, aux armes des Hurault
(d'or à la crtiix d'azur cantonnée de quatre
ombres de soleil de gueules)
C. Partie supérieure; d'uii écusson en lo-
sange aux armes des Hurault, surmonté
également d'une couronne.
Les débris côtés ci-dessus 11 ci C provien-
nent, sans aucun doute, du tombeau élevé
à MargueriteUurault, dans la chapelle Saint-
Martin.
(I) Le P. Bkdkiueu, p. 38'). — Recueil il'épiia-
plies, l. Il, p. iil'J. — Li; Lauoijiieuii, /or. cil. p. HO.
'i) Le P. Anm.i.mi:, i. 1, p. iUU.
(ô 1'. 50».
(i) T. Il, p. 319.
Marguerite, cinquième enfant de Phili[)pe
Hurault, comte de Chiverny et de Limours,
chanceliei- do France, et d'Anne de Thon,
naquit à Paiis, le 21 août 15Gi ; eile fut
mariée trois fois, savoir :
1" A Cuy de Laval, marquis de Nesles,
comte, de Joigny, mort sans enfants, le 12
avril 1500, des blessures qu'il avait reçues
à la bataille d'ivry.
2" A Anne d'Anglure, baron de Givry,
mort au siège de Laon, en loOV.
3" A Arnauld le Dangereux, seigneur de
Beaupuy , comte de Maillé.
File mourut à Paris, le 13 juin ICIV, et fut
enterrée, comme on l'a vu jdus haut, dans
la chapelle Saint-Martin, aux Célestins (1).
D. Portion d'un écusson écartelé au 1 et au
k d'azur à trois dés d'or, au 2 et au 3 d'ar-
gent h la bande d'azur, chargé au chef d'un
oiseau d'or.
Les recherches faites jusqu'à ce jour n'ont
])U faire découvrir la famille à laqvrelle ap-
jiartiennent ces armoiries.
11° Une architrave et une corniche de la
renaissance, prolilées avec beaucoup de fi-
nesse, qui ont pu appartenir au cloître.
Peintures.
1° Une grande portion de peinture mu-
rale exécutée sur plâtre ; on y distingue les
traces de deux personnages, dont l'un est
couvert d'une cuirasse.
2" Plusieurs petits fragments de peinture
sur plûtre.
Ces débris, trouvés dans les gros murs
de fondation de l'église, au midi, devaient
décorer les chapelles antérieures au monu-
ment de Charles V.
Scolptures.
1° Une tôte de femme sculptée en pierre.
Ce morceau, bien modelé , appartient au
XVI' siècle ; il a été jieint en totalité; on
voit encore des traces des couleurs de chair
sur la ligurt;, de l'or sur les cheveux et du
bleu sur le vole qui les couvre.
2" Portion du pied droit d'une tigiu'e en
bas-riîlief ; il est chaussé il'une saiulale, et
se rattache îi une portion de dra|)i.'rie.
3° Petite statuette en fer fondu, d'une
épouue douteuse. Cette ligure, agenouillée,
les bras croisés sur la |)oilrine, est revêtue
d'une cotte de maille, sur laquelle se trouve
un manteau ; elle a 0"',12 de hauteur, et
est placée sur un socle haut de 0'",13. La
]iarlie antérieure de ce socle est armée d'un
treillis dont chaque interstice renferme un
gros point.
V' une é|)ée paraissant avoir fait |)artie
d'un trophée : le plus simple examen sullit
pour établir que ce n'a jamais été une ai lue
de guérie.
Ces deux derniers objets ont été ilécou-
verls, le premier, dans le massif de l'esca-
lier conduisant à la chaire de l'ancien ré-
fectoire, le second, dans l'épaisseur du mur
sud do cette pièce, sous la corniche.
( I ) Le P. A^sr.l.Ml; ,
iiEun, lue. cil. p. 207.
l. Yl, p. 507. — Ll L.\bûu
1157
PAR
DEl'IGRAPIIIE.
PAR
1158
Bijoux.
1° Une bague en argent doré, trouvée dans
le cercueil n° 7.
L'anneau j)résente plusieurs filets |)nral-
lèles ; le chaton contient un cristal blanc,
transparent, taillé en pyramide , orésentant
sa base en dehors.
2° Fibule ou ornement eu cuivre doré,
auquel sont encore attachés des fils de
métal
3° Bouton sphérique en cuivre, gauffré
sur la partie antérieure.
Monnaies.
1° Deniers de Louis VIII, 1223, 1226.
LVDOvicvs REx daiis le champ sur deux lignes, en
bouslrophédon :
FRA
03N
1^. + PABIS1I civis : dans le champ, croix grecque
pattêe.
Billon : diamètre 0°,020.
2° Demi -gros de Jean, roi de France,
1350, 1364.
Légende extérieure : me d...uv.... ( bene-
DICTVi SlTi NOSlii DNI • IHV; xpi.
Deuxième légende concentrique : iohannes deix
CRA. Dans le champ, croix haute dont le pied coupe
la lijgende intérieure, et dont la tête et les bras sont
terminés par une fleur de lis.
1^. Bordure de fleurs de lis renfermées chacune
dans un ove ; dans le champ, couronne ouverte sur-
moiilant la légende suivante : frangorv...rex.
Billon : diamètre 0",026.
Mauvaise fabrication ; le flan n'a pris
qu'une partie de l'empreinte du coin ; la
pièce n'a aucunement frayé.
3° Douzain de Henri IV. (1589, 1610.)
b.nricvs.iiii.d.g a. re ( uenricvs.iiii.d.g.frah.
et.na.rex)
Ecusson aux armes de France, surmonté
de la couronne royale fermée.
i^. SlT.NOUEN.DNl.B (sIT.NOMEN.DNI.BENEDICTUm)
Croix ancrée, cantonnée au 1 et au 4.
d'une couronne fermée, au 2 et au 3, d'une
Heur de lis.
Billon : diamètre 0'",02'+ ; fabrication et
conservation mauvaises.
4» Liaid de Louis XIV, (1643, 1715.)
L.XIIII.ROÏ.DE.F (l.xiih.roy.de.fr.et.de.na.)
buste à gauche revêtu des ornements royaux.
R. lARD LURD
DE DE
ANC FRANCE
B B
Au dessous, trois fleurs ae lis.
Cuivre : diamètre G" ,023.
Celte pièce, qui porte le différent moné-
taire de Rouen, est fort mal conservée.
5° Jeton de la prévôté de Paris.
|9_DE. LA. PREVOSTE'.DE^M'^^MOBEAV.LIEUT"*. CIVIL
Ecusson armorié, surmonté d'un casque
taré de trois quarts , orné de ses lambre-
quins ; il est chargé dos armes suivantes :
d'or, à trois (êtes de Maurede sable, tortillées
d'argent , écartelées d'or, à trois fasccs de
gueules.
R. 0 QVO.NVLLA.PRIORVM 0
Vaisseau pavillonné de France, voguant
à droite.
A l'exergue : 1633.
Cuivre ; diamètre : 0'°,028.
Michel Moreau, conseiller d'Etat et lieu-
tenant civil, à qui appartient ce jeton , a
rempli les charges de prévôt des marchands,
h Paris, de 1632 h. 16.38. 11 est mort dans
l'exercice de ses fonctions.
6° Essai de coin représentant des orrn-
ments gravés avec beaucoup de soin.
Cuivre ; diamètre : 0°,029. Incus
Poteries.
1' Deux pots en terre jaune, d'une très-
faible épaisseur, ornés de lignes rouges ap-
pliquées au pinceau : ces vases, qui ser-
vaient à briller des aromates, ont les flancs
percés de trous destinés à faciliter le pas-
sage de la fumée ; ils se plaçaient auprès
des morts, pendant leur exposition à dé-
couvert dans les églises.
2° Un petit vase garni d'anses, en terre
grise; sa forme paraît peu ancienne.
La commission terminera ici son travail.
Elle eût désiré obtenir des résultats plus
intéressants pour l'histoire et pour lasciencp ;
elle s'estime heureuse, cependant, d'avoir
pu mettre au jour quelques documents
nouveaux.
Ce travail serait plus complet, s'il était
accompagné d'un plan indiquant le mouve-
ment quotidien des fouilles; les relevés
nécessaires avaient été faits dans ce but.
Mais, au mois de février 1848, la caserne
des Célestins a été occupée par la première
garde républicaine; le bureau des architectes
a été bouleversé, et la plupart des documents
recuillis ne se sont pas retrouvés.
On n"a pas respecté davantage les cer-
cueils qui avaient été déposés à la suite du
bureau des architectes. Les restes qu'ils
contenaient, et qui avaient échappé à la
violation de 1793, ont été tirés de leurs
linceuls et dispersés par la révolution de
1848. Il n'a pas été possible, dès lors, de
les dé|)0ser dans les cavaux de l'église
Saint-Paul, ainsi que la commission en avait
d'abord eu le i)rojct ; en conséquence, ils ont
été transportés à l'ossuaire de l'Ouest avec
les ossements découverts dans les fouilles.
Toutefois, quelques-uns de ces ossements,
qui offraient de l'intérêt sous le rapport de
l'anthropologie ou de la science anatomique,
ont été donnés au Muséum d'histoire na-
turelle.
Quant aux restes de la duchesse de Be!h-
fort, la commission avait pensé qu'ils de-
vaient être remis à l'Angleterre. Mais lord
Norniaiiby, sur les ouvertures qui lui ont
été faites à ce sujet, a expi'imé l'avis que des
1159
l'AU
restes apiiniti.'nout à une princesse du sang
rov.îl français ne ilcvaicnl ^^as Cire déposés
à SVesliiiiu'stcr. La commission .s'occupe eu
conséquence des moyens de les l'aire trans-
férer dans les cavaux de Saint-Denis.
Les divers objets d'art el d'antiquité ont
été remis au musée de Cluny.
Il n'est pas inutile ici de remarquerque les
niches qui décoraient la façade de l'église,
el()ui, autrefois, avaient renfermé les statues
de Charles V, roi de France, el de la reine
Jeanne de Bourbon, sa femme, ont été trans-
portées à l'église Saint-Denis, qui possédait
déjà les deux statues précitées.
La commission ne terminera pas son tra-
vail sans témoigner sa gratitude toute par-
ticulière K M. de Bourran, architecte ins-
pecteur des travaux, qui lui a prêté son
concours avec un zèle et un bon vouloir
qui ne se sont jias démentis un instant.
Chaillot, au faubourg de ce nom.
La plus ancienne des trois n)aisons reli-
gieuses de Chaillot est celle qui est bâtie sur
le fonds, ([ui a conservé le nom de Nijon, qui
était le nom primitif de toute la côte.
Anne de Bretagne , femme du roi Char-
les VlU, ayant eu de ses ancêtres le manoir
de Nijon , ou riiôlcl de Bretagne , en lit la
destination pour rétablissement d'un cou-
vent de Minimes {les lions-Hommes), y ajou-
tant un autre hôtel contigii, qu'elle acheta
en 1V9G de Jean de Cérisy , bailli de Mont-
fort-l'Amaury, lequel hôtel dépendait de la
seigneurie d'Auteuil , et contenait sept ar-
l)ents entourés de murs , avec un vivier au
bas el une chapelle dite Notre-Dame de toutes
grâces. La même reine lit corumencer une
église plus grande, qui ne fut achevée que
sous le règne de François 1", et pcut-ôlre
encore plus tard , puisque ce no fut qu'en
loC3 iiue le roi donna à ces religieux toutes
les pierres de taille restées sur le bord de
la Seine, du côté de Grenelle. On appela la
nouvelle église du nom île l'ancienne cha-
jielle, Notre-Dame de toutes grâces, el elle
fut dédiée sous ce titre, le 12 juillet 1378,
]K\v Henri Le Meignen, évéquo de Digne, au
nom de l'évèque de l'aris , (pii ordonna que
l'anniversaireseraitlixéau premier dimanche
de juillet. Ce couvent fui le |ireuiicr que cet
ordre cul aux (Uivirons de Paris , el ils en
lureul redevables aux soins de deux doc-
teurs de celle ca[iilale, qui s'y étaient
d'abord opjjosés (on ne dit pas pour ([uelle
raison), savoir , Jeaii Quentin, iiénitencier
de Notre-Dame , el Michel Standoncht, jirin-
cipal du collège de Moataigu. Le premier
logea chez lui les six religieux que saint
François de Paule y envoya , en attendant
que ce couvent de Nijon fût en état, el voulut
par sou testament que son eceur fût enterré
d;;ns la chapelh' de Sainte-Anne de leur
église, où sont gravés les vers suivants :
('.y (jisi au bas.dc ce pilier
Le cœur ilu hou Péniiciicicr,
D1CT10NNA1I\£ l'.VK H0\)
Maislre Jean Qiienlin sans errer,
Qui de ce Couveiil bionfaicieur
Fui, el lie l'Ordre amateur.
Les autres sépultures plus remarquable.s
qu'on voit dans la uK'me église sont de dame
Françoise de N'eyne , fennne d'Antoine Du-
prat , chancelier de France , avant (]u'il em-
brassAl l'état ecclésiasti(|ue; d'un Jean d'A-
lesso, piîlit-neveu de saint François de Paule,
décédé en 1572 , et de son épouse Marie de
la Saussaye; de M.ideleine d'Alesso, femme
de Pierre Chailloii, secrétaire de hi chambre
du roi, morte en lo83; celle d'Olivier Lefèvre,
seigneur d'Ormesson, d'Eaubonne, etc., i)ré-
sident de la chambre des conq)tes , décédé
le 26mai,l()00, et Anne d'Alesso, son épouse,
moite (lès l'an 1590; celle de Marie de Drac,
veuve de Jaciiues Avrillot, conseiller au par-
lement, femme très-pieuse, décédée le 11
septembre 1390, el d'Anne Le Lieur, veuve
de Uené \ivian , correcteur des com|)tes ,
aussi d'une très-grande piété, laquelle mourut
le 3 avril 1591. Dans le dernier siècle, Fran-
çois Jourdan , Angevin, pr 'fesseur royal en
hëbreu , a été inhumé dans la môme église.
Le village de Chaillot a donné naissance à
Jean du Housset , célèbre reclus du Mont-
Valérien , qui mourut en odeur de sainteté ,
l'an 1G09, le 3 d'août.
Sa nourriture ordinaire était du pain bis,
auquel il ajoutait quelques racines, rarement
des œufs ou du poisson, el encore plus rare-
ment de la viande, et sa boisson était de
l'eau. 11 ne consentit à boire un peu de vin
que quelques jours avant sa mort. La prière
était son occu])ation pres(iue continuelle,
avec la lecture. 11 couchait dans une bière,
révolu de son cilice et de sa robe blanche.
C'est ainsi qu'il vécut iiendant ([uarante six
ans, exce|)té quelque tenqis durant les guerres
civiles , qu'il se retira au collège de Mon-
taigu , à Paris, parmi les pauvres écoliers ,
ou bien chez les Chartreux ; il mourut
accablé d'austérités , à l'âge de soixante-dix
ans. 11 fut honoré , pendant sa vie , de plu-
sieurs visites des rois Henri HI ot Henri 1\'.
Le piemier lui avait 'ait bûlir ini oratoire,
joignant sa cellule. Les auteurs de sa \ie
(Colletct el de la Croix) disent qu'il prédit à
ces deux monari]ues le genre de leur mort.
Ils ajoutent que les habitants de Suresncs
el des villages voisins avaient recours à lui
dans les calamités publiques, et (lu'ils avaient
toujours ressenti la puissance de son inter-
cession.
Mézerny , lnstoriogra|ihe de France , dont
le vrai nom était Fiançois Kudes , avait une
maison de canq>agne h Chaidot. On dit (lu'il
avait eu dessein de se faire enterrer iians
l'enclos de cette nuiison , sur une éminence
à l'extrémité de sa vigne, el de s'y faire
construire \ine espèce de mausolée en pyra-
mide , soutenu d'un piédestal , orné de bas-
reliefs , où devaient être gravés cinq ou six
Milumes, avec le titre d'.Xnecilotes , el une
iiiscriplioii. II avait eu même la lénu'rité de
n'uinner l'alibc de la Chambre pour exécu-
teur d'un nrojct si bigarre.
1161
PAR
iriipIGUAPHlE.
PAR
n.ci
Le président Jeannin a en pareillement sa
maison de campagne à Cliaillot , en 1619.
Chanoinesses du saint-sépulcre , ou COll-
venl de Belle-Chasse. Ce couvent , qui est
situé dans la rue Saint-Dominique, fani)nurg
saint-Germain, est un couvent de religieuses
clianoinesses du Saint-Sépulcre, autrement
a|)i)elé le couvent da Brllc-Chasse , dn nom
que portait autrefois le lieu où il est situé.
Ce fut la baronne de Plancv qui allira ces
religieuses de Charleville à Paris , en 1G32.
La principale hienfaitrice de cette maison
a été la Mère de Verdaille, qui en était
prieure. Cet ordre a été institué dans la Pa-
lestine par ceux à qui les Sarrasins, et puis
les rois de Jérusalem, conlièi'ent la garde du
Saint-Sépulcre, vers la tin du xi' siècle. Les
couvents de cet ordre , tant d'hommes que
de femmes , se sont multipliés en Europe,
excepté en France, où il y en a très-peu. De
celui-ci sont sorties les chanoinesses du
Saint-Sépulcre, que Louis-Charles d'Albert,
duc de Luynes , établit d.ins sa terre de
Luynes en 1656. (IIurtaut et Magny.)
Chanoinesses régulières de Saint -Au-
gustin. Ce monastère est dans la rue et du
même côté que les religieuses de Picpus.
Le corps de Marguerite-Louise d'Orléans,
grande duchesse de Toscane, et fille de Jean
Gaston de France , duc d'Orléans , et de
Marguerite de Lorraine , a été inhumé dans
l'église de ce couvent , où il y a deux, épi-
taphes , l'une française et l'autre latine :
voici l'une et l'autre :
Ici repose le corps de très-haute, très-puissante
et très-vertueuse princesse M. Aloyse d'Orléans,
épouse de magnanime Cosme III de Médicis,
Grand Duc de Toscane, décédée le 27 septem-
bre 1721. Priez Dieu pour le repos de son âme.
D. 0. M.
Margarilx Aloys'se, Joannis Gastonis Ducis Au-
reliani liliœ , Ludovici XIV nupliaruni auspicis
palrueli, Henri IV neptl, Magnie Duci Elruri»,
regiis corporis, animique dolibus insigni cliri-
slianx pietatis exeniplo conjugi carissimae caris-
simoruni pignoruni matri Cosmus 111, Magnus
Dux Elruriae, mœrens monumentum posuit. A.
S. M.D. ce. xxni.
Chartreux (L'église et couvent des). Saint
Louis , dont le zèle pour la propagation des
ordres religieuï était presque sans bornes ,
fut si édifié du récit qu'on lui faisait de la
vie solitaire et pénitente des disciples de
saint Bruno , qu'en 1257 il demanda à dom
Bernard de la Tour , prieur de la Grande-
Chartreuse, général de tout l'ordre, quelques-
uns de ses frères , qu'il voulait établir près
de Paris. Dom Bernard envoya aussitôt au
roi dom Jean de Josseran , jirieur du Val-
Sainte-.Marie , au diocèse de Valence, avec
quatre autres religieux. Le roi les établit à
Gentilly, et leur donna la maison, les vignes
et les terres qu'il avait achetées des enfants
de Pierre Le Queux. Après un an de séjour
en cet endroit , ces cinq Chartreux suppliè-
rent le roi de vouloir bien leur accorder son
Dictionn. u'Epigraphie. I.
hôtel do V'alvert ou Vauvert, maison de
plaisance que le roi Robert avait fait bAlir,
et (pli était abandonnée, à cause , disent les
bonnes gens , que les diables s'en étaient
emparés, et y faisaient un tintamarre épou-
vantable (l);mais que saint Louis l'ayant
accordée aux Chartreux , la [irésence et les
prières de ces saints religieux les en chas-
sèrent : Aniles fahulœ. Le motif que ces reli-
gieux alléguèrent était que la doctrine, qui
se répandait de la ville de Paris dans toute
l'Eglise, ferait rclleurirleur ordre. Quoique
celte raison ne fût guère valable , |)uis<jue
Gentilly n'est qu'à une petite lieue de Paris,
et que d'ailleurs saint Bruno ait voulu plutôt
former des solitaires et des saints (pie des
savants , cependant le roi leur accorda leur
demande , et non-seulement leur donna le
lieu et l'hôtel de Vauvert, avec toutes ses
appartenances et dépendances , mais môme
leur laissa la maison, les vignes et les terres
où il les avait établis à Gentilly, et ajouta à
tous ces bienfaits cinq muids de blé de
Gonesse , à prendre tous les ans à la Tous-
saint dans les greniers de Paris. L'acte de
cette fondation est daté de Melun, et du mois
de mai de l'an 1259.
On entre dans ce monastère par un portail
qui est sur la rue d'Enfer : une avenue assez
longue et plantée d'arbres conduit à la grande
porte intérieure de cette maison. L'on entre
ici dans la première cour du couvent, et l'on
remarque, à main gauche, unechajielle assez,
grande, qu'on nommela chapelle des femmes,
parce que c'est la seule où les femmes aient
entrée. Elle fut consacrée sous l'invocation
de la sainte Vierge et de saint Biaise , le 14.
de mai de l'an l!i60. Dans cette chapelle est
une tombe plate de pierre de liais , sur
laquelle on lit une épitaphe qui nous apprend
que c'est en cet endroit qu'a été inhumé
Laurent Bouchel , avocat fameux au parle-
ment deParis,mort l'an 1629, âgé de soixante-
dix ans. On aurait rapporté ici cette épitaphe,
si la balustrade de l'autrl de la chapelle
permettait qu'on pût la lire tout entière.
Dans le chœur des Pères , sur une petite
lame de cuivre , qui est dans une des ar-
moires ]iratiquées dans les basses formes ,
vis-h-vis les stalles des religieux , est cette
inscription :
Ces chaises sont des marques de la belle écono-
mie du V. P. D. Léon lllnselin ; ont été faites
en l'année 1680, par le Frère Henri Fuzilicis.
Dans le chœur des Frères , sur une autre
(1) On a même poussé la crédulilé sur ce point ,
jusqu'à s'imaginer (|ue la rue où sont ces religieux n'a-
vait éié nommée la rue d'Enfer, qu'à cause des ma-
lins esprits qui s'étalent emparés de ce cliàleau, et
cepenilani, pour peu ipi'on veuilte approfondir celle
maliére, ou trouvera dans les auleuis (|iii ont éciit
le plus conetlement sur la recherche des antiquités
de Paris, que celte rue est nommée dans les vieux
litres, via liifcrior, comme qui dirait la rue basse,
par rapport à la rue Sainl-Jacqnes, qui était appel-
lée via Siiperior; el qu'ainsi c'est par corruption et
par coniraclion de nom, qu'elle est appi'K'C la rua
(l'Eiifcr. {('•T.KM. Rrue, lOMi. III. pag. KI.t.)
37
DICTION
H 05 PAR
petite lame de cuivre , ndossée à un pdit
volet pratiqué vis-h-vis les stalles, on lit :
La menuiserie du chœur des Frères coiivers
de la Charlreuse de Paris, a été commeiRce le
20 février l(J81,i-l fiiiifi le 10 d'octobre 1C8-2,
par l'orilre et belle ecDiioiiiie du V. V. D. Léon
Hinsolin, Prieur de la Cbnrlrense de Paris, i!t
le tout conduit par le iMÙre Henri Fuziliers
convcrs.
Plusieurs personnes de grande considt'ra-
lion ont étt^ inhumées dans cette é^^lise.
Philippe de Mari.^ny, évLVjuo de Caiiihiai.
puis arehevôquo de Sens, mort en 1325, lui
inhumé dans l'aneienne chapelle qui sert
aujourd'hui de réfectoire , et ensuite trans-
porté dans celle église , devant le grand-
autel. Jean de Blangy, docteur en théologie,
évéque d'Auxerre , mort le la mars 13'r'i. 11
était né au bouri; de Blangy, dans le comté
d'Kii , et en avait pris le nom. 11 fui grand
théologien et grand négociateur. Jean de
Chissé , évoque de Grenoble, mort à Pans
le 17 aoilt 1330. Amé de Genève , frère de
Robert de Genève , juipe sous le nom de
Clément YII. Amé mourut le k décembre
I.3G9. Son tombeau est à côté de l'autel, sous
une arcade; il y est reiirésenté armé, et ou
y lit cette épitaphe :
CI GIST
Noble, et Pnissani Prince Mossire
Amé de Genève,
(lui trépassa l'an de grâce lôGO,
le i' jour de décembre.
Jean de Dorinans , évoque de Beauvais ,
cardinal de l'Eglise romaine et chancelier de
France; et Guillaume do Dormans , son
frère , aussi chancelier de France , eurent
leur sépulture dans le choeur de cette église.
Guillauiuo mourul le 11 juillet 1373, et
le cardinal, le 7 novembre de la même année.
Ou ôta leur tombeau du clionir en 1611 , à
cause qu'il incommodait dans la célébralion
de l'ollice divin; cl le cha!u;elier Boucherai,
issu par femmes de la famille des Dormans,
lil]>lacerce lombeau, en ItiDG, devanU'aulil
de la chapelle Sainte- Anne, et mcllre l'épi-
laphe qu'on va lire où était l'ancien lom-
beau :
me J.VCET
llhislrissinuis lÀdesiiC Prinreps
J)anni'S de Doiniano,
S. U. E. C.ardinalls,
Episcopiis Itelvacensis,
Et [-'rancix Canccllarins
Designatus aimo m. c.cciaiv.
Qui mnnU'i suuni in réglas niainis
Ueposuil anuo m. ccclxxi,
Fratrc ejus ,
Qui hic Cliani adjacet , in iticin ninnus
Mon suffe<:lo ;
lliijus Cirilinalis cfligies de uii'l.dio,
Caipreo unte hic cxposila,
Pni faciiiori dl\irn cidlns et liliis
NMUH PAK llUi
Carlusiensis, quibus dinlurim
linpediuienlo fuit celebraliune,
Tran>lala est anle allare
Sacelli Sincta; Anna,', consensii,
Pielale et religionc ilbislrissiini
Duinini Douiiiii Ludovic! Boucherai,
Coinilis lie Conipaus Laville,
îte;>ioruin Ordiuum Coniincndatoris
El Franeiie Cancillarii, n(djili faniilia:
De Dorinauo aflinis.
Qui suniptibus suis boc monuincnta
Parenlavit.
Anno Doinini m. uc. xcvi.
Marguerite de ChAlons , dame de Thieri
et de Puisoye , fille de Jean de Cli;Uons ,
comie d'Auxerre et de Tonnerre , et femme
de Jean de Savoie, chevalier, morle le U
oclobre 1378.
Guillaume de Sens , premier piésident du
parlement de Paris, morl le 11 avril 13t)9.
Michel de Cernay , évèque d'Auxerre et
confesseur du roi Charles VI , morl le 13
octobre liOO.
Pierre de Navarre, conile de Morlain, lils
do Charles II, roi de Naviure. dit le Mauvais,
et de Jeanne de France, lille du roi Jean,
mort à Bourges le 29 juillet 1V12 , d'où son
corps fui transporté en l'abbaye Saini-An-
loine-lez-Paris , et de là , le o août sui\ai)t ,
en l'église des Chartreux . où l'on voit son
tnmbeau , qui est de marbre Idanc. Il est
sous une arcade prise dans le mur, (pii
sépare le sancluairede la chapelle de Sainl-
Eliennc et de la sacristie. Pierre de Navarre
y est représenté avec Calherim- d'Alençon ,
sa feiinne , qiniiqne celle princesse , qui
mourul à Pans le H juin l\6-2, ail été in-
liuméo à Sainle-Geneviève, où se voit son
épilaphe sur une tombe de pierre , devant
la chapelle de Saint-.Martin , dans la nef, à
droite en enlrant.
Philipped'Harcourl. premier chambellan du
roi Charles VI, morl le 13 d'oclol>re IVli.
Jean d'.\rsonvalle , évèqiie de Ch;Uons et
confesseur du dauphin , fils de Charles Vi ,
morl le 27 d'août de l'an IVIO.
Jean de Lune, neveu de l'anlipai'e Be-
noît Xlll, mort en l'i.2'i-.
Adam de Cambray , premier présidenl do
Paris , mort le la mars 1436; et Charlotte
Alexandre, sa femme, innrlc le 12 mars 1472.
Louis Sluard , seigneur il'.Xubigny , lils
d'Kdinond Sluard, duc de Lenox , l'I ukuI .'i
Paris l'an KiOa , fui inhumé au milieu du
chœur , sous la cloche. Il avait été envoyé
en France dès l'jlge de ciiK} ans. Il prit
les ordres fort jeune , et fut chanoine de
l'église mélropoiitaine de Paris. Lors du
rétablisseinenl de Charles II sur le IrAiie do
ses ancêtres, il lelourna e:i Angleterre , et
ce prince le lil graïui-anmônier de la leiiie,
sa femme. Il fut iKumiié nu cardinalat; mais
il mourut à Paris , (luehpics heures avant
l'arrivée tlu courrier (pii lui en ajiporlail la
nouvelle.
Il en est .-ouvenl parlé dans les ouvrages
I1G5 PAR DKPIG
de SaiiU-Evremond , avec qui il éliiil uni
(Tune élroile amitié. Voici réiiilnpln» i\\\\ lui
mise sur sa louibe :
D. 0. M.
Lmiovico Sliiarlo, Alhiiii Regiilo, Eilnniiuli Lc-
vini:c Diicis filio, ex regia SliiaiUHiirn apiiil
Stolos faniilia oriiiiiuo , Catliaiiiix Lusilani;e
Caioli II, Magn;v! Brilaniii;e Régis el coiijugis,
mngiio Eleeraosliiaiio; viro non lam claris nata-
l'ibus, qiiain religione, morum saavilaii;, urba-
iiiUUe, iiigenii eleganlia, cœlerlsqnc aniiiii doli-
inis conspicuo ; oui euni in Cartliiialiiuii Collc-
gium niox coopîandus essct, iinmaUu'a nioiie
pereinpliis est. An. xlalis 4G, aiino Cluisti
l(iG5, 3 iiliis noveinb.
De se plura ne dicerenlur,
Supremis labuiis cavil.
De l'église on passe dans le petit cloître,
qui est orné de pilastres d"ordre dorique ,
avec des tabloaui dans les arcs, qui repré-
sentent les circonstances les plus remarqua-
bles de la vie de saint Bruno, de|)uis qu'il
eut quitté le monde jusqu'à sa mort, et
môme jusqu'à sa canonisation. Eustache
Lesueui" commença cet excellent ouvrage en
1649, et l'acheva en moins de trois ans (1).
Le grand cloître a été bûti à plusieurs
reprises , de môme que les cellules , ou
petites maisons qui l'environnent. La fon-
dation (le quatorze cellules, que fit Jeanne
de Chûtillon, comtesse d'Alençon, de Blois,
de Chartres, etc., est repiéséntée dans ce
grand cloître, du côté de réj,lise, où l'on a
sculpté sur la muraille cette princesse, qui
présente à la sainte Vierge, tenant l'Enfant
Jésus entreses mains, età saint Jean-Baplistc,
quatorze chartreux à genoux. En 1712 , on
couvrit ce bas-relief avec des planches ,
fermées d'un treillis, et sur ces [ilanches on
a peint, d'après le bas-relief, toutes les figures
dont on vient de parler; ce qui fait un tableau
de quinze pieds de largeur, sur quatre pieds
de hauteur. Le peintre fait sortir de la bouche
de Jeanne de Chàtillon cette prière qu'elle
adresse à la Vierge :
Vierge Mère, el Piicelle, à ton cher Fieus pré-
sente quatorze Frères qui prient pour moi.
L'Enfant Jésus lui répond :
Ma fille, je prends le don que tu me fais,
Et te rends tous les niesfaits.
Le haut de ce tableau est orné de 17 écus
sons aux armes de France et de ChâtiUou,
alternativement.
Au bas du tableau, est rinscrifition sui-
vante :
L'an de grâce 1712, cet ancien monumcnl de la
piété de Madame Jeanne de Chàiillon, comtesse
de Blois, qui fut accordée à dix ans, et mariée
à douze, à M. Pierre de France, comte d'Alen-
çon, fils de saint Louis, fut dressé, pour con-
(1) Ces tableaux sont anjannl'hai au musée du
Louvre.
RAPIIIE. l'Ai! IIOS
server la mémoire d'un.' l'oiulaiiou i|M(lle fil de
quatorze Chartreux à Paris, et a été renouvelle
conformément à son original ci-dessous, sur
plâtre, par les ordres de très-hauts et trcs-
illustres seigneurs Claude Blzéar, comte de
Chàtillon, et Alexis Henri, chevaliers des Or-
dres du roi, frères, pour empêcher que la lon-
gueur des temps n'achevât de le détiiiire, et
conserver à la postérité la mémoire d'une si
illustre parenté.
Cette inscription n'est pas bien faite; car^
outre que la date, qui est à la tète, y cause
une é(}uivoque, l'auteur qui l'a composée,
ou celui qui l'a écrite, se sotit servis d'une
phrase louche, qui jetterait dans l'erreur la
plupart des lecteurs. Claude Elzéar, comie
de Chàtillon , n'a jamais été chevalipr des
ordres du roi; il n'y a qu'Alexis Henri,
marquis de Chàtillon, qui ait été décoré do
ces ordres. On ti'a garde de porter des souf)-
çoiis ailleurs que sur l'auteur, ou sur l'écri-
vain de cette inscription : quand on a l'hon-
neur d'être de l'ancienne et de la grande
maison de Châtillon-sur-Marne, u:i chi'valier
des ordres de plus, ou de moins doit être
une illuslration assez indiiférente.
Plusieurs personnes de mérite ont él6
inhumées dans ce cloître, ou dans le grand
cimetière. Les plus connues sont les trois
dont ou va |iarler.
Jean Versoris, avucat, mort le 2G décem-
bre de l'an 1583. Il descendait do Jean Lo
Tourneur, qui vint s'établir à Paris sous le
règne de Charles VU; et (jui, à l'exemple de
la plujiart des gens de lettres de son temps,
latinisa son nom, et se lit apiHîler Versoris,
qui est le génitif de Versor. Sa postérité
porta toujours depuis le surnom de S'ersoris.
Celui qui donne lieu h cet article est connu
pour avoir plaidé pour les Jésuites , contre
Etienne Pasquier , et pour avoii' été un si
furieux ligueur, qu'ayant appris la mort du
duc et du cardinal de Guise, il en fut telle-
ment saisi, c[u'il en mourut, avec des seuli-
mcnts contre son roi qui probablement ne le
conduisirent point en paradis.
Jean Descordes, né à Langres , mais ori-
ginaire de Tournay, fit paraître, dès son bas
ûge, beaucoup d'inclination [ our les lettres :
cependant , après la mort de son père, ses
parents l'obligèrent de quitter les études
|)0ur se faire marchand; mais son penchant
dominant l'y ramena, et à l'iîge de trente
ans, il reprit les études, el se fit ensuito
Jésuite à Avignon. Ses infirmités l'obligèrent
de sortir du noviciat. 11 obtint , quelque
temps après, un canonicat de Limoges, où il
aclietala bibliothèque de Simon Bosius, qu'il
augmenta considérablement ; car il était
grand amateur et grand connaisseur de bons
livres. Il mourut à Paris en 16i2 , âgé de
soixante-douze ans, estimé et regretté de
tous les savants de son temps. Le cardinal
Mazarin acheta sa bibliothèque pour le pris
de dix-neuf ou vingt mille livres, et elle a
servi de tonds à celle qu'on voit aujourd'hui
au collège Mazarin, ou des Ountrc-Nalions.
1167
PAR
Dt'scordes a composé qiii'i|ups ouvrages,
qui iront pas fuit grand bi uil dans le uiondu
savant.
Pierre Danet , al)l)6 do Saint-Nicolas do
A'erdun , et ruré de Saiiile-Croiv d(^ la Cité,
à Paris, mort en 1709. Il a fait un Diction-
naire français-latin , et un autre lalin-1'ran-
çais, et un troisièuKï des antiquités grecipies
et romaines; lo Imit à l'usage ilu'daupliin ,
(Ils du roi Louis XIV. Ses diitionnaires de
la langue latine ont eu beaucoup de cours;
ce|)eudanl, ou peut dire que Danet ne con-
naissait pas assez les linesses des deu\
langues |)Our faire (pjelque chose d'excellent
là-dessus.
Avant que l'imiirimoiie fi'il connue en
Euro|ie, les Bénédictins, les Hernardins et
les Chartreux s'occupaient à copier les an-
ciens auteurs : nous leur avons l'obligation
de nous avoir conservé une intiuité de li-
vres. Les Chartreiix sachant queliuy, comte
de Nevers, voulait leur faire présent de
vases d'argent, marquèrent (pi'il leur ferait
plus de plaisir, s'il voulait leur donner du
jiarchemin. L'usage du papier, tel que nous
lavons aujourd'hui, n'est pas bien ancien :
on ne se servait encore que de parchemin
sous le règne du roi Jean. {Ess. Itist. sur
Paris, tom. I, p. 253.) (Hlrtalt et Magm.)
CnEucuE-Mini, ou Cliassc-Midi , ancien
couvent de religieuses.
Madame de Uohan fit sa demeure dans ce
firieuré jusqu'à sa mort, qui arriva le 8 avril
de l'an 1G81 : elle n'était âgée (jue de cin-
ipianle-deux ans et quelques mois. On voit
(ians l'église de ce prieuré, réjiilajthe que le
fameux Pélisson fit, en 1G82, pour cette il-
lustre abbesse. La voici :
ICI UEPÛSE.
Très-illustre et vcrliieuse princesse M:\rie
tléonore de Holian , preiniérenienl abbesse de
Caen, puis de Malnoue, seconde Fondalrice de
ce prieuré, qu'elle ledoniia à Dieu, cl ou elle
voulait liiiir ses jours; plus révérée par ses
grandes qualités, (piu par .•■a haute naissance, le
sang des Uois trouva en elle une àuie royale :
cil sa personne, en son esprit, en louies ses
actions, éclata loiil ce qui peut rendre la piété
cl la vertu plus aimables. Sa profession fui
son rjioix, et non pas celui de ses parents :
elle leur lit violence, pour ravir le royaume des
cienx. Capable de gouverner des Etals, autant
que de grand("s communanlés, elle se réduisit
voloiit.iirenicnt à nue pclili', pour y servir avec
!e droit d'y eoininander ; douce aux autres, sé-
vère à clle-inènie : ce ne fui qu'humaiiité an-
deliors, qu'austérité audedans. lille joignit à la
inoilestie de son sexe, le savoir <lu nôtre; an
siècle de Louis le Grand, rien ne lut ni plus
poli, ni plus élevé que s^cs écrits : Salomon y
vil , y parle , y règne encore , cl Sidonion en
toute sa gloire. Les eonstiluliuns qu'elle lit pour
<e HKinasIere, serviront de modèle pour toutes
Il » .mires. Comme si elle n'eOl v('i ii que pour
DICTIONN.MRE P.AU UG8
sa sainte postc'iiié, le mèmej(mr qu'elle arlicva
son travail, elle tomba dans une inala<lic conrle
et mortelle, ei y succomba le 8 d'avril 1C81, en
la HZ' année de son âge. Jus(|u'en ses derniers
moments, et dans la mort même, bonne, ten-
dre, vive el ardente pour tout ce qu'elle ai-
malt, ei surtout pour son Dieu. TaiU que celle
maison aura des vierges Cpouscs d'un seul
époux, tant que le monde aura des chrétiens,
el l'b-glise des lidéles, sa incmoiie y sera en
hénédielion : ceux qui lonl vue n'y pensent
point sans douleur, et u'iii\ parlent point sans
larmes.
Qui que vous soyez , priez pour elle, encore
qu'il soit bien plus vraisemblable que c'est
inaiulenant à elle ;\ prier pour nous, cl ne vous
contentez pas de la regretter on de l'admirer ;
mais tâchez de l'imiler el de la suivre.
Sœur Françoise de Lougaunay, première prieure
de cette maison, sa plnsehère lille, l'autre moi-
tié d'elle-même, dans l'espérance de la rejoindre
liieiuôl, lui a fait élever ce tombeau.
Le moindre et le plus allligé de ses serviteurs
eut l'hoiMieur el le plaisir de lui faire celle épi-
taplie, où il snp|iiima, coiUre lu coutume, beau-
coup de justes louanges, el n'ajouta rien à la
vérité.
On admire tous les jours celte é]iilaplie,
digne de son auteur et de l'illustre abbesse
l)0ur laquelle elle a été faite. Feu M. Gilbert
de Clioiseul, évèi|ue de Tournay, la traduisit
en latin. Elle fut aussi traduite en italieri,
par l'auteur de la ('onyiura di lîafacllo délia
Turre, et elle a été imprimée un graïul nom-
bre de fois. (UinTAiï et Magny.)
COKDELIEIlS DL' GRAM)COLVEXT (LeS). Saiut
François d'Assise en Oudjrie, est rinslilu-
leur des frères Mineurs, vulgairement nom-
més Cordcliers, à cause qu'ils ont une corde
pour ceinture. Il lit une règle, qui fut ap-
prouvée par le pape Iimoienl 111, en 1210,
et envoya en Fr;uice quelques-uns de ses
disciples, (]ui furent Irèslavciriibleincnt reçus
à Paris, en 1216 ou 1217; mais oîi ils demeu-
rèrent cependant (piehpies aimées sans éta-
blissement lixfî. Après la mort de saint Fran-
çois, les disci|iles qu'il avait à Paris eurent
fe père Ange de Ptse pour ]iremier gardien,
et chaugèicnt [ilusieuis fois de demeure,
jusqu'en 12;i0, ipie l'évèque de Paris leur
permit tle s'établir dans cette ville.
Leur église ne fut dédiée qu'a|rès le retour
de saint Louis de la terre sainte; savoir, le
Ojuin 1202 ou 1203, sous l'invocation do
sainte Madeleine. Le roi laissa aux Corde-
liers de ce couvent, jiar son leslaiiient, une
]iarlie de sa bibliolbèque , et quatre cents
livres d'argent, somme alors fort considé-
rable.
Comme les Jacobins et les Cmdelieis
avaient |)artagé l'allection et les bienfaits do
saint Louis, ils partagèrent a\issi riioineur
d'inhumer dans leurs éf^lises plusieurs princes
et princesses issus d<' ce roi.
1IG9
PAR
OliPIGRAl'IllE.
PAR
il7»
L'église des Cordeliers fui brCilée par un
incendie ariivé le 19 novembre de l'an 1580,
sur les neuf ou dix heures du soir, par l'ini-
jirudence d'un religieux de ce couvent, qui,
étant seul dans l'église où il voulait achever
de dire l'office, attacha uni' bougie allumée
au lambris de la chapelle Saint-Anloine de
Padoue, où il y avait quantité d'ex-voto eu
cire; s'étant endornri, le feu y prit, et se
communiqua avec tant de ra|iidité et tant de
violence, qu'en un moment toute l'église fut
embrasée , sans qu'on pût y apporter le
moindre secours. Les cloches furent fon-
<lues; le chœur, la nef, les chapelles, et une
l)artie du cloître furent ravagés par le feu,
qui détruisit la plupart des tombeaux qu'on
y voyait auparavant , et dont Corrozet nous
a conservé la mémoire. Ces tombeaux étaient
de marbre noir, et les effigies des princes et
princesses qui y avaient été inhumés étaient
lie marbre ou d'albâtre. On peut voir leurs
noms et épitaphes dans Corrozet.
Le roi Henri III , touché de l'incendie de
cette église, donna une somme considérable
jjour faire rebâtir le chœur, et les chevaliers
de l'ordre du Saint-Esprit, qu'il venait d'ins-
tituer, y contribuèrent aussi. On commença
donc à rebâtir le chœur en 1382 , et le 1*9
novembre 1583, il fut béni, et le grand autel
dédié sous l'invocation de sainte Madeleine,
de saint Roch et de saint Sébastien. La net
et les bas-côtés furent rebâtis l'an 1606, par
les soins et les libéralités de Christophe de
Thou , premier président du parlement de
Paris, et de Jacques de Thou, son fils.
Voici les tombeaux qu"on voit encore
dans cette église, et les noms des personnes
les plus distinguées par leur naissance, ou
les plus connues par leur esprit ou par leur
science, qui y ont été inhumées.
Louis de Luxembourg, comte de Saint-
Fol , connétable de France , à qui le roi
Louis XI lit trancher la tôle en place de
Grève, le 19 décembre li'o.
Derrière le chœur, et à côté du grand au-
tel, on voit un tombeau de pierre, sur le-
quel est couchée la statue d'un prélat: c'est
la ligure de Pierre Filhol , de Gannat en
Bourbonnais, anhevêqued'Aix en Provence,
lieutenant général pour le roi François I",
au gouvernement de Paris et Ile-de-France ;
lequel, après avoir vécu cent deux ans,
trépassa le 22 janvier loiO. Ce tombeau est
in de ceux qui ont échappé à l'incendie de
l'a 1 1380.
Au côté gauche du sanctuaire, près du
m:iitre-autel, est un monument adossé à la
giille du chœur. On y voit une ligure de
bronze, à demi -couchée. L'é|)itaphe qui
accomj)ague ce tombeau, est ainsi conçue:
Alberto Pio de Sabudia , Carpeiisium Principi.
Francise! Régis fortunam seculo, qiiem pruden-
lia clarissiimim reddidit, doclrina fecit imiiior-
lalein, et vera pleias Cœlo iiiservil. Vixil an-
nos 53, liseredes mœsliss. pos. an. ». d. xxxv.
Albert Pio, dépouillé de sa principauté de
Ciar[ii par le duc de Ferrare, se retira à
Paris, où il employa les dernières années
de sa vie à écrire contre les nouvelles ojii-
nions. S'étant avisé de critiquer les plaisan-
teries (pi'Erasme à jetées dans ses ColUxjues,
il devint l'objet des bons mots de ce bel
esprit , qui même ne l'épargna pas après
son décès ; car ce prince étant mort à Paris,
revêtu d'un habit de Cordelier, dans lequel
il ordonna qu'on l'inhumât, Erasme com-
posa cette satire ingénieuse, qu'il joignit à
ses premiers Colloques, sous le titre d'Exse-
guiœ Seraphicœ , Enterrement séraphique.
C'est aussi à l'occasion de cet enterrement
monacal que Marot a dit dans sa seconde
Epître du coq à l'âne : Témoin le comte de'
Carpi, qui se fit moine après sa mort. Ce
tombeau est encore un de ceux qui ont
échappé h l'incendie de cette église.
Alexandre de Aies, religieux de cet ordre,
fut inhumé dans la nef, vis-à-vis le cru-
cilix, sous un tombeau élevé d'environ deux
pieds, transféré depuis entre le chœur et le
sanctuaire, sous la grille, à hauteur d'appui,
qui les sépare. Sur cette tombe on lit :
R. P.
Alexandri de Aies
Doctocis irrefragabilis ;
Quondam Sanctoruin TlioiiKC Aquiiialis,
Et Bonnaveniune Prreceploris,
Epilapliiuin.
Clauililur boc saxo fani;ini sorliliis alxinde,
Gloria Docloniiii, Deeus, et flr,s Pbilosophoruni ;
Auclor Sciiplorum vir Alexander varioruni ;
Norraa modernorum fous veri, hix alioruni,
Inclilus Angloriim fuit Arcbilevila, sed horum
Sprelor cmictorum, fraler collega Miiioruiii,
Facuis egenonini, lit Docior primas eorum.
Obiit anno Don). 1245, Cal. Seplembris.
Si quis honos merilis, si qui virtute coliinhu-
Hune animo prcefer, hune venerare Paironi.
Reverendus Pater Benignus a Genna,
Tolius Ordinis Sancii Francisci,.
Minister Generalis,
Pro sua in sancHim Doctorem pielale,
Et Religionis zelo.
Hoc monumenlum erigi curavit,
Ann.Dom. 16-22, mari. 25.
Alexandre de Aies ou de Haies, dit le Doc-
teur irréfragable et la Fontaine de vie, était
Anglais, et avait pris le surnom de Aies ou
Haies d'un monastère dans le comté de
Ghester, où il avait été élevé. Il vint à Paris;
et après y avoir pris le bonnet de docteur,
il y professa la philosophie et la théologie
avec beaucoup de réjiutation. Son savoir-
était soutenu par une grande piété, et sur-
tout par une grande dévotion à la sainte
Vierge.
Saint Thomas et saint Bonaventure avaient
été ses écoliers. 11 composa, par ordre du
pape Innocent IV, un Commentaire sur les'
quatre livres des Sentences, c'est à-dire,
une somme de Théologie, dans la([uejje il
fait paraître beaucoup de subtilité, et •iina
connaissance médiocre de l'antiiiuité ecclé-
int
PAU
si.istiqiic. C'est lo seul dos «iivi;i:ics (|ui
porte son nom, qui soit ceilaiiiciiieiit de lui.
L'on voit aussi devant le ^rand autel, au
côlé puche, la loiiihc d(> .lo.in do la Hâve,
leligieux de l'ordie de Saint Franeois, né h
Paris lo 20 mars loi)3. Il fut pnîdiealeur
ordinaire de In reine Anne d'AnIriclie. Il a
doiiné au public (luarante volumes in-folio,
dont il y en a dix - neuf intitulés, lii-
blia maxinia. C'est une iiolyglotte acconi-
pajçnée d'uiteriirétalions et de i-oniinentiires.
AI.^ Simon i)rétend (|ue le P. de la Haye
n'avait | as la caiiaeiLé nécessaire pour réus-
sir dans un pareil ouvrai^'e ; et le peu de
cas i|u'on fait anjourd'iuii de celle Bilil.' ,
eonlirme le jugement (pi'm a porté cel ha-
bile eiilique. Il mourut dans ce couvent le
13 d'octobre de l'an KKil, et l'on voit sur
sa tombe l'épilaplie ([ue le P. Jacques
Seguin, du môme ordre, y a fait metire.
Dans le chœur, on lit celte épitaiilie :
(;y CIST
liant ul puissant seigneiii', niessirc Bernard de
Booii et du Massé, soigneur df, Boiileville, Cor-
iiefoi), Escljssan, et tlievalier do l'Ordre du
Koi, Capitaine de SO hommes d'arnios de ses
or.lonnaiices, son Conseiller en ses conseils d'E-
tal, et lientenanl pour Sa Majesté an pnys de
Xainlonge, Angouniois cl Limousin, lo(|n(d (!(■-
tcda à Monceaux , le 8» jour <raoût 1607.
Priez Dieu pour lui.
André Thevet fut aussi irdiumé dans l'en-
eeinte du rhœur, sous une tombe [>late, sur
taquelle on mit celte épitaphe :
CI CIST
Vénérable et scienlifnpie personne, maître An-
dré Tlievcl, Cosmographe de (jiiatre rois; le-
quel, étant Agé de 88 ans, scroit décédé dans
cette ville de Paris, le 23' jour de novem-
bre la'JO. Priez Dieu pour lui.
Thevet estautour do plusieurs ouvrages
très-médiocres, et qui ne sont aujourd'liui
guère lus. Il était d'Angoidème, et ()assa la
meilleure partie do sa vie îi voyager.
François do Belleforét , genlilhome, né
dans le comté de Cominges, au mois de no-
vembre l.'J.'ÎO, mort h Paris loi" janvier 158."],
;1gé de cinquante-lrois ans : il élail fort sa-
vant et écrivait beaucoup ; mais avec peu
do discernement, et peu (le clarté dans le
style.
Dans la cha;:elle,on voit l;i .vl.-ilue de Ciillrs
bi Maître, premier jirésident au parlement
di' Paris, cl dodniiie Marie Sapin, sa femme.
Ce premier président mourut lo 5 décembre
i'Ml. Auprès de celto sépulture, contre le
mur, sont atlachéi's trois lames de cuivre,
sur lesquelk'S sont gravées autant d'épi-
taplies.
Dans la i hapelle de Condi a é(i; inbunif
le corps de Dom Anloine, prétendu roi do
l»ortugal ; il élail lil.s (b; IJdiii Louis, infant
de Purlugal. cl d'une iiiivc, nommée Nio-
D'.CTIONTs'AlUE l'Ail 1172
lenle Ciomez. Il fut pourvu de la comman-
(lerio d'Ocralo, ou do Crato. de l'ordre de
Saint-Jean de J 'rnsalein, qui rapportait en
ce temps l.'i -i;),OnO ducats de renie. Le com-
mandeur d<- Crato accom|)asna le roi Dom
Sébastien on Afrique, et se trouva îi la ba-
laille d'Alcaçar, donnée au mois d'aoilt de
l'an L"i78, où" le roi fut tué, et Dora Antonio
fait prisonnier. Comme celui-ci avait beau-
coup d'esprit, il cacha si bien ce (ju'il élail,
(pie .sa ]irison ne fut jias longue, et qu'il se
lachela pour 2,000 cruzades. Aprc'S la mort
du roi cardinal, Antoine prélendit devoir
succéder au royauun! de Portugal , et fut
d'abord assez lieureux pour ôtre prp(^^;lam6
roi à Santarom , puis à Lisbonne, où il fut
mis on [lossession. Cei)endanl, n'ayant iioint
de forces pour s'y mainlenir contre le duc
d'AIbo, qui commandait l'armée de Philippe
M, et (pii prenait sans résistance toutes
les places doiil il aiiprochail. il fallut (pt'An-
loino se cichiU; et il le fit avec tant de bon-
heur, que depuis le mois d'octobre 1580,
jusque à celui de juin l.")81, il fut toujours
en P(]rtugal. Enfin, il fut o'.iligé de iiasser
en France, où il finit une vie malheureuse
aux yeux des bommes , mais peul-être
heureuse en elfel, puisqu'elle semble l'avoT
ramené à Dieu. Nous avons de lui des psau-
mes pénilentiaux en latin , qui ont [ilu-
sieurs fois été traduits en notre langue. Jl
n'y a ici que le corps do Dom Anloine, son
c.enr ayant été inhumé dans l'église des
Ueligieuses de VAve-Marid.
Diego Bothelh. l'un des plus grands soi-
gneurs do Portugal, qui tirait son origine
des rois do Bohème, eut tant d'altacbement
pour le roi Antoine, (]u"il lui sarrilia ses
amis, ses parents, sa femm<^, ses eidanls,
ses espérances, et les avantages qu'on lui
offrait, s'il voulait abandonner ce prince;
mais il lui fut conslâmiuonl tidèle, et ne
souhaita, ]iour tonl'e récompense, fjuo d'être
enterré aux pieds do ce cher maître. Dom
Diego Bothelh mourut en 1G07.
M.'\L de Longueil, marquis de Maisons,
avaient um^ chapolle et leur sépulluro dans
celte église do|uiis plus de trois cents ans.
