Skip to main content

Full text of "Dictionnaire d'épigraphie Chrétienne renfermant une collection d'inscriptions des différents pays de la Chrétienté, depuis les premiers temps de notre ere; suivi d'une classification géographique des inscriptions et augmenté de planches, fac-simile, et d'une liste d'abbréviations"

See other formats


UÎ^IV.  0? 

TORONTO 

UB)ÎAKY 


^JIr9ft-\  ^§3êti  '.'«, 


?If<w*^  :.cOr*:  X 


r- 


 


-4^ 


^y»; 


NOUVELLE 


ENCYCLOPÉDIE 

THÉOLOGIQUE, 

ou  NOUVELLE 

SÉRIE  DE  DICTIONNAIRES  SDH  TOUTES  LES  PARTIES  DE  LA  SCIENCE  RELIGIEUSE, 

OFFRANT,  EN   FRARÇAIS  ET  PAU  ORDRE  ALPHaBÉTIÇOS, 

LA  PLUS  CLAIRK,  LA  PLUS  FACILE,  LA  PLUS  COMMODE,  LA  PLUS  VARIÉE 
ET  LA  PLUS  COMPLÈTE  DES  THÉOLOGIES. 

CES   DICTIONNAIRES  SONT   CEUX    : 

DES  LIVRES  APOCRYPHES,  DES  DÉCRETS  DES  CONGRÉGATIONS  R9MAINES,  —  DE  PATROLOGIE, 

—  DE    BIOGRAPHIE     CHRÉTIENNE    ET     ANTI-CHRÉTIENNE  ,     —    DES     CONFRÉRIES  ,    —    d'hISTOIRE     ECCLÉSIASTIQUE 
--  DES  CROISADES,—  DES  MISSIONS,  —    d'aNECDOTES  CHRÉTIENNES,  —  ' 

D  ASCÉTISME  ET  DES  INVOCATIONS  A  LA  VIERGE,  —  DES  INDULGENCES,  —  DES  PROPHÉTIES   ET  DES  MIRACLES, 

DE  STATrSTIQUE  CHRÉTIENNE,  —  d'ÉCONOMIE  CHARITABLE  , 

DES   PERSÉCUTIONS,  —  DES  ERREURS  SOCIALES, 

—  DE     riIlLOSOPniE   CATHOLIQUE,  —  DE  PHYSIOLOGIE    SPIRITUALISTE,    —    D'aNTIPHILOSOPHISME, — 

DES  APOLOGISTES  INVOLONTAIRES, 

d'Éloquence   chrétienne,      —    de    littérature      id.,  —  d'archéologie     ici., 

—  D  ARCHITECTURE,    DE    PEINTURE     ET    DE     SCULPTURE       id.,  —  DE    NUMISMATIQUE       jrf.,  —  d'hÉRALDIQUE      ul . 
—  DE  MUSIQUE    id.,— DE  PALÉONTOLOGIE    îrf., —DE  BOTANIQUE    irf., —DE  ZOOLOGIE    /(/., 

—  DE  MÉDECINE-PRATIQUE,  —  D'AGRI-SILVI-VITI-ET  HORTICULTURE,  ETC. 

PUBLIEE 

PAR   M.    L'ABBÉ   MIGNE , 

ÉOITBDR   SB  LA  BIBLIOTBÈ^nE  nNIVERSEZ.LE   DU   CLBRS6, 

OU 
DES  COnRB  COMPtETS   SUR    CHAQUE   BRANCHE   DE   LA    SCIENCE   ECCLÉSIASTIQUE. 

Pai»  :  6  rn.  le  vol.  pour  le  souscripteur  a  la  collection  entière,  7  fr.,  8  fr.,  et  même  10  fr.  pou*  le 

SOUSCRIPTEUR    A    TEL    OU    TEL    DICTIONNAIRE    PARTICULIER. 


TOME  TRENTIEIMIE, 


DICTIONNAIRE  D'ÉPIGKAPHIE. 


TOUK  PREMIER. 


S'IMPRIME   ET   SE   VEND   CHEZ    J.-P.  MIGNE,  ÉDITEUR. 

AUX  ATELIERS  CATHOLIQUES,  RUE  DAMBOISE,  AU  PETIT-MONTROUGE, 

BARRIÈRE    d'enfer    DE    PARIS. 
1852 


Im[iritnerie  Mionï,  «u  Pelil-Monlrouge. 


DICTIONNAIRE 


D'EPIGRAPHIE 


CHRETIENNE, 

Rcnfci'inaut 

UNE  COLLECTION  D'INSCRIPTIONS 

Des  différents  pay»  de  la  chrélieuté,  depiii.<«  les  pi'eiiiiei's  temps  de  notre  ère; 


SUIVI 


D'UNE  CLASSIFICATION  GÉOGRAPHIQUE  DES  INSCRIPTIONS, 


ET    AUGMENTE 


DE  PLANCHES,  FAC-SIMILE,  ET  D'UNE  LISTE  D'ABRÉVIATIONS  SERVANT  A  DÉCHIFFRER 
LES  INSCRIPTIONS  DES  DIFFÉRENTS  SIÈCLES. 


PUBLIÉ 

PAR  M.   L»ABBÊ  MIGNE . 

ÉDITEUR   DE    LA    BIBLIOTHÈQUE    UNIVERSELLE    DU    CLERGÉ, 

OD 
DES  COURS  COMPLETS  SUR  CHAQUE  BRANCHE  DE  LA  SCIENCE:   ECCLÉSIASTIQUE. 


TOME   PREMIER. 


»»a« 


Deux  volumes,  prix  :  14  francs. 


S'IMPRIME  ET  SE  VEND  CHEZ  J.-P.  MIGNE,  EDITEUR. 

AUX  ATELIERS  CATHOLIQUES,  RUE  D'AMBOISE,  AU  PETIT  -  MONTROUGE 

BARRIÈRE   d'enfer   DE   PARIS. 
1852. 


■s. 


A  SON  ÉMINENCE  RÉVÉRENDISSIME 

MONSEIGNEUR   LE   CARDINAL   ANGELO   MAÏ. 


Éminence 

Daignez  me  permettre  de  publier  sous  vos  auspices  et  de  vous  offrir  un  choix  d'ins- 
criptions chrétiennes  formé  en  grande  partie  de  l'important  Recueil  que  vous  avez  donné 
dans  le  tome  Y'  de  la  Nouvelle  Collection  d'anciens  écrivains  (1). 

Au  nombre  des  difficultés  qu'implique  la  réalisation  du  projet  d'une  Épigraphie  générale 
chrétienne,  celle  de  la  limite  chronologique  qu'il  faut  choisir  et  h  laquelle  il  convient  de 
s'arrêter,  n'est  pas  la  moindre. 

Vous  avez  pris  [lour  dernière  époque  chronologique  la  fin  du  x°  siècle,  et  n'avez  admis 
dans  votre  belle  Collection  que  des  inscriptions  antérieures  à  l'an  1000 

Divers  savants,  en  s'occupant  plus  particulièrement  de  préparer  les  plans  d'une  épi- 
graiiliie  française ,  ont  cru  pouvoir  étendre  cette  limite  et  recueillir  les  inscriptions 
concernant  l'histoire  de  notre  pays  jusqu'au  xvi°  siècle. 

C'est  la  limite  à  laquelle  je  me  suis  aussi  arrêté  le  plus  souvent  dans  les  additions  nou- 
velles que  j'ai  jointes  à  votre  Recueil,  en  le  distribuant  par  ordre  alpiiabélique  et  géogra- 
phique ;  toutefois,  je  n'en  ai  pas  fait  une  loi  absolue,  et  l'on  ne  s'étonnera  pas  de  trou- 
ver quelquefois  dans  ce  Dictionnaire  des  inscriptions  apisartenant  aux  deux  siècles 
suivants. 

Quelque  incomplète  que  soit  cette  collection,  quelques  lacunes  qu'elle  présente,  nous 
osons  espérer  qu'elle  fournira  des  matériaux  d'une  étude  intéressante  au  clergé  et 
aux  personnes  désireuses  de  s'instruire  de  la   science  éiiigraphicpic 

Daignez  l'accueillir  avec  indulgence.  Monseigneur  le  Cardinal,  et  daignez  croire  que  je 
suis  avec  le  plus  profond  respect, 

de  Votre  Éminence  révérendissime, 

le  très-humblo  et  très-dévoué  serviteur. 


Paris,  juillcl  1852. 


(I)  Saiiilornm  velerum  .Vdi'h  Collcclio  c  Valicaiiit  coduibiis  cdila  ab  AngcloMui,  t.  V,  Rome,  1851,  iii  ■!• 


DICTIONNAIRE 


DiPIGRiPHiœ  CHRlTIlMI. 


^»-o-»^ 


ACROSTICHES  dans  les  Epitaplies.  Voyez 
t)ijoN,  et  b  la  suite  du  mot  chronographe. 

ADRIA,  près  de  Rovigo,  dans  le  royaume 
Lombarde-Vénitien,  en  Italie. 

Aux  portes  de  l'église  délia  Tomba. 

1. 

f  Adlionore  beati  ïôh  Bapïâ  lôli  epc  fieri  curavit 
post  iiul.  I. 

(C'est-.î-dire  :  Ad  honore  (sic)  beati  Joheimh 
Dapiisla  (sic),  Johanncs  epispopus  fieri  curavic 
posl  indiclionem  primam.)^ 

Cet  évoque  d'Adria,  du  nom  de  Jean,  a  été 
omis  par  Ughelli  dans  Vltalia  sacra.  Mura- 
tori  pense  qu'il  vivait  au  ix'  siècle,  et  avant 
Léon  qui  siégeait  en  860. 

{Cardmal  Mai,  pag.  101.) 

H. 

In  noniine  Domini 

Jesu  Cliristi 

Teniporibiis 

domino  Bono  episcopo  (I) 

t 

et  Roniiialdos 

Lupici  presbylori 

i  .  .    Sanclo  Jolianni 

magistcr  Jiilianus 
et  Julianus  Marliruis 
per  iiidicilonê  XV  rcnovala 
fons. 
[Cardinal  Mai,  177,3.) 
AFP  LIGHEM,  ancienne  abbave  de  Saint- 
Ci)  Apnd  Muralorium,  pag.  1895,  3:  Hinc  Uedii- 
ckur  baptislerium    ipsum  fabricatiim  vel   reiiovaliim 
liiisseindictione  \\  siib  repm'me  episcopali   aitlislilis 
Boni,  sucerdolio  illius  ccc'lesia'  fungenlibus  Romiialdo 
el  Lupico.   Operis  Inijus  arli/ii-cs   fuere   duo   codent 
nomine  Jiiliani,  et  aller  vocabulo  Marlinns.  Qiioiiain 
vero  lempore  lloruerit  Bonus  isie  cpiscopus,  ex  nullo 
alio  antiquilalis  moniinienlo  discimns.  Is  ccrle  cata- 
logo  episcoponun  Hadriensimn  apud  VJgliolliiun  in 
Ilalia  sacra    est   adjungendus.  A.  M  (Les  notes  si- 
gnées de  ces  lettres  sont  de  M.  le  cardinal  Mai.) 

DicTiON.N.  d'Epigraphie,  I. 


Pierre  et  Sainl-Paul  au  diocèse  de  Malines, 
en  Belgique. 

Epilaphe  d'une  fille  de  Philippe-Auguste 
roi  de  France,  et  d'Agnès  de  Méranie. 

Maria  Pbilippi  Régis  fdia,  quondam  Pliilippi 
niarcbionis  Naniurcensis,  cl  posiea  Henrici  Bra- 
banlia;ducis  uxor,  feniina  omnium  pnicberrima, 
hic  peliil  sepeliri  anno  mccxxxvui  Kai.  Aug. 

(Labbe,  Thés.  Episl.,  p.  613.) 

AGRIMONTE,enLucanie,dans  le  royaume 
de  Naples. 

Inscription  dans  la  cathédrale. 

D.  0.  M.  IMP.  M.  FLAVIO  VALEK.  CONSANT. 

{Deo  optimo   maximo   imperante  Marco  Flavio 
Yalerio  Cons[l]antiito.) 
{Cardinal  Mai,  p.  3  ;  Ughelli,  Italia  sa- 
cra, t.  VIL  p.  4.93.) 

AIGUESMORTES.  La  ville  d'Aiguesmortes, 
si  intéressante  par  ses  souvenirs,  méritait 
bien  d'être  l'objet  d'un  travail  spécial  à  une 
époque  où  les  plus  modestes  de  nos  cités 
trouvent  des  historiens  ou  du  moins  des 
annalistes.  L'ouvrage  de  M.  di  Pielro  (1)  so 
distingue  entre  toutes  les  histoires  particu- 
lières de  villes  qui  ont  paru  depuis  quelques 
années,  par  l'érudition  des  recherches  et 
surtout  par  ce  talent,  assez  rare  de  nos  jours, 
qui  consiste  à  choisir  avec  discernement,  et 
à  raconter,  dans  un  langage  clair,  sobre  et 
élégant  sans  emphase,  tous  les  faits  locaux 
dignes  de  mémoire.  Une  première  édition  de 
ce  livre  avait  paru  en  1821,  sous  le  titre  de: 
Notice  sur  la  ville  d'Aiguesmortes.  M.  di  Pie- 
tro  a  reconnu  que  ce  travail  était  incom- 
plet ;  il  s'est  livré  à  de  nouvelles  inves- 
tigations; il  a  compulsé  les  archives  de  la 
ville,  et  l'ouvrage  qu'il  a  donné  nu  public 
n'est  plus  une  simple  notice,  mais  une  his- 
toire approfondie  et  développée  de  la  cité  de 
saint  Louis.  Après  un  premier  chapitre,  qui 

{\)  Histoire  d'Aiguesmortes  par  F.-Em.  di  Pielro. 
Paris,  inipriiiieiie/de  Guyiil  el  Scrihc;  bbrairies  de 
Furne  el  Perrolin  ,  ei  de  Dimionlin.  lii-8«  de  5Ui 
pages,  avec  une  vignelle  cl  une  cane. 


il 


AIG 


DICTION 


traite  lie  l'nspoft  g<Jiiéi;il  d'Aisuesmorles  et 
de  son  tcrriloiro,  l'auteur  s'occuiie  de  l'ori- 
gine de  la  ville.  Qu'^l'iucs  écrivains,  croyant 
qu'on  devait  chercher,  sur  le  territoire  d'Ai- 
guesraortes,  l'emplacement  des  fosses  Ma- 
ri an  f^screus(';es  jiar  Marins,  attrihuaient  à  ce 
généial  romain  la  fondation  de  celte  ville. 
M.  di  Pietro,  après  D.  Vaissète,  se  prononce 
contre  celte  opinion.  11  avoue  qu'on  ne  peut 
faire  que  des  conjectures  sur  l'époque  où  des 
haljitalions  commencèrent  à  s'établir  sur  les 
bords  de  la  grande  Roubine,  canal  dont 
l'existence  a  jirécédé  sans  doute  celle  de  la 
ville,  etijui  a  dû  en  être  le  principe.  Tuut  ce 
qu'on  sait,  c'est  ([ue  sur  le  sol  actuel  d'Ai- 
guesmorles  s'éleva,  à  la  lin  du  viii-  siècle,  la 
lourde  MatitèrcbAlieparCharlemagne,  pour 
défendre  la  côte  et  protéger  une  réunion  de 
colons,  connue  on  le  voit  dans  un  diplôme 
daté  du  mois  de  juilh  t  791,  par  lequel  cet 
-impereur  donne  h  Corbilien,  abbé  de  Psal- 
raodi,  et  à  ses  successeurs,  cette  lourde  Ma- 
tifère  «  qu'il  avait  fait  construire.  »  Aigues- 
raortes  n'a  d'autre  histoire,  dans  ces  pre- 
miers temps,  que  celle  du  mor.astère  de 
Psahnodi,  dont  elle  était  une  dépendance. 
M.  di  Pieiro,  en  traitant,  dans  le  chajtilre  3, 
des  fails  de  celle  époque  reculée,  se  borne 
donc  à  suivre  les  annales  de  l'abbaye  elle- 
même.  La  ville  et  son  port  commencèrent  à 
être  i)lus  connus  au  xir  siècle.  Un  roman 
célèbre,  composé  en  1 178,  ï Histoire  de  Pierre 
de  Provence  et  de  la  belle  Ma'juelone,  en  fait 
mention.  Mais  c'est  au  siècle  suivant  qu'Ai- 
guesmorles  acquit  une  véritable  importance. 
Saint  Louis  acheta,  en  12i8,  de  Uaimond, 
abbé  dePsalmodi,  le  territoire  de  la  ville, 
accorda  de  nombreux  privilèges  aux  habi- 
tants, y  jeta  les  fondements  d'une  forteresse, 
la  tour  de  Constance,  et  lit  faire  h  son  port 
des  travaux  considéiables.  L'histoire  d'Ai- 
guesmortes  prend  dès  lurs  un  intérêt  réel. 
Après  avoir  raconté  l'endjarquement  de  saint 
Louis  dans  ce  pot  t  en  1248,  l'auteur  revient 
sur  une  (|uestion  géologique  très-controver- 
sée, fjui  se  rattache naluiellement  au  sujet  de 
son  livre,  et  ([u'il  avait  déjà  traitée  dans  sa 
première  édition  en  1821.  Un  grand  nombre 
d'écrivains  ont  prétendu  que  depuis  le  règne 
de  saint  Louis,  la  mer  s'est  retirée  de  tout 
j'espace  qui  sépaie  aujourd'hui  Aiguesmortes 
du  rivage.  M.  di  Pieiro  [)i'onve  que  celte  as- 
sertion est  erronée,  el  ([ue  la  ville  se  trou- 
vait, au  xui'  siècle  comme  aujourd'hui,  si- 
tuée h  luie  lieue  environ  de  la  mer.  Des  dé- 
bris de  sépultures  du  moyen  Age  découverts 
récemment  entre  la  vdie  el  le  rivage,  le  dé- 
montrent évidemment.  C'est  \i\,  jirès  d'un 
lieu  appelé  les  Tombes,  (pie  s'élevait  l'hôpi- 
tal que  saint  Louis  lit  b;Uir  pour  les  croisés 
et  les  pèlerins.  >■  Ainsi,  dit  l'auteur,  ces  rui- 
nes sont  demeurées  [)Our  nous  rapjieler  la 
piété  de  ce  iiionarijuc  el  pour  nous  désigner 
en  même  temps  la  place  où  deux  fuis  il 
fpiilta  le  sol  de  la  trancc.  »  Non  loin  des 
'lombes,  la  iliii'iii(jii  du  (^anal-Vieil  el  la 
liadilion  nnliqueiit  rem|il.iiemenl  du  grau 
Louis,  dont  le  nom  subsiste  encore,  et  eu 
face  duquel  s'ouvre  sur  la  cèle  le  large  bas- 


WAIRK  AIX  1-2 

sin  où  mouil!èrenl  les  vaisseaux  de  saint 
Louis.  Nous  regrellons  de  ne  pouvoir  suivre 
jihis  loin  M.  di  Pietro  dans  les  développe- 
ments de  son  savant  et  curieux  travail.  Le 
récit  des  faits  historiques  proprement  dits 
est  suivi  de  la  description  d'Aiguesmortes  e* 
de  ses  mouimenls,  parmi  lesquels  l'auteur 
n'a  pas  oublié  la  statue  de  saint  Louis  inau- 
gurée récemment  sur  la  place  de  l'hôtel  de 
ville.  On  lit  également  avec  plaisir  et  avec 
fruit  des  notices  b;ograplii(pies  sur  les  hom- 
mes célèbres  qu'AiguesinoUes  a  vus  naître, 
et  de  judicieuses  réllexions  sur  le  climat, 
l'industrie  et  le  commerce  de  cette  ville.  Des 
pièces  jiislilicatives  terminent  le  volume. 
Nous  y  avons  remarqué  particulièrement 
les  lettres  de  privilège  accordées  par  saint 
Louis  aux  habitants  d'Aiguesmortes  efi 
12*0  et  12V8. 

AIX  en  Provence,  dépaitemcnl  des  Bou- 
ches-du-Uhône,  en  France. 
1. 

Inscription  du  iv°  au  \'  sickle. 

Fpilaphii.m  prajftcli  cujnsd.im  el  (sic)  ())  ellinxo  Cliri- 
sliaui  t'acti. 

Slemmate  prœcipuum  trabeatis  fascibiis  ortiiiii 

In  ctliiim  Icti  hic  sopor  allus  habet 
Qui  post  paiiieia  prœclanis  Cimjoia  reeiiir  (2) 

Subjecit  Ciirisii  colla  siibaclu  jogo  (3) 
Poslponciis  iillra  miinili  proteiulere  pompas 

Et  nolens  donieno  (4)  solvere  vola  malcns 

[sic]  (.S). 
Sic  geniens  (6)  Félix  pcrfunciiis  niunere  gaudei 

lîgrogius  niuiido  plaoeliis  (7)  et  Domeiio 
Hoc  lomolo  ciijiis  tauliiiii  iiaiii  niombra  quiescmit 

Lopialiir  palria  rneiis,  paradise,  liia. 
[Iiiscript.  en  vers,  par  M.  Rouaud,  Aix,  183!),) 

M.  Rouard  ,  au  2'  vers,  n'hésite  pas  à 
changer  in  odium  en  Evodium ,  correction 
heureuse  par  la(pielle  il  s'agirait  ici  d'Fvo- 
dius,  consul  eu  386  avecHonoriiis,  et  préfet 
du  prétoire  des  Gaules.  C'est  d'Kvodiusque 
Sulpice-Sévèro  a  dit  :  Consul  Evodius ,  vir 
quo  nihil  unquam  justius  fuit. 

[Mémoire  de  la  Soc.  arch.   du  Midi , 
tom.  IV.pag.  239.) 

IL 

..  ..  Oiar 

lîasilio  cpisropo 

Aiiiio  xviii 

vin  die.  Il  l 

...  no  0('iiil>ris 

Turcio  Aslcrio  coiisiile 

Trouvée  par  le  président  de  Saint-A'in- 
cent,  dans  le  cimetière  de  Saint-Laurent  lo 

(I)  Peiil-èlie  pour  ex  (?) 

(•2)  iTclor. 

(5)  suliacla  jilgo. 

(l)  ildiiiino. 

(:;)  Mialo  (?) 

(U)  gciuiiio. 

(7)  pl.K'iliib-imiiido. 


ù 


AIX 


premier  éubli  h  Aix  par  les  chréliens,  cette 
épilaphe  prouve  que  Basile  était  évôi[ue 
d'Aix.  sous  le  consulat  do  Turcius,  Rullus, 
Apronianus,  Asterius  (491),  ce  qui,  jusqu'ici, 
était  douteux.  Papou  croit  que  le  cliiirre 
XXIII  indique  Tannée  de  Tépiscopat  do 
L'asile.  Il  peut  aussi  se  rapporter  à  l'Age  du 
mort,  d'autant  que  ce  qui  suit  :  YUl  die 
(huit  jours),  serait  une  mention  tout  à  fait 
inutile  s'il  s'agissait  de  l'épiscopat  de  Basile. 
Ce  Basile  est  déjh  cité  comme  prêtre  en  44-9, 
mais  cela  ne  prouve  rien  quant  à  l'époque 
de  son  élection  au  rang  épiscopal. 

{M(fm.  de  la  Soc.  arch.  du  Midi,  tom.  IV, 
257.) 


D'EPIGRAPIIIE 

Jon.  (I 


AIX 


14 


pac 


llî. 


Châsse  dans  la  sacristie  de  la  cathédrale. 

Hic  ossa  Scormii  Munelfali  cpiscopi, 

Nec  non  Arnicnlaiii  ab  ecdesia  bcali  Laureiilii 

Transvecta  posila  sunt. 

Transiliis  Menelfali  X  Cal.  Maii 

AnnciUarii  vero  Mon.  Octob. 

On  croit  qu'Armentaire  succéda  à  Lazare, 
évèque  d'Aix,  vers  4.20,  et  que  Menelfalc  le 
remplaça.  Ni  l'un  ni  l'autre'n'est  cité  dans 
le  Gallia  Chrisliana  au  nombre  des  évêques 
d'Aix. 

[Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  Midi,  tom.  IV, 
pag.  258.) 

IV. 

A  Véglise  Saint-Sauveur  avant  la  Révolution. 

Hic  in  pacc  roqnicscet  Aiuutor,  ,Qiii  posi  ac- 
ceplam  poenilciitiain  migravil  ad  Domiiiun), 
ann.  Lxv.  nienses  vu.  (lies  xv.  ileposiuis  S.  D. 
(sub  die)vnii  KalcndasJanuarias  Anaslasio  V.  C. 
(viro  clarissimo)  consule. 

(Voyage  dans  le  Midi  du  Millin  ;  Mém.  de 
laSoc.  arch.  du  Midi,  tom.  II,  pag.  19C: 
Labbf,  Thés,  epit.,  pag.  480.) 

V. 

Autrefois  chez  M.  de  Saint-Vincens. 

D.  M.  S.  defiinclus  est  Capreolus  vixil  an- 
nos  un.  nienses  ii  dies  m  horas  un.  pater  ^ 
fecit. 

Les  sigles  D.  M.  S.  pourraient  s'exiiliquer, 
Diis  manibus  sacrum,  si  le  monograumie 
n'indiquait  pas  une  tombe  chrétienne  et  no 
donnait  la  signification  :  Deo  maximo  sa- 
crum. 

[Mém.  de  la  Soc. 
pag.  181.) 


arch.  du  Midi,  lom.  II, 


1277. 


VI 

-i  la  cathédrale. 


Anno Domino millesimo cccxxvn  XXI  (1)  octobris, 
hic  tuniulata  suni   inleslina  et  cèlera  viscera 

(!)  X.  XI  pour  X  KL. 


Alani  Cistcriccn.  Epi.  qm  reliqnid  (2) 
pro  anniversario  siio  xxx  soldos  bicannuali  (ô). 
Super  donni.  siiani.  Orale  pio  eo. 

Jean  Alanus,  compté  quelquefois  par  er- 
reur au  nombre  des  arclicvôques  d'Aix,  mou- 
rut en  1277  évêque  de  Sistcron. 
Voy.  Gallia  Chrisliana,  1838. 
'Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  299.) 

VII 

Epitaphe  de  Peiresc,  par  Honoré  Bouche. 

TEitIa  LVXqVa  se  CanCro  faX  eXlVIloibls, 

Pel  resCVin  scXtis  ConiVMVLAYIl  aqVIs. 
Obijt  Aquis  Sexliis  clic  Jonis  25  Juiiij.  an.  1G57. 

M.  CCCC.  LL.  L.    XX.   XX.  VV.    VV.  VV.   VV.     lUll.  II. 

(Labbe  ,  Thés.  Epitaph.,  p.  135.) 


VIII. 

(Lieu  incertain.) 
Epithaphe  de  Pierre  Pilhou. 

Si  (llVas  LVgere  pLaCel,  LVgi'le  CaMœnse  : 
PlibœVs  Vester  l'illiIVs  oCCVbVIt. 

M.  CCCC.    LL.   L.  VV.  VV.  VV.  VV.   IIIII.   I. 

(Labbe,  p.  136.) 
Voy.  au  mot  Curonographes  de  notre  Dic- 
tionnaire,  d'autres  épitaphes  analogues  aux 
deux  dernières. 

AIX-LA-CHAPELLE,  en  Prussi 
I 

Vers  sur  Charlemagne,   attribués  à  Paul  ou  à 
Alcuin. 

De  Carolo  magno  versus  dlïï  magisiri  in  aula. 

Hanc  libi,  praecursor  Dni,  Fradulfus  opiinam 
Condidil  urnalani  divinis  cnllibus  aulain  ; 
Vola  libi  reddens  siipplex  qna;  vovcral  olini, 
Exilii  prlmiuii  cœpiulnni  nosse  laboreni. 
Annuil  liis  Carolus  dictis  pulclicnimus  héros, 
Qiieni  placidum  voliiil  vesiris  sibi  reddere  ChrisUis 
Pro  nioiitis  famuluni  niagnis  et  honoribus  auxit. 
Niinc  sibi  solvendi  voii  est  concessa  polestas. 

(Cardinal  Mai,  pag.  102  ;  Ducuesne,  Script. 
Rer.  Francic,  tom.  Il,  pag.  645.) 


H. 

Epitaphe  de  Charlemagne,  à  la  basilique  de 
Sainte-Murie,  d'après  Eginhard. 

SVb  hoc  condiloiio  silum  est  corpus  Karoli, 
MagiiialqiieOrlhodoxilinperatoris,  qui  Regriuin 
Francoiiiin  nol)ililer  ainpliauit,  et  per  annos  47. 
fcliciler  rexit.  Dccessit  scpluagcnai  lus  anno  ab 
Incarnalione  Doniini  814.  Indiclione  7.  quinto 
Kalendas  Feliniarias. 


III. 

Autre  epitaphe  de  l'empereur,  d'api'és  Ago- 
bard,  arcluiêque de  Lyon,  et  d'après  un  ma- 
nuscrit de  La  Novalaise. 

KArolvs   Rcx    Francorum  atquelinperalor  et 
Pairicius  liomanorum  postquam  7G.  annis  vilse 

(1)  Joaniiis. 

(2)  rchqiiit. 

(3)  annualim. 


13 


ALA 


DICTIONNAIRE 


ALB 


IG 


vixenit  in  s:«Culo  niigrauit  ex  orbe  qiiiiiio.  Kal. 
Foljrtiarij.  Nam  rrgiia  lonens  ipsa   qiiadiagiiUft 
et  sex  aimis  feliciu^r,  jani  al)  liicanialione  Do- 
iiiini  aiiiil  eiioluli  oclocPiitii's  cl   (|i;aluordcciin, 
Sic  eiiini  in  siio  Epilapliio  Icfçiliii-  : 
Aiirea  cœlormn  poslqiiaiTi  de  Viiginc  Cliristiis 
Siimpserat  apla  sibi  miindi  pro  iiimiiic  nicinbra, 
lam  decimiis  qiiartiis  pnsl  ceiilies  octo  yohibat 
Arimis  fliicliiiagi  mcniil  quoferuida  secli 
if]lberei,  Carolus,  Fiaticoiiim  gloria  genlis, 
iCqiiora  traiisire  cl  placidiini  côpiciidere  poilû 
Qui  deciesqiie  qiiatcr  per  scx  fcliciler  aiinos 
Seeplra  lenês  regni  et  regiio  llex  régna  rejûgës 
Febro  migraiiit  qiiiiUo-ari-ex  oibe  Kalendas, 
Sepliiaginta  scx  vit;u  qui  IciniiNat  annos. 
Qiiapiofilcr  flagin  precibus  si  (locleiis  vilis 
Qiiiipie  liiiius  relcgis  versus  epigiâniala  Leclor, 
Asiriferam  Curoti  leneat,  die,  spiiitus  arceni. 

ly. 

Autre  épitaphe. 

Tutor  opum,  viiidex  sccleruni,  largitor   houornm, 
Carolus  orbis  hoiior,  orbis  et  ipso  dolor. 


V. 

Autre  dans  Ciacconius,  Vit.  Pontificum  Rom. 

Magni  Cmoli  Régis  Christianissimi  Romanorum- 
que  Iniperaloris  corpus  hoc  sépulcre  condiluni 
jaccl. 

(LàBBE,  Thés,  epit.,  pag.  569.) 


VI. 

De  CaroloM.  versus  domini  magistri  in  aula, 
sive  is  Paulus  diac.  sive  Alcuinus  fuit. 

Cuhiiina  ceriienli  leclori  litlera  prome 

Fardnifiis  Carolo  comlidit  ista  suo. 
Quein  quondain  propri;i'  fiierat  dum  sceptra  seculus 

Genlis  in  adversa»  fala  tulere  vias. 
Allanien  hic  lidei  doniinis  servavit  lionorem, 

Ilis  regni  quannis  nilinia  mêla  foret. 
Tanden  vicloris  Caroli  felicibus  arniis 

Cess.il,  el  in  niclius  fors  sibi  cessil  ilcr. 
Unie  quo(|ue  diini  fidei  salvaret  nnniera  régi, 

Rex  sibi  pra-celsns  plniinia  dona  dédit, 
liiler  (pi;e  sancii  Dioiiysi  rcelor  ut  anku 

Ficiet  induisit  pacilieus  Carolus. 
liane  bcnclaclori  eonsiruxil  pinvidus  aedeui, 

In  qua  cuin  famniis  gandcat  ipse  suis. 
Ipse  suis  ser\is  (idei  (pios  vincnla  neelunl 

Lietiliaui  prnieeps  pradieat  aiinipolens. 
More  tanien  vetcruni  eonsnrgcne  iussil  avorum 

(^iilndna,  prx'fnigeiit  régis  honore  donins. 
Ul  qiioties  regni  p.i'chua  pahuia  bislral, 

FardulU  faniuli  sit  uicnior  ille  sui. 

{Cardinal  Mai,  png.  276.) 

AI.ADJA,  sur  la  roiilo  du  ('aramaii  h  Sc- 
lelketi,  cil  Asie  Mineure,  ou  Turfjuieil'Asie. 

M.  1(;  comto  de  Laborde,  dont  tout  le 
iiioiidc  eoiitiaîl  les  grands  voyages  et  les  sa- 
vantes puiiiicatio'is,  a  décoiiveit,  au  milieu 
des  ruines  de  l'antitiue  église  d'Aladja,  une 
inscriiilion  eliréliemu^  (|u'il  a  l'ait  emiiiaitre 
dans  la  lierue  unitcolojiquc  de  18V7,  t.  IV, 
jiag.  175. 

l,'iiiseri|)lion  est  gravée  sur  le  rorlier  (pii 
su|i|iinti!  l'église  et  \i'.  ((juveiit  d'Aladja,  et 
duiii  ks  lianes  descjucls  ont  été  creusés  de 


nombreux    tombeaux.   En   voici   la  lecluro 
et  la  traduction  d'après  M.  de  Laborde  : 

'EvOccSz  y.'jTÙy.etTvt 

Taf-aTtoÇi  5tf  yfjôaî'joç 

rpsaÇÙTE/JOf  /«i  T:upy.ixavâptti 

TrxpoiynTuç  èv  tw  tottm 

toOtw  «tto  ijTT«Tciaç  ra3«- 

Wttîtou,  ivSizTtwvoj.  tS'.  Ewf  îvSexTÎuvOt 

Ù7r«T£t«J Çïi(7«î  xà 

TTKVTK   i'xn 

Traduction. 

Ici  repose  Tarasiiis,  deux  fnis  prêtre  (de  ceUe 
église)  et  desservant  (sacrislaiTi)  ayant  exerce 
les  fonctions  sacerdotales  en  ce  lieu  dejjuis  le 
con.'iuliit  de  Gadalapns,  la  1-4'=  indiclion,  jusifu'à 
la....  indiction  sous  le  consulat  de....  il  a  récit  en 
tout ans. 

Le  Trapauivàpta;  est  le  titre  olficiel  de  l'ec- 
clésiastique chargé  de  la  garde  d'un  édilico 
religieux;  il  répond  à  celui  de  mattsionarius 
ou  custos  do  l'Eglise  latine.  La  li'  indietion 
correspond  à  l'année  .'i61,  qui  eut  pour  con- 
suls Vatjalaïphus  et  Severinus;  seulement, 
et  ce  point  est  digne  de  remarque,  le  nom 
de  ce  consul,  écrit  par  un  contemporain, 
est  ici  Gadalaippus.  «  Que  ce  fait  serve  d'en- 
seignement aux  voyageurs,  ajoute  avec  rai- 
son j\L  de  Laborde,  et  leur  apprenne  à  ne 
dédaigner  aucun  monument.  Qui  se  serait 
attendu  à  trouver,  dans  la  modeste  épitaphe 
d'un  pauvre  prêtre  grec,  au  milieu  des  rui- 
nes d'un  couvent  du  Taurus,  Une  rectifica- 
tion aux  fastes  consulaires  de  l'empire  ro- 
main ?  » 

ALAIS,  département  du  Gard,  en  France. 

Inscription  de  Van  1250  à  la  cathédrale. 

Anno  incarnat!  Verbi  MCCL....  Septcinbrls, 
obiit  OnAGiST  Saeerdos. 

(Mémoire  de  la  .Soc.  archéol.   du  Midi, 
tome  m,  pag.  198.) 
ALBA,  dansle  .Moniferrat,  dans  le  royaume 
de  Piémont,  l'ancienne  Alba  Poinpeia. 

Imp.  C*sari.  FI.  Val. 
Coiistaiitiuo  pio  fid. 
■a  ir.\icIo  ang. 

divi  Consl(anlii)  pii  aug. 

fdio  ei\ilas  Alh;e 

Ponipei;e   bono  reip.   uato. 

yCardinal  Maj,  2W,  3;  Vernazz a,  Mon. 
Alb.  Pomp.,  pag.  56.) 

ALBLNC.A,  en  Piémont. 

Autrefois  au  palais  Costa,  aujourd'hui  au  pn- 
lais  Italcslriiii. 

Con^laïUi  virlus  shKhnni  vicUiria  iiomen 

(àini  leeipil  Callos,  consliluil  Lij^nres. 
Mo'nihns  ipse  loeuni  dixit  dMxil(|.  recenli 

Fundaniejila  solo,  iiiiaip  parla  dedil. 
(lives  Iccla  l'oiuin  porlns    ciinnneicia    portas 

Coiidilor  exslrnclis  a'dihus  instilnil. 
DiMoquc  reIVrt  orhi'ui,  nii^  priniani   pnilulil   urbClC, 

Mec  renuil  lilnlo  liiniiia  noslri    loipii. 
Kl  raliiil(i>  conlra  Ihu  hi>  genUx).    nelaïulaS 

Conslanli  ninrnin  noniiais  opposnil. 

(Canlliiiil  .Mu,  p.   .'i-27  ;  Mi  u.,  p.  692, 
3;  Ul-iiman.,  .\nthut.,  t.  I,  p.  W2.) 


17 


ALB 


D'EPlGUAPlllE. 


ALB 


18 


ALBI,  chef-lieu  du  département  du  Tarn, 
en  France. 

La  description  de  Sainte-Cécile  d'AlJji  p;ir 
M.  Crozes  renferme  un  grand  nombre  d'ins- 
criptions conservées  dans  cette  église.  A 
défaut  de  cet  ouvrage  assez  récent  et  que 
nous  n'avons  pu  trouver  à  la  Bibliothèque 
nationale,  nous  donnerons  le  compte  rendu 
qu'en  a  lu  M.  le  baron  de  GuiUiermy,  dans 
le  sein  du  comité  des  arts  et  monuments  (1). 

Rapport  fait  au  Comité  des  arts  et  monuments 
par  M.  de  Guilhcrmy,  membre  du  comité, 
sur  la  monographie  de  la  cathédrale  d'AIbi, 
publiée  par  M.  II.  Crozes. 

Vous  m'avez  chargé  de  vous  feire  un  rap- 
port sur  la  Monographie  de  la  cathédrale 
d'AIbi,  par  M.  Hippoiyle  Crozes.  C'est  d'a- 
près la  dtMuande  de  l'auteur  que  le  comité 
a  confié  l'examen  de  cet  ouvrage  à  l'un  de 
ses  mcml)res.  Dans  une  lettre  écrite  à  notre 
président,  le  19  janvier  dernier,  M.  Crozes 
déclarait  qu'avant  de  modifier  et  d'étendre 
son  travail  primitif,  comme  il  en  avait  formé 
le  projet,  il  recevrait  avec  reconnaissance 
les  observations  et  les  conseils  que  le  co- 
mité voudrait  bien  lui  adresser. 

Deux  éditions  de  la  Monographie  de  la  ca- 
thédrale d'AIbi  ont  déjà  paru.  La  seconde, 
publiée  en  1850,  présente,  comparativement 
a  la  première,  de  nombreuses  et  très-nota- 
bles améliorations.  L'ouvrage  se  divise  en 
quatre  parties  :  notice,  appendice ,  notes  et 
explications,  biographie.  La  première  con- 
tient une  description  sommaii'e  de  l'édifice. 
Dans  la  seconde,  l'auteur  expose  ses  idées 
sur  le  syudjolisme  de  l'architecture  et  "de 
l'ornementation,  soit  peinte ,  soit  sculptée, 
de  l'église  de  Sainte-Cécile.  La  troisième 
est  consacrée  à  une  description  particulière 
et  plus  détaillée  des  peintures,  des  sculp- 
tures et  des  monuments  funéraires.  Enfin  , 
l'histoire  de  l'Eglise  d'Abi,  et  des  prélats 
qui  l'ont  gouvernée  de|iuis  saint  Clair  au  ni' 
siècle,  jusipi'à  l'archevèqueaujourd'hui  i)lacé 
h  la  tète  de  cet  illustre  diocèse,  remplit  la 
quatrième  et  dernière  partie.  Nous  croyons 
que,  dans  la  nouvelle  édition  qu'il  [irépare, 
M.  Crozes  ferait  bien  de  fondre  ensemble  les 
trois  premières  jiarties,  qui  n'en  doivent 
former  réellement  qu'une  seule.  Il  trouve- 
rait dans  ce  système  l'avantage  de  grouper 
des  faits  qui  se  servent  mutuellement  do 
|)reuves.  La  division  que  je  viens  de  vous 
l'aire  connaître,  Messieui'S,  résulte  d'ailleurs 
bien  moins  d'un  plan  arrêté  d'avance,  que 
de  retouches  successives  faites  au  premier 
travail. 

La  notice  est  un  discours  élégant,  facile, 
agréable  à  lire,  sui'  les  bt-autés  de  la  cathé- 
drale. Ce  serait  plutôt  un  guide  pour  les 
gens  du  monde  qu'un  travail  véritablement 
arcliéologi(|ue.  L'auteur  a  craint  évidemment 
d'ell'aroucher  ses  lecteurs  en  leur  pré- 
sentant une  trop  grande  abondance  de  dé- 
tails techniques  et  de  recherches  minutieu- 
ses. Nous  sommes  persuadé,  d'après  l'exa- 

(\)Bulleliii des  Comités,  nov.  1831,  p.  291. 


men  auquel  nous  nous  sommes  livré,  que 
M.' Crozes  aurait  pu,  sans  rien  sacrifier  de 
l'élégance  de  son  style,  traiter  avec  plus  de 
développement  h^s  importantes  questions 
d'esthétique,  d'iconographie  sacrée  et  d'ar- 
chéologie qui  mssorlaient  naturellement  de 
son  sujet.  La  forme  n'y  aurait  pas  perdu, 
et  le  fond  y  aurait  beaucoup  gagné.  Au- 
jourd'hui d'ailleurs,  les  personnes  (|ui  sem- 
blent les  plus  étrangères  aux  études  sérieii- 
ses,  trouvent  un  singulier  plaisir  h  être  ini- 
tiées aux  mystères  les  jilus  secrets  de  nos 
vieux  monuments.  Nous  prierons  donc 
M.  Crozes  de  nous  donner  prochainement 
un  inventaire  aussi  complet  que  possible  de 
toutes  les  richesses  de  sa  belle  cathédrale. 
Nous  lui  demanderons  surtout  de  nous  dire 
tout  ce  qu'il  aura  pu  savoir  des  artistes  qui 
ont  couvert  de  si  magnifiques  peintures  la 
grande  voûte  et  les  chapelles  de  Sainte-Cé- 
cile. Un  seul  nom  ancien  se  trouve  cité  dans 
la  Monographie,  celui  de  Jean-François  Do- 
neja  ,  peintre  d'Italie,  qui  se  lit  en  latin, 
avec  la  date  1513,  sur  une  cartouche  de  la 
voûte.  Mais  il  n'est  pas  possible  d'admettre 
qu'une  œuvre  aussi  considérable  ait  été  en- 
treprise et  conduite  à  sa  perfection  par  la 
même  main.  Nousavons  la  conviction  qu'une 
colonie  entière  de  peintres  et  d'ornemen- 
tistes  a  travaillé  aux  i)eintures  de  Sainte-Cé- 
cile, et  nous  ne  nous  résignerons  pas  facile- 
ment h  croire  qu'il  ne  soit  resté  dans  les 
archives  locales  aucune  trace  do  son  passage. 
L'artiste  qui  a  dirigé  l'œuvre,  peul-ôlre  ce- 
lui dont  nous  venons  de  rappeler  le  nom, 
n'était  pas  un  de  ces  hommes  vulgaires  qui 
abandonnent  leur  (latrie  sans  y  laisser  un 
souvenir.  Peut-être  faudrait-il  aller  chercher 
jusqu'en  Italie  des  i enseignements  précis 
sur  la  vie  et  sur  la  réputation  des  peintres 
de  Sainte-Cécile ,  sur  leurs  ouvrages  an- 
térieurs et  sur  les  causes  qui  ont  déterminé 
leur  émigration  en  France.  Quelle  était  aussi 
cette  Lucrèce  Cantora  de  Bologne,  dont  le 
nom  se  trouve  dans  une  chapelle  de  la  ca- 
thédrale et  dans  les  galeries,  au  milieu  d'em- 
blèmes et  de  devises?  Nous  rappellerons, à 
ce  sujet  à  M.  Crozes  les  nombreuses  inscrip- 
tions recueillies  sur  les  (leintures  d'AIbi,  et 
communiquées  à  notre  comité  par  M.  Clé- 
ment Compayré,  correspondant  {nullctin  ar- 
chéologique, t.  II,  p.  15,  et  t.  III ,  p.  401). 
Les  [leintures  do  la  chapelle  de  l'hôtel  de 
Cluny  à  Paris,  exécutées  |iar  les  soins  de 
Jacquesd'Amboise,  offrent  la  pi  us  grande  ana- 
logie avec  celles  que  le  cardinal  Louis  d'Am- 
boise  fit  faire  dans  sa  cathédrale.  En  recher- 
chant l'origine  des  unes,  M.  Crozes  pourrait 
découvrir  aussi  celle  des  autres.  Cette  illus- 
tre maison  d'Amboise,  dont  la  noble  magni- 
ficence est  encore  attestée  par  tant  de  monu- 
ments, et  qui  a  laissé  dans  l'histoire  un  si 
glorieux  renom,  serait  bien  digne  d'avoir 
un  chapitre  consacré  à  sa  mémoire  dans  la 
prochaine  édition  de  la  Monographie  de 
Sainte-Cécile.  M.  Crozes  nous  apprendrait 
quelle  influence  ont  exercée  sur  les  progrès 
des  arts,  dans  la  période  qui  a  immédiate- 
ment précédé  la  renaissance  en  France,  des 


1!) 


ALB 


blCTlO.N.NAlKE 


ALB 


20 


momiiniiîis  couinie  ceux  q;!c  l.i  inyiioii 
(rAiiiboisc  a  Ijiissés  h  Koueii,  h  (i.illloii,  à 
Paris,  •>  Clorrnoiit  et  dans  le  diocèse  d'Albi. 
Jamais  famille  ne  s'est  montrée  |)lus  éclairée 
et  plus  généreuse  dans  sa  |)rotection  accor- 
dée à  tous  les  Renres  de  mérite. 

C'est  dans  l'appendice  que  M.  Crozos 
s'est  occu|ié  de  la  question  du  symbolisme. 
Je  suis,  jiour  ma  part,  tout  à  fait  disposé  à 
accepter  l'explication  donnée  par  Fauteur 
du  système  suivi  dans  l'an'angement  des 
peintures  de  la  voûte.  Les  deux  l'estaments 
sont  en  présence.  Les  personnages  de  l'an- 
cienne loi  représentent  la  génération  tem- 
jîorelle  du  Sauveur,  les  promesses,  les  ligu- 
res, les  prophéties.  A  mesure  qu'on  appro- 
clie  de  Jésus-Chi'ist,  placé  dans  l'abside,  les 
ligures  deviennent  plus  claires,  les  prophé- 
ties plus  nombreuses  et  plus  positives.  Puis 
enûn  apparaît  le  lils  de  Dieu,  le  t}'|)e  des 
ligures  bibliques,  le  désiré  des  ]iatriarcl)es 
et  des  proi)hètes,  enlouré  d'un  uierveilleux 
cortège  d'apùlres,  de  martyrs,  de  docteurs, 
de  confesseurs.  Au  milieu  de  cette  impo- 
sante assemblée,  une  |ilaee  d'honneur  a  été 
donnée,  en  mémoire  de  sainte  Cécile,  aux 
vierges  chrétiennes  et  aux  saints  personna- 
ges qui  se  sont  particulièrement  voués  à 
célébrer  les  louanges  de  Dieu,  soit  par  le 
chant,  soit  avec  le  secours  des  instruments. 
Nous  demanderons  seulement  à  M.  Crozes 
de  rendre  son  expliraliou  [ilus  sensible  et 
plus  évidente  en  lui  donnant  pour  accompa- 
gnement un  [ilan  indicateur  de  la  (ilace  oc- 
cupée iiar  chaque  personnage. 

Nous  n'avons  pas  été  aussi  li'appé  que 
M.  Crozes  des  intentions  symboli(pji'S  qui  se 
manifesteraient  dans  le  plan  de  la  cathédrale 
d'Albi.  Nous  avons  peine  à  croire  qu'on  puisse 
retrouver  la  figure  du  corj)s  du  Clu'ist  expi- 
j'ant  dans  un  édilice  qui,  comme  celui-ci,  n'a 
pas  môme  la  forme  d'une  croix.  Le  clocher, 
placé  au  bout  de  la  nef  à  l'ouest,  représen- 
terait la  tôte,  et  le  chœur  la  partie  infé- 
rieure du  corps.  Ce  serait  le  contraire  de  ce 
qui  arrive  ordinairement  da'.is  les  grandes 
églises  cruciformes.  D'ailleurs,  en  suppo- 
sant le  cor|is  du  Christ  ainsi  i)lacé  sui'  la 
croix,  il  regarderait  l'Orient,  ce  ipii  est 
contredit  par  toutes  les  traditions.  Suivant 
la  croyance  constante  des  saints  Pères,  le 
Christ  sur  le  Calvaire  avait  le  visage  tourné 
vers  les  nations  occidentales,  connue  pour 
les  ajipeler  d'une  manière  particulière  à  la 
grAce  de  la  rédemi)tion. 

La  lecture  de  la  partie  du  livre  de  M.  Cro- 
zes réservée  aux  notes  nous  a  conlirmé  dans 
les  regrets  (ju(!  nous  avons  déjà  exprimés. 
Nous  continuerons  h  réclamer  une  plus 
grande  abondance  de  détails  de  toute  es- 
jiècc,  et  à  priei'  l'auteur  de  n'épargner  dans 
.'•a  prochaine  édition  aucune  de  ces  descrij)- 
liotis  d'attributs,  de  costumes,  de  mise  en 
scène  pour  ainsi  dire,  ()ui  peuvent  don- 
ner la  clef  du  système  suivi  dans  la  déco- 
ration générale  de  l'édilice.  Dans  la  multi- 
tude de  saints  personnages  qui  couvrent 
les  voiUe.s,  une  ligure  de  saint  Louis  nous 
a  paru  digne  d'un  inlérét  tout  spéiijd.   Iillle 


date  des  premières  années  du  \vi'  siècle. 
Peul-on  croire  qu'elle  ail  élé  peinte  il'après 
quelques-uni's  des  nondjreuses  représenta 
lions  authenli(pies  de  ce  grand  roi  qui  sub- 
sistaient encoie  h  celte  é[)oque,  et  qui  de- 
puis ont  été  complètement  détruites?  Nous 
signalons  cette  question  aux  études  de  M. 
Crozes.  Les  inscrifitions  funéraires  remiilis- 
sent  tout  un  chapitre.  Une  description  de 
jilusieurs  monuments  sur  lesquels  elles  sont 
gravées  semblerait  nécessaire. 

M.  Crozes  a  rassendjlé  dans  la  biographie 
une  foule  de  renseignements  tout  à  fait  <m- 
rieux  sur  l'église  d'Albi,  sur  les  sainis  lo- 
caux, sur  les  droits  et  les  prérogatives  des 
évêques,  sur  certaines  cérémonies  |)arlicu- 
lières  à  la  cathédrale  ou  au  diocèse.  Il  nous 
indique  la  date  précise  de  la  fondation  de 
[dusieurs  villes  importantes,  lelles  que  Cas- 
tres, daillac,  Lonibers,  etc.  11  fait  l'Iiisloire 
de  la  cathédrale,  en  écrivant  celle  des  pré- 
lats qui  l'ont  construite  et  embellie,  et  eu 
rappelant  les  faits  mémorables  qui  se  sont 
passés  autour  de  ce  monument. 

Nous  engagerons,  en  terminant,  M.  Cro- 
zes à  revoir  la  terminologie  dont  il  a  fait 
usage  dans  les  parties  les  plus  anciennes  do 
son  travail,  et  qui  s'est  modifiée  de[)uis  à 
mesure  que  la  langue  de  l'archéologie  chré- 
tienne a  pris  |i!us  d'assurance  et  de  netteté. 
Nous  avons  cru  remarquer  aussi  quelques 
légères  erreurs  dans  des  indications  tl'ar- 
moiries ,  et  dans  la  traduction  en  français 
des  noms  latins  de  quelques  diocèses  ou 
monastères.  L'auteur  recunnaîtra  facilement 
ce  que  nos  doutes  jiourraient  avoir  de  fondé. 
"Nous  n'avons  [las  besoin  d'ajouter  que  les 
jn'incipes  [irofessés  dans  la  Monographie  de 
Sainte-Cécile  sur  les  mutilations  et  les  res- 
taurations de  nos  monuments  du  moyen 
ûge,  sont  ceux  que  le  comité  a  constam- 
ment cherrhé  à  réi)andre  par  la  publication 
de  sou  Bidlftin. 

Que  rexcellenle  notice  dont  je  viens , 
Jlessieuis,  de  vous  faii-e  connailre  bien 
sommairement  la  valeur,  se  transforme 
donc  en  un  grand  et  beau  livre.  La  cathé- 
drale d'Albi  eA  digne  assurément  d'un  pa- 
reil honneur,  et  iM.  Ci'ozes  a  prouvé  (ju'il 
réunit  toutes  les  conditions  nécessaires  pour 
mener  à  bonne  lin  une  œuvre  aussi  impoi- 
lanle. 

Nous  fei'ons  suivre  le  ra|)port  de  JL  do 
(îuilhermy  pai'  l'extrait  d'uu'  notice  inlé- 
l'essante,  sur  la  calliédrale  tf-Vlbi  due  à  M. 
S.  Dauriac,  de  la  Uddiothèqiie  nationale,  eu 
faisant  toutes  nos  réserves  sur  les  (jueslions 
diverses  ([ue  louche  l'auteur.  Sa  notice , 
|)ubliée  elle/  Dumoulin,  en  18jl,a  |)Our  lili'e  : 
Preuves  de  l'esislencc  de  deux  njlisis  dédiées 
a  sainte  Cécile  dans  l'.\t(>i(jei>is ,  au  \'  siècle. 

L'origine  de  la  première  cathédrale  d'Albi, 
dit  ^L  Dauriat; ,  est  assez  incerlaine.  Celle 
église  n'est  point  signalée  dans  les  histu- 
liens  anciens;  et  nos  écrivains  modernes 
n'hésistent  |)as  à  en  faire  remonler  la  cou- 
slruclion  aux  pii'miers  Uviips  du  christia- 
nisme dans  lAlbigeois.  Mais  celle  o|iiiiion 
ne  ii'pose  sur  aucune  jneuve,  cl,  (inoi(prell'j 


21 


Ai.n 


soit  géiiéiiileiut'iit  ncceiilee,  nous  |)i_misi)iis 
qu'on  ne  doit  pas  lui  accorder  [>lus  de  con- 
fiance qu'à  celle  qui  reconnaît  suint  Clair 
pour  premier  évoque  de  ce  pays. 

Malgré  l'antique  légende  qui  veut  que 
saint  Firmin,  disciple  de  saint  Honest  et  do 
saint  Honorât,  deuxiiJme  évoque  de  Tou- 
louse ,  ait  fait  connaître  les  vérités  de  la  re- 
ligion chrétienne  aux  peuples  de  l'Albi- 
geois (1),  une  tradition  plus  accréditée  dans 
le  pays  en  attribue  la  gloire  à  saint  Clair, 
dont  on  ne  connaît  pas  bien  l'origine,  et 
que  l'on  nomme  tantôt  évêque ,  apûlre  , 
prêtre  ou  simple  laïque  (2).  Les  auteurs  de 
la  vie  de  ce  saint  le  font  venir  d'Afrique  à 
Rome,  et  ils  disent  qu'i^ivoyé  dans  les  Gau- 
les pour  y  porter  la  lumière  de  l'Kvangile  , 
il  convertit  les  peuples  de  la  Narbonnaise 
avant  d'entrer  dans  l'Albigeois.  On  alllrme 
encore,  d'après  ses  actes,  qu'il  ne  borna  pas 
là  sa  mission,  et  on  |)cnse  que,  toujours 
poussé  par  l'esprit  de  Dieu,  il  parcourut 
successivement  les  villes  de  Bour'ges,  Li- 
moges, Périgueux,  Bordeaux,  Auch  et  Lec- 
toure  où  il  ti'ouva  eiitin  le  martyre  (3). 

Doit-on  croire  qu'un  même  saint  ait  prê- 
ché dans  tous  ces  lieux  ?  C'est  une  question 
assez  difficile  à  résoudre.  Les  Bollandistes 
et  Le  Nain  de  Tillemont  avouent  qu'il  n'y 
a  rien  de  certain  dans  la  vie  de  saint  Clair, 
et  nous  pouvons  ajouter  qu'on  no  trouve 
aucun  document  qui  justifie  les  prétentions 
de  l'église  d'AIbi  à  le  considérer  comme  son 
premier  évoque.  Cependant  on  peut  croire 
que  cette  église  eut  pour  fondateur  ((uelque 
élève  de  saint  Saturnin  ou  de  ses  disciples. 
Saint  Firmin,  qui  avait  été  instruit  par  saint 
Honest ,  se  lit  probablement  accompagner 
de  saint  Clair,  qui  avait  d.'jà  commencé  ses 
prédications  à  Cologm^,  pet  te  ville  à  quel- 
ques lieues  de  Toulouse;  |iuis  il  ilut  le  lais- 
ser à  AIbi  pour  y  continuer  son  œuvie.  Si 
maintenant  on  admet  que  ce  saint,  ne  re- 
nonçant pas  b  ses  courses  apostoliijues, 
ait  été  chercher  le  martyre  à  Lectoure , 
nous  pensons  qu'il  doit  être  regardé  moins 
comme  le  premier  évêijue  d'AIbi  que  comme 
l'apôlro  de  l'Aquitaine. 

Nous  venons  de  dire  que  l'on  igtiorait  l'é- 
poque précise  de  la  fondation  de  Sainte- 
Cécile.  En  effet,  on  ne  trouve  pas  un  mot 
dans  les  historiens  anciens  qui  puisse  gui- 
der dans  une  semblable  recherclie.  Mais  si 
l'origine  de  cette  première  cathédrale  reste 
touveile  d'un  voile,  l'emiilacement  qu'elle 
occui)ait  in  dcclivi  ripœ  Tarai  (i),  n'a  pu 
écha|)per  aux  recherches  d'un  savant  pour 
lequel  le  midi  de  la  France  n'a  |)eut-être 
plus  rien  de  caché.  M.  du  Mége  a  découvert 
les  subslructions  do  cet  éditice  auprès  de 
r.évêché,  dans  le  jardin  des  Frères  de  la  doc- 
trine chrétienne  ;    il   a   retrouvé  quelques 

(1)  Histoire  iiUéraire  de  France,  t.  I,  p.  507. 

(2)  Haillet.  Vies  des  Saints.  Nouv.  éilit.  p.  1759, 
t.  VII,  p.  55.J. 

(5)  Tillemont.  Mém.  pour  servir  à  l'histoire  eecL'- 
siastiçiiw,  l.  IV,  page  505.  —  M  sauss.vy,  Marlijr. 
Callieauuin,  \K\'^.  11*24. 

(ij  Gutliu  C'iiist.  iwvti,  1. 1,  p;ig.  il. 


D'EPiGRAPHIE.  ALB  22 

arcs  de  l'ancien  cloître  dans  une  ma  son 
parliculière  :  ces  arcs  sont  à  plein  chitre. 
Enlin,  guidé  par  des  traces  certaines  qui  lui 
ont  ]iermis  de  constater  qu'une  porte  laté- 
rale s'ouvrait  au  nord-est,  et  par  des  colon- 
nes extérieures  qui  devaient  servir  à  la  dé- 
coration des  contreforts,  cet  infatigai)le  anti- 
quaire a  pu  lever  le  plan  de  l'ancienne  ca- 
thédrale. Ce  monument  avait  environ  cin- 
quante-sept mètres  de  longueur,  et  il  était 
situé  entre  l'ancien  palais  des  comtes  d'AIbi 
et  la  métropole  aclaelle  (1).  Avant  la  décou- 
verte de  M.  du  Mége,  un  écrivain  albigeois 
avait  reconnu  quelques-unes  de  ces  ruines, 
mais  il  leur  attribua  une  autre  origine.  Il 
crut  y  retrouver  les  vestiges  d'un  chàieau- 
fort  qui  commandait  à  la  rivière  du  Tarn  et 
défendait  la  commune  de  Casielviel,  actuelle- 
ment réunie  à  la  ville  d'AIbi  (2).  Aujour- 
d'hui l'opinion  de  l'archéologue  toulousain 
a  prévalu,  et  pers(jnne  ne  doute  qu'il  ait  re- 
tracé les  fondations  de  la  première  cathé- 
drale d'AIbi. 

La  position  qu'occupait  cette  église  étant 
établie,  nous  pouvons  indiquer  (|uelques-un3  . 
des  lieux  qui  l'entouraient  au  \u°  siècle.  Et. 
d'abord,  on  travaillait  encore  aux  construc- 
tions du  cloître  en  1079,  et  les  chanoines 
n'étaient  point  forcés  d'y  vivre  en  commun  : 
aussi  révê(pie  Frotard  ne  pouvait-il  les 
soumettre  à  son  obéissance  (3).  Devant  ce 
même  cloître  s'étendaient  des  pâturages  ap- 
partenant à  Arnaud  d'Alaman  et  à  Aimar, 
son  frère,  qui  en  firent  don  au  chapitre 
entre  les  mains  de  l'évoque  Humbert  vers 
l'an  1130  (4);  une  rue  venait  vers  l'église, 
dans  la  partie  Oj)poséeà  la  rivière,  et  elle  s« 
continuait  jusqu'à  un  ruisseau  sortant  du 
jardin  des  chanoines  ;  enfin  ce  ruisseau,  dit 
de  la  Barreira,  une  nouvelle  rue  et  un  fossé 
formaient  la  clôture  de  la  cathédrale  du  côté 
du  Castelnau  (3).  Un  traité  conclu  entre  Guil- 
laume Pétri  et  ses  chanoines,  en  1209,  nous 
apprend  qu'à  cette  époque  l'évêqiie  avait 
toutes  les  terres  ou  [irés  de  la  Ton&ta,  de- 
puis les  murs  de  la  ville  jus(pv";i  ceux  du 
chapitre,  auprès  de  l'église  de  Sainte-Cécile. 
Il  les  céda  aux  chanoines  qui  lui  donnèrent 
alors  en  échange  les  prés  de  las  Bacconas, 
qui  étaient  entre  le  ruisseau  de  la  Barreira 
et  le  château  de  l'évêque  (6). 

Cependant  .Massol  est  tombé  dans  une  er- 
reur très-grande  sur  le  nom  de  cette  an- 
cienne église,  en  affirmant  ([u'elle  avait  été 
placée  sous  l'invocation  de  la  Sainte-Croix. 
Cet  historien  |)ensait  sans  doute  que  l'an- 
cienne vénération  du  peuple  albigeois  pour 


(1)  Vues  pillores(lues  de  la  cathédrale  d'Mbi,  par 
Chopiiy,  avec  un  lexlo  liisloiiipic  par  Alex,  du 
Mége,  p.  1829. 

(2)  Massol.  Dcscriiuion  du  département  du  Tant, 
suivie  lie  Vllistoire  de  l'ancien  pays  d'Albigeois  et  cte 
la  ville  d'AIbi.  Atbi,  1818. 

(5)  Archives  de  l'écéché  d'AIbi.  Fonils  Doat., 
I,"  105,  toi.  26. 

(4)  Archives  de  l'évéché  d'AIbi.  Fomls  Doal  . 
1,"  105,  fol.  U. 

(5)  .irchives  de  l'h'éché  d'AIbi.  fol.  89. 
(Oj  id.  fol.  172. 


23 


ALB 


DICTIONNAIRE 


ALn 


24 


la  crois  sufTisait  pour  juslifier  celle  origine, 
et  il  écrivit,  en  parlant  du  cardinnl-6vôque 
Jouirioy  :  i(  Venant-de  Uoine,  où  il  avait  vu 
que  sainte  Cécile ,  vierge  et  luartjre  du 
141'  siècle,  attirait  une  dévotion  extraordi- 
naire et  pour  ainsi  dire  à  la  modo,  Jean  Jou- 
Iroy  appoita  en  France  de  belles  reliques  di; 
cette  sainte  ;  il  les  plaça  solennellement  dans 
sa  nouvelle  cathédrale,  et  dès  lors  il  en  chan- 
ijea  la  dédicace,  jiuisqu'elle  ne  fut  plus  con- 
nue que  sous  le  titie  de  Sainte-Cécile, 
tandis  tiuo  Vancietine  éç/lise  avait  été  dédiée 
de  temps  immémorial  à  la  croix  (1).  » 

De|)uis  la  publication  de  cet  ouvrage,  il 
ifest  personne,  voulant  écrire  sur  la  cathé- 
drale d'Albi,  qui  n'ait  accepté  cette  version, 
et  elle  s'est  ainsi  pmiiagée  sans  examen 
comme  sans  preuve.  VHistoire  de  l'ancien 
pays  d'Albigeois  est  le  premier  ouvrage  spé- 
cial écrit  sur  cette  province  et  sur  la  ville 
d'Albi.  Quoique  lu  cadre  en  soit  restreint, 
on  y  trouve  beaucoup  de  faits  nouveaux  ; 
mais  leur  addition  n'est  justifiée  par  aucune 
j)reuve,  et  l'on  reconnaît  que  l'auteur  eut 
larement  recours  aux  textes  originaux.  Aussi 
est-il  difficile  de  comprendre  sur  quels  do- 
cuments il  s'est  appuyé  pour  donner  le  nom 
de  Sainte-Croix  à  la  cathédrale.  Quoi  iju'il 
en  soit,  nous  ne  craignons  i)as  de  le  dire, 
]\Iassol  s'est  étrangement  trompé  en  afliriuant 
ce  fait,  et  nous  croyons  qu'il  est  de  notre 
devoir  de  le  rectifier. 

Frappé  de  l'assertion  de  cet  écrivain,  nous 
avons  voulu  remonter  aux  sources,  et  bien- 
lùt  nous  avons  acquis  la  certitude  que  la  ca- 
thédrale d'Albi  n'avait  jamais  été  dédiée  à  la 
sainte  Croix. 

Mais  avant  de  donner  aucune'  preuve  do 
ce  que  nous  avançons,  qu'on  nous  permette 
d'émettre  ici  une  [lensée  sur  l'origine  do 
cette  église.  Si,  comme  nous  allons  le  dé- 
montrer, ce  monument  fut  d'abord  dédié  à 
sainte  Cécile,  il  est  impossible  d'en  faire  re- 
moiiter  la  construction  avant  lo  vi'  siècle. 
Sans  nous  attacher  à  la  vie  de  Cécile,  dont 
on  ne  peut  préciser  avec  certituile  l'époque 
du  martyre,  il  nous  sullil  do  faire  remar- 
quer que  son  nom  n'est  pas  encore  men- 
tionné dans  le  calendrier  romain  dressé, 
sous  le  pape  Libère ,  vers  lo  milieu  du 
IV'  siècle  (2).  Plus  tard,  vers  l'an  500,  nous 
voyons  qu'il  existait  h  Kome  une  église  pla- 
cée sous  l'invocation  de  sainte  Cécile.  Dans 
le  concile  qui  y  fut  tenu  par  le  pape  Sym- 
iiia(jue,  cette  église  est  signalée  comme  l'une 
des  stations  des  iidèles  pour  le  caiôme  (3)  ; 
mais  il  ne  paraît  |ias  ([u'elle  contînt  lo  cor|)s 
de  la  sainte,  car  Anaslase  nous  ap|irond  (pie 
ses  restes  furent  retrouvés,  par  Pascal  \", 
dans  lo  cimetièi'o  de  Prétextai,  près  tie  la 
jiorte  A]ipienne,  et  transi'érés,  l'an  821,  dans 
la  nouvelle  église  (]ue  ce  pape  venait  do  faire 
construire  ('ij. 


Le  culte  de  cette  sainte,  qui  est  devenue 
très-célèbre  en  Occident,  ne  commença  h  se 
répandre  en  France  que  longtemps' a])rès 
Rome.  Cependant  sainte  Cécile  |>aruît  avoir 
été  honorée  en  Aiiuitaine  dès  le  commence- 
ment du  vil"  siècle,  car  l'on  trouve  un  grand 
oOice  de  sa  fête  dans  le  Sacramentaire  de  la 
liturgie  gallicane  qui  fut  en  usage  parmi  ces 
j)euples  depuis  celle  époque  jusqu'au  temps 
de  Charlemagne  (1).  On  pourrait  donc  con- 
clure, d'après  cet  indice,  qu'une  église  fut 
élevée  h  Albi  en  l'honneur  de  sainte  Cécile, 
Oès  le  vir  siècle  ;  mais  cette  hypothèse  ne 
repose  sur  aucune  preuve,  et  nous  devons 
avouer  que  les  documents  qui  parlent  de 
sainte  Cécile  ne  soi;t  |ias  antérieurs  au 
x'  siècle.  Nous  verrons  bientôt  qu'il  existait 
à  celle  dernière  époque  deux  églises  de  ce 
nom  dans  l'Albigeois. 

Parmi  les  pièces  qui  peuvent  appuyer 
notre  opinion  sur  le  nom  do  la  cathédrale 
d'Albi,  nous  citerons  en  première  ligne  un 
document  déjà  connu  :  le  testament  de  Ray- 
mond 1",  comte  de  Uouergue  et  marquis  de 
Gothie,  fait  au  commencement  de  l'an  961  (2), 
et  par  lequel,  dit  M.  Roger,  «  Raymond  donna 
«  plusieurs  allons,  châteaux  ou  domaines  à 
«  Véylise  de  Sainte-Croix  (3).  »  Dans  cet  acte, 
il  n'y  a  jias  une  église  un  peu  considérable 
de  la  province  à  laquelle  Raymond  n'ait 
laissé  des  marques  de  sa  piété  et  de  sa  mu- 
nilicence,  et  nous  avons  pu  nous  convaincre, 
par  une  lecture  altcntivo  de  ce  document, 
qu'il  n'y  est  fait  mention  d'aucune  église  du 
nom  do  Sainte-Croix. 

Nous  sommes  donc  porté  à  croire  que  l'au- 
teur des  Archives  historiques  de  rAlbigeois, 
a  adopté,  sans  la  véritior,  l'erreur  de  Massol;' 
il  a  de  plus  cité  un  texte  qu'il  n'avait  pas 
sous  les  yeux,  et,  nous  le  reflétons,  rien  ne 
justifie  les  paroles  de  l'ancien  bibliothécaire 
d'Albi  que  l'on  reproduit  beaucouji  trop  fa- 
cilement aujourd'luii 

Si,  malgré  ces  preuves  et  beaucoup  d'au- 
tres fjue  nous  oiiietlons  à  dessein,  on  per- 
sistait h  croire  ((ue  le  nom  de  la  sainte  Croix 
s'appli(|uait  à  la  cathédialo  d'Allii,  il  serait 
impossible  de  radmollre  seul,  et  l'on  devrait 
sui)[ioser  que  cette  église  ayant  été  dédiée 
tout  à  la  fois  h  sainte  Cécile  et  à  la  sainte 
Croix  ,  elle  fut  idus  généralement  connue 
sous  lo  iircmierclo  ces  deux  noms.  Mais  cette 
hyj)otlièse  n'est  pas  admissible  ,  puisqu'il 
existe  des  actes  en  tète  desquels  on  trouve 
le  nom  de  Marie  !i  coté  de  celui  de  sainte 
Cécile.  Pouiijuoi  donc  n'a-t-on  pas  dit  alors 
(pie  la  cathédi'ale  avait  été  dédiée  à  la  sainte 
A'iorge  ?  Les  d(i(uments  (jui  la  menlionnont 
ddiiiieraienl  assui'ément  autant  do  valeur  ;\ 
celle  opinion  i]u'à  celle  (pie  nous  venons  de 
comballre.  l'Ji  ell'el,  on  voit  dans  le  cartu- 
lairo  d'Albi,  ipi'au  mois  de  juillet  J2I1,  Rer- 


(I)  llisl.  de  rniuiiii  pinj^  (/'.l/fciV/^ois,  pag.  380.  (I)  Maiiiliiim.   De   tilurgia  gallicana,\\h.  ni.  Mis- 

(•2)  liAii.i.rr,  Vies  dis  S.iinls,  l.'VIII,  p.  l.'iO.  sale  ijolliinim,  p;ij,'.  2IC. 

(i>)  J.  l'iioNTO,   littUndiirinm   rowiiniim,   p.   i">   cl  {'ij  II isinnr  (fiiK'nde  de  Languedoc,  l.  W,  pag.  &3. 

150.  FV.,  \):iii.  1(18." 

li)  WwMUivs,  Aiiiiiilfn  ccciciKis..  Mi.  S-l\. —  SioL-  (">)  P.  Iti>(,i;n.    Anlin'cs  liii,loii(iiics  de  l'iMbigcoi^ 

Ç*-!'.!!  l.liriiiiieoii.,  :iii.  KJl  cl  ilii  ;>«;;s  f.'us/KiJs. 


25 


ALB 


D'EPIGRAPllIE. 


AL 


26 


nani  Juvnnis  et  lîpgiio,  sa  femmp,  doimèient 
la  clia|ielle  d'Aiiihilet  Duinino  Deo  et  bcatœ 
Mariœ  et  sanctœ  Ceciliœ  (1).  Trois  ans  aupa- 
ravant, Pierre,  abl)é  de  Castres,  et  les  reli- 
gieux de  ce  monastère,  avaient  fait  à  la  ca- 
thédrale une  donation  commençant  par  ces 
mots  :  Damus  et  concediinus  in  perpeluum  Do- 
mino Deo  et  bcatœ  Mariœ,  et  beatœ  Ceciliœ  et 
tibi  Guillelmo  prœposifo  ecclesiœ  sanctœ  Ce- 
ciliœ Albicnsis  sedis  (2).  Après  cette  pièce, 
émanée  d'une  abbaye  du  diocèse,  on  peut 
encore  citer  un  acte  du  mois  de  mars  1-208, 
dans  lequel  l'évèque  d'AIbi  luimôme  ins- 
crivait le  nom  de  la  Vierge  avant  celui  de 
sainte  Cécile.  C'est  un  échange  fait  entre 
Guillaume  Pétri  et  les  chanoines  de  la  ca- 
thédrale ;  ce  prélat  y  dit  :  Eyo  Guillelmus 
Pétri,  Albicnsis  episcopus,  per  me  et  pcr  siic- 
cessorcs  mcos  dono  et  concéda  Deo,  et  bcatœ 
Mariœ,  et  bcatœ  Ceciliœ  virgini,  et  matri,  et 
omnibus  clericis  Albiensis  sedis  [3]. 

Faudra-t-il  admettre,  d'après  ces  titres,  la 
dédicace  de  l'église  à  la  sainte  Vierge?  On 
ne  le  pense  pas,  car  on  doit  considérer  les 
diverses  formules  employées  par  les  dona- 
taires comme  autant  d'invocations  dilféren- 
tps.  Une  dernière  preuve,  puisée  dans  une 
charte  antérieure  d'un  siècle  à  celles  qu'on 
vient  de  lire,  justifiera  notre  assertion.  C'est 
une  donation  faite  en  1106  par  Aimard  , 
Pierre,  Raymond  et  Arnaud  d'Alaman  frères, 
par  laquelle  ils  cèdent  tous  leurs  droits  sur 
une  chapelle  de  Noire-Dame  qu'ils  avaient 
dans  le  château  de  Castelviel,  à  Dieu,  à  la 
Croix  victorieuse,  à  la  sainte  Vierge  et  à  la 
cathédrale  d'Albi  :  Domino  Deo,  ejiisque  vic- 
toriosissimœ  Cruci,  et  beatœ  Virgini,  el  matri 
Albiensi  ecclesiœ  (i). 

Que  devrons-nous  donc  conclure  de  ce  qui 
précède?  Que  la  cathédrale  d'Albi  fut  de 
tout  temps  consacrée  à  sainte  Cécile;  que  le 
nom  de  la  sainte  Croix,  jdacé  en  tète  de  plu- 
sieurs actes,  doit  être  considéré  comme  un 
gage  de  la  foi  du  donateur;  enfin,  que  si 
l'on  remarque  un  changement  dans  la  for- 
nmlc  des  chartes  vers  le  xW  siècle,  c'est  , 
qu'à  cette  époque  on  n'invo()uait  pas  seule- 
ment le  nom  du  Seigneur,  ainsi  que  la  croix 
de  soulfrance  de  sou  divin  Fils,  mais  on 
commençait  encore  à  se  mettre  sous  la  pro- 
tection de  la  mère  du  Christ. 

Après  avoir  constaté  et  réfuté  une  première 
inexactitudeconstannucntadmise  auxix'  siè- 
cle par  tous  les  écrivains,  depuis  le  bibliij- 
thécaire  Massol  jusqu'à  M.  l'abb'é  Bourassé, 
il  nous  reste  à  relever  une  erreur  non  moins 
grande  qui  a  été  commise  au  sujet  de  la  ca- 
thédrale d'Albi.... 

Il   est  démontré  qu'il  y  avait  deux 

églises  de  Sainte-Cécile,  parfaitement  dis- 
tinctes, l'une  appelée  tantôt  ecr/MÏa  ,  tantôt 
çapella,  située  in  villa  quœ  diciiur  Acafiis 
ou  Avanes,  in  paga  Albiensi ,  in  miuislerio 
Montaniense;  l'autre  nommée  cathédrale,  jna- 

(I)  Anliives  de  l'cqUse  cnlliédrnle  d'Mbi,  fol.  181. 
Ci)  '■''.  lui.  17i. 

('•)  i<i.  (■(.!.  172. 

(i\  id.  fol.  40. 


1er  ccclesia,  cousUmlo  dans  les  murs  de  la 
ville  d'Albi,  infra  mitros  Albiœ  civitulis.  Il 
suflirait  d'insister  sur  li  dilférence  qui 
existe  entre  \epagusel  hcivilas,  pour  qu'il 
ne  restât  aucun  doute  sur  l'existence  d'une 
église  de  Sainte-Cécile  autre  que  la  cathé- 
drale. Cependant  nous  avons  cru  devoir 
pousser  nos  investigations  plus  loin  et  ap- 
porter ,  s'il  était  possible ,  une  dernière 
preuve  matérielle  établissant  l'existence  si- 
multanée des  deux  Sainte-Cécile. 

Toutes  nos  recherches  pour  découvrir  un 
district  du  nom  de  Montagnac,  dans  l'ancien 
pays  albigeois,  ont  été  infructueuses;  mais 
nous  pensons  qu'on  peut,  sans  se  tromper, 
appliquer  les  mots  Ministeriam  Montaniense 
h  la  commune  de  Montons,  sur  le  territoire 
de  laquelle  on  trouve  un  grand  nombre  d'an- 
tiquités qui  semblent  prouver  qu'il  exista 
jadis  en  cet  endroit  une  ville  assez  puis- 
sante. Constatons  également  que,  auprès  de 
Montans,  et  sur  la  rive  droite  du  Tarn,  il 
existait  un  bourg,  nommé  Aveins,  qui  pos- 
sédait un  château  dans  lequel,  selon  D.  Vais- 
sèle,  Charles  le  Chauve  s'arrêta,  vers  l'an 
8i3,  et  où  il  signa  une  charte  en  faveur  de 
l'église  de  Toulouse.  «  Charles  le  Chauve, 
dit  aussi  Massol,  aimait  beaucoup  le  peuple 
d'Albigeois,  oii  il  avait  une  maison  royale 
qu'on  nommait  Aveins,  sur  les  bords'  du 
Tarn,  entre  Gaillac  et  Lisle  (1).  » 

Si  maintenant  on  admet  avec  nous  que, 
au  ix'  siècle,  Aveins  faisait  partie  du  terri- 
toire de  Montans,  enclavé  aujourd'hui  dans 
l'arrondissement  de  Gaillac,  et  situé  à  six 
lieues  environ  d'Albi,  il  faudra  traduire  ainsi 
le  passage  que  nous  avons  rapporté  plus 
haut dans  le  pays  d'Albigeois,  au  terri- 
toire de  Montans,  dans  te  bourg  nommé  Aveins, 
où  est  élevée  une  église  en  l'honneur  de  sainte 
Cécile.  Ajoutons  encore  que  l'on  voit  de  nos 
jours,  au  lieu  que  nous  meiitiouno;is,  un« 
ancienne  église  coimue  sous  le  nom  de 
Sainte-Cécile  d'A  veins,  et  l'on  sera  convaincu 
que  cet  édifice  religieux  ne  peut  être  que  la- 
chapelle  piusietu's  fois  nommée  dans  la 
charte  de  Benebirt. 

En  signalant  le  premier  ici  l'exislence  de 
la  petite  église  d'A  veins  à  une  époque  aussi 
reculée,  nous  pensons  rendre  service  aux 
historiens,  et  nous  espérons  que  les  archéo- 
logues ne  négligeront  plus  un  monument 
dont  l'antiquité  leur  est  si  clairement  dé- 
montrée. Et  maintenant,  à  quelle  époque 
remonte  la  construction  de  ce  monument? 
Quelles  sont  les  jiarties  qui  ont  été  ajoutées 
ou  détruites,  et,  s'il  y  a  eu  (piehjues  recons- 
tructions, dans  quels  tem|is  furent-elles  fai- 
tes? Enfin,  après  les  changements  qui  peu- 
vent être  survenus  à  cet  édifice,  quelle  est 
sa  position  actuelle?  Telles  sont  les  ques- 
tions (jue  l'on  doit  se  faire  tout  d'ab  ud,  et 
que  nous  nous  proposons  d'étudier  très-pro- 
chainement. Mais,  actuellement,  nous  no 
pouvons  que  prouver  l'antiquité  de  Sainte- 
Cécile  d'Aveins  à  l'aide  du  document  que 
nous  avons  sous  les  yeux,  et  noire  seul  dé- 

(1)  llistviie  de  la  li'.lc  d'AIH,  p.io,.  ô\i. 


27 


AIE 


DICTIONiNAlRE 


ALE 


28 


sir  est  d'appeler  rallenlioii  sur  celte  pelilo 
église,  oubliée  jusqu'à  ce  jour. 

ALCALA  DK  HlîNAUÈS,  ville  et  évùclié 
sulTragant  de  Tolède  eu  Espagne. 

Dans  les  environs  de  la  ville  se  trouve  le 
monastère  do  San-Pedro  de  Munies ,  où  se 
voit  cotte  ancienne  inscri|itiou  : 


A 

t 

a 

Aecdii. 

SCI 

cruels, 

lii.    lioiiore.    sce. 

^ 

crucis.    soc. 

-3 

Marie,  sci.  Ins. 

1^ 

Baple.  sci.    la. 

Id 

cobi.    sci.    Maici. 

^ 

sci.  Cleiiie- 
mis. 

o 

o 
u 
o 

L'inscription  marginale  IiRE  913,  Kalen- 
des  de  décembre,  répond  à  l'année  873  de  Jé- 
sus-Clirisl. 

[Cnrdinnl  Mai,  p.  93;  Florez  ,  Spana 
sdfjmda,  t.  Xyi,  pag.  137.) 

.1»  monastère  de  Saint-Pierre  des  Monts. 

Insigne  nierilis  bcaliis  Fructuosus 
posl(|iiaiii  conipliilcnse  coinrulit 
Cœnobimii  rioniine  Sancii  l'etri 
brcvi  (ipcre  in  hoc  loco  focil  ora- 
lorinni.  Post  (pieni  non  inipar  meri- 
lis  Valoriiis  sanclns  operu  ccclesi- 
ae  ililalavit.  Novissiine  Gciinadius 
presbyler  ciini  diioJccini  frairilins 
rcstaiiravil,  cia  DCCCCXXXUl.  pou 
lil'e.v  ciî'ccUrs,  a  fundanicnlis  nii- 
rilico,  lit  ceiiiilui',  (b'nuo  cro.il, 
non  opprcssione  vi;lgi,  secl  bugila- 
le  prclii,  et  sudore  l'ianiiin  liniiis 
iiionaslcrii.  Coiiseci-aUini  csl  boc 
lenii>luin  ali  episcopis  ipiatiior  Gon- 
nadio  asloric.cnse,  Sabarico  dn- 
miensc,  Fruiiiniio  Icgionense,  et 
Didcidio  salinaliccn>c  ,  s;\b  cra 
novics  cenlcna  decics  qnina  Icr- 
na  cl  (piaterna,  noiio  kal.  nov.  (1). 

{Cardinal  Mai,  juig.  165,  IGli.) 

ALEIv,  près  de  Gara-liissar  eu  Asie  Mi- 
neure ou  Turquie  d'Asie  (2). 

(I)  l'i.oiiKS,  ///.s/).  s«cr.,  t.  XVI,  p.  13-2,  nbi  do 
S.  Gcnnadio.  Vide  cl  p.  ô2i).  Tnin  MoiiM.ics,  lib. 
XH,  cap.  ô'i  (H  XV,  i;  et  los  ciiicu  tibius,  p.  Il)i, 
ciitn  liiscc  varii'Ialibiis  .siifr  nomhui,  viuis  i-cc/isiir. 
Sdtuiriu  l'ruiuiuio,  i/i'cit-.s  (juatcrmt.  rnhUcniaMi  par- 
loin  babia  riiiicsius,  I.  H,  p.  8(1,  ex  Morales  ;  spcc- 
I  .|:iui'  ad  anniiin  ;rr.c  bisp.  i»il  ;  alViTUiniiii'  ab  eo 
ni  prolicl  (Dasecralioiics  ecilcsiaruni  lieri  solilas 
ilii:  donilnico  ;  sii|)cr  ipia  ro  P.  Laz/.ekius  in  l'un- 
tlicoiic. 

(i)  Marin, a  copié  celle  inseiiplion  liès-allérce 
dans  l'o( ocl»;  cl  Va  r  cpportce  à  l'année  Zô\  de  Jcalis- 
Chlist. 


ipiicr 

a  civilas, 
Conslanlinopoli 
inip.  C;es.  Conslanlinus 
Maximus  Golli.  viclor  ac  Iriuinp- 
lialor  ang.  el  Flavia  Conslanlina. 
alanianu  el  Flavius  Conslanlius  NN  lilJ 
Caess.  sahitcm  dicunt 
ordini    Civil.  Orelslanornin. 
Aclnin  est  indnlgenli;c  iios- 
irLR  nuinere...   s  vobis  civila- 
lis  iribuioni...  nn...  o  remo- 
vere  ul  nberialis  eliani  piivl- 
loginni  cnsloJice  ilaipic  n 
dicnorum  iniiiriam  ullra  in- 
dulgenliae  iiostra  .bénéficia 
perdnrantcni  praesenli 
scriplione  removemus  ;  idqiie 
oralis  vesiris  peliiionifiue 
deferinius  ul  pocnniam   quain 
procnleis...  iesolebalis  in-  • 

l'eire,  minime  deinceps  dependi- 
lis  boc  ill...  ilnna  viiiim  perfe- 
ctitsimom  ralionalem  asia- 
nx  diœccseos  Icnilas  noslra 
perscril)sil,  qui  seculns  (or- 
mani  inilnlgenli;c  concessae 
vobis  pecnniam  deinceps  pro 
supradicta  spccie  expeli  a  vo- 
bis posliilariqne  proliibebit. 
Bene  valere  vos  cu|iiniiis. 
Tasso  el  Abiabio  cons.  (I). 

ALEXANDRIE,  en  Egypte. 

Sur  une  pierre  trouvée  rn  17*0. 

Piissimo  et  lebcissiino 
D.  N.  FI.  Val.  Consianlino 

P.  F.  invielo  .\ngnslo 

Val.   Epifanins  V.  P.  niag. 

privât,    a'g.    cl  lib. 

U.  N.  M.  2.  ejns. 

{Cardinal  Mai,  2Vo,  i  ;  Donat.,  IVS,  8  ; 
BONADA,  cl.  XI,  u°  17.) 


Autre  pierre  trouvée  <!  la  mâmr  époriur. 

Del'ensori  qnielis  publieac 
dû  biinianissinio 
inviclissinioipic 
Consianlino 


(I)  l.e  cardiind  Mai  ajunie  en  noie: 

i  In  allero  lapidis  laleie  si'ipmnlnr  legnni  aba 
fi-agmenla,  (pia'  versus  IS  evplcnl  ;  vernin  adeo 
pnxligiosis  in  sebeda  errorilms  sealeal,  ni  ca  salins 
sil  oniillere,  ne  (piid  ridieulnm  el  inniile  leeloiibiis 
cxbibeam.  Inler  ea'lcra  perspienc  legilur  lime 
nhiatii  ciir/.ssiiHi'  iin/iis  ;  i\n,\-  sabilalio  eonsonal  enin 
U'gnni  eoiislaniiiiianarnni  cl  M.  .Vuii'lii  epi>lolarniu 
a  me  cdilaiiini  l'oiinnlis. 

{Cardinal  Mai,  pag.  317,  ;]I8.) 


?.9 


ALG 


IVEi'IGRAPlllE. 


AI.G 


30 


œlcriio  aiigiislo 

Arrius  Diotinnis  V.  P. 

îiat.  aeg.  N.  M.  Q.  eius 

dicalissiimis. 

{Cord.  Mai,  p.  2'i.7;  Bon'Ada,  cl.  XI,  IG; 

DONAT.,  p.  IW,  7.) 

Antre  pierre. 

Doniini   no^lri     iiiviclisiiiui   et 

vener;ibilcs  ac  peipelui    aiigu- 

sti  ThcOilosius  el  Aicadiiis 

loto  orhe  viclores 

Malerno  Cynegio  omnium  virlu- 

liim  viio  cl  ail  iiisigiiein  laiideiii 

gloriaiiKiiie    progenilo,   pcr   oni- 

ues  hoiionim   gi-adiis  inciiioriiMi 

coiiteinplalione    pcoveclo, 

pi'aofoclo  prxlorio  pcr  orion- 

Iciii,   slaliiam    tivili    liiddlii    ad  pcti- 

Uira  piiinoi'um  nobiliiiin  Alcxan- 

diinae  urbis  in  eadcni  spleudida 

urbc   ad   pcrpcluilalis  faiiiara  loco 

cclcbei-riiijo  coiisiilui  collocari- 

qiie   iiiiseruiil    per    clarissinios 

Alexaiidriiiae  tivitalis. 

[Card.  Mai,   |i.  285;   GuuTiiR.,  p.  1098; 

pAliRETTI,   p.  10.) 

ALOARVE,  province  mcriilioiialc  du  Por- 
tugal dont  le  clict-licu  est  Tavira. 

EpitaphedeJéro}neOsorio,évêquedesAlgarvcs. 

Ilieroiiymns  Osoiiiis  Algaribiis  Kpiscopus  vcre 
pins;  Divins;  gluri:e  valJe  sludiosus,  ChrisliaiiiC 
icligionis  propiignalor  insignis,  excellens Tlieolo- 
giis,  iu  cctcris  discipliiiis  non  mcdioci-iier  crutli- 
liis,  posl  Tidliiim  Uonianai  eloqnenliœ  Piinteps, 
palrioe  snae  dccus,  cnjns  iitililatcni  suis  lebn» 
scniper  pra;tulit,  verilatis  amalor,  linioiis  et  ani- 
Litionis  oniniuo  cxpers,  vcra:qnc  gloria;  cupidus, 
septuageiinio  tpiarlo  xlatis  Sule  anno  salulis 
hnnianx  15S0.  Angusti  inensis  die  20.  obiil. 

(Labbe,  Thés.  EpU.,  p.  523.) 
ALGER  ,  chef-lieu  et  centre  administratif 
de  l'Afiiiiue  française. 

Les  antiquités  de  l'ancienne  régence,  sou- 
mises auiourd'liui  à  une  étude  suivie,  four- 
niront incontestabloinont  des  matériaux. 
])récieux  à  l'iiisloire  de  l'église  d'Afrique. 
On  trouvera  queUiues  inscriptions  chrétien- 
nes du  pays  dans  noire  dictionnaire,  aux 
noms  d'ANNOLNAu,  Bo>iE,  Ouléansville  , 
SÉTiF,  etc.  {Yoy.  aussi  Carthage.) 

La  rareté  momentanée  des  inscriptions  pu- 
rement chrétiennes  de  notre  colonie  nous 
engage  h  faire  une  exception  à  la  règle  que 
nous  avons  sévèreir.ent  suivie,  et  h  donner 
(luelques-unes  des  inscriptions  antiques,  si 
nombreuses  el  si  intéressantes,  qui  existent 
encore  sur  son  sol. 

Le  musée  d'Alger,  formé  par  les  soins 
éclairés  de  M.  Berbrugger,  ancien  élève  do 
l'Ecole  des  charles ,  en  r'.Milcrme  déjà  un 
gra  id  nombre. 


Nous  reproduirons  trois  de  ces  inscriptions. 
Les  deux  premières  sont  de  ces  résumes  do 
la  carrière  administrative  d'un  fonctionnaire 
IHiblic,  dont  quelque  parent  ou  ami  consta- 
tait sur  la  pierre  ce  qu'on  appelait  le  cicrsus 
honorum.  L'une  fait  mention  d'une  cohorte 
imjiériale,  qui  empruntait  son  nom  h  la  ville 
de  Bragance  en  Portugal,   ce  qui  peut  aug- 
menter d'une  dénomination  la  liste  connue 
des  surnoms  divers  des  corps  de  la  milice  ro- 
maine. En  voici  le  texte,  où  nous  indiquons 
la  séparation  des  lignes  par  des  tirets. 
P.  Aelio.  P.  lii.  Palati— na.  Marciano— praef. 
coll.  I.  Avgvstae — Bracarvm — praeposito.  al.  11- 
lyiicorvni— Irib.   coll.    Ael.   Expeditac— piacp. 
al.  Avg.  II.  Tbiacvm— praeposito.    al.   geinin. 
—Sebasian.— praeposito.  classis— Syriacae.  el. 
Avgvstae.  —  praef.  classis.  Mocsiaticac  —  C. 
Caesivs.   Marcellvs  —  vctcr.    ex.  dec.  —  al.  ii. 
Tliracvm. 
Ce  qui  doit  se  lire  ainsi  : 

Piiblio  yElio,  Plein  fdio  ,  Palulina  ,  Mitrciaiw  ; 
prn'fecio  coliorlis  primœ  Aucjuslœ  -  Dracarum  ; 
pnriwsilo  idœ  llUjr'icontm  ;  Iribuiio  cuhorlis 
J<:iiœ-Expedilcv;  prœpcsilo  alœ  AtKjustK  se- 
ciimlœ  Tliructim;  prœposito  (dœ  gcmiiiœ  Scbu- 
sianœ ;  prœposito  classis  Sijriacœ  et  Au.jits'.a', 
pnvfecto  classis  Mœsialtcœ  :  Ciiiiis  Ca-siiis  Marcel- 
lus  velermius,  ex-dccuriu  (dœ  secundœ  Tliracum. 
C'esl-à-dire  : 

A  Pclilius  .'Eliiis  Mai-cianns,  fils  de  Pnblius,  de 
la  liibu  Palatiiia,  coniniandanl  de  la  pieiiiière 
cohorte  des  Bragantins,  chef  de  l'escadron  des 
lllyriens,  tribun  de  la  cohorte  iElia  légère,  chef 
du  dcu\iùiue  escadron  impérial  des  Tbraces  , 
chef  de  l'escadron  lyonnais  i;is,  chef  de  la  Hotte 
impériale  de  Syrie,  commandant  de  la  llotle  de 
Mé.sie, 

Gains  Caisius  Marcellus,  vétéran,  cx-décurion 
du  deuxième  escadron  des  Tliraces. 

L'autre  énuméralion  de  ce  genre  est  con- 
signée sur  une  inscriiilion  trouvée  à  Phi- 
lippcville,  el  qui  fait  mention  de  l'ancienne 
ville  de  Rusicada,  dont  Philippeville  paraît 
occuper  à  peu  près  l'emplacement: 
G.  Caecilivs.Q.  f.Gal.Gallvs.bab— eqwm.  pno. 
aed.  liab.  ivr.  die.  q.  pio— praot.  [iraef.  pro.ni. 
viriiii  praef.  fabr.  ces— u  et.  praet.  ii.  liab.  orn. 
qvinq.  d.  d.  ex.  v.  decvriis  —  dec.  m  qvinqven- 
nalis.  pr.aef.  i.  d.  Rvsicadi.-flam.  Divi.  Mi. 
Caius  Cœcitim,  Quinti  (Hiu,,  Galcria,  Gallus  Iw- 
buil  equum  publicum  œdilis;  Itabuil  juri  dicv.ndo  ; 
qiuvstur  pro  prœtore  ;   prœfeclus  pro  Iriumviro 
quarlttm;  prœfcclus  {ubriim;  consid  bis;  et  pra- 
tor  bis;  liabiiii  ornamenta  qnimiucimalia  decrelo 
decuriômm  ex  qnique  dccnriis;  décurie  ter  quin- 
qucnmdis  ;  praiectojuri  dicundo  Rusicadi  ;  lUimcn 

Vivi  Juta. 

Gains  Giccilins  Gallus,  fils  de  Quinlus  ,  de  la 
liibu  Galciia,  a  élc  honore  d'un  cheval  aux  frais 
du  public  pendant  son  èdilité  el  pendant  scsfouc- 


'A 


A  MA 


liiins  juilitiaires;  a  été  inlcii  !;inl  ilii  |irél.'iir  cl 
qii;ilie  fois  officier  tics  lii:iiii\iis,  picfcl  des  ou- 
vriers, lieux  fois  consul  cl  ilcu\  fois  préUui-;  il 
a  été  décoré  des  dislinciions  quinquennales  par 
décret  des  ilécnrionsdans  cinq  décuries  ;  a  rempli 
trois  fois  la  charge  de  décurion  quinquennal , 
celle  de  chef  du  Irihunal  de  Kusicada  el  a  été 
prêtre  du  divin  Jidcs. 

La  dernière  de  ces  inscriptions,  qui  offre 
un  intérôt  tout  h  fait  historique,  a  été  trou- 
vée hCiicrclieil,  et  fait  tneiition  d'une  razzia 
exécutée  au  iv"  siècle  par   les   troupes  ro- 
maines contre  une  tribu  d"indit;ènes  afri- 
cains et  avec  un  plein  succès  : 
lovi.opiini.niaxim. — celerisqve.Diis — ininiortall- 
bvs — gralvm.  referons — qvod.  erasis.  fvndilvs — 
barharis  Transtagnen — sibvs.  secviida  praeda — 
facla.   salvvs.   ei.   incolvmis —  cvm.  omnibvs. 
niilitihvs — d.  d.  nn.  Diocletiani.  et.  Maximiani. 
Av"s. — rearessus,  Avrel.  Litva.  v.  p.  p.  p.  M. 


t'g. — regressus,  Avrel.  Litva.  v.  p.  p.  p 
C. — votvni.  libens.  posvi. 

Jvvi  opiiino  maximo  ctvtensque  Dis  immortali- 
bus,  (jriihiin  rcfcrcnsqiioil,  erasis  j'iuidilus  barba- 
ris  Translugeiisibus,  secuiidu  prœda  facla,  salvus 
el  inculmiiis,  cum  omnibus  mililibtis  dominorum 
twslrontm  Diocleliani  cl  Maximiani  Aucjuslorum, 
rcijrcssus  ,  Aitreliiis  Liliia,  vir  pt^fcclissinius, 
])r(vler  pruoinciic  Maurilaniœ  Co.'sariensis,  volitm 
tibens  jiosui, 
C'esl-ii-dire  : 
A  Jupiter,  irès-cxcellont,  très-grand,  et  aux  au- 
tres dieux  iuunorlcls,  en  action  de  grâce  pour 
rentier  aiicatilisscnienl  des  barhares  d'au  delà 
du  lac,  pour  les  dcpoiiilles  gagnées  sans  aucune 
perle,  el  pour  son  heureux  letour  avec  toutes 
les  troupes  de  nos  seigneurs  Dioclétieri  cl  Maxi- 
inicn,  .\ugusles  ; 

Aurclius  Litiia,  de  la  classe  des  v'ri  perfeciissinii, 
président  di;  la  province  de  la  Mauritanie-Ccsa- 
lienne,  a  acconi|)li  volonlaireiuent  ce  vomi. 
Les  mots  rir  pcrfcclissimus,  iii(li(|U(''-;  par 
deux  aid'évialions  de  l'avaiit-deriiièru  liyne, 
désij^iieiil,   inai^i'é  leur  suprême   emidiase, 
le  titre  lionorili(|ue  de  la  qualrièmo  classe 
<i  la  cour  des  empereurs  romains  de   celte 
épofpie,  oCi  les  trois  |)remières  classes  élaient 
JÏInslrissiiiiiis  ,    spirldbilis     et    ilarissiinus. 
Voij.  [-\MiiKSi':  et  TiiiivKSTi:. 

ÀLTINO  ,   dans  le    royaume  Le  iibardo- 
>'énitien,  près  les  lagunes  de  Venise 
Du.   inq).  r.acs;iri 
FI.  Coiislantino  inaxiiu. 

l'I.  l''.  viclori  aug. 

pou.  niax.  (ri.   1>.  WIIL 

iuq).  XXII.  co.is.  Ml. 

IM*.  pid  cous. 

huMiaMaïuin    reruin 

opliiuu  piincipi 
divi  (^onslaiiti  lilio 
bonu  M',  iialo. 
{CanJiiuil  .M\i,  p.  2V'i  ;  (lut  nn,  p.2S3,.').) 


DICTIONNAIRE  AMI  Zi 

AMALFI,  au  royaume  de  Najjles. 

•]•  'livzivrJTSri  TO  CirrOK 

TûitffO/ÇtO'J     f-tftO- 

TUJ50Ç  O'j'jçm  [îTri] 
TÀJ  itfiafi/jtA;  ST|£yâ]- 
vou  Toû  «y/cjTccTOy 
éiTtfj-/.onQ'j  -Yï,  NeaTroXt- 
Twv  ffdXîwj.   fiJîvi  ôz- 

TûjÇûtW. 

(Cardinal  Mai,  p.  19V.) 
A.MBEUG,  ville  de  Bavière. 
D.    M.    0.     S. 
D.  D.  JoiiAS.Ni  IxGELSTETERO,  Medico  Arcbi-Palat. 
pra'Staiitissinio,  Philosophe  aeulissinio,  Thcu- 
logo  sineero,  inarito  et  Parenli  desidcratissimo, 
Vidua  et  Liberi  mœstissiiiii  moiiumentuin  lioe 
p.  p.   Yixil  aniios  lvi.    Ohiit  anno    m.dc.xix. 
mens  Febr.  d.  xv. 

(  Gros,  appendix  aux  épitaphes  de  Bdle^ 
pag.  401.  ) 

AMIENS,  en  France,  chef-lieu  du  déparl. 
de  la  Somme. 


Inscription  du   Labyrinthe  qui    existe  à  la 
cathédrale. 

Méinore  quand  l'euvre  de  l'egle. 

Ue  cliéens  fu  commenchié  et  liné 

Il  est  escript  el  nioilou  de  le 

Maison  de  Dalus  (I)  : 

En  l'an  de  grâce  mi  ne  (sic) 

Et  XX  fu  l'euvre  de  chéens 

PremièrenieiU  cncomiiienchice 

Adoiit  yert  de  cliesle  eves(iuié 

Eviart  evesque  liénis, 

Et  roy  de  France  Loys, 

Qui  fu  (ils  Phclipo  le  S^igo, 

Chil  qui  maisire  y  est  de  l'œuvre 

Maistre  UolicL  t  doit  nouiés 

El  de  Luzarches  surnoinés  ; 

Maistre  Thomas  fu  après  luy 

De  Cormont  et  après  sou  fils 

Jiaistre  Uogiiaull,  (pii  mistre 

1  il  à  chcst  point  dii  chcislc  Icilie 

Que  l'incarnalion  valoil 

xiii«  çans  (2)  moins  xii  en  falloil. 
Celte  inscription  est  citée  par  M.  Doublet 
de  Hoisiliibault  ,    dans  une  notice  sur  le  la- 
byrinthe    de    la    cathédrale    de    Chartres. 
[Revue  archéoh,ji(iue,  octobre    18ol,  p. 
4i0.  )  ' 

Extrait  d'un  Mémoire  de  H..  J.  d'armer, 
sur  les  monuments  du  département  de  la 
Somme  {3). 

L'église  cathédiale  d'Amiens  réunit,  jihis 
(jue  toute  autre  du  même  Age,  toutes  les 
pcrt'cctiiins  du  genre  vulgairement  appelé 
gulliique.  La  hardiesse  de  sa  consti  iic(n)n, 
la  belle  simplicité  etl'unilé  de  sa  di'coraliiui 
intérieure,  en  font   l'éditicc  le  plus  complet 


(1)  l»,Mlal,>. 

(2)  Date  douteuse.  ProhaMemcnl 
(y>}  Amiens,  183!»,  in-8". 


XUII  iilllS. 


AMI 


D'EPIGRAPHIE. 


AMI 


que  l'art  calholique  ait  laisst^  sur  notre  sol. 

La  cathédrale ,  corainenci^e  en  1220,  par 
Robert  de  Luzarchcs,  sous  l'évoque  Evrard, 
fut  continuée  par  Thomas  de  Connont,  et 
achevée  par  Uenault  son  fils,  en  1288. 

Rivoire,enl806fl),M.  Dusevel, en  1830(2), 
et  M.  Gilbert,  en  1833  {3),  en  ont  publié  des 
descriptions. 

Avant  notre  première  révolution,  des 
sommes  considérablrs  étaient  consacrées 
chaque  année,  tant  à  l'entretien  qu'à  l'eui- 
bellissement  intérieur  de  la  cathédrale.  A 
partir  de  cette  éjioque ,  pendant  près  de 
trente  années,  elle  fut  négligée.  Aussi  s'est- 
elle  ressentie  de  cet  abandon,  auquel  on  peut 
attribuer  en  partie  l'alléralion  des  parties 
architecturées  les  plus  délicates  de  l'exté- 
rieur. 

Après  la  cathédrale,  l'édifice  religieux  le 
plus  régulier  que  possède  Amiens  est  Saint- 
Germain.  C'est  un  joli  vaisseau  de  stjle 
ogival  namboj-anl,  d'une  architecture  assez 
délicate  et  qui  date  du  commencement  du 
XV'  siècle.  Elle  fut,  jusqu'en  1326,  sous  le 
vocable  de  Saint-Biaise  (4). 

L'église  des  Cordeliers,  aujourd'hui  Saint- 
Remi,  existait  avant  1420,  où  L«abelle  de 
Saint-Fuscien  la  faisait  restaurer  (aj.  Elle 
renferme  le  tombeau  de  Nicolas  de  Lannoy, 
connétable  héréditaire  du  Boulonnais  et  gou- 
verneur du  comté  d'Eu,  et  de  Madeleine  Ma- 
lurel,  son  éi)0use.  Il  fut  exécuté  en  1032  par 
le  sculpteur  Blasset  (6).  Ce  monument,  de 
marbre  blanc,  noir  et  jaspé,  égale  en  magni- 
ficence ceux  de  nos  rois. 

li  se  compose  d'un  grand  soubassement 
quadrangulaire  adossé  contre  le  mur.  Dans 
la  niche  pratiquée  au-dessous,  sont  cou- 
chées à  côté  l'une  de  l'autre  les  slatues  nues 
des  deux  époux,  en  marbre  blanc  et  de  gran- 
deur naturelle.  Celle  de  la  femme  est  très- 
bien  conservée;  l'autre  a  les  ])ieds  brisés. 
Une  tête  d'ange  en  marbre  blanc  parait  sou- 
tenir cette  niche,  au  fond  de  laquelle  on  aper- 
çoit un  bas-relief  représenlant  la  résurrec- 
tion de  Lazare. 

Sur  les  côtés  du  tombeau  sont  représen- 
tées en  marbre  blanc  la  Tempémnce ,  la 
Justice,  la  Force,  la  Prudence  avef  leurs 
attril)uls.  Au-dessus  de  ces  allégories  sont 
gravées  sur  des  tablettes  noires  quatre  ins- 
criptions latines,  composées  chacune  de  trois 
distiques,  dont  le  texte  général  est  la  mort 
sans  un  seul  mot  qui  désigne  les  person- 
nages ou  quelque  circonstance  de  leur  vie. 

Sur  la  plinthe  reparaissent  en  costume  de 
1  époque,  ù  genoux  sur  des  coussins,  la  face 

(l)  Description  (le  iérjVne  cathédrale  d\imiens,  par 
Mauine  Uivuire;  Amiens,  M^rielle,  18:6,  iri-S-. 

("2)  Notice  hisiorii/ue  et  descriptive  de  Céijlise  ca- 
thédrale d'Am.ens,  p:ir  Dusevel;  Amiens,  1850, 
in-S".  ' 

(7,)  Description  de  la  cntliédrnle  d'Amiens,  par  Gil- 
berl;  Ainiens.  f.arun-Viiel,  I8ô3,  iii-S», 

(i)  OvmE,  Histoire  d'Amiens,  loin.  Il    pa"   '>I5 
('6)  Dwr.F.,  lom.  Il,  p:ig.  5S-2.  f  o    -     • 

(Gj  Voy:ige  pittoresque  à  A^nicns,  par  Dcvermoiit 
aine;  in-|-2,  Amiens,  17S3,  pag,  4u. 


34 


tournée  vers  l'autel,  le  comte  et  la  comtesse. 
Au  milieu,  un  ange  debout,  tient  de  la  main 
droite  une  trompette  renversée  et  de  l'autre 
l'écu  des  Lannoy,  échiqueté  d'or  et  d'azur 
de  23  [lièces. 

Le  revêtement  du  mur  contre  lequel  s'ap- 
puie le  mausolée  est  divisé  en  trois  compar- 
timents par  quatre  colonnes  qui  soutiennent 
la  frise.  Au  centre,  est  un  médaillon  repré- 
sentant la  résurrection;  à  droite,  les  armes 
du  défunt;  à  gauche,  celles  de  son  épouse. 

Le  couronnement  est  surmonté  d'un  écu 
aux  aimes  des  Lannoy,  soutenu  |)ar  deux 
lions.  11  ne  reste  [>lus  que  les  épées  du  tro- 
phée d'armes  qui  était  au-dessous. 

A  trois  lieues  d'Amiens  est  l'église  de  Cor- 
bie,  reste  de  la  célèbre  abbaye  du  mémo 
nom,  commencée  sous  l'abbé  d'Ostrel,  en 
1301  (1),  et  terminée  à  la  tin  du  xvii'  siècle. 
Négligée  depuis  la  suppression  de  l'abbaye, 
elle  se  trouvait  dans  un  tel  état  de  ruine, 
que,  pour  en  sauver  une  jiartie,  on  ht  le  sa- 
crifice de  l'autre.  11  y  a  une  vingtaine  d'an- 
nées que  l'on  a  démoli  tout  le  bras  de  croix 
et  le  chœur,  pour  conserver  la  nef  qui  a  été 
convenablement  restaurée. 

La  partie  la  plus  remarquable  est  le  por- 
tail, qui  se  compose  de  deux  tours  dans  le 
style  ogival.  Le  porche  principal  et  les  deuï 
portes  latérales,  avec  leur  tympan  de  forme 
sphérique,  sont  de  style  bâtard.  Les  arabes- 
ques qui  en  décorent  les  faces  sont  habile- 
ment sculptées.  C'est  un  mélange  d'ogives 
anciennes  et  de  rosaces  modernes.  Les  nom- 
breux souvenirs  qui  se  rattachent  à  labbaye 
de  Corbie  intéressent  à  la  conservation  de 
cet  édifice,  et  les  ressources  de  la  commune 
ne  sont  [las  sulfisintes  pour  l'assurer. 

Je  passe  à  Airaines.  L'église,  InH'ie  au 
xiir  siècle ,  était  d'abord  une  chapelle  des 
Templiers,  qui  avaient  une  maison  dans 
cette  commune.  Elle  est  ensuite  jiassée  aux 
chevaliers  de  Malte.  Elle  n'oO're  rien  de  re- 
niarquable  que  des  vitraux  [)eints,  dont  les 
inscriptions  sont  interrompues  par  des  la- 
cunes et  des  bouleversements  et  qu'une 
main  habile  ])ourrnit  facdement  réparer  si 
quelques  fonds  éfaie:it  alloués  h  cet  ell'et. 

A  l'extrémité  de  ce  bourg  et  vis-à-vis  les 
ruines  de  l'ancien  château,  est  la  chapelle 
de  l'abbaye,  desservie  autrefois  par  un  prêtre 
relevant  de  Cîteaux.  Cette  chapelle,  connue 
sous  le  nom  de  Noire-Dame,  est  enterrée 
jusqu'au  toit.  Elle  présente  les  caractères 
d  un  monument  fort  ancien,  et  paraît  re- 
monter au  IX'  ou  X'  siècle.  Elle  se  compose 
d'une  nef,  de  deux  bas-côtés  terminés  cir- 
culairement  (lar  le  chœur  et  d'un  transept. 
Des  piliers  bas,  peu  ornés  et  rongés  par  le 
temps,  supportent  les  arcades  plein  cintre 
qui  soutiennent  l'entablement.  Il  n'y  a  point 
de  voûle;  une  simple  charpente  reçoit  une 
toiture  en  tuiles.  Les  murs  laléraux'ct  ceux 
du  chœur  sont  percés  de  [letiles  fenêtres  cin- 
trées, élroiti'S  et  |irûfundes.  Le  portail  ne 
présenle  qu'un  simple  pignon  triangulaire 
en  pierres  et  en  briques  avec  une  seule  porle 

(l)Callia  Cliristinna,  lom.  X,  pag.  1286. 


55 


AMI 


DICTION 


au  centre.  Sous  la  première  arcaile  on  voit 
des  fonls  baplisiiiaiix  en  pierre  fort  curieux. 
C'est  une  giiinde  cuve  carrée,  décorée  de 
jwtiles  colonnes  et  do  figures  groles(iucs 
avec  les  bras  enlacés.  On  éjirouve  un  senli- 
uient  pénible  en  voyant  le  mauvais  état  des 
lieux  et  l'amas  de  décombres  qui  s'entassent 
dans  une  petite  trésorerie  adossée 'contre  le 
mur  latéral  de  droite.  On  dit  cependant  en- 
core la  messe  dans  cette  chapelle,  à  la  porte 
de  laquelle  est  attaché  un  bénitier  de  cuivre 
donné  en  l'an  1000,  comme  l'ind  que  l'ins- 
cription de  cette  époque  gravée  tout  autour. 

Je  terminerai  la  revue  des  églises  par 
celle  de  Picquii:,ny.  Bile  fut  fondécen  1066(1) 
par  Eustache  de  Picquigny.  En  1 197,  l'évèque 
Thibault  loue  Enguerrand  de  Picquigny  d'y 
avoir  fondé  deux  chapelles  (-2).  Elle  a  subi 
deiiuis  de  nombreux  changemenls,  et  le  ca- 
talogue des  reliques  qualifie  de  patron  et 
fondateur  Charles  d'Ailly  ,  gouverneur  de 
Bretagne  qui,  en  1008,  rapporte  de  Rome, 
oiî  il'élail  ambassadeur  extraordinaire,  le 
corps  de  saint  Gaudence. 

La  maison  des  Vergeaux,  rue  des  Yer- 
geaux,  à  Amiens,  a  un  litre  à  noire  intérêt, 
c'est  là,  dit-on,  que  naquit  Du  Gange,  en 
1610. 

Il  ne  reste  plus  dans  l'arrondissement 
d'Amiens  de  ces  cliAtcaux  où  la  puissance 


Les    Anglais . 


les 


féodale  s'était  réfugiée. 
Bourguignons,  les  Ligueurs,  les  Espagnols 
les  ont  successivement  ruinés,  et  la  révolu- 
lion  a  achevé  d'en  faire  disparaître  les  der- 
niers débris. 

Les  châleaux  d'Arguel ,  d'Airaines,  de 
Poix,  de  Conty,  de  Lœuilly,  de  Buves,  n'of- 
frent [)lus  que  quelques  fondations,  quelques 
restes  de  mur  ou  de  tourelles  ruinées,  de- 
bout sur  les  hauteurs  ou  ils  étaient  bAtis. 
Un  seul,  celui  de  Picquigny,  théâtre  de  tant 
et  de  si  mémorables  événements,  a  écha|ipé 
en  partie  à  la  destruction.  Les  ruines  occu- 
pent une  éininence  ([ui  s'éiève  perpendicu- 
lairement dans  la  vallée  de  Sonnne ,  en 
face  d'un  ancien  cam])  romain.  Elles  |)résen- 
teiit  tle  ce  côté  un  |ioint  de  vue  trés-[)itio- 
res([uc.  Entre  deux  hautes  murailles  bien 
conservées  est  la  porte  |irinci|)ale.  Au  sud, 
la  iiorle  d'enliée  au-dessus  de  laquelle  on 


NAII'.E  ANA  30 

lisait  sur  un  maibre  noir  la  lière  devise  des 
barons  ; 

Me  Dcus  cl  tirlus,  summi  ijriincrc  parentes. 
Qui  caret  liis  et  me,  iiobilitate  caret. 

Les  hautes  murailles  qui  s'élèvent  de  ce 
côté,  et  dont  les  croisées  ont  conservé  leurs 
giilh'S,  de  fer,  annoncent  la  puissance  des 
inaîlres  du  lieu. 

Guillaume  Longuc-Epée  est  assassiné  à 
Picquignv,  le  11  décembre  9'i-2,  jiar  Arnol- 
plio  de  Flandre. 

En  1307,  le  vidame  Régnauld  de  Picqui- 
gny, sur  l'ordre  du  roi  Philippe,  arrête  les 
Teluplieis  dans  le  bailliage  d'Amiens;  et  les 
souterrains  de  son  château  leur  servent  de 
prison  (1). 

En  l'i-70,  dit  une  inscription  des  tours, 
Louis  XI  réf/iHiitt,  le  comte  de  Charolais  Piii- 
quiçinij  a  print. 

En  ik~'ù,  une  conférence  a  lieu  entre 
Louis  XI  et  EdiMiard  d'Angleterre.  On  y 
conclut  le  fameux  traité  de  Pic([aigny,  par 
lequel  Louis  XI  s'engage  à  payer  tous  les  ans 
50,000  écus  h.  l'Anglais. 

Bientôt  ces  restes  disparaîtront  aussi.  Tous 
les  jours  on  en  détache  quelques  i)ierres,  et 
l'on  clierchera  vainement  les  traces  d'ua 
lieu  si  fécond  en  souvciirs  historiipies. 

A^lPL'illAS  ,  au  diocèse  de  Girone,  en  Ca- 
talogne (Espagne). 

Au-dessus  de  la  porte  de  l'église  Saint-Mar' 
tin  de  Ampurius. 
Vers  l'an  928. 
Allia  jac^ bal  Iiec  longis  ncglccla  niiiiis 
INoiiiiiie  Martini  iIikIiiiii  s.niala  Ijcali. 
Cum  Ut  ireecnlos  bis  doiios  1er  iiiioqiii  iiios  ("2) 

C.oiporeos  IIIS  aiinos  XPS  haheicl. 
Cœperalannis  terqiiinis  indicio  volvi, 

Bive  (ri)  qiialcr  dénis  Karoliis  rcgnab.Tl  innnnis. 
Tmic  coiiics  liane  Gamiibcrlns  ovans  aeios  reiiova\il 

S.  iierii  (4)  proies  Eriiiengardis  de  iiiane  nains. 
S;piiainbris  id.  pridie  Une  bealo  qnicvil. 

Ihiiie  palerel  nains  parit  quoctsalmiis  (o) 
Igni)s<'at  delicla,  rcqiiieni  dekpie  bealain.  Ani. 

{Cardinal  Mai,    138,  2;  Fi.oukz,  Spana 
saçjnida,  t.  XXVllI,  pages  7V,  75,  76.) 
ANAGNI,  dans  lesÉlatsde  l'Église. 


Inscription  gravée  dans  la  cathédrale. 


po 
le. 


.     .    Di  gcnilrix  Maria  qni  dignasli  alicrc  la- 

.     .     inaldii  eps  parlia  parabinuis  inlra  vie  cceicsia 

cnni.   .     .     olibarn  col  nos  planialiiiiius  scii  me  do    .     .    . 

laeum  qui  N.  VI.  kasalis  posili  siintqnos  D  N.  Léo  PP.  inlra    .     .    .     aih 

abil  cl  nos  del     .     .     .  libi  donis  cnniparabinms  iloinina  inea 

uncias  II.  cl  in  fond,  oili  diacononini  mu  ias  dnas  ciini  lasa 

suas  seu  iiieilin  fund.  Pelcginii  niuias  II. 

(1)  Itrsivri.,  Ilixioirc  d'Amiens,  lom.  I,  pag.  2c>8. 

('il  'liT  (jnoqne  qiilnos. 

("))  lîisqne  on  sive. 

(i]  Sniicrii. 

(.">]  l'arilei  ([iioqno  spirilns  alnms. 


M)  Cnlliu  r.lirimhmn,  loin.  X,  pag  -200. 
(■2)  Dici.AMom.itRr.,  liecneil  des  illiislrcs  maisons  de 
Picardie,  pag.  H. 


57 


ANC  D'EPIGRAPHIE.  ANC  58 

.     .     viiiea  iii  ipso  fiuul.  quiid  Eubarbarikn  ciiiii 
.     .     di.  itiir  al  Ijaliicu  seii  uiel.  vinea  qui  es  Suico  ge- 
.     .     in  fiiml.  Qiioriiano  quanlum  Odo  ibi  lonerc  dibetiir 
.     .     iiissione  diii  N.  aposlolici.  Uecolissim  fiiiid.  Macérai  a  in 
.     .    do  Simpriiiiamim  uiicias  iiobe,  et  in  fund.  llariano  iHiciam 
.     .     ani  iincia  11!  de  fund.  Baltiearea  uiicias  sex  sou  mol.  l'nnd. 
inlegro  cuni  casis  cl  bincis  silbis  Icrris  et  iii  ipso  kasali 

sta  Di  genitrix .     .     .    el  binea 

{Cardinal  Mai,  p.  23o;  Bianchim,  Préf.  a  Anastas.,  t.  I,  n.  SO.) 

nnnos  pbis  minus 

IllI  bcne  iisquc. 
{ici  une  femme  eu  prière  les  mn-ns  élevées.) 

[CardimU  Mai,  UO,  5.) 


Il 


Eglise  des  Saints-Côme-et-Damien. 

Dorolbco  £  lilio  diil- 
cissinio  (pii  vixil  M.  M. 
D.  XX.  or.  IllI.  in  pace 
ICard.  Mai,  373,  1  ;  Mukat.,  p.  1860,  2.) 

III. 

Même  église. 

Clenies.  qui  vixit. 
anos.  XXYIIII.  M.  Vlill.  dep. 
Vllll.  lilianus  fialii  in  pace. 

(^Cardinal  Mai,  p.  370.) 

IV 

Même  église. 
iirée  du  cimetière  de  Tlirason  de  Berne 

Quinlu    ldu5  Ma- 

ias  inclusa  est 

Macrina  que  Jov- 

ina  defuncta  est  a- 

nnoruni  sex  nov. 

niesis  XX[ 

dieiii. 

(^Cardinal  Mai,  439,  9.) 


II. 

Manille  Marullas,  grec. 
Manilio  Mahl'llo,  patria  Conslantinopol.  vcln- 
sliss.  Marulioriun  génère  nato,  qui  e\  D.  D. 
Gordiauis  Marnllis  Rom.  Inip.  origincm  diicniil, 
omnibus  virtulibus  honestisq;  moribus  pr.xdiio: 
à  Turcis,  fortunis  ampliss.  epoliato,  palriaq; 
ejecto  :  sumniis  Magislraiib-.is,  legalioiiibus  va- 
riis,  terra  niariqne,  lalwribus,  vita  deniqiie  Idib. 
Novenib.  Anconi  defunclo,  Pliilippus,  Tbcodo- 
rusq;  fdii  parenli  pienliss.  qui  vixit  annos 
Lxxxxv.  pos.  Anno  Sal.  m.  ccccc. 

(Gros,  Suppléin.  aux  Etiilanhes  de  Bdle, 
p.  327.) 

Les  inscriptions  suivanles  sont   extraites 
de  Galletti,  Jnscripliones  Bononienscs. 

III. 

Eglise  cathédrale. 

Chapelle  d'hiver  du  cliœur,  aii-dcssous  de  l'adoralion  d£S 

mages. 

Cornes  Pelrvs  Ercvies  Faba  accad.  Clenienlinvs 
Bononiensis  fccit  aii:;o  Dni  1729.  ac  eiïïo  Lam- 
berlinoeivs  prolectori  mvnificenliss.  d.  d.  d. 


Eglise  des  Vierges. 

Avec  le  corps  de  la  mariyre  Aufénie  trouvé  au  cimetière 
de  ThrasoD. 

Anima  dulcis  Aufenia  Yirgo 
bencdicla  que  vixit  an.  XXX. 
dormit  in  pace. 
[Card.  Mai,  419,7;  Mlrat.,  p.  1833,  11.) 
ANCONE,  dans  les  États  de  l'Église. 

Inscriptions  et  reliques  venant  du  cimetière 
de  Prétextât  de  Rome,  aujourd'hui  dans  la 
chapelle  de  la  famille  Mancinfortia,  à  An- 


cône. 


I. 

Maria  Iiona  feini- 

na  que  bene  bixit 

cum  cojugem  suum 


IV. 

Autour  du  sarcophage  de  saint  Aotolne. 
Corpvs  beati  Anloiiii  de  Fatalis  episcopl,  et  pa- 
Irilii  Anconiiani  insiavratvm  liberaliiale  cmi, 
et  eiïïi  card.  de  Lanibertinis  epi  a.  d.  mdccxxx. 


Sur  la  roule  qui  conduit  à  Saint-Cyriaque 

devant  l'église  des  Carmélites. 

lias  vias 

per  qvas  collis  ascenditur 

elqvas  incvria,  et  œtas  turpe  dcvastaveranl 

propriis  svmplibvs 

ad  tvtiorcm,  el  pvlcriorem  formam  redcsil 

eiTivs,  et  rnivs  cardinal  s 

Prosper  de  Lanibertinis 

E-pvs  Anconiianvs 

a.  D.  MDCCXXX, 


39 


ANC 


DICTIONNAIUE 


AND 


40 


VI. 

A  la  cour  ilu  ciiaur  de  la  calliédrale. 

Prosper  S.  U.  E.  cardinalis  de  Lambeitinis 
ejiiscopvs  Aiicojia;  aiiarc  et  chorvm  lenovavit 
aiino  Doniini  mdccxxxi. 

VII. 

Sous  un  tableau  de  la  Uésnrrection  daus  la  même 
callitdralo. 

Cornes  Peirvs  Ercvlcs  Faba  aceademicvs  Cle- 
mentinvs  Bonon.  fecit  anno  Diii  1751.  ac  emi- 
nenliss.  Lanibcnino  eivs  piolcclori  mviiillcen- 
li&simo;  Doiion.  arcliiepisc.  etprin.  d.  d.  d. 

Mil. 

Salle  du  palais  de  la  ville.  Soies  le  buste 
de  Benoît  XIV. 

Benedicto  XIV.  ponlifici  maximo  Anconilanœ. 
vrbis.    olim.  sacroivni.  antistiti.   ac.  parciiti. 

opiiino 

ob 

egregiam.  tvnc.  iiavalam.  operam 

in  relig.  cvitv.  ac.  div.  nom.  lionore.  aniplilicaiidis 

in.  p\blicis.  popvii.  commodis.  cvrandis 

nivnitis.  co.  avclore.  vils 

viroivmq.  aspcritale.  Icni.  acclivilale.  emoUila 

lucvpletaiis.  cdininercii.  reslitvlionc.  civibvs 

portV(i.  ei\s.  stvdio.  imvnitale.  donalo 

s.  p.  q.  a. 

nivniûcentis.  princ.  novis.  benefic.  vêlera,  cinvlanli 

in.  grati.  animi.  argvm 

m.  p.  d. 

cvrantibvs 

Natale,   de.    Nappis.    co.    loscpli.    Bonomini. 

i.  V.  d.  io.  fi-anco.   nembrini  gonzaga.  mardi. 

iosepli.  storani.  prëfo.    et   franco,     q.   bartli. 

irionfi. 

V.  viris.  pvblicis.  negoc.  cvral. 
anno  Diîi  ludccxlv. 

IX. 

Cathédrale. 

Au  grand  .\ulel,  ii  droite,  sou3  le  buste  de  Benoît  XIV. 

Benedicto  XIV.  pont.  inax. 

qnod 

Anconitanam  ccclcsiani  sanctissimis  rexerit  iegibus 

innocenlia,  et  svavitate  niorvni  ornavcril 

pncciaris  nivnciibvs  avxcril 

cl 

qvain  aniniis  Ancoiiitanorvin  allissinic  imprcssam 

mvnilicentissinii  principis  nienioriani 

nvlla  delebil  oblivio 

ut  ipsa  eliam  civs  ini.Tgo  pei  potvo  rcnovarcl 

Nicolavs  Man(  inlortc;  cpiscoiivs 

anno  trjijtcxLviii.  p. 


A  gauche.  Piédesia!  d'un  ange. 

Benedicto  XIV.  pont.  niax. 

cvivs  liberalitate 

Senogaiienseni  prinivm  ecclesiani  consccvlus 

dcinde  ad  Anconitanam  advcctns 

svmniis  et  inimorlalibvs  liencficiis 

indvigentissimo  principi 

Sentiens  in  perpetvvm  se  esse  devinctvm 

Nicolavs  Manciforte  episcopvs 

senipiternvm  eivs  erga  se  nierilorvni  tesleni 

hoc  monvnientvni  posvit  anno  ciooccxlviii. 


XI. 

Sur  la  porte  de  Sainte-Marie  de  Platea, 

Benedicto  XIV.  p.  o.  ni. 

ecclesiae  reslavralori 

s.  p.  q.  a. 

m^^p. 

anno  Dni  mdcclii. 


XII. 

Au  port. 

Benediclvs  XIV.  p.  m. 

ad  tvtani  navivm  stationem 

prodvclo  vitra  bvnc  lapidem  aggore 

cl  ia^la  mule 

in  altiivdinem  maris  pcdvm  fere  xl. 

opvs 

a  Clémente XII.  dccessoie  svo 

incboatvm 

perlîci  ivssit 

cvranlc 

Nicolao  Pcrellio 

aposlolici  iErarii  pr.cfecto 

an.  MDCCLYl. 

ANDELOT  ,  dans  la  Haute-Marne,  en 
France. 

L"éi;;liso  de  celle  localité  roiil'crmo  une 
dalle  luniulairi!  (]ui  olfre  un  beau  spéeiuien 
de  paléograpiiie  hijiidaire  du  xiir  siècle  ; 
nous  en  donnons  le  f.ic-siniile  dans  nos 
l»lanclies,  et  nous  allons  transcrire  ici  la  lecture 
de  ses  inscriptions  : 

Au  centre  : 
CuiUaunie  dit  Loiibart. 

Autour. 

t  Cit-gil  Guill.  dit  Lonbarl. 
Que  Dame.  Deu  traia  il  sa  part. 
Mil.  lionz  cens  septante  el  sept. 
Il  dovia  si  con  Don  sait. 
Pruiez  celui  qui  tonl  a  fait 
Que  de  sone  ayme  marci  ail 
Si  avrail  par  sa  doni,our 


41  ANIN  DICTlO!N>AmE 

Que  tout  ilona  pour  soiie  ainoiiv 
Ans  abbak'S,  ans  ibbeis 
Et  si  randi  aiilrui  chatpiz 
Tu  qui  ci  vas  la  boucbe  douze 
Garde  lou  cors  qui  ci  repouse. 
Teis  cum  tu  eis,  et  je  jà  fui 
El  lu  seras  teis  cum  je  suis. 

{Bulletin  du  Comité  des  arts,  ISW,  n"7.) 

A'NDUJAR,  en  Catalogne  (Espagne),  l'an- 
cien Iliturgo. 

Inscription  de  Van  627. 

Ihesii  Christo.  Dno.  nostro. 

regn  A  +  il  anle 

construcluin.  Era  dclxv. 

anno  vu  régis  Suiriqbile. 

[Cardinal  Mai,  p.  87;    Florez,   upnnn 
sagrada,  t.  II,  p.  207,  et  t.  XII,  p.  3G6.) 

ANNECY,  au  royaume  de  Piémont. 

Epitaphe  de  saint  François  de  Sales  à  l'e'glise 
de  N.-D.  d'Annecy. 

Qvisquis  ad  hune  lumulum  proslas,  Sta,  At- 
tende, Venerare,  Mirare,  Profice.  Sta,  ad  no- 
bile  monunienlum  palmis,  oleis,  laurisinuni- 
bratum.  Attende  ad  Antistitis  noslri  omnium 
sensibus ,  vocibus,  lacrymis,  prieconijs  vere 
Magni  Francisci  De  Sales  depositum  diues  : 
quem  immatura  morte  raptuni,  alienis  erep- 
luni,  suis  reddituin,  cœlo  reddeiidum,  liic  inœ- 
rentes  filij  colunt.  Venerare  in  hoc  deposito 
praeclarum  Ecclesia;  lumen,  Fidei  columen, 
Prœsulum  paradigma,  Patrum  supparem,  Doc- 
lorum  arbiirura,  Deuolionis  Magistrnni,  Prœco- 
nem  Apostolicum  ,  Scriptorum  Pliilotheum  , 
Theotimum,  nouatorum  nouatorein,  nutautiuiii 
lirmatorem,  virtutum  spéculum,  Principum  dc- 
licias,  populi  ainores.  Mirare  lot  ornamenlis 
homiuem  de  ca;lo  lapsum,  Angeluni  apotro- 
pœuni,  domeslicum  Deum,  omnium  luctu,  om- 
nium solalio  subduclum.  Proflce,  si  caelum  co- 
gitas, cogita  lanlo  lumine  pra;îustrem.  Intérim 
Partlieniis  ejus  ossilnis  et  cœlesles  spiranlibus 
odores,  sparge  lilia  et  rosas.  Obdormivii  in 
Domino,  Lugduni,  die  26  mensis  decembris, 
anno  1G22. 

(Labbe,  Tlies.  epit.,  513.) 

ANNOUNAH,  en  Algérie,  entre  Consian- 
tiiie  et  Ghelma. 

Cette  localité  renferme  de  nombreuses 
antiquités  romaines  et  iiuuiiiues,  et  les  ves- 
tiges encore  remarquables  du  temps  où  le 
christianisme  tlorissait  en  Afrique.  On  y 
voit  notamment,  les  restes  des  aqueducs, 
des  arcs  de  triomphe  et  d'une  église  chré- 
tienne en  forme  de  petite  basilique  romaine. 
Celte  petite  église  était  divisée  en  trois  nefs 
par  des  colonnes. 

Sur  la  ctef  de  voûte  d'une  porte,  se  trouve 
encore  une  croix  latine  avec  l'a  et  r«. 

DicTioNN.  D'EpiiiRAPim;.  ! 


ANV 


42 


Les  anciens  chrétiens  habitants  de  l'Al- 
gérie, dit  M.  de  La  Mare,  dans  une  notice 
d'où  nous  extrayons  ces  détails  (1),  parais- 
sent avoir  fait  simultanément  usage  des 
croix  latines  ou  grecques  accompagnées 
quelquefois  des  lettres  sacramentelles.  Un 
des  nombreux  exemples  de  la  croix  latine 
seule,  se  voit  sur  une  pierre  envoyée  de 
Bone  à  Paris,  en  1833,  et  qui  est  incrustée 
aujourd'hui  dans  le  mur  du  vestibule  qui 
conduit  au  département  des  livres  imprimés 
à  la  Bibliothèque  nationale. 

On  trouve  encore  parmi  les  ruines  d'An- 
nonnah.des  fragments  antiques  sur  lesquels 
sont  grossièrement  gravées  au  trait  desûgu- 
res  de  personnages  qui  tiennent  ou  qu'en- 
tourent des  palmes,  des  poissons,  des  cadu- 
cées ou  des  ancres.  M.  de  La  Mare  avait  vu 
dans  ces  monuments  des  tombeaux  d'anciens 
chrétiens  de  la  Numidie,  se  fondant  sur  la 
similitude  de  ces  emblèmes  avec  ceux  qui 
décorent  les  tombeaux  chrétiens  des  cata- 
combes; mais  un  habile  antiquaire,  M.  Al- 
fred Maury  ,  a  très-justement  fait  remarquer 
que  ces  emblèmes  se  retrouvaient  sur  des 
monuments  puniques  ou  phéniciens,  et  que, 
par  conséquent,  il  était  très-probable  que  les 
fragments  où  ils  se  trouvent  à  Announah 
ont  a|)partenu  à  des  tombeaux  païens. 

ANTIBES,  département  du  Var,  en  France. 

Sur  la  porte  de  l'ancienne  basilique. 

Imp.  Cœs.  Val.  Consianlino  aug. 

[Cardinal  Mai,  24.1,  2  ;  Gruter,  284.,  3.) 

ANTIOCHE,  en  Syrie. 

Sur  «n  ancien  tombeau  de  porphyre. 

Margarila  bic  est  1er  quinis  martyr  m  annis 
Virgineam  cœlo  reddidil  ipsam  aiiimani. 
[Card.  Mai,  p.  44.0;  Boldetti,  p.  37V.) 

ANVERS,  en  Belgique  (2). 
Epitaphes  de  Véglise  de  Notre-Dame. 


Chrislophoro  Planlino,  Turonensi  civi  et  An- 
Uierprie  incolœ  arcbitypograpbo  regio,  pietate, 
prudenlia,  acrimonia  ingenii  magna,  constun- 
lia  uc  labore  niaximo  ;  cuius  indusiria  atquc 
opéra,  vêlera,  noua,  magno  et  huius  et  liunri 
seculi  bono  in  luceiii  piodieriiiil  :  ioaniin 
Itiuiera  coniux  et  liberi  heredesque  illa  opliino 
viro ,  bi  parcnii  niœsti  posueruiU.  Tu  qui 
transis  et  ha;c  legis,  bonis  manibns  precare. 
Vixit  ainios  lxxv  desijt  hic  viuere  Kalendis 
Quinctilibus  anno  Cbrisli  m.  d.  xxcix. 

(Labbe,  Thésaurus  Epitaph.,  p.  303.) 


(1)  nevuc  (ircHêolo'jique,  I8i9,  t.  VI,  p.  20.  ^ 

(2)  Voy.  en  outre  une  épigraphe  d'Anvers  à  l'ar- 
lielc  Bi:ntuei.m. 

2 


DEPIGRAPHIE. 


i3  ANV 

II. 

Jean  Moret. 
CuRiSTO  Resvrgenti  Sacuum  loanni  Morelo  An- 
tuerpiensi,  niagiii  l'iuuiini  genero,  eiusilem  vii- 
luluiii  alque  arliuin  Laboris  et  CoiisKinliai  hi»- 
redi  :  quels  jmieiiis  seiiesceiiiem  socerum  juuit 
vilà  funcluin  siipersies  cxpressU  :  publicè  uli- 
lissiiims,  priualim  benigmis,  passini  modeslus, 
probus ,  prudens  ,  omiiimn  bononim  elogio 
bonus.  Vixit ,  prœclarum  suis  bonesli  exem- 
plum,  annos  lxvii.  Menses  iv.  Obijl  iiisigiiem 
iii  Deum  pielalem  lestiUus  10.  Kal.  Ocl.  m.  d.cx. 
Martina  Planlina  oplimo  niarito  cuin  lacryiuis 
oplimè  apprecata  sibi  et  posiciis  inorlalilalis 
mcmor  P.  C. 

LXX. 

(Labbe,  Thésaurus  Epilaph.,  p.  533.) 
III. 

D.    0.    M. 

LiEuinus  ToneiUius  Palria  Gandeusis  lileiis  et 
legalioniljus  domi  forisque  spectalus,  ex  Arclii- 
diacono  et  Piiiicipis  Ecclesise  Leodiensis  Vi- 
cario  Generali  11.  Anluerpiensis  Ep.  III.  Macli- 
niensium  Arch.  designatus,  Collegij  S.  I.  apiul 
Louanienses  lundator,  ad  rerum  status  Belgici 
Consilium  adscitus  duiii  pisecipitantcru  renipu- 
blicara  fracius  viribus  aiiimo  iufiaclo  Coiisilijs 
suslento  Bruxellae  dccessi  6.  Kal.  Maij  1595. 
Vixi  annos  70.  mensem  vnum,  dies  18. 

/Labbe,  o.  535.; 


IV. 

Eglise  de  Saint-Michel. 

Abraham  Ortelius. 

Abrahami  ORTri,ii,  qucm  urbs  urbiura  Anivertna 

edidil  :  Rex   Kcguni    Philippiis    Geographuui 

habuil,  moimineiiuim  hic  vides  :  bievis  lona 

eun>  capit,  qui  ipseorl)eni  terranim  cepit  ;  sliio 

et  tabulis  illustravil  ;  sed  mente  conleuisil,  qu:\ 

rœbim  et  alta  suspexit  :  coiislaiis  adversum  spos 

:uit  mcltis  :  amicitia!  ciillor,  candore,  fide,  offi- 

ciis  :  (juietis  ciiltor,  siiio  lile,  uxoïc,  proie  :  vi- 

lanihabnit  :  quale  aliiis  voliiiii  ;  ul  iiiiiie  qnorpio 

xlerna  ci  quics  sit  :  Votis  fave  Lector.  Obiit  5. 

Jid.  an.  cl:)  b  xciix.  Vixit  annos  i.xxi.  mens.  2. 

dies  iixx.  Colii  ex  soroi'e  Nepoles  U.  m.  poss. 

Lipsius  lecit. 

Pi*  nienioriae  Sacr. 
AiiiiAii\Mn  OnTKi.u)  Antverp.  Géographe  Uegio 
ftalri  cliaiissinio  Anna  Ortelia,  coîlebs  cojlibi 
II.  m.  p.  :iiiiio  15(*8. 

llicc  mêla  luourum. 

(l.\Hni.,  |i.  W*  ;   «iiios,  Epilaph.  \trbis 
Husil.,  At)i)t'n(Jix,  1).  58'J.) 


ANV 


U 


V. 


Eglise  de  Saint-Jacques. 

IAC0B1  GHENTIl  )C. 

In  D.  lacobi  Anhierpiœ. 
Hospes  quod  dleo  paulknn  est  asta  ac  perlegc. 
Bonis  probatus,  osus  sum  nullum  probrura. 
Leguni  peiilus,  juris  ac  luonim  scius, 
Stilo  atqiie  voce  crepeiis  adsui  reis, 
Duni  Morla,  quoi  praescribier  non  est  qurluni, 
Mibi  supi-emam  dixit,  et  duxit  domuni. 
Sic  ego  denaïus,  beic  quiesco,  heic  sum  silus, 
Manens  benignam  iudicis  senlenliani 
Quod  vt  potenti  piouoces  à  Nuuiine 
Ore  adlabora,  ac  Manibus  meis  bene 
Precare  Tantuni  estilicct.  iEtatem  vale. 
Hospes  Mânes  meos  hc  lœde,  viuus  lœsi  neminew, 

(Labbe,  p.  398.) 

VI. 

ALVARO     NOMO     LVD.  F. 

Nato  an  lx  Denato  v.  Id  Deccmb.  m  dciii.  Pliilo- 
soplio  et  Arcluatro  doclrina  et  virtute  claro, 
Priiicipibus  caro,  prolixà  in  onines  comitale  : 
cul  in  vità  iiiliil  carius,  (|uaui  alijs  eani  dare, 
nihil  in  nioitc  iiicunùiiis  quam  ad  meliorem 
hansire.  Vxor  marito,  libcii  parentiM.  m.  p.  p. 
Antuerpia:  in  D.  lacobi  templo. 

(L,ABBE,  p.  487.) 

vil. 

BENRICI    VVENS  PVERl. 

Antuerpia  ïk  D.  lacobi. 
In  hoc  sépulcre  haud  pulcro  piilchelhis  infans 
dormit  Ucnricus  Hcnrici  VVeni  magiii  Con- 
silij  Senatoris  fdius  :  queni  pueruni  mox  crudelis 
Parca  fecit  seneni,  innlni-lque  soperis  qnam  ho- 
minilnis  diu  iuiigi.  Pia'Inil  ille,  lector,  ego  tu- 
qiie  seqnimur  :  morlalilatis  vilare  legcni  nullus 
qui  vinit  polest.  Ergo  fane  Lector,  el  inrtocua; 
liuic  anini:e  bene  féliciter  apprccare.  Denixit  an- 
nos IX.  Obijl  anno  à  Virginis  partu  m.  dciv 
Idibus  Iiinij  Ucnricus  Viietnis,  Seiialor  ordinc 
naiura^  turbalo  filio  picniissimo  niœi'cns  P.  sub- 
scribente  allero  lilio  Georgio  S.  P.  0-  A.  y  Se- 

crelis. 

(Labbe,  p.  5iC.) 

VIU. 

Epitavhes  et  inscriptions  diverses. 

lOANMS     ILEMINCi. 

Antuerpia!  rcj'ereiite  Fr.  Svvertio  in  inscriptiuni- 
bus  et  Momimenlis   lirnbunliiv. 

Hoc  quis  sub  luninlo  tuboi,  Maior 
tlin-  illni    rtcntos  agens   ri'quiiis.. 


♦s  ANV 

Qui  rcra  te  doceal.  Doceoo.  Quis  lu  ? 

Qui  tecum  loquor,  Vmbra.  Quae?  Poëlae. 

Vbi?  Posl  labulani.  Quid  ergo  dicis? 

Hoc  quod  lu  loqueris.  Quod  illud?  Ipsum 

Quod  nescis.  Maneas,  Ineple;  necdum 

Scis,  quod  nescieias.  Fleniingus  ille, 

Onines  quem  poteranl  amare  praui, 

Omnes  debuerani  amare  sani, 

Hic  iacel  :  nihil  addo,  iiec  necesse. 

Nouit  csetera  mundus  viiiuersus. 
Eiitsdem  lihri  pagina   227.    liâtes    longisculiim 
Anacreondctim  Dialogum    in  honorem    loannis 
Uostery  auct,  lucobo  Latomo. 

(Labbe,  p.  148.) 

IX. 

CORNEIO  KILIANO  DTFLjEO. 

Conslanlis  laboris  el  pereniiis  induslri»  lau- 
de  ornalo  el  amalo  viio.  L.  aniiis  PlanliiiiauLe 
lypographia;  correclorera  gessit,  quam  fuieliler, 
peritè,  doclè  ipsos  rogale  libres  elegaiilià,  iii- 
tore,  famà  ifilernae  arlis  primes.  Nec  semper 
aliènes  iraclauit,  cum  et  sues  reliqueril;  Latinà 
oraiione  diserlus,  versificatu  felix,  Palriam  que- 
que  eloqueiiliam  excoluit,  cullumque  eius  et 
proprielatem  reuocauil.  Obijl  œtate  operibusque 
grauis  m.  dcvii.  ipso  Pascbali  festo. 
Refert  inter  Anltierpiensia  Fr.  Severlius  pag.  99. 

(Labbe,  p.  508. 

X. 

Epitaphe  de  Juste  Lipse. 

Quis  liic  sepullus,  qu;cris?  ipseedisseram. 
Nuper  locuUisel  slilo,  el  liiiguâ  fui; 
Nuiic  alteri  licebii.  ego  sum  Lipsius, 
Cui  lileraî  danl  iiomen,  el  Unis  favor  . 
Sed  nonien  :  ipse  abivi  :  abiliil  boc  quoque. 
El  tiibil  hoc  orbis,  quod  pereiinei,  possidet. 
Vis  aliiore  voce  me  tecum  loqui? 
Humana  cuncta  fumus,  umbra,  vanilas, 
El  scena;  imago,  el  verbo  ut  absolvam;  Nihil. 

Exlremum  hoo  te  alloquer  : 
Sternum  utgaudeam,  lu  apprecare. 

Vixil  annos  b8.  mens.  3.  Obii(  anno  lfi06.  10  Kal.  àpril. 
Sibi  ipse  fecil  bieniiio  aate  oMlum. 

Sarcophago  marmoreo  nœc  épigraphe  addUa 
est. 

JosTi  Lipsii, 

quod  claudi  potuit, 

hic  jacet. 

S.  P.  Q.  Antverpiens. 

inclyii  viri 

faniœ  orbi  nolae 

virtuli  cœlo  reeeplœ 

H.  M.  P. 

(Gros,  p.  393.) 


DICTIONNAIRE 


ANV 


40 


XI. 


Germine  sincerus  ex  Berloldi  generatus 
Est  bic  Waltheri  de  Berciiem  subtumulatus, 
Miliiiai  Reclor,  manibus  fortissimus  Hector. 
Defensor  juris  durissimus  ut  Lee  durus, 
Pacificus,  mitis,  nt  nios  selet  esse  perilis. 
Audax,  formosus,  sapiens  fuit  el  generesus. 
Pollebal  verbo  dulci,  non  cerde  superbe, 
Quera  Rex  Cbrisle  bonc  cœli  conjuge  coronae. 

Adcapul  : 
Ter  Idus  sexlo  jam  quater  L.  quoque  lexto, 
L.  cum  niiUeno  decessi  liiie  sereno. 

(Gros,  p.  326.) 

XII. 

Bartholom^o  Tocher,  ex  Norica  illa  gente, 
quae  ab  Henrici  IV.  Aug.  temporibus,  continua 
Majorum  série  Reipubl.  suœ  prœesi,  Anno  1542. 
die  26  Ocleb.  defunclo  :  llerbelai  Deus  ejus 
uxoriAnno  1557.  die  29.  Mari,  posteris  omnib. 
et  cenjugibus  eerum,  in  spe  resurreclionis  heie 
quiescenlibus. 

(Gros,  p.  344-.) 

XIII. 

GEHMi£  FrISII. 

Quis  lapis  hic?  GEMM^.Gemmam  lapis  an  legit  ?  inquis. 

Al  condi  in  gemma  debuerat  poilus. 
Non  ita.  nam  quaevis  minor  illà  gemma  fuisset, 
Et  pesila  a  Gemma  ûl  isle  lapis. 

Aalverp.  obiit  anno  lS5o. 

(Gros,  p.  357.) 

XIV. 

M.  Petro  à  Wesenbecke,  primum  Secretario, 
deiude  prscclarie  bujus  urbis  {Antverp.)  Sena- 
lori,  ac  D.  Barbar;E  Kiels,  ejus  conjugi  suaviss. 
quorum  bœc  cùin  vixissel  annos  lxiu.  obiil  19. 
Uclob.  u.  D.  LU.  ille  vero  annos  lxxv.  decessit 
18.  die  Feb.  Anno  à  Chrislo  nato  m.  d.  lxii. 
cbariss.  parenlib.  è  regione  sepullis  hoc  mon. 
liLeri  dolentes  pos.  Iconoclasiae  tempère  muii- 
lalum,  .(Egidius  Gerardi  /Egidii  f.  Consul  Urba- 
nus  Avo,  Avijeque  malernis  R.  C. 

(Gros,  p.  363.) 

XV. 

D.  0.  M. 

D.  PhilippoII.  Catholico  , 

Hispp.  Indiarumq;  Régi, 

lolius  Orbis  Monarchie  potenliss. 

qui  maxiniis  rébus  terra  marique  gestis, 

Imperio  ampliss.  Lusitaniœ  regnis  auclo, 

ac  Belgicis  Provinciis  Isabelle  lilia;  in  dolem 


^^  ANV  DEPIGRAPHIE 

mm  Alhcrlo  Ausliiaco  dalis, 

xiiiiis  Lxxi.  iiiior  vivosesse  desiil 

Mil).  Sopl.  cliljiic. 

S.  P.  Q.  Anlveip.  celebralis  hic  lioiiorificè 

excq.  pia;  ac  œtern;»  inemori;e 

consecravil. 

CGkos,  n.  307) 

XVI. 

Honoraliili  Domino 

GuiLiÉLMO  Reginaldo,  aliàs  Rossaio, 

pio  exuli  Anglo. 

viro  doctiss.  el  liiijus  Eccfes.  (Aiilv.)  ministro. 

Obiit 

XXIV.  Âugiisl.  Aiiiio  cb  b  xciv. 

In  te  Domine  speravi. 

(Gros,  X\t\iend\yi  auxEpitaphes  de  Bdle 

p.  387.) 

XVII. 

Epitaphcs  de  Véglise  de  Saint-Michel. 

GERARDI   DE  LIRA  ABBATIS. 

In  Abbalià  D.  Michaclis  Ordinis  Prumonstratensis 

Aniuerpicv  rej'erente  Suucitio. 

Mequem  pelra  legit  Gerardum  Lira  ereauit, 
El  qui  ciincla  régit,  liîc  me  Rex  e.ianimauil. 
Viueiis  diclus  crnm  prsesciilis  paslor  uitilis. 
Non  sum  qui  fueram,  sed  fa;x,  pulredoqiio  vilis. 
Qnod  sum,  Lccior  eris,  leinpus  Iransii,  geme,  plorn; 
Noiens  me  sequeris.  Doniiiiuni  pro  nie  piecor,  ora. 
Me  tnmulunt  an.  Do.  mil.  ducent.  iiuinqudij.  oclo. 

XVllI. 

MARTINI  LOïS     XXII.  AliUATIS. 

Svl)  petra  iacet  liàc  letrà  Morlinus  liiuniitus 
Loys  diclus  iu^cv  (ifflictus  inopum  miserntits,  elc. 

(LAitBi:,  p.  177.) 

A  la  suilu  de  (3es  épitaiihcs  on  vei.s  Ic'ouins, 
LuLibe  donne  couiine  oxiMnple  do  cotlo  poésie 
riniée  riiynnio  sur  la  Trinité,  quo  composa 
Hildebert,  évéquc  du  Mans,  archcvùque  de 
Tours.  Nous  ie|iroduisons  aussi  ce  curieux 
ilo(  unicnl  littéraire  du  xn"  siècle. 


Alpha  fit  Q,  magne  Deus 
Eli,  Eli,  Deus  meus. 
Cuius  viiliis,  tulitin  passe; 
Cuiiis  sensus  lolum  nasse: 
r.uius  t'ssi',  siiimiiuin  honuni  ; 
Ciiiiis  (ipus  ipiidipilil  boniiiH  : 
Sublcr  cuncla,  super  cunctu  : 
Extra  cuiicta,  iiilra  cnnctii: 
luira  cuncla,  !iec  inclusus; 
Ex  Ira  cimela,  nec  c.rclit^us  : 
Super  luiicla,  nei'  elnlni,; 
Suhler  ruiirla,  uec  subslnitiis. 


ANV 

Super  lotus,  prœsidendo  ; 
Subler  toius,  sustinendo  : 
Extra  lolus,  compleclendo  ; 
Iiilra  loUJS  es  implendo  : 
Intra,  nusquam  coarcttiris; 
Exlra  nusquam  dilalaris  • 
Subler,  iiiillo  fatiqnris; 
Super,  iiuUo  s».sii7((rtWs  ; 
Mmuluni  mouens.non  maueris; 
Locum  teneiis,  non  teneris  : 
Tempus  iiiulaiis  non  mutaris; 
Vaga  firmans,  non  viifiaris  : 
Vis  externa,  vel  necesse, 
Non  alternat  tuuni  esse. 
Hcri  nostrum,  cras,  cl  priacm, 
Semper  tibi  nunc  el  idem  : 
Tiium  Deus  liodicrnum, 
Indivisum  Sempitcrnvm. 
In  hoc  toliim  prwvidisti, 
Tolum  simili  perfecisti  : 
Ad  exemplar  suniniai  mentis, 
Formam  prœstans  elementis. 

Nate  Palri  coœqualis, 
Patri  consubstantialis, 
Patris  splendor  et  fgura, 
Factor  factus  crcaturn, 
Carnem  noslrani  induisli, 
Causam  nostram  suscepisti 
Sempiternus  tempornlis, 
Morilurus  immorialis  : 
Verus  homo,  vcrus  Deus  ; 
Imperniixlus  Ilomo-Deus. 
Non  comiersus  hic  in  carnem, 
Nec  mimitus  proplcr  carnem  : 
Hic  assumplus  esl  in  Deum, 
Nec  consumptus  proplcr  Deum. 
Patri  compar  Dcitate, 
Minor  carnis  verilate  : 
Deus  paler  lanUiin  Dei 
Virgo  mater  sed  el  Dei. 
In  lam  noua  ligatura 
Sic  ulraque  slat  natura  : 
m  conseruel  qiiid(pii(l  erat, 
Facla  quiddam  quod  non  erat. 
Noslcr  isle  mediutor, 
Isle  noslcr  legislator; 
Circumcisus,  huplimlus, 
Crncilixus,  tumutatus, 
Obdormivil  et  descendit, 
Ilesurrexil  cl  asccndit  : 
Sic  ad  cxios  elevatus, 
ludicabit  iudicatus. 

Paiaclelus  increalus, 
Neipie  Jaitus,  neque  natus 
Patri  compar  Filio(iiic, 
Sic  procedil  ab  utrogiie; 
Ne  sil  minor  potcstatc 
Vel  discrelus  qualilate. 
(Jiianli  illi,  lanlus  iste; 
<h\:i\t:i  illi,  lali^  istc  : 


U 


49  ANV 

Ex  qiio  illi,  ex  liiiic  isle, 
Seniper  i!le,  semper  isle. 
Pater  aller,  sed  gignendo  ; 
Nalus  aller,  sed  nascendo  ; 
Fiameii,  ab  liis  proccdendo  : 
Très  siinl  iiiium  subsisiendo. 
Quisque  triiiin  pieiius  Deus  : 
Non  très  tanien  dii,  sed  Deus; 
In  hoc  Dec  iino  vero, 
Très  et  umim  asscvcro  ; 
Dans  lisiaj  uiiitalcm 
Et  personis  Trinilulcm. 
In  personis  nulla  pr'wr, 
Niilla  maioi',  milli  ininvv  . 
L'naquseqiie  seniper  ipsa, 
Sic  est  conslans  alquc  fan  ; 
Ut  nec  in  se  varielur, 
Nec  in  uliam  Iransmutettir. 
Haec  est  Fides  orikodoxa  ; 
Non  hic  error,  sive  noxa  : 
Sicnt  dico,  sic  et  credo; 
Nec  inpravam  parleni  cedo. 
Inde  venil,  bonc  Deus, 
Ne  despereni,  quanuiis  reus  : 
Reus  mortis  non  dcspcro  ; 
Sed  in  morte  vitam  quœro. 
Quo  le  placeni  nil  prœiendo, 
Nisi  fidem  quani  defendo. 
Fideni  vides,  liac  imploro; 
Leva  t'ascem,  quo  l((boro  : 
Per  hoc  sacrum  calaplasnui, 
Conualescal  œgrum  plasma. 

OrATIO  ad    DOMINL'Jl. 

Extra  porlam  iam  delatum, 
lain  fœientem  lumiilatuvi, 
Vitla  iigat,  lapis  urget  ; 
Sed  si  iubes,  hic  resurcjet. 
lube,  hph  revoluelur  ; 
lube,  villa  disrumpetur  : 
Exilurus  nescit  moins, 
Postquam  clamas;  Exi  foras. 
In  hoc  salo  mea  ratis, 
Infeslatur  a  piraiis: 
Hinc  assullus,  inde  fluclus; 
Hinc  et  inde  mors  et  lucius. 
Sed  lu  bone  nanla  reiii  : 
Prenie  ventos,  mare  lent; 
Fac  abscedanl  hi  pirativ. 
Duc  ad  portum  salua  rate. 
Infœcunda  mea  ficus, 
Cuius  ranius  ramus  siccus, 
Incidetur,  incendeiiir; 
Si  promnlgas  quod  iitbeiur. 
Sed  hoc  anno  dimiiiaiiir, 
Slercorelur,  fodiatur. 
Quod  si  necduni  respondebit, 
Flens  hoc  lo(|uor,  lune  ardebit 
Verus  hostis  in  me  f^irii, 
Aquis  inersat,  flamiuis  urii  : 


DiCTlONNAIUE 


ANV 

Inde  languens  et  afflidus, 
Tibi  soli  sum  relictus. 
lit  hic  hostis  evanescat. 
l't  infirnms  convalescat ; 
Tu  virluleni  ieiunandi 
Des  infimio,  des  orandi; 
Per  haec  duo,  Christo  teste 
Liberabor  ab  bac  peste. 
Ab  bac  peste  solui  mentem, 
Fac  devotum  pœnitentem  : 
Da  timorem,  quo  proiecto. 
De  salule  nil  coniecio. 
Da  speni,  Fideui,  Clmritatem 
Da  discrctam  pietniem  : 
Da  conlempluni  terrenorum, 
Appetitum  siipernoriim. 
Totiim  Deus  in  te  spcro; 
Deus  ex  le  lotum  quœro  : 
Tn  laus  mea,  meum  boiimn- 
Mea  cuncla,  tuum  donum. 
Tu  solamen  in  labore, 
Medicamen  in  langnore  : 
Tu  in  hictu  raea  hjra, 
Tn  Icnimen  es  in  ira. 
Tu  in  arclo  liberator, 
Tu  in  lapsu  relevalor  : 
Mctum  prx'slas  in  proveclu, 
Spem  conseruas  indefectu. 
Si  quis  loedit  lu  rependis  ; 
Si  iiiinalur,  lu  défendis  : 
Quod  est  anceps  lu  dissoiuis; 
Quod  tegendum  Ui  inuoluis. 
Tu  iutrare  me  non  sinas 
Inlernales  ojjlcinas  : 
Vlii  niœror,  vbi  metus, 
Vbi  fœior,  vbi  fletus  ; 
Vbi  probra  detegunlur, 
Vbi  rei  confundunttir; 
Vbi  torlor  semper  ca'dens, 
Vbi  vermis  semper  edens; 
Vbi  tolum  hoc  perenne, 
Qiiia  perpes  mors  gehennœ. 
Me  receplet  Sion  itia, 
Siou  Dauid  vrbs  tranquilla  : 
Cuius  faber  auctor  luciSy 
Cuius  porlœ  lignum  Crucis 
Cuius  claues  lingua  Pelri, 
Cuius  ciues  semper  lœtt, 
Cuius  mûri  lapis  viuus, 
Cuius  cuslos  Rex  fesiintts. 
In  bac  vrbe  lux  solennis, 
Ver  œternuni,  pax  perennis  : 
In  hac  odor  implens  cœtos. 
In  hac  semper  feslum  nielos. 
Non  est  ibi  comtplela, 
Non  defectns,  non  querela  : 
Non  minuti,  non  déformes; 
OmnesChrisio  sunl  conformes, 
Vrbs  c;Bleslis,  vrbs  benla, 
Snpra  peiram  coilocaia  ; 


Si  AQU  D'EPIGRAPIIIE. 

Vrhs  in  porlii  salis  luio, 
De  loiigiiigno  to  saliilo  ; 
Te  saliUo,  le  svspiro, 
Te  affeclo,  le  reqnho. 
Quantun)  lui  gratulcnliir, 
Qnani  fcsliiie  conuinenlur  ; 
Qiiis  aUV'Cliis  eos  slriiuiat, 
Aiit  qiia^  gemma  iiniros  pinynt, 
»  Quis  (^iialccdon,  qiiis  iacinlhns; 
Noruiit  illi  (|iii  sniit  intus- 
In  plalcis  luiius  vrbis 
Socialus  pijs  turbis, 
Cum  Moyse  et  Elia, 
Piiim  caniem  AUcluia. 

AOSTE,  ville   des  Etats-Sardes,  dans   la 
vallc'e  d'Aoste. 

Inscription  du  v'  siècle. 
Hic  requiescit  in  pace  beat»  meniori*  Ensc- 
l)ia.  Sacra,  ilno  pueila.  cnjiis.  prol)aliilis  vila 
iiisiar  sapienliiini  piiellarum  sponsiim  omoniit 
liabeie  XPM  ciim  qno... 

[Méin.  delà  Soc.  arch.  du  Midi,   t.  Il, 
().  18";  et  Maffei.) 

AQUILÉE  (l)cii  Illyrie,  gouvernement  de 
Trieste. 

I. 

Baptistère  de  Saint-Jean. 
Quos  régal  trinitas  vera  f  Ex  aqiia  et  Spu 
renains  fnerit  nisi  teslanle  vilam  Dïîô  qnis  non 
videbil  aelornani.  Myslicurn  baptismale  sacrabit 
venions  XPS  hoc  in  Jordane.   Nitens   piornni 
palTiit   regnum.   Tcgiivinm    Cerniles    vibrante 
inamiornm  scenia  quoil   Cali>;ii   l)eali   orriabil 
M.  IIII.  EXIII.  riïhft.tificatinn  hnc  Baplislerinni. 
(  Cardinal    Mai  ,    170  ,    2  ;     Muratohi 
p.  I8W,  3.) 


ARC 


S2 


III. 


II. 


«». 


Eglise  Saint-Félix. 

Consianlins 
et  Thcodora 
et  Tiieo... 
rnni... 
concor 
dian  US 

Malchns 

et  Enl'iMnia 

cnni  suis 

de  <l()nis 

de!  vdlinn 

siilvcnuit. 
{Cardiii/il  .Mai,  f'.)(),'i-;  lUnToi.i,  Aiitiqui- 
lates  Aqiiil.,    p.  .'J'iO,   .'iVl  ;    Mi  ii  v  loiil, 
|).  1!)0(),  k.) 

(1)  Voyez  de  iinnibrenses  insoripiioii^  i  lircMiciines 
dans  les  .IrdV^iiifc'.s  </'  '(/m/iV  de  liarUili. 


Sur  une   pierre  trouvée  en   1731    aans  le 
verger  d'un  couvent  de  religieuses. 

Deo 
ofilerno 
pro    sainte 
1.  cornai. 
Dionysi 
Clodia 
chrisa. 
v.  s.  I.  m. 

Bartoli,  Antiquités  d'Aquilée,  [>.  329; 
RAToui,  p.  cvi,  7  ;  Cardinal  Maï,  p.  3.) 

ARCI,  au  pays   des  Snbius,  Etats-Pontifi- 
caux, près  de  l'emplacement  de  Cures. 

I. 

Pierre  trouvée  en  1763,  aujourd'hui  au  Musée 
du  Vatican  à  Home. 

Imp.  Caesari 

Caio  Flavio 

Conslanlio  pio 

fclici  angusio  .  . 

do  CnriuH  sabino 

tnni 

D.  N.  M.  Q.  E. 

[Car-dinal  .uM,  p.  24-2.) 


II. 

Cippe  déterré  en  1776. 

Imp.  Cacs. 
Caio  Flavio  .  .  . 
Conslanlio  P.  .  .  . 
Felici  aiignslo  .  .  . 
Po.  Cnrinm  salii(no) 

rnm 

1).  N.  M.  Q.  E. 

[Cardinal  Maï,  359,  3.) 

ARGENTEUIE,  |>rès  Paris,  en  France. 

Sur  le  mur  do  l'c^^lise,  du  cûlé  scpleu- 
Irional,  derrière  le  banc  de  l'œuvre,  on  lit 
cette  inscription,  qui  est  on  caractôres  go- 
tliicjucs  : 

La  mort  lonjonrs  présente  anx  perillcnx  fails  d'armes. 
Voyant  de  CiiAMiii;rL\N  le  lanrioi-  sur  le  froni, 
Comliallro  vaiilammenl  aux  plaines  de  Piedmoui, 
Sons  le  grand  loi  Françoisenlre  ses  prenxGcns-d'armPS 
Le  sauva  des  liasards  conrns  en  fails  d'allarmes; 
Par-loiil  à  main  hardie,  elle  eonrage  proni 
l'onr  n'eslranger  ses  os  ipii  à  jamais  seront 
Honorez  en  ce  lien  decopienses  larmes  :, 
Car  In  scais,  Anr.F.NTF.uii.,  [qu'ayant  fail  de  son  rorfs 
Un  liouli'veil  pour  loi,  el  dedans  et  dehors, 
Il  a  l'onili'  li:s  nmrs  dont  l'accinl  rinvironni'. 
Pomianl  garde  W\  son  hunlieau  de  oies  liiel', 
Comme  assure  là  haut  il  porte  sur  le  ehel 
Des  Anges  bienheureux  l'immorlel  couronne. 


85  ARG  DICTIONNAIRE 

David  Cliainhellnii ,  éciiyer  ci-gissanl ,  dccéila 
le  dernier  jour  Je  décembre  1555;  et  ilanioiselle 
ilargueriie  de  Brelte  ,  sa  femme  ,  gissaine  au 
même  lieu,  décéda  l'an  1559. 

Frère  Jérôme  de  Clinmbellaii,  leur  lils,  grand- 
prieur  de  Saint-Denis  en  France,  leur  a  consa- 
cré ce  monument. 

(HuRTAUT  et  Magny,  Dict.  des  environs 
de  l'avis.) 

ARGOS,  dans  le  i-o.yaume  de  Grèce. 

à  Argos, 

AvizaiviTÔ»)  ô  ■  Ozio;  x«t  ■niMri/jt.rjç  vaos  oùtoj  tâî 
xnzspayittç  fîîOToxou  3i«  Sazàvnç  twv  Tt/iiwT«Twv 
ù.çi-/Jfn<^^i  T/if  77o).tTctaç  "Ap'/ojj  -/.'A  ttkvto;  toO 
■/_pi7Tti>v6iiO\j  XkoO  t'iç  oin'Jtxè;  [j.vvitj.6<7\fj'j)i  z«t  i^v- 
yjxriv  «Otwv  (jc)Tr,piaM, 

Ev  £Tcl  «X'^^'- 

Traduction. 
Ce  temple  divin  et  honoré  de  la  très-sainte  mère 
de  Dieu  a  été  reconstruit  aux  frais  des  trés-res- 
pectables  chefs  du  gouvernement  d'Argos  el  de 
toute  la  population  chrétienne,  comme  un  monu- 
ment durable  de  leur  piété  et  pour  le  salut  de 
leurs  âmes. 

L'an  1G69. 

'Av£x«tv(0-G)iet£x  pàô^wv  ^ystpeOUày.iyeipt,  dotlt 
on  voit  d'autres  exemples,  sont  des  expres- 
sions consacrées,  surtout  chez  les  Byzantins, 
pour  indiquer  les  reconstructions. 

AHIANO,  près  de  Ferrare,  royaume  Loua 
Lardo-Vénitien. 

Pierre  trouvée  en  178i,  au  lieu  dit  Feudo  di 
S.  Eleuterio. 

...  P.  Csesar 
divin  .  .  .  voe  f. 

Nerva  Trajaniis 

Aug.  (Geriuanic.)  dacic. 

front,  max.  trib.  pot. 

XllI  imp.  VI.  Cos.  V. 

P 

viam  a  Benevento 
Brundusiuin  pecun. 

sua 

D.  D.  D.  .  .  .  Theodos. 
Arcadi  et  Honor. 

[Cardinal  Mai,  33i,  1.) 

ARLES,  département  des  Bouciies-du- 
Rhùne,  en  France. 

On  lisait  sur  le  manteau  d'une  ancien  le 
statue  de  saint  Trophiiue  l'inscription  sui- 
vante : 


ARG 


5» 


II. 


I. 

CerniUir  eximiiis  vir  Christi  discipulorum 

De  immero  Trophinius  hic  sepluagiiita  diiorum. 

(Pierre  Sàmc,  Hist.  pontif.  Arelat.  p.  1  ; 
Card.  Mkï,  p.  86.) 


Au  sanctuaire  de  la.grande  ég„tse. 
Sur  une  cloche  de  grand  modèle. 
Menlem  sanctam  spontaneam  volniiialciu  et 
patriaeliberationem. 

Amalricus  Archiepiscopus  me  fecit  fieri  anno 
millesimo. 

(Cardinal  Mai,  208,  1  ;  Pierre  saxi,Ms<. 
pontif.  Arelat.,  p.  196.^ 


III. 

Imp.  Cœs.  FI.  Val.  Constantino 
P.  F.  aug.  restitutori. 

[Cardinal  Mai,  240,  5  ;    Muratow,  p. 

258,  7.) 


IV. 

A  r hôpital. 

Imp.  Cœs, 
FI.  Val 
Constan- 
tino 
P.  F.  Aug. 
divi 
Conslan- 
ti  aug. 
pii 
Qllo. 

Cardinal  Mai,  237,  1  ;  Mur.,  260,  3,  et 
258,  8;  DoNAT.,  p.  151,  2.) 


Sur  une  colonne,  dans  une  maison  particu- 
lière. 

Salvis  DD.  NN. 
Tlieodosio  et 
Valentiniano 
P.  F.  V.  ac  trium.. 
sen)per  aug  XV 
cons.  vir.  iul... 
Auxiliaris  prae... 
praclo.  Gallia... 
de  A  relaie  ma... 
niiliiria  poni  s... 
M.  P.  I. 

[Cardinal  Maï,  p.  270.) 

VI. 

hh9.  —  Epitaphe  de  saint  Hilaire. 

Sacro  sancta:  legis  Antestis  Hilarius  liic  quiescit. 
Anlisles  domini  qui,  paupertalis  amoreui 
Prii'ponens  auro  rapuil  cœlesiia  régna 
Hilarius  cui  palma  obitus  et  vivere  XPS. 
Contemnens  fragilem  terreni  corporis  iisun;. 
Hic  cainis  spoliinn  rn|uit  ad  astra  volans 


55 


ARL 


DEPIGRAPIIIE. 


AKL 


5G 


Sprevil  opes  diini  qna'ril  opes,  iiiorlaiia  inulaiis 
Perpeluis,  cœltim  donis  lerreslribus  émit. 
Gemma  sacerdolmn  plol)isqiio  orbis((iic  inagisler. 
Ruslita  i|nin  cUiiiii  pro  XI'O  imiiiia  suiiiens 
Scrvile  oljseqniuiii  non  dcdigiialiis  adiré 
Ofiicio  vixit  niiniinus,  cl  culmine  snininus. 
Mec  mirum  si  posl  hsec  meniit  lua  liniina,  XPE. 
Angelicasque  donuis  inliavitet  anrea  régna; 
Divitias,  paradise,  mas!  llagiaïUia  seniper 
Gramina;  elhalanlcs  divinis  iloril)iis  liorlos, 
Subjeclasqiie  yidel  nubes  cl,  sidéra  cœli. 

[Mém.  (le  la  Soc.  arch.  du  Midi,  t.  I!, 
D    183.* 

VII. 

Cinquième  sicce. 

Vir  Agripinensis  Noie  Geniinns  Iiie  jacct  ipii 
])osl  dignilaleni  pniesidiatiis  administialor  ra- 
lioniim  novem  provinciarum  dignus  esl  babilus 
liic  post  annos  XXXVIII  m.  ii  d.  vi  (1)  fidelis  in 
Cala  concessit  ciijus  insignem  gloriain  cives  siii 
scpulchri  gratia  adornaver....  (2) 

Tombeau  de  marbre  blanc  orné  de  trois 
figures  ;  celle  du  milieu  représente  Jésus- 
CTirisI,  qui  d'une  main  présente  i'Evangile 
à  (leiiiinus  Paulus  ;  et  de  l'autre,  lui  donne 
sa  béuédiclioii. 

[Mém.  de   la  Soc.  arch.  du  Midi,   t.  II, 
p.  188.) 

VIII. 

Neuvième  siècle  (883). 

RESTAURACIO    SEPULCni   .SANCTI   CESARII. 

Cerniliir  liic  vario  renovatuin  inannore  leclum 

Patri  Cesario  (3),  poiitiliciqiie  sacro 
Quod  scelcrata  cohors  rabie  deslriixit  accrba  (4) 

Ilaiic  virdile  Dei  sorbuil  ira  maris 
Pri'Siiie  Roslagno  (5)  ae  Arelali  sede  locale 

Cernuus  id  Paulus  slremic  coinpsit  opus 
Gui  Clirisnis  Uibuat  cœleslis  preniia  vile 

Olibus  angeiieis  consociclur  ovans 
Kl  iiobis  venerande  Palcr  miserere  preeando 

Diluai  ul  noslcr  crimina  cunela  Deus. 
Anno  domini  dccclxxxiii  indiclionc  xv  Rcinigaudo 
magislro. 

{Met»,  de  la  Soc.  arcli.  du  Midi,  t.   II, 
p.  219.) 


(1)  Menses  ii,  dics  vi. 

(2)  Adoriiavciiinl. 

(5)  Saint  C.isaiic,  premier  cvéquc  d'Ailes,  (•In  en 
502,  niorl  l'ii  'Ai. 

(4)  Alhision  à  une  expi'diiion  ni:iliiciimise  dos 
Sarrasins  rn  8."i(».  Ils  (•laicnt  lomonli's  clipHis  l'cm- 
boucliiiie  du  lUioni'  jiisipi'ii  Arles,  en  pillaiil  les  i\r\i\ 

rives  du  (leuve,  quand  •   lenqiéli'   lus    fit   ecliouer 

sur  les  (oies,  où  les  liabilanls  nnissacréreiil  Ions 
ceux  qui  avaii'Ul  ('cliappé  au  nanlra^e.  (Pai'on.) 

(.'))  Uoblaiigl".  arelievèfpie  d'Arles  en  ,S70,  ninrl 
en  1)15. 


IX. 

Dixième  siècle. 

Tiopbimus  bic  colilur  Arelatis  presul  aviliis 

Gallia  qncm  primum  sensil  apostolicuin 
En  luinc  Ambrosium  proceres  fudcre  nitorem 

Claviger  ipse  Pelrus  Paulus  et  egregius 
Omnis  de  ciijus  suscepit  Gallia  fonte 

Clara  salutifera;  dogmala  lune  fulei 
Iluno  conslanler  ovans  cervicem  Gallia  fleciil 

El  mairi  (I)  dii;num  prcbnil  obseqniuni 
liisignisqne  clus  pieslanti  gloria  semper 

Gaudet  aposlolicas  (2)  se  meruisse  vices. 
{Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  Midi, 
p.  222.) 


t.    II, 


X. 

1155.  —  Eglise  de  Saint-Trophime. 

xv  Kalendas  Mail  obiil  dominus  Raymondiis 
de  Monierotundo  bonœ  meinoria;  Arelatensis 
episcopus,  anno  dominieic  incaniactonis  MCLV. 
Orale  pro  eo. 

R.  de  Montrond,  d'abord  évoque  d'Agdc, 
fut  vicaire  de  l'Emi^ire  et  évoque  d'Arles  en 
1141,  sous  Conrad  III,  roi  d'Arles  et  empe- 
reur. C'est  pendant  l'épiscopat  de  Mimliond 
et  apparemment  par  lui  que  fut  composée  la 
charte  du  consulat  d'Arles.  R.  de  Monlrond 
mourut  en  1155. 

{Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  Midi,  t.  ill, 
p.  102.) 

XI. 

1196.  —  Saint  Trophime. 

Secundo  nonas  Augusli  obiil  Raimundus  de  la 
Voueta  miles  et  canonicns  Sancli  Tropliinii. 
Anno  domini  MCXCVI.  Orale  proeo. 

C'est,  selon  M.  de  Castellane,  le  premier 
exemple  de  la  réunion  de  ces  deux  mots 
miles  et  canonicns. 

{Mém.   de  la  Soc.  arch.  du  Midi,  t.  I\', 
p.  284.) 

XII. 

1183.  —  Même  lieu. 
Anno   domini   MCLXXXIII    obiil  Poneius   Re- 
liolli,  sacerdos  et  eanonieus  regularis  et  opera- 
rius  ecclesic  Saucli  Tropliimi.  Orale  pro  eo. 

On  a  écrit  (jue  P.  .\iiianl  (Paimn  l'appelle 
Isnard),  arciievè(pie  d'Arles,  lil  l'inhrasser  la 
règle  de  Saint-Augustin  à  son  diapilre  (Mo- 
réri   place   ce    l'ail   en   1 180).    L'inscription 

(1)  Vers  l'an  4S0,  dix-neuf  évi^qncs  des  Gaules 
ri'elainèrenl  auprès  du  pape  sainl  Lèmi  pour  la  pri- 
malieihi  >iege  ti'Arles,  (pie  leurs  églises  eonsiiléraienl 
lonime  leur  tiihr. 

(2)  Saint  Tropliimc,  au  v  siècle,  passai!  pour  en- 
voyé pai'  li's  api'iires  inémes  cl  pour  lonilaleur  de  la 
ieli;;ion  (  lirelienne  en  (iiiiile.  Il  lui  le  premier  evècpif. 
d'Arles  vers  l'iO. 


57 


ARL 


DICTIONNAIRE 


ARL 


S8 


prouve,  Ainard  ayant  él6  élu  en  1183,  l'année 
luêrno  de  la  mort  de  son  prédécesseur,  et 
lleholli  étant  mort  aussi  en  1183  (-26  décem- 
bre), que  cette  réforme  fut  opérée  par  le 
nouvel  évêque  aussitôt  après  son  installa- 
tion. 


[Méin.  de 
p.  285.) 


la  Soc.  arch.  du  Midi,  t.  IV, 


XIII. 

14-30.  —  Saint  Trophtme, 

Oinnia  sunt  tenui  liomiiium  peiideiUia  filo 
Et  subito  casu  quae  valuere  luunt. 
Unile  sicut  deo  placiiit  anno  milleno  qualer 
cenleno  ciiiii  quinque  deiio,  liice  vero  sexta 
mensis  Septenibris  décima,  bonae  meraoïiae  re- 
verendiis  in  Chrislo  Paier  et  dominus  Ludovi- 
cus  sacrosanclae  Romanœ  Ecclesiae  liluli  S. 
Caeciliae  presbiter  cardinalis,  Arelatensis  vulgo 
nuncupaius,sacrae  hujusce  basilicaeadministra- 
lor,  bene  merilus  princeps  vitae  laudabilis  et 
conveisalionis  honestae  ad  majus  vocatus  tri- 
bunal, dévoie  vitani  est  universae  carnis  et  ca- 
tholicae  (sic)  ingressus,  orate  pro  eo  ut  anima 
ejus  requiescat  in  pace. 

Né  vers  1390,  Louis  Alaraand,  chanoine 
deLyon,  puis  précenteur  de  Valence,  évêque 
de  iVIaguelone,  archevêque  d'Arles  (U23), 
fut  nommé  cardinal  par  Martin  V  (14-30).  11 
se  mêla  beaucoup  du  scbisme  sous  Félix  V, 
et  fut  privé  de  son  siège,  que  Nicolas  V  lui 
rendit.  Il  mourut  en  14-50. 

(Mém.  de  la  Soc.   arch.  du  Midi,  t.  III, 
p.  280.) 


XIV. 

Eglise  de  Saint-Julien. 

La  Notice  historique  sur  les  reliques  de  saint 
Antoine,  jmbliée  récemment  par  un  membre 
de  la  Société  archéologique  d'Arles,  a  pour 
objet  l'examen  d'ime  question  de  faits  ana- 
logue à  celle  que  M.  Letronne  a  résolue 
avec  tant  d'érudition,  dans  son  Mémoire  sur 
le  tombeau  de  saint  Eutrope  à  Saintes.  On 
sait  que  vers  la  fin  du  xvi'  siècle,  une  dis- 
pute fameuse  s'éleva  entre  les  religieux  du 
couvent  de  Saint-Antoine  de  Viennois  et  les 
Bénédictins  de  l'abbaye  de  Mont-Majour 
d'Arles,  sur  la  possession  des  reliques  de 
saint  Antoine  du  désert.  Le  pape  Inno- 
cent VIII  se  montra  favoi'able  aux  prétentions 
des  Antonins;  mais  les  moines  de  Mont- 
Majour  ne  se  tinrent  pas  pour  battus;  ils 
répétaient  à  leurs  concitoyens  : 

Viri  Arelatenses, 
Quidquid  dicant  Viennenses, 
Habetis  Anloniuni. 

Avec  l'appui  de  l'archevêque  d'Arles  et  de 
députés  spéciaux  nommés  par  les  Etats  de 
Provence ,  ils  réclamèrent  énergiquement 
auprès  du  Saint-Siège,  et,  par  une  bulle  du 
31  décembre   14-95,  le  pape  Alexandre  VI, 


successeur  d'Innocent  VIII,  leur  donna  défi- 
nitivement gain  de  cause.  Il  fut  dès  lors  re- 
connu que  les  ossements  de  saint  Antoine 
reposaient  dans  l'église  de  Saint-Julien  d'Ar-i 
les,dépendant  dumonastèredeMont-Majour. 
La  reine  Claude  de  France,  femme  de  Fran- 
çois I",  vint  les  visiter  en  1515,  et  deux  ans 
plus  tard,  le  pape  Léon  X  envoya  demander 
aux  consuls  d'Arles  une  parcelle  de  ces  res- 
tes vénérés  qui,  depuis  cette  époque  jus- 
qu'en 1789,  continuèrent  d'être  l'objet, de  la 
dévotion  des  fidèles.  En  1839,  l'autorité  dio- 
césaine ayant  fait  procéder  à  la  vérification 
des  reliques  déposées  dans  l'église  de  Saint- 
Julien  d'Arles,  une  commission  nommée  par 
l'archevêque  reconnut  l'identité  des  osse- 
ments de  saint  Antoine  avec  ceux  qui  étaient 
conservés  sous  ce  nom  avant  1789.  Mais  le 
curé  de  la  paroisse  déclara  qu'il  avait  des 
raisons  graves  pour  douter  de  l'authenticité 
des  ossements  réputés  jusque-là  être  ceux 
du  patriarche  des  cénobites;  il  fit  suspendre 
les  opérations  de  la  commission  et,  sans  at- 
tendre une  décision  supérieure,  il  fit  descen- 
dre secrètement  ces  restes  dans  les  caveaux 
de  son  église,  et  livra  aux  flammes,  comme 
objets  de  nulle  valeur,  les  parchemins  qui 
en  attestaient  l'origine  et  les  antiques  enve- 
loppes qui  les  recouvraient.  L'auteur  de  la 
Notice  ajoute  qu'en  184-b,  le  maire  et  le  con- 
seil municipal  d'Arles,  émus  de  la  disparition 
d'un  trésor  confié  depuis  un  temps  immé- 
morial à  la  garde  des  administrateurs  de  la 
cité,  ont  fait  exhumer  les  reliques  enfouies 
par  le  curé  de  Saint-Julien.  Cette  exhumation, 
laite  en  présence  d'un  médecin,  constate  que 
la  tête  et  huit  autres  fragments  du  corps  ont 
été  reconnus  conformes  à  un  procès-verbal 
de  visite  de  la  châsse  de  saint  Antoine,  daté 
du  26  mai  1609,  dont  une  expédition  est  dé- 
posée dans  les  archives  de  la  ville.  Tels  sont 
les  principaux  faits  exposés  dans  la  Notice 
sur  les  reliques  de  saint  Antoine.  L'auteur 
demande  que  les  ossements  exhumés  par 
ordre  de  l'autorité  municipale  de  la  ville 
d'Arles  soient  rendus  à  la  vénération  pu- 
blique. C'est  une  question  qu'il  ne  nous 
appartient  pas  d'examiner;  mais  nous  croyons 
pouvoir  dire  qu'au  point  de  vue  historique, 
la  Notice  nous  paraît  établir  solidement  la 
proposition  suivante  :  Le  corps  réputé  être 
celui  de  saint  Antoine  fut  apporté  à  Mont- 
Alajour  en  l'année  1290,  quand  les  Bénédic- 
tins de  cette  abbaye  quittèrent  le  prieuré  do 
la  Motte-Saint-Didier,  et  fut  transféré,  le  9 
janvier  1490,  de  l'église  abbatiale  de  Munt- 
Majourdans  celle  de  Saint-Julien  d'Arles,  oii 
il  a  toujours  reposé  depuis  cette  époque  (1). 
ARLES  en  Roussillon  ou  Arles-sur-Tecli, 
département  des  Pyrénées-Orientales ,  en 
France. 

Inscription  du  dixième  siècle. 
Pulvere  concretus  jacet  liic  in  pulvere  vêtus 
Arnulfus  Chrisli  (2) venerandus  aluninus 

(1)  Bulletin  de  la  Société  de  l'Iiisloire  de  France. 
—  iNov.  1850,  pag.  346. 

(2)  11  manque  un  mot. 


S9 


ARL 


D'EPIGRAIMIIE. 


ARL 


GO 


Hic  Pater  egregiiis,  viveiis  semper  sludiosiis 
Mysliro  davidico  deprouicro  canniii;i  iialilo  (i) 
Digcssil  monachis  Ueiicdidi  dogiiiala  l'aliis. 
lllo  qiiidem  sancias  Uoiiiaiiis  vexit  ab  oris 
Sancli  relliqiiias  Seniieii  raailiris  el  Ahdon. 
Cœlica  Ciinclipoteiis  illi  da  scamicrc  régna 
Agiiiina  florigeris  reliiieiil  tibi  l'iilgida  seilis  (2) 
Ergo  Kalendaniin  noiio  ciini  paco  Noveiiibris 
Spiriliis  illius  seculo  migravit  ab  islo. 
Carpe  vialor  iter  :  supplcx  die  :  parce  Redemplor. 

On  ne  sait  à  quelle  époque  se  fit  cette 
translation  des  saints  Sennen  et  Abdon  :  les 
uns  la  fixent  au  x'  siècle,  d'autres  remon- 
tent jusqu'au  règne  de  Charlemagne. 

[Mémoires  de  la  Société  arch.  du  Midi, 
t.  11,  p.  226). 

M.  de  Portaion  a  publié  dans  le  Bulletin 
dit  Comité  des  arts,  la  note  suivante  sur  ïé- 
glise  d' Arles-sur -Teili  et  ses  antiquités  (3). 

L'église  paroissiale  d'Arles-sur-Tech  ap- 
jiartenait  à  une  abbaye  de  Bénédictins  fon- 
dée vers  la  fin  du  vin'  siècle,  et  enrichie  par 
les  pieuses  libéralités  de  Charlemagne  et  de 
ses  successeurs. 

L'édifice,  divisé  en  trois  nefs,  a  reçu,  pos- 
térieurement à  sa  construction,  une  voûte 
qui  m'a  paru  bûlie  en  briques.  Quelques 
détails  de  son  ordonnance  intérieure,  ro- 
mane dans  son  essence,  ont  été  modifiés  à 
diverses  fois. 

Ses  chapelles  sontornées  de  retable*,  d'une 
grande  richesse  pour  la  plujiart,  et  repro- 
duisant les  uns  par  des  bas-i'eliufs  enlumi- 
nés, les  autres  par  la  peinture  seule,  des 
scènes  de  l'Ecriture  sainte,  des  é[)isodes  do 
la  vie  des  saints  martyrs  Abdon  et  Sennen, 
patrons  de  la  ville,  ou  des  faits  historiques 
relatifs  à  l'ancienne  abbaye.  Quelques  bla- 
sons d'abbés  se  voient  encore  sur  les  clefs 
de  voûte. 

l'ai  remarqué,  dans  une  chapelle,  une 
chaire  portative,  dont  une  délicieuse  pein- 
ture du  xvi"  siècle  et  de  l'école  ilalierme 
décore  un  i)aiuieau  latéral.  C'est  une  figure 
do  sainte,  aux  traits  calmes  et  purs,  entourée 
d'emblèmes  divers. 

Le  clocher,  de  forme  carrée,  construit  en 
pierres  de  petit  appareil  irrégulier,  est  jpercé 
(^e  baies  à  [ilein  cintre  accoléi's  par  trois  ou 
])a\-  (piatre. 

La  façade,  bâtie  en  petit  ap|iarcil  égale- 
ment irrégulier,  a  sa  porte  couronnée  d'une 
archivtjlte  romane  d<mt  le  bandeau  en  mar- 
bre blanc  est  orné  île  palmeltes.  De  cha(]uo 
coté,  luie  ligure  de  louvi^  ou  lio  lion  (l'élat 
lui  jieu  fiuslc  des  sculptures  ne  permet  pas 
de  bien  déterminer  la  nature  du  sujet) 
élreiul  dans  ses  grilfes  un  autre  animal  , 
qu'il  a  terrassé.  La  corniche  (jui  les  sup- 
porte à  son  extrémité  se  prolonge  de  droite 
et  de  gauche  sur  toute  la  longueur  du 
mur. 

(I)  Pdiii'  iiablin. 

{'i)  \'v\a-î-Uc  pmnSerlis. 

(3)  iiultciiii,  l.  Il,  p.  \n. 


Dans  l'axe  ilo  la  porte  est  une  petite  fenê- 
tre romane,  entourée  d'un  large  cadre  de 
marbre  blanc  h  rinceaux  et  rosaces,  avec  un 
aspic  h  la  base  entrelacé  dans  des  feuillages. 
Ces  sculptures  sont  traitées  avec  une  grande 
pureté  de  goût  et  beaucoup  de  délicatesse. 
Des  fenêtres  géminées  semi-circulaires,  à 
colonneltes  et  chapiteaux  romans,  sont  pra- 
tiquées sous  les  remparts  du  sommet  de  la 
façade.  Tout  ce  travail  d'architecture  et  de 
sculpture  est  l'expression  de  l'art  aux  xi" 
et  XII'  siècles. 

On  a  incrusté  dans  ce  mur  des  tables  de 
marlire  blanc  jiortant  des  inscriptions  que 
je  n'ai  pas  eu  le  temps  de  déchiffrer,  que  je 
crois  néanmoins  appartenir  au  xiir  siècle. 
Au-dessus  de  la  porte,  se  trouve  enchâssé 
un  bas-relief  en  marbre  blanc  de  la  coupe 
d'une  croix  grecque  ;  dans  chaque  bras  est 
inscrit  un  médaillon  portant  un  des  signes 
figuratifs  des  évangéliies  :  l'aigle  au  sommet, 
l'ange  à  gauche,  le  lion  à  droite,  le  bœuf 
dans  le  médaillon  inférieur.  Chacun  de  ces 
attributs  est  nimbé  et  ailé.  Le  bœuf  seul 
m'a  paru  dépourvu  de  nimbe.  Les  médail- 
lons, bordés  d'un  cadre  à  boudin  dans  un 
double  filet,  se  rattachent  par  une  petite 
rosace  à  un  ovale  aigu  inscrit  au  centre  de 
la  croix  avec  un  cadre  de  même  profil. 

Dans  cet  ovale.  Dieu  le  Fils  est  représenté 
assis,  nimbé  et  légèrement  barbu  ;  il  bénit 
de  sa  main  droite,  à  moitié  fermée.  Un  ob- 
jet dont  la  nature  me  paraîtrait  iiroblémati- 
tique,  si  ce  n'était  un  livre  formé,  repose 
sur  le  genou  gauche.  Le  Christ  est  vêtu  de 
la  tunique  et  du  manteau  ;  la  saillie  des  jam- 
bes est  rigoureusement  indiquée  sous  la 
draperie  ;  les  pieds  sont  nus.  Ce  sujet  a  été 
conçu  et  exécuté  dans  le  xi'  siècle. 

Sous  un  angle  entaillé  au-dessous  est  un 
demi-cercleavecunecroix, placé  au  milieu  do 
Valpha  et  de  Voméya. 

A  côté  et  en  retour  de  la  façade,  se  trouve 
une  enceinte  feruu''e  par  une  grille  en  fer  et 
se  reliant  à  une  chapelle  ouverte,  jirotégée 
seulement  par  une  grille.  Un  sarcophage  eu 
marbre  blanc,  dont  le  couvercle  ti  (piaire 
versants  a  été  solidement  scellé  avec  des 
crampons  en  fer,  est  posé  au  milieu  de  l'en- 
ceinte sur  deux  |iierres  qui  l'isolent  île  tous 
les  côtés.  La  face  intérieure,  bordée  de  lé- 
gers filets  en  saillic!  formant  encadrement, 
porto  un  médaillon  avec  le  nionogranune  du 
Christ,  entouré  d'un  cordon  d'oves. 

Ce  sarcophage,  qui  ap|)artienl  évidem- 
ment aux  premiers  siècles  de  l'ère  chré- 
tienne, est  en  grantle  vénération  dans  toute 
la  coiilrée.  D'après  la  (radilion,  el  les  (races 
do  cette  tradition  si;  trouvent  dans  îles  ma- 
nuscrits du  xV  siècle,  il  aurait  conlenn  les 
ossemenis  des  saint  Abdon  et  Sennen,  prin- 
ces persans,  martyrs  pendant  les  persécu- 
tions de  Diodélien.  Ces  ossements,  exhu- 
més des  catacondjos  de  Kiuno  dans  le  mu' 
siècle,  furiiut  accordés  ;i  la  pieuse  sollicila- 
lion  des  moiiu's  de  l'abbaye  et  des  habilauls 
d'Arles,  dans  le  but  d'éloigner  les  lléaux 
ipii  désolaioni  le  pays,  (^es  ieli(pies  véné- 
rées furent  mysterieusouient  portées  dans 


61 


ARL 


DICTIONNAIRE 


ARS 


G2 


cette  ville,  cachées  dans  des  barils  pleins 
d'eau  et  conservés  dans  le  sarcophage  avec 
l'eau  qui  les  recouvrait  (1).  Depuis  cette 
époque,  celui-ci  est  devenu  une  source  qui 
n'a  jamais  tari,  quelle  que  soit  la  quantité 
d'eau  qu'en  retire  la  dévotion  populaire  (2). 

Par  quelle  voie  l'eau  s'introduit-elle  dans 
le  tombeau  ? 

Existe-t-il  quelque  tuyau  souterrain  ? 

Le  tombeau,  posé  sur  deux  pierres  de  pe- 
tite dimension,  est  isolé  d'une  manière  pres- 
que complète.  Il  a,  d'ailleurs,  été  renversé 
en  1793,  et  nul  tube  secret  ne  fût  mis  h  dé- 
couvert h  cette  époque,  où  la  moindre  super- 
cherie émanée  du  fanatisme  relij^ieux  eût  été 
signalée  à  la  risée  ou  à  l'animadversion  pu- 
blique. En  outre,  il  a  été  déplacé,  il  y  a  peu 
d'années,  pour  recevoir  quelquesré|)aralions, 
et,  parmi  les  nombreux  léuioinsqui  l'ont  vu 
dans  cet  état,  aucun  d'eux  n'a  pu  constater 
une  ouverture  secrète. 

Introduirait-on  cette  eau  par  le  petit  olTice 
latéral  ? 

Le  tombeau  est  placé  hors  de  l'église,  sur 
une  place  ouverte  à  tous  les  regards,  et  une 
pareille  manœuvre,  souvent  répétée,  n'aurait 
pu  être  tenue  assez  secrète  pour  ne  pas 
éveiller  l'attention  de  (juel(|ues  témoins, 
heureux  de  se  faire  les  échos  de  cette  dé- 
couverte. Il  faudrait  supposer  d'ailleurs  que, 
parmi  les  hommes  qui  se  sont  succédés, 
nombreux  dans  l'administration  de  la  pa- 
roisse, nul  ne  s'est  rencontré  assez  éclairé, 
assez  ennemi  du  mensonge  pour  refuser  de 
se  prêter  secrètement  à  une  action  odieuse, 
si  elle  n'était  ridicule.  L'ancien  curé  cons- 
titutionnel lui-même,  qu'on  ne  peut  raison- 
nablement soupçonner  coupable  de  fana- 
tisme, a  déclaré  qu'il  ne  reconnaissait  dans 
ce  fait  extraordinaire  aucune  trace  de  mau- 
vaise foi. 

La  pierre,  enfin,  serait-elle  d'une  nature 
assez  poreuse  pour  absorber  l'humidité  at- 
mosphérique et  la  laisser  transpirer  intérieu- 
rement? Mais  c'est  un  marbre  qui,  par  sa  na- 
ture, ne  peut  laisser  admettre  une  pareille 
supposition.  D'ailleurs  cette  transsudation 
ne  pourrait  évidemment  fournir  une  aussi 
grande  quantité  d'eau. 

Jusqu'ici  aucune  explication  n'a  satisfait 
mon  désir  d'éclairer  l'obscurité  de  ce  fait. 

Des  bas-reliefs  en  m.arbre  blanc,  assem- 
blés en  forme  de  croix  latine,  sont  incrustés 
dans  le  mur  en  face  du  sarcophage.  Le  plus 
grand  représente  un  personnage  debout, 
vêtu  d'une  tunique  el  d'un  manteau,  les  bras 
croisés  sur  la  poitrine.  Les  plis  des  draperies, 
très-peu  fouillés  et  empreints  d'une  raideur 
uniforme,  serrent  le  corps  comme  le  feraient 
des  bandelettes.  Le  visage  est  barbu  et  enca- 

(1)  Ils  reposent  aujourd'hui  sur  l'autel  {|ui  leur  a 
été  cousacré  dans  une  des  chapelles  de  réglisc. 

(2)  Le  curé  de  1;\  paroisse  m'a  dil  qu'a  ecilaius 
■jours  de  l'année  il  a  retiré  jns(pr;i  .ïO  litres  de  celle 
eau,  sans  r;ivoir  jamais  épuisée. 

Les  prêtres  atlacliés  au  service  de  la  paroisse  in- 
troduisenl  un  linge  dans  un  petit  orilice  lalénd,  et 
recueillent  dans  des  lîoles  l'eau  dont  ce  linfje  est  ini- 
bi'bé. 


dré  dans  une  coiffure  retombant  de  chaque 
côté  sur  les  épaules. 

Le  personnage  atfecte,  dans  les  lignes  et 
la  nature  de  sa  coiffure,  les  formes  de  la  sta- 
tuaire égyptienne,  ou  mieux  encore  des  mo- 
mies de  la  vieille  Egypte.  Le  nez,  indiqué 
jiar  une  cavité  triangulaire,  a  fait  attribuer 
ce  portrait  à  un  homme  qui,  atteint  d'un 
ulcère  dans  cette  partie  du  visage,  se  trouva 
guéri  par  l'usage  de  l'eau  miraculeuse.  A  mes 
yeux  ce  doit  être  plutôt  la  i)ierre  tumulaire 
d'un  abbé  ou  d'un  dignitaire  quelconque  de 
l'abbaye,  vêtu  de  l'aube,  de  la  chappe,  et 
couvert  du  capuchon  monacal,  que  le  sculp- 
teur, dans  l'ignorance  de  son  art,  aura  rendu 
avec  peu  de  précision  et  de  vérité. 

Au-dessus,  se  trouve  un  bas-relief  repré- 
sentant une  croix  pectorale  portant  une 
main  divine,  bénissant  à  la  manière  des  La- 
tins. De  chaque  côté  et  au  point  de  jonction 
des  deux  sculptures,  de  manière  à  figurer  les 
bras  d'une  croix,  deux  autres  bas-reliefs  re- 
présentent deux  anges  on  adoration.  Ces 
deux  figures,  par  la  roideur  des  lignes  et 
l'absence  des  proportions,  appartiennent  à 
l'enfance  de  l'art. 

Ces  quatre  sujets  étaient-ils  destinés  à  se 
trouver  réunis  et  à  aO'ecter  la  combinaison 
actuelle  ?  A  considérer  la  nature  du  calcaire, 
la  dimension  des  parties,  le  peu  de  saillie 
des  reliefs  et  l'ensemble  de  leur  style,  qui 
m'a  paru  être  celui  des  xi"  et  xii'  siècles,  on 
pourrait  répondre  aflirmativemenl. 

ARQUA TO,  dans  le  royaume  Lombardo- 
Vénitien,  près  de  Padoue. 

Au  tombeau  de  Pétrarque. 

Frigida  Francisa  lapis  liic  tenet  ossa   Pelrarcliœ, 
Suscipe  Yirgo   parens  aniniam,  sate  Virgine  parce, 
Fessaque  jam  terris  cœli  requiescat  in  arce. 

Ob.  XIX.  Illlii  M.  CGC.  LXXIV. 

(Labbe,  Thés,  epitaph.,  p.  195.) 

ARRAS,  chef-lieu  du  département  du  Pas- 
de  Calais,  en  France. 

Ancienne  abbaye  de  Saint-Waast. 
Epilaplie  du  roi  Thierry  I". 
Rex  Theodoricus  ditans  vt  verus  aniicus 
Nos  ope  multiniodw  jacet  hic  cnn»  conjnge  Doda. 
Régis  larga  nianus  et  praîsul  Yindiciaiins, 
Nobis  Regale,  dant  et  ius  poniificaCe. 
In  decies  nono  ciini  quinqiiagies  dnoi/cjio 
Anno  defunctuni  scic(  huic  (|ui  quatuor  ad(/t'(. 
Qua  legis  haec  hora,  Doiniinim  pio  liegibus  ora, 
Muneribus  quorum  stal  vila  Dei  faundoriiiH, 

(Labbe,  Thés,  epitaph.,  p.  625.] 
Cette  épitaphe  est  dans  le  goût  de  celles 
des  xr  et  xii"  siècles.  Voyiv.-en  de  sembla- 
bles, en  vers  léonins,  à  l'article  Clunt. 


ARSOLI,  dans 
.Sur  un  autel 


les  Etats  de  l'Eglise. 


près  de  Ve'glise 
Vierge. 

Salvis  on.  N    .    . 


de  la  Sainte- 


05  ATH  DEPICRAPlllE. 

peipel  .     . 
tormain.    .    .    (1) 

(Cardinal  Mai.  \>.  3W) 
ASCOLI  dans  les  Etals  de  l'Eglise  (Italie). 
I. 

Dixième   siècle.    —    Sanctuaire    de    Véglise 
principale. 

Hic  jacet  hiiniatus  in  terris  amie. ...s 
Régi  ;uleriie  Auguslinus  sess.  ciini  ienit 
Suos  pro  XP....  œ  coionatus  ciii 
P.P.  corpus  Eliel...  episcopns  ex  tlibersis 
.'V.  iiioris  hac  piclor...  circumdedit 
decoris  in  qiia  modo  propler  angelorum 
dccoris  consorles  anima;  l)ona  illi  qui  pro 
XPl  aniorc  suo  aniro  circuiii  tluxit  lionoicm. 

(Cardinal  Mai,  149;  5  ;  Ughelli  ,    t.  I , 

p.  W2.) 

II. 

inscription  au  faubourg  de  la  ville. 
Propagalori  romani 
imperii  D.  N.  FI.  Valen- 
limano  aug.  scm- 
per  victori  or- 
do  dévolus  M  ... 
mes  P.  C.  Auc...  ' 
D.  D. 
[Cardinal  Mai,  p.2C0;  Murât.,  p. 264. 2.) 
ASÏORGA,  en  Espagne. 

Sur  une  ancienne  châsse  en  argent  renfermant 
des  reliques. 

Alfonsus  rex. 
Xenien  regiiia. 

(MoHAi.Es,    los  otros  rinco  libres,  etc., 
p.  180  ;  Mai,  p.  50.) 

ASTYPA F.! A,  île  de  l'Archipel,  au  rovaume 
de  Créée. 

On  lit  sur  la  muraille  intérieure  d'un  cliA- 
teau  fran  ■  : 

-^  Joliannes     +    Qniriniis 
coiiies  -;-     Asliiieas  (?) 

qui  co  diixit 

accolas        amio 
M»     CCCC"  Xlil-dio 

XXX'         Mareii 
liansla.        S.  Qiiirini 
(Bichon,  Allas  des  nouv.  recherches  de 
la  Morée,  jilanehe  xi.ii,  n°  2.) 

ATHENES,  capitale  de  la  C.rvco. 

M.  Hoss  a  publié,  dans  la  Hetue  archéolo- 
gique iU;  I8V:i,  p.  V:(V,  dillérentes  inscriptions 
grecfpies  réceiinm'iil  découvertes  en  Crèce. 
Dans  11'  nombre  se  trouve  riuscriplion  chré- 
tienne (juc  nous  reproduisons  ici. 

(1)  Faluctl.  de  :iipi:iMi{i(i.  p.  |(i,S  •   Tassiiis  T   I 
p.  'iUl. 


Ava 


CA 


KOlMHTh 

PION0EO 

AOïAOïiï 

COZOME 

NUC 


Koi;i)îTii/3eov 
0EOTJ  SsiiXoy  x[«il 
£iuÇouÉv»7. 

Sépulture  de  Theodoulos  et  de   Sozomérie. 
(Armures  franqucs  au  Musée   d'Athènes. 
Voy.  Chalcis.) 

AUBERVILLIERS,  près  Pans,  en  France. 

L'église  d'Aubervilliers,  ([uoique  dédiée 
anciennement  sous  l'invocation  de  saint 
Christophe,  est  beaucoup  [ilus  connue  de- 
puis longtemps  sous  le  nom  de  Notre-Dame 
dés  Vertus;  c'est-à-dire,  des  Miracles,  à 
cause  des  prodiges  étonnants  que  Ton  dit 
qui  s'y  sont  opérés  par  l'intercession  de  la 
sainte  Vierge.  On  peut  consulter  à  ce  sujet 
les  Antiquités  de  Paris,  par  Jacques  Dubreul, 
religieux  de  Saint-Germain  des  Prés,  qui 
rapporte  diû'érentes  pièces  de  vers  compo- 
sées à  l'occasion  des  miracles  les  plus  frap- 
pants. Le  premier  est  de  1338;  le  second,  le 
troisième  et  le  quatrième,  sont  sans  date; 
le  cinquième  est  de  1382.  Il  en  ajoute  un 
sixième  arrivé  le  23  septembre  1598,  et  il  le 
constate  par  une  inscription  que  l'on  voyait 
de  son  temps  sur  un  tableau  placé  dans  la 
chapelle  de  la  Vierge. 

Dubreul  et  autres  antiquaires  rapportent 
qu'en  1529,  sous  le  règne  de  François  I", 
toutes  les  paroisses  de  Paris  s'asseniblèrent 
dans  l'église  cathédrale,  et  de  là  allèrent  en 
procession  à  Notre-Dame  des  Vertus  à  la 
clarté  d'un  si  grand  nombre  de  flambeaux, 
(Uie  ceux  qui  étaient  sur  les  hauteur  de 
Montlhéry,  crurent  (pie  le  feu  était  dans 
Paris.  Cette  (trocession  avait  pour  objet 
de  demander  à  Dieu  la  destruction  do 
l'hérésie. 

Ce  fut  sous  le  règne  de  Henri  li  que  i  on 
travailla  à  la  façade  de  l'église  d'Aubervil- 
liers, et  que  l'on  bûtit  le  grand  clocher,  dont 
la  tour  paraît   d'une  assez  bonne  construc- 

'•011. 

On  lit  dans  ceiie  même  egiise  i  epnapne 
d'un  Pierre  de  Montholoii,  lils  du  dernier 
garde  des  sceaux  de  ce  nom.  Il  était  docleur 
et  professeur  en  Sorboinio,  et  chanoine  de 
Laon.  S'étant  retiré  dans  ce  village,  dont  il 
était  seigneur,  pour  éviter  la  peslo  cpii  ra- 
vageait Paris  en  1596,  il  ne  jujt,  quoique 
éloigné,  échapper  à  ce  Iléau.  Il  donna,  en 
mourant,  à  l'église  d'Aubervilliers  (jnel<pies 
droits  (]iri  lui  apjiartenaient  comme  sei- 
gn(;ur.  Il  fut  inhumé  à  côté  de  l'autel  de 
Notre-Dame.  Son  épilaphe  est  énoncée  en 
ces  lei'mes  : 

Avili    liiijus  liTiiioi II    ac    vivarii   nomiinis  ; 
sed   mage  clanis  ipiod  paire  cl  avo   Vice-Caii- 


C5 


AUT 


DICTIONNAIRE 


AUT 


C6 


cellariis  Francise  nalus  ;  dura  fugit  labem 
aniio  lo9ff,  Luleliam  populaïUeni,  ipsemet  con- 
liciliir  ube,  priiis  Ecclesiaî  liuic  legalis  decimis 
quas  in  feudum  habebal. 

Charles-François  de  Montholon,  premier 
président  du  parlement  de  Toulouse,  mou- 
rut en  1703,  dans  sa  terre  d'Aubervilliors. 

Le  célèbre  Isaac  de  la  Peyrère,  de  Bor- 
deaux, auteur  du  Livre  des  Préadamitcs,  a 
demeuré  à  Aubervilliers  :  il  y  resta  dix  ans 
en  pension  chez  les  Pères  de  l'Oratoire,  et 
y  mourut  le  31  janvier  1676,  âgé  de  auatrc- 
vingt-deux  ans. 

(HuRTAUT  et  Mag\y,  Dicl.  de  Paris  et  de 
ses  environs.) 

AUCH,  département  du  Gers,  en  France. 
1298.  —  Cloître  de  Saint-Orens. 
Anno   Domini  MCCXCYIII   quarto  Kalenilas 
Augusli,  obiit  niagister  B.  de  Savesio  qui  li'ga- 
vil....orientioquinquesolidos  morJanos,  annua- 
lim.  Orale. 

[Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  111, 
p.  293.) 
AULENDORFF,  ville  du  royaume  de  Wur- 
temberg, en  Allemagne. 

A  l'église  principale,  on  conserve  des  re- 
liques de  saint  Sébastien,  martyr,  avec  cette 
inscription  originale  tracée  sur  la  oierre  ve- 
nant des  catacombes  de  Borne. 

Edone  conjugi  Sabiniano  in  pace. 
1 
[Cardinal  Mai,  p.  402;    Gerbert,   iter 
manie,  p.  432.) 

AUTEUIL,  village  près  Paris. 
Son  église  est  dédiée  sous  le  titre  de  la 
Sainte-Vierge,  et  tous  les  ans,  le  jour  de 
l'Assomption,  il  s'y  fait  un  grand  concours 
de  peuple  qui  y  vient  de  Paris  et  des  envi- 
rons. Le  portail,  dit  M.  l'abbé  Lebœuf,  paraît 
être  un  ouvrage  du  xii"  siècle,  aussi  bien 
que  la  tour  du  clocher,  qui  est  terminée  en 
pyramide  octogone  de  pierre. 

Dans  le  chœur  est  inhumé  Antoine-Nicolas 
Nicùlai,  premier  président  de  la  chambre  des 
comptes  de  Paris,  mort  à  Auteuil  le  15  juin 
1731. 

Dans  la  chapelle  à  côté  du  chœur,  est  atta- 
chée sur  le  mur  une  plaque  d'airain,  sur  la- 
quelle on  lit  l'épitaphe  suivante,  qui  est  du 
célèbre  M.  Lebeau,  secrétaire  perpétuel  de 
l'Académie  royale  des  inscriptions  et  belles- 
lettres. 

D.  0.  M 
Hic  situs  esl  Claudius  Deshais  Gendron,  Fa- 
culiaiis  Monspeliensis  docior,  et  Pliilippi  Aure- 
lianensiuni  ducis,  regni  moderaloris,  roedicus 
ordiuarius  :  Vir  in  sauandis  morbis  peiilus  et 
efficax  :  ingenio  luagiio  rectoque  ;  anliqua  reli- 
gione,  virlute  ac  iide  ;  affabilior  egeiio  quam 
divili,  cùiu  et  segritudines  simul  et  pauperiem 
depellerel.  Contemplor  opuui  et  gratiLC  ;  faraae 
pertiesus  ingeniis,  quœ  vel  invidia  vei  secessu  se- 
cuta  est.  Ibi  nequicquaai  lalens,  ipso  noraine 
proditus;  quantum  potuil  lamen  subducerc  se 
ex  ociilis  ;  ;eternum  lumen  conleniplans  obtutu 


irretorto  ;  et  opus  nalurae  et  sunimi  artificis 
manum,  piœvia  religionis  face,  assidue  riinatus, 
vitaiu  et  sibi  et  aliis  ulileni  explevit  cœlo  matii- 
rus  senex.  Vixit  annos  lxxxvii.  Obiit  die  3  sep- 
tembris  1750. 

BEQUIESCAT  IN  PACE. 

Claude  Deshais  Gendron  était  d'une  illus- 
tre famille  de  Beauce.  Il  tit  d'excellentes  étu- 
des, après  lesquelles  il  se  livra  tout  entier  à 
colle  de  la  médecine.  Après  avoir  été  reçu. 
docteur  dans  la  Faculté  de  Montpellier,  il 
fut  successivement  médecin  de  Monsieur, 
frère  unique  du  roi  Louis  XIV,  et  de  M.  le 
duc  d'Orléans,  son  tiis.  Il  pratiqua  la  méde- 
cine à  Paris  avec  le  plus  grand  succès,  et  se 
fit  des  amis  de  la  jilus  haute  considération. 
11  eut  des  liaisons  habituelles  avec  les  plus 
grands  esprits  de  son  temps,  et  entre  autres, 
avec  l'illustre  Boileau  Despréaux,  qu'il  ve- 
nait souvent  voira  Auteuil.  Après  la  mort  de 
ce  fameux  poëte,  il  acheta  sa  maison,  et  y 
vécut  dans  la  |ilus  grande  retraite,  ne  s'oc- 
cupant  que  de  la  grande  affaire  de  son  salut, 
et  ne  se  communiquant  au  dehors  que  pour 
le  service  des  pauvres,  auxquels  il  donnait 
abondamment  des  secours  de  toutes  espè- 
ces; il  y  mourut   en  1730,  âgé    de  87  ans. 

En  1733,  lut  inhumée,  dans  le  cimetière  de 
cette  paroisse ,  madame  Anne  Le  Febvre 
d'Ormesson,  femme  de  Henri-François  d'A- 
guesseau,  chancelier  de  Frr.Mce,  un  des  plus 
grands  hommes  que  la  n:;i,,istrature  ait  ja- 
mais eus.  Madame  lachanceiière  étant  morte 
à  Auteuil,  et  ayant  demandé  d'être  enterrée 
dans  le  cimetière,  au  milieu  des  pauvres, 
on  obéit  à  sa  volonté,  et  on  couvrit  sa  sépul- 
ture d'une  tombe  d'airain,  inscrite  en  bosse, 
et  fermée  d'un  griliago. 

L'épitaphe  qu'on  lit  sur  la  tombe  do  cette 
dame  est  l'ouvrage  de  M.  le  chancelier.  Ce 
grand  magistrat  mourut  à  Paris,  le  9  février 
1731  ;  et,  ayant  ordonné  qu'on  l'inhumât  au- 
près de  sa  chère  éiiouse,  son  corps  fut  porté 
à  Auteuil  le  11  du  même  mois,  et  enterré 
dans  le  cimetière.  On  éleva  sur  l'endroit  de 
sa  sépulture,  une  tombe  semblable  à  celle  de 
madame  la  chancelière,  avec  une  épitaphe. 
Deux  ans  après  (en  1733)  MM.  d'Aguesseau 
firent  transporter  plus  loin  do  l'église,  et 
proche  l'entrée  occidentale  du  cimetière, 
CCS  deux  tombeaux,  à  la  tête  desquels  ils 
ont  fait  ériger,  sur  une  magnifique  base  de 
marbre  noir,  une  haute  i)yrauiide  d'un  marbre 
différent,  qui  supporte  un  globle  au-dessus 
duquel  est  une  croix  de  cuivre  doré.  C'est  le 
roi  qui  a  donné  les  marbres  qui  entrent  dans 
la  composition  de  ce  monument. 

Sur  les  pieds  de  la  pyramide,  sont  des  ins- 
criptions en  lettres  d'or,  dont  on  fera  men- 
tion après  avoir  rapporté  les  épitaphes  de 
monsieur  et  de  madame  d'Aguesseau.  Pour 
suivre  l'ordre  des  temps ,  on  commencera 
par  celle  de  madame  la  chancelière,  morte 
en  1733. 

Hic  Jacet 
Anna  Le    Febvre    d'Ormesson,  Henrici-Fran- 
cisci  (fAGiEssEAii,  Galliarum  tancellaril,  Begio- 


G7 


AUT 


D'EPIGRAPHIE. 


AUT 


f.8 


mm  Ordimim  Cominoiulaloris  iixoi'.  FclicitaU' 
indolis,  iiioium  leni  gravilalc,  liilei  et  ruligionis 
simplicilate,  lam  bene  comparata,  ut  ad  omne 
virlutis  el  officii  genus  nala  polins  quàtn  insli- 
lula  videielur.  Millier  chnsliane  l'orlis,  nun- 
quam  oliosa,  scniper  quiela,  non  elala  prospe- 
ris,  non  adversis  fracla,  graves  el  longos  corpo- 
lis  crucialus  tulil  paiiunter  el  placide,  niorlcm 
eliam  libenter  obiil  anno  selalis  58.  Kal.  Deceiub. 
an.  1755. 

Qua;  in  terris  velut  liospes  vixeral,  Iiac  in 
villa,  divina  ila  disponenle  Providenlia,  tan- 
quam  in  hospitio  morlua  csl,  el  inler  paupennn 
cinercs,  panper  ipsa  spiriUi,  el  pauperuui  mater, 
beatam  resurreclionem  expectare  maluil,  quàm 
inler  divilum  sepidcra.  Maritus  mœrens,  et  nie- 
renles  uberi  doloris  simul  el  veneralionis  monu- 
menlum  posuere,  sic  in  benediciione  memoria 
illius,  et  ossa  ejiis  pullulent  de  loco  suo. 

IIic  Jacet 
Henricus- Franciscus  d'Aguesseau  ,  Galliarum 
Cancellarins,  Rcgiorum  Ordinum  Conunenda- 
lor.  Vif,  eloquio  c;ï;teris,  ralione  sibimet  impe- 
rans  :  ingenii  maUira  gravilale  venerandus  juve- 
nis,  senip'.;r  florenii  lepore  amabilis  senex,  loto 
vilœ  tenore  a;quabilis.  Capaci  mente  et  im- 
mensa  memoria  humanas  omncs  doclrinas  coni- 
picxus,  sacris  in  lilleris  praicipue  conquiescens  : 
res  secundas  in  palria;  commoda,  infauslas  sibi 
in  friigcni  venit.  Civis,  conjux,  par<ns  optinuis; 
legum  egregius  iiiterpres,  ciistos,  condilor  ;  eru- 
dilis,  eliam  exteris,  lux  et  palronus  :  egenlium 
lulor  et  paler  ;  ad  consiliuni,  ad  praesidium,  pa- 
ïens onmibus  :  prodessc  singulis,  non  praeslare 
cxpetens  ;  quanti'iiii  prodessel,  uims  non  sentie- 
bal.  Solius  sapicntia'.  cupidus,  et  illam,  et  ca 
qu;B  non  petieral,  adeptus,  priniam  in  regno  di- 
gnilatem,  ultro  dclatam,  acccpit,  ad  xxxiv  an- 
nos  splendido  gcssil,  sponle  abdicavit.  Terre- 
norum  imniemor,  superna  siliens,  clavis  dolo- 
rum  conlixus  cruci,  obiit  v  idus  februarii  m.  d. 
ce.  Li.  anno  ailalis  Lxxxiii  iueunie  desideralis- 
siinx  coiijugi,  ul  in  omnibus,  sic  el  ClirisliaTia 
liuniililate  concors  in  hoc  cœiuelerio  jungi  vo- 
luit,  libcri  Ingénies. 

P.  i\ 

Jnscriptions  sur  le  piédestal  de  la  croix  du 
riiHclicrc  d'Auleuil,au  pii'd  duquel  sont  les 
loiiibeuux  de  M.  le  cimncclier  cl  de  madame 
la  chancelière  d'Aifuesseau. 

Sur  une  Jes  luces  du  piôdcslai  : 
Clirislo  scrvalori  spei  crcdentiinn  ,  in  quo 
crediderunl  cl  speravcrunl  Henricus-t'ranciicus 
(/"AuuESSE.Mi,  Galliarum  Canccllarius,  l't  Anna  Le 
l-r.iiviiE  b'OiiMKàSoN,  ejiis  coiijiix,  (;orum  liberi, 
juxla  utriusi|iir  pirrnlis  extivias,  banc  cruccni 
dedicavi'r<'  anno  rcparata'  salulis  h.  d.  ce.  i.ni. 

Sur  l'aulrc  tace  : 

Sobric,  juste   el  pii-,  convcrsali  in  lioe  sit'culo, 


expectanl  beatam  spcm  el  advonluni  glorlre  rria- 
gni  Dei  el  Salvatoris  nostri  Jesu  Cbristi,  qui 
dedil  semelipsum  pro  nobis  in  cnice,  ul  nos  re- 
dimerel  et  nmndarcl  sibi  populum  acceplabi- 
lem,  seclalorem  bonorum  operuiu.  Ora  pro  eis, 
Vialor. 

(HuRTAUT  et  Magny,  Dicl.  de  Paris  el  de 
ses  environs.) 
AUTUN,  en  France. 

On  a  découvert  en  1829  b  Autun,  dans  le 
vieux  ciiuetière  de  la  ville,  une  inscription 
grecque  sur  marbre  d'une  liaule  imiiorlaricc, 
qui  depuis  lors,  étudiée  et  interprétée  par 
les  savants  les  plus  éminenls  de  la  France 
el  de  l'Italie,  M.  Raoul  Rochette,  M.  Le- 
tronne,  M.  Lenonuant  et  le  savant  Jésuite 
Secclii,  a  pris  place  parmi  les  antiquités 
chrétiennes  deiireiuicr  ordre.  Celle  inscrip- 
tion a|)particnt  au  m"  siècle  de  notre  ère. 
Elle  offre  cela  de  particulier,  qu'elle  est  com- 
posée de  beaux  vers  hexamètres  et  penta- 
mètres il  facture  homérique,  tandis  que  jus- 
qu'ici on  n'avait  trouvé,  parmi  les  monu- 
ments chrétiens,  que  des  inscriptions  en  gé- 
néral d'un  style  commun  et  barbare.  La  pré- 
cieuse inscription  d'Autuil  rappelle  et  con- 
firme les  principales  croyances  de  l'Eglise 
catliolique,  a|JOStolique  el  romaine  :  la  divi- 
nité du  Verbe,  le  sacré  cœur  du  Christ,  l' in- 
carnation du  Verhe,  qui  s'y  trouve  désigné 
sous  le  nom  mystérieux  du  Poisson,  comme 
dans  les  inscriptions  des  catacombes  de 
Rome,  ]a,  justification  dubaplêmc,  l'Eucharis- 
tie, le  baptême  du  martyre;  enfin  la  prière 
pour  les  inorts.  Les  protestants  de  bonne  loi 
ouvriront-ils  les  yeux  à  la  lumière  d'un  si 
antique,  si  vénérable  et  si  authentique  monu- 
ment? 

L'inscription  d'Autun  a  été  signalée  d'a- 
bord par  le  savant  dom  Pilra,  alors  professeur 
au  séminaire  d'Autun,  dans  les  Annales  de 
Philosophie  chrétienne  de  ÎSL  Bonnettv.  tom. 
XIX,  juillet  —  déc.  ISllO,  pag.  195. 'Elle  a 
formé  ensuite  la  niatièœ  Je  six  dissertations 
du  même  auteur  insérées  dans  le  niémi'  re- 
cueil des  Annales  (2'  série,  t.  XIX.  p.  197  ; 
3'  série,  t.  L  ]).  ICo;  toni.  11,  j).  7;  t.  UL  p.  7 
et  85;  tom.  V.  p.  165.);  d'une  notici'  de 
M.  Rara,  prêtre,  Annales  de  philosophie  (3'  sé- 
rie), t.  VII,  |).  232;  et  d'un  mémoire  du 
P.  Sccchi,  intitulé  :  Epiijramma  (jreco-ehris- 
tiano  de'primi  secoii  trovato  non  ha  guari 
presso  t'antica  Aurjustoduno,  oggi  Aulnn,  ai. 
Frnncia,suplito  doveera  d'uopo  e  commintuto 
dalP.  Giain-Pielro  Secchi,  delta  Compagnia 
di  Gesu  ;  Rome.  1840. 

Le  texte  grec  de  l'inscription  *i  été  publié 
en  fac-similé  et  en  lecture  couiante  dans  les 
Annales  de  Philosophie  au  tome  XIX,  \\.  197 
de  la  2'  série,  et  au  tome  HL  p.  10  de  la 
3°  série.  —  Nous  ne  le  reiu-oduirons  pas, 
mais  nous  en  donnerons  une  tiaduction  en 
extrayant  quebpies  h'agments  des  disser- 
tations do  Dom  PiUa.  Nous  regrettons  de  ue 
l)Ouvoir  l'aire  connaitrc  en  lolalite  l'exaiueu 
que  le  docte  Rénédiclin  a  l'ail  de  rinscriplimi 
d'Autun  sous  les  rapports  religieux,  dogma- 
tique, liturgique  et  philosoi>hiqne. 


69 


AUT 


DICTIONNAIRE 


AUT 


70 


<x  L'étude  des  marbres  d'Autun  touche  à  sa 
fin,  dit  dom  Pitra  dans  son  troisième  arti- 
cle (1);  les  travaux  partout  entrepris,  avec 
un  concours  digne  de  l'importance  du  monu- 
ment, sont  comme  achevés  ;  les  dilîicultés 
s'aplanissent,  la  lumière  se  fait,  ces  vénéra- 
bles pierres  parlent;  et,  grâces  au  ciel,  ce 
langage  sacré  n'a  pas  été  abandonné  aux  dis- 
putes d'une  science  .incrédule  et  défiante.  La 
toi  a  recueilli  les  saintes  paroles  de  la  foi  dos 
anciens  jours  ;  et  voici  que,  du  sein  de 
Rome,  une  voi\  qui  a  puissance,  planant  di^s 
hauteurs  de  la  science  et  de  la  théologie, 
promulgue  ce  symbole  de  quinze  siècles,  le 
livre  avec  confiance  aux  savants  qui  l'admi- 
reront, le  présente  avec  autorité  aux  sectai- 
res qu'il  confondra,  et  félicite  de  cette  dé- 
couverte l'Eglise  d'Autun,  la  cité  éduenne,  la 
France  entière,  qui  doit  au  christianisme  ses 
meilleures  gloires. 

«  La  doctrine  catholique,  dit  encore  le  R 
P.  Secchi ,  dont  nous  abrégeons  à  regret  les 
paroles,  n'a  pas  seulement  pour  preuve  la 
possession  permanente  de  la  prescription, 
l'infaillible  enseignement  de  la  chaire  de 
Pierre,  l'autorité  des  conciles  généraux  ,  la 
tradition  légitime  desJPères,  la  pratique  des 
dogmes  continuellement  vivante  dans  les 
liturgies  de  l'Orient  et  de  l'Occident;  le  con- 
sentement même  des  hérétiques,  plus  op- 
posés entre  eux  qu'avec  nous,  et,  enfin,  cette 
in/inie  génération  de  manuscrits  et  d'impri- 
més, qu'on  pourrait  appeler  la  Bibliothèque 
œcuménique  de  l'Eglise.  Elle  a  pour  elle  en- 
core, grâces  à  Dieu,  un  autre  trésor  d'invin- 
cibles arguments,  non  pas  négligés  jjar  nos 
pères  ,  mais  moins  employés,  par  excès  de 
richesses,  monuments  à  demi  enfouis  sous 
terre,  dignes  de  former  le  vénérable  musée 
du  christianisme. ..Y  a-t-il  un  genre  depreu- 
ves  qui  démontre  mieux  le  consentement  de 
toute  l'Eglise  en  une  même  foi ,  que  l'im- 
mense trésor  de  l'antiquité  chrétienne  ? 

«  Déjà  par  le  passé,  remarque  le  savant 
«  jésuite,  et  de  nos  jours  encore,  il  n'a  pas 
«  été  très-rare  qu'au  moment  où  les  seclai- 
«  res  attaquaient  avec  arrogance  une  vérité 
«catholique,  une  pierre  ai)paraissait  pour 
«  la  défendre.  Ce  sont  des  arguments,  il  est 
»  vrai,  dont  on  peut  se  passer;  car  ce  n'est 
«  pas  là  la  pierre  sur  laquelle  est  bâtie  l'E- 
«  glisede  Jésus-Christ;  mais  il  est  bien,  tou- 
te tefois,  que  les  pierres  mômes  crient  contre 
«  les  obstinés  mensonges  des  protestants.  Et, 
«  voyez  la  Providence  1  au  teni|is  où  l'édifiant 
«  et  apostolique  clergé  de  Fiance  se  plaint 
«  amèrement  que  les  émissaires  des  sociétés 
«  bibliques  ,  dans  les  derniers  soupirs  de 
«  l'hérésie  agonisante,  cherchent  à  propager 
«  en  France  leurs  erreurs  ;  au  moment  où 
«  dans  l'Angleterre,  sérieusement  prête  à  se 
«  détromper  du  passé,  ils  attaquent  le  dogme 
«  catholique  de  l'eucharistie,  et  soutiennent 
«  de  leur  mieux  la  machine  croulante  de 
«  Calvin,  voici  eu  France  un  antique  marbre 
*  grec  qui  réfute  à  lui  seul  la  [il  us  grande 
«  partie  des  accusations  qui  ont  fait  aban- 

(I;  Anitdlei,  ianvier  1841,  5"  série,  t.  111,  o.  7. 


«  donner  le  sein  ae  l'Eglise  aux  orgueilleux 
«  sectaires  du  xvi'  siècle. 

«  Nous  ajouterons,  avec  le  P.  Secchi,  en 
développant  sa  pensée  :  La  Providence 'a 
voulu  qu'un  pieux  évêque  allant,  au  jour  de 
fête  de  l'un  de  ses  plus  anciens  prédéces- 
seurs, visiter.l'antique  Polyandre,  où  furent 
déposés  les  corps  des  apôtres,  des  martyrs 
et  des  premiers  évoques  de  l'église  d'Autun, 
sauvât  ces  tronçons  de  marbre  au  moment 
où  ils  sortaient  °de  terre  pour  être  brisés  de 
nouveau,  au  moment  où  le  zélé  prélat,  gé- 
missant de  l'obstination  des  momiers  à  in- 
fester son  diocèse  ,  signalait  dans  ses  man- 
dements l'erreur  des  sacramentaires,  et  forti- 
fiait la  foi  des  fidèles  en  la  divine  eucharis- 
tie (1). 

«  Mais,  avant  tout,  rapporteur  inconnu  des 
travaux  d'autrui,  nous  devons  décliner  les 
autorités,  exhiber  les  titres  sur  lesquels  re- 
poseront nos  dernières  assertions. 

«  D'abord,  nous  invoquerons  les  marbres 
eux-mêmes,  étudiés  sur  place;  nous  en  pré- 
sentons sous  les  yeux  du  lecteur  la  copie  la 
plus  fidèle  qui  ait  encore  été  publiée.  Cette 
copie  est  prise  sur  le  jiortrait  île  grandeur 
naturelle  déposé  à  la  Bibliothèque  royale. 
L'habile  et  patient  auteur  de  ce  dessin,  M.  de 
Saint-Géran,  s'est  atlaché,  sans  préoccupa- 
tion d'aucun  système  d'interprétation  ,  à  re- 
produire, non-seulement  les  caractères  sai- 
sissables,  mais  jusqu'aux  taches  et  aux  pi- 
qûres du  marbre  qui  peuvent  accuser  quel- 
ques linéaments  de  lettres. 

«  Nous  traduirons  dans  ses  plus  importan- 
tes parties  le  mémoire  lu  par  leR.  P.  Secchi 
à  l'Académie  pontificale  romaine  d'antiquité, 
inséré  dans  ses  Actes  ,  et  digne  do  prendre 
place  à  côté  des  beaux  travaux  du  savant  épi- 
graphiste,  sur  le  texte  grec  du  Nouveau-ïes- 
tamenl  et  sur  les  insci  iptions  restituées  de 
l'île  Ruad  et  des  monuments  d'Italie. 

«  Au  premier  coup  d'œil  jeté  sur  ces  frag- 
ments rongés  de  vétusté,  la  légèreté  et  la 
maigreur  des  traits,  la  forme  élancée,  expé- 
diée de  certaines  lettres,  l'exiguité  de  quel- 
ques-unes, les  aspects  divers  et  multipliés 
de  !a  plupart,  l'inégal  espace  qu'elles  occu- 
pent, l'allure  incertaine  et  tremblante  des 
traits,  la  barre  horizontale  placée  comme 
dans  les  manuscrits  grecs  sur  les  noms  pro- 
pres, tout  accuse  une  écriture  presque  cur- 
sive,  tracée  par  une  main  plus  exercée  à 
écrire  sur  le  papyrus  qu'à  graver  sur  le 
marbre. 

«  On  aperçoit  des  dystiiiues  jusqu'au 
sixième  vers,  à  partir  duquel,  malgré  l'iné- 
galité des  lignes,  suivent  des  hexamètres. 
Les  deux  parties  sont  très-diti'éremment  con- 
servées :  la  première  i)lus  importante  et  plus 
riche,  est  à  peu  près  sauvée  et  lisible  d'un 
bout  à  l'autre;  la  seconde,  où  l'on  entrevoit 
d'obscurs  détails  de  famille,  est  très-mutilée 
et  à  demi-perdue.  » 

Après  une  analyse  détaillée  de   tous    les 

(1)  Voir  les  nianderaenls  de  Monseigneur  i'évêque 
d'Autun  pour  le  carême  de  1838,   1839,   1840,  sur 
l'eucliariblie,  le  saiai  sacrifice  de  la  messe,  le  saccr 
doce 


A  UT 


DEI'IGRAPHIE 


AUT 


élémeiils  paléografiliiqucs  do  riiiscription  , 
Dom  Pitra  en  donna  le  lo\tc  rcslilnt'  ]iar  ses 
soins  et  les  soins  du  P.  Secchi.  Puis  vient 
l'inlerprétation  latine  suivante  : 

Traduction  latine  de  l'instnjctioii  clirùticmne  d'Aulun. 

1"  distique.    IX0ÏC-  Paire  Deo  Dcus  ,  inimorlalia 
Mortales  inter  corde  lociitus  ail  :  [saiicto 

II.  Riie  saciis  anima  scpclilor,  amice,  siib  midis, 

Divcs  ai)  itierni»  iiieiilc  redibis  aqiiis. 

III.  Siiiiie  cihtini,  saiiciis  qiiem  dal  servalor  alendis  ; 
Mande,  bibe,  amplectcns  IX0TN  uliaqiic  nianu. 

IV.  Orba  viro  maler  Galila;o  pisce,  redeniplor, 
Ccrnere  le  prece  me  petiil,  lux  luce  caieiituin. 
Ascandee  paier,  viia  inilii  carior  ipsa, 

Tu  cum  maire  mea,  nalo  lacrymanle,  plains 
Pcclorii,  paler,  ipse  lui  mcmor  esto  precanlis. 

Traductiou  Irançaise. 

I.  Le  céleste  IX8ÏC,  fils  de  Dieu    du  fond  de  sou 

[cœur  sacré 
A  rendu  dos  oracles  el  pris  au  milieu  des  mortels 

[une  iumiorlelle  vie 

II.  Ami,  rajeuni.s  ton  âme  dans  les  eaux  divines, 
Aux  sources  intarissables  de  la  sagesse,  prodigue  en 

[Irésoi's 
m.  Prends  l'aliment  doux  comme  le  miel  du  Sau- 

[veur  des  saints 
Prends,  mange  et  bois  !  iCiiTïS  est  dans  les  mains 
IV.  Veuille  Iclitus  répaudie  ses  grâces,  c'est  mon 
J^af  Jttut  désir,  ô  maître  Sauveur  ! 
Que  ma  mère  ;e  contemple  dans  la  joie;  nous  l'en 
[prions  tous  deux,  o  lumière  des  morts. 
Ascandius,  père  bien-aimé  de  mou  cœur, 
Et  \ous,  très-douce  mère,  et  vous,  mes  frères, 
bans  la  paix  du  Sauveur  souvenez-vous  de  Peclo- 

[rius  ! 

«  Quelles  que  soient  les  restitutions  ado- 
jilées,  on  reconnaîtra  toujours  dans  le  monu- 
ment d'Autun  ce  parfum  de  poésie  qui  ca- 
ractérise les  inscriptions  grecques  de  nos 
contrées,  ce  mélange  do  grandeur  et  de  grAce 
que  l'on  a  remarqué  dès  le  |)rincipe,  et  qui 
fait  de  ce  petit  poème,  selon  le  P.  Secchi,  la 
plus  suave  composition  de  la  poésie  grecque 
asiatique.  Nous  n'iiésilons  pas  à  croire  avec 
lui  que  l'autour  de  cette  inscripli(jn  est 
Pectorius  lui -môme,  et  nous  ajouterons 
que  lui-iiiôra(i  probablement  ,  ne  trou- 
vant pas  d'artiste  dans  une  ville  toute 
païenne,  grava  sans  art  et  comme  ii  la  liAte 
sa  ravissante  poésie,  comme  il  l'eilt, jetée  sur 
des  tablettes  de  cire. 

«  On  a  dès  longtemps  désigné  le  ni*  siècle 
connue  l'époque  probable  île  le  nionumont; 
on  plaçait  sa  date  entre!  l'introiluiiion  du 
christianisme  à  Aulun  (;t  son  triomphe  sotis 
Conslanlin  ;  depuis  ,  resserrant  ros|>ace  , 
nous  avons  indiqui'  la  pi'iiode  ipii  séportî 
la  persérution  de  Sévère  de  celle  de  Valé- 
rien,  ûr  l'an  -Mi  à  -l'ol.  —  Le  H.  P.  Secchi 
s'aii rie ;i  l'jin  2"io,  et  loulcs  ses  prouves  forti- 


fient les  inductions  que   nous  avions  à  tirer 

des  études  précédentes. 

«  Voici,  continue  Dom  Piira,  une  nés  p.us 
curieuses  observations  du  P.  Secchi.  Nous 
la  livrons  textuellement  à  l'attention  des 
érudits. 

«  Cette  inscription  est  surtout  curieuse 
pourla  fauieuso  question  dos  vers  sibyllins. 
Il  esl  très-probable  que  l'acrosticlie  des  pre- 
miers vers  y  fait  allusion.   Or,    établissons 
d'abord,  en  celte  matière  dinicile,  quelques 
points  de   critique  inattaquable  ;  les  voici  : 
1°  c'est   une  vérité   de   fait  historique  que 
divers  oracles  vrais  ou  faux  existaient   sous 
le  nom  d'oracles  sibyllins  avant  la  venue  de 
Jésus-Christ.  2°  C'est  encore  une  vérité  his- 
torique, s'il  on  faut  croire  Varron,    Cicéron, 
Denjs  ci'Halicarnasso,  que  ces  vers,  au  moins 
dans  quelques  oracles,    étaient  acrostiches, 
et  (le  telle  sorte  que   toutes   les  lettres  de 
chaque  mot  du  premier  vers  servaient  d'ini- 
tiales à  tous  les  vers  suivants.    3°  C'est   pa- 
reillement une  vérité  de  fait   que   pilusieurs 
de  ces  oracles  sibyllins    étaient  applicables 
au  Sauveur;  car,  sans  citer  les  applications 
faites  pur  saint  Clément  de  Rome,  saint  Jus- 
tin, le  martyr,  Eusèbe  et  d'autres   pères,   le 
Poliion  de  Virgile ,  oii    ce  poète   chante  ie 
dernier  âge  prédit  par  les  oracles  do  Cumes, 
fut  apiiliqué  par  l'empereur  Constantin  à  la 
naissance  de  Jésus-Christ  et  l'on  peut  faire 
encore  ce  rapprochement.  4-°  Enfin  c'est  un 
fait,  ce  semble,  appuyé  de  bonnes  autorités, 
que,  si  les  chrétiens  n'ont  pas  emprunté  aux 
anciens  oracles  des  sibylles  le  symbole  du 
poisson,  ils  ont  du  moins  jiris  le  grand  usage 
du  mot  ixerc  dans  cinq   vers  sibyllins  ap- 
plicables au  Sauveur,  où  ce  mot  se  lisait  eu 
acrostiche.  Lors  donc  i|ue  la    plus    grande 
]iartie  de  ces   oracles  seraient  interpolés  et 
apocryphes,  toujours  sora-t-il  vrai  qu'au  ir 
siècle,    un   [loéte    chrétien    aura   voulu,  à 
l'exemple  des  juifs  et  des  païens,  faire  preuve 
de  bel-esprit  en  ce  genre  de  poésie  liiérali- 
que  ;  et  bien  que  plusieurs  écrivains  du  m' 
siècle  se  soient   trompés  on   ne  discernant 
|)as  les  oracles  authentiques  des  apocryphes, 
puisqu'il  y  a  parfaite  ressemblance  entre  les 
acrostiches  et  les  cinq  premiers  vers  do  notre 
inscription  où  se  lit  le    mot  IX©Yc,  il    faut 
en  conclure  que  cotte  inscrijUion  est    jiour 
le  moins  antérieure  au    iv''    siècle,   et    que 
c'est  l'uniijue  monument  (|ui  reproduise   fi- 
dèlement nuitée  l'antiiiue  forme  acrostiche 
des  vers  sibyllins. 

Le  moment  précis  do  notre  inscription  esl 
évijoniment  celui  où  les  derniers  apôtres 
venus  de  l'Orient  et  repoussés  de  Lyon 
évangélisaient  les  contrées  éduoniios,  oii  le 
gtioslicisme  orionlal  cherchait  ;i  altérer  dans 
nos  églises  les  notions  chrétiennes  sur  Jésus, 
le  baptême,  l'eucharislie;  oi'i  saint  Iréué'o 
et  ses  disciples  combattaient  ces  erreurs  par 
des  écrits  et  des  [)oésies  grei(|uos  populaires. 
Un  siècle  plus  tard,  l'arianismo  remplace  le 
gnosticisme  ipii  a  disparu;  son  dernier  IhéA- 
tre  a  été  la  (îanle  édiieiine;  lîi,  il  a  reçu  do 
la  main  d'Irénée    le   dernier  coujK  l'I    notre 


75 


AIT 


D'EPIGRAPHIE. 


inscriplioii  est  coiniiie  un  cliaiit  triomiilial 
qui  proi.'laiiie  sa  détaile. 

«  Que  celte  inscription  ,  dit  le  R.  P.  Sec- 
clii,  soit  pleinpiuciit  orthodoxe  et  donne  à 
J'Eglise  romaine  un  témoignage  authentique 
de  Ju  perjiéluité  de  la  croyance  aux  mêajes 
dogmes,  c'est  un  l'ait  palpable  pour  qui  veut 
s'en  enquérir.  » 

Le  savant  jésuite  énumère  ensuite  distique 
par  disli'jue  toutes  les  crownices  catholiques 
qui  se  trouvent  rap,  elées  par  les  marbres 
d'Autun. 

1"  d.vstique.  —  La  divinité  de  Notre  Sei- 
gneur Jésus-Christ,  ses  titri's  et  ses  noms  de 
Sauceur,  de  Christ,  de  Jésus,  cachés  sans 
ie  symbole  jxer^,  —  /«  prédication  des  ora- 
cles évantjéliques,  —  l'incarnation,  —  une 
mention  spéciale  du  cœur  sacré  de  Jésus. 
«  Notre  puete  altirme,  dit  le  P.  Secclii,  que 
la  poitrine  sacrée  d'ixoYS  est  un  sanctuaire 
d'amour  d'où  parlent  des  oracles;  or  cette 
expression rïTOft  (7E,uvwai'i.si  entendue  esi assu- 
rément remarquable  jiour  une  époque  aussi 
reculée,  et  renf  rme  en  gmoe  ,  ce  semlile, 
toute  la  dévotion  au  sacré  cœur,  dont  l'objet 
moral  est  l'amour  du  Sauveur  |)our  les  hom- 
mes, et  l'objet  matériel,  son  cœur  divin.  » 
2"  dystique.  —  L'antiquité  du  baptême, 
son  efficacité  divine,  les  grâces  qu'il  confère, 
et  que  donne  la  sagesse,  ou  l'Esprit  Saint,' 
comme  parle  quelque  part  saint  Irénée. 

3' dysliqoe.  —  L'eucharistie,  nourriture 
des  saints,  sacrement  des  vivants.  —  L'anli- 
quité  et  rauthcntirilé  des  paroles  sacramen- 
telles, —  la  présence  réelle  de  Notre  Sciyneur 
donné  substantiellement  aux  sainis,  —  i'an- 
lique  usage  de  recevoir  l'eucharistie  sur  les 
mains,  —  la  communion  sous  une  seule  es- 
pèce. «  J'avertis,  dit  le  P.  Secchi,  que  le 
dogme  catholique  de  l'eucharistie  surabonde 
de  preuves,  et  que  celle-ci  n'est  qu'une  pe- 
tite goutte  surajoutée  au  tleuve  ]rié|)uisable 
de  la  tradition.  Toute  laible  qu'elle  soit,  re- 
cueillons-la,  d'autant  qu'elle  démontre 'évi- 
demment que  la  loi  de  l'auteur  de  l'inscrip- 
tion et  de  l'antique  Eglise  qui  la  lisait,  ne 
s  arrêtait  pas  aux  espèces  du  sacrement, 
mais  voyait  dans  le  pain  et  le  vjii  seul  ixev' 
Jésus,  Fils  de  Dieu.  »  ' 

Dernière  partie.  —  L'effusion  de  la  grâce 
par  la  prière,  —  la  prière  pour  les  morts,  — 
ia  jirière  des  morts  retenus  en  purgatoire,  — 
la  vision  béatifique  pour  les  justes,  —  l'inter- 
cession des  saints  pour  leurs  IVères  vivants 
en  terre,  et  tous  ces  liens  amoureux  et  di- 
vins qui  ivsserrent  dans  l'Eglise  la  douce 
communion  des  saints  ;  —c'en  est  assez  pour 
alhrmer  qu'il  y  a,  dans  les  vénérables  mar- 
bres d  Autuii,  tout  un  symbole  catholir/ue  de 
seize  cents  ans. 

«  Ainsi,  dans  le  sein  de  l'Eglise  rien  n'est 
nouveau,  rien  n'est  isolé;  tout  se  perpé- 
tue et  s  étend  par  une  génération  graduée 
dont  les  premiers  germes  sont  déposés  dans 
I  Evangile  et  dans  les  traditions  apostoliques: 
Le  Christ  est  aujourd'hui  ce  qu'il  fut  hier  et 
ce  qu'il  sera  toujours.  Et  quand  une  instilu- 
iion  en  apparence  nouvelle  est  bénie  et  pro- 
pagée p:ir  l'Eglise,  regardez  de  près,  vous 
DicTioxN.  D'Epir.BAriiiE  I. 


AUT 


74 


verrez  ses  racines  plonger  loin  dans  le  passé 
Anisi,  entre  autres   nouveautés  prétendues" 
la  dévotion  au  Sacré-Cœur  n'cfi  pns  d'hier- 
remontez  d'âge  en  âge,  et  du  cœur  divin  vous 
arriverez  jusqu'à  la  croix  par  une  chaîne  do 
traditions  d'amour,   nulle  ))art  plus  visible 
que  dans  l'Eglise  éduenne  et  lyonnaise    où 
prièrent,  non  loin  de  la  vénéra'ble  vierge  de 
Paray,  Bossuet  et  saint  Irénée,  saint  Bernard' 
et  saint  Rhélice ,  deux  commentateurs   du 
tanttque  des  cantiques.  C'est  sur  la  poitrine 
du  disciple   bien-aimé  que  les  comiiagnons 
de  saint  Polycarpe  puisèrent  la  foi  aimante 
P  ;ivanle  cle  Lyon.  C'est  à  Smyrne,  c'est  à 
Ephese  qu  Irenée  recueillit  l'un  des  plus  an- 
ciens hommages  à  Miuie,  avocate  et  seconde 
Eve,  seconde  mère  des  hommes.  Ce  sont  les 
premiers  apôtres  de  Lyon  qui  ont  inspiré 
le  culte  de  la  Vierge  dont  les  |iliis  anciens 
sanctuaires  dans  la  Gaule  sont  à  Autun.dont 
l'onrvière  est  encore  le  pèlerinage  le  plus 
Irequenté,  et  dont  la  dernière  mainfeslation 
lalete  qui  semble  être  maintenant  le  dernier 
elfort  de  la  grâce  pour  loucher  et  ramener 
les  pécheurs,  la  fête  du  Cœur  saint  et  imma- 
culé de  Marie,  est  due  à  la  piété  d'un  évoque 
d  Autun.  —  Ce   sont  nos  premiers  apôtres 
qui  ont  déposé  sur  les   marbres  d'Autun 
avec  tant  d'autres    inestimables  paroles    le 
premier  mot  d'une  dévotion  touchante,  long- 
temps cachée  dans  le  dogme  eucharistique 
dégagée  plus  tard  et  révélée  dans   l'œuvré 
inovidentielle  de  Beizunce.  Ce  sont  eux  enfin 
qui  laissèrent,  fortement  imprimés  sur  la 
pierre,  ces  éclatants  témoignages   sur  l'eu- 
charistie et  la  prière  des  morts,  qui  repor- 
tent la  pensée  parmi  les  vieux  bénédictins 
(JeCluny,  fondateurs  de  la  commémoration 
solennelle  des  morts,   renommés  par  leur 
loi  ingénieuse  et  délicate  envers  le  sacrement 
de  1  autel. 

«  Et  maintenant,  lecteurs  chrétiens,  amis 
eiliôres,    recueillons-nous   avec  gratitude 
et  disons  pieusement  avec  le  vénérable  P 
Secchi  :  «  A  euille  donc  le  Seigneur  nue  les 
«  descendantsdespremierS  réformateursexa- 
«  minent  avec  un  peu  de  leur  sang-froid  pro- 
«  verbial,  au  moins  avec  une  franche  volon- 
«  té  de    s  instruire,    ce   monument  et   tant 
«  d  autres  qui  attestent  la  vieillesse  touiours 
«  veite  de  l'Eglise  catholique;  puissent-ils 
«  et  reconnaître  et  détester  l'orgueil  de  ces 
«  cory|,hees  superbes  qui   les  ont  arrachés 
«  du  sein  de  leur  antique  mère.  Retournant 
«  avec  bonheur  dans  ses  bras,  eux-mêmes 
«  admireraient  l'immutabilité  de  ses  dogmes 
'<  sous  le  choc  des  âges  et  parmi  les  terapé- 
«  tes  des   passions.  S'ils  sont   sincères     ils 
«  confesseront  qu'au  milieu  des  vicissitudes 
«  continuelles  des  choses  humaines,  une  im- 
«  mutabilité   si  prodigieuse,  si    divine,    ne 
«  peut  venir  que  de  l'invincible  force  de  ce- 
«  lui  qui,  selon  la  vaste  pensée  de  saint  Paul 
«  est   le  Dieu  éternellement  immuable   par 
«  nature  :  Cliristus  heri  et  tiodie,  ipsect  in  W"- 
<i  cula.  » 


Une  nouvelle  édition  de  l'inscription  d'Au- 


AUT 


DICTIONNAIRE 


ALT 


76 


tiin  vient  de  pnraître  ilans  le  premier  volume 
du  Spkilégc  de  Solesme,  savant  recueil  publié 
r)ar  les  soins  de  Doai  Pitra,  béuédiclia  de 
Solesraes   et  de  ses  rollaborateurs. 

Le  Spicilegium  Solcsmeiisc  (•ouiidétera_di- 
gnciiirnt  les  six    grandes    collections  d'au- 
teurs inédits  données  dans  les  deux  derniers 
siècles   par  les   relif;,ieax  du   même  ordre, 
savoir  le  Spkilr'gc  de  d'Acherj  (1655-1677), 
les  ^»<7/fc/«  r("/f/-«  de  Mabillon  (1675-1689], 
les  Avinlccla  grœca  do  Moiiif.sucon  (lC88j,  le 
Thésaurus  nneedotorum  (1717),  et    VAmpUs- 
sima  colUclio  ii72H733)  de  DD.  Marlène  et 
Durand,  et  le  TliesaurH.'i  avccdotorum  novis- 
r:iinux  de  Bernard  Pez  (1721-1729).  Ce  recueil 
rinuprendra  des  ouvrages  inédits  des  saints 
Pères  et  des  écrivains  ecclésiastiques  latins, 
grecset  orientaux,  depuis  le  i"  siècle  jusqu'à 
ia  fin  du  \n'  siècle.  Le  preuiier  volume  est 
[irincii)alement  consacré   aux  écrivains   an- 
térieurs au  V  siècle,  il  est  divisé   en  deux 
parties,  dont  la  première  comprend  les  œu- 
vres originales,  les   traités  si)éciaux  ;  la  se- 
conde  partie  renferme  les    extraits   ou  les 
commentaires  écrits   à    une  époque   posté- 
rieure, mais  d'après  dv.s  sources  ancienues. 
Les  auteurs  compris  dans  la  première  partie 
snnt  au  noujbre  de  dix,  disposés  dans  l'or- 
dre suivant  :  L  Papias,  disciple  de  l'apôtre 
saint  Jean,  de  inicrprelalione   dominicorum 
oraruluruin,  libri  IV,  [ragmentum  a  RR.  PP. 
Alecliarislin  laline  doiiuluin,  texte  syriaque  et 
traduction  latine.  H.  Saint  Iréiiée,  martyr, 
évoque  de  Lyon  :  Fragmentum  syriacum  f/c 
iiesurrcclione  Domini  ;  l'i  agmentuui  armenia- 
cum  ejiisdcm  argumenli  ;  Iragmentum  syria- 
cum de  Vhrislo  Df.o   in  homine  ;   ad  libros 
roiHra  JJœiescs  prologus,  auctore,  ut  videlur, 
Floro    Liigdunensi.    I!l.   De  solemnitalibus, 
anbbatis  el  nroineniis,  par  un  auteur  anonyme. 
iV.  Muriiius,  d'Alexandrie,  fragmentum  bo- 
niili;e  de  Piifcha.  V.  Saint  Denys,  d'Alexan- 
drie, Epislola   nd  Cctwnem,  analerta  c  com- 
menlnrio  anoui/iin    in  Erclesiuslen.  \l.  Com- 
niodianns,  évè(iue  d'Afi'i(pie,  Carmen  apolo- 
fjclicum.  Vil.  Saint  Hilaire,  évèque   de  Poi- 
iieis,  Traclulus  in  ejtislotani   ad  Ualalus,   in 
ei)istulas  ad  Pliilipjiinseii,  ad  Colossense.i,  ad 
'ilir:>salonicos,  ad  Tiinothcuin,  ad  Tiluni,  ad 
J'Iiilenionem  ;    Iragmentum    commnitarii    in 
(ien'esim  ;  fragnu;ntum    conimenlarii  in   Psal- 
mos,  Ililario  perfieram  ascripti  ;  cnrmcn    ei- 
dcm  ant  alleri    tribuendum    Ililario.   VIII. 
Saint  lUielicins,  évèque  d'Autun,   Iragmen- 
linn  cu)nmenlurii  in.  (Àinlica  caniicornni.  IX. 
C.aiiis  Veltins  Aipiilius  Juvencus  ;  fragmen- 
tum tnrlri  in  (ieneaim,  mclrum    in   Exoduin, 
in  canlicum  Mrij/sis,  in  librum  Josue  ;  selecla 
fragmenta  ;  giv'ssœ    Iheotiscœ    ad  Historiam 
evangelicam'Jiivenci.  X.  (iodbidi   S.  Sweu- 
tbuni  Vintnniensis  tfrsîcij/f.  On  trouve  dans 
ia  seconde  parlie    des    (unvres    inédites    de 
saint  Victiir,  évè(iue   de  Capoue,    de   Jean, 
diacre  de    l'I^glise  loinaine,  d(!    saint   Nicé- 
ptiore,  paliiarclie  de  C(jnstauliniiple.   L'ap- 
pendice reni'ermi;  trois    dt)cnmi;nts    imjior- 
tanls  :  1"  le  texte  arménien  et  la   Iraduclion 
lutine  d'une  lionuMie  allribuéc  à  saint  Irénée; 
i'  des  fruguients  de  la  version  co(ile  tlu  livre 


synodal  du  premier  concile  de  Nicée,  avec 
des  corrections,  une  version  latine  et  des 
notes,  par  M.  Cli.  Lenornumt  ;  3°  le  texte  de 
la  célèbre  inscription  grecque  cbrétienne 
d'Autun,  accompagné  de  notes  et  de  disser- 
tations de  divei'S  auteurs.  Le  volume  est 
précédé  de  savants  prolégomènes  contenant 
une  notice  bistoi'i(iue  el  littéraire  sui'  cbaijuo 
auteur  et  l'indication  des  maïuiscrits  dont 
s'est  servi  l'éditeur.  11  est  teiininé  par  plu- 
sieurs tables  rédigées  avec  soin  et  accompa- 
gné d'une  planclie  de  fac-similé. 