Dans l'épaisseur du mur de colle chapelle,
esl un tombeau sur lequel est représenlé
Anloine de Longueil, évèiiuc de Sainl-Pol
de Léon, (pii mtuirul le -lo août IJiOO. Jean-
Honé de Longueil, marciuis do Maisons et
de Pois.sy, président à mortier au parlo-
inenl do Paris , académicien honoraire de
l'Académie rovale d(\s scionc(;s, mort îi Paris
le 15 septembre 1731 , et Bené-Prosper' de
Longueil, manpiis do Maisons et de Poissy,
lilsdudit Jean-Ileiu! de Longueil et de Marie-
Louise Baii\n d'Angorvilliers, sa femme,
iiKiit à Paris la nuit du 20 au 21 d'octobre
17;!2. .'igé de IS mois, sont les derniers (jui
ont él('' inhiiinés dans celle chapelle, et on
eux a liiii l.i binnche des !,ongueil, manpiis
de Maisons et de Poissy, etc.
La cbapcllo di'S Besan(;on renferme les
cendres de plusieurs magisirals de ce nom.
ol de plusieurs autres dos lamillos des l>ul-
!17j
PAU
lion cl dos Lamoignon, qui en descendent
jinr r.luii-loUe de Besançon, l'enune do Charles
do Lamoignon, conseiller d'Etat, mort en
1373. Celte chapelle fut décorée d'une belle
menuiserie, cl de plusieurs autres orne-
meiils, aux dépens de M. de Biillion, sur-
intendant des Onances, dont on voit ici le
\niile eu marbre blanc, au-dessus d'un
tOQibi^au de marbre noir. Sun corps y fut
apporté et inhumé au mois de d cembre
IGVO.
Le P. Bouhours , dans ses Remarques
sur la langue fraiiiaise, [oiu. I, jiag. 21 ;
ol Ménai^e, dans ses Observaliovs, tom. II,
pag. 212, rapporlent que le surintendant
de Bullion ayant fait décorer cette chapelle,
et quelques Cordeliers étant venus lui de-
mander à quel saint il voulait qu'elle fût
dédiée, il leur avait répondu : « Hélas, mes
Pères, ils me sont tous indifférents ; je n'en
aO'ectionne aucun en particulier. »
Les Lamoignon sont originaires du Niver-
nais , et d;^scendeiit de Guillaume de La-
moignon, qui vivait du temps de saint Louis,
et à qui on donne la qualité de clievalier,
dans un titre de l'an 1288, par lequel Agnès,
sa veuve, acquit de Guillaume Augeron,
chevalier, la maison forte et seigneurie de
Pomay. Leur postérité suivit la profession
des armes jusqu'à Charles de Lamoignon,
issu d'une branche cadette ; lequel vint s'é-
tablir à Paris, où il fut conseiller au parle-
ment , puis maître des requêtes, et enliii
conseiller d'Etat. Son mérite lui acquit l'es-
time et la confiance du roi Charles IX. Il
avait épousé Charlotte de Besançon, et de
ce mariage sont issus tous les Lamoignon,
qui ont brillé dans le parlement de Paris et
dans le conseil de nos rois. Charlotte de
Lamoignon, fille de Charles et de Charlotte
d(i Besançon, fut mariée à Jean de Bullion ,
maître dt>s requêtes ; et de leur mariage
naquit Claude de Bullion, marquis de Gai-
lardon, seigneur de Bonnelles, et qui fut
surintendant des tinances , chancelier et
garde des sceaux des ordres du roi , et
l)résident à mortier au parlement de Pa-
ris, etc.
Les Bullion sont originaires du Maçon-
nais. Jean de Bullion, deuxième du nom,
fut secrétaire du roi, et eut de Jeanne Vin-
cent, sa femme, Jean de Bullion, troisième
du nom, maître des requêtes. Celui-ci épousa
Charlotte de Lamoignon, fille de Charles de
Lamoignon, et de Charlotte de Besançon.
De leur mariage naquit Claude de Bullion,
qui fut successivement conseiller au parle-
ment de Paris, maître des requêtes, conseil-
ler d'Etat, surintendant des finances, chan-
celier et garde des sceaux des ordres du
roi , président à mortier au parlement de
Paris, et un des grands hommes de robe de
son siècle, etc.
On voit, dans cette même cha|)elle , les
épitaphes de Charles, de Guillaume et de
Madeleine de Lamoignon. Celle de Charles
a été composée |iar Guillaume de Lamoi-
gnon, son pctit-flls, premier président du
D'EPICUAI'UIE. PAR »174
parlement de Paris. Celle de ce premier
président, mort au mois de décembre de
l'an 1G77, est de la composition de Chré-
tien de Lamoignon, son fils, mort président
à mortier du môme iiarlemeni, qui a été
inhumé à Saint-Leu.
xMadeleino de Lamoignon
sœur de Guil-
laume de Lamoignon, premier président du
parlement de Paris, et fille de Chrétien de
Lamoignon , président à mortier au même
pailomenl, et de Marie Doslandes, est aussi
inhumée dans celte chapelle; de môme que
Chrétien de Lamoignon , marquis de Bas-
ville, président à mortier au parlement de
Paris . mort le 28 d'octobre de l'an 1729,
dans la cinquante-quatrième année de son
âge.
La chapelle des Briconnet est auprès de
la petite porte de colle église , vis-à-vis la
rue Hautefeuille. On y voit quatre bustes
de marbre blanc, accompagnés d'ins(Tiptions
qui nous apprennent qu'ils représentent
François Briconnet , conseiller en la cour
des aides , seigneur do Glatigny, mort le
27 seplembre 1673, ûgé de quaire-vingt-un
ans; Thomas Briconnet, conseiller en la
cour des aides, mort le 20 décembre l()o8,
âgé de soixante ans; Charles Briconnet,
président à mortier au parlement de Metz,
mort le 12 mai 1G80 , âgé de soixanle-un
ans. C'est celui-ci qui vendit au roi Louis
XIV la terre de Glatigny, par contrat pa.ssé
par-devant Beauvais, notaire, le 3 juin lG7à.
Guillaume Briconnet, frère aîné du cardinal
Briconnet, et "cinquième aïeul de Charles,
avait acquis celle terre, qm a été possédée
de père en fils, par MM. Briconnet, pendant
plus de deux cents ans. Le quatrième buste
représente Thomas d'Elbène, secrétaire du
roi, mort l'an 1393. A l'un des piliers de
celle chapelle on voit une figure tie inort,
qui lient en ses mains l'épitapbe de Cathe-
rine Briconnet , femme d'Adrien du Drac,
laquelle mourut le 10 septembre 1680, âgée
de quatre-vingt-deux ans.
Vis-à-vis de la chapelle de la confrérie du
Saint-Sépulcre est la tombe d'un homme qui
a mérité l'estime du public, en fondant une
chaire de théologie dans l'école de Sorbonne.
Sur cette tombe est écrit :
IIlC JACET
Venerabilis vir Magisler,
Joannes de Rouen , Rolliomagensis,
Singulari pielaLc, cxiiiiia doctiiiia,
El accurala linguanim (leritia,
Dum vixit, coiispicuus.
Obiit pridie non. novemb. 161.o.
Proche de cette tombe, on voit attachée
à la muraille une autre épilaphe de ce môme
docteur.
En 1G72, fut bâtie, au bout de cette église,
une fort belle et grande chapelle, sous l'in-
vocation de sainte Elisabeth, reine de Hon-
grie , et c'est ici que s'assemblent les con-
frères du tiers-ordre de Saint-François. Une
éoitaphe, qui est au milieu, sur une lomt^
ii"> PAR
}il;il.! , nous aiipreiid .|ue -Maiiii - Tiiéiùso
il'Auliiclie, reine do Fniiici' , élait supé-
rieurcdi'celle Loulrérie. Voici cetlc épilapho :
cv cisr
ïrcs-illiislie cl puissaiilc il.iiiio, m:ul:iiiie Claiiilc-
Fram.oise-Angi'liqiie de l'oiiilly d'Eue, mar-
quise d'Esiie , liaroDiie de Manoiiville , etc.,
épouse de iiùs-illusirc ol puissant iiiossiie
Alexandre, niarqnis de Redon, de Pranzac, el
d'aniros lieux, ut souverain d'Argilliers, laquelle
élanl siq)érienrc de tetle congrégalion , sous la
Reine tiés-tiirélienne, acheva saiulenient sa vie
le 22 mars 1072.
Ce fut la reine Marie Thérèse d'Auhichc,
(|ui, par ses liljéralil(^s, donna au feu P.
Frasseï) les moyens d'orner cette cliapclle
et son autel coiuiue nous le voyons.
Plusieurs autres familles distinguées dans
la robe ou dans l'épée ont eu leurs sépujiu-
res dans celte éj^lise. Telles sont celles di^s
Aimerel, des KinnIz-'Nillernj, des Hardi-la-
Trousse, de la Palu-IJouhi^iieux, des Verta-
uiun, des Faucon de Ris, elc.
C'est dans cette éi;lise que MM. de l'Aca-
dén)ie française font célébrer les services
qu'il font faire à la mort de leurs confrères.
Le portai! de l'église des Cordeliers se
ressent du goi'it gothique qui régnait au eom-
inencement du xiii' siècle, et qui a ré'gné
encore longtemps après. La statue de saint
Louis qu'on voil, est estimée des antiquaires,
et regardée comme très-ressemblante. Ce
portail est situé sur une petite place, où
couuuenre la rue de l'Observance, qui fut
percée en 1G72, et ([ui a été ainsi nommée,
h cause (pie la grande porte du couvent des
Cordidiers y donne. Sur cette porte, qui est
sur la même ligne (pie le portail de l'église,
on lit celle inscription :
Le graTid couvent
de l'Observance de saint François, 1 073.
Ce couvent occupe un grand emplace-
meiil, et consiste en bâtiments modernes et
réguliers, sous lesiiuels est le cloître le
(dus beau (|u'ii y ait à Paris. Ce bAtiment
l'St un carré olilong, au milieu du(]uel il y
a u;i jiartcrre. 11 est construit de [lierre de
taille, et d'une même svmi''lrie, à cela près
(■e|iendant que le corps du bâtiment, (jui est
du côté de l'église, n'a été élevé que d'un
flage, alin de ne pas ùter le jour aux chapel-
les : au lieu que les trois autres corps de
bâtiment S(jnt élevés de trois étages, etcon-
lienncnt plus décent chambi-es. Le cloitre,
qui est drssous, consiste en quatre corridors
voùiés correctemeni, et dont les arcades en
• eintre Irès-surbaissé, sont h^rinées par des
grilles de fer, faites au\ dépens de plusieurs
persnriiifs, dont on a eu soin de conserver
la mémoire, en y faisant melire leurs armes.
t. es bâtiments furent commencés en IG7;{, cl
achevés dix ans après, comme il parait par
celle hiscriplidii mise au-dessus d'une poric
■ iiil est à cûli' (lu cliaiiilre.
1176
DIC1IU.\.\AIRE PAU
Hoc clauslruni
decennio claliornlnm,
cxlieinani uljlinnil niauiini
annu 1083.
Celle salle du chapitre est dans un de-5
c(,Més du cloitre. FJle est ouverte par cimi
arcades golhi((iies non fermées. File est
ornée d'un c(Mé par la peinture d'une église,
du mémo goût (pie celle de ce couvent,' dont
les bis-côlés sont représentés en pers|)eclive.
Dans une lrès-i)elile frise, (jui règne tout
aiilidir dans le liaul de la menuiserie, el di-
reclemeiit sous lessolives, sont peintes, dans
de pelils carrés, les t(Mes des cardinaux,
[)atriar(hes, généraux d'ordre, saints et sain-
tes de l'ordre de Saint-Fran(;ois. Au milieu
de cette salle, est une tombe plate, élevée
d'un pied, sur laquelle est écrit :
HIC J.\CET
Fraler Nicolaus de Lira, Sacrae Tlieologiae vene-
raliilis boclor, ciijus vila^ el (Inclrina; fama ditTusa
est perdivcrsa minnîi < liniata, poslillavit cnira
prinuis Sacra Bililia ad Lilleram , a principio
usqiie ad/ineni, niidlaqiiealia scripsit voluinina:
Provinci;c Franci;e aliniinus, in Cuuvenlii Ver-
iiolensl cuslodiic .Normani;e liai iluiu Mlnorum
acfopil, quem liouoriliio, cxeinplarilerque qua-
diagiiKa oeio annis porlavii , et illustrissim»
Jeaniue de Biirgiindiic, qiiondain Francis , et
Navarra? Regiua', nec non Aurelialensis, et Bur-
piuidiie Coniiliss;!:, etc., a couressionilius, et ex-
licune volunlalis , cxeciitor fuit, morlemque
obiil annoDomiiii 1310, die 23 oclob.
F. .M. Doles, Rlicdonensis. Doclor Parisicnsis, et
luiiusConveuliis Gardiainis.ob suuimam in bea-
tuin l»()(lorein piclaU^m, biinc luniuluni, el reli-
qiiuin hiijus C.apiluli ornaluni, erigi, et restau-
rari curavil, anuoDomiui 1631.
Des auteurs contemporains lui avaient coin-
posé un autre éloge, ([u'ils hreiit graveren let-
tres d'or sur un marbre noir, (jui fut allaché
vis-îi-vis son tombeau ; mais on ne le voit jibis
aujourd'hui, soit t[u'on l'ait ôté, soit qu'il
S(jil caché par le lambris.
Nicolas de Lyre tirait son nom d'un bourg
(lu diocèse d'Fvreuxoù il était né, et où ses
[iarenls(piiélaienljuifs,raliaiul( limèrent, sans
iju'on en sache la raison. S'élanl l'ail baptiser,
il pril riiahit de Saint-FraïKjois, chez les Cor-
deliers de Aerneuil, au teiups de leur fonda-
lion, sous le règne de Louis le Hulin, en l'JOi.
Jlyinl ensuite à l'aris, où il achovaseséludes,
prit le lionnet de docleur, enseigna pltisi(nirs
années, et composa la pi u|iart des ou vrag('S(|Ue
lions avons de lui. Non-seulement de Lvre fut
savantdans la langue héliraï(pieet(lanslerab-
biiiisine, dans un tempsoùrigmirance régnait
encore parmi nous ; mais aussi dans la théo-
logie. 11 avait même beaucoup de talcns
pour les all'aires, et l'on dit (jue Philippe
d'F'vreux lu-enait ses avis sur tout ce qu'il
enl II prenait de coiisiih-rable. Nous voyc;:is
1177 PAR
(l.uislecodicille delà reine Jeanne, comtesse
de Bourgogne, femme du roi Philippe V, fait
on 1325, que de Lyre est nommé un des
exécuteurs testamentaires de cette princesse.
11 mourut le 23 d'octobre 13i-0, comme le
marquent les épitaphes qu'on vient de rap-
porter, et non pas en 13i9, comme le disent
Dom Félibien et Dom Lohincau.
(HURTAUT et Magsy.)
Autres épitaphes des Cordeliers extr(nts du
Recueil manuscrit de la Bibliothèque nationale.
•1° 9i80.
I.
Hic jacet Reverendiis in Chrisio Paier ac Dominus
Fraler Johannes AnialJi de Provincia Turo-
ni;e, qiiomlain Episcopiis Sarlalensis , Sacra;
Tlieologjj; Doclor exiiiiius ac su! leiiiporis Hi-
sloricus priinarius, C()iifessi)rf|iie llliistrissinii
Piiiicipis Jolianiiis priini Diicis Biliiri;e : ipii
obiil Anno Doraini 1416. Sexla die mensis
Mail: Cujus Anima requiescal in pacc.
11.
Ici gisl vénérable et scienlifique personne M'|Ni-
colas Leniaislre , en son vivant conseiller du
roy en lad. cour de parlement, prienr et sei-
gneur de Choisy en Brie et de Saint-Georges-Iez-
Moniaign en Poiclou, et chanoine prebendé en
l'Eglise de Paris, fils dudict feu S'' président et
de lad. sa femme; qui trospassa en cette ville
le Sôe raay 15G8.
Priez Dieu pour leurs âmes.
Collège du cardinal Lemoine, f[uarlier
de la place Maubert , rue Saint-Victor. Ce
collège, qui est de plein exercice, a été fondé
en 1302, par J. Lemoine, natif de Créci ,
diocèse d'Amiens.
Le cardinal Lemoine fut a[iporté d'Avi-
gnon après sa mort, et inhumé dans son col-
lège, comme il l'avait ordonné par son tes-
tament. Son frère André Lemoine, évoque
de Noyon, qui avait aussi contribué à la
fondation de ce collège, est inhumé à côté,
dans le même tombeau.
Voici leurs épitaphes renouvellées par M.
Leroi, professeur d'éloquence dansce collège.
D. 0. M.
HIC JACET
D. D. Joanncs le Moine, Cressiacus Ambianensis.
'fil. S. Marcelli et Pétri Presbyter, Gard, hiijiis
Donuis Fundator. Obiit Avenione. an. D. 1513.
(lie 2'2 Ang. bicfiue sepultus prima die mensis
Oclobris.
Ilic et ad sinistrum latus jacet Eininent.Funda-
loris D. D. Andra;as le Moine, Novioiliinensis
Episcopus. Obiil ann. 1315. Quos sanguisfiaires
conjunxerat arclior anibos juii.\il religio, legnm
prudenlia, conslans in Regeni Regnunique lides.
Quid Clerus unique debeal et civis. te sat do-
nrns isla doccbil.
D'EPIGRAPIIIE. PAR ll"8
Collège de Navarre , fondé on 130V , par
Jeanne de Navarre et Phili|ipe le Rel , son
mari, est le seul de l'Université oii l'ensei-
gnement soit si complet.
Aux deux côtés de la porte de ce collège,
on voit les statues de Jeanne et de Philippe :
on lit au-dessous de la statue du roi, lins-
cription suivante :
Philippus Pulcher Cliristianissimus, hujus domus
Fundator.
Et sous celle de la reine :
Joanna Francise et Navarraî Regina, Campaniai
Briaeque Cornes Palatina, lias cèdes fundavit
1304.
On a encore gravé ces vers au milieu :
Dexira potens, lex a;(|ua, fuies, tria lilia Regem
Francorum, Chrisio Principe, ad astia l'erent.
De tous les collèges, c'est celui dont rem-
placement est le i^lus grand. La première
pierre de la chapelle fut posée par Simon
Festn, évêque de Meaux, le 12 avril 1309, et
la dédicace en fut faite en 13T3, par Pierre
de Villiers, évèqiie de Nevers, sous l'invo-
cation de Saint-Louis.
On y voit une bibliothèque établie par la
reine Jeanne. Elle est composée des ineil-
ieurs manuscrits qu'on pîit trouver dans ce
temps-là, où rim[)rimerie n'était pas encore
connue. Depuis, elle fut iiresque ruinée,
mais rétablie en 14Gi, sous Louis XI.
Le collège acheta, en 1637, la bibliothèque
de feu M. de Peiresc, et cette augmentalioa
est ce qu'il y a île mieux.
Le fameux Nicolas de Clemongis, natif de
Clamange , diocèse de Chàlons, recteur de
l'université de Paris, docteur de cette mai-
son , trésorier de la cathèilrule de Langres,
et secrétaire de Benoît Xlll, est inhumé au
milieu du chœur, sous la lam[ie. Voici ce
qu'on lit sur sa tombe :
Qui lampas fuit Ecclesiae, sub lanipaJe jacet, etc.
On voit aussi dans la nef l'èpi'aphe de
Jean Teissier, fameux grammaiiien, natif
de Nevers, connu sous le nom de Ravisius
Texlor ; il mourut le 3 décembre loV2.
On peut à dire, la gloire de ce collège,
qu'il a élevé un grand nombre do sujets dis-
tinguèsdans les sciences etdans l'Eglise ; tels
sont Nicolas Oi'esme, grand maître de ce col-
lège, depuis précepteur de Charles V, mort
évêque de Bayeux en 1382. On peut voir le
catalogue de ses ouvrages dans VUisloire
du Collège de Navarre, par Launoy- Pierre
u'Ailly, évêque deCambray et cardinal. Gilles
Beschamps, évêque de Coutance et cardinal.
Jean Gerson, dont le vrai nom était Char-
lier, docteur, chancelier de l'université de
Paris, grand maître du collège, et une des
plus grandes lumières de l'Eglise; il défen-
dit au concile de Constance la bonne doc-
trine et les libertés de l'Eglise gallicane. Il
mourut en 14-20, à soixante-six ans, et est
inhumé à Lyon, dans l'église de Sainl-Lau-
■eut. On voit cette éiiilaphe :
H79 PAR DICTIONNAIUK
rucnilciiiiiii el creilile Evangelio.
Louis Lasson'ï, élu pu 1308 proviseur du
collège, dont on voit le |iorlr;iit sur une dos
vitres de la rhapcile, à cùté du cliœur, où il
est re|)ri'!senlé îi genoux, et auprès de lui ses
armniiies à trois lasees d'argent, en cliauip
r\ii
nso
rie gueule, et ailleurs dans le collège.
descendait de Tancienne famille de M. de
Lasseré, conseiller au parlement de Paris.
Il assista avec les grands de ]"Kt.it aux con-
seils (|ue l'on tint |ioiir les intérôls de l'ran-
cois I", qui était prisonnier eu Kspagne. Il
fut nonimé curé de Saint-Henoît ii Paris.
Nous avons de lui, entre aulres ouvrages,
les Vies (11' saint Jérôme, de sainte Paule et
(le saint l.ouis , et la lettre (]ui est à la tète
des sern'.ons de Josse Cliclou. Il faisait les
délices des plus grands seigneurs et des
meilleures sociétés, jiar sou es|)rit, son eu-
joueiuenl et sa mémoire prodigieuse. Il est
in'nimé dans Téglisé du Temple, où il de-
iiieurail. Il mourut en 173T. Jean de Launo}-,
auteur de Tliistoirc de ce collège et d'un
grand nombre d'autres ouvrat;es. César
Êgasse du Bnuldy, natif de Saint-Ellier dans
le .Maine, prolVsseui- de rln'toriipie dans ce
collège, auteur de Vflistoirc de l'Univrrsiié
de Paris, 6 vol. in-folio. I! avait été recteur
et grellier dans la môme université. Il mourut
le 16 octobre 1678. après avoir fondé, en
167'i- , une messe et un panégyrique en
riionneur de saint Char!ema:.ine, qui se di-
sent tous les ans le 28 ou ie 29 janvier, |)ar
la Faculté des arts, (;ui , ajirès la messe, vu
chanter un Lihrra sur la tombe du fonda-
teur. Jacques-Bénigne liossuei, évèque de
Meaux.
Collège Mazariv, ou les QuaCre-Nntions{l).
Pour enlierdans la chapelle, il faut monter
sur un [lerronde se|)t marches; au-dessusde
la bai(; delà porte, est nue inscription en let-
tres d'or, gravée sur une table de marbre
noir, et enfermée dans une bordure : cette
iiiscription est conçue dans les termes les
plus mesurés, et les plus conformes au culte
que nous devons .^ Dieu.
D. 0. M.
Sub iiivocattone Saiicti Ludovici.
C'esl-îi-dire, à Dieu Irès-lion et (rès-f/rnnd,
sons l'iniocalion de saint Louis. On iccon-
naît aisément l'université (h; Paris, à la.jiLs-
tesse el à la précision qu'on remar(]ue dans
celte inscription.
Des gens moins altacliés aux grands princi-
pes de la religion, auraient mis :
Saiiclo Liulovico sacrum.
Sur la frise de ce frontispice , est celle
inscription :
Jul. Mazarin. S. R. E. Card. Iiasilicaiii (;yninas.
!•'. C. A. M. DC. LXI.
Au milieu du fronton triangulaire, est \iii
cailran ; <;l ii c(jté et au-dessus, sont six grou-
pes de ligures, qui furent posés l'.-ui IG7'I :
(1) C'est aiijouid'hiii i liislilul df l''iuiite.
les deux prcmieisdecesgrou|iesrejprésenlenl
les (juatre l'ivangélises. Les figures de saint
Jean et de saint Luc; avec leurs attributs,
sont de l'ouvrage de Desjardins, scul|iteur
estimé; les troisième et quatrième sont com-
posés des figures des Pèr s de l'Eglise grec-
que, qui sont saint Basile, saint Atlianflse,
saint Chrysoslome et saint ("iré,4oirc de Na-
zianze. Les ciKpiièuu' et sixième groupes
représent(>nt les tpialre Docteurs do l'Kglise
latine, rpii sont saint Jérônu', saint Augus-
tin, saint Audn'oise et saint Grégoire le
Grand.
Le Maire, en (h'crivani la ville de Paris, a
remarqué que le dôme de cette église, cni
chapelle, a une l)eaulé singulière dans sa li-
giue , qui au-dehors est ronde, et ovale en
dedans; ce ([ui a été pratiqué avec beaucoup
d'art, alin de mi''nager, dans les épaisseurs,
i'espaci' de quatre escaliers à-vis, pour monter
non-seulement à autant de tribunes, qui
s(int|dans le giand ovale du milieu de l'église,
mais encore pour monter sur le comble de
tout l'édifice.
«le dôme est décoré, en dehors, de i)ilas-
Ires et de bandes de plomb doré, qui répon-
dent à ces pilastres. Il est terminé par un
cara|)anile, entouré d'une balustrade de fer,
et surmonté d'un globe doré, qui porte une
croix. Les proportions de ce dôme sont si
belles , que la iilupart des architectes , ;\
commencer par feu M. Blondel , le regardent
comii;e un chef-d'œuvre île l'art.
Les deilans de l'église sont décorés de pi-
lastres corinthiens, et de [)ilastres d'm-dre
composite. L(,'S ligures de feunnes en bas-
relief, qui sont placées dans les angles , au-
dessus des arcades, re|irésentenl les huit
Béatitudes, et sont l'ouvrage de Desjar-
dins, de même que les doii/e apôtres en
médailles, les têtes de chérubins, el plu-
sieurs autres ornemens de sculptures, qui
sont au-dessus des tribunes.
Le sanctuaii'eestsousla coupole du th'ime;
et aux deux côtés de cet ovaU', il y a deux
cha[ielles ouvertes par deux grandes arcades.
Aux côti'S de ces cha|U'lles, sont des places
destinées jiour recevoir les tombeaux do
ceux du nom de .Mazarin.
Dans la frise qui règne sous le dôme, ou
lit celte inscription en lettres d'or:
Sedebiisub unibraciilo ejus in nicdiu naiioiium.
(Cicc/i., XXXI, 17.;
Sur les quatre portes feintes, ipii sont en-
Ire les pilastres, ijui semblent soutenir le
dôme, sont autant d'inscriplions. Les voici :
l'rxccdelial sapieiuiam oiniiiimi (Iriciitaliiiin.
{lll fl.'g. IV.)
Cor c'jiis aiivt'isiim lîc^ciii Auslri.
{Dan. XI )
AbOrienlc parcl iisqiie in Oceidonk'ni.
{Mailli. XXIV.)
lAlondel iiiniiiiiii stiani siipi'i' Aiiuili)iieiii.
(S'n/). II.)
liSI PAR D'EIMCnAPIIIE.
Les arraoiries, sculptées sur les ciels dos
vfiillos, sont colles des (jiiatre provinces li-
mitrophes, en faveur dos([uclles cette fon-
(kiiion a été faite.
Le lahloau du grand autel représente la
circoncision de Jésus-Christ, et est d'Alexan-
dre Véronèse. Ceux des autels des chapelles
ont été peints eu Italie; maison n'en connaît
point les auteurs. Les petits tableaux, qui
sont dans des bordures rondes, ont été
lieinls f)ar feu Jouvenet, un do nos plus ha-
biles peintres.
Le cardinal de Mazarin étant mort au cliA-
leau de Vinceiines, le 9 de mars de l'an
IGCI, son corps fut mis en déjiôt dans la
cliaiielle de ce château, et y demeura jus-
(ju'au 6 de seplembre IGS'i-, qu'il fut trans-
porté dans la chapelle do ce collège, où on
lui a fait élever un superbe mausolée de
marbre, sculpté par Co.vsevox. Le cardinal y
est représenté, en marbre blanc, à genoux
sur un tombeau de marbre noir. Aux faces
de ce tombeau, sont des Vertu- en bronze,
de grandeur naturelle, assises dans des atti-
tudes convenables.
Sous l'arc, qui est derrière ce tombeau,
est l'épitaphe que voici :
D. 0. M.
ET PERF,>M MEMORl.E
Juin, DucisMazarini, S. R. Ecclesiie Carilinaiis.
llaliœ ad Cazale, Geniiani;c ad Monaslerluin,
lolins deiiiqiie orl)is Cluisliani at moules Pyre-
neos pacatoris. Qui cuni res Galllcas, Ludovico
Maguoadliuc iuipubere, felicissiiiic adminislras-
set, alque illum jam aduUuui, el Regiii curas
capesseiitem, fide, cousilio, ac iiidefesso labure
jiivasset, dopressis undique Fraiicix lioslibus,
ipsisque famoe suie xmulls, virlulum spleiidore,
bcneticiis, elenienlia deviclis, ac dcviuciis pla-
cide elpieobiit.aiino R.S. lG61,;cialisLix. Tem-
plum boc, el Gymnasiuii) ad educaiiuiieiu iiobi-
lium, adolesteiuiuin ex i v Provinciis linperio Gal-
lieo recens addilisoriundorum, exlruitcslamenlo
jussil, el magjiifice dolavit.
(HuRTjiUT et Magny.)
Collège de Beauvais, réuni au collège de
Louis le Grand.
Ce fut au collège de Beauvais que saint
François Xavier professa la philosophie, en
1531, dans le dessein d'être reçu de la mai-
son et société de Sorboime. 11 abandonna
ensuite ce projet, pour se mettre au nombre
dos disciples cle saint Ignace de Loyola.
Arnaud d'Ossat, plus fameux encore par
son mérite que tiar la pourpre romaine dont
il fut revêtu, a aussi profossé dans ce col-
lège.
Deux hommes célèbres dans la rèpubli [uc
des lettres ont eu successivement, de nos
jours, l'administration de ce collège; savoir,
M.\L Rollni et Colîin.
Charles Rollin, né le 30 janvier IGGl, oc-
cupa d'abord, à l'âge de vingt-deux à vingt-
trois ans, la chaire de seconde au collège du
Plessis, et peu après il passa à celle île rhé-
PAR
1182
loric[uo. Le famoux M. Horsan, h (|ui il suc-
cédait dans cotte |)lacc, lui céda encore, en
IG88, la survivance d'une chaire d'éloquence
au collège royal. En IGO'i', il fut élu recteur
de l'université; et quatorze ans après, on le
nomma coadjutour de M. Boutillior, ipii,
étant alors nrinci|>al de Beauvais, avait be-
soin de secours pour la régie de ce collège.
En 1701, M. Rollin fut reçu de l'Académie
royale des inscriptions el belles-lettres. Il en
obtint peu après la vétérance,atin d'être plus
en état de vaquer aux occupations que lui
donnait le soin de son collège. Lorsqu'il
l'eut mis sur un bon pied, il quitta sa coad-
jutorerie, pour se livrer entièrement au ca-
binet. Son temps fut partagé alois entre l'é-
tude et ditîèrentes occu[)ations, où il fut
obligé do se livrer, à la prière de l'univer-
sité. En 17-20, il fut promu, pour la seconde
fois, au rectorat, après lequel il ne s'occupa
plus qu'à enrichir le public do dilTorents
ouvrages, qui ont eu le succès le plus écla-
tant, tels sont : 1° un Traité de la manière
d'étudier et d'enseigner les belles-lettres ;
2° l'Histoire ancienne des Er/f/ptiens, des Car-
tharjinois, des Assi/riens, des Babyloniens, des
Mêdes, des Perses, des Macédoniens et des
Grecs; 3° V Histoire romaine, depuis la fon-
dation de Rome, jusr/n'à la bataille d'Actium.
La mort de l'auteur, arrivée le li de sep-
tembre 17il, l'empêcha do remplir son pro-
jet. Cet ouvrage a été continué avec succès
par le savant M. Crévior, l'un de ses plus
dignes élèves, qui a rempli avec honnein- la
chaire d'éloquence du collège de Beauvais,
pendant [)lusieurs années.
M. Rollin, en ([uittant la coailjutorerie de
la principauté de Beauvais, en 1712, eut pour
successeur l'illustre M. Collin, qui devint
principal en titre après M. Boutillier, lequel
mourut en 1713.
M. Coffin, né à Buzanci, diocèse de Reims,
le !^ octobre lC7o, montra, dès son enfance,
les plus heureuses dispositions pour les
belles-lettres. M. Rollin, qui recherchait de
toutes parts les meilleurs sujets, l'attacha à
son collège en 1701, en lui donnant une
cliaire de seconde, que M. Coflin quitta en
1712, étant devenu coadjuteur et ensuite
principal. Il fut nommé recteur de l'iniiver-
sité en 1718. Ce fut à la sagesse de ses né'
gocialions que le public fut redevable do
fiiistruclion gratuite établie dans l'univer-
silè. Il mourut le 20 juin 174.9, et repose
dans la chapelle du collège de Beauvais.
A'oici son ép'itaphe, dans huiuelle on donne,
avec autant de précision que d'élégance, un
détail succinct des vertus, des talents et des
ouv.-ages de l'illustre défunt. Elle est de
M. Crévier :
D. 0. M.
Hicresurreclionemexspectai|CarolusCo(rin,C!e-
ricus Reniensis, anliqniis Acadcniia: Parislensis
Recior, bujus CoUegii Primarius , qui doniuni
b;iiic, quaiu par scx el Irigiiila rcxil aniios glo-
lia auclam , iiigeiili Discipulorum iiiulliludiiie
frodueiilalain, siudiis doclriiuc cl pietalis iiisi-
lis-, PAR DICTIONNAIUE
giiili'iii. Po-liTiiio eliaiii legiilo non nicdiocii per'
l(?si:unoiiliiin :i:yiilani , ^i>lernii:ii siii nieinorciu
niœrendo fecil.Magni IIollim siiccessor el xniu-
l;is. Cieleras ejus landes cerlaliin pr;cditanl
bOM* arles. Qnas Oraior iJcni cl l'ocia t'gre-
giiis.Lalioplandenle.cdliiil. Acadeinicajuveiilus,
ciijns siuilia iiovi iir^cniii accessione siiniulavit:
Acadeniia priiiceps <|nani jiisiissiina llegis op-
tinii Lnd. XV, niiinilieenlia dolaïulam ciiravil.
Dcniqne Eccle»ia Paiisiensis ciii pios.diilccsqiie
liynnios Clirislianiis vales ceciriil. Viro bonis
omnibus, diini vivercl carissimo, bcn« post nioi-
teni precentur omnes boni. Vixil annos lxxii,
nienses viii,dit's xiv. Obiil die vigesiina sccunda
Junii, anno 17-49. Qiio die antiiversaiiiini pio se
sacnini in pi-iprliinni (■clcliiaii priccepil.
Koipiiesiïat in pace.
\'\\\
llSt
Par lettres [latontes, du 21 novembre 1763,
les boursiers de tous les collèges, dans les-
quels il n'y avait pas plein et entier exer-
cice, ont été réunis dans le collégi^ de Louis
le Grand. Les bourses sont fixées à la somme
de 400 liv.
Collège des Cholets. Ce collège, qui a
donné son nom à la rue Saint-Syuiphorien,
a été fondé en 1292, par Jean de Bulles, ar-
chidiacre du grand Caux dans l'église de
Rouen, Evrard de Nointcl et (iirard de Sainl-
Just, ciianoines de celle de Beauvais, et tous
trois exécuteurs testamentaires du cardinal
Cholet, mort le 2 août 1291.
Le corps de Jean Cholet' (1) fut inhumé
dans l'église de l'abbaye de Saint-Lucieu de
Beauvais, dont il avait été chanoine ; cepen-
dant, ce cardinal a, dans la chapelle de ce
collège, une espèce d'épita[ihe, en quatre
vers.
Belgarum me prlmus .iger nnnivil, iionorat
Ronia, seni cura', fœdcra pacis cranl.
Religio, pielas, studioruni insignia crescinit.
Me duce; quis fuerini coniprol)al isla donius.
(UuiiTAiJT et Mag.xy.)
Collège de Trégiiier et de Léon, fondé
par Guillaume Koètniuhan, giand chancelier
de l'èglisi! de ïièguicr, docleur régent en. la
Faculté de di'oit do Paris, et natif de la pa-
roisse de S.dnt-riilles de Ponnnerit, au dio-
cèse de Tréguicr. On voit, par la date du
testament du fondal(,'ur, cpje l'inscription
(]ui était autrefois sur la porte de ce collège,
n'était pas vraie, étant conçue en ces tei'mes:
Collegiuni T/ccorensc , fundaluni anno Domini
M. tccc.
car co collège fut fondé par le testament
de Guillaume Koi'lninlian, fait en l.'J .'i, pour
huit écoliers de la fouille du l'onlateui'; ou.
(I) Ce cardinal fnl envové à Lyon en 12S9, par
Philippe IV, iioni- y r.iiic , en pic'M'iici; iln légal, un
tiailc' de p.ii\ l'iilre la l-'iam c cl l.i (Àihlllh', el pour
ini'na,(i,T nue ligne dcsdi'nx couronnes «onln'. l'Ara-
gon. Le pa|it- Mai'liii IV l'employa aussi dans les nliis
grandes négocialicnis.
h leur défaut, pour huit étudiants du diocèse
de Tiéguier.
Collège dk Toins, rup Serpente.
Etienne de Bourgueil , archevêque do
Touis, fonda ce collège en 1333, i)Our un
principal et six boursiers, (jui doivent être
natifs de Toiuaine, et qui sont nommés yav
l'archevêque de Tours.
Ces années dernières, on a fait des répa-
rations considérables à ce collège, et on a
mis sur la grande porte :
Coliegium Turonense fundal. anno 1353.
liislaurat. anno 1730.
(Hlutaut et Magny.)
Collège de Notre-Dame de Bayelx, dit de
Mailre-Gerimis, rue du Foin.
Deux bourses pour los étudiants en ma-
thématiques (int clé fondées par le roi Char-
les V, qui donna aussi à la chapelle de ce
collège, laquelle est sous l'invocation de la
Vierge, un leliipiaire de vermeil, sur lequel
est cette inscription :
Charles, parla grâce de Dieu, Roi de France,
\' de ce nom, a donne ce joyau, avec la croix
(|ni esi dedans, aux Ecoliers du diocèse de Noire-
Dame de Eaycnx, le 24 février 157i.
11 ajouta à ces bienfaits la concession des
dîmes de Saineville et de Caënchi.
Les deux bourses, fondées par le roi Char-
les V, pour des étudiants eu mathématiques,
ont donné lieu à plusieurs mathématiciens
de professer cette science dans ce collège.
Parmi ces professeurs, on dislingue Oronce
Fine, qui est regardé comme le restaurateur
de la mathématique en France. Le fameux
Postel y enseignait, en 15G3, ainsi qu'il pa-
raît par la lettre ipi'il écrivit cette année h.
Masius, et qui est datée de ce collège. Gilles
Personne, sieur de Roberval, de l'Académie
royale des sciences, et |)rofesseur royal en
malhémaliques, a professé aussi jusqu'à sa
mort, dans ce collège, où il avait fixé sa de-
meure. (Hl'RTADT et Magnï.)
Collège de Fortet. Sur la porte est une
inscription, (pii marque l'ainièe de la fonda-
tion de ce collège, et celle de la construc-
tioiidu vestibule qu'on y voit encore aujour-
d'hui.
Anreliacensium, el Forleliea; famili* decus, D.
Pelrus l'orlelns.Parisiensis C.inonicus, hasaides
sacralissimis Miisis anno Pomini lô!)-2 dicavil.
Prudentissimi moderalores ruinosum veslibuluQl
resiiluebani, anno Domini I5G0.
La chapelle est sous l'invocation de saint
Gèraud, en son vivant seigeur d'Aurillac.
Collège des Ecossais, rue des Fossés-
Saint-Victor, quartier de la place Maubert.
Ce colli'ge reconnail deux fondateurs : sa-
voir. Daviil, èvèque de .Murray, en Ecosse,
qui le fonda en 132.'). pour quatre ètudianis
(le la nalion écossaise, dont un ihéologieii
el trois arlieiis; et Jac(ine> Bealouii ou Bè-
H8f>
PAK
D'EPIGUAPHIE.
PAK
iisn
tliun (1), arclirvêque de Glascow, ambassa-
(iiMir en France de Marie Stnait, ou du roi
Jacques, son fils.
Robert Barclay, principal de ce collège,
acliela, en IG62, une )ilace sur les Fossés
Sainl-V'iclor, sur laquelle il y fit b;Mir la mai-
son que nous y voyons : elle fut achevée en
1663, et la chapelle en 1672 ; elle est sous
l'invocation de saint André, apôtre, patron
de l'Ecosse. On y remarque une urne de
bronze doré sur un monument de fort
beaux maibres, dans laquelle est renfermée
la cervelle de Jacques II, roi d'Angleterre,
mort à Saint-Germain-en-Laye, le 16 de sep-
tembre 1701. La nation doit ce monument
de leur roi, à l'amour et au zèle du duc de
(I) Parmi les cliartes que Jacques Beatoiin ap-
porta d'Ecosse, il y en a une qui est d'auianl plus
impoi'lanle, qu'elle intéresse la royale et infortunée
maison de Stuarl, et qu'elle délriiil absolument la
calomnie que Buclianan avait iinpudemn}ent avan-
cée contre elle. Par cette charte, qui est datée du
12 de janvier 1364, Roherl le Scnéclial, second du
nom, fonda à perpétuité une chapelle dans l'église
de Glascow, pour satisfaire à l'ohligation cpie le pape
lui avait imposée, lorsque Sa Sainteté lui accorda
la dispense d'épouser Elisabeth More, nonobstant la
parenté qui était entre lui et elle. 11 est dit, dans
cet acte de fondation, qu'il y avait quelque temps
qu'Elisabeth More était morte, et il est signé de Jean
le Sénéchal, seigneur de Kile, fds aîné et héritier de
Robert et d Elisabeth More, lequel régna lui-même
sous le nom de Robert III. L'on voit, par ce qu'on
vient de dire l'impudence de Buclianan qui, sans la
moindre preuve, et par conséquent sans raison, a
écrit dans son Hisloire d'Ecosse, que Robert II avait
épousé, en premifres noces, Euphémie Rosse, de
laquelle il avait eu Walter David, et quelques autres
enfants ; et qu'après la mort de ladite Euphémie, il
avaitépousé, l'an 137-i, Elisabeth -More, (pii availété
auparavant sa concubine, cl de laquelle il avait eu
plusieurs enlauls, avant qu'elle fut sa femme, en-
tre autres Jean et Robert, dont le premier monta
sur le trône, après la mort de son père, sous le
nom de Robert 111. CommerU Robert II pouvait-il
épouser, en 1371, Elisabeth More, puisque, selon !a
charte de fondation, elle était moite avant l'an I3{j4.
Ce fut Euphémie Rosse que Robert II épousa en
1574, et par conséquent le droit d'ainesse ne pou-
vait être disputé à Jean, seigneur de Kile, puisque,
dés l'an loGi, il avait signé l'acte de celle fonda-
tion.
Cette charte fut apportée en l'abbaye de Saint-
Germain des Prés de Paris, par Louis Inese, princi-
pal du collège des Ecossais de Paris, l'an lÔ9i, le
26 de mai ; et là, ayant été examinée par M.M. Ili-
laire Rouillé du Coudray, Camille Letellicr, connu
sous le nom d'abbé de Lonvois , Eusèbe Renaudot,
Etienne Baluze, Honoré Caille, sieur du Fourny ;
Nicolas Clément, garde de la Bibliothèque du roi ;
Jean Mabillon et Thiei ry Ruinart, moines Bènédic-
lijis ; elle fut déclarée véritable, c'est-à-dire être de
celui dont elle portait le nom, et du temps dentelle
était datée.
Après cet examen, on fit faire cinq copies authen-
tiques de cette charte, par les savanls qu'on vient
de nommer. L'une fut donnée à Jacques 11, roi de la
Grande-Bretagne, une aulre à l'éalise mèlropolilaine
et à l'université de GUiScow, la troisième à l'abbaye
de Saint-Germain des Près, la quatrième au collège
des Ecossais de Douai, et la cin(|nième au collège
des E<'Ossais de Paris, pour élre jointe à la charte
originale, qui fait le sujet de «et aitiele. (Descrip-
tion (le ['u)is par Pigamul, Tom. V, p. 204 et
suiv.)
Pcrth, gouverneur de Jaciiues III, qui le (it
ériger h ses frais. Ce seigneur s'était expa-
trié, et avait abandonné ses biens pour no
pas quitter son prince ; exeiuple de fidélité
qui l'a immortalisé, et lui a gagné les cœurs
de tout le monde. Ce monument est de
Louis Garnier, sculteur habile de l'Acadé-
mie de peinture et de scul|)ture de Saint-
Luc de Paris, déiédé à quatre-vingt-neuf
ans, le 21 septembre 1728.
L'épitaphe est bien faite. La voici :
D. 0. M.
JACOBI 11.
Magnrc Britanniae, etc., Régis. Ille partis terra ac
mari triumpbis clarus, sed constant! in Deuin
fide clarior, huic régna, opes, et omnia vitae
florentis commoda poslposuit. Per summum
scelus a sua sede puisus, Absalonis impietatem,
Arcbitophelis perlidiam, et acerba Seinei convi-
tia, invicta lenitale et patientia, ipsiseliain ini-
micis amiciis superavil. Rébus humanis major,
adversis superior, et cœleslis gloriœ studio in-
flammaïus, quod regno caruerit, sibi visus bea-
tior, miscrani liane vilain felici, regiium terre-
stre cœlesti commutavit.
Haec domus quam plus Princeps labenlem siib-
stinuit, et palriœ fovit, ciii etiam ingenii sui
nionimenta omnia, scilicet sua manu scripta cu-
stodienda conimisit, eain corporis ipsins partem
qua maxime aiiimus vigel, religiose scrvandam
suscepit.
Vixil annos
LXVTII.
Obiit Kal. Oct. aiino
Salulis bumanœ
M. D. CCI.
Jacobus Dux de Perth,
Prœfectus Institutioni
Jacobus III.
Magnœ Britanniœ Régis,
hujus doinus benefactor mcerens posuit.
Collège des Lombards.
Ce collège fut fondé en 1-330 par quatre
Italiens, savoir, André Chinni, né à Flo-
rence, évêque d'Arras, puis de Tournay, et
ci-devant clerc, ou chapelain du roi Charles
le Bel, ensuite cardinal ; François de l'Hô-
pital, bourgeois de Modèiie, clerc des arba-
létriers du roi ; Renier Jean, bourgeois de
Pistoie, apothicaire à Paris ; et Manuel Rol-
land, de Plaisance, chanoine de Saint-Mar-
cel-lès-Paris, tous alors domiciliés dans la
capitale.
Le désordre se mit dans le temporel de
cette maison, au point qu'elle se trouva
ruinée et entièrement abandonnée. Deux
jirôtres irlandais, Patrice Maginn et Mala-
chie Kelli la demandèrent au roi, pour y
faire instruire des prêtres de leur nation, et
les rendre capables d'aller faire des missions
dans les royaumes d'Angleterre, d'Irlande et
d'Ecosse, pariui les protestants. Le roi leur
accorda leur demande par ses lettres paten-
tes de l'an 1677.
1187
PAR
DICTION.NAIUI':
l'AK
1188
On lit sur In porto uno inscriplion, qui
ni.irque les deux (iitrércnls éluls de ce col-
lège.
Collci;iiim DoaUi' Jlaiix Viijiinis, i)ro Cleiiris
llibcruis in Acadciiiia l'aiisioiisi sliii'cnlil.iis,
instauraliim anno 1081, ihd U;ili.s CiiiKlalinii,
aiino 1330.
riiiillaume Poslel enseigna autrefois dans
le collège des Loinlianis, et l'on remarijuo
que ce fut avec tant de célébrité, que la
grande salie de celte maison ne ]iOuvant
contenir la foule de ceux qui venaient l'on-
tenilre, il était obligé de les l'aire descendre
dans la cour, et de leur luire leçon par une
des fenêtres.
Collège de Cllnv. Ce collège fut fon-
dé par Yves de Vergy, abbé de Cluny , en
1269.
Plusieurs abbés, prieurs et docteurs en
tliéologie de cette congrégation ont été in-
humés dans la chapelle de ce collège, sous
des lomifes plates. On en voit une à l'entrée
du chœur, à droite, en marbre noir, sur la-
quelle on lit cette èpitaplie :
D. 0. M.
ANNA d'aBCONNA
Rolliomageiisis Al)balissa , liic jacel, obiliini
lacel ; clara vixil.scil quels salis obscuraia
ullus vix scit ; caiiia parum illi niedicorum
séries, sic incaula labiuir ; salis sil el taineii
paleal (pioel iinllo arlis voliibro ilevobila saxo
lamlem liiiie ilcvolviliir. Obiil die 20 sepleiiibr.
an. 11)50.
Cette épilaphe, rapi)ortée par Le Man-e
dans son l'inis micicn et nouveau, avait passé
jusqu'ici, dans l'esprit do bien des person-
nes, jiour uno énigme, et elle en est une
réelle i)ar l'obscurité et l;i barbarie de son
style, oii se lit le mot volubro, ipii ne fut
jamais latin ; d'ailleurs celte èpitai>he lais-
sait des im|iressions désavantageuses à la
mémoire de .Madame d'Arconne. Ayant con-
sulté sur cette èpitai)he, un savant l'eligieux,
il m'indiqua V Histoire de l'abbaye de Saint-
Amand deliouen, |iar le 1*. de; la ^'or^e-
raye, [wg. G3. En elfet, on voit là et Texpli-
caiion de l'énigme et la justilication de ma-
dame d'Arconne, qui a été jilus malheureuse
que cou|iable.
Anne d'Arconne étant abbesse do Saint-
Amand de llouen, passa les premières années
de son gouverriemcnt dans l'union et la
tran(iuillité; maissur la lin ellese vil ex|)Osée
à (1er ml es épreuves. Trois religieuses, voyant
(ju'd s'était glissé divers abus dans l'admi-
nistration de la maison, i)rèscnlèrent re-
«piCte contre leur abbesse au parlement de
Itouen. La cour, avant (pie de faire droit
sur cette re(|uèle, ordonna (pie piéalablemcnl
il serait fait uik; visite à l'abbaye de Saint-
Amand, cl conuuit, .'i cet ell'et. h; célèbre doc-
teurHallier.pdurlors grand vicaircsde Rouen.
C.ependnnt, d arriva (jne dans le foit de ces
broiiulcries, Anne de Souvré, abbesse de
iVèuux, vint ii passer par Rouen , el y lit
(piehpie séjour avec son fièie, évêque
(I .\uxerre : le peu de temfis qu'elle y (Je-
meuiM, ouvrit une nouvelle scène contre
Anne d'Arcoinie. L'abbesse de Préaux, sans
songera l'odieuse tache qu'elle allait impri-
mer sur son nom, en devenant dévolu-
taiie, crut qu'elle pouvait se servir de cette
voie, et obtint, sous ce i)rélexte, des bulles
en cour de Ronu- sur la nomination du loi,
h la faveur desquelles elle prit possession de
l'abbaye de Saint-Aniand. Procès alors entre
les deux abbesses, qui di.ra jirès de deux
ans. Enlin, par arrêt au grand conseil, Anne
d'Arcomu! fut mainlenue dans son abb:iye ;
mais victorieuse de tous les saciilices et de
tous les détours de la chic. me, elle mourut
à Paris subitement, avant l'expédition de son
arrêt, fut enterrée au collège de Cluny, el
ensuite transférée aux Dames de la N'isita-
tion de la rue Saint-Jacques, où elle gît pré-
sentement.
On sent bien (pie l'auteur de cette è|)ita-
phe.a voulu s'égayer par l'application (ju'il
a l'aile des ditl'èrenls sens de dcvolvere, dcvo-
lula, mais en pareille occasion, le badinage
est bien froid et bien déplacé. (Descrip. de
Paris, par PnjAMOL, loin. W, pag. 367.)
Feuillants, rue Saint-Honoré.
Le monastère dus Feuillants est situé rue
Saint-Honoré, vis-à-vis la idace de Louis
le (jraiid ou de ^'endômo : c'est, apiès l'ab-
ba.N 0 de Feuillants, la plus belle maison de
cette (:oiig(égation. Le [lOitail fut élevé eu
1(57(5. 11 lait lace à la place des Conquêtes, et
a pour jioinl de vue la statue équestre de
Louis le (Irand. il est décoré de quatre co-
lonnes coiinlliiennes isolées, d'un entable-
ment et d'un fionton. On voit sur cette | orte
un bas-relief représentant le roi Henri 111,
(jui rei;oit l'abbé Dom Jean de la Rarrièn; et
ses compagnons. Dans le fronton est l'ècu
des armes de France et de Navarre. Vis-à-
vis ce portail, est la [lorte intérieure duc(m-
vent, la([uelle est en voussure, avec des re-
lends et d'autres ornements qui font un as-
sez bel ellet. A main gauche dans la même
cour, est l'église dont le portail est de Fran-
çois .Mansaid. Quoique ce soit uih! produc-
tion de la jeunesse de cet architecte, et
qu'il y ait bien des défauts, on y voit ce beau
génie el ces excellentes proj)orlions qui ont
lait augurer cpie l'auteur ferait un jour u.i
grand maître dans ce bel art.
Celle église fut commencée en 1601, au
moyen des auiiu'nies (pi'(Ui lit à ces religieux
pendant le jubilé du commencement du
dernier siècle. Le roi Henri le (irand jiosa la
première pierre, et ordonna (pie ce monas-
lère jcniirait de tous les droits et prérogati-
ves dont jouissc.'iit les maisons religieuses do
foiidalion royale. Le bAlimeiit fut achevé en
l()(t:<, et l'raïKjois d'Esioubleau de Sourdis,
aiclievêcpie de lîordeanx et cardinal, en lit
la dédicace la même année, sous linvoea-
tion de saint Rernard. Marie de Mèdicis
donna, peu de lem|is après, de fort beaux
oricments li'èglise, et lit faire le retable du
maitre-aulel. Le portail restait encore à
laire ; mais le roi Louis Xlll ayant bi-n
H?'J
PAR
DEPIGRAPIIIE.
PAR
\IW)
viiiilii entier pour une sommo considL'rablo
(li'.iiÀ l;i il('iH'nso qu'il coi>venait Je faire, ou
I ('!)lri'nrit, et il fut ai'hevô eu i&2k.
Crtte v^Wse a quatorze cliapelies, sept de
(:liaq\je cùté, dont quelques-unes soûl assez
om6es pour mériter les i-ej^ai-tls des curieux.
Dans la |iremière, à main droite, du côté du
maîtie-autel , est une figure de marbre
lilauc, de grandeur naturelle, portée jMr
un piédestal de marbre noir et blanc, la-
quelle représenle Raymond Pliélippeaux ,
seigneur d'Herbaut, conseiller et secrétaire
d'Etat de Louis XllI, mort le 2 du mois de
mai de l'an 1G29. La seconde, du même
côté, apj)artient à Messieurs Pelletier. On y
remarque quelques [leintures. La troisième
a ajjpartenu à MM. de Vendôme. On y voit
une statue de la Vierge, qui est de Jacques
Sarrazin, sculpteur fameux. Dans la qua-
trième, est un lomljeau de marbre noir, ac-
com|)agné de deux Vertus de marbre blanc :
au milieu est un buste aussi de marbre, qui
représente Guillaume de Montholon, conseil-
ler d'Etat, mort le tl mai 1722, âgé de cin-
(^uante-trois ans. La cinquième renferme le
tombeau de Louis de Maiillac, maréchal de
France, qui eut la tète tranchée en place de
Urève, le 10 de mai 1G31. C'était un des ]ilus
sages et des plus vertueux hommes de son
leiiqis ; mais il était suspect au cardinal de
Richelieu, premier ministre, et d'ailleurs
fort attaché à la reine Marie de Médicis, dans
l'alliance de laquelle il avait eu l'honneur
d'entrer, ayant épousé Catherine de Médi-
cis, fille de Côme de Médicis, et de Diane
comtesse de Bardi. La maréchale mourut
de chagrin peu de temps avant l'exécution
de son mari. Voici l'épitaphe qui est gravée
sur le tombeau qui renferme les cexidres de
l'un et de l'autre.
HIC JACET
Ludovicus de Marillac,
Francise Marescallus :
Et Rcgioruii) ordinuiu Eques ordinatiis,
Spleiidore generis, foililudine gesioruni,
El virlulis iiec quic(|iiani integrse.
Sorte fuiieslo cianis.
Obiil aniio R. S. m. b. c.j xxxi.
Jacel luia ciini conjuge
Calhariiia de Médicis
Ejiisuxor,
Qu3c misère ab illo divulsa
Et unice pio illo sollicita,
Paiicis aille \iri supreinum dieni,
Mensibiis vivere desiii.
Vialor ,
Forli viro, et piœ foemina;,
Facilem apprecare siiiiiiiiuiii
Judiceiu Oeuin.
Sur le jambage, qui est entre ces deux
chapelles, est le cénotaphe, ou tombeau
vide, de Henri de Lorraine, comte d'Har-
court, et d'Alphonse de Lorraine, son fils,
chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusa-
lem. F.es corps de l'un et de l'autre ont été
inhumés dans l'église de l'abbaye deRoyau-
mont ; mais ces deux princes étaient si cé-
lèbres par leurs ex|)loits, qu'on leur a érigé
ii-i ce cénotaplie à l'exemple dos anciens. Ce
monument, qui est du dessin et de l'exé-
cution de Nicolas Renard, scul()teur, origi-
naire de Nancy, fut posé en 1093, et con-
siste en une forme de- tombeau de marbre
noir, |)Orté par un piédestal fort exhaussé,
sur le devant duquel est un .bas-relief d'or
moulu, de môme que les festons. Sur lo
tombeau, est la figure du Temps, couchée
au pied d'un grand obélisque, et auprès est
un livre ouvert, sur l'une des pages duquel
on lit ces ((aroles du troisième cliap. du li-
vre de la Sagesse : Spcs illorum immorluiilale
plcna est; et sur l'autre, celles-ci du qua-
rante-unième chap. de l'Ecclésiastique ;
Bonuin autein tioinen permancbit in œcuin.
Une grande figure ailée, (lui est debout, et
qui semble triouq)her du temps, désigne
l'immortalité. Elle tient d'une main un mé-
daillon sur lequel est le portrait du comte
d'Harcourt, et de l'autre l'épée de ce prince.
A côté de cette figure, et au bas, est un au-
tre médaillon, sur lequel est le portrait du
prince Alphonse de Lorraine, tenu par un
Génie. L'obélisque est surmonté d'un globe
doré, sur lequel est un grand aigle aussi
doré, ayant ses ailes éployées. Au bas de ce
moiiument est cette éiùtapiic :
D. 0. M.
El œteriKie nienioii;e serenlssiinortim Principuni
Heiirici a Lotliariiiaia , Coiiiilis Ilarcuriaiii ,
Fiaiiciïc Paris eisuninii Aniiigeri ; el Alplionsi
Liniovici liiijiis lilii, Equilis , et Melilcnsiuni
Tnreniiiiiii l'ia-ioris, Naiicsei Primalis. Ob vin-
dicaïaiii a paire regni gloriam , represso ad
iiisulas Lei iiieases lli^paiio fastii, libérale Cusali,
Taurine expiigiialo, fusis lerra maiique boslibiis,
el asserUim a lllio Religionuin, vicia ap\id Riio-
duin Tuixarjiii classe, fraclis ad Cycladas iiavi-
bus Bizantinis, fiigalis Algeriae, Bizerlœque prx-
doiiibus. Hic gcniililine in Deum pictaiis, in lio-
slcs forlitudinis, in singulos liiiniaiiilalis hiorcs
clarissi[niis, palernceniemoria; nionunieiHunilioc
rivens poni inandaverat, seJ pra'cipiii niorie
prœreptiis, prxslanlissirao parenti non indignas
accessil honoris Socius, qui dignissinius existe-
rai virtuUini œninlus. Obiil paler anno m. d. c.
Lxvi. 13 Kalendas Aug. ;claiis lxvi. Filius, vero
anno m.d. c. lxxxix. i Idus Jun. xlalis xliv.
J. B. du Bignon, Principia Maiberaalicis olim.,
dehinca secrelis, mœrori jnslissime obsequens
opus absolvenduni curavit lG9o.
Dans la chapelle suivante, l'on voit plu-
sieurs peintures de Simon Vouet. Le saint
Michel qui précipite le diable dans le fond
des enfers est regardé comme le chef-d'œuvre
de ce peintre. Entre les sept cha[)elles, qui
sont de l'autre côté de la nef, l'on en dis-
tingue [irincipalemcnt trois. Dans la plus
proclie du maitre-autel, est un tombeau de
marbre blanc en formed'urne, de douze pieds
1191
I'\I\
DICTIONNMKK
r.\K
fl;)2
(le Innsnenr, sur (IouzlmIc^ hautour, soulonu
par un pii-dcslal de marbre jasp(^'. Ce lut
Joamif-Arraamie de Sclioinlipi;;, tViumc de
Charles de Kolian, second du iimn, duc de
IMoiilhazoïi. |irii!ce de CuenuMié, etc., inorlo
le 10 juillet 1700, en sa soixante-ijuatorziènie
annt'^e, (jui, de son vivant, se lit ériger ce
tond)ean. sur lequel il n'y a ni épilaplie, m
inscription.
La seconde appartient h M. de Béringhen,
premier écu.yer du roi; c'est dans celle-ci
qu'a été inirumé le maréchal d'Uxellcs, mort
à Paris le 10 avril 1730, dans la soixante-dix-
iieuvième amiée de son Age, sans avoir été
marié. 11 avait élé ambassadeur extraordi-
naire et plénipolen liai re au congrès d'Ut redit,
njinislre du conseil de régence, et président
du conseil des atl'aires étrangères.
La chapelle de Uoslaiiig est la cinquième
de ce côté-ci, et celle de toutes oii l'on a
moins épargné le marbre (1). Vis-Ji-vis l'au-
tel, il V a une colonne de marbre [xirtor, sur
laquelle est une urne qui renlerine le cu'ur
d'Anne Hurault, tille du chancelier de Chi-
verny, et femme de Charles, comte de Ros-
taing, morte à Paris le IG avril de l'an 1G35,
âgée de cinquante-deux ans. Tout auprès est
un mausolée de marbre noir, sur lequel sont
deux .statues de marbre, à genoux, qui ont
chacune leur inscription. Sous l'une, on lit :
Cl-dcssus csl la roprùscnlalion ilc liant el piiis-
saiil seigneur, mcsslre Tristan de Koslaing, che-
valier des ordres du Roi, décédé le 7 mars 1691 ,
âgé de 78 ans.
Sous l'autre figure, est cette inscription :
Cl-dcssus est la représenialion de haut et puis-
sant seigneur, mcssire Charles de Rostaing, dé-
cédé le 4 janvier 16C0.
Ce tombeau n'est que le cénotaphe de
Tristan Rostaing, qui fut enterré en l'église
de Vaulx-A|ioiiil , près de Melun; tnais
Charles de Rostaing, son fils, a élé vérita-
blement inhumé en cet endroit. Sur quatre
colonnes de brèche noir et blanche, dont les
chapiteaux sont dorés, on voit (piatre bustes
de marbre blanc, iiui représentent Louis,
Jean, Antoine et (iaslon de Rostaing, tous
inhumés dans celte chapelle. Dans la cha-
jielle qui est auprès, on voit la statue h ge-
noux, en marbre blanc, de Claudi; (h^ l'Au-
bépine, femme de Médéric de Rarbesières,
(pii n'était jias maréchal de France, ainsi ipie
le dit Lemaire, dans son livre iiititiih' : Paris
aiicirn cl nouveau, mais grand maréchal tles
logis du roi, cl chevalier de l'ordre duSaint-
Kspril. Llle mourut le 22 juin 1013, ûgéo do
soivaiile-lrois ans.
Le chœur est assez propre. Il est orné de
filusieurs grands tableaux, qui représentent
a vie de Jésus-Christ. C(^ sont d'assez mau-
vaises copies laites d'afirès Rubeiis. Au milieu
du clueur, est une tombe de marbre noir,
sur la(pielle esl une insciiplion en riionneiir
de 1). (i'juhi, g('iiéral île l'onlii'.
(I) Nous diiniions pins l.iin une insciiplion i|ni s«
lisait dans celle clcipcllr.
On voit dans le chajiitre plusieurs tombes
l'areilles à celle-ci . eiitr'autres celles de
D. Roger el de 1). Pradillon, l'un et l'autre
généraux de cette congrégation; les tombes
et épilaphes de D. Kiislache de Saint-Paul
AsseliiK', docteur en théologie de la Faculté
de Paris; de I). Jérrtme, un (bs plus laineux
prédicateurs du dernier siècle; de D. 'lur-
quois, aulre fameux prédicateur du même
siècle.
Ces deux célèbres prédicateurs ne sont
point les seuls que cette congrégation ait
I)roduils; ils ont élé précédés par trois antres,
qui ont prêché avec plus d'éclat. Le premier
est 1). Jean <le la Rairière, inslituleur de la
congrégation des Fenill.inis , lequel avait
beaucoup de zèle et de talent pour la [irédi-
cation.Lo second se nommait D. Bernard de
Percin de .Moi.lgaillaiil. Il était né gentil-
homme; et s'élant lait Feuillant, il lut un
deceuxque Doni di' la Rarrière mena avec lui
à Paris et à la cour. Il fui d'abnid pour le
roi contre la Li-iue; mais ainès la mort du
duc et du cardinal de (lUise, il se déclara
pour la Ligne contre le roi, son maître et
son bienfaiteur. Son atlacliemenl à ce mau-
vais parti l'oliligea de ijnitter le royaume :
il se retira en Flandre, où il mourut abbé
d'Orval. C'e-.t lui qui est nommé le petit
Feuillant dans \'Histoire de la Ligue. Le troi-
sième, et celui de tous cpii s'est le plus si-
gnalé pour la ]iri'diralion, est Dom Côme,
prédicateur ordinaire du roi , et ensuite
évèque de Lombez. 11 se nommait Coinc
Roger, et était lils d'un avocat de Paris. Il
joignait à beaucoup de douceur, beaucoup
d'esprit. (Ht btalt et Magny.)
Le recueil manuscrit des épitajihes de
Paris, à la Ribliothèqne nationale, nous
fournit encore! les inscriptions suivantes de
l'église des Pères Feuillants.
l.
Inscription pincée dans la diapcllc de la fa-
tiiille Jiaslaini/.
Cette Chapcllft appailionl à liant ot puissant
Seigneur M"; Cliarics Manpiis de Rostaing Che-
valier, Conseiller du Roy en ses Conseils d'Esial
el privé, Capitaine de cent honiinos d'arnics de
ses ordomiancos, suivant li; conliad qui en a
esté passé entre ledicl Seigneur ot lis Religieux
et Conveiit de la maison de ccaiis et Reclus,
passé par-devant lU- Uigcs cl lionlomps. Notaires
an (;iiaslclol de Paris, le iS' jour de Janvier
1012. Ici'llo Chapelle deslinée pour servir au
dict Seigneur de Rostaing à conlinncr les priè-
res pourdelTiinct haut cl puissant Seigneur Tris-
tau, Manpiis de Koslaing, son père, en ses pre-
mières années premier ('■l'iilillioniiui' de la
Chambre de.Cliarles, Une d'Ork'.ins, troisiesnie
lits du Roy François I, despuis Gouverneur des
Provinces de la haute et hasse Marche, Grand
Maiosihal des l.o'^is di> France, Chevalier iles
deux Ordres du Koy, Conseiller en ses Conseils
dT'Nlat el privi', (:ii:;iiihellaii cl Capitaine do
If95
PAR
D'EP[GRAPH[E.
PAR
1191
cent hommes d'armes ilc ses Ordoiinances ,
Capitaine des Ville et Cliasleau de Melun et
Lieutenant général pour le Roy de l'isle de
France et Brie, Capitaine de Fotiiaiiiehloau
et de la Bastille, Baron de Brou et de la Guier-
clie, Seigneur de Vaulx à Penil , St-Seigne,
Marceau, Thieuz, Villemouble, de Noizy le
Secq, après avoir fidellemenl servy en telles
Charges honorables soixante ans durant soubs
six rois, rendit son Ame à Dieu nu chasteau
d'Aunay, le mercredy 7' jour de Mars, l'an
mil cinq cent... aagé de 78 ans ; et Haute et
puissante DameFrançoise Robcrtei, Dame d'Hon-
neur de la Beyne Caterine de Médicis, femme
du Roy Henry 11, decedée au chasteau de Vaulx,
le 10» jour de Novembre 1580. Lesquels Sei-
gneur et Dame sont tous deux enterrez en leur
Eglise, paroisse de Vaulx à Penil prés Melun.
II.
Honorable et très vertueuse Dame, Dame Louise
Du Frai, vefve de feu M" René de Chandio,
jadis Comte de Joigny et Marquis de Nesle, s'est
fait enterrer céans par dévotion, laquelle deceda
l'an de Nostre Seigneur. ... le 28' jour du
mois de Juin.
Feuillants des Anges Gardiens, rue d'En-
fer. Ce monument fut d'abord destiné pour
servir de noviciat. La première pierre en fut
posée le 21 juin 1633, par Pierre Séguier,
pour lors garde des sceaux de France. On mit
sur cette pierre une lame de cuivre, sur
laquelle est cette iuscription :
D. 0. M.
Lapis iste,
Pro fundamento hujus Monasterii
Congiegalionis Fuliensis ,
Sub auspiciis S. S. Angelorum Custodum,
Erigendi ab illustrissimo ac nobilissimo
Viro Petro Seguier
Procancellario meritissimo, positus est,
Ânnol635, 11 calendasjulii.
Les deux pierres fondamentales de l'é-
glise y furent posées le 18 juillet de l'an
1659, ayant chacune sou inscription particu-
lière. Sur l'une on mit :
Nobilissimus et illustrissimus Dominus Antonius
de Barillon, Toparcha de Morangis, Marchio de
Branges, Cornes Consistorianus, necnon jErarii
Gallise Director generalis, hune primum lapidem
angularem in hoc Oratorio. D. 0. M. et S. S.
Angelis Custodibus sacro, posuit anno 1659,
die 18 julii.
Sur l'autre pierre est écrit :
Nobilissimus et illustrissimus Dominus Ludovi-
cus de Rochechouart, Eques, Comes de Maure,
magnus Aquilanise Seneschallus, et Régis in eo-
.dem Seneschallatu Proprretor, hune primum la-
DiCTioNM. d'Epigraphie. I.
pideni angularem in hoc Oratorio. D. 0. M. et
SS. Angelis custodibus sacro, posuit anno lGo9,
die 18 julii.
Celte église ayant été achevée dans la môme
année 1659, elle fut bénite le [iremier d'oc-
tobre, par Dora Pierre de Saint-Joseph, pro-
vincial de la province de France.
(Hlrtaut et Magny.)
Feuillantines (Les), rue Saint-Jacques.
Le B. Jean de la Barrière, usant de la per-
mission que le pape lui avait accordée d'éta-
blir partout des monastères de sa congréga -
tion de l'un ou de l'autre sexe, en établit,
dit-on, uu ù Rome pour des filles, dont le
coiivent est sous le titre de Sainte-Suzanne,
mais dont les religieuses n'ont cependant
jamais porté le nom de Feuillantines. Le
premier couvent de filles de cet institut fut
étdbli à Montesquiou, dans le diocèse de
Rieux, puis transféré à Toulouse en 1599.
La bonne réputation de ces lilles étant
parvenue jusqu'à la reine Anne d'Autriche,
celte princesse écrivit elle-même le 9 mai
1622, aux Pères Feuillants, assemblés pour
lors dans leur chapitre général à Pignerol,
afin d'établir un couvent de ces religieuses à
Paris. (HcRTAUT et Maony.)
Filles pénitentes. Nous trouvons dans le
recueil manuscrit de la Bibliothèque natio-
nale les inscriptions suivantes, comme exis-
tant dans l'église des Filles Pénitentes. Nous
présumons que cette église, et le monastère
dont elle dépendait, était la communauté des
Filles Pénitentes de Sainte-Valère , établie
rue de Grenelle, par de pieuses personnes
du faubourg Saint-Germain.
I.
Cy gist religieuse personne Frère Pierre d'Au-
bray, en son vivant Religieux Chevecier de
céans et Curé de la Chapelle de Houis en Brie,
lequel trépassa le 27' jour de Mars 1550. "
Au milieu de cette tombe était écrit ce
qui suit :
Dec optimo Maxime. Religiosi ac integerrimi Viri
F. Pétri D'Aubray Parisiens., hujusce Cœnobii
primarii ac sacrist., et de Cliapella a Houis in
Brya Parochi ossa et Cineres ut Cœlo. Dau-
breaiorum familia raœslissima, in diem novis-
simuni sub hoc lapide conservari curavit. 27'
Mardi 1550.
II
Cy gist Estienne Le Barillier, jadis barillier, de
nostre sire le Roy, qui trespassa l'an 1328, le
jour de S'. Pol en Janvier.
Priez Dieu pour lui.
III.
Hic jacet Reverendus in Christo Pater et Dnus
Franciscus Marceau, quondam Abbas hujus Mo-
nasterii, qui obiit anno 147i, die 4» mensis
Junii.
Anima ejus requiescut in pace.
38
M95 PAR DICTIONNAIRE
IV.
Cy j;isl lioiioi;iblo lioiiiiiu' cl sirc Pionc do Pisc,
jadis Sirugieii du lloy noslrc Sire cl Jmé en
SOI! CliasU'lcl de Paris, qui irépassa l'an de
grâce 1377, le jour de veille delà mi-ousl.
Priez Dieu pour lui.
V.
Cy gist noble liomnie Henry de Marie Chevalier,
en son vivant Conseiller du Roy oi premier
Prcsidcpi du Parlcmeiil de Thoulonse, lequel
trépassa l'an 1403.
Priez Dieu pour son Ame.
VI.
Cy gisl de Cassoingiié, jadis chanoine de Si.
Mards de Soissons ei Prévost de la Chiese, qui
irespassa l'au de gr^ce 13"23, au mois de Juguel.
Vil.
Cy gist noble et religieuse Personne Frère Guil-
laume Boiiiillicr.Liccnlier en Décret, Religieux
de ccaiis, Prieur de S' J\ilien de Versaille, Dio-
cèse de Paris, et cure de S« Pierre de Tinclie-
bray, diocèse deBayeux,qui trespassaie 8« feb-
vrier l'an 1535.
Priez Djfiix poijr luy.
VIlï.
Cy gil discrdtc personne M'« Guillaume Pizon,
en son vivant Curé de la Boissiere, diocèse de
Charire, et Chapelain de révérend Père en
Dieu -M" Guy de Montniirail et Charles Bou-
cher, Abbés successifs des Abbayes de céans et
de qui trépassa le S» May 1631.
Priez Dieu pour luy.
PAR
I19G
XI.
IX.
.Ichan de Freanmonl, vivant Maislre es arts, en
Médecine et Phisicien ordinaire de la Royiu; île
France : il deccda l'an de grâce de Nostre Sei-
gneur MIO, le 13e jour du mois de Mars.
Il a fondé une Messe en lad. Kglise pour eslre dicte
entre huit et neuf heures du malin.
Ici gil..
X.
[effad]... (1)
(1) Sous le grand ironc, où est la figure d'un abbé
et ses armes auxipialre coins. L'écrilure qui élail
à l'eiilour en a élé effacée : on lient que c'ini la
tombe et réiiilaphe du dernier abbé de ce nioniis-
tére, el que Mgr le cardinal de (.ondy,évé(|iic de Paris,
la Ht elluccr t|iiaiicl il y clablil les religieuses. (.Vd/c
du Recueil Hianuscrit îles épilaphes de la Ribliolhè-
quc nalidnalc.)
Cy gisl Guillaume Babillepois, jadis sonier de
merci Bourgeois de Paris, qui irespassa l'an de
grâce 133'2, le Mcrcredy après les Rrandons.
Priez Dieu pour l'Ame de li, que Dieu bon mercy
luy face.
XII.
CygislSedille, femme feu Guillaume Babillepois,
.sonier es Halles de Paris, qui irespassa l'an
1334, le vendrcdy fesie de Si. Maillas l'aposlre
ou mois de febuiii'r.
Priez Dieu pour r.\me d'elle.
XIII.
Cy gist honorable;honune HoberlLouvel, eu son
vivant Clerc de la marchandise de la ville de
Paris, qui trespassti l'an de grâce 1447, le ven-
dredy 18 jour d'Aoust.
Dieu par sa grâce luy face miséricorde.
xn
Cy gist Martine, femme de feuz Vincent Louvel
jadis Bourgeois de Paris, niere de jeverend
Père en Dieu l'rere Pierre Louvel, Abbé de celle
présente Eglise, laquelle irespassa l'au de grâce
1420, le 17e jour du mois de noveotbre.
Priez Dieu pour l'Ame d'elle.
XV.
Hic jacel nobilis.Venerabilis elReligiosusVirFra-
ler Sicphanus de Mailly, quondani professus et
cantor Sancti Benigni Divioncnsis, Prier Prio-
ratusde S'". Salino, de Saya et Qucres: Parisiis
deccssit post quando juridice jura suarum admi-
nislralionum : el Fralei- Ludovicus de Arnou-
villa, in jure canonieo l.ieencialus, Abbas S'«
Pclri Melingdensis, olim Pairis Domini S'' Be-
nedicli ordinis , Lingoncnsis Diocesis , hoc
curavil fere anno Dfii 1.^30, cl prrrdielus Ste-
phanus... die seplend)ris anno Dfii i&ii.
Fontaines anciennes de Paris, où se trou-
vaient licsinscriplioiis.
Fonlaiiic d'Aiitin ou de Chamillard , est
une Ibntaine dont rem[ilacuiiu'nt entre deux
(Jgouls, a été avec raison désa|iprouvé du
public. Ces égouts viennent rmi de la rue
Ncuve-Saint-Augustin, el iautre de la lue
(îaillon, vis-)Vvis de laquelle cette l'ontaiiio
est construite, alton.MU l'hôlel, ci-devant ap-
pelée de Travers, ou de Clianiillard, cnsuito
d'Aiitin, el aujourd'liui de Ririielieu. ('elle
fontaine a élé décorée d'un ordre doi'ii]ue,
dont i'alti(iuo est chargé de sculptures, et
d'un inailire, surleciiiel sont gravés en lettres
d'or les deux vers (pie voici :
Rex loquilur, cadit c saxo fons ; omen amemus :
Instar aquic, o cives! omnia sponle llucni.
1197
PAR
D'EPIGRAPHIE.
PAR
«198
Fontaine de Birague. Louis Xlll , pour
remlrc l'entrée de l'Eglise de la maison pro-
fesse des Jésiiilfs, rue Saint-Antoine, plus
libre et ])lus spacieuse, donna, en 1G29, la
j:lace qui est vis-à-vis, et que l'on nommait
auparavant le Cimetière des Anglais; c'est
là (pi'on voit la fontaine de Birague, ainsi
nommée, jiaroe qu'en lo79 René de Birague,
cardinal de l'Eglise romaine, et chancelier
de France, la lit achever, et lit graver les
inscrijjtions suivantes sur une table de
inarbre :
IIENIUCO in ,
Francise el Poldiiine Rege Cliristianissimo.
Reiiat. Birag.
SanetBC Romanœ Ecclesi;e Presbyt. Cardin.
El Franc. Cancellar. illiisiriss.
Beneficio Claudii d'Aiiiiray, Praîfeclo,
Mercaior; Joliann. le Comte :
Renat. Bauderi; Johann. Gedoyn ;
Pelr. Laisiié, Tribnnis plebis
Curanlibus.
Anno Rcdemptionis m. d. lxxix.
Hune deduxit aquam dnpliccm Biragiis in usum,
Scrvial ut domino ; servial ut populo.
Publica, sed quanta priviitis commoda tanto
Prestai amore domus, publions urbis amor.
Renat. Birag. Franc. Cancell.
Publ. comni.
M. D. LXXVU.
Cette fontaine fut refaite sous la prévôté
des marchands de Nicolas de Eailleul, lieu-
tenant civil, et on y grava cette inscrip-
tion :
Siccatos laticcs, el adeniptum fonlis bonorem
Officio ^Ediles rcstiluere suc.
Obredilum aquaruni. 1627.
Elle fut encore rebâtie l'an 1707, en ma-
nière de tour à pans ; et son eau, qui vient
d'une pompe que l'on construisit la môme
année auprès du pont Notre-Dame, est distri-
buée dans plusieurs quarliiH's, surtout dans
le faubourg Saint-Antoine. La tour est ornée
dans ses faces, de plusieurs sculptures et
d'inscriptions en vers latins :
Première face.
Prselor et .lEdiles fonlem Imnc posuerc, beati
Sceplrum si Lodoix, dum fluet unda, regat.
Deuxième.
Ante habuit rares , babet Urbs nunc mille canales
Dilion hos sumplus oppida longa bibant.
Troisième.
Ebibe quem fundit purum Catharina liquorem,
Fontem at virginem, non nisi purns, adi.
Quatrième.
Nayas exesis maie tula recesserat anlris,
Sed notam seqnilur, vix reparata viam.
Cinquième.
Civibus bine ut volvat opes, nova nuuiera largas
Nympha, superne fous dcsinii in fluvium.
Ces inscriptions sont, dit-on, d'un religieux
qui faisait des vers très-ficiicment, et qui
avait beaucoup d'esprit; mais qui d'ailleurs
manquait d'élév.Ttion et de goiM.
Fontaine de Conti. Il y a nombre d'années
que l'on voyait couler du mur de l'hôtel de
Conti, quai Malaqunis. du cùlé de la rivière,
où l'on a bâti de|uiis l'hôtel de la Monnaie,
une fontaine publique, qui est tarie il y a
35 ou ko ans. Celte fontaine n'avait ni orne-
ments, ni inscri()tions, quoique ce îùl pour
elle que Santeuil eôt fait celle-ci :
Sequanides flebant imo sid) giirs:ilo Nympha;,
Cuni premerent densae pigra lluenla rates :
Ingontem Luparam nnc jam .Tspeclare poleslas,
Tarpeii cédai cul domus alla Jovis.
Hue alacres, Rex ipso vocal, succe lilc Nympb.Te,
Hinc Lupara adverso litlore tota palet.
Le grand Corneille a traduit ainsi cette
inscription :
C'est trop gémir, Nymphes de Seine,
Sous le poids des bateaux qu: cacbenl votre lit,
Et qui ne vous laissaieiU entrevon- qu'avec peine
Ce chef-d'œuvre élonuaut, dont Pai is s'embellit,
Donl la France s'^înorgueillit.
Par une roule aisée, aussi bien qu'imprévue,
Plus haut que le rivage, un Roi vous (iùt monter,
Qn'avez-vous plus à souhaiter?
Nymphes, ouvrez les yeux, lout le Louvre est en vue.
Fontaine de l'abbaye Saint-Germain. Cette
fontaine, qui est pour la conuuodité de ceux
qui demeurent dans son enceinte, et même
des habitants du quartier, appartient aux
religieux de cette abbaye, qui obtinrent, h
cet elfet, de l'eau de la ville, à certaines
conditions. On lit sur un marbre cette in-
scription, oii l'on fait ainsi parler cette fon-
taine :
Me dédit Urbs claustro, claustrum me reddidit
[Urbi :
jEdibus'addo decus, faciles do civibus undas.
Cette fontaine est dans un des deux pans
coupés de la rue principale. Tout vis-à-vis,
dans l'autre pan, est un puits qui a pour
inscri|ition ces deux vers latins assez mau-
vais :
Quam putcus non dal sanclae tam proxlmus œdi
A Christo vivam poscere monstrat aquam.
Fontaine de la rue de Grenelle. Cette fon-
taine est située presque au carrefour de
cette rue et de celle du Bac; c'est la ville
qui l'a fait construire : elle est décorée de
sept statues, dont les trois principales grou-
pent ensemble, et représentent la ville de
Paris, ayant la Seine, d'un côté, sous une
figure masculine , pour marquer que c'est
un fleuve; et la Marne, de l'autre. Elles
rendent hommage à cette ville, et lui appor-
tent des productions et des richesses de
toutes les saisons; ce qui est désigné par les
statues des quatre saisons, qui sont autour
du groupe dont on vient de parler. Ces
1199
l>AK
DICTIONNAIRE
PAU
1-200
figures sont du fameux Roucliardoii, profes-
seur do rAradt'mie de poinluie, et dessina-
teur des iiiscri|ilioiis, moit il y a quelques
années. Après la foMlaiiw des Saints-Inno-
cents, il n'y a pas dans Paris nue |>lus bille
fontaine (pie celle-ci. L'an 17:50, lelO.iudlct,
Al. Turj^ot, prévôt des marcliands, y lit poser
une table de marbre noir, snr laquelle est
gravée en lettres d'or celte insLii[)liou :
DIM Ll'DOVICUS XV.
Populi amor et pareiis oplimus,
Piiblice iranquillilalis Assertor,
Gallici linporii fmilMis,
Innucue propai,'alis;
Pacc Gcnnanos Uiisosque
Inler cl Oubiiianos
Féliciter coiiciliala,
Gloriose siiiuilcipacilice
Uegnabat,
Fonlcni liimc civiiiin iilililali,
Urbisipie ornaiiienlo.
Coiisccraninl
PricfecUis cl yEdiles,
Aniio Doiuiiii.
M. D. G. C. X.\X1X.
Sur un avant-corps de tables de refend,
avec une imiKisle sous une plinthe prolilée,
et une frise ornée de sculpture, est au devant
de la partie circulaire, une table de marbre
noir, sur laquelle on lit :
DU BtGKE CE LOUIS XV.
De la Limiuiènie prévôté de mesbire Michel-Etienne
Turgol, clievalicr, marquis <lc Soiismoiis, de.
conseiller d'Etal; de l'Eclieviiiage de Louis-
Henri Verroii, ccuycr, conseiller du roi et de la
ville; Eiliiie Louis .\leiiy, eciiyer, avocat an par-
lemenl, conseiller du roi, notaire; Louis le Roi
de Feteuil, éeuycr, conseiller du roi, quarlinicr;
Thomas Germain, écnyer, oilévre du roi ; étant
Antoine Moiiau, «knyei', procmeur et avocat du
roi et de la ville; Jean lîaplisle-JulienTaithoiU,
grediier en chef; Jacques Boucot, chevalier de
l'ordre du roi, receveur.
Celle fontaine a été construile snr les des-
sins d'Edme Boucliardon, sculplenr du roi,
né à Chauiuont en Bassigny : toutes les sta-
tues, bas-reliefs et ornements ont été exé-
cutés [lar lui.
Lorsque l'on voit l'an^iiste nom du roi,
mêlé avec ceux des (dliciers municipaux de
sa boime ville de Paris, o'i se rappcdle ce (pie
dit Sanleuil à l'occasion du lepas (jue le roi
Louis XiV alla |irendre à l'Ilùlel-de-Ville eu
1G87 : Kex prupe civis tint , lo roi était
presque deveiui un des citoyens.
Fontaine de la Cliariu'. Dans la rue ïa-
ranne, proche une des |)Ortes de l'éj^lise de
l'hôpital de la Charité, est une fontaine, sur
laquelle sont ces vers de Santeuil :
Queni pietas aperit niiscroruni iii comninda fonlem,
Instar aqu*, largas Tuiidere nionslrat opes.
Ces deux vers ont été traduits en français
par du Périer, tie la manière suivante :
Celle eau i\u\ se répand pour tant de malheureux,
Te dit : K(''|)ands ainsi les largesses pour eux.
Fontaine de lu Croix du Tiroir. Elle était
autrefois au milieu de la rue de l'Arbre-Sec.
Ce fut Traneois 1" qui la lit faire en cet en-
droit, en 152'.t ; tuais comme elle embarras-
sait les habitants du voisinage, le prévôt des
marchands en ayant porté ses plaintes au
conseil, elle fut transférée, ainsi que la croix
de ce nom, en Hi'M, et fut miseà un pavillon
qui avait été bilti au coin de cetie rue, en
1600, jiar les soins de M. .Miron, [irévôt des
mai chauds, pour servir du réservoir aux
eaux il'Arcueil, (jui s'y rentlent par des ca-
naux qui passent sous le pavé du Pont-Neuf,
et sont distribuées ensuite en idusieurs en-
droits de la ville. Elle vient d'être rééditiéo
cette année 177(1. C'est un des beaux mor-
ceaux trarchilecture dans le genre des fon-
taines.
Fontaine de la Samaritaine. La Samaritaine
est un des orUL-ments du Pont-Neuf. Ce
bAtiment avait été construit sous le règne
d'Henri III, à la seconde ai'chodu Pont-Neuf,
du côté du Louvre. 11 fut détruit en 1712,
parce qu'il périssait, et fut aussitôt rétabli
au môme endroit. Ce bAtiment renferme une
j)ompe (pii élève l'eau, et la distribue ensuite
jiar plusieurs canaux au Louvre, et à quel-
ques autres quartiers de la ville. Ce petit
édilice a été rétabli avec plus d'art et de
goilt (pi'il n'était auparavant. 11 est coiuposé
de trois étages, dont le second est au niveau
du jiont. Les faces des côtés sont percées de
cinq fenêtres .\ chaque étage, et de deux sur
le devant. Ces deux dernières sont sé[iarées
])ar un avant-corps en bossage rustique,
vermiculé, et cintré au-tlessus du cadran,
que l'on a i)lacé dans un renfoncement,
dont le bas est remfdi par un groujie qui
représente Jésus-Christ avec la Samaritaine
auprès du |)uils de Jacob, ligure [)ar un bas-
sin, dans leipiel tombe une nappe d'eau, qui
sort d'une coquille au-dessus.
La |iremièrede ces figures est de Bernard,
et la seconde île Fremin, sculpteurs habiles,
de l'Académie de peinture et de sculpture.
Sous le bassin est cette inscription :
Fons hortornni,
Puteus aquarum vivcnlium.
Inscription d'autant plus heureuse, que
sans changer ni ajouter uti mot aux paroles
de l'Ecriture, elle indique le sujet de la dé-
nomination de cet édilice, et en même temps
sa destination, qui est de fournir de l'eau au
jai'diii des Inileries,
Dans le nnlieu, au-dessus du cintre, l'on
a élevé un campanile île charpente, revêtu
de plomb doré, où sont les timbres de l'hor-
loge, el ceux qui composent le carillon qui
joue à toutes les heures el demi-heures.
En 1771 , le gouverneur de cet édilice
étanl mort, on s'est apenju peu après iju'une
partie de la charpente dont il est coiu|iosé,
tondiailet se détruisail. Le tout u été reparé
1201
PAR
D'EPIGRÂPHIE.
PAR
laoâ
et) 1775; le groupes et la coquille redorés à
neuf et le carillon rétabli : c'est aujourd'hui
un bâtiment digne de la magnificence de la
ville.
Fontaine de Richelieu , dans la rue qui
porte ce nom, et au coin de la rue Traver-
sière. On y remarque ces deux vers de
Santeuil :
Qiiiquondam magnum lenuit moderamen aquarum
Riclieiius, foiiii plauderet ipse novo.
Fontaine de Sainte-Avoye. On y lit cette
inscription :
Civis aquam pelât liis de foniibiis, illa benigiio
De PalrimiPairiae munere, jussa veiiit.
1687.
Imilation.
Qu'on ne trouve jamais celte source larie,
Obéissez, Nymphe, exactemem :
Voire gloire par là ne sera point llétiie ;
Ceux qui vous fonl un lel commandement,
Sont les Pères de la Patrie.
Fontaine de Vendâme. Elle est située au
bout des murailles de l'enceinte du Temple,
du côté du reuipart ou du cours. Elle est
nommée de Vendôme , parce qu'elle fut
construite du temps que le chevalier de
Vendôme était grand prieur de France. Les
deux vers qui suivent servent d'inscription
à celte fontaine :
Quem cernis fonleni, llalilue debelur et Urbi,
Hic praebel nndas, priebuil illa locuni.
Fontaine de Saint-Claude. Elle est située
au bout de la rue du même nom, du côté du
Temple; elle a été construite depuis quel-
ques années, avec cette inscription :
Fausta Parisiacani, Lodoico
Rege per Urbem,
Pax ul fundel opes, fons
lia iundit aquas.
Fontaine de Saint-Martin ou du Yertbois.
Les religieux Bénédictins de Saint-Martin-
des-Champs otfrirent en 1712 , de donner
pour la commodité publique, un emplace-
ment suffisant pour construire une fontaine
publique au bout de leur mur, au coin des
rues Saint-Martin et du Vertbois. Le roi ap-
prouva et ratifia, par arrêt de son conseil du
28 mai de celte même année, les arrange-
ments faits par ces religieux, et lit en même
temps adresser un ordre aux prévôt des
marchands et échevins de la ville de Paris,
à l'effet de donner leur avis sur la requête
des religieux. Leur avis ayant été favorable,
Sa Majesté, par ses lettres patentes du 4 de
juillet suivant, approuva et contirma son ar-
rêt du 28 mai précédent; en consé(iuence,
les religieux de Saint- Martin des Champs
donnèrent , suivant leurs offres , l'emplace-
ment en question; à condition que le regard
de la fontaine serait établi dans une ancienne
tour du couvent, sur la rue Saint-Martin,
près l'encoignure de la rue du Vertbois, et
qu'il y serait fait une porte pour le libre
accès "des officiers de la ville, (|ui ont la
garde des fontaines [lubliques , sans qu'ils
soient obligés d'entrer dans l'enclos; que
cette tour resterait toujours pour y contenir
le regard public des eaux, sans aucune porte
du côté du couvent; et en considération de
l'abandonnement fait par les religieux du
terrain de cette tour, il leur sera donné par
les prévôts des marchands et échevins ,
douze lignes d'eau pour le service de leur
maison, et qu'ils les prendront à leurs frais
dans le regard de la tour. Le corps de ville
posa la première pierre des bâtiments, qu'oa
allait élever pour ces religieux , en môme
temps que la fontaine, et cela se fit avec
pompe et cérémonie. Sur cette pierre est
l'inscription qui suit :
Anno Domini m. d. ce. xii.
Imperii Ludovici Magni,
LXX.
Primum liiijus «dilicii lapideni
Posuerunl
Hieronymus Bignon,
Cornes CoMsislorianus,
PR.EFECTUS URBIS,
Ludovicus-Michel llason , Pclrus-JacobusBrillon,
Nicolaus-Franciscus Tardif, el Carolus-Baldui-
nus Presly.
jEDILES ,
Nicolaus-GuillelmusMoriau, Procuralor Regiset
Urbis ; Joannes- Bapiisla-Julianus Tailbout,
Scriba ; et Jacobus Boucot, Quaeslor, die 12
mensis augusli.
Aderant honoris causa
Joannes Paulus Bignon,
Abbas S. Qiiintini ,
Cornes Consislurianus ; *
Roi. Armandus Bignon ,
Comes ilidem Consistorianus,
Nec non Regius in Insula Franciœ
Pra-feclus,
Prsesentibus insciper ac piolwnlibus,
Jul. Paulo de Lyonnc,
Hujusce Monaslerii Sancli Mariini,
A Campis,
Priore Commendatarlo ,
Domino Paulo Rabusson , slriclœ
Regul;e Ord. Cluniacensis,
Superiore generali,
D. Maurilio Bence, Priore Clausirali,
CoBlerisque toiius Coenobii Monachis.
Cette fontaine donne de l'eau de l'aqueduc
de Belleville.
Fontaine Saint-Michel. Lorsqu'en 1684, on
abattit la porte Saint-Michel , qui était au
haut de la rue de la Harpe , on y bâtit une
niche sous un arc assez élevé, ornée de deux
colonnes doriques. De celte niche , qui est
du dessin de Bullct, sort une fontaine, au-
dessus do laquelle est un marbre de Dinan,
où on lit ces deux vers de Santeuil :
Ii03
PAR
DICTIONNAIRE
PAR
1204
Hoc iii iiionic siios l'oserai sitpieiiiia loiilos ;
INe lanioii liane puii rcs|iiiL' loiiiis aqiuiiii.
Fontaine de Saint-Séverin. l'allé est située
à ran-,lu des nies Saiiil-Séveiiii et de Suint-
Jacqiit;s. On y lilees deux vers de S.iiileuil :
Dom scnndiinl jnga iiioiiiib aiilielo pecloreNyinphiB,
Hic una e sociis, valtis amore, sejel.
Fontaine des Capucins. Celle foiiUiiiie est
constriMte dans la rue Saint-Hoiioré , entre
les Capuciis et les Feuillanls. Ellf fut robA-
tie en 1718; on y a j^ravé ces vers de San-
teuil, qui foHt allusion à sa silu'itiou au[irès
de quatro nionast(''r(\s ( les Ca|)ucins , les
Feuillanls, les Filles de l'Assomption, et les
Kécolletles de la Conce[ition).
Toi loca sacra inler, pura est, qu% laliiuir umla ;
Hune non inipuro, qtiisqnis es, ore bibas.
Fontaine des Cannes de la place Mauhert.
Elle l'ut b;\lie dans eellc place en lG7i , et
l'on y conduisit Fejiu di' celle qui était au-
près du couveni, cl qui lut détruite la même
année. Les deux vers latins qui lui servent
d'inscri[ilion sont de Santeuil, de même que
ceux de presque toutes les autres fontaines
de Paris.
•
Qui lot vénales populo locus exhibel escas.
Hic prsebet faciles, ne siiis ural, aqiias.
Imitalion.
Pour vous sauver île la faim dévorante.
Si dans ces lieux on vous vend des secours.
Peuples, cliez iiioi, contre la soif biùl;inle.
Sans intérêt, vous en trouvez toujours.
(BOSQUILLON.)
Fontaine desCordeliers. Cette fontaine fut
bâtie dans la rue des Cordeliers , en 1G72,
dans le tem[>s qu'on abattit la port'' Saint-
Germain; mais celle qu'on voit aujourd'hui
a été rebâtie en 1717, et n'a rien que de fort
ordinaire pour l'architecture. Les vers sui-
vants lui servent d'inscription , et sont de
Santeuil :
Vrnain Nympha gerens dominam properabat in
[Urbeiii,
Hic stetit, el largas la!ta prol'udit aquas.
Il n'y a que ces deux vers gravés en lettres
d'or sur une table do marbri;; mais dans le
Kecueildes jioésiesdc Santeuil, cette inscrip-
tion est en (juatre vers, et mieux faite ijue
l'autre, où il n'y a point de pensée.
l iiKim Nympha gerens dominam properabat in
[L'rbein,
Duni lamen liic ceisas suspiclt illa diimos :
Fcrvcre lot populos, qua; sitani eiedidil Urbem,
Constilii, el largas la'ta profudit aquas.
M. Bos(piillona fait, eu vers français, iino
imitation assez, plato de cette [liècu. On la
rapporte néanmoins en faveur des iiorsonnes
qui n'entendent pus le latin.
Lne Nyniplu! à sou bras tenant son urne pleine,
S'avaiiçoit vers Paris, la Keiiie des Cités :
Mais en ces lieux voyant tant de beautés,
Tant lie peuples de tous cotés.
Joyeuse, elle croit être où son désir la mène,
Et répan Janl ses eaux, forme celte fontaine.
Fontaine des Innocents. Dom Félibien et
dom Lobinau ont fort bien remarqué que la
fontaine des Sainls-lnnocenls est |)lus an-
cienne (le plusieurs siècles que ne l'ont cru
les autours des descriptions de Paris , qui
ont avancé unanimemei/l qu'elle ne fut brltie
(pi'en l')50. Il est cependant fait mention de
cette fontaine dans les lettres patentesdc Phi-
lippe le Hardi, de l'an 1273, (|ui contieiment
un acc(jrd entre ce roi et le chapitre de Saint-
Meny. Il y a ap|)arence que les arts ayant
coiinnoncé à revivre en France au commen-
cement du XVI' siècle, on rebAtit en 1550,
cette ancienne fontaine , et l'on y employa
tous les ornem"nts d'arcliitecture et de sculp-
ture, (pii font l'admiration des connaisseurs.
L'architecture est de Pierre Lescot de Cla-
gny, et la sculpture de Jean Goujon, l'un des
preini(MS et des |ilus habiles sculpteurs ([ue
la France ait eus. Il n'y a rien dans Paris qui
égale ce morceau en beauté, surtout pour
les grAces, l'élégance des contours? et la lé-
gèreté des figures, dont les deux faces de
cette f(jnîaine sont ornées. Ce morceau, qui
seul illustrerait une ville, est ici fort négli-
gé, et serait peut-être entièrement détruit,
si, en 1708, on n'y eût fait quelques répara-
tions qui en ont empêché la ruine. On y lit
une inscription , qui en est comme la dédi-
cace.
Fontium Nympliis.
Outre cette inscription , (]ui est aussi do
l'an 1550, on y lit deux vers de Santeuil, le
meilleur poète latin du dernier sièclej; les
voici :
Quos dure cernis siinulatos marmore fluclus,
Hujus Nymplia loci credidit esse sucs.
1G89.
Un poète dont on a souvent rapporté les
traductions , a traduit ce distique en vers
français :
Quand d'un savant ciseau l'adresse singulière,
Surce marbre rebelle eut feint ces doux ruisseaux,
La Nymphe de ce lieu s'y trompa la première.
Et les crut de ses propres eaux.
Fontaine des Petits-Pères. Celle fontaine
(pii est publique, est située contre le mur de
la cour du couvent des Augustins déchaus-
sés, ap|ielés Pclits-l'ères , au coin des
rues Nolre-l)ame-des-^■ictoireset Vide-Gous-
set, où, sur un marbre de Uinan, sonl gravés
ces vers de Santeuil, dont la peusée est ingé-
ideuse et morale.
Qu:e dat aipias, saxo lalet hospila Nympha sub imo :
Sic lu cum dedcriâ doua, lalcrc vclis.
1205
PAR
ImUalion.
qui donne celle eau
D'EPlGRAPlllE.
PAR
1206
La Nympho
Aii plus creux du rocher se cache :
Suivez un exemple si beau,
Donnez, sans vouloir qu'on te sache.
(BOSOIMLLON.,
Fontaine du Calvaire du Temple. Ct'tje
fontaine est bâlie en manière de piédestal.
Sur le devant sont deux Triions de sculpture.
Les vers qui lui servent d'inscription sont
de Santunil.
Félix sorte tua Naias aniabilis,
Dtgnun), que flueres, nacla siUnn loci :
Cui lot spleudida tecla
Fluclu lanibere conligit.
Te Triton geniinus personat .'cniula
Concha, le célébrât noniinc Rcgiani,
Lœto non sine cantu,
Portât vasta per œquora.
Cèdent, credo equidem, dolibus bis tibi,
Poslhac nobilium nuniina fonliura :
Hac lu sorte beala
Labi non eris ininiemor :
Fontaine du Marché Carreau on du Pilori.
Elle est située h l'extrémité de la place du Pi-
lori,et dans celle où se vendent toutes sorte9
de poissons. Elle fut bâtie l'an 1601, pendant
que M. Antoine Gujot, président en la cham-
bre des comptes, était prévôt des marchands;
mais les eaux n'y furent conduites que sous
la prévôté de M. François Miron, comme il
est marqué dans les vers qu'on y lit :
Saxeus agger erani, ficii modo fonlis imago,
Yiva niihi lalicis Miro fluenla dédit.
Cette fontaine donne de l'eau de l'aqueduc
du pré Saint-Grrvais.
Fontaine Garencière. En entrant dans la
rue qui porte ce nom, du côté de la rue de
Vaugirard , on remarque une fontaine con-
struite avec assez de goût, et sur laquelle on
Ht cette inscription latine :
Aquani
A Praîfeclo et .^dilibus
Acccptam
Hic
Suis impensis civibus fluere voluit.
Serenissima Princeps,
Anna Pahilina,^
Ex Bavariis
Relicla serenissimi Principis,
Henrici-liiiii Borbonii,
frincipis
Condail,
Anno Doniinl
u. D. ce. XV.
Cette inscription nous apprend que c'est
la princesse Anne Palatine de Bavière, veuve
de Henri-Jules de Bourbon, prince de Cou-
dé, qui a fait construire cette fontaine à ses
dépens en 1715.
(HiiRTAUT et Magny.)
Koh-l'Evéque (le). Le For-l'Evéque, Fo-
rum Fpiscopif est lui b.'ilirnent public, situé
au milieu de la rue Saint-Gonuain-i'Auxcr-
rois, et qui sert de prison à roux (pii sont
arrêtés pour dettes. Adrien do Valois dit q\io
l'on dit Fnrt-VEréque, au lieu de Four-l'Evê-
qiie, e-f. quij le four banal où les vassaux do
l'évoque envoyaient cuir(! lenr[)ain, occupait
nue [larlie do ce bâlimenl. Ce n'était ni un
fort, ni un four; mais un lion h plaider, et
le siège de la jurisdiction épiscopale. Comme
il y avait dans Paris dix-neuf juridictions
de seigneurs, l'incertitude de leurs limites
causait souvent des conflits; mais par édit
de février 167'( , tontes ces justices furent
réunies à celle duChâtelet. On conserva seu-
lement lesjustiees d'enclos : celle de l'arche-
vêché ou chapitre de Notre-Dame; l'abbaye'
de Saint-Germain des Prés, celle du grand
prieur, celle de Saint-Jean de Lalrnn et du
prieuré de Saint-Martin. Le For-l'Evèciue,
tel qu'il est aujourd'hui , fut bâti en 1652,
aux dépens et par les soins de Jean-Fram^ois
de Gondy, premier archevêque de Paris, ainsi
qu'il parait par cette inscription latine, gra-
vée au-dessus de la porte qui est sur le quai
de la Mégisserie.
Forum Episcopi ssecuiare,
Nimia œdiuni veUistale collabens,
A fundamenlis excilavit,
Joannes-Franciscus de Gondy,
Primus Parisiorum Archiepiscopus,
PacJs artes, jura, legesque medilans;
Urbe armis incessa, factionibus
Turbata,
Anno Domini 1652.
La porte de ce lieu, qui est du cûfé de la
rue Saint - Germain , parait ètie de quatre
cents ans. On y voit au-dessus en relief, ua
évèqueet un roi en face, agennuillés devant
une Notre-Dame, symbole de l'association à
laquelle Louis le Gros fut admis, ou du
traité de paix fait entre Philippe-Auguste et
l'évêque de Paris. Les armes de France sont
à fleurs de lis sans nombre, traversées d'une
crosse droite. Al'autre coin, sont en relief un
juge en robe et en capuchon, des assesseurs, et
un greffier vêtu comme un homme d'église.
C'était quelquefois des personnes de qualité.
qui exerçaient l'oflice de bailli de l'évêque.
Un Henri de Béthune l'était en 1303; et à la
fin du même siècle, un Henri de Marie. Sau-
vai nous apprend, tom. lU, pag. 330, ([u'eu
1452, il y avait le For-le-Roi, situé devant le
Fort-l'Evêque.
ÇHiRTAUT et Magny.)
Hôpital ou Hôtel-Dieu. Cet hôpital , le
premier sans contredit et le plus considéra-
ble de la ville, ne nous présente aucune con-
naissance certaine sur l'ancienneté de sua
origine. L'opinion la plus commune l'attri-
bue à saint Landry, évêque de Paris; mais
elle n'est fondée que sur une tradition qui
ne remonte pas au delà du siècle passé.
M. Jaillot pense f|u'il a toujours été situé
vis-à-vis l'ancienne église de Saint-Etienne,
et que la chapelle, tombant en ruines , fut
4307
PAR
rebûlie il y a environ trois cnnt soixante ans,
par les soins d'Oudart de Maucreux , ban-
quier, bourgeois de Paris, qui fit plusieurs
Jibéralités à cette maison, comme il paraît
par des vers fran(;ais (lui sont dans celte cha-
pelle, sur une lame de cuivre, et cjui prou-
Tenl le misérable goût de la poésie du xiv*
siècle. En voici quelques-uns :
Oudari de Mocretix en surnom,
Changeur, homme de bon renom,
El Bourgeois de Paris jadis,
Que Dieu nietle en son paradis.
A fait faire celle chapelle (1), etc.
On l'appela dans la suite , VHÔtel-Dieii-
Saint-Christophe, comme il paraît par une
lettre de Renaud de Vendôme, évêque de
Paris, de l'an 1005, par la(iuelle il donna au
chapitre de Paris, déjà possesseur de la moi-
tié de rHôtel-Dieu-Saint-Clirislophe, l'autre
moitié de cet Hôtel-Dieu qui lui appartenait :
Capitula jam possessori medictatis Domus Dei
Sancti Christnpliori, do alteram medictatem
dicti hospitalis Sancti Christophori. (Pastoral
de l'Eglise de Paris, pag. 15.) (2)
Saint Louis lui (il de grands biens, et l'aug-
menla considérablement. Plusieurs person-
nes ont depuis imité un si pieux exemple.
La salle de Sainte-Marthe s'appelle aussi
salle du Légat, parce qu'elle l'ut fondée par
Antoine Dupial, chancelier de France, car-
dinal de l'Eglise romaine, et légat en France
de la part du pape Clément VIL La grande
porte est sur la rue, au bout du Petit-Pont :
on voit, sur la face de ce portail , les figures
de saint Jean-Bapliste, de saint Jean l'Evan-
géliste, de François 1", et celle du fonda-
teur, etc. La salle de Saint-Thomas a été
bAtie en 1606, des bienfaits du roi Henri IV.