Le  Spicile'ge    de  Solesmcs  sera    divisé  en 
deux  séries  formant  cbacune  cinq  volumes. 
La  première  série  est  réservée  aux  auteurs 
des  neuf  premiers    siècles  et  aux  pièces  se 
rapportant  à  cette  époque  par  leur  ai'gnment 
principal.  La  seconde  série  contiendra    les 
auteurs  et  les  monuments  des  x%  xi'  et  xii° 
siècles.  Le  second  volume,  dont  la  |)uldi(:a- 
tion  procbaine  est  annoncée,  renfermera  un 
ouvrage  de  saint  Méliton,  évèque  de  Sardes 
au  li'  sièclede  notre  ère,  intitulé  Clavis.  Cet 
ouvrage,  mentionné  par  Eusèlie  et  saint  Jé- 
rôme, est  le  plus  ancien    formulaire  connu 
tlu  symbolisme  chrétien  et  du  l'allégorisme 
biblique.  Le  texte  latin,  seul  conservé,  est 
antérieur  à  saint  Jéi'ôme  et  à  la  Vulgate.   Il 
sera  collalionné  sur  sept  manusci'ils  et  illus- 
tré [lar  un  choix  de  scoliastes  et  de   glossai- 
res symboliques,  également  itu'dits,   de  di- 
verses époques,  jusqu'au  xii'  siècle.  Les  pro- 
légomènes éclairciront  les  (U'igines  et  le  d;'v 
velopiiemeiit  du  symholisme  chrétien.  L'édi- 
teur fait  connaître   dès  à  présent  les    noms 
des  principaux  auteurs  ou  monuments  qui 
entreront  dans  le   volume  suivant.   La  pre- 
mière série  com[irendra,  a])rès  l'ouvrage  de 
S.  Méiilo'i,  dont  nous  v('ni)ns  de  pai-ler,  des 
écrits  d'Anatole  de  Laodicée,  de  saint  Denys 
l'aréopagite,  de  saint  Epiphane,  de  saint  Au- 
gustin, lie  Pliilon  riiislorien,  de  saint    Jean 
Clirysostome,  de  Pliiliiionus,  de   saint    Pa- 
trice, de  Verecundus,  évèque  d'.\frique,  de 
saint  Maxime,  de  saint  (ieraiain  de  Constan- 
linople,  de  Tétradius,    du    vénérable    Bède, 
d  Kgliert  d'Vorck,  d'ingelramn   de   Metz,  de 
saint  Nicé|>horeile  Constantinople,  de  Cliar- 
lemagne,  d'.Mcuin,  d(>  saint  'l'héodorc    Slu- 
diie,  de  Photins,  de   Jean   Scot,   de    Frédé- 
gise,  de  Duîigale,  d'Kginharii,  de  Claude  de 
Turin,  d'AIvru'cz  de  Cordijuc,  de   Florus   (:o 
L\on,  d'Hincmai' de  Ueims,  île  llaban  Maur, 
de  Uégino!!,  de  Sédulius,  de  (iddas,  d'Anas- 
tasc  le  bibliothécaire,  de  Walafrid   Strabon  ; 
les   annales    de   saint   Waast,   le  carlulaire 
noir  dt!   saint   Flonnit  de  Sannmr,  etc.  On 
trouvera  dans  la  seconde  série  diverses  œu- 
vres des  écrivains  dimt  voici  la  liste  :  Milon 
et  llu(-bald  de  saint  Armami,  saint  .\bl)iin  do 
Fleurv-sm-Loire,  Micon    de   saint   Hiipiicr, 
Nulge'i',  Wabin,  Éraclede  Liège,  Higranmus 
de  Trêves,  lléréfride,  le  H.  Uichard  de  Ver- 
dun, llerman  Contracl,    Uadbode   el   Adel- 
bolde   d  L'trecht,  lierhert,  Uémi  d'Auxerre, 
saini  Odilon,  saint  Mayeul,  saint  lingues  et 
PitM're  le  \  énérable  de'Cluny,  (iuiliaume  de 
Champeaux,  Hildeheit  ihi  Mans,  .Marbode  do 
Uennes,    Pierre   de   Celles,   saint  Bernard, 


77 


AVI 


Raoul  de  Saint-Tron,  Hervé  de  Déols,  Alaia 
de  Lille,  (luibect  de  Nogent,  Abailard,  Yvi?s 
de  Cliaitres,  Claremliault  d'Arras,  Sigebert 
et  Anselme  de  Gemblouï,  Pierre  de  Uiga, 
Kicliard,  Robert,  Adam  de  Saint-Victor, 
l'abbesse  Herrade,  sainte  Hildegarde. 

A\1GN0N  (I),  cliei'-lieudii  département  de 
Vauduse,  en  France. 

I. 
Ancienne  insci-iption  trouvée  dans  une  étable. 
■j-  Laugerius  .  psul  .  iac  . 
urbis  .  et  .  eccle  .  s  .  . 
ergo  .  Dei  .  i  .  .  lu  .  si 
qui  .  ben  .  .  .  vod  .  . 
idibus  .  iul  .  bina  .  . 

{Cardinal  Maï,  p.  193.) 

II. 

li3G.  —  Ancienne  Eglise  des  Céleslins,  plus 
tard  llôld  des  Invalides. 

Hic  jacel  vïïûiis  vir  dus  Oliverius  Daria  liceiiat' 
iii  legib^  et  baclielaii'  in  dcciis  canoic  Pi^ien' 
et  Archidiacuiis  biierren  "csiliaii'  régis  Fracie, 
ac  niagisler  re<isiar  hospicii  ej^  [qui  obiil] 
die  XX  mes'  februarii  ano  a  nalivale  Dni 
M°  cccc°  xxxTi"  ciijs  acâ  reqescat  in  pace.  Amen. 

Cette  éijitaphe  est  remarquable  jiar  la 
quantité  d'abréviations  qui  s'y  trouvent. 

La  seule  qui  puisse  oO'i  irau  premier  abord 
quelque  diliiculté  est  reqslar  pour  requesta- 
rum. 

{Mém.  de  la  Soc.  arclu'ol.  du  Midi,  t.  III, 
D.  276.J 

III. 

Iii9.  —  Trouvée  en  1730  à  l'église  de  Sainl- 
Antoine. 
Epitaplie  d'Alain  Chartier,  mort  à  50  ans. 
Hic  jacel  virlulibns  insignis.scienlia,  eloquentia 
clarusAlamis  Cliarlier  e\  Bajocis  in    Nniniania 
nalus,  l'arisiensis  Archidiaconus,  et  conciiiarius 
regio  jiissu,  ad   iniperalorein  mullosque  reges 
anibascialoi'  Iransniissus,  qui  libres  varios  stylo 
eleganiissinio  composuit,  et  tandem  obdormivit 
in  bac  Avcnionensi  civitate  anno  Douiini  (.iig. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,\.  IV, 
p.  316). 

IV. 

liGi.  — Eglise  des  Frères  Mineurs. 
E(iliapbe  du  cardinal  de  Foiï. 
Sub  hoc  huniili  jacel  loco  Petrus  de  Fuxo,  crea- 
lus  cardinalis  anno  nnalis  su;e  vigesinio  secundo, 
qui  in  conciUo  conslantien!.i ,  cura  cardiualibus 
el  in  Hispania  legalus  schisma  delevit  et  duos 
Uispania3  reges  coufedcravit  tiaram  B.  Silvesiri 

(1)  Voy.  répilaphe  du  cardinal  Nicolas  du  Prat, 
inhumé  à  Avignon,  parmi  les  épitaplies  en  vers 
ieoiiins  citées  à  l'article  Cll.ny. 


D'EPîGRAPillE.  AVI  78 

lateranensi  ecclesite  restiluit  Avenionem  et  di- 
versas  provincias  ut  paler  patriie  annis  xxxii 
rexit.  Jacobi  et  Salonie  Marias  alla  locavit 
raense  decembri  animam  cœlo  reddidit  quam 
sancta  susccpit  de  Terra  Lucia  Pauli  pontiflcis 
maximi  anno  primo. 

Nous  donnons  plus  loin  d'autres  leçons  de 
cette  épitaplie. 

Pierre  cardinal  de  Foix  était  Olsd'Archam- 
baud  Caiital  de  Buch  et  d'Elisabeth  com- 
tesse de  Foix.  D'abord  franciscain,  puis  car- 
dinal h  vingt  deux  ans  (li03),  il  devint  ar- 
chevêque d'Arles  lioO,  lit  bâtir  à  Toulouse  le 
collège  de  Foix  pour  vingt-cinq  jeunes  gens 
pauvres,  et  mourut  à  Avignon  dont  il  était 
légat  en  liC'i-,  à  soixante-dix-huit  ans,  avec 
la  réputation  d'un  bon  négociateur. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  283.) 

Le  musée  Calvet,  musée  de  la  ville  d'Avi- 
gnon, confié  toujours  à  des  hommes  de  goût 
et  des  hommes  savants,  s'enrichit  peu  à  peu 
des  vieux  débris  que  l'on  recueille  aux  en- 
virons de  la  ville  ou  dans  les  anciens  monu- 
menls  de  l'inlérieur.  On  a  réuni  depuis  peu 
au  musée  les  inscriptions  tumulaires  de  quel- 
ques-uns des  cardinaux  qui  turent  iiduimés, 
suit  à  Avignon  soit  à  Villeneuve-lèz-Avignon, 
à  l'époque  où  la  Cour  apostolique  résidait 
dans  le  Comtat.  Si  nous  sommes  bien  infor- 
més c'est  en  partie  aux  soins,  de  M.  le  comte 
do  Blégier  el  du  savant  archiviste  du  dépar- 
tement de  Vaucluse,  M.  Amédée  Achaid, 
([u'est  due  la  conservation  de  ces  monu- 
ments, i 

Une  copie  des  épitaphes  se  trouvait  déjà 
dans  le  Ms.  662,  de  la  collection  Dupuy  à  Ja 
Bibliothèque  royale  à  Paris;  nous  donnons 
ce  texte  en  même  temps  que  le  texte  nouveau 
conféré  sur  les  dalles  originales,  et  quelques 
variantes  de  Barjavel  et  de  Ciaconius.  ; 

Les  notes  qui  sont  jointes  aux  épitaphes 
sont  dues  à  M.  A.  Acliard  ;  les  dernières, 
relatives  à  l'épitaphe  de  Raymond  de  Tu- 
renne,  sont  de  M.  le  comte  dé  Blégier. 

V. 

Epitaphe  du  cardinal  de  Fois. 
[Vouez  ci-Utssus,  année  1404.) 

«  Pierre  de  Foix,  tils  de  Gaston,  comte  de 
Foix,  de  l'ordre  des  Cordeliers,  archevêque 
de  Tholose,  crée  presbijter  cardinalis  tiiuli 
S.  Slephani  in  Cœlio  monte  par  Benedict  xiij 
antipape,  et  en  après  f-^ict  episcopus  cardi- 
nalis Albanus  par  Eugène  iiii%  l'an  li09, 
troisiesme  légat  en  Avignon  qui  a  fondé  et 
édifié  une  somptueuse  chapelle  aux  Cèles- 
tins,  où  se  voient  encores  le  ncra  et  armes 
de  ses  frères,  faict  rebasiir  la  plate  forme 
devant  Nostre  Dame  de  Doms  (cathédrale 
d'Avignon)  et  la  façade  des  Cordeliers,  mou- 
rut en  Avignon,  la  première  année  du  pon- 
tiiicat  de  Paul  ij,  l'an  li69  (1),  gist  aux  Cor- 
deliers,   au  devant  du  grand  autel,  soubz 

(I)  Barjavel  dit  que  le  13  décembre  li6i,  il  fui 
enseveli  aux  Cordeliers,  dans  un  tombeau  de  marbre 


AVI 


DICTIO.NNAIRE 


AVI 


80 


une  lamo  de  bronze,  autour  de  laquelle  se 
lit  cest  escriteau,  eu  lettre  romaine.  » 

Stib  lioc  liumili  jacct  loco  R.  P.  de  Fuxo  crea- 
tns  cardinal,  an.  sua?  œlaiis  xmi.  (|i.  î.  concilio 
coiislan.  cum  H.  cardinallb''  et  in  Hispania  le- 
galMs  scliisnia  delevit  et  duos  Ilispaniie  reges 
coiitederavii  rj'araui  IjU  sylvri  lateranensis  ccce 
restituit,  Avinion.  ac  diversus  provincias  ut 
paler  paU'.  an.  xxxip  rexil  Jacobi  et  Salo  Ma- 
rias allô  locavil.  Tandë  m.  c:cc.  ixini.  de  Meuse 
decembr.  aiani  celo  reddidit  quem  sca  suscepit 
de  terris  Liicia.  Paulo  pon.  lîïïïx.  ano  i°. 

(DcPLY,  vol.  662,  folio  95./ 

Le  cardinal  de  Foix  fut  appelé  le  bon  lé- 
gat d'Avignon.  Comme  Henri  IV,  son  petit 
neveu,  il  fit  la  conquête  des  pays  commis  à 
son  gouvernement. 

VI. 

Epitaphe  da  cardinal  de  La  Grjnge. 

Jehan  de  La  Grange,  évesques  d'Amiens, 
crée  presbyter  cardinalis  tituli  sancii  Mar- 
cclli  par  Grégoire  XI,  et  en  ajirès  faict  cpis- 
copus  Tusculanus  jKir  Clément  VI  niouiut 
en  Aviguon  Tan  1102  (1],  et  gist  dans  [l'é- 

siir  lequel  il  fut  représenlé  agenouillé.  Cet  auteur 
ne  d(Muie  pas  son  épilapbe. 

L'abbé  de  Véras  dit  lonnelicnient  :  «  Immédialo- 
iiicnl  apiès  les  uiarcbes  du  saucluaire  on  voit  .i  lerie 
nae  grande  londie  de  cuivre  lout  autour  de  laquelle 
sont  ces  mois  :  Snb  hue  hnmili  loco  jaccl  F.  F.  l'e- 
irus  (le  Fuxo  CiCdlits  Cardin,  aniio  Aet.  sicr  21. 
qui  i)f  eoiiciho  Coiislnncicnsi  cum  lidssiiiis  Cardiib, 
et  in  histiaiiia  Icyatus  scliismu  delccit ,  t'(  duos  llispu- 
iiice  Recjes  confaderuvil.  

Ttiinram  K'  Silveslri  Lalcraneusi  ecelcœ  restituit 
Avenionciti  ne  diversus  provincias  ut  putriœ  pater 
vi(ji}ili  quuttuor  anuus  vcxit. 

Jucutn  et  Sidomé  Marins,  in  nito  enllocnvit. 

Tandem  mino  llGi  mciise  dee.  nnimnni  eœlo  reddi- 
dit (juam  -S''  suscepit  de  terris  Lueia  Paulo.  "l.  l'on- 
tijice  Muximo.  uuno  primo. 

Ce  cardinal  est  représente  en  liabit  pontifical,  la 
mitre  sur  la  léle,  et  sis  ariuca  à  ses  pieds  a\ee 
celle  devise  :  Service  deo  reijnnre  est. 

Il  était  arcln'vé(ine  d'Arles  de  Hourdcaiix,  el  cvé- 
que  d'Albano,  était  de  l'ordre  des  FK.  Mineurs  et 
mourut  ài,'é  de  70  ans,  à  Avignon  dont  il  avail  été 
légat  a  lui  ère. 

(1)  liaijavel  ajoute  :  en  nrril.  Il  ajoute  que  ce  car- 
dinal s'élait  l'ait  de  son  vivant  élever  un  londx'au  à 
Amiens  où  il  voulait  être  inbuuié  dans  le  cas  où  il  ne 
mourrait  pas  à  Av  giuiu  ou  a  nue  Journée  de  dis- 
tance de  celte  (leiniere  ville.  D'après  les  ordr(;s  du 
défunt  les  os  durent  être  serrètciui-nt  transportés  à 
Amiens  |)ar  les  onires  de  ses  neveux..  II  avait  là 
aussi  une  i'pit.i|du!  que  reproiluit  Cilierli  dans  son 
liisloire,  M.  S.  tU:  Pernés  (h).  Lc  mausolée  d'Avi- 
Çnon,  rcrdérmant  le  cœur,  lescbairs  el  lis  entrailles, 
était,  dit  le  nièiue  auieur,  en  marbre  blanc  et  en 
albâtre  de  G'iies  :  il  s'élevait  du  pavé  jusqu'il  la 
voitte,  à  (Il dite  dw  friand  aiilid  de  l'église  des  lîéuii- 
diclins  (  ordre  auipiei  avait  d'aburd  apparlenu  le 
cardinal).  On  y  voyait,  entre  plusicuis  statues  esti- 
mées des  connaisseurs,  des  bas  reliefs  représentant 

In)  Cilicrti  l'a  puisée  dnns  Auliùrv,  Histoire  (/('itérnle 
dCi  C.ilrf  IlillIX,  p:ig.  tili'J. 


glise  du  collège  Saint-Martial]  à  costé  droict 
du  grand  autel,  où  est  son  elligie  relevée  en 
marbre,  au-dessus  de  laquelle  il  }■  a  cinq 
estages  représentant  la  vie  de  Nostre  Dam«! 
et  au  dessoubz  une  mort  avec  ce  dicton  en 
lettre  antique,  le  tout  de  marbre  : 

Spectaculuni  facii  sumus  mundo  ut  majores  et 
minores  ï  ijob.  clare  ppendant  ad  quem  stalum 
redigaur  nemine  excipiendo  cujusvis  status 
sexus  vel  aîtatis  ergo  misereare  super  liis  nam 
cinis  es  et  in  cadâïïm  fetidum  cibum  el  escam 
vermium  ac  cinerem  sic  ul  nos  reverteris. 

(DupuY,  v.  662,  p.  98,  v°.) 

les  mystères  du  Cbrist  el  de  la  Vierge;  on  y  remar- 
ipiait  nolanimenl  un  clief  d'univrede  l'arl,  connu  du 
peuple  sous  le  nom  du  Transi;  c'était  un  squelette 
coucbé  sur  le  côlé  droit,  placé  au-dessous  de  l'elii- 
gie  sculptée  du  défunt,  et  entre  ces  deux  ligures,  on 
lisait  cette  insciiption  en  lellres  golbiipies  :  Speeta- 
culum  fncli  sumus  mundo,  ut  majores  el  minores  in 
nobis'clare  pecviileitnt  ad  quem  stalum  redicjentur,  ne- 
minem  excipiendo  cujusvis  status  sexus  rel  ivtatis. 
Ergo  miser  car  siipcrlns?  iSum  cinis  es,  et  in  cada- 
ver  l'elidum  cibum  et  escam  vermium  ac  cinerum  sicul 
et  nos  reverteris. 

En  décembie  1820,  en  décbargeanl  le  sol  de  l'an- 
cienne église  de  Saint-Marli;;! ,  on  découvrit  h 
pii'rre  qui  poric  le  Transi  et  son  inscription;  elle 
lut  placée  avec  iiouncur  au  musée  Calvel.  On  dit 
qu'elle  avail  élé  enfouie  à  dessein,  en  I7;)l.  Je  vais 
la  voii-,  la  décrire  comme  je  pourrai  el  copier  lidéle- 
nient  l'inscription.  Voici  liés  exaelemeut  l'inscrip- 
tiou  :  elle  est  sur  une  banderille  cpii  est  censée  flot- 
ter au-dessus  du  Transi  el  sur  deux  lignes  seulenienl: 

Sveclaculum  j'ncti  s»/»'  muilo  ut  maioKES,  et  mino- 
res i  nob  clare  pvideat  ad  (/!(~  stalu  rediijelur  neminem 
EKcipiendo  cujusvis  status,  Sexus  vel  etatis.  Erçio  mi- 
ser eur  sH/JcrWs  Nam  cinis  es.  et  in  cadav  feli.m  cibit 
et  escam  verniiu  ac  cinerc  sic  et  nos  reverteris. 

Les  parties  en  petites  majuscules  ne  siml  plus  sur 
la  pierie  à  cause  des  mulilalions  qu'elle  a  subies. 

Vi'i'as,  page  217,  dit  :  «  Joiguaut  le  grand  autel 
de  Sainl-.Marlial  et  à  la  droile  on  voit  un  mausolée, 
tout  en  marbre  blanc  el  alliàlre  où  sont  leprésen- 
Ii'S  les  principaux  myslèirs  de  Noire-Seignour  el  de 
la  très-sainte  Vierge,  depuis  la  voùle jusipiau  pave. 
Selon  les  voyageurs  et  les  curieux  c'est  un  des  plus 
superlics  monuments  qu'il  y  ail  en  France.  On  lit  au 
plus  bas  rang,  enlre  la  slalue  du  cardinal  de  la 
Grange,  el  du  sciuclelle  appelle  vulgaiieuieut  le 
Transi,  qui  est  un  chef  d'uMivre  dans  son  genre, 
l'inscriplioM  suivante  en  lettres  golbi(|ucs,  tiés-dil'li- 
ciles  à  declidl'rer  : 

«  Specliiculum  fncli  sumua  mundo,  ul  majores  et 
minores  in  n<dds  clare  pervideani  ad  tpwm  sialum  rc- 
didcnlur,  neminem  excipiendo  cujusvis  slatm,  sexus, 
rel  (lintis.  F.rijo  miser  cur  superlis  '.'  nam  cinis  es  el 
in  cadaver  jiViidum,  cibam  et  escant  Vermium  ac  ci- 
nerem sicul  et  nus  reverteris. 

t  ICoNuile  01!  voit  sur  un  petit  cadre  contre  la 
muraille,  l'cpitipbe  suivanle  èerile  à  ja^mani^: 

«  llie  jaeet  ildssmus  in  \o  i'aler  dnus  Dnus  frnter 
.ioannes  de  (•rnnyia  çinllus,  mtmaclius  Cluniacensii 
Decreloriim  doclor,  abbiis  Fiscanensis,  deinde  episco- 
pus  Ambiancnsis,  i  ostremo  vero  S.  II.  F..  CardLs  ï'u- 
sculanus  II"  .S'  Marcelti,  qui  obiil  an.  Uni  M.cccc.xiv 
die  wiv  april  s. 

1  Orale dcuin  pro  co  ut  reiiuicsenl  in  puce.  .\men.  i 

La  statue  lin  '/ rmni  n'csl  |ioiul  un  squelclle  nuiis 
un  ca^lavre  biileux.  La  rcprouu  lion  du  s(|uclelle  el 
du  cadavre  élail  fiéipienle  ;i  A\ignon.  hans  l'église 
Saiiit-Agricol  il  y  avait  uu  cadavre  au  loiiibcau  de 


81 


AVI 


DEPIGRAPIIIE. 


AVI 


82 


VII. 

Epilaplie  du  C3rdiii;il  d'Aigrefeuillo. 
Guillaume  de  A'fS'i-'^'euiWe  cvéc  presbijter 
Ciii-di nuits  lituli  sancti.  Stepftani  in  Cœtio 
monte  par  Urbain  V,  et  en  après  faict  episco- 
piis  Scibinus  par  IJ.iiiMlict  XllI,  mourut  en 
Avignon  l'an  nOo,  et  gist  dans  [l'église  du 
coJlége  Sainct-Martial]  à  la  chapelle  Sainct- 
Estieniie  soubz  son  tombeau  sur  lequel  est 
son  efiigie  relevée  en  marbre  avec  cest  es- 
cnteau  au  dessoubs  : 

Hic  jacel  revereiulissimtis  in  clirislo  paler  dus 
Giiillieliiius  deAgrifoliodecrelonim  doclor  car- 
diiialis  qui  obiil  die  anno  uccc  v  (.njiis  anima  re- 
quiescal  in  pace.  Amen. 

de'uà^javef./'""'"  ''*"'  '^  ^''^'''"'"^'^e  biographique 
(Dlpuy,  V.  662,  fol.  99.) 
L'ablv  de  Veras  dit,  p.  220  :  «Le  cardinal 
d  Aigreteuil  enseveli  dans  la  dernière  cha- 
I)ellu  de  1  église  en  entrant,  sur  la  droite, 
elle  est  au  milieu  de  son  mausolée,  en  eo- 
thique  et  presque  illisible  ; 

Hic  jacot  Rdssnms  in  xô  Pater  dnûs  Giiili'Imus 
de  Agril'ulio  Decrelorum  Doclor  liiuli  S'  Ste- 
phatii  in  cœlio  inonle  S.  R.  E.  presbyler  car- 
iilis  qui  obiit  die  13  mensis  Januarii,  an.  a  nat. 
Dni  ifOl 
Aia  ejus  in  pace  requiescal  amen. 

Pwnpée  Calilina  dont  on  a  f\>it  disparaître  les  der- 
niers restes  lors  'l'une  re.stauiali;in  très-mal  enten- 
due que  cette  église  a  subie  vers  I.S34.  Un  squelette 
était  a  la  métropole  sur  le  tombeau  d'ihaciiite  de 
Li.elb  archevêque  d'Avignon,  il  n'en  reste  èL-ale- 
meut  plus  de  traces.  Le  bloc  qui  porte  le  Transi  et 
son  inscnphon  n'est  point  en  marbre  comme  on  l'a 
dit,  mais  <n  pieire  line  des  carrières  de  Saiiit-Di- 
(  er  (Vauiluse),  d'où  on  a  tiré  presque  toutes  les 
ilecoupures  gotlii.pies  qui  se  sont  Caiies  h  Avignon 
et  aux  environs.  Il  est  coucbé  sur  le  côté  drofl  |,> 
bout  des  pieds,  le  nez,  le  bras  gauche  et  plusieurs 
doigts  de  la  maiu  droite  manquent.  Plusieurs  écus- 
SOMS  places  entre  le  cadavre  et  l'inscription  ont  été 
enlevés  pendant  la  révolution,  comme  emblèmes  féo- 
daux :  c'est  la  tout  le  mal  qu'elle  a  lait  à  ce  monu- 
ment que  beau!  oiip  de  contemporains  ont  vu  et  doiit 
tous  s  accordent  à  vanter  la  belle  ordonnance  et  la 
richesse  d  orneuienlation. 

.  E.i  l'an  VIII,  M.  Puy,  alors  maire  de  la  ville  d'A- 
vignon, e  ablil  dans  l'iuicienne  église  de  Saint-Mar- 
IN.  une  école  publique  de  dessin  :  c'est  alors  qu'on 
exhaussa  le  sol  et  que  les  encrgumènes  sortis  de  l'é- 
cole de  David  tirent,  en  renversant  de  fond  en  com- 
ble ce  monument,  une  œuvre  digne  des  iconoclastes. 
Le  Transi  lut  noyé  dans  les  décombres  qui  serviient 
a  exhausser  le  sol.  Les  dentelles  sculptées  furent  mi- 
ses en  poussière  et  les  centaines  ne  statuettes  de 
marbre,  d  albâtre  ou  de  pierre  de  Saint-Didi.r  nui 
peuplaient  les  clochetons  devimenl  la  proie  des  nia- 
çons  et  des  manœuvres  qui  couiprireni,  mieux  que 
ceux  qui  dinge.-iient  leurs  travaux,  q„e  tout  cel . 
va  ait  la  peine  délie  coum  ive.  .M.  I{e,,,iieu  en  a  de 
!jOsj,.urs  achele  aulantqu'.ui  a  voulu  lui  en  vciuln- 
Il  en  a  réuni  une  douzaine,  représentant  pour  là 
{dupait  des  apôtres.  Le  Tnmsi  était  vraiment  ponu- 
laire  a  Avignon.  De  nos  jours  encore,  quand  on 
parle  de  quelqu  un  d'eMénué,  on  d,t,  parmi  les  oeus 
du  l.euplc  ;  bcmblvu  loa  Iruim  de  Sun-Murliaoïi' 


Et  le  cardinal  Pierre  de  Crosso,  mort  à 
Avignon  e  16  novembre  1388,  et  enseveli 
dans  I  église  de  Saii.t-.Marliat  où,  du  temps 
dt  Veras,  on  voyait  sa  statue  sépulcrale  et 
ses  armes  au-dessus  des  stalles  du  chœur 
—  Voir  son  épitajibe  dans  la  Gullia  chris- 
tiana  de  Dom  Denis  de  Sainle-Martlie  Hir^  ■ 
i  inscription  et  lit  sur  une  plaque  de  bronzj 
que  cachait  la  boiserie  du  chœur 


VIII. 

Epitaphe  du  cardinal  Bertrand  de  Chanac. 

(Inscription  pre  que  mièrmem  semblable  dans  Ciaeomus 
tom.  Il,  |,ag.  (iSi.) 

Bertrand   de  Canaco  ,  natif  de  Limoges. 

crée  presbiter  cardinalis  se  Potentianœ  tituli 

Castons  par  Clément  Vil,  et  en  après  faict 

eptscopus     cardinalis     Sabinus     par    Béiié- 

dict  Xlli,  mourut  en  Avisïnon,  l'an  140i  et 

gist  aiix^  Jacobins,  a  cosfé  droict  du  grand 

autel,  ou  est  son  efiigie  relevée  en  marbre 

sur  un  tombeau,  où  se  lit  en  lettre  antique  : 

Hic  jacetliç»'  '"J*"  ^-  '''«s  Berlrâd'  de  clianaco 

Leinovicen"  dioc^genè  nobilis   utriusque  juris 

doctor  et  arcliiepl  Bituricen.  posiniôd  patriar- 

clia_ecclia  Niciefi  extitit  et  deinde  î  si^  romlïïi 

eeclia  it.  ste  Potenti.ina  pbiim  cardinalem  as- 

suniptus^t  demum  sabinelTeps  effeclus  ohdor- 

mivit  î  duo  die    xx   an»  dni    .m.cccc.iv  cnjus 

aia  requiescat  in  pace.  -Amen. 

(DupuY,  V.  662,  f.  99,  v.) 
(N'a  pas  d'anicle  dans  le  dictionnaire  biographique  da 

L'abbé  de  Véras,  p.  12i,  dit  :  Il  y  a  aussi 
dans  le  chœur  deux  autres  cardinaux  qui  y 
sont  inhumés,  à  sçavoir  le  cardinal  de  Cha- 
nac. \oici  l'épilaphe  qui  est  tout  aulour  do 
sa  pierre  séjiulcrale  : 

Uicjacal  Rchsinns  in'îo  paler  D.  Berlrantiiis  de 
CItaimco  Leinoviceiisis  diœcesls  gciicre  nobilis. 
J.  V.  D.  Archiepiscopus,  Biiurricensis  poslmo- 
diim  pnlriarclia  Jerosulimilaims,  et  adminislra- 
tor  ccieœ  Abricensis,  deinde  in  S.  R.  E.  Curdi- 
nnlem  presbilenim  assmnptiis  et  denuum  Subi- 
nensis  cclea-  epcîîs  effeclus. 
Obdormail  in  domino  die  21.  maii  Iifl4. 

IX. 

Epitaphe  du  cardinal  de  Neiifchâteau. 
(  Insc:  iplion  tout  à  (ait  différente  duns  Ciuconius,  loin    H 
col.  (,80.)  ■     ' 

Frère  Jehan  de  Neufcliasleau,  de  Tordre 
des  Jacobins,  parent  de  Clément  Vii,  crée 
|)resbyter  cardinalis  lituli  sanctoruiii  lîH 
(■<iioiialorum  ,  et  en  après  episc/ipiis  os- 
tieiisis  et  veliteriius  par  Clémenv  vu  anii 
l.ape,  mourut  on  Avignon  l'an  1^98,  et  gist 
dans  la  chartreuse  de  Villeneul've  a  costé 
droict  du  chœur  sous  une  pierre  de  maruro 
loiii  autour  de  laquelle  se  lit  oest  escriteau 
ta  lettre  antique  : 


83 


AVI 


Hic  jacet  rcvcrendiss'mins  xro  pater  doniimis 
Joannes  miseralioiio  diviiia  cpiscopus  ïullen. 
saci-e  romane  ccolesin  canlinalis  île  Novo  Castro 
luincupatus  qui  oljiil  die  prima  inensis  novcm- 
bris  anno  niillesimo  icrccnlcsimo  nonagesimo 
oclavo  cujiis  auiiDa  reqnicscal  in  pacc.  Amen. 
(DupuY,  V.  6G2,  f.  102,  \\) 

Par  erreur,  Du  Cliosne  indique  cotte  épi- 

tajihe  comme  existant  à  Bonpas. 

(N'a  pas  d'arlide  dans  le  dictionnaire  biographique  de 
liarjavel.) 

II  ne  reste  plus  rien  à  Bonpas  et  Tobbé 
(Ju  Yéras  ne  s'en  est  pas  occupé. 


X. 

Epiiaphe  du  cardinal  Blavl. 
Pierre  Blavi,  natif  de  Gévaudan,  crée  dia- 
ronus  cardinalis  sancti  Angeli  par  Béné- 
dict  XII  dict  XIII ,  mourut  en  Avignon 
Tan  1109  et  gist  dans  l'abbaye  Saint  André 
lèz  Avignon,  au  mitau  du  choîur,  où  est  son 
effigie  relevée  en  marijre  sur  un  tunibeau 
tout  autour  duquel  se  lit  en  lettre  antique  : 

Hic  jacet  revercndns  in  Trô  pater  et  dns  dTïs 
Pelrus  Blavi  naone  Gaballitan.  ex  utrorpie  pëîê 
de  militari  génère  procreaius  ac  de  propinquo 
génère  felicis  recordallonis  nrliaiii  pap;^;  V  de- 
crelor  docior  egregiiis  Saiati  Angeli  diaronus 
card.  qui  obiit  anno  dm  5i>>ccccis  et  die  xii 
decenibris  cujiis"âïà  requiescat  in  pace. 

(DiiPUY,  V.  CG2,  f.  103.) 

A  la  suite  est  une  pièce  de  vers  en  l'iiou- 
reur  de  Pierre  de  Blavi. 

(N'a  pns  d'arllcle  dans  le  dictionnaire  biograplii  [ue  de 
iîarjavel.) 

11  ne  reste  plus  rien  de  celte  épitaphe  à 
Sa  int-André-de-Vi  lien  cuve. 


XI. 

Epitaphe  du  cardinal  Martin  de  Pampelune. 

Martin  do  Salve,  natif  et  évcsquc  de  Parn- 
pelonno  crée  presbyter  cardinalis  tiluli 
sancti  Lauronlii  in  Lucina  par  Clémont  VII 
anti|)ape,  mourut  en  Avignon  l'an  IVO^J,  et 
i^ist  h  la  cliartrouso  de  Bon|)as,  au  milan  do 
la  chaiii'lle  qui  est  h  cosié  gauche  du  grand 
autel  où  est  son  oiïigio  relevée  en  marlire 
sur  un  luiiibo.iu  de  mosiiie,  tout  autour  du- 
quel se  lit  en  letlre  antique  : 

Ilic  rcqnieseit  rcverendissimus  î  xro  "pi  dïïs 
dns  Martinus  de  Salva  riacone  navarriis  de  civi- 
tatc  Pamp.  oriund'  pïïïïo  dccrctornm  doelor 
postmod  referedar'  j)  dm  (Jgiiriii  ppani  \v". 
dcide  eps  Pampilon.  iT  es  demumïTsti  Lanrcn- 
lii  î  Lntia  pbr.  Cardil  p  dimi  clémente  "pfiam 
VU"'  assunq)Uisqui  obiit  die  xxvu  niensis  octo- 
liris  ann.  uni  M°ccccin.  cnjusIîTa  rciiuiescat  in 
paec.  Anicn. 

(DuPLiY,  v.  C02,  f.  lO'».) 


DICTIONNAIRE  AVI  84 

Autre  leçon 
Martinus  de  Salva  natione  Navarrns  de  civjiate 
pmp.  oriund.  primo  dccretorum  docior  poslmo- 
dum  referendarius  per  dnm  ggcrium  papam  xi 
dcinde  eps  pampilonensis. 
Cf'tto  partie  de  l'inscription  est  h  terre,  ce 
qui  suit  est  contre  le  mur. 

Ilic  jacet  R.  P.  D.  Martinus  de  Salva  civis  et 
Episciipus  pan'pilnn.  deeretorum  docior  R.  car- 
dinalis prsb.  t.  S.  La\irentii  in  lucina  obiit  aven. 
VI.  cal.  novembris  mcdiii. 
(D'après  le  manuscrit  de  l'abbé  de  Massi- 
Jian,  bibliot.  jinblique,  salle  Boquien,  col- 
lection Moutte.) 

.(  N'a  pas  d'arlide  dans  le  dictionnaire  biographique  de 
Carjavcl.) 

XII. 

Epitaphe  du  cardinal  Mieliel  de  Pampidune. 

Michel  de  Salve,  natif  et  évesque  de  Pam- 
pelone  crée  Diaconus  cardinalis  sancti  Goor- 
gii  ad  vellus  (sic)  aureum,  ncpveu  de  Mar- 
tin de  Salve,  gist  à  la  chartreuse  de  Bon|ias, 
en  la  mesmc  chapelle  contre  la  muraille, 
'soubs  un  tumbeau,  sur  lequel  est  son  efligie 
relevée  en  marbre  avec  cest  escriteau  au 
dessoubs,  en  lettre  antique  : 

Hic  rcverendissimus  palcr  Micbael  de  Salva 
legû  doctor  iiatioe  iNavarrus  sii  Gcorgii  ad  velu 
aureum  diacon'  card.  obiit  npuil  [Monacbum] 
Nicien  diuc.  die  xvi  menais  angiisli  anno  diii 
M.ccrcvi  el  iuil  nepos  dm  Martini  cardinalis 
Pampilon.  vulgarit.  nunciipati  in  bac  capella  se- 
puUi  quorum  anime  reipiieseaut  in  pace.  Amen. 

(DupuY,  v.  602,  f.  lOi,  W] 

Autre  leçon. 
Y  Ilic  rcverendissimus  palcr  Micbaèl  de  Salva 
legum  docior,  natione  navarrtis  S''  Gcorgii  ad 
vélum  aureum  Diaconus  cardinalis  obiit  apiul 
Avënebo  Tiicien.  dioc.  die  xvi  niensis  Augusii 
anno  dni  mcccvi  cl  fuit  nepos  dni  Cardinalis 
pampeloncnsis  vnlgariier  nuncupali. 

(M.  de  BiKGiER,  d'après    le    manuscrit 
de  l'abbé  de  Massilian.) 

(N'a  pas  d'article  dans  le  dictionnaire  l)iogr.-ipbique  de 
liarjavel.) 

XIII. 

Epitaphe  du  cardinal  de  Cahas^olle. 

Philippe  de  Cabassole  évesque  do  Cavail- 
Idu,  natif  d'Avignon  (I),  crée  presbyter  car- 

(I)  On  le  croit  j^éruM'alement  natil  de  Cavaillon, 
et  Gilierti  (Ms.  delà  bibliollii'qiu'  de  Cnrpentrns),  le 
l'ail  nailrc;  ;i  Perues  où  ou  lrou\e  ciKcre  îles  descen- 
danls  de  etAM'  famille.  Il  lot  conipi  is  dans  la  promo- 
tion ilu  22  seplcmlue  ITiliS,  sons  le  liue  de  cai'di- 
nal  iiréhe  di'  Siiiiil-Mnnclliii  il  de  Sdiiil-I'icne, 
pourvu  le  ôl  mai  l."70  de  l'c-véïlid  de  Sabine;  il  en 
prit  le  lilre  de  cardinal  de  Sainte-Sabine  (loir,  l'c- 
pitaplie). 


83 


AVI 


D'EPlGKAPlllE. 


AM 


8i> 


diiKilis  tiluli  S.  Sabitiu}  et  en  après  l'aict 
e|iiscopus  t'aidinalis  Saliiims  par  Urbain  V, 
•uourut  à  Pérouse  le  27  août  1372  et  j^ist  à 
la  chartreuse  de  Bonpas  a  coslé  dioict  d;j 
^l'aiid  autel  soubs  un  lumbeau  sur  lequel 
est  son  el'tigie  relevée  eu  luarbre  avec  cest 
escriteau  au  dessus  en  lettre  romaine  : 

H4c  jacet  7™"'  ii,  xto  p.  dus  Pliilippus  de  Ca- 
hassolc  (lui  Ysnardi  iiiililis  tiliiib  (|ui  priinu  fiiil 
eps  cavalliccii. deiudt; paUiarclia Uierosoliiiiitau' 
posl.  S.  R.  E.  pbi".  Cardinal,  tt.  SS.  Marcelliui 
el  polii  mox  eps  sabiiien  dernuin  legatiis  inissus 
a  duo  Gregorio  papa  xi  Aveuioiie  sedciile  in 
Ualiain  ad  gubernandas  ecclesi*  Fôïïi  terras  et 
ol)iit  Perusii  vi  caleiulr.  scpteiubr.  an.  dni 
Mcc.CLXXii.  cujus  corpus  ad  lioc  monaslcrium 
Cliartusie  boni  pass'  delalum,  ibidem  sepultura 
l'uil  cura  dni  Argidii  Aycellini  de  Monte  Acuto 
epi.  card.  Tusculaiii  cl  alioriun  executoruni  tes- 
tantenli  ejiis. 

(Dltuy,  v.  GG2,  f.  lO'i,  V  105.) 

Par  suite  de  la  démolition  de  l'ancienne 
■Cliartreuse  de  Bonjias ,  les  ossements  du 
cardinal  avaient  été  déposés,  en  18l6,  dans 
le  caveau  funéraire  d  une  ciiapello  dite  des 
Templiers,  dépendant  du  uiôme  couvent.  Le 
2o  août  1833  on  les  translera  solennelle- 
ujcnl  dans  l'église  [laroissiale  de  Cauniont. 
l.a  petite  caisse  qui  contenait  ces  ossements 
i'ijt  alors  ouverte.  Ou  remarque  que  les  deux 
mâchoires  avaient  toutes  leurs  dents;  on 
s'assura  ài  la  dimension  des  os  longs  que  ce 
cardinal  n'avait  guère  que  cinq  i)ieds  un 
pouce  de  taille,  (iicho  de  Vaucluse  du  29 
août  1833.) 

Barjavel,  dans  son  Dictionnaire  biographi- 
que, donne  ainsi  réi)itaplie  de  Cabassol. 

llic  jatet  R"  in  X'»  P.iler  D"»  Pbilippiis  do 
Caliassola,  D"'  Isnardi  niililis  (iliiis,  (pu  primo 
fuit  ep.  Cabtli.,  deiiide  paliiarclia  Hierosolymi- 
laiiiis,  posl  S.  R.  E.  Cardiiialis  |)br  [il.  SS. 
Maitcllini  etPe'tii,  mox  ep.  Sabineiisis.  deimim 
legatus  missus  a  D""  Gregorio  papa  Xi",  Ave- 
uione  sedenle,  in  llaliam  ab  Gulicrnandum  S. 
R.  Ecclesie  terras.  Obiil  Peiu»ii  Vl»  kal. 
seplcuiliris,  anno  Jiccc.  rxxii;  iiijus  coipus  ad 
iioc  mouasterium  Ciiarlusiuiisiiini  15oii:p.isiiis 
delalum,  ibidem  sipulliim  fuit  ciua  doiriini 
Aegidii  Aycelini  de  Montc-Acuto,  cpiscopi  card. 
Tustulani,  et  aliurum  execuioium  Tcsiainenii 
ejus. 

XIV. 

Epitaphe  du  cardinal  de  Langhan. 
Le  cardinal  de  l.anglian  lut  enterré  dans 
l'église  de  Bonpas  qu'il  avait  lait  rebâtir. 

llic  jacet  dominus  Simon  de  L.mgban  de  Anglia 
(pioiidani  Aichiepiscopus  Canlnarcensis  S.  R. 
E.  Prenestineus  epis'  opns  Cardinalis,  (pii  istam 
e<xlesiam  de  novo  consliu\ii  el  olji.i  \\n  iiieiisis 
jnlii  anno  dom.  1570.  Orale  pio  co. 


XV. 

Epitaphe  du  cardinal  de  iiraucas. 

Brancas  (Nicolas),  archevêque  de  Cosenza 
(Etais  de  Naples),  évè(iue  d'Albano,  protec- 
teur de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem, 
cardinal  sous  Clément  Vil  ;  jiassa  en  France 
avec  son  l'ière  Bulille,  et  lit  bàlir  à  Avignon 
une  chapelle  dans  l'église  des  P.-  P.  Prê- 
cheurs, sous  l'invocation  de  saint  Nicolas  ; 
il  y  lut  iidiumé  le  29  juin  1412.-  C'est  lui 
qui,  en  14-00,  donna  la  bimédiction  nu|itiule 
au  roi  Louis  il  d'Anjou,  et  à  la  reine  Yolande 
U'AragO!!. 

Les  débris  de  son  monument,  donl  Barja- 
vel n'indique  pas  la  destinée,  lurent  trans- 
portés des  Dominicains ,  alors  atelier  de 
fonderies,  au  musée  d'Avignon,  otàil  vient 
d'être  remonté  avec  soin  sous  la  direction 
intelligente  de  M.  Bequien. 

Véias,  page  126  :  «  Dans  la  chapelle  de 
sainte  Rose,  qui  est  la  troisième  du  côlé  da 
celle  de  Notre-Dame  du  Rusaue,  et  qui  ap- 
piirlient  à  l'illustre  et  ancienne  maison  de 
Brancas,  est  un  très-beau  mausolée  en  mar- 
bre et  en  albùlre. 

«  C'est  là  où  sont  ensevelis  les  cardinaux 
Nicolas  de  Brancas,  qui  lit  bàir  cette  cha- 
pelle en  U02  et  mourut  en  l'i-12,  et  Pierre 
Nicolas  de  Brancas.  »  L'auteur  ne  ra[)|iorlu 
aucune  iiiscri[)tion ,  et  le  monument  lui- 
même,  tel  cpi'd  ejt  aujourd'liui  n'en  révé- 
lant aucun  débris,  il  est  probable  qu'il  n'y 
en  avait  pas. 

XVI 

F.pilaphede  llây.iioni  de  lieatiinrt  nu  Jy  Tureuna,  Mt  urj- 
sée  U'Aviguuu 

Hie  jaccl  magnillc'  ac  put  ns  vir.j  illuslris  dns 

R;iyMmiidus  de  Rellolorli  ((lain  cornes  Bellifor- 

lis   ac   vice  conies  Valezne  qui  dm  mccccxx" 

uicni  snnni  claiisit  exlreiniiin  scllicct  XXI  die 

mensis  maii  cujus  aia  reiiuiescal  in  pace.  Amen. 

«  L'administration  du  musée  Calvet  a  fait 
retirer  de  l'ancienne  église  des  Bénédictins 
(Saint-Martial),  la  pierre  tumulaire  de  ce 
itaymond  de  Turenne  qui,  il  y  a  plus  de 
quatre  cenis  ans,  porta  le  fer  et  la  llamme 
dans  la  Provence  et  le  Comlat,  et  dont  les 
ruines  de  quantité  de  châteaux  et  de  villages 
attestent  encore  aujourd'hui  et  les  ravages 
et  les  fureurs  (1). 

«  Cette  pierre  était  enchâssée  dans  la  mu- 
raille, à  la  chapelle  de  messieurs  de  Canil- 
lac,  qui  était  située  près  le  cloître.  Elle  re- 
présente un  guerrier  revêtu  d'une  cotte 
d'armes  armoiriée,  la  tête  nue,  les  mains 
jointes  sur  la  poitrine.  Cette  ligure,  qui  est 
droite  et  non  à  genoux,  comme  l'a  dit  Ho 
noré  Bouche  (2),  est  [ilacée  sous  une  espèce 
de  [jortique  {gothique  fleuri)  également  gravé 
sur  la  pierre.  On  aperçoit  encore  le  reste 
d'un  mastic  colorié,  dmit  on  avait  remidi 

(1)  Yotj.  ce  qu'en  disent  les  historiens  de  Pro- 
vence, il  la  date  de  1389  et  années  suivantes. 

(2)  W(s(.  de  l'rovcnce  t.  Il,  p.  I2"i. 


«7                              AVI                                  DICTIO.N.N.VIUE  AVI                             88 

lu  cix'ux,  plus  ou  moins   (irononcô,  des  li-  l'époquo  ac  cet  évéïionient  Iragifjue,  arrivé, 

giies  l'oriiiaiit  ce  dessin.  Ce  dernier  fait  ex-  selon  lui,  en  HOl. 

plique  peut-être  (iouri|uoi  Ho-ioré   Bomlie,  «  (Cependant   il   paraît   que    lîaiiiiond    de 

qui  avait  vu  cette  pierie  sépnleiale,  il  y  a  ïureinie  vivait  encore  en  l'»08  (1).  puisque 

l)lus  de  deux  cents  ans,  ra[)pello  une  vieille  cetle  anin'e-là,  il  fut  absous,  par  l'antipape 

peinture.   Deux  écussoiis,  aux  armes  de  la  B  noît  XIII,   de  toutes   h^s  censures   qu"il 

maison  de  Ilo.^or  de  Beaufort,   soi;t  au-des-  avait  encourues.  Mais  la  date   delV20que 

sus  d(!  la  tète  de  Turmine.  l'inscription  susdite  assigne  h  sa  mort,  n'en 

«  Quant  aux  traits  et  à  la  plijsionoinie  de  est  pas  jiliis  exacte  pour  cela,  puisque;  Tu- 
cet  lioinniu  cruel,  ils  répondent  parfaite-  leiino  avait  déjà  cessé  de  vivre  en  14«7,  si 
luent  à  ce  i]ue  nous  en  ai)|irend  César  Nos-  I  on  en  croit  VArC  de  vérifier  les  dates  2). 
Iradanius  qui  en  avait  vu  un  jioitrait  au  En  elfel  Kléonore,  sa  so;'ur  et  son  héritière, 
château  des  Baux  :  «  Ce  lléau  de  la  pro-  rendit  honnnag(!  au  l'oi  Charles  VI,  des  ter- 
«  vence,  dit-il  (1),  ce  Cot  et  cruel  Attile.es-  res  ipi'avait  [lossédées  sou  frère,  le  o  juil- 
«  toit  de  taille  pleine  et  quarrée,  plutôt  let  l'il".  » 
«  grand  que  petit,  avait  les  membres  forts  — 
«  et  robustes,  la  tôte  grosse  et  ronde,  le  vi-  XVII. 
«  sage  plein  et  gros,  le  teint  de  couleur  de  e,  iiajlie  ei  biograpliie  alu-éjjée  du  cardinal  il'.iigre- 
«  miel  et  tirant  sur  le  bazané  :  avoit  le  poil  '  -  ri'iniie. 
«  crespe  et  noir,  les  sourcils  et  les  yeux  de  (ExiraU,  du  Ms.  de  la  Bibi.  iiot,,de.  Si,p,,l  frmic,  n-  891.) 
«  mesme,  à  l'entre  deux  des  sourcds  ayant  „  n,,j|i;n,n,ed'Aigrefeudle,  Lymosin,  doc- 
.<  la  chau-  surentlée,  ce  qui  causait  deux  j^^,,.  ^,„  ^,,,,,.^,t  ^^Jl^^-^.^  j^,  f  ^;,.^^.„„  y 
«  phs  quil  faisait  en  se  renfroignanl  (ce  j-^j  ^.,.^.g  ,,1^,,,^  ,,,j,„.,i  ^^  \;^\.^  ,j,.  g.  ,;,. 
.<  dernier  trait  est  partaitement  indique  sur  i,^,,^,,,,  ^,;,  ,^,^j,,j  (^,^,1,,^  ^  j,,  g^'cmide  créatimi 
"  notre  pierre),  avait  le  nez  tirant  sur  I  a-  ,.j|  fjj  ^,  Marseille  le  .iouziesme  n:av  i:Jli7, 
«  quilin,  les  lèvres  grosses  et  rouges,  avec  ^,^  j,  f^,^  ,.,.^,g  g^.^,|_  jj  j^.j  ^  Peslection  de 
«  un  peu  de  mous  ache  noire,  et  ravallee  (^,,^,5,3  xi''  en  Avignon  et  à  celle  d'Crbaiu 
.<  sur  les  deux  g.mds  ou  bouts  de  arc  de  la  yj  .;  jj,,,,^^  ^^  ^  ^,j,|j^=>jg  Clément  VII  à  Fon- 
ce bouche;  e  reste  du  visage  et  le  menton  ^,  ^^^  |^  campagne  de  Rome,  lequel  l'.n- 
«  sans  poil  :  au  demeuran  ayant  asi^cct  ^;  ..,  , ,  ^  ^,„  ^^|fe,u;,g„e  au  commencement 
«  assez  lier  et  agréable  tout  ensemble,  res-  j/^^,,,  pontUicat  pou?  persuader  à  l'empe- 
.'  sentant  a  son  homme  de  bonne  et  haute  ,,^,^,^  (.|;.„,,^,g  q,,,,,!,,,,,^  et  aux  primas  du- 
«  maison,  et  qui,  lacilement,  ne  supportait  ^j;^,  |,.,^.^  ^^^^  {^^^  ^;|^.,„p,^  ç^toit  le  vray  et 
«'  une  injure.  »                  ,      •        .     ,    rp  légitime  pai^o  et  partant   (nie  Urbain  VI    cs- 

«  Autour  de  la  figure  du  vicomte  de  Tu-  4.,?^  -  rejet  ter;  desquels  toulefois  il  ne  fnst 

renne  règne  1  inscription  suivante  en  lettres  ,.^^.^,^,^  .Jj^^^  ^.^^■^^.^,,  ^^  snyviient  ledit  Urbani. 

golliiqucs.  Il  fnst  depuis  crée  e^esque   cardinal    Siibiu 

llic  jacet  luagniiicus  et  potens  virquc  illastris  ('''.''^'i  •l,"e  «'^"'«'^  avoir  son  oncle,    par    Be- 

1„                         ,'                  ,  noist  XIII.  tt   lors  il  estoit  arclnprelistre  de 

.liiiis  Rayiinimlus  de  bello  forli  (iiiondam  cornes  |y  ggj,,,^  ^,„y^^^,  Homaine  et  doven  des  car.li- 

licllofonis  et  vicccoiiies   valcrrie  ,    qui    anno  naux.  Soubz  le  pontilicat  duquel  il  mournst 

Diii  Mccccw  dioai  siiuni  clansil  exlreiimm,  scill-  en  Avignon,  et  lii    enterré,    en    Tesglise  du 

cet   die  xn"    mail,   cjiis  aiiiaia  reiiiiiescal  in  collège  deS.  Martini,  con,-;régation  de  (.Inn.. , 

iiace.  Amen.                                     '  assavoir,  en  l'an  l'sOS,  le  xi' dntlicl  ponlilir  t, 

av.'Mil  sa  première  abrogation  au   concile  do 

«Tous   les   historiens    provençeaux    ont  Pise,  assemblé   jionr  oïter  le  schisme  causé 

connu   (-2)   cette;  inscription;    (pnhpics-nns  par  ledit  |)ape  Clément,  eu  France  etlnno- 

inème   la  rapportent,  et  cependant  ils  ont  cent  septiesme  h  Rome. 

j)ersist6  à  dire  que  le  vicomte  de  Turenne  „  L'auteur  du  manuscrit  de   Sl-Victor  dit 

s'était  noyé  en  139!),  dans  le  Rliôn.',  visa-  qu'il  estoil  vicaire  du  S.  Siège    lorsqu'il  l'ut 

vis  Tarascon,  eu  fuyant  le  prmce  de  Tarente  iaii;i  cardinal  et  plusieurs    s'esmerveiboient 

(pii   le   poursuivait    avec   des    forces  su pé-  comme  estant  si  jcusne  il  avait  esté  promeu 

rieui'es  aux  siennes.  a„  cardinalat  et  d'aulianl  qu'il  n'avait  encore 

«Parmi  les  historiens,  le  seul  père  Pa-  ;,tieint  l'Age  de  vingl-huict  ans  et  nespn-oit- 

pin  (;î),   tout  en  le  faisant  mourir  dans  lo  ,„|  |„,iirt   lorsriu'il    v    dcirst  estre  advancé, 

Rhône,  h  Tarascon,  reculei-ait  de  deux  ans  „,,ii.s  on  disait  (pie  ù'  juipe  avnil  esté  meir  h  le 

faire  en  coiisidéi  alion  de  (iriillaume  d'.ligre- 

(1)  Ilixiuire  et   chronique    de    l'rovence ,  Lyon,  frrille  prebstr'e  canlinal  iui  litre   de  Saiirle- 
Desîimd  Kil  i,  p.  5r,i.  ]^].,|.j,,  .,„  j,,];,  [^  'j-\  bre,  dirrpiel  le  pape  a.voit 

(2)  Usu;  m;  N.,sT|(r;-i>vMi;,  hoir  n[c  -  Srmpn,,-  ,,,,,■,  ,.oii,|,iignon  et  familier  Vus  de  sa  petite 
lihciitm  nrt'idd'iisc ;  Aiiiiis   s(;\lis,   1)2,   p.   .i.St. —  ■■     ,                    ,   1     ,.     •      iv-    ,,     i:   .,:•  „.•..;..., ci  i 
liONo.»^:  \UwmE.   Ili,,.  .le  l'nnr.ur;  Avi(;n„„,  l.lil.  """"<-.  ''■ji'"'''  'M  n's  Dieu  drsait  avor.  este 
i.  Il,  p.  425.  -  GurruiM,  llkt.  de  l'roveneo ,  i.  I.  ''  l",''"^-''l /''  pr.m.olrur   et  auleur-  de  sorr   es- 
Ji.  27(1.  —  TrvsMi:ii,   llisl.  de.i  piipes    qui    oui  ni.'q,'  lectrou  .Ma  papaulle  dmpiel  (lUlllaumc  estait 
rt  Ai<iijnoii;  A\i^ri')ii,   I  wl,  p.  11!).  —  lîiiii m;   ri.-  irepveu,  cesluy,  porta  .t  mersrnes  nom,  sur- 
jKiiNi;,  lissai  .s'.r  /7/i.s(.  de  l'nivence ;   Mai-.^cillf ,  nom   et  armes,  leijuel,  comme  le  llit  susdit 
I78;(,  t.  I,   p.  ")!ir).  I,i;m)iii,k  iik  la  Laiuu'iii;,  Min'qé  ,,,  „              ....             ...    ,,         ,,.,. 

chronolmjuine  de  ni isl.  d'Arles;  Arl.;s,  1808,  p.  201.  '    Iîalc/.e.  //isf.pwp.  .hvHio.;  I    II,  P- H;'*'- 

(5)  llisl.  générale  de  Provence;  Paris,  1781,  I.  III,  f)  ^'['L'  ''''I"''  '"  ''""■"■>  •'>'  '"'">  '  ■"'''''  ' '^'• 


!'■ 


i'Jo.  '  ■  '  I.  II,P    l"-' 


89  «AI 

auteur  dès  le  teni[is  de  ses  estuoe  et  jeu- 
nesse juS(|uesa'ors(ful)de  bomii'  renommée, 
de  vie  lounljle  et  co'iversalio'i  hoiuiesto.  lit 
disoit-on  qu'enlrt  ceulv  de  son  .iaj,e  il  esloit 
assez  sul'lis.inl.  Il  estoitlort  beau  de  visaige, 
de  belle  stature  et  autrement  disposé  à  tout 
bien. 

«  Ce  cardinal  fust  du  nombre  de  ceulx  do 
sa  rcbbe  que  Grégoire  XI  coinniil  pourvéï-i 
lier  k-s  esiM'iplz  touelianl  h'S  révél.-itio'is  ue 
Saincte  Brigitte,  vei've  d'Ulphns  d'Ulphasu, 
prince  de  Ni'ricit',  diocèse  de  IJeope  ,  au 
royaume  de  Suetie,  bupiello  estoil  dT^cédée  à 
Home  r.in  3'  du  pi/Utilicat  diidict  pape  "eu 
l'Age  do  soix.'uiie  et  dix  ans  et  enterrée.^  St- 
Laurent  de  Panisperna,  puis  transll'ei'ée  eu 
son  pays.  Lesquelles  révélations  traduiltes 
de  son  langage....  en  latin  auroient  esté  pré- 
sentées auiiict  pajie  par  la  lillo  de  sainle 
Brigitte  qui  avoit  nom  Catherine  et  par  le 
confesseur  de  la  dclfunte  et  ce  aux  fins  do 
procéder  après  à  la  cammisatio'i  ;  hi()U(  lie 
touteffois  ue  fut  faite  que  soubz  le  pontifi- 
cat de  IJoiiface  neufviesmi',  leipiel  entre 
autres  cardinaux  députa  Martin  Salva,  doc- 
teur ès-droitz,  évesque  de  PampeUino  et 
référendaire  du    (lape    Clément   sepliesme, 


D'EPIGRAPHIE.  JBAI  90 

voir  le  recueil  aesdites  révélations  qu'avait 
h\cA  Putuner  ?  de  Turrecremala  (pii  iust  de- 


séant,  eu  son  obédience   eu  Avignon    pour 


puis  cardinal,  et  ce  par  Eugène  1V%  suc- 
cesseur immédiat  do  Martin  V,  'lequel  ap- 
prouva la  canonisation  ijue  ledict  Bonifiée 
avait  faict.  Clément,  le  constitua  en  l'an 
|ireraierde  sou  f)ontiricat  légat  à  (Litomitz') 
au  royaume  de  Boi'sme  et  aux  provinces  do 
f-  Trieves  et  anti'os  situées  en  .\llem;igne.  Lors 
do  lni|uelle  légation  il  execiila  et  confirma 
les  lelti-es  de  chnrtre  d'Ademarius,  eves(iue 
de  Metz,  louchani  l'exceplion  et  privilège  de 
l'abbaye  de  St-Arnoul,  sictuéo  audict  lieu. 
Le  susdit  ms.  porte  que  icelluy  Clément 
ayant  esté  esleii,  cnti'O  les  plus'  capables, 
il  l'envoya  à  remjiereur  pour  faire  entendre 
sa  justice. 

«  Le  tombeau  duquel  cardinal  estpresipie 
tout  ruyné,  et  ne  peut  on  lii'o  que  bien  peu 
do  molz  eu  son  épitapbe  : 

Hicjacel  reverendissiinus  ilomimis  GiiiliLliiuis 
t  Ailleurs  on  trouve  cecy  : 

Giiiliolrnus  de  Agrifolin  deciLMonim  doflor 
presbyler  cardiiuilis  Sli  SU'pli;mi  in  C.a'lii) 
monte  qui  obiit  Avciiio.ie  sub  13eneiiicio  XIII.  > 


B 


BAGNACAVALLI,   dans  les  Etats  de   l'E- 
glise. 

I. 

Eijli.ie  de  Saint-Pierre  in  silvis. 

Fragment  de  cilxiire  en  Luamre  île  Parus,  snr  l'aulel  éga- 
It-inuiil  en  mjcliie  (ii>  l'.iios. 

t  De  donis  Di    et  sci    Pelri  .ipubliili    tcnipori- 

Inis  Du.  Densdedlt Juannis  nniilis  ulj  epc 

l>i-  feeil  per  iiid.  v. 

[Cardiiud  Mai,  p.  183.) 

1! 

Lieu  iitcerlain. — Cathédrale    de   Suint-Léon, 
peut-être  à  lîuijnacuvalli. 

Sur  un  ciboire  de  marbre   iil.né  aujourd'hui  aux  fonts 
bupti'^iiiaux. 

f  Ad   lionorê    dni  luï'  xFi  et  "mx  Di  ieniuicis 

senipTipie   virginis  Slaiie   ego   qnidem    Ursus 

peccator  dux  lieii  jiissii.    Rogo  vos   qui    liiiiu- 

legitis  orate  pro  me  Teniporibns  dumno  lili. 

PP.  et  Karoli  terlioimp.  iiid.  XV. 

[tard.  Mai,  185,  3  ;  Mlratori,  19C2,1.) 

BAILL.W  ou  Baillet,  anciennement  Bail- 
i.KiL,  village  à  six  lieues  de  Paris. 

Son  église  est  détiiée  sous  le  titre  de  S. 
Martin. 

Au  pilier  duchœur,oulit  cette  inscriiitiou  : 
Cï-GisT 

Haut  et  puissant  seigneur  messire  Charles  d'O(l), 

descendu  en  première  origine  de   la  maison  de 

(1)  Ce  nom  singulier,  composé  d'une  seule  lettre, 
vient  d'un  villaf,'e  du  diocè'.u  deSeez,  en  Mormandie, 
fjiirc  Sici.'/,  (jl  Aiueiitaii. 


Bretagne,  en  son  vivant  chevalier  de  l'ordre  du 
roi,  gentillioinnie  de  la  clianibre  et  capitaine  de 
cin([uante  lioinmcs  de  ses  oidonnaates,  sei- 
gneur cliàtelain  des  cliàtellenies.  terres  ei  sei- 
gneuries (e  Fiancoiiville-aii-Biiis,  Ballet  en 
France,  B.^zemont,  Avenues,  Molicns,  Villers, 
la  Muette  de  Fresne,  Loconvilli",  Thibivilliers, 
Montinorin,  Lailleraut,  Veeiinemonl  et  de  Me- 
zelin  en  pailie,  lits  de  très-haut  el  puissant 
seigneur  messire  Jacques  d'O,  (pii  fut  lue  en  la 
l)ataille  de  Pavie,  en  son  vivant  chevalier  de 
l'ordie  du  roi,  gcntilhonnije  ordinaire  de  sa 
chand)re,  et  enseigne  de  cent  gentilshommes 
de  sa  maison;  et  de  haute  et  puissante  daine 
Louise  de  Villiers-risle  Adam,  le:]uel  mes-iie 
Charles  d'O  trépassa  en  sa  maison  de  la  Muette 
de  Fresne,  le  7  mai  1581,  àg(!  de  15  ans. 
El  haute  et  puissante  danieMagdeleine  de  l'Os- 
piial-Vitry,  dame  de  Galetas,  descendue  en  pre- 
mière origine  des  ducs  de  Milan  et  de  Nafdes, 
en  S'Hi  vivant  femme  dudii  messire  Charles  d'O, 
laquelle  trépassa  en  ce  lieu  de  Baillet,  le  -ii  mai 
l.'>97,  .âgée  de  73  ans. 

Ils  sont  tous  les  deux  figurés  sur  une 
tombe. 

Au  snnctuaire  est  une  représentation  en 
[lierre  d'un  chevalier  à  genoux  avec  sa  fem- 
me, sur  tieux  pilastres  d'ordre  coriiitliien. 
L'inscriplion  maripu!  (juo  c'est  Jacques  d'O, 
clu'valier,  i/entilhotitme  ordinaire  de  la  cham- 
bre durai,  seiyneur  de  Baillet,  Franvonrille, 
Martin-Ilavenel  et  Vienne  sous  l'Lfjlantier  ; 
ri  Dame  Anne  Lullier  son  épouse;  In/uel  a 
fondé,  audit  l'raneomille,  le  premier  couvent 


91 


BAL 


DICTIONiNAlUE 


de  la  réforme  du  Tiers  Ordre  de  Suint-Fran- 
çois. Il  mourut  le;J  jniivioi'  1G13,  Agé  de  56 
ans,  et  elle  le  30  avril  HrIS,  As'ée  <loGi  nns. 
Au  bas  se  ht  en  latin,  i|ue  fi'esl  Jacques  d'O, 
marquis  de  Francouville,  Seigneur  de  liaii- 
let,  (jui  a  fait  ériger  ce  nionnnient  en  lU'iV. 
iHi'RTAUT  et  Magnt,  Diclionnaire  de  Pa 
ris  cl  de  ses  environs.) 

BALDOCH,  en  Angleterre, 

Einlaphe  de  Uqpiaud  d'Argentan. 
Dins  l'éfjlise  de  llaldock. 
Reynauil  :  de  :  Argeiiian  :  ci  :  gisl  : 
[Cesie?]  Chapelle  :  fère  :  lisl  : 
Fu  :  cliivaler  :  seynl  (e  Marie  ?) 
''"Odom  :  lii  :  |iiir  :  l'aime  :  |)ne. 

(Sainte-Mautue,  t.  I",  cxvu  ) 
BALE,  en  Suisse  (l). 

A7icienne  cathédrale. 

I. 

Georgius  ab  Andlo  pi'iimis  Reclor  Acad.  Basil.  Aiiiio 

Do;iiini  liGO. 

Nobile  gemma  milii  pro  avis  abavlsiine  decoriui), 

Quorum  virmieni  TeiUona  lerra  sliipel. 
Coiijiinxi  doclas  clara  ciim  slirpe  Camœnas 

Oniatu  bocplaciiil  condeeorala  gciius. 
PosI,  priiiHis  gessi  regalis  scepUa  Lyc;i:i, 

Isla  quod  visiiui  est  londere  in  urlie  Deo. 
Nunc  niea  mens  sese  cœlesli  obleclat  in  aula; 
Ast  boc  in  lumulo  niolliler  ossa  cubant. 

II. 

Au-dessous. 
Ilic  j'acet  insignis  virtuie  insiguior  omni 
Georgius  de  Audio,  noliili  vir  sauguine  cbirus, 
Pradaloruni  deciis  cuni  lis  gralissinuis  uiuis, 
Fulseral  boe  Templo  parilei',  eliii  Leuleidiaco, 
Kgregius  anibaruui  Pia'posiUis  Keclesiarum 
Alque  in  boc  prinuis  floruil  diguissimus  urbtt 
Studii  Ueeloralmi,  nunc  sine  nomine  pidvis. 
Sic  spes,  sic  gaudiuin,  sic  Uausil  gloria  II  indi. 
Oiiuiibub  slat  bievc  el  irrccuperabilc  leiupus. 

III. 
A  gauche. 

n.      0.      M.      s. 

Catiiarin.i:,  IIui.hriciii  Comit.  Tliiersleini, 

c 

Itodulli   Marcbionis  llacliburgcns. 

I.andgravii  Brisgo:c, 

priuii  e\  ea  laiiiilia  Ito'lehe  Doudui 

Cinijugi, 

(1)  Les  éi)ilaplies  <|uo  nous  donnons  ici  soûl  cx- 
Irailcsde  l'ouviagi'  iiilindé  : 

Crois  Uiisil.  eiiiliipliin  ci  iiisn-ijUidiirs  imniliim 
Icnifilanvu  niriir ,  iiciiilftii.  el  alim.  (rdimii  puiilic. 
/«(.  cl  (icrniiiii.  iiuilnts  rcliijutirum  iiihis  nibiitin  iiiu- 
nniiiciild  cl  iiisciiplidiirs  sclrdi.ss.  cl  clcfiniiliss.  dcccs- 
icnnil.  Ile  <ii((t;iiiu  iisii  iii  iiricfiiliaiic  tlisicii  iir,  cura 
c(  liihoïc  M.  .loUANMs  Giiossi  ,  iiiisluiis  /'.Vr/cs.  />.■()- 
niml.  iliiil.,  iiim  indice  iiomiiium  cl  icniiii  ;  un  vol. 
iii  S-;  Baie,  lUij. 


BAL 

BoDOLFi  Maui, 


92 


WiLHELMI  Avi;C, 

RoDOLFi  Proavi», 

l^iiu.ippi  (in  quo  slirps  mascula  desiit)  Alavia?, 

mullarum  cjus  ssRculi  calamiiat. 

speclalrici, 

Anno  pnsl  exequias  ccxu. 

virUilis  crgo 

S.  P.  Q.  Basil.  Tenqduni  instaurans, 

ullimi  leuiporis  ' 

Anno  M  D  m  c. 

u.  II.  L.  r. 

IV. 

Au-dessous  de  son  puiiral. 

Anno  Doniini  m.  rrc.  lxxxv. 

xu.  Kal.  .\pril. 

obi  il 

Nobilis  Boniina 

Katharina  de  Tbiersieiu,  elc. 

V. 

Près  de  la  crjpie. 

Aium  Donnul  m.  cccc.  xxvi. 

IV.  >"(in.  Marlii 

oliiiL 

Dn.  JoiiANNES  de  Hohenstein 

Decanus  liujus  Ec- 

clcsi:e  : 

Ljus  aiiinia  lequicscat  .ii  pacc. 

VI. 

Dans  la  nef,  à  droite. 

Anno  M.  ccc.  lxvii. 

iix.  Idiis  Octobr. 

oblll 

CONRADVS   SCALARIVS, 

Arcbipresbyler  bujus  Lc- 
clesi*. 

VU. 

Ohiil  Sucnuus  Vir 
Weuniiaiidiis  de  llorniciu;  Miles.  .  . . 
Anno  Doniini  1470. 

VUI. 

Laiilibns  a'icninm  Pra;sul  celcbrandns  in  aiviim 
Arnoldus  jacct  liic,  queui  slirps  clarissima  KoTOERa 
Edidil,  et  clara  vexil  ad  ;cllieia  virlus. 
Lux  Piiesubiin  aima,  deccns  et  régula  deii. 
Canonuni  eximius  floruit  et  ipsc  Doclor. 
Anlinini  inqicndiM'at  paci  ubiciinque  laborem. 
Lt  llilus  Pallia-  senqier  /.elalor  eral. 
Cunclis,  l'ius  aiiinio,  ceu  aller  amoie  pareils. 
Falo  rapuis  liigubri  aiinis  flurenlibiis  licros. 
Oliilt  et  lolaiii  replevit  laerymis  iirbcni. 

Aiiiiu  Dundni  m.  ccco.  lxiix.  die  7  lueiis.  Mali. 

IX. 

Anno  M.  ccc.  i.  x  vu. 
X.  Kal.  Febr.  obiil 


î>3  BAL 

Thi'RiNGus  (le  Ramstein 

Piiieposilns  luijus  Eccli'si;c  : 

''iijus  anima  requiescat  iii  pacc. 

X. 

Aiino  Doniini  m.  ce.  lxxiv. 

Idib.  Septembr.  oliiit 

llenricus  de  NuvvENBunG, 

hiijiis  Ectlesia;  Episcopus  : 

Cujus  anima  requiescat  in  pace. 

XI. 

Anno  Domini  m.  ccc.  xxv. 

XVI.  Kal.  April. 

ubiit 

Gerharucs  de  Wipingen, 

luijiis  Ecclesiœ  Episcopus  : 

Ciijus  anima  requie^cai  in  pace.  .\meii 

X!I. 

Anno  Doniini  m.  ccc.  lxxxiii. 

ni.  Kal.  Jiinii,  oliiil 

Du.  Bliïkuardis  de  JI.vsmunster, 

Miles. 

XIII. 

Anno  Doniini  si.  cccc.  xxxiii. 

obiit 

Arcliiepiscopus  Mediolanensis. 


XIV, 

Anno  M.   cccc.  xli. 

lerlia  Idtis  J.inuaiii 

oliiil 

Ogerids  de  RoFLETO,  M:uiiiensis 

Episcupus  ex  AlloLirogibus. 

XV. 

Anno  M.  ccc  c.  li. 

poslrid.  Epipban. 

obiit 

Revev.  Du.  FuiiiERictis  ze  Uhein, 

Episcopus  Babil.,  etc. 

XVI. 

Anno  Domini  m.  ce.  xc. 
V.  die  mens.  Seplemb. 

oliiil 

Beveiendus  Dominus 

Petrus  Rtcu  de  Rtchenstein 

Episcopus  Basiliens. 

Cujus  anima  reipiiescal  in  pnce. 

XVII. 

Anno  M.  c  c  e  c.  x  x  x  v  i. 
in  profesio  S.  Tliomic. 

obiil 

Heveri'iidus  Doniinns 

D.  Jmi.v.NXEb  de  Fleckemstkix, 


DEPIGRAPIIIE.  BAL  f4 

Episcopus  Basilicnsis. 
Ejus  anima  requiescat  in  pace. 

xvni. 

Anno  Domini  m.  ccc.  xevi. 
circa  fesium  Quadrag. 

obiit 

Rodolphus  Monachiis, 

Decanus  liujiis  Ecclcsiae 

XIX. 

droite  de  l'aulol. 
Clirislo  ServaloriS. 
Des.   ERASMO    roterodamo  ,    viro    omnibvs    modis 
maxime,  cvivs  inconiparabilem  in  omni  discipli- 
naivm  génère crvditionem  pari  convinclani  prv- 
dcnlia  posteri  et  adiiiiiabvnlvr  et  pi;c.;ical)viit , 
Bonifacivs    Amerbacliivs  ,     Hier.     Frobenivs, 
INic.  Episcopivs,h3ercdes,  etnvncvpaii  svprema; 
svœ  volvnlatis  vindiccs,  patrono  oplinio,  non 
mémorise,  qvam  inimortalcni   sibi    edilis   Ivcv- 
bralionibvs    comparavit,  lis  tanlisper,  dvni  or- 
bis  terrarvm  slabil,  super  fvtvro  ac  ervditis  ubi- 
qve  gentivm  colloqvvtvro,  scd  corporis  mortalis, 
qvo  lecoiidilvni  sit,  ergo  ,    boc   saxvin  posvcre. 
Mortvvs  est  iv.  eidvs  Ivl. 
iaiii  septvagenarivs 
An.  a  Clirislo  iiato 

M.    D.    XXXVI. 

Des.  Ebas.  RoiEnODASiVJi  amici  svb  hoc  saxo  concebaut. 

XX. 

Devant  le  chœur. 

Anno  Domini  m.  c.  i. xvii. 

XV.  Kal.  Seplemb. 

obiil 

Rêver.  Dn.  Ortliebvs  de  Yrobvrg 

Episcopus  Basiliensis,  etc.  (1). 

XX!. 

Chapelle  de  Sainl-Cul. 
Anno  Domini  m.  e.  lxxvii. 

obiit 
Rever.  Ilvco  de  H\se.nbvrg 

Episcopus  Basiliensis. 

XXII. 

Devant  la  sainte  table. 

Hic  sepulliis  est 

JoiiAXNES  de  Ven.mngen 

Episcopus  bujus  Ecclesise 

Anno  M.  cccc.  lxxvui. 

sxii.  Decembr. 
Cujus  anima  requiescat 
in  pace. 
•  Vocatur  Princeps  prudcm 

XXIII. 

c.  s. 

Simon  Svlcervs 
(I)  EpilapliG  de  1167,  retrouvée  en  1581. 


95  BAL 

Tlieologvs 

X(\\s  livivsce  ami.  vxxiii. 

vei'vs  vigilaiisi]  ; 

aniisifs, 

vlrau.  iii;iiiv  viiicain  Ddiiiiiii 

svi   CXdllvil, 

Scliolam   TliL'i)l<iL;i(;iin  erexil 

ali|  ;  iL'xil  : 

fiila  (locL'iuli   ailsidviiale 

'    svspicieiulvs, 

viuu  sanclimoriia  et 

oroliis  nioriljvs 

iinilanJvs. 

Vixit  aiinos  Lxxvil. 

e.  An.  Sal.  cb  b  xxcv. 

XII.  Iviii. 


/ 
XXIV. 

Dans  la  nef,  a  gauune. 

Aniio  M.  ccc.  L\v.  iill.  Iiiiiii 

obiil 

loil\NNF.S  SkN.N    de    MuNSINCES 

liiijiis   Kcelesw'  Kpiseopiis. 

Ejus  anima  iiM|nies('al  in  pace. 

Ilonorilica;  meniuriiiB 

Rover,    el   Clariss.    Viii 

D.    luii     Ukati   Helii   Bàs. 

Qui  cniii  X.  An.  Oial.   Profess. 

el  XXX.  An.  Gymnasi;ii'cli. 

Iiigeniis  quanjpliii'ini. 

ViiUilis  el  llonor.  a;iles 

eiiigiilari  ciim  dcxicriiale  apenilssel, 

m  tœlcst.  healil.  sacraiinrn 

II.  An.  el  VI.  mens.  sepUias,'enaiio  iniiior 

sine  doloi'is  indicio  Cal.  Jan. 

Anno  M.  DC.  xx.  placide  Irunslalus, 

hum.    iiioilalilalis    exnvias 

hic  ubi  sacris  inierfiiil, 

deposiiil. 

XXV. 

Anno  M.  r.ccc.  lxxv. 
VI.    Dec.    ohiil    venerah.    Dn. 

JnlUN.NES  de    SCIIEI.1.F,NBERG 

Canoniciis    hiijiis    Kcclesioe. 

Anno    DoininI   m.    cccc.   lxxxvu. 

III.  mens.   Jnli  oliiil 

lleninivs  de    ()iii;iiiiiiicii 

Canonicu.'    liujns    KccIesi.TC. 

O"0rum  aninne  iccpiiescnnl  in  pace. 

OiMle  pro  iis  : 

^iiia  ninllnni  valel  pi'ei'alio jnsli  assidua. 

XWI 

Oliiil 
Jnii\XNKS  Dwiii  Capelbiiuis, 
luudalur   pcipcliue,   cl  i.'ici. 


DICTIONNAIRE 


BAL  06 

MissiB  fralernilaiis  heata;  Mariae, 
hujus  Ecclesi;e. 

XXVII. 

JoiUNNES     RODOLPHIS   de   n.VLVVLI 

luijiis  Ecclesi;c  Caiionicns 

el  Ciislos, 

Piadalomm  Ciinonicnrnmque 

ic'Jgione  el  inleçîiilaie 

nullo  iiiferior, 

Anno   M.    D.   XXVII.   xii.   FcIt. 

niagno  ninlunum  Inelu 

leiicilei  decessil. 

XXVIII. 

Jchovae  S. 

JoiIANXl   al)  Vl.M 

Wellenberg.,  elc    Uoin. 

Viro 

Vere  noliili  et  slren. 

pielal.   hnniilil.  candore. 

piiideiil.  speclaliss. 

Ilhislr.  .Mai\ciiio.n.  Badensis. 

el  llachherg. 

Sclinpfonlieini.    An.    iv.   Prafecio, 

Badenvvil.  An.  xii.  Salrap;e, 

Rœtel.  An.  xx.  Aicliipraes. 

el  Aniiis  X. 

Consiliario  eineiito, 

pie,    placide    defunclo, 

Filii  Par.  desiileraliss. 

c.     L.     p. 

B.  ann.  lmix.  m.  2.  d.  9 

©.    ann.    tb    b    cxiix. 

m.  Jnl.  d.  5. 


XXIX. 

Deo  ExerciUinm  .?. 

VDOi.i'iivs  Baik)  SvLirvM  do  Salis 

qneni  .\vi  llddolphi,  Paliis  lleicnlis 

avila  virtns  ad  inililaris  glori:n  spem  erexil: 

cnin  XVI.  alal.  anno  in  Gailiis  Dnx 

lleniiei   II.   niniiilieeiilia 

inler  anraliis  Eipiiies  allecuis  esset  : 

Venelnm  inilitem 
Arciiislraiegiis  priidenler    rexisset  : 

Divis  ("aisaiiihvs 

Mammii  lANo  II.  .\rni:imiMilaiii  Tiilinn. 

Itoimiriio  II.  Cliiliarcliiis  ordinar. 

in  Si'iialn,  in  Caslris, 

(idem,  pindrni.  lorlil.  snin.  coniprobasscl  : 

Vliinsiuie  favdie  anrains  Eiputs; 

llnjns  iii^npei' 

I.ilieri  lîaroiiis  illnstii  lit.  uocoralus, 

fessa  land.  a'iale 

soialio  div.  vcrilalis,  pnrjvqne  relig. 

lUsii.iAE    gralo    sibi  liospll.  perfrnilns 

in  caloblciii  slalioiicin  se|>ui:ii;eiMr.  pro.\iiii 


97  BAL 

lento  decedit  asilimaie. 

Clavdia  Comvxx 

ex  antiq.  Grimellor.  Equil.  piosap. 

oriunda  marilo  desideratiss. 

M.  c.  L.  parent. 

e.  an.  Clir.   cb  bc.  Mart.  ult. 

XXX. 

Qiiadiieiiiiio  post, 

Maiitiiiii  desideialiss.  secuta 

Clavdia  Gkimeli.a, 

Heioina 

Corporis   aiMini(|iie    dotih. 

siipra  sexunispectaliss. 

a-lal.  Lxiii. 

Chron.  languore  exhansta. 

ver;e   Tidei 

palniam ,  in  Cliristo  triiiniplians, 

obiiiiuit, 

XXIV.  April.  M.  Dc.  IV. 

XXXI. 

SrGISMVNDO  A    Pfirt, 

qvem   pviioris  rfligion.  professio 
ab  Ecclesioe  Basil,  proep. 

arcere  non  potvil, 

Yiro  noijiliss.  iiisloriarvm 

periliss.  metlianicaivm 

art.  stvdiosiss. 

Vxor  nioeieiis  cvra 

lib.    p. 

B.  ann.  xxciii. 

©.  An.  Ciivisti  mdlxxiv. 

Kl.  Febr. 

XXXII. 

Anno  Du.  m.  ccc.  lxxxv. 
Kal.  Aiigiisl. 

RODOLPHIIS    FllOWELART 

Pn^sl'yter  ,    Tliesanrarius, 

et  Canuniciis  liiijus  Eccicsiœ, 

Allaris  civiuni  supern.  luijiis  Capel- 

1*  dotalor, 

cujus  anima  requiescat 

in  pace. 

XXXIII. 

Bernardvs  Iîra.M)  •î;isil. 

arniis  pailler,  logacpic  clarus 

polit,  lilterariifqiie  lleipiibi. 

ornamentiim, 

post  Jin  is  ulriiisfine  lieentiam, 

A(iiiila  in  Gallias  lala, 

Tribnniti;ie  digriilati,  ail  quam 

Uedux  ascenderat, 

Otii  se  llterarii  ainore  snblraliens 

Varnspurgcns.  Coniilalui 

per  aliquot  annos  pr;cficitur: 

ïrepidanii    inde    Rcipnbl ,   slatni 


DEPir.IUPlIIE.  EAL 

duolius  vix,  tribiisve  annis  reddit. 

sepiiiagenario  major 

pestilenti  sopore  occumbit. 

Heu  p  itriœ, 

heu  uxori ,  liberisquc  niœsliss. 

Anno  clj.    b  xciiit.  vi.  IJ.   Juli 

XXXIV. 

Gerjianvs  Esdras  heic 

Slralioq  ;  condilvr. 

Si    plvra    qvxris,  audies  : 

Sebast.  Mvnstervs  Ingelii. 

Theolog.  et  Cosmogr. 

inler  piimos  svminvs, 

Solenneni  Ascensionis  niera. 

anno  sa),  mdlii. 

m.njor  sexag.  morte  pia 

illvslravit. 

XXXV. 

/Elernitati. 
lOHANNES   OPORINYS 

Bas.    Typngraphvs, 

docivs,  (iperosvs,  elcgans 

libris  innvmeris 

virtvtvm  haerede  ex  iv. 

conivge  vnico 

reliclo, 

pvblicis  latryniis,  priv. 

pielaie, 

sexagenar.  niaior 

Heic  cond. 

XXXVI. 

Operosvs  Oporinvs 

beic  sitvs  est. 

ergo   requiescit  Arion  ! 

dixisse    plvra   fas   nefast. 

an.  sal.  s»lxiix. 

pr.  eid.  ivl. 

œt.  Lx. 

XXXVII. 

Heiis  ((nisqnis  es, 

Qui  claror.  viror.  niemoriam  colis, 

adesto: 

Et  Acad.  hujus  incl.  immo  Reip.  liter 

icem  doleio. 

Qax 

Samvele  Grï.neo  J.  C.  Celeber. 

{.Magni  illius  Simonis  Filio) 

orbata 

squalore  langiiet. 

A;  quo  viro? 

Jus  homanor.  annos  p.  m.   xxx. 

magna  dexleriiaie  docnil  : 

Jnris  consnilor.  Inlulis  ((piod  inirere) 

•ultra  trecentos  etsexaginta 
Quorum  magna  pars  ad  Koip.  davum 


98 


99 


Hoc 


BAL 

variis  in    lucis  sedet, 

oriiavil  : 

Acad.  Iiabciiaspuli.ooqiie  ingeiili  coniinodo 

iiiiillolies  lexit  : 

Patriani  consilio,  manu,  lïîigua 

prudcnler  juvil  : 

Uumanilaieni  erga  onin.  pcrcgrinos  maxime 

bononiin  plaiisii  cxcrciiil. 

Homo  (lit  miilla  païKis)  omnium  liorar. 

II*c  si  le  niùvenl  Vialor, 

unumsalicm,  ul,  (pue  siipcrsiinl,  Acad.  Iiimina 

din  vivant,   letum  ipso  preiator. 

Amici  columna  liac  et  bolalio 

privati 

Exi".  lioc  niagn*  devolionis  Monument. 

iiitesti 

p.p. 

n.  Ann.  lxxiu. 


DICTIONMIRE  BAL  VM 

liic  vcro  m.  Mari.  xl.  xxxiv. 

SaL  HDLXXII. 

pie  deccssit. 


Q.  ann.  cb.  b.  le. 


ou  «  •-  .=  t-  n  H.T3  S  -2  =^  >-  ^ 


O    ^    Cl  — 


—    ^ 


H 

^ 

1 

>■ 

H 

s: 

sî 

O 

Ô     1      1 

5f  SS 

1 

c 

'!« 

•^ 

^ 

X 

J_ 

i 

_5 

s 

X 

o 

CI 

H 

^".^ 

— 

^ 

_>  i^ 

o 

_5 

X 

s. 

X 

"2 

-X 

X 

—  3^ 

o    to 

^ 

z> 

ÎJ 

-§  H..2 

a. 

5"^ 

> 
u 

;x 

-X 

x" 

c" 

X 

ç 

'X 
X 

s 

o 

S 

"; 

o 

iw 

- 

■^ 

t^^ 

-=ï 

o 

S 

■~~ 

o 

■K 

Çd 

» 

2 

3 

£  ^  S 

J, 

Cl 

SP 

k 

J: 

^ 

^1 

t 
C 

i 

:  _ij  p 


«-  =  «,  =  = 


.^  /.ii 


'^^>-  5.M  ~i  =■-  =.£■ 


XXXIX. 

I).  Mil  iioN  r.KMVS/EI 

Mcil.  el  l'Iiiliis. 

et  l'OIA'CAIlPI  filii  I 

Typrigiaplii  : 

((Vdivin 

illc  XXIX.  Ivii.  rcl.  xiL. 

gai.   Muxi.iv. 


XL. 

Ch.  S. 

UCOBO   SlCISMVNDO 

E  nobili  Tniclisessiotum  de  Ulieinfelden 

famiiia  oriundo, 

cum   posl 

exactam  foi  lilcr  in  militia 

juvenlnleni 

doniest.  quieti  se  dedissel, 

freqiienlibus  Podagra  dororilnis 

cxercilauis  , 

affccti  coipoiis  laiigiiorcm 

spiritualis  gratia;  increnienlo  abunde 

resarcivisset  : 

tandem 

Cardiacx  tyiannide 

CMCClO  , 

Maria  Cleopue  Bben.nera 

mai'itodesideraliss. 

Iiiimanic  peiegrinat.  consoiti  desideraliss. 

M.  c.  L.  D. 

B,  Annos  47.  m.  xi. 

0.  Anno  cb  lo  cvii.  Maii  xxx. 

XLI. 

En  lilji  Yiator, 

UcoBi  Meieri  Tlieologi  inculpali 

liniii.inas  lelliqnias  :' 

Qui  Pioavo  lleiirico  Senatorc  : 

Avo  Jacol)0  Consule  : 

Patic  Uodulplio  Senatorc.  Depnt.  Acad. 

Ann(.  cil.  b.  xwi.  lîasilea;  natus, 

a  Simone  Grynu'o  c  S.  fonte  susceptus, 

renascenlis  pietalis  castra, 

Ducihns  eximiis,   . 
Osvvalilo  Myconio  Basileaî, 

Woir.  Fabric.  Capitone, 

Mart.    lîucero  ,    Argenlinx  , 

Pbil.  Melanth.  Wiltehergiu 

provide  sficulus, 

rostcaquain  Ecclesi;t  Dei  donii  forisque, 

armis  pins  minus  ii . 

concitinamlo,  consolamlixiue, 

erga  pauperes  libcralis,  erga  xgrolos 

oITiciosus, 

paii  promliludine,  dexterilalc, 

conslantia  minislrassi'l  : 

octnagenario   proxinwis 

c  funebri  suggcstu  apoplcxi.e  lnrbine_ 

non  pra'ter  speni  votuuKpic  abrcptus 

cadcslis  consoiationis  gaudia 

ndcbs  vigilansqne  scrxus  ingrcssus  est  : 

AcNE   Conjuge 

Capilonis  (ilia,  Bureri  privigna. 

cujns  mater  ^Vibrandis  a  Bosenblali, 


lot  lUL  IVEPIGRAPllIE. 

Occolanipadio,  primo  inarila  ntipla  fiicral, 

ciim  sena  proie 

niariio,  praUipie  pienliss. 

M.  c.  L.  par. 

obiit    Anno  1604.  27.  Nov. 

Posiluin  a  D.  Jacobo  Zvingero 

XLII. 

C.  S. 

lonANNi   Bahvino 

Ariibiano 

Clinico  elegaiili,  Cliirvrgo 

felici 

XL.  ann.  vsv  al([.  frvclv 

Civil.  Hasil. 

qvani  sincera;  pielat,  slvclio 

ami.  ;ct.  xxxil. 

primvm  incolore  coperal, 

gratiose  aileplo  : 

JoANNc  item  FontasE/E 

qv;B  nienses  vix  xi.  sed 

ociennio  niiiior, 
svpervixl  : 

VI  iliori  et  porcgrinal.  sic  lieali 

qvoqve  rcdilvs  sociae 

liiliss. 

loliannes  el  Casparvs  F.  F. 

MeJicicvin  Irih.  snrorib. 

carvniq.    mariljs 

niœsliss. 

Parcnlilivs  desideraliss. 


BAL 

.Tpopleclico, 

niœsia  Lilih.  pictas 

Par.  inconipar. 

P. 

m.   II.   XXCiV.  VI.  VllBR. 

XLVI. 

BVRBAR.E  NiCOLAI 

fœiiiiiKC  piidiciss. 

Qiue  Giiil.  Gralarol.  M.  D. 

Cliristi  causa   exulciii 

Conjiigali  (ide  coiiiilala, 

Palria  Bergaino,  ann.  xx. 

spontc   carnil, 

El  ut  eundem  cœlesli  donalum 

civitale, 

posl.  il.  an. 

morlalis  Exilii 

seqiii'relur, 

selerna;  resiiUiia  est  patri». 

Elisabeth  Grataivola 

aniilal.  ii.  ni.  ni.  cum  !. 

cId  Id  lxix. 


102 


Ob.  pater  xxiii.  ian.  nat. 

d.  baibloluni. 

Ob.  nialer  xxx.  dec. 

M.  D  xxcii. 

Vivpbam  Domino  vivus,  mine  finipre  fiinctus, 
Vivo  uiagia  Douiiiio,  cb:iro-qiie  expecLo  Nc^ioles. 

XLIÎI. 
llic  jacet  in  cespilc  Canonicus  el  Scliolaslicus  islc, 
[)e  Donio  nains  nioiibus  el  arle  probaliis, 
Qui  l'iiil  binoniinis  dicliis  Ioannes  Ulricus, 
Anno  niillesimo  cccc.  quadragcsinio  (juarto, 

m.  Janiiaiii  mense  oliiil,  quarto  (iie 

Cui  sil  piopilius  Dels  qui  esl  Irinus  t:l  inins. 

XLIV. 
Iliijacel  arle  Plalo,  Cato  viia,  Tvllivsorc; 
Vernies  corpvs  alil  :  spiritvs  astra  lenet. 
Anno  salvl.  m.  ce.  Lxxxii. 

XL\. 

es. 

loH.  Frid.  RIenzingero, 

Viro  Clariss. 

Qui  Senaïus  Pairiic  Serin. 

Subinde  Reipubl.  Aicliivo 

Ann.    XXXI. 
Fide  bona,  famaq  ;  intégra 

pra^fuil  ; 
Act.  ann.  lxiv.  e.\  paralysi 


XLVII. 

D.  0.  M. 

GVLIELMO    GbATAROLO 

Bergamensi, 

artium  ac  niedic.  Doclori, 

Mediciq;    lilio, 

in  Medicorum  Basil.  Colleg.  cooplaîo, 

ob  Kelig.  exnli, 

conjngi  cariss. 

Barbara  Nicolai 

f.   c. 

Obiit  selat.  snœ  ann.  lu. 

Cbrisli  mdlxviii. 

d.  16.  April. 

XLVIII. 

rtnno  M.  ccc.  lxxvi. 

xviii.  Febr.  Obiit. 

CvNRADvs  de  SOGBE. 

Capellanus  S.  Pauli,  viia;  devotissimae. 

XLIX. 

Hvldrichi  IsELlI  I.-V.  D. 

Cullor  Jusliti:c  fui  severns, 

El  vcrœ  Pietalis  indagalor  : 

Viramq  ;  ad  Snperos  coines  secutus, 

Hoc  Natos  nioneo  ac  seros  nepoies, 

Diseanl  Jnsiiliie,  ac  Deo  parère. 

Obiit,  Ann.  Clir.  m.  d.  lxiv. 


Epitaphe  ahtn  anonyme. 
Vita  abil,  mors  venil. 
Fac  cito,  qvod  voles. 
Fac  bene,  qvod  ooles. 


103 


BA.L 


^lc•no^l^AmE 


BAL 


1(14 


LI. 


Aiiiin  Doinini  M.  cccc.  L. 

qiii:ila  [ki^I  rt'^lniii  S.  U:ii'lliulomxi 

obiit 

Veneraliilis  ci  egregius  Vir 

Du.  loilANMCS  WlLF.R, 

Doclitr  Dciictonini, 

cl  liiijiis  l'xclesix  Decamis. 

J  jus  anima  requiescal  in  pace.  Amen. 

LU. 

Anno  Doniini  m.  cocc.  ixiv. 

vigilia  Saiicii  Maltlicei, 

oliiil 

veneraliilis  Di)miniis 

KicoLAVs  Sïnneu  lie 

LUI. 

Epiiaplie  li'Holinan. 

Tiiinnio  S. 

Franciscvs  Hotmannvs 

o\  ant.  cl  nol). 

Oiniannor.  faiiiil.  ap.  Silos.  Geim.  Pop. 

Liilel.  Paris,  nains, 

pins,  inlegeii|;  Jiiiis  jnsliliaeq ; 

Anlisles, 

Jns  C.  Rom.  sciip.  illnsir. 

Valtnl.  Ciivarr.  el  Avariei  Bilur. 

aiHi.    ihiiilos  docuil  : 

De  suin.  Reipiib.  consullus 

sap.  resp. 

Légal.  Gennan. 

sub.  Karoi,.  IX.  Franc.  Ueg. 

prospère  gess. 

Palriam  ni)  civil.  Iiell.  sponle  linq. 

In  Germa. I.  cen  Pair.  allr. 

cnncess. 

Principili.  (.Ij  scient,  cl  prol). 

acceplis. 

Basilca;  Uaniacor. 

publ.  ilannin  IncUiqne 

plac.  falo  fnnct. 

b.  An.  L\\.  \n.  5.  d.  20. 

lui).  F.  aniiciqnc  Basile»! 

P. 

FrAXCISCI  IIOTOMANI   J  C. 

morlalos  cxnvias  lanlispcr 

asservandas, 

dnni 

Cliristo  jnlienie  iinmorlalcs 

cxsnrganl , 

ainici  sub  boc  saxo 

deposnere ; 

loco  Ininoris  crgo  ab  Acdis 

Curalorib  liberalilcr 

concesso 

Vixil  An.  1.X11I.  meus.  5.  d.  20. 

Oliiil  priil.  eiil.  Febr. 

An.  cl'j  l.)  xc. 


Callia  progpnuil  :  serval  liasilea  sepiillum  : 
Inierilus  expers  ncmen  ubique  viget. 


Llv^ 

Caspari  D'anglvre 

B.iNACVRTii  Camnis 

Cuastellartii,    niorlales 

reliqviae. 

LV. 

WVNEBALCVS    IIeIDELBECK 

Episcopal.  Cancellarius, 

obiil  6.  Kal.  Jan. 
Anno  M.   acte,   lxxmii. 


LVI. 

D.    0.     M. 

lOANNES  IaCOBVS  GrïN^EVS 

Theoliig.  Celelicr. 

Basil.   Eccles.   qnarlvs  Anlisles, 

et   Acad.    Profcssor  : 

Poslpai|vam  in  Lviii.   annos, 

RneieUe   in   Marcbion.  Bad. 

el  lleiilelberga;  in  Palalinalv  : 

j.oliïS.  veio  Basile.e  Ravracorvni 

siniplicilale  cordis, 

sinceril.cle    doclrina;, 

viuci]  ;  inlegiilale, 

Couscienliani    Duo 

probasset, 

cvris,  laboribvs,  scnio, 

dolori.ivs    colicis 

cdnfeclvs, 

tandem  lenla    febre  exlinclvs, 

morialiiaii    avream 

inipnsvil  C(M'(nii(l. 

el  in  lioe  Teinpii 

Xyslo 

xlcrn.  bealil.    coronam 

pricslnlalvr. 

III.  cal.  sepl.  ann.  wii. 

decinii  sepl.  a  CInislo  nalo  sccvli 

;ctal.   climacl.    viideeinio, 

liuc  nidiinm.  prci  mvnerc  exiremo, 

geuer,    lilia,  nepnles, 

cvmiaci  vm.p. 


LVIL 

Vialoris  S. 

MiClIAEI.I   IslNCRINO, 

Civi  Basil,  egregio,  acpio, 

Tvpiigraplio 

indnsirio,  doelissimo, 

.\nno  M.  i>.  i.vii  Mari.  m.  ^F.lal.  siix  l.vil. 

!".i  izuii  1II.1-  Limier*: 

('.(injiigi  Icclis. 


«05                           BAL                               D'EPIGRAPHIE. 

BAL 

Aiiao  M.  D.  Lxxux.  7.  Cal.  Nov.  ;el.  lxxv. 

—^                      ■'    • 

diem  fuiiclis 

Paienlibus   opiiinis  : 

LX. 

TuoM.L  Glari.no 

Simon  Grtn^v» 

Belg.'e 

vixi, 

Tornaco  Patria,  ob  pielalem 

Chrisio  nunc 

profiigo, 

vere   vivo 

niarilo  dileclissimo. 

Heidelberga    ivvenem 

fido  ai'tis  Soceri  imilalori, 

excepit, 

œternaique  felicit.  illius  iiivido 

vin.    et   ervd. 

Anno  M.  D.  xcii.  6.  Maji  aetal.  suae  lxiii. 

insirvxit, 

e  teiiebi'is,  in  liicem  aelernam 

Maibcniata  pvb.   doceiitem, 

migiaiiti, 

nioibos     cvrantem 

Elisabeiha  Isingriiia  m.  f. 

fovil; 

Conjugalis  fidei  ac  sortis 

Concoidi  cedentem  Discord. 

observanliss.  mœsliss. 

Acad.  Basil. 

P.    G. 

Morvm  Pliilosophiae 

— 

proefecit. 

LVIII. 

Sed  virvm  ehev 

HlERO.NYMI    CVRIOMS 

incoinp. 

Iiiven.  florenliss. 

Clara  Simelbechia  m.  cvm  1. 

Illustriss.  Principi   Mwritio 

extvlit 

Hassiœ  Landgravio,  etc. 

ni.  Non.   Septembris 

a  coiisiliis  iiilimis  : 

M.    D.     XXCII. 

100 


et 

Ghristianiss.  Galloruni  Régis 

nuper  désignât!  Capitanei, 

ex 

^pso  terren.  milit.  apparatu, 

in  cœlesiem, 

die  v.  Martii  Ann.  Sal.  m.  dc.  xiv. 

œlat.    XXXV. 

ebeu  propere  rapti 

corpus 

in  iftrrcnuni  bocce 

Angel.î;,  CoELi.*,   Felicis, 

c.  s.  c.  Filiarum 

Virg.  nobiliss.  ei  castiss. 

greniiiini 

deponi    curavil 

Flaminia    Muralta, 

mater  niœstiss. 

Consiliisjnnclus,  I.egaliis  aii  ardiia  Catlo 

Delici^e  lueraiir,  l'riiici|iibiis  placui. 
Principibus  pl3culs^e  viris,  laiis  nwxmii  cerle 
Sed  placuisse  Ueo,  laus  luihi  prima  luii.       * 

LIX. 

Leoni  Cvrioni 

Cœlii    Sec.  F. 

Religionis   purioiis   causa 

cum  Parenlib.  exiili, 

nobili,  iniegro,  sincero, 

peregrinalionib.    captivit.  laboribus 

atiriio 

nnno  Cliristi  m.  dc.  i.  Octob.  vi. 

«tat.   suse    ann.  lxv. 

extincto 

Conjunx  et  Liberi 

amoris   et  pielatis  ergo 

II.    m.    p. 

DicTioNN.  D'EriGR.u>rui£.  I. 


LXI. 

D.    0.    M.    S. 

Ann.e  Augvst^ 

Burcardi   Coniiiis  ilohenburgens. 

Filiai 

RodolfiLImp.  Aug.    Comit.   Habsb. 

Conjugi 

et   fœcundœ  Parenli 

Austrise  Principnm  Sereniss. 

Alberii  I.  Imperat. 

Ma  tri 

una  cum  Carolo  filio 

Ann.   Dn.  m.  ce.  lxxxi.  xix.   Martii 

heic    sepultre, 

S.    P.     Q.    B. 

■qnû  S.  banc  ^dem  niiori  suo  prist. 

restiiuendani   curaret, 

bonoris  ergo,  circiter  cccxvi. 

post  exequias, 

h.     m.    1.    p. 

LXII. 

Anno  M.  oc.  xxiviii. 

obiit 

Reverendus 

in  Cbiisto  Paier 

IIenricis  de  TnoN, 

Episcopus  Basiliensis. 

Ejus    anima   requiescat  in  pace. 

LXIII. 

Eglise  de  Saint-Pierre. 

Anno  ji.  cccc.  lxx"" 

obiit 


107  BAL 

Dn.    Pcxnvs    Rot, 
Consul    hnjus   Urhis, 
Hierosolynulanns  Eques,  etc.  (1). 

LXIV. 

Daniel    Dvmowski, 

Nobil.  Poloniis, 

postqiiani  Basile» 

Sept.    Die    Oct. 

Ann.  Cil.    M.  DC.  xi. 

Aniniam  linmortal. 

Crealor.  Reddidis. 

Exuvias  mortale» 

lieic  deposuiu 

LXV. 

An  no 

H.  cccc.  xxxiiii.  xi\.  Aug. 

obiit 

Rev.  Pater  el  Doniimis, 

HoGO  Archicpiscopiis   Rotoraagensis 


DICTIONNAIRE  BAL 

FnANCiscvs  de  Insvla, 

Nobil.  Ligiir. 

qui 

postquam  sub  Patruo  suo, 

lob.  Bnplisla  de  Insula,  Arcliisiralego, 

niilllaris  scienii:c  fundam. 

Aquilifer  in  Ital, 

jecisset  : 

in  Germania  demum 

Carol.  V.  Imp.  invicliss. 

beiloram  Coniinissarium, 

supreraumque  annonoe  niilitaris  Prœfeclum 

egisset  : 

verœ  tandem  Relig.  lumine 

accensus, 

Cbiislo  niililare, 

ejusq  ;  noniine  cxulare, 

quant  palriis  bonis  et  bonoribus, 

in  superstiiione  perfiui 

nialuit  : 

Obiit  XVI.  Dec.  An.  m.  I).  lxxxi. 

Yixit  An.  LVi.  ni.  v. 


IPS 


LXVI. 

Cbr.    Salv.  S. 

GVARNERIO  Castillioneo, 

Nob.  Insubri. 

Vire  de  rauliis  bene  mérite  : 

qui 

postquam    in  cxilio  volunlar. 

quo 

patria,    bonoribus,  opibus 

carcre , 
quam  impiis  supersiiiionibus 

inservire    maluit, 

aiin.  p.  m.  L.  aninii    quietus 

yixissct  : 

BoNiE  RoNCi.E  conjug.  innocentiss. 

cum  qna  sine  jurgio 

annos  xlvi. 

vixit : 

EsTiiER.E  item  Isarell.'EQ. 

filiar.  praîdcfunct.   solatio 

orbatus, 

raorliles  exuvias  cum  cœlesti 

stola 

commutavit  : 

loh.  Frauciscus  Castillioncus, 

Parent,  sororunuiuc 

opt. 
incmoria:  niœrens 

P- 
b.  annos  lxxix. 


Sub 


LXVII. 

c.  s. 

boc   ('(llldilMI' 


idc 


(1)  llcomiTiaud.iil  800  H:Ui)i>;  an  rrunlml  ( 
SOU,  Cl  un  corps  trés-considéialde  à  Moral. 


Gran- 


LXVIII. 

Trinvno  S. 

Theodorvs  Zvingervs 

Basiliensis , 

cvm 

ex  pbilosopbia  tenebras, 

ex  arte  med.  bvnianas  raiserias 

deprebcndisset, 

svmnii  boni  cognoscendi 

potivndiq.  desiderio 

accensvs , 

christiano  pbilosopbo 

tlign.  niorlis  commentalioneni 

institvit, 

vivensqve  niortvvs  est, 

vl  niortvvs  viveret, 

b.  annos  liv.  m.  vu.  d.  iix. 

0  ann.  cbr.  cb  h  xiic. 

vi.  eid.  niart. 

Aima  Filles  abiit,  Spes  indiibilala  recessil  : 
Perlruor,  iulueor.  Soins  Amor  remanei. 

LXIX. 

Cliristo  :S. 

GVILIELMVS    ArRACOSIVS, 

Nal.  Gallus, 

in  Co'l.  Pallia  orinndus, 

in  niatcrn.    ierrx>   Tolosana;  tenebr. 

cducatus , 

C:cs.  ar  Regins  Mcdicns, 

pliir.  corp.  cl  anima"  liosics  loiigo  ccrtamine 

expu^navii  : 

sed  cum  ex  tali  pugna 

bnnianis  ineritis 

Sal.  a;tcrnnc  vitiori;i  poiiri  non  posset, 

sola   Cbrisli  gralia 


109  BAL  D'EPIGRAPHIE. 

sel.  xcvii. 
in  cœlcslem  Patriani  revocaïus  est. 
9  Ann.  Cbristi  cbb  ex.  xiii.  Maji. 


LXX. 

Luminum  datori  S. 

Non  Hermès  heic  Trisniegistus, 

sed  aculus  Philosophus,  elegans  Medicus, 

sincerus  Theologus, 

Heidelbergens.  Acad.  Columen, 

Basilieiisis  Lumen  , 

cui  nutricia  sua  libéral,  rependit , 

doctis  piisq;  araabilis, 

et  quod  ad  Patrise  splendorem  faciat, 

Helvet.  Aqucnsis 

Thomas  Erastvs  sexagenarius 

condit. 

An.  Sal.  cb  b  xxciii.  Prid.  Kal.  lap 

LXXI. 

jEternitali. 

L\T>.  Demolino  Roschefortio  Blesati  Gallo 

qui 

Vrbis    liujus  literar.  secessura 

aulico  splendori  lubens 

anteposuit 

viiseque  satur, 

aetal.  an.  lxvii. 

X.  Mart. 

spiritum  virtute  ac    erud.   nobilem 

misericordi  Patri, 

reliquias  corpusculi 

niagnx  Matri 

redd. 

Theod.  Zuingerus 

exlr.  liocce 

non  mutuuni  amoris   mului   luun. 

b.    m.    p. 

cb    b    xxcii. 

LXXIl. 

Anne   Domini    U66.  d.  14.  DecenJ) 

obiit 

Illuslris  Dn.  Iohannes  d.  Linenfir 

Prœpositus  Aquen. 

LXXIII. 

Eglise  de  Saint-Léonard, 

Anne  U39.XI.  Kàl.  Jul. 

obiit 

Dn.  biitNNEs  de  Schwartzenberg, 

Scliolasticus   Ecclesiae  Treverensis. 

Cujns  anima  requiescat 

in  pace. 


BAL 

LXXIV. 

Anne  Domini  m.  ccc.  lxxxii. 

xiiii.    Kal.  August. 

obiit 

Dn.  Ioannes  Eschenzer, 

Presbyler   hujus    Monast. 

LXXV. 

Eglise  de  Saint-Martin. 

Anno  M.  ccc.  nxs'" 

obiit 

PvLiANTVs  de  Eptingen, 

Eques  auratus,  consul,  etc. 


110 


LXXVI. 

Anno  M.  ccc.  lxx-" 

obiit 

Strenuus  Dn.  Petrus  de   Lauffen. 

Tribunus  plebis. 

LXXVII. 

Anno  1423.  hebdom.  anle  Martini  festum, 

fatali  somno  correptus 

obiit 

CoNRADvs  Helli^  (le  Lauflen 

Schaffhuf. 

Decrelorum  Doctor, 

iBcialis   primum    Constantiens. 

postea  Arebidiac.  Basil. 

LXXVIII. 

NicoLAVs  Irmivs 

Sen.    Bas. 

belli    pacisque  anib. 

clarus, 

elvetiorum  sub  Henrico  IF.   Gall.    Rege 

ex  fœd  Arcbistrategus, 

eu  m 

et    fidem   suam   sociis, 

et  fortitudinem  hoslibiis 

renim  gestar.  gloria 

probasset, 

armis  invicius 

morbo tandem  extinctus  est, 

et  patrise  quid.  ingens  sui    desid. 

exemplar  virlutum  civib. 

Lib.  deniq;    mœstiss. 

cxtrerase  pietatis  argumentum 

reliquit, 

Anno   Cbristi    m.  d.  i.ii. 

XVI.  Cal.  April. 

setatis  sux  xliiii. 

LXXIX. 

Eglise  de  Saint-François. 

Anno  Sal.    m.  d.  xxv. 

nbiit 

Adamvs  Pétri 

Typograplius  Basil. 


"«  BAL 

LXXX. 

Eglise  de  Saint-Dominique. 

Anno  M.  cccc.  lxxiv. 

obiit 

Casparv5  Maner  Tlieol.  Magisler, 

Pomiriicaiius. 

LXXXI. 

Obiit  fraler  Henricvs  Rïss, 
Magisler  TlieoI.  Anno  1494. 

LXXXII. 

OI)iit  frater  Ioiiannes  Stockler 

de  Suulkardia,  confr.  Anglicaj  porlse 

iiic  sepultus  Anno  1500. 

LXXXIII. 

Anno  M.  D.  IV. 

obiit 

Fraler  Iohannes  Wilhelmvs 

Leclor  et  Siipprior  liujns  Convent. 

LXXXIV. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxiii. 

obiit 

Frater  IIenricvs  de  Rvnfeldu, 

Magisler  in  Tlieologia. 


DICTIONNAIRE 


BAL  lis 

XC. 

Anno  M.  cccc.  lxxviii. 

oliiit 

0.  NicoLAVs  Maxer  de  R}'nfeldia, 

Capelianiis  Ecclesi.-e  Calliedraiis  Basii. 

Requiescat  in  pace. 


XCI. 

*  OdOARDVS  BlSETVS 

ex  Trojana  noliililate  orlu? 

singulari  ingcnio,  viriute,  Lalinis,  Graîcisq;  liler 

exornatus, 

du  m 

militarem  sub  Ilenr.  II.  Gallor.  Rege 

quaesturain  exercet, 

quod  ingenio.  et  aile  invenire  non  polerat, 

lide  a  Cbrisio  gratis  acccpil  : 

ac 

hunianis  miserîis  exnlus 

corporisqiie  viiicnlis  solutus 

palriam  cœleslem  repetens 

cum  Uno  per  Unum  nunc  in  vita  beata 

quiescit, 

vitSR  ciirriculum  explevit 

annis  lxxvi.  Basileai 

xviii.  Cal.  Ang. 

cId  b  ■VIO. 

UNI 

HrEMONI 
TPI5:ArUl 


LXXXV. 

Hic  ol)iit  Iohannes  Winszier, 

die  Sabbalhi  poslEgidii,  Anno  li39. 

sac.  Concil.  Basilien.  duran. 

LXXX  VI. 

Sepulcnim  Pétri  Divitis  de  0ber""pt. 
et  Mezzin^  sororis  su;e,  matris  "r" 
lohannis  et  Pétri  P.  Sept.  An.  1341. 

LXXXVII. 

Obiit  frater  DoiiiMcvs  Gockerli 

Prior  Ratisboncn.  Anno  1515. 

18  Sepiemb. 

LXXXVIll. 

Baltiiasar  BiivxiNER,  Sacerdos, 

Anno  1516.  22.  Febr. 

obiit. 

LXXXIX. 

Anno  H.  cccc.  lxxi. 
ol)iit 

DomilllIS  IniUNNES  BVRCKARDI 

Capeilainis  S.  Aiitcmii. 


XCIL 

Anno  M.  cccc.  xviii.  die  13.  Marlii 

obiit 

Clara  Ritterim, 

Mater  Rev.  Patris  Dn.  Georgii  Episcopi  D— 

Ordinis  Praidicat. 

xcin. 

M.  S. 

Quem  Gallia  oninis,  boniq  ;  omnes 

cxliiicltim  lugenl  : 

cnjus  pieiatoni,  eriidii.  var. 

faccnd.  sing.  priid. 

jiulicii  dextcritaleni  gravisi. 

Eccics.  polit,  ncgot. 

coinprob. 

proRdicant  oniiics  et  adniiranlur  : 

Iacobvs  Coveïvs  Parisiens. 

Tlieolog.  sincer. 

lidus  Cbristi  MInister  et  cxul 

gêner,  et  ingenio  nubiliss. 

a 

nuiUis  Principib.  vocains 

suninii  tandem  inqioratoris  xlr.irîi 

respondit, 

An.  Dn.  M.  dc.  vni.  xvui,  jan. 

a:lat.  LXii. 

Parcnti  optaliss. 


Iriens. 


113  BAL  I 

Lib.  mœsiiss. 

pieial.  exlrem.  h.  m. 

P. 

XCIV. 

Eglise  (h  Saint-Jean  de  Jérusalem. 

Anno  Doniiiii  m.  d.  iv. 

die  ult.  Mens.  Jiin. 

obiit 

Venerabilis  frater  Beuo  de  Melchingen, 

Commendator  biijiis  domus. 

CuJLis  anima  requiescat  in  pace. 

xcv. 

Anno  M.  D.  V. 

obiit 

Fr.  Petrvs  Hvgonis,  Ordinis  S.  Joliannis. 

Cujus  anima  requiescat  in  pace. 

XCVI. 

Dans  le  chojur. 

Anno  Doniini  m.  cccc.  xi. 

in  feslo  S.  Jacobi  Aposloli. 

oijiit. 

Fraler  Hermannvs  diclns  ze  Ri.n, 

Magisler  generalis  per  totam  Âlmaniani 

Onlinis  S.  Jobannis. 

Orale  pro  eo. 

XCVII. 

Anno  Dn.  bi.  ccc.  lxxxv. 

V.  Non.  Junii 

obiit 

Frater  Wernhervs  dictus  de  Eptingen, 

Miles. 

Cnjus  anima  requiescat  in  pace. 

Orale  pro  eo. 

XCVIII. 

Anno  Dn.  m.  cccc.  lxxxiii. 

obiit 
Yalidvs  Ervvinvs  Losel 

et 
Petronella  Scuenckin"" 

XCIX. 

Anno  Dn.  m.  cccc.  lx. 

viii.  die  April. 

obiit 

Venerabilis  frater  Iohaxnes  Losel, 

Magisler  generalis  pëm  Almaniae, 

Ordinis  S.  lohannis. 

Orale  pro  eo. 


•EPIGR.VPIIIE.  BAL  lit 

Vers  en  son  honneur  faits  par  yEneas  Sjlvius,  plus  l:rii 
pape  Pie  II. 

Si  mille  aut  lolidem  rapuisses  usque  Virorum 

Peslis,  adliuc  poteram  parcere  s;cva  tibi. 
Vivens  qiio  nusquam  fuerat'prœslanlior  aller, 

Exlincluni  poliiis  reddis  iniqiia  lues. 
Quem  flelis  Leges,  quem  ûelis  jura,  sacriq; 

Nunc  Canones  :  obiVl,  quem  coluislis,  herus. 
Hic  vos  ornarat,  vestras,  ubicunquc  fuerunt, 

Solverat  ambages  :  nunc  sine  voce  jacet. 
Heu  vocos,  heu  verba  Yiri  divina,  memorq. 

Ingenium,  quo  vis  nunc  lua  multa  loco  est'. 
Heu  Romane  jaces,  quo  non  Romanior  uUus 

Ante  fuit,  quo  nec  forle  fulurus  erit! 
Te  pater  et  charus  retur  modo  vivere  frater, 

Heu  quanlos  gemilus  ille  vel  ille  dabil! 
Te  RoMA  alq.  omnis  plorabit  Elruris,  leq. 

Tola  petet'lacrymis  Ilala  terra  piis! 
Te  nunc  Concilium,  le  nunc  ululalibus  unum 

Ipsa  quoq.  exiinclum  qu;erilat  Ecclesia! 
Heu  vanas  bominum   mêmes,  heu  pectora  cœca  ! 

Cuiq.  dies  certum  est  fata  dédisse  sucs. 
Et  nos,  cum  superi  statuent,  venieraus  ad  illos  : 

Nemo  parvm  vixit,  cvi  bona  viia  fuit. 

Ob.  ex  peslil.  5.  Id.  Jul.  lempore  Concil.  Basil. 

Cl. 

Sur  son  tombeau  est  gravé  : 
Anno  Domini  m.  cccc.  xxxix.  obiit  reverendvs 
in  Christo  pater  dn.  Lvdovicvs  Pontanvs  de  Ro- 
ma,  vlrivsq.  ivris  doclor  egregivs,  s.  sedis  apo- 
stolic;e  prolonotarlvs,  cvivs  anima  reqviescat  in 
pace.  Amen. 

CIL 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxiii. 

prima  Se|)lenib. 

obiil 

Reverendus  in  Cbristo  Pater  ac  Dominus, 

Dn.  Thomas  Polton, 

Dei  gratia  Episcopus  Vigorniens. 

in  Anglia, 

hic  sepulius,  • 

tempore  peslis, 

generalis  Concilii  Basil. 

cm. 

Hic  requiescit  corpus 
Révérend,  in  Chrislo  Patris, 

Dn.  Iohan.nis  Langdon 
quondam  Episcopi  RofTens. 

de  Anglia, 

ac  Saerae  paginae  Professer  : 

qui  obiit 

die  sancti  leronymi , 

Anno  Domini  si.  cccc.  xxxiiii. 


Eglise  des  Chartreux, 


Nombreuses  inscrrplions  de  personnages  du  concile  de 
Bàle. 

Loms  'Po.>TA«o,  rROTTOoiAiflE  du  Sai>t-Siége. 


CIV. 

Anno  Domini  m.  ccrc.  xxxrv 
quimo  Idus  Sepiemb. 


il;  BÂL 

obiit 

Reverendus  in  Clirlsto  Pater 

Du.  Fr*nciscvs  Episcopus  Cumanus, 

igenerc  Coiiies  de  Bossis, 

Docloruïriusq;  jur. 

Cujus  anima  requiescat 

in  pace. 

GV. 

Anno  Doniiui  m.  cccc.  xxsiit. 
22.  d.  mens.  Seplemb. 

obiit 

Rev.  in  Christo  Pater, 

Dn.  SvEBERvs  de  Cvlenborch, 

Dei  gralia  Episcopus  Trajeciens. 

Cujus  anima  requiescat 

in  pace.  Amen. 

CVl. 

Anno  Dn.  ai.  cccc.  xxxiv. 

V.  Kal.  Martii 

obiit 

Reverendiss.  in  Christo  Pater 

Dn.  Alfonsvs  de  Cvrillo, 

♦  Cardinalis  S.  Eusiachii. 

CVII. 

Anno  Dn.  m.  cccc.  xxxix. 

die  Mercur.  xix.  Aug. 

obiit 

Reverendiss.  in  Cbristo  Pater, 

Iliustrissinms  Princcps  ac  Dominas, 

Dn.  LvDovicvs,  Patriarcha  Aquilegiens. 

et  Primas  Ilaliaî,  Duxq  ;  de  Dcck,  etc. 


DICTIONNAIRE  BAL  113 

Dn.  Ga.ncfhedvs, 

Abbas  sancli  Benedicti  Lirineas. 

Decretorum  Doclor. 

Hic  sepultus 

tempore  sacri  generalis  Basil.  Concilii. 

Orale  pi  oeo. 

CXI. 

Anno  Dn.  m.  cccc.  lxxi. 

die  28.  mens.  Aug. 

obiit 

Venerabilis  vir, 

kl  Artibus  et  Medic.  egregius  Magister, 

Dn.  Hknricvs  Am 

Civitat.  Basil.  Pbysicus 

et  sludii  Monlispessulan.  mullis  annis 

Ordinarius. 

R.  I.  P.  Amen. 

CXII. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxvi. 

Septemb. 

obiit  Venerabilis  Magister 

ROBERTVS  Galion  de  Anglia, 

Decretorum  Doctor, 

€ancellarlus  Episcopi icii,  bic  sepultus., 

Orale  pro  eo. 

CXI  II. 

Sepultura 

Domina;  Gredun^  de  Lavffen, 

«xoris  quondain  Domicelli  Antonii  de  Eplingen  : 

qua;  obiit 

Anno  Domini  m.  cccc.  i.xii. 

die  xxiix,  Augusli. 


CVIII. 

Anno  Dn.  m.  cccc.  xmi. 

lerlia  die  mens.  Marlii 

obiit 

Venerabilis  Dominus 

Iacobvs  Zybol,  civis  Basil. 

Fundalor  hiijiis  Monaslerii  et  Tribunus  pic». 

Requiescat  in  pace. 

CIX. 

Anno  Dn.  m.  cccc.  xxxiii. 

prima  die  mens.  Aug. 

obiit 

DOMICELLVS  BvltCARDYS  ZyBOI., 

filius  fundatoris  hujus  Monaslerii. 
Requiescat  in  pace. 


CXIV. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxix. 
d.  22.  mens.  Junii 

obiit 

lOHANNES  PrESC»  dc  ZuCHïELEN 

Canonicus  Coloniens.  Diœces. 

CXV. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxiiii. 

XI.  Cal.  Julii 

obiit 

loiiANNES  Ca\rate  de  Mcdioiano 

bic  sepullns 

Secrelarius  Dn.  Cardinalis  Bononiens. 

Cujus  anima  requiescat  in  pace. 


ex. 

fiMllO  Dn.  M.  (CCC.  XXXVl. 

penuli.    die  mens.   Marlii 

obi  il 

Voiicrabilis  Pater 


CXVI. 

llic  jacel 
qiionilam  voroiabilià  Vir 

ImiANNKS  LE  GaLOIS 


Il7  BAL 

Sacr.  Theolog.  Professor  Parisiens. 

Decanus  de  Salceya 

et  Canonlcus,  ac  Procurator  EcclesiiB 

llollioniagens. 

qui  obiit  xv.  die  Maji 

Anno  M.  cccc.  xxxv. 

CXVII. 

Anno  Doniini  m.  cccc.  xxxii"- 

die  Veneris,  terlia  mens.  Jul. 

obiit 

Venerabilis  \\r 

Du.  Pethus  de  Arssen, 

Prsepositus  et  Archidiaconus 

Arnheimens. 

Anima  ejus  lequiescal  inpace. 

Amen. 

CXVill. 

Obiit 

Generosus  Vir, 

Dn.  loHAN.  de  Sancto  Clémente 

nalione  Calhalonus 

Decretor.  Doctor  egregius 

Urgcllens.  Arcliidiacoiius  et  Canon. 

Anno  M.  cccc.  xxxix. 

XXI.  Jul. 

CXIX. 

Anno  M.  cccc.  xxxiiii. 
xxs.  mens.  Aug. 

obiit 

Venerabilis  Vir 

WiDENLERS  de  IIammone, 

Canonicus  Ecoles.  Coloniens. 

Requiescat  in  pace. 

Amen. 

cxx. 

'Anno  M.  cccc.  xxxviu 

XV.  Januar. 

obiii 

Veneral)ilis  Vir, 

Dn.  Alfonsvs Conchensis. 

Ilic  sepullus 

lempore  generalis  Concil.  Basil. 

Orale  pro  eo. 

CXXI. 

Hic  jacet 

Dn.  Petrvs  Monebn. 

Canonicus  Lausanens. 

Canellanus  et  Confessor 

Révérend,  in  Chrislo  Patris 

D.  LvDovici  Sc^  CecilI;!; 

Càrdinalis  Ârelaiens 

qui  obiit  i.  April.  •  '- 

\NN0  m.  cccc.  XLIIII. 

Coiici!.  riasil.  XIV. 


BEPIGRAPHIE.  BAL 

CXXII. 

Hic    jacet 

Dn.  Henhicvs  de  Dona, 

Rev.  Patris 

Dn.  LvDovici  Cardinal.  Arelaiens. 

Capellanus. 

Qui  obiit  Anno  Dn.  m.  cccc.  xxux. 

d.  XXI.  Jul. 

GXXIII. 

Hic  jacet 

Magister  Ioiiannes  Antonivs 

Pinani. 

Secrelarius  D.  Càrdinalis  Arelaiens. 

qui  obiit  Anno  u.  cccc.  xxxix. 

d.  IX.  mens.  Sept. 

lempore  S.  Concilii  Basiliens. 

Clericus  Rotlioraagensis. 

GXXIV. 

Hic jacet 

CAnoLvs  de  Viliers 

anonicus  Ccnomanensis, 

Cubicularius 

S.int  Dn.  LvDovici  il  Scœ  Ceciliae 

Presbyleri 

Cardinal.  Arelaiens. 

Vice-Cancellarii  Sacr.  Basil.  Concil. 

qui  obiil  v.  Aug.  m.  cccc.  xliii. 

cxxv. 

Henkicvs  Arnoldi  Saxo 

Prior  Monasterii  Carlbusiens. 

Notarius  Concil.  Basil. 

obiil 

Anno  Sal.  m.  cccc.  Lxxxvir. 

G  XXVI. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxiv. 

prid.  Id.  Sept. 

obiit 

DoMicELLVs  Stoeke  dc  Barslape 

Anglicus. 

Cujus  anima  per  misericordiam  Dei- 

recuiescat  in    sancla  pace. 

Amen. 


CXXVII. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxviii. 

iiv.  Kal.  Septemb. 

obiit 

Venerabilis  Christmannvs  Ioncker, 

Notarius  in  S.  gênerai.  B^iil.  Coneil. 

Cujus  anima  requiescat  in  pace.' 


148 


na  BAL  DICTIONNAIRE 

CXXVIII. 

Aiino  Doniiiii  m.  cccc.  xliv. 

die  I.uiiai  xx.  mens.  April. 

oliiil  llonorabilis  Vir 

Dn.  EtiNF.STVs  Stoltzenbehg  de  Elburgo 

Presbyier  Warmiens.  Diœccs. 

Rcquiescal  in  pace. 

CXXIX. 

An.  M.  cccc.  XLViii.  Sept.  xx.  obiit  llonestiis 
Magisler  Bartiiolom.«vs  Zimmerman  de  Bus- 
choleii,  S.  Coiicii.  Basil.  Aposlolicar.  literar. 
Scriptor  et  Abbreviator.  Resqiiiescat  in  pace. 

cxxx. 

Anne  M.  cccc.  xxxiv. 

X.  die  April. 

obiit 

Venerabilis  frater 

Magisler  Generalatus  Lesch, 

Commendator  domus  in  Riidikei" 

Ordinis  S.  lohannis. 

CXXXI. 

Eglise  de  l'ordre  teiUonique. 

Anno  Sal.  m.  cccc.  i.xxx. 

in  die  S.  Laurentii 

obiit 

Fr.  Andréas  Schmid, 

Commendator  hujus 

domus. 

Cujus  anima  requiescat  in  pace. 

CXXXII. 

Arma  R.  P.  D.  Ludovici  Alemand», 

S.  Sca:  Ecclesiae  Romanrc  Cardinalis, 

Arebi-Episcopi  A lelatensis, 

Episcopi  Mangueloii.  etc. 

Anno  Domiiii  m.  cccc.  xxxviii. 

cxxxm. 

Cimetière  du  couvent  de  Sainl-Alban. 
Rina  R.  P.  et    Dni.  Dni 
liiirckbardi,  Dei  giali;'.  episcopi 
Basiliensis,  nali  Baronis  de 
Ilasenbiug,  fiindatoris  hujns 
Moiiaslcrii.  A.  T).  m.  i.xxxiil. 

(Aiino  Doinlni  1085.) 

Renovalinn  anno  m  .  n  .  xcv. 

Ancien  couvent  de  Sainte-Marie-Madeleine. 

cnRiSTOnionus 

Dei  et  Aposlolicaî  cedis  gralia 

ICpiscopiis  Basil. 

Spet  mea  crux  Chkisti,  grnliam,   non  opéra,  qucero. 

Auno  l.>22. 

BALIGN.^.h  lieux  milles  irAiiuilén,  en 

Illyric. 

Inscription  sur  te  c  ocner. 
Sminm'i  siime  bonû  Us  b:\iir  liiniiii  airipe  dmifi 
An'-frcdi  pallia  qiiiMii  luiis  ;i  pmpria 


BAR 


120 


Egit  amor.  Merces  sit  ei,  qui  ciincta  coerces. 
Pax  sil,  amena  quies,  perpeluiisqne  dies. 

{Cardinal  Mai,  207,  3.) 
Muratori,  p.  1828,2,  au  iieu  de  hane  turrim, 
donne  :  Deus  E.  .  .  s  accipe  doniim. 

BALSHAM  (comté  de  Cambridge),  en  An- 
gleterre. 

Epi  ta  plie  de  John  Sleford, 

Evoque  selon  le  Forclham's  reiisler,  page  68G  et  présenté 
ici  comme  recteur  et  patrou  de  Berklowe,  mon  ea 
1401. 
Jolianner  Sleford  dictiis  reclor,  muiidoqtic  relictus 
Bursa  non  stricius,  jacet  hic  stib  marmorc  piclus 
Fautor  justorimi  conslans,  ultor  viciorum, 
Qiiem  Rcx  Edwardus  dilcxeral,  ad  niala  lardus, 
Gardrobam  rexit  illiiis  dum  bene  vixit 
Eccicsiam  struxit  banc  :  nunquam  postea  iuxit. 
Hœc  fecit  stalla,  large  fiindensquc  metalla 
Canonicns  primo  Wellens  :  Rippon  fuit  inio 
Edwardi  festo  decessit  fine  modeslo 
Régis  etangloriim  qui  delulil  acia  reorum 
Anno  millcno  qiiadringeno  qiioipie  ploiio 
Unie  addens  primum  corpus  deduciiur  ad  inium. 
0  clemens  christe  celos  precor  iiitret  ut  isie 
Ml  habeat  triste  quia  prelulit  omnibus  iste 

{Sépulcral  monuments,  II,  9-10.) 

BALZIBAL,en  Afrique  (régence  do  TunisU 
h  un  mille  de  la  localité  ainsi  nommée  {Pri- 
mo lapide  a  loco  Balzibal  in  Africa). 
Se  trouvent  les  inscriptions  suivantes  • 
1. 
•  D.  NN.  Flavio 
Valentinianoet 
Valcnli  angg. 
nmni.  Mizado 
Teren    .    . 
(Card.  Mai,  p.  263;  Maffei,  Musée   de 
Vérone,  p.  460,  3;  Donat,  p.  151,  8.) 

II. 

Salvis   et   propiliis  DDD.  NNN.  Gralia- 

no  Valciitiniaiio  Tlieodosio  iinielissimis  princi- 

pibus  de  pa...  ex  more   condil  décret.     . 

tCard.  Mai,  339,  2;  Maifei,  Mus.   Vér. 
km,  6;  Donat,  2-22,  5.) 

lîANNOS,  district  de  Valladolid,  en  Espa- 
gne. 

Eglise  de  Saint-Jean-Bnptistc. 

Praîcnrsor  Domini  martyr  Bapiisia  Jobanncs 
Posside  conslruciam  in  xlerno  munere  sedem, 
Oiiani  dévolus  ego  rex  Rercesuiiilbus  amalor 
Nominis  ipse  lui  priqnio  de  jure  diiavi. 
Terril)  post  deeiimim  regiii  ennu's  iiielylus  anno 
Sexcenlum  deciesero  nonagesima  novem 

[Card.   Mvï.  1l)2,  I  ;  Mohai.is,  lib.  -xii, 

cap.  32;    Bt  ihunn.  Aniholoqie.  I.  Il, 

]!.  /i;  \\\\\\\  M\i  11.  t.  M,  1).  219,230; 

Pac.iai  m,  (/(■  .S.  Jiili.  Itapl..  p.  ."lo;  Ba- 

noMis,  l.  XI,  p.  ;)26.) 
BAR,  arrundisscment  de  Grasse,  déparlg- 


m 


BAR 


DEPIGRAPHIE. 


BAR 


122 


ment  du  Var.  M.  H<^nry,  corrfspondnnt  du 
ministère  de  l'Instruction  pui)lique,  a  donné 
la  notice  suivante  sur  un  tableau  et  une  ins- 
cription conservés  dans  l'église  paroissiale 
de  cette  ville  (1). 

Le  tableau  en  bois  sur  lequel  se  trouve  la 
peinture  a  1  mètre  75  centimètres  de  hau- 
teur, sur  une  largeur  de  8o  centimètres.' Le 
dessin  ne  prend  qu'un  peu  moins  du  tiers  de 
cette  hauteur;  le  reste  est  occupé  par  une  ins- 
cription en  trente-trois  vers  monorimes,  tra- 
cés en  beaux  caractères  gothiques,  en  deux 
colonnes.  Le  style  de  cette  inscription  et  les 
mots  qui  la  composent  attestent  la  dégéné- 
ration la  plus  complète  delà  langue  romane 
en  Provence  h  l'époque  où  elle  a  été  écrite, 
et  ne  permettent  pas  de  la  faire  remonter  plus 
haut  que  la  preuiière  moitié  du  xvi"  siècle. 
Je  joins  au  dessin  la  copie  de  cette  inscri])- 
tion,  telle  qu'elle  m'a  été  envoyée  par  M.  £é- 
néquier,  de  Gracse,  membre  du  conseil  géné- 
ral du  département  et  amateur  de  peinture, 
de  musique,  d'archéologie,  comme  il  se  qua- 
lifie lui-môme  dans  la  lettre  qu'il  m'a  fait 
l'honneur  de  m'écrire  en  me  faisant  cette 
intéressante  coninmiiication. 

Le  sujet  du  tableau  est  une  danse  exécutée 
au  son  du  galoubet  et  du  tambourin  par  des 
hommes  et  des  femmes.  Un  petit  diable  peint 
en  noir  gambade  au-dessus  de  la  tète  de  tous 
ceux  qui  prennent  part  à  cet  amusement. 
La  Mort,  armée  d'un  arc,  décoche  ses  ilèches 
sur  les  danseurs.  Ceux  qu'elle  atteint  tom- 
bent à  la  renverse,"  et  le  diable  qui  les  pos- 
sède, figuré  par  ceux  quigauibadentsur  leur 
tête,  accourt  aussitôt  à  leur  bouche  pour 
saisir  au  passage  l'àme  dont  ils  se  sont  rendus 
maîtres.  Chacun  d'eux  place  rame  devenue 
sa  proie  dans  l'un  des  bassins  de  la  balance 
que  tient  l'archange  saint  Michel,  laquelle 
a  pour  contre-poids,  dans  l'autre  bassin,  le 
livre  de  vie.  De  peur  que  l'acte  de  la  danse 
ne  soit  pas  assez  fort  pour  amener  la  con- 
damnation, u'i  autre  démon  s'allonge  pour 
peser  sur  le  bassin  où  est  l'Ame,  avec  une 
baguette  qu'il  tient  à  la  main.  Un  autre  esprit 
malin  s'empare  de  l'âme  reconnue  coupable, 
et  la  précipite  dans  la  géhe;)ne,  ligurée  par 
une  gueule  de  Léviathan,  d'où  s'élèvent  des 
ilannnes. 

M.  Sénéquier  et  le  professeur  de  philoso- 
phie du  collège  de  Grasse  ayant  eu  avis,  il 
y  a  plusieurs  années  ,  de  l'existence  de  ce 
tableau,  se  rendirent  à  Bar  pour  le  voir. 
«  Nous  trouvâmes ,  m'écrit  le  premier,  ce 
tableau  placé  dans  une  tribune  occupant  le 
fond  de  l'église,  et  bâti  contre  un  des  murs 
latéraux.  Nous  en  prîmes  l'inscriplion  en 
caractères  ordinaires ,  et ,  percl;é  sur  une 
échelle,  j'en  copiai,  avec  beaucoup  de  peine, 
les  ligures;  ce  n'était  qu'en  ravivant  les  cou- 
leurs au  moyen  d'un  linge  humide,  que  je 
jorvins  à  eu  découvrir  les  lignes. 

«  Nous  traduisîmes  rinscri|)tii)n,  continue 
JI.  Sénéquier,  et  quelques  mois,  (pielques 
A  ers  nous  ayant  présenté  des  incei'titudes, 

lU  Bulletins  des  comités  du  ml/iisfnT,  l'éviier  1851, 

r.  co. 


des  dilhcultés ,  mon  ami  soumit  le  tout  à 
M.  Honorât ,  de  Digne  ,  homme  versé  dans 
les  écritures  anciennes,  et  auteur  d'un  grand 
dictionnaire  iirovençal  fort  remar(iuable  et 
très-estimé.  M.  Honorât  releva  des  fautes, 
que  nous  reconnûmes  et  rectiliâmes  en  face 
du  tableau.  Cette  fois  nous  calquâmes  |)lu- 
sieurs  mots  douteux.  Nous  fîmes  plus  :  mu- 
nis de  feuilles  de  papier-calque,  nous  mouil- 
lâmes la  peinture;  nous  passâmes  de  la  craie 
sur  les  contours,  et  nous  en  obtînmes  la  co- 
pie au  moyen  de  laquelle  je  comjdétai  mon 
dessin  primitif. 

«  Jusqu'alors,  dans  le  pays,  on  avait  con- 
sidéré cette  inscription  comme  écrite  en  ca- 
ractères hébreux  ou  allemands;  personne 
n'en  avait  jamais  lu  un  seul  mot,  et  depuis 
longtemps  ce  ta'oleau  était  oublié.  Nous  lui 
redonnâmes  de  la  vie,  à  tel  point  que,  dans 
une  réparation  de  celte  église,  il  a  élé  net- 
toyé, mais  sans  ménagement  et  sans  précau- 
tion, et  avec  la  saleté  on  a  enlevé  une  partie 
de  la  couleur.  » 

L'inscription  patoise  qui  suit  est  accom- 
pagnée d'une  traduction  la  |)lus  littérale 
liossible,  afin  de  conserver  le  sentiment  et 
la  manière  de  l'auteur,  en  faisant  remarquer 
que  la  très-grande  diiriculté  à  laquelle  cet  au- 
teur s'est  astreint,  en  donnant  h  ses  trente- 
trois  vers  une  rime  unique,  l'a  contrauit  plu- 
sieurs fois  de  défigurer  les  mots,  pour  leur 
donner  cette  terminaison  forcée. 

Première  colonne. 
0  paures  pecadours  liaias  grât  recordâsa 
Que  vos  niourres  lâtost  non  lii  fassas  doutâsa  ; 
E  vous  ballas  souvët  e  menas  folla  dansa, 
E  faues  autres  mais  âbe  grant  seguransa, 
En  vô  cargat  forment  de  mortala  grevâsa, 
E  nj  doutas  en  rê  de  far  giât  rebellansa 
At  grât  rcy  iesn'  crist  que  soustê  vrâ  slâsa  : 
Longamêt  a  sperat  la  voslra  melliuransa. 
Si  vô  mourias  ësin  ses  luiver  reparansa, 
SiMisa  doute  ali'û  haurias  malahuninsa, 
î'êsas  hi  ben  souvent,  non  fassas  demouransa 
De  vôslevar  ben  prest  de  tâl  grada  pesansa; 
Quur  si  vous  enlcndias  la  terri lila  veniâsa 
Que  fara  Dieu  a[ires  la  dura  scpaiansa 
Vie  vrâ  ama  doulêl,  qiiât  sera  en  balajisa, 
Meraviiha  séria  si  nô  sentias  tremblansa 
En  vostre  paure  cor  e  mais  en  vrâ  pansa. 

Seconde  colonne. 
Ilaias  grâda  paonr,  quar  cascu  jour  savansa 
La  f;n  e  vosha  mort  de  mala  sabouraiisa  ; 
Si  ella  vous  férias  en  soula  deyssoutansa 
Vous  lôbarias  de  tout  en  grât  desesperâsa  ; 
E  pucis  vous  ballarias  en  la  terribla  dasa 
La  quai  sapella  ben  perpétuai  crcmensa. 
Eu  fasël  plours  e  criis  e  giàda  blas(eniâsa 
De  Dieu  e  mai  de  v5  ses  mais  baver  cessâsa  ; 
Aras  lât  que  vives  c  baves  la  poyssansa, 
Fuges  tât  grât  perilh  e  tât  grât  irabucâsa  ; 
Quar  si  vô  intrares  una  fes  en  tal  dansa, 
Vô  en  repëtires,  mas  tari  ses  pronfielâsa. 


Ii5 


BAR 


DlCTlONiNAlRE 


Pregui  nre  senliour  voû  donc  lai  poyssaiisa 
Que  aquisles  lo  Ijcii  (luc  dura  sOs  inâcansa 
Unes  tout  lëps  laust'S  Dieu  âbe  giâl  aU'grâsa 
Dût  lo  prîce  defern  haia  grât  douleansa. 
Amen. 

TRADUCTIOX. 

Première  colonne. 
0  pauvres  pécheurs,  ayez  grande  souvenance 
Que  vous  mourrez  bienlol,  n'en  ayez  pas  de  doute  : 
El  vous  dansez  souvent  et  menez  folle  danse, 
Et  vous  faites  d'autres  maux  avec  grande  assu- 

[rance. 
En  vous  chargeant  fortement  d'une  mortelle  tjré- 

[vance. 
Et  vous  n'hésitez  en  rien  de  faire  grande  révolte 
Contre  le  grand  roi  Jésus-Christ  (pii  soutient  vo- 

[tre  être  ! 
Longuement  il  a  espéré  votre  amélioration  ; 
Si  vous  mouriez  ainsi  sans  avoir  fait  réparation. 
Sans  aucun  doute  vous  auriez  du  malheur. 
Pensez-y  bien  souvent,  ne  différez  pas 
De  vous  alléger  hieiitôt  d'un  si  grand  poids  ; 
Car  si  vous  entendiez  la  terrible  vengeance 
Que  fera  Dieu  après  la  dure  séparation 
De  votre  àme  dolente,  quand  elle  sera  en  per- 

f  [plexité, 
Ce  serait  merveille  si  vous  n'éprouviez  un  ireni- 

[hlement 
En  votre  pauvre  corps  et  plus  dans  vos  entrailles. 

Secoude  colonne. 
Avez  grand  peur,  car  chaque  jour  s'avance 
La  fin,  et  votre  mort,  de  mauvaise  saveur, 
Si  elle  vous  frappait,  par  une  soudaine  cessation 

[des  sauts 
Vous  tomberiez  entièrement  en  grand  désespoir. 
Et  puis  vous  danseriez  en  la  terrible  danse. 
Laquelle  se  nomme  bien  perpétuelle  combustion 
En  faisant  pleurs  cl  cris  et  grands  blasphèmes 
De  Dieu  et  de  vous,  sans  jamais  avoir  de  cesse. 
A  présent,  tant  que  vous  vivez,  et  en  avez  la  pnis- 

|sancc. 
Fuyez  si  grand  péril  et  si  grande  chute  (trébuche- 

[ment)  • 
Car  si  vous  entrez  une  fois  en  telle  danse. 
Vous  vous  en  rcpcnlircz,  mais  tard  cl  sans  profit. 
Je  prie  Notre-Seigneur  qu'il  vous  donne  lelli'  puis- 
Isa  ncc 
Que  voiis  acquériez  le  bien  qui  dure  sans  cesse. 
Qu'eu  tout  temps  vous  louiez  Dieu  avec  grande 

[allégresse 
Dont  le  prince  d'enfer  ait  grande  douleur. 
Amen. 

HAKHAUANO,  dans  les  Étals  do  l'Église, 
liocèsc  de  A'ilerbc. 

D.    0.     M. 

Vetvsliori  collapso  templo 

In  honorcm  bi'al;e  Mari;e  Yirginis 

In  cœlvni  assvmplai 

Dco  dicaio 


BEA  124 

Et  novo 

In  avgvslioremhanc  forniani 

Pvblico  ;ere,  piipvliqve  svffragiis 

Scdcnte 

Bencdicto  XIV.  pont.  max.  benemerittt 

lacobo  S.  R.  E.  card.  Oddi  episc. 
A.  C.  marcliionibvs 
Francisco  sacraii  Giraldi 
Alexandre  cqvitc  Vettori 
Gaspare  de  Torres 
Alm;c  vrbis  conservatoribvs 
Terr*  Barbarani  paironis 
Mariano  Aloysio  Bernini  C.  R.  vrb.  priore 

Excilalo,  ornaloqve,  et 
Marco  Antonio  Grassi     . 
Co.  Horatio  Mariscotli    j   D.  vrb.  cons. 
lo.  Pavlo  de  Cinqve        ) 
March.  Vincentio  Origo  C.  R.  vrb.  priore 
Expleto 
Marraorposilvm  anno  sal.  hdcclih. 

BARCELONE,  en  Espagne. 

Pierre  trouvée  à  la  cathédrale, 

Dans  une  urne  où  l'évêque  Frodoinus  avait  fait  meilre  le 
corps  de  sainte  Euialie,  en  877. 

(Hic)  requiescit  beata  Eulalia  raar- 

liris  XPl  qui  passa  est  in  civita- 

te  Barchinona  sub  Daciano 

préside  11.  ids.  fbas.  et  fuit  inventa 

A  Frodoino  epo  cum  suo  clero  in 

.  .  domus  scâ; Maria;  [V]  Kl.  notr.  Deo  gras. 

(Carrf.  Mai,   429,3;   Florez  Spam  sa- 
grada,  t.  XXIX,  p.  314. 

BAUBIGNY.  Village  situé  à  une  demi-lieue 
au  delà  de  Pantin  et  à  une  lieue  et  demie  do 
Paris,  sous  le  titre  de  Saint-André,  apôlre. 
Quelques  anciennes  tombes  prouvent  la  vé- 
tusté du  bâtiment.  Le  prieur  de  Saint-Martin 
est  non)inaleur  de  la  cure.  Voici  l'épilaplie 
d'un  curé  dcBaubigny.  Le  style  sim|)le  etnaif 
des  vers  qui  la  composent  mérite  •d'être  vu. 

Ci-dessous  gist  de  Dieu  le  léal  serviteur, 
Jehan  Unmeau,  Prêtre,  de  Bobigny  Cure, 
Clerc  de  la  Chambre,  Chapelain  de  MoNSiEin, 
Servans  à  tous  tant  comme  il  a  duré  : 
Par  dard  mortel  fnst  le  corps  séparé, 
De  avec  l'Ame  l'an  mil  cin(]  cent  et  quatre. 
Le  jour  treizième  de  juillet  mal  paré  ; 
Dieu  par  sa  griice  veille  ses  maulx  rabattre. 

Ce  curé  exerçait  à  Paris  la  fonction  do 
grcftier  de  la  cl)aiiii)re  ecclésiastique,  et  celle 
do  ciiapciain  d'Etienne  de  Poncber,  évéque 
de  Paris.  Il  fut  assassiné  entre  Paris  et  Bau 
bigny. 

(IIimxAiT  et  Magny.) 

BEAIÎNE,  nu  département  do  la  Côte- 
d'Or,  en  France. 

1.VH;L  —  lAjlise  Notre-Dame. 
Ci-gii-Mons-Jehan-ri?ossin, 
jadis  cardinal  évèqucDostun, 


125 


BEL 


DEPIGRAPHIE. 


15EM 


1-26 


Q-liêpassa-le-dernier-jour-<le-juin. 
Clocccciiiixx-et-trois. 
pries-Dieu-pour-lui. 
(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  319.) 
BEC-HELLOUIN,  département  de  l'Eure, 

en  France. 

On  a  découvert  en  1846,  dans  les  ruines 
de  l'abbaye  bénédictine  de  Bec-Hellouin,  en 
Normandie,  une  boîte  do  plomb  renfermant 
quelques  ossements,  et  des  fragments  de  ga- 
lons d'argent,  et  l'inscription  suivante  : 
Ossa  iUustrissimx  D.  D.  Mathildis  imperatricis 
infra  majore  altare  reperta  2  niarli.  1684,  in 
eodem  loco  coUocata,  eodem  mense  et  anno. 
Cette  boîte  renferme,  comme  l'on  voit,  les 
ossements  de  l'impératrice  Malliilde,  lille 
d'Henri  I",  roi  d'Angleterre  et  duc  de  Nor- 
mandie, veuve  d'Henri  A%  empereur  d'Alle- 
magne, et  mère  d'Henri  H,  roi  d'Angleterre. 
C'était  la  petite-fiUe  de  Mathilde,  femme  de 
Guillaume  le  Conquérant.  Elle  mourut  à 
Rouen,  en  1167,  et  fut  inhumée  dans  l'é- 
glise du  prieuré  de  Notre-Dame-du-Pré, 
aujourd'hui  Bonne-Nouvelle.  Ses  restes  fu- 
rent ensuite  transférés  de  Notre-Dame-du- 
Pré  à  labbaye  du  Bec-Hellouin,  comme  le 
constate  la  chronique  de  l'abbaje. 

(Revue  archéologiquef  111,  p.  690.) 

BEDFORD  ,  au  comté  de  ce  nom,  en  An- 
gleterre. 

Epitaphe  de  Simon  de  Beauchamp  comte   de 
Bedford, 

Mort  le  9  iain  1208  devant  le  malire-autel  de  l'église 
de  SaiQt-Paul  U  Bedford. 
De  Bello  canipo  jacet  hic  sub  marraore  Simon 
ruiidalor  de  Newenbam. 


(Sainte-Marthe,  1. 1,  p.  ci.) 
BÉJA,  dans  la  province  de  FAlenlejo,  en 
Portugal. 

Musée  épiscopal. 

Inscription  chrétienne  du  vi^  siècle. 

DeposI 

tio.  Pav 

li.  Famu 

lus.  Del. 

\ixsii. 

annos.  L.  E. 

T.  une.  reqiii 

evit.  in  pace. 

D.  m.  idus.  M. 

artias.    Er 

a.  DLXXXII. 

1  Traduction. 

Ci  gît  P.iul,  le  serviteur  de  Dieu,  qui  vécut  SI 

ans.  Il  mourut  en  paix  le  3«  jour  des  ides  de 

mars  de  l'ère  582. 

L'année  582  de  l'ère  d'Espagne,  employée 
dans  cette  inscription,  répond  à  l'année  5W, 
deJ.-C. 

(MuRPUY,  Yoi/.  en  Portugal,  pi.  xiv,  n°  D. 
et  page  333.) 
ELLEM,  monastère  royal  sur  le  Tage,  à 


cinq  milles  au  sud-ouest  de  Lisbonne,  en 
Portugal. 

Ce  magnifique  monastère  a  été  fondé  pour 
les  moines  de  l'ordre  de  Saint-Jérôme  par  le 
roi  Emmanuel,  en  1490,  et  terminé  par  le 
roi  Jean  111,  son  fils.  Au-dessus  de  la  porte 
d'entrée  on  lit  l'inscription  suivante  compo- 
sée par  le  célèbre  André  de  la  Résende. 

Vasla  mole  sacrum  divina;  in  litlore  malri. 
Rex  posuit  regum  maximus  Emmanuel. 

Auxit  opusliaeres  regni,  el  pietalis  uterque 
Structura  certanl,  religione  pares. 

Traduction. 

Le  roi  des  rois,  le  grand  Emmanuel,  fonda  sur 
les  bords,  ce  vaste  édifice,  et  le  consacra  à  la  mère 
de  Dieu.  Héritier  de  sa  gloire  et  de  sa  puissance, 
sou  fils  raclieva.  Egaux  en  piété,  ils  le  furent  aussi 
en  uiagniQcence. 

(MuBPHY,  Voy.  en  Portugal,  p.  19o.) 

BEMFICA,  près  de  Lisbonne,  en  Portugal. 

Epitaphe  du  célèbre  don  Juan  de  Castro. 

D.  Joannes  de  Castro 

XX  pro  religione  in  utraque 

Mauritania  stipendiis  factis  : 

Navala  strenue  opéra  Thunetano 

Lello 

Mari  rubro  felicibus  armis  penetralo 

Debellatis  inter  Euphralem  et  Indura 

nationibus. 

Gedrosico  rege,  Persis,  Turcis 

une  prœlio  fusis  : 

Servato  Dio,  imo  reipubl.  reddilo  : 

dormit  in  magnam  diem  : 

non  sibi.  sed  Deo  iriumpbator  : 

Publicis  lacrymis  compositus, 

publico  sumpiu  prœ  paupertate 

funeratus. 

Obiit  oct.  id  jun.  anno  m.d.xlviii. 

iEtalis  XLviii. 

Traduction. 

Don  Jean  de  Castro, 

après  avoir  exposé  sa  vie  en  vingt  combats 

dans  les  deux  Mauritanies. 

pour  défendre  la  religion, 

et  s'être  distingué  sur  mer  dans  la  guerre 

contre  Tunis, 

après  avoir  pénétré  en  vainqueur 

dans  la  mer  Rouge, 

dispersé  les  nations  placées  entre  FEuphrate 

et  rindus 

défait,  en  un  seul  combat,  le  roi  Gédrosicus, 

les  Persans  et  les  Turcs, 

et  conservé  ou  plutôt  reconquis  Din 

à  la  république, 

repose  ici  dans  l'aUente  du  grand  jour, 

plein  de  confiance  en  celui 

auquel  seul  il  rapporta  ses  triomphes. 

11  mourut  le  8  des  ides  de  juin  ^ 

de  l'année  1348, 

àgâ  de  48  ans. 


127                         BEN                                DICTIONNAIRE  BEN                         12S 

ei  honoré  des  regrets  de  la  nation  entière.  et  llonorii. 

11  fut  enterré  aux  (rais  du  trésor  public  i 

vu  son  extrêino  pauvrelc.  Dfiniino  nostro 

(MiRPHY,   Voyafjc   en  rortufjal,    [>.  302  FI.  Tlii'odosio 

303.)  aiigusio 

BENA  ou  Bagimna,  en  Piémont.  Falionius  Prol)ns 

Alypiiis  V.C.  pra;f.  urb. 

2.f "!""■,  •  •  -•  {Card.  Mil ,  p.  270;  Gruter,  p.  286,  6.) 

Flavio  \alerio  '  '           '       ' 

Constaniiiio  nohilissimo  Caesari 

IV 

Augustales  Baggieun. 

ex  voie.  Socle  trouve  dans  lex  ruines  du  Capitale  ùe 

{Cardinal  Mai,  2i8,  1  ;  Durand,  Pedem.  Bénévent. 

cisp.,  p.  175.)  ANICIB.VSS[ 

BÉNÉVENT,  an  royaume  de  Naples.  Anicio  Anchcnio  li.isseo  V.  C. 

Socle  trouvé  dans  les  fondations  de  V^jUse  des  proconsuli  Campani* 

Frères  des  écoles  pies.  ■*''«e  sacia  judicanii 

restitu- 

A^'«^'-  BASSI.  lori,patri.-«iaminde 

Anicio  Auelie.iio  Basso  V.  0.  a^  o,,igi„g  p„,ro„o,   qui 

procons.  Camp.  snp.  jud.  .  ^^^^^^  ;„  comn.tini 

prsnstantissinio  viro.  .  ^^t  j^^^^j  Benevenl.  plebs.  (I) 

■  •  •  """^""  '''J>  "*  ^'  ("S")  '""  {Cardinal  Mai,  p.  283.. 
exiiiiiuni  nninns  cl  peciuia- 

re  pra-ter  alicios  hono- 
res insigne  regio  exquili- 

na  recte  facior.nn  omni-  -^""^  ""«  boutique  devant  la  grande  église. 

um  memor  locavit.  T.  Antonio  Marcellino 

{Cardinal  Mai.  278,  1  ;  Pratilli,  Consul.,  ^-  ^-  ''°"^-  ^=""''-  P^'^''^ 

p.  8G;  Cf.  Palestiuna,  piene  trouvée  "<>  digmssimo  ab  insig- 

en  1778.)  "ia  bénéficia  ipiibus 

longa  popiili  lai- 

II.  dia  sedavil  universa 

Devant  l'église,  anjonrdliui  détruite,  du  P'el's  Benevenia- 

Sainl-Esprit.  na  censnit  po- 

nendani. 

justiiia  admirabili  casiiiatc  conspicuo  {Cardinal  Mai,  p.  283.) 

.  .  .  asori  for!  pro.  .  parte  conlapsi  in  ruin.  

conditori  mœiiiuni,  restitulori  regionis,  -i-i 

via;  nova;  rcparatori,  thciniaruin  conimodia-  ,,     i    ..     i 

,.,  ,    •       Il    •                   ,„  ■  Sur  une  muraille  de  lenhse  détruite  de  Samt- 

naruni  rcsIUulori,  collci^ioiuni  répara  ton,  i          r     r-        # 

.    ,     . .      ,  Jean  de  l' raola. 
poriicus  Diaiiie  rcparaiori,  basiiic;c  Lon- 

gini  ac  totius  prope  civitatis ADLLII 

hostile  irieendium  cnndilori Clodio  Celsino 

insignia  ejus  in  onincni  pro....  in.  .  .  'ns'g"'  et  C.  V.  praestanli 

prxcipna  .pie  in  se  et  patriani....  mérita  henivolenlia    aucloritale   iustilia 

populus  Benevenl.  •        f»''-  '■^■b'ionuni  diiariini  memo- 

ad  iclernam  incnToriain  >•■'''■'''  '-^'  P>^«lcritorun>  in,licnni 

statnain  collocavil.  exeuipla  virtulil)ns  onnnlius  supergresso 

{'cardinal  M  a.,  -i!).!,  3  ;  Borgia,  1. 1,  p.  145  ;  «''""  sp'oi'li'lissin.us  Beneventanx 

De  Vita,  I.  I,  p.  271,  ii.  2(1.)  civitatis  patrono  digmssimo.  (2) 

De  Vita  a  publié  .;n  oulro  une  di.s.sertati(ni  {Cardinal  Mai,  p.  28i.) 

snrccllc  insiTi|itii)n,  dans  lejuurnalde  Piso  — 

Viario  di  J'isa,  t.  \V1,  p.  287.  VII. 

....  invictissim. 
...  Theodosii 

Surme  colonne  près  de  la   maison  Lacanlli.  '!)  Dr.  Vita,  p.  xx.n,  n.  27;  Pi>Arii,..i.,  Consul., 

p.  (1. 

DIM)  NN.N  Théo-  (2)  Mm.,  p.  IIC)2,  'i  :  l)t  Vn\,  p.  x\in,  n.  22; 

dobii  \rcadii  rnATii-i.i,  Cuiisid.,  p,  lOU. 


1.23                            BEN  D'EPIGUAPlIIt:.                                DES 

:iviiiiano  jorcils  ciibal  sepulcro  lioc  SoiiNirs, 

.....   diisKiiliims  Vir  (loriiis,  iiiLegev,  niudesuis,  el  |)iiis, 

eirirui  ortl.  .'loiislatisqiie  verilalis  assi'ilor,  scliolis 

slaluam  In  iiiclylis,  Marpuigijiia  el  altéra 

in  abditis  lo-  Nosira  liac,  Deo  Musisque  grala,  liberùm 

cis  repeitaiii  ail  piivalmn  Seiu'iiii  paler,  Uim  nascilmi  poslbunii. 

el  publicuiii  (loco)  celeber-  Qiuinio  dolore  coiijiigis  iiiœslissiiiue 

rinio   coiislitueiidam  Lapis  sit  isle  posliis,  ipsa  noveril. 

curavil  iiisislaiiie  VL.  firnio.  Païuiiu  anle  (\»x  parera  marilum  amiserit, 

(Cardàiu/ Mai,  33G,l;DoNAT., 223,1;  De  In  copia  lenellidœ  piolis  pari. 

ViTA,  Antiq.  Bcnev.,  p.  XIX,  n.  10.)                             ObiiiannoaSO  m.  April.  d.  23  œt.  38. 


138 


VIII. 

Sous  le  pont  Lépreux,  grande  pierre. 
Valeniis  el  Graiiani  aiignslor. 
(MoR.,  711,  5;  Cardinal  Mai,  336,  6.) 


IX. 

Chœur  de  Varchevéché. 

Clodius 
Oclavianus 
Y.  C.  de  proprio 
Ornalui  dédit. 
(Grut.,  193,  2;  Cardinal  Maï,  336,  8.) 
BENTHEIM,  dans  le  royaume  de  Hanovre, 
eu  Alleinague. 

I. 

S.  Christo  S. 
JoANNES  WiERL'S,  nobili  Zelandiae  inundatœ  fa- 
milia  orlus,  piejate  in  Deuni,  probilate  eiga 
quosvis,  erudilioiie  eximia,  Mediciiiae,  reiiimque 
polilicariim  scientia,  usu,  felicitate,  pidilieis 
ingenii  monnmeniis,  Iniperatoriim  Caroli  V. 
niinisierio,  Ferdinandi,  Maxiniiliaiii  et  Rodol- 
phi  singulari  gralia,  magnonimque  per  Gernia- 
niani,  exterasque  naliones  viroium  amicilia  et 
lestinioniis  claiissimiis  :  Illusliissimi  Cliviae  el 
Julise  Ducis  Guiliehiii  Archialer;  Deo,  Principi, 
et  Patri»  fuie,  consilio  et  opéra  ad  vitne  siiaî 
finem  devolissinuis.  Quum  ilhistrem  Dominiim 
Arnoldura  Coniiiem  in  Bentem;  et  Teckelen- 
Lorch  summo  gralilicâdi  sludio  invlscrei,  liiijds 
Beciili  satiir,  invicla  in  CbrisUini  liilucia,  iila- 
cide  animam  Dec  reddidit,  corpus  hic  ail  diem 
universalis  resurreclionis  deposuit,  el  niœslis- 
simum  sui  desiderium  supersiitibus  filiis,  Thco- 
dorico,  Heinrico,  Galeno,  el  Joanni  Wieris  rc- 
li(piit,  Anno  naii  Clirisli  1588.  meus.  Feb.  d. 
21.  anno  iciatis  suae  72. 

Vive,  ut  vtvas. 
(Gros,  Supplément  aux  émtaphes  de  Bâle, 
p.  383.) 
A  la  suite  de  cette  épitaphe,  Groî  en  rap- 
porte deux  autres  que  nous  insérons  ici.  La 
première  est  sans  indication  de  provenance, 
la  seconde  appartient  à  Anvers  et  doit  être 
ajoutée   à  celles  que   nous  avons  données 
Vrécédemment. 


II. 

Epitaphe  de   Louis   Guicciardini,  neveu  de 

François  Guicciardini. 

Slagni  Lldovici  Giic.  Palrilii  Florent. 

vere  niagni  Francisci  Guieciard.  Nep. 

quem  gemma  orbis  Belgica 

eiurbiuni  iirbs  Anlverpia 

sorliia  est  llisioriographum, 

lemporaneum  nionumenlum  hic  habes 

Viaior, 

quod  Franeiscus  Suverlius  f. 

A'iri  de  posierilate  h.  m.  pos. 

donec    nobil.  Florenlina  nalio, 

dignum  cive, 

marmoreum  et  œlernum  erigat  epitaphium. 

Obiit  XI.  Kl.  April.   cb  b  lxxxix. 

selai.  suDC  lxvi. 

BERGAME,  dans  le  royaume  Lombardo- 
Vénitien,  en  Italie. 

Colonne  apportée  du  bourg  de    ferdelle  au 
Musée  de  la  ville. 


Mus. 


Valenliniano 
el  FI.  Yalenli 
devinis   fralribus 
el  seniper  augustis 
devota  Venetia 
conlocavit. 
'Cardinal  Mai,  264,    4;   Maffei, 
Ycron..  379,  4.) 
BERG-OP-ZOM,  en  Hollande. 

Eglise  de  Sainte-Gerlrude. 
Epitaphe  de  Jean  Beyerlinck. 
Viatoradsla,  et  quœ  in  rem  luam  fient,  vide. 
Joannes  Beyerlinck  ciuis  et  huius  urbis  patri- 
ciiis,  in  quà  non  ununi  nuinus  cum  lande  oliiiii, 
le  hic  expeclo.  Fui,  praiui,  nunc  es,  prx'ibis 
quoque  alios.  Sic  omnes  cogimur.  Abi,  et  niihi 
id  adprecare,  quod  oplaueris  libi.  Obijt  anno 
sal.  hum.  MD.  L.  Id.  Marlij  Anna  de  Bie  conjux 
et  libcri   mœsli  posucre.  Mue  plus,  moriere 

plus. 

(Labbe,  Thés,  epit.,  p.  533.) 

BESSAUCOURT,  ou  Bessancourt,  près 
Paris,  dans  la  plaine  de  Pierre-Lave. 

L"église  est  une  des  plus  grandes  et  des 
mieux  bâties  de  ces  canlons-là.  Elle  a  deux 
ailes  et  une  croisée,  mais  cependant  sans 


131 


DES 


DICTIONNAIRE 


BEZ 


132 


qu'on  puisse  fairo  le  tour  de  .';\utcl  et  sans 
galeries.  Le  chœur  est  certniiieiuent  un  ou- 
vrage du  xnr  siècle.  La  nef  n'est  ([ue  do 
deux  à  trois  cents  ans;  le  bras  méridional 
de  la  croisée  est  aussi  du  xiu'  siècle;  l'autre 
n'est  que  du  xv'  ou  du  xvi'.  A  l'entrée  de 
cette  église,  ?i  main  gauche,  est  bâtie  une 
belle  tour.  Les  inscriptions  qui  s'y  remar- 
quent dénotent  assez  le  temps  de  sa  cons- 
tiuction.  Sous  l'un  des  i)iliers  qui  la  su[) 
])ortent,  est  une  sentence  en  langue  grecque 
écrite  eu  caractères  latins,  sur  une  bande 
soutenue  par  deux  anges,  et  au  commence- 
ment se  lit,  Mil  y'  xxvu.  On  voit  aussi  au 
jjortail.  sous  les  pieds  d'une  iuiage  de  la 
sainte  Vierge,  en  lettres  grecques  capitales 
et  dentelées,  le  reste  d'une  sentence  qui 
exprimait  ce  (pie  nous  rendons  en  latin  par 
ces  mots  :  0  Mater  Dei,  memcnlo  mei.  Cette 
église  est  dédiée  sous  l'invocation  de  saint 
Gervais  et  de  saint  Protais.  On  y  montre  une 
châsse  de  bois,  qui  contient  des  ossements 
de  quelqu'une  des  compagnes  de  sainte 
Ursule,  lesquelles  ont  été  données  par  une 
abbcsse  de  Maubuisson.  Ces  reliques  ve- 
nues de  Cologne,  ont  été  fort  répandues 
dans  l'ordre  de  Cîteaux,  dont  est  ce  monas- 
tère. Les  vitrages  du  sanctuaire  sont  de 
verre  très-épais ,  chargé  de  quelques  cou- 
ches de  peinture  grise,  ainsi  que  les  statuts 
de  cet  ordre  voulaient  qu'on  eu  mît  dans 
les  églises  des  monastères.  Ces  sortes  de 
vitrages,  en  forme  de  grisailles,  étaient  fort 
en  usage  aux  xu'  et  xui'  siècles.  On  y  voit 
prêtre,  reiirésenté  à  genoux,  lequel  a  fait 
présent  de  ce  vitrage,  et  son  nom  au-des- 
sous en  capitales  gothiques,  Meslrc  Robert 
de  Berceucorl...  Chanoine  de  Paris.  Au-des- 
sous est  un  |>annoau  ajouté,  qui  représente 
une  abbosse  do  Maubuisson  ;i  genoux,  dont 
les  armes  sont  :  d'azur  jiarti  de  sable  h  la 
face  d'argent,  chargée  de  trois  merlettes  de 
sable.  Ce  Uonert  de  Borceucourt  était  olli- 
cial  de  Paris  en  1270,  et  mourut  doyen  de 
Bayeux. 

il  y  a  dans  le  chœur  de  Bessancourt  deux 
tombes  ou  épitaphes,  assez  dignes  d'ètro 
remarquées.  I.a  première  est  de  Thomas 
Clouet,  i)rèlre  natif  de  cette  paroisse,  en  son 
vivant  iinicureur  au  parlement.  Chanoine 
de  Saint-Hilairc  le  Crand  do  Poitiers  et  de 
Saint-Martin  do  Montmorency,  curé  de  So- 
rel  au  diocèse  de  Chartres,  mort  le  C  juillet 
loiG.  Ou  lit  rinscri[)tion  suivante  au  côté 
droit  du  chœur  : 

Cy  gissciU  V('nér;il)ies  cl  discrcUcs  personnes, 
niessire  Pierre  ilc  Croncaux,  Eliennc  Chailon 
et  Philippe  Mention,  prêtres,  cures  de  celle 
paroisse  de  Hessaneotnl,  qui  ont  (Mé  l'espace  do 
plus  de  trois  siècles  de  neveu  en  neveu. 

II  est  ensuite  marqué  ipie  mossirc  Jean- 
Louis  MotUioii,  en  son  vivant,  prèiro,  cha- 
noine de  l'église  cathédrale  de  NVissembourg, 
ou  Allenjagne  ;  hr)ii(»ral)le  honune  Jean 
Mention,  cummissairr  de  Police  de  P()nl(iiso, 
ont  fait  des  fondations  dans  celle  église, 
l'an  nO'i.  (HuiiTAi  r  et  Ma(;\v.) 


BETHLÉEM,  en  Syrie,  près  de  Jérusalem. 

Dans  la  chapelle  de  la  Nativité,  sur  une 
étoile  d'argent,  est  cette  inscription  véné- 
rable : 

nie 

CE  VIRGINE    MARIA 
JESUS    CnRISTUS 
NATUS   EST. 

Voyez,  sur  les  monuments  chrétiens  de 
Bethléem,  des  extraits  des  Mémoires  de  MM. 
de  Villeneuve,  de  Mas-Latrie  et  Batissier,  que 
nous  donnons  à  l'article  général  de  Jérusa- 
lem. 

BEYROUTH,  en  Syrie. 

Inscription  ancienne  non  loin  de  la  ville. 

TW  y.xipiro   àyiu  GVANOIG 

Traduclion. 

Au  Seigneur  saint, plein  de  reconnaissance, 

dédia. 
(Lami,   Notit.,  ann.  17G8,   p.  U08;  Mai, 
p.  20.) 
Voyez  ce  qui  est  dit  des  monuments  de 
Beyrouth,  dans  les  rapports  insérés  à  l'article 
général  de  Jérusalem. 

BÉZIEUS,  dans  le  département  de  l'Hé- 
rault, en  France. 

L 
Vers  composés  par  saint  Paulin  de  Noie, 

lit  envoyés  h  son  ami  Sulpice  Sévère  pour  f  tre  écriis  .iu- 
dessus  des  [leiuuires  du  bapUsière  qui'  Sulpice  Sévère 
avait  fait  conslruire  près  de  l'église  de  Primuliucwti, 
Incalilé  qui  étaii  près  de  Héziers,  mais  dont  on  ne  con- 
nali  pas  la  siluaUnn  précise.  Dans  ces  peintures  tigu- 
guraieiil  saint  Martin  et  saint  l'aulio  (I). 

AbluilisquiiHimi|ue  aniinasctmcinbra  lavacris, 
Ceniiio  pioposiias  ad  hona  fa'cia  vias. 

Adslat  perfeclae  Martiiuis  régula  vilae, 
Paulinus  veniam  quo  niereare  docet. 

Hune  peccatores,  illum  spéciale  beali  : 
Exeniplar  sanclis  ille  sil,  isie  réis. 

II. 

Divcs  opum  Clirislo,  paupor  sibi,  pulchra  Severus 

Culmina  sacralis  fontibus  insliluil. 
Et  quia  caelestos  aulani  coiulebal  in  aclus, 

Qua  rcnovaicnlur  fonte  Dooquc  bomincs  ; 
Digna  sacrameniis  gcinina  sub  imagine  piiixit, 

niscciTl  ut  vilae  dona  renalusliomo. 
Marlinum  vcncraiida  viruin  loslatur  imago, 

Allora  Paulinum  forma  reforl  liumilcm. 
Ille  liilem  cxomplis  cl  diclis  foriibus  armai, 

Lll  nicrili  |ialnias  inlemerala  ferai. 
Isle  iliiiol  fusis  roiiinuMis  sua  criniiiia  iinmis 

Villor  ni  sil  res  quant  sua  cuique  salus. 


(I)  Ex  cpislola  XII  saneti  Panlini  ad  Snlpiciuni 
Severunt.  Vii/csis  cil.  Vi'iiiii.,  p.  l'.t."i;  item  Ui  mon- 
DiN,  t.  1.  p.  i(l7;  l.  II.  p.  lili;  Aiama>.,  par.  laU'i. 
p.  81;  Itoi.LAM...  l.  Ml,  .Inn..  p.  8'J ,  !)l),  ir>ts 
137.  lôS,  1",!),  1  11  ;  IIaron.,  iikc''.  <id  MiirHjrol., 
l'ap.  3.  —  Mr. 


133  BEZ 

111. 

Du  baptistère. 
Ilic  leparaiularum  gcneralor  fons  animarum 

Vivuin  divino  hmiiiie  fliiiiieii  agit. 
Sanclus  iii  liunc  caelo  descendit  spiiitus  amiiein, 

Caelestiqiie  sacras  fonte  niarilat  aqnas. 
€oncipit  iinda  deiini,  saiictanique  iiquoribus  almis 

Edit  ab  aeterno  seniiiie  progeniem. 
Mira  Dei  pielas  !  peccator  niergilur  undis  ; 

Mox  eadeni  emergit  iuslilicalus  aqiia. 
Sic  lioino  et  occasu  felici  fiinctus  et  ortu 

Terrenis  uioritur,  perpetuis  oritur. 
Culpa  périt,  sed  vita  redit  ;  vêtus  interit  Adam, 

Et  novus  aeternis  nascitiir  iaiperiis. 

IV. 

Aux  peintures  de  l'église. 
Corpore  mente  lide  castissimus  incola  Cliristi 

Condidit  isla  Deo  templa  Severus  ovans. 
Tolus  etipse  Dei  lemplura  viget  hospite  Chrislo 

Gaudentemque  liumili  corde  gerit  dominum. 
Ecce  \elut  Irino  colit  unam  noinine  menteni. 

Sic  trinuni  sancla  mole  sacravit  opus. 
Ainpia  dédit  populo  geminis  fastigia  tectis, 

Legibus  ut  sacris  congrueret  numerus. 
Nam  quia  latorem  duo  testamenta  per  unum 

Pacta  Deuni  in  Ciiristo  copulat  una  fides  ; 
Iste  duas  intcr  diversi  culminis  aiilas 

Turrito  fontemjtegmine  constituit. 
Laeta  novos  geminis  ut  mater  ecclesia  partus 

Excipiat  siiiibus  quos  aqua  protulerit. 
Aula  duplex  tectis,  ut  ecclesia  testanientis 

Una,  sed  ambobus  gïalia  fontis  adest. 
Lex  antiqua  novara  firmat,  veterem  nova  complet 

In  veter:  spes  est,  in  novitate  fides. 
Sed  vêtus  atque  n(r*um  coniungit  gralia  Cbristi, 

Proplerea  medio  fons  datus  est  spatio. 
Inde  parens  sacro  ducit  de  fonte  sacerdos 

Infantes  niveos  corpore  corde  habitu. 
Circumdansque  rudes  festis  allaribus  agnos 

Cruda  salutiferis  imbuit  ora  cibis. 
Hinc  senior  sociae  congaudet  lurba  calervae, 

Alléluia  novis  balat  ovile  choris. 


Du  bois  de  la  vraie  croix  et  des  reliques. 
Divinum  veneranda  tegunt  altaria  foedus, 

Compositis  sacra  cum  cruce  martyribus. 
Cuncta  salulil'eri  coonnt  martyria  Cbristi, 

Crux,  corpus,  sanguis  martyris,  ipse  Deus. 
Naraque  Deus  semper  vobis  sua  munera  servat, 

Atque  ubi  Christus,  ibi  Spiritus  et  Pater  est. 
Sic  ubi  crux,  et  martyr  ibi  ;  quia  martyris  et  crus 

Martyrii  sanctis  quae  pia  causa  fuit. 
111a  cibum  vitae  mortalibus,  illa  coronas, 

Quae  Domino  famulos  participant,  peperit. 
In  cruce  fixa  caro  est  oua  pascor,  de  cruce  sanguis 


DEPIGRAPIIIE  BEX 

nie  finit,  vilani  (luobibo,  corde  lavo. 
Christe  lue  coeanl  simul  haec  tua  doua  Sevcro, 

Poriilov  et  testis  sit  crucis  iste  luae. 
Carne  tua  vivat,  luus  illi  pocula  sanguis 

Praebeat,  in  verbo  vivat  agatque  tuo. 
Quaque  luum  socio  Martinuni  ascendere  claro 

Vidit,  et  ipse  tuo  munere  iunclus  eat. 


1-5  V 


VI. 

Des  reliques. 
Pignora  sanctorum  divinae  gloria  mensae 

Velat  ap«slolicis  édita  corporibns. 
Spiritus  et  Doinini  medicis  virtulibus  instans 

Per  documenta  sacrés  viva  probat  cineres.  • 
Sicgeminala  piis  aspirât  gratia  voti«, 

Infra  martyribus,  desuper  acta  sacris. 
Vota  sacerdotis  viventum  et  comnioda  parvo 

Pulvere  sanctorum  mors  preliosa  iuvat. 

[Cardinal  Mai,  p.  171.) 


VII. 

1123.  —  Sainte-Aphrodise  à  Béziers. 

Praîsulis  hic  almi  sunt  condita  niembra  Geraldi 
Hic  vir  honestatis  et  mira-  simplicitatis 
Moribus  ornalus  fuit  et  flos  .nlemeratus. 
Hune  meruit  Uorem  Cacianus  babere  priorem. 
Hic  spéculum  terris,  fit  praisul  in  urbe  biterris 
Eximitur  membris  quinta  sub  luce  novembris 
Quo  Deus  in  pannis  jacuit  vergentibus  annis 
Bis  quingentis  centum  tribus  et  duo  dénis 
Géraud,  évoque  de   Béziei'S,  abbé  de  Cas- 
sai! avant  1106,  où  il  fonila  un  hôpital  et  une 
belle  église.  Né  en  1070  il  mourut  en  112.3 
et  fut  mis  au  rang  des  saitits. 

IMém.  de  la  Soc.  archcol.  du  Midi,  t.  111, 
p.  105.) 

VIII. 

t:87.  —  Eglise  Sainte-Aphrodise  à  Béziers. 

Moribus  ornalus  abbas  jacet  hic  lumulatus 
Vir  bonus  et  gratus,  Petrus  fuit  iste  vocatus, 
Largus,  discrelus,  omni  bonitate  repletus. 
Ut  decuit  letus  agnus,  leo  morte  quietus 
Ut  deus  adsit  ei,  summe  quoque  flos  speciei 
Mater  virgo  Dei,  die;  miserere  mei. 

Annodomini  MCCLXXXVIl,  VIII  idiis  Junii  obiit discrelus 
dominus  Petrus  Veziani  alibss  bujus  ecclesie. 

Qui  lumulum  cernis,  cur  non  mortalia  spernis, 
Tali  namque  domo  clauditur  omnis  homo. 
Die  :  paler  noster. 

L'élection  de  P.  de  Vézian  (12G31  occa- 
sionna un  conflit  entre  le  chapitre  de  Sainte- 
Aphrodise  et  l'évêque  de  Béziers,  qui  se 
plaignait  qu'e'lle  eût  été  faite  sans  sa  partici- 
pation; elle  fut  cassée,  et  Vézian  réélu  avec 
Fassentiment  de  l'évêque. 


1Ô5  BOG 

Discretus  dominus  est  un   litre  peu   usité 
])Our  un  iii)ii6. 

[Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  111, 
p.  215.) 
BlSOGNEouPisoGNE,  audiocèsedeTrente, 
dans  le  Tyrol,  Empire  d'Auliiclie. 

Sur  la  muraille  de  l'église. 

Ad  honore  Dî  et  ici  Zenonis  loli-   pUi-   luinc  or* 
cililicavi. 
■f  loli  jïbr  aedificalor  titu- 
li  liic  nplat  leqiiiescere 
liiiiilo.  DS  iili  iloiiet  secum  requi- 
em. Félix  sit  illi  inansio. 

■'Cardinal  Mil,  p.  16C;  Tartarottij,S,  ."^f- 
mor.  antiq.  lloboret.,  p.  66,  qui  legit 
sanctam  requiem;  Muratorius,  paj^. 
188'J,  2,  scu  requiem.  Ideui  existiiiiat 
jiertiuere  iiiscripiionem  ad  médium 
;evum,  quo  tempore  vocabuluiu  lita- 
lus  desiynare  consuevit  teuiplum  ali- 
quod,  semper  fera  parochiale.) 
BOCINO,  l'ancienne  Volceia,  en  Lucanie- 
royaume  de  Naples. 

Fragment  d'inscription  trouvé  récemment. 

.  .  Sacro  dd.  nn.  Coiislanliiii  ma\imi  veiieren- 

dissimorumqiie  (  œsarum 
Vulceianœ  civitatis  Acilio  severo  et  Yetlio  Rufino 

cous.  Peturci 

Paco.  .  .  ana.  M.  D.  CCCCXCI. 
XL.  F.  Macerianus.  M.  LVI. 
X.  F.  Marcellianus.  M.  LVI. 
X.  F.  Micciiaiuis.  M.  XV. 
VI.  F.  Casiniamis.  M.  X. 
VIII.  K.  Opiiiana.  M.  XI. 
XV.  K.  Posliiinia.  M.  I... 
,  LXX.  Jiig.  (luinquaginta.  M.  III. 

XVIil.  Paco.  Foiensi.  M.  D.  CCC.  VIIL 
.  XI.  F.  Pidiliciamis.  P.  M.  XI. 
,  XVI.  F.  l'esceniaiius.  P.  M.  XIII. 
.  un.  F.  Pupiamis.  P.  M.  VIII. 
.  .  Yl.  F.  Agellus.  M.  VIIll. 
K.  Velliaiia   ...  M.  XYUI. 
F.  Fuliciaiuis.  C.  sal. 
F.  Curiamis.  M.  XVIII. 
F.  Fiiriaiuis.   M.  XL. 
F.  Agellus.  P.  M.  X. 
F.  Agellus.  iiil.  111)1).  M.  X. 
F.  Meciaiius.  M.  XVI. 
F.  P.  .  .'niaiius  .  .  .  XLVII. 
Paco.  Naïaiio.  M  oo  C.  LXXXIII. 

....  an  

Pr.  Sieiiiiaiins.  C.  P.  M.  CXX. 
F.  Visupiaiius.  M.  XX. 

F.  V us XXIII. 

FF.  .  .  vamis.  M.  XLV, 
P.  Feroeiaiius.  M.  XII. 
F.  Castra.  ...  M.  XXIIII. 
F.  Foniiamis.  M.  XXVI. 
F.  Modiaiius.  M.  XVIll. 
K.  Curviaiia.  M.  XII. 


DICTIONNAIUE  BOL  133 

F.  Pecuriaria.  C.  Per.  XXVIII. 

F.  Clodiamis.  M.  XXVI. 

F.  Spetianus.  M.  XI. 

F.  Veiieriaiius.  M.  XXIIII. 

F.  Auiieius.  M.  XXVIII. 

F.  Campus.  Nar.  XXXX.  .  . 

F.  Ciceralis.  M.  XXX.  .  . 

Paco.  Aporiana.  .  .  . 

F.  Museiiiianus.  M.  .  . 

F.  Luporianus.  M.  .  . 

F.  Ceronianus.  M.  .  . 

T.  Oppianus.  M.  .  . 

Paco.  Trasim.  .  MDC.  .  .' 

K.  Cedriaiia.  M.  X.  .  . 

F.  Cesiiiiaiius.  M.  X.  . 

F.  Vivianus.  M.  X.  . 

Fal).  Augustaliaiia.  M.  X.  .  . 

F.  Viscilcianiis.  M.  LX. 

F.  Paterianiis.  M.  XX.  . 

F.  Vene  .  .  .  nus.  M.  X.  .  . 

F.  Ceciu  ....  M.  X.  . 

F cisus.  M.  X.  . 

F.  .  .  Ulpi.   .  .  . 
{Cardinal  Mai,  232,  1  ;Gruter,  p.  209, 
2.) 
BOLOGNE,  dans  les  Etats  de  l'Eglise,  en 
Italie. 

I. 


f  Cliristus  -j-  lex 

■}•  venil  t  in  f  pace 

t  et  f  Deus  f  homo 

t  fatus  t  est  t 
{Hardoli\,  Opéra  selecta,  p.  6V8;  Blan- 
coLiNi,    Ecles.    vere.,  t.  111,  p.    199  ; 
Mai,  p.  6.) 

II. 

Eglise  de  Saint-Etienne.  Dans  la  cour. 
(viii«  siècle.) 
[Ab]  umilibus  vola  suseipe  dominis  nosiris  Liul- 
praiil  et  llpiaiil  regibus,  et  U.  K.  Barbalu 
episc.  sanclae  eccl.  Boiiiiss.  bic  lia  sua 
praecepia  obliileiuiit,  uuile  liunc  vas  in- 
pleanir  in  cenain  domini  Salva loris. 
El  si  qua  inuiia  C.  minucril  DS.  RQ. 

{Cardinal  Mai,  p.  192;  .Muratori,  p. 
18'i0;  Marillon,  Iter  Italie.,  t.  1,  pag. 
198;  Uguislu,  t.  11,  p.  112.) 

III. 

A  un  mille  de  la  ville,  au  lieu  dit  La  Berta- 
LIA,  sur  WHc  colonne. 

DN-  FI-  Valerio  Co- 
iislanlio  plo  Icli- 
ci  iiiviclo  augii. 
FI.  Valerio  Conslaiiii  d- 

ivi  augiisli  pli  lilio 
Bnno  LXXVII.  iei|).  nalo. 

DI)-  NN-  Magiio  Maxinio 


137 


liOL 


D'EPIGKAPHIE. 


BOL 


438 


Cl  FI-  Viclori  piis 
felicibns  peipeluis 

scniper  aug. 
Ijono  R.  P.  nalis. 
[Cardinal  Mai,    p.  254-;   Maffei,  Mus. 
Veron.,  p.  106.) 

IV. 

Hors  la  ville. 

Benemerenti 

inarlyrie  filie 

qiix  vixil  anii.  XIIII. 

tlies  VI.  defuncta  est 

IIIl  Kal.  junias  in  pace. 

(Cardinal  Mai,  442,  5.) 


Grana  autel  des  PP.  Chartreux 
Cantabria 

Serena 

Conslanlia 

bona  femina 

que  vixil  ami.  xxxviiii. 

M.  m  dies  vn. 

{Cardinal  Mai,  122,  9.) 
Voyez  d'autres  inscriptions  de  Bologne, 

article  Rome,  chap.  VII  et  VIII,  Epilaphes 

des  martyrs. 
On   lisait  autrefois  sur  l'ancienne  porte 

Sainte-Marie  de  Bologne  : 


VI. 

Si  libi  pulcra  domus,  si  splendiaa  mensa  ;  quid  Inde? 
Si  species  auri,  argenli  qiioque  massa  ;  quid  inde? 
Si  libi  sponsa  decens,  si  sil  generosa  ;  quid  inde? 
Si  libi  sinl  nali,  si  pra-.dia  magna;  quid  inde? 
Si  fueris  piilcer,  fortis,  divesve  ;  quid  inde? 
Si  longus  sei'vorum  inseiviat  ordo;  qnid  inde? 
Si  doceas  alios  in  qualibei  arle  ;  quid  inde? 
Si  faveat  niundus,  si  prospéra  cuncia;  quid  inde? 
Si  Prior,  aut  Abbas,  si  Rex,  si  Papa;  quid  inde? 
Si  rotœ  forluiix  le  lolial  ad  astra;  quid  inde? 
Si  felix  annos  règnes  per  mille;  quid  inde? 
Tarn  cilo  lani  eilo  pr.vioietint  h;iec,  ut  iiihil  inde. 
Sola  manei  virlus,  qua  glorifieabinnir  inde. 
Ergo  Deo  servi,  quia  toi  libi  provenit  inde, 
QuoL  fecissc  J^oles.  ia  teiupîjre  qiiû  morieris, 
Hoc  facias  juvenis,  duni  corpore  sanus  baberis. 
(Gros,  Supplém.  aux  inscript,  de  Bâle 
p.  489.) 

VII. 

Inscriptions  en  l'honneur  du  pape  Benoit  XIV,  d'à 

BORD  CARDINAL  PrOSPER  LaSIBERTINI  (1) 

(1)  Ces  inscripiinns  sont  extraites  de  ronviageiiu 
savant  Gallelli,  hiscripiioues  Bonunienses  ;  Koiwe , 
1759,  in-i°.  Nous  ilonnerons,  à  Tarlicle  Rome,  les 
inscriptions  confoinant  les  papes,  les  cardinaux  et 
les  éveques  ipi'a  donnés  la  ville  de  Bologne,  iiisciip- 
tions  qui  forment  la  majeure  partie  du  recueil  de 
Galleiti. 

DlCTlONN.    d'EpIGRAPHIE.   I. 


Chapelle  de  Sainte-Marie  de  Galicra. 

Sur  le  mur. 

Orplorivm  hoc 

Deiparac  in  coelvm  assvnipiae 

cl  S.  S. 

Philippe  Nerio  et  Barbarae  V.  M. 

Dicalvm 

ab  em.  et  rêver,  domino 

cardinale  prospero  Lambertino 

Bononiae   archiepiscopo 

solemni  benediciione 

inavgvratvm  fvit 

die  décima  lerlia  avgvsli 

anno  domini  m.  d.  ce.  xxxiii. 

VIII. 

Eglise  cathédrale. 


Grande  chapelle  à  droite. 
Sacellvm  hoc     , 
magnifiée   restavrari 
et  eleganlivs 
ornari  ivssit 


A  gauche. 
Bononiae 
archiepiscopvs 
et  S.  R.  1.  piinceps 

A.    D.    MDGCXXXIV. 


Au  milieu. 

Prosper 

T.  S.  Crvcis  in  lervsalem 

cardinalis 

de  Lamberlinis. 

IX. 

Eglise  des  Saints-Jacques  et  Philippe,  près  de 
la  Savenne. 

Sur  le  mur. 

D.  0.  M. 

Ecclesia  liœc  divis  lacobo  et 

Philippo  apostolis  dicata 

cvm  ab  anliqvo,  cvivs  inilii  menioria 

non  exial  popvlo  livic  tanqvara 

parochialis  inservierit  svmma  benignitate 

emi  Prosperi  cardinalis 

Lamberiini  Bononi;e  areliiepiscopi 

fvit  ad  archipresb\  teralis  ecclesia;  pleb. 

honoreni,  et  characlerem  evecla 

et  Laplislerio  donaia  svo  decreio 

svb  die  xxii.  decenibris  mdccxxxv  emanato 

vli  tesianivr  tabuhc  ser  Antonii 

Nanni  nolarii  aclvarii  fori  archiep. 

ad.""  R.  D.  Anionivs  M. a  Francesclielli 

primvs  bvivs  ecclesiae  archipresbyler 

m  grali  animi  svi  lesseram  erga  tantvm 

benefacioreni  iciernvm  dédit  hoc 
monvmenlvni  die  xxii.  marlii  mpccxxxvi. 


A    l'église    cathédrale. 

Par  icrre,  dans  la  chapelle  de  li  Sainte  Eucharistie. 

Prosper  card.  Lamberiinvs 

archiep.  Bonon.  cl  S.  R.  I.  jïceps 

5 


J59  BQL  DICTIONNAIRE 

posl  ercciam  snre  svo  arani 

divo  igiiatio  hoc  sibi 

el  faiiiili;e  vivens  posvii 

aniio  diii.  M.  D.  ce.  xxxvii. 


BOL 

débitas  grulias 
pcrsolvviit 


140 


XI. 

Au  collège  Montalto. 

Sixii  V.  pont.  opl.  max. 

mvnificenlhc,  qvaiu  aiiiiiio  svo  nieiisvs  est, 

fviulaloris 

si  qvid  desiderabalvr,  accessit 

totivs  coilcgii  coinmo.Ivm,  oniahs,  leparalio 

svb  avspieiisEii'iorviii,_ac  Revmoivin  I).  D. 

Aimihalis  Aliiani  cardlts  lil.  S.  Clemenlis 

episcopi  Sabineii.  sacrx  R.  E.  caiiiciarii 

niagni  ex  Clemenle  XL,  ex  se  maxiini 

proleeioiis 

a(  l'iosperi Lamberliiii  car.ïïis lit.  S.  crvcisiii  Hïërlem 

S.    R   linp.  priiicipis,  el  aicbiepiscopi  Bononien., 

sibi  viii  xnviparandi 

ab  Enlo  prolecloie  delegali 

visilaloi'is 

llhiio,  ac  RTÏTo  D.  Laclanzio  Felice  Sega 

sac.  Iheol.  doct.  colieg.  melropîa;  praposito 

viceprolectore  speciaiiisirao 

aiino  domiiii  mdccxxxvii. 

XII. 

Eglise  de  Sainte-Manc-Madeleine  de  Galiera. 

Mur  de  la  sacristie. 

Aedem.  bano 

in.  qva.  B.  Inielda.  ex.  Lambertina,  familia 

qviescit 

A.  fvndameiilis.  in. splcndidioreni.  fonnani.  ledactam 

x.  kal.  deccnib.  an.  rep.  sa).  M.  D.  ce.  xxxix. 

solenini.   liiv.  saciavil 

Piosper.  S.  R.  E.  Cardinalis.  Lambertinvs 

Boiioniac.  arcliiepiscopvs 

iiono.  dcinde.  mense 

svniirivs.  iioniilex.  eleclus 

Benedicii.  XIV.  noniine.  svnipto 

rtMiipvblicam.  ebristiaiiam 

solicita,  providcniia.  et.  caritate 

moderalvr 

XllI. 

Salle   de   Vorntoire   de   la   congrégation    de 
Sainte-Marie  de  la  Mort. 

Sur  le  mur. 
D.  O.M. 

^  _  Qvod 

Emvm  et  Rmvm  !>.  l'rospeivni    cardinalem 

Landjcilinvin 

^         palrilivm  et  arcliiepiscopvm  Boiioniensem 

ad  svnunvm  ponlifiealvin  cvexeril 

coniralies   S.  M.iiiai:  de   .Moite 

de  lanla  laiili  corviii  rourraliis  di^nilatc 

sibiinct  pi;c  gavdio  plavdentes 


XIII. 

Hôpital  délia  Vita, 

Sur  le  mur. 

D.  0.  -M. 

Beneilicivs.  xiv.  pont.  niax. 

cliirvrgicas  opcrationes 

in  Bononionsil)vs  arcliinosocoiniis 

qvotaniiis  p\blicc  (ienionsiiaii  ivssil 

ectissiuiain  ferranienlorviii  svpellotlilem 

perpetvo  bic  asseivaiidani 

adiecil 

demonstranili  nivnvs 

aunvc  ronslitvio  sdpiMilio  piinnni 

Petio  Pavlo  Molincllii) 

piiil.  nied.  docl.  colicgiato 

cbir.  piofes.  pvli.  doniandavit 

anno  muccxlii. 

XIV. 

Dans  In  me  de'  Malcontenti. 

.4u  mur. 

D.  0.  M. 

a  S.  Pio  V. 

cateohvmenis  paratam 

Bencdiclvs  XIV.   P.    M. 

bvc  Iransferri  i\.ssit 

anno  Diii  mdccxlh. 

XV. 

A  l'église  cathédrale. 

AU  chapelle  couslruile  par  le  rurdinal  Aldobrandi 

D.  0.  il. 

Benedictvs  XIV.  v.  m. 

proexiniia  sva  in  pairiani  licneliccnlia 

Ten.  capvi  S.  PeUonii 

ex  a'de  S.  Siepbani  edvctvni 

hvic  avgvsiX'  niolis  icmplo 

in  bonoreni  svi  iivomlam  episcopi 

a  bonunieiisib\s  excilalo 

perpelvo  habiMnlvin  aJdixil 

ponipcivs  card.  aidrovandvs 

nro  sva  in  coniinvneni  vrbis  palronvra 

religiinie 

sacre  pigiiori  bonorilice  cvslodiendo 

sacellvni  extrvxit  ornavilqve 

el  aniivo  censv  dotavii 

tvnivlo  ibidem  sibi 

ac  doiiiesticis  onniilivs  conslitvlo 

an.  rep.  sai. 

HDCCXLIII 


m  BOL  DEPIGRAPHIE. 

XVI. 

A  l'hôpital  dclla  Vita. 

Sur  \('  îiiur. 

La  S.  di  N.  S.  Bcnodeilo  XIY.  felic.  regn. 

ha  vnila  a  (|veslo  spedale  ili  S.  Maria  Délia  Vila 

L'  eiediia  del  Q.  Alfi)nso  Cesari 

deslinata  gia  per  l'ondare  vn  nvovo 

nclla  parioecliia  di  s.  niar.  niascliarella 

obligiiiido  nid  svo  oliirogiaplio  ix.  Ivg.  mdccxlvi. 

maiiteneie  sei  letli  per  gl'  infeinii  di  délia  pana 

far  celebrare  in  vna  dellu  infermaric 

la  iiiessa  ogiii  giorno  per  1'  anima  dil  lesïïe 

pagare  lire  qvindici  a  dettn  pairoccliia 

•)er  la  iinsica  ogiii  prima  domeidca  del  niese 

e  lenere  ne  sabali  lainpade  acccsa 

avlil"  imagine  di  Mar.  VëTg.  elieeranelporlico  Cesari. 

conie  negli  alii  di  sïg.  Gaspare  Sacclietli  nôl.  arcivës. 

xvn. 

Eglise  cathédrale. 
Porte  intérieure. 

D.  0.  M. 

Benedictvs  XIV. 

Pont.  .Max. 

Bononise  archiepisc. 

metropolit.  hoc  leniplum 

teriia  ferme  parle 

anipliavit 

atqve  inivs  et  foris 

magiiitice  exorn.itiira 

preliosa  svpellectili 

copiose  avxit 

aniio  (lomiiii 

MDCCXLVII 

XVIIL 

Salle  du  palais  Lainbej'tini. 

Sous  un  iiortrail  fie  Deiioit  XIV. 

Piospero 

de  Lamhertinis 

Marcelli  (ilio 

morvm  svavitaie  ingenii  splendore 

sacior.  can.  perilia 

plvrib.  svmiiiis  pontilicib. 

acceplissinio 

a  Beiiediclo  Xlll. 

card.  tilvli  S.  Crvcis  in  lerusalem 

et  Anconœ  episcopo 

creato 

a  Clemenie  Xll.  opt.  max. 

Bonon.  in  arcliiep.  riiivntiato 

die  vero  xvii.  angus.  poniinci  creato 

amio  M.  DccxL.  nomine  Benedicti  XIV 

Eganvs 

loan.  sénat,  fdivs  sénat.  Bononien. 

'  patrvo  bencmerenli 

M.  P. 

anno.  mdccxi.vii. 


BOL 


m 


XIX. 

Oratoire  Sainte-Marie  du  S'iinl-Amour,  dans 

a  rueSuint-Fe'Ux. 

Sm-  le  mur. 

Apnstolicas  missiones 

vtillinie  ad  Jvnivm  an.  mdccxlvii.  habente 

P.  Leonardo  a  Portv  Maviitio 

ex  minoribns  observanlihvs  reformalis 

Uoma!  demvm  piissiine  svblalo 

qvœ  ipso  ivnc  proniovenle  innvgvrala  fvit 

congregatio  B.  M.  V.  Del  Simlo  Amore  iivncvpata 

die  XXV.  maii  -.'dixlii.  canonice  iiule  firmata 

eadeni  comparalo  svo  aère  ad  diem  xiv  nuv.  mdccxlvii 

hoc  loco  ibi  qvo(|vc  propriis  impcnsis 

sacellvm  hoc  a  fundanieiilis  excilavit 

Deoqve  opiimo  maxinio 

in  honoreni  eivsdem 

inlacU-c  Viiginis  Deiparœ 

svlj  lavdalo  lilvlo  dicatvm 

solemni  Penlecoslis  diesecvnda  Ividi  mdccxi.viii. 

Bencdiclo  XIV.  Lambertini  P.  0.  M.  régnante 

effusa  gratvlatioue  apervii. 

XX, 

Au  palais   des  Magistrats   sous  un  buste  de 
Benoit  XIV. 

MDCCL. 

A  droite.  A  gauclie. 

Nihil  cariiis,  Nibil  nogat 

Benediclo  XIV.  Pont,  maxinio 

qvod  annva  pritgiaiiui  pecvnia 

monli  Ivlio  sulvenda  civiiatem  liLeraveril 

idicis  aliorvmqve  lurreiiiivni  alveos 

ad  calaiiiitosissimas  exvuiiatioiies 

lollcnJas  arcendasqve 

sere  svo  maxinio  fodi  i\sseril 

medicinain  et  Ganzanigvm 

svb  Bononiensium  ivE-a  redegerit 

aliaqve  innvmerai.ilia 

in  seiiatvni  in  scienliarvin  iusiilvtvm 

in  patriam  vniversain  beiiclicia  conivlerit 

S.  P.  Q.  B. 

XXI. 

Hors  de  „a  ville,  aux  portiques  qui  conduisent 
à  iégiise  des  Cannes  déclmussés^ 

D.  0.  M. 
Benedicii.  XIV.  P.  G.  M. 

liberylissima.  largilate 
ultro.  exbibil.  et.  peramanler.  impensa 

Carmelila:.  Discalceaii 

svpremo.  benefactori.  a;iernvni.  devincti 

qvoiqvol.  exiaiit.  proprii.  ivris.  pordcvs 

bellorvm.  ac.  tenqiorvm.  iniviia.  deformatas 

pvblito.  intenli.  commodo 

reforraandas.  cvrarvnt 

anno.  reparatae.  salvtls.  cnijcc.  i.i. 

ponliiicatvs.  vero.  sancliosimi.  palris.  xi. 


<43 


BOL 


XXII. 


DICTIONNAIRE 


A  l'éijUse  des  Mineurs  conventuels. 

Cbapelle  de  Sainl-François. 

D.  0.  M. 

hoc  secviulvm  allare 

omnipoleiili  deo  in  Ijoii.  S.  Fraiicisci  erectum 

privilegio 

in  die  oniiiivm  fidelivm  defvnci.  acpereorumoclavain 

el  in  (ivoliljel  sahbalo 

pro  iisdem  dolviiciis  ad  qvoscviiiq.  sacei'dotes 

cvm  iivinero  qvalvordecim  mille  niissarvin 

qvulaiiiiis  lu  iiac  ecdesia  celel)randarviii 

a  Reneùitlo  PP.  XIV.  die  x.  Ivlii  mdccli.  decuialum 

acvigoreljrevis  eivsdem  Bened.  PP.  XIV,  die  iv 

OClOb.  MDCCLI. 

in  pei'pel.  gênerai,  toidiiinatvm  alq.  de  novo 
coiicessvm. 

XXIII. 

Même  lieu. 

D.  0.  M. 

allare  hoc 
omiiipotenli  deo  iii  hon.  SS.  Crvcifixi 

erei'Uni 

privilegio  qvotidiaiio  perpetvo  ac  lihero 

pro  oiiiiiib.  defviictis  ad  qvoscvrnq.  sacerdotes 

per  Greg.  XUI.  die  \u,  Si-'iiLeiiibrii  ::!PLi\vii. 

iiisigiiiiviii 

acvigoreljrevis  Beiieil.  PP.  XIY.  dieiv.  oclob.  siuccii. 

gencraliicr  de  novo  fvit  confirinatvm 

XXIV. 

Au  Séminaire. 

Premier  escalier. 

■  lieucliclo  XIV. 

qvi  hoc  coUegivMi 

addicl.e  sacris  ivveritvli 

nivUo  anie  rcseralvin 

sqvalidvm  aiigvslviiiqvc 

el  lalivs  et  onuUivs  cxcilavit 

rvnuive 

ad  ponlilicat   iiiaxiiiuini 

everliis  essi.'i 

el  Bonon.  rcni  sacram  iiuiderari  pergcret 

roilditilivs  av\il 

i.ova  ac'diiiiii  accobsione 

ainpiiilcavil 

benefieiis  iiiiivineris 

cviiivlavil 

lin  viri  eidcni  adniinistrnndo 

pr.Tefecli 

ponlifici  opiiiiio  niaximo 

P.  P. 

a.   MDCCI.II. 


BOL  \i\ 

XXV. 

Second  escalier, 

Benedicto  XIV. 

P.  0.  M. 

qvod  hoc  collegivm 

VI  pielas  lilleraeqve 

el  res  domesiica 

procvrarenlvr 

congregalioni  S.  Pavlli 

modorandvni  Iradiderit 

tresqve  honorarias  caihedras 

((vibvsob  donieslicvn)  nivnvs 

scienliarum  magislri 

in  pvlilico  gynmasio 

decorarentvr 

Bononiensis  S'C 

decerni  inandaverit 

eivsdem  ordinis   sacerdotes 

benelitii  honorisqve 

memores 

D.  D. 


XXVI. 

Salle  de  la  maison  Aldobrandi. 

Benedicto  XllII.  P.  M. 

qvod  testamenli  labnlis 

qvas  pro  magnituiline  aninn  ac  pielale. 

Pompeivs  card.  Aldrovandus 

asse  ampliores  condiderat 

ssmuia  ,iu;q\j,ale  et£J4.'ifnLia  molcraiis 

praocisisqve  niatvre  lilibvs 

longam  civivni  et  serain   posterorvm  expeclationeni 

anteverlens 

piae  condiloris  volvnlaii  salisfecerit 

alqve  intégra  faniiliac  ivra  servaverit 

Raynerivs  Aidrovandvs  com.  et  sen. 

principi  beneficentissiinr 

M,  P. 

aiiiH)   Miirci.iu. 

XXVII. 

Au  couvent  des  PP.  Mineurs   Conventuels. 

D.  0.  M. 

Bencdictvs   XIV. 

Iivivs  hospilii 

irnl  P.  magistri  Caroli  Anionii   Calvi   Bononiensis 

ont.  min.  S.  l'ranr.  conv. 

t'X-gciK'iaiis  miiMstri 

licnelicenlia  cl  svrnpliiivs 

rcfocli,  copi(isc(|vo   in^lrvi'li 

svpclloclilcMi 

hine  extralienles,  vcl  exlrahenlivni  participes 

analhenialis 

ac  piivationis  vlriv.';(iiu'  vocis,  cl   ofïicii 

pœiiis 

00  ipso  nivlclalos  volvii 

diplninale  edilo  vu,  i^lii  mikciv 


14S  BOL  D'EPIGRAPHiE. 

XXVIII. 

Salle  de  la  Société  des  Lombaras. 

BcnedicloXIIII 

ivod  iiiter  max.  svmmi  ponlif.  cvras 

Ma^islraivm  Societ.  Lombardor.  militaris 

qvi  eidem  anno  jidccliv.  sorti to  obligerai 

neqvaqvam  dedigiiatvs 

rem  soc.  sarlam  teclam  servaril 

aedcni  corrvent.  svis  svnipl.  resiavrarit 

avlani  ineviidis  consiliis  novani  pararil 

etsvbselliis  iieni  nnvis  iiislivxeril 

Soc'iLombardi 

palri  opi.   invnir.  priiicipi 

IJ.  P. 
anno  a  partv  virg.  mdcclv. 

XXIX. 

Eglise  cathédrale. 

Sur  le  mur. 

Meiropolilicam  S.  Pein 

apostolorvm  principis  aedem 

qvam 

Benediclvs  XIV.  pont.   max. 

gravissimis  cvris  probibenlibvs 

neo  dicare 

qvod  ipsi  oplatissimvm  erat 

non  polvit 

Vincenlivs  M.  S.  R.  E.  card.  MalvelWs 

ab  eo  pvrpvra  doiialvs 

ipsiqve  in  Boiioiiicnsi  arcbiepiscopalv 

svccessor 

vicarivs  cl  mvnori  delegatvs 

solemni  rilv  consecravit 

xviii.  kaleiidas  seplembris  mdcclvi 

et  fidelibvs   rebgiose  ad    ecclesiam 

acccdeniibvs  S.  S.  die 

indvlgi'ntiani   plenariam 

anniversaria  vcro  celel)iilaie  recvrrenle 

sepiem  annor.  el  lolidem  qvadragen.  veniam 

svninii  ponlificis  aviborilate 

perpelvo  concessil 

ivssvqvc  eivs 

M.  R.  C. 

XXX. 

Institut    scientifique. 

A  la  bibliotlièque. 

Benediclo.  XIV.  pont.  max.  PP. 

qvod.  praeler.  conlata.  in.  onmes.  ordines.  ingenlia. 

bénéficia 
scientiarvm.    inslilvto.  maximis.    ei'.    innvraeris. 

largilionibvs 
avcto.  atfve,  ornalo.  posi.  leg-alam.  ipso,  svadenie. 

a.  pbilippo 
raaria  .  S.  R.  E.  card.  de  .  montibvs  .  bibliolhecam . 

svaiii .  eliam  .  librorvm 

copia     et  .  delectv  .  pr;cslaniissiniam     mvnifice  . 

doMiiveril 


BON 


na 


senalores  .  inslilvto  .  pr.efecii  .  graio  .  ivbciitc 
seiialv  .  P.  P.  A.  mocclvi. 


XXXI. 

Eglise  cathédrale. 

Sur  le  mur. 

Benediclo  XiV.  P.  M. 

qvod 

avgvsli  templi  aedificationem 

cvm  onnii  cvllv 

pcrfoccrit 

innvmera  el  preiiosissima 

donaria 

mvnifice  oblvlerit 

alqve  in  solenini  deilicalione 

card.  Vincentivni  Malvelinni 

sibi  in  arcbiepiscopalv  svccessorem 

vices  svas 

svpplerc  ivsscril 

dignilas  cl  canonici 

ob  tmla  aliaqvc  phrima 

in  ordinem   svvm 

collala  bénéficia 

pair!  opiimo  el  beneficentissimo 

G.  A.  M. 

PP. 

A.    D.   CID.    13.     CCLVII. 

ONAL,   dans  les  montagnes  de  la  pro- 
vince de  Léon, en  Espagne. 

A  l'église  de  Saint-Jean  de  Bonal 
(Année  920  do  J.  C.) 
Consecratnin  est  lonipluin  ab 
Episcopis  Fruniniio  Cixila  el  Forll 
Era  DccccLviii.  iv.  idus  ocl. 
[Cardinal  Mai,   p.  161  ;  Fi.orez,  Spana 
sagrada,  t.  XVI,  p.  148.) 
BONE,  l'ancienne  Hippone,  en  A.g(,'rie. 
Saint  Augnsiln  avait  fait  graver  rinscrii> 
vion  suivante  sur  sa  table  à  manger  : 
Quisquis  amal  diclis  absenlum  rodere  vilaui 
Hanc  mensam  indignam  noveril  esse  sibi. 
''SiRMON'D.  opéra,  t.  II,  u.  1061  ;  Cardinal 
Mai,  p.  75.) 

On  lira  avec  intérêt  la  dissertation  sui- 
vante sur  les  allribuls  iconographiques  du 
grand  saint  d'Hippone,  communiquée' aux 
comités  du  ministère  de  l'Instruction  publi- 
que par  M.  l'abbé  Barraud,  du  clergé  de 
Beauvais. 

^'otice  iconographique  sur  saint  Atigustin  (1). 

Au  nom  de  saint  Augustin,  on  se  rappelle 
naturellement  les  noms  de  ïagaste,  de  Mo- 
nique et  d'Hippone  :  de  Tagaste  qui  vit  naî- 
tre, au  milieu  du  iv'  siècle,  le  plus  beau 
génie  de  l'Afrique;  de  Monique,  cette  pieuse 
mère,  qui  se  confond  dans  la  mémoire  des 
hommes  avec  l'enfant  de  ses  larinc'^,  comme 

(\)  liullelin  tics  comités,  février  1851,  p.  57. 


147 


BON 


DICTIONNAIRE 


BON 


US 


dans  noire  rouveiiir  le  nom  de  Blnnclie  se 
nièle  au  nvm  mille  Ibis  Mm  de  Louis  IX; 
et  d'IIipione,  enlin,  qui  s'édilia  longtemps 
des  vertus  épiscopales  d'Au:-;ustin.  Augustin 
avait  regu  avec  la  vie  tous  lis  dons  d'une 
lieureusi'  nature.  L'esprit  et  le  rœur  se  dé- 
veloppaient en  lui  dans  une  [jarla'te  harmo- 
nie, v\  sans  préjndiee  de  l'un  à  l'autre.  Mais 
vinrent  les  passiiMis  qui  hrouillèrent  l'intel- 
ligence et  la  scnsiliililé  d'AujusIi'i.  L'espi'it 
eut  la  pari  que  ses  cxigi'iices  Ibi'çaient  le 
jeune  homini;  de  lui  faire;  mais  le  cœur  lut 
satisfait  outre  niesin'e,  et  il  en  vint  à  diriger 
tyranniquement  toulela  cond'iile  du  fils  de 
Monique.  De  Iri,  ses  rhutes  à  Tagaste,  à  (lar- 
tliage,  à  Kome  et  à  Milan  oii  il  Irônait,  poir 
ainsi  dire,  dans  sa  chaire  de  [irolesseur.  Au- 
gustin, maître  d'éloipience  dans  la  seconde 
ville  de  l'Italie,  ([uel  succès,  ou  plulùt  quelle 
permission  de  la  Proviiicnce  !  C'est  là  (|u'elle 
i'atteiii!.  La  rc^pulalion  d'Amhroise  attire  Au- 
gustin da  is  l'église  où  le  saiit  évèque  ex- 
jdique  la  parole  de  Dien.  Déjà  son  mani- 
chi'isme  était  hien  all'.iil)!i.  Andjroise  l'é- 
branle  encore  dava  itage.  De  son  cùté,  Mo- 
ni(}ue  presse  de  ses  lai'ines  l'œuvix-  tardive 
de  la  grâce  ;  enfin,  la  gnlce  l'emporte,  et  le 
cœur  d'Augustin  est  vaincu  dans  ce  jardin 
oii  si;  passa  entre  Alype  la  scène  (ju'il  a 
rendue  d'une  manière  si  dramatique  dans 
ses  Confessions.  Augustin  n'a  plus  (|u'inie 
pensée,  celle  d'étudier  à  fond  la  religion  des 
chrétiens,  et  il  va  à  Cnssiacum  se  livrer  avec 
(pielques  amis  à  de  doctes  enfretiens,  comme 
ceux  d'où  sortirent  les  Tusculnnes  de  Cicé- 
ron.  Bicnlôt  il  rei,:oit  le  baptême  des  mains 
du  saint  évèi]ue  de.  Milan  :  il  |iaraît  ([u'alors 
Amhriiis  ■  s'écria  :  Te  Deum  laudamus,  et 
qu'Augustin  répondit  :  2'e  Dominuin  conlile- 
mur,  de  sorte  ()ue,  se  répondant  ainsi,  ils 
couiposèrent  ensemble  ce  beau  canliiiue  de 
l'Eglise.  Une  fois  baptisé,  le  nouveau  chré- 
tien veut  reprendre  le  chemin  de  l'Afrique  : 
mais  il  perd  sa  mère  à  Ostie,  et  passe  un  an 
entier  h  pleurer  celle  qui  lui  avait  appris  à 
prononcer  le  doux  nom  de  Jésus.  L'année 
suivante,  il  se  retire  lires  de  Tagaste,  dans 
taie  espèce  de  solilude  d'où  il  se  rend  à 
Hi|ipone,  qu'il  croyait  plus  propre  à  le  déli- 
vrer des  assiduit('s  importunes  de  ses  amis. 
Vain  espoir!  l'évéque  d'Hippone,  Valère, 
avait  besoin  d'un  prêtre  auxiliaire  pour  l'ai- 
der dans  l'administration  de  son  diocèse. 
C'est  Ai'giislin  qu'il  choisit,  et  il  l'ordonne 
jirétre  à  cette  fin,  --nr  le  sull'rage  du  peu 
file,  qui  le  lui 
"lus 


désigne  comme   l'élu  de  la 


Providence.  Plus  tard,  du  vivant  même  de 
\alère,  Augustin  échange  son  litre  de  coad- 
jnteur  contre  celui  (révêi|ued'Uippo:ie.  Voilà 
saint  Augustin,  voilà  l'IiOMime  tel  (ju'il  faut 
le  connaître,  a.anl  de  le  considérer  sons  le 
r.ipport  icoiiogr'aphique  :  voyons  maintenant 
les  dilfénmls  symboles  avec  lesquels  l'art 
religieux  l'a  conçu. 

Le  premier  eiîibième  de  saint  Augustin, 
et  le  jilus  usité  iient-ûtrede  tons  ceux  (pi'on 
lui  attribue,  c'est  le  (œur  laiilol  simple,  tan- 
tiU  |iercé  de  llèches,  avec  leiiujl  il  nous  ap- 
ouraildans  les  tableaux  qui  le  re,jrésenle;it. 


Ce  cœur,  quand  il  est  simjile  (comme  la 
cathédrale  de  Beauvais  le  reproduit  sur  l'un 
des  panneaux  du  portail  nord)  ,  ex|'.rime 
l'hommage  que  le  saint  fit  à  Dieu  de  ses  uf- 
feclioiisles  jilus  vives,  et  la  pieuse  direction 
qu'il  sut  inipn'merà  son  amoui'  après  l'avoir 
arrô;é  trop  longtemps  sur  les  créatures.  Celte 
pa  oie  :  «  Mon  (ils,  donne-i.'.oi  Ion  cœur,» 
avait  plu  à  la  se  isibilité  d'.\ngnslin.  Il  la  ré- 
pétait songent  à  ceux  (ju'il  était  chargé  d'i- 
nitier à  la  vertu,  et  mieux  encor'e,  il  prêchait 
d'exemple  ce  beau  précepte  d'un  Dieu  ai- 
mant qui  impose  à  ceux  (juil  chér.t  l'obli- 
galion  de  1  aimer  à  leur  tour-.  Le  cœur  est 
donc,  par  excellence,  1  emblème  de  saint 
Augustin,  Mais  que  dire  du  cœur  percé  de 
lié  hes  que  l'on  Substitue  parfois  au  cœur 
simple,  tel  que  nous  venons  de  l'envisager? 
Il  faut  y  voir  la  même  pensée  syniboli(]ue 
que  diuis  l'autre,  mais  la  même  pensée  li'a- 
dtiiie  avec  jilus  d'énergie  et  d'expr.  ssion, 
soushi  forme  un  peu  tragique  qu'elle  atl'ecte. 
Bien  des  t'ois  on  a  comiaré  l'amour  de  Dieu 
à  des  traits  ou  à  des  llèches,  imprimant  dans 
l'ilme  chiétienne  leurs  profondes  hlessures. 
C'est  aussi  le  sens  de  notre  emblème,  d'a- 
pr-ès  saint  Augustin  lui-même,  qui  rexjili- 
(|ue  de  celte  manière  au  ix'  livre  de  ses 
Confessions.  Ce  symbole  est  pris  de  la  na- 
ture elle-même  :  car  on  l'a  souvent  employé 
jiour  signifier  un  amoui'  vivement  senii,  oa 
cruellement  éprouvé,  comme  celui  de  la 
Mèr-e  des  se|it  douleui'S.  Telle  est  l'interpr'é- 
tation  commune  du  cœur,  soit  simple,  soit 
per-cé  de 'tlèches,  que  l'art  religiinix  a  fait 
entrer  dans  les  images  d'Augustin.  Chei-- 
choiis  maintenant  celle  qu'il  faut  donner  au 
second  dti  ses  erublèmes,  c'est-à-dir'e  à  l'en- 
fant ([ne  l'on  i  cpri'senle  quihim  fois  à  côté 
du  do.  leur'.  Pourquoi  cet  enfant  qui  s'elfoi'ce 
de  vider  la  mer  dans  on  réservoir  presque 
ini|ierceplihle  qu'il  a  creusé  de  ses  débiles 
mains?  Pourquoi  cette  scène,  qui  ne  doit 
son  intérêt  qu'à  la  naïve  simplicité  de  son 
toutjeurie  acteur,  a-l-elle  trouvé  place  au- 
près d'un  personnage  aussi  grave  qu'Augus- 
tin? Il  fallait  une  raison,  et  il  y  en  a  une  en 
eifet.  Cet  enfant,  ce  n'est  point  un  enfant  de 
la  tei're  :  il  en  a  la  ligure,  mais  il  tient  au 
ciel  |)ar  des  liens  inv.sibles;  c'est  un  ange 
ou  u!i  saint  qoe  Dieu  envoie  au  tils  tie  Mo- 
nique, pour' arr'ôtei' en  lui  la  téméi  ité  de  la 
Science  et  les  har'diesses  du  génie.  Augustin 
voulait  compr'enilre  nn  mystère  et  saisir-, 
dans  son  essence  impénétrable,  le  Dien  nu 
et  tr'ois  que  la  foi  seul  nous  révèle.  'l'ont  oc- 
cupé de  ce  difficile  problème,  il  aperçoit 
un  aîige  sous  la  forme  d'un  petit  enfant,  qui 
|irélendait  sérieusement  transvaser'  l'Océan, 
en  le  veisant  goutte  à  goutte  ilans  un  trou 
peu  pr'ofond.  Augnsiin  l'interroge,  et,  sur  sa 
r('-ponse,  s'eiforce  de  lui  faire  compr-ernlre 
qu'il  ne  réussira  js'uais dans  son  ontr-eprisc. 
Alors,  l'enfant  en  (jui  Dieu  avait  mis  sa  sa- 
gesse confondit  le  doctem-  |  ar-  ses  propres 
jiaroles  :  «J'aurai  plus  tôt  fini,  lur  dit-il,  de 
ver-ser  les  eaux  de  la  mer-  dans  ce  bassin,  (pio 
vous  de  comprendre  le  mystère  de  la  sainte 
'J'riirité.  »  AujjU^lin   vit  la  lumière,  non  |ius 


149 


BOR 


D'EPIGRAPHIE. 


BOR 


150 


celle  qu'il  cliorcliaK,  mais  nue  aulre  qui  lui 
apprit, ù  cmitonir  sou  intelligeuco,  qui  ô(ait 
à  celle  (le  Dieu  cumiiie  le  Ijassiu  de  l'enraiit  à 
la  vaste  étendue  des  niers,  comme  un  ntomo 
h. l'immensité;  ou  bien,  à  ce  que  porte  une 
autre  version,  s.'iint  Augustin  s'efforçait  de 
comprendre  le  bonheur  des  justes  dans  le 
ciel,  lorsque  saint  Jérôme,  le  jour  môme  de 
de  sa  mort,  vint  se  présenter  à  ses  yeux 
sous  les  traits  d'un  entant  et  l'exhorter  h  at- 
tendre jusf|u'au  jour  des  divines  récompen- 
ses, pour  com|)rendro  ,  en  les  goûtant,  les 
délices  dont  .Dieu  fait  le  partage  de  ses 
saints.  Cette  inter|irétation  vient  d'une 
source  un  peu  suspecte,  et  paraît  moins 
plausible  i[ue  lajiremière.  L'enfant  nous  est 
(li.inc  ex[iliqué,  et  avec  lui  le  second  de  ses 
emblèmes. 

Reste  le  dernier,  qui  consiste  dans  le  sca- 
pulaiie  ou  capurhon  noir  des  moines  Au- 
gustins.  11  y  a  controverse  au  sujet  île  cet 
emblème.  Les  uns  [irélciident  qu'Augustin, 
fondateur  de  l'ordre  qui  [)nrte  son  nom, 
porta  lui-même  l'habit  des  religieux  de  sa 
règle.  D'autres  soutiennent  le  contraire,  et 
d'ajjrès  leur  ojiinion,  qui  paraît  assez  ap- 
puyée, !a  leprésontation  de  saint  Augustin 
avec  la  cuculle  ou  capuchon  noir  reposerait 
sur  un  fait  firobléniatique,  pour  ne  rien  dire 
de  plus.  C'e-t  un  rai)port  de  circonstances 
entre  deux  hommes  qui  en  eurent  de  bien 
autrement  étroits,  et  de  bien  plus  honora- 
bles en  même  temps,  saint  Augustin  et  saint 
Jérôme.  L'avanl-dernier  emblème  de  saint 
Jérôme,  son  habit  de  cardinal,  s'explique 
comme  la  cuculle  de  saint  Augustin,  ]iar  un 
fait  qui  donne  matière  à  controverse.  Mais, 
dans  les  deux  cas,  les  endjlèmrs  se  com- 
prennent. Car,  pour  ne  parler  que  de  celui 
de  saint  Augustin,  on  s'explique  la  cuculle 
par  cela  seul  que  le  saint  a  fondé  un  ordre 
qui  la  porte,  et  il  n'est  pas  nécessaire  pour 
la  concevoir  qu'il  ait  revêtu  lui-même  cette 
glorieuse  livrée  de  la  nénitence. 

Une  particularité  remnrqu'ible  dans  l'ico- 
nographie de  l'évèque  d'Bippone,  c'est  que 
ses  emblèmes  sont  l'expression  fidèle  de  sa 
vie,  qu'ils  rellèlent  dans  ses  nuances  les  |ilus 
brillaiites  et  les  plus  vives.  La  cuculle  mar- 
que sa  vie  régulière  et  niortiiiée,  dès  qu'il 
eut  fait  les  pieiuiers  pas  dans  la  voie  de  la 
pénitence;  l'enfant  rap|)elle  la  science  émi- 
nenle  du  docteur,  aspiia  U  même  à  connaî- 
tre (les  secrets  qui  n'appartiennent  qu'à 
Dieu;  le  cœur  enliu,  le  plus  beau  des  em- 
blèmes d'Augustin,  ex[)rime  cette  [luissance 
d'amour  qui  lit  du  saint  docteur  le  modèle 
de  la  charité,  et,  dès  lors,  il  est  pour  notre 
saint  le  plus  beau  de  tous  les  hommages  ; 
car,  au  gré  de  l'estime  publique,  l'élément 
du  cœur  est  le  dernier  trait  qui  achève  les 
grands  hommes. 

BOKDEAUX,  chef-lieu  du  département  de 
la  Gironde,  eu  France. 
L 
An  405.  —  Au  musée. 
Depositio  Aiielti  Annonim  I.  nions.  V. 
El  tritluo  posl  coasulatura  domini  noslri 


Honori  Aiigtisti  sext.,  posuil 
Paler  Mauriisius  cl  Ursia  iiiaier. 


(lette  épitaphe  a  été  trouvée  par  M.  Jouan- 
net  entre  Sainte-Croix-du-Mont  et  Violes 
(Gironde);  elle  est  de  fi05,  le  sixième  consu- 
lat d'Honorius  étant  de  hQk. 

(Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  Midi,   t.  !J, 
p.  182.) 

11. 

6i.3.  —  Eglise  de  Sainte-Croix. 

Hic  reqiiiecet  bonc  recorilaiioncs  luinilis  Chri- 
st!. ..  Moniniolemis  qui  vixit  annus  plus  minus 
spptiiagenla,apu(l  qncm  niillus  fuit  iloliis  malus, 
qui  fuit  seine  irajocuniUislioc  esi,  accepii  Irans- 
iuini  sunni  iliae  vi",  idiis  Auguslas,  nbi  fecit 
Augiisliis  dies  sepleni  anno  v  legniini  donini 
noslri  Cldodovci  régis. 

Epitaphe  de  saint  Maumoulin ,  abbé  de 
Fleury.  —  On  y  voit  requiccel  pour  requi- 
escit;  bone  recorduliones  pour  bonœ  recorda- 
tionis; Itumilis  chrisli  peut  s'expliquer  par 
humiiis  servus  chrisli,  ou  humilis  christia- 
nus  ;  septuagenla  pour  septuaginta;  seine  pour 
sine;  annus  pour  annos;  diue  pour  die;  au- 
gusta  pour  augustus ;ubi  fecit  augustusscptem 
dies  peut  se  traduire  «  quand  le  mois  d'août 
a  tini  se()t  jouis.  »  En  etfet,  les  Ides  d'août 
étant  le  13,  le  6  des  Ides  est  le  7  de  ce  mois. 
Rcgnuin  jiour  regni.  — Ubi  fecit,  loquendi 
formula  frequens  in  actis  qui'iti  et  sexti 
sœculi  pro  diei  ac  mensis  caractère.  (  Du 
CâXGE.)  —  La  cinquième  année  de  Clovis  II 
ré|iond  à  l'an  6i3.  Ce  ne  jieut  être  Clovis  1"  ; 
car  il  ne  s'empara  de  Bordeaux  que  la  vingt- 
sixième  année  de  son  règne,  après  la  défaite 
d'Alaric,  roi  d.'S  Visigoths  (507). 

[Mém.  de  la  Soc.  Arch.  du  Midi,  t.  IL 
p.  201.) 


III 

Dixième  siècle.  —Au  musée. 

Hic  jacei  Arnaldus  nosler  sanflissimus  alibas. 
Voveiat  lioc  allare  Pelro  et  prope  jiissil  hiiinari, 
Vesle  seneclntis  cum  de«poliaiiis  abiret 
Languida  niembramea  hic  mihi  leddllil  illico  sana, 
Tune  ego  Wespanus  Prior,  boc  régale  sepukliruni 
Nu  ne  abbas  liuduiii  feci  semper  que  rogabo 
m.  TTT  TTT  m 

(Académie  de  Bordeaux,  M.  Jouannet  , 
1833.) 

C'est  l'épitaphe  d'Arnault,  abbé  de  Saint- 
Pierre-de-Lille  en  Médoc.  M.  Jouannet  {loc. 
cit.)  la  rapporte,  d"a;aès  la  forme  des  lettres, 
au  X'  siècle  ou  au  commencement  du  xi" 
siècle. 

Les  six  I  et  les  six  T  de  la  dernière  ligne 
renferment,  selon  lui,  ou  une  foi  mule  reli- 
gieuse, infinitam  triuitatem,  par  exem(ile, 
ou  la  date.  Dans  cette  dernière  hypothèse, 
les  trois  premiers  1  annulant  lus  trois  der- 
niers, il  ne  resterait  que  six  T  dont  chacua 


151 


BOR 


DICTIONNAIRE 


BOR 


15-2 


vaut  ICO.  ï  qiioque  cenlcnos  et  sexaginta  te- 
iiebit  (vers  cité  ()nr  Vlinci/chpédie).  Ce  qui 
(loinicr;iil ,  pour  la  date  de  i'iuscriutioa, 
160  X  6  =  960. 

{Mém.  de  ta'Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  II, 
D.  22.V,  223.) 

IV. 

Eglise  souterraine  de  Saint-Emilion. 

VII.  iiliis  decembris 
Dedicalio 
Siincli  Eiiiilioiiis 
Acad.  de  Bordeaux,  1820;  Mém.   delà 
Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  Il,  p.  225.) 


1591.  —  Eglise  Saint-André. 

Vilac  bene  act.ie  mors  lieala. 
niorlalis  incola  cœliliiiim  colonus  fio 
non  esi  vivere  vila,  simI  niori  : 
vivere  desine,  vivere  desinani. 

Epitaphe  d'Antoine  Prévôt  do  Sansac,  mort 
en  1591,  après  avoir  été  quarante-sept  ans 
archevêque  de  Bordeaux. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
]i.  302.) 

Extrait  du  compte  rendu  des  travaux  de  la 
coiniitission  des  monuments  historiques  du 
département  de  la  Gironde,  pendant  Vannée 
1845-i6. 

Ra|iport  pr.^senté  au  préf't  de  l.i  Gironde  par  MM.  Kaba- 
iiis,  présideiil,  cl  !..  de  Lamollie.  secréiaire.  Bordeaux, 
18i'J,  iii-8". 

Antique  tombeau  chrétien  au  musée  de 
Bordeaux.  —  En  marbre  et  muni  de  son  cou- 
vercle, oflrant  un  évasement  se  isibie  depuis 
sa  base  jusqu'à  son  ouveiture,  et  présentant 
sur  sa  face  apparente  trois  oonqiartiments 
divisés  par  des  pilastres  canelés.  Sur  le  pan- 
neau pi-iiii-ipal,  le  inono.-ïramme  du  Clirist 
encadré  dans  une  colmine  ;i  trois  raujj;s  d'or- 
nements, puis  des  guirlandes  avec  des 
fruits,  d('S  vases,  etc.;  sur  les  panneaux 
extrêmes,  deux  rangs  de  canelures  en  zig- 
zag, séjiarées  par  une  borduie. 

Couvercle  en  retrait  sui'  le  cercueil,  ]iris- 
malique  el  à  bouts  lab.ittus,  et  divisé  en 
compartiments,  olIVant  une  décoration  ana- 
logue à  celle  de  la  face  principale. 

Eglise  Saint- Seurin.  —  Baptistère.  — 
Corps  oil'iaut  un  évasement  depuis  la  base 
jusqu'à  l'ouverture,  et  dont  la  grande  face 
apparente  est  divisée  par  des  pilastres  en 
huit  compartiments;  les  ([ualre  du  centre 
plus  petits  qui'  les  deux  de  chaque  extré- 
mité ;  dans  chacun  de  ces  coiupartiments, 
des  fruits  el  des  feuillages. 

Crypte  de  Sainl-Seurin.  —  Doux  tombeaux 
de  môme  forme  que  le  précédent,  et  munis 
de  leur  couvircle  à  toits  inclinés  et  à  bouts 
rabattus. 

La  grande  face  du  pnMuier,  décorée  de 
feuilles  de  vignes  placées  dans  des  enroule- 


ments;'au  milieu  un  fer  de  lance;  dans  la 
partie  inférieure,  quelques  grappes  de  rai- 
sins. Sur  les  faces  l.qérales,  arbres  avec 
larges  feuilles  disposées  syméiriquement 

Sur  le  couvercle,  d'un  côté  des  feuilles  de 
palmiers,  et  au  centre  l'a  el  i'w,  le  X  el  le  P; 
de  l'autre  côté,  des  imbrications  à  recouvre- 
ment. 

Sur  le  second  tombeau,  monogranune  du 
Christ ,  sur  la  face  princi|iale,  renfermé 
dans  une  couronne  que  lient  une  main  sor- 
tant de  draperies. 

De  chaque  côté,  cadre  contenant  un  vase 
d'où  s'élèvent  des  grappes  de  raisins  que 
des  oiseaux  becquètent.  Aux  angles  du  tom- 
beau, colonnes  engagées  dont  tes  chaiiileaux 
sont  décorés  de  feuilles  de  vignes. 

l'onibeau  connu  sous  le  nom  de  tombeau  de 
saint  Fort.  —  Formé  de  deux  jiarties  : 
1°  Partie  ancienne  et  probablement  de  môme 
date  ([ue  les  pierres  qui  précèdent,  co'isis- 
tant  en  une  pierre  brute,  haute  de  0"',C5, 
large  de  0'",65,  longue  de  2'",33;  2' partie 
superposée  à  la  précédente  et  datant  de  la 
renaissance  ;  formé  de  six  petites  colonnes 
accoujilées  et  posées  sur  ce  premier  tom- 
beau; au-dessus,  caisse  ornée  de  lilets  sim- 
ples. Couvercle  arrondi  en  voûte  à  côtes  de 
melon  et  décorée  de  trois  rinceaux.  Aux 
extrémités,  d'un  côté  la  Résurrection,  de 
l'autre  deux  anges  tenant  une  table  d'in- 
scription. 

Les  hagiographes  ont  été  embarrassés  pour 
déterminer  la  réalité  du  [lersonnage  de  saint 
Fort.  Il  paraît  qu'à  Bordeaux  l'histoire  ou 
la   légende  relative  à  ce  saint  n'a    pas   eu 
d'autre  fondement  que  l'usage  qui  y  était 
suivi,  comme  dans  beaucoup  d'autres  loca- 
lités ,   relativement  au   serment  judiciaire, 
lequel   se  |)rèlait  ordinairement  sur  des  re- 
li(|ucs  ou  des  objets  ayant  appartenu  à  de 
saints   personnages.  Nos  ancieruies  coutu- 
mes atleslenl  que  le  serment  se  [)rôlail  super 
forte  sancli  Severini,  c'est-à-dire  sur  le  fort 
de  Sainl-Seuri!i;    mais    qu'était-ce   que   le 
fort?    Quelques  érudits   rapprochant   cette 
expression  de  celle  de  fierté  usitée  dans  le 
Nord,  et  ipii  piraît  venir  du  latin  feretrum, 
(inl  cru  que  celait  le  cercueil  u'ème  ou  tout 
au  moins  unn  clulsse   .'enfermant  (pielques 
parties  du  cor|>s.   D'autres  ont  cxpli<iué  le 
tenue  forte  par  celui  de  virga,  c'est-à-dire  de 
crosse,  et  cette  ex|ilicalion   é:ait  autorisée 
par  ([uelques  titres  anciens, ri.'latifs  aux  cou- 
tumes. Ce  (jui  n'est  pas  douteux,  c'est  que, 
dès  le  xr  siècle,  l'aljbaye  Saint-Seurin  ]ios- 
sédait  une  verge  ou  b;\lon  pastoral ,  objet 
d'une   ancienne   vénération.  Nous  l'appre- 
nons de  ■rurpin,qui  nous  dit  ipie  là  était  la 
sainte  verge  que  notre  Seigneur  avait  donnée 
ù  saint  Pierre,  et  saint  Pierre  à  Martial.  .\vec 
celte  verge,  sainte  Bénédicte  avait  chassé  le 
diable  d'une  tour  de  la  ville,  et  guéri  Phili- 
bert qui  était  duc  de  Bordeaux.  'l'in|iin  ajoute 
(jue    toutes   les   reliiiues    données  à    ceilo 
église  fiar  Bénédicte  avait  été  mises  sur  le 
tombeau  de  .'•aint  Séverin,  près  de  l'aulcl  de 
saint  Auia;'d,  en  une  croptc  sous  terre,  da 
leur  du   ni   maure  Aisçoland.   Ces  détails 


f53 


BOR 


DEPIGRAPHIE. 


BOR 


''54 


sont  formellement  d'accord  avec  loules  les 
indications  postérieures  relatives  au   forte 
h  la  virga  sur  laquelle  ou  orùtait  ser- 
u.ent. 

la  tradition  relative  à  saint  Fort  eût 
txislé  au  moment  de  la  publication  do  la 
bizarre  chronique  de  Turpin,  le  fabuleux 
narrateur  en  eût  certainement  fait  mention. 
C'est  donc  l'ignorance  des  po|)ulations  qui 
a  transformé  une  châsse  ou  un  bûton  épis- 
copal  provenant  de  saint  Seurin,  en  un  saint 
qu'on  aurait  quelque  peine  maintenant  à 
ôter  du  calendrier. 

Tombeau  à  Tubanac.  — En  marbre  blanc; 
placé  dans  le  cimetière  de  cette  commune. 
Couvercle  cassé,  et  dont  les  débris  ont  été 
employés  à  des  réparations  dans  l'église. 
Corps  "du  tombeau,  en  polyèdre  diminué 
vers  la  base.  Une  grande  face  et  les  deux 
latérales  ornées  de  feuilles  de  vignes ,  de 
lierre,  d'autres  feuillages;  cannelures  aux 
angles. 

Tombeau  dans  l'église  de  Pujols  (canton). 
—  En  marbre  gris;  les  faces  ornées  de  sculp- 
tures et  bas-reliefs.  Sur  la  grande  face  aj)- 
parenle,  le  monogramme  du  Christ  au  mi- 
lieu d'une  couronne;  et  de  chaque  côté  de 
cette  couronne,  des  strigiles  (ornements  en 
forme  de  S);  colonnes  aux  angles. 

Le  couvercle  à  ]ians  coupés  présente  des 
moulures  en  torsade  sur  les  angles  et  une 
imbrication  sur  les  faces. 

En  résumé,  ce  toml)eau  offre  nne  grande 
ressemblance  avec  celui  du  musée  de  Bor- 
deaux et  ceux  de  Saint-Seurin  de  cette  ville; 
comme  un  do  ceux  de  cette  église,  il  a  été 
transformé  en  cuve  baptismale.  La  tradition 
porte  que  ce  tombeau  a  été  celui  d'un  Dur- 
fort;  il  ne  serait  pas  im|iossible  qu'en  rai- 
son des  hautes  fonctions  remplies  à  Bor- 
beaux  par  ces  seigneurs,  dont  un  était 
sénéchal  de  Guyenne  en  1410,  ce  tombeau 
eut  été  un  don  de  la  ville  de  Bordeaux,  ou 
de  l'abbaye  de  Saint  Seurin,  et  eût  été  trans- 
porté de  Bordeaux  à  Pujols. 

Eglise  Sainle-Eulalie  à  Bordeaux.  — Des 
études  gra|ihiques  ont  été  accomplies  avec 
beaucoup  de  soin  par  MM.  Courau  et  Du- 
rassié,  architectes.  La  notice  sur  ce  monu- 
ment ayant  été  publiera  par  l'auteur  (1),  nous 
sommes  dispensés  d'en  présenter  ici  une 
analyse. 

Clocher  Pey  -Berland  à  Bordeaux.  — 
MM.  Paul  et  Léo  Courau  ont  prorédé  à  des 
relevés  accomplis  avec  un  soin  qui  a  mérité 
tous  les  éloges  de  la  commisb'îon  ;  les  plus 
petits  détails  ont  été  mi  sures  par  eux  avec 
une  attention  minutieuse,  et  la  délicatesse 
de  leur  dessin  a  exprimé  toujours  avec  vé- 
rité les  ornements  les  jdus  légers.  Ce  mo- 
nument a  été  décrit  trop  souvent,  pour  que 
nous  ayons  à  reproduire  ici  une  analyse  de 
la  notice  qui  a  été  rédigée  par  un  membre 
de  la  société. 

Cliapelk  du  collège  royal  à  Bordeaux.  — 
Son  éiectiiu  eut  lieu  au  conmiencement  du 

(1)  Choix  des  lypei,  les  jtlus  rem  irtiuables  de  l'ar- 
ctiUecitiye  iiii  Dioijen  «i/f  dans  le  dépuruimenl  de  la  Ci- 
ronde.  Iii-folio;  iilaiiclies  el  texte;  Bonleau.v,  18-50. 


XVII'  siècle  et  fut  l'œuvre  des  Feuillants,' 
dont  lo  monastère  occupait  les  bâtiments 
contigus.  Cette  chapelle  remplaça  la  célèbre 
église  de  Saint-Antidne,  dans  laquelle  se 
trouvait  l'un  des  autels  privilégiés  on  l'on 
l)rètait  les  serments  judiciaires,  comme. sur 
ceux  de  Saint-Martial  ou  de  Saint-Seurin, 
et  qui  relevait  au  xv  siècle  du  fief  de  Po- 
thon  de  Xaintrailles.  Le  mur  de  façade  de 
l'église  actuelle  était  un  ancien  mur  de  cette 
première  église;  l'inscrijition  suivante  at- 
teste en  effet  que  cette  face  est  antérieure 
au  reste  du  corps  de  la  chapelle  : 

Dns  Petrus  deii  chai  psur  (presbyter). 

Insliluil  unâ  visilalioiic 

Perpétua  p  {propter)   pceplorê  (preceplorem) 

El  (ionaios  hic  colidie  p  [frês  [fratres) 

Magnâ  inissam  solepiiiter 

Fiernlâ  qui  oijiit  qûla  di 

.Mensis  Jlaii  anno  Duii 

M  cccc  X  L  nu. 

Bectangle  se  rétrécissant  à  1  ouest,  et  se 
terminant  de  ce  côté  par  un  chevet  à  trois 
pans  coupés,  profond  de  5  met.;  longueur 
de  la  nef  20  met.  70  cent.,  largeur  10  met. 
50  cent.;  nef  portée  par  cinq  piliers  à  sec- 
tion rectangtdaire  entre  lesquels  ouvrent  de 
chaque  côté  trois  chaiielles  de  4  met.  80 
cent,  de  profondeur,  dirigées  per|)endiculai- 
rement  à  l'axe  de  l'église;  autrefois  quatre 
chapelles,  la  construction  de  la  tribuue  ayant 
vraisemblablement  fait  disparaître  les  deux 
extrêmes. 

Au-dessus  de  ces  chapelles,  galerie  pre- 
nant jour  dans  la  nef  par  des  fenêtres  cor- 
respondantes |)ar  couple  aux  arcatures  des 
chapelles  inférieures;  entre  chaque  couple 
de  fenêtres,  des  armoiries;  au-dessus,  rang 
de  fenêtres  géminées  avec  œil  supérieur. 

Les  armoiries  qid  décorent  les  parements 
des  chapelles  et  leurs  clefs  de  voûtes  annon- 
cent iiue  des  familles  avaient  leurs  sépultu- 
res dans  ces  sanctuaires.  L'histoire  de  ce 
monastère  donne,  en  effet,  les  noms  sui- 
vants : 

Première  chapelle  à  gauche.  —  Tombeau 
en  pierre  de  Michel  de  Montaigne  ;  il  est  re- 
jirésenté  en  costume  guerrier,  étendu  sur  le 
mausolée. 

Les  armes  de  Michol  de  Montaigne  sculp- 
tées sur  son  tombeau  ;  d'azur  seaié  de  trè- 
fles d'or,  à  une  patte  de  lion  du  même  armé 
de  gueules,  mise  en  fasce. 

Sur  les  faces  de  ce  mausolée,  deux  ins- 
criptions que  dom  Devienne  a  reproduites 
dans  sou  Histoire  de  Bordeaux.  Restauration 
en  1803. 

Sur  le  pilier  qui  sépare  cette  chapelle  de 
la  suivante  : 

Viilvii  et  memoriaî 
Marnai  de,  Ilovdan  Dominl 
Des  Landes  avorvni  génère  cla'» 
Oh  vit;e  prohilaiein,  morvin 
AfTabiliiateni,  fuiei  iniegrilaiera 
Aniniiq.  iiiagnilvdiuem 


155  BOR  DICTIONNAIRE 

Francisco  S.  (sniiclrr)  R.  '{romnnn')   E. 
[(F.cdesiœ)  Ciii'ilinali 
De  Sovrdis  aqvil  priiii.  pr:c 
C;ciei'is  svis  avlicis  v;il'!è  sibi 
Cari  r]vi  hoc  moiivriiciitvm 
P.  C^'  piorvni  prccibvs  Deo 
Anima  illivs  coninieiidelvr 
Vixit  an.  50  obiit  itj  seplcmb 
An.  1618  in  palalio 
Ulvsl."''  car. ''»qvi  cos 
Die  aniiiv.pfrp.  fvnd. 
Deuxième  chaiiclle  à  gauche.  —  Conces- 
sion à  inessire  Alphousu  iJ'Ornano,  maréch:)! 
(ie  France  et  lieiilen.inl  du  roi  ;  et,  afirès  la 
renonciation  du  celui-ci,  nouvelle   couces- 
sion  h  la  faniille  l.c  Blanc. 

Triiisièine  cha|ielle.  —  Première  conces- 
sion à  Antoine  de  Ko.juelaure,  chevalier  de 
deux  ordres  du  .roi,  et  iioslérieurement  à 
Léon  (luitard  de  j.escure,  conseiller  au  par- 
lement de  Bordeaux. 

Quatrième    chapelle.  —    Concession    au 

baron  de  La  Tre^ne  et  au  sieur  de  Beyssac. 

Première  cliapt-lle  à  droite.  —  Couci'ssiou 

faite  à  Paul  Leclerc,  avocat  au  parlement  de 

Bordeaux. 

Deuxième  chapelle  à  la  suite.  —  Conces- 
.sion  faite  à  Jean  de  Briel,  conseiller  au  par- 
lement de  Bordeaux. 

Troisièmi'  cha[ielle.  —  Concession  faite  à 
la  ilaine  Jeanne  Darrcrac,  veuve  d'Antoine 
Dusolier,  avocat  au  parlement. 

Quali'ièuie  chapidle.  —  Concession  faite  à 
la  dame  de  Briand,  veuve  Lestonnac  Du- 
parc. 

Eglise  de  Lalanile,  canton  de  Fronsac.  — 
Le  coi'jis  du  bàlimeiit,  de  style  roman  ;  bas- 
côté,  à  gauche,  du  xv'  siècle;  absi  le  à 
sept  pans  coupés,  décorés  u'arcatures  qui 
descendent  jusqu'au  [)ied  ;  crénelée  au  xv' 
siècle. 

Porlail.  —  Quatre  arcades  en  retrail,  por- 
tées sur  des  colonnes,  et  dont  les  aichivolles 
sont  décorées  d'entrelacs,  de  chevrons,  d'oi- 
seaux, de  personnages  et  de  feuillages  (;n- 
lacés,  de  musiciens,  de  [lersonnages  tenant 
des  livres. 

Sur  le  tympan,  le  Christ,  les  bras  étendus; 
au-dessus  de  s-i  main  droite,  sept  élodes 
dans  un  médcdlli>n  circulaire  ;  au-dessous  de 
sa  main  gauche,  restes  des  sejit  chandeliers 
d'or;  épé(.'  à  deux  tranchanis  sortant  de  son 
oreilh;  droite  ;  à  gauche,  saint  Jean  tourné 
vei's  le  Christ  tenant  un  livre  de  la  uia  n 
gaucho;  ;\  la  droite  de  ce  personnage,  sept 
arcatures  plein  cinlie,  quatre  en  bas,  li'ois 
en  haut;  le  tout  suiinonlé  d'une  croix,  et  li- 
gura!it  les  sept  églises. 
Inscriiilion  autour  de  ce  (ympan  : 

f.  loliës.  VII.  ectliis.  qvc-sviu.  in tf. 

...  .  1er.  VII,  can.lelabra.  aviva. 
Au-dessous  du  lymjian  : 

Priiiii))iv....  liiic. 
l'oi'clie  mililaTe. 

Clo  herfiu  driialère  sur  l'entré"  du  chreur. 
A    l'iuléricvr  uo   l'église,  vuùlo  du  x.iv' 


BOR 


156 


sièc'e  à  tores  arrondis  au-dessus  de  la  pre- 
mière travée  et  du  clocher  ;  maître  aulel 
orné  de  tableaux  remarquables,  représeiilaut, 
l'un  saint  Paul,  l'autre  sai  it  Pierre,  et  le 
troisième,  au  milieu,  le  Christ  sur  la  croix, 
entouré  de  la  \ierge,  de  saint  Jean  et  de  la 
Magdeleine.  Dans  la  pailie  supérieni-e  du  re- 
table, beau  tabh-au  représeutanl  le  Père 
éternel. 
Inscription  relative  à  ces  tableaux: 

Dono  dedcrunt  magistri  P.  Cliamcyrac 
Arveriuis  lecior  et  Ij''"''  Faugerc  prior  sancti 
PoUi  de  Liiiandc  lGi2. 

Le  priimré  en  face  de  l'église  sert  d'école. 

Cliapelle  de  Condat,  près  Libourne.— Ce  mo- 
nunie  il,  sur  lequel  S',  ue  Lamolhe  avait  ap- 
pelé, e:i  mai  184:i,ratlention  de  la  commission 
di!S  monumenlshisioii(j'ies,fut  classé d'api'ès 
la  description  qu'il  mit  sous  h'Syeuxde  la  so- 
ciété, et,  dès  lors,  des  élud.'s  graphiques  furent 
demandées  à  des  artisl,es.  .Mais  diverses  cir- 
constances em|ièi:lièrenl  les  personnes  dési- 
gnées en  premier  lieu  de  se  livrer  à  ce  liavail, 
et  ce  n'est  que  tout  récemment  que,  sur  la 
demande  de  .M.  Rabanis.  MM.  LéoCourau  et 
Salomon  ont  auressé  des  dessins  géomé- 
traux  el  pittoresques  qui  complèteut  les  étu- 
des sur  ce  u)oaument. 

Une  seule  nef,  orientée;  32  mètres  sur  7 
environ;  abside  à  cinq  pans  couix's;  cinq 
travées,  divisées  par  des  arcs  doubleaux  en 
og  ve,  et  décorées  de  nombreuses  rosaces, 
dont  quel(|ues-unes  en  poteries. 

Première  travée;  chœur.  —  Douze  nervu- 
res parlant  de  la  clef  centrale,  six  marquant 
les  grands  comp.ir.iuHnits  de  la  voûte,  et 
descendant  en  coloniiettes  dans  les  angles, 
et  six  liernes  terminées  par  des  lleurons 
d'où  parlent  des  lieicerets. 

Sui'  la  clef  centrale,  les  ai  mes  de  France  ; 
sur  les  autres,  oriiements,  divers  feuillages 
conlournés  et  tlamboyaiils  ;  armoiiies  ;  arc 
doubleau  qui  termine  le  chœur  découpé  en 
tienie-deux  lobes,  dont  chaque  extrémité 
porte  un  ornement  ditférent  ;  au  soiumel,  uii 
an  ai  tenant  une  banderolle. 

Deuxième  Iravé;'.  —  Quatre  nervin-es  se 
croisant  h  la  clef  centrale,  qui  porle  les  ar- 
mes de  France  avec  une  couronne  ducale, 
sniiportée  par  deux  aninuiux.  Au  sommet  de 
l'arc  doubleau  qui  sépare  celte  travée  de  la 
suivante,  un  ange  tenant  sur  la  poitrine  l'écu 
de  France. 

Troisième  travée.  —  Même  nombre  de 
neivuie-.  se  croisant  au  centre  ;  la  clef  cen- 
trale entouré''  de  cpialre  rosaces  satellites. 
Au  ceiilre,  la  Vierge  et  l'enfant  Jésus;  sur 
les  côtés,  enroulements;  fleurs  de  lis,  deux 
peison  nages. 

Quatrième  travée.  —  Même  nombre  de 
nervures,  mèn)e  nombre  de  clefs  (]u'à  la 
travée  précédente.  Au  centre,  un  évoque; 
sur  les  côtés,  enroulements  ;  puis  deux  grou- 
pes de  deux  jjerso'nnages  ;  un  ange  à  chaque 
groupe. 

Cinquième  travée.  —  La  construction 
d'une  lage  d'escalier  dans  l'angle  nord-ouest 
donne  à  cet  esuace  une  disnosilion  irrésu- 


D'EPIGRAPHIE. 


157  BOR 

lièro,  qui  semble  avoir  motivé  la  lonnc  bi- 
znrre  de  ia  voûte  de  ct^tte  travée.  Llel  cea- 
trale  d'où  partent  sept  nerviii'es,  dont  cinq 
s'arrêtent  k  r,inq  clefs  seconduu'es;  quatre 
de  ces  dernières  clefs  devenant  chacune  le 
centre  de  quatre  nervures,  et  une  cinquième 
lepoiutde  réunion  de  cinq  nervures.  Au 
centre,  agneau  nimbé,  la  croix  avec  pavillon 
en  pal;  contre  la  face  sud,  Adam  et  live 
mangeant  le  fiuit  défendu;  enroulements 
divers;  deti^  i'iscri|)tinns. 

Quo^q- e  tout  cet  ensemble  appartienne 
sensiblement  à  la  période  du  golhupie  Hiuii- 
boya-it,  cependant  des  diifér.'nces  de  protil 
dans  les  nervures,  dans  le  style  des  bases 
des  piliers,  des  diiférences  de  niveau,  des 
lignes  mal  ajustées  indiquent  d'une  m miere 
évidente  des  reprises  dans  la  coislrm  lion. 
M  Rabnnis,  après  avoir  visité  cette  cha- 
pelle en  18'j5,  a  cherché  à  préciser  la  date 
des  recOMSlruclions  qu'elle  a  subies  et  des 
ornements  qu'elle  présente  encore.  Il  est 
indubitable  que  le  Pri  ice  Noir,  auquel  ap- 
p^rlenait  le  château  de  Condat,  a  contribué 
plus  qu  aucun  autre  îi  rembellissement  de 
ce  rem.^rquable  édifice.  La  profusion  de 
sculpture  qu'on  remarque  aux  nervures  et 
aux  clefs  dos  voûtes  iiidiq  le  suliisamment 
que  l'édilice  fut  traité  avec  une  muiiilicence 
toute  royale  L'arc  triomiihal  du  ciiœur  dé- 
coupé en  lobes,  comme  ceux  que  l'on  ren- 
contre si  fiéqueinnie-it  dans  les  églises  d'Es- 
pagne, semblerait  môme  indiijuer  répo([ue 
précise  de  ces  embellissements.  Ce  serait 
après  son  retour  de  Casiille,  que  le  duc  de 
Guienne  aurait  voulu  i)robablement  repro- 
duire dans  sa  résidence  favorite  quelipie 
chose  du  style  et  de  la  richesse  des  églises 
de  la  Péninsule.  Dans  tous  les  cas,  après 
l'expulsion  des  Anglais,  les  ornements  qui 
rapiielaient  leur  séjour  fnre  it  soigncusemmt 
elîacés;  et  'orsq^ie,  un  siècle  après,  le  Prince 
Noir,  Charles  de  Guimuie,  iVère  de  Louis  XI, 
posséda  à  son  tour  le  manoii',  on  substitua 
les  trois  fleurs  de  lys  aux  armes  d'Angle- 
terre, dans  les  écussons  de  la  voûte. 