Sur la porte de celle de Saint-Charles, qui
fut commencée en 1602, et achevée en 1606,
est une grande table de marbre, sur laquelle
on lit une inscription gravée en lettres d'or,
qui est du fameux Olivier Patru. La voici :
Qui que lu sois, qui entres dans ce sainl lieu, lu
n'y verras presque parloul que des fruils de la
chariic du grand Pompone. Le brocard d'or et
d'argent, les meubles précieux qui parèrent
autrefois sa chainbrc, par une heureuse niéla-
niorphose , servent iiiainlcnant aux nccessilés
des malades. Cel homme divin, qui fut l'orne-
nicnlcl les délices de son siècle, dans le combat
même de la mort, a pensé au soulagement des
afQigcs. Le sang de Bellièvre s'est montre dans
toutes les actions de sa vie : la gloire de ses
ambassades n'est que trop connue. Il fut pre-
ijiier président et petit-lils de deux chanceliers.
Son hme, encore plus grande que sa naissance
(1) Yorslô80.
(2) Avani le règne de sainl Louis, les biMimenls qui
composent :iiijiiiir(l'bni rilùli'IDIcii ne ciinslslaient
qui; ilans troi-, on i|nalri' (orps do loj;i>, avec l'an-
cic ; i:bapclle ilo Saliil-Clirihliiplu; : ce prince les
aîigiiieiilacdnsiili'iabli'iiii'rit, l'I (il lanl de bien à celle
inuison, (|ii"il en csl regarde comme le fiindatcur.
DICTIONNAIRE PAR 1208
cl que sa foilune, fut un abîme de sagesse. La
France ne porla jamais un enfant pins digne
d'elle. Touie la terre dira ses vertus; maisceite
salle parlera éternellement de sa piélé, el de
l'amour qu'il eut pour les pauvres.
En 1625, les administrateurs de l'Hôtel-
Dieu demandèrent au roi et à la ville la per-
mission de faire construire un ])ont de [lierre.
Ce pont commence au coin du jardin de
l'archevêché , et conduit h la rue de la Bu-
cherie. Il fut fini en 163i. La porto du pont
qui est de ce côté-15 est d'un assez bon goût.
Au-dessus est cette inscription :
Ludovic! Xin, Franciae el Navarra; Régis auspiciis,
post reslitutas a fundamenlis novisque, et ara-
plissimis xdificiis aucias iedes Nausocomil, et
ex veiuslate collabantis, pontem hune qnadralo
lapide Urbis ornamento , cunclis civihus usui,
npgrorum commodo, in flumine exirui curarnnt,
rei segrorum pauperum curalores, anno Doniini
1G36.
Tous ces édifices furent achevés en 163i,
et les habitants et propriétaires , tant des
maisons de la place Manbert que des rues
voisines, ayant demandé qu'il leur fût per-
mis de passer sur le pont, le roi Louis XIII
ordonna que les gens qui passeront, payeront
un double, et les gens de cheval, deux liards,
ce qui s'est toujours jiratiqué depuis; mais
les gens à cheval n'y passent jamais, y ayant
une liarrière ou tourniquet, qui n'en laisse
l'entrée libre qu'aux personnes qui sont à
pied. Les deniers n'ayant jilus de cours
actuellement, on paye un liard pour le droit
de péage, el ce pont a retenu le nom de
Pont-au-Double.
HÔPITAL DU SàiNT-EspRiT, placB de Grève.
Cet hôpital fut fmdé l'an 1362, par quelques
bourgeois charitables, en faveurdes jiauvres
orphelins de Paiis destitués de tout se-
cours. Us achetèrent pour cet elfet une
maison et une grange dans la Grève, atte-
nant l'hôtel du Daui)hin, où l'on a bâti de-
puis l'Hôlel-de-Ville. Jean de Meulan, évo-
que de Paris, permit d'y b;\tir une chapelle,
oiî il établit une confrérie du Saint-Esprit,
pour exciter les tldèles à soutenir cet éta-
blissement par leurs aumônes. Le pape Ur-
bain V conlirma cette fondation, et donna uu
an et quarante jours d'indulgence à ceux
qui visiteraient ce nouvel hôpital. Cette
concession d'indulgence fut renouvelée de-
puis par les papes Grégoire IX et Clé-
ment VIL
L(.'s administrateurs de cet hôpital et les
maitresde la confrérie du Saiiit-Es[)ril lirciit
b.ilir, en HOti, l'église (]u'oii voit aujour-
d'hui, qui fut bénite le •'•• août par Gérard
de Montaigu, évoque de Paris, el dédiée
solennelleiiieiit le 10 de juillet 1603. L'ad-
iniiustratioii de cel hôpital a élé réunie à
ii'llc de l'hôpital général , jiar lettres pa-
tentes du 23 mai i:i7'J, (■nregistrées le 28
avril de l'aniiée suivante.
On liiiida dans celli' église, le 8 se|>l('mbie
de l'an ril3, iuh' cimlierio de Notre-Dame
1209
PAR
D'EPIGRAPHIE.
PAR
l'^lO
de Liesse. Le roi Charles VI et Isabelle de
Bavière, sa femme, en furent les principaux
bienfaiteurs. Leurs portraits sont aux vilres,
auprès du grand autel. Commo ceux qui
étaient reçus dans cette confrérie étaient
obligés de donner un grand festin, les rieurs
l'avaient surnommée, à cause de ce repas,
la Confrérie aux Gotilus.
(Hlrtait et Magxy. )
HÔPITAL DE LA ïrimté. La plupart des
historiens fixent l'origine de cette maison
en 1202; mais cependant elle existait aupa-
ravant avec sa chapelle. Des lettres de Sully,
évêque de Paris, disent : 1° que cet hôpital
avait été fondé par Guillaume Escuacol, à
l'usage des pauvres de cet endroit ; 2° qu'il
s'appelait l'hôpital de la Croix de la Reine,
à cause d'une croix ainsi nommée placée au
coin des rues Grenetat et de Saint-Denis, oii
cet hôpital fut construit ; 3° que l'on convint
que, pour ne pas préjudicier aux droits de
l'église de Saint-Germain, ou pour l'indem-
niser, il lui serait payé 10 sols chaque année,
et qu'il n'y aurait point de cloclies à la cha-
pelle ; mais ce dernier article ne fut pas
longtemps exécuté. Alors celte maison prit
le nom de la Sainte-Trinité, qui apparem-
ment était le titre de la chapelle.
Des lettres de Pierre de Nemours, évêque
de Paris, de 1210, nous apprennent que
Jehan Paâlée et Guillaume Escuacol, son
frère utérin, étaient fondateurs de cet hôpi-
tal; qu'ils l'avaient donné aux Préraontrés
de l'abbaye d'Hermières, à condition qu'il y
en aurait au moins trois d'entre eux chargés
d'y exercer l'hospilalilé à l'égard des pèle-
rins seulement qui ne font que passer;
qu'ils célébreraient la messe et l'office di-
vin, etc. On lit dans les Annales de cet
ordre, que l'abbé Thomas souscrivit à ces
conditions, et y envoya un maître et quatre
de ses chanoines.
Ces religieux ne restèrent en possession
de cette maison que jusqu'en loiS. Comme
l'hospitalité avait cessé d'être observée à la
Trinité , les confrères de la P.ission y
avaient loué une grande salle pour y re[iré-
senter les mystères. On sait quelle était
alors la complaisance des curés de Paris, qui
faisaient avancer l'heure des Vè|)res les
dimanches et les fêtes (jours auxquels se
représentaient les mystères), alln de faciliter
à leurs paroissiens la liberté de se procurer
le plaisir d'un spectacle qu'on regardait
comme édifiant. Le roi Charles VI s'était
fait inscrire dans cette confrérie. Dans la
suite, ce théâtre dégénéra en farce, et fut
appelé le Jeu des Pois piles. Enfin, le parle-
ment ordonna, au mois de janvier 15i5, que
les enfants mâles des pauvres, étant au-dessus
de l'âge de sept ans, seraient ségrégés d'avec
leurs pères et mères, et mis à un lieu â part
pour y être nourris, logés et enseignés en la
religion chrétienne; et, dans l'arrêt du 6 août
suivant, il est dit que par ci-devant, les
maîtres et gouverneurs dudit hôpital ont mis
et mettent journellement à métier plusieurs
desdits enfants, etc. Personne n'ignore les
privilèges que nos rois ont accordés à cet
établissement, qui est devenu do [ilus en
plus utile.
Aujourd'hui, il est fondé pour cent gar-
çons et trente-six filles, nés à Paris, orphe-
lins de père ou de mère, mais valides. On
donne en entrant 400 liv. |)Our les garçons
et 50 liv. pour les filles, qu'on leur rend en
sortant. On leur apprend à lire et à écrire.
Jls sont tous destinés à afiprendre des mé-
"tiers. L'enclos de la maison est privilégié.
Les artistes qui s'y établissent gagnent leur
maîtrise en instruisant dans leur art un de
ces enfants, qui acquiert la qualité de fils de
maître. Les maîtres sont tenus de leur nour-
riture et de donner quelques finances à
l'hôpital (comme, par exemple, 700 liv. i)Our
l'horlogerie), et plus ou moins, suivant la
qualité de leur profession. 11 y a d'ailleurs
des personnes préposées pour veiller aux
progrès que font ces enfants.
Le frère et la sœur ne peuvent être reçus
dans celte maison que successivement. Le
procureur général est le chef des admi-
nistrateurs. (HuRTAUT et Magny.)
Epitaphes de l'église de l'hôpital de la Trinité
extraites du Recueil manuscrit de la Bi-
bliothèque nationale, n° 9i80.
I.
Cy devant gist M'' Claude de Bulle, vivant prestre
receveur des eiifaiis de céans, jadis cliapelain
du cabinel et aumosnier ordinaire de la chambre
du roy Henry 5«, lequel s' de Bulle a fondé a
perpétuité en cette église luiit saints , chacun
d'iceulx èz quatre testes annuelles de l'an et èz
quatre testes de noslrt; Dame, et deux services
soleninels tous les ans, l'un d'iceulx services le
23' aoust, et l'autre le "ii' mars , comme plus
amplement est contenu au contract passé par-
devant C.Pourcet et P.Huart, notaires, l'an 1002
le 2i= jour de juillet.
Hic Bulla jacet natura ac nomine quorum;
HIncniemor, liajc moricns ultima verba dédit :
Bulla fui; nunc puluisero : quid lu ergo superbis,
Homo? puluis erit qui modo Bulla fuit.
Et plus bas ;
Cy devant cet autel feras humble prière.
Mon froid tombeau voyant, de triste voix diras;
D'eslre semblable à loy quelque jour m'adviendra ;
Dieu le fasse jouir d'éternelle lumière.
II.
Chrestien fidelle qui viens voir mon repos
Souvienne loy qu'ainsy que tu me vois.
Pareillement seront réduits tes os :
Retiens cela de quelque eslat que sois :
Si tu désire de sçavoir qui je suis,
Loys Pépin chacun aiusy m'appelle •
Et à bon droit bien vanter je me puis
Avoir servy d'un devoir 1res lidelle
Cet hospital tout le lenips de ma vie.
Diligemment, sans offenser personne:
lâil
PAR
DICTIONNAIKE
PAft
M\i
Par quo^ ,our iiioy priez le grand Dieu loiii
[puissaiil
Qu'en parmlis un duux repos me duiiiie.
Mcnienlo mûri.
III.
Cygisl noble homme Jean de Gaiile, vivant ail vocal
au parlemeril de Paris, el fils do noble iioiiimc
Mcolas de Gaule, conseiller du roy auparlenicnl
et commissaire aux requesles an palaisde Dijon,
lequel deceda en celle ville le -29' juillel de l'an
1637 et de son aàge de 22'.
Priez Dieu pour luy.
Non miruni Juveneni sic mors hnnc dira pcrcniit
Prudenlem cernens, credidil esse Senem.
Parpermijsionde messieurs de l'Uosiel-Dicu.
HÔTEL DE Savoisy OU DE LoRUAiNE, quar-
tier Saint-Antoine, rue Pavée, hAli par Char-
les de Savoisy, (-liaïubcilaii du roi Ciiar-
les VI, et un de ses favoris. Cet hôtel est
fameux dans l'iiistoire de Funiversité de
Paris.
Voici ce que dit à son sujet Piganiol.
Dcscrip. de Paris, tom. IV, pag. W2.
« L'an 1W8, le IV de juillet, comme la
procession des écoliers passait le long de
la rue du Hoi-de-Sicile, allant à l'église de
Sainte-Catherine du Val-des-Ecoliers, un des
valets de Charles de Savoisy revenant d'n-
linaiver un cheval, cl le faisant galop.ier par
1.1 rue aux travers des écoliers, fit rejaillir
d" la houe sur l'un d'eux. Cet écolier donna
un couji de [loing au valet, qui appela k son
secours les autres domestiques deson maîtie,
qui poursuivirenten armes les écoliersjusqu'à
la |)orte de l'église de Saiiile-Cathciine;
el un des valets tirant plusieurs llèchus, il
y en eut une (jui vola de la porte jusqu'au
inaîlre-autol, oij la messe se céléhrait. L'u-
niversité |)Oursuivit si vivement cette insulte
contre Savoisy, qui avait avoué ses domes-
tiques, que, par arrêt du conseil d'Etal, le
roi y séant avec tous les princes de son
sang, il fut ordonné cpie la maison de Sa-
voisy serait démolie, cl il fut condamné à
1,500 livres d'amende envers les blessés, et
à 1,000 liv. envers l'Université. Trois (l(> ses
gens furent condamnés h faire une amende
honorable, ims en chemise , la torche en
main, devant les églises do Sainle-Cene-
viève, de Sainte-Catherine et de Saint-Sé-
verin , après ijuoi ils furent fouettés aux
carrefours de la ville, et bannis ijour trois
ans.
Imi 14.16. Savoisy obtint du roi la permis-
sion de faire rebiltir .«on hôlel; mais l'Uni-
versité s'y opposa avec tant de force, (pie
ce ne fut qu'après cent douze ans, qu'elle
permit qu'un le rebAlit, encore fut-ce à con-
dition (pi'ou mettrait au-dessus do la porte
du nouvel hôlel, une pierre sur latjuelle
serait gravée une ins( riplifin ipii ferait men-
tion de l'arrêt donné en 140!), <'ontre Savoi.sy,
et de la pcrmis.sion aceurdée pai l'iniversilé
de rcbiitir col liùlel. Colle piervo qui u deux
pie(ls en carré, fut ôtée quand on bAlit l'hô-
tel de Lorraine, el a 6lé tiouvéedejiuis dans
quelques démolitions, et donnée à M. Fou-
cault, conseiller d'Etat, nui la lit encastrer
dans un mur de son jaraia do Paris. On y
lit ce qui suit :
Celle maison de Savoisi, en 1409, fui démolie et
abaltiic par arrèl, pour cerlains forf.iils el ex-
cès counnis par messire Charles de Savoisi, che-
valier, pour lors seigneur et propriétaire d'icelle
maison, et ses serviteurs, à aucuns écoliers et
snppois de l'Université de Paris, en faisant la
procession de lad. Universilé à Slc-Calherinc
du Val-des-Ecoliers, prés dudit lieu, avec autres
réparations, fondations de chapelles, et charges
déclarées audit arrèl, el a demeurée démolie el
abatliic l'espace de cent douze ans, cl jusqu'à ce
que ladite Universilé, de grâce spéciale, et pour
certaines causes, a permis la réédificaiion d'icelle,
aux charges contenues et déclarées es lettres,
sur ce faites et passées à ladite Université; en
l'an 1517. i
Sauvai dit que François I" donna à Fran-
çoise d(; Longny, veuve de l'amiral Cihabot,
l'hôtel de Savoisy; (|u'elle le vendit, avant
de mourir, à Chai'les, duc de Lorraine, cjui
lui donna son nom. Nicole, duchesse do
Lorraine, étant venue à Paris en 163V, le
lit rebâtir et le fit metlre dans l'état où nous
le voyons. Elle y lixa sa demeure, et y mou-
rut en 1637, a[)iès avoir été abandoiuiée de
Charles , troisième duc de Lorraine , son
mari, et avoir été dépouillée de ce duché,
qu'elle lui avait a|)i)orté en mariage.
lIoTEL DE SouBisE, (juarlier Sainte-Avoie,
entre le carré (jue lormenl les rues du
Chaume, des Quatie-Fils, de Paradis et la
rue Vieille du Temple. Cet hôtel doit ses
premières constructions à Olivier de Clis-
son, connélable de France (1). C'était aupa-
rav;inl une grande maison nommée le yruml
clidutirr du Tciiijile, dont les Parisiens firent
présent à ce seigneur; cette maison a tlotnié
le nom à la rue. L'hôlel de Clisson apparte-
nait, au commencement du xv' siècle, au
comte lie Pentliièvre; il passa ensuite au
sieiir Habou de la IJourdaisièi'e, (jui, par
contiat du IV juin 1553, le vemlil 16,000 liv.
à Aune d'Est, épouse de François de Lor-
laine, duc de Cuise. Celui-ci le donna, le 7
octobre 1530, au cardinal do Loriaine, sou
frère, qui en lit don le 4 novembre suivant,
h chargi.' de subsliliou, i» Henri do Lorraine,
luince de Joinville, son neveu. Il a |>orlé lo
nom de Guise jusqu'en 169", (juc François
de Uolian, pritu'e de Soubise, qui l'acheta
lies héiitieis do la duchesse de' Cuise, le fil
leeonstruii-e presque en entier, lel ipie nous
le voyons à présent.
On comnu'iiça ii y travailler en 1706, sous
la conduite de Lannire, excellent an liiteclo.
On leinia la principale porte (jui était dans
la rue du Chaume; on en (uivril une autre
(Ij Voyez ta longue note ci-aniicxcc.
1213
PAK
DEPlGRAPlllE.
PAR
t21i
à coté, vis-à-vis la rue de Braque, pour
laisser le passage libre à une rue qui va de
la rue de Braque, à travers la cour de cet
hôtel, à ia rue Vieille du Temple. On ouvrit
la principale porte dans la rue du Paradis,
vis-à-vis la façade principale de rhôtel.EUe
est décorée de chaque côté de deux groupes
de colonnes corinthiennes, avec leurs cou-
ronnements en ressault, sur lesquels ou a
posé une statue d'Hercule et une de Puilas,
scul[itées par Coustou le jeune, et par Bour-
dis. Au milieu de l'atlique, sont les armes
de Rohan-Soubise. Plusieurs tro|iliées iKar-
raes dont on a orné les côtés, servent d'ac-
compagnements, et terminent la décoration.
La cour est si s|iatieuse et si bien décoiée,
qu'il n'y en a point dans Paris qui lui suit
comparable. Un entablement contiriu, soutenu
par des colonnes couplées, d'ordre compo-
site, règne en pourtour, et forme un corri-
dor, à la faveur duquel on peut aller à
couvert. Sur cet entablement , règne une
balustrade, avec les massifs sur les colonnes.
Celte cour est terminée par une grande
façade d'architecture plaquée contre l'ancien
édifice, pour en cacher la difformité. Deux,
ditférents ordres d'architecture ont servi à
cette décoration. Au rez-de-chaussée, sont
huit colonnes couplées d'ordre composite,
entre lesquelles sont trois grandes portes
ceintrées, qui conduisent dans un vestibule,
oii est le grand escalier. Le même nombre
de colonnes, mais d'ordre corinthien, forme
un second ordre sur le premier, et l'un et
l'autre sont terminés par un fronton trian-
gulaire, dans le tympan duquel sont les
armes de Rohan-Soubise, sculptées par Lor-
rain. Sur ce fronton sont deux tiguies à
demi couchées, et dans les encoignures,
sont des groupes de génies. Pour raccorder
ce grand corps d'architecture avec le péristyle
qui règne au pourtour de la cour, on a mis
de chaque côté, des groupes de colonnes,
sur l'entablement desquelles on a placé les
figures des quatre saisons, qui ont chacune
rattrif)ut qui leur convient.
Armand - Gaston de Rohan , évèque de
Strasbourg, grand aumônier de Fiance, et
cardinal de l'Eglise romaine, a fait bâtir un
grand hùtel sur une portion du terrain de
l'hôtel de Soubise, et que l'on nomme l'hô-
tel de Strasboui'g. Il a sa principale entrée
dans la rue Vieille du Temple. Cet édifice
est assez siuqilement décoré du cùfé de la
cour, et a|iar làquelque beauté; mais les faces
des bâtiments, qui sont à droite et à gauche,
ont peu de convenance avec le principal
corps d'architecture. La façade qui règne
sur le jardin, est d'un meilleur goût. C'est
un ordre dorique au rez-de-chaussée, avec
un avant-corps au milieu, orné de quatre
colonnes. L'ordre ionique est au-dessus du
dorique (1). (Hurtaut et Magny.)
(1) M. Quiclierat, professeur àl'Eeoleiles chartes,
a publié la iiolice suivante sur la porle de l'iiôtel
Clissoii, devenue aujourd'hui la porle d'entrée de
riîcole des Chaiies.
C'esl avec raison, dit M. Quicherat, dans sa No-
lice, que les journaux eu signalant la réouverlurede
Jacoiîins, Fhères PitiicuEURS ou Domini-
cains, l'ue Saint-Jacques. Saint Dominique
qui s'était signalé par la conversion de plu-
celle porte se sont servis dn ternie de découverte.
Elle a été découvcile en effet, i|uoique le toriis de
logis dans lequel elle est pratiquée soit une de nos
aiMi(|niiés les plus connues. Il n'esl personne sachant
tant soit peu son vieux Paris, qui n'ait mémoire
(l'avoir vu deux touielles placées obliquement sur le
Itàtiiuent principal des Archives nationales, au bout
de la rue de Braque. On n'ignorait pas non plus que
ces Idurelles avaient jadis appartenu à l'holel du
connélablo Olivier de Clisson. Mais à quelle partie
de riiolel? c'est ce que \a gént-rylion actuelle avait
lotalcincnt oublié ou plulol ii'avail jamais su; car à
une époque incertaine, mais nécessairement aiité-
rieuiT à notre première révolnlion, la porte fut mas-
quée de telle sorte que ni du dcchms ni du dehors
on n'en pouvait soupçonner l'existence. H a fallu,
pour la retrouver, que l'entrée des Archives ait été
transportée de la rue du Chaume à la rue de Para-
dis. L'ancienne loge du concierge ayant alors été
visitée, on aperçut, a l'intérieur d'une soupente, le
couronnement d'une grande porte évidemment con-
temporaine des deux tourelles. Dès ce moment,
M. Lelionne résolut de faire restaurer celle porte,
et de h» donner pour entrée à l'Ecole des chartes
transportée aux Archives. L'à-propos de la rencon-
tre a été merveilleux, puisque, du même coup, on a
vu sortir de dessous les plâtras qui l'obstruaient, un
dégagement dont on avait besoin, et un monument
dont l'aichiteciuie annonce l'enseignement professé
à l'Ecole des chartes.
La porle de l'bôiel Clisson est pratiquée dans un
petit pavillon flanqué de deux loiirelles en encoibel-
lenient. Elle s'ouvre par une double embrasure sur
un couloir de quatre mètres six cenlimètres de lon-
gueur, par lequel on entre dans une cour entourée
de constructions du xvP siècle. La première embra-
sure forme une arcade gothique de cinq mètres
trente centimètres de haut, encadrant la seconde
embrasure qui, elle, est en cintre surbaissé et haute
seuicment de trois mètres qnatie-vingl centimètres.
Toutes deux ont pour pieds-droits des colonnettes
continuées au-dessus de leur chapiteau pour faire
archivoltes autour de l'un et de l'autre arc. Dans l'é-
paisseur de la première embrasure, et à son sommet,
existe une de ces meurlrières qui servaient au be-
soin à verser de l'eau bouillante du premier étage
sur les gens amassés devant la maison. Pareille dis-
position' se remartpie M'hôlel de Sens (a), rue du
Figuier Saint-Paul, et dans une foule de manoirs
du xv« et du xvi« siècle.
Sur le tympan formé par la différence d'ainortis-
sement des deux embrasures, on a retrouvé deux
écussons de la maison de Guise anciennement peints,
à l'huile. Ils sont disposés l'un à côté de l'autre sur
un manleau ducal, qui lui-même se déploie sur un
champ de couleur rouge, semé de croix de Lorraine
et d'un chitTie où l'on distingue une H couronnée
avec lieux C en forme de croissants. Ces emblèmes
paraissent dater de diflérenles époques. Le champ
rouge ainsi que le manteau ducal et l'écusson de gau-
che, sont moins chargés de couleurs que l'écusson
de droite. Déplus, une ancre d'or qui parait der-
rière l'écusson de gauche est évidemment une ad-
dition postérieure, trahie par l'inhabilité de la main
qui l'a faite. Or celle ancre est une date à elle seule.
Elle ne [)eut se lapporler qu'au lils du Balafré, le
seul de sa maison ipii ail possédé un grand ollice
dans la marine. ,
Charles de Lorraine, duc de Guise, amiral des
(a) Une coupe longitudinale de la meurtrière de rhotel
(le Sens est gravée dans les Instructions du Coraitédes
Ails et iMomniniiits, publiées par le miuistècc de l'ius-
iruclion publique.
ISIS
PAR
DICTIONNAIRE
l'AR
I2KJ
sieurs albigeois, qui soulenaient, dans li;
xir siècle, l'iiérésic des mauicliéens, connut
le dessein de s'associer des personnes ani-
iiiers lin Levant sous Louis XIII, n'a pas laissé un
grand renom dans lliisloiio, (|noi(|ii"il ail diibulé, on
jienl dire sur les inarilii's du irone. Cunnne prince
el comme capilaine, il ne inanqnail pas de eerlaines
qnalilés. Il élail pardessus loul d'un sang-Croid ad-
niiiahle dans le danger; mais distrail, facile à re-
liulci', el plus curieux d'inlrigncs (pie de grandes
affaires. On a conservé un mol plaisant el courageux
qu'il dit au cond)al naval gagne par lui sur les Uo-
cliellais, en l()i-2. Son vaisseau ayanl piis feu, son
second lui criail loul Idanc de frayeur : < Monsieur,
nous sommes perdus! — Touriu', lo\irne, dil le duc
au pilolc; aulanl vaul rôli ipie lioiiilli (n). i II eùl
élé homme à bien faire au siège de 1028; mais il le
quiUa bien avanl la fin , ne Irouvanl ))as assez beau
le commandenienl donl le cardinal de Uicbelieu l'a-
vail chargé. 11 inourui aux enviiims de l'ioreuce eu
IGiO, après neuf ans d'un exil auipn^l il s'était sage-
ment condamné pour avoir soutenu jusqu'au bout le
parti de la reine mère. II ri'sidail à Marseille comme
gouverneur de Provence. Ayant reçu l'oidre de ve-
nir lendre compte de sa conduite au roi, il demanda
la permission d'aller auparavant en pèlerinage à l,o-
retle, l'obtint et iv: revint plus. Les Mémoires du
rardiiiiil île liiclielieit rapporlenl celle fuite au mois
de juillel 1631 (b).
Si c'est nécessairement avant cette époque que
l'ancre eu question fui ajoutée aux armes hé-
réditaires de Chailes de Guise, on peut aflirmer aussi
que l'écusson placé à côté du sien n'a pas pu être
peint avant l'amièe l(>ll,cai' il est parti de Guise
el de Joyeuse et représente par cons(MpnMit l'alliance
du prince avec Ilcniiette-Cathcrine de Joyeuse, al-
liance qui eut lieu dans les premiers jours de 1611.
On peut voir par les confidences de Fontenay-Ma-
renil cond)ien île didiciilli's ('q)rouva ce mariage, qui
était un retour sur la politique d'Henri IV. Empê-
cher les Guise de se marier avait été l'iilée constante
du sage monarque (f). Ouani à l'c^pousèe, elle élail
fille de ce singulier duc de Joyeuse,
que Paris vit pisser tour ii loiir
Du siècle au fond d'nii cluitre ci du cloilreiila cour (d),
el qui finalement mourut capucin. Lllc était veuve
en outre de M. de Montpensier {e) et belle-mère fu-
ture du duc d'Orléans, parce que le feu roi, avanl
sa mort, avaii concerté l'union <lu jeune prince,
son dernier lils, avec une fille (pi'elle avait eue de
son premier mari. Tous les auteurs du temps ren-
dent hommage à sa beauté el à sa sagesse. Llle avait
vingi-six ans lors de ses secondes noces, et le duc de
Guise quaianle passés.
La circonstance des armoiries du duc moins char-
gées de couleur que celles de sa femme, et lescliif-
ires donl le tympan de la porte est semé, cliillres
qui ne rapporlenl pas à (Charles de Guise, font re-
monter ces peinlures à ime èpoipie plus ancienne.
Kxecutées peut-èlre du teiiqis du Bal.ifié, elles fu-
rent coriigées postérieurement, selon ce qu'exi-
geaient la pobition et l'alliance de son lils. Les II et
les doubles G s'aci ordent très-bien avec celte snp-
posilion, puis(pie le diu- assassiné à lilois, s'appelait
llenri et qu'il avait ('pousé liallierine de Glèves.
M. Lclong, architecte (les Archives, qui a examiné
loul cela de Irés-prcs, pendant qu'il faisait faire des
(il) Tallemant des DéAUx, t. II, p. 2i de la petite édi-
tion.
(d) Livre XXII, p ":.ô, t. VIII, 3* série de la collocti'jii
Mii'h iiid et Piinjoulal.
ici riilIcTlKiii Mit;li,iuil, 2' série, l. V, p. 11.
((/) Ihniiude, cliani IV, versai.
\e] Ce qu'indique la cordelière cinoulée autour de sou
écus^oii.
mées du niôme zèle el du même esprit, pour
prôclier aux j>euples les vérités saintes do
l'Evangile, et ramener les hérétiques par la
restaurations, ne serait pas éloigné de croire que
les cbillns eux-mêmes sont une première addition,
el (ju'avant (pi'ils fussent posés, le manteau ducal el
l'iTussou de gaiulie, moins (pielqnes accessoires,
cxislaii'nt di'jà tels (ju'oii les voit aujourd'hui. Celle
opinion d'un juge très-compétent feraildoru' rennin-
ler la première application de peinture au duc Frau-
(ois, père du Balafré, c'esl-à-dire à l'époque même
où les Guise achetèrent l'iuîtel de Clisson.
(]'est en lo.'iô que le vieil lujlel de la rue du Chaume
passa des liabou de la Bourdaisière, qui le possé-
daient alors, à la branche cadette de la maison de
Lorraine. Les actes encore existants de celle trans-
mission in) témoignent ipi'il fui vendu pour la somme
de seize mille livres à madame la duchesse de Guise
(Anne d'Est), < soy disant el portant fort en ceste partie
(lu sieur duc de Guise sf>n espoux. t Connue le duc de
Guise se liouvail à Paris le lô juin l.'i.'iô. jour oii fut
passélecorilral, la iniseen nom de Sa femme danscet
acte indique un inolifi|u'il avait de ne pas y figurer per-
sonnellement, soit pour faire comprendre, soil pour
donnei' àcroirequeracquisilionavait été faile desde-
niers de la duchesse. La secondi' hypothèse est peul-
èlre la meilleure, eu égard à ce qui se passa par la suiie,
el qui csl ccnstaté aussi par documents antbciui-
(pies.
Le 7 octobre 1356, le duc et la ddchessc de Guise
allèreni au (Ib.àlelet faire renonciation de leur lui-
lel de Clisson en faveur de leur frère et beau-frère
le cardinal de Lorraine. Celui ci accepta, pour re-
noncer à sou tour, six mois plus lard, en faisant
passer la propriété i-nr la lêie de son neveu le prince
de Joiriville, fils aine de la maison. Or, quel élait
l'objet de ces renonciations et transmissions suc-
cessives? 11 n'y a qu'une manière de les expliquer,
cl la voici : Le grand duc de Guise n'était pas riche
dans la mesure de ses prétentions et de sa gloire;
pour lenii- maison de prince, il enqMunlail à loul le
niondi!. 11 laissa en mourani i)lusdedeux cimiI mille
éc'US de délies (/)), el cela après avoir eu à sa dispo-
sition le trésor de l'Elal, où on l'accuse d'avoir puisé
à pleines mains. Qu'était-ce donc dans le temps où
sa prospérité ne faisait (|ue de poindre? Peu rassuré
sur l'hcritage de ses enfanis, il est visible qu'il von-
liil au moins sauver celui de l'aîné, el, pour le
niilli'c à l'abii de loul recours, il passa, de conni-
vence avec son trère, les acies énoncés ci-dessug,
lesquels n'étaient ipie des actes fictifs. Ce ipii pnuive
le parlai! (Iésin!éressen)eiil du cardinal de Lorraine
dans celle all'aire, c'est que, vers le même lemits il
donna à son frère, pour accroître d'anlant la part
de l'héi'itier présouqilif, l'Iiôtel de Laval, dont il
.s'était lui-même récennnent enrichi (r). Cet liiilel de
Laval occupait l'euqila<emenl où s'est élevé depuis
le magnifique portail de l'InUel de Sonbise.
Mais ces particularités nous éloignent un peu de
noire porle.
En deliois de l'arcade golhique, ou voit sur le mur
de face du bàtimenl deux inedailloiis sculplés cl
IKMul!-: l'im à droite et l'aulre à gauche, avec une
.M onciale couronnée au milieu, el les mois yionr ce
iju'il uie i>lel, gravés sur tme banderolle. Os orne-
meius n'exislaieni pas aulrefois; c'esl M. Lelroiinc
(pii les a lail faire, pour ra|)peler l'illustre origine
du miniumciil. L" médaillon île droili' ligure en etlel
l'i'cu d'Olivier de Clisson (un lion vermeil en champ
d'argi.-nt), et celui de gaucliu est la copie de son ca-
(«i .11' les cil p d'après d'exrelleiites copies qui font p.irlie
delà l>ililiollièi|ue de M. l.e Knux de LInry.
(/>) lliuNTOMK, Hommes iitiulres Ht grnhds capilaine*,
111, IL
(clCopicsde liirosà M. I.e Houx de Lino.v.
1217
PAR
D'EPIGRAPHIE.
PAR
1218
force lie la iiorsuasion. Cet ordre futnpprouvu
par Honoriiis III, en 1216, sous le titre de
Frères Prêcheurs. Quelques-uns des ilisci-
chet, ou, comme on disait au xiv siècle, <le son si-
gnet, tc\ qii'W cxisloauhas il'iin litre original qui
fait partie du Trésor (les Charles («). On y voit nn
heaume suriiiouté d'une paii'c d'ailes ou vol. Le
ctiamp tout autour est semé d'M. Pour ce qu'il me
jtlel est la devise de Clisson, tirée de son ijraud sceau
de connétable (b), où elle est gravée avec accompa-
gnement d'M pareilles à colles du signet. Au dire des
vieux historiens de Paris, la même lettre était ré-
pétée de mille manières dans la décoration taiU ex-
térieure qu'intérieure de l'hôtel. La confirmation du
fait s'est trouvée dans les derniers travaux. La lu-
carne établie dans le comble de la tourelle de gau-
che est ornée d'une M couronnée, dont on n'a eu qu'à
raviver la dorure pour lui rendre l'effet qu'elle pro-
duisait il y a quatre cent cinquante ans; elle a servi
de modèle pour celle qu'on a gravée au-dessus de la
porte. D'autres M décorent des carreaux employés à
Un ancien pavement dont les débris existaient sous
la cage du grand escalier de Soubise. Enfin le même
emblème se trouve entremêlé avec des feuillages
dans une frise peinte dont l'ancienne chapelle pré-
sente encore quelques vestiges. La frise, large de
quatorze ceiilimètres, est composée d'un tond brun
sur lequel les ornements se détachent en bleu d'a-
zur ; elle a pour bordure deux cordons d'un vermil-
lon extrêmement tendre. Au-dessus sont posés en
saillie les abouts des pièces de bois qui portaient les
arceaux d'une couverture en charpente. Ces abouts,
sculptés avec un art remarquable, offrent des figures
d'hommes accroupis sous un tailloir bordé d'astra-
gales, le tout enluminé des couleurs les plus vives.
Pour ce qui est des carreaux, ils sont en terre cuite,
les uns carrés, les autres en losanges, ces derniers
recouveris d'un émail vert, les autres d'un jaujic
pareil à celui du marbre antique. Sur ces fonds sont
exécutés les dessins et les M, au moyen d'une pâte
d'un brun rouge, incrustée à deux millimètres de
profondeur.
Il ressort de tout ceci que l'M était l'ornemeiit
par excellence de la demeure de Clisson. Dieu sait
combien de contes on a faits à l'occasion de celte
lettre. On a prétendu qu'elle était là comme initiale
du mot miséricorde, et que l'hôlel, dans l'origine, s'é-
tait appelé llôiel de la miséricorde. La ville de Pa-
ris, ajoute-t-on, l'avait offert à Olivier de Clisson,
voulant que ce cadeau lût un monument de son hu-
manité, après ([ii'il eut par ses supplications adouci
Charles Vl, irrité contre les Parisiens, en 138,") (c).
Celte tradition n'est, comme toutes les Iradilions,
que de l'histoire travestie. Il est bien vrai que Char-
les VI, vainqueur à Koosbeck, vint achever la dé-
faite des Flamands sur les Parisiens; bien vrai qu'il
les désarma, qu'il abolit leur gouvernement munici-
pal, qu'il les fit emprisonner par centaines, confis-
quer les uns et pendre les autres. 11 est très-vrai
encore qu'après plusieurs semaines de cette terreur,
on convoqua le peuple au palais, pour lui faire en-
lendre, le roi présent, ((ue tout ce qu'on avait lait
jusque-là n'était rien, et qu'on aurait à en supplicier
bien d'autres. Sur quoi les princes et princesses du
sang qui avaient le mol, se jetant à genoux et criant
miséricorde, le gracieux souverain se laissa toucher,
et consentit à ce que le criminel fût converli en ci-
vil, c'est-à-dire à ce que la coupable cilé se rache-
tât par des écusau lieu de se racheter par le sang (d).
(a) Archives nationales, J, 400, n' 66.Vovez noire plan-
che 83, lig. 3.
(6) Koi/.;ia gravure de ce sceau à la fin du lome 11 de
ï Histoire de Hrelayne, lar D. MonicE, pi. lO.
(c) PiGANioL, Description de Fans. i. Il, p. 83.
(d) Histoire de Charles VI, parle nligieux anonyme do
Saiul-Deais; Froissart.
pies de saint Dominique vinrent se loger à
Paris, le 12 septembre 1217, dans une maison
près de Notre-Dame, entre l'Hùtel-Dieu et
Telle fut la miséricorde de 1383. Les Parisiens
auraient-ils été assez sols pour en consacrer la
ménmire par un monument? Et quand ils l'auraient
voulu, auraient-ils pu le faire, puisqu'après leur
avoii' pris leur deniers communs, on se mit à les
écraser d'amendes. Voilà pour ce (pii est de la do-
nation de l'hôtel par la ville. Quant à la popularité
de Clisson en 1583, elle est encore plus probléma-
tique. Non-seulement ce capitaine ne passe pas pour
avoir adouci le courroux du roi, mais au contraire il
est nommé expressément comme l'un des conseillers
de la rigueur. C'est lui qui suggéra et opéia le dés-
armement de Paris, et, en inûigeant celte humi-
liation aux habitants, il prit à lâche de la leur faire
sentir le plus qu'il put. Il alla jusiprà ordonner que
les portes de la ville lussent déposées et couchées par
terre, pour être piétinées par les hommes et par les
animaux. Un vaincpieur impitoyable faisait cela le
jour qu'il entrait dans une place rendue à merci :
les Parisiens subirent neuf années durant cet ou-
trage sans exemple. Leurs portes étaient encore par
terre lorsque Clisson faillit périr assassiné par
Pierre de Craon, en 1392 : ce qui fait dire à Frois-
sarl que « le connétable fut battu de la verge qu'il
avait cueillie, t car, les portes fermant de nuit, l'at-
lentat n'aurait jamais eu lieu {a).
Arrivons à une hypothèse plus raisonnable sur
l'origine de l'hôtel Clisson. L'auteur de l'Histoire
(jéiiécilogique de la maison de France mentionne deux
allocations de quatre mille livres que Charles V fit
en 1370 etl571 à Olivier Clisson, pour se pourvoir
d'un hôtel à Paris. N'est-il pas irès-supposable que
la demeure achetée en conséquence de ce don royal
fut celle de la rue du Chaume? C'est vers 1370 que
la vieille enceinte de Philippe Auguste, qui passait
à peu près dans la direction de la rue des Quatre-
Fils, lut supprimée comme inutile, à cause que la
nouvelle foriification, établie nn inilier de pas plus
loin, venait d'être terminée. C'est eu ce temps aussi
que la noblesse commença à habiter le Marais, at-
tirée de ce côté par le séjour de Charles V à l'hôtel
Saint-Paul. Un quartier neuf, où le lerraiu coûtait
nécessairement moins cher ([u'ailleurs, dut fixer tout
naturellement le choix d'un élianger au début de sa
forUiiie. Celte hypothèse admise, le palais des Ar-
chives ne cesse d'être nn monument de nos révolu-
lions que pour devenir un monument de nos victoires,
car la première des sonuiies spécifiées ci-dessus fut
accordée au capitaine breton peu après la bataille de
Pontvallain, au gain de laquelle il contribua puis-
samment sous les ordres de Uuguesclin.
Pour qu'il ne reste rien de la légende qui a voulu
faire Clisson miséricordieux, j'ajoute (jue bien avant
1383 il avait adopté l'Ai pour eml.lenie. Le fait a été
établi déjà d'une manière inconteslable [b), à l'aide de
ce même signet dont nous avons lait reproduire le
dessin. L'acte scellé de ce signet est une obligation
relative à la saisine du château de Josselin, nouvel-
lement acquis par Olivier de Clisson. Il est d.ilé du
21 juillet 157U; ce qui fait remonler les M au temps
même où il est si vraisemblable que l'hôlel fit
construit. .Mainlenanl, est-ce le mot miséricorde que
celle leltre veut exprimer? Ceux qui le prelendent
n'ont qu'à produire le texte sur quoi ilsfoiuleni leur
opinion, l'récisément du temps de Clisson, c'est-à-
dire à la lin du xiv« siècle, la mode s'élablil entre
les nobles d'ajouter à leurs armoiries el à leur de-
vise une leltre, qui depuis a été appelée cliifj'rc. Le
cliilîre était une sorte d'hiéroglyphe, une allusion
cachée à quelque aventure, ordinairement de galan-
l«) Kboissjrt, livre IV, c. xxvai, édition BucUon.
(('! Par M. Dessales, dans ua article du recueil intitulé
Vans piuoresque (1857), t. II, p. ICI.
1219 PAR
la rue l'Evoque : l'yiinée suivanto , Jo;iii
Bar.isti-o, doyen de Saiiit-Quoiitin, leur en
donna une autre, avec une cliaiiulle près des
icrie. Les conlcmpovains n'en savaient pas le mot
la pliipail ilu leiiips. Noiisqiii snniincs posléricins de
tant lie siècles, coiniiiiMil le ilevinerions-iioiis?
•Passons Jes orncinenlsd^' la poile à la place qu elle
occiipail pai' rapport à l'Iiùlcl.
Le renlonceiiR'iil (lu'ellc l'orme sur la rue «lu
Cbaumo est iiiinli'Uigible, à moins île coniiaitre
l'aiiPion élal (les licnx. Voici eoniinenl cet étal est
prcscnlé dans l'acte de vcnlo i!ii 13 juin looô :
I l lit' grand maison conlenant plusieurs corps
d'li(jsleiz,\'slalilos, courts cl jardins, assise à Paris,
lUc ilu Cliaulinc, appelée riioslel deCliclion, devant
ei à l'opposilc de la cliapclle de Ura(iue(«); tous
Icsdils lieux tcnans d'une part et faisant l'un des
coings de la rue de et d'autre pari cl faisant
l'autre coing de la rue de....; alioutissani d'ung bout
par derrière a la vefve et héritiers de feu noide
homme messire Jacques Doulcei, en son vivant
advûcat en la court du Parlunieul, et d'autre bout,
par devant, sur lailiclc rue du Cliaidme, etc., etc. >
Il résulte de ce passage q\u; l'hôlel faisait les en-
coignures de la rue du Chaume et de deux rues
dont les noms ont été laissés en blanc. Pourquoi ces
lacunes? C'est que les deux rms en quesuon n'a-
vaient pas encore de nom arrêté, et que, baptisées
tantôt <l'une façon, laniol d'une autre, elle pouvaient
tlonner lieu à des malentendus, qu'on évitait en
s'abslenaiit de les nommer. Cela était ainsi en 15o3
et n'était plus en laSli ; car, dans un acte de cette
année (b), la maison deJacques Doulcet, sur laquelle
on \ient de voir que s'appuyaient MM. de GuibC, est
déterndnée comme « aboutissant d'un bout par
derrière à la rue des Qualrc-Fils-Aymon, et d'aune
pari, devant, à la rue appelée vulgairement de la
Uoche. > Ces deux noms sont ceux par lesqu- Is il
convient de renq)laccr les blancs de la description
ci-dessus; et ainsi l'hôtel de Clisson faisant deux
retours d'équerre, l'un île la rue du Chaume sur la
rue des Quatie-Fils, l'anlre de la rue ilu Chaume
sur celle de La Koche, avait sa porte principale pra-
tiquée à celte dernière encoignure.
La rue <ie La Koche éiail un prolongement de la
rue de Braque, qui originairement avait débouché
dans la rue Vieille du Tenq)le, en face de la rue
lîarbelie. Elle fut obstruée au xv« siècle par la
construclion d'un hôtel appartenant aux seigneurs
de La liocheguyon; des lors elle n'eut plus d'issue
qu'un passage ijui tortillait à travers les communs
lie cet hôtel. La Ilochegujon a fait naine le nom
abrégé de La Roche. La rue de La Roche séparait
riiôlel de Clisson de l'hôtel de Laval. Elle coupa
donc en deux la propriété de .MM. de Guise du mo-
liienl que les deux holels leur alil).ii tinrent. Il lie pa-
rait pas cependant (|u"ils aienl jamais songé à user
de leur poi)nlaiilé pour faire cesser un élaL de choses
qui les gênait si fort. Mais ce que n'avait [las fait lu
maison de Lorraine, le prince de Soubise l'essaya
dès (pi'il se fut rendu l'acquéreur des deux hôtels
en 11)97. Il lit agir de concert sa faveur, qui était
grande, et celle de sa femme, <|ui ('laii plus grande
encore, de sorte qu'à ftnce d'inliiguer l't de con-
tester, il parvint, non pas à faire suppriuuM' la rue,
mais à la convenir en un jiassage rerniant la nuit
Cl interdit dejour aux >oilures((). Cetli; servitude du
•lassage est vraiscmijabtement ce ipii donna l'idée
de la grande cour ijiii fait aujourd'hui du palais des
Archives un monument sans rival. Le seul moyen
«le mettre le prince chez lui était de rejeter tous les
làtimen-ts d'habitalion d'un côté ou de l'anlre de la
(a) lOofiHis, les l'crcs de la Merci.
|(») Colletliou lia M. I.e Uoux do. Lnic.y.
ici IKeNUEi., VArehiieciure, t. M, p. 3ot>.
DICTIONNAIRE PAR 19.20
murs, et du titre de Saint-Jacques. C'était la
chapelle d'un liù|iital pour les pèlerins, qu'on
appelait yilôpil'il de Saint-Queutin, el qui
laisail pallie de ladite niaisun. C'est de cette
chapelle que la rue Sainl-Jae(|uesa pris son
nom, et que les Dominicains ont été appelés
Jacobins, non-seuleiuent à Paris, mais dans
tout le royaume.
Ces relii^ieux furent trois ans en cet en-
droit, sans pouvoir obtenir la |iermission do
chanter l'olïice dans leur chapelle, ni d'avoir
un cimelière. Pendant ce temps-là, les René-
dictins de Notre-Dame des Cham|is ou des
Vignes, leur permirent de dire la messe
chez eux, d'y assister aux offices et d'y avoir
leur sépulture (1).
Kn 1221, l'Université renonça, en leur
faveur, à tous les droits qu'elle pouvait
avoir, ou avoir eus sur la chapelle Sainl-
voie réservée au public. L'architecle Delamalre, au-
torise à prendre ce grand parti, sacrilia l'hôtel de
Laval el lit du vieux manoir de Clisson le palais de
Soubise. 11 en établit la façade sur le côlé que lim-
geait jadis la rue de La Roche, et ayant consiruit le
portique (jui enveloppe tout l'espace entre celle fa-
çade et la rue de Paradis, il [irali(pia, dans l'axe de
la rue de Braque, deux issues pour les passants, l'une
sur la rue dn Chaume, l'autre sur les flancs de
l'hôtel de Rohan (pi'il coiislriiisil dans le nièine
temps à la place de l'hôlel de La Rocbcguyou. La
rue de Soubise (c'csl le nom que prit le passage)
resla ouverts au public Jusqu'au momenl oii on mit
là le dépôt des .Archives en 1808. Alors elle fui fer-
mée pour toujours, et la porte cochére de la rue du
Chaume devint l'eiitrée principale du nouvel éla-
blisscment. Quant à la porle golhique, sa suppres-
sion ne reinonle pas au temps du premier ni inènie
du second prince de Soubise. Elle se montre encore
parfaitement dégagée sur le plan de Paris que lit
exécuter le prévôt des marchands Turgoi, en 1759.
Peut-être ne fut-elle bouchée qu'en 1787, à la mort
de .M. lie Soubise, le maréchal de France. Il est cer-
tain toulefois que cela se lit avant la révolution.
L'existence des armoiries des Guise en est la
preuve.
On peut dire que la restauration Je celle porle,
e.véculée sur les dessins de M. Ch. Leiong, est une
des plus heureuses du même genre qui aienl été
faites de nos jours ; elle rend à l'histoire cl à l'art
un monununl perdu depuis nombre d'années, le seul
vestige il'arcbil eluie civile du xiv siècle qui existe
maintiiiant à Paris.
(I) En li"21 , le chapitre de Notre-Dame leur
donna la peiinissiou de célébrer le service divin dans
leur chapelle, el d'a\oir un cimetière particulier;
mais comme cette maison était située dans la pa-
roisse de Saint-Benoit, le cliaiHlre et le curé de
cette église s'y opposèieni. Ce dilTerend fut terminé
liois comniissairi's que les chanoines de Nolrc-
lame choisirent parmi eux, lesciuels deciilèienl que
h s Frères Prêcheurs seraient obligés, aux cinq
fêtes annuelles de Pâques, de la Pentecôte, de la
Iraiislalion de saint Benoit, de la Toussaint el de
^oel, de dire ou faire dire en chaire dans leur cha-
pelle, sous peine d'excommunication, que personne
lie devait (juitler sa paroisse pour venir entendre le
scriiee eliei eux ; et qu'ils seraient tenus de payer au
curé de Saiiil-Heiioîl, l'i sols par cliacun au en deux
leruw^s; savoir, l'un à Noël cil autre la à Sainl-Jean,
el 5 sols au i liapdre. Par cette es|>èce de sentence,
il n'est pas peiinib aux Frères Prêcheurs de ce cou-
M'iit d'avoir plus d'une cloche, dont le poids est
limite à 5U11 liv. (PinvMiii. , /)cscrt';i. de Paris,
tome V. page 149.)
par
Dam
fS21
PAR
D'EPIGRAPHIE.'
PAR
1222
Jacques, dont elle avait la nomination. On
fixa, par le même acte, les prières que les
Jacobins seraient tenus de tlire, et les ser-
vices qu'ils feraient célébrer; et l'on convint
que, si quelqu'un des membres do l'Univer-
sité choisissait sa sépulture chez les Jacobins,
il serait inhumé dans le chapitre, si c'était
un théologien ; et dans le cloître, s'il était
d'une autre faculté : enfui, que ces religieux
reconnaîtraient l'Université pour leur dame
et patronne. Saint Louis les combla de i)ien-
faits, fit achever leur église, sur les ruines
du château des seigneurs de Hautefeuille),
bAlir leur dortoir et les écoles, et leur donna
deux maisons dans la rue de l'Hirondelle.
Jls en acquirent plusieurs autres [irès de leur
couvent; elles étaient contiguës au collège
de Cluny, d'une part, et donnaient de l'autre
sur la rue Saint-Jacques, touchant à la voûte
Saint-Quentin, où est aujourd'hui l'entrée
de ce côté-là.
Leur cimetière, l'infirmerie et un dortoir
étaient situés au delà des murs de l'enceinte
de Philippe-Auguste. Louis X leur avait
donné la partie de ce mur qui régnait le long
de leur couvent, et les deux tours qui se
trouvaient dans cet espace : ce qui leur
procurft-la facilité de s'étendre de ce côté-là;
mais en 1358, on abaltit toules leurs cons-
tructions, pour creuser un fossé autour de
l'enceinle méridionale.
Charles V les indemnisa, en achetant des
religieux de Bourgmo^en, près Blois, la
maison et les jardins ((u'ils avaient acquis
de la ville; et les leur donna francs et quittes
d(; 12 den. de cens et de 60 sols de rente,
dont ils étaient chargés envers le Parloir-
aux-Bourgeois. 11 paraît, dit M. Jaillot, que
celte maison occupait une grande partie du
tei'rain qui forme aujourd'hui leur jardin. A.
l'égard de ceux des religieux deBourgmoyeu,
ils sont aujourd'hui couverts des maisons
qui forment les rues Saint-Dominique et
Saint-Thomas.
Ils obtinrent aussi de Louis XII, au mois
de mars lo04 (vieux style), l'ancien Parloir»
aux Bourgeois. Ce prince leur donua encore
une ruelle qui régnait le long du mur de la
ville, appelée rue du Coupe-gorge , à cause
des accidents fréquents qu'on y voyait ar-
river.
Le cloître fut reconstruit en 1556, par les
libéralités d'un riche bourgeois nommé Ni-
colas Hennequin; et l'an 1563 , ils firent re-
bâtir leurs écoles qui tombaient en ruine ,
au moyen des aumônes que leur procura un
jubilé que le Pape Pie IV leur avait accordé
pour cet objet.
Leur église est fort grande, mais n'a rien
de régulier ni qui flatte la vue. Elle est par-
tagée en deux dans toute sa longueur, par
un rang de piliers, comme celle que les qié-
mes religieux ont à Toulouse.
L'enceinte de ce couvent renferme un as-
sez grand terrain ; mais les bâtiments en
sont gothiques i)Our la plupart, et sans sy-
métrie.
On voit dans leur église plusieurs tom-
beaux de rois, reines, prince.s, princesses de
la maison de France ; et, par un choix sin-
gulier et honorable à ces religieux , on voit
parmi ces tomlicaux ceux des chefs des trois
branches royales des Valois, d'Evreux et de
Bourbon. Voici leurs notns :
Charles de France, comte de Valois, chef
de la branche de ce nom, laquelle a régné
deux cent soixante années. Il j)orta le litre
d'empereur de Constantinople, du chef de sa
seconde fennnc , Catherine de Courtenay ,
fille de Philippe et petite (illu de Baudouin ,
empereurs de Constantinople; couronnée
en 1300 impératrice titulaire de Constanti-
nople.
Charles de Valois , comte d'Alençon , se-
cond fils de Charles de France, il fut la tige
des comtes d'Alençon.
Agnès de France, septième fille de Jean de
France, duc de Normandie, titre alors da
l'aîné des enfants de France, qui aujourd'hui
est ajipelé Dauphin.
Louis de France, comte d'Evreux , et chef
de la branche de ce nom.
Robert de France, comte de Clermont en
Beauvoisis , fils de saint Louis, et chef de la
branche de Bourbon, par son mariage avec
Béatrix de Bourgogne, héritière do Bour-
bon.
Louis I", duc do. Bourbon, fils de Robert
de France , fut comte de Clermont et de la
Marche.
Marguerite de Bourbon, fille de Robert, et
première femme de Jean de Flandre, comte
de Narnur.
Pierre , duc de Bourbon et comte de la
Marche, fils de Louis 1".
Louis, troisième du nom, fils puîné de
Louis, deuxième du nom, duc de Bourbon,
et d'Anne, daui)hine d'Auvergne.
Béatrix de Bourbon , fille de Louis I" et
de Marie de Haiiîaut. On voit sa figure de-
bout et appuyée contre un pilier du sanc-
tuaire du maître autel , et son épilaphe au-
dessus, outre un tombeau de marbre qui est
dans la nef, à main gauche.
Anne de Bourbon, fille de Jean I", comte
de la Marche, de Vendôme et de Castres.
Outre ces princes et princesses du sang, il
y a eu plusieurs autres personnes de dis-
tinction qui ont été inhumées en celte église,
savoir :
Philippe d'Artois, fils aîné de Robert,
comte d'Artois; et Blanche , sa compagne,
fille du duc de Bretagne; Gaslon, comte de
Foix, premier du nom , inhumé dans le tom-
beau de Philippe, premier du nom, comte
d'Artois, son IJeau-père; Clémence, fille de
Charles-Martel, rui de Hongrie, et seconde
femme du roi de France, Louis X.
Les rois, reines et autres personnes dont
il n'y a dans cette église que les cœurs ou
les entrailles, sont :
Philippe m, dit le Hardi, roi de France,
et fils de saint Louis. Son cœur y est inhumé.
Celui de Pierre de France, comte d'Alençon,
cinquième fils de saint Louis; celui de
Charles IV, roi de France; celui de Phi-
lippe, troisième du nom, roi de Navarre, dit
le Sage, fils de Louis de France, comte d'E-
12-23
PAK
DICTIONNAIUE
PAR
liM
vreux; celui de Charles de France, roi de
Naples et de Sicile, frère do saint Louis.
On V a inlunné les entrailles do Pliilippe
\, dit'lo Long; et de Pliilipiio VI, dit de Va-
lois, rois de France.
Devant le j^rand autel, est la tombe de
Hunibert do la Tonr-dii-Pin, deuxième du
nom, dauphin de Viennois. Il se consacra h
Dieu après ia mort de son lils, qu'il avait eu
le malheur de laisser tomber dans l'Isère,
rivière qui se jette dans le Ilhône au-dessus
dcA'alence, oii il se noya; et après la mort
de sa femme, qui décéda dans l'île de Khodes.
Il céda ses Etats au roi Philippe VI, et étant
entré dans l'ordre de Saint-Dominique, il
fui fait prêtre en 1330, par le Pape Clément
VI, ensuite patriarche d'Alexandrie, et admi-
nistrateur perpétuel de l'archevêché de
Reims; il mourut à Clermont en Auvergne
en odeur de sainteté, le 22 mai 1333, et son
corps fut transporté à sou couvent de Paris,
auprès du tombeau de sa tante Clémence,
reine de France, sœur de sa mère. Sa tombe
est composée de quatre grandes plaques de
cuivre, jetées en moule. Il est reiirésenté
dans toute sa hauteur, revêtu des habits de
son ordre, la chape plus courte que la robe.
Il a la mitre, les gants et le pallium, qui
descend jusqu'à ses pieds, de même que le
bâton de la croi-s. patriarcale, à deux bran-
ches, qu'il tient sous son bras gauche. La
niche, dans laquelle il est, mérite d'être re-
marquée. Voici son épitaphe dans son inté-
grité.
Hic jacet Pr. et Diis. amplissiraus D. Himbek-
Tus, primo Vienne Dclpliinus. Deinde reliclo
Prïcipalu, Fr. Ordinis Pio. in hoc Con'" Pari-
si'iin. ac denrù. Patriarclia Alcxandrinus, cl per-
peluus Adminislralor Remensis, et precipuus
Bnfacior liujus Conventus. Obiit aulem anno
Dni. C13 CGC LV, die xxii. luaii. Orale pro eo Pr.
Kr. Ave.
Au-dessus de la porte du revestiaire , on
voit le cardinal Guy de Malsec, à genoux
devant un crucitix.
Dans la chapelle de Saint-Thomas ou des
Bourbons , sont inhumés Nicolas Coell'eteau
et le P. Noël Alexandre , savants d'une grande
distinction, tous deux de l'ordre des Frères
Prêcheurs; le premier mort évéque de Mar-
seille, et celui de nos écrivains qui a com-
mencé à travailler à la pureté et à la politesse
de notre langue.
Sous une grande tombe, qui est devant la
chapelle de la Passion , fut inhumé Pierre
de la Palu, petit-lils de Jeanne de Savoie, re-
ligieux de Saint-Dominique et patriarche de
Jérusalem.
Dans la nef, devant les orgues , sont trois
grandes tombes, sous lesquelles ont été in-
humées trois générales perpétuelles des Bé-
guines de Paris : Agnès d'Orchies, Jeanne la
Brii harde et Jeanne Boumaine. Il y a ([uel-
(lue apiiarence (jue c'était ici la sépulture
commune des Béguines de Paris, que saint
Louis lit venir de Flandre.
Dans cette môme nef, on voit deux bustes,
celui de Jean Passerai, professeurd'éloquenee
au collège royal, précepteur de Jean-Jacques
de Mesiiie,qui lui a fait ériger le monument
qu'on V remarque, el le buste de Georges Crit-
ton , Ecossais, savant docteur en droit civil
et canonique , et professeur royal en langue
grec(iue et latine.
Dans l'aile oii est la chapelle du Bosaire,
a été inhumé Nicolas de Paris, substitut du
procureur général du fiarlement de Paris.
Auprès de l'œuvre de la confrérie du Rosaire,
on voit sur la porte d'une chapelle un évé-
que à genoux : c'est la reiirésentation de
Claude Dormy , évêque de Boulogne-sur-
Mer, auparavant moine de Cluny, et prieur
de Saint-Martin des Champs. Près de cette
chapelle, sur une tombe élevée, est cou-
chée une figure d'albûtre , qui est celle de
Pierre de Bostrenan, chambellan du roi Char-
les VII, etc.; Jean Clupinel, dit de Meung,
continuateur du Roman de la Rose, nommé
Clopinel, à cause qu'il boitait , fut aussi in-
humé dans ce couvent; mais on ne sait si ce
fut dans l'église ou dans le cloître.
La dévotion et la confrérie du Rosaire at-
tirent dans cette église un grand concours
de peuple tous les premiers dimanches du
mois. La reine Anne d'Autriche engagea le
roi Louis XIII à entrer dans cette confrérie,
et y ht inscrire Louis XIV, son ûls, encore
au berceau. Depuis ce temps-là, la coutume
s'est introduite d'y inscrire les enfants de
France , peu après leur naissance. Un reli-
gieux de saint Dominique va les recevoir de
la confrérie, et s'oblige de réciter pour eux
le Rosaire.
Le cardinal Mazarin fit décorer le maître-
autel de colonnes de marbre d'ordre corin-
thien, et donna le tableau qui est au-dessus
de la porte du chœur. Il représente la nais-
sance de la sainte Vierge, et passe non-seu-
lement pour le chef-d'œuvre de Valentin ,
mais encore pour un des plus beaux qu'il y
ail en France.
Les écoles de saint Thomas , qui sont à
cûlé de l'église furent commencées aux dé-
pens du P. Jean Binel, docteur en théologie
et religieux de Saint-Dominique, mort en
1530. La chaire est ornée de marbre, et faite
aux dépens de M.Zamet.abbé de Joigny; ou
dit que celle chaire renferme celle oui a servi
à saint Thomas d'Aquin. Celle salle est or-
née de plusieurs statues et portraits des
grands hommes de l'ordre de Sainl-Domini-
(jue, qui ont été docteurs en théologie de la
Faculté de Paris, et qui ont enseigné dans
celle école
La figure qui est au milieu, en entrant, esl
sur un piédestal, el représente saint Domini-
que, instituteur de l'ordre. Celle ([ui est vis-
à-vis, de l'autre côté, représente Pierre de
Tarentaise, Pape, sous le nom d'Innocent V.
Sur le second piédestal, du mémo cùlé, est
la statue de Hugues de Saint-Cher, en habit
de cardinal , el tenant une couronne de duc
à la main. Il lui religieux de Saint-Domini-
que, et cardinal du titre de Sainte-Sabine, le
liremier de cet ordre.
Saint Louis fut le premier do nos rois iiui
1235
PAR
DKPIGRAPIIIE.
PAR
1226
prit, dès sa jeunesse, des confesseurs dnns
l'ordre de Saint-Dominique. Le pieniier l'ut
le bienheureux Barthéieiui de Bragance ,
maître du sacré palais sous Innocent IV,
évoque de Limisso, de Vicence, et, selon
son épitaphe, patriarche de Jérusalem. Quel-
ques-unes de nos reines ont eu aussi des
Dominicains pour confesseurs. Marie de
Luxembourg, seconde éfiouse du roi Char-
les IV', les choisit tous dans cet ordre. Elle
voulut être enterrée aux Dominicains de
Montargis, avec leur habit, qu'elle n'avait
quitté étant novice que pour des raisons d'E-
tat. (Ballze, MiscA. 1, pag. 162.)
L'ordre de Saint-Dominique est un des
plus célèbres qu'il y ait dans l'Eglise. 11 a
donnédouzesainls quiont été canonisés, plu-
sieurs qui ont été béatifiés; quatre Souve-
verains Pontifes, Innocent V, Benoît XI,
saint Pie V et Benoît XIII; cinquante-huit
cardinaux; vingt-trois patriarches; tous les
maîtres du sacré palais , depuis saint Domi-
nique , qui fut le premier en 1217 ; vingt-
huit confesseurs à nos rois, et quarante-deux
à ceux d'Espagne. (Hurtaut et Magny.)
Jacobins du noviciat général, rue Saint-
Dominique. Cette maison a été fondée en
1631, par le cardinal de Richelieu , pour y
élever des novices de différentes provinces,
dans l'observance la plus étroite. Ils logè-
rent d'abord , en petit nombre, dans une
maison isolée, au milieu de quelques jar-
dins et terres cultivées ; et quoique cette
maison fût très-petite , ils y demeurèrent
cinquante-un ans. En 1682, ils élevèrent le
corps de logis qui est du côté de la rue de
l'Université. En 1735, jusqu'en 1740, ils fi-
rent bâtir trois autres corps de logis, et les
quatre ailes voûtées du cloître.
Hyacinthe Serroni , premier archevêque
d'Albi , et Anne de Rohan-Montbazon , du-
chesse de Luynes , posèrent la première
pierre de l'église, le 5 de mars 1683, d'après
les dessins de Pierre Bullet, un des meilleurs
architectes de son temps. Cette église a 22
toises de longueur, depuis le portail jusqu'au
fond du sanctuaire. La nef en a douze de hau-
teur sous clef de la voûte, et une largeur
proportionnée.De grands pilastres corinthiens
décorent l'intérieur, et soutiennent une cor-
niche enrichie de toutes les moulures conve-
nables. Les vitraux distribuent une lumière
si douce que les yeux les plus faibles n'en
sont point offensés. On a fait servir pour la
chapelle du Rosaire, l'autel princijial de cette
église, qui t'tait du dessin et de l'exécution
de Martin, sculpteur, de même que les mar-
bres et les deux tombeaux.
Parmi les religieux qui ont illustré ce cou-
vent, on distingue le P. Vincent Baron, et le
frère François Romain. Le premier était doc-
teur conventuel de l'u-iiverstité de T(julouse,
et inquisiteur en 1663. Le P.Echardi'apiielle
primi nominis theologus. Le second était un
des habiles ingénieurs et architectes de son
temps. En 168i, il entreprit la construction
du pont de Maestrick, et mit la dertnère main
à la premièi'e arche. Les Etats de Hollande
lui en témoij,nèreiit Ilmu- recou'iaissajice par
DlCTlONN. D EpIGRAPHIB, I.
une somme considérable. Louis XIV lui con-
fia la conduite et l'inspection du pont Royal,
h Paris, et le commit pour faire les visites,
dresser les devis et les rap|)orts pour la ré-
ception des ouvrages des ponts et chaussées ,
les réparations des bâtiments dépendants
des domaines de Sa Majesté , et autr.?s ou-
vrages publics dans toute la généralité de
Paris. Le grand architecte était la qualité la
moins estimable du Frère Romain, et cédait
à celle du parfait religieux. II se comjiorta
toujours dans le monde avec édification, ce
qui a fourni au R. P. Matthieu Texte, son
confrère et son ami, le juste sujet de l'épi-
taphe qu'on va lire.
Qui, fractis siiperbse Sequariae fluclibus , ar-
cuatae raolis, PoiUein Regiuni , Parisiis prope
Luparam , arte inirabili construclum , anno
M. D.c. Lxxxv, a fundaraenlis erexit.
me JACET
FRATER FRANCISCIS ROMAIN,
Gandavus , iiaiiis anno reparatae salulis
H.D. c. XLi. Conventus Trajeclensis ad Mosani,
Ordiiiis Fratrum Prfedicalorum, aluraniis. Do-
niinii Regalis Arcliiteclus , necnon ponlium
aggerumqiie Conductor in Generafilate Pari-
sieusi etTeclus, ac par lolam fere Gatfiam dele-
galus, denatus Luietiœ Parisiorum, die vu ja-
nuarii m. d. ce. xxxv.
ORA VIATOR,
Ut virum Religiosum, professione conversuni,
prudenlia cl moribus conspicunni, qiieni loi
Arcliilectuiae prœclaris monumeniis célébrera,
terra el ponius ubique comniendant, aeilierese
sedes suscipiant gloriosum. Amen. Luge aevi
noslri opificum decus, illiusque non iinmemor
jaclurae, tuam provide : abi, et resipisce. Sodali
carissimo raœrens posait.
F. Maiiliaeus. Texte.
Dans les murs des côtés de la chapelle du
Rosaire, on a placé en 1722, les tombeaux
de Philippe de Montault, deuxième du nom,
duc de Navailles et maréchal de France; et
celui de Suzanne de Beaudéan do Neuillan
de Parabeyre, son épouse; les corps de Fran-
çoise Berteau de Freauville, épouse du mar-
quis de Goetenfao, et du sieur Louis le Gay,
qui avait donné une partie de sa bibliothè-
que à ce couvent. Dans la chapelle de Saint-
Hyacinthe, est inhumé Maximilien de Belle-
fourière , mari]uis de Soyecouit. Sous la
lampe, vis-à-vis le grand autel, est la si'pul-
ture de H .acinthe Serroni, premier archevê-
que d'Albi, reçu à l'âge de quatorze ans dans
l'ordre de Saint-Dominique , où il lia une
étroite amitié avec le P. Michel Mazarin,
frère du cardinal , premier ministre de ce
nom. Son mérite le fit em[)loyer dans plu-
sieurs négociations , où il soutint seul les
intérêts de la France.
Auprès de la tombe de M. Serroni est celle
de M. Jacques de Fieux, évèque el comte de
Toul. Du môme côté est inhumée Henriette
de Contlans, merquise d'AruKiitières. Du
1227 PAR
côté do la chapelle (le Sain
DIC^10^^AIRE
PAK
122S
-Doniiniiliie,
fsl la loiiibc lie Fraiicois-Réné du Bec-CiTS-
piii-Griiu;ildi, marquis de Vurd'S. Aigres
relie loinlje est c<,'!le de Marie de beliuiinve,
veuve de lUMié de «liliier. inaniuis de Llé-
lembault, mèiede la diichessu de Luxem-
bourg, et aïeule de la duchesse de \illeroi
Sur îa lace latérale de la chapelle qui est
vis-h-vis celle du Rosaire, est le tombeau
de Marguerite de Laigue, veuve de Lliailes
Olivier, niarqms de Leuville, dont le dessin
est ,1e Cilles-Marie Opiienord, pienutM; ar-
chilecte de feu S. A. U. le duc d Orléans,
et réiùlaphe de Ferdinand, comte de Uelin-
^Vans le caveau, au pied de ce monmneat,
sont i'ihumés Francois-Aniablede Monestay,
marquis de C.lia/.eron, et l'abbé Arlus Pous-
sin , docteur eu théologie, <|U) donna sa bi-
bîiolhèiiue à cette mai: on. ,, c ■ f
Sur le confessionnal de la chapelle Sauit-
Barlhélemi , est Téiùtaphe de Rarthélemi
Maserani, maître des requêtes , qui legna
10,000 liv. aux religieux de cette maison, a
condition qu'ils diraient tous les jours une
messe dans celte chapelle. La grille de Ki
porté à en adoucir l'austf'rité. Le P. Sébastien
Michaëlis,dé>iranlde fairv' revivre l'ancienije
ferveur, institua une léforme de sou ordre;
el après l'avoir fait recevoir dans quelques
couvents de la Provence et du I^auguedoc,
il vint avec ci'iq religieux .de ct^lt'e lélorme
a^ chapitre liénéral.^ qui se tint il Paris en
1611. Malgré' ses ellorls, les Jacohuis du
grand 0)uvent de cetle ville formèreni tant
d'op)iosilioMS à cet élablissenieuti qi^C J.u
chapitre général ne put l'adopter. Ce r. fus
lie la enlil point le zèle du P. Michaélis; il
demanda au roi 1 1 à la régente la l'ermissioii
de faire bi'air un couvent deFrèresPrôeheurs
de sa rélorme, ce qui lui fut accordé par
lettres (latenles du mois de septembre de la
même année lOil, enregistrées le 23 mars
14j13. 11 oijlint le consentement de Hein de
Gondi, évèque de Paris, qui donna îi ces
Pères oO,0(JO liv. pour bàlir le couvent et
réalise. Avec ce secours, et au nunen des
libéi alités dusieur du Tillet de la IJuissière
et 'it: (pielqiies autres personnes rich('s_. Us
aclifctèient u-i em li>s de dix arpenls, où ils
édevèreni la maison que nous voyons aujour-
d'iiui. L'i'^lise est dédiée sous le litre de
""T "^^^i^f-nile; lion des cou- rAnnouciSion de la sainte Vierge; le ta-
voit mérite lallentioii des cou ^^^^^^^ _^^. ^^ ,.^|^,.. ,^,^,(^, ,„., j^ „,;,a,,e autel.
(|ue l'on y
naisseurs. , , », ,■
An premier étage est le chœur de Matines.
On y remarque un tableau de liois |M.eds ,
qui reinéseme un cruciiix, ayant d un cote
fa Mad"leine debout, el de lanUe un hom-
me di! guerre à genoux. Au bas , et sur la
mêiae loile , est celle inscription :
En ce tableau est reprosoDié le portrait au uu-
inrel de fcii iiiossin». Ciiavles Glgault, seigneur
deBdlefoiu!, conseiller du roi en ses conseils,
iiiaicelial de ses camps (H armées, qu'il a coiii-
mandnes pour Sa Majesté en plusieurs lieux ,
villes cl IVoulières, gonv.'rneur du Calelfl, lais
de sou décès, (pii fui ii S-j de son âge, le 20 no-
vembre IG4i ; son corps a éié iiiluinié eu celle
Eglise. Priez pour le repos de sou âme.
Nota. Celui qui a fait cette inscription, a
commis deux fautes : 1° Chailes (li^ault fut
seigneur du Merlus, et non pas de Rellelond:
2" il peut avoir connnandé en plusieurs lieux
et en dillerentes places de guerre, et |MUt-
ôtre commanda-t-il aussi quelques corps de
troupes en qualité do maréchal des camps et
armées du roi; mais cela ne s'appelle pas
commander les armées du roi. Si l'on doit
ajouter foi h la généalogie de (iiganlt, ra|i-
portéo par le P. ^implieien, dans Ulnlonr
(les grands officiers de la eourovne, il faut
que la terre de Rcllefond soit possédé,; par
indivis par ceux du nom de Gigaull ; car de-
puis Jean Gigault, iiui vivait en IS'iO, tons
ceux de ce nom y sont qualiliés seigneurs de
ce te terre. (Piganiol, Desc. de Paris,
tom. Vin, pag. iG-i. )
Jacohins Riu-ouMiis, rue Saint-Honore.
L'ordre des Frères Pré:;heuis avait toujours
suivi les règles çjue saint l)oiinMi(iue, son
fu iilaleur, lui avait prescriles ; mais les nial-
l>iurs des temps l'avaient insensiblement
est de Fi:aiiçois Porbus, du même que ceîui
de saint Franv^i», qui est dans une des cha-
pelles de la nul'.
A côté du maître-autel, h main gauche,
est une magnilique chapelle, qui a été bâtie
et décorée aux dépens de Cath,-ruu' de
Rongé Duplessis-Cellière, veuve de François
de Blanchefort de Créiiui, maréchal do Fiance.
Le tableau de l'autel est une copie do la
descente de Croix de Lebrun, par llouasse.
Le tombeau du maréchal a été exécute sur
les dessins du premier peintre. Le héros y
est repittsenté à genoux. Sa ligure est de
Coysevox. , »,. , j
Cette église est la sépulture d« Nicolas de
Veiduii, premier iirésidcnt du parlement do
Paris; de Thomas do Cam|)anolla, qui élait
l'objet delà haine des Espagnols, et aime du
cardinal de Richelieu, qui lui doiria U'ie
pensio-i de 2,01.0 liv.; d'Andté Félib.en,
historiographe des biUimenls ilu loi.qui a
donné au public plusionis ouvrages estimés;
entre autres, les EiUrctinis sur tes vies et
les ouvrages des peiiUns: de Nicolas-And.é
Félibio'i, .son lils, prieur de Sainl-Flienne
de \ irasel.
Le célèbre Pierre Mignard, premier pein-
tre de Louis XIV, a élé aussi inhumé dans
cette église. Il n'avait (ju'une tille ap elée
Catlierine, que le lomte de Fouquieres
(.|.oiisa iionrsa rare beauté. Aussi Mignar,!,
dans les grands morceaux de poinlure qu u
a exécutes, a-t-il eu soin de peindre, ou
l'une des Muses ou l'une des Grâces d après
sa tille, la regardant, avec raison, comme o'
modèle le plus achevé qu'il pilt choisir, hlle
mourut on 1742, iigéo de quatre-vingt-dix
ans. Celle dame s'était proposé il elev, r un
monumoiit à la gloire de son il.uslre père.
Cet ouvrage n'a élé lini tiue queliiues années
après sa mort; ut ce magnilique mausolée a
t229
PAR
D EPlGOA-PaiE.
PAR
i250
étéinveniè et exécuté parle fameux Lemoine,
sculpteur de rAcadéuiie, h l'excciiliou du
buste de Miguard, qui avait été fait l'Or
Desjardins, du vivant de ce grand peintre.
Madame de Feuquières est représentée de
grandeur naturi'lle, à genoux, pn Mit Dieu
pour son père. Celte statue mérite l'atlenliou
des connaisseurs, tant jiar la nianièie élé-
gante avec laquelle le savant ai'tisle a su ex-
primer les gràc 'S et la beauli' de sou modèle,
que par l'art --ingulier avec lequel il a-nianié
la uiultiplicilé des plis des vêtements, et
imité la légèreté de l'éiolfe. Derrière le buste
de Mignard, s'élève une pyramide de marbre
gris, adossée au mur avec peu de saillie. Le
Temjsy e.st représenté en bronze, un sablier
h la main; ce monument est porté par une
base de marbre de brèche posée de biais,
sur lequel on lit cette inscription :
ALleTnx niemorioe Pétri Mignard, Eqiiilis, Regii
P.icloris primarii, queni inoiiini génère PicUira;
Discipuluni, iEniiiliini, quaniloque viflonin iia-
tura seniper aiiiavil. Calarina Mignard, Jnlii
de Pas Coniilis de Feuquière, iixor, ipsaniel
quoiuiani nalurs pulclierrinuin) opns, nuiic
cinis el umijra , lioc pielaiis aniorisqiie mnnii-
nienlum qiiod carissimo pair! voverat et jara
proxime dicanduin ciiraveral, morieas porlici
jussil. OIjiil Pater 30 mail 1093, «lalis 83. Filia
vero 3 feliruarii 1742, a;latis 90.
La maison des J.icobins a vu fleurir dans
sou sein plusieurs religieux, qui n'ont pas
fait moins d'honneur à la religion par leurs
vertus, qu'aux sciences et anx belles-lettres
par leurs talents : tels que les RK. PP. Goar,
Antoine Lequien, missionnaii-es; François
Combelis, dont la nondireusn liste des ou-
vrages se t'ouve dans le Dictionnaire de
Moréri, François Peiion, grand huuianiste et
grand thé(jlogien; Jacques Qiiétif, Idléiateur
efi tout genre, et biijliothécaire de ce cou-
vent; Jacques Barelier, bntanisto distingué;
Jacques Echard, au-si bibliothécaire; Michel
Lequien, habile dans les langues gr-ecques
et orientales; Jean-Ba|)liste Labat , connu
par son voyage aux lies de l'Amérique, sa
relation de l'AlVique occidentale , el ses
voyages en Espagne et en Italie, et d'autres
religieux.
HijRTAiiT et Magny.
Addition aux Epitaphes de l'église des Jaco-
bins réformés, d'après le Recueil manuscrit
de la Bibliothèque nationale, u° 9i80.
L
Dans la Cliapelle auprès de la sacristie est
inhumé le corps de vertueuse Dame Madame
Marie Ruzé,fllle de M" Antoine Ruzé, Marquis
d'Effîat el Mareschal de France, et de Duine
Marie de Fourcy, en son vivant première femme
de haut et puissant Seigneur M"'" Charles de la
Porte, Seigneur de la Moilier.iye, graihl Maistre
de l'Ariilterie el Maresclial do France; laquelle
est décédée à Paris en riiôiel de l'Arsenal, l'an
1633, peu après Pasques.
IL
'loy gist noble homme M" Salval de la Salrata,
vivant Socrélaire de la clianihre aux deniers du
Roy, Bienfaicieur de celle maison, qui décéda
le 26' may iti6i.
Et aussy Danioiselle NicoUe Jamain sa feiuatç,
pareillcmeni bienraictrice de celte Maison, qui
décéda le . . .
Requiescanl in pace.
Jacques de la Bocciieiue. (Saint-) Cette
église, qui a doiuié son nom au (|i!artier do
la ville où elle est située, et qui a pris lo
sien de la boucherie de la porte de Paris, est
du nombre de celles dont l'origine est incon-
nue. Il existait cerlainement au xii" siècle,
une chapelle au lieu môme où est l'église de
Saint-Jacques de la Boucherie, sous l'invo-
cation de sainte Anne selon les uns, ou de
sainte Agnès selon d'autres; mais on ne
peut adopter aucun de ces sentiments. Les
religieux de Saint-Martin ne la possédaient
point encore en 1097, ni en IIOS; mais elle
ne tarda pas à leur aiipartenir. Il y a grande
apparence qu'elle fut alors érigée en paroisse
pour la coniinodilé des habitants qui se trou-
vaient trop éloigné-, lie Saint-Martin , où ils
faisaient faire l'oflice, et (pii (louvaient avoir
besoin des sacrements la nuit. L'église, telle
que nous la voyons, et la tour, ont été ache-
vées sous le règne de François I". La cure
est à la nomination du urieur et des religieux
de Saint-Martin des Champs. Ils confèrent
aussi trois chapelles de cette église, alterna-
tivement avec l'archevêque de Paris.
L'église de Saint-Jacques étant devenue
trop jietite pour le grand nombre de ses
paroissiens, on a été obligé d'y faire des
augmentations à diverses refirisës, qui l'ont
rendue entièrement irrégulière, parce qu'on
n'a pas été maître de choisir le terrain. Le
vaisseau est grand et élevé, mais d'un mau-
vais gothique; il y a nombre de chapelles
autour.
Au-dessus de la belle grille de fer qui en-
vironne le chœur, et sur la porte principale,
est un Christ de bois, fait par Jacques Sar-
rasin, sculpteur, qui excellait dans les pièces
de ce genre. C'est un morceau admirable.
Nicoias Flamel, natif de Pouloise, et
Pernelle, sa femme, sont enterrés dans cette
église. Ils sont représentés sur le [lilier,
près de la chaire du prédicateur, et sur la
petite porte de cette église, du côté de la rue
Marivaux. Ils avaient leur maison au coin
de cette rue. Les insiriplioiis, les bas-reliefs
les figures hiéroglyphiques dont Flamel avait
décoré les maisons qui lui aj)partenaient,
ont excité de tout temps la curiosité des
alchimistes, qui ont préfendu qu'il avait
trouvé la pierre philosophale dans celle de
la rue .Marivaux.
L'i lustre Jean Fernel, iiremier médecin du
roi Henri II, moit en 1558, est enterré avec
sa femme au ba.s du pilier qui termine Ja
chapelle de Saint-îsicolas. il fut un des pius
1S3I
PAR
savants médecins qui aient paru on France.
HuRTALT et Magny.
Epitaphes diverses de VéijUne d('lruitede Sainl-
Jacques lu Boucherie , d'uprcs le Recueil
de la Bibliothèque nationale.
I.
Carolus de la Saussaye , génère Aurelianensis
Episeopi Pairui clarus, ulroque Parente nohilis,
Tlicologia; Parisiensis Doclor, Ecclesi* Aure-
lianensis (liu Dccaniis, cnjiis Annales publico
(iedil, ilenmni ad I£i'cli'si:e Parisiensis Canonica-
tiis liujiis Basiliciu ciirani assiiniptus , lanli
Aposloli dignns Parocluis, Coneionibiis pielalis,
niiseronini cura, opliini Pastoris spécimen de-
dii : adeoqiie grcgi se loluin incunibens, in
niorbuin lelhalem incidit et occidil die 21" sep-
leinbris, anno ICil, quiiKinaginla sc\ annos
naïus.
Eodenimel lenipoie nonduni Periodo Lnnari
eniersa, Anilionius Martin, illuslrissinio Priii-
cipi Condaeo a Secretis, Caroli... raplus, hoc
lapide claudilur, ut... quos afflnilas... el cha-
ritalis oHiciis Patrem et liiiuin... hic... arni-
ca... socielate conjnncii, Aiiauia magnum et
Dieni Majestalis Cliristi expectarent.
Tussanus Martin nicerens, amantissimo Patri ac
bene merenti fratri hoc monumeutua) posuit.
II.
Passant, au pied de ce marbre repose le corps
de Ednie Le Roy, natif de Gignac, ville, en Laa-
giiciloc et Citoyen de Paris: sa condition fut de
Bourgeois marchand de soyc; son négoce fut
plus céleste que terrestre et ses affections plus
spirituelles que coiporelles, puisiiii'il converiil
son conq)loir en oratoire, et vesquit dans le cé-
libat; après auoir durant 75 ans fait lieureuse-
ment profiter le talent que Dieu luy avoit donné
de son amour, il c.\pira parmi plusieurs signes
d'cleclioii, le 5' de Novembre 1G53. regretté
des liommes d'honneur ses amis pour sa pro-
fité, pleuré de ses Parens pour sa bonté nalu-
relie, et lainanlé des Panures pour sa charité.
Passant, prie Dieu pour sou Ame et songe à loy.
Pierre Custol sou nepiicu , e.xéculeur de son
testament a voué ce nutrbrc à sa mémoire,
pour tesmoin perpétuel de ses obligations.
Messieurs lis Marguiilierssonl olili:;e/.,par con-
Iract passe; par-devant Gerbaux et Tronson, no-
taires, le 6' Mars IGô"), défaire dire quatie mes-
ses basses tous les ans, sçavoir le jour de Pas-
(|ues, de Penlecoste, de Toussaints et de Noël.
Prie/, Dieu pour luy.
III.
Cy devant snus celle toudje gisent en scpiiliurc
Vénénblc el Docte Personne .M»- Guillaume Les-
DICTIONNAIUE PAK 1232
cliappe, Prestie, eu son vivant Curé de Thiers et
Lavarc, el Sire Alexandre Lescliappc son frère,
quand il vivoil Marchand el liourgeois de Paris;
lesquels en leur vivant (uit donné et laissé à
l'œuvre et f.iluique de ceaus la somme de
000 liv. tournois, une fois payée, pour faire et
célébrer à perpétuité deux Messes basses par
chacune semaine, au jour de Lundy et Ven-
dredy, connue appert par Lettres p.issées par
les uottaires du Roy nostre Sire au (^haslelet île
Paris ; et décédèrent, c'est assauoir led. Véné-
rable le veadrcdy dernier jour de feurier 1521.
el led. Alexandre le 29' d'Aoust 1525.
Vous qui ce lisez,
Priez Dieu pour les Trespassez.
lY.
Cy devant gist le Corps de feu Vénérable el Docte
Personne .M" Ferry Le Normaul, Prestre, naiif
de Garches prés Saint-Clou, viuaiil l'un des
grands Chapelains de céans, lequel après auoir
rendu scruice en celle Eglise l'espace de vingt
ans, décéda eu la crainte de Dieu le 28= May
1620.
Priez Dieu pour luy.
V.
Cy gisent noble homme Nicolas Lescalopier
escnyer, Baron de Giury, Conseiller et Secré-
taire du Roy el de ses finances, el DainoiscUc
Denise Scoparl son Espouse; lesquels déeele-
reiil, lad. Damoiseile.le l"ji)iir de l'année 1605.
et led. Lescalopier, le 29' juin ttilO.
Requiescant in pace. .\men.
Au-dessus île celte épithaplie, on voyait,
sur une lame de cuivre, une grande foiidaliou
qui a été faite par Jean Lescalopier, éiu\ er
et contrôli'ur de la Maison du Koi. et Marie
rUeiniite sa femme, dès l'an lotJO. Ifs sont
décédés le
VI.
Epitaphe de Nicolas Flamel.
Feu Nicolas Flamel jadis cscriv
ain a laissié par son lestamc'nl a
l'œuvre de celle église cvrtaines
renies el maisons qu'il avait
acquesléos et acliclées à son vi-
vant pour faire eerlain service
divin el dislribiicions d'argent
ehaseun au par aumosnc. (ou
ehaiis les quinze vins l'Oslel Di
eu el aultres églises et bospilaux
de Paris. Soit prié pour les ircspassez.
Au-dessus de cette inscriplion .se iriuve
grav('< sur la pii'nc le hiisle de Jisus-Clirist
leiiail le globe du uioiulc, a\anl à ïa droite
123"
PAK
le soleil et le nuste de saint Pierre avec la
clef, h sa yauclio la lune et le busle de saint
Paul avec l'épée.
Au-dessous, l'iuiage d'un squelette avec
ces inscriptions : ,
Domine Deus, in Ina miseiicordia siimiis.
De terre suis venus et en terre reiuriie
L'ànie fuis a son Dieu qui les pecliiés pardonne.
Nicolas Flamel, mort à Paris on lil8, avait
fait faire cette inscription funéiaire de son
vivant. Elle fut placée sur un pilier de lY'glise
de Saint-Jacques la Boucherie, sa paroisse,
j>rès du [)ortail du coté de la rue Maiivanx,
qui avait été reconstruit à ses frais en 1399.
La maison qu'il habitait faisait le coin de la
rue Marivaux et de la rue des Écrivains.
L'inscription enlevée lors de la démolition
de l'église Saint-Jacques la Boucherie en
1T9~, a été retrouvée chez un marchand
d'antiquités en 184-7. Rachetée par ordre de
M. le Préfet de la Seine, elle a été déposée au
musée de l'iiùtel de Cluny.
L-4NDI. Fôte fort ancienne, que les écoliers
de l'Université célèbrent entre eux tous les
ans, le premier lundi après la Saint-Barnabe.
Voici l'étymologie de ce mot, et l'origine de
cette fête.
Le mot latin indictum signifiait au xir siè-
cle, un jour et un lieu indiqués pour quel-
que assemblée de peuple. Ce mot a souffert
deux altérations dans notre langue. L'*" fut
d'abord changé en e, ensuite en a : on a |iro-
noncé Vindict, ïendict, et ensuite landit. Ce
dernier mot signifie donc la même chose que
le premier, c'esl-à-dire un lieu où l'on s'as-
semblait par l'ordre, ou avec la permission
du Prince. Lorsqu'on eut apporté en France
du bois de la vraie croix apjiortée à Paris le
14 septembre 12il, l'évéque de Paris, pour
satisfaire la piété des fidèles de son diocèse,
qui souhaitaient voir cette |irécieuse relique,
établit un indkt annuel dans la plaine de
Saint-Denis, n'y ayant pas d'emplacement
assez vaste dans la ville pour contenir tant
de monde. Le clergé y allait en procession,
l'évéque y prêchait, et donnait la bénédic-
tion au peuple. L'université de Paris, ayant
pris une certaine forme, s'y rendit pareille-
ment avec son recteur, de même que le jiar-
lement, lorsqu'il fut rendu siideii taire. L'en-
droit était sec et aride; car il n'y avait ni
ruisseau ni fontaine : on fut donc obligé d'y
apporter des rafraîchissements; [leu à [leu il
s'y forma une foire: elle fut continuée du-
rant plusieurs jours , et devint bientôt fa-
meuse. Comme le parchemin était alors la
matière dont on seseinait le plus communé-
ment [)our écrire , il s'en faisait un débit
considérable à celte foire; le recteur de l'U-
niversité allait lui-même acheter ce qu'il lui
en fallait pour lui et pour tous ses collèges,
et il n'était pas permis d'en vendre aux mar-
chands de Paris avant qu'il ttùi fait ses em-
plettes. Cette procession du recteur à la foire
du Lundi procura aux écoliers quelques
jouis de vacances. Tous voulurent escorter
le chef de l'Université, ne croyant [)as qu"il
O'EPIGRAPHIE. PAR 4.234
fût accompagné suffisamment de ses pre-
miers officiers. Le voyage se faisait avec
toute la pompe et toute la magnificence pos-
sibles. Les régents et les écoliers se trou-
vaient à cheval dans la place de Sainte-
Geneviève ; de là , ils marchaient en ordre
jusqu'aux charais du Landi. Cette longue
cavalcade se terminait rarement sans effu-
sion de sang. Malgré la vigilance de leurs
maîtres, ces jeunes gens, après avoir diné,
se querellaient et en venaient aux mains.
Outre ces petites guerres, le Landi était en-
coresujet àd'autres inconvénients. Plusieurs
vagabonds, domestiques et gens sans aveu,
se joignaient au cortège de l'Université; les
filles et les femmes, en habits de garçons,
s'y mêlaient aussi, et y causaient des désor-
dres épouvantables. Il fallut plusieurs ar-
rêts du parlement pour y remédier; encore
ne vii.t-on à bout de les faire cesser entiè-
rement que lorsqu'on eut transféré cette
foire célèbre, du milieu de la plaine, dans la
ville même de Saint-Denis. Le temps de la
Ligue qui survint, et l'inutilité d'aller ache-
ter des parchemins, depuis que le papier
était devenu commun, contribuèrent aussi
beaucoup à l'abolissement du Landi. Le
nom cependant en est resté, et l'on appelle
ainsi le congé que prend encore l'Université,
le lundi après la Saint-Barnabe.
Les loges des marchands étaient construi-
tes non-seulement dans les champs, du côté
de la rivière, mais aussi sur le l)ord du che-
min; et c'était dès le premier jour de mai,
que les marchands de Pans venaient les re-
tenir et les marquer. Un poète , vers l'an
1290, composa les vers suivants, sur la dis-
position des loges des diverses professions;
nous les rapporterons pour donner au lec-
teur une idée de la poésie de ce temps-là.
Ctj commence le DU du Lendit rimé.
En l'onneur de la Marclieandie
M'est pris talent que je vous die
Se il vous plaist un nouvel Dit.
Bonne gens, ce est du Lendit,
La plus roi;il Foire du monde.
Si con Dicx la fait à la ronde,
Por qui gi ai m'entention {V.
Pronierain (2) h» Pourcession
De JNotre-Danie de Paris
Y vient, que Dieu gart de péris
Tous les bons Marcheans qui y sont.
Uni les grans richesses y ont,
Que Dieu les puil tous avaucier;
L'Evesque ou le Penancler (3)
Leur f.iit de Dieu l)eiieison (4),
Du digne bras Saint Seniioii (5)
Devant après ne doit nus (6) vendre.
(1)
m
i«)
Mon inienlion.
Premièrement.
Pénitencier.
Bénédiction.
Saint Siméon.
Aucun,
>U35 PAR
Oi vous voiulic ge faire entendre
La rcriiaisie qui me vint
^uanl à riinuïor nie conviiiu
An lioiil par (lessi (I) Hi'giatiers
Trouvé, lîailiicis cl Ccrvoisiers (2),
Taverniers et puis Tapiciei's;
Assez prés d'eux sont li Merciers.
A la coste (lu grand ciieiiiin
Esl la Foire dn Cartliemui ;
Kl après Irove li pDiiipciinl (7>),
Dont maint honiine esl veslii a poinl
El pnis la grant peleleric.
(// y a ici un vers oublié dans le manuscrii.
La lirelaine dont simple gent
Sont revi'slu de pon d'argent :
Los Lingieres ne sont pas lonles.
Je m'en relonrné par les coûtes :
Puis m'en reving en une plaine,
La où on vent cuirs cruz ei laine :
Pnil ailressai au boutarier
Là où je conimen(;ai premitT
Par devers la Croix du Lcndi! (i)
Pour iniex acoiisevoir mon Hit ;
M'en ving par la Ferroiierie
Après Ironvo la BalliMie (S),
Coidonanicr el Bourrelier,
Sellier et Frennier (6) el Cordier,
Clianvre, fde et cordouan (7).
Assez y ot paineet alian
Marclians ipii là sonl as cniblea,
Faux, après lausilles à blez
Si y trouvé on qui les set querre,
Queuz (8) d'Ardenne et d'Fngleterre.
Haches, coignécs et tarii'rres,
Tranclians de plusieurs manières,
Mortelier (9) bancicr trouvai,
Taiicur, Megeis de bon conroi (10),
(.liausier, Ilucliier (11) el Cliaugeour
CJui ne sont mie le meneur (l-l)
Il se sont logiè bel et gent (13).
Apres sont li JoiicI d'argent (14).
Qui sonl ouvré d'Orlavrerie :
Ce me semble grande desverie (15).
Je ni vi (jue Irois Kspisiers,
Et si le me convient noncier.
Puis m'en vins en une ruelle
(1) Ou coti- de Paris.
(2) Vciidcuis de bière.
(5) Vendeurs d'habits.
(■Il (/éiail une cKiix de pierre.
(*)) Cliaudionniers.
(G) Kperonniers.
(7) Cuirs.
(8) Pierre à aiguiser.
(!») Espèce de londcur.
(10) Passeurs île peaux fines.
(il) Faiseurs de cod'res.
(I2| Qui ne sonl pas les moindres.
(!.">) Ilien et agréablement.
(H) Bijoux.
(15) Sujet de fàclierie.
DICIIO.N.NAIKE PAR 123ti
Elroiie, où l'on vend la telle,
Y ceuls doi-je bien anoncier,
El après le Clianevacier (I),
Ahicois, que je soie a repos
Plaliaux (2l, escueles cl pos
Trouvé, qui sonl ouvre d'eslain.
Or dirai du mcsllcr hautain.
Qu'a ma inalere miex apere (ô)
C'est cis «pie tous les autres porc (4)
Ce sonl li Drapier qiu: Dieu garl
; Pour biaus dras l'allions regari.
Diex gard ceux qui les seveni faire
\ Des Marcheans de bon afaire (.5)
Doi'.-on parler en tous bons liens.
Por ce que je ne soie oisons,
Voudrai nommer selon mon sens
Tonles les Villes par as^ens (6),
Dont la Foire est maiulenue (7).
Premier esl Paris anuMilue (8),
Qui esl du monde la meillour,
Si li doit-on porter honneur
Tous bien en viennent, dras el vins;
Apres parlerai de Provins,
Vous savez bien comment qu'il siet
Que c'est l'une des dix- sept:
Apres, Rouen en Normandie,
Or oez ('•) que je vous on die.
En mon Dit vous amenleuvrai (10)
Gant et \pre et puis Douay,
Et Maalineci Broiselles (II)
Je les doi bien nommer con celles
Qui plus belles sont à voir;
Ce vous lai-je bien assavoir;
Cambrai cilé, el Moncornet,
Maubeuge ; ci Aues i met,
Nogent-le-Relio el Dinem,
Manueval, Tcnol etCaèn,
Louviers el Brcteuil et Yernon,
Chartres, Bianvais cilé de nom,
Evreus, ot Amiens noble halle,
Et Troie el Sens, el Aubemalle (12),
EndcUi, Doullens, Saint Lubin,
Selon con dit on Conslanlin ;
El Montereul dessus la mer,
El Saint Coinlin (13) et Sainl Orner,
Abbeville, el Tenremonde,
Chaulons on moult de puopic abonde,
B(Ui Marcheans et plain d'engien (14)
(1) Vendeur de loile de chanvre.
(2) Plais.
(5) Couvienne.
(i) Celui (pii surpasse.
(,')) D'imporlauce.
(6) Ordre.
(7) Fré«iuoiilée.
(8) Moiilionné.
(0) Or eccinloz.
(10) Je vous ferai mention.
(11) BruNolles.
(I2| Anmale.
(13) S.nul-Queulin.
(14) Indusiricux.
1-237
PAU
Di estre après el puis &ignicii,
Louvain, Papeliiies (1) trouvai,
ValencicMines el puis Tournai,
Toviç;ni, et puis Danieslal,
El après Irovai Bnneval,
Nogenl-leUdi et Chasliaudun,
ïlaiiriimier incllrai en gneimin (2),
Aultenlon y oloil èire bol,
El le Temple de Mondouhlel,
Corliie, Courierai el Erre (3),
Bakus, Cliambel; m'I f;iul altraire (4)
Haï el Graiil-iiioiit trpl(.>)en BreîianI,
Contras, et gent pleins île Urafis (6):
Yillevort ne veut pas lessier;
PaviHi, ne Moiuier-Viliier,
Mnnsiaus y niellrai, el Blangi.
Lille en Flandres, Cressi el llui,
El Arras cité, el Vervin,
Partant en sarez le couvin (7) :
Estampes mettrai en commun
El le Chastiau tle Melleiin,
Saint Denis où je fui lant aise,
Nommerai el après Pont-aise,
Ganiache, B.iiUeul el en Sene.
Par ce que je ne nies-asene (8),
N'oiibli pas Miaus ne Laigny,
ISe ChasHan-Landon quant y fuy
Au Lenilii ; merci Jliesu-t'hrist,
Je les mis tous en mon escrit.
Si n'oubli pas, comment qu'il aille.
Ceux qui aniainenl la heslaille,
Vaciies, bueus, brebis el porciaus.
Et ceux qui vendent les chevaus,
Rnnsins, palefrois et destrier,
Les meilleurs que l'on puel trover;
Jumens, poulains el palefrois,
Tels coniniR por Contes el pour Roys.
Jbesus qui est souverain Dif?x,
Leur sauve à irelous leur cliaiiex (9)
Et leur (loinl grâce de gaapnier.
Qnan qu'il est de bon pormengier (10)
El bon vin, toul vient au Lendit,
Il me semble que j'ai voir dit (II).
Latîdry (Saint-) , petite église paroissiale,
bâtie dans la Cité, sur le bord de la rivière
de Seine.
Dans le chœur de cette église, fut inhumé
Nicolas Lpt'iurncux, ecclésiastique fam."ux.
par 5a piété, par son savoir et par ses grands
talents pour l'éloquence chrétienne. Il est
{|1 Poperingue, près d'Ypres.
(2) En général ; mais le mol dont il
connu.
(3) Aire.
(4) Il m'y faut ajouter.
(di Droit.
(Cl D'épét's, sabres.
(7) Tous ceux qui s'y assemblenl.
{8i Une manque à rien.
(9) Leurs biens.
(10) Toul ce qui est bon à manger.
(11) J'ai dit vrai.
s agit est M
DEPlGRAPlIiE. PAR 1238
sans épilaphe; et ce n'est que par tradition
qu'on sait oCi il a été enterré. Il mourut le -l'i
de novembre 1686, âgé de quarante-six ans
et ciiKj mois.
Dans le bas-cùté, du côté de rEpîlre, oa
voit un tomi)e;iu orné de quatre colonnes -lo
niarlire, au haut duquel sont les armes du
chancelier Boucherai , d'azur au coq d'or,
barbé et crété de gueules.
Le chancelier Boucherat , cpii avait fait
élever ce monument en 169'i-, parut ne pas
s'en' souvenir cinq ans après; car, <^tant mort
leSsepleinbre 1099, il fut iniiuraédans l'église
de Saint-Gervais, comme il l'avait ordonné.
Du même côté, mais plus bas, est un beau
mausolée, que François Girardon fit éiiger
pour CatherineDucliemin, sa femme, et pour
lui. Ce sculpteur fameux en donna lui-même
le modèle, et le fit exécuter par Nouriisson
et Lelorrain, deux de ses élèves. Ce mo-
nument consiste en un grand sarcophage de
marbre vert d'Egypte, surmonté d"une croix,
au pied de laquelle est la figure de la
Vierge debout, pénétrée de douleur, et le-
vant les yeux au ciel. A ses pieds, est le
coi|)s de son divin Fils, étendu sur le sarco-
phage. Deux anges sont auprès de la tête du
Christ; un autre est assis au pied de la croix,
et deux sont en l'air, qui contemplent la
croix, et tous sont consternés et dans l'ado-
ration. Ces figures sont de grandeur na-
turelle, et h demi relief, sur un fond de mar-
bre de couleur.
Ce tombeau est un des moindres ouvrages
de Girardon. Quoique la composition en soit
assez, belle, l'exécution en es! froide et dure.
Cet habile sculpteur n'a jamais excellé que
quand il a été conduit, el qu'il a liavaillé
sur- les dessins de Lebrun, comme lorsqu'il
a fait le tombeau du cardinal de Richelieu
et plusieurs autres. On peut dire Cependant
que s'il ne donnait pas au marbre le feu et
la vie tju'on .'dmire dans les ouvrages de
Bernin et dePuget, il leur donnait une pré-
cision et une correction de dessin qu'on ne
trouve que dans l'antique, ou dans les ou-
vrages de ce sculpteur. Catherine Duchemin,
dont on vient de décrire le tombeau, était
aussi un excellent peintre, h:ibile surtout à
peindre les fleurs. De|)uis son mariage avec
Girardon, elle ne s'occupa plus que de ses
devoirs domestiques. (Hlrtaut et Magny.)
Marché Saint-Germain (Le), appelé le
Petit-Marché avant que M. le cardinal de
Bissy, abbé de Saint-Germain des Prés , y
eût fuit construire, en 1726, celui que nous
voyons aujourd'hui , au lieu des loges de
chàr[iente qui servaient aux danseurs et
autres petits spectacles, dans le préau de la
foire Saint-Germain. Au milieu de l'attique
de l'une des quatre portes est une table de
marbre noir, surlaquelle est gravée, en leiîres
d'or, l'inscription qui suit, et qui est de la
con)position du sieur Julien, un des oliiciers
du cardii.al de Bissy.
REG.NAXTE LDDOVICO \V.
Henricus de Tliiard de Bissi, S. R. E.
Presbyler Cardinalis, Episcopus Meldensis, Saur
1239 1*AR 0\C 1 ION
cii Cermaiii a l'ratis Abljas, Kigii Oriliiiis Coni-
mendaloi-; dinilis llisliiomim llioairis, viam,
(lomos , fl aniplissiimiiii l'ormn ail Civiiim utili-
laleiii, cl Urljis oriiainciiiiiiii , magna cura el
iiiipensa inclioavil et al)Solvit mdccxxvi.
Au revers des ninies de ce cardinal sont
posées celles de l'atibaye de Saint-derniain
des Pr('S, lesquelles sont (Tiizurà trois lleurs
de Us d'or, qui est de Franco, et sur le tout
de sable, h trois besansd'nriirnl. Au-dessous
de ces armes est celte inscription de l'abbé
Raguet :
Aliile, Minii, lii(li;« faccssile.
Hinc iiiipmjenlom exlinl>at liistrioniam,
Dum Civitatis cominoila Iloiiriciis parai,
Quoil ecliile ponliis, fliiincii, agri procréant,
Exubcraiiii ileeiil haiiil DiKinain foro.
Ailesle, Cives, eligile, eiiiile, viviic.
Au-dessus de la porte qui est du côté de
la rue de Tournon, il y a une table de mar-
bre noir, sur laquelle sont ces deux vers de
feu M. de la Moiinoye.
Hic ulii se iiidis pascebat iiiaiiibus oiim.
Sorte capit solidas Uriis iiieliore dapes.
(HiBTVLT et Magny.)
Mathl'rins, ou les Religieux de la Saintc-
Trinilé de la Uédemption des Captifs, rue
des Matliurins. Celte église renferme les
sépultures de Robert daguin , de Jean de
Sacro-Bosco, grand mathéniaticien de son
temps, et de François Baudouin ou Balduin,
savant jurisconsulte.
Au bout du cloître est une tombe plaie,
sur laquelle s(jnt représentés deux hommi'S,
jivec cette épitaplie :
Hic siibliis jaccnt Leodegarius du Moiissel de
Noriiiania, el Olivarius Boiugeois de Brilannla,
01 lundi , ('.leiiL-i Sclicilaics, (luoiulaui ducli ad
Jiihiiilani sxcularcm, ubi obieniiil, rcslituti ho-
iiorifice, el hic sepulti. Anno 0011)11111408, die
10 nieiisis Mali.
On lit cette inscription française contre
une muraille, et bien plus au long :
Ci-dessous gisseiil Léger du Moussel el Olivier
Bourgeois, jadis clercs écoliers eu l'Université
de Paris , exécutés à la justice du roi notre Sire ,
par le prévôl do Paris, l'an 1 i07, le 26" jour
d'octobre, pour certains cas à eux imposés; les-
quels, à la poursiiile de l'Université, fuient res-
titués et amenés au parvis de Notre-Dame, et
rendus ii l'évéïpic de Paris , comme clercs , el
aurecienret aux députés de l'Uiiiversilé, comme
suppôts d'il elle, à très-grande soleuinilé, el de-
là en ce lien-ri , lurent amenés , pour être mis
en sépubure, l'an 1-408, le Iti* jour de mai, el
furent lesilils prévôt el son lieulenaul démis de
leurs ollins, à ladile piiursuili', ronime [dus à
plein appert par lellres- patentes el iuslrumens
sur ce cas. Prie?, Dieu ipi'il leur pardonne leurs
Jtéehé». Amen.
NAIRF.