Eglise  de  Mauriac— ''sur  la  proposition 
de  M.  Rabanis ,  la  commi^ssion  a  mis  à  l'é- 
tude cette  curieuse  église,  dont  elle  avait 
reçu,  en  18;i.2,  un  croquis  dressé  par  M.  de 
Lalande,  correspondant. 

Plan  sensiblement  en  croix  grecque  ;  bran- 
che principale  de  la  croix  21  mètres  ;  lon- 
gueur du  transsept  13  mètres;  trois  absides 
demi-circulaires  ;  les  deux  absides  s.-con- 
daires  ouvrant  sjr  le  bras  transversal  de  la 
croix;  ces  trois  absid^'S  voûtées  en  cul  de 
four;  à  l'intersection  des  bras  de  la  croix, 
commencement  de  coupole  à  ouverture  cir- 
culaire, ma  s  dont  les  angles  se  prononcent 
en  s'élevant,  et  portée  sur  des  arcades  légè- 
rement ogivales. 
Nef  non  voûtée. 

A  l'intérieur,  chapiteaux  historiés  ;  corni- 
ches en  échiquier;  guérite  à  mâchicoulis  sur 
l'abside;  [leiitures.  Cetie  église  appartenait 
avant  la  révolution  à  l'ordre  d^^  Maite. 

Eglise  de  Labrède.  —  Plan  piiuiitif  n  croix 
latiiio',  abside  à  cinq  pans  coupés,  et  uccoui- 


ROR 


158 


pagnée  sans  doute  primitivement  de  deux 
absides  secoidiiires  posées  sur  les  bras  de 
la  croix,  et  dont  une  seule,  celle  de  gauche, 
subsiste.  A  droite,  bîtiment  carré  en  place 
de  cette  abside  Décoration  de  l'abside  prin- 
ciiiale,  deux  rangs  d'arcatures  ligurées  iior- 
tées  sur  un  soubassement. 

Transsept  remanié,  sinon  reconstruit,  au 
XVI'  siècle. 

Nefs  latérales  et  voûtes  de  la  grande  net 
modernes. 

Longueur  totale  28  mètres  environ  ;  lar- 
geur totale  \G  mètres  environ. 

A  l'ouest  deux  parties;  une  centrale,  ro- 
mane et  fort  rem  uquable  ;  les  pariies  cor- 
respondantes aux  bas  côtés  modernes  comme 
ceux-ci. 

La  f.icade  romane  divisée  en  trois  étages  : 
1°  poriall  ouvrant  sous  trois  arcatures  en 
retrait,  entre  deux  niches  pratiquées  sur  des 
murs  en  retrait;  2°  rangée  de  trois  fenêtres 
feintes,  dont  une  au  ce  itre  d  ligurée  et  trans- 
formée en  une  ouverture  circulaire,  le  tout 
reposant  sur  un  conloi  porté  par  neuf  con- 
soles ;  3"  nouvelle  ouverture.  Resserrement 
de  la  largeur  de  cette  façade  à  la  hauteur  du 


troi-ième 


couronnement  en  pignon. 


Chapiteaux,  consoles  historiés.  A  Fnté- 
rieui-,  Samson  à  cheval  sur  le  lion  dont  il 
déchire  la  gueule. 

Eglise  de  Sainte-Croix  du  Mont.  —  Un 
dessin  du  portail  de  cite  église,  remis  par 
M.  Léo  Drouyn,  est  venu  co.upléter  une  no- 
tice avec  croquis  envoyée,  il  y  a  plusieurs 
années  par  M.  Itié,  ainsi  que  des  notes  adres- 
sées par  M.  Dubroca. 

Plan  primitif, rectangle  delGmètres  60  cen- 
timètres de  long  surO  mètres  30  centimètres 
de  largeur,  st.\le  roman.  Clievet  formé  de 
deux  faces  planes  se  joignant  sous  un  angle 
de  129'  ;  xw'  siècle. 

Cnapelle  outre  la  face  latérale  sud  ,  érigée 
à  la  tin  du  xv'  siècle  par  Gérard  de  Tasle, 
seigneur  de  Sainte-Croix  du  Mont  ,  sous 
l'iiivocation  de  Notre-Dame  de  la  Piété  ; 
7  mètres  53  centimèties  de  long  sur  ^i  mè- 
tres 30  ceniimètres  de  large,  servant  aujour- 
d'hui d  ■  sacristie  ;  -en  1789,  démolition  du 
tombeau  de  la  famille  de  Léon  ;  il>ne  reste 
plus  aujourd'hui  que  l'inscription  suivante, 
graver  sur  une  pierre  tumula  re  : 

Si  gisl    noble  François   de  Léon  sinor    de 
S;iiiiie  -|-  ("i  irespasa  lu  desrien  {dernier)  jours  de 
oiisl  M'i  V=   X»  Xiieuresde  nui''. 
Vers  le  milieu  du  xV  siècle,  construction 
de  la  voûte  de  l'abside  à  cinq  pans  et  addi- 
tion dune  nouvelle  chapelle  dédiée  à  saint 
Ro  11  co  itre  la  face  latérale  nord  ;  8  mètres 
9J  CLmtimètres  de  long  sur  3  mètres  10  cen- 
timètres de  large.  Agrandissement  vers  l'est 
au  comme  icement  du  xvT  siècle  ;  ce   qui 
porte  11  dimeisioida  8  mètres  90  centimè- 
tres à  li  mètres  62  centimètres  ;  et  en  1700, 
recul  à   l'ouest  de  9  mètres  63  centimètres  ; 
ce  (jui  transforme  celte  chapelle  en  bas-côté. 
La  fagaiie  o  iCSt  a  été  déiigurée  en  i7i0  ; 
auiref  lis  (1.1  voyat  au-.le.ssus  du  portail  trois 
fenêtres  avec  colonnes  aux  angles,  celle  du 


4S9 


BOR 


DICTIONNAIRE 


BOU 


i60 


centre  posée  sur  un  corduii  ;  les  ûéux  au- 
tres placées  à  un  niveau  supérieur;  et,  au 
milieu  (lu  fronton,  deux  arcades  pour  les 
cloches.  Aujourd'hui  la  décoration  romane 
du  portail  est  seule  di.^nc;  d'inléièt;  cinq 
bandeaux  en  retraite  offrent  [/our  ornenicii- 
talio'i  dc>^  chevrons  brisés,  des  dents  île  scie, 
des  entrelacs  et  uii"  rangée  de  personnages 
tii'anl  une  comIc,  cotnnie  à  Sainte-  roix  de 
Bordeaux,  à  Haux  ,  à  Sainl-Genès  de  Lom- 
baud,  etc.;  ceux-ci,  afin  do  rendre  l'clfort 
plus  puissant,  appuient  un  |)ied  contre  le 
dos  de  leur  voisin  su|.érieur. 

Eglise  de  Cars.  —  Corps  de  rensemble  de 
forme  lectangulaire  de  15  mètres  de  long  sur 
16  de  large,  terminé  à  l'est  ])ar  une  abside 
centrale  de  7  mètres  de  long  et  de  h  mètres 
50  centimètres  de  large;  abside  secondaire 
au  sud,  de  2  mètres  60  centimètres  de  long 
sur  2  mètres  16  centimètres  de  large  ;  du 
côté  nord,  pièce  carrée  ayant  jibis  tai'd  rem- 
placé une  abside  semblable  h  celle  du  sud. 

Les  deux  absides  voûtées  en  berceau  ;  la 
travée  qui  occupait  autrefois  le  centre  de  la 
croix  voûtée  en  voûte  d'aiète  à  nervures  ogi- 
A'ales  saillantes;  extrémité  sud  ilu  transsept 
voûtée  en  berceau  ;  extrémité  nord  couverte 
en  cou[)ole  sur  la(p.ielle  s'élève  un  clocher 
recla!)^ulaire  à  (piatre  étages  :  1°  soubasse- 
ment ;i'  galerie  d'arcades  ligui'ées  et  portées 
sur  des  colonnes  ;  3°  vaste  fenêtre  h  nom- 
breux cordons  ;  4"  enfin  étage  sans  style  et 
postérieur, 

Le  plan  primitif  de  cette  église  a  été  de- 
formé  par  l'addition  des  bas-côtés  établis  en 
prolongement  des  absides  latérales. 

Eijlise  (le  Pcllegrue. —  Plai]  en  croix  latine; 
abside  plus  re.^serrée  que  le  chœur  et  termi- 
née en  demi-cercle;  longueur  totale  .32  mè- 
tres, sur  laquelle  ;{  mètres  50  centimètres 
jiour  l'abside,  5  mètres  pour  le  chœur,  7  mè- 
tres 50  centimètres  pour  le  transse|)t,  et  16 
mètres  pour  la  nef,  cette  dernière  dimension 
égale  à  la  sonniie  des  autres  ]>arties  ;  lon- 
gueur du  transsept,  16  mètres  30  centimè- 
tres. 

Abside  et  transsept  voûtés  ;  au  point  d'in- 
tersection des  bras  de  la  croix,  coupole  avec 
boi'dure  en  échiquier  assez  délicate. 

Daîis  la  nef,  tiaces  d(î  remaniinnents  pos- 
térieurs à  la  construction  prim:tiv(! 

Portail  ouvrant  sous  (piatie  arcatures  |u  in- 
cipales  poitées  sur  des  coloniH.'s  ii  chapi- 
teaux à  crochets,  ?i  ponimes  de  i  in. 

CI(K:lier  sur  la  façaiie  postérieur  au  por- 
tail ;  une  fenêtre  ogivale  formant  la  baie  de 
la  cloilie. 

lù/lisc  d'Izon.  — Eglisi;  formée  ]irimitive- 
men't  d'une  nef  de  27  mètres  50  o  iitimèires 
environ  sur  5  mètres  50  centimètres,  voûtée 
en  beiceau  ogival  ;  addition,  au  xv'  siècle, 
de  cha|)elles  (pii  changent  ce  plan  en  croix 
Ictine;  prolongemeiil  ultérieur  ii  l'ouest  de 
ces  chapellrs  ;  ce  qui  les  transfornu3  en  bas- 
côtés  de  17  mètres  environ  de  longueur.  La 
dilférence  d'appareil  et  la  forme,  conunii  la 
|io.sition  des  cmilreforls,  rendent  ce  |)rolon- 
geiiienl  ('vident. 

A  l'intériem',  ornements  romans  des  cha- 


piteaux ,  sen;blables  a  ceux  d'Angleterre  et 
du  nord  de  la  France. 

Abside  à  cinq  pans  coupés  séparés  par  des 
faisceaux  de  quatre;  colonnes,  éclairée  par 
des  fenêtres  dont  les  archivoltes  à  tète  de 
clous  rej^osent  sur  de  lourdes  colonnes  à 
chapiteaux  ornés  d'oiseaux,  de  lions,  etc. 

Clocher  quadi  ilatèi'e  sur  la  façade  :  divisé 
en  quatre  parties  jiar  trois  conhins  ;  le  pre- 
mier étage,  au-dessus  du  portail,  offrant  cniq 
arcatures  cintrées  portées  sur  des  colonnes 
séparées  par  un  |)ilastre  ;  le  de-uxième  [tercé 
d'ouvertures  ogival(;s  de  transition  posté- 
rieures aux  parties  inférieures  ;  le  troisième 
sans  caractères. 

Eglise  Sainl-Georges. —  'P\an  en  croix  latine 
terminée  à  l'est  par  une  abside  demi-circu- 
laire moins  large  que  la  nef;  longueur  de 
la  nef  21  mètres,  largeur  6  mètres  50  centi- 
mètres; largeur  du  chœur  5  mètres,  profon- 
deur primitive  6  mètres,  réduite  à  5  mètres 
par  la  construction  d'un  mur  (jui  s'insère 
clans  le  dinui-cylindre  du  fond. 

Sur  le  bras  nord  de  la  croix,  clocher  haut 
de  22  met.  50  cent.,  divisé  en  cinq  luirties  ; 
8  met.  20  cent,  poiu'  le  soubassement;  4  met. 
50  cent,  pour  le  deuxième  étage,  percé  d'une 
ienêtre  avec  colonnes  aux  angles  sur  chaque 
face  ;  3  met.  80  cent,  pour  le  troisième  étage 
percé  d'une  fenêtre  semblable  aux  précéden- 
tes, mais  dépourvue  de  colonnes  aux  angles; 
3  met.  30  cent,  pour  le  quatrième  étage,  percé 
d'une  fenêtre  géminée  avec  coloinies  aux  an- 
gles ;  2  met.  00  cent.  j)Our  la  couverture. 

Les  consoles  historiées  de  l'abside  sont  di- 
gnes d'intérêt,  mais  c'est  surtout  son  clocher 
qui  recommande  cette  église;  il  mérite  d'ê- 
tre signalé  comme  un  modèle  aussi  simple 
que  cori'cct  pour  les  constructions  semhla- 
bles  h  élever. 

Chapelle  deMons,  à  Belin.  —  Nef  romane 
terminé"'  par  une  abside  demi-circulaiie,  31 
met.  50  cent,  sur  5  met.  62  cent.  ;  bas  côté 
nord  ogival  de  18  met.  38  cent.,  suri  met.  90 
cent.,  terminé  à  l'i  st  p.ar  une  dépendance, 
sans  dunle  autrefois  la  sacristie. 

Sur  les  chapiteaux,  personnages,  enroule- 
ments, quadi'upèdes,  oiseaux,  damiers,  etc.  ; 
fenêtres  meurtrières. 

Croix  de  Suint-Peij  d'Ai'inens.  —  Dans  le 
cimetièie  et  près  de  l'église  de  cette  com- 
nume,  hauteur  totale,  4  met.  25  c(Mit.',  depuis 
le  niveau  supérieur  d'un  jialier  formé  de  k 
marihes jusepi'au  sonunet. 

Jilablie  siu'  une  base  carrée  avec  colon- 
nettes  cannelées  aux  angles. 

Le  fût  arrondi  et  décoré  de  deux  l'angsde 
statues  séparée.^  liorizonlalement  par  des  cor- 
d(Uis  et  verticalement  |iar  des  pilastres  car- 
rés. 

A  l'étage  iniV'riein-,  quatre  slalucltes  d'apô- 
tres, saint  Paul  avec  rép('e,  saint  Pierre  avec 
les  clefs,  saint  .lean  tenant  de  la  main  gauche 
un  calice  qu'il  l)énit  de  la  droite;  saint  Jac- 
ques un  bourdon  II  la  main. 

A  l'étage  supérieur,  (piatre  statuettes,  un 
évêque  et  trois  femmes  ;  l'une  d'elles  lient 
une  épéc;  h  ses  pieds  est  une  tôle. 

Les  parties  (pii   viennent  d'être  déerilt^s 


161 


BOK 


sont  du  XVI'  siècle;  la  croix  lU'Ojircmcnl  dile, 
déponrviii^  d'oniemeiitnHon,  est  iirobobie- 
ment  moderne. 

La  plupart  des  monuments  érigés  à  l'épo- 
C]ue  du  moyen  âge,  sinon  Ions,  étaient 
peints  à  l'intérieur,  mais  la  i)einture  n'é- 
tait pas  uniforme;  les  nefs  et  les.gratides 
parties  des  églises  étaient,  comme  on  le 
voit  encore  dans  l'église  monolithe  de  Saint- 
Emilion,  et  dans  d'autres  localités,  divisées 
dans  le  sens  de  la  hauteur  par  des  lignes  fi- 
gurant des  assises  de  pierre,  les  alignements 
étaient  divisés  en  cai'rés  ou  cartons  dans  les- 
quels se  trouvaient  des  lozanges,  des  arabes- 
ques, etc.  D'autres  jiarties  étaient  réservées 
])Our  recevoir  de  véritables  peintures  ou  plu- 
tôt des  tableaux  représentant  les  scènes  de 
l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament.  C'est  à 
ce  dernier  genre  qu'ajipartiennent  celles  que 
nous  allons  décrire.  Ces  sortes  de  peintures 
que  le  temps  a  fait  disparaître  des  monu- 
ments qu'elles  ornaient,  ne  |)résentent  mal- 
heureusement, là  où  on  les  rencontre,  que 
des  traces  vagues  et  incertaines.  Elles  ont 
donc  d'autant  plus  de  valeur  que  la  conserva- 
tion en  est  plus  entière,  attendu  leur  rareté. 

Nous  avons  donc  cru  convenable  de  pré- 
senter ici  une  descri[)tion  sommaire  des  pein- 
tures les  mieux  conservées  et  que  l'on  trouve 
dans  l'église  de  Saint-Macaire,  dans  l'église 
de  Mauriac,  dans  la  Tour  de  Veyrines  à  Mé- 
rignac,  dans  la  chapelle  de  la  Trinité  à  Saint- 
Ernilion. 

Eglise  de  Saint-Mncaire.  —  Les  descrip- 
tions publiées  sur  cette  église  n'ont  accordé 
qu'une  simjjle  mention  aux  jieintures  mur'a- 
les  qui  décorent  son  abside  et  sou  trarrssept 
à  bi'as  arrondis  (1).   M.  La[)Ouyade,    corTes- 


(1)  M.  Vitet  a  cru  reconiiaîlie  un  caraclère  Iiy- 
zaDliii  dans  la  fornic  des  églises  à  Uaiisseplssenii-cir- 
cnlaires.  11  voil,  dans  le  plan  de  ces  églises,  t'expies- 
sion  de  l'Idée  de  la  Trinité  el  de  l'idé(!  de  la  croix. 
La  Irelle  église  de  Saint-Sauveur,  à  SaintMacaire, 
en  pariiculier,  lui  suggère  les  oljseivaiions  suivantes  : 
«  Quoiqire  veuroiilanl  à  l'époipre  romane  et  conslrrrit 
('Ulièr'emenl  à  plein  cintre,  ce  moiruruent  est  de  dale 
heautoiip  plus  récenle  que  les  deirx  auues.  L'église 
de  Saiul-Sauvenr  doit  avoir  été  construite  vers  la  lin 
du  xr'  siècle,  et  pent-éiie  inénie  au  conrnicrrcerirerrt 
du  xrr'.  Le  plair  en  est  adrrrirablHineiit  pur  ;  il  est 
iinpossihle  de  nrieirx  réaliser  l'idée  d'une  église  à 
transsept  seuri-cireulahe.  Les  trois  héruyciclesrre  sont 
pas  seirlenreirt  paifaileruerrl  seinlilahles,  mais  leur 
largeur  est  à  peir  près  égale  à  lear  profondeur;  et, 
si  leurs poirtts  dejorrctioir  laisserrt  apercevoir' quel(|ues 
ligires  r-eclaiigiilaires,  ces  accessoires  ir'out  pas  plus 
d'importarrce  (pre  dans  les  églises  de  Cologrre  et  rr'al- 
tèr'eut  eir  rien  la  pureté  drr  plan.  Mais  rrous  devons 
faii-e  remarquer  uir  détail  de  construction  qui  ne  s'est 
errcore  présenté  dans  aucun  des  plarrs  qrre  nous  ve- 
rrorrs  d'examiner;  les  tiémicyttes  ne  sont  serni-cir'cir- 
laires  qu'à  l'intérierrr  ;  extérieurerrrent,  lerrr  foriue 
est  polygorrale.  Cette allératioir  du  type  prrrrritif  sufli- 
vail  po;!r  irrJiqner'  qrre  l'église  rr'est  pas  ù'iirre  lon- 
slrrretiorr  li'és-aiicienne.  Ces  absides  polygonales  sont 
déjà  un  achemirrenreirt  vers  le  style  à  ogive.  11  parait 
qu'eir  Gr'èce,  or'r  l'on  voit  aussi  (jueiqrres  églises,  eu- 
lie  airtres  celles  d'AriiCliuva  et  du  Docharion,  dont 
les  Iransseptssont  airrsl  airorrdis  eir  dedans  et  à  pans 
err  delrors,  il  est  admis  par  la  tradition  que  la  con- 
btrucliou  eu  est  postérieure  à  celle  des  églises  dont 


D'EPIGRAPHIE.  BOR  102 

]iondant,  a  complété  sous  ce  rapportées  no- 
tices, en  décrivant  avec  soin  les  sujets  qui 
couvrent  les  voûtes  de  l'abside  et  du  chœur 
et  qu'il  attrilruo  au  xiv°  siècle;  les  peintu- 
res des  extrémités  des  bras  de  la  croix  ont 
disparu  sous  les  couches  d'un  épais  badi- 
geon ;  celles  qui  subsistent  ont  aussi  été  l'ob- 
jet d'une  reslauration  fâcheuse  ;  cependant 
les  contours  des  objets  n'ont  pas  éprouvé 
de  variation. 

Abside.  —  Tfois  auréoles  elliptiques  ;  au 
centre,  le  Christ  assis  sur  un  trône,  tenant 


de  la  main  droite  le  globe  du  monde,  de  la 
gauche  ,  deux  clefs  ;  à  sa  bouche,  un  glaive 
transversal  ;  à  son  cou,  un  crucifix  à  quatre 
clous  suspendu  ;  robe  à  manches  larges  re- 
couverte d'une  tunique  ;  sept  chandeliers 
d'or  au-dessus  du  siège  du  Christ,  quatre  à 
droite,  trois  h  gauche. 

Auréole  portée  par  une  large  bande  per- 
pendiculaire et  fleuronnée,  de  chaque  côté 
de  laquelle  deux  anges  adossés  et  portés  sur 
des  nuages,  puis  le  bœuf  et  le  lion,  emblè- 
mes de  saint  Luc  et  de  saint  Marc. 

Auréole  à  droite,  chargée  de  quatre  cir- 
conférences qui  se  pénètrent  et  donnent 
lieu  à  quinze  com[)artiments,  renfermant 
des  bustes,  des  anges,  des  personnages  di- 
vers, une  barque  dans  laquelle  sont  quatre 
personnages,  etc. 

Auréole  à  gauche  ,  présentant  au  centre 
un  persoiuiage,  peut-être  saint  Jean,  éle- 
vant les  bras  vers  un  livre  à  sept  attaches, 
le  livre  des  sept  sceaux.  Derrière  ce  person- 
nage, un  ange  sonnant  de  la  trompette; 
agneau  nimbé  entre  saint  Jeau  el  le  livre 
des  se|it  sceaux. 

Entre  les  auréoles,  des  anges. 

Arcs  doubleaux  divisés  en  caissons  char- 
gés de  divers  personnages  ;  à  l'est  dix  ca- 
dres, au  nord  six,  au  midi  cinq;  on  recon- 
naît au  nord  saitil  Jean  l'évangéliste  ;  au 
midi,  saint  Marc,  saint  Luc,  des  écus,  etc. 

Intersection  des  bras  de  la  croix.  —  Les 
nervures  qui  se  croisent  au  centre  de  cette 
voûte  la  divisetit  en  quatie  compartiments. 

Com|)aitiment  oriental.  —  Deux  scènes  ; 
dans  l'une,  un  château  l'oit  et  de  nombreux 
personnages  ;  dans  la  seconde ,  le  Christ 
assis,  bénissant  de  la  main  droite ,  abais- 
sant la  gauche  vers  saint  Jean  à  genoux 
qui  appuyé  sa  tète  sur  les  genoux  du  Sau' 
veur.  De  chaque  côté,  deux  personnages, 
dont  l'un  tient  un  glaive,  l'autre  une  clef. 

Compartiuient  occidental. -Deux  tableaux  ; 


les   trairssepts  sont  arrondis  en  dehors  comme  en 
dedairs.  > 

L'uir  de  nous  avait  déjà  remarqué depiris  longtemps 
que  l'abside  et  les  trarrssepts  de  Saiut-iMacaire  pré- 
serrtaierrt  à  l'exlér-ierrr  onze  faces.  Il  avait  retrouvé  le 
mérrre  nondir-e  darrs  une  des  trois  absides  de  Sairrte- 
Croix  à  Bordeaux.  Ajoutons  ici  que  ces  nonibies  11 
et  5  sorrt  les  facteurs  premiers  de  33,  âge  du  Christ 
au  rrron.errt  de  sa  mort.  Un  l'approclrernerit  airrarl-il 
existé  dans  l'idée  de  rai-ciritecie?  Les  vocables  de  ces 
églises  seraient  peut-élr'r;  la  coiilirnialion  de  cette 
Irypollrèse,  qui,  du  lesle,  a  besoirr,  pour  être  adnrise 
à  titre  détiniiif,  d'être  vérifiée  sur  un  grand  nonrbre 
de  rnonurrreuts. 


163 
dans 


BOR 


DICTIONNAIIÎE 


BOR 


1G4 


3  preraior,  une  tour  et  des  pcrson- 
ringcs.  les  uns  lians  la  tour,  les  nulres  au- 
deliors  ;  dans  l'aul.'e ,  le  Christ  assis  ;  une 
feuuue  niuibée  d'un  dis(iue,  les  pieds  sur 
le  croissant  ;  deux  anges. 

Comparliiuent  niéridioiial.  —  Au  iircniier 
tableau,  personnage  plo-i-é  à  rai-coriis  dans 


soldat ,  personnages  ;   au 
la  main  de  l'Eternel.  Au- 


une  ehaudiôre  , 
haut  du  tableau 
dessous,  on  lit  : 

Clirislop...  vs,  (Clirislophoms)  erosus 

Au  deuxième  tableau,  divers  personna- 
ges; l'un  d'eux  prolongé  dans  une  cuve, 
recevjHit  le  ba[)lême  des  mains  d'un  autre 
personnage. 

Compartiment  septentrional.  —  Sur  le  pre- 
mier laldeau  ,  château  com|)Osé  de  nom- 
breuses tours;  trois  c^vôciues  portant  le  [)al- 
liuru  ;  personnages  divers.  Au  dc'uxième 
tableau,  personnage  étendu  sur  uu  lit  ou 
dans  un  tombeau. 

«  Il  eût  été  intéressant,  dit  M.  Lapouyade, 
en  terminant  le  travail  Irès-délaillé  auquel 
il  s'est  livié  sur  ces  peintures,  il  eût  été 
intéressant  de  donner  rexpiication  des  su- 
jets représentés;  mais  il  valait  mieux  y  re- 
noncer que  de  s'exposer  à  tonjber,  à  chaque 
instant,  dans  de  graves  erreurs  ». 

«  En  18-io,  écrivait  récenunent  M.  Ferbos 
fils,  corres|:oudaut  à  Saint-.Maeaiie,  lorsque 
la  commune  de  Saiut-Macaire  lit  restaurer 
son  église ,  en  voyait  à  la  voûte  du  chœur, 
et  notamment  au-dissusdu  sanctuaire,  des 
restes  assez  bien  conservés  d'anciennes  |iein- 
tures  qu'on  supiiosait  être  à  Iresque.  La  plu- 
part des  sujets  étuie.il  tirés  des  visions  de 
l'A[>ocaly|ise  :  c'étaient  les  vierges  fulles  , 
les  sept  sceaux,  les  visions  de  saints  Je.in. 
Quelques-uns  répiésentaient  des  traits  du 
martyrologe,  ti'ls  (jne  les  supplices  des  Ma- 
chabees,la  décollation desaint  Jean-Baptiste. 
D'autres  portaient  le  cactiet  d'une  é|i0(|ue  ofi 
l'iniaginalii  n  des  pieux  artisîes,  guidée  ])ar 
une  toi  na'ive,  aimait  î\  persounilier  les  mys- 
tères et  il  les  mettre  en  scène.  Les  démons  y 
apparaissaient  sous  toutes  les  formes  :  ainsi 
Lucifer  et  le  purgatoire  y  trouvaient  place  ; 
je  crois  aussi ,  le  [lèsenient  des  ûmes.  Quel- 
ques méuailons  représentaient,  ce  seuib'e, 
des  rois  de  Juda.  Ces  créations  étaient 
bizarres  et  d'un  ensend)le  étrange  et  in- 
correct, mais  elles  avaient  une  véritable 
valeur  iioin-  l'hi-stoire  de  l'art  au  moyen 
âge. 

«  La  restauratif)ti  qu'on  en  lit  fut  telle 
qu'on  suivit  il  |ieu  près  Is  types  |)rimitifs, 
mais  qu'on  prodigua  l'ocre  et  le  rouge  dé- 
layés à  l'eau  pure. 

«  Une  véiilicaijunque  je  Ils,  dans  le  temps, 
sur  l'invilalion  de  W.  !•'.  Leroy,  m  ■  conduisit 
Il  constater  ijue  jamais  il  n'y  avait  existé  de 
fresipies,  comiiie  on  l'avait  sujiposé  ». 

lùjlisc  de  Mauriac.  —  Ces  peinluies  déco- 
Kjient  la  clia|ielle  qui  forme  l'aliside  secon- 
daire de  droite,  et  représentent  les  douze 
«liùlros,  caractérisés  par  les  instruments  de 
k'ui-  su[)p.lice  ou  par  les  antres  signes  que  la 
tradition  a  attribués  à  chacun  d'eux. 


JL  Ilabanis,  après  avoir  visité  ce  monu- 
ment, signala  fes  •peintures  comme  un  des 
restes  les  plus  curieux  île  l'art  du  siV  siè- 
cle. Elles  sont  remaiviuables  pai-  la  largiMir 
et  l'aisance  du  style  ;  hss  physionomies  ont 
de  l'expression  el  de  la  dignité;  les  détails 
sont  traités  avec  le  soin  minutieux  que  les 
peinti'cs  de  cette  époque  apportaient  à  leur 
composition, et  elles  reproduisent,  en  grand, 
l'ellet  de  ces  délicates  miniatures,  dont  les 
livres  d'église  du  moyen  Age  sont  ornés. 

Tour  de  Vi'ijnnes  à  Mérignac.  —  Cette  tour 
reconviait  sans  doute  autrefois  le  passage 
d'entrée  du  château  qui  a  été  détruit  ;  les 
arrachements  sont  apjiarents  contre  les  fa- 
ces. Au  xiv°  siècle,  uue  autre  entiéi^  fut 
donnée  h  la  forteresse,  et  le  rez-de-chaussée 
de  cette  tour  devint  une  chapelle  ;  les  pein- 
tures ipre  nous  allons  décrire,  et  qui  en  dé- 
corent les  (|ualre  faces  et  la  voûte  en  ber- 
ceau, ajipartiejneiit  à  cette  éjioque. 

Première  face,  vis-à-vis  la  porte  d'entrée. 
—  Sous  un  arc  surbaissé  (ancienne  porte)  le 
Christ  sur  la  croix;  tiuis  personnages  nim- 
bés de  chaiiue  cô  é,  parmi  lesiiuels  la  \'ierge 
et  saint  Jean.  Sous  la  voûte  de  ces  arcs,  une 
tête  de  Christ  nindji'e  du  nimbe  crucifère,  et 
sur  les  pieds-droits  deux  personnages  nim- 
bés, portant  l'un  un  livre,  l'autre  une  mitre. 

Au-dessus  de  cette  pénétration,  sous  le 
cintre  de  la  voûte,  le  l'ère  éternel  tenant 
sur  ses  genoux  le  Chiist  sur  la  croix;  do 
cha(|ue  côté,  un  personnage  agenouillé  pré- 
senté par  un  autre  [lersoniuige  debout;  et  à 
droite  et  à  gauche  ,  deux  anges. 

De  cha  jue  côté  de  celte  scène,  un  per- 
sonnag(!  niinbé  ;  celui  de  la  gauche  dans  un 
jai'ilin,  celui  de  droite  recevant  une  appari- 
tion du  Cluist,  peut-être  saint  Eraneois 
d'Assises. 

Deuxième  face,  h  gauche.  —  Huit  scènes 
rel  ;tivt's  h  la  vie  du  i^hrist. 

U.ing  supérieur:  premier  compartimenta 
gauche  ,  le  Chiist  [)orta'it  sa  croix  et  con- 
duit au  supplice  jiar  quatre  persoiniages  ; 
un  d'eux  vôlu  d'une  couleur  sombre  el  son- 
nant de  la  trompette.  —  Deuxième  com^iar- 
timent  :  le  Christ  sur  la  croix  entre  les 
deux  larrons,  un  seriienl  sur  la  tète  du  mau- 
vais hr  ron  ;  deux  iieisonuages  monti's  sur 
des  échelles;  au  jùed  de  la  croix,  la  Vierge 
et  saint  Jean,  personnage  h  cheval,  |ieu|ile; 
l)luie  ligui'ée  par  les  hachures.  —  'rroisième 
compartiment  :  le  Clirist  au  tombeau  ;  les 
trois  Maries,  saint  Joseph  d'Ariuiathie  ,  Ni- 
codèiiie  et  un  sixième  persoiuiage.  —  Qua- 
trième comparliiiieiit  :  la  résurrection  ;  le 
Christ  soi'iani,  du  tombeau  cinq  gardes  en- 
dormis. 

Rang  inférieur:  l'remier  compartiment  à 
gauche  :  le  Christ  tenté  par  le  démon.  — 
Deuxième  compartiment  :  ap|iarition  i»  Mag- 
deleine  de  Jésus  sous  la  lorino  d'un  jardi- 
nier. —  Troisième  comparliuient  ;  appari- 
tion tlu  Christ  à  ses  apùireJ  au  nombre  de 
ou/A'.  ;  le  Clirisl  tenant  la  boule  du  monde; 
dans  l'angle  supérieur  du  compartimenta 
lète  ailée,  l'Espril-Saiiit.  —  Quatrième  com- 


1C5 


BOR 


D'FPlGRAPliiE, 


BOR 


1G6 


parliment  :  le  Christ  dans  une  auréole  et  au 
Tuilien  de  nuages,  rAsccnsion. 

Troisième  face,  à  droite.  —  Pri'iiiier  roni- 


pariiuieKt  à  gauche 


rA'inoncialioii.  —  Deu- 
vième  comparliuient  :  la  Fuite  en  Kgypte.  — 
Troisième  ciimiiartiuient  :  saint  Georj^es  à 
cheval  teriassant  le  dragon;  person-iage  (jui 
le  contemple.  —  Quatrième  compartiment  : 
saint  Christophe  portant  le  Christ  sur  ses 
épaules,  et  se  soutenant  de  la  main  gauche 
à  un  arbre. 

Quatrième  face,  celle  d'enti'ée.  —  Dans  le 
tympan  de  la  voûte  ,  Jésus  devant  Cai[)!ie. 
Le  Christ  a  les  yeux  bandés,  et  le  soldat  qui 
lui  demande'  :  Christ,  dis  noiisqui  t'u  frappé? 
a  encore  la  main  sur  Dieu  le  Fils.  Derrière, 
à  l'extrémité  du  tableau  ,  Simon  Pierre  et 
l'aulre  disciple  qui  ont  suivi  le  Christ, 
agenouillés.  A  gauche  de  Pilate  ,  le  grand 
prêtre  donnant  à  Judas  le  [irix  de  sa  trahison, 
et  le  diable  entre  eux;  en  tout  onze  per- 
sonnages. 

Au-dessous  de  cette  scène,  et  à  gauche  de 
la  porte  d'entrée,  la  flagellation  ;  cinq  per- 
sonnages. 

Voûte.  —  Au  centre,  dans  une  auréole  en 
Jozang',  posée  sur  un  quatre-feuille  ,  dont 
les  côtés  débordent  le  quadrilatère,  leChi'ist 
assis  sur  l'arc-en-ciel  tenant  la  boule  du 
monde,  et  bénissant  tie  la  main  droiie;  dans 
les  lobes  du  quatre-feuille ,  les  animaux 
symboliques  des  évangélistes. 

A  gauche,  les  anges  jouant  do  divers  in- 
struments, parmi  lesquels  on  remarque  la 
trompette,  des  baguettes  qui  frappent  sur 
un  objet  méconnaissable  ,  le  tympanum 
(sorte  de  tambour  de  basque),  l'organistrum 
(sorte  de  guitare) ,  le  cytiire  en  forme  de 
trian„le  rectangle  ,  dont  l'hypothènuse  est 
un  arc  do  cercle  (une  harpe  renversée,!. 

A  droite,  sept  auges  parmi  lesquels  des 
sé[-a|)hins,  et  jouant  tous  de  diveis  instru- 
ments, la  tlùle,  la  mandoline  ,  la  basse,  le 
viiilon,  la  trompette,  la  flûte  double. 

On  reiiiarque,  au  milieu  des  débris  qui 
jonchent  le  sol  de  cette  tour,  une  moitié  de 
l'ancieime  table  d'autel  et  quelques  restes 
de  carreaux  émailiés. 

Chapelle  de  la  Trinité  à  Saint-Emilion.  — 
L'intérieur  de  l'abside  de  ce  mo  uiment 
présente  sept  pans  coupés,  aux  angles  des- 
quels sont  des  nervures  qui  divisent  la  voûte 
en  autant  de  compartiments,  et  cliacune  de 
ces  faces  a  été  décorée  de  peintures,  qui, 
comme  celles  de  la  tour  d^-  Veyriues,  ne 
sont  pas  postérieures  au  xiv°  siècle. 

Premier  compartiment  à  gauclie.  —  Per- 
sonnage bénissant  et  tenmt  un  livre,  [lorté 
sur  les  épaules  d'un  autre  personnage;  peut- 
étie  Jésus  sur  saint  Christophe. 

Deuxième  compartiment.  —  Deux  per- 
sonnages à  droite,  une  femme  debout  pré- 
sentaiTt  un  personnage  agenouillé  à  un  autre 
placé  à  gauche.  Au-dessus  de  cette  Miène, 
personnage  de  pure  décoration,  les  bras  éle- 
vés. 

Troisième  compartiment.  —  Saint  Jean 
debout,  vêtu  d'une  longue  robe,  ayant  sur 
la  poitrine  l'agneau  avec  la  croix  en  pal ,  ce 


symbole  dans  une  auréole;  au-dessous,  tête 
de  femme. 

Quatrième  compartiment.  —  Le  Christ  te- 
nant la  bout'  du  monde,  et  entouré  des  ani- 
maux symboliques  des  évangélistes. 

Cinquième  compartiment.  —  La  Vierge 
tenant  renfant  Jésus. 

Sixième  com[Kntiment. — Le  Christ  sur 
la  croix  entre  la  Vierge  et  saint-Jean  ;  au- 
dessous,  tètes  d'anges. 

Septième  compartiment.  —  Méconnaissa- 
ble. 

Eglise  Saint-Michel ,  «  Bordeaux.  —  Les 
quatre    inscrijitions  snivanies  sont    peintes 
sur  les  arêtes  des  voûtes;   les  plus  ancien- 
nes appartiennent  à  la  fin  du  xv"  siècle. 
1°  Bas  côté  droit  : 

Aqiicsle   boiUe  an  l'eyi  far  1ns    xleciilors   de 
Joaii  de  Belem  que  Dms  pilo  (Oicu  pnrdoniie) 

apiéslo  (lecesde  los  cfoiiis  (enfants)  l'an 

lo  mes  de  novembre. 

2"  Bas  côté  gauche,  vis-à-vis  la  chapelle  de 
Saint-Joseidi. 
Aqneste   voiue   an   for  far  los  exceeulors    de 
Jolian  de  Belle  après  lo  deces  de  los  einans  que 

Dnspdo 

3°  Même  bas-côté,  vis-à-vis  la  chapelle  du 
Sa  Té-t^œur,  autrefois  cha|ielle  Saint-Marc  : 
AiiMcsie  boule  ;\\\  fcy  far  los  exceeulors.  Be- 
nolnctine  Belle  après  io  deces  de  lou  el'ens  que 
Dia  pdo.... 

4°  Dans  la  nef  centrale  : 
A([ML'sie    vouie   en   far   fa  los  exceeulors   de 
Jolian  de  Btllem  après  Ion  deces  de  lous  enfans 

lan  M  11)11  C  et 

Deux  inscripti^^ns  sem!)lribles  ont  été  ef- 
facées. La  première,   tirée  ties  archives  de 
l'église,  était  au-devant  de  l'abside  centrale, 
et  portait  : 
Aqiiesta  bouta  a  feyt  far  Vital  de  la  Conibeiie 
qui  la  fit  far  (ecu  ?) 

La  seconde,  communiquée  par  M.  Pelau- 
que,  secrétaire  général  de  la  conuiiission 
des  hos[iices,  était  peinte  sur  le  mur  de  la 
cha|)Ldle  de  Saint-I^uis  de  Gonzague  et  de 
Saint-Stanislas  de  Kolska. 

L'am  mil fit  far  aqucsta  bouta  Johan  deu 

Bosc  niarcliant  demourant  sur  los  fossals. 
La  galerie  qui   couronne   extérieurement 
la  chapelle  de  Saint-Joseph  offre   en  carac- 
tères évidés  dans  la  [ijerre. 

Henry  de  Valois,  ray. 

Liscription  qui  n'est  pas  sans  doute  une 
simple  date,  mais  qui  indiipie  aussi  vrai- 
semblablement que  cette  Sj)lendide  chapelle 
est  au  moins  en  partie  l'ceuvre  de  la  mu- 
nificence royale. 

Etjiise  de  Gaillari.  —  Dans  le  bas-côté  ,  à 
droite,  on  lit  : 

Hic  :  jacet  :  Dus  :  Petrus 

de  Tanuac  :  liius  :  eccllîë. 

recler  :  q  mnlta  :  bona 

dédit  eidê  :  ecclîê  :  obiit 


467  BOR 

ulliriia  :  ilic  :  meiisis 
J:iiiiKirii  :  ;iiiiio  : 

M"  CCCC"  L  XXX  V^. 

Eglise  de  lièglcs.  —  Les  deux  textes  sui- 
vjinls  reetilieiù  ceux  dô^h  i)uljli6s  pnr  Bau- 
reiu  et  .louannel.  1°  Inscriution  contre  un 
cwntfel'oi't  (Je  l'aside  : 

L'an  MIL  CGC"  nnnâle  ei  v 
fut  fait  le  cap  de  glise  posa 
la  piiiire  piere  inos'  Emeiic  de 
Segiir  chevalier  et  S"'  De  Francs, 
estant  obrier  Joluuu  Garic 
et  nios  Esteve  Celis  vicari. 

-2°  Contre  le  mur  méridional ,  près  d'une 
petite  porte  aujourd'liui  murée  : 

L'an  MIL  V":":  XXXVII  le  xvii» 

jour  de  niay  fut  fondée  la 

pnte  chapele  et  poiisa  la  p 

miere  pierbe  Jehan  de  Segur 

écuyer  Si"  de  Francs  estant 

ouvriers  M''"'  Esliene  de 

Gazen  et  Jehan  de  Lacrou. 
Eglise  de  Sainl-Àubin,  canton  de  Blanque- 
fort. 


DICÏIOISNAIRE  BOR  168 

Le  môme  terme  se  trouve  reproduit  .«nr 
l'inscription  suivante  à  l'extérieur  de  l'ab- 
side : 

jan.  ae  grâce,  m.  ccccc 
xxxvui  a.  este,  ediffie.  le 
presêt.  cheur.  p.  niaistre. 
Alarsault.  Roux.  Masso 
Estant,  comptz.  niaistre 


Ci  gist  Lancclot 
de  Feirron  escvier 
seigncvr  des  maisôs 
nobles  de  Ferro  de 
S'  Avbin  de  Copian 
de  Brigaile  et  avlre 
l'evx  et  maisôs  noble 
Dv  11'=  aoYst  1585. 


Eglise  (le  Langoiran.  —  Inscription  placée 
sur  un  pilier  de  la  chapelle  de  la  Vierge  : 
L'an  de  grâce  mdcxli.  a 
esiee.  edillée.  la.  pre 
santé,  ciiapelle.  par 
les.  raeigns.  de  Mrët.  Marcia 

L.  Rovs.  el  po.  les.  liils  (liabiiants) 
[de  Lâgoiriâ. 
Eglise  de  Targon.  —  Au-dessus  d'une  fe- 
nêtre du  clocher,  on  lit  : 

M.  J.Courtez,  notaire  royai ,  syndic  de  l'église 
de  Targon,  a  fait  achever  le  clocher  depuis  la 
dernière  pleinihe  en  haut  par  Avinei.  c.  1.  v. 
m.  1073. 

Eglise   de  Lalande ,  canton  de  Fronsac.  — 
Inscriptions  de  cloches. 

Diedier  dohble  macbte  mi  in  iahr  m.  cccc  xlvii. 


Cette  cloche,  fondue  par  un  Allemand  pen- 
dant l'occujiation  anglaise,  semble  donner 
l'indice  que  dans  notre  province,  comme 
dans  la  pkiiiart  des  autres,  les  cloches  des 
campagnes  étaient  fondues  par  des  ouvriers 
ambulants  qui  étaient  en  général  des  Alle- 
mands. On  sait  qu'il  n'est  pas  rare  de  re- 
Eqlise  de  Pujols.  —  Inscri()tion  gravée  sur     trouver  dans  les  paroisses  rurales  d'anciens 


un  contrefort  placé  au  sud  de  cette  église 


cestc  église 
ou  suis 
Laurcs 
1535. 


L'an  M  y'-      XXX  v  fut  acliové 
du  bas  voul      p  el  pilles  raesaides 
mise  sindiç     csPeydeMôberolet 
de  Tallaret 

E' lise  de  Cadillac,  sur  Dordogne. 
Aqsla  voûta  fit  far  lo 
hoidile  home  mcstre  Pey 
dcn  li()si|iial  l'an  mil 
1111''  xx\n  a  hoimr  de 
Diu  el  lie  la  glosa 
Vges  M'  et  de  S 
George  Amen. 
Eglise  de  Créon.  —  liisciiption  gravée  sur 
le  portail  : 

Mil  lui  1111  XX  et  X 
fui  lait  ce  portail  issi 
esloitde  céans  .Mauvoisi 
conle  cl  iJunult  l'ichanu 

Nous  devons  faire  observer  qu'il  serait 
possible  (pie  le  mot  coruleuc  1Ï1I  pas  un  nom 
propri',  mais  la  (pialitiration  dunnée  pen- 
dant le  mfi.yen  Age  aux  syndics  des  conunu- 
jiautés  rurales  ipii  étai(Mit  nommés  en  géné- 
ral comtes  ou  mandes. 


fours  à  cloches  qui  ont  été  pris  très-sou- 
veiil  pour  dos  restes  d'antiijuilés  ou  des  ves- 
tiges d'incendies. 

Eglise  de  Notre-Dame  de  Floudès. 
Sani'la   Maria,   ora  pro  nobis  1703. 
Messire  Charles  Aiuoine  dv  Pis  chevalier  SB'  de 
Pvybarbaii  Basa'";   conseignein-  de  La  Moilie  et 
de  Serres   P.  M"'  M  Kollel  épouse  de  Messire 
Nicolas  de  Meslon  C":  Sp^  de  laGavlerie  C"'  en 
la  grand  chambre  D^'  P."!' 
Celle  cloche  a  été  retondve  par  les  soins  de  F.  Mosite. 

Eglise  de  Sainte-Croix  deLoupiac  [La  liéole). 
Parrain   sievr  Jean   Darman   grand  ovvricr  cl 
sindic  dépvié  par  le  roi  ;  marraine  dame  Mariho 

de  Lovpe  vevve  de  messire de  la  jvrisiliclion 

de  La  Ucollc.  Pierre  Viticens  de  Cbavniels  che- 
valier président,  trésorier  général.  M'  M"-'  Pierre 
Dvmolin  curé  1751. 

Eglise  de  Saint-Satta-nin  de  lîlngnac. 
Je  fus  laide  l'an  mil  V-  x  un  pour  S  Martin  de 
Monphelix  furent  mes  peyrius  Raymond  Dan- 
glade.  Marie  de  Sansaric 

Eglise  de  Romagnr. 
Jcsiis   Salvalor    hoinimim.    M.ui.i.     l'an    m    V 
I.  111  je  fu  l'ccle  pour  selgiiur  Bibien  de  Roniagae 


169  BOR  D'EPIGRAPHIE. 

et  fiire  mes  pasrins  Charles  et  Zuzauue  de  Cas- 
telia,  seigneurs  de  Saiibannac. 

Eglise  de  Brannens. 
i.  H.  S.  M.  (Jésus  liomimim  salvalor,  Maria) 
l'an  MIL  yi^  XI  fut  fet  pour  sent  Suplicii  de  Bra- 
nenxs. 

Eglise  de  Croignon. 

Geste  présente  cloche  a  esté  faicte  refondre 
par  M  Yves  Boismarlel,  pbrc  curé  de  Grognon  et 
par  Guillen  Audeiau  fabriqueur  et  ouvrier  par- 
rain noble  homme  Jacques  Philippe  Darrcnges 
ecuier  sievr  du  dict  lieu  de  la  maison  noble  de 
Languissan  marraine  noble  vertueriuze  daniois- 
selle  Isabeau  de  Gères  de  Gamarsac  le  24 
ivin  1636. 

Eglise  de  Loup  lac. 
M.  Pierre  Bovan  archipretre;  M.  Nicolas  de 
Gombabessouse  doyen  du  parlement  de  Bor- 
deaux parrain  ;  Marguerite  de  Gombabessouse, 
épouse  de  M  Montaigne  marraine,  1749  ;  Jean 
Cazeaux  ouvrier;  vital  Becliade  sindic. 

Eglise  de  Monségur. 

IHS.  M.  la.  pnte.  est.  pour. 

servir,  en. 

la.  grand,  église 

de.  Nre.  Dame,  de  Monisegur  en 

Bazadodys.  l'an. 

MIL  CCCCC  Ll  VII. 

Eglise  du  Petit-Palais. 

IHS.  Maria  je  este  faite  povr  labbeye  de  Feize 
l'an  1624;  abbe  Ramon  Martin  prieur  Lacroix 
Rmonzie  Vilenvfve  Dvzac  Ferris  p  (parrain)  Dv- 
prat  m  {marraine)  Jane  Fevereav  F  P  Lalay  m 
(m'a)  f{fail) 

Eglise  de  Neuffons. 


BOR 

ville.  Vers  le 


170 


IHS.  M.  M.  Vc.  1.  ii.  H.  Groleut.  nous, 
faict.  tous.  deux.  pour.  S.  Martin,  de.  Torignat. 
dict.  de.  Neuffons.  1.  de.  L.  R. 

Porte  et  tours  de  ÏHôtel  de  Ville  de  Bor- 
deaux. —  Suivant  un  document  déposé  aux 
archives  départementales,  ces  tours  étaient 
précédées  vers  l'est  de  deux  couples  de 
tours  semblables,  le  couple  du  centre  moins 
développé.  Il  fallait  donc  franchir  deux  por- 
tes, avant  d'arriver  à  celle  qui  donnait  ac- 
cès dans  la  ville. 

La  base  seule  de  la  porte  actuelle  remonte 
à  l'époque  du  mur  de  clôture  ;  en  14Ï9,  ces 
tours  furent  élevées  jusqu'au  haut,  dit  De- 
luibe  ;  en  15i8,  elles  furent  découronnées 
par  ordre  du  connétable  de  llontmorency, 
et  leur  démolition  fut  même  prescrite  ;  ce- 
pendant cette  décision  fut  révoquée,  et  une 
toiture  fut  placée  en  1556.  En  1757,  ces  tours 
ont  été  réparées  de  nouveau  et  le  mode  de 
leur  couverture  a  encore  été  modifié. 

Voûte  ogivale  se  noyant  dans  un  massif 

arrondi  aux  angles,  et  percé  dans  sa  partie 

supérieure,  au-dessus  d'un  premier  cordon, 

d'une  vast'ï  ouverture  ogivale  qui  a  reçu  la 

DicTioNN'.  d'Epiguaphie. 


cloche  de  ville.  Vers  le  sommet,  cordoa 
donnant  naissance  à  un  encorbellement. 
Dimensions  delà  base  du  massif,  14  mètres 
sur  5  mètres,  cette  dernière  dimension  ex- 
primant la  longueur  du  passage  sous  la 
l)orte.  Hauteur  totale,  4-1  mètres,  sur  laquelle 
C  mètres  jusqu'à  la  clef  de  voûte  de  la  porte 
(le  sol  a  été  considérablement  exhaussé)  ;  13 
mètres  depuis  cette  clef  jusqu'au  premier 
cordon  ;  10  mètres  de  ce  point  à  l'encorbel- 
lement ;  3  mètres  jusqu'au  sommet  ;  9  mè- 
tres pour  la  couverture. 
Sur  la  cloche,  on  lit  l'inscription  suivante  : 

Gette  cloche  a  été  faite  par  Jean-Jacques  Tur- 
meau  Hls  aîné,  et  aidé  de  Jean  Turmeau  son 
frère,  sous  la  îonduite  de  Jacques  Turmeau 
père,  fondeur  de  la  ville,  le  25  juin  1775. 


GonvocojSignol  Noto 
arma.      dies.    horas. 


GompellolGoncino 
nubilu.      lœta. 


Ploro 
roeos 


Cette  cloche  est  ornée  des  armes  du  roi, 
de  la  ville,  de  M.  le  maréchal  duc  de  Riche- 
lieu, de  M""  la  duchesse  d'Aiguillon,  et  de 
M.  le  maréchal  duc  deMouchy. 

Fort  Louis  à  Bordeaux.  —  Situé  sur  la  ri- 
vière, à  l'angle  sud-ouest  de  la  ville,  c'est- 
à-dire  à  l'angle  opposé  à  celui  occupé  par  le 
fort  Trompette,  érigé  par  ordre  de  Louis  XIV 
en  1676,  à  la  suite  des  troubles  de  la  Gabelle; 
deux  bastions,  avec  contrescarpe  et  chemin 
couvert,  du  côté  de  la  ville;  demi-lune  et 
fossés  du  côté  de  la  campagne.  Démoli  com- 
plètement vers  1828  pour  faire  place  K  l'a- 
battoir général. 

On  a  déposé  au  musée  'des  antiques  de 
Bordeaux  un  bas-relief  qui  était  situé  sur  la 
liorte  de  l'Est,  et  qui  représente  les  armes 
de  France  unies  à  celles  de  la  ville,  et  sou- 
tenues par  des  griffons.  Au-dessus  de  la 
porte  d'entrée,  était  une  inscription  gravée 
sur  une  plaque  de  marbre  noir  que  l'on 
cherche  vainement  au  Musée  de  la  ville. 
M.  Arnaud  d'Etcheverry,  correspondant,  a 
bien  voulu  communiquer  le  texte  de  cette 
inscription  ; 

Régnante  Ludovico 
decimo  quarto 
invictissimo  Galliarum  rege 
sub  adiuinistralione  Cœsaris  Phœbi  d'Albret 
pro  régis  Aquitaniae  curis  Guillelmi  de  Sève 
niissi  dominici  arx  isla  tribus  mensibus  erecta  est 
annoDomini  millesimo  sexcentesimo  septuagesimo 

[sexto. 

Porte  (ÏAlOret.  —  Du  nom  du  gouverneur 
delà  province,  sous  lequel  elle  fut  ouverte 
dans  la  deuxième  moitic  du  ^viii"  siècle. 

Armes  de  la  Ville.  —  De  gueules  à  la  porte 
de  ville,  dite  tour  de  la  Grosse  Cloche,  d'a- 
zur, llanquée  de  deux  tours  fuyantes  du 
même;  le  massif  de  cette  tour  percé  au- 
dessus  de  la  porte  d'une  deuxième  ouver- 
ture pour  la  cloche  d'argent  pavillonnée  du 
même,  et  supportant  un  lion  de  haute  gran- 
deur et  du  même  ;  au  chef  d'azur,  chargé  de 
Heurs  de  lis  d'or,  et  portant  en  pointe  un 
croissant  tourné  d'argent. 


iTl 


BOR 


'Extraits  d'une  notice  sur  les  Grands  Carmes 

de  ISordeuux. 

Far  M.  I..  Lamollie  (1). 

Le  l'ouvent  des  Grands-Carmes  n'a  laissé 
aucune  trace;  mais  les  anciens  plans  de 
Bordeaux  indiquent  qu'il  occupait  l'espace 
quadrangulaire  compris  entre  les  rues  Bou- 
hanl,  Liibirat,  des  Carmes  et  les  fossés  de 
l'Hôtel-de-Ville  :  plus  tard,  la  rue  Figuières 
a  traversé  ce  terrain.  Ainsi  ce  couvent  se 
trouvait  placé  entre  le  premier  et  le  deuxième 
accroissement  de  l'enceinte  de  celte  ville; 
mais  sa  fondation  était  antérieure  h  ces  lignes 
murales.  Une  tradition  adoptée  par  tous  les 
auteurs  l'attribue  à  la  famille  noble  de  La- 
lande;  mais  sur  la  date  de  cette  fondation 
naissent  des  doutes,  et  les  auteurs  sont  loin 
d'être  d'accord. 

On  ne  saurait  prêter  la  moindre  attention 
à  une  inscription  rapportée  par  les  chroni- 
ques, et  qu'on  lisait  dans  l'église  de  ce  mo- 
nastère, à  côté  d'un  pilier  du  chœur,  contre 
lequel  était  fixé  un  grand  collier  de  fer  avec 
une  lance.  Nous  la  rapportons  néanmoins, 
puisqu'elle  se  trouvait  dans  l'église  de  ce 
monastère. 


L'an  de  grâce  environ  mille  cenl 
Fonda  premier  un  seigneur  de  Lalande 
Aux  Carmes  vieils  celte  église  el  couvent 
Pour  ce  qu'en  Dieu  obtint  victoire  grande 
Contre  un  géant  qui  conduisait  la  bande 
Des  Espagnols  pour  Bordeaux  assaillir 
Ci-dessus  dit,  lui  fit  payer  l'amende 
Car  iUui  fit  la  tète  à  bas  saillir. 


DICTIONNAIRE  HOR  172 

ces  fosses  et  mettant  ainsi  l'église  en  rela- 
tion avec  le  public. 

Contre  la  face  méridionale  était  le  cloître 
entouré  de  galeries;  et,  à  l'est  de  celui-ci , 
une  vaste  pièce,  sans  doute  le  r'';fectoire  ou 
la  sacristie. 

Les  bâtiments  d'hubitalion  étaii  ut  h  l'ouest 
de  l'église  et  du  cloître.  Le  jardin ,  au  sud 
du'cloître  et  séparé  de  celui-ci  par  d'autres 
constructions,  bordait  la  rueLabirat,  qui  ne 
se  prolongeait  pas  alors  au  delà  de  la  rue 
des  Carmes. 

Le  procès-verbal  des  dégradations  surve- 
nues en  1657  a  déjà  appris  que  l'église  ren- 
fermait des  autels  placés  sous  le  vocable  de 
saint  Simon  Stock,  de  saint  Roch,  etc. 

La  chapelle  d(i  Saint-Simon  Stock  renfer- 
mait les  reliques  de  ce  saint;  et  on  devine 
facilement  qu'elle  devait  être  l'objet  d'une 
dévotion  particulière  :  tout  le  monde  sait 
ciue  c'est  à  ce  saint  que  remonte  la  tradition 
qui  a  donné  naissance  à  la  dévotion  du  sca- 
jiulaire.     « 

Il  avait  été  enterré  à  la  porte  de  l'église  , 
selon  ses  volontés  dernières,  «  voulant,  lui 
fait  dire  un  de  ses  hagiographes,  être  sans 
cesse  foulé  aux  pieds  des  passants,  en  com- 
pensation des  fautes  qu'il  croit  avoir  com- 
mises en  jM'ésidant  à  la  conduite  de  ses 
frères.  » 

A  peine  fut-il  enterré  qu'une  lumière  écla- 
tante, raconte  le  même  auteur,  jaillit  pen- 
dant plusieurs  jours  au-dessus  de  son  tom- 
beau. L'archevèquePierre  Roscidival,témoiu 


L'an  onze  cenl  avec  six  vingt  moins  trois 
Messire  Gaillard  de  Lalande  seigneur, 
L'édifia  pour  la  seconde  fois, 
Tout  de  nouveau  fut  rcédilicatcur 
En  ce  lieu  ci,  outre  il  fut  fondateur 
De  la  messe  qu'on  dit  de  Noire-Dame 
Un  chacun  jour  prions  le  Créateur 
Qu'il  veuille  avoir  en  paradis  son  âme. 

Et  tiercemenl  la  très-sage  et  bénigne 
De  droite  ligne  et  propagation 
De  Lalande  maduiie  Calbcrine 
Ouvrit  les  yeux  de  la  vraie  compassion 
Mille  quatre  cents  de  l'Incarnation 
El  de  cinq  croix  la  nonante-scplième 
Fil  de  nouveau  celle  fondation 
Dedans  juillet  le  jour  viiigl-deuxicmc. 

Cette  église  avait,  d'après  d'anciens  plans, 
deux  nefs  d'inégale  longueur  :  celle  du  sud, 
de  B7  inèl.  de  longueur  totale  à  l'intérieur; 
celle  du  nord,  de  55  met.  50,  tenoiuées  cha- 
cune par  inie  abside  à  trois  pans  coupés;  la 
nef  st'ptenirionale  bordée  au  nord  |inr(|ualro 
pièces,  dont  la  suite  pouvait  être  considéi'ée 
comme  formant  une  troisièuu'  nef.  Ces  clia- 
pclh.'S  bordaient  iiinuédiatenK.'iit  les  fossés 
de  l'HAtel-ih'-Ville;  et  les  deux  pièces  du 
centre  étaient  percées  de  |)ories  ouvrant  sur 

(i)  Bultelin  ilet  Comilét,  juin  I8M,  p.  169. 


de  ce  prodige,  fit  sortir  le  corps  de  terre, 
trois  jours  après  sa  mort  (souvenir  évident 
de  la  résurrection  d'u  Christ  :  on  sait  com- 
bien les  allusions  de  ce  genre  sont  fréquentes 
dans  les  vies  dos  saints);  il  le  fit  exposer  sur 
l'autel  à  la  dévotion  des  fidèles,  et  une  cha- 
pelle fut  érigée  l'année  suivante  sur  rempla- 
cement de  la  chambre  qu'il  avait  occupée. 
Les  reliques  y  furent  transj)orlées  en  pompe, 
etil  fut  immédiateinentinvoqué  comme  saint 
dans  toute  l'étendue  du  diocèse, luivilégequi 
fut  contirmé  en  127(j  par  le  pape  Nicolas  ill. 

Sa  réputation  de  sainteté  lui  faisait  attri- 
buer, en  eifel,  de  noudireux  miracles,  et, 
jusqu'en  1595,  on  venait  à  Bordeaux  do  con- 
trées fort  éloignées,  du  nord  do  la  France  ; 
d'Espagne,  pour  invoquer  sa  médiation.  Mais 
à  cette  épo(iue  le  nombre  des  pèlerins  dimi- 
nua, des  fragments  de  ces  reliques  ayant  été 
envoyés  eu  plusieurs  endroits,  el  notamment 
il  Salanianque  el  à  Orléans.  Le  pape  Paul  V 
(l()05-l(i"21j  accorda  une  iiuhilgence  pl^'iiièrc 
pour  l'église  des  Carmes  d(!  Bordeaux ,  le 
jour  de  la  fôte  de  saint  Simon  Stocl^;  et  le 
pape  innocent  IX  rendit,  en  faveur  du  môme 
couvent,  deux  bulles  :  la  [iremière,  du  21 
mai  H)80 ,  qui  institue  une  confrérie;  la 
deuxième,  du  27  du  même  mois,  qui  établit 
un  autel  privilégié  dans  la  chapelle  de  ce 
saint. 

En  1617,  on  ouvrit  de  nouveau  son  tom- 
beau pour  détacher  un  IVagmenl  de  re!i(iues 
(pii  tut  transmis  au  couvent  dos  Carmélites 
à  Paris;  et  les  parties  conservées  à  Ktirdoauv 
furent    reiifei  iiK'o'i  dans  une  cliAsse  en  bois 


173 


BOR 


D'EPIGRAPHIE. 


BOU 


174 


de  cyprès.  Afin  d'en  augmenter  l'éclat,  on 
voulut  l'orner  de  la  représentation  peinte  du 
saint.  Mais,  dit  l'auteur  d'une  instruction 
pour  la  confrérie  du  Saint-Scapulaire,  on 
commit  la  légèreté  de  s'adresser  à  un  héré- 
tique ,  qui  s'amusa  à  donner  à  la  figure  du 
saint  une  expression  grotesque.  A  l'instant 
la  punition  du  ciel  se  fit  sentir;  sa  main 
coupable  se  dessécha.  Cependant,  touché  de 
repentir,  et  étant  venu  au  tombeau  du  saint 
pour  implorer  le  pardon  de  sa  faute,  il  obtint 
sa  guérison ,  et  la  peinture  put  être  accom- 
plie par  lui.  Touché  alors  d'une  vive  recon- 
naissance, il  se  convertit. 

En  1663,  par  ordre  du  R.  P.  général  Jé- 
rôme Ary,  les  reliques  furent  mises  dans  des 
reliquaires  nouveaux,  le  reste  du  corps  dans 
une  châsse  d'argent  orné  de  pierreries  et 
autres  ouvrages  de  goût,  le  chef  dans  un 
beau  buste  d'argent,  une  des  mâchoires  dans 
une  boite  d'argent. 

«  La  châsse  est  placée  sur  l'autel,  dans  la 
chapelle  de  notre  saint,  dont  l'ouvrage  est 
très  recherché  et  très-curieux  en  sculptures 
et  diverses  peintures  de  goût  et  de  très-belles 
dorures  :  tout  y  est  précieux,  et  les  orne- 
ments merveilleusement  variés  et  prodigués 
retracent  avec  beaucoup  de  vivacité  et  d'a- 
grément aux  yeux  des  spectateurs  des  objets 
édifiants  qui  nous  rappellent  une  partie  des 
prodiges  que  saint  Simon  Stock  a  opérés 
durant  sa  vie  et  après  sa  mort.  On  expose 
le  buste  de  saint  Simon  Stock  à  la  vénéra- 
tion des  fidèles  aux  jours  les  plus  solennels, 
au  maître  autel  de  l'église;  la  boîte  d'ar- 
gent renfermée  dans  un  des  reliquaires  du 
maître  autel  est  destinée  à  satisfaire  la  piété 
et  la  confiance  des  malades  de  la  ville  de 
Bordeaux,  chez  qui  on  la  porte,  lorsqu'ils  en 
expriment  le  désir.  Autrefois  cet  usage  était 
fréquent;  ces  [irécieux  reliquaires  et  cette 
magnifique  chapelle  sont  en  partie  le  fruit 
des  libéralités  de  cette  ville;  ce  qui  prouve 
quelle  était  alors  leur  vénération  et  leur 
confiance  envers  saint  Simon  Stock,  leur 
sincère  reconnaissance  pour  les  secours 
spirituels  et  temporels  qu'ils  ont  retirés  de 
sa  puissante  protection,  et  le  zèle  pour  son 
culte,  qui  semble  oublié  et  presque  entière- 
ment perdu  de  vue  dans  le  temps  où  nous 
vivons,  dans  ces  jours  malheureux  où  la  foi 
est  si  rare.  Aussi  ne  soyons  pas  surpris  si 
ces  miracles  ont  presque  entièrement  cessé; 
ne  nous  en  prenons  qu'à  notre  tiédeur  dans 
le  service  de  Dieu  et  à  notre  peu  de  con- 
fiance dans  les  miracles  et  l'intercession  des 
saints  (1).  » 

La  chapelle  de  Saint-Roch  contenait  aussi 
un  bâton  que  l'on  cro}  ait  avoir  appartenu  à 
ce  saint,  et  qui  était  l'objet  d'une  vénération 
particulière.  En  1774,  l'archevêque  de  Bor- 
deaux fit  cesser  un  scandaleux  abus  qui  s'é- 
tait glissé  à  ce  sujet.  Des  bouchers,  tanneurs, 
raégissiers  prenaient  ce  bâton  en  ferme  chez 
eux,  pour  se  préserver  des  dangers  résul- 
tant de  la  mauvaise  odeur  de  leurs  marchan- 
dises. Ce  marché,  qui  se  passait  le  lende- 

(1)  Bordeaux,  Jean -Baptiste  Séjourné;  1799, 
111-12. 


main  de  la  fêle  du  saint,  devant  le  procureur 
du  roi  ou  sénéchal,  s'éleva  une  fois  à  cin- 
quante écus.  Les  Carmes  allaient  déposer  et 
retirer  processionnellement  ce  reliquaire 
chez  celui  qui  en  était  fermier 

Lorsque  le  gouvernement  fit  fermer  les 
couvents,  celui  des  Carmes  contenait  vingt- 
six  religieux,  dont  les  pensions  furent  fixées 
de  300  francs  à  1,000  francs  ;  en  totalité,  à 
16,600  francs. 

En  1792,  le  district  de  Bordeaux  et  le  di- 
rectoire du  département  ajiprouvèrent  la 
mise  en  vente  et  le  plan  de  distribution  des 
terrains  occupés  par  ce  monastère.  Un  grand 
nombre  de  ventes  furent  en  conséquence 
consenties;  le  principal  acquéreur  fut  le  sieur 
Peixosto. 

Vers  la  fin  de  1T94.,  la  rue  Figuères  était 
ouverte  sur  ce  terrain,  et  le  théâtre  Mayeur 
s'élevait  sur  une  partie  de  l'emplacement  de 
l'église. 

BOTTESFORD,  comté  de  Leicester,  en 
Angleterre. 

Joh'n  Fremau  G'his  jacct  liic  fossa  Uiinulatus 
Reclor  liujus  fuiidi  qui  sprevit  gaudia  mundi 
Esto  tibi  Xriste  judex  prius  et  miserere 
Maternis  precibus  ipsuui  sine  fine  tuere 
Angellcisque  choris  inslet  de'  omnibus  horis 
Non  inter  re  p'bos  inaneat  qui  pavil  egenos. 

(Sépulcral  monuments,  II.  ccxcix.) 

BOTTESHAM,  comté  de  Cambridge,  en 
Angleterre. 

Elias  de  Bekingham,  mort  après  1299. 
Hic  jacet  Elias   de  Bekingliani  quondam  jusli- 
ciariusdoraini  régis  Anglie  cujus  Anime  propi- 
lietur  Deus. 

{Sépulcral  monuments,  1,78.) 
BOUGIE,  en  Algérie. 
On  lit  sur  la  porte  de  la  Casbah  l'inscrip- 
tion suivante  qui  se  rapporte  au  temps  de 
Charles-Quint. 

Perdiiiandus 
V.  rex  Hispa- 
nise.  inclilus 
vi  ai'moruin 
perfulis  Aga- 
renis  (I)ilianc 

asliluiil  ur- 

bem  anno 

HDVini.   . 

Qiuim.  mûris 

castellisq.  mu- 

nivil  imp.  Ka- 

rolus  V  African- 

us  Ferdinan- 

di  niemorati 

nepos  ei  ha- 

eres  soli  Deo 

honor  et  gloria 

anno  1545. 

(4)  Fils  d'Agar,  les  Arabes  ou  Saïasins. 


175 


BOU 


DICTIONNAIRE 


BRE 


{7Ô 


Deux  ans  après  que  celte  inscription  fut 
placée,  le  gouverneur  de  Bougie,  vain- 
queur des  Arabes  révoltés,  Ot  incruster  sur 
les  murs  de  la  Casbaii  les  tètes  de  supt 
chefs  Kabiles  tués  dans  un  combat.  On  voit 
encore  les  excavations  où  étaient  les  tètes. 
Au-dessous,  sur  une  plaque  de  marbre,  on 
lit  l'inscription  suivante  ; 

Ecce  testes  vicloiie  obtiiUe 
in  Epiphania  propreside  Seba- 
sliano  de  Castiilo  pro  Liidovico 
de  Peralta  generali.  1543. 

C'est  ce  môme  Louis  de  Peralta  qui  fut 
décapité  à  Bada.joz  en  15'i-8,  accusé  d"avoir 
traité  avec  les  Algériens. 

(Revue   d'archéologie,   décembre    1831, 
vni°  année,  p.  376.) 

BOUGIV AL,  village  à  trois  lieues  de  Pa- 
ris, vers  le  coucliant,  et  à  une  lieue  de  Saint- 
Germain-en-Laye,  L'église  est  sous  le  litre 
de  la  Sainte-Vierge  ;  l'Assomption  est  la  fête 
principale  :  mais  comme  cette  fête  est  con- 
mune  à  tous  les  autres  lieux,  les  haijitants 
ont  pris  saint  Averlin  pour  second  patron,  et 
ils  en  chôment  la  fête  le  5  mai. 

Cette  église  désigne,  par  sa  construction 
antique,  que  quelque  abbaye  a  contribué  à 
son  élévation  ;  et  en  ce  cas,  ce  ne  peut  être 
que  celle  de  Saint-Florent  de  Saumur.  A  la 
vérité,  elle  est  petite,  mais  très-solidement 
bâtie:  le  chœur  paraît  être  de  la  tin  du  xn" 
siècle.  Il  est  étroit,  ainsi  qu'on  les  bâtissait 
alors;  mais  voûté,  aussi  bien  que  le  sanc- 
tuaire, au-dessus  duijuel  est  élevée  une 
basse  pyramide  de  pierres  taillées  en  écail- 
les. Les  arcs  sont  en  demi-cercle  sans  pointe, 
et  quatre  petits  pavillons  de  pierre  en  or- 
nent les  quatre  coins.  La  nef,  quoique  seu- 
lement lambrissée,  a  des  galeries  bouchées, 
et  des  colonnades  qui  sont  au  plus  tard  du 
XIII'  siècle.  L'église  a  aussi  deux  ailes,  ter- 
minées par  des  chapelles  bAties  également 
dans  le  môme  siècle.  Dans  le  bout  oceidt'ulal 
de  l'aile  méridionale,  est  une  épitaphe  sur 
du  marbre  blanc,  laquelle  porte  ces  mots  : 
Cy  gissent  lioiiorabics  personnes  sienr  Ikniie- 
quin  Sualcm,  seul  iiiveiUeur  de  la  niacliiiK!  de 
Marly,  décédé  le  ^Ujudlel  1708,  ùgé  de  01  ans  : 
et  dame  Marie  Nouelle,  son  épouse,  décodée  le 
4  mai  1714,  âgée  de  8i  ans. 
Au  portail,  du  côté  du  midi,  est  la  slalue 
d'un  saint  évè(pie,  laquelle  parait  du  \ir 
siècle,  ou  même  du  xi%  et  (pii  a  un  nimbe 
derrière  la  tête.  De  la  main  gauche,  il  tient 
un  livre;  le  bras  tiroit  a  été  cassé,  et  on  n'y 
voit  point  de  crosse.  11  n'est  pas  aisé  d'indi- 
quer le  nuui  de  ce  saint  évoque. 

La  chapelle  de  Saint-Avertin,  que  l'on  in- 
voqu(,'  ('ontre  les  maux  de  tête,  est  dans  le 
fond  du  même  coté,  et  l'on  y  voit  son  buste 
de  bois  doré,  élevé  au-dessus  du  retable, 
avec  une  capsule  de  relii[ues  sous  ce 
buste,  dont  la  |iriiici|)ale  est  un  morceau  de 
son  cliel,  placé  sous  un  cristal. 

(HuHTAUT  et  Mag^v,   Diil.  drs  hurlions 
de  J'uris.) 


BOUILLAS,  ancienne  abbaye  en  France 
département  de  Tarn-ct-Garonue, 

Inscription  de  12C4. 
Anno  Domini  mcclx  quarto  xviii  kalendas  Fe- 
hruarii  obiit  Willelnms  de  Monleiiicdnno  donii- 
cellus  filius  Arnoldi  de  Monlelucduno  qui  dici- 
tur  Pelages. 

[Méiii.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  293.) 

BOUTENAC,  anciennement  du  diocèse  de 
Nai bonne,  département  de  l'Aude,  en 
France, 

Année  1133. 
xvn  kalendas  Januarii.  Simeon  episcopus  et 
nionachus  apud  Botlenacum  in  pacc  quievit , 
qui  posl  mulla  tempera  a  bonis  viris  xvi  kalen- 
das Septcmbris  inveiitus  cuni  uiaguo  gaudio  et 
honore  hoc  in  loco  couditus  est,  anno  Mcxxvni 
ab  incarnatione  Domini. 

Cette  inscription  a  été  retrouvée  et  vérifiée 
avec  les  reliques  en  IGOl  [tar  Louis  de  Ver- 
vins,  archevêque  de  Narbonne,  à  Boutenac 
môme.  Lis  nom  de  de  Siméon  n'est  pas  sur 
la  liste  des  évoques  ou  archevêques  de  Nar- 
bonne. 

[Mém.  delà  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  80.) 
BREDENBERG,  dans  le  Jutland,  au  royau- 
me de  Danemarck. 

Epitaphe  de  Henri  de  Rantzau. 

Svbsiste,  Viator,  et  Henrico  Ranzouio  trium 
Daniae  Regum  inDucatibus  Vicario,viro  optimo, 
patri  mœstissimo  pro  pietate  tua  condoleto. 
Hic  condilur  Caius  ex  no'bilissima  et  antiquis- 
sima  Ranzouioum  gente  apud  Cimbros  oriun- 
dus  :  spes  patris  et  patiiaî,  solanien,  columen 
familia; ,  qui  Reverendissi.  Bremensis  Arclii- 
episcopi  Holsalia;  Ducis  loanuis  Adolfi  Consilia- 
rius  et  arcis  GottovpiiC  Pra'fectus,  in  medio 
vitx  cursu,  cum  bebdoiiuuico  (piarlo  (•omi)leto 
vixissct,  annos  oeto  cl  viginti  menses  oeio, 
diesque  vndecim,  pro  lluilamo,  quem  cogitabal, 
tumulum  adil  A.  C.  md.  xci.  xx.  Aprilis. 
Paler  hoc  sibi  paravit  mortalitati.t  memor. 

In  iioc  Sarcopliaeo  condilus  est  Henricus  Ran- 
zouius  loaimis  Equilis  anrati  filius,  llenrici  no- 
pos,  lîredonis  pronepos,  Caij  alinepos,  Régis 
DaniaiClirisliani  111,  Tridcrici  11  et  Cbrisliaiii  IV 
olini  vices  in  Duratibus  SIesvuiconsi,  llolsali.-c 
el  Ditmarsi;e  gerens,  Prafectus  arcis  Segeber- 
gcnsis,  Doiuiiius  iii  Bredeiibeig,  Ranzoïi,  Ran- 
zouislrotus,  Nnslchonu,  Melbeck,  etc.  Vixil  an- 
nos niorluus  anno. 
El  CQOScio  llciUmplorem  wrum  vivere  :  et  isnouissimo  die 
me  I'  /iii/i'i'i  e  e.rdluliit. 

Vinus  lapideum  hune  mibi  paraui  Icctuluni, 

lii  (pii)  iaeerem  niorlnus. 
Noli  obsecro  nu;  nu)ilunm  lacesserc 

Qui  vivus  (iblui  neuiini. 
llenrii  u^>  ille  manque  sum  Ranzouius 


177  BRK 

Régis  Daiii  vicaïuis. 
Quem  plurimiim  plures  araaruiU  principes, 

Suique  passira  subditi. 
Quem  doeli  lioiieslarmU  viri,  clinique  iniprobis 

Laude  cuniulaiierunt  probi. 
Nunc,  liospes,  ecquis  sini,  aiil  mage  fuerim,  icnes  : 

Verumlamen  qui  lu  sies, 
Non  cognilum  esi  mibi  :  igilur  vt  leipsum  bene 
Noscas,  rogo  His  longum  Vale. 
Pauca   haec  ex  quanipluribus  quœ  Yir  ille  illu- 
sli'is  vtque  erudiUis  singulari  liliioipublicauit 
quorum  niaximam  parlem  Iranslulit  in  suas  Ya- 
riorum   in   Euiopa    ilinerum    Delicias  Nalbau 
Chytraeus. 

(Labbe,  Thés.  Epit.,  p.  V94.) 
Voyez  Copenhague. 
BRÈME,  ville  libre  d'Allemagne. 

Ancienne  inscription  à  VEôpital   des 
Sourds-Muets. 

Respublicœ,  post  Deum,  iiullo  raonimcnlo  Ui- 
liores  sunt,  quam  virlule  civium.  Civis  veio  is 
est,  qui  sincère  patriani  diligit,  ac  bonos  omnes 
salves  incolumesque  desideral.' 

(Gros,   Supplém.  aux  fnsnipt.  de  Bûle, 
p.  493.) 

BRENDOLA,  bourg  près  de  Vicence,  au 
royaume  Lombarde-Vénitien. 

Irap.  Cœs.  D.  N. 

(Sic) 

Valent!  pio  fœlicisj. 

Semper  auguste 

Vicent  civit. 

(Cordina/MAÏ,  264,2;  MuRATORi,  1094, 5.) 

BRESCIA,  dans  le  royaume  Lombardo- 
Vénitien. 

I. 

Ancienne  inscription  d'autel. 
Faustino  et  lovitae  niartyribus 

\'ictor  Maiiriis  ex  veto 
Posuit  mensam  civibus  suis. 
(Cardma/ Mai,  p.  76;  Fletwoop,  p.  403; 
BoLLANDisTES,  avpil,  t.  II,  p.  48  ;  Du 
Gange,  au  mot  Mensa.) 


II. 

Au  Baptistère  vulgairement  nommé  la  Rotonde. 

Domina  nostra  Flavia  Tiieudolinda 
.■fidificare  fecit  lioc  baplislerium 
vivente  domino  iioslro  Flavio  Agibilpho. 
Domina  nostra  Flavia  Tbeudolinda 
consecrare  fecit  hoc  baptisterium 
vivente  domino  nostro  Flavio  Adelvaddo 
sacrse  saliitis  saîculo  ccccccxvii. 

{Cardinal  Mai,   170,   3;   Frisi,  Memur 

Modoel., diss.  ii,  p. 79.  —  Voy.  T/tesaiir 

divlom.,  t.  11,  p.  207.) 


D'EPIGRAPHIE.  BRE  178 

III. 

Dans  l'église  de  Bottonagu,  campagne  de 

Brescia. 

Sur  une  colonae. 

D.D.  N.N.  D.D.D.D.  N.N.N.N. 

Magno  ...  FI.  Conslaniino  max. 

.    .    .     lori  semper  augusio  et 

tori  inviclo 

.    .    .    et  perpetuis 
aug.  FI.  Consianiio  nob.  Caes. 
...    lis  R.  P.  N. 
illlll 

[Cardinal  Mai,  p.  235;   Muratori,   p. 
463,  8.) 


IV. 


Au 


lieu    de    Bidicciola ,    campagne    de 
Brescia,  près  de  Chiesi. 
DD.  NN.  FI.  Valentiniano 
et  FI.  Valent!  divinis 
fralribus  et  semper 
angusiis  devota  Yenelia 
conlocavil. 
Voyez  une  inscription  semblable  à  Ber- 
game,  inscription  du  Musée. 

[Cardinal  Mai,  p.  263.) 

V. 

Cor.  Gauden 
tius  V.  P.  coniel. 
Corruen.  et 
Hist.  curavit, 
[Cardinal  Mai,  336,  7;  Maff,  Ver.  ill., 
t.  IV,  11-47;  t.  I,  p.340;  Gruter,  336, 
3;  Muratori,  694,  1.) 

En  820,  l'évoque  de  Brescia,  Rampert,  fit 
placer  au  haut  du  clocher  de  la  cathédrale 
un  coq  en  bronze,  avec  cette  inscription  : 
DoMiNvs  Rampertvs  episcop.  Brixianus  galium 
hune  lier!  praecepit  an.  D.  W.  YHV.  XPl,  K.  M. 
octogentesmio  vigesimo,  indictione  xni,  anno 
translat.  SS.  decimo  quarto,  suiepiscopatus  vero 
sexto  (1). 

TraduciiûH. 
Le  seigneur  Rampert,  évèque  de  Brescia,  a  fait 
faire  ce  coq  l'an  de  Noire-Seigneur  Jésus-Christ, 
Rédempteur  du  nmnde,  8"20,  indiclioi)  i3=  l'an 
de  la  translation  du  saint,  U*,  de  son  pontifi- 
cat le  6'. 

M.  l'abbé  Barraud  a  rappelé  cette  inscrip- 
tion dans  une  notice  sur  les  coqs  des  égli- 
ses, communiquée  au  Comité  des  arts  (2), 
et  dont  nous  reproduirons  quelques  ex- 
traits. 

1°  ADCienneté  des  coqs  de  dos  églises. 

Andronic  de  Cyrrhes,  au  rapport  ae  Vi- 
tru\e,  lit  bâtir,  à  Athènes,  une  tour  octo- 
gone eu  marbre,  et  graver  sur  chacune  de 
ses  faces  les  figures  des  huit  vents  princi- 
paux, en  regard  des  points  du  ciel  d'oïl  ils 

a)  Ughelli,  Italia  sacra,  t.  IV,  p,  5ôd,  éd.  1719. 

(2)  Bulletin  des  comités,  novembre-décembre  1850. 

p.  268.  ' 


179 


BUE 


DICTIONNAIUE 


BRE 


180 


soufflent.  Au-dessus  de  celte  four,  n  plaga 
une  pyramide  en  marl)re  et,  sur  la  pyra- 
mide, un  triton  de  bronze  ayant  dans  la 
main  droite  une  baguette.  Ce  triton  était 
tellement  disposé,  qu'au  moindre  change- 
ment il  tournait  sur  lui-môme  jiour  venir  se 
présenter  au  vent  qui  souillait  alors  eten  in- 
diquer la  ligure  avec  sa  baguette  (1).  Le 
monument  d'Aridionic,  conrm  sous  le  nom 
de  Toiir  des  vents,  existe  encore.  Il  sert  au- 
jourd'hui fie  mosquée  à  des  derviches. 
Comme  il  est  construit  en  gros  blocs  de 
marbre,  il  n'a  pas  éprouvé  de  grandes  dé- 
gradations, et  le  couronnement. seul  en  est 
détruit.  On  juge,  par  le  style  déjà  corrompu 
de  cette  construction,  et  jiar  la  médiocrité 
des  bas-reliefs,  qu'elle  est  postérieure  au 
siècle  de  Périclès  (2). 

D'après  l'auteur  anonyme  d'un  ouvrage 
ayant  pour  titre  :  De  Arte  architectonica, 
auteur  que  cite  Du  Gange  dans  son  Glos- 
saire, au  mot  Yentitogium,  un  triton  de  cui- 
vre, semblable  à  celui  d'Andronic,  aurait 
été  placé  à  Rome  sur  le  temple  d'An- 
drogée. 

Ces  faits,  qu'il  m'a  paru  utile  de  consigner 
ici,  prouvent  évidemment  que  l'invention 
des  girouettes  ou  anémoscopes  est  anté- 
rieure à  notre  ère.  11  n'est  donc  pas  impos- 
sible qu'on  ait  placé  des  machines  de  ce 
genre  sur  les  [iremiers  temples  chrétiens, 
et  qu'on  leur  ait  même  donné,  dès  lors,  la 
disposition  qu'elles  présentent  aujourd'hui  ; 
rien  ne  prouve,  toutefois,  qu'il  en  ait  été 
ainsi.  L'époque  de  l'adoption  de  cette  forme, 
que  l'on  a  dans  la  suite  invariablement  con- 
servée, ne  saurait  être  indiquée  d'une  ma- 
nière précise  :  il  en  est  de  cela  comme  de 
tant  d'autres  choses  dont  l'origine  est  abso- 
lument inconnue.  Ce  que  nous  pouvons 
dire,  c'est  qu'au  xi%  au  x.%  et  môme  au 
commencement  du  ix"  siècle,  époque  déjà 
fort  reculée,  il  y  avait  des  coqs  placés  au- 
dessus  des  églises.  Les  témoignages  de  plu- 
sieurs auteurs  qui  ont  écrit  dans  ces 
trois  siècles,  ou  qui  rapportent  des  faits 
arrivés  dans  le  même  temps,  ne  permettent 
pas  d'élever,  h  ce  sujet,  le  moindre  doute. 

Le  premier  passage  que  je  citerai  est  tiré 
de  l'ouvrage  où  Cuibeit  de  Nogenl  fait  sa 
propre  histoire.  Avant  de  devenir  abbé  du 
monastère  qui  lui  a  donné  sou  nom,  ce  qui 
eut  lieu  vers  l'an  llOV,  ce  pieux  et  savant 
écrivain  avait   longtemps  demeuré  comme 

(\)  i  Si'd  (iiii  ililigcnliiis  perqiiisivenint,  tradiile- 
nmi  eos  (vi'iitos)  esse  ocio,  maxime  (jiii  icin  Aii- 
(Iroiiicns  Oyrriiesles.  Qui  eliam  excmplnm  collocavit 
Allienis  Uniim  iinniioicaiii  oclogoiioii,  d  in  siiiyii- 
lis  laleiilMis  ()(l()j;oiii,  siiignloriim  vcnlorimi  iiiiai^i- 
iiesexsciil|ilas,((nina  siius<iijiis(|ue(lalus  dcsigiiavil. 
Sii|>i'aili>(;  (.'am  liiniiii  maniioicaiii  im'laiii  puiTecil, 
el  iiisiiper  liiloMi'iii  a'reiiiii  tollutavil,  ilcxUa  mahii 
virgaiii  |H)i  riyoïilrm,  cl  ila  est  iii.iriiiuiiUis,  iili  vcnlo 
clr<  niiia(;er(;liii',  cl  si;m|H!r  coiilra  ll.Uiim  i<msi>leicl, 
mipiaiiiK' iiiiaifinuiii  llaiilis  Mmli  iiuliccm  virgani  Ic- 
ncri't.  •  (Viiituv.,  bc  .\rcliilcclura,  lib.  i,  caji.  0, 
]>.  41  ili;  l'cililioii  (le  l(ij7). 

(2)  Sj»aii,  Wclcf,  J.  1).  Leroy  cl  Suiarl  oui  parlé 
avec  détails  de  ce  monumeiil  siinjulier. 


simple  religieux  dans  l'abbaye  de  Sainl- 
(îermer,  et  il  se  plaît,  daus  le  livre  de  sa 
vie,  à  raconter  les  moindres  événements 
qui  y  étaient  arrivés  pendant  son  séjour. 
Voici  comment  il  décrit  en  particulier  des 
désastres  occasionnés  par  la  foudre  dans 
l'église  de  ce  couvent  : 

«  C'était  la  veille  des  saints  martyrs  Ger- 
vais  et  Protais.  Des  nuages  orageux  étaient 
amoncelés,  l'on  entendait  de  faibles  coups 
de  tonnerre,  et  de  rares  éclairs  sillonnaient 
le  ciel.  Nous  venions  de  nous  lever,  car  il  y 
avait  peu  d'instants  que  l'on  avait  donné  le 
signal  de  prime.  Nous  nous  rendons  à  l'é- 
glise avec  une  vitesse  inaccoutumée,  puis, 
après  une  courte  prière,  nous  entonnons  le 
Deus  in  adjiUorium  meum  intende.  Nous  al- 
lions continuer,  mais  tout  à  coup  uu  bruit 
violent  se  fait  entendre  et  la  fou  ire  pénè- 
tre dans  l'église.  Elle  fond  d'abord  ou  ren- 
verse le  coq  placé  au-dessus  de  la  tour,  ainsi 
que  la  croix  et  son  support;  elle  ébranle 
la  pièce  de  bois  à  laquelle  ces  objets  étaient 
tixés  ;  elle  arrache,  en  les  brûlant  à  moitié, 
les  lattes  de  la  couverture,  malgré  lus  clous 
qui  les  retiennent,  et  s'introduit  par  la  fe- 
nêtre occidentale  dans  la  tour.  Bientôt  elle 
atteint  le  crucitix  placé  au-dessous  et  elle 
le  brise  en  faisant  sauter  la  tète  et  le  côté 
droit.  Elle  ne  brûle  pas  toutefois  ces  par- 
ties, mais  elle  consume  tellement  le  bras 
droit  de  la  croix  et  du  Christ,  qu'on  ne  put 
retrouver  que  le  pouce etc.,  etc.  (1).  » 

Le  Livre  Noir  de  Coutances,  indiqué  par 
M.  Bouet,  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
française,  contient  aussi  la  relation  d'un 
orage.  Pendant  cet  orage,  arrivé  en  1091,  la 
foudre  renversa-plusieurs  parties  de  la  ca-- 
tliédrale  de  Coutances  et  détruisit,  eu  parti- 
culier, le  coq  qui  se  trouvait  au-dessus  de 
la  grande  lour.  Le  rétablissemeut  de  ce  coq 
est  ra[)porté  de  la  sorte  : 

«  L'évèque  sentant  sa  mort  approcher  et 
gémissant  des  désastres  qui  étaient  arrivés 
à  l'église,  envoya  en  Angleterre  chercher  le 
|]|()mljier  Brisonet.  1!  lit  bouchoi'  toutes  les 
lentes  du  la  tour  du  plouib,  réparer  les  tours 
et  le  chuvut,  refairu  et  replacer  siu'  la  grande 
lour  le  coq  iloré  que  la  foudre  avait  détruit. 
Quand  on  lui  eut   appris  que  le  coq,   tout 

(I)  I  Yix  paiica:  licbdoinades  cinens;e  fueraiii, 
ciim  esscl  viyiiia  mailyniiii  Gervasii  et  Prolasii, 
paivo  cmoij»ciilc  loiiiliuo,  iiec  crolircscoiilc  conisco, 
lem|i('sliu)si  aeris  imhiliis  l'miiu'lial.  Maiic  ergo  iioliis 
surgi'iililius  parvo  admodiuu  spatio  piiiiKc  liora;  si- 
gimiii  iiisimiieial.  A<l  oitlosiam  iiiMilila  coiorilate 
t'oiivuiiiimis;  posl  hrcvissimam  oralioiicm,  Detis  in 
(iiljiituiiiim  iiicum  inlemtc  dixcraiims;  scd  l'iiiii  vcl- 
Iciiius  aggrcdi  scinionlia,  iclii  rdciitc  giandisoiii)  fid- 
iiiiiiis,  hoc  modo  poiicU'alin'  octicsia.  Galliuii,  <|iii 
siipiM  lurni  cr.il  iMiiccm,  loIiinKpio  aiil  dispcigil  aiil 
iTi'inal;  h-abcm  ciii  lia'c  iiisidoliaiil  dchilil.il  ,  cl 
s<imlid:is  tla\is  al'lixas  sciiiiiuciidci,  i.oii\i'iloiis  pcr 
oci  iili'iilalcm  lurris  \iiroam  iiilial.  laiii'ili\i  Ddiiiiiii 
imagiiii'iii  stibliT  staiilcm,  illico  iisipio  ail  niinain 
capllc,  lixcupie  laleic  dcxlio,  l'raiigil,  iioii  iisliilal; 
dcxuiiiii  \('r(i  lirachiiimcl  iriicis  l'I  i.iiaginis  sic  mit 
cl  liiiiii  al,  m  pi-.cU'i-  mamis  polliicm  de  lolo  lira- 
cliio  ipiidpiam  iiciiio  rcpcrial.  »  ((;nil)Cil,  De  Vint 
sua,  lib.  1,    cap.  -2,  p.  483  de  l'cdilioii  de  Itiôl.) 


m 


BRE 


DEPIGRAPHIE. 


BRE 


182 


éclatant  de  dorure,  était  rétabli  et  replacé  ^ 
l'endroit  qu'il  occupait  auparavant,  il  or- 
donna qu'en  le  soulevant  avec  les  deux  bras 
et  les  deux  mains,  on  le  mît  sur  son  séant. 
Assis  de  la  sorte  dans  son  lit,  il  pria  et  ren- 
dit grâces  à  Dieu;  puis  s'élant  recouché  : 
«  J'aurais  craint,  dit-il ,  si  ma  mort  était 
«  arrivée  plus  tôt,  que  ce  coq  ou  un  autre 
«  send)lable  ne  fût  jamais  remonté  en  cet 
«  endroit  (1).  » 

Dans  le  livre  de  la  Vie  de  saint  Switin, 
Wolstan,  auteurdu  x'siècle,  parle  en  termes 
pompeux  du  coq  placé  au  haut  de  l'église 
que  l'évêque  Eliége  avait  fait  bâtir  à  Win- 
cliester  : 

«  Un  coq  d'une  forme  élégante,  dit-il,  et 
tout  resplendissant  de  l'éclat  de  l'or  occupe 
le  sommet  de  la  tour;  il  regarde  la  terre  de 
haut;  il  domine  toute  la  campagne.  Devant 
lui  se  présentent  et  les  brillantes  étoiles  du 
nord  et  les  nombreuses  constellations  du 
zodiaque.  Sous  ses  pieds  superbes,  il  tient 
le  sceptre  du  commandement  et  il  voit  au- 
dessous  de  lui  tout  le  peuple  de  Winches- 
ter. Les  autres  coqs  sont  les  humbles  sujets 
de  celui  qu'ils  voient  ainsi  planant  au  mi- 
lieu des  airs  et  commandant  avec  herté  à 
tout  l'Occident.  11  affronte  les  vents  qui 
portent  la  pluie  et,  en  se  retournant  sur 
lui-même,  il  leur  présente  audacieusement 
la  tète.  Les  efforts  terribles  de  la  tempête 
110  l'éliranlent  pornt;  il  reçoit  avec  courage 
et  la  neige  elles  coups  de  l'ouragan;  seul, 
il  aperçoit  le  soleil,  à  la  fin  de  sa  course,  se 
préciiiilant  dans  l'Océan,  et  c'est  à  lui  qu'il 
est  donné  de  saluer  les  |)remiers  rayons  de 
l'aurore.  Le  voyageur  qui  l'aperçoit  de  loin 
lixe  sur  lui  ses  regards,  sans  penser  au  che- 
min qu'il  a  encore  à  faire  :  il  oublie  ses  fa- 
tigues ;  il  s'avance  avec  une  nouvelle  ar- 
deur. Quoiqu'il  soit  encore  en  réalité  assez 
loin  du  terme,  ses  veux  lui  persuadent  au'il 
y  touche  (2).  » 

(i)  «  Cernons  autem  jjeatae  mémorise  prœsul,  itior^ 
teiii  sil)i  imminere,  et  condolens  casilms  ecclesiae, 
misitiii  Aiigliani  et  vocavll  ail  se  BrisoneUun  pluni- 
barium,  l'eciique  onines  discissiones  cooperiie  Uirris 
pluniliea;  el  iiisuper  luires  el  capilia  reilintegiare, 
seil  eliam  deauralum  gatlitm  qiiera  pr;eilicUiiii  fiilgur 
(]esiru.\erai ,  sUiiliose  reslauiari  inajori(|iic  luni 
supei'impoiii.  Ut  eigo  auntiatuiii  est  ei  quia  galius 
fulgidus  restilutusessel,  et  supeiiinposilus  siio  loco, 
jiissit  se  manibus  ambabus  et  bracliiis  in  sessuni 
siiuai  erigi,  sicque  seilens  in  lecto,  Deoque  graiias 
agens,  oravil;  et  quum  poslmodum  repausasset  : 
«  Tiniebani,  inqiiil,  quod,  si  meus  obitus  pra;veiiis- 
«  sel,  nunquam  galius  ille,  vel  illi  consimilis,  illuc 
i  idterius  ascendissel.  >  {Bulletin  mouumenliii  de 
M.  de  Cauraont,  t.  XV,  p.  Soi.) 
(2)  Additur  ad  spécimen  slat  ei  quod  verlice  galius 

Aureus  ornatu,  grandis  el  intuilu. 
Despicit  omiic  solum,  cuiictis  supereniinet  arvis, 

SigniCeri  et  Boreœ  sidéra  pulclira  videns. 
Impeiii  sceplrum  pediljus  tenet  ille  superbis, 

Slat  super  et   cunctum  Winloiii*   populnm- 
Imperal  el  cunclis  eveclus  in  aéra  gallis. 

El  régit  occiduum  nobilis  imperium. 
[mpiger  imbrifeios  quisuscipit  undiquc  ventes 

Seque  roiando  suam  pra;bei  eis  (acicm. 
Turliiiiis  honisonos  suU'ertque  vli'ilitei'  ielus 
Intrepidus   perslans  ;  tlabra,  nives  tolerans. 


Enfin  Ughelli,  dans  son  Italia  sarra,  nous 
apprend  que,  de  son  temps  (en  1(570),  on 
voyait  encore  à  Brescia,  ville  du  royaume 
lombard-vénitien,  un  coq  en  bronze  que 
l'évêque  Rampert,  la  sixième  année  de  son 
épiscopat  (en  820),  lit  fondre  et  placer  au 
haut  du  clocher,  el  sur  lequel  était  gravée 
l'inscriiition  dont  nous  donnons  le  texte  ci- 
dessus,  col.  178,  commençant  par  ces  mots  : 
DoMiNvs  Rampertvs,  etc 

2*  Symbolisme  du  coq  des  églises. 

L'exactitude  avec  laquelle  le  coq  marcjue 
les  heures  de  la  nuit  en  chantant  ordinaire- 
ment par  trois  fois  diû'érentes,  à  minuit,  à. 
deux  heures  et  au  point  du  jour,  l'a  fait 
considérer,  par  les  anciens,  comme  l'em- 
blème de  l'activité  el  de  la  vigilance,  et 
leurs  mythologues  rapportent  qu'Aleclryon, 
favori  de  Mars,  fut  métamorpliosé  en  cet 
oiseau,  parce  qu'il  s'était  endormi  au  lieu 
de  veiller  à  la  porte  du  palais  de  Vénus, 
comme  il  en  avait  été  chargé 

Les  Grecs  et  les  Romains  aimaient  beau- 
coup les  combats  de  coqs.  Témoins  de  l'a- 
charnement avec  lequel  ces  animaux  s'atta- 
quaient et  se  défendaient  dans  ces  sortes  de 
luttes,  ils  les  placèrent  encore  sur  leurs 
monuments  et  leurs  médailles,  pour  figurer 
l'intrépidité  et  la  valeur  guerrière  (1). 

Comme  les  idées  symboliques  que  les 
païens  avaient  attachées  au  coq  étaient  fon- 
dées sur  ses  mœurs,  sur  ses  habitudes,  sur 
l'heure  à  laquelle  il  fait  entendre  son  chant 
pendant  la  nuit,  et  qu'elles  ne  renfermaient 
rien  d'idolûtrique  ni  de  superstitieux,  les 
chrétiens  ne  tirent  aucune  difficulté  de  les 
adopter  en  les  appliquant  à  la  religion. 
Plusieurs  tableaux  des  catacombes  de  Rome 
représentent  l'oiseau  qui  annonce  le  lever  du 
soleil;  et  si,  dans  quelques-uns,  placé  à 
côté  de  saint  Pierre,  il  rapjjelle  le  renie- 
ment de  l'apôtre,  dans  la  [ilupart  des  autres, 
il  est  le  symbole  de  la  vigilance  chrétienne 
et  du  zèle  pour  le  service  de  Dieu  et  le  sa- 
lut des  âmes  (2). 

Des  raisons  analogues  à  celles  qui  avaient 
fixé  la  signification  générale  du  coq  le  firent 
prendre  encore  dans  l'Eglise  comme  l'em- 
blème particulier  des  ministres  de  la  reli- 
gion, et  surtout  des  prédicateurs,  qui,  pu- 

Oceano  solem  solus  vidit  ipse  ruenlem  : 
Aurorse  primum  cernil  et  bi<;  radium. 

A  longe  adveniens  oculo  vicinus  adb;eret, 
Figit  et  adspeclum  dissociante  loco. 

Quo  fessus  rapitur  visu  mirante  viator. 
Et  pede  disjunctis  lumine  juncUis  adesl. 

(Acta  saitctorum  ordinh  sancti  Benedicii,  saec.  v, 
pag.  631.) 

(1)  Voir  MiLLiN,  Dictionnaire  des  beuiix-arts,  t.  I, 
p.  ÔSO. 

(2)  Bosio,  Roma  sutterranea,  lib.  iv,  cap.  i\  : 
Delgalto,  p.  671  de  l'édition  de  1650.  — Raoul  Ro- 
cbclte,  Mémoire  sur  les  pierres  sépulcrdles  des  cala- 
combes  chrétiennes  de  Rome,  dans  le  loiui'  XIll  des 
Mémoires  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres,  p.  205  et  -206. 


187. 


m\E 


DICTIONNAIRE 


BBE 


184 


vriers  infatigables  de  l'Evangile,  doivent 
travailler  avec  une  ardeur  incessante  au  sa- 
lut do  leurs  l'rères,  leur  montrer  les  écueiis 
qu'il  leur  importe  d'éviter,  leur  ran])cler  la 
vie  future  et  combattre  courageusement,  par 
leur  parole  éloquente  et  forte,  les  ennemis 
de  la  religion.  «  Sous  le  nom  de  cocj,  dit, 
dans  son  traité  des  Formules  spirituelles, 
saint  Euclier,  qui  mourut  vers  l'aa  454, 
sont  désii^nés  les  saints  prédicateurs,  parce 
qu'au  milieu  des  ténèbres  de  la  vie  présente, 
ils  s'a|>plique'it  à  annoncer  par  leur  prédi- 
cation, comme  par  un  chant  sacré,  la  lu- 
mière de  l'étcinité  ;  ils  disent  :  «  La  nuit 
disparaît,  le  jour  approche,  etc.  (1). 

Le  coq  ayait  été  ainsi  choisi,  dès  les 
Tiremiers  siècles,  pour  ligurer  la  vi'îilance, 
l'intrépidité  du  chrétien  et  le  préJicr.teur 
zélé,  il  ne  nous  serait  guère  jiermis  do  dou- 
ter, Jors  même  que  nous  n'aurions  d'ailleurs 
aucun  témoignage  positif,  qu'en  le  plaçant 
au-dessus  des  églises,  l'on  n'ait  voulu  rap- 
peler l'un  de  ces  sens  mystérieux  et  syndjoli- 
ques  ;  mais  les  auteurs  liturgiques  du  moyeu 
âge  s'exjiriment  à  ce  sujet  de  la  manière 
la  plus  formelle  :  nous  en  citerons  quel- 
qui  s-uns. 

Dans  son  traité  liturgique  intitulé  De 
gemma  animœ,  Honoré  le  Solitaire,  écolâtre 
de  l'église  d'Autun,  qui  écrivait  vers  l'an 
1120,  dit  que,  par  le  coq  du  clocher,  le 
prêtre,  coq  de  Dieu,  est  averti  d'appeler  à 
Matines  ceux  qui  dorment  (2). 

lleinerus,  religieux  de  l'ordre  des  Frères- 
Prûchenrs,  auteur  du  xui'  siècle,  dans  sou 
livre  contre  les  Vaudois,  reprochant  aux 
itauvres  de  Lyon  de  i:e  vouloir  reconnaître 
aucun  sens  mystique  dans  la  sainte  Ecri- 
ture et  dans  les  paroles  et  les  rites  de  l'E- 
glise, cite,  comme  exemple  d'une  inler|)ré- 
ti;lion  de  ce  geru-e  qu'on  doit  admettre,  l'i- 
dée de  docteur  attacliée  au  coq  placé  sur  lo 
clocher  des  églises  (3). 

Mais  aucun  auteur  n'est  entré  dans  plus 
de  détails  sur  la  signification  mystique  du 
coc[  des  églises  qu<!  Guillaume  Durand, 
évoque  de  Mende,  mort  en  1290.  Voici  com- 
ment il  s'exprim(!  dans  son  Ilationale  (liihw- 
rum  officiorum,  liv.  i,  chai).  1,  nondu'e  22  : 

«  Le  coq  jjlacé  au-dessus  de  l'église  dési- 
gne les  prédicateurs.  L'animal  (ju'il  repré- 
sente veillant  toujours,  divise  par  son  chant 
les  heures  dos  nuits  |irofondes,  il  éveille 
ceux  qui  dorment,  il  annonce  lo  retour  du 

(I)  <  Galli  nomliio  ilosignnntur  prxdicatores  sancii 
(|ni,  inter  lenebras  viiae  pr.i'seiitis,  slmlciil  veniiiram 
liicciii  |ira'.(licaii(lu,  qiiiisj  c  iiil:uiili>  niiriliart'.  Diiiiiit 
oniiii  :  .M)x  pra'ct'ssil,  ilicsaiiltiu  a|i|ir()|)iii(iiiavil,clc.» 
^S.  EutiiKii,  (le  Si>iniitiil.  foiiii.  c.  5.) 

[-1)  t  l'tr  (^alliiiii  ailinoiicnir  picsiiylcr,  faillis  Dei, 
ut  |ii-r  caiiipatiaiii  iluriiiiciilcs  ail  iiialiiliiia',  rxciU'I.  » 
(lli)NOi;ii;s  .ViciST.,  df  (u-tnmii  niiinuv,  lili.  i,  p.  I  i.'i.) 

lu)  (  Iti'iii  inysnciiiii  huiistiiii  in  diviiiis  Sciipliiris 
reliilaiit  pia'clpin:  in  iliilU  «tt  aclis  al)  Kccloia  lia- 
ililis,  ni  ipxxl  galhib  snpiM'  campaDilo  signilical  iluc- 
lori'iii.  1  (IlEiNKHis,  lil).  fuiiUu  Valiteuses,  cap.  v, 
in  Miiijnii  lliblwtliiiii  vcteruni  l'tilium,  a  Marj^aiino 
lie  lu  liii;nu  cullccla,  l.  \lll,  p.  5Ul,  cul.  1.  A.) 


jour  ;  mais  auparavant  il  s'excite  lui-môrae 
il  chanter  en  se  battant  les  llams  de  ses  ai- 
les. Chacune  de  ces  circonstances  a  son  ap- 
plication. La  nuit  est  le  siècle  au  milieu  du- 
quel nous  vivons;  ceux  qui  doiment  sont 
les  enfants  de  cette  nuit,  plonj,és  dans  le 
sommeil  du  péché.  Dans  lo  cu(|,  il  faut  re- 
connaître les  prédicateurs  qui  prêchent  avec 
force,  excitent  ceux  qui  dorment  à  rejeter 
les  œuvres  de  ténèbres  en  leur  ciiant  :  Mal- 
heur à  ceux  qui  sont  ensevelis  dans  le  som- 
meil ;  réveillez-vous  ,  vous  qui  dormez.  Ces 
ministres  de  la  [)arole  sainte  chantent  le  jour 
qui  va  paraître,  lorsqu'ils  annoncent  le  ju- 
gement de  Dieu  et  la  gloire  éternelle.  Avant 
de  prêcher  aux  autres  les  vertus  chrétien- 
nos  ,  ils  repoussent  eux-mêmes  [irudem- 
inent  le  sonuueil  du  péché  en  châtiant  leur 
ùorps,  connue  le  faisait  l'Ajiôtre,  qui  s'é- 
criait :  '(  Je  traite  rudement  ma  chair  et  je 
«  la  réduis  en  servitude.  »  Les  prédicateurs, 
entin,  comme  le  coq,  se  tournent  conhe  le 
vent,  quand,  en  s  élevant  contre  les  rebelles 
et  les  reprenant,  ils  leur  résistent  fortement, 
alin  qu'on  ne  leur  reproche  pas  d'avoir  fui 
à  l'approche  du  loup. 

L'auteur  du  Rational  ne  s'arrête  pas  là  ; 
il  va  jusqu'à  indiquer  la  signification  de  la 
tige  qui  supporte  le  coq ,  et  la  position 
même  de  cette  ti 'e  au  sommet  de  l'é- 
ditice. 

«  La  verge  de  fer  est  l'emblème  de  la 
droiture  des  paroles  du  ministre  de  l'Evan- 
gile, qui  jamais  ne  doit  se  laisser  conduire 
par  des  motifs  humains,  mais  parler  tou- 
jours d'après  les  inspirations  de  Dieu,  ainsi 
qu'il  est  écrit  :  «  Si  quelqu'un  parle,  qu'il 
«  paraisse  que  Dieu  parle  par  sa  bouche.  » 
(/  Pelr.  IV,  U.)  Quant  à  la  position  do  cette 
verge  de  fer  au-dessus  de  la  croix  ou  du  faîte 
de  l'église,  elle  indique  que  les  paroles  do 
la  sainte  Ecriture  ont  été  accomplies  et  con- 
sommées, et  c'est  pour  cela  que  Jésus-Christ 
sur  la  croix  s'est  écrié  :  Tout  est  con- 
sommé (1).  » 

■  (I)  «  Gallns  supra  occlobiani  posiuis  pntiiicalores 
désignât.  Gallns  cnini  prol'uiid^e  noclis  perviç;!!  Iioras 
.suo  caiilii  dividit  :  doimionles  cxcilal ,  dicm  aiipro- 
pinipianliMu  (iixcinil  ,  swd  piiiis  seipsnin  alàniin 
vciljerc  ad  canlaiidutn  excitai.  lla-isinyMla  njyslerio 
non  earent.  Nox  enini  est  hoc  sa-inlnn)  :  (lonnientes 
siint  iilii  Inijus  noclis  in  peccitis  jaconles.  Gallns 
prœdicalorcs  ipn  distincli;  piœdicanl  cl  dorjniontes 
excitant,  iit  alijicianl  opria  Icnoliraniin  claniantos  : 
va;  donnienlilms.  Exsnige  ipii  doi mis.  Lncein  vcntn- 
rani  inaMinnlianl,  (Inni  dirn)  jn<licii  cl  l'ntnrani  glo- 
riani  p)aMlicant  :  et  prudcnlor  ar)U'ipian)  aliis  virln- 
Icni  pncdiccDt  se  a  sonino  pcccali  cXcilanlcs  :  ci)r|)us 
siMun  caslinanl.  Idem  loslalnr  Apesliilns,  nndi;  c,i- 
slij^i)  cinpns  incinn,  de.  ili  cliain.  siciil  cl  (;allns, 
conira  M'iilnin  se  vciliinl,  ipiando  incrci)andt)  cl 
aijjncnili)  contra  rebelles  loililer  icsistunt  :  ne  liipo 
veiiicMlc  Inj^issc  argnanlni'.  Vir;;a  l'crroa  in  qna  gal- 
lns scdel,  rccluni  re|)i:csenlal  pi'a'dicaiilisscnnor)cn), 
ni  non   lnipjalnr  c\   >|>ii  iln  lioininis,  scd  Dei  :  jnxla 

illnd  :  si  (plis  loipiiliii  ipiasi  si'iinoiies  |)ci Quod 

vcro,  virga  ipsa  est  siipia  cinceni,  scn  suniinilalem 
i'ecl('si:i!  posita  innnil  siMiiioiicni  Si  riplnrarnni  con- 
snniniatnni  esse  ri  i  uiilinnalnin.  Undc  l)on)iiiiis  in 
pa^isiune   ail  :   <  Contuaiinaïuni   est.    i    (Giiillcini. 


183 


BRE 


D'EPIGRAPHIE. 


BRE 


186 


3»  Forme  des  coqs.  —  Matière  avec  laquelle  on  les  s 
fabrii|ués  ,  place  qu'on  leur  a  assignée  sur  les 
églises,  elc. 

Il  est  impossible  de  dire  quelque  chose  de 
précis  sur  la  forme  qu'on  a  donnée  autrefois 
aux  coqs  des  églises.  11  n'existe  guère  main 
tenant,  soit  dans  les  musées  soit  au  haut  des 
édifices  sacrés, demonuraentsde  ce  genre  qHi 
aient  une  certaine  ancienneté  ;  et  les  représen 
talions  qu'on  trouve  sur  les  tapisseries,  sur 
les  vignettes  des  manuscrits,  sur  lesvitraux, 
sont  d'une  trop  petite  dimension  et  trop  im- 
parfaites pour  donner  une  idée  exacte  de 
l'objet  qu'elles  retracent.  On  aura  cherché, 
sans  doute,  à  se  rapprocher  autant  que  pos- 
sible de  la  nature,  et  on  l'aura  imitée  davan- 
tage aux  époques  où  l'art  était  le  plus  en 
progrès.  Si  l'on  devait  rencontrer  des  coqs 
appartenant  au  moyen  âge,  ce  serait  d'après 
l'état  de  la  sculpture  et  de  la  ciselure  aux 
différents  siècles  de  cette  période ,  qu'on 
pourrait  leur  assigner  une  date  plus  ou  moins 
certaine. 

Maintenant,  les  coqs  de  nos  églises  ont 
ordinairement  les  ailes  baissées,  et  sont 
dans  la  position  d'un  oiseau  qui  marche  ou 
se  tient  perché.  C'était  là  l'attitude  qu'on 
avait  coutume  de  leur  donner  autrefois.  Ce- 
pendant, celui  qu'on  observe  dans  la  tapis- 
serie de  Bayeux,  au-dessus  de  l'église  de 
Westminster,  paraît  avoir  les  ailes  éployées. 
Cette  figure  est  peut-être  la  plus  ancienne 
représentation  du  monument  qui  nous  oc- 
cupe. On  sait  que  la  tapisserie  de  Bayeiix 
date  au  moins  du  xii"  siècle. 

Il  y  a  tout  lieu  de  croire  qu'on  s'est  tou- 
jours servi  de  cuivre  pour  la  fabrication  des 
coqs,  comme  on  s'en  sert  encore  aujour- 
d'hui. Ce  métal  a  l'avantage  de  ne  pas  s'oxy- 
der profondément  comme  le  fer,  et  l'on 
peut,  en  le  réduisant  à  une  certaine  épais- 
seur, donner  aux  objets  pour  lesquels  on 
l'emploie  toute  la  légèreté  désirable,  sans 
nuire  à  la  solidité,  ce  qu'on  n'obtiendrait 
pas  avec  le  plomb.  Il  était,  du  reste,  d'un 
usage  ordinaire  pour  les  reliquaires,  les  sta- 
tuettes, les  vases  et  les  instruments  em- 
ployés dans  la  décoration  des  églises  et  les 
cérémonies  du  culte.  Le  coq  de  Brescia,  fa- 
briqué au  IX'  siècle  était  de  cuivre. 

D'après  le  témoignage  de  plusieurs  écri- 
vains ecclésiastiques,  il  parait  qu'assez  sou- 
vent l'on  enrichissait  les  coqs  de  dorures. 
La  description  de  Wolstau  et  le  Livre  Noir 
nous  apprennent  que  ceux  de  Coutances  et 
de  Winchester  avaient  été  dorés,  et  Eck- 
hard,  auteur  du  x"  siècle,  dans  son  livre 
de  Casibus  sancti  Galli,  parle  d'un  coq  que 
deux  voleurs  avaient  voulu  dérober,  parce 
qu'ils  s'étaient  imaginé  qu'il  était  d'or  mas- 
sif. Cette  dorure,  en  préservant  de  l'oxyda- 
tion le  métal  avec  lequel  on  les  avait  formés, 
leur  donnait  un  brillant  éclat,  et  en  faisait 
un  riche  ornement,  capable  de  couronner 
dignement  le  sommet  du  temple  chrétien. 

C'étaient  surtout  les  tours,  parties  des 

DuRAXD,  RaO'ojin/i;  div.    offic,   lib.  i,  cap.  1,  n»  22; 
t.  i,  p.  7,  edil.  an.  1574.) 


églises  plus  élevées  que  les  autres,  qui  sup- 
portaient ces  anémoscopes,  mais  on  en  or- 
nait quelquefois  encore  le  haut  des  combles, 
au-dessus  du  chevet.  Leurs  tiges  étaient  tan- 
tôt placées  sur  une  croix  de  fer,  et  tantôt, 
quoique  moins  fréquemment,  elles  étaient 
immédiatement  fixées  sur  la  toiture.  Les 
tapisseries  de  la  cathédrale  de  Beauvais,  qui 
ont  été  exécutées  dans  la  première  partie  du 
XVI'  siècle  et  qui  représentent  les  villes  de 
Paris, de  Reims  etde  Beauvais,  montrent  par- 
tout des  croix.  Sur  celle  de  Bayeux ,  on 
ne  voit  qu'une  verge  simple  et  sans  traverse. 
Tels  sont  les  documents  que  j'ai  pu  me 
procurer  par  mes  recherches.  Ils  sont 
bien  insuffisants.  D'autres,  j'ose  l'espérer, 
les  compléteront,  et,  après  avoir  donné  des 
notions  précises  sur  l'architecture  de  nos 
églises,  sur  les  différents  objets  d'art  qu'elles 
renferment,  on  parviendra,  sans  doute  aussi, 
à  tracer  d'une  manière  satisfaisante  l'his- 
toire du  monument  qui  les  surmonte. 

BRESLAU,   en   Silésie,    au  royaume   de 
Prusse 

Epitaphes  diverses  données  par  Gros,  au  Sup- 
plément des  inscriptions  de  Bûle,  p.  377, 
385,  394      " 

Johannes  Craio  a  Craffteim 

lioc   sibi  fecit  Epitapliium. 

Saucius  iavidias  morsu  :  sed  vulnere  saiius, 

Christe,  tiio,  jacel  liic  in  requiele  Crato. 

Consola  mens  recli,  Christo  considère  docla, 

Orania  fet't,  ferai  ut,  scire  Deum,  salis  est. 

Vralislaviae,  anno  IbSb.  9  Nnv.  seiat  76. 

Triwn  imperatorwn  emisiliarius  (mt  Ferdinandi  MaxnnUimi 
et  llololplii,  nempe  patris,  fUii  et  nepotis  :  id  qnod  ipse 
divinœ  cfralue  nique  (elicit'ili  accepiwn  relulil,  et  liis  Ver- 
sibua  declaraml ,  quos  panio  unie  obituin  incidcndos  in 
œs  curavit,  quod  cfjiqkm  ipsius  conlineiil. 
Cctsaribus  placuisse  tribus,  non  ullima  laus  est  : 

Me  paier  hac  ornant,  lilius  atqne  nepos. 

Consiliis  asum  rnctis  mens  conscia  gaudel  : 

Testis  et  ars  Medica  ;  testis  et  iavidia. 

D.     0.    M.     S. 

Pétri  Monavii,  vratislaviensis,  palricia  familia 
nali,  S.  Caes.  Majest.  Medici,  viii  irimn  lingiia- 
ruin  el  bonarum  omnium  disciplinarum  cogni- 
lione  cum  singulaii  plctate  cûnjuncla,  claris. 
memor.  Obiit  anno  m.  d.  lxxxvui.  xu.  Maji, 
œtat.  xxxvn. 

Du  même. 
Monavius  placide  cubai  hac  Jacobus  in  urna; 

INosse  satis  fuit  linc  fors  :  sed  el  isla  lege  ; 
Dives  eralvirliile,  lide  i?iteger,  impiger  arle, 

Consilio  felix,  Relligione  poiens. 
His  quia  suiripuit  niorti  se  dolibus,  ipsa  in 

Morte  suae  faniic  nomine  vivii  adhuc. 

Eteostichon  ou  Ckronographe. 

Contenant  l'année,  le  mois  el  le  jour  de  la  mort. 

Tri sti  or  1 1  CeLso  LUX  seXta  o  CtobrI s  ubnXe, 

}lunaVlo\l]t   CeLerIsstat  ne  CIs  liora  pi u. 

Eral  i-i  Patritius  Vratislaviens.  et  Consiliarius  (Jgio-Perg. 
de  cujus  obilu  scripsit  Epistolam  D.  i.  i.  (irynaeus. 


187  RUE 

Jiixiificiinles  mullus  ni  slclhe 
erunl. 
Joliamii  Aiiiifaliio  Vralislav.  S.  Th.  D.  ol  Ec- 
cles.  Iiiijiis(  rrad'.',/  )  Paslori  :  Acad.  Wiloinbcig. 
et  Roslcli.  quoiidaui  Piofcssoii  :  aille  rediUim 
vero  iii  Patiiam  Sainlandix-  Pomessiaiue  que  iii 
Borissia  per  plures  amios  Pi';T!sidi  :  viro  pui';e 
neli!,'ioiiissludiocl  loliiis  Pliilosopliiie,  inpiiiiiis 
vero  Mailles,  ac  lingg.  prxcipp.  cognilione  cl. 
viia  iii  liis  terris  an.  51.  m.  7.  d.  17.  lionesle 
et  laiidahilitcr  acla  :  Aiiiio  veio  15G8.  d.  meus. 
Oclobris.  17.  supeisiite  coiijiige  Sara,  Joan. 
Ilclsi  Tlieol.  D.  (ilia  :  qua;  qiia<lrieiiiio  post  re- 
liciis  quatuor  filiis  cl  duabus  filiabus  diem  suuui 
obiii ,  feliciler  el  saiicle  iiioituo  :  Lauiciilius 
Siliollzius  Vralisl.  Pliil.  el  Mcd.  U.  soceio  et 
sociui  apt.  bic  eonditis,  odiciosa;  pielalis  cigo 
p.  Aniio  1390. 

In  memoria  œtenia  erit  jusius. 
BRETIGNY,  en  Fnnce. 
En  170G,  des  ouvriei'S  qui  consiruisaient 
un  caveau  [loui-  le  comte  de  Fonlaiiie-Martel 
dans  le  chœur  de  Saint-Pierre-de-Bréli^^nj', 
ouvi'irent  une  voûte  sous  laquelle  ils  trou- 
vèrent deux  cercueils  de  plomb,  l'un  du 
mari,  l'autre  delà  femme,  nommée  Anne  de 
Saint-Bertevin  :  celui  du  mari  avait  éprouvé 
l'eUel  ordinaire  du  temps  ,  il  ne  renferinait 
que  de  la  cendre;  celui  de  la  femuie  parut 
|ilus  pesant  lorsqu'on'le  renma  ;  les  ouvriers 
se  hâtèrent  île  l'ouvrir, croyant  y  trouver  des 
richesses  ;  ils  y  virent  un  corps  dans  son 
entier,  sans  la  moindre  corru|itiiin,  et  qui 
même  avait  une  certaine  fraîcheur  et  des 
couleurs  vermeilles  ;  les  bras  étaient  flexi- 
bles; le  temps  iivait  épargné  jusipi'aux  ru- 
bans qui  étaient  autour  de  la  tète  ;  le  linceul 
était  un  peu  roux,  mais  du  reste  il  était 
presque  entier.  On  remarqua  seulement  que 
la  défunte  avait  le  bout  du  nez  un  peu  noir, 
comme  s'il  eitt  été  meurtri  ;  ce  que  l'on  at- 
tribua à  quelques  coups  que  '" 


DICTIONNAIRE  BRI  188 

i»  sompitenm  secula  BRIE-COMTE-ROBEKT,au  diocèse  de  Pa- 
ris, en  France. 

Cette  ville  a  produit  quelques  personnages 
distingués. 

Nicolas  deBiaya,  dont  le  nom  doit  être  tra- 
duit jiar  Nicolas  de  Braye,  est  celui  qui  a 
écrit  en  vers  hexamètres  au  xiii'  siècle,  la 
vie  et  les  actions  de  Louis  VIII,  père  de 
Saint-Louis,  qu'il  dédia  à  son  évêque  Guil- 
laume d'Auxerre,  (jui  fut  assis  sur  le  siège 
épiscopal  de  Paris,  en  1228.  Son  ouvrage  est 
imprimé  dans  le  cinquième  volume  de  Du- 
chesne. 

Nicolas  de  Braye,  différent  du  précédent, 
fut  chanoine  do  Chartres  sous  Philippe  le 
Bel,  par  lequel  il  fut  chargé  de  la  levée  de 
la  subvention  en  la  sénéchaussée  de  Carcas- 
sonne,  l'an  1314. 

Thieriy  de  Braye  fut  doyen  de  la  métro- 
politaine de  Sens  sous  le  règne  de  Philifipe 
«le  Valois.  Son  épit.iphe  qui  est  dans  cette 
église,  commence  ainsi  :  Efjo  Thinrycus  de 
Broya  Comitis  Roherli  Paris.  Diœcesis.  Il 
mourut  en  1349. 

Henri  de  la  Mothe,  curé  des  Saints-Inno- 

■'  '"  ■      '        ■    -        XI. 

à  un 


'on  avait  peut 
être  donne  a  son   cercueil,  en  voulant  I  ou-     la  |iremière  dignité  de  leur  collège,    et  dont 


cents  h  Paris,  sous  le  règne  de  Louis 
Voici  son  é|)itaphe  gravée  sur  la  pierre, 
pilier  contre  l'église  : 

Cy-devant  conlie  ce  pilier 

Gist  avec  d'autres  un  nilllicr, 

Henri  de  la  Molhe,  jadis 

Prêtre,  à  qui  Dieu  doiiil  Paradis, 

.  Natif  de  la  ville  de  Braye, 

Contre  Roberl,  c'est  ebose  vraie; 

fféiiélicier  eu  l'Eglise 

Sailli-Benoit  à  Paris  assise, 

El  Cbapelaiii  en  celte  cure: 

Leijuel  lut  mis  en  sépulture. 

L'an  mille  ipiatre  cent  quatre-vingt. 

Le  vingtièuie  octobre  comprins. 

L'Index  funcrcus  des  célèbres  chirurgien? 

de  Paris  fait  mention,  h  l'an  1715,  de  Charles 

Gilles,  nalif  d(;  Brie-Comte-Robert,  quia  eu 


vrir:  on  exposa  ce  corps  dans  l'église  à  vi 
sage  découvert  ;  le  peujile  y  accouriii  de 
toutes  parts  |U'ndaiit  trois  jours  ;  les  couleui's 
commencèrent  alors  ci  perdre  un  peu  de  leur 
vivacil(5,  et  les  chairs  ne  consi'rvèrent  pas 
long-temps  la  môme  consistance,  mais  Mgr 
l'arclievèque  de  Paris,  le  cardinal  de  Noailles, 
ne  donna  pas  le  temps  à  l'air  de  déployer 
tout  son  ellel  sur  ce  cadavre  cpii  eîit  été  bien- 
lôt  léduil  en  poussière;  il  ordoniui  que  l'on 
remît  celte  femme  dans  le  cav(;an  qui  l'avait 
si  bien  conservée  tout  un  siècle.  On  avait 
l'ait  poser  au-dessus  de  ce  caveau  une  pierre 
carrée,  sur  lauuelle  est  gravée  cetlo  ins- 
cription : 

Ci  yil  Anne  de  Uerlhcvni,  (iiime  verlueiisc  de  ce 
tien,  di'ccd('e  l'un  l."lH7,  el  lruni\e  enlihe  el  sans 
corrnjnitin  le  ÔO  avril  17(l(i; 


ôte 


Mais  M.  (h:  Niiilimille,  archevêque,  l'a  l'ail 


(Hi  m  Ain  et  MvGNV,  Diit. 
environs.) 


de  Paris  el  aes 


l'habileté  avait  été  connue  dans  les  hôpitaux 
de  Flandre  et  d'Italie. 

(HuRTâUT  el  Magny.) 
BRINDES,  au  royaume  de  Naples. 
Colonne  de  la  Tour  de  Saint-T{asile. 
lllustris  pins  aclibus  alque  rerulgens 
proto  spalha  Lupus  urbem  banc  slruxil  ab  inio 
quaiii  impeiatorcs  niagiiirici(pic  lieiiigiii 

(Card.  M.4i,  328,3;  Muratori  1905.  1.) 
BRIOUDE,  en  France. 
On  conservait  autrefois  dans  l'église  du 
couvent  de  Saint-Julien  une  ancienne  croix 
ornée  de  lames  d'argent  el  de  pierreries,  on 
y  lisait  celle  inscii|ilio!i  du  xT  siècle  : 
lu  Cliristi  noiniiie  cl  in  luiiioie  saiicti  Iuliaiii 
luartyiis  banc  eruceui  Berna idus  lonies  cl  Liiil- 
gardis  coniiix  lieri  iiisseruiil. 

(Maiiii.ion,  Annal.  ISenéd.,  I.  IH.   p.  204; 
Oiillia  Clirixt.,  SAifiTii-AJAUïiiii ,  t.  11. 


m 


BRU 


D'EPIGRAPHIE. 


BUU 


190 


p.  471;  Balize,    Hist.    de    la  maison 
d'Auvergne,  t.  1,  p.  5  :  Cardinal  M\ï, 
p.  9.) 
BRISACH,  dans  le  Haut-Rliin,  en  France. 

Au  château. 

Hanc  Dus  Berchtoldus  portam  slrii\isse  no- 

[taturj. 
A  quo  pro  fraude  Biirgundia  depopulatur. 

r.irca  Annum  Chrisli  si.  c. 
{GKOS,suppl.  aux  inscr.  deBdle,  p.  i94.) 
BRISTOL,  en  Angleterre. 

Epitaphe  découvert  à  Bristol  (17'i9)    dans  la 
Meetinfj-House  des  Quakers  : 
Reyn^d.  Tolde  :  gisl  :  ici  :  deu  :  de  •  sa  :  aliiie 
cit  merci. 

(Sépulcral  Monuments,  t.  1,  p.  cix,  10.) 

BRUGES,  en  Flandre,  Belgique. 
I. 

Epitaphe  de  Charles,  duc  de  Bourgogne. 
Cy  gist  treshaull  trespuissaiil  el  magnanime 
Prince  Cliailes  Duc  de  Bourgoigne,  de  Lotliryck, 
de  Lyniboiirg,  Lyxenibourg  elc.  Malines,  le((iiel 
eslanl  grandement  doiie  do  force,  conslance  et 
magnanimité,  prospéra  long  temps  en  liaultes 
entreprinses  balaillcs  et  victoires  tant  à  Mont- 
lelieri,  en  Normandie,  en  Artois,  en  Liège  que 
aultre  part,  jusques  à  ce  que  fortune  luy  tour- 
nant le  dos,  l'oppressa  la  nuicl  des  Roys  1476, 
devant  Nancy,  le  corps  duquel  deposité  audict 
Nancy  fust  despuis,  par  le  iresliault  tiespuissant 
et  tresviclorienx  Prince  Chailes  empereur  des 
Romains,  5^  de  ce  nom  son  petit  ne\ife  héritier 
de  son  nom,  victoires  et  Seigneuries,  transporté 
à  Bruges,  ou  le  Roy  Pliilipp  de  Casiilla,  Léon, 
Aragon  ,  Navarre  etc.  lils  dudicl  Empereur 
Charles  la  faict  mettre  en  ce  lomljeau  du  costé  de 
sa  lille  et  unique  heriiieie  Marie  femme  et 
espouse  de  treshaull  et  irespuissant  Prince  Ma- 
ximilian  Archiduc  d'Ausliiche,  depuis  Roy  et 
Empereur  des  dicis  Romains.  Prions  Dieu  pour 
son  ame.  Amen, 

(Gros,  app.  aux  Epit.  de  Bâle,  p.  323.) 

II. 

Epitaphe  de  Jean  Hulsden. 
Dvm  mollis  annis  vixisscl  hic  ijradunius 
Tan<leni  Pralalus  huius  lempli  heiie  gratus, 
Vitani  fiiiinU,  el  régna  superna  peiiuli, 
Anno  milleno  Doniiiii  D.  (jualer  (|u();|ue  duno, 
Bis  mensiis  Februi  :  sismemor,  Alpiia,  s«(. 

(Labbk,  Thcs.    epit.,  p.  40i.) 

111. 

Epitaphe  de  Jean  Vischer, 

en  son    Eglise  de  Salnl-DoiiaiieD. 
Sisle  giailum;  lie  is  Vialor,  eiquid  nuindus  est, 
Audi  :  TliealrunÉ,  in  quo  peragilur  fabula, 


Personal  vbi  nunc  vna,  nunc  est  altéra. 
Abi.  loannei  Vischer  hoc  dixi.  Vale. 

I.ABBE,  p.'t05.) 

BRUNDISCH,  comté  de  Suffolk,  en  Angle- 
terre. 
Epitaphe  d'Edmond  de  Brundisch  (en   habit 

de  prôli'e). 
Sire  Esmounde   de  Brundisch  jadis  persone  Del 

Eglise  de  Castre  gist  icy.  Dieu   de  Salme  est 

mercy. 

[Sépulcral  Monuments ,  1,218.) 

BRUNOY,  département  de  Seine-et-Oise, 
e:i  France. 

L'antiquité  de  ce  lieu  est  très-constante 
j)ar  les  monuments  de  l'abbaye  de  Saint-De- 
nis, où  il  en  est  fait  mention  dès  le  \u'  siècle 
de  Jésus-Christ.  Le  livre  des  Gestes  du  roi 
Dagobert,  composé  par  un  moine  de  ce  mo- 
nastère, après  avoir  parlé  du  testament  de 
ce  prince,  dont  on  place  la  mort  à  l'an  638, 
dit  qu'il  n'oublia  pas  son  patron  particulier 
saint  Denis,  et  qu'il  lui  léguai  villain  nomine 
Brannadum  ;  et  dans  ce  testament,  celte  terre 
est  désignée  située  dans  la  Brie,  villam 
Brannate  in  Briegio. 

Le  bâtiment  de  l'église  de  ce  lieu  est  de 
dillérents  temps.  Le  chœur  est  du  xm'  siè- 
cle, comme  le  désignent  quelrjues  [liliers.  Il 
est  voûté  et  linit  eu  demi-cercle.  La  nef  n'est 
ni  aussi  ancienne  ni  aussi  solide.  A  la  tour, 
qui  huit  en  pignons,  est  une  inscription  qui 
commence  par  ces  mots  : 

L'an  mil  v.  c.  xxxix  le  xn  nio.  de  lung  fui  possé 

la  première  pierre  par  noble  Dame  Françoise  de 

Rouy,  veuve  de  défunt  Messire  sieur  deLaunay 

eii  son  vivant. 

A  l'un  des  piliers  du  bas  de  cette  tour  par 
le  dehors,  se  voit  un  érusson  penché  avec 
liuit  coquilles,  et  la  barre  du  petit  écu  est 
en  bosse  ;  et  à  l'autre  pilier  de  la  tour  est  un 
autre  écu  droit. 

L'église  est  sous  le  titre  de  Saint  Médard, 
évoque  de  Noyon.  La  cure  est  à  la  pleine 
collation  de  l'Ordinaire,  et  le  curé  est  gros 
tlécimateur. 

Tout  le  monde  sait  les  dépenses  considé- 
rables que  M.  le  marquis  de  Brunoi  a  faites 
dans  cette  paroisse,  après  la  mort  de  M.  de 
Montmartel,  son  père.  Ce  jeune  seigneurn'a 
rien  ménagé  pour  la  magnificence  des  so- 
lennités des  grandes  fêtes,  qui  se  célèbrent 
dans  l'église  calholique,  et  il  serait  difiicile 
de  faire  rénumération  de  toutes  les  œuvres 
pies  qu'il  y  a  laites.  L'église  de  Brunoi  lui 
est  redevable  d'une  infinité  de  beaux  orne- 
ments d'étolfes  riches,  d'un  dais  de  fer;  chef- 
d'œuvre  de  serrurerie,  sorti  de  la  main  du 
sieur  Girard,  et  que  l'on  estime  valoir 
30,000  liv.  sans  la  dorure;  d'un  soleil  de 
grand  prix,  pour  exposer  le  saint-sacrement, 
et  d'autres  ell'ets  sans  nombre.  11  n'a  pas 
moins  enrichi  le  village  i)ar  la  magnifique 
procession  du  Saint-Sacrement,  qui  s'y  est 
faite  pendant  plusieurs  années  consécutives 
le  jour  de  la  Fête-Dieu,  pour  laquelle  il  fai- 
sait venir  de  Paris  jusques  à  tiois  cents  ecclé- 
siastiques, dont  le  plus  gratid   nombre  était 


191 


BRU 


revêtu  de  chasubles  et  de  tliaiipes  plus  lielles 
les  unes  quelesnuiros,  et  qu'il  louait  ù  grands 
frais.  On  pourrait  dire  qu'il  n'y  a  ponit  de 
seigneur  qui  ait  tait  tant  do  bien  à  sa  paroisse, 
qu'en  a  fait  M.  de  Hrunoi  à  la  sienne. 

A  quelque  distance  de  Brunoi,  et  dans 
la  forêt  de  Séiiart ,  est  un  monastère  de 
religieux  camaldules,  qui  se  consacrent 
à  la  vie  hérémiliquo.  Ils  furent  institués  au 
commencement  du  xi'  siècle,  par  saint  Ro- 
muald,  et  furent  appelés  Rnmualdms  ;  dans 
la  suite,  on  les  nomma  Camaldules,  do  Camal- 
doli,  en  Toscane,  oii  ils  furent  d'abord  établis, 
et  qui  est  encore  le  chef-lieu  de  cet  ordre. 

En  lG3'i.,  Louis  Xlll  leur  accorda  des  lettres 
patentes,  pour  leur  permettre  de  (hîineurer 
en  France  ;  et  en  16i0,  ils  vinrent  au  nom- 
bre decjuatreou  cinq  s'établir  dans  la  Brie, 
et  se  placèrent  sur  une  montagne  appelée 
Mont-Ety,  qui  est  du  diocèse  de  Paris,  dans 
l'archidiàconé  de  Brie. Ce  fut  le  ducd'Angou- 
lême,  alors  seigneur  de  Grosboiset  d'autres 
lieux  circonvoisins,  qui  leur  accorda  cette 
retraite.  Ils  n'y  restèrent  (lu'environ  un  an, 
et  passèrent  ensuite  sur  le  territoire  de  la  pa- 
roisse d'Hière,  où  ils  sont  encore  aujourd'lmi. 
Cette  retraite  est  dans  la  forêt  de  Bouron. 

On  voit  par  quelques  monuments  que 
différentes  personnes  de  considération,  ani- 
mées do  l'esprit  de  retraite,  se  sont  retirées 
dans  cette  solitude,  pour  s'y  édilier  par  la 
vie  exemplaire  de  ces  saints  religieux. 

En  1691,  M.  de  Fieubet,  conseiller  d'Etat, 
et  chancelier  de  Marie-Thérèse  d'Autriche, 
femme  de  Louis  XIV,  se  retira  dans  une 
maison  de  l'enclos  des  Camaldules,  et  y 
mourut  en  1C94.  "N^oici  son  épitaph(!  :  elle  est 
du  célèbre  abbé  Anselme,prédicateur  du  roi 

Jiislilias  Ju(lic;iiUi. 

A.  ii- 

Exspcctal  liic  doncc  vciiiat  imiiuitaiio  sua  illu- 

slrissiiniis  vir/>/>.C«.vwirf  de  l'ienbei,  lonsisU)- 

riaiuis  Conies   Tlicresiai  A-ustriac» ,   Liulovici 

Magui  coiijiigis  Canccilariiis ,  qiio  noii   liabuil 

patria  cariorcm  civciii,  toga  prseclarius  lumen, 

sx'ciiUmi   praslaulius   ingeniuiii,  optiuius   quis- 

que  paraliorcui  auiicum  qui  iiaUis  iii   magnis 

diviliis,  'Vagalus  per  varia  oblcclamcnla  ereclus 

a.l  niiilios  lionorcs ,  ilum   in  Uepublica   magna 

oitlinoiel,  niaxinia  sperarc  possel,  (lixil  :   va- 

nilas  vaniUiUim  cl  omnia  vaniias,  \U(pie  ^t•^a 

posl  vana  (pi;crcrct,  iianc  in  soliuulineni ,  ubi 

vcrilas  loquitiu-  ad  cor  sumplis  colunibai  pennis 

advolavil,    ibiquo  pioruni  Ascclarum  oxcinplis 

extilalus,  lunnis  païqxTuni  (pios  lilicris  caicns, 

pro  liberis  liabuil  cincUis,  per  niulios  labons 

dolorcsquc  liajulans  sibi  crucem  in  sludio  jiœni- 

tcMii..;  gigantco  pasiu  cucnrril.  Quo  cursu  con- 

sunnnali)   braviiini    acccplurns ,    obiit   iv   idus 

scplcnibris,   anno   salmis  m.  d.  c.  xciv,  ailalis 

Lxvm.  Maims  arnica  publicis  volis  ,   non  ino- 

(Irslisbinii  viri  vuhinlali  ol)SC(iui;ns,  id  cnini  ve- 

lucial,  ;)'(Siii(. 

M.   Bachelier,    gentilhomme    attaché    au 


DICTIONNAIUE  BRU  192 

roi  de  Pologne  Sobieski,  et  employé  par  c.^ 
prince  dans  différentes  atfaires,  tant    politi- 
ques que  militaires,  choisit  le  couvent   des 
Camaldules  pour  sa    retraite,  et   y  mourut 
en  1707,  après  14  ans  passés  dans  les    exer- 
cices de  la  pénitence  la    plus  austère.  Sou 
épitaphe  est  énoncée  en  ces  termes  : 
jEternae  jirMORix;. 
Lucœ  Bticltdicr,  Equilis 
Domini  in  Clolonionl  Juannis 
Sobieslii,  Polonoruiii  Rogis, 
Bellicis  expcdilionibus  Cornes 
Assiduus,  Cl  ab  ipso  ad  summum 
Ponlififcm  Innocentiura  undecimum, 

Et  ad  Republiram  Venelani 
Extra  ordinem  Lcgatus  ;  tandem 

Hune  in  Eremum  iransfugit. 
In  quo  cum  quaUiordecim  annis 
Quasi  unus  ex  solilariis  vixissel, 

Eliam  voluil  lumulari. 
Obiil  die  28  Apiilis,  anno  salulis  1707. 
M.  de  la  Bourdonnaye,  magistrat  distin- 
gué par  sa  naissance,  son  mérite,  et  les  em- 
plois fie  confiance  dont  il  fut  honoré  par  le 
roi,  voulut  aussi  terminer  ses  jours  dans 
cette  sainte  retraite,  où  il  mourut  le  27  août 
de  l'année  1736.  On  lit  sur  sa  tombe,  l'épi- 
taohe  suivante  : 

Hic 
Quicquid  liabuil  mortalc  ,  doponi  voluit  Yvo- 
Maria  de  lit  Uonrdoiuuiiic. 
Génie  sains  apud  Ârmoricos  anliqua  nobililaie 
Ecclesix,  Militiie,  Tog;e  bonoribus  decorala, 
niagni  vir  ingcnii,  majoris  animi,  qucm  nec  spes 
unquam  nec  metus  innexil  piimum  in  Armorica 
Curia  cum  Paire  Senator;  dcinde  Libclloruin 
snpplicum  Magisier  ad  Piciones ,  ad  Noimanos 
Suporiovfis,  ad  Aquilanos  ,  ad  Aurelianenses 
Missus  Dominicus  Regias  raliones  sic  curavit, 
ulRcgi  cl  Plelii  salisfaccicl,  cgenornm  patcr, 
vexaloruin  boslis,  sui  desiderium  discedens  ubi- 
que  vcliquit,  nil  leiulil  prêter  populoium  amo- 
rem  et  vola.  Oonique  Consisloriaims  Cornes 
poslquam  cum  lamiliis  juslilia;  inclKls.Ormesso- 
iiibus.Taloniluis  afliuilalcs  opialas  contraxisset, 
sibi  et  Deo  in  lioc  sercssu  nnice  vacans  ,  lidci 
quam  illabalam  relinuerai,  pietatis  a  qua  nec 
inler  saiculi  illoccbvas  unquam  recesseral,  pa- 
lientiLC,  visu  déficiente,  excrcilK  pra-mium  ob- 
linuil,  felicem  ad  Deum  transiuim  anno  mille- 
sinio  seplingcnlesimo  vigosimo  sexto,  die  vige- 
sima  seplima  mensis  angusti.  Anno  nains  seplua- 
ginla  très  de  la  Bourdomwie ,  Libellornm  sup- 
plicinm  Magisier  ,  lilius.  DOrmcs^on  ,  Comes 
Consistorianns,  cl  rel  leraria-,  PraMectus,  gcncr, 
pareiili  optiino  nwerenles  posueic. 
On  voit  clans  le  cimetière  de  celle  com- 
„,„„,„„■..  nu  m..nument  élevé  n  la  mémoire 
'l,.  Franrois-Léopold  de  Uagotski,  prince  de 

Transilvanie.  ,  ,     , 

L,.  nom  de  Ragotski  s'est  ren.lu  redouta- 
ble en  Allemagne,  par  les  mouveu.ents  quo 


IflS 


BRU 


J-es  princes  de  cette 
Hongrie  dans  le  xvii 


maison  excitèrent   en 
siècle.  La  crainte  que 


]'on  eut  que  le  prince  dont  il  s'agit  ici  ne 
suivit  les  traces  de  ses  ancêtres,  détermina 
l'empereur  à  le  faire  arrêter. 

Il  fut  mis  en  prison  àNeustad,  en  1701  : 
on  l'accusait  alors  d'avoir  voulu  soulever  la 
Hongrie  contre  l'empereur.  Il  se  sauva  de 
prison  quelques  mois  après,  et  se  retira  d'a- 
bord en  Pologne,  d'où  il  alla  se  mettre  à  la 
tête  des  mécontents  de  Hongrie.  Cette  dé- 
marche lui  attira  de  nouveau  l'indignation  de 
l'empereur,  qui  lui  fit  faire  son  procès  :  par 
un  jugement  prononcé  parle  conseil  impé- 
rial, du  mois  d'avril  1703,  Ragotski  fut  con- 
damné à  avoir  la  tête  tranchée,  et  en  môme 
temps  déclaré  déchu  de  tous  ses  titres,  et 
privé  de  ses  biens. 

Ragotski,  loin  de  paraître  s'inquiéter  de 
ce  rigoureux  jugement,  continua  ses  hostili- 
tés contre  l'empereur,  et  lui  fit  la  guurre 
avec  quelques  succès.  Les  Hongrois,  pour 
reconnaître  ses  services  ,  le  proclamèrent 
protecteur  de  la  Hongrie  et  prince  de  Tran- 
silvanie.  Cela  se  passa  en  1704  :  ces  mômes 
titres  lui  furent  confirmés  de  nouveau  par 
les  Etats  de  Hongrie,  en  1707. 

Quelques  années  après,  les  affaires  chan- 
gèrent de  face.  Les  Hongrois  s'étant  accom- 
modés avec  l'empereur,  le  prince  Ragotski  se 
réfugia  en  France,  sous  le  nom  de  comte  de 
Saaron,  et  eut  1  honneur  de  saluer  Louis  XIV, 
le  13  février  1713.  Ce  fut  alors  qu'il  se 
mit  en  retraite  aux  Camaldulos  ,  oii  il 
jtassa  quelques  années  dans  une  profonde 
retraite,  paraissant  ne  s'occuper  que  de  la 
grande  atîaire  de  son  salut  :  mais  dans  le 
temps  qu'on  le  regardait  comme  un  homme 
absolument  détaché  de  toute  idée  de  fortune, 
il  partit  subitement  et  se  rendit  à  Marseille, 
où  il  s'embarqua  le  li  septembre  1717.  Il 
alla  mouiller  aux  îles  d'Hières,  où  il  avait 
un  rendez -vous  avec  l'ambassadeur  du 
Grand-Seigneur.  Il  mita  la  voile  dès  le  len- 
demain de  son  arrivée,  et  se  rendit  à  Galli- 
poli,  oii  il  arriva  le  10  octobre  :  il  fut  reçu 
partout  en  prince  souverain,  par  ordre  du 
Grand-Seigneur,  et  fit  une  entrée  solennelle 
à  Andrinople,  le  18  du  même  mois.  Il  mé- 
ditait sans  doute  encore  quelques  grands 
projets  ;  mais  les  conjonctures  ne  lui  per- 
mettant pas  de  les  exécuter,  il  se  retira  à 
Rodoste,  ville  située  sur  les  bords  de  la  mer 
de  Marmora,  entre  les  Dardanelles  et  Cons- 
ontinople,  et  y  vécut  paisiblement  pendant 
plusieurs  années,  estimé  généralement  do 
tous  ceux  qui  avaient  occasion  de  le  prati- 
quer. Il  mourut  le  8  avril  1735,  âgé  d'envi- 
ron 56  ans. 

Ce  prince,  quoiqu'éloigné  de  France  pen- 
dant plusieurs  années,  se  ressouvenait  tou- 
jours avec  plaisir  du  séjour  qu'il  avait  fait 
dans  la  maison  des  Camaldules,  et  il  en 
donna  des  preuves,  en  ordonnant  que  son 
cœur  leur  fût  envoyé,  pour  y  être  inhumé 
dans  le  cimetière  de  ces  saints  religieux. 
Ses  ordres  furent  exécutés,  et  ce  gage  de  son 
amitié  fut  remis  entre  les  mains  de  Bom 
Wachaire  Pen,  majeur  ou  général  de  cet  ur- 


b'EPIGRAPHIE.  BRU  194 

dre.  Il  l'était  déjà  dans  le  temps  que  le  prince 
avait  demeuré  aux  Camaldules,   et  ils   s'é- 
taient liés  ensemble  de  l'amitié  la  plus  ten- 
dre, fondée  sur  l'estime  réciproque   qu'ils 
avaient  l'un  pour  l'autre.  Le  pieux  solitaire 
avait  eu  dessein    dès  lors  de   faire   élever 
une  espèce  de  monument ,  pour  conserver  à 
la  postérité  la   mémoire  du   séjour  que  le 
prince  avait  fait  dans  cette  retraite,  et  de  la 
conduite  édifiante  qu'il  y  avait  tenue  ;  mais 
ce  prince  s'y  opposa  fortement ,  et   il  fallut 
renoncer  à  ce  projet.  La   mort  de  Ragotski 
leva,  dans  la  suite,  cet  obstacle  ;   et  loisque 
son  cœur  eut   été   déposé  aux  Camaldules, 
Dom  Machaire  eut  la  liberté  de  donner  des 
preuves  solennelles  et  permanentes  de   son 
attachement  pour  cet  illustre  ami.  Il  fit  donc 
élever  le  monument  que   l'on   voit  dans  le 
cimetière  de  cette  maison,  et  il  y  fit   graver 
l'inscription  suivante  : 
lu  hujuscœnobiicœmeierio  jacet  corsanctissimi 
Francis)  II.  D.  G.  Sa.  Rom.  Imp.  et  Transilva- 
ni;e  Principis    Ragotski ,   Palium   Regni  Hiin- 
garise  Domini  ,  Siculoriimqne  Comilis,  etc.  Qui 
miro  divinœProvidenlise  ordine,  per  varia  vilse 
discrimina  ductus,  in  Domino  requievit  Rodostii 
ad  Propontidem,  anno  salutis  mundi  1733,  die 
8  mensis  aprilis,  aetatis  siia;59.  Pro  grali  aninii 
monuraenio,  ipsi,  dum  viveret   nolenti  sereiùs- 
simo,  repugnantiqueprje  modestia  Principi,  post 
mortem  R.  P.  Mararius  Peu ,  Camaldulensium 
Major,  Eremique  hnjiis  Prier,  hune  posuit  lapi- 
dem.  Anno  Domini  millésime  septingentesimo 
trigesinio  seplimo. 
(Hlrtadt  et   Magny,  Dict.  de  Paris  et  des 
environs.) 


l'église 


BRUXELLES,  en  Belgique. 
Epitaphe  d'Alix  et  d'Henri  III  de  Lorraine 
son  tnari. 

Cette  epitaphe  se  trouve  dans    le    cloître 

des    Dominicaines    d'Onderghem    près    de 

Bruxelles,  ou, suivant  d'autres,  dans 

des  Dominicains  de  Louvain. 

Hic  subtus  jacet  Bominus  H enricus  linjusnoniinis 

Tertius,  Princeps  illuslris,  Dux  Lotharingiae  et 

BrabantiiB  sextus  ,   liiijus  Clauslri  fiindator,  ac 

lolius  fundi  dater,  qui  obiit  anno  i-2U0.  ultinia 

die  Febniarii. 

Hic  jacet  Domina  Alcidis  de  Burquiulia  Ducissa 
ejus  iixor,  illius  claustri  d'Oudergbeem  pia  fiin- 
datrix,  necnon  Ordinis  Prccdicatonim  bciiigna 
amalrix,  qua;  obiit  anno  Domini  1275  ,  die  23. 
Oclobris. 

(Labbe,  Thés.  Epit.,  p.  o62.) 

BUCmYORTH,  en  Angleterre. 

Epitaphe  trouvée  àBuchworth  (peut  être  d'un 
ancien  recteur). 
Vous  qui  par  ici  passés  peur  l'aime  à  Grâce  ver- 
rose  merci  lui  praes. 
[Sépulcral  monuments   t.    I,    pi.   iv.   p. 
cix,  7.) 

BULLIFORD.  abbaye  en  Irlande. 


193 


BUL 


DICTIONNAIRE 


BUR 


196 


Phelip  de  lo  cliapele  gliil  ici.  Deu 
de  sa  aime  cyig  merci  Pale  [r  iiosler]. 
(Transart.  pklosophiqucs,  abrégé,    IijkI. 
Franc.,  .1»)^.    beaux  arts,   t.  I,  178!); 
Mém.  fie  la  Soc.  archéol.  du  Midi  t.  111, 
p.  243.) 
M.  l'abhé    Toxier,    dans  son   .savant  Ma- 
nuel d'dpiqraphie,  a  consacré  à  l'inscription 
précédenin  cette  dissertation. 

«  En  1700  un  an!i([uaire  anglais  J.  Hicks 
trouva  dans  l'abbaye  de  Rullifort,  en  Irlande, 
une  inscription  on  vieux  langai^e  français. 
Cette  in.scrifition  curieuse  fut  |)ubliée  dans 
les  Transnctions  philosophiques  (t.  I,  pi.  1 
p.  l'i-3  de  l'abrégé  français)  ;  la  voici  : 

PUELIP     ":    DE     i    L\     !    CIIAPFXE     ;"    GIIIT     \    ICI     \    DEU    \ 
DE       ;      SA      ALME      \    E\IT     •    MERCI     •      PATE     ; 

«  Connue  on  le  voit,  clia(jue  mot  est  sé- 
paré ilu  précédent  |)ar  trois  |)Oinls. 

«  Dans  l'impossibilité  d'explicpier  le  der- 
nier mot,  les  Transactions  lisent  ainsi  ; 
Phelip  de  la   Chapele  (jlnl  ic\,  Deu  de  sa  aima  cyii 

MERCIPTE. 

«  Nous  ne  relevons  pas  toutes  les  fautes 
d'orthographe  de  cette  copie  ;  nous  consta- 
tons seulement  la  fusion  de  deux  mots  bien 
distincts  et  la  supression  d'un  o,  fusion  et 
suppression  aux(iuelles  nous  devons  le  mot 
mercipte,  qui  n'exista  jamais  etdont  l'intio- 
duclion  détruit  la  rime. 

«  Un  savant   antiquaire    modeine,    M.  de 
Castellane  [Mém.  des  antiq.du  Midi,  111,  275), 
lit  en  rectiliant  la  version  anglais)^; 
Phelip  de  la  Chapele  ghil  iei  Dcn 
de  sa  aime  eyic  nicrti,  pace 

«  11  avoue  ne  rien  comprendre  h  ce  der- 
nier mot.  (jràce  à  la  gravure  anglaise,  il  est 
facile  de  reconnaître  (|ue  les  deux  lettres 
dont  M.  de  Castellane  fait  des  G  sont  sim|)le- 
ment  des  T,  et,  ceci  noté,  nous  lisons  sans 
ambages,  sans  dilliculté  : 

Plielip  de  la  Chapele  ghit  ici,  Deu 
de  sa  aime  eyil  merci  Pale  [r  noslerj. 

«  Vingt  inscriptions  du  xiii'  et  du  xiV 
siècle,  contemporainesdecelle-ci  et  |)ubrhi'S 
par  nous,  so  terminent  par  la  môme  fornuile. 

«  On  nous  permettra  une  autre  reclilica- 
tion.  En  ISWi,  M.  Jules  Courtet,  sous-préfet 
de  Die,  découvrit  dans  le  pinacle  de  l'église 
de  Saumanes  une  cloche  portant  la  date  de 
910.  Cette  découverte  était  fort  intéressante; 
mais  M.  Didron,  secrétaire  du  comité  des 
arts,  exprima  des  doutes  bien  légitimos  sur 
l'authenticité  de  cette  date.  Sur  sa  demande 
un  dessin  accompagné  d'un  estMm|)age  mon- 
tre bien  : 

HEX  :  VKiT  :  (venlt)  i  :  (in)  puce  : 

DEIJ8  :  110  :  (linmo)  rACTCS  :  est  : 

A  :  D  (?)  cccc  X 
«  .Mais  les  caractères  sont  du  xiV  siècle. 
Reste  h  expliquer  la  date  apparente  910,  fon- 
due en  caractères  du  xiv*  siècle  ;  nous 
ci'oyons  èlrrsurla  voiedel'i'Xplication  vérita- 
ble. Nous  remai(pions  d'abord  iiiie  ces  carac- 
tèi'osnntéléoi)leims  parle  procédé  modi'i'Uf!; 
1  iUeUlité  dus  mêmes  lellies  prouve   (jue   le 


fondeur  s'est  servi  de  lettres  coulées  en  cire 
qui,  placées  sur  la  chemise,  ont  fondu  au 
feu,  et  fait  |)lace  plus  tard  au  métal.  Pour 
ajuster  ces  types,  le  fondei'r  ,  aQn  d'obtenir 
des  lignes  exactement  parallèles,  a  couché 
sur  le  flanc  les  caractères  qui  n'auraient  pas 
continué  la  ligne  horizontale;  dès  le  second 
mot,  nous  trouvons  une  lettre  ainsi  dis|io- 
sée  :  c'est  le  T  du  moi  venit,  Le  prétendu  D 
de  la  date  n'est  donc  qu'une  M  en  gothique 
arrondi,  |)osée  sur  le  côté  droit    (1).» 

BURES,  département  de  Seine-et-Oise,  en 
France. 

Dans  le  côté  droit  du  chœur  de  l'église  de 
ce  village,  entre  les  deux  premiers  piliers, 
est  un  mausolée  sur  lequel  sont  représentés 
à  genoux,  en  pierres,  et  delà  hauteur  natu- 
relle, Antoine  de  Chaulnes,  seigneur  de  Bu- 
res, et  Françoise  Arnault,  sa  femme,  à  sa 
gauche  ;  et  au  bas  ilans  les  deux  côtés,  se  li- 
sent deux  inscriptions,  que  l'on  assure  avoir 
été  composées  par  le  cardinal  Duperron. 

On  voit  sur  un  marbre  noir,  au-dessous  de 
la  femme,  les  lignes  suivantes  : 

Consurle  vitœ,  imu  vita  ipsamet  iiiea    .... 


Francisca  sum  Anialta  Avarico  BiUirigiim  oriun- 
da,  ([MX  Parisiis  iiliima  falo  concessi  aiiiio  ailatis 
37  priiiii  iiiensis  1585. 

Au-dessous  du  mari  : 

Dec  Mammo. 
Antonio  de  Chaulnes,  JErirn  bellici  abstincntis- 
simo  et  Censori  :e(|iiissiino,  pliuiiiianini  aliarimi 
dignitalum  tractaiione  clarissimo,  viro  civique 
opliino,  qui  taieiii  polins  esse  qiiain  dicit  aul 
videri  semper  tenuissimc  sUuluii,  uxore  caslis- 
sima,  vu  ingonuis  liheris  ,  amicornin  nmlliui- 
dine,  et  re  benc  parla  felicissimo  ,  ipsi  liberi 
propier  orbilaiem  inrelicissimi  PP.  obiil  xx 
OCtobris  1595,  pra'tcrieiis  annos  lv. 

En  face  est  attachée  au  pilier  du  chœur 
une  plaipie  de  cuivre  conlenani  seize  vers 
li'aiiçais,  composés  par  Jean  Arnault,  frère 
de  la  défunte,  ainsi  qu'il  est  martpié  au  bas. 
CetAnluinedeChaulnes  était  natif  d'Auxerre. 
L"é|dta|ihe  de  ses  ancêtres  s'y  lit  encore  sur 
le  vitrage  d'une  chai)elle  de  la  paroisse  de 
Saint-Eusèbc        (Hurtaut  et  Macny). 

BL'RCiOS,  en  Esjtagne. 

Monastère  San  Pedro  du  Cardenas,  au  dio- 
cèse de  liu7'gos. 

l'>a  DcccLxxii.  nu.  !•'.  vm  idiis  ag.  adlisa 

csl  karadigiia 
et  inferfeeli  sniil  ibi  per  ref;em  '/-cpliam 

(X<.   luoiiaclii 
lie  grcgc  Domiiii  in  die  SS.  marlyium 

Jusli  Cl  Pasioris. 
Cardinal  Um,   387,1;    Floiiuz,  >>(»« 
.Sayrada,  1.  xwii,  p.  "223.) 

^l)  Miiiiud  d'Kpinranlàe  de  M.  l'.ddn'  TrxiEn, 
page  17. 


197 


CAB 


BUTRI,  cluUenu  jirès  de   Bologne,  Etats 
UoDiaius. 


Sur  une  croix  de  bronze,  dans  l'église  Sainte 
Julienne. 

InscripUoii  de  l'année  887. 
In.  n.  (Jni.  nri.  iiiv.  xpi.   teinpore.  diin.  lllti- 
dovvicus.  el.  Hlolarius.  eius.  filio.  an.  imperii. 


O'EPIGRAPHIE.  CAG  498 

eoruni.  xi>o.  iiivanle.  quarto,  dccimo  et  sexto, 
ilie  octavo.  nie.  novemb.  per.  iiid.  sexia  (1) 
Pelrus.  presbiter.  fieri.  roga. 


[Cardinal  Mai,  p.  4;  Muratori,  Inscrip- 
tions, p.  1924'.  7;  Antiquités  d'Italie, 
t.  y,  p.  534.) 


CABASSE,  près   de   Brignoiles,   départe- 
ment du  Var,  en  France. 

Sur  une  pierre  miliaire. 

Inip.  Coes. 

■  FI.  Val. 

Coiislantino 

P.  F.  A. 


nepoli 

(livi  Constanti 

aug.  pii 

filio. 

XXXIII 


{Cardinal  Mai,  250,  1;  Mur.,  463,  7; 
BouRQUELOT,  Inscriptions  antiques  de 
Nice,  de  Cimiez  et  de  quelques  lieux 
environnants.   Paris,   1850,  p.  102.) 

CABRA,  près  de  Cordoue  en  Espagne. 

Au  cimetière  de  l'église  Saint-Jean ,   sur  un 
autel  carré. 

t 

Ara 

icâ 

Dîïï 

t 
lonsecrala  est 

baselica  haec 

• 

scae  M:iri:iC 

II.  kl.  iiiiiins 

E.  DCXXXVIII. 

+ 

Dedicavil 
liane  aedem 
D  M  S 

Bacauda 

eps    cps. 

i 

Fundavit  eam 
altissimiis 
Dcr  Eidaliain. 
el  fiiiiiiii  oins 
Panlnni  ino- 
nacliuin. 
{Cardinal   Mai,   p.  162  ;  Florez,   Spana 
Sagrada,  p.  33,34,  t.  VI!.) 


CAEN ,   département    du    Calvados,    en 
France. 

Epitaphe  de  Mahaud  ou  Mathilde ,  femme  de 
G.  le  Conquérant,  enterrée  à  Cacn,  au  mo- 
nastère de  la  Sainte-Trinité,  1086. 

En  vers  léonins. 

Egregie  pulchri  tegit  Ikïc  structura  sepulcliri 
Moribus  Insigiieui,  gernien  ivgale,  Malliildem. 
Dux  Flandrila  pater  liuic  cxtiiit  liadala  mater, 
Francorum  gentis  Roberti  filia  régis 
Et  soror  Henrici  régal i  sede  politi 
Régi  niagnifico  Willernio  jiincta  marito, 
Prœsentera  sedeni,  prcesenieni  fecit  et  a;dein, 
Tara  nuiltis  terris  quam  nuiltis  rébus  lionestis, 
A  se  ditatani,  se  procurante  dicatam. 
Haec  consolatrix  misoruin,  pietatis  amatrix, 
Bonis  dispersis  pauper  sibi  dives  egenis. 
Sic  infinitœ  petiit  consoriia  vilîe, 
In  prima  mensis  post  priinam  luce  novembrls. 

[Sépulcral  Monuments  of  the  Great-Bri- 
tain,  t.  1,  p.  13.) 

CAGLIARI,  en  Sardaigne. 

I. 

Crypte  de   l'église  de  Saint-Antiochus,  dans 
l'île  Sulco. 

t  Aula  roicat  ubi  corpus  beati  sancti 

Anlioci   quiebil  in  gloria. 
VirtDlis  opus  réparante  niinistro. 
Pontificis  XPl.  Sic  decet  esse  domuiii 
Quam  Petrus  antistes  cultus  spleiidore 
Renobabit  roarmoribus  titulis 
Nobilitate  fidei  dedicalurus 

xu.  k.  Februs  (sic). 

^Ca>-rfmoiMAÏ,  p.  93;  Muratori,  p.  1829, 
6;  BoNFANTi,  p.  134;  Esquivel,  \i.  106,; 
BoLLASDisTES,  t.  V,  mai's,  p.  221.) 


II. 

Citez  les  PP.  Mineurs,  au  bourg  de  Slam- 
pace. 

SS.  DD.  NN. 
Claudi  us us 

(I)  Indiclione  ^^cvla  répoiii  à  l'année  8.<?7. 


199  CAN  DICTIONNAIRE 

pnidciui  muiio 
conlocavit. 
(Cardinal  M  AÏ,  338,  i;  Mobatori,  26G,  2.) 
CAMBUAI. 

Epitaphe  de  Pierre  d'AilUj,  cardinal  de 
Cambrai. 
Mors  rapiiit  Peirum,  pelrain  siiljijt  pulre  corpus, 

Sod  Pclraiii  CUrisUim  spiriliis  ipse  pelil. 
Quisquis  adcs  precibus  fer  opem,  seiiiperque   ine- 

[menlo, 
Quod  praeler  mores  omnia  morte  caduiit. 
Nain  quid  araor  Regum,  quid  opes  ,  quid  gloria  dii- 

[reiil, 
Aspicis,  hœc  aderaiil  nunc  milii,  nuiic  abeuiit. 

(Labbiî,  Thés.  Epilaph.,  p.  116.) 
CAMBRIDGE,  uii  Aiii^leterre. 

Hic  silus  est  Doctor  Whilakerus,  Reghis  olim 
Scriptura;  inierpres  :  qiicm  ornabal  gralia   liiigua; 
Judiciique  acies,  el  lucidus  ordo  :  mcraoïque 
Peclijs ,  el  iiivictus  labor,  et  sanclissinia  vita. 
Una  sed  enituit  virtus  rarissiriia  laiilas 
liigeiiii  inter  cpes  submissio  candida  iiienlis, 
llujus  Gymnasii  super  aiinos  octo  magisier 
Providus,  et  recli  defensor,  et  iiltor  iniqui. 

Obiil  anno  Sal.  1505.  4  Decenib.  œtai.  i7. 
(Gros,  Suppl.auxEpU.  deBdle,  p.  387.) 

'JAMPO,  Portugal. 

D.  N. 

Imperatori 

semper  aug. 

Maxime 

Magnentio 

Icrra  iiiaiiq. 

victori  Prov. 

dcdicavcrit. 

(Cardinal  Mai,  2,j7,  'i  ;  Muratori,  1995, 
3;  Mksdev,  Jlist.  Ilisp.,   t.    II,   p.  v, 
p.  330.) 
CANGAS,  bourg  de  la  Galice,  en  Espagne. 


CAP 


SGO 


Ancienne  inscription  dans  l'église  de  Sainte- 
Croix. 

Resurgit  a  preceptis  divinis  licec  macina  sacra 
()|)cn'  sno  conipluiii  fidelibus  votis. 
IVrspicue  clarcat  iioc  lenqjiuui   obtulubus  sacris 
Deniuuslrans  ligulariler  sigiiaculum  aime  crucis. 
Sii  (liristn   plaçons  liée  anla   ob  crucis   troplieo 

[sacr.iliij 
Quaiu  faniulus  Tafil,!  sic  coiididil  liilc  piovala, 
Cuiii  Troiliuba  coMJiige  ac  suciruiM  proliuiii  pi(;iifra 

[„ala.| 
Quibus,  Cbrisle,  luis  inuuerilius  sit  gracia  |)r('iia, 
Ac  pobl  buju->  \ile    dccusuiu   pcivciiiat    luiscii- 

[cordia  loiiga,] 
Hic  valoas  Kirio  sacralas  ni  allaria  Chrisio 
Dii-i  revoluiis  leuiprnis  aiirils  ccc. 
Scculi  claie  piurccla  prr  ordiiiciu  sexia. 

{Cardinal  .Mai,  p.  S'.);  Mohai.i's,  lili.  \iii, 

cap.  y.) 


CANOSA,  dans  la  terre  de  Bari,au  royaume 
de  Naples. 

I. 

On  lit  dos  deux  côtés,  sur  une  colonne,  non 
loin  de  la  ville 

Valérie  Constantiuo 

pio  fei.  iiivicio  aug 

Cons.  111  imp.   Vil.  P.P. 

procos. 

(Cardinal  Mai,  250,  V;    Cuaupy,  t.  III, 

p.  499.) 


II. 

Devant  la  porte  de  la  ville. 

A  gauche. 

DDD.  NNN.  FFF. 

Theodosio 

Arcadio 

et  llonorio 

cono  roi  pubiicse 

naiis. 

A  droite. 

Vorlunino  sacrum 

P.  Curlius  P.  F.  Salaxus 

P.  Pilius  L.  F.  Ilil  vir 

de   muncre   gladialorio 

ex  S.  C. 

(Cardinal  Mai,  2G9,  6;  Muratori,  1988, 

12,  13.) 

III. 

Sur  un  arc  au  milieu  dv  la  place. 

Inciite  veneraiule- 

que  iiiemorie  vire 

Flavio  Tbcodosio 

genilori  domiiii 

iiostri  inviciissiini 

perennisquc  piiiicipis 

'l'iieodosii  pcrpctiii  aug 

cuius  virtulc  félicita 

te  iiisiiiia  ot  princlpa- 

iti  Icrianun   orbis 

retentiis,  slaluam 

cquesireni  subaiira- 

tani  Apuli  cl  Calabri 

pro  volo  et   devolioiio 

posucruiit 
curante  ac  pcrlicien- 

le  Flavio  Sexione 

viropcrfi'cli.ssinio 

correctore  Apnlia; 
et  Calabria> 

(Cardinal  Mai,   ]>.  270;  Rami^is.  Ole.   III, 
G2  ;  PHArii.i.i,  p.  522;   Cuaipy,  t.  III, 

p.  50 V.) 

C.APO  D'ISTRIA,  on  llljrie,  empire  d'Au- 

Iriihc. 


2U1  CAP  D'EPIGRAPHIE 

Eglise  de  Sainte-Marie. 
Sur  un  tombeau  de  marbre. 
Hancpairiam  serva  Nazaii  saiicie  guberna 
Qui  paier  et  rector  Jusliiii  diceris  urbis. 

{Cardinal  Maï,  39i,  5;    Ughelli,  t.  V, 
p.  381.) 
CAPOUE,  au  royaume  de  Naples. 

I. 

Dans    r église    de    Santa   Maria    délia   So- 
resca. 

Ego  Jouannes    iiiiperialis 

palritiiis  lilius  Uni 

Docivili  ypala  a   fiin 

damenlis  ediCicavi. 

Sur  la  tour  du  clocher  de  la  petite  église. 

Hoc  edificium  feci  ego  Jobaiiiies 

iniperiaiispairicius  lilius  doniiiii 

Docivili,  qui  in  iraieclo 

flumine  post  dissipationem 

Agarenoi'um  reaedilicavi  liauc 

,  venerabilem  inclitain  domum 

Eliamdio  (1)  tiirrera  dilecio  filio 

nieo  Docivili  ypala  donavi 

[Cardinal  Maï,  p.  94,  95  ;  Gesnald  ,  via 
affia,  p.  166.) 

II. 

Au  grand  temple  à  laporte  au  nord. 

Hoc  plus  antistes  cleri  lux  osso  paravit 

Ecclesiaeque  paler  resmores  aniplilicavit. 

[Cardinal  Mai,  85, 't  ;  voyez  Ciampini, 
Vetera  monum.,  1. 11 ,  p.  167  ;  Mura- 
TORi,  Antiq.  Italiœ,  l.  III,  p.  701.) 


III. 

Dans     l'église  détruite  de  Saint  -  Jean    des 
Nobles-Hommes. 

Me  tibi,  Jobannes  XPl  precursor  Idulfus, 
bujus  ecclesiae  sacer  et  archipreviier  aiite 
Offero  :  tu  cineres  serva,    tu  criininis  umbras 
Terge,  ut  ab  allilono  veniam  merar  :  miserere 
Et  celi  lucem  post  ignem  leiiebrarum.  Ameii. 
[Cardinal  Maï,  102,  2  ;  Pratill.,    Hist 
princip.  Longob.,  t.  III,  p.  324.) 

IV. 

Vieille  inscription  près    de  la  basilique  Con- 
stantinienne. 

ecius   alb  

n.  cons 

ilicam 

barba  

ionib 

[Cardinal  Mai,  p.    123;  Pratill.,  Con- 
sol.  délia  Camp.,   p.  117.) 

tl)  Origine  du  mol  vulgaire  Eziandio. 

DicTioNN.  d'Epigraphik.    1. 


CAR 
V. 

Eglise  de  Saint-Vincent. 
■   FI.  Anicio  Basso  V.  C.  cous.  Camp, 
viro    inlegerrinio   indulgenlrssimoq. 

qui  liberalilaie  summa  forum 

thermas  et  porlic.  sac.  basil.  column. 

.  .  .  sua  impensa  .  .  curav. 

ordo  et  populus  capuensis. 

[Cardinal  Mai,  280,  2  ;  Pratilla,  p. 

AI. 


202 


92.) 


Socle  trouvé  entre  Capoul  et  Sinuessa,  près  du 
Voltorno,  d»ns  le  pays  dit  Majorité.  Lettres 
grossières. 

AETERJ. 

Minucio  Aeterio 

fabenle  uiajestate 

Dei  traclalum  niensib- 

us  nostris  erit  mérita  ejus 

omnibus  onoribus  gestis  patrie 

noslre  etiam  et  in  urbe  sacra  admi- 

nistrationeni   administravit  digno  pa- 

irono  cento  auri  staïuam 

sed  ....  ponend  ....  cens  

e VI  Idus  maias  Lupicino  et 

VI  .  .  .  vv.  .  . 

[Cardinal  Maï,  285,  1  ;  Pratill.,  v.  A., 

p.  253.) 

;  VII. 

Eglise  Saint-Barthélémy. 
C.  Minucio  Aeserio  Sen.  Industrio  viro  cunctus 
populus  civilalisForopopiliensium  laboribus  luis 
patri*  noslrœ  genetalis  indicat  m.ijoreni  bono- 
rem  dignus  curiœ  et  populi  patronus  filios  pri- 
mos  iu  ordine  nepotes  diem  magistratuos  juri 
veniam  accepisti  sibi  digno  palrono  unitus  po- 
pulus una  cum  liberis  nostris  slatuam  loco 
celeberrimo  palrise  noslrae  ponendam  censue- 
runt  .  .  ded  .  .  a  .  .  n  .  .  o  .  .  i  .  .  os  .  .  œ 

Cardinal.  Maï,  286,  2;  Pratilla,  p 
2o4  ;  Peregrin.,  Annales.,  Cap.,  t.  I 
p    476.) 

CARCASSONNE,  chef-lieu  du  département 
de  l'Aude,  en  France. 

I. 

1266.  —  Eglise  Cathédrale  de  Saint- Na- 
zaire. 
Tilulus  nionuraenli  venerabilis  patris  Guillelmi 
Radulpbi,  Dei  graiia  Carcassonensis  episcopi 
qui  pr;eseniem  capellam  conslru.vit  et  in  ea 
saccrdoiera  instiluit.  Sedit  aulem  in  episco- 
palu  annis  XI,  diebus  XXV,  et  deficiens  obiit 
in  senectule  bona  et  misericordia  uberi,  anno 
Domini  MCCLXVl,  VI  Feria,  kal.  oclobris  hora 
vesperlina. 

t  . 


205 


CAR 


On  avait  toujours  ignoré  la  date  de  la 
mort  -Je  cet  i^-vôque,  lorsfiue  l'inscription  l'ut 
découverte  en  juin  1839. 

(Mém.  de  ta  Soc.  Archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  2!)8.) 


DICTIONNAIRE 
de 


CA1\ 


204 


11. 


de  l'c- 


Jesii 


Treizième    siècle.  —  Snui    le   Porche 
(jliar  de  Saint-Vincent. 

Dftnedictum  sil  noiiien  domiiii   noslii  Dei 
Clirisli  et  saiicte   virgiiiis   nuilris  cjus  amen. 
Hic  esi  Tiimiiliis  Bariholomei  Eudrardi  el  Giiil- 
lehiii   r:iuliaidi  fralriiiii   nolarioriim   carcasse 
nensuii),  f|uoiiini  aiiiine  per  Dei  misencordiam 
rcqiiiescanl  in  pace.  Amen. 

[Mém.  de  la  Soc.  Archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  300.) 
Nous  voudrions  pouvoir  donner  ici  en  en- 
tier !e  Précis  des  monttments  de  Carcussonne 
qu'a  jniblié  M.  Cios-Mayrevieille,  présidtnt 
de  la  Sociétédesarts  deCarcassonne.Pour  la 
clarté,  la  concision  cl  la  sci.nce,  ce  précis  est 
un  modèle  i  arfail.  Nous  ne  pouvons  qu'en  dé- 


tacher   quelques    pai 


iL'raiilies   relat.fs    aux 


monuments  religieux  de  Carcassonne. 

VIIXË-HAUTE. 

L'église  Saint-Nazaire  et  Sainl-Celse. 

L'église  Sainl-Nazaire  et  Saint-Cdse  est 
située  dans  la  pariie  méridionale  de  In  Cilé  ; 
elle  était  la  calliédrale  du  diocèse  de  Carcas- 
sonne avant  le  rétablissement  du  culte  en 
France.  L'éditice  que  nous  allons  décrire  a 
été  construit  sur  la  place  où  était  la  |ire- 
mière  éj^lise  bâtie  dans  la  Cité,  el  qui  fut 
démolie  pendant  le  xii'  siècle.  Ce  monument 
a  aujourd'hui  la  forme  d'une  croix  latine, 
dont  le  sommet  e^t  tourné  du  cftié  de  l'est  ; 
sa  lon^uiMir,  depuis  l'absiile  jusqu'à  l'extré- 
mité des  nefs,  est  de  59  mètres  ;  la  largeur 
des  trois  nefs  réunies  est  de  IG  nièires,  la 
longueur  des  Iransscpls  de;  36  mètres.  Deux 
touis  octogones,  remarquables  de  lé^èit'lé 
et  de  grâce,  flanquent  l'abside,  surmontée 
d'une  balustrade,  et  ornée  de  niodillo'is his- 
toriés, dispositions  fort  rares  dans  les  mo- 
numents de  cette  'époque  ;  deux  portes  prin- 
cipales s'ouvrent  au  nurd,  l'uiie  aboutissant 
aux  nefs,  l'autre  aux  transsopis  ;  une  petite 
porte  à  pi. un  cintre  au  fond  de  l'église  où 
s'élève  un  clocher  de  construction  moderne: 
tel  est  l'ensemble  de  l'extérieur. 

On  entre  par  la  porte  princi|ia(e,  qui  est 
à  plein  cintre,  avec  des  colonnulles  et  des 
chapiteaux  historiés  dans  le  stvhi  roman  du 
XII'  siècle,  sauf  lieux  colonnetlés  et  les  cha- 
piteaux de  marine  qui  les  déiDicnl,  I.  squels 
piovicnni-nl  «l'un  autre  monument.  Kn  en- 
trant ilans  lé.^li-^e  on  est  frappé  par  la  ditl'é- 
reiictr  (pic  présentent  deux  geiu'es  bien 
tranchés  d'arcliilccturo.  La  grande  nef  elles 
deux  nel's  latérales  sotd  soutenues  par  des 
pihers  ronds  ou  cairés  avec  colornies  enga- 
^;ées,  suniKjnlées  de  modilloiis,  de  damiers, 
de  (laimelles,  d  oiseaux,  etc.  La  ncl'el  les 
bas-coléb  étaient  lenniiiés  par  trois  absides 


semi -circulaires  avant  la  construction  du 
chœur  actuel.  L'éililice  avait  aulrefdis  la 
forme  d'une  basilique  :  il  fut  consa';ré  par 
le  [lape  Urbain  11,  lors  'de  son  passage  à 
Carcasso'Hie,  au  mois  de  juin  1096.  Après 
les  iiremières  croisades  l'imagination  des 
jienples  ayant  été  exallée  par  le  s|)ectaclede 
l'Orient,  les  églises  romanes  parurent  tris- 
tes cl  sombres.  Saint  Louis,  sensible  aux 
vœux  du  chajiitre  et  de  la  po|iulalion,  con- 
céda gratuitement  un  espace  de  lerrain  pour 
agrandii  l'église. Onfonda  alors  les  transsej)(s 
el  le  chœur,  (jui  ne  l'uient  ternunés  que  sons 
l'épiscopat  de  Pierre  et  de  Rochefort  (1301- 
13-21). 

On  admire  l'abside  légère  et  ornée  de  vi- 
traux peints,  avec  des  transsepts  divisés  cha- 
cun en  trois  parties.  A  l'cxlrénuté  du  Irans- 
sepl  nord'se  trouve  une  iioite  en  ogive  riche- 
ment déeorée  à  l'extérieur,  désignée  sous  le 
nom  de  Porte-des  .Morts,  et  au-dessus  de  la- 
quelle brille  une  rose  qui  a  son  pendant  vis- 
à-vis.  En  entrant,  dans  l'abside  on  a  à  droite 
et  à  gauche  deux  sacraires  construits  en  ma- 
gnitique  pierre,  el  ornés  de  sculptures.  L'ab- 
side est  tellement  légère  qu'elle  semble  per- 
cée à  jour  ;  on  a  cependant  placé aujMès  des 
inliers  qui  sé])arent  les  lancettes  les  statues 
du  Christ,  do  la  \'ierge,  des  o'ouze  apôtres, 
du  jiatroH  de  l'église  et  du  fondateur  du 
sanctuaire  ;  ce  sont  là  autant  de  chefs-d'œu- 
vre de  la  sculpture  du  xiv'  siècle.  Tout  le 
chevet  est  aussi  construit  ci  pierre  de  taille 
et  enrichi  de  plusieurs  morceaux  de  sculp- 
ture remar(|uables. 

A|)rès  ce  coup  d'reil  géîiéral,  nous  allons 
pai courir  les  chapelles  en  particulier.  Pour 
procéder  avec  ordre,  nous  commencerons 
par  la  premièri!  chapelle  qui  se  trouve  à 
gauche  en  entrant  par  la  grande  porte  à 
plein  cintre,  et  nous  suivrons  le  pourtour 
intérieur  .du  monument. 

Clia|ielle  SuiDl-André,  aujourd'liiii  Saint-Antoine. 

Cette  chapelle,  dont  l'arehitecture  rappelle 
le  commeneciiient  du  xvr  sièi  le,  lire  son 
nom  de  son  fondateur  :  Aii'iré  Caivières,  ri- 
che prébende  de  la  cathédrale,  'é^na  les 
sommes  nécessaires  pour  sa  construction  et 
son  entretien.  L'autel  était  en  très-mauvais 
état  en  l"oV,  époipie  de  la  visite  pastorale, 
faili!  ()ai'  l'évèiiue  de  Résous  ;  cependant  elle 
avait  alors  sa  l'oi'uie  juimilive.  Aujouid'hui 
elle  est  divisée  en  deux  [larties.  Ln  lai>ant 
disparaître  les  mortiers  el  les  plAiras  ilont 
on  a  lecouvert  les  deux  colonnes  torses  de 
l'eidréo,  on  dégagerait  une  gracieuse  cha- 
pelle bâtie,  il  est  vrai,  postérieurement  à  la 
porte  ogivale  de  l'église,  el  un  peu  Iroppiès 
de  la  porte  romane,  ni.ds  avec  lui  cet  tain 
goût  el  de  manière  à  no  |ias  masquei'  les  vi- 
traux de  la  ciiapellc  Siiuil-Jean. 

CliapL'lle  Saiiil-Pierre,  Salni-Piorri'  et  Saiol-Paul,  aujuur- 
d  Ijui  S^iiiiJian. 

Après  avoir  fuit  ipu'hjues  pas,  on  entre  à 
gauche  dans  uno  chapelle,  bAtie  en  1321,  où 
se  trouve  le  tombeau  de  Pierre  de  Rochefoit^ 
évèquc  de  Carcr^s-ydime,  le  cnnstni.  ',,  u'  iiu 
chevet.  Celte  cli  (pelle  a  (lé  |i'i,iCl"b  sous  l'iii- 


205 


CAR 


D'EPIGRÂPHIE 


CAR 


206 


vocation  de  Saint-Pierre  et  Saint-Paul.  O-i  y 
voil  la  ststiie  de  Rochefort,  debout,  acrom- 
jiagiié  i/e  deux  diacres.  Les  slalueltes  qui 
couiiioscnt  le  sarcopliage  jilacé  au-dessous 
sont  remarquables  par  leur  exécution  cl  la 
variété  des  vêtements  sactjrdotaux  qu'elles 
présentent. 

Quand  le  rlievet  gothique  eut  été  cons- 
truit, les  trois  nefs  qui  formaient  l'ancienne 
basilique  contrastèrent  fortement  avecicbaut 
de  l'église,  dont  l'abside  nuancée  de  mille 
couleurs  était  seule  admirée  îles  fidèles.  C'est 
aux  a|)pland!sseiiients  do  la  foule  que  le  mur 
du  bas  côté  du  nord  fut  attaqué.  A  mesure 
que  la  brèche  s'agrandissait,  la  vieille  basi- 
lique était  moMis  sombre  et  perdait  de  son 
caractère;  les  murs  delà  chapelle  furent 
percés  de  deux  fenêtres  aussi  légères  que 
l'abside.  Leurs  tyiiqiais  sont  ornés  de  trè- 
fles et  de  (juatre  feuilles  sur  trois  rangs  :  au- 
dessous  do  Ces  ornements  qui  forment  une 
sorte  d'im|ioste,  on  voit  trois  compartinuiiits 
trilobés  garnis  de  viti'aux.  Cette  chapelle 
fut  construite  aux  frais  de  l'évèque  Roche- 
fort. 

Il  est  fâcheux  que  plusieurs  couches  de 
lait  de  chaux  cachent  une  partie  des  reliefs 
qui  décorent  le  lombeau.  On  peut  remarquer 
que  la  chaiie  dont  l'évèque  est  revêtu  re- 
pioduit  exactement  le  roc,  d'échiquier  placé 
à  la  clef  de  voûte  de  l'abside,  et  qui  est  la 
part-ie  la  plus  signilicative  des  armes  de  Ro- 
chefort. Le  sol  de  la  cha[ielle  présente  en- 
core, mais  à  demi  elfaeée,  la  [lierie  qui  cou- 
vre la  tomb.'de  ce  prélat.  Le  nom  do  Koche- 
foit  y  était  lisible  du  temps  do  Gérard  de 
Vie  (16G7),  auteur  de  la  Chronique  des  évé- 
ques  de  Carcussonne. 

Par  suite  lie  réfiarations  mal  entendues, 
une  panie  de  la- chapelle  de  Pierre  do  Ro- 
chefort f.it  sacrifiée.  Oi  peut  ad.uirer  en- 
core aujourd'hui  l.^s  lielles  fenêtres  qui  la 
décoraient,  mais  il  ne  reste  pri'sqno  rien  des 
sculptures  do  l'autel.  Eu  1765,  i'évêque  de 
Carcassonne  y  fit  placer  le  retable  de  la  cha- 
])olle  de  Sainie-Aine;  bientôt  le  cha,iitro  ac- 
cepta l'olfre  du  clianoiiie  de  Nègie,  qui  fit 
don  d'une  grdle  en  for  dont  on  voit  h  s  ti-a- 
ces  sur  les  piliers.  En  1770  oi  1771,  do  nou- 
velles donations  iienuireit  d'achever  celte 
prétendue  restauration.  Il  est  proliable  (pie 
les  deux  petits  balilacpiiiis  qui  surmontoiit 
les  deux  statui'S  que  l'on  voit  encore  dans 
cette  chapelle,  faisaient  |tartie,  comme  les 
statues  elles-mêmes,  de  la  dixoraiiou  [irimi- 
tive  :  celle  de  saint  Paul  est  d'une  exécu- 
tion remarquable. 

Un  procès-verbal  de  visite  de  Tévôqae  de 
Besons  nous  apprend  que  cette  chapelle 
était  interdite  en  17oi;  celte  mesure  fut 
prise  il  la  suite  d'un  horrible  crime  commis 
en  ce  lieu  :  le  sonneur  de  la  cathédrale  fut 
égorgé  sur  les  marches  mêmes  de  l'autel. 

Nous  avons  fait  rétablir,  le  21  octobre 
ISii,  sur  le  jjilier  de  la  chapelh;  et  à  la 
])lace  oi!i  elle  était  autrefois,  une  dalle  de 
marbre  blanc  destinée  ii  perpétuer  le  souve- 
nir d'uK;  fondation  pieuse,  f.'îile  [lar  l'évo- 
que  Martin-  de  •  Saint  -  André.   Cette   dalle 


était  employée  comme  pavé  dans  la  granae 

nef. 

Chapelle  Sainl-Vinceiit,  de  tous  Ips  Saints,  aujourd'hui 
SaiQle-Aniie. 

Cette  chapelle  est  la  pr(>raière  du  transsept 
nord,  du  côté  gauclie.  Catel,  dans  ses  Mé- 
moires sur  l'histoire  du  Languedoc,  nous  ap- 
prend qu'il  existait  une  verrière,  au-dessus 
de  l'autel,  oii  éiait  inscrit  h^  nom  de  Petrus 
deAu.xilione  II  paraît  que  Pierre  d'Auxillon, 
évêque  do  Carcassonne,  de  1497  à  1512, 
avait  fait  restaurer  à  ses  frais  la  chapelle 
dédiée  aujourd'hui  à  Sainte-Anno.  C'est  à 
cause  de  l'existence  de  l'ancien  faubourg  de 
Saint-Vincent  que  l'autel  fut  primitivement 
dé  lié  à  la  mémoire  du  martyr  de  ce  nom. 
L'autel  de  Saint-Vincent  fut  [ilacé  au  nord 
et  celui  de  Saint-Michel  au  midi;  de  même 
que  les  églises  de  Saint-Vincent  et  de  Saint- 
Michel,  dont  le  chapitre  de  Saint-Nazaire 
était  le  curé  perpétuel,  avaient  été  bâties,  la 
première  au  nord,  la  seconde  au  midi  de  la 
cité. 

Chapelle  Sainl-fiermatii,  Sainte-Anne,  du  Saint-Sacrment, 
l'iiiilel  de  la  Parois-^e  en  175i,  aujourd'hui  chapelle 
Saliil-Serniu. 

La  confrérie  de  Sainte-Anne  fut  instituée 
le  26  mai  1397,  jiarElio,  àbbé  de  Montolieu, 
sous  l'éiiiscopat  de  Simon  de  Cramaud,  et 
s'élablit  dans  celte  chapelle.  L'évèque  de 
Rochebonne  fit  de  grands  emb'ilissements 
h  l'auiel  de  Sainte-Anne  (1725).  C'est  le 
sculpteur  Parent  qui  en  fut  chargé.  Cet  ha- 
bile artiste,  originaire  du  diocèse  ileCarcas- 
soinc,  coinu  par  les  liavaux  qu'il  exécuta 
à  Ma  Jrid  et  à  l'E-curial,  est  l'auteur  de  pres- 
que tous  les  meilleurs  ouvrages  de  sculpture 
snrbcisque  l'on  voyait  à  Carcassonne,  dans 
le  goût  du  t  ui|is  avant  la  révoiution  de 
1789.  L'évoque  de  Bes  )ns  érigea  en  paroisse 
l'autel  dédié  alors  à  sainte  Anne,  et  le  cha- 
jiilre  plaça  sous  l'invocatioirde  la  sainte,  la 
cha|icllo  actuellement  déuiée  à  saint  Roch, 
dont  noiis  parlerons  plus  bas,  pour  en  faire 
la  paroisse. 

L'évê  |ue  Christo;.he  de  l'Estang  et  Vilalis 
de  l'Estang,  son  neveu,  qui  fut  d'abord  son 
coaJjuteiir  et  ensuite  son  successeur,  ont  été 
enterrés  dans  celle  chapelle.  Les  deux  écus 
en  maibie  blanc  de  la  famille  tie  l'Es  ang, 
qui  figuraient  sur  le  toinbi  au,  ont  survécu  à 
sa  déiiiolitiou  ;  l'un  a  été  placé,  sans  aucun 
motif  raiso  niable,  sur  la  porte  do  l'église 
Saint-Gimer,  dans  le  faubourg  de  la  Rarba- 
cane  ;  l'autre,  que  nous  avons  découvert 
dans  les  fouilles  |)ratiquées  à  l'église  de 
Saint-Nazaire,  a  été  placé,  sur  notre  indica- 
tion, à  l'un  des  piliers  de  la  chapelle  Saint- 
Sernin. 

Chapel'e  Ptotre-Dame 

Nous  croyons  que  dans  l'église  primitive 
ainsi  que  dans  la  basilique  romane,  qui  n'a- 
vait que  (rois  nefs  sans  tratissepts,  le  maître- 
autel  était  llaiiqué  dedeux  chapelles  dont  les 
noms  (''ta:ent  I  s  mêmes  ipianjourd'hui  : 
l'une  au  nord,  dédiée  à  Notie-Dame  ;  l'autre 
au  midi,  dédiée  à  Sainle-Croix,  comme  l'in- 


207 


CAR 


DICTIONNAIRE 

déposé  à 


CAR 


208 


diqiio  lo  regislro  de  l'Avc-Maria, 
l'évèchô  de  Cnicassonne. 

L'auteiir  de  \u('ltio)iiiiucdcs  évéqucsûH 
que,  en  1177,  révèiiiie  Ollioii  eonsacra  l'au- 
tel de  la  clia|ielle  Notre-Dame.  11  est  iiiiestion 
évidemiiieiil  de  l'une  des  chapelles  de  l'é- 
glise (pii  se  eonslruisait  encore  à  cette  épo- 
que ;  car  l'é.^lise,  cpii  fut  consacrée  en  1096, 
n'était  pas  teiiniiiée,  elle  ne  le  fut  que  dans 
le  courant  (lu  siècle  suivant.  La  chapelle  de 
Notie-DauK'  était  moins  avancée  vers  l'est 
qu'elle  ne  l'est  aujourd'hui ,  puisip^e  l'an- 
cienne basiliqui'  se  teiniinait  dans  le  trans- 
sept  actuel  ;  mais  du  moins  elle  était  dans 
une  posilinn  anal<),j,ue. 

En  1703,  l'évèqùe  de  Gri|j;nan  fit  opérer 
un  j^rand  nombre  de  changements  dans  l'é- 
{^lise  de  Saint-Nazaire  ;  c'(!st  sans  doute  à 
cotte  époque  que  la  pierie  tombale  de  Pierre 
d'AuNillon,  que  nous  savons  avoir  élé  en- 
terré devant  le  maître-aulcil  de  la  cathédrale, 
fut  placée  dans  la  chapelle  de  Notre-Dame, 
On  y  lit  l'inscription  suivante 

Hic  jacel  reverciKlus  paler  iloniiiuis  Petrus  Aiixi- 
lioiie,  qui  obiit  iii  Doiiiino  aiiiio  -il)  Incarnalioiie 
HD\u  xxiv  seplcinbris.  Ejiis  anima  reqiiiescat  in 
pace.  Amen.  Faclus  pi;esens  lapis  A.  M.  V. 
xxxiv. 

Cette  inscription  s'eDface  de  jour  en  jour 
plus  ra|)idement. 

Le  mattre-aulel. 

Le  maître-autel  était  placé  autrefois  aune 
très-petite  distance  du  mur  de  l'abside.  L'é- 
voque de  Grii^nan  le  lit  avancer  vers  la 
grande  nef,  et  le  rem|ilaça  par  un  autel  de 
marbre,  dont  l'exécution  fut  confiée  à  un 
scul|)leur  appelé  Mazelli  (1710).  Les  deux 
premières  travées  de  la  grande  nef  furent 
transformées  en  un  grand  sanctuaire  où  l'on 
entrait  par  li'ois  ])ortes.  Tout  cela  fut  fait 
aux  frais  de  révé(]ue  de  Grignan,  dont  les 
armes  ornaient  autrefois  les  grilles.  Ouels 
qu'aient  élé  pour  ce  prélat  l'eiilhousiasme  et 
les  ap|ilaudissemenls  de  ses  ci)nte'mpoi-ains, 
nous  crO)ons  ([ue  ses  largesses  envers  l'é- 
glise Saint  Nazaire  furent  une  véritable  cala- 
jnité  pour  h;  monument.  Le  niveau  du  sol 
fut  changé,  les  pili(!rs  de  la  nef  lurent  di'li- 
gurés,  les  trans>epls  furent  divisés  en  plu- 
sieuis  parties;  en  résumé,  cette  restauration 
fut  |ilus  nuisible  à  la  cathédrale  Sainl-Nazaire 
(jue  la  pr'emiére  l'épubliipie. 

Le  20  février  1793  ,  un  grand  nombre 
d'habitants  de  la  cité  ileiuandèrent  au  con- 
seil du  district  la  |)ermi>sion  (Je  réparer  l'é- 
glise. Le  18  mars  suivant,  his  administra- 
teurs 1(!  permirent  à  condition  que  les  répa- 
rations seraient  payées  au  moyen  du  produit 
'Je  la  Vente  des  grilles  du  chcetu'.  Un  procès- 
verbal  (h;  |)esage,tlu  20jiiillcl  1793,  consulte 
qu'il  fut  extrait  alors  io:i  (juinlaux  de  ïc.v. 
Nous  croyons  (iu(;  ce  n'était  liMpi'une  partie 
des  grilles,  et  qu'on  en  laissait  sur  place  une 
jilus  grande  (piantité;car  le  V septembre  1793, 
un  ordre  du  disiricl.ddnué  au  nom  iliiCcunité 
du  salut  public,  cnjoigiiil  de  livrrr  les  gril- 
les de  Sainl-Nazaire  jiour  l'abri(|uer  des  af- 


fûts de  canon.  L'ingénieur  Denoyés  fit  alors 
un  devis  dans  le  but  de  rendre  l'église  Saint- 
Nazaire  propre  au  service  d'une  ji-iroisse, 
dénuée  de  chapitr(^  Il  proposait  de  ciianger 
de  place  le  maîlie-autel,  de  sup|irimer  dix 
stalles,  de  pratiquer  l'exhaussement  du  ter- 
rain.sur  certains  jioints,  l'abaissement  sur 
d'autres  :  ce  projet  ne  fut  exécuté  qu'eu  par- 
tie. 

Chapelle  Saioie-Croix. 

(Voir  ce  que  nous  avons  dit  sur  celte  cha- 
pelle en  parlant  de  celle  de  Notre-Dame.) 

O'i  remar(]ue  au  mur  du  transsept  méridio- 
nal une  grande  dalh;  représentant,  au  trait 
et  en  creux,  un  chevalier  (|ue  l'on  croit  élre 
Simon  Me  .Montlbrt.  Quoi  qu'il  en  soit  de 
celte  conjecture,  le  héros  de  la  croisade  con- 
tre les  Albigeois  fut  enseveli  dans  l'église  de 
Sainl-Nazaii'e,  à  l'exti-émité  (est)  de  la  nef 
latérale  tiroile,  h  quelques  pas  de  la  chapelle 
Sai  ite-Croix.  Mais  trois  années  après,  ses 
restes  furent  exhumés,  et  portés  par  son  fils 
au  monastère  des  Hautes-Bruyères  ,  près 
Montfort-rAmaury  (département  de  Seine- 
et-Oise).  Néanmoins  la  comtesse  de  Montlbrt 
vouhit  qu'à  perpéliiilé  une  lampe  ardente 
fût  entreienue  devant  l'autel  de  Sanite-Croix, 
en  mémoire  de  son  époux,  et  (]u'une  messe 
y  fût  quotidiennement  célébrée  pour  le  re- 
jios  de  son  Ame.  Cette  fondation  a  figuré 
dans  les  nécrologues  de  la  cathédrale  jusqu'à 
la  révolution  de  1789. 

La  dalle  dite  de  Simon  de  Montfort  a  été 
placée  dans  l'église  Saint-Nazaire,  le  31  juil- 
let 18i3. 

Cbapelle  Saint-Jean,  du  Saint-Sacrement,  Ste-Anne, 
aujourd'liui  Saint-liocli. 

Nous  avons  fait  connaître  les  changements 
que  l'évoque  de  lîesons  introduisit  dans  le 
service  du  culte.  (^T)ircel]ue  nous  avons  dit 
sur  la  chapelle  de  Saint-Sernin.)  La  chapelle 
du  Saint-Sacrement  fut  |ilacée  sous  l'invoca- 
tion de  Sainte-Anne  en  17o'i-.  Poslérieure- 
meiit  une  société  de  secours  mutuels  entre 
ouvriers  s'étant  établie  sous  l'invocation  de 
saint  Uoch,  cette  chapelle  lui  fut  alfeclée. 

Cliape'le  SaiEit-Micliel,  aujourd'hdi  Salnl-Josepli. 

(Au  sujet  du  nom  de  Saiiit-.Michel,  donné 
primitivement  à  cette  chapelle,  voir  ce  (pii 
a  été  dit  eu  parlant  de  la  chapelle  Saint- 
Vincent.) 

L'évéquc  Louis  de  Nogaret  lil,  en  ItioG, 
une  nouvelle  dédicace  de  celte  chapelle,  et 
voulut  que  le  supérieur  île  Saint-Lazare- 
les-Paris  en  fût  le  [lalron.  Arnaud  de  Cal- 
mels,  doyen  du  chai)ilre,  mort  le  3  février 
lt>27,  y  lut  enterré.  On  voyait  encore  «  avant 
la  premièi'e  révolution,  une  effigie  en  re- 
lief avec  une  épitaphe  gravée  sur  une 
pla(]ue  de  marbre  noir,  incrustée  dans  le 
mui-.  »  Au  pied  des  baluslres  de  celte  cha- 

lelle  est  la    tondie  de   Pierre  d'Olivier;  ou 

it  sur  la  pierre  tumulaire  : 

cy  git  le  corps  de  meslre  Pierre  d'01i>icr,  con- 
seiller cl  nia(;isMMl  pr('si(lial  à  Carcnssoiiiic,  (|iii 
(Icrcda  li>  17  aoiisl  Mii'l. 


209 


CAR 


D'EPIGRAPHIE. 


On  voit  deux  portes  à  l'extrémité  du  trans- 
sept  méridional  ;  l'une  amène  à  la  chapelle 
Kadul(ili.  Cet  édifice  ayant  été  construit  ti 
part  et  antérieurement  au  chevet  de  Saint- 
Nazaire,  nous  lui  consacrerons  un  article 
particulier. 

La  sacristie. 

La  porte  en  ogive  conduit  à  la  sacristie  que 
l'on  appelait  autrefois  la  grande  sacristie'par 
opposition  à  la  chapelle  Radulph,  désignée 
sous  le  nom  de  sacristie  des  F<'r!es  ou  petite 
sacristie.  C'est  un  éditiceen  pierre  de  taille, 
voûté,  de  forme  Ji  peu  près  carrée,  ayant 
une  longueur  de  9  mètres  et  une  largeur  de 
7  mètres.  11  a  été  bâti  |iostérieurement  à  la 
tour  du  transsept  méridional,  auprès  duiiucl 
il  est  i>lacé.  Nous  pensons  qu'd  renfermait 
autrefois  l'autel  de  la  Très-sainte  Trinité 
[Sanctissimœ  Trinitatis).  dont  il  est  question 
dans  le  registre  de  l'Ave-Maria,  et  dans  le 
procès-verbal  de  In  visite  que  Pierre  d'Aux; 


CAR  210 

où  a  été  élevée 


Ion  lit  dans  son  e; 
1508. 


jlise  cathédrale  le  13  juin 


Cnapelle  Sainl-Barlhélpmy,  Saiiil-Erasme,  Saiiil-Giiner, 
aujounrbui  Sainl-Laureiit. 

En  face  de  la  chapelle  Saint-Jean,  c'est-à- 
dire  à  droite  de  la  grande  nef,  on  tn.nve 
une  chapelle  érigée  par  i'évèqui'  Picrii»  Ro- 
dier,  Fun  des  succcesseurs  de  RoL-heiurt 
(1324);  elle  est  digne  de  fixer  i'aitention  à 
cause  de  l'ampleur,  de  la  légèieté  et  de  la 
grâce  de  la  fenêtre  ogivale  et  des  vitraux  à 
fond  vert  qui  la  décorent.  La  voûte  de  la 
chapelle  est  formée  de  quatre  arcs  qui  s'en- 
trecroisent :  les  clefs  présentent  les  mêmes 
écussons  que  les  verrières  ;  ces  armes  api)ar- 
tiennent  au  fondateur  de  la  chapelle.  Les  fe- 
nêtres sont  d'un  beau  style.  Au  centre  de 
l'imposte  est  un  quatre-feuiiles  qui  sert  de 
base  h  huit  triangles  dont  les  extrémités 
touchent  légèrement  le  cercle.  Tous  les  côtés 
de  l'inqioste  sont  garnis  de  trèfles.  Le  mur 
du  couchant  est  plein,  mais  orné  d'une  rose 
simulée. 

Nous  savons  qu'en  1GC8  cette  chapelle 
avait  déjà  [lerdu  le  nom  île  Saint-Bartiiélemy, 
et  portait  celui  de  Saint-Erasme.  En  I'd'i-, 
soLis  l'épiscoput  d'.\rinand  de  Besons,  elle 
fut  consacrée  à  saint  Gimer.  En  voici  les 
motifs  :  l'évoque  Pierre  de  Roeliefort  avait 
recueilli  les  reliques  de  saint  Gimer  ainsi 
que  celles  d'autres  saints  (de  1301  à  1320),  et 
les  avait  déposées  dans  une  chusse  d'argent. 
Pierre  d'Auxillon  voulut  véritier  les  aullien- 
tiques  de  Rociitfort  (1508).  De  son  côté  Ar- 
mand de  Besons  ,  sur  la  demande  du  chapi- 
tre, tit  ouvrir  la  châsse,  et  l'exposa  à  la 
vénération  des  tidèles  sur  l'autel  de  Sainl- 
Erasiue.  Dès  ce  moment  la  ciiapelh;  fut 
placée  sous  l'invocation  de  saint  Gimer  et  la 
châsse  y  fut  déposée  ;  elle  a  été  fondue  en 
1793  ;  mais  les  reliques  ont  été  recueillies 
et  sont  encore  l'objet  de  la  vénération  des 
fidèles  dans  l'église  Saint-Nazaire.  La  tradi- 
tion raconte  que  l'évèque  Gimer  était  ori- 
ginaire de  Carcassonne,  et  que  sa  maison 
paternelle  étuit  dans  le  faubourg  de  la  Bar- 


bacane,  sur  le  lieu  même 
l'église  qui  lui  est  dédiée. 

On  peut  voir  dans  cette  chapelle  l'éfiita- 
phe  deCiérarilde  Vie,  auteur  de  la  Chronique 
des  évoques  de  Carcassonne,  et  celle  de  l'é- 
vèque de  Grignan.  On  y  remarque  aussi  un 
bas-relief  qui  représente  une  scène  tragique 
du  siège  de  Camassonno  en  12'i0.  11  est  du 
plus  haut  intérêt  pour  l'étude  des  armes  et 
de  l'art  militaire  à  cette  époque.  On  le  trouve 
cité  dans  les  Instructions  sur  l'architecture 
militaire,  rédigées  par  ordre  du  gouverne- 
ment (page  10).  Nous  l'avons  fait  placer,  le 
7  octobre  ISiV,  dans  la  cha|ielle  Saint-Lau- 
rent. 11  était  auparavant  employé  comme  re- 
vêtement ,  au  bas  d'un  mur  ,  dans  une 
des  parties  les  hlus  obscures  et  les  plus 
humides  lie  l'égiise. 

Cliapclle  de  Noire-Dame  de  Bonne-Nouvelle,  aujourd'hui 
les  fouis  liapisiiaiiv. 

Cette  chapelle  est  dans  le  style  ogival  croi- 
selé.  On  voit  encastrée  dans  le  mur  voisin 
du  côté  de  l'est  la  partie  antérieure  d'un 
sarco|)hage  des  premiers  siècles,  que  nous 
avons  trouvé  au  bas  de  la  tour  du  clocher, 
au-dessous  de  la  première  marche  de  l'es- 
calier. 

Les  vitraux  de  Saint-Nazaire  méritent  une 
mention  [larticulière  :  les  uns  sont  du  xiv' 
siècle,  les  autres  du  xvi'.  Aucune  église  du 
midi  de  la  Fiance  n'offre  d'aussi  belles  ver- 
rières. Nous  signalerons  :  1"  celle  de  la  cha- 
lelle  Notre-Dame,  où  l'on  voit  .représenté 
e  jugement  dernier  et  l'arbre  de  Jessé  sur 
lequel  on  peut  lire  les  mots  CeP^oboam,  Ezé- 
cliiel,  etc.  ;  2° la  première  verrièie de  l'abside 
du  côté  gauche,  où  l'on  voit  représentés, 
dans  une  série  de  médaillons  à  fond  bleu, 
la  décollation  do  saint  Paul,  le  crucifiement 
de  saint  Pierre  et  d'autres  actes  de  leur  vie; 
3"  la  première  verrière  du  côté  droit  de 
l'abside,  où  sont  re|)résentés  la  vie  de  saint 
Nazaire  et  celle  de  saint  Celse;  4-"  la  verrière 
de  la  chapelh;  Sainte-Croix,  qui  représente 
l'ancienne  loi  et  la  nouvelle,  ou  les  textes  de 
l'Ancien  Testament  rajiprochés  de  l'Evan- 
gile. On  ne  connaît  pas  de  verrière  qui  offre 
un  aussi  grand  nombre  de  lettres  ;  cest  une 
{lage  de  verre  unique  en  son  genre.  Nous 
avons  déjà  parlé  des  verrières  de  la  chapelle 
de  Saint-Vincent. 

Toute  la  partie  ogivale  de  Saint-Nazairo 
est  généralement  regardée  comme  un  des 
plus  beaux  modèles  des  constructions  reli- 
gieuses du  XIV'  siècle.  Le  caractère  saillant 
et  le  type  archilftctural  offerts  par  cette 
église  ont  fixé  sui'  elle  l'attention  particulière! 
du  gouvernement.  Le  20  novembre  18V0,  en 
qualité  d'inspecteur  des  monuments  histori- 
qu"s,  nous  avons  adressé  une  monographie 
com|)lète  de  Saint-Nazaire  à  M.  le  ministre 
de  l'intérieur,  en  signalant  cet  édifice  comme 
unique  en  son  genre  dans  le  midi  de  la 
France.  Cet  envoi  était  accompagné  d'uu 
rapport,  dans  lequel  nous  signalions  le  dé- 
plorable état  du  monument.  Quelques  allo- 
cations défends  permirent  alors  de  faire  des 
réi>arations  urgentes.  Sur  de  nouveaux  rap- 
ports le  ministre  de  l'inférieur  confia,  ea 


211 


CAR 

Vinllet-Leauc, 


ISi'i- ,  à  M.  Vinllet-Leauc,  architecte  du 
goiiver'ieiiieiil ,  la  restauration  de  1  église 
Saint-Na/aire  :  le  clievel  a  été  déjà  en  grande 
partie  rétabli  dans  son  élat  primitif;  une 
somme  de  cent  mille  francs  environ  a  été 
dépensée  à  cet  oiijel.  L'entière  restauration 
de  ce  monunie-ii  ne  s'élèvera  pas  à  moins  de 
quatre  cent  mille  francs.  C'est  le  budget  des 
moninnenls  liisloriiiues  qui  fournit  à  cette 
belle  entre|irise  ;  mais  la  commune  de  Car- 
cassonne,  jalouse  de  posséder  un  édifice 
aussi  remarquable,  y  cniiiribne  annuelle- 
ment autant  que  le  permettent  les  ressources 
locales. 

La  ftiapelle  el  le  loiubeau  de  llaJulpU. 

Pendant  que  nous  préparions  la  monogra- 
phie de  l'église  Saint-Naznire,  et  que  cha- 
cune des  parties  de  ce  monument  devenait 
pour  nous  l'nbjft  d'un  examen  particulier, 
nous  recomiumes  ([u'un  édifice  cmiligu,  dé- 
signé sous  le  nom  de  Pilite-Sacrislie  ou 
sacristie  des  Fériés  avait  subi  des  cbange- 
ments  iiotabit  s  depuis  sa  consirnclion.  Nous 
ju;;eAmes  alors  convenable  de  faire  0|)érer 
quelques  fduilles  ;  elles  furent  commencées 
le  I8juin  18:W.  et  le  même  jour  nous  signa- 
lions à  l'aulorité  une  importante  découverte 
pour  l'étude  de  l'art  chrétien  au  moyen 
/Ige. 

La  chapelle  Uadulph  forme  à  elle  seule 
connue  une  petite  église  distincte  ;  elle  a 
été  bâtie  avant  ie  chevet  actuel  de  Saint-Na- 
zaiiH,'  auquel  elle  est  contigi.ë.  Sa  longueur 
est  de  13  mètres  50  c.,  sa  largeur  est  de  3 
mètres  10  c.  ,  les  voûtes  et  les  amis  sont 
cinislruits  en  grès  calcaire,  d'appareil  ri'gu- 
lier.  Le  haut  de  la  chapelle  est  en  forme 
d'abside ,  la()uelle  est  placée  du  côté  du 
levant,  et  olfre  une  particularité  remar- 
quable :  c'est  um;  fontaine  ornée  d'un  mas- 
caron,  qui  coulait  dans  une  auge  de  pierre. 
La  chapelle  date  ilu  xiii'  siècle  ainsi  que 
le  tombeau  de  l'évèque  Uadulph.  On  y  voit 
révùt|ue  debout  avec  ses  habits  pontiticaux, 
<iui  ditfèront  beaucoup  de  ceux  qui  sont  en 
usage  aujourd'hui  ;  le  manipule  est  très- 
élruil,  la  chasuble  n'est  pas  échancrée  et  se 
replie  sur  les  bras;  l'étole,  (pii  Inuibo  jus- 
qu'aux pieds,  est  aussi  étroite  ([ue  le  mani- 
pule ;  l'évéïpie  lient  dans  la  maui  la  crosse 
pastorale  ornée  d'une  espèce  de  bandelette, 
il  tient  l'autre  main  à  moitié  ouverte,  (Omme 
poui' donner  la  bénédiction  épi^copale. 

La  statut!  se  dresse  sur  une  corniche  élé- 
gante qui  sert  de  couvercle  à  un  sarcoiihage. 
On  y  voitde- fei.illes  de  chêne  avec  leurs 
glands,  des  feuilles  de  vigne  avec  leurs  giap- 
jies,  qui  s'enroulent  et  s'enlrelaienl  avec 
divers  autres  (unemeiils  ;  sous  la  feiiilléu, 
unchien  esta  la  |ioursnile  d'un  lièvre.  Tous 
ces  détails  sonl  du  meilluui'  g<JÛt.  Au-des- 
sous de  la  corniche  on  lil,  sur  trois  lignes 
rinscri|)tion  suivante  : 

■}■  Tiluliis  iiioiiiiiiKMili  vcni'raliilis  palrls  Giiillel- 
iiii  Kailiilplii  Di'i  ;,'r:iti;i  carcab!ii>iieiiï>is  opiscupi 
qui  prxsciilciil  capell 
3111  coiiblruxil  cl  lu  va  succrjuieiii  iiibliluil  sc- 


DICTIOIS.N.^IRE  CAR  Ui 

dit  auit'iii  In  episcopalu  aniiis  xi  diebus  xxv  et 

dedciens 

oijiil  in   scncciiKc  uona  et  mispricordia  uberi 

anno  (îoinini  mcclxvi.  vi  fcria  kal.  ociob.  liora 

vcspcnina. 


La  Chronique  drs  érC'qnes  de  Coi'casunnne 
nous  apjJKMul  (pje  Hadulph  avait  construit 
une  clia;  elle  pour  l'usage  di-  l'inliiiiierie  des 
channines  qui  vivaient  alors  sous  la  règle 
de  Saint-Augustin  ;  mais  l'aiJeur  de  la  Ciiio- 
n'Kjuc  igiiiirait  ipielic  était  cette  chapelle. 
L'insiri|)tion  nous  donne  cette  indication, 
et  nous  apprend  en  outre  que  ce  nioiiunient 
est  le  tomlieau  du  fondateur  de  la  chapelle, 
et  (ju'il  est  mort  eu  1266,  et  non  en  1265, 
comme  l'ont  supposé  les  auteurs  du  nouveau 
Gallia  chriUiana. 

Au-dessous  de  l'inscription  est  un  sarco- 
phage iiui  représ(Mite  une  église  ,  el  UQ 
cloître  formé  de  douze  arcades  trilobées. 
Sons  ces  ai-cades  sonl  sculptés  des  chanoines 
avec  la  chemise  romaine,  la  tète  rasée  et 
portant  l'aiimusse.  A  l'arc  du  milieu  on  voit 
Uatlul|ih  étendu  mort,  ayant  autour  de  lui 
l'évèque,  les  prêtres  et  les  acolytes  r|ui  font 
l'absoute;  l'Ame  de  Hadulph  est  poiiée  au 
ciel  par  des  anges.  Ce  monument  de  pierre 
est  d'une  admirable  conservation,  qui  ne 
s'expliciue  que  parce  qu'il  est  demeuré  en- 
foui pendant  un  très-long  espace  de  temps. 
Nous  croyons  ipie  le  comblement  de  la  cha- 
pelle datîi  au  moins  de  trois  siècles.  Nous 
avons  exposé  les  motifs  de  noire  opi-iion 
dans  la  notice  sur  la  cha|ieile  el  le  tombeau 
de  l'évèque  Uadul[ih,  publiée  en  t8W. 

Le  mérite  de  l'objet  en  lui-même  n'est 
pas  moins  iemar(|uable  ([ue  sa  conservai  ion. 
Les  statues  n'ont  (las  cette  laideur  et  celle 
immobilité  qui  rendent  diirurmes  les  scul- 
ptures du  xni'  siècle  :  on  y  trouve  du  des- 
sin, du  mouvement  et  même  une  certaine 
grûce.  Les  costumes  religieux  du  temps  of- 
frent un  sujet  fécond  d'études  lilurgiipies. 
Les  personnages  sont  représeiués  presi|ue 
en  ronde-bosse,  la  grande  statue  de  l'évèque 
est  seule  d'un  relit  f  moindre.  Il  existe  une 
grande  variété  dans  rornemenlalion  de  l'é- 
glise figurée  Mir  le  sarcophage.  Aucune  îles 
roses  (lui  sonl  entre  les  peliles  elles  grandes 
ogives  n'est  l'imilation  d'une  aulre  ;  tantôt 
c'est  un  (juatre-feuilles,  tantôt  un  trèfle,  ici 
c'est  une  tiguie  triaugnlaire,  là  une  espèce 
d'étoile,  puis  des  entrelacs;  tjiais  tout  est 
fouillé  avec  la  même  patience  el  la  même 
liabilelé.  Los  piliers  sonl  tout  à  faitensaillie, 
ceux  (jui  formenl  les  angles  sonl  même  dé- 
tachés el  ne  liinnent  au  corps  du  monument 
(jue  par  leurs  socles  et  leurs  chapiteaux. 
Les  caractères  de  l'inH-riptiou  sont  d'une 
rare  élégance  el  présentent  une  nrôle  vive, 
ipii  témoigne  de  leur  rare  conservation, 
'l'unies  les  pai'lies  de  co  monumenl  sont 
traitées  aveu  une  si  grande  délicalesse  qu'on 
n'exagère  pas  sou  merile  en  le  plaçant  au 
rang  des  plus  précieux  morceaux  (pio  nous 
ail  iét^ucs  le  moyen  doO. 


S13  CAR 

VILLE-BASSE. 

Monuments  religieux. 

Saint  Louis,  en  autorisant  les  habifants 
suspect(''S  (l'hérésie  à  construire  la  Ville- 
Basse,  leur  avait  imposé  l'obligation  de  re- 
lever certaines  enlises  qui  faisaient  jiartie 
des  anciens  faubourgs  ;  ils  se  confornjèri>nt 
à  ses  injonctions,  et  de  plus  ils  fondèrent 
deux  cliapi-lles  ou  églises  qui  furent  placées 
sous  l'invocation  de  saint  .Michel  et  de  sa'nt 
Vincent,  en  mémoire  de  celles  qui  existaient 
dans  les  anciens  faubourgs  ;  elles  furent  ruè- 
me  placées  l'une  au  sud  et  l'autre  au  nord, 
c'est-à-dire  dans  la  position  respective 
qu'elles  occupaient  autrefois.  Lors(pift  le 
plan  de  la  Ville-Basse  fut  tracé,  la  rue  Mage, 
aujourd'hui  la  Grand'R  e,  divisait  la  ville  en 
deux  parties.  L'église  dédiée  à  saint  Michel 
fut  placée  au  \m\\1  central  entre  cette  rue 
et  le  coteau  où  est  aujouid'iiui  situé  le  ci- 
metière du  Sud  ;  l'église  dédiée  à  saint  Vin- 
cent fut  aussi  phicée  à  un  point  à  peu  près 
central,  entre  la  rue  Mage  et  le  coteau  de 
Grazaille.  Mais  lorsqu'ei  1355  l'enceinte  de 
la  ville  dut  être  réduite,  la  moitié  de  la 
ville  du  côté  du  nord  étant  d'une  largeur 
moindre  que  celle  du  midi,  l'église  Saint- 
Vincent  dut  être  comprise  dans  l'intérieur 
de  la  ville,  tandis  que  l'église  S.iint-Michel 
se  trouvant  sur  I -s  limites  de  l'enceinte,  son 
mur  du  sud  devint  une  partie  de  la  fortitica- 
tion.  Les  deux  églises  demeurèrent  debout 
au  milieu  de  la  destruction  générale  de  la 
Ville-Basse,  qui  eut  lieu  en  1333.  Avant  les 
réparations  faites  dans  le  cours  du  xvni' 
siècle,  on  y  distniguait  encore  sur  les  mu- 
railles les  traces  de  l'incendie  allumé  par  le 
prince  de  Galks.  Saint-Michel  et  Saint- Vin- 
cent étant  regardées  pendant  les  premiers 
temps  comme  les  églises  des  anciens  fau- 
bourgs, le  chapitre  de  Saint-Naznire  les  fai- 
sait desservir  lar  un  prêtre  qu'il  désignait. 
Eu  li4-2,  la  reine  Marie  d'Anjou,  à  son  pas- 
sage à  Carcassonne,  lit  instituer  à  Saint-Mi- 
chel un  vicaire  perpétuel  qui  prit  plus  tard 
le  nom  de  curé.  Quelques  années  a|)rès 
l'église  Saint-Vincent  obtint  la  même  fa- 
veur. 

L'église  Saint-Michel. 

Saint-Michel  est  formée  d'une 
les  contre-forts  ont  été  placées 
plusieurs  chajielles  qui  se  trouvent  ainsi 
rangées  naturellement  au  nord  et  au  sud; 
l'abside  est  gracieuse  et  les  arcs  de  la  nef 
décrivent  de  légères  ogives  ;  au  fond  de  la 
nef  brille  une  rose  ornée  de  vitraux  de 
couleurs.  Les  deux  principales  portes  ont 
été  masquées  :  l'une,  celle  du  côté  du  nord, 
par  un  massif  de  maçonnerie  auquel  est  at- 
tachée actuellement' la  chaire  à  prêcher; 
l'autre,  parla  chapelle  du  fond  de  l'église, 
laquelle  forme  une  espèce  de  porche.  Ces 
deux  portes  sont  ^jostérieuies  à  la  construc- 
tion primitive;  ca'-,  sans  parler  des  restau- 
rations faites  sans  inteligfuce,  et  qui  sont 
beaucoup  [ilus  modernes,  l'église  a  é;é  ornée 
de  la  plupart  des  sculptures  qu'on  y  remar- 


D'EPIGRAPHIE 


CAR 


214 


L'église 
nef:  entre 


que  pendant  le  xv°  et  le  xvi"  siècie.  Au 
nombre  des  morceaux  de  sculpture  moderne, 
on  doit  cependant  citer  le  tabernacle,  ea 
marbre  blanc,  qui  représente  legroupe  allé- 
gorique des  quatre  évangélistes,  placé  au- 
jourd'hui sur  h'  maitre-autel. 

Lo-s  du  rétablissement  du  culte  en  France, 
le  cardinal  lé-;atCaprara,  dans  la  bulle  d'ins- 
titution canonique  ,  prescrivit  entre  autres 
objets  au  nouvel  évêque  de  Carcassonne  de 
rétablir  la  cathédrale  et  le  chapitre  de  son 
diocèse.  Le  ISmai  1803,  M.  de  Laporte  rendit 
une  ordonnance  parl.iquelle  ilstatuait  que  la 
cathédrale  serait  provisoirement  placée  dans 
l'église  Saint  -  Michel  de  la  Ville-Basse. 
Le  même  jour  le  nouveau  chapitre  y  fut 
installé.  Le  saint-siége  approuva  l'ordon- 
nance é|iiscopalft  du  18  mai  1803;  dès  lirs, 
comme  on  serait  tenté  de  le  croire,  la  cathé- 
drale du  diocèse  de  Carcassmue  n'a  pas 
cessé  d'être  sous  l'invocation  de  Saint-Na- 
zaire  et  de  Saint-Celse,  mais  l'ancienne  ba- 
silique qui  j)orte  ce  nom  n'est  plus  le  siège 
des  cérémonies  capitulaires. 

Un  incendie  ayant,  le  3  novembre  1849, 
considérablement  détérioré  le  choeur  de  l'é- 
glise Saint-Michel,  on  songe  non-seulement 
à  réparer  les  ravages  i^u  feu,  mais  à  restau- 
rer et  à  agrandir  ce  monument. 
L'église  et  la  tour  de  Saint-Vincent.  —  La 
pierre  du  méridien. 

L'église  Saint-Vincent  a  une  forme  ana  o- 
gue  à  celle  de  Saint-Michel,  mais  la  nef  est 
plus  vaste,  elle  mérite  d'être  remarquée  à 
cause  de  sa  belle  largeur.  CÎet  édifice  devait 
avoir  un  plus  grand  nombre  do  travées;  la 
réduction  du  projet  dans  sa  longueur  a  don- 
né un  as[iect  d'anqileur  aux  arcs  de  la  votlte, 
qui  ne  serait  pas  aussi  frappant  si  l'éditice 
eût  été  achevé. 

La  grande  porte  de  l'église  date  du  xv° 
siècle,  celle  du  sud  et  celle  du  nord  ont  été 
bâties  dans  le  cours  du  xiv'  siècle  ;  les  par- 
ties intérieures  de  ces  deux  dernières  portes 
sont  du  XV'.  On  lit  à  la  [lorte  du  sud,  sur  le 
mur  latéral  de  l'ouest,  l'inscription  suivante, 
en  caractères  gothiques  : 

Benetlictum  sit  iiomea  Doiiiini  Noslri  Uei  Jesu 
Chiisn  et  sanclûe  Virginis  Malris  ejns.  Amen. 
Hic  est  liimuliis  Barlliolomei  Euilrardi  et  Giiil- 
lelnii  Eiulrariii  fralruin  noiarioruin  Curcassoiien- 
sium  quorum  anim.e  per  Dei  niiseiieordiam  re- 
quiescanl  in  pace.  Amen. 
Les  panneauxélevésdes  vitraux  de  l'abside 


datent  (le  la  fin  du  xV  siècle 
encore  (pielques    caractères 


ony  uistiugue 
sur    les    ver- 


rières qui  sont  au  cote 


auche  de  l'église, 
on  lit  quelques  passages  du  symbole  des 
apôtres  ;  sur  celle  de  la  partie  droite  on  voit 
les  noms  des  personnages  qui  y  sont  repré- 
sentés. 11  est  à  regit-tter  que  ces  verrières 
aient  subi  de  nombreux  remaniements  et  di 
jilus  nombreuses  réparations  :  ainsi  l'écii 
de  la  famille  de  l'Estaug  et  d'autres  écus  ont 
été  replacés  sur  les  verrières,  sans  discerne- 
ment, longtemps  après  leur  eiécution  pri- 
mitive 


us 


CAR 


DICTIONNAIKE 


La  tour  qui  spr.hle  cloclior  M'Oï^lisp  Saint- 
Vincent  n'est  f)ns  terminée  ;  elle  est  ùlégante 
et  hardie  ;  si  elle  eiit  été  continuée  avec  les 
proportions  iiuli(iuées  par  sa  base,  elle  aurait 
atteint  uni-  naiitem-  remarquable.  Elle  mé- 
rite aussi  d'être  citée  à  cause  des  impor- 
tantes observations  ti;éodésiques  qui  y  ont 
été  faites.  En  17'i0,  Cassini  y  vérifiait  ses 
calculs  sur  la  mesure  de  la  terre  ;  en  17()0, 
ses  fils  y  [wursuiviront  une  épreuve  de  ce 
beau  travail,  dans  le  but  de  composer  la 
grande  carte  de  France,  (pii  |iorte  encore  leur 
nom.  A  la  fin  du  xviii'  siècle,  Méchain  et 
Delambre  se. servirent  de  ce  point  pour  sal- 
culer  l'arc  du  méridien  de  Paris,  d'oii  a  été 
tir^îe  l'unité  de  mesure  qui  a  servi  de  base 
à  notre  système  métrique. 

Le  passage  de  la  ligne  méridienne  fut  alors 
fixé  à  570  toises,  ou  1111  mètres  ouest  de  la 
tour  Saint-Vincent.  A  cette  occasion  et  sur 
ce  point,  voisin  du  pont  d'iéna,  a  été  placée 
une  pierre  monumentale,  sur  laquelle  est 
gravée  la  direction  du  raéiidien,  et  celle  de 
la  perpendiculaire,  qui  part  de  la  tour  de 
Saint-Vincent.  II  est  h  remarquer  que  la 
pierre  du  méridien  est  h  une  distance  de 
l'observatoire  de  Paris,  égale  à  la  64"  partie 
de  la  circonférence  de  la  terre. 

CAUPENTRAS,  département  de  Vauciuse, 
en  France. 

Epitaphe  du  cardinal  Sadolet. 

D.  0.  M. 

lacobo  Sadolelo  Episcopo  Carpenloractis  S.  R. 
E.  Presliylero  Canlinali,  Viro  nionini  graiii- 
tale,  prudcnlià,  el  vil»  inlegritate  pra;staiUis- 
simo,  doclrina  et  cloqiientia  cuin  ijs  qiios  mi- 
rata  est  aiiliqiiilascomparando.PaiilnsSadolelus 
Episcopus  Carpcnloraclis  ot  Camillus  Sadolelus 
Fralrum  filij  mœslissimi  muliis  cimi  lacrymis 
Patruo  B.  M.  pro  lempire  posuerunt.  'Vixit 
aniios  70.  inenses.  3.  dics  G. 

(Labbe,  Thés.  Epitaph.,  p.  528.) 

CARTHAGE,  en  Afrique,  près  de  Tunis." 

I. 

Vans  les  Thermes  Gargilicns,  conslnuts  par 
Thransmund,  roi  des  Vandales. 

Tran(inillo  tiympli;c  deciirriU!  niiiiiinis  orlu. 
Ilic  proba  llagraiili  succcdit  viniiiic  llcbo 
Riidibus  excelsis  ubi  nunc  fasligia  siirgunt, 
AcqiiaTiUnipic  polo  leclis  pra'Ci'Isa  lavacra 
Sedibus  ilic  iiiagnis  cxardciit  iiianiiora  sigiiis, 
Ardiia  sublimes  pncvinciirit  (Mibniiia  IboriiKC 
Muiiera(|iie  exiiiiiiis  tanti  dat  liiiniiiis  auclor 
Lni  cuiiliiiiix  prxnoscens  prr.inia  famx. 
ISoii  liie  flaiiinia  nocelio.  Taiidciii  discile  carmen, 
UiM'iti;  vi:l  ipiaiila  vivat  Mib  giii^llr  lyinpba. 
Vaiidaliciuii  bic  rcnovat  clanini  di;  seiniiic  nonicii, 
Subciijiis  lilul'i  inerilis  slat  gratia  l'acd. 

(t.'ardiiKil  .Mil,  3.'5(),  2  ;  IUiima>\,  ,Ih- 
Ihol.,  t.  I,  |i.  'i79.  ■  -  H  dciiuie  au  vers 
1"  l.umiiiv  l'Iiabi  et  vers'.),  nocel  Tun- 
luiKinudo...] 


CAS 

n. 


SI  6 


Bains  de  Hilderic,  roi  des  Vandales. 

Hildrici  regi^  fiilget  mirabile  factutu 
Ane  opère  ingenio  divitiis  pretio. 
Iliiic  radios  sol  ipse  capit  qiios  liuic  dare  possit, 

Altéra  niarmorlbus  crcdiliir  esse  dies. 
Ilic  sine  niibi'  soliim,  nix  jnncla  et  sparsa  putaïur 
Diiiii  sit'leris,  cifidas  mergcrc  possc  pedes. 
[Cardinal  Maï, 352, 1  ;  Buumann.  Anlhol., 
t.  I,  p.  476.) 
Voy.  Tunis. 

CARTHAGÈNE,  en  Espagne. 
Cartliagenœ. 
f  Qiiiquis  ardiia  tnrriiim  miraris  culmina 
veslibuhimq.  urbis  duplici  poria  firmalum 
dexlra  levaq.  binos  positos  arcos 
quib.  super  imponitiir  caméra  curia  convesaq. 
Coniitioliis  sic  hacc  (ieri  iussit  patriciiis 
liiissus  a  Manricio  aug.  contra  liosie  barbare 
magnus  virtule  magisler  mil.  Spaniae. 
Sic  semper  Spania  lali  rectore  laeleiur 
dum  poli  rotanlur  diimq.  sol  circuit  orbem. 
Ann.  Vlll.  aug.  ind.  VIII.  (I) 

(Cardinal  Maï,  p.  3i3.) 

CARTAMA  ,   en  Andalousie;  royaume  de 

Grenade,  près  de  Malaga,  en  Espagne. 

D.  N. 

Magno 

Deceniio 

imp.   noslro 

piissimo 

florentis- 

simo  Cae- 

sari. 

[Cardinal  Maï,  257,5;  Murât,  263,  3; 
Masdec,  Uist.  Hisp.,  t.  II,  part,  v, 
pag.  332.) 

CASATORRES  en  Espagne 

Chapelle  de  Casatnrrcs  de  la  Garrige  de  Par- 
tido  de  (îranollers   [Catalogne.) 

iDScription  de  l'an  9iS. 
Hicrcquiescilbonc  inemorieChixiloiii  Poodicala 
filia  Wifredi  coniiiis,  dimitlat  ci  Deus  Amen. 
Quoe  obiit  viii  kalendas  Martis,eraDCCccL\xxiii. 
Anno  domini  dccccxlv  auno  vim  régnante  Lco- 
dovico  rogc. 

(BoFAnui.L.,  1836.) 

Le  Roi  Louis  dont  il  est  question  est  Louis 
d'Outremer,  roi  de  France,  monté  sur  le  trôno 
en  !).'!<■)  :  par  conseipieul  l'an  945  est  bien  la 
neuvirme  année  de  son  règne. 

L'i're  sans  autre  désignation  est  l'ère  d'Es- 

(1)  l'ioiiKSiis  il.  S.,  l.  V,  p.  ".'i.  In  aliis  sclicilis 
oral  imiticos  non  ;)o.si(iis,  in-4'  citrba  non  ciiriu.  Co- 
rniliiili  inculio  lU  in  cliarla .  sive  capitulari  (|Uod 
Irilinilur  S.  Cicgorio  M.  ad  Job.  deroiisorcm. 

A  Mai, 


«17 


CAS 


pagne  antérieure  de  trente-huit  ans  à  l'ère 
chrétienne. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  274.) 
CASERÏA,  au  royaume  de  Naples. 
I. 
Furiiis  Aiidentius 
Aiinianus  v.  c. 
camp.  cons. 
fieri   curavit. 

(Cardinal  Màï,  336,  2.) 

II. 

Pierre  trouvée  à  Naples  chez  M.  Daniel. 

f  Hoc  opus  bel 
asceiisum 
quani  cerni 
tis  Joli.  diac.  et 
Georgiiis  niagister 
fecit. 

[Cardinal  Mai,  354,  3.) 
CASTEL   ou   Castello  SANT  'AGATHA 
dans  les  Etats-Pontificaux. 

Au  cimetière. 

D.  0.  M. 

collegialam  liane  anliqvissimam 

Em.,  el  Rnivs  DD.  Prosper  card.  archiep.  de 

Lainljertinis 

Pairiœ,  el  orbis  Ivmen  eximivm 

personali  visitatioiie 

Atq.  solemni  conûrmatioiiis,  et  ordinis  administrât, 

insignivit 

anno  domini  mdccixxii. 

qvo  lempore 

mvro  lioc  circvmqvaqve  constrvcto 

colvmnam  islam  svis  svmplibvs  erigi 

seq.  VI  vnivs  c  vetvstis  liivlis  possessorem 

S.  Agathe  canonicvm  inscribi  volvit 

lanii  principis 

mvnificenliam  pielalcm  livmiiilateni 

svnniia  cvm  sapienlia  ac  dignitale  conivnctas 

aeterno  scvlpi  cvravii  in  silice 

Hieronymvs  de  Ferris  sac.  iheol.  doct.  Bononien. 

arcliipraesbyler,  et  vie.  for. 

(Galletti,  Inscript.  Bon.,  p.  191.) 

CASTEL-FRANCO,  dans  les  Etats-Pontifi- 
caux. 

A  l'Eglise  de  Saint-Joseph. 

D.  0.  M. 

Bénédicte  XIV. 

qvod  nonnvilis  confratribus 

anno  ivbilœi  mdccl. 

Romani  profeciis 

corpvs  S.  Prosperi  marliris 

hic  condiivni  dono  tiederit 

confralernilas  vniveisa  in  :i'lernvm 

grali  aninii  monviuenlvni  p. 

GALLETTI,  luscriptioncs  Bonon.,  p.  192.) 


D'EPIGRATHIE.  CAS  218 

CASTEL-GANDOLFO,  Etats-Pontificaux. 
Eglise  Saint-Antoine. 


D.  0.  M. 

Bénédicte  XIV,  pontifici  maximo 

Bononiœ  archiepiscopo 

qvod 

hanc  arcliipresbileralem  ecclesiam 

preliosa  svpelleciill 

indvlgeniiis  in  perpetvvm  concessis 

sanclorvm  reliqviis 

insigni  nivnificcnii.a  ditaverit 

Sigismvndvs  Malvetivs 

Castri  Gvelfi  marcliio 

loannes  losepn  Zanini  S.  T.  D.  archipresbiter 

et  parocliiani 

posvervnt 

idib.  novemb.  anno  Sal.  mdccxlviii. 

(Galletti,  j).  193.) 

CASTEL  SAN  PIETRO,  Etats-Pontificaux. 
Chapelle  de  Sainte-Marie  du  Rosaire. 

A  droite. 

Bénédicte  XIV.  P.  0.  M. 

qvi  XII  k.ilendas  octobris,  anni 

MDCCIL. 

SS'.  Rosarii  Casiri  S.  Peiri  sodalitivm, 

aniplissimo  arcbiconlraternilatis  honore  decoravit; 

oranesqve  eivs  inslilvia  observantes  sodalitales, 

sibi  ipsi  .nggregare  posse, 

insigni  aileo  beiiignitate  concessit  ; 

Lavreniivs  Grafli,  ac  conivx  Maria  Catharina  Cappi, 

ei*sdeni  pra.'feetvram  gerentes, 

in  perenne  giati  animi  argvmenlvm, 

P.  P. 

A  gauche. 

Benedicii  XIV.  P.  0.  M. 

mvniûcentissiniai  liberalitati, 

qvod  VI.  idvs  iviii,  anni 

MDCCLVI. 

aichiconfralcrnilaii   SS*.  Rosarii  Castiis.  Pelri, 

vexiUvni  vvigo  confalone  nvncvpatvm, 

perpetvo  in  svppllcatioiiibvs  déferre  indviserit, 

nec  non  id  vnqvain  prohiberi  posse  sanciverit; 

Lavreniivs  Gralh,  pncfecii  nivnere  fvngens, 

œiernvm  velvt  graliarvm  actionis 

monvnientvm, 


CASTILLO-DE-BA  l'NELA  ,   bourg   de  la 
nouvelle  Castille,  en  Espagne. 

■j-  In  nomine  Dni.  Locuheracsi  indignus 
abba  lecit,  et  duos  coros  ic  cons- 
truxit,  et  sacrale  sont  scorum 
Di  eglesiae  pridie  idiis  ma  xxvini 
quarto  regno  gloriosi  dni.  noslri  Egicani. 

[Cardinal  Mai,  p.  IGo.  nov.  plor.,  ann. 
1753,  p.  76.) 


.119  CAS  DICTIONNAIRE 

CASTRES,  déparleuientduTarn.enFrance. 

I. 
Sur  le  fronton  de  la  grand'porte  de  l'vylise 
Sainl-Iienoit. 
Faustiiius  hipsis  a  Maiiri  morli;  decem  oclo 
Lusliis,  lias  saiHîlo  lîeilCiliclo  ilrdicat  aras. 
liiipL-iisisqiie  suis  loia  est  slnitluia  peiacla  : 
Aplavii'.iue  suis  liiiiiieris  <le  more  cucullum. 
Religiiinis  amans  cellis  se  ilevDvel  islis, 
Atqnc  abbas  l'aclus  mira  piclale  ix-rulsit. 

{Cardinal  Mai,  120,  !i;  \.ecoiste.  Annal, 
franror.,  t.  lil,  p.  703;  baluze  ,  Sjii- 
cil.,  p.  338;  Mabillon,  ActaS.  Bcncd., 

l.    1,    [I.    XXlll.) 

Le  cardiiiiil  Mai  pense  que  les  vers  no  sont 
pas  aussi  anciens  qu'on  l'a  ciu  jus(|u'ii-i;  le 
savant  éditeur  ne  les  croit  pas  untéricurs 
au  XII'  siècle. 


CAS 


i'Hi 


II 

Septième  siècle  {ni)rès  67.)).  —  Anciennement 
sur  le  portail  de  ianieiine  église  de  Saint- 
Benoît,  remplacé  par  un  autre  après  1317. 
Faiisiinus  lapsis  a  Mami  moilc  decem  oclo 
Lusli'is  ;  lias  sanclo  beiieiliclo  dedical  aras 
lm|ieiisis(|iie  suis  liiLa  csl  slriieliira  pcracta, 
Aplaia(ine  suis  hiimeris  de  more  ciiciilla 
Uclli^ioiiis  amans  ceilis  se  devovcl  islis, 
Al(|iie  abbas  lactus  mira  pielatc  refiilsit 

On    lit   dans  le   Gallia   Clinstiana    (sic): 
«  F■au^tinus  abbas  Castieiisis  basilicam  ma 
gnis  exlruxit  suuipliLius.  » 
Sai'ii  Maur  mourut  en  585. 

(Mém.  delà  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  26i.) 

.  111. 

698.  —  Dans  les  ruines  de  l'abbaye. 
Hic  dormil  in  domino  Colriiinns,  l'piscopiis  Al- 
biensis  ,   (pmiidam   ablias    Caslreiisis  ,    iegalus 
cpisropi   Carcassoiiensis   in   concilio   Tolelano. 
MorilnrlcUiali  morl)0,  m  cal.  jnnii  annoDcxcvui. 

[Gallia  Ckristiana;  Mém.  de  lu  Soc.  ar- 
chéol. du  Midi,  t.  IV.  [).  265.) 

IV. 

Huitième  siècle.  —  Autrefois  à  la  cathédrale 

ilic  tmnulaliir  princcps  licrii  iiopos  Addonis  ré- 
gis barcliinonensis,  ipii  lioilaliumlMis  Tralris 
llelisaeliar  prioiis  moiiaslerii  de  ('asiris  laKam 
deposnil  reiigionem  el  veram  snscepil  nno  el 
eodein  die  bapiizalur  moriuir  et  vivil  in  .Aller- 
Mnni.  AiiMo  ih(  arnali  vi ibi  ocliiigi;nc>'siino  idiis 
>jeplemliris 

{Voyage  littéruircde  deux  Bénéd). 

On  dit  que  ce  roi  Addo  cl  Ueru  son  neveu 
élaieut  maures,  clqu  lUanl  venus,  en  800  ,h. 
Narlioniie,  ils  y  lurent  airiHés,  couihnts  ù 
Cailles  el  enlermés  uns  la  tjriisse  tmir  du 
l'ubbaye,  appelée  Ilurucliu,  uù  licru  mourut 


dans  les  trois  mois  qui  suivirent  leur  empri- 
sonnement. Celle  6|)ilaiilie  parait  suspecte 
aui  historiens  du  Languedoc. 

{Mém.  de  la  Soc.  urchéol.  du  Midi,  t.  II, 
p.  209.) 

V. 

1252. — Aux  Cordilirrs  où  ce  tombeau  fut  dé- 
truit en  1567. 


lî^'lise  Sdiiil-rraiirois. 
Armoise  de  Lautiec  recluse 
De  Saix  dans  cy  cavean  ol  cluse 
Veuillaiil  le  par.idis  aquerre 
.\  lois  bobaiiis  lisl  a«pre  guerre 
Isabelle  de  Paris  daiiiei 
Sur  qui  ploru  ma  bien  aimée 
Le  moniinUMit  en  voiler  lis 
0  de  pardieu  a  tos  vos  dis 
Que  liisiez  ly  de  pror»ndis 
L'an  mil  deux  cens  quaranlc  el  ois 
Armoise  abscoiisa  fails  et  dits  : 
Dieu  veuille  eiibergiier  li  délits 
Et  panier  li  paradis. 
Isabella  illustrissima  soror  Ltidovici 
Francorum  r.'gis,  suis  iuipensis  Imc  fecil  nio- 
numenluie  in  pigmis  amoris  erga  Annoiscra  de 
Lauirec  aiino  domiiii  1:25^. 

Isabelle,  sœur  de  saint  Louis,  dont  il  est  ici 
nestion,  mourut  en  1209  au  monastère  de 
Loiit;(iiamp  qu'elle  avait  fondé. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 


p.  228.) 


VI. 


1269. —  Espital  vicl  {Hôpital  Saint-Jacgues). 
Anno  iiicarnacionis  doniini  mcclvvhu  hic  requi- 
escil  corpus  Peiri  Dell  (pii  bcdilicavii  et  eon- 
slnixil  istud  Imspiiale  ad  lionorem  Dei  el  beale 
Marie  iiiatris  ejus  et  beati  Jacobi  .Vposloli. 
Uetrouvée  en  1829  et  portée  au  Musée  de 
foulouse. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  210.) 

VIL 

Vers  1368.  —  Eglise  Suint-Bcnoit. 

Ego  Sleplianiis  de  Abavo,  hiimilis  ecriesi.'e 
Caslreiisis  epi^copiis,  hoc  coiiijilus  liiinulo  ob- 
dormio  in  Domino.  Scio  qnod  Cliristus  a  iiior- 
liiis  resiirrexil,  el  credo  quod  el  resiirrecUirns 
Siim  in  Movi>siuio  die;  banc  (sic)  dociii  viveiido 
et  iniiiiiius  banc  ip:>ain  priilileor. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  111, 
p.  26V.) 

VIII. 

1382. 

Ego   Marliniis  pivsbiier  el  discjpiiliis  reve- 
reiidi  iii  Cbrislu  pairis  Slepbani  wpiscopi  Ca- 


821  CAT  D'EPIGRAPHIE. 

strensis,  ex  ejus  concessione  hune  tumuliim    • 

accepi  et  Iiic  expeclo  in  pace  resurrectioiieni, 

aiiiio  Mf.ccLXxxii  cal.  aug. 

En  1366,  il  sVIevn  h  Castrfts  une  hérésie  • 
beaucoup  d'ccclésiiisti^iues  suivaient  la  doc- 
trine aes  Sadducéens,  niant  la  résurreclioa 
de  Jésus-Christ.  C'est  ce  qui  ex|)lique  li'S 
professions  de  foi  contenues  dans  ces  Epi- 
laphes. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.    II 
p.  267.) 

IX. 

On  lit  oans  les  Annales  de  Toulouse ,  par 
Rozoi,  t.  II,  p.  187  : 

Le  saint  lioniuie  Allaripa,  Ilaulerive,  mou- 
rut à  Castres,  d'où  il  élail  natif,  et  l'ut  enterré 
en  l'église  des  Cordeiiers,  oii  est  cette  épi- 
taphe  : 

Ci  gist  Jean  .\Uaripa,  prêtre  recomnianilable 

par  son  liiiiiiiiilé,  et  puur  le  don   <le  propliélie. 

Il  inounii  le    15  mai  de  l'an  m.ccc.lxxix,  âgé 

de  86  ans.  Priez  Dieu  pour  lui. 


En  1630  et  1632,  Alphonse  d'Elbène,  évê-' 
que  d'Alhi ,  faisant  démolir,  par  ordre  du 
roi,  les  t'orliticalions  de  la  ville  de  Castres  , 
découvrit  cette  inscription,  qu'onaconservée: 
et  traduite  ainsi  : 

M.      CGC.      XXXVI. 

Comme  je  faisois  mes  prières  devant  rAulel, 
où  reposent  les  Reliques  du  bienheureux  S.  Vin- 
cent, je  vis  un  Livre  de  Prophétie,  ait  était  écrit  : 
Pleure,  Frère  Jean,  dans  deux  cents  ans  d'ici 
la  sainte  Religion  de  tes  pères  commencera  à 
être  proIai;ée  dans  Castres.  Il  s'élèvera  des  faux 
Prophètes,  qui  n'annonceront  rien  moins  que  la 
paix.  On  ne  verra  alors  que  guerres  et  briganda- 
ges, pesle  et  famine;  les  tombeaux  seront  vio- 
lés, tes  ossements  et  ceux  (le  les  pères  seront 
dispersés;  les  Maisons  de  S.Dominique  et  de 
S.  François  de  la  ville  de  Castres  seront  sept 
fois  ruinées,  et  six  fois  rebâties  avant  la  con- 
sommation du  siècle.  Après  cela,  douleur,  gé- 
missemens,  oppressions  des  peuples,  et  désola- 
tion extrême. 
CATANE,  en  Sicile. 
I. 

Monastère  Saint-Nicolas, 

Doniinae  noslrse  Flaviu  (sic) 
Elene  pisinue  aug.  gean- 

alrici  D.  N.  Cunstantiiii  ma- 
ximi  victori  clenieuliï.i- 

nii S.  F.  N.  B. 

{Card.  Mai,  238, 1;  /«scr.  Sicil..  p.  36.) 

>I. 

Pierre  trouvée  en  1769 

.     .     .     Ycriianlilius 
sœculis  DDD.  ISMiN, 


;en  2â2 

genio  splendidœ  ur- 

Biscalina; 

Facimdus  Por  fyrius 

Munali.lius  V.  C. 

Cons.  ejus  dem. 

(NoT.  Flor.,  A.  1770,  p.  502;  Cardinal 

.M  AÏ,  337,  8.) 

CEISTO,  dans  les  Etats-Poiitiûcauï. 

I. 

Eglise  de  Saint-Biaise. 

A  droite. 

Benei'iclo  XIV. 

Svmmo  chrislianœ  legis  Antisliti 

quoil 
aram  maximam  eleganti  tabvla 

ornaverit, 

chori  svbseliis  pvlcre  refectis 

psallentium  commodo 

consvlverit 

coll.  can.  pont,  mvnifîcentiss. 

P- 
Anno  CIDI3CCXL1V. 

II. 

A  gauclie. 

Benediclo  XIV.  Pont.  Max. 

quod 

ad  aposloliccc  maiestatis  fastigium 

nondvni  proveclvs 

in  melropolilana;Bonon.  ecclesiœ 

procvraiione 

sacrani  banc  aedem  respexerit 

vetvslate  fatiscenlem 

a  rvina  rindicaverit 

in  hanc  eleganiiani 

resiilverit 

coll.  canon,  priucipi  beneficentiss 

P. 

Anno  CI3I3CCXLIV. 

III. 

Au  palais  archiépiscopal. 

D.    0.    M. 

Benedictvs  XIV.  P.  M.  lîononke  archiepiscopvs 

lias  aedes  carceres  horea  promplvaria, 

coeteraqve  adiacentia  hvic  arcliiepiscopali  donivi 

viili3,aiqve  netessaria 

ad  vsvm,  et  lonunodvm  eivsilenï 

pecvliaribvs  expcnsis  provida  liberalitate 

adivnxil 

Phiirppvs  M.  (le  .Mazzis  I.  V.  D. 

RR.  mens»,  et  SS.  Pont,  primarivs  minister 

lalem,  ac  timlam  Svninii  Pontilicis 

mvniliceniinin  testatam  volvit 

anno  doniini  uoccxxxxt. 


ÎÎÎ5  CER  DICTIONNAIRE 

IV 

Axt  palais  public. 

Au  bas  du  busle  du  Pape. 

Benediclo  XIV. 

Ponliûci  Maxiuio  ij.tlri  oplimo 

benefactori  uniiiliLt'iilissiiiio 

cenienses. 

(GiLETTi,  Inscrip.  Bonon.,  p.  201. 

CEPHAI.ONIE,  île  de  l'Arcliipel. 


CER 


2->4 


On  trouve  encore  en  divers  endroils  de 
l'île  ainsi  que  dans  l'île  de  Nnxos,  des  iirnies 
des  Tocco  doileOnde,  comtes  de  Cé|ihaloiiie 
et  de  Leucade.  L'écu  est  traversé  de  (jiiatre 
rangées  d'ondes.  Au  lias  on  lit  :  Si  qua  fala 
sinant. 

CEPRANO  ,  bourg  des  Etats-Pontificaus, 
au  sud-est  de  Frosinone. 

Eglise  de  Sainte-Marie-Majeure. 
Je  cchiiii  terris  iiingunlur  et  irna  siiperiiis, 
Nexo  relaxantur;  ic  et  non  nexa  liganlur 

{Cardinal  Mai,  p.  19.) 

CERCAMPS  (abbaye  de),  en  Artois,  dé- 
partement du  Pas-de-Calais,  en  Franco. 

I\I.  d'Héricourt  a  signalé  Texistencc  d'un 
recueil  manuscrit  d'épitaplies  de  cet  an- 
cien monastère,  dans  une  lettre  adressée 
à  M.  le  ministre  de  l'Instruction  publi- 
que, que  nous  reproduisons.  Le  leciieil 
d'épitajihes  a  été  dressé  par  un  religieux 
de  Cercamps,  nommé  Laderrièi'e  ;  la  lotiro 
de  -M.  d'Héricourt  a  été  [lubliée  dans  le 
Bulletin  des  comités  novembre-décembre 
1850,  p.  -iCi.. 

«  Dans  diirérentes  instructions  adressées  à 
vos  correspondants,  vous  leur  avez  recom- 
mandé de  ne  point  négliger  les  noms  d'ar- 
tistes qu'ils  pourraient  découvrir,  soit  sur 
les  monuments  qu'ils  ont  élevés,  soit  dans 
les  comptes  des  argentiers,  soit  dans  toule 
autre  source  autlientique.  Vous  avez  C(jm- 
plété  cette  i)enséc,  en  conliant  à  M.  le  secré- 
taire du  comil(';  des  arts  et  inoiiuments  le 
soin  de  coordoiuier  les  divers  documents 
qui  vous  élaient  a('ressés  et  d'en  l'aire  un 
travail  dont  il  est  facile  de  juger  l'impor- 
tance. J'aurai  l'Iionneur  tres-procbaine- 
mont  de  vous  adi'esser  une  liste  compléie 
des  maîtres  rs-œuvres  et  ai'lTSii'S  |iroduils  par 
la  ville  d'Arras,  et  sur  lesquels  il  existe  des 
documents  dans  les  archives  nuniicipales 
de  cette  ville.  Il  y  avait  à  Arras  quatre 
magistrats  intérieurs,  qui  prenaient  'e  titre 
de  conunis  aux  ouvrages,  et  qui  étaient 
chargés  do  la  surveillance  dos  divers  Ira- 
vaux  entrepris  au  compte  do  la  ville.  Les 
registres  sur  lesquels  ils  inscrivaient  leurs 
dépenses  existent  encore,  et  c'est  le  résultai 
de  mes  reclierclies  ([ue  j'aurai  l'honneur  de 
vous    adi-esser   très-|)i'ocliaineineiit. 

«  Aujiiurd'liui  je  me  conhiilcrai  il(^  vous 
signaler  une  noie  ajuiitée  à  un  AL'murial  de 
l^cnamps,  de  l.iquclle  il  r'ésidie  que,  le  10  mai 
l()8:i,  II'  cIocIkt  di:  l'abbavc;  a  esté  acltcré  de 
tnonterclfuil  par  M' Mitlicl  ('uulier,  du  village 
dcSurt,  cl  le  22'  dudit  mois  dont  Pierre  Halle, 


sotis-prieur  de  Crrcamps,  a  lient  la  croix  qui 
a  esté  montée   ledit  jour  par  ledit  Cautier. 

«  L'abbaye  de  Cercamps  dépendait  de  l'or- 
dre de  Citeaux  et  relevait  du  diocèse  d'A- 
miens, quoi(iue  située  dans  la  province 
d'Artois  ;  l'ile  avait  été  fondée  par  Hugues  de 
Campdavaine,  comte  de  Saint-Pol,  en  1137. 
Ce  seigneur  avait,  à  la  tète  de  ses  vassaux, 
marché  contre  Sainl-Ri(|uier,  ruiné  l'église 
et  passé  an  lil  de  l'épée  tous  les  habitants 
(pii  s'y  élaient  retirés.  Le  clergé  lança  contre 
lui  l'analhème,  et  le  comte,  reconnaissant 
ses  fautes,  s'humilia,  abdiqua  sa  dignité 
et  jela  les  fondemenis  d'une  abhaye,  qui, 
enrichie  par  les  libéralités  des  seigneurs 
voisins,  devint  l'un  des  ]ilus  puissants  mo- 
nastères du  nord  des  Gaules. 

«  Une  église,  consacrée  en  126-2,  fut  ruinée 
dans  les  guerres  du  xvi'  siècle  (lo28):  on 
s'em|)ressa  de  relever  les  murailles;  mais 
il  paraît,  d'ajirès  la  note  que  nous  venons 
de  citer,  (jue  le  clocher  ne  fut  terminé  qu'à 
la  fin  du  xvH*   siècle. 

Quant  au  mémorial  d'où  est  extrait  ce  do- 
cument, il  mérite  d'être  sommairement  dé- 
crit. On  lit  siu-  le  premier  feuillet  :  Damp 
Pierre  de  Ladcrricre ,  religieux  demeurant  à 
Crrcamps  et  prêtre  indigne.  Un  peu  plus  bas  : 
Je  prie  celui  de  mes  confrères  qui  aura  ce 
livret  que,  en  mémoire  de  mes  fautes,  s'il  est 
prêtre,  me  dise  une  messe  après  mon  trépas. 
lo91.  Vers  la  lin  de  sa  chronique,  une  note 
nous  apprend  qu'il  élait  prieur  du  inonas- 
tèie  :  ce  sont  les  seuls  détails  biographiques 
(pie  nous  ayons  sur  cet  homme,  do-it  la  vie 
s'écoula  sans  doute  tranquille  au  milieu  du 
cloître,  et  dont  le  temps  fut  partagé  entre 
la  ]>iière  et  les  devoirs  de  son  minisière.  La 
date  de  sa  mort  ne  nous  est  pas  plus  connue 
que  l'époque  de  sa  naissance. 

Do  Laderrière  avait  la  prétention   d'être 
poète;  il  était  de    cette   école  des   Nicaise 
Ladam,  des  Loys  de  Douai,  que  la  curiosité 
des  bililiojiliiles  serait    impuissante  k  tirer 
de  l'oubli,  s"ils  ne  s'étaient  attachés  à  rap- 
peler des  faits   historiipies  sur   lesquels  ds 
donnent    dos   détails    que    l'on  chercherait 
vainement   ailleurs.  Le  manuscrit  île  Lader- 
rièie,    conservé    encore    aujouid'hui   dans 
archives   du   Pas-de-Calais,    ciunmenco 
une  |)ieuse  invocation  du  comie  de  Saint- 
à  la  N'ierge,  qui  lui  ré[)ond  ; 
Ta  prière  m'est  .agréable 
Ndlile  coMile  scace  lie  \ raye 
Soys  coiisians,  ferme  cl  stable 
El  ion  désir  acconipliray. 

«  Viennent  ensuite  les  titres  d'honneur  de 
l'abbaye.  De  La  leirière  a  cnnsacrc'  ini  (pia- 
Iraui  à  la  mémoire  de  tous  les  abhcs  à  ijui 
a  été  contiéo  radministiation  du  monastère 
d(i  Cercanqis.  Uni!  seule  cilalion  fera  juger 
du  peu  de  mérite  de  ce  travail.  Ainsi  Jean 
\\.\.1\',  comparaissant  devant  le  tribunal 
du  [locle,  rend  ainsi  compte  des  actions 
(ju'il  a  accomplies  : 

lidiicipu'maisdi)  jay  aciieté 
Ausnv  ia  iKiix  pies  de  i.i  porte 
Le  liêau  sepulilir<'  loii  bien  parc 
Oiiy  lie  soy  lievoiioii  porte. 


les 
))ar 
Pol 


223                            CER                             DEPlGRAPIilE.  CIU                             226 

«  Son  successeur  est  encore  moins  bien  sculemenl  (l(>Brie-Comte-Roberf,surle  bord 

traité,  si  faire  se  peut:  ilo  la  ioiiguc  [ilaine  qui  conduit  à  cettcpelite 

En  .lix  ans  que  niainlins  oc  lieu  ^i'''-'  ^t  dans  un  pays  do  torrcs  labourables, 

Ung  nioliii  a  veut  cslevav  ''"^'^'^  qU'-l'lnes  prau'ios  et  étangs.  L  église  est 

Puis  je  rendis  mon  amea  Dieu  U'i  édilicc  (pu  a  mérité  l'attention  du  célèbre 

Marys  que  niieuix  re  profiiay.  abbé  Cbastelin,  au  moins  quant   au  chœur. 

«  A  ces  quatrains  succèdent  les  épitaplios  La  galerie   paraît  être  du    xiir  siècle,  et   la 

des  fondateurs  de  l'abbaye.  On  sait  que  les  ^'"'^'•^,  ^^Ç^  ^'^^  ornements  ne   semblent  être 

épitaphiers  sont  utiles  surtout  pour  la  chro-  ^1"^  de   1  avant  dernier.  Sainte  Colombe   est 

nologie  et  permettent   de   fixer   d'une    ma-  '^  patronne.  La  statue  de   cette  sainte,  avec 

nière    certaine   les  dates  jusqu'alors    cnn-  "1";  «urse  a  ses   pieds,  est   placée   dans    le 

testées.   Celui    de  Laderrière  est  fait  avec  ^''^^.  '^''«'t  «ii  méridional,  et  celle  de  saint 

assez   de  soin  :  il  ne   se  contente  pas,  en  ^'^"'^^*;**  ^''^  '^"'i"^'  P"'^-  Elles  ont  été  faites 

effet,  de   mentionner  les  comtes  de  Saint-  ^"  1*^^*'  pai' P'trre  de  Troussy.  A  droite  du 

Pol  qui  ont  eu  leur  sépulture  dans  l'abbaye,  f^^\  ^^^  'e  mausolée  d  un  amden  seigneur, 

tuais  il  rapporte    aussi   les  noms   de  ceuv  ^*-'  7  l'^u'eur  de  trois  pieds,  au-dessus  du- 

qui,  par  leur  piété,  ou  leur   libéralité,   ont  5^^^'  sont  représentés  à  genoux  le  mari,  la 

obtenu   cet  honneur,  et  il    enregistre    avec  i.'^™™'^  '^\  '^^  entants,  vêtus  a   1  antique.  Il 

soin  les  donations  dont  l'abbaye  a  profilé,  f"'  ^''^^^^  P''"'  '•'^  .^O'"»  '.'"  ma"  aP'es  la  mort 

On  doit  à  l'auteur  de  la  reconnaissance  d'à-  ^"^  f^'\  ^P^^^^-  ''  ''«"li^rme  Marguerit."  de 

voir   transcrit    en  quelque  sorte  pour    son  Herbert  (1),  ft'mme  de  Jacques  du  Monllin, 

usage  particulier  ces   documents  perdus  au-  seigneur  de  Brus  et  Servon  en  Brie,  échan- 

jourd'hui,    et  qui    non-seulement    peuvent  i«"  î^'"'^!"'!']"^  ^"^JP^  Henri  II,  morte  le  24 

servir  aux   généalogistes,  mais  offrent   des  T^'J'^''  f,*?-'^,  et  Etienne,  Pierre  et  -Jacques 

renseignements  utiles  à  consulter.  du  Moulhn,  ses  enfants. 

«  Mais  l'ouvrage  le  phis  important  de  La-  ^,Vr    ^  ^°^*  ^"*^',  '"^f   épilaphes  de  Claude 

derrière  est  un  poème  en  l'honneur  de  l'abbé  J>iallier,  seigneur  de  la  Houssaye,  Servon, 

de  Bacinmont,  et  intitulé  :  S'ensuivent  toutes  t'^'  '  '-'^  "*2"'T  de  Lyonne,  aussi  seigneur  de 

les  œuvres  que  a  fait  Monseiq'  l'abbé  de  Bachi-  '''^^'von,  trésorier  du  prince  de  Condé. 

mont,  abbé  de  cheans,  en  3^  ans  qu'il  fat  vi-  (Hcrtaut  et  Magny,  Dict.  de  Pans  el  des 

vont   en   ladite  preslature.   Il    suflira  d'une  environs.) 

citation  pour  faire  juger  de  la  valeur  de  ue  CÉSÈNE,  dans  les  États-Pontificaux. 

document,  ainsi  que  du  mérite  poétique  de  n  m  i„.,„..^,„  •  r^^c^- 

T  „  i^..„,A.,„    I  '  1  1  '     1    T>     1  •         .        Il-  D.  N.  Iniperalori  Caesari 

Laderrière.  L  abbe   de  Bachimont  parle  lui-  ^ 

même  ;  il  raconte  qu'il  a  été  élu  au  mois  de  ^''  ^onstanuno 

février  1512,  qu'il  a  été  béni  aux  Bernardins  maximo 

de  Paris,  puis  ensuite  :  P.  F.  vict.  aug. 

Pour  aux  ouvrages  comraenchies  P°"^"  '"'^'^; 

De  clieansesians  nécessaires  tril).  pol.  XXIII. 

Noslre  gibel  je  lis  dresser  inip.  XXU.  consul!  VU 

Carlevielnevalloilgueres.  P.  P.  proconsuli 

De  cabinet  et  g^li-Hes  *  '  '  "  humanarum  rerum 

Sy  fnsi  paré  leilict  jaiilin  oplinio  principi 

Et  ,1e  paiiunies  bien  jollies  •                            di,,;  Constant!  fil. 

Pour  en  este  boire  bon  vin.  ,          _    _ 

bono  R.  P.  nato 

AiTin  (lavoir  plus  grande  lumièfe  M.  P.  XV. 

En  noire  cœur  dessus  lauiel  (Cardma/ mai,   pag.  251;   jicratori,  p. 

Je  lis  laire  en  lianlt  trois  verrières  Vf,,-?    fi-  nnsii    k    l'an  ^08  qoq.  rnn-rirn 

Ce  qui  ma  semble  bon  et  bel.  159  8  )                   '^'^^-'^^^  '  GRUTEB, 

La  passion  du  rédempteur  CHALCIS,  dans  le  royaume  de  Grèce  (île 

Au  petit  réfectoire  fut  paindre  de  Négrepont). 

Car  nous  debvoMS  ung  tel  s>  ii^neiir  ^       ^    j  t-          ,j  ■         j-rr     •     n 

En  tous  temps  prier  sans  nous  faindre.  ^'  ""'^^  ^^'"^  gothique  d  Hagta  Parascevi. 

Inscription  sur  le  mêirie. 

En  parlant  des  cloîtres  :  Hic  jacet  nobilis  et  egregius  vir  Dominus  Petrus 

.^us()uelz  lieux  furent  essachiez  Lipporaano  nec  non  bonorabilis  consiliarius 

Des  i^scriptures  non  vaillables 

Aussi  de  petite  durée 

Et  aux  lisans  peu  proufitable».  (1)  Suivant  la  tradition,  Marguerile  de  Herbert, 

était  tante  d'Anne  de  Boiden,  femme  de  Henri  VIII, 

Duditpepilre  les  iniaiges  roi  d'Angleterre.   Ainsi,    il  ne  faut  point  chercher 

P.ir  Jetian  Ha  furent  composées  ailleurs  dans  la  Brie  la  terre  où  q  lelques  hisloriens 

Ung  liurt;in  paintre  de  village  d'.\ngleterre  assurent  qu'Anne  de  BdiiIlmi  fut  élev(_ie, 

Les  a  de  painluies  ornées.  el  qui   appartenait  à  un  gi-nlilhommc.  C'est  .à  Cer- 

Elc,  elc,  »  von  el  non   à   Foiitenay  en  Brie,  que  celle   (îlle  de 

„_„     _  Tlionias  de  Buulen,  ambassadeur  du  roi    Henri   VIII 

CKK\OIN   OuSeuvon,  village    éhjlgné    de  en  Fr.mce,  (it  la  résidence  qu'ils  (lisent.  (L'abbé  Le- 

cinq  lieues   de   Paris,  et  d'une  petite  lieue  benf, ///s(.  (/«  rfioi-èsc  (/<;  Pm-.,  tome  XIV,  page  78.) 


227                             CHA                             DICTIONNAIRE  CHA                            228 

Mgriponiisa  Voncionim  iliicali  Dominis  z;\nf:e  nvnit  |ici'(lu  toiile  sa  force  et  son  res- 

Coi.siiuiius  qui  ab  hoc  seciilo  niigiavii  Doiiiiiii  soil.  Les  Turioinnns  li'Asi.-  le  pressaient  et 

Sub  aiinis  (s;i  I  Us)  ia:>8  (lie  so piiiiio  meiisis  .        •,'••..■      1/ 

^        ,       .>              ,       ,  joucKJes  avaient  loudé  un  empire  puiss.-int 

Sepien.bris.  hx  (pensis)  s.ioniiu  bereJiun.  ^:,  ^.^  ^^^^.^^  ^j  ^^^^  ^^^  j^,,,,,;^  ,,,,  y^^^.^,^,^^^  1^,5 

(Bichon,  Atlns  des  lionvellrs  rcrhfrchc.t  Bij]g;,res  avaient  reconquis   leur  incK'pen- 

hisloriaiics  sur  la  Moréc;  descriiilion  dance.  Les  provinces  éloi,iiiées  n'obéissnient 

de  la  pi.  XL.]  déjà  plus  aux  ordres  venus  de  Cons(aiili- 

Dos  fouilles  faites,  il  v  a  quolrpie  lomps,  nople.  Chvprvî  avait  passé  entre   les  mains 

oaiis  les  souterrains  du"  foii  de  Clialcis,  y  de   Hicliard  Cœur-de-Lion,  puis  des  Lusi- 

ont  lait  découvrir  une  assez  grande  ()uaiilité  gnaii  de  France.  Candie  était  cédée  comme 

d'armures  du  moyen  Aj^e ,  (pii,  d'après  les  dot  an  marquis  de  .Mniit-Ferral.  Le  Péiopo- 

ordros  du  roi  Otiion  ,  ont  élé  apportées  à  nèse  dait  entre  les  mains  de  plusieurs  petits 

AllièiiL's.  .M.   Hui  luui ,  auteur  de  plusieurs  tyrans  in(ii,;i,ènes.  La  conquête  de  Constan- 

travaux  sur  rhistoiic  de  la  Grèce  jiendaul  tinople  par    les    Francs   fut    le   déimilment 

la  domination  des  Francs ,  examina  césar-  de  ce    dianie  de  discordes   intestines.    Un 

nnires,  et,  à  ce  sujet,  adressa  à  un  journal  empire  Irauc  fut  fondé  à  Constanlinople,  un 

d'Athènes  la  lettre  suivante  ,  qui  jette  nue  royaume  franc  à  Salomque;  une  princ  i^auté 

vive  lumière  sur  leur  origine.  franque  dans  rAtti(pie,  la  Morée  et  les  îles, 

*..  •    .   j a /.)n  r ;,...;„..  I fi/. I  depuis  les  Thcrmopvles  jusqu'au  cap  Mata- 

«  A   loiics,  12  (zi)  lévrier  18*1.  '     i»  „    •      e           \    n        ,      .•        i      1     » 

.          '       -    /  pan.  L  empire  liane  de  Lonstantinoi'le  dura 

«  Monsieur,  ^  [leine  soixante  ans;  le  royaume  franc  de 

«  Je  me  fais  un  véritable  plaisir  de  mettre  Saloni(iue  eut  une  existence  plus  précaire 

à  voire  disposition  tous  les  renseiii;nemeiils  encore;  mais  la  iirincipuité  francque  d'A- 

qu'il  m'a  été  possible  d'obtenir  sur  les  ar-  cliaïe  se  conserva  plus  ou  moins  |)uissante, 

mures  du  moyen  Age,  trouvées  récemment  j)lus  ou  moins  compacte,  pendant  près  de 

en  grande  cpiantité  à  Cbalcis,  et  apjioilées  à  trois  siècles. 

Athènes  dei.uis  peu  de  semaines.  Sa  Majesté  «  Le  pri  ice  franc  d'Acliaïe  n'était  que  le 

a  bien  voulu  m'aut  iriser  à  les  examiner  à  chef  leodal   de  ilou  e  ^ranls  vassaux,  dont 

mon  aise  en  1.  s  faisant  transporter  dans  une  les  plus  [>uissants  étaient  le  duc  d'Athènes, 

des  salles  du  palais  neuf,  et  M.  h;  général  créi'  duc  jiar  saint  Louis  de  France,  en  LioS; 

Schmalz  a  mis  la  plus  parfaite  obligeance  à  le  duc  des   Cyclades   ou   Dodéi-annèse  ,   le 

me  faciliter  cette  étude.  Ces  armures   re-  maivjuis  de  Bodi>nitza  en  Lociide,  le  comte 

montent  à  la  fin  du  xm"  et  an  commence-  palatin  de  Zante,  Céphalonie,  et  autres  îles 

menl  du  xiV  siècle  ,  et  ce  sont ,  je  |)ense ,  lonie  nn.'s  (moins  Coifou,  (jui  ajipartenait 

Cilles  des  Catalans,  des  ïurco[iules  et  des  aux  rois  de  N.qilesj,  et  les  trois  barons  de 

Français,  qui,  en  1300,  se  sont  disputé  la  rLubée.  De    tous   les  grands   vassaux    des 

possession  du  duché  d'Athènes,  I,;  jnenuère  |iriiices  fiançais  d(!  Morée  qui  étaient  de  la 

des  douze  grandes  Ijaronuies  ou  pairies  de  lauulle  Villeliardoin,  le  duc  d'Athènes  était 

la  principauté  iraiiçaise  de  Morée.  Mais  pour  incontestablement  le  plus  puissant.  Ses  pos- 

mieux  vous  faire  comprendre  ce  que  sont  sessions  s'étendaient    le   long   de    la   côte, 

ces  armures,  et  comment,  du  gi'and  chauq)  (hjpuis  Ariiiyro  jusqu'au  cap  >uniuni,  et  du 

de  bataille  sur  les  bords  du  lac  Copaïs,  elles  ca,'  Sunii.m  aux  portes  de  Corinlhe,  ciiglo- 

ont   |ui  être  traiis|iorlées   <'i  Chalcis  et  s'y  b:!nt  ainsi  plusieurs  autres  feudataires.   Il 

retrouver  aujourd'hui,  il  est  néiessaire  (pic  avait  di-oit  de  haute  el  basse  jusiite,  droit 

je  dessine  ici  une  légère  esquisse  des  évé-  de  guerre  privée,  el  fiiisait  frapper  monnaie 

nements  de  cetie  époi|ue.  Bien  que  ces  faits  comuif  les  souv(M'ai"s.  J'ai  pubiu',  ilans  un'S 

soient  proprement  une  épisudi;  des  guerres  Recherches  sur  lu  principauté  fraiiçuise  de 

étrangères  de  la  Fiai. ce  h  la  suite  de  la  ipia-  Morde,  quatre  monnaies  do  ces  seigneurs  et 

trième  croisade,  ils  ap|iartieniient  aussi  à  ducs  ne  la    ma. son  de  la  Boche,   et  de   la 

l'histoire  moderne  de  latirèce,  qui  ne  sau-  maison  de  Biicmé,  m  nson  qui  se  vantail 

rail  pas  jilus  les  rejiler  de  ses  annales  que  d'avoir  donné  un  roi  à  Jérusalem,  un  eiiipe- 

nous  ne   pouvons  nnus-mèmes  rejeter  de  rcur  à  Cunslaniinoplo  (.leaii  de  Br.eiine;.  Le 

notre  liist.  ire  de  France  l'établissemeiit  de  dernier  duc  d'Athènes  île  la   maison   de  la 

la'[)reuiière  et  de  la  seconde  race  de  nos  Bik  lie  avait  à  Athènes  une  cour  des  plus 

souverains,  bien  qu'ils  fussent  des  guerriers  brillantes,  et  y  donnait,  en  13.0,  des  fûtes 

de  l'ace  germaniipie  ,  cantonnés  .sur  le  sol  cl  des  tournois  C('lèbres  dans  toute  la  chré- 

de  France,  au  milieu  des  désordres  qui  sui-  ticiité ,  el  dont  le  souvenir  s'esl  conservé 

virent  l'atlaiblissemonl  de  l'empire  romain,  dans    les    chroniques   de   l'époque    comme 

Le  tableau  de  ces  époques  de  cunijuéle  el  lie  dans  les  poèmes  populaires  de  la  Grèce  elle- 

lutte  sera   toujours   une  grave   el   féconde  même.  Sa  cour  1 1  sa  bourse  étaient  ouvertes 

iiisliuclion   pour  les   peuples,   el  l'histoire  à  tous  les  chevalieis  qui  vcnaienl  le  visiier 

se  compose  aussi  bien  d  s  souiriances  siip-  ou  désiraiciil  s'établir  clio/.  lui.  Au  iiombro 

portées  en  i:oimunn  et  avec  couragi-,  que  de  ces  derniers  se  tiouvaienl  qnelijues  Ara- 

des  liioMiphes  obtenus  dans  des  temps  plus  gonnais  (|ui  ,  sous  le  coiiuiiandemenl  d'un 

heureux.  Tout  se  lie  dans  la  vie  des  naliois,  noble    personnage,    Fernand    Ximéîiès,    liù 

cl  le  mal  comme  le  hu'ii  du   passé  doivenl  par  parenté  avec  les  rois  d'.Viagoii,  s'étaient 

jiorter  leurs  fruits  dans  le  présent.  délachés  de  la  grande  Coiujiaguie  caialane 

a  A  la  lin  du  xii'  siècle,  l'euipirc  Uo  By-  uiirès  ses  guerres  en  Asie,  cl  avaient  pris 


229 


CHA 


D'EPIGRAPHIE. 


CHA 


230 


service  parmi  les  chevnliers  et  les  servants      « 
d'armes  du  tlurlié  d'Alliènes.  Celle  gra'ide     « 

Compagnie  avait  quiltr-  le  service  au  moment  « 

où  la  [laiï  vint  terminer  les  longues  guerres  « 

qui  avaient  suivi  les  Vêpres  Siciliennes,  et  « 

était    allée    servir    l'empereur  de  IJyzanco  « 

contre  les  Turcs  d'Asie.  Leur  secouis  avait  « 

d'abord  été  utile  à  l'empire,  mais   bientôt  « 

l'assassinat  de  leur  chef  par  le  fils  de  l'em-  « 

pereur  Andronic,  et,  d'une  autre  part ,  leur  « 

indiscijiline  et  leurs  excès  allumèrent  la  dis-  « 

corde  entre  eux  et  l.'s  Grecs.  Sans  s'arrêter  « 

à  mesurer  les  forces  d'un  immense  empire,  « 

les  Catalans  envoyèrent  un  des  leurs  délier  « 

l'empen  ur  de  Constantinople  sur  son  trône  « 

impérial,  et,  pendant  se[it  ans,  ils  portèrent  « 

le  ravage  jusqu'aux  portes  de  Constantino-  « 

pie.  Un  de  leurs  chefs,  Ramon  .Munlaner,  a  « 

déciit  avec  chaleur  l'histoire   de   ces  sept  « 

années,  pendant  lesquelles,  dit-il,  «  les  Ca-  « 

«  talans  ne  semaient,  ni  no  labouraient,  ni  « 

»  ne  taillaient  la  vigne,  et  cependant  recueil-  « 

«  laient  cha(pie  année  autant  de  vin  qu'il  « 

«  leur  en  fallait  pour  leur  usage,  et  autant  « 

«  de  fiomenl,  et  autant  d'avoine,  et  vivaient  « 

«  riches  et  dans  toutes  leurs  aises.  »  Le  ré-  « 

sultat  nécessaire  de  tant  de  désordres  était  « 

l'épuisement  total  du  pays,  épuisement  dont  « 

les  Catalans  eux-mêmes  épiouvèrent  les  lu-  •< 

nestes  conséquences.  11  fallut  songer  à  se  « 

porter  sur  des   provinces  moins  épuisées.  « 

Quittant  la  forteresse  de  Gallipolis,  qui  était  « 

leur  point  de  refuge,  ils  résolurent  d'aller  « 

se  conquérir  un  état  séparé  dans  le  voisi-  « 

nage  des  Francs  du  Péloponèse.  La  récep-  « 

tioii  faite  par  Guy  de  la  Roche,  duc  d'Alhè-  « 

nés,  à  (pielqucs-uns  des  leurs,  après  l'ex-  « 

pédition  en  Asie,  semblait  leur  promeitre  « 

un  bon  accueil;  ils  se  mirent  donc  en  route,  « 

traversèrent   la   presqu'île   de  Gassandria ,  « 

puis  la  Macédoine,  puis  la  Thessalie,  et  ai-  « 

rivèi  ent  entiii  sur  les  coiitins  de  la  I5é(jlie.  « 

«  Le  duché  d'Aihènes  était  échu  depuis  « 

une  année  à  Gautier  de  Biienne,  comte  de  « 

Lecee,  dans  le  royainue  de.  Na|>les,  et  neveu,  « 

par  sa  mère  Hélène,  du  diriiier  duc  de  Guy  « 

de  la  Roche.  C'était  un  Français  ,  d'un  ca-  « 

ractère  impétueux,  d'un  courage  bouillant,  « 

mais  irrélléchi.   Il  refusa   la  demande  des  « 

Catalans,  et  leur  interdit  même  l'entiée  de  « 

son  territoire.  Ceux-ci,  foicés  par  la  néces-  « 

site,  n'eurent  [)lus  d'au  re  parti  à  prendre  « 

que  de  se  faire  jour  les  armes  à  la  main,  « 

car  ils  venaient  de  brûler  leur  flotte,  pour  « 

mieux   [irouver   aux  Grecs    leur    intention  « 

formelle  de  ne  plus  se  rembarquer  pour  la  « 

Catalogne.  Ils  se  préparèienl  donc  au  corn-  « 

bat,  et,  de  son  côté,  ie  duc  d'Athènes  mar-  « 

cha  à  leur  rencontre.  Ici,  je  laisserai  parler  « 

un  écrivain  grec  contemiiurain,  Nicéphore  « 

Grégoras;  il  expose  les  faits  avec  netteté.  »  « 

«  Au  retour  du  printemps  (tle  l'an  1309),  « 

«  dit  Nicéphore  Grégoras,  les  Catalans,  ayant  « 

«  reçu  des  Thessaliens  de  grandes  riclie?ses  « 

«  et  des  guides,  franchissent  les  montagnes  « 

«  qui  s'étendent  au  delà  de  la  Thessalie,  et,  « 

«  traversant  les  Thermopyles,  vieniicnl  pla-  « 
a  cer  leur  eanqi  dans  la  Locride  et  sur  les 
«  bords  du  Céphise.  Ce  grand  fleuve  découle 


des  cimes  du  Parnasse  et  dirige  son  cours 
à  rOrien^  ayant  au  nord  les  Locriens,  au 
sud  et  au  sud-est  Iodes  les  parties  médi- 
terranéennes de  l'Achaïe  et  de  la  Béotie  ; 
puis,  sans  se  diviser  et  toujours  considé- 
rable, arrose  les  champs  de  la  Livadie  et 
de  l'Haliarte;  luis,  se  partageant  en  deux 
branches, change  son  nom  en  ceux  d'Asope 
et  d'Ismène;  enfin,  sous  le  nom  d'Asope, 
coupe  r.'Vttique  en  deux  pour  aller  se  per- 
dre dans  la  mer,  et,  sous  celui  d  Ismène, 
va  se  jeter  dans  la  mer  d'F.ubée,  font  près 
dAulis,  où  autrefois,  dit-on,  dans  leur 
navigation  vers  Troie,  abordèrent  et  s'ar- 
rêtèrent pour  la  première  fois  h'S  Grecs. 
Aussitôt  que   le  seigneur  de  Thèbes   et 
d'Athènes  et  de  tout  ce  territoire,  nommé, 
comme  je  l'ai  dit.  Jlégas  Kirios  (Grand 
Sire),  par  corruption  du  nom  de  Mégas 
Primikerios   qu'il    portait  autrefois ,  eut 
appris  l'arrivée  des  ennemis,  il  refusa, 
malgré  les  vives  instances  des  Catalans, 
de  leur  donner  passage  sur  ses  terres , 
pour  aller  se  jeter  de  là  où  bon  leur  sem- 
blerait; mais  il  leur,  parla  au  contraire 
avec  la  plus  grande  hauteur,  les  poursui- 
vit de   ses   moqueries  coujme   des   gens 
dont  il  ne  prenait  nul  souci,  et,  pendant 
tout   l'automne  et    l'hiver ,    s'occujia   de 
réunir  ses  forces  pour  le  printemps  sui- 
vant. Au  printemps  (1310),  les  Catalans 
|>assèrent  le  Céphise,    et   placèrent  leur 
camp  non  loin  des  rives  du  fleuve,  sur  le 
territoire  béotien,  décidés  à  livrer  batailla 
en  ce  lieu.  Les  Catalans  étaient  au  nomi)re 
de  3,500  honunes  de  cavaleiie  et  de  3,000 
hommes  d'infanterie,   parmi  lesquels   se 
trouvaient  plusieurs  de  leurs  prisonniers 
admis  dans  leurs  rangs  à  cause  de  leur 
habileté  à  tirer  de  l'arc.  Dès  (|u"il  leur  (ut 
annoncé  que  l'ennemi  approchait,  ils  la- 
bourèrent tout  le  terrain  où  i!s  avaient 
résolu  de  livrer  bataille,  creusèrent  à  l'en- 
lour  et  y  amenèrent  des  cours  d'eau  tirés 
du  fleuve,  et  arrogèrent  copieusement  cette 
plaine ,  de  manière  à  la  transformer  jiour 
ainsi  diie  en  un  marais,  et  à  faire  chan- 
celer les  chevaux  dans  leur  luarche,  par 
la  boue  qui  s'attacherait  à  leurs  pieds,  et 
dont  ils  ne  pourraient  qu'avec  peine  se 
dégager.  Au  milieu  du  printemps,  le  sei- 
gneur d'Athènes  se  présenta  enfin,  ame- 
nant avec  lui  une  nomhi-euse  armée  com- 
posée de   Thébains,   d'Athéniens,  et  de 
toute  l'élite  des  Locréens,  des  P'nocidiens 
et  des  Mégariens.   On  y  comptait  6,400 
hommes  de  cavalerie  et  [dus  de  8,000  hom- 
mes d'infanteiie.  L'oigneil  et  l'arrogance 
du  seigneur  d'Athènes  dépassaient  toutes 
bornes  convenables,  car  il  se  flattait  non- 
seulement  d'exterminer  en  un  instant  tous 
les  Catalans,  mais  de  s'em[)arer  de  tous 
les  pays  et  villes  de  l'empire  jusqu'à  By- 
zance  même;  mais  il  arriva  tout  le  con- 
traiie  de  son   espérance,  car  en  plaçmt 
toute  sa  confiance  en  lui  seul,  et  non  Uans 
la  main  de  Dieu,  il  devint  biemùt  la  risée 
de  ses  ennemis.  En  voyant  cette  |)laine 
couverte  d'un  si  beau  vêtement  de  ver- 


23! 


CMAl 


DICTIONNAIUE 


CHA 


232 


portent  les  rois  d'Esjiiis 


d'Espniiiie,  héritiers  des  rois 


d'Aragon  et 


(le  Sicile.  Mais  écoutons  ni.iiri- 
e  récit  d"iin  autre  chroniqueur  con- 


tenant 

tcm|iorain,  mais  (i'orii,Miie  fran(|ue,  le  Cata- 
lan Haniou  .Munlai/er,  l'un  des  chefs  de  cette 
grande  Compagnie. 

«  Le  duc  d'Athènes  (Cautiir  de  Hrienne, 
«  comtedeLccce.dansle  royaume  deNaplesj 
«  avait  avec  lui  200  iionniies  à  cheval  cata- 
«  luiis,et  enviioii300hounnesd"armes  à  pied, 
«  et  ceux-là  il  les  avait  mis  de  sa  njaison, 
«  leur  avait  donné  franchement  et  (juittement 
«  des  terres  et  possessions.  Quant  aux  autics 
«  Ciitalans,  il  leur  ordonna  de  s'éloigner  de 
a  son  duché,  et  en  attendant  il  avait  fait  ve- 
«  nir,  soit  de  la  terre  du  roi  HohirI  (!«■  Najiles, 
a  soit  do  la  principauté  de;  .Morée,  700  uava- 
«  licrs  fiançais.  Quand  il  les  eut  l'éunis  ,  il 
«  rassembla"  également  :i,'iOO  (îrecs,  honunes 
„  (li;  pied  de  son  tkiihi'',  et  ahirs  ,  en  Ixilaille 
u  rangée,  il  maicha  sur  la  Coniiiagnic;  mais 
„  ceux-ci  (|ui  le  surent,  sortir-eiil  avec  leurs 
„  femnres  et  leur's  enlaiils,  et  se  rangèrent 
,  dans  une  helli' plairrr;  près  de 'l'hèlK.'s.  Dans 
iA'  lieu  il  y  avait  un  marais,  (H  de  ce  marais 
la  Compagnie  se  lit   comme  un  bouclier. 


«  dure,  et  ne  soupçonnant  rien  de  ce  (pii 
«  avait  été  fait,  il  pnussc  le  cri  de  guerre, 
«  excite  les  siens,  et,  avec  toute  la  cavaler'ie 
«  qui  l'enliiurail,  s'avance  conti'e  l'ennemi, 
«  qui.  au  delà  de  cette  plaine,  se  tenait  im- 
«  nrobile  sur  le  teri'ain,  attendant  son  atta- 
«  que.  Mais  avant  d'être  parvenus  au  mi- 
«  lieu  de  cette  plaine  humide,  les  chevaux, 
«  comme  s'ils  eussent  été  embarrassés  par 
«  de  lourdes  chaînes,  et  ne  pouvant,  sur  ce 
«  teir-ain  glissant ,  poser  leurs  pieds  avec 
«  fermeté  ,  tantôt  roulaii'iit  dans  la  bmie 
«  avec  leurs  cavaliers,  tantôt,  déljarras.sés 
«  de  leui's  cavaliers,  s'enr|)orlaieirl,  et  tan- 
te tôt,  sentant  leius  pieds  s'i'nfoncer,  rcs- 
«  taiont  immobiles  au  même  lieu  avec  leurs 
«  maîtres ,  comme  des  statues  équestres. 
«  Les  Catalans,  encouragés  par  ce  spectacle, 
«  les  accablèi-ent  de  leurs  traits  et  les  égor- 
«  gèrent  tous.  Bientôt,  se  lançant  avec  leurs 
«  chevaux  sur  la  trace  des  fuyards,  ils  les 
«  poursuivirent  jusipa'à  Thèhes  et  à  Alhè- 
«  nés,  et,  atta(piant  ces  villes  à  l'impi'oviste, 
«  s'en  emparèrent  avec  facilité,  ainsi  que 
«  de  tous  leui's  Ir-ésors,  de  leurs  femmes  et 
«  de  leurs  enfairts.  Ainsi ,  comme  ilans  un 
«  jeu  de  dés,  la  fortune  ayant  tout  à  coup 
«  changé,  les  Catalans  dcviin-ent  maîtres  de 
«  la  seigneurie, d'Atiièncs  et  mirent  lin  à 
«  leurs  longues  courses  vagabondes,  et,  jus- 
te qu'aujourd'hui,  ils  n'ont  pas  discontinué  « 
«  u'(?tendr-e  les  limites  de  leur  seigneurie.  »  « 
«  Ce  fut,  en  elfet,  à  partir  de  ce  jour,  que  « 
les  Catalans  obtinrent  la  possession  du  rJu-  « 
ché  d'Athènes,  et  substituèrent  leur  seigneu-  « 
rie  à  celle  des  seigneurs  français,  qui  con-  « 
tinuèi-ent  à  posséder  le  Pélo|ionèse  et  plu-  « 
sienrs  villes  de  l'Acarnanie,  de  l'Ktolie  et  de  « 
la  Phocide.  Le  roi  Fi-édéric  de  Sicile  envoya 
à  s.es  Aragonnais  de  Grèce  un  de  ses  lils 
pour  les  gouverner,  avec  le  titre  de  duc  d'A- 
thènes et  do  Néopati'as  ,  et  ce  titre  se  con- 
serve encore   aujourd'hui   parmi    ceux  (jue 


Cl  Mais  quand  les  200  hommes  d'armes  à  che- 
«  val  catalans,  et  les  300  hommes  d'armes  à 
«  jiied  virent  ipie  cela  était  sér'ieux,  ils  allè- 
«  rent  tons    ensemble   trouver    Gautier  de 
«  lîi'ienne,  et  lui  dirent  :  Seigneur,  ici  sont 
«  nos  frères,  et  nous  voyons  (jue  vous  voulez 
«  les  détruire  à  tort  et  à  grand  péché  ;  c'est 
«  pourquoi  noirs  voulons  aller  mourir  avec 
«  eux,  et  ainsi  nous  vous  défions  et  nous  nous 
«  dégageons  envers  vous.  Et  le  duc  leur  dit 
«  qu'ils  s'en  allassent  à  la  inale  heure,  et  que 
«  cela  était  bon  pour  qu'ils  mourussent  avec 
<c  les  autres.  Aloi's  tous  réunis  allèrent  so  con- 
«  fondre  avec  le  reste  de  la  Compagnie,  et 
«  ilssedisposèrent  tous  au  coin  bat...  Que  vous 
«  dii-ai-je  ?le  duc  en  belle   bataille   rangée, 
avec  200  chevaliei's  français,  tous  aux  épe- 
rons d'or ,  avec  beaucou[)  d'autres  cava- 
liers du  pays,  et  avec  les  gens  de  pied  , 
marcha  sur  les  Catalans;  lui-môme  se  plaça 
à  l'avant-gar-de  avec  ses  bannières,  et  alla 


férit  aussi  sur  lui 

chevaux  du  duc , 

les  Almogavares 


férir  sur  la  Compagnie,  et    la  Compagnie 
'.  Que  vous  dirai-je?  les 
aux  cris  (|ue  iioussèrent 
hommes  de  pied  des  Ca- 
talans),  s'enfuirent  du  côté  du  marais,  et 
«  là  le  duc  tomba  avec  sa  bannière.  Tous 
«  ceux  cjui  formaient  l'avanl-garde   arrivè- 
«  rent  alors.  Les  Turcs  et  Tnrcopules((alliés 
«  des  Catalans),  voyant  q.ue  l'alTaii'e  était  sé- 
«  rieuse,  brochèrent  à  l'instant  des  épci'ons, 
«  et  allèrent  férir  sur  eux,  et  la  bataille  fut 
«  terrible;  mais   Dieu,  (jui  en  tout  temps, 
«  aide  au  bon  droit,  aida  si  bien  les  Catalans 
que  de  tous  les  700  chevaliers  français  il 
ne  s'en  échappa  que  deux:  tous  les  autres 
périrent,  ainsi  que  le  duc  et  les  autn-s  ba- 
ie rons  français  de  la  principauté  de  Morée, 
«  qui  étaient  accoui'us  pour  anéantir  la  Cora- 
«  pagnie.  De  ces  deux,  l'un  fut  messire  Bo- 
«  niface   de    Vérorme,  seigneur  de  la  tierxe 
«  partiedeN'égrepoiit,(pii  était  foi-tprud'hom- 
«  me  et  loyal,  et  avait  loiijour-saimé  laCom  j 
«  pagnie;  aussi,  dès  que  les  nôtres  le  recon- 
«  nureiit  sur   le  cham|i   de  bataille,  ils  le 

<;  sauvèrent Après  la  jirise  de  possession 

«  du  champ,  les  Catalans  pressèrent  messire 
«  Honilàre  d'ètr-e  leur  chef,  mais  il  refusa 
«  absoluirieiit.  » 

«Considérez  maintenant  les  faits,  les 
hommes  et  h  s  lieux,  et ,  après  cela  ,  les  in- 
ductions à  tirer  de  ce  récit  vous  i)araitront 
naturelles.  Le  charn|)  do  bataille  est,  vous 
le  voyez,  sur  la  l'ive  dr'oito  du  Céphise,  en- 
tre le  lac  Cojiais  et  Thèhes,  entre  les  iielils 
lacs  Likeri  et  Paralimni,  et  à  bien  peu  do 
distance  de  Chalcis.  Ce  n'est  pas  en  écrivant 
à  Athènes,  et  pour  des  Athéniens,  qu'on  a 
iH'Soin  d'entrer'  dans  un  plus  long  déveloiv 
pemcnt  topographiqne  sur  uno  semjilable 
i]iiestion  :  ici  tous  connaissent  des  lieux  si 
voisrns.  Quant  aux  eombattants,  ce  sont  des 
chevaliers  français,  avei^  lerns  tr'oupes  légè- 
res d'une  |iait.  et  les  Catalans  et  Turio|iiiles 


de  l'autre.  A  Ci 
çais.  survit 


■Ile  bataille  iivr'ée  par-  les  l'ian- 


un  chevalier  feudataii'e  des  prin- 
ces liaiçais  (le  .Morée,  h^  seig'ieur  de  C.hal- 
(  is.  Sauvé  du  champ  de  mort,  il  r'eçoit  do 
ses  vaiiKiueurs  l'otlre  du  coirriiiandemenl  en 


233 


CHA 


chef,  et  il  refuse.  N'est-il  pas  tout  nnlurel 
de  supposer  qu'après  la  grande  bataille  dans 
laquelle  avaient  succombé  ses  auiis  ,  le  sei- 
gneur de  Chalcis,  qui  était  en  faveur  auprès 
des  Catalans,  aura  obtenu  d'eux  de  remplir 
un  devoir  pieux,  auquel  les  ennemis  les  plus 
acharnés  ne  se  refusaient  jamais,  relui  d'eu- 
terrer  les  morts?  Les  Catalans  avaient  l'u- 
sage, après  une  bataille,  de  lever  le  champ, 
c'est-à-dire  d'aller  sur  le  champ  de  bataille 
dépouiller  les  morts  de  tout  ce  qu'ils  possé- 
daient de  précieux,  et  certes  ils  n'avaient 
pas  manqué  de  s'emparer  des  éperons  d'or 
et  des  armes  de  prix,  aussi  bien  que  des  ar- 
mes offensives  qui  pouvaient  leur  servir. 
Les  armes  défensives  ,  plus  grossières  ou 
trop  endommagées ,  furent  laissées  sur  la 
place  au  milieu  des  marais  et  des  terres,  et 
et  sont  ces  armes,  que ,  suivant  mes  conjec- 
tures, le  seigneur  de  Chalcis,  après  avoir 
fait  enterrer  ses  amis  ,  aura  fait  relever  du 
champ  de  bataille  et  transporter  dans  sou  chà- 
teaudeChalcis,  voisinde  ce  lieu.  La  forme  des 
armures,  leur  grossier  travail,  les  coups  ter- 
ribles qui  les  ont  toutes  endommagées,  tout 
atteste  que  ces  armures  n'étaient  i)as  conser- 
vées dans  un  arsenal  pour  l'usage  des  hom- 
mes d'armes,  mais  seulement  comme  un 
pieux  souvenir  et  loin  dé  tout  regard  ;  et  en 
effet,  ce  n'est  que  cinq  cent  trente  ans  après 
qu'un  pan  de  muraille,  en  s'écroulant,  a  fait 
connaître  la  salle  voûtée  et  sèche  dans  la- 
quelle elles  étaient  conservées. 

«  Ces  armures  consistent  en  une  centaine 
de  casques  de  fer  de  trois  formes  différentes, 
selon  qu'ils  appartenaient  à  des  servants 
d'armes  français,  catalans  ou  turcopules.  Les 
casques  turcopules  sont  plus  légers  et  plus 
maltraités ,  et  il  y  en  a  aussi  beaucoup  moins. 
C'est  la  même  îorme  qui  se  conserve  en- 
core aujourd'hui  dans  l'Asie  Mineure  et  en 
IPerse»  Puis,  viennent  des  cuirasses  ornées, 
en  général ,  de  petits  clous  de  cuivre,  dont 
la  tête  est  assez  élégante  ;  puis  des  épau- 
lières,  brassards ,  cuissards,  genouillères, 
jarabards;  puis  un  nombre  considérable  de 
plattes  ,  c'est-t-dire  de  plaques  de  fer  de 
forme  concave,  qui  se  plaçaient  les  unes  près 
des  autres,  comme  une  sorte  d'écaillés,  atta- 
chées au  galigan  ou  vêtement  de  lin  supé- 
rieur, et  couvraient  tout  le  dos  de  l'homme 
d'armes-jusqu'à  sa  jonction  avec  sa  cuirasse. 
L'un  des  galigans  avec  ses  plattes,  attachées 
de  manière  à  envelopper  tout  le  corps  en 
passant  sous  les  bras  ,  est  encore  conservé 
en  son  entier;  plusieurs  autres  sont  en  lam- 
beaux, mais  en  lambeaux  assez  considérables 
pour  indiquer  leur  place.  Dans  plusieurs 
des  casques  sont  les  coiffes  de  lin  et  de  cuir 
que  l'on  plaçait  dessous  le  casque  pour  pro- 
téger la  tête.  A  beaucoup  de  cuirasses  sont 
attachées  les  courroies  de  cuir  et  les  bou- 
cles qui  les  réunissaient.  Un  casque  des  plus 
épais  porte  l'empreinte  d'un  coup  de  masse 
â'armes ,  asséné  alors  d'une  main  si  puis- 
sante, qu'il  suffisait  à  faire  jaillir  la  cervelle. 
Dans  l'intérieur  d'une  des- cuirasses  est  la 
marque  du  fondeur,  des  M  gothiques  d'une 
forme  que  Ton  reconnaît  aisément  pour  celle 

DlCTlOlNN.    U'EPUIU.VPHIB.  I. 


D'KPIGIUPIIIE.  CHA  234 

usitée  au  commencement  du  \iv'  siècle.  Les 


plattes  abondent  en  telle  quantité,  que  j'ai 
été  obligé  de  les  faire  placer  dans  une  iiièce 
du  rez-de-chaussée,  pour  qu'elles  ne  tissent 
pas  crouler  les  plafonds.  Lutin,  à  tout  cela 
ajoutez  de  ces  pointes  de  javelots  à  quatre 
faces,  que  les  Catalans  frottaient  sur  les  cail- 
loux pour  les  aiguiser,  des  jiointes  de  flè- 
ches, des  bouts  do  fer  pour  les  épieux,  dont 
une  partie  du  bois  subsiste  ,  et  un  grand 
nombre  d'étoiles  de  fer  destinées  h  être  je- 
tées sous  les  pieds  des  chevaux,  dans  les  en- 
droits plus  secs,  pour  les  arrêter  dans  leur 
course  et  les  blesser ,  et  vous  serez  con- 
vaincu que  les  armures  de  Chalcis  peuvent 
offrir  un  objet  intéressant  d'étude.  Je  rends 
grâce  pour  ma  part  à  S.  M.  d'avoir  bien 
voulu  les  faire  venir  à  Athènes,  où  plus  tard 
elles  peuvent ,  avec  les  monnaies  françaises 
de  Constanlinople,  les  monnaies  françaises, 
de  la  principauté  de  Morée  ,  existant  ici  en 
grand  nombre,  et  celles  des  ducs  d'Athènes, 
et  aussi  avec  tous  les  restes  de  blasons  sculp- 
tés sur  le  marbre,  et  quelques-uns  avec  leurs 
devises ,  trouver  place  dans  un  établisse- 
ment public.  Tous  ces  débris  de  l'histoire 
passée  sont  toujours  des  enseignements  uti- 
les pour  les  peuples.  Il  ne  saurait  être  in- 
différent à  la  Grèce  de  se  reporter  vers  une 
époque  où,  pour  la  première  fois,  après  son 
adjonction  au  grand  empire  de  Rome,  puis 
de  Byzance,  elle  a  commencé  à  ressaisir  une 
existence  qui  lui  fût  propre,  et  à  prendre  sa 
place  au  rang  des  souverainetés  qui  ont  un 
nom.  Si  pendant  les  trois  cents  ans  qui  s'é- 
coulèrent depuis  la  conquête  de  Constanli- 
nople par  les  Francs  jusqu'à  la  conquête  de 
la  Morée  par  les  Turcs,  presque  toutes  les 
provincesquiforment  aujourd'hui  le  royaume 
de  la  Grèce,  furent  régies  par  des  hommes 
étrangers  au  pays,  par  des  Français  ,  dont 
les  chroniques  grecques  elles-mêmes  pro- 
clament la  bonne  foi  sans  tache,  la  généro- 
sité chevaleresque  et  l'insouciante  bravoure, 
du  moins  la  Grèce  put,  par  cette  existence 
nouvelle,  reprendre,  dans  le  malheur  même, 
des  idées  de  flerté  et  d'indépendance,  qui  , 
plus  tard ,  devaient  porter  de  si  heureux 
fruits  Et  quand  on  a  l'honneur  d'appartenir 
à  une  nation  qui,  comme  la  France,  a  si  no- 
blement et  si  puissamment  contribué  à  l'af- 
franchissement.actuelde  la  Grèce,  et  que  soi- 
même  on  a  donné  à  cette  belle  cause  des  se- 
cours non  inefflcaces,  on  peut,  sans  craindre 
de  blesser  une  honorable  susceptibilité  natio- 
nale, aimer  à  se  rappeler,  et  à  rappeler  aux 
autres  ,  qu'avant  d'assurer  à  la  Grèce  d'au- 
jourd'hui cette  nationalité  que  lui  ont  con- 
quise et  méritée  tant  de  sacritices  généreux, 
tant  de  malheurs  ,  tant  de  courage  enfin  dé- 
ployé dans  une  lutte  obstinée,  les  chevaliers 
français  avaient  été  les  premiers  à  lui  con- 
quérir ,  sinon  une  existence  nationale  ,  du 
moins  une  individualité  qui  n'était  ni  sans 
tierté,  ni  sans  gloire.  » 

CHAMELIÈRES,  ancienne  abbaye  deBéné- 
dictins  au  diocèse  de  Clermont,  en»France. 

Ou  conservait  autrefois  dans  l'église  du 
monastère   le  corps  de   Sainte-Thècle.  Eu 

a 


8-5  CHA 

16i>9,  oa  découvrit  dans  la  cliAsse  où  repo- 
saieiit  les  reliques  de  la  sainte,  une  lame  de 
plomb  sur  laquelle  était  gravée  rinscriiilion 
suivante  r 

He  sunl 

reliquie 

beaie 

Tecie  .  vir  . 

ginis  .  que  Ilico- 

nie  (1)  oriiiiiila 

fuit  .  dehiiic  ve 

ro  a  Paiilo.  aplo. 

conversa  Se- 

luciam  (2)  requi- 

evit. 
(Mabillon,  Annal.  Benedict.,  1. 1,  p.  hkS  ; 
nouveau  traité  de  Oiplomalique  ,  1.  II, 
p.  o%-602  ;  Cardinal  Mai,  p.  kH.) 

CHARTES  ,  lapidaires  ou  gravées  sur 
pierre.  —  Voyez  Anagni,  ,  Civita-Castellana, 
Milan,  Ravenne,  Subiaco,  Tivoli,  Viterbe,  le 
ciiapitre  m'  des  inscriptions  de  Rome  dans 
notre  Dictionnaire,  et  une  dissertation  cfu 
mot  Pierre  Latte. 

CHARTRES  ,  chef-lieu  du  département 
d'Eure-et-Loire,  en  France. 

I. 

Inscriptions  placées  sur   les   tombes  de  deux 
évêques  de  Chartres. 

ConimuDicalioa  de  M.  Doublet  de  Boislbibaull,au  cumilé 
des  arts  et  Dionuments,  du  ministère  de  l'instruction 
publique  (3). 

A  un  demi-myrianiètre  de  Chartres  existe 
l'hôpital  des  incurables,  fondé  par  M.  d'A- 
ligre,  dans  le  même  emplacement  oijse  trou- 
vait avant  la  révolution  l'abbaye  de  Josa- 
phat,  construite  près  de  la  montagne  dite  de 
Lèves,  en  1180,  par  Geolfroy  et  Gosselin, 
son  frère,  évoques  de  Chartres. 

Plusieurs  évCques  de  Chartres  furent  in- 
humés à  Josaphat,  entre  auires  Croll'roy  et 
Gosselin  de  Lèves,  Robert,  Jean  de  Salisbu- 
ry,  Celles  et  llegnauld  de  Mau(;on. 

L'ancienne  église  n'existe  plus.  C'est  donc 
chose  fort  diflicile  iiue  de  retrouver  les  in- 
scriptions qui  élnienl  gravées  sur  les  lombes. 
Je  viens  de  découvrir  celles  relatives  à  Gos- 
selin de  Lèves  et  h  Jean  de  Salisbury  ;  je 
m'emiiresse  de  les  porter  à  la  connaissance 
du  comité. 

l'reinière  inscri|ition. 
ilic  jacci  Uuiiiiius  Gosleiius  de  Leugis,  episco- 
pus  CHrnolcnhi»  ,  nepos  el  successor  Doiuiii 
Gaufridis  de  Leugis,  cpiscopi  (^ariuilciisib,  f'un- 
daloris  abbaliic  B.  M.  de  Josapliat,  aiiiio  1117, 
ciiju8l'<'aldiai>ruitD.Girardus,virpolcnsiipci°ect 
sernionc.  Itoiia  l'jiisdi'iii  nionastciii  aiiipliavil 
I).  Gii»liMiiis  et  l'iiiidavil  alili.itlaiii  S'>  Ca- 
rauni  (4).  Oliilt  aiiiio  1155. 

(I)  Pour  honii;  Icoiiiiinl ,  aujourd'liiii  Koiiieli,  en 
Asie  .Mineure. 

(i)  Poiir  Sdeuciam,  Séleucic,  auJDurd'Iaii  Seli'l- 
Kieh. 

(5)  Ihiltflin,  »eplriid)re  I8"il,  p.  -2-27. 

(I)  l.'.dilayr  dr  S;iirp|-C.li(|.iii,  pic,  Cliarirc». 


DICTIONNAIRE  CHA  236 

Seconde  inscription. 
Ilic  j^cet  Doiiinus  Joaiines  Salisburiensis,  epis- 
copus  Cainolcrisis.  Eral  capellanus  sancti  Tlio- 
mse,  arcliiep.  Caaluarieiisis,cum  ipscmartyrimn 
passus  est  apud  Anglos,  cujus  capsulant  dedil 
abbatise  Sancti  Pelri  Camolensis.  Obiit  D. 
Joaniies  anno  1180,  oui  successit  iii  episco|ialu 
Doiniius  Petrus  Cellcnsis  (1),  abbas  Sancti  Re- 
migii'.Rhemensis,  vir  eximius.  Jacet  in  clioro 
iibi  epistola  Icgitur. 

IL 

Inventaire  des  vêtements  et  des  reliques  pos- 
sédés par  la  cathédrale  de  Chartres  nu  xvii' 
siècle. 

Commuoicaiion  de  M.  Doublet  de  Boisihibauli  au  comité 
des  arts  et  inouumeuts  (2). 

Dans  la  sacristie,  en  entrant  à  main  gau- 
che, se  trouvaient  cinq  coll'res  garnis  chacun 
de  cinq  tiroirs. 

Premier  coffre. 

1.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
de  deux  éloles  et  de  trois  manijailes  è  fond 
de  velours  blanc  chargé  de  ligures  de  l'arbre 
de  Jessé  ;  les  luanteaux  et  arbres  sont  d'or 
couché  à  petite  pointe,  le  reste  des  vête- 
ments à  point  de  bouture  de  soie  bien  fine  ; 
les  orfrois  à  fond  de   velours  roug 


_e  chai'gé 
de  figures  d'anges  d'or  nué,  enrichis  de  se- 
mence aux  armes,  en  chef  de  Bourbon,  et 
deux  écussons  ensuite  portant  écartelé,  au 
premier  et  dernier  d'azur  semé  de  France,  à 
la  bande  de  gueules  ehargée  de  trois  licuis 
d'argent,  qui  est  Rourbon  ;  au  deux  et  troi- 
sième d'argent,  au  chef  de  gueules,  au  lion 
d'azur  armé  et  lampassé  d'or  brochant  sur 
le  tout,  qui  est  l'ancien  Vendôme. 

Cet  ornement,  qui  fut  donné  par  Louis, 
comte  de  Vendôme,  était  nommé  le  petit 
arbre  de  Jessé. 

2.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  de  ve- 
lours rouge,  les  orfrois  lleuronnés  de  veit, 
avec  leurs  deux  étoles  ;  trois  manipules  aux 
armes  de  Joyeuse,  qui  est  écartelé,  au  pre- 
mier et  quatrième  (lalé  d'or  et  d'azur,  au 
chef  de  gueules  chargf'  de  trois  hydres  d'ur, 
qui  est  Joyeuse  :  au  deuxième  el  Iruisième 
d'azur  au  lion  d'argent  couronné  de  même, 
à  la  bordiu'e  de  gueules  chargée  de  huit 
Heurs  de  lis  d'or,  (]ui  est  Saint-Didier,  l'é- 
cusson  envirotmé  de  deux  colliers  de  l'ordic 
du  roi,  sui monté  d'une  eouronne  d'or  eini- 
chie  de  diamants,  rehaussée  de  tleurons 
d'or  et  de  |)erles,  amielée  de  Joyeuse. 

3.  Une  chasuble  doublée  d'un  lalfetas  in- 
e;irnadin  et  deux  tuni(iu<'S  garnies  de  leurs 
él(des  et  manipules  de  drap  d'or  lleuronné 
de  velours  rouge,  les  oifiois  brodés  d'or,  les 
ligures  A  manteaux  d'or  couché,  et  le  reste 
des  vêtements  de  points  de  bouture  apjielés 
de  colonia,    chargés    d'armes    qui   sont    un 


de    guelde^, 


eeusson    d'argent    au  chevron  ui;   ^v 
ciiargé  en  puiiUc  d'une  étoile  d'azur  aiioni- 


(1)  Celles, 
(î)  liullclm,]: 


\t\\v\-  ISM,  p.  I!i. 


257 


CHA 


DEPIGRAPHIE. 


CHA 


238 


pagnée  de  trois  roses  de  gueule  bouton- 
nées d'or,  deux  en  chef,  une  en  pointe , 
et  pour  ornement  de  l'un  est  un  bâton  cau- 
toral. 

4.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
de  leurs  étoles  et  trois  manipules  ;  l;i  chasu- 
ble doublée  de  taffetas,  les  étoles  à  fond 
d'argent  lleuronné  d'or,  fermé  de  velours 
rouge  ;  les  orfrois  d'or  nué,  aux  figures  de 
l'adoration  des  rois,  de  l'histoire  de  la 
Vierge,  aux  armes  de  France  et  de  Lor- 
raine. 

Donné  par  Henri  III. 

5.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
de  leurs  étoles  et  manipules  à  fond  satiné 
rouge,  chargé  de  rosettes  veloutées  rouges 
entourées  de  lauriers  d'or  lilé  ;  les  oïlVois 
d'or  nué  contenant  l'histoire  de  la  Passion, 
et  autres  de  l'Ancien  Testament,  appelé  l'or- 
nement des  rosettes. 

Fait  par  le  chapitre  et  servant  au  Saint- 
Sacrement. 

6.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
de  deux  étoles  et  trois  manipules  de  drap 
d'argent  lleuronné  d'or;  les  orfrois  d'or  nué 
chargé  des  armes  de  Louis  Guillard,  évêque 
de  Chartres,  qui  sont  de  gueules,  aux  deux 
bourdons  d'or  [>osés  en  chevrons,  accompa- 
gnés de  trois  rochers  d'argent,  deux  eu  chef 
et  un  en  pointe. 

Deuxième  coffre. 

7.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
de  leurs  étoles  et  manipules  de  taffetas  blanc 
chargé  de  fleurs  de  lis  d'or,  entouré  de  lau- 
riers d'or  et  de  soie  ;  les  orfrois  à  ligures  de 
petits  points  représentant  l'histoire  de  la 
Vierge,  aux  armes,  parti  au  premier  de  Jé- 
rusalem ;  ou  deuxième  semé  de  fleurs  de  lis, 
à  la  bordure  de  gueules,  au  lambel  de 
gueules. 

8.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
d'une  étole  et  de  deux  manipules  de  velours 
rouge  semé  de  petits  lis  brodés  d'argent  ; 
les  orfrois  brodés  de  soie  verte  avec  quel- 
ques petits  ornements  d"or  tilé,  chargé  de 
plusieurs  armoiries  en  losanges,  la  pre- 
mière d'Evreux,  semée  de  France,  à  la  ban- 
de componée  d'argent  et  de  gueules  :  la  deu- 
xième, parti  au  premier  de  Navarre  et  au 
deuxième  de  France,  la  troisième  de  Bour- 
gogne ancien. 

9.  Une  chasuble  et  deux  tuniques,  garnies 
de  leurs  étoles  et  manipules  toutes  b.ir- 
dées  d'or  et  d  argent  et  enlevées,  le  tout  vi- 
dé à  jour,  et  dessous  la  broderie  une  toile 
d'argent  trait  ;  les  orfrois  aussi  bordés  d'or 
et  d'argent,  semés  de  perles  et  semences  oii 
il  y  a  plusieurs  croix  de  Lorraine  garnies  de 
semences  et  perles,  auxarmesqui  sont  parti, 
au  premier  coupé,  en  chef  de  France,  au  bâ- 
ton de  gueules  péri  en  bande,  en  pointe  de 
France,  à  la  bordure  componée  d'argent  et 
de  gueules  ;  au  deuxième  de  Lorraine,  au 
lambel  de  gueules  à  trois  pans,  le  tout  sur- 
monté d'une  couronne  de  fleurs  de  lis,  ap- 
pelé l'ornement  de  la  duchesse  de  Lor- 
raine. 

10.  Une  chasuble  et  deux  tuûiques  garnies 


de  leurs  étoles  et  manipules  de  velours 
rouge,  les  orfrois  semés  de  flammes  de  bro- 
derie d'or  et,  au  milieu  de  la  chasuble,  uv 
grand  Saint-Esprit  en  broderie  d'argent  en- 
vironné de  rayons  d'or  avec  les  armes  de 
France  et  de  Navarre.  Donné  par  le  roi 
Louis  XIII. 

11.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
de  leurs  étoles  et  manipules  de  drap  d'ar- 
gent à  fleurons  d'argent  pleins,  garnis  de 
passement  plein  d'or  de  Milan,  aux  armes 
de  feu  M.  d'Etampes,  évêque  de  Chartres, 
qui  sont  gironnées  d'or  et  d'azur,  au  chef 
d'argent  à  trois  couronnes  ducales  de 
gueules. 

Troisième  coffre. 

12.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
de  leurs  étoles  ;  manqîules  de  drap  à  fond 
d'or,  fleuronnés  d'or  et  d'argent,  formés  de 
velours  rouge,  et  le  bord  de  broderie  guippé 
de  Bouillon  et  clinquant  formant  les  orfrois, 
aux  armes  de  losanges,  écartelé  au  premier 
et  dernier  d'azur,  à  six  croix  fichées  d'or, 
trois  en  chef  et  trois  en  pointe,  au  croissant 
d'argent  en  cœur,  aux  deux  et  trois  de 
gueules,  à  la  croix  ancrée  d'or;  sur  le  tout 
écartelé,  au  premier  et  dernier  d'or  au  dau- 
phin d'azur,  auxdeux  et  trois  de  Champagne, 
appelé  l'ornement  de  Sancerre. 

13.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
de  leurs  étoles  et  manipules  en  moire  d'ar- 
gent, l'orfroi  brodé  d'or  de  Milan,  figure 
de  l'arbre  de  Jessé  d'or  nué,  qui  est  pareil- 
lement sur  le  fond  de  la  chasuble  et  des  tu- 
niques, aux  armes  d'Uliers,  qui  sont  écar- 
telés  au  premier^etdernier  d'Uliers,  d'or  à  six 
annelets  de  gueules,  deux  et  un,  au  deuxiè- 
me paie  d'or  et  de  gueules  de  six  pièces, 
qui  est  d'Amboise  ;  au  troisième  d'or  au  lion 
de  sable,  qui  est  de  Flandre,  sur  le  tout  de 
Vendôme  ancien,  le  lion  chargé  d'une  fleur 
de  lis  d'or  sur  l'épaule.  Donné  par  Milon 
d'Uliers,  évêque  de  Chartres. 

Armoires   renfermant  des  chapes. 

14-.  Cinq  chapes  à  fond  de  satin  rouge,  à 
rosettes  de  velours  rouge  entourées  de  lau- 
riers d'or  tilé,  aux  armes  du  chapitre  sur  la 
billi',  qui  sont  une  chemisette  ;  les  orfrois 
d'or  nué  enrichis  d'ovales  où  sont  représen- 
tés la  descente  du  Saint-Esprit,  la  gloire  des 
saints,  l'institution  du  Saint-Sacrement,  le 
martyre  de  saint  Pierre,  l'histoire  de  Zacha- 
rie  et  de  saint  Jean-Baptiste. 

On  l'appelle  l'ornement  du  Saint-Sacre- 
ment. 

15.  Cinq  autres  chapes  de  drap  d'or  de 
grand  ramage  velouté  de  rouge,  les  orfois 
brodés  et  les  figures  à  manteaux  couc'iiés 
d'or,  le  reste  des  vêtements  à  point  de  bou- 
ture ;  l'orfroi  de  celle  de  l'ofliciant,  une  bor- 
dure bordée  et  élevée  d'or  de  trois  doiytsde 
large,  les  figures  brodées  d'or  nué;  ayi" cha- 
peron est  l'histoire  des  Innocents,  ^(ipelée 
colonia. 

10.  Cinq  autres  chapes  de  drap  d'jugent  à 
fleurons  d'or  et  d'argent,  ornées  de   velouté 


239  CH\  DICTIONNAIRE 

rouge,  les  orfrois  d'or  nue  chargés  de  l'Iiis 
loire  do  la  Vierge. 
Don  de  Henri  III. 


CHA 


240 
le  chape- 


17.  Une  chape  à  fond  d'or  velouté,  violet 
cl  à  grands  ramages,  les  orfrois  de  dra|) 
d'or,  chargés  de  cercles  où  sont  les  tigures 
des  apôtres  de  points  de  boulure,  ayant  sur 
la  bille  une  chemise  de  Charlres;  le  ciiape- 
ron  chargé  de  l'iiisloire  des  Innocents,  au- 
dessous  duquel  est  un  écusson  écartelé  au 
premier  et  dernier  de  deux  chevrons  dou- 
blés d'a/ur,  posés  en  face,  au  deux  'et  trois 
d'argent  à  trois  lézards  de  sinople  'posés  en 
pal.  Don  de  M.  le  doyen  Naalier  et  ser- 
vant à  M.  le  doyen  aux  grands  solennels 
d'hiver. 

1-8.  Uaa  au^re  chape  brodée  à  fond  d'or, 
tant  les  orfrois  que  le  corps  de  la  chape  ;  les 
orfrois  garnis  de  quantité  de  semence  dis- 
posée en  compartiments  en  forme  de  feuil- 
lage ;  sur  le  corps  de  la  chape  est  représeilé 
un  fleuve  se  croisant,  rempli  de  dilféreuts 
poissons,  et  dans  la  croisière  il  y  a  de  gran- 
des écrevisses.  Au-dessous  du  chaperon  de 
la  chape,  il  y  a  un  crucifix  accompagné  de 
saint  Jean  et  de  la  Vierge,  au  bas  de  la  chape 
une  Vierge  assise  dans  une  chaire,  et  sur  le 
corps  de  la  chape  sont  les  'apôtres  accompa- 
gnés de  divers  oiseaux.  Sur  le  côté;  droit  de 
l'orfroi,  il  y  a  des  armes:  la  première  d'.or 

deu- 


il trois  chevrons  brisés  de  gueules,  la 


xi:ème  d'or  à  la  fasce  de  gueules  surmontée, 
en  chef,  d'un  chevron  de  gueules  brisé  dont 
les  extrémités  joignent  la  fasce,  et  un  che- 
vron brisé  do  même  en  pointe  ;  ensuite  sont 
reproduits  les  mèiues  écussons  alternative- 
ment sur  l'orfroi  ;  du  côté  gauche  sont  six 
;iutres  écussons  posés  de  même  alternative- 
ment, le  premier  de  gueules  au  lion  d'or,  le 
second  de  gueules  à  trois  lions  passants 
d'or;  Ladite  chape  ayant  un  chaperon  pointu 
lï  l'antique  enrichi  de  deux  anges  qui  encen- 
sent ;  celte  chape  était  réservée  à  l'évèque 
lors  (le  son  entrée. 

19.  Une  chape  de  velours  blanc  garnie  de 
deux  gros  crochets  d'argent 
orfrois  à  fond  d'or  gaufré 


h  la  bille,  les 
e  tout  chargé  du 
grand  arbre  de  Jessé,  au  bas  de  laquelle  se 
fit  en  lettres  brodées  :  Carolus  d'illicrs  de- 
camis  Carnolensis  hue  me  veste  contexit 
1522  ;  parcal  illi  Deus  !  Dans  le  cha|ieron  est 
une  -Assomption et  au-dessous  sont  les  armes 
d'Illiers  en  écusson  carré,  ornées  d'une 
crosse,  ayant  au  premier  et  diTuicr  d'Illiers, 
au  deuxième  paie  d'or  et  de  gueules,  au 
troisième  d'or  au  lion  de  sable,  et  sur  le  tout 
de  Vendôme  ancien  comme  ci- dessus 
(voyez  n"  1). 

20.  Une  chape  ;i  fond  de  velours  blanc, 
chargé  do  ligures  de  l'arbre  de  Jessé,  dont 
les  maiit;.'aux  et  arbres  sont  d'or  couché  fi 
petit  point,  les  orfrois  à  fond  de  velours 
rouge  chargé  de  ligures  de   chérubins  d'E- 

zéchiel  sur  de aux  armes  de  Louis 

de  Bourbon,  (  omtc  de  ^'endôme,  qui  sont 
sem(''i;s  de  Heurs  de  lis  d'or  ù  la  bande  do 
giic  idi's,  (  l  autres  éiarlelés  au  premier  et 
dernier  de  Louis  de  Uiturb'xi,  iiu  deuxième 


et  troisième  de  Vendôme  ancien 
ron  représentant  la  Trinité. 

21.  Cinq  chapes  de  drap  d'argent,  à  fleu- 
rons d'argent  frété,  garnies  de  passement 
d'or  de  Milan,  avec  armes  de  feu  M.  Léonor 
d'Estampes,  évêque  de  Chartres. 

22.  Une  chape  à  fond  de  satin  rouge  bro- 
dée il  plein  d'or  et  d'argent  couché,  les  or- 
frois de  velours  rouge  brodés  h  plein  d'or 
gui[>é,  remplis  de  l'histoire  d'Elie,  donnée 
par  M.  Elie  Fougère,  doyen  de  Charlres, 
avec  ses  ariaes^  qui  sont  d'azur  à  deux  che- 
vrons brisés  d'argent,  surmontés  en  chef  de 
deux  étoiles  d'or,  au  croissant  d'argent  en 
pointe  d'où  sort  une  llaimnc  de  gueules  en 
jjal.  La  chape  doublée  de  taffetas  rouge  et 
ayant  di'ux  grands  crochets  d'argent. 

•  23.  Cinq  chapes  de  velours  rouge,  les  or- 
frois brodés  et  semés  de  flammes  d'or  guipé, 
et,  sur  les  chaperons,  un  gros  Saint-Esprit 
d'argent  entouré  de  flammes  d'or  avec  les 
armes  de  Louis  XIII,  servant  à  la  Peidecôte 
et  aux  messes  du  Saint-Espril.  Les  orfrois 
brodés  d'une  broderie  d'argent  semée  de 
soie  bleue. 

2'i..  Cinq  chapes  de  brocart  à  fond  d'argent 
ileuronné  d'or  et  d'argent,  pour  clôture  des 
chaperons  et  orfrois.  Le  tout  doublé  de  taf- 
fetas Isabelle  avec  les  armes  de  A'illeroy 
d'azur  au  chevron  d'or  à  trois  ancrées  de 
même,  deux  et  une. 

2b.  Une  chape  de  velours  à  fond  violet 
Ileuronné  à  grands  ramages  d'or,  les  orfrois 
de  broderie  de  feuillages  et  de  chemises  de 
Chartres  et  le  chaperon  pareil,  le  tout  ter- 
miné de  galon  de  soie  verte  ;  appelée  le 
manteau  du  roi  Jean  ,  servant  aux  se- 
maines des  dimanches  de  i'Avent  et  du 
Carême. 

26.  Quatre  chapes  de  velours  rouge,  les 
orfrois  de  brocart  h  fond  d'or,  avec  lleurons 
d'or  et  d'argent  frété,  forme  de  velouté  vert, 
aux  armes  do  Joyeuse. 

27.  Deux  chapes  de  drap  d'argent,  fleu- 
ronnées  d'or  et  d'argent  frété,  les  orfrois 
d'or  nué  à  ligures  représentant  l'histojie  de 
la  Vierge  ;  aux  armes  de  M.  Guillard,  évoque 
de  Chartres  sur  ses  billes. 

28.  Quatre  chapes  à  fond  d'or,  fleuron- 
nées  de  velouté  rouge,  l'une  ayant  la  des- 
cente du  Saint-Esprit  sur  le  chaperon  et  les 
orfrois  de  broderie  avec  ligures  ayant  les 
manteaux  d'or  couché  et  le  reste  des  vête- 
ments de  pièces  de  bouture  :  la  ileuxièmc 
ayant  môme  orl'roi,  de  môme  broderie  avec 
un  chaperon  où  il  y  a  apparence  d'une  Na- 
tivité ;  la  troisième,  les  orfrois  pareils,  et 
sur  le  chapi'ron  une  Cène  ;  la  iiualrième,  les 
(irfrois  brodés  d'or  nué,  avec  ligure  de  même 
et  le  chaperon  de  même  représentant  la  Ké- 
surrectioii  :  laiiuclle  elKqie  porte  sur  la 
bille  un  écusson  au  champ  d'argent,  au 
chevron  de  sable  ou  d'azur  surmonté  do 
lieux  roses  do  même,  une  tôle  en  pointe, 
appelée  Sancerre. 

2'.).  Deux  chajies  tie damas  rouge  ileuronné 
d'or,  les  orfrois  bn  dés  d'or,  d'argent  cl  de 
soie  :  sur  le  chaperon  de  l'une,  Tapparition 
de  l'auge  aux  .Maries,    et  sur    l'aulre  Notre* 


241 


CIIA 


D'EP1GR4PH1E. 


CHA 


0|2 


Seigneui"   porlnnt    sa    croix,  apparaissant  à 
saint  Pierre  ,  aux  armes  de  Guillard. 

30.  Deux  chapes  de  velours  vert  toutes 
brodées,  histoires  différentes  ;  garnies  d'an- 
ges jouant  de  divers  instruments  et  semées 
d'écussons  aux  armes  de  France. 

31.  Une  chape  à  fond  d"or,  ramagée  de  ve- 
Jours  vert  etde  petites  fleurs  en  trèile  velouté 
rouge  ;  les  orfrois  brodés  d'or  et  de  figures 
dont  les  manteaux  sont  couchés  d'or,  et  le 
reste  du  vêtement  de  point  de  bouture  ;  ayant 
sur  le  chaperon  une  Trinité. 

32.  Une  chape  de  velours  rouge  remplie 
de  figures  des  douze  apôtres  ;  les  manteaux 
brodés  et  couchés  d'or  à  petit  point  et  le 
reste  des  vêtements  à  ])etil  point  :  au  bas, 
un  bord  de  feuillage  brodé,  les  orfrois  par 
carrés,  dont  l'un  est  de  velours  rouge  chargé 
d'un  ours  environné  de  lis,  l'autre  au  fond 
de  soie  blanc  trélissé  d'argent,  avec  un  car- 
touche à  fond  vert  rempli  d'un  cygne  d'ar- 
gent ;  au  troisième  carré  les  armes  de  Berry, 
semé  de  France,  à  la  bordure  engresiée  de 
gueules,  et  ainsi  en  continuant  pour  le  reste 
des  carrés. 

33.  Une  chape  de  damas  rouge,  tout  le  ra- 
mage fermé  d'un  cordonnet  d'Or  de  Milan, 
les  orfrois  d'or  violet  brodé  de  feuillage 
d'étotfe  d'or  et  d'argent,  avec  dos  ronds  rem- 
plis de  figures  :  sur  le  chaperon,  un  saint 
évêque  ayant  un  chanoine  à  ses  pieds,  et,  au 
bas  du  chaperon,  un  écusson  d'or  de  trois 
pièces,  au  chef  de  gueules  à  trois  étoiles  d'or, 
à  la  fasce  de  sable,  et  en  points  d'or  à  trois 
poissons  de  sinople. 

34.  Une  chape  de  damas  rouge  fleuronné 
d'or,  les  orfrois  de  brocart  d'argent  où  est 
figurée  l'histoire  de  la  manne. 

35.  Une  chape  de  damas  figuré  do  grands 
fleurons  d'or,  les  orfrois  brodés  d'or  et  de 
soie:  sur  le  chaperon  un  saint  Thomas  met- 
tant la  main  dans  le  côté  de  Notre-Seigneur. 

36.  Une  chape  à  fond  d'or  couché  où  il 
y  a  plusieurs  ronds  remplis  du  martyre  de 
plusieurs  saints,  avec  des  anges  qui  encen- 
sent plusieurs  endroits;  les  orfrois  de  bro- 
catelle  de  soie  rouge  et  aurore. 

37.  Une  chape  de  damas  rouge  à  fleurs  d'or 
par  compartiment  ;  les  orfrois  brodés  d'or 
avec  des  ligures  dont  les  manteaux  sont  cou- 
chés d'or  et  le  reste  des  vêtements  brodés  h 
petitpointsurlechaperon:enpoinle,  un  com- 
mencement de  la  Vierge,  et  en  bas  un  écus- 
son écartelé  porté  par  deux  anges,  au  pre- 
mier et  dernier  de  France  à  trois  fleurs  de 
lis,  au  deuxième  et  quatrième  d'or  à  deux 
dauphins  d'azur. 

38.  Une  chape  de  velours  à  fleurs  rouge 
cramoisi;  les  orfrois  de  velours  vert  brodés 
d'étoffe  avec  des  ronds  où  il  y  a  partie  des 
apôtres  :  sur  le  chaperon,  un  saint  Michel 
ayant  un  chanoine  à  genoux  auprès  do  lui, 
et,  au  bas  du  chaperon,  un  écusson  d'azur  à 
un  navire  d'argent  au  chef  d'or  à  trois  trèfles 
de  sinople. 

39.  Une  chape  de  velours  rouge  brodée 
de  plusieurs  feuillages  d'or  formant  un  com- 
partiment dans  lequel  sont  représentés  plu- 
sieurs martyrs  ou  saints,  dont  les  manteaux 


sont  brodés  d'or  et  le  reste  des  vêtements 
brodés  de  soie  à  petit  point  avec  de  petits 
oiseaux  semés  en  plusieurs  endroits  ;  les  or- 
frois brodés  d'or  avec  figures  brodées  d'or 
sur  les  manteaux,  et  le  reste  do  soie,  à  petit 
point.  Le  chaperon  en  pointe  sur  lequel  est 
le  trépassement  de  la  Vierge  ;  ladite  chape 
appelée  la  chape  des  martyrs. 

40.  Une  chape  de  velours  rouge  semée  de 
croix  d'or  de  masse  ;  les  orfrois  brodés  aussi 
d'or  de  masse,  avec  plusieurs  figures  bro- 
dées de  même.  Appelée  la  chape  do  la  croix. 

41.  Cinq  chapes  de  velours  noir,  les  orfrois 
de  satin  blanc  bordés  d'une  gaufrure  d'or  de 
Milan,  avec  figures  d'anges,  et,  sur  l'un  des 
chaperons,  l'histoire  de  la  résurrection  du 
fils  de  la  veuve  de  Naïm;  sur  le  deuxième,  la 
résurrectionde  sa  fille, PMe//o,  tibi  dico^surge, 
par  Notre-Seigneur;  sur  la  troisième  par  Elle, 

et  sur  la  cinquième  la  résurrection  de 

avec  ces  paroles  :  Mulier,  toile  filium  tuum  : 
toutes  lesquelles  figures  sont  d'or  nué  sur 
satin  blanc. 

III. 

Reliques. 

1.  La  première  châsse  en  vermeil  doré  [sic) 
travaillée  à  jour,  avait  été  donnée  par  Hen- 
ri IV,  le  jour  de  son  sacre  en  l'église  cathé- 
drale de  Chartres,  le  28  février  lo94. 

2.  Deux  grands  calices  de  vermeil  avec 
leurs  patènes,  servant  aux  jours  solennels  : 
l'un  donné  en  1582  par  Henri  III  ;  l'autre, 
par  l'amiral  de  Grœsville,  est  orné  de  ses 
armes,  sous  Charles  VllI,  en  1487;  l'un  et 
l'autre  de0",325de  haut.  Le  second,  porté  à 
Paris  en  1563,  afin  d'y  être  vendu  pour  les 
besoins  de  l'État,  fut  estimé  à  100  liv.  (1)  et 
rapporté. 

3.  Deux  grosses  burettes  de  vermeil,  ou- 
vrage antique  de  0'",162  de  hauteur. 

4.  Deux  instruments  de  paix,  l'un  d'argent, 
ayant  0'",217  de  hauteur  et  0°',13o  do  largeur; 
l'autre  de  vermeil,  donné  en  1600  par  M. 
Boeto,  doyen,  a  0"',217  de  hauteur  et  O^jlOS 
de  largeur. 

5.  Une  croix  de  0~,325  de  hauteur,  dont  le 
pied  de  la  colonne  et  le  fût  sont  d'émeraudes  ; 
le  pied  composé  de  trois  tables  triangulaires, 
dans  le  milieu  desquelles  il  y  a  des  onyx 
taillés.  Ce  pied  est  posé  sur  trois  agates  au- 
dessus  desquelles  est  une  colonne  torse  d'une 
seule  émeraude  ;  le  fût  de  la  croix  aussi  d'é- 
meraudes en  tables  de  0°',027  de  large  ;  le 
tout  enchâssé  d'or,  enrichi  de  perles,  xubis 
et  turquoises,  donné  par  Henri  III,  en  1582; 
estimée  30,000  livres. 

6.  Une  Vierge  de  vermeil  doré  portant  son 

fils ayant  0°,244  de  hauteur  et  pesant 

2  marcs  6  onces ,  donnée  en  1256 ,  par 
Alaide,  abbesse  de  Montreuil,  en  Picardie. 

7.  Une  grande  Vierge  d'argent,  de  0"',650 
de  hauteur,  pesant  10  marcs  et  demi,  nom- 
mée Notre-Dame  Blanche,  ou  de  lacté.  Au 
milieu  du  reliquaire  est  une  petite  boite  d  or, 
dans  laquelle  il  y  a  une  petite  fiole  de  cristal 
pfeine  de  lait  de  la  sainte  Vierge. 

(1)  Le  marc  d'aigeni  valait  alors  15  liv.  15  s. 


513 


CHA 


Dlf-TIONNAIRE 


CHA 


2U 


8.  Une  aulre  Vierge  d'ambre  gris  en  demi- 
relief  de  C^GO  en  liauti'ur  et  lari^eur.  Le 
visage  et  les  mains  de  la  Vierge  et  de  l'en- 
fant Jésus  sont  d'albAtre;  ils  iwirtenl  Tun  et 
l'autre  une  cDuronned'or,  enrichie  de  perles; 
au  bas  du  tableau  sont  à  genoux  deux  anges 
d'or  émaillé 

9.  Présent  fait  par  la  république  de  Ve- 
nise à  Henri  lH,  qui  le  donna  à  l'église  de 
Chartres  le  jour  de  la  Chandeleur,  en  1582. 
La  république  de  Venise  depuis  a  voulu  le 
racheter,  et  en  avait  ollerl  10,000  liv. 
Henri  III  fit  ce  présent  avec  la  croix  d"é- 
meraudes  et  le  calice  de  vermeil  n<"  -2  et  5 
ci-dessus. 

10.  Un  saint  Laurent  de  vermeil,  ayant 
0",515  en  hauteur  et  pesant  IV  marcs,  dans 
lequel  est  encliAssée  une  dent  de  ce  saint 
martyr. 

11.  Buste  à  mi-corps  de  vermeil  doré,  de 
sainte  Amplonie,  de  la  hauteur  de  0"',i88, 
posé  sur  un  grand  pied  aussi  de  vermeil, 
porté  par  quatre  lions  ;  le  tour  du  col  bordé 
de  rubis  et  d'émeraudes,  dont  celle  du  mi- 
lieu qui  sert  comme  d'agrafe ,  est  d'un 
prix  considérable  pour  sa  grandeur  et  sa 
beauté.  Donné,  en  1503,  par  le  cardinal  Per- 
rault, à  qui  MM.  de  Cologne  en  avaient  fait 
présent. 

12.  Une  Vierge  d'or  émaillé  (hauteur 
0"','^60),  ayant  un  grand  manteau  émaillé  de 
bleu,  et  à  cause  de  cela  nonmiée  Notre-Dame 
Bleue  ;  elle  lient  par  la  main  gauche  son  lils 
debout  h  côté  d'elle  et  qui  est  aussi  en  or. 
L'or  et  l'argent  de  cette  ligure  pèsent  en- 
semble 35  marcs.  La  Vierge  est  assise  dans 

une  chaise au  pied  de  cette  chaise  est 

un  reliqua.ire  contenant  des  cheveux  di;  la 
sainte  Vierge.  Donnée  en  1384,  par  le  pape 
Clément  Vil  à  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
lequel  en  a  depuis  fait  présent  à  l'église, 
avec  cette  belle  ligure  de  lu  Vierge,  comme 
il  paraît  par  les  registres  de  l'œuvre  de  l'an 
1404..  Les  mômes  registres  constatent  encore 
qu'en  1416,  Jean  Tarenne,  changeur  et  bour- 
geois de  Paris,  donna  le  pied  ou  base  de 
cette  chûsse,  qui  est  d'argent  doré,  environ- 
né de  panneaux  de  môme,  émaillés  de  bleu 
et  semés  de  (leurs  de  lis. 

1.'}.  La  sainte  cliAsse  (longueur  0'",677,  lar- 
geur 0'",271,  haut(!ur  0'°,5(i9),  posée  sur  un 
brancart  de  vermeil  doré,  semé  de  Heurs  de 
lis  en  bosse.  Cette  ciiAsse  pesée,  avec  son 
brancart,  le  1"  octobre  170G,  fut  trouvée  de 
93  livres. 

Cette  châsse  est  faite  de  bois  de  cèdre, 
couverte  de  grandes  plaques  d'or  (1  el  enri- 
chie d'une  inlinili'  de  perles, diamaiil>,  rubis. 
ériH'raudes,  saphirs,  jacintlns,  agaies,  tur- 
qnoisi's,  opnli-s,  t(jpazes,  onyx,  ri'ysolite'-, 
amélliysies,  grenats,  girasols,  sarduines,  as- 
lroit(;s,  cas.sidoines,  calcédoines,  héliotropes 
el  autres  joyaux  et  présents. 

L'invenlane  présente  la  description  di!  lOJi 


(1)  11  y  avait  (iO  marcs  d'or  cl 
saillie  cfi.'issi',  cniMiiu;  il 


10  (l'arKcnl  sur  I.1 
jiaiail  |iai  le  |in)c('s-vcrlial 
(l'csliiiialiiiii  i|u'i)ii  en  lil  en  t.'iii-i,  par  iiiilrc  ilii  roi 
Cliarli.'t,  IX,  |iiiiii'  la  veille  des  i'clli|uali'u:>. 


])ijoux  d'or,  d'argent,  de  vermeil  el  de  pier- 
reries diverses.  Voici  les.primipaux  : 

1"  Une  ceinture  d'or  (pesant  3  marcs  1  once, 
estimée  500  écus)  environnant  le  bas  de  la 
chûssc'  et  enrichie  de  15  rubis,  10  saphirs  et 
64  [lerles.  A  l'un  des  bouts  il  y  avait  une 
grosse  agrafe  en  or,  à  l'autre  un  onyx  ser- 
vant de  bouton.  Donnée  par  la  reine  Anne 
de  Bretagne,  (jui  y  joignit  deux  bracelets 
d'or,  émaillés,  attachés  au-dessous  de  celle 
ceinture. 

Kn  1li()3,  elle  consislait  en  67  couplets  et 
avait  68  |>erles  el  30  pierres  [irécieuses;  le 
tout  pesant  3  marcs  1  once,  estimé  300 
écus.  Portée  <i  Paris  pour  être  vendue  à  rai- 
son des  besoins  de  l'État,  elle  fut  ren- 
voyée. Par  un  inventaire  de  1637,  il  y  avait 
15Vubis,  10  saphirs,  64  perles  el  au  bout  un 
onyx. 

2°  Une  grande  croix  de  pierreries,  de  trois 
on  (jualre  doigts  de  large  el  presque  de  toute 
la  hauteur  de  hi  châsse,  faite  de  56  rubis  ba- 
lais et  grenats,  18  saphirs,  22  perles,  8  éme- 
raudes,  18  onyx  et  4  jacinthes,  le  tout  disposé 
en  trois  rangs  et  enchAssé  en  gi'os  chatons 
d'or.  Il  y  a  plus  de  400  ans  qu'elle  est  sur  la 
sainte  cliAsse,  comme  il  parait  uar  un  vieil 
inventaire  de  1353. 

3*  Au-dessus  du  bras  de  celte  croix,  sont 
deux  grandes  pièces  d'orfèvrerie  antiques 
(de  plus  de  400  ans),  en  manière  de  cor  de 
chasse,  rc'présBulanl  les  quatre  saisons,  et  au 
mi" 
tant  la  gueule  d'un  lion 


lieu  des  tableaux  la  Vierge,  Samson  écai 


Jésus  à  mi-co:ps  et 
un  Christ  accompagné  de  deux  anges.  Sur 
l'un  des  tableaux  se  lit  :  Rich.  Wnrl.  me  fe. 
Ces  deux  beaux  morceaux  enrichis  de  beau- 
cou|)  de  perles  el  pierres  iirécieuscs. 

4"  Une  agate  ovale,  de  jirès  de  0'",054  de 
haut,  représentanl  une  Diane  à  la  chasse. 

5°  Sur  le  toit  ou  couvertinc  de  la  sainte 
e'.iàbse,  trois  gros  saphirs  en  caboi'hons  non 
taillés,  celui  du  milieu  eneliAssé  dans  un 
cer(;le  plat  de  vermeil  que  l'on  cro  l  venir  du 
roi  Bdbert.  (Ilya|ilusde  400  ans  ipi'dsso'it 
sur  la  sainte  cliAsse,  ainsi  qu'on  le  voit  pai 
l'inventaire  da  1353. J 

6°  Deux  aigles  plats  d'or ouvrage  de 

saint  Éloi,  posés  sur  les  deux  bouts  du  loil. 
Donnés  en  998  par  Rolelinde,  mère  de  O  Ion 
(Eude),  évô<pie  de  Chartres. 

7"  Un  diamant  non  taillé,  de  la  longiunn- 
de  0"',027  sur  0,020  lant  de  largeur  qui?  de 
hauteur,  encastré  dans  un  chaton  d'or  ovale 
de  liligrane,  enrichi  de  petits  rubis  ('l  lur- 
qu(iis<'s;  il  esl  d'une  très-belle  roche,  et  se- 
rait d'un  prix  considérable  s"il  était  travaillé, 
étant  jilus  gros  ()U<!  le  tiers  de  celui  du  duc 
de  liiscane,  estimé  plus  de  :l  millions,  lequel 
passe  pour  le  second  des  diamants  taillés,  le 

gol. 

la  sainte  chAsse, 
au    milieu   une 


|iremier  étant  au  grand  Mo^. 

8"  Sur  le  second  côté  de 
une  manière   de  portique. 


Vierge  d'or  tenant  son  lils  ;  pèse  un  marc, 
une  once,  deux  gros. 

9"  Un  tableau  d'or,  ovale  jideux  faci-s  :  sur 
l'une  .sainte  Marie-Madeleine,  accompagnée 
de  Louis,  comte  de  N'endôiiie  ;  sur  l'autre  se 
lit:  «Nous   Louis  do  Bourbon,  comte   de 


S45 


CHA  DEPIGRAPIIIE 

Vendôme,  avons  donné  ce  tableau  à  l'église 
N.  D.  de  Chartres,  et  y  donnons  pau  chacun 
an,  à  toujours,  une  once  d'or  à  [irendre  sur 
notredit  comté  de  Vendôme.  Fait  l'an  1401, 
au  mois  d'août.  »  Et  fut  donné  par  lui  au 
mois  d'octobre  suivant. 

10°  Un  autre  tableau  d'or,  en  manière  de 
livre  ouvrant en  liant  du  pignon  est  une 


CHA  Î4(i 

011650.)  La  main  pèse  1 


grande  agate  ovale,  sur  laquelle  est  taillé  un 

Jupiter Le   cadre,   qui   est   ovale,   est 

tj'or au   bas,  un  écusson  couronné  aus 

armes  de  France.  On  lit  sur  la  couronne  : 
«  Le  roi  Charles  V,  lîls  du  roi  Jean,  donna 
cette  agate  à  l'église,  en  136"  »  :  estimée 
6,000  livres. 

C'est  dans  celte  châsse  qu'était  conservée 
la  chemise  de  la  Vierge,  donnée  en  896  nar 
le  roi  Charles  le  Chauve. 

Theudon,  Chartrain,  la  fit  couvrir  d'or, 
ainsi  qu'il  est  constaté  par  le  nécrologe  de 
l'église  de  Chartres  qui  porte  que,  outre 
cette  libéralité,  il  fit  encore  bâtir  le  frontis- 
pice de  la  porte  royale,  entre  les  deux  clo- 
chers, et  qu'il  contribua  aussi  beaucoup  de 
ses  moyens  à  la  couverture  de  l'église.  Il 
mourut  en  911,  et  fut  inhumé  à  Saint-Père. 

14.  Un  grand  reliquaire  d'or  ovale,  posé 
sur  le  haut  d'une  colonne  de  vermeil,  semée 
de  fleurs  de  lis,  soutenu  par  deux  anges  à 
genoux  sur  une  grande  base  à  huit  pans 
aussi  de  vermeil.  11  y  a  entre  autres  reliques 
du  bois  de  la  vraie  croix.  Hauteur  do  tout  le 
reliquaire,  9",623.  L'or  de  l'ovale  et  du  ta- 
bleau de  la  vraie  croix  estimé  800  livres, 
l'ovale  et  la  colonne  estimés  200  écus  sol. 
Les  anges  et  la  base  dorée  pèsent  27  marcs 
6  onces  ;  au-dessous  de  l'ovale  est  un  rubis 
d'un  très-grand  prix,  dans  un  chaton  d'or, 
estimé  en  1562,  par  ordre  du  roi,  à  80  écus. 

Ce  beau  reliquaire  fut  donné  par  le  duc 
^ean  de  Berry,  en  1406. 

15.  Une  ceinture  de  0°,461  de  long  sur 
quatre  doigts  de  large,  faite  de  grains  de 
porcelaine  blancs  et  noirs,  bordée  de  soie  de 
porc-épic  rouge.  Il  s'y  lit  :  Virgini  pariturw 
votum  Huronum.  Elle  fut  envoyée  par  les 
Hurons  en  1678. 

16.  Une  autre  ceinture  de  i°',949  de  long 

et  de  0"',162  de  large Le  fond  est  de 

grains  de  porcelaine  couleur  violet  foncé, 
avec  cette  inscription  :  Virgini  Matri  Abna- 
quiœi  D.  D.,  en  grains  blancs,  tous  lesquels 
sont  au  nombre  de  onze  milliers.  Envoyée 
par  les  Abnaquiers,  sauvages  de  la  Nou- 
velle-France, en  1695,  et  reçus  en  septembre 
1699. 

17.  Une  médaille  d'or  ayant  d'un  côté 
saint  Louis  et  de  l'autre  deux  mains  de  jus- 
tice, sur  le  revers  une  couronne  de  lau- 
liers  avec  ces  mots  :  A  V immortalité l  et 
autour,  prix  d'éloquence,  1673.  Donnée  en 
1681,  par  l'abbé  Matthieu  de  .VIelun  de  Mau- 
pertuis,  chanoine  de  Chartres,  qui  l'avait 
reçue  pour  le  prix  par  lui  obtenu  de  l'Aca- 
démie française.  (Pèse  4  onces,  2  deniers, 
valant  200  liV.) 

18  \in  ange  d'argent  tenant  une  raaiu  d  or 
dans  laquelle  est  une  partie  de  celle  de  saint 


Thomas.  (Hauteur 
marc,  5  onces. 

19.  Un  soleil  de  vermeil  ou  jiorte-dieu 
(hauteur  0m,433,  longueur  0°'650,  largeur 
0°',162),   porté  par  deux  anges  ;  au-dessus 

un  dais  de  vermeil  porté  par  quatre 

Le  tout  orné  de  pierreries. 

20.  Un  saint  Georges  à  cheval  (hauteur 
0ni,487,  longueur  0"',325),  en  vermeil,  le- 
quel se  démonte  en  plusieurs  endroits. 
Donné  en  1634  par  Nicole,  duchesse  de  Lor- 
raine. 

21.  Une  grande  croix  de  vermeil,  enrichie 
de  pierreries,  servant  aux  processions  solen- 
nelles (hauteur  0™,921). 

22.  Une  autre  croix  en  vermeil  qui  se  met 
sur  l'autel  aux  jours  solennels  (hauteur 
0">.623,  pèse  3  marcs  3  onces).  Donnée  par 
MM.  de  la  ville  d'Issoudun.  le  15  mars  1630. 

23.  Un  bâton  de  brésil  (hauteur  de  l'",703), 
virole  d'argent  en  i)lusieurs  endroits  ;  au 
haut,  une  grosse  fleur  de  lis  en  vermeil 
C'est  le  bourdon  que  le  roi  Jean  portait  en 
ses  pèlerinages.  Il  sert  de  bâton  cantoral  aux 
petits  solennels. 

24.  Un  autre  bâton  cantoral  (hauteur  de 
1"",786,  pesant  15  marcs,  5  onces).  Donné  le 
13  mai  1559,  jiar  M.  Thiersant  chanoine  ;  sert 
aux  grands  solennels. 

25.  Un  missel  couvert  de  vermeil  (hauteur 
On',460,  largeur  0"s298). 

26.  Un  textuaire  d'évangiles,  aussi  de  ver- 
meil, dont  les  deux  couvercles  pèsent  11 
marcs,  2  onces. 

27.  Un  textuaire  d'épîtres,  aussi  couvert 
de  vermeil. 

28.  Une  châsse  de  bois  doré  (longueur 
1"',056,  hauteur  0°',569),  contenant  deux  sacs 
renfermant  des  reliques. 

29.  Un  reliquaire  de  vermeil  doré  (hauteut 
0»,406),  contenant  un  morceau  d'une  cein- 
ture de  la  Vierge  et  un  morceau  d'une  côte 
de  saint  Louis.  Donné  en  1407  par  le  comte 
de  Vendôme. 

30.  Une  châsse  de  vermeil  (longueur 
0°,623,  largeur  0'»,379,  hauteur  0'°,812). 

31.  Le  chef  de  sainte  Anne  (hauteur 
0°,542),  dans  un  buste  de  vermeil  doré. 
Donné  en  1204  par  Louis,  comte  de  Blois 
et  de  Chartres,  qui  l'avait  envoyé  de  Gon- 
stantinople. 

.32.  Un  buste  de  vermeil  doré,  représen- 
tant un  évêque  (hauteur  0",704),  lequel  ren- 
ferme le  chef  de  saint  Lubin,  évèque  de 
Chartres,  mort  en  551. 

33.  Un  petit  tableau  de  vermeil,  fermant 
-à  volets,  dans  lequel  il  y  a  du  bois  de  la  vraie 
croix,  apporté  de  la  Terre  sainte  par  Huré, 
chanoinedeChartres(hauteur0",135â0»,162, 
largeur  0-,108  à  0",135). 

34.  Un  calice  en  vermei*  avec  sa  patène,  de 
0",162  ;  c'est  celui  de  saint  Yves. 

35.  Le  chef  de  saint  Matthieu,  renfermé  en 
un  buste  de  vermeil  (hauteur  0°,460).  On  a 
siié  au  bas  du  crâne,  par  derrière,  plusieurs 
morceaux  pour  donner  à  des  personnes  de 
granile  qualité.  Apporté  de  ConstantiiiO|>le 
en  1205,  par  Gervais,  comte  de  Châteauneuf, 
qui  le  donna  à  l'église  de  Chartres  en  1353. 


S47 


CIIA 


DICTIONNAIRE 


CUA 


de  cire 


Lo  Chapitre  fit  f;iire  ce  liiistn  par  Jean  Du- 
han,  orlévre,  et  donna  5V  iiiai'(;s,  9  onces,  en 
deniers  d'argent,  et  25  écus  d'or. 

36.  Une  main  de  vermeil  renfermant  des 
reliques  de  saint  Etienne,  iiape,  premier  de 
ce  nom. Elle  porte  lesarmes  de  Jacques  Fourij 
de  Mainvilliers,  6v6que  de  ChAlons.  (Lon- 
gueur O-jlSi),  lari^eur  [O^.lSo ,  hauteur 
0".2Vi). 

37.  Un  grand  calice  d'argent  avec  sa  pa- 
tène, jiesant  12  marcs  et  demi.  Donné  par 
le  mart'fhal  d'Ornano,  le  jour  do  la  Chande- 
leur, !G02. 

■38.  Le  chef  de  saint  Théodore,  donné  en 
1120,  par  Geoffroy  de  Lèves,  évéque  do 
Chartres,  enfermé  dans  une  chAsse  à  6  faces 
(hauleur  0""i-GO,  largeur  0'°,2iV). 

11  y  avait  dans  cette  chAsse  deux  écrits  sur 
parchemin  ;  l'un,  des  couunis  de  l'œuvre, 
certiliail  que  le  chef  de  Théodore  était  autre- 
lois  dans  une  chAsse  d'argent  doré  qui  fut 
prise  sous  Charles  IX  et  qu'il  fut  remis  en 
celle-ci  sous  Henri  111,  laquellefut  bénie  par 
M.  de  Thou,  évècjue  ;  l'autre  était  un  cm-ti- 
licat  de  M.  Mahon,  orfèvre,  attestant  avoir 
refait  cette  châsse  en  1576.  Le  chef  qui  était 
dedans  avait  été  dépouillé  de  sa  première 
chAsse,  qui  pesait  19  marcs  d'argent  doré, 
du  temps  de  Charles  IX.  11  fut  pris  en  môme 
temps,  en  ladite  église,  120  marcs  d'or  et  6 
à  700  marcs  d'argent  de  toutes  sortes  d'ou- 
vrages Je  reliquaires  de  l'ég'ise,  par  ordre 
du  roi,  à  cause  des  nécessités  du  royaume, 
pour  écarter  les  hérétiques  ;  on  enleva  de 
la  sainte  chAsse  40  belles  pièces  d'or  de 
plusieurs  histoires.  Il  y  avait  de  beaux  ru- 
bis balais,  iénieraudes  et  belles  perles,  qui 
furent  vendues  en  1362  et  par  lui  estimées 
à  10,000  livies.  La  sainte  chAsse  ne  sortit  ^,  n 
point  de  1'  église,  les  habitants  de  la  ville  s'y  „.'^_' •  ,";^iî^„ J''\"^'..^ c!^?  Joo"f 
opposèrent  et  donnèrent  des  otages  pour  la 
représenter. 

39.  Un  reliquaire  composé  de  deux  cylin- 
dres de  cristal  en  croix,  ayant  des  reliques 
de  saint  Luc,  évangéliste,  et  de  saint  Vin- 
cent, mailyr;  il  est  iKJilé  jiarun  chérubin. 
Sur  le  haut  du  second  cylindre  on  lit  sur  un 
vélin  :  De  S.  Marci  evanç/rlistœ  corpore.  Dcus 
S.  Sixti  primi  Hcmorum  episcop. 

40.  Un  reliquaire  appelé  des  Marées,  fait 
d'un  cylindre  do  cristal;  sur  doux  morceaux 
de  vélin  on  lit  : 

Jlic  sunl  istœ  reliquiœ  :  1"  de  lacté  hcatœ 

Virijinis,  de  liqne  crucis  li.  Pétri  apostoli 

2"  Ceciliœ,  Vincentii,  Nicusii.... 

41.  Une  vierge  d'argent  tenant  son  lils 
(hauteur  0'",352],  proche  d'elle  est  une  femme 
à  genoux,  représrntunt  Madame  Maiie  do 
Luxembourg,  viMive  de  Philifipe-Emmaimel 
de  Lorraine,  duc  de  Mercojur,  laquflk'  lit 
don  de  cette  ligure,  en  reconnaissance!  do  la 
guérisun  qu'elle  obtint,  en  1618,  par  l'inlcr- 
<:ession  de  la  sainte  Viei'gc,  pour  Madame  la 
duchesse  de  Vendôme,  sa  lllle. 

42.  Deux  grands  cliandelieis  d'ai'gcnt  d'en- 
viron 1",024  de  hauleur,  pesant  cliacun 
HO  marcs.  Pri-sent  ilu  loi  Louis  XIII,  en  IGilT, 
leipjcl  donna  en  (jutre  .'lOO  livres  de  renies  à 
prendre  sui'  sa  généralité  d'Orléans  ,  pour  y 


248 

blanche  au 


entretenir  des   cierges 
jour  des  grandes  fêtes 

4;J.  Une  chAsse  de  bois  doré  (  longueur 
0"',596,  largeur  0"" ,217,  hauteur  0", 460;,  ren- 
fermatit  les  reliques  de  sainte  Tliècle.  Il  s'y 
trouve  <les  reliques  de  saint  Côme  et  des 
morceaux  d'nn(;  grande  boîte  d'ivoire,  sur 
les(juels  est  représenté  le  martyre  de  sainte 
Thècle.  Ces  reliques  étaient  autrefois  dans 
une  chAsse  d'argent  pesant  17  marcs,  qui  lut 
vendue  en  1562. 

44.  Une  chAsse  couverte  d'argent  doré 
(longueur  0"",650,  largeur  0",.325,  hauteur 
0'",623),  renfermant  le  corps  de  saint  Tug- 
dual,  évêque  de  Tréguier.  Il  vivait  en  514. 

45.  Une  châsse  d'un  bois  tout  uni,  de  la 
longueur  d'un  corps  entier  (longueur  1",949, 
largeur  0",514,  hauteur  0"',G23)  ;  celui  de 
saint  Piat,  martyr,  était  dedans. 

46.  Une  chAsse  (longueur  0'",731,  largeur 
0'",352,  hauteur  0'",650),  contenant  des  re- 
liques de  saint  Caltri,  évêque  de  Chartres, 
mort  en  557. 

47.  Le  bénitier  de  l'église  de  Chartres  peso 
10  marcs,  3  onces,  avec  l'anse;  le  goupillon 
pèse  7  onces  et  demie. 

48.  Une  chAsse  (longueur  0",948,  largeur 
0'»,406,  hauteur  0'",731),  couverte  de  lames 
de  cuivre,  renfermant  le  corps  de  saint  Tau- 
rin, évêque  de  Chartres. 

49.  Une  chAsse  (longueur  0'",758,  largeur 
0'",.3o2,  hauteur  0", 623),  contenant  partie  du 
corps  et  le  chef  de  saint  Bohaire  allas  Bé- 
thaire,  vingtième  évêque  de  Chartres,  ([ui 
fut  élevé  à  l'épiscopat  en  594. 

50.  Une  chAsse  (longueur  0",623,  largeur 
0"',325,  hauteur  0'",569),  contenant  divers  os- 
sements de  sainte... 

en  broderies 
(l'u!!  de  4°',223,  sur  2'",599  de  hauteur),  re- 
jirésenlent  l'Assomiition  de  la  sainte  Merge. 
Au  bas,  d'un  côté,  est  le  roi  Jean  avec  ses 
deux  fils,  Charles  V  et  Louis  d'Anjou;  do 
l'autre  côté,  la  reine  Bonne  de  Luxeiubourg, 
sa  femme,  accomj)agnée  de  ses  deux  filles. 
L'ouvrage  est  inie  broderie  exlrêmenient  re- 
levée :  les  vêtements  sont  d'or  niié,  enrichis 
de  pierreries  et  de  perles.  Les  carnalions 
sont  d'un  point  refendu  plus  lin  que  le  satin. 
Le  duc  de  Berri  en  lit  présent  en  1V06,  pour 
servir  de  retable  au  grand  aut(.'l  ;  il  a  eoi\to 
100,000  écus. 

L'autre,  ayant  aussi  4'°,223  de  long  sur 
2'" ,274  à  2"", 599,  re|)résente  l'histoire  de  la 
passion  et  de  la  résurrection  de  Jésus-Christ. 
Cet  ouvrage  est  admirable;  dessin  beaucoup 
jilus  moderne  ipie  celui  du  roi  Jean.  Il 
est  d'or  nué  en  broderie  mêlé  de  ilill'érenls 
points.  Les  contours  et  les  bords  des  drape- 
l'ies  sont  enrichis  de  iierles  fines;  il  y  en  a 
Irois  exiraiirdinairemeut  grosses  formant  la 
lêtc  des  clous  avec  ies(piels  le  Sauveur  l'st 
attaché  h  la  croix.  Le  cadre,  (pii  est  d'archi- 
tecture faite  de  pdini  traîné,  est  aus>i  rempli 
de  perles.  Il  l'ut  linnné  le  12  avril  1556,  ]iai 
M.  François  Rohier,  évêipie  de  Saint-Malo  , 
chanoine  et  dévot  de  Normandie,  iMi  l'égliso 
de  Chartres;  était  estimé  50,000  écus. 


2 19 


CIIA 


DEPICRAPIIIE. 


cnA 


2S0 


Procès-verbal  de  dépouillement  de  la  sainte  cliàsso. 

Aujourd'hui  mardi,  17  septembre  1793, 
l'an  II  de  la  République,  en  présence  des 
citoyens  administrateurs  du  département 
d'Eure-et-Loir  et  des  officiers  municipaux 
de  cette  ville,  a  été  enlevés  par  le  citoyen 
Sergent  (1),  représentant  du  peuple,  et  du 
citoyen  Lemonnier,  pintre  (sic),  tons  deux 
membres  de  la  commission  des  monuments, 
en  vertu  des  pouvoirs  qui  leur  ont  été  don- 
nés par  la  loi  du  27  juillet,  de  la  châsse  de  la 
Vierge  qui  était  dans  le  trésor  de  la  ci-devant 
cathédrale  de  Chartres, 

Les  bijoux  et  objets  qui  suivent...  {Suit 
l'énumération  de  ces  objets.) 

IV. 

Notice  sur   le   vêtement  dit    chemise  de   la 
sainte  Vierge  conservé  autrefois  dans  le  tré- 
sor de  la  cathédrale  de  Chartres. 
Communication  de  M.  Doublet  de  Boislhibault  (2). 

Ce  voile  aurait  été  donné  h  l'église  de 
Chartres  en  876  par  Charles  le  Cliauve.  Ce 
voile  s'appelait  supparum  {Yoiv  Gall.  Christ. 
t.  VIII,  col.  1008).  Willemin,  qui  en  a  pu- 
blié un  dessin  dans  ses  Monuments  français 
inédits  (pi.  16),  donne  à  ce  voile  0",4-88  de 
largeur. 

Ce  qui  attribuerait  à  ce  voile  une  haute 
antiquité,  ce  serait  le  témoignage  de  M.  A- 
drien  de  Longpérier,  lequel  trouve  dans  le 
tissu  une  ressemblance  frappante  avec  la 
toile  qui  enveloppait  les  momies  trouvées  en 
Egypte. 

Nous  donnons  ici  la  copie  du  procès- 
verbal  (3)  dressé  et  renfermé  par  M.  de  Lu- 
bersac,  ancien  évoque  de  Chartres,  dans  le 
reliquaire  oii  il  a  déposé  la  portion  par  lui 
recouvrée  du  voile  do  la  très-sainte  Vierge„ 

«  Nous,  Jean-Baptiste-Joseph  de  Lubersac, 
ancien  évêque  de  Chartres,  premier  aumô- 
nier de  feu  madame  Sophie  de  France,  etc. 

«  Au  retour  d'un  long  exil  que  nous  avons 
subi  ainsi  que  la  plupart  des  ministres  de 
France  fidèles  à  la  religion  catholique  ro- 
maine et  au  gouvernement  qui  avait  fait  le 
•tjonheur  de  nos  pères  depuis  tant  de  siècles, 
nous  avions  à  peine  |iosé  le  pied  sur  le  sol 
de  notre  patrie,  où  nous  avions  laissé  de  si 
tristes  souvenirs  et  des  regrets  si  chers,  que 
nous  nous  sommes  enquis  avec  empresse- 
ment et  inquiétude  de  l'état  présent  de  notre 
troupeau  et  de  notre  église,  autrefois,  hélas  1 
si  illustre  et  si  tlorissante;  motif  suffisant 
[)0ur  la  supposer  ]!lus  mallraitée  par  la  horde 
impie  et  sacrilège  qui  avait  promené  la  dé- 
vastation sur  tout  le  territoire  envahi  par 
elle. 

«  Ce  triste  présage,  trop  bien  fondé,  ne  se 
trouva  aussi  que  trop  réalisé  par  la  spoliation 
générale  des  églises  de  France,  en  particu- 
lier du  riche  trésor  de  notre  église  cathé- 
drale; mais  ce  qui  a  excité  le  plus  éminem- 
ment notre  indignation  et  la  vivacité  de  nos 


(1)  Mort  à  Nice,  le  2i  juillet  1847. 
(2)- 


I  Bulletin  des  Comilés,  décemb.  1830,  p.  280. 
(5)  Celte  pièce  apparlienl  au  cabinet  de  M.  Dou- 
blet de'Boistliibault. 


regrets,  c'est  l'enlèvement  et  la  profanation 
de  la  précieuse  relique  dite  la  Chemise  de  la 
très-sainte  Vierge  (présent  d'un  empereur 
d'Orient  h  Charlemagne),  donnée  à  l'église 
de  Chartres  par  Charles  le  Chauve,  son  petit- 
fils  et  arrière-successeur,  en  876,  d'après  les 
chroniques  de  Indito  église,  et  conservée, 
depuis  cette  époque,  dans  une  magnifique 
châsse  ou  arche  couverte  en  totalité  d'une 
feuille  d'or,  sur  laquelle  étaient  représentés 
les  douze  apôtres,  soutenue  aux  quatre  an- 
gles par  autant  d'anges_  d'or  massif,  et  sur- 
chargée d'ornements  en  pierreries,  perles, 
pierres  gravées  et  autres  bijoux  précieux, 
presque  tous  dons  de  la  piété  des  souverains 
français  et  étrangers  envers  la  mère  de  Dieu, 
le  plus  grand  nombre  par  reconnaissance  des 
bienfaits  miraculeux  en  leur  faveur  de  la 
puissance  infinie  et  de  son  insigne  pro- 
tection. 

«  Quelques  renseignements  à  nous  parve- 
nus par  l'effet  de  nos  recherches,  recueillis 
avec  soin  et  poursuivis  avec  autant  de  cons- 
tance que  d'ardeur,  nous  ont  conduit  aux 
découvertes  suivantes  : 

«  Au  mois  de  décembre  1793,  des  commis- 
saires des  trois  corps  constitués  de  la  ville 
de  Chartres  s'étant  réunis  dans  la  sacristie 
de  notre  église  cathédrale,  se  firent  représen- 
ter par  les  sacristains  la  sainte  châsse,  qui 
était  confiée  >\  leur  garde ,  ainsi  que  tous  les 
objets  précieux  renfermés  dans  le  trésor. 

«  A  l'aspect  de  cette  vénérable  relique,  ils 
furent  saisis  d'un  sentiment  religieux,  et  ils 
arrêtèrent  que  la  sainte  châsse  ne  serait  ou- 
verte que  par  des  ecclésiastiques.  En  consé- 
quence de  cette  décision,  M.  l'abbé  Jumen- 
tico,  ci-devant  curé  de  Saint-Hilaire  de 
Chartres  et  ancien  promoteur  de  notre  dio- 
cèse, fut  requis,  avec  un  autre  ecclésiastique, 
do  se  transporter  à  la  sacristie.  Lorsqu'ils  y 
furent  arrivés,  M.  Guillard,  le  jeune,  en  sa 
qualité  de  procureur  syndic  de  la  commune, 
les  invita  de  procédera  l'ouverture  de  ladite  ^ 
châsse,  et  d'en  extraire  eux-mêmes  toutes 

les  reliques  qui  y  étaient    enfermées 

Cette  ouverture  fut  faite  en  présence  au 
moins  de  cinquante  personnes,  toutes  péné- 
trées de  respect  pour  les  objets  qui  avaient 
été  depuis  si  longtemps  exposés  à  la  véné- 
ration des  peuples.  Ce  respect  redoubla 
lorsqu'on  retira  d'une  petite  châsse  d'argent 
le  [irécieux  voile  appelé  la  Sainte  chemise: 
celte  antique  relique,  qui  consistait  en  doux 
voiles,  dont  l'un  servait  d'enveloppe  à  l'au- 
tre, fut  présentée  à  tous  les  assistants. 

«  Sur  la  réquisition  des  commissaires,  il 
fut  dressé  un  procès-verbal  contenant  la  dé- 
signation des  deux  voiles,  la  nature  de  l'é- 
totfe,  leur  longueur,  leur  largeur,  et  la  des- 
cription des  animaux  et  oiseaux  qui  bor- 
daient celui  qui  servait  d'enveloppe;  ensuite 
les  deux  voiles  furent  repliés  et  allaient  être 
replacés  dans  la  petite  châsse  qui  les  conte- 
nait, lorsque  plusieurs  personnes,  dirigées 
par  un  sentiment  que  nous  ne  ]^ouvons  qua- 
lifier, en  demandèrent  quelques  fragments; 
malgré  les  observations  religieuses  des  deux 
ecclésiastiques,  qui  firent  tous  leurs  efforts 


531 


CHA 


DICTIONNAIRE 


CHA 


252 


jiour  les  conserver  dans  leur  intégrité,  les 
deux  voiles  furent  cnupés  et  divisés  en  plu- 
sieurs morceaux,  et  lurent  donnés  à  ceux 
(jui  en  demandèrent. 

«  Par  le  môuie  procès-verbal ,  il  fut  arrêté 
que  ce  qui  restait  des  deux  voiles  serait  en- 
voyé à  M.  l'abbé  Barthélémy,  célèbre  anti- 
quaire orientaliste,  et  membre  de  l'Académie 
des  sciences  et  bi'lles-lettres  de  l'Institut  de 
Paris,  pour  le  soumettre  à  son  jugement  et  à 
ses  observations,  sans  l'informer  sur  son 
origine,  sa  qualité  et  son  mérite.  Les  com- 
missaires reçurent  pour  réponse  que  c'était 
une  étolfe  en  soie  ((ui  devait  avoir  plus 
de  mille  ans,  et  semblable  à  celle  qui  servait 
de  voile  aux  femmes  dans  les  pays  orien- 
taux. 

«  Ce  n'était  donc  pas  ce  que  l'on  nomme 
de  nos  jours  une  chemise,  comme  on  l'avait 
cru  constamment,  mais  un  vêtement  qui, 
ayant  appartenu  à  la  plus  pure  de  toutes  les 
créatures,  et  servi  tidèlement  à  lui  couvrir  la 
tête  et  à  revêtir  toute  sa  personne  sacrée, 
n'en  était  pas  moins  digne  de  l'enquête  que 
nous  faisions  pour  le  recouvrer  et  le  réinté- 
grer dans  ce  haut  degré  de  resjiect  et  de  vé- 
nération dont  il  avait  joui  jusqu'à  l'époque 
de  son  extraction  en  1793. 

«  D'après  ces  données,  nous  sommes  par- 
venu à  recouvrer  quelques-uns  des  frag- 
ments qui,  comme  nous  avons  dit,  en  avaient 
été  séparés  et  livrés  ensuite  à  différentes 
mains,  et  par  divers  motifs  de  dévotion  ou 
de  curiosité.  Il  ne  nous  a  pas  été  difficile  d'en 
obtenir  la  restitution,  en  exposant  aux  dé- 
lenteurs qu'en  outi'e  de  l'alfreuse  profanation 
dont  ils  se  rendaient  journellement  cou- 
pables, ils  annulaient  jusqu'à  l'existence  de 
l'objet  sollicité  de  notre  part,  s'ils  laissaient 
s'écouler  un  temps  suffisant  après  lequel 
toutes  les  jireuves  de  sa  ipialilé  originelle 
seraient  sup|)iimées.Ce  mallieur,  leur  avons- 
nous  dit,  doit  être  empêché  par  un  person- 
nage ayant  caractère  pour  constater  son 
identité  avec  la  célèbre  relique  remise,  au 
IX'  siècle,  par  un  de  nos  rois  dans  le  trésor  de 
l'insigne  église  de  Cbartres,  où  elle  avait 
été  vénérée  depuis  par  tous  les  lidèlcs.  L'éclat 
des  miracles,  témoignages  si  authentiques, 
opérés  à  presque  toutes  ses  ostensions  et 
expositions,  si  souvent  répétées  dans  les  oc- 
casions les  plus  critiques,  a  maintenu  la 
sainteté  et  la  célébiùlé  d(;  ec  précieux  gage 
de  la  protection  de  la  mère  de  Dieu,  enveis 
un  [leuple  tout  dévoué  à  son  culle,  et  jus(pi"à 
l'époque  de  la  révolution  si  fatale  à  la  religion 
elle-même. 

«  Nous  avons  d'abord  réussi  à  nous  en 
])rocurei'  deux  portions  notables  de  la  part 
de  deux  diocésains,  M.  Loret  et  M.  (îuillard 
l'aîné,  lo  premier,  juge  au  tribunal  de  pre- 
mière instance  à  Paris,  le  second,  lionnue 
do  lettres  et  frère  de  .M.  (îuillard,  susnonnui', 
procureur  syndic  ili' la  counuinu;  dcCliartres. 
L'un  et  l'autre  décédés  depuis  peu,  et  aux- 
quels nous  avons  concédé  deux  petits  reli- 
ovales,  d'aïueiit,  ornés  d'un  (.ercle 


cieuse  relique,  dont  nous  eu  avons  retenu 
un  autre  pour  notre  croix  de  cérémonie. 

«  Sur  l'avis  que  nous  avons  fait  passer  à 
Chartres  de  cette  intéressante  conquête  à 
IM.  l'abbé  Costé,  prêtre...  ci-devant  chanoine 
de  Saint-André  de  Chartres,  notre  ancien  se- 
crétaire et  celui  de  notre  évêché,  il  s'est 
empressé  de  seconder  notre  zèle  et  nos 
efforts  par  des  informations  scrupuleuses, 
mais  discrètes,  sur  les  suites  de  la  spolia- 
tion du  trésor  de  notre  église,  et  particuliè- 
rement de  la  sainte  châsse... 

«  11  nous  a  appris  ciue  M.  Gnillard  le 
jeune  avait  retenu  et  conservé  les  restes 
des  deux  voiles  que  M.  l'abbé  Barthélémy 
lui  avait  renvoyés  en  sa  qualité,  à  cette  épo- 
que, de  procureur  syndic  de  la  commune, 
avec  la  réponse  adressée  aux  commissaires 
qui  l'avaient  consulté  ;  que  ledit  M.  Guillard, 
avant  sa  mort,  les  lui  avait  confiés  pour  être 
par  lui  remis  à  M.  Maillard,  alors  curé  de 
Notre-Dame  de  Chartres;  et  que  mademoi- 
selle Maillard  ,  sa  sœur  et  unique  héritière  , 
en  était  restée  nantie... 

«  Il  nous  a  même  ajouté  que  M.  l'abbé 
Juraentico,  susnommé,  auquel  il  les  avait 
fait  voir  avant  de  nous  les  envoyer,  les  avait 
reconnus  pour  être  de  ceux  remis  h  M.  Guil- 
lard, après  l'extraction  de  la  sainte  châsse,  à 
laquelle  il  avait  assisté  et  coopéré. 

«  La  pieuse  et  respectable  demoiselle 
Maillard,  instruite  de  tous  les  mouveuients 
(|ne  nous  nous  donnions  pour  retrouver  ce 
qui  devait  contribuer  aussi  essentiellement  à 
relever  la  gloire  de  la  très-sainte  Vierge,  en 
ranimant  son  culte  dans  notre  cité  et  dans 


une  ei 


dise 


qu 


lui  sont  consacrées 


l'origine  du  christianisme,  s'est  fait 


depuis 
un  de- 


voir de  s'en  dessaisir  et  de  nous  les  faire  re- 
mettre. 

«  Feu  M.  de  Mérinville,  celui  de  nos  pré- 
décesseurs qui,  le  dernier,  avait  l'ail  l'ouver- 
ture de  la  sainte  arche,  y  avait  renfermé  un 

l'état  où  il  l'avait 
mise,  le  13 
le  à  Texécu- 
aux  soins  et 
Jumentico , 
à  fourni   les 


luaire 


l'ur,  cuutuiiaul  uii  ucliunlilloit  Uo  la  [tri- 


procès-verbal  constatant 

trouvée   et  celui  où  il  l'avait 

mars  1712.  Cette  pièce  esseutie 

tion  de  notre  dessein  est  due 

aux    recherches  de  M.    l'abbé 

])récité,  comme  nous  ayant  dé 

détails   de    faits    et    d'autres   circonstances 

dont  il  a  été  le  témoin,  et  va  être  jointe  au 

présent. 

«  Ayant  pei'du  l'esjioir  de  recouvrer  lo 
suri'lus  des  morceaux  dispersés  du  voile  de 
la  très-sainte  Vierge,  lequel,  d'après  le  pro- 
cès-verbal de  171-2,  devait  avoir  (piatre 
aunes  et  demie  de  largeur,  et  dont  la  princi- 
|)ale  pièce  qui  nous  reste  est  réduite  à  une 
aune  (rois  (piaris  environ,  à  laipidle  nous 
avons  réuni  un  des  fragmeiits  à  nous  remis 
par  MM.  Loret  et  (iuillard  l'ainé,  d'i'nviron 
sept  à  huit  pouces  carrés,  à  (pioi  nous  avons 
ajouté  (piatre  autres  fragments,  savoir  ;  deux 
lielits  re|)résonlaut  chacun  un  petit  lion  en 
broderie  d'or,  et  terminés  d'un  côté  par  des 
franges  de  soie  rouge;  un  troisième,  de  huit 
pouces  de  long  sui'  cin  ]  de  1.  rge;  el  un  (lua- 
Irième,  d'une  dimension  assez  considérable, 
luais  dillicilcà  osliiuorel  à  décrire,  apiil  «té 


m 


CHA 


D'EPIGRAPHIE. 


CHA 


254 


fort  déchiqueté  par  les  ciseauï  en  diflférents 
sens,  et  faisant  tous  quatre,  évidemment, 
partie  de  la  pièce  qui  servait  d'enveloppe. 

«  Après  avoir  plié  le  plus  décemment  pos- 
sible les  objets  que  nous  venons  de  désigner, 
nous  avons  enveloppé  la  relique,  c'est-h-dire 
la  portion  qui  nous  en  reste,  dans  ce  qui  nous 
reste  aussi  de  l'étofTe  qui  semble  avoir,  été 
destiné  à  la  préserver  des  piqûres  du  temps. 

«  Nous  avons  ensuite  inséré  le  tout  dans 
un  petit  sac  d'étoffe  en  soie, jaune, -clos  et 
fermé  par  un  ruban  de  soie  jaune,  entrelacé 
dans  des  œillets  pratiqués  autour  dudit  sac, 
h  l'effet  de  recevoir  le  ruban,  sur  lequel  nous 
avons  apposé  le  sceau  de  nos  armes  ancien- 
nes, et  l'avons  déposé  dans  une  châsse  de 
vermeil  en  forme  d"arche,  surmontée  d'une 
croix,  ornée  extérieurement  de  quelques 
dessins  en  relief,  portée  sur  quatre  petits 
pieds  de  même  métal,  et  surmontée  d'autant 
de  têtes  de  chérubins,  ladite  arche  ayant  dix 
pouces  de  longueur  et  cinq  de  largeur;  les 
deux  surfaces  opposées  au  couvercle  garnies 
de  deux  glaces  de  quatre  à  cinq  [louces  de 


«  M.  Lesage,  ancien  chanoine  et  sj'ndicdu 
chapitre  de  Saint-André  de  Chartres; 

«  M.  Hérisson,  ancien  avocat; 

«  M.  Costé,  prêtre,  ancien  chanoine  de 
Saint-André  de  Chartres,  ancien  secrétaire 
de  Mgr  l'évêque  de  Chartres  et  de  l'évêché. 

'.(  Ledit  procès-verbal  nous  ayant  été  ren- 
voyé revêtu  des  signatures  par  nous  désirées, 
nous  y  avons  joint  l'original  de  celui  dressé 
par  M.  de  Mérinville  en  1712,  écrit  en  latin 
sur  une  feuille  de  parchemin,  revêtu  de  la 
signature  de  M.  de  Mérinville  et  de  celle  des 
témoins  par  lui  appelés,  scellé  du  sceau  de 
M.  de  Mérinville,  et  contresigné  Langlais,  par 
mandement  de  Monseigneur  l'évêque  de 
Chartres,  et  nous  l'avons  déposé  dans  ladite 
châsse,  sur  laquelle  nous  avons  apposé  le 
sceau  de  nos  armes  anciennes,  en  présence 
de  M.  de  Fontenay,  ci-devant  chanoine  de 
notre  église  cathédrale  de  Chartres,  notre 
ancien  vicaire  général  et  évêque  de  Nevers  ; 
de  M  Verquin,  prêtre,  ancien  supérieur  de 
notre  séminaire  à  Chartres,  chanoine  et  vi- 
caire général  de  Versailles  et  sypérieur  ac- 


long  sur  à  peu  près  deux  de  large;  les  sur-     tuel  du  grand  séminaire  de  Versailles;  de 


faces  latérales  supérieures  offrent  aussi  cha- 
cune deux  petites  glaces,  et  les  deux  fonds 
chacun  une,  lesquelles  laissent  entrevoir 
des  ossements  et  inscriptions  de  saints. 

«  Nous  devons  supposer,  sans  oser  l'alTir- 
mer,  que  ces  ossements  méritent  respect  et 
vénération,  comme  ayant  fait  partie  d'une 
collection  considérable  de  la  même  espèce, 
dont  feu  M.  de  Fleury,  notre  prédécesseur 
immédiat,  avait  extrait  des  reliques  intro- 
duites par  lui  dans  les  autels  portatifs  et 
autres  destinés  au  culte  public,  le  surplus 
laissé  par  lui  dans  des  boîtes  scellées  et  trou- 
vées par  nous  dans  notre  habitation. 

«  Et  avant  de  clore  ladite  châsse  et  d'y  ap- 
poser notre  sceau,  nous  avons  cru  devoir 
corroborer  l'autorité  de  notre  témoignage  et 
du  présent  écrit  par  le  témoignage  et  la  si- 
gnature de  ceux  qui  sont  par  nous  désignés 
dans  cette  relation,  ainsi  que  de  plusieurs 
autres,  tous  résidant  à  Ciiartres,  et  que  nous 
avons  connus  pariiculièrement ,  les  uns 
comme  commensaux,  les  autres  comme  con- 
temjiorains  et  ayant  vécu  sous  nos  yeux. 

«  Suivent  les  noms  des  signataires  : 

«  M.  Lesage,  curé  de  Saint-Pierre  et  mem- 
bre du  conseil  épiscopal; 

«  M.  Qhasies,  curé  de  Notre-Dame; 

«  M.  Billard,  maire  de  Chartres  ; 

«  M.  Masson,  ancien  président  de  l'élection, 
conseilkr  de  |)réfecture  et  marguillier  de 
Notre-Dame; 

«  M.  Haclio,  conseiller  de  préfecture; 

«M.  le  marquis  de  Ligneris,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis; 

«  M.  Foreau,  ancien  conseiller  au  bailliage 
et  siège  présidiul  de  Chartres,  puis  maire  de 
ladite  ville; 

«  M.  Verchères,  chanoine  de  la  cathédrale 
de  Chartres; 

«  M.  Texier,  chanoine  de  Chartres  et  an- 
cien chapelain  de  la  feue  reine; 

«  M.  Jumcntico,  ancien  curé  de  Saint-Hi- 
laire  de  Chartres  et  promoteur  du  diocèse  ; 


M.  l'abbé  Feutrier,  prêtre,  secrétaire  général 
de  la  grande  aumônerie  de  France  ;  et  de 
M.  l'abbé  Latour,  prêtre,  vicaire  de  l'église 
paroissiale  de  la  Madeleine  de  Paris,  lesquels 
ont  signé  avec  nous  le  présent,  à  Paris,  en 
notre  demeure,  rue  Duphot,  n"  18,  le  8 
mars  1820,  ainsi  signé  : 

«  Joannes  Henricusde  Fontenay,  olim  ca- 
nonicus  vicarius  generalis  Carnotensis,  epis- 
copus  Nivernensis. 

«    Verquin,  vicarius  generalis,    superior 
seminarii  Versaliensis. 
«  F.  J.  H.  Feutrier.        C.  J.  F.  S.  Delatour. 

«  Le  comte  de  Courtarvel  de  Pezé,  cheva- 
lier des  ordres  militaires  de  Saint-Louis  et 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  ex-député  du 
département  d'Eure-et-Loir. 

«  I*  Jean-Baptiste-Joseph  ,  ancien  évêque 
de  Chartres.  » 

CHAUVIGNY,  dans  le  département  de  la 
Vienne,  en  France. 

Notice  sur  une  fresque  du  w  siècle  et  une  ins- 
cription du  xvr  découvertes  à  Chauvigny, 
par  M.  Vabbé  Auber,  président  de  la  Société 
des  Antiquaires  de  l'Ouest  (1). 

Les  amis  du  moyen  âge  apprendront  avec 
intérêt  qu'une  découverte  récente  vient 
d'ajouter  une  belle  fresque  à  la  collection  de 
celles  qu'on  a  retrouvées  depuis  quelque 
temps ,  en  assez  grand  nombre,  dans  certai- 
nes églises  où  pendant  plusieurs  siècles  le 
badigeon  les  avait  soustraites  aux  regards.. 

Cette  fresque  appartient  à  l'église  Notre- 
Dame  de  Chauvigny  ,  joli  petit  édifice  du 
XI'  siècle,  décoré  de  tout  le  luxe  du  roman 
fleuri,  et  qu'on  s'afflige  de  ne  voir  pas  mieux 
apprécié  par  la  commission  des  monuments 
historiques.  Personne  ne  se  souvient  d'avoir 
vu  la  moindre  trace  de  cette  peinture.  Plu- 
sieurs couches  de  chaux  l'avaient  cachée  de 
temps  immémorial.  11  a  fallu  qu'une  de   ces 

(1)  Bulletin  de  la  Société,  1849,  p.  349. 


255 


CHA 


DICTIONNAIKE 


CHA 


256 


circonstances  insignifiantes  en  elles-mêmes, 
et  qui  presque  toujours  ont  amené  les  décou- 
vertes de  ce  genre  ,  révélAt  son  existence 
ignorée.  Au  mois  de  mars  18i9,  une  échelle 
appuyée  le  long  du  mur  en  écailla  la  sur- 
face, et  laissa  à  nu  (juclquos  traits  diverse- 
ment colorés  qui  donnùrent  l'éveil.  On 
chercha  donc,  et  M.  Dubost ,  curé  de  cette 
paroisse,  voulut,  en  amateur  éclairé,  pren- 
dre tous  les  soins  que  méritait  un  objet 
peut-être  d'une  grande  valeur  artistique. 
Son  jugement  ne  l'avait  pas  trompé.  Apiielé 
par  lui,  je  me  rendis  à  Chauvigny  ,  et  nous 
procédâmes  ensemble  audébadigeonnage.  Je 
fls  faire  des  lames  de  bois  blanc  ,  avec  les- 
quelles, aidés  que  nous  fûmes  de  deux  ou 
trois  jiersonnes  intelligentes,  et  en  mouillant 
au  préalable  notre  surface  avec  de  l'eau  tié- 
die qui  pénétrait  la  chaux  et  facilitait  sa 
chute,  nous  pûmes  en  moins  d'un  jour  dé- 
barrasser du  voile  épais  qui  l'obstruait  une 
immense  page  tenant  toute  la  largeur  du 
croisillon  sud  de  l'église;  c'est  dire  qu'elle 
n'ajpas  moins  de  5  mètres  60  cent,  d'étendue 
sur  une  hauteur  de  2  mètres  60  centimètres. 

Ceux  qui  se  sont  occupés  une  seule  fois 
d'une  telle  œuvre  comprennent  seuls  quelle 
anxiété  éprouve  l'archéologue  quand,  livré 
à  son  travail  qu'etfectue  tour  à  tour  l'éponge 
ou  le  couteau  de  bois,  il  voit  apparaître 
successivement  les  |)arties  d'abord  inexpli- 
cables, énigmatiques,  de  ce  tout  qui  bientôt 
se  déroule  tout  entier  et  vient  réaliser  ses 
conjectures  ou  déconcerter  ses  prévisions. 
Ainsi  vîmes-nous  se  dégager  d'abord  de 
leur  nuage  trois  tiares  ,  des  visages ,  des 
jiieds  et  des  mains  ,  des  draperies  et  mille 
détails  inexplicables,  mais  qui  ne  lardèrent 
pas  à  prendre  un  sens  et  onlin  à  se  complé- 
ter; carj'avais  lait  attaquei'  sur  quatre  ou 
cinq  [loiuts  à  la  fois ,  (lendant  qu'au  bord 
inférieur  du  tableau ,  à  2  mètres  du  sol , 
j'employais  toute  mon  industrie  à  délivrer 
une  longue  inscrijition  dont  les  caractères 
gotliiques  se  déroulaient  dans  toute  l'éten- 
due de  ma  muraille. 

Jùilin  se  montra  à  nos  yeux  un  vaste  por- 
tement de  croix,  mais  avec  do  tels  accessoi- 
res, qu'ici  le  sujet  s'est  adjoint  un  épisode 
sjiécial  (lue  je  ne  lui  ai  vu  nulle  autre  part, 
et  ((ui  lui  donne  ini  précieux  caractère  d'ori- 
ginalité. Le  Sauveur,  courbé  sous  une  croix 
longue  et  [jcsante,  la  .soulienl  sui'  ses  épau- 
les, et  marche  péniblement.  Celte  croix  n'a 
pas  moins  de  longueur  que  le  nmr  lui-même  : 
c'est  ipi'elle  devait  être  partagée  par  un 
grand  nombre  do  persoiniages.  Kn  ell'el,  à  la 
suite  dt;  la  Victime  sainte  ([ui  s'en  cliarg(;a 
poiirsauver  le  monde,  voici  ce  même  monde 
lepré.senlé  pai'  les  dilliireuts  ordres  de  la 
liiérarcloi'calholiipie.  Kl  d'abord  une  femme 
et  ini  pape  égalemiMit  coilles  di^  la  tiare  : 
ce  dernier,  d'un  <'1g(;  avancé,  iiorte  sous  sa 
tiijile  couronne  une  espèce  de  capuce  (pii 
lui  env(,'lo|ipe  les  cAtés  et  le  derrière  de  la 
tête;  il  est  revêtu  d'une  longue  robe  qui 
semble  boi'dée  d'iiernune;  elle  est  fournie 
de  manches  pondantes  connue  celles  de 
certains  religieux.  L'autre,  dont  lo  sexo  so 


reconnaît  parfaitement  à  ses  traits  plus  dé- 
licats, à  ses  cheveux  lisses  et  écartés  de 
chaque  côté  du  front,  ne  laisse  voir,  cachée 
qu'elle  est  par  le  pcmtife  qui  chemine  à 
côté  d'elle ,  que  son  épaule  droite  et  sa 
main  qui  passe  par-dessous  la  croix,  et  dont 
le  raccourci  est,  par  parenthèse,  assez  mau- 
vais ,  comme  deux  ou  trois  autres.  Une 
troisième  tête  les  suit;  c'est  celle  d'un 
homme  dont  tout  le  reste  demeure  ina- 
perçu, mais  qu'on  ne  devine  guère  à  sa 
toque  ronde  et  plate ,  h  qui  il  ne  Uianque 
que  des  perles  pour  en  ûiire  une  couronne 
de  baron,  que  quelques  dentelures  pour 
devenir  une  couronne  royale.  La  moitié 
j^ostérieure  de  cette  tête  est  couverte  aussi 
d'une  draperie  qui  descend  jusque  sur  la 
poitrine.  En  quatrième  lieu ,  une  autre 
femme  se  présente  encore,  coilfée  ,  comme 
la  première,  d'une  tiare  posée  sur  un  voile 
qui  descend  de  sa  tète  à  ses  épaules  et  se 
môle  à  sa  longue  robe  plissée ,  dont  une 
guimpe  cache  le  haut.  Ses  traits,  presque  ef- 
facés, laissent  bien  distinguer  cependant,  sur 
sa  ligure  ovale,  le  caractère  féminin.  De  ses 
deux  mains  elle  soutient  la  croix  ;  une  cer- 
taine inclinaison  de  son  corps  et  la  position 
de  ses  mains,  dont  l'une  encore  est  assez 
mal  réussie ,  font  bien  supposer  quelques 
etîorts;  de  même  que  la  première,  avec  son 
regard  plein  de  sollicitude  lixé  sur  le  Christ, 
elle  paraît  vouloir  alléger  le  fardeau  à  celui 
qui  en  ])rend  la  plus  grande  part  et  marche 
le  premier.  De  ces  deux  fenmies  ,  celle-ci 
est  l'Église  marchant  de  concert  avec  le  Sou- 
verain Pontife;  l'autre  est  la  Religion,  sym- 
bolisée par  une  religieuse;  et  toutes  deux 
se  distinguent  de  la  foule  par  la  triple  cou- 
ronne ,  marque  vénérée  de  la  suprémalie 
spirituelle.  On  voit  venir,  après  ces  quatre 
chefs,  des  prêtres  et  des  religieux  reconnais- 
sablés  à  leurs  tôles  tonsurées,  et  au-dessus 
desquelles  s'élève  une  double  croix  papale; 
puis  un  évoque  et  un  abbé  ,  que  signalent 
une  croix  et  une  crosse.  Le  dernier,  assez 
lluet,  dégagé  par  le  vide  ménagé  devant 'lui, 
est  couvert  d'une  chaiie  donl  la  foi-me  est 
curieuse,  et  ((ui  semblerait,  n'ayant  aucune 
échancrure,  aucun  fermoir  sur  la  poitiine, 
se  prendre,  connue  une  chasuble,  en  passant 
la  têlc  par  une  ouverture  suiiérieure.  Des 
prêtressuiventcncore,dont  la  robe  est  pour- 
vue d'un  large  collet  de  fourrure;  puis  une 
foule  de  jiersonnages  laïiiues  qui,  la  lêle  nue, 
(pii  en  [lins giaml nombre  coillés d'une  loipie 
ou  d'un  chai)eron;  leurs  cheveux  plats  descen- 
dent sur  le  cou.  Desfeunnos  aussi  prennent 
j)art  h  l'actifMi  counnune;  la  seule  qui  apjia- 
raisso  très-distinclement  est  jeune  ,  vêtue 
d'une  longue  robe  fendue  médiocremeiil 
au-dessousducou;elleporleunecoill'eaiilatio 
sur  la  lêle,  elvlont  la  loi  me  carrée  envt'loppo 
la  ligure  et  vient  se  conl'ondre  sur  les  épau- 
les avec  le  corsage  île  la  robe.  Tourné  vers 
elle,  est  un  jeune  liomme  portant  lo  cos- 
tume de  la  bourgeoisie  :  on  ilirait  qu'ils  so 
p.irienl  avec  une  sorte  de  lecueillenu'iil,  et 
semblent  deux  époux  personnilianl  ici  l'état 
du  nioriugo  au  milieu   de  la  bourgeoisie, 


257 


CUA 


DEPIGRAPHIE. 


CIIA 


258 


dont  ils  occupent  les  rangs. "Un  valet  arrive 
après  eux,  avec  sa  cotte  aux  manches  ou- 
vertes descendant  jusqu'à  mi-cuisses  ,  et 
chaussé  de  bottines  retroussées  au-dessous 
des  jarrets.  Derrière  lui ,  le  populaire  est 
représenté  par  deux  ou  trois  têtes  nues 
perdues  à  moitié  dans  une  large  éraillure 
du  tableau,  et  devant  lui,  un  jeune  enfant , 
garçon  ou 'fille,  en  jaquette  et  debout ,  s'ef- 
force d'atteindre  à  la  croix  pour  en  soute- 
teuir  aussi  une  part  qui  lui  revient  comme 
à  toute  humaine  créature. 

Toute  cette  compagnie  se  range  de  suite 
ou  en  groupe  du  côté  de  la  croix  opposé  à 
celui  des  spectateurs,  sauf  le  pape,  qui 
marche  de  notre  côté,  et  s'avance  suivi  d'un 
cardinal  et  d'une  religieuse  également  espa- 
cés après  lui.  Aux  pieds  du  cardinal  est  mi 
lioH  assis  gravement,  et  qui  fait  probable- 
ment allusion  aux  armoiries  de  ce  haut  di- 
gnitaire de  l'Église. 

Voilà  bien  tous  les  ordres  du  monde  ca- 
tholique représentés  par  les  différentes  cori- 
<iitions  sociales.  L'action  est  ici  bien  cara- 
ctérisée dans  son  ensemble.  Mais  les  détails 
sont  du  plus  haut  intérêt,  et  méritent  d'être 
étudiés  avec  attention. 

L'église  connue  aujourd'hui  à  Chauvigny 
sous  le  vocable  de  Notre-Dame  ne  l'a  reçu 
que  tout  récemment.  Elle  portait  encore  en 
1818  celui  de  Saint-Just,  et,  à  son  origine, 
elle  fut  consacrée,  par  notre  évoque  Isem- 
bert  I",  au  souvenir  du  Saint  Sépulcre. 
Quelle  que  soit  l'époque  où  ce  dernier  nom 
disparut,  une  scène  de  la  passion  était  bien 
choisie  pour  garnir  une  dos  principales  por- 
tions de  l'édifice  sacré.  Mais  le  peintre  ne 
voulut  pas  se  contenter  de  la  donnée  ordi- 
naire. Avec  le  Dieu-Homme  portant  le  bois 
qui  doit  servir  à  son  immolation,  il  ne  pou- 
vait guère  remplir  le  large  espace  qu'il  avait 
à  ornementer  ;  il  a  donc  amplifié  sa  pensée 
en  ajoutant  au  fait  historique  l'enseigne- 
ment qui  en  découle,  l'interprétation  mys- 
tique qu'en  a  donnée  le  Sauveur.  «  Il  disait 
à  tout  lemonde  :  Si  quelqu'un  veut  être  mon 
disciple,  qu'il  renonce  à  soi-même;  qu'il 
porte  sa  croix  tous  les  jours  et  qu'il  me 
suive.  »  (Luc.  ix,  23.)  Et  encore  et  plus  ex- 
plicitement :  «  Celui  qui  ne  prend  pas  sa 
croix  à  ma  suite  n'est  pas  digne  de  moi.  » 
[Matth.  X,  38.)  De  là,  évidente  nécessité 
pour  tout  le  monde  de  combattre  ses  pas- 
sions, de  supporter  avec  la  résignation  et 
la  patience  du  divin  modèle  les  peines  de  la 
vie;  car,  d'oïl  qu'elles  viennent  et  quelles 
qu'elles  soient,  c'est  Dieu  qui  les  permet  et 
les  ménage,  pour  rendre  méritoire  la  car- 
rière du  chrétien,  et  lui  donner  part  à  une 
couronne  acquise  par  l'effusion  de  son  sang. 
Telle  est  l'idée-mère  du  tableau,  où  nous 
vovons  chacun,  à  quelque  rang  qu'il  appar- 
tienne de  l'échelle  sociale,  sans  distinction 
d'âge,  de  sexe,  de  condition  et  de  forces, 
s'empresser  à  partager  avec  le  Maître  un 
fardeau  que  personne  ne  peut  décliner.  La 
société  chrétienne,  bien  comprise,  est  toute 
dans  ce  mystère  de  son  existence  terrestre. 
Lu  tliucuii  a  sa  portion  de  la  cbarj^e  ;  tousse 


soulagent  en  s'aidant  :  fraternité  véritable, 
communisme  divin  qu'une  indigne  parodie 
de  ces  mots  sacrés  ne  profane  jamais  sans 
altérer  profondément  l'existence  du  monde. 

En  comparant  par  un  examen  attentif.ce 
que  je  viens  de  décrire,  avec  la  planche  fort 
exacte  que  l'habile  crayon  de  M.  l'abbé  Du- 
bost  a  mise  sous  nos  yeux,  on  reconnaît 
clairement  que  les  trois  personnages  à  tiare 
ne  sont  point  réellement  trois  papes,  mais 
que  deux  d'entre  eux  sont  allégoriques, 
comme  je  l'ai  dit,  puisqu'un  seul  des  trois 
peut  être  regardé  comme  un  homme  à  ses 
traits  et  à  son  costume.  Quant  à  ce  costume 
et  aux  autres,  ils  me  paraissent  être  ceux 
qui  se  portaient  par  les  différentes  classes 
peintes  ici,  sous  les  règnes  de  Charles  VIII 
et  de  Louis  XII.  Les  triples  couronnes  pon- 
tificales, qui  ne  dataient  guère  alors  que 
d'une  centaine  d'années,  ont  bien  la  forme 
qu'on  leur  retrouve  à  la  fin  du  moyen  âge  (1)  ; 
les  mitres  seules  pourraient  donner  quelque 
doute  sur  une  époque  aussi  éloignée,  par 
leur  hauteur ,  qui  surpasse  de  beaucoup 
celles  des  xiv"  et  xv'  siècles,  et  ne  diffèrent 
que  très-peu  dans  leur  ensemble  de  celles 
qu'on  voit  déjà  au  xvii"  jusqu'à  présent  : 
mais,  en  considérant  que  tout  le  reste  indi- 
que bien  le  temps  que  j'assigne  à  notre  pein- 
ture (de  1483  à  1504),  il  faudrait  plutôt  con- 
clure qu'alors  les  mitres  étaient  faites  déjà 
sur  ce  modèle,  quoiqu'il  ne  fût  pas"  adopté 
généralement  et  que  les  preuves  en  soient 
rares. On  voit  aussiquelatêteduChrisl,  ceinte 
de  la  couronne  d'épines,  est  entourée  d'une  au- 
réole formée  de  rayons  et  fleuronnée.  M.Du- 
sommerard,  dans  son  Album  desarts  au  moyen 
âge,  a  reproduit  un  tableau  surbois  du  xv'  siè- 
cle, conservé  à  Amiens,  et  dans  lequel  onre- 
marque  ce  nimbe  donné  à  la  tête  du  Christ, 
comme  une  particularité  antérieure  à  l'inva- 
sion des  artistes  italiens  en  France. 

On  croit  reconnaître  d'ailleurs  quelque 
chose  du  profil  de  Louis  XII  dans  le  person- 
nage coiffé  d'une  toque  placé  à  côté  de  la 
femme  tiarée,  que  je  prends  pour  la  figure 
de  la  Religion.  Pourquoi  n'a-t-il  pas  sa  cou- 
ronne? Pourquoi  aussi  la  draperie  qui  enve- 
loppe la  tête  et  descend  sur  le  cou  ?  L'expli- 
que qui  pourra  ;  toujours  est-il  que  la  place 
assignée  à  ce  personnage  lui  suppose  quelque 
imjiortanco.  Enfin  la  grosseur  des  traits  et  la 
rondeur  delà  figure  du  pape  rappellent  assez 
Alexandre  VI,  qui  régna  de  1492  à  1503. 

L'œuvre,  dans  son  ensemble,  a  été  assez 
heureusement  conservée,  sauf  deux  ou  trois 
mutilations,  occasionnées  par  des  récrépis- 
sements  iilus  modernes.  Le  mur  a  gardé  sa 
surface  unie  ;  la  peinture,  dans  une  obscu- 
rité de  plus  de  trois  siècles,  a  échappé  aux 
atlL'intes  qui  auraient  pu  nous  en  priver. 

(1)  Marengoni,  cité  par  D.  Clémencet  el  ses  colla- 
Ijoraleurs  {Art  de  vérifier  tes  dates,  t.  lit,  p.  395, 
in-8»),  aUribiiu  à  Uoniface  IX,  ils  1589  à  U04, 
l'adjoiietioii  tic  la  ôc  toiironiie  à  la  liarc;  on  en  a 
(■e|icnilanl  ilos  exemples  plus  anciens  ilans  la  sculpr 
iiire  (lu  xiV  siècle,  nolaninient  an  poi'iail  tic  Saint- 
Aiulré  (le  lîordcaux. 


539 


CUE 


DlCT10NNA.mE 


cm 


260 


Quant  au  dessin,  il  n'a  certes  ui  trop  de  sé- 
cheresse ni  trop  lie  maniéré.  Si  quelques  fi- 
gures sont  à  peu  pies  illacées,  ce  n'est  pas  au 
détriment  de  toute  expression.  Un  senti- 
ment de  piélé  j3'rave  règne  sur  toutes  les 
autres;  les  poses  sont  très-convenables,  les 
draperies  amples  et  bien  traitées. 'La  tèle  et 
l'attitude  du  Christ  méritent  surtout,  à  ces 
divers  litres, (i'ouvrir  cette  série  de  trenle-et- 
un  personnages  groupés  avec  beaucoup  d'en- 
tente et  de  iiers|iective. 

J'ai  parlé  d'une  inscription  qui  règne  au 
bas  du  tableau  dans  toute  la  longueur  du 
mur.  Cette  découverte  me  persuada,  dès 
l'apparition  des  premières  lettres,  que  nous 
aurions  une  date  certaine  et  une  explica- 
tion du  sujet  dont  je  ne  voyais  d'abord  que 
des  ]iortions  inexplicables.  Je  fus  bientôt 
détrom|)é,  quand  je  m'ai)erçus  que  la  date, 
écrite  en  toutes  lettres,  et  les  caractères  gé- 
néraux qui  se  dépouillaient  enfin  de  leuren- 
velop|)e  calcaire,  ne  pouvaient  s'accorder. 
Voici  le  texte,  sauf  deux  ou  trois  des  der- 
niers mots  qu'on  ne  peut  lire,  vu  le  mau- 
vais état  de  conservation  : 

L'an  mille  quatre  et  cinq  cens  :  Jean  Fransçois 
Morin  de  céans:  prieur  fist  faire  cesl  hospice  et 

les  aulliers  de  cesl  oratoire  : blancliir 

marqueter  :  l'église  de  céans  et  paver  :  Pi  ion 

Dieu  quaeux et . .  piion  leurs 

face.  Amen. 

Pour  comprendre  ces  souvenirs  épigra- 
phiques ,  il  faut  se  rappeler  'que  l'église 
du  Saint-Séi)ulcre  était  un  prieuré,  dont  la 
maison  jirieurale  existait  déjà  au  xv'  siècle, 
sous  les  murs  du  sud,  el  qu'une  porte  en  en- 
corbellement était  ouverte  dans  le  mur  occi- 
dental du  transe|il,  à  la  suite  de  l'inscrip- 
tion. C'est  là  sans  doute  que  Jean-François 
M(jrin  avait  fait  construire  un  hospice,  par 
quoi  il  faut  bien  entendre,  non  point  la 
maison  même,  mais  sans  doute  un  hôpital 
destiné  aux  lépreux,  aux  |)estiférés  ou  à 
ceux  des  maluclcs  attaqués  |)ar  quelqu'une 
des  épidémies  si  nombreuses  à  celle  époque, 
et  pour  lestiuelles  se  signala  en  tant  do 
lieux  la  cliarilé  du  clergé.  J'entends  par  les 
uulticrs  (Je  cesl  oratoire,  les  aulels  auxquels 
étaient  attachés  quelques  litres  de  la  cha- 
pcllenie,  dans  celte  portion  du  Iransseptqui 
jtouvail  former  un  oratoire  particulier.  — Je 
leganlt!  le  mol  suivant  connue  à  peu  piès  il- 
lisible, lanl  les  syllabes  en  sont  confondues. 
Hhuuhir  et  intirqiivlcr  s'expliquent  |)ai'  ce 
que  nous  voyous  (Micore  au-dessus  de  notre 
fresque.  La  mémo  nappe  d(;  chaux  qui 
l'a  recouverte  cachait  encore  un  autre  en- 
duit blanc  roujié  en  carreaux  oblongs, tra- 
cés à  la  sanguine  et  garnis  chacun  d'une 
étoile  à  huit  branches.  C'était  là  probable- 
ment la  décoiation  de  toute  l'églisi-,  el  ikjus 
avons  rendu  à  ce  croisillon  sud  toute  celle 
qu'il  avait  i;uo  autrefois.  Quant  au  blanchis- 
sage de  la  fresijue  même,  notre  luieur  n'en 
est  c'crtuiniMncinl  jias  coupable;  il  doit  être 
de  beaucoup  pii.-.léiieur,  puiscjin;  celle  |)cin- 


ture  conservait  si  bien  dès  ce  temps-là  sa 
fraîcheur  et  son  intégrité.  Nous  voyons  enfin 
que  le  pavé  de  l'église  fut  alors  renouvelé, 
ce  qui  ex|)li(iue  sufiisamment  pourquoi  les 
pierres  tomiiales  qu'on  y  voit  sont  en  si  pe- 
tit nombre  ,  et  toutes  [)lus  récentes  que  le 
commencement  du  xvi'  siècle. 

A|)rès  tout,  on  ne  comprend  guèr.^que,  le 
])rieur  figurant  seul  ici,  on  parle  de  lui  au 
])luriel  :  «  Prion  Dieu  qu'à  eux  pardon  leurs 
face.  »  Le  |)remier  mot  altéré  de  la  5'  ligne 
ne  serait-il  pas  un  nom  i)ro|)re? 

L'inscription  de  François  Morin  est  une 
I)age  de  sa  vie  oubliée  ;  c'est  aussi  un  feuil- 
let de  regislie  oii  l'église  trouve  des  rensei- 
gnements perdus  pour  son  histoire.  Les  der- 
niers mots  en  sont  disparus,  je  m'empresse 
de  le  dire,  antérieurement  à  notre  travail. 
Au  reste,  il  nous  a  fallu  beaucoup  de  pré- 
cautions et  de  soins  pour  conserver  cette 
longue  ligne  de  beaux  caractères  gothiques, 
adossés  presque  toujours  deux  à  deux  |)ar 
diis  doubles  lettres,  d'une  exécution  ferme, 
correcte,  et  n'ayant  rien  de  ces  ornements 
parasites  qui,  dès  le  milieu  du  xvi'  siècle, 
tourmentèrent  cette  charmante  écriture  et  la 
rendirent  si  capricieuse  et  si  bizarre.  Les 
jambages  de  nos  lettres  ont  de  7  à8  centimè- 
tres de  haut  sur  6  ou  7  millimètres  de  large. 
Ecrites  avec  une  simple  couche  de  noir  de 
fumée,  autre  preuve  qu'elles  ne  se  rappor- 
tent pas  à  la  fresque  et  lui  sont  [lOstériiiures, 
elles  s'efl'acent  sous  la  moindie  a|)proclic  de 
l'eau.  Quelques  -unes  même  onl  cédé  à  l'ac- 
tion de  la  brosse  qui  badigeonna  ce  pré- 
cieux spéciuKjn.  Il  sera  facile  et  très-impor- 
tant de  re[)asser  l'ensemble  de  riuscri|itiou 
avec  un  pinceau  qiii  en  respecte  tous  les 
traits,  et  de  la  reconstituer  à  l'aide  d'une  ma- 
tière plus  solide,  (jue  l'air  et  le  moindre 
flottement  ne  puissent  pas  altért'r. 

Une  i|ueslioii  importante  se  iirésente  na- 
turellement ici.  Celte  ligne  historique,  que 
nous  avons  été  forcé  de  diviser  en  six  jiour 
la  reproduire,  est-elle  postérieure  au  ta- 
bleau qui  la  domine?  Je  n'en  doute  pas. 
Parfaiteujent  étrangère  à  la  peinture  exécu- 
tée peu  d'années  avant  elle,  sans  doute,  elle 
n'en  fait  aucune  mention,  el  si  nous  la 
voyons  placée  aussi  bas,  c'est  que  déjà  en 
150V,  dont  elle  |)orte  la  date,  notre  tableau 
occupait  res|)ace  sujiérieur  sur  une  hauleni- 
de  huit  [lieds. 

Mais  ne  pourrait-on  pas  croire  aussi  que 
le  tableau  servait  aussi  de  retable  aux  (tui- 
liers dont  il  est  ici  tiuestion,  el  qu'avait  l'ail 
faire  le  prieur?  —  bans  tloule  ;  mais  nous 
deniaiidei'ions  toujours  connnent  l'inscrip- 
tion se  tairait  sur  une  (cuvre  plus  remarqua- 
ble que  tontes  celles  qu'elle  signale? 

Les  couleurs  de  la  fresque  ont  sonlferl 
ilnns  leur  éclat  du  contact  prolongé  de  la 
chaux,  dont  le  princi|)e  caustiipie  no  s'nn- 
niliilo  jamais.  Beaucoup  d'égratignures  aussi 
ri'pandonl  à  sa  surface  des  points  blancs' 
plus  ou  moins  (onsidérables  qui  en  dépa- 
rent l'ensemble.  Je  pense  cpi'i!  ne  faudrait 
enlre|ireiidre  do  les  effacer  (pi'apiès  s'être 
assuré,  par  îles  essais  réitérés,  que  la  lejnli 


2(51                            CHI                              D'EPIGRAPHIE.  CHR                              26« 

générale  n'en  souffrirait  pas.  Ce  n'est  point  latu  Notygaraie  Eboracensis  diocesis.  Ei  Capel- 

un   beau   tableau,  jugé    au  point  de  vue  de  lani    Cautarie  sancti  Michaelis  Archangeli    in 

l'art  actuel,  que  nous   avons   là  ;   c  est  une  Ecclesia  parrochiali    Omnium   Sanciorum  de 

œuvre  qui  a  sa  nature  propre  et  exception-  ri.oci,>..r.n  n-  „i-,            i     ■ 

nelle,  et  à  laquelle   il  faut  conserver  avant  Chest mid  Q.  ol.ui  secundo  d.e  mensis  ma,. 

tout  son  allure  spéciale,  son  âge,  sa  physio-  '""'o  J^»"""'  m"  v°  ■  P™  cujus  anima  sic  qusesc 

nomie.  L'essentiel,   n'est   point   que  notre  orateprout  provestrisanimabus  orare  voluerai. 

Portement  de  croix   paraisse  joli  aux  yeux  [Sépulcral  Monum.  of  Ihe  great  Britain. 

du  vulgaire,  qui  le  ferait  volontiers   refaire  t.  II.) 

pour   Y  embellir  ;   le  point  important,  c'est  CHEVRY,  près  Paris.Village  connu  depuis 

que  1  artiste  y  retrouve  les  souvenirs  dune  ^^  xii'  siècle!  Il   est  bâti    dans  une  grande 

é^Doque  qu,  commença  à  Cimabué  et  se  pro-  ,,;„,  j^   labourages,  où  l'on   ne  vSit  au- 

longea  par  G.otto  e    1  angehque  peintre  de  J.^,„,  ^-          ^.^  jj=  ^^      ^    p    . 

Fiesole,  jusqua  André  del  barte  et  les  quel-  ^^           -^^^   y^^,^                   ^^ 

ques  autres  qui,  avec  eux,  firen  école,  bi  ce  Comte-Robert.   L'église  est  un  grand  vais- 

n  est  pas   là  a  beaucoup  près   leur   touche  ,^^^  .....^  oblongr  sans  ailes,  simplement 

gracieuse  et  leur  ravissante  délicatesse,  c  est  in,,i,ricc^   c,,,^.i^rfi    i,.  , -.  ,  ,i  ,\.  "h  ^"jchi. 

néanmoins  du  sentiment    chrétien   et  'e\é-  ^'^^^''-'''ssé,  bupporté, du  cote  du  septentrion, 

néanmoins  au  sentiment   cnieiiui,  et  i  exe  par  une  grosse   tour  qu    saperçotde  loin. 

cution  n  a  pas   rop  mal  servi  ce  qu  il  y  a  de  [j^ns  le  bas  de  laquelle,  par  le  d^edans,  il  y  à 

philosophie  catholique  dans  la  pensée  gène-  jes  piliers  duxii'  siècle  La  sainte  Vierge  est 

ratrice.    La  planche   qui  en  a  été  publiée,  la  patronne                               a  m^  ,  ^^iQ^^c,. 

représente  bien   le  caractère  de  l'œuvre,  et  ;.     i  .      "    ,                 ,     , 

M.  l'abbé  Dubost  en  a  rendu  l'ensemble  et  .  *^"  '''  ^'''  '^  grosse  cloche  cette  inscrip- 

les  détails  avec  une  remarquable  fidélité.  11  "  " 

aiiprécie  donc   à  sa  juste  valeur  ce  morceau  -'<'  A'*  fi'i'epourChevnj.  Nobk-liommc  Amlioine 

de    peinture    du    moyen  âge,  l'un  des   ineil-  de  Villeblanche,  Seigneur  de  Chevry,  rnn  \5ôi. 

leurs,  des  plus  considérables   et  des  mieux  (Hurtaut  et  Magny.  Z)jc^   de   Paris  et 

traités  de  notre   diocèse.  ^La  petite  ville  si  des   environs.) 

recommandable  aux  antiquaires  par  ses  ma- 

gniliques   ruines  et  ses  deux  belles  églises  CHIAVES ,    l'ancien    Aguœ    Flaviœ  ,    en 

romanes,  le  devient  plus  encore  par  cette  Portugal,  dans  la  province  Tra  los  Montes. 

nouvelle    richesse    archéologique  ,    et   nul  Dom.  IN.  Conslaniin.  NB.  Cxs. 

voyageur,  cherchant  les  traces  de  l'iconogra-  ir,.yA: ;a/i.     tf  o  n  m  a^m    «■ 

ph.e  du  ioyen  âge,   n'y  viendra  désormais  [C^^rdxnal  Mai,  2.3,  2;  Mi^bat.,  1994,  9.j 

sans  inscrire  sur  ses  tablettes  le  Portement  CHIDDIBAL  ,   en  Afrique,  probablement 

de  croix  de  Chauvigny.  ^aus  les  limites  delà  régence  de  Tunis. 

CHEMNITZ,  eu  Saxe.  ^^-^^^  ^^^  ^^^.^.^^  ^^  Chiddibal 

D-  0-  M.  X.  FI 

JoHANNi    N^sivio  Chemnicemi,  Doctori  praecel-  „ 

.     ,                                .                    "^ .      .  Conslan 

leiiU,  docU'ina,  et  magna  in   aile   experienlia 

„           .           ,  ,            ,                      u  nobilib 

per  (jermaiiiani  celebeir.  ob  eamque   a   Kom.  _ 

,,            r.     ■■        ,     ■         1  .    ,■            •    1    •  Céesaiibus  iioiiii- 

Csesare  Ferdinando  m   valetudine  pcriculosis- 

,£...,..  ni  eorum 
sinia    acceisiio ,  duum    Septemvirum    Impeni 

Principû  Saxoiiiœ  Mauiitii  et  Aiignsli   fialrum  '„   '     '     '  .  * 

,,   ,.      n ,  ,.    •              ,    ,.  Sua  pecunia 

per  annos  XXX.  Medico  lidelissiino  :  111  sludiosos  ,.     . 

,..       ,.           1 1       .•  Muiiicipi  Chidibb. 

et  pauperes  etiain  perhbeiali  ac  uubl.  oplima-  ,^      ,.      ,   ^,        ^, 

,■-     .    ,•           .,■              .       •  .  .  {(Airdinal  Mai,  âVl,  6;  Shaw,  Yoi/aaes, 

runi  arliu  stiidia    niunilico  :  piopler  pietatem  ^    ,    ,        ai-   V»                  .n  o   c  \  ■^  ^    ' 

.,.       ..  t.  1,  p.  21/ ;  Donat.,  p.3*8,  6.) 

vero  et  Hitcgiitalem,  coiiiiialein,  et  gralidcandi  y^^  Seluouia. 

singulaieni  proniptitudinem    omnibus    cliaro , 

cura  vocanle  Deo  ex  hac  vita  et  functione  ad  fi-  CHIESI,  dans  la  campagne  de  Brescia. 

nem  usq ;  laboriosiss.  cum  luctu  bonorum  masno  Inscription  antique  dans  l  église  de  Saint- 

^  I  fiti'KP'iit 

sui  desiderio  relicto  excessil  :  conjux,  fralies,  .     ' 

fratrisq;  liberi  keredes  inarito  amantiss.  fiaiii  Thomas  Inbunus 

chariss.  patruo  observando  praiclare  de  singulis  P"^"  ^       dedit. 

merito  hoc  monumeiitum  gratitudinis  et  sempi-  (Ml'ratori,  p.  1949;  Mai,  p.  13.  n"  4.) 

ternae  memoiia;  ergo  consecrarunt.  CHIUSI,  l'ancien  Clusium,  en  Toscane. 

Vixit  annos  Lxxiv.  m.  X.  d.  VI. 

Moriiur  annoM.  D.  Lxxiv.  m.  Jul.d.  vu.  Eglise    de   Saint-Mustiola. 

[Gkos,  Suppl.  aux  inscr.de  Bâle,  ]).  311.)  i 

CHESTERFIELD,  dans   le   Derbyshire  en  ^l     u       ,    •      ,• 

An"ieterre  <  ^^  Hanaslasins  diac.  obtuli 

"            '  t  Martire  XPI. 

Eghse  de  Cheslerfield.  Hi^  ji,,,l,  ^eo  recubans  Musliola  quiescil 

Ilic  subter  humaiitur  ossa  Domiiii  Joliannis  de  Clara  parenlaluni  clarior  et  merito. 

Vt-'iduii  ;iuondani  llectoris  de  Lyudelty  iu  coiiii-  Dio  giatias. 


ÎC3  CHR 


II. 

Dans  la   cour, 
t  Sparge  rosas  leclor  et  lilia  caiulida  pone, 
El  lilc  sacrum  sic  benerarc  lociiiii. 
Viriutum  geramis  el  inorum  llorc  \eiiusia 
Hanc  imitare  velis,  si  bonus  essucupis  (1) 


C    t  xpE  fabe  volis  Grogoiio  et  Auslreconde  docis 

L  Quod  Musiiole  opluleruiit  mariiic  xpi 

V  Hoc  tegmen  ciburii  sublala  beluslas 

S  Que  melioie  cullu  noviiiore  rcdii. 

I  Cedat  iiovilali  diiiiti  aiiliquilos  ligui, 

0  Pulcrius  ecce  iiiicat  nilenli  niannoiis  decus 
D  Domus  Musiiole  merilu  bciieiaiidaque  fedis 
(  Roseis  virgiiieis  crocis  amore  paratus.  ; 
C  NovJlior  prosapia  qui  el  de  Ciaudii  piolein  : 

1  Cuius  aulc  inueiiiu  a  fuiidauiculis  dicavil 
r  Giegorius  arniipoleiis  el  robuslissimus  1)0. 

III. 

Auire  pierre,  à  la  sacrislio. 
Nobilis  vasta  nilensrediviva  an  fabrica  lempli 
Regia  progenies  ornarunt  culmina  pulcrc 
Fulgidusvila  pius  Gregorius  aplus  ubique 
iloc  opus  palrarunt  Liusprandi  leuqioie  régis 
Traniiies  ul  reclo  Arcadi  pollet  in  alio 
Musliola  praneat  lu  poslgaudia  illis 
Celsus  ubique  suis  concédai  prospéra  volis 
Mox  dabilur  placide  si  non  dubilaril  oberraiis 
Marlyra  Sisebuli  sis  menior  aima  uiiselli 
xpE  fabe  volis  Gregorio  el  Auslreconde  docis 
Quod  Musiiole  opliderunl  martyre  xpi 
Hoc  tegmen  cibui  ii  sublala  beluslas 
Que  meliore  cullu  noviiiore  redit 
Ccdal  novilali  diruli  anliquilas  ligni 
Pulelirius  etce  mical  nilenli  niariuore  decus 
Quod  cucumeii  culmeiiis  facieudum  curavil 
0  Musiiole  nierilum  veneravili  pollet 
Roseis  virgineinn  croces  amore  paralum 
Cuius  aulc  mœnia  a  fundamcnlis  dicavit 
Pristina  sublala  innovavit  poleslas 
Temporibus  I).  N.  Liulprandi  calliolico  régis 
txaclis  tribus  lustribus  et  arislis  duobus 
Arcadi  praeoli  lenq>ore  reslitula  eslaula 
Mulla  per  iiinomerus  eoinpiexa  modico  vorsu 
Gregorio  crislicole  complevii  iussa  mon. 

IV. 

hglisc  cathédrale. 

fable  Je  marbre  fixée  au  mur.  Ancieiuic  in&cri|>tion   en 
lellres  rouges. 

Y  Hanc  ecclesiam  una  cum  pavimcnio 

Arialilus  ips  lieri  jussit.  A.  I>.  M 

U.  boc  leclum novalum. 

{Cardinal  Maï,  p.  83;  Goki,  I.  II,  p 
11.3.) 


DICTIONNAIRE  CHR  2G4 

CHRONOGRAPUES.  (1)  Espèces  de  rehm, 
dont  l'art  consiste  à  marquer  la  date  de 
quelque  événement  ,  ou  de  la  construction 
ne  quelque  édilice  en  chillres  romains,  dési- 
gnés par  des  lettres  majuscules  ,  que  l'on 
plaçait  dans  les  mots. 

On  voyait  aulrelois  à  Paris  le  chronogra- 
phe  suivant  sur  la  porte  d'entrée  de  l'hùtel 
de  Daujtliiné,  ayant  issue  dans  les  rues  des 
Boucheries  et  des  Quatre-A'ents. 
Meta  De£  Carnée  saCrà  eslo  paXqYe  sIt  Intra. 


VOl, 


(Ces  lettres  désignent  l'année  1717.) 
Sur  la  maison  attenant,    apjielée  l'Epée 
royale  : 
os  MaDeat  baCCho  :  thoraX  eXuaVrIat  Ignes. 

(Année  17-27.) 
Dans  l'intérieur  du  susdit  hôtel  : 
en  Mctata  Domcs,  CancesCit  riX  YelctI  .mx. 

(Année  1716.) 
Du  côté  de  la  rue  des   Quatre- Vents  ,   on 
lisait  Cttlui-ci  : 

oMnes  porta  DeCet  :  neC  obeX  eXaspebat  atroX. 
(Année  1730.) 
(HuRTADT  et  Magny,  Dictiotin.  de  Paris.) 
On  trouvera  quelques  chronographes  his- 
toriques à  ditiérents  articles  de  uoUii Diction- 
naire. Nous  en  grouperons  ici  queitiucs  au- 
tres empruntés,  comme  la  plupart  des  pre- 
miers, au  Trésor  des  inscriptions  du  P.  Labbo. 
I. 
Epitaphe  d'Adrien  Turnèbe. 
QVYM  soL  œsdVI  LVslral  CanCrl  IgneVS  orlVS^ 
TVrnebVS  exhaVslo  Corpore  fraCluS  obll. 
H.  cccc.  LL.  X.  vv.  vv.  vv.  vv.  vv.  iini. 
(Année  1565.) 

II. 

Epitaphe  du  prince  Charles,  fi^s  de  Ph ilippe  11. 
l'ILIVS  anle  DleM  palrlos  InqVlrli  In  aimos. 
M.   n.   L.  vv.    mil.    III.  Kx  libro  I.  Melamor 
plioseun  Ouidij.  (Année  1518.) 

III. 

Catherine  Baratonijî. 
D.  Clatidij  Le  Bègue,  apnd  Biturigas  Aduocaii 

Iteyij,  clitirissimœ  coniuiiis,  ijikv  l'emecoslex  (cria 

liilKi,  die   Mat)  13,  Anni  IG50,  cum  annos  vilœ 

80  c.rpleuisscl  féliciter  miyrniiil  ad  Supcrus. 

LVbtra  bis  uCtu  e.VpLeus  Galliarls  liaraloiila  .Mail. 

Yno  aC  bis  scXlo  soLe  rcGepia  poLo  ob'. 

M.  cccc.  LL.  LL.  XX.  VV.  III.  III. 

IV. 

Chrono(jraphe  de  Christophe  de  Thou 
par  Etienne  Robert. 
FAll»  GoiiCessil  qiiVa  m)(;ie  'l'IiVaiiNb,  ojiaCo. 
Trob  pYer  e  Gœlo  Mane  rVibal  a(|  Vas. 

M.  CCCCC.  L.   vv.  vv.   vv.  II. 


I\)  lli  suiit  versus  S.  Eiigeiiii  III,  cpibcopi  Tolclani, 
exsunlqiic  in  1. 1.  l'I'.  Tulci.,  p.  •■IH.  A.  M. 


(1)  Vol/.,  au\  noms  d'Oiu.i  ans  i'I  de  .M  mines, 
aulres  l'pilaiibes  el  epigrapliCb  avec  cu>  de  letlrc» 
jeux  de  mois. 


âos 


ClIA 


V. 


Éboan  flesse,  poète. 

LYCe  MlnVS  qViiila  oCiobiFs  sYa  f.ila  percgil 
l'Iiueho  HessYs  gialVs  Casta  LloqY'c  Clioio. 

M.  CCCC.  LL.  VV.   VV.   VV.  V.  IIIII. 

VI. 

Chronographes  de  la  composition 
du  P.  Jean  Henri  Aubry. 

LVDOVÎCI    XIII  ,  GALLI.E  ET    N.WARR.t;    REGIS   CHRISTIAN. 

Nalalis  Clironologicus,  quu  (lies  meiisis  et  minus 
ejus  urtus  desiguanlur. 

Nalus  feliciss.  auspiciis  27  Sept.  IGOl. 
NAsCeils  ô  !  qVanlls  regiio  eXoplale  lotaiiiios 

KeX  Y'olls  palrlas  dlgiiYs  oblre  VlCels. 
SepteMberqYe  tYosLodoICe  slbl  arrogal,  orlVs 
fYLsIt  el  Vt  YlCIes  lerqYe  qYaierqYe  dies. 
Icaridem  Astrœamque  inter,  ne  Caslior  titlus , 
Nec  Rex,  le  loto  lustiur  Orbe  foret. 
Char.  Chronologici.  m.  cccc.  ll.  xx.  vv.   \v.  vv. 
VV.  vv.  vv.v.  mil.  nui.  mu.  i. 

VII. 

LVDOVICI     BORBOISII  DVCIS  d'aNGHIEN 

Natnlis  Chronotogicus,  quo  dies  mensis  et  annus 
ejus  ortus  designantur. 
Natus  feliciss.    auspiciis  8  die ,  qui  sacer   B.  V. 
natali  meiise  Sept;  16"2l. 
ERIgones  orerls  slgno  LodoICe,  dleqVe 
QY'a  sorllla  orlVs  lessea  Ylrgo  sVos. 
Pro  !  soClIs  orerls  bliise  qVI  Vligliils  aslrls 

H;iC  gcMliia  prInCeps  aY'spICe  qVanlVs  eris  ! 
Cliaracteres  Chronologici.  M.  ccccc.  l.  vv.  vv.  vv. 
vv.  vv.  um.  mu.  mu.  luii.  i. 

VIII. 

ARMANDI  BORBOMI  PRINCIPIS  CONTII 

Natalis   Chronologicus.    Natus  est  fet.  ausp.  undcc. 
die  M.  Oclob.  102'J.  Die  Jouis,  liera quiiita. 
OClobil  YndeCles  soL  ora  oslenderat  :  hora 

QYIiiia  erat  :  alqY'e  lo  VI  rlie  slaiVla  dies. 
EnlXa  a'tiiereas  Venlt  genliiiCe  sYb  a  Yras 

CoiUlVs  henrICo  MargarItaoY'e  satYs. 
Charact.  Ckroiwl.   M.  ccccc.  l.  x.  vv.    vv.  vv.  vv. 
vv.  V.  IIIII.  mu.  un. 

IX. 

ANN/E  BORBOMJÎ  DVCIS  I.O>'GA VII.LAX^. 

Nala  est   féliciter  27  Augusti  mensis  die,  an.  1019. 
AYgYsle  o!  qYanlo  deCoiarIs   honore,    Yl  Cenœ 

SeplenaîqYe  dies  Yl  iiUYcie  tlbl. 
BoiboiiMYM  DEA  regaLi  de  sangYhie  iiala 

EXoiilYr,  dio  q\'ji  prae  II  oie  deas. 
ThraX  paler,  ALCIies,  pliœliVs    pro    Vlijjine 

[Cerlanl. 
DiCTio.Nx.  D'EpiGRAPnir:. 


DEPlGUAPlllE.  ciIA  2(iG 

"    FrYslra.  Ipso  sponsa  est  dlgiilor  Y'iia  loY'e. 
Cliar.  Cliron.  m.  cccc.  le.  xx.  vv.  vv.  vv.    vv.  vv. 
vv.  vv.  vv.  um.  mu.  nui.  un. 

A  propos  (les  diJlfres  romains  quidgurL'iit 
seuls  dans  les  chronographes  nous  croyons 
devoir  rappeler  les  résultats  auxquels  est. 
arrivé  M.ChasIes,  professeur  d'astronomie  à 
l'école  polytechnique,  au  sujet  des  chiffres 
arahes  (1).  Par  là  se  trouve  résolue  l'une 
des  plus  importantes  questions  qui  aient 
été  discutées  parmi  lessavanls.  On  enseigne 
généralement  quo  nos  chilïres  el  noire  sys- 
tème de  numération  nous  sont  venus "ilc 
rinde  par  les  Arahes  ,  et  l'honneur  de  les 
avoir  importés  en  Europe  a  été  attrihué , 
par  les  uns  à  Gerhert ,  qui  les  aurait  ap|iris 
des  Sarrasins  d'Espagne,  par  les  autres  k 
Fibonacci,  mathématicien  de  Pise ,  qui  ,  au 
commencement  du  xiir  siècle  ,  aurait  étudi'é 
les  sciences  cliez  les  .Arabes  d'Afrique.  En 
expliquant  le  traité  de  VAbacus  de  Gerhert; 
en  montrant  que  les  règles  de  calcul  don- 
nées par  cet  homme  célèbre  reposent  toutes 
sur  le  principe  de  la  valeur  de  position  des 
chilfres,  qu'il  opérait  sur  un  tableau  à  co- 
lonnes, avec  des  caractères  mobiles  ressem- 
blant à  nos  chiffres  arahes,  enlin,  en  faisant 
connaître  plusieurs  traités  de  r/li/acw*, com- 
posés i)ar  divers  auteurs,  dans  la  période  de 
temps  qui  s'est  écoulée  entre  Gerhert  et 
Fibonacci,  M. Chasiesa  complétementanéanti 
les  titres  du  mathématicien  jiisan  à  la  gloire 
d'avoir  importé  en  Europe  les  chiffres  et  la 
numération  arabes. 

Quand  à  Gerbert,  il  a  certainement  connu 
et  enseigné  ces  éléments  du  calcul  arithmé- 
tique ;  M.  Chasies  le  démontre  jusqu'à  l'évi- 
dence. Mais  avait-il  pris  celte  doctrine  chez 
les  Sarrasins  d'Espagne  ,  comme  l'affirme 
Guillaume  de  Malmesbury,  chroniqueur 
anglais  du  xir  siècle?  Richer,  contemporain 
et  ami  de  Gerbert,  ne  parle  pas  de  cet  em- 
prunt ;  il  se  borne  à  dire  que  Gerbert  s'était 
livré  à  l'étude  de  la  géométrie,  qu'il  se  ser- 
vait, pour  ses  calculs,  d'un  tabeau  divisé  en 
vingt-sept  colonnes  et  de  chiffres  mobiles  ,  et 
que  ses  théories  sont  exposées  dans  le  traité 
qu'il  a  adressée  l'écoiaire  G.  C'est  l'ouvrage 
dontiM.  Chaslcs  vient  de  donner  le  texte,  la 
traduction  elle  commentaire,  et  qu'il  a  fait 
(irécéder,  pour  en  rendre  l'interprélalion  jikis 
facile,  de  l'analyse,  du  texte  et  de  la  traduction 
d'unautre  traité  de  i'Abacus,  écrit  parmi  ano- 
nyme après  l'époque  oij  vivait  Gerbert,  mais 
antérieurement  au  xiu'  siècle.  Nous  allons 
donner  en  peu  de  mots  les  résultats  les  plus 
mportants  du  travail  de  iM.  Chasies. 

Le  mot  Abacus  désignait  à  la  fois  la 
science  de  l'arithmétique  et  une  espèce  de 
table  avec  laquelle  on  exécutait  les  calculs  , 
soit  sur  la  poussière ,  soit  au  moyen  dft 
chiffres  mobiles.  Cotte  table  était  divisée 
en  un  certain  nombre  de  colonnes  vertica- 
les, terminées,  à  leur  extrémité  supérieure, 
par  un  arc  de  cercle ,  sous  lequel  était  fixé 
un  chififre  romain.  C'était   l'unilé  I  dans    la 

(I)  Voy.  les  Comptes  remhis  des  traniuj  de  /'.4f<;^ 
demie  des  sciences,  i8i3. 


267 


Cllll 


UICTlU.NNAlUt: 


eu  V 


2ti8 


pruiiiicTO  colonne  ,  X  d;i'i.s  la  sccoinie  ro- 
lonnc  ((Ml  nilanlijtî  ilioiloii  gnuilio'.  C  ihiiis 
la  Iroisiùino,  M  il.ms  1;\  i|nalii(''iiii',  X.M  dans 
la  cin(iuième,  CM  dans  la  sixiÎMiR",  cl  ainsi 
de  suite  ;  en  un  mut  le  cliiUVe  romain  ins- 
crit dans  le  haut  de  chaque  colonne  était 
jirécisi^nient  le  décuph;  du  cliill"i-c  inscrit 
dans  la  colonne  iirécédente.  Ces  colonnes 
avaient  elles-mêmes  des  noms  particuliers. 
La  première  se  nommait  s/»i^i(/(i/"i.ç,  colonne 
des  unités;  la  seconde  (/tTPH«,s-,  colonne  des 
dizaines  ;  la  troisième  centenus,  colonne  des 
centaines  ;  la  quatrième  milloius  ,  coloime 
des  mille,  et  ainsi  de  suite.  Les  neuf  carac- 
tères (ju'on  traçait  dans  ces  colonnes,  après 
les  avoir  remplies  de  pondre  ,  ou  qu'(Ui  y 
plaçait  sous  la  l'orme  des  dés  mobiles  ,  res- 
sen'ihlaient  ])resque  tous  à  nos  chill'res  ac- 
tuels. La  valeur  de  ces  caractères  variait 
suivant  la  colonne  où  ils  étaient  placés;  elle 
était  éiiale  au  |»roduit  de  la  vali'iu'  propre  et 
naluri'Ue  du  cliillVe,  par  le  nonil)re  romain 
inscrit  au   haut    de  la   colonne.    Ainsi  1,  2, 

;i 9,  placés  dans  la  première  coloime  mar- 

(pn-e  1,  n'avaient  que  leur  valeur  absolue; 

1,  -2,  S 9,  placés  dans  la  seconde  coluiuie 

inanpiée  X,  si^jniliaii-nt  10,  -20,  30....  00; 
la  [iremière  colonne,  restée  vid.' ,  tenait  la 
place  du  zéro.  Dans  la  troisième  colonne 
marcpiée  C,  ils  auraient  valu  100,  200,  300.... 
900  ;  les  deux  colonnes  restées  vides  à  droite 
l'a:sa'il  roftice  de  deux  zéros.  Pour  écrire 
'iOOiiO,  par  exemiile,  deux  caractères  auraient 
sufli  :  9  placé  dans  la  colonne  des  unités 
martiuée  1  ,  et  k  dans  la  colonne  des  dix 
mille  manjuéeXM  ;  entre  ces  deux  colonnes 
il  y  en  avait  trois  autres,  celles  des  dizaines, 
des  centaines  et  des  unités  ,  qui  restaient 
villes,  et  qui  rem|)laçaient  les  trois  zéros. 

11  est  impossible  de  ne  pas  reconnaître  , 
dans  ces  combinaisons  ,' le  piincipe  fonda- 
mental de  notre  aritlmuHiiiue,  d'après  1  quel 
la  valeur  des  chilVres  s'accroît  dans  Uiie  pro- 
gression décuple,  à  mesure  (|u'ils  avancent 
d'un  ran;^  vers  la  !j,auclie.  Mais  Geiberl ,  en 
donnant  des  rèi;les  ([ui  sniiposent  ce  ]irni- 
cipe,  en  nonniiant  plusieurs  lois  par  leurs 
noms  de  siiujiilaris  ,  ilecenus  ,  centenus  ,  les 
(•olonnes  de  VAbncus  ,  s'est  disjiensé  de  dé- 
crii-o  r.li*«ei(.s-  Ini-mème  ,  el  d'er.|)Oser  le 
svstôme  de  numération.  N'est-ce  pas  une 
jireuve  qu'il  n'avait  inventé  ni  l'un  ni  l'au- 
u-e  ,  et  que  l'un  el  l'autre  étaient  parfaite- 
ment connus  de  ses  contemporains? 

D'un  autre  côté,  on  trouve  les  règles  de  la 
numération,  telles  que  nous  venons  de  les 
riprodune,  formid;es  dans  le  premier  livre 
de  la  géométrie  de  Hoèce  ,  el  e\pli(piéesà 
l'aide  (l'une  table  (|u'il  appelle  aussi  Abacui^. 
.Mallnureusemenl,  les  copistes  de  Boèce,  au 
lieu  de  cet  Abacus  ,  qu'il  avait  ligure  dans 
so:i  traité  de  (iéoméirie  ,  ont  i>lacé  la  table 
de  uiulliiilication  comme  sous  le  nom  do 
Table  tte  l'ulliiK/me  ,  parce  ipie  Ikièce  ilonno 
aussi  ce  nmn  a  VAbacttu,  et  ipi'il  e!i  i.ltribue 
ruivenlion  ii  d<'s  pylha;/oriciens.  Il  y  a  six 
ans  (|uu  ^L  t^basle--  avait  apeiçu  cette  er- 
reur, et  (pu-,  lemplaeanl  la  table  de  multi- 
{ilicalion  par  un  tableau  a  culon:  es  veitica- 


jcs,  il  élail  parvenu  à  comprendre  le  pas- 
sa,L;e,  jusqu'alors  inexpliipii',  de  hoèce,  et  à 
prouver  que  le  mode  de  nnméralion  dont  ce 
|iliilosophe  fait  honneur  aux  pythagoriciens, 
est  identi«iue  avec  le  système  de  numéra- 
tiiui  actuel.  Nos  chiffres  arabes  mêmes  ,  ou 
du  moins  des  caractèies  exlrèmemeiit  ana- 
logues à  nos  chitfres  ,  exislaient  du  temps 
de  Boèce,  el  il  les  a  décrits  bii-iuénie. 

l'ji  faisant  cette  découverte,  .M.  Chasles 
afiirmait  oprjf)ri  (pie  le  traité  de  l'Abacus 
|iar  (ierberl  devait  se  ra|iporter  au  système 
de  numéralioi  exiiosé  par  IJoèce ,  et  celle 
proposition  a  été  liiise  hors  de  doute  par  le 
Mémoire  dont  nous  rendons  compte. 

Il  résulte  donc  des  recherches  de  M.  Chas- 
les que  les  expressions  de  elnjl'res  arabes  , 
numération  arabe,  sont  inexactes,  erronées  ; 
(pie  nous  tenons  des  Homains  et  nos  chif- 
fres et  notre  manière  d'éciiie  les  nombres; 
et  que  les  Romains  eux-mêmes  les  tenaient 
peul-êlre  des  Grecs  ,  imisipic  Boèce  en  at- 
tribue l'invention  à  des  disciples  de  l'ytlia- 
gore. 

Voyez  encore  dans  notre  Dictionnaire 
Liège  ,  Orléans. 

CHYlMlIi ,  lie  de  la  Méditerranée  ,  dé|ien- 
daiit  de  l'empire  olloman. 

Le  recueil  de  Mgr  le  cardinal  -Mai  ne  ren- 
ferme (pi'u'ie  seule  inscription  |irovenanl 
de  celle  île.  lille  se  Irouve  dans  un  i'ol  |)rès 
de  Paplios  ou  Uall'o,  gravée  sur  un  rocher  à 
ciMé  d'une  image  de  saint,  lîn  voici  le  texte  : 

iic  SIC 

'ïrrio  !J;^t>"  xai  <70Ttf iaf  rsooytow  ûrtoôiax.  xai  TCjyo- 
vjuv  «'JTO'J  TTO..  /<«î  iA'j.T.iiç,fiatv  riv  yiov  5..  Tt  y... 

XOTTi. 

(t^UANDLtH.  Voyages,  j).  18,  n*15;  Cardi- 
nal .M.\i,  p.  19.) 
Les  iiis(;ri]ilions  du  moyen  Age  sont  très- 
nombreuses  dans  celle  île,  ainsi  que  les 
églises  qu'y  ont  laissées  les  Fraiii;ais.  Nous 
ferons  connaître  ces  nuinumenls  en  repro- 
duisant les  rapjiorts  où  .\L  de  Mas  Lalrie  les 
a  décrils.  Ces  rapports  adressés  à  M.  le  mi- 
nistre de  rinstruclioii  publinui;  ont  paru  les 
uns  dans  le  recued  des  Archives  des  missions 
scientifi(iues  el  les  autres  dans  la  bibliolhè- 
(pie  de  l'Kcole  des  chartes. 

l'iiiiMiicii  nviTonT  (i  M.  le  Ministre  de  l'ins- 
Irurlion  ])\djliiiHc,  par  M.  de  Mas  Latrie, 
eharyé  en  18'it)  d'une  mission  en  Cliyi)re[\). 

Monsieur  le  ministre, 
Ln  me  reiidaiil  dans  l'île  de  Chypre  pour 
cimlniucr  une  élude  ijue  j'avais  cummencéc 
e;i  France  sur  IHisloire  des  Croisades ,  je 
ne  |iouvais  ciidre  ()ue  tous  les  monumenls 
élevés  par  les  Français  en  ce  pas  s,  au  muyeii 
Age,  eussent  enlieiement  disparu  du  sol, 
mais  j'étais  lniii  despén-r  (pi'il  en  resl.1l  des 
ruines  aussi  nmiibreuses  el  aussi  belles  ipie 
celles  que  je  reconnus  dès  mes  premières 
exi'ursions.  A  mesure  ijue  j'avanç.ni  dans  lo 
|ia\s,  j'appréciai  mieux  ses  richesses  mo- 
numentales el  j'aciiuis  bie:il('il  la  coiivicUon 

(Il  Aitliivcs  (/«  misxidiis  siiciilifiqiies,  I.  I,  p.  504 
cl  siiiv. 


î!6i» 


CHA' 


D'EPIGRAI'llIE. 


CHV 


^19 


que  l'île  de  Chypre  seule,  malgré  les  ravages 
très-réels  dont  elle  a  souirert  depuis  quatre 
siècles ,  renferme  cncoro  Hutant  do  mo-iu- 
nienls  intéressants  pour  l'histoir-e  do  nos 
établissements  d'outre-nior  (ju;'  la  Syrie,  et 
bien  plus  que  Rhodes  ,  Con^ta^linop!e  et  les 
pays  de  l'Archipel  réunis.  J'ai  retrouvé  ,  en 
eûet,  dans  toutes  les  provinces  de  i'ile  ,  à 
Nicosie,  à  Famagouste  ,  à  Limassol  ,  à  Ca- 
zaphani ,  à  Poli  ,  etc.,  dans  les  montagnes 
du  pays  de  Cérines  et  du  Carpas ,  comme 
dans  les  pays  de  Paphos  ,  du  mont  Olympe 
et  de  la  Messûrée ,  des  éditices  de  la  plus 
pure  architectui'e  gothique  ,  des  églises , 
des  chapelles,  des  couvents  ,  des  châteaux 
élevés  par  nos  ancienscroisés  fixés  en  Orient. 
Et  en  attribuant  ces  constructions  aux  Fran- 
çais ,  je  ne  donne  rien  aux  conjectures  ni 
aux  probabilités.  Lors  même  que  le  style  de 
leur  architecture  et  le  mode  de  leur  exécu- 
tion laisseraient  quelque  incertitude  sur  le 
temps  qui  les  a  vus  s'élever  ou  la  nation  qui 
les  a  édihés ,  les  armoiries,  les  tombeaux, 
les  inscriptions  en  français  qui  dédbrent  leurs 
murs  ou  qu'on  retrouve  dans  leur  enceinte, 
établiraient ,  sans  discussion  ,  leur  nationa- 
lité ;  quelquefois  même  elles  i)récisent  la 
date  de  leur  fondation. 

Je  décrirai  ailleurs,  plus  au  complet ,  ces 
monuments  divers  en  suivant  l'ordre  de 
mon  itinéraire  ;  je  crois  |)référable  ,  |iour 
présenter  un  aperçu  général  de  leurs  formes 
et  du  style  de  leur  architecture,  de  les  réu- 
nir en  deux  classes ,  aQn  de  les  examiner 
ensemble  suivant  la  nature  de  leur  destina- 
tion ,  et  d'entrer  seulement  dans  quelques 
détails  sur  les  plus  importants  ou  sur  ceux 
qui  conservent  le  mieux  les  caractères  ori- 
ginaux des  temfis  de  ieur  construction. 

J'examinerai  donc  aujouid'hui  les  édifices 
militaires  élevés  par  les  Français  dans  l'île, 
réservantpour  d'autres  notices  ia  description 
des  monuments  religieux,  des  tombeaux  et 
des  armoiries.  Je  ne  rappellerai  pas  les  évé- 
nements qui  ont  rendu  célèbres  dans  l'his- 
toire de  Chypre  quehjues-uns  des  châteaux 
dont  j'aurai  à  ()arler ,  les  sièges  qu'ils  ont 
soutenus,  les  légendes  populaires  ou  les 
récits  plus  certains  que  les  temjis  nous  ont 
conservés  sur  leur  fondation,  ou  les  évé- 
nements dignes  de  mémoire  dont  ils  ont  été 
le  théûtre.  Les  notions  de  ce  genre  appar- 
tiennent à  l'histoire,  et  je  me  jiropose  seu- 
lement de  donner  ici  une  description  ar- 
chéologique de  ces  châteaux. 

Voulant  me  borner  aux  monuments  édi- 
fiés pendant  le  règne  des  princes  français  , 
je  ne  dirai  même  qu'un  mot  des  enceintes 
de  Nicosie  et  de  Famagouste,  les  seules  villes 
complètement  fortitiées  de  l'île,  parce  que 
leurs  remparts  sont  d'une  date  postérieure  à 
l'usage  de  l'artillerie  ou  d'une  construction 
étrangère. 

L'enceinte  de  Nicosie ,  élevée  en  15G7  par 
les  Vénitiens,  forme  une  étoile  régulière  de 
onze  bastions  triangulaires  ,  dont  les  angles 
inférieurs  sont  arrondis.  Le  mur  est  hAti 
dans  un  système  particulier  qni  mérite  d'être 
signalé  :  arrivé   a    peu    près  à  muilié  de  sa 


hauteur,  il  est  biMisquement  incliné  ^ecs 
l'intérieur  do  la  ville,  sur  les  terre-pleins 
qui  le  soutiennent,  de  manière  à  présenter 
aux  |)rojectiles  ennemis  un  angle  obtus,  dis- 
position [)eut-ètre  h.diile,  mais  (jui  n'a  pu 
sauver  la  place  lors  du  siège  des  Turcs.  Il 
est  vrai  que  les  ingénieurs  vénitiens  avaient 
laissé  en  dehors  des  ouvrages  ,  et  à  une  pe- 
tite distance  des  fossés  une  suite  do  collines 
d'où  l'on  domine  toute  l'enceinte.  Ce  liim,  si 
bien  dispose  pour  l'attaque  ,  fut  occupé  par 
les  batteries  do  Mustapha,  en  1570,  et  la 
ville  fut  réduite  après  un  siège  de  quarante- 
cinq  jours ,  malgré  sa  résistance  opiniâ- 
tre. Au  temps  des  Lusignans  ,  une  partie 
des  hauteurs  méridionales  ét.iit  renfermée 
dans  l'intérieur  des  ren"i|iarls ,  qui  compre- 
naient un  espace  triple  do  l'étendue  actuelle 
de  la  ville,  tn  contemporain  a  constaté  que 
les  Vénitiens,  i)0ur  effectuer  leur  malheu- 
reux projet  d'enceinte,  avaient  détruit,  outre 
le  château  royal,  quatre-vingts  églises  ou 
couvents,  parïni  lesquels  était  le  monastère 
de  Saint-Dominique,  de  Saint-Doiiis  des 
Lusignans. 

Les  fortifications  de  Famagouste  sont  in- 
tactes et  d'une  construction  remarcpiab.'e  par 
le  choix ,  la  taille  et  l'assemblage  des  pierres. 
Les  murs  de  l'enceinte  sont  droits  et  lisses; 
ils  sont  couronnés  de  créneaux  rectangu- 
laires et  protégés,  à  leurs  angles  par  des 
tours  d'une  construction  semblable  â  celle 
du  rempart.  Deux  portes  seulement  donnent 
accès  à  l'intérieur  :  le  port  de  mer,  s'ouvrant 
au  sud,  et  la  porte  de  terre  défendue  par  un 
large  fossé  ,  un  pont-levis,  une  herse  et  une 
double  clôtuie.  Le  rempart  méridional  ariive 
au  rivage  même ,  comme  dans  la  ville  ac- 
tuelle de  Gênes  ,  enveloppe  complètement  la 
place  de  tous  côtés  et  se  termine  à  l'est  par 
un  grand  bastion  carré.  Ces  travaux  doivent 
être  de  différentes  époques.  L'histoire  de 
Chypre  nous  ap()rend  que  Jacques  II  de 
Lusignan  répara  les  anciennes  fortifications 
de  Famagouste;  il  est  certain  aussi  que  les 
Vénitiens  y  ont  élevé  ou  refait  quelques  ou- 
vrages, car  on  trouve  le  lion  do  saint  Marc 
et  les  noms  des  provéditeurs  Foscarini  et 
Priuli  gravés  en  plusieurs  endroits  ;  mais  le 
plan  général  de  l'enceinte  actuelle  et  la  plu- 
part des  consiructions  existantes  doivent 
appartenir  aux  Génois  ,  qui  firent  de  Fama- 
gouste ,  pendant  un  siècle,  leur  boulevard 
conunercial  dans  les  mers  de  Syrie.  11  faut 
remarquer,  toutefois,  que  les  remparts  élevés 
dès  la  fin  du  xiii*  siècle  par  les  Lusignans 
autour  de  la  ville,  avaient  la  même  dispo- 
sitioîi  qu'ils  ont  conser\  ée  sous  les  Génois  , 
les  Vénitiens  et  les  Turcs  ,  car  en  1378,  au 
rapport  d'André  Gataro ,  les  galères  cata- 
lanes ayant  forcé  la  passe  du  port,  arrivèrent 
jusqu'au  pied  de  la  courtine  que  baignait  la 
mer. 

A  l'intérieur,  Famagouste,  sauf  quelques 
édifices  ,  n'est  qu'un  amas  de  ruines  et  de 
décombres  ;  à  la  fin  du  siège  de  1571  ,  qui 
dura  un  an  ,  et  le  lendemain  de  la  prise  , 
elle  ne  devait  pas  offrir  un  aspect  plus  dé- 
solé. Les  Turcs  n'ont  songé  ipi'à  faire  quel- 


2^1 


r.iiY 


l»ICll;).NN\IKK 


CIIV 


2:2 


«[iii^s  r.^paralioil'^  iinx  ri'm|i;iils,  il'HiI  ils 
yanlciil  l'entrée  avi-c  iiiiu  cr.iiiik'  supeisli- 
iieiisi'. 

I.o  c'iAtcaii  di'  C('r-incs ,  si  ci'li'hro  dans 
riiisloiro  des  I.iisignaiis  ,  n'est  pas  encore  nii 
édilicc  qu'on  puisse  co-isidéror  connue  ap- 
pni  tenant  en  entier  au  temps  des  Fraufj.iis  ; 
de  noiahles  parties  onl  été  reconstruites  par 
les  Véiiiiiens  et  appro[)riées  au  service  de 
l'artillerie.  Dans  son  ensenihli' ,  il  l'orme  un 
Srand  quadrilatère  entouré  d'un  l'ossé,llauqué 
de  deux  i5rosse>  tours  rondes  vers  la  mi-r  et 
de  tours  carrées  vers  la  terre  ;  le  tout  d'uro 
coistruction  aussi  l)elle  que  celle  de  Faina- 
î^ousle.  Le  rempart,  haut  de  plus  de  ÏO  |iieds 
et  larj;e  de  1-2,  est  partout  crénelé.  Il  est  pe:cé 
an  tiers  de  sa  liauleur,  et  de  distance  eu 
ili>tan(e,  de  larges  eudirasures  pour  le  jeu 
des  canons.  Li  s  tours  rondes  ont  plusieurs 
éta-^es  de  bouches  à  l'eu  ,  ou  du  moi'is  de 
salies  destinées  à  les  recevoir  ;  il  y  reste 
encore  ipielciues  canons  de  fer  rouilles,  [iro- 
venant  de  tabriqucs  tuniues  ,  et  quel<]ues 
l>i'èces  de  bronze  véuitiermes.  Ou  lit  sur 
l'uin;  de  ces  dernières  :  Galcacius  AlOcrgrli 
me  ferit ,  entre  le  lion  ailé  de  la  Hépuhlitiue 
et  l'écusson  du  maître  fondeur.  Les  parties 
les  plus  anciennes  de  ce  clulleau  me  parais- 
sent être  les  eonstructituis  intérieures.  Tout 
autour  (l'une  esplanade  ([ui  occupe  le  bas 
ile  la  forteresse,  sont  des  pièces  et  des  salles 
voûtées  servant  autrefois  de  magasins  d'armes, 
de  dépôts  de  provisions  et  de  logements 
pour  les  soldats.  Les  fours  existent  encore  : 
ce  sont  de  petites  constructions  isolées  et 
en  forme  de  ruche.  Les  api)arlements  ijue 
devaient  habiter  les  princes  ([uand  ils  séjour- 
naient dans  ce  cliAteau  sont  à  l'ouest  ;  (}uoi- 
qu'ils  soient  aujourd'hui  luinés  ,  on  recon- 
naît leur  ancienne  destination  aux  ornenu'nis 
(les  baies  et  de  leurs  moulures.  Du  même 
c(Jlé  est  la  chapelle,  petite  nef  ei  ogive, 
tourntk'  vers  l'Orient,  et  aujourd'hui  déla- 
brée. Tifiis  colonnes  de  marbre  soutiennetit 
e'n:ore  la  retombée  des  arcs  de  la  viulte  ; 
leurs  chapiteaux,  dont  le  galheest  plus  évasé 
i|ue  celui  des  chapiteaux  anliiiues  ,  sont  ur- 
nes de  grenades  et  de  feuilles  de  vigue.  _ 

Limassùl  et  Paphos  possèdent  aussi  d'an- 
ciens chiUeaux  élevés  sur  le  rivage  pour 
lirotéger  leurs  ports.  Ils  remontent  au  temps 
des  Lusignans  ,  ainsi  que  l'indiquent  leurs 
bues  en  ogive;  ou  sait  même  «pu;  celui  de 
Limassol  a  été  réédilié  par  le  roi  Jaiuis  ,  au 
W  siècle  ;  luais  les  créneaux  dentelés  (|ue 
l'on  lemarque  sur  leurs  murs  onl  été  lads 
dans  les  |  reuuers  temps  de  la  con(|uète  utlo- 
mai.e;  «uji,urd'hui,  les  'l'urcs  les  laissent 
Kunber  eii  ruine.  Le  consul  de  France  se 
trouvant  l'année  dernière  à  l'aphos  ave(;  lo 
k;ouverneur,  on  voulut  tirer  le  canon  du  fort 
en  leur  honneur;  nu  |iremier  coup  de  h  n , 
une  partie  du  rempart  tut  éhraidée  et  (nuida 
dans  la  mer  avec  sa  batterie. 

Arrivons  aux  cliAteaux  (pii  appartieimenl 
en  entier  au  temps  des  Lusignans,  et  ipii 
n'ont  pu  l'Ire  altérés  [lar  des  co  islriiclions 
postérieures  ,  puisque  leur  déminitèhnuenl 
(Hi  leur  aband'ei  date  du  connuiniieiiiinit  de 


Il  domiialion  vénitienne.  Les  p. us  grands 
sont  les  cliAteaux  de  Di(ni-d'.\mour  ou  de 
Saint-Hilarion  ,  de  Ihilfavenl  ou  (le  la  Reine  , 
d(!  Kantara  et  de  Kolossi. 

Ce  dernier  est  une  grosse  tour  isolée  dans 
la  campagne;  (juant  aux  autres,  on  n'en  au- 
rait pas  une  id(>e  exacte  si  on  se  les  repré- 
sentait sinnhlabh's  (lour  l'ensemli'e  et  la  dis- 
position aux  anciens  cliAteaux  i\o  France, 
avec  leurs  fossés,  Icujrs  ponts-levis  et  leurs 
corps  de  bAlisses  à  grandes  fa(;adcs. 

I>es  Lusignans,  cm  fondant  ou  plut(')t  e'i 
leconslruisant  li>s  châteaux  de  l'île,  car  les 
hauteurs  de  S  lint-Hilarion,  de  Biilfavent  et 
de  Kantar.i  étaient  défendues,  dès  h;  temps 
des  gouverneurs  grecs,  par  des  fortilications, 
les  Lusignans  ne  s'r'laienl  pas  [iroposé  uni- 
((uemenl  d'y  construire  des  demeuies  à  leur 
usage;  ils  avaient  déjh  les  palais  de  Nicosie 
et  lie  Faniagouste  ,  le?  maisons  de  plaisance 
de  Slrovilo,  de  Chili,  de  Chcrokidia.  de 
Bassilia  ,  (ju'ils  habitaient  (pieliuefois.  Des 
trois  châteaux  ,  de  Saint-Hilarion ,  de  Hulfa- 
vent  et  de  Kantara,  situés  dans  les  montagnes 
du  nord  de  l'île,  le  |)remier  seul  était  h  la 
fois  un  chAleau  foit  et  une  résidence  royale; 
quant  aux  autres,  les  princes  francs  avaient 
eu  surtout  rinletition  d  en  faire  des  forte- 
resses qui  [tussent  leur  servir  de  prison,  de 
dé|)(jt  d'armes,  et  de  refuge  pour  eux-mêmes 
dans  un  cas  extrême. 

On  avait   à   cet   elfet  saisi  les  points  les 
plus  escarpés  de  la  chaîne  de  montagnes  qui 
traverse  l'île   de  l'ouest  à  l'est,  entre  Cor- 
machii  et  le  cap  Sairit-.\ndr('  ;  on  les  avait 
enveloppés  de  remparts,  de  pavillons  cr(!- 
nelés  et  d'autres  mtjyens  de  défense;  utili- 
sant et  taillant  le  roc  (juand  il  pouvait  tenir 
lieu  de  muraille;  prolitanl  de  toutes  les  sail- 
lies pour  y  avancer  une  redoute,  de  tous  les 
endroits   |)laues   jiour  y  asseoir  une  salle, 
une  chapelle  ou  une  tour  h  meurtrières  ;  do 
telle  sorte  que  l'ensemble  du  cliAteau  jiré- 
seiitait  une  réunion  de  pièces  et  de  coijis  de 
logis  séparés  pres(iue  toujours  ,  et  indépen- 
dants les  uns  des  autres,  plut()t  ((u'un  sys- 
tème de  constiMietions  continu  comme  en 
oll'raient  autrefois  la  Bastille  ,  Coiicy  ,  ou  ,  de 
nos  jouis  encoiv; ,  le  cliA;eau  de  Vincennes, 
construit  dans  le  même  siècle  qui  a  vu  s'é- 
lever   la    plupart   des   eiiAteaux   de  Cliy|)rc. 
Cette  disposition  ('Mait  l'oin  de  nuire  îi  la  dé- 
fense,  car  un  c(iiiimuni(iuait  d'un  liAtimcnt 
il    l'autri;   par  les  cours  et  les  nniiparts.  et 
ra>pect   gi'niéral   n'en    est    pas   aujourd'hui 
moins  imposant  (|ue  celui  des  vieux  chàleatix 
(]ue   lions  venons  (h   citer.  On  n'y  retrouve 
pas  ,  il  est  vrai  ,  leurs  belhis  faijades  et  leurs 
grands  donjons ,  mais  on  est  étonné  d'y  voir 
s  étager  ,  jusipraux  hauteurs  les  plus  escar- 
pées ,  au  milieu  de  cyprès  et  de  gtniéviiers, 
de    magnili  pies  (ntcruiss  ,  des  galeries  ,  des 
lrrj;i.ss('s  (-léiielées  ,  d'éh'gantes  cliap 'lies  ; 
I  on  ni'  peut  (|u'y  admirer  l'art  avec  lequel 
I  ingénieur  a  tait  serpenter  les  remparts  sur 
les  lochers  les  plus  abruptes;  r(Mi  est  émer- 
ve.llé  de  voir  cimiiiKnit  il  a  nu  asseoir  .sur 
un  plan  aussi  rapide  des  pavillons  ,  des  co'» 
ri  ^lr^  et    dis  voûtes  .siqKnposi'es   les  ui^s 


C»Y 

comment 


DEF'IGIUPHIE. 


ei.lilii'i' 


tlO  SI 


aux  autres,  comment  il  a  pu 
tiautcs  tourelles  au  soiumel  de  niciiersii  |)ic. 
Le  transport  seul  des  matériaux  h  ces  élé- 
vr.tious  surjirenantcs  a  où  cnùterdes  [leines 
iulinies.  Un  caractère  qui  distingue  encore 
les  châteaux  de  Chypre,  et  en  général  toutes 
les  constructions  de  l'île,  des  constructions 
de  la  France,  c'est  qu'au  lieu  des  toits  aigus 
ou  coniques  qui  déparent  ipielquefois  ces 
dernières  ,  surtout  duns'le  Nord  ,  elles  sont 
terminées,  en  Chy[)re  comme  en  Syrie,  i)ar 
des  terrasses  dont  les  lignes  horizontales 
sont  d'un  plus  hel  ellet.  Ajoutons  que  dans 
ces  divers  monuments,  |irincipalement  dans 
les  châteaux  ,  l'ogive  et  le  plein  cintre  sont 
également  employé-;  pour  former  les  arcs  des 
Laies,  bien  que  ces  châteaux  aient  été  cons- 
truits du  XIII'  au  xiv  siècle,  époque  où  l'o- 
give dominait  presque  exclusivement  en 
Europe. 

Dieu-d'Amour,  dont  le  nom  me  parait  être 
une  corruption  d'une  auire  dénomination 
plus  ancienne,  est  le  plus  grand  et  le  plus 
beau  château  de  Chypre.  C'était  le  seul  des 
trois  où  les  Lusignaiis  aimassent  à  séjourner, 
et  il  est  facile  de  reconnaître,  dans  l'intérieur 
deses  trois  enceintes,  les  piècesqui  servaient 
d'habitation  aux  princes  quand  ils  venaient 
y  passer  la  saison  des  fortes  chaleurs. 

Ce  n'est  qu'après  une  marche  de  trois 
heures  sur  les  flancs  de  la  montagne  de  Cé- 
rines  ,  qu'en  partant  de  Fungi  Chilllick,  à 
une  lieu  de  cette  ville  ,  on  arrive  il  la  pre- 
mière porte  du  château.  Elle  est  aujourd'hui 
ruinée  et  il  n'est  pas  possible  de  reconnaître 
quel  était  son  système  de  clôture  ;  on  voit 
seulement  (ju'ello  n'était  protégée  à  l'exté- 
rieur ni  par  un  fossé ,  ni  [lar  un  pont-levis  ; 
mais  cette  entrée  ,  comme  les  créneaux  et 
les  tours  du  petit  porche  dans  lequel  elle 
donne  accès,  n'était  ([u'un  ouvrage  avancé 
servant  de  défense  à  une  seconde  porte. 
Celle-ci  est  au  fond  de  l'avant-cour,  à  gauche, 
et  fait  face  au  midi  ;  elle  est  crénelée.H-sur- 
monlée  d'un  moucliaraby  de  six  consoles 
eu  conlr'c-lobes  ,  construction  doit  le  nom 
comme  la  forme  semble  avoir  été  emprunté 
par  la  France  à  l'Orient,  car  on  en  voit  de 
semblables  aux  minarets  du  Caire,  à  la  for- 
teresse de  Damas  et  à  l'enceinte  de  la  ville 
d'Aiguemortes.  La  porte,  peu  élevée  et  en 
l)lein  cintre,  était  défendue  ,  comme  je  l'ai 
dit,  par  les  créneaux  et  les  tours  latérales; 
elle  traversait  le  rempart  et  communiquait  à 
une  grande  cour  inclinée  sur  le  penchant  de 
la  montagne.  Lors  môme  que  l'ennemi  eût 
pu,  en  forçant  ces  premiers  obstacles  ,  pé- 
nétrer dans'  la  cour,  il  n'eût  surmonté  que 
les  moindres  diflicultés  de  son  entreprise. 
Toutes  les  coiislruclions  supérieures  étaient 
disposées  de  telle  façon  que  les  défenseurs 
pouvaient  lancer  leurs  traits  sur  lui  pendant 
(ju'il  avait  à  gravir ,  par  une  montée  ardue, 
jusqu'à  la  seconde  enceinte,  formée  de  tours 
et  Ue  galeries  crénelées.  Là,  en  retraite  et 
de  côté,  se  trouve  un  corridor  étroit, défendu 
par  deux  ]ioites  en  ogive  ,  qui  seules  lui 
permettaient  d'arriver  plus  haut ,  et  qui  de- 
viiie'it   lui   opposer  une  résistance  d'autant 


€11 Y 

était  obli 


oé  de  comballre 


plus  longue,  ipi  i 

sur  un  terrain  inJgal,  pierreux  et  escarpe. 
Aussi  voit-on  que  le  château  de  Dieu-d'A- 
inour  n'a  jafiiais  été  pris  de  vive  force  :  le 
vieux  sire  de  Beyrouth  lui-même,  un  des 
plus  habiles  cap  taiiK'S  de  Chypre,'  aidé  do 
tous  les  hommes  d'armes  du  pays  ,  ne  put 
en  déloger  les  troupes  de  Frédéric  II ,  et  les 
impériaux  l'assiégèrent  vainement  ,  après 
qu'une  capitulation  l'eut  rendu  aux  Chy- 
[iriotes. 

Quand  on  a  passé  le  corridor  en  voûte  d'o- 
give, OTi  se  trouve  véritablement  dans  l'en- 
ceinte du  château,  et  au  milieu  des  corps  de 
bâtiments  destinés,  soit  à  la  défense,  soit  à 
l'habitation.  Il  est  impossible  de  suivre  au- 
jourd'hui le  plan  de  ces  constructions,  bou- 
leversées par  la  [lioche  et  la  mine,  sur  un 
sol  jonché  de  débris  informes  ;  mais  on  ju- 
gera de  leur  importance  et  de  leur  étendue 
|)ar  ce  fait,  que  j'ai  rcmar(pié,  malgré  les 
démolitions  ell'octuées  dans  les  trois  encein- 
tes, plus  de  soixante  pièces  de  dill'érentes 
dimensions,  dont  les  (juaire  murs  existent 
encore.  Aussi  les  Turcs  auraieul-ils  dû  ré- 
server p(jur  ce  seul  château  la  dénomination 
lioétique  du  Yuz  bir  cv,  les  cent  et  une  mai- 
sons, qu'ils  donnent  également  à  Butfavent 
et  à  Kantara. 

Les  édifices  renfermés  dans  la  deu\ièin& 
enceinte  s'étendent  sur  les  deux  pencliaiit.s 
de  la  montagne.  On  jieut  encore  reconnaître 
la  destination  de  ([uelques-unes  de  ces  cons- 


tructions. Uii 
placé  hors  île 


irand  pavillon  à  deux  étages, 


a  [tortée  des  traiis  et  ouvert 
sur  la  merde  Caramanie,  devait  être  une  des 
parties  principales  do  ra|)partement  royal. 
Il  a  deux  salles  de  80  |)ieds  de  long  sur  20 
pieds  de  large,  éclairées  chacune  |iar  six  fe- 
nêtres. De  son  étage  inférieur,  on  passe  sur 
une  terrasse,  d'où  un  escalier  conduit  dans 
une  basse-cour,  fermée  au  nord  par  un  édi- 
fice crénelé,  de  vingt  pas  do  large  et  renfer- 
mant neuf  chambres  ou  magasins.  Ce  fort 
termine  reiici.'inte  vers  le  nord,  côté  qui 
était  suflisamiuent  protégé  |iar  l'escarpement 
effrayant  de  la  montagne  et  des  rochers  sur 
lesquels  il  repose. 

A  côté  de  la  grande  salle  est  une  chapelle, 
autrefois  probablement  un  oratoire,  dont  la 
façade  offre  encore  l'image  d'un  saint  avec 
un  nimbe  peint  à  fresque.  Un  prêtre  vient 
chaque  année,  le  jour  de  saint  Hilarion,  cé- 
lébrer la  messe  dans  ce  lieu  solitaire.  La 
chapelle  du  château  n'est  pas  éloignée  et 
communique  avec  le  pavillon,  (pioiqu'elle 
en  soit  détachée.  Des  pilastres  et  des  colon- 
nes engagées  dans  le  mur  soutenaient  sa 
voûte,  aujourd'hui  écroulée.  Le  chevet,  tour- 
né à  l'orient ,  est  terminé  en  conque  ou 
voûte  de  four  ;  à  côté  sont  deux  petites  ni- 
ches ou  hémicycles  où  l'on  retrouve,  comme 
sur  les  murs, lies  restes  de  fresque  rouge  et 
bleue.  L'église  était  éclairée  par  deux  fenê- 
tres golhi(jues  encore  intactes,  et  par  une 
troisième  baie  ouverte  à  l'instar  des  Grecs, 
au  milieu  du  chevet,  comme  pour  éclairer  le 
sanctuaire;  elle  était   [irécé  lée  «run  porche 


»T3 


Cil  Y 


DICTIONNAIRE 


CllY 


275 


ou  pièce  couverte  qui  senibk-  avoir  l'ait  par- 
tie d'un  corridor. 

Une  troisième  enceinln  domine  toutes  les 
constructions  dont  je  viens  do  parler  et  com- 
plète le  système  de  défense  du  cliâteau. 
Avant  d';y  arriver,  on  remarcjuc  à  droite  une 
citerne  à  ciel  ouvert  d'une  ronstruction  Irès- 
hardio.  Elle  est  comme  scellée  aux  flancs  du 
rocher,  qui  la  ceint  de  deux  cotés  ;  ses  murs 
vers  le  nord  et  l'est  paraissent  n'avoir  pas 
moins  de  30  pieds  lie  haut  ;  ils  ont  !i  |.iods 
d'épaisseur  et  sont  soutenus  vers  l'ouest  par 
quatre  solides  conlre-foits  de  1  mètre  tie 
largi.\  A  l'intérieur,  la  cilerne  est  longue  di.! 
57  pieds,  large  de  i2.  En  mo:itant  à  la  |)0rte 
de  l'enceinte,  on  aperçoit  les  traces  d'un 
escalier  qui,  h  travers  les  blocs  de  pierres 
ot  les  genévriers,  conduit  .^  un  petit  lorlin 
en  voûte  d'ogive,  détaché  h  l'extréniité  des 
rocli-^rs  vers  le  sud-ouest.  Six  grandes  meur- 
trières, pratiquées  dans  réjiaisseur  de  ses 
murs,  |)ermetlaient  de  lancer  d3s  ti-aits  au 
delà  des  bâtiments  et  des  enceintes  jusqu'au 
fond  des  vallons  du  nord  et  du  sud.  Pour 
parvenir;!  la  porte doni  j'ai  parlé,  la  pente  est 
encore  plus  rapide  que  dans  la  [iremière  cour: 
ici  le  moindre  faux  pas  ferait  roulerun  homme 
dans  la  citerne  ou  le  précipiterait  sur  les 
rochers.  Qu'on  songe  à  la  position  d'enne- 
mis placés  sur  ce  terrain,  et  obligés  de  se 
couvrir  des  traits  ijui  leur  étaient  lancés  des 
terrasses  su|)i'rieur3S  1  Mais  les  assiégeants 
n'ont  dû  jamais  jiéiélrer  jusqu'à  cette  hau- 
teur. 

L'entrée  ogivale  d(;  l'enceinte  est  intacte  ; 
elle  a  encore  les  trous  par  où  l'on  jiassait  les 
))0utres  pour  consolider  la  clùîuie.  La  porte 
s'ouvre  sur  une  grande  cour  plénière  entou- 
rée de  rochers  ou  de  constructions  ciénelées, 
et  fermée  à  l'ouest  jiar  une  galerie  de  trois 
étages.  Le  milieu  du  bâtiment  a  été  ouvert 
par  la  mine  et  a  croulé  au  fond  des  i)réci- 
pices  ;  mais  les  grandes  ruines  qui  en  res- 
tent encore,  appuyées  sur  les  hauteurs  de 
droite  et  de  gauche,  laissent  apprécier  la 
bonne  (lualitédes  pierres  cmjiloyées  dans  la 
onnstruction,  leur  taille  régulière,  leur  ajus- 
tement précis  et  le  soin  a[)porté  daiis  l'orne- 
nientation  générale  de  ce  bc.iu  corps  de  lo- 
gis, qui  n  dft  être  habité  souvent  par  les 
jirinces.  Sa  pièce  principale  a'  20  mètres  de 
long  sur  8  mètres  île  large  ;  ses  fenêtres  sont 
divisées  en  deux  liaies  ;>  plein  cintre,  au- 
dessus  desipielles  s'ouvrent  de  jH'liti.'S  ar- 
cades de  trèdes  et  de  (|uatre-feuill('S  à  jour, 
iju'enveloppe  uru;  arcade  supérieure;  en  ogi- 
ve. Des  bancs  en  pierre  régnent  auloui'  de 
ces  fenèlr(;s  élégantes,  d'oi'i  la  vue  s'étend 
vers  l'ouest  sur  les  riches  coteaux  de  Karava, 
do  Lajjithos,  aux  magnili(pies  jardins  de 
jialmiers  et  d'orangers  d'Aclicropiti,  de  Tre- 
mitlii,  de  \'assilia,  »ii  le  roi  Hugues  H' des- 
cendait souvent  pour  s'enirelenir  avec  le 
savant  <;eorgi's  Lapithes  de  lillér/ilure  et  du 
(diilosophic. 

Au-dessous  de  cette  salle  en  est  une  autre 
d'égale  dimension  ;  h  cftté,  dans  les  deux 
étages  se  trouvent  d'autres  pièces  moins 
grandes,  servant  iirobablmnenl  de  iliaiidire-- 


M  coucher  et  dunt  (juelques-unes,  compara- 
bles aux  chand)res  des  maisons  de  Pompéi, 
n'ont  pas  plu*;  de  deux  fois  la  grandeur  d'un 
lit.  Du  côté  opposé,  vers  le  sud-est  et  sur  le 
|)icdonnnant  toute  la  montagne,  est  encore 
un  autre  petit  cliAleau  conrplet, avec  ses  rem- 
jiarts,  ses  meintrières  et  ses  tourtdles.  C'é- 
tait comme  urr  dernier  donjon,  lui  dernier 
refuge,  ou  plutôt  ce  n'était  qu'un  l)elvédèr-e; 
car,  il  ces  hauteurs  inaccessibles,  qrre  |iou- 
vait-on  crainilre  del'ennemi.s'il  n'était  déjà 
martre  des  cours  et  des  galei'ies  inférieures 
du  château  ?  J'ai  mesuré  la  hauteur  de  ce 
point,  le  plus  élevé  de  la  chaîne  septcntrio- 
r:ale  ile  l'rle,  et  jai  trouvé,  au  moyen  du  ba- 
riirrrèlre  Bunten,  70;)"',  7  ou  2,229  pieds.  Ce 
soid  à  peu  pr'ès  les  deux  tiers  de  la  Inuteur 
du  ^'ésuve  et  la  nroitié  du  l'uy-de-Dôme. 

De  ce  point,  la  vire  est  encore  plus  étendue 
que  du  l'empar't  de  l'ouest.  Elle  eml>rassu 
vers  rOr-ient  toute  la  côle  de  Chypre  jus- 
qu'au caj)  Saint-André, on  d'abord  les  regards 
se  |)oi-tent  sur  RIehini,  sur  le  chAteau  de  la 
Reine  et  le  beau  cloître  de  Lapais,  dont  je 
|iarlerai  |)lus  tard.\'ers  le  sud,  une  élévation 
ciche  N:cosie  et  ne  laisse  apercevoir  (pi'un 
coin  de  la  Messùrée  ;  mais  pai'-dessus  la 
montagne,  on  voit  briller  la  rirer  de  Larnai'a 
et  de  Limassol  ;  au  nnrxl,  on  suit  toute  la 
côte  de  Caramanic,  et  l'on  distingue  aisé- 
ment, vis-à-vis  du  cliûteau  de  Saint-Hilarion, 
les  forlillcalions  de  la  petite  ville  d'Anamour, 
qui  porta  quel(]ue  temps,  sous  le  règne  des 
Lusignans,  le  |iavillon  chrétien. 

Le  chiUcau  di'  nulfaveiil,  appelé  aussi  châ- 
teau de  la  Heine,  est  situé  à  trois  lieues  nord- 
est  de  Nicosie,  à  ime  heure  au  nord  du  cou- 
vent de  Sainl-.Tean  Chrysostome.  11  est  d'un 
accès  |ilus  dilhcile  encore  que  le  chAleau  de 
Saint-Hilarion,  et,  comme  ce  dernier,  il  n'a 
jarrrais  été  forcé  par  l'ennemi.  On  ne  peut 
croire  qu'il  n'y  ait  eu  autri'fois  urre  conrmu- 
nication  praticable  avec  le  bas  de  la  monta- 
gne ;  mais  les  'N'éniliens  ont  dû  détruire 
toute  ti-ace  d'escalier,  ipiand  ils  prirent  le 
parti  de  diminuer  le  nombre  des  forteresses 
de  l'îlo  et  de  concentrer  leurs  gar'nisonsdans 
les  plar  es  maritimes.  Aujour'd'liui,  poiw  |)ar- 
venirh  la  première  porte  du  chAteau,  il  faut 
s'aider  îles  mains  autant  ipre  des  pieils  dans 
irn  sentier  escarpé  cirtre  l'es  rochers,  et  as-^ 
sur'i;r-  sa  marche  aux  Ir'oncs  des  cyprès  nui 
ont  poussé  dans  le  loc,  si  on  ne  veut  rouler 
dairs   les  pr'éi:ipices. 

lùr  pénélr-ant  dans  l'intérieur',  on  voit  (pic 
Itullaverrt  est  eonslirnl  d'après  le  même 
système  rpre  Saint-Hilarion.  l'rre  double  en- 
ceinte sépare  le  clrAti'au  enderrx  iiartiesassez 
éloignées  l'une  de  l'autre,  et  formées  chacune 
de  ehambr'es.  de  magasins  et  de  forts,  com- 
mrrniiprant  (nrlio  eux  ou  isolés,  sirivant  l'exi- 
gence du  tcrr-ain.  Les  consiruelions  princi- 
jiales  se  trouvent  dans  la  première  enceinte 
et  sont  étagées  sur  le  penchant  du  roclier 
vers  la  plaine  de  Nicosie  ;  l'eiiceirrle  supé- 
rieure renfei'iire  les  derniers  donjons,  (jui 
rcposerrl  sur'  les  somniet.s  les  |>lus  élevés  cl 
domirreni  au  nor-d  et  au  sud,  (le|>uis  ("érincs 
cl  Lapais  d'un  rôle,  jusqu'au  mont  OlMupe 


277 


CHÏ 


DEPIGRAPIIIE. 


Cil  Y 


278 


et  à  la  Messôr(^e  de  l'autre.  Comme  du  haut 
de  Saint-Hilarion  et  de  Kantara,  on  voit  du 
haut  de  Buffavent  la  mor  et  la  côte  do  Cara- 
manio  au  nord,  la  mer  d'Egypte  au  sud.  Aussi 
sa  situation  favorable  avait-elle  fait  choisir  ce 
château  pour  point  d'observation  parles  Lu- 
signans,  qui  y  avaient  établi  un  guet  chargé 
de  signaler,  par  des  feux,  l'approche  des  na- 
vires aux  gardes  de  Cérines  et  de  Nicosie. 

Les  baies  du  château  de  la  Reine,  les  portes 
notamment,  paraissent  avoir  été  presque  tou- 
tes eu  ogive  ;  on  y  reconnaît  seulement  quel- 
ques pleins  cintres,  autant  qu'il  est  possible 
d'en  juger  depuis  que  les  pierres  de  taille  qui 
formaient  les  arcades  d'entrée  ont  été  descel- 
lées. Les  salles  d'habitation  ou  de  déjjôt  sont 
moins  grandes  et  bien  moins  nombreuses  cju'à 
Saint-Hilarion;  il  n'en  reste  plus  que  quinze 
dans  les  deux  enceintes.  Elles  sont  entières, 
et  plusieurs  ont  conservé  leur  toiture  envoûte 
d'ogive  à  l'intérieur,  en  terrasse  au  dehors. 
Dans  quelques-unes  s'ouvrent  des  citernes 
etdes  caveaux  profonds,  qui  ont,  à  différentes 
époques,  détenu  des  personnages  importants. 

Il  serait  dilTicih:"  de  préciser  la  date  de  la 
fondation  de  ce  château  ;  ce  qui  est  certain, 
c'est  qu'il  y  avait  un  fort  sur  la  montagne 
de  Bulfavent  dès  le  %n'  siècle,  à  l'arrivée 
de  Guy  de  Lusignan,  et  ce  qui  paraît  en- 
core hors  de  doute,  c'est  que  l'édifice  ac- 
tuel a|iparticnt  en  entier,  sauf  ijeut-êlre  les 
fondations,  au  temps  des  jirinces  français. 
Quant  à  sa  dénoniination  de  château  de  la 
Reine,  il  est  [lossible  qu'elle  n'ait  pas  plus 
d'un  siècle  de  date  et  qu'elle  provienne  de 
l'erreur  accréditée  ])ar  l'ignorance  des  ca- 
loyers  de  Sa  int-JeanClirysosto  me,  qui  croient 
posséder  l'antique  portrait  de  la  reine  fonda- 
trice de  leur  monastère  et  du  château  voisin. 
On  peut  lire  dans  Mariti  elAli  Beyles  fabuleu- 
ses aventures  de  cette  prétendue  reine,  simple 
et  bonne  Vénitienne  de  la  noble  famille  Mo- 
lino.  Le  portrait,  conservé  avec  soin  derrière 
l'autel  de  Saint-.lean  Chrysostome,  est  un  ex- 
voto  de  cette  dame  et  du  jeune  Antonin  Moli- 
no,  probablement  son  fils,  ainsi  que  l'indique 
cette  inscription  (1)  jieinte  sur  le  panneau  : 


H 

Aêhcic 

.TIC .  A  a 

Aie 

.  T  8 .  êy 

.    MJ?IAC. 

Ta, 

(^.lAnr 

8?)       MOL1,KO 

Ke 

.  ^TON-Ï  N8     Ta 

4>J7im  8  -      MOAINO 

Le  tableau  est  peint  sur  bois,  à  fond  d'or, 
dans  le  style  grec  suivi  à  Venise.  Il  repré- 
sente saint  Jean  l'Aumônier  recommandant 
h  la  Vierge  Antonin  et  Marie  Molino,  age- 
nouillés devant  elle.  L'église  du  couvent  de 

(*lAlT77ClU.)  WjV.-JO.  W.t.  'AvTOVtVOU.  TOO.  ■t'iAOTTCOU.  Mo)ivO. 

Pr'cre  de  la  servaulc  de  D  eu,  Marie  de  .  .  .  Molino, 
et  d'Aiiloiiin  (lils)  de  Philippe  Mulino. 


Saint-Jean-Chrysostomefut  peut-être  dotée  ou 
restaurée  au  lem|)s  des  Vénitiens  par  Marie 
de  Molino,  et  le  souvenir  de  cette  libéralité, 
imiiarfaitement  conservé  par  le  tableau  que  la 
donatrice  ou  l'hégoumènefit  exécuter  à  cette 
occasion, aura  fait  croire  quelque  teiups  après 
que  ce  portrait  rappelait  les  traits  de  la  fonda- 
trice du  couvent  et  du  château.  Il  ne  faut  pas 
plusdecetit  ans  ])0ur  accréditer  île  semblables 
erreurs  dans  un  [>ays  oii  l'on  n'écrit  presque 
jamais,  et  où  les  moines  ne  savent  pas  lire. 
Le  château  de  Kantara  est  situé  à  l'orient 
de  la  chaîne  des  montagnes,  dans  la  province 
du  Karpas,  entre  Daulo  nu  nord,  et  Komake- 
birau  sud.  Restauré  et  probablement  agrandi 
par  les  premiers  Lusignans,  il  fut  rebâti  en 
partie  |iar  Jacques,  fds  de  Jean  II,  au  xiv°  siè- 
cle et  démanleléauxV  par  les  Vénitiens.  Quoi- 
que la  montagne  sur  laquelle  il  est  situé  soit 
presque  aussi  élevée  que  celles  de  Saint-Hi- 
larion et  de  Bulfavent,  ses  pointes  sont  moins 
escar|)ées  et  le  pied  du  château  pins  facile- 
ment accessible.  C'est  sans  doute  ù  ces  con- 
ditions moins  favorables  que  la  forteresse  du 
Kar|ias  doit  d'avoir  été  [irise  plusieurs  fois 
par  les  ennemis,  qui  n'avaient  pu  emporter 
les  châteaux  de  l'ouest. 

Kantara  est  moins  étendu   et  jilus  com- 
pacte, si  l'on  peut  dire,  que  ces  derniers.  Il 
semble  que  les  ingénieurs  chargés  d'assurer 
la  défense  de  ce  point,  reconnaissant  le  dan- 
ger des  pentes  praticables  qui  pouvaient  con- 
duire à  ses  pieds  du  côté  du  nord  et  de  l'est, 
aient  doublé  la  force  des  murs  et  les  aient 
ramassés  autour  d'un  plus  petit  espace.  Deux 
grosses   tours  protègent    la  porte    ouverte 
dans  l'épaisseur  du  rempart,  et  qui  commu- 
nique  à    une  basse-cour  qu'entourent    les 
corps  de  bâtiments.  Les  tours  et  les  courti- 
nes du  nord  ont  sauté  sous  la  mine  ;  les  par- 
ties conservées  enveloppent  le  haut  de  la 
montagne,  en  descendant  de  l'ouest  au  sud 
et  à  l'est.  Il  y  a  là,  comme  dans  les  autres 
châteaux,  une  chapelle,  des  magasins,  des  ca- 
veaux, des  citernes,  des  salles  voûtées  et  |)er- 
cées  de  meurtrières,  qui  ne  présentent  rien 
de  particulier  après  ce  que  nous  avons  dit 
des  châteaux  précédents  ;  j'ai  remarqué  seu- 
lement au  rempart  de  Kantara  une  disposi- 
tion que  je  n'ai  pas  retrouvée  dans  les  autres 
forts.  Vers  le  sud,  loin  de  la  porte  d'entrée 
et   loin  de  la  partie  des  murs  où  l'ennemi 
devait  diriger  ses  attaques,  s'ouvre  une  po- 
terne à  l'extrémité  d'un  couloir  étroit   que 
[irotége  une  voûte  solide,  en  descendant  vers 
les  rochers.  Cette  petite  porte,  qu'on  aurait 
pu  laisserouvertesansdanger, môme  pendant 
un  assaut,  car  elledonne  surdes  escarpements 
à  pic,  laissait  communiquer  avec  la  campagne 
quand   l'entrée   princi[)ale  était  bloquée,  et 
permettait  d'envoyer  un  émissaire  au  dehors 
dans  un  moment  de  danger  ou  de  surprise. 
Je  dois  parler  avec  quelques  détails  de  la 
tour  de  Kolossi  ou  du  Colos,  comme  on  l'ap- 
pelait au  temps  où  elle  était  le  chef-lieu  de 
la  commanderie  des  Hospitaliers  de  Chypre. 
Les  Grecs  et  les  Turcs  la  désignent  sous  le 
nom  de  Could ,  dénomination  dérivée  peut- 
être  de  Colos,  et  appliquée  aujouixi'hui  in- 


aïO  CIIV  DICTIONNAIRE 

ilislinctciiu'iil  liai'  U-s  liaijilanis  de  l'ile  ;i  lous 
les  chAliMux  isiilés. 

Situé  à  une  litMie  de  la  mer  et  h  égale  dis- 
tance à  peu  près  de  l'iskopi  et  de  Zigalzi,  le 
Colos  doMiiiii'  toute  la  plaine  ipii  s'étend  de- 
jiuis  ces  villes  jasiiu";i  I.iinassol  ;  il  peut  ôtre 
classé,  i)Our  son  aicliitectuie  et  sa  conser- 
vation reniar(]nables,  iiornii  les  plus  beaux 
édifices  fiançais  (p.ii  aient  été  construits  au 
moyen  âge  et  qui  existent  eneore  aujourd'hui 


CHY 


280 


dans  l'île,  ("est  une  grosse  tour  carrée  sans 
tourelles  aux  angles,  de  soixantc-cinr[  pieds 
de  côté  et  de  quatre-vingts  pieds  de  hauteur 
environ,  dont  l'entrée,  située  à  dix  pieds  au- 
dessus  du  sol,  est  tournée  vers  la  mer;  un 
pont-levis  s'aballuit  autrefois  du  seuil  h  la 
terre  et  livrait  passage  jiour  entrer  dans  la 
tour  ou  pour  en  sortir.  On  l'a  remplacé  de- 
puis longtemps  par  une  rampe  en  maçon- 
nerie qui  facilite  le  transport  des  cotons  et 
des  garances  dans  ses  vastes  salles,  car  le 
Colos  est  heureusement  conservé  et  sert  de 
magasin  à  l'une  des  plus  riches  fermes  de 
l'ile  de  Chypre.  Sous  la  rampe,  s'ouvre  une 
j)etile  porte  voûtée  donnant  dans  un  étage 
souterrai'i  de  trois  salles  en  ogive.  Le  mur 
est,  h  cet  endroit,  de  neuf  [ùeds  d'é|iai3scur. 
Je  n'ai  pu  retrouver  les  traces  de  l'ouvrage 
avancé  qui  iirotégeait  sans  doute  cette  fa- 
çade du  château  ;  mais  à  quatre  pas  en  avant 
du  rempart  oriental  existe  encore  un  mur 
crénelé  de  trois  ou  quatre  mètres  de  haut 
sur  quatre  ()iods  d'épaisseur,  relié  à  la  tour 
des  deux  côtés.  Ce  mur  semble  aujourd'lnii 
n'avoir  d'autre  destination  que  di'  protéger 
les  fenêtres  de  l'étage  inférieur  éclairé  |)ar 
ja  petite  cour;  cependant  il  a,  outre  sa  porte 
principale,  pratiquée  en  ogive  vers  la  c;nn- 
])agne,  une  seconde  porte  latérale  ouverte 
dans  la  clôture  que  je  suppose  avoir  existé 
devant  la  façade  du  pont-levis, 

La  façade  méridionale  de  la  tour  oii  est  le 
pont-levis  n'est  j)çrci''e  ipie  de  deux  feiètres 
éclairant  le  second  étage  ;  elle  est  tléfendue 
à  la  hauteur  de  la  terrasse  et  dans  l'axe  de 
la  porto  qu'elle  surmonte,  d'un  moucharaby 
à  cinif  consoles,  assez  senddablo  aux  mou- 
charabys  du  château  <le  Saint-llilarion,  mais 
d'un  st\lo  moins  sévèr'e  ;  ses  consoles  soit 
formées  de  trois  contre-lobes  en  retraite,  et 
les  parties  vides  séparant  les  (lonsoles  sont 
découpées  en  lobes  (pu'  surmonte  une  ar- 
cade ogivale.  La  façade  oi'ientale  est  décorée 
de  quatre  écussons  en  marbie  blanc,  incrus- 
lés  dans  une  grande  ci'Oix  à  Ijianclies  égales, 
ancienne  forme  de  la  croix  de   l'ordre  de 
l'Hôpital.   Au  centre   de   ces   endjièmes  est 
l'écu  i-oyal  des  1-usignans,  car  les  piojiriélés 
des  Ilospitalii'i'S,  en  Cli\  [in;,  ('■laient  toujours 
suliordonné(.'s  au  souverain  domaine  du  rui. 
L'écu  éc-arti'16  ili;  la  croix  de  Jérusalem,  du 
lion  sur  champ  biirelé  des    Lusignans,   du 
lion  d'.Vrménic  et  du  lion  de  Chypre,  ne  peut 
élre  aniérieur  ii  l'année   L'JO.'t,  r'po(pie  de   la 
réunion  des  trois  r(jiu'onnes  ilans  les  armes 
de  la  niaisiin  d(!  (]h}pre.  ALiis  cette  circons- 
tance ne  préjugi'  en  rien  l'Age  de  la  tour,  iiui 
(;.st  piobablemeni  bien  plus  anciiiuie  que  les 
aimoir;eN  dont  elle  ("51  aujourd'hui  décorée. 


Le  bras  gauche,  le  bras  droit  et  le  croisillon 
inférieur  de  la  grande  croix  figurée  sui'  la 
façadi'  ronrci'inent  d'antres  écussons  de. plus 
j)etitedimension  i|ue  l'écu  royal.  Le  jiremier 
écu  est  écaitelé  au  (iremier  et  au  (lualrième 
quartier  de  la  croix  de  l'ordre  de  l'Hôpital , 
disposition  (jui  indiipie  toujours  les  armoi- 
ries d'un  grand  maître  ;  au  deuxième  et  au 
troisième  d'une  fasce,  emblème  héraldiijue 
d'Antoine  Fluviau,  élevé  au  magistère  en 
l'i-2l,  et  de  Jean  de  Lastic,  nonuné  pour  le 
remjjlacer  à  sa  moit,  en  ^'^.'Î7.  L'autre  écu, 
éc'arlelé  comme  le  précédent  au  premier  et 
au  quatrième  canton  de  la. croix  de  l'ordre, 
appartient  à  Jac  pies  de  Milli,  grand  maître 
de  L'toV  h  L'i-61,  dont  il  [lorte  la  flannne  eu 
chef  des  deuxième  et  troisième  quartiers  (1). 

Les  façades  du  nord  et  de  l'ouest  sont  per- 
cées de  fenêtres  au  iiremier  et  au  deuxième 
étage;  aux  mêmes  plans,  (leux  constructions 
saillantes  servant  de  latrines  s'avancent  hors 
tin  mur  par  deux  co-isoles  en  encoibelle- 
inent.  Le  côté  nord  est  percé  en  outre,  à  huit 
I lieds  h  peu  près  au-dessus  du  sol,  de  trois 
ouverlui'cs  étroites  ilonnant  jour  dans  l'étage 
souterrain.  Un  moucharaby  de  trois  consoles, 
desservi. par  la  terrasse,  défend  l'approche 
de  ces  fenêtres  et  de  tout  le  rempart  septen- 
trional. 

Entrons  maintenant  dans  l'intérieur  du 
c'iàteau.  il  est  divisé  en  deux  étages,  sans 
compter  les  basses  fosses.  L'aire  du'prenner 
est  un  peu  inférieure  au  seuil  de  la  porto 
d'entrée;  le  second  est  recouvert  par  la  ter- 
rasse. 

Le  premier  étage,  îi  la  hauteur  de  la  rampe, 
est  divisé  en  deux  grandes  salles  :  celle  de 
gauche  est  subtlivisée  en  deux  pièces  voû- 
tées et  en  ogive.  Dans  celle  de  droite,  une 
trai)|)e  mobile,  ouverte  sur  les  salles  iid'é- 
rii'ures,  permettait  de  counnoniquer  avec 
elles  (piand  la  porte  extérieure  était  muiée. 
Ces  salhjs  ,  au  nombre  de  trois,  voûtées  eu 
ogive  et  moins  liantes  (pie  les  autres,  étaient 
sans  doute  destinées  aux  magasins  et  aux 
cnisin(;s.  I.,es  clievaliersde  service  se  tenaient 
sur  la  terrasse  et  dans  les  pièces  du  rez-de- 
chaussée  ;  rapi)artement  suiiérieur  était  ré- 
servé au  ca|)ilaiiie  de  la  tour  ou  au  coiUMiaii- 
deur  de  Chy[ire,  quand  il  venait  résider  h 
Kolossi.  Un  escalier  à  vis  de  Irente-quatici 
marches,  pris  en  paitie  dans  l'éiiaisseur  du 
mur,  en  [larlie  sur  le  pallier,  conduit  à  cet 
étage;  il  n'est  couqiosé  (pie  de  deux  gran- 
des salles  de  vingt  mètres  de  long  sur  dit 
mètres  de  large  ;  lu  mur  de  refend  qui  sé- 
pare ces  chambres  est  ouvert  aux  deux  ex- 
trémités de  deux  portes  en  ogive  ;  au  centre, 
deux  larges  cheminées,  (jui  devaient  servir 
rarement.  Quatre  fenêtres  en  plein  cintre 
surbaissé  sont  prali(piées  dans  l'épaisseur 
du  nmr,  (pii  es!  ici  (hjciiH]  ou  six  pieds  ;  leur 
cmbi'asure  retient  des  .si(''gcs  e:i  jiierre  sur 
ses  trois  côtés. 

L'escalier  continue  au-dessus  de  cet  étage 

Ol  J'iiînoro  :i  (iiicl  ilignilaiit!  a|>p irloïKiil  l'ixti  ilu 
iKiisilidii  voilical  iliMil  les  (|ii:ini'  iMiiloiis  ofTriMil  iiiits 
H'Ur  lie  I  :>. 


SSl 


CHY 


D'LI'lGRAPilIE. 


CIIV 


282 


L't  conduit  sur  la  loiiasse  ,  en  déboucnant 
sous  un  lanlernon  à  toit  plat.  Arrivé  là,  on 
se  trouve  sur  une  belle  plate-forme  de  vingt 
nièlres  carrés,  autour  de  larpiclle  règne  un 
jiarapet  de  deux  [)ieds  et  demi  de  haut,  garni 
de  créneaux  rectangulaires,  qui  doublent  so!i 
élévation.  Des  meurtrières  verticales  et  en 
embrasure  sont  ménagées  au  funJ  de  chaque 
])arlie-pleine.  Les  nierions  sont  assez  rap- 
prochés les  uns  des  autres  ;  mais  à  certaines 
distances  se  trouvent  des  espaces  plus  grands 
qui  servaient  sans  doute  à  la  manœuvre  des 
grosses  machines  de  guerre.  Aux  côtés  du 
sud  et  du  nord,  on  voit  les  ouveitures  des 
deux  moucharabys  ;  au  centre,  un  grand 
trou  circulaire  divisé  par  un  mur  est  la  dou- 
ille issue  des  cheminées  de  l'appartement 
jirincipal.  A  l'angle  nnrd-oiiest,  vis-à-vis  l'es- 
calier, devait  s'élever  autrefois  un  petit  pa- 
villon dont  on  reconnaît  l'assiette  ,  et  ([ui 
servait  soit  de  lieu  d'observation,  soit  d'abri 
jiour  une  cloche.  Ce  signal  était  souvent  em- 
ployé dans  les  châteaux  pour  donner  l'éveil 
aux  soldats  des  pièces  in1'é;ieures,  et  peut- 
être  en  existait-il  un  semblable  au  Colos  ; 
mais  les  gardes  de  la  tour  avaient  un  autre 
moyen  de  communication  entre  ses  divers 
étages  :  c'est  un  conduit  d'un  pied  de  lar- 
geur et  de  huit  pouces  d'ouverture,  dont  on 
ix'marque  l'orilice  sur  la  façade  ouest  de  la 
terrasse,  et  qui  se  prolonge  jusqu'au  plan  du 
jtont-levis,  en  s'ouvrant  aussi  sur  l'étage  du 
commandeur.  Ce  canal  étroit  n'avait,  sans 
doute,  d'autre  destination  que  de  donner  pas- 
sage à  la  voix  d'un  étage  à  l'autre.  Il  a  dû 
seivir  plus  d'une  fois  à  signaler  rajiproche 
des  vaisseaux  catalans,  génois  ou  égyptiens, 
qui  vinrent  si  souvent  désoler  de  leurs  in- 
cursions les  riches  eamjiagnes  des  pays  de 
Limassol  et  de  Paphos,  sous  le  règne  des 
successeurs  de  Pierre  I",  le  vainqueur  d'A- 
Icxandrie  et  de  Satalieh. 

Je  borne  h  ces  détails  ce  que  j'avais  à  dire 
des  châteaux  fi-ancs,  dont  il  reste  de  grandes 
ruines  en  Chypre.  Il  en  est  plusieurs  autres 
moins  importants  et  moins  bien  conservés 
que  ceux  qui  viennent  de  nous  occuper.  Il 
sufiiia  de  les  citer;  ce  sont  :  Gastria  ,  château 
des  Templiers,  sur  un  rocher  peu  élevé,  au 
Las  de  la  côte  méridionale  de  Carpas,  entiè- 
rement ruiné  ;  Chity  ,  maison  de  plaisance 
(les  Lusigiians,  à  deux  lieues  de  Larnaca,  oij 
se  trouvent  des  portes  en  ogive  donnant  ac- 
cès dans  une  cour,  et  de  grandes  citernes  si- 
tuées autrefois  au  milieu  de  jarJins  ;  Pota- 
mia,  château  royal  dont  il  lestc  quelques 
vestiges  près  du  Village  de  ce  nom  et  sur  la 
rivière  de  Jalia,  au  nord-est  de  Dali;  Sigouri, 
ou  le  Gbâteau-Franc ,  sur  le  Pidia,  construit 
par  le  roi  Jacques  I"  pour  tenir  les  Génois 
3n  échec  dans  Famagouste,  et  démoli  par 
les  Vénitiens;  enlin,  Cherokidia,  au  bas  du 
village  ainsi  nommé,  dans  le  Masoto. 

Ce  dernier  château,  après  avoir  ajijiarteiiu 
aux  Templiers,  puis  aux  Hospitaliers  ,  était 
la  propriété  des  Lusignans  dans  le  xv'  siècle. 
J'ai  remaniué  dans  les  ruines  qui  en  restent 
trois  grandes  salles  à  deux  étages  dont  les 
fenôlres  inférieures  sont  en  baies  rectangu- 


laires et  au  second  étage  en  plein  cintre, 
tandis  que  la  porte  d'entrée  est  gothique. 
L'eni|doi  simultané  de  ces  dillerentes  formes 
de  baies  appartient  généralement  aux  cons- 
tructions du  XIII'  siècle.  11  est  certain  d'ail- 
leurs par  l'histoire  que  le  château  de  Che- 
i-okidia  remonte  aux  premiers  Lusignans, 
puis  ju'il  existait  déjà  au  commencement  du 
XIV'  siècle  et  c|ue,  détruit  au  xV  par  les 
Egy|Uiens,  il  fut  laissé  en  ruine  par  les  pro- 
véditeurs  de  Venise. 

A  côté  des  trois  salles,  dont  la  toiture 
n'existe  plus  aujourd'hui,  est  une  grande 
pièce  voûtée  en  ogive,  qui  est  peut-être  la 
prison  où  une  partie  des  Templiers  furent 
incarcérés  l'an  1307,  par  suite  des  ordres 
venus  de  la  cour  d'Avignon,  qui  projetait, 
dès  cette  époque,  la  suppression  de  cet  or- 
dre ambitieux.  Non  loin  du  château  et  dans 
les  dépendances  |irobables  de  ses  anciens 
jardins,  on  voit  encore  une  église,  petit 
vaisseau  latin,  recouveit  aujourd'hui  de  fres- 
ques grecques.  Quoique  éloignée  du  village 
et  presque  abandonnée,  ceiti- chapelle ,  ap- 
[lelée  Fanaïa  tou  Kampou,  Notre-Dame  du 
Champ,  est  bien  connue  des  paysans  des  en- 
virons ,  qui  vieiment  souvent  y  brûler  des 
cierges  devant  une  image  de  la  Vierge.  Kam- 
pos  désigne  en  Chypre  tout  terrain  plainier; 
mais  serait-ce  faire  une  conjecture  trop  ha- 
sardée que  de  voir  consei-vé  dans  la  déno- 
mination particulère  de  l'oratoire  de  Chero- 
kidia le  souvenir  du  sanglant  combat  de 
l'i-2(),  qui  coùtala  vie  à  t.int  de  seigneurs 
chypriotes,  à  tant  de  chevaliers  français  ve- 
nus pour  combattre  les  Mameloucs  ,  et  qui 
se  termina  par  la  prise  du  roi  Janus  lui- 
même?  Rendu  à  la  liberté  et  revenu  du  Caire, 
le  roi  n'aurait-il  pas  voulu  honorer  la  mé- 
moire de  ses  lidèles  compagnons  d'armes,  et 
marquer  le  lieu  où  il  avait  été  fait  prison- 
niei-,  en  y  élevant  une  cha|ielle  sous  l'invo- 
cation dé  Notre-Dame  du  Champ  de  bataille? 

Les  châteaux"  forts  dont  je  viens  de  parler 
appartenaient  tous  au  domaine  de  la  cou- 
ronne ou  aux  ordres  religieux;  on  en  cher- 
cherait vainement  en  Chypre  qui  eussent 
été  la  propriété  particulière  desimpies  feu- 
dataires,  comme  il  y  en  avait  au  moyen  âge 
un  si  grand  nombre  en  Europe  et  môme  en 
Syrie.  La  diftérence  de  la  situation  et  des 
institutions  [lolitiques  de  ces  pays  explique 
la  différence  que  l'on  remarque  dans  les 
usages  féodaux. 