P.AU
1210
Guillaume do Tignonville, qui était le
j>révôt, non-seulemenl l'ut destitué de sa
charge, mais on l'obligea d'aller prendre ces
deux corps au gibet île Maul'aucon, en céré-
monie , et avec tous ses archers , de les
ilélacher lui-même du gibit, de les baiser à
la bouche en piésencc des assistants, et en-
suite de les conduire jusqu'en cette église.
(HinTAi T et Magny.)
Mkrci (L'église et couvent des religieux
de Notre -DniE nr; la Rkdemption dus
Captifs de la ) , rue du Cliaume. (a'IIc mai-
son tire son origine d'un hùpilal el d'une
chapelle qu'Arnoul de Braque lit bâtir dans
ce lieu en l."3'»8, et que Nicolas de Braque
augmenta beaucoup en y faisant bAtir un
hôtel. Cet ordre, qui i)rit naissance à Barce-
lone, n'était en 1218 qu'une congrégation de
gentilshommes qui avaient consacré une
parlie do leurs biens pour la rédemption
des captifs, et que l'on ai)pelait/es Confrères
de la congrégation de Notre-Dame de Miséri-
corde.
On voit dans cette église le tombeau de la
funilli' de Braque, et la sépulture du cœur
de Charles de Thémines, et de celui de Pons-
Cliarles de Thémines, son fils.
Quoique le rachat des esclaves clirétiens
soit la lin princi()ale de cet ordre, de môme
que celui des Trinitaires-Mathurins , ce qui
les distingue, est que ceux de la Merci font
un ipiatrième vœu, qui est non-seulement
d'aller racheter les esclaves, ce qui leur est
commun avec les Trinitaires, mais môme
de demeurer en otage pour eux ; vœu que
ces derniers ne font point.
Minimes de la place Royale. Le roi
Louis XI, instruit de la sainlelé de François
(le Paule, et des miracles qui l'attestaient,
le fit venir en France en 1V82, espérant ob-
tenir par ses prières la guérison de la ma-
ladie dont il était allligé. Il lui donna, dans
le cliAtean du Plessis-les-Tours, où il faisait
sa résidence, un logement pour lui et pour
les religieux qui l'avaient accompagné ;
mais le saint religieux, malgré les instances
du roi, ne voulut jamais faire d'autre prière
à Dieu, sinon ipie son adorable volonté fût
accomplie. Charles Alll honora également
les Minimes de son estime et de sa protec-
tion, et leur lit b.ltir un couvent où ce saint
homme mourut le 2 avril 1507. Il lut cano-
nisé par Léon X le 1" mai 1519. Anne de
Bretagne, en H93, donna aux disciples de
ce pieux instilutrur , qui avaient pris
par humilité le nom de Minimes , c'est-
à-dire les plus petits des hommes , son
hôtel de Nigeon, tlans la paroisse de Cliaillot,
]iour en faire nn monastère, et contribua,
par ses libéralilés. à l'aire achever ce mo-
nastère et l'église déjà commenci'e. iiui était
alors sous le titre de Notre-Dame de toutes
(îrdces , nom d'une ancienne chapelle.
Henri III fonda un autre monasière dans le
bois de \'ince'ines, le 27 oclobre 1585, pour
remplacer les relij,icu!iL de Crannnoiil, que
ce prince avait établis au cidlége Mignou
l'année précédente, el auxquels il avait
subsliiué di's Hiéronimiles, el ensuite dos
an
PAR
Cord'cliei's qui ne purent s'y accommoder.
En 1611, un cluinoine do l'église de Paris,
nommé Olivier Cliaillou, et descendant d'uiie
sœur de saint François de Paule, entra dans
l'ordre des Minimes, et par le don cju'il leur
fit de ses biens, il les mit en état d'acheter
une jiartie des jardins de l'ancien palais des
Tournelles. La reine Marie de Médicis, vou-
lant se porter pour fondatrice de cette mai-
son, fit rendre aux Minimes le prix qu'ils
avaient donné pour l'achat de l'emplacement,
et tit mettre, en son nom, par le cardinal
Henri de Gondi, la première pierre de l'é-
glise que nous voyons aujourd'hui. Plu-
sieurs [lersonnes jiuissantes, telles que le
marquis de la Vieuville, petit-neveu de saint
François de Paule, le marquis de Sourdis,
MM. Lefèvre d'Eaubonne et d'Ormesson, fi-
rent aussi des dons considérables à cette
maison , et en furent déclarés principaux
bienfaiteurs. Tant de bienfaits mirent bien-
tôt les Minimes en état de bâtir l'église et la
maison qu'ils ont derrière la place Royale.
Elle fut dédiée le 29 août 1679, sous l'invo-
cation de saint François de Paule, par Fran-
çois Bouthillier deChavigny, évéque <le
Troyes.
La chapelle de Saint-Michel est la sépul-
tur.e des Colbert-Villacerf. Le tableau qui
représente suint Michel est une copie de
celui de Raphaël, qui est au château de Ver-
sailles. On y voit le médaillon d'Edouard
Colbeit de Villacerf, un des beaux morceaux
de sculpture de Coustou l'aîné; les armes
sont de Spingola, sculpteur estimé.
La chapelle de Saint-François de Sales
renferme le tombeau du duc de la Vieuville
et de dame Marie Bouhier, son épouse. Les
quatre Vertus cardinales sont de Gilbert
(iuérin.
Dans la chapelle que l'on nomme de Notre-
Dame de Bon-Secours ou d'Angoulème sor.t
les tombeaux de Diane de France, duchesse
d'Angoulème, fdle naturelle du roi Henri II,
et celui de Charles de Valois, duc d'Angou-
lème, iils naturel de Charles IX. Sous cette
chapelle est un caveau où sont les cercueils
depiesque tous ceux ou celles qui ont ap-
partenu au duc d'Angoulème, savoir : le
cœur de François de Valois , comte d'Alès ;
le corps de Charlotte de Montmorency,
épouse de Charles de Valois, duc d'Angou-
lème ; Louis de Valois, comte d'Auvergne ;
Marie Touchet de Belleville, veuve de Fran-
çois de Balzac , et Armand de Valois, comte
d'Auvergne.
La cinquième chapelle du même côté, oii
sont trois ossements du bienheureux Jean
de Dieu, a servi de sépulture à plusieurs
personnes de la famille de Lecamus.
Dans celle de Sainte-Marguerite est celle
d'Octave de Périgny, président en la troi-
sième chambre des enquêtes, et précejiteur
de Louis de France, dauphin de Viennois.
La chapelle de Saint-Nicolas renferme le
mausolée en inarbre blanc du [iremier pré-
sident Lefay et de Madeleine Marchand, son
épouse, et les bustes de Guillaume de Le-
D'EPIGRAPHFE. PAR mi
frat, seigneur de Lancrau, et de Charles
Lejay, baron de Maison-Rouge, etc.
Plusieurs seigneurs et dames de la maison
de THôpital-Vitry sont inhumés dans la cha-
pelle de Saint-Charles Borromée.
Dans cette même église sont inhumés
Jean de Launoy, docteur en théologie de la
Faculté de Paris ; personne n'a défendu avec
plus do force que lui les droits des rois,
l'autorité des conciles, etc.; Abel de Sainte-
Marlho, doyen de la cour des aides, garde
de la Bibliothèque royale de Fontainebleau.
(HuRTAUT et Magny.)
Textes de diverses épitaphes des Minimes,
d'après le Recueil manuscrit de la Biblio-
thèque nationale, ii° 9i80.
Dans la chapelle de M. le duc d'Angou-
lème se voyait une sépulture de marbre noir
de Diane de France, duchesse d'Angoulème,
lllle naturelle de Henri II. Sur le tombeau
était une ligure de marbre blanc représen-
tant la duchesse à genoux, les mains jointes
et le visage vers l'autel. Ou voyait aux deux
côtés deux grandes tables de marbre noir
avec ses armes au-dessus. Sur celle placée
du côté de l'autel était gravé ce qui suit :
Plis Manibiis Memoriœque.
Dianne Francise , Ducissse Engolismensls , Cliri-
slianiss. Régis Henrici II naluralis fili;B et in
jura legiliniorum iiataliiim adscripioe , qiiaî pri-
nium Horatii FarnesiiDiicisCastereiisis, Inoljsi-
dione Ilediiia ca,'si paticis diebus uxor, postino-
diiiii Francisco Moniiioranlio illustrlssima; fa-
miliœ Pririclpi elorjiiata , susceploque ex eo
unius diei et long! iiiœroris fillo vidiia relicta
diii supersles fuit , cuin aliaruin virUiliiin con-
cursu , luin intégra pudicitlue fania insignis ,
cuituque in Deuni Regemque incornparabili,
cujus vel maximum documentura (le<lit sub ini-
tio Belli ciiiilis, deposiio apud illom fuie! pigiiore
inler duos potentissimos Reges Henricuni 111 et
ejus mox successorem llenrlcum Navarne Ra-
gent niutua Concordia alque amicitia slabilita
est : et tandem ul quod acerbo occasu per-
diderat, adoptione resarciiet, moriens, Franci-
scuni Valesium ex Regia slirpe Pronepoiem
sibi liLi'iedem ex asse instiluit , atque incortœ
niorlalium vitae niemor Ludovicuni fiatrem non
niinns vil tutis quani sanguinis subsliliiU.
Obiit ociogenaria major, anno saliuis supra
milie et sexcentos undevigèsimo , tertio nonas
Jannaril.
Sur ce môme cercueil était une lame de
cuivre sur laquelle on lisait :
Diane de France, Fille et Soeur légitimée de Roy,
Ducliessed'Aiigoulesme, Douairière de Montmo-
rency, decedée ii Paris en Janvier 1G19.
1213
PAR
DICTIONNAIRF,
PAR
lî-U
II.
Dans la cave de cetlu m(''me cliapelle on
voyait giavé sur un cœur de |iloiuli :
Cœur (le François lit' V:il<)is, Cniiiie d'Alez, <1e-
ceilé (luraiil le Sié;;o de Moiilpcllier eu 10-2-2.
Son Coips esleiuené eu la grande Eglise d'Ayde.
m.
On y rein.ininait aussi deux petits cercueils
de plomb. Sur l'un était écrit :
Louis de Valois, Coinle d'Auvergne, docedé au
Cliasleau d'Escoùen eu Faiinée 1U57.
" Et sur l'autie :
Armand de Valois, Couile d'Auvergue, decedéà
Paris eu novembre IGÔt).
IV.
Cy gisl baille et puissante Princesse Cbarlolie
de Moulniorenry, Diicbesse d'Aiigoulesuie, Es-
ponsedelrèsbaulcl puissanl Prince Monseigaenr
Cliarics de Valois, Duc d'Angoulesnie , Pair de
France : est decedée en l'an 1(J5G, le jour
de
Cy gist le corps de baute et puissante Dame ,
Madame .Marie Toucbel de Belleville , au jour
de sou decés vefve de leu haut cl puissanl .Sei-
neur Messire François de Balsac, Seigneur d'En-
iragues Cbevalier des Ordres du Roy et Gou-
verneur d'Orléans , Ia(|uellc deceda le '28" Mars
1638, âgée de 89 ans.
VI.
Chapelle de Maréchal de Vitnj.
Premièrement y repose le corps de liaul et puis-
sant Seigneur Messire Louis de l'Hospital Che-
valier Mar.|uis de Vilry , Seigneur de Caubert ,
Cbevalier des deux Ordres du Roy, lequel est dé-
cédé eu Angleterre (;u l'an Itil2, le join- de
cl depuis a esté aj)porlé pour eslrc iubunié en
celle chapelle.
tll.
Aussi y gist el repose le Corps de haute et
puissante Dame Mad'. Françoise de Briebau-
tcau, vivante vel'vc de M" Louis de l'Hospital,
Maïquis de Vilry, la quelleesl decedée le... jour
de .lanvier IGiO, cl est inhumée a\ec sond.
Mary.
.Montmartre (Ancicniiu abbaye du), près
Paris.
Eu 11!).'}, la roiiio de France AdîMaïde se
relira datis celle abbaye dont ellf était l'on-
uatiice, pour liiiir SCS jours dans la reliaile
el dans les exercices d'' i<iélé. Llle y mourut
le clueiir (les reli
aju'ès, Reiié'e d
environ un an après, en Hd'i ; son corps fut
inliuiné devant le grand anlel; son lonibeau
n'avail rien de remarquable, sinon ipi'on ne
voyait que quatre lleurons à sa rouromie
royale,! onrormémcn là l'usage dcce temps-là.
Kii IG'i3, .Marie de Beauvilliors, abiiesse de
]Mo itin.irlre, lit tr.insporler ce tombeau dans
"v^ieuses; et, qiieliiucs années
Lorraine, fioiir lors abbesse
de la même abbaye, le lit renouveler, el y fit
graver l'inscription et épita[ilie moderne
ipie voici :
Ici esl le tombeau de très-illustre el irès-pieuse
Prinec^ssc, Madame Alix de Savoye , Reine
de France . femme du Roi Louis VI du nom ,
surnommé le Gros, mère du Roi Louis VII dit le
Jeune, et fille de Humbcrt II, Comte de Savoye,
et de Gisie de Bourgogne, sœur du Pape Ca-
lixie 11.
Cy gist Madame Alix, qui de France fut Reine,
Femme du Roi Lo lis sixième, dit le Gros.
Son amc vit au ciel, el sou corps en repos,
Attend dans ce tombeau la gloire souveraine.
Sa beauté, ses vertus la vendirent aimable
An Prince son époux, comme à tons ses sujets;
Mais Monlmarlre fut l'un de ses plus doux objets,
Pour y vivre, el trouver une mort délectable.
Un exemple si grand, o passant! te convie.
D'imiter le mépris qu'elle fil des gi'andeurs;
Comme elle, sèvre-loi dès plaisirs de la vie.
Si lu vctrx des élus posséder les splen leurs.
Notre-Dame, calliédrale de i^aiis.
Description de l'église de Notre-Dame , telh
quelle était avant la révolution.
Notice par Hcrtaut el Magny.
C'est un bAliinent gothique , grand et
majestueux. Sa longueur est de soixante-
ciiiq toises, sa largeur de vin^'t-quatre et sa
liauteurd.' dix-sept. La façade se fait remar-
quer par son élévation el par sa scul()ture.
Oiiy voit des statues de vingl-buitde nos rois,
dont celle de Cbildebcrl est la première, et
celle de Philippe-Auguste la dernière. Cette
façade est terminée par deux grosses tours
cariées qui soni dans les deux angles et qui
onl treUe-quatre toises de iiaut chacune.
On y monte par trois cent (piatre-vingts
degrés, et l'on va de l'une à l'autre par dent
galerifs hors d'ieuvre. Dans la tour ipii est
du cùlé de raniievOché, il n'y a que dent
grosses clociies, dont la plus consitléralile
fui donnée en IVOO par Jean di- Monlaigu,
qui la nomma Jacipieline, du nom de Jac-
queline de ta Cirange, sa femme. Celle cloche
no s'étanl point trouvée d'accoid avec les
antres, le chapitre la fit retondre en 1661,
et le roi Louis le d'and la nomma, avec la
reine Marie-Th lèse d'Autriche, sa femme;
le même défaut subsislani encore, le cha-
|iilre de Paris la lit refondre une sconde
fois en l;.8(), et quoi(iue la reine ftlt moite
en 1(J8;J, on mit cependant sur celle cbx he
la môme inscription qu'on y avail |ilacée à
iU'
PAR
D'EPIGRAPIIIE.
PAR
12W
la première' refonte, en changeanf seule-
ment la date. Cette insciiplion est conçue en
ces termes :
Qiiœ prius Jacqiieliiia Joaiinis Comilis de Mmile
Aculo doiHim PoRil. xv M", mine diiplo aiicia,
Emmaiiuel Ludovica-Tlicresia vocor, a Liiln-
vico Magiio , et Maria-TliCiesia Auslriaea ejiis
conjuge nominata ; et a F'iaiieisco llarlico, pri-
mo ex Arcliiepiseopis Parisiensibus Duce et
Pari Fraiicire, beneilicla , die 29 Aprilis aimo
Doniini 1G8G.
Dans l'autre tour, il y a sept cloches, et
six clans le petit clociier qui est sur la croi-
sée. Ces quinze cloches sont estimées pour
leur sonnerie harmonieuse. An-ilessus de
ces deux tours sont deux terrasses, d'où
l'on peut voir le plan et toute l'cHendue de
Paris. Les voîltes de cette église sont toutes
couvertes de plomb.
Cette façade est percée de trois grandes
portes, par lesquelles on entre dans l'é^^lise,
dont la nef et le chœur sont aceom[)agnés
(le doubles ailes, au-dessus des voûles
desipielles ^ont des galeries spacieusi's aussi
voûtées et qui règuent autour de celte église.
Ces galeries ont élé longtemps sans balus-
trades; mais comme dans h'S céréiïionies
extraordinaires elles sont remplies de peuple
que la dévotion ou la curiosité y attire, le
chajiitre a voulu prévenir les accidents, et
y a fait mettr'e une balustrade de fer, qui
aurait été beaucoup plus riche et i)lus con-
venable en pierre. C'est à ces galeries ou
tribunes que, pendant la guerre, on expose
les drapeaux et les étendards pris sur les
ennemis de la France : on les ôle en temps
de paix.
En entrant dans cette église, on remarque
une colonne qui est adossée au premier
pilier à main droite, sur laquelle est la
ligure d'un homme armé de loutes pièces,
à genoux, et qui semide prier saint Chris-
tophe, dont la statue colossale est adossée
an pilier suivant. Au bas de la figure de cet
homme est cette inscription :
C'est la représentation de noble boinme Mes-
sire Antoine des Essarts, Chevalier, jadis Sieur
de Tbieiix et de Glaligiiyaii Val-deGalie, Con-
seiller et Chambellan du Roi noire Sire Char-
les VI de ce nom, leipiel Ciievalier lit faire ce
grand image en l'Iionnenr et révérence de Mon-
sieur S. Clirislophe, en l'an 1415. Priez Dieu
pour son anie.
On voit au-dessous les armes des Essarts,
qui sont de gueules à trois croissants d'or.
Antoine des Essarts, valet li-anclianlet gai'de
des deniers de l'épargne du roi, suivit le
parti du duc de Rourgogne avec Pierre des
Essarts, son frère aîné; mais ayant l'un et
l'auti-e changé de [)arli, il en coûta la vie à
Pierre, (pii eut la tète tranché.' aux halles,
en 1413, et Antoine courut grand risque
d'avoir le niéuie sort. Ce fui en rccoimais-
sance de ce danger évité qu'Antoine lil faire
cette statue colossale de saint Christophe
qu'on voit ici.
Contre le dernier inlier de la nef, et vis-
h-vis la cha[)elle de la Vierg(% est appuyée
la statue éijuestre de Philippe le Bel. C'est
en cet état que ce mi vint, dit-on , rendre
grâces à Dieu et à la Vierge de la victoire
qn'il avaii rempoitée sur les Flamands h
Mons-en-Puelle, le 18 d'août 130i. D'autres
prétendent que c'est la statue votive de ce
riii, (pji la lit mettre dans cette église en
actions de grâces de cette grande victoire.
Jl donna en môme temps 100 livres de rente
annuel e |iour la fondi'lion d'une télé qui se
célèbre tons les ans le 18 d'août, en ujémoire
de cet avantage signalé. !1 y a m'anmoins
des savants, |)armi lesquels est le P. Mont-
faucon , qui préleiuleiit que cette statue
équestre est celle de Philippe de Valois, c|ui
fit ériger ce monuinenl en mémoire d'un
vœu qu'il avait fait à la sainte Vierge, s'é-
taiit trouvé en trô^^-grand danger à la bataille
de 'loutcassel, qu'il gagna sur les Flauiands
le 22 d'août 1328.
L'autel et le chœur de réf/lise Nolre-Dmne. —
Le roi Louis XIII, ayant fait vœu de faire
élever un mailre-autel dans celte église, qui
fût digne de sa piété et de sa magniticence,
en laissa l'accomplissement à Lntiis le Crand,
son lils. Ce prince est allé au delà des inten-
tions de Louis le Juste, son jière, et a fait
faire cet autel avec des ornements et une
magniticence fort au-dessus du [)rcmier pro-
jei, tout magnitique qu'il élau.
Ce grand ouvrage, qui e.>t du dessin de
Robert de Cotte, premier architecte du roi,
fut commencé au mois de septembre de l'an
1099; mais ayant été discontinué |)endant
)ilusieurs années, on ne recommença à y
travailler qu'en ITOS, et il a élé achevé en
1714.
Ce nouvel et magnifique autel est isolé et
])lai'é presqu'au centre du chevet ou rond-
lioinl du sanctuaire. Le corps de l'autel esti
construit dt; mai-bre d'Egypte, et taillé en
forme de tombeau antique. Il esl décoré par
des chérubins et autres riches ornements de-
bronze doré au f -u. Deux grands anges eai
adoration, l'un à droite et l'autre à gauche,
sont snr des enroulements de même matière,,
et ont été jetés d'a|irès les modèles de Cayot^
de l'académie de sculpture. Entre ces deux
anges est un gratlin (levé, de marbre blanc,
chargé d'un bas-relief ovale, et de plusieurs
ornemen's symboliques de bronze doré, par
Vassé, sculpteur habile. Sur ce gradin on
voit un crucitix et six chandelims d'argent;
d'un excellent travail. Cet autel est élevé
sur trois inarches circulaires d • marbie de
Languedoc, qui forment ui: mar.hepied en
derui-ovale, fait en marqueterie do marbre
de diverses couleurs. Ce travail est des plus
pai'faits en ce genre, de même que le marche-
pied qui est au-dessous de la niche, derrière
le mailre-autel, le chiffre et les armes du roi,-
et les ornements desa igles; tout le reste du
pavé du chœur esl incrusté de grands com-
|iarlimenls de marbre de div(n-SfS couleurs.
On monte au sanctuaire [>ar quatre marches
1247
PAR
niCTIONNAlRE
PAR
13ig
do Languedoc, boidées île |)aii et d'autre
par une balustrade, eu portiou de cercle,
dont les tablettes et les soubassements sont
de marbre de Raucé, et les baluslres de
bronze doré au feu, et ciselés avec beaucoup
de soin.
Poui' accompagner cet autel, on a incrusté
de marbre blanc, veiné de gris, six des ar-
cades qui forment le rond-point du sanc-
tuaire, de même que les jal^ba,^(,■s ou pieds
droils qui sont posés sur des soubassements
de marbre de Languedoc. Ces arcades sont
séparées par des espèces de |iilastres ou
montants en saillies, dont les impostes ser-
vent de chapiteau, et sur les(|uels ces mûmes
nujntanls s'élèvent encore en forme de pi-
lastres attiques, terminés d'une corniche ou
plate-bande en ressaut, sans amortissement.
Les uns et les autres de ces [lilastres ont
leurs ravalements de marbre de Languedoc,
chargés de trojjhées de métal doré. Les
anges en bas-relief qui sont placés dans les
tympaîis de marbre rouge, au-dessous des
archivoltes des arcades, sont aussi de métal
doré, de môme que les ornements que l'on
a mis sous les bandeaux da ces ai'cs, dont
les dosserets sont aussi incrustés de marbre
de Languedoc; enfii], au bas de chacun des
montants ou [)ilastres, on voit un grand ange
de métal doré, posé sur une es[)èce de cul-
de-lampe. Deux de ces anges ont été mode-
lés par Vanclerc, un antre par Poirier, un
jiar Hurtrelle, un par Nagnier, et le sixième
par Anselme Flamen. Vanclerc a jeté en
fonte les deux dont il a fait les modèles, et
Robert Schabol les quatre autres.
La baie de l'arcade du milieu qui est der-
rière le grand autel, est formée en niche oc-
cupée par un groupe de marbre blanc, com-
posé de quatre ligures. Celle de la Vierge
domine sur tout le groupe, et nous la fait
voir assise, ajant les bras étendus et les
yeux en larmes, et levés vers le ciel. La
douleur d'une mère et sa parfaite soumis-
sion à la volonté de Dieu sont ici exprimées
de la manière la jikis vraie. Sur ses genoux
est la tète et une |)artie du corps de son lils
descendu de la croix. Le reste du corps de
Jésus-Christ est étendu sur un suaire. Un
ange à genoux soutient à droite une main
du Sauveur, un autre tient la couronne d'é-
pines, et regarde douloureusement les im-
pressions meuitrières qu'elles a faites sur la
tête du Christ. Ce groupe de('ouslou l'aîné est
un ouvr'age admirable. La tètt' du Christ est
d'une rare beauté par la belle expression et
la dignité du caractère. L(^ soubassement
ravalé au-dessous, est incrusté de marbre
vei'l campan , et semé de Heurs de lis de
lironzi! doié. On _y voit une croix de marbre
blanc et une éihar|)e volante de même. Au-
dessous est un autel ou crédence pontilii'ale
de marbre blane jas|)é, chargé de consoles,
de chi'ruhins, de l'usions et d'un carlouche
au miliiMi, h; tout de bronze doré. Le haut
de cette nirhe est ren)[)li d'une gloire, au-
dessus de laquelle des anges soutiennent la
sainte l'Jichaiistic! d'où partent île grands
rayons de lumière.
Dans les baies des ai'cades les plus pro-
ches de l'autel, l'on a pratirjué deux |)iédes-
taux de marbre blanc, chargés des armes du
roi. Celui qui est du côté de l'EiiîIre, sou-
tient la statue de Louis XIII h genoux, qui
offre son vfeu et sa couronne ; et du côté
de l'Evangile, est la statue du roi Louis le
(irand, qui accomplit ce même vœu. La sta-
tue de Louis XIII est de Coustou le jeune,
et celle de Louis le (îrand, de Coysevox.Ces
deux statues sont de marbre blanc.
Au-dessus des arcades sont les vertus dé-
signées par les attibuts (pii leur convien-
nent. A droite en connnençant du côté de
l'autel, l'on voit la Charité 'et la Persévé-
rance, sculptées |iar Poulh'tier ; la Prudence
et la 'i'eni|)érance par Fremin; l'Humilité et
l'Innocence, par Lepaulre. A gauche sont la
Foi et l'Espi'rance, par Lemoine ; la Justice
et la Force par Bertrand ; la Virginité et la
Pureté, par Thiéry.
Les portes latérales sont entre les der-
nières arcades, ornées de marbre de diver-
ses couleurs, et chargées au-dessus de ché-
rubins et de chilfrcs de broiize doré. Auprès
de ces |)ortes, et à la tète des stalles des
chanoines, s'élèvent deux espèces de chai-
res épiscopales d'une belle sculpture, enri-
chies d'ornements et de bas-reliefs. Sur
celle de l'archevêque, le sculj)teur a repré-
senté l'histoire du martyre de saint Di'uis ;
sur l'autre chaire, qui est vis-à-vis, est repré-
sentée en bas-relief la guérison du l'oi Chil-
debert, ])ar l'intercession de saint Germain,
évoque de Paris.
Les stalles des chanoines sont aussi or-
nées de sculi)tures et de cartouches alterna-
tivement carrés et ovales, dans lesquels
sont des bas-reliefs qui représentent des su-
jets choisis delà vie de la sa in te Vierge, ou de
l'histoire du Nouveau 'l'eslament. Les onze
sujets qui sont du côté de la chaire de l'ar-
chevêque sont la Naissance de la \'ierge, sa
Piésenlation au temjilê, la Vierge instruite
l>ai' sainte Anne, le Mariage de la Vierge,
l'Annonciation, la \'isitation . la Naissance
de Notre-Scigneur, l'Adoration des Rois, la
(Conception, la Purilication et la fuite eu
Egy|)te. De l'autre côté, dans les bas-i-eliefs
di'S stalles, on voit la Sainte-Famille, Jésus-
(Christ disputant avec les docteurs, les Noces
(le Cana, la N'iergo au pied de la croix, la
Descente du Saint-Esprit, l'Assomption;
une femme h genoux qui représente la
Prière; la Piu<lence, la Modestie et l'Humi-
lité. Toute cette sculpture est de Du Cioullon,
siulpleur du roi, et l'un des jilus fameux
sinipteuis en bois.
.\u-dessus des chaires é|)iscopales et des
slales des ehanoini'S, l'on a jilacé huit grands
lalileaux dans des bordures niai;niliques. Le
premier re()résente r.Vnnonciaiiou de la
sainli! Vierge: il a été peint par Halle ; la
^■isilation de la sainte N'ierge, |ieint par Jou-
venet; la Nalivitédiî Jésus-Chiist, peint parla
Fosse; r.\doration des Mages, |iar le même
peintre; la Présentation de Jésus-(]lnist au
temple par Louis Roulogne; la fuite cri
Egypte, par le même ; Jésus-Christ dans lo
Iâi9
PAR
temple, où il dispute avec les docteurs, p;ir
Antoine Coypel ; l'Assomption de la Vic'i'ij,o,
du même |)einlre.
La pri!ici|>ulo [lorte du chœur, c'est-h-dlre
celle qui est du côté de la nef, les deux
moyennes et les six arcades sont fermées
]iar des grilles de fer, d'un travail et d'une
richesse qui méritent l'attention des con-
naisseurs. On n'enterre jamais dans le chœur
de cette église que des princes,, des prin-
cesses,des arclievô(}uesde Paris, ou d'autres
prélats , par inie laveur particulière; tels
qu'ont été Renaud de Beaune, archevêque de
Sens, et Jean-Baptiste du Chillelier, noice du
pape Grégoire XIII, mort à Paiis en 1583.
Lo 5 mai IGO'J, en reconstruisant le grand
autel, comme il est aujourd'hui, on trouva
au bas des degrés de l'ancien grand autel,
une petite tombe de cuivre, où étaient gra-
vées les armes de France et de Savoie, et un
cœur couronné qui représentait celui de
Louise de Savoie, OUe de Philibert, comte
de Bresse, puis duc de Savoie, et femme de
Charles, comte d'Angoulôme, mère du roi
François I", laquelle décéda le 22 septem-
bre 1331. On y lisait cette épitaphe:
Cor magiioruni Opifex,Fi'aiicùm quae et viscera Uegem
Porlavere hic suiil ; spirilus, in superis.
Sous cette tombe était un petit cotTre de
plomb de demi-pied en carré, qui enfermait
Je cœur de cette princesse.
Au bas des degrés du grand autel , au
milieu, et sous une pierre carrée de mar-
bre noir , sont, dans un barrillet de bois,
les entrailles du roi Louis Xill, avec cette
inscription :
Viscera Liulovici XHI, Régis Clirislianissimi,
posuit Ludoviciis de Bernage, Régis Eleeiiiosina-
riiis , et Ecclesiiï Parisiensis Caiionicus. Amiu
Domiiii 1643, U iMaii.
Derrière l'autel, sous la châsse de saint
Marcel, on trouva un tombeau de plâtre,
placé autrement que les autres, ayant la tète
tournée du côté droit, et les pieds du côté
gauche. 11 n'était couvert que d'une pierre
de taille, et il n'y avait dedans que la tèto,
cjuelques ossements, des morceaux de [lan-
touflos de cuir et des petits pots de terre
rouge, dans lesquels il y avait des charbons
et de l'encens. Sur la pierre qui couvrait ce
tombeau étaient ces mots :
Hic jacet Philippus filiiis Liulovici Crassi, Re
gisFiaiicoruiii.ArcliidiaconusEcclesiai Parisien-
sis, qui oblit anno 1161.
Le mercrecï 6 mai 1699, on découvrit le
tombeau d'un évèque, proche l'autel, du côté
de l'Evangile. 11 était d'environ un pied [)lus
grand que les autres tombeaux, et était cou-
vert d'une triple tombe, dont deux de pierre,
et la troisième de cuivre, sur laquelle il y
avait eu une inscription qui était effacée. Il
y avait quelques morceaux de bois de cèdre,
qui étaient les restes d'une bière, une bague
d'or dont le chaton était d'un faux rubis de
wistal convexe, environné d'autres fausses
D'EPlGRAl'lUh;. PAR i^fiO
pierreries, et plusieurs morceaux d'étoffu à
demi pouriis, qui paraissaient avoir été des
orfrois de chasubli; brorliés d'or.
Le même jour on ouvrit un tombeau de
marbre noir,de huit piedsdelong, sur quatre
de large, où était inhumé Pierre d'Orgemont,
évoque de Paris. Ce tombeau était élevé
d'environ trois pieds, et situe entre deux
gros iiiliers du chœur, du côté de l'Evangile;
dessus était couchée une statue de marbre
blanc, et autour du bord supérieur du tom-
beau, étaient gravés ces mots :
Hic jacei Reverendiis in Chris'o Pater Doniinus
PeUusdeOrdeinionte, Parisiisoriundus, in ulro-
qiie Jure Liceiilialiis, olliii Morinensis, poslmo-
diira vero Parisiensis Episcopus, qui obiit anno
1409, die mensis Julii (1).
Sous ce marbre ou trouva un cercueil de
pierre en façon d'auge, où il n'y avait ni
ossements, ni habits, le tout étant pourri et
réduit en [)oussière, hormis une bague d'or,
dont le cliaton était d'un doublet vert, façon
d'émeraude.
Le même jour fut ouvert le tombeau de
Louis de France, duc de Guyenne, dauphin
du Viennois, lîls de Charles VI et d'isabeau
de Bavière, mort le mercredi 18 décembre
1415, âgé de dix-neuf ans, et inhumé le
lundi 23 du même mois, du côté de l'Epître,
au pied des sièges où se mettaient autrefois
le prêtre, le diacre et le sous-diacre durant
la célébration de la sainte messe. Dans ce
tombeau qui était à Heur de terre, on trouva
un cercueil de plomb qui était enfermé dans
un autre de bois, dans lequel il n'y avait que
des cendres.
Le jeudi 7 mai 1699, on trouva derrière
l'autel, du côté de l'Evangile, un tombeau à
six |)ieds de terre, fait d'une seule pierre
concave, dans lequel étaient les cendres d'E-
tienne II, dit Tempier, évêquL' de Paris, avec
sa crosse de cuivre et sa bague d'or ; le
chaton d'un doublet blanc, de nulle valeur,
quelques morceaux d'étoll'e et une plaque
de cuivre rompue en deux, et sur laquelle
o'i lisait :
Hic jacet Stephanus de Aurelianis, quondam
Parisiensis Episcopus , qui decessil Dominica
anle iNiUivilaieii! beatse Mari» Virginis, anno
1279. Anima ejus requiescal iu pace.
Le vendredi 8 du même mois, on décou-
vrit le corps d'un évèque qui était à qu^itre
ou cinq pieds en terre, dans une tombe fort
étroite du côté des fiieds, avec une crosse
de cuivre et une bague d'or; le chalon d'un
doublet bleu, façon de turquoise , et une
partie des ossements en poudre. 11 était au
coin postérieur de l'autel, du côté de l'Epî-
tre. On ne sait de qui il est, [)arce qu'il n'y
avait aucune inscrij)ticn.
(I) On trouvera l'opitaplie de Pierre d'Orgemont
un peu plus exacienieiii rapportée dans les oxiraiis
du l\ecuoit nis. de la Biliiioilio(|iio iiaiiimile, que
nous donnerons à la suite de la notice dHurl.iut,
1351
PAR
DICTlONNAmE
PAR
1232
Le Icndoniaiii samedi, on ilécmivrit lo
tombeau do Denis Duiiioiiii'i, évèque de
Pfiiis, qui (''tait à llcur de tene, du côlé de
l'K|)itie,d;ins lequel éUiil le h;uilde sa crosse
de cuivre, el un tiès-gios anneau |);\sloral
d'ori; le ciialou d'un doublet blanc de ciitlal,
en l'orme de diamani entouré do |ietit(.'.s per-
les, quel(|ues ossements, des cendres et des
pièces d'étoiles. Ce tombeau était couvt rt
d'une lame de cuivre, autour de laquelle,
par-dessus, était tjravée celle épitaplie :
Hic jacel recolcnd;!' mcniori:r! Doiniiiiis Dioiiy-
siiis (le Moliiiiliiio, iliini dccossil Pulriarcliu Aii-
liochoiiiis, tpisoopiis Parisieiisis , el per aiilea
Arcliiepis(()|)iis Tolos;imis , de Foro Mel.lensi
eriuiidus. Régi Caroli sepliiiii C'oiisiliiniiis l'aiiio-
sissiiiuis, vir ii agiii coiisilii, al(|m; pniilciilissi-
imis, proliilalis exiiiii.c , el lingiia disi'ilissliiiiis,
f|iii pliue< focil ri:iid;Ui()iies liic, Tolos^n ar Mi'l-
dls, el oliiil Parisiis die veiieris déclina (|iiliiia
Sepiemliris, aniio Doiuini 1447. Anima ejus re-
qiiieseal iu pace. Amci».
Ce Denis du Moulin ou Pninnulin avait
été marié nvee Marie de Couiluiay, dont il
avait eu Jean du Moulin ; après la mort de
sa feurnie, il embrassa l'état ecclésiastique,
et |)arvi!U aux di^j;nitésdont il est [^arlé dans
l'épitaptie ei-dessus. De ce Jean du Moulin
sortirent plusieurs brandies lie ce nom, i n-
tre aulres (;ell' dont était issu le farnonx
Charles du Moulin, avocat an lailemeiil de
Paris el le plus s^r-aird jrrriseonsulle (|u"il y
ait eu pour le droit fiançais. La famille des
du Nioulin était alliée ii celle de Bolevne ou
de Hoiilen, de laipielle était Arme de Buulen,
mariée le l'i- noverirbre lo.'i2 avec Hi rrri \II1,
roi d Angli'terre. La reine lilisabelb rpii s .r-
tii de ce marias»' ne lougil pas de din; au
maréchal de >iorilnior-eiiey,einoyé parle roi
en Anglelerii-, l'an 1372, pour l'alliance des
deiix royaumes, (lu'Aiine du Moulin, tille de
Charles, el ses erriants, qiii a'. aient été mas-
sacrés av(;c elle à Paris, par des voleurs, la
nuit du 10 février de celle même année,
étaii-nt de ses parents.
Li' même jour, !) mai, on démolit l'autel
de la isarnte-'riiiiité, vult^aii-emeiit dit l'autel
des Ardents, qu/ éiait ilerrière le ^land aiilel,
enli-e les di ux i^vos pilims du foiiil, au-dessus
duquel était une lijUie de la sainte Vierge,
d'aliiAtre, parrailement bien travaillée. Cet
auti'l éla.l i levé île telle sorte qu'on le v yail
des stalles du cliceur par-dessus le jjrand
aiilel ; di'ssous él.'il le lieu iinmmé le Cun-
(//<(;//(■, l'erirré à clef par' une porte h deux
battants, et ouverte à joui' par' de petits ba-
luslres. C'est en ce lieu que i'oir serr-ait dans
des armoires tout ce qui était nécessaire
pour céli'tirer les {grandes messes. Dans le
forej^du eonditoiie était un (lelil laber-nacle
douille en dedans do brocard d'or et d'argent
à fond r-ou|^e, où l'on mettait le Sairil sacre-
ment, qu'on y portail eu i ériniionie, lorsiju'il
y avait des prières de Quaranle-Heures pour
(pielqui' nécessité publiqire. On nmnlait k
cet autel par deux rauijies à ba lustres de
cuivr'e. Sous la i;rande pierre supérieure du
même auUl, on découvrit un petit sépulcre
de plo.i b d'environ un demi-|iied de long,
sur li'ois pouces de lai-ge, avec son couver--
cli'jdans lequel il y avait des reliques enve-
]o,ipées dans du lalletas cramoisi ; el sur- ce
[ictit sé|)ulcre était placé un vase de vciie
de composition, en foim ■ de ciboire avic >-a.i
couvercle, dans lequel étaient plusieurs le-
liijucs, el un morceau du procès-verbal écrit
sur du velin à demi pour ri, où l'on put seu-
lemenl lir-e le nom de Hatlon, secrétaire de
l'évètuie de Paris.
Le lundi 11 mai 1G99, on trouva î\ cinq
pieds de terre un tombeau de pierre qui éiait
celui d'A.\mericde .Maj^niac, cardinal el évo-
que de Paris, dans lequel é ait son corjis
embaumé, et enveloppé d'un suaire dont il
était couvert. Sur le même lombeau était en-
cliâssée une grande jilaque de cuivre, sur la-
quelle était gravée l'épilaiilie qui suit :
Hic j.icel in Cliristo Paler Reverendissimns Do-
minus .\yiiieiiciis de M^giiiaco, narione Lemovi-
censis in Villa Saiirii Juriiaiii , ex miliilibiis pa-
reiiiilms , uliiiis(|iie Jiiris Professor, (inoiulam
Rcgiim Joaiiiiis el Caioli qiiinli Consiliarins et
M;igisler Ueqiicslariini tiospilii. Primo fiiil De-
caiius Eeclesise Parisieiisis p.oniiiiauis , deiiide
ad Pôiilitlcaleniassiiiiipliis esldigiiilaleni : lun-
deiii faclus fuit liliili Sancli Eusehii SancUs
K()iiian;c E(clesi;e Presldler Ci'rdinalis. Obiil
aiuio 1581 Aveiiioiie, 20 die Mariis; cujus cor-
pus ialej^riini Parisos asportaluni sub bac
lomba requiescit. Aiùiua ejus requiescai ia pace.
Amen.
Sa statue était élevée sur un inlier dans le
cliu.'ur-, près la porte du côté de l'Evangi'e.
A cùti'' du tombeau de Piene d'Oigmiiont
élsit élevé siu'une grande colonne de jnerre,
adosée h l'un des ur'os piliers du clueur, la
statue de Philippe-Aiigusle, tilsde Louis Vil,
et grand-père de saint Louis.
Tous les ossements énoncés dans le procès-
verbal ci-devant énoncé, après avoir eli' dé-
cemment dé, osés dans la clia:ielle di' Saint-
Li onai'd, lurent mis ensemble le G juin 1G!)9,
dans un tombeau de pierre de taille, cuuverl
de même, et l'ait exprès, de cinq pieds de
long sur- deux pieds de large, et d. liuit (>ûu-
ces de pr'ofondeur, placé sorrs terre dans le
sanclu.iire près le grand aulel du cùlé de
l'Kpilre, vers l'eiidr'nit où le célébrant dil le
De prafinidis à la messe avant le Lavabo.
Le lundi 7 déeembre 1G1>0, après midi,
entre Noues et \épres, l'ai'i iievêtpie eir lia-
b.ls poutiliiaux, accompagné des ihanoines
el du elia-ur, lit la bénédiction de la pre-
mière pierre de l'aulel, comme il est mar-qué
au r'iiuel pour la première|>ierred'uneéglise,
en changeant seulement le mot lïeccksiam
en celui d'allare.
Dans la nliis haute pierre des fondements,
on creusa resi>ace d'un demi-pied carré, et
l'on y mit d'abord une couche de charhoti
broyé, et par-dessus uire lame de criivie car-
rée, sur laiiuclle est cette inscriiilion :
i-2^ô PAR DKiiGU
Lmiis 11! Gi;\ii<.!, (ils de Louis le iiisie , et pi-iil-
fils trHenni le GimikI , après avoir iloinplc l'Iic-
rosio, l'élaWi la vraie Ri-ligioii dans loul son
Royaume , ici-minc gloriciisciiicnl plusieurs
grandes guerri'S par lerre et par mer ; voulant
accouiplir le vœu du Uoi son père, el y ajouier
des marques de sa pieté , a fait faiic dans l'E-
glise cathédrale de Paris, un Autel avec ses oi-
iienienis, d'une maguilitouce au-dess!is du pre-
mier projet, el l'a dédiée au Dieu des armées,
Maître de la paix et de la victoire, sous l'iiivoca-
iion de la Sainte Vierge, Pirtronne et Proleelrice
de ses Etals. L'an de N. S. 1699.
Par-dessus cette lame on [remit du char-
bon liro^é, et siu' ce cliarbon on mit quatre
médaillés, savoir- une d'or, pesant u'i marc
un gros, faite |)ar lîcsnard, représentant d'un
côté le roi Louis XllI en buste, avec cette
légende :
LudovicusXllL Fr. el Nav. Rcx
et sur le revers est représenlé une Nolre-
Jîanie de Pitié q'Ji tient Jésus-Cln- si mort
«ur ses gen ux et le mi'ine Louis X!!l .^ ge-
noux, qui lui présente son scepire et sacou-
•ronne, avec ces mots dci«us l'exeryue :
Aram vovit 1635.
pour légende :
Se et Rcgnum Deo, sub B. Marise lulela consecravit.
Une autre médaille d'or, pesant un marc
juste, laite par Roussel, représe'itant d'un
côté Louis XIV en buste, avec cette inscriii-
lion autour :
Ludovicus Maguus Rex Christiauissimus,
et sur le revers est représenté l'autel comme
il devait èlre selon le iiremier projet, avec
ces mots dans l'exergue :
Aram posuit 1699.
et cette légende autour :
Votum a paire nnncupatum solvil.
On y mit aussi deux aulres médailles d'ar-
gent de la même grandeur, et rejiréseutnnt
les mêmes choses (jue les deux d'or, oesant
chacune, celle d" Louis Xlil rimi onces un
gros, et celle de L'avis XiV'cinq onces .juste.
Entre les tomlies des évoques et archevê-
ques qui ont été inliuinés dans ce chieur, il
y en avait quelque-- u'ie*> sur lesquelles il y
avait des é.pitapiies. Celle tie Renaud de
Beanne, archevêque de Bourges, iniis de
Sens, et granJ-aumônier de France, était de
marbre noir, et on y lisait cette épitaphe :
D. 0. M.
Et jfilernse mémorise viri inmiorlalilale dignis-
siuii Regiiialdi de Beaiiiie , (jui sex Chiistianis-
simis Regilius , Francisco I, Heniico H, Fran-
cisco 11, Carolo IX, Ilenrico III, llenrico IV,
fiileleiii slrenuuuKiue navavi topera m; Francisci
Anilium, et Alleiu^onii Ducis Cancellarius , in
Aula Palaiinus, in Senaiu Parisiens), Sanctiorque
\I'I!IE, PAR I2:i4
(".()!;silio Scnalor; in SacerdoKim Convontu Ee-
clesiaslicis Olîiciis gloriose porfunclus, primum
Miriiatensis Epi'scopus, deindo BitnrisensisPa-
triar(li;\ Arehiepiscopus, Aquilania; Piiuias, posl
ea Se;ionum Aixliiepiscopus, Galli;e et Gernia-
ni,c Primas , Maguusque Fra]ici;e Eleeinosina-
rius. plenus honoribtis el annis ajùmara scientiis
omniijus, et viilulilms decoratam Deo reddidit
Anuo a•lati^79, l'JlO. {'arola et MaiiadeUcaunc,
e IValribus lili* mœrentes posuerunl.
On remarque que Renaud de Beaune, étant
devenu arehevèque de Sens, continua à faire
porter devant lui la double croix (pi'il faisait
porter h Bourges en qualité de [latriarche, et
que ses sui-oessenrs archevêques de Sens
ont toujours continué depuis ii la faire .por-
ter de même, quoique k's prédécesseurs de
Benand de Beaune n'en eussent jamais porté
qu'inie simple.
S'Mis une autre tombe de marbre noir qui
est vis-à-vis la chaii'e épisropale, gît le corps
de Pierre de Marca, président an parlement
de Navarre, jiuis évè(|ue de Couseraus. en-
suite arciievèque de Toulouse, et enlin ai"-
chevèque de Paris. Celait un homme d'un
grand sens et d'une grande érudition. Le
jilns considérable des onvra,j;es qu'il a don-
nés au |iublic, est son traiiéiîc concordi'j sa-
ccrdotii et imperii, livre également savant et
jinlitiqnc, dans lequel l'auteur travaille à
établir une médiation entre les droits du
roi et les prétentions de la Cour de Rome.
Cei archevêque était d'une ancienne no-
blesse de Béarn, qui porte pour armes d'a-
zur à la barre d'or, a.;com|)agnée de deux
lions passanls d'or, (jarsias de Marca com-
mandait la cavalerie de Gaston, prince de
Béarn , au siège de Saiagosse, l'an 1118.
Quoiipie ses descendanis aient suivi la pro-
fession des aruiis , on trouve néamuo.ns,
vers l'an J440, un P. erre de .yarca qui était
granil jurisconsulte, et président des con-
si;ils du prince son maître. M. de Marca n'a-
vait jamais été ministre du parti des préten-
dus réiormés, ni même jamais été engagé
dais leur secte, comme l'a prétendu Guy
Palin, (|ui avance aussi sans preuve (loin. I,
lettre G9) que ce piélat était de basse ex-
traction. Voici son épitaphe :
Pelrus de Marca illustri et antiqua geute iiobilis
BearuMS, morilius, virlulilius, pieiaie,ierum ge-
reiuiarumperitia, sciiplis, Juris publici,diviiii el
Luiiiani, Ecclesiastici alque Civilisscientia inter
omnespftrinsigiiis. ExNavarrœ Partameuli Pr*-
side.Sacri Consistorii Cornes or(linarius,perRu-
scinoneui et Caialoidani ndssus Dou.inicus, et
BegiMsVisitator, etCouseranoriiniEpiscopo, Ar-
chiepiscopus Tolnsanus.unus ex summis Regni
Aduiinisliis; a LuJovicoXlV Arcbiep scop.:s Pa-
risienMsnominalus, abAlexaudio VU confirma
lus, obdormivit in Domino, masiuiohujusSedis,
et lotins Ecclesiir, Rci,'ni, Rcip. luciii, lie 29 Ju-
nii 166;2.
♦ 235
PAR
Dicriu.NNAiiu:
PAU
1236
Vis-h-vis la ch.iirc archiépiscopale, innis à
maiii gauclie, était aussi la loiiihu (rHar-
douiii de Péréllxe, nrelievèiiue do Paris.
A ei il
Ilicjici'l llardiiiiiiuis ^W' Pm-clixe de Bcaumo.it,
Ludovic! XIV Uij;ii:ii sapientissiiiii siipieiilissi-
imis Pneceptor. Priiimni Episcopus Uuiheneii-
sis, dciiidc P;irisit'iisis Aicliicpisi iipiis, Soiiioii;e
Provisor, Hci^ii T(ii(|ii:iloiiiiii Liniiluiii Ordinis
Comiiieiidalor cl Caiicellarius, vir corporis cfi-
gnilale, iiigcnil pi;estaiilia, aiiiiiii caiulore, iiio-
iiiiu el doilrina; piirilale , bonis oimiibus com-
niciidalus, iii tueiidis rcpelendisque suae Sedis
el Ecclesi» lionoribiis ;diligeiis, felix.inodcsliis,
sibi parcus, sibi severus , erga cxieros liberalis
cl indiilgciis; qui dum banc Ecclesiam per seplen-
niuin |)ia cl assidua soHiciludiiic régit, ornai,
aniplilicat, loi laniis laboribus non defessus, sed
exbauslus, torpore delicicns non aninio, inspe-
rala niorie suis erepius esl dum sese omnibus
lolum darel : sic Deo plenus, Cœlo uiatunis,
obiil ineunle annno lUTl œtalis US.
François de Harlay, archevêque de Paris,
premier duc de Saiiit-Cloud, pair de France,
fut aussi inhumé dans ce chœur. Il n'y avait
sur sa tombe qu'une inscription fort simple;
mais M. Legendre, chanoine de cette église,
et très-connu dans la républii]ue des lettres
par les ouvrages dont il l'a enrichie, a écrit
la Vie de ce jirélat son bienfaiteur, et a com-
posé eu son honneur répitai)lie suivante :
me JACET
Reverendissinnis in Chrislo Paier Fianciscus ex
anliqiia aUpic illuslri Uail^eorum génie, Rolbo-
magensis priniuin,deinde Parisieniis Arcliiepi-
scopus , Dux el Par Fraiici;e , Uegioruni Ordi-
nuMi Commendalor, vir niagnl nominis : forma
egregia, vivido sul)linnqiio ingenio : praecellenli
lillerarum omnium nolilia , facundia supra fl-
deni, caque exleniporanea : morum suavilaie cl
ck'ganlia : incredibili de onuiibus bene nicrcndi
studio : cxquisilissiiiio leruni iisu : siiiguiari in
pcrlraclandis negoliis solcrlia : cximia in Re-
gcm fide : amplificand;» Religionis zclo longe
clarissitnus. Rolliomagcnsi Arcliicpiscopalu an-
nis unde viginli sapicnlissiine adiuinistialo , ad
Parisienscm Catliediain provectus esl a Ludo-
vico XIV, Rcgum maximo. Tum Régis volun-
lalc, omniMmi|ue existiniatione, Ecclcsia; Galli-
canic Arliitcr, tonlroversias onmes, pacis anian-
lissiimis, aui composuil, aul dijudicavil. CIcri
Comiliis novies ijualer solus, pracl'iiil. A Cbri-
slianibsimo Rcgc designalus esl Cardinalis, pur
pura; lanicn caruil bonoribns ; rcponlina ipiippe
inorle correplus , rclius iniiiianis cxcessil, sc-
pluagenarius, minus oclodicl)us, vin. IJus Aug.
ann. ItiOo. PonlilicatusParisiensis fcrc xxv.
Lorsqu'eri 1711 oiureusa une crypte pour
servir de séjiiillure aux arilievr<jiies di' Pa-
ris, on dclruibit toutes les lombes et les éiii-
taphrs (pii étaient dans ce chœur, et desquels
on vient de parler pour en conserver la iiié-
luoiic à la postérilé. Ce fut en ce môme lioa
et en ce môme temps iju'on trouva plusieurs
bas-reliefs el i;iscri|itions antiques. C'est en-
core i^-i ()ue furent inhumées les entrailles
du cardinal deNuailles, aielievêqiie de Paris,
mais sans aiieune inscription.
Au bas des marches par lesquelles on
monte au grand autel, ont été mises les en-
trailles des rois Louis Xlll et Louis XIV,
avec ces inscrijitions :
Viscera Ludovici XDl Régis Cbistiaiiissimi ,
nnno hdcxliu , xiv .Mail.
Viscera Ludovici XIV, Régis Chrislianissinii ,
anno mdccxv, i Scplembris.
Le cardinal de Noailles lit faire au chevet
de ce chœur une grande niche fort ornée,
dans laqmdle on a placé la cliAssi; de saint
Marcel, évoque de Paris, et l'un des patrons
de cette ville. On ne porte ordinairement
cette châsse en procession qu'une fois l'an,
qui est le jour de l'Ascension; ce senties
orfèvres qui la portent.
En sortant du chœur par la porte ijrinci-
pale pour entrer dans la nef, le premier ob-
jet qui se présente est une tombe de marbre
noir, sous laquelle a été inhumé M. de la
Porte, chanoine-jubilé de cette église, qui a
donné les huit tableaux dont il est jiailé.
Voici ré[)itaphe qui est gravée sur cette
tombe :
ST\ VIATOR.
Adoraloque Dec mircris commcniorandam libe-
ralilatem DD. Anlonii de la Porte Parisiens.
Sacerd. luijiis Ecel. Canon. Jtibikci, cujus ciiie-
res bie beatain rpsimeelioiiem cxpeclanl. Ho-
sii* salulari labernaculuin in sole ex argenlo
deauralo pondo librarum centuin posuit. Tabu-
lis octo egicgie piitis iuinc Cborum exornavil
ledilu annno 800 lilnaruni Eecl. Parisi. auxil.