En  France,  comme  dans  le  reste  de  l'Eu- 
rope, aux  XI'  et  xii"  siècles,  les  hommes  no- 
bles transformèrent  leurs  habitations  en  for- 
teresses, non  pas  seulement  dans  des  vues 
d'indéjendance,  mais  par  le  besoin  urgent 
d'assurer  leur  défense  |)ersonnelle  au  milieu 
du  trouble  général  et  de  l'alfaiblissement  du 
pouvoir  souverain.  En  Syrie  l'action  de  la 
royauté,  quoique  plus  forte  qu'en  Europe  au 
xii«  siècle,  était  cependant  affaiblie  encore 
par  les  privilèges  des  grands  vassaux  que  les 
Assises  avaient  sanctionnés  en  môme  temps 
et  aussi  expressément  que  les  droits  de  la 
royauté;  il  y  avait  de  plus  en  Syrie  la  né- 
cessité de  fortifier  sur  tous  les  points  un  pays 


383 


CIIY 


SUIS  cl'SSc  ouvert  aux  ai^russicins  de  l'en- 
iietui.  De  là,  le  giaïul  nombre  de  Ibrterosses 
appartenant  au  roi ,  aux  nidres  religieux  et 
aux  seii;iienrs,  (|ui  se  ti'ou\ aient  dans  les 
f)rinri|iaiités  de  .lérusalrni  .  de  Tripoli  et 
d'Antioehe.  Rien  de  seinljl.ihie  n'exista  enCliy- 
pre  sous  les  Lusii;naiis,  ni  dans  la  fonditiou 
soeiale  ni  dans  la  l(>^;islalion.  I.a  mer  qui  en- 
vironne le  |iays  lui  iloniia  plus  de  sécurité  ; 
et  dès  l'oritîine  de  l'élahlissement  qu"v  fon- 
dèrent les  L.itins  au  XII'  sièele,  la  royauté 
y  fut  plus  puissnîite  rpi'elle  ni;  l'avait  éti''  en 
France  et  en  Syrie  depuis  deux  siècles. 
'J'o:ite  autorité  individuelle  autre;  (jne  celle 
du  roi  fut  anéantie  par  le  consentement  des 
liommcs  liges  et  par  le  conti-at  f|ui  les  liait 
au  souverain,  dont  ils  tenaient  toutes  leurs 
proj)riétés.  Aussi  n'y  eut-il  jamais  dms  le 
royaume  des  Lusignans  ni  giands  lîefs  de  la 
couronne,  ni  seigneuries  indéfiendantes,  ni 
guerns  [irivées;  et  par  suite  iJ  n'y  eut  ja- 
mais d'autres  forlilieations ,  outre  les  chd- 
teanx  des  corpoi'ati()us  militaires,  sur  les- 
quelles le  roi  avait  encore  autorité,  que 
celles  qui  appartenaiei:t  à  la  communauté 
dos  hommes  liges,  ou  plutôt  au  roi,  seul 
chef  et  défenseur  do  cette  communauté.  Le 
chevalier  chy[)riote  no  pouvait  élever  do  for- 
tifications sur  sa  seigneurie,  comme  le  che- 
valier de  Syrie,  parce  (lue,  seule,  la  haute 
cour  présidée  [lar  le  roi  ou  son  lieutenant, 
pourvoyait  aux  mo\ens  de  défense  du 
royaume  ;  il  n'avait  pas  à  se  prémunir  con- 
tre les  attaques  de  son  voisin,  comme  le  sei- 
gneur de  France,  |i3rce  que  le  roi  était  tou- 
jours [irèl  et  toujours  assez  fort  pour  le  dé- 
fendre et  punir  son  agresseur. 

Aussi,  retrouve-t-rui  dès-peu  d'anciennes 
demeuresseigneuriales  en  Chypre,  parce  ipie, 
moins  fortes  que  des  chûteaux,  elles  ont  été 
plus  facilement  démolies  [lar  les  habitants 
des  villages  voisins,  (jui  s'y  sont  ajiprovi- 
sionnés  de  matériaux  (lour  i)Atir  leurs  mai- 
sons. Les  ruines  île  celles  que  j'ai  reconnues 
à  l'yrgos  et  dans  le  Karpas  scMulilent  avoir 
aiijiartenu  à  des  habitations  élégantes,  vas- 
les,  soliiles  même,  mais  (]ui  n'avaient  au- 
cune ressend)lance  avec  les  forts  châteaux 
élevés  par  les  barons  de  la  Hrelagne,  de  la 
Bourgogne,  de  la  Picardie  ou  de  l'ilc-de 
France. 

Je  consacrerai  un  prochain  rapport  à  la 
description  des  ptincipales  églises  gothiques 
(jue  possède  encoie  lile  de  Chypre.  Celle 
étude  me  fournira  l'occasion  de  signaler, 
[lins  à  propos  qu'il  n'était  possible  de  le  faire 
en  traitant  des  eonstiuclions  militaires,  les 
caractères  particuliers  à  l'archilecture  chy- 
[iriole  |)endant  le  règne  des  prin<'es  français, 
leurs  rapports  et  leurs  différences  avec  les 
systèmes  d'architecture  suivis  en  France  aux 
mêmes  é[)oques. 

3'ai  l'honneur d'ôlro  avec  un  profond  rcs- 
ooct    etc.  L.  Di;  M,\s  Lathii:. 


DICTIONNAIRE  CIIY  <i^i 

Skc.om)   rappout  ailrcssc  â  M.  le  iiiinislrc  de 
l'instruclion  pnhH<iuc,  par  M.  de  Mns  La- 
trie, rhnrrjé  en  1 8VG  d'une  missian  en  Clii/pre. 
P.nris,  le  30  juillet  1816. 
Monsieur  le  Ministre, 

J(;  vais  décrire  aussi  exactement  que  pos- 
sible, dans  cette  nouvelle  lettre,  les  édifices 
religieux  élevés  par  les  Français  en  Chypre, 
sous  le  règne  des  Lusignans.  Je  ne  pailerai 
que  des  monuments  conservés  en  entier  jus- 
(ju'ii  nous,  ou  dont  il  reste  d'assez  grandes 
ruines  pour  ([ue  nous  puissions  en  recon- 
naître le  plan  général ,  en  apprécier  l'orne- 
meiuntion,  et  déterminer,  au  moins  approxi- 
mativenl,  l'époepie  de  leur  construction.  Je 
signalerai,  h  la  lin  de  ma  notice,  les  rapports 
nondireux  de  ces  édifices  avec  les  églises 
gothiques  de  France,  et  j'essaierai  de  re- 
trouver les  causes  qui  ont  amené  quelques 
dilfi'rcncos  caractéristiiiues  enti'e  leurs  sys- 
tèmes d'architecture. 

Pour  mettre  de  l'ordre  dans  cette  descri|)- 
lion,  qurlquefois  miiuitieuse,  et  éviter  en 
même  temps  des  longueurs  ou  des  ré|)éti- 
tions,  j'indiquerai  d'avance  les  divisions  que 
je  vais  suivre.  Je  m'occuperai  d'abord  des 
églises  de  Nicosie,  [luis  de  celles  de  Fama- 
gousle,  de  Paplios,  de  Limassol,  en  dernier 
lieu  de  l'abbaye  de  Lapais. 

NICOSIE. 

Mosquée  <le   Sainle-S.ipliip.  i  Ancienne   caUiéiIrale.) 
D'anciennes    chronicpies    ituliquent    que 
l'éslisedeSainte-Sophie, commencée  en  1209, 


^ous  le  règne  de  Henri  I"  de  Lusignan,  par 
rniclievêquo  Albert,  fut  termim-e  en  1-228 
sous  Henri  I",  par  l'archevêque  Eustorge. 
Le  jilan  do  l'église,  l'ensemble  de  son  archi- 
tecture et  de  son  ornementation  répondent 
parfaitement  h  ces  dates,  car  Sainte-Sophie 
de  Nicosie  est  une  église  gothiijue  de  style 
ogival  élancé;  ses  portails,  ses  fenêtres,  ses 
meneaux,  ses  feuillages  ]iortenl  tous  l'em- 
j)reinle  de  celle  sévérité  régulière  <t  de  celle 
simplii'ité  élégante  ipii  appartiennent  en  pro- 
pre aux  monuments  du  xiir  siècle.  Telle  est 
la  Sainte-Chapelle  de  Paris,  à  laijuelle  on 
peut  conqiarei'  la  cathédrale  de  Nicosie,  en 
tenant  comi)te  de  l'élévation  plus  grande  de 
la  première  église  et  des  autres  tlilférences 
de  détail  q\u'  la  ilescriplioii  fera  connaître. 
Sainte-Sophie  de  Nicosie  ne  ressemble  en 
rien  ni  à  la  basilique  de  Constantin,  ni  .i  au- 
cune autre  église  de  style  grec.  N'emprun- 
tanl  aucun  des  éh'menls  de  son  plan  ou  de 
sa  décoration  au 
lée   une 


'i)ùi  l)\zantin ,  ellr 


église  ess;'nliellemcnl  fiaïKiiie 


ie  est  res- 
•t 
gr)thiquc.  Semblable,  par  sa  disposition  gé- 
nérale, aux  églises  de  la  première  moitié  du 
Mil'  siècle,  elle  forme  une  belle  nef  eu  pa- 
rallélogramme, terminée  par  un  hémicycle, 
,^  laipielle  des  transsepis  construits  au  tiers 
de  sa  longueur  diumeni  la  figure  d'une  croix 
latine.  File  a  'lO  mètres  à  sa  lacade  cl  70  mè- 
tres ou  200  pieds  de  profondeur  hors  d'œu- 
vre. 

L'église  est  précédée  d'une  cour  dont  I  en- 
trée golliique,  décorée  dans  le  style  général 
do    l'édilicc,  mais  construite  [leut-cMre  après 


283 


Cil  Y 


DEPIGRAI'HIE. 


CHV 


le  xiii'  sièolo,  était  surmontée  d"écussons 
enlevés  par  les  Tiirs  ou  par  les  Vénitiens. 
Au  centre  lie  la  conr,  est  aujourdliui  \esebil, 
où  les  musulmans  l'ont  leurs  ablutions  avant 
d'entrer  dans  la  mosquée  pour  la  prière. 
Cette  fontaine  est  abi-itée  d'un  pavillon  que 
soutiennent  des  colonnes  de  marbre  ;  non 
loin  de  là  se  trouvent  des  blocs  en  granit 
de  2  et  3  mètres  de  circonféretice,  |)rovenant 
prolwiblement  do  Sainle-Sopliïe  ,  peut-être 
de  l'autel  ou  de  la  chaire. 

Après  la  cour  et  avant  le  portail  de  l'église, 
est  un  parvis  formé,  non  pas  du  retrait  en 
embrasure  des  haies  du  [lortail  connue  dans 
les  cathédrales  de  France,  mais  bien  d'un 
vestibule,  ou  plutôt  il'un  porche  véritable, 
ayant  sa  façade  et  ses  portes  particulières. 
Les  actes  des  conciles  de  Nicosie  fourniront 
peut-être  C[uelque  lumière  sur  la  destination 
de  ce  porche,  que  l'on  retrouve  dans  la()lu- 
part  des  églises  franquesde  l'île.  On  ne  peut 
croire  qu'il  fiît  encore  destiné,  comme  dans 
la  primitive  Eglise,  à  renfermer  les  pénitenis 
et  à  les  tenir  séparés  de  l'assemblée  des  li- 
dèles,  tout  en  les  mettant  à  couvert  des 
atteintes  de  l'air;  mais  il  n'en  mérite  pas 
moins  di^  fixer  notre  allention,  en  raison  de 
sa  disposition  et  de  la  rareté  de  construc- 
tions sendjiables  en  France  au  xiii'  siècle. 
Son  pavé  est  divisé  en  trois  aires  d'inégale 
hauteur,  les  parties  latérales  qui  correspon- 
dent aux  bas  côtés  s'élevant  au-dessus  de 
l'espace  qui  accède  à  la  nef  centrale.  Cette 
différence  de  niveau  existe  aussi  dans  l'in- 
térieur de  l'église.  Aux  trois  aires  corres- 
pondent trois  voûtes  dont  les  nervures  se 
croisent  séparément.  Deux  grandes  tours 
carrées  terminent  le  porche  au  nord  et  au 
sud.  Elles  sont  percées  de  deux  portes  vis-à- 
vis  des  entrées  collatérales.  Dans  le  milieu 
s'ouvre  même  un  portail  ,  qui  répond  de 
même  à  l'entrée  principale  de  la  nef. 

Toute  celte  façade  est  d'une  grande  sim- 
plicité ;  mais  les  arèles  de  ses  tours  et  de  ses 
ironlons  sont  si  pures,  les  tores  et  les  ner- 
vures de  ses  baies  sont  si  nets,  les  rares 
feuillages  qui  les  décorent  si  vivement  sculp- 
tés, qu'on  ne  remarque  pas  trop  la  nudité 
de  l'ornementation,  (juand  on  n'a  pas  encore 
vu  la  façade  intérieure. 

Le  portail  et  les  portes  latérales  du  porche 
sont  lormés  de  colonnettes  en  retraite  les 
unes  sous  les  autres,  surmontées  d'un  mince 
chapiteau  réduit  presque  à  un  tailloir,  et  qui 
n'a  que  la  hauteur  des  feuilles  de  rose  ou 
des  bi-anches  de  fougèr-e  qui  le  décorent.  Des 
tores  unis,  formant  les  archivoltes,  retom- 
bent en  nombre  égal  aux  colonnettes  sur 
ces  chapiteaux.  Les  deux  grandes  fenêtres 
des  tours  sont  pareilles  dans  leur  disposi- 
tion. Leurs  baies,  ogivales  conrme  toutes  les 
autres,  sont  divisées  en  deux  arcades  par 
des  meneaux  à  colonnettes;  les  arcades  sont 
lerruinées  par  des  découpures  tr-ilobées;  en- 
lin,  le  tynrpan  de  ces  baies  est  formé  de 
triangles  ou  de  lobes,  engendrés  toujours 
par  des  arcs  de  cercle  ,  autant  de  caractères 
(iropres  à  l'architecture  du  xni' siècle.  Outre 
les  trois  entrées  de   la  façade,   le  [or'che  a 


deux  portes  latérales  ouvertes  au  nord  et  au 
sud,  entrée  les  tours  carr'ées  et  les  tours  ron- 
des sur  lesquelles  sont  les  minarets,  dontje 
l>arlerai  jilus  loin.  Les  tours  sont  terminées 
à  leur's  angles  par  des  tourelles  carrées  et 
saillantes,  bordées  elles-mêmes  dans  toute 
leur'  hauteur  par  une  rrervure  prismatique, 
le  faîtage  est  d'un  joli  ellet.  C'est  une  frise 
de  grosses  feuilles  rappr-ochées  en  bouipiet 
qui  se  détachent  air  sommet  des  tours  et  cou- 
ronnent très-élégamment  chacune  de  leui-s 
faces,  en  leur  donnant  à  l'extrénjité  une 
forme  légèrement  évasée. 

Au-dessus  des  archivoltes  s'élève  un  fron- 
ton dont  les  côtés  sont  décorés,  jusqu'au 
sorrrmet,  de  bour'geons  nettement  détachés  de 
la  pierre.  Dans  le  tympan  des  trois  frorrtons 
et  au-dessrrs  des  archivoltes,  on  distingue 
encore  la  trace  d'anciens  écussons. 

Le  haut  de  la  tour  du  sud,  le  haut  du 
fronton  central,  ainsi  que  le  sommet  d'un 
second  froirton  en  ogive  qui  surmontait  le 
premier,  n'existent  plus.  Celte  partie  de  l'é- 
dilice  fut  renversée  par  un  tremljlement  de 
terre  vers  l'an  1191,  et  l'opiniorr  publique, 
peu  favorable  en  Chypre  au  sénat  de  Venise, 
ne  ruanqua  pas  d'attribuer  cette  fatalité  aux 
voies  crimirrelles  (jui  avaient  fiiit  passer  l'île 
sous  la  domination  de  Saint-Marc,  en  mettant 
liir  à  la  race  des  Lusignans.  Les  Turcs  ont 
construit  h  côté,  au-dessus  des  tours  rondes, 
les  minarets  qui  leur  étaient  indispensables, 
pour  faire  une  mosquée  de  Sainte-Sophie, 
mais  ils  n'ont  eu  souci  de  relever  les  fr-on- 
tons. 

A  six  mètres  à  [leu  près  des  fiortails  est  la 
façade  intérieure  de  l'église,  construite  en- 
tièVemerrl  en  marbre  blanc  et  d'une  ornemen- 
tation  plus  riche  que  celle  du  dehors.  Ses 
tr-ois  portes  s'ouvrent  en  face  des  premières, 
en  doiuiant  accès  dans  la  nef  et  les  deux 
collatéraux.  Celle  du  milieu,  divisée  en  deux 
baies  et  d'une  dimension  double  des  autres, 
a  été  totalement  endommagée  dans  le  haut, 
j'ignore  parquet  accident  et  à  quelle  époque; 
on  l'a  restaurée  depuis  avec  des  pierres  et 
du  plâtre,  en  conservant  la  forme  ogivale  d& 
ses  arcades  primiiives,  mars  sans  re()roduire 
leurs  anciens  ornements.  Elle  est  reculée, 
coriîuie  les  portes  latérales,  au  fond  d'une 
embrasure  formée  par  la  retraite  des  colon- 
nettes, et  sa  décoration  ne  devait  pas  dillérer 
des  autres.  En  décrivarrt  un  des  portails  laté- 
raux, nous  les  connaîtrons  donc  à  peu  près 
tons  les  trois. 

Les  ar-cades  supérieures  des  portes  sont 
toutes  ogivales,  mais  la  baie  centr-ale  que 
ferment  les  battants  est  ouverte  en  plein 
crntre  surijaissé,  dans  une  baie  supérieure 
ligurant  un  carré  long.  Urr  cordon  de  roses 
en  relief  encadre  ce  parallélogramme.  A  ses 
côlés,  de  droite  et  de  gauche,  au  lieu  des 
colonnettes  on  retraite  qui  supportent  dans 
le  porche  la  retomliée  des  arx-hivoltes,  on  a 
simulé,  sarrs  les  [)i'olonger  jusqu'au  sol,  deux 
baies  ue  i)lein  cintre  dont  les  ar-cs  sont  or- 
nés de  feuilles.  L'intr'ados  des  liaies  est 
déi',oii|)é  en  trèfles,  et  sendjle  former  urr  dais 
sous  leiurel  on  |".iuiTait  croire  qu'étaient  pla- 


287  Cil  Y  DICTIONNAmE 

c6es  .nulrerois  des  stnlui-s  de  iiclile  dimen- 
sion. Je  no  [lenso  p.is  toiilcfois  (jne  cclmne- 
ment  y  ail  jinnais  li.'iiiô.  I,es  îiccades  n'ont 
pas  le  rclid' d"unc  niclio;  Unir  jjase  est  incli- 
n{'e  et  ne  fornio  pas  console. 

Aii-d  s^ns  de  ce  premier  étage  se  déve- 
loppent le  tympan  et  rarcliivolte.  Une  aica- 
tuic  de  neuf  petites  niches  sans  profimdeur, 
couronnéi'S  de  IVontons  aigus  ornés  de  lionr- 
geons,  l'orme  le  linteau  delà  jioi'te  carrée,  et 
occupe  une  yrandcparlie  du  tympan.  Le  haut 
des  niches  est  trijohé  comme  celles  où  l'on 
voit  souvent  des  stat'ies.  Ici,  cependant,  ces 
nrcalures  n'étaient. sans  doute  qu  un  motif 
d'ornementation.  L'archivolte  qui  recouvre 
t(mt  ce  travail  est  divisée  en  (piatre  cercles 
par  des  tores  unis,  peu  volumineux  et  dis- 
p'osés  en  retraite  régulière  les  uns  au-dessous 
dés  autres.  Chacune  de  ces  archivoltes  secon- 
daires repose  sur  une  large  feuille  détachée 
de  la  [lieire  qui  la  soutient  comme  une  con- 
sole ou  une  conque.  Ces  feuilles,  assez  sem- 
blables aux  grandes  mauves,  me  paraissent 
appartenir  à  la  colocase  ,  plante  farineuse 
très-commune  en  Chy[)re.  Les  canaux  et  les 
bandeaux  compris  dans  les  arcades  entre  les 
lores  sont  décoi'és,  à  l'intérit'ur,  de  cordons 
de  Heurs  en  relief.  Mais  l'art  du  xiiT  siècle 
était  sévère  et  n'admettait  pas  cette  variété 
capricieuse  qui  amena  la  confusion  des  règles 
et  du  goût  aux  siècles  postérii'urs.  Alors, 
tout  était  prévu,  rien  ne  devait  èlre  liors  de 
sa  place;  et  raspe('t  de  l'ensemble,  malgré 
sa  régularité  symétrique,  n'en  était ]ias  moins 
gracieux.  La  premièi'e  arcade  des  portes  est 
uniiiuement  composée  de  lilets  prismatiques 
et  de  tores  déliés  (pii  circonscrivent  les  au- 
tres arcs;  la  deuxième  est  ornée  de  quatre 
feuilles;  la  Ir'oisième  est  formée  de  cor-olles 
à  pétales  lancéolées,  qu'on  est  convenu  d'ap- 
peler des  violelti's;  la  (piatrième  est  une 
tresse  exclusivement  composée  de  roses. 
L'ornementation  va  loujour-s  en  s'enrichis- 
sant  de  la  circonférence  au  centre,  qui  oïlVe 
le  travail  le  plus  recherché  et  le  plustini; 
dans  la  même  pensée,  le  portail  intérieur 
est  pins  orné  que  celui  du  ihdiors. 

Tr'ois  seules  statues  |)ar;iissenl  avoir  dé- 
coré cette  façade.  Klles  étaient  placées  aux 
deux  côtés  et  au  centr-o  de  la  gi'ande  porte, 
entre  les  deux  ballants,  sous  des  abris  sculp- 
tés (]ui  existent  ciicor-e.  Les  deux  prernièrl'S 
niches  pouvaient  recevoir  <les  statues  de 
grandeur- naturelle  rpii  reposaient  sur  lecha- 
jiiteau  d'une  demi-colonne  foi'manl  piédes- 
tal; celle  du  milicMi  était  plus  grande  que  les 
autres  et  était  adossée  au  pilier  central  dis- 
posé eu  niche  et  suiriionté  d'un  dais.  Il  ne 
faut  accuser  que  les  Tui'cs  d'avoir  fait  dis- 
liaraitre  ces  statues;  car  le  Ciuan,  ou  ses 
cimimentateurs,  ne  permettent  pas  aux  Sun- 
nites de  ctinservei-  dans  leur's  mos(iuéesdes 
ie|)résentalions  huuraines,  ipie  les  Pei-sans 
au  contraire,  et  toirs  les  musulmans,  em- 
ploient aussi  souvent  ipie  nous  daiis  leur- 
(irrrourentation.  C'est  à  cette  interpr'élation 
l.lclierrse  du  (.or'an  chez  les  rrnrsulnians  sun- 
iiiles'jue  l'on  doit  attribuer  la  dégiadalioi 
d'un  SI  grand  nombre  de  monuments  de  l'iui- 


CIIY 


288 


lii]niti'  et  du  moyen  <1ge,  ilans  tous  les  pays 
où  ont  dominé  les  sectateurs  d'Aboubècre, 
depuis  Consi.uitinojili,'  et  la  Syrie  jusqu'en 
Andalousie. 

Dans  son  ensemble,  Sainte-So|)hie  de  Ni- 
cosii'pi-ésenle  nu  long  vaisseau  ainsi  disposé  : 
le  porche,  rjue  termrne  en  avant  la  tour  car- 
rée, en  ;niièr-e  de  la  tour  r-onde;  le  corps 
central  ilivisé  en  rpiatrc  tr'avées  à  fenêtres 
élancées,  et  con|)é  en  deux  étages  par  l'élé- 
vation des  mni's  de  la  nef  du  milieu;  les 
tr'ansse()ts  peu  saillants  et  arrêtés  au  premier 
étage;  une  cinipriènie  travée  au  delà  des 
transsepts,  et  vis-à-vis  du  chœur,  enlin,  l'ab- 
side, qui  est,  comme  la  nef,  éperonnée  de 
conii'e-forts  et  percée  de  longues  fenêtres. 
Au-dessus  des  collatéraux  ,  tout  autour  de 
l'église,  règne  une  première  terrasse  large 
de  dix  piels:  plus  bant,  une  seconde  plate- 
forme se  prolonge  sur'  toute  la  nef  centr-ale 
et  termine  l'édifice. 

Nous  connaissons  la  tour  carrée  (jui  figure 
dans  la  façade  du  porche.  La  tour  ronde, 
occupée  darrs  toute  sa  bauteur  par  un  esca- 
lier il  vis,  est  à  cinq  étages  dessinés  exlé- 
rieniement  par'  de  gros  tores.  Elle  fait  par- 
lie  de  rancienne  construction  de  l'éditice, 
mais  elle  s'arrêtait  autrefois  ii  la  hauteur  de 
la  tour  carrée  et  de  la  gr-andc  teri'asse.  Peut- 
être  les  cloidies  étaient-elles  dans  ce  dernier 
tambour',  qui  dépasse  de  trois  ou  quatre 
mèlr-es  la  plate-forme,  et  qui,  libr-e  dans  la 
première  destination  du  mo'iument,  est  au- 
jourd'hui r-empli  par  la" continuation  de  l'es- 
calier à  vis.  Au-dessus  des  tours  rondes, 
déjii  très-élevées,  les  Turcs  ont  bAti  en  elfet 
deux  minar-ets  île  quarante  ou  cinquante 
pieds  de  haut,  ipri  dominent  les  minarets  do 
toutes  les  autres  mosipiées  et  la  villeeirtièi'e; 
ils  ont  une  galerie  aux  deux  tiers  de  leur 
élévation,  et  la  llèclie  ipii  les  termine  est 
surmontée  d'un  cr'oissant.  Ils  sont  en  pierr-e 
lisse  sans  ornements  :  leur  galerie  môme  ne 
porto  aucune  moulure.  Les  minarets  de 
Chypre  sont  tous  tlans  le  même  style,  et 
n'orrt  r'ien  de  rerirar'ipiable  que  leur  étroite 
circonféi'ence  (six  mètres  à  |ieu  pr'ès)  et  leirr 
élévation.  Ils  ne  r'essemblent  pas  aux  lourds 
bell'rois  des  mosquées  de  Syrie ,  chargés 
d'un  toit  conique,  où  le  niuez/.im  ti'onve  un 
large  abri  contre  raideur  du  soleil  ;  mais 
aussi  combien  ils  dilfèrent  de  ces  élégantes 
tourelles  des  mosquées  de  Damas  et  du 
Caire,  dont  les  surfaces,  ciselées  comme  le 
fût  d'une  colonne  liyzantiue,  sont  annelées 
de  gali'ries  ,  .semlilables  à  des  corbeilles  de 
feuillages. 

Kntre  la  tour  du  iiiinaiet  et  la  tour  carrée 
s'ouvre  une  porte  ogivale  sininontée  d'un 
fronton  aigu,  au-dessous  duquel  étaient  au- 
Iri'fois  trois  écnssons ,  probablement  aux 
armes  des  Lusignairs,  comme  ceux  de  la 
façade  pr'inçi|)ale  et  de  la  porte  de  la  cour. 
Les  fenêtres  des  travées  sont  semblables  à 
celles  des  toui's  dans  leur  réseau,  leur  foi-me 
générale  l'st  en  ogive  élancée.  Li's  contre- 
forts, épais  pilasti'es  comme  ceuxdela  Saiiile- 
Ch.ipellu  de  Paris,  adhèrent  aux  murs  inl'e- 
rK'Ui's  de  l'église,  qu'ils   .souliennenl,   el    x» 


389  CliY  D'IiPIGR.VPrilt:. 

divisent  en  qnalre  étages  par  autant  ilo  lar- 
niiers  on  retraite.  Arrivés  h  la  li.uileur  de  la 
proniièn;    terrasse  ,  ils    s'appuient    sur  les 


CHY 


200 


conti'e-tbrts  des  murs  extérieurs  de  la  net', 
et  continuent  à  s'élever  en  dé[)assant  un  peu 
le  niveau  de  la  piate-fornie  supérieuie;  leurs 
ares-boutanis  reposent  sur  la  terrasse  circu- 
laire par  trois  arcs  d'inégale  hauteur,  sous 
lesquels  on  peut  faire  le  tour  de  l'église. 
Par-dessus  s'élève  un  second  étage  d'arcades 
ou  d'œils-de-bœuf,  (]ui  se  termine  souvent 
par  un  escalier  de  deux  pieds,  dangereux 
passage  pour  arriver  aux  combles  de  l'é- 
glise. 

Dans  la  troisième  travée,  à  peu  près  ii  moi- 
tié longueur  de  l'édifjce ,  s'ouvrent  deux 
portes  donnant  accès  dans  les  bas  côtés  du 
nord  et  du  sud.  Celle  de  la  façade  se|iten- 
trionale  paraît  avoir  été  refaite  vers  le  com- 
mencement ilu  xv"  siècle  ;  elle  est  ornée  de 
(olonnitles  supportait  des  chapiteaux  de 
feuillages  et  d'animaux  divers  au  milieu  des- 
quels o'i  reconnaît  très-bien  le  caméléon, 
espèce  de  lézard  h  grosse  tête  et  à  longue 
queue,  fort  répandu  dans  l'île. 

A  coté  de  celte  porte  sont  deux  chapelles, 
peut-être  du  xiv"  siècle  et  en  dehors  dujilan 
primitif  de  l'église.  Leur  exiguïté,  bien  plus 
que  leur  éloignement  du  clueur,  ne  peut 
permettre  de  croire  qu'elles  aient  servi  de 
sacristie,  à  moins,  ce  qui  ne  me  paraît  pas 
probable,  que  des  dépendances  j)lus  consi- 
dérables, détruites  aujourd'hui,  n'aient  été 
autrefois  rattachées  à  ces  édicules.  Il  serait 
possible  (pi'une  branche  du  transsept,  sépa- 
rée de  la  nef  par  un  mur  de  refend  que  les 
Turcs  auront  fait  disparaître,  ait  été  ancien- 
nement destinée  à  la  sacristie  ;  j'aimerais 
mieux  voir  pourtant  le  sacrarium  dans  une 
autre  pièce  dépendante  de  la  même  façade, 
mais  plus  éloignée  encore  des  transsepts 
vers  la  porto  d'entrée,  quoique  cette  salle 
me  paraisse  toujours  bien  insuffisante  pour 
une  église  cathédrale  où  les  rois  étaient  cou- 
ronnés, où  ofliciait  un  arches éijue  qui  était 
piimat,  légat  né  du  Saint-Siège  en  Orient,  et 
qui  avait  la  prérogative  de  ])orter  les  vête- 
ments de  pourpre  comme  les  cardinaux.  J'y 
ai  vu  pourtant  une  cavité  cachée  par  la  ma- 
çonnerie où  l'on  a,  m'a-l-on  dit,  trouvé  des 
vases  précieux  depuis  l'élablissement  des 
Turcs  dans  le  pays. 

Les  transsepts  sont  terminés  à  leur  angle 
inférieur,  c'est-à-dire  à  celui  qui  est  le  plus 
rapproché  du  poichc  jiar  une  tour  eu  hexa- 
gone; à  l'angle  supérieur,  par  une  tour  carrée 
beaucoup  moins  ornée  que  celle  du  portail. 
La  tour  à  six  faces  servant  de  cage  à  un  es- 
calier à  vis,  est  surmontée  d'un  lanternoi, 
au  pied  duquel  couimence  la  rampe  en  degrés 
de  l'un  des  arcs-boutanls  qui  atteignent  la 
plate-forme  supérieure.  Le  milieu  des  trans- 
septs était  autrefois  occupé  pat  une  grande 
rose  dont  on  ne  distingue  aujourd'hui  que 
la  ciiconférencc.  L'intérieur  a  été  rempli  de 
moitier  depuis  que  l'église  est  devenue  une 
mosquée,  et  les  Turcs  ont  pratiqué  au  mi- 
lii  u  une  baie  en  ogive  dans  le  goût  maures- 

I^Uf. 


l>e  chevet,  tourné  vers  l'orient,  est  un 
hémicycle  dont  les  extrémités  s'appuient  sur 
doux  gros  contre-forls  semi-circulaires.  Kn- 
tre  cesdeux  demi-tours,  l'abside  est  soutenue, 
par  six  autres  contre-forts  (multiplicité  qui 
nuit  au  coup  d'œil) ,  divisés  en  étages  par 
des  larmiers  ornés  de  moulures.  La  frise  qui 
termine  carrément  les  conlre-forls  à  la  hau- 
teur de  la  pretuière  terrasse  est  découpée  en 
oves  de  goûl  antique.  Vers  le  bas  des  pilas- 
tres, à  la  naissance  du  dernier  ressaut,  un 
bou((uet  delleurs  et  de  fruits  se  détache  de 
la  pierre  en  plein  relief.  Le  contre-fort  le 
plus  voisin  de  la  demi-tourolle  du  midi  est 
étayé  par  un  grand  arc-boutant  sous  lequel 
passe  mie  rue. 

Le  système  de  la  fenestration  est  le  même 
au  chevet  qu'aux  travées  lalérales;  la  forme 
des  baies  est  toujours  l'ogive  élancée,  h  jour 
ou  figurée  ;  et  dans  ce  dernier  cas,  son  intra- 
dos est  découpé  en  trèlles.  Une  ordonnance 
semblable  règne  dans  les  baies  supérieures 
qui  éclairent  la  nef  principale,  en  prenant 
jour  sur  la  terrasse  circulaire.  Moins  haules 
et  plus  larges  que  les  fenêtres  du  bas,  elles 
sont  néanmoins  <]ivisées  par  des  meneaux 
délicats  en  quatre  arcades  élancées  que  sur- 
monte comme  un  tym|>an  un  quatre-feuilles 
de  grande  dimension.  L'ornement  de  faîtage 
qui  termine  le  mur  de  la  nef  centrale,  en 
boi'dant  la  terrasse  supérieure,  se  composa 
uniquement  de  chevrons  évidés  par  un  œil- 
de-bœuf,  ]ilacés  symétriqueuient  au-dessus 
de  chaque  fenêtre.  Il  semble  qu'un  couron- 
nement (ilus  élevé  qui  eût  rappelé  les  clo- 
chetons et  les  pignons  à  jour  de  nos  cathé- 
drades  gothiques  ,  sans  reproduire  leurs 
toitures  aiguës,  eût  mieux  répondu  au  style 
général  de  Sainte-So|)hie  que  ce  comble  trop 
nu,  et  eût  ajouté  beaucoup  à  l'apparence  du 
monument. 

Je  ne  vois  plus  rien  à  décrire  à  l'extérieur 
de  l'église,  et  nous  pouvons  nous  occuper 
de  l'intérieur,  sur  lequel  il  y  aura  moins  à 
dire. 

11  est  divisé  en  trois  nefs  par  deux  rangées 
de  colonnes  cylindriques;  au  centre,  le  vais- 
seau principal  'est  large  de  vingt  mètres  à 
peu  près;  autour  les  collatéraux,  larges  de 
dix,  cernent  le  chœur  sans  former  de  cha- 
pelles. Les  colonnes  de  séparation  sont  au 
nombre  de  seize  :  douze  en  pierre  vis-à-vis 
des  contre-forts  et  des  transsepts,  quatre  en 
granit  au  pourtour  du  chœur.  Les  nervures 
des  voûtes  qui  répondent  séparément  aux 
trois  nefs  viennent  reposer  en  faisceau  sur 
les  chapilaux  de  ces  colonnes. 

Il  ne  reste  plus  trace  dans  les  nefs  ni  des 
boiseries  du  chœur,  ni  de  la  chaire,  ni  des 
autels,  ni  des  fants  baptismaux.  Les  Turcs 
ont  balayé  et  |)eint  tout  l'intérieur  pour  l'ap- 
proprier à  leur  cuite.  On  n'y  voit  aujour- 
d'hui que  la  li-ibune  où  l'imam  tatib  annonce 
l'heure  de  la  prière,  la  chaire  dite  mombar, 
où  il  fait  les  prêches  et  les  lectures;  onlin, 
les  estrades  en  bois  établies  pour  les  lidèles 
vers  le  sud- est,  obliquement  à  l'église,  fai- 
sant face  au  temple  di?  la  Mecque,  vers  le- 
quel le  musulman  doit  toujoms  porter  ses 


291 


CIIY 


DlCTIONNAlllK 


cnY 


292 


rc'gnrds  Pli  faisniit  ses  fifirres.  Lo  moiimb, 
uiclio  (li;  riiii.nii,  ijui  rèr^lu  celle  ilir.'clioii  ; 
est  pratiquiH;  au  f:)iid  du  lrans-se|it  méiiilio- 
nal.  Lo  restp  de  rcnccinlu  est  c/uivert  de 
nattes  et  de  tapis.  Au-dessous  existe  en  par- 
tie l'ancien  pavé  de  Téodiso  des  Lusignans, 
i)ien  souvent  lemaini'',  iiien  nudtrailé  parles 
Turcs,  peut-t'tre  par  les  Vénitiens  aussi,  mais 
conservant  encore  de  nombreux  fragnieiits 
de  dalles  tuuiulaires  et  d'inscriptions  fran- 
çaises. 

Les  colonnes  do  granit  élevées  autour  du 
chœur  sont  surmontées  de  chapitaux  cylin- 
dritjues.  De  grantlos  feuilles  assez  sendjiables 
aux  feuilles  d'eau  antiques  se  prolongent 
comme  des  volutes  vn  retenant  des  pampres 
et  des  lierres  dans  leur  calice,  et  formant 
quatre  angles  élevés;  le  tailloir  qu'elles  sup- 
])orlent  est  carré.  Assurément  ce  chapiteau 
est  loin  de  rapp(,'!er  par  sa  médiocre  élégance 
la  corbeille  corinlbienne;  mais  on  doit  ro- 
connaître  dans  sa  composilion  une  intention 
certaine  d'iiuiler  l'anlique.  Les  chapitaux 
des  autres  colonnes  et  généralement  toutes 
les  bases  formées  de  seuls  tores,  filets  ou 
gorges,  sans  moulures  ni  rinceaux,  semblent 
aussi  rap|)eler  les  ordres  toscan  ou  dorique  ; 
et  c'est  une  tendance  vers  lo  goût  classique 
à  noter  dans  Sainte-Sophie,  car  déjà  en 
France,  au  xnr  siècle,  les  chapitaux  s'étaient 
bien  écartés  de  ces  modèles. 

Tout  autour  de  la  nef  centrale,  à  la  hau- 
teur des  colonnes,  règne  une  petite  terrasse 
coupée  de  distance  en  dislance  par  un  double 
escalier  montant  et  descendant.  Cette  cein- 
ture de  iain|)es  étroites,  figurée  dans  un  but 
d'ornementation  plutôt  (|ue  d'utilité,  quoi- 
<iu'elle  lasso  le  lourde  l'église,  rappelle  l'an- 
cien triforium,  réservé  n\\\  femmes  dans  les 
basili(jues  primitives.  Mile  arrive,  des  deux 
côtés,  <i  la  façade  intérieure  de  l'église. 

J'ai  décrit  li'S  fenêtres  latérales  en  exami- 
nant l'extérieur  de  Sainte-Sophie;  je  n'ai  qu'à 
faire  connaîlr(,'  la  fenesiralion  de  la  façade. 
Cimti'o  l'usiige  suivi  générahmicil  en  France, 
où  cette  [larlie  du  t(!mple  est  décorée  d'une 
grande  rose,  la  façade  enlièrt  de  la  nef  cen- 
trale de  Sainte-Sophie  est  occupée  par  une 
seule  et  grande  jjaio  dans  lo  système  ilo 
celles  (pu!  l'on  a  nonnuées  fenêtres  composées; 
en  raison  des  jours  variés  qui  figurent  leur 
i'és(,'au.  t'elle-ci  est  divisée  en  trois  zones  ou 
étages  (jui  s'étendent  dejjuis  la  voûte  jusqu'à 
la  porto.  Six  t'enétres  géiuinées  recouvertes 
d'uiu!  arcliiv(jlte  trilobée,  occupent  la  pre- 
mière zone  inféiieure;  elles  sont  détachées 
du  mur  et  forment  une  étroite  galrine  en  ar- 
cature,  où  deux  honunes  ne  |)ourraient  pas- 
ser de  frfuit,  et  (lui  comnmnique  de  plaiii- 
pied  avec  le  paiapc't  du  taux  triforium.  I  es 
galeries  sendjiables  que  l'on  voit  dans  plu- 
sieui's  églises  de  Franco,  à  Saint-Denis,  à 
ne  s'arrêtent  pas  ainsi 


Ueims,  à  Orli'ans,  et( 

aux  bas  côtés,  mais  font  le  lour 

qu'elles  contribuiMit  beaucou;) 


e  lour  de  l'égiisc, 


1  cmlicllii'. 
Six  feiiètr-es  ogivales  cl  gémini'os,  inscrites 
sous  une  ogive  supérimire,  prennent  jour, 
au  deuxième  étage,  sur  la  terrasse  du  por- 
clie.  Iviilin,  le  lynqian  ou  dernier  segment  do 


cette  vaste  ogive  est  formé  de  Iriangles  en- 
gendrés par  les  combinaisons  des  cercles  et 
des  lobes,  si  fréquents  dans  les  monuments 
du  xiu'  siècle. 

Tel  est  l'ensemble  de  Sainte-Sophie  de  Ni  • 
cosie. 

11  faudrait  mainlenanl  pour  se  représenter 
cotte  église  plus  conforme  à  son  premier  et 
véritable  étal,  telle  qu'elle  était  sous  les  Lu- 
signans et  peut-être  encore  au  temps  des 
\'énitieiis,  il  faudrait  rem|)lacer  |)ar  des  ver- 
rières de  couleurs  les  treillis  de  bois  et  les 
monceaux  de  mortier  que  les  Turcs  ont  en- 
châssés dans  ses  baies.  On  ne  peut  douter 
qu'à  une  époque  où  l'emploi  de  celle  bril- 
lante décoration  était  si  commune  dans  les 
églises  chrétiennes,  la  mélrnpoledu  royaume 
en  fût  privée;  et  en  elfet.j'ai  retrouvé  quel- 
ques restes  de  vitraux  vei'ls  et  bleus  dans  la 
seconde  zone  de  la  grantle  fenêtre.  .\  côié, 
sont  (les  vitraux  Idaiics  qu'on  aura  mis  pro- 
bablmnent  dès  un  lem|)»  ancien  après  la  des- 
truction des  premiers,  et  quand  déjà  le  i^oût 
pour  ce  genred'iMnbellissement  coûteux  était 
moins  vif,  ou  l'art  d(;  les  fabriquer  perdu  en 
Chypre,  si  du  temps  des  Français  on  les  exé- 
cutait dans  le  pays  même,  ce  qui  est  incer- 
tain. 

Ceci  m'amène  à  dire  un  mol,  avant  de  pas- 
ser à  un  autre  édilice,  des  couleurs  dont  on 
a  peint  Ivs  colonnes  en  pierre  de  Sainte- 
Sophie.  Une  teinte  bianche  recouvre  en  entier 
les  fûts  jusqu'à  naissance  des  chapiteaux, 
qui  sont  rehaussés  do  vert,  de  jaune  et  de 
bleu,  il  est  visilile  que  ce  badigeon  à  l'huile 
a  été  nouvt>lli;ment  aiipliijué  ou  l'raichemcnl 
renouvelé;  mais  existe-t-il  sous  ces  couches 
une  peinture  plus  ancimnie,  et  celle  pein- 
ture remonterail-elie  au  temps  où  le  culte 
chrétien  s'exeiçait  dans  l'église?  Je  n'oserais 
répondre  aflirmalivement  à  cette  seconde 
question,  lors  même  (pie  j'aurais  découveit 
une  aucicnine  couleui"  sur  la  pierre  des  co- 
lonnes. Mais,  pour  m'assurer  seulement  de 
ce  l'ail,  il  m'aurait  fallu  plus  do  loisir  et  de 
latitude  ijue  je  n'en  avais  tians  une  mosquée 
qui  m'offrait  tant  d'objets  intéressants  à  exa- 
■  miner,  et  où  je  ne  pouvais  entrer  (ju'à  cer- 
taines heures.  Au  reste,  ni  le  chœur,  ni  les 
voûtes  ne  m'ont  oll'ert  la  moindre  trace  de 
peinture. 

Mosquée  de  Saiiile-CaUieriue, 

Parmi  les  églises  golhi(iues  de  Nicosie  qui 
ont  échappé  à  la  d(>sliuclion,  une  îles  plus 
complètes,  après  Sainltî-Sophie,  est  l'église 
du  monaslèi'o  do  Sainle-Catlierine,  aujour- 
d'hui mosqu(''e,  sous  la  dénomination  chré- 
tienne de  //«!((  KatheriiKi  iljnmi.  Je  la  criiis 
do  la  seconde  moitié  du  xin'  siècle. 

Kilo  n'a  ipi'une  nef  assez  peiile,  mais  très- 
élevée,  éclairée  ilo  neuf  fenêtres  en  ogive 
élancée,  trois  ouvertes  au  nord,  trois  au  sud, 
et  trois  à  l'abside,  (jui  est  lournée,  comme 
dans  toutes  les  autres  églises  deClopre, 
vers  l'orionl. 

'l'ouïes  ces  baies  sont  remplies  dans  leur 
lympan  d'un  grand  (piatre-f(niilles  à  jnur. 
oriieiui'ul  devenu  Irès-cninmun  dis  la  lin  du 


205 


cnY 


i»'i;r'u;p.AfiiiE. 


CHY 


Wi 


xiir  siùclo;  leur  longueuc  esl  Jivisuo  en 
deux  fenêtres  ogivales  par  une  coloiiiietle  à 
rli;i|iiteaux  de  feuillages.  Les  panneaux  Je 
bois  enchâssés  dans  ces  fenêtres  rappellent 
par  leurs  découpures  gracieuses  les  dessins 
Oes  anciennes  verrières.  De  fortes  nervures 
sillonnent  la  voûte,  se  croisent  sans. former 
de  fleurons,  comme  au  xiV  siècle,  et  vien- 
nent reposer  sur  des  jiilaslres  demi-c,ylin- 
dii<pies  composés  d'un  faisceau  de  colon- 
nettes  engagées  dans  la  muraille.  Le  pavé 
est  entièrement  neuf. 

L'extérieur  de  l'église  est  remarqu.ibîe  par 
la  forte  saillie  des  contrc-forls,  gros  soutiens 
prismatiques,  coupés  au  milieu  de  leur  hau- 
teur par  un  larmier  et  s'élevanl  jus(|u'à  la 
tentasse  du  faîte  de  l'église.  Vers  le  suil, 
enire  deux  contre-forts,  on  voit  un  [letit  ter- 
lain  enlourré  de  pierres,  que  les  Turcs  révè- 
lent  comme  la  sépulture  de  sainte  Catherine. 
Quelque  tombeau  chrétien  existait  certaine- 
ment en  ce  lieu. 

Trois  portails,  d'une  oroementalion  à  peu 
près  semblable,  donnent  accès  dans  l'église, 
à  l'ouest,  au  sud,  et  an  nord.  Leur  travail, 
plus  recherché ,  i>lus  varié  que  celui  de 
Sainte-Sophie,  me  semble  indiquer  une  con- 
struction plus  avancée  vers  le  xiv'  siècle. 
C'est  toujours  une  baie  rectangulaire,  bor- 
dée de  roses  sur  les  arêtes,  (]ui  forme  l'en- 
trée; un  linteau  scul|ilé  la  termine  en  haut, 
un  tympan,  dont  l'intérieure.-t  évidéen  Irèlles 
et  en  ipiatre-feuilles,  repos(!  sur  ce  linteau; 
une  grande  archivolte,  formée  de  tores  et  de 
feuillages  rangés  encore  avec  bon  ortlre,  en- 
velo|)[)e  le  tout;  mais  on  peut  remarquer  déjà, 
sur  l'extrados  de  ce  dernier  acte,  des  trèlles 
à  tige,  sculptées  dans  les  angles  d'une  den- 
telure chevronnée,  ornements  rares  an  xiii"' 
siècle,  et  sur  son  sommet  ou  sur  ses  côtés, 
des  bouquets  de  feuillages  ouverts,  (ont  à 
fait  dans  le  goût  du  xiv  siècle,  comme  les 
chéneaux  ornés  de  ramée  ou  d'animaux  qui 
rejettent  la  pluie  de  la  terrasse.  L'archivolte 
du  portail  principal  est  décorée  de  deux  bou- 
quets éjianouis.  Les  colonneltes  qui  suppor- 
tent ses  arcs  sont  en  marbre  blanc;  sa  frise, 
également  en  marbre,  est  formée  d'anémones 
à  doubles  corolles,  alternant  avec  de  petits 
animaux  nommés  kourkoula,  espèce  de  sau- 
terelles, qui  font  annuellement  sur  les  mois- 
sons de  Chypre  des  ravages  inouïs.  A  la 
[lorte  latérale  du  sud,  où  sendjie  avoir  été  de 
tout  temjis  l'entrée  la  plus  habituelle,  les 
ornements  du  linteau  sont  lemplacés  |iar 
trois  écussous  dont  les  armoiries  ont  été 
enlevées. 
A  droite  du  portail  principal  les  Turcs  ont  bâti 
leur  minaret;  à  gauche  commence  l'ancien  ai  ur 
de  clôture  du  monastère,  dans  lequel  on  voit 
encore  plusieurs  portes  gothiques  avec  des 
écussons  du  temps  des  Lusignans.  Les  em- 
blèmes héraldiques  ont  été  elfacés  pi-esque 
[lartout,  probablement  par  les  Vénitiens,  car 
les  Turcs  ne  sont  nullement  olfusqués  de 
ces  ornements,  quand  ils  ne  portent  pas  de 
représenlalions  humaines. 

En  suivant  le  mur  de  la  rue  qui  longe 
l'église <Je  Sainte-Catherine,  on  arrive  à  Yeni- 


Ujami,  la  Mosquée-Neuve,  nommée  toujours 
ainsi,  ipioique  Nicosie  possède  des  mosquées 
plus  modernes.  Elle  fut  bâtie,  il  y  a  une  cen- 
taine d'années,  aux  dépens  d'une  église  voi- 
sine, qui  devait  être  d'une  riche  architecture. 
Les  Tui'cs ,  lecheichant  de  préférence  les 
pienes  unies  et  sans  moulures ,  ont  laissé 
sur  le  sol  de  beaux  restes  de  l'ancien  édilice  , 
des  colonnes  et  des  chapiteaux  en  marbre 
blanc,  des  claveaux  et  des  clefs  de  voûte, 
qui  paraissent  avoii'  été  sculptés  au  xiv°  ou 
XV'  siècle.  Une  jolie  frise  de  marbre  blanc, 
formant  sans  doute  le  linteau  d'une  poi-te,  a 
été  disposée  en  arc  de  triom[)lie  sur  (les  cha- 
jtiteaux  et  des  voussoirs  superposés  négli- 
genunent;  elle  représente  des  lleurs  et  des 
caméléons  auxquels  se  mêlent  des  dragons 
ailés,  motifs  qu'on  ne  voit  |ias  souvent  sur 
les  monuments  chypriotes.  Le  clocher  de 
l'ancienne  église,  tour  carrée  à  sa  base  et 
cylindrique  dans  le  haut,  est  aujourd'hui  le 
minaret  delà  ujosquée  nouvelle,  dont  il  est 
éloigné  de  quelques  pas. 

Eglise  des  Arméniens. 

L'église  appartenant  aux  Arméniens  de  Ni- 
cosie me  parait  encore  un  ancien  édilice  de  la 
fin  du  xur  siècle  et  de  construction  lianque. 
C'est  une  grande  nef,  divisée  en  ti-ois  travées 
)iar  des  colonnes  engagées  dans  le  mui',  dont 
les  chapiteaux  à  feuillages  reçoivent  la  re- 
tombée des  nervures  de  la  voûte.  Le  porti- 
que en  ogive  qui  précède  l'église  sur  la  façade 
(lu  nord,  où  est  l'entrée  actuelle  pour  les 
hommi'ô,  a  été  construit  ou  refait  sous  les 
Vénitiens,  si  ce  n'est  même  postérieurement, 
et  sous  les  Turcs,  comme  on  serait  tenté  de 
le  croire  en  voyant  l'imitation  négligée  des 
armes  de  Jérusalem  exécutée  sur  les  chapi- 
teaux. Les  contre-forts  et  le  haut  de  l'éditice 
avec  les  gouttières  cannelées,  me  paraissent 
dater  de  la  première  construction.  Les  an- 
ciennes fenêtres  existent  aussi  au  fond  do 
l'église:  elles  se  composent  d'une' double  baie 
ogivale  surmontée  d'un  quatre-feuilles,  le 
tout  inscrit  dans  une  b.iie  su|)éri(ure  en  go- 
thique élancé.  Le  comble  de  la  troisième 
travée,  séparée  aujourd'hui  du  haut  de 
l'église  et  réservée  aux  femmes,  a  été  enfoncé 
j)ar  les  boulets  turcs  au  xvi'  siècle  et  refait 
ensuite  en  berceau.  On  voit,  dans  cette  pai'tie 
de  la  nef,  un  tableau  sur  toile  représentant 
le  lion  ailé  de  saint  Marc  avec  la  légende  or- 
dinaire, inscrite  sur  le  livre  des  Evangiles  : 
l'ax  tlbi,  Marcc,  cvangelista  meus.  Mais  c'est 
la  moindre  et  la  moins  intéressante  des  anti- 
quités de  cette  église,  autrefois  lieu  de  sé- 
pultuiede  |)ersoiniages  éminents,  et  qui  pos- 
sède encore  les  dalles  tumulaires  de  plusieurs 
abbesses,  de  chevaliers  en  grand  nombre, 
d'un  reis  des  Syriens ,  d'un  bouteiller  de 
Chypre,  d'un  maréchal  d'Arménie,  de  diifé- 
l'ents  meujbr;  s  des  familles  de  Tibériade,  de 
Mimars,  de  Nevilles,  de  Bessan,  de  Thenouri, 
de  Dampierre,  noms  bien  connus  dans  l'his- 
toire de  Chypre  au  temps  des  Lusignans. 

On  no  sait  rien  de  positif  sur  l'ancienne 
destination  de  l'église  des  Arm^'uiens.  D'a- 
piès  la  tradition   ijue  conservent  les  papas 


205 

l'Ile  (It'pcmlnil 


CHY  DlCTIONNAlliK 

d'iiii  niDiiasIèro  île  feiiuiii'S; 


r.iiY 


290 


Hiais  la  Iraililioii  ne  dit  pas  que  ce  innnaslere 
a[)parlînt  aux  Latins  ou  aux  Arméniens  :  je 
ne  sei-ais  pas  éloii^né  de  croire  qu'elle  élait 
la  ])ropriélé  de  ces  derniers,  et  je  crois  qu'il 
ne  faut  i>as  tirer  une  induction  contraire  des 
seules  formes  latines  de  son  arclnteclnre. 
Les  Arméniens  de  Chypre  bâtissaient  proba- 
blement conune  les"  Francs,  puisque  les 
Grecs  eux-mêmes,  bien  moins  portés  vers 
notre  disci|iline,  ont  imité  noire  style  dans 
leurs  églises  de  Phanéromeni  à  Nicosie,  de 
Saint-Mama  à  .Morplio,  et  ailleurs.  La  dille- 
rence  de  rites  était,  au  moyen  âge,  moins 
sensible  qu'aujourd'hui  :  plusieurs  fois  dans 
l'année,  les  couununions  gi'eciiues.  armé- 
niennes, maronites,  syriennes  et  latines,  fai- 
saient 1(  s  processions  en  connuun;  elles 
officiaient  ensemble  dans  les  grandes  solen- 
nités. L'autorité  avait  sans  doute  influé  sur 
ce  rapprochement,  mais  les  effets  n'en  étaient 
pas  moins  réels  et  satisfaisants. 

Grand   bain. 

Je  ne  connais  pas  de  monument  à  Nicosie 
que  je  puisse  avec  quelque  certitude  classer 
dans  les  constructions  du  xiv'  siècle,  épo- 
que qui  a  vu  s'élever  à  Famagousto  une  belle 
cathédrale,  et  à  Lapais  un  riche  monastère 
dont  je  parlerai  plus  loin.  Peut-être  le  grand 
bain,  ancienne  église  française,  appartient- 
il  à  cette  éitoque.  On  a  tout  changé  à  l'inté- 
rieur pour  accommoder  l'édiliceàsa  nouvelle 
destination;  mais  sa  belle  porte  est  intacte 
et  mérite  de  nous  arrêter  un  moment.  La 
double  baie  carrée  de  l'entrée  est  inscrite 
sous  un  grand  ogive;  l'arcliivolte  multiple 
(pii  s'élève  au-dessus  est  divisée  par  des  filets 
saillants  en  quatre  tores  :  l'un  uni  et  sans 
ornement, c'est  le  plus  rapiiroché  du  tympan; 
le  suivant  en  creux  et  orné  de  fleurons  en 
relief  dans  la  gorge;  le  troisième  formé 
d'une  tri|)le  arcade  d'ondulations,  de  che- 
vrons et  de  méandres;  le  quatrième  enfin, 
le  plus  grand,  est  un  bandeau  ])rofondément 
t'MvaiSiô  i:l  qui  rcfiréi-C'te  iLue  tresse  de 
gienadi s,  de  raisins,  de  |)omnies  do  pin,  de 
feuillages  et  d'oiseaux.  L'ai'chivolte  reiiose 
sur  un  entablement  (pie  supportent  des  co- 
lonneltes  à  chapiteaux  d'un  feuillage  [)ioba- 
blement  indigène,  mais  dont  je  n'ai  pu  savoir 
le  nom  :  ce  sont  des  feuilles  ii  trois  et  cinq 
lobes,  qui  sont  renflées  au  centre  de  chacune 
de  ces  divisions,  comme  le  sont  les  cosses 
sous  la  graine. 

La  forme  générale  des  arcs  de  cette  porte 
n'est  nlus  l'ogive  élancée,  elle  est  plus  élar- 
gie, plus  ai-rondie,  et  devient  l'arcade  à  tiers- 
point  Les  voûtes  suivent  à  l'intérieui'  la 
même  courbure;  leurs  nervures  sont  moins 
foites  (pic  dans  les  précédenles  églises;  leur 
point  d'intersection  est  (luehjuefois  orné  de 
fleurons.  Les  antiijuaires  ont  reconnu  (]ue 
ces  caractères  opiiarlenaient  à  l'archilecturo 
du  XIV"  siècle. 


Aiicleone  église  de  Saml-Niculus. 
^'oici  une  belle  église  qu(^  je  crois 


■tre 


temps  le  bescsCein  ou  la  bourse  des  négo- 
ciants grecs,  arméniens  et  lui'cs.  sert  aujour- 
d'hui de  magasin  à  blé.  Elle  est  située  A 
l'extrémité  des  bazars  et  à  côti^  de  Sainte- 
Sophie,  dont  une  rue  seulement  la  sépare. 

l'n  porche  précède  la  nef  à  l'ouest;  il  est 
de  construction  ou  de  rec  nsliuctioii  mo- 
derne, comme  toute  la  faijade.  L'entrée  la 
plus  or(linair(!  de  l'église  paraît  avoir  été 
sur  le  c(')té  septentrional,  vis-à-vis  la  nef 
méridionale  de  Sainte-Soi)bie ,  oij  existent 
encore  trois  belles  portes  :  la  plus  riche, 
vers  le  chevet,  a  pour  archivolte  un  vrai  c'el 
de  fleurs  et  de  feuillages  en  ogive,  tant  les 
roses,  les  violelles,  les  bourgeons  de  toute 
espèce  sont  multipliés  et  pressés  sur  les 
tores.  Le  xiii'  siècle  et  même  le  xiv',  à  en 
juger  par  Saint-Nicolas  de  Fainagouste,  au- 
rait été  moins  prodigue  dans  ses  ornements. 
Le  fronton  aigu  qui  recouvre  l'archivolte 
est  doublement  festonné,  à  l'intérieur  d'un 
cordon  de  fleui'ons,  à  l'extérieur  d'une  ligne 
de  roses  rcfiosant  sur  leur  tige;  au  sommet, 
un  bouquet  de  f(Miillages  s'épanouit  sur  une 
cùlonnette.  Dans  le  tympan  du  fronton,  an- 
dessus  de  l'arc  de  l'archivolte,  est  une  baie 
dont  les  meneaux  recourbés  et  réunis  en 
dessins  curvilignes  forment  une  rose  flam- 
boyante,  décoration  si  fréipionte  dans  les 
constructions  du  xv*  siècle,  (jue  le  style  do 
cette  épo(|ue  en  a  reçu  le  nom  de  st\  le  flam- 
boyant. Les  tores  de  l'archivolte,  disposés 
en  voussures  profondes,  reposent  sur  des 
consoles  (|ue  soutienni'Ut  h  tlroite  des  bon- 
(]uets  de  fleurs  et  de  fruits,  à  gauche  des 
têtes  d'anges  ailées,  sculptées  à  plein  dans 
la  pierre.  Deux  niches  ont  été  ménag('>es  des 
deux  c(jtés  de  l'emlirasure;  leur  cintre,  do 
brandies  de  palmiers  et  de  frondes  diverses, 
forme  un  dais ,  au-dessous  duquel  deux 
mains  supportent  une  couronne;  quatre  sta- 
tues sufliraient  jiour  compléter  ces  niches  et 
le  portail. 

L'église  de  Saint-Nicolas  servait  encore 
au  culte  pendant  le  xvr  siècle,  .t-éii-î^in  la 
fi'iîÇ  (le  iTiadore  que  les  Vénitiens  ont  en- 
castrée au-d(:'ssus  de  la  j)orle  dont  nous  ve- 
nons de  parler,  en  place  d'un  ancien  linteau 
))Orlant  |irobablement  des  armoiries  fran- 
çaises. La  nouvelle  frise,  ornée  au  centre 
de  l'image  de  saint  Nicolas,  porte  sa  dalu 
dans  ses  éciissons  maniérés  en  forme  de 
coeur,  ayant  pour  emblèmes  hi'raldi(iues  lui 
lion  tenant  une  branche  d'arbre,  une  main 
élevant  une  palme,  et  un  pont  semblable  à 
celui  du  Kialto. 

Les  autres  portes  de  Saint-Nicolas  ,  fer- 
mées aujouid'hui  par  un  mur,  conservent 
encore  de  jolis  détails  de  scul()ture.  Uikî 
scène  touchante  est  représeiU(''e  sur  le  lin- 
teau de  celle  du  mili(ni  :  un  moim;  coudié 
sur  son  lit  de  mort  sembU;  montrer  à  s('s 
frèi'es  (pii  l'entourent  le  cilice  dont  il  avait 
affligé  s(ui  corps  (ii'jidant  sa  vie.  Sur  la  clef 
de  voûte  de  cette  porte  est  détaché  en  haul- 
relief  un  saint,  tenant  le  livre  des  Evangiles 
ouveit  sur  sa  poilrme;  les  Turcs  ont  brisé 
la  tête  de  cette  jolie  ligure. 


du  XV  siècle,  et  qui,  après  avoir  été  long-         Le  comble  do  l'église  est  en  terrasse; 


297 


CHY 


D'EPIGRAPIIIE. 


CHY 


208 


contre-forts  e"!itërieurs  qui  arrivent  jusqu'au 
faîte  sont  d'une  construction  pfus  élégante 
que  ceux  de  Sainte-Sophie  ou  de  Sainte-Ca- 
therine, et  tels  que  l'exigeait  un  siècle  plus 
recherché  dans  ses  décorations.  Leurs  arêtes, 
nues  dans  les  autres  églises,  sont  ornées  ici 
de  nervures  prismatiques;  leur  amortisse- 
ment eu  pyramide  est  décoré  de  feuillages, 
de  têtes  d'anges,  de  têtes  humaines;  on  y 
trouve  très-rarement  çà  et  là  quelque  figure 
grimaçante  ou  fantastique.  Deux  des  anciens 
chéneûux  déversant  les  eaux  de  la  plate- 
forme dans  la  rue  existent  encore  :  l'un  re- 
présente un  lion,  l'autre  un  lévrier  portant 
un  collier. 

Saint-Nicolas  est  une  des  églises  où  l'on 
peut  remarquer  surtout  la  belle  couleur 
dorée  que  prennent  à  la  longue  les  monu- 
ments en  Orient,  l'heureux  effet  des  lignes 
et  des  plans  horizontaux  qui  les  terminent, 
et  qui  semblent  donner  aux  constructions 
du  moyeu  âge,  aux  bâtisses,  même  les  plus 
modernes,  l'apparence  et  la  forme  d'un  mo- 
nument antique. 

Mosquées  et  églises  diverses  de  Nicosie. 

Les  xui"  et  xiv"  siècles,  l'époque  floris- 
sante de  la  royauté  des  Lusignans,  avaient 
vu  s'élever  un  grand  nombre  d'églises  à  Ni- 
cosie, à  Famagouste,  à  Paphos,  à  Limassol 
et  dans  toutes  les  campagnes  de  l'île;  Saint- 
Nicolas  est  peut-être  la  seule  que  l'on  ait 
édifiée  à  Nicosie,  au  x.v'  siècle,  sous  Janus. 
Après  les  malheurs  de  ce  prince,  au  milieu 
des  guerres  et  des  révolutions  intestines  des 
derniers  règnes  de  sa  famille,  il  est  douteux 
que  les  Chypriotes  aient  pu  entreprendre  de 
grandes  constructions  religieuses.  Celles  qui 
existaient  suffisant  à  tous  les  besoins  reli- 
gieux, les  Vénitiens,  comme  les  successeurs 
de  Janus,  durent  se  contenter  de  les  con- 
server et  de  les  entretenir ,  obligés  qu'ils 
étaient  de  porter  presque  exclusivement  leurs 
soins  sur  les  fortifications  de  l'île.  On  recon- 
naît la  trace  des  restaurations  qu'ont  faites 
les  Vénitiens  à  l'église  occupée  aujourd'hui 
par  les  Arméniens,  à  celle  de  ïripiotissa,  à 
la  mosquée  d'Arab  Achmet  et  à  plusieurs 
autres  anciennes  églises  dont  je  ne  parlerai 
pas.  Mon  but  n'est  pas  en  effet  de  donner  à 
votre  Excellence  la  nomenclature  complète 
des  églises  latines  qui  existent  encore  dans 
l'île  de  Chypre  ou  à  Nicosie  :  je  cherche  uni- 
quement ,  en  étudiant  les  monuments  go- 
tniques  les  mieux  conservés  ou  plutôt  les 
mieux  caractérisés  de  l'île,  quelle  que  soit 
aujourd'hui  leur  destination,  à  reconnaître 
quels  ont  été  les  principes  particuliers  de 
l'architecture  ogivale  en  Chypre  et  ù  suivre 
le  développement  qu'ils  ont  reçu  durant  les 
trois  siècles  de  la  domination  des  Français. 
Il  est  cependant  deux  mosquées  de  Nicosie 
que  je  dois  signaler  en  raison  des  souvenirs 
nombreux  de  cette  époque  qu'elles  conser- 
vent, bien  que  la  rareté  de  leurs  ornements 
ne  me  permette  pas  d'émettre  une  opinion 
précise  sur  leur  âge.  La  plus  ancienne  peut- 
être  est  la  mosquée  de  VEmerghié  ou  i'»(t'- 
rié,  autrefois  église  des  Auguslins  ou  des 

Dictions.   D'EpiGHAruiE.  L 


Hospitauei's,  on  ne  sait;  mais  probablement, 
quel  que  lut  l'ordre  de  ses  desservants, 
église  placée  sous  le  vocable  de  Sainte-Marie  : 
car  son  nom,  dont  les  Turcs  n'ont  pu  me 
donner.la  signification,  paraît  dérivé  de  celui 
de  Marie ,  eu  arabe  Meriem.  C'est  une  nef 
élancée,  longue  de  53  mètres,  large  de  16, 
divisée  en  sept  travées  par  des  arcs-dou- 
bleaux  tout  lisses  et  appuyés  sur  des  pilas- 
tres carrés.  Le  haut  des  arcs,  comme  la  toi- 
ture en  bois  qu'ils  soutiennent,  paraît  mo- 
derne, mais  l'église  est  ancienne  et  remonte 
au  moins' au  xiv'  siècle,  comme  on  peut  le 
voir  par  la  forme  des  ogives  et  les  nervures 
d'une  chapelle  latérale.  Elle  est  précédée  à  ' 
l'ouest  d'un  porche  de  trois  arcades  gothi- 
ques, ornées  de  tores.  Dans  le  cimetière  qui 
l'environne  et  qui  sert  encore  de  champ  de 
repos  aux  musulmans,  on  retrouve  beaucoup 
de  débris  do  croix  de  pierres  sculptées  et  de 
clefs  de  voûtes  qui  semblent  un  travail  du 
XV'  siècle.  Non  loin  de  là  sont  deux  belles 
cuves  funéraires  en  marbre  blanc.  L'inté- 
rieur de  l'église  conserve  les  dalles  sépul- 
crales de  grandes  familles  de  Chypre,  telles 
que  les  Gafrau,  les  d'Arsur,  les  Nephin,  les 
Tenouri  et  les  Mimars.  La  plus  ancienne 
date  que  j'ai  lue  sur  ces  tombeaux  est  celle 
de  l'année  1341,  la  plus  récente  de  1435 

La  mosquée  d'Arab-Achmet,  petite  nei 
précédée  d'un  porche ,  comme  un  grand 
nombre  d'églises  de  Chypre,  n'est  pas  moins 
intéressante  que  l'Emerghié  pour  son  an- 
cienneté et  les  monuments  qu'elle  fournit  à 
l'archéologie  héraldique  et  généalogique.  Les 
principaux  personnages,  dont  j'aurai  l'hon- 
neur de  vous  faire  connaître  ultérieurement 
les  épitaphes,  et  qui  ont  été  inhumés  dans 
cette  ancienne  église,  sont  Antoine  de  Ber- 
game,  camérier  du  royaume  de  Chypre;  Gas- 
pard Morosini,  de  l'illustre  famille  de  Ve- 
nise ;  messire  Louis  de  Nores  ;  un  membre 
de  la  famille  de  Navarre,  et  plusieurs  sei- 
gneurs grecs. 

FAMAGOUSTE. 

Mosquée  et  ancieaae  cailiédrale  de  Saint-Nicolas. 

L'évêque  de  Cérines,  homme  aussi  aimé 
des  Francs  que  vénéré  des  Grecs,  et  de  plus 
un  des  rares  prêtres  chypriotes  qui  aient 
quelque  instruction ,  me  vantait  beaucoup 
1  ancienne  cathédrale  de  Famagouste.  C'était, 
me  disait-il,  un  des  intéressants  monuments 
de  Chypre,  et  probablement  une  des  plus 
bol  les  "églises  c[ue  sainte  Hélène  eût  bâties. 
Je  savais  quel  compte  il  fallait  faire  de  ces 
traditions  grecques  qui  attribuent  à  la  mère 
de  Constantin  la  fondation  do  presque  tous 
les  édifices  chrétiens  d'Orient;  et,  d'après  ce 
qu'on  m'avait  déjà  dit  à  Larnaca,  j'étais  cer- 
tain de  trouver  dans  la  principale  mosquée 
de  Famagouste  une  élégante  construction  de 
nos  anciens  architectes  gothiques.  Je  ne  fus 
])as  trompé  ;  mais  mon  attente  se  changea  en 
surprise  agréable,  quand  je  découvris  sur 
un  des  contre-forts  du  sud  cette  inscription 
en  beaux  caractères  gothiques ,  ponctuée 
comme  une  inscription  antique  : 

10 


«99  CHY  DICTIONNAIRE 

L'an.  (le.  mil.  el.  iroi.  cens.  et.  xi. 

de.  ciisl.  a.  un.  jors.  d'aoust. 

fu.  despendiie.  ramonée,  ordonnée. 

por.  le.  lahoiir.  d'I'iglise.  de.  Famag'? 

et.  eomensa.  le.  labonr.  le.  vesq. 

Baudiiin.  ledit,  an.  le.  premier. 

jor.  de.  septembre,  donquel.  lalwur. 

VI.  votes,  d'.  deiis.  heles.  estoient. 

faites,  e.  x.  votes,  des.  heles.  ans. 

vin.  vols.  dire. 

Et  sur  le  revers  du  coiitre-fort  :       • 

La  nave.  de  l'iglise.  esloit  feste. 

Les  dernières  lignes  de  l'inscription  oûVent 
( |uelq lies  diOicu liés  d'interprétation.  Le  sens 
le  plus  vraiseuiljle  est,  je  crois,  qu'une  partie 
(les. travées  el  la  nef  entière)  de  l'ancienne 
église  élevée  por  les  évèques  francs,  ))rédé- 
cesseurs  de  Baudouin,  car  tout  le  travail  est 
dans  le  style  tic  l'ogive,  fut  conservée  pour 
l'édilice  nouveau;  quand  l'évéque,  trouvant 
le  produit  des  quêtes  sui'lisaut,  reprit  la  cons- 
truction, avec  quelque  solennité  sans  doute, 
le  1"  septembre  1311 ,  et  termina  l'édilice 
qui  existe  aujourd'hui. 

La  cathédrale  do  Famagouste  est  plus  pe- 
tite que  celle  de  Nicosie;  elle  n'a  pas  de 
porche;  elle  manque  de  transsepts;  au  lieu 
de  la  fenêtre  composée,  elle  a  la  grande  rose 
ordinaire  des  portails  do  nos  catliédrales; 
entia  le  ly\m  de  toutes  ses  baies  est  l'arc  à 
tiers-point  au  lieu  de  l'arc  gothique  élancé 
du  xui"  siècle.  Après  ces  dilleiences  i»rin- 
ci pales,  je  ne  verrai  [plus  que  des  ressem- 
blances à  signaler  dans  la  disposition  el  l'or- 
nementation des  deux  églises,  et  j'avoue  que 
si  l'inscription  ci-dessus  ne  nous  donnait  une 
date  précise  qui  reporte  la  construction  de 
Saint-Nicolas  à  plus  d'un  demi-siècle  au  delà 
de  celle  de  Sainte-Sophie ,  je  l'aurais  crue 
beaucoup  plus  rapprochée  de  la  j)remière. 

La  façade  de  Saint-Nicolas,  pareille  encore 
en  ceci  à- la  i)lui)art  des  façades  des  églises 
gothiques  de  France,  privées  de  porche,  est 
formée  de  trois  [)ortails  dont  les  voussures 
et  les  embrasures  forinenl  seules  un  abri 
au-devant  des  nefs  intoiieures  qui  leur  cor- 
resjiondenl.  Deux  hautes  tours  carrées  el  à 
bordures  prismatiques  encadrent  le  mur  et 
s'arrêtent  à  l'alignement  des  portails.  L'arc 
des  i)Ortes  el  do  leuis  archivoltes  est,  comme 
je  l'ai  dit,  l'ogive  eidr'ouverle  du  xiv"  siècle; 
mais  leurs  tores,  leurs  cordons  de  Heurs,  leurs 
colonnes  el  leurs  cha|iiteaux  ressemblent 
à  ceux  du  siècle  précédent.  Leurs  ornements 
sont  peut-être  plus  inullipliis,  mieux  tra- 
vaillés el  imitent  plus  lidèlemeiit  la  nature. 
Au-dessus  des  arcliivolles  extérieures  s'élè- 
vent trois  frontons  aigus  (jui  recouvrent  des 
roses  :  colle  du  milieu  ou  lorme  d'étoile,  les 
deux  autres  en  fenêtres  circulaires  divisées 
intérieurement  par  des  meneaux. 

La  grande  rose  éclaire  le  centre  des  nefs, 
au-dessus  du  portail  du  milieu.  Elle  est  cir- 
culaire et  foiine  jiar  ses  nervures,  disposées 
en  roue,  le  dessin  qu'on  appelle  une  violello. 


CHV 


500 


Doux  trèlles  de  grandes  dimensions,  ouverts 
au-dessous,  sont  remplis  aujourd'hui  comme 
la  rose,  de  boiseries  à  jour,  rom[ilaçant  peut- 
être  d'anciennes  verrières  coloriées.  Le  pi- 
gnon ([ui  surmoide  et  douiino  tout  le  portail 
est  terminé  par  un  grand  bouquet  de  feuil- 
lages ouverts. 

Les  faces  latérales  et  l'abside  ont  à  peu 
près  la  même  disposition  que  celles  de  la  ca- 
thédrale de  Nicosie.  Sur  la  toiture  des  colla- 
téraux règne  une  première  terrasse;  les  murs 
de  la  nef  centrale,  autour  de  la(|uelle  elle 
tourne, .s'élèvent  encore  tie  jdusieuis  mètres 
au-dessus,  el  soutiennent  une  dernière  plate- 
forme, qui  occupe  la  longueur  entière  de  la 
nef.  Dos  contre-forts  à  larmiers  s'appliquent 
aux  Uiurs  extérieurs  des  bas-côtés,  et,  ai  rivés 
à  la  première  terrasse,  se  changeid  en  aics- 
boulants  percés  d'œils-de-bœuf  qui  poitent 
sur  les  murs  de  la  nef. 

La  terrasse  inférieure  s'arrête  des  deux 
côtés  de  l'église  à  la  naissance  de  l'hémi- 
cycle; mais  on  a  ménagé  autour  des  contre- 
forts du  chevet  un  ]iarapet  en  pierre  qui  la 
continue,  el  permet  le  passage  extérieur 
d'un  collatéral  à  l'aulre.  Au  nord  el  au  pied 
de  l'abside  est  un  puits  profond  d'une  belle 
construction,  qu'ombrage  un  sycomore. 

Chaque  travée  est  éclairée  d'une  fenêtre 
rayonnante,  composée  de  l'assemblage,  sous 
un  seul  tore  en  ogive,  de  deux  fenêtres  gé- 
minées. Chacune  de  ces  dernières,  formée 
de  deux  longues  baies  trilobées,  est  terminée 
par  un  quatre-fouilles.  Dans  le  tympan,  qui 
résulte  du  rapprochement  des  deux  fenêtres 
secondaires,  est  inscrit  également  un  jour 
à  quatre  lobes,  dont  les  intersections  sont 
ornées  de  fleurons.  Eu  général,  la  décora- 
tion de  ces  fenêtres,  celle  des  pignons,  des 
couronnements  et  du  chevet  est  plus  riche 
qu'à  Sainte-Sophie  de  Nicosie,  et  annonce 
bien  un  style  plus  recherché  qiie  celui  du 
xiii'  siècle.  Du  côté  des  travées  méridio- 
nales el  en  dehors  du  plan  de  l'église,  sont 
deux  petites  chapelles  communiquant  autre- 
fois avec  l'intérieur  des  collatéraux.  On  voit 
encore  sur  leurs  murs  des  traces  de  pein- 
tures à  fresques  et  un  écusson  sculpté  por- 
tant une  fasce  pour  emblèuie  héraldique , 
comme  les  sires  de  Tibériado  en  avaieid  dans 
leurs  armes.  C'est  |)eul-èlre  une  fondation 
de  cette  maison  puissante  en  Syrie  et  eu 
Chy[ire.  Dans  tous  les  cas,  je  crois  que  ces 
constructions  exiguës  annexées  à  la  nef, 
n'ont  pu  jamais  être  la  sacristie  qui  se  trou- 
vait peut-être  au   nord  de  l'église,  où  l'on 


voil  de  nombreux  débris  d'architecture  go- 
thiipie,  bii.'ii  que  les  édilices  dont  ces  ruines 
faisaient  partie  fussent  sé|iarés  de  l'église. 

Quant  à  l'intérieur,  la  cathédrale  de  Fama- 
gousle  est  privée,  comme  celle  lie  Nicosie, 
de  ses  ornomeiils  chrétiens,  et  n'a  plus  que 
le  mesquin  mobilier  il'une  pauvre  mosiiuée 
turque,  bien  digne  de  la  misère  imbocilo  des 
habitants  do  Famagouste.  Los  chrétiens 
grecs,  auxquels  il  est  interdit  do  demeurer 
dans  cette  ville,  se  sont  retirés  dans  le  joli 
village  do  Varoschia.  Une  grande  nef  el  des 
collatéraux  sans  transsepts  occuiioid  I  iiilé- 


501 


CHY 


D'EPIGRAPHIE. 


CHY 


S02 


rieur  de  l'église;  quatorze  colonnes  suppor- 
tent des  voûtes  ogivales  des  bas-côtés  vers 
la  nef  centrale  sur  un  tore  épais  qui  remplace 
le  chapiteau.  11  n'y  a  ni  faux  triforium,  ni 
galeries. 

Je  réserve  pour  une  autre  lettre  les  rares 
inscriptions  tuiuulaires  de  cette  église,  plus 
élégante,  mais  moins  intéressante  que  Sainte- 
Sojthie  de  Nicosie.  J'ajouterai  seulement  un 
mot,  avant  de  la  quitter,  à  ce  que  j'ai  dit  des 
ruines  considérables  qui  existent  du  c<jté 
septentrional  et  qui  paraissent  provenir  d'an- 
oiens  éditices  construits  du  temps  des  Francs, 
sur  cet  emplacement.  Les  Turcs  des  pre- 
mières années  de  la  conquête  n'ont  eu  qu'à 
relever  les  pierres  les  mieux  conservées 
parmi  ces  belles  ruines,  pour  édifier  sans 
peine,  à  côté  de  la  cathrédrale,  un  oratoire 
ou  mesdjiid  è  péristyle  et  à  colonnes  de 
marbre,  dont  Cassas  a  donné  la  vue  dans  son 
Voyagé  en  Orient.  Au-dessus  de  l'une  des 
fenêtres  de  cette  riche  construction,  j'ai  re- 
marqué un  bloc  de  marbre  portant  un  écus- 
soii  vénitien  et  la  date  de  1314.  Au  milieu 
du  petit  cimetière,  ménagé  devant  la  mos- 
quée et  renfermé  aussi  dans  l'enclos  de 
Saint-Nicolas,  existe  un  beau  sarcophage  an- 
tique ,  orné  de  génies  qui  supportent  des 
guirlandes  de  fleurs  enlacées  autour  de  la 
cuve. 

Autres  églises  de  Famagouste. 

^  En  quittant  la  cathédrale  et  prenant  à 
l'ouest,  je  suis  arrivé  aux  ruines  d'une  grande 
église  à  toit  plat,  dont  la  façade  large  et  nue, 
percée  de  trois  fenêtres  ogivales  dans  le 
haut,  et  de  trois  portes  ouvrant  sur  les  nefs, 
ne  présente  aucun  ornement.  C'est,  je  pense» 
l'église  de  Sainte-Croix,  dont  Mariti  parlé 
avec  beaucoup  trop  d'éloges,  et  qu'il  a  vue 
au  siècle  dernier  quand  elle  servait  encore 
de  mosquée  aux  Turcs.  Elle  est  aujourd'hui 
abandonnée,  et  pour  y  pénétrer,  il  m'a  fallu 
ouvrir  une  brèche  dans  le  mur  en  jiierres 
sèches  dont  les  Turcs  ont  fermé  l'entrée. 
J'ai  reconnu  à  l'intérieur  tout  ce  qui  annonce 
une  mosquée  :  la  niche  de  la  Mecque,  le 
mombar  et  quelques  nattes  servant  de  sed- 
iadch.pou'v  la  prière.  C'est  un  grand  vaisseau 
gothique  divisé  en  trois  nefs,  par  huit  fortes 
colonnes  sans  chapiteaux.  Le  clocher,  atte- 
nant à  la  façade,  était  devenu  le  minaret. 

Dans  une  autre  partie  de  la  ville,  vers  la 
porte  de  mer,  j'ai  retrouvé  les  restes  d'une 
belle  église  gothique  qui  passe  pour  être 
celle  qu'un  négociant  franc  fit  élever  à  Fa- 
magouste, au  XIV'  siècle,  sous  le  règne  de 
Hugues  IV,  en  consacrant  à  cette  œuvre  le 
gain  dun  seul  voyage  dans  les  Etats  du  sultan 
d'Egypte.  L'importance  du  commerce  de  Fa- 
magouste à  l'époque  où  se  rapporte  celte 
tradition,  l'opulence  et  le  faste  de  ses  hahi- 
tants,  rendent  très-vraisemhlable  la  réalisa- 
tion des  bénéfices  considérables  que  suppose 
;ette  riche  fondation  chez  son  auteur. 

PAPHOS  ET  HMASSOL. 

Je  ne  puis  omettre  de  nommer  Paphos  et 
Limassol  dans  le  nombre   dps  localités  de 


Chypre  qui  ont  vu  s'élever  des  églises  go- 
thiques, non  pas  que  leurs  ruines  nous  of- 
frent encore  les  traits  caractéristiques  aux- 
quels nous  nous  arrêtons  dans  cette  étude, 
mais  parce  que  ces  villes,  après  Nicosie  et 
Famagouste,  étaient  les  plus  importantes  du 
royaume  de  nos  princes  français. 
^  Je  ne  me  propose  pas  de  décrire  ici  ce  que 
j'ai  vu  des  grottes  et  des  constructions  anti- 
ques de  Bafo,  la  Paphos  nova  des  anciens  : 
je  voudrais  seulement  me  représenter  à  peu 
près  entière  une  aes  églises  du  Paphons  des 
Lusignans,  pour  les  comparer  à  celles  que 
nous  connaissons  déjà;  mais  je  n'ai  vu  dans 
cl's  monuments  que  des,  ruines  presque  in- 
formes. Rien  ne  peut  donner  une  idée  de 
l'aspect  ravagé  de  cette  ville  que  la  plus  for- 
midable artillerie  n'aurait  pas  réduite  en 
cet^  état  après  un  long  siège.  Il  faut  croire 
qu'elle  a  été  secouée  à  diverses  reprises  par 
de  violents  tremblements  de  terre,  fréquents 
dans  l'ile,  car  on  n'y  voit  pas  un  édifice,  pas 
un  seul  mur  intact.  Les  Turcs  ont  relevé  les 
pierres  qui  obstruaient  les  deux  ou  trois  rues 
principales  et  en  ont  formé  des  murs  de  clô- 
ture, entre  lesquels  on  circule  assez  facile- 
ment au  milieu  des  décombres.  Quelques 
musulmans  pauvres  se  sont  ménagé  une  ha- 
bitation dans  ces  tristes  ruines.  Tout  ce  qu'il 
y  avait  de  population  grecque  et  de  Turcs 
aisés  s'est  établi  au  bourg  voisin  de  Ktima. 

La  plupart  des  nombreuses  églises  de  Pa- 
phos étaient  en  style  ogival  à  nervures;  quel- 
ques-unes conservent  encoie  leurs  meneaux 
et  leurs  roses  flamboyantes.  D'autres  (peut- 
être  celle  des  Giecs  séparés  de  communion, 
mais  soumis  aux  influences  des  arts  latins) 
présentent  comme  un  genre  mixte  composé 
des  voûtes  ogivales  des  édifices  gothiques, 
et  des  coupoles  de  l'architecture  byzantine. 
J'ai  remarqué  les  restes  d'une  grande  église 
construite  dans  ce  svstème,  auprès  de  la- 
quelle sont  encore  debout  trois  belles  colon- 
nes de  granit;  trois  autres,  intactes  comme 
les  premières,  mais  renversées,  sont  cou- 
vertes d'herbes.  Près  de  la  mer,  à  l'orient  du 
château,  se  trouvait  une  église  dont  il  ne 
reste  que  les  fondements.  On  y  a  découvert, 
en  18i4,  une  belle  dalle  turaulaire  française 
de  la  famille  de  Cherpigny. 

Ces  églises  ont  presque  toutes  des  cha- 
pelles ou  des  caveaux  souterrains  remontant 
au  moyeu  âge  et  à  l'antiquité,  car  il  y  a, 
dans  le  sol  de  Paphos,  comme  deux  ou  trois 
générations  de  ruines.  L'espoir  de  trouver 
des  trésors  dans  cette  ville  souterraine  y 
amène  souvent  des  découvertes  extraordinai- 
res. Quelques  jours  avant  mon  arrivée,  on 
avait  reconnu  au-dessous  d'une  église  go- 
thique assez  élégante,  l'entrée  d'un  caveau 
que  me  fit  visiter  M.  Hadji  Smith,  auteur 
de  la  découverte.  Nous  parcourûmes  plu- 
sieurs pièces,  en  parties  taillées  dans  le  roc, 
et  nous  suivîmes  vers  la  mer  un  long  corri- 
dor dont  nous  ne  pûmes  atteindre  l'extré- 
mité. 

Limassol  est  une  jolie  ville  bien  bâtie,  pa- 
vée comme  Nicosie,  ce  qui  est  une  excep- 
tion a  peine  croyable  en  pays  turc,  et  quand 


503 


CHY 


DlCTlOiNNAlRE 


CHY 


ZOi 


onvientdeLarnaca.  Ellcavait  aussi  plusieurs 
églises  franques,  qui  ont  perdu  à  peu  (très 
tous  leurs  caractères  sous  les  restaurations 
des  Turcs  et  des  Grecs.  Le  Katholiki,  au- 
jourd'hui église  grecque,  longue  nef  précédée 
d'un  porche,  et  terminée  par  un  abside  en 
voûte  de  four 'dont  le  toit  conique  n'arrive 
pas  au  faîte  île  la  nef,  me  paraît  remonter 
aux  ])remiers  temps  de  l'occupation  des 
Français,  et  ])eut-ètrc  au  xii'  siècle.  La 
grande  mosquée  ne  me  semble  pas  moins 
ancienne.  J'ai  retrouvé  dans  ces  deux  égli- 
ses quelques  mots  d'inscriptions  en  français. 

Abbaye  de  Lapais. 

Je  venais  de  passer^la  gorge  de  Cérines, 
en  partant  d'Agridi,  et  je  traversais  des  four- 
rés de  caroubiers,  quand,  arrivé  au  sommet 
d'une  éminence,  j'aperçus  la  façade  d'un 
grand  monument,  soutenue  par  six  hauts  pi- 
lastres, que  les  plis  du  terrain  et  les  arbres 
nous  avaient  cachée  jusiiue-là.  C'étaient  h-s 
ruines  du  monastère  prémontré  de  Lapais  , 
reconstruit,  vers  le  milieu  du  xiv"  siècle, 
par  les  Lusignans.  Le  couvent  est  situé  |)rès 
du  [tenchant  d'un  |ilaleau  servant  de  contre- 
fort à  la  chaîne  des  montagnes  de  la  Reine, 
qui  le  sépare  complètement  du  sud  de  l'île, 
et  fait  face  à  la  mer  do  Caramanie.  Des  bos- 
quets d'orangers,  des  tallis  de  caroubiers, 
d'oliviers,  de  lauriers-roses,  d'acacias  "et  de 
palmiers,  entourent  le  couvent  et  le  village 
voisin,  nommé  Cazzaphani  Pano.  Cette  cam- 
pagne ombragée,  ce  site  agreste  et  verdoyant, 
non  loin  des  terres  nues  de  la  Messôrée,  ces 
ruines  de  noble  apparence,  la  vue  de  la  mer, 
tout  ce  paysage  est  vraiment  beau,  et  l'on 
ne  doit  être  nullement  étonné  que  les  Euro- 
péens de  Larnaca  aient  donné  autrefois  à  la 
campagne  et  au  couvent  dans  leur  langue 
franque,  le  nom  de  Bellapacse,  sous  lequel 
l'abbaye  est  aujourd'hui  connue.  Mais  je  crois 
que  celte  dénomination,  étrangère  au  lan- 
gage français,  ne  remonte  pas  au  delà  du 
XVII'  siècle ,  époque  où  les  Occidentauv  , 
moins  elfrayés  des  Turcs,  revinrent  en  plus 
grand  nombre  dans  les  Echelles  ;  et  certai- 
nement, ni  le  roi  Hugues,  ni  les  Français 
qui  ont  vécu  sous  les  princes  ses  successeurs 
ne  l'ont  emjtloyée.  Les  noms  du  monastère 
(jue  fournissent  les  monuments  originaux, 
sont  ceux  de  Lapais  et  Labats,  d'où  sera  venu 
Ucllapais  et  Bellapacsc,  par  une  inversion 
bien  naturelle  chez  ceux  qui  connaissaient 
(G  beau  canton.  Ouaiil  à  Lapais,  (jnello  iist 
l'origine  de  ce  mol?  je  l'ignore.  La  seule 
conjecture  h  kupielle  je  puisse  m'arriHei', 
c'est  qu'il  provient  peut-être  du  nom  anti- 
que de  la  province  où  le  couvent  fut  fondé, 
la  province  de  Lapititos,  la  Lapctliia,  qun  les 
Crées  prononcent  Laiiesia,  racine  iiossible 
de  Laprsis,  Lapasis  et  Lapats.  Uemar(iuons 
jiourtant  (jue  Lai>ithos  ne  duimait  pas  son 
nom  au  pays  du  temps  des  Lusignans,  et 
que  tout  le  revers  des  montagnes  depuis 
Kormacliiti  jusqu'à  Klehini  et  Trapeza,  était 
compris  .sous  la  dénomination  de  contrée  de 
Cérines.  Lai)ais,au  reste,  ne  devait  èh'ef]ue 
la  désignation   vulgaiie  du   monastère  dos 


Prémontrés,  qui  portait  sans  doute  le  titre 
du  patron  sous  l'invocation  duquel  le  roi 
Hugues  le  jilaça. 

En  arrivant  aux  ruines,  j'allai  voir  d'abord 
la  pièce  dont  la  belle  façade  m'avait  frajtpé': 
c'est  une  salle  raagnilique,  longue  de  plus 
de  trente  mètres  ,  très-élevée,  éclairée  par 
deux  étages  de  fenêtres  en  ogive,  vers  la 
campagne  et  la  mer.  Le  mur  qui  la  termine 
de  ce  cùlé  et  qui  semble  soutenir  tout  l'édi- 
llce  sur  le  bord  de  la  montagne,  n'a  pas  moins 
dans  le  haut  de  deux  mètres  d'épaisseur  sans 
tenir  compte  des  gros  contro-foits  (jui  le  sup- 
portent. Les  fenêtres  sont  jiratiquées  en  em- 
brasure au  fonil  de  la  muraille.  A  la  hauteur 
et  en  l'egard  du  second  étage  correspond  mi 
autre  rang  de  fenêtres  vers  le  sud,  prenant  jour 
au-dessus  de  la  galerie  du  cloître.  Unejolie  rose 
intacte  et  décou|)ée  en  quatre  feuilles  donne  la 
lumière  vers  l'est;  vis-à-vis,  à  l'ouest,  est  une 
double  fenêtre  gothique  terminée  eu  lobes. 
Six  faisceaux  de  colonnettes  jtrises  dans  le 
mur  septentrional  entre  les  fenêtres,  soutien- 
nent les  nervures  de  la  voûte,  dont  elles  ne 
sont  séparées  que  par  de  petits  chapiteaux 
à  branches  de  fougère  ou  de  myrte.  Une 
chaire  en  pierre  ti-availlée  à  jour  adhère  en- 
core entière  au  mur,  entre  les  deux  derniè- 
res croisées  du  nord  ;  ce  sont  les  seuls  or- 
nements de  cette  salle,  belle  surtout  de  gran- 
deur, d'élévation,  de  simplicité,  et  qui  était 
bien  digne  de  recevoir  le  roi  lorsqu'il  venait 
visiter  les  religieux.  La  chaire  indique  pour- 
tant qu'elle  était  aussi  à  l'usage  de  la  com- 
munauté, et  la  dimension  de  la  pièce  permet 
d'y  placer  la  chambre  capitulairc,  le  dortoir 
ou  le  réfectoire, 

La  fontaine  que  je  remarquai  en  sortant, 
vis-à-vis  de  la  porte,  dans  le  corridor  du 
cloître,  me  ferait  tenir  plutôt  à  ce  dernier 
avis.  Elle  est  formée  de  deux  cuves  de  mar- 
bre blanc;  l'une,  celle  de  dessons,  sans  dé- 
coration est  moderne,  c'est-à-dire  du  temps 
des  Prémontrés;  l'autre,  antique  :  c'est  un 
beau  sarcophage  orné  de  génies  et  de  cou- 
ronnes de  Heurs  comme  celui  de  Famagousie, 
que  l'on  a  percé,  dans  le  bas,  de  six  robinets, 
d'où  l'eau  tombait  dans  la  cuve  inférieure. 
Cassas  a  publié  un  lidèlc  dessin  de  cette 
fontaine,  vue  de  l'intérieur  du  cloître ,  et 
d'une  partie  de  la  galerie  attenante.  Le  tym- 
|ian  de  la  porte  devant  laquelle  (m  l'a  placée 
est  orné  d'une  arcatufc  en  lobes,  suiniontéc 
d'une  archivolte  de  losanges  et  de  chevrons 
d'un  travail  qui  me  semble  bien  jirécipilé. 
Le  linteau  en  marbre  blanc  sur  leq\u'l  elh; 
repose  ,  porte  les  armes  du  roi  fondateur 
dans  trois  ('cussons  sculptés  en  relief.  Ce 
lui  du  milieu  a  la  croix  polencéo  et  rocroi 
selée  de  (|ualrc  croisettes,  armes  de  Jérusa- 
lem; celui  de  droite,  le  champ  fascé  chargé 
d'ini  lion  (s;ins  couronne),  qui  est  di>  lusi- 
gnan  et  de  Chypre;  le  troisième  est  écartelé, 
au  premier  et  au  iiuatrième  canlon,  de  Jé- 
lusalem,  au  deuxième  et  au  Iroisiôau',  <lo 
Chyiire. 

Un  corridor  longe  cette  |iièce,  fait  le  tout 
du  cloître,  dont  les  arceaux  golhiipu^s  se 
dessinent  sui-  le  ciel  el  les  orangers  sauvages 


305 


CHY 


D'EPIGRAPHIE. 


CHY 


5oe 


on  kiiromila,  qui  ont  poussé  au  uiilieu  du 
jardin.  Les  courbes  supérieures  de  ces  arca- 
des sont  en  ogive  à  tiers-point,  comme  toutes 
celles  du  monastère,  et  leurs  tympans  for- 
ment des  triangles  équilatéraux  oii  sont 
sculptés  des  trètles  et  îles  qualre-feuilles  à 
jour ,  ornements  nécessaires  des  construc- 
tion du  xiV  siècle.  Le  réseau  de  leurs  me- 
neaux est  presque  partout  brisé;  deux  arca- 
des seulement  l'ont  encore  entier.  Du  cloitre 
long  de  quarante-cinq  mètres,  large  de  qua- 
rante, plusieurs  escaliers  en  pierre  condui- 
sent à  la  terrasse  qui  règne  au-dessus  de  la 
galerie  du  jardin,  et  qui  communiquait  à  dif- 
férentes [lièces  ou  terrasses  aujourd'hui 
écroulées;  au  nord,  elle  longe  le  deuxième 
élage  des  fenêtres  du  réfectoire. 

La  porte  de  l'entrée  particulière  du  cloître, 
située  à  l'angle  sud-ouest,  est  en  ogive  cou- 
pée par  une  frise  de  marbre  blanc,  oii  se 
trouvent  les  mêmes  armoiries  qu'à  la  porte 
du  réfectoire.  Du  porche  à  ciel  ouvert  dans 
lequel  elle  donne  accès,  on  entre  dans  une 
cour  plus  grande,  puis  dans  un  vestibule 
couvert  précédant  l'église.  Au-dessus  de  ce 
porche,  qui  permettait  de  communiquer  avec 
les  autres  bâtiments  de  l'abbaye  sans  traver- 
ser les  cours,  se  trouve  le  clocher,  fort  sim- 
ple, composé  de  quatre  arcades  h  jour  que 
termine  un  petit  pignon.  Le  tout  remonte 
certainement  à  la  construction  jirimitive  du 
monastère,  car  les  Turcs  ne  permettent  pas 
aux  rayas  d'élever  des  clochers  ni  d'avoir  des 
cloches  dans  leurs  églises.  La  chapelle  de 
Lapais,  petite  comme  toutes  les  autres  piè- 
ces du  couvent  en  les  comparant  à  la  salle 
septentrionale,  est  divisée  en  trois  nefs  étroi- 
tes par  des  piliers  à  courtes  colonnes  dont 
les  chapiteaux,  travaillés  sans  vigueur,  sont 
loin  de  rappeler  les  nettes  sculptures  con- 
temporaines des  églises  de  Nicosie  et  de 
Famogousle,  Le  fond  de  la  nef  est  terminé 
en  hémicycle.  Les  Grecs  de  Cazzaphani  ont 
fermé  cette  partie  par  un  iconostase  ;  ils 
ont  ))eint  une  fresque  sur  la  porte  d'en- 
trée, et  dédié,  la  chapelle  à  la  Panaïa  as- 
pro  phorousa,  Notre-Dame  aux  vêtements 
blancs.  J'y  ai  vainement  cherché  la  (ombedu 
roi  Hugues  IV,  qui  fut  inhumé  à  Lapais,  et 
sans  doute  dans  cette  chapelle.  Je  n'ose  m'ar- 
rêtcr  à  kl  supposition,  malgré  tant  d'exem- 
ples analogues,  que  le  sarcophage  antique  du 
cloître  ait  reçu  en  1360  les  restes  du  prince, 
parce  qu'on  ne  peut  croire  que  les  lieutenants 
vénitiens,  bien  qu'ils  aient  cherché  partons 
les  moyens  à  faire  oublier  le  souvenir  des  an- 
ciens maîtres  de  l'Ile,  aient  forcé  les  Prémon- 
trés restés  à  Lapais  sous  leur  domination  à 
violer  le  tombeau  de  leur  bienfaiteur. 

Revenu  dans  le  porche  d'entrée,  je  me  di- 
rigeai au  couchant.  Cette  partie  du  monas- 
tère était  encore  considérable  au  siècle  der- 
nier, à  en  juger  par  les  vues  générales  de 
Lapais  qu'ont  données  Drummond,  le  Bruyn 
et  Cassas  ;  elle  est  aujourd'hui  tout  en  ruine, 
et  dans  quelques  années  peut-être  il  ne  res- 
tera plus  que  des  décombres  de  l'abljayo  en- 
tière. Pano  Cazzaphani  paraît  s'être  formé  à 
ses  dépens,  et  les  habitants  du  vieux  village 


de  Cato  Cazzaphani  viennent  y  prendre  aussi 
les  pierres  qui  leur  sont  nécessaires.  Si  l'u- 
sage n'était,  en  ces  pays,  de  construire  tout 
le  haut  des  maisons  eii'terre  sèche,  la  des- 
truction irait  plus  vite  encore.  Un  chrétien 
est  devenu  [u-opriétaire  des  bâtiments  et  les 
a  mis  en  exploitation  réglée.  A  l'époque  où 
je  les  ai  visités,  au  mois  de  janvier  dernier, 
on  ne  voyait  plus  que  quelques  murs  des 
pièces  de  l'ouest  ;  l'angle  nord-ouestdu  cloî- 
tre près  de  la  fimtaine  de  marbre  était  déjà 
renversé,  et  allait  être  prochainement  débité. 

En  examinant  l'intérieur  des  murailles,  je 
lis  la  remarque  que  la  construction  de  La- 
pais, malgré  l'étendue  des  bàliments,  avait 
dû  être  terminée  assez  promptement,  pressé 
qu'était  le  roi,  sans  doute,  de  jouir  de  son 
œuvre.  A  l'exception  de  la  façade  du  nord, 
qui  est  un  vrai  rempart  percé  île  fenêtres,  la 
plupart  des  autres  murs  malgré  leur  belle 
et  solide  apparence  sont  formés  uniquement 
de  parements  de  pierre,  moyen  appareil,  en- 
tre lesquels  on  ajeté  un  cailloutage  mêlé  do 
chaux  et  de  boue.  La  pierre  est  en  outre  de 
mauvaise  qualité  et  très-friable. 

On  descend,  des  pièces  de  l'ouest,  à  l'é- 
tage en  partie  souterrain  qui  reçoit  le  jour 
par  six  croisées  au-dessous  du" réfectoire. 
Ces  pièces  sont  d'une  forte  construction  et 
communiquent,  m'a-t-on  dit,  avec  des  ca- 
veaux profonds.  Un  corridor  étroit  ramène 
de  cette  aile  au  petit  poiche  et  au  portail 
d'entrée.  Sur  les  montants  de  la  porte,  on 
voit  sculptés  un  oiseau  et  un  quadrupède 
ailé.  Dans  le  haut,  de  longues  meurtrières  et 
un  balcon  à  mâchicoulis  protègent  l'entrée 
du  monastère  ;  à  côté  existent  encore  les 
rainures  d'un  pont-levis,  bien  qu'on  arrive 
de  plain-pied  au  seuil  de  la  porte.  Je  ne  puis 
comprendre  l'utilité  de  cet  appareil  militaire 
dans  un  pays  aussi  sûr  que  Chypre  l'a  été  de 
tout  temps,  dans  un  petit  royaume  fort  uni 
qui  ne  sut  jamais  ce  qu'étaient  guerres  sei- 
gneuriales ou  révolte  de  commune,  et  je  ne 
puis  attribuer  la  conservation  de  ces  moyens 
de  défense  qu'à  l'influence  des  habitudes 
suivies  par  les  architectes  en  Europe  et  en 
Syrie,  où  les  abbayes  ressemblaient  à  de 
vraies  forteresses. 

J'ai  signalé  les  principaux  monuments  éle- 
vés en  Chypre  pendant  le  moyen  âge,  depuis 
le  temps  où  le  contre-coup  des  événements 
de  Syrie  détacha  cette  île  do  l'empire  grec  et 
la  fit  passer  sous  la  domination  de  chevaliers 
français,  jusqu'au  siècle  où  nos  princes  en 
furent  évincés  par  la  république  de  Venise. 
J'espère  que  ces  descriptions  imparfaites  suf- 
firont cependant  à  montrer  quel  style  d'ar- 
chitecture nos  compatriotes  ont  apporté  et 
suivi  dans  ce  pays.  C'est,  comme  vous  l'avez 
vu,  le  vrai  style  gothique  de  France;  et,  cir- 
constance remarquable  dans  une  société  où 
les  hommes  du  midi  de  la  France  dominaient 
probablement  en  nombre,  c'est  l'ogive  du 
Nord  plutôt  que  l'arcade  arrondie  des  provin- 
ces méridionales  que  l'on  trouve  dans  tou- 
tes leurs  constructions. 

Nous  avons  reconnu  en  outre  que  les  mo- 
numents français-chypriotes  n'avaient  rjea 


307 


CH\ 


DICTI01NN\iaF; 


CHY 


508 


pris  aux  idées  et  à  l'architecture  des  (Irecs 
de  Constantinople  :  ni  les  croix  à  hraiiclies 
légales,  ni  les  coupoles,  ni  les  mosaïques, 
ni  les  ornements  à  perles.  Tous  ceux  que 
nous  connaissons,  les  plus  anciens,  comme 
les  derniers  construits,  nous  ont  ollert  tou- 
jours les  éléments  essentiels  des  édifices  de 
l'Eglise  latine  et  du  golViique;  oiipeut  môme 
considérer  comme  un  fait  certain,  que  les 
premiers  rois  francs  de  l'île  eux-mêmes,  Guy, 
Ainaur}'  on  Hugues  de  Lusignan,  s'ils  ont 
fondé  des  églises  nouvelles  à  leur  arrivée 
en  Chvpro,  ce  qui  est  très-possible,  n'ont 
rien  imité  du  goût  byzantin.  Les  raisons  qui 
avaient  déterminé  ces  princes  à  donner  à 
leurs  monnaies  l'aspect  des  monnaies  de 
l'empire  de  Constantinople,  afin  do  les  ac- 
créditer pius  aisément  au  milieu  des  popu- 
lations grecques  nouvellement  soumises  à 
leur  autorité,  ces  raisons  ne  pouvaient  in- 
fluer en  aucune  manière  sur  la  forme  ou  la 
décoration  des  monuments  (pi'ils  élevaient. 
Et  en  effet,  nous  voyons  que  Hugues  et 
Henri  1"  élèvent  Sainte-Sophie  de  Nicosie, 
église  du  pur  gothique,  en  même  temps 
qu'ils  imitent  les  coins  impériaux  sur  leurs 
monnaies.  Avant  le  milieu  du  xm"  siècle, 
les  Lusignans  répudièrent,  au  reste,  ces  lé- 
gers emprunts  nécessités  par  les  circonstan- 
ces, en  même  temps  qu'ils  rompaient  poli- 
tiquement avec  les  empereurs  grecs;  et,  dès 
cette  éporpie,  le  type  franc  fut  exclusivement 
adhérent  à  leurs'^ monnaies  comme  il  l'avait 
été  toujours  à  leurs  lois  et  à  leurs  habitudes, 
comme  il  avait  dû  l'être  à  leurs  églises,  à 
leurs  tombeaux  et  à  leurs  costumes. 

Le  caractère  saillant,  le  princi|ie  constant 
de  leur  architecture,  c'est  l'ogive  dans  toutes 
les  baies,  unie  très-rarement  au  plein  cintre 
dans  les  châteaux,  jamais  dans  les  églises  : 
ce  sont  toujours  les  voûtes  élevées  et  les  pi- 
liers élancés  qui  constituent  en  propre  l'ar- 
chitecture gothique.  Comme  en  France,  les 
archivoltes  des  églises  franques  sont  formées 
en  Chypre  d'archivoltes  secondaires  et  eii  re- 
lrait(;'iijs  iinesau-dcssousdesaulres  ;  desroses 
ou  des  fenêtres  couJiiosées  s'ouvrent  au-des- 
sus des  portails;  l'intérieur  de  l'église,  long 
vaisseau  latin,  est  divisé  en  plusieurs  nefs  |)ar 
des  colonnesoudes  piliers  d'où  |)arfent  endi- 
vergeant  les  nervures  de  la  vuûte  ;  son  clievet 
est  toujours  dirigé  vers  l'orient,  mais  je 
n'ai  point  remarqué  ([ue  l'axe  en  fûl  incliné 
sur  celui  de  la  nef;  comme  en  l'rance,  les 
travées  et  l'abside  sont  |iercées  de  fenêtres 
géminées  etélroites;  comme  en  b'raii:  e  enfin, 
du  xnr  au  XV'  siècle,  rornemenfalion  des 
baies,  des  archivoltes  et  des  tym|ians,  est 
formée  de  diverses  combinaisons  du  cercle, 
touj'im-s  en  lobes,  d'arcalures  inscrites  sous 
une  baie  su|iéiieure  simulée  ou  à  jour,  d'é- 
toiles, de  fleurs,  de  feuilles  isolées  et  en 
plein  relief  sur  la  |)ierre. 

Au  milieu  de  cett(!  sitnililude  générale  de 
formes  et  de  décorations,  il  y  a  phisieurs 
différences  notables  (pii  donnent  à  ce  (lu'on 
pourrait  af)pelcr  le  gnthicjue  do  Chyme,  une 
pliysionomie  parliculièro.    Je  voùilrais   en 


rapjieler  ici  les  traits  épars  dans  les  descrip- 
tions précédentes. 

Celui  qui  frappe  d'abord  à  la  vue  du  mo- 
nument, c'est  la  forme  même  de  l'ensemble, 
qui  est 'd'un  aspect  différent  de  celui  de  nos 
églises.  On  ne  louera  jamais  tmp  le  sfyle 
ogival,  comme  système  d'architecture  reli- 
gieuse ;  mais,  cei^emianf,  n'y  a-t-il  pas  f|uel- 
que  chose  de  disgracieux  dans  les  toits  aigus 
et  les  pignons  à  auvents  (jui  écrasent  ou 
masquent  leurs  sfatucset  leursllèches  îi  jour? 
Qu'on  se  représente  cette  ornementation  se 
dessinant  en  entier  dans  l'air,  comme  à  la 
cathédrale  de  Milan,  au  lieu  de  s'effacer  sur 
la  teinte  grise  d'un  toit  escarpé,  et  l'on  verra 
quelle  différence  d'effet  elle  produira.  Dans 
aucun  des  monuments  de  Chypre  on  ne 
retrouve  ces  pyramides  d'ardoises,  néces- 
sitées par  nos  climats  pluvieux;  ils  se  ter- 
minent tous  en  terrasses  horizontales  ména- 
gées sur  les  bas  côlés,  sur  les  nefs  et  sur  les 
tours,  ce  qui  leur  donnerait,  de  loin,  quelque 
apparence  de  constructions  antiques.  L'ab- 
sence do  combles  élevés  ne  produit  ))as 
ce|)endant  dans  ces  édifices  le  même  effet 
que  dans  les  églises  gothiques  de  Milan  et 
de  Pavie,  parce  que  leurs  couronnements 
maniiuent  des  statuettes,  des  fièches  et  des 
clochetons  à  jour  des  églises  lombardes.  Eu 
Chypre,  tout  le  bas  de  l'église  conserve  bien 
les  formes  sveltes  et  la  tendance  ascendente 
de  l'architecture  gothique,  dans  le  rétrécis- 
sement de  ses  voûtes,  de  ses  fenêtres  et  de 
ses  contre-forts,  mais  il  semble  que  les  ter- 
rasses y  viennent  arrêter  trop  brusquement 
cette  direction  verticale  des  lignes  qui  est  le 
jirincipe  fondamental  de  l'art  gothique.  Il 
eût  fallu,  ce  semble,  au-dessus  de  leurs 
plates-formes,  les  acrotères  sculptés ,  les 
statues  et  les  clochetons  découpés,  qui  con- 
tinuent la  disposition  aérienne  de  la  cons- 
truction gothique. 

Les  architectes  francs  de  Chypre  et  de 
Syrie  ont  été  empêchés  de  suivre  exclusive- 
ment le  gothique  par  l'usage  généralement 
établi  ilans  leur  patrie  ailoplive  de  construire 
en  terrasses,  usage  de  la  plus  haute  antiipiilé 
eu  orient  et  auijuel  font  allusion  déjà  ces 
mots  des  proverbes  :  Je  me  suis  assis  soli- 
taire et  affligé  au  bord  de  mon  toit  (I). 

On  dirait  aussi  cpie  le  voisinage  des  mo- 
numents grecs  de  l'Ionie  et  de  la  Morée, 
qu'ils  connaissaient ,  ceux  de  Chypre  et  de 
la  Syrie,  qui  devaient  les  frapper  davantage, 
ont  influé  en  quelque  chose  sur  leurs  œu- 
vres. 

Dans  le  style  gothique,  ce  sont  les  lignes 
])i'rpendiculaires  et  les  baies  élancées  qui 
dominent;  dans  les  monuments  anlitpi(!s,  ce 
sont,  au  contraire,  les  formes  carrées  ou 
ceintrées  et  les  lignes  horizontales.  Les  ai> 
listes  francs-chy|)riotes  ont  cinlé  sur  co  («lint 
à  la  puissance  do  l'usage  et  de  l'exemple  : 
ils  ont  l'ejeté  les  clochetons,  les  flèches  et 
les  toits  aigus  des  cathédrales  gotln(iues 
d'Europe  ;   ils   ont    préféré   terminer   leurs 

(I)  Prov.  XXI,  'ili,  elc.  Le  foin  croît  sur  tes  loils 
(Psaume  cxxix).  La  Hil)lc  csi  pleine  (raltiisions  sem- 
blables. 


308 


CHY 


D'EPIGRAI'HIK. 


CHY 


MO 


couronnements  par  les  lignes  droites  et  les 
[)lates-foriiies  des  anciens.  Les  cliapiloaiix  à 
volutes  et  à  feuilles  d'eau  que  nous  avons 
remarqués  à  Sainte-So])hie,  à  Saint-Nicolas, 
à  la  chapelle  du  cMteau  de  Cérines,  semblent 
encore  inspirés  par  le  goût  antique,  comme 
les  fûts  lisses  et  unis  de  leurs  colonnes, 
comme  les  frises  et  les  ornements  en  oves 
que  l'on  trouve  au  faîtage  des  tours  et  des 
contre-forts  de  plusieurs  églises  de  l'Ile,  no- 
tamment à  Sainte-So|ihie.  Les  bases  des  co- 
lonnes sont  certainement  une  imitation  an- 
tique. On  y  trouve  toujours  les  tores,  les 
gorges,  les  réglets  et  les  plinthes  classiques  : 
jamais,  ou  presque  jamais,  les  pattes,  les 
becs  d'oiseaux,  les  feuilles,  les  masques  des 
bases  gothiques. 

Un  caractère  qu'on  remarquera  encore, 
c'est  que  les  anciennes  formes  de  la  basilique 
latine,  modèle  quanta  la  dis|iosition  inté- 
rieure de  la  cathédrale  gothique,  paraissent 
avoir  persisté  plus  longtemps  en  Chyjire  et 
en  Syrie  que  dans  la  France  septentrionale. 
Ainsi,  on  peut  se  le  rappeler,  dans  aucune 
église  de  Chypre  nous  n'avons  vu  trace  du 
jubé,  qui  peut-être  était  remplacé,  suivant 
le  style  primitif,  par  un  ambon  construit 
entre  deux  colonnes.  Toutes  ces  églises  sont 
terminées  en  hémicycles,  la  plupart  sont 
précédées  d'un  porche  comme  Sainte-Sophie, 
Saint-Nicolas  de  Nicosie,  FEmerghié,  Arab- 
Achmet,  l'église  du  Sérail,  le  Kalholiki,  la 
chapelle  de  Lapais,  etc.  Dans  aucune  on  ne 
trouve  de  chapelles  qui  aient  été  comprises 
dans  la  fondation  première  de  l'église;  tan- 
dis qu'en  France,  dès  le  xm'  siècle,  les  ab- 
sides polygonales  n'étaient  pas  rares,  les 
porches  étaient  presque  inusités,  et  les  cha- 
jjelles  étaient  au  contraire  tellement  multi- 
pliées, qu'on  a  peine  quelquefois  à  reconnaî- 
tre dans  ces  extensions  diverses  le  plan 
simple  et  imposant  de  la  basilique  latine. 

Les  principes  du  véritable  système  gothi- 
que, c"est-Ji-dire  du  style  du  xur  siècle,  se 
maintinrent  aussi  en  Chypre  presque  sans 
altération,  non-seulement  dans  les  églises  du 
XIV'  siècle,  mais  même  dans  celle  du  xv', 
époque  à  laquelle  nous  rapiiortons  Saint-Ni- 
colas de  Nicosie. 

L'ornementation  s'embellit  et  se  multiplie 
à  mesure  qu'on  s'éloigne  du  type  primitif 
de  Sainte-Sophie,  le  plus  ancien  monument 
ogival  à  date  certaine  que  je  connaisse  en 
Chypre;  mais  elle  reste  toujours  soumise  à 
la  règle,  à  la  symétrie,  à  la  décence.  L'art 
Chypriote  emploie  dans  ses  ornements  , 
comme  l'art  gothique  d'Europe,  les  roses, 
les  fleurons,  les  oves,  les  pampres,  les  feuil- 
les de  choux,  le  lierre,  les  crosses,  les  che- 
vrons, les  méandres;  il  y  ajoute  des  motifs 
empruntés  à  la  flore  ou  à  la  pomone  du  pays, 
tels  que  les  anémones  sauvages,  des  feuilles 
de  colocases,  des  branches  de  myrte,  de 
palmiers,  de  caroubiers,  des  pommes  de 
pin,  des  grenades,  des  oranges;  au  règne 
animal,  il  prend,  pour  figurer  ses  chéneaux 
et  quelquefois  pour  orner  ses  frises,  le  lion, 
le  chien,  le  caméléon  et  les  kourkouta  ou 
locustes ,  si  funestes  aux  agriculteurs    de 


l'île.  Quand  il  représente  la  nature  humaine» 
c'est  toujours  l'homme  dans  ses  formes  no- 
bles et  naturelles,  ou  des  tètes  d'anges  ailés  ; 
il  ne  prend  jamais  ni  les  feuilles  bordées  de 
perles,  ni  les  galons  brodés  des  by/antins, 
ni  les  serpents» symboliques,  ni  les  figures 
bizarres,  ni  les  masques  hideux,  si  cliers 
aux  tailleurs  de  pierres  de  France,  et  il  est 
douteux  qu'il  en  fût  jamais  venu,  lors  même 
que  les  révolutions  eussent  [lermis  son  dé- 
veloppement" complet,  h  placer  dans  ses  mo- 
numents les  traits  licencieux  que  l'on 
retrouve  jusque  sur  les  portails  de  nos  cathé- 
drales dès  le  XIV'  siècle.  Faudrait-il  attribuer 
ces  derniers  faits  à  de  pures  circonstances 
accidentelles?  Ne  pourrait-on  voir,  au  con- 
traire, dans  cette  direction  de  l'art  gothique 
en  Chypre,  la  conséquence  de  la  condition 
élevée  et  très-honorée,  mais  complètement 
étrangère  aux  choses  politiques,  du  clergé 
des  Lusignans,  qui,  en  s'occupant  surtout 
des  intérêts  religieux  de  ses  fidèles,  donna 
moins  de  prise  à  la  critique  ou  à  la  médi- 
sance? 

L'art  chypriote  semb.e  avoir  suivi  tou  • 
jours  des  règles  sévères  qui  n'excluaient  |)as 
l'élégance,  la  grâce,  la  richesse,  mais  qui 
n'aimaient  pas  les  décorations  fantastiques 
et  tourmentées.  Aussi  voit-on,  parles  monu- 
ments mêmes  du  xv'  siècle,  qu'il  n'est  jamais 
tombé  dans  les  excès  du  gothique  déjà  sen- 
sibles en  Europe  au  siècle  précédent.  Mais  il 
n'a  pas  aussi  les  qualités  de  ces  défauts, 
c'est-à-dire  la  hardiesse,  la  légèreté,  l'élan- 
cement des  constructions  ,  l'abondance,  la 
variété  ,  l'expansion  des  sculptures.  Toute 
son  ornementation  se  concentre  aux  portes, 
aux  fenêtres  et  aux  archivoltes.  Il  n'a  ni  les 
légions  de  saints  qui  peuplent  et  embellis- 
sent nos  églises,  ni  les  clefs  de  voûte  qui 
étaient  devenues  des  tours  de  force  com- 
muns en  Europe.  Ses  murs,  ses  contre-forts, 
ses  faîtages,  restent  souvent  lisses  ou  sont 
ornés  de  rares  sculptures  ;  et  dans  l'ensem- 
ble, ce  qui  frappe  surtout,  c'est  moins  l'élé- 
vation des  bâtiments ,  la  délicatesse  et  la 
multiplicité  des  sculptures,  que  la  régularité 
et  les  proportions  des  parties,  la  symétrie, 
la  pureté  et  la  bonne  exécution  des  orne- 
ments. 

Néanmoins  c'est  toujours  l'ogive  élancée, 
le  gothique  du  nord  de  la  France  qui  règne 
exclusivement  dans  ses  constructions;  et 
c'est  un  point  essentiel  qui  le  distingue  du 
gothique  de  Syrie ,  du  moins  de  celui  que 
j'ai  vu  dans  les  constructions  franques  de 
Beyrouth,  de  Sidon,  de  Saint-Jean  d'Acre, 
d'Abou-Gosch,  deRamlaet  de  Jérusalem,  oii 
domine  l'arcade  large  et  arrondie  du  midi  de 
la  Fran.ce. 

Le  gothique  chypriote  ne  manque  pas  de 
richesse  ;  le  marbre  y  a  été  em|)loyé  en  grand 
bien  plus  fré(]uemmeut  qu'en  France.  Les 
trois  portails  intérieurs  de  Sainte-Sophie 
sont  en  marbre  blanc ,  les  colonnes  du  pour- 
tour du  chœur  sont  en  granit  ;  le  portail  de 
Sainte- Catherine  est  en  marbre  blanc,  le 
couvent  de  Lapais,  les  églises  de  Katholiki, 
de  Saint-Nicolas,  de  Vassili ,  ont  aussi  des 


5M 


CHY 


DICTIONNAIKE 


CHY 


312 


Irises,  des  lintoaux  ou  des  colonnes  de  mar- 
bre. Pr('ïs  do  Veiii-Djfiini ,  à  Nicosie  ,  j"ni  vu 
des  (.'ébiis  considérables  d'une  église  go- 
Ihiqiit  au  milieu  desquels  se  trouvaient  des 
frises,  des  vnussoirs,  des  colonnes  et  des 
chapite.iux  en  beau  marbre  blanc.  La  qualité 
de  la  pierre  ne  répond  pas  toujours  à  la  ri- 
chesse do  cette  décoralion.  Il  est  des  parties 
de  Sainte-Sophie  de  Nicosie,  de  Saint-Nicolas 
de  Famagouste,du  château  de  Saint-Hilarion, 
et  surtout  do  l'abbaye  de  Lapais,  construites 
avec  une  sorte  do  lambourde  que  le  temiis  a 
déjà  prolondément  rongée  et  qu'on  pren- 
drait pour  une  pierre  ponce.  Je  n'ai  pas  ob- 
servé qu'(ii  ait  employé  la  brique  dans  la 
construction  des  églises ,  mais  j'ai  trouvé 
quelquefois  ces  matériaux  entremêlés  à  la 
jiierre  dans  les  cintres  des  châteaux.  Le  sol 
des  plates  formes  est  com|iosé  comme  l'aire 
de  beaucoup  déniaisons  en  Orient  et  à  Ve- 
nise, d'un  mélange  épais  de  chaux,  de  terre, 
de  cendres  et  de  gravier,  qui  acquiert  à  la 
longue  la  consistance  de  la  pieri'e.  L'appa- 
reil suivi  généralement  dans  la  construction 
des  chflteaux  comme  des  églises,  est  ra|)pa- 
reil  moyen  régulier;  et  la  taille  des  pierres 
semble  avoir  été  très-étendue  en  Chypre.  On 
remarque  aux  châteaux  de  Saint-Hilarion  et 
de  Kantari  des  combinaisonsdc  voûtes  et  de 
corridors  à  escaliers  qui  ont  nécessité  do 
vrais  chefs-d'œuvre  de  stéréotomie. 

Dans  aucun  ds  ces  monuments  ,  pas  plus 
que  dans  les  édifices  gothiques  que  j'ai  jju 
examiner  en  Syrie,  je  n'ai  vu  la  peinture 
employée  h  l'ornementation  de  l'architec- 
ture. Je  De  parle  pas  des  fresques  ou  des 
sujets  hagiographiques  dont  ou  retrouve  des 
vestiges  dans  les  vieilles  chapelles  franques 
de  Saint-Hilarion,  de  Lapais,  de  Sainte- 
Sophie,  d'Abou-(jOsch,  etc.,  mais  seulement 
de  la  simple  alternance  de  couleur  appliquée 
en  larges  bandes  sur  les  assises  des  façades 
ou  sur  les  claveaux  des  cintres,  comme  on 
le  voit  aux  vieilles  tours  de  Gônes,  à  Saint- 
Laurent  de  cette  ville,  aux  églises  de  Ma- 
guelonne ,  de  Saint-Gilles  et  de  quehjues 
autres  villes  du  midi  de  rEuro[ie.  11  eût 
semblé  que  ce  système  de  badigeonnago  po- 
lychrome.emprunté  aux  Arabes,  qui  raii|ili- 
quenl  encore  à  leurs  mosquées  et  à  leurs 
maisons,  à. Damas  et  au  (>iiir(;,  aurait  dû  se 
retrouver  dans  les  monuments  élevés  par  les 
Francs  eu  Orient.  Mais  il  n'en  est  |)as  ainsL 
Du  moins  mes  reclierches  ne  m'ont  rien  fait 
déiouvrii'  île  semblable  dans  les  églises  go- 
tliiipic's  ni  en  Chypre,  ni  en  Syrie. 

Le;  temps  seul  a  recouvert  ces  vieilles 
|)ierres  de  la  bel  h-  teinte  jaune  "(lue  l'on  re- 
trouve sur  les  moiiumi'nts do  l'Iigyiile,  delà 
Grèce,  de  lia  Sicile  et  de  toute  la  [lartie  mé- 
ridionale «le  la  -Méditerranée.  Il  semble  déj?! 
qu'à  Conslantinuple  et  en  Italie  «cite  bril- 
lante nuance  d'or  se  iharge  un  peu  du  gris 
septeulrior\nal  qui  noiriit  nos  monuments 
de  Franco  ilans  un  demi-siècle. 

Je  tornuue  celle  longue  lettre,  monsieur 
le  Minisire,  par  un  mot  sur  les  églises  grec- 
ques do  ril(!  de  Ch)  |iii'.  Celles  f[uej'ai  visi- 
tées $e  rallachonl  à  deux  svslèiues  dillérenls  : 


ou  elles  conservent  les  formes  anciennes  des 
basiliques  byzantines,  c'est-à-dire  la  croix 
grecque  et  les  coupoles  sur  pendentifs , 
comme  Sainte-Sophie  do  Constantinoi)le  et 
Saint-Marc  de  Venise  ,   où  elles  ont  pris  la 


longue  nef   et  les    voûtes    en 


des 


Latins. 

J'ai  vu  des  églises  du  premier  modèle  k 
Nicosie,  h  Hieros-Kipos,  à  Jaillia,  etc.  J'en  ai 
retrouvé  du  second  dans  tous  les  districts  et 
[iresque  dans  lous  les  villages  de  l'Ile 

La  forme  générale  de  ces  églises  est  à  l'in- 
térieur :  une  longue  nef  sans  transsepls,  peu 
élevée,  terminée  en  hémicycle  à  fenôlres. 
L'iconostase  ferme  ordinairement  cette  ab- 
side ;  quelquefois  ,  par  une  disposition  gê- 
nante, il  sépare  la  nef  en  deux  dans  le  sens 
de  sa  longueur.  A  l'extérieur  parait  seule- 
ment une  longue  voûte  en  berceau,  ayant 
des  deux  côtés  d'étroits  parapets  ménagés 
sur  l'épaisseur  des  murs,  à  l'occident  un 
porche  couvert,  et  à  l'orient  le  toit  conique 
du  chevet  qui  n'atteint  pas  souvent  le  haut 
de  la  voûte.  Tels  sont  les  couvents  de  Saint- 
Georges,  jirès  de  Larnaca,  les  églises  de 
Phanéromeni  ,•  de  Tri|iiotissa  ,  de  Palingnd- 
tissa,  de  Bibi,  aujourd'hui  église  de  l'arche- 
vêché ;  de  Pallurgiotissa  ,  d'Omoloitades  , 
d'Haia  Paraskevi ,  à  Nicosie  ou  dans  les  en- 
virons ;  celles  de  Saint-Mama  à  Morpho 
d'Haia  Pantaleimona  dans  le  district  de  Mor- 
jiho,  et  en  général  toutes  les  églises  de  la 
Messôrée,  du  Karpas  et  de  l'ouest  de  l'île. 
Faut-il  voir  dans  ces  edilices  d'anciennes 
églises  gothiques  latines ,  appropriées  au- 
jourd'hui au  culte  grec  ?  Je  ne  le  i>onsc  pas. 
Je  crois,  au  contraire,  que  la  jilupart  ont  été 
construites  par  les  Grecs  mômes  du  temps 
des'Français.  Nous  en  avons,  ce  semble,  des 
preuves  certaines  dans  les  églises  de  Phané- 
romeni, de  Saint-Mama  et  de  Bibi,  qui  ont 
été  de  tout  tem[)S  en  possession  des  Grecs, 
et  qui,  cependant,  sont  édiliées  dans  le  sys- 
tème latin.  On  ne  peut  s'étonner  de  voir  les 
Grecs  adopter  l'architecture  d'une  nation 
qui  lésa  gouvernés  et  protégés  pendant  trois 
siècles,  alors  surtout  qu'on  se  rappelle  que 
les  cultes  des  deux  [/euiiles  avaient  autrefois 
bien  plus  de  confoi'mité  (|u"aujourd'hui,  et 
que  les  oflices  se,  célébraient  souvent  en 
connuun.  L'importation  du  style  gothicpi'e  a 
laissé  en  Chypre  des  habitudes  (pii  ont  duré 
plus  que  l'alliance  un  peu  forcée  des  deux 
rites.  On  a  construit  récemment  une  église 
grecque  à  Limassol,  elle  est  en  ogive;  on  a 
l'ait  des  ré|)aratious  au  couvent  de  Saint- 
Mama  et  de  Saint-Georges,  on  a  toujours 
suivi  l'ancien  type  des  arcades  aigui>s.  Fn- 
lin,  ce  style  est  passé  tellement  dans  les  ha- 
bitudes des  architectes  et  des  habitants  de 
l'île,  qu'ils  n'en  connaissent  pour  ainsi  dire 
pas  d'autre.  J'ai  vu  plusieurs  maisons  en 
construction  à  Nicosie  et  à  Larnaca,  elles 
sont  toutes  en  ogive.  Je  livre  ces  l'ails  à  l'ob- 
servation dos  savants  qui  se  sont  occupés  do 
rechercher  l'origine  et  les  vicissitudes  do 
celle  forme  d'architecture  ([ue  l'on  est  con- 
venu d'ai>peler  ogivale. 


315 


CHY 

Paris,  août  1840 


D'EPIGRAPHIE.  ClIY  3»* 

dalle  de   raarjjre  Diane  ;  eiïi? 


M. 


J'ai  l'honneur  de  vous  adresser  la  série 
(les  inscriptions  du  moyen  âse  que  j'ai  re- 
cueillies'en  Chypre,  et  que  j'ai  classées  ci- 
après,  par  ord're  chronologique,  sous  le 
titre  des  localités  et  des  édifices  oui  me  les 
ont  fournies. 

Ces  inscriptions  étaient,  pour  la  plupart, 
gravées  sur  les  pierres  des  églises  que  les 
Turcs  ont  remaniées,  brisées  presque  tou- 
jours à  dessein,  et  dont  ils  ont  dallé  leurs 
mosquées.  C'est  sur  ces  débris  du  vieux 
pavé  qu'il  m'a  fallu  rechercher  les  restes 
des  épitaphes  de  nos  anciens  Français-Chy- 
priotes, pour  ne  trouver  quelquefois  qu'un 
mot  ou  un  chiffre  à  demi  elfacé.  Un  tel 
travail,  rarement  fait  à  loisir,  a  besoin  de 
toute  votre  indulgence;  car  je  ne  doute  pas 
qu'une  collation  ultérieure  sur  les  monu- 
ments originaux,  s'il  m'est  possible  de  la 
faire,  en  Chypre  ou  à  Paris,  ne  m'oblige  à 
plusieurs  corrections  :  J'espère  toutefois 
qu'elles  ne  porteront  pas  souvent  sur  les 
dates  et  les  noms  propres,  auxquels  je  me 
suis  arrêté  avec  une  attention  particu- 
lière. 

J'ai  traduit  toujours  par  Crist  l'abréviation 
X.  et  XP;  M'S,  devant  les  noms  de  gentils- 
hommes, par  messire;  CHR,  par  chevalier. 
J'ai  suppléé  Ve,  qui  s'élide  souvent,  comme 
dans  ces  mots  :  d  lui,  l'an  d'M.  CCC;  V  nobT, 
le  noble.  Ce  sont  les  seuls  changements  que 
j'ai  cru  devoir  adopter  dans  mes  transcrip- 
tions. Je  me  suis  attaché,  pour  tout  le  reste, 
h  reproduire  fidèlement  l'orthographe  et  la 
disposition  de  l'inscription.  Vous  remar- 
querez sans  doute  que,  sur  certains  monu- 
ments, la  fin  de  l'épitaphe  se  termine  ainsi  : 
Que  Dieu  ait  s'ame,  et  sur  d'autres  de  cette 
manière  :  Que  Dieu  ait  Vaine.  Il  n'y  a  point 
erreur  de  lecture  dans  cette  dernière  phrase, 
oh  le  pronom  que  a  le  sens  immédiat  du 
latin 


Grande  dalle  de  marijre  bianc  ;  elligies 
d'un  chevalier  et  d'une  dame  représentées 
en  relief,  à  la  différence  des  effigies  des 
autres  tombeaux,  qui  sont  gravées  en  creux. 
Au-dessus  de  la  tète  de  chacun  dos  défunts, 
on  reconnaît  encore,  malgré  l'extrême  usure 
de  la  dalle,  deux  couronnes  ouvertes.  A  côté 
se  trouve  l'écu  des  armes.  Celui  du  mari 
porte  trois  croix  pâtées  en  chef;  celui  de  la 
femme  est  parti,  à  droite,  des  trois  croix 
pâtées,  à  gauche  de  la  croix  potencée  de 
Jérusalem.  Ce  monument,  remarquable 
d'ailleurs  par  la  beauté  du  marbre,  l'exécu- 
tion très-soignée  de  ses  bas-reliefs  et  de 
ses  inscriptions,  ne  peut  être  le  tombeau  de 
l'un  des  rois  Lusignans,  comme  on  le  croit 
à  Nicosie;  mais  c'est  probablement  la  dalle 
tumulaire  d'une  princesse  de  leur  sang,  ma- 
riée à  un  seigneur  de  la  famille  de  Nores, 
dont  nous  connaissons  les  arme?.  Cf.  n°  i6. 
—  Je  doute  encore  de  l'exactitude  de  la  date 
c(ue  j'ai  écrite  dans  cette  inscription  ;  car  la 
forme  de  ses  lettres,  en  gros  caractères  go- 
thiques à  jambages  brisés,  me  semble  assi^ 
gner  positivement  le  monument  au  ■xv* 
siècle.  Si  l'écu  du  défunt  était  de  Jérusalem 
au  lieu  d'être  de  Nores,  j'hésiterais  encore 
davantage,  et  serais  disposé  à  voir  dans 
cette  vieille  dalle  le  tombeau  commun  de 
Philippe  de  Lusignan,  prince  de  Galilée, 
seigneur  de  Lapithos,  petit-fils  do  Jacques  1" 
et  d'Echive  de  Nores,  sa  femme.  Mais,  après 
un  examen  attentif  de  l'inscription  originale, 
je  n'ai  trouvé  place  que  pour  deux  C,  entre 
FM  et  l'L,  et  je  conserve  la  date  do  1233, 
parce  que  le  monument  a  pu  très-bien  être 
exécuté  au  xv'  siècle,  pour  recouvrir  la 
tombe  de  personnages  raorts  au  trei- 
zième. 


II. 

-f  Ci  git  dame de  Gibiet,  fdlie? 

de  Sire  R de  Giblet,  sei^nor  de 


cujus.  Souvent  ce  pronom  est  sous-         digne  feme  de  Franses  Camardas, 

qui  trespassa  l'an  de  >i.  ccc.  m.  a  vi  jours  d'o- 
lovre  ;  Dieus  ait  l'arme. 

Les  Giblet  descendaient  de  Hugues  l'Em- 
briac,  Génois,  époux  d'une  dame  Sanche, 
Provençale,  qui  fut  le  premier  seigneur  de 
Gibelet  ou  Djebaïl,  l'ancien  BiUUos,  entre 
Beyrouth  et  Tripoli.  —  C'était  une  des 
principales  familles  de  la  noblesse  syrienne 
et  chypriote  qui  contracta  iilusieurs  alliances 
avec  les  Ibelins  et  les  Lusignans.  L'une  de 
ses  nombreuses  branches  possédait  en  fief 
la  seigneurie  AWvegore,  que  je  crois  être 
Ovgoros,  petit  village  au  N.-E.  de  Larnaca, 
et  la  seigneurie  de  Piles,  probablement  Pila, 
à  l'O.  d'Ovgoros.  (Lignages,  ch.  21,  29,  30; 
Assises,  t.  II,  p.  4o9,  W*.)  Il  est  curieux  de 
voir  un  de  ses  membres,  Henri  de  Giblet, 
chancelier  de  Chypre,  désigné  au  xiV  siècle 
sous  l'antique  nom  de  leur  seigneurie  de 
Syrie,  tombé  depuis  longtemps  en  désué- 
tude :  Hcnricus  de  Biblio,  cancetlarius  regni 
Cipri.  Traité  de  1328,  entre  la  république 
de  Venise  et  Hugues  IV ,  roi  de-  Chypre. 


entendu 

L'inscription  est  seule  sur  la  pierre,  sans 
écusson  ni  effigie,  lorsque  je  la  donne  sans 
observation.  Quant  aux  inscriptions  de  fa- 
mille, réunies,  quoique  différentes,  sur  les 
mêmes  dalles,  je  lésai  classées  sous  le  même 
numéro,  en  les  distinguant  par  des  lettres 
différentes. 

Des  notes  étaient  quelquefois  nécessaires 
pour  l'intelligence  des  inscriptions;  je  les 
ai  rédigées  aussi  succinctement  que  possi- 
ble. 

§  I.  NICOSIE. 

MOSQUÉE   DE   SAINTE-SOPBIE. 
I. 

[Ci  git qui  trépassa  l'an  ....  et  git 

qui  trespassa  l'an  ....  au  mois 

de]  novembre  l'an  M.  ce.  IV?  de  Crisl 

Que  Dieu la  grâce  de   leurs   armes 

^ le  paradis 

(1)  Bibhoînéqtte  de  l'Ecole  des  Charles,  2*  série, 
t.  U,  p.  505.  ' 


515 

fArchivPS   de 


CHY 

Venise , 


Libr.   pactor 


DICTIONNAIRE 
IV, 


CHY 


M6 


fol.  h.)  Il  élail  chancelier  de  Chypre  dès  le 
rèii;no  de  Henri  II  ;  et,  dans  les  privilèges 
commerciaux  qu'il  délivra  au  nom  du  roi, 
en  1291,  aux  Catalans  et  aux  Pisans,  il  |)orte 
son  vrai  nom  de  Giblet.  Capmany,  Mem. 
sopra  la  marina  de  Barcelona,  Colec.  diplo- 
mat.:  lîarcel.,  1779,  p.  56.  FI.  Dal  Borgo, 
Scelli  flipl.  Pisani  ;  Pisa,  1765,  p.  14-6.  —  Je 
ne  sais  pour  quel  molit',  si  ce  n'est  à  cause 
de  sa  céléhiité,  lo  sénateur  vénitien  Loré- 
dano  a  choisi  le  nom  de  Gf7;/e(  pour  publier, 
à  Bologne,  sous  le  pseudonyme,  son  histoire 
des  Lusignans  :  Historié  de  re  Liisignani 
publicate  dn  flenrico  Giblet  cavalier.  Un  sou- 
venir sangla'it  est  attaché  au  prénom  de 
Henri,  qu'il  a  pris:  c'est  Henri  de  Giblet, 
vicomte  de  Nicosie,  dont  la  femme  avait 
vertueusement  résisté  à  Pierre  1",  qui  con- 
duisit les  meurtriers  dans  la  chambre  du 
roi,  et  porta  les  premieis  coups  au  prince. 
—  Les  Camardas  ou  llammerdas,  nom  que 
l'on  prononce  en  Orient  Cammcrdas,  étaient, 
comme  les  Giblet,  des  chevaliers  de  la  haute 
cour.  Un  François  Canunerdas,  ilitïérent  de 
celui  de  notre  inscription,  fut  grand  trico- 
plierde  Chypre  sous  le  règne  de  Janus,  et 
figure,  en  cette  qu.ililé,  dans  les  traités 
conclus  avec  la  répub'ique  de  Gênes  de  1W3 
et  1410.  (Archives  de  la  banque  Saint-George, 
vol.  X.] 

III. 

A.  Ici  gil  Sii-p  Jolian  do  Isaniolift  qui  Ircspassa 
le  jeusili  a  xxv  jors  de  jenvier  l'an  de  m.  ccc.  xxx 
de  Crist;  que  Des  ail  l'arme.  Amen, 

B.  Et  git 

Au  lieu  de  Isamelle,  nom  inconnu  pour 
moi  en  Chypre,  peut-ôlre  faut-il  lire  de  la 
Bemelle,  famille  qui  a  donné  un  vicomte  de 
Nicosie  en  1286.  (.Issises  de  Jérusalem,  t.  II, 
p.  .357.) 

IV. 

A.  [Ici  gil 1  espouse  jadis  de  maislrc 

Nicole  de  Manlona  le  M [(pii 

trespassa  l'an  .  .  .  .]  vi  de  Crist. 

B.  El  gil  sniin  fis  Berleli  (Barllielémy)  Fardin 
qid  Irespassa  .... 

(;....  Fardin  qui  irespassa  l'an  de;  m.  ccc.  lxii. 


V. 


Fragment 


A.  +  C[l  git 

B.  [  .  .  .  .  Que  Dielii  ail  lenrs  armes, 
de  dalle   ri'présenta'it 


Fragment 


Amen. 

lo  buste 
d'un  ji'uiie  chevalier  depuis  les  yeux  jus- 
qu'aux genoux.  Armes  :  unécu  traversé  d'une 
bande. 

VI. 

e  de  .  .  .  .  arsi rCiblot 

....  Cl  Jorge  de  Brie?...  [qui  trelspassa  le 
(br[nier  jonr]  de  scienlu-e  à  m.  ccc.  lxxii.  de 
Crisl.  ;  quo  Des  ail  l'arme, 


d'inscription.  Sur  "les  Giblet i 
voy.  cl-di'ssus,  n°  2.  Les  de  Brie,  originaires 
probablement  de  la  province  de  France  de 
ce  nom,  n'étaient  pas  moins  élevés  en  Chy- 
pre que  les  seigneurs  de  Giblet 

VII. 

[Ici  git ]  D  ....  es  jadis   fiiie  de 

[Pierre   de   Cjafran ,  très   noble   amiral!   don 
roianme  de  Cliipre,  qni  trespassa  le  nierdi 
M  jours  d'avril  l'an  de  m.  ccc.  xciii.  de  Crist. 

Fra:,'inent  d'une  effigie  de  femme  sans 
armoiries.  Les  Cafran  étaient  une  des  plus 
anciennes  et  des  plus  nobles  familles  de 
Chypre:  ils  conjptaient  dans  la  noblesse  rie 
Syrie  (Ligiinr/es  d'oulre-mer,  ch.  12  et  38; 
Assises,  t.  II,  p.  131.  470),  et,  dès  le  com- 
mencement diixiii'  siècle,  ils  étaient  établis 
dans  l'île.  Traité  d'allianc"  entre  les  Chy- 
priotes et  les  Génois,  de  1233.  Archiv.  de  la 
Cour,  h  Turin.  Carte  spnrse.  Genoa.  — 
iléfiguré  le  nom  patrony- 
Pierre,  cité  dans  l'inscrip- 
Vite  de'  doqi  di  Tenez. 
,  tom.  XXli;  col.  778. 


Sanuto le  jeune  a 
mique  de  l'amiral 
tion  ])récéueiitp. 
Script,  rer.  italic. 


VIII. 


A.  -|-  Ici  gil  messire  Felipe  de  Veibe  qni  ires- 
passa [  l'an  de  ]  m.  ccc  {cccc?  )... 

B.  -f  loi  gil  S  :  (sire)  Tbonmas  de  Deveibc 

fils  de  Phelipe  d'Deveibc. 

Entre  les  deux  inscriptions  sont  les  armes 
des  défunts  :  un  écu  divisé  '  erpendiculaire- 
ment  par  trois  pals  en  relief.  On  reniarquera 
une  différence  dans  la  nivinière  rlont  le  nom 
de  famille  est  écrit  aux  deux  épitaphes. 

IX. 

-[-  Ci  git  messire  Joban  de  Joselin.. 

Effigie  entière,  sauf  la  tète,  d'un  cbevaiier 
en  costume  de  guerre.  Armes  :  un  écu  tra- 
versé d'une  fasce.  M.  le  marquis  de  Josselin, 
d(>  Turin,  a  pent-èlr(>  ries  documiMits  qui 
établissent  sa  parenté  avec  les  anciens  sires 
de  Josselin  de  Chypre. 


.f  Ici  gil  le  Ires  noble  baroiin  messire  Pierre 

L[el...e],  le  grand  amirail,  [(|ui  Irepassa  Pan 

de qne  Dieu]  ail  l'arme.  Amen. 

Fragment  de  pierre  conservant  les  jambes 
d'un  chevalier  armé.  A  gauche,  un  écu  dont 
le  chimp  est  orcupé  par  une  ligure  Iriangu- 
laire.  11  n'est  pas  iirobable  (pie  ce  soit 
Pierre  Le(iaHnu.<s,  Ci/priw  rlassis  prœfcrtus, 
cilé  dans  les  Mss  de  Du  Cange.  sous  la  date 
de  1316,  d'après  un  docinnenl  dont  je  n'ai 
pas  connaissance,  attendu  que  le  lilro  (le 
Ci/priœ  clnssis  prd'ferlns  inili(|ue  lui  oflice 
iiiférieiir  h  celui  de  grand  amiral  du 
ro\  aume  ;  ce  serait  pluiril  Pierre  le  Jeune, 
garaul  i\'\\u  iirivilége  roval  de  1411  {Àrch.  de 
Malle,  lib.  Bull.  XXlV.fol.  2;W\  et  conma. 


5n  CHY  DEPIGRAPHIE. 

laissant  comme  amiral  de  Chypre  dans  le 
traité  du  8  décembre  iUk.  Speroiie,  Real 
grandezza  délia  repubbl.  di  Genova,  [>.  142. 
Voy  :  ci-après  Arab-Achniet,  n°  ka. 

XI. 


-)-  Ici  git  le  Ires  exelent  et  1res  révèrent. 

Amen. 
Fragment  de    dalle   représentant 


le  bas 


d'an  costume  d'évêque  ou  d';irclievè(pio.  A 
droite  est  un  érus^on  vide,  indiquant  peut- 
être  que  le  défunt  était  noble. 

Xll. 

■f  Ci  git  Messire  Simon  De  la  Tour arme. 

Anieii. 

Fragment.  Jambes  d'un  chevalier  épe- 
ron né.  Les  De  la  Tour,  qui  ont  tii^uré  plu- 
sieurs lois  dans  l'histoire  de  Chypre,  avaient 
très-vraisemblablement  leur  tief  dans  une 
vallée  du  Masoto  que  j'ai  entendu  appeler 
encore  La  Doura,  altération  probable  de  la 
Tour. 

xm. 

[Ci  git ]  chanoine  de  Fam'gnsle. 

Fragment.  Bas  d'un  costume  clérical. 

XIV. 

-|-  Ci  git  le  noble  valet  Perrot  de  Gurri  ? 
Frajrraent.  Jambes  d'un  chevalier.  Armes  : 
écu  parti  d'un  griffon  et  d'une  étoile  ou  d'un 
soleil.  Gurri  est  un  village  du  district  cen- 
tral d'Oriui. 

XV. 

4-  Ci  doit  jesir  S.  Hiigue  de  Labre  quant  Dieu 
[fera  de  lui]  son  eomandenient. 

Sous  l'inscription,  un  écusson  portant  au 
centre  une  sorte  de  créquier  en  forme  de 
pyramide  renversée,  et  surmonté  d'un  astre 
sortant  de  l'écu  au  haut  d'une  haste. 


XVI. 

Nicole  Lasie   qui   trespassa 
U  jors .... 

Tête    de    femme. 
Lnses  siégeait  encore  au  grand 
Nicosie  du  temps  des  Vénitiens. 


Fragment. 


le  mardi  a 


La  famille 
conseil  de 


XVII. 

■f  Ci [Agn]es,  jadis  fille Cafran. 


-f  Ci   gil   le 

mon ois 

Nicosie. 


XVIIL 

veneral)le  chapelen 


Messire  Si- 


CHY 
XIX. 


3l8 


asis  de  Dia du  chapitre  de 


-\-  Ci  git  le  noble  chevalier  Messire  llodra  [dej 

Provane  le  très  noble...  [qui  trespassa  l'an ] 

de  Crist,  Que  Dieus  ait  l'arme.  Amen. 

Fragment  inférieur  d'une  très-belle  dalle 
de  marbre  gris  bleu.  Armure  de  fer  et  cotte 
d'armes  riches  d'ornements,  genouillères 
étoilées;  au  bas,  deux  animaux  fantastiques. 
Ecu  héraldique  portant  des  feuilles  de  vigne 
et  des  grappes  de  raisin. 

Nous  avons  proliablement  ici  l'épitaphe  e 
l'écusson  à'Oudard  de  Provane,  qui  figure, 
comme  chambellan  de  Chypre,  dans  les 
manuscrits  de  Du  Cange,  en  1390,  et  dans  la 
procuration  du  16  aofit  1395,  donnée  à  Ni- 
cosie par  le  roi  Jacques  I"  au  sire  de  Bey- 
routh, son  neveu,  pour  conclure  un  traité 
d'amitié  avecle  roi  de  France.  (Paris,  ArcJiiv. 
du  Boy.,  3.  433,  u"  7.)  J'ignore  à  quelle 
époque  une  branche  des  Provane,  de  la 
noble  famille  pjiémontaise  des  Provana , 
s'établit  en  Chypre;  mais  nous  voyons,  d'a- 
près les  dates  ci-dessus,  qu'elle  y  occufiait 
déjà  un  rang  considérable  longtemps  avant 
le  mariage  de  Charlotte  de  Lusignan  avec 
Louis  de  Savoie,  circonstance  où  plusieurs 
familles  piémontaises  vinrent  pour  cjuclque 
temps  se  fixer  dans  l'île. 

Les  Provane  demeurés  en  Piémont  s'inté- 
ressaient aussi  aux  événements  de  Chypre. 
En  1.381,  Jôhannin  et  Pierre  de  Provane 
sont  chargés,  par  le  comte  Amédée  de  Savoie, 
de  pleins  pouvoirs  pour  traiter,  en  son 
nom,  de  la  paix  entre  le  roi  de  Chypre  et  la 
république  de  Gênes.  (Tmin,  Archiv.diCorte. 
Cipro,  raazzo  1°,  pièce  n°  4.)  Pendant  les 
troubles  qui  suivirent  le  mariage  de  Louis 
de  Savoie,  et  qui  avancèrent  la  ruine  du 
royaume  de  Chvpre,  les  Provane,  comme 
presque  toute  l'ancienne  noblesse  de  l'île, 
restèrent  attachés  au  parti  de  Charlotte,  et 
ne  furent  pas  en  faveur  auprès  du  roi,  son 
frère. 

Nous  apprenons  du  livre  des  ordonnances 
et  mandements  royaux  de  Chypre,  dont  le 
manuscrit  existe  au  Vatican,  que  les  Provane 
possédaient  le  fief  de  Conn/,  dans  la  contrée 
de  Paphos,  et  que  Jacques  II,  après  avoir 
probablement  confisqué  cette  terre  sur  Yblin 
Provane,  la  donna,  en  1468,  à  l'évoque  latin 
de  Paphos.  (Ms.  ottob.  2821,  fol.  80.)  Comy 
est,  Je  crois,  le  village  actuel  de  Coni  ou 
Conia,  à  deux  ou  trois  lieues  de  Bafo,  et  sa 
position  au  milieu  d'un  canton  abondant  en 
vin  estimé,  quoique  ce  ne  soit  pas  du  vin  de 
Commanderie,  fournit  un  rapprochement 
curieux  avec  les  armes  d'Hodrade  de  Pro- 
vane, composées  de  (lampres,  sur  la  dalle  de 
Sainte-Sophie.  Nous  voyons  des  épis,  des 
noyers,  des  oliviers,  sur  quelques  écus 
héraldiques,  comme  symboles  d'un  nom  de 
famille  ou  de  la  production  principal  d'une 
seigneurie;  pourquoi  les  Provane  de  Chypre 
n'auraient-ils  pas  placé  dans  le  leur  l'em- 


blème le 
leur  fief? 


plus  significatif  de  la  fertilité  de 


319 


cnY 


DICTIONNAIRE 


CHY 


320 


XX. 

0.  M. 

[Subis"!  ta  i.apidf,  dormit... 

CoitMLLA    I>l   HlV.NCIll 

QUONDAM    BEHNAUDI    ME AnTONI     'VeNERI    UXOR 

UXO  [  ni  ]  CARIS  [SIM^] 

Les  Venier  ont  donné  des  doges  à  la  ré- 
ubliaue  de  Venise. 

XXI. 

Moralo  sUidiosoqiie  juveiii  Francisco  D.  R.  de 

Meggio  iiobili  cretciisi,  letali  viilneic  K.  janiiarii 

"nnocenler  affecto  qui  xiii  K.  febiuaiii  corpus 

hic,  animam  "vero  cœio  reddidil,  Maler 

mœslissiiiia  posuit 

A.   JIDXLIX. 

François  de  Meggio  appartenait  probable- 
ment à  l'une  des  familles  du  dogat  établies 
par  ordre  du  sénat  dans  l'île  de  Crète,  où 
elles  jouissaient  de  titres  et  de  droits  égaux 
à  ceux  de  la  noblesse  vénitienne.  Cf.  Dan- 
dolo  et  Sanuto. 

XXII. 
Eglise  des  Arméniens.  Eglise  gothique. 

4-'Ci  gilseur  Sebillc  de ob. . .  ser  sonpriourc 

de  Noire  Dame  de  Tourtose  qui  Irespassa   a 

M. CGC. XVIII  a  xxiii  jors  de  mars. 

11  ne  me  paraît  pas  possible  qu'il  y  eût  un 
couvent  de  religieuses  latines  à  ïortose,  sur 
la  côte  de  Syrie,  en  1318;  il  ne  devait  pas  y 
en  avoir  même  à  Jérusalem,  où  les  religieux 
franciscains,  tolérés  parles  sultans  d'Egypte, 
|)Ouvaient  seuls  être  utiles  aux  pèlerins  des 
saints  lieux;  et  je  crois  que  le  couvent  de 
Notre-Dame  de  tortose,  dont  il  est  question 
dans  cette  inscription,  se  trouvait  en  Chy- 
ire,  à  Nicosie,  où  il  avait  dil  être  transféré 
„  la  lin  du  dernier  siècle,  lors  de  la  perle  de 
la  terre  sainte,  coanno  la  Croix  d'Antioehe 
(voy.  ci-après,  n"  'i-3),  comme  Notre-Dame  de 
Cana,  monastère  que  l'on  sait  avoir  existé 
aux  portes  de  Nicosie.  (Wadding,  Annales 
minoruni,  t.  X,  p.  06.)  Nous  ajouterons, 
mais  ceci  seulement  avec  réserve,  que  la 
présente  église  des  Arméniens  pourrait  bien 
être  l'église  môme  des  religieuses  de  ïor- 
tose. 

XXIII. 

-|-  Ici  gil  dame  Isabiau  iillc  de  dame  Marguerite 

de feme  qui  fui  de  sire  joliaii  Gras,  qui 

Irespassa  l'aiiM.r.cc  (x?)  xviii  a  vu  jours  de 
juin;  que  Des  ail  rarnic. 

XXIV. 

1^  Ici  gil  damoizcllc  M;irie  de  Bcssan  fille  qui 
fu  de  mcssirc  Gaulier  de  Bessaii  la(|uelle  ires- 
passa cnl'age.dc  xvm  ans  l'an  de  m  .ccc.xxii 
de  Crisl,  a  v  jors  de  juii  ;  que  LicUS  ail  l'arnic. 
Aiiieii. 


ï 


Dalle  entière  représentant  une  femme  avec 
un  livre  ouvert  sur  la  poitrine;  ses  cheveux 
sont  appliqués  en  bandeaux  et  retenus  der- 
rière la  tète,  sa  robe  est  à  double  jupe  ut  à 
manches  plates.  Pas  d'écusson  ;  ce  qui  est  à 
regretter,  car  nous  connaîtrions  les  armes 
d'une  ancienne  et  noble  famille  originaire 
de  Béthune  en  France,  passée  en  Syrie,  où 
elle  obtint  la  seigneurie  de  Bctssan,  près  de 
Saint-Jean  d'Acre,  et  fixée -de  bonne  heure 
en  Chypre,  où  elle  eut  toujours  un  rang 
élevé.  (Voy.  Lignages,  ch.  xxvii;  De  ceaus 
de  Bessan,  Assises,  t.  II,  p.  k63.)  Le  chevalier 
Gautier  de  Bessan,  père  de  Marie,  assista, 
comme  témoin,  avec  les  grands  officiers  de 
la  couronne,  au  traité  conclu  à  Nicosie,  le  4 
septembre  1328,  entre  le  roi  Hugues  IV  et 
la  république  de  Venise.  (Archiv.  de  Ven. , 
Lib.  pact.,  III.)  C'est  un  membre  de  cette 
famille  qui  souleva  la  noblesse  de  Chypre 
contre  le  prince  de  Tyr,  pour  rappeler  le  roi 
Henri,  exilé  par  son  frère  en  Arménie. 
Diom.  Strambaldi.  Ms.  Vatic.  Cronica  di 
Cipro. 

XXV. 

B.  -|-  Ci  gil  Madame  Marie  de  Tabarie  espouse 
dou  noble  chevalier  mcssire  Robert  de  Baru  qui 
Irespassa  l'an  de  si.ccc  .  xxx  de  Crisl.  A.  -j- 
Ci  gil  le  nol)le  chevalier  inessire  Barlbelcmy  de 
Tabarie  qui  irespassa  le  lundi  à  xiii  jours  d'aboust 
Tan  de  M.ccc.txxxv  de  Crisl.  Que  Dieu  ailleurs 

armes.  Amen.  C.  -|-  Ci  gil  Madame coches 

cspouze  dou  noble  chevalier  messire  Berleleme 
de  Tabarie  qui  Irespassa  l'an  de  m  .  ccc  .  xxxiiii 
de  Crisl. 

Ces  trois  inscriptions  de  famille  sont  gra- 
vées sur  les  bords  d'une  seule  et  même 
dalle,  au  centre  do  laquelle  figure,  en  pied, 
Barthélémy  de  Tibériade,  couvert  de  son 
armure  en  fer  plat  et  à  genouillères.  Le 
chevalier  est  nu-téte,  comme  la  plupart  des 
personnages  représentés  sur  les  dalles  de 
Chvpre,  et  ses  cheveux  se  mêlent  à  sa 
barbe,  qu'il  porte  assez  longue  ;  ce  qui  le 
singularisait  sans  doute  de  son  vivant,  car 
au  xiv'  siècle  les  Francs  rasaient  encore 
leur  barbe.  (Cf.  Nicéph.  Gkégobas,  Ilist. 
Jiyzant.,  VII,  5,  IX,  1;  t.  I,  ]).  '2k\,  396.) 
Son  Ijouclier,  qui  est  en  même  temps  écu 
lH''raldiquc,auuefasce  au  milieu  du  champ. 
\'ai/.  d'autres  inscriptions  de  l'illustre  la- 
mille  des  Tibériade,  issue  des  Ibelin,  ci- 
après,  n°»  37,  30,  66. 

XXVI 

A.  -f  Ici  gilMessirc  BalianLanberlquI  irespassa 

a  XVI  jors  de '.  l'an  m  .  ccn  .  xxxvii 

n.  [ bien oclies espouie 

(jui  Irespassa  a  XI  jors  de  mars  de  l'an  m.c<x.xxv. 
'Di[cu  ail  leurs  aines]. 

Djille  entière,  avec  deux  inscriptions.  Au 
centre,  un  chevalier  armé  cl  chaussé  de 
souliers   recourbés.    L'écu  est   coupé.    Les 


321 


CHV 


D'EPIGRAPHIE. 


CHY 


322 


Lambert  étaient  d'ancienne  chevalerie  d'O- 
ri(!nt.  {Lignages  d'outre-iner,  ch.  htî-Ix;  As- 
sises, t.  11,  p.. 464.  ) 

Catherine  Cornaro,  redevenue  sujette  de 
la  république  de  Venise,  s'était  formé  une 
petite  cour  dans  son  joli  domaine  d'Asolo, 
près  de  Trévise.  Le  spirituel  Pierre  Bambo, 
futur  cardinal,  son  chambellan,  y  composa 
les  Asolanes;  David  Lambert,  chypriote, 
était  secrétaire  de  la  reine.  (  Compendio 
delta  vita  di  Cat.  Cornaro,  da  Antonio  Col- 
bertaldi,  di  Asolo.  Venise,  bibl.  S. -Marc, 
Mss.  class.  VI  cod.  vm.) 

XX  VIL 

-\-  Ici  git  dame  Marguerite  Escaface,  fille  de  S. 
(sire)  Origue  Escaface,  espouse  de  S.  Simon 
Lengles  qui  trespassa  a  ix  jors  dejuing  l'an  de 
M .  CGC .  XXXI,  de  Crisl;  Dieus  ait  l'ame.  Ameii. 

Figure  entière,  sans  armoiries,  de  Mar- 
guerite Escaface,  représentée  sous  le  cos- 
tume de  religieuse  qu'elle  avait  revêtu  pro- 
bablement à  son  lit  de  mort,  suivant  un 
usage  très-suivi  au  moyen  âge  par  la  piété 
des  Latins  comme  des  Grecs.  (Nicéph. 
Grégor.  IX,  10,  t.  I,  p.  439.  )  La  famille 
Escaface,  originaire  de  Gènes,  avait  en 
Chypre  une  position  considérée.  Ser  Henri- 
cus  Scafas  fut  un  des  négociateurs  do  la 
colonie  génoise  qui  conclut  à  Nicosie  le 
traité  du  21  février  1338,  avec  les  délégués 
du  roi  Hugues  IV.  Ser  Franciscus  Scafas 
figure  parmi  les  témoins  génois  du  même 
acte.  {Arch.  di  Corte,  à  Turin.)  Quelques- 
uns  de  ses  membres  (l'Origue  de  notre 
inscription  devait  être  de  ce  nombre  )  parais- 
sent s'être  complètement  identifiés  avec  les 
intérêts  des  Français -Chypriotes,  et  les 
avoir  soutenus  même  contre  la  mère  patrie. 
Barthélémy  Scafas  ,  chanoine  de  Nicosie , 
concourut,  comme  témoin,  à  l'adhésion  que 
le  roi  Pierre  II  doima  à  la  ligue  conclue  par 
Bernabo  Visconti,  son  beau-père,  avec  la 
république  de  Venise.  (Arch.  de  Venise, 
Commemor.  VIII,  fol.  28.  6  mars  1378.  )  — 
Les  Langlais  ou  Langlès,  auxquels  Margue- 
rite s'était  alliée,  sont  aussi  connus.  Un  des 
leurs  suivit  fi'dèlement  la  mauvaise  fortune 
de  Charlotte  de  Lusignan,  et  fut  député  par 
la  reine  vers  le  duc  de  Savoie,  son  beau- 
père.  {Arch.  delTurin,  doc.  du  7  mars 
1485. ) 

XXVIU. 

-|-  Ici  git  dame  Marguerite  Meiiagier,  espouse  de 
niessire  johan  Nardes,  qui  trespassa  le  mardi  a 
XXV  jors  d'avril  l'an  de  m.  ccc  .  xl....  de  Crist; 
que  Dieu  ait  l'arme. 

Comme  Marguerite  Escaface,  dame  Mena- 
gicr  se  fit  probablement  inhumer  avec  les 
vêtements  de  religieuse,  dont  elle  porte  le 
costume  sur  son  tombeau.  Celte  pratique 
n'est  pas  tombée  partout  en  désuétude  :  on 
voit,  dans  les  catacombes  des  capucins  de 
Palerme.  les  corps  de  plusieurs  habitants  de 


la  ville,  déposés  ^epuis  jjeu,  ec  qui  ont  été 
recouverts  avant  leur  mort  du  cilice  ou  du 
cucule. 

XXIX. 

-f-  Ici  git  S.  (Sire)  André  Ambroise'qui  trespassa 
a  X  jors  de  setembre  l'an  de  m  .  ccc  .  xlv,  de 
Crist;  que  Dieu  ait  l'arme.  Amen. 

XXX. 

A.  -f  Ici    git   dame    [Is]  abiau    fille  de   dame 

de qui  trespassa  l'an  mcccx(l?) 

vm  a  vu  jors  de  juing  ;  que  Des  ait  l'arme. 

B,  -|-  Ici  git  dame  Marie  de  Gras,  espouse  de 
Messire  Pierre  Lengles  qui|trespassa?a  xvm  jors 
d'avril  l'an  m  .  ccc.  xlvui  de  Crisl;  Dieu  ait 
l'arme.  Amen. 

XXXI. 

A.  -{-  Icigitseur  Isabelle  d'Agulier  qui  trespassa 
a  n  jors  de  feuvrier  l'an  de  m  .  ccc  .  xLvm,'dc 
Crist. 

B.  -[-  Ici  git  seur  Sabine  d'Agulier  qui  trespassa 
a  vin  jors  d'avrill  l'an  de  m  .  ccc  .  xlviii,  de 
Crist. 

L'auteur  des  Lignages  d'outre-mer,  qui 
écrivait  en  Chypre  au  xiv°  siècle,  cite  la 
famille  à'Agtiiiiier  parmi  les  alliances  des 
Mimars.  (Ch.  xxxix.  Assises  de  Jérusalem, 
t.  II,  p.  471.  ) 

XXXII. 

Ici  git  suer  [Eu]  femie  Escaface  qui  trespassa  a 
XV  jors  d'avril  l'an  m  .  ccc  .  xlviii.  de  Crist; 
Dieu  ait  l'arme.  Amen. 

XXXIII. 

[Ci]  git  senr  Anne  de  Monlolif  qui  trespassa  iC 
mercredi  a  xvi  jors  d'avrill  l'an  dem .  ccc  .  xlviii. 
de  Crist;  Dieu  ait  l'arme.  Amen. 

Voilà  probablement  des  victimes  de  la 
cruelle  peste  de  1348,  qui  ne  sévit  pas 
moins  en  Chypre  qu'en  Europe.  {Chron.  di 
Diom.  Strambal.  Ms.  biblioth.  Vatic.  Citron. 
di  Franc.  Amadi,  Ms.  bibl.  S. -Marc,  ann. 
1348.  )  —  On  remarquera  les  trois  derniè- 
res épitaphes  concernant  toutes  des  reli- 
gieuses, comme  celles  des  n°s  22,  34' et  3»; 
ce  qui  me  ferait  penser  que  l'église  actuelle 
des  Arméniens,  où  se  trouvent  ces  épitaphes, 
était,  au  temps  des  Français,  un  couvent 
de  femmes.  Peut-être  même  la  première 
inscription  n°  22  nous  doune-t-elle  le  nom 
de  ce  couvent. 

Sur  les  Escaface,  voxj.  ci-dessus,  n°  27. 

Les  Montolif  étaient  une  famille  extrê- 
mement nombreuse,  ancienne  en  Chypre, 
très-noble  et  des  mieux  en  cour.  Sous  tous 
les  règnes,  ils  ont  occupé  de  grands  offices  ; 
on  trouve  parmi  eux  des  maréchaux,  des 


3S3 


Cil  Y 


DICTIONNAIRE 


CllY 


324 


ehamlK'llans,  des  auditeurs,  des  bouteillers, 
des  Iricopliers,  etc. 

En  1310,  un  de  leurs  chevaliers,  Simon  de 
Montolit',  |ioij^n,ii'da  le  prince  dn  Tyr,  A- 
niaui'i  de  Lusi;^nan,  qui  avait  fait  exiler 
Henri  11,  son  frère,  en  Arm(!'nip,  de  concert 
avec  le  roi  Oschin,  dont  il  avait  épousé  la 
sœur.  Qui'h|ues  historiens  de  Chypre  ont 
jiensé  que  Simon  était  seigneur  du  Monl- 
Olympe,  et  ont  cru  que  les  autres  membres 
de  sa  famille  portaient  aussi  ce  titre.  Mais 
la  véritable  orthographe  du  mot  paliouymi- 
que  dus  Montolif  est  constatée  par  un  tro|) 
grand  nombre  de  documents  originaux,  pour 
qu'il  puisse  rester  la  moindre  inccrtilud(!  à 
cet  égard.  ( /lrt7(.  de  Venise,  Gènes  et  Turin, 
doc.  de  1328,  1329,  etc.,  Ii73,  cW.  )  11  faut 
donc  rayer  le  beau  nom  de  Mont-Olynqie 
de  la  liste  des  seigneuries  françaises  de 
Chypre,  bien  qu'il  y  eût  des  fiefs  et  des  sei- 
gneuries autour  de  cette  montagne  ;  mais 
ces  terres  portaient  des  noms  moins  impo- 
sants et  beaucou])  moins  connus.  Murelhasse 
qui  fut  donné  en  licf,  d'après  les  Lignages 
d'oulic-mer  [Assises,  t.  11,  p.  236),  au  frère 
de  Laurent  du  Plessie,  aux  premiers  temps 
de  rétablissement  des  Français  en  Chypre, 
est  certainement  la  belle  vallée  deMarathas- 
sa,  au  pied  du  T loodus,  (jue  les  Grecs  ap- 
pellent encore  MgiianCliunso,  le  canton  aux 
Djille  fleurs,  et  (lue  l'on  peut  comparer  aux 
sites  les  plus  pittoresques  de  la  Suisse  et  du 
Tyrol.  Le  village  jirinciiial  de  celte  longue 
vallée  se  nomme  Kalaj)anaïoti,  et  c'est  ce 
lieu  qu'il  faut,  je  crois,  reionnaitre  dans  les 
textes,  ([uand  Marethasse  se  trouve  cité 
comme  localité  précise  et  non  comme  une 
étendue  de  pays  ou  un  district. 

XXXIV. 

-f  Ci  gil  Suer  Marie. . .. 

XXXV. 

A.  -|-  Ci  t,'il  Suer  Amies  de  De  qui  irespassa  a 
IX  jors  d'avrill  l'an  de  sicccxLvm  de  Crisl.  Dieiis 
ait  l'arme.  Amen. 

B.  [-f  Ci  gil ]  espouze  jadis  Messirc 

Joliaii  Gorap,  laquelle  Irespassa  le  jeudi  a  xxi 
<ors  de  mars  l'an  m  .  ccc.  Lxm  de  Crist. 


fragment  de  dalle 


où  sont  réunies 


inscriptions,  et  au  centre  l'elligie 


Granil 
ces  lieux 

de  Marie  de  (îorap,  les  cheveux  relomliant 
sur  les  é[iaules,  vêtue  d'une  rolie  juste,  qui 
dessinela  taille,  comme  en  poilaient  les  dames 
françaises  des  xm'  et  xiv'  siècles.  Les  robes 
des  Françaises  de  Chypre  ont  en  outre  deux 
pocties  onvertes  sur  les  lés  de  devant.  (  Vog. 
Il"  58.  )  l'n  llellram.  de  Dé,  partisan  du  piin- 
ce  Amaury,  reçut  sa  grAce  du  roi  l'cvenu  de 
l'exil.  Diiim.  Sirambaldi,  Ms.  du  Val.,  et 
Fi-anç.  Amadi,  Ms.  de  S. -Marc,  <'i  Venise. 

Les  Gorap  on  (iorab  sont  plus  connus  ; 
ils  apfiarleii.iient  îi  la  haute  noblesse,  et  Jean, 
l'énonx  de  la  dame  nmrle  en  l.'Kill,  est  pro 
baliiemciil    le   chevalier  .lean    Gorap,  con 


damné,  sans  connaissance  de  cour,  h  la  jiri- 
son,  par  le  roi  Pierre  1",  et  ijui  lira  une  si 
odieuse  vengeance  de  cet  acte  arbitraire  en 
1309.  Aux  cris  du  prince  renversé  par  les 
premiers  coujis  de  [loignartl,  Gorap  aiTiva, 
lui  trancha  la  tôle  et  foula  aux  pieds  son  ca- 
davre. Les  successeurs  de  Pierre  1"'  voulu- 
rent faire  oublier  ce  crime,  auqueF  avaient 
pris  |iart  les  princes  du  sang  eux-mêmes, 
et  les  meurtriers  conservèrent  leurs  digni- 
tés ou  en  reçuient  de  nouvelles.  Jean  Gora|) 
reparait  comme  auditeur  do  Cliyprt!  ,  en 
1376  et  1391.  Dans  divers  traités  il  porte  le 
titre  de  seigneur  de  Césarée.  (Gènes,  Arch. 
de  (a  Banque  de  Saint-George,  an.  1339.  Ve- 
nise, Lib.  pacl.  1391.  ) 


XXXVI. 

-f-  Ici  gil  Messire  Johan  Poasan  ,  clievalier,  rais 
des  Suriens  de  Mcosle  qui  [  irespassa  le ....  ] 
l'an  de  mccclvi  de  Crist;  qne  Dieu  ail  l'arme. 
Amen. 

La  dalle  est  entière,  mais  l'image  a  été 
fort  endommagée  par  le  frottement,  avant 
que  les  Arméniens,  qui  ont  tant  d'usages 
communs  avec  les  Turcs,  ne  l'eussent  pré- 
servée de  leurs  tapis.  Le  chevalier  Ponsan 
est  représenté  couvert  d'un  heaume  ou  cas- 
que fermé,  portant  l'épée,  une  cotte  d'armes 
jusqu'aux  genoux,  et  par-dessous  un  hau- 
bert à  épaulières  et  genouillères. 

L'écu  de  ses  armes  a  une  croix  seulement 
dans  le  champ. 

L'inscription  qui  entoure  la  dalle  est  in- 
téressante, et  nous  fournit  quelques  notions 
nouvelles  sur  la  nature  des  privilèges  con- 
cédés aux  Syriens  par  les  Français  lors  de 
leur  occupation  de  l'île,  comme  les  rois  do 
Jérusalem  leur  en  avaient  accordé  en  Pales- 
tine. (  Vog.  les  Assises  et  les  observations 
de  M.  le  comte  Hcugnot,  tom.  I,  pag.  xvii, 
XXI,  23,  277.  )  On  voit  (]ue  leur  chef  politi- 
que, le  rois  ou  rais,  tiui  se  trouvait  en  même 


temps  leur  juge  particulier,  leur  prolecleur 
et  le  gardien  do  leurs  franchises,  était  choi- 
si parmi  la  noblesse  des  cuiupiérants,  mal- 
gré le  nom  arabe  ou  syriaipie  de  sa  charge. 
Et  l'addilion  des  mot?  de  Nicosie  me  sem- 
blerait établir  sunisamment,  h  défaut  d'au- 
tres |)rcuves,  que  la  nation  syrienne,  nation 
essenliellement  commerçante,  et  autrefois 
Irès-nombreuse  en  Chypre,  avait  au  moins 
deux  reis  dans  le  royaume  des  Lusigiians  : 
l'un  à  Nicosie,  la  capitale;  l'autre,  à  Fama- 
gousto,  le  marché  principal  de  l'île. 


XXXVil. 

A.  Ci  gildame  Isahian  de  Nevilcs  qui  irespassa 
l'an  de  m  .  ccc. .  xcm  de  Ciisl. 

B.  El  gil  dame  Marie  de  Milmars  cspoiue  don 
noble  clievalier  messire  de  Nevilcs  houlonlier 
don  i'oi:iunie  de  Chypre,  qui  liTb|ia>ïa  l'an 
«icccxcm  de  Crisl. 


325  CHY  DEPIGRAPHIE 

C.  Ci  git  (îanicAIis,  fiUie  don  noble  chevalier 
messiie  Jolian  Bediil.  espouze  de  noble  chevalier 
Messiie  Joliaa  de  Tliabaris,  noble  marechau  dou 
reaume  d'Ei'uieaie  qui  irespassa  le  samedi  a 
viii  jours  de  seienbre  Tan  de  m  .  ccc  .  lvu  de 
Crisl.  Que  Dieu  ait  leurs  armes.  Amen. 


Les  Nevilles,  les  Milmars  ou  Mimars,  les 
Béduin  ou  Bédouin,  comme  les  Tibériade, 
qui  étaient  probableiiieul  parents  ou  alliés, 
puisque  leurs  noms  se  trouvent  sur  la  mê- 
me dalle,  comptaient  |)aimi  les  principales 
familles  françaises  de  l'ile.  La  famille  Bé- 
douin était  en  Chypre  dès  le  commencement 
du  xiu°  siècle.  Doux  de  ses  membres  figu- 
rent parmi  les  chevaliers  chypriotes  qui  fi- 
rent alliance,  en  1233,  avec  les  Génois  pour 
chasser  les  Impériaux  de  Chypre  et  de  Sy- 
rie.  (Ai'ch.  (le  Tarin.  Genoa.  Carte  sparse.) 

Le  sire  de  Nevilles  de  l'inscription  B.  pa- 
raît êire  le  Joannes  de  Nivillis,  nohilis  et 
egregius  dominiis  de  Azoto,  aujourd'hui  Ez- 
doud  ?  entre  Jatfa  et  Askalon,  témoin  dans 
la  procuration  donnée  à  Nicosie,  le  12  no- 
vembre 1330,  [lar  le  roi  Pierre  I"  à  l'amiral 
Pierre  de  Cafran,  pour  aller  en  son  nom  à 
Gênes.  (  Arch.  de  Saint-Georges,  vol.  x.  ) 
L'auteur  du  Lignage  d'outre-mer,  écrit  leur 
nom  Neuviles  et  Neviles. 

C'est  peut-être  Marie  de  Mimars,  sa  fem- 
me, ou  plus  probablement  Alix  Bédouin, 
épouse  de  Jean  de  Tibériade,  dont  les  armes 
se  retrouvent  ici,  qui  est  représentée  sur  la 
dalle,  vêtue  d'une  robe  élégante  à  double 
jupe,  boutonnée  |)ar-devant  jusqu'au  cou, 
et  à  manches  boulfantes.  Ses  cheveux  flot- 
tent sur  ses  épaules.  Aux  côtés  de  la  tête 
sont  deux  écussons  ;  l'un  porte  la  fasce  des 
Tibériade  (  vog.  n"  25  ),  l'autre  six  fleurs  de 
lis  :  trois  en  chef,  trois  au  bas  placées  deux 
et  une,  et  séparées  des  premières  par  une 
petite  fasce  ou  un  réglet.  Ce  dernier  écus- 
sou  appartient  peut-être  aux  Bédouin.  Nous 
avons  les  épitaphes  d'autres  membres  de  la 
famdie  des  Mimars,  aux  articles  4'i-,  73,  et 
probablement  leurs  armes  sous  ce  dernier 
numéro. 


XXXVIIL 

-f  Ici  gil  le  noble  chevalier  raessire  Johan 
Tlienouri  qui  ucspassa  le  lundi  a  x  .  . .  jors 
d'avril  l'an  de  m  .  ccc .  lxiu  de  Crisl;  que  D[ieu 
ail  l'aime.]  Amen. 

DaWe  intacte,  costume  de  chevalier  com- 
p.et.  L'écu  ou  bouclier  est  écartelé  au  1  et  4 
d'une  fasce,  au  2  et  3  d'un  lion.  Les  The- 
nouri,  dont  le  nom  s'écrivait  aussi  Tenouris 
(  comme  dans  les  Assises),  et  que  je  crois 
être  les  mêmes  que  les  Tinori  ou  Thinolg, 
faisaient  partie  de  la  haute  cour,  et  ont  eu 
l)armi  eux  des  chambellans  et  autres  grands 
oi'Uciers.  Un  parent  du  chevalier  Jean,  ayant 
le  même  prénom,  et  mort  deux  ans  avant 
lui,  a  été  inhumé  à  l'Émerghié.  (  Yoij.  n°  59.  ) 


CH'Ï  326 

XXXIX. 

4-  Ci  gil  le  noble  chevalier  monseigneur  Johan 
de  Tabarie,  fis  dou  noble  chevalier  messire 
Barlelemi  ne  Tabarie,  noble  marechau  dou 
roiaume  d'Ërmenie  qui  irespassa  le  mercredi  a 
XXII  jours  d'ahousl  l'an  de  m  .cccc.  h  de  Crisl 
Que  Dieus  ail  l'arme.  Amen. 

Dalle  entière  et  belle  encore ,  quoique 
un  peu  fruste.  Le  maréchal  Jean  de  Tibé- 
riade tenant  son  épée  de  la  main  droite,  son 
bouclier  delà  main  gauche,  est  reinésenté 
vêtu  d'une  cotte  d'armes  qui  recouvre  une 
armure  de  fer  à  genouillères.  Les  mains 
sont  protégées  par  des  gantelets  de  fer;  les 
grèves  ne  couvrent  que  la  partie  antérieure 
des  jambes,  et  l'armure  en  écaille  se  pro- 
longe sur  les  pieds,  qui  se  terminent  en 
pointe  effilée. 

Les  armes  des  Tibériade  nons  sont  déjà 
connues  par  la  dalle  de  l'inscription  n°  25. 
Lafasce,  qui  en  est  l'unique  emblème  héraldi- 
que, se  retrouve  ici  avec  une  addition  remar- 
quable: c'est  le  trident  mAip,  signe  et  nom  de 
Dieu  ou  de  la  Trinité  chez  les  Arméniens,  que 
Jean  de  Tibériade  avait  probablement  ajouté 
à  ses  armes,  comme  une  brisure,  en  rece- 
vant le  maréchalat  d'Arménie.  Cet  office 
honorijique,  auquel  étaient  attachés  des  re- 
venus en  Chypre,  avait  été  conservé  à  la 
cour  de  Nicosie,  avec  les  autres  grandes 
charges  du  royaume  d'Arménie,  par  les 
héritiers  de  Léon  VI,  dernier  roi  chrétien 
de  Cilicie.  Les  Lusignans  avaient  continué 
de  même  à  nommer  aux  offices  de  la  cou- 
ronne de  Jérusalem,  depuis  la  prise  de  la 
terre  sainte  par  les  Sarrasins.  Nous  verrons 
des  maréchaux  de  Jérusalem  au  quatorziè- 
me siècle  comme  il  y  en  a  eu  au  quinzième. 
11  y  avait  aussi  dans  le  clergé  de  Chypre  un 
patriarche  de  Jérusalem,  qui  résidait  habi- 
tuellement au  monastère  royal  de  Saint-Do- 
minique de  Nicosie. 

XL. 

-j-  Ci  git  Nicole  Paris  cha xLii  de 

Crist;  que  Uieu  ail  1  arme. 

Fragment  de  dalle  représentant  le  bas 
d'un  costume  clérical. 

XLI. 

gil  Dame  Agnes  [de  Carcasso]nne  fille  de 

Messiie de   Carc:issoiine  [espoiisej   de 

Messire   Raimon qui  irespassa  a 

mai,  l'an  de  ...  . 


XLIl. 

ave  de  Miiabiau tost 

pris  la  mort,  dont  Ai  damage êtes. 


la 
Amen. 

Fragment  d'un  beau  tombeau  en  marbre 
blanc  encastré  sur  le  devant  de  l'autel.  La 
dalle  est  ornée  d'une  arcature  sculptée  eu 
relief.  Sous  chaque  arc  est  un  écusson  por- 
tant une  croix  dans  le  champ,  comme  celle 


367 

des  Poiisan  (ii"  30 
autour  du  marbre. 


CHY 


DICTIONNAIRE 


CHY 


528 


L'inscription  est  tout 


XLIII. 

Ci  git  la  1res  noble  dame  Madame  seur  Eslci]ve 
De  Danpierre  digne  abaesse  de  la  Croix  d'An- 
lioclic  et  de  Noire  Dame  des  lr[oisRoi]s,  qui 
trespassa  .... 

Et  vencriint  (estinnntes  cl  invencrunl  Muriatu  et 
Joseplium  et  infantem  posilum  in  prœsepio. 

Beau  cippe  carré  en  marbre  blanc,  placé 
sous  le  porche  latéral  de  l'église.  Eschive 
(nom  ibrt  en  usai^e  en  Cliypre  )  de  Uaii;- 
pierre  y  est  représentée  dans  le  costume 
ut  tenant  à  la  main  ia  crosse  d'abbesse.  La 
sentence  jneuse,  dont  le  texte  a  un  rapport 
direct  au  titre  du  couvent  de  N.-D.  des  Trois 
Rois,  est  inscrite  au-dessus  de  la  tète  de  la 
noble  abbesse;  l'inscrijitioii  française  est 
tout  autour.  Sur  les  deux  bases  ))arallèles 
sont  détachés  en  relief  deux  écus,  portant 
chacun  deux  poissons  ou  bards  adossés,  à 
peu  près  comme  dans  les  armes  parlantes 
de  la  maison  des  comtes  de  Bar.  Les  Dam- 
pierre  étaient  fixés  en  Chypre  dès  le  xiu"  siè- 
cle. (  Innocent  IlL  Epist.  lib.XIV,  ep.  105, 
t.  II,  p.  555,  éd.  Bal.  Florio  Custron.  Ama- 
di,  etc.  ) 

Ce  tombeau,  à  la  différence  des  précé- 
dents, qui  tous  sont  renfermés  dans  l'inté- 
rieur do  l'église  arménienne  et  scellés  dans 
son  pavé,  se  trouve  comme  nous  avons  dit, 
en  dehors  de  l'église,  où  il  nous  semble 
avoir  été  transporté  d'un  autre  édifice,  à  une 
époque  inconnue.  Ce  lut  peut-être  au  qua- 
torzième siècle,  (juand  les  Vénitiens  détrui- 
sirent 80  églises,  en  supprimant  les  fau- 
bourgs de  Nicosie  pour  fmtilier  la  ville.  La 
Croix  d'Anlioclie  et  les  Trois  Rois  étaient 
probablemenl,  comme  Notre-Dame  de  Turtose 
(  ci-dessus,  n°  22),  des  abbayes  de  Nicosie  ou 
des  environs. 

XLIV. 

Mosquée  (rArab-AcImiet. 
-)-  Ici  git  Messire  Iliianc  di  Mimars  qui  trespassa 
diiiiaiiclie  à  XV  jors  d'avril  l'an  de  m  .  ccc  .  xxui  de 
Crisl  ;  Des  ail  l'arme. 

Inscription.  Le  bas  de  la  pierre  est  cassé. 
(  Voy-,  sur  les  Mimars,  u"  37  et  73.  ) 

XLV. 

-f  Ici  gil  Messire  Pierre  Lciaune  qui  trespassa 
.1  IX  jors  d'avril  l'a  [n]  de  m.  ccc.  e  xlmi  de 
Crisl.  Dieus  ait  l'arme  de  lui.  Amcii. 

l'.uilil  lire  Le  Jaune  et  voir  ici  le  Pierre 
Le<i(uittiis  di)Mt  il  a  élé  ((ueslion  ci-dessus 
(  n'  10  ),  ou  bien  Pierre  Le  Jeune,  et  coi'np- 
tcr  ci;  uduveau  Pierre  dans  la  nublc  l'aunlK; 
(les  Le  Jeiuie  de  Chypre?  Je  penchcM'ai  |)hi- 
lAt  pour  la  |)remière  siipiiosilion,  car  le 
mol  Leidune  est  Irès-lisible  sur  l'inscription. 
J-a  dalle  sur  lauuelle  le  chevaliei'  se  trouve 


dans  son  costume  de  guerre  est  très-belle. 
L'écu  malheureusement  vide  ne  nous  lait 
jias  connaître  ses  armes,  car  on  ne  peut 
croire  que  la  lettre  A,  gravée  par  erreur  ou 
liar  hasard  dans  un  des  coins  du  bouclier, 
en  fit  partie. 

XLVL 

+  Ici  gil  le  noble  chevalier  :  Messire  :  Lois  : 
d'Norcs.  q'  t'  passa  :  1'  verredi  a  xii  jours  : 
d'huiouvr'.  l'ail  d'  m,  ccc.  lxix.  d'  x.  q'  Dieu  ail 
l'arme'de  [lui]. 

Dalle  entière,  mais  fruste.  L'inscription  et 
l'écu  sont  seuls  bien  conservés.  L'écu  a  trois 
croix  dans  le  chef  ;  le  bas  est  vide,  comme 
dans  les  armes  de  la  dalle  n°  t.  J'ai  conservé.ici 
toutes  les  abréviations  de  l'inscription,  |)Our 
montrer  dans  quel  système  elles  sont  ordi- 
nairement exprimées  sur  les  autres  jiierres. 
Après  les  Ibelin,  le  royaume  de  Chypre  ne 
comptait  pas  de  faujille  plus  élevée  que  les 
De  Nores,  qui  ont  occujié  les  grands  offices, 
qui  ont  contracté  des  alliances  avec  les  Gi- 
blet,  les  Ibelin,  et  môme  avec  les  princes  du 
sang.  J'ai  retrouvé  en  Chypre  les  descen- 
dants de  celte  noble  maison,  aujourd'nui 
bien  déchue,  et  qui  n'a  conservé  de  son  an- 
cienne i)Osition  que  son  attachement  au  ca- 
tholicisme. Elle  a  fait  la  faute  d'accepter 
elle-même  et  d'employer,  comme  son  nom 
habituel,  le  sobriquet  de  Calimeri,  que 
les  habitants  de  Larnaca  donnèrent,  il  y  a 
une  cinquantaine  d'années  à  son  chef,  connu 
par  sa  manie  de  souhaiter  le  bonjour  à  tout 
venant.  —  Une  branche  passée  en  Italie 
après  la  conquête  de  l'Ile  par  les  Turcs,  se 
fit  un  nom  dans  les  lettres.  Jason.  son  clief, 
occu|)a  une  chaire  de  philosoi)lii6  morale 
d'Aristote  à  Padoue,  et  laissa  plusieurs  ou- 
vrages. 

XLVII. 

-)-  Hic  jacel  nobilis  vir  dominus  Franciscus 

Co qui  obiit  aiiiio  Doniini  m.  ccc.  lxxxx.  . . 

die  xxvgenuarii,  cujiis  iuiima  lequiescaliii  pace. 

Amen. 

Dalle  entière,  effigie.  François  C.  était 
lirobablement  quehiue  riche  étranger  fixé 
ou  passager  en  Chypre;  s'il  eiit  appartenu 
h  la  noblesse  chyp'riote,  son  épitaphe  serait 
en  français.  Il  est  vêtu  d'une  robe  longue  ; 
ses  choVeux,  tombants  cl  roulés  à  la  liau- 
teur  du  menton,  sont  retenus  sur  la  tête 
par  une  toque  ronde,  assez  semblable,  mais 
plus  basse  que  les  bonnets  de  nos  juges. 

XLMll. 

[Hic  jacol  iiol)ilis  vil  1  ai-  faiiiosus  magisler.  .  .  . 
Doinimis  Aiiloiiius  de  l'ciguamo,  rogno  Cipri 
camerarius,  qui  oltiil  anno  m.  ccc.  xciii,  die  xix 
mensisaprilis;  cujus  [auiiiia  requiescal  in  pace. 
Ameii]. 

Marbre  blanc.  La  dalle  est  presipie  en- 
lièr.';  les  Turcs,    la   trouvant   trop  longue 


229 


CH\ 


DEPIGRAPIIIE. 


CHY 


330 


pour  en  faire  le  seuil  de  la  mosquée,  ont 
raccourci  une  des  extrémités  où  étaient  les 
pieds  de  l'efligie,  le  commencement  et  la  lin 
de  rinscri|)tion.  Celle  épilaphe  est  la  seule 
i|ue  je  connaisse  où  Ton  ait  employé  le  la- 
tni  en  rappelant  la  mémoire  d'un  homme 
(^ui  avait  nécessairement  rang  parmi  la  no- 
blesse française  de  l'île,  puisqu'il  était  ca- 
mérier  du  royaume.  Remarquons  toutefois, 
pour  expliquer  cette  exce|)tion  h  un  usage 
presque  consacré,  que  messire  Antoine  était 
étranger,  natif  probablement  de  Bergame, 
en  Italie,  plutôt  que  de  l'ancienne  Pergame, 
quoique  cette  ville  comptât  toujours  au 
iijoyen  âge  parmi  les  principales  de  la  Mysie. 
{Geohg.  Acropol.,  §  13,  p.  30.  Bonn.)  Re- 
mai'quons  en  outre  que  sa  charge  n'était  pas 
un  des  oflices  qu'on  peut  appeler  jioliti- 
qucs,  comme  la  sénéchaussée,  la  connéta- 
blie,  le  maréchalat,  (jui  ne  sont  jamais  sortis 
des  familles  françaises  avant  les  désordres 
du  XV' siècle;  qu'enlin,  sa  qualité  de /"«mo- 
sus  macjister  indique  chez  lui  quelijue  docte 
professeur,  auquel  le  latin  devait  êlre  plus 
cher  qu'aux  vrais  chevaliers  de  la  race 
conquérante  de  l'ile.  En  effet,  nous  retrou- 
vons Antoine  parmi  les  témoins  des  actes 
publics  des  rois  Lusignans  avec  ces  litres  : 
MaghterAntonius  de  Pergamo,artis  mcdicinœ 
profcssor,  canonirus  Pnp/icnsis  (Privilège  de 
1378,  Arch.  de  Venise).  Nobilis  et  veneran- 
dits  magister...  arlium  et  medicinœ  doctor 
(Accord  de  1389,  Arch.  de  Venise).  Magis- 
ter...  arlium  et  inedicinw  doctor,  regni  Cipri 
provisor  (Procurât,  du  12  nov.  1390,  Arch. 
de  Saint-Georges  à  Gènes).  On  voit  (|u'il 
n'est  devenu  camérier  de  Chypre  cjua  dans 
les  dernières  années  de  sa  vie. 

Comme  François  C.  dans  le  tombeau  pré- 
cédent, Antoine  de  Bergame  porte  la  simarro 
et  les  longs  cheveux,  à  l'instar  des  riches 
citoyens  de  Venise  et  d'Italie  au  xiv'  siècle. 
Aux  côtés  de  sa  tête  sont  deux  écussons  jia- 
reils,  ayant  un  chevron  à  côtés  très-étroits, 
ou  un  angle,  inscrit  dans  la  partie  infé- 
rieure, et  trois  roses  dans  le  haut. 


XLIX. 

Scpiillura  nobilis  viri  domini  Gasparis  Mauro- 
ceno,  filii  qiiondara  domini  B'ieli  de  Yeiieciis, 
qui  obiit  die  prima  mciisis  julii  aiino  Domini 
M"  .nu«  .11°  ;  cujus  anima  requiescal  in  pace. 

Dès  le  commencement  du  xiv'  siècle,  les 
"Vénitiens  eurent  des  franchises  commercia- 
les en  Chypre  et  y  établirent  des  factoreries; 
ils  étaient  nombreux  à  Faraagousle,  à  Pa- 
phos,  a  Limassol,  où  ils  avaient  des  agents 
consulaires;  à  Nicosie,  où  résidait  leur  baile 
principal.  Gaspard  Morosini ,  dont  nous 
avons  ici  l'épitaphe,  appartenait  à  la  famille 
sénalonale  de  ce  nom,  qui  avait  déjà  plu- 
sieurs de  ses  membres  tixés  en  Chypre  pour 
ses  affaires  commerciales,  comme  les  Cor- 
naro,  les  Venier,  les  Dandolo,  etc.  —  Il 
semble  y  avoir  eu,  à  la  lin  du  même  siècle, 
vivant  au  milieu  des  Vénitiens  et  jouissant 
fie  leurs  privilèges,  une  petite  colonie  ber- 
Dir.TioxN.  d'Epiguaphie.  l. 


gamasquo,  d'oii  était  sorti  peut-être    le   ca- 
mérier Anioine  de  l'inscription  précédente 


(n°  48).  Cf. 
tiens,   du 
Lib.  pact., 


le  privilège  d'Amaurv 
23  juin  1303.  {Arch. 
III,  fol.  71  v".) 


aux  Véni- 
de   Venise, 


....  ircle  qui  trespassa  [de]  ce  cieelc  l'an  de 

r[iii(a]ination  Jhesn   Crist  m.   ce.  .  .  ,  en  vni 

jors  d'avril. 

LI. 

Ave  Maria  gracia  plena  doniinus  iccnm, 
benedicta  lu  in  niulieribus. 

Cette  sentence  pieuse  est  gravée  autour 
d'une  dalle  bien  conservée,  représentant 
une  jeune  femme  dont  le  nom  n'est  pas 
indiqué.  Ses  cheveux  flottent  sur  ses  épau- 
les; son  vêtement  se  compose  d'une  robe 
juste-au-corps,  avec  deux  longues  ouver- 
tures de  poches  sur  le  devant,  pareilles  à 
celles  que  les  dames  de  Chypre  portaient 
encore  au  dernier  siècle.  J'ai  vu  à  Larnaca 
plusieurs  costumes  de  ce  temps  qui  ont 
plus  d'analogie  avec  celui-ci  que  les  cos- 
tumes actuels  des  dames  chypriotes  (Cf. 
n°  58)  Le  dessin  du  monument  est  correct; 
il  ne  manque  même  pas  d'une  certaine 
grûce  ;  qualité  non  moins  rare  que  la  pre- 
mière dans  les  œuvres  des  maîtres  graveurs 
de  Nicosie,  et  surtout  chez  leurs  confrères 
de  Famagouste  et  de  Limassol.  Il  faut  ajou- 
ter, pour  l'honneur  de  l'art  chypriote,  ipie 
ses  architectes  et  ses  sculpteurs  ont  en 
revanche  laissé  dans  l'île  des  monuments 
qui  soutiendraient  sans  désavantage  la  coui- 
paraison  avec  nos  plus  élégants  éditices 
des  xiir  et  xiv'  siècles. 


LU. 

-(-  Ici  gil  Jlessirc  Rcimoni  dou  Four 

Fragment  d'un  chevalier  vêtu  d'une  cotte 
de  mailles.  Les  du  Four  contractèrent  des 
alliances,  au  xiu'  et  xiv"  siècles,  avec  les 
de  Brie,  les  sires  de  Beyrouth  et  la  descen- 
dance de  Léonard  de  Paphos.  (Lignages  d'ou- 
Ire-mer,  ch.  21,22,  38;  Assises  de  Jérusalem, 
t.  II,  p.  439,  4C0,  471.) 


LUI. 

-f  Ici  git  le  noble  cbevalier  messire  Eude  de 
Navarre,  qui  irespassa.  .  .  . 

Fragment.  Jambes  d'un  chevalier  épe- 
ronné  et  portant  une  armure  en  cotte  do 
mailles.  Il  est  bien  à  regretter  que  le  haut 
de  cette  dalle,  placée  aujourd'hui  dans  le 
jardin  de  la  mosquée,  ait  été  brisé  par  les 
Turcs;  elle  nous  ferait  connaître  sans  doute 
les  armes  de  la  noble  famille  des  Navarre, 
illustrée,  dès  les  premiers  temps  de  l'éta- 
blissement des  Français  en  Chypre,  par  la 
bravoure,  l'éloquence  et  la  science  féodale 
de  Philipoe  de  Navarre.  Voy.  la  vie  de  rtt 

H 


"l  niY  DICTIONNAIRE 

liomniP  roni.irqii.ililc ,  |nil)lit'c  par  M.  Je 
comte  Hciigiidl,  (l.iiis  1,1  liihUolhi<i\tc  de  l'L- 
cole  (ici  (.'hurles,  l"  si'i'ie,  l(.'Ui.  11. 


m  Y 


LIV. 

+  Ici   eil  namo  [Ecliiv].;  do   Rivel,   fcmc  qui 

fil.  .  .  (le.  .  .  .  U;iliiii? 

Les  llivol  élcTieiit  de  la  liante  cour  cl  ont 
ou  de  grands  odii-iers  dès  le  xiii'  siècle. 
Les  Raliii,  aussi  iinliles  qu'eux,  ont  occii|ié 
les  hautes  iliaruies  du  royaume  auv  xiV  et 
XV'  siècles,  (",'est  dans  la  maison  de  Uaynioiid 
lîabin,  grand  Ijoutciller,  que  les  seigneurs 
ronjurés  contre  Pi(;rre  de  Lusignan  linront 
leuis  dernières  conrérences. 

T.V. 
+  £m\mOH.  HA[8AH  T8  ©8] 
h^A?\^  Tb  KOM.(KMPON) 

oiM  [npdj  TB.  xpep..... 

Tradiiclioii. 
t  Tiil  inliiiniéc  la  serv.iiue  ilc  Dieu,  M:irii\  liUo 
du  seigneur  Pliilippe,  lits  de > 

LVI. 

EKHM^GH  ...  (AaAOC  T«) 
©8  X(H?)  /^,•y(HA^§OY?) 
NA Kl  P.  NSKOAAAyC 

X8_^JVHMAeiC.... 
Où   NT. 

Tradiiclioii. 
i  Fui  iiiliuiné  le  seivilenr?  de  Dieu,  J,'.-iii...  fiU? 
du  seigneur  Mcohis...  I':iu...  835.  > 

Cette  date  no  (icul  être  que  ncilo  de  Tan- 
née OSa-'J  de  lère  de  Conslantinojile  ou  de 
la  création,  suivio  alors  par  ri'glise  (rOrionl; 
elle  rèpund  à  l'année  de  l'incarnation  MVo. 
Les-  autres  inscriptions  grecques  de  la  mos- 
quée d'Ai-Innet  h;  Noir,  comme  les  inscrip- 
tions t'iam.aises,  jiaraissent  aussi  du  xi\'  ou 
du  XV'  siècle. 

LVH. 

+  [EKOIMH0H  H  AOYAH 
TOY]  ©8.  /^4'^^:  OVrAXe  PA. 
KYP8.<D.T0  NOCMBPÎO  h&M  NC 
CTiUKB.  exPONI.... 

Traiiitctioii. 
«  Fui  iidiiiinéc  l.i  serv:iMledeDieii,  Anne,  lill"  du 
scijjneni  IMi.,  au  mois  de  iiovcndiie  l'an  (iSi-.  > 
-    —  lôli  de  l'en;  Nuigaiie. 

LVUL 
+CKhN«®I.O.ABACC{pourHAbAH)T8.0V. 
IH...Tti  TA..  H  ENM-m.r€W1API0Y.U...A> 
€NX„.NAC. 

Tradiirtion. 

'   Fui  iiilinméleseiviiuurilc  Dieu.  .  .  .  au  iiiuis 
dejaii\ier.   ...» 


Bien   qu'on  lise  dislinctcnionl  o.aovaoï 
sur  la  dalle,  c'est  une  femme  qui  s'y  trouve 
représentée,  les  mains  croisées  sur  la  poi- 
trine, les  cheveux  tressés,  chaussée  de  petits 
souliers  à  rubans  llotlanls,  et  revêtue  d'une 
robe  à  iioches,  à  doubles  manches  et  à  dou- 
ble .pipe,  qui  serre  la  taille  comme  celle  des 
tombeaux  de  ]\Iarie  de  Bessan    (n°  2V)  do  la 
femme  de   Jean   (lorap    (n"  3.ï),  d'Alix   Bé- 
douin, maréchale  d'Arménie  (n"  37),  et  de 
la  dalle  (n°  31).  Les  robes  montent  jusqu'au 
cou;   les   bras  sont  couverts   [)ar  la  tuniipie 
de  dessous,  et  je  ne  vois  rien  dans  cet  habil- 
lement adopté,  ou  en    a  ici   la  preuve;,  par 
quelques  dames  grecques,  comme  les  dames 
françaises  le  portaient  au  xiv'  siècle,   en 
France  et  en  Chyjire,  rien  qui  pilt   blesser 
la  décence.  Il  faui  croire  qu'on  avait  voulu 
respecter  la  sainteté  des  tombeaux,  et  rjne 
les  dames  chypiiotes  avaient  quelquefois, 
en  leur  vivant,  îles  costumes  moins  discrets 
que  ceux  dont  elles  sont  ici  velues,  car  un 
chroniqueur  il'ltalie  se  jilaint  de  l'importa- 
tion des   modes  de  Chypre  dans  la  ville  de 
l'Iaisance,  sa  jiatrie,  et  il  blAmo  surtout  la 
passion  de  ses  concitoyennes  pour  la  cij- 
]iri(ma,  vêtement  chargé  de  broderies  en  or 
cl  taillé    de  façon  à  couvrir  le  inoins  pos- 
sible  le   haut   du   cor|)S.  (Joann.  Mussi.  ap. 
Muratori,  Scripl.  rer.  itnlic,  toni.  XVI,  et 
Antiquit.  ilalic.   lom.  II,  col.   319.  Cf.  Boc- 
CACK,  iJi'camér.  \IU  ;  or.  nov.  X.)  C'est  bien 
là  le  saïka  ([ue  l'on  poite  encore  à  Nicosie, 
à  Lnnassol  et  h  Larnaca;   mais  il  est  h  re- 
marquer que   les    dames  banques   de    ces 
villes  négligenl  aujouid'hui  de  plus  en  plus 
ce   costume,    |)our  ]irendre    les    vêtements 
curoiiécns,  et  il  se  pourrait  bien  que  l'ha- 
billemenl  innnodeste  dont  se  plaignait  Jean 
Mussi  «iK  é'.é    seulement    à  l'usage  de  la 
population  indigène  de  Chypre,  qui  n'avait 
jias  do  rapport  avec  la  société  franque. 

Mosquée  de  l'Emerghié. 
'  On  n'a  pu  me  donner  la  signification  du 
mot  Emerghié.  Ne  serait-ce  pas,  comnu'  le 
])ense  M.tATutti,  une  corruption  de  Mariein 
ou  Mvricm,  nom  de  .Marie  en  arabe  et  eu 
tui'C,  et  ne  pouvons-nous  voir  dans  celle 
mosquée  une  ancienne  église  dédiée  îi  la 
'N'iergi!  ?  C'est  une  grande  nef  ogival(\  dont 
la  construcliou  me  semble  dater  du  xiii'  ou 
XIV'  siècle. 

LIX. 

Ci  git  |le  noble  clicvalier  mossire  Jjolian  Te- 

iiouii   (ils  de  .  .  i  .  .  c  n  (Simon?)  .  .   e   .   .    . 

no  .  .  .  qui  irespassa  [le  niar?ldi  a  xi  jors  de 

novcnibie,  l'an  m,  r.tcxi.i  de  Crisl. 

Dalle  et  cfligic  entières,  sauf  la  tète,  que 
les  Turcs  ont  brisée,  en  haine  des  repré- 
sentalions  humaines,  proscrites  par  leui'S 
commentateurs  du  Coran.  C'est  de  préférence 
eontri'  la  lêle  et  le  busle  que  les  iconoclas- 
tes musulmans  se  sont  achiirnés  dans  leurs 
deslruclions  ;  ce  (pii  expliipie  le  grand  nom- 
bre tle  tiagments  de  dalle  a.\ant  seulement 
la  partie  inli'rieiire  de  l'eiVigie,  (jiie  l'on 
retrouve    dans    les   mosquées    de    Chypre. 


3r,3 


CIIY 


DEPIGRAPHIE. 


CIIY 


534 


A  Rnodcs,  les  Turcs  ont  ainsi  détruit,  à 
coups  de  nKn'toau,les  tètes  des  statuettes 
et  des  ijas-reiiefs  qui  se  trouvent  sur  quel- 
ques portes. 

Bien  qu'endomniogL',  le  tombeau  de  Jean 
Thenouri  est  encore  beau;  le  défunt  y  est 
représenté  armé,  éperonné,  tenant  un  bou- 
clier en  ogive  et  éeliancré,  sur.  lequel  est 
une  fasce  seulement,  tandis  que  Jean  The- 
nouri du  n"  38  porte  un  écu  écartelé  d'une 
fasce  et  d'un  lion.  Jean  ne  peut  être  le  grand 
bailli  de  la  secrète  royale  de  Chypre  [Jo- 
hannes  Thcmiri)  qui  fut  présent  à  la  conclu- 
sion du  traité  de  13G0,  entre  la  république 
de  Venise  et  le  roi  Pierre  I",  à  Nicosie.  [Arch. 
de  Venise,  Lib.  pactor.,  t.  III,  fol.  37.)  Va 
Simon  Tliinoly,  de  la  même  famille,  était 
maréchal  do  Jérusalem  ;  il  accompagna 
IMeire  I"  en  Europe  dans  ses  voyages  {Arch. 
de  Gènes  et  de  Venise.  Doc.  de  1363,  1368), 
et  dans  l'expédition  d'Alexandrie,  en  1363. 
(GuiLL.  de  Macualt,  Ais.  B.  Roy.  de  Paris, 
7G09,  fol.  323.)  ^ 


LX. 

Ici  git  messire  Pierre  de  Nefin  qui  fu  cli[am- 
bellan]?  qui  irespassa  en  nu  jors  d'iiitouvre, 
lan  M.  ccc.  LU  de  Ciist  ;  que  Dieu  ail  l'arme. 
Amen. 

Belle  pierre,  complète  en  deux  fragments. 
Ecu  ayant  quaire  rangées  d'ondulations 
dans  le  champ.  Pierre  de  Nehn  avait  été 
peut-être  chambellan  du  roi,  charge  difl'é- 
rente  de  celle  do  chambellan  du  royaume. 
Son  nom  de  famille  venait  de  la  seigneurie 
de  Nephin,  sur  la  côte  de  Syrie,  entre  Giblet 
et  Tripoli. 


LXI. 

*  •  •  • Marie  Aniiaiime,  cspose  jadis 

''^  Sue  R (le  Carpass,  qui  Irespassa 

à  VI  jors  de  jiiniet  l'an  de  m  ccc  lxxxvmi    de 
Crist. 

Le  Carpas  est  la  partie  orientale   de  l'île, 
donnée  en  comté  au  xv  siècle  par  Jacques 


le  Bâtard  à  une  famille  d'Aragon. 


Mais  il   y 


avait  en  Chypre  une  famille  française  qui 
portait  ce  nom,  et  qui  i)Ossédait  peut-être 
ce  het,  dès  le  xir  siècle.  {Voy.  les  Lionanes 
(loutre-mer  eha[).  29;  Assises  de  Jérusalem, 
tome  II,  p.  4.63.)  ' 

"  ■ noble    messire  Jolian  An- 

liaume  qui  Irespassa  le  mecr.  .  .  . 
C  +  Ci  git  le  noble  cbevalier  Jaques  de  Mont- 

gpsaid?  •••  lun  ..  e  ....  arg  ...  .fds 

de  dame  Marie  Antiaume. 

Dieus  ait  leur  arme  o  lui  en  paradis. 

Fragment  de  dalle  autour  de  laquel  sont 
ces  trois  inscriptions;  au  centre  est  l'effigie 
moins  la  tète  et  les  pieds,  d'un  personnage 
avant  pour  armes  une  croix  tréilée.  Les 
Antiaume  étaient  une  des  familles  franques 
Jes  nlus  anciennes  et  les  plus  honorablement 


connues  en  Orient.  En  Syrie,  ils  étaient 
cependant  encore  dans  In  bourgeoisie,  el 
Raoul  de  Tibériade  disait  dédaigneusement 
de  l'un  d'eux,  en  causant  de  jurisprudence 
leodale  avec  le  roi  Amaury,  qu'il  ne  feroil 
pas  son  pareil  Rcmont  Antiaume  ne  autre 
sauta  borgeis.  [Assises  de  Jérusalem,  tom.  I, 
p.  523.)  Les  Lusignans,  plus  éclairés  et  plus 
sages,  admirent  les  Antiaume  au  rang  de 
la  noblesse,  dès  les  premiers  temps  de  leur 
établissement  en  Chypre.  (Cf.  Assises,  p.  220, 
525.)— Les  Monigesard  étaient  fixés  en  Chy- 
pre dès  le  xiir-  siècle  (Arch.  de  Turin,  piècft 
citée  du  2  déc.  1233).  Ils  figurèrent  toujours 
parmi  les  chevaliers  de  la  haute  cour.  Au 
lieu  de  Montgesard  peut-être  fiut-il  liro 
Montbéliard,  autre  noble  famille  française 
passée  de  Syrie  en  Chypre  avec  les  premiers 
Lusignans,  et  qui  eut  un  baile  du  royaume 
pendant  la  minorité  de  Hugues  i"  '(Inno- 
cent III,  Epist.  lib.  XIV,  en.  104,  tom.  If, 
p.  335,  édit.  Bal.). 


LXIL 

.  .  .  andi.  .  .  le  noble  seignor  d'Arsuf  qui 
irespassa  le  mercredi  à  xj^  jors  de  janvier 
l'an  de  m.  ccc.  xc.  de  Crist;  que  Dieu  ait  l'ame 
Amen. 

Balle  entière,  mais  un  peu  fruste.  Belle 
armure  forgée  do  chevalier  portant  cuirasse, 
Urassards,  cuissards,  pommeaux  aux  épaules, 
aux  coudes  et  aux  genoux.  Armes  :  un  écu 
osangé.  Les  d'Arsuf  ou  d'Arsur  étaient  une 
liranche  de  a  grande  et  puissante  famille 
d|'S  Ihelin,  dont  les  tombeaux  étaient  la 
plupart  dans  l'église  détruite  de  Saint-Do- 
minique,  avec  ceux  des  Lusignans.  Arsnr. 
que  les  Francs  appelaient  Arsuf,  l'ancienne 
Antipalris,  était  dans  la  Syrie  méridionale 
enire  Jalfa  et  Césarée.  Ce  nom  est  aujour- 
d  hui  inconnu  sur  la  côte  de  Syrie 

LXIII. 

A  .  .   +  Ci  git  le  noble  chevalier  Thomas  [Pro- 


que  Dieu  ait  l'arme. 


vost]. 
Amen. 

li  •  .  +  Ci  gisl  le  très  noble  escuer  sire  R  a  mon 
Provost  qui  irespassa  a  ix  jours  de  mai  .'an 

de  M.  cccc.  xxxv.  de  Crist  ;  que  Dics  ait  l'arme 
Amen. 

Grand  fragment.  Chevalier  éperonné,  por- 
tant une  épée  et  une  armure  avec  genouil- 
lères. L'écu  estfascé  ou  divisé  horizontale- 
ment en  6  parties  égales  ;  la  2%  la  4'  et  la 
6'  ont  3,  3  et  1  croix.  Les  Provost  étaient 
encore  en  Chypre  au  temps  des  Vénitiens 
et  avaient  place  au  grand  conseil.  (Voii   Et' 
DE  LusiG.,  Descriptions  de  Chypre,  fol    83  ) 
1  bornas  Provost,  du  n"  63  A,  est  probable- 
ment le  vicomte  de  Nicosie  de  ce  nom,  qui 
intervint  comme    témoin  dans  le   traité  de 
1+14,  conclu  à  Nicosie  entre  le  roi  Janus  et 
la  république  de  Gênes.  (Spergne,  Real  nran- 
dezza,\^.  142).  Il  avait  négocié,  en  1410,  au 
nom  du  roi  et  de  concert  avec  Thomas  de 


355  CllY  DICTIONNAIRE  CUV  Ô3G 

Zenières,  lo  Iraité  de  Fnmasmi'îte,  du  9  dé-  Fragment  portant  l'cOigied'iin  personnage 
ccmbri'.  (Clones,  ,4rf/i.  de  la  banuuc  de  SuinC-  en  costume  ecclésiastique.  Lu  liaut  de  la  I6te 
aeorge,  vol.  X)!  a  *^"t<5  brisé. 


LXIV. 

4-  Ci  gil  le  noble  clievalicr  messire  Eiide  de  Vis 
qui  llrespassa  l'an  de  m.  ccc?]  ci..  Aincn. 

Belle  dalle,  complète  en  deux  iVagmenls. 
Au  centre  est  un  chevidier,  aux  cheveux 
iloltants  sur  les  épaules,  [/ortaiit  l'épéc  et  les 
éperons,  vêtu  d'une  robe  courte  (jui  laisse 
voir  autour  du  cou,  aux  bras  et  aux  jamlies, 
la  cotte  de  mailles  dont  il  élail  recouvert  en 
des.sous.  Il  a  les  |ionnueaux  aux  coudes 
et  aux  épaules.  Armes  :  un  écu  coupé  par 
une  lasce  étroite  en  deux  parties,  (pu  sont 
subdivisées  cliacune  en  "  pals.  J'ignore 
entièrement  ce  (pi'était  la  lamille  de  \  is, 
dont  peut-être  j'ai  mal  lu  le  nom. 


LXV. 

[Ci]  gil   messire  Erberl  de  Noviers?    seigiior 

de   Munfor.  .  .  llis?]  qui   [fu?  ...]...  . 

iironn  qui  trespassa  a  xm  jours  do  uusl  Tan 

de  M.  ccc[c?  x?)xv. 

Je  ne  connais  pas  de  fief  de  Montfort  en 
Cliviire,  et  ne  sais  si  Erbert  de  Noviers 
n|)parlieHt  h  la  lamille  de  Montfort,  issue 
des  Ibclin  de  Bevroutli  |iar  Kchive,  dame  de 
Lapillios  en  Chypre,  et  femme  d'ilumpliroi 
de  Mimlfoit,  seigneur  du  Toron  près  de 
Tyr;  lamille  puissante,  dans  laquelle  le  roi 
Pierre  1"  (irit  sa  i>remière  femme.  L'église 
de  Monlfort,  où  fut  inliumé,  au  xm'  siècle, 
Jean  de  Monlfort,  ne  peut  être  la  mos(iuée 
de  l'Emergliié;  car  on  sait,  par  le  P.  Etienne 
de  Lusigiian  (fol.  90),  (ine  la  première  était 
située  hors  de  l'enceinte  actuelh^de  Nicosie, 
et  qu'elle  fut  démolie  par  les  Vénitiens.  La 
dalle  d'Lrbert  entière,  sauf  le  haut  de  la 
tète,  est  exlrémeinent  fruste;  elle  no  porte 
pus  d'écusson. 

LXVL 

\  [Ici  gil ]    fille    dou    noble    clicvalior. 

Ij  I  Ici  gil ]  cbevalier  Pierre  de  Tabaric, 

qui  ircspassa 

^-  i|ci  gil] cccm  de  Crist. 

Que  Dieus  ail  [leurs  unies]. 

Fragment  de  dalle  et  d'inscriiilions  de 
famille.  Au  milii'U,  lieux  jambes  recouvertes 
d'une  armure.  [Voy.  n" '25.) 

LXVII. 

Ci  gil  le  noble  cscuicr  Gresicn  de  Gras.  .  . 

Fragment  de  ilallc  sur  lequel  on  reconnaît 
le  bas  d'une  tunique. 


LXVIIL 

[Ci  gilj  •   •  •  iiolili;  i:li;q)clrin  du  roi. 
ar,  qui  irospash.i  le  jeubdi 


LXIX. 

[Ici  giij  Escbive,  filie  dou  noble  chevalier  mes- 
sire Tlioinas  de  Cafi[aii],  espoiise 

m  de  Crisl;  que  Dieu  ail  l'amie.  Amen. 

Fragment  ;  bas  d'une  robe.  Nous  avons 
vu  déjà  l'inscription  d'une  autre  Cafraii, 
ci-des.ius  lu°  7j. 

LXX. 

[Ilic]  jacct  nobilis  Georgius  doclor 

larsus  ra.  .  .   .  coiidain   d.  .  .  .   lioiioraliilis 

nii>dicus  seri 

Fragment  représentant  le  buste  et  la  tôle 
du  personnage.  .\  côté,  nn  écusson  sur  le- 
quel est  une  lleur  de  lis. 

LXXL 

-f  Ci  gil  le  noble  cl  sage  doclour  des  lois  et 
decies  messire  Joban  de  Sarasins,  de  Padoue, 

honorable  juge  de xxvu  ;  que 

Dieu  ail  l'arme. 

Il  y  a  des  exceptions  à  toutes  les  règles  el 
à  tous  les  usages.  A'oici  un  étranger,  un  Pa- 
douan,  un  docteur  et  probablemeni  un  homme 
vivant  b  la  lin  du  xiv,  si  ce  n'est  au  xv' siècle, 
dont  on  rédige  l'épilaiilie  en  frani^ais,  comme 
si  on  eût  été  au  xiii*  siècle,  ou  (jne  le  dé- 
funt eût  ajipartenu  à  quelque  faimlle  noble 
et  française.  (Cf.  ci-dessus  n"s  i7-W,  et  ci- 
après  II"  100.)  Cette  circonstance,  au  resle, 
doit  nous  donner  une  idée  très-favorable 
du  iiK'rite  de  Jean  Sarrasin  et  de  la  position 
(lèses  héritiers.  Puisiju'ils  |>arlaieiit  frainjais, 
ils  fréquentaient  la  société  fran([ue;  le  doc- 
teur Jean  ]ilaidait  sans  doute  devant  les 
Iribunaux  royaux,  oii  l'on  jilaida  en  français 
jus(]u'au  xvr'  siècle;  il  allait  peut-être  à  la 
cour.  Les  Lusignans  du  xiv  siècle  ont  tous 
aimé  les  sciences  et  la  littérature.  (Hoccace, 
Dédie.  Gcnenl.  Dcor.;  Gi:og.  Laimïu.,  Noti- 
ces et  cxlrnits  des  mss.,  t.  XIL  |».  li.  7.)  Le 
haut  du  tombeau  de  Jean  Sarrasin  est  brisé; 
on  voit  dans  ce  qui  reste  lo  bas  de  sa  robe 
de  docteur. 


[Ici  gil] 


LXX  IL 

.  dame  Bienvenue  do  Cacoblier. 


Fragment.  Armes  :  une  aigle  à  séncstrc. 


LXXllI. 

[Ci  gil]  noble    chevalier  messire  Pbclipo    de 
Miliii[ars| Hieiis  ail  l'.irme. 

11  ne  me  paraît  pas  possible  de  voir  un 
autre  nom  (pie  celui  îles  Milmars  dans 
l'abréviation  de  il/i7»i.  ;  cl  dtVs  Inrs  la  dalbi 
sur  laquelle  elle  >e  trouve  a  beamouii  d'im- 


b37 


CHY 


D'EPIGRAPIIIE. 


CIIY 


5r.8 


porlance,  puisqu'elle  nous  fait  coniinître  les 
armoiries  de  cette  famille  considérahle , 
influente  et  haut  placée  en  Chypre.  Les 
deux  bouts  ont  été  brisés  par  les  Tiires, 
mais  le  milieu  conserve  encore  l'image  d'un 
chevalier,  du  cou  aux  genoux,  portant  un 
bouclier  sur  lequel  sont  ses  armes  :  une 
croix  faiblement  pa.ée  et  alezée.  (Voi/.  u"-*  37 
et  44.)  Les  Milniars  étaient  de  la  noblesse 
française  de  Syrie;  établis  en  Chyi^re,  ils 
devinrent  seigneurs  d'Asquie,  prohalile- 
ment  Aschia,  au  sud  de  Cythrea,  de  Trais- 
sades,  û'Aya  à  l'est  d'Aschia.  Us  contractè- 
rent des  alliances  avec  les  Giblet,  seigneurs 
d'Avegore  (Ovgoros)  et  de  Pila,  avec  la 
famille  Je  Morfo,  etc.  (Voy.  Lignages  d'outre- 
mer, ch.  39.  De  ceaus  de  Mimars;  Assises, 
tom.  II,  p.  471.) 

LXXIV. 

IKc  jacet  religiosus  fraler  Michael  Monleguido, 
orilinis  Eremilariini  beali  Auguslini,  qui  obiit 

siib  aniio  Domiiil  m ensis  julii. 

Amen. 

La  mosquée  de  l'Emerghié  aurait-elle  été 
une  église  des  Augustins,  dédiée  à  Notre- 
Dame? 

Mosquée  de  Sainle-Calberine.  Haia-Kalherina-Djami. 

Belle  et  élégante  architecture  duxiv'  siècle. 

LXXV. 

-f  Ici  git  le  très  bonorable  bourgeois  .... 
Margiiaiz  qui  irespassa  à  xn  jours  d'aoast  l'an 
de  M.  CGC.  Lxxiu  de  Crisl  ;  que  Dieu  ait  l'arme. 
Amen. 

Cette  inscription  est  gravée  sur  une  pierre 
qui  se  trouve  près  de  la  porte  latérale  de  la 
mosquée,  où  arrivait  probablement  le  cime- 
tière de  l'église. 

Mosquée  du  Sérail. 

Eglise  ogivale  qui  me  paraît  du  xiv  siècle. 
Le  pavé  est  neuf.  Les  fragments  conservés  des 
anciens  tombeaux  ont  servi  àdallerle  |iorclie 
qui  précède  la  nef.  Je  n'y  ai  remarqué  qu'une 
seulepierreportantunedate,celledeAi.ccccn, 
h  côté  de  l'effigie  d'une  femme  ou  d'un  jeune 
homme  à  cheveux  flottants.  C'est  la  seule  li- 
gure conservée,  mais  non  respectée,  car  elle 
a  été  meurtrie  de  coups  de  marteau.  Toutes 
les  autres  ont  été  brisées  par  les  musulmans, 
qui  ont  voulu  utiliser  seulement  la  partie 
inférieure  des  pierres,  en  déiigurant  au- 
tant qu'ils  ont  pu  leurs  ornements  profa- 
nes, Oii  y  rooiionaît  jiourtant  encore  nombre 
d'écussons  etlaces  ,  de  chevaliers  épei'onnés 
et  armés,  d'autres  personnages  chaussés  de 
sandales  ,  vêtus  de  longues  robes  bouton- 
nées jusqu'au  bas,  et  marquées  do  croix  en 
divers  endroits. Cette  mosquée,  qu'on  appelle 
mosquée  du  Sérail,  parce  qu'elle  est  voisine 
du  sérail  ou  palais  du  gouverneur,  afiparte- 
nait  peut-être  au  couvent  de  la  Merci.  Dans 
le  jardin  qui  précède  le  porche,  se  trouvent 
plusieurs  écussous  vénitiens,  et  une  belle 


colonne  antique  avec  une  inscription  grec- 
que publiée  par  B(jeck  et  Engel.  Sur  le  pié- 
destal de  la  colonne  sont  deux  écussons  de 
marbre  dans  le  style  un  peu  maniéré  des  ar- 
moiries vénitiennes,  l'un  portant  quatre 
flanmies  renversées  cousues  au  chef,  l'autre 
une  fasce  seule.  Ce  dernier  ap[)artiendrait-il 
<>  quelque  ascenlant  de  M.  le  comte  Augustin 
Saj;reclo,  de  Venise,  éditeur  des  Annales  de 
Malipieri,  ilnns  la  collection  le  Florence, 
dont  la  famdle  a  eu  des  provéditeurs  h  xModon 
en  Crète  et  dans  quehjues  autres  colonies 
véîiitiennes? 

Les  mosquées  dites  Tonrounchlou,  Tuka- 
nar  Eunu,  Iblik  Bazar,  Yéni  Djami,  sont  peu 
anciennes. 

Tekké  ou  tombeau  d'un  santon  turc,  près  de  la  perle  de 
Cériues. 

On  y  voit  un  sarcopliage  de  marbre  blanc, 
peut-être  antique,  sur  lequel  est  gravée  l'in- 
scription suivante  : 

LXXVI 

Anguslino.  Canali.  clariss.  senatori.  summae. 
in.  Deiim.  et.  patriam.  religionis.  et.  plelatis 
viro.  in.  adininislramlisque.  lleipubl.  Vcnetae. 
negotiis.  doiui.  foiisque.  pluribus.  magistra- 
libus.  integerrinie.  functo.  ac.  démuni,  regni. 
Cypri.  consiliar.  Marieta.  uxor.  caslis.  et.  Ga- 
briel, filius  ad.  posteritalis.  meinoriani.  posuere. 
obiit.  xvi"  ociobris.  m.  d.  l.  m. 

Les  Da  Canale  sont  une  des  plu?  anciennes 
lamilles  sénatoriales  de  Venise.  La  collection 
que  publie  AI.  Vieusseux  à  Florence  vient 
de  s'enrichir  d'une  curieuse  histoire  de  Ve- 
nise écrite  en  français  au  xni'  siècle,  par  un 
auteur  de  ce  nom,  Martin  de  Canale,  qui  ne 
|)eut  être  pourtant  de  cette  famille,  car  il 
n'aurait  pas  omis  de  le  «lire  dans  les  nom- 
breuses occasions  qu'il  a  eues  lie  nommer 
avec  éloge  les  Canale.  Martin,  quoique  habi- 
tant Venise,  n'était  peut-être  pas  même 
sujet  de  la  république;  on  peut  le  croire 
quand  on  voit  qu'il  parle  aitisi  do  Venise  et 
des  Vénitiens  :  En  l'enor  de  Nosire  Seignor 
Jcsu  Crist  et  par  l'enor  de  messire  Renier  H 
noble  dus  de  Venise  et  par  hmor  décelé  noble 
cité  que  l'on  appelle  Venise,  je  Martin  da  Ca- 
nal, sui  entremis  de  translater  de  latin  en 
franceis  les  fienorées  victoires  que  ont  eues  les 
Vénitiens;  et  parce  que  lengne  franceise  cort 
parmi  le  monde  et  est  la  plus  délitable  à  lire 
et  à  air  que  nul e  autre,  etc.,  chap.  1.  En  l'an 
de  l'incarnalian  Mcci.wit,  au  tens  de  rnon- 
seignor  Renier  Gen,  tant  me  sui  travaille  que 
je  ai  Irové  l'anciene  e.Hoire  des  Veneciens, 
chap.  2.  Saint  Marc  ccle  bêle  iglise  que  les 
Vénitiens  firent  et  feront,  {;ha\).  21!).  Tant  ui 
demoré  en  ccle  bêle  Venise,  que  je  ai  reues 
les  processions  que  monseigneur  H  dus  fait 
a  hautes  (estes,  chap.  237.  Et  le  nom  de 
celui  que  fa  ocis  veul  je  mètre  en  cscrit...  que 
nos,  que  somes  orendroit  en  Venise  le  veis- 
mes  as  («U4-,  chap.  31.  [Archirio  storico  ita- 
liano,  lomc  Vill,  Firenze  1843.) 


533 


§  li- 


en Y 

ENVIRONS    DE    NICOSIE. 


DICTIONNAIRE 


CIIY 


5iO 


EglUe  de  Pallargiotissi,  non  luiii  de  la  porle  de 
Fï!ua;;ousle. 


ont  cnliôrcment  (lis|);ini.  Au-dossus,  est  un 
(•luss'jii  coiilouiiié  |ioit;int  en  chi'l' une  Heur 
d(i  lis,  cl  à  la  (luiule  une  aile  ou  demi -vol 
d'oiseuu. 


LXXVII. 

-|-  Ici  git  dame  Isabiau  lille  de  SireGiiill[aume 

di']    Piesi[e  l)ail]li    dou   toiimeic 

(l[iii  1res]  pas  [sa|  a  xvii  jours  [dejeii]vicr  [de 
l'an ] 

Du  temps  dos  Français  on  appelait  en  Chy- 
pre coumcrc  ou  commerque  les  droits  do 
douane,  et  rufliee  comme  l'iiùtcl  préposé  à  lu 
perce])lion  do  ces  droits. 

...  En  tout  le  protil  dou  commerque 

Que  marchandise  paie  et  nierque. 

Commerque  est  iaiposiiion. 
(G.  DE  Machal't  ,  Vrhe  d'Alexandrie,  vas.  7609, 

fol.  Sii,  y\) 
Actum  Niinolii  in  lofjia  anlc  comercliiuin  l'c- 
f/is.  (Pièces  diverses  des  arch.  de  M.  le  chev. 
i<oncioni  à  Pise).  Qiiod  7mllus  Vendus  per 
totum  rc(jnum  Cipri  xdlam  dationem  rel  co- 
viercliiwn  sohal.  (Priv.  de  1306.  Arch.  de 
Ycnise).  Le  mot  était  passé  avec  le  même 
sens  chez  les  Grecs  :  i'jù,v....  AaTivou,-  jr^o,- 

T«v  TdJv     VwjiLai'ji'j    lùih  î/.pyi.v   fiepiSa,    ^£-j  ■Z','J    èx 

ToO  xj^^Efxio-j  aj-û-j,  etc.  (Georg.  Acropf)lit. 
§  78.  p.  17i).  C'était  ce  qu'on  ai)pel.iit  </«- 
zio  à  Venise,  gabella  en  Toscane,  domina 
à  Napies.>(BALDLc.  Pegollotti,  p.  xx.) 

Guillaume  PJesic  était  bailli  de  cet  of- 
fice, à  Nicosie  ou  dans  l'un  des  poits  de  l'ile; 
Quoique  venus  en  Chy[)reavec  le  roi  Gui  de 
Lusignan  {voy.  ci -dessus  n.  33,  note)  et 
ayant  eu  (larl  à  la  [ireuiière  et  îi  la  Jiliis  j^é- 
uéreuse  répartition  des  tiefs  (Cf.  le  continuai. 
deGuill.  de  Tyr,  édit.  Guizot,  ]).  198;  Li- 
gnaijcs ,  clia|).  40;  Assises,  tom.  Il,  p.  V72J, 
les  du  Plessie  (nom  de  leur  lief  de  Cliy[ire) 
n'ont  |ias  autant  niarcpié  dans  riiisloire  de 
Chypre  ([ue  les  clievaliei's  de  Murfo,  comtes  do 
Rohais  ou  d'Edesse,  leurs  pr(jclies  jiareiits. 
En  132'.),  lo  seigneur  Jean  de  l'iessiii,  bailiius 
tidie,  probablement  préposé  à  la  jierceixiùn 
des  iMi[)ùls,  mais  nt)n  bailli  de  la  secrète,  est 
témoin  du  traité  avec  Gènes.  (Arch.  de  Turin, 
Lib,  jurium,io\.  V(33.)En  1639,  Sire  Muthc  de 
J'iessie,  bouteiller  de  Jérusalem,  fut  l'un  de.s 
commissaires  désignés  pour  rechercher  le 
meilleur  exemplaire  du  livre  du  comte  de 
Jalla,  an(juci  uw  donna  force  de  loi,  au  début 
du  règne  de  Pierre  11.  {.issises,  tom.  1,  pag.  li.) 


LXXVIII. 

[Ilic  Jl  ac  [ri]  niiliilis  [doinl  iii  [nsj  vcii 

le q     i 

o[b]iit n     o 

LCCC V 

Cette  inscriiitinn,  qui  est  certainement  du 
temps  des  N'cnitii'iis  ,  a  été  giavée  sm-  un 
nurljrc  i!ii''g'd,  !,i:lli'!  m  ondulations  ;  les  let- 
tres et  les  'jesiiiis  sur  les  parties  saillantes 


LXXfX. 

+  EKOIWHOH... 

Au-dessous, effigie  d'un  homme  velu  d'une 
longue  robe  i)ortant  une  fraise  autour  du 
cou,  et  sur  la  tète  une  toque  semblable  à 
celle  de  nos  juges  ou  des  papas  grecs. 

Ceili;  pierre,  comme  la  jnécédente,  est  à 
]'inlérieui' de  l'église;  les  autres  se  trouvent 
dans  le  cloître  avec  de  nombreux  fragments 
de  dalh  s  tunuilaires  françaises  ou  grec(pjes, 
et  les  débîis  gothiques  de  l'ancienne  église, 
que  les  Grecs  ont  pres(iue  cntièromeiU  re- 
nouvelée. Sur  la  })orte  septentrionale  sont 
deux  écussons  dont  on  a  enlevé  les  armes; 
non  loin  de  là  est  un  bel  écu  en  marbre  blanc 
portant  dans  lo  cham|i  un  inoullloiniu'on  ap- 
])elle  en  Chypre  Ai/rino.  Un  marbre  blanc, 
oiné  élégamment  sur  la  tranche  d'un  cor^loii 
de  roses  et  sur  sa  partie  horizontale  de  deux 
écussons,  recouvrait  peut-être,  comme  la 
dalle  n"  1  de  Sainte-So]ihie  ,  le  tombeau  de 
famille  d'un  de  Nores,  allié  à  une  princesse 
du  sang  ck's  Lusignans.  Le  premier  écusson 
est  coupé,  et.  porte  trois  croix  dans  le  chef; 
l'autre  est  écartelé  de  Ja  croix  de  Jérusalem 
recroisettée  de  quatre  croisettes  et  d'un  lion 
couronné. 

Omoloiudes,  église  b  nne  demi-lieue  de  Nicosie,  du  côlé 
Uc  la  |iiirle  de  l'u|ihos. 


LXXX. 

-f  Ci  git  le  très  noble  baroun  monseigneur  de 
lîrcsvic    lies   iiolilo    aiiiirail   don    roiaunic    de 
Clii|)ro  qui  Ircspassa  le  lundi  a  n  jours  de  juuiel 
l'an  de  m.  cccc.  xiv  de  Crisl.  Que  D[ii'n  ail]  pilé 
el  miséricorde  de  l'arme  de  lui.  Amen. 
Grande  dalle,  parfaitement  conservée,  mais 
d'un  dessin  Irès-iiu^orrect.  Elle  n'en  est  pas 
moins  intéressante,  car  elle  nous  fait  con- 
naitrt:  un  amiral  de  Chypre,  et  nous  donne 
nne  nouvelle  [ireuve  qu'une  branche  de  la 
famille   de  Bruns\vick,  tlonl  on  connaissait 
l'alliance  avec  la  mère  du  roi  Pierre  1",  s'é- 
tait   lixée  en  Chypre.  Philippe  de  Hnisvi/cli 
avait  la  dignité  do  connélabli'  de  Jciiisalcm, 
(pi'il  avait  reçue  sans  tloiiti'  depuis  peu,  lors- 
(pie  le  roi  Pierre  conlirma  les  privilèges  des 
Vénitiens  et  des  Génois  en  Chypre,  par  les 
traités  de  I3(il),  1303  el  1305.  (.in/i.  deVciiisc, 
Lib.  pactor.  111,  fol.  liO;  Gènes,  Hibl.  de  l'Uni- 
vers.  iMS.  du  Liber  jurium  de   la   lép.,  11, 
loi.  .331  V".) 

L'amiral,  lils  peut-être  du  connétable, porto 
sur  son  tombeau  uno  riche  armiiio  de  1er, 
ornéi;  de  ciselures  el  de  moulures,  qui  s'ar- 
rête h  la  hauteur  des  éjiaules.  La  gorge  et  lo 
cou  sont  protégés  d'une  cotte  de  mailles  rat- 
tachée à  un  cas(iu<!  pointu  et  bizarre.  Il  porto 
des  gantelets  de  1er,  et  sa  chaussure,  recou- 
verte aussidefer.sei'rolonge  en  tleiix. grilles 


l 


311 


Cil  Y 


D'EPIGRAPIIIE. 


en  Y 


342 


recourbées.  11  lève  le  |j:liiiveliors  du  founcnu, 
et  de  la  main  gauche  il  tient  un  bouclieV  en 
ogive  oij  sont  ses  armes  :  deux  lions  léoi^r- 
dés,  dont  le  supérieur  semble  tenir  un  liesant 
dans  sa  gueule.  Le  cliam[i  est  tiaversé,  peut- 
être  accidentellenienl,  d'une  raie. 

Sur  la  façade  septentrionale  de  l'église  est 
incrusté  un'écusson  de  marbre  avec  llrurs  de 
lis.  Dans  l'escalier  qui  monte  à  la  tribune, 
dans  l'intérieur  de  la  nef  et  dans  la  cour  fer- 
mée qui  environne  l'église,  on  trouve  encoi'e 
de  nombreux  fragments  de  tombeaux  avec 
des  vestiges  d'inscriplions  françaises  ou  la- 
tines. Je  n'ai  vu  sur  ces  débris  ni  noms  de 
famille,  ni  armoiries,  et  il  est  inutile  de  les 
décrire";  mais  je  signalerai  d'une  manière 
toute  |)arliculière  un  beau  marbre  blanc,  orné 
de  trois  écu.^sotis  en  relief,  qui  me  parait 
avoir  évideimuent  fait  partie  d'un  tombeau 
royal,  et  peul-èti  e  du-  tumbeau  de  Janus,  qui 
li'uaît  avoir  été  fort  riche.  L'écusson  du  mi- 
lieu porte  les  armes  propres  des  Lusignans 
de  Chypre:  champ  burelé  au  lion  ;i  dexti-e. 
l.'écu  de  gauche  est  écarlelé  au  1  et  i  de  la 
croix  potencée  et  recroiselléede  i-cioisettes, 
qui  est  l'écu  de  Jérusalem;  au  2  et  3  du 
<liamp  burelé  des  Lusignans.  Les  lions  n'ont 
pas  de  couronnes  et  sont  en  tout  seuiblables 
à  ceux  des  armoiries  du  roi  Hugue»  IV',(iu"on 
voit  à  Lai)aïs,  près  de  Cérines.  Le  troisième 
écu  porte  un  lion  dans  le  champ,  emblème 
héraldique  du  royaume  chrétien  d'Armé- 
nie (1). 

Ainsi,  cette  frise  est  posb'ricure  5  l'an 
1395,  date  de  la  réunion  fictive  des  royaumes 
(le  Chy|ire  et  d'Arménie,  et  peut  ajtparlenir 
ans  tombeaux  de  Jacques  1",  de  Janus  ou 
(le  Jean  IL  derniers  rois  de  Chypre  inhumés 
au  couvent  de  Saint-Dominique.  Ce  riche  et 
royal  monastère,  démoli  malheureusement 
jiar  les  'N'éniliens,  était  situé  précisément 
dans  la  partie  de  Nicosie  qui  s'étendait  vers 
l'église  d'Omoloitades  ;  il  devait  même  se 
rapprocher  beaucoup  de  cette  église,  [lar  ses 
déjiendances. 

J'avais  à  cœur  de  sauver  ce  fragment,  le 
seul  peut-être  échappé  à  la  destruction  au 
milieu  lie  tant  de  richesses  histori(|ues  et 
arclu'ologi(iues  accumulées  pendant  trois 
siècles  il  Saint -Dominique  ,  le  seul  (jue 
je  puisse  croire  avec  quelque  certitude  avoir 
couvert  la  sépulture  d'un  de  nos  rois  Lusi- 
gnans. M.  Goëpp,  notre  consul  en  Chypre  , 
dont  l'obligeance  exti-ême  m'a  tout  facililé 
dans  ma  mission,  s'est  aussi  intéiessé  à  la 
conservation  de  ce  débris,  et  la  pierre,  qui 
lui  fut  aussitôt  donnée  par  l'archevêqui'  de 
Nicosie,  a  été  transuortée  au  consulat  de  Lar- 
uaca. 

§  IIL  Famagoiste. 

Grande  mosquée,  ancienne  cjlliédrale.  Conslructioa  du 
xiv«   siècle. 

L'intérieur  de  cette  belle  église  a  été  bou- 
leversé ;  il  n'y  reste  qu'un  petit  nombre  de 
dalles  tumulaircs  peu  intéressantes,  remar- 

(I)  Voi;.  JlibUotlièMic  ae  l'Ecole  (lesChmlcs,  l.  V, 
II.  ^2,  420. 


quables  seulement  par  l'extrême  incorrection 
de  leurs  ornements  et  de  leurs  inscriptions. 
Je  signalerai  les  moins  insigniiianles. 


LXXXL 

A  -f  Ici  git  d.ime  Diinenciie  fillie  de  sire  Jolian 
de  Lion  espoiise  de  sire  Gnilkiiime  Be'az  qui 
trespassa   le    dernier    de    novembre   Tan    de 
M.  CGC.  xi.ix  de  Ciist. 
Dieu  ail  Panne.  Amen. 

B  -)-  Ici  git  (lame  Estefenie  jadis  espnuse  de 
Jolian  de  Lion  qui  irespassa  le  mercredi  a  xxn 
jours  de  mars  l'aii  de  h.  ccc.  lxui  de  Crist- 
que  Dieu  ait  l'arme.  Amen. 

Dalle  de  marbre  gris.  L'inscription  A  est 
surmontée  d'un  écusson  portant  un  lion, 
armes  parlantes  de  la  famille  peu  connue,  et 
vénitienne,  je  crois,  (le  Lion.  An-(i<ssus  était 
une  première  inscription  aujourd'hui  ell'acée. 

LXXXIL 

A  -\-  Salvnlns  filius  domini  Habramini  de  [Qiii- 
bellanicis]  deCremnna,  snb  hoc  niarmore  sepc- 
litur,  qui  infra  œlalis  xvi  annorum  obiil,  die  u 
niensis  api  ilis  anno  Domini  si.  ccc.  lxiu.  Cnjns 
anima  requiescat  in  pace. 

B  Oclavianns    filius    doniini    Abr.iiniiii    Quibella 
nici»    de   [Cremona]  siib  islo   lapide   rcqnicfm 
habiiit?]  anno  [Domini]  m.  ccc.  lxui,  die  prima 
mensis  jiilii.  Cnjns  anima  in  pace  requiescat. 

Longue  dalle  de  pierre.  Au-di.'ssns  des 
inscriptions  sont  les  effigies  des  deux  jeunes 
chevaliers,  casqués,  éperonnés  et  purtant 
l'épée.  Plus  bas  est  l'écu  de  leurs  armes  : 
deux  B  en  chef  séparés  de  la  pointe  fiar  une 
fr.si:e  mince.  La  famille  de  ces  deux  enfanls 
était  italienne  ,  mais  probablement  fixée  en 
Ciiypre,  comme  celles  dont  nous  avons  [iré- 
cédemment  vu  des  épita|ities  latines.  C'était 
la  politique  des  Lusignans  de  favoriser 
toujours  l'émigration  des  éti'angers  de  tous 
pays  dans  leur  royaume,  où  ils  leur  accor- 
daitjiit  protection  et  [iriviléges  :  Quia  rcynum 
Chipri  popuhiliir  ab  anliquo  et  continue  af/luit 
ibidem  fjens  advenu  omnium  el  raridruin  fje- 
nerulionum  el  linguarum  tam  orientuliuin 
qiiam  oceidentuliuin ,  et  muluo  ttiatrimonia 
eontriiliunt,  prulem  prucrcanl  el  coittinuam 
l'dciunt  lesiilenlium  in  pallia  (dans  le  pays, 
dais  l'ile)  cl  sunt  pcr  hoc  suhjecli  domini  ré- 
gis,... locati  et  pro  Cliiprienses  habit i  sint. 
(Projet  de  trai;é  de  13G7,  enlre  Pierre  1"  de 
Lusign'in  et  le  sulian  d'Egy|)te;  document 
de  13(58,  Arch.  de  Venise,  Commemor.  ^  II, 
fol.  1)2.) 


Hic  jacet  nobilis 
anno  Domini  m  . 


LXXXill. 

.  .  venus 
Lx,  die 


Uubeus , 
juiiii.  . 


3lô 


Ilic  jacet. 


Cil  Y 
LXXXIV. 

Vcnerius?.  . 

LXXXV 


DICTIONNAIRE 


Cil  Y 


Ui 


M.   II.   XXXIIll. 


A  -f  Ici  gil 

B  +  Ici  git 

Dalle  près  du  seuil  de  la  mosquée.  Entre 
Jes  d(Mix  inscriptions,  un  écussoii  avec  un 
chAteau  représenté  par  une  courtine  a,\ant 
une  porte  et  trois  créneaux. 

Ou  voit  encore,  dans  l'intériiMir  ou  dans  la 
cour  de  la  mosquée,  d'autres  dalles  entière- 
ment frustes,  conservant  des  vestiges  en  creux, 
ou  en  relief  de  costumes  de  dames  et  de  che- 
valiers. J'ai  vu  un  écusson  avec  un  aigle  à  sé- 
nestre,  comme  portent  les  Mnilinengi  de  Ve- 
nise; un  autre  contourné,  évidemment  de  style 
vénitien,  et  orné  de  colices,qiii  sembleappar- 
tenir  à  un  membre  de  la  famille  des  Conta- 
l'ini,  nombreux  et  puissants  dans  l'ilo  dès  le 
règne  de  Catherine  Cornaro,  leur  parente, 
qui  les  investit,  en  li"3,  des  titres  de  comtes 
de  Jalfa  et  de  seigneurs  d'Askalon,  auxquels 
étaient  attachés  des  revenus  en  Chypre.  (Doc. 
])ublié  par  IlKiNAnn,  Geschkhte  des  Iconigl. 
Cyp.,  790,  t.  I,  p.  116,  etc.)  On  reconnaît 
aussi  des  monuments  du  xiv°  et  du  xvi'  siè- 
cle. 11  est  très-surprenant  de  n'y  rien  trouver 
qui  se  rapporte  au  ti'm|is  intci'médiaire  mar- 
«lué  par  la  longue  domit^ation  des  Génois  à 
Famagou.-te.  Les  ^'éuitiens  ouïes  Lusignans 
aaraient-ils  fait  disparaître  ce  qui  rappelait 
le  séjour  de  leurs  rivaux  dans  cette  ville? 

A'droitede  la  fontaine  des  ablutions  est 
une  belle  dalle  en  marbre  di'six  jiiedsdelong 
sur  un  uîètre  de  large  ,  qui  semble  avoir 
formé  le  couvercle  d'une  cuve  funéraire  ;  elle 
a  été  longti'uqis  à  l'humidilé,  et  la  mousse  a 
rongé  toute  rinscri[>tion.  J'ai  pu  y  lire  seule- 
ment obiiC  aiinu  M....,  et|tlusieurs  fois  h'  titre 
de  (lama,  nom  qui  du  français  était  |)assé  dans 
l'italien  et  le  latin.  Au-dessous,  un  écu  avec 
une  bande  chargée  peut-être  de  quelque  or- 
nement. 

Talais. 

Le  pal  ds  royal  occupé  et  restauré  successi- 
venuMit  par  les  Lusignans,  les  Génois  et  les 
A'énilieiis,  est  en  face  de  Sainte-Sophie.  A 
l'intéi'iiMir  tout  est  ruiné  ;  la  façade  du  péris- 
tUc  seuil!  cstih'bout  et  presque  int;\cle.  Mlle 
est  formée  de  ipialre  arcades  goll)i(pn'S,  dé- 
corées (h;  (pialri'  belles  co'oiuies  (le  granit 
(provenjuit,  je  suis  porté  il  le  croire,  des  rui- 
nes de  Salamine  où  j'en  ai  vu  desendjiables), 
surmontées  de  chapiteaux  de  marijrc ,  ou- 
vrage |)robablo  des  Génois.  Au-dessus  do 
l'arcade  centrale  est  un  bel  écussou  de  mar- 
bi'e,  enlnuré  de  nioidures  bien  .'^eulpli'es,  et 
(liiiit  le  clianqi  ovale  et  bombé  est  parti  d'un 
lùléde  marbre  blanc,  de  l'autie  de  marbre 
noir.  Un  chevron  va  de  l'un  Ji  l'autre;  noir 
sur  le  marbre  blanc,  et  récipro(|uement.  Cet 
écussoiiesl  génois  ou  vénitien. 

A  (luehjues  pieds  en  arrière,  ue  cette  fa- 
(;nde,  s'élève  le  nuu- même  du  palais,  éclaiié 
de  plusieurs  rangs  de  fenêtres;  le  lnnt  d'une 


construction  ancienne.  Une  des  fen(^lres  a  ('lé 
bouchée,  probableuKMit  après  le  temps  des 
Lusignans  et  avant  celui  des  Turcs.  Sur  le 
jianne.iu  tViable  qui  la  renqilit  est  gravé  une 
aigle  Jideux  tèles  et  tout  autour  une  inscrip- 
tion di'jà  fruste  quoique  peu  ancienne.  Je  n'y 
puis  lire  que  ces  mots  écrits  en  lettres  capi- 
tales : 
Si  iioMiMnrs  piaciis  senec...  fideiis  pa- 

TRI.E    NEC    CUAUITATIVO    PROXIMO    FLISSEM 

L'aigle  retient  une  banderolle  où  est  écrit  : 

MISER 

Ces  inscriptions  anonymes  cachent  quel- 

q>ie  allusion  et  qnciquesouvenirdotiloureux 
dont  je  n'ai  pas  le  sens.  Elles  se  rappoilent 
j)eut-ètio  à  un  Justiniani  ou  ;i  un  .M.ulinengi, 
deux  fanulles  italiennes  en  relation  avec 
Cliypre,  et  portant  dans  leurs  armes  l'aigle 
imjiériale.  Frédéric  Justiniani  fut  lieutenant 
de  la  république  de  ^■enise  en  Chypre;  Ni- 
colas, son  lils  et  les  descendants  de  ce  der- 
nier furent  comtes  de  la  province  de  l'île 
nommée  Le  Carpas,  (jue  la  tille  de  Perez  Fa- 
brice apporta  en  dot  à  Nicolas.  Les  Marli- 
nengi  coopérèrent  énergiiiuemenl  h  la  dé- 
fense de  Chypre  contre  les  Turcs.  Hercule, 
comte  de  Harco ,  après  avoir  été  au  service 
île  notre  François  1",  comme  colonel  d'inlan- 
terie,  levitit  dans  les  armées  de  Venise,  fut 
envoyé  en  Chyiire,  avec  le  grade  de  gouver- 
neur général  des  forces  de  terre,  et  mourut 
h  Famagouste.  Jérôme,  Nestor  et  Jean  .Marie, 
ses  parents,  ont  eu  tous  des  commandenienls 
supérieurs  dans  l'île.  (  \oy.  Il  ('ampidut/lio 
vencto  ,  fatica  di  Girolamo  Ah^ssandio  Ca- 
pellari  Vivai'O,  4  vol.  in-t'il.;Bibl.  de  S.  Marc, 
Mss.  class.  VII  cod.  XV  V  Jusliiiiani  et 
Martinciigi.) 

Mosquée  abandonnée  et  ancii'nne  église  près  du  palais. 

LXXXVI. 

-f  Ici  git  (lair.oizele  Mer ic  qui  fu  ja- 
dis   S.  Gui   dos  Pctis,   liduit's  de 

sciic,  qui  Ircspassa  l'an  de  riiilcarnalionl 
M.  Cl  ccc.  e  XI. m  a  vi  jours  d'aousl;  i\n-:  bii'u 
ail  l'aniic.  Anicn. 

]),dle  pres(pie  intacte.  Effigie  d'une  femme 
croisant  ses  mains  sur  sa  poitrine.  A  la 
droile  de  la  lètii  est  l'écu  de  ses  armes  :  ui.e 
croix  chargéi!  de  cini[  croiss;uits.  Il  n'est  pas 
probable  que  cette  demoiselle  .M.,  lillepeiil- 
èlre  de  sir(!  Gui  des  Petits,  qui  n'a  d'aiitrtî 
ipialité  (]iie  celle  d'homme  sage  et  île  sens 
appaitînt  à  la  famille  des  Le  Petit,  siégeant 
avec  les  chevaliers  de  la  haute  cour  do  Ni- 
cosie 

LXXXVII. 

-f  Iri  Rii  ilaiiioi/.olle  Lo/.c  lillc  de  S.  Todrc  Sse- 
roiii'a,  ipii  Irespassa  U-.  jcusdi,  a  il  jours  de  mars 
l'an  de  M.  ax.  i.xm  do  Ciist;  que  l>iou  ail 
l'.iruii'.  Aiiii'ii. 

D.die  eiilièro.  Elligie  d'une  femme  tenant 
SCS  m.iins  rapprochées  sur  sa  poitrine.  Deux 
écussons  auprès  de  sa  tOle  :  l'un  porl<;  une 


545 


CIIY 


D'EPIGRAPHIE. 


CIIY 


34G 


croix  au-dessus  d'un  sautoir  ;  l'autre,  un  lion 
naissant  dans  le  chef  et  deux  cotices  vers  la 
pointe.  Il  y  a,  ce  me  semble,  quelque  chose 
d'étrange  dans  ces  inscriptions  qui  ne  rap- 
pellent pas  nos  bonnes  épitaphes  françaises 
de  Nicosie  ;  et  je  serais  ()orté  à  croire  que 
les  familles  de  ces  deux  dames  étaient  ori- 
ginaires d'Italie  ou  d'Espagne.  C'est  peut-être, 
qu'on  me  permette  cette  expression,  par  lion 
goût  que  leurs  parents  écrivirent  leur  é|)i- 
taphe  en  français,  car  notre  langue  était  au 
XIV' siècle,  surtout  en  Chypre,  comme  elle 
est  redevenue  aujourd'hui  en  Europe  et  en 
Orient,  la  langue  de  la  bonne  compagnie. 

Famagouste,  à  l'exception  des  monuiuenls 
que  nous  venons  de  citer,  et  des  remparts 
qui  sont  très-beaux,  n'olfre  qu'un  amas  ini- 
maginable de  ruines  et  de  décombres  habités 
par  quehjues  misérables  Turcs.  On  dit  ce- 
pendatit ,  et  cela  est  très-possible,  qu'il  y 
avait  dans  cette  riche  ville,  au  tem[is  des 
Français  et  des  Génois,  autant  d'églises  que 
de  jours  dans  l'année. 

§  IV.   LIMASSOL  ou  LniISSO. 

Eglise  grecque  de  Kalboliki. 

Le  nom  de  cette  église  annonce  seul  qu'elle 
a  appartenu  aux  Latins  ;  elle  dépendait  en 
elTet  du  couvent  tjuo  les  Franciscains  de  terre 
sainte  avaient  à  Limassol. 

LXXXVIII. 

-\-  Ici  gist  Joliaii  le  Diaque,  que  Dieu  ait  [merci 
(le  son  .ime]  l'an  de  m   •  ce  i    lx  .  .  .  . 

C'est  la  plus  ancienne  inscription  française 
que  j'aie  vue  en  Chypre,  après  celle  du  n°  1. 


LXXXIX. 

-j-  Ici  gist  sire  Johan  Corear  chevalier  qui  Ires- 
passa  lie  ce  ciecle  a  xv  jours  dou  iiiois  de  luii- 


lovrc  Tan  de  m.  ccc  !  et  xvm 
Dieu  ait  merci  de  l'arme  de  lui. 


de  Crisl.  Que 


Clieniid  jadis 
qui  trespassa 


XC. 

-{■  Ici    gist   frère    Bernard   dou 

trésorier  de  la  maison  de  l'Ospital 

a  xni  jors  dou  mois  d'avril  l'an  de  rincarnation 

[noi]re  seignor  [Jliesu  Crisl]  mil 

Cette  pierre,  retirée  de  l'église  de  Katho- 
liki,  a  été  transportée  à  Larnaca,  il  y  a  une 
vingtaine  d'années,  par  M.  de  Panin,  envoyé 
extraordinaire  de  Suède  à  Constaiitino|ile. 
J'en  dois  la  connaissance  ,  connue  de  tant 
d'autres  monuments,  à  M.  Cerutti,  consul  de 
Sardaigne. 


XCI. 

-f-  Ici  gist  dame feme  de  sire 

qui  trespassa  a  xvi  jors  de  jun  [l'an ]  de 

Crist;  [que  Dieu  ait  merci  |  de  l'arme.  Auien. 


Grand 
fruste. 


fragment. 


Elligie  de  fenune  tout£ 


XCII. 

-f-  Li  gist  [F?]Raois  .  .  . 
'sainte^. 


ciianire  de  Tcre  sse 


XCllI. 


Ici  gist  . 
Armes 


deux  lions. 


Beaucoup  d'autres  fragments  d'inscrip- 
tions, d'écussons,  et  d'effigies  ;  le  tout  d'un 
dessin  bien  plus  négligé  que  celui  des  dalles 
de  Famagouste,  et  d'une  exécution  vraiment 
barbare. 

Au-dessus  de  la  porte  de  l'église,  à  l'inté- 
rieur du  |iorche  moderne  qui  la  précède,  on 
lit  cette  inscription,  qui  n'est  pas  la  seule 
de  son  genre  eu  Chypre. 


XCIV. 

-|-  OyTOr  0  Oeio;  v«Of  cipyjv 
T/3V  ev  ftïîVE  toitvtxpto 

a  £Xi°''"iî  '^'^^  ''"'-'  "■?'>  ^7.''/.^'fi  io«vvou6ou//«. 
Tradiieiion. 
«  Ce  divin  temple  fut  commencé  le  i"  du  mois 
de  janvier  de  l'an  du  Christ  1579,  par  la  main 
de  Jean  Thomas,  i 

Comment  n'a-t-on  pas  rappelé  l'existence 
de  l'ancienne  église  des  Latins,  dont  vous 
avez  conservé  tant  de  débris  ?  dis-je  au 
papas  de  Kalholiki.  Ils  étaient  idolâtres,  me 
loliment,  car  il  savait  que 
à  le  degré  général  de  bonne 


re 


d'entrée.  Les 
it  encore,  et 


,iondit-il  fort 
j'étais  Latin.  Voi 

foi  des  |iapas  ou  des  caloiers  en  Orient,  et 
le  degré  d'instruction  d'une  grande  partie  île 
leurs  laïques  ,  auxquels  ils  s'ell'urcent  d'in- 
culquer la  haine  de  tout  ce  qui  est  ou  a  été 
Franc.  Quelle  différence  chez  les  Arméniens 
dissidents  1 

Grande  mosquée. 

xcv. 

-1-  Ici  git 

Dalle  au-devant  de  la  porte 
deux  mots  français  qu'on  y 
quelques  détailsde  l'architecture  ancienne 
conservés  dans  la  réédification ,  sullisent 
pour  montrer  que  cette  mosquée  fut  aussi 
une  église  latine. 

§   V.  KlVIDES, 

Village  et  ancienne  seigneurie  franynise  au  sud  du  mont 
Oljnipe,  [irès  de  Piscopi. 

XCVI. 

-f  Ici  :  gist  :  Messire  :  Nicole  Ca des  Dra- 
piers :  qui  :  Irespassa  mardi  :  a  le  :  xxi  :  jour  : 
de  jiignet  :  l'an  :  de  l'incarnacion  ihesu  crist 
M  :  cccvi  :  Seignor  :  pries  :  por  :  lui. 

Au-dessous,  un  écusson  écartelé  au  1  et 
au  4  canton  de  cotices  chargées  d'orneiuenls 


317 


Cil  Y 


DICilON.NAIliE 


Cil  Y 


ibécomiaissablcs;   au   l  vi  3,  (l'iiiif  iioix 
alesfje. 

Village  enire  Nicosie  i-i  Moifo. 


XCVll. 

'Exoty-ijOi)  ô  t-jOiuitruroç 

'A).£?aï36o;  *>àTj5o;  :  Xou  15G3 

tv  (iYJvî  «Ù'/OÙOTU  £i'<7T«f  5. 

<  Fui  iiilininc  le  tn-s-iioblo  scigiieiir  el  serviieiir 
<le  Dieu  Alexandre  Flairos,  l'an  du  Seigneur  15(J3, 
le  5'  jour  du  mois  d'aoùi.  > 

Les  Flatre  ou  Fiairi  Olaii'iit  une  des  fa- 
milles grecques  admises  dans  la  noi^les^e 
fianeaise  de  l'Jle,  au  xv'  siècle,  ajuès  le  nia- 
ri.igê  d'Hélène  Paléologueavec  le  roi  Jean  II. 
Ils  obtinrenl  laveur  au[irès  des  Lusij^nans, 
et  contractèrent  même  des  alliances  mali-i- 
moniales  avec  la  brandie  tic  leur  l'iiuiille  à 
Jaiiuelle  apjiartient  le  P.  Etienne,  auteur  de 
J'Iiistoire  de  Cliyiire.  Hector  Flatre,  cousin 
de  la  mère  d'Elieime,  était  seigneur  de 
Tera,  l'ancienne  Treta,  et  de  Pisouri,  ([ui 
peut  ré|)0udre  à  Uousura,  entre  Limassol  et 
Taiihos. 

§  VII.     ACHEBOPiTI, 
Couveul  yrec,  à  l'ouesl  de  Cérines. 

XCVIII 
TI.IB.  S€PT€MBPI8  HiViePA 
KIPIAKI  X0AAA.  XU.  EKIA1I0S 
O-AHAOC.  T8.  ©ea.  TSeCAPOC, 
KAPIOTIC.  HOC.  (toçpourmoç) 
T8.  MAPKB.  €MrAAI.  AAri©B... 

Tfininct'wn. 
€  Au  12'  de  seiilcmbre,  jour  de  dinianclie,  l'an 
15'iG  du  Christ,  fut  iniuimc  le  servilenr  de 
Dieu,  César  Kariolis ,  fils  de  Marc  Endiali,  de 
Lapidios...  > 

Cette  inscription  est  gravée  autour  d'une 
d;dle  de  inarlin;  blanc,  faisant  partie  du  pavé 
de  l'église.  Kilo  représente  César  Kariolis, 
velu  de  chausses  longues,  d'une  cotte  har- 
die arriMée  au-dessus  des  genoux,  d'un  sur- 
cot  orné  de  broderies,  et  par-dessus  le  tout 
d"un  manteau  court.  Les  souliers  sont  ronds 
et  ouverts  sur  le  devant.  La  tèlc,  à  cheveux 
courts  et  sans  barbe,  refiose  sur  un  coussin. 
Aux  cùlés,deux  écusscjiis  semblables  poilaut 
une  croix  au  chef  el  trois  givres  vers  la  poinlc. 
Les  Kariotis  n'ont  jias  manjué  dans  l'iiisloirc 
de  Chypre. 

.*!  \  III.   Pai'iios  (iiijourd'lnii  liu'iio. 

XCIX. 

Ilroiaiiliis  :  de  Cliarpigny  :  miles  :  palcr  :  Pa- 
pliiensis  :  episeopi  :  eiijns  :  aiiiina  :  tc(|niestal  : 
in  :  paec  :  Amen. 

Crande  et  belle  dalle  de  marbre  blanc 
trouvée  au  mois  d  avril  IWt,  daiisTiiilérieur 


d'un  jardin  [irès  de  la  mei-,  sur  remplace- 
ment [irfibable  il'uiie  église  laline.  Ibocaid 
de  Cliarpigny  y  est  représenté  dans  son  cos- 
tume de  guerre,  armé  d'un  cas(|ue  bizarre  et 
du  haubert  à  cotte  de  mailles  (|ui  le  couvre 
en  entier  de  la  tète  aux  |)ieds.  Par-dessus 
ci'lte  armure  est  sa  courte  luni(|ue  ou  cotlii 
d'armes,  arrêtée  aux  genoux.  Sa  lance  est  à  sa 
droite;  son  épée  est  rattachée  au  ceinturon 
avec  le  bouclier,  dont  le  champ,  pointillé 
comme  pour  indi(|uer  la  couleur  d'or,  porte 
pour  armes  trois  losanges  mises  en  fasce. 
Les  mains  du  défunt  sont  rapprochées  sur  sa 
|ioilrine  ;  ses  pimis  re|ioseiit  sui'  deux  lais- 
sons ,  entre  lesquels  se  trouve  une  niasse 
d'armes  suiinontée  d'un  chien.  —  Nous  ne 
pouv(jns  reconnaître,  parmi  les  évèiiues  la- 
tins de  Paplios  cités  par  Lequieii  dans  VO- 
riens  clirisliuitus,  quel  est  celui  dont  la  mé- 
moire est  ici  rappelée  ;  mais  d'après  lo 
costume  du  chevalier  Brocard,  son  père,  on 
lieul  considérer  comme  à  jieu  près  certain 
que  révè(jU(!  était  né  avant  la  lin  du  xnT  siè- 
cle. La  famille  de  Cliarpigny  n'était  pas  au 
reste  du  royaume  de  Chypre  ;  elle  ap|iarle- 
nait  h  la  noblesse  fraiicaisè  de  Morée.  Nous 
avions  alors  des  ducs  d'Athènes,  des  grands 
sires  deTlièbes,  des  marquis  de  Tyr,  des 
I  rinces  et  des  chevalieis  l'ran(.ais  à  Antio- 
clie,  à  Pajibos,  à  Idalie,  à  Salamine,  sur  les 
bords  de  TOronte,  de  l'Eurotas  el  de  l'L- 
iyssus. 

§  1\.  Ktima,  rnts  Bafo. 


Ici  gist  dame  Alis  |lilllie  Je  sire  Says  le  jcnoeis 
que  fu  l'cme  de  sire  ÎSicolose  Saonois,  (de  Sa- 
vonc)  laqnele  arme  vive  en  Crisl.  L'an  de  l'in- 
carnacion  de  noslic  seigiior  Iliesu  Crisl  m.  ce. 
Lxxix.  a  xxii?  jors  de  décembre.  Pai[er 
nos]  1er. 

Cippe  en  marbre  de  .')  pieds  de  liant,  i)lacé 
sur  un  tombeau  musulman  dans  le  cimetière 
turc  de  Ktima. 

A  piès  les  Provençaux  et  les  Languedociens, 
les  (jénois  sont  les  premiers  navigateurs  de 
la  Méditerranée  ipii  aient  reçu  des  privilèges 
des  l'ois  de  Chypre,  en  reconnaissance  do 
leur  coopération  constante  conire  les  impé- 
riaux. Leurs  franchises,  (jui  s'étendaient  aux 
liabilants  des  deux  rivières  depuis  ^■intilllille 
et  Savone  jusqu'à  la  Spezia,  sont  bien  anté- 
rieures aux  jniviléges  obtenus  en  Chypre 
par  les  Vénitiens,  les  Pisaiis  et  les  Catalans. 
J)ès  le  \iir  siècle,  les  Liguriens  avaient  des 
consuls  dans  l'ile  ;  ils  étaient  ('Mablis  à  Nico- 
sie, à  l'"aiiiaguusle,  à  Liiiiassid,  à  Paphos, 
où  leurs  principales  laiiiilles  avaient  adopté 
la  langue  et  les  haliiludes  françaises. 

Le  Mil'  siècle  a  pinil-ètre  été  l'époque  la 
plus  biillante  du  moyini  i1ge  |)our  nos  armes, 
et  assurément  la  plus  satisfaisante  p(mr  no- 
ire aiiiour-pro|ire  national.  On  parlait  alors 
trançais  en  Syrie,  ini  Chypre,  ii  Conslaiilino- 
ple,  en  Morée,  h  Palermc.  à  Najiles.  Baiiion 
.Muntaner  (cliap.   120)  remar(|ne  même  <jne 


349 


CIN 


D'EPIGRAPHIE. 


CIV 


le  langage  était  aussi  correct  à  Athènes  qu'à 
Paris.  L'anglais  Mandeville  écrivait  en  fran- 
çais ses  pérégrinations  suspectes,  comme  le 
Vénitien  Marc  Paul  ses  voyages  conscien- 
cieux, Brunetto  Latini  de  Florence  son  Tré- 
sor, Rusticien  de  Fisc  son  roman  de  Melia- 
dus,  le  Moraile  sa  Ciironique ,  Martin  da 
Canaleson  histoiie  de  Venise  ;  ils  écrivaient 
tous  en  français,  langue,  nous  dit  Canalu 
comme  Brunetto,  la  plus  délittable  à  lire  et 
a  oir  que  Von  parle  par  le  monde.  Aussi  était- 
ce  un  livre  français  que  lisaient  ;i  Kimini 
ces  infortunés  jeunes  gens  dont  le  Dante  a 
immortalisé  la  faute  et  le  châtiment  par  ces 
beaux  vers  : 

Noi  loggiiivanio  un  giorno,  per  dilcUo, 
Di  Laiiciolollo,  cuine  aiiior  lo  slriiise. 
Soli  eravamo,  elc. 

{Iiiferii.,  caiil.  v,  tj.  127.) 

A  la  lin  du  iv'  siècle,  l'usage  de  notre  lan- 
gue était  moins  général  au  dehors  ;  on  Cliy- 
]ire  môme,  où  les  Français  dominaient  tou- 
jours par  le  droit  et  jiar  le  nombre,  les 
étrangers  revenaient  vers  leurs  langues  ma- 
ternelles et  n'écrivaient  plus  généralement 
leurs  é|iilaphes  qu'en  latin.  Il  est  cur-ieux 
d'observer  aujourd'hui  en  Orient  le  mouve- 
ment inverse  qui  se  manifeste  partout,  et 
qui  va  amentr,  (punit  à  la  langue,  par  des 
moyens  bien  dilférents  des  anciens  le  môme 
état  de  choses  qu'on  remarquait  au  xin"  siè- 
cle. La  fondation  des  écoles  françaises  de 
Smyrnp,  de  ConstaïUinople,  d'Athènes,  d'A- 
lexand:ie  ,  de  Chypre  et  du  mont  Liban 
auront  des  résultats  aussi  ellicaces,  et  peut- 
être  plus  durables  que  les  conquêtes  de  Go- 
det'roy  de  Bouillon,  de  Gui  de  Lusignan  et 
de  Geoffroy  de  ^'illehardouin. 

(L.  DE  Mas-Latrie.) 

CICERA,  au  diocèse  de  Novare,  en  Pié- 
mont. 

Jusci  iption  sur  les  reliques  venant  des  cala- 
combes  de  Home. 
Apio  Ijeiieniereiiii 
qui  vixit  aiiiiis  xxxni. 

[Cardinal  Mai,  p.  304.) 
CILLY,  en  Styrie,  tlistrict  <le  Griilz,  l'an 
cienne  Celeia,  dans  l'emiiire  d'Autriche. 

Inscription  dans  l'enceinte  du  monastère  des 
Frères  Mineurs. 
D.  N.  FI.  Coiisiaïuiiio 
clumeiuissimo  alq.  vict.  aiig. 
Mariiiiiamis  V.  P.  praîses 
provinc.  Norici  Medilerr. 
D.  N.  M.  ejus. 
(Cardinal  M  xi,  2i3,   5;  Ghlt.,  283,5; 
Hansiz.,  Germ.  Sacra,  t.  l,  [>.  '*'->.] 

CÎNGOLI,  dans  lesElats  ]ionlilicaux. 
Socle  au  portique  du  Palais  des  décurions. 

FI.  Forlunio 

viro  (livolissimo 

palaliiio  pauoijo 

digiiissimo  ob  iiisi- 


gnia   ojus  inorila  or- 
do  Ciiigiilaiionim 
poiiendam   décriv- 
it die  VI.  idus  oc- 
loljros  Manicrliiio 
el  NiviUa  conss. 

(Cardinal  Mai.  284-,  2;  Muratori,  383, 1  ; 
Ugqelli,  t.  X,  59.) 

CIRESA,  en  Espagne. 

Eglise  de  Saint-Pierre. 
Iiissu  domini  el  priiicipis  noslri 
iiiagiii  inaviiiii  viclor.  .   .  . 

seniper  aiigiibli 
Antunius  Maxiintis  .  .  . 
nova  piovincioe  ma  ... 
piiiiuis  coiisLilaiis  el  .  .  . 
jiraîses  viani  ab  .  .  . 
rupibus  faniosani  .  .  . 
con  ...  a  Navisso  .  .  .  opac  .  .  . 
perdoiniio  averso  ... 
iiUMidatioiies  o  .   .  . 
(Card.  Mai,  p.  331  ;  Muratori,  p.  465,  5.) 

CITEAUX,   déparlement  de  la  Côte-d'Or, 
en  France. 

Douzième  siècle.  —  Eglise  de  l'ancien 
monastère. 
Oninis  qui  nescii,  discal  (]uoniam  requiescit 
Hoc  in  sarcopliago  Cœcilia  vera  viiago, 
Ipsa  nionaslciiiini  fecil  reiicpiasipie  dninoium, 
Ciilla  vel  inculla,  dans  IVaUibus  hic  ijoiia  niulla 
Ergo  praisenles  orent  paiiler(|ue  sequenles 
El  pro  defuncla  qnilius  sic  prœslila  cinicia. 
(Me'm.  de  la  Soc.  arche'ol.  du  Midi  t.  lil, 
p.  97.) 
CITTA-NUOVA,  l'ancienne   Mmonia,   en 
Istrie,    Etats-Autrichiens,    dépendant     du 
cercle  de  'J'rieste. 

Bapllsleriiim  digno  marniore 
Maurilius  episcopus   jîiuion. 


(Card.  Mai,  p.  1T4;  Ughelli,  t.  V,  p. 229.) 

ClVlDALEou  Cividale  deFriuli,  en  Lstrie 
(provinces  lllyriennesi,  empire  d'Autriche. 

Sur  une  plaque  d'ivoire  conservée  dans  le 
reliquaire  des  chanoines,  on  voit  une  croix 
dont  la  traverse  porte  deux  globes  repré- 
sentant le  soleil  et  la  lune  ;  au-dessous 
l'inscription  : 

ms.  KAZA.  REX.  JCDE  (oruni) 

CKSCS.  DUX   FECrr. 

loi  la  liguie  du  Clirist  crucillê. 
A  gauche  A  droile  ; 

M.  EN.  m..  TCCS.  AP.   ECCE.  M.  TUA. 

Muriii,  en  fi'iiis  luiis.  Aposlulc,  eccc  miiler  lun. 

(.\u-di  sscu>,  l:i  s.ciiile  (  Au-ilpssuiis  l'iiiiage  de   * 

Vierj;e  )  saiiii  Jean  l'ùvangélisle.) 

Au-dessous  • 

URSl'S    DUX.  HEP.I    PUEP. 

t  rsiis  (/».!■  fieri  pidcejiil. 


351  CIV  DICTIONNAIRE 

Le  reliiiiiairo  sur  lequel  so  trouvjiit  celle 
p.aquo  d'ivoire  éUiit  proi)al)leiiif'nt  un  fJoa 
du  uOi;e  Orso,  élevé  au  Irùiie  diicul  de  Ve- 
nise en  720. 

(Cardinal  Mai,  p.  5;  1)k  Rossi,  Motutm. 
d'Aijuiléc,  |i.  ;î2(i:  MiiiATOKi,  [<.  1%1, 
10:  IJoNAitoTTi,  \  ilr.  II.  ii)!.} 


CIV 


552 


II. 

Dans  riitriiim  du  bnplisl're. 

■\-  lloc   lilii  rcNliUiil  Si;;ii;\lil   (I)  lî:i|ilosl;i  Joliaiinos. 

(I  i  les  i  aiiiui.inv  (les  r.MiiiL't'Iislos  leriaiil  des  livres  on- 
M'ils  sur  lesiiiit^ls  Miiit  éirils  ces  ^Cl•s  Je  Seiliilius, 
lil).  I.  Op.  Pmclmte.  iii  Une.) 

More  vohins  acinih;  verlio  pelil  nsiia  Jiili.iiiiics. 
Jiiia  sacerdolis  Lucas  leiiet  ore  jiiveitci. 
Hoc  MaUiieiis  agons  lioniiiiem  geiieralilcr  iin]>let. 
Mardis  ul  alla  fremcns  vox  pcr  deserla  leoiiis. 

Msi  qnis  px  aqiia  et  SpIriUi  renaUis  fiierit,  non 
\idcl)il  vilain  a,'lcrnain,  lesianle  Dco  cnin 
Chrislo.  Veniens  in  Jordanem  lioc  sacravit  niys- 
lico  baplisiiiale.  Nilens  pioriim  legiuim  paliiit. 
r.crnilo  Icgiiriiiin,  lieall  CallisU  qund  ornavit 
vibranle  niarmoriim  scema.  Qiios  régal  Irinilas 
vera. 

[Card.  Mai,  171,  1;  Bertolius,p.  4iO.) 


III. 

Dans  la  grande  éijlise  du  côté  du  cimetière. 

....  Icie  Floiolcnlos  l'omoiicin  Ualtliisum  alq. 
progrès.  .  . 
(Cardinal  Mai,  3V0,  5;  MuRATORi,p.  1922, 

CIVIT.\-CASTELL.\NA.  dans  les  Etats  de 
l'Eglise  en  Italie. 

Au  portique  de  la  cathédrale. 
-|-  Beala  Dô  gcnelrix  seiiiper  Virgo  Maria 
De  liia  livi  doua  Léo,  indigniis  cpc.  le 
laigionlt!  reparavil.  Kl  si  qiiis  ex  siicci-ssn- 
rib.noslrisiini  pos{sti)  nos  lient  mi  snnii'pcopi.el 
ex ea qnod  hic  scripla  siinl  alicnaïc  voliieril,  ana- 
tcma  sil.Elde  Iribiinili.  vciconiilil).  cloroaiil  po- 
pulo (pii  roiiscnsciil,  aiialinia  sil.  A.  DCr.('l,\XI 
Fiinil.  (lassiainiin  in  iiilcgiiiiii. 
Fiind.  Sialilianiini  in  inti'gnini. 
Fiind.  Macflinioiic  ni  sil scinp.  in  siin Graliliam. 
Chisnra  l'oniala  in  Tanipiana  snli  l>aliicnni, 
ciiin  niolaol  orliini(|p.  ad  fiinli'snionia  in  iiilegr. 
Olivilû  In  fund.  Agcllfi.  Niuiln  iTn.  in  l'alari 
Fiiiid.  Torrani  nncias  oclo. 
Fiind.  'riliiliaiiû  une.   iicto.  Fiind.    M:iila  une. 
oelo.  Fund.  Agellû  in  inlegr.  Fnnd.  Mililianû  in 
illlCgr.  Doiniiccllaqp  nilluscïïl  Clémente  euiii  or- 
{tua  sua,  et  d<iniu- 

(IHl  y  a  en  un  Sifimiliiis  ('vèque  de  Spolete,  cl 
un  Siijiiiiililiii  jMlii.iKlic  dAquilee  cm  ''71. 


cclla  cuni  orlua  cl  curie  ulji  nianel  Alariciis  pil). 

[ut  sil  seinp. 
anibas  de  mansionarii.  Fund  Bassani  une.  III. 

[Cardinal,  Mai,  p.  2.'J'i-;  Maffei,  Mus. 
ver.,  [).  .'Jo9.* 

CIVITA-VECCHI.\.  dans    les    Etats  poii- 
tilicaux. 


I. 

Benedieto  XIV 
l'ont.  Opt.  Max. 

Quod 

Vcctigalia  portus 

reiniserit 

inimvnliales  ali  Innoeentio  XII.  collalas 

rcslitveril  al(|ve  adavxeril 

cvranlibvs 

Annibale  S.  R.  F.  card.  Alliano  canierario 

Sylvio  S.  R.  F.  card.  Valenti  SS.  D.  N.  a  secreiis 

et 

Mario  Bologiielli  a:rarii  ponlincii  prxf. 

negnlialores  Cenlvmccllenscs 

L.  D.  D.  D. 

bcnemerenli  posvere 

anno  Sal.  muccxlii 


II. 

A  la  fontaine. 

Benedielvs  XIV. 

Pontirex    Maximvs 

portvni    anliqvilate 

cl  opportvniiale  clarvin 

libcrvni  dixit 

et  salvbii\ni  a(ivarvm 

(onl(!    dilavil 

anno   Doniini 

UIK.CXLIII 

ponlificalvs  m. 

m. 

A  l'arscnnl. 

Beiiediclo  XIV.  Ponlif.  Max. 

qvod 

pxpvrgal  )  alveo 

appvlsvm  innilivs  faeilioreni 

slrvclviis  adieclis 

areain 

niereibvs  expouendis  ainpliorein 

reddideril 

anno  mimixim. 

IV. 

A  l'tlùfiital  des  Galères. 

Bene.lietvs  XIV.  l'ont.  Max. 

dainnat<irvni  ad  trlienies 

valclvilini  et  eoininoilo 

nu.  Miii:<.M.M. 


5-;3  CIV  D'EriCRAPHlE. 

V. 

Au  Palais  des  Magistrats. 

Benediclo  XIV.  Pont.  Max. 

qvotl 

maximis  et  immnrlnlilivs  mciilis 

vrbem  sibi  ileviiiclaiu 

advcnlv  el  prascnlia  sva 

A.  D.  VI.  kal.   iiiaii 

pontifie,  anno  vu 

ingenli  tieniiive  gavdio  coniplcverit 

Centvin  collonses  II.  M.  ï>.  1'. 

anno  mdccxlvii 

VI. 

A  Sainte-Praxède. 

Benedielo  XIV.  P.  0.  M. 
qvod  pontificia  prœsentia  liospilivin  lioc  illvs- 

traverit  et  aniniarvm  salvli  prospiciens 
capellanis  et  triremivm  adJictis  e  vita  niigran- 

lil)vs  plenariam  indvlgenliain  eoiicesscrit 
il.  cap.  p.  anno  Doinini  mdccxlvii  pridie  kal.  iiiay. 

VII. 

A  Vhospice  de  Saint-Jean-de-Dicu. 

Benediclo  XIV. 

P.  0.  M. 

qvod  nosoconiivm  lioc  m.  kalcndas  maias 

Centvmceilas  advcnerit  inviseiit 

et  perennis  aqvœ  digilvm 

a  fori  Leandri  fonte  de  Ivctvin 

ad  œgrotaïuivni  solamen  cl  coinniodvni 

largilvs  eveiit 

caritate  in  pavperes 

eximia  in  ordinem  S.  loannis  de  Dco 

mvnificentia 

principi  incompaiabili 

Fr.  LeopoldvsPivs  Soiniann. 

prier  generalis 
mémorise  et  iionoris  cavssa 

A.   D.  MDCCXLVII. 


Vin. 

A  la  cour  de  l'Inquisition. 

Beneilicto  XIV.  Pont.  M. 

qvod  lias  œdes  an.  mdccxlvii.  iv.  kal.  maias 

prœsentia  sva  decoraril 

in  eisq.  calida  svscepla  potio^e 

Domenicanos  Fratres 

ad  oscvlvni  pcdis 

livnianissime  adniiscrit 

F.  Rairavndvs  Zolla  vic'''' 

glis  S.  FF.  officii 


CLA  ôiii 

IX. 

A  la  maison  délia  Sunita. 
Benediclvs  XIV.  Pont.  Opt.  Max. 

Centvm  ctdlas  accédons 

dvm  ab  flexa  clo  navale  tiireniivni  cxpellebatvr 

doinvm  banc 

piesentia  sva  specialilcr  dccnravil 

sic(|ve  livivs  donii  fainiliain 

ad  oscvium  svorvm  pedvm  lilienler  ndmisit 

libentissime  spiritvaliier  cvmvlavit  ol  gratiis 

Avgvstinvs  Donaii  et  Leonilda  conivgcs 

in  perpétua;  devntinnis  argiinientvni 

posvcrc  pridie  kal.  inaii 

rcparationis  noslnB 

anno  MDCCXLVti. 

X. 

Au  palais  des  Magistrats. 

Sylvlo  Valcnti 

S.  R.  E.  cariiiiiali  Camnicrario 

Benedicti  XIV.  svpienio  adininislro 

qvod  ad  avgendvm  coinmercivin 

pnrtoriorvni  inimvnitalein  reslitui 

constilviqiie  trivnvirorvm  magistratvin 

inipetraverit 

vêlera  privilégia  reviviscere 

novis  corroborari  avgeri(|ve 

cvraverit 

patrono  svo 

grati  aninii  inonvmenlvm 

decreto  pvblico 

Centvm  cellenses  posvere 

anno  vvlgaris  x.rx  mdccxlvii. 

XI. 

Aux  greniers  publics. 

Benuditto  XIV.  P.  M. 

qvod 

optiini  principis  provideiilia 

pyblicis  borreis  ad  navalia  aniplificaiis 

niaiilinivm  rei  frvineiilariœ  coinmercivin 

avxeril 

Xaverivs  Canale  annonse  pra;fectvs 

ex  avloriiale 

Silvii  cardinalis  ValenlisS.  R.  E.  camerarii 

cvraior  operis 

M.  P. 

ponlilicatvs  anno  xvi. 

(Galetti,  Inscript.  Bonon.,  p.  203.) 

CLAIRVAUX,  dans    le   déparlement   do 


l'Aube,  en  France. 


I. 


Epilaphe  de  saint  Bernard,  abbé  de  Clairvaux. 

Par  Philippe  de  Bonne-Espérance,  abbé  de  Pronioniré. 
Clanc  siint  \ ailes,  sed  claris  vallibus  ubbas 

Clarior,  bis  Clarnra  nomen  in  orbe  dedil. 
Clarus  auis,  Clarus  meritis,  el  Clarus  honore 

C.laniit  iiigenio,  rclligione  magis.  ' 


3S5  CLA  DICTIONNAIRE 

Mors  esl  Clara,  cinis  Clams,  Clarnmquc  scDulcrmii 
Clarior  oxsullal  SpiiiUis  anlc  Deum, 

(Labbe,  Thés.  Epitaph.,  p.  8G). 


II. 

Epitaphc  d'hiihclh  filk  (h  snint  Louis,  femme 
de  Thibault  de  Champagne. 

Si  fiiicmqiiam  foiiiinafauens  a  niorlc  tiieri 

Possel,  Isidu'llis  liaiiil  moiiUiia  foiel, 
Filla  Francorum  Uegis,  Ilegina  Nauarrœ, 

Viidiqiie  F()niiii;r  ciiicla  faiiore  fuil. 
Forma  deceiis,  illiisirc  gniius,  florerisqiic  jiiiicnliis, 

Virliis  qiuB  iiioiiis  damna  liiciosa  facil, 
Mens  dciiola,  pin»  alTi'clns,  vila  pndica, 

Post  inorieni  melins  vincrc!  pra'sial  ci. 
Félix  qnx  potuil  lilandn  siiecic  leniis  vli 

Mundo,  niciilc  ciilens  scdiiliorc  Deum. 

Aulrr,  nu  même  lieu. 
U.rc  qniciimqne  lei;is,  seilo  qiiiiil  (ilia  Uogis 
Iiiclyla  Frtiiicorum  dignissinia  lande  bonornni, 
Islum  corde  cliorum  proprio  facit  esse  décorum, 
llic  cor  llegiiisc  iVoHinnc  fragral  odore, 
Qnod  dedil  in  fine,  Coiiiientns  linins  amore, 
iîi'gis  NauurrœTlicobiiUli  spon^a  secnndi, 
Hic  cor  lialiel,  qnoil  non  deeepil  gloria  mnndi 
Unie  Ciimpania  parni,  cl  Uria,  nam  Coniitissa 
Clara,  Palatina,  diiics  t]nond;im  l'iiil  ipsa. 
Sed  tanien  hic  mores  adjmixil  imbiliores, 
Nam  pielas,  affabililas,  liane  inlilularnnt 
S implicilas  el  sobrielas  in  ca  radiariint  : 
Mnndiiia;  spéculum  fuit  et  tiluhis  probilalis, 
lllnslrans  popnlum  fania  propri;n  bonilalis. 
Il;ce  sapiens,  hnmilis,  l'ormosa,  diseila,  pndiea, 
\ix  esl  liuic  similis  eni  virlns  lam  sil  an.ica. 
Quidqnid  forUina,  nalnra  vel  ars  meditari 
Sciuit  In  hac  vna  voluit  Deus  accumulari. 
llis  niargariiis  fiiil  adorna(a  decenler 
Insnper  el  inilis  adiiersa  lulil  palienlcr, 
Ciim  Paire,  cnm  sponso,  etim  Fralribiis  optai  adiré 
llicrusalem,  sed  mors  banc  feeil  rétro  redire. 
Mors  Palris  et  Fralris  cor  prscsens  valde  grauauit, 
Sed  Sponsi  iluleis  amor  ilbul  pins  criiciauil. 
Nomen  si  (pia'ris  fuil  hiibclln  vocata, 
llegalis  gcneris  llos,  gloria,  lans  cclebrata. 
Ilac  cor  in  Ecclesia  libi  niisil  viigo  Marin, 
Vt  sibi  propiiia  sit  per  te  vera  Sopliia. 
liane  libi  cdminemlel  denolns  grex  Moiiacliornm 
Insnper  ememlel  opernm  rorelacla  snornm. 
Dum  currunl  anni  sub  Clnisio  mille  dueenti 
Septiiaginla  nionos,  tumnialiir  honore  decenti. 
lias  rcs  (pii  Icgilis,  hubcUum,  queso,  iuualc 
Vt  vcslris  mcrilis  possil  regnare  beale. 

Voy.  quelques  ('[iit;i|iiios  relativos  à  Clair- 
vaux,  b  la  suite  (Josa-li(;lL-S(lL'Ci.iNYelil'On- 
i.l';  i\s. 

Ci.AKENTZA.oiiMoréo.royaumcdoGrèro. 

Au  couvent  (le   lilaclipjni's,  pn'is   de  Cla- 

reiil/.a,  près  de  la  purle  de  l'é^liso  cl  au  de- 


CLE  356 

dans,  se  trouve  l'inscription  suivante  sur  le 
])avé. 

Anno  Diii.  M  ccci.vni.  die  xx 
.  nicnsis  sepUnubris.  llic  jacel  Senie- 
iiilius  sancii  Viridi-Mileli  de  Lucinia 
qui  habitat  Yeneciis. 
'Bi'cnoN,  Allas  des  nouv.recherc.  sur  la 
Murec.  Descript.  de  la  pi.  xi.). 
CLlîK.MONT   en   Auvergne,    aujounJliui 
chet-licu  du  département  du  Puy-de-Dùine, 
en  France. 

I. 

Vers  de  Sidoine  Apollinaire,  gravés  sur  les 

bains  de  sa  villa. 
Si  qnis  Avitacum  dignaris  viscre  iiostram, 

Non  libi  displiceal,  si  qnod  habes  placeat. 
Aemnla  baiano  lollniilur  cnlniina  coim, 

l'aripie  colbiniialo  veitiee  fnlget  apex. 
Garrula  ganranisphis  murmurai  unila  Ibienlis, 

Conligui  coUis  lapsa  supercilio. 
I.ueriruim  dives  stagnum  Campania  noilcl, 

Acqnora  si  nosUi  ccrneret  illa  lacus. 
Illue  pnnieeis  ornalur  lillus  echinis, 

Piscibus  in  noslrishospes  utrumquc  vides. 
Si  lihet,  et  placide  parliris  gaudia  corde, 

Qiiisquis  ades,  Baias  lu  facis  hic  aiiimo. 

II. 

Sur  bi  pi'cme. 
Iniraie  algcntes  post  baliiea  lorrida  fliielns, 
Ul  solidcl  calidam  frigore  lynqilia  cnlem. 
El  licet  hoc  solo  mcrgaiis  membra  liqnoro, 
Per  stagnum  noslrnin  Inniina  vestra  nalanl  (I). 
'Cardinal  }tl\i,  p.  3j1). 

m. 

Inscriptions  sur  trois  châsses. 

vni*  siècle. 

In  nomine  l>i  sumi  el  in  honore  sein  • 

marlir'  Agriculi  el  \ilalis  Arvcrnoruni  civilalis 

(sic)  [banc 

capsaexclimonia  Caroloregeann-  xvni  regni  (-2) 

sui;  nec  non  llielerio  comité  vel  reliquis  ebri- 

(sic)  fstiaiiis 

qui  hune  auro  vel  gcmaseongrcgavcr.  per  animas 

cor-  lladdebertns  eps   lieri  rogavil.  El  vos  do- 

inini  cpi  succcssorcs  iiostri  cnm  eleio  vesiro  in 

mercide  vcslra 
orale  pro  nobis.  Deoddigus  fecii. 

IV.    _ 

llic  hahcs  rcliquias  de  capul  sci  Agricili  (ô)  el  de 

sëï  Vilalis  sebina.  lladileberlns  eps  in   Uoiionia 

civitale  iubenle  Carolo  rege  reeipil  feslo  eoruni 

iiii.  id  decembris. 

(I)  Siumonh.  I.  1,  p.  770;  SinoN.  Hnmr.,  Ifii. 
{i)   (a'ile   année   répond    à    l'an   7SG    de  Jésus- 
Clirisl. 
(ô)  Sic  et  non  Agrictdi. 


557 


CLE 
V. 


In  noiniiie  Dl  suiîTi  in  lionore  sci  Mnriac  sci 
l'clii  cl  sîïï  ILircialis,  vi-1  (iiioiiiiii  rfii(|iiiae 
hiccoiidiic  suiil.  Haddebertus  cps  fieii  iiissit.  (I) 
{Cnniinal  Mai,  p.  o2-5:}). 

VI. 

Sur  J'eijlisc  construite  en  Vhonneur  de  sniitt 
Jlliclius,  évéque  d'Auier(/ne,  par  rérc'(/uc 
Bcrnowinus,  au  coiuuiuiicfiiionl  du  i\° 
siècle. 

Omnipolens  Dominas  qui  celsa  vel  iina  giiberiias 

Majestalc  jioiens  scniper  ul)ii|ue  Deus  ; 
Respice  de  solio  sancloriim  gloria  sinniim 

Aiixiiiiinique  luis  rc.v  boue  da  faniulis. 
Priiicipilius  pacem,  suljjectis  addc  salulem, 

lliislis  pelle  minas  cl  fera  bella  preme. 
HsRC  quoque  quœ  stalui  fulgentia  culmina  templi 

Bernowinns  ego,  sinl  libi  grala  Deo. 
Angusio  et  Karolo,  cuiiis  viiiuie  peregi, 

Concède  inqierii  gaiidia  magna  sui. 
Qnisquis  el  liinc  sumnias  precibus  pulsaveiit  anres, 

Effeclura  Iribual  seniper  habere  Deus. 
Hoc  conslinxil  npus  leclor  quod  cernis  boneslum 

Bernowinns  ovans  dncUis  aiiiore  Dei. 
lllins  nec  non  magni  pro  palris  anioie, 

Corpore  qui  sanclœ  pansai  in  arce  donuis. 
In  qua  mulla  Deus  iam  iam  miracula  mitis 

Sscpius  oslendii  illius  ob  nieriium. 
Si  véniel  quisijnis  fidei  de  nuinere  dives, 

Qnod  peiit  invenit,  quod  cupil  ecce'lenel. 
Vos  flaires  venia;  peiilores  obsecro  vobis 

Poscile  faclori  dona  superna  domns. 
Ihvc  libi  conslilui,  lllidi  magne  sacerdos, 

Qu;v  nilel  liic  Doniini  .  .  .  clara  donius, 
Bernowinns  ego  sanclorum  parvus  anialor 

Qni  libi  pra^cipue  vola  preces(pie  iero. 
Te  rogo  suppliciler  pro  me  prece  posce  tonanlera 

Ulpurgel  venia  criinina  Cuncta  mea. 
Et  Carolo  angn^lo,  cnius  pietale  fovenuir, 

Pra;beal  iclherei  pr;emia  larga  soli  (i). 

Qni  enpial  rerum  slndiosus  forle  vialor 

Auctorem  scire  carminis  aui  operis; 
Cum  redit  quœso  modicnm  subsistai  eundo. 

Et  légat  hune  tilulum  qni  sibi  cuncta  refeil. 
Bernowinus  ego  nam  dicor  humillimus  epus 

Culmina  quae  feci  carmina  quœ  cecini. 
Qui  véniel  veniam  scelerum  deposcere  llelu, 

Transeat  has  portas  ad  loca  sancla  silus. 


(lUluRATORi,  p.  1SS3.  Voy.l.WInscr.  et  U.  L., 
p.  (J(J7,  IVoiiiienu  Irailé  de  dijilomuiinue,  1. 11,  p.  GOG 
007,  (355. 

(2)  MvBir.LON,  Ami.  Ben.,  t.  11,  p.  572,  608,  ex 
codite  Otioboniano,  ad  an.  811;  el  in  Sax.  lien., 
t.  V,  p.  lOS.  Voy.  BûLLAND.,  1. 111,  febr.,  p.  9i  ;  i.  vi^ 
juii.,  p.  15 


D'EPlGR.\rilIE.  CLU 

Corpore  lllidius  ce  sa  (pi.  pansât  in  aula 
Exiuiius  merilis  el  pielale  polens. 

lUic  inveniet  soialia  cerla  salmis. 

El  (piam  cuni  laciyniis  poscet,  iiabet  veniam, 
(Cardinal  iMaï,  p.  130) 


558 


Vil 

Vers  (jravcs'par  Bernoicinus,  évc'qus  de  Cler- 
viont,  sur  sa  patène  et  son  calice 

Bernowinus  humilis  sna  reddit  vota  tonanti 

Hoc  corpore -liumilis pra^slat  vita  l)cata. 

{Cardinal   Mai,  p.   lSt7  ;  Mabillon,  An- 
nal. Bcned.,  t.  H,  ji.  (iti'Jj. 

CLUNY,  déparlemenl  de  Saùiie-et-Loire  , 
en  Fcdiicc, 

I. 

Epitaphe  du  prieur  Bernard, 
Par  Pierre  le  Vênéraljle. 
Egregins  senior,  cui  nil  innenilei(]b;i'sil, 

Beruardus  prior  liac  pansai  Ininialiis  linnio. 
Hic  post  militiam  cœlestia  castra  subinlrans, 

Consenuit  ccrians  hoc  iu  agone  diu. 
Islf  sibi  pro  le  lunnquani,  Clunace,  pepercit, 

Huic  sibi  nulla  dies  absqne  labore  luit. 
Sic  bene  lolius  pondus  lolerando  diei, 

Numnium  praeteritum  sero  reporiat  ouans, 
Huins  vos  fralres  niemores  estole  scpnlli, 
Nec  cadal  ex  aniino  qnod  légal  ossa  soluui. 

(Labbe,  Thess.  Epituph.,  p.  86). 

II. 

Epilaphe  du  comte  Eustache, 
Par  Pierre  le  Vénérable. 
Piincipis  Eustachii,  quo  Gidlia  llornit  olim 

Exnuiis  prrcsens  nobililalur  Ininins. 
Isiius  arma  viri  tremuerunt  l'ersicii  régna. 

Et  Babylon  timuit,  quae  timor  orbis  erat. 
A^tliiopum  proprio  rubuil  nigredo  cruore, 

Queni  Inilit  Cliristo  dexlera  sacra  ducis, 
P;dlet  adhuc  Orieiis  stnpefactns  c;pile  suorum, 

Dum  pauet  Occiduu  rursus  ab  hoste  prenii. 
Regia  lerusatem  67iris(!  veneranda  irophseis 

Hoc  duce  capliuuni  lollit  ad  aslra  capnl. 
Speni  Cliiniace  snœ  libi  crodidit  isle  salmis. 

Vt  sibi  plncaret  te  nieJiante  Dciim. 
Har  spe  longinquis  veniens  pcregrinus  ab  oris. 

Hic  iacel,  et  pro  se  supplicat  ecce  libi. 
Aiirea  crnx,  geniina;  celle,  piscesqiie  inarini 

Clamanl,  qnod  niliil  huic  inre  negare  potes. 
Huins  tu  meml)ris  sicut  tua  claustra  parasli, 

Sic  prece  spiritni  régna  superna  para. 
Hœc  quoque  felici  quœ  contegis  ossa  sepuicro, 

Post  hoc  hospitium  rcdde  suœ  jialriœ. 

(Labbiî,  p.  9i). 

III. 

Hugues  I"  duc  de  Bourgogne. 
Hic  requiescit   celcbranda;  niemori;ie,  magnus- 
que  saîculiconteniptor,  Uiigo,  olim  Uux  Burcjun- 


3.;9  CLU 

diœ,  poslea' Sacerdos  cl  Monacliiis  liu'uis  snncix 

Ecclesia;  Ctitmacensis.  Anima  eiiis  ic(iiiiescai  in 

pacc.  Amen. 

(Laiu!i:,  p.  5'J'i-.) 

IV. 

Epitaphe  en    vers  lifonin^,  de    l'abbé  Pierre 
Maurice, 

Dans  l'église  de  ranficntic.  alilave   de   f.liiny,  près  de 
rjiilcl  de  Sailli-Jacques. 

Parel  in  liac  urna,  qnod  non  sil  vila  diHifm 

Qiialescnnique  sumws  niorlc  coa;qn:il  liiimiis. 
Duiii  Pi'lnis  nioii/i(i'|ii"s  Ahlnis,  jus  scpoIi/Mr 

V.w  cadil,  oiilo  jafc/,  llcrc,  ni()iii|Mc  |il:i«(? 
lllf  sains  paliiif,  mnndi  dccus,  arca  sopliiic, 

Nflscius  invidiVc,  vciia  fnil  voniic. 
In  naiale  Dei  soleinnis  niane  di<;i 

Murluus,  ohl'nuùl  pluiiina  qux  muruit. 

(Lauue,  Thess.  épitaph.,  p.  172). 

Nous  citerons  ici  quelques-unes  des  épi- 
taplu'S  en  vers  léonins  que  Lahlie  a  insé- 
rées dans  son  recueil,  p.  150  et  suiv. 

V. 

Albert  de  Roijrs,  évéï/ue  de  Laon, 
A  l'abbaye  de  Sainl-Vincenl  de  I.éon. 
Pi.Tsnlis  Albeili  ciiiorrs  snnl  liic  cooperli 
Iuiiluiscj-;)t'i(i,  viiliiUiiii  lande  referli, 
l'i'uilcnlis,  iuiii,  litiilo  [irobilatis  oniisli, 
1.1  spe  robusli,  pictale,  (ideque  venusii. 
Nobilitas  jenens,  piobal  hune,  et  gloiia  mormn 
Coiili'inpliis  scelcris,  ac  snlKidiiirn  miscronnu  : 
l'Àpiisiiil  non  se  laiilniii,  si'd  opes  miiiiifexie, 
Inia  sua;  sponsœ,  rausasipic  Uiendo  modeste. 
Aniio  milleno  C.  ter,  bis  ter  duodeno 
Decessit  l'esio  Marci.  Pins  liuic  Deus  csio. 


DICTIONNAIRE  CLU  5G0 

VII. 

Conrad,  évéque  de   Wurtzbourg. 
Hoc  procuiiibo  solo,  sceleri  quia  [laiccre  nolo, 
Vnlnera  l'atta  doio  dant  habilare  polo. 

VIII. 

Evrard,  évéque  d'Amiens. 
A  Amiens. 
Qui  pnpuliim  paiiil,  qui  fuiidainciita  locnvit 
lliiins  struclurw,  cniiis  fuit  Vibs  data  curw 
Mr  ledolens  Jini-rfîis  fama,  requiescil  Eurardus, 
Vir  pins  aflliclis,  vidua;  tulcia,  reliclis 
Custos,  qnos  paierai,  iccreabat  nninerc,  verbis  : 
Mitibns  agniis  erul,  tuniidls  leo,  lima  supcrbis. 

IX. 

Geoffroy,  évéque  d'Amiens. 
Dans  l'église  cathédrale  de  .Sainte-Marie. 
Ecce  premnnt/iHimVc  Gaufiidi  mcmbra  cubile 
Sou  minus  nul  simile  nobis  parât  onuiibus  ille, 
Qiwui  lanrus  3<'»iiH«  detoraticrat  in  medicina 
Legeqne  rfiM(H«  decuerunlcornua  bina. 
Clarc  vil'  Aiigoisis  quo  sedes  Ambiaiiensis 
Cieuit  in  inmicnsis  in  cœlis  auclus,  Amen,  sis. 


(1) 


VI. 


Baîduini  régis  lerosol. 

Ejus  sepulcro  inscripinm,  ut  roforl   Villiimonlius,  llb. 
cap.  il,  aliupie. 

Rex  Biilduinus,  alliM'  Imlas  Murhobaïus, 

Spos  piinicf,  vigor  Eriiesiiv,  virlns  ntiiusquc, 

Qiicni  roiiniilabn/ir,  cui  dona,  tribnia  (crebant 

Cedar  et  Aîgiiplus,  Ednn,  ac  iioinirida  bnmusens 

Proli  dolor!  in  moduo  rlaiiditur  lioc /«mn/o. 


(1)  l.abbe  ajoute  ici  :  Qiiain  voro  aiiliqua  siut 
rjusiiioili  rliylliniica  caruiiiia  docciit,  (pi:i.'  li.ilieiiliM- 
Cap.  7S  Vil:e  nis.  S.  l'aionis,  cp  iMiblçiisis.  Ex 
(pia  \i(loiia,  iiuj\til  iiuclor  ille.  iinouxjmns,  earnu'n 
pul  liruiii  jii.vta  ruslici.iitent  pcr  oiniiiiiin  pêne  vo- 
lilabal  ora,  ita  ('aiicntiiiiii,  reniiiueqiie  thiiros  indc 
plauileiiilu  ('uni|ioiiebaut. 

De  C.lolario  csl  cancre  Hefçe  l'iaiicnriim, 

(Jiii  mil  (U'^naie  m  ^-eiili'iii  Sa\iiiiiiiii. 

O'i.'ni  i-'ianiier  prciiiciii'.si'l  Ml.^•>l■.  SaMuiiim, 

Si  iiuu  liiissel  incl.viiis  l'aro  de  génère  liuryiindioauin  ! 

Et  in  fine  liiijns  canniiiis 
ynniidn   viniiint  Missi  Saxoniim  in  icTiini   l'rancurMin, 
Kiio  iilii  eral  pnmieps  Ir.K  s.-niii  pcr  iirluMn  .Midiliiiiini, 
Inslinclu  i)ei,  ne  inlerlicianiur  a  Ucur  l'raniuriiin. 


X. 

Geoffroy,  évéque  du  Mans. 
Dans  la  chartreuse  de  Saiiile-Maiie. 
Ilic  iacet  liiimatns  Cenoiniinis  Pr;csul  uniiiliis 
('.iinjr'idus  grains  Domino,  viiaipic  j)robaliis, 
Moribiis  ornatiis,  liumilis,  castns,  modemlus, 
Cnins  iure  status  bcne  creditur  esse  bcaitis. 

XI. 

Gazon,  évéque  de  Laon. 
Abbaye  de  Saint-Vincent  de  Laon. 
Diix  Liinduncnsis  et  Pra^siil  Ceuzo  vocaliis, 
l.aiiililiiis  iiiimeiisis  digiius  iacet  lilr  Inmulaliis, 
l'itrisiensis  ei  Cnntpania  \illa  dat  orltiin 
(lui  lucis  porinin  Iribiiat  Dcns  et  rciiiiici. 
llit  DecTctorum  Dot tor  fuit,  et  ijcnerosus, 
Castns,  formosus,  promolor  eralqnc  bonorum, 
Eargus,  mnnifirus  liumilis  fuit,  abpie  (;hiV/»,s-, 
I'.iciiikIus,  liilns,  sapiens,  inlioiicsla  perosns. 
C  tir  enm  ijii//c,  seplemqiie  deceni  socialis, 
Daiil  pnBscire  salis,  diini  vivere  desiit  ille. 
Ambrosii  feslo  migranil  fine  diei, 
(".uni  pietalc  Dei  sintcœli  gandia  pra'slo. 

XII. 

Gérard  Le  IUnnc,  cardinal  de  Sainlc-Sabtne 

A  Home,  église  de  Saiiil-Jeaii  de  Latran. 
()iiis(piis  ad  «/((iri!  veiiics  lioc  sucri/icare, 
(,)iii  V('l  adornre  mi  Gcrardi  memorare, 
Onu  /'rirHii'».sis,  et  Poiililieis  Sabiiiensif. 
Iloi   allcndat  liumo,  pcr  fumis  qiiid  sibi  promu. 


361 


CLU 


D'EPIGRAPHIE. 


CLU 


362 


Esl  fiiDus  uiKie  stimus,  ei  iransinius  quasi  fumiis. 

(Cœtcra  dabiint  Ciacconius,  Auberius,  aliique  Car- 
dinatiliœ  Purpurœ  Uluslratores.) 

XIII. 

Gerberg,  reine  de  France. 

Par  Gerbert,  nooine  d'Aurillac,  depuis  souverain  pontife. 
Regum  slirpe  salti  rébus  specieque  beala, 
Moribus  ornata,  fiilei  pietalc  probata, 
lure  supericila  Francis  Gcrberga  vocata, 
Concidit  iu  fata,  sed  carne  salis  decorala, 

XIV. 

Gauthier,  évéque  de  Langres. 
A  l'église  des  Cbartreux  de  Lugoi. 
Prsesul  Lingonicus  sapiens  ac  mente  pudicus, 

Noniine    Galilierus,    paliens ,   humilis  quoque, 
Zelator  cullusC/irisfimanet  bicque  sepultus.  [leiMs, 
Hic  nos  fundauil,  tenipiuni  pariter  dedicaitii, 
Fastum  ca/caiiif,  Munduin  stercus  reputauil. 
Nosler  et  inde  fuit  facius;  terrestria  spreuk, 
Ac  babitum  leiiuil,  in  quo  cum  pace  quieuit, 
Anno  mitleno  centeno  septuageno 
Octave  pleno  migrauit  corde  sere)io 

Illud  vero,  octave  pleno,  id  est  complelo  atque 
perfeclo,  atque  adeo  currenle  jam  1179,  ut  inani 
labore  vexentur  qui  epitapbiiini  publicis  quibusdam 
inonumenlis  et  chronico  Beuiguiano  adversari  exi- 
stimant. 

XV. 

Jean  Cholet,  cardinal  de  Sainte-Cécile. 
  Saint-Lucien  de  Bauvais. 
Ista  legens  siste,  et  pensa  quantus  fuit  is(e, 
Cui_o  tam  pulcrum  cernis  fulgere  sepulcrum. 
Est  rosa  su!)  petra,  quam  signant  subdita  meir' 
Et  tanli  floris  vis  se  dill'undit  oduris. 
Ecce  sub  boc  lumiilo  venerabilis  ossa  loaiinis 
Cœciliœ  titulo  decorali  pluribus  unnis. 
Postea  Legalus  fuit  inclytus  atque  probatus. 
Vir  niagni  Cordis,  cuius  mens  nescia  sordis, 
Gloria  Francorum,  decus  orbis,  forniaque  morum, 
Faulor  lusiorum,  conslans  ullor  vitioriim. 
Canonis  et  Legiim  professer  eral  generatis. 
Francorum  Rcgum  consul  bonus  et  speciulis. 
Prouocet  ad  fteium  pielas  recolendo  Choleium 
Tanquam  deleium  fonlem  pietate  repletum. 
Mors  quid  fecisii?  vita;  reserans  iler  isti 
Multa  gregi  CkrisU  cbarisuiala  subripuisii. 
Dapsilis  et  mundus,  verax  fuit  atque  /îdclis 
Floreat  in  cœlis,  quia  nunc  sibi  nemo  secundus 
Arinos  depromas  oclo  de  mille  trecentis 
Augusti  Nonas  quarto  lux  est  morientis. 

XVI. 

(Autre.) 
Hac  in  Capsetla  latet  orbis  fulgida  Stella, 
Cwusfulgore  regio  haec  fuit  aucla  in  honore. 
DicTioNN.  d'Epiguaphie.  I 


Francia  Legatum  suscepit,  eum  sibi  graïuvi, 
Formam  virtuium,  Francorum  nobile  sculum  : 
Hic  vir  compositus,  vir  verax,  virque  periius, 
lustus,  magnificus,  Regum  speciaiis  amicus 
Ergo  necem  plores  prxclari  Patris,  et  ores 
Ut  post  hos  Flores  fructus  capial  meliores. 

XVII. 

Jean  de  Dormans,    cardinal. 
Aux  Chartreux  de  Paris. 
Dormit  liic  I.  de  Dormano  : 
Chrislo  felix  est  oblatus; 
Corpus  linquens "munrfo  vano, 
Sub  marmore  lumuliiius. 
Tu  devoti  Patris  liuius 
Rex  gloriœ  lES  V  Christe 
Animam  suscipe  :  cujus 
Corptis  tegil  lapis  isle. 

XVIII. 

Hugues,  archevêque  de  Lyon. 
Epilaphe  par  Baudry,  archevêque  de  Dole. 
Post  Lugdunensis  Prœsul,  prius  Hugo  Diensis, 

Magnus  Romanœ  fdius  Ecclesiœ. 
Quem  sibi  Legatum  Romanus  Papa  roguuit. 
Ad  Synodum  veniens  prob  dolor!  occiibuit. 
Virtutum  cetlam,  diuini  nectaris  aulam, 
Hac  tumulauit  humo  Segusiensis  liomo 

XIX. 

Epitaphe  du  pape  Jean  XV. 
A  l'église  Saint-Pierre  à  Rome. 
Clauditur  hoc  tumulo  venerabilis  ille  loannes. 
Qui  Legis  sacrée  diû'undere  nouerai  amnes, 
Egregius  Doctor  verbo  quœcumque  docebat, 
Moribus  et  vita  iribuens  exempla  gercbal. 
Ihinc  a  Canonici  deslriclo  iure  rigorh 
Non  tiraor,  aut  lucrum,  non  gratia  llexit  umoris. 
Del  Deiis  œternus  cœloruni  luniine  pasci 
Gui  dat  Roma  mori,  dederat  bene  gaudia  nasci. 
Cum  vir  isle  obiit,  si  vis  agnoscere  verum  : 
Seplima  lux  Maij  fuit  iili  meta  dierum. 

XX. 

Jean  de  Sacrobosco. 
Aux  Malhurins  de  Paris. 
De  Sacrobosco  qui  Compuiisla  loannes 
Tenipora  discernil,  ia«el  liic  a  lempore  raptus. 
Tempore  qui  sequeris,  raenior  esto  quod  morieris. 
Si  miser  es,  plora  !  miserans  pro  me  precor  ora. 

XXI. 

Abbé  Natalis. 
Par  Baudry,  abbé  de  Bourgeuil. 

Abbas  Natalis  bas  ^des  nmplificarai , 
El  uouiter  factas  Urbanus  Papa  sacrarat, 

12 


567  COI 

XLII, 

Le  cardinal  Uenii,  abbe  de  Citeaux. 
1163,  17  May. 
Au  moDastère  de  Ctairvaux. 
Svbiacel  liuic  lu^ndi,  (|iioiulaiii  iiolissiiiuis  Orbi, 
Abbas  llctiricus  liomiiiiu  Curdiiie  (Hyiiiin. 
Lubiica  qui  vani  contetniieiis  gaudia  muudi 
Terris  niembra  dcdil,  cœlis  aiiimaniqiio  rcmisil. 

COBHAM,  près  Rochester,  eu  Anglelerrc. 
I. 
'  Epilaphes  de  l'Eglise. 

Jean  de  Cobham. 

Vous  qe  passez  icy  eniour 

Priez  pour  l'aime  le  eorlays  \iamlour 

Qe  Joban  de  Cobham  avoit  a  iioiiii 

Dieux  lui  faee  (e)  oclray  pardouii. 

Que  trespassa  lendemain  deseinl  llalhi  (eu) 

Le  puissaunt  otrie  a  denianoir  ove  (u) 

Luy  en  l'an  de  grâce  mil  cccl  qatre 

Ces  eneuiis  niorlels  fest  abatre-  . 

II. 

Epitapbe  de  sa  première  femme,  Jeaone  de  Beauchamp 

Dame  Jone  de  Cobham  gisl  icy 
Dieu  de  sa  ailme  ayl  mercy 
Qi  pur  l'aime  priera 
XI  jours  de  pardon  avéra. 
[Sépulcral  monuments,  1,  liages  lOo,  lOG.) 

Eglise  du  collège. 

III. 

Thomas  de  Cobham  (frère  de  John)  enterré  dans  l'éRlIse 
du  collège  qu'il  avait  fondé  à  Cobham,  mort  en  1367. 

\ous  qe  par  ici  passe  Iz 

Pour  lalme  Thomas  de  Cobham  prielz 

Qe  trépassa  la  seynt  Thom  le  aposlrc 

(Le)  Tout  (puissant)  lui  oltrie  a  demeurer  en    Kim- 

En  l'an  de  grâce  mil [panie  le  voslre 

Le  haut  Trinité  lui  soit  dcfender  d'inferne   abismc  : 
El  icy  gist  Dame  .Maud  de  Cobham  qe  l'iisl  le 
femme  de  Sire  Thomas  Cobeham  (juc  delly  a  ix 
\our  de  averiU'au  de  grâce  m.  ccc...  iii  KIc.  ii. 
(Sépulcral  monuments,  l,  123.) 
COIUE,  en  Suisse. 

Inscription  trouvée  en  1530. 

Diva:  Ileleiia: 

Nobilissima;  ac  venerabili 

matri  D.  N.  FI.    Val. 

Conslanlini  pii  Felicls 

victoris  semper 

Aiignsti 

M.  Avidius  Priscws 

proc.  Iiered.  in.  Dalmalia 

D.    N.  .M.    Q.  (jus. 

{CardinalM Al,  230,  2. 


D1C^10^NAIRE  C0.M  368 

COLOGNE,  sur  le  Rhin,  au  royautne  de 
Prusse. 

I. 


Sur  le  mur  de  l'église  paroissiale  de  Saint- 
Pierre. 
.     .     T.  F.  imperatoribus  noslris 
.     .    sio  FI.  Arcadio   et  FI.  EÎîgeiiio 
.     .    1.  conlapsam  justu  viri  cl. 
.    .     lis  comitis  etinstantia  V.  C. 

.    .    mitis  domesticorum  et 

.    .    giis  ex  integro  opère  faciuud. 

.    .     it  magisicr  Pnelius. 

[Cardinal  Mai,  339,  k.) 

II. 

Chapelle  Saint-Erasme. 

S.  Evardus  me  fecit. 

Quicumque 

hune     locum 

destruere  voluerit, 

ira  Dei  feriatur. 

Et  nemldgsul  iaceat 

[Cardinal  M  AÏ,  122,  1.) 

Gelenius,  rfeAd»!.  magn.,  Col.  Agripp.,  [). 
277,  lit  œternœ  malediclionis  subjaccal. 

III. 

Eglise  de  Saint-Cunibert. 
£pitapbe  de  Jean  Fiuer. 

Hospes  sta  pauUnm,  quod  deico  pellege,  quoius 
Ossua  sont  isteic  maislissima  consila,  raplom 
Veitsc  ejus  mollum  doclae  Oeuerc  Camœn;u. 
lleicce  touam  erodiil  Praises  Montane  iuuenlam 
Et  sacra  Tboulogi;c  nactus  diadeniaia  clerom. 
Atque  gregem  Cuiiiberle  tuuin  rexit,  ducnilque. 
Sceilus  erat,    nûquam  leuis,    haiu  malu,  docln,  li- 
Commodn,  lousliliai  cuslos,  ambilor  honesli.   [delis, 
Ingenium,  <|uoi  nnlia  inalum  sententia  suasil. 
Sarcopbago  hoc  ilbun  Colleg.e  deposierunt. 
Mens  Diuom  cndo  donui  perpos  laiiatiir  in  xucic. 
Thomana;  exe(|uias  memores  iuere  Camœn.'C 
Carminis  bas  oUi.  Hoc  volui,  ne  nescius  esses. 

(L.iiiiîi-:,  Thés,  cpisl.,  p.  i03.) 
COLONIOLA  ,  dans  le  lerriloire  do    Vé- 
rone, royaume  Loiubardo-Vénitieii. 

DD.  NN.  FI.  Valen- 

liniano  et   FI.    V;dcn- 

ti  divinis  fralribus 

semper  augg. 

[Cardinal  Mai,  21JV,  1  ;  (iihjteh,  285,  10; 
Maff.,  Ver.  ///.,  l.  IV,  ii"  13  ;  Panvin., 
^.1.  Ver.,  p.  22(>.) 

COMACCIIIO,    ou   laliu  Cgmachum.  dans 
los  Klal.s-PoMlilicaux,  |mùs  do  l'Adrialiquo. 
Inscription  du  clocher  de  la  grande  église, 

>!<  fêin.  dn.  Feli.  T.  RTÎt.  arcj).  sce  cucl. 
11.(7.  eTFf.  Viiiieniiiis  priinû 


369 


CON 


D'EPIGRAPHIE. 


CON 


370 


eps  ccc.  sci  Cassianici  ciim 
priinû  édifie,  par  indie.  VI.  ^ 

felici. 
[Cardinal  Mai,  p.  207. 

CONDÉ,  (h'pnrtement  du  Nord,  en  France. 
Les  journaux  du  Nord  ont  annoncé,  à  la  date 
du  8  octobre  1845,  la  translation  qui  a  eu 
lieu  de  Wiers  (Belgique)  à  Coudé  (Nord)  de 
dix-huit  cercueils  renfermant  les  restes  de 
divers  membres  de  la  famille  de  Croy.  Ces 
restes,   enlevés  en  1791  d'une  chapelle  sé- 
pulcrale de  la  même  église  de  Condé,  avaient 
été  conduits  en  Belgique,  et  déposés   dans 
une  salle  du  chAteau  de  Wiers  par  des  per- 
sonnes désireuses  de  les  soustraire  à  la  pro- 
fanation. M.  le  duc  acluol  de  Croy  a  obtenu 
que  cette  précieuse  )iartie  de   son   liéritage 
lui  fût  rendue.  Le  transport  a  eu  lieu  avec 
la  plus  grande  solennité.  L'un  des  cercueils 
a    vivement    excité  la  curiosité   publique. 
C'est  une  boîte  en  bois  do   1    mètre  24  de 
longueur,   sur  laquelle  était  attachée  cette 
inscription  : 
.  .  .  \sabiaus...  jadis  dame  de  Morlaniez,  fcme 
de  sir  Robiers  de  Con<let,  seigneur  de  Marches 
et  de  Bailleid,  laquelle  Irespassa  l'an  mcccxlvu, 
le  derrenier  jour  dou  mois  d'aoûts.  Priez  pour 
l'ame  de  li. 

Ce  qu'il  y  ado  plus  singulier,  c'est  qu'une 
ouverture  qui  se  fermait  par  une  trappe  à 
coulisse  permettait  de  voir  dans  l'intérieur 
le  crâne  de  la  dame,  encore  garni  de  longs 
cheveux  roux. 

CONDOM,  en  France. 

Offrande  d'Algasius  on  AgaJfius,  duc  d'Aqui- 
taine. 

Gravée  sur  une  plaque  de  rvppès ,  près  de  l'autel  de  l'é- 
glise abbatiaie  de  Condom. 

TempUim  Clirisle  luis  famulator  Agalsius  offert. 
In  f|uo  se  socias  nialcr  el  uxor  agunl. 

Tu  cœli  e  solio  terrenum  illabere  mysten, 
Et  purani  piiro  trade  fidem  populo. 

Hic  niera  perpcluo  recinuut  aliaria  Cbrislo, 
Et  calet  arcanis  nox  vigilanda  sacris. 

Hic  et  jusloruin  gaudent  coniponier  (?)  uina 
E  transalpinis  (]u;c  veniunt  tumulis. 

Ambitus  bic  teniplu  est,  atque  ainbitus  isle  sepulcro 
(juisquis  sanctus  adi,  quisque  profanusabi. 

(Plus  bas.) 
Ego  .Agalsius  Aquitauornm  dux  et  niaterniea  Isam- 
burgis  et  uxor  iiiea  Agnes  hune  locum  dedimus 
domino  nostro  J.  C.  Salvalori   ob   peccatorum 
nostrorum  induigentiam  parenlumque  nostrorum 

saiulem. 

{Cardinal  Mai,  360,  1.) 

CONÉGLL\NO,  dans  le  royaume  Lom- 
bardo-Véuilien. 

Eglise  collégiale. 

Tiré  avec  le  corps  de  siime  Victorioe  ,  ilu  cinielière 
de  Ciillisle,  en  1G61. 

Fia.  Viclorina 

que  vixit  an.  xxu. 


et  nieses  vni.  et  dies  xv. 

servandus  iSinile  in  pace 
pâlir    bene    merenii    fecit 

felie  en  pace  ' 

s.  inn.  v.  Ninita, 

{Cardinal M ^i..  4.33,  G.) 

CONFLANS,  près  Paris,  sur  le  bord  de  la 
Marne  et  de  la  Seine. 

L'église  de  Saint-Pierre  de  Conllans,  de  la 
paroisse  de  laquelle  est  le  bourg  du  pont  do 
Charenton,  est  un  b'Aliment  du  xvi'  siècle. 
Il  est  tout  voûté,  et  a  un  collatéral  de  chaque 
côté,  mais  sans  abside  ou  sans  fond  en  forme 
de  rond-point.  Celte  église  est,  dans  le 
pouillé  Parisien  du  xiii'  siècle,  au  rang  de 
celles  dont  la  nomination  appartient  au 
prieur  de  Saint-Martin,  et  tous  les  |iouillés 
imprimés  y  sont  conformes.  Il  a  existé  cer- 
tainement une  léproserie  au  pont  de  Charen- 
ton, et  il  paraît  qu'il  y  a  eu  aussi  un  hôpital. 

Dans  le  dernier  siècle,  il  s'est  formé  sur 
le  territoire  de  la  paroisse  de  Conflans  deux 
communautés,  l'une  d'hommes  et  l'autre  de 
filles. 

La  communauté  de  femmes  est  un  prieuré 
de  Bénédictines,  sous  le  titre  de  la  Concep- 
tion et  de  Saint-Jose|jh.  Il  reconnaît  pour  sou 
institutrice  Charlotte  Le  Bret,  qui,  de  reli- 
gieuse de  Farmoutiers  étant  devenue  prieure' 
de  Saint-Thomas  de  la  Val,  au  diocèse  de 
Sens,  jeta  les  fondements  d'un  nouveau  mo- 
nastère de  son  ordre  à  Lagny,  l'an  1641. 
C'est  ce  mêmecouvent  qui,  au  bout  de  douze 
ou  treize  ans ,  fut  rapproché  de  Paris,  à 
cause  des  guerres,  et  placé  à  Conflans  dans 
l'hôtel  ou  palais  de  Bourgogne,  c'est-à-dire 
l'ancien  séjour  des  ducs,  que  la  duchesse 
d'Angoulême  lui  vendit.  Depuis  ce  temps, 
ce  monastère  a  fourni  plusieurs  abbesses  à 
diverses  maisons  de  Bénédictines. 

Près  de  la  balustrade  du  maître-autel,  du 
côté  de  l'Evangile,  on  voit  un  monument  de 
marbre  orné  de  dorure,  où  re|>ose  le  cœur 
de  Guy  de  Duras,  duc  de  Quintin,  que  l'on 
appelait  le  maréchal  de  Lorges.  Ce  monu- 
ment est  couronné  de  ses  armes.  Il  avait 
deux  filles  religieuses  à  Contlans,  savoir, 
Élisabeth-Gabrielle  de  Durfort ,  qui  a  été 
ensuite  abbesse  d'Andeceis,  et  Claude-Su- 
sanne  de  Durfort,  morte  abbesse  de  Saint- 
Amand  de  Rouen. 

François  de  Harlay,  archevêque  de  Paris, 
souhaitant  avoir  une  maison  de  plaisance 
dans  le  voisinage  de  Pari-s,  en  acheta,  l'an 
1672,  de  M.  le  duc  de  Richelieu,  une  en  ro- 
ture à  Conllans,  accompagnée  d'une  île  sur 
la  rivière,  et  la  fit  rebâtir  à  neuf,  puis  la  lé- 
gua à  ses  successeurs.  M.  de  Harlay  y  mou- 
rut d'apoplexie,  le  6  août  1695.  Elle  est  si- 
tuée sur  la  pente  d'un  coteau,  qui  donne 
une  vue  charmante  sur  la  rivière  et  sur  une 
vaste  plaine.  Les  bâtiments  sont  très-irrégu- 
liers,  et  d'un  goût  assez  bizarre. 

Le  savant  Antoine  Loisel,  avocat  au  par- 
lement de  Paris,  nous  apprend,  dans  la  qua- 
trième partie  de  ses  opuscules,  que  ce  «lue 
nous  ap|ielons  aujourd'hui  le  château  de 
Conflans,  était,  au  commencement  du  xvi' 


371 


CON 


DICTIONNAIRE 


('.ON 


572 


sièclo,  la  maison  de  campagne  d'iiii  célèbre 
avocat,  nommé  Dix-Hommes,  «  qu'on  disait, 
njoute-t-il  ,  être  celui  (jiii  avait  apporté  le 
pri'inier  les  bonnes  lettres  au  barreau.  »  Il 
avait  fait  mellre  sur  la  porte  de  derrière  de 
cette  maison,  par  laquelle  il  entrait,  lorsqu'il 
venait  h  Coiillans  par  le  côté  de  la  rivière, 
ce  disti(|uc  latin,  imité  de  Térenoo  : 
Coiiseqiior  ex  lioc  riire  scnex  quoi!  coinilus  olim 
Ut  neqiie  ;igri  atil  urhis  me  salias  capiat. 

II  y  a  dans  Téi'ence  : 
Ex  meo  propinqiio  nirc  lioc  capio  commodi 
Neqne  agri,  neque  urhis odiiiin  me  iitiquam  percipit; 
Llii  salias  fier!  cœpil,  comniiilo  locum. 

{lùinnch.,  ad.  v,  sec.  vi.) 

Cette  inscription  a  subsisté  longtemps,  et 
on  la  voyait  encore  dans  les  commence- 
ments du  XVII'  siècle,  lorsque  MM.  de  Ville- 
roi  étaient  propriélaires  de  cette  maison. 

Ce  fut  au  bourî?  de  Cliarenton,  territoire 
de  Carrières  et  Conflans  ,  que  Charles  V, 
régent  de  France,  campa,  le  30  juin  1358, 
avec  trente  mille  chevaux,  pendant  que  Pa- 
ris ne  le  reconnaissait  pas,  mais  le  loi  de 
Navarre  :  «  Et  étoit  le  corps  dudit  régent 
logé  en  riiôtel  du  Séjour  ès-Carrières.  Et  de 
là  il  vint  au  pavillon  ,  qui  fut  fait  vers  le 
moulin  à  vent,  pour  parlementer  avec  le  roi 
de  Navarre,  le  Sjnillet.  »  Des  Ursins,  en  son 
Histoire  de  Charles  VI,  parlant  de  Cliarenton, 
dit  qu'en  liOo,  «  le  tonnerre  y  abattit  huit 
cheminées,  rencontra  un  comiùagnon  auquel 
il  ôta  le  cha[)er04i  et  la  manche  Jextre  de  sa 
robe,  et  passa  sans  lui  niai  faire  :  et  [lar  un 
trou  entra  en  la  maison  du  Dautin,  et  en 
une  chambre  rencontra  un  jeune  homme,  le- 
quel il  tua,  lui  consumant  les  chairs  et  les 
os  et  tout. 

Le  couvent  des  Carmes  Déchaussés  se 
trouve  sur  le  territoire  de  la  paroisse  de 
Conflans,  et  assez  éloigné  de  cette  paroisse. 
Il  est  situé  à  l'extrémité  du  village  des  Car- 
rières, près  du  bourg  de  Chare;iton.  Les 
religieux  qui  forment  ce  couvent  furent  éta- 
blis dans  cet  endroit  en  1G15,  par  Charles 
Bailly,  président  en  la  chambre  (les  comptes 
et  pai'  Chrétienne  ou  Christine  Le  Clerc,  son 
épouse.  A  côté  du  maîlre-autel,  '  est  une 
chapelle,  dans  la(inelle  est  le  mausolée  des 
foiiilaleui-s  de  celte  maison.  On  voit  sur  une 
base  ornée  de  marbre  et  garnie  d'une  ins- 
cri|)tion,  une  |)lale-forme  à  la  hauteur  de 
six  à  sept  pieds,  sur  la(iuelle  sont  les  statues 
de  Charles  Hailly  et  de  Christine  Le  Clerc, 
son  épouse.  Ils  sont  h  genoux  l'un  et  l'antre 
sur  un  |irie-dieu  Le  tout  est  d'un  Irès-beau 
marbre  blanc,  et  d'une  très-bonne  exécution 
C'est  bien  donnnage  qu'un  morceau  si  digne 
d'être  vu  soit,  pour  ainsi  dii'e,  enseveli  dans 
les  ténèb es.  La  (tlia|)c'lle  (|ui  le  contient, 
est,  par  (;lle-mème,  assez  ol)Scure,  et  elle  est 
d'ailleurs  placée  de  nianière  qu'on  ne  peut 
y  aborder  iacilnnent. 

(HuRTAtr   et  Magny,   Dict.  de  Paris    et 
des  euvirmis.) 

CONFJ>ANS- SAINTE- HONOKINE,  à  la 
jonction  de  l'Oise  et  de'  la  Seine,   nounné 


Sainte-Honorine,  à  cause  île  la  translation 
du  corps  de  cette  sain'edans  ce  lieu,  où  elle 
avait  été  apportée  de  tiraville,  sous  le  règne 
de  Charles  le  Simple.  L'église  a  d'abord  été 
titrée  de  Notre-Dame  :  on  veut  (pi'elle  ait  été 
surnommée  des  Ardents,  peut-être  h  cause 
de  (piehpie  concours  du  peuple  dans  le 
temps  (jne  la  maladie  des  ardents  régna, 
c'est-.Vdire  au  \'  siècle.  Ce  n'était  alors 
qu'une  chapelle;  mais  les  seigneurs  de 
IJeaura(jnt-sur-Oise  ayant  eu  la  dévotion  de 
bâtir  une  église  plus  spa,  ieuse  au  xr  siècle, 
et  de,  faire  venir  à  GonOans  des  moines  de 
l'abbaye  du  Bec,  pour  y  demi'urer,  il  se  fit 
aloi-s  une  seconde  translation  du  cor[)s  de 
sainte  Honorine,  de  la  vieille  chapelle  en  la 
nouvelle  église,  à  laquelle  assista  saint  An- 
selme, abbé  du  Bec,  et  depuis  archevêque  de 
Cantorbéry,  avec  Geoffroy,  évoque  de  Pa- 
ris, c'est-à-dire,  entre  les  années  1079  et 
1087.  Il  se  fit  un  grand  nombre  de  miracles, 
et  l'on  réclamait  particulièrement  cette  sainte 
au  sujet  des  captifs  ou  piisonniiM's.  Sa  châsse 
est  élevée  derrière  l'autel  de  l'église  du 
prieuré  :  elle  est  couverte  de  plusieurs  |)la- 
ques  de  cuivre,  et  autres  de  bas  argent. 

(HuKTAiT  et  Magny,  Dict%  de  Paris  et  des 
environs.) 
CONQUES,  département  de  l'Aveyron,  en 
France. 

Vers  1060.  —  Eglise  de  Sainte-Foy  à  l'abbaye 
de  Conques  (Ordre  de  Saint-Benoit). 

Hic  est  al)l)as  siliis  divina  Icgeperitiis 

Vir  domino  graïus  de  noinino  Bogo  vocaUis 

Hoc   peragens  clausu-um    qiiod    versus    lendil   ad 

Sollerti  cura  cessit  et  altéra  pUira  [ausU'uai 

Hic  est  laudandns  per  secla  vir  veneraiidus 

Vivat  iii  œtenium  regem  laudnndo  supi'rniim. 

(Mém.  delà  Soc.  archéol.  du  Midi.  t.  IV, 
I).  278.) 

Extrait  d'un  Rapport  adrrss('  nu  Ministre  de 
riidérieur,  sur  rabhaije  de  Conques  , 

Par  M.  P.  Mérimée, 

Inspecteur-génér.il  îles  momiments  liisloriques  de 
l'raine,  etc. 

L'abbaye  de  Conqm^s,  de  l'ordri;  de  Saint- 
Beniiîl,  fut  fondée,  dit-on,  vers  la  tin  du 
m"  siècle  dans  une  esuèce  de  désert,  au  mi- 
lieu des  plus  Apres  montagnes  du  Kouergue. 
Si  l'on  en  croit  ses  histoi'iiMis,  elle  fut  suc- 
cessivement ruinée  par  li<s  Ariens,  puis  par 
lesSarrazins  (7;{0},  et  rétablie  autant  de  fuis, 
d'abord  par  Clovis,  puis  par  Pépin,  roi  d'A- 
(|uitaine.  Mais  ce  n'est  pas  l'histoire  de  la 
communaulc  donl  y  in  <i  m'occuper  ici.  je  n'é- 
tudie que  celle  du  monument,  et  il  parait 
bien  constaté  Ijuc  rédiiice  (|ue  nous  voyons 
aujourd'hui  fut  construit  presijne  en  entier 
au  ciiiuinencement  du  \i'  siècle  par  les  soins 
de  l'abbé  Oldaric  {I0:î0-10(i0). 

Le  bourg  de  Conipies,  presque  inacces- 
sible pendant  une  jiartie  de  l'hiver  en  raison 
dr  la  diflirullé  des  chemins,  s'est  élevé  au- 
tiuu'  et  sur  l'emplacement  de  l'ancienne  ab- 
liave,  dont  t.iut.s  les  dépendances  ont  dis- 


573 


CON 


D'EPir.RAPHIK. 


CON 


574 


paru  l'une  après  l'autre  ,  quelques-unes  fort 
récemment.  L'église  seule  s'est  conservée 
comme  iiaroisse;  elle  est  située  sur  un  ver- 
sant extrêmement  roide,  ayant  sa  façade  oc- 
cidentale tournée  vers  une  vallée  étroite, 
mais  profonde,  qui  sépare  deux  murailles 
de  rochers  presque  verticales.  On  ne  pou- 
vait choisir  une  retraite  jilus  mélancolique, 
ni  plus  convenable  à  des  âmes  pieuses  qui 
voulaient  fuir  le  monde. 

L'église  de  Conques  paraissant  avoir  servi 
de  modèle  à  un  certain  nombre  de  monu- 
ments dont  j'aurai  bientôt  occasion  de  vous 
entretenir,  son  architecture  raérited'être  étu- 
diée comme  un  type.  En  effet,  si  l'on  se 
rappelle  les  grandes  richesses  de  cette  ab- 
baye, les  vastes  connaissances  et  les  rela- 
tions étendues  de  ses  moines  ,  on  peut  pen- 
ser que  le  système  qui  présida  à  sa  cons- 
truction fut  comme  l'expression  complète  de 
l'art  dans  une  certaine  époque  et  dans  une 
certaine  province  :  ce  dut  être  le  dernier  ui.il 
des  architectes  de  la  France  centrale  dans  la 
première  moitié  du  xi'  siècle. 

Son  plan  figure  une  croix  latine  terminée 
à  l'est  par  trois  absides  semi-ciiculaires  (1). 
Aussi  larges  que  la  nef,  les  tians«epts  sont 
partagés,  comme  celle-ci  et  comme  le  chœur, 
en  trois  divisions  longitudinales  par  des  ar- 
cades surmontées  de  vastes  galeries  (jui 
couvrent  toute  l'étendue  des  bas-côtés.  Deux 
chapelles  s'ouvrent  sur  chacun  des  croisil- 
lons du  transsept;  toutes  les  deux  tournées 
à  l'est,  l'une  très-grande  s'appmant  au 
chœur,  l'autre  d'un  diamètre  moitié  moindre 
a  l'extrémiié  du  croisillon.  Trois  portes  don- 
nent accès  dans  l'église  :  la  jiremière  à  l'Oc- 
cident, divisée  en  deux  vantaux;  ies  autres 
percées  dans  le  mur  occidental  des  trans- 
se])ts  et  fort  rapprochées  de  la  nef.  A  l'inter- 
section des  transsepts  s'élève  une  coupole 
sous  une  tour  octogone;  deux  autres  tours 
carrées  llanquent  la  façade  occidentale. 

En  |ilan,  les  piliers  de  la  nef  reiirésentent 
des  carrés  flanqués  alli  rnaliviuient  sur  tou- 
tes leurs  faces,  les  uns  par  des  coiopnes,  les 
autres  par  des  pilastres.  Ceux  des  transsejits 
et  de  la  partie  occidentale  du  chœur  n'ont 
que  des  colonnes,  et,  suivant  une  pratique 
assez  générale ,  tout  l'hémicycle  du  chœur 
repose  sur  des  colonnes  isolées  (2).  On  ob- 
servera que  les  piliers  qui  supportent  la 
cou|'ole  au  centre  de  l'église  sont  beaucouii 
plus  épais  que  les  autres,  et  déplus,  renfor- 
cés, en  ce  point ,  par  le  rapprochement  des 
piliers  de  la  nef  et  du  chœur.  En  effet,  la 
largeur  des  collatéraux  des  transsepts  est 
moindre  que  celle  des  arcades  de  la  nef  et 
du  chœur,  et  l'alignement  des  |)iliers  du 
Iranssept  a  déterminé  celui  des  piliers  qui 
soutiennent  la  coupole.  Telle  est,  je  crois, 
la  véritable  raison  de  ce  rapprochement  des 

(1)  Cette  expression  n'est  pas  exacte  pour  l'absiJe 
ceiitr:ile  dont  la  courbe  di-cril  presque  les  deux 
tiers  d'un  cercle;  elle  a  la  forme  d'un  fer  à  cheval 
resserré  à  ses  extrémilés. 

(2)  Il  faut  t\iiie  une  exception  pour  le  pilier  qui 
tontlieà  cet  liéiuicyclu  ;  il  est  carré  el  llauquésur  ses 
angles  de  niinces  colonuedes  engagées, 


piliers  an  centre  de  l'église.  D'abord  j  étais 
tenté  de  supposer  à  l'architecte  l'intention 
de  donner  ainsi  une  l'ius  grande  résistance 
aux  bases  de  la  tour;  mais  après  un  examen 
plus  attentif,  je  n'y  vois  plus  qu'une  espèce 
de  hasard,  résultat  forcé  de  la  (iilféreiice  de 
largeur  entre  les  collatéraux  de  la  nef  et  ceux 
de  la  croisée. 

Nulle  part  dans  l'église  on  ne  voit  d'ogi- 
ves, et  toutes  les  arcades,  bien  que  très-re- 
marquabletuent  élevées,  sont  en  jilein-cintre. 
Dans  la  nef  et  le  chœur  les  voûtes  sont  en 
berceau  :  elles  sont  d'arôtes  dans  les  bas 
côtés,  partout  renforcées  d'arcs-doubleaux 
très-épais.  Les  voûtes  des  galeries  su|ié~ 
rieures  décrivant  un  quart  de  cercle  servent 
en  quelque  sorte  d'arc-boutant  aux  voûtes 
de  la  grande  nef,  car  leur  sommet  aboutit 
précisément  à  la  naissance  de  ces  dernières. 
Isolée  et  accidentelle  pour  ainsi  dire  dans  le 
Rouergue,  cette  disposition  va  devenir  ca- 
ractéristique dans  toutes  les  églises  romanes 
de  l'Auvergne.  Je  n'ai  pas  besoin  d'ajouter 
que  ces  voûtes  n'ont  subi  aucune  répara- 
tion. Construites  avec  le  plus  grand  soin,  de 
schistes  fort  durs  noyés  dans  un  excellent 
béton,  et  épaisses  à  ia  clef  de  plus  de  O"  30, 
malgré  le  délabrement  de  la  toiture,  elles 
m'ont  paru  avoir  très-peu  souffert  jusqu'à  ce 
jour. 

Les  galeries  s'éclairent  par  des  fenêtres 
percées  dans  les  murs  laléraux.  Du  côté  de 
la  nef  elles  présentent  de  grandes  arcades 
géminées  (1).  Point  de  fenêtres  au-dessous, 
et  les  arcs-doubleaux  de  la  voûte  s'appuient 
aux  colonnes  engagées  qui  séparent  ces  ar- 
cadi^s.  Aujourd'hui  les  fenêtres  de  la  gale- 
rie étant  bouchées  ,  la  nef  est  un  peu  obs- 
cure, car  elle  ne  reçoit  de  jour  latéralement 
que  I  ar  les  fenêtres  basses  et  étroites  des 
collatéraux.  Mémedisposition  dans  lechœur, 
mais  elle  se  modifie  pour  la  partie  semi- 
circulaire  du  chevet.  La  galerie  s'abaisse 
brusquetnent  de  moitié  de  sa  hauteur  ;  au- 
dessus  il  y  a  trois  fenêtres  séparées  par  qua- 
tre arcades  aveugles,  répondant  les  unes  et 
les  autres  aux  arcades  inférieures  du  chevet 
et  à  celles  de  la  galerie  (â). 

Au  lieu  d'une  galerie  pour  réunir  l'étage 
supérieur  du  chœur  h  celui  de  la  nef,  il  n'y 
a  au  sud  et  au  nord  des  transsepts  qu'un 
passage  étroit,  une  espèce  de  corniche  sou- 
tenue par  une  rangée  de  consoles  historiées 
comme  celles  que  j'avais  observées  dans 
l'église  de  Figeac.  A  l'occident  de  la  nef  on 
trouve  une  disposition  pareille,  en  sorte 
qu'on  peut  faire  le  tour  de  l'église  sans  des- 

(1)  La  séparation  entre  ces  arcades  est  marquée 
par  lies  piliers  sur  lesquels  se  prolongent  des  colon- 
nes partant  de  l'aire  de  la  nef  et  montant  jusqu'aux 
retombées  des  arcs-doubleaux.  Là  ou  entre  les  ar- 
cades inférieures  il  y  a  des  pilastres  ,  ils  sont  sur- 
montés par  des  colonnes  engagées,  dont  la  hase  est  à 
la  hauteur  du  plancher  de  la  galerie.  Rien  de  pins 
gauche  que  l'ajustement  de  ces  pilastres  avec  ies  co- 
lomies  qui  les  surmontent. 

(2)  Les  arcades  de  la  galerie  sont  simples  dans  le 
chevet  :  partout  ailleurs  elles  sont  géiniiiées,  divi- 
sées par  des  colonnes  accouplées  suivant  une  ligne 
perpendiculaire  à  l'axe  des  galeries. 


575 


CON 


DiCTIONNAlHE 


CON 


376 


cendre  à  terre.  Aùjounl'liui  l'on  monte  ;iux 
giilei-ics  par  une  tourelle  |ilaf6e  h  l'exlréniité 
du  transsept  sud,  mais  une  diti'érence  mar- 
qn(''e  entre  son  a[)pareil  et  celui  des  murs  la- 
t(!Taux  de  l'éi^li^e,  donne  lieu  de  croirequ'elle 
n'appartient  pas  à  la  eonstruclion  primitive. 

A  l'enliée  de  la  nef,  bien  qu'un  peu  déli- 
gurûe  par  des  disfiositions  modernes,  on  re- 
coiuiaît  facilement  un  nartliex  intérieur.  Au 
niveau  du  sol  il  se  divise  en  trois  ,salles 
cSrrées,  correspondant  aux  trois  nefs  de  l'é- 
glise, et  recouvertes  de  voûtes  d'arêtes  fort 
basses.  Au-dessus  se  trouvent  trois  autres 
salles  ou  tribunes  dont  les  voûtes  arrivent  à 
j)ru  i^rès  à  la  hauteur  du  sol  des  galeries  ; 
vient  enfin  le  passage  étroit  dont  j'ai  parlé 
qui  élablit  la  communication  entre  ces  gale- 
ries. Deux  petites  tourelles  peu  saillantes  se 
projettent  en  encorbellement  à  l'angle  du 
narthex.  Elles  contiennent  des  escaliers  en 
hélice  qui  conduisent  des  galeries  de  la  nef 
aux  tribunes  du  narthex  et  aux  étages  supé- 
rieurs des  tours  occidentales.  En  guise  de 
console,  elles  reposent  sur  une  colonne  by- 
zantine, appuyée  elle-même  sur  un  pilastre, 
qui  soutient,  ou  plutôt  paraît  soutenir  ces 
tourelles.  Si  je  ne  me  trompe,  ces  tourelles 
se  |)rolongeaient  autrefois  jusqu'à  l'aire  des 
collatéraux  et  leurs  escaliers  condusaient 
aux  salles  supérieures  du  narthex  ainsi 
qu'aux  galeries  de  la  nef. 

La  tour  centrale  a  deux  rangs  de  fenêtres 
l'un  au-dessus  de  l'autre;  mais  le  dernier 
rang,  aussi  bien  que  la  coupole  et  la  flèche 
qui  la  surmonte,  sont  des  additions  du  xiv' 
siècle.  Voilà,  avec  le  déplacement  des  esca- 
liers conduisant  a  la  galerie,  la  plus  impor- 
tante altération  qu'ait  subie  le  plan  primitif; 
car,  ailleurs  ,  si  des  changements  ont  eu 
lieu,  ils  ont  été  exécutés  assez  peu  de  temps 
après  la  construction  générale  pour  ne  pas 
la  modiûer  d'une  manière  sensible,  difficiles 
en  outre  à  constater,  car  ils  appartiennent 
au  même  système  d'architecture. 

J'ai  dit  (pie  l'église  de  Siinte-Foy  est  som- 
bre. Deux  fenêtres  étroites  surmontées  d'un 
ceil-de-buMif  et  [icrcécs  dans  la  façade  occi- 
dentale; autant  pour  les  façades  nord  et  sud 
des  lraiisse()ts  ;  les  fenêtres  de  la  couijole, 
les  trois  fenêtres  du  chevet,  enfin  celles  des 
collatéraux,  voilà  les  seules  ouvei  turcs  qui 
donnent  du  jour  dans  l'édifice  de|)uis  (juo 
toutes  celles  de  la  galerie  ont  été  bouchées. 
Leur  suppression  est  fâcheuse,  ce  me  sem- 
ble, et  contribue  à  entretenir  dans  l'église 
une  humidité  qui,  en  qu(.'lques  points,  a  oc- 
casionné des  dégradations  dans  les  murs  la- 
téraux. 

J'observe  autour  du  chevet  une  disposition 
toute  nouvelle  pour  moi,  mais  dont  j'aurai 
bientôt  plus  d'un  exemple  à  citer.  C'est  une 
espèce  de  banc  avec  une  marche  pour  y 
monter,  régnant  le  long  des  nnirs,  entre  les 
chapelles  i[ui  rayonnent  autour  de  l'hémicy- 
cle du  ch(eur  (1).  Il  seudile  (jue  ç'aient  été 
auti'L'fois  di's  [)lac(;s  [)rivilégiées.  Le  huig  de 

(I)  Ces  cli:i|)ullcs  sont  sensiblement  jilus  élevées 
que  le  cliu'ur. 


ce  banc  nu  do  ce  stylobatc  (car  on  peut  lui 
donner  ce  nom  en  raison  des  colonnes  enga- 
gées autour  des  chapelles  qui  s'y  api)uient), 
on  remarque  un  cordon  d'ornements  très-ri- 
chement siulptés  et  variés  dans  chacune  de 
ses  divisions.  On  y  voit  des  oves  d'un  beau 
travail  et  d'un  caractère  presque  antique; 
quant  aux  autres  moulures,  il  n'y  a  qu'un 
dessin  qui  en  pourrait  faire  connaître  la  bi- 
zarrerie et  la  diversité. 

A  l'extérieur  de  l'église,  des  contre-forts 
larges,  mais  |ieu  saillants,  renforcent  les  murs 
d'ailleurs  très-éjiais.  Leur  appareil  n'est 
point  uniforme.  Généralement  les  contre- 
forts sont  de  pierres  de  taille,  rjuelques-uns 
pourtant  n'ont  que  leurs  angles  construits  de 
la  sorte  et  l'intervalle  est  rempli  i)ar  une  es- 
pèce d'opus  incerlum ,  composé  de  gros 
fragments  de  schiste  brut.  Les  murs  sont 
bâtis  delà  même  manière,  sauf  les  fondations 
formées  de  grosses  pierres  équarries  et  ran- 
gées par  assises  régulières.  Çà  et  là,  on  re- 
marque par  dessus  le  schiste  un  parement  de 
moellons,  et  c'est  le  cas  pour  les  absides  et 
la  façade  occidentale.  J'y  reviendrai  tout  à 
l'heure.  La  pierre  de  taille  est  un  grès  rouge 
ou  jaunâtre  ,  ou  bien  ,  mais  plus  rarement, 
un  calcaire  très-fin.  C'est  cette  dernière 
lierre  qu'on  a  exclusivement  employée  pour 
'ornementation. 

A  l'intérieur  de  l'église  cette  ornementa- 
tion se  réduit  à  peu  près  aux  cha|iiteaux  des 
colonnes  (car- les  pilastres  n'ont  que  de  sim- 
ples tailloirs).  11  iaut  y  ajouter  les  cordons 
d'oves  et  les  autres  moulures  du  stylobate, 
quelques  bas-reliefs  appliqués  sur  les  pen- 
dentifs de  la  coupole ,  enfin  deux  grandes 
statues  élevées  sur  des  consoles  le  long  de 
la  paroi  nord  du  transsept  (1). 

Les  cha[)iteaux  présentent  la  variété  ordi- 
naire au  style  byzantin ,  mais  ils  ont  entre 
eux  un  rapport  général  par  leur  galbe  qui  so 
ra|iproche  sensiblement  du  profil  corinthien. 
On  en  voit  d'historiés,  d'autres  ornés  de  rin- 
ceaux ou  de  feuillages  fantastiques,  quel- 
ques-uns admirablement  sculjités  et  d'un  fini 
merveilleux  :  mais  le  plus  grand  nombre  ne 
montre  que  des  crochets  courts,  aigus,  qui 
liaraissent  comme  les  rudiments  à  peine 
ébauchés  de  très-larges  feuilles.  De  ce  nom- 
bre sont  presque  tous  les  chapiteaux  du 
chœur,  et  je  note  ce  fait  comme  faisant  ex- 
ception à  la  règle  presque  générale  (]ui  donne 
à  cette  partie  du  temple  la  décoration  iii  plus 
riche  et  la  plus  élégai\te.  Ailleurs  on  obser- 
vera avec  sur|>rise  l'absence  absolue  de  sy- 
mélrii.'  dans  la  distribution  des  ornements. 
Non-seulement  deux  colonnes  voisines  , 
même  accouplées,  comme  celles  des  gale- 
ries, ont  des  chapiteaux  de  types  très-ditfé- 
rents,  mais  souvent  à  côté  d  un  chafiileau 
très-riche  on  en  voit  un  autre  ]>resipie  nu, 
à  (leine  dégrossi ,  et  ce|iendant ,  autant  ou 
plus  en  évidence  ([uc  le  premier.  Il  se  peut 


(1)  IMoliiililomont  :ijoiil('Cs  vers  1.1  fin  du  su'  siè- 
cle. Los  lias-relicf's  de  l;i  coiipcili-  soiil  plus  iiiicieiis. 
Ce  soMl  de  grandes  figures  d'iiiiges  cl  do  salins,  (rail- 
leurs d'un  iravail  fori  grossier. 


577 


CON 


D'EPIGRAPHIE. 


(;0N 


578 


que  le  travail  d'ortiemenlation  exécute  sur 
place  soit  demeuré  imparlait,  ou  qu'il  ait  été 
terminé  avec  précipitation.  D'ailleurs  j'ai 
vainement  cherché  des  traces  de  i)eintures 
ou  de  dorures  sur  ces  chapiteaux  ,  car  on 
ti'ouve  plus  d'un  exemple  de  cette  manière 
de  remplacer  le  travail  lent  du  sculiiteur. 

A  l'extérieur,  les  fenêtres  des  absides  sont 
flanquées  d'assez  jolies  colonnettes  byzanti- 
nes, et  autour  du  chevet  règne  un  cordon  de 
modiilons  fantastiques  parmi  lesquels  se  re- 
produisent souvent  les  mômes  motifs.  Ce 
sont  des  têtes  ou  plutôt  des  bustes  de  che- 
vaux. 

Aujourd'hui  un  seul  toit  couvre  l'église; 
il  y  en  avait  trois  dans  l'origine,  comme  on 
jieut  s'en  convaincre  ,  en  voyant  sous  la 
couverture  actuelle  des  modiilons  et  une 
corniche  quisûrement  n'étaient  pas  destinés 
à  rester  cachés.  Le  toit  des  collatéraux  devait 
être  fort  plat  ;  peut-être  même  n'étaient-ils 
couverts  que  par  une  terrasse  ,  circonstance 
remarquable  dans  un  pays  où  il  tombe  beau- 
coup de  neige;  mais  il  semble  qu'importée 
des  pays  chauds  ilans  la  France,  l'architec- 
ture byzantine  y  ait  subsisté  quelque  temps 
sans  se  modifier  d'après  la  ditrérence  des 
climats. 

11  n'y  a  point  de  crypte  sous  le  chœur; 
sans  doute  à  cause  de  la  nature  du  sol,  qui 
est  un  roc  vif.  Il  a  fallu  môme  l'entamer 
pour  niveler  l'aire  de  l'église. 

J'arrive  à  la  façade,  dont  j'aurais  dû  peut- 
être  parler  plus  tôt.  Ce  qui  frappe  d'abord, 
c'est  sa  hauteur,  inusitée  dans  un  édifice  de 
cette  époque.  Un  vaste  tyra|)an  en  ])lein-cin- 
tre,  encadré  dans  un  fruuton,  surmonte  la 
porte  occidentale.  Au-dessus  deux  fenêtres 
longues  et  étroites  avec  une  petite  rose, 
laissant  un  grand  espace  lisse  entre  une  mou- 
lure de  billettes  à  la  base  des  fenêtres,  et  le 
s'ommet  du  fronton.  L'appareil  qui  en  cet 
endroit  n'est  qu'un  opus  incertum ,  tandis 
que  tout  le  reste  de  la  façade  présente  des 
assises  régulières  de  moello'ns  taillés,  prouve 
qu'autrefois  11  existait  là  un  placage  ou  une 
décoration  quelconque  que  le  temps  ou  la 
aiain  des  hommes  a  lait  disparaître.  Le  som- 
met des  deux  tours  carrées  qui  flanquaient 
la  façade  est  détruit;  maintenant  elles  ne 
s'élèvent  pas  plus  haut  que  le  toit  de  la  nef; 
c'est ,  dit-on ,  par  suite  d'un  incendie  qui 
détruisit  toute  la  toiture  de  l'église  que  ces 
tours  ont  perdu  leur  amortissement.  A  leurs 
longues  fenêtres  en  forme  de  meurtrières, 
je  soupçonne  qu'elles  ont  pu  avoir  une  des- 
tination militaire. 

De  chaque  côté  des  fenêtres  qui  surmon- 
tent la  porte  occidentale,  on  observe  quel- 
ques incrustations  ou  mosaïques  grossières, 
des  étoiles  rouges  ou  noires  dans  un  cercle 
jaune ,  puis  des  losanges  ou  des  parallélo- 
grammes obliques  et  disposés  en  arête  de 
poisson.  Ce  genre  de  décoration,  d'un  usage 
facile  en  ce  pays,  où  l'on  trouve  des  maté- 
riaux de  couleurs  très-tranchées  paraît  ici 
comme  jeté  au  hasard.  En  Auvergne,  au 
contraire  ,  nous  le  verrons  reproduit  •  eu 
grand  et  avec  une  persistance  systématique. 


Le  tympan  ae  la  grande  porte,  couvert  de 
sculptures  encore  assez  bien  conservées,  mé- 
rite une  description  détaillée.  Bien  que  le 
travail  en  soit  barbare,  on  distingue  dans  sa 
composition  plus  d'art,  et  je  dirai  plus  de 
sentiment,  qu'on  n'en  attendrait  d'une  épo- 
que aussi  grossière.  Enfin  l'on  y  trouve 
quelques  traits  curieux  qui  peignent  les 
mœurs  et  les  usages. 

Une  banderole  légèrement  ondulée  en- 
toure le  tympan  et  lui  sert  d'archivolte.  Çà  et 
là,  des  têtes  et  des  mains  passant  au-dessus 
et  au-dessous  de  la  banderole  semblent  la 
soutenir  ou  la  déployer. 

Le  sujet  de  cet  immense  bas-relief  est 
celui  qui  se  trouve  le  plus  fréquemment 
reproduit  à  la  même  place  :  le  Jugement  der- 
nier. Trois  zones  horizontales  divisent  toute 
la  composition  et  c(miprennent  chacune  plu- 
sieurs groupes  qui  s'y  rattachent. 

Au  centre  de  la  zone  du  milieu,  on  voit  le 
Christ  assis  sur  un  trône  dans  une  resica 
piscis;  à  sa  droite  les  élus  ,  à  sa  gauche  les 
damnés  ;  même  disposition  pour  la  zone  in- 
férieure. Des  anges  portant  la  croix  et  les 
instruments  de  la  passion,  d'autres  sonnant 
de  la  trompette,  occupent  le  haut  du  tym- 
pan ou  la  zone  la  plus  élevée.  Sur  les  tra- 
verses de  la  croix  se  lisent  les  mots  suivants 
à  moitié  elfacés  : 

Sol.  lancea.  clavi  ....  vnae  .  .  .  c  .  . 
signv.  crvcis.  erit.  in.  celo  cvn  .  .  .  .;  sur 
le  haut  de  la  croix  rex  iuDEORVM;  dans  le 
nimbe  du  Christ  :  Ivdex.  Enfin  des  bande- 
roles au-dessus  de  la  vesica  piscis  portent 
cette  inscription  mutilée  :  .  /  patris  mci  fi- 
dèles. .  .  Iivc  discedite  a  me  rcprobati. 

Le  Christ,  drapé  tout  à  fait  à  l'antique,  ne 
manque  pas  de  noblesse;  sa  main  droite  se 
lève  pour  bénir,  tandis  que  delà  gauche  il 
repousse  les  danniés.  Dans  cette  figure,  la 
plus  grande  et  la  mieux  travaillée  de  tout  le 
tympan,  on  trouve  tous  les  caractères  de  la 
sculpture  byzantine  ,  la  longueur  du  corps  , 
la  grandeur  exagérée  des  pieds  et  des  mains, 
les  plis  raides  et  pressés  des  draperies,  et 
surtout  le  soin  minutieux  apporté  dans 
l'exécution  des  plus  petits  détails.  Toute 
fois,  comparée  avec  d'autres  monuments  de 
la  même  époque,  elle  paraîtrait  traitée  avec 
un  peu  plus  de  largeur;  on  pourrait  dire, 
avec  moins  de  recherche  et  de  manière.  La 
môme  observation  s'applique,  au  reste,  à  tou- 
tes les  figures  du  bas-relief. 

A  la  droite  du  Christ  et  sur  la  zone  du 
milieu  se  groupent  les  élus,  parmi  lesquels 
une  sainte  très-rapprocliée  du  Christ  me 
paraît  être  sainte  Foy  [Sannta  Fidis),  pa- 
tronne de  l'église  ;  puis  saint  Pierre,  recon- 
naissable  à  ses  clefs,  suivi  d'un  vieillard 
appuyé  sur  des  béquilles,  et  d'une  foule  de 
personnages,  différents  de  sexe  et  de  profes- 
sion. Le  groupe  le  plus  remarquable  montre 
un  abbé  tenant  sa  crosse  d'une  main,  et  de 
l'autre  conduisant  un  roi,  qui,  la  tête  bais- 
sée et  les  genoux  à  demi  fléchis,  semble 
frappé  d'une  vive  terreur;  le  moine  au  con- 
traire, la  tête  levée,  l'air  confiant,  présente 
son  timide  acolyte  en  homme  qui  a  l'assu- 


379 


CON 


DICTIONNAIRE 


CON 


380 


r.inoeqiio  persotino  ne  saiirnit  t'Iro  mal  reru 
en  sa  compagnie  Kien  de  plus  naïvement 
comique  que  ces  deux  figures. 

Les  jiersonnagcs  qui  composent  les  difle- 
renls  groupes  n"occui)i'nt  pas  tout  res|)ace 
de  la  seconde  zone.  Us  sont  placés  sous 
deux  espèces  de  frontons,  et  les  intervalles 
du  fond  fentre  les  frontons  et  le  haut  dcr  la 
zone)  sont  remplis  par  des  aiifies  de  pro|)oi- 
tion  plus  petilo  et  dans  ditlerentes  attitudes, 
la  plupart  tenant  des  ljan<Jeroles  qui  portent 
les    noms    de    Vérins   Théologales  :  fides. 

SPES.     CARITAS.     CONSTANCIA.     VJIILITAS     (sic). 

Sur  la  mèuje  zone,  mais  di.'l'anlre  côlé,  c'est- 
à-dire  à  la  gauche  du  Christ,  paraissent  les 
dauniés,  séiiarés  du  Sauveur  par  des  auges 
(pii  les  repoussent.  Un  sérai)hin  tient  le  livre 
de  vie  cpii  se  ferme  au  Jugement  dernier, 
et  pour  jilus  de  clarté  le  livre  poite  l'ins- 
cription suivante  :  hic  sig\atvr  liueu  vite. 
Les  damnés,  ainsi  que  les  diables  mêlés  avec 
eux,  sont  rangés  sur  deux  lignes  l'une  au- 
dessus  de  l'autre.  En  preuve  d.>  rim|)^rtia- 
lilé  des  fondateurs  de  l'abbaye,  trois  moi- 
nes, dont  un  abbé,  figurent  parmi  les  réprou- 
vés, pris  tous  les  trois  dans  un  filet  que 
tient  un  démon.  J'observe  ensuite  un  groupe 
qui  aurait  pu  in.jpirerau  Dante  la  description 
du  supplice  de  l'évèque  Ruggiero  ,  c'est  un 
diable  rongeant  le  crâne  d'un  damné 

Deux  vers  au-dessus  de  cette  zone  expli- 
quent la  double  composition.  Le  premier  au- 
dessus  des  Ijienheuieux  :  Sanclorvm  celvs 
slatXpo  ivdice  letvs;  l'autre,  du  côté  ojiposé  : 
Iluiitnes  (sic)  pcrvcmi  sic  svnt  in  maria  rapti. 
Le  mot  maria  n'est  juslilié  que  par  le  lilel 
dont  je  viens  de  parler. 

La  zone  inférieure  représente  encore  le 
contraste  des  su|iplices  de  l'enfer  avec  les 
joies  du  "[laradis.  Deux  fronlons  parta- 
gent ce  compartiment.  D'un  côté  les  élus 
sous  des  arcades  par  groupes  de  deux  ou 
de  trois  ,  se  dirigent  vers  la  porte  du  para- 
dis toute  garnie  de  ferrures  avec  un  énorme 
verrou  et  une  serrure  de  sûreté  s'il  en  fut. 
Sur  le  fond  au-dessus  du  fronton,  on  voit  un 
aulel  avec  le  calice,  puis  des  morts  sortant 
de  icurs  totnbeaux,  enfin  une  sainte  attine 
par  une  main  gigantesqu(.'.  C/c^l  encore 
sainte  Foy,  à  ce  que  je  su|i|)ose.  Deux  légen- 
des expliquent  celte  partie  du  bas-relief, 
l'une  tracée  sur  le  cordon  qui  sépare  la  se- 
conde zone  de  la  troisième ,  l'autri!  sur  les 
rampants  du  fronton.  Les  v(uci  :  Sic  fhitrr 
electis  ad  celi  gavdia  cnnctis  —  Gloria  pax 
reqvies.  perpetvvs  que  dies  —  Casti  pacifici 
mites  pirtdtis  nniici  —  Sic  stant  gavdeutes  se- 
cvri  nil  melvcntes. 

Au  contre  de  cette  zone,  précisément  sous 
les  |)ieds  du  Christ,  un  ange  et  un  diable  jiè- 
sent  les  Ami.'s  ;  le  iliahle  a  l'air  Irès-h'ipou  et 
cherche  évidenumiit  à  rendre  sa  part  meil- 
leure. 

V.n  o()positioii  à  la 
Sculpteur  a  placé  cell 
gueule  monstrueuse, 

les  damnés.  On  voit  ensuite,  sous  un  fronto! 
correspondant  à  celui  des  élus,  un  diable 


porte  du  paradis,  le 
e  de  l'enfer;  c'est  une 
où   un  diable  pousse 


énorme  :  c  esi,  je  crois,  Satan  en  personne, 
assis  sur  son  trône,  lenaîit  ini  damné  sous 
ses  pieds  en  guise  de  tabouret.  Il  est  entouré 
de  ses  ministres  etdos  réprouvés,  qui  expient 
leurs  crimes  [lar  dilférents  genres  de  suppli- 
ces. On  remar<[ue  englouti  par  la  gueule 
diaboli(pie  un  chevalier  tout  armé,  préci- 
pité avec  S'Ui  ciieval,  qui  s'abat  et  le  renverse 
la  tète  la  première;  puis  un  diable  tenant 
une  harpe,  qui  entonne  quel(|ue  chose  dans 
la  bouche  d'un  malheureux  pécheur  (1);  un 
gourmand,  reconnaissable  h  un  gros  ventre, 
obligé  d'avahr  queli[n.es  |ilals  de  la  c")isine 
infernale;  un  homme  et  une  femme,  deux 
amants  cou|)ables,  je  crois,  étranglés  <le  la 
même  corde  et  trouvant,  commet  il  sendile, 
quelipie  consolation,  ainsi  que  Francesca  et 
Paido,  à  souffrir  le  même  su|)plice;  un  avare 
pendu,  sa  bourse  au  col,  pendant  qu'un  ser- 
pent lui  rouge  les  yeux;  enliîi  un  damné  à 
la  liroche,  entouré  do  démons,  dont  les  uns 
ofificient  comme  cui>iniers  et  les  autres  ser- 
vent de  chei]ets. —  Tels  sont  les  principaux 
groupes  de  cette  partie  de  la  compositi(ni. 
Au-dessus  on  lit  les  vers  suivants  : 

Peiils  inivsti  crvciatvr  lu  igniljvs  vsti 
Deinonas  alq  iremvnt  perpelvoq.  gemvnt 
Fvres  memlaces  fais!  cvridiq  rapares 
Sic  svnldaiiipnaii  cviicti  siiiivl  ol  seelcrali 


Enfin  sur  le  linteau 
cette  inscription  : 


Je  la  |)orte  est  tracée 


0  pcccaiores  iraiisinvlelis  iiisi  mores 
IvJicivm  (Ivrvin  vobis  scilote  fvlvrvm 


Il  faut  noter  une  particularité  assez  bizarre 
dans  ces  inscriptions.  Les  lettres  sont  en 
général  sculptées  en  creux ,  mais  il  y  en  a 
(juelipies-unes  seulemenl  peintes,  et  de  ces 
dernières,  la  plupart  sont  elfacées.  Par  exein- 
))le,  h  la  suite  du  dernier  vers,  il  y  a  une 
vingtaine  de  lettres  que  le  temps  a  rendues 
illisibles.  On  en  doit  inférer  que  l'inscriplio!! 
a  été  augmentée  a|iiès  cou|i;  peut-être,  la 
lieinlure  du  bas-relief  est-elle  fort  posté- 
rieure à  la  scnl[iture.  J'aurais  dû  remari|uer 
plutôt  (pie  toutes  les  figures  sont  peintes,  et 
(pioi(pn'  les  couleurs  sendilent  assez  moder- 
nes, elles  sont  appliquées  sur  une  couche 
ancienne  de  même  teinte  et  bien  visible  en- 
core en  (pielques  points. 

Si  je  ne  me  trompe,  dans  cette  variété 
immense;  de  personnages  accumulés  sur  ce 
bas-relief,  il  y  a  plus  d'iniagination  ijue  n'en 
montrent  d'ordinaire  les  comj'osilions  do 
cetti'  époque,  et  les  amants  étranglés  de  la 
même  corde,  l'aldjé  protecteur  du  loi,  le 
cliaiit(;ur  et  le  gourmand  |iunis  par  oii  ils 
ont  |)éché,  annoncent  une  certaine  reclier- 
che  d'idées  (pi'iui  ne  s'attt'iid  pas  à  r(!ncon- 
trerdans  les  ouvrages  d'une  épo(pie  de  bar- 
barie. Je 
rection  d 


remarque   encore,  malgré  l'incor- 
u  travail,  une  tentative  constante 


(I)  On  a  voiihi,  je  pi'iise,  iiinnirer  le  supplice  des 
Jon};l>'iirs  iloiit  la  liouche  n'a  fail  eniciulre  (|uu  des 
chants  prot'aiics. 


581 


CON 


peur  arriver  h  l'expression  ,  tentative  quel- 
quefois suivie  de  succès. 

L'année  derûièrc  on  a  pratiqué  une  large 
tranchée  le  long  de  la  muraille  nord  de  la 
nef  et  autour  de   l'abside,  qui ,  enterrées  à 
une  profondeur  notable,  souffraient  sensi- 
blement de  riuimidit('.  Dans  cette  fouille  on 
a  découvert  un  grand  nombre  de  tombeaux 
en  pierre  appliqués  contre  les  murs  de  l'é- 
glise et  empilés  les  uns  au-dessus  des  autres. 
Quelques-uns  de  ces  tombeaux  sont  en  grès, 
la  plupart  en  pierre  calcaire.  Dans  presque 
tous,  la  place  de  la  tète  est  marquée.  On  en 
voit  plusieurs  qui  ont  sur  le  côté  une  espèce 
de  porte   mobile  qui  s'ouvre  au  moyen  de 
jioignées  de  fer,  mais  les  couvercles  du  plus 
grand  nombre  sont  scellés  avec  un  mastic 
fort  dur.  Les  plus  grands  de  ces  sarcophages 
contiennent  un  gril  en  fer  sur  lequel  le  cada- 
vre était  étendu.  Aujourd'hui  beaucoup  de 
ces  tombeaux  renferment  encore  des  osse- 
ments et  même  des  squelettes  entiers,  mais 
je  n'ai  pas   entendu  dire  qu'on  y  ait  trouvé 
des  bijoux  ou  îles  ustensiles  quelconques.  Il 
y  en  a  fort  piu  qui  se  distinguent  par  quel- 
que décoration,  et  dans  ce  cas  elle  se  réduit 
à   un  soubassement  ou  bien   à  une   niche 
avec  des  colonnes  et  une  arcature  ligurée. 
Tel  est  le  tombeau  de  labbé  Bégon,  placé  à 
l'extérieur  de  la  nef,  du  côté  sud.  L'inscrip- 
tion que  je   vais  rapporter   est  gravée  sur 
deux  tablettes  de  marbre  noir,  et  les  creux 
des  lettres  sont  remplis  de  plomb.  Entre  les 
deux   tablettes  se   trouve  un  bas-relief  de 
style  byzantin  seul|)té  dans  m  calcaire  gri- 
sâtre, et  qui  représente  le  Christ  ayant  à  sa 
droite   sainte    Foy,   à  sa  gauche  un  abbé, 
tous  les  deux  couronnés  par  un  ange. 


sollerli  cvra  gess 
it  el  allera  plvra:  hi 
c  est  lavdaiidvs  per  se 
cvla  vil-  veneraiiilvs 
wivat  iii  elernvm 
geiu  iavdaïuio  svpernvm 


Hic  est  abbas  sitvs 
ilivina  lege  perilvs 
vir  Dmo  gralvs 
(Je  iiOLuiiie  Bego  vocalvs 
lioc  peragens  clavslr 
vin  qvod  versvs 
lendit  ad  avstrvm 

Il  est  vraisemblable  que  cette  inscription 
ei  le  tombeau  ne  sont  pas  fort  jiostérieurs  au 
commencement  du  xiV  siècle. 

Au  sud  de  l'église  attenant  au  transsept,  on 
remarque  un  arceau  porté  sur  des  colonnes 
géminées  fort  basses.  Voilà  tout  ce  qui  reste 
du  cloître  bàli  vers  la  tin  du  \i'  siècle  |)ar 
l'ablié  Bégon,  et  que  l'on  vient  d'.ibatlre  tout 
récemment.  Le  style  des  colonnes  ne  per- 
met pas  de  douter  qu'il  ne  fût  presque  con- 
temporain de  la  construction  de  l'église. 

Je  transcris  les  vers  suivants  ([u'oi  lit  au- 
dessus  d'une  porte  en  ruine  qui  doimait  dans 
le  cloître  ,  mais  je  ne  sais  à  iiuelle  partie  du 
monument  elle  con;luisait. 

lias  benedic  valvas  qvi — niviulvni  rex  bone  salvas 

El  nos  de  porlls  siiiivl^  omnes  eiipe  niortis. 

Enfin,  je  citerai  une  dernière  inscription 
encore  en  vers  léonins,  car  il  paraît  que  les 
religieux  de  Conques  iaisaieni  graml  cas  de 
la  poésie.  Eli,'  est  gravée  sur  un  linteau  de 
porte  ayant  la  forme  d'un  fronton  obtus, 


DEPIGR.\PH1E.  CON  582 

Jsie  inagistrorvin  ocvs  est  sinivl  el  pvcrorvm 
MlKvnt   qvando  volvnl  Lie  {sic)   res  (jvas  perdere 

[nolvnt 

Je  me  suis  demandé  vainement  quel  pou- 
vait être  ce  lieu.  Le  dernier  vers  donnerait  à 
penser  qu'il  s'agit  d'un  trésor  ou  d'un  tronc 
pour  les  pauvres,  mais  alors  je  ne  sais  que 
luire  des  maîtres  et  des  enfants. 

L'Eglise  de  Sainte-Foy  est  du  petit  nom- 
bre de  celles,  qui,  au  milieu  de  nos  discor- 
dres  civiles,  ont  conservé  des  vases  et  des 
reliquaires  précieux,  soit  par  leur  matière, 
soit  par  leur  origine.  Pendant  la  révolution, 
on  distribua  entre  les  habitants  du  bourg 
tous  ces  reliquaires,  et,  la  tempête  passée, 
chacun  s'emjiressa  de  les  rapporter.  Cet 
exemide,  je  ne  dirai  pas  de  probité,  mais  de 
respect  pour  ces  nobles  et  curieuses  reliques, 
est  malheureusement  bien  rare  en  France  et 
j'éprouve  un  vif  plaisir  à  le  rap|)0rter. 

Voici  les  objets  les  plus  remarquables  que 
renferme  le  trésor  de  l'église  : 

i"  Le  reliquaire  le  plus  ancien  est  nommé 
l'.V  de  Charlemagne ,  et  si  la  tradition  est 
vraie,  ce  |)rince  en  aurait  fait  don  à  l'abbaye 
de  Conques.  Son  nom  lui  vient  de  sa  forme 
qui  se  rapproche  en  effet  de  la  lettre  A.  C'est 
un  triangle  dont  la  pointe  est  surmontée 
d'une  boule  en  cristal.  Les  côtés  sont  cou- 
verts de  cabochons  et  de  quelques  intaiiles 
antiques,  parmi  lesquelles  j'ai  remarqué  une 
victoire  écrivant  sur  un  bouclier,  morceau 
d'un  très-beau  travail.  Sur  la  base  du  trian- 
gle s'é!èvent  deux  statuettes  en  bronze  doré 
(ou  peut-être  en  vermeil).  On  reconnaît  que 
cette  base,  doublée  d'une  lame  de  cuivre  do- 
ré, a  été  raccommodée  mal.idroitement  avec 
des  plaques  qui  ne  proviennent  pas  du  mê- 
me reliquaire ,  comme  le  font  croire  quel- 
ques lambeaux  d'inscription  qu'on  lit  sur 
ces  fragments.  La  forme  des  lettres  et  le  nom 


de  l'abbé  Bégon  doinient  lieu  de  croiie  que 
ces  fragments  remontent  au  xii'  siècle.  Peut- 
être  à  cette  époque  ajouta-t-on  une  base  à  l'A 
de  Charlemagne,  car  cette  base,  sans  en  ex- 
cepter les  statuettes,  paraît  moins  ancienne 
que  les  côtés  du  triangle.  Quoi  (pi'il  en  soit, 
voilfi  ce  qu'on  lit  sur  ces  lames  de  cuivre 
doi'éiSvm  dominus  qve  crvx...  puis...  Ahbas 
formavil  Bego  feliqviasque  locavit... 

2°  Une  statuette  di?  Sainte-Foy  en  vermeil, 
haute  d'environ  dix-huit  pouces  et  d'un  tra- 
vail qui  me  parait  remonter  au  xr  siècle.  La 
tête  de  la  sauite  ,  fort  disproportionnée  avec 
le  corps,  est  peut-être  une  restauration  re- 
lativement moderne,  en  tout  cas  fort  infé- 
rieure au  reste,  quant  à  l'exécution.  Ou  voit 
répandues  à  profusion  sur  toutes  ces  statuet- 
tes des  pierres  précieuses  ,  des  intailles  et 
des  camées  antiques,  quelques-uns  assez 
grands  et  d'un  fort  beau  caractère.  J'ai  sur- 
tout remarqué  un  camée  représentant  la  tête 
d'un  empereur  ilont  les  traits  m'ont  )iaru  of- 
frir de  la  ressemblance  avec  ceux  de  Titus. 
N'étant  nullement  préparé  à  trouver  tant  do 
richesses  dans  un  pareil  désert,  je  ne  m'é- 
tais ]ias  pourvu  de  terre  glaise  ni  de  plAtre 
pour  prendre  des  empreintes,  et  dans  le  ea- 


583 


CON 


falogue  des  pierros  antiiiues,  je  ne  puis  que 
citer  lues  souvenirs. 

3°  Un  émail  byzantin,  que  je  rrois  de  tra- 
vail grec  et  fort  ancien.  L'exécution  en  est 
singulière.  La. tigure  du  saint  a  d'abord  été 
gravée  en  creux,  sur  une  phupio  de  cuivre,  à 
peu  près  comme  on  fait  aujourd'hui  ipour 
une  gravure  sur  bois,  puis  les  creux  ont  •t'té 
remplis  d'un  émail  coloré,  onQn  toute  la  ilia- 
que a  été  polie.  Le  cuivre  réservé  autour  des 
j)arties  émaillées  en  masque  les  couleurs. 
Sous  ce  rapiiort,  ce  morceau  curieux  ressem- 
ble plutôt  il  une  incrustation  qu'à  un  émail 
à  proprement  parler. 

4"  Une  plaque  de  porpliyre  rouge  carrée, 
encMssée  dans  de  l'argent  niellé.  Celte  pièco 
est  curieuse  en  ce  qu'elle  porlo  une  date  et 
peufservir  ainsi  h  l'iiistoire  de  l'art  du  nielle. 
A  en  juger  par  la  perfection  du  travail,  il 
devait  être  déjà  très-avancé  au  commence- 
ment du  xn'  siècle.  Sur  la  tranche  de  ce  re- 
liquaire, on  voit  gravés  et  niellés  avec  beau- 
coup de  soin  et<radresse  dix-huit  petits  bus- 
tes représentant  le  Christ,  la  Vierge  ,  sainte 
Foy,  sainte  Cécile,  saint  Capraise,  saint  Vin- 
cent et  les  douze  aiiôtres.  Voici  rinscription 
également  niellée  : 

Anno  al)  Incarnacione  Domini  miilesimo  :  c 
sexlo.  k.  ivlii  Doniinvs  Poucivs  Barliasuensis 
episcopus  etSancle  Ficlis  vira;iiiis  monachus 
hoc  allare  Begonis  abbatis  dcilicavit 
el  (le  Xpi  et  sepvltro  eivs  iiivllasiive 
alias  saiictas  relicpias  hic  reposvil 
On  conserve  encore  à  Conques  quelques 
curieuses   tapisseiies  du  xvr  siècle,  repré- 
senlant  la  légende  de  sainte  Foy  et  de  saint 
Cajiraise  (1). 

CONSTANCE,  sur  le  Rhin,  dans  le  grand- 
duché  de  Bade. 

I 

Dans  la  crijpte  de  la  basiliijuc  du  monastère  de 
Saint-Grcgoire  ;jrt'«  Constance,  sur  la  rive 
du  Rhin. 
A  l'aiilel  élevé  en  983  par  Gebeliard,  évi^que  de 
Constance. 

Hoc  opiis  exigiiiini  divcrsis  aiiilms  acinm 
Fcn  libi  Grci^dii  siippk'x  dcvolio  suivi 
Pisesiilis  iiidigiii;  iniciii  lu  cuiii  plube  lideli 
Coiijunu'as  liiruiis  precibiis  pater  aliiic  supernis. 
[Cardinal  Mai,  18(i,  1  ;  Mabillon,  Annal. 
Ucncd.,  t.  IV,  p.  "■  ^ 


DICTIONNAIRE  CON  384 

lij  Constannensis  dioni  obiji  oa  cxisiimaiinnn,  vi 
ab    omnibus  Sacerdoiio  digiius  habcietur,  die 
XV.  Aprilis  conditus  est  anno  M.  CCCCXV. 
Ille  ego  qui  Lalinni  priscas  imitarier  arles 
Explosis  docui  seimone  ambagibus,  et  qui 
Eloquiuni  niagni  Deniosllienis  el  Ciceronis 
In  bicem  retuli  Ciirysoloras  nomine  nolus 
llic  silus,  emorieiis  pcregiina  sedc  ([uiesco. 
Ilui'  me  Conciiij  deduxil  c\ira  hinni  (h\u\ 
l'onliliciim  Ectiesiam  vexaret  scliisma  pcrorbcm, 
Ronia  meos  genuit  majores,  me  bona  lellus 
Byzanliiia  liilil,  cincres  Conslanlia  seriial. 
Qiio  nioriare  Inco  ni!  refert  :  vmliqiic  co'lum, 
Pœnaruraque  locus  niensura  dislal  eadein. 

(Labbe,  Thés.  Epit.,  p.  337.J 

CONSTANTINOPLE,  capitale  do  l'Empire 
Ottoman. 


I. 

Inscription  gravée  sur  le  piédestal  d'une  co- 
lonne antique  conservée  aujourd'hui  dans 
une  maison  particulière. 

10.   XC.      (IHSOÏS  XPISTOS). 
NI    KA. 

D'un  autre  côté  du  piédestal. 

Fortun;c  reduci 

Ob  deviclos  Gollios 

[Appendix  a  Gud.  prœf.  ,  n.  10  ;   Cardi- 
nal Mai,  i).  8.) 


II. 

Sur  la  châsse  des  reliques  de  saint  Aace,  mar- 
tyr et  saint  Alexandre,  prêtre. 

M«/JTUpOf  'AzKzioio  'A).£?àvopou  6  Upfio; 
'EvSâSs  aûpMru  y.Hrut  âmp  ;^/3ovoj  oXêiof  r,uf£. 


IV. 


{Cardinal  Mai,  p.  54.) 


II 

Epitaphe   du' chroniqueur  hi/zantin   Manuel 
Chrijsoloi'as. 

Manvel  Chrysoloras  miles  Conslantinopolitanus 
ex  veluslo  génère Homaiioruni  (pii  cuni  Conslaii- 
tanlino  liii|).  migraninl,  vii  ilodissiinus,  piuden- 
tissimus,  iiptinins,  <|ui  tenipore  gencraiis  Conci- 

(1)  M.  le  ininisire  di;  rinlérieur  a  décidé  qnc  l'é- 
glise de  Coiiipies  siTail  ((iinpli-lcineiil  réparée.  Les 
travaux  sniil  dirini'S  avce  Ixiuui  (iii|i  d'iiili'llii^eiice  par 
M.  lîoissoiiuadf,  arebileele  du  (lt|i;irleuieiil  «le  l'A- 
Vfyriui;  ecUe  lépaiatioii  lui  l.iil  le  plus  gr.uKl'Iioil- 
neur 


HL 

Sur  une  grande  colonne. 

'AyaOn    tûj^ï) 

KwvTTavTtvou 
(MyiàoM  |3c/(7().£wf 
TO'j    eOffSÊEaTocTou 

l5    BîVETWV 

sic 

tÙvWo'jTWV. 


[Cardinal  Mm,  254,  V  ;  MruAT.,  p.  62-2, 2; 
Atitre  leçon,  1995,  1.) 


IV. 

Temple  de  saint  Procope,  martyr. 

lascriptioQ  de  la  staluiî   de  l'cniuKiue  l'iaton,  brûlé   vif 

SDiis  l'fiiipire  Je   Dasiliscus- 

•O  fiETaTtOeif  vtfXKT'a 

TM    poo^w    7I«/Ja5oO>)TW 

[Cardinal  M.vi,  295,  3  ;   Si  idas,  au  mot 


n^OXOTTIOC-) 


S85 


.<fS 


CON 


V. 


Rue  des  Janissaires, 

Principis  hanc  statuam  Marciani  cerne  torumque 
Terejiisvovit  quod  Tatianus  opus. 

(Cardinal  Mai,  34.2,  3  ;  Spon.,  Voy.  t.  I, 
p.  22i.) 

VI. 

Sur  la  porte  d'Or. 

Haec  loca  Theudosius  décorât  post  fala  lyraiini. 
Âurea  secla  gerit  qui  porlam  consiniil  auro. 

[Cardinal  Mai,  p.  340  ;  Banduri,  Anluf. 
Constant.,  p.  156,  lilj.  vu;  Du  Gange, 
Const.  Christ.,  p.  52;  Burman.,  An- 
thol.,  t.  I,  p.  245.) 


VII. 

A  la  Porte  Neuve. 
Theodosii  iussis  gemino  iiec  mensc  peraclo 
Conslantiniis  ovans  haec  mœnia  firma  locavit 
.  .  .  tam  slaliilem  .  .  .  vix  condercl  arceni. 
[Cardinal  Mai ,  p.  328;  Muratori,  p. 
2011,8.) 

On  a  suppléé  ainsi  aux  lacunes  de  la  der- 
nière ligne  [tam  cito]  tam  stabilem  [Pallas] 
vix  conderet  arcem. 

Les  notices  suivantes  font  connaître  quel- 
ques-unes des  inscriptions  du   moyen  âge 
de  Constanlinople. 
Notes  d'un  voyage  archéologique  en  Orient. 

Extrait  de  rapport  adressé  aM.  le  Ministre  de  l'iiistructioii 
publique  par  M.  L.  de   Mas-Latiie  (1). 

Conslanliiiopio,  le  18  nov.  184S. 

Je  devais,    avant    de    nie   rendre   en 

Chypre,  venir  à  Constanlinople  demander 
les  passeports  qui  m'étaient  indispensables 
pour  visiter  le  pays  avec  fruit  et  sécui'ité. 
M.  de  Bourqueney  a  secondé  mes  projets 
avec  toute  bienveillance,  et  j'ai  reçu  |)ar 
ses  soins  du  gouvernement  turc,  outre  le 
bouyourdou  donné  aux  voyageuis,  un  llr- 
man  spécial  qui  m'ouvrira,  je  l'espère,  les 
mosquées  et  les  autres  lieux  souvent  inter- 
dits aux  chrétiens. 

J'ai  protité  de  mon  séjour  à  Constanlinople 
pour  étudier  les  monuments  du  moyen  âge 
que  cette  ville  conserve  encore  en  grand 
nombre,  et  je  serais  heureux  si  vous  trou- 
viez quelque  intérêt  aux  renseignements 
que  j'ai  l'honneur  de  vous  adresser  aujour- 
d'hui, sur  une  des  parties  de  la  ville  tlont 
l'archéologie  est  le  moins  connue. 

Constanlinople  se  compose,  entre  autres 
quartiers  bien  distincis,  de  Stamboul,  la 
vieille  ville  bizantine  ,  à  l'occident  du  port, 
et  des  villes  de  Galata  et  de  Fera,  h  l'est  de 
la  Corne  d'Or.  Sainte-Sophie,  Sainle-Irène, 
rhi[)podrome,  les  ruines  du  palais  de  Bla- 
quernes,  les  aqueducs,  les  citernes,  les  rem- 
parts successivement  enlevés  et  réparés  par 


D'EPIGRAPHIE.  CON  586 

les  croisés  frai;çais  et  1  es  Turcs  de  Mahomet  II, 
ont  été  souvent  décrits,  et  je  n'en  dirai  rien. 
11  n'en  est  pas  de  môme. de  Galata,  ville 
franque,  qui  existe  en  entier  avec  son  don- 
jon, ses  tours,  ses  églises,  ses  créneaux  por- 
tant encore  plusieurs  inscriptions,  et  à  la- 
quelle les  voyageurs,  justement  ca|)tivéspar 
la  renommée  des  monuments  do  l'autre  rive, 
n'accordent  qu'une  faible  attention.  Quoique 
ville  essentiellement  génoise  par  ses  sou- 
venirs, mais  non  plus  par  son  commerce, 
Galata  mérite  cependant  notre  intérêt  comme 
l'un  des  établissements  principaux  des  La- 
tins en  Orient. 

Galata  fut,  dès  le  xi'  siècle,  et  peut-être 
avant  cette  époque,  occupé  par  les  Génois, 
qui  fondèrent  en  ce  lieu  des  comptoirs,  et 
qiii  purent ,  à  la  faveur  des  concessions  im- 
périales, s'y  régir  sous  une  administration 
Indépendante.  A  mesure  que  la  colonie  s'ac- 
crut en  richesses  et  en  population,  elle  sentit 
la  nécessité  d'assurer  sa  sécurité,  que  la  pro- 
tection lointaine  de  la  métropole  ne  suffisait 
pas  toujours  à  garantir.  La  prise  de  Constan- 
linople par  les  Français  et  les  Vénitiens  ne 
nuisit  que  momentanément  au  commerce  de 
la  république  ligurienne  dans  l'empire  grec; 
et  une  fois  rétablis  à  Galata,  à  la  lin  du  xiu" 
siècle,  les  Génois  dominèrent  bientôt  tout  le 
commerce  du  Bosphore  et  de  la  mer  Noire, 
où  les  Vénitiens  ne  furent  jamais  qu'au  se- 
cond rang.  C'est  vos  cette  époque  que  la  co- 
lonie génoise  dut  protéger  ses  établissements 
et  ses  demeures  par  des  fortifications  qui 
furent,  en  des  temps  divers,  augmentées  ou 
refaites  en  entier. 

Aujourd'hui  l'enceinte  de  Galata  forme  un 


grand  triangle  irrégulier  dont  la  base  longe 
le  port,  depuis  Top-Hanna,  h  l'est,  jusqu'au 
bas  des  cimetières  du  Tekké,  à  l'ouest,  et 
fait  face  à  Stamboul,  depuis  le  sérail  jusqu'à 
la  hauteur  de  la  mosquée  du  sullan  Achmet. 
Au  sommet  du  triangle  est  le  donjon,  grande 
tour  ronde,  d'où  l'on  jouit  d'une  vue  rnagni- 
liiiue.  En  examinant  l'ensemble  de  Galata  du 
haut  de  ce  monument,  on  distingue  très- 
bien  la  ligne  de  ses  remparts,  qu'on  ne  peut 
suivre  toujours  dans  l'nitérieur  de  la  ville, 
où  des  constructions  particulières  en  ont 
envahi  plusieurs  parties.  Je  vais  décrire 
cette  enceinle  aussi  exa(.'tement  qu'il  me  sera 
jtossible.  Je  donnerai  les  inscriptions  que 
j'y  ai  remarquées,  quoiqu'elles  ne  soient  pas 
d^une  grande  ancienneté  ni  d'un  grand  inté- 
rêt, parce  qu'elles  ne  se  trouvent,  ci  ma  con- 
naissance, dans  aucun  ouvrage,  pas  même 
dans  l'histoire  de  Galata  qu'a  récemment  pu- 
bliée à  Turin  M.  Sauli,  héritier  d'une  famille 
non  moins  illustre  à  Gènes  que  dans  les  co- 
lonies génoises  de  l'empire  grec. 
En  descendant  du  donjon,    vers   l'ouest. 


(1)  Extrait  de  la  Bibliollwijuc  do  l'Ecole  des 
tes,  2e  série,  I.  II. 


pour  longer  les  cimetières  et  arriver  au  pont 
de  bois,  on  voit  l'enceinte  presque  intacte, 
avec  ses  tours,  ses  courtines  et  ses  fossés.  A 
l'intérieur,  un  chemin  de  ceinture  encore 
praticable  isole  le  rempart  et  en  laisse  voir 
la  disposition.  A  trois  ou  quatre  pieds  au- 
Ciiar-  dessous  dos  créneaux  règne  une  terrasse  de 
trois  pieds   de  large,  qui  est  soutenue  eu 


387 


CON 


DICTIONNAIRE 


CON 


'ôW 


partie  sur  l'épaisseur  du  [larapet,  en  partie 
sur  une  suite  de  petites  arcades  extérieures. 
Les  combattants  avaient  arcès  sur  la  terrasse 
par  les  tours  et  proliablmi'iit  aussi  par-dès 
escaliers  de  bois  aujourd'hui  détruits.  Les 
tours  et  les  courtines  qui  les  relient  sont 
crénelées  dans  le  môine  système  (jue  celles 
d'Avignon;  mais  elles  ne  sont  pas,  comme 
ces  dernières,  couronnées  de  milcliicoulis,  et 
leurs  créneaux  n'ont  pas  de  meurtrières.  Leur 
construction  est  en  pierres  de  petit  appareil, 
auxquelles  se  mêle  quelquefois  la  bri(pie. 

Huit  tours  flanquent  le  rem|)art  depuis  le 
donjon  jusqu'à  la  mer.  La  première  est  car- 
rée el  n'olîre  rien  de  remarquable  à  l'exté- 
rieur. Du  côté  de  la  ville,  on  distingue  une 
plaque  de  marbre  dont  la  partie  inférieure, 
brisée  depuis  longtemiis  ,  devait  porter  une 
inscription,  et  dont  le  haut  offre  deux  écus- 
sons.  Dans  l'un  est  la  croix,  semblable  à  celle 
de  la  maison  do  Savoie ,  que  l'on  trouve  sui 
tous  les  monuments  de  Galata  ;  dans  l'autre 
est  un  aigle.  Entre  les  deux  est  l'image  d'un 
personnage  ailé,  tenant  le  glaive  hors  du 
fourreau ,  qui  représente  sans  doute  saint 
George,  patron  de  Gênes. 

La  deuxième  est  carrée  et  n'offre  rien  de 
particulier. 

La  troisième  est  ronde.  Sur  le  côté  occi- 
dental on  a  encastré  une  plaque  de  marbre 
portant  trois  écussons.  Au-dessous  est  une 
inscription  rappelant  que  cette  tour  fut  ter- 
minée en  1433,  sous  l'administration  d'un 
membre  de  la  famille  Grimaldi.  L'écu  du 
centre  porte  la  croix,  celui  de  gauche  une 
bande  échiquetée,  celui  de  droite  un  champ 
fuselé.  L'inscription  est  ainsi  conçue  : 

f  Hec.  lurris  fuit  perfecla.  te 
inporc  spcckibilis  dni  Borucli 
(leGriniaUiis,  M.cccc.  xxxin. 

Elle  est  gravée  en  caractères  gothiques, 
ainsi  que  toutes  les  suivantes,  à  l'exception 
d'une  seule  que  je  signalerai. 

La  quatrième  tour,  carrée  comme  les  deux 
premières,  offre  dans  sa  construction  plu- 
sieurs l'iagments  de  monumenls  el  d'inscrip- 
tions antiques.  Sur  le  côté,  et  à  une  grande 
hauteur,  se  voit  une  plaque  de  marbie 
blanc  où  sont  sculptés  quatre  écussons ,  les 
deux  du  haut  ayant  la  croix  en  relief,  les 
deux  du  bas  portant  en  chefs  de  triangles 
enlacés  et  trois  fascettes  traversées  oblique- 
ment par  quatre  bandes.  J'ignore  à  quelle 
famille  apparlieinient  ces  armes.  Au  centre 
de  la  pierre  est  une  image  (ju'on  prendrait 
pour  celle  d'un  magistrat,  si  sa  tôte  n'était 
environnée  d'un  nimbe. 

La  cinquième  tour  est  ronde,  la  sixième  est 
en  {)entagone,  la  sei)tième  est  carrée.  Je  n'y 
vois  rien  à  remar(pier. 

La  huitaine,  voisine  du  poiil  el  formant  la 
tête  du  rem|iart  méridional  qui  burde  le  ri- 
vage, est  engagée  dans  les  maisons.  Je  n'ai 
l)u  y  reconnaître  ni  armoiries  ni  inscrip- 
tions. 

Sur  toute  l'étendue  du  rempart  du  midi, 
ilopuis    le    pont  jusqu'il  l'arsenal   de   Top- 


Uanna,  le  mur  est  aujourd'hui  séparé  de  la 
mer  par  des  maisons  et  mèm(,'  des  rues  qui 
ont  dû  jirogressivement  empiéter  sur  la  rive, 
à  mesure  ijue  la  ])Opulalion  a  déjjordé  hors  de 
la  |iremière  enceinte;  ce  (jui  a  dû  avoir  lieu 
postérieiu'cment  à  la  prise  de  Constantinoplo 
par  les  TiuTS.  A  peu  de  dislance  du  rem- 
part, dans  l'intérieur,  j'ai  remarqué  des  ma- 
gasiusbas  et  voûtés,  d'une  coustruilion  ana- 
logue à  celle  des  murailles.  Il  dépendaient 
sans  douti,'  de  la  douane,  qui  devait  être  peu 
éloignée.  Huit  [loiles,  dont  quelques-unes 
sont  aujourd'hui  nmrées,  étaient  pratiquées 
dans  le  rempart  et  donnaient  un  aceès  facile 
de  la  mer  à  l'intérieur  de  la  ville.  L'ne  haute 
tour  ronde,  attenante  à  la  première  porte  et 
voisine  de  la  mosquée  d'Hassad-Kapoussi, 
protégeait  la  partie  ouverte  sur  la  campagne 
et  se  rattachait  par  une  courtine  à  la  hui- 
tième tour,  dont  il  a  été  parlé.  Au  haut  de 
la  tour  ronde  est  une  inscription  biiséu  dans 
laquelle  on  lit  cependant  : 

t  {iùi.  Tenipore  Speclab. 

L'inscription  de  la  deuxième  poi'te,  dite  de 
Moum  Khaué-Kapoussi,  est  en  grande  partie 
cachée  par  une  maison  adossée  au  remi»art. 
J'ai  pu  y  lire  ces  mots  : 

IlIS  (?)  (Jehsus)  M.  cccc.  xxx.  vi. 
Ercxit  praîtor  Marrufus  Balilasarus.. 
Mœnia  plus  aliis.  Nobile  i'ecil  upus... 

Aspeclu  fonnoso. .. 

Hec  sibi  servahil.... 
Cunque  diis... 

Les  armoiries  sculptées  sur  cotte  porte 
devaient  être  les  mêmes  que  celles  de  l'ins- 
cription suivante,  dans  laquelle  les  citoyens 
de  Galata  se  sont  inspirés  des  usages  de  l'an- 
tiquité jiour  témoigner  leur  reconnaissance 
au  podestat  Balthazar  Marufo. 

La  troisième  porte,  ouverte  encore,  est 
celle  d'Egri-Kapoussi.  Une  belle  plaque  de 
marbre  intacte  en  décore  le  haut.  On  y  voit 
trois  écussons,  dont  l'un,  celui  du  milieu, 
porte  la  croix  latine  ;  celui  de  gauche  une 
bande  chargée  de  dentelures;  le  troisième, 
un  besant  ou  un  tourteau  traversé  d'une 
bande.  Au-dessous  est  cette  inscription  en 
letlres  capitales  : 

APAeui.  Trxu. 

Baiiasai'i.  B.  F.  Marufo.  Galalae.  hiijiis  Byzan- 


....  Buspliori. 
colonix'.  B. 


tiaiKC.  IVm;1!. 

Goiiuciisitim. 

pr;i;lori. 

Qui.  luagisnaUnii.  quein.    susreperat.  dii 

goroiulo. 

Suliurl)anis.  hac. 

plialis.  el.  ail. 

Ciirislcam.  lurrim 

Diiplo.  collails.  co 


lianssiiiue. 

M.  (beiic  nicreiili) 


iiiueiiibiis.  ain- 


priscK,  aldiiliiiis 
(ooinniaiii)  ipsaiii.  inllo- 


ri'iii.  l'xiinic.  propagalani.  i'xiinialaiiii|.   fore. 

ciiravil. 

Gfîiiui'iises.  ac.  siil)urbaiii.  Galalci.  «ivi'!,.  >:<>• 

loiii<ini'  ili'ilore. 


38S  CON  D'EPiGP. 

Le  mur  dont  il  est  question  dans  ces  deux, 
iuscriiifioiis  existe  encore  presque  on  entier, 
à  1  exception  des  créneaux,  qui  ont  été  la 
plupart  renversés.  Sa  belle  construction  jus- 
tifie les  éloges  des  Génois.  Les  arcades  qui 
supportent  la  terrasse  destinée  aux  combat- 
tants sont  en  briques  et  reposent  sur  de 
grandes  pierres  de  taille  engagées  dans  la 
maçonnerie.  De  dislance  en  dislance,  des 
contre-forts  augmentent  la  solidité  du  mur, 
derrière  lequel  il  n'y  avait  pas  de  terrasse- 
ment. Dans  le  bas, 'on  voit  encore  des  em- 
brasures, aujourd'hui  i'ermées,  qui  ont  dû 
servir  à  placer  des  pièces  d'artillerie.  Marufo 
ne  termina  pas  seul  ce  travail;  les  podestats 
ses  successeurs  s'y  intéressèrent  également 
et  les  complétèrent,  comme  on  le  voit  iiar 
l'inscription  suivante,  placée  sur  une  des  plus 
belles  parties  du  rempart,  et  dédiée  à  Lu- 
chino  de  Fazio  : 

f  SpecUbilis.  ans.  Lucliinus. 

de  Facio.  poiestas  colonise 

Hec.  mœiiia.  compleri.  fecit. 

anno  Dni.  m.  cccc.  xxxx.  vn. 
Le  reste  de  l'enceinte,  rattachée  d'un  côté 
à  la  jjorte  de  Top-Hanna,  et  joignant  de 
l'autre  le  mur  oriental  de  Galata,  est  beau- 
coup plus  ancien  que  la  partie  iirécédente. 
Elle  est  d'un  travail  moins  soigné;  au  lieu 
des  arcades  qui  soutiennent  le  parapet,  il  y 
a  seulement  des  avances  en  pierres  sur  les- 
quelles on  établissait  peut-être  dans  l'occa- 
sion un  plancher  de  bois  pour  le  service  des 
créneaux.  L'inscription  suivante,  encastrée 
dans  le  mur  près  de  la  porte  de  Keretcli- 
Kapoussi,  iixe  la  date  de  sa  construction  à 
i430  ;  les  emblèmes  de  trois  écussons  qui  la 
surmontent  ont  été  enlevés  au  ciseau  : 

De.  Francis.  Galalïe.  Filip.  digne,  pelas. 
Litoria  mœnia.  hurgi.  coloniie.  urbi.  gjuncsit. 
Terdenis.  mille,  labenlibns.  annis. 
Et  quadrigentis.  que.  XRS.  nos  reparavit. 

Les  réparations  ou  rééditications  que  fit 
faire,  à  cette  partie  de  l'enceinte,  Nicolas- 
Antoine  Spinola,  l'an  1441,  sont  rapi)elées 
par  cette  inscription,  placée  sur  le  rempart 
du  côté  de  la  mer,  après  la  porte  de  Ke- 
retch  : 

Speclabilis.  nobilis.  Dns. 
Nicolaiis.  Antoniiis.  Spinuld. 
Poleslas  Père  hoc  opus  lieri. 
(Jussii)  M.  cccc.  xxxxi.  die  x... 

Un  écu  conservé  sur  cette  inscription 
porte  une  face  écliiquetée,  qui  forme,  je 
crois,  les  armes  de  Spinola. 

J'ai  suivi  le  mur  occidental  et  le  mur  mé- 
ridional; il  me  reste  à  dire  quelques  mots 
du  rempart  oriental  qui,  partant  du  donjon 
de  Galata,  descend  jusqu'à  la  porte  de  Top- 
Hanna.  Du  côté  de  la  ville  ,  les  courtines  et 
les  tours  sont  engagées,  en  grande  partie, 
dans  les  dépendances  de  l'établissement 
français  des  lazaristes  et  de  quelques  maisons 
particulières.  Les  tours  sont  habitées;  quel- 
ques-unes ont  perdu  leurs  créneaux  el  sont 


APHIE. 


co^ 


MO 


couvertes  d'un  toit,  A  l'extérieur,  le  fossé 
existe  presque  en  entier  et  permet  d'exami- 
ner le  mur  et  ies  tours.  La  construction  est 
la  même  que  celle  du  reste  de  l'enceinte; 
mais  il  est  à  remarquer  que  les  créneaux 
sont  ici  percés  de  meurtrières;  toutes  les 
tours  sont  carrées. 

La  première, près  de  la  tourdeTop-Hanna, 
a  été  terminée  par  Balthazar  Marufo ,  le 
même  qui  a  fait  exécuter  les  travaux  du 
côté  de  la  mer.  Ses  armes,  semblables  à 
celles  qui  sont  sculptées  sur  les  poi-tes  de 
I\Ioum-Ivhalé  el  d'Egri-Kapoussi ,  se  voient 
sur  la  tour  avec  cette  inscription,  gravée  en 
lettres  gothiques  comme  toutes  les  autres  : 

7  M°.  cccc.  xxxx  v.  Compléta  est 
Hec  turris.  teinpore.  poteslad 
ie.  Speclabilis.  Dïî:.  Baldasari. 
Marruli.  de  mense.  Mail. 

Je  n'ai  vu  rien  à  remarquer  sur  la  deuxième 
tour,  qui  est  carrée  et  crénelée.  La  troisième 
est  voisine  de  la  porte  de  Barma-Kapoussi. 
Elle  fut  terminée  sous  l'administration  de 
Jean  Sauli ,  ainsi  que  l'atteste  cette  inscrip- 
tion : 

Turris.  isla.  fuit,  finita.  tem 
pore,  regiminis.  egregii  viri. 
Dni.  Johanis.  Siiiili.  honorabilis. 
Poteslaiis.  Peyre.  mcccciiu. 
Die.  prima.  Novenibris. 

Au-dessous,  trois  écussons  :  le  premier  fiorte 
une  aigle  à  senestre,  pour  me  servir  des 
termes  héraldiques;  le  deuxième  la  croix,  et 
le  troisième  une  aigle  àdextre. 

La  quatrième  tour  tombe  en  ruine.  Entre 
la  troisième  et  la  quatrième  tour,  !a  courtine 
est  intacte. 

La  cinquième,  plus  haute  et  plus  forte  que 
les  autres,  est  située  près  de  la  porte  et  dans 
l'axe  de  la  grande  rue  de  Péra.  Des  armoi- 
ries et  une  inscription  mutilées  s'aperçoivent 

dans  le  haut.  Il  me  semble  y  lire  144 Ces 

fondations,  ou  du  moins  la  rééditication  gé- 
nérale de  l'enceinte  de  Galata,  se  rapportent, 
comme  l'on  voit,  à  la  première  moitié  du  xv' 
siècle.  Les  Génois,  effrayés  des  progrès  des 
Turcs,  qui  pressaient  déjà  Constantinople  de 
toutes  parts,  se  hâtaient  de  relever  leurs 
remparts,  mais  ne  songeaient  guère  à  porter 
un  secours  efficace  aux  empereurs  grecs. 

L'enceinte  remonte  à  l'est  de  la  porte  de 
Péra  et  va  se  relier  sur  le  haut  de  la  mon- 
tagne au  mur  septentrional,  derrière  le  don- 
jon. Ce  donjon  est  une  haute  tour  ronde  iso- 
lée, percée  dans  le  haut  de  deux  rangs  de  fe- 
nêtres et  couverte  d'un  toit  conique,  qui 
semble  de  construction  moderne.  La  tour, 
nas  plus  que  les  remparts  el  les  courtines, 
n'a  de  mâchicoulis.  Du  sol  au  premier  étage, 
elle  est  partagée  par  cinq  planchers  en  bois 
qui  occupent  'a  moitié  du  plan  circulaire, 
l'autre  m.atié  restant  vide  pour  permettre  de 
hisser  plus  facilement  dans  le  haut  les  maté- 
riaux et  les  provisions  dont  on  pouvait  avoir 
besoin  dans  un  siège.  On  communique  d'un 
plancher  à  l'autre  par  des  escaliers  en  belles 


391 


CON 


DICTIONN 


pierres  de  taille  prutiqu(f'S  dans  l'épaisseur 
du  mur.  L'escalier  s'arrèto  au  |iremier  étage, 
el  l'on  ne  parvient  au  second  qu'au  moyen 
d'une  échelle  ou  escalier  mobile.  Cette  dis- 
position, dont  le  but  était  de  rendre  plus 
dillicile  l'accès  de  la  plate-forme  ou  de  a 
saHe  qui  terminait  le  donjon  ,  est  semblable 
à  celle  qu'on  remarque  au  château  des  Papes 
à  Avis^non.  ,    . 

Ainsi  détendu,  le  faubourg  de  Galata  était 
une  véritable  ville  indépi'iidantc.  La  douane 
était  située  au  bord  de  la  mer;  le  palais  où  se 
réunissait  le  conseil  était  une  belle  maison 
en  pierre,  comme  le  sont  la  plupart  des  mai- 
sons de  Galata,  qui  servent  encore  de  mag.v 
sins  aux  négociants  francs;  on  y  remarque 
un  bas-relief  représentant  saint  George  vain- 
queur du  dragon.  L'église  cathédrale  de  la 
colonie  était  la  chapelle  de  Saint-George , 
dans  la  rue  de  l'ancienne  Poste  française. 
Saint-George  avait  sans  doute  autrefois  de 
riches  ornements  et  une  belle  paroisse;  ce 
n'est  plus  aujourd'hui  qu'une  des  plus  pe- 
tites églises  protégées  par  la  France  à  Cons- 
tantinople.  Détruite  en  1676,  elle  fut,  peu 
après,  réédifiée  par  les  soins  du  marquis  de 
Nointel,  ambassadeur  de  Louis  XIV,  comme 
l'atteste  cette  inscription  latine,  gravée  sur 
une  plaque  de  marbre  qui  surmonte  la  porte 
d'entrée. 

D.  0.  M. 

Anno  reparalae  salutis.  1676. 
Teiiipluiu  hoc  jampridem  D.  Georgio  Martyri 
Dicatum  incendii  generalis  ex  paite  supersles 
Extitavit  inclylum  iionieu  Ludovic!  14  (arvbe) 
Semper  augusii. 
dévastâtes  flammanim  vi  paricles 
erexit  régis  eliiisliaiiissinii  supreina  maiestas 
Pristina;  slrucluia;  novum  deciis  addidit 

ingenita  pielas  régis  ecclesiic  priniogenili 
Die  vocalioni  geiiliuin  sacre,  ob  régis  regvm 
Adoralionem  a  rcgibus  expurganiiit  maiius 

ponliliciie  anno  1077 
Regio  palrocinio  régis  a  Dcodaii 

sufîulsil  cl  corroboravit 
occulala  pnidentia  excellenlissimi  domini 
Caroli  Francisci  Olier  marchioiiis  le  Noinlel 
régis  oraloris,  iniiovalionc  inili  fœderis 
capituiu  jaminde  a  55  aiinis  inlcrrupia 
Egregimn  pigiins  piclalis  regia;  nec  non  el 

religionis  aviue 
ab  ipso  paliiliiis  capueinis  provincia) 
Paribiensis  inissionariis  apostolicis 

reslilulum. 
Sur  l'égfise  de  Pigi,  |)rès   Constantinoplc, 
Vo//.  uneObservation  dans   l'article  Gènks. 
('.ONTIGLL\N0.   Diocèse  de!  Rieti,  Etals 
Je  l'Lglise. 

Venant  'des    catacoiiihcn     tic   Saiut-Calijctc  à 

Hume. 

Secuiidiiio  belle  mereiiti  (pii  vi\il  sic  annos  XLii 

B.  N.  F.  pra;sl.   pi;el.  (|uiescil  In  paee  vi.  idus 

'  fardiiutl  Mai,  VOV,  G;  Mtii.  7W,  1.) 


AIRE  rois  3W 

COPENHAGUE,  caiiitale  du  Danemark. 
\. 

D.  0.  M.  S. 

Dn.  Jacobo Bordingo,  Anlvverpiano,  viro  in  omni 
Pbilologia  et  Philosophia  bene  et  eleganlcr  ver- 
saio  :  et  proplerea  Sadolctl  (pioii  ;  aliorumque 
exteroruni  docliss.  nioiuimentis  publiée  cele- 
braio,  priinnni  Patriœ,  dein  Duce.  Megapp.  el 
Sereniss.  Dania;  Kegg  Cbristiani  111.  el  Fiide- 
rici  11.  Arcbialro  :  Acadeniiarum  Roslocbianae 
et  llatniensis  ornanieiuo  :  ob  vera;  pielatis,  eru- 
ditionis,  sapientix,  cl  omnium  virtutum  laudeiu, 
menioriani  pL'rcnncin  jani  pridem  adepto  :  grati 
hoc  aniini  nienioraeuliiiu,  PatrI  oplinio,  sibique, 
el  omnibus  bonis  desidoraliss.  in  beatœ  repara- 
tionis  spcm,  Jacobus  lioidingus  F.  J.  U.  Doclor, 
Professor  et  Cancellarius  Megapol.  P.  C. 

Pie  obiil  Hafiiiœ  anno  Chrisll  iiîGO.  Sept.  S. 
hora  1.  vesp.  aauo  œlal.  ol). 

(Gros,  suppl.  aux  Epit.  de  Bâlc,  p.  361.) 

H. 

Epitaphe  de  Jean  de  Rantzau. 

Johanni  Ranzovio,  Equiti  auralo,  Asseriori  bber- 
tatis,  Danoruni  iriuni  Kegum  a  eonsiliis, eorum 
que  duei  belloruni  sumnio,  hoc  loco  rem  divi- 
nara  lacère  soiito,  iixor  el  liiii  niœslissimi  loca- 
vere.  Obiil  cum  vixissel  annos  73.  Aimo  Christi 
1565.  12Decembr. 

(Gros,  p-  365.) 
Voy.  Bredenberg  ,  dans   notre    Diction- 
naire. 

CORBEIL,  département  de  Seine-et-Oise, 
en  France. 

L'Eglise  de  Saint-Spire.  —  Elle  est  la  pre- 
mière qui  fut  construite  lors  de  la  formation 
du  nouveau  Corbeil,  et  où  le  fondateur  mit 
des  chanoines.  L'édihce  qui  subsiste  de  nos 
jours  porte  des  marques  de  diilérents  siècles, 
et  n'a  rien  que   d'assez  simple. 

Eglise  Sainl-Guenaiit.  —  Le  comte  Hay- 
mond  ayant  fait  bâtir  l'église  de  Saint-Spire, 
])rès  de  son  château,  lit  pareillement  cons- 
truire celle  de  Saint-Guenaut  dans  ce  châ- 
teau même,  proche  rembouchure  delaJuine 
dans  la  Seine. 

Eglise  de  Saint-Jean  de  l'Ilcrmitagc.  Celte 
église,  qui  est  renfermée,  dans  la  ville,  a  été 
fondée  avant  le  milieu  ilu   xr  siècle,  et  seu- 
lement quatre-vingts  ou  soixante-quinze  ans 
a[irès  celles  do  Saint-Spire  et  do  Saint-Gue- 
naut. Son  fondateur  est  Nanterus    ou  Nan- 
tier,  vicomte  de  Cuibeil  .sous    li^  roi  Henri. 
Le  prieur  de  ce  lieu  jouissait  autrefois  d'un 
droit  fort  singulier.  Le    curé  do   Sain(-Porl, 
au  diocèse   de  Sons,  lui  devait,  le  jour  do 
Sainl-Jcan-Baiiliste,  trois  chapeaux  de  roses 
vermeilles  et  trois  paires  de  gants   rouges, 
pour  une  terre  assise  à  Sainl-Port.  nomméo 
la  Terre  des    Chapeaux,  et    il  devait  les    ap- 
porler  en  dînant,  sous  peine  de  cinq  sols  d'a- 
mende. 
Eglise  de  Notre-Dame.  —   On  ignore  en 


o9j 


COii 


DEPIGRAPillE. 


COR 


r.94 


que!  temps,  et  pai-  qui  cette  coUéginlo  ci  été 
fondée,  àen  jugor  par  la  tournure  des  cin- 
tres d'un  pilier  à  l'autre,  on  trouve  l'indica- 
tion des  coaimencements  de  l'architecture 
gothique  :  ainsi  son  établissement  serait,  au 
plus  lot.  du  temps  des  comtes  Bouchard  II, 
ou  d'Eudes,  son  tils,  et  sous  le  rèj^ne  de  Phi- 
lippe l",  qui  commença  en  1060.  Quel  qu'en 
ait  été  le  fondateur,  on  voit  (ju'il  voulut 
imiter  le  comte  Haymon  dans  le  nombre  des 
chanoines  qu'il  avait  fondé  en  l'église  de 
Saint-Spire.  Ces  douze  chanoines  avaient 
aussi  à  leur  tète  un  abbé.  En  1125,  Berne- 
rus  ouBernier  jouissait  de  cette  dignité.  Ces 
prébendes  n'étaient  point  monastiques.  Par 
la  suite,  ces  chanoines  n'eurent  plus  d'abbé 
tiré  de  leur  corps.  Dans  une  sentence  aibi- 
trale  (le  l'an  1224,  le  roi  Louis  VIII  s'en  dit 
être  abbé.  Enûn,  cette  dignité  fut  supprimée, 
pour  éviter  les  débats.  En  1297,  le  curé 
d'Essonnes,  sur  le  territoire  duquel  Corbeil 
est  bûti,  était  quelquefois  qualitié  curé  de 
Notre-Dame  de  Corbeil,  ou  bien  il  avait  con- 
senti que  le  desservant  de^la  succursale  qui 
y  était  fût  appelé  curé.  L'Eglise  est  d'une 
structure  fort  massive,  et  avec  une  aile  de 
chaque  côté  et  des  galeries.  La  tour  est  plus 
délicatement  travaillée,  quant  aux  parties 
extérieures  et  élevées.  Au  portail  se  voient 
de  chaque  côté  trois  statues  longues  et 
étroites,  dont  celle  du  milieu  représente  une 
reine.  La  chapelle  de  Saint-Yon  servait  de 
paroisse  au  xv*  siècle  (1). 

(1)  L'église  de  Notre-D.ime  de  Corbeil  a  élé  dé- 
Iriiile  (le  1820  a  1823.  Les  délails  suivanis  sont  e.\- 
ir.iits  d'une  nionogiaphie  de  celle  église  que  M.  T. 
Pinard  a  publiée  dans  la  Revue  archéologique  de 
M.  Leleux.' 

«  Corbeil  occidental  dul  ses  commencements  a  une 
forleresse  qui  fut  élevée  po(U'  arrêter  les  inclusions 
des  Normands,  sur  une  partie  du  territoire  d'Es- 
sonne, là  où  la  Juisne  se  perd  dans  la  Seine.  Celte 
cilé  naissanle  n'avait  pas  encore  enlevé  au  Vieux- 
Corbeil,  assis  à  la  rive  droite  de  ce  fleuve,  son  nom 
et  son  commeice,  que  déjà  elle  avait  été  dotée  de 
deux  églises  collégiales,  par  Héiiion',  premier  comte 
de  Corbeil,  pour  recevoir  les  reliques  de  deux  saints, 
objets  de  la  vénération  des  peuples  du  Bessiii  et  de 
l'Armorique  (a),  apportées  dans  nos  contrées  pour 
les  soustraire  à  la  fureur  des  liommes  du  Noril,  et 
devenues  le  butin  de  la  guei  le  durant  la  lutte  in- 
cessante que  ce  pieux  guerrier  soutint  contre  eu\. 

«  Les  translations  de  ces  corps  saints  se  liient 
avec  une  jiompe  éclatante  el  digne  des  bie.ibeineiix 
qui  en  étaient  l'objet  :  la  première,  l'an  945,  la  se- 
conde, l'an  1007,  et  Coibeil  a  toujours  eu  depuis  l'a- 
pôtre du  Bessin  pour  patron. 

€  Là  ne  devait  pas  s'arrêter  l'élan  religieux  de  la 
cité  :  l'an  lOOOarriva  ;  iml  cataclysme  n'ayantébranlé 
le  globe,  l'apathie  et  le  découragement  dans  lesipiels 
son  attente  avait  tenu  les  esprits,  se  dissipèrent  et 
filent  place  à  cette  prodigieuse  activité  qui  éleva 
tant  de  magnifiques  basiliques. 

«  C'est  à  la  première  moitié  de  ce  siècle  qu'il  faut 
rapporter  la  fondation  de  Notre-Dame  de  Corbeil, 
qui,  par  le  luxe  de  son  arcliilecture,  éclipsa  les  deux 
collégiales   dont    nous  venons  d«  parler,  el   put  se 

(a)  Saint  E\u|'ère  ou  S|iire,  premier  évècpiede  Baveux 
et  sailli  (juenauU,  al)bé  de  l.audeveimec,  en  lîrelagiie. 
l.e  sentiineiil  de  tous  nos  lingin^Taplies  est  que  le  tulle 
rendu  a  cessaiuls  est  buaucuiip  plus  conuu  ijue  leur  vie. 

'«)  lliitoie  de  France,  i.  Il,  |i.  'OiT. 

(i)^  C  rlit'iln'a  élé  rosi  li-iice  royale  qu'à  punir  du  règne 

DltlTlONN.    D'EriGBAPHIE.    I. 


On  a  élevé  dans  cette  paroisse  un  monu- 
ment très-honorable  à  la  mémoire  d'un  des 
plus  dignes  pasteurs  qu'ait  jamais  eus  cette 

comparer  aux  métropoles  élevées  dans  le  mémo, 
Icmps.  Je  ne  sçaij  itoint  de  leins,  dit  .Mezeiav  (n).  ou 
l'on  ail  plus  baslij  d'églises  et  d'abbcajes  iinèn  celiiij- 
ctj.  Le  roy  Robert  en  fonda  liiij  scnl  plus  d'une 
vingtaine,  il  n'y  avait  pas  nn  seigneur  gui  ne  se  pic- 
quasi  de  cette  gloire,  les  plus  médians  nfj'cctoient  le 
titre  de  fondateur;  tandis  gu'ils  ruisnoient  des  etjliscs 
d'un  côté,  ils  en  rcbiistissoieul  de  l'autre,  et  fuisoient 
de  sacrilèges  offrandes  h  Dieu  des  biens  gnils  avaient 
ravis  au  j)auvre  peuple. 

«  On  croit  que  ce  inonmnent  dut  son  origine  à 
Bouchard  11,  comte  de  Corbeil,  qui  vivait  elTeciive- 
inenl  à  celte  époque  et  mourut  en  H08.  Ne  serali-il 
pas  possible  de  conjecturer  que  le  roi  Philippe  !«' 
l'ail  aidé  dans  celte  magnifique  entreprise?  Corbeil, 
il  est  vrai  ,  n'était  pas  encore  devenu  résidence 
royale  (b)  ;  mais  ce  lieu  est  fort  près  de  Paris  d'un 
coté,  et  de  l'autre  de  Melun,  où  moururent  le  roi 
Uobert,  qui  se  distingua  par  tant  de  dévotion,  et 
son  petit-fils  Philippe.  Touiefois,  les  seules  et  pre- 
mières traces  qu'on  reneonlre  de  son  exislence  au 
xi«  siècle,  consistent  dans  un  acte  de  1095  (c). 

«  Comme  Saint-Spire,  sa  sœur  aînée,  celle  collé- 
giale fut  dotée  du  titre  i{' Abbaye  royale,  par  la  mu- 
nificence du  roi  Louis  le  Gros,  lors  de  la  réunion  du 
comté  de  Corbeil  au  domaine  royal.  Ce  même  mo- 
narque ne  larda  pas  à  donner  â  l'abbaye  royale  de 
Sainl-Victor-lez-Paris,  le  droit  de  recueillir  la  pre- 
mière année  du  revenu  des  prchcndes  vacantes  dans 
cette  église  et  dans  celle  de  Saint-Guenault  de  la 
même  ville  :  Sunt  autem  in  ecclesia  S.  Mariœ  duo- 
decim  prœbendarum  anniversariu  designala  {d).  Par 
suite  de  ce  cbangemeni,  plusieurs  de  nos  reines  cu- 
rent leur  douaire  assigné  sur  la  seigneurie  de  Cor- 
beil; et  c'est  à  ce  titre  que  Notre-Dame  se  ressentit 
particulièrement  des  libéralités  d'Adèle,  épouse  de 
Louis  VII,  el  de  Marguerite  de  Provence,  veuve  de 
saint  Louis;  enfin  Louis  VIH  ne  dédaigna  pas  de 
prendre  le  litre  iVabbé  de  celte  collégiale,  dans  une 
sentence  arbiliale  de  l'an  122-i  (<■)  ;  il  peut  donc  être 
également  compté  au  nombre  des  bienfaiteurs  de 
cette  église. 

«  Noire-Dame  était  du  style  rumaae-bijiantin  ou 
de  transition.  Son  plan  oiïrait  la  figure  d'une  croix 
laliiie  d'une  disposition  simple  et  sévère;  la  nef  de 
ce  beau  vaisseau  était  seule  accompagnée  de  coll.i- 
téraux.  Son  frontispice,  son  absiiie  el  ses  transepis 
se  terminaient  pardes  nuiis  pignons  aigus,  soutenus 
par  de  nombreux  contre-forts  lies  à  leur  ina(,:onnerie. 
Lu  1617,  l'hislorien  de  Corbeil,  emervejllé  de  la 
strucluie  des  voûtes  el  du  portail  de  celte  collégiale, 
lui  donnait  le  premier  rang  sur  les  aulres  leniples 
de  celte  ville;  un  siècle  plus  Icit,  iieiller,  publiant  la 
topographie  de  la  France,  y  donne  une  vue  de  Cor- 
beil et  appelle  Noire-Dame  l'église  cathédrale. 

t  Le  portail  de  celle  église,  où  le  bleu  el  l'or 
avaient  clé  employés  à  profusion,  offrait  une  des 
represenlalions  les  plus  coiiiplèles  du  jugement  der- 
nier. Son  dessin  semblail  avoir  élé  cal(|ué  sur  celui 
de  la  fa(jade  occidentale  de  l'abbaye  de  Saint- 
Denis  (/).  Voici  la  belle  et  savante  description  que 

de  Louis  le  Gios,  jusqu'à  Louis  XII. 

{c)  AlinutiicU  de  Ctrlieil,  année  17S9,  p.  21 . 

{et}  Uisioiie  du  Uuce^e  de  Paris,  t.  Xi,  p.  186.  Histoire 
de  Corijeil,  p.  86. 

,ei  11  y  ebt  rappelé  que  nos  rois  avalent  fondé  au  profit 
de  ceCe  église  u.ie  luiie,  qui  se  tenait  à  Corbeil,  les  vi- 
gile, lêteel  leiidfinain  de  inl-aoùi,  ainsi  (|ue  le  droil  dt, 
jusiice  sur  toute  la  \ill>:  pendant  ces  trois  jouis  {Histoire 
ae  Corbeil,  p.  lod) 

{f)  Plus  0.1  considère  celle-ci,  plus  ou  y  re.rouve  niêiDe 
sujei,  un'ine  dessin ,  Uiêine  taire  el  iiîôuie  ordonnance 
aui.inl  que  la  diliérence  de  largeur  lies  ca'l'res  ogives  de 
c  s  diux  p'.Ties  avait  pu  le  pernioure.   t.eue  couiorinUB 

i:j 


395 


COR 


DICTIONNAIRE 


COR 


5Gl» 


église.  Il  s'appelait  Joso[ili  Ailino  :  ses^  ver- 
tus el  ses  talents  sont  énoncés  dans  ré|iita- 
])iie  suivante,  qu'on  lit  sur  un  marbre  pro- 
che du  jubé,  en  entrant  au  chœur. 

nous  en  a  laissée  M.  Uayinonil  (a)  :  «  Li>  sçiilplour  a 
»  choisi  11'  iiioinciil  où,  it;  inniiilL'  liiiissanl,!!  ne  reste 

<  plus  (|iriiii  niouranl  accoiiipagué  iruii  coiisulaleur 
«  vùtu  (rime  Unt'^M-  rolie;  il  esl  au  pied  du  lit,  laiulls 

<  (|ue  de  rauhe  coU-,  ou  aperçoit  un  diahle  cpii,  lu 
«  grilfe  ouverte,  saisit  déjà  le  uioriliond.  An  centre 
I  du  bas-relief  qui  occupait  tout  1('  lyuipan  du  por- 
«  lail  et  sur  le  second  plan,  parait  le  1  ils  de  riiouime, 
«  non  pas  seulement  ilans  sa  gloire,  au  niilien  des 
«  anges  et  des  saints,  tonnne.le  dit  l'éliliieri  en  par-- 

•  tant  du  poilail  de  Saint-Denis,  mais  ailossé  eon- 
«  ne  riiistrninent  de  son  supplice,  et  assis  sur  son 

<  trilinnal  ptnir  juger  les  vivants  et  les  iiu)rts.  La 
«  Trinité,   continue    .M.  lîayinontl,   se   nu)ntre  tout 

<  entière  dans  ce  grand  joui'  ;  an-dessus  de  la  léle  du 
f  Sauveur,  s'avance  le  liras  du  Tont-Pnissant  qui 
«  crée.  Le  livre  île  vie  est  dans  la  main  du  souverain 

<  Jiij;e.  Des  deux  côlés  de  la  face  du  Uoi  des  rois, 
(  des  auges  deliont  tiennent  avec  respect,  l'un  sa 
«  couronne  d'épines,  l'antre  les  clous  de  sa  passion. 
«  A  ses  [lieds,  d'autres  anges  deliont  sonnent  de  la 

<  trompette.  Au-dessous  du   Iriljnnal,  porté  sur  les 

<  nuées  du  ciel,  on  voit  les  apôtres  deliout. 

I  Les  morts  sortent  de  leurs  tomlieanx  à  demi 
«  ouverts;  à  la  gauche  du  Fils  de  Dieu  s'étend,  le 
«  long  des  voussures,  une  chaîne  de  démons  armés 
«  de  grillés,  ministres  terribles  des  vengeances  ilu 
«  ciel;  les  puissances  des  ténèbres  rangées  en  écbe- 
i  Ions,  se  passent  l'une  à  l'autre  les  ré|)rouvés,  afin 
.  qu'il  n'en  échappe  aucun;  les  damnés  \out  par 
)  milliers   s'eugonllrcr  dans  l'innuense  gueule  d'un 

<  dragon  ;  an  lielà,  ou  aperçoit  (jnelques  mi'chanls 

•  plongés  dans  une  chaudière  bouillanle,  où  ils  don- 
«  ncnt'toules  les  marques  du  désespoir.  A  la  droite 
«  de  Jcsns-t;iiiisl  s'élève  une  forteresse  haute  et  cs- 
«  carpèe,  dont  le  comble  ouvert  laisse  une  libre 
t  sortie  à  une  foule  d'élus,  (pii  se  pressent  de  mon- 

<  ter  an  ciel  :  Vciic:-,  les  bcnis  de  mon  l'he.  An 
«  pied   de  la  cit  nielle,  un   malheureux  entouré  de 

<  flammes  moins    aignés  ([ue   celles   de  l'enfer,  est 

<  visité  par  un  ange  porteur  des  prières  des  saints. 
€  Au-dessus  du   |inrgaloire,  on    reniar(pie  sur  plu- 

<  sieurs  rangs,  dans  les  contours  des  voussures,  les 
«  saillis   [laïrons,   prèseiilant    au    llédenipteur   du 

<  monde  les  bons  qu'ils  ont  protèges  sur  la  terre, 

•  lésâmes  pnriliées  par  le'  léii,  qu'ils  tiennent,  les 
1  uns  sur  leurs  genon.x,  les  antres  entre  leurs  bras, 
1  d'autres  dans  le  pau  de  leur  manlean. 

«  Le  paradis  forme  la  derniiii^  et  la  jilus  grande 
1  des  trois  enceintes;  vingt-quatre  vieillards,  parn'ii 

•  lesquels  on  distingue  Moisi;  avec  les  tables  de  la 
I  loi,  assis  sur  des  trônes,  ayant  en  main  des  vases 
I  d'or  pleins  de  parfums,  cliantent  aux  noces  de 
I  l'Agneau  un  cantique  nouveau,  avec  la  harpe,  le 
t  sislre  et.le  iisaltérion.  > 

<  La  décoiaiion  de  cette  porte  était  complétée 
Jiar  d(!S  colonnes  cannelées  en  spirale,  qui  reposaient 
mr  des  piédestaux  non  moins  ricins  d'ornementa- 
tion que  les  chapiteaux  historii'S  qui  les  couroii- 
naieiil,  et  supportaient  les  voussures;  on  peut  eu 
juger  p  ir  notre  dessin  ;  dans  ces  eiitre-colouiiemenls, 
des  deux  coliis  d(^  la  poru;,  figuraient  six  snpeilies 
klatues  de  grande  dimi-nsion,  qui  se  faisaient  re- 
iiiaïqiirr  par  Unis  longs  bustes,  une  sorle  de  roi- 
ili-ur  et  ù'alisence  de  mouvement,  et  par  leur  che- 
velure singulière.  Ces  personnages  étaient  vêtus  de 

ii'av.iil  rien  irélomi.inl.  I.'iiii  a  éiè  exécuté  sous  Louis  lo 
Jeune,  l'aiilre  l'^ivail  été  suis  l'liill|i|iu  1". 

(a)  Lellrc  à  M.  te  cliev.  M  llin,  l'unis,  ."t  j.invlcr  1818, 
lieux  .|||^  av.iiil  fa  ilrsimclioii  coiii|ifèic  iliî  iilic  ouvre 
ilc;ii  liicii  miililée  avant  le  la.il.if  sine  de  IT'JÔ,  pi  niant 
«s  giicrrc!)  de  ruligioii. 


Ilic  rcquiescil 
Deo,  proximo,  non  sibi  naliis 
Joseiilnis  Adiiie,  Autissiodoi-ensis, 
llujnsce  urbis  Corholii  dignissiinus  Pastor, 
Qncu)  ad  aras  Onini|iolenlis 
Inccssu  gravi,  angelico  vullu, 
Omnium  in  se  oculos  habentem 
Villinins. 
Qiiem  in  snliliini  leges  docentem  diviuas, 
Jusloriiu!  virtnles  inllammanlem, 
PœniientiiiMi  animos  crigenlcm, 
Peccantinm  corda  prolliganteni 
Anilivimns. 
Qiiem  in  sccreto  vernm  animaruin  medicum 
Yerbo,  lacrimis,  exemplo 
Yidimus,  audivimus,  habuimiis, 
lu  ipiibus  omnibus  iminoranlem 
Corbolium  videbal,  mors  rapiiit,  Cœluin 
Vohiit. 
Vcrum 
jEternum  pitiatis  snx  monunienluni 
Gregi  reliqiiil  suo. 
Soicmnia  S.  Joseph  omni  celebrando  aîvo, 
Orct  jiro  grege  in  Cœlis, 
Queni  in  terris  paterno  fovobat  afTcctu, 
Eique  requiem  <pia  jain  IVuitur  obiineat; 
A^ternam. 
Obiit  die  décima  oetava  aprilis, 
Anno  Domini  1G84,  nnatis  sua*.  52. 
Saint-Jean  en  l'Ile.  — Cette  église  est  ainsi 
dési,.;iiéo  pour   la   distinguer  do  Saint-Jean 
du  Prieuré  de  l'Heraiitage,  qui  esl  beaucoup 
ji'us  ancien.  Sauvai   assure  que  cette   coni- 
niaiiderii!  de  Saint-.Iean   en  l'Ile   est    autre- 
ment dite  la  Gnindc-l'n'sorcrie.  L'église  do 
ce  prieuré  est  un  grand  éililiciî  golliiipie  en 
loi  ine  de  croix,  et  tel  que  la  reine  Iseinburge 
le  fit  construire.  Il  est  sans  ailes,  mais  avec 
des  galeries  et  nne  nef  fort    longue.  On  y 
voit  des  sépultures  jnesque  de    tous  ciMés. 
La  plus  considéi'able  est  celle  d'isemburge, 
qui  était  dans  le  chœur,  élevée  d'un  pied  ou 
un  peu  plus,  et  qui  en   a  été   ùtée    depuis, 
pour  être  [ilacéc    au  fond  de   la   croisée,  du 
côté  du  midi.  Celte  tombe decuivre  la  repré- 
scnlo  avec  la  couroinie  et    le  sceptre.  ;ivec 
cette  inscription  autour,  en  lettres  gotin'i]ues 
ca|)itales  : 

llie  jacet,  hbiirijis  Uegum  generosa  propago; 
Kegia  qnud  Itegis  fuit  nxor  signât  imago. 
l'Iore  nitens  mornm  vixil,  pane  llege  Dacorum, 

Inclila  Francornii)  Régis  ade|ila  thuriim. 
Nobilis  ejns  erat,  qiiod  in  orbis  sanguine  claro 
luvenies  raro,  mens  pia,  casta  caro. 

longues  Inniqnes  recouvertes  d'une  espèce  de  man- 
teau qui  s'oiiM'ail  par-devant  et  laissait  apercevoir 
de  riches  t'iolles.  Deux  de  ces  |iii'leiidiies  carialides 
nous  ont  l'iè  conservées  par  M  Ah^xandre  Leimir,  et 
sont  passées  du  mnsi'e  des  l'elils-Auguslins  dans  les 
cavaux  de  S.iinl-Deiiis ,  loujonrs  inipmpreiuenl 
liaplisèes  des  noms  de  (.lotis  el  de  C.lolliilde.  Llles 
ont  aussi  été  récemment  moulées  pour  le  mnseo 
liisloriqiie  de  Versailles  ;  el  ou  en  Ironve  le  dessin 
dans  les  Moiiiimeiils  iin'dils  lic  Wilniin.  » 


397 


COR 


Anniis  millenns  aderat  deciesqiie  viconns  , 

Ter  duo,  torque  decem,  cum  subit  ipsa  ncccm, 
Felicis  duce  viiae  subducta  caducœ. 

On  y  lit  tout  de  suite  : 

Hugo  de  Plagliaco  me  fecil. 
On  montrait,  dans  l'une  des  galeries  de 
cette  église,  une  vielle  chaise  de  bois,  qu'on 
croit  avoir  servi  à  cette  reine  pour  entendre 
la  messe. 

Sous  le  règne  de  Philippe  le  Hardi,  Jean 
de  Villiers,  grand  maître  des  chevaliers  de 
Saint-Jean  de  Jérusalem,  trouva  que  la  mai- 
son de  Saint-Jean  en  l'Ile  était  très-propre 
à  y  tenir  les  assemblées  de  ses  chevaliers. 
C'est  pourquoi  il  fit  bAtir  cette  grande  salle, 
qu'on  appela.le  palais,  joignant  le  cloître  etle 
dortoir  des  religieux.  C'est  probablement  oii 
ce  roi  logea  quelquefois:  car  il  reste  des 
chartes  de  lui,  datées  de  l'hôpital  do  Cor- 
beil. 

Ce  fut  dans  ce  prieuré  que  descendit  le  roi 
Henri  IV,  lorsqu'il  voulut  s'assurer  la  ville 
de  Corbeil  ;  et  là,  les  habitaats  vinrent  lui  en 
présenter  les  clefs. 

11  y  avait  aussi  une  chapelle  royale  à  deux 
étages,  bâtie  par  saint  Louis  en  1258. 

Cette  ville  a  été"  l'apanage  de  plusieurs 
reines,  dont  la  première  fut  Adèle  de  Cham- 
pagne. 

Le  pape  Caliste  II,  retournant  de  Paris 
à  Rome  en  1120,  séjourna  à  Corbeil  ;  saint 
Bernard  y  fut  domicilié.  Le  cardinal  Vivien, 
légat  en  France  du  pape  Alexandre  III,  en- 
tre les  années  1160  et  1170,  y  conféra  avec 
saint  Thomas  de  Cantorbéry.  Saint  Pierre  de 
Tarentaise  y  fut  logé  dans  la  maison  du  roi, 
en  1174. 

Corbeil  fut  aussi  l'un  des  lieux  où  le  fa- 
meux Abailard  eut  une  école,  sous  le  règne 
de  Louis  le  Gros,  avant  qu'il  vint  enseigner 
à  Paris. 

(HuRTATiT  et  Magny,  Dict.  de  Paris   et 
des  environs.) 

CORDOUE,  en  Espagne. 
I. 

Sur  un  dépôt  de  reliques, 
Daos  l'église  ou  la  paroisse  Saint-Pierre, 
t  scorum 
martyr. 
XPI IHT 

fausii    la- 
nuari  et 
inartia.. 
...  Zoyli 
...Taciscii 
...  arita... 
...ats... 
...  n... 
(CardinalUA'i,  4-i,  131;  Diplomatique  des 
Bénédictins,  t.  II,  p.  589.) 

II. 

Près  de  Cordoue. 
llic  sunl  reliiiuia;  numéro  sanclorum. 


DEPICRAPIIIE.  COU  5t)8 

sancii  Romani  nionachi,  sancU  Martini  episcnpi, 
sanctxMarin.T;  virginis,  sancii  Pciri  apostoli, 
sancti  loannis  Bapiisl:e,  sancti  Aciscli,  et 
aliorum  numéro  sanclorum. 
(Morales,  lib.  xii,  28;  Ft.0REz,  Spafia 
sagrada,  t.  X,   p.  304;  Cardinal  Maï, 
p.  49.) 

III. 

Inscription  au  monastère  Saint-Martin  de 
Castaneda,  près  de  Cordoue,  prope  pagum 
Senabriœ. 

IliclocusanliquitnsMartinns  sanctuscst  honore 
dicalus,  brevi  opère  inslructus  diu  mansit  diru- 
tus,  donec  Ihoannes  abba  a  Corduva  venit,  et 
bic  templum liiavit.  edis  ruinam  a.fundameniis 
erexit  et  acte  saxe  cxaravil  ;  non  imperialibus 
iussis,  sed  fralrum  vigilantia  instaniibu's  duo  et 
tribus  mensibusperacla  sunt  hœc  operibus.  Or- 
donius  peragens  sceplra  era  novies  centena  no- 
vies  dena. 

{Cardinal  Mai,  137,  2;  Morales,  lib.  xvj, 

c.  23.) 

Ati  monastère  de  Saint-Jérôme. 
Inscriplioa  en  lettres  conjoinies,  sur  une  cloche  provenant 
de  Saint-Zoile. 
Offert  hoc  munus  Sanson   abbatis  in  domura 
sancti  Sabasliani  marlyris  Chrisli,  era  dcccc  et  xiii. 
(Cardinal  Maï,  p.  207.) 

IV. 

Au  puits  de  l'église  de  Saint-Zoïle. 
Imp.  Caes    .    .     . 
FI.  V.  Constant    .    . 
P.  F.  invicto  aug    .     . 
Octavius  Rnfus    .     . 
P.  prov.  Baet. 
D.  N.  M.  Q.  eius. 


Pierre  trouvée  en  1752. 
D.  N.  fortissimo 
rtdque  indulgentissimo 
C'onstanliiio  invic. 
.     .     .  F.  œterno  aug. 
.    .     .  sFaustinus  V.  P. 
.    .    .  s  prov.  Baet. 
rfei'Otus  numini 
mniestaliqueeius. 
(Cardinal  Mai,  p.  242;  Florez  ,  Spana 
sagrada,  t.  XII,  préface.) 

VI. 

Trouvée  à  Cordoue  en  1624. 

D.  N.  imp.  Caes 

Flav.  inv.  Constantino  max 

pio  felici  œterno  aug. 

Q.  Acclanius   Ilermias  V.  P. 

A.  Y.  pr<T!f.  pra.'l.  et 

jndex  sacrarum 

cognilionum 


390  COR 

nun)iiii  inajesialiq. 
ejus  senipin- 
dicaiissiiniis. 
{Curdiiuil   Mai,    2V'i-.  '2;  Fi.okez,  Spann 
sufjradu,  t.  I,  p.  2ol.) 

VII. 

Eglise  Sainte-Marie . 

Forliss.  el  imlulgenliss. 

piincipi  domino  noslro 

Coiiblaiiliiio  victori 

perpeluo  scrnper  aiigiislo 

Deciimis  Geiniiiianus 

vir  clariss.  consulanis 

proviiici;e  Bœlic» 

N.  M.  Q.  E. 

!,  (licalissiiiiiis 

{Cardinal  Mai,  SiS,  G;  Giiuter,  283,  8; 
Mlratori,  238,  3.) 
CORFOU,  île  de  l'Adriatique. 
Dans  l'église  du  monastère  de  Saint-Jason 
et  saint-Sosipater,  au  faubourg  qui  formait  la 
ville  vénitienne,  se  trouve  un  écusson  écar- 
telé  de  fleurs  de  lis  el  des  ondes  de  la  famille 
délie  Carceri  délie  Onde.  On  lit  : 

Ave senler. 

(BucHON  ,  Atlas  des  nouvelles  recherches 
de  Morée,  description  de  la  planche 

XLl.) 

CORNETO,  dans  les  Etats  de  l'Eglise. 

I. 

Sur  la  porte  de  l'église. 
Non  obeunt  isli  {.assi  pro  noniine  Chrisii 
Ecce  Saluniiiius  Sibiniiiiis  el  Timotiieiis 
Hic  liene  cum  caro  requiesciint  Syiiiphoiiaiio. 
{Cardinal  Mai,  403,  7;  Gud.,  370,  7.) 

II. 

Les  inscriptions  suivantes  placées  en  dif- 
férents endroits  de  la  ville,  en  l'honneur  du 
pape  Benoit  XlV(de  Bologne),  sont  extraites 
do  Galetti,  Inscript.  Bononienscs,  p.  207. 

Cleraenli  XII  et  Benediclo  XIV. 

l'P.  MM. 

qvod 

ipsorvra  avctoriiate  et  mviiiiiccnlia 

hviic  ail  oiam  Tinheni  maris 

olilimalviii  sinvm  repvigaverit 

propvRiiacvIo  invriivcrit 
iiavibvs  oiicrariis  perfvgivm 
slaiioiicmqvc  bene  Ivlam  paravcril 

Pomiicivs  cariliiialis  Ablrovamlvs 

ad  pcrcimcm  iiisiguivm  boiiLl.iclorvm 

iiiuiijoriaiii 

moiivmeiilvm  posvil  , 

aniio  MDCCxLViii 

m. 

Benedictvs  xm.  P.  M 
pi'o  maioii  .'igraii.i'  Militait' 


DICTION.NAIUE  CRA  400 

aiiiioiiae  pnefeclo 

a  Pavlo 
eidcin  agricvlivnc 

piicpobiio 

lolivs  operis  cvram 

perpetvo  inandavii 

Nicolao  Perellio  cam.  apo.  dccano 

prx'l'eclvram  gereiile 

^IIIIO  tlUCCLU 

IV. 

'  Frvmciilari*  rei  secvrilati 

el  comiiioiliori  exporiaiioni 
aiiliqvo  foro  Avrclio 
Cleineniis  XII  et  Benedicli  XIV 
PP.  MM. 
avspiciis  reslitvlo 
ars  agraria 
cvivs  svmplilivs  opvs  perfecivm  est 
piovideniia;  optiuioivm  priiicipvm 
M.  P. 
anno  mdcclii 
COURBEVOIE,  j.rès  Paris. 
Le  couvent  de  Pénitents,  qui  est  sur  le 
haut  de  la  côte,  uu  peu  au  delà  de  la  chaiielle 
des  habitants,  lut  fondé  en  1C38,  par  Jean- 
Baptiste  Forne,  ancien  consul  de  Paris,  ad- 
ministrateur   de    l'Hôtel-Dieu;    et    par  un 
nommé  Olivier  Maréchal,  marchand  à  Paris, 
et  dont   l'épouse,  appelée  Sainte-Jourdain, 
est  dite  aussi  fondatrice. 

M.  Dagoumer,  proviseur  d'Harcourt,  etc. 
s'était  retiré  à  la  cam(iagiie  sur  la  fin  de  ses 
jours,  et  occupait  à  Courbevoie  une  maison, 
qu'il  louait  de  ces  Pores  du  tiers-ordre  de 
Saint-François. 

On  lit  son  éi)itaphe  sur  une  tombe  placée 
dans  leur  église. 

Hic  jacel  Guilletmus  Dagoumer,  nalionc  Nor- 
maiinus  (1  ),  prol'essione  et  iiigenio  iiobilis  pbiloso- 
phiis,  universilaiis  Parisieiisis  non  semel  Reclor 
el  viiidex  acerriiiuis,  eollcgii  Harciiriaiii  Provi- 
sor  beneneiis.  Hac  in  ercmo  oplalam  laboriua 
(piielcm,  invenitmorlnus  in  Cbrisio  die  25  apri- 
lis,  anno  reparaln;  salulis  mdccxlv,  œiaiis  85. 
(HuRTAUT  et  Magny,  dictionnaire  de  Pa- 
lis et  des  environs.) 

CRACOVIE,  ville  libre  d'Allemagne. 

I. 

^•1    l'éijlise    cnlhcdrale. 

Tombe  de  saiiil  Slaiiislas,  évèquc  de  Crjcovie. 

Tnmba  Sl(ini.tlai  cinereslegil  isla  beali 

Itogis  ISosUii  quia  non  fanel  iini>ietati. 

Marlyrio  méritas  cœli  inigrauil  ad  (vdes. 

Félix,  cui  Deiias  meices,  cui  sidéra  sedes. 

(Labue,  Thés,  epit.,  p.  173.) 

II. 

Sur  la  porte  du  palais  du  Conclat^e. 
IVigiio  compescc  labelluin.  Oceasioncm  nosce. 

(I)  Il  claii  de  l.otiviors,  an  diocèse  d'F.vroux 


401'  DEU 

Nosce  leipsiini.  Teciim  liabila. 
(Gros,  supplément   aux   inscriptions  de 
Mie,  p.  hm.) 
CRÉMONE,  dans  le  royaume  Lombardo- 
Vénilien. 

'A;rao;^«j'  fiou'  9>î).tx«;'  ùpacjtxàç.  tî"  Svo'  toxwv* 

Çiûyoî'  7rE/5iaT£cov  (sic)'  -oyiaiet'  tw'  Ssw  â£(77roT>î' 

îva'  £//£■  £Ti'   èjttoXiiru"  zû^oiÂcm. 

(BiANCHi,  Marmor.  Cremon.  p.  279;  C«;- 
rfma/  Mai,  p.  19.) 

CRUAS,  sur  le  Kliône,  à  trois  lieues   de 
Viviers,  en  France. 

Ancienne  église  des  Bénédictins. 

On  lisait  sur  une  armoire  à  livres  : 
Paslor  jejiiiiat  qui  liliros  non  co  a  ilnnat  ; 
Nec  panem  prebet  suhjeclls  (|iiein  ilare  debel; 
Pascunl  pasiores,  pascuni  pecuis  exposiiores. 


I»  LI'KiKAPIllE.  m:V  402 

Lex  nova  commetiiis  el  k'x  vedis  csia  legeiuis 
Sinitcpule  iete,  sed  per  conimiMila  propliele. 
Iiiscriplion  de  12.jO  environ. 
[Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  2-27.) 

CUMES,  au  royaume  de  Naples. 

Pierre  trouvée  dans  les  ruines  de  ta  ville. 

M.  0.  A. 

FI.  Nonius  ErasUis 

V.  P.  piaef.  class.  M.  niaiil. 

cornes  S.  II.  piaes.  Campaii. 

lurres  urb.  niiiros  el  port. 

refecil 

DD.  N.  lustiiiiano  P.  F.  aug.  ann. 

X\X1I. 

S.  r.  0. 

(Cardinal  Mai,  p.  343.) 


I> 


DANTZIG,  en  Prusse. 


Ancienne  inscriolion  aux  écoles  de  Sainte- 
Marie. 

Haec  doniiis est  Christo.studiisq  ;  dicata  jnvenUe. 
Neino  sacrum  violet  dedecoielq;  Inciiin. 

(Gros,  Supplem.  aux  inscr.  de  Bûle,  p. 
493.) 

DAPHNÉ,  monastère  près  d'Alhènes,  en 
Grèce. 

DD.  NN. 
Arcadiu(s) 
et  I]oiior(iu$) 
sub.  vc 
L  spect.  N. 
Eusebio 
S. 
(Cardinal  Mai,  272,  4;Chandler,  Voya- 
ges, p.  77,  n.  118,  p.  xxxii.) 

DEUTZ,  sur  le  Rhin,  orès  de  Cologne,  en 
Prusse. 

.4m  monastère  appelé  Teusck  (Ivitium 
monastebil'm). 

Virtuti  D.  D.  Constautini 
niax.  pii  fel.  invic.  aug.  sup- 

pressis  doniitisq.  Francis 

in  eoruni  terris    .    .     .    mil. 

castr.  Divitensiiiin  sub 

praesentia  principis  sui 

devoli  nuiniiii  niaie- 

statiq.  eius  duodevigin- 

li  liaec  vota  fecer. 

(Cardinal  Mai,  p.  249;Muratori,  p.  239, 
4;  d'après  Brower  Duchesne,  Script. 
Francic,  t.  1,  p.  142.) 

DEVISES,  (Recueil  de),  extrait  principale- 
ment de  l'ouvrage  de  De  Combles  (1). 

(!)  Tini'é  des  devises  héruUliiiues,  de  leur  origiuc 
ei.  de  leur   usage,    avec  un  Reçue. 1  des  Aiiu'.'s  de 


Aa,  au  Pays-Bas,  porto  :  In  antiquioribus, 
et  pour  armes,  échiquoté  de  gueules  et  d'or 
au  franc  quartier,  chargé  d'une  uierlette  de 
sable  (1). 

Abbis  (d')  ou  d'ALBY,en  Provence,  porte  : 
Toujours  fidèle,  et  pour  armes,  de  gueules 
à  la  bande  d'argent,  accompagnée  de  deux 
cœurs  d'or,  l'un  en  chef  et  l'autre  en  pointe. 

Abelly  (2)  porte  pour  armes,  d'argent  au 
sanglier  passant  de  sable,  au  chef  d'azur, 
chargé  d'un  croissant  d'argent,  côtoyé  de 
deux  quintefeuilles  d'or;  supports,  deux 
daims;  cimier,  un  daim  de  gueules;  devise: 
A  Domino  faclum  est. 

Abon  porte  :  Union  maintient.  Les  armes 
sont:  fascé  d'or  et  d'azur,  de  huit  pièces;  sup- 
ports, deux  aigles  ;  cimier,  un  aigle  d'or  (3). 

toutes  les  maisons  qui  en  portent,  ensemble  un  pré- 
cis sur  leur  origine,  et  un  recueil  des  faits  qui  leur 
sont  particuliers  et  qui  ne  sont  point  encore  connus, 
enricbi  de  gravures;  le  tout  pour  seivir  d'introdnc- 
lion  à  l'Etal  de  la  France;  par  M.  De  Combles,  ofli- 
cier  d'infanlerie.  — ln-1-2,  1783. 

Nous  avons  ajouté  à  De  Combles  les  devises  usitées 
par  divers  papes,  et  les  devises  ou  marques  des  an- 
ciens imprimeurs. 

Ou  trouvei'a  également  d'autres  devises  dans  le 
Diclionmiire  d"IIéruldUiuet]c  M.  Grandmaison,  faisant 
partie  de  l'i'>'»f!/f/o/)erfR'  tlu'oloyique  ûeM.  Migue,  et 
dans  la  Revue  Arcliéoloijiiiuc ,  in-8°,  année  1851, 
p.  28-2et5.i3. 

(1)  Goussuin  Vander  Aa,  chevalier,  vivait  en  1412 
avec  Elisabeth  Vanhofsladen,  de  laquelle  il  eut  Guil- 
laume Vander  Aa,  qui  épousa  Marguerite  Vlerainck, 
filsdeLouiselde  Marguerite  ïbonis,  delaquelleil  eut 
Antoine  Vander  Aa,  chevalier,  vivant  en  1iS6,  chef 
de  la  compagnie  du  jeune  Arbalète ,  à  Matines, 
bourgmesire  en  1406,  écouiie  en  1472,  marié  à  Ca- 
therine Cuyck,  etc. 

(2)  Jeanne  Abelly  épousa,  le  6  juillet  1556,  mes- 
sire  Etienne-Philippe,  écuyer,  sieur  de  la  Tour,  né 
le  5  octobre  1330  ;  elle  était  sœur  d'Antoine  Ahell\ , 
abbé  de  Livry,  el  lante  de  Claude  Abelly,  niéie 
d'Antoine  de  Vyon,  écuyer,  seigneur  d'Héionval, 
conseiller  du  roi  el  auditeur  en  la  chaudjie  des 
comptes. 

(3)  Celle  maison,  qui  depuis  »u  temps  inimcnm- 
rial  habite  la  ville  de  Gap  en  Dauphiné,  a,  pour  pra» 


403 


DEV 


niCTlONNAlUK 


DEV 


4C1 


AnnÉMAu  (Le  coiiite  iJ') ,  porte  :  plus 
d'honneur  que  d'honneurs,  cl  jioui-  armes, 
d'or  à  trois  bandes  d'azui',  sur  ini-|iartie  lio 
France  et  deToiilousL',  ainsi  que  les  portait 
au  XIII'  siècle  Lainljerl  do  Monteii.  Adlié- 
niarouAzéniar,  banni  cb;  Lombers,  treizième 
nii'ul  du  vicomte  d'Adlièmar,  et  chef  des 
branches  élal)lies  en  Languedoc  (1). 

AnoRNO.  Jérôme  Adorno,  chassa  de  Gè- 
nes Octavien  Frej^oso,  ce  qui  hii  lit  pren- 
dre pour  devise  :  Èxpiabit  mit  obruct,  pour 
dire  qu'il  l'expiera  ou  ipi'il  l'accablera.  Les 
armes  sont  d'or  à  la  bande  èchiquetée  d'ar- 
gent et  de  sable,  de  trcjis  traits  ;  cimier,  un 
aigle  de  sable  ailé  d'or  (2). 

Adoi'e  de  Saiuias,  seigtieur  de  Garravel, 
en  Gascogne  :  Toujours  doux  ;  et  pourarmcs, 
écarlelé  au  1  et  h  d'or  à  la  levrette  de 
gueules,  bouclée  de  sable,  à  la  i)ordure  de 
luèrae,  chargée  de  huit  bezanis  d'or,  qui  est 
des  comtes  d'Aurc  ,  au  2  et  3  de  gueules 
à  quatre  étoiles  d'argent,  qui  est  des  premiers* 
comtes  de  Comminges  ;  sur  le  tout  de  gueu- 
les à  la  fasce  ondée.d'or,  chargée  d'une  lour- 

micr  aiileur  connu,  noble  GcolTroy  d'Alion,  qui  ('lait 
jnorl  lors  iln  fontrat  de  mariage  d'Antoine,  son  fils, 
•ai  juillet  1572. 

(1)  La  maison  d'AlliiMuar  ou  Ailémar,  Azéniar, 
<^st  une  des  plus  aucieruies  cl  illustres  maisons  de 
Provence,  en  Laimuedoc  el  liouerguc,  comme  il  ap- 
pert par  tous  les  historiens  du  xiu'  mv^  et  xv  siè- 
cle ;  et  si  l'on  en  croit  au  poënie  ilalien,  sur  la  con- 
quête de  la  Corse,  intitulé  :  A(lciiuiro,on  verra  qu'im 
Adhémar,  désisné  parejit  do  Cliaileniagnc,  après 
avoir  conquis  Gènes  et  la  Corse,  en  a  été  le  premier 
souverain.  Quoi  (pi'il  en  soit,  il  est  incontestable  que 
cette  maison  a  doimè  les  comtes  d'Orange  de  la  pre- 
mière race,  les  vicomtes  de  Marseille,  et  qu'elle  a 
possédé,  en  souveraineté,  par  une  (iliaiioii  prouvée 
ilepuis  le  x"  siècle,  des  terres  considérables  enlie  le 
Kbône  et  la  mer,  el  elle  lui  maiutemiedans  ses  droits 
de  souveiainelé  p.ir  une  ralillcalion  de  l'empeieur 
Frédéric  1".  La  ludle  est  conservée  dans  le  château 
de  Crignan  (Di;  Co.miii.es). 

(2)  L'on  trouve  qu'Ospiee  Adorno,  natif  de  Gènes, 
épousa  Agnès  d'Axèle,  lille  de  Philippe  d'Axèle  ou 
d'Expoèle  ;  Il  mourut  en  1502,  et  git  à  Saint-I'ierre, 
à  Gand;  et  de  lui  est  issue,  au  13'-'  degré,  Geneviève 
Adonie,  dame  .Maruillies,  lille  do  George  Liunberl 
Adorne,  seigiu^nr  de  Nicinveukove-.Marckes,  Maruil- 
Jiers,  Nieuviiel,  et  de  .li^aimc  de  Ilayuiu,  la(pielle 
épousa,  en  lUOl,  .Michel  de  Wiguacourt,  comte  de 
Fleures,  fils  de  Jac(pies  de  Wignacourl,  seigneur  de 
Fleures,  Cauroy,  Stracelles;  cr('é(0mte  de  l'ieltres 
le  2.5  noveud>rï',  Ki.Mi,  el  <le  Krani.oise  Gallo  Salo- 
manca,  dite  Descalade,  du(iucl  elle  a  en  Deiiis-h'raii- 
Vois-.lacques  de  Wignacourl,  comte  de  l'icllres,  sei- 
gneur d'jieilies-la-iîassi'e,  marguillicr,  f;raiid  bailli 
héréditaire  de  Cassel,  marié  le  !)  mai  lOSl,  à  .Maiie- 
l'hilippe-Aldegonile  de  Croix  de  llouchin,  de  hupiclle 
il  a  eu,  entre  autres,  diMix  (illes,  cbauoine>ses  de 
Sainte-Aldegonde  de  .Maulicnge,  doul  vnici  l'épilaphe, 
qui  est  adossée  an  piemi''r  pilier  de  l'église  de 
Sainte-Aldegonde|deMauheuge,;idniile,cnsortantdu 
<-hœur,  ornée  des  écussuns  de  seize  cpiartiers,  savoir;. 

t  Cv-dcvanl  reposent  les  cor|iS  de  ircs-nohies 
<  et  illustres  Duiiiolselles  ,  Mesilenioiselles 
.  .\ilri(!inifi-l'.h:iil(ille  de  ]\'iqmicotirl,  dile  de 
»  Mnri/ial/i/,  ilécé'lée  le  17  àmU  IlliS  ;  ci  de 
.  Claire-I'iiirciice  d(^  IIk/ikicoiii/,  dile  lU:  l'icl- 
••  Jrf.'i,  s:i  sciur,  Inuu.'s  ilciix  (  liuiiuincsses,  it 
•  aiiii'es  (In  lri:^illusli'u  l'.luiiili'c  do  S:ilule  .VI- 
"  di'g"lldc  di:  .Miulii'ii^'i',  (li''i:éeli''0  le  17 
»  (u nY.  Dicii  pour   leurs  :\iiics.  » 


terelle  d'azur,  i)ecquée  et  mcmbréc  d'argenf, 
([ui  est  Adouo  de  Sailhas. 

AniiiEN  IV,  pape  au  xii'  siècle,  portait  pour 
devise  :  Oculimei  semper  ad  Dorninum. 

.Al  riiv  (Le  comte  d")  porte  .  d'argent  h  trois 
chevrons  lie  sable;  casque  couronné,  et  re- 
haussé d'un  bonnet  [n-ramid  d  d'argent  , 
chargé  de  trois  chevrons  de  .sable,  la  jioinle 
du  bonnet  surmontée  d'une  hou|)pe  de  plu- 
mes, mêlées  de  sable  el  d'argent  :  les  lam- 
brerpiins  d'argent  et  de  sable  ;  devise  :  j4u 
;)/((*■  vuillunt  héros  (1). 

AiiOLT,  en  Danpliiné,  porte  :  Avidus  com- 
millere  puijnum  (2). 

Aglt  porte  :  Sagillœ  polentis  acutœ.  Celto 
maison,  établie  en  Provence,  et  originaire 
d(î  Martigues,  porte  d'azur  h  trois  trèlles 
d'or,  i)Osés  en  pal  el  en  sautoir,  les  |)Oiiites 
en  bas.  Elle  a  pour  premier  auteur  connu 
Rarthélemi  d'AguI,  conseiller  en  lu  chambre 
des  comptes,  le  27  octobre  loG!). 

Aic.L'iLLONi'  duc  d')  :  d'argent  h  trois  che- 
vrons de  gueules,  el  au  laiiihcl  à  trois  pen- 
dants aussi  de  gueules.  [Voy.  Hirhelieu  [3]). 
AiMARS  (des),  en  Dauphiné,  jiorle:  Stimu- 
lis  açjitabitamnris.Lea  armes  de  cette  famille, 
dont  était  Antoine  desAimars,  vivant  en 
l'i80,  sont  :  d'azur,  à  trois  bandes  d'or,  écar- 
tolées  d'un  parti  d'azur  et  d'or,  au  chef  de 
gueules,  chargé  de  deuxbesants  d'argent. 

AiNEVAL,  porte  :  Nescit  labi  virtus.  Cette 
maison  do  Picardie  porte  pour  armes  :  d'ar- 
gent émanché  de  gueules  h  la  bande  d'azuv, 
côtoyée  de  deuxcotices  de  mémo,  brochant 
sur  le  tout,  brisé  d'une  molette  d'azur  au  côté 
senestre. 

Albeiitas,  seigneur  de  Joncques,  on  Pro- 
vence, originaire  d'Italie,  jwrte  :  de  gueules 
au  loup  issanl  d'or;  cimier,  deux  chiens 
couraiUs,issants  et alfronlésau  naturel;  sup- 
ports ,  deux  chiens  de  même  ;  devise  ,  deux 
llaiulieaux  posés  en  sautoir,  lortillés  de  mè- 
ches allumées,  avec  ces  [laroles  :  Talisnoslcr 
«)no;- ;  ces  armes  sont  écarlelées  des  mai- 
sons de  Simianne,  Cast.'llanne,  Forcalquier 
et  deGIandèves  (4). 


(1)  I.a  maison  d'.\niy,  l'une  des  plus  illustres  de  la 
Suisse,  est  mise  au  iiom'hre  des  plus  auciemu>s,  connue 
le  |)ro'ivcut  les  vers  suivants,  <pii  ont  été  |)laces  dans 
uiu^  cpiUe  di'dicatuire  adressée  à  noide  seigneur 
Louis  Vom-Alliy,  envoyé  delà  ville  de  Eribourg. 

Si  ponus  a  proavi-i  lunt,'"'"  (h:iliii'pre  olarls 
i:sl  minus  al  ni;ign;nn  est  hclis  exlemlcri;  famam 
Nciliililale  [luleus  Alliinus,  pi'clnre  major 
Magnaiiimo,  iiacliis  qunni  corisilmiine  niaiiniiue 
Su  di'cus  cl  landeni  lans  dli  a  iiomine  siunma 
l'crJurans  cl  priscu,  palrniii  pielaï(|ue  lidcsc|uc. 

(2)  Celte  l'amille  est  Irès-illnslre  par  sa  mddesse, 
ses  emplois  et  par  ses  terres.  Isoanl  d'Agout,  sei- 
"iienr  d'Agoni,  épousa  Isoaide,  lille  d'Isiiaid,  comle 
de  Die,  de  bupielle  il  cul  Isoanl  el  iîerlrand,  qui 
huceéda  aux  biens  d'Isoarde  en  122:).  Les  armes  sont 
d'or  an  loup  ranq)ant  d'a/.ur,  armé  cl  lanqiasse  do 
gueules.  Voy.  r/ù(i(  ;i(i/i(ii/»c  (/<■  Daiipliiiii'. 

("))  l.e  dulhé  d'AiguilliHi  a  èlé  crée  le  10  mai  17.-)1, 
eu  laveur  d'Arinaud-l.nuis  de  Viguerol,  i ointe  d  A- 
^iMois,  doul  le  lils  Emmanuel-Armand  de  Viguerol, 
ri)mled'Ageniiis,  noble  génois,  a  snccédé  à  sou  père, 
le  51  janvier  17.')0  (  Vi'U-  l'irssis  Hicur.i.M  ti  ). 

(0  l.cindre   Alberli  cl   Eipiic.da  (ont   desccmiro 


405 


DEV 


DEr'IGr.AI'IllE. 


DEV 


406 


Albignac,  ou  Albighac  ou  Aubignac  ,  en 
Rouergue,  Languedoc,  etc.,  porte  :  d'azur  à 
trois  pommes  de'pin  d'or,  posées  2  et  1,  au 
chef  de  même,  au  2  et  3  do  gueules,  au  liou 
rerapantd'or,  armé  et  lampassé  de  gueules; 
supports,  deu\  lévriers  d'or  ;  l'écu  timbré 
d'un  casque  de  fasce,  orné  de  ses  lambre- 
quins, sommé  d'une  couronne  de  baron  ; 
cimier,  un  lion  d'or;  devise  :  Nihll  in  me 
nisivalor. 

Alesso    de    Raigny     porte  :     CItan'taiis 
Opus  (1). 

Alexandre  II,  pape  au  \i'  siècle,  avait 
pour  devise  :  Exaltavit  me  Dcus  in  virtulc 
Oracliii  sui. 

Alexandre  III,  pape  au  xii'  siècle  ;  sa  de- 
vise :  Vias  tuas.  Domine, dcinonstrn  mihi. 

Alexandre  iS'^,  pape  au  xiii"  siècle,  sa  de- 
vise :  Domine,  servum  tiiuni  suscipe  in  bonum. 

AlexandkeV, pa]ie.auxv"  siècle;sadevise  : 
Exaltavic  me  Deus  in  virtute  brachii  sui. 

Alexandre  VI,  pape  au  xv'  siècle  ;  sa  de- 
vise :  Ad  Dominum  cum  (ributarer clamavi,  et 
exaudivit  me. 

Alexandre  VII,  pape  au  xvii'  siècle,  avait 
jiris  pour  devise  :  Vivo  ego,jam  non  ego. 

Allaire  porte:  de  gueules  au  chevron 
d'or,  accomiiagné  de  trois  jiapillons  d'argent, 
écartplé  au  2  de  Laisné,  au  3  de  Pcrdriol. 
{Voij.  Perdrîol,  Hardy. 

ALLEAUMEcn  Brie,  (2)  porte  d"azur  à  trois 
clievronsd'or,  accompagnés  de  trois  besants 
du  même  ;  supports,  licornes;  cimier,  une 
licorne  d'argent;  devise  :  Nulrit  (3). 

Allemand,  en  Daupliiné  ,  |iorte  :  un  sau- 
vage monté  sur  un  lion  avec  ces  mots  : 
Place,  place  à  Madame  ;  et  ceux-ci,  qui  fait 
allusion  aux  ileurs  de  lis  de  l'écu  :  2'ot  in 
corde  quot  in  armis  (4-). 

celte  maison  des  princes  souverains  de  Lucqiies, 
Panne  et  Reggio,  comme  l'a  observé  Tristan  l'Iler- 
niite.  .\tUoiiie  Alberlas,  \ionr  se  soiisUaire  aux  vio- 
lences qu'exerçaient  eji  luilie  les  Guelfes,  l'an  1560. 
dans  le  lemps  où  Innocent  VI  siégeait  à  Avignon, 
sous  le  règne  de  Jean  de  INaples,  connue  l'a  remar- 
qué INostradanuis  dans  son  Histoire  de  Provence. 

(t)  Celle  maison,  originaire  d'Italie,  habiuiée  en 
France  depuis  André  d'Alesso,  lils  d'.\iitoine  d'A- 
lesso,  mari  de  Brigide  Martoiille,  sœur  de  saint  Fran- 
çois de  Paule,  qui  eut  commandemenldu  roi  Louis  XI 
de  venir  en  ce  royaume,  où  il  se  maria,  porte  d'azur 
au  sautoir  d'or,  accompagné  de  quatre  limaçons  de 
même.  Gel  Antoine  laissa  deux  lils,  savoir  :  Antoine 
d'Alesso,  seigneur  de  Uaiguy,  conseiller  au  parle- 
ment de  Paris,  et  Claude  d'Alesso,  conseiller  au  par- 
lement de  Rouen. 

(2)  Aleaume,  maison  noble  et  ancienne  de  Drie, 
distinguée  par  ses  alliances,  et  de  laquelle  était  frère 
Jean  Aleaume,  né  à  Clienoise  en  Brie,  reçu  clieva- 
li'T  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  et  qui 
jierdil  la  vie  en  combattant  pour  la  religion,  en  ISlil. 
Celui-ci  avait  pour  frère  Nicolas  Aleaume,  seigneur 
de  Rouilly-Lnel,  Courlavenel  et  de  Clienoise,  marié 
à  Cuyotte  Pinot,  tille  de  Jean  Pinot,  seigneur  de 
liordeaux,  et  d'Antoinette  Diignot  ;  de  ce  'mariage 
sont  issus  les  seigneiiis  île  Laveriière,  audit  pays. 
(  Voij.  \tiMiirlijrologe  de  Malle,  p.  0.  ) 

(3)  Pinoi,  en  Beauce,  porte  :  d'azur  à  trois  [lom- 
mes  de  pin  d'or. 

Bugnoi,   en   Beauce,    porte  :  d'azur  à  trois  dio- 

vrons  d'or,  accompagnés  de  trois  èloiles  de  même. 

'4J  II  V  a  apparence  que  c'est  une  de  ces  lamillcb 


Alluve  (le  marquis  d"),  portait  :  jilas  dex- 
iro  (1). 

Alrics  (des) ,  en  Daupliiné,  porte:  Tant 
qu'il  lui  luira  (2). 

Ambel,  en  Dauphiné,  porte:  Sed  virtus 
nescia  frangi  (3). 

Amboise  :  Georges  d'Amboise,  cardinal  , 
portait:  Telis  opponil  acumen,  ou  Ncc  me 
labor  isle  gravabit  (V). 

que  l'évèque  Isarne  logea  dans  son  diocèse,  après 
(|u'il  eut  chassé  les  Slauies  :  son  origine  étani  d'Alle- 
magne, et   ayant  pour  premier  auteur  connu  audit 

pays,  N ,  qui  fut  dit  Allemand,  et  (|ui  iransmit  ce 

nom  à  sa  postérité,  qui  a  clé  illustrée  par  les  grandes 
dignités  et  les  charges  qu'ils  ont  eues  ;  elle  a  donné 
des  cardinaux,  des  archevêques,  îles  évèques,  des 
lieuleiiants  du  roi  et  des  ambassadeurs.  Les  armes 
sont  :  de  gueules,  semées  de  fleurs  de  lis  d'or,  à  la 
bande  d'argent;  cimiei',  un  lion  passant,  surmonté 
d'un  sauvage,  tenant  un  bâton  noueux  eu  sa  dextre, 
avec  ce  mot  :  Robur  ;  supports,  deux  sauvages. 

(1)  Charles  d  Escoubleau,  niar(|uis  de  Soiirdis  et 
d'Alluye,  chevalier  des  ordres  du  roi,  en  l{j35,  mes- 
Ire  de  camp  de  la  cavalerie  légère,  maréchal  des 
camps  et  armées  du  roi,  gouverneur  de  l'Orléanais, 
du  pays  Chartraiu  et  du  Blaisois,  conseiller  d'Elal 
d'épée,  portail  :  d'azur  et  de  gueules,  à  la  bande 
d'or,  brochant  sur  le  tout  ;  supports,  deux  levieltes. 

Celte  maison,  originairednPiiiiou,  a  produit  plu- 
sieurs grands  personnages:  i"  René  d'Escoubleau, 
prcmierdiinom,ful  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  genlil- 
Imnime  ordinaire  de  sa  clnmlire,  capitaine  de  cin- 
quante hommes  d'armes  des  ordoiinanees  de  Sa  Ma- 
jesté ;  il  s'élait  jeté  dans  la  ville  de  Meiun  avec  le 
marquis  de  Roslaing,  son  beau-père,  en  1388,  cl  sut 
niainlenir  celle  ville  dans  l'obéissance  du  roi 
Henri  111.  La  famille  conserve  encore  trois  lettres 
que  ce  iiriuce  lui  écrivit  cette  année  pour  témoigner 
la  satisfaction  qu'il  ressenlait  de  ce  service,  el  que 
nous  rapporterons  d.tns  la  suite,  si  nous  pouvons  en 
avoir  copie. 

2»  François  d'Escoubleau,  cardinal  de  Sourdis,  ar- 
chevêque de  Bordeaux,  fds  de  François  d'Escoubleau, 
marquis  d'Alluye,  et  d'Isabelle  lîabou,  lémoigna, 
dés  sa  jeunesse,  une  inclination  décidée  à  l'étal  ec- 
clésiastique. Son  mérite  et  les  services  que  ceux  de 
sa  maison  avaient  rendus  au  roi  Henri  le  Grand,  en- 
gagèrent ce  prince  à  demamler  pour  lui  un  chapeau 
(le  cardinal  ;  le  pape  Clément  VIII  le  lui  donna  le 
3  mars  1598  :  l'année  suivante,  le  cardinal  de  Sour- 
dis  fut  mis  sur  le  siège  de  Bordeaux,  qu'il  gouverna 
avec  beaucoup  de  piété.  11  fit  divers  voyages  à  Rome, 
où  il  se  trouva  à  la  création  de  Léon  XI  et  de  Paul  V, 
dont  il  fut  fort  considéré,  aussi  bien  que  de  Clé- 
ment Vin,  de  Grégoire  XV  et  d'Urbain  VHI.  En  1607, 
il  baptisa  le  duc  d'Orléans,  second  lils  de  Fiance  ;  et 
en  1615,  il  lit  les  cérémonies  du  mariage  d'Isabelle 
de  France  avec  Philippe,  depuis  roi  d'Espagne. 

(2)  L'an  1420,  Tasta  Aslorgius  Alrici,  du  dio- 
cèse de  Viviers,  et  Renaud,  son  lils,  seigneur  du 
Rossât,  épousa,  en  1.517,  Ilonorade  Durré  de  Cor- 
nilliane,  dame  de  la  Baumc-Cornilhane,  etc. 

Les  armes  sont  :  de  gueules  au  chevron  d'or,  ac- 
compagné de  trois  croisettes  de  même,  posées  2  et  1 
au  chef  d'argent,  chargé  d'un  soleil  de  gueules. 
{Voy.  VEliil  politique  du  Dauphiné.) 

(5)  Conslanlin  d'Ambel,  jnris  baccalaureus,  fut  pré- 
sent, en  1  i73,  à  une  lransa<  lion  (|ui  se  Ht  entre  .Ai- 
niar  de  Poitiers,  seigneur  de  Saint- Vallier,  el  Isabelle 
de  Poitiers,  et  Aimar  d'Ambel,  qui  vivait  en  1307. 

Les  armes  sont  :  d'or  au  moulin  à  vent,  composé 
de  deux  tours,  l'une  carrée  et  l'aulre  ronde,  d'aigenl, 
les  ailes  de  gueules,  posées  sur  un  Icrlre  de  sinople. 
(  Voii.  i'Etul  politique  du  Dauphiné.) 

[i]  Les  armes  soni  :  pailé  d'or  e!  de  gueules^da 


407 


itr.v 


niCTIONNAIUE 


DEV 


408 


A.MiiHOis,  011  D:iui>liin6,  poric  :  Amiirosi 
lui  munus  {l\ 

AMKnÙK  \y  [lorlait  :  Fortitadim-  rjiia 
Itltodiiin  Iniull. 

Ameuvai,,  |ioite  :  Boulogne  (2). 

Anastask  IV\  piipe  au  \ir  siècli\  avait 
jiour  ilovisc  :  Citsiudi  me,  Domine,  ut  pupil- 
lam  oculi. 

Anesly,  Karl  crAnj^Iesey,  en  Angleterre, 
jiorte  :  Virliilis  umore. 

Angk  (]■),  en  Nivernais  :  iTaziir  nu  crois- 
sanl  i]"arj5enl ,  surmonté  il'iine  étoile  de 
jnùnie,  ayant  deux,  anges  jxjur  su|iports,  et 
lin  autre  jujur  cimier,  lenaiil  à  la  ini«n  dniite 
J'étendard  de  Tordre  de  Saint-Jean  de  Jé- 
rusalem avecdeuv  couronnes,  l'une  d'é[)ines, 
<iui  est  à  la  main  droite,  et  l'autre  de  laurier, 
i|ui  est  à  la  main  j^auche,  avec  riiiscri|»tinu  : 
Hancad  illnm,  et  pour  devise  :  \omine  Lunye 
tt  hominc  (3). 

Ancki.in,  en  Dau[)lijné,  fiorle  :  Aiamais['*). 

Am;i.ai)i;,  dans  le  Bordelais  :  d'azurhraiglo 
d"(jr  éplovée,  à  di'ux  tètes;  |iour  sui>porls, 
deux  griiïoiis  ;  et  poui'  devise  tout  autour  : 
faisons  bien,  liiissons  dire.  Celte  maison  a 
jiroduit,  en  HG3,  un  iNavarrais  d'Angiade, 
ieciuel  fut  un  des  enfants  d'honneur  de 
Louis  XI,  ensuite  écuycr  d'honneur  de  ce 
jirince,  et  |iuis  son  ciiambellan. 

Angleterre  :  (leorg  s  de  Brunswick  H, 
roi  d'Angleterre,  éiecteurdeHanovre,poi  tait  : 
t^caitelé  au  1  et  k,  contre -écartelé  de  France 
et  d'Angleterre  ;  au  2  d'Ecosse  ;  au  3  d'Ir- 
lande ;  snppoi'ls,  un  léopard  d'or  à  droite,  et 
une  licorne;  à  gauche;  l'écu  accolé  de  l'ordre 
de  la  Jarretière,  chargée  de  sa  devise  ;  Honni 
soit  qui  mal  y  pense. 

six  pi(''cs.  Ci'llo  ni;iisnn,  l'iiiio  des  jitiis  aiiciennos  cl 
ili!S  plii!,  illiishcs  lie  la  Fi'aiice,  lin;  suri  nom  delà 
^ille  irAiiilioisi;  en  Touiainc,  clciiiU;  l'ii  l-2r)(J,  cli|iil 
l'it  CDiiliiiiice  oiisaiti'  par  la  maison  «le  lionv,  par 
li;  maria;;!;  de  Mar^ncrilc  d'AiidiDise,  (pii  est  devenue 
aussi  une  des  pins  pnissaiiles  de  la  Franco,  el  nne 
des  pins  illnsni;s  par  s(;s  alliances  avec  les  pre- 
nili'res  maisons  iln  loyaiime,  elc. 

(1)  l'iancois  Andirois  vivailen  1i98,  cl  dans  la 
révision  des  feux  de  Itaidomeselie,  en  liril,  soiil 
eoiiipris  eiilre  les  nobles  ,  Anloiiius  et  Ilwriiics 
l'eicevnlti  A  m  h  rosii . 

Les  armes  sonl  :  ficllé  d'argenl  cl  de  iiiienles, 
cloué  d'or  il  la  liaiide  cra/,iir(liar;;ee  île  Irois  (leurs  de 
lis  d'or,  lirocliaiii  sur  le  loul.  [  Vuij.  VKua  polituiitc  dit 
Dauphiiié.) 

Ci)  L'on  ('ail  drscendrG  la  in.tison  d'Amerval  en 
llainaiil  de  relie  de  l{onlo;^iie  ;  (pioi  qu'il  en  soil,  on 
doniiail  il  ces  seigneurs  la  <pialili;  d'ecuycr,  cheva- 
lier, d(;  liaiil,  pui>saiil  cl  redonlé  seigneur,  ineinc 
avaiil  r^iii  1107.  IJIe  porie  pour  arnn's  d'argent  à 
trois  lotiileaux  de  gneidi;s,  poses  2  et  i. 

(5)  Il  y  a  en,  eu  I'>i8,  nn  François  de  l'Auge,  et 
Jean  de  l'Anije  (le  celle  niaison,  ipii  eulrérenl  dans 
l'ordri;  lie  Sainl-Jcaii  de  Jérusalem  ,  dit  de  Malle. 
Fiançois  eut  diverses  romuiaiideries  el  fui  grand 
prieur  d'Auvergne  cl  graïul  inanjelial  de  l'ordre,  ele. 

(i)  Jvtiinics  Aneelli,  iilins  Aiigeliii,  lut  maiiileuu 
Cil  la  possession  de  sa  iiolilcsse,  par  arrêt  du  par!e- 
ineiil  du  Grenoble,  en  1  i'.IO,  ipii  porlail  :  d'^'y.ur  à 
lir.i'  bande  d'argeni,  eliargée  de  diiix  demi  uiolenes 
(le  gueules,  iiiontaiil  du  lund  iulérii'ur  ri  aiiv  id'ux 
ex tieiiiilés (le  deux  glands  pendants  de  sinople,  f  nillés 
cliai-Mii  de  feniîbsde  inènie  (  Voi/.  Vh'int  )>o(ili>iite  tlii 
Dciujtlniu'  ). 


Anguien  (le  duc  d')  portait:  Magno  de  lu- 
mine  lumen. 

Anneqiin.  Vo>/.  Lens. 

Anstiu  DE  porte  :  Periissem  ni  periissem  (l). 

Anthoms,  niaison  noble  de  l'aris.  Ses 
armes  sont  d'or  au  ciicvron  de  gueu- 
les ,  accompagné  en  pointe  d'un  sanglier 
de    mi^me  ;    devise    :    In    saticlis    confido. 

(Voy.  le  P.  Anselme,  Moreri  et  le  Diction- 
naire de  la  Noblesse  [2]). 

Applaincocbt,  en  Artois,  porte  :  d'azurà  la 
croix  d'argent, chargée  decinq  croissants,  1,3 
et  1,cas(]ne  de  face,  couronné  d'une  couronne 
ducale;  supports,  deux  licornes  d'argent  ;  ci- 
mier, une  licorne  do  même;  devise:  Acrucibus 
salus  et  lumen  ;  cri  de  guerre  :  Uaplincourt. 

Akasoi.a  d'OG.NATA,  60  Espagne,  porte  : 
Arn  soli  Deo  (3). 

AnBAi.ESTE  DE  RcFEY,  porte  :  Domine,  ut 
videam{ï). 

AKbAi.ESTiEK,enDauphiué,  porte  :  Le  loup 
n'en  faut  (5). 


(1)  Celle  maison,  établie  eu  France  l'anni-e  1513, 
est  la  même  ipie  celle  d'Auslriilbcr,  en  l'Ecosse,  qui 
possédait  déjà,  en  ll.'iO,  comme  elle  possède  encore 
aujourd'hui,  les  villes  et  baronnies  d'Auslriiclier, 
dans  la  iirovince  de  TitTe.  Elle  porte  pour  armes  , 
MU  écartelé;  savoir:  au  1  d'Ecosse,  au  2  d'a/.ur  à 
trois  lèles  de  sanglier  d'or,  posées  2  et  1  ;  au  5 
d'argent,  :a  la  l'asce  de  gueules,  accompagnée  de  trois 
iiiailes  d'a/.ur  ;  au -i  d'or,  à  la  l'asce  écliii|ueléc  d'ar- 
gent et  d'azur,  sur  le  tout  d'argent,  à  trois  clous  sa- 
crés, posés  en  pal,  de  sable;  l'écu  aicolé  d'un 
luauleaii  semé  (l'Iierniiiics,  surmonlé  (rmie  eou- 
roiiue  de  prince  à  cercle  d'or,  éniaillée  de  diverses 
couleurs  et  reliaussée  de  huit  pointes  ou  rayons  ai- 
gus, snrmonlés  chacun  d'une  perle,  et  trois  perbis 
cuire  chacun  des  rayons,  Cermce  d'iiuc  grosse  perle, 
surmoulée  d'une  houppe  ;  cimier,  deux  bras  velus, 
leiiaiil  une  hache  renversée. 

(2)  Aulonis  ou  Aulhoiiis,  maison  noble  de  Paris, 
de  laipiclle  élail  (jilles  Aulbonis,  seigneur  de  lîarron, 
Vevmars  et  la  Dou/.e,  griiyer  hérédilaire  de  lîelbisy, 
en  la  (orél  de  Cuise,  secrétaire  du  roi,  l'un  des  ipia- 
raiile  notaires  de  la  cour  de  Parlement,  mort  le  13 
juin  ILSô  ;  et  de  lui  est  issu,  au  cinipiicnic  degré, 
Philippe  Anlhouis,  seigneur  ib;  Itoqneinonl,  ele.  (Jor- 
nelle  des  chevan-légers  de  la  garde  du  roi,  grand 
lonvetier  de  France,  en  l()2!l,  mort  en  Iti.'ii,  sans 
J;iisserd'enl'auts  de  Jacqueline  Koger,  sa  femme,  (ille 
de  Nicolas  Itoger,  valet  de  chambre  de  la  reine- 
mère,  et  de  Jacqueline  llolniau,  laquelle  se  remaria  à 
.Mexaudre  Maicnil,  marquis  de  Caumesnil,  et  niou- 
rnt  eu  dérembre  lliliO. 

Les  alliances  de  cette  maison  sonl  arec  celles  de 
liisliin,  lirinon,  llenncquiu.  Tionillani.  Casiellier, 
la  l'iosière,  l,e  Craiid,  l,a  Faye,  liidan,  Koii>llle,  lîo- 
cliard,  Parcarlarre,  l'erliii.  lîeiger,  (îonier.  Ilarlus, 
Nollant,  Tliibaull  de  Mmiligiiy,  lioiilieval,  lloiiibliè- 
res,  .Vmcrval,  Fournier.  J.ivit,  Prosarl  ,  Gorris, 
Aidiciy,  Seviii,  Colas,  Crespi  ,  Prndliomme  ,  !a 
l'orie,'  t'ic. 

("i)  Iavs  armes  sont  d'argeul  :t  l'arbre  de  sinople 
et  deux  loups  passant  rnii  sur  l'anlre,  (pii  sont  les 
vraies  armes  de  Itiscaie. 

(i)  Celle  maison,  qui  a  possédé  le  vicomte  (le 
M  diin,  cl  qui  a  donné  nn  avocat  général  au  p:irle- 
menl  de  Dijon,  a  aussi  possédé  les  terres  de  Villar- 
geaull  et  de  Neuilly  en  Aiixois  ;  elle  porte  pour  ar- 
mes :  d'or  au  sautoir  engrcle  de  sabli',  accompaginj 
de  quatre  arbalètes  de  'juenles. 

(h)  L'on  lioiive,  pour  premier  aiilciir,  l'ms  Ar- 
iKi'ciiicr  de  Cliàlcaudoiiblc,  qualilic  i.o  chevalier  de 


409  DEV  I>'EPIGRAPHIE. 

Arcfx,  en  Bretagne,  porte  :  L'honneur  y 
«!«.Lesarrae3sonl:L'farteléd'argenteld'azur. 

Arces,  en  Daiipliiné,  porte  :  un  b\iis  avec 
ces  mots  :  Le  tronc  est  vert  et  les  feuilles  sont 
Arses.  D'autres  imrtent  un  essaim  ir.ibeines, 
avec  ces  mots  .>Ma  pique  la  plus  belle.  D'au- 
tres ont  pris  :  Charité d'Arces,  devise  qui  leur 
a  été  donnée  à  cause  des  libéralités  et  fon- 
dations i]ue  ceux  de  ce  nom  ont  faites.  D'au- 
tres ont  pris  encore:  Ni  duc  ni  prince  ne 
veux  être  (1). 

Aboie,  pair  d'Angleterre,  porte  :  Un  Dieu, 
un  roi. 

Armagnac  (le  comte  d' ),  portait  :  Ilinc 
labor,  hinc  mcrces  (2). 

Armand,  en  Daupliiné,  porte  :  Régi  Arman- 
dus  et  legi  (3). 

Armlet,  en  Dauphiné,  porte  :  Deum  finie  : 
mais  d'autres  ont  [iris  :  Arma  mihi  rce/uies  (4). 

Arnaultfiny  portait  :  Je  suis  l'amour  et  la 
guerre. 


DEV 


40 


FaIcone-Aslatid,.nn  mois  d'avril  1 581  ,où  l'on  voilclaire- 
ment  que  le  vrai  nom  (ieccUefamille  esl  Aibaleslier. 
L'on  houvc  encore  Claude  Arlialestier,  coseigneiir 
(le  Monlclar,  dans  la  révision  des  fenx  de  lieanfoit, 
de  l'an  liiC,  en  qnalilé  de  nol)le.  Les  armes  sont  :  de 
gnenles  à  nn  elievron  d'argenl,  cii:ugé  de  cinq  pom- 
mes de  pin  de  sinople,  el  accompagné  de  trois  étoiles 
d'or  (  loi;.  VEinl  politique  (tu  Dauplibié  ). 

(1)  Cette  maison,  l'une  des  pins  illnstres  de  la 
province,  a  doinn''  nn  cardinal  dans  Jean  des  Arces, 
cjai  vivait  en  liô5  ;  nn  archevêque  dans  (dande 
(l'Arces,  alilié  de  Boscodon,  élu  arclievèqne  (TEm- 
l)rnn  ;  et  c'est  de  ceUe  famille  que  sont  issns  le  che- 
valier Blanc  et  Livariot  ,  l'un  des  favoris  de 
Henri  III.  Le  premier  nom  de  cette  maison  est  Mo- 
rard  ;  Ilngiics  de  Morard ,  chevalier,  éponsa ,  en 
lâOO,  GuillVe  de  d'Arces,  el  sa  postérité,  en  ligne  di- 
recte, en  prit  le  nom  ;  mais  les  collatéraux  ont  con- 
servé celui  de  Morard.  Etienne  d'Arces,  seigneur  de 
Maisons,  Folles,  de  Uomèue  el  de  la  Bayelle,  des- 
cend de  Louis  d'.Xrces,  lige  de  celle  branche;  el  il 
est  lui  même  compris  entre  les  nobles  du  manile- 
ment  de  Réaulmont,  dans  la  révision  des  fenx  de 
am,  on  il  a  la  qualité  de  mislralis  rcfialm  vuni- 
tis,  etc.  Les  armes  sont  :  d'azur  au  franc-qnaiiier 
dextre  d'or,  à  une  bande  en  devise,  componee  tl'ar- 
genl  el  de  gueules  de  sept  pièces,  brochant  sui'  le 
lont  {Voij.  VEliil  fiolilique  du  Uaupliiné  ). 

(2)  Le  CDuile  d'Armagnac,  de  la  maison  de  Lor- 
raine, porlail  pour  aimes  :  parti  de  trois  coupé  d'un, 
ce  qui  forme  8  quartiers  ,  au  1  de  Hongrie,  an  2  de 
tapies,  au  3  de  Jérusalem  ,  an  i  d'Aragon,  an  5 
d'.\njou,  au  (i  de  Gneldres,  au  7  de  Jwliers,  au  8  d'a- 
zur, semé  de  croix  recroiseltées,  au  pied  fiché  d'or, 
et  deux  bars  adossés  de  même,  brochant,  siu'  le 
tout  d'or,  à  la  bainle  de  gueules,  chargée  de  trois 
alérions  d'argent,  au  lambel  de  gueules  sur  les  quatre 
quartiers  du  chel,  brisé  d'une  borilure  de  gueules, 
chargée  de  huit  besanls  d'or, 

(3)  Celte  maison  jouissait  de  la  noblesse  environ 
l'an  liOO,  temps  auquel  \ivail  Pierre  d'Armand  ;  et 
Rémond,  l'un  de  ses  ilescendants,  eiil  irois  lits,  dont 
l'un  d'entre  eux,  nomme  Pierre,  lit  des  actes  de  dé- 
rogeanee,  ce  cpii  INddigea  à  prendre  des  leilres  de 
noblesse  eu  décembre  1391,  qui  furent  vériliées  au 
parlemenl  du  Daiqdiiné,  en  153-i  ;  et  ce  Pierre  d'Ar- 
mand reçut  pour  armes  :  d'or  au  chevron  de  gueules, 
au  chef  d'azur  chargé  d'une  couronne  fi'rmée,  d'or, 
au  lieu  d'un  fascé  d'argent  el  de  gueules  de  six  piè- 
ces que  portaient  ses  aieux  (Votj.  \'Et(il  yoliliquc  du 
Dauf)h.iné  ). 

(41  L'on  voit  dans  celle  maison  Guillaume  Ar- 
ninet,  qui  lil  son  icsiamenl  eu  1491,  cl  que  Jean  Ar- 


Arod,  en  Dauphiné,  originaire  de  Norman- 
die, porte  :  Sans  rien  feindre.  Les  armes  sont  : 
d'or  à  la  fasce  d'argent  et  de  gueules,  chargée 
de  trois  étoiles  d'azur. 

Arras,  en  Chamfiagne.  Ses  armes  sont  : 
d'argent  au  chevron  d'azur,  accompagné  eu 
clief  de  deux  hlairiers  all'rontés  de  sable, 
herqués  el  pattes  de  gueules  ;  devise  :  Errât 
qui  maie  putat  (l). 

AsuBURNHAM,  Éarl  deAshburnhara,  en  Ir- 
lande, porte  :  Le  roi  et  l'Etat. 

AuBERjoN.  Ses  armes  sont  :  d'or  à  la  bande 
d'azur  chargée  de  trois  hnulierts  ou  cottes 
d'armes  d'argent  ;  devise  :  Maille  à  maille  se 
fait  VAuberjon  (2). 

Algrale  de   Dourton.   Marguerite ,  aliis 


muet,  son  fils,  eut  de  grands  emplois  ,  de  même  que 
Louis  Armnet,  son  petil-lils,  ilans  le  parti  des  catho- 
liques, durant  les  guerres  civiles  ;  et  ce  même  Louis 
fut  honoré  du  collier  de  l'ordre  de  Saint-Michel,  qui 
était  la  première  distinction  que  donnaient  nos  rois. 
Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  casques  d'argent  po- 
sés 2  el  1 . 

(1)  Arras,  maison  nobie,  originaire  de  Champa- 
gne, maintenue  dans  la  noblesse  par  M.  de  Canmar- 
tin,  iiilen  lant  de  Chauqjagne,  au  mois  d'août  1667, 
en  la  personne  de  noble  Acham  d'Arras,  écnyer, 
seigneur  d'Haudrecy  ,  capitaine  an  régiment  de 
Bussy-Lamet,  marié,  1°  par  contrat  passé  devant  Ro- 
ger el  Clocqner,  nolaires  au  bailliage  de  Vermandois, 
à  Reims  ,  le  3  mars  1642  ,  à  demoiselle  Charlolle  de 
Slonbelon,  lille  de  Jacques  de  Monbeloii,  chevalier, 
sieur  de  Salles,  cl  de  dame  Renée  de  Sainl-Panl; 
marié,  2"  le  17  lévrier  163.'),  à  noide  demoiselle 
Adrienne  de  Malhé,  veuve  de  messire  Chailes  Belot, 
chevalier,  seigneur  de  O^l'irey  (Voijez,  ])our  plus 
grande  élendue,  la  Généatoijie  imprimée  dans  le  No- 
bdiaire  de  Clximputjne  ). 

Les  alliances  de  celle  maison  sont  avec  celles  de 
Nepoux,  Villelongue,  Lescuyer,  Mauguin,  Arnoul, 
^Vignaconrt,  Thamis(m,  etc. 

(2)  ."^nberjnn  de  Muiinais,  maison  noble,  de  la- 
quelle élait  Gnilbmme  d'.Xuberjoii ,  qui  rendit  hom- 
mage, en  1330,  au  comie  de  V^denlinois,  de  ce  qu'il 
[lo^sédail  dans  la  terre  de  Moulmcyran,  où  il  est  qua- 
iilié  de  damoiseau  ;  et  Jacques  l'Auberjon,  seigneur 
de  Bnisson-Rond,  l'un  de  ses  descendants,  se  maria, 
le  17  mars  1602,  à  Calherine  Dnmollel,  fille  de 
Charles,  seigneur  de  Secliilienne,  geiililhomnie  ordi- 
naire de  la  chambre  du  roi,  el  d'Alix  Stnard,  de  la- 
quelle il  eut  Bertrand  d'Auberjoii.  qui  éponsa  Mar- 
guerite Annuel,  lille  niuipu'  ei  hi'ritière  de  Gnillauiiie, 
seigneur  de  liourepos,  et  d.Xmie-Callierine  de  Loras- 
Mcmlplaisanl,  de  la(|uelle  il  ent  Lmnienand-Bernard, 
seigneur  de  Mnriuais,  marié  le  4  juin  1682.  à  Ca- 
therine de  Levion,  de  la  ville  de  Fossan  en  Pié- 
nnuil,  lille  du  comte  Horace  de  Levron  ,  gouverneur 
lie  la  ville  de  Berne  ,  de  laquelle  il  a  en  Joseph- 
Pierre  d'Aiiberjon,  reçu  page  du  roi,  en  sa  grande 
écurie,  le  2  mai  1700,  sur  les  preuves  de  sa  noblesse, 
élahlie    depuis   Pierre    d'Aubeijon  ,    sou    sepliéme 

aienl,  vivant  en  14l3,  marié  en ,  de  laquelle  il  a 

eu  Gni-Jiiseph-F'rançois-Louis  d'Auherjon  ,  seigneur 
de  .Muiinais,  successivement  capii;\ine  enseigne  et 
liriilenant  de  la  gendarmerie  de  Fiance,  chevalier  de 
Sainl-Lonis.  tué  h  la  balaille  de  .Meinden,  marié  le 
9  lévrier  1731 ,  à  Geuevieve-Lonise  de  la  Vieuville, 
niai(piise  de  Sainl-Chamond,  <le  laquelle  il  a  eu, 
1"  Ânloine-Louis-Viclor,  lapilaine  de  dragons  au 
régiment  de  Cnsline. 

2'  Giii-Joseph-Fiançois-Lonis-Timoléon,  chevalier 
de  Malte,  oflicier  d'infanterie  dans  le  régiment 
Dauphin. 

3"  Marie-Anloineilc-Lonisc-NIcole  ; 

i"  Charloiic-Geneviève-Josépliiie  d'Aubeijon. 


411 


DEV 


DIC.TIONXAIUK 


DEV 


412 


Marie  Aui;ralo, liériliôrede  Douilon,  feiniin', 
en  li30,  île  Louis,  sei^'iiuur  do  Wi^nacourt, 
jiorlait:  d'argent  au  ciievron  de  saljle,  à  la 
Ijordiireile  i;iiculos,  accolé  des  armes  de  son 
mari  [Voi/.  Wicnacoi'iit  ). 

Ai,i.TviLi.Aus,  eu  Daupliiué,  porte  :  A'wie 
altiuSi{  1  ) . 

AuTKiciiiv  :  Anne  d'Autriclie,  reine  île 
France,  imrlait  :  Intamiiuilis  fith/el  fivnoribn.-!; 
taiilùt  :  Cioninit  sol  parvus  Itonorcs  ;  tantôt  : 
Candori'  notabilis  ipso  ;  enliii  :  ('œlo  luvnl. 
terris  lue  et. 

ÀLiviiKoi  l'iiQi  10,  Earl  de  Granihan,  en  li- 
lainle,  porte  :  Je  me  souviendrai. 

AvENK,  en  J)aupiiiué ,  porte:  Teiiui 
mcditatur  Avena  (2!. 

A  VMON  (FRANQLiKuiis),  maison  noble  duBau- 
phiné;  sa  devise  :  Fidélité vnut  fraïuhise  (}i]. 

Baglion  en  Daupliiné,  porte  :  Omne  solum 
forli  pntria  est  (^). 


(1)  Je:iii  (I"Avom;i  fut  luiolili  par  lellros  du  ilaii- 
pliin  Louis,  qui  fui  le  roi  Louis  XI,  donuécs  :i  Gie- 
iioule  le  (>  (icccnibie  1147,  ei  vériliccs  au  paileiueiit 
le -i  lévrier  1  U8. 

Les  armes  sont  :  d'azur  à  six  losanges  d'or,  po- 
sées 5,  2  el  1,  au  chel'  de  yueules,  chargé  de  trois 
luoletles  d'or. 

(2)  Jeaii,  seigneur  d'Anlivillais,  fit  hommage  île 
cette  terre  au  dauphin  llurolierl  11, en  133i,  et  dés 
l'amiée  1318,  le  (l;ui|iliio  Jean  en  avait  détaché  ht 
juridiclion  de  celle  du  niaiiilenient  d'Alh'vard,  et  l'a- 
vait donné  ;i  l'ieiie  d'Anllvilhiis,  (pn  nionrnt  eu 
djtij,  hipiel  lut  jnarié  à  Knslache  de  IJeaufoit,  dame 
de  La  lîastie.  Les  armes  sont  :  d'argent,  l'aigle 
cployée  de  sahle,  liecipiée,  memhrée  et  couronnée 
de  gueules,  (le;/.  l'Elul  pulitiiiue  du  Daupliiiu'.) 

(3)  Decclli' maison  était  Jean  Louis  d'Aymon,  qui  eut 
pour  lils  l'hilip|i(^  Aymoii,  Irc-sorier  de  France  en  la 

généralil(-  de  baiipliinc',  marié  à  N de  laquelle 

il  eut  Jacques  d'Ayinon,  sieui-  de  Fiaufpnéres,  con- 
seiller au  pailcmcnt  de  C.ienolile,  en  ltl71,  marié  à 
Anne  de  Toiles,  de  laquelle  il  eut  :  1°  Madeleine,  re- 
ligieuse à  .Mciullleniy  ;  i-  Anne,  aussi  religieuse  ;  3" 
Gabriel,  capitaine  de  eavaleiie  au  légiment  de  Coni- 
inissaire-Général  ;  4"  Louis  d'Aymon,  seigneur  de 
Frampiiéics  le-.Mollaid,etc.,  conseiller  au  pailemeul 
de  Grenoble,  décéile  eu  177!),  mai'ié  le  18  mars  17:27, 
à  Antoinette^  tW  Vidaud,  lille  di;  Gaspard,  comte  de 
Labatie,  procineui-  g  néral  audit  i)ai'lement,  et  de 
GalheriMc-Fiançoise  de  Siniiant; ,  déeédée  le  23 
juillet  173i,  laissant  pour  enfants  :  1"  Marianne,  2" 
Maiie-Catheiine. 

Louis  d'Aymon  fui  marié  en  secondes  noces  à 
N de  l'ianelly,  steur  de  M.  le  niaKpns  de  la  Va- 
lette, seigneur  de  Tlnnigny,  pi  es  de  Sens,  de  lacpielle 
il  eut  Lauient  d'Aymon  de  1'  ranqiiieres,  conseiller 
a»  parlement  de  Dauphiné'.  Les  armes  d'Aymon  de 
Franqnières,  sont  :  d'a/.ur  à  une  plante  de  millet  à 
deux  épis  d'or,  renversés,  l'un  à  dextre  l'autre  à 
sénestre,  léiiillée  de  cin(|  fenilles,  au  chef  cousu  de 
gueules,  chargé'  de  trois  l'ioiles  d'or. 

(4)  Jean  de  liaglimi  s'i'laldit  ;i  Florence,  et  fui  gé- 
néral des  armées  de  l'I^glise,  el  c'est  de  lui  ipi'esl 
sortie  la  branche  des  lîaglions  de  l'uduse  en  Italie, 
rapporti'c  dans  la  (j(jtiéulu(jie  de  La  Diilléiie,  el  l'on 
y  Vdil  (piclle  é'tait  alors  leur  noblesse,  et  ipiellc-  a 
été  sa  pnis'ame  dans  celte  villi^  dont  elle  a  eu  la 
Stjuveiaiiiel('' durant  pins  il'nil  sicch;. 

Les  ai  iiK's  sont  :  d'a/iir  au  li(m  d'or  appuyé  de  sa 
patte  droite  sur  un  banni  noueux  de  nieiiit!,  el  en 
chef  trois  (Iruis  de  lis  d'or  par  concesMoii,  brisé 
d'un  laiiibcl  à  «pialro  pendants  d'or.  (  l'»;/.  i'Klul  l^o- 
liliiiuc  (lu  Ddiiiiliiiié.) 


Baill  en  Dauphiné,  porte  :  Qui  croit  en 
Diexi,  croit  (1). 

l$An,E-LA-ToLB,  en  Dauphiné,  jierte:  Vir- 
tus  et  ensis  (2). 

Hains-Bamsy,  SPiiîneurd'Aubigny,  portail: 
J'eregrinatio  cslmililia.  Les  armes  sont,  d'ar- 
gent au  chel' de  gueules,  chargé  de  trois  co- 
quilles d'or. 

lÎAiiSEY  porte  :  Assez  monte  e/ui  s'ahaisse. 
Les  armes  sont  :  d'azur  ii  trois  (|iiiiilel'euilles 
d'argeni,  posées2  et  1.  Celle  fatuille  de  Bour- 
gogne a  [)our  itremier  auteur  ciinnu  ,  IJuy, 
seigneur  de  Saint  -  Baissey  d'Yseure  et  de 
Sainl-Tliibaul,  moii  en  LV49. 

Haissky  ,  autre  l'amille  ,  i)0rlait  :  Vive  ut 
post  viras. 

Bai.me  (La),  en  Dauphiné  ,  porte  :  f^cr- 
nité  (3). 

Balme  de  Mares  (La),  porte:  Sans  es- 
poir {kU 

Bantendier,  originaire  de  Savoie,  porte: 
Durât  cum  saïujuine  rirtus  avorum.  Les  ar- 
mes sont  :  (le  gueules  au  pal  d'or,  chargé 
tl'un  lion  de  sable. 

JîAiiuoNENcnE,  en  Dauphiné,  porte:  Tutum 
forli  prœsidium  virtus  (5). 

(1)  Le  premier  atilenr  connu  de  celle  famille  est 
Jean  de  IJaile,  seul  président  du  parlement  de  Gre- 
noble, en  1155,  lequel  fui  père  de  la  liieiilieiireuse 
Jeanne  Haile ,  première  abbesse  dn  couvent  de 
Saiule-!'.lair(!  de  Grenoble;  il  fut  bisaïeul  de  Jean 
Uaile,  mari  de  Catherine  Haile.  qui  eut  deux  fils,  elc. 
Les  armes  sont  :  d'or  au  croissant  d'a/.nr,  acconipa- 
gtié  de  trois  roses  de  gueules,  que  (p;elqiies-uns  oui 
écartelées  de  gueules  à  une  croix  ancrée  d'or,  qui 
esl  d('  Fanrol.  (  V'o;/.  VElat  iwliliquc  iln  Diiiijiliiiié.) 

(2)  De  cette  failiille  ,  iliilérente  de  la  siiivanti?, 
était  Antoine  de  liaile,  lieiiti'nanl  an  bailliage  de 
liriançon,  en  1402,  <pii  avait  pour  aïeul,  Tierre 
lîaile,  évéqiie  d'Api,  en  I2.'j(>,  etc.  Les  armes  smil  : 
de  gueules  à  une  tour  d'argent ,  iierroiiée  de  deux 
marches  de  inénie,  crénelée  de  six  pièces,  niaçoii- 
iiée  de  sahle,  cl  onverti!  d'argent;  cimier,  une 
main  de  carnation  lenanl  une  épée  d'argeni  garnie 
d'or. 

(3)  De  celte  famille  étail  Poucet  de  La  Dalnie, 
qui  lit  sou  leslainent  le  8  janvier  1-413,  etc.  Les 
ariiies  sont  :  de  gueules  à  trois  pals  d'or,  à  la  bande 
broiliaiite  sur  le  tout  de  sable. 

(i)  (Jiielipies  historiens  croient  celte  famille  de 
rilhistre  maison  de  la  Baume  :  liai  thelemy  de  La 
lialme,  mari  d'Antoinette  Uegnand,  lit  son  leslameiil 
en  1531;  Cl  c'est  de  lui  qu'est  issu  Louis  de  La  lîalme, 
marié  à  demoiselle  .Marie  de  Maillans,  etc.  Les  ar- 
mes sont  :  d'or  à  la  bande  d'azur. 

(,'))  Celte  famille  esl  si  ancienne  el  si  recomnian- 
dable  ,  que  nous  lions  contenterons  d'en  rapporter 
qui  hpies  moiiuinenls  publics  qui  serviront  à  ininior- 
laliser  leur  mémoiie. 

liriTAPIlU. 

D.O.M. 

A  l'èlernolle  niéimilre  de  Messire  J.iciiuevUonnré 
Ilurailiii.  (  lieviiher,  Vicoiiite  île  la  Motlie  île  Moriac, 
Cliàleinhidcs  Ht'lies-liiir.M's,  M.iiliTi'S  el  Moiiiioves, 
Seiiimiir  (riLinlivillieis,  M^nsomi'lles,  ll.-l<iiiiesiiil.l:i 
M.iiiu.iiscin,  ChaniiiiiLUiii,  IIhsm',  la  l'reiiliere,  el  au- 
ires  liciiv,  C.Hiiseillrr  du  Uni  en  tousses  f.oiiseils, 
M  due  des  llequèlcs  liinioraire,  |ireiiiicr  el  anoieil 
l'.iSideiit  011  son  UKUKl-C.oiiseil.ipii  luourul  le  dernier 
Février  16S9,  figè  île  snixaiiie-linis  :iiiset  trois  iiinis. 
De  liaiiii'  l''r3iii,'uisi'  lli/(iii)ii',  leiiiiiie  île  Mesiire. 
C.liarli's-lloiuiié  /-'iin/i/ii.  '(.iievaliri-,  (  Ir'ilel.iui  îles 
n.'Urs  llin-ves.  Madères  1 1  Mi  iiuin  e>,  Seitiiieur  d'Ilar- 
divillicr.s,  .\biaoi.CLl!cs   Iktiau  siul,  la  Malinuuue,  et 


413  DEV  D'EI'IGUAPIIIE. 

Baunewal,  scizii^me  vicomte  d'Irlande, 
[xjite  :  Malo  mort  (luam  fœdari. 