Nosocomii vero j)aupercs iueicdcs ex asse iiisli-
tiiil. Qux> doua non mors cxloi'sil cxanimi , sed
piclas inipeiavil incolumi, deniquc gravis annis,
mciilis graxior, qnasC.u'kK'onsecravilopcs, miil-
tiplii aïo fu'nore pcrccplurus. Obiil xxiv Deccmb»
anno Dom. 1710, ;.elalis 85, Can. tiO Desiderium
sui rclinquens el exempliim. Toi bcnellciorum
memor Eccles. Paris, solemni sacrificio quol-
aniiio xxv, die benefaclori siio parental.
Dans la croisée, et à cIkkiuo côté de la
principale porte du chœur, est une chapelle
iort ornée et ailossée au jubé.
Celle qui est vers le midi était autrefois
nommée la chapelle de Saint-Jean l'Kvangé-
lislc, et ensuite la chapelle de la Aieige, et
l'autel des Paresseux, ainsi nommé ii cause
qu'on y devait dire tous les jours une messo
à onze heures du malin pour ceux (pii se le-
vai, ni tard. Ji an Lemoiin', chanoine do l'é-
,L;lise di' Paris, fonda un chapeliin pour des-
servir celte thai)elle. ^■oiel ce qu'on lit à ce
1257
PAR
DTJ'lGlUPlllE.
siijotclnnsleNécrologc do cettoéglise : «2Ca-
Il'iiiIjis Junii obitus Juiinnis Monaehi Sacerdo-
tis Coucanonici nostri, cnjus anniversariiiiii
celobratur die 21 Junii, hoc est 10 caleiujas
Julii. Dic.tus etiam Monaclius fuiidavit unain
Capellaiiiaiii pr'i'iicluara, silain jiixta choruiu
efimagineni B. Mariœ in iiavi Ecclesiœ, alias
diclam altare pigrouuji. »
Cette ciiapellenie est la plus riche qu'il y
ait dans cette église m(Mi'opolitaine; elle rap-
portait au moins 2,000 livres à celui qui en
était pourvu. Mais le titre en a été éteint, et
réuni par Son Eminence le cardinal de
Noailles au choeur de celte église, pour aug-
menter les appointements des musiciens qui
ne sont [)oint prêtres. Ce cardinal qui lavait
fait décorer avec le goût cl la magnilicence
qu'on y remarque, fit la cérémonie d'en bé-
nir l'autel le G mai de l'an 1719. Il est de
marbre vert campan, et taillé en forme de
tombeau. Le milieu est orné d'un cartouche,
dans lequel est le chilfre de la Vierge, et, les
pans ou encoignures sont enrichis de conso-
les de bronze, le tout doré d'or moulu; sur
cetaulel est un gradin qui porte un taber-
nacle de bronze d'un dessin très-riche et
d'une exécution très-légère. Au-dessus de
ce tabernacle est élevée sur des nuées une
statue de marbre blanc de ciiK[ pieds et demi
de hauteur. Cette figure représente la sainte
Vierge tenant entre ses bras le libérateur du
genre humain; le tout est renfermé [lardeux
groupes de colonnes corinthiennes entre les-
quelles sont des torchèi-es de bronze à quatre
branches chacune, qui servent de chandeliers
d'une manière très-convenable à l'endroit où
elles sont placées. Les arrière- cor[)S sont
composés de deux pilastres chacun, et ren-
ferment des bas-reliefs de métal doré qui re-
présentent l'Annonciation et la Visitation.
L'entablement est une coiniche arcbitiavée,
accompagnée de consoles qui tiennent lieu
de modiilons. Du milieu de cette corniche
s'élèvent quatre grandes consoles qui for-
ment une espèce de baldaquin avec deux
anges groupés qui tiennent dans leurs mains
des palmes, des lis et des couronnes. Sur
l'attique sont des grou|ies d'enfants tenant
des cartouches dans lesquels sotit les attri-
buts de la Vierge. Cet attique est terminé par
deux grandes torchères fort ornées. Toute
cette sculpture est d'Antoine Vasse, de l'A-
cadémie royale de sculpture.
Le corps du cardinal de Noailles, archevê-
que de Paris, mort le 4 mai 1729, fut inhumé
devant cette chapelle, ainsi (ju'il l'avait or-
donné. Voici l'épi taphe qu'on lit :
AD PEDtS DElPAIt.E.
Qiiam semper religiose coliierai, liic jacet lit
teslaiiieniojussiLudovlcus-AiiioiiiusdeN'oailles,
S. R. E. Cardinalis, Aicliiepiscopus Parisicniis,
Diix S. CloiloalJi, Par Fraiiciai : Regii Oidinis
S. Spiritus Coniiiiendalor , Provisov Sorljonae ,
:ic Regix Navarne Superior; commissi sijji gre-
gis solliciludinu Pastor, charilale paler; mori-
îms, forma doniiii sux beiie prseposiuis, Doiiuis
Domiiii zelo acceiisus, in oralione assidiuis , iii
DiCTiOMV. d'Epigrapuik. i.
PAR 1258
labore indefossus , in culiu niodestus , in victu
siinplex, sibi parcus, In cœieros sancte prodigiis;
a teneris a5 seniuni œipialis ideniqiic, semper
prudens, miiis, pacificiis, vilain iransegit bene»
faciendo. Ecclesiani Parisiensem annis xxxiv
rexil, dilexil, excoluil, ornavit; ejiis beneficen-
tiain liomiiics si taceaiit, liiijus basilicac lapides
tlamatmnt : ol/iit pli-niis dieium, omnibus flcbi-
lis, die Mail i, ann. Domini 17-29, œtalis 78, viro
inisericordi divinam misericordiara apprecare.
Au-dessus de cette tombe on voit sept
lampes d'argent d'un beau travail, données
par Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche
sa femme. Elles sont entretenues par la ville.
Depuis, le chapitre a fait faire à ses frais, jiar
Ballin, une nouvelle branche plus magniiique
que la première.
La chapelle de Saint-Denis, qui est de
l'autre côté de la grande porte du chœur,
fait symétrie avec celle de la Vierge, et est
également magnifique; elle est aussi l'ou-
vrage de la pieuse libéralité du cardinal de
Noiilles. La statue de saint Denis, et toute
\a. sculpture de cette chapelle, sont de Cous-
lou l'aillé, un do nos plus fameux sculpteurs
selon l'ancien usage. 11 y a sous l'autel qua-
tre châsses oià l'on conserve plusieurs reli-
([ues. La première du côté du cloître ren-
ferme celles de saint Justin, martyr; la se-
conde, celles d<'S saintes vierges martyres de
Cologne; la troisième, celles de saint Gen-
dul|ihe, dont le corps fut mis en dépôt dans
cette église vers le xin° siècle ; et la qua-
trième, celles de saint Séverin, solitaire de
Paris, qui fut le père spirituel de saint Cloud,
et t|ui fut inhumé dans cette catliédrale vers
le milieu du vr siècle. Une petite grille qui
ferme le devant de cet autel laisse voir ces
châsses, et c'est en présence de ces reliques
que ceux qui ont reçu le bonnet de docteur
en théologie de la main du chancelier de l'é-
glise et de l'université de Paris, viennent
sur-le-champ jurer qu'ils défendront la vé-
rité de cette divine doctrine jusqu'à l'effu-
sion de leur sang.
C'est sous cette croisée que fut inhumé
Paul Emile, chanoine de cette église et au-
teur d'une Histoire de France. Il était de Vé-
rone, et un des plus beaux esprits de soa
temps. Louis XII, qui connut son mérite,
l'amena en France, et lui donna une pension
considérable. 11 fut trente ans à com[)oser
les dix livres do son Histoire de France. Il
copia Gaguin, fit de nouvelles recherches, et
observa l'ordre chronologique dans son his-
toire, ce qu'aucun de nos historiens n'avait
fait avant lui. Voici l'épitaphe qu'on lisait
autrefois sur sa tombe :
Paulus ^railius Vcronensis hujus Ecclesise Ca-
nonicus, qui prêter eximiam vil* saiictitatem
quanla quoipie doctiina pixslitcrit, index aique
leslis eril bisloria de relms geslis Fraiicoium
posleris ab eodem edila. Obiil anno Domini
1529, die 5 niensis Maii.
La voûte et la rose méridionale de celle
croisée lueniçaut ruine, l'on commença à les
ko
5239
PAR
DlCTlONN'MIit;
PAR
12C0
réparer au mois dn janvier 1725. Cos répa-
nilioiis, (]ni ont coOlé plus de 200, 01)0 iivies,
ont L'tô fait(>saux IV/iis du cardinal de Nnail-
les, arclievc^qiie de l»aris. Ce fut Claude Pi-
not, apiiareilleur, (pii exécuta celte entre-
jirise en 172", sous les ordres de HollVand,
arcliileclo du roi. En 1728, on f^rala et on
rejjlancliit le dedans du cliœur et de la croi-
sée de cette é^dise.
En J731, on a t'ait la môme réparation dans
la nef. On a aussi lait mettre tous les vitraux
en verre blanc et réparer la rose qui est au-
dessus de l'orgue. Cette dépense a éié faite
par le eliM|iitre, do même qui.> celle de la res-
tauration de l'orgue, et d'une augnienlalion
de quatoize cents tuyaux, ce qui fait un des
orgues le plus fort et le [dus paifait (ju'il y
ait en Europe.
On compte quarante-cinq diapclles autour
de celte vaste église. On ne décrira ici que
celles où il y a des monuments qui peuvent
servir à l'histoire ou à la perfection des aris.
Attenant le portail qui est du côté du cloî-
tre, et en allant du côté du levant, est la
chapelle de Saint-Marcel, autrefois nommée
(Je Saint-Julien du Mans, mais qu'on nomme
souvent la chapelle Noire, ou la chapelle du
Danuié, h cause de l'histoire ou |ilutôt de la
fable que l'on va rapporter. On dit (pie Rai-
mond Diocres , chanoine de Notre-Dame,
mourut en odeur de sainteté vers l'an 108i,
et que son corps ayant été porté dans le
chœur de cette église, il leva la tète hors du
cercueil h ces mois de l'oflice des morts :
llesponde mihi quantas habeo inicjuitalcs, etc.,
et dit : Justo Dei judicio accusalus mm. Les
assistants, saisis d'étonnement et de fiayeur,
discontinuèrent le service et le remirent au
lendemain, et cepeni.lanl le cor|is fut déposé
dans la clia|ielle (|ui donne lieu Ji cet article.
Le lendemain on recommença rol'lîce , et
lorsqu'on fut au même verset, le mort parla
de nouveau, et dit : Justo Dci judicio judi-
calus sum. L'on remit encore l'oflice au jour
.suivant , et au même verset le mort dit :
Justo Dci judicio condcmnatus sum. D'autres
ra|>portent autrement cette fable, et disent
que le mort se leva trois fois le même jour
pendant l'oflice, c'est-h-dire une fois à cha-
que nocturne. Les uns disent (ju'on jeta le
corps de Diocres à la voirie, et les autres
qu'un spectre l'emiiorta. On ajoute que ce
terrible miracle fut la cause delà retraite do
saint liruno, qui y était présent. Le docteur
Launoy, dans le siècle derriiei', s'inscrivit eu
faux contr'e cette Iradilion, et |)ublia desdis-
ser'talioiis fort curieuses, intitulées : De rcra
causa decessus sancti Urunoms in crcmum.
Aux raisons de Launoy on en a ajouté d'aii-
tr(^s, en sorte (pie la fausseté de ce [)i'éteirdu
niir'acle est aujourd'hui démontrée.
Dans la cha|ielle de Saint-Eustache ont été
jnhum(''s Jean-Iiaplisle Rudes de (iuéhi iaril,
niar'échal de FramM', et Renée de Rec-Ci'epin,
sa femme. Ce maréchal mourut le l'i novem-
bre de l'an IGV.'J, d'un coup de fiuconneau
qu'il avait re(;u se|it jours auparavant de-
vant Rotweil, dont il farsait le siège. Sa veuve
lit transporter S(ni coi-fis à Paris, où il fut
déposé h Saird-Lazarc, puis porlé h Notre-
Dame avec beaucoup de poiiqie, le 8 de jnni
de l'an KJVi, h dix lieures du soir. Le len-
demain on lit pour lui un service dans cette
église, auquel assistèrent toutes les couis
supérieures et le corps de ville, par ordre de
la reine légente, honneur ([u'ou n'avait ja-
mais l'endu jusrju'alors (lu'aux rois et aux
fils de France.
La maréchale de Guéliriant, de son côté,
était une femme de beaucou[i d'esprit, fière,
dissimuh'e et amhilieuse. C'r'st jusqu'ici la
seule femrne (]ui ail eu de son chef la qua-
lité d'ambassadrice. Ou lui doirna ce carac-
tère en l()'i.ô, lorsi(u'on la nomma pour' con-
duire Cl! Pologne la reine Mar-ie deGonzague,
et elle le soulint avec tout le courage et toute
la pnulunci! (]u'ori pourrait trouv(.'r ilans un
homme consommé dans les négociations.
Celle héroïne mourut à Péi'igueux le 2 sep-
tembre 10o9, et son corjis fut mis auprès du
maréchal son mari. Voici leurs épitaphes,
qu'on lit sur un marbre noir qui est dans
celte chapelle :
Plis et lieioieisnianibus Joannis-Baplisia! de Ru-
des, Coiiiitis de Giiébiiaiil , Gailia; Polemai'clii,
qui ex aiui(|iia Biilaniiix' iiiin(jris geiile edilus,
per ormies milillne gradus ad rei bellicse apicer»,
solo vii-riilis siilTi-agio evectus, Gcnnaniain im-
plevil rcriim gcstanim gloiia, et piisl iimlras vi-
ctorias, in olisidione l>ol(iclli:i; iiilii> lellialllor
viiliioratiis, capia uibo inagno exereilns dcside-
rio cl I\eip. daiiiiio, e vivis stiblatus est die 2i
Novcmb. lGi5, iL'ialis -42. Dclpl)iuo filio mode»
ratoi'crii deshnaveral Ludovicns jll^Uls, Galli;c
Rex, démuni regio fiinerc elaliis, freriiienri or-
dinuni coiiciirsu in bac Oibis Galiici principe
basilic» Ijonorifice condilus est.
Hic eliam sila Renala du Bcc-Grcpin, inconipaïa-
bilis l'œiiiiiia, nar:iliiini spleinlore , et virUiKini
gloria, non iiiipar marilo nxor qii;c inler vidni-
latis bicluin ot lacbiymas a CliiisUanibsimo Re-
ge, SerenissiiiKC Poloniii) lîegina: .Marix Gonza-
guie, coines ilincris addila , supra sc^vns conili-
lioncni, el ad singiilaiom piiiilL'iilia; cnniiiieii-
dalioncin legalionis iminL'ie fimgcns, apiid scp-
lonlrionis Principes, Gciiiianiam, Poloniain, Ira-
liain, et alias Urbis plagas in admii-aiioiicni sni
traxil, tandem a Ludovico Magno Ri'gi;e spons;K
Mari;c-Tlieresia^ elecla cnnies lionoraria, diim in
Aqniianiam ad Reginam pergerei, apml Peii'o-
roiios obiil die 2 Seplcmbiis KiSO, a?talis59.
llic eriani marilo jiisla persoivi singulis annis
ciii'avil die 21 Novomlnis.
Les chapelles de Sainl-Martin et de Sainte-
Anne n'en font plus qu'une, ()ui est diïstiiiée
à la séi'ulture de la maison de Noaillcs. L'ar-
chiffclure intérieure a été ordonnée et con-
duite par le sieur de Rollr'and.
L'autel est eni-ichi des plus beaux marbres,
qui ont été travaillés par Tarlet, marbrier et
(■((Utrùleur des marbi'es du roi. Au-dessus
do cet autel e4 un grand bas-r'elief de métal
doré, qui reiirésente l'Assomplion de la
I2GI
PAU
DXPIGUAPHIE.
PAU
128-/
Vierge et sert de tableau à celte chapelle.
Le pourtour est enrichi de nuées et de ché-
ruljins aussi de métal doré. Tout cet ou-
vrage est de René Fremin, sculfiteur du roi.
Les deux statues de marbre blanc sont de
Jacques Bousseau, sculpteur du roi; celle
du cotéde l'Epître représente saint Maurice,
et celle qui est du côté de l'Evangile, saint
Louis. Dansratti(iue de cet autel est un bas-
relief de bronze, f[ui représente Jésus-Christ
donnant les clefs à saint Pierre. Ce bas-reliei
et les autres ornements de bronze cpii Tac-
com[iagnent sont aussi de Jacques Bousseau.
Entre les deux croisées de cette chapelle,
et en face de l'autel, est une urne enrichie
d'une tète de chérubin et de festons do
feuilles de cy.près, le tout sculpté par du
Goulon, excellent sculpteur en bois. C'est
dans celte urne qu'a été mis le cœur du feu
cardinal de Noailles. Le lourde cette cha-
pelle est aussi orné de panneaux de marbre,
dont il 3: en a deux plus grands que les au-
tres, dans l'un desquels le chapitre a fait
mettre l'inscription suivante :
Einineni. et Revererul. Liulov. Ant. de Noailles,
S. U. E. Cardiiiiili Paris. Artliicpisc. ' Duci
Saiicii Clod. Pari Franc. Regii Ordiiiis S. Spir.
Coniniend. ob resarcitas, et insigniler decoratas
coniplures hujus redis parles. Caduc» iimllis lo-
tis b;cc Basilica graviores in posleriiin ruinas
iiiinabatur. Necessarios laiiil operis sunipiiis in
se unum recipere voluit pie muniûcus Pontifes.
Nec satis Ivabuit iiisuiurare sarla lecla Templi,
alcjiie infirma el laltoraiitia fiilcire, nisi insuper
carissimam sibi sponsani, alienus ipse ab omni
faslu eleganter adornaret. Sic autem Divinœ Do-
mus decori consuhiit, ut inde nibil delrimenti
viva Cliristi Teuipla caperent. Cui raunilicenlise
lion niagis ex annuisreJilibus quani ex uberi nio-
desli;e et frngalllalis fundo suflicit. Locand;e
decenlius S. Marcelli capsx aediculum pone
Sancluariuni condidit. Duplicem ainboneni, et
applicala iilrique Altaria excitavit. Cameraiu
decussatam sub minore canipanili faliscentem
deniolitus, novam coiistruxit. Teniplura inte-
rius, deterso vcleri situ, prislino nilori restiluit.
Plumbeum teclum veluslate delriium inslaura-
vit. ElTictam inniodum rosse majoreni fenestrain
quaî spécial ad meridiem, refecil. Sacelluni lioc
liuniandis gentilium suoruin corporibus assigna-
luin decoravit. Capitulum Parisiense hoc grali
aninii erga oplimum palreni, et sanctissiuuim
Prssulem monimenlum posuil. Anno II. S. H.
MDCCXXVnl.
Anne-Jules de Noailles, pair et maréchal
de France, etc., mort à Versailles le 2 d'octo-
bre 1708, en sa cinquante- neuvième année,
a été inhumé dans cette chapelle.
Les chapelles de Saint-Louis et dé Saint-
Rigobert n'en font [dus qu'une, depuis qu'el-
les ont été destinées à la sépullure de la fa-
mille de Gondi, originaire de Florence, et
illustrée en France.
On voit ici une statue de marbre blanc à
genoux, sur un tombeau de marbre noir.
L'é|iita|)he, qui est au bas, nous fait con-
naître que c'est le tombeau do Pierre de
Gondi, évéque de Paris, et cardinal de l'E-
glise romaine.
Potrus S. R. E. Presbylcr Cardinalis de Gondi,
vir nota in Deam pielate, in Ecclesiani obser-
vaniia, in Regem lide, in Subdilos cura, in Pa-
triani cliaritate, in suos amore, donii digrùiate,
publiée prœseriim in pauperesvinctos religiosas-
f|ue fauiilias liberaliiate, autorilatis, juris, dis-
ciplina; ecclesiasticac tenax, sacrarum ^diuni
collapsaruni Reslauralor , novarum iEdificalor,
freqiiens*ad Ponlifices niaximos Legalus, Regi-
bns Carolo IX et Henrico 111 iniprimis cliarus,
Ilenrici Magni cnni Poniifice niaxiuio el Eccle-
sia Concilialor, Ludovic! XIII in Chrislo Proge-
nilor; niorialilatis nienior hoc sibi funeri suo
annis quatuordecim siiperslesnionunientum poni
curavil. Excessit anno Dwuiiii 1G16, œlalis 8i,
15 calend. niarlii. *
Vis-à-vis ce tombeau, et dans la même
chapelle, on en voit un autre, au bas duquel
est écrit :
yElernae memorix illuslrissirai, ac generosissinii
Alberii de Gondi, Ducis Relzii, .Maicbionis Bel-
insulae, Paris Franciaj; Equiluni Magislii, Reg.
Trirem. Prœfecli, duornm Reguin Clirislianissi-
moruni Caroli IX et Henrici lit Cubicukrii,
ulriusque Mililiae regio lorque donaii , quinque
Regibus nuslris, quibus triuni niaxiniaruni Pro-
vinciaruin ProrexoctiesqueExercitum regioruni
cuni imperio Duclur, quinque prœliis peruiuliis-
que obsidiouil)us egrcgiani operam navsvil, ob
indusuiaui, et lidcni pergrati, gravissiniis , et
difncillimislegalionibus,omiiibusqu€ belli acpa-
cis niuneribus sumnia cum integrilatislaude per-
funcli.Frater, uxor, fdii, nepoles, posuerc 1G02.
Les chapelles de Saint-Eutrope et <le Sainte-
Foi ne font plus qu'une même chapelle,
depuis que le chapitre de l'église de Paris
les a accordées à Charles-Gaspard-Guillaume
de Venliraille du Luc, des comtes de Mar-
seille, duc de Saint-Cloud, pair de France,
chevalier, commandeur de l'ordre du Saint-
Esprit, et archevèiiue de Paris, pour servir
de sépulture à sa famille. Il fut inhumé
dans la cave du chœur, le 13 mai 1716. Ce
prélat a fait orner cette chapelle avec beau-
coup de goût, à ses frais et dépens. Le tableau
de l'auîel représente saint Charles Borroinée,
cardinal, qui communie les pestiférés ; il a
été |)eint par le fameux Carie Vanloo. Le.
grand tableau vis-à-vis représente saint Pierre
en prison, dans le moment que l'ange du
Seigneur le délivre de ses chaînes ; il a été
peint par Simon Vouet, le père, en 16i0. Au-
dessous des deux croisées de la chapelle,
sont deux tables de marbre blanc, sur les-
quelles le chapitre de l'église de Paris, en
mémoire des bienfaits dont ce prélat a com-
blé cette église, a fait graver les deux ins-
criptions suivantes :
1963 PAU PiaiON
Cnrnlus-Gaspnr Guilleliiuis de Yiiiliinillo, ex Co-
iniiiliiis Massili;i; Diiliic, ParisieiisisArcliiepisco-
jjus, l>iixS. CIdiloalili, Par Kiaiic'uc, llcgii Samli
Spirilus Onliiiis llimiiiioiiilalor, hoc satL'lliiiii
ad sua- geiilis sepiduiiani decoravil. Tiiin cdilo ,
novo IJreviaiio, tiiiii liaiislalo Capilido Saii-
Corinaiio AiHissiodorensi ad Ecclesiam Paii-
siciiscm, cidliiiii diviiuim ainplificavil. In Sedi-
dibus Massiiiciisi, A(iiii'iisi, Parisiensi, pcr an-
nos scxaginla fil 1res Ponlifex , in L'rbe cii;im
Aqiicnsi, diini peslis grassarclnr, Caroli Medio-
laneiisis cliaiilatein cl forliliidineni ainiidaliis
iiiidlis iibi(iiio reljMS, pie, sapienlor, roiistanlci-,
ac liberaliler gcslis, f.oinniiliornni Clori Galli-
cani Praeses oclies Religion! profiiil; nionini
facililale cl di.^'nilale, qnas in ipso viiKn, lolo-
qno toiporib lialiilu geiebal,anioieni parilcr ac
veneralionem privalini el publiée conseciiuis.
Seplemdeclni anaonun spalio, qiiibns Parisien-
seni Diœccsiin gubernavii, cum luijiis Kcclcsi:e
Canonicis vixit el aniiens et paler, in eorumdcm
aiiiniis perpeliio vielnrus. Obiil die xm Mailii,
snno D. mdccxlvi, xlalis lxxxxi, die xvii cjns-
deni inensis in ciioro linnialus. Oplinio Pra-sidi
hoc grali aniini nionunienliini capiiulum posuil.
Sur l'aulrc marbre :
Caro'.o Fi-ancisenileViiiliniille.exConiitibnsMas-
sirKU DubicConiili Didue, I). D. Ai-cbiepiseopi
Parisiensis fralri RegiornmOidinnni Etpiiii tor- .
qnalo; Régis in Piovincia Legalo , Insidanim
P.)iijnerolles cl Lingoiistier Prcefeclo Coniilis
Consisioriano Mililari, elc, viro de legno iiene
mcrilo ob suas prceipiie legaliones apnd Ilelve-
tios.el apud Caiobnn VI linperaiorein, ad ([n.is
inissns esl à Rego Liulovico XIV. Canonici Pa-
ritienses hoc nionnnienlnni pnsiieie. Qoin el
genti Vinlimilili.iii:e genns ab iilo dneenii , no-
nien ipsius el insignia geslaiili, ad propagandani
nienioriani aida; neccssimdinis qii;c D. D. Ar-
cliii^piscopuin cjus IValreni el Capilulnni seniper
CoMJonxil. Hoc sacclliini iideni ad sepidilnuni
dedere. Obiil in Caslro de Savigni, die xxix
Julii, aniio d. mdccxl, iclalis Lxxxviii.
Dans la cliapelle do Saint-Reiiii, qiio l'un
jiouiuio la cliapclli! dos Ursins, nu voil sur
un tuiiibeau do |nurre, olcvé d'environ dciiK
|)iiMJs, dcnx sl.itiK^s à licnonx, dont Tuno est
relie de Jean Jnvénal, qni est iei représeidé
répée au cùlé, viMii d'une cotli; d'armes ar-
moriée devant el derrière. L'autie re[)résenlo
MichcUo lie Vilry, sa feiiiiiie.
Ce Jean Juvéïial fut conseiller au Clulle-
let de Paris, depuis lo 8 janvier i;J80 jusiprcii
IVOV, (]u'il lui avocat du roi au |iaileineiil ;
et dès l'an i:t80, il avait été élu prévôt des
marehands de eelte ville. C'était, disent les
iiistoriens, un lioiinne entier, sage, poliiiciue
et courageux, (pii maintint les |)iiviléges des
!)oui^cois, et s'opposa si coui'ai:;eusemenl
aux usurpations et à la tyrannie des ^;rands
Cl des t'-'"^ ^^ guerre, qu'il pensa lui eu
NAIRE
PAR
I'2tJ4
coûter la vie. La ville de Paris, par recon-
naissance do ce (pi'il avait fait ])Our elle, lui
donna l'Iiôlel des Ursins. ('el'ut sur ce frivole
fondement ipie les descendants de Jean Ju-
vénal prirent le nom et les armes de la mai-
son des Ursins, l'une des plus anciennes et
des plus illustres de l'Italie. On préleml que
ce fut Jean Juvénal, second fils du prévôt
des marciiands, et aicjievèque de Reims, (jui
commença à donner cours h cette chimère,
et |)rit le nom et li's aimes de la maison des
Ui>ins; au lieu que dans l'obituaire deNotre-
Dame de. Paris, et dans d'autres livres, ceux
de celte famille sont nommés Jiivc'nnl de
Liircin(s,i)n Juvciial loùt court. Ue roi Char-
les VU, poLii- reconiiaîlre rallachem.-iu que
Jean Jiive'nal avait eu pour son service, h' lit
j)résidenl au parlement, |)our lors séant h
Poitiers, où d mourut le l"avri! Ii31. 11 avait
eu seize enfants, dont lajdujart lui survécu-
rent, ainsi que Michelle de N'itry, sa femme,
qui ne mourut que le 12 de juin de l'-nn lioG,
et qui fut inhumée dans cette chapelle que lo
chapiti'o de Paris lui avait accordé(( pouridle
et pour sa postérité, par leitrcs du l'i-juia
ik'i'3. Son mari et elle sont re[)résentés sur
celte tombe ; et au-dessus est un grand ta-
bleau (jù ils sont peinlsau naturel, avec onze
de leurs enfants, tous habillés selon la mode
du temps. Guillaume Juvénal, (pii était ie
cinquième de ces etd'aiils, l'ut i-hancelier de
Franco; il mourut sans postérité.
Il |iaraîl,par ce tiuubeau et par le tableau,
que, dès le temps qu'ils furerit faits, la fable
qui fait descendie les Juvi'iial de la maison
des Ursins était bien établie dans celte fa-
iinlle; car le |ȏi'(^ et les lils on! les armes
des Ursins sur leur cotte d'armes. Le P. Mo-it-
faucon parle de ce tableau dans le troisième
lome des Monuments de la monarchie fran-
çaise, page 'Sa'*, où il en a fait metire une
estampe, et reniar(]ue ([ue dans toules les
iiiseriplions (|ni sont sur ces deux monu-
inenls, le nom des Ursins est toujours écrit
par deux ss, au milieu, Urssins.
Jean Juvénal n'est qualilié en plusieurs
endioits qu'avocat au parlement de Paris,
jiaree (|ue, ilans ce tenms-là, les avocats du
i-oi travaillaient et plaidaient |>our les parti-
culiers (jui s'adressaient à eux , et ils n'a-
vaient d'autre avantage sur les avocats leurs
cunfr èi es,ipi{,' clui d'avoir la iiiatiqut' du roi.
La postérité masculine dr Jean Juvénal des
Uisiiis b'étanl élenile, h'S biens de celle fa-
inilhi furent porlés dans celle de Har-ville,
qui est liès-anr ienne et liès-n(d)le, par Fran-
çois Juvénal di's Ursir,s. mari]uis de Tr'ainel,
(|ui mourut le 9 d'oelobro HJoO, Agé de quatre-
vingt-un ans. 11 avait srrbstitué .-on nom, ses
armes et ses biens ù Fiançois de Harville,
son petit neveu, n'ayant eu (ju'une lille nom-
mée Charlolte. qui iiiouriil jeune. La posté-
rité de François de Harvrlle des Ursins,
niarijuis de 'J'r ainel, subsiste encore, et c'est
ilarrre Louise - .Madiloiire Le IPanc, veuve
d Lspiit Juvénal de Harville di\s Ursins, mar-
(]nis tie Tr'ainel, qui a fait irreltr-e ici les epi-
taphi'S d'i;s|irit Juvénal di' Ilar'ville, nraicjuis
de Tiainel. premier' lieuleiuuil des gendar-
120"
p.vn
D'EPU;
nies de la garde du loi, lieutonant gi'm'-ral
(ivs armées de Sa Maiesté. son beau-père ;
d'Esprit Juvéïial do Harville des Ursins,
mestre de camp du régiment de dragons
d'Oiléans, son mari ; de Madeleine Polit de
Passv, sa mère; de Claude Le lilane, seeré-
lairod'Kiat, son i ère ; et de Simon Tristan
de Harville, son (Ils |iuiné.
Iii lioc avilo Ursinorum sacello, rccondiliim est
cor SpiriUis Jnven.-ilis de Harville des Ursiiis,
Marfliionisde TraincI, qui bellica virliite iiisigiiis
fiiil, et F.iiiiiuim Pi;clorianoriini LegaUis aller,
Legaliqne Priiiiarii Inciiiii lenens, obiil anno
MDccxx, décima die Novembris.
Hic eiiam reqniesciinl Spiriuis Jiivenalis des Ur-
sins, Marcbio de Trainel, qiieni Regni Modera-
tor Pliilippiis siix Dracomim TiirnKC pnefecit,
florenleiii in média juvenluUs spe invida mors
lixori, liberis, Uegno eripiiil, anno iielalisxxvni,
salnlis mdccxxvi, die xi Jidii.
M.igdalena Petit de Passi, mulier rari exempli,
propc pii geneii cineres sepnlla est , anno
MDccxxvM, die xni Aprilis. Vixii ann. lvui ge-
iiero dilectissimo et i\xori piissimx diii stiper-
sles non fiiil Clandins le Blanc, Régi a Sanctio-
ribns Consiliis, et rci belllc» Admiidstcr. Vir
privalini el publiée clarus, qui non sibi sed Pa-
IriiC vixit. Agressa est virnin fortnna, probavit
non vicit. Celer fuit ingenin, ore snavis , adilii
facilis, civis , paler, aniirus optinius , inililnm
Patronus , omnium amor , et delicinm. Obiit
anno mdccxxvui, die Maii xix. Vi:xit annos ux,
qnos virtns, pielas, Religio diim viverent, con-
junxerant, variis, post obitnm, distrabi Imnnlis,
nolnit bnjnsee Urbis el Regni primari* Basilic;*
unanimis Canonicorum consensus. Hnnc tilnlum
marito amantissimo, colendissimis, ac dilectissi-
mis parentibus :
Lndovica-Magdelena le Blanc, Marchionissa de
Trainel, ipsa fuies, mœrens, bigeiisqne posuit.
Dnnique nuUis œrunniis angeri posse luctura
existimabal, en heu! Infans dulcissinins :
Siinon-Maria Tristanus Cornes de Harville, in quo
spes, e siiiu ejns erepliis est die Julii , anno
MDCCXXVUI. Vixit menses xviii.
On trouve dans la nef de cette église les
épitnpiies de iilusieurs clianoines connus par
leur esprit et [lar leur savoir.
Joacliim du Bellay élait né à Lire, dans les
Manges en Anjou. 11 fut fort estimé à la
cour de François 1" et de Henri H. On re-
niar(iue dans ses vers beaucoup do facilité
et de douceur, ce qui l'a fait nommer le Ca-
tulle français. Il se vantait d'avoir inventé
les odes tViuiçaises. Il fut chanoine et archi-
diacre de Paris, et mourut d'apoplexie en
1500, âgé de trente-sept ans, et ayant élé dé-
signé archevêque de Bordeaux ; voici l'épi-
taplie qu'il se fit lui-môme, mais on ne l'a
point mise sur sa tombe :
- Clara progenie, el donio veinsta,
(QiioJ nomen tibi, sat nieuni indicavit)
UAPHIE. VXW 12fi6
Nains, conlegor bac, viaior, Urna.
Suni Bellaius, et Poêla, jain me
Sat nosti, pnla, non bonus Poêla,
Hoc versus tibi sat inei indicnrint.
Hoc soUim tibi, sed queani, Viator,
De me dicere, me pinm fuisse,
Ncc hcsisse pios, pins si ipse es,
Mânes lœderc tn meos cavelo.
Claude (]hastelain, chanoine decette église,
est mort en 1712. Il s'était occupé toute sa
vie à l'élude des rites ecclésiastii]ues, et de
l'iiisloire du culte des saints. 11 fit imprimer,
en 1709, un Martyrologe universel, qui con-
tient le texte du Martyrologe romain, traduit
en français ; et deux additions à chaquejour
des saints qui ne s'y trouvaient point ; lune
di'S saints de France, l'autre des saints des
autres nalions, avec un catalogue des saints
dont on ne trouve point le jour.
Les ornements de cette église sont magni-
fiques; il y en a un entre autres qui est
toutbordéde perles. Le trésor renferme plu-
sieurs reliques, parmi lesquelles on voit un
morceau considérable di! la vraie croix, un
doigt de saint Jean-Ba|nisle, le chef de saint
Pliilippe, apôtre, etc. Le morceau de la vraie
croix fut envoyé à celte église, sous le pon-
tificat de Gallon, évêque de Paris, par An-
selme, clianire du Sépulcre de Jérusalem, qui
avait élé chanoine de Notre-Dame. On cé-
lèbre tous les ans, le premier dimanche
d'aoïit, la réception de cette relique, qui est
jiorlée en procession sous un dais, et ensuite
exposée à la dévotion du peuple. La lampe
d'arg'nt à dix branches, qui est au milieu
du chœur, est l'accomplissement du vœu
que lit Louis XIII |iour la naissance de Louis
le Grand. Aux jours de grandes fôtes, on tend
dans la nef une tapisserie magnifique, qui
représente la vie de la Vierge. Chainriagne
en fit les cartons en 1C36, et Miclielle Le
Mâle la fit faire à ses dépens, et la donna à
cette église. Elle consiste en quatorze pièces
qui lui coûtèrent 42,000 livres.
Il n'y a pas d'église où le service divin se
fasse avec autant de régularité, de décence
et de majesté, que dans celle-ci. La musique
est une des plus excellentes qu'il y ait.
11 n'y a pas non plus d'église particulière
qui ait donné un aussi grand nondjre de
jiapes. Grégoire IX, Adrien V, Bonifaee VIII,
Innocent VI, Grégoire XI et Clément VII en,
avaient été chanoines. Elle adonné aussi un
nombre infini de cardinaux, d'archevêques
et d'évèqiies (1). ■>
Parmi les fondations que nos rois ont fai-
tes ici, il y en a une de Louis XII, qui est
]ilus connue que les autres, et qu'on nomme
Vobil suy, parce qu'on donne deux minots
de sel à chaque chanoine qui assiste a l'an-
niversaire qui se célèbre tous les ans. le 4
janvier.
(1) Alexandre III demanda comme une fiivenr que
ses neveux fussent élevés dans le cloitre de Noire-.
Daine. Louis Vil et plusieurs de nos princes y nnt
puisé l'espril de la religion ci des sciences. Henri,
fils do Louis le Gros, fui chanoine de Notre-Dame, et
Philippe, son frère, préféra le simple titre d'artlii-^
1257
PAR
DICTIO.N.NAIUE
PAR
1268
Lo cor|/S de ville veiuiit Ions lus ans dans
(elle u;;lise, le luemier vendredi d'après l'A-
ques, et, après avoir entendu la messe h la
cliapelle de la Vierge, il assistait au Te Deum
qui y était chanté en ninsiciuc, pnur renier-
( ier Diru d'avoir drlivrr la ville de Paris de
la domination des Anglais, en ll;j6.
Le chapitre de cette métropole lait, tous
les ans, le 22 mars, une procession pour
rendre grAces h Dieu de ce qu'à p.ireil jour,
J'an lo9i, la ville de Paris se soumit à llenri
Je Grand, et l'entra par là sous l'obéissance
de son légitime souverain. Celte [irO( es-
sion va aux Gi-ands-Aiigustins, accompa-
gnée des cours souveraines, et là le clia-
jjitre chante une grand'messe; mais lor'sque,
ie 22 mars arrive dans la semaine sainte, on
remet cette pr-ocession après Quasimodo.
Le lod'aoïlt, jour que l'Kglise célèbre la
fête de rAssom|)tion de la Vierge, on fait ici,
tous les airs, après Vêpres, une procession
très-solennelle, qui fut instituée le 10 de
février de l'an 1038, par Louis XHI, dans
toutes les églises de son royniune, pour re-
mercier Dieu de la grossesse de la reine,
ajirès vingt-trois ans de stérilité. Les cours
sufiérieures, le gouverneur de Paris et le
corps de ville assistent à cette céi'émonie. 11
y eut d'abord, à cette occasion, de grandes
corrtestations pour la |)réséance, entre le
parlement et la chambre des comj)tes, ce qui
lit que pendant plusieurs années ces deux
compagnies ne s'y trouvèrent plus. En 1G72,
le roi régla le dilfér'end, et ordonna que ni
l'une ni I autr-e de ces deux compagnies n'en-
Irer'ait, en arrivant, dans le chœur; que le
parlement, après s'être assemblé dans le
chapitre de cette église, viendrait joindr-e la
procession à la porte du chœur, dans la nef
il droite, et que cha':|uo membre marchei-ait
ir la file, pendant que, de l'autre côté, la
chambi'e des comptes viendrait de l'ollicia-
lité pour joindre aussi le clergé, et le suivre
à la tile à gauche, en sorte que le premier
])résidont de la chambre des comjites mar-
cherait à la gauche du premier jirésident du
l)arlefiient, et ainsi des autres; (]ue la pro-
cession étant faite, le parlemerrt sortirent du
chœur ]iar la porte (jui est sous le crucilix,
et la chambre des com[ites, par celle qui est à
droite, vis-à-vis la chaire ar-chiépiscopale. Kn
l'în, le duc d'Oi'léans, régent du royaume,
assista à cette jirocession, au nom du roi,
avec le cortège et les honncur's r'oyaux.
Claude Joly, chantre et chanoine do cette
église, a donné au public dillerenls ouvr-ages.
Il mourut en 1700, et légua sa biliolhèipio
au cliapitr'e de l'église de Paris, à condition
qu'elle serait iiubliquc ; condition qui jus-
qu'ici n'a pas été observée. Parmi les livres
curieux de cette bibliotlièqire, on y remar-
que un manusiril de Grégoire de tours, en
caractères mérovingiens.
La gi-ar;de sacristie et le trésor
îiipiés dans l'ar-cade qiri est entre
de Saint-Pieire, martyr, et celle de Saint
sont pr-a-
[1 cha(i('lle
Denis et Sainl-Gcorge
ment des autres
sin- le même angrre-
chapelles qui éclairent le
bas côté méridional du cineur. Le bAtiment
qui les contenait étant très-ancien, et me-
|iour en cons-
(li:irrf ilo l'églisp de P.Tris aiiv évèrlips que sa liaule
naissance cl ses vorliis lui ilcslinaieiil.
naçant nrine, on l'a démoli
truire un [ilus solide, et en même tem|)s plus
commode et plus convenable pour le service
d(! l'église. On l'a commencé en l'année
l'.'it), et il a été fini en l'armée 1758
Cette reconstruclinri a été faite de la libé-
ralité du r-oi Louis XV, sous les or'dres et la
conduite de M. le marqiris de :\Iarigny, di-
recteur génér'al des bâtiments du roi, et sur
les plans et dessins de l'illustre M. Souftlot,
architecte et contrôleur des Mtiments de Sa
Majesté.
La grande sacristie, destinée à l'usage seul
des grands oftices, forme la pièce principale;
elle est i)r'écédée d'une espèce de vestibule
noble et majestueux, de |ilain-pied avec le
cijo'ur et son bas-côté. La jiorte est de forme
carrée à deux vantaux ; elle est entourée
d'irn chambranle de marbre de Languedoc,
de la hauteur de seize [lieds; au-dessus est
une table de marbre de bleu tur.piin, sur la-
quelle est en relief le mot Sacristie, en let-
tres de bronze iloré d'or moulu. Les van-
taux sont enrichis , ainsi que l'imposte,
d'une sculpture admirable. L'imposte l'c-
présente l'écusson de France, décoré de i)al-
raes et de guirlandes. Les vantaux rejiré-
sentent sous la forme d'épis de Ir'oment et
de vigne changée de r'aisin, les attributs et
S3'nd)otes des saints mystèrx's, les vases
sacrés, et généralement les principaux orne-
le ments du service de l'église.
Dans ce vestibule, à dr-oite, est une porte
entourée d'un chambranle de marbre de
Languedoc, laquelle communiqi^re dans la
chapelle de Saint-Pierre, martyr. Cotte cha-
jielle est ornée d'uire belle mènuisei'ie. Elle
a son arcade fermée d'une belle grille de fer.
En face de cette grille, et immédiatement
au-dessous de la croisée, est une fontaine eu
niche avec une cuvette, le tout de marbre,
destinée pour le lavement des mains des
oliiciers. Dans l'angle, à dr'oite de cette fon-
taine, est un escalier par le(pjel on descend
dans deux voûtes souterrairres , et néan-
moins éclairées ; l'uire est sous la chapelle,
et l'autr'c, qui est soirs la sacr'istie, est desti-
née à la sépulture de MM. les chanoines.
A gauche, dans ce beau vcstibirle, est une
porte err face de l'autr'e, et décorée de même.
Par' celle porte on descerrd à une sacristie
basse, destinée pour l'habillement de iM.\L les
chanoines, lorsrju'ils veulent célébrer les
messes basses dans les chapelles autour du
chœur. Cette sacristie est pratiquée en voôtc
soirs les chapelles de Sairil-Géraud, de Saint-
Denis et de Saint-Georges.
De ce vestibule on entre tout de suite et
de [ilein pied dans la grande sarr-istie, desti-
ni'C unii]uemerit pour le service du chœur;
elle est ornée d'une belle menuiseiie. La
voilte en for'ine sphériipie, est très-richc-
rncrit scul|)tée, ainsi que les panaches.
Le mur' du fond de cette sacristie est ter-
miné, en face du vestibule, par un escalier à
12C9
PAR
D'EPicr.Aiiiit;.
PAR
1270
deux rampes, servant à monlor dnns une
pièce voûtée en forme sphéiique, h la hau-
teur de celle de la sacristie, destinée à met-
tre une partie des chdsses et des reliques de
l'église de Paris. A l'arcade qui sépare cette
pièce d'avec la sacristie, est une très-belle
grille de fer ouvrant h deux haitanls, sur-
montée d'un couronnement ningnilique.
On monte ensuite au second étage, dans
une ti'ès-grande pièce, éclairée par quati'e
grandes croisées, dont deux donnent sur la
première cour, et les deux autres sur la se-
conde cour de l'archevèclié. Cette jiièce est
destinée à serrer toute l'argenterie et une
partie des ornements. La voûte, construite
en briques mises sur le plat, fait l'admira-
tion des connaisseurs. Au bout de cette
pièce est un escalier qui contluit dans une
pièce, dont un côté communifpie à la galerie
qui est autour du chœur, et l'autre à un ré-
servoir contenant soixante muids d'eau avec
des tuyaux de descente, qui comnuiniquent
dans les voûtes basses de la sacristie, pour
fournir de l'eau en cas d'incendie.
Au troisième étage est une grande pièce
de même grandeur que celle de dessous,
destinée pareillement b serrer des orne-
ments, et tout ce qui est nécessaire pour le
service de l'église.
Au-dessus est une plate-fnrme couverte
de plomb laminé, ornée do balustrades, qui
couronne l'édifice entier sur l'une et l'autre
cour de l'arclievèché.
Pour ce qui concerne le li;Uiment exté-
rieur, les deux façades sur les deux coiu's
de l'archevêché, sont très-riches en archi-
tecture. Du coté de la première coui' de l'ar-
chevêché, ce bAtiment présente une très-
belle façade, ornée d'un soubassement, dé-
coré en refend de deux arcades, au milieu
desquelles est une table de marbre blanc,
sur laquelle est gravée cette inscription :
Ludovic! XV Opliiui ac P.elligiosissiiiii Régis
pielas erga Capiliiliim Parisiensc pliirimis jaiii
spectala beneficiis lioc sacra; supelleclills coiicii-
toriiim longiieinporistaljecaJiicumafundaiiR'niis
refici ; et in ainpliorem specieiii reslilui regio
siimplu curavil anno D. 1758.
Au-dessus sont deux rangs de croisées,
couronnées par un grand entablement orné
de consoles. Entre les croisées du premier
rang est une niche surmontée d'un lym|ian,
soutenu de deux consoles sculptées. Dans
celte niche est la Piété royale. Cette figure
est vêtue à l'antique. Elli' tient dans sa main
gauche une coi-ne d'abondance, remplie de
ilêurs, qu'elle prend de sa main droite, pour
répandi-e sur un autel di; forme antique, qui
est à son côté droit. Sur cet autel est une
croix rayonnante qui paraît en relief au de-
vant d'une de ses faces, ornée de guirlandes
de fleurs. Sur le [liédestal est celte insci-ip-
j)tion en lettres de relief de bronze, doré
d"or moulu :
Pielas Regalis.
Au-dessus de cette figure, entre les croisées
du second rang, est un médaillon q^ui contient
le buste du roi en profil, tourné du côté de
l'église, autour duquel sont ces mots en let-
tres de relief de bronze doré d'or moulu :
Lud. XV, Rex Chris.
Ce médaillon, soutenu par une tôle do lion,
est renfermé dans une bordure enrichie de
sculpture, et environné de guirlandes et de
liranches de palme. Toute la sculpture de ce
bâtiment, tant intérieure qu'extérieure, a
été faite |)ar le fameux Michel-Ange Slodiz,
sculpteur du roi. Des deux arcades ([ui pa-
raissenl à ce bcltiment, l'une est feinte, l'au-
tre est percée, et forme l'entrée principale
du palais archiépisco|ial.
Ln palais archiépiscopal est au midi do
l'église. 11 a été fort augmenté et embelli
par le cardinal de Noailles. Les vues sur la
rivière en sont très-agréables. C'est dans une
des galeries de l'archevêché qu'on a |)lacé
la bii)liollièque qu'filienne Gabriau, seigneur
de Riparfond, avocat au parleinent. distin-
gué par sa naissance et pour son habileté
dans sa profession, légua, en 170i, aux avo-
cats, à comlition qu'elle serait ouverte à tout
le monde certainsjours de la semaine. L'ou-
verture de cette bibliothèque se fit avec
beaucoup de solennité le 5 mai 1708. La cé-
rémonie commença par une messe qui fut
célébrée parle cardinal do Noailles, dans la
chapelle haute de l'archevêché : le corps des
avocats y assista. Son Eminence, et tous
ceux qui composaient cette assemblée, se
rendirent ensuite dans la bibliothèque, oij.
le bâtonnier des avocats prononça un dis-
cours pour prouver l'utilité tle cet établisse-
ment. La vivacité de notre nation, et les
charmes de la nouveauté lui donnèrent d'a-
bord un grand brillant. Elle fut ouverte à
tout le monde certains jours de la semaine ;
on y fit des consultations gratuites toutes
les semaines, en faveur des plaideurs pau-
vres; et tous les quinze jours on y fit des
confiTences sur lajurisprudence, où les avo-
cats qui étaient nommés |iour parler, ve-
naient, préparés sur les matières qu'on y de-
vait discuter. 11 eùtété à souhaiter- pour l'uti-
lité )iublii[ue et pour l'honneur delà nation,
que de si Lieaux commencements se fussent
toujours souteims avec la même ardeur.
Cette bibliothèque est ornée des portraits
de plusieurs illustres magistrats, et de ceux
de quelifues avocats fameux. Celui de feu
M. de Kijiarfond est au milieu. A droite
sont ceux de Gilles Rourdin, de Jérôme Bi-
gnon, do Jacques Talon, de Denis Talon, de
Chrétien-François de Lamoignon, et de Jo-
seph-Omer Joly de Fleuiy. Les [lorti-aits des
avocats sont de l'autre côlé, et l'on y voit
ceux de Mathias !\Iaréchal de N Gorillon,
de Jean-JIarie Ricaid, de Germain Billard,
de Jean Issalis, de Bonaventure de Four-
croix, de Louis Dupré et de Denis Lebrun.
La superbe église de Notre-Dame de Paris
a étéjdei)uis peu reblanchie totalemeni; et,
en 1771, pavée tout à neuf avec des |)ièces
carrées de marbre blanc et d'un marbre bleu.
On doit remarquer aussi la principale porte,
dont on vient de changer la forme, quoi-
I'27l
PAR
DICTION-NAIUE
PAR
ir
qu'on ait conservé
ïonrc goltiii[iio, la
l)i'aul(; de ses vaniniix, ornés en dehors do
deux fi^;iires en relief, dont l'iino représente
Notre-Si'i^nenr ]ioiiant sa croix, et l'autre
la sainte Vierge dans une attitude pieuse;
en dedans, toute la ferrure inagnifiijuc de
fer poli qui soutient les vantaux, lit toutes
les pièces de scrruieiie dotées en par!ie,qui
en font la fermeture; le tout du goût le plus
jiarfait et de la plus grande niagniticence.
On a de plus nettoyé les vantaux des deux
grandes portes (]ui sont ?i droite et à gauclie,
delà principah; |)orle; et. par les couleurs
qu'on a employées, on a fait revivre, autant
qu'il a été possible, toute la beauté des or-
nements en fer, qui sont ré|iandus comme en
broderie sur les anciens vjinlaux. On doit
jiareillement remarquer les deux autres por-
tes collatérales, aux extrémités de la croisée
tle celte église, et dont toute la boiserie et le
tambour ont été refaits <"i neuf aussi depuis
jieu; enlin les dix-liuit nouvelles bornes de
bronze qui bordent Inule la longueur du
grand portail, et la grille au devant de la prin-
cipale porte, et qui en défend l'approclie.
Les dehors de ce grand édifice, et les dif-
férentes parties destinées h son ornement,
ou pour en assurer la solidité, tels que les
arcs-boutants qui épaulent des deux côtés la
nef, le cha.'ur et le pourlour; les [lyramides
et les obélisques ipii régnent autour, sont Jo
fruit d'un grand travail.
Le cloître est au '«ord de l'église, et les
maisons canoniales y sont enfermées [lar une
enceinte de vieilles murailles. 11 y avait au-
trefois dans ce cloître une maison royale,
qui subsistait cncoie du temps du roi
Louis VII, qui reconnut, en 115", y avoir
]iassé ses premières années : Nos, dit-il, Ec-
clrsîam Pariaiensem, in cvjus clnuslro quasi
(juodam malcriiili (jrcmio incipicntis vitœ et
jxiffitiw nostrw pxrginius tempera, anteces-
soribus nostris clariorcm et iiiler regni Ecrle-
sias eminentem cojisidcranics, etc. Il y alla
encore demeurer, eu 1158, avec Constance
de Castille, sa femme, ayant cédé le palais à
Henri II, roi d'Angleterre. On ignore abso-
lument en quel endroit du cloître était siiuée
cette maison. On entend jiar le cloître tout
l'espace compris depuis le Terrain jusqu'au
l'ont-Rouge, et de li!, en suivant les rues
d'Knfer et de la Coloudie, juscpi'à la porte
qui est h l'extrémité de la rue (les Marmou-
zels, suivant ensuit(; l'alignement ipii va re-
joindre la principale porte (pii est h C(Mé do
l'église de Notre-Dame. Dans celte étendue
est située la elia|)('ll(' de Saint-Agnan; on y
voyait encore celle de Saint-.Iean le Rond,
qui a'été abattue depuis quehjucs années.
_ Parvis Notre-Dame. — La place a[)peh'e Par-
vis Notre-Dame, nom dérivé di' l'aradlsus, se-
lon .Ménage. On ;qi|iclail ainsi les cnilroits des-
tinés ?il;i promenade. De J'uradisus on a fait
J'araiistis, id enlin Parri.sus par contraction.
A l'entrét; de cette place était une statue de
jiierre longm- et mai faite, (|ni tenait un livre
d'une main, et ih* l'jinire um bAton entouré
d'un serpent. Oui'lques-uns ont (irétendu
que c'était ïïsculape, dieu de la médecine,
dont le serpent est un des symboles. D'au-
tres ont imaginé (pie, comme anciennement
les écoles ])uhliqnes se tenaient en cet en-
droit , cette ligure représentait Mercure
ou le dieu Terme, car les anciens mettaient
de ces ligures aux carri>f(inrs , dans les
jilaces publiques, et auprès d(! leurs écoles.