Baiaon,  en  Dauphiiié,  i)Orte  ••  Meriti  fiducia 
Uinld  est  (1). 

Baron'at  porte:  Ffrfi*  à  rhonneur  fp(ide(2). 
Barquieh,  en  Provence,  famille  d'ancienne 
noblesse,  qui  a  produit  des  persoiniages  dis- 
tingués dans  l'Eglise,  l'épée  et  la  robe,  et  k 
('"té  alliée  aux  i>lus  illustres  maisons  d'Ita- 
lie, porte  : -Dft/ce  et  décorum  est  pro  patria 
mari  (3). 

Barras  ,  en  Provence,  porte  :  Taillants  de 
Barras  (V). 

Bakrixgton,  trente-septième  vicomte  d'Ir- 
lande, créé  le  1"  juillet  1720,  porte  :  d'argent 
à  trois  chevrons  do  gueules,  et  un  lambel  à 
trois  pendants  d'azur  ;  cimier,  un  frère  capu- 
cin, les  cheveux  et  barbe  noirs,  d'argent,  avec 
un  capuce  de  môme  ;  supports,  deux  griffons 
avec  les  aiies  étendues  d'or,  colletés  d'un 
autres  lieux,  qui  mourut  le  25  Juillet  1694,  âgée  de 
viiigl-six  ans. 

Et  de  Messine  Acliilles  Bnrenlin,  Chevalier,  Sei- 
gneur Cb-iielain  de  Mous,  Sceaux,  Vaux,  et  autres 
lieux,  GiEiseiller  du  Hoi  eu  sa  Cour  de  Parieir.eul,  et 
•irand'Cliambre  d'icelle,  qui  uiourul  le  17  Juin  1G98, 
âgédesoixante-buit  ans. 

Priez  Dieu  pour  eux. 
Cette  épilaphe  a  élé  posée  par  incssire  Cliarles- 
lloiioré  Bareiiliii,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils, 
maître  des  requêtes  ordinaire  de  son  lioicl,  inten- 
dant de  Flandres,  fils  aine  de  messire  Jacques-IIo- 
noré  Barentin,  mari  de  dame  Françoise  llybeyre,  et 
neveu  de  messire  Acliilles  Barentin. 
D.  0.  M. 
A  la  mémoire  de  Messire  Acliilles  Barenliii,  Clicva- 
lier,  Seigneur  do  Mous,  CoiiSeiller  an    l'nrleinent   et 
Grand'Ciiaiiibre,  lequel,  après  avoir  rempli    pendant 
quarante-six  ans  li>s  deiuirs   d'nn    parlait  Magistral, 
rendit  sou  £nne  '3  Dieu  le  17  Juin  IG'JS. 
Dime   Marie  Quatre- Hommes  son  épouse,  Acliilles 
Barentin,    Charles   Barentin,   Mestre-de  camp    o'uu 
Kéginieiit  de  Cavalerie,  et  Kicobs  Baienliii. 

(1)  Claude  Baron,  sieur  de  Vallonse,  a  été  n.-i  des 
plus  vaillants  liomnies  de  celle  province;  il  fut  en 
yrande  estime  dans  la  Suède  et  dans  la  lloscovie, 
entre  les  plus  biaves,  ce  qui  lui  mérita  des  lettres 
de  noblesse  au  mois  de  janvier  lo9i,  en  reeonuais- 
sance  de  ses  grands  services,  et  même  dans  le  com- 
bat de  Poiiteliarra;  elles  furent  vérifiées  au  parle- 
ment de  Grenoble  en  1C09,  elc.  Les  armes  sont  : 
d'or  à  un  ours  contourné  naissant  de  sable,  lenaiit 
en  sa  patte  dexire  une  épée  haute  d'argent,  sur- 
monté de  deux  roses  de  gueules  et  sonlemi  d'une 
étoile  d'azur.  (Voy.  VEtut  politique  de  Daiipliiné.) 

(2)  Cette  maison,  originaire  du  Forez,  y  pour  pre- 
mier auteur  connu  ,  Jaciiues  Baronat,  seigneur  de 
Pblémieu  et  de  Cbalainoiil  en  Bresse,  lequel  fut 
père  de  Claude  Baronat,  qui  l'ut  pourvu  de  la  charge 
de  capitaine  de  Sainte-Colondje  de  Vienne,  en  1513; 
et  Claude  Baronat,  seigneur  de  Poléniieu  et  de  Poli- 
nas,  son  fils,  fut  l'un  des  cent  gentilshommes  de  la 
chambre  du  roi,  et  fui  honoré  du  collier  de  l'ordre 
de  Saint-Michel  eu  1558,  à  cause  de  son  grand  mé- 
rite, etc.  Les  armes  sont  :  d'or  à  trois  guidons  posés 
en  pal  d'azur,  au  chef  de  gueules,  chargées  d'un 
léopard  d'argent.  (  Vuij.  VElnt  poliiique  de  la 
France.) 

(5)  Les  armes  sont  :  écartelées  an  1  et  i,  de  sable, 
à  trois  (piinte-feuilles  d'argent;  uu  2  et  5,  de  saijle 
à  un  cerf  passant  d'argent. 

(i)  Les  armes  sont  :  d'azur  au  bras  mouvant  dn 
(iauc  dexire  de  l'écu,  tenant  une  branche  de  laurier 
aussi  d'argent,  surmotité  en  chef  de  trois  étoiles 
aussi  d'arneul. 


DEV 


414 


lambel  ;  devis3   :    Uonesta  r/uam  splendida. 

Barrington,  treille-troisième  vicomte  d'Ir- 
lande, porte  :  Uonesta  quain  splendida. 

Barsiîou,  en  Bretagne  ,  [lorlait  :  Amseri, 
c'est-à-dire,  temporiser  (I). 

Bartheliek,  au  comtat  Venaissin,  porte: 
Cœii  enarrant  (jlorinm'Dei  (2). 

Basemont,  en  Dauphiné ,  originaire  de 
Benuce,  |iorte  :  Prudens  simplicilas  (3). 

Bassebat,  marquis  de  Pourdiac,  portait: 
//  m'est  fidèle. 

Bataille  de  Boson,  en  Bourgogne,  porte: 
Ex  belle  pnx  (k). 

Balme-Pluvi-\el  (Là),  en  Dauphiné,  porte  : 
L'honneur  guide  mes  pas  (.'3). 

Baume -Suse  (La),  en  Dauphiné,  porte: 
Dulcc  et  décorum  est  (6). 

Bausset  ,  originaire  de  Provence,  porte: 
Sola  salus  servire  Deo  (7). 

Bavard  (Le  chevalier),  portait  :  Equitis  dut 
symbola  régi;  ou  :  Magnunimo  candore  nilet  ; 
onVires  agminis  unus  liabct;  ou  :  Pestes  per- 
eundo  laccssit. 

BÉARN'.  Vo//.  Candale. 

Beaufort,  en  Dauphiné,  porte  :  In  bello 
fortis  (8). 

Beau.manoir,  eu  Bretagne,  porte  :  J'aime 
qui  m'aime  (9). 

(i)  Les  armes  sont  :  fascé  d'or  et  d'azur,  de  sis 
pièces. 

(2)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  étoiles  d'or, 
au  chef  cousu  de  gueules,  chargé  d'une  colombe  d'ar- 
gent, portant  au  bec  un  épi  d'or;  supports,  deux 
sauvages;  cimier,  un  sauvage  de  même  armé  de 
massues. 

(5)  Cette  famille,  originaire  de  Beauce,  a  pour 
premiiT  auteur  connu  Macé  de  Bassemont ,  prési- 
dent en  la  chambre  des  comptes  de  Dauphiné.  Les 
yrnii'S  sont  :  d'azur  à  deux  serpents  adossés  et  pas- 
sés en  triple  sautoir  d'or,  mis  eu  pal,  au  chef  cousu 
de  gueules,  chargé  d'une  colombe  d'argent  marbrée 
d'or. 

(i)  De  celte  famille,  était  Guillaume  Bataille,  sei- 
gneur du  Tillot;  (pii  fut  pourvu  par  le  toi  Louis  XI, 
ie  25  mai  1478,  d'un  ollice  de  conseiller  au  parle- 
ment de  Bourgogne.  Les  armes  sont  :  d'argent  à 
trois  flammes  liegueules  mouvantes,  de  1;?  pointe 
de  l'écu. 

(5)  Les  armes  sont  :  d'or  à  la  bande  viviée  d'azur, 
chargée  d'une  moucheture  d'hermine  de  sable,  et 
surmontée  d'une  encolure  de  cheval. 

(())  Cette  maison,  l'une  des  plus  anciennes  et  des 
plus  illustres  de  Dauphiné,  a  pour  premier  auteur 
connu  Louis  de  la  Baume,  chevalier,  .nommé  dans 
les  comptes  de  Jean  le  Fhmient,  trésorier  des  guer- 
res, en  1580,  qui  eût  pour  lils  Louis  de  La  Beaume, 
seigneur  de  Balmeltes,  marié  àAntoinelle  de  Salus- 
ses,  vruve  de  Henri  de  Sassenagc,  gouverneur  de 
Dauphiné,  qui  mourut  en  li-il,  à  la  bataille  de  Ver- 
neuil  :  celte  grande  alliance  prouve  assez  la  gran- 
deur de  la  noblesse  de  celte  maison,  sans  vouloir 
nous  étendre  davantage.  Les  armes  sont  :  d'or  à 
trois  chevrons  de  sable,  au  chef  d'azur,  chargé  d'un 
lion  naissant  d'argent,  couronné  d'or  e'.  lampassé  de 
gueules.  (Voij.VLlat  politique  île  Dauphiné.) 

(7)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  mie  montagne  à 
trois  pointes  d'argent,  surmontée  d'un  chevron  d'or, 
et  de  deux  étoiles  à  six  rais  en  chef;  suppoi ts,  deux 
génies  ailés;  cimier,  une  aigle  naissaule. 

(8)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  la  bande  d'or,  coh 
loyée  de  trois  molettes  de  mén:e  en  cbof,  et  d'une 
tour  d'argent  maçonnée  de  sable  en  pointe. 

(Il)  Les  armes  sonl  :  d'azur  à  oi;ze  blllcilcs  d'ar- 


m 


DEV  nir,Ti()>NAU\i: 

Iwpiividiim  [crient  riti- 
IIoc 


Heal'.mont,  iioi'le 
nœ  (1;. 

Recoemèvbe  ,  au  Bretagne  ,   i)orle 
teijmine  tutus  (2). 

Bectoz  ,  en  Daupliiné,  porte:  Pluisir  et 
loi  (3). 

Beiiagle  ou  Rehagi.e,  cm  Flandre,  porte: 
Bon  (juel  chasse  mal  aventure  (V). 

lÎELLECOMBE.    VotJ.   PlY. 

lÎELi.EFONDs  (Le  Hiarciuis  de), -portait  :  Unn 
sen  mas  (o).  Un  autre  iuar(]uis  de  IJellel'onds, 
jiorlait  :  Fuoco  senzu  famé. 

Be\et,  (Earl  de  Jankciville),  en  Irlande, 
porte  :  De  bon  valoir  servir  le  roi. 

Benoit  XI,  pape  au  xiv'  siècle.  Sa  devise  : 
Illustra  faeioa  luam  super  scrvum  tuuni. 

Benoit  XII,  au  xiv'  siècle.  La  sentence  : 
Benedic,  Domine,  hivreditati  tuœ. 

Benoit  XIII,  au  xviT  siècle,  avait  pour 
ili'viso  :  Quod  non  rapui,  exsolvo,  allusion  à 
Ja  manière  dont  il  avait  «Hè  élu  pape. 

Benoit  XIV  avait  pour  devise  :  Da  mihi 
sedium  luarum  assistricem  sapientiam. 

BfiuANGEii.  Voy.  Cassard. 

Berard,  en  Daupliiné,  i>orte  :  Suavitcr  et 
fortiter  (G). 

geni,  4,  3  et  4.  Celte  maison  est  une  des  pins  ancien- 
nes et  ilhislri's  du  ii;iys  du  Maine,  dont  parle  Augus- 
tin Dupas.  Elle  a  donné  un  ni.iiéclial  de  Fiance  et 
deux  de  lîietagne,  ainsi  (|u"on  peut  le  voir  dans  les 
glands  oiriciers  de  la  couronne. 

(1)  Les  aimes  sont  :  de  gueules  à  la  fasce  d'argent, 
chargée  de  trois  (leurs  de  lis  d'azur.  Cette  maison, 
l'une  des  plus  anciennes  dn  Daupliiné,  où  elle  est 
connue  depuis  le  \i'^  siècle,  a  été  admise  dans  plu- 
sieurs chapitres  nobles;  elle  a  donné  de  grands 
personnages,  tant  à  l'Eglise  qu'à  l'IUal,  etc. 

(2)  Les  armes  sont  :  deux  croix  lieflées,  au  pied 
liciié  d'argent,  accompagnées  d'une  coquille  oreillce, 
de  même  en  pointe. 

(3)  Celle  lamille,  a  pour  premier  auteur  connu 
Jeanjde  Lcctoz,  (pii  eut  p(uir  lils  Jean  de  Decloz, 
vivant  en  ll:il,  et  l'ut  l'un  des  lieize  ipii  lirent  l'eii- 
lrepris(!  de  l'an  lillO,  sous  le  couimandenicnl  de 
Jean  Le  Maingre-Uoucii  aul,  inanichal  de  France, 
yinsi  qu'il  est  lapporui  dans  La  Coloudiière.  Les  ar- 
mes sont:  d'azur  au  chef  d'argent,  <  liargé  de  trois 
têtes  d'aigle,  arrachées  de  sablt!,  langnécs  d'or. 
(  Voy.  VKlal  puliiiijue  de  Dimphiné.) 

(4)  Les  armes  s(]nt  :  paili  coupe, an  1  parti  d'or,  ;i 
trois  é|)is  de  lilé  sur  la  teriasse  de  trois  tiges  cha- 
<Mine  de  sinople;  an  i  |iaiii,  au  1  coupé,  de  sinople  à 
trois  tèlcs  d'aigle  arraclu'cs  d'argent  ;  au  "1  cou|ié , 
d'azur  à  la  llenr  de  lis  d'or,  au  ehef  d'aigeiii, 
chargé  d'une  rose  de  gueules;  supports,  deux  aigles 
cployires. 

(5)  Les  armes  sont  :  d'azur  au  chevron  d'm- 
accompagne^  de  trois  losanges  d'argent,  i  et  I.  La 
maison  de  (iigaull  est  une  des  plus  aiieieuni'S  de 
ÎSormandie,  et  l'une  des  plus  dislinguc-i's  de  la  pro- 
vince par  les  giamls  hommes  iprclle  a  domu'S  ;  elle 
a  pris  le  muu  di'  lîellclouds,  en  conservant  Icuilefois 
celui  de  Cigault  par  le  mari.ige  d'ililicui  Gigaull, 
cciiycr,  (pii  épousa  .hMiiuc  (iiassignoii,  lille  de  ,Ieau 
seigui'ur  di'  IJi'lleronds  eu  Ueiry,  et  de  Jacquelte  de 
Buué. 

(li)  ISerard  de  lîerard  ,  du  lieu  de  la  Salle,  dans 
le  |{riaM(;onnais, vivait  en  I2')2,  et  c'est  alors  qui-  les 
liionlagiics  de  Cristovtd,  d'Ulle  et  de  l.ongel,  dans  la 
parolssi?  de  .N('varhe,  lui  lurent  domiécs  par  le  dau- 
i)liiu  Cuigiii-s  .\1.  I)  fut  iroisicme  aïeul  de  Claude 
hi'iard,  compris  entre  les  noliles  de  la  paroisse  de  la 
Salle,  dans  la  révision  des  l'eiix,  en  H^.');  de  lui  el 
de  réroiiiie,  sa  rumine,  est  descendu  Fr  niçois  Ue- 


DEV  416 

m  est  ita. 

ey,    en   Irlande, 


Behuisey  |)0rte  :  Lt  fuelum 

Berilley,  Earl  de   IJerkle 
jiorte  :  Dieu  avec  nous. 

Bernard  jiorle  :  ht  bcllo  et  pace  (1). 

Bernier,  en  Provence,  porte  :  Hoslium 
trrror,  tutatur  arnicas  (2). 

Bermèue,  en  Dau|)liiné,  porte  :  Ali,fu;ie  (3)  1 

Bekriyeh,  originaire  de  Touraiiie,  porte  : 
Metiora  scf/Huntur  (i). 

Bert,  en  Daiiphiné,  porte  :  Securo  fcnsu, 
cura  scmota  mctuquc  {'o]. 

Bertie  ,  Karl  d'.\biiigdon  ,  en  Irlande  , 
IHirte  :  Yirtus  ariete  furtior. 

BiiTiiisv,  nianpiis  de  Mézièrcs,  raaréclial 
di;  caiu|)  en  1781,  en  Picardie,  originaire  de 
Flandre,  porte  :  d'azur,  Iretté  d'or  de  six 
pièces;  devise:  Et  virlus  et  sanguis ;  sup- 
ports, deux  lions  casqués,  surmontés  de 
deux  iiélicans  qui  se  percent  le  sein. 

BÉTiiLNE.  Le  chevalier  de  Bélliune  portait  : 
Disulerc  mifti  fageo. 

Bei:vron  ;  le  marquis  de  Bcuvron  poitail: 
j\o  mudo,  si  no  tnudan. 

BiANDOs  DE  Casteja,  cu  Béam,  porte  :  In 
belle/  leones,  in  pace  colombœ  (6j 


Bir.oT,    eu   Berry,    Bretagne,  à 
Hollande,  Orléanais,  N'endomois, 


jiorle    pour 
Dieu  (7). 


Paris,  en 
Touraine, 
cri   de    guerre  :  Tout   de  par 


rard,  avocat  au  pailemciil  de  Grenoble,  qui  fut  ré- 
habilité ilans  sa  noblesse  par  lellres  de  l'an  1607  et 
lUbiS,  véiiliées  et  entérinées  par  arrêté  du  parlement 
de  CreiKible,  le  28  octobre  1()70.  Les  armes  sont; 
parti  au  I  d'azur  au  lion  d'or,  au  2  de  sable  ù  la  pa- 
tère  d'argent. 

(1)  Les  armes  sont  :  d'argent  au  clievron  de  sable 
accompagné  de  trois  Irclles  de  sinople,  2  et  1.  Cette 
aiicienne  famille  de  Normandie  est  nue  des  plus  re- 
marqualiles  de  la  province,  tant  par  sou  auciennelé, 
ses  alliances,  que  par  treize  chevaliers  de  Malte 
qu'elles  a  donnés,  etc. 

(2)  Les  armes  sont  •  d'azur  à  trois  p;ds  d'argent 
à  l'éeusson  encomblé  de  gueules,  su|)poits  deux 
lions;  cimier,  un  lioii  de  même. 

(5)  Kicliard  de  Dernière ,  de  'pnrocliiii  nwniis 
Cnnncii,  épousa,  en  1490,  Marie  Lanlaret  de  Saint- 
Anloine  de  Viennois,  et  Fiançois  de  Dernière,  sou 
pelit-(il»,  épousa  Franeoise  C.baponay,  elc. 

Les  armes  s(Uit  :  de  gueules  au  lion  d'aigi'ul,  ap- 
puyant sa  palte  dexlre  sur  un  bàUU)  noueux  d'or. 

(l)  Les  armes  sont  ;  d'azur  à  trois  pois  (Ui  cou- 
pes d'or,  couvertes  ;  supporis ,  deux  léopards;  ci- 
mier, nu  sauvage  naissant.  (Voy.  1' /■,'/»(  àc  la  No- 
blesse, (/t'1782.) 

(.S)  M.  Dert,  avocat  au  haillage  de  Vienne,  mérita, 
par  son  espi  il  et  par  s(ui  savoir,  d'êlre  l'un  des  mai- 
lles des  re(|iiêlcs  de  l'holcl  de  la  reine  .Marguerite; 
cl  c'est  lui  qui  prit  cette  devise  des  vers  de  Lncrèco 
piiur  ex|niiner  siui  caraclère. 

André  Dert,  sieur  duChalfai.  et  Jacques  Bert, 
fièies,  furent  anoblis  par  lellres  du  mois  de  mars 
1()."),"),  véiilices  le  il  juin  suivanl.  el  conlirmées  par 
arrêt  du  conseil,  le  10  sepleudiie  IliliS.  Les  armes 
scuit:  écarlelé,  au  I  et  4  d'a/iir  à  une  bande  d'or; 
au  2  et  .",  d'or  à  une  bande  d'azur  chargée  de  Irois 
gl  nids  d'or  feuilles,  liges,  et  ccmverls  de  niênie. 

(0)  Les  armes  sont  :  écarlelees,  au  I  el  4  d'or  an 
li(m  de  gueules;  au  2  et  5  d'argeiil,  à  trois  merlellcs 
de  sable,  posées  2  et  1;  supiioris  ,  den.v  lions  ;  ci- 
mier, 1111  lion  de  mêiiie. 

(")  Les  armes  sont  :  de  sable  à  trois  listes  <lo 
léopard  d'or,  langues  de  gueules,  posés  2  cl  l. 
(  Vuyr;  Vlùul  de  lu  Svblessc,  de  17B2.) 


417 


DEV 


D'EPICRAPIIIE. 


BlLI.T.   VôlJ.  PllEI.IPPE. 

BiLLY  :  de  gueules  .Vdeux  jumelles  d'ar- 
gent, au  chef  échiqueté  d'argent   et   d'azur. 

BixET,  en  Touraine,   porte  : ///e  ricit  (\). 

BioTÈRE,  en  Bourbonnais,  porte  :  Tam /"or- 
tis  qunm  nobilis  (2). 

BiRON  (Armand  de),  maréciial  do  France, 
portait  indilïéremmcut  :  Non  diff'ert  bclla 
timendo,  ou  :  Capit  posC  otin  prœdnin,  ou  : 
Cessando  majora  parât,  ou  :  Cunclundo  rcsti- 
tuit  rem.  Les  armes  sont  :  un  éca  en  ban- 
nière,  écartelé   d'or   et  de  gueules.    Voyez 

GONTAUT. 

Blanc,  en  Daupiiiné,  porte  :  Sine  ma- 
cula (3). 

Louis  Blanc  do  Cliaptueil,  seigneur  de  La 
Garde  du  Mas,  et  de  Mauleune,  l'ut  employé 
en  des  grandes  négociations  par  le  cardinal 
de  Uichelieu;  il  portait  pour  devise  :  ToiU 
vient  à  point.  La  brandie  de  Blanc  établie 
à  Vienne  portait  :  En  tout,  candeur.  Armes 
tranchées  taillées  d'argent  et  d'azur. 

Blanot  poite  :  Tandem  flavescent. 

BocQUET  de  Courbouzon,  en  Bourgogne, 
-{)orte  :  Prœmium  virtutis,  honor  (k). 

BocsozEL  MoNT-GoNTiER,  eu  Dauphiné, 
porte:  Quoiqu'il  en  avienne  (o). 

BoESSiÈRE,    porlail  :  Tout  en  paix. 

BoFFiJi,  en  Dauphiné,  originaire  d'Alle- 
magne, porte  :  Deo,  régi,  patriœ  pietas  et  fi- 
ées (6). 

(1)  Lesarnies  soiU:de  gueules  au  chef  d'or,  cnnrgé 
de  trois  recroisellés  au  pied  ficlié  d'azur  ;  supports, 
deux  auges  ;  cimier,  une  feuiuie  eu  buste,  vêtue  à 
Tanli((ne,  au  milieu  d'un  bois  de  daim  qu'elle  tient 
de  ses  mains. 

(2)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  une  rose  d'or,  feuil- 
lée  de  siiiople,  posée  au  milieu  de  l'écu,  accompa- 
gnée en  pointe  d'une  croix  ancrée  d'argent,  au  clief 
de  mèine,  chargé  d'un  lion  d'azur,  armé  et  lam- 
passé  de  gueules  ;  supports,  deux  lions  ;  cimier,  un 
lion  de  même. 

(3)  Guillaume,  Geoffroy  et  Antoine  Blanc,  com- 
battirent en  la  présence  du  Soudan  dcBabylone,  de 
qui  ils  étaient  prisomiiers,  cinquante  de  ses  plus 
vaillants  hommes  et  les  tuèrent,  et  méritèrent  leur 
liberté  par  leur  valeur,  ce  qui  est  dû  à  la  vertu  hé- 
roïque ;  et  Antoine  Blanc,  his  de  Guillaume  Blanc, 
vivait  en  1413. 

(4)  Les  armes  sont  :  écartelé  au  1  de  Sachet,  au  2 
de  Poligny,  au  3  de  Courbouzon,  au  4  de  Ghan- 
trans  ;  sur  le  tout  de  Bocquet,  qui  est  d'or  au  sau- 
toir d'azur,  chargé  d'une  co(piille  d'or  mise  en  cœur; 
supports,  deux  lions  d'or  léopardés  ;  cimier,  une  tète 
de  lion  de  inènie. 

(5)  L'on  trouve  que  Pierre  de  Bocsozel  fui  pré- 
sent à  une  donation  faite  en  1142,  de  l'église  de 
Mariez  à  l'hôpital  de  la  ville  de  Vienne,  par  l'arche- 
vêque Etienne  de  Bar;  Aimar  de  Bocsozel  ét;iit 
chanoine  de  l'église  cathédrale  de  cette  même  ville, 
en  1164;  Aimon  de  Bocsozel  etAiinon,  son  lils,  vi- 
vaient en  1200  ;  Aimar  de  Bocsozel  était  en  grande 
considération  eu  1289,  et  Guichard  de  Bocsiizel 
ét-ait  son  père.  Cette  maison  est,  au  sentiment  de 
tous  les  historiens  de  Dauphiné,  une  des  plus  no- 
bles et  des  iilus  anciennes  de  la  province,  où  une 
de  ses  branches  a  possédé  le  marquisat  de  Mauhec 
durant  plus  de  trois  cents  ans,  etc.  Les  armes  sont 
d'azur  au  chef  déchi(pieté  d'argent  et  d'azur  de 
deux  traits.  [Voyez  VElal  \>oliiique  de  Daupinné.) 

(G)  Le  premier  auteur  connu  en  cette  province  est 
Romanet  Bollin,  (|ui  fonda  pour  les  Frères  Mineurs 
en  1576  le  couvent  du  .Mont-du-Calvaire  qu'ils  pos- 


DEV 

CàSTEL:«AU 


porte 


418 

De   tout 


In  virtiite 
:  Tout 
regret 


BoiLEAU    DE 

mon  cœur  (1). 

BoisGELiN,  en  Bretagne,  porle 
eris  (2). 

BoisGLEZEXGE,  cn  Bretagne,  portait 
de  tout. 

BoissAT,   en  D.niphiné,    jiorto  :  Ni 
du  passé,  ni  pour  de  l'avenir  (3). 

Boisseaux.  Voy.  Banès. 

BomfaceVIII,  pape  au  xiii'  siècle.  Sa  de- 
vise :  Domine  Deus,  in  adjutorium  meum  in- 
tende. 

Boniface  IX,  pape  au  XIV' siècle.  Sa  de- 
vise :  Ad  le  levavi  animam. 

Bonne,  en  Dauphiné.  Devise  :  Nihil  nisi  a 
Domino  (4). 

BosY  DE  Lavergle,  en  Limousin,  porle  : 
Bisantiis  nummis  pauperibus  udcst.  Les  ar- 
mes sont  :  de  gueules  à  trois  besanls  d'ar- 
gent, posés  2  et  1. 

BoQTH,  Earl  de  Warrington,  en  Llande, 
porte  :  Quod  ero,  spero. 

BoREL,  en  Dau[ihiné,  porte  :/usgi«es où  (5)? 

BossuET,  vicomte  majeur  de   Dijon,  por- 

sédaient  dans  Romans,  etc.  Les  armes  sont  :  d'or  h 
nu  bœuf  passant  de  gueules,  au  chef  d'azur,  chargé 
de  trois  croix  de  Calvaire  d'or. 

(1)  Les  armes  sont  :  d'azur  an  château  d'argent, 
maçonné  de  sable,  an  croissant  de  même  cn 
pointe  :  cimier,  un  pélican  d'or  doiinani  son  sang  à 
ses  petits. 

(2)  Les  armes  sont  :  écartelées  au  1  et  4,  de  gueu- 
les à  une  molette  d'éperon  d'argent  ;  au  2  et  3 
d'azur  plein. 

(3)  .Aimun  fait  mention  du  château  de  Boissat, 
qu'il  fut  un  de  ceux  que 
du  vicomte   de  Eonques. 

Pierre  de  Boissat,  lieutenant  général  civil  et  cri- 
minel au  bailliage  de  Vienne,  fût  père  de  Pierre  de 
Boissat,  son  successeur  en  celle  charge,  et  leipiel 
épousa,  en  1593,  Marie  Aitliaiid.  Celte  famille  a  pro- 
duil  des  peisoiinages  célèbres  dans  les  années 
et  dans  les  lettres,  et  a  pris  alliance  avec  les  plus 
illustres  maisons  de  Oaupliiiie.  Les  armes  sont  :  de 
gueules  à  la  cotice  d'argent,  accompagnée  de  6  be- 
sanls d'or  posés  en  orle,  trois  et  trois. 

(4)  Cette  famille  a  été  considérée  depuis  plus  de 
cinq  cents  ans  entre  les  plus  nobles  du  duché  de 
Champ-aur,  d'où  elle  est  originaire,  et  la  iuddesse 
la  moins  suspecte  et  la  plus  pure  est  celle  desabmi- 
gènes,  comme  parlent  les  Latins.  Le  premier  au- 
teur connu,  dont  on  prouve. une  liliation,  est  Bosoii 
de  Bonne,  qui  vivait  en  1230,  et  l'on  peut  dire  que 
cette  famille  est  sans  contredit  la  plus  illusire  en 
grands  hommes  et  par  ses  alliances  de  la  province, 
comme  on  peut  le  voir  dans  la  généalogie  dressée 
par  Guy  .^llard,  imprimée  .à  Grenoble  en  1672.  Les 
armes  sont:  de  gueules  au  lion  d'or,  au  chef  cousu 
d'azur,  chargé  de  trois  roses  de  gueules  ;  supports, 
deux  sauvages  au  naturel,  feuilles  de  sinople;  ci- 
mier, deux  tètes  et  cols  de  cygne  affrontés,  beciincs 
de  gueules,  tenant  ensemble  dans  leur  bec  un  an- 
neau d'or  enrichi  de  diamanls.  Le  conuèlable  île 
Lesdiguières  portait  :  Uabcl  }iro  ludtibus  Alpes,  ou  : 
Ceiilis  (orinido  subinida',  ou  :  Sic  crcvit  ab  ovo,  ou  : 
Penne  nido  majores.  (  Voyei  Créqui.) 

(5)  Guillaume  Borel  vivait  eu  1258,  et  Jean  drt 
Borel  est  entre  les  nobles  du  bourg  de  fi  Aime,  dans 
la  révision  des  feux  de  l'an  1458  ;  le  surnom  de  fen- 
sonalis  lui  est  donné  dans  cette  procédiiie.  Les  ar- 
mes sont  :  d'argent  à  la  croix  plaie  de  gueules,  can- 
tonnée de  quatre  tètes  de  bœuf  de  sable,  muselées 
d'azur. 


dans  le   Câlinais,    et  dit 
Charles  le  Chauve  acheta 


419 


ni'V  lilCTIONNAIP.E 

Les  armes  sont  : 


Di:v 


420 


tnit  :  Rehits  iitcst  vcliit  orlii. 
d'n/.ur  à  li'ois  roues  d"or. 

BoTOT.  Yoy.  I>OHAS. 

BoicnEUAT  porte  :  Quœ  noccnl  doccnl,  ou  : 
Aiirte  diiKjUC  vigit. 

UoLESSEAU  portt!  :  Selon  le  temps. 

ÏÎOL'FFiKii,  en  Daupliiné,  porte  :  Dcxtra  li- 
Uum  sustinet  (1). 

IJoniAii.i.E.   Voz.  Piu'jiEn. 

BouLLON  (le  duc  de)  portail  :  Milii  jus 
çoncurrcrc  soli. 

Bourbon.  Tout  vient  de  Dieu. 

Boi'KG  (de)  eu  Languedoc  :  Lue  foi,  iinc 
loi,  %in  roi. 

Bourg  (du)  de  Ternay,  en  Daupliiné, porte: 
Virtutc  duce. 

Bourg  du  JL^ine  (du),  même  devise. 

Bourgogne,  fainilh^  (le  lîrelai^ne,  [lortait  : 
2'out  par  amour,  et  rien  par  force. 

Bourguignon.  Lauiure,  en  Provence,  porto: 
Contra  hostem  surrectus. 

BouRkE  (de  ou  du),  cu  Bretagne,  porte  : 
A  cruce  salus. 

Bourrelier  de  Maulpas,  porte  :  Loyal  et 
gai  (2). 

Bourrelier,  en  Franclie-Comté,  porte  : 
Loyal  et  gai  (3). 

BouTEiLLER,  de  Senlis,  porte  :  Franc  et 
liai  (4). 

BouTHiLLEU  DE  Rancé,  portc  i  MuTle  etiam 
invito  (o). 

Bouton.  Maison  très-ancienne  de  Bour- 
gogne, et  de  )a({uelie  était  le  comte  de  Ciia- 
Diilly,  qui  portait  :  Le  souvenir  tue  lioulon. 

BouvENS,  porte:  l'ius  n'est  possible,  pour 
dire  qu'ayant  toute  la  i'orce  c^t  de  la  veitu 
chrétienne,  représentée  par  la  croix  de  ses 
armes,  et  riiumnine,  désignée  [lar  le  sauvage, 
le  lion  et  le  taureau,  c'est  tout  avoir  (G). 

Bouvier  des  Portes,  en  Daupliiné,  porte  : 
Caveto  (7). 


(1)  Gaspard  BonfTier,  ccicbre  avocat  du  parle- 
ment de  Grenoble,  fut  pourvu  de  la  cliarge  d'a- 
vocat général  par  lelUes  dti  ôO  avril  Ul-i9;"il  fui 
anobli,  quoi(pi'il  eût  gagné  la  noblesse  |)ar  l'exereice 
(b;  sa  cliargc,  jiar  leures  ibi  mois  d'août  Itiii,  véri- 
fiées en  la  cour  des  ailles  de  Vienne, 

(2]  Les  armes  sont  :  d'a/.ur  à  la  fasced'or,  ac- 
compagnée de  Irois  Irélles  d'argent,  2  et  1  ;  sn|)- 
porls,  deux  griffons  d'or.  (  Voy.  le  Nobiliaire  de  Sa- 
lins.) 

(3)  Les  armes  sont  :  d'aznr  à  la  fasce  d'or,  ac- 
compagnée de  trois  trélles  il'argent,  2  et  1  ;  sup- 
ports, deux  griiroiis. 

(i)  Les  armes  sont  :  d'or  à  la  croix  de  gueules, 
cbargée  de  cinq  coupes  du  cbamp,  au  lieu  d'un  éear- 
telé  d'or  et  de  gueuk's,  ipie  (piitla  le  Grand  Itou- 
leiller  de  Franco  de  celle  maison. 

(5)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  losanges  d'or 
posées  en  l'asce. 

(G)  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  la  croix  den- 
telée d'argent  ;  supporls,  mi  s:invage  de  carnation  ;'i 
droite,  et  un  liuii  d'or  à  gauclie  ;  cimier,  un  lan- 
leaii.  (  Voy.  I'am.iot.) 

(7)  L'un  lioiive  Oilib^  Ibpuvier,  marié  en  11)7-2  à 
Marguerite  !,(•  Miiiblre,  lei|U(l  lui  pourvu  d'un  olliee 
(b;  maître  ordinairi;  en  la  cbauduc  des  comples  de 
Grenoble  le  1(1  juillet  I57:J,  leipud  lui  reeu  le  'i.'i  no- 
vendirc  suivant. 

Les  arujes  sont  :  ci  biipicMi'  d'argent  et  de  sable  de 
(plaire  traits,  au  cliel  pale  de  même. 


BoYLE,  Karl  do  Bartinglon,  en  Irlande, 
liorle  :  Ilonor  virlutis prirniium. 

BuÉAUTÉ,  originaire  de  Flandre,  portait  : 
Pars  est  milti  magna  triumplii,  ou  :  It  co- 
rnes, ou  :  Vinclis  me  relinel  virtus,  ou  :  Fcro- 
cior  exibit,  ou  :  Vit  via  vi,  on  :  /Eejuora  pla- 
çât, ou  :  î\'escit  discrimina pcctus  iitipavidum, 
ou  :  Mens  agit  alra  vcnena,  ou  :  Comprimit 
ille  tumenles,  ou  :  Unus  cuncta  ?nilii,on  :  Pu- 
tri  cecidcre  ruina.  Les  ariiuis  sont  :  d'argent 
à  une  fiuintefeuille  deguc-ules. 

BuEMOND,  eiî  Daupliiné,  porto  :  Ex  tota 
anima  mea,  ex  loto  corde  meo  (1). 

Brkssieu,  en  D.iup'liiné,  portait  :  Assni 
avança,  clii  forluiia  passa;  d'autres':  Itemi- 
giis  utor,  si  non  efflaverit  aura. 

BiiissAc.  Le  duc  (le  Brissac  portait  :  JEaua- 
lio  si  f'ivcas. 

lîniCE,  Karl  d'Ailesbury,  en  Irlande, 
|)0rle  :  Fuimus.    . 

Brldnell,  dcCardignan,  en  Iilande,  porte: 
En  grâce  af/ie. 

Biu'sLARD  DE  LA  BoRDE  poitail  :  Animis  il- 
lahere  nostris. 

BuciiKR,  en  Daupliiné ,  porte  :  Neque  le 
munera,  ncc  preccs  (2). 

BucKELEv,  seizième  vicomte  d'Irlande, 
liorte  :  Nec  Icmere,  nec  timide. 

Buisson,  en  Uoiiergue,  porle  :  Son/xr  ri- 
rens  (3). 

BuissY,  en  Artois,   porte    : 
Buissy  (i). 

BuuLÉ,  on  Daupliiné,  porte  ; 
corusco  (5). 


en  Bugey,  porto 


Attente   nuil, 

;  Cruore  Chrisli 

Encore  ne  me 

d'Irlande , 


BUSSY 

tenez  (G). 

Butler  ,    vingt-unième    pair 
porte  :  Comme  je  me  trouve. 

Butler,  baron  de  Cahier,  eu  Irlande, 
porte  :  God  bc  my  guide. 

Cadiulac  ,  en  Uouerguc,  porto:  Forti 
sub  forte  tcgetur.  Les  armes  sont  :  d'argent 
an  chevron  de  sable,  accompagné  de  trois  li- 
ges do  chardon  de  sinojile,  posées  2  et  1  ; 
supports,  deu.v  lévriers  ;  cimier,  lévrier  d'ar- 
gent. 

(I)  L'on  trouve  qu'Antoine  de  Rremond  fit  son 
leslainenleu  151!),  et  (pi'il  clait  marie-  ;i  Ginébre  de 
Uourgoin,  de  laquelle  il  eul  Louis  el  Antoine,  qui  l'ut 
clievalier  de  l'ordre,  de  Sainl-.)ean  de  .brusaleni  ; 
Louis  lui  marié  à  Ilonorade  de  Ponlèves,  de  hupielle 
il  eut  Fraiu;ois  el  liarlbéieniy,  qui  lut  clievalier  de 
Saint- Jean-de-Jérusalrni  ;  Françeisfut  marié  à  Anne 
d.'  Martin  de  Ghanqioleon,  de  bupielle  il  eut  Liy  de 
Hremond,  marii'  à  Labeau  de  Gliapal,  ele.  Les  armes 
sont  ;  d'or  au  cieur  de  gueules. 

{-)  L'(ui  irouve  pour  premier  aiilciir  Pierre  Bii- 
<  bir,  seigneur  de  Saiiil-GuillannieeldeSainl-Andiol, 
qui  fut  pourvude  la  eliarge  de  prociiieur  général  du 
roi  au  parlement  de  (IrcHoble,  le  l.'i  avril  l.'iuô.  Les 
armes  sont  :  d'azurau  soleil  d'or,  àlaborduredemémc. 

(.">)  Les  armes  sonl  d'or  à  un  buisson  de  sinople, 
et  quelques-uns  on  |i(Hieiil  trois. 

(1)  Les  armes  hoiit  d'argent  à  la  fasre  de  gueules, 
(liargée  de  trois  boucles  d'or;  supports,  deux  Ic- 
vreiies  d'argeni,  colletées  cl  bouclées  d'or;  cimier, 
un  dogue  aile. 

(■•I  Les  armes  sonl  :  d'argeni  J»  h  bande  d'azur, 
cliaig(;(;  (le  trois  aiiiielets  d'or,  et  accolée  de  deux 
<roi\  in'llécs,  au  pieil  liché  de  gueules  el  renverse. 

(ti)  Les  armes  sont  :  d'argeni  écartclées  d'a/.ur. 


42t 


DEV 


DEPIGRAPIIIE. 


DEV 


422 


CAniDrtc  porte  :  Antiqna  forlis  rirtxUe. 
Les  armes  sont  :  t'Cirtelé  au  1  cl  k  de  gueu- 
les h  (rois  tôles  de  léopard  d'or,  posées  2  et 
1  ;  au  2  et  3  de  Beauinanoir,  qui  sont  d'a- 
zur à  dix  billeltes  d'argent,  posées  k,  3,  2  et 
1(1). 

Cai.ixte  II,  pape  au  xii'  siècle,  portait  : 
Finnaincntum  est  Dominus  tlmcnlibus  cum. 

Caloin  ,  en  Anjou,  originaire  des  Pays- 
Bas,  porte  :  Gloria, dccusjionor  pat  ri.  Les  ar- 
mes sont  :  de  gVieules  à  trois  quintefeuilles 
d'argent,  posées  2  et  1  ;  cimier,  un  dexlro- 
clière  d'argent  avec  un  sabre  de  gueules  ; 
supports,  deux  sauvages,  l'un  ayant  la  mas- 
sue levée,  et  l'autre  posée. 

Ca5ieli\,  en  Provence,  porte  :  Dca  favcntc. 

Camerd  fjortait  :  E)i'(j'î«j'  chereyhé  ma  com- 
meret  ;  c'est-à-dire  :  qui  se  mêle  de  donner, 
doit  se  disposer  à  recevoir. 

Campenas  de  Saii\t-Remy,  porte  :  iVo»  me- 
tenlis  scd  sercnlis. 

Canaple  (  le  marquis  de  ) ,  portait  :  Nec 
ntilla,  nec  omnis.  Il  y  a  tout  lieu  de  croire 
que  ce  marquis  de  Canaple  est  de  la  maison 
de  Créquy  ,  ne  connaissant  point  d'autre  fa- 
mille qui  ait  porté  ce  nom.  Voy.  CnÉQUY. 

Candale  (le  duc  de)  portai'.  :  Meque  asse- 
rat  ustris. 

Can'dole  ,  en  Provence ,  porte  :  Cœhim 
cœli  Domino,  terram  autem  dédit  fdiis  ho- 
minum. 

Can'ler  ou  Gauler,  maison  originaire  de 
Normandie  ,  portait  :  Sicut  erat  in  princi- 
pio.  Les  armes  sont  :  d'or  à  la  bande  d'a- 
zur, chargée  de  trois  chandeliers  d'or,  posés 
en  bande  (2). 

Capel,  Karl  d'Essex  en  Irlande,  porte: 
Fide  et  forlitudine. 

Capodilista,  de  Pérouse,  portait  cette  de- 
vise française  :  Léal  désir. 

Carion,  en  Bretagne,  portait  :  Nihil  rirlute 
pulchrius.  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  une 
main  sénestre  appaumée  d'argent,  ondée  d'a- 
zur ;écartelé  d'argent  à  une  fasce  d'azur. 

Cakitat  de  Condorcet  ,  en  Dauphiné , 
porte  :  Caritas  (3). 

yl)  CeUe  maison  lire  son  nom  de  la  terre  do  Calii- 
<leuc,  en  Bretagne,  qu'elle  possédait  dés  le  \n'  siè- 
cle, el  qu'elle  a  possédée  jusqu'au  5  octobre  1019, 
que  Jeanne  de  Caliideuc  la  porta  à  son  niiri  Fran- 
çois Hervé  d'Andigné.  Elle  a  donné,  de  nos  jours, 
un  vice-amiral  de  France,  cordon  rouge,  el  grand' 
croix  de  l'ordre  militaire  de  Saint-Louis,  dans  Em- 
manuel-Auguste de  Caliideuc  deDoisdeLamolte,  etc. 

(2)  La  maison  de  Canler  a  été,  sans  contredit, 
une  des  plus  nobles  de  Picardie,  et  l'on  peut  juger 
de  son  lustre  et  de  son  ancienneté,  partout  ce  qu'il 
en  a  été  dit  dans  ini  livre  intitulé  :  La  noblesse  de 
Flandre,  par  Philippe  d'Epinoy,  vicomte  de  Thé- 
rouanne,  le([uel  dit  que  la  viconUé  de  Tliérouanne  a 
longtemps  appartenu  à  la  famille  de  Canler,  l'inie 
des  plus  illustres  des  Pays-Bas;  comme  on  peut  le 
voir  encore  dans  Blanchard,  dans  son  Cataloyue  des 
conseillers  du  parlement  de  l'uris,  ainsi  que  dans  les 
Catalogues  de  la  chambre  des  comptes,  par  Mlle  De- 
nis. (  Voy.  VEtut  de  la  noblesse  de  1782.) 

(3)  Obvier  de  Carilai  épousa,  en  1503,  Marie  de 
Vesi  de  Comps;  mais  avant  Louis  Fouquct  de  Cari- 
lat.  grand  prieur  de  Toulouse,  lors  du  siège  de  Rho- 
des, et  N.  ,  .  de  Caritat,  évèque  d'Orange  en  l-iii, 
Cl  dans  les  actes  de  la  maison  de  Condorcet,  l'on 


Carman,  en  Bretagne,  |)orlail  :  Dieur  avant. 

Caiipentin,  originaire  de  Pontlii(;u,  porte  : 
A  tout. 

Cassard  ,  en  Dauphiné ,  porte  :  Sans  ve- 
nin (1). 

Caulaincocrt,  en  Picardie,  porte  :Z)esir 
n'a  repos. 

Gauler.  Voy.  Ganler. 

CélestixII,  pape,  au  xir  siècle,  avait  pour 
devis(i  :  Fiat  pax  in  virtute  tua  et  abundantia 
in  lurribus  tuis. 

Célesti\  111 ,  pape  au  xii°  siècle,  avait 
pour  devise  :  Perfice  gressus  meos  in  semitis 
suis. 

CÉLESTi^  IV,  pape  au  xiir  siècle  :  Miserere 
mei,  Domine,  miserere  mei. 

Giiabert,  en  Normandie,  porte  :  Postes  par- 
tasque  rcfregit. 

CnABEUT,  en  Provence,  porte  :Pos<esporfas- 
que  refregit. 

Cuallcdet,  porte  :  Désir  sans  vanité. 

CuALO,  ouChaillon,  ou  Chalon  de  Saint- 
Mars,  à  Etainpes,  porte  :  d'argent  ii  la  croix 
potencée  d'or,  accompagnée  de  quatre  croi- 
settes  de  môme,  qui  est  de  Jérusalem,  écar- 
telé  de  sinople,  à  l'écu  de  gueules,  charge 
d'une  feuille  de  chêne  d'argent  à  la  bordure 
d'or  ;  devise  :  Rex  Philippus  mihî  dédit  (2). 

Chalopin  porte  :  Modica  firma. 

Cuamanien  porte  :  Un  jour  loras. 

GiiAMPAGNE  LA  SuzE  {)orte  :  Sta  ferme,  Sla 
ferme. 

Chancel  porte  :  Chancel  ne  chancelle  mie. 

CuANDiEU,  en  Beaujolais,  originaire  du 
Dauphiné,  porte  :  Eternité  (3). 

GuANGY  DE  Chissey  ,  porto  :  Vous  m'avez, 
vous  m'avez. 

CHANLECYporte  :  Virtus  mihi]numen'et  ensis. 

Ghapponay,  en  Dauphiné,  porte  :  Gallo  ca- 
nente  spes  redit. 

trouve,  selon  L.  C.  D.  B.,  la  qualité  de  noble  et  puis- 
sant, en  1320.  Celle  maison  subsiste  en  deux  bran- 
ches, l'une  dans  la  principauté  d'Orange  et  l'autre 
en  Picardie. 

(1)  Guillaume  de  Cassard  vivait  en  1339,  et  Pierre 
de  Cassard,  archevêque  de  Tours  et  cardinal,  en 
1237.  Pierre  de  Cassard  épousa  Jeanne  de  Bèranger, 
en  1475,  qui  fut  mère  de  César  de  Cassard,  marié 
à  Lucrèce  de  Ponnat,  qui  fut  père  d'Alexandre  de 
Cassard,  etc. 

(2)  Le  roi  Philippe  I",  ayant  fait  vœu  d'aller  en 
pèlerinage  au  Saint-Sépulcre,  Eudes,  dit  le  maire  de 
Chalo-Sainl-.Mars,  ou  Sainl-Mard,  s'oflrit  d'y  aller 
pour  lui,  armé  de  toutes  pièces;  l'olTre  fut  acceptée, 
cl  le  roi  donna  a  Clialo  un  privilège  d'exemption  de 
tous  droits,  péages  et  tributs,  pour  lui  et  pour  toute 
sa  r.-.ce,  de  l'un  et  de  ranlie  sexe.  Le  (ils  unique 
qu'Eudes  laissa  à  son  départ,  et  les  trois  filles,  mul- 
tiplièrent prodigieusemenl  sa  race;  les  filles  qui  en 
descendaient  étaient  fort  recherchées  en  mariage, 
et  même  sans  dot,  parce  qu'elles  apportaient  la  no- 
blesse et  le  privilège  d'exemption  pour  leurs  descen- 
dants de  l'un  et  de  l'autre  sexe;  mais  François  |er, 
Henri  111  et  Henri  IV  onl  restreint  ces  privilèges. 
(  Voy.  Lemaire.) 

(3)  Cette  maison,  l'une  des  plus  considér.ables  et 
des  plus  anciennes  du  Dauphiné,  porte  le  nom  de  la 
lerre  de  Chandieu,  qui  autrefois  n'était  qu'un  fief,  à 
trois  lieues  de  Vienne.  Naulelme  de  Chandieu  vivait 
tu  lOSO  ;  il  est  mentionné  dans  des  chartes  de  ce 
temps-là,  etc.  Les  armes  sont  :  de  gueules  au  lion 
d'or,  paré  d'azur.  (Voy.  Vlitat  politique  du  buuiiliiné.) 


iij 


UF.V 


DICTIONNAIRK 


Di;v 


m 


In 


CnARitoNNKi. ,    ci\  Languedoc  ,  porte 
corde  ilccun  et  honor. 

ClIMU.ICS   V.    r«(/.   l)t Cl  F.SCLIN. 

Chaumaski.  (le  iiKiiriuis  de)  portait  :  /"rre 
ninvioirt,  iiu  :  Non  juvnt  ex  facili. 

CiiAiiiiiEK,  en  Auveci^ius  porte  :  Scinper  in 
orbiln. 

CiiASTELiEU,  en  Daiiphiiié  ,  \)Oi-ic  :  Fermeté 
et  loyauté  (I). 

CiIastili.on  portail  :  Mtin  (jloria  migioisco. 

Cqat  (le)  ,  en  Bretagne  ,  porte  :  Mauvais 
chat,  mauvais  rat. 

CiiATKALc.niON,  en  IJrelngne  ,  porte  :  Pc»- 
scz-i/  ce  que  vous  voudrez. 

CiiATii.i.o>'  ((iAi;i;uEK  de)  ,  connétable  ilo 
France,  portail  : /{(';/('.•>■  tutelœ  futuri ,  ou: 
Vis  adjuvat  wqnum,  on  :  Helf/is  contraria  vir- 
lus,  ou  :  Venitntia  tela  repelUl,  ou  :  l'erroris 
terror. 

CuAUVATON  Saint- LÉiiEi»,  originaire  ilo 
Berr\ ,  porte  :  Deus,  rex,  honor. 

Chevaliek  nu  Coi  duay,  à  Paris,  originaire 
de  Flandre,  porli;  :  Mullo  laljore. 

Chkvaiiek,  en  Danpinné,  [lorle  :  Je  ne  suis 
point  reiirchensi(ile. 

Chevaliek  ,  en  l.orraiue ,  originaire  de 
Champagne,  porte  :  d'azur  à  la  lasce  d'or,  ac- 
compagnée en  tliel'  d'une  nioletle,  et  en 
pointe  de  deux  glands  tiges  et  feuilles,  le 
lùut  d'or  ;  devise  :  ^1  virlule  salus. 

Cm  FLOT  porte  :  Flos  scniper  virens  virtus. 

Ciiis-É,  en  Daupliiné,  porte:  Ïoi/Jours  (2). 

CniiisiOFLE,  en  Daupliiné,  porte  :  Eminent 
undique  vires  (3). 

Cla\  esson,  en  Daupliiné,  porte  :  Stat  forlis 
in  urduis  ;  et  (pielqucs-uiis  portent  :  Cœlorum 
crux  mihi  clavis  erit  (V). 

Clément  111 ,  antipape  au  xi'  siècle  autre- 
ment nommé  Guibert,  avait  ces  diverses  de- 
vises sur  ses  sceaux  :  Confirma  hoc,  Deus, 
quod  operntus  es  in  nohis  ;  Verbo  Domini  cœli 
jirmatisunt  ou  :  Doininu!<  noslerJesusChrislus. 
Clémest  111,  pape  au  xii'  siècle  ,  eut  pour 

(I)  .lf;m  (le  Cliasloliar  éiait  ircsoiier  de  France 
cil  Savoie,  l'iéinuiil,  e^  dans  le  niaKiuisat  tie  Sa- 
luées, en  IbuG  ;  il  le  l'.il  eiitoio  en  Poilon,  Pieaidle, 
el  au  siège  de  la  Uoeliflle,  anpifs  du  dne  d'Anjou  ;• 
cnsidle  en  !)an|diiné,  auprès  du  duc  de  Mayenne.  Il 
fui  conseiller  an  coubcd  piivé  du  roi,  au  mois  de 
juin  ITj'JO.  C'élail  un  lioinine  de  };rand  cœur  cl  ca- 
pable de  diiiyei'  les  allaiics.  Il  s'elait  si  l)ien  coiu- 
porlé  au  siéye  el  à  la  piise  de  Unéias(|ue,  (jiie  pour 
honorer  sa  veiUi,  le  niarcclial  de  Drissac,  coinnian- 
danl  en  PiiMuonl,  le  (il  clit-valier,  en  l.'iriV,  ce  (pii 
fui  ((udiMue  parl'raiieoisll,  eiil5|j0,el  pariienri  111, 
en  157. j. 

(•2)  François  de  Cliissé  est  nonnné  enirc  les  nobles, 
dans  une  levision  di's  (eux  de  l'an  1  loll  ;  el  Pierre 
de  (Cliissé,  son  pelil-lils,  lui  lioninie  de  grand  inéi'ile; 
il  fui  un  des  genlilslioinini  s  île  la  cliandue  du  roi, 
el  clievalier  de  son  ordre,  eu  I.MiS,  lieulenanl  de  lu 
couip  '^nie  des  geinlarnics  du  coinle  de  l.ude,  el  j^ou- 
verneur  de  lioinaiis. 

(ô)  l'ierre  Chiislode  ,  sii'ur  d(^  l'ii'ineini  ,  (ni 
iiobll  par  leines  du  mois  de  janvier  Klllit,  lonlir- 
mecs  c'U  Kil'i,  el  vériliees  par  iSicolas  l'oinpiel,  iii- 
lenitanl  île  lianpliiné,  en  tli'ii. 

(i)  Arlaiid  lie  Olavesson  vi\,iil  en  lôiôel  en  ITiTO; 
m  lui  un  des  ;;i'.inils  de  la  province  ipii  appiouverei.l 
|t;  iraili-  île  llnmlieil  11  avec  b-  loi  Piiilippe  de  Va- 
oJs,  en  loi?!,  p.ir  leurs  aoiiscriplions. 


devise  :  Doce  me.  Domine  fncere  rohtnluti m 
fuam,  et  ce  vers  léiiiiin  : 

Corrige,  parce,  feri,  Pelre.  piinde,  mémento,  mederi. 

Clément  IV,  pa|ii-  au  xiii'  siècle.  Sa  devise  : 
l'ac  mecum,  Domine,  si/jnum  in  bontim. 
Clément  \',  au  xiv'  siècle.  Sa  devise:  Benr- 
dicat  nos,  Deus,  Deus   noster  ,   benedicat  nos 
Deus. 

Clément  \l,  pape  au  \iv'  siècle,  eut  pour 
devi'-i'S  :  In  le  Domine,  sperari,  non  coufnn- 
dar  in  wtcrnum,  et  :  In  honorent  quinque  rui- 
ne ru  m. 

Clément  \U,  [lape  au  \\i'  siècle,  avait 
pour  devises  :  Domine  refuqium  foetus  es  noùis 
a  generatione  et  proqenie  ;  ou  bien  :  De  geue- 
ratione  in  ijenerationcm. 

Clément  A'ill,  (tape  an  xvi'  sièi'lc.  Sa  de- 
vise :  Prolector  noster  aspiec,  Deus. 

Clément  I\,  p.ape  au  xvm'  siècle.  Sa  de- 
vise :  Dominus  pnsscssio  mea  ,  ou  ;  Ipse  Do- 
minus  possessio  ejus. 

Clément  X.  jiape  au  xvii*  siècle,  eut  pour 
devisi'  :  Jesu  tiqi  sit  gloria. 

Clément  XI,  pape  nu  xvn'  siècle,  avait  pour 
devise  :  De  rultu  tuo  judicium  meum  prodent. 
Clément  Xli  enl  pour  devise  :   Tu  es.  Do- 
mine, qui  restitues  Itwreditalem  mcam  wk'/ii. 

Clément  Xlll  reprit  hi  devise  de  Clément 
XI  :  De  vnllu  tuo  judicium  meum  prodeat. 

Cleuc  ije  la  Devèze  (le  marquis  de).  Sei- 
gneur de  Beaufort ,  en  Languedoc,  porte  : 
Virlute  clara. 

Clèue,  en  Normandie.  Le  comte  de  Clère 
portait  :  Féliciter  audax. 

Clisson  (Olivier  de),  connétable  de  France 
portait  :  Nescit  vis  ista  teneri,  ou  :  l'er  ruine- 
ra crcscit ,  ou  :  Domat  indomitos  ,  ou  :  Uosles 
ad  fœdera  coyit. 

CoALiN  (le  marquis  de)  portail  :  In  van  non 
mai. 

CoAQLiN.  Le  maripiis  de  Coaquin  portait  : 
Que  mon  supplice  est  doux. 

CoETANLEM  ,  en  Bretagne,  porte  :  Gcrmina- 
vit  sicul  lilium. 

CoETANseoiuT,  en  Bretagne,  porte  :  lia  </a- 
Ion  vai,  c'est-à-dire,  de  grand  cieiir. 

CoETiVY,  en  Brelagne,  porte  :  Prel  ré.  il  se- 
rait temps.  Les  armes  sont  :  d'azur  au  lion 
d'argent. 

CoETMENECii,  cn  Bictagne,  ])oviQ:  Soit. 
CoETMEiJK,  en  Brelagne,  porte  :  Autre  na- 
ray. 

CoETQLELFEN,  en  Bretagne  ,  jiorte  :  Beza  e 
peoch,  c'est-à-dire,  vivre  en  paix. 
Coettadavel,  en  Bretagne,  porte  : 


Bour 


j;ne ,   porte 


liet 
:  Je 


ve. 
les 


Coi.i.ic.w  ,   en 
éprouve  tous. 

Colomb  ,  en  Daupliiné,  \)ovli'  :  En  (edclta 
fmiro  1(1  vila  (I). 

CoMiiAiLi),  porlait  :  Je  lic /c  quitte  à  nul  au- 
tre [■2). 

(l)Jean  Colomb,  qui  vivait  on  1  ifl",  eut  dWnloi- 
iielle  de  Meiicie,  dite  de  Picbon,  llemoiid  lailondi, 
qui  a  conlinue  la  poslcrilé. 

r2|  (^elle  maison,  issue  de  (elle  de  liourbon,  a 
ipnlli',  selon  la  (oiiluine  du  lemps,  le  noiii  el  les 
armes  de  la  maison  loyale,  pour  prendre  celui  d* 
Oiiidiauld  l.arrebuurii. 


42o 


DET 


DEPIGKAPHIE. 


L)EV 


Hù 


Gommiers,  enDauphiné,  porte  :  Sub  pennis 
ejus  sperabo  (1). 

CoMPAiNG,  en  Orléanais,  porte  :  Lucct  cl  fal- 
get. 

CoNDÉ  (  le  prince  de)  portait  :  <7rMc«7  îU  as- 
picior. 

CoNEN,  portail  :  Qui  est  sot  à  son  dam. 

CopoNS,  en  Espnj;^iie,  Allemagne  el  France, 
,    porte  :  E'Iomitum  rirlute  villum. 

CossÉ  BnissiC  (Ch.iries  de) ,  rnank-hal  de 
France,  jinilait  inditléremmeiit  :  Uostesdomat 
alque  leonrs  ,  ou  .  Xcc  jiissus  capta  relaxât, 
uu  :  Brevi  quam  grandia  prœstal. 

CosTAixG,  en  Dauphiné,  parla  :  Prospé- 
rité. 

CoucY  portait: 

Roi  je  ne  suis, 

prince  ne  daigne, 

je  suis  le  sire  de  Coucy  (2). 

Cour  (la),  en  Dauphiné,  porte  :  Discile  jus- 
titiam  monili  (3i. 

CoLKCELLES  UE  PoLLANS.jJOrte  :  Pour jamais. 

CoLucoL,  de  Baillancourt,  aux  Pays-Bas, 
porte  :  Fulmina  et  aslra. 

CoLRTix  porte  :  Vortis  et  fidelis. 

Cousin,  originaire  de  Bourbonnais,  porte  : 
rides  exerciluum. 

CïiAMEZEL  ,  en  Bretagne  ,  porte  :  Fidelis 
pair  HP ,  Régis  generosiis  cl  arclens  confcstim 
vires  animamque  ulrique  repono. 

Crane,  eu  Artois,  porte  :  Non  sum  timen- 
diis. 

Crechquerault  portait  :  Tu  dispone. 

Crf.1l,  à  l'aris,  porte  :  ,43P/c  et  pati  forlia. 

CRÉguY.  Bciiudouin,  sire  de  Cré((uy,  prit 
pour  devise  :  Nal  ne  s'y  frotte,  et  cela  à  cause 
qu'il  s'élait  giandL'Uienl  distingué  contre 
l'empereur  Henri  le  Boiteux  ,  au  siège  de 
Vaiencienues,  contre  Beaudoin  Beile-Baibe, 
comte  de  Flandi'es:et  c'est  alors  que  le 
îirH  de  Créquy  l'ut  lait  premier  baron  d'Ar- 
tois. 

(1)  Lnncclol  itc  Coiiimicrs  fut  coscigneur  de  la 
l>mlie-(i'Alcv;ird,  t-l  lioinine  de  i;i;inil  iiioiile;  il  vi- 
v.iil  m  1521;  de  lui  soni  descendus  Jacipies  do 
Coiiimieis,  seigneur  de  l:i  Roche,  fds  de  Fraiiçdis 
de  Coniiuieis  el  de  Fraiiçoise-Eince  de  Saint- 
Julien,  elc. 

{■Il  Coney,  en  Artois,  porte  :  fascé  de  vair  el  de 
giii-ides,  de  six  pièces;  supports,  deux  lions  d'or; 
cimier,  un  lion  naissant  tie  iiiéinc,  en  mémoire  de 
ce  ([M'Fnguerraiid,  surnommé  le  Grand,  premier  du 
nom,  seigneur  de  Coucy,  qui  coniliattit  un  lion  corps 
à  corps,  (pi'il  \aiuquil  cl  lit  mourir,  ce  (|ui  lui  ac- 
quit vMie  si  grande  gloire,  et  dcuii  la  mémoire  se 
perpétuera  jusqu'à  la  lin  des  siècles,  parla  fondation 
qu'il  fil  de  l'aldiaye  des  Prémontrés,  au  lieu  même 
où  le  lion  fut  coudialtu. 

Euguerrand,  seigneur  de  Coucy  el  d'Oisy,  premier 
amiral  de  France,  fil  un  échange,  au  mois  de  dé- 
cembre 12Si,  avec  Simon,  Damigny  et  llobert  de 
Waroquier,  frères,  écuyers,  seigneurs  du  Bos-d'Alas 
d'Anizi,  dit  le  Bos  de  Péelu,  et  il  obligea  sa  postérité 
à  soulenir  cefi\  de  la  maison  de  Waroquier,  comme 
ceux  de  la  maison  de  Waroquier  s'étaient  aussi  obli- 
gés à  soulenir  ceux  de  la  maison  de  Coucy.  {Vofi. 
les  PrtiUi'.i  tic  l'ordre  de  Sniiil-}licliel  de  la  maison 
lie  ^^'aroquier,  qui  sont  du  7  juillet  tOliS.) 

(5)  Durand  de  la  Cour  mourul  vers  l'an  1498; 
Paul  son  fils,  épousa  Louise  de  Jlor\illiers,qui  mou- 
rut en  l.i58. 

DicTiosN.  d'Epiguaphif..  1. 


Croisilles,  en  Artois,  porTe  :  .4  fide  ta- 
lus (l). 

Croix  (La),  porto  pour  cri  de  guerre  et 
d(>vise  :  Indomitum  clomuere  cruccs;  ct(|uel- 
ques-uns  porteiit  :  Victricia  signa  secutus  (2). 

CuozAT  ,  à  Valence,  en  Dauphiné,  [lorte: 
Crux  cœlorum.  crux  mihi  clavis  crit  (3). 

Damville  (Le  duc  de)  portait  :  Mas  arde  el 
caracon  [k). 

Darbox,  en  Daujdiiné,  porte:  Co?«rnye  ef 
peur  (o)  . 

David  de  Beauregard  j)Orle  :  Mémento,  Do- 
mine, Darid. 

Deagean't,  en  Dauuhiné,  porte  :  Sine  ma- 
cula. 

Débordes,  ou  de  Bordes,  en  Biigey,  ori- 
ginaire de  Provence,  porte  :  Gratus  honore 
labor. 

Desbarues  de  Blfey  jiorte  :  Ad  superos 
tandem  slemmata  penna  vchit. 

Desimieu,  en  Dauphiné,  porte  :  //  n'est  nul 
qui  désire  mieux. 

Deslaxdes  portait  :  Dei  gratia,  sum  idpuod 
sum. 

Desjioutier»  de  Mérixville  porte  :  Quod 
opto  est  immortale. 

Dhiéville,  seigneur  iludit  lieu,  en  Nor- 
mandie, porte  :  Fortis  et  prudens. 

D'HoziER,  à  Pans,  originaire  de  Provence, 
porte  :  Et  liabet  sua  sidcra  tcllus  (6). 

(1)  Les  arniessont  :  de  gueules  à  dix  losanges  d'or, 
posées  3,  5,  3  et  1  ;  cimier,  une  espéct  de  bonnet 
papal,  selon  l'usage  des  Pays-B;is,  suimonit  de  deux 
vols  bannerels  aux  armes  de  l'écii  ;  su|ipoiis,  deux 
licornes  d'argent.  (Vu//.  VElal  de  la  noblesse,  1782.) 

(2)  Celle  famille  a  donné  d.eux  éséques  :i  l'église 
de  Grenoble,  el  d'excellents  officiels  au  parlement; 
elle  a  élé  divisée  en  deux  liranches  ;  savoir,  celle 
de  La  Croix  de  Chevrlers,  et  celle  de  La  Croix  de 
Pisaiison;  Hiiiiihcri  de  Clievriers  fut  fait  chance- 
lier de  Savoie,  par  lettres  du  17  janvier  )4oO.  Les 
armes  sont  :  d'azur  à  une  lèle  et  col  de  cheval  d'or, 
au  chef  cousu  de  gueules,  charge  de  trois  croisetles 
d'argent;  cimier  el  supports,  trois  chevaux  d'or, 
portant  chacun  un  guidon  des  iiièuies  ariues.  (1  oi/. 
Vlilnt  poiiliqiie  du  Dmifiliiné.) 

(5)  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  la  croix  ancrée 
d'or,  lermiuée  de  quatre  croissants  de  iiiénie, 
adossés  il  la  cioix;  supports,  deux  lions  d'or;  ci- 
mier, un  lion  de  même.  L'on  croil  pouvoir  dire  que 
celle  maison  esl  plus  ancienne  que  ne  l'a  dit  l'au- 
teur du  Dictionnaire  de  la  Noblesse,  dans  son  tom. 
IV,  pag.  38;  i)ar  un  acte  passé  devant  Jean  Fabre, 
notaire  .à  Milhaii,  en  Rouergne,  le  20  mai  1074,  se 
trouve  noble  Elienne  de  Crozal,  sieur  de  La  Croix, 
el  Jacques  de  Crozal,  sieur  de  Pruniers,  elc. 

(i)  Henri  premier  de  Montmorency,  né  le  13  juin 
1Ô54,  porta  d'abord  le  nom  de  Damville,  et  fut 
connu  dej>uis  1SG6,  sous  celui  de  maréchal  de  Dam- 
ville; il  succéda  à  son  frère  aine,  devint  duc  de 
Monlmoreiicy,  et  prit  le  nom  de  maréchal  de  .Mont- 
morency. 

(5)  Telmon  Darbon  vivait  en  1444;  il  était  marié 
à  .\lix  de  Bénéfice  de  Cliélus,  de  laquelle  il  eut 
Antoine  Darbon,  qui  fut  marié  à  Mareuerile  de  Pié- 
conial,  elc. 

(G)  Celte  famille,  devenue  célèbre  par  le  rare  nié 
rite  des  savants  généalogistes,  dans  cette  place 
qu'elle  occupe  depuis  plus  de  cent  cinquante  ans, 
n'est  pas  moins  célèbre  par  les  vaillants  capitaines 
qu'elle  a  donnés,  non  plus  que  par  ses  grandes  al 
liances;clle  a  donné  un  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint-Michel,  dans  le  temps  où  <et  ordre  était   re- 

1'^ 


427  l)i;V 

Djli.eiis  (Le  eo-iile  de] 


DICTIONNAIHE 
I»or(e  :  Porco  duri         Dl'plaissy 


llouergue, 


porte 


purclie  minnlzi. 

I)ii.i.o\  [lorle  :  Dum  spiro  spero. 

Dn.vN.  (.-nUret;!!;!!!',  poric  :  llnnj  avant. 

DouciÈiirs.  en  D;.uj)liiné,  jiorlc  :  Franc 
comme  l'or  (1). 

DonNE,  on  Daupliiné,  porte  :  Factis  fada 
adornat  (2). 

I)oitTA\s,  ou  DoRTAN,  eii  l?ugey,  porte  : 
jIHiux  j'attends  (3). 

Dot  'il  AS,  ou  Dlglas,  en  Ecosse,  porte  : 
Jamais  arrière. 

DruoLcnET  porte  :  Potius  mort  qnam  fœ- 
dnri. 

Dlciiamp  porte  :  Tout  bien  du  cltamp. 

DiciiAïia.,  on  BroUifriie,  [lOrle  :  Dn  rat  è 
Ici'!),  c'est-à-dire  :  Tu  n'as  qu'à  venir  fi). 

i)icnATEL,  on  Bretagne ,  porto  :  Mar  car 
Doé,  s'il  plaît  à  Dieu. 

Dlcuos  nE  Gages,  ei 
iY(7(i7  timet  armaltis. 

Dlglescli.n  (  Bertrand  ) ,  connétahle  de 
France,  portait  :  Dut  virliis  quod  forma  ne- 
yut,  ou  :  Pcr  me  nunc  spirndel  lOrrus,  ou  : 
Penilus  discordât  ab  Anylis ,  ou  :  L'tiam  mo- 
ritndo  coritscat. 

Demay  de  SAiNT-AiniN  porte  :  Cœltim  non 
ruinera. 

DcNois  (Joan,  comte  .le)  portait:  Noihum 
prohttl  insila  rirtus,  ou  :  Visus  niillis  im- 
pune,  du  :  Suhun  natale  tiielar,  ou  :  Ane/lo  de 
flore  triumplial ,  ou  :  Nollii  est  spoliare  va- 
pacem. 

cherché  par  la  meilleure  noblesse,  el  surloni  par 
ceux  qui  occupaient  les  premières  places  de  PElat, 
elc;  el  de  ceUe  famille  est  anjoiiril'lmi  chef  le  cu- 
lèlire  Denis  Louis  d'ilozier,  conseiller  du  roi  en  ses 
conseils,  présiilen!  en  sa  conr  des  comples,  aides  et 
finances  de  Normandie,  el  commissaiie  de  Sa  Ma- 
jcslé,  pour  lui  ccriiiier  la  noblesse  de  ses  ccuyers  el 
de  ses  pages. 

(1)  Claude  Doreieres,  seigneur  d'Orcières  cl  de 
Moidrosier,  fit  son  leslairienl  en  IS'ii.  .\nlelme, 
son  fils,  eut  le  litre  de  Brave,  à  cause  de  son  coii- 
iag<;  cl  de  sa  bravoure.  Catlierinc  Dorcière,  fille  de 
cebii-ei,  a  porté  les  biens  de  sa  maison  dans  celle 
de  ISossel. 

(2)  François  de  Dorne  fut  pourvu  d'un  ollice  de 
conseiller  au  paileinenl  de  Grenoble,  ))ar  lellres  du 
25  laiveinbre  l.'iSô.  Antoine  d<'  Dorne,  son  fils,  fut 
conseiller  comme  lui,  en  l.")82,  et  président  en 
loi).";. 

5)  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  la  fasce  d'ar- 
genl,  accompagnée  de  trois  amielets  de  méiiie,  (losés 
2  et  I  ;  cimier,  un  ang(!  vèlii  de  gueules  et  d'argenl; 
suiipoils,  deux  anges  de  iiiéinc. 

('»)  C'est  de  celle  maison  qu'étaienl  issus  les 
Ta guy  Duchatel,  héros  de  leur  siècle,  fort  re- 
nommé.,dans  les  clironi(|MCS  bretonnes  par  leur 
v.deur,  el  (pii  furent  hmiores  de  très-belles  charges 
sous  les  anciens  (bu  s  de  Bielague,  ainsi  (pu'  sous 
les  rois  de  I-'iaiiec;  el  d'elle  sont  issus  enlic  autres, 
Guillaume  Duchatel,  panuetier  du  roi  Charles-QuinI, 
(|ui  lui  rendit  des  services  tonsidéiiblescn  plusieurs 
importantes  occasions,  surtout  ;i  l.i  deb'use  de  Sainl- 
D.'ois  (onlre  le  siég(»  des  Anglais,  ce  ipii  lui  inerila 
riioiMicur  du  sa  sépidtur(;  à  Saint  Denis,  parmi  les 
cendres  de  nos  rois;  el  de  ceUe  maison  sont  encore 
issus  deux  saillis  el  verluenx  personnages,  sous  le 
nom  de  saint  Tanncguy  el  sainie  llauilc,  (jui  jouis- 
kciil  delà  gloire  dcsbienheiireux. 


Dr:v 

(le  comte)  portait 


ili 


Ab  obice 
portait  :   Marte 


signum    m 

Sa  devise  : 
Domine,  ne 


major. 

Depeessis   (le  chevalier) 
I.omandi  o  amnre. 

I)i  pi.ESSis  poilait  :  Amorarma  ministrat. 

Dlply,  soijxniMirde  Bohoiirjiuil,  en  Uouor- 
gue,  porte  :  Sustinet  tempestates.  Cotte  mai- 
son rsl  la  mi!'iue  que  colle  do  Puy-.Moiitbrun, 
si  célèbic  par  le  fameux  grand  maîlro  de 
Malte.  Voy.  Pi  v-.MoNriiuL\  cr  Mommejean. 

I)t  nAS  (lo  comie  do)  p(jrtait  :  De  lai  sejuardi 
?«(  ardore. 

Il  DO  HE  ivr  porte  :  Stiaiiter  sed  fortiler. 

EiGiEsiEii,  soigtKHii  do  ia  Javie,  portait  : 
Auxilium  ex  alto. 

Elbène,  en  Bourgogne,  portait  :  El  piit 
fidèle. 

Eme  de  Saint-Jii.i.ien  ,  en  Daupliiné , 
porte  :  Vinco  dulcedine  robur,  et  rires  dtilcc' 
dinc  rinco  (1). 

EsvE,  en  Flandre,  portait  :  Imparidi 
sumus. 

Espi.NOY,  vicomte  do  Tliérouaimo ,  sei- 
gneur do  la  Chapelle,  porte  :  Ariimnœ  meœ 
spinœ. 

Elgèxe  III,  pape  du  xii"  siècle,  avait  pour 
do  vise   :   Fa   meciim  ,    Domine 
boniun. 

Eugène  IV',  [)a|ie  au  xv*  siècle. 
Adjutor  et  protcetor  meus  es  lu, 
derelinquas  me,  Deus  meus. 

Fagks  de  B.ocnKMcn  [inrto  :  Ref/i  fidelita- 
tcm  lilia  coronant;  contre-devise  :  Jntavta  (2). 

Falcoz,  en  Dauphiné,  porte:  -1'/  quid 
venisti  {'àj. 

Fakon VILLE  Ch'-ment- Nicolas- Léon- Phi- 
lijipe,  comte  de  Faronville,  porte  :  Je  me 
contente  {ï) 

Fassion  ,  en  Dauphiné,  porte  :  Fulijel  et 
florct. 

FAUcosNiEn  porte  :  Qui  est  quod  fuit. 

(1)  Or(mce  Eme,  fils  de  CuilLiume  Eme,  vivait  en 
Mil),  et  rendit  houunage  de  sa  luaison  des  Croltes, 
auprès  (rEinlunn,  more  nnliilitim,  eu  la  chambre 
des  comiiles  ;  il  était  grand  jnriscousulle,  et  fui  juge- 
mage  de  lîriancon,  comme  liarllièlemi  Kuie,son  netil- 
fils. 

Les  armes  sont  :  d'azur  h  l'agneau  paissant  d'ar- 
gent, an  chef  d'or,  chargé  de  trois  rencontres  de 
lio'uls  de  saille  ;  snpp(uis  (>1  cimier,  des  griffons  d'or. 
(Voy.  ['ijut  puliliiiuc  de  Duupliint'.) 

(2)  Il  y  a  une  branche  de  celle  famille  éiablieen 
Dauphiné,  (pii  remonle  sa  filiation  à  Didier  des  Pa- 
ges, ([ui  vivail  environ  l'an  I  IS7  ;  Guillaume  de 
FagCs  ('(lousa  .M.irgueiile  Toillaud,  eu  l")57,  de  la- 
(pielle  il  (Ut  ,lean  di!  Eagc^s,  marie  à  !"ran(.'(iise  Co- 
las, de  latpiidle  il  a  eu  Guill.iume  de  Fages,  marié  h 
Anne  de  la  Baume,  de  laipielle  il  a  eu  .Main  de  Fa- 
ges. 

(/>)  Jacques  de  Falco/,  el  André  de  Faleoî,  son  lil.s, 
vivaient  en  1417  el  14)7).  Ainianis  Faleo/.,  leligieux 
de  Tordre  de  Saint-Antoine  de  Viennois,  el  com- 
mandeur de  Saint -Gilles  de  Bar-le-Diic,  qui  a  ('cril 
l'hisloire  de  cet  ordre,  était  fivre  de  Michel  Falcoz, 
cl  onde  d'-Aiiiiar  Falcoz,  (pii  eut  deux  (ils  de  Loui,.-»! 
de  Yalins,  sa  femme,  elc. 

(i)  Les  armes  sont  :  éearleli'cs,  au  I  el  .i.  de  Phe- 
lippe  ;mu  2  el  Ti,  de  giirnlcs  à  l.i  (  i(U\  denleb-e  d'nr- 

Î;eiit  ;   supports,  deux   lévriers  colletés  ;  cimier,  un 
évrier de  m(!inc.  loi/.  Piir.Lipn . 


43» 


DEY 


DEI>1(;UAI'IIIK. 


DKV 


iTA 


Favin,  en  Bourgogne,  portait  :  Sutceptum 
per  e.ia  munus. 

Favolle  l4  Tol'rne  (la),  en  Dauphiné, 
porle  :  Tendit  nd  gloriam  (1). 

Febrerat  {Voy.  Puelippe),  porte  :  Ferrea 
raro  rident. 

Ferron,  en  Dauphiné  porte  :  Fcrro  cadit 
aurea  messis. 

Feriu'S,  en  Dau|)liiné,  originaire  de  Savil- 
lan,  dans  le  marquisat  de  Saluées,  porte  : 
Fides  perpétua  (2). 

Fiot  de  Ghevanay  ijorte  :  En  déboutant  je 
m'assure. 

Fitz-Patrick  d'Ossery,  originaire  d'Ir- 
lande, porte  :  de  saljle  au  sautoir  d'argent , 
le  ciief  cousu  d'azur,  cliargé  de  Irois  lleurs 
de  lis  d'or,  posées  en  fasce,  au  lieu  de  trois 
torleaux;  supports,  deux  lions  de  sable  cou- 
ronnés d'une  couronne  ducale,  colletés  aux 
chaînes  d'or;  cimier,  un  dragon  de  sinople, 
surmonté  d'un  lion  passant  de  sable;  de- 
vise :  Fortis  sub  forte  fœtiscet. 

Flotte  ,  en  Dauphiné  ,  porte  :  Tout 
flotte  (3j. 

Fois  (Gaston  de)  portait  :  Duas  hic  prote- 
fjit  Argus,  ou  :  Mediolani  me  signa  rerentur, 
ou  :  Qua  sœiit  parte,  cadendum  est,  ou  :  Le 
nit  Yiclora  marient. 

FoLix  porte  :  Folium  ejus  nunquam  dcfluet. 
Les  armes  sont  :  de  gueules  au  iiétre  d'or, 
le  [lied  dans  un  croissant  d'argent;  supports, 
deux  sauvages. 

FoxT  (la),  en  Dau|)hiné,  porte  :  J'irai  son- 
ner jusque  dans  les  deux  (i). 

France.  Les  rois  de  France  portent  :  Lilia 
non  laborant  neque  tient.  Cri  de  guerre  : 
Montjote,  Saint-Dcn is. 

France  |)Orte  :  Jlecto  tramile.  Les  armes 
sont  :  fascé  d'argent  et  d'azur,  chargées  de 
six  lleurs  de  lis  de  gueules,  posées  de  'i,  2 
et  1. 

François  II,  roi  de  France,  poitait  :  Unus 
non  sufjicit  orbis. 

Frehiot  de  ïotes  porte  :  Sic  Yirlus  super 
astra  vehit. 

(jAiGNE  porle  :  Jiecalcitaniem  cogo.  Les 
armes  sont  :  d'azur  à  trois  molettes  d'épe- 

(!)  Elienne  de  la  F.nyolle  fit  son  leslamcnl  en 
154G,el  (le  lui  sont  dcscnidiis  Aiiluiiie  de  la  Fayolle, 
sieur  de  la  Tourne,  el  Joachim  de  la  Fayolle,  marié 
à  Marie  Bonrehenu. 

(-2)  Piene  de  Fernis,  fils  de  Barlhéleniv,  vivait  en 
IWO,  el  delui  descendail,  ail  Iroisiéine  degré,  Jean 
de  Ferriis,  (pii  fut  père  de  Georges  de  Feniis,  ma- 
rié à  Eiéoiiore  de  Boiel,  qid  vivait  en  1567,  et  de 
laquelle  il  eut  Laurent  de  Fenus,  marié  à  Isabeau 
de  Serre,  qui  eut  piiui- fils  Etienne  de  Ferras,  sei- 
gne_iir  de  ^ava(•lll^^Me. 

(5)  Le  nom  île  Floue  est  très-ancien  et  tiès-no- 
ble  ;  il  était  déjà  connu  en  U)S1).  Artaud  Flotte  s'at- 
tacha, en  lloO,  aux  intérêts  de  Bérenger  le  jeune, 
couiic  de  Provence,  contre  la  comtesse  de  Baux,  et 
y  fui  en  glande  conNiJér.ilion,  etc. 

(4j  Rodolphe  de  la  Font  vivait  en  1383,  el  son 
peiit-fils,  Auioine  île  la  Fout,  en  150o  ;  il  est  tris- 
aïeul de  Jean-Baplisie  de  la  Fout  de  Saviues,  el 
donl  est  aujuurd'liui  C.hailes  de  la  Fout,  né  à  Èiii- 
l*ruu,  le  17  février  17i-2,  s;\cré  évéque  de  Viviers, 
le   23  juillet   1778  ,   ci-devanl   vicaire  général  de 


ron  d'or;  supports,  deux  licornes;  cimier. 
Gailhac  de  Paiches,  porte  :  Elle  guide 
pour  l'honneur.  Les  armes  sont  :  d'azur  h 
une  étoile  à  seize  raies  il'or;  supports ,  ci- 
mier, un  coq  de  gueules. 

Galtier  porte  :  Cum  monte  fit  colinna.  Les 
armes  sont  :  de  gueules  «'i  trois  rochets  d'é- 
cMquier  d'or,  à  la  bordure  componée  de  six 
pièces  (l'échiquier  de  même  ;  quelques-uns 
ont  écarlelé  au  1  de  Malhac  ou  Magelas,  au 
2  de  Hobosel,  au  3  de  îludelle  de  la  Frégère, 
au  k  de  Gallot,  sur  le  tout  de  Gallier;  sup- 
ports ,  deux  lions  armés  et  lampassés  de 
gueules  ;  cimier,  un  linn  de  même. 

Gamaciie  (le  marquis  de)  porle  :  Soli  suc- 
cumbit  amoris.  Les  armes  sont  :  d'argent  au 
chef  d'azur. 

Garagnol,  en  Dauphiné,  porte  :  Sxir- 
sum  (1). 

Gélase  II,  pape  au  xii'  siècle,  avait  pour 
devises  :  Deus,  ou,  Dominus  in  loco  sancto 
suo,  et  quelquefois  -.Confirma  hoc, Deus, quoà 
operalus  es  in  nobis. 

Gilbert-Coloncjes  ,  en  Dauphiné  ,  porte  : 
Le  dessein  est  pris.  Les  arnres  sont  :  parti, 
au  1  d'azur  à  trois  bâtons  écotés  mis  en  pal 
d'or,  celui  du  milieu  mouvant  d'un  croissant 
d'argent  ;  au  2,  d'azur  <i  un  lion  d'or  sur  le 
tout,  au  chef  d'argent  chargé  de  Irois  étoiles 
de  gueules. 

Gilieb  ,  en  Dauphiné ,  porte  :  Fortiludine 
et  humilitate  (2). 

GiNESTOis,  seigneur  de  Gravières,  en 
Languedoc,  porte  :  Stabit  atque  jlorebit.  Les 
armes  sont  :  d'or  au  lion  de  gueules;  cimier, 
un  demi-sauvage,  In  massue  haule. 

GiiiAiD,  en  Dauphiné,  porle  :  De  près,  de 
loin  (3). 

GoAzoïnALLE  ,  en  Bretagne,  porte  :  Ober 
ha  level,  c'esl-à-dire,  faire  el  taire.  Les  armes 
sont  :  de  gueules  à  une  fasce  d'argent,  brisé 
en  chef  d'un  lainbel  à  quatre  pendants  d'or. 

GoizvEN,  [Kirlail  :  Attendant  mieux.  Les 
armes  sont  :  d'argent  à  une  croix  engrélée 
d'or,  au  canton  dextrede  gueules,  chargé  de 
quatre  macles  d'or,  posés  2el  1, 


(1)  Antoine  de  Garagnol  vivait  eu  1559,  et  était 
vice-hailli  el  lienlenaiU  général  au  bailliage  de 
Saini-Marcellin,  en  loS"2  ;  charge  que  celle  famille 
conservait  encore  dans  le  dernier  siècle. 

(■2)  François  Gilier  était  trésorier  général  dij 
France,  en  Dauphiné,  eu  1358,  et  niailie  ordinaire 
eu  la  chandiie  des  comptes  de  Paris,  en  13(11. 
Giiyiit,  soti  lils,  qui  établit  sa  résidence  à  Romans, 
fut  huissier  d'armes  de  baiiphiué,  en  ISG'J.  Gaspard 
de  Gilier  fut  poiiivu  d'un  ollice  de  conseiller  au  par- 
lement de  Grenolile,  el  y  fut  reçu  la  nuime  aimcc,  et 
après  lui  Michel  Gilier,  son  lils,  etc. 

Los  armes  sont  :  écartelé,  aux  I  et  i,  d'or  au 
chevron  d'azur,  accompagné  de  trois  macles  de 
gueules;  aux  2  et  5,  d'or  au  lion  de  sable,  à  la  bande 
de  gueules,  chargé  de  trois  pâlies  de  griffon  d'or, 
brochant  sur  le  loul.  {Voy.  VElal  politique  de  Dau- 
pliiiié.) 

(3)  Jacques  de  Giraiid,  conseiller  au  parlement  de 
Grenoble,  fut  aiioldi  par  lettres  du  mois  de  décem- 
bre 1022.  vérifiées  en  la  cour  des  aides  de  Vienne, 
et  conlii  niées  lar  arrêt  du  conseil  roval,  du  mois  de 
février  1070 


431 


DEV 


DICTIONNAIRE! 


DEV 


45i 


GouSBRiANU  poit.iil  :  Dieu  y  pourvoira.  Les 
armes  sont  :  d'azur  à  la  l'usée  «J'or. 

Goisi.ARi),  à  Paris,  jiorle  :  d'azur  à  trois 
roses  d'or,  posées  2  et  1;  siip|M)i'ls  ,  deux 
grillons;  cimier.  Devise  : /Eslrea  et  placi- 
ilas,  !i}iur(jit  aierha  rosiis. 

(ioMiiiEU  porte 


Amour  sans  cniintr.  Les 


armes  de  (loiithier,  seigneur  de  Loiii^i'vilie  , 
sont  :  d'azur  h  la  l'asoe  d'or,  eliargi^e  ne  deux 
liures  de  sanglier  de  sable,  celle  à  dextre 
contournée  à  l'étoile  de  gueules  nu  iDilieu, 
aecompuguéo  de  trois  gonds  d'argent,  posées 
2  et  1. 

GoRRKvou,  duc  de  Pont-de-Vaux  ,  porte  : 
Pour  jamais. 

(;'oi:laim;,  en  Bretagne,  [«rie  :  .1  celui-ci, 
à  celui-là,  j'accorde  les  couronnes.  Allusion  à 
un  arbiirage  d'un  des  ("loulaine  ,  dans  les 
guerres  de  France  et  d'Angleterre.  Les 
armes  sont  :  parti  d'Angleterre  et  de  Fiance. 

(iouLLAT  porte  :  Pour  l'honneur  (1) 

GotssEXCouRT,  Jean  de  Goussencourt , 
écuyer,  seigneur  de  Misily  et  d'Yvaut ,  en 
lÎ27,  portait:  Vigilanli  et  tuto.  Les  armes 
sont  :  d'hermines  au  chef  de  gueules. 

Grammont  de  Vacuères  norte:  .1  resistcntc 
coronor  (2j. 

Grandmoxt  (le  chevalier  de)  portail: 
Gclata  Auvampa.  Comme  on  ne  sait  pas  de 
quelle  maison  était  ce  chevalier,  on  se  con- 
tente de  donner  sa  devise. 

Grandpré,  en  Champagne,  porte  :  Animus 
imperat  (3). 

Gras  ,  seigneur  de  Preigne,  en  Provence  , 
jiorle  :  Volaliunt  et  non  déficient  alliora 
petctUcs. 

Grasse,  en  Dauphipé,  porte  :  lionne  re- 
nommée (V). 

Grattet,  en  Dauphiné ,  porte  :  Tout  à 
tout  (n) 

(1)  Ilumberl  de  Giiillol  de  Goullat,  siciir  de  la 
Gan  iiiie-GarnIer,  clievallci  de  l'ordre  du  ini,  etail 
un  des  plus  vaillanls  ca|iilaiiu^s  sous  Louis  XIII. 

(-1)  Les  armes  de  Gianuuiinl  de  V;n  liéii'S,  en  Dau- 
pliiiié,  soûl  :  d'or  au  liou  d'azur,  ariué  eL  laiiipasso 
(leyueiile^;  su|ipoits,  un  Mars  qui  cuiubal  coiilre 
un  lion. 

(,")  Les  armes  soiil  :  < oiipé  de  srpl  pièces,  i  eu 
chef  el  5  en  poiiile  ;  la  première  du  ilifl',  d'a/.ur  au 
liou  d"or,  siMUi'  de  uioli'lli's  d'cperoM  de  luèuie  ;  la 
seconde,  de  yneules  à  la  hande  d'oi',  à  deux  cotiees 
de  même  ;  la  U'oisieiuc,  d'a/.ur  an  lion  d'or,  parc  et 
armé  de  gueules;  la  (jiialnème,  d'or  à  U'ois  pals  de 
gueules,  an  pied  liclie,  eli;i(;nn  eliar.mJ  en  chef  d'un 
bi'zaii  d'argenl  :  la  première  pièce  de  la  pointe, 
d'azur  à  trois  tours  d'argent,  niaçomiécs  de  salde, 
posées  iel  1  ;  la  seconde,  d'or  à  trois  chevrons  de 
saldc;  la  troisième,  d'a/.ur  au  sanloir  oiigielé  il'ar- 
geiil,  cantonnés  de  (piatre  maillets  de  même;  sur 
le  lout  berule  d'or  et  de  gnifules  de  dix  pièces  ; 
supports,  deux  lions  ;  cimier 

^ij  l'ianeoi^  de  Grasse  est  nommé  coiduk!  noble, 
dans  un  ueuomlirement  des  haliilaiils  de  lîeaurc- 
paire,  eu  l'tii'J.  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  iWu\ 
cors  <ror,  r.uiges  en  lasee,  surmonles  d'une  étoile 
d'or  en  ciud'.  (\  oy.  V Klid  iiuliliqiw  du  Daujtli'iiH',  cl 
1  l'jiu  de  lu  noblesse  de  17,>'2.) 

(5)  .\uloine  de  Grattet  épousa  Angeliue  de  Dor- 
geoise,  de  laipielle  il  eut  l'u.i  reJadines  de  Grattet, 
docteur  eu  <lr(dt  caiioniiiuc  el  civil  de  l'universilc 
d'Avignon,  eu  l.'i5.'j,  iumniaudunt  d'uiivi  cumpagiii« 


Greifier.  Voy.  Phelippe. 

Grégoire  VH,  pa|>e  au  xi'  sie  e,  avait  pour 
devise  :  Miserai  iones  tuœ ,  Domine,  super 
omnia  opcra  tua. 

l'Jle  était  souvent  précédée  de  ces  mots  : 
.S"/(/)!((/;i  (ircijorii  septimi  : 

Gréc.oire  \'I1I,  pape  au  xii'  siècle,  prit 
[lOiir  devise  :  Diriye  me,  Dondne,  in  veritate 
tua. 

Grégoire  IX,  au  xiii'  siècle  :  Fuc  mecum 
Diimine,  sitjnuin  in  lionum,  devise  déjà  pi'iso 
jiar  Innocent  \\l. 

GRÉ:ionw:X,  pape  au  xiiT  siècle.  Sa  devise: 
Perfire  yressas  meos  tn  semitis  tuis. 

Gré<;o:re  XL  pape  au  xiv'  siècle.  Sa  de- 
visi'  :  Hcvcla,  Domine,  viam  tuam. 

GRÉiiOiRE  XII ,  pai'.e  au  xv'  siècle.  Sa 
devise  :  in  te.  Domine,  spcrnvi. 

(jRÉcoiRE  XIV,  [lape  au  xvi'  siècle,  avait 
pour  devise  :  Oexleru  Domini ejcaltavit  me. 

GrI':(;oiriî  X\',  pape  au  xv'  siècle.  Perfice 
yressus  meos  in  semitis  tuis. 

(iRÉGoiRE,  en  Dauphiné,  oorle  :  Sans  dor- 
mir (1). 

fiRENt:  ou  GuENiT,  originaire  de  Flandre, 
porle  :  0  Dieu,  tu  me  vois  Grenu  ;2). 

Grimald-Becgue,  en  Dauphiné,  porte  : 
Intrépide  (3). 

Grolke,  en  Daupliiné,  porto  une  gerbe 
d'or  pour  devise,  avec  ces  mots  :  Assay 
aranzachi  fortuna  passa,  cri  de  guerre  :  Je 
suis  Grolée.  Le  marquis  de  Bressieu,  de  la 
môme  maison,  avait  pour  devise  tii,  vaisseau 
ai-mé  et  liét ',  à  voiles  et  à  rami  s,  avec  ces 
mois  :  liemigiis  utar,  si  non  afiluverit  aura. 
M.  de  Grolée-\iiiville  avait  celle-ci  :  Turbani 
sed  extollunt  (4J. 

Gruel,  en  I)au|ihiné,  porte  :  Vigilantia  (o). 

titER,  portait  :  Sine  masculis.  Les   air.ies 

lie  cent  liomnics  d'armes,  sous  lli-iiri  111  et  Henri  IV, 
juge  de  la  ville  de  Grenoble,  el  trésorier  généra!  de 
Kranco,  en  Daiipliine,  el  dans  le  manpiisal  de  Sa- 
luées. Les  armes  sont  :  d'azur  an  griiïoii  d'or. 

(I)  Jean  Grégoire  l'ut  compris  lomme  noble  dans 
la  révision  des  li;ux  de  llonlmaur,  eu  13... 

(-2)  Les  armes  soûl  :  écarlelé,  an  !  el  4,  d'argent 
au  serpent  de  gueules  ,  ealoriillo  au  chef  d'azur, 
cliarge  de  trois  molelles  d'or;  au 'i  ei  5,  de  gueules 
au  eiievjoii  conrlié  d'or,  accompagné  de  deux  lions 
d'argeul  allroiilés;  el  eu  piuiile,  un  cœur  d'argeiil, 
d'où  sort  une  branche  de  may;  sur  It  loiil,  d'a/.nr  à 
trois  l'pis  de  blé  d'or  ;  cimier,  deux  ailes  d'argent, 
eiitie  les(pielles  est  une  léle  de  serpent. 

(ô)  Louis  do  Grimand,  sieur  de  Lioegne,  conseiller 
an  pailemeiit  de  Daiiphiue,  est  (ils  de  Pierre  de  Gri- 
mand, el  d'Anne  de  Giiinin,  lii|nel  descendait  de 
.)ean  de  (îri.nand,  qui  til  >on  leslameiil  eu  l,")ii,  où 
il  esl  r.dt  meiilion  de  Catherine  Cocl,  sa  femme. 

(1)  Le  nom  seul  de  celte  famille  fait  son  éloge  par 
l'aiiciennelé  de  sa  noblesse  ,  nui,  au  senlimeol  de 
plusieurs  auteurs,  est  issue  de  celle  de  Grai(|ues. 
Quoi  ipi'il  en  soil,  l'on  voit  (pie  Jaecpies,  seigneur  de 
Grolée,  était  seneehal  de  Lyon,  en  1108;  el  de  Jo- 
seph, seigneur  de  Grolée,  l'un  de  ses  deseendanls, 
natpiit  .\n,lre  Giolee,  seigneur  de  Neiieii,  qui  vivail 
en  li'!0,  etc. 

(U)  Pierre  Grnel,  président  iiniipic  au  pailrnieiil 
de  Grenoble,  eu  lltil,  esl  la  lige  de  otle  tainille. 
Antoine  de  Grnel  vivait,  avec  (Juicliarde  de  Uaruii- 
nat,  en  I  i'JS,  cic. 


433 


Di:v 


DEPIGRAPHIE. 


DEY 


43i 


sont  :  d'azur  à  sept  raacles  d'or,  posés  3,  3 
et  1. 

GuERGOuLAYOU  KERGoni.AY,  portnit:  Aide- 
toi,  Gucrgorlay,  et  Dieu  Caiâera.  Les  armes 
sont  :  vairé  d'or  et  de  gueules. 

GuÉRiN,  en  Dauphiné,  oorte  :  In  trino  om~ 
nin  et  uno  (1). 

GuicHE  (le  comte  de)  portait  :  AIT  apparir 
lampeqgia.  Les  armes  sont  :  de  sinoplo  au 
sautoir  d'or. 

Gdiciienon.  Le  chevalier  Guichenon,  en 
Bourgogne,  portait  pour  devise  :  Fidclisprœ- 
mia  pennœ  (2). 

GuiFFBEY,  en  Dauphiné,  porte  :  Hue  quid 
obstat  (3). 

GuïLHEM  DE  Pys,  en  Languedoc,  porte  : 
Tal  creij  Guilha  Guilhcm .  que  Guilhem  le 
Guilho.  Les  arnifs  sont  :  fascé  de  gueules 
et  d'or,  au  chef  d'hermines. 

GtiLLON  porte  :  Milii  suin  natus  {k). 

GuiRAUD,  sieur  de  la  Boriehlanque,  en 
Rouergue,  porte  :  do  gueules  à  une  fasce 
d'or,  accompagnée  de  trois  glands  de  même, 
posés  2  et  1  ;  supports,  deux  lions  d'or  ;  ci- 
mier, un  lion  de  même  ;  devise  :  A  resistente 
cor  0710. 

Gl'ise  (le  duc  de),  portait  :  AUiora  prce- 
sumo  (5). 

GcisE  (le  duc  de)  portait  :  Qu'importa  que 
maten  se  ressuscitant. 

(1)  François  Giicriii  ,  conseiller  au  parlement  de 
Greiiolile,  esl  peiil-lils  de  François  Giiérin  ,  jnge- 
inage  de  la  ville  do  Romans,  qui  'Au  anobli  à  cause 
des  services  qu'il  rendit  à  ia  religion  el  à  l'Elal 
durant  les  guéries  civiles,  par  lettres  données  par 
Henri  IV. 

(2)  Sanuiel  Guichenon,  seigneur  de  Painessuel, 
liisloriogiaphe  de  France  el  de  Savoie,  qui  a  mé- 
rité le  litre  de  eouile  palatin,  et  d'être  créé  cheva- 
lier de  l'Empire,  tfe  la  sacrée  religion  de  Saint-Mau- 
rice et  de  Saint-Lazare,  d'eU'e  honoré  du  collier  de 
l'ordre  de  Saint-Michel,  avec  des  lettres  d'anoblis- 
sement, en  IG-S8,  où  l'on  ne  fait  que  l'éloge  de  la 
gloire  qu'il  a  acquise  par  son  Hisloire  de  Bresse  et 
du  Biujcy,  t\i;  celle  de  Savoie;  portait  :  de  gueules 
au  sautoir  anL;onlé  de  quaue  tètes  de  léopard  d'or, 
mouvanis  des  angles,  chargé  d'une  antre  tète  de 
léopard  du  champ,  que  Louis  XIV  lui  donna,  au  lieu 
d'or  au  palmier  de  sinople,  qu'il  portail.  Voy.  Pal- 

LIOT. 

(5)  Anioine  de  GuilTrey  du  Frevey  est  au  rang 
des  nobles  de  la  révision  des  feux  de  Saint-Pierre 
d'Allevard,  en  1458;  mais  (inigues  de  Guiirrey,  sei- 
gneur de  Bottiéres,  amiral  de  France,  homme  des 
plus  ilIusU'cs  de  son  siècle,  a  acquis,  par  sa  gloire, 
un  très-graud  nom  ù  sa  famille. 

(4)  Les  armes  de  Gnillon,  en  Limousin,  sont: 
écartelé,  au  1  el  i,  d'azur  à  deux  poissons  d'argeul, 
qui  est  de  l'Esiang;  au  2  el  5,  de  sable  au  rucher 
d'or,  qui  est  de  Juié  ;  sur  le  tout  d'or  à  la  fasce  de 
gueule-,  accompagnés  de  irois  trèfles  de  sinople. 

(5)  Les  ducs  de  Guise  porlaient:  quatre  pièces  eu 
chef,  et  (piatre  en  pointe  ;  le  premier  du  chef  est 
Hongrie;  le  second,  Anjou,  Sicile;  le  troisième,  Jé- 
ri.salem  ;  le  (piatrième,  Aragon  :  au  premier  de  la 
poi.-.le,  d'Anjou;  au  second,  de  Guelilrcs;  au  troi- 
sième, (11!  Flandre;  au  quatrième,  de  Bar  ;  sur  le 
toul,  d'oi  à  la  bande  de  gueules,  chargéi;  de  trois 
alé'ioi\s  d'argent,  au  landiol  à  trois  pendants  de 
gneulesv  sur  le  toul,  en  chef. 


GuiTAUT  (le  comte  de)  portait  :  Nota  (i- 
des  (1). 

Harcourt  (le  chevalier  d')  portait  :  Hinc 
lumen,  hinc  fulmina. 

Hardy  h  Paris,  en  Brie,  ex.  jjortait  :  Nec 
Icporem  féroces  procréant  imheUcm  Leones,  et 
jiour  armes  :  d'azur  au  lion  d'or. 

Haltefort  porte  :  Force  ne  peut  vaincre 
peine. 

Hérrail  (d')  en  Languedoc,  porte  :  Egenis 
sollicito. 

Héliand  (le  comte)  porte  :  Probtis. 

Heli.ES,  en  Bretagne  :  Tout  en  outre. 

Hemère  de  Beauheu  porte  :  Anliqua  for- 
tis  virtute. 

Henri  III,  roi  de  France,  portait  :  Manet 
altéra  cœlo. 

Henri  IV,  roi  de  France  :  Raptum  diadema 
reponit,  ou  :  Maneat  nostros  ea  ciira  nepnles, 
Clemens  Victor,  et  enlin  :  Adversatur  Iberis. 

Hérail,  ou  HiîRAL,  en  Languedoc  et  en 
Agcnais,  porte  :  Neque  Caribs,  neque  Scilla. 

Hersin,  en  Artois,  portait  :  Recta  ubique  ; 
et  pour  cri  de  guerre  :  Hersin.  Les  armes 
sont  :  de  sinople  h  trois  croissants  d'argent, 
posés  2  et  1  ;  supports,  deux  lions  ;  cimier, 
un  croissant  d'argent,  accosté  de  deux  demi- 
vols  de  même.  Quelques  historiens  font  la 
maison  de  Waroquier  jiuinée  de  celle  de 
Hersin,  ce  que  l'on  pourrait  affirmer,  puis- 
que la  maison  de  Waroquier,  dans  son  ori- 
gine, portait  les  mêmes  armes  que  ceux  de 
la  maison  de  Hersin,  dont  ils  ont  eu  de  tout 
temps  le  nom  pour  cri  de  guerre.  Voy.  Wa- 

ROOLIER. 

HoDic  OU  HoDicQ,  de  Courteville,  en  Bou- 
lonnais, porte  :  Pour  jamais,  de  Courteville. 

Homme  (l'),  en  Dauphiné,  porte  :  L'homme, 
sois  homme. 

HoNonius  II,  pape  au  xn°  siècle,  avait  pour 
devise  :  Oculi  Domini  super  justos. 

HoNORius  IV,  pape  au  xiii'  siècle.  Sa  de- 
vise :  Pars  mea  Deus  in  sœcula. 

Hlmières  portait  :  Mihi  rjloria  fructus.  Un 
marquis  d'Humières  portait  cette  devise 
esjiagnole  :  No  quiero  menas. 

Innocent  11,  [)ape  au  xii'  siècle,  avait  pour 
devise  :  Adjuva  nos,  Dcus  salutaris  noster. 

Innocent  III,  pape  au  xiii"  siècle  :  Facme- 
cum.  Domine,  siqnum  in  bonum. 

Innocent  1\',  pajie  au  xni°  siècle  :  Notas 
fac  mihi.  Domine,  vias  vitœ. 

Innocent  V,  pape  au  xin°  siècle.  Sa  de- 
vise :  Oculi  mei  semper  ad  Dominum. 

Innocent  VI,  jiape  au  xiv'  siècle.  Sa  de- 
vise :  Fac  mecum,  Domine,  signwn  in  bonum. 

Innocent  MU,  jiapo  au  x.V  siècle.  Sa  de- 
vise :  Ego   in  innocentia  mea  ingressus  sum. 

Innocent  X,  pape  au  xvii'  siècle.  Sa  de- 
vise :  Da  serve  tno  cor  docile  ut  populum 
tuum  judicare  possim. 

Innocent  XI  avait  jiour  devise  :  Jn  te,  Do- 
mine, speravi,  non  confundar  in  œternum. 

Innocent  XII  avait  [lour  devise  :  Tu  scis. 
Domine,  quia  amo  te. 

(1)  Les  armes  sont  :  au  1  et  4,  de  Pechpeiron,  qui 
esl  d'or  au  lion  de  sable,  armé,  lanipassé  et  couronné 
de  gueules;  au  i  et  3,  de  Comeuge. 


435 


I  LV 


portait: 


Les  ni- 
au  clief 


Lnnocent  Xlll  avait  pou i- devise 
cum,  DoHÛiie,  nif/nuiii  in  bonum. 

IsNAiiD  Odi)i;i  iiKi),  011  l)uu|iliiiié 
Si  approchez,  rllis  pir/unil. 

Janmi,,  en  I{oui;,'Oj4ne,  portait  :  Gnlns  suo- 
rn-m  strmje  /"i/(/(;0/s.  D'a/iir  au  chevron  d'or, 
accoiiipa^iié  (II'  j  jeiiiietti'St'rarp'oiil  ;  ciniit-r, 
une  tour  d  argent  ,  surmontée  d'une  main 
armée. 

Jea>  X\1,  ]i,'iiio  nu  xiir  siècle.  Sa  devise  : 
Diri(/c,  Domine  Dt'us  mnis,  in  conspeclu  tuo 
ti(im  mm  m. 

Ji;v\  XXII,  pape  au  xiv'  siècle.  Sa  devise: 
Dominiis  milii  udjntar. 

Jkan  kAistuia,  lils  naturel  de  Cliailcs  V, 
portait  :  Audaces  juvat. 

Jknlis  ;le  marquis  de)  ,  portait  : 
dcciiit. 

Jdi.v  |)orle  :  Mdfjmif  amoris  nmor. 
(lies  siiiil  :  d'azur  au  lés  d"ar;j;enl , 
d'or  ,  ciiargé  d'une  croix  patlée  de  sable, 
écartelé  d'azur  au  léopard  d'or ,  armé  de 
(gueules. 

ot  FFHEY  ,  en  Daupliiné,  porte  :  Luit  en 
croissant. 

Jean  JoutTrey  vivait  en  1313,  mais  Pierre 
Jouli'rey  fut  réliabililé  dans  sa  noblesse  îi 
cause  de  (pielque  dérogcance ,  |iar  lettres 
de  1596  ,  vérifiées  par  arrêt  du  iiarlemcnt 
du  ISjuillel  1G03. 

JoLRDRAiN  fiortait  :  Scrvire  Dco.rrç/narc  est. 

Les  armes  sont  :  d'azur  au  croissant  d'argent. 

J;  LE5  II  ,   pape  au  xvT  siècle,  avait  j/our 

devise  :  Dominus  mihi  adjittor  ,  non   tiincbo 

quod  fiiri'it  mihi  lioino. 

Jii.iis  III,  |iape  au  xvr  siècle.  Sa  devise: 
Vias  tuas.  Domine,  devionslni  mihi. 

Kerannot  portait  :  C'est  mon  plaisir.  Ar- 
mes :  de  sable  au  lion  d'ari^enl. 

KèKAiRY  portail  :  Gens  de  bien  passant  par- 
tout. Armes  :  d'azur  au  cor  de  chasse  d'ar- 
gent lié  eii  sautoir,  surmonté  d'une  lance  de 
même  en  fasce. 

Keraituet  portait  :  Murthese.  Les  armes 
sont  :  é(lii(pieté  de  gueules  et  d'or  à  six 
traits. 

Kehazzet  poit.iit  :  Pa  rlh/  quand  tu  pour- 
ras. Li'S  armes  sont  :  bérulé  d'ai-^ciit  et  de 
gueules  de  dix  pièces,  <à  deux  uuivres  allron- 
lées  d'azur  en  [lal,  cnti classées  daiis  les 
lasces 

IvERCoiNT,  en  Hretagne ,  porte:  Dieu  soit 
loue';  d'auties  :  Sur  mon  honneur.  Les  armes 
sont  :  losange  d'aigent  et  de  sable,  en  pal, 
sans  noud)re. 

Kerencet  portait 
sont  :   d'azur   au 
gueules. 
Kergoet  portait 


DICTION  .N  A  IRE 

Fac  me- 


DET 


armes  sont:  fascé  d'argent  et  de 


435 

sao.e  ue  su 


pièces. 

KEBn.i.AS  portait  :  Tout  rient  de  Dieu.  Les 
armes  sont  :  d'argent  .'i  deux  chevrons  d'a- 
zur, siirmoiilés  d'une  jumelle  de  Jiiéme. 

Ki:Rr.ia:ii  portait  :  .Mon hardoue.  L^-s  uimes 
sont  :  d'azur  à  dix  grillets  d'argent,  iiosés  4, 
3,  2  et  1 . 

Kekiimry,  en  Rrelagne,  porte:  Joui  doë, 
la  volonté  de  Dieu. 

Keri.oaci  EN  portail  :  Sms  ejj'roi.  Les  ar- 
mes sont  :  ti'argeni  <à  l'aigle  éployée  de  sable, 
becquée  et  niembr(''e  de  gueules. 

Keri.over  |ioilait  :  Meillsur  que  beau.  Les 
armes  sont  :  d'azur  au  sautoir  engrèlé  d'or, 
accompagné  de  ijuatre  lioni'caux  de  mèmi 


Juncta  Kerjian,    en  Brelagne,  porte 


Dieu  m'aime.  Les  armes 
gc 

Si  Dieu  niaist. 


Les  nr- 
brisé  en 


Dieu  i\ 
éoparil 
ré|)aule  d'un  crois^allt  de  gueules 

Kercos,  en  Bretagne  ,  porte  :  M.  qui  T. 
M.,  pour  dire  :  Aime  qui  l'aime. 

KERGocRNAnEcii  portait:  /-"»  Dieu  est.  Les 
armes  sont  :  ei'ijitpielé  d'or  et  île  gueules  à 
six  traits. 

KiiBGROAnES,  en  Orf^lagne,  porte  :  lût  bonne 
htare. 

KtniiHUAiiES  (Oilnit:  /;'/(  bon  c.ijioir.  Les 


Diex  avant 
orle  :  Tout 


Die.r,  c'est-à-dire  :  Dieu 

KERMEXGiy,  en   Bretagne. 
pour  le  mieux. 

Kerolzeré,  en  Brelagne, porte  :  iî^^c'est- 
à-dire  :  Laissez.  Les  armes  sont  :  de  pourpre 
au  lion  d'argent. 

Kerovzy  |iortait  :  Pour  le  mieux.  Les  or- 
mes sont  :  d'or  au  lion  de  sable. 

Kerovazle  [101  tait  :  A  bep  peu  le  al  del. 
Les  armes  sont  :  fascé  d'argent  et  d'azur  de 
six  pièces,  écarteh''  d'or,  an  lii«n  de  gueules, 
couronné,  armé  et  lampassé  d'a/ur. 

Kerrei  portail  :  Faire  et  luire.  Les  armes 
sont  :  d'or  au  lion  morne  île  sable,  à  un  b/l- 
ton  de  gueules,  brochant  à  dextre  sur  le 
tout. 

Kerriec  portait  :  Pa  qarro  doue.  Les  ar- 
mes sont  :  d'azur  h  une  tleur  de  lis  d'or, 
côtoyée  de  deux  macles  de  même. 

Kebsaiiom  |iortait  :  Tout  pour  Dieu.  Les 
armes  sont  :  d'argent  S  trois  lasces  do  gueu- 
les, au  liiin  de  «ablc  couronné,  armé  et  lam- 
passé d'or,  brochant  sur  le  tout. 

Kervent  portait  :  De  peu  assez.  Les  armes 
sont  :  d'azur  à  trois  pallerons  d'argent,  bec- 
qués  et  membres  de  sable. 

Labissièke.  Loi/.  Phelippe. 

Laciiatre  (le  marquis  de),  ]iortail  :  Glorice 
et  amores. 

Lacotterif,  en  Bresse,  porte  :  Soin  et  va- 
leur. 

L-iCROix  porte  :  Mundilia  est  lubor. 

Lacroix  nE  CnE\Rii:Rs,i'n  Daupliiné, porte: 
Indoniitum  domnere  cruccs.  Les  armes  sont: 
d'a/ur  à  la  tète  et  col  de  cheval  animé  d'or, 
au  dief  cousu  de  gueules,  chargé  de  trois 
croix  al)aissées  d'argent. 

Lafare,  en  Languedoc,  porte  :  Lux  nos- 
Iris  hoslibus  if/nis.  Les  armes  sont  :  d'azur  à 
li'ois  tlambeaux  il'or  allumés  île  gueules,  po- 
sés en  trois  |ials;  supports,  deux  lions,  les 
tètes  contoiniiées. 

Laferté  m  Bi.AGNY,  porte  :  C'est  pourbien. 

Lafei  n.i.AOE  (le  comte  de)   portait:  Uni. 
Les   armes   sont  :  d'or  h  la  cioix  aiic 
gueules. 

Lafei  nLAtiF  ;le  lomle  de)  portait  : 
neijavit  amor. 

Laforfst    poitait   :   Point   génanl  , 


lée  de 
Plurn 
point 


Les  armes  sont  :  d  azur  a  six  qumle- 
es  d'or,  jioS'  es  3,  "2  et  1. 
L\r,RA>G!.  porte  :  Conscicntia  et  fnma  \.os 


feu  il 


437  DEV  DEPIGRâPHIE. 

armes  sont  :  d'azur  à  trois  ranchiers  d'or. 
pos6s  ii  et  1. 

Laignf.,  en  Daupliiné,  porte:  en  nrrousant. 
Laigne  est  une  maison  forte  dans  la  paroisse 
de  Saint -Pierre  do  Cliandicu.  Falqucs  de 
Laigne  t'épousa,  en  1420,  Gabiielle  de  Mions 
de  Cliandieu,  etc.  Les  armes  sont  :  de  gueu- 
les, semé  de  goutles  d"eau  d'argent,  à  Irois 
triangles  .  ondées  de  môme,  en  ciief.  (Voy. 
VEtiù  politifine  de  Dauphiné.) 

LAiUASSiiiUE-MoRiN  poi  te  :  Celui  a  le  cœur 
dolent,  qui  doit  mourir  et  ne  sait  (juand.  Le 
sieur  de  Lamassière-Morin  ,  chevalier  do 
l'ordre  de  Saint-Michel  ,  élait  un  des  plus 
savants  dans  lajiailie  héraldi(|ue  et  généalo- 
gique, qui  vivaient  dans  le  dernier  siècle. 

Lamolssayk,  en  Bretagne,  porte  :  Honneur 
à  Moussaye.  Les  armes  sont  :  écart(?lé,  au  1 
et  4,  d'argent  au  lion  de  gueules  ,  couronné, 
armé  et  lampassé  d'or;  au  2  et  3,  d'or  frété 
d'argent,  de  six  pièces. 

Lange  porte  :  Nomine  Lam/c  et  homine. Les 
armes  sont  :  d'azur  «u  croissant  d'argent, 
surn)onté  d'une  étoile  de  même;  supports, 
deux  anges  ;  cimier,  un  ange  de  même,  te- 
nant à  ia  main  di'(Mte  l'étendard  de  l'oi-drede 
Saint-Jean  de  Jérusalem,  avec  deux  cou- 
roimes,  l'une  il'épini'S,  qui  est  à  la  main 
droite,  et  l'autre  de  laurier  cpii  est  à  la  main 
gauche,  avec  l'inscription  :  Jlanc  ad  illam, 

Lanmon  ,  en  Bretagne,  porte  :  rrementem 
punyo.  Les  aimes  sont  :  d'argent  à  trois  mer- 
iettes  de  sable,  posées  2  et  1,  au  chef  do 
gueules,  chargé  de  trois  quinlefeuilles  d'ar- 
gent 

Lanrivinen  portait  :  Espoir  me   conforte. 

Les  armes  sont  :  d'azurà  ia  croix  d'argent, 
écarlelé  d'argent,  i\  un  arhre  d'azur. 

LàNTiN,  porte  :  Aec  fallere,  nec  falli.  Les 
arnit^s  soiit  :  d'azur  à  la  couleuvre  d'argent, 
au  chef  d'or. 

LANLzoeAUN  portait:  Endurer  pour  durer. 
Les  armes  sont  :  d'argent  à  l'écu  en  abîme 
d'azur,  à  l'oile  de  six  annelets  de  gueules. 

Lakoque,  porte  :  Cinxitque  decentibus  ar- 
mis.  C'est  de  Ci'tte  famille  qu'est  issu  le  sieur 
(iilles-André  de  Laioque,  l'un  des  plus  cé- 
lèbres amateurs  en  l'iiistoire  de  blason  et 
généalogies,  dont  le  nom  sera  à  jamais  im- 
mortel. 

Lataille  portait  :  In  terris  régnât  et  as- 
tris.  Les  armes  sont:  de  sable  au  lion  d'or, 
arn)é  et  lampassé  de  mêfue. 

Latouche,  original re  de  Champagne, porte: 
Vincentrio  dexleroy  prophanas,oyi  :  Vivre  pour 
Dieu  et  mourir  pour  son  roi.  Les  armes  sont: 
d'azur,  <i  la  fasce  d'argent,  accompagnée  de 
trois  mains  de  môme. 

Latouche.  Voy.  Phelippe. 

Latrémolille  porte  :  Satis  sortir  de  Cor- 
nière. Les  armes  sont:  d'or  au  chevron  de 
gueules,  accompagné  de  trois  aigles  d'azur, 
becquées  et  membrées  de  gueules. 

Lathémolille  (Louis  de)  ])ortait  :  Curse- 
nio  prœlata  juventur  ;  ou  Ardet  in  hostem. 
Laval  porte  :  Eadem  mensura. 
Laval  ,  en  Touraine,  originaire  de  Lor- 
raine, i)orte  :  Spcs   mea  crux  et    nmor.  Les 
armes  sont:  d'or  somé  de  tlammes  do  jjucu- 


DblY 


433 


les,  à  la  croix  ancrée  d'azur,  chargée  de  cimi 
tlammes  d'or;  su[i|iorts,  deux  salamandres 
d'or;  cimier,  trois  llanuues  de  guenb.'s  ,  sor- 
tant d'un  tortil  d'or,  d'azur  et  de  gueules. 

Lavai.ette.  seigneur  de  Lalinou,  la  Borie- 
Basse,  Sainte-Cohjnibe,  en  Puiuergue,  porte: 
Plus'fjuam  valctc  lalei,  et  |)0ur  cii  de  guerre  : 
Non  est  scd  (ides;  d'autres  :  Godefidus  inihi 
dédit.  Les  armes  sont  :  un  écu  en  bannière, 
et  parti,  au  1,  do  gueules  au  geifaut  d'ar- 
gent, ayant  la  palte  droite  levée  ;  au  2,  de 
gueules    au   lion    d'or   armé    et    lampassé 

ti'argent;  supports cimier,  un  senestro 

chère  d'or  ayant  un  croiseté  d'or  pendant 
à  un  collier  de  perle  i)assé  au  col,  <  t  soute- 
nant deux  bannières,  l'une  aux  armes  de 
l'écu,  et  l'autre  chargée  d'une  croix  tie  Jlalte, 
le  tout  environné  d'un  manteau  de  gueules, 
attache  d'or,  et  doublé  d'hermines. 

Laveugne  d'Athée  porlo  :  Vernum  tempus. 

Laviefville,  oiiginaire de  ïhérouanrie  en 
Picardie,  porte  :  Yictori  gloria  merces.  Les 
armes  sont  :  fascé  d'or  et  d'azur,  de  huit  piè- 
ces, à  trois  annelets  de  gueules  eu  chef, 
brochant  surles  deux  preujières  fasces  ;  su[)- 
pt)rts,  deux  grllfons  d'or,  tenant  chacun  une 
bannière  aux  armes  de  l'écu. 

Lazé,  en  Bretagne,  porte  :  Paix  à  Lazé. 

Lebarbiek  de  Kerjan  portait  :  Sur  ma  vie. 

Lechat  Keksaint  portait  :  Mauvais  chat, 
mauvais  rat.  Les  armes  sont  :  de  sable  à  ua 
chat  elfrayé  d'argent. 

Leclerc  de  la  Devise  porte  :  Virtute  clara. 
Les  armes  sont  :  d'azur  au  chevron  d'or, 
chargé  do  trois  lortoaux  do  gueules,  accom- 
pagné de  trois  pommes  de  [lin  d'or,  posées  2 
et  1. 

Leclerc  de  Jligné  ,  porte  :  Ad  alta.  Les 
armes  sont  :  d'argent  à  la  croix  de  gueules, 
engrèlée  de  sable ,  cantonnée  di  quati-c  ai- 
glons de  sable,  becqués,  ongles  et  pattes  de 
gueulrs  ;  cimier,  un  coq  aux  ailes  ouvertes; 
cri  de  guerre  :  Battons  et  abattons 

Ledivezat  i)ortait  :  Spera  in  Dco.  Les  ar- 
mes sont  :  d'argent  à  tieux  fasces  d'azur, 
accompagnées  de  six  hermines  de  sable,  po- 
sées 3  en  chef  et  3  en  pointe. 

Lefèvre  de  la  Donchamp,  seigneur  d'Ars- 
le-Cuiigé,  uîarquisd'Esne  en  Lorraine,  porte: 
Volabunt  et  non  déficient.  Les  armes  sont: 
d'argent,  au  chevron  do  gueules,  accom[)agné 
d'un  arbre  de  sino|]le  en  pointe,  et  deux 
aigles  de  sable, becquées  et  onglées  de  gueu- 
les en  chef;  supports,  deux  aigles;   cimier. 

Lefuselieu,  en  Orléanais,  porte  :  Ofjieiis 
partœ  sunt  mihi.  Les  armes  sont  :  d'or  à  la 
fasce  d'azur,  chargée  de  trois  tlours  de  lis 
d'or,  posées  2  et  1,  au  lambel  à  trois  pen- 
dants d'argent;  supports,  deux  anges;  ci- 
mier, un  ange  do  même.  Ces  armes  furent 
données  à  Jean  Lefuselier,  conseiller  et  gé- 
néral des  finances  de  Charles  do  France,  duc 
d'Orléans ,  qui  fut  anobli  par  son  maître, 
prisonnier  de  guerre  en  Angleterre,  pour 
avoir  moyenne  sa  délivrance  ,  tant  auprès 
des  Anglais  que  de  Philippe  le  Bon,  duc  da 
Bourgogne,  avec  ce  droit  particulier  que  les 
femmes  de  sa  race  comnmniqueraient  la  no- 
blesse  à    leurs   maris,  et   que  tous    leurs 


439 


ULV 


DICTIO.VNAlUli: 


Dli^ 


4W 


tlescciK.uiits  porternieiit  en  leui.s  armes  une 
fasce  de  celles  d"Oiléiiii.s. 

Légat.  ,  portait  :  Virlus  xinita.  Les  nriiies 
sont:  (l'.iziii  a  un  ^iinlclel  ou  main  ;niiiéo 
d'argent,  Icna-il  eiiKj  llèches  d'or  on  (lal,  fer- 
rées et  cmpennéi'S  d'argent ,  ladite  main 
Hiouvaiite  tlu  cùlé  sencslre 

Li:(;oi;x  dk  i.a  Berchkre  porte  :  Inflcxus 
stiniulus  omnilnis. 

Li;(;kam),  en  linurgogne,  porte  :  In  vnriis 
iiuiirjuniH  rarius.  Les  aroies  sont  :  vairé  d'or 
et  de  i:ueules. 

Lr:  -MuNGiti;  iJian),dit  le  nian'clial  deBou- 
cicault,  poi-lail  :  JJt'io  frrl  tjnndia  prwcht,  ou  ; 
Sterno  (jiijdnlea,  ou  :  l'rwilitm  de  pnrdonc  fti- 
cit,(ni:  Extcndil  cominus  liostem,  ou  :  Syrios 
persœpc  momordit,  ou  :  YcnHa  de  clade  tro- 
phœuin. 

Lemavic  de  Moiseaux,  en  Poitou,  porte: 
Quwrciis  ainicu  Joli. 

Lemps  ,  eu  Daupliiné  ,  |iorte  :  I.c  temps 
j'attends.  Fi-am;ois  de  Lemps  est  nommé 
fournie  noble  dans  la  révision  des  feux  de 
rjiahoiis,  en  IVT'i-;  il  fut  mniné  à  Aiinare  de 
l'alloil,  lilli;  de  Humbert  de  Pallod,  seigneur 
de  Saiiil-Agniii  et  do  l'île  iTAbenux,  et  d'A- 
lix de  r.ocso/el,  de  laipiellc  il  eut  Claud(^  et 
Hugues  de  Lemps,  vivant  en  l'<07,  etc.  Les 
armes  sont  :  partie  d'argent  et  de  gueules, 
au  lion  de  l'un  et  de  l'autri'.  [Voi/.  Vt'tal  po- 
litique du  Dauphiné.) 

L'Eneant  portait  :  Audacibus  Aiidux.  Les 
armes  sont  :  d'argent  à  '••  fusées  de  sable,  po- 
sées en  pal. 

Lenfîcunat,  originaire  de  Brie,  ]ioiit'  :  Qui 
fait  bien,  l'enfer  n'a.  Les  armes  sont  :  d'azur 
à  trois  losangesd'or,  posées  2  et  1;  supports, 
un  ange  et  un  sauvage. 

Le.ns,  maison  noble  et  tiès-ancienne,  qui 
tire  son  nom  de  la  ville  île  Lens,  en  Artois, 
dont  était  Hugues  ,  châtelain  de  Lens, 
en  109G ,  cliaige  (pie  ses  descendants  ont 
occupée    pendant    cina    générations    (1). 

(1)  Guili'fioy  (Ifi  Lens  ,  si-iitnriir  de  Loavros,  de 
lloiirdcs,  etc.,  fils  iiniiu!  de  l'oMiiilniiiii,  cliiilelain  de 
Lens,  scij;iicur  de  (laiiihlaiii,  et  de  Saia  de  Loiivres, 
fut  marié  à  Isahcaii,  dame  JK'iitièic  d'Annciiiiiii,  de 
lacinelle  il  eut  Beaiidoiiiii  de  l.eiis,  marié  à  .Alaigiie- 
rite  d'AziÉiciMut  ,  de  laipielle  il  eut  IteaiuNjiiiii  de 
Lens,  tii)i>iéiiie  du  iinni,  sire  d'Aiiiir(|iiiii,  chevalier, 
cliaiiiliell.iii  du  roi,  jçiiiivenieur  de  Lille,  do  Koiiai  et 
(l'Orcliies,  qui  servait  en  Picardie,  el  sni-  les  IVonlié- 
ï'es  de  Noiiiiandie,  SdUsCeoll'ioy  de(  liarny.en  ITiMl, 
13."il  et  l5o-2;  et  en  reeoniiaissaiiee  des  servlc<'S 
qu"il  avait  rendus,  le  due  de  >iiiiiii;ui:lie,  réi,'enl  ilu 
Kiyaiinie,  lui  donna,  an  mois  d'aoïit  iri'iS,  mille  li- 
vres cle  icules,  à  vie,  à  prendre  sur  le  Trésor,  dont 
il  jouit  jusqu'à  sa  niori,  et  l'inslilila  mailie  des  ailia- 
lolriersde  Kraiiee,  après  le  diiees  du  sire  de  llonde- 
li)t.  Il  suivit  le  régiMil  à  la  visite  des  i)laei's  de  Melnn, 
do  (  orheil,  de  (^récy  el  de  Ponloise.eii  l'i'vri('r  IjiiS. 
Il  aee()m|ia;,'na  le  roi  de  Chypre  jusqu'à  Poiliers,  au 
(ominiMiciMiienl  île  1501,  et",  s'élanl  trouvé  à  la  lia- 
laille  lie  C.oeliirel,  il  nionriil  U-.'iTi  mai  \'C)ï.  De  cette 
faniilli'  est  issu  Kohert  de  Lens,  chevalier.  seiRuenr 
de  lilandecipie^,  de  llallinrs,  dWIluange,  de  Leploich, 
fie  Laiinoy  ,  etc.,  {jouvernenr  de  Saint-Oimr,  lils 
d'Edon.nrJ,  chevalier,  seignetir  desdils  heu\,  ipii 
épousa  on  secimdcs  noces,  le  i'i  oelohie  \*'rii,  Mag- 
delelne  de  Itelle  Fcniére,  (ille  île  Jean,  seigneur  de 
Uell.'-rorièrc  et  de  tolincani,  oic,  de  laquelle  il  eut 


Lens  porte  :  écartelé  d'or  et  de  sable;  de- 
vise ;  La  lenteur  avance  souvent  i)lus. 

Belle-l'orière  porte  :  de  sable  ,  semé  de 
Heurs  di^  lis  d'or. 

Honebin  porte  ;  d'argent  à  trois  losanges 
de  sable,  |)osés  2  et  1. 

Gavre  ji-irte  :  d'or  au  lion  de  gueules,  eou- 
roimé  d'a/.ur,  à  la  bordure  engivli'^e  de  sable. 

LÉON  IX  (Saint),  pape  au  s.i'  sieele,  avait 
|)0ur  devise  :  Miserieurdia  Domini  plena  est 
terra.  Quelquefois  Misericordiu  est  remplacé 
l^ai'  Gloria. 

Léon  X,  pajie  au  xvi*  siècle,  avait  ])ùur 
devise':  Ad  Dominum  cum  tribularer  ctamnvi, 
et  e.raudivit  me. 

Leroy  de  la  Potiierie  porte  :  Domus  Dci 
porta  cœli.  Les  armes  sont  :  d'azur  au  che- 
vron d'or,  accompagné  de  trois  oml)res  de 
soleil,  h  huit  rai  s  de  môme,  ondées,  posées 
deux  en  chef,  el  l'autre  en  pointe,  (|ue  quel- 
(jues-uns  ont  écirtelé  de  celles  de  l'inon, 
qui  sont,  d'azur  au  chevron  d'or,  accompa- 
gné de  trois  j)Oimnes  de  pin  de  m(''nie  (I). 

Lesaint  portail  :  Sanetum  nonirn  ejus.  Les' 
armes  sont  :  d'argent  au   lion  de  sable,  ac- 
compagné de    ipiatre  meilettes  de   même  , 
trois  en  chef  et  une  en  jiointe. 

Lescoet,  en  BretagiH',  \iiulo  :  Maquit  ma, 
c'est-à-dire,  Nourrisez  bien.  Les  armes  sont  : 
d'argent  à  six  croix  recioisetées  d'azur  ea 
orle,  un  écussoîi  de  gueules  en  abîme 

Lesireur,  ei!  Bietagne,  portait  :  Dieu  me 
tue.  Les  armes  sont  :  d'argeid  à  deux  Iia- 
ches  d'armes  de  gueules,  au  chef  d'or. 

Lesormel  jiOrlait  :  Lecontent  et  liclie.  Les 
armes  sont  :  d'argent  à  trois  colices  d'a- 
zur. 

Lesplan  portait  :  Plaid,  me  déplaît.  Les  ar- 
mes sont  :  d'azur  à  un  pigeon  d'argent,  armé 
et  mend)i-é  de  gueules. 

Lesizan  [lorlait  :  Point  géhenne,  el  point 
gehennunt. 

Fiançois  de  Lens,  seigneur  el  sénéchal  de  Blamloc- 
qiies  et  de  Hallines,  m.iiié,  le  (i  février  IGl'J,  à  Kk'O- 
nore  de  lloneliin,  lllle  de  l'hilippe  de  lluncliin.  sei- 
gneur de  Longasire,  de  Moiy,  d'Aiine/.in,  de  lien- 
ringhem,  et  de  l'ianeoise  deC.avre;  celle-ci  fdle  de 
Charles,  ((untc  de  l'resin,  ol  de  ("raneoise  de  lleiiti; 
de  ce  mariage  \inl  Cillon  OUou  rrani,-uis  de  Cens, 
dit  de  Beliei  q,  comte  el  sénécii.il  de  Itlaudi  rqncs, 
seigneur  d'ilallines,  etc.,  marié  à  Eugéne-Tlierésc 
de  Spinola,  molle  en  Ki'JL  sirnr  de  Jean-I!  plisle, 
|u-incc  de  Vergagne  ,  etc.  (  To;/-  le  tome  Mil  des 
Cr.Jiids  Vf/icicrs  de  tu  CuiiiiDiiiè,  pag.  iS;  le  Dnl.  de 
1(1  Soblesse,  loine  Ylll ,  pag.  (il/i;  les  Qunriicrx  dru 
C^iuUdogifs  des  l'uip-lliis,  ii  Cologne,  177l>,  pag.  i'io.) 

(I)  F.i)ilai.lic,d:ms  la  cave  de  tu  CluiveUe,  de  rÀimonciii- 
lioii  (le  SaiiilcCioix  de-l(i  Bicioiiiicric. 

O.ime    lienée   du   Tnimliet,    femme  iIp    Mes"!ire_ 
CliuiitS  ti'ioi/,  lAMiM-illei-  ilii  Uni  en  ses  l'.onseiU  d'iî- 
lal  et  Privé,  iiiliuiuée  h'  '2"i  Se|ileiiibre  1B2S. 
Les  armes  sont:  d'azur  au    clievrnn  d"or,  accom- 
pagné de  irois  soleils  de  même,  posées  2  el  I. 

Tronchet  i>orte  :  d'a/.ur  à  l'aigle  d'or,  qui  reg.ir.le 
lin  .soleil  de  même,  au  l'ranc  quartier. 

Daine  Ciiarlotic  Pinon,   reiiime   de   il.iitde    I.i'ro'l, 
Sei;;ueiir  de   la  l'oilierie.    Trésorier    eMr.iordiii.iire 
(Us  guerres,  enlprréc  le  il  Décembre  1057. 
Les  armes  sont  :  d'a/iir   h    trois    pommes  de   pin 
d'or,  ecnilclc  de  Leroy. 


441 


DEV 


DKPIGKAPUiE. 


DEV 


412 


Le  Telheb,  en  Noriuaiidie,  poêle  :  Dexlera 
Domini  fccit  Virlulem,  dextera  Domiiii  sol- 
vabiC  me.  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  la 
l'ascc'd'argent,  accompagné  en  chel'  de  deux 
molettes  d'éperon  de  iiième,  et  en  pointe, 
d'une  main  droite  aussi  d'argent. 

Lecsse  ,  en  D.iu|)!iiné,  porte  :  Crcduln 
tiirba  sumus.  Louis  de  Leusse,  sieur  de  (iri- 
vet,  seigneur  îles  Cùtes-d'Arey  et  de  Mont- 
severoux,  et  Charles  de  Leusse,  sieur  de  la 
Poippe,  son  cousin  germain,  ont  pour  tige 
Gigues  de  Leusse,  (jui  vivait  en  li8o;  mais 
ils  ont  été  l'éhabilités  en  1G07  et  1033,  |  ar 
lettres  vériliées  en  ICil  et  16o8,  à  cause  de 
quelque  dérogeance. 

Levy  portail,  tantôt  :  Dieu  aide  au  second 
Chrétien,  tantôt  Inania  pello.  Les  armes  soDt 
d'azur  à  ti'ois  clievroiis  de  sable. 

Limonier  ,  en  Bi  etagne,  oorte  :  Fortes 
creantur  fortibus. 

Lionne,  en  Dau|iliiné,  porte  :  Scandit  fa- 
stigia  virtus ,  et  impavidus  sursum  vigiiat. 
Lionne  était  une  famille  de  Nimes,  en  Lan- 
guedoc, sous  les  Romains  ;  ou  voit  encore 
cette  inscri|)tion  :  T.  Homuleio  Lioni,  Vari- 
nus  libcrlus.  Guillaume  Lioinea  été  le  jire- 
niier  abbé  de  ISoscodon,  et  vivait  en  1133  : 
cette  famille  était,  en  liOO,  comptée  parmi 
les  nobli  s  de  la  terre  de  Saint-Quentin.  Les 
armes  sorit  :  d'nzur  à  une  colon^ie  d'argent, 
au  chef  cousu  d'azur,  chargé  d'un  lion  !éo- 
pardé  d'or.  {Voij.  l'Etat  politique  du  Dau- 
phiné.) 

LiSANDRE  portait  :  Anteejuebarque  doublar. 
Les  ai'uies  sont  :  d'hermines  à  cinq  fusées  de 
gueules,  posées  en  bande. 

LoRAS,  en  Dauphiné,  porte  :  Un  jour  l'au- 
ras. Antoine  de  Loras  vivait  en  lioO,  et 
Guigues  de  Loras,  son  fils,  fit  son  testauient 
en  loOi,  après  avoir  épousé  Claude  Botut, 
fille  de  Jean  Botut,  gentilhomme  de  la  ville 
de  Cremieu,  etc.  L'on  trouve  encore  que 
Louis  de  Loras  était  clvvalier  en  1250, 
et  qu'un  autre  du  même  nom  était  gouver- 
neur du  comté  de  Viennois  pour  le  preuiier 
dauphin  de  la  maison  de  Fiance.  Les  armes 
sont  :  de  gueules  à  la  fasce  losangée  d'or  et 
d'azur;  d'autres  une  bande  au  lieu  d'une 
fasce  ;  d'autres,  parti  au  1  de  Loras,  et  de 
gueules  à  ene  bande  losangée  d'or  et  d'a- 
zur. {Votj.  l'Elat  politique  du  Dauphiné.) 

Lorraine  (François  de),  duc  de  Guise, 
portait  indillÏTemment  :  Non  ultra  metas, 
ou  :  Victi  monumenla  Britanni.  ou  :  Druidis 
hœc  nota  potestas,  xju  :  Turpido  lorporcm 
immiltlt  in  hostes,  ou  :  Stubo  qnoeunique  fe- 
rar. 

Lorraine  (Charles,  cardinal  de),  portait 
inditft'i  emment  :  Prœbet  juç/a  bina  camœnis, 
ou  :  Te  stanie  virebb,  ou  :  y obiscum purpura 
nala  est,  ou  :  Uoitos  fortesque  coronat,  ou  : 
Synodos  mittilque  vocatque. 

Lobt,  marquis  de  Serignan,  en  Langue- 
doc, porie  :  Quo  non  o.vfcju/am.  Les  armes 
sont  :  d'azur  à  un  lion  grimpant  d'or,  et  une 
étoile  d'argent;  supports,  deux  grillons; 
cimier,  deux  étendar.is  en  sautoir,  sur  les- 
quels il  y  a  une  croix. 

Loi  ANT  DE  MONTFAM.  î  »y.  PnELirPE, 


LoLis  XiU,  roi  de  France,  portait  :  Aqui  a 
generosior  aies  ;  tantôt  :  Nanquam  sub'mote 
fatiscit,  enfin  :  Cogit  parère  rebelles. 

LorviGXY,  en  Artois,  portait  :  Furor  in 
canipos.  Les  armes  sont  :  de  gueules  au  lion 
d'argent,  senié  de  billettes  de  même. 

LoLViG.Nï  (le  comte  de)  portait  :  Ceriasse 
juiabit. 

Loysie  porte  :  Tout  àloijsy. 

Llcigné,  seigneur  de  la  Motte,  en  Bresse, 
poite:  Usquequo.  Les  armes  sont:  bandé 
d'argent  et  de  gueules  de  siv  pièces,  écartelé 
d'argent  à  trois  fasces  de  sinojile. 

Llcigné,  en  Bresse,  porte  :  Usquequo.  Les 
armes  so'nt  :  d'azur  bandé  d'argent  et  de 
gueules  de  six  pièces,  écartelé  à  trois  fasces 
de  sinople. 

Llcius  II,  pape  au  xn'  siècle,  portait  pour 
devise  :  Ostende  nobis,  Domine,  misericor- 
diam  tuam. 

Lude  (le  comte  de)  porte  :  Te  sine  nornen 
iners.  Les  armes  d'Aillon  du  Lude  sont  : 
d'azur  à  la  croix  engrèlée  d'argent,  écartelé 
d'or  au  lion  coupé,  le  chef  de  gueules,  et  le 
corps  de  pourpre. 

LuDE  porte  :  Jamque  instat  Olympo. 

Luxembourg  (le  duc  de)  poi  tait  :  Magna 
major  j'ainn.  Les  armes  de  Montmorency- 
Luxembourg  sont:  d'or  à  la  croix  de  gueu- 
le ,  eautoiJiiée  de  seize  alérions  d'azur, 
chargée  d'un  éeusson  d'argent  à  un  liou  de 
gueules,  armé  et  couronné  d'or,  ayant  la 
(]ueue  fourchue  passée  en  double  sautoir. 
Voy.  Montmorency  et  Laval. 

Luxembourg  (Jean  de),  bi'itard  de  Saint- 
Paul,  seigneur  de  Hautbourdin,  portait  en 
sou  enseigne  un  soleil,  et  sur  le  timbre  une 
queue  de  renard  ;  et  pour  devise  :  J'y  entre- 
rai, si  le  soleil  y  entre. 

LuYRiELx,  en  Bugey,  portait  :  Belle  sans 
blâme. 

Lyle-Callion,  en  Provence,  originaire 
d'Ecosse,  porte  :  An  y  may.  Les  armes  sont  : 
d'azur  à  deux  palmes  d'or,  adossées,  posées 
en  pal,  et  surmontées  aussi  d'or;  supports, 
deux  chats  de  sable. 

Magnin  du  Collet,  en  Dauphiné,  porte  : 
Sans  lui,  rien.  Guillaume  Magnin  rendit 
hommage,  en  1389,  à  Pierre  Bérenger,  sei- 
gneur de  Morges,  etc.  Les  armes  sont  :  de 
gueules  au  cœur  d'argent.  [Yoy.  VEtat  poli- 
tique de  Dauphiné.) 

Maladière  de  Quiscieu,  en  Dauphiné , 
jiorte  :  Mort  non  pauur. 

Barihélemi  de  Maladière  vivait  environ 
l'an  1100,  et  Antoine,  son  fils,  a  le  titre  de 
damoiseau,  dans  son  testament  de  l'an  1441, 
et  est  compris  enire  les  nobles  de  l'ile  de 
Crémieu,  dans  u.'^e  révision  des  feux  de  l'an 
1446,  car  il  vécut  longtemps  après  avoir 
testé  :  Barnabe  de  Maladière,  son  fils,  fut 
seigneur  de  la  Maison  forte  île  Quincieu,  et 
fut  marié,  en  1448,  à  Claude  Lancelot  Pasto- 
rel,  etc.  Les  armes  sont  :  d'azur  à  la  bande 
d'or  chargée  d'un  lion  rempant  ili-  gueules. 
{Voyez  VÊtat  politique  de  Dauphiné.) 

ilALiiAC  ou  .Mailiiac  ,  ou  Magalas,  en 
llùuergue,  porte  :  d'argent  à  trois  montagnes 


4i3 


DKT 


DiCTlONN.VlKE 


DET 


<U 


de  gueules,  le  soiiiiiiet  d(;  chacune  chargi5 
(l'un  ois(>au  de  sable  :  supiiorts,  deux  clift- 
vres;  ciMiier,  une  r-lièvre  d'argent,  aonsiée 
de  deux  di  lui-vols  de  (gueules;  devise  -.Fides 
tnea  siilvum  pcit. 

iMaii.i.aiit  dk  f,v\nuEVii,i.K  ]iorte  :  l'tium 
nascrnilo  Ircniindiis. 

I-es  armes  sont  :  d'azur  à  un  écusson  d'ar- 
gent, au-di'ssus  du(|uel  est  un  lion  naissant, 
aussi  d'argent,  ongle  et  laniiiassé  de  gueu- 
les. 

JIaii.ly  [lorlo  :  d'or  à  trois  maillets  de 
gueules;  supports,  deux  lions  ;  devise  : //o- 
(jne  qui  ronra. 

MvisTitF.  (Le),  h  Paris,  porte  :  Angor  et 
Anyo.  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  sou- 
cis d'or,  feuilles  de  même,  |)osés  2  et  1  : 
supports  ,  deux  sauvages;  cimier  un  sau- 
vage. 

Malarmey,  en  Bourgogne,  |ioite  :  Amar 
in  lioiture;  cri  de  guerre  :  Sans  peur.  Les 
armes  sont  :  de  gurules  h  8  raies  d'escar- 
Louele  poiuraeltées  et  (leurdelis(''es  d'argent. 

JLwciNi  (le  mar(piis  de),  |iortail  :  Provn 
et  accrndv.  Les  armes  sont  :  d'azur  à  d(!ux 
poissons  d'argent  eu  pal,  écarlelé  d'azur  à  la 
hache  d'armes  d'argent,  dans  un  faisceau 
d'armes  d'or  lié  d'argent ,  posé  en  pal  ,  à 
une  fasce  de  gueules;  sur  le  tout,  chargé  de 
trois  étoiles  d'or,  qui  est  de  Mazarin. 

Mankssier.  (iuillaume  de  Manessier, 
écuyer',  seigneur  de  Maisons  et  de  ,Mauvoi- 
sin,  vivant  en  1553,  portait  :  Aul  inors,  aut 
fila  dccora.  Les  armes  sont  :  d'argent  h  trois 
hures  de  sangli(;r,  arrachées  de  sable. 

MàueÉ,  en  Anjou,  |)orte  :  Arle  et  Marte. 
Les  armes  sont  :  d'argent  à  six  quintefeuil- 
les  de  gueules,  écarlelé,  d'argent  h  trois 
fleurs  lie  lis  de  gueules,  au  pied  coupé,  qui 
sont  les  armes  de  Marie-dhailolte-Cathcrino 
de  Wignacourt,  ft'nime  de  Michel  de  .Mai'cé, 
seigneur  d  Hiunbrrcourt. 

ISLtiiciiANT  (Le),  eu  Normandie,  porte: 
Nostri  seriabit  udorcm.  Les  armes  sont  : 
(J'argent  au  chevron  de  gueules,  acconqiagné 
de  tr(tis  roses  doubles  de  même,  posées  à  et 
1  :  cimier,  un  lion  d'or  naissant,  armé  et 
lampassé  de  gueules,  tenant  de  la  patle 
droite  une  é|iée  haute,  la  lame  aussi  de 
gueules,  tigées  et  feuiilées  de  sinople,  en 
Kirine  de  bouqu(;t  :  supports  ,  deux  lions 
d'or,  tenant  chacun  l'écu  d'une  patte,  et  de 
l'autre  une  épée  haute,  la  lame  de  l'épée  de 
gurules,  eioisée  et  |)ommellée  d'argent. 


(le  prince  de)   jiorlait 
de)  jiortait  : 


Manne 


Maiu'.illac 

enbré. 

Mahcili.ac  (U;  jimice 
cojirc  elle  ne  scopre. 

.Mvuuleuie,  en  Normandie,  porte 
chc  (jai  n'a.  Les  armes  sont  :  d'azur 
marguerites  de  pré  d'ar'gent,  posées 

.Maiiidat,  porte  :  Dextera  Doinini  fecit  rir- 
tutim.  L.s  aruK.'S  sont  :  il'azur  à  lu  croix 
d'argent. 

Maiun,  en  Danphiné, 

bello  (I). 


Piu  ne 

:  Chcr- 
h  trois 
i>  et   1 . 


irle  :  Fragile  si  ma 


(I)  ToiKs;iiiU  Miniiii  viiil  i\i:  Miiiifi-rrat    pour  l'c- 
talilisïoiiiciit  lies  verreries  en  celle  (irovincc,    son» 


Mahti>'  IV,  pape  au  xiii'  siècle.  Sa  de- 
vise :  l'ortio  mea,  Domine,  sit  in  terra  viven- 
tittm. 

Martin  V,  pape  au  xv'  siècle.  Sa  devise  : 
Averte  ninla  ininiieis  nieis  et  in  veritate  tiiu 
disperdr  illos. 

AL\Rvii.[.i:,  en  Daupliiné  ,  [lorle  :  Facere 
bene  et  lœtari  \i'\. 

Mathmiel,  ori:dnaire  d'Italie,  porte  : //i 
hoc  siijno  rinces  (3). 

MxTKJNOx.en  Breiagne,  porte  :  Liesse  à 
Mdlif/non.  Les  arm(^s  sont  :  d'.u'gent  au 
lion  de  gueules,  ronronné.  Voi/.  (iovo-. . 

Mmciron,  en  Danphiné  prnle  :  Infringcl 
sol i do  (1). 

Medicis.  .^îariede  Médicis,  leinede France, 
]io:lait  :  Fulqcnt  diademntc  parlas.  Les  ar- 
mes sont  :  d'or  à  einij  touileaux  de  gueules 
posés  -2,  2  et  1,  surmonté  d'un  tourteau  aux 
armes  de  France  :  ciuiier,  uii  oiseau  tenant 
dans  sa  patte  droite  unaïuieau,  auquel  pend 
un  billet  ou  est  écrit  ce  mot  :  Semper. 

Menard  de  la  Menardière.  originaire  de 
Bcrry,  porte  :  Nul  ne  s'y  jrulle.  Les  armes 
sont  :  d'argent  au  lion  rampant  de  gueules  : 
supports,  deux  porc-épics  de  sable;  cimier, 
un  porc-épic  d  ■  même. 

Me^ardeai;  ,  en  Bretagne,  jiorte  :  J'^'s 
opponit  ucumen.  Les  armes  sorit  :  d'azur  à 
trois  têtes  de  liroriie  d'or,  posées  2  et  1. 

Ménon,  en  I)au|ihiné,  porte  :  Ne  deuil,  ne 
j'iije.  Zacharie  di;  Ménon  ayant  prouvé  que 
l'ierre  de  Ménon  son  jière  était  noble,  fut 
niainteini  dans  sa  noblessi'  par  arrêt  du  par- 
lt';nenl  de  Grenoble,  du  8  diM-cnibrc  1V89. 
Les  armes  sont  :  d'or  au  chardon  bénit  de 
pourpre,  feuille  et  tige  de  sinojile,  mouvaiit 
d'un  croissant  montant  de  gueules,  et  lieui 
auires  de  môme  en  chef.  [Voy.  VEtat  politi- 
que du  Danphiné.) 

le  règne  de  Fiançois  1"  ;  el  comme  le  verre  est  la 
plus  pure  îles  niiUièros,  il  a,  poiu'  celle  raison,  liii 
reliel  sur  Ions  les  anlies  aris  ;  car  aiilr^fois  il  (l(rn- 
nail  la  noblesse,  eoniine  aiijiiiiririiiii  il  ne  iléioya 
pas.  Lcs  ai  mes  soiil  :  d'aiLjeiil  à  Imis  fasees  oinlées 
lie  sinople,  ae  eliel'd'a/ur,  eliaigé  de  Irnis  éloiles 
(J'or.  {VuijczVEldt  i>olili(iiie  du  Daujilihu'.) 

(1)  Anloine  de  Marville,  oricjinaire  île  Paiis,  fut 
premier  ijrolesseiir  royal  de  la  Faeiilli'  de  droit  en 
l'iinivrrsilé  de  Valence  ;  il  teniposa  une  disserla- 
lion  laline  sur  la  iiold'sse.  el  a  iiioiilié  i|n'il  l'u 
iiHMilée,  la  coiiiiaissanl  parlaileiiienl.  Lis  armes 
sonl:  d'azur  à  trois  inemlires  ou  serres  d'aij;le,  on- 
glées de  };iieiiles,  lenanl  cliaeiiiie  un  nlolie  d'or,  po- 
Sties  2  Cl  I.  {Voyez  VlùiU  /lo/i/ii/ior  de  UmipMné.) 

(2)  Les  armes  sonl  ;  d'aznr  à  la  eroi\  d'or,  ao- 
compagiiee  de  trois  étoiles  de  niènie,  une  en  elief  el 
den\  en  liane  an-ilessons  de  la  i  loix,  eonpé  de  cueil- 
les, (  liargé  de  trois  losaiigi'S  d'or  de  IVcnii,  inoilii; 
sur  l'a/.nr,  nioiiié  sur  les  nueuUs  :  supporis,  deux 
léoparils. 

(5)  ("iMillaunie  de  Maugirou  vivait  en  \i'ûi,  avec 
la  ipialilé  de  doin  ci-llus,  el  Aoloiiie  de  M.inniron, 
chevalier,  seigneur  d'.Vmpnis,  eu  l.')(>7  ;  il  lui  niariti 
à  Aiuioiielle  de  Torclierelon,  de  l.iquelle  soiU  issues 
plnsienis  liiaiidies,  (pii  se  scnd  toutes  disliiigiiecs 
en  grands  linuiines,  eoniine  h-  rapporli'nt  tous  les 
liislorieus  de  Daupliiué.  Les  armes  sonl  •  parti,  Iran- 
ehé,  d'argent  Cl  de  sable.  (Voi/ei  Vlùat  politique 
de  Diiuphiih'.) 


us 


DEV 


Di;riGRAl'IllE. 


DEY 


Ud 


Memze,  enDauphiné,  porte  :  Fortiludine, 
suavitate.  Juslet  de  Mehenze  ou  Monze,  était 
juge  tles  appellations  de  Daupliiné,  en  U31, 
et  maître  des  requêtes  dn  daiipliiii  Louis, 
en  1V4-8;  et  Guelis,  son  tiis,  iiiaître-d'liùtel 
du  dauphin,  en  l-'i-75,  etc. 

Mesmay,  porte  :  De  rien  je  ne  m'esmaije. 
Les  armes  sont  :  d'azur  à  la  fasce  d'or, 
chargée  d'une  losange  de  gueules. 

Mesml  (Simon  Du)  porte  :  L'effroi  des 
Sarrasins.  Les  armes  sont  :  d'argent  à  six 
mains  dextres  de  gui'ules,  les  doigts  pen- 
dants en  bas,  posées  3,  2  et  1  :  supports,  2 
sauvages;  cimier,  une  hure  de  sanglii/r. 

Meugnieu,  en  Dauphiné  porte  :  El  vires 
et  (iniinus.  Les  armes  sont  :  de  gueules  à 
deux  lions  atrrontés  d'argent  et  couronnés 
d'or. 

Mel'lh  ,  en  Guyenne,  porte  :  Bénin  sans 
venin.  Les  armes  sont  :  d'argent  à  un  |)in  de 
sinotile  fruité  d'or,  à  huit  pommes  de  pin, 
posées  1,  3  et  k,  et  un  écusson  de  gueules, 
brochant  sur  le  tout,  chargé  d'un  dragon 
ailé  d'or,  tenant  dans  ses  pattes  un  serpent 
d'argent  et  deux  soleils  d'or,  mouvants  du 
premier  canton  de  l'écu. 

MicHAL,  en  Dau|)hiné,  porte  :  1°  Le  veille; 
2°  Pugnat,  vir/ilat.  Eme  de  Michal  fut  pourvu 
d'un  oOice  de  maître  ordinaire  en  la  cham- 
bre des  comptes  de  Savoie,  le  29  novembre 
1579,  charité  par  laiiuelie  il  gagna  la  no- 
blesse en  kKjuelle  Eme  Michal,  son  (ils,  fut 
maintenu  par  ordre  d'Henri  IV,  par  arrêt  du 
4  juillet  1613,  etc.  Les  armes  sont  :  de  sino- 
ple  au  coq  d'argent,  bi.C({ué,  crèlé  et  armé 
d'or  :  sujiporls,  deux  gi'ill'ons;  cimier,  un 
coq.  {Voyez  VEtat  politique  de  Daupliinéj.' 

MiLLiÈRE  d'Atrerey  porte  :  Juris  civiu 
legimus. 

AliLLiÈr.E  porte  :  Cœlesii  auralum  milium 
ter  germinat  agro. 

JVliLLOTOT  porte  :  Invitât  mellitus  honor. 

MiREBEL,  en  Dauphiné,  de  la  maison  de 
Robe,  porte  :  U  quel  regret  mon  cœur  y  a. 

MiREPOix  (le  marquis  de),  tiortait  :  Yincere 
aut  mori.  Voy.  Levy. 

MiTTALiER,  en  Dauphiné ,  portait  :  Quod 
xigili  datur,  studio  accressit  vitœ. 

Moisson  porte  :  Sine  messe  famés.  Moisson, 
en  Bourgogne,  porte  :  de  sinople  à  trois 
bandes  ondc'es  d'argent,  au  chef  cousu  de 
gueules,  chargé  de  trois  étoiles  d'or. 

MoLAC,  en  JJietagne,  portail  :  Bonne  vie; 
aujourd'hui  :  (iric  à  Molac  ,  qui  signifie  : 
Paix  ou  silence  à  Molac.  Les  armes  sont  : 
d'azur  à  neuf  macles  d'or. 

MoxcHAL  porte  :  Je  l'ai  gagnée,  ou,  Certa- 
minc  parla.  Les  armes  sont  :  de  gueules  au 
chef  d'or,  chargé  de  trois  molettes  d'azur. 

Monllk;  (le  maréchal  de)  jiortait  indill'é- 
remment  :  Proprios  oslentat  honores,  ou  : 
Eliam  posl  funera  hellat.  11  portait  ses  armes 
écarteléîs  au  1  et  4  d'azur,  au  loup  d'or, 
qui  font  les  armes  de  la  ville  île  Sienne;  au 
2  et  3,  d'or  à  un  tourteau  de  gueules.  {Voy. 
MoNTESQLiou,  ilaus  le  Diclionn.  de  la  No- 
blesse.) 

MoNSPEY,  en  Bresse,  originaire  d'Angle- 
terre, porte  :  J'en  rejoindrai  les  pièces. 


lum 


MoNTAFiLE.N,  en  Bretagne,  porte  :  Rary 
avant. 

MoNTAiNARD,  Cil  Dau|)hiné,  porte  :  Plutôt 
mourir.  Rodolphe  vint  dans  cette  |irovince 
environ  l'an  9G0.  sous  le  pontificat  d'isarne, 
évô(]ue  de  Gienoble;  il  est  la  tige  de  cette 
famille.  Ainard,  son  lils,  fut  le  fondateur  du 
]irieuré  de  Domème,  (.'t  a  laissé  son  nom  à 
sa  postérité;  car  celui  de  M()ntainard  ne  lui 
est  devenu  |)ro[)re  que  depuis  environ  trois 
cents  ans;  Kaimond  de  Montainard  fut  lieu- 
tenant général  de  cette  provinci',  et  mourut 
en  1480,  laissant  quatorze  enfants,  dont  la 
postériti'  s'e>t  grandement  rendue  recom- 
mandable,  etc.  Les  armes  sont  :  vairé  au  chef 
de  gueules,  chargé  d'un  lion  issaiil  d'or. 
{Voy.  VEtat  politique  du  Dauphiné.) 

MoxTBRUN,  en  Dauiihiné,  porte  :  Et  quoi 
plus.  Aimé  de  Monibrun  fut  fait  chevalier 
en  1557,  pour  s'être  vaillamment  comporté 
à  la  bataille  de  Cérisoles,  h  Uenti,  etc.  Il  fut 
aussi  l'un  des  cent  gentilshommes  du  roi,  de 
même  qu'Antoine,  son  lils,  marié,  en  1594, 
à  Flore  de  la  Cour,  dont  est   issue  jiostérilé. 

MoNTCUENc,  en  Dauphiné, porte:  Ladroite 
voye.  Falque  du  Montchenu  fut  présent,  en 
1316,  à  l'hommage  ijue  rendit  au  dauphin  le 
comte  de  Valentinois,  uour  le  château  de 
Pisançon,  etc. 

MoNTDORT,  en  Bretagne  :  porte  :  Melius 
mori  qnam  inquinari 

MoNTFORT  (Simon,  comte  de) ,  portait  : 
Numerus  non  Hercule  major,  ou  Cœlesles  di- 
rigit  ictus  ;oa  Decus  adjicil  aris,  ou  Saxum 
lot  delel  honores ,  ou  Si  Deus  aspicit,  ardet, 
ou  Pereundo  numenhonorat. 

MoNTHOLON  porte  :  Subvenite  oppressa. 
Les  armes  sont  :  d'azur  au  mouton  passant 
d'or,  surmonté  de  trois  roses  aussi  d'or; 
supports,  deux  lions. 

Montmorency  (Anne  de),  pair  et  grand 
maîire  de  France,  portait  -.Sicut  eral  inprin- 
cipio.  Le  duc  de  Montmoiençy  d'aujourd'hui 
porte  :  Dieu  aide  au  premier  baron  chrétien, 
qui  est  la  vraie  devise  de  cette  maison.  Les 
armes  ^ont  :  d'or  à  la  croix  de  gueules,  can- 
tonnée de  seize  alérions  d'azur. 

Montmorency  (Anne  de),  connétable  de 
France,  portait  inditléremment  :  Vaillant  et 
vaillant, ou  Nilmihi  toi  lit  hyems,  ou  Moriendo 
sacra  tuetur,  ou  :  ' A-KÏavâç. 

MoREAL'  DE  Villers.  Voy.  Puelippe. 

Morel,  en  Normandie,  porte  :  Litia  Fran- 
cigenum  defendam  hoc  vindice  ferro,  ou  Pugno 
pro  patria.  Les  armes  sont  :  d'or  au  chevron 
d'azur,  chargé  de  deux  coutelas  d'argent, 
avec  une  Heur  de  lis  de  gueules  en  pointe. 

MoREL,  en  Valois,  porte  :  Gloria  Domini 
in  œternum  con<n&o  ;  suj)[)orts,  deux  anges; 
cimier,  un  ange  tenant  un  livre  d'Evangiles 
ouvert,  où  sont  ces  mots  :  Domine,  salcuin 
fac  regem. 

MoRENT,  en  Normandie,  porte  :  A  candore 
decus.  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  cor- 
morans d'argent,  posés  2  et  1  :  sujjports, 
deux  lions  d'or,  armés  et  lampassés  de  gueu- 
les; cimier,  un  lion  naissant,  armé  et  lam. 
passé  de  gueules. 


447 


DEY 


DKTIO.NNAlKli 


MoiiENT  [loilait  :  In  le.  Domine,  iperaii, 
non  confiindar  inwtrrnum. 

Moiir.T  (le  comte  (le),  portait  :  Oladichiosa, 
ola  iiiistora. 

MouF.TfiN  DE  Cn \itKii.i.A\T  poi'to:  Anlesque 
braque  donblnr.  Les  ariiies  sont  :  d'azar  à 
la  tour  f.Tciielée  de  eiiiq  pièces,  sommée  de 
trois  (ionjoiis  cremMés  de  trois  pièces ,  le 
tout  d'ari^ciit  iiiaçoiuié  de  sable,  à  la  patte 
d'ours  d'iir  mouvante  du  ([uartier  sciiestre 
de  la  |)ointe,  et  toucliaut  à  la  ]iorti'  de  la 
tour  :  supports,  deux  lions  d'ari^ent  couron- 
nés, couronne  fermée. 

MoiiiN  poi  le  :  Mori  ne  limcas. 

MoHisoT  poito  :  Fert  muluros  prudcnlia 
fruciiis. 

MoRLAix  portait  -.S'ils  te  mordent,  tnords- 
les.  Les  armes  sont  :  d'azur  au  navire  éipiipé 
d'or,  aux  voiles  éployées  d'argent,  mouche- 
tées d'hermines. 

MouoGES  portail  :  Dieu  aide  au  More  chré- 
tien. Les  armes  sont  :  d'azur  au  chevron 
d'or,  accompagné  en  jiointo  d'une  étoile  do 
môme,  au  chef  cousu  de  gueules,  chargé  de 
trois  étoiles  aussi  d'or. 

MoYuiA  ,  en  Hugey  ,  pf)rte  :  Iniia  virtuti 
t'.ulla  est  via.  Les  armes  sont  :  d'or  à  la  bande 
d'azur,  accom[)agnée  en  orle  de  0  Inllettes 
de  même,  posées  3  et  3  :  sup|)orts  deux 
1  cornes  d'argent;  ciiiii.  r,  une  licorne  aussi 
d'ar.j,rnl,  grimpant  sur  un  rocher  de  même. 

Ml  HAT,  en  Auvergne,  jiorte  :  Vim  ulram- 
que  rejicllo.  Les  armes  sont  :  d'azui'  à  trois 
lusces  umraillées  ou  crénelées  de  sable. 

Mypont,  en  Bourgogne,  porte  :  My  pont 
difficile  à  passer. 

Navaille  (le  duc  de),  portail  :  Probasti. 
Les  aimes  sont  :  écartelé,  au  1,  contre-écar- 
t"el6  d'or  et  d(!  gueules,  ijni  est  de  Goniaut  ; 
au  2,  de  Navarre;  au  3,  de  Foix;  au  i,  de 
Béarn  :  sur  le  tout  écartelé  ;  au  1  et  h-,  d'azur 
à  deux  mortiers  de  guerre  d'argent,  allumés 
de  gueules,  [losés  (.'U  pal,  qui  est  de  (lon- 
taut ,  parti  d'une  croix  jiatée,  qui  est  de 
Comnnngi's;  au  i  et  3,  d'azur  à  deux  lapins 
d'orcouranls,  l'un  sur  l'autre,  qui  est  de  Be- 
iiac  de  Bigorre. 

Navaisse,  en  Dauphiné,  \)oi{q  :  In  Domino 
confido.  L'rjjain  de  Navaisse,  lils  de;  Jean  de 
Navaisse,  vivait  en  H3V,  et  fut  marié  à  .\n- 
gélique  d(!Suclotou  de  Bologne,  etc. 

Neveks  I  le  duc  de)  portait  :  Unus  cuncta. 

Nevers  (les  ducs  dej  portent  :  fidcs.   Voij. 

]\LVNC1.M. 

Nicolas  111,  pape  au  xiiT  siècle.  Sadevise  : 
Miserere  nici,  Domine,  miserere  mei. 

Nicolas  1\',  pape  au  xiii'  siècle.  Sa  de- 
vise :  Illumina  faciem  tuam  super  servum 
tuum. 

Nicolas  V,  i)ape  au  xV  siècle.  Sa  devise  : 
Paralum  cor  meum,   Deus. 

Nuiu.ET,  jioi'le  :  Sobililul  virlus. 

Les  armes  sont  :  d'azur,  au  sautoir  alésé 
d'or. 

Noli.ent-Fastouvili.e    porte  :  Vas  à  pas. 

OiiKHT,  en  Flandre,  porte  :  l'ro  luminerir- 
lus.  Les  armes  sont  :  d'azur  au  chevron  d'or, 
ac(ompa.4né  de  trois  cha  idehers  de  même. 

OiiiEii,  à   l'an*,   jiorte  :  .1  Domino  faclum 


DEV  4« 

d'argent  à  trois  trèfles 


est.  Les  armes  sont 
de  sable. 

Okefke,  en  l'Ile  de  France,  oi-iginaire  d'Ir- 
lande, |)orte  :  Forti  et  fideli  niliil  difficilis. 

OiiDiiE  nr  Saint-Ksphit  (T),  en  France  : 
Duce  et  auspicc. 

Cet  ordre  fut  institué  par  Henri  III,  le  31 
décembre  la"8,  et  1"  janvier  157'.),  en  mé- 
moire de  ce  qu'il  avait  été  élu  roi  de  Polo- 
gne, et  était  monté  sur  le  trône  de  France  le 
jour  de  la  l'cniteeôte. 

()nniu:  HE  Sai>t- .Michel  {Y},  en  France: 
Jmmensi  tremor.- 

Cel  ordie  fut  institué  par  Louis  XI  à  Am- 
iioise,  le  1"  août  l 'jti'J ;  mais  de;Miis  le  règne 
de  Louis  X\',  cet  ordre  est  entièrement  dé- 
chu, et  nesiTt  plus  qu'à  récompenser  les  arts. 

OuLiiANS,  .M.  d'Orléans,  frèri'  de  Louis 
XVUl,  p<irlait  indillereinment  :  Rediens  fert 
omina,  on  :  Sub  Jove  carpit  iter,  ou  :  Feriam 
si  tendit  Apotio,  ou  :  Fralcrna  lucc  coruscat, 

OiiLÉANs  (la  Pucelle  d')  portail  :  Virgo  rc- 
ç/num  inncrone  luriur,  ou  :  Ixcgem  cduxil  la- 
bijriiuho,  ou  :  Invita  funere  vivct,  ou  :  Marcs 
liœc  femina  vincit. 

Olailly  (le  manjuis  de)  portait  :  Rcspice, 
florebo. 

Pacils,  en  Dauphiné,  originaire  de  BiViga, 
dans  l'Etat  de  Venise,  porte  :  Musœ  pacis 
amicœ  (tj. 

Pascal,  en  Dauphiné,  porte  :  Spes  mea 
Cltristus.  Les  armes  sont  :  d'azur  à  l'agneau 
jiascal  d'argent,  arboré  de  même;  le  guidon 
chargé  d'u'ie  croix  de  gueules.  (Voyez  ['Etat 
politique  de  Dauphiné.) 

Pascal  II.  pape  au  xir  siècle,  avait  pour 
devise  :  Verbo  Jfomini  cœli  firmali  sunt. 

Patahin  de  Croix  portait  :  Par  lu  vcni. 

Paul  11,  pape  avait  pour  devise:  Benefac 
Domine,  bouts  et  redis  corde. 

Paul  lil,  jiajie  au  \\i'  siècle,  avait  pour 
devise  :  Confirma  hoc,  Deus,  quod  opcratus 
es  in  nobis. 

Paul  IV,  pape  au  xvT  siècle.  Sa  devise: 
Dominas  tnihi  adjutor. 

Paul  V,  iiaj)e  au  xvn'  siècle.  Sa  devise  : 
Satiabor  cum  apparuerit  (jloria  tua. 

Payicn,  en  Normandie,  porte  :  In  arduis 
forlior.  Les  armes  sont  :d'argenl  h  trois  tour- 
teaux de  sable,  posés  2  et  1;  le  jnemier,  h 
droite,  chargé  d'une  idse  d'(U-;  supports, 
deux  athlètes;  cimier,  un  athlète  de  même. 

Peulillen  (le  marquis  de)  portait:  i\'e 
dcspice  an  autem  {':). 

I'elissier,  au  comté  Venaissin  cl  en  Dau- 
]ihiné,  poite  :  ]irtute  non  dolo  ;  cri  de 
guerre  :  .Stella  duce.  Les  aru^es  sont  :  d'or 
au  liiui  de  sinojile  rampanl,  armé  et  laui- 
passo  de  gueules,  surmonté  d'une  étoile  do 


4;» 


DEV 


D'EPIGRAPHIE. 


DEV 


4r;o 


gueules  en  ulief;  supports,  deux  lions;  ci- 
uiit'i-,  un  lion  de  luème. 

PeLLETIFR      de      MaUTINVILLE  -  D  llSTOLTE- 

viLLE,  en  Normandie,  porte  :  Advcrsismoveri 
ncfas.  Les  Mruies  sont  -d'argent  à  la  fasc^'  d  a- 
zur,  chargée  de  trois  Ijcsanls  d  or;  supports, 
deux  sauvages 

l'ENARU  jiortait  :  En  bon  espoir. 

Penhoet,  en  Bretagne,  oorte  :  Ret  co,  qui 
signilie  :  Il  fmU. 

Pen-marcu,  portait  :  Presl  vc.  Les  armes 
sont  :  d'or  à  trois  uicrlottes    d'azur,  posées 

Pen^iarch,  en  Bretagne,  porte  :  Be  prcl, 

toujours.  ,        .  , 

Perard  porte  :  Victrix  per  ardna  vtrtus- 
Percevaix  itortait  :  S'il  plaît  a  Dieu.  Les 
armes  sont  :  d'argent  à  trois  clievrons  d  azur. 
Pestels,  en  Limousin,  origniaire  d  Au- 
vergne, porte  :  0  Crux  ave,  spes  umca.  Les 
armes  sont  :  d'argent  à  la  bande  de  gueules, 
accomiiagnée  de  six  sautoirs  de  même,  posés 
3  en  chei,  savoir,  2  ei  1,  et  en  pouite,  1  et 
2;  supports,  deux  griU'ons. 

PHEI.IPPE,  h  Paris,  en  Berry,  Champagne, 
originaire  de  Bretagne,  porte  :  Je  me  con- 
tente (1). 

(1)  Les  armes  de  Pholippe  de  Billy,  à  Villers, 
prés  Bourses,  sont  :  écarlolé  an  1  el  4./1  ^irgem  :"i 
clievroi)  (le  cueilles,  accompagné  do  irois  glaiuls  et 
trois  olives  couplés  cl  liés  ensemble  de  siiioplo,  :ui 
ctief  (Par^onl,  cli;ug(-  de  uois  éloiles  d  or.;  an  i  el 
3  v«iré  d'ar'^eiil  el  .l'aznr  à  irois  l'.isccs  de  guenlcs  ; 
sûr  le  lout  (1^  gueules  à  la  croix  denlL-lée  d'argent  ; 
supports,  lieux  lévriers  d-argent,  colleles  de  gueu- 
les ■  cimier,  uu  demi  lévrier  de  même. 

Les  armes  de  l^lielippe,  comie  de  Faronville,  a 
Paris  sont  :  écarielc  au  1  el  i  de  Plielippe  ;  au  2 
Cl  3  v;iiré-  supports,  cimier  el  devise  de  même. 

Alphonse  Chailcs  Phelippe,   sieur  de  la   Luisson- 

fficre   sarde  du  corps  de  Sa   Majesté,   pmtail  se  (in 

r..tnK<;n«-'y<;«t=n(/,  degue.des  à   la  croix  dentelée 

ilargent,  cliaigee  en  abime,  d'un  cœur  de   gueules 

pour  brisure.  _     ,  „ 

(eue  ancienne  maison  qui  existe  encore  eu   «k- 

lasue,  s'est  irés-distingnée  en  grands  hommes  et 
dans  le  lustre  de  ses  alliances,  ainsi  rpi  .jn  va  le 
voit  par  ce  (n.i  est  rapp(U'lé  dans  le  Mm-nirotoge  des 
Clieuiliers  de  iluUe,  cnui-osé  par  le  P.  l.ousseuconrl, 
Céleslin,  p.  117  et  suiv.,  et  (ini  commence  par  : 

1  Nicolas  Phelippe,  éniyer,  seigneur  de  Loel- 
gouVheden,  et  antres  lieux,  en  B';<.'laSf  ' ,  eP«';^^' 
S  (le  laipielle  il  eut  :  1"  messire  U(daiid  Plie  ippe, 
sénéchal  universel  de  Bretagne  en  1^^  'p.i  a^sa 
messire  Henri  Phelippe,  chevalier,  en  loSOel  loSy, 
et  2°  Quentin  ipii  suit  :  •  •  .   iv        i, 

II.  Quniliu    Phehpiie,    ecuyer,    marie  a  M...,  de 

laiinelh^  il  eut:  •         ■    n    ,,„,,;ilv 

III.  Roland  Phelippe,  ccnycr,  sieur  de  P.m  gui  >, 
qui  suivit  Charles  de  Blois,  el  mourut  a  la  balai  le 
il-Auray,  en  15(i4,  marie  a  >...,  de  l-upielle   il  eut  . 

IV.  Jac.iues  Phcliiipe,  notaire  el  gi,  lUer  du  pai- 
lenient,  en  1410,  marié  à  >i...,  de  hupielle  il  (;nl, 
1»  Jean  Pnelippe,  écuyer,  sieur  de  tenon,  marie  a 
denmiselle  Marie  de  la  Tunsche,  veuvi-  de  Mani  e 
Duples.is,  écuyer,  sieur  des  Bois,  Duplessis,  de 
TiioneldeBieuv,  dont  elle  avait  un  hls,  baiivage 
Duplessis,  mais  point  du  second  '"■  i'^yf  ;;';';• 
néalogie  de  celte  maison,  par  Duchesue.)    Z"    Quen- 

lia  ipii  suit  :  . ,   .     ,        .  „i|„ 

V.  Quentin  Phelippe,  écuyer,  marie  a  demoisCile 

Marie  Compain,  el  de  l  iqnellc  il  eut  : 


Pie  II,  pape  au  W  siècle.  Sa  devise  était: 
Proteclor  noster  tispice  Deus,  et  respice  in 
faciem  eliristi  lui. 

VI.  riuillanme  Phelippe,  ccnyer,  marié  à  demoi- 
selle Amie  Sipin.  lille  (li;  René  Sapin,  secrélaire  du 
roi  ,  et  de  Marie  BerlheKil,  de  hiqnelle  il  eiil  : 
l»  Pierre  Phelippe  ,  chevalier  de  Malle  ,  rece- 
veur du  gr.ind  mailie  de  l'Ile  Adam,  tué  au  siège  de 
celte  place,  en  1.5-2-2,  qui  assista  au  conlral  de  ma- 
riage de  sa  sœur  el  de  son  cousin,  ipii  est  en  origi- 
nal chez  ledit  Favre  ;  2»  Nicolas  (pii  suit  : 

Vil.  Nicolas  Phelippe  épousa  demoiselle  Jeanne 
Cardon  d'Anglure,  lille  d'Elienne  Cardon,  écuyer, 
el  d'AimelTe'Maieidiu  ;  de  ce  mariage  sont  issus: 
l"  Jeanne  Phelippe,  femme  de  Renault  de  Mauroy, 
grellier  en  la  cour  du  parlement;  2°  Etienne  qui 
suit  : 

VIU.  Etienne  Phelippe,  écuyer,  sieur  de  la  Tour, 
ni;irié  à  J.'anue  Ahellv,  sœur  de  messire  Antoine 
Al  elly,  ahhé  de  Livi'y  en  Lannoy,  puis  évéque. 
De  ce  mari.ige  vint  • 

IX.  Vincent  Phelippe,  seigneur  de  Ccrsay,  etc., 
épousa  Jeanne  Targcr.  De  ce  mariage  vint:  1'  Eli- 
sabeth Phelippe,  remme  de  messire  Julien  Lebrel, 
seigneur  du  .Mesuil,  conseiller  d'Elal;  2°  Jean  Phe- 
lippe, écuyer,  conseiller  du  roi,  trésorier  îles  gardes 
du  corps,  épousa  .Maileleine  Lormier,  fille  de  Char- 
les Lorinier,  doyen  de  la  cour  des  aides,  doiil  Marc 
et  Jean  Phelippe;  el  5°  Vincenl  qui  suit  : 

X.  Vincenl  Phelippe,  écuyer,  seigneur  de  Billy  et 
de  BmiainviUe,  conseiller  du  roi,  au. lueur  ordinaire 
en  sa  chambre  descnmp!es,  mort  doyen  des  audi- 
teurs épousa  demoiselle  Marie  Leclerc  ;  de  lai|uelle 
il  eut  1°  Jean-Julien  qui  suit  ;  2»  Vincent  Phelippe, 
éciiver,  seisnenr  de  Lougeui  :  ô»  Charles,  mort 
jeune-  4°  demoiselle  Marie  Phelippe  de  Billy,  ma- 
riée en  11)45,  à  messire  François  de  W  aro(|uier, 
écnvcr,  seigneur  de  Mérifourt,  conseiller  du  roi  en 
ses  conseils  d'Etal  et  privé,  piési  lent,  lr(3S0i  ler  de 
France,  chevalier  de  l'un  des  ordres  du  roi  el  son 
maiire  d'Imlcl  ordinaire.  ,       ,       ,. 

XI.  Jean  Julien  Pi.ehppe  de  Billy,  chevalier,  sei- 
gneur de  Billy,  Ganiiy,  Jnviucoui  l,  etc.,  ne  en  lfao3, 
conseiller  au  parlement,  marié  en  1008,  a  demoi- 
selle Madeleine  de  Ferrari,  morte  en  lO'JC,  cl  son 
mari  en  1705.  De  ce  mariage  sont  issus  :  1«  Vi"Çent 
mon  jeune,  2»  une  lille  religieuse  ;  5°  Jacques-René 
qui  suit  : 

XII  Jacques-René  Phehppe  de  Billy,  seigneur  de 
Ga-'iiv  et  de  Villers,  né  en  lliTI,  mort  en  1  (OO,  an- 
cien capitaine  de  cavalerie  dans  le  regimenl  de 
Rmiy  iinrié  (îii  I70.J,  à  deinoielle  Calheriue  Mo- 
rean  de  Villers,  née  en  1()82  ;  duquel  mariage  sont 
isius  ■  1"  Marie-CaMu^rine  Phelippe  de  Billy,  uee  en 
17il.5  'mariée,  en  1753,  à  messire  Antoine  Adrien  de 
Croisv  chevalier,  seigneur  de  Montalaat  ne  eu 
1095,"  mort  en  1755,  dont  est  issu  messue  Doniini- 
qne-Àntoiue  de  Croissy,  lieutenant  du  ro,  de^  la  pro- 
vii'ce  de  Franche-Comté;  2»  Dom.n.qm^-Francois 
PhelinnedeBilly  (jui  suit,  né  en  1/00;  o-  Josepu 
Pie  e  de  B.llv  né  en  1709  lequel  a  p:.sse  a 
Cayeiiue,  y  a  épousé  mademoiselle  du  Poncel,  est 
,„o,-i  en el  a  laisse  Irms  h  Iles.  . 

Mil.  Di.miiii(pie-Fiaii(;oi>  Phelippe,  marquis  de 
Rillv  .cigueur  de  Villers  et  Châssis  en  15ei ly.  "e, 
(-(^mne  il  est  dit  ci-dessus,  en  1700,  ancien  olficier 
de   I  a^, us  dans  le  régiment  de  l'Iloi-ilal,  marie   en 

7:0,  a  demoiselle  Aiiloiae  de  Eouau     net  ,^n  1  mO 
lille  de  uiesMie  Pierre  de  Louaii  de   Moulant,   el  de 
noise      Loidse  Prisy  de  Car.y.  De  ce  mai  lage  e.t 
sJu     l"Call,er,iie  Philippe   de    Bi  ly.  née  en  17o2 
mariée,  en  1780,  a  messire  Claude  Le  Roy,  baron  de 
Bussiere  ;  2»  Jacques  Phelipiie  de  Bo  ly  qm  su.   : 
XIV.   Jacques  Phelippe,  comie  de   Bill>,  ne  ea 


451  DET  DICTIOiNNAlRL 

Pie  IV,  pape  au  s.vi'  siècle.  Sa  devise  :  Si 
ntei  non  fuerinl  domincUi,  tune  immuculatus 
ero. 

PieV,  pape  au  xvr  siècle.  Sa  devise:  Uli- 
nam  (liriijnnlur-  viœ  mtœ  ad  cuslodiendas  ju- 
stilicrilioiics  luim. 

PiiiUKK  DE  IJkums  porte  :  Anne  pour  le  roi. 
Les  m  mes  sont  :  d'a/ur  à  ki  bande  d'or, 
ciiargèe  d'un  lion  de  iiièiiie,  armé  et  l.iiiipassé 
de  gueuli's;  ciinicr,  un  lion  au  naturel,  te- 
nant une  éi)éed"argent;  supports,  deux  lions 
de  nu^iiie,  tenant  une  épéi'  di'  même. 

PiNON  C-liarles),  seigneur  de  la  Pnterie,-en 
Berry,  maiié  en  liVO,  à  (Charlotte  de  Can- 
1ers, "portait  ;  Te  slanle  virebo.  Les  armes 
sont  :  d  azur  au  chevron  d"or,  accompagné 
de  trois  ponunes  de  pin  de  môme,  que  (]uel- 

3ues-uns  ont  brisé  d'un  lambel  h  trois  pen- 
ants  d'arj^ent;  supports,  deux  lions  d'or; 
cimier,  un  lion  de  môme,  issant  (l'un  mor- 
tier, et  le  manteau  de  urésideut  passé  der- 
rière l'écu. 


DEV 


4SÎ 


Pioi.ENC,  en  Languedoc,  porte  :  Campi  lui 
replrhuntitr  ithertute. 

PiQiEi.iN  porte:  Non  sa  morire. 

Plantaue,  en  Languedoc,  porte  :  Cnritate 
nescia  rinei-  Les  armes  sont  :  d'or  h  une 
plante  de  [)lantin  arrachée  de  sinoide,  au 
chef  de  gueules,  chargé  d'un  croissant  mon- 
la'it  d'argijnt,  accoslé  de  deux  pélicans  d'or, 
onsanglantés  de  gueules;  cimier,  un  |iélican  ; 
i/upporis,  deux  pélicans  de  môme. 

Pi.A^TADis  porte  :  l'ruct'.un  dabit  in  tcin- 
pore  suo.  Cette  devise  se  voyait  e:i  une  épita- 
iihe  posée  à  Saint-Jacques  de  la  Boucherie 
île  Paris,  en  16-20,  et  (jui  avait  pour  armes  : 
d'argent  à  un  aibre  de  sinople;  au  chef  d'ar- 


J73i,  officier  au  rt'ginioni  de  Delsiince  (iragons. 
Pour  la  brandie  de  Faronvilte,  voij.  VElat  de  lu  i\'o- 
blesse  de  1782  ;  et  sur  icUetiMuille,  voij.  l'Ilinoire  de 
Ureliiijite,  par  Ltaiguiilré  ;  {'llisluire  de  lu  même  pro- 
rhice,  par  d'ilo/.ii'i',  pag.  30:2  ;  \'Aiinuri(d  breton,  par 
(iuy  11'  Buigni',  pag.  228;  un  ;iuU(;,  par  (jni  Alexis 
Lobineau  ;  Vliiiluuc  de  cel'.e  province,  parti'  iiièino  ; 
Le  Miirlyruloge  de  Malle,  p.if  le  P.  Gaussi'urouil, 
pag.  117. 

Epilaphe.  dani  le  Ciireau  du  Val-dc-Gràcc  à  Paris. 

Cv  ;îil  lp  cci'iir  de  Messire  Nico'os  l'Iielippe,  MaHre- 
(l'Ilùiel  du  lloi  ,  lequel  ''Sl  décrdo  U  Idiiirlion,  le 
7  juin  lUfij;  sou  ciLur  a  clé  app  jriù  en  ce  lieu  le  18 
dudil  iiiMis  el  au. 

Pliflippe  Nicolas,  ci-duvaiit  écuyor,  coiiscittcr  du 
roi,  coiuuiissaiic  ordinaire  di's  guerres  ;  poilail  : 
de  gueules  ii  la  croix  dentelée  d'argent.  (.li;ii.  ijénér., 
l'an».  \\.  507.) 

Plielippi;  de  Cornoii  portail  :  d'azur  à  six  cloilcs 
d"or,  posées  5  eu  cliel'cl  5  en  poiiile,  au  croissant 
do  iiieuie  en  abiiiie, 

Philippe  Alptioiise-Charlcs  Phclippes,  sieur  de  la 
Uuissoiniiere,  ci-devanl  garde  dn  corps  d  Sa  Ma- 
jesté, poi'lail  :  de  gueules  il  la  croix  dentelée  d'ar- 
gi'iii,  eliaigce  en  aliline  il'uii  eu'ur  de  gueules  pour 
brisuii'.  {.\nn.  (ji'nér.,  l'aiis,  p.  îi.) 

Plieli|)pe  (Aiigeliipie-.Marie) ,  leuime  de  Claude, 
grellier,  ancien  lieiileiiaul  gênerai  des  eaux  el  loréls 
de  France,  poilail  :  di' gueules  ;i  ta  croix  donletée 
d'argent.  (\tm.  (jèncr.,  p.   1220.) 

Piielippe  (Jean-Viiieeiil)  portail  :  d'azur  au  rlic- 
vron  d'or,  acioiiipagne  de  trois  glands  el  trois  olives 
d'or  (.IriH   (jénér.,  Paris,  p.  Tj.) 


gent,  chargé  d'un  croissaiil  d'or,  accosté  de 
deux  étoiles  de  môme. 

Ploi  Ec  portait  :  L'Cinv  et  l'honneur. 

Plimaiitin  (lo  tiiaiipiis  de),  uortait  :  Chi 
mitocca  .si  slcttgr/e  milluslrn. 

Pi.i  sQt'Ai.ET,  en  Bretagne,  porte  :  Autre  ne 
veuil. 

Poii.LOT  |)orte  :  Meliur  forluna  notnbit. 

PoifPE  (la),  eu  l)au|ihiné,  p(  rtc  :  .Ycc  te- 
mere,  nec  timide,  (ilc  nom  était  drjcà  illustre 
et  ci'lle  maison  puissante  en  ll.'}2.  An'lemar, 
'judlaume,  Uoslaing  et  Didier  de  la  Poipfie, 
hères,  firent  celle  année-là,  avec  (ïui- 
gues  \'in,  comte  de  Grésivaiulaii,  un  présent 
considérable  à  l'abbaye  de  'l'amit  z.  Elienne 
de  la  Poippe,  l'un  de  leurs  descendants, 
épousa,  ctiviron  l'an  12GI,  (iuillenulte  de  la 
Porte,  de  laquelle  il  eut  entre  autres  Guil- 
laume et  (lirard  de  la  Poijipe,  et  mourut 
lit  1289,  etc.,  cl  ses  descendants  se  sont 
toujours  distingués  dans  toutes  sortes  d'em- 
plois considérables.  Les  armes  sont  :  de 
gueules  t>  la  l'asce  d'argent  ;  cimier,  un  sau- 
vage de  carnation  naissant,  ayant  àsadextre 
une  é|)ée  haute,  età  lasénestre  ttne  massue. 
[Voyez  l'Elut  politique  de  Dauphiné.) 

PoLiGM,  en  Uanpliiné.  porte  :  Vertu  et 
fortune.  Jean  de  Poligni  fut  père  de  Pierre 
de  Poligni,  qui  épousa,  environ  l'an  1517, 
dOrcières,  de  laquelle  il  a  eu 
Guigues  fut 
père  iie  Jacques  de  Poligni,  (]ui,  eu  1591, 
était  gouverneur  de  la  ville  de  (jap,  et  iieu- 
tcnatit  de  la  compagnie  d'hommes  d'armes 
de  Lesdiguières. 

Poi.i.oi),  en  Daupliiné,  porte  Contra  au- 
dentior  ito.  Louis  de  PoHod  fut  un  de  ceux 
qui  lireiit,  en  1279,  le  voyage  de  la  terre 
sainte  avec  un  des  tils  aines  de  Hugue-;  IV, 
duc  de  Bourgogne;  il  s'y  acquit  tant  d'hon- 
neur par  sa  vertu  el  par  son  courage  contre'' 
les  itilidèles,  (}ue  i'on  ne  douta  pas  ijue 
l'Eglise,  qu'il  avait  utilement  servie,  i  e  ftlt 
de  le  récompenser  elle-même;    les 


Marguerite 

Guigues  et  Pierre  de  Poligni. 


:ee 


obi  II 

dîmes  de  la  |iaroisse  Saint-Laurent,  dans  la 
terre  de  -Maubec,  lui  lurent  intèodées,  el  le 
nom  de  Saitit-.Vignan  corrompu  en  celui  do 
Saint-Agniu;  sa  postérité,  ipii,  dans  la  suite 
des  temiis,  y  a  acnuis  d'autres  biens,  s'en 
est  fait  un  titre.  Saint-Aignan,  évoque  d'Or- 
léans, (lui  était  né  dans  ce  heu,  l'a  honoré 
de  son  nom.  Hugues  de  Pollod  vivait,  eu 
l.'JJS,  avec  Clouisc  ou  Alix  de  \'aux,  de  la- 
quelle il  eut  Aimond  de  Pollod,  qualifié 
chevalier  en  divers  actes;  leipiel  lit  so  i  tes- 
taitieiil  en  1374,  ayant  été  marié  à  Alix  de 
Bocsozel.  Les  armes  sont  :  d'or  fretlé  de 
gueules.  [Voyez  Vttat politique  de  Dauphiné.) 

PoNïAiLLiEU   porte  :  Vis  et  sapientia   vin- 
cunt. 

PoNTCALET  portait  :  Qui  numéral  numcrof, 
non  mule  stricto  domus. 

PoM'ciiASiEAU    uortait  :   Doiitinus   in  civ- 
cuilu. 

PoaT  (du),  en  Dau|ihiiié,  poile 
obstal. 

l'ouTF  (i.a),  en  Dauphiné,  por;c 
tout  mon  saïKj.  Pierie  do  l.i   Porte 


Cinyil  et 

]'t)ut  elle 

habilail  .'i 

r.ydoolie,  alors  |iaroisse  du  mandement  de 


i53 


DET 


IVEPIGRAPIIIE. 


DKV 


i54 


gueules  h  doux  bé- 


Bocsozel,  en  1313;  et  Falcose,  son  fils, 
épousji  la  même  anni'io  Alix  di^  Bastarnay; 
riuillaiime,  leur  fils,  é).ousa  Eyiiarde  de 
Varses,  et  fit  son  testament  en  l'{87,  d'Usant 
sa  sépulture  dans  l'é^'llse  du  prieuré  de 
lîocsozel,  etc.  Les  armes  sont  :  de  gueules  à 
la  croix  d'or. 

D'autres  ont  pris  :  ne 
rules  danciiées  d'aigeiit,  qui  est   de  Tlioys; 
sur  le  tout  de  la  Porte.  [Voyez  VElat  poUli- 
quedr  Dtniphinè.) 

Porte  de  Bovier,  en  Daujifilné,  porte  : 
Caveto. 

PosTEL,  en  Normandie,  porte  :  Où  tout  te 
heurte,  tout  t'appuie. 

Pot  de  la  Boche-Nolay  [lorte  :  Tant  quant. 

PoiLHARiÉs,  en  Languedoc,  porte  :  Viijit  et 
aliger. 

PoiLMic,  en  Bretagne,  porte  :  De  bien  en 
mieux. 

Pracontal,  en  Dauphiné,  porte  :  Par-tout 
V.  . .  ,-.  Guignard  de  Pracnntal  piossédait  la 
terre  d'Aneonne,  en  liiO,  et  fut  marié  à 
Béatrix  de  Ulioilez,  de  laquelle  il  eut  F^'r- 
rant  de  Praconial,  doit  le  petit-fils,  Jean  de 
Pracontal,  seigneur  d'Ancnn!ie,  fut  eélèhre 
entre  les  meilleurs  chefs  dans  les  guerres 
civiles  du  xV  siècle;  il  mourut  en  1581,  etc. 

Prévost  de  la  Croix,  à  Paris  et  en  Bre- 
tagne, porte  :  Magis  ac  inaç/is.  Les  armes 
sont':  tiercé,  au  1  d'azur  à  un  croissant 
d'argent;  au  2  d'or  à  trois  étoiles  d'azur; 
au  3  de  salde  à  une  sii  èno  d'argent. 

Prie,  en  Nivernais,  porte  :  Non  degener 
ortu.  Les  aimes  sont  :  de  gueules  à  trois 
tiercefeuilles  d'or,  posées  2  el  1.  Aymar  de 
Pi'ie,  chef  de  la  branche  des  seigm-urs  de 
Monlpoupnn,  etc.,  coniribua  beaucoup  au 
gain  de  la  balaille  de  Marignan,  et  à  la  con- 
quête du  Milanais,  par  François  I".  Paul 
Jove,  tout  jiartial  qu  il  est,  en  parle  ainsi: 
«  El  certes  l'affaire  aurait  couru  le  jilus  grand 
risque  de  ce  côlé-l<à.  si  Aymar  de  Prie  et 
d'Aub  gny,  Robert  Stuart,  de  la  maison 
royale  d'Ecosse,  la  même  aiuiée,  maréchal 
de  France;  deux  chefs  d'une  expéiience 
singulière,  qui  étaient  avec  le  duc  d'Alen- 
çon,  n'avaient  rallié  et  rassendjlé  les  soldats 
sous  leurs  étendards,  en  leur  reprochant 
leur  fuite,  1 1  soutenu  le  combat  avec  une 
peine  extrême.  »  Aymar  élait  grand  ai'balé- 
Irier  de  France,  en  1317.  (Voy.  [tins  au  long 
les  Etr.  à  la  Noblesse,  de  1771.) 

Primer,  en  Daujihiné,  porte  :  Turris  mea 
Deus.  Celte  famille,  originaire  de  Tuuraine, 
a  pour  premier  auteur  Pierre  Prunier,  qui 
vivait  avec  Uaoullelte  de  Beaulne,  en  li;^0, 
et  Jean  Prunier,  seigneur  de  la  Brèche  de 
Perscy,  el  général  des  aides  du  Languedoc, 
cr  1497,  lequel  fut  marié  à  Péronne  de  Boii- 
liaille,  cousine  germaine  du  cardinal  de  Bri- 
çonnet  ;  de   laquelle  il  eut  Jean  Prunier, 


seigneur  de  Fouchan,  l'un 


gentilshom- 


mes de  la  chambre  du  roi  Louis  XI,  marié  à 
Marie  de  Rets,  etc. 

EusiGNAN,  en  Dauidiiné,  porte  :  Prospérité. 

Ply  (du),   en  Dauphiné,  porte  :  .Agere  et 

pati  fortia.  Les  armes  sont  :  d'or  au  lion  de 


porte  ; 


gueules,  armé  et  lampassé  d'azur  ;  cimier, 
un  lioti.  Ce  nom  si  fameux,  et  qu'aucun 
chrétien  un  peu  instruit  de  l'histoire  ne  peut 
ignorer,  doit  être  mis  au  rang  des  pius  illus- 
tres de  l'Europe  entière,  (luand  même  il 
n'aurait  que  ce  seul  avantage  d'avoir  donné 
le  jour  au  très-grand  et  très-illustre  prince, 
Raymoiul  du  Puy,  élu  grand  maître  de  Malle 
en  1118,  lequel  a  été  le  premier  des  grands 
maîtres  militaiies,  que  l'on  coinpai'e  aux  plus 
saints  fondateurs  des  ordres  religieux,  et 
aux  plus  giands  capitaines  de  son  siècle.  Les 
Hos|iitaliers,  et  même  tous  les  chrétiens  la- 
tins de  l'Orient,  qui  étaient  témoins  de  ses 
vertus,  [lar  une  canonisation  anticipée,  le 
révérèrent  comme  un  b  enheureux  ;  titre  que 
la  ()ostérité  lui  a  confirmé 

Pc'Y  (Jean  Alleman  du),  employé  dans  les 
|ilus  impoîtantes  allaires  du  Dauphiné,  ha- 
bitait à  Perins,  et  Raymond  du  Puy  y  était 
né;  et  de  sa  femme,  Èynarde  Rolland,  il  eut 
Gilles  du  Puy,  ([ui  vivait  en  13G2,  et  lequel 
fut  marié  à  Alix  de  Bellecond)e,  de  laquelle 
il  eut  Charles  du  Puy,  seigneur  iJe  Mont- 
brun,  chef  du  parti  des  huguenots,  sous  le 
règne  de  Charles  IX  et  de  Henri  111,  etc. 

Plyvallée  de  Begny  ,   en  Bcrry 
Bien  faire  et  laisser  dire. 

Qlelen,  en  Bretagne,  porte  :  En  peb  enser 
Quelen,  c'est-à-dire.  En  tout  temps  Quelen. 
Les  armes  sont  :  burelé  d'argent  et  de  gueules 
de  dix  (lièces. 

Querohext  Boisruault,  porto  :  Sur  mon 
honneur.  Les  armes  sont  :  losan; 
et  de  sable.  T'o;/.  Kercoint. 

Quilien  portait  :  Tevel  hac  obor.  Les  armes 
sont  :  de  gueules  au  chef  endenché  d'ar- 
gent, b:isé  d'un  lambel  à  trois  (lendants 
d"a/ur. 

Qlinqueran-Bealjeu,  enProverce,  porte: 
Vis  contra  rim. 

Olirit,  en  Poitou,  porte  :  Va  ferme  à  l'as- 
saut, Quirit  à  la  prise.  Les  armes  sont  :  de 
sinople  au  cygne,  nageant  sur  une  rivière 
de  même. 

Ragxy  (le  marquis  de)  portait  :  Posita  fe- 
ritate  nitescit. 

Raimoxd  ,  au  coratat  Venaissin,  porte: 
Sauciat  et  défendit.  Les  armes  sont  :  d'ar- 
gent à  la  croix  de  gueules,  chargée  de  cinq 
coquilles  cJ'argent. 

Rambal'd,  en  Dauphiné,  porte  :  Et  habel 
sua  gaudia  luctus.  Gelis  de  Rambaud  vivait 
en  1316,  et  fit  son  testament  en  lofiS,  etc. 
Les  ariiiés  sont  :  de  sable  au  cyprès  de  sino- 
[ile,  sur  lequel  est  perchée  une  touiterelle 
d'argent,  etc.  (Voy.  VEtat  politique  du  Dau- 
phin é.) 

Rasoir,  en«Hainaut,  porte:  Usque  ad  me- 
tam. 

Recourt  de  Rivière  porte  :  Sic  omnia. 

Refuge  porie  :  Viclrix  innocentia. 

Regxalld  deBissy,  en  Savoie,  porte  :  Ar- 
dens  et  œquum. 

Renaud  de  Montai  ban  porte:. 4  tout  perdre 
ou  tout  gagner,  n'y  a  qu'un  coup  périlleux. 

Restaurand,  en  LangueJoc,  porte  :  Vir- 
tus  vetat  mari.  Les  armes  sont  :  d'argent  à 


é  d'argent 


*:;.') 


DF.V 
iiii  bûcher, 


DICTIONNAIII  l 
brûlo 


DLV 


1111    |)liéiiix  >iir  iiii  bûchei',   qui  se 
ranieur  liu  soleil. 

Revei,,  ori;j,iiiaire  de  Lonibardie,  porte  : 
Valorr  et  prudnilin  forlior. 

Rir.cK,  en  Piémont,  porto  :  Quœ  sunt  €œ- 
saris  Cœsnri,  quœ  siml  Dri  Dro.  Les  arnios 
sont  (rariçciit  h  trois  Imissons  de  (^hâtai^niTS 
desinoplc,  lii^és  et  feuilles  de  môme,  posés 
2  et  1  ;  cimier,  un  giiiron  ;  supports,  deux 
gritl'oiis  d'or. 

liir.iiARD,  porte  :  Qhd  jnslior,  co  dilior. 

lîic.iiKiiEi!.  Le  cardinal  de  Richelieu  por- 
tait indiUereiiimeiit  :  Cnudun-m  purpura  ser- 
rât, ou  :  Expcrius  fulekm  Jupiter,  ou  Nec 
momentum  sine  lined,  ou  :  Sota  iiiihi  redolcnt. 
L(^  cardinal  de  Riilulicu  substitua  son  nom 
cl  ses  armes  à  Ri/iié  de  ML^ncrol,  sei^meur 
de  Pontcourlay,  (|iii  épousa  Françoise  Du- 
plessis,  sa  nièce,  le  28  aoùl  1003.  Les  armes 
de  Richelieu  sont  :  d'argent  à  trois  chevrons 
de  gueules. 

Le  marquis  de  Richelieu  iiorlait  pour  de- 
vise :  Ardo  para  subir. 

Ricoi  ART  d'Héuolvili.e  DOrte  :  Lumen  ad 
rerrla'.ionrm  geni.ium. 

UiEix,  (Il  Rietagne,  porte  :  A  tout  heurt 
bélier,  à  tout  heurt  liieux.  Les  armes  SO'U  : 
d'azur  à  dix  besaiils  d'or,  posés  3,  3,  3  et  1. 

Rivière,  en  Dauphiné,  porte  :  Pour  les 
deux. 

Jaccjues  de  Rivière,  seigneur  de  Sainte- 
Marie,  dans  leGa|icnçois,  lit  un  échange,  en 
l.'il'.»,  avec  Arnaud  tiotte,  seigneur  de  la 
Roche  des  Arnauds,  de  la  terre  de  Montmour 
qu'il  possédait,  contre  celle  de  Sainte-Marie 
queFlolte  lui  donna;  et,danscet  échange,  il 
est  -pialilic'  chevalier  et  seigneur  de  Corces; 
Renaud,  son  lils,  est  qwuWWé  •'.)' miles  et  domi- 
nus  castrorum  de  ('arcere  de  l'ommcrolio.  ne 
sam  lœ  Miiriœ  VallisulUe  Yapenccnsis  diocesis, 
dans  un  acti;  de  133'.). 

RiviiîRE,  en  Normandie,  porte  :  i\'ti(/oi  vir- 
tute  resolvo. 

RnoïKE  porto  :  Ncc  si  cadum  rvat. 

Roche  (la),  en  Ljonnais,  porte  :  Lassus 
firmius  fifjil  pedem.  Les  armes  sont  :  de  gueu- 
les à  la  rencontre  de  beeuld'or, chargée  d'une 
roche  d'argent. 

RocnF.FoiiT  (le  marqiris  de)  portait  Splen- 
dor  et  auxilium. 

RocHELAMiiEiiT  (la),  en  Auvergne,  porte: 
Amaur  ou  (iuerre;  Valeme  dios,  Ni  crainte  ni 
envie.  Les  armi'S  sont  :  d'argent  au  clicvroii 
d'azur,  et  au  chet'di;  gueules;  sufiporls,  deux 
sauxages  armés  de  leurs  massues. 

RocosEL,  en  Rouergue,  porte  :  Omnibus 
calumitatibus  inflexus.  Les  armes  sont  :  d'a- 
zur à  trois  rochers  d'échiquier  d'or,  posés  2 
et  1. 

RonDF.  (la),  en  Rourgognc,  |iorte  :  Audaces 
fortuna  juviit. 

RoiiKii  porte  :  Immarulalus  roronabilur. 
Les  armes  sont  :  d'hermines  a  trois  mouche- 
tures, nu  cliel'  d'azur,  chargé  de  trois  cou- 
ronnes d'or  ;  supports,  deux  grillons  d'or  ; 
cimier,  un  grillon  de  même. 

Le  sieur  Itoger,  conseiller  du  roi,  et  mai- 


4oC 
de 


tre  ordinaire  en  sa  chambre  des  compti's  d 
Paris,  était  très-versé  en  la  science  héroi  pic. 

Rouan  (le  chevalier  île)  portail:  Arder  y 
callar.  Un  autre  chevalier  de  Rohan  portait  : 
Pur  celle-ci  j'espère  celle-là. 

RoLiN,  chancelier  de  Rourg  'gne,  portail  : 
Aihil  afjere,  pœnitendum  ;  pudendum,  imo  re~ 
parandum.  Voy.  Pai.liot. 

RoLLANns  (des),  porte  :  ]'ulut  fuma  per  or- 
bcm. 

Ismel  des  Rollands  éi;iit  seigneur  d'Ance- 
zune,  et  avait  pour  féminin  Anne  de  Rose, 
en  1370.  Olivier  des  Rollands,  avocat  liscal 
de  la  cour  temporelle  d'Avignon,  épousa,  en 
liremières  noces,  Agnèsde  Ravôre,  nièce  du 
pape  .Iules  H,  et,  en  secondes  noces,  Mar- 
guerite Pontevès,  etc. 

RosLAN  |)0'te:  Fidelf  et  sincère.  Les  ar- 
mes sont  :  d'azur  à  la  fasce  d'or. 

RosMADEC,  en  Bretagne,  jioite  :  En  bon  es- 
poir. 

RoiRE  (nt),  en  Vivaiais,  Languedoc,  Pro- 
vence, Angleterre,  originaire  de  Bourgogne, 
porte  :  Ferme  en  tout  temps. 

RoYE  (le  comte  de)  |ioitait  :  Musa  placet. 

RoYER  porto  :  Vorlis  et  prudens  simul. 

RoYEii  DE  LA  Sauvacère  (le),  Cil  Touraiiie, 
porte  :  Pro  fuie  et  potria. 

RozEROT  jiorle  :  Spern  quod  licet. 

Rldeli.e  de  la  Fregère,  en  Rouergue, 
porte  :  Non  sunt  dif/iciles.  L(>s  armes  sont  : 
d'or  au  chevron  d'azur,  chargé  de  trois  li- 
mes d'argent. 

RuppiÈRE,  en  Normandie,  jiorte  :  Super- 
bia  immanis. 

Saillans  ,  seigneur  de  Rinsonol  ,  porte  : 
Dieu  l'a  permis.  Les  armes  sont  :  d'azur  au 
chûlean  sommé  de  trois  tours  d'or,  la  iiorte 
de  sable,  au  chef  d'argent,  chargé  d'un  lion 
naissant  de  gueules,  armé  et  hiini>assé  d'or. 

Saint-Aignan  (le  comte  do)  portait  :  Soli. 

Sainte-Marthe  porte:  Palriir  filicia  tem- 
pora  ncbunt, 

Messire  Abel  de  Sainte-Marthe,  conseiller 
(hi  roi  en  ses  conseils  d'Klat  et  juive,  garde 
de  la  bibliollièi[ue  de  Foulainebleau,  et  son 
conseiller  en  sa  cour  des  aides  de  Paris, 
portait:  d'argent  h  trois  fusées  et  demie  de 
sable,  rangées  en  fasce,  au  chef  aussi  di»  sa- 
ble ;  supports,  deux  lions  d'argent,  cas  juo 
de  fasce  de  même.  (Voy.  le  'l'rophce  d'armes 
héraldie/ue.) 

Salvaing,  en  Dauphiné,  etc.,  porte  :  Que 
ne  ferais-jc  pour  elle?  d'autres:  Ilegi  dcrcla 
Jovique;  cri  de  guerre:  .1  Salvainn  le  plus 
gorqias. 

A.vmon  Salvaing,  selon  La  Colombière , 
vivait  c'ii  1012,  et  c'est  celui  cpii  esi  la  tige 
de  celte  maison.  fiuillVe\  de  Salvaing,  (ils 
d'.Vymon  \  1,  fui  pèic  de  Hugues  cl  île  diiif- 
frey  ;  et  (;ebii-ci  fut  grand  maître  de  l'onlro 
lies  Templiers,  el  Hugues  continua  la  race; 
A\mond  et  son  pelil-lils  vivaieni  en  1VI3; 
Cl  par  son  testament  de  l'an  lï2\),  il  chargea 
.\iiaiid  et  Jean,  ses  (ils,  et  leurs  desiOiidanls 
en  ligne  masculiiie,  de  porter  dans  leurs 
ba mieri'S  les  couleurs  du  noir  el   du  b'eii, 


437 


BEV 


DEPIGRAPHIE. 


DKV 


438 


et,de  faire  porter  à  leurs  pages  ei  à  leurs 
valets,  une  manche  de  velours  noir  et  bleu, 
parée  que  ces  deux  couleurs  étaient  sa  |)as- 
sioîi.  Le  roi  Louis  XIll  ayant  défendu  f)ar 
é'dit  l'usage  du  velours  sur  les  habits  des 
pages  et  des  laquais,  dérogea  eu  faveur  de 
l'illustre  Denis  Salvaing,  seigneur  de  Bois- 
sicu  et  de  Vourey,  conseiller  du  roi  en  ses 
conseils,  et  premier  président  en  la  cham- 
bre des  comptes  du  Dauphiné.  Les  armes 
sont  :  d'or  à  l'aigle  à  deux  têtes  de  sable, 
becquée,  membrée  et  diadémée  de  gueules, 
à  la  bordure  d'azur,  semée  de  fleurs  de  lis 
d'or;  cimier,  un  aigle  naissant  d'or,  à  deux 
têtes  ou  becs  ouverts,  tenant  en  leur  bec  un 
rouleau  où  est  le  cri  de  guerre;  supports, 
deux  aigles  d'or  tenant  chacun  en  leur  bec 
une  bannière  de  gueules  à  la  crois  d'or. 
{Voy.  VElat  politique  de  Dauphiné.) 

Sassenage,  en  Daupbiné,  porte  :  J'en  ai  la 
garde  du  pont.  Les  armes  sont  :  burelé  d'ar- 
gent et  d'azur,  au  lion  de  gueules,  brochant 
sur  le  tout. 

Sault  (le  comte  de)  portait  :  Patries  as- 
surgit  in.  iingues. 

Sayve  porte  :  Velis  quod  prosis. 

Seuy(  le  comte  de)  portait  :  Spes  modo, 
mox  fruclus. 

SijjiANE,  en  Dauphiné, porte  :  Sustentât  li- 
lia  turres;  d'autres  :  Certamine  parta;  d'au- 
tres :  Je  l'ai  gagnée  (1). 

Sixte  l\,  pape  au  xv'  siècle,  avait  pour 
devise  :  Auxilium  meum  a  Domini  qui  fait 
cœlum  et  lerram. 

Sixte  V,  pape  au  xvi'  siècle.  Sa  devise  : 
De  ventre  malris  meœ  tu  es  proteetor  meus. 

SoLVERTporte:  Altuin  petit,  imorelinquens. 

Soi'EcouRT  (le  mari[uis  de)  portait  :  Or- 
tiatque,  tegitque. 

SoYECoLRT  (le  marquis  de)  portait  :  Con 
mirar  illustra. 

Sully  (le  duc  de)  portai t:Jrrfeo  ubiaspicior. 

ÏAFFi-N,  en  Artois,  porte  :  Pense  à  ta  fin. 
Les  armes  sont  :  d'argent  à  trois  tètes  de 
Maure  de  sable,  tortillées  d'argent;  sup- 
poils,  deux  nègres,  tenant  chacun  une  flèche 
de  la  main  dextre;  cimier,  un  nègre  coitl'é 
et  ceint  d'azur. 

Texierd'Hautefelille  porte  :S/)/€nrfor/jo- 
noris,  virtuti  fidelitas.  Les  armes  sont  :  de 
gueules  à  un  lévrier  d'argent  passant,  ayant 
son  collier  de  gueules,  cloué,  bouclé  et  virolé 
d'or,  surmonté  en  chef  d'un  croissant  d'or. 

Thibault,  de  Sery  et  de  Beaurains  en 
Valois,  porte  :  Fidelis.  Messire  Jeau  Thi- 
bault, chevalier,  seigneur  de  Sery,  vivait 
]ien(ldnt  le  règne  de  Philippe  de  Valois,  qui 
lui  dunna  part  ù  sa  faveur  et  aux  plus  iiu- 
liorlantes  affaires  de  l'Etat.  {Voy.  l'Etat  de  la 
noblesse  de  1782.) 

(1)  Charles-Eninianuel-Phililjert-HyaciiUe  de  Si- 
niiane,  marquis  lie  Pianezze,  a  donné  "au  pulilic  l'iiis- 
toire  généainçîiliue  de  celte  illiislre  famille,  (|u"il  fait 
<  esceiidre  d'Hiindiert,  seigneur  souverain  d'.^pl,  et 
taron  de  Caseiienve,  qui  vivait  en  993,  Guiraud,  (jui 
vivait  en  1113,  prit  le  surnom  de  Simiane  que  sa 
postérité  a  conservé.  Les  armes  sont:  d'or,  semé  de 
Ui'urs  deliset  de  tours  d'azur.  (Voyez  VKlnl  iiolUhitie 
dn  DdUjiliiilé,  et  VElal  de  lu  noblesse  de  118'2.) 

Diction.n.  D'npiGRArnii'    L 


Thibault  DE  CoLRViLLE  |)orfait  :  Candidus. 
Messire  Isaac  Thibault  de  Courville,  cheva- 
lier, seigneur  de  Bellisle,  surintendant  des 
maisons  et  affaires  de  son  Altesse  Henri  de 
Bourbon,  évoque  de  Metz,  aujourd'hui  duc 
de  \'erneuil,  avait  pour  armes  :  de  pourpre 
au  cygne  d'argent,  ciiapé  d'azur,  soutenu  de 
deux  licornes  ;  cimier,  un  cygne  au  naturel, le 
vol  étendu  ;  l'écu  orné  des  colliers  des  ordres 
de  Notre-Dame  du  Monl-Carmel  de  Saint-La- 
zare et  de  Jérusalem,  dont  il  était  doyen  en 
France.  [Voy.  le  Trophée  d'armes  héraldique.) 

TiLLY,  en  Normandie,  porte  :  Nostro  san- 
guine tinctum.  Les  armes  sont  :  d'or  à  la 
ïleur  de  lis  de  gueules;  supports,  deux  lions; 
cimier,  un  lion. 

Tisserand  de  la  Tour  du  Bled  porte  :  En 
travail  repos. 

TixiER  porte  •.Priinipotui,sednondeprimi. 

Torchefelon,  en  Dauphiné,  porte  :  Optima 
facta  danl  animum.  Olivier  de  Torchefelon 
tit  hommage  à  l'archevêque  Jean,  en  1237, 
de  tout  ce  qu'il  possédait;  et  dans  cet  acte, 
il  est  qualifié  de  tniles;  mais  Jean  et  Guyot 
de  Torchefelon,  ses  descendants,  firent  la 
guerre  à  l'archevêijue  du  Vienne,  Thibaud  de 
Rougemont,  en  li02;  et  les  années  suivantes 
ils  en  eurent  tout  l'honneur,  et  Jean  mérita 
d'être  fait  maréchal  de  Daujihiné,  etc 

ToRVEox  porte  :  Turris  fortiludinis  tu, 
Domine. 

TouRNEMOucHE,  Bodoou  de  -Morlaix,  por- 
tait :  Plus  mellis  qunm  fellis. 

TouTEXOUTRE  p(jrtait  :  Tout  passe. 

Triender»,  en  Bretagne,  porte  :  Ha  soez 
vé,  c'est-à-dire  :  Serait-il  étranger? 

Trinqière,  eu  Languedoc,  porte  :  Ut  mo- 
rus.  Les  armes  sont  :  d'or  au  mûrier  arraché 
de  sinople,  fruité  de  |)Ourpre;  cimier,  un 
génie  à  demi  cor[is  au  naturel,  revêtu  d'une 
écharpe,  les  ailes  éployées,  tenant  dans  la 
luain  droite  une  épée  nue,  et  de  la  gauche 
un  mûrier  aux  émaux  de  l'écu;  supports, 
deux  génies  de  môme. 

TuRPix  DE  Crissé,  en  Anjou,  porte  :  Vici, 
victurus  vivo. 

TuRY  (  le  marquis  de)  portait  :  Gossen  la 
vista  chemen  las  plumas. 

Urbain  III,  pape  aiî  xir  siècle,  avait  pour 
devise  :  Ad  te,  Domine,  levavi  animam  meam. 

Urbain  IV,  pape  au  xiii'  siècle.  Sa  de- 
vise :  Fac  mecum,  Domine,  signum  in  bonum. 

Urbain  VI.  pape  au  xiv'  siècle.  Sa  devise  : 
Exsurge,  Domine,  judica  causam  meam. 

Urbain  VIII,  pai)e  au  xvir  siècle.  Sa  de- 
vise :  In  Domino  sperans  non  infirmabor. 

Vache  (duJ,  en  Dauphiné,  |Jorte  :  Di  giove 
amata  assai  ;  d'autres  :  Pax  in  virtute.  (iuil- 
laume  du  Vache,  marié  à  Calherioe  Brenier, 
vivait  en  lil3,  etc. 

Vachon  ,  en  Dauphiné  ,  porte  :  Solerti 
simplicitati. 

Vaillac  (le  comte  de)  portait  :  Ne  penne 
tempo. 

Varange,  en  Languedoc,  porte  :  Nulli  cetto; 
cri  de  guerre  :  Deo  jurante.  Les  armes  sont: 
d'or  à  la  croix  de  sable,  l'écu  en  bannière; 
couronne'lucale  ;  cimier,  une  aigle  naissante  ; 
supooits,  deux  hommes  d'armes,  vêtus  de 

15 


459 


DEY 


lilCTIONNAIllE 


DEV 


iGO 


daliiialiques  aux  armes  de  rétu,  s'uppuyaiil 
sur  un  écu  en  ov.ili',  ayant  cliannn  un  ^\ii- 
don  aux  armes  di.'  l'écu,  etc. 

Vaiianges  (Callierinc  de)  [lorlait  :  His  vir- 
tus  cvecta  rotii. 

V.4i\KNNE>  (Tliouias  de)  portait  :  Non  est 
mortelle  quud  opio. 

Vassy,  en  Normandie,  porte  :  Nodos  vir- 
ilité resolvo. 

Val'drev,  en  lîourfiogne,  i)orle  :  A  tout 
raudru;/;  d'autres  :J'«j  valu,  vaux  et  vaudrai. 

VeuÈau  !)e  (jUindmont  |M)rtc  :  Exhumili- 
late  cordis  perf/am  ad  astra. 

VivncY,  en  Bourj;u.inc,  poilc  :  Sans  varier. 

A'ervins  (le  marquis  de)  [)Ortuit  :  El  colit, 
il  pascit. 

ViAKT,  en  Poitou,  Blaisois,  Bourgogne, 
Cliampagnc,  Brie,  [wrle  :  Vivit  et  ardet. 

Victor  11,  pajte  an  xi'  sièrlo.  Sa  devise  : 
ipse  est  pnx  nostra. 

Victor  111,  pape  au  xi'  siècle.  Sa  devise  : 
Dominus  Deus  meus  in  le  .ipcravi. 

Vienne.  La  maison  de  Vieiuie,  pairie  du 
royaume,  tire  sa  devise,  e'i  i)artie,  de  son 
nom,  qui  est  :  Tout  bien  avicnne. 

ViGtiEK  de  Uicey  [lOite  :  l'une  saliabor. 

ViLLAiNESDE  Saint-Aihin,  eu  Bcrry  :  Dum 
.':piro  spcro. 

Villas,  baron  de  la  CiiajicDe,  porte  :  Furtis 
fortunam  spcrat. 

^■|LLEQVIEK  (le  marquis  de)  portait  :  Uni 
militai  astro. 

\'iLi.F.ROY  (le  marquis  do)  portait  :  Nre  sine 
fjloria  cadet. 

Vincent  Savoilhans,  en  Dauphint^,  ori;-;i- 
nairc  d'Orange,  porte  :  Ainsi  le  veux.  Jacques 
Vincent  lit  sou  testament  en  1V88,  et  Bartlic:- 
leini  Vinrent,  son  lils,  vivait  en  l'i-Gti,  etc. 

\'iNCE.Nï,  en  Dauphiné,  [lorle  :  Oninia  vir- 
fuli  cedunl.  Antoine  \incent  l'ut  |ilusieurs 
l'ois  échevin  de  la  ville  de  Lyon,  en  lo'i-i. 
Jean  Vincent,  son  lils,  l'ut  pourvu  d'un  of- 
licc  de  conseiller  au  parlement  de  GrenoL)le, 
en  loTi,  etc. 

ViBiEU,  en  Dauphiné,  porto  :  Virescil  vir- 
tus  sine  fine. 

Virieu,  qui  a  6lé  l'ancien  domaine  de  cette 
maison,  lui  a  donné  son  nom. 

GuiÛ'rcy  de  Virieu  vivait  en  10'i2;  il  est 
nonmié  dans  l'acte  d'une  dunalion  laite  [lar 
ri'm()ereur  Hesiri  au  monastère  de  Novalèze, 
où  il  a  le  titre  de  dominus,  et  il  y  conlirme 
cette  concession. 

Virot  porte  :  Virtus  vulnere  viret. 

VivoNXE  (le  comie  de)  portait:  Tua  niunrrn 
jiicto. 

VivoNNK  (lo  comte  de)  portait  :  Cllra  non 
mira. 

Vogué  db  Moxtlor  porte  :  Soin  rrl  voce 
leones  terreo. 

VoYER  u'Argensov,  à  Paris  :  d'azur  à  deux 
léopards  d'orposail  l'un  sur  l'aulie,  couron- 
nes et  armes  do  gueides;devise:jV(jyo)' /■'«««. 

Waroquer  ou  Varoqcier  ,  originaire 
d'ArlOiS,  ptjrlu  :  fieciitubiguc,  et  sic  rt  cor, 
pour  d  !••'  :  je  porte  In  droiture  partout  aussi 
nien  que  le  cunir;  nu  :  Waroi/uirr  franchise, 
pour  désigner  qu'il  est  la  facidi'ur,  la  bon  le 
foi,  et  alljché  a  sa  (lalrie;  ou  :  A  jamais  U'a- 


roquier  :  pour  dire  que  son  nom  s'est  rendu 
inuMorlel  dans  l'iiisti^ire:  poin'  cri  de  guerre  : 
Jlersin  {Voij.  Hersim,  tel  ipi'il  |)araîl  encore 
sur  l'épilaplie  de  François  <le  Waroquier, 
écnver,  seigneur  de  iMericourI,  inliuiué  à 
Saiiil-Nicolas  d'Arcy,  près  Sen'ds.  Les  armes 
sont  :  d'azur  à  une  main  dexire  d'argent, 
apaumée  et  posée  en  pal,  qu'on  a  6cart(,'lées 
de  Wignacourt.  Ces  arnns  furent  do'inées  à 
messire  Jean  de  Waroquier,  écuyer,  (pii  fut 
fait  chevalier  d'Artois  et  capitaine  de  Beau- 
mont,  |iar  Eudes  IV, duc  de  Bourgog  le,  pnur 
s'èlre  signalé  entre  ledit  sieur  dni-  et  Kohert 
d'Artois,  comte  de  Beaumont-le-Uoger,  de- 
vant Sai'it-Onier,  au  mois  de  juillet  13V0  ; 
lesquelles  armes  il  piit  et  p^rla  dès  lors, 
pour  sujet  et  pièce  honorable,  «ii  son  écu  et 
iioudier,  laissanl  les  ancieinies  armes  d  •  sa 
maison,  tpii  éiaient  de  sinople  à  trois  croi.s- 
.^.ints  d'argent  (I). 

Lonis-Giiarles,  corale  de  Waroquier  de 
Méricourt,  oOicier  de  la  com[)agnie  des  gre- 
n  idicrs  d'Abancourt,  attachée  ..u  régiment 
des  grenadiers  royaux  de  la  Picardie,  le  20 
août  1782. 

Wavrin  de  Villers,  au  Tertre,  en  Artois, 
porte  :  Moins  que  le  pas,  cri  d  .'  guerre  :  Wa- 
vrin, Wairin. 

Wignacourt  ou  Vignacourt,  en  Picardie, 
.\rlois,  Flandre  ,  Champague,  Alsace,  Es- 
pagne, etc.,  porte  :  Duriun  paliiniia  frango. 
Les  armes  so;it  :  d'argent  à  trois  Heurs  de 
lis  de  gueules,  au  pied  cou|ié  et  nourri  ;  sup- 
ports, deux  lions  d'or;  cimier,  un  cygne 

La  maison  de  Wignacourt  est  si  ancienne, 
iiu'eile  est,  r.u  sentiment  général  de  la  na- 
tion, môme  de  toute  l'Einope,  l'une  des  pre- 
mières de  la  chrétienté,  taiitpar  ses  alliances 
avec  les  premièi-es  maisons  de  France  el 
étrangères,  qui  lui  donnent  deî  pare  tés 
avec  i)lusienrs  tètes  couronnées,  cunnneavec 
celle  de  France  et  d'Espagne,  etc.,  par  le 
nombre  inlinides grandes  possessions  iju'elle 
a  eues;  par  les  deux  célèbres  grands  maîtres 
de  iMaite  iju'elle  a  donnés,  et  autres  très- 
grands  el  i  H  ustres  iicrsonnages  ;  par  le  nomhie 
intini  de  vaillants  chevaliers  dupremierordro 
chrétien,  qu'elle  a  donnés  et  ne  cesse  de  don- 
ner, que  par  le  nombre  inlini  des  chapitres 
nobles  où  elle  est  admise,  depuis  le  temps  où 
elle  commence  à  être  connue  sous  le  noin  de 
Wignacourt;  et  l'on  peut  bien  dire  ici, 
comme  dit  l'épi  ta  plie  d'Adrien  de  Wignaeourt, 
décédé  grand  maitrede  Mal  te,  h.- 't  février  lG9o: 
i'i  gcneiis  sjiUiidurt'iii  qiia'ra$ 
lldbis  in  sulo  iioiiihu'. 

I>(  riscs  ou  murqucs  des  principaux  Impri- 
meurs cl  Libraires  qui  n'ont  point  mis  leurs 
noms,  ni  celui  de  la  ville  ou  du  lieu  de 
l'impression,  aux  livres  sortis  de  leurs  pres- 
ses ou  de  leurs  boutiques. 

Ij'Abeléiiùl  de  l'Angelier,  de  Paris.  — 
L'.ibraliam,  de  Pacard,  de  l'aiis.  —  L'.ligle, 
des    Billcrs,   d'Anvers   el  de   Douai.  —  l>c 

(l)  Voyci  sur  cela  la  Science  des  Armoir.  par  Pal- 
liid,  |>.  iiS;  le  Tiajitu'c  d'iirmcs  lieiatduiuis,  par 
Pia;io.  p.  8.1  ;  les  Oii.jiiic»  du  clicv.  h'It'iiiiilicl;  le 
licaicil  dci  liérniili  d'urines  de  t'Iamlic. 


4'ji 


DEV 


DEPIGRAPIllE. 


DEV 


i6i 


Blade,  de  Rome.  —  De  Rouville  ou  Uoiiilk', 
de  Lyiin.  —  De  ïliarné.  —  De  Vclpiiis.  — 
L'Amitié,   de  (îiiillauine    Julien,   de  Paiis. 

—  L'jMfre,  de  ClirislO[)lie  Raiilielingius  nu 
Rnffleiii^liein,  de  Leyde.  —  Ancre  entorlille'e 
et  wonlue  iViin  daupliin  ,  des  Maïuices, 
de  Venise  et  de  Rome.  —  De  Choiiet,  de 
Genève.  —  De  Pierre  Auij^rt,  de   Genève. 

—  L'Aiif/f  Gardien,  de  Hénant,  de  Paris.  — 
VArhre  vcrd,  de  Riclier,  de  Paris.— L'.-lr/o»!, 
(i'0|)Orin  on  Hei'bst,  de  BAle.  —  De  Rrylin- 
ger,  (le  Bàle.  —  De  Louis  le  Roi,  de  Râle. — 
De  Pernet,  de  Bâle.  —  L'Arrosoir,  de  Ri- 
gaui(,  de  Lyon.  —  Le  Basilique  et  les  quatre 
Éléments,  de  Rogn y,  de  Paris.  —  Le  Bêcheur 
ou  le  Jardinier,  de  Maire,  de  Leyde.  —  Le 
Bellérophon,  dePérier,  de  Paris.— Le fifr^cr, 
de  Rose  et  de  Colomien,  (ie  Toulouse.  — 
La  Bonne-Foi,  des  Billaines,  de  Paris.  — Le 
Caducée,  des  Weciiels,  de  Paris  et  de  Franc- 
fort. —  Le  Cavalier,  de  Pierrre  Ciievalier, 
de  Paris.  —  Le  Cordon  au  soleil,  de  Drouart, 
de  Paiis.  —  Le  Chêne  verd,  de  Nicolas  Ches- 
iicaUjde  Paris.  —  Le  Cheval  marin,  de  Jean 
Gymnique,  de  Cologne.  —  Les  Cigognes,  de 
Nivelle  el  de  Cramoisy,  de  Paris.  —  La  Ci- 
tadelle, do  Mounin,  de  Poitiers.  —Le  Saint- 
Claude,  d"AMd)roise  de  la  Port'%  de  Paris. — 
Le  Coq,  de  Wigan  Hanen  Eiben,  ou  Gallus 
de  Fiancforl.  —  Le  Cœur,  de  Huré,  de  Pa- 
ris. —  Les  deux  Colombes,  de  Jacques  Ques- 
nel,  do  Paris. — I^e  Compas,  de  Plantin, 
d'Anvers;  ties  Morets,  d'Auvers.  — De  Fran- 
çois Uaphelingien,  ou  Raftlenghe,  de  Leyde. 

—  De  Bélier,  de  Douay.  —  D'Adrien  Périer, 
de  Paris.  —  De  Soubron,  de  Lyon.  —  Le 
Compas  d'or,  de  Claude  cl  de  Laurent  Son- 
nius,  de  Paris.  —  Le  Corbeau,  de  George 
Rabb,  ou  Corvin,  de  Francfort.  —  La  Cou- 
ronne, de  Materne  Cholin,  de  Cologne.  — La 
Couronne  d'or,  de  .Matliurin  du  Puis,  de  Pa- 
ris. —  La  Couronne  de  Flcurani.,  de  Rousse- 
let,  de  Lyon.  —  De  Jacf|iies  Cres|iiu,  de  Ge- 
nève. —  La  Crosse,  d'Episcopius  ou  Bis- 
eliop,  de  Bille.  —  Le  Cygne,  de  Blancher.  — 
Les  Cléments,  deRoig'iy,  de  Paris.  —  L'Elé- 
phant, de  François  Regnanlt,  de  Paris.  — 
L'Enclume  et  le  Marteau,  dUeuii  Putii,  de 
Bâle.  —  L'Envie,  de  Gazeau.  — Les  Epis 
mûrs,  de  Du  Bray,  tle  Paris.  —  L'Espérance, 
de  Gorhin,  de  Paris.  —  De  Barlhéleiiii  de 
Albert is,  de  Venisi'.  —  L'Etoile  d'Or,  de  Be- 
noît Prévost,  de  Paris.  —  La  Fleur  de  Lis, 
de  Cardon  et  d'A'iisson,  de  Lyon. — Li 
Fontaine,  de  Yascosan  ,  de  Paris.  —  Des 
Morels,  de  Paris.  —  La  Fortune,  de  Pli. 
Borde  et  de  Rigaud,  de  Lyon.  —  Le  Frelon, 
des  Frelons  et  Harsy,  de  Lyon. — La  Galère, 
de  Galiiitdu  Pré,  de  Paris.  — Les  Globes  ou 
Balance,  de  Janssun  ou  Blaew,  d'Amster- 
dam. —  Les  Grenouilles  ou  Crapauds;  de 
Froschover,  de  Zurich.  —  Le  Griffon,  des 
Grilfes,  de  Lyon.  —  D'Antoine  Hierat  ,  de 
Cologne.  —  Do  'NVyrioî,  de  Strasbourg.—  La 
Grue  ou  Vigilance,  d'E])iscopius,  de  Bàle.  — 
De  Jean  Gymnique,  de  Cologne. — L' Hercule, 
de  Vitré,  de  Paris. — De  Jean  Maire,  de 
Leyde.  —  L'IIermalhène  ou  Terme  de  Mer- 
cure et  Pallus,  de  V'erdust,  d'Anvers.  —  Le 


Janus,  de  Jean  Jannon,  de  Sedan.— Le  Nojn 
de  Jésus,  de  Pillehotte,  de  Lyon.  —  La 
Lampe,  de  Perne  ou  Pernet,  de  BAIe.  —  La 
Licorne,  de  Jean  Gymnique,  de  Cologne.  — 
De  Boullé,  de  Lyon.  —  De  Cliappelet,  de 
Paris.  —  De  Kerver,  de  Paris.  —  Le  Lion 
rampant,  d'Arry.  —  Les  Lions  et  l'Horloge 
de  sable,  d'Henri  Pelri,  de  Bâle.  —  Des  héri- 
tiers de  Nicolas  Brylinger,  aussi  de  Bàle.  — 
Le  Loup,  de  Poucet  Le  Preux,  de  Paris.  — 
Le  Lis,  de  Junle,  de  Flnience.  de  Rome,  de 
Venise  el  de  Lyon,  etc.  Ils  ont  pris  qut'lque- 
fois  l'Aigle  de  Blade,  de  Rome.  —  Le  Lis 
blanc  ,  de  Gilles  Bleys,  de  Paris.  —  Le  Lis 
f/'Or,  d'Ouen  iPelii,  de  Paris ,  et  de  Guil- 
laume Boullé,  (le  Lyon.  —  Le  Mercure  fixé. 
de  Biaise.  —  Le  Mercure  arrêté,  de  David 
Douceur,  de  Paris.  —  Le  Mûrier,  de  Morel, 
de  Paris.  —  Le  Navire  ,  de  Millot.  —  Le 
Grand  Navire,  de  la  Société  des  Liliraires  de 
Paris,  pour  les  impressions  des  PP.  de  l'E- 
glise. —  Le  Naufrage,  de  Duchesne. —  L'Oc- 
casion, de  Fouet,  de  Paris.  —  L'OEil,  de 
Vincent,  de  Lyon.  —  L'Olivier,  des  Klien- 
ncs,  de  Paris,  et  de  Genève.  —  De  Pâtisson, 
di'  Paris,  qui  est  celui  des-Elicnnes.  — De 
Sébast.  Chapjielet,  de  Pans.  —  Di'  Gamonet, 
de  Genève,  qui  est  celui  des  Etiennes.  — 
De  Pierre  l'Huiliier,  de  Paris.  —  Les  Elzé- 
virs,  d'Amsterdam  el  de  Leyde. —  L'Oranger 
de  Zanetti,  de  Rome  et  de  Voiise;  de  Tosi, 
de  Rome.  — L'Orme  entortillée  d'un  cep  de  vi- 
gne, selon  quelf]ues-uns,  des  EIzévirs. d'Ams- 
terdam et  de  Leyde.  —  L'Oiseau  entre  deux 
serpents,  des  Fiobens,  de  Bàle.  —  La  Paix, 
de  Jean  Heuqueville,  de  Paris.  — La  Palme, 
de  Courbé,  de  Paris.  — Le  Palmier,  de 
Bebelius  ,  d'Essingrein.  —  De  Guarin,  de 
Biile.  —  La  Parnasse,  de  Ballard,    de  Paris. 

—  Le  Pégase,  des  Wéchels,  de  Paris,  et  de 
Francfort.  —  De  Marncf  ou  Marnius  et  des 
Aubry,  de  Francfuit  el  d'Hanaw. —  De  Denis 
du  Val.  de  Pans.  —  Le  Pélican,  de  Girault, 
de  Paris.  — De  François  Héger,  de  Leyde. — 
Des  deux  MarnetTs,  de  Poitiers,  Jean  et  En- 
guilbert.  —  Le  Pcrsée,  de  Bonhomrne,  de 
Lyon.  —  Le  Phénix,  de  .Michel  Soly ,  de 
Paris.  —  De  Pierie  LeH'en,  de  Leyde.  —  Le 
Pin,  de  Le  Franc.  — De  P.  Aubeit,  de  Ge- 
nèvi',  d'Avisbourg.  —  La  Pique  entortillée 
d'une  branche  et  d'un  serpent,  de  Frédéric 
]\Ioiel,  de  Paiis.  —  De  Jean  Bienné ,  de 
Paris,  et  ipielquefois  de  Rdbert  Etienne.  — 
Le  Pot  cassé,  de  Geod'roy  Thory,  de  Pai'is. — 
La  Poule,  des  Myles  et  des  Birkmans,  de 
Cologne;  et  de  Meursius,  d'Anvers.  —  La 
Presse  ou  Imprimerie,  de  Badins  Ascencius, 
de  Paris.  —  La  Renommée ,  des  Janssons, 
d'Arastei.dam.  —  De  Hauti»,  de  la  Rochelle. 
De  Sigismond  Feyrabem,  de  Francfort.  — 
La  Rose  dans  un  cmur,  de  Corrozet,  de  Paris. 

—  La  Ruche,  de  Robert  Fouet,  de  Pans.  — 
Le  Sage,  de  Sartorius,  d'ingolstad.  —  La 
Sulumandre,  de  Zciiaro,  de  \'tiiise. —  De 
Pesuot,  de  Lyon.  —  De  J.  Crespin,  de  Lyon. 

—  De  Di  nis  Moreau,  de  Paris.  —  De  Claude 
Senneton,  de  Lyon.  —  La  Samaritaine,  de 
Jacques  du  Puis,  de  Paris. — Le  Samson  dé- 
chirant un  lion,  de  Caleu  et  de  Quinte),   de 


405  RU 

r,V)logne.  —  Le  Samson  emportant  les  portes 
de  la  ville  de  Gaza,  do  Scipiori  el  do  Jean  de 
Cijibianoou  Ciarvian,  de  Lvon  ;  et  de  Hugues 
do  Kl  Porto,  de  Lyon.  —  Le  Saturne,  de  Co- 
li'-iiet  ou  de  Colines,  de  Paris,  et  quoliiuefois 
d'Hervuij;ius  de  BAIe.— Le  Sauvuf/e,  doBuon, 
de  Paris.  —  Le  Sauveur  du  monde,  de  Calcu 
et  de  Ouinfel,  do  Cologne.  —  Le  Sceptre 
éclairé,  de  Xiucenl  de  Lyon.—  La  Science, 
de  Lazare  Zetzner,  de'  Strasbourg.  —  Le 
Serpent  mosaiqiir,  do  Martin  le  jeune,  de 
Paris.  —  D'Kustaolio  Vignon,  de  Genève.  — 
Le  Serpent  entortille  autour  d'une  ancre,  du 
mémo  Vignon.  —  Li^s  deux  Serpents,  dos  de 
Tournes,  de  Lyon  et  de  (ienovo.  —  Les 
Serpents  couronnés,  entortillés  d'un  bâton  , 
renfermant  un  oiseau.,  des  Froliens,  de  BAle. 

—  Le  Soleil,  de  Bru,.;iot.  —  De  (Juillard,  do 
Paris.  —  DcVlac),  do  la  Haye  en   Hollande. 

—  De  Basa,  de  Venise  —  La  Sphère,  des 
Blaews  ou  Janssons,  d'Amsterdam.  —  Des 
Hugnetans  et  Ravaud,  de  Lyon.  Il  s'est 
trouvé  aussi  diverses  éditions  Vie  livres  do 
Hollande  dans  ces  dornièros  années  ,  mar- 
quées de  la  Sphère,  sans  nom  d'imprimeur. 
—Le  Temps,  voy.  Saturne,  comme  ci-dessus. 

—  Le  Terme  des  trois  Mercures,  d'Hervagius, 
de  Bàle.  —  La  Toison  d'Or,  de  Camusat,de 
Paris.— Le  Travail,  de  J.  .Maire,  de  Leydc.— 
La  Trinité,  de  Pillohotte,  de  Lyon.  —  De 
HJeturas,de  Paris.  —  L'Uberté  ou  Fécondité, 
d'Hubert  Goitzius,  do  Bruges.  —  Le  T'ose, 
ou  la  Cruche  penchée,  de  Barihél.  Honorât, 
de  Lyon.  —  La  Vérité,  do  Commelins,  d'Hoi- 
dolborg  et  do  Saint-André,  et  do  David,  de 
Paris. —La  Vertu,  do  Laurent  Durand  de 
Paris. — Les  Vertus  Théologales,  do  Savreux, 
<le  Paris.  —  Le  Victorieux,  de  Vincent,  de 
Lyoi}.  —  La  Vigilance  ou  la  Grue  sur  une 
crosse,  d'Fpiscopius,  de  Bàlo.  —  Vipère  de 
saint  Paul,  de  Michel  Sonnius,  de  Paris  ;  de 
P.  de  la  Bavière,  de  Genève,  etc. 

DLVRBEKHl,  aulroiiient  dit  Amidou  Kara- 
A.Mm,  ville  de  la  Tur([uie  d'Asie, sur  le  Tigre. 

Sur   une  porte    de    la    ville    réédifiée    sous 

les  règnes  de  Valens  et  de  Valentinien. 

Virliiie  per.  .  .  . 

piis   iiiviitis([.   iin()Or;iloril)iis 

salvisq.  Valcnliijiaiio  cl 

Graiiaiio  pcrpcluis  ac  scmper 

liiuinpaloiiljiis   ariioris 

pii'lalis(|.    moiiiiiiieMlo 

llainlis  (1)  ;eililkal;i  i;st 

{Cardinal  Mai,  32.3,2.) 
DIJON,  (liel'-lieu  de  laCùle-d"Or,cnFrance. 

lipitaphe  de  Boucicaut ,  de  son  père  el  de  sa 

mère. 

Lieu  incerlain. 

L 

Cy  gisi 

Pl'u  noble  chevalier  incssire 

Jean  Le  Mengre  dii  l  lioiiciqiiaiil 

le   péri! 

(1)  Muralori  (IWS.C)  Lii.  I,,rc  iirbs. 


DICTIONNAIRE  DM 

maiesciial  de  France 
qui  ircspassa  à  Dijon  le   l.'i  jour  de  mars. 


4C4 


IL 

Sur  la  môme  dalle. 
Cy-gisl  l'eu    iiolde  dame 

Floryc  de  Liriyere, 

femme  du  dicl  niaréclial 

laquelle  irespassa  en  son  cljasiel  de  Bnrisdore 

le  ....  jour  de  mil  ccr.c. 

I!L 

Cy-gist  noble  chevalier  mes- 

sire  Jean  Le  Mengre  diet 

Bouciquaul  le  fils,  mares- 

clial  de  France,  grand  connétable 

de  l'empereur  et  de  l'euipiriMie 

Conslaiilinople 

gouverneur  de  Jaunes  pour 

le  roy,  conle  de  Ueauforl, 

de  Aulx,  d'Alest  et  vicomle  de 

Tnrenne.  Lequel  Irespassa 
en  .\ni,'lelerre  illee  eslaiil  pri- 
sonnier le  xxvn<=  jour  de  ....  mil  ccccxv. 

[Bibliothèfiue  nationale,  SIss.  de  Dlpuv, 
n"  661.) 

Ces  épitaphes  sont  imprimées  aussi  dans 
Vllistoire  du  marécliul  de  Boucicaut  mise  en 
lumière,  par  Tli.  Godel'roy,  p.  283,  430. 

IV. 

Abbaye  de  Saint-Bcnigne. 
Tiposco  setla  poleus  coriiprcudere  L  *t* 

^  JEqi]3  Miui  sil  mens  et  sani  rogo  sensus 

53  Rei'ia  scqui  dones  pr.ebens  b  ne  uita. 

oCorpusetactaregeusiESv.niala  cuncla  repcUas 
S  llosles  bine  tollas  coei.i  moileralor 

kE  10  Mun  adiu:or  velutes  sator,  atquo 

H  Triste  fuga  loluui  cor  dirige  ad  alta. 

(Labue,  Thés.  Epitaph.,  p.  135.) 

Nous  donnons  ici  queUpies-nnos  dos  épi- 
taphes scndjlablos  (]uo  l'on 
l'ocuoil  de  Labbe. 


trouve  dans  le 


V. 

Pierre  Léon,  père  de  l'anli-pape  Anaclel. 
-rPraleril  vl  vcittus,  priuccps  seu   l'.ex  opu/fiifiis, 
R    El  nosvl  l'mmts  ;  puluis  el  vudua  sumus. 
HToitautisque  fcouis  pollens  P«/rMS  eccc  Leonis, 
W    Respicc  (|iiaui  modico  nunc  legilur  lumulo. 
--:  Vir  fiiil  iiumriisiis  queui  proies,  gloria,  census 
w    Siisliilil  iu  ri/n,  non  sil  vl  aller  ilu, 
n  Li^gum  seru(i/ui  palri;e  deeus,  vrliis  amnloi , 
M    Exlruxit  cclsis  lurril)us  aslra  poli. 
cOnmia  \nxeliira  mors  oblonebraiiil  nmara, 
■j».     Nomiiiis  ergo  lin  pralia  pai(  al  e\. 
—  Innius  iu  iiunuto  fiilgelial  sole  seri(H(/o 
v:     Séparai  huac  no/ijs  ciim  poliis  alque  \npis. 

(Laiibe,  p.  135.) 


w, 


DU 


bliPlGlUPlIlE. 


DOU 


466 


VI. 

A  Cordoue  au  tombeau  desainte  Eugénie. 
PiE 


--V  •  •    •• 

pGenv  ■ 
mEx  •  * 

zNobis  hic 


lis  '  '  vvliieia        '  * 
*     "        vs  irvtvIcnUim, 
*■        qvi  foecviula 

*  ■        rclenlal 


—  In  cœlo  delnnc  niervit  per  soBcvla  vigeiil 
'^  Adivncla  pollet  cvrisn  sancloivm  in  aicc 
S  Mercedes  ipso  rviili  svb  sole  corvscat 

>  Ambieiis  sacri  gloriam  de  nierce  crvoris 
?5  Rex  liibvil  cvi  coionam  per  secla  fvivra 
hTv  ilaqve  nvlihvs  mariyr  nos  manda  divinis 

—  Idem  svb  era  novies  cenlvni  ivgvlaUir 
ssRvrsvs  sexagies    el    vno    septem    de    Calendis 

[Aprilis, 

(Labbe,  1'.  120.) 

VII. 

Michel  Violé,  abbé  de Saint-EuverU  à  Orléans. 
gMsrniore  sub  nitido  Michaèl  Violwus  ab  orlii 
"-    Inclytus  exiniia  noljili(ale  lalet 
nCondilnrhic  corpus  gclidum,  sed  sidéra  cœli 
S     Huius  1er  felix  spinlus  alla  lencl. 
>Aller  in  œtlicreo  lucel  Yiolœiis  Olyinpo 
M    E^regiiis,  naium  qiiem  colit  aima  coliois. 
r"Luclus  qiiisq  ;  graucs  pellat,  super  aethera  circuni 
•<;    Vinctus  Pliœljea  lonipora  liico  nilet. 
— Igni.i'er  ecce  polus  solilo  niagis  eniicat,  orlii 
O    Onine  Deus  rapuii  deficienle  suc. 
nLnce  noua  soleni  vincii  fulgentior,  hincque 
PI    Eii  lis  cria,  lamen  sol  \'îo/(rws  erii. 
■«îVicUis  nunc  niœrei  Plioehus,  cun;  clarior  ipso 
cfl    Sol  rulilel  celsi  pictus  in  axe  poli. 

(Labbe,  p.  13i.) 

VllI. 

Epilhaphe  de  Nicolas  par  Evanlius,  son  fils. 
aNobilis  et  magno  virlulum  culmine  cels —  E. 
"-Ingens  consiliis  cl  dixlro  belliger  act— —         V. 

nCare  niihi  geniior,  el  viia  carior  ips A. 

eHoc  nati  pielas  offerl  posl  funera  carme —  N. 

cOITerreincolumi  quo;l  mors  nefanda  veumi  T. 
r-Lnx  tibi  sumnia  Dei,  neciion  el  gralia  Christ  1 
>-Adsil  perpétue;  nec  desit  leniporis  vs— -  V.  : 

oOninipotensqne  luis  non  reddat  débita  cnipi       S. 

(Labbe,  p.  13i.) 

Lnblie  donne  encore  les  épitliaiilies  sui- 
vantes faites  en  l'honneur  de  l'abbé  de  S.iint- 
Euverle.  Ce  sont  plutôt  des  chronographes. 
Voyez  ce  mot. 

IX. 

IIICCE  die  Mail  bissepteno  MoLœVs 
Sidera  ConsCciicllt,  CVI  dlVtVrnaqVles. 
H.  ccccc.  !..  vv.  vv.  vv.  uni.  nui.  1. 


X. 

Autre. 
SecIum,.Annum,  Mensenique,  Diemque,  alque 

insuper  ITorani, 
Queis  Viotans  oliil  Diui  Euurli  inieger  abbas, 
Nosccre  qnis(|ins  aues  :  non  peruia  ciiique  doceoit 
Te  ratio.  Hoc  e  Zodiati  signis  gralibiisque 
Disce,  quibus  septem  lune  errauere  Ptanelœ. 
Ilenncs  hisscno  Tauri,  Sol  bis  duodeiio  : 
Bisscrin  C.tjpris  Geminoruni,  Falchicr  iino  : 
M«rs  SL'Xto  Capricorni,  cxtrenio  Luiin  vagatur. 
Parle  loiiein  vndenaopposilunifertScoipins  Hcrmce. 

XI. 

Autre. 
M.iij  aduersuscral  pridie  Idmlupiiei  llermœ. 

Mercnrio  aducrsus,  ilercurnque  cboio. 
Memirium  gens  docta  colit.  Dociissimus,  heu,  neu, 

Aduerso  doctis  tune  lutte  Piœsul  obit. 

DOLS  ou  BOURG  DE  DÉOLS  ,    départe- 
ment de  l'Indre,  en  France. 

1100. 

l'rrRsul  Aginnensis,  vir  canus,  nomine  Syinon 

In  causis  Cicero,  moribus  ipse  Ca(o 
Ad  natale  sohini  retiens  ad  Hitnrigenses 

Occiilit,  inque  sua  subliiiuiilatur  humo 
Pi:esidi>  ossa  fovcl  modo  sancia  Maria  Dolensis 

Foverat  et  pueruni  terra  Dolensis  euni. 

{Mém.  de  la  soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  Ik.) 
DORCHESTER  (Oxfordshire),  en  Angleterre. 

John  deSutton,  abbé  de  Dorchester,  1339-13V9. 
Abbalis  gessit  vices  hic  qui  requiescel, 
olin  de  Sutiona  dictns  quem,  Criste,  corona. 

i  Sépulcral  monuments,  101.) 

DORE,  dons  le  Herefordslilre,  en  Angleterre. 
Eglise  de  l'abbaye  de  Dore. 

Epitaplie  de  Jean  Breton,  évpqiie  d'Hereforii,  mou  en 
127j,  enterré  dans  la  nef  de  cette  cathédrale. 

Pontificis  cor  Xriste  Johannis. 

{Sépulcral  monumenls,  I,  19i.) 

DOUE,  dans  la  Haute-Loire,  en  Franco. 

Ancienne  abbaye  de  Saint-Jacques  de  Doue. 

Année  1219. 

D.    0.    M. 

El  iiitlile  inemoiie  heati  Robei  il  de  Mohun 

Aniciensis  episcopi  liic  ab  impiis  interfecli 

El  in  islo  loco  sepulii. 

Aniciensis  eras  prsesul,  Roberte,  palernis 

Slemmalibus  clams  sed  pietaie  magis 

Jura  tnendo  sacre  caihedre  cadis  ense  cruento 

Te  civem  peihihent  astra  siiperna  poli. 
Robert,  évéque  du  Pu.v  en  Velav,  péril  as- 
sassiné par  Bertrand  de  Gares,  chevalier  qu'il 
avait  excommunié. 

[Mémoire  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi. 
t.  III,  p.  222.) 


467  LLN  UlCïlOiN 

DUBLIN,  cn|)il;ile  de  l'Irluiuio. 
Thomas  Crauleij ,    orchcvéïiiie   tic    Dublin    H 

ehaiivlicr  de  l'université  d  Oxford,   mort 

rnlWT. 
Klori  inmlilicnm  Tlioiiix  Craulo  Dciis  islum 

Aiiniiiioplaïuiii  l'uiieris  esse  locuin 
Talcm  miUi\iiIu(iis  is  iiuciii  posU,-a  rexil 
Qiio  biLii  (iiUL'bi\it  icquiom  qiiuiii  hiiuiiia  llexil 
M.  C.  juiib'C  qiialcr  I  duplex  V  lumieia  1er 

liiveiiies  aniiuiii  fjiio  ruil  isic  paler 
Adelmi  fcsto  ciirsu  niigiavil hoiieslo 
Oui  tircuiii  slalis  prccihus  sibi  suliveulalis. 
Iiicedciis  siblc,  lofiis  aspice  quiil  leiiol  isle 
Poiilifieis  g'Uim   d'Evelyn  corpus  limuilaluu» 
Tiaiisi'uga  qucm  ceriiis  dum  vila  viies  vaiiavil 
Mois  carnis  vivis  suh  liuiuo  IccUiin  si:)i  slravit. 
Aiiuisbis  dénis  paler  almus  alumpniis  egenis. 
Sedil  saiiclus  fmigeiis  vices  poiililicalus 
Spiiilus  erupil  non  arle  valeiis  revocari 
Quaeso  piis  precibus  liki  velis  auxiliari. 

Celte  épitaiiho,  qui  paraît  avoir  été  copiée 
ft  placée  dans  la  catliédralede  Dublin,  existe 
en  original  au  New-College  d'Oxford 

(Septilcrtd  mon.  of  Ihc   Grcat-Bntatn  , 
t.  11,  p.  ÎÎO.J 

DURHAM,   évôché  suHragant  d'York,  eu 


Angleterre. 


1. 


Ancienne  inscriijlion  sur  te  nnir  de  l'abbaye  de 
Gerbij  [?]  (dirvense  niunasteriuuii  au  dio- 
cèse de  Durham. 

Dedicalio  basilicic 

S.  Failli  vin  kl.  mail. 

anno  xvi.  Ecliridi  régis 

CeoKridi  abb.  cjusilennuie 

ecclesi^e,  Deo  ;  uclore, 

condiloris  amio  nn. 