D'autres ont cru que c'était la tigure d'Ar-
ch.mibaud, maire du palais sous le règne
de (;iovis II, lequi'l, selon Fauchel, e'iait
affectionné à l'endroit des ccclésiosliiines et
Prêtres. Ils disent (]u'on lui avait élevé celte
statue, parce qu'il avait fait du bien à l'é-
glise de Noire-Dame, el qii il avait donné le
fonds sur le(piel l'Hôlej-Dieu a été bâti.
Les hermélirpies, ((ui regardent riuillaiime
de Paris coniuKs un de leurs patriarches,
assurent que c'est lui (|ui à fait bAlir le por-
tail de Notre-Dame qui est vis-à-vis, eti)u'il
y a mar(pH'' tous les chemins qu'il faut sui-
vre pour parvenir à ce grand œuvre qu'ils
lu croient voir |iarloui, et (]u'ds no trouvent
mille fiait. M. l'abbé Lcbeuf, après avoir
bien examiné cette slatiie, a prétendu ([u'elle
représentait Jésus-Christ tenant dans sa
main le livre des Lvangiles. Il croit que ciUte
ligure antique avait fait partie des ornements
du portique de l'ancienne cathédrale, el que
lorsipie l'on ti'availlaà rebâtir celle église, la
statue fut plantée vis-à-vis rH(jtel-Dieu,dans
l'endroit où on l'a vue jusqu'en 17'i8.
Derrière cette statue était une fontaine qui
fut consiruite en 1039, et sur laquelle ou
avait mis celte inscription:
Qui siiis, liiic Icndas; désuni, si forte liqiiores,
Piogiedcie, aternas diva paravit aquas.
Cette fontaine n'existe plus, ni la statue
derrière la(pielle elle était. On a supprimé
l'une et l'autre en 17i8, lorsqu'on a tra-
vaillé il donner au parvis une forme plus
régulière : on a ôté aussi plusieurs marches
jiar les(|uelles on descendait dans le jiarvis;
et pour rendre la pente jilus aisée, on en
adonné une pres(pj'insensilile à la rue Neuve
Notre-Dame qui y conduit. On peut juger
de combien on a baissé cette rue par les
maisons (jui sont dans le voisinage iJe l'Hù-
tel-Dieu ; on eniralt de plaiii-[iied dans les
boutiques , et aujourd'hui il faut monter
cin(| îi six marches assez raides.
L'arclievè(]ne de Paris avait autrefois une
échelle palihulaii'e dans le Parvis, et nno
aulie au jiort Saint-Landry. Ces échelles
élaient des luariiues de haute justice
Epilaplies diverses de Notre-Dame , extraites
du lieriieil manuscrit des Epitaphes de Paris
de la liHjliolhè(/ae nationale, n" 'JiSO.
I.
Tonil)CDii d lUieniK! , dil de. l'aris, cardinal iHi^que de
l';iiis.
11 ('lait inhumé sous une tombe plate de
cuivre , devant le sunctuaire , avec cette
épilaphe :
Claudinir linc tniimlo Lux .Iiiris, Parisiorum
Paslor voce, lido Diix Régis coiisiliorum,
1275 PAR DTJ'IGR
Fiuilnr Egonoruni, damiiaiis lierescs rcproboruin,
Stephanus hic sedis Ronianœ collaicnilis ;
Deserlis terris, spe sanclls jungiliir alis :
M. c. 1er iioc anno tribus audo soptuageno,
Oelobris décima sexla Doiiiiiii cpioipie prima.
Il mourut à Avij;no-i le 16' jour des ca-
lendes de iioveuibie 1373.
Le roi lui donna pour armes, trois fleurs
de lis sur un chevion d'azur, que ion
voyait aux extrémités de sa tombe.
II.
Tombeau de Eu les de Sully, évêiiue de r:)ris.
Ce tombi'au éiait de cuivre, élevi' do tlenx
pieds dans le ciiœur, aiiiirès do l'ai^^le, sur
lequel un évoque était re[)résenlé gisant, eu
relief.
(,hiem catliedrœ decoravit bonos, qneiti saiiguis avilus,
Qiiem inornm gravitas; hic jacel Odo sitiis.
Pi';esidis bujiis erat, quod habenl li;cc tcmpora rarum ;
Mens sincera, niaïuis miiiida, pu lica caro.
Leiiibus hic leiiis, toga nudis, victns egents :
Vila fuit juvenis clara, probata senis.
Bis sex ceiileno Chrisli, quarlotpie bis anno,
Tredecimo Juhi transiit Odo die.
III.
Tombeau de Pierre d'Orgemonl, évêqne de Paris.
1! était re|irésenté gisant, en marbre blanc,
sur- un tombeau élevé et couvert do grilles
de fer, bAli contre la muraille à gauche du
niaîlro-autel, autour durjuel on lisait cette
éj;ita(ihe :
llic jacet Reverendns in Cbristo Pater Pelrus
(le Oïdeouionte, Parisins orinndiis, in ulrorpie
Jure Liceiiciatus; olini Morineiisis,post modnm
Parisieusis Episcopus, qui obiil anno Doniiui
1409 16 * die mensis Julii (1).
IV.
Tombeau de Guillain' Cbartier, évèque de Paris.
Il était inhumé devant le maîlre-autel,
.«ous une tombe de cuivre, autour de laquelle
était répitaphe suivante :
llic jacet Revercndissimus in Gliristo Paler
Doniinus Guillelnuis Cbartier de Bajocis, uirius-
que Juris Professor per orbem faniosns ; qui
vita, verbo et exeniplo comniissi gregis Pastor
vigilans, plus ad pauperes Largitor, in Clero et
Populo milissimus pacificusque ; qui 2i'' anno
siue assuniplionisad Ecclesiani Parisienseni per
viam sanclorum foeliciier in pace quievit 1472.
prima Maii.
Il succéda à Denis du Moulin en l'évêché
do Pans, et fut sacré dans l'octave de saint
Aictor, l'an lii7.
Tombeau de Louis de Beaumont, évêque de Paris.
(I) Le jour du mois a été omis dans l'épilapbc de
cet évéque donnée par Hurtaul.
VPIIIE. PAR 1274
Son tombeau était semblable aux précé-
dents et environné de l'épitaphe suivante:
Scpulium est hic corpus Reverendi in Cbristo
Paliis et Doniini Ludovici de Bijlonioiile, prae-
cipiii LiUerariim amnloris, (pii in carnis affli-
elioiie, in nmltis jrjuuiis, in elccmosyiiarum
largitione, in olliciorum divinoruin t\m diei
quam noetis assidiia praesenlia lau labililer du-
cens vitam, in Prncsulalu anno vigesinio niagis
Ecclesiam muneribiis dnnans exccssit Cœliciter
1492, tertio iionas Julii.
VI.
Tombeau de Jean Sinmn, évfnue de Paris.
Il était inliumé près de Eudes de Sully.
Parisiis ortus, Pncsul qui ex gi^nte Sinionum,
Qiio Duce siib saiitto Irnmilo calla viget.
Consiile qui fuerat vix jiislior aller,
Ciiique reformandi spes erat una gvegis.
Clarus Jobannes sculplo jacet a;re sepuUus :
Ipse feras illi, cbare Vialor, opem.
Obiit anno Doniini 1502. 23^ die raensis De-
cembris.
VII.
Tombeau de François de Poncher, évoque de Paris, et
depuis archevêipie de Sens.
Le corps de François et le cœur d'Elienne
de Poncher était'Ut enterrés au milieu du
chœur, l'un contre l'autre, sous des lames
de cuivre, sur lesquelles ils étaient repré-
sentés, avec les épilajihes suivantes :
Cy gist le corps de feu de bonne mémoire
W^ François de Ponclier, en son vivant Eves-
que de Paris, Abbé de S' Maur des Fossez, qui
deceda le !"■■ jourde Septembre 1532.
Priez Dieu pour son Ame.
Cy gist le cœur de fen M" Esiienne de Pon-
clier, Archevesqiie de Tours, Maislre des Re-
quesiesdel'liostelduRoy, qui deceda le 15' jour
de .Mars, 1352 avant Pasqiies.
Priez Dieu pour luy.
VIII.
Tombeau de Guillaume Viole, évêque de Paris.
L'épitaphe suivante était gravée sur une
lame de cuivre, qui lui servait de tombeau.
Cy gisl de bonne mémoire Révérend Peie en
Dieu M"Guillaume Viole, en son vivant Evesqiie
de Paris, lequel deceda le mardy 1" jour de
May 1538.
Priez Dieu pour luy.
Il fut conseiller au |iarloment de Paris ,
abbé d'Onllac et de Notre-Dame de Laon.
IX.
Tombeau de François Italie, arcbevLqiie de Naibonne.
A côté du tombeau d'Eudes de Sully, on
voyait une lame de cuivre gravée, de la li-
gure d'un archevêque en bas-relief, avec
l'épitaphe suivante :
1275 l'AR
Cy giil feu 1res Révérend Père en Dieu M" Fran-
çois ILillé, nalif de l'aris, en son vivant Ar-
<liev('si|iie (le N.irl)OMiie et grand Arthidiai re
lin l'Eglise de céans, qui Uépassu le Jeudy i25'
jour de Ceburier 1191.
Triez Dieu pour luy. Amen.
\.
Tombeau de Jacques Uoberlet, évèqiie d'Alby.
Il était représeiilc comme le piécéilent sur
s.i tombe (Je cuivre, qui (jlait immédiatement
au-(]essous.
Isla Uoberleti tincres Icgit urna Jacobi
Qiieni vigiU'in experla est Albia Poiilificera.
Corporis ac aniini pra;elaris dotibus auclum
Ame suos rapnit sors Irucnlenla dies.
Obiil nono Kalendas Januarii, anno 1SI9.
1! fut |iremièreiiK'iit chaiioino de Notre-
Dame do Paris, comme porle le Martyroloi^e,
et l'ail lolo il fut évé(|ne d'Alby, dont il tint
le siège quatre ans soulement, n'ayant pas
encore atteint la trentième année de son âge.
XI.
Tombeau He Rp.né du Tiellay. éiêqiie da Mans, frère de
Jean, cardinal, et de Liiuis du lieilay.
Il gisait ilans le milieu du chœur, sous une
lame de cuivre.
Renalus Cdcnomanensis Episcopus, singniari
pielaie insignis ac ex generosa Beliaïoruni fa-
inilia nalus, postquain fralri primogeniio jusla
niagnilice fecissct , Parisiis magiio omnium
nirerore dieni rlausil extremum annoDùi 1347,
(lie 17 « niensis Augiisti.
Rcquiescal in pace.
Cy gist noble et vcnorablc personne M''" Louis
du Bellay, en son vivant Conseiller du Roy nostre
Sire en sa Cour de Parlement et grand Arcbi-
diacre et Clianoiue en IT/glise de céans. . . .
(lu Breuil, Tbibant, Selles el Ville-
qiiicr, lequel a csl(! inliiiiiK! par le Reveiendis-
siinc Cardinal du Bellay, Evesque de Paris le
5' jour (le Janvier 1311.
Priez Dieu pour luy.
XII.
Tombeau dn Ronnuld de Be.iiine, archov/^qup de Sons, gr.ind
auiiioiiier de l'"rauo,e el d(^ l'ordre du S.iidl-Espnl.
Au milieu du clunur, au-dossous do l'aigle,
on Vi)yait utii^ large tombe de marbre noir,
a/eo i'épilaplie suivante :
Viri iniMiort;dilal(! dignisaiini , Uenabli de
Beaiine, qui apud sex Cliristianissinios Franco-
runi Keges, Franciseuin I, llenriciiin II, Fran-
ciscmn II, CarolunilX, Ihïurieuni III et llenri-
ciiin IV, (idelein slreiiiiain(|ue navans operani;
Francisci Andegavi;e et AI(;neoni;e Diiris, Can-
cellarius, ex AuLe Palaiinisin Senatu Parisiens!
sandioriquc Consilio Sonalor, in Saocrdotuni
conventu Ecclcsiaslicus, oflieio gravioie pcr-
DICTIONNAIRE PAR 1-270
fufulus, priuiuni Blluricciisis Palriarcba, Ar-
cliiepiocopus, A(|iiilai]i;r Primas, dein Senornini
Areliiepis(0|Mrs, Calli;e el Germani:e Primas ,
luagiinsiiue Fraiicia; Eleeniosynarius, pleims
lionorijjus et annis, animant sapienliis omnibus
et virtulibus plenam reddidit auno a;talis scp-
tuagcsimo nono KKIU.
Karola et Maria de Beaune fralri siio moeren-
les DD.
XIII.
Tombeau de SimoB Malifas de Bucy, évêque de Paris.
Il était inhumé dans sa rliapelle, derrière
le chœur, sous un grand tombeau de marbre
blanc (.'t noir,
llic jacei bona; memoria; Dominus Simon Mali-
fas de Bucy, Siiessoncnsis Diocesis, quondain
Episcopus Parisiensis, fundator (pialuor Capel-
laniaruni bujiis E<;clesi;e cl coir.plurium alio-
rum bnnorum biiic Ecclesia; el servitoribus
cjus laigitor, qui per quiiulcciin aimos
anno Doinini in vigilia Sancii Joannis Baptistx.
Orale pro eo.
Autres tombeaux.
XIV.
Ilicjacet nobilis el discrelns \ir Slepbanus d(5
Monlediderio, Canoniciis Parisiensis, Régis in
sua Parlamenli Curia Consiliariiis, ac in Caméra
Iiiqnestarum dum viveret Presidens priions, qui
obiit (lie Lunaî 2(j'> mensis Mail, anno Domini
uns.
Rcquiescal in pace.
Il y avait, contre le mur de la chapelle oil
il était inhumé, une autre inscription de cui-
vi-c, qui faisait mention d'une messe |)erpé-
Inelle jiar lui fondée, et qui devait être dit&
dans la même chapelle.
XV.
Cy giil Jean de Bucy, Arcbidiacre de Brie, Cba-
noine île Paris, et Conseiller du Roy en sa Cour
de Pailomoni, qui Irespassa l'an U52, le !•'■
jour de leburier.
XVI.
Cy gist M' Gaillard Riizé, en son vivant clia-
noiue de l'Eglise do céans, Arcbidiacre de
Toniierrois en l'église do Langres, Scbolasliquc
d'Orléans el Conseiller du Roy en sa Cour de
Parlement, qui Irespassa le G* jourd'Aoust ISiO.
XVII.
Snb lioc lapide posiluni est cndaver Jacobi Lnil-
lier, qnondam Canonici Parisiensis ei[in Theolo-
gia Professoris : obiil anno liS!), die 19 Augusli.
xvnr.
Cy gist noble homme .M* Jean Luillier Licencié
ez Loix, en son vivant doyen et Chanoine de
1277
PAR
D'EPIGRAPIIIE.
PAR
1278
l'Iii^lise lie céans et grand Archidiacre âe Laoïi,
qui irespassa le 1" jour du mois de novembre
1510,
XIX.
Cy gist noble liomme et Sire Jean-Juvenai des
Ursiiis, clievalier Baron de. . . . CoiiNciller du
Roy nostre Sire, qui Irespassa a Poicliers l'an
de grâce l-iSI, le pieniier jour d'Apuril, jour de
Pasques : et Dame Miclielle de Vilry sa femme ,
qui irespassa à Paris l'an de grâce 1437, le 50'
jour de Janvier.
Dieu ait l'Ame de luy. Amen.
XX.
Icy gist noble liomnie M" Guillaume des lîrsins,
.... ou voyage de son sacre, el fui capitaine
de gens d'armes, l-ilS. le 24= jour de Juin
1472.
Dieu ait l'Ame de luy. Amen.
XXI.
Cy gist noble et discrète personne 51' M' Louis
Juvenal des Ursins, en son vivant Conseiller du
Roy nostre sire en sa Cour de Parlement, Cha-
noine de l'Eglise de céans. Archidiacre de
Champagne en l'Eglise de céans, et Prieur de
Coiiicy au diocèse de Soissons, qui Irespassa le
22' jour de novembre 1520.
Priez Dieu pour luy.
XXII.
Cy gist vénérable et discrète personne M» Jean
Picot, en son vivant Clianoine de l'Eglise de
céans. Conseiller du Roy nostre Sire et Prési-
dent éz enquesles de sa Cour de Parlement,
qui Irespassa le 20" jour d'Auril 1564, avant
Pasques.
XXIII.
Tombeau de Jean du Breuil.
Cy gist venerahle et discrète personne M» Jean
du Breiiil, en son vivant Archidiacre de Bour-
ges, Chanoine de Paris et Conseiller du Roy en
sa Cour de Parlement, qui irespassa le Samedy.
jour de Décembre, l'an de grâce 1463.
XXIV.
Tombeau de Nicolas Seguier.
Cy gist Noble et Scientifique personne M" Nico
las Segnior, vivant Conseiller et Aumosnier du
Roy, Chanoine de l'Eglise de céans et Ahbé
Commeudalaire de l'Abhaye de Provins, qui
deceda le 14* jour du mois de Septembre 1624.
XXV.
Tombeau de Jean de Montirjny.
Cy devant celte Chapelle gist Vénérable et docte
persôûe M' Jean de Monligny, en son vivant
Docteur Regcnl en la Faculté de Décret à Pî;ris,
Archidiacre de Sczane en l'Eglise de céans et
Chanoine de céans , Conseiller du Roy noslre
Sireen sa Cour de Parlement, qui irespassa l'an
1471, le 5' jour du mois d'Octobre. Dieu par
sa grâce de ses péchez pardon lui face.
XXVI.
Tombeau de Jeun de Ilanqrst.
Cy gist noble cl discrète |)ersoune M* Jean de
Ilaiigest,eu sou vivant Prieur de Lelion en Bie-
lagne et de Beanmont en Auge, Chanoine en
l'Eglise de céans, qui Irespassa le 13« jour de
Juin l'an 1508.
Priez Dieu pour hiy.
Oratoire de Notuiî-Seiofur Jésus-
Christ (1). Coni^régnlioii insliluéi; eiiFrnnce
le 11 noveiiii)re IGll, pnr Pierre de Ri^'iuUe,
plus Ifiril cariiinai. Dès le mois de déceinbrcj
delà nJôine année, le roi ratitoiisa par des
lellres-patentes, qui furent vériliéeset regis-
trées au parlement le 4 septembre 1612. Le
pa|ie Paul V approuva relie iiislilution par sa
bulle du 10 mai 161.3. Celte congrégation fut
surnommée de France, pour la dislingiier de
cellederOraloirede Rome,appeléf.'/nVf(//(rf/-
ie, qui fut inslituéo par saintPhilippe de Néri.
La congrégation des Prêtres de l'Oratoire
de France e-l une société de prêtres sé-
culiers, dépendants de leur supérieur gé-
néral, et qui, en même temps, sont sou-
mis aux évoques. C'est un corps, disait le
célèbre Bossuet, où tout le monde obéit et
où personne ne commande. M. de Bérulie,
pour commencer l'exéeulion de son dessein,
s'était associé cinq ecclésiastiques vertueux,
et presque tous docteurs eti théologie de la
faculté de Paris. C'étaient Jean Bance, Fran-
çois Bourgoing, Paul Meiezeau, Antoine
Berard et Guillaume Gibieuf.
Le portail de cette église sur la rue Saint-
Honoré est d'une assez bonne arcliitecture.
Le rez-de-chaussée est élevé sur plusieurs
marches. Il est composé d'un avant-corps
d'ordre dorique, dont les colonnes sont
isolées. L'architecture des deux arrière-corps
est en pilastres du môme ordre. Les deux
petiles [lortesj carrées de ces arrière-corps
jiorlent deux grands médaillons ovales, qui
représentent Jésus naissant et Jésus agoni-
sant.
Dans la chapelle qui est à main gauche,
du côté du maître-autel, est un mausolée de
marbre nnir, sur lequel est la statue du car-
dinal de Bérulie à genoux, ayant devant lui
un livre ouvi^rt [lorlé jiar un ange : le tout
de marbre blanc. Au bas est une épitaphe
écrite en lettres d'or, que sa longueur ne
nous permet pas (h; transcrire ici.
Le cardinal de Bérulie mourut en disant
la messe, et au moment qu'il prononçait
ces mots du canon : Hanc igitur oblatioiiem ;
ainsi il lut lui-tiième la victime du sacrilice
qu'il n'eut pas le tem[is d'achever, comme
(1) L'Oratoire de Paris est aujourd'hui, comme
l'on sait, allecié au culte de l'une des confessions du
protestantisme.
!^T9 PAU
l'ont (Jill'nulciiiMie son éiiilaphe, cl celui du
uisti(]ui; ci-api'L'S.
Cœpla siib exlrcniis nequco iliim sacra Sacerdos
Peificei-e ; et saltcm viciiiua pcrfieiani.
Ce iiingniliiiiie toinhcau est de François
A'Tgui(M-(', iiii dus plus li;ibilcs sculpteurs du
rè|j,iie de Louis h; (iiiind.
Ucs ci'M| supérieurs généraux de celle
ron,^ré{;atinM, (pii sont morts depuis le car-
dinal d(; Hérulle. il y on a qunire qui ont
(•lé i'iIiMMiés dans celle é^^lise. Le H. P. de
Sainte -.M.irllie est le seul dont il n'y ait que
lecœur: leurs lonibessonl plal(;s etsans or-
neinents: on lit sur cliarune une inscription
sini, le et unirornie : il n'y a de dilTérence
cpie dans les noms et les dates. Quelques
jiersonnes séculières, mais en petit nombre,
ont aussi été inhumées dans celte église.
Dans une des niches qui ont vue sur le
chœur et sur le grand aulel est un petit mo-
nument de marbre blanc, dont la sculjiture
i^st d'une boum; mnin ; il est encasti'é dans
le mur, et l'on y voit une femme allligée et
assise, tenant <lans ses mains un rouleau
aussi de marbri! blanc, sur le(iucl on lit une
l'oidalio'i bien singulière.
Lonis Barlioleaii, Conseiller du Roi, Contrôleur-
Général de la Trésoreile de sa maison, ayant
vécu en tout iionneur et piété, et rempli d'un
zèle ardent pour l'augmciUalion du Service di-
vin , a fondé à perpéluili'; en celte liaison de
l'Oratoire, une Messe basse chacun jour de
l'année, et un Service complet cliacuii le 26
d'Oclohre, aui]uel assisleiont le Gardien ou
Vicaire, et tiois lioligicnx du Couvent des Ca-
pucins de la rue S. Ilonoi('', selon qu'il est
énoncé au couiralde ce passé par-devanl Desjean
et l'Kvesqnc, noiaires, le premier Féviier 1CG7,
avec les Exécuteurs leslauuMilaircs du Sieur
Bubolean, décéilc le 2(j d'Octobre 170G : Priez
Dieu pour son âme.
Dans une des chapelles on lit cetto
ta[ihe.
D. 0. M.
Anlonlns d'Aulir;iy Cornes d'Ossemont, vir na-
lalibus ac niuiibus iuelaus, qui in suprema Pa-
risiens! Curla Senalor, aiin. vui, Libcllnrum
snpplicuin Magister, ann. vu, apud Aurelianos
inissus Domiuicus, postrenio Pra'tor urlianus,
ann. m, collapsam i'oii disciplinam rcstituit,
siiigiilari in jure dicundo religione ac diligentia.
Obiit X.V k. Julii, anno salulis rep. muci.xx, sela-
lis sua'xxxvii. Tlieresia Mangot, fuimina, majo-
ruu) a secr(^tis Hc^îmI sigiliis s<!crelis(iue daro-
ruTn gciicre spcclaiissima , dulcissimo conjugi
uxor uiiicc amans ac mœrcns posuit , anno
salutis UDCLXxi.
M. d'Aubray, lieutenant civil, dont on
vient de lire l'épilaplii-, était le i'rère aîné
(le la mari^uise de hrinvillicrs et l'ut la se-
conde victime de sa lamille, que cette scélé-
rate sacrifia à sa barbare cupidité, Thérèse
DICTiONNUUE PAR 1230
Mangol de Vilarceaux était la digne épouse
d .\idoine d'.Vubray, et ne lui survécut ipie
poiu' venger sa murt, et pour pleurer nuit
et Jour la piTle qu'elle avait l'aile: elle mourut
le 20 juillet 1()78, huit ans après son mari.
Dans la nef, sur une liunbe plate, on lit:
Ici j<it liant cl piii^saiU Seigneur, Messire
Chai les de .Moy, .Marquis de Riberpié et de
liove, Lieutenant Général des Arméfs du Roi,
Gouverneur de la ville et château de llaiii, le-
quel est décédé le 15 lévrier 16 Pliez Dieu
pour son aine.
Assez pr(,'s, mais <\ C(Mé, on lit celle-cî.
Ci git Messire Claude de Noce, Chevalier, Sei-
gneur de Fonlenay, sous-Gouverneur de S. A.
U. Monseigneur le Duc d'Orléans, illustre par
l'ancienneté de sa noblesse, plus illustre encore
par sou Tiiérile. U conserva dans nu commerce
continuel du grand nioiule, une proliilé sans
tache. 11 joignit il tous les agréments de l'esprit,
toute la solidité de la raison. Aux qualités de
riimiiiéte honuue, les vertus les plus sublimes
du Chrétien. Apres le cours d'une longue vie,
il mouriil de la mort <!es justes, le 10 mars
1704-, âgé de quatre-vingt sept ans. Dame Marie
le Roi deGomlierville, son épouse, lui a f.iil met-
Ire ce monument, en allemhinl (pie la mort la
rejoigne dans le tombeau à celui dont la mort
seule l'a pu séparer.
Philippede France, duc d'Orléans, avait
apporté un soin extrême pour ne meltre
auprès du duc de (^diartres, son fils, que des
personnes (lu plus grand mérite, et l'on |)('ut
direqu'il y avait réussi ; car sans parlerdes
illuslres maréchaux de France, et du seigneur
qui occu|>èrent successivement la première
place dans l'éducation de ce prince, il lui
avait lionne deux sous-gouverneurs d'un mé-
rite dislingué. L'un était M. de Noce de Fon-
lenay. dont on vieil de lire l'éloge, el l'aulre
était >Ldela Rerlière, homme sans naissance,
mais qut, ])ar sa bravoun», sa probilé, s'élait
fait une grande réputalion à la cour et dans
les armées.
La chapelle des Tubeul qui est h gauche,
a ('dé peinle par Philipjie de Champagne en
1()V.3.
Tous les ans, le jour de la fête de saint
Louis, l'Académie des sciences, et celle des
inscriptions et belles-lettres, font chanter
dans celle église une messe eu inusiipie,
avec un motel, et on y prononce lei)anégy-
rique de ce saint roi.
Dès (pie celle église fut b.'tie, la pliijiart
di's gens de la coiw n'en fréipuMitaienl puiiit
d'autre, et alin de les rendie i»lus alleiilifs
aux ollices divins et plus dév('ils, le P. Uoiir-
going, qui était habile nnisii^ien, s'avisa de
mellre les ))saumes et (piel(|ues canliipies
sur des airs (pr(m chaulait pour lors ; el \ oilà
rdiiiiine tlu cliani parliculier (pie les prèlres
de rOraloire de la coiigrégali(Mi de Fiance
ont substitué dans leur église au chant
grégorien.
épi-
128(
r\u
DEI'IURAPHIE.
PAR
1282
Le roi Louis XIII, par ses lottros-patentes
du mois d'avril 1027, voulut que les prt^tres
(le l'Oratoire de celle maison fussent tenus
ses chapelains, etdes rois ses successeurs.
La bibliothèque de celte niaisoa n'est
composée que d'environ ving!-deux mille
volumes ; mais elle est une des plus curieu-
ses. M. de B'i'ulle coniniença [lar y mettre
un petit nou]bre de livres bien choisis, et
surtout de très-bons livres de controvei'se.
11 y en mit aussi ([uohpies-uns qu'il avait
rapportés d'Espagne, et qui sont fort rares
en France. Plusieurs personnesontconlribué
depuis h augmenter cette bibliothèque; mais
ce qu'il y a de plus curieux et de |)lus raie,
sont les manusciils qu'Achille de Harlay,
marquis de Sancy, et ambassadeur de Cons-
tantinople, apporta de son ambassade. Parmi
ces manuscrits, l'on remarque un beau Pen-
lateuque samaritain, que Pietro délia Valle
avait acheté dans le Levant jiour ce ministre,
et (pielipies Bibles, dont il y en a deux ou
tioisqui sont d'un grand prix. L'on y voit
aussi un exemplaire grec des œuvres de saint
Ephrem, une chaîne giec(iue sur Job, et une
auire sur l'Evangile de saint Jean, écrites en
grarrds car'actères grecs q\ri sont liés ensem-
ble comme les caractères arabes.
La communauté de cette maison est tou-
jours composée de sujets distingués, soit
]iar un profond savoir, soit par la beauté de
l'esprit. Voici les noms des plus fameux
dans l'un et l'autre genre.
Nicolas Bourbon, chanoine de Langres,
pi'ofesseur en langire grecque au Collège
l'oyal, reçu à l'Académie française en 1()37,
entra dans la congrégation de l'Oratoire
quelques années avant sa mort, et mourut
dans cette maison l'an IGii, c'^gé d'environ
S()ixante-(Jix ans, avec la réputationd'avoirélé
un des meilleurs poètes latins (pie la France
ait jamais produits. Ses poésies lurent impri-
mées h Paris en 1G30, en un volume in-12.
Le P. Jean Moiin était très-habile dans les
langues orientales et dans la théohjgie posi-
tive. Les ouvrages qu'il a donrrés au public
sur les ordinations et sur la pénitence sont
très-estimés. Il mourut le 28 février 1C59.
Le P. Jérôme Vigiiier était aussi très-versé
dans les langues orientales, dans l'histoire
et dans les généalogies des maisons souve-
raines de l'Europe. 11 mourut le 14 décembre
ICGl.
Le P. Denis Amelotte a traduit le Nouveau
Testaiirent.
Le P. Charles Lecointe était très-savant
dans l'histoire, et eut le courage et la capa-
cité nécessaires pour composer les Annules
ecclésiastiques françaises. Il mourut le 18
février- IGsl, âgé de soixante-dix ans.
Le P. Ciérard Dubois était au>si très-habile
dans l'histoire et dans la ci'itique. Feu M. de
Harlay, archevêque de Paris, le choisit |iour
éciire l'histoiie (Je sou église. 11 mourut en
10%.
Le P. Nicolas Malebranche était de Paris,
et (pioiipje sectateur de Descailes, il trouva
le moyen de pai'aître origiiral. Ç'-a été un des
plus grands philosophes et des plus sublimes
métaphysiciens qu'il y ait eu en France,
m_ème en Europe. Il mourut le 13 octobre
1713, Agé de soixante-dix-se|)t ans.
Le P. Jacipres Leiong, bibliothécaire de
cette maison, avait une grande connaissance
des livres et des airteurs. Il a donné pbrsieurs
ouvrages au public, entr'autres une biblio-
thètpro sacrée, intitulée: liibliollieca sacra,
in binos si/llalios dislincla, etc., et une Biblio-
thèque historique de la France. Il uiouiut l'an
1721.
Le P. Charles Reyneau était derAcadémio
des sciences, et connrr par d'excellents ou-
vrages de mathématiques. Il est mort le 2i
février 1728, âgé de soixante-douze ans.
Les prédicateurs fameux qui ont illustré
cette maison sont Guillaume le Boux, mort
évoque de Périgueux ; Jules Mascaron, mort
évèque d'Agen; Jean Soanen, évèque de
Sénés; le P. de la Tour, génér-al cie la con-
grégation; le P. Hulian, le P. de la Roche;
le P. Massillon, évoque de Clermonr ; le
P. Jean-Joseph Maure, mort le 27 février
1728; le P. Jurian, évèque de Vence ; les
PP. ïerrasson, etc.
(HCRTALT et MaGN'T.)
Palais de Justice (Le). Rien ne prouve
mieux la dilTiculté qu'il y a de décoirvrir le
temps de la foniJation et le nom du fondateur
du Palais, que l'extrême i-apidité avec la-
quelle nos écrivains passent sur cet article.
Queli]ues-uns ont avancé sans preuve qu'il
y avait un palais lulti dès le temps de Clovis,
au meure lieu où est celui rpre irons voyons
aujourd'hui ; mais outre cpje la ville de Pa-
ris était a'ors trop serrée et trop petite,
])Our qu'il y ei-rt urr palais au milieu, il est
d'ailleurs constant que Clovis étant venu de
Tours <à Paris l'an 5!)8, il établit sa demeirre
au palais des Thermes, que les Bomains
avaient lait bâtir hm-s la ville, du ci'ité du
midi, et dans lequel Julien et Valeiitinien
1" avaient demeuié. Ce fut pour lors que ce
roi fit b;Uir t(;ut auprès une église, sous le
nom de Saint-Pierre et de Saint-Paul, pour
accomplir le vœu qu'il en avait fait, en |)ai-
tant pour aller faire la guerre aux Wisigollis.
Childebert demeurait aussi dans le palais des
Thermes, auprès duquel il lit bAtir l'église
de Saint-Vincent, qu'on nomme aujourd'hui
Saint-Germain des Prés. Fortunat rappoi-le
que ce roi allait de son palais par ses jardins
à l'église de Saint-Vincent, ce qui ne peut ,
en aircune manière, s'entendre iJu palais rpii
aui-ait été dans la Cité. Cela s'accorde avec
ce que dit Grégoire de Toui'S dans le trente-
deuxième chapitre du sixième livre, (jue le
roi Chil[iérie s'en retourna de la grande
église à Son palais, [lar la place et par le
port, sur lequel il y avait, dès ce temps-là,
des maisons de niarcliaud^. Les pi'emiers rois
de la r-ice carlovingienne lii-ent |ieu de sé-
jour à Paris, et api'ès Louis et Carloiuan,
pctit-lils de Charles le Chauve, ils n'y firent
plus de résidence. Adrien de Valois co"jec-
ture que la crainte des Normands obligea
Eudes et les princes suivants de transférer
leur demeure dans la Cité , et d'y bAtir ce
que nous appelons aujourd'hui le Palais.
I28Ô
PAR
Co 7wuvc(iu J'dliiis l'iit eaiiso i|n'on aiipcl.i
i;elui des l)ains le vieux J'ulais; car c'est
ainsi ([u'il est nommé dans une r/iro/uV/uc (/e
VézçUuj, com|)Osée |iar un muine de cello
ahijave. « Les mnines de ^■ézelay, suivis du
peuple, étant sortis du |)alais de Lnuis le
Jeune, tous les relij^ieux de Saint-lîermain
Jes Prés vinrent au-devant d'eux jusqu'au
vieux Palais et les reçurent avoo larmes. »
Le palais (jui était dans la Clité, était appelé
h' grand Pnluis du temps de s:nnt Louis; car
Mailhirii P;iris ilit cpi'lienri III, roid'Angle-
Icrii', lui reçu l'an I2.'j'i-, in majore douiini
ltc</is rrancorum Palalio , quod est in inedio
civiliilis Parisiacœ.
Saint Louis y lit des réparations considé-
rnbles, et l'au^Muenta de la Sainle-Cliapelle,
de la pièce qu'on appelle encoi^; la salle de
Suint I.nuis, et de la pelile salle (ju'iu) nomme
nujoni'd'hui la (irand'Cliambre. Cela n'em-
})ùi-lia pas que sous Philippe le licl, ce palais
ne lût eniore considéi-ablemcnt aj;randi.
Duliaillou insinue même (pi'il l'ut bâti ?i
neuf; il dit (pie Pliili|>pe le JJel « fit b;\tir
dedans l'isle de Paris, au lieu même où était
l'ancien château de la demeure tics rois, le
Palais tel qu'il est aujourd'hui étant
conducteur de cette œuvre, messire Enguer-
rand de Marigny, comte de Lonj;ueville, et
«uper-intenJant des finances. » Jkllel'orest
j)arle clairement, et dit (jue Phili|)pe le V>c\
« lit construire un autre palais tout à neuf,
tel (pie nous le voyons , et (pi'il fut achevé
l'an 1313, le 28 et deinier an du lègue de ce
bon roi. » .Mais, (|uoi(|u'ils puissent dire , il
est ccnslanl que la salle de Saint-Louis , la
(■rand'Chambre et la Sainte-Chapelle sont
(il s édifices du temps de saint Louis. Nos
liisloi-iens ne s'expliquent pas plus nette-
ment sur la manière dont Louis le Hutiu
voulut (pie le parlement tint ses séances au
Palais. A ies eiiti.'iidre, il semble ([ue nos rois
r.djaiidunnèrent tellemeni, qu'ils n'y tirent
plus leur demeure, ce|ienilani nous trouvons
qu'ils y ont demeur('^ souvent depuis (1).
Lu 1383, le roi Charles A"I y demeurait,
lors(prétant victorieux des Flamands, il fit
éh'Vtr un dais sur le perron du grand esca-
lier, oij tout le peuple de Paris vint lui crier
miséricorde, les hommes lôtc'S nues , et les
femmes éthevelées, pour avoir excité une
sédition pendant le voyage du roi. François
1" y demeurait l'an lo31, et cette année-là
il lendit le pain bénit en l'église de Saint-
Bar. hélemy, en qualité di; premier parois-
sien. Celait dans la grande salle du Pa'ais
(|ue nos rois recevaient autrefois les am-
bassadeurs, qu'ils ddimaienl des f(;sliiis pu-
blics, et que l'on faisait les noces des en-
(1) l'.ii 1ôo7, Eli(Minc M.iicel |iit'V(U(Ii'sinr\r(li:iii(ls,
fil :iss;issiiicr dans \:\ Cljjiiilnc-, cl en |ircsfiice iiiciiic
(lu il:iii|iliiii, U()l)iTl lie (.leiiiiDiil, iii;iiitIj;iI ili; .Niii-
lli;ili(lii', Cl Jciii il,. Ciiiill.iiis, ni:i|-((li:il <lc (;ii;iiii|);i-
fie'. IN cl:iiciil pour liiir, l'un cl l'iiuiic si pics du
(l:iiipliiii, (pic leur s;iii(,' icjiiillil sur ses li:il)i'.s, et
«jui: te piince ciMi^'iiii (pi'dii m"cii vouIûI ;.iissi ;i sa
Me ; iiuiis .M;u(el le i:issui:i el lui jela un (■|];ipcr()ii
iduK^ el Lieu pour le (jaraiilir de l'iiisoleiiec du
licupic.
DlCTlON.NAir.E PAR !«Ri
l'aiils de France. Elle était ornée de statues
de nos rois , à commencer jiar Pliaramond,
et au-dessous de chacune il y avait une
inscription ipii ajiprenait le nom du roi
(in'idle rejirésentait, la durée de son règne,
et l'année de sa mort.
Cette salle occu[ie la place d'une chapelle
qu(! le roi Koberl avait fait bAtir sous l'invo-
cation do saint Nicolas. C'est en mémoire de
cetle ancienne chapelle, que celle ipii est
à un des bouts de cette salle est encore sous
l'invocation du même saint, et que les pro-
cureurs du p.irlement y font dire l'ollice de
saint Nicolas, le jour (pje l'Eglise fait la fête
de ce sailli. La touiMjui y est encore servait
de clocher à cette ancienne chapelle. Ce fut
Louis XL en 14-77, qui lit construire une
chapelli' à l'endroit où est celle que l'on voit
aujourd'hui, et ijui la fit décorer de deux
colonnes, sur l'une desquelles était la statue
de Charlemagne, et sur l'autre celle de saint
Louis.
A l'autre bout delà grand'salle était une
grande table de marbie (jui en occupait
jiresque toute la largeur, et qui d'ailleurs
était si large et si épaisse, qu'on n'a jamais
vu une tranche de marbre aussi granile i|iie
l'était celle-ci; elle fut brisée et mise en
jiièoes lors de l'incendie de 1G18. Celait sur
cette table ([ue se faisaient les festins royaux,
et à laquelle on n'admettait que les em|ie-
reurs, les rois, les princes du sang, les jiairs
de Fiance, et leurs femmes ; car tous les
seigneurs qui étaient au-dessous de ce rang,
mangeaient à d'aulres tables. C'était encore
sur cetle vaste table que les clercs de la
basoche représentaient leurs farces. C'était
jiour eux un tliéAtie toujours prêt, et dont
la conslruciion ne leur coulait rien. Outre
cette t.ible de marbre ipii, selon Froi>sart
(liv. IV, ch. 1 1), est eontinueitement nu Palais,
et point ne scbou(je,\\ y en avait une autre qui
était en bas, dans la cour du Palais; c'est de
celle-ci dont il est parlé dans la Ciironiquede
Saint-Denis, où il est dit que les corps des
seigneurs qui furent tués en 1357, au Palais
dans la chambre du dauphin, et en sa pré-
sence, furent traînés jusiiu'à la cour du Pa-
lais devant la pierre (Je marbre , cl (]u'on
pouvait les voir de la chambre du daiipliin.
On ne sait point ce qu'est devenue cette table
de marbre.
Cetle magnifique salle et la chapelle furent
donc consumées, comme aussi une grande
pallie des b.timenls du Palais, jiar un in-
cendie arrivé le 7 de mars de l'an 1018, sans
ipi'on ail jamais su au vrai comment le feu y
avait pris. L'opinion la jilus (■onmiune est
(pie ce fut |iar la faute d'une servante (]ui y
avait laissé un réchaud plein de feu. D au-
tres disent ipie ce furent les complices de la
mort du roi Henri le (Irand , qui préteii-
d.iient par l.i lu ùler le grell'e, et le procès de
H.ivaillac. Ch.icun en jugea comme il voulut,
sans (lu'on put lui prouver le contraire; ce
(pi'il y a de constant, c'est que sans l'allen-
lioii el les soins du greffier \'oisiii , qui lit
enlever et mettre en lieu do sûreté les re-
gistres du purlemeiit, ces précieux menu-
1-255
PAR
DEPIGUAPIIIE.
PAR
12S0
iiients aurnient été brûlés. On pensa aiissilôt
à i'élal)lir cette salle sous la conduite de Jac-
ques Debrosse , un des liabiles airliitecles
que la France ait eus : elle le fut entièrement
en 1G22. Elle est voûtée de pierre de taille,
avec une suite d'arcades au milieu, soutenues
par de gros piliers garnis de boutiques.
L'an 1G83, ou ouvrit six fenêtres dans la
voûte, pour donner jilus de jour ; on y cons-
truisit aussi en même temjis une riche
chapelle à l'uu des bouts, fermée par une
balustrade de fer doré. Cette chapelle a en-
core été réparée et enrichie de dorures et
autres ornements en 1723, aux dépens de la
communauté des procureurs du parlement.
Au-dessus est un cadran qui règle les séan-
ces du parlement. On lit au-dessous ce vers
de M. de Montmor, de l'Acadéuiie française.
Sacra Tliemis mores, iil peiidula dirigit lioras.
La grand'chambre a été construite sous
le règne de saint Louis ; sous celui de
Louis XII, elle a été réparée et ornée comme
nous l'avons vue, il y a quelques années ; le
plafond même en subsiste encore aujour-
d'hui. Il est de bois de chêne, et tout entre-
lacé d'ogives , qui ne sont ni ovales ni en
plein-cintre, mais qui tiennent des unes et
des autres, et se teiminenl en cul-de-lampe.
On a conservé ce plafond jusqu'en 1722.
On a changé la décoration intérieure do
cette chambre, et on l'a même redorée ; on
a aussi remis en couleur tous les endroits
qui en avaient besoin ; et le lambris qui
règne au pourtour a été orné de sculptures
et (le dorures. Sur la cheminée est le mo-
dèle en plûtre d'un bas-relief de marbre,
qui représente Louis XV, entre la Vérité et
laJusiice, par Coustou le jeune ; les trophées
de métal doré qui accompagnent ce mor-
ceau sont de Rousseau. On a aussi ouvert
en même tem])S, à côté de cette cheuiinée,
une grande porte qui fait face à la galerie
des merciers. C'est Germain Bosfrand, ha-
bile architecte , qui a conduit les nouveaux
ouviagesqu'on a faits dans la grand'chambre.
Les chanjbres des enquêtes et des requêtes
sont aussi ornées de plafonds et de lambris.
On remarque dans la vieille cour du Palais
un grand arbre d'environ cinquante pieds de
haut, appelé le Mai, que les clercs de pro-
cureurs du parlement font planter tous les
ans au mois de mai, et quelquefois plus tard
en cérémonie, avec une espèce de fête et de
cavalcade, qui dure pendant trois jours. On
voit des deux côtés de cet atbre des cartou-
ches qui représentent les arnjes de la baso-
che, qui sont d'azur à trois écritoires d'or ,
avec deux anges pour supports. L'inscrip-
tion qui est au-dessous de ces armes , mar-
que le jour que l'arbre a é é planté.
Le premier président est logé dans le
Palais; son hôiel est vaste, accompagné de
jardins, et de tout ce qui peut rendre celte
demeure commode et agréable. Comme les
tours étaient autrefois l'ornement des bâ-
timents royaux, l'on en remarque un bon
nombre au Palais. Celle de l'horloge tlanque
le Palais, au coin du quai des Morfondus,
et h un des bouts du pont au Change. En
1370, Charles V y fit mettre la première.
grosse horloge qu'il y ait eu h Paris ; il fit
venir môme d'Allemagne un horloger nommé
Henri de Vie, exprès pour en avoir soin. Il
le logea dans cette même tour, et lui assi-
gna fi sols jiarisis |iar jour sur les revenus do
la ville de Paris. Ouiro l'horloge, il y a dans
cette tour une grosse cloche, qui fut jetée
en fonte l'an 1371, par Jean Jouvente. On
ne la sonne que dans les grandes réjouis-
sances ; mais le 2'* d'août 1572, on s'en ser-
vit pour une expédition bien horrililo, puis-
que ce fut au signrd do cette cloche que
commença le massacre de la Saint-Barthé-
Icmy. Le cadran de cette horloge est orné
de (fuelques figures de terre cuite, qui soni
de Germain Pilon. Lorsipie ce cadran fut ré-
paré par ordre d'Henri III, on y mit les ar-
mes de France et celles de Pologne accolées.
Sans parler des tours qu'on comide en-
core aujourd'hui dans l'enceinte du Palais,
il y en avait autrefois plusieurs autres qui
ne subsistent l'ius, comme celles de Beau-
vais, de la Question, des Joyaux du Trésor,
la tour Carrée, la tour Civile, la Grosso
tour, la Tournelle, dont le nom est demeuré
à une des chambres du parlement, etc.
Quoique le Palais soit composé de plu-
sieurs corps de bAtiments, joints les uns
aux autres en dilférents temps, sans beau-
coup d'ordre ni de symétrie, c'est néan-
moins un édifice qui a un air de grandeur
digne de nos rois.
L'incendie arrivé la nuit du 10 ou 11 de
janvier 1776, ayant dévasté toute la partie
où était la chancellerie, la ga'erie des pri-
sonniers, etc. , jusqu'à la Sainle-Chapelle,
on s'occupe aujourd'hui des ré[)arations do
ceite partie.
Voici la description du cadran de la tour
de riioiloge du Palais-de-Justice de Paris,
que l'on vient de restaurer tout récemment.
Ce cadran, le plus beau cpii ait été cons-
truit h l'époque de la Renaissance, est placé
sur le mur est tle la tour de l'Horloge, à 7
mètres du sol. Le dian)ètre du cercle des
heures est de 1 mètre 50 centimètres. Au
centre de ce cercle sont des rayons flamboyants
dorés. Sur ces rayons tournent deux aiguil-
les en cuivre repoussé et bronzé, les chiffres
indicatifs des heures sont sculptés en relief
dans la pierre et sont peints en noir. La
plus grande de ces aiguilles, destinée h mar-
quer les minutes,re|)résenteleferd'une lance
avec partie de son manche; l'autre ai gui lie mar-
que les heures au moyen d'une fleur de lys
sup|)0rtée par deux sphinx, l'autre extré-
mité de cette aiguille représente un croissant
et ne sert qu'à établir un contre-poids. Ce
cadrarr est inscrit dans un encadrement orné
de rosaces aux angles.
De chaque côté du cadran est une figure
bas-relief ayant 1 mètre 90 cent, de hauteur.
La figure qui se trouve sur le côté gauche
représente la Force, s'appuyant de la main
gauche sur un faisceau en tenant entre le
jiouce et l'index la main de. justice dont
les deux derniers doigts sont fermés ; tlans la
i'iSl
PAR
DICTIO.NNAIRE
PAR
1288
iiKiiii (li'iiitc, elle tient la taljlo do la loi »ur
Ja(]iJ L'Ile est écrit :
S;icra Dei cclebrare pins, logale liinc jiis.
Truduclioii.
Pieux observateur île la loi divine , respecte le
droit royal.
La figure qui se trniive sur le côté droit ro-
préseiile Injustice I ena'U dans lo main gauche
la balance el d;fns la main droite un ylaive.
Au-di'ssus de rencadi-cnienl est une table
(Ml niaibre noir sur la(|uelle est jiravée en
lettres dorées rinscription suivante :
()iii deJit anle iliias, tiMpliceiii dalnl ille coronarn.
Tnnlitcliuii.
Celui qui lui a dejii duiuié deux couronnes lui
(loiiiiera la troisième.
Et de chaque côté de cède iriscriptioîi se
trouvent deux D entix'lacés et entourés de
feuilles de chêne.
Celle table est sur^raontée d'un fronton sur
lequel deux j^énies tenant des guirlandes
viennent supporter' les ai'irri'S de Henr'i III.
Ces armes sont composées de deux écris ac-
colés,ci liri delà France poitantsurun champ
d'azur' tr-ois tlerrrs de lis d'or, sommé de
la cou oirue royale ; et celui de Pologne, di-
visé eir deux juu'lies égales |iar une ligne
perpendiculaire, portant sur un champ de
gueules, à garrche,irn aigle éployée.enai-gent,
couronnée à l'antiriue, el à dnnte, un cheva-
lier' terrant en sa main dr'oite uneépée nue,
el eir sa main gauche la bride de son cour'-
sicr' cabré ; le cavalier' et le cheval sont d'ar-
gerrt.el l'écu est aussi soiinuéde lacoiirotme
royale cle France. Au-dessus de ces deux
écus est une coiironne de laurier suspendue
I ar' une colorribe-signiliant le Sainl-Espr'it ;
au-dessous de ces mêmes écus est une H, et
le tout est eirviro'iné du collier de l'ordre
du Sai'il-Fspi'it (I), composé de coquilles,
(li'tlrur de lis, d H coui'ininéos, qui sont le
chiUVe lie Henri lil. .\u bas de ce collier
pend une croix pattée il huit pointes bou-
lonnées par' les bouts, et érnaillée de blanc
par les bords, el doirt les angles sont gar'uis
d'une fleur- de lis ; sur un des côtes est une
coloiitbe éirjaillée de blanc représenlairt le
Sainl-l'.spr-il ; sur l'antre cûlé est l'image de
sairil.Nlicbel i;ombatlaul le di'agon.Ces armes
soiitenl'er'rrréesdairs rui caiiouche sommé de
ia coui'onne royale de France.
Au-dessous do l'encaiir'ement juinciiial
esl placée une seconde table en rDar'bre noir',
irrais plus grande i|ue celle dont nous venons
de parler, et sur laquelle sont gravés aussi
(I) L'onir-c drr Saint-Esprit a élc insliriré Ici"
jour de l'an l.'iTy, par Henri III, <'n rfconiiaissaiHe
(les liiiMii'ails (|n'il av.iit ie(.'us de Dieu le jniir delà
l'eiili-i oli-, aniiiveisaii'ede sa nais^jiice ; on il lui élu
loi cil- l'(d(i^he et suciéila a la ciiuiDunc de France,
pal la mort (Je Cliarles IX, son lieie.
eir letti'es dorées les deux vers suivants do
Passerai :
tlacliina qirne bis sex tam juste dividit lieras,
Jusiitiarn scrvare iiionet, legesque lueri.
Triulncliuii.
Celte niaeliine qui di^i^e si justement les douze
lienres, vous avertit qu'il l'aiil obseï ver la justice et
sauvegarder les lois.
Celle table esl soutenue par un cartouche or-
né d'une tête d'arrgeelde[ilusieursor'iiemenls.
Les diverses pai'ties de cette décoration,
qiri est sur un fond couleur a/.ui' el parsemé
d'or'ncmeiits ligurant broderies (Ij, sont
formées de corniches el d'encadrements
d'ar'chileclnre, ornés de chill'res de Heni'i 11,
de guirlandes, de tètes de bélier, de faune
el autres ornements d'une sculpture très-
délicate. 'Joutes ces parties sont, pour la
jiliiparl, dorées, argentées el orirées de tons
de couleurs (pii doiiiienl à cet ensemble un
aspect des plus élégants.
Celte riche décoration est garantie de la
filuie |iar irn auverrl demi-circulaire, en bois
sculpté, et souteiru par' tieux grandes conso-
les en Ibi'mes de cai'latides. Le dessus de
cet auvent est couvert par des feuilles de
cuivi'e estampées, en forme d'écaillés ; et
des dauphins servant de gouttières, [ilacés
l\ chacun des c(Jtés de l'auvent, écoulent les
eaux pluviales.
Dans les coin|iartimenls de la voùle de
l'anvent sont des D el des H et V^ croisés et
enlrelaeés d'ur'nement ; ces chill'r'es, jilaiés
alterrialivemerrl dans ces cimipartiiiients ,
sont ceux de Henr'i 11 el de Henri 111.
Au centre de la partie la plus élevée de
l'auvent, et sur' une orrreiuerrlation variée,
esl le millésime 1583, c'est la date df l'a-
chèveiiienl du monument sous Henri 111.
Aux deux angles inférieurs du fond de la
décoration, on lil: ^ gauche, R. Aniio D. ,
el au-dessous, le miliésime IGSo, c'est la
date de la r'estauialion faite p.u' Louis \1V ;
et à droite, I{. Anno D., et au-dess(jus, iSo'l,
c'est la (laie de la restauralron (|ui vient
(l'être faili; sous la direction d" MM. Duc et
Dommey, arcintecles de la ville de Paris,
chargés des travaux d'isolement et d'agian-
disseruent du Palais-de-Justice. M. Tous-
saint, statuaire, a exécuté les ligures décora-
tives ; M. Flaridrin a fait toute la sculplure
d'ornementalion ; M. Vivet, peintre-décora-
teur, a exécuté toutes les peintni'es, (jui sont
à la cire, et les dorures ; M. HeiU'y Lepaule,
après des dillicullés sans nombre, a établi
l'horlogerie, el il est à reinanpier que les
aiguilles ilu cadr'an ont un mouvement parfai-
tement régulier et sans secousse.
La hauteur totale de la décoralion du ca-
dran est de 7 mètres (JO centinièlies, il sa
largeur totale de 5 melres GO cenliruètres.
( 1 ) Ce l'ond lepi'éseniait autrefois le manteau
roval couvert de lleurs de lis.
FIN nu i'ri;mieu voll'mu.