(Cardinal  Mai,   p.    1G3;  Bollandisths  , 

t.  Vil,  juillet,  p.  l:il».j 

II. 

Walter  de  Sfcirlaw,  érét/ue  de  Durham,  mort  le 

li'i-  mars  IVOo. 

llic  jarel  boue  iiieiuoiie  \Yaileius  Skirlawpii- 

iiaiiii  Lpisropiis    (;o\enlr,  el  l,i(  lillii  Id   dcinile 


NAIRE  LL.N  4G8 

lîallmii.  el  Welleiis,  el  poslea  ad  liane  saeram 
selein  Unlielaiens.  liaiislalus  ipii  oblil... 
dieiiiensis  ....  aiiiio  Doinini  mlccc. 

Deuni  pro  anima  ejus. 

I.i^s  enirailles  avaient  élé  placées  à  Hour- 
deii  (Yorcksliire)  avec  cette  inscription  : 
iiic  i'ei|uiescunl  viseera  Wallcri 
Skirlaw  quondaiii  Dunoloniies...  episcopi. 
{Srjtulcral  monuments  of  thc  Great-liri- 
tain,  -2,  18.) 

III 

Epiluphe  de  Louis  de  Beaumont,  év(<iue  de 
Durham,  mort  en  1317. 

tPlTAPUlUM. 

....  in  (^ilia  iialus 
De  Bellatnonlc  (sic)  jacel  hic   Ludovieus  hunialus 
Nobilis  ex  fonte  regmn  coniiUiuique  crcalus 
Praisiil  in  liac  sede  cœli  ktlclur  in  ;cde 
Preleriens  sisle,  incniorans  quanlus  fuil  isle, 
Cœlo  qiiain  dij^nus,  jnslus,  pins  alque  benigniis, 
Dapsilis  ac  hilaris,  ininiiciis  semper  a\aiis. 
Sur  la  lêle. 
Credo  qiiod  redemplor  meus  vivil.elc,  etc. 
Sur  la  poitrine. 
Iteposila  est  haec  spes  in  sinu  meo. 
Domine  misère. 

A  droite. 
Coiisors  sit  sanclis  Ludovieus  in  arec  lonanlis. 

A  gauche. 
Spirilus  ad  Chritluin  qui  sanguine  libéral  istnni. 
[Sépulcral  monuments,  t.  1,  p.  cliv. 

IV. 

Epitaphe  de  Robert  de  Marina,  évéque  de 
Durham,  mort  en  1217,  dilapidateur  des  re- 
venus de  l'Ef/lise. 


Culmina  uni  rupi 
Ksi    sedali    si 
Oui  |ifniiiliis  rc;;i 
Uiiiiii   murs  iiiimi 
Voliis    propiisi 
yuod  sum  vos  eri 


tiudes  pompasi|iie  sili 
si  nie  pi'tisire  veli 
tnonifTi'S  siipiT  otinija  -.i 
i]uii   iiascjl    iioiiore   |iiili 
SI  unies  (sic  I  l'iiiTam  lioiiesi'i  | 
ad  nie  <  iirieii'lo  veli 


[Sépulcral  monuments,  II,  ccLXXin.) 


E 


KLNK  (en  Roussillon),  Pyrénées-Orientales, 
en  France. 

I. 
10(J9. 

Aiiiio  i.xvnii  posl  millesimo  incarnationc  dnica  , 
indiciione  \n,  levcrculissinms  epïTs  islius  ec- 
ilesie  Raiiimndus  el  ClaurelVediis  Crtuies  si- 
inulcpie  A/...l.iis  comilissa,  paiilerque  boninibns 
lioiiiinilins  islius  lerie  polenles,  nieilioiies,  al- 
que minui't's,  jiisseniiii  boc  aliare  in  lionorcm 
diïï  noslii  Jesu-Chrisli  el  iiiarliris  liac  viiginis 
ejus  Eulaiic  cditicarc  proplnr  O^'um  el    remc- 


diuin  animas  illorum.  illos  el  illas  qui  ad  hoc 
allarc  adjiiloriiim  fetêT  cum  consanguinibus 
illorum  lani  vivis  quam  cl  del'unelis  elecloiiim 
Inoruni  jnngerc  digncris  consoicio. 

M.  Mérimée  (Not.  d'anvoi/ar/e  dans  le  midi 
de  la  France)  oLiseive  i]\ic  ces  trois  mois  : 
patentes,  minores,  midiocrcs.  semblent  indi- 
(pier(ipiaraii(e-tioisa'is  avant  rélahlissemont 
de  la  plus  ancienne  coiumune  |Laon]  (]ui  est 
de  111-2)  la  division  des  pei sonnes  en  trois 
ordres  :  nobles,  bourgeois  et  serfs. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  3Iidi,  t.  III. 
p.  71.) 


tfiO 


ERr 


H. 


DEPIGRAPHIE.  EVK 

EVOUA,  en  Portugal. 


470 


1144.  -  A  l'église. 
Eliia  virons  coiuiaiii,  ucc  inarciila  llore  caJiico 

Uebilis  aniisso  Inmiiie  cseca  jacet 
Flcliilis  ergo  dolei  et  morle  jaccnlis  alumni, 

Non  habilura  pareni  nec  vitliiaia  pari. 
Eaiiia  ilccor  proliitas  que  sa^ciiia  noslra  tiilt  iiiiil, 

Morle  Kaimiinde  liia  pnïcipilala  ruuni, 
lilus  obis  qiiiiilo  juiiii,  Cliristique  siib  aiiiiis 
Uiulecies  cenluin,  qualuor  undecies. 
Raymond  de  Matajilana,  archidiacred'Elne 
(1134). 

{Mém.   de  la  Soc.  urch.  du  Midi,  t.  111, 
p.  81.) 

III. 

1186.  —  Même  ville.  Au  cloître. 

Guillelnius  jacel  liic  Jurdaiius  pastor  ovilis 
Elue  queiTi  jiiveiiuui  plebs  plaiigit  el  ordo  seniiis 
Urbis  etori)is  honos  sed  nunc  dolor  urbis  elorbis 
Pro  (|iio  loia  flel  urbs,  cui  totiis  condolel  orbis 
Crasiina  lux  rapii  hune  assumpla  maire  polenlis 
Bis  siplcindcniplis  annis  de  mille  duceutis. 

G.  Jordan  est  appelé  Jordaiii  el  Jordanis 
dans  le  Gallia  chrisliana. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  ibid., 
p.  83.)  ^ 

IV. 

1209.  —  Cloître  d'Elne. 

Aimo  clirisli  Mccvnii,  idus  aprilis  obiil  Guillel- 
nius de  Orlofano,  episcopus  Elueiisis,  in  cujus 
lempore  ecclesia  Elnensis  acipiisivii  honorem 
de  Avalrino  et  Casirum  sancli  Gipriani  et  pos- 
sessioncs  de  Podio.  Ilic  opiiuuit  anlorilale  pri- 
vilegioruni  Reguin  fiancie  quod  aliqiiis  bonio 
vel  feniina  ecdebie  Elnensis  non  liiinarel  direc- 
lum  (I)  in  civia  seculari  pro  alicjuu  faelo. 

{Mém.  delà  Soc.  archéol.  du  .Midi,  t.  III, 
p.  193.) 

ÉPHt-SE,  en  Asie  Mineure,  ou  Turquie 
d'Asie. 

ïrii^ev  IwKvvïi;  XjStTTOu  i'fnfioaù^joit; . 

{Cardinal  Mai,  274,  6;  Anthologie  pala- 
tine, ■!.] 

ERPINGHAM,  couilé  de  Noriblk,  en  Angle- 
terre. 

Epitaphe  dans  l'ancienne  église. 
Hic  jacel  Douiinus  Jobannes  de  Ei  piiii^liani  mi- 
les ((uondam  doniinus  islins  ville  (jui  obiil  primo 
die  menais  Augiisii  anno  D"'  m.  ccclxx  cnjus 
anime  propilielur  Deus.  Amen. 

{Sep.  mon.  of  the  Grcat-Britain,  I,  12G.) 

(!)  Firmnie  direcliim ,  jurauienluni  calumnia; 
priBsiare,  allirmare  sein  ea  causa  direclnm  seu  us 
babcre  (Du  Gange). 


Joannes  111.    Lusilan.  liuliar.   el  in  Afiica  les 
cclebrem.    aqua\    argenkve.     Ducluiu.    .\.  Q. 
Scrlorio.  an.  lxxv.  aule.  I).  CbrisUini.  iiatum. 
oxlruclum.    Barbarie,   et.    anliquilale.   funda 
Ins.   deniidiluni.  nova,  forma,  libérait,    intpen- 
sa.  majori.   aqnaruni.  copia,  adjecta.  xvii.  mil. 
Pass.  duclni.  Yerus.  P.  P.  in.  tirben.   rednsil. 
Ann.  solulis  (saluiis).  mdxxii. 
Traduction. 
Jean  111,  roi  de  Portugal  et  des  Indes,  et  roi  en 
Afrique,  ce  célèbre  aqueduc  d'eau,  conslruil  par 
Q.  Serlorius  "5  ans  avant  la  naissance  de  J.-G. 
dénuit  entièrement  par  les  barbares  el  sa  propre 
antiquité  a  éié  relevé  sous  une  nouvelle  forme 
en  accroissant  le  volume  de  ses  eaux  et  le  pro- 
lon"eant  de  17,000  pas  jusqu'à  la  ville.  L'an  du 
salut   15:22. 

(MuRPHY,  Voî/.  en  Portugal,  pi.  xs.i,  et 
p.  343.) 
EVREUX,   chef-lieu   du   département  de 
l'Eure,  en  France. 

Vers  1243.  —A  la  cathédrale. 
Sur  la  châsse  d'argent  de  saint  Taurin 
Abbas  Gileberlus  fecit  me  fieri. 
Quadam  nocle  dum  in  lecio  sue  saneta 
Anticia  fessa  quiescercl,  vidilsibi  astare 
Angelum  ulerum  suuin  virga  langeniem 
Et  paululum  post  precedere  virgam  ad 
Instar  lilii  cujus  flores  nimiuni  dabant 
Odorem.  INato  infante,  Bapiizavil  eum 
Sanclus  Clemenspapa,  quem  sancUis 
Dyonisius  de  sacris  fonlibus  suscepil 
Bealus  Dyonisius  filiolum  suum. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  202.) 

EVRY-EN-BRIE,  ou  EvBY-LES-CnâTEAtx. 

Cette  paroisse  est  à  sept  lieues  de  Paris,  une 
lieue  par  delà  Brie-Comte-Robert,  sur  l.i 
roule  qui,  au  sortir  de  cette  petite  ville, 
conduit  à  Melun.  L'église  est  sous  le  titre  de 
saint  Germain,  évèque  de  Paris.  Dans  le 
cliœur  est  inhumé  le  cœur  de  René  de  Vifle- 
quier,  ancien  seigneur  d'Evi'v,  lieutenant- 
général  ,  gouverneur  de  l'Ile-de-France , 
comte  de  Clairvaux  et  baroii  d'Aubign.y,  dé- 
cédé en  1590.  Au  même  endroit,  sont  les  en- 
trailles de  Jacques  d'Aumont ,  (jui  avait 
épousé  Charlotte-Catherine  de  Vittequier,  sa 
fille  unique,  lequel  mourut  en  1614,  et  deux 
de  leurs  enfants  morts  en  bns-âge. 

EVRY-SUR-SELNE,  anciennement  Aivry, 
village  situé  au-dessous  de  Corbeil,  à  une 
demi-lieue  sur  la  rive  gauche  de  la  Seine, 
ainsi  nommé  i)Our  le  distinguer  d'Evry-en- 
Biie.  L'église  est  sous  l'invocation  de  saint 
Pierre.  On  y  voit  la  sépulture  de  Jean  Bachot, 
natif  de  Sens,  curé  de  Mormanl  en  Brie,  au- 
teur de  poésies  françaises  et  latines,  impri- 
mées en  1(351,  chez  Denis  Thierry,  sous  le 
ÙU-G  de  Nocles  Mormanli7iœ,  gros  ink",  et  dé- 


471  FAI,  DICTION 

(liées  il  M.  Claude  Le  Boulliillier.  11  s'ét;iit 
exercé  à  faire  son  épitaplu'  en  dix  distiques, 
que  l'on  voit  en  lettres  d'or  aujirès  de  sa  sé- 
pulture. En  voici  les  deux  premiers  tirés  do 
son  l;vre 

Prociiljiiil  c:i|iiilii  Jaillis  Bacholiiis  islu  ; 

Jaiii  Ycrniis,  iiiipcr  noiiiiiic  iliclns  honio. 
Ac  veliiii  imiiils  in  eo  iloriiiivil  al)  aiiiiis 
Coiulidii  Ikl'c  pariicr  saillis,  et  aille  diem. 
(Ul  nT  VI  T  et  Magnv,  Dicl.  de  Paris  et  de» 
envi  10  lis.) 

KXETEU,  en  Angleterre. 

Epitaphe   de  lirownscomh,   évéqnc  d'Exeler, 

mort  en  1-280. 

(Les  mois  cnire  crocbeU  nui  élé  suppléés  par  Uaacke  el 
Leiand.) 


NAIRE  FER  i72 

Oliiii  siiicfiriis  pater  [OMM  DIGNUS]  Amor  [e  iiu- 
Mvs  \V\Lri;ii\s  macno  iacei]  liic  [in  honoue   edidit 

llic  l'i.VliA  niCMSSISIA  I.AVDE  STATVTA,  Ql'.t  TAXQVAM 
JVBA  SËIIVa.NT  IIICOMMA  TVTA.  AiqilC  HOC  COLLr.ClVM 
(JVOD  [GlASXEYPI.EBSCOXDIDIT  EGllEGIVU  rROVOCE  (lau 
SIUl  SOMPNIS].  VOCAT  OMXIS. 

Quoi  loca  conslnixil  ?  Pieiatis  (piol  boiia  fciii, 
Qiiani  sandani  iliixil  vilain,  vox  (iiceic  qii;c  sil? 
Laiuliliiis  iiiiniciisis  jiii)ilal  ijciib  K\oi]i(  iisis, 
Kl  Clioiiis  et  IiiiIki;  ijuod  iioliis  in  liac  lïiil  urljc. 
riiis  si  scire  velis,  i'estuin  slatuil  Gabriells. 
Gaiic'eal  in  cclis  igilur  pater  ille  ficlolis. 

(  Sepucral  tnon  .    of  thc   Greal-lirttuin  , 
I.  Gl  ) 


F 


FABAS,  ou  Favaks,  au  diocèse  de  Suint- 
Berlrand  de  Coiuinge,  en  France. 

Aneien  monastère  de  reli^jienses  nommé  Ll'Mkn 
Di;i.  -  130!). 

Aiiiio  Dniiiini  Mctc.ix.  ii  kalciidas  iiovenibris, 
oliiit  iiiclylafi  rccordalioiiis  cl  illiislii!,  viii  Do- 
iiiini  coiViiiis  Conveiianiin  lilia  iXiiiiiiia  Rubea 
de  Convenls,  Dei  gralia,  qiKMuiain  istiiis  mona- 
sierii  abbalissa,  ciijiis  aiiiinani  Doiniiiiis  collo- 
care  diginUir  in  cœlcsli  paialio. 

iMem.  de  IdSoc.  arclic'ut.  du  Midi,  t.  III, 

■    p.  23o.) 
FALARi,   dans  le  Picenuiii,  Etats  ponli- 
ûcaux. 

Sur  une  colonne. 

Devani. 

It.l).  NN. 

Fbnio.  Valeruii 

Coiisianiio  cl 

G:dcno  Maxime-  {su) 

ino  inviclis  el 

ileinonlissiniis 

;g.  Cl  D. 

Flavio 


Derrière. 

Coiiservalori 

patis  cl  conservaiori 

iii|)Cii  romani  I).  IS. 

Cuiislanlio  niaxiino 

vicloii  ac  Iriiiiipa- 

toii  scnipcr  Aiig. 

(Cardimd  Mai, 252,  1  ;  Catalan.,  Deoriij 

l-'irm.  fil.,  p.  1)2.) 

FALLEROiM,  d.uis  la  Marche  d'Aiicoiie,  ou 
l'ieenum  (Fiais  po  itilicaux ;. 

l).  D.  N.   N.  ronslaiiliiio  inaxinio 

cl  Liciiiiano  Liciiiiu  aiigg. 

cl  Flavio  Crispo  ci  Liciiiiaiio  Lie inio 

cl  IL.  Cil,.  Coiislaiiliiio  Cacsaiibiis 

R.  R.  I'.  .N. 

(Curdincd  .Mvi,  p.  2'il.) 


FANO,  dans  1.-  s  Etats  de  l'Eglise. 

Sons  un  arc  de  triomphe  élevé  à  Auyuste,  cl 
dédié  ensuite  à  Constantin. 

Divo  Aiigiislo  pio  Conslanlino  pairi  doniinornin 

curaiilc  L.  Tiirrio    Secundo  .\pproiiiani   pracf.  urb. 

fil.  Aslciio  V.  C. 

corr.  Flain.  cl  Picciii. 

{Cardinal  Mai,  p.  2.00;  Donat.,  p.  219,  7; 

(jRUTEU,  ]).  163,  2.) 

FEURARE,  dans  les  Etats  de  l'Eglise. 

I. 

Inscription  en  Italien  de  l'an  1  l3o 

iNel     mille     cciilo     Imila     ciiiquciialo 

Fo    queslo     iciiipld    a    Zozzi    coiisacrato 

Fo    Nicolao    scolioie    e    Glieliiio    fo     l'oioie 

C'est  la  plus  ancienne  inscription  connue 
en  langue  italienne. 

II. 

Monastère     de    Suinte-  Anne  ,     aujourd'hui 
Al  lié  née. 

D.D.  N.N.  iinpp. 

Flavio  Valonl  cl 

F'I.  Graiiaiio  Ca'ss. 

Victor,  ac  iri- 
iinip.  soiiip.  augg. 
{Cardinal    Mai,   2G8,   3;   Zaciiau.,   Htsl 
lillrr.,  p.  162;  Mub.,  2Gi,  9.* 

III. 

l-'glisc  de  Sainte-.innc. 

Dl>.  NN.  Inmip. 

cl  Cacsariim 

FI.  Val.  Consianlio 

el  Cuiislaiiliiio 

rcliciss.  ac  iriiiinpli. 

Vie. 

P.  R. 

{Cardinal  Mai,  p.  260;  M  mu.,  p.  258, 
3.) 


473 


FLO 


DEHGRAPHIE. 


FI.O 


474 


Dans  la  grande  église. 
Ilïec  ecclt'sia  in  Dci  lioiiorem  el  aposloli  sui  Dar- 
llioloinx'i  fuit  consecrala  pernie  episcopimi  Via- 
loieni,  prieseiile  domino  Hiigone  el  A(Jell)erio 
l)lebano,  anno  Doinini  dccclxiiii.  luilins  apiilis. 
(Cardinal  Mai,  16't,  i;  Uguelli,  t.  II, 
|).  0-29.) 


Sur  la  place  de  Véglise  cathédrale. 

Ancienne  dalle  de  niarbre. 

De  donis  bci  et  bce  Mai  ie  el  sci  Stefani 

leniporibus  Georgi  nrbis  episcopi  liiiiie  peiguni 

fecil  P.  ind.  sec. 

{Cardinal  Miï,  p.  182;  Mlratori,  Antiq. 

ital.,  t.  V,  p.  337.) 


F 


FIESOLE,  en  Toscane. 
Près  de  la  ville,  sur  le  fronton  d'une  vieille 
église  du  monastère  des  saints  Uarthélenttj  et 
Homulus. 

Omnia  ([iie- 

cuniq.  oraiiles 

pelilis,  crédi- 
te quia  aeci- 

pielis  et  eveni- 

»;nl  \ol)is. 

Cum   slaliilis 

ad  orandum, 

rcniiilite  si 

quid  habe- 

lis  adveisus 
aliqiiem. 

(Cardinal  Mm,  23,  62.) 

FLELKY-SUR-LOÎRE.  Yny.  Saint  Benoit- 

SUR-LOIRE. 

FLORENCE,  capitale  du  grand  duclié  do 
Toscane. 

I. 

Ddns  le  vestibule  de  la  sacristie  de  l'église  de 
l'Annunziate ,  «wc  des  religues  de  saint 
Cgrice. 

Xuv.  Siricius 

qui  l)i  (xii)  an.  wviiii. 

isp.  ejus  in  P. 

{Cardinal  Mai,  p.  366.) 

H. 

Eglise    de    Saint-Jacques  ,    près    de    l'Arnn. 
Ancienne  (jolonne  de  marbi  e  aujourJ'liiii  détruite. 
.Vd  lioii.jrem  bei 
iianc  cohiinriani 
feceruiil  negoiia- 
lores  l'Olunùani 
qui  résident  in 
porta  rcginc  que 
dicta  est  sancle 
Marie. 
(Cardinal  Mai,   p.    193;    C.oiu.    t.    III, 
p.  367.^ 


III. 

Sur  une  antique  lanterne  trouvée  â  Borne  au 
mont  Cœlius,  près  de  l'église  Saint-Etienne, 
et  provenant  probablement  des  catacombes. 

Dominus  legem 
dat  Valerio  Severo 
Eutrnpi  vivas 
(Cardinal  Mai,  p.  20i;  Mamachi,  t.  III, 
p.  99;  Bellor.,  Llcern.,  [t.  31.) 

IV. 

Eglise  du  couvent  de  Sainte-Thérèse. 
Comnuini  fdio  dulcissimo  bene  merenti 
qui  vi.\itan.  xxxv.  menses  ix.  dies  xxvi. 
Félicitas  mater  in  pace. 

{Cardinal  Mai.  371,  7.) 

y. 

Chapelle  de  la  famille  Aringhi. 
Sur  des  reliques  venanl  de  Home. 
Vitalissimo  bene  merenli 
iin.  [se)  P.  qui  vixit  ann.  xxv.  pr.  non.  jan. 

{Cardinal 'Slki ,  '*\i  ,  7;  Miratobi 
1939,5.) 

VI. 

Au  musée  Médicis. 
Sar  une  colooue  apportée  d'Afrique. 

Conslantinus  maximus 
.     .     .     semper  aug. 

Claudius  Conslantinus 
Maximus  Caes 

.       .       .       MC.   XXXII. 

{Cardinal  Mai,  p.  333.) 

VII. 

Musée  Médicis. 

Iiisciiplion  trouvée  dans  !e  cimetière  de  C.allisle  a  lîuuiO. 

Oign*  bene- 

merenti  cou- 


475  TLO 

pari  Xlcrcuiia: 
qii.L'  vi\il  aii- 
iiib  P.  M.  XL  sine 
alii|iia  querel- 
la. Ui'p.  DWII.  kal. 
nob.  héros  fecil 
siKi  cl  c'oiiipari  !>iic 

Ai  ii 

(Cardiiuil  Mai,  Vv2,  2;  Fauhktti,  j).  ool 
2";  Fi.KiiTwooi),  |>. 
uiuii,  die  ïw,  p.  12. 


DICTlOiN-NAlUK 


4'iG:    BoLi,.,   l.  \ 


Mil. 

Juliic  Le;c  bonae  feinina;  qux 
vixil  aiinis  plus  minus  wMii. 
Et  l'ecil  cuiii  niarilo  sU'j  an.  xiiii 
Jul.  Sepliniu  cuni  paci  cl  i(lone;u  siiiip. 

{Cardinal  Mi:i,k3Ci,  G.) 

IX. 

Chapelle  du  sénateur  Ginoriu,  in-ec  les  reli- 
ques de  sainte  ïcnerosa  du  cimetière  de 
PriscilUi. 

Bciierosa  in  pace 

qu;jL;  vixil  an.  xxxv. 

D.     II. 

[CsrdinanUx,  4^2,2.) 

X. 

A  la  calhédrale,  au  Dicomo. 
Epilaplie  da  Giollopar  l'oliiieu. 
lllc  ego  snni,  pcr  ipieni  piclnra  exlincla  rcvixil. 

Cui  quani  recla  inanus,  lani  fuit  el  lacilis. 
Naturae  dccral  noslra;  qiioil  del'uil  arli 

Plus  licuil  nulli  i>ingerc,  nec  nielius. 
Miiaris  laiiicn  cgn-giani  sacro  xre  sonanlem 

liax  (pioque  ilc  inoJiilo  truvjl  ad  aslra  nico. 
l)i;ni(pie  suni  JolUis  ;  quid  opus  l'uil  illa  referre. 

Hoc  iioincn  long!  earniiuis  instar  eral. 

XI. 

Lieu  incertain. 

Tombeau  de  Hugues,  due  de  Toscane. 

liaronlus,  AniKii.,  mince  1012,  ii.  2. 

"^Fluctuai   in  terri— S  qui  seinper  ,viuere  quxriT. 

C~    Luuiinis  Cl  slaliill  non  nianet  illc  grad V. 

P=En  ego  diucs  Ygo  dVx  fulsi  iioiniric  darn S. 

S3     lU'xi  iura  pi F  legmino  caruis  in  lio (1. 

RFl  doeui  mile -M  prauinn  snli  l'axe  coeg 1. 

S     Me  raplor  furl — .\  pavil  aniare  mal A. 

>-Afruni  inc  (oluit  reGnum,  cl  qui  ivxeial  illn— D. 
ÏS  Roma  milii  parull,  M  paler  liine  doniu— — I. 
►-Isle  lameii  tumuInS  me  il.indil  mai'miuc|iaruuS. 
H     Tnsea  iiiamis  plunT  nioills  Ijonore  sulj  lio — i,. 

■<\l   tue  pajnx   aiduK  non  vrat  l.eclor  ador A. 

feS     Miimlo  eorde   DeVm,  qui  bona  cunela  régi — T. 
More  benigno. 
Les  ifltn'S  c;i|iil,ilc,s  réunies  doiiiieiil  ces 
liDis  V(,MS  HiJiinieiis  : 


FOI  47fi 

Flere  mariiuni 

Siue  niagislrnni  • 

Tuscia  discal. 
(Labiik,  r/ies.  Li)itaptt.,\).  131.) 
l'"()(j(jIA,  au  royaiKiiede  N;i|ilfS. 
l'pititphe  de  Renaud  de  Unrazzo, 
Dans  la  grande  (gliso  de  Toiiuia. 
llie  iacel  insigai.i  pnpulo  delleUis  ab  omni 
Riiiiinldtis  piirix  Ooscpie  dccusipie  suac, 
Quem  Inlil  iiig^'Uti  Dijirdcliia  landi;  nilenleiii 
M:ignoi inn  Itignm  s;eiiniiale  clara  donras. 
Hune  p.iter  infelix  itmenili  x'iale  perempluni 

Vidit,  et  exlinctum  sic  dolel  esse  genus. 
l  nunc  el  niundi  robus  speni  |)one  secuudis  : 
So's  bnniana  mala  est,  qna  bona  t.iiila  radnnl. 
Francisi  us  Dyrracliius  lilio  dnicissimo  ipii  vixil 
aiiiios  25  obijl  die  primo  Seplenibris  1191  gc- 
niens  posuit. 

(Labbë,  Thés,  epit.,  \).  621.) 

FOKîNY,  au  didcèse  du  Laun,  On  France, 
dé|>urleiueMt  de  l'AisiiL'. 

L'pitaphe  de  Bavihélemij  di  Vir ,  évihiue  de 
Laun,  fiinddleur  de  la  cathédrale  de  cette 
ville,  i,\art  >:iiitplc  moine  à  l'abbaye  de  l'ui- 
gny,  où  il  s'étatl  retiré 

Qui  jacel  prxsul  Marianam  condidil  a;deiii 
Landuni,  parllercjuc  domos  antislilis  uslas 
Tenq)la  deteai  iiislriixil.  lierieditio  conUilil  unuiii. 
Bernai ilo  quatuor,  Norberlo  ijuinque  pia\it. 
Dal  diadema  gunus,  Lauduiii  ceclesia  milrain, 
Fuuera  Fusniaeus,  lanrcain  cl  aslra  Dcus. 

Tiuduciiun. 

Celui  qui  repose  ici,  pieux  prelai,  bàiii  le  saint 
édifice  dcLaon  dédie  à  Marie,  releva  les  maisons 
incendiées  de  révèque.  Il  construisit  dix  aulres 
églises,  l'une  aux  enfants  de  Benoit,  quatre  que 
recul  Bernanl,  cinq  consacrées  pour  .Norbert. 
Une  noble  naissance  lui  donna  sa  couronne  il- 
luslre,  l'église  de  Laon  la  mitre,  Foigny  la  sé- 
pulture, l>ieu  les  palmes  el  le  ciel. 

Une  (;()))iesiir' iiuirbrede  l.i  dalle  lumulairc 
de  l'évûque  Bai'lliéleniy  a  élé  donnée  à  l,i 
calliédrale  du  Laon,  en  18V.'],  par  M.  lecouitu 
du  Mérode. 

yBuUelin   inonam.   de   M.    he  Caumont, 
t.  X,  18ii,  [,.  «O'i.) 
FOIX,  (liet'-lifU  du  dé|)ailenieiil  de  l'.V- 
riége,  en  Fiance. 

Inscription  de  791  environ,  ù  la  bibliothèque 
du  collcijc. 

Ilic.  reipiicscil. 
Arricbo.  épis. 
Donc.  nuMuoriae. 
Kogo.  NN.  nie  in  (inictis. 

Los  deux  NN.  itidiiiucni  sans  doute  .es 
luilfonsd'Arriclio.  (Mo  parCalel  sous  le  nnin 
d'Arruso,  Arridiii,  Arrichu>,  Hricius  l'tait 
évOiine  ilo  Toulouse  au  inuins  depuis  l'an 


477 


FOiN 


DEPIGKAI'IIIE. 


l'ON 


473 


785,  qu'il  signa  en  cette  qualité  la  fondation 
de  l'ubbayede  Charroux,  jusqu'en  "91,  date 
(lu  concile  de  Narbonup,  dont  il  souscrivit 
les  actes  en  ces  termes  :  Ego  Arruso  Tolo- 
sanœ  sedis  episcopiis  confirmavi. 

[Mém.  de  la  Soc.  arclic'ol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  267.) 
FONDI ,   dans    la   terre   de    Labour ,    nu 
royaume  de  Naples. 

I. 

Vers  inscrits  dans   la   basilique   fondée  par 
saint  Paulin. 

Des  peinlures  qai  la  dùcoraieot. 
Sancloriim  labor  et  n;erces  sihi  rile  coluiorent, 
Ardiia  cnix  preuiimque  cruels  sublime  coroiia. 
Ipse  Dl'iis  iioljis  priiiccps  cnicis  atqiie  loroiia 
liiler  florileri  caelesie  nemus  parailisi, 
Siib  criico  sniiguliica  iiiveo  slal  Ciirislus  iii  agno, 
Agiius  iil  iniiociia  iniiislo  dams  lioslia  lelo, 
Aille  qiieiii  placida  sanclus  peifumiil  liiaiiteui 
Spiriuis  el  lutila  geiiilor  de  mibecoi'oiial. 
Et  quia  praecelia  quasi  iuJex  rupe  suporstat, 
Bis  geminae  pecudis  discors  agiiis  geiius  lioedi 
Cii'cunislanl  suliiiiii  :  laevos  averliuir  bocdos 
Paslor,  el  eiiierilos  dexlra  coinpleciitur  agiios  (1). 

H. 

Des  reliques. 
Eccesub  accensis  allaribiis  ossa  pioruui 

Regia  purpuico  nianiuire  crusla  legil. 
Hic  el  aposlolicas  praesenlat  giatia  vires 

Magnis  in  parvo  pulvere  pignoribus. 
Hic  paler  Andréas,  el  niagno  noniiiie  Lucas 

Marlyr  et  illustris  saiig\rinc  Nazariiis. 
Quosque  suo  Deus  Anibrosio  posl  loiiga  révélai 

Saecula  Prola-ium  cuin  pare  Gcrvasio. 
Hic  simul  una  pi». m  compleclilur  arciila  roeliim. 

Et  capit  exiguo  noniina  lanla  sinii. 

{Cardinal  Mai,  p.  90;  S.  I'ailix,  p.  207; 
Remondim,  Hist.  Nul.,  t.  11,  |..  LV8.) 

FONTAINEBLEAU,  département  de  Seine 
et  Marne,  en  France. 

On  ne  trouve  point  qu'il  soit  fait  nieiilion 
de  Fontainebleau  avant  le  règne  de  Louis  >11, 
dit  le  Jeune.  On  voit,  par  une  chai-le  de  ce 
prince,  qui  est  de  l'an  1169,  qu'il  y  lit  bâtir 
une  chapelle  en  l'honneui'  de  la  Vierge  et  de 
saint  Sjlurnin,  el  qu'il  y  fonda  un  chapelain 
à  perpétuité.  Ces  raisons  ont  fait  regarder 
Louis  le  Jeune  comme  le  fondateur  tlu  châ- 
teau de  Fontainebleau.  Pliilipi)e-Auguste,son 
fils,  eut  le  luèuie  goût  poiu'  cette  maison 
royale,  où  il  passait  une  bonne  partie  de 
l'année.  Saint  Louis  s'y  plaisait  aussi  beau- 
couj).  Il  y  fonda  un  couvent  de  religieux  de 
ia  Uédenqition  des  captifs,  sous  le  titre  de  la 
Sainte-Trinité.  Philippe  le  Bel,  Jean,  Char- 
les V  et  Charles  Vil  eurent  pour  ce  château 
l9  môme  attacheiuenl  que  leurs  préJéces- 

(1)  S.  l'AtLi.N,  cd.  Yeroii.,  !7J(i.  cp.  xxxii.  p.  «OG. 
—  A.  M. 


seurs.  Mais  F'-ani;ois  1"  les  sur|)assa  tous.; 
car  non-seulement  il  lit  réparer  les  anc'ens 
bàtimeiils;  mais  comiiuï  il  en  lit  consliuiro 
()•  nouveaux,  el  comme  il  aimait  et  proti'gcait 
les  sciences  et  les  arts,  il  lit  venir  des  [lays 
éirangers  les  plus  excellenls  artistes,  qui,  en 
embellissant  le  château  de  Fontainebleau, 
ranienènnit  en  France  le  bon  goùl  jioui'  l'ar- 
cliitet  ture  et  [lour  la  peinture.  Le  Printatice 
eut  l'intendance  do  tcjus  les  ouvra;.;es  qu'on 
y  lit,  el  ce  fut  sur  ses  dessins  qu'ils  furent 
exécutés. 

François  I",  afin  d'aller  de  plein-pied  de 
son  a[)parteinenl  entenilre  la  messe,  lit  cons- 
truire une  cliapelh;  au-dessus  de  rancieiine, 
et  dès  lors  on  coinmenra  à  les  (iistinguer  par 
les  noms  ûl'  cluipellc basse  vldechapelte Itauir : 
l'on  a  depuis  nommé  cette  dernière  la  ctia- 
pelle  du  roi. 

Celte  chapelle  haute  a  neuf  toises  de  lorjg, 
(piatrt-  de  large  et  six  di;  hauteur.  Sa  forme 
est  ovale,  et  son  ai-chitecture  est  décorée  des 
ordres  dorique  et  composite.  Sa  voûte  eu 
be.ceau  et  son  dôme  sont  admirés  des  con- 
naisseurs. Elle  fut  enlièrement  linie  en  io'io. 
Sur  la  porte  est  un  balcon  soutenu  par  deux 
colonnes  de  marbre' gris  tacheté  et  d'ordre 
ionique  :  ce  fut  Henri  11  qui  le  lit  faire,  ce 
qu'on  connaît  |iar  divers  croissants,  et  plus 
positivement  encore  par  celte  inscription  ey 
leltres  d'or  : 

Hemious  Secundtis,  Dei  graiia,  Francoruni  Re\ 
Clnistiiiiiissimus. 

Le  roi  Henri  IV  fit,  en  1C08,  peindre  et 
dorer  les  [laruis  tie  celte  chapelle,  et  orner  la 
voûte  de  tètes  de  chérubins,  de  rosaces, 
fleurons,  daui)hins,  chilfies  du  roi  et  de  la 
reine,  en  or,  etc.  Dans  les  entre-colonnes, 
sont  six  tableaux  de  onze  jneds  de  haut,  sur 
huit  de  largo,  peints  par-  Ambroise  Dubois, 
|)ar  Jcnn  Dubois,  son  fils,  et  Jean  de  llocy.  Ils 
ont  éié  mis  en  ilaee  l'an  1608.  Au-dessus  do 
la  porte  de  cette  chapelle  sont  ces  trois  veis 
l.ilins,  écrits  en  lettres  d'or,  et  à  la  louange 
de  Henri  le  Grand. 

Imperio,  natisque  putciis,  cl  conjtujc  felix, 
.Mta  pucc,sacram  dcconu  liex  incliliis  a-ilcni, 
jEterntim  ut  piclc.s  auguila  rcsplctuleal  aula. 
lliche  en  iiiens,  en  eiifanls,  eu  royaume  et  en  feu. me. 
Au  milieu  delà  paix,  ce  monarque  iu.lomplé 
Décore  ce  lieu  saint,  dans  l'ardeur  qui  fenllainme. 
Pour  faire,  dans  sa  cour,  régner  la  piété. 


chambre  de  saint  Louis  et  le  pavillon 
liMluel  elle  est,  avaient  été  bâtis  par 


La 
dans 

saint   Louis,   dont  ils     ont  retenu  le  nom 
quoique  François  1"  les  ait  fait  rebâtir. 

C'est  dans  ci  tte  chambre  que  le  roi  man- 
gea ta  son  grand  couvert,  lîlle  est  ornéed'un 
riclie  plafond  et  d'un  bi'au  lambris,  comme 
aussi  de  peintures  de  dillérents  peintres.  On 
y  voit  Louis  Xill  couionné  do  lauriers,  et 
sur  les  tableaux  (|ui  sont  autour,  les  Aven- 
tures d'Ulysse,  de  Nieolo  ;  et  l'histoire  de 
l'enlèvciiient  d'Hélène. 

La  galerie  de  la  Reine  doit  à  Henri  le 
Grand  sa  richesse  et  ses  ornements  ;  ce  qui 


479 


FON 


DICTION.NAIKK 


les,  elc.  (lliaciia 

l'autre   par  un 

iiis  sur  un  uias- 


I)araît  par  ces  leltres  H.  D.  H.  cl  ces  autres, 
M.  D.  M.  acconipat;iiées  lies  armes  de  Fraiice 
et  do  Navarre,  ée.artelées  de  celles  de  -Métli- 
cis.  Sur  lune  des  clieinliiées  est  le  portrait 
d(^  Henri  le  Grand,  sous  la  ligure  du  dieu 
Mars,  assis  sur  un  trophée  d'aruies.  Sur 
l'autre,  est  celui  do  Marie  de  Méilicis,  parée 
de  SOS  habits  royaux.  Ces  deux  tableaux 
sont  d'Ambroise  Dubois. 

La  t^aierie  des  Cerfs  a  pris  son  nom  de 
.]uar;iule-trois  tcMes  do  cerls  qu'on  y  voit, 
mie  a  cent  pas  de  long,  et  est  end)ellie  de 
|ieiutures  qui  re[irésentont  toutes  les  mai- 
sons royales  de  France,  leurs  forêts,  et  le 
plan  do  leurs  environs,  avec  une  exactitude 
particulière.  On  y  voit  donc  Fontainebleau, 
Folenibray,  Couipiègno,  Villers-Cotteiels, 
lilois,  Aniboise,  Chauibord,  Saint-Gerniain- 
en-Laye,  le  Louvre,  Versail 
de  CCS  plans  est  séparé  de 
grand  bois  de  cerf,  ([li'on  a 
sacre  de  plâtre. 

Ce  fut  vis-à-vis  du  tableau  de  Saint-C.er- 
main-en-Laye,  que  fut  assassiné  le  marquis 
de  Monaldeschi  ,  par  ordre  de  Christine, 
reine  de  Suède,  dont  il  était  grand  écuyer  et 
favori,  li'  6  novembre  de  l'an   iiSHT. 

La  galerie  des  Chevreuils  a  pris  son  nom 
de  vingt  quatre  télés  de  chevreuils,  et  c'est 
Henri  le  Grand  qui  la  fit  construire  et  orner 
dans  le  même  toai|)s  que  celh'  des  Cerfs.  Ce 
prince  y  e-t  représenté  habillé  en  chasseur, 
et  accompagné  du  dauphin,  son  fils  et  de 
plusieurs  seigneurs. 

Saint  Louis  fil  bi\lir  à  Fontainebleau  une 
église  ou  chapelle  en  l'honneur  de  la  Sainte- 
Trinité,  et  y  fonda  et  dota  un  couvent  de 
cet  ordre,  i)ar  sa  charte  du  mois  do  juil- 
let de  l'an  12o9.  Cette  cha[ielle  avait  son  en- 
trée sur  le  terrain  où  est  aujourd'hui  l'esca- 
lier du  Fer-h-cheval,  et  le  chevet  répondait 
à  l'endroit  où  est  à  présent  l'escalier  (jui 
conduit  à  la  galerie  des  Réformés. 

Cette  chapelle  subsista  jusqu'en  15-29 , 
que  François  1",  désirant  étendre  et  aug- 
menter les  bâtiments  de  ce  cluUeau,  la  lit 
abatlre,  et  bâtir,  sous  le  môme  nom  de  la 
Trinité,  celle  que  nous  voyons,  qui  est  si- 
tuée entre  la  cour  du  Cheval-Blanc  et  le  jar- 
din de  la  Heine.  Sa  longueur  est  do  vingt 
toises,  fa  largeur  de  (piaire,  et  sa  hauteur 
de  huit  sous  cb  f  do  voûte.  Dans  sa  largeur, 
ne  sont  point  com|irises  les  sei/.e  cha|)elles 
voûtées  qui  rognent  au  pourtour,  huit  de 
chaque  coté.  Celte  chapelle  n'eut  (l'autre 
ornement  qmj  son  arrhileclure,  jusfpi'à  Henri 
le  (Jrand  et  à  son  fils  Lo  ,is  Xlll,  qui  l'ont 
fait  embellir  successivement  de  peintures  et 
des  autres  ouvrages  singuliers  (pii  s'y  voient. 
Le  pavé  est  ;i  c(jnqiarlimems  demarlire  très- 
rare,  de  dilférentes  couleurs.  La  voûte  et 
les  chaiielles  brillent  par  l'or  d(!  leurs  orne- 
ments, et  le  maitre  autel  est  encore  au-des- 
sus par  ses  colonnes,  i)ar  ses  ligures,  par 
ses  riches  ornements,  et  par  les  bionzes  de 
son  tabernacle,  (pii  sont  de  Girardon,  et 
D'otit  été  faits  (jm'  sous  Louis  XIV. 

Avon  est  un  village  à  nn  (piarl  de  lieue 
ou  envii'on  de  Fontainebl-Jiiu,  e|  Onul  l'église 


FOR  480 

saint  Piei-re.  Jus- 


est  sous  l'invocation  de 
qu'(,'n  KUil,  cette  église  était  l'église  parois- 
siale du  bourg  et  du  château  de  Fontaine- 
bleau. On  y  Vdit  u'i  monument  lrès-[iropre 
à  autoriser  le  pyrrhonisme  liistiiri(pie.  C'est 
une  tombe  de  |)icrre  de  six  i)ieds  de  long 
sur  trois  do  large,  sur  laquelle  on  lit  cette 
inscription  en  lettres  gothiques  : 

Ici  çiist  le  kœtir  de  notre  Siie  le  lioi  rie  France  et 
de  }iiiv(irre ,  et  le  kœiir  de  Madame  Jehuniie, 
Heine  de  France  et  de  Savarre,  qui  trépassa  l'an 
de  grâce  M.r.c.c.iv.  lendemain  de  la  S.  Lloi 
d'hiver,  mnis  de  décembre.  Priez  pour  hj. 

Cette  inscription  (!St  dianuHralement  o[)- 
j)osée  h  une  autre  qu'on  va  rapi)orter  ici, 
afin  qu'étant  ra[)prochées,  lo  lecteur  en  sente 
mieux  la  contrariété. 

Feue  Madame  de  C'iaulnes,  abbesse,  ou 
plutôt  prieure  perpélu  .Ile  do  Poissy,  faisant 
en  168'7  réparer  le  chœur  de  son  église,  ou 
trouva,  dans  un  petit  cavean,  une  iiianière 
d'urne  d'étain  posée  sur  des  barres  de  fer, 
dans  laquelle  étaient  enveloppés  d'une  éloll'e 
d'or  et  rougo,  deux  |)etits  [ilats  d'argent, 
avec  cette  inscri[)tion  sur  une  laine  de 
plomb. 

Cij  deden  est  le  cueur  du  lioi  Philippe  qui  fonda 

celle  Eijlise,  qui  trépassa  à  Fontainebleau  la  veille 

de  S.  André,  1511. 

A  laquelle  de  ces  deux  épitaphes  faul-il 
ajouter  foi?  Les  fautes  qu'on  riauarque  dans 
la  |iremière,  déterminent  on  faveur  de  celle 
de  Poissy.  Au  commencement  de  la  pi'e- 
mière,  il  est  dit  que  lo  l;œur  du  roi  gist  sous 
la  tombe  où  elle  a  été  mise,  ainsi  que  le 
kœur  de  la  reine  Jeanne  ;  cependant  dans  io 
reste,  il  n'y  est  [larlé  que  do  la  reine.  D'ail- 
leurs elle  fait  mourir  cette  princesse  le  2  du 
mois  de  décembre  i3()i,  au  lieu  qu'elle  était 
morte  dès  h;  2  avril  de  .cotte  année. 

(HuRTAi'T  et  -Magny,  Dict.  de  Parif  cl  oe 
SCS  environs.) 

FONTFVHAULT,  département  de  Maine- 
et-Loire,  en  France. 

Iipitnpiic  de   Umri  II,  mont    en  1189  <<   en- 
terre à  Funicrruitit. 

Ue.\  lIiMU'iciis  eram  :  niilii  phiiiiiia  rogna  siibegi, 

Mullipliciiiiie  modo,  liiMiiie  toiiies(iue  lui. 
Ciii  salis  ad  volum  non  esscnl  omiiia  icrrx 

Climala,  Icrra  modo  sullicil  oclo  pcdiim. 
Qui  Icyis  li;ec  pensa  discrimina  morlis,  el  in  me 

lliiiiian^c  speciilum  coiidilimiis  liabo  : 
Siiilicil  liic  Imimhis  cui  non  sulTeccral  orUis. 

{.'icpulcral  monuments  of  thc  Grcal-Hri- 
tciin,  loin.  L  p.  UO.) 
FOr.LI,  dans  les  lilats-Uomaius. 


Sur     inic    coionnc    ou  lieu    dit 
ciimjiuijnc  de  Forli 

Duvaiil. 

Liberalori 
orl)i»  romani. 


.{raniidollo. 


D'EPIGRAPHIE. 


481  FOS 

rosiiliiiori  lilierlalis 

ei  leipublicae, 

coriseivalori  inilituin 

et  provincialiuni 

domino  nosti'O 


viclori  et  iriiiniphalori 
sempor  aiigusio. 

Derrière. 

IiDp.  D.  N. 

FI.  liilio  CoiisiaïUio 

nobilissiino  Caes. 

'•Cardinal    Mai.,  p.    258;  Muratohi,  j). 

262,1.) 

H. 

Noniine  pro  Uegis  CKsa  cervice  siipcriii 

Hic  iiiai'lir  recubo  Valerianus  ego. 

Roniana  suis  claniin  nie  fovei  in  anlris 

Livia  cum  sociis  ocluaginla  lenel. 

Hoc  beali  Yaleiiani  niailiiis 

Est  corpus,  qui  hic  prœscns  liabelur,  qui  pro 

Cliiibti  noniine  niullas  in  suo  corpore  sub- 

siinuit  passiones,  deinum  al)sciso  (I)  animam 

Dco  reddidit. 

{Cardinal  Mai,  4-09,   1;    Miiiatori,    p. 

1953,  5;  BoLLAND.,  1. 1,  mai,   p.  496.) 

III. 

Lieu   incertain. 

Blondo  Flavio  Forliviensi, 
Hislorico  celebri, 
niulloiiiu)  Ponlif.  Rom.  Secreiaiio  fldelissimo. 
Blondi  V.  Palri  bene  mer. 
unanimes  posuere 
Vi\it    aiinis    l  x  x  i. 
Obiil  prid.  Non.  Jun.  Anne  Sal.  Clirislianœ 
M.   ccc.   LXllI. 
Pio  Pont.  Max.  sibi  natisque 
i'avente. 
(Gros,  Supplément  aux  inscriptions   de 
Iklle,  p.  318.) 
FORLIMI'OPOLI,dans   les  Etats  do  l'É- 
glise. 

Abbaye  Saint-Raphaël. 

Claudio    JuBliniano 
viclori  ac  iriumplia- 
tori  seinper  augusio 
au   orliis  leirarum 
bonn  R.  P.  N. 
[Cardinal    Mai,   273,    3;    .Mur.,    page 
2G6,  6.) 
FOSSOMBRONE ,   dans   les  Etats  ponlifi- 
caus. 

Ancienne  inscription  dans  le  palais  de  jus- 
tice. 


Flaviis  (Valenlinia)  no 
(1)  Soiis-enlondu  capile. 


FRE  482 

Valen(li)    (el)   Graliano 
Piis  felicib.  ac  iriunip- 
loiibus   {sic)  seinper 
(Angg.  bono  rei)  pub. 
natis 
{Cardinal  Mai  267.  3;   Maff.,  M.  V.,  p. 
100,  3,  4;  Tcr.lll.,  p.  1,  364;Panvin., 
Ami.  I>r,  22G;  Mtu.  465.  3.  Camde'n, 
lirilannia,  p.  57.) 

FRASCATI  ,  ancien     Tusculuni ,  près  de 
Rome 

Au   couvent   des  Camaldules, 

Dans  une  des  clianibres  omises  pnr  le.  cardinal  Passio- 
nei(l). 

Benediclo  XIV.  P.  0.  M. 

(|vod  pricsenlia  sva 

livivs  loci  desiderivm  cvUvm  et  religionem 

avxcril 

Domiincvs  presb.  card.  Passionevs 

H.  M.  p. 

anno  mdccxli.  vu.  id.  oclob. 
(Gallf.tti,  Inscript.  Bonon.,  p.  213.) 

FRALIENBOURG,  en  Pologne. 

Epitaphe  graréc  en  1581  sur  la  tombe  de  Co- 
pernic, par  les  soins  du  savant  Martin 
Kronicr,  évêque  de  Warmie. 

Copernic  élail  mon  eu  1315. 

D.  0.  M. 

R.  D.  NicolaoCopernico,  Thorunensi 

arliuni  el  medecina:  dociori, 

canonico  Warmiensi, 

prseslanli  asiroUigo  ei  ejus  disciplina 

inslauratoii, 

Marlinns  Cronieius,  episcopns  Warmiensis, 

bonoris  el  ad  poslerilalem  memorix' 

causa  pobuil 

anno  Cbrisli  mdlxxxi 

FRÉJUS  {Forum   Livii],  département    du 

Var,  en  France. 

Ancienne  inscription  sur  l'autel,  dans  Véijlise 
de  Saint -Martin. 

xinia  doua  Xpi.  ad  clarit.  snbeimi. 

concessa  pemnioni  ubique  dirulo 

forniaroniuriempla.N'ain  elinler  reliquas 

so/«rinm  beali  Juliannis  ornabil  peiulola 

"i"  Ex  .iiiro  pulcliro  a'tare 
Ditab.l  morMiori.s  colore  Ralechis  Hideboliohriî. 

{Cardinal  Mai,  p.  77.) 

Vovez,  au  snjct  de  cette  inscription, 
qu'on  a  aussi  attribuée  à  Imola,  l'ancien 
Forum  Conielii  Canciani, B«r6ar.  leg.,  t.  III, 
et  MuRATORi,  p.  1923. 

On  lira  avec  intérêt  la  notice  suivante  sur 

(1)  In  Cnnialdulcnsi   berenio.   In  fronlo  unius    ex 
cellulis  Gcnio  nobili,  lilerario,  pio,  doclissinii  prin 
cipis,  bonarumque  arlinni  palrorn  conservaioris  in- 
clyli  Dimhtk'i  Passioiiei,  S.  B.  K.  curJinalis  riblio- 
iliccmii  splendide,  exqni^iieqne  oxornalis. 


i83 


FRK 


rtlCTIONNAlUE 


F  RE 


^8i 


Fréjiis,  coiiJimiiiiqiK^'j  au  comilcdcs  aris  par 
M.'llnslan,  conesi  ondant ,  à  Sainl-Maxi- 
niin  (I). 

Les  Romains  avaient    un  adniiralilo   ins- 


tinct   jiour    cMoisir    la 


situation   do    leurs 


villes:  colle  do  Fréjus  est  viaiment  niagni- 
tique.  Sur  une  légère  émiiienee  cpii  domine 
la  lucr,  et  d'oià  Ton  découvre  un  horizon 
vaste  et  giandios.',  au  sein  de  rielies  (,'t  Cer- 
tilcs  iihnnes  Ijordéis  à  l'entourpar  une  cein- 
lui-e  de  belles  montagnes,  s'étalent  au  soleil 
de  Provcnci'  les  s|)iendides  ruines  do  Fréjus, 
Forum  Jiilii,  h  cité  do  Jules  César. 

Au  milieu  de  ces  ruines,  la  ville  moderne, 
fort  peu  importante,  *ieiiil)li;  se  ilraper  dans 
les  lambeaux  de  son  antique  maje.sté,  et  ces 
glorieux  ilébrisde  la  citi-  romaine  éto'uient 
par  leur  ensendjle  et  leur  grandeur.  On  suit 
encore  les  traci-s  de  son  eîiceiule  mulib'-e, 
et  on  |)eut  [)nrfailemenl  connaître  tout  le|ié- 
rimèlre  de  la  ville  ancienne,  ipii  renferme 
dans  son  sein  des  champs  cultivés  et  des 
vergers,  d'où  Ton  voit  s'élever  de  nobles  et 
curii'UX  fragments  d'architecture. 

Fréjus  existait  avant  la  conquête  romaine. 
Selon  d'anciens  historiens,  il  paraît  que  cette 
ville  fut  fondée  |iar  une  colonie  Celto-L^'- 
gieniic  ;  selon  (l'aulres,  par  les  Phocéens 
établis  h  Marseille.  .Mais  ,  quoi  qu'il  en 
soit,  c'est  aux  Romains  ([u'elle  doit  son  [d.us 
grand  éclat;  car  .Iules  César,  comprenant 
l'importance  de  sa  position,  l'agrandit  et  lui 
donna  son  nom;  il  voulut  en  faire  un  centre 
considi'rable,  il  conunença  des  travaux  et 
des  constructions  qu'Auguste  continua  et 
fit  ach-  ver.  Cet  cnipereur  mit  ur!  tiès-grand 
zèle  VI  poursuivre  le  développement  de  cette 
ville  Cl  à  y  élever  de  remarquables  édifices, 
à  tel  |)oint  fpi'il  peut  être  cnnsidéré,  selon 
Papou  (2),  connue  son  véritable  fondateur. 
Il  ,y  établit  la  8'  légion,  et  entretint  une  flolle 
dans  son  |iort  pour  prfiléger  le  commerce 
sur  les  côtes  de  Provence.  Tibère,  Caligula, 
Vespasien  et  plusieurs  autres  empereurs 
suivirent  son  exemjile,  et  se  plurent  aussi 
à  l'embellir.  Cette  ville  est  riihe  en  souve- 
rnrs  histuriques.  Oi  prétend  i(u'ajirès  la  ba- 
taille d'Actium  (3'  les  tlotles  des  vainqueurs 
et  des  vaincus  vinrent,  à  la  suite  d'Octave, 
mouiller  dans  son  p(ut.  C'est  aussi  non  loin 
de  ses  murs,  sur  les  bords  d'Argeur,  qu'An- 
toine traita  avec  Léjude  du  .sort  des  Ro- 
mains (.y).  Des  homuH's  célèbres  de  l'anti- 
quité y  ont  pris  naissance,  tels  rpieOuinlus 
Rosciiis,  le  célèbre  acteur  (ju'admiiait  Cicé- 
ron  ;  Cornélius  (iidius,  poète  et  guerrier,  ann 
de  Viigile,  qui  lui  a  dédié  sa  dixième  égto- 
gue;Julius  (ira'iinus,  .'énateur  illustre  cl 
écrivain  distuigué  ,  (pie  Sénè(|ue  appelait 
toujours  vif  efjre(jiits;  Valerius  PauliiiU-, 
l'ami  de  Vespasien,  houmie  de  guerre  et  ad- 
ministrateur iiabi  le;  et  Julius  Agricola,  beau 

(I)  Hiillcii»  (lea  comités,  mars  I8.M,  p.  lô.'). 
(-2)   //is/.  (/.'  l'inn-iicc,  I.  I. 

Îô)  Pliil:ii(|iir  cl  divers  liisloiions. 
■ij  l'.vp,  N,  llisl.  lie  l'nivniio.  — GiiiaRDIN,  llial- 
drht('jtis,  cl  |iliis.ii'ius    aiiUes  liistorii'iis   de  l'ro- 
Teiiuc. 


père  de  Tacite,  et  l'un  des  conquérants  de  la 
Grande-Bi-etagne. 

Pline  et  Pomponius  Mêla  appellent  la  ville 
de  Fréjus  Ccinnia  0(7arriHon/)?î.  le  séjour  de 
la  8' l(''gion;  Pline  la  nomme  encore  Classira 
et  /'arcHc/.s-;  Strabon  la  désigne  sous  le  nom 
ûo  Niivalf  Aiujiisli  Ca'sinis,  le  port  de  César 
Auguste;  Tacite  la  (pialitie  :  Velus  et  illuslrîs 
colonia;  Ptob'^méeet  tous  les  itinérau'cs  ro- 
mains en  font  mention  sous  le  nom  de  Fo- 
rum Juin,  civitas  Voro  Jultcnsis  (1). 

Elle  t'iait  silui'e  sur  l'antique  voie  Auré- 
licnne,  dont  il  subsiste  encore  des  traces 
assez  nombreuses  dans  le  départennait  du 
Var,  et  qui.  jiariant  île  Rome,  traversait  l'I- 
talie, la  l'rovence,  pass-iit  il  Arles  et  rie  là 
allait  aboutir  en  Espagne,  immense  voie 
militair-e  qui  existait  avant  Auguste,  et  qui 
fut  r(>slainée  par  l'empereur  Néron,  la  qua- 
trième année  de  son  règne. 

Celte  position  domait  à  Fréjus  une  iiu- 
jiorlanre  considéiiible. 

Au  IV'  siècle,  cette  ville  était  encore  très- 
florissante;  elle  était  une  des  principales  de 
la  Provence  et  la  plus  renonmiée  pour  son 
poil  :  i(>s  navires  qui  venaient  de  la  Grèce 
et  de  ITtiilii'  y  abordaienl.  Les  historiens 
pensent  qu'elle  avait  reçu  la  religion  chré- 
tienne vers  la  lin  du  m'  siècle,  et  que  l'ori- 
gine de  son  siège  épiscopal  remonte  à  cotte 
époque.  Les  noms  des  premiers  évèques 
sont  pourtant  inconnus.  Le  premier  dont  le 
souvenir  soit  |iarvenu  jusqu'à  ikhis  est  Ac- 
ceptus,  qui  assista  au  concile  île  Valence  en 
37'i.,  antérieurement  |iar  conséquent  à  saint 
Léonce,  patron  du  diocèse,  qui  siégeait  dans 
les  premières  années  du  \'  siècle.  Depuis 
lor<,  ce  siège  a  été  célèbre  dans  les  annales 
de  l'Eglise,  et  une  longue  succession  d'il- 
lustres et  saints  pontifes  a  jeté  sur  lui  un 
vif  éclat  (2). 

Les  Sarrasins  <jni,  aux  viii*  et  ix'  siècles 
exercèi'eiît  des  ravages  fréquents  en  Pi-o- 
vence,  envahirent  plusieurs  fois  la  ville  de 
Fréjus.  En  9\0,  sous  l'épiscopat  de  Gonthier, 
ils  la  sac.eagèrent  entièrenu'nt,  <\  tel  point 
que  l'évèipie  Riculse,  successeur  de  (Jon- 
tliier,  se  plaignait,  en  982,  qu'il  n'en  restait 
]ilus  que  le  nom.  .Vidé  par  les  libéralités  du 
courte  d'Ailes  (luillaume  1",  il  en  entiepr'it  la 
reconstr'uction  sur  un  pér-imètre  beaucoup 
moins  étendu.  Les  constructions  de  celte 
époque  ont  elles-mènies  disparu,  et  sans  le 
lustre  de  son  siège  épiscopal,  la  mémoir(>  de 
cette  cité  célèbre  serait  pour  nous  perdue 
deimis  ce  temps.  Cependant  il  était  dans  la 
destinée  de  son  nom  d'ôtrc  lié  aux  grands 
événements  de  toutes  les  éjioques,  car  c'est 
sur  les  sables  de  sou  rivage  que  débarqua  le 

(I)  Strabon,  liv.   IV.  —  Pi. INF.,   liv.  m,  rli.ip.  iv. 

—  T.vciTE,  liv.  m,  cl  in  Viln  Arincof(r.  —  Posipo- 
Mis  .Mri.v.  li^.  Il,  cil.  v  —  liiiii'riiiiy  ilWnli'iiin.  — ■ 
'/'«/'/(•  lie  l'eiitiiiqer.  —  .YiJOCi'  (lex  pnniiiees.  etc. 

(•■1)  Sainte  MAnTiir, '•'"///"  (Inisi. —  bu  Saussms, 
Minl.  Ciill.  —  lîvRRM.is,  i'.liruii.  Leiix.  —  Bmuimiis. 

—  SaVAHON.   —  NllsTUADAMlS.    —  ItoiCIIE,   lllSI.    rfd 

l'rnveiice.  —  Pi)  Kdl'li,  Vila  uincli  llaulii.  —  QtFS- 
>Av-Mimi  RI,  Diil.  Iiis'.  —  Pai'on,  Ilis!.  île  l'ioi\niC. 

—  GiBARDiN,  llist.de  t'réJHt.  —  D  Aiileliiic,  cic. 


485 


FKK 


D'EPIGRAPHIE. 


FRE 


iî9 


liéros  fies  temps  molernes,  à  son  retour 
d'E'ivpte,  et  c'est  aussi  de  là  qu'il  p;ir(it  pour 
rîle'il"Elbe,qunnd!a  fortune  l'eut  délaissé(l). 

C'est  donc  de  l'invasion  des  Sarrasins  que 
date  la  ruine  dt-  la  ville  de  Frcjus  et  celle 
de  SOS  mornimenls,  auxquels  le  temps  n'a 
[loint    manqué  d'ajouter  aussi  ses  atieintcs. 

Il  en  subsiste  |iourtant  encore  d'impor- 
tants débris,  qui  attestent  l'ancienne  splen- 
deur de  cette  cité. 

On  y  retrouve  tous  les  restes  d'une  grande 
ville  romaine  :  des  mut  s  d'enceinte,  dis 
tours,  des  portes,  des  magasins,  des  bains, 
un  am|ihilhéâtre,  un  théâtre,  des  aqueducs, 
un  port  et  des  quais,  des  fragments  de  sta- 
tues et  de  colonnes,  en  un  mot,  tous  les 
majestueux  vestiges  des  œuvres  [)ai- lescjucl- 
les  le  peuple-roi  manifestait  sa  imissance  et 
son  génie,  précieuses  reliques  du  passé,  à 
la  description  desquelles  je  vais  consacrer 
quelques  lignes. 

lilurs  d'enceinte  et  tours. 
Il  existe  encore  des  restes  considérables 
des  anciens  murs  d'enceinte.  On  peut  môme 
sur  certains  points  juger  de  leur  élévation 
primitive,  et  on  en  suit  les  traces  bien  ai)p:- 
rentes  dans  toute  leur  circonférence,  ce  qui 
donne  à  la  ville  de  Fi'éjus  une  [iliysionomie 
antique,  et  peimet  d'en  reconnaiire  facile- 
ment tout  l'ancien  périmèire.  Ces  murs 
étaient  flanqués  de  tours  rondes,  dont  deux 
subsistent  encore  presque  inti'gialement 
vers  le  nord.  Ces  tours,  voisines  l'une  de 
l'autre,  sont  tout  k  fait  remarquables;  elles 
sont  d'une  assez  grande  hauteur.  L'appareil 
en  est  |)eti!  comme  celui  des  murs,  etd'unad- 
rairable  aspect;  il  estcom|'Oséde[)ierres  rec- 
tangulaires, placées  en  assises  horizontales. 
Portes. 

Ces  remparts  étaient  percés  de  quatre 
portes  dans  la  direclinn  desditférents  points 
cardinaux  ;  on  reconnaît  encore  les  vcsliges 
de  trois  d'entre  elles;  celle  du  nord  a  seule 
entièrement  disparu  :  peut-être  était-elle 
placée  entre  les  deux  tours. 

De  la  porte  Romaine,  à  l'est,  il  ne  subsiste 
plus  que  quelques  assises  à  grand  appareil 
et  d'un  beau  style,  servant  aujourd'hui  de 
piédestal  à  une  croix  de  mission.  Le  cintre 
de  cette  [lorte  avait  huit  mètres  d'élévation, 
et  l'historien  Girardm  en  vante  beaucoup  la 
magnificence  (2). 

La  porte  des  Gaules,  à  l'ouest,  devait  être 
très-considérable  ;  elle  formait  un  hémicycle 
avec  plusieurs  entrées,  probablement  une 
grande  arche  flanquée  de  deux  plus  petites. 
Ces  arches  sont  aujourd'hui  détruites,  mais 
on  distingue  encore  parfaitement  l'hémicy- 
cle, d'une  ampleur  majestueuse. 

Celle  du  midi,  qui  servait  de  communi- 
cation entre  le  poit  et  la  ville,  est  encore 
débout,  c'est  la  Porte-Dorée,  d'un  aspect 
grandiose  et  colossal,  ressemblant  ;i  un  arc 

(1)  Fréjiis  a  aussi  donné  ii.iissance  à  Sioyè.s  el  au 
cbansoniiicr  Désaugic  s. 
(•i)  Girardlii  é<.riv;iii  a»  rommencemeiil  du  xvin" 

siècle. 


de  triomphe.  O  i  a  pensé  ipic  ci'tii'  porte 
avait  aussi  troisarcadcs.  Selon  M.  (^li.  Texier, 
qui  est  de  cet  avis  (1),  elle  serait  le  reste 
d'un  portique  dépendant  d'un  vaste  édifice 
en  ruine  (2).  Les  deux  arches  latérales  ont 
disparu.  L'ouverture  de. la  grande  arca  le 
subsistante  a  neuf  mètri  s  sur  quatre  de  hirgo. 
Le  [larement  en  est  détruit  en  grande  par- 
tie :  il  est  à  petit  ap|iar'-il,  séparé  par  (hs 
assises  de  brique.  On  a  formé  divers'S  con- 
jectures sur  la  déniirninatnn  de  cette  [)orte  : 
les  uns  ont  prétemlu  qu'elle  tirait  son  nom 
des  clous  à  tête  d'or  dont  elle  était  ornée  ; 
les  autres  des  innombiables  richesses  qui, 
arrivant  par  mer,  passaient  sous  ses  voûtes. 
Un  des  jambages  de  cette  porte  a  été  res- 
tauré en  1820  par  les  soins  de  M.  Chevalier, 
préfet  du  Yar,  ainsi  que  l'indique  l'inscrip- 
tion suivante  sur  ardoise  qu'on  y  lit  : 

Porta  Aurea  ex  Ijenevoleniia  dil.  Chevalier  prac- 
fecti  Yari  reslauiata,  aiiiio  m.  o.  ccc.  xx. 

C'est  un  majestueux  débris  de  l'architec- 
ture romaine  qui  étonne  par  sa  noblesse  et 
sa  grandeur. 

Bains. 

A  quelques  pas  de  la  Porte-Dorée,  en  en- 
trant dans  la  ville,  étaient  situés  les  bains 
antiques,  dont  on  n'a|>erçoit  [ilus  que  les 
fondations  et  quelques  voûtes  ruinées  mises 
à  découveit  en  1829  par  les  fouilles  qu'a- 
vait fait  pralii]uer  en  cet  endroit  y\.  Texier. 
L'ne  de  ces  voûti  s,  dans  son  état  avancé  de 
dégradation,  m'a  jiaru  être  déforme  ogivale, 
ce  qui  |  ouriait  fournir  matière  à  de  curieu- 
sosûbseï  valions.  M.Raoul  Rochette  a  trouvé 
ù  Rome  des  exemples  ae  voûti'S  ogivales  qui 
avaient  précédé  les  voûtes  cintrées,  entre 
autres  celles  du  toiubeau  de  Cérès  et  celles 
atissi  du  souterrain  qui  servait  de  firison  du 
temps  de  Salluste,  et  dont  l'existence  re- 
luunte  à  Tullus  Hostilius  (3),  ce  qui  prouve 
(|ue  l'ogive  prise  isolément  jieut  fort  bien 
avoir  été  connue  dans  les  temps  anciens, 
quoique  le  système  ogival  soit  exclusivement 
une  invention  du  moyen  âge. 

Amphithéâtre. 

Non  loin  de  la  porte  des  Gaules  se  trouve 
ram|>hithéàtre,  nio'iument  considérable  et 
assez  bien  conservé  encore,  d'un  aspect  vé- 
ritablement grandiose,  construit  à  petit  ap- 
pareil et  de  forme  e'iiplique.  Sa  longueur 
dans  son  grand  axe,  y  compris  les  construc- 
tions, est  de  cent  onze  mèties,  et  de  quatre- 
vingt-trois  dans  le  petit  axe  ;  le  grand  axe 
de  l'arène  est  de  soixanle-huit  mètres,  le  pe- 
tit en  a  trente-neuf  (l)-,  moins  vaste  que  ce- 
lui d'.\rles,  el  moins  bien  conservé  que  celui 
de  Nimes,  il  l'est  beaucoup  mieux  |)Ourlant 
que  celui  de  Trêves,  avec  lequel  il  présente 
certains  points  de  resseiublaiice  l'raj>pants, 

(I)  Mémoire  présenté  à  r.\cadémie  des  inscriplioiis 
el  belles- leiii  es  et  couronné  en  1851. 

(i)  .M.  SÉM;QiiF.R,.lnHunîrt'  du  Var,  185G. —  Sla- 
tifliqiie  du  Viir,  de  M.  Noïo.n. 

(ô)  Cours  do  1845  à  la  liil)liotliè(|ue  du  roi. 

(4)  Aiurunhe  du  Var,  ISôti.  —  Slatisliauc  lUi  \  ~ir. 


487  F«E 

suivant  lonsuivalimi  de 


wctio.nnaiiil; 


riiK 


488 


M.  Camiionl  (1).  Il  a 
(luatie  ciitréi's  pr  iiicipales  sur  ses  deuv  (lia- 
moires,  dont  deux  subsistent  encore  inlé- 
gralemeiit,  et  servent  de  passage  h  un  che- 
min qui  traverse  ce  monument  (2). 

Il  y  avait  trois  pii'cinctions  soutenues  par 
(rois  massifs  séparés  par  deux  voiUes,  qui 
régnent  tout  autour  (Je  rampliitlié.ltre  ;  ces 
jirécinctions  étaient  composées,  la  premiéic 
et  la  dernière,  chacune  de  cinq  rangs  dr; 
gradins,  et  celle  du  milieu  de  six,  ce  qui 
formait  en  tout  seize  rangs  :  ces  gradins  et 
les  escaliers  qui  y  conduisent  sont  tous  en 
ruine. 

Ce  monumoni,  adossé  l\  la  colline  sur  le 
penchant  de  laipielle  est  h;"ltie  la  ville  de 
Fréjus,  est  ainsi  engagé  dans  le  terrain  sn- 
IM'rienr  par  son  côté  septentrional  ;  du  côté 
d(!  la  filaine,  d'épais  contre-forts  en  soutirn- 
nent  les  galeries  et  les  gradins,  et  commi;  il 
n'existe  pas  de  murs  de  revêtement  avec 
l)orli(pies  ainsi  (iu'?i  Arles  et  à  Nimes,  l'exté- 
rieur de  cet  édilicM  olfre  un  aspect  tout  h 
fait  délabré.  \  Tinlérieur,  on  recomiaît  l'U- 
core  les  vomitoires,  la  |)lace  des  gradins,  le 
ujur  du  podium,  (pielques  déljris  d'escaliers 
et  les  couloirs  voûtés  ;  la  grande  galerie  du 
rez-de-chaussée  subsiste  môme  presque  in- 
tégralement dans  la  partie  méridionale:  cl'le 
a  ijualre  mètres  de  haut  sur  trois  cpiarts  de 
large.  Le  sol  de  l'arène  est  conibli;  h  peu 
prèsjusipi'au  niveau  du  podium:  M.  Texier 
avait  eu  le  soin  de  h'  faire  fouiller,  et  on  y 
avait  trouv.'  des  dalles  de  marbre  lihuie  (pii 
décoraient  l(jul  h;  podium.  D'autres  déc(m- 
verles  liient  au'-si  penser  h  ce  savant  archi- 
tecte que  la  partie  su|)érieure  de  l'édilice  de- 
vait être  (ouionnée  par  un  enlablenieni  en 
guise  de  portique. 

Quelqui's  antiquaires  ont  sup[)osé  qu'à 
l'exemple  d'un  grand  nombre  d'anqjliilhéà- 
tres,  celui  deFréjus  pouvait  être  ti'ansf(n'mé 
en  nauiuachie  jxiur  le  spectacle  des  jeux 
nautiques  :  les  traces  de  canaux  ([ue  l'on  dé- 
couvre semblent  conlîrmer  cette  ojiinion, 
qui  s'explique  néanmoins  dillicilement  en 
présence  d'un  port.  Si  l'on  déblayait  com- 
plélement  les  aiènes,  on  pourrait  m,"  loiiner 
uiie  entière  conviciion  h  cet  égard,  et  il  se- 
rait vraiment  convenable,  sous  tous  lesraii- 


(I)  liiilU'iiii  ntuiiiiiiiculiit,  \\['  mA. 

(2|  L'aiiipliiilicùuc  d'-Xilcs  ;i  ccijl  Ironle-sepl  iiiè-  ],,c  i 
Ires  ciiiiiiiiiiili^  ((Miliiiièlri's  ;i  son  pr:iiiil  axe,  y  i oui- 
pris  les  coiisiriiilioris,  cl  (i(i.il!e-\iii,ïl-scizi;  iiicUes 
qu:ir:iiil<!  tenliiiiélres  il  celui  de  l'aréiic  ;  sou  pelil 
axe  (le  r<nèu('  est  de  Ireiile-ncuf  uiélri's  soi\aulc- 
cinq  (.fnliiuèlrcs  (IO>,rii\.\(.i\ ,  Jksiii;ition  il'Ailcs}. 
L'anipliidiéàlii'  lie  iSiuius  a  ceni  (roule  Irilis  ruèlres 
Uiiile-huil  ceuliiuencs  à  SOU  grand  axe  cl  (eut  un 
uielies  "piaraule  Lculiiuelrcs  à  son  pelil,  l'ouslnie 
(ions   loiupi'lses.  (liArissi);i\  ,    llin.    <lc  l'ait  iiioiiit- 

Hll'lltlll.) 

Le'(.(dysc'e  de  Rome  a,  sur  sou  principal  di.Tiuèn'e, 
r<'ul  ipialie-VMi^  lMii(  luélres  (  iuipiaïUe  reridiuétres  ; 
Cl  sur  sou  p((il,  eeul  i  iii(piaiile-«iui|  uielres  rin- 
(|n:iuic-  eeiilinii  lies;  le  ;;iaud  iliauietre  ili'  son  arène 
csl  de  (pialn'-vin;^l-siv  n, elles  el  le  peli(  de  <in- 
qtiaiile-(rois  iiielirs  <  iinpianle  cenliiuedes;  sa  II  iii- 
li'iii-  lolalees(  de  ipiaianle  neiil  inèdcs  (Katissii  H. 
Iliti.  lie  l'a"!  nwninitiKliil.) 


ports,  de  débarrasser  le  sol  des  iinmondices 
et  des  déblais  de  toute  sorte  dont  il  est  en- 
combré. 

I.a  construction  de  ce  monument  est  due 
à  Auguste  ou  aux  premiers  empereurs.  Il 
serait  utile  (|u'(in  avisAt  à  la  conservation  de 
ce  qui  en  subsiste  encore,  car  c'est  une  des 
ruines  les  plus  considéiables  de  Fréjus,  et 
dont  l'examen  (dfre  le  plus  vif  intérCt. 

Tlu'dtre. 
Il  subsiste  encore  quelques  débris  du 
théAtre,  situé  non  loin  de  la  porte  Uomaine  ; 
mais  il  est  dillicile  d'en  saisir  les  «iisposi- 
tions;  h  peine  peut-on  en  n^eonnaître  l'em- 
jilacement,  converti  aujourd'hui  en  jardin 
oi!i  se  trouve  nn  bAliinent  moderne  ;  on  ap'er- 
çoit  cei)endanl  ipiehpies  restes  de  murs  an- 
tiques et  de  grailins.  Son  diamètre  était  de 
soixante  et  onzi.^  mèlres.  L'orchestre  avait 
vingt-huit  mètres  de  long  (I).  De  nombreu- 
ses subslructions  existent  auprès. 

Magasins  ou  citadelle. 

Vers  l'est  de  la  ville,  au-dessous  de  la  porte 
Romaine,  dans  la  direction  de  la  mer,  on 
décimvre  de  vastes  souterrains  dont  les  voû- 
tes à  deuii  ruinées  sont  soutenues  par  des 
piliers;  les  murs  sont  revêtus  d'une  couciie 
de  mortier,  mêlé  de  charljon  pilé,  ce  qui  a 
fait  supposer  ipj'il  existait  là  un  réservoir 
pour  les  eaux,  ou  bien  des  magasins  ou  des 
arsc'naux  desliin'^s  à  garantir  de  l'humidité 
les  objets  qu'on  y  déposait.  La  |iartie  supé- 
rieure de  ces  conslruetions,  aujourd'hui  dé- 
truili;,  a  pu  furmer,  ainsi  ([u'on  le  croit,  une 
sorte  ili'  ciladelli.'  servant  ii  défendre  le  port 
et  la  vilh'.  A  côté  de  ces  constructions,  dans 
le  mur  d'enceinte,  on  distingue  le  seul  exem- 
|ile  à  I'"r(''jus  d'appareil  réiiculé,  qu'on  dirait 
le  résultat  d'une  léi'aration  anliipie,  ainsi 
qu'a  eu  soin  de  le  faire  observer  M.  Méri- 
mée {'î). 

Aqueduc. 

L'acpicdiic  qui  amenait  l'eau  à  la  ville  était 
une  constructi(jii  tout  à  fait  giganiesque  :  il 
avait  plus  de  huit  lieues  de  Imigueur, depuis 
l'endroit  où  il  recevait  les  eaux  de  la  Siague, 
du  c(')lé  de  Monts,  jusqu'à  Fréjus  (trente-sept 
mille  neuf  cent  trente  et  un  mèlres,  d'après 
la  mesure  exacte  prise  il  y  a  (juehpies  an- 
nées l'ar  ordre  du  préfet  (3j.  On  |)eut  suivre 
es  traces  de  cet  aqueduc  dans  toute  son 
étendue.  Il  en  subsiste  encore  des  fragments 
considérables,  de  nombreuses  arcades  et  do 
hauts  |)iliers,  qui  coiilribuenl  puissamment  à 
doinier  à  Fréjus  sa  |iliysi(inomie  carach'ris- 
tiqne.  Aux  abords  de  la  ville,  il  fait  un  grand 
ih'lnnr  pour  suivre  l'inclinaison  du  terrain, 
ou  pour  éviter  (|uelipie  élalilissement  qui  a 
(ht  existei-  sur  son  alignement,  selon  l'hy- 
pothèse de  M.  Mérimée,  il  se  divise  ensuite 
en  lieux  blanches,  pnur  alimenter  les  di- 
verses parties  de  la  ville:  le  piiint  de  jonc- 
tiidi  de  ces  deux  blanches    subsiste    eiu'ore 


(I)  Aiiiiiir.iie  (lu  yiir,\KÀt.  —  Slalislique  dit  Var. 
1-1)  .\t>ii:i  d'un  voijiioc  dans  te  Midi. 
(."•)  Sliilisliqiie  du   Vtir. 


iZi 


FRE 


D'EPîGRAPFIIE. 


FI'.E 


i'JO 


ai  noni-cs!.  De  là,  l'une  se  diri^oait  vers  lo 
[iori,  il.i'is  la  parlio  li.issf;  l'anlre  suivait  la 
(Jiri'cliiin  du  noitl,  et  dessorvait  la  partie 
Ijnulc  pt  II'  côté  occidental.  Cet  aqueduc  est 
un  des  plus  iiniTorlaiits  q'ii  existent  en 
France  :  les  |)iles  qui  le  suppoilcnl  sont  tou- 
tes à  petit  appareil,  souvent  llampiées  de 
cotUre-forls  très-saillants  et  sans  ornements. 
Les  bri((ues  (]u'on  y  aperçoit  à  divers  en- 
droits seniljlent  i*tre  le  fait  d'anciennes  res- 
taïu'aliuns.  !l  n'y  a  |)as  d'unilorniité  dans 
l'inlervallo  des  arches;  l'intérieur  du  canal 
est  enduit  d'un  ciment  très-compacte  et  très- 
dur. 

D'après  les  liistoriens,  c'est  Auguste  qui 
aurait  doté  la  ville  de  Frèjus  de  cette  raajjni- 
fique  construction,  dont  les  vestiges  sulli- 
raient  seuls  pour  attester  la  grandeur  des 
Romains  et  l'importance  de  celte  cité  sous 
leur  domination. 

11  existe  un  projet  de  restauration  de  cet 
aqueduc  vers  son  point  de  départ,  pour  lo 
faire  servir  à  l'irrigation  des  terres  des  com- 
munes de  Tourreles,Calliau  et  Montauroux. 
Si  ce  projet  s'eiïuctuait,  la  conservation  do 
cette  partie  de  l'aqueduc  serait  dès  lors  as- 
surée. M.  Bosc,  géomètre  en  chef  du  cadas- 
tre, dans  son  rapjiort  sur  les  cours  d'eau  du 
département,  a  établi  que  ce  canal  serait 
facilement  mis  en  état  de  service  sur  une 
étendue  de  plus  de  cinq  mille  mètres,  au 
moyeu  de  quel(|ues  déblais  et  de  quelques 
réparations  fjrt  minimes. 

Port. 

Une  œuvre  aussi  des  plus  gigantesques, 
due  à  la  muniticence  des  empereurs,  était  le 
}iort  ;  creusé  dans  l'intérieur  ties  terres,  il 
était  alimenté  par  un  vaste  canal  de  deux 
mille  mètres  de  long  sur  cent  de  large  (1).  Il 
n'est  donc  point  vrai  que  la  mer  soit  jamais 
arrivée  naturellement  jusqu'à  Fréjus,  d'où 
elle  se  serait  iusensiblemenl  letirée,  ainsi 
qu'(jn  le  croit  communément  :  ce  sont  les 
elTorts  des  houîmcs  qui  ont  contribué  à  l'y 
amener,  et  qui  en  avaient  fait  un  port  des 
plus  considérables,  aujourd'hui  comblé  par 
les  atteriissements  successifs  d'un  torrent 
et  par  des  travaux  récemment  o[iérés,  afin 
de  le  dessécher  tout  h  fait  pour  en  détruire 
les  exhalaisons  mépliitiiiues;  de  sorte  qu'au- 
juurd'hiii  de  belles  [irairies  et  de  riches 
moissons  s'étalent  sur  l'euqilacement  même 
que  sill(3iinaient  autrefois  les  navires.  Selon 
Plutarque,  il  eu  reçut  jusqu'à  trois  cents 
après  la  bataille  d'.Vctium,  et  dans  le  x'  siè- 
cle, suivant  plusieurs  historiens,  i!  en  arri- 
vait encore,  puisqu'en  982  le  comte  d'Arles, 
Guillaume,  permit  à  l'évèque  de  Fréjns  de 
lever  un  droit  sur  toutes  les  marchandises 
qui  en  sortaient. 

On  distingue  encore  les  quais,  surmontés 
de  murs  bien  conservés  ei  s'étendant  fort 
loin,  ce  qui  fait  supposer  de  vastes  éta- 
blissements et  un  ensemble  de  constructions 
tout  à  fait  considérables.  Ce  n'est  [las  sans 
un  vif  intérêt  que  l'on  suit  ainsi,  au  milieu 

(1)  Annuaire  du  V ai;  1836.  —  Slulisliquc  du  Vur. 
DiCTiow.  D'ErifiRAPHir.  I. 


des  champs  et  de  la  verdure,  les  restes  ri'ua 
port  célèbre  oîi  abordaient  jadis  les  trirèmes 
de  Kome  et  les  richesses  des  nations. 

A  l'extrémité  de  ce  port,  on  aperçoit  une 
singulier!!  construction,  à  laquelle  il  est  bien 
dillicile  d'assigner  une  destination  vraisem- 
blable. L'on  croit  vulgairement  que  c'était 
l'ancien  phare,  ce  qui,  d'après  M.ÀL  Texier 
et  Mérimée  serait  une  grave  erreur.  Ce  petit 
édifice,  fort  bas,  est  carré  à  la  base,  octogone 
l>ar-dessus,  et  terminé  actuellement  en  py- 
ramide, depuis  une  barbare  réparation  faite 
en  1826. 

En  remontant  du  port  à  la  ville,  vers  l'ouest, 
on  trouve  dans  le  mur  d'enceinte  des  cons- 
tructions ou  [ilutôt  dos  excavations  cylin- 
driques, dont  l'usage  est  dillicile  à  détermi- 
ner en  l'état  des  choses,  et  si  des  fouilles 
ne  sont  point  opérées  vers  ce  point. 

Il  ne  subsiste  aucuns  vestiges  de  temples 
ni  de  palais;  on  pense  cependant  que  le  pa- 
lais des  empereurs  étailsituéimmédiatement 
au-dessus  de  l'amphithéâtre.  Papon  parle 
aussi  d'un  panthéon  f[ui  existait  à  cinq  cents 
pas  di;  la  ville,  du  côté  de  la  mer,  et  dont  il 
est  bien  difllcile  de  retrouver  aujourd'hui 
les  traces.  «  Les  murs  en  sont  très-épais, 
dit-il;  il  y  a  des  chambres,  des  fenêtres  plus 
larges  en  dedans  qu'en  dehors,  et  le  tout  est 
voûté  avec  de  grands  arcs.  On  aperçoit  dans 
un  des  murs  des  niches  qui  [louvaient  servir 
pour  y  jjlacer  de  petites  idoles,  des  usten- 
siles ou  d'autres  choses  semblables  (1).  .•) 

On  trouve  à  Fréjus  de  nombreux  débris 
de  poterie,  des  bricjues  à  rebord  et  des  frag- 
ments de  marbre  épars  cà  et  là.  Il  y  a  même 
des  filts  de  colonnes  qui  servent  de  bornes 
dans  les  rues  ou  qui  gisent  sur  le  sol;  l'on 
y  voit  aussi  des  pavés  en  marbre  de  diverses 
couleurs.  Dans  une  ruelle  attenante  à  l'Hô- 
tel de  ville,  sont  déposés  des  débris  di  sta- 
tues à  draperies  magnifiques,  qu'il  est  fâ- 
cheux de  voir  dans  un  tel  abandon  ;  l'une 
d'elles  surtout,  à  laquelle  il  ne  manque  guère 
que  la  tète,  mériterait  d'être  conservée 
comme  un  s|(lendide  spécimen  de  l'art  anti- 
que; j'ai  vivement  recommandé  qu'on  lui 
choisît  un  local  plus  convenable.  Ces  statues 
avaient  été  trouvées  dans  les  bassins  à  l'é- 
poque des  fouilles  dirigées  par  M.  Texier, 
ainsi  qu'une  tète  antique  d'un  assez  beau 
style  que  l'on  voit  dans  le  vestibule  de  l'Hô- 
tel de  ville. 

Il  serait  sans  doute  nécessaire  d'assurer 
la  conservation  de  tous  ces  débris  du  passé, 
et  d'arrêter  sur  certains  points  le  ravage  du 
temps  et  des  hommes;  mais  une  chose  utile 
aussi  serait  de  dresser  un  plan  général  de  la 
ville  ancienne,  qui  en  retracerait  toutes  les 
dispositions,  ainsi  que  l'emplacement  des 
divers  monuments  parvenus  justju'à  nous. 
Des  plans  particuliers  et  des  dessins  de  ces 
monuments  devraient  ensuite  en  faire  con- 
naître l'ensemble  et  les  détails.  iM.  Texier 
avait  fait  à  ce  sujet  un  savant  travail  adressé 
à  l'Académie  des  inscriptions,  mais  qui  mal- 
heureusement est  demeuré  inédit. 


(I)  Hisi.  de  Provence,  1. 1. 


13 


;3I  FUE  Iiir.TIONNAIUE 

Il  no  ui.Tiiiiiio  pas  do  cilôs  qui  possèiiont 
lies  rcîilos  plus  iiripoi  I.Tiits  de  In  grandeur 
roinaiiio;  m.iis  mille,  poiil-(;tro,  n'n  couservé 
foniine  Fr(''jMS  son  antiijtie  pliysionornio  et, 
il.ins  l'edscnible  lio  ses  ruines,  le  caractère 
(le  sa  fonstruclion  primitive.  Arles  et  Niuies 
Dit  dos  nifinimionts  jjoaiicoup  mieux  (;nn- 
sorvt^s  Siuis  (loiilo;  mais  ils  sont  mélangés  à 
dos  constructions  plus  récorites,  au  milieu 
dcsijuelles  il  faut  les  clierclior;  tandis  ipje 
l-'r-éjus  est  demeuré  avec  ses  ruines  éparses 
sui'  son  sol  et  ses  pans  de  murs  écroulés  de 
tonles  |>arls;  on  dii-ait  le  squelette  d'une  cité 
.intiquo,  ahandoniiée  depuis  l'invasion  îles 
bartjai'os,  car  la  ville  moderne  n'occupe  qu'un 
tort  petit  espace  de  l'enceinle  maiMpiéeà  l'éier- 
nelle  et  glorieuse  empreinte  du  peuplé-roi. 

Après  avoir  énuméré  les  niUiijuités  ro- 
maines de  Fréjus,  il  est  juste  de  menlionner 
les  constructions  élevées  pendant  le  moyen 
fige  dans  cette  ville,  ([uoiqu'elles  n'oll'rent 
qu'un  intérêt  secondaire. 

Une  partie  des  remparts  du  moyen  âge 
.«ubsiste  encore.  Plusieurs  historiens  ont 
fittribué  à  l'évéquc  Uiculse,  qui  vivait  dans 
le  X*  siècle,  l'édilicalion  de  ces  murs  ainsi 
que  celle  de  la  cathédrale  et  du  [jalais  épis- 
copal.  Cependant,  les  caractères  architecto- 
îiiqucs  de  ces  diverses  constructi(Uis  ne 
liermeltenl  pas  de  les  l'aire  remouler  jus- 
iju'au  x'  sièchî.  Je  doute  même  fpje  Ja  ca- 
•thédrale,  qui  ])orle  de  non]hreuses  traces  de 
■reslaurations  anciennes,  conserve  (pielquo 
-fragunnt  de  cette  époque;  car  la  jdus  grande 
partie  de  son  arcliiliMlure  parait  dater  du  xj' 
ou  même  du  xii'  siècle.  Ses  murs  sont  à 
grand  appareil  et  revêtus  de  bossages;  elle 
<st  au  reste  dune  inqiortance  fort  médiocre 
l'intérieur  en  est  lourd  et  horriblement  ba- 
digeonné; la  tour  servant  de  cloclier  qui  la 
surmonte,  a  été  |)robablement  exhaussée  au 
Mil'  siècle;  elle  est  carrée  à  la  base,  dans  la 
]/ai-tie  ancienne;  octogone  au  milieu,  et  se 
ïerminaut  en  ilèche  massive,  aujourd'hui 
recouverte  do  briq\ies  vernies.  Le  portail, 
pli'.s  récent,  date  do  la  lin  du  gothique.  A 
iiauche  du  [lorcho,  et  tout  à  fait  séparé  de 
i"égli.se,  se  trouve  le  baptistère,  qui  mérite 
lie  (ixer  sérieusement  l'attention  :  il  est  dé- 
coré de  huit  bi'lles  colonnes  auli(]ues  en 
granit,surnu)nlées de  chapiteaux  corinthiens 
en  marbre  blanc. 

On  voit  aussi  ii  côté  de  la  cathédrale  un 
petit  cloître  du  xiii' siècle,  à  colonneltes  ac- 
couplées. 

Le  palaisépiscopal,  bAti  sur  l'eiuplacement 
de  l'ancien,  a  conservé  de  ce  dernier  les 
murs  de  derrière,  (pii  paraissent  êtredu  xii* 
>iècle,  ainsi  (|ue  plusieurs  tours  carri'es  fi 
bossage.  L'une  d'elles  reiirerme  la  chapelle 
de  révêché,  dont  l'intérieur  est  évidemment 
du  xiii'  siècle  :  sa  voûte,  ses  arcs  ogivaux 
et  ses  élégantes  nervures  ne  laissent  aucun 
doute  sur  ce  point.  ALiison  l'a  malheureuse- 
mont  décorée  d'un  détestable  autel  luoderiie, 
fionl  le  stylo  jure  avec  celui  do  cet  ancien 
édifice. 

'l'eiles  sont  les  constructions  laissées  par 
Je  moven  .V^  ''""s  la  ville  de  Krcjus. 


FKI 


492 


Mentionnons  encore  comme  niomimenf  do 
cette  époque  l'ancienne  et  célèbre  Bible  con- 
servée au  grand  séminaire,  jirécieux  manus- 
crit endeux  volumes  in-folio  sur  parchoinin, 
qui  avait  ap|tartenu  au  monastère  de  Lérins, 
et  dont  ou  s'était  servi  au  concile  de  Trente. 

Comme  on  le  voit,  Fréjus,  avec  sa  cou- 
ronne de  vieux  souvenirs  et  son  diadème  de 
ruines,  peut  revendiquer  une  importante 
]iage  dans  l'histoire,  et  les  arcliiWdogiies 
trouveraient  sans  nul  doute  un  charme  in- 
dicible et  un  prolit  certain  à  visiter  plus 
souvent  cette  vieilb- cité,  dont  les  monuments 
saisissent  l'Ame  par  leur  mélancolique  as- 
jiecl ,  et  otl'rent  aux  invesligations  de  la 
science  le  plus  puissant  intérêt. 

FHIBOUKG,  en  Suisse. 
Aiino  nillleiio,  ccnieiio,  l)is  qunqiie  deno 
Fribiirg  fiirulaliir,  Brncii  roi.ncs  Diix  doiiiinalnr. 
{Cinos  ,  sup))lt''mcnt  aux  inscriutions  de 
Bâte,  p.  WV.) 

FBIBOUBG  EN  BRISGAU,  dans  le  grand 
duché  de  Bade. 

L 

IIcLDnico  Zasio,  Jiirccons.  suonirn  lemporuru 
loto  orbe  celeberrimo  :  liiijns  Acail.  om.inienlo 
singiilari  :  cl  Rcipiib.  Friburg.  in  reslaiirâdo 
jiMf  niiinicipali  jam  oliiii  slreiuiam  oper.in)  na- 
vanll,  .Tliisij;  niiiliis  nimiinibiis  de  se  bene  nie- 
rilo:  Magisnaliis  officii  iiiemor  fleii  jiissit.  Con- 
cessit  iiaturx  Anno  Sal.  cl3  lo  xxxv.  viii.  Cal. 
Decenib. 

((ÎROS,  supplément    aux  inscriptions   de 
Dâk,  p.  339.) 

IL 

JoiiAN.M  IUrtcngo,  Millcnbiirgeiisi  OstoFranco, 
IMiilosophn  exiniio.  Grsecaruiii  lileraruni  in  Aca- 
dcmia  liaC  Friburg.  xxx.  ainpliiis  aiiiiis  i)u!il. 
Profi'ssorl,  cjiis(|;  singnlari  omè:iiiiimiIo,  Senaliis 
Acad.  ob  pielatemprœcbiraqiie  cjiis  in  npiiipiihl. 
lilerariam  mcrila,  graliluiliiiis  cl  oflicii  cgf) 
boc  momimenliim  p.  Qui  vivons  hoc  sibi  ipsi 
Kpilapliinin  scripsil  : 

noua  '/«/«v  Y.oà  7ro)Aà  TraStJV  it  irRiôo'Jtîio'xli*  : 
"EvSàSe  vOv  zttuat  o-j»6£w  ïiffix'Of- 

(1579.) 

fGnos,  p.  STi.) 

m. 

Lieu  incertain,  peut-être  Fribourg. 

Posieriiaii  S. 

JoilANNES  Stahii»   Belga  Brabanliis 

h.  s.  c. 

TaïUi  illiiis  \iii  ciiicrcs  iicic  adspcclas  Viatnr; 

se,l  ciiiercs:  fainain  ciiini,  qiuu  cœliuii  spi'clal   cl 

sidiun,  nO  vides. 

cumpsc!  morluiim  beic  Icgis  in  buslo,  ipii  jx  r  or.i 

vironi 

\ivos  spirabii  pcrpclim. 

CiTlc  iUc  ipsiiscst Stai>ii!s, qiicm  polcnlissimi  llisp. 

cl  Gallix 


i0  FIL  D'Et'Ic; 

Reges  niaximis  slipendiis  evokalum,  et  ad  profess. 

C'iariss, 

ail.  adscitum  honoiaiimt,  Crucîii  et  Paiisii 

(loceiiicm 

audire  boni  omnes,  docii  oranes  procseniem 

aniaverc,  abeiintem  complaiixcre. 

Si  tu  horum  es, Leclor,  flores  iiisparge  niarmori.vel 

poilus 

lacrymas  inagno  fiineri  molllbiis  volis, 

bonis  verbis  adprccarc. 

Vixil  an.  52.  mens,  fore  2.  Obili  15.  Kal.  Qniniii. 

Anno  1579. 

in  maxiima  Galliarum. 

Jusuis  Rydiius  es  filia  N.  A\o  b.  m.  1.  pp. 

(Gros,  p.  374.) 

FULDA ,  ville  de  Hesse-Cassel,  en  Allema- 
gne 

I. 

■Inscription  semi-onciale  sur  Varchitrave  des 
colonnes  de  la  basilique. 

In  honorem  S.  Genitricis  Mari*  semper  Virginis 
ac  saiictonim  Aposlolonim  Pelri  ei  Pauli  et 
omnium  duodeciiii  Apusiolorum  saiiclorumq. 
inarlyrum  Bonifacii,  at(|ue  Simplicii,  Innocenlii, 

«t  ceierorum  omnium S.  ctiria  al)  universis 

calbolicis  eodem  die  veneralur  et  celobraïur  ad 

laudem  et  gloriam  Dei anno  iiicarii 

Uansduxit banc  aulam  Domino  rite  dioavit. 

{Cardinal  Mai,  97,  2;  Brower,  Annal. 
Fuld.,  p.  123.) 


RAPHIE.  FIL  m. 

llac  diclonc  potcns  loira  eaeloque  Pcirus  stat, 
Arbiler  in    Icrris,  ianilor  in  superis  (1). 
o_ 

Anlisies  xi'i  Dni  dévolus  Acliillïs 

Culmina  magna  pii  struxit  lionore  Pclri 
N'enioputel  vaciiani  venerandi  i;oininis  aulam, 

Sistcre  quod  non  sit  corporis  isia  domus. 
Magna  quidein  serval  vcnerabile  Roma  sepulcbriim 

In  qno  pro  .\pi  nomine  passus  oliil. 
Sud  non  et  meritum  nionumenla  includere  possunt, 

Nec  que  corpus  babenl  saxa,  lenent  animam. 
Victor  enim  mundi  superaia  morte  triumphans 

Sps  ad  summum  pergil  in  astra  Deum. 
Cumque  sit  in  xi>o  vila  durante  reposlus  . 

Ad  xpM  lotus  martyr  ubique  venit. 
111e  suos  sanclos  cunctis  credenlibus  offert, 

Per  quos  supplicibus  praeslal  opem    famulis  (2). 

m. 

Eglise  Saint-Pierre. 
Anno  Doniini  dccccviii  indiclione  xv.  dedicatnm 
est  boc  oratorium  a  Reginbaido  corcpiscopo.  vi. 
Kalend.  Octobris,  in  bonorem  beatorum  aposlo- 
lorum,  palriarcbarum,prophetarum,  marlyrum, 
confessornm  alque  virginum,  et  S.  Felicilatis 
matris  vu  filiorum  marlynini,  S.  Concordiœ, 
S.  Rasilic,  S.  Eutropiœ,  S.  Candidœ,  S.  Eme- 
ranlian»,  SS.  Aquihe  et  Priscillse  et  S.  Leobae 

virginis. 

{Cardinal  Mai,  164,  4.) 


11, 

A   Vabsïd^    de    Véglise   de  Saint-Pierre-au- 
Mont. 

Ecce  sator  hominum  viclor  super  aelhera  scaiidil, 
I>iscipulis(|ue  suis  regni  sacra  liniina  pandit  : 
<)neiii  sic  venturum  angelica  hue  oracula  spondent. 
Coeius  apostoliciis  pariter  cum  plèbe  tldeli 
Dona  Paracleti  igné  micanle  capil  (1). 

1. 

^uidnam.  igilur  mirum  niagno  si  culmina  Pelro 

Quolibet  existant  aedidcata  loco? 
Cum  que  per  toluni  celebratur  ecclesia  mundum 

In  fundamento  fixaPetro  maneal. 
Nanique  illi  Deus  ipse  caput  qui  corporis  exlat 

Propterea  Peire  nonien  babere  dédit, 
Dicens  :  este  Petrus  quoniaui  fundabo  super  te 

Quani  milii  nunc  loto  niolior  orbe  donium. 
In  le  per  cunctas  consislit  ecclesia  génies 

Vincit  et  inferni  carceris  imperium. 
Nam  clavibus  caelorum  claudere  poleras  (sic), 

Et  reserare  dédit  pro  meritis  liominum. 
Quaecumque  in  terris  fuerii  sentcnlia  Pelri, 

Haec  erit  in  caelis  scripia  nolaiile  Deo. 
Dixit  enim  lu  es  magno  mibi  nomine  Petrus, 

Et  tibi  caelorum  forlia  claustra  dodi. 

■    (1)  Brow.^»».  Fntd.,  p.  162;  R\d.  Maur.,  t.  VI, 
p.  21.';,  n.   17.  —  Mr. 


IV 

y  ers  de  Raban  gravés  sur  la  gaine  d'un  Evan- 

géiiaire. 
H.inc  thecam  ad  laudem  Cbrisii  sic  condere  iussit, 

Rliabanus  pracsul,  servus  et  ipse  Dei. 
In  quo  et  evangelium  sanclum  gesielur  boneste, 
Quando  leelurus  hoc  diaconus  erit. 

(Cardinal  Mai,    p.  203  ;  Raban,  t.  I,  p. 
218,  n.  107.) 


S'.tr  le  clocher  du  chapitre. 
Prœceplis  fralres  boc  signo  convocal  omnes, 

Exemplo  Domini  eum  lavai  unde  pedes. 
Nec  non  consilium  constat  si  forte  gerendum, 

Nec  monili  signo  conveniunt  subito. 
Laudil)us  cl  noctis  inierdum  vila  per  actis 

Caplamns  somnum  si  dederil  sonilum 
Cœperii  al  radiis  Pluicbus  conspergere  luccia. 

Hoc  résonante  sopor  ocius  omnisabit. 

{Cardinal  Mai,  208,  2  ;  Biblioth.  des  PP 
de  Lyon,  t.  XXVII,  p.  523.) 

(1)  lia  Corf.  pal.  (p.  75.)  Gruterus,  p.  j!7o,  8, 
corrigit  (luae,  illum,  Peiri.  po>las\iTO  polerns,  diiioiie. 
(Videsis  Baroniuni,  t.  V!I ,  p.  515;  et  de  Angelis, 
p.  6.)  — Mr. 

(2)  lia  Cod.  pal.  (p.  75.)  Geut.,  ibid.  n.  7,  corrigit 
Acliillt's,  si'pnlcritm,  quiie.  Fleetw.,  p.  553;  Baron., 
I.  Vil,  p.  513;  BoRGiA  Cnnfess.  val.,  p.  87;  Cardinal 
Mm,  p.  109. 


^'5  CAN 

M. 

Ancien   manustcre. 
iuscriplioD  ea  Icltres  d'or. 

rniiiifitcs  siimnii,  Rotna  qiios  hicmisil  habeiulos, 

Uectores  fiicrmii  seilis  apostolica;. 
Jlos  sorviisCliiibii  Urabaii  siiscepit  ovaiulo, 

llloriiiiK(uc  Ossa  hic  condidil  et  lotnlo. 
Leviuc  ergo  duo  priudicla  ex  urbe  seculi 

Venerunl  isluc  digne  el  honore  siio. 
Qiios  idem  faimdiis  Doniiiii  mox  obviiis  assans 

Supplex  accopil  hicqiic  simiil  posiiil 
Manyr  Altxaiulcr,  maitvr  Favianiis  el  ipse 

Ikic  veneie  siuiul  doclor  utei(nie  piu«. 
Ciscipuli  Xisli  papai  digiiiqiie  iiiiiiisiri 

Felicissimus  hic  Agapciiisque  inanel. 
Oinnes  hi  pariler  aulam  haiic  salis  ossibus  ornant, 

Virgo  Dei  genilrix  quam  dical  et  merilis. 
Vos  quoqiic  qui  iiilrasiis  lemplum  istos  ciim  precc 

[fusa 

fatronos  vobis  quairile  in  auxilium. 

{Cardinal  Mai,   3C2,   G  ;  Uaban  Malr, 
t.  VI,  p.  230.) 


VII. 

Eglise   Saint-Pierre. 

Ecce  vires  islos  pra:claros  vaKIe  patronos 
■Ronia  deciis  orbis  miserai  hue  pariler. 


DICTIONNAIRE 


CAN 


ioi 


Qiios  qiioqiie  Ilialianiis  inimilis  siiscoperal  abbas 

PiU'siile  cum  lliiiiiberlo  vile  locavil  el  hic. 
Ilic  magniis  pansai  martyr  Janiiarius  alqne 

Ofifiiio  insignes  alqne  sacris  merilis  : 
Qui  cum  poiilince  Xislo  niucrone  perenipli 
Lovilx  cœlo  leddideranl  animas. 
^Rah.,    t.   VI.   215;  .Mah..    Sœc.  Bcned., 
I.  VI,  p.  15  ;  Cardinal  .Mai,  38i,  4-.) 
Voy.  d'aulre.s   inscriplions  (ic   Fulda,    ar- 
liclo    ItoME  ,     cliapilie    vu  ,    Epitaphes   des 
VMitj/rs. 

Fl'RNES,  en  Belgique  (Flandre), 

1. 

Epitaphe  d'Antoine  de  Bourgogne,    duc   de 

Urabant. 

>4n/oHii(«,  jiisius,  acer,  ac  niililaris  pugna  Azi- 

neurensi  c^esns  viii.  Kal.  Novembris  m.cccc.xv. 

cadavcribnsqiie    boslinni    ol)riitns    iridiinm    et 

puiciierrima  morte  velul  sepnlius  jacuit,  ul  ma- 

jorem  huic  ploriam  lumulo  infcrrel. 

(Labbe,  Thés,  epit  ,  p.  565.) 

II. 

Epitaphe  de  Jean  de  Bourgogne,  duc  de  Bra- 
bant. 
Joannes  nalii  m.ijor,  pielalis  ac  doclrinse  amans, 
13»  a*lalis  anno  dux,  IG-  mariiiis;  ac  infausto 
inox  coiijugio  2i.  Aradeniire  Lovaniensis  con- 
dilor,  diem  iiaiid  miillo  posl  obiit  xv.  Kal. 
maias.  m.  cccc.  xxvi 

(Labbe,  p.  599.) 


G 


GAÈTE,  ilans  lo  royaume  du  Naples. 
A  l'autel  Saint-Erasme,  dans   la  cathédrale. 
In  hoc  loco  invenlum  est  corpns 
B.  Erasmi  marlyris  illibatiim 
cl  iniegriim  leiiiporibiis  Jo.  papx> 
a  liono  episco|X)  Caiclano. 
[Cardinal    Mai,   50,  3;    Ughelli,    t.  I, 
529.) 

GAND,  en  Belgique. 
I. 

Epithaphc  commune  de  Cornélius  Jnnse- 
nius  (1)  et  de  Gaillnumc  Damasi  Lindanus, 
évêques  de  Garni  au  xvi'  siècle. 

Eglise  de  Saiot-JeaD-Baptiste. 
Revcrendis  in  Chrislo  P  P.  S.  TlicoIogi.T  D.  D. 
Cornclio  lansonio,  el  AViilehno  Damasi  Lin- 
dano  primo  et  secundo  huiiis  urbis  Episcopis  ob 
mullDS  in  smitandis  ol  inlerprclandis  sacris 
scriptnris  cxaiillalos  labnrcs,  et  mérita  in  Dei 
Eccicsiam  cl  Rempublicam  Chrisliaiiam  posi- 
lum.  Obiit  hic  2.  Novembris  1388.  Illc  vero  xi 
Aprilis  anno  l'i'O. 

(1)  An  xv!i«  siècle  ce  nom  devint  cclèl)re  par  les 
docliiiics  de  r.riineille  Jan'éniiis,.  évèipi;;  <rYpii's. 


Quomodo  in  vila  sua  dilexerunt  ,«,  ita  et  in  morte 
non  sutil  separuti. 

Unicus   esPhœnix?  Cineres  li»c  tiimba  duoruiu 
Phœnicum  verie  Relligionis  habel. 

(Labbe,  2'hes.  epit.,  p  508.; 

II. 

Eglise  de  l'abbaye  de  Saint-Pierre. 
Tombeau  de  Juditli,  Glle  de  Charles  le  Chaure. 
Régis  Francornm  Caroli  sum  filia  Caivi 

Nobilis  illa  Judith  el  spcciosa  nimis. 
Uxorem  sibi  quam  me  sumpsit  Fcrreus  oiim 

ISaldiiinns,  Duce  quo  Flandria  pacein  haluiit 
Gloria  qui  vctcrum  mihi  (piomlaiii    magna   iiieoruni 

Exlilit,  lien!  (larcdiiin  mors  rapuit  iinenem. 
Aller  succédons  Palri  rcgnavil  cl  ipso 

lemporc  sal  loiigo,  mors  rapit  hune  ad  cum, 
Oiiinia  dencinni  morlalia  gauilia  mnndi, 

El  sub  sole  niliil  pernianel  hic  staliile. 
Princeps  prima  fui  Klandrensis  et  iin  lita  qnondaC), 

Nnnc  scd  in  angnslo  contrahor  hoc  lumulo. 
lam  mihi  nil  prosnnt  vir,  proies,  palria  diucs, 

Esi  mea  sed  fœdis  verniibus  esca  caio. 

(Lahbk,  p.  600.) 


497  CEN  DtFlGKM>illb: 

GÊNES,  au  royaume  de  Piémont. 


CEN 


493 


Sur  une  ancienne" croix  d'argent  conseri-(fe  â 
la  cathédrale  de  Saint-Laurent. 

ToSto  T'j  Oît«v  ôiT^ov  BkoSk;  [lèv  STSurviiKTO  , 

I  'O  v.'^io;  '  Iw.  0  6Êû)-ôyo». 

'O  â'/to;  Mtx«>i^' 

Il  ne  s'agit  pas  dans  celte  inscriftioii  du 

césar  Barda,  i>arent  de  Nicéphore  Phocas, 

mais  d'un  certain  Bardas,  orfèvre,  probalile- 

ment,  et  dont  on  ignore  et  la  vie  et  l'âge. 

{Cardinal  Mai,  p.  9.) 

On  conserve  dans  l'église  métropolitaine 
de  Saint-Laurent  de  Gênes,  une  pierre  gra- 
vée sur  laquelle  se  trouve  représentée  la 
sainte  Vierge  avec  l'enlant  Jésus  et  celte 
inscription  : 

Mp  ëï  ' 

umiru 

c'est-à-dire  :  hiàt^p  ©eoO  >•;  rruyri,  la  Mère  de 
Dieu,  la  source.  La  sainte  Vierge  s'appelait 
souvent  du  nom  seul  de  r,  u^yn,  la  Source, 
la  source  de  la  vie,  et  de  la  grâce. 

A  un  stnde  de  Constantinople  on  trouve 
un  temple  fameux  de  la  Vierge  bâti  par 
l'empereur  Justinien,  dans  un  lieu  déli- 
cieux, ombragé  de  Cyprès  touffus  et  fort 
élevés,  dans  une  prairie  émaillée  de  fleurs 
et  arrosée  par  une  source  d'eau  pure  et  lim- 
pide, à  laquelle  on  attribuait  une  vertu  mi- 
raculeuse, et  qui  est  encore  aujourd'hui  l'ob- 
jet de  la  vénération  et  des  pèlerinages  fré- 
quents des  Grecs.  C'est  cette  source  qui 
avait  donné  son  nom  de  Pigi ,  Tlnyri  ,  à 
la  Vierge  et  à  l'église  elle-même  ,  ainsi 
qu'au  couvent  d'hommes  et  au  palais  des 
empereurs  voisin  de  cette  église. 

(Du  Gange,  Conslantinop.  Cbristiana, 
].  IV,  p.  183,  I8i.  1».  173,  17i;  Mém. 
di:  l'Acad.  des  Inscript.,  nouvelle  sé- 
rie, t.  II,  j).  IW.) 

Notes  sur  le  Sacra  Catino  de  Gènes  (1). 

Le  nom  que  je  viens  de  transcrire  est  ce- 
lui d'un  vase  hexagone  regardé  durant  des 
.siècles  comme  une  relique  ([u'aucun  trésor 
n'aurait  su  payer;  en  lui  contestant  tout  au- 
tre mérite,  on  ne  saurait  se  refuser  à  recon- 
naître en  lui  un  monumeut  tl'une  haute  an- 
tiquité. 

Il  est  d'une  belle  cou'eur  d'étuerauile  , 
d'une  forme  agréaJjle  ;  les  angles  sont  bien 
tranchés  ;  les  anses,  prises  dans  la  matière, 
sont  bien  placées;  les  ornements,  qui  consis- 
tent seulement  en  des  rangées  de  [loints 
creux,  sont  de  bon  goût  ;  les  souillures  sont 
peu  nombreuses;  il  est  aisé  de  voir  qu'a- 
jirès  avoir  éié  fondu  en  entier,  il  a  été  ha- 
bilement réparé  au  touiel. 

(I)  Keviic  Aichi'plofiiriiir,  i'  année,  juin  I84.j,  p. 
li).  Celle  iioute  est  duc  ;i  .M.  Gub;;i\c  Biuiicl. 


On  ne  douta  ]ias,  durant  une  longue  suite 
de  générations,  qu'il  n'eût  servi  au  dernier 
rejias  que  Jésus-Christ  ait  fait  avec  ses  apô- 
tres. 

Lors  de  la  prise  de  Césarée  f^ar  les  croisés, 
en  1101,  il  jiassa  au  pouvoir  des  Génois 
comme  formant  la  portion  du  butin  h  laquelh^ 
ils  avaient  à  prétendre.  Porté  à  (iènos  il  y 
fut  conservé  avec  un  soin  extrême.  Déposi' 
dans  une  niche  creusée  dans  le  nmr  qui  sé- 
pare de  la  nef  une  des  deux  sacristies  de  l'é- 
glise Saint-Lauienl,  il  n'était  ollert  aux  re- 
gards de  la  foule  qu'une  fois  par  an,  lors 
d'une  des  fêtes  les  plus  solennelles;  encore 
ne  le  voyait-on  que  de  loin;  un  prélat  le 
montrait  du  haut  dune  tribune,  en  le  tenant 
dans  ses  mains  par  un  cordon,  et  il  était  lui- 
même  surveillé  par  des  chevaliers  chargés 
de  veiller  spécialement  à  la  conservation  de 
cette  gemme.  On  les  nommait  clavigeri.  Les 
clefs  de  l'armoire  qui  renfermait  le  Catino 
restaient  en  leur  pouvoir  et  il  leur  était  dé- 
fendu de  jamais  les  coulier  à  personne.  Les 
clavigeri  étaient  choisis  parmi  les  citoyens 
les  jilus  éminents  de  la  république.  Des 
amendes  de  cent  à  mille  diicats,  et,  en  cer- 
taines circonstances,  la  peine  do  mort, 
étaient  jirononcées  contre  quiconque  aurait 
osé  toucher  le  vase  avec  de  l'or,  de  l'argent, 
des  pierres,  du  corail  ou  quelque  autre  ma- 
tière dure,  mesures  rigoureuses  que  coniirnici 
une  loi  du  2i  mai  1176.  Pendant  longlenqis 
|)ersonnu  ne  vint  combattre  l'opinion  qui 
regardait  ce  vase  comme  étant  une  émeraude 
d'une  gigantesque  dimension  ;  mais  au 
xvni'  siècle,  il  ne  manqua  pas  d'observateurs 

aui  affirmèrent  que   c'était  du  verre  et  rien 
e  plus  (1). 

La  victoire  mit  pour  un  moment  le  Catino 
au  pouvoir  des  Français;  il  sortit  de  son 
inaccessible  retraite,  et,  tout  étonné  de  voir 
le  grand  jour,  il  se  trouva  transporté  à  Pa- 
ris ;  le  directeur  du  Cabinet  des  antiiiues, 
Gosselin,  demaiula  qu'une  commission  du 
l'institut  fût  cbargc'e  de  l'examiner;  il  en 
résulta  un  rapport  qui  décida  que  la  matière 
du  Catino  n'était  que  du  verre  co'oié.  En 
1816,  il  retourna  à  Gènes,  mais  ces  voyages 
lui  furent  funestes  ;  il  se  trouva  brisé  a  sojw 
arrivée.  Aujourd'hui ,  quoique  bien  déchu 
de  la  vénération  qu'il  avait  inspirée,  quoi- 
qu'il ne  soit  plus  l'objet  de  lois  spéciales  et 
sévères,  il  est  toujours,  et  à  bon  droit,  re- 
gardé comme  un  antique  d'un  très-grand 
prix  (2). 

Un  moine  de  l'ordre  des  Augustins,  Fih 
Gaëtano.  mit  à  profit  le  loisir  dont  il  jouis- 

(!)  Voir  les  Yoijnyes  (en  atleinaml)  de  Keysslcr. 
Hanovre,  1731,  II,  5"2I  ;  Barthélémy,  Voijinje  «i 
Italie,  p.  18;  De  lv  Conuasiine,  Mém.  de  t'Acad.  rfss 
Stie/ift's,  I7J7,  p.  510 ,  Dolomiec,  Disserl.  sur  l'i- 
mcrmtde,  iiisorcc  au  ilaqusiii  Encyclop.,  an.  I,  I..J, 
p.  17-l-l.j. 

(-2)  Voir  d'aillenrs  MiLLi.N,  Magas.  Encijc,  janv. 
1807,  t.  I,  p.  157-I.jO  où  se  n-oiive  une  (iginc  (il 
Catino;  le  l  oijuge  en  Samic  du  niéiiie  sivaiii,  l.  il, 
y.  11)5;  Poiivriige  de  Bossi,  sur  le  vase  que  l'un  con- 
servait à  Gênes  sons  le  nom  de  Sanlo  Catino.  ThiI  i, 
IS09,  iii-8'. 


499 


GKN 


DlCilOiNNAlUK 


sait  dans  son  couvent  do  iraintcTliéièso,  à 
(jèiios,  iKiur  composur  un  lii'S-lon^  ouvrage 
sur  l'autlicntirilt;- i]fi  l'IiistoirL- du  .S"«c/"o  tV«- 
tino;  ce  travail  parut  eu  17:17,  in-'r,  sous  le 
titre  suivant  :  Il  Catino  di  SmernUlo  orim- 
tttlr,  gemma  consenata  du  ;V.  .S'.  Jo^m  Crislo 
nrW  ùllimn  cenii  di/jH  Azimi,  c  custodita  con 
religiosa  pietà  dallii  scrcni.tsiina  Repithlicndi 
(ienovd,  corne  glorioso  tnifeo  riporlnto  ndla 
contjuisin  di  Terni  Santa  l'anno  MCI.  Si 
uioslra  In  sua  aiiticliità,  prrziusitù  et  sati- 
ti'à  uuteiitirala  dagli  Aiitori  corne  dalle  pu- 
bliche  scriltiire  dell'  Arcliivio.  Opéra  istorico 
■inorale  arrichita  di  cognizioni  et  dottrinepro- 
ptteroli  a  sludiosi  c  grale  agli  amalori  deW 
Antirliità.  Geiiova,  1727,  in-'i-",  xxwii  c.  et 
'MS  [K  L'auteur  a  recueilli  loules  les  tradi- 
tions qu'avait  conservées  une  pi6té  peu 
éclairée;  il  avanc:o  (clia|i.  iv)  que  ('O  l'ut  la 
reine  de  Salia  (pii  oli'iit  ce  vase  à  Saloinoii 
connue  le  présent  le  plus  précieux  qu'elle 
pût  lui  faire.  Le  nionanpie  hébreu  le  lit  dé- 
poser dans  son  trésor;  il  en  connaissait  tout 
Je  prix,  il  en  faisait  usage  aux  fêtes  les  plus 
solennelles.  Le  Catino  passa  bien  plus  lard 
au  pouvoir  d'Hérode.  Jésus  ayant  célébré  la 
cène  dans  une  salle  où  l'on  s'allendait  à  la 
venue  de  ce  doinierroi,  employa  ce  vase, 
qui  avait  été  apporté  alln  d'être  mis  à  la  dis- 
position du  monarque.  Celte  version  un  peu 
forcée  n'a  pas  obtenu  un  assentiment  una- 
nime ;  d'auU'cs  écrivains  ont  pensé  que  le 
Catino  était  devenu,  par  voie  de  succession, 
la  [iropriété  du  niaitie  de  !a  maison  cliezle- 
(piel  Jésus-Christ  réunit  ses  aiiùlres  pour  la 
dernière  l'ois. 

Fia  (Jaëlano  pense  (pie  ce  docteur  de  la 
loi  dont  l'-Lvangile  tait  le  nom  était  Nico- 
dème.  Lors  de  la  dispersion  des  aiiùlres  et 
lies  disciples,  rien  irein|ièclie  de  croire  (jue 
ÎS'icodèiiie  n'eût  cherché  refuge  à  Césarée; 
il  y  porta  le  Catino  qui  était  demeuré  en  son 
jiouvoir,  et  qui.  pendant  (irés  de  dix  siècles, 
trésor  dont  des  propriétaires  jaloux  ne  révé- 
laient iioint  l'exisleuce,  resta  ignoré  dans 
cette  ville,  jusqu'au  luonicnt  où  il  passa  dans 
les  mains  dtîs  chrétiens  (1). 

Nous  avons  recherché  dans  les  anciens 
auteuisce  qui  pouvait  jeter  quelque  jour 
sur  l'origine  de  celte  tradition  ut  sur  la  ilé- 
couverte  du  monument  dont  il  est  ici  ques- 
tion. 

Nous  trouvons  dans  Mathieu  Paris  un  pas- 
.««age  où  cet  historien  lirait  confondre  quel- 
(lues-uiics  des  circonstances  de  l'iii^loiie  du 
(Jatino  avec  les  légendes  du  Saint-GraaI. 
«  Die  igitur  pru'lixo  convenienles  magnâtes 
apud  Weslmniiaslerium,  magisler  eiiiiii  l'em- 
pli et  Hospilalis  cuin  ti'stimunio  quampluri- 
inoruui  sigillorum,  videlicet  iialrian  lue  Hic- 
r.jsolyuhtani  anliiepisiuporum  (|uuque  et 
episcoporum  ,  ablialum  et  ah(jiuni  |ir<elalo- 
rum  et  magnaluiii  di;  terra  sancla  niiserunt 
quamdain  porlionem  sanguinis  Doniiniri, 
quem,  jiro  salutc  ninndi,  fudit  in  cruce,  iii 
quodaiu   vase  crystallino  vetustissimo,  per 

(t)  l'oir  VHitt.  di'n  Ciu'isntlLS  (on  :illeiiiaiiil),  p.u' 
Willvrii,  1.  Il,  [>.  iOi;  et  lîi;il;ii(o  (addilioii),  II,  p.  8. 


CEN 

Temolorum 


500 


no- 


queuidam    fralreiu    Temolorum   bene 

tum  (1,1.  » 

Un  récit  qui  se  rapporte  h  une  autre  épo- 
que, mais  on  se  montre  rinHuence  d'une 
idée  semblable  à  celle  qui  guidait  la  plume 
de  Mathieu  l'aris,  se  retrouve  dans  un  autre 
vieux  chroniqueur  hrilaniii()ue  i2)  :  «  Co[)U- 
lavit  etiam  rex  Lllielslanus  et  aliam  sororen» 
siiam  Othoni  ini|ieralori ,  a  qun ,  (iraeler 
gemmas  et  equos  ,  recepit  quoddam  vas  ex 
onichino  Iransparcns  et  polilum,  ila  siihtuli 
cadatoris  aile  coinposilum,  ut  vere  llucluaro 
segetes,  gemmaie  viles,  hoiiiinnin  imagines 
nioveri  videantur  :  recepit  eliain  enseiu 
Constanlini  magui,  in  (juo  lilleris  aureis  no- 
rncn  possessoris  legebalur,  in  ciijus  capulo 
su|)er  crassas  auri  laminas  tigebalur  clavus 
ferreus,  niius  de  (]ualuor  quo  Christus  in 
cruce  tigebalur  ;  item  laiiccnm  Karoli  magni, 
qna  vdjrala  semper  viilor  abibal,  quam  tra- 
dunt  aperuisse  latus  Chrisli,  etc.  » 

Si  nous  passons  aux  historiens  des  croi- 
sades, le  témoignage  le  plus  circonstancié  se 
trouvera  dans  Cuillaume  de  Tyr  (liv.  x, 
ch.  IGj  :  «  Liai  aiilom  m  parle  civitalis,  in 
liico  edilo,  ubi  olini  ab  Uerode  ad  honoreiu 
Augusli  Ca^saris,  miro  opère  dicitur  lahrica- 
luiii  lemplum,  publicuin  civitalis  oralorinm  : 
in  hoc  eodem  oratorio  reperlum  est  vas  co- 
loris viridissirai,  in  niodum  parobsidis  for- 
iiiatum,  ipiod  praxlicli  Januenses  smaragduin 
reputanles,  pro  mulla  sunima  pecunia}  in 
sorlern  recipienles,  ecc!esi;e  suœ  ])ro  excel- 
lenti  olitiilerunl  ornatu.  Unde  et  usque  hodio 
transeuiilibus  per  eos  magnalihus  vas  idem 
quasi  pro  miraculo  soient  ostendere,  persua- 
denles  (piod  vere  sit  id  quoJ  color  esse  iu- 
dical  smaragdinus.  » 

Alberic  des  Trois -Fontaines  s'exprime 
ainsi  dans  sa  Chronique,  insérée  par  Leib- 
nitz  dans  ses  Accession,  histor.  Lips.,  1098, 
in-i°,  [).  183  :  «  lia  B.ilduinus  rex  cajila 
]H'ius  Antipalride  civilate,  quaî  nuiic  dicitur 
Assur,  Ciesaream  ei  viciuam  obsidet  qu;e 
jirius  Turris  Slralonis  dicebalur.  Civilate 
violenter  ell'iacla,  cives  in  (jiioddam  oralo- 
rinm suuiii  confiigerunl,  ubi  tanta  fuit  slra- 
ges  eoruni,  ipiod  columnarum  bases  sanguis 
linseret  occisorum,  ubi  [larlicipi'S  illius  vic- 
torue  Januenses  vas  viridissimi  coloris  re- 
perlum et  in  modum  paropsodii  formatum 
pro  multa  summa  pecunia-  recipienles  in 
sortem  pro  excellenli  oblulerunt  ornatu  ec- 
clesioj  su;e.  » 

.Marin  Saiiuto,  dans  son  curieux  ouvrage, 
comiiosé,  mais  sans  frnil.  pour  |irovoquer 
une  nouvelle  croisade,  dans  son  J.ibcr  secrc- 
tovnm  liileliuni  Crueis.  lib.  nr,  p.  vi,  c.  4 
,roir  le  recmnl  de  Bongars  :  <ie.->ta  Dei  per 
l-'rancos  Hanov.,  Itill,  |i.  ii.  l.'t'»,  b.).  éiTit 
de  S0!i  côf  •  :  «  Ibi  Cjesarca'  Januenses  reper- 
Inin  vas  preliosnm  sive  de  viridi  lapitic, 
([iiein  smaiagdiim  asserunt,  |ir.)  parle  iiierce- 

(()  Lib.  111,  n.  Iil7,  LomI,   KISC,  iii-fol.  p.  (!IL 
ri)   ll,uni.l-llCS   lllGl>l.>C>,    l'olijclirniiii-.  \\\-.  \l.  a. 

'Ji'.t,  «liiMS  le  recueil  île  Gale  :  Scrij^t.  XV,  Ihit.,  i.  I, 

1>.  iUl 


501 


GEN 


D'EPIGUAPHIE. 


GliN 


dis  accoperunt  cl  malrici  ccclesiœ  deilerunt.  » 
Un  arclievôque  de  Gènes,  Jacques  de  Vo- 
riiginc,  devenu  C(^lèbre  grâce  à  cette  Légende 
(iorc'c  dont  il  fut  le  compilateur,  et  qui  a  été 
si  souvent  l'eproduile  durant  quatre  siècles, 
s'est  trouvé  celui  des  anciens  annalistes  qui 
a  le  plus  loiigueiuent  parlé  d'un  événement 
d'une  ini]  ortance  aussi  capitale  h  ses  yeux, 
pour  la  cité  dont  il  était  le  métropolitain. 
Quoique  son  récit  soit  d'une  certaine  éten- 
due, nous  le  reproduirons  intégralement; 
peu  de  personnes  iront  le  cherclier  au  clia- 
jiitre  18  du  Clironicon  Januense  inséré  dans  le 
vaste  recueil  de  Muralori  :  Script,  rer.  ital., 
t.  IX,  p.  32. 

«  Erat  autem  in  prœdicta  civitate  (Cœsarea) 
vas  quoddam  snieraldinum   inœstimabiliter 
pietiosum  :  ca|>ta  igitur  civitate  prredicta  a 
prœdictis  (Januensiluis)  de  coramuni   cun- 
sensu  très  partes  omniinn,  quœ  ceperunt, 
facere  voluerunt.  In  prima  igitur  parte  su- 
jiradiclum  vas  smeraldinnni  assignaverunt  : 
in  secunda  parte  cor|ius  civitatis  cum  omni- 
bus rébus  inniiobililuis  posuerunt  ;  pro  teriia 
vero  parte  totum  Ihesaurum  civitatis  et  om- 
r.ia  mobilia   statuerunt.    Ordinanles   autem 
ni  J'inuenses,  quoniam  in  captione  civitatis 
fuerunt  (irincipales,  partein  illam  accijierent, 
quam  magis  vellent  et  reliquam  partem  lia- 
bcret    totus  exercilus    :   Januenses   cœteris 
aliis  partibus  on)issis  vas  illud  smeraldinum 
l>ro  sua  parte  acceperunt  el  Januara    cum 
iiiulto  gaudio    deportaverunt.   Quod  autem 
illud  vas  sit  vere  lapis  smeraldinus  ,  tesfan- 
lur  omnes  gemmarii,  qui  illud  viderunt,  di- 
centos  se  numquam  vidisse  tam  pretiosum 
smeraldinum.  Istud  etiam  et  manifeslum  per 
hoc  quod  apud  Cœsaream  tanti  pretii  existi- 
niabatur,  (]uod  cum   tota  civitate  vel    cum 
tûto  thesauro  civitatis  l'uerit  œqualiler  œsti- 
n:atum.  Quoniodo  enim  verisimile  est,  quod 
supradictum  Inpidem  smeraldinum  ad  valo- 
rem totius  civitatis  vel  totius  thesauri  civi- 
tatis pro  una  parie  œqualiler  posuissent,  nisi 
eis  pro  certo  constitisset,  quod  rarissiinus 
smeraldinus  esset?  Est  autem  supradictus  la- 
liis  smeraldinus  tanti  fulgoris  et  tam  mira- 
bilis claritatis  quod  omnes  alii  smeraldini  et 
céleri  lapides  pretiosi  juxta  illumpositi  a  suo 
fulgore  deticiunt  et  prœ  nimioillius  s|ilendore 
a  sua  claritale  pallescunt.  Est  enim  illud  vas 
factum  ad  instar  catini,  unde  vulgariter  dici- 
tur,  quod  luit  ille  catinus  in  quo  Cliri;.tns 
cum  suis  discipulis  in  cœna  comedil,  de  quo 
Christus  dixit  :  Qui  intingit  mecum  mantim 
in  calino,  hic  me  tradet.  Utrum  autem  hoc  sit 
verum ,  ignoramus;  sod  quoniam  Deo  nihil 
est  impossibile,  ideo  illud  nec  conslanter  as- 
serimus,  nec  j)ertinaciter  denegamus;  qui 
enim  hoc  volueiit  credere  non  est  redarguen- 
dus  de  levitate,  et  qui  noluerit  credere  non 
est  reprehendendus  de  temeritale.  Sed  forte 
aliqui  objicienl  et  dicent,  ijuod  in  ouniibus 
factis  suis  Christus  semper  cxemplum  liubuit 
maximœhuinilitati;  in  catino  autem  smeral- 
dino    tam    pretioso    comedere    non    fuisset 
exemplum  huinilitatis  praebere  ,  sed  quidem 
oxompluni  vanitatis  dare.  Sed  ad  istam  quœ- 
slionera  polest  defacili  respondcri  :  ccrlum 


est  enim  quod  cibos  communes  in  catino 
smeraldino  comedere  esset  qiia-dani  vanitas 
sive  pompa,  sed  agnum  pasclialem  et  sarra- 
mentalem,  qnem  Christus  in  c(ena  cum  disci- 
I)ulis  comedit,  in  catino  aureo  sive  smeral- 
dino comedere  non  fuisset  ponqia  sed  devo- 
tio  et  reverentia  magna.  Islud  autem  sub  si- 
ientio  prœlermitlendum  non  est,  quod  in 
quibusdam  libris  Angloruin  rejieritur  quod 
quando  Nicodemus  corpus  Christi  de  cruce 
deposiiit,  ejus  sanguinem,  qui  adhuc  recens 
erat  et  ignominiose  dis[)ersus  fueral,  ipse  re- 
collegit  in  quodam  vase  smeraldino  sihi  a 
Deo  (jivinitus  prœsentato  et  illud  vas  dicli 
Angli  in  libris  suis  sanguiralia  ap|)ellant. 
Illud  autem  vas  Nicodemus  cum  multa  reve- 
renlia  custodivit.  Tempore  autem  proce- 
dente  Cfesaream  fuit  translatum  et  tanden^ 
Januani  est  dednetum.  Diclum  ergo  fuit  ul 
illud  vas  esset  ]iretiosum,  in  quo  reponi  de- 
bebat  preliosus  thésaurus,  scilicet  sanguis 
Josu  Christi.  Ouod  autem  illud  vas  non 
fuerit  arte  huniana  factum  sed  divina  arto 
productum  ,  intendimus  ostendere  duplici 
ratione.  Una  ratio  est,  quod  si  factum  fuisset 
aliqua  arte  humana,  viderelur  quod  plura 
alla  vasa  similia  debuissenl  in  oibe  fuisse 
aliquando  fabricata.  Sed  a  [rincipio  mtindi 
usque  simile  o]uis  non  est  iuventuni  in  tolo 
orbe  terrarum.  Aliam  rationem  ad  hoc  pio- 
baudum  inducimus  fortiorom.  Constat  enim 
quod  illud  quod  pioducit  nalura,  ])erfec- 
lius,  etc.  »  Muratori  arrête  ici  son  extrait,  en 
ajoutant:"  Ileliqua  omitto,  quipjie  ex  nugis 
quodiibcticis  tantum  [letita.  » 

Il  ne  faut  pas  négliger  le  témoignage  d'un 
liistorien  qui  ('crivait  quatre  siècles  après  la 
prise  de  Césarée,  et  qui  vit  h;  ^acro  Catino 
aux  plus  beaux  jours  de  sa  gloire.  Iia|i|>or- 
tons  ici  une  page  des  Cliruniijuc.i  de  LoysXIf, 
par  Jehan  d'Antun,  an.  lb()-2  :  «  Le  jour  eu 
suivant  qui  fut  nng  lundi,  x\ix'  jour  du 
moys  d'aoust.  feste  de  la  décollacion  de 
Sainct  Jehan-Baptiste,  le  Uoy  fut  ouyr  messe.- 
dedans  une  chapellt;  dudici  SaincI  en  l'églize 
de  Sainct-LaurenI,  qui  est  le  grant  donmie  et 
cathedralle  eglize  de  tiennes  oiî  fut  i)ar  les 
chanoynes  de  là,  après  la  mi'sse,  monstre  le 
riche  vaisseau  smaraydin,  c'est  assavoir  le 
jirecieux  plat  ou  quel  Notre  Seigneur  Jhesu- 
crist  mangea  avec(pjes  ses  a[)postres  lejoin* 
de  sa  ceine  et  est  celuy  plat  rpi'on  appelle  le 
Saint  Graal,  lequel,  sçelon  le  dire  connnun 
de  (Icnnes  et  ce  que  j'en  ay  véa  ].ar  leilre, 
fut  là  apportée  jiar  les  Oennevoys  en  l'an 
mille  cent  et  ung,  elfut  |)riz  en  lasaintecyié 
de  Jherusalem,  en  la  manière  que  vous 
orrez.  Les  Pizans  qui  lois  estoyenf  comme 
roys  en  mer  avec  les  Venissyans  et  Geinie- 
voys  furent  outre-mer  à  tout  grand  iiavigage 
el  grosso  armée  et  coiiqueslerenl  sur  les 
Turcz  et  sur  le  Sonidan  [ilusieurs  vissifi-s, 
isks  et  chaléaulx  et  entr'autres  prindrent 
Antioche  et  Jherusalem  et  orcirent  tous  les 
infidelles  qui  là  rencontrèrent  ou  gaignerent 
richesses  innumerableset  incomparables  tré- 
sors. Après  celle  prise  de  Jherusalem,  ques- 
tion fut  entre  les  conquerans  du  butin  et 
appoinclé   entre   eulx  pour   ce    que   à   ue 


.'.on 


G  EN 


DICIION.NAIRE 


CEN 


501 


osloyeiil  lioys  conlemluns  que  en  Iroys  par- 
tyes  seroit  divisé;  ("est  as.s;ivoir  la  seigneu- 
rie Pl  (loinmano  pouv  une,  h.'S  trésors,  meu- 
bles et  richesses  pour  l'aulro,  elle  précioulx 
j)lat  d'esmcraudo  jiour  lo  tiers;  lesquelles 
choses  furent  ainsi  divisées  et  partyes.  Et 
j)Our  ce  f{ue  tes  Pizans  qui  lors  estoyent  les 
)ilus  loris  et  avanla^'cux  des  troys  handes  et 
ansi  que  plus  avoicnt  travaillé  et  faict  do 
mises  jiour  lesdiles  comiuestes,  fut  accordé 
entre  cuk  que  iceulx  Pizans  auroient  le 
choix  des  partyes  et  fpic  premiers  nicclroyent 
la  main  au  butin,  lesqu(  Iz,  après  avoir  sur  ce 
advisé,  prindrent  poar  eulx  la  tiM're  et  sei- 
j;neuric  de  Jherusalem,  comme  la  plus  ho- 
norable i)nrlie  di's  troys,  et  jiour  monstrer 
<ie  ([uoy  toutes  les  grandes  [lorles  de  la 
saincte  "cylé  prindrent  et  liront  mènera  Pize; 
lesquelles  ancorcs  y  sont  rcstués  deux  quo 
Jes  Florentins  depuys  leur  ont  lollues  et 
ostécs;  j)our  rovenii',  toutes  les  forteresses, 
places,  chastéaulx  leur  furent  baillez  et  la 
possession  de  la  seigneurie  mise  entre  les 
mains,  laquelle  ilz  gardèrent  par  force  contre 
lo  souldan  longue  espace  de  temps,  et 
•i'icelle  jouyrent  |»aisihlement  ce  qui  leur  fut 
et  cust  esté  à  jamais  ung  liltre  d'honorable 
louange  si  les  nu'elians  maleureux  ne  l'eus- 
.sent  par  leur  avarice  vendue  aux  infidelles, 
ce  qu'ilz  tirent;  ilonc  commyrent  crime  tant 
dampnalile  que  pour  ce  forfaict  furent  fore- 
lax  de  toute  grike  de  bien  faire  et  de  toute 
cure  de  [irollicteren  vertus  tant  que  oncques 
seigneurie,  mais  sont  toujours  venus  en 
deschéantde  hon  hiz  et  d'eureuse  ])rospérité; 
or,  après  qu'ilz  eurent  ainsi  choisi  et  pris 
les  Venissiains  suyvirent  et  comme  convoi- 
teuix  de  denaré,  embourceront  l'or  et  l'ar- 
gent et  prindrei.t  pierres  jjrécieuses,  vais- 
selles, joyaulx,  draps  d'or  et  de  soye  et  de 
laine,  et  en  somme  tout  ce  île  valleur  que 
emporter  peurent;  restueseullementle  sainet 
vaisseau,  lequel  demeura  pour  le  partaige 
des  (jennevoys  qui  dedans  leur  ville  de 
*iennes  apportèrent,  qui  ores  y  est  comme 
je  say  peur  l'avoir  véu  ainsi  que  cj-après 
laicnupleray. 

Il  Celuy  Irès-précieulx  vaisseau  est  une 
esmeraulde  l'aide  et  entaillée  en  manière 
d'ung  graiil  plat  en  laigeur'  de  deux  [lalmes 
que  nous,  Franeoys,  appelons  es|)ans,  de  si 
très-reluisant  lustre  et  tant  venle  coulleur 
que  toute  autre  esmeiaude  aupiès  d'elle  est 
(d)scurcye,  ellacét,-  et  do  imlle  monstre  sans 
vertus,  et  c'Jidienl  eu  ront  au-dessus  du 
plus  largi;  six  palmes  en  (piadrature;  au  fmt 
dudicl  jilat  est  luig  auln;  petit  roui  laii  t  an 
conqias,  sçelon  la  porpocion  de  sa  giaiehnir, 
et  divs  le  b(jrt  de  ci'hii  rondeau  uicipies  au 
hault  du  |)lat  s((nt  six  ijuareures  faictes  à  la 
lignes  et  pour  sousternr  celuy  i)lat;  au- 
dessoulx  sont  deux  ances  de  mesuie  ()ierre, 
larges  assez  pour  là  passer  la  main  duiig 
hoiinne,  ce  rpii  est  ung  leiivri'  merveilleux  à 
regarder  et  faict  par  artilice  tant  sunqitueulv 
que  mieulx  sinnble  mirai-uleux  (pie  manuel, 
aussi  est-il.  seeloii  le  dire  de  plusieurs  et 
l'vîuaginer  de  rhascun,  car  ?s'ostre  Seigneur 
l>icu,  au  jour  de  sa  cei^ie  touie  desprovéu  d" 


riche  vaisselle  pour  manger  l'aigneau  [ws- 
chal  et  voulant  aux  humains  son  poiivoii-  di- 
vin magnifiiT,  fist  miraculeusement  de  terre 
ville  celle  précieuse  [lierre.  O  bon  aliiuemiste 
oncijues  n'en  fut  ne  ne  seta  de  tel;  ore  ont 
li's  (iennevo\s  ce  préeienlx  joyau  que  plus 
«hier  lienneit  (pie  tout  l'ur  (tu  nio:id(!  et  de 
vray  c'est  bien  ung  trésor  d'ineoiuparablo 
richesse  et  d'inestimable  préciosité,  hîipielest 
dedans  I"  saciairedu  grant  doinme  (/e  Sainet 
Laurent  de  (îennes  soigneusement  gardé.  » 
On  excusera  ces  longues  citations  en  son- 
geant (prelk";  sont  extraites  d'écrivains  bien 
l'arement  feuilletés. 

Nous  croyons  que  l'origine  de  la  tradition 
(pii  environne  soudain  de  son  resp(!Ctle  vase 
ti'ouvé  à  Césarée  vient  di'S  l'écits  alors  ré- 
jia'idus  au  sujet  de  saint  (îréal,  de  ce  vase 
mystérieux,  si  célèbre  parmi  tes  romanciers 
de  la  cbevalerie;  une  légende  qui  remonte 
au  moins  au  vir  siècle,  le  re[)résentait  coiiimo 
ayant  élé  transporté  en  Angleterre;  la  fer- 
veiM'  des  lidèles  fut  liien  ai<c  de  le  retrouver 
soudain  en  Oiieiit,  et  celle  opinion  llatlait 
trop  les  croyances,  les  passions  de  répoi]ue, 
pour  ne  jias  être  uussit(jt  adoptée  avec  en- 
thousiasme. 

Encore  une  citation  qui  montrera  l'anti- 
quité des  idées  réjiandues  au  suj(.'l  du  Saint- 
(iréal;  le  passage  est  cui'ienx  et  il  a  échappé 
aux  (iivcrs  ouvrages  que  j'ai  consultés  tou- 
chant ce  point  de  la  mythologie  euro|)éenuo 
au  moyen  âge.  Ouvrez  la  liibliolheca  Cister- 
ciensis  (1)  de  ïissier  (2). 

«  Hoc  temporc  in  Brilannia  cuidam  cre- 
mitfe  monstrida  est  mirabilis  ([ua'dam  visio 
]icr  angelum  de  saiicto  Jijseph  dccurione  qui 
corpus  Doiuini  de|)osuit  de  cruce,  et  de  ca- 
tino  illo  sive  [laropsiile  in  (juo  Dominus  cœ- 
navil  cum  disci|nilis  suis,  de  ipio  ab  e(.dein 
eremita  descripla  est  hisloria,  quu'  dicilur 
de  (iraali.  Haiic  historiam  latine  scriptani 
invenirenoniiolui:  sed  lantum  gallire  scripta 
habetur  a  ipiibusdam  pi'oceribus  nec  facile, 
ut  aiunt,  tota  iiiveniri  polost.  » 

Ajoutons  (pie  la  ville'  de  Lyon  se  vantait 
de  posséder  une  relique  de  même  genre; 
roirC.  de  Laiioi  nicrn,  les  Ma&nrcs  de  l'abbaye 
royale  de  l'île  Barbe  de  Lyon;  Lyon,  l'>'>'i. 
in-.'».",  chap.  2,  p.  10  et  suiv 

GENÈVE,  en  Suisse. 

Aucieiiue  inscription  chrclicnne. 

Non  nu'iilis  luecor  ni  ii  .  . 

pncvalc.il  piclas  ni  .  »  . 
.  .  t  (luiiiiiiHiue  Icgil  ec  .  . 
.  .  .  siiiKiiie  suis  pniH'ibiis  f  .  .  . 

(l)  r.oll(i  rolli'c  liiiii  ;iss('/.  ptMi  cniiiiiio  (^sl  iinpnr- 
tanlc;  elle  icnrcrnii' des  ecrils  il'dli  inliTi'l  rcci  pour 
l'IiisUiire  ilo  l'raiiic  (pii  ne  se  ironvciil  ipie  l;i;  il  csl 
(Alrinicnicnl  r.U(^  de  la  rciuMnilrt'r  coinplclu  en 
liiiil  vdliinics  iii-l'dlii);  il  n'est  pas  (oiiiniiui  don  tlé- 
«■(iiivrir  des  volnines  iselcs.  Len^lel  ItnlVcsnny  avonc 
n'avoir  jamais  pu  voir  les  loim.'s  III,  IV  vl  V. 

(-2)  n.ivNcroMMNr.  lOUO-ICC.!),  t.  VII,  p.  92;  em- 
siilliv  llcliiKiiuli  yiiijiiliiiwulis  Clirvniivi:,  1.  \u\, 
j-  7l!S. 


D'EPlGRAPmE. 


eOS  GEO 

AJsil  iiliiiiliciis  victo  .  .  . 
Ancecisus  erain  p  .  .  . 

sis  momor  ipse  riiei 

[Cardinal  Mai,   159,  3;  Pococke,   Ins- 
criptions, p.  79,  n.  3.) 

GÉORGIE,  province  de  l'empire  Russe, 
au  sud  du  Caucase,  et  par  conséquent  en 
Asie. 

M.  de  Bartholomœi  a  découvert  en  Géor- 
gie, entre  autres  objets  précieux,  une  croix 
(in  pierre  fort  ancienne,  sur  laquelle  on  lit 
avec  quelque  peine  riuscrijjtion  suivante  : 

TAC  Yï 

ON  AOï 

AON  COÏ 

oprioN 

HAKOBON 
IC 
XC 

C'est-à-dire  en  caractères  courants. 

Ta;  i^u 

TOV  Sou 

Teofiyiov 

Oa  voit  que  celte  croix  a  été  érigée  par 
un  individu  nommé  Georges  Jacques.  Quel- 
que grossier  qu'en  soit  le  travail,  celte  croix 
a  de  l'intérêt,  parce  que  c'est  un  monument 
de  plus  du  christianisme  dans  la  Kabarda, 
qui  est  aujourd'hui  toute  musulmane. 

Dans  une  plaine  du  cette  contrée,  au  pied 
d'une  chaîne  de  montagnes  qui  s'étend  de 
l'est  à  l'ouest,  on  voit  un  grami  nombre  de 
tumulus  de  dilTérenles  grandeurs,  et  entou- 
rés chacun  d'un  fossé.  Ces  sépultures  sont 
évidemment  de  ré|)oque  païenne;  cependant 
tout  près  de  l'un  des  grands  tumulus  on  voit 
encore  une  croix  en  pierre,  entièrement 
couverte  de  ligures  sculptées  en  relief. 
L'inscription  qu'elle  porle  est  grecque  et  les 
caractères  sont  si  peu  distincts  qu'il  a  été 
impossible  de  les  copier. 

Le  prince  AVoronzolï  a  donné  les  ordres 
pour  transporter  la  croix  de  Georges  Jac- 
ques à  Pétigorsk,  oi!i  seront  réunis  le  peu 
(le  monnumenls  chrétiens  que  le  fanatisme 
inusulmanaéfiargnés  dans  ces  coirtrées.CtjUe 
croix  oll're  sur  le  cùlé  [)riucipal,  tourné  veis 
le  nord,  une  inscription  suiuiontée  d'une 
croix  en  forme  de  nœud.  En  l>as  de  l'ins- 
cription, on  voit  (rois  coix  paléi'S  et  au- 
dessous  un  animal,  peut-être  une  biche  al- 
laitant un  jeune  l'aon.  Le.  cCAé  o(ii)Osé  offre 
trois  cavaliers  placés  l'un  sur  l'autre  et 
tournés  h  droite.  Celui  d'en  liaul  tient  un 
sabre,  celui  du  milieu  rc(;()il  un  fruit  qui  lui 
est  oifert  par  un  enfant.  Au  bas,  on  voit  un 
grand  vase  entre  deux  buvcius  tenant  des 
cornets  à  boire  ;  enlin,  un  troisième  person- 
nage conduit  une  brebis. 

La  partie  orientale  représente  en  haut 
une  croix  en  forme  de  nœud,  et  en  bas  u;i 


GER 


50!} 


cavalier  allant  5  gauche  et  perçant   de  ta 
lance  une  hydre  à  Irois  têtes. 

La  partie  ouest  est  occupée  en  haut,  dans 
un  carré,  par  une  figure  humaine,  au-d('ssous 
de  laquelle  sont  placés  quatre  personnages 
coiffés  de  bonnets  pointus  ;  et  en  bas,  un  ca- 
valier armé  d'une  lance  et  allant  à  droite^ 
avec  un  homme  à  cheval  sur  un  chevreuil  et 
tenant  une  espèce  de  fleur. 

D'autres  antiquités  sendjiables  se  trouvent 
dans  les  délilés  au  nord  du  Caucase  et  non 
loin  du  litloral  de  la  mer  Noire,  chez  les 
Abatcliehs  et  les  Chabouchs,  peu[)les  musul- 
mans depuis  un  siècle  ;  ces  vestiges  du 
christianisme  .seraient  seuls  des  témoigna- 
ges irrécusables  de  l'apuslasie  de  ces  ]>opu- 
lations. 

Voy.  Revue  archéologique  de  M.  Leleux, 
novembre  1851,  pag.  518,  8'  année. 

GERCY-EN-BHIE,  en  France. 
1261.  —  Dans  le  chœur  de  l'église  abbatiale. 
Hic  jacet  celsissiinia  poieiuissimaque  domina 
Joaniia,  coiiiili.ssa  Tolose  cl  Piclavoriuii,  iixnr 
celsissiiiii  poteiilissimique  priricipis  doniini  Al- 
defonsi  fratris  sancli  Lmiovici  régis,  (jiii  liane 
ecclesiair.  fiindavere  que  oliiit  aniio  l:iGi  die 
assunipiioiii.s  15.  Marie  ;  Deuiii  piccamiiii  pro 
anima  cjiis. 

Jeanmi  dont  il  s'agit  ici  élait  fille  de  Ray- 
mond, comte  de  Toulouse,  et.  femme  d'Al- 
phonse, comie  de  Poitiers,  frère  de  saint 
Louis;  comme  elle  mourut  sans  postérité 
(1271J,  lu  comté  de  Toulouse  fut  réuni  à  Is^ 
couronne  en  1272. 

(Mém  de  la  Soc.  archeol.  du  Midi,  t.  Ili, 
p.  230.) 
GERMIGNV  DES  PRÉS,  département   du 
Loiret,  en  Framte. 

On  a  découvert  en  18'i-7,  dans  l'église  de 
Germigny,  deux  anciennes  inscriptions  i:hré- 


-R 


omag'iesi  a  pu- 


tiennes  que  M.  \ergniaii 
bliées  dans  la  Bévue  archéologique,  toiu.  IV, 
p.  33. 
La  première  inscription  est  ainsi  conçue  : 
lit.  no.  jin.  dcdicalio.  hiijus.  cctlesia; 

Ano.  înrarnalionis.  Doniini.  dccc.  et  vi. 
sub.  iiivocaiioiie.  sanclie.  Ginevie. 
el.  sancti.  Gonniiii. 
C'est-à-dire  :  «  le  3  dos  nones  de  janvier,  cette 
église  a  été  dédiée,  l'an  de  riiicarnaiion  de  .\oire- 
Seignenr  800,  sons  l'invocation  de  sainte  Cene- 
viève  et  de  saint  Germain.  » 

Sur  une  mosaïque  de  la  même  église,  S3 
trouve  la  seconde  inscri[ilioii,  dont  voici  la 
texte  : 

Oracnlnm.  sein.  et.  clieinliin.  Iiio.  aspiee.  spectans. 

El.  tesianienti.  en  mica et 

IKeccelcns.  precipns.  que.  siiulens.  piil.  sac  oiieiilcni 

Tlicodidfnm  vot lo  Inis. 

Aidés  d'une   transcription  faite  aulrcfn's 
par  Baluze,  un  a  restitué  ainsi  celle  inscri[i- 
tion  : 
Ui'.iciiliim  sancliiui  cl  Ghernliin  liic  aspicc  spcclaa.î, 

El  le^lunienti  en  niicat  arca  Dei 


507  GLA  UlCTlON.NAlUï 

Hoc  cernons preiilnisque  sludens  pnlsare  Tonanlein, 
Tlii'oilnlpliiiiii  VDlis  jungilo  (pix-so  tiiis. 

On  en  a  nn'^ino  Icnlé  la  Iraihiolioii  sui- 
vnnle  en  vers  IVançais  : 

Vois  l'arche  d'alliance,  éclatanl  de  lumière, 

Coiilemplo  ici  l'oracle  avec  les  clicriibins, 
Pleins  de  gloire,  inclines,  voilanl  le  Sainl  des  saints; 
Invoqne  avec  ferveur  le  maîire  du  lonnerre 
Et  cnnipreiiil'i  Tlicoiliilplie  en  ion  linnd)!e  prière. 

Tliéuiiul|ilie  est  le  fii](Me  par  les  soins  et 
aux  frais  de  qui  fut  exécutée  la  mosaïque  do 
Germigny. 

GIMONT.déparlement  du  Gers,  en  France. 

1500. 


COR 


50S 


.1   Vonrimne    nhbnj/e    de    Gimont, 
ordre  de  Cilcaux. 

L'an  M.  V.  c.  mossen  Pey  de  Bidos,  abat,  fec  fe 
la  présente  capcr;\l  (I)  et  la  claiiiura  et  ...  . 
L'ao  mil  cinq  cents,  monsieur  Pierre  de  Bidos, 
abbé,  fit  faire  la  présente  chapelle  et  la  clôture  et  .  . 

Pierre  de  Bidos,  élu  abbé  en  HSl,  mourut 
en  lolO. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p   233.) 
GLASGOW,  en  Ecosse. 

Ancienne  inscription  dnm  V intérieur  de  l'é- 
qlise  cathédrale. 

Siderei  montes  speciosa  cacumiiia  Sion, 

A  Libano  gemin;c  llore  cornante  cedri, 
Ca'Iorum  porUc  lali  duo  luniina  mundi 

Ore  lonatPauhis,  fulgurat  arce  Petrus. 
Inler  apostolicas  radianli  luce  coronas, 

Pociior  hic  mnnitis,  celsior  illc  gradu. 
Corda  per  hune  hominum  reserantur,  et  astra  per 

Quos  docct  ille  stylo,  suscipit  ille  polo.        [illum; 
Pandit  iter  cœli  hic  dogniate,  clavibus  alter  : 

Ksi  via  cui  Paulus,  janua  fida  Petrus. 
Hic  petr.i  firma  manens,  ille  aichitcclus  habelur  : 

Surgit  in  bis  lenii>lum  quo  placct  ara  Deo. 
Anglia  plaude  lubens  ;  miitit  lihi  Koina  salutem 

Fulgor  apnstolicusGlasconiam  irradial. 
A  facic  bostili  duo  propugnacula  surgunl. 

Quoi  fidci  turres  uibs  eapul  orbis  liabet. 
ll.ec  pins  egregio  re\  lua  refenus  aniore 

Dona  sua  populo  non  moritura  dédit. 
Tolus  in  affectu  diva?  pielalis  inh;crens, 

Ecilesi.ciiuc  juges  amplilicavil  opes. 
Melchisederb  nobter  Tuerilo  rex  atque  sacerdoa 

C.nniplevit  vera:  rcUigionis  opus. 
Publica  jura  regens  et  celsa  palaiia  servans, 

L'nica  piMililicum  gloria,  norma  fuil. 
Hinc  ahieus,  illinc  iMc:iitoruui  fulget  honore  : 

Uicquuque  geslorum  laudc  pcrcnnis  erit. 

[Cardiiud  Mk\.  110.  1  ;  Boii.ANn.,  t.  I. 
févriir,  p.  DUO;  Camuln,  Uritaimiu. 
[<.  105.) 

(t)  C'.i/icrn/,  en  g:iscon,  chapelle. 


GLASTONBURY,  au  coinlé  de  Sounncrset, 
en  Angleterre. 


Epitaphe  du  roi  Arthur,   au   presbytère  de 

Glastonbury. 
Ilic  jacei  Arturus,  flos  regum,  gloria  regni, 
Quem  mores,  probitas,  commendani  lande  perenni 

Au  pied  de  la  loinbe  d'Arthur  est  l'épi- 
taplio  de  sa  seconde  fiiiiiiiie. 

Ariuri  jacei  hic  conjux  tuniulala  secunda, 

Qux  mcruil  cœlos  virluium  proie  fecunda 

{Sépulcral  monuments  t.  1",  p.  xciil.) 

GLOUCESTEU,  en  Angleterre. 

I. 

Epitaphe  de  Richard  II,   mort  de   107G    il 
1080  et  enterré  à  l'abbaye  de  Gloucester. 

Hicjat-et  Ricardus  AVill<  senioris  régis  fliius  et 
Beorn.  Dux. 
InUis  est  corpus  Hichardi  Wilhelmî 
Conquestoris  fdii  et  Bernie  ducis. 

[Sépulcral  Monuments,  t.  I",  14.) 


H. 


1176. 


Epitaphe  du  fils  de  Gilbert,  le  con- 
quérant de  l'Irlande. 

A  la  Chapter-Housse  de  (doiicesier. 
Hicjacet  Ricardus  Strongbou  hlius  Gilberiico- 
mitis  de  Pembrohe. 

[Sépulcral  Monuments,  l,  23.) 

GORTYNE,  ancienne  ville  de  la  Crète,  où 

est  aujourd'hui  le  village  de  Castcl-Novo,  sur 
la  côle  méiidiouale  de  Candie. 
I. 

'Aviziov  Bkito'Ov 
tÔv  ÀaprrpoTaTOv 
«vOiJTraTov  Kauiraviaf 
S6yft«T(  Toû  xoivoO  nùimt 
T>iî  ÈTrapx'*»  Ot'xou(/5viof 
Aoo-iôsof  AcxXdîtioSotoî 
ô  lafiTT f,oxtt.TOÇ  viraTiMS 

«V£«rT)]ff£V.    (1) 

II. 

nsTpwvlov  ns66ov 

TOV  "kuiXTT pix'J.TOV 

«v8Ù7t«TOv  y.ai 
ùnô  ùirdo^uv  »rpaiT»>pi«»v 
r  SoyfistTi  T«;  )e<ftK/)5c 
ô  OixmjiiMtii  AoTi'Otoc 
r«pTuviwv  Govïf,: 
'Aïx).>iirioSoTOv 

)lafX7TpOTaT0;  ÛWKTlXOf 
«VSffTJJffEV   (-). 

[Cardinal  Mai,  439,  9.) 


1' 


,  Cr. 


llV.tO.  '20;  PocoK,    liiicr.,  p.   4r>. 
snrr.,  t.  1,  p.  245,  ciGrut  ,  p.  lOUi, 

p.2i 


(1)  GllllT 
V.  C.ORNUL., 
i.    101)0.   11.  ,  .     n       r   II    ( 

(i)  Pocoii.p.  13,n.;j;(..onM.N.,dcPrar.  Urt) 


500 


GRA 


DEPIGUAPHIE 


On  trouve  à  rarticleBÉNÉVENT,  dilïérenles 
inscriptions  concernant  Anicius  Bassus.  — 
ro(/f;.iussile  Recueil  du  cardinal  Mai,  p.  293.; 
(Jrutcr,  1090.20  p.  1092.  k.'  Corneiio  Creta 
Sacra,  t.  I,  p.  142,  etc. 

GOSBERTON,  au  comté  de  Lincolu,  en 
Angleterre. 

Epitaphc  de  Nicolas  de  Rye, 

Sliérif  (lu  romié  de  I.inroln,  sous  Edouard  I"  (1278),  mor 
en  1279  ou'80,  ol  eriierré  à  l'Eylise  de  Gosberlon. 

llic  jacel  Nicolaus  Rpy 

\Miles  et  Edinundus  lllius 

Ejiis. 

Animabiis  propilieliir  Deiis.  Amen. 

(Sépulcral  Monuments  ,  M.  t.  61.) 
GOZO,  en  lalin  Gaulis,  jietite  île,  voisine 
de  Malte. 

Sur  un  socle  antique. 
D'un  côié: 
D.  N.  Anr.  Valerio 
Constanlio  aiig. 
R.  P.  Gaiil.  cur. 
F.  Pollione  .  .  Riifo 
M.  F  ...  .  III  virr 


De  l'autre  côié 
DN.  M.  Gnlerio 
Valerio  Maximiano 

aiig. 
P.  Gaul.  ciir.  L'i  .  .  . 
D  .  .  .  oiiiioni  El  Riii 
a  .  .  .  .  ann  ...  II  virr.  (1). 

[Cardinal  Maï,  p.  258.) 

GRABEDONA,  sur  le  lac  de  Como,  près  do- 
Milani. 

Eglise  Saint-Nicolas. 

AGRiriMÎS 
FAMIJLUS   XPl 
COW.  CIVITATIS 
EPS.  HOC   ORAT- 

ORiujr.  scT*:  Jus- 

TIN.B  MARTÏRIS 
ANNO  X  OROmA- 
TIOMS  SU-E  A  PIJN- 
DAMENTIS  FABRI- 
CAVIT  ET  SEPOLTO- 
RAS  IBI  ORDENA- 
Brr,  ET   IN  OUM 
EXPLEBIT  AD  GLO    {sic) 
-f  DICABIT. 

Agrippinus,  l'évoque  de  Como  dont  il  est 

question  dans  cette  inscription,  vivait  en  586. 

{Cardinal  Mai,    105,    4:    Miratorf,    p. 

1824,  1  ;  Tass.  Ann.  sac,  t.  I,  p.  603; 

CoRsi.,  I,  13,  p.  261  ;  Bolland.,  t.  111, 

juin,  p.  378.) 

GRADO,  en  Illyrie,  empire  d'Autriche. 

(I)  Inscr.  Sic,  p.  54,  qiias  vide,  nec  non  Lupiiim 
op.  poslh.,  t.  Il,  p.  120;  Spon  ,  p.  192;  Dakdir., 
t.MI,  p.  92;  DjNAT.,  p.  loO,  o.  Prima  lanUini  apud 


GRA  SiOl 

A  l'éijlise patriarcale.  I. 

Sur    un    pavé    en  niar>iuelerie  : 

Airia  quae  ceniis  vario  rorniata  décore 
Sipialida  sub  pir.lo  caehiUir  maniiore  tellus 
Loiiga  vetiislalis  senio  ftiscavcrat  aelas 
Prison  en  cosserunl  niagiio  novitalis  lionori 
Praesulis  Heliae  sliidio  prai;slaiile  heali 
Ilaec  sunt,  lecla  pio  seniper  duvola  liinuri. 

Laiirenlius  V.  C. 

palaliniis  vo- 

Uiiii  runi  suis 

solvit  el  de  do- 

{sir) 

niiin  Dci  fece- 

runl  P"  D-  ce 
I  auliis  acloa- 
riiis  siïïlëeccl. 
Aqiiil.  ciiin  su- 
is vot.  solvit 
Serviis  XPl 
Luriniis  Ro- 
niana  l.iician- 
nus  et  Lucia 
leccrnnl  P.  c. 

E  jy^C^OtOT'îJV 

t'jt  0c(f)  xc/i  TJ3 
ftyta  tù'jjwptîa 
■ÙTzip  TravTOç 
ToO  oîy.ou  piou 
ÈToirjTK  TT-O.  p.  (1) 

Pauliis  iiolarius 

et  Diugenia 

ciitn  suis 

voiiini  sol- 
vent 

Fauiiili  scse 

iiiai'lyris 

Euplienil.i; 

Noniuis  et  Eii- 

sel)ia  Peirus 

cl  loliannes 

pio  sahile 

siia  et  om:iiuni 

siioriim  ex  veto 

siio  F-  n-  ?•  C" 

lolianriis 

mil-  de  niiin- 

Cadisiano 

cum  nxore 

sua  Severian. 

fecer-  P-  xxv. 

Amara  lecl. 
HIlr.,  p.  2G3,  I.  —  IVlur.  scrlliit  D.  N.  C.  Aurel.  et 
T.  Pollione.  Tiim  pro  C.  Aurel.  moiiel  scribendiiin 
FInv.  lui.  aiu  Fin.  V„l.-^.\.  M. 

(I)  Lcge  MiM-aloriiiii),  p.  1917,  qui  soriliit  niondo- 
se,  lit  reor,  £7to-j»T«.  Idem  compendia  expliial  toS»; 
èzc/Tûv.  Idem  in  monngranimate  adjiiiiclo  iiilelligit 
Probiis  vcl  Prohiinis.  Deii  que  aliter  dispoiiil  bas  iiis- 
criplioMCS,  —  A.  M. 


ni  i.iw 

ci  Aiiloiiiiia 
Clllll  liliis  Miis 
Halia  el  M-.lli- 
la  Vdliiiii 
solveiit. 
loimiinis 
lecl.  cuiii 
maire  sua 
Agnela 
V.  V.  XXV. 

Viclorinus 
lect  .... 
Anlo  .... 
suis  vo- 
tuin  solvil. 

In  noininc 

iloniini 

Pet'tis  vo- 

(sic) 
liiii  solvil. 

L'rsus  et 
Aiireliana 
voliim 
solveiil. 

Concordi- 
us  el  Nilia- 
na  ciim  su- 
is FR.  I'.  XXV. 

Slepliamis 
nauclerus 
cum  suis. 

Marcus  IJibuliis  ciim  Iraliibus 
suis  volum  solvcruiil' 

Gazeus  diaconus 
cum  maire  sua  Boua  ne-  v  s- 
solvit. 

lohannis  niilis  de  ntiuicro 
equil-  perso-  lusliiiiani  votuui 
solvil. 

Laurcntius  milis  de  mimer» 
Iravisiano  el  lilius  Doinni 
fecil  P-  XXV. 

Murgio 
leclor 
el  Bdiki 
cuiu  liliis 
suis  feceruHt. 

Vitales 
et  Vale- 
riamis 
cuui  suis 

FB.  I'.   XXXV. 

Donmiciis  caliga- 
riuK  ciun  ciiiiidgc 
.su.i  ScM-ra   .... 


DÎCTIO.NNAIlVt; 


GUA  512 

ru  lit  pedes  .  .  . 

(judcril 

cum 

suis  feci 

pedes 

XX 

Servus  xpi 
Laur  ...  ; 

diac 

volum 
solvit. 

Put  rus 
nolarius 
volum 
solvet 
Dominicus 
nolarius 
cum  suis  vota 
solvet. 
ccccc 

IV. 

seco.  .  . 

leclu  .  .  . 

vens  .  .  . 

tigisae  .  .  . 

fimia  fu  .  .  . 

tum  so.  .  . 
Probinre  et  fdio  suo  Thomaie 
DOlai'io  volum  solvent. 

II. 

Dans  la  cour  du  curé. 

Tala 

et  Ben  .  .  . 

volu   .   .  . 

Voici  quel(iues  autres  inscriptions  placées 
sur  d'anciennes  mosaïques. 

m. 

A  Inzino,  près  lirescia. 

Crescculio 
el  Palerna 
cum  suis 
cg.  J>.  c. 
Crcsceniio 
el  Crcsceiilina 
cum  suis 
cg.  p.  c. 

IV. 

.(   litiine,   à   la  triliuvc  de   l'église  de  Saint- 
Cùinc  et  Saiiil-Damicn. 

IOIin.\M:S,   GLON,  FVSOV,   TICniS,  Et)FB.\TA 
niKHUSAlUM,    Ur.MII.KF.M,   SANC.'  .'^FI.IX  PAPA,   SANC 

irii  mnmi  S. 


"513 


nvG 


A;ila  DT  claris  radial  spcciosa  inelallis  f 

In  qiia  plus  liclei  Iu\  pretiosa  iiiical 
Slarlyribus  inedicis  populo  spes  certa  saUitis 

Veiiit,  et  ex  sacro  cievit  honore  locus. 
Optiirif  •hoc  Dno  Félix  anlislile  dignum 
f  MiiiMis  m  acilicria  vival  in  arce  poli  (I). 
GRENADE,  en  Es|i;igne. 
Ancienne  pierre  Irotivée  dans  l'église  parois- 
siale de  Sainte-Marie. 

In.  Domine,  dni.  nosiri.  Ihu  .  Xi>i .  consacrala 
est .  eclesia  .  sci .  Slepliani .  piinii .  mariyiis 
in.  locum.  Nativola.  a.  sco.  l'anlo.  Accitano.  ponlc. 
.  .  .  anîio.  dni.  nosiri.  Wiltirici  .régis 
■  er  .  DCXLV .  lieni .  consacrala  .  est .  eclesia 

sëî .  loliani .  marlyris.te 

Item .  consacrala .  est .  eclesia  .  sci .  Vincentii 
marlyris.  valentini.  a.'scô.  Lilliolo.  accitano.  ponfc. 
XI.  kal.  febr.  aniio.  gl.^i.  Ueccaredi.  régis 
era  DC .  XXXU . 

Hec.  scâ^  tria,  t.abernacula.  in.  gloriam.ïrini/n^is. 
..hoperante.  scis.  edificala.  sunt.  ab.  inl.  Gudila 
.'.uni.  operarios.  vernolos.  et.  sumplu.  proprio... 
(Cardinal  Mil,  p.  162;   Flobez,  Spana 
Sagrada,  t.  VII,  p.  33,  34.) 

GRÉSY-SUK-ISÈKE,   bourg  des    Etals- 
:Sardes,  province  de  In  Savoie  supérieure. 
-|-  Eufrasiiis  pbr. 
in  honore  S.  Pelri 
apostoli  voto  suo  fecit. 
[Cardinal  Mai,  p.  3;  MuniTor.i,  p.  1863  ; 
GL'icnENO\,His^  de  Savoie,  t.l,  p.  38.) 
GROTTA-FERRAÏA,  diocèse  de  Frascali, 
ou  Tusculum,  dans  les  Elals  et  rEglise. 


D-Er;GRAPim:.  iiam  bu 

Dans  l'église  on  lit  l'inscription  suivante  : 

Salbo.  lolnnalo.  cpis.  semper.  crcsc. 

aut  a   divina  +  ipsius.  tcmporib. 

adluic  maiora  viilevis. 

A    i    il 

Hic  .  pro  .  voto  .  Sarabo  .  presh  .  fecit  . 

(Cardinal  Mai,   p.   13;  DoM,  xx,  69; 

MURATORI,  1904,  5.) 

GUBBIO,  dans  les  Etats  pontificaux ,  en 
Italie. 

Au  monastère  dit  délia  Fonte  .\vellana,  au 
diocèse  de  Gubhio,  oti  conserve  une  anti(|ue 
châsse  de  vermeil,  représentant  Jésus-Christ, 
la  sainte  Vierge,  le  précurseur  et  les  saints 
suivants,  dont  les  noms  sont  gravés  sur  l'ar- 
gent: 

I. 

'O  ûyio;  Qtooopoç  i  axpvai>i-(f:tii. 

'0    K'/tO?    KOlT^uâi. 

'O  éyiof  Tiiif'jio;. 
'O  â'/(Oî  B«6ri),«f. 
'G  û'/ioç  Mvjvâr. 

'o  «710;  r^uuyo  iseoî  Tflf  \i.irf«h}ç  (sic)  'Apiitvnoc;  (sic). 
(Cardinal  Mai,  p.  10.) 

11. 

Pierre  découverte  en  1785  dans  les   ruines 
de  la  chapelle  de  Saint-Jean. 

Aelianns  Arcediaco- 
nus  ad  Tabricain  b. .. 
icae  sanciorum 
aposlolorun... 

(Cardinal  Mai,  p.  104.) 


H 


HADGILAR,  près  de  Smyrne,  dans  la  Tur- 
•quie  d'Asie. 

Sur  une  colonne  au  cimetière  des  Turcs. 

.  .  .  iano  pax. 
.  .  ami.  ma\. 
.  .  ur  Val. 
.  .  care  Sabia 
Conslanti  .  .  NN. 
Constant.  D.  D. 

Nobb.  Cues.  D.  N.  FI.  Valenliniano. 
VI.  .  .  et  FL.  Valenti. 
Victori.  S.  P. 

(Cardinal  Mai,  264,  5.) 

HAGMOTSD  (abbaye  d'),  en  Angleterre. 
On  a  découvert  dans  les  ruines  de  celte 

(1)  Ugon,  S(n(.,  png.  178;  Ciampin.,  V.  M.  l.  Il, 

f.  62,  lab.  !6;  Crut.,  p.  1164.16,  ex  coil.  pal. 
p.  5.5.);  Matiangon.  Res  ellin.  p.  407;  Baron.,  ad 
an.  530,  l.  IX.  p.  413;  Blanchin.  nd  Annst.,  i.  III, 
p.  271;  Lamius  de  E.  A.,  p.  ,'538;  Fleetw.,  p.  406; 
Jtfiss.  moj.,  p.  594.  —  M.  Ugoxius  in  nliinio  vcrsu 
liabel  mmat  pro  i'iii«(.  —  A.  M. 


ancienne  abbaye  les  deux  inscriptions  sui- 
vantes : 

I. 

-j-    Vous  .  qi  .  passez  .  par  .  ici  .  priez  .  por  . 

l'aime  .  Joban  .  fds  .  Allien  .  hi  .  qi  .  git  .  ici  . 

Deu  .  de  .  sa  .  aime  .  eil .  merci  .  Amen,  (qi?) 

II. 

-|-  Isabel  .  de  Mor  .  .  .  .  r  .  sa  .  femme  .  acost  . 
d  .  1 .  Dell  .  de  .  leur  .  alm  .  merci  .  Amen. 

(Annales  de  philosophie  chrétienne,  t.  I, 
p.  427,  juillet-décembre  1830.) 

HAl^I,  au  diocèse  de  Coutances,  départe- 
ment de  la  Manche,  en  France. 

Vieille  pierre  trouvée  dans  l'église  du  monas- 
tère de  Saint-Pierre  de  JTam,  en  1693,  au 
milieu  et  aux  quatre  côtés  de  laquelle  étaient 
des  croix  : 

An  centre. 

Constantlensis  urbis  rccuir  (sic)  domnus  Fredo- 
mimdiis  pontifex  in  honore  aima;  Mari»  genetricis 


513  llAV  MCTIONNAIRE 

noiuijii  hoc  lriii|iliim  liorqu:c  (sir)  ;iU;ire  tonslnixil 
riik'lÀL'i':iUni;i'(sii)  (ligne  (k'(licaviiiii('iiseagiislii(s)c) 
meilio.  El  liic  fosliis  celcbratus  (lies  sil  per  an- 
ntis  siiignliis  (sic)  (I). 

Sur  le  bord  extérieur  de  la  pierre. 

Annis  III.  (2)  iaiii  rogiianio  Tlicodoiico  rege 

in  Fiaiifia  hoc  ciiiuliiiim  chiiig^it  al;cns 

ciiiaiii  pasliiraloiii  in  aiiiore  Dci  suariim 

oviiim.  l'alravii  causas  (|iiani  piiliherriiiie 

nec  amorse  hii...rum...pascua  pcrpciua 

clioro  iioxas  viiginaU;  tiiin  Maria  almis 

sema  ciiiii  i|>s.  vivant  cl  cxiillciil  in  ;clcr- 

iia  sccohi.  Lociiiii  rex  concessilail  islum 

ccniihiiiiii.  Ipsi  eienim  iiriniiis  cipil  slnie- 

re  hic  nionastiriuni  ilcintini  ponlilcx  ure- 

nius  atquc  calera  sparn.  oplinari  numéro 


IIAV 


516 


HAMBOUBfx,  ville  libre  d'Allemagne. 
Epilaphe  du  pape  Benoît  XII. 

Cenedictvs  Papa, 

(|ni, 

de  sede  Aposlolica  per  violenliam  aniolus, 

ei  posi,  mm  ri'vocareiur, 

ohiit  ilamhiirgi,  Aiino  Uoiiiini  15ii. 

5.  Non.  jnl. 

cl  scpiilliis  est  hic. 

{Gnos,  Appcndiceaux épit .  deBdIe,  [i.  317.) 

HASFIELD  I}UOAD-0.\GH(comlé  (ITssex) 

en  Angleterre. 

Epitaphe  de  Robert  1"  de  Vere,  troisième  comte 
d'Oxford,  mort  en  1221. 

Sire  Robert  de  Vecr  le  piiinier  couiit  de  O.ven- 
ford  le  lierz  gisl  ici.  Dieu  de  lalnie  si  lui  plest 
face  merci.  Ki  |iur  lalnic  pliera  xl  jors  do  par- 
don avéra,  -f  P.iicr  iiosier,  clc. 

[Scpulcrcd  Monuments.  1,  39.) 

HAUTVILLlKIlS,dL'i>arlemcntdelaMarne, 
en  FiMiice. 

Trouvé  en  1720  dans  l't'(/Iise  du  innnnslère  de 
Hautviiliers  {diocèse  de  Ucims). 

Fulgida  i|ui  sacri  pcrlustras  mœnia  Tciiipli, 
Rolmariis  iiiihi  iioiiicn  cral  dnm  vila  iiiancbal. 
Nain  Domino  slatiiciUc  luco  prxialus  in  islo 
Uxc  in  iionore  Pelri  renovavi  icinpla  beali  : 
Huncfpie  locMni  lovi  reluis,  vcl  similihiis  aiixi. 
(Cardinal  Mm,  108,  :,';  (iidlia  Christ.,  IX, 
j).  2o'i.,  t'dil.  Sainle-AIiirtlie.) 

HAVRF.,  dé|Mr(enicnt  do  la  Scinc-lnfé- 
rieui'C,  en  France. 

J'pilaplif  de  Nicolas  Durlionin,  conslvuclcar 
de  l  éijlisc  de  Notre-Dame  du  Havre  et  no- 
lice  sur  cette  église  par  M.  Vabbii  Cochet  (.i). 
Nicolas  Duclieinin,  maître  nuieon,  nar|iiit 

H)  Maliillon.  Aimid.  Dciied.,  I.  I,  p.  i'Mi,  vi  in 
ai'P-,  p.  lill  ;    CiikIiiiuI  Mu,    p.  'J(i. 

(-2)  ll;c  noir  niiincr.des  luxaUu  inccna;(|uc  siint 
lu  M.iiinii  SI  licd.i. 

(Zj  Uullclin  i/c's  Cumiiis,  mars  IS'il,  p.  150. 


au  Havre  le  C  janvier  15:}2.  Le  l>  mars  lS7o, 
en  pleine  assemblée  de  ville,  devant  Vadmi- 
rul  de  la  Mailleraye  et  "W'^v  Sarlab'is,  gou- 
verneur du  Havre,  il  pn^senta  les  devis  et 
poultraits  de  la  neuve  église  i|uo  l'on  vou- 
lait construire.  Son  filan  étant  adoplé,  il 
commenta  les  londalions  le  7  avril  de  la 
njôineannée,  avec  son  lils  et  son  serviteur.  Il 
recevait  pour  chaque  jour  ouvrable,  pour  lui 
et  son  serviteur,  27  sols  G  deniers,  il  tirait 
la  pierre  du  Val  des  Leitx,  aujourd'liui  Caii- 
mont.  Les  principaux  iiîaçons  ipii  travail- 
laient sous  ses  ordres  étaient  Noël  Roze, 
Charles  Lenoir,  Pierre  Furon,  Thomas  I,e- 
vesque,  etc.  Voici  l'inscrifition  qu'on  lit  sur 
le  pilierde  la  nef  devant  lequel  il  l'ut  inhumé  : 
Ci-gist  le  corps  d'honnestc  homme  Nicolas  Du- 
cheiiiiii,  maître  ma(,oii,  (|ui  commença  le  liasd- 
mcnl  Ak  ce  temple  l'an  1574  cl  continua  icalut 
jusqu'à  s(\u  décès  arrivé  le  mardi  5  mai  de  l'an- 
née 1.j98. 

L'église  de  Notre-Dame  du  Havre  est  une 
œuvre  d'exception  si  l'on  fait  altenlion  au 
temps  où  elle  a  été  élevée.  Nous  jiossé  Ions 
un  frrand  nombre  d'éjjlises  do  la  priHiiière 
moitié  du  xvi'  siècle;  mais  nous  en  con- 
naissons très-peu  de  la  seconde.  Les  l'roides 
discussions  du  protestantisme,  l'ébranlement 
de  la  foi  antique,  les  agitations  de  l'hérésie, 
les  troubles  de  1302,  les  massacres  de  la 
Sainl-Barlhélemy,  les  guerres  de  la  ligue, 
avaient  suspendu  ,  en  Normandie  et  dans 
toute  la  France,  l'élan  des  constructions  et 
la  ferveur  monumentale.  Aussi  les  églises 
de  ce  temps  sont  partout  en  [lelit  nombre, 
et,  dans  le  pays  qui  nous  entoure,  lious  ne 
connaissons  guère  que  l'église  du  Havre  (jui 
soit  l'estée  comme  un  im[)Orlant  S|)écinien 
de  cette  époque  pauvre  et  agitée.  Les  mo- 
numenls  contemporains,  que  nous  |iouriioiis 
citer  sont  la  nef  et  le  portail  de  Sainl-Remy 
de  Dieppe  (lCOo-30),  la  chapelle  du  c  dlége 
d'Fu  (1022!.  le  prieuré  de  Bonne-Nouvelle  à 
Rouen  (KloO),  un  jiortail  de  l'église  tic  Har- 
tleur  (IC3(jj  et  la  chapelle  du  lycée  deUouen 
(lGlV-31). 

Diichemin,  enfant  du  Havre,  qui  avait  fait 
les  |)lans  et  devis  de  l'église  de  sa  patrie,  en 
posa  les  fondements  en  1575,  et  y  tiavailla 
avec  son  [ils  jusipi'en  1598.  H  coinmença 
par  le  chipur,  qui  lut  couvert  en  1585.  L'an- 
née suivante,  il  fonda  les  iiremiers  |)ilicrs 
de  la  nef,  et  les  derniers  en  lotlO.  Le  vais- 
seau lut  compléteinenl  achevé  en  1597,  et, 
le  5  mai  suivant,  l)u(lieiiiiii  venait  s'y  repo- 
ser de  ses  fatigues.  C'(!st  iloni;  sa  niain  de 
maître  ijui  a  diessi'  sur  leurs  b;ises  ces 
grandes  colonnes circti la iresd'oiilre  i torique, 
décorées  à  la  grecque  et  nani|uées  de  pilas- 
tres, destinées  fi  supporter  les  vortles.  Ses 
success(-urs,  comme  dernier  vestige  des  |iro- 
digalilés  du  xvr  siècl  ■ ,  multiplièrent  les 
arceaux  sur  le  fond  île  ces  votâtes  et  y  dcs- 
(  iMidirerit  de  longs  pendentifs  sculptes  pnr 
Pieire  Larbitre,  le  grand   imaijitr  du  Havre. 

Cet  artiste  habile  apparut  dans  l'égliso 
lors(|ue  litienno  Hallingues  eut  oonslruil  les 
basscs-ncfs,  les  chapelles  et  les  portails  la- 


517 


HAV 


DEriGRAPHIE. 


IIAV 


518 


téraux.  Lfirbitce  avait  fait  ses  preuves,  en 
1585,  dans  la  cliariiiante  rmix  du  cimelière 
(lo  Mnntivilliers,  et.  eu  1C03,  dans  celle  du 
cimetière  de  I.illeljonne,  qui  nialheureuse- 
lueut  n'est  f)as  venue  jus(iu';i  nous.  Il  fut 
houieux  de  travailler  pour  son  éj^lise  natale, 
aussi  il  découpa  aven  plaisir  les  balustrades 
qui  entourent  les  nefs  et  les  cliaiJelles;  il  tit 
jaillir,  du  sein  des  conlre-ibrts ,  des  gar- 
gouilles et  des  salamandres;  il  dessina  les 
meneaux  des  fenêtres  dans  cette  foime  ar- 
rondie qui  lui  était  familière.  A  mesure  que 
les  meneaux  sortaient  de  son  habile  ciseau, 
ils  seremplissaientdevitres  peintes, données 
par  des  commandants,  des  gouverneurs,  des 
abbés,  des  capitaines  de  navires,  des  bour- 
geois et  des  confréries.  On  y  plaçait  à  l'envi 
des  mystères  ,  des  saints  et  surtout  des 
apôtres,  ces  Pères  de  lEglise  chrétienne, 
toujours  chers  aux  Havrais.  Qu'elle  était 
belle,  celte  église,  lorsqu'elle  sortait  des 
mains  d'architectes,  de  sculpteurs  et  de  ver- 
riers, comme  Ducliemin,  Robelin  (1),  Hé- 
rouard  (2),  Larbitre,GuéronneI  (3),  Morin  et 


(1)  Marc  Robelin,  niailre  ni.içon  de  Paris,  vint 
an  Havre,  en  lUôO,  pdnr  achever  le  graml  por- 
lail  (le  la  rue  Salnl-Michel.  Il  remplaça  Jeantres- 
çin  et  Jean  Lévesqne  de  Caen  qui,  en  Itill,  avaient 
acceplé  la  façon  de  i'éditice. 

(2)  Pierre-Josepli  Héronard,  maître  maçon,  était 
né  au  Havre  le  If' lévrier  1590.  En  163s,  il  re- 
dressa d'une  manière  aussi  liardie  qu'ingénieuse  le 
grand  portail  qui  menaçait  mine.  «  Deux  ans  après 
sa  consUiicliou,  dilun  chroniqueur  havrais,  le  portail 
de  Notre-Dame  foula  sur  ses  fondements  et  s'in- 
clina sur  la  rue  de  plus  de  22  pouces.  On  était  ré- 
solu de  le  démolir,  lorsqu'un  homme  de  médiocre 
apparence,  maçon  de  son  métier,  s'olTiit  de  le  re- 
dresser, sans  rien  démonter,  ne  demandant  que  sa 
journée,  ce  qui  le  faisait  regarder  comme  un  vi- 
sionnaire ;  cependant  on  le  laissa  faire.  Il  commença 
par  creuser  dans  les  fondements  du  côté  de  l'église, 
■et  ensuite  ayant  chassé  des  coins  de  fer  et  de  bois 
dans  ces  assises  pour  ébranler  tout  l'ouvrage,  toute 
la  masse  du  portail  se  redressa  à  vued'œil  au  grand 
ctonnement  des  habitants  :  on  domia  à  l'ouvrier  une 
récompense  assez  modiiiue,  environ  400  livres  en 
sus  de  ses  journées.  » 

•  En  !G72,  Hérouard,  quoique  accablé  d'années, 
«i\lreprit  encore  il'achever  la  tour  de  l'église  de 
Saint-Etienne  des  Tunneliurs  à  Rouen. 

(3)  Lucas  Guéronnel,  architecte  et  maçon,  rem- 
place, en  1GI9,  Pierre  Legenepvois,  de  Rouen,  dans 
la  conduite  des  travaux  de  l'église  de  Notre-Dame 
du  Havre.  En  1020,  il  est  envoyé  à  Paris  pour 
conférer  sur  ce  qu'il  convient  de  l'aire  à  la  maçon- 
nerie; il  revient  au  mois  de  juin  en  compagnie  de 
M.  Lemercier,  architecte  du  roi,  (pii  fait  le  toisé 
des  voùies  et  piliers.  Au  mois  de  janvier  suivant, 
Jean  Bouiilet  et  Pierre  Desmoiit,  maîtres  maçons  de 
Paris,  vienneiU  aussi  exprès  pour  faire  la  lisiliuioii 
de  l'église.  Eu  1022,  on  connnença  les  fondations  de 
la  chapelle  de  la  sainte  Vierge  ;  le  li  aoùl  1025,  la 
■\oute  étant  achevée,  Gnéroimel  scidpla  sur  le  pen- 
dentif de  la  clef  un  Saint-Esprit  et  les  armes  de 
l'église.  Sur  la  clef  de  la  seconde  voûte,  il  grava  le 
nom  de  Jésus,  puis  il  tit  les  quatre  premières  voû- 
tes de  la  grande  nef,  six  murs  de  refi-nd  de  pierre 
de  taille  aux  chapelles  des  ailes,  trois  autels  pour 
les  chapelles,  et  I  autel  de  la  chapelle  de  la  Vierge. 
Sur  la  clef  de  la  voûte  du  Ciucifix  il  attacha  un 
éuornic  tul-Jt-lanipe  eu  pierre  sculpiéc. 


Masfjuerel  (1).  La  pierre,  alors  blancho 
comme  la  neige,  n'était  point  salie  par  l'ocre 
et  le  badigeon  :  le  trait  du  ciseau  brillait 
dans  toute  sa  liinisse  et  dans  sa  pureté  sur 
les  moulures  et  les  cliapitaux  non  encore 
saturés  de  plusieurs  couches  de  chaux.  D'é- 
légantes clefs  fiendantes,  gracieusement  dé- 
coupées, descendaient  comme  des  lampes  du 
ciel  des  voûtes,  les  fenêtres  garnies  d'anges 
et  de  bienheureux,  ne  laissaient  pénétrer 
qu'un  jour  [.ieux  et  recueilli ,  tandis  qu'à 
présent  lo  jour  profane  du  dehors  pénètre 
dans  cette  auguste  enceinte  avec  les  agita- 
tions de  la  terre  et  le  fracas  des  préoccupa- 
tions matérielles. 

Le  travail  le  plus  remarquable  qui  nous 
soit  resté  des  mains  de  Pierre  Larbitre,  c'est 
Je  fxirtail  de  la  rue  di's  Dra|)iers,  que  nous 
appellerons  volontiers  le  Portail  de  l'Annun- 
ciolion  ou  de  rAve  Maria.  La  base  en  est 
formée  [lar  quatre  colonties  dori(]ues  qui 
soutiennent  une  corniche.  Au  second  ordre 
sont  des  niches,  aujourd'hui  vides,  mais 
rem|)lies  autrefois  par  les  statues  de  David 
et  d'isaie,  d'Elie  et  d'Enoch.  Entre  elles  rè- 
gne un  espace  occupé  jadis  jiar  tjn  groupe 
représentant  VA^inonciation  de  ht  vierijc  Ma- 
rie. Piès  de  cet  auguste  mystère,  les  fiatriar- 
ches  et  les  prophètes  apparaissaient  comme 
les  représentants  de  l'Ancien  Testament,  ve- 
nant saluer  l'arche  de  la  nouvelle  alliance. 
Nous  regrettons  (jue,  dans  la  restauration  de 
ce  i)orlail  faite  eu  18i3,  on  n'ait  pas  rétabli 
les  images  de  ces  pro[)hèles,  fiiécurseurs  du 
Messie  et  de  sa  sainte  mère. 

La  grande  scène  de  l'Incarnation  occupait 
tout  ledéveloppementdecetlefaçade  latérale. 
Au-dessus  de  la  rose,  que  soutiennent  des 
chérubitis,  on  voif  encore,  au  plus  haut  du 
pignon,  le  ciel  avec  ses  anges,  parmi  les- 
quels trône,  sur  des  nuages,  le  Père  éternel, 
envoyant  l'Esprit-Saint  opérer  sur  la  terre 
le  plus  grand  prodige  qui  s'y  soit  accompli 
de|)uis  la  création. 

Les  balustrades  qui  sé|)arent  les  deux  actes 
de  ce  drame  sacré  portent  des  devises  ana- 
logues à  leur  destinalion.  Sous  les  pieds  de 
D  eu  le  Père  est  écrite  la  devise  de  l'archange 
saint  Michel  :  «  Quis  ut  Deus?  »  et  plus  bas, 
ombrageant  le  mystère  évangéliyue,  on  lit  le 
salut  de  l'ange  :  Ave ,  (jratia  plom  ;  ces 
lettres  gothiques,  restituées  avec  bonheur, 
sont  la  dernière  ligne  empruntée  à  ces  livres 
d'heures  que  l'imprimerie  a  fait  disparaître, 
mais  qu'elle  n'a  pas  fait  oublier.  (]et  Ave 
jy^aria  rappelle  l'hymne  de  pierre,  le  Tota 
putclira  es,  qu'on  lit  autour  des  jolies  églises 
de  Caudebcc  et  de  la  Ferlé-Bernard. 

(1)  Jehan  Masquerel,  verrier,  fait,  en  1589,  cinq 
vitres  neuves,  données  :  la  première,  par  M.  le  com- 
mandant de  Grillon  ;  la  deuxième,  par  madame  la 
maréchale  de  Joyeuse  ;  la  troisième,  par  l'abbé  de 
Montebourg  ;  la  (|uatricme,  par  le  capitaine  Boudon  ; 
la  cinquième,  par  la  confrérie  de  SairU-Sèbastien. 
Ei\  1.">U8,  il  place  dans  la  nef  trois  nouvelles  vitres 
reprcseulant  saiiu  .André,  saint  Jean  et  saint  Rar- 
tbeleniy.  En  IGOO,  il  refait  les  vitres  de  saint  André, 
de  sainte  Anne,  du  Crucilix  et  de  la  croisée  du  bout 
de  la  nef. 


.M  9 


IIAV 


DICTIONNAIRE 


liFJ 


52-3 


Le  plus  bcnii  nioironii  île  relie  ('-^lise 
c  e^l  le  grand  |ioil;iil  iiui  lïit  oxi'i'iilé,  cio  UIÛO 
à  1(>39,  |i;ir  le  concours  de  plusieurs  uKiilres 
.les  (t'uvres.  Nous  ignorons  si  son  dessein 
ai  luel  enlrnil  dans  le  plan  primitif  |irése;it(i 
]iar  Uiitheniin  ;  mais  il  ne  serait  jias  impos- 
.sil)le  ipie  maître  Hardouin  ,  de  Rouen,  et 
Mare  Uoljclin,  de  Taris,  aient  modifié  pro- 
fotidéuient  leseonrcptionsdu  maçon  liavrais. 
Cette  manière  de  [)rocéder  était  assez  dans 
le  génie  du  temps. 

À  euup  sûr,  personne  ne  voudra  soutenir 
que  le  portail  de  Saint-Uemy  de  Dieppe  ait 
figuré  dans  le  plan  de  1522.  C'est  évidemment 
lin  enfant  des  règnes  de  Henri  IV  et  de 
Louis  XllI;  aussi  il  possède  avec  celui  do 
Notre-Dame  du  Havre  un  nir  de  famille  qu'il 
ne  saurait  renier.  Il  n'est  |ias  jusqu'à  son 
aspect  ruineux,  jusqu'h  sa  forme  tronquée  et 
incomplète,  qui'  n'ajoute  quelques  traits  de 
jiius  à  la  ressemblance. 

En  elfet,  le  portail  de  Notre-Dame  resta 
inachevé  pendant  deux  siècles.  MarcRoljelin 
n'avait  conduit  l'œuvre  que  jusqu'au  chapi- 
teau des  colonnes  corinthiennes;  le  fronton 
qui  les  surnionto  se  lit  attendre  deux  cents 
ans.  Les  ravages  du  temps  et  des  révolu- 
tions, l'air  salin  de.  la  mer,  rongèrent  les 
pierres  et  usèrent  les  sculptures.  Celte 
grande  misère  du  passé  contrastait  pénible- 
ment avec  la  pros[)érité  toujours  croissante 
du  Havre.  En  1827,  la  ville  et  le  gouverne- 
ment s'unirent  pour  mener  à  bonne  tin  cette 
grande  entreprise,  qui  coûta  112,000  francs. 
M.  Lemarcis,  architecte  de  la  ville,  exécuta 
cette  restauration  dans  le  style  primitif,  et 
avec  tant  de  bonheur,  que  Ion  chercherait  en 
vain  le  point  de  départ  de  la  construction 
moderne. 

Deux  ordres  d'architecture  composent  ce 
monument.  Au  prenner  rang  sont  huit  co- 
lonnes ioniipies  à  chapiteaux  ornés  de  guir- 
landes, mais  dont  le  fût,  emmailloté  de  lar- 
ges anneaux,  est  icurd  et  pesant  malgré  les 
cannelures  de  la  surface.  Trois  portes  don- 
nent entrée  dans  l'église  ;  elles  sont  à  lin- 
teau grec  encadré  dans  un  cintre  ;  des  cinq 
niches  percées  dans  la  muraille,  quatre  sont 
vides:  celle  du  milieu  seulement  possède 
une  image  de  Notn.'-Dame,  replacée  en  1830. 
La  statue  renversée  par  la  révolution  était 
entouréed'anges  tenant  des  palmes  à  la  maiïi; 
on  lisait  autour  cette  inscription  touchante 
que  nous  regrettons  aujourd'hui  :  5/jf.s/)!<- 
blicn;  erratiliuin  satiis. 

Terminons  la  ticscriiition  de  cette  église 
par  la  partit!  la  plus  ancienne,  en  d'autres 
termes,  finissons  par  où  nuus  aurions  dû 
connnenccr.  Elevé  en  15V0  ei  1530,  le  clo- 
cher fut  la  |)rem;èie  pierre  datteiûe  <\t'  la 
nouvelle  église.  Keléguée  à  l'angle  sudclu 
portail,  comme  celles  de  LilleboinH^,  d'Of- 
franville  et  de  Saint-Jacques  de  Dieppe , 
cettt!  tour  a  subi  la  triste  iiillucuco  d'un  siè- 
cle! qui  ne  savait  plus  où  caser  les  clochers. 
Toutefois,  plus  ipie  le  reste  de  l'église,  elle 
a  conservé  des  traditions  ogivales  ;  les  con- 
tre-forts (jui  la  soutiennent  aux  angles  sont 
ornés  de   panneaux    simulés,    coturae   des 


lanûjris  et  les  bahuts  du  temps  des  derniers 

HEIDEI.IÎEHC,  au  grand  duché  de   Baae, 
en  .\llemagne. 

Inscrijilio)ts  cl  épilhaphes  diverses. 
I. 

Exirùilps  (le  V Appendice  .mx  /";  ilapliex  de  la  v  lie  de  Bàle 
en  Suisse,  de  Jean  Gro». —  1  vdl.  iii-8°. 

RovercniloviroDn.  IIemiico  Stoi.om  .i  Dierliitch, 
Ecclesiasia!  alcpic  scliola.'  Hciilellierg.  roiicio- 
iiatori,  ac  Professori  onliiiaiii),  coiislanliss.  cl 
docliss.  qui  vixit  aiiiios  i.xvm.  nions,  vi.  oliiil 
\(T0 -inno  salnl.  Iinni.  t.'Ki".  mens.  scpl.  il.  2S. 
Anna  lixor,  Jacolnis,  Bcrnlianlns  et  Cliiislii|ilio- 
nis  filii  superslilcs  lioc  inonuiiicriUim  posnenuii. 

II. 

Scripta  per  ora  volant  non  lanliim  docla  hictlli, 

Aonmia  canninilius,  mile  Tilmlle,  Inis  : 
Sed  quotpic  Crajoriiui  l.atias  di'  divile  gaza 

AiJxilopeslabor  et  sedula  cina  Viri. 
Exuvias  lencl  hic  lunuilus,  iiiens  lala  vagatur, 

Qua  sacra  Elysiuni  concilal  aura  nt-niiis, 
El  vali  Hulleno,  Corilo,  toniniiclus  el  llcsso, 

Quisipiis  cl  c  'loslris  noliile  nmnun  lialifl  : 
Vote  canil  do(  la  laudes  el  carniina  Cuuisto. 

Aspeciu  fruilur  colloiiiiioii;  Dr.i. 

Obiil  lleiJell).  Ami»  Sat.  1S38.  28  Jao.  aet.  53. 

III. 

Invida  claiiserunt  lioc  marmorc  fala  Rodoli-hl°m 
AcnicoLAM,  Fiisii  speiiKi;  dociisc|;  soli. 

Scilicel  lioc  uiio  nicniil  Germaiiia  taudis, 

yuicquid  lial)clLallin)i,Gr;wia  qiiicquld  liabct. 

Ilerniolaus  Hirbiirus  P;itri:irclia  Veniiius  In  mcin'iri.ini. 
Bod.  Agncula;  siiiiinu  uri.  oh.  Ileidell).  Au.  USt. 

5V. 

Pi:E  Meniorla; 

LaIIRI-NIII  ZiNCCIlF.Fn,   J.C. 

IV.  Eli'clor.  l'al.il.  Coiisiliarli, 

cl 

Makcarit.c    Dnr.ssi.N* 

Conjnguin. 

llle  obiil  xxiv.jiin.M.  ne.  x.  llx'cxiv.  Maii,  a.  dc.  ix- 

JcL.  C.eil.IRl.MlS  ZlNCr.HEFlUb  Fii. 

Pareil  lilins 

exiguuni  niagni  aniorisi  doloris   nionunicnUim 

pos. 

V. 

Danieli  Tossano,  Peiri  filio,  Monipetgardcnsi,  S. 
TluMilogi.i^noclori,  el  lidell  C.lirisli  servo,  vcri- 
lalisipic  cirtcslis  oxpiicalori  el  Piofessoii  indu- 
slrio,  acri(pic  l'jusdem  propugnalori,  iiini  Anre- 
I  -.v.  in  Galliis,  luin  in  Pal.ilinalii  f.ennani*  ad 
r.liennin,  parlini  Neosladii,  parlini  llfidcllieigiC 
lier  annns  ferme  40.  viio,  pielale.  sliidio  ovdio- 
doxx  l'.eti^ioiiis,  rloqurnlia, j'uliiii  dexienlale, 


.V21  HEK  DEPlGUAPIIIi: 

vilae  iiiLegi'iiatc,  huniaiiiiale,  beiiignilnte,  erga 
omiies,  inprimis  erga  (itiei  consorles  precellenii, 
pie  et  sancte  in  vera  Dei  invocalione,  el  Cliri 
sliana  lidel  coiifcssioiic,  post  friicliiosc  cxanlla 
los  l)oiicslissini;o  l'iinclionis  labores,  inoiiuo  4. 
lii.  Jaiiuarii,  annoCliristi  m.  d.  c.  ii.  cuin  vixis- 
sel  annos  lx.  mens.  v.  d.  xxvi.   filii  et  generi 
supersliles  hoc  monunicnlum  ponendum  curave 
runt. 


VI. 

V.  Cl.  Fbiderico  Sylburgio,  Weilerano  Hasso, 
Grseae  ling.  instauratori  accuraiissinio,  Piiiloso- 
phicornniaique  ac  Historicoruni  ScriploriiniAna- 
gnosla;  ililigenliss.  iiimiis  laudeni  vigiliis  ac  ty- 
.  pograpliicis  laboribus  consunito,  et  die  Febr. 
vet.  10.  A.  C.  1596.  set.  60.  e  vivis  lleidelbergiE 
erepto,  inonunientum  hoc  raemoria;  el  honoris 
«rgo  fieri  fecit  liserés. 

VII. 

JoHÂNNES  PosTUius  fueraiD,  nalus  Cermersbeimii 

Anne  Doniini  1557.  die  13.  Octobr.  denalus  Anne 

Domini  1597.  die  'ii.  jun. 

MeicieWergœ. 

HERBORN,  dans  le  duché  do  Nassau,  en 
Alleiuagne. 
CasparusOlevianus,  Trevirensis,  SS.  Theologiaî 
Doctor,  et  Ecclesiie  hujus  Pastor,  qui  15.  Martii 
Anne  1587.  in  Domino  placide  exoiravil,  hic 
«ondilur. 

(Gros,  Suppl.  aux  Epilaphes  de  Bâle, 
p.  381.) 
HERCULANUM,  près  de  Naples.  —  Non 
loin  des  ruines  de  cette  antique  ville,  à  l'é- 
gWs^i  lie  Santa  Maria  al  Potiano,  se  voit  un 
sarcophage  antique,  qui  a  servi  h  des  chré- 
tiens, et  sur  lequel  est  gravée  l'inscription 
suivante 

Crux  adoranda  per  quem  inluminaliis 
est  loins  mundns. 

'E^Ô  'TOKVVi];  y.ui  M«fOU  iSriytzàfiïjuouf 

Le  dernier  mot  écrit   en  lettres  grecques 
est  Je  mot  laliu  :  edificabimus. 

(RosiN.,  Dissert,  isagog.,  I,  tab.  i;  cardi- 
nal Mai,  p.  C.) 

HEREFORD,  au  comté  de  ce  nom,  en  An- 
gleterre. 

I. 

L'pitaphe   de  Robert,  archevêque  d'Hercford, 

mort  en  1095. 

Dominiis  Roberlus  de  Loihaiinga  Kpisrnpns  (de) 

Hereforlobiit  annoDoiiiiiii  1095. 

(Sépulcral  Monuments,  I.  18.) 

II. 

Epitaphe  de Reynelm, éréque  deHercfurd,  mort 

en  1115. 

Dominus  Ueynelimis  Episopiis  Ilcreldiili  obiii 

aniio  Diiniini  1115. 

{Sépulcral  Monuments,  18,  pi.  ni.) 

DicTio.\N.  B'EriciiiAPnii;,  1. 


IIOR 


III. 

Epithaphe  de  Godefroy    de  Clysse,  mort   m 

1119. 

Dominus  Godefridus  de  Clyve  Episcopus  Hereford. 

ob.   ann.   Dom.  1119. 

(Sépulcral  Monuments,  I,  18.) 


IV. 

Epitaphe  de  l'évêque  Pierre  de  Aquablanca, 
mort  en    12G8. 

Dominus  Pctrus  de  Aquablanca  Episcopus 
Ilcrelordensis 

Obiil  A.  D.  1208 


Epitaphe  de  Henri  III,  roi  d'Ângleter-re, 
mort  en  1272.  Enterré  à  l'abbaye  de  West- 
minster. 

Ici  gisl  Henry  jadis  Rey  de  Anglelere  seygnur  de 
Hirlannde  e  Duc  de  Aquitaygne  Le  (iz  li  Rey 
Johan  jadis  Rey  de  Angletere  a  ki  Deu  face  mer- 
ci. Amen. 

On  rapporte  encore  deux  autres  inscrip- 
tions qui  se  trouvaient  sur  son  tombeau  : 

VI. 

Sur   le  côté  du  nord. 

Terlius  Henricus  est  lenipli  condilor  hujus. 

Dulce  bellum  inexperiis. 

Et 


VU. 

TeniusHeni-icus  jacethic  pietatis  amicus; 
Eeclesiam  stravit  islam  quam  post  renovavit. 
Reddel  ei  niuiuis  qui  régnai  trinus  et  unus. 

[Sépulcral  Monuments,  I,  58.) 

HIGHAM   FERRARS  (Northamptonshire), 
en    Angleterre. 

Henri  Denton,  chapelain  de  Chilston,  mort  en 
1398. 

Hic  jaccl  Henricus  Denlon  quondam  capellanus, 
dcChilsloii  qui  obiil  die  vnimensisfebruariianno 
Doniini  niillimo  [sic)  cccLXXXvni.  Cujus  anime 
propilielur  Deus.  Amen. 

[Sépulcral  Monuments,  I,  191. 

HORNBACH,  en  Bavière. 

A    l'église   principale. 

Anno  Domini  m.  d.  liv.jxxi.  Febriiar.  Hieronymus 
Tragos,  anima:  corporisque  quondam  Mcdicns, 
et  Canonicus  hujus  ^dis,  in  Doiinuo  Jesu  obdor- 
luivil  :  cujus  anima  iii  toMSorlio  bealoruni 
ouiescil.  Amen, 

(Gnos,  Suppl.  aux   Epitaphes    de  Bdle, 
p.  355.) 

17 


S25 


IMO  [ACTIONNAIRE 

coiiUé  de  Berks).  en  An- 


HUNGERFOUD 

.glelerre. 

Robert  de  Hungerford,  mort  en  iSok. 
Ki  pour  monsieur  RoliciKie  lluiigeiford  lanl  en 
(|ilvivcia  ce  pour  l'aluii!  «le  ly  après  sa  mort 
priera  synk  cenl  cl  cinquante  jors  «le  pardon 
overa  graiitc  de  qalorze  evisques  tant  comme 
il  fuise  en  vie.  Par  quei  en  non  de  charité  palcr 
et  ave. 

Autour  d'un  quatre  feuilles. 
Per  Dei  palris  poienciam  per  (ilii  :  sapienliam 
per  scti  :  spiritus  clemenciani  vilam  possidere 
beatam. 


IND 

En  rond  (lutour  du  cercle. 


524 


CRKDOquod  de  terris  surreclurus  Jésus.  CRECO 
quod  in  earne  mea  videlto  Deum  salvatorein 
mcuni.  CKKDO  quod  Deiis  Pater,  et  P'ilius  et 
Spirilns  saiicius  sunt  Dcus  unus.  CREDO  quod 
idem  Dcus  qucmquam  secmidum  opéra  sua  judi- 
cabit. 

[Sépulcral  Monuments  I,  107-108.) 

Dans  les  quatre  cercles  sont  enfermées  les 
quatre  lettres  G  K  E  D  avec  un  petit  o  au 
milieu;  ce  fiue  le  Sépulcral  Monuments  n'a 
pas  compris. 


ILACHIM,  en  Afrique,  probablement  dans 
.a  régence  de  Tunis. 

D.  N.  Aur    .    .    . 

Constantino  nobi- 

lissimo  Cxsari 

munie.  Aurel    .    .    . 

.     .     .  dévotion    .     . 

numini  raaieslad'^e 

eins 

D.    D.    P. 

'Cardinal  Mai,  p.  2W  ;  Gom  ,  t.  III, 
p.lW;  n.l20;MArFEi,  Mus.  Vcron., 
p.  159,8.) 

ILE-BARBE,  près  de  Lyon,  en  France. 

On  lit  l'inscription  suivante  sur  la  porte 
du  réfectoire  de  l'untique  abbaye.  Les  let- 
tres sont  placées  symétriquement  sur  les 
claveaux  de  l'arc. 

Alfa  vel  0  prinius  finis  niichi  conveuit  ergo  :. 
Aspis  calcatur  basiliscus  scd  .siqioratur  :. 
Sicq.  leo  parilerq.  draco  sunt  mistica  vcro  :. 
[Précis  hist.  sur  l'Ilc-Barbe,  "par  M.  l'abbé 

Roux  ;  liulklinmonum.  de  M.  de  Cic- 

MOST,  t.  X,  18U,  p.  77.) 

IMOLA,  ancien  Forum-Cornelii,  ville  de 
t^Etat  ecclésiastique,  en  Italie. 

Eglise    de  Santa  Maria  délia  Régula. 

1. 

Inscription  placée  sur  une  collonnette  sous  l'uulci. 

•f  de  donis  dni.  et  scor. 

suorum.   servus.  luus. 

tibi.  sirvie. 

Basilius  cps.  {un  cœur)  F.  C. 

P.  ind.  X.  I. 


II. 


Inscription  sur 

autel, 

vers  1 

le  cliœur. 

fSEnv  {uncœur)  tu  {un  cœur] 
B 
A 
SI 

)  TIBI 

{uncœur)  Se 
K 

E  (an  caur) 
D 

L  (!(/!  cœur) 
S  {un  cœur) 
Cl 

{un  cœur) 
M. 
L. 

S  {cœur)  M  {cœur)  E  {cœur)  F  {cœur)  P  (cœur) 
ind.  X.  II. 

111. 

Faubourg  de  la  porte  de  Rome. 

Ciselure  tixc-e  au   mur. 

(Figure  d'il»  agneav..) 

Ecce  agnns  Dei,  ecce  qui  tollit  peccata  mtindi; 

miserere  iiobis mus  hoc  opus. 

(Mai,   p.  187;   Paciaudi  ,   de   Balneii , 
p.  lil.) 

IV. 

Sur  une  patène  d'argent  à  la  cathédrale. 

f  Quein  'plebs   lune  cara   crucis  agnus  lixit  in  ar.t 
llostia  lit  gciiiis  primi  pro  labe  parcntis. 

[Cardinal  Mai,  108,  5.) 
INDE.  Nous  ne  possédons  aucune  inscrip- 
tion cliréticnne  de  ce  pays  el  nous  n'ose- 
rions dire  il  ipielle  éiioiiuo  précise  remon- 
tent ses  plus  niu-iens  monumenis  épisraplii- 
ques  du  ilirisliniiisme  ;  mais  au  moins  pa- 
rait-il certain  qu'il  ne  faut  pas  les  reculer, 
comme  ou  l'avait  cni,  au  temps  de  l'empe- 
reur Goustance.  Vu  mémuire  lie  M.  I.eironno 
a  di'monlré  (]ue,  sous  le  nom  de  Vhide,  les 
anciens  écrivains  avaient  voulu  désii;ner 
rKlIiiopie  et  la  Ilaule-Egypte.  Le  mémoire 
(le  IM.  LetroiiiKS  inséré  dans  le  recueil  do 
^A(•adémicdesin^criptions,A'o^u•.  .fffriV,  I.X,' 
p.  -218,  est  intitulé  :  Mémoire  ot)  l'on  discuta 


525  IND 

la  réalité  d'une  mission  arienne,  exécutée  dans 
l'Inde  sous  le  rfijne  de  l'empereur  Constance. 
Nous  eti  citerons. le  (iornmencemeiit,  (|iii 
donne  un  aperçu  et  un  résumé  général  de 
la  discussion. 

n  L'histoire  du  christianisme,  dans  les 
premiers  siècles  de  notre  ère,  contient  plu- 
sieurs faits  qui  se  lient  d'une  manière  intime 
avec  l'histoire  de  la  géographie  ;  ils  peu- 
vent y  jeter  de  la  lumière,  ou  en  recevoir 
eux-mêmes. 

«  Ce  sont  principalement  ceux  qui  con- 
cernent la  propagation  de  la  loi  dans  les 
contrées  reculées  du  monde  alors  connu  : 
par  exemple,  dans  l'Inde,  en  deçà  du  Gange. 
On  sait  toutes  les  difficultés  que  présentent, 
et  toutes  les  discussions  qu'ont  l'ait  naître 
les  missions  des  apôtres  saint  Matthieu,  et 
surtout  saint  Bartliélerai  et  saint  Thomas, 
dans  ce  pays  éloigné.  Les  uns  les  ont  admi- 
ses sans  difficulté,  d'autres  les  ont  rejetées, 
comme  n'étant  que  le  résultat  d'une  équivoque 
surlesensdu  luoUnde,  perpétuellement  em- 
ployé pour  désigner  l'Arabie  et  l'Ethiopie. 
«  Il  me  semble  diflicile  de  ne  point  parta- 
ger la  seconde  opinion,  (juand  on  jièse  exac- 
tement les  faits  allégués  de  part  et  d'autre. 
Mais  il  n'entre  pus  dans  mon  plan  de  les 
soumettre  à  un  nouvel  examen  ;  je  me  borne 
à  discuter  un  fait  du  môme  genre,  qui  se 
rapporte  à  l'histoire  ecclésiastique  du  i\'  siè- 
cle. D'une  [inrt,  il  ne  me  semble  pas  avoir 
été  suflisamment  éclairci;  de  l'autre,  il  se  lie 
à  plusieurs  points  intéressants  de  la  géogra- 
phie de  cette  époque. 

«  L'arien  Philostorge,  dans  l'extrait  de  son 
Histoire  ecclésiastique,  rédigée  par  Photius, 
parle  d'une  ambassade  envoyée  par  l'empe- 
reur Constance  auprès  des  Homérites  de 
l'Arabie  heureuse,  pour  tâcher  d'introduire 
l'arianisme  parmi  eux. 

«  En  tète  de  ces  députés  se  trouvait  un 
certain  Théophile,  que  Philostorge  appelle 
Indien,  parce  que,  né  dans  l'Inde,  il  avait  été 
envoyé  très-jeune  en  otage  à  Constantin  par 
lesDibeni, ses  compatriotes,  dont  le  pavs  était 
une  île  appelée  Dibus,  qui  leur  donnait  son 
nom. 

«  Après  son  ambassade,  Théophile  se  ren- 
dit dans  cette  île  où  il  était  né.  H  rectilia 
dans  le  culte  de  ses  compatriotes  des  prati- 
ques inconvenantes,  comme,  par  exemple, 
d'écouter  assis  la  lecture  des  évangiles;  et 
il  confirma  la  vraie  doctrine,  c'est-à-dire  l'a- 
rianisme, qui  y  était  établi  déjà. 

«  De  là  il  revint  chez  les  Axoumites,  aux- 
quels il  prêcha  l'arianisme,  et  il  retourna 
auprès  de  l'empereur  à  Constantinople. 

«  Telle  est  la  substance  du  récit  de  Phi- 
lostorge, donné  par  Photius:  on  le  retrouve 
presque  sans  modification  dans  Nicéphore 
Calliste,  qui  peut-être  n'a  eu  que  Photius 
sous  les  yeux.  La  seule  dilference  essen- 
tielle porte  sur  l'orthographe  du  nom  do  Di- 
bus eiBibcni,  que  Nicéphore  appelle  Diabus 
et  Diabeni,  deux  leçons  qui  ont  à  peu  près 
autant  d'autorité  l'une  que  l'autre,  dans 
1  hypothèse  môme  où  Nicéphore  n'aurait 
connu  que  Pothius  ;  car,  comme  nous  n'a- 


D'EPIGRAPIIIE.  iNG  535 

vous  pas  le  manuscrit  autographe  de  ce  der- 
nier, nous  ne  jxiuvons  savoir  qui,  do  son 
cojiiste  ou  de  Nicéphore,  a  altéré  la  •leçon 
originale.  Une  autre  ditiérence  consiste  "en 
ce  que  Nicéphore  dit  que  celte  île  est  rjrande 
{iGzi  iJ.eyAn];  cc  que  ne  dit  pas  Photius.  A  la 
vérité,  celte  circonstance  dérive  assez  claire- 
ment du  récit,  et  c'est  même  pour  cela  qu'on 
a  cru  qu'il  s'agissait  de  Ceylan  ;  mais  il  n'en 
reste  pas  moins  incertain  si  la  circonstance 
était  exprimée  dans  l'original,  ou  si  elle 
11  est  qu'une  addition  faite  par  Nicéphore, 
d  après  l'ensemble  de  la  descriplion. 

«  Quoi  (pi'il  en  soit,  .rhabiles  critiques 
ont  révoqué  en  doute  le  fait  de  l'ambassade 
et  des  voyages  de  Théophile.  Uaronius  l'a 
jugea  peu  près  fabuleux.  Jacques  Godefroy 
le  croit,  sinon  entièrement  faux,  du  moins 
rempli  de  détails  controuvés.  L'exact  Tille- 
mont  est  encore  plus  sévère  :  il  pense  que 
Philostorge  a  inventé  toute  cette  histoire 
dans  son  zèle  inconsidéré  pour  l'arianisme, 
et  aha  de  s'opposer  à  la  gloire  de  saint  Fru- 
luentius,  ra[)ôtre  de  rEthio[)ie. 

«  Le  principal  fondement  des  doutes  nue 
ces  critiques  ont  manifestés  est  le  silence  ab- 
solu que  tous  les  autres  écrivains  ecclésias- 
tiques ont  gardé  sur  cette  ambassade.  Mais, 
en  examinant  le  récit  d'un  peu  [ilus  près,  ou 
y  voit  bien  d'autres  raisons  d'en  suspecter 
la  vérité.  Qui  croira,  par  exemple,  qu'en 
3oG,  moins  de  trente  ans  après  (jue  l'hérésie 
d  Arius  avait  commencé  de  se  r('(iandre,  il  y 
eût  déjà  des  églises  ariennes  dans  une  con- 
trée quelconque  del'Inde,  en  deçà  du  Gange? 
et  qui  (lourra  comprendre  qu'un  homme  né 
dans  l  Inde  aurait  été  envoyé  en  otage  à  l'em- 
pereur Constantin. 

«Nonobstant  ces  difficultés  et  les  doutes 
(Qu'elles  avaient  fait  naître,  plusieurs  histo- 
riens et  critiques  ont  admis  la  réalité  du  fait, 
sans  discussion,  tels  que  Lebeau,  Fleury, 
tout  récemment  M.  Hohienberg  et  M.  Fulir- 
mann. 

«  Cependant  ces  difficultés  sont  réelles: 
1.  faut  au  moins  les  discuter  ;  car,  dans  l'état 
actuel  du  récit,  il  est  presque  impossible 
qu  une  critique  un  peu  sévère  consente  à 
1  admettre. 

^  «  Je  pense,  quant  à  moi,  qu'elles  peuvent 
sexphquer  toutes  par  une  seule  hypothèse; 
c  est  que  Théophile  n'était  point  né  dans 
Mnde,  qu'il  n'avait  point  voyagé  dansVlnde, 
mais  qu'ici  le  mot  Inde  ne  désigne  qu'un 
point  quelconque  des  côtes  méridionales  do 
la  mer  Rouge,  soit  en  Afrique,  soit  en  Ara- 
bie. » 

INGHANS,  au  comté  de  Norfolk,  en  An- 
gleterre. 

Epitaphes  de  la  famille  Staplelon. 
Priez  pourles  aimes  monseur  Miles  de  Slapleldn, 
et  clame  lohaiine  sa  femme  fille  de  monseiirOli 
ver  de  Ingliam  fondeurs  de  cesie  maisonn  que 
Dieu  de  leur  aime  eit  pitee. 


lii gist  monsetir  Miles  de  Slapleton,  fils  al  fondeur 


527  JEU  DICTIONNAIRE 

(lo  ct'Sli-  nicsoii  el  (l;iiii<;  Fia  sa  coinpngne  an\i 
(le  U:ms  aimes  eil  ineicis. 

(Sépulcral  Monnnienls,  1,  119.) 

ISERNIA,  ou  royaume  de  Nnples. 

Pierre   conserve'e  au  rnureul   des  religieuses 

(te  Suinte-Marie. 

L.  Aliuliiis  I)cxl(>v 

macelluin  poriirmii  clKilciiiicMin 

ciiiii  suis  oinaiiiPMtis  loco  el 

pccmiia   sua 

(Autre  (lierre.) 

Marolliim  lena-  iii(ilil)iis  lapsiim, 

Aviciio  liisliiiiaiio  reciDii"  |iiii\iii(i.n 

ilispoiicnie,  Castiiciiis  vii  pi  iuiaiiiis 


JER 


»g 


siimptu  pi'opno  (leii  curavit  cum 
Siherio  lilii),  atceplis  (iiluiiiiiis 
ri  Icgniis  a  rc.  piiblica. 
{f'ard.  Mai,'\i.  333;  Mikatori,  p.  iC9.) 

IVIIIL,  iMi  Espaj^ne. 
Jnscrifliun  sur  lu  montagne  d'Iviel  en  Ca- 
talogne. 
D.  N 
■ri.  VcHercmiioiii 
pio. 

'{Cardinal  Mai,  259,  i.) 

Masdoii,  ITist.  Ilisp.,  tom.  II,  part,  v,  ex- 
pliipip  les  (piatiL'  dcniièros  lettres  par  : 
Tribertum  Narhonensiam  omnium  civilatum. 


JÉRUSALEM,  en  S.vrio.  C'eiît  ici  que  fut 
«;!evée  connue  une  dérision  c('lt(!  auguste  et 
vénéi'aljle  inscriptinii  :  1.  N.  U.  I.  Jésus  Na- 
zarcnus  rix  Judœorum,  sur  la  croix  de  dou- 
leur el  d'oiiprohre  ([ui  devint  le  si;,'ne  du 
salut  et  di'  la  gloire. 

Après  ces  souvenirs  divins  qui  remplis- 
.sent  encore  la  ville  sainte,  les  chrétiens  ne 
])euvçnt  <^lre  indiUiTcnts  aux  épitaplies jila- 
céos  sur  la  tonihe  du  vaillant  héros  qui  re- 
conquit .TérusaltMn  sur  les  inlidèles  et  sur 
celle  de  ses  successcnirs.  Ces  épitaphes  et 
leurs  tombeaux  ont  été  conservés  au  saint 
sépulcre  jusqu'en  1808.  A  cette  é|)oque,  les 
Grecs  profitèrent  des  réparations  qui  se  tai- 
saient dans  l'intérieur  de  l'église  pour  briser 
ces  resneclables  monuments,  objet  de  leur 
jalousie. 

A  défaut  d'inscriptions  qui  nous  manquent 
h  Jérusalem,  on  sera  désireux  deconnaîlre, 
nous  le  jiensons,  les  monuments  chrétiens 
.<>t  français  (pie  renferme  la  ville;  c'est  dans 
■ce  but  que  nous  insérons  ici  dilférenls  ra[)- 
yiorts  ou  extraits  de  voyages. 

Le  |iremicr,  où  l'on'  trouvera  rappelé  le 
■texte  même  des  inscriplioes  fuu('raires  de 
Ciodefroy  de  Bouillon  et  de  li.iuilouin,  est  un 
fragment  du  voyage  en  Orient  de  U.  de 
Villeneuve,  capilaine  de  vaisseau. 

Le  deuxième  et  le  troisième  extrait,  qui 
s'étendeMt  à  la  Syrie  entière,  sont  des  rap- 
liorls  de  MM.  île  Mas-Latrie  (18Vd)  et  Ra- 
lis.sier  (18'.(>.) 

Kniln,  nous  joignons  à  ces  notions,  une 
lettre  de  M.  dé  Saulcy.  sur  son  voyag(\  au- 
lour  de  la  mer  Morte  et  une  savante  noliro 
de  M.  «le  l'aravey,  sur  l'ancien  noui  de  la 
Jui|i';e. 

s  1.  —  lixirail  du  Journul  de  M.  le  vicomte 
J.-B.  de  Villencuvc-llurgemont,  capitaine 
de  vaiseau,  etc.  (1). 

J'éprouvais  dès  ma  plus  tendre  enfance, 
.surtout  de|)uis  mou  entrée  dans  la  carrière 
de  la  marini',  un  désir  toujours  croi^^sant 
de  visiter  cette  ville  de  Jérusalem  à  laquelle 

(1)  F.xlrail  cir'.  \l()ttumeiils  (/r.i  nrniuls  mailri-s  de 
Rliodes  II  <lc  M.ilic,  p.irUMo  \iroiiUC(U'  Villciicuve- 
UargcMOUt,  loin.  1",  p.  'ilt'i 


se  ratlacbent  toutes  nos  crovances  reli- 
gieuses, en  môme  temps  qu'une  grande 
|)artie  de  nos  plus  glorieux  souvenirs. 

J'avais  vainement  cherché  l'occasion  d'ef- 
fectuer ce  curieux  pèlerinage,  lorsqu'ayant 
obtenu  le  commandement  de  la  corvette 
d'instruction  la  Victorieuse,  je  fus  chargé, 
au  mois  de  mai  1827,  d'une  tournée  dan.s 
les  poris  de  Syrie.  Je  vis  d'abord  Caïffe  et  le 
Mont-Carmel;'  Saint-Jean  d'Acre,  Beyrouth 
et  Seyde,  qui  n'offrent  aux  recherches  des 
explorateurs  d'antiquités  qne  d'informes 
débris  romains  servant  de  base  aux  cnn.s- 
truclions  récentes  des  Turcs.-  J'avais  partagé 
la  tristesse  de  tous  les  voyageurs  en  jvir- 
courant  ces  célèbres  rivages  sans  y  rencon- 
trer un  seul  monument  qui  rappelle  leur 
ancienne  s|dendeur.  Tyr,  cette  reine  des 
mers,  n'est  plus,  sous  le  nom  arabe  de  Sour, 
qu'une  ville  ruinée  et  sans  commerce.  l'to- 
lémaïs  n'a  plus  de  port.  C'est  en  vain  qu'oa 
espère  recueillir  un  seul  fragment  d'armure, 
une  i)ièce  quelconque  de  monnaie  des  vail- 
lants croisés  de  France.  Sous  le  joug  de 
l'islamisme,  tout  se  perd,  se  dénature, 
s'efface  insensiblement,  même  ces  traditions 
|,opulaires  (jui  ont  ailleurs  traversé  des 
siècles  de  baibarii'.  Une  nalion  |ilus  amie  do 
véritable  gloire  eût  religieusement  cou- 


la     -  o -   --  .     ,.    .  ,        , 

serve  des  trophées  arrachés  jadis  a  la  valeur 
française...  Mais,  au  milieu  de  l'apalhie  mu- 
suhûane,  on  no  retrouve  ipie  ce  qu'il  n  est 
au  jiouvoir  de  iiersonne  de  détruire,  les 
noms  dt!  Codefroy  et  de  saint  Louis. 

Le  18  mai,  dans  l'aïuès  mid.,  après  avoir 
longé  la  côte  septenli  ioiiale  de  la  Syrie,  nous 
arri^vûnies  à  Jall'a,  rancienue  Jo|>pé,  dont  lo 
nom  signifie  belle  ou  agréable  (1). 

t\)  M.  Daniiani,  noire  aijciil  ronsiilaiiv,  s'empressa 
,1e  v.'nir  liens  irccveir  an  li<n-,l  .le  celle  mer  (pu  avait 
i„Mlc  l'ardieile  Nné  ol  \n  le  iniiaclo  .je  Jmias.  ht 
iioliee-^pril  avait  élé  moins  plein  (le  ce  (pie  mms 
,!,nions  inmvcr  en  Svrie,  nous  nous  sormns  penl- 
rlre  permis  de  ivma'npier  en  sonnanl  aceonUe- 
„„.,„l,i/,ane,leM.  llamiani,  dans  lc(iucl  on  UWi- 
vail  lin  mélange  sin?.ilier  de  Ions  les  .o.Innies 
,n  ieiilaiiv  el  enrop.Vns.  Sa  leiignc  lolie  arnienioime 
,.|;,!i  (ToisiV  snr  (les  païu-.dons  unes-,  cl  sa  lolc  cou 
lee  d'au  immense  chap^an  miliiaiie  a  cocarde  lilan- 


m 


JER 


D'EPIGUAPIIIE. 


JER 


Cette  ville,  qui  garae,  dit-on,  les  cendres 
de  No(^,  qui  vit  naitre  une  des  tilles  de  saint 
Louis,  et  oii  ce  noble  ctief  des  Bourbons 
apprit  la  mort  de  Blanche  de  Castille,  sa 
mère,  est  bâtie  en  amphithéâtre,  et  ceinte 
d'un  mur  crénelé  (jui  ne  la  gaiantirait  qu'à 
peine  d'un  coup  de  main;  [iresque  toutes  ses 
uiaisons  sont  surmoiilées  d'un  léger  dôme, 
ses  rues  sont  étroites  et  sales,  son  com- 
nieree  à  peu  près  nul,  et  son  port  u'otlie 
jilus  d'abri  qu'aux  (letits  liâtiiueiits. 

Après  de  longs  préparatifs  de'dé[)art,  nous 
nous  mîmes  en  route  à  six  heures,  avant  à 
notre  tête  un  janissaire  bien  monté  et  armé 
de  pied  en  ca[i.  Le  chemin  de  Jalla  à  Aii- 
mathie  est  plat,  sablonneux,  bordé  de  jardins 
plantés  de  grenadiers,  d'abricotiers,  de  ci- 
tronniers et  d'ot-angers,  dont  les  fleurs,  au 
déclin  ûu  jour  surtout,  embaument  l'air  d'un 
}iart'um  suave.  Après  une  demi-heure  de 
marche,  la  vaste  plaine  de  Saron,  à  travers 
laquelle  on  se  dirige,  et  qui  s'étend  au  nord 
jusqu'au  mont  Carmel  et  jusqu'à  (îaza  au 
midi,  est  entièrement  couverte  de  riches 
moissons.  Partout  autour  de  nous  on  coupait 
les  blés;  les  chameaux,  chargés  d'immenses 
faisceaux  de  gerbes,  s'acheminaient  docile- 
ment vers  la  ville,  et  des  troupeaux  de  bœufs 
étaient  ré|)andus  çà  et  là  dans  les  cham|is 
déjiouillés.  Ce  mouvemeut  varié,  qui  don- 
nait h  la  campagne  une  sorte  de  vie  qu'elle 
])erd  après  le  printemps,  rappelait  vivement 
à  notre  imagination  les  temjis  jirimitifs  du 
monde,  et  ces  rois  pasteurs  dont  les  Aiabes 
ont  encore  ccmservé  à  [)eu  près  le  costume. 

Après  une  demi-heure  de  marche,  on 
rencontre,  auprès  d'un  misérable  village 
qu'on  laisse  à  gauche,  une  fontaine  sur- 
montée de  i>lusieurs  dûmes;  puis  on  arrive 
dans  une  jiartie  de  la  iilaine  couverie  de 
beaux  oliviers,  plantés,  di(-on,  parles  Sar- 
rasins. C'est  avec  une  satisfaction  léello 
qu'on  retrouve  un  pareil  ombrage,  ajirès 
avoir  été  loiigtem|)s  latigué  par  la  couleur 
monotone  d'une  terre  calcinée  |)ar  un  soleil 
ardent.  La  nuit  nous  empêcha  d'aller  visiter 
la  citerne  de  Sainte-Hélène  et  la  tour  bâtie 
par  cette  impératrice. 

Vers  trois  heures  du  matin,  quiti^ant  le 
couvent  latin  de  Rama  (1)  où  nous  étions 
descendus  la  veille,    nous    traversâmes  au 

clie,  sous  lequel  paraissaieiil  les  bords  de  la  laloile 
roiige  porlée  liabiluelk-incnl  dans  le  Levaiil.  iNoiis 
déijarquùiues  Irenle  chez  lui,  en  uiellaul  aubsi:ol  à 
conlriljuli(jii  sa  coiii|)laisaiice  el  celle  de  sa  iioiii- 
bieuse  famille  pour  nous  lacililer  les  moyens  de 
nous  leiidie  le  jour  même  à  Kama.  i'endanl  qu'on 
chercliail  à  réunir  des  moiUuies,  je  l'os  demander  à 
l'aga  un  buinjounli  on  bouijoiinlik,  espèce  de  passe- 
poil,  pour  nous  alliandm-  du  U  ibul  (]ue  l'on  paye 
ordinairemenl  au  sclieitk  arabe  établi  au  village  ile 
Jcrémie. 

(I)  Nous  avions  frappé  longtemps  h  la  porte  de  ce 
iiiouasleie,  où  sans  doute  les  religieux,  ellrayés  de 
notre  nombre,  bésitaient  à  nous  olirir  l'iiusiiilalilé. 
Le  père  ïb...,  Espagnol,  siipéneur,  vint  enfin  nous 
l'ecevoir;  la  porte  de  l'bospiee  tourna  en  grondant 
stir  ses  giuuls,  et  nous  enliànies  dans  un  vasie  cloi- 
Ire,  soutenu  par  de  lai-^'cs  piliers,  (pij  donuaienl  à 
l'ediliec  raspeci  d'une  lorle  ciladelle. 


clair  de  la  lune  l'antiiiue  cité,  dont  le  pas  de 
nos  chevaux  et  le  cri  mesuré  de  la  chouette 
interrompaient  seuls  le  nioi'ne  silence.  Trois 
hautes  tours  dominent  celle  ville  autrefois 
assez  commerçante,  aujourd'hui  tellement 
abandonnée,  que  la  plupart  des  maisons  s'é- 
croulent peu  à  peu.  Ayant  devant  nous  a 
l'orient,  la  chaîne  des  montagnes  de  Jérusa- 
lem, nous  marchâmes  environ  trois  lieues 
dans  l'immense  plaine  de  Saron,  renconlrant 
deterapsàaulre quelques  légères ondulalions 
de  terrain.  Sur  la  première  est  un  village 
ruiné,  oîi  l'on  découvre  des  restes  de  cons- 
tructions romaines.  11  se  nomme  Latroun, 
et  la  liaililion  apprend  (]ue  c'est  le  lieu  de 
naissance  du  lion  larron.  Sans  les  déceptions 
continuelles  auxquelles  un  long  séjour  dans 
le  Levant  m'a  habilué,  j'auiais  |H'ul-ètre 
cherché  à  recueillir  qiic'li|ues-unes  de  ces 
roses  si  vantées  dans  l'Kcriluie,  et  dont  so 
l'araient  les  jeunes  viergi'S  de  Sion.  Il  ne 
s'en  otfrit  pas  une  seule  à  nos  regards,  et 
nous  n'a|)eiçùines  autour  de  nous  que  du 
blé,  de  l'orge,  et  une  plante  à  larges  tèuilles 
blanches,  ressemblant  à  l'angélique. 

Notre  tioupe,  égayée  par  les  premières 
lueurs  du  crépuscule  et  le  chant  matinal  de 
l'alouelte  cjui  nous  ra|i|ielait  la  France,  mar- 
chait assez  serrée,  lorsqu'un  Arabe  d'une 
liante  slatuie  arriva  sur  nous  avei- la  rapidité 
de  l'éclair.  Je  m'avançai  aussitôt  avec  le 
j;;iiissaire  à  la  rencontre  de  cet  homme  qui, 
peu  ellrayé  de  notre  nombre,  cl  sûr  peut- 
f^lre  d'un  jifompt  secours,  exigeait  impé- 
rieusement un  tribut  pour  notre  (lassage... 
^foll•e  bou,\oiirdik  ne  le  satisfaisant  )ioint, 
nous  le  meiiaçâiiies  de  nos  armes,  et  il  prit 
en  murmuianl  le  parti  de  s'éloigner  au  galop. 

\  ers  les  six  heures,  nous  quillàines  la 
plaine  de  Saron,  jiour  iiénélrer  entre  les 
montagnes  qui  la  séparent  du  bassin  de  la 
mer  Alorle,  dans  une  direction  du  nord  au 
sud.  Le  sentier  qui  nous  conduisait  étail- 
élrot,  sinueux,  très-glissant,  mais  bordé  de 
charmants  arbrisseaux,  |)armi  lesquels  nous 
ifconnaissioiis  des  chèvre-feuilles,  et  de 
jeunes  chênes,  dont  la  verdure  contrastait 
gracieusement  avec  la  couleur  rougeâtre  du 
terrain.  Ayant  atteint  à  peu  près  le  plateau 
de  la  iiremière  montagne,  nous  fîmes  halte 
à  dix  heures,  au  milieu  d'un  champ  d'oli- 
viers, àcôlé  d'un  [luits  dont  l'eau  nous  parut- 
aussi  fraîche  cpje  limpide.  Au  bout  d'une 
heure  d'un  rejios  indispensable,  nous  con- 
tinuâmes à  gravir  le  sommet  de  cette  mon- 
tagne au  haut  de  laquelle  nous  attendait  un 
magnifique  |ioint  de  vue.  En  se  retournant 
vers  l'orient,  l'œil  voit  en  quelque  sorte  la 
plaine  de  Saron  se  dérouler  eu  entier,  ayant' 
la  mer  pour  horizon,  comme  point  île  sépa- 
ration entre  deux  surfaces  également  planes. 
Au  revers  do  la  montagne  est  situé  le  village 
de  Jérémie,  remarquable  par  les  décombres 
d'une  grande  église  évidemment  du  temps  de 
Constantin.  Le  poète  des  douleurs  naquit, 
dit-on,  en  ce  lieu  qui  conserve  son  nom. 
Dans  le  lointain,  sur  la  droite,  on  aperçoit, 
à  la  cime  d'une  haute  élévation  conique,  une 
forteresse  qui  s'appelle   encore  le  chàteait 


GjI 


JKR 


DICTIONNAIRE 


JER 


Soi 


des  Mncliahéi's.  Jérc'mie  osl  .a  résidence 
il'Alioii-(ios,  sclicick  des  Arahos,  (}iii  tient  du 
Grand-SiMiiiioiir  raiitorisatioii  de  percevoir 
un  (rihiit  sur  Ions  les  (•lirétiens  (jui  l'ont  le 
voya.i^e  do  Jérusalein.  Notre  Ijonvourdik 
nous  sauva  celte  liuuiiiiante  obligation. 
■  DO-s  que  l'on  s'éloii^ne  de  Jérémie  qu'en- 
tourent ciicorn  ([uelques  champs  cultivés, 
l'aspect  du  pays  clianfj;e  totalement  :  les 
montairiies  sont  di''|)ouilléos  do  toute  végé- 
tation :1e  tcnain.  ilevenu  crayeux,  ne  montre 
plus  c|u'un  amas  do  rochers  dont  la  hlan- 
clieur  et  l'aridité  attristent  la  vue;  et  l'on 
(■prouve  un  sentiment  indélinissahlo  en  se 
disant  que  l'on  ap|)roclio  de  la  ville  frappée 
de  malédiction. 

Apiès  avoir  descendu  par  des  chemins 
aiïreux  dans  le  fond  d'une  vallée,  et  gravi  la 
montagne  cor'res|iondante,  on  entre  dans 
le  vallon  de  Tliéiébuilhe,  séjour  favori  d'A- 
iMaliani  et  de  ses  riches  troupeaux.  Il  est 
formé  par  le  torrent  où  David  enfant  ra- 
massa les  pierres  avec  lesipielles  il  devait 
abattre  Goliath.  On  voit  (pjelques  jardins 
sous  un  village  bûli  au  bord  de  ce  torrent 
que  l'on  passe  sur  un  pont  à  moitié  détruit, 
le  seul  qu'on  rencontre  dans  la  route.  L'œil, 
fatigué  de  la  sécheresse  des  montagnes,  se 
repose  avec  une  sorte  de  sensualité  sur  cette 
verdure  clair-semée, placée  comme  une  oasis 
au  milieu  du  désert.  Un  peu  avant  le  pont 
>e  trouvent  les  débris  d'im  mur  considéra- 
i)lc,  dont  la  construction  parait  romaine.  Un 
j)lateau  de  rochers  grisâtres,  [lercés  de  trous 
et  conmie  lacérés,  couronne  la  inontagne  de 
Thérébinlhe. 

L'espérance  d'apercevoir  Jérusalem  d'un 
mont  rocailleux  et  escarpé,  qui  se  présentait 
devant  nous,  soutenait  notre  courage  et  nous 
faisait  oublier  nos  fatigues.  Mais  de  nou- 
velles ondulations  furent  les  seuls  objets 
<]ue  rencontrèrent  nos  regards  avides,  et 
<;li3que  sommet  aucpiel  7ious  parvenions 
nous  conduisait  des  mémos  attentes  aux 
mômes  décejitions.  Lnlin,  après  une  grande 
lieure  de  marche  sur  ce  terrain  désolé,  sous 
un  ciel  d'airain,  où  le  soleil  frappait  hori- 
zonta'lement  sur  nos  tôtes,  et  entre  des 
rochers  anguleux  où  les  chevaux  avaient 
l)eine  à  placer  le  pied,  les  (tIs  de  Jérusalem  ! 
Jérusalem!  se  liront  entendre,  et  chacun 
liAta  aussitôt  sa  marche  pour  avancer  la 
jouissance  (h;  comlempler  la  ville  sainte. 

Quelques  édiliies  couleur  cendrée,  sur- 
montés d'iui  minaret,  paraissaient  alors 
devant  nous  à  environ  deux  milles;  c'était 
la  cime  du  mont  des  Oliviers  que  je  pris 
il'abord  pour  Jérusalem;  mais  peu  de  mi- 
inites  apiès je  la  découvris  dans  toute  son 
étendue  du  nord  au  sud. 

Il  faut  renoncera  exprimer  les  sensations 
nouvelles  et  nombreuses  (jue  cette  vue  lit 
naître  involontairement  h  la  fois  en  mon 
Ame.  Je  m'arièlai  innnobile,  reiiassant  dans 
ma  mémoire  les  souvenirs  (pii  s'y  pressaient 
en  foule,  et  ipji  me  rap|)<laient  tout  ce  que 
je  savais  de  cette  cilé  mystérieuse,  depuis 
les  simples  prières  de  l'enfance  jusqu'à  la 
lecture  nK'dnéi.'  ile>  Livres  saints  et  de  l'his- 


toire; enfin,  oppuis  David  „usqu'à  Godi'froy. 
Je  ne-sortais  do  mes  réflexions  (pie  pour 
attacher  davantage  mes  regards  sur  le  terme 
de  notre  excursion.  Les  murs  grisâtres  de 
la  cité  du  roi-prophète,  fraiipés  en  face  par 
le  soleil,  n'olfraienl  en  ce  moment  aucune 
ombre  ipii  en  dessinât  les  contours,  et  dans 
cette  teinl(;  uniforme,  en  harrrronie  par  sa 
tristesse  avec  l'émotion  que  cet  aspect  nous 
causait,  on  distinguait  à  [leine  les  tours 
carrées  dont  les  remparts  de  Jérusalem  sont 
llaïKiués  de  distance  en  distance,  et  leurs 
nombreuses  crénelures.  Les  deux  massives 
tour's  de  David  ou  des  Pisans,  dominant  la 
porte  vers  larpielle  nous  devions  nous  diri- 
ger, scindaient  h  peu  près  vers  le  milieu  la 
ligne  droite  des  murailles.  Mais  nous,  soldats 
chrétiens,  nous  n'afiercevions  ni  croix  ni 
cUjcIiers  qui  pussent  produir-î;  la  plus  légère 
illusion.  Le  croissant,  qui  surmontait  un 
minaret  élevé  auprès  des  tours  do  David, 
ne  témoignait  que  trop  l'avilissement  dans 
le(]uel  était  tombée  la  ville  de  Salomon. 

i,es  remparts  qui  la  cernent  dans  l'occi- 
dent et  le  sud  sont  bâtis  sur  un  terrain  es- 
carpé, couleur  de  cendre,  planté  çii  et  l.'i  de 
(pielques  cliétifs  oliviers.  C'est  ce  ipii  com- 
j)ose  la  vallée  île  Betzabée,  (jui  se  perd  au 
midi  dans  celle  de  Sion.  A  notre  droite, 
nous  découvrions  un  immense  bassin  ou 
]iiscine,  que  je  n'ai  vu  indiipié  dans  aucun 
t\e^  voyages  que  j'ai  lus.  et  une  multitude 
de  tombeaux  turcs,  au  milieu  desquels  s'é- 
lèvent d'assez  élégants  mausolées  de  sairlons 
ou  musulmans  ipii  raour-ent  en  odeur  de 
sainteté.  Au  delà  de  la  u!er  Moi'te.  les  belles 
montagnes  d'Arabie,  d'un  azur  tirant  sur  le 
violet,  s'ét(.'ndaient  sans  ondulations  dir  nord 
au  sud,  et,  formant  la  vallée  du  Jorii-dain, 
servaient  de  fond  à  cet  admir-able  tableau. 
Je  ne  fus  tiré  de  ma  rêveuse  contemplation 
(pi'en  n'aperci'vant  personne  autour  de  moi. 
Plus  pressés  d'atteindre  le  terme  du  voyage 
que  (le  se  rassasier  de  l'aspect  inagiipie  ipii 
m'avait  arr-èté ,  mes  jeunes  comiiagnons 
avaient  continué  h  marcher,  et  je  ne  les  re- 
joignis (pi'auprès  do  la  jiorte  des  Pèlerins, 
par  laquelle  nous  entrâmes  réunis  en  bon 
ordre.  Ni  notr\>  nombre,  ni  les  tourbillons 
de  poussière  qui  nous  jii'écédaient,  ni  l'é- 
clat de  nos  armes  reluisantes ,  ne  purent 
réveiller  l'aiiathio  tunjuo,  et,  longoarri  une 
partie  des  r-emparts  à  gauche,  sans  avoir  ex- 
cité le  plus  léger  mouvement  de  curiosité, 
nous  i'r-anchimes  l'entrée  de  Jérusalem,  gar- 
dée [lar  un  janissaire  dont  l'emploi  ne 
]iaiaît  être  qiio  d'exiger  une  élrenne  des 
elranger'S. 

Laissant  h  droite  l'énormi!  tour  de  David, 
le  même  lieu  peut-être  où.  oubliant  son 
rang  et  ses  préceptes,  il  commit  un  double 
crime,  nous  prîmes  à  gauche  une  rue  isoh^e 
(pii,  apr('S  (luelipies  détours,  nous  conduisit 
au  couvent  des  l'èrcs  l-'r-anciscains,  gardiens 
du  couvent  de  Saint-Sauv(;ur.  Lii ,  deux 
longs  et  obscurs  cor-ridors,  précédés  d'une 
|iorle  de  fer,  nous  liront  arriver  clans  uno 
étroite  cour  où  les  sons  voilés  d'un  orgue, 
et  ks  chants  des  moines  ipii   psaliiiddiaient 


555 


JER 


DEPIGRAPHIE. 


JER 


554 


eu  ce  moment  le  Magnifient,  frappèrent  nos 
oreilles.  Non  loin  du  palais  du  roi  poetp.  et 
du  Saint-Sépulcre,  foulant  un  sol  qui  avait 
vu  s'opérer  tant  de  merveilles,  nous  éprou- 
vâmes tous,  au  milieu  d'une  ville  turque,  le 
prestige  attendrissant  de  ces  chants  religieux 
et  pleins  de  mélancolie  (1). 

Rien  de  touchant  conmie  l'hospitalité  toute 
chrétienne  des  Pèi'cs  du  Saint-Sauveur.  Aussi 
simple  que  franche,  elle  n'admet  ni  céré- 
monie ni  emharras;  on  vous  accueille  sans 
s'informer  de  votre  croyance,  de  vos  projets, 
de  votre  nation,  et  l'on  se  dérobe  aux  re- 
merciements. Vous  êtes  iiomme  et  chrétien, 
il  suffit;  vous  devez  être  chez  vous,  et  tout 
tend  à  vous  le  |irouver. 

Pressé  de  contempler  plus  à  loisir  la  ville 
sainte,  je  montai  sur  la  terrasse  du  couvent 
et  mes  regards  avides  ne  pouvaient  se  ras- 
sasier du  tableau  qui  s'oti'rait  h  eux.  A  l'est, 
vers  la  montagne  des  Oliviers,  Jérusalem 
semblait  fuir  en  pente  douce  jusqu'au  tor- 
rent du  Cédron,  qui  la  sépare  de  cette  mon- 
tagne. Sur  la  droite,  h  trois  cents  pas  en- 
viron, je  voyais  la  vaste  coupole  en  plomb 
de  l'église  du  Saint-Séjiulcre,  vis-à-vis  la- 
quelle s'élève  une  large  tour  carrée  réduile 
à  un  seul  étage,  de  trois  qu'elle  eut  autre- 
fois. On  la  dit  construite  par  sainte  Hélène, 
en  même  temps  que  le  Saint-Sépulcre.  A 
côté  du  dôme  s'élance  une  autie  coujiole 
plus  haute,  qui  appartient  h  l'église  des 
Grecs,  et  plus  loin,  à  gauche,  dans  la  di- 
rection du  mont  des  Oliviers,  se  dislingue 
la  belle  mosquée  d'Omar,  occupant,  sur  un 
vaste  parvis,  l'emplacement  de  l'ancien  tem- 
[ile  de  Salomon.  A  droite,  on  découvre  l'é- 
glise de  la  Présentation,  surmontée  d'une 
richecoupole  ;  jiuis,  sous  le  mont  des  Olives, 
la  vallée  de  Josaphat  et  la  grotte  de  Gethsé- 
mani,  à  demi  cachées  par  les  remparts  de 
l'ouest;  enfin,  dans  lefond,  s'aperçoivent  les 
liantes  montagnes  de  l'Arabie,  semblables  à 
une  immense  nmraille  au  pied  de  laquelle 
coule  le  Jourdain  et  s'étend  la  mer  Morte. 

Les  vêpres  étaient  finies  lorsque  je  des- 
cendis  dans  la  chapelle   encore  remplie  de 

(1)  Après  quelques  inslants  de  repos,  nous  l'ùmes 
faire  une  visile  au  vicaire  du  couvent,  le  père  ■", 
qui  remplaçait  le  révérendissinie,  en  ce  niomeiu 
en  tournée  en  Chypre  ,  et  ensuite  au  procu- 
reur, le  père'".  L'un  et  l'autre,  nous  accueillant 
avec  coriiialité,  donnèrent  aussitôt  des  ordres  pour 
qu'on  mit  à  noire  disposition  une  maison  qui  leur 
apparlienl,  peu  éloignée  du  couvent,  un  cuisinier  et 
quelques  domestiques.  Comme  je  m'excusais  de  no- 
tre grand  nombre,  les  lions  Pères  me  répondirent 
qu'ils  èlaienl  encliantés  de  voir  une  aussi  brillante 
réunion  de  jeunes  pèlerins  ;  que  notre  visile  leur 
donnait  du  moins  la  certituile  cjue  tout  le  monde  en 
Europe  ne  les  avait  pas  oubliés  ;  qu'ils  lui  devraient 
peut-être,  aux  jeux  des  Turcs,  un  peu  plus  d'égards 
et  <le  considération  ;  et  qu'enlin  ils  espéraient  que 
nous  conserverions  un  lion  souvenir  de  notre  séjour 
en  terre  sainte.  Ils  s'informaient  à  peine  des  nou- 
velles politiques  de  l'Europe,  et  l'on  pouvait  facile- 
ment déduire  de  cette  inditférence  que  leur  seule 
pairie  était  Jérusalem. 

Nous  avions  mis  huit  heures  et  demie  pour  nous 
rendre  de  Jalfa  k  la  ville  sainte. 


l'odeur  de  l'encens,  et  éclairée  pai'  un  faible 
jour  qui  lui  donnait  quelque  chose  d'émi- 
nemment religieux.  Deux  Pères,  placés  à 
gauche  d'un  autel  dont  ils  semblaient  être 
les  perpétuelles  et  vigilantes  sentinelles , 
priaient  en  silence  dans  un  des  angles  de  la 
chapelle;  comme  eux.  j'adressai  ma  prière  à 
l'auteur  de  toutes  choses,  lui  demandant, 
avec  la  ferveur  que  [louvail  inspirer  la  con- 
trée pleine  de  merveilles  où  je  me  trouvais, 
les  plus  douces  bénédictions  [lour  tout  ce 
que  j'avais  laissé  de  cher  dans  ma  patrie. 
Après  quelques  instants  d'un  recueillement 
profond,  je  sortis  et  rencontrai  le  vertueux 
et  bon  abbé  Desmazure,  revenant  d'une  lon- 
gue course  aux  environs  de  Jérusalem  où, 
malgré  l'extrême  chaleur,  il  avait  voulu 
conduire  quelques  voyageurs.  Je  revis  et 
embrassai  avec  un  vif  plaisir  cet  apôtre  mo- 
derne, missionnaire  tolérant  et  infatigable, 
qui  a  dévoué  sa  vie  et  son  éloquence  aux 
saints  lieux  que  nous  visitions  (1). 

Après  le  souper,  nous  nous  empressâmes 
do  remonter  sur  le  haut  de  la  môme  terrasse 
jiour  examiner  encore  une  fois  Jérusalem 
éclairée  par  les  rayons  de  la  lune.  Les  prin- 
cipaux édifices  seuls  étaient  frapp/és  d'une 
lumière  distincte;  mais  le  mont  des  Oliviers 
et  la  mer  Morte  avaient  totalement  dis|iaru 
dans  la  vapeur  du  soir.  Aucun  bruit  ne 
troublait  le  silence  de  cette  cité  où  jadis 
retentirent  si  souvent  le  son  des  trompettes, 
les  cris  des  assaillants,  les  gémissements  des 
blessés,  la  douleur  des  vaincus  1  Quelques 
lumières  vacillantes  attestaient  seules  qu'elle 
n'était  ni  déserte  ni  abandonnée,  comme  on 
aurait  ])u  le  croire  à  sa  luguiire  tranquillité. 
Pendant  qu'absorbés  dans  nos  réilexions, 
nous  nous  livrions,  sans  nous  les  communi- 
quer, à  ce  spectacle  plein  d'un  si  haut  inlé- 
lêt,  l'horloge  du  couvent  sonna  neuf  heures 
d'un  timbre  étoutfé,  comine  jiour  ne  jias 
éveiller  les  ennemis  du  christianisme.  Eu 
nous  tirant  de  notre  rêverie,  elle  nous  força 
h  songer  à  un  repos  dont  nous  oubliions  le 
besoin. 

Le  lendemain,  au  point  du  jour  (dimanche 
20  raaij,  nous  nous  trouvions  encore  tous 
réunis  surle  même  emplacement,  ne  pouvant 
nous  lasser  de  contempler  la  ville  qui  vit 
naître  et  s'étendre  notre  religion,  et  dont  la 
mystérieuse  histoire  fut  la  première  placée 
sous  nos  yeux  qui  la  parcouraient  en  ce 
moment  avec  tant  d'avidité. 

A  sept  heures  nous  entendîmes  la  messe 
dans  la  chapelle,  et  il  nous  fut  enlin  permis 
de  pénétrer  dans  l'église  du  Saint-Sépulcre,, 
où  sont  admis,  les  dimanches,  seulement 
pendant  quelques  heures,  les  fidèles  qui 
n'ont  pas  assez  d'argent  pour  se  la  faire  ou- 
vrir pour  eux. 

A  trois  cents  pas  du  couvent  de  Saint- 
Sauveur,   après    avoir  descendu    une   rue 

(I)  lîentré  dans  la  maison  qui  nous  avait  été  des- 
tinée, je  trouvai  mes  jeunes  compagnons  assis  au- 
tour d'une  table,  allendant  avec  impaliencc  qu'on  la 
cduvi  it  de  quelques  mets  pour  calmer  rap{>élil  Li 
plus  dévorant 


53.') 


JKR 


DICTIONNAItlE 


JER 


S36 


avant  d'en  avu 

li>   toinbe;ui  ilu  Sauveur, 

vi'aie  religion,  io  tiiéàlre 


étroile  et  tc-uriK;  h  j^auclio,  se  présente  la 
façade  de  {'('-glise  :  lourde,  sans  éléganee, 
elle  n'a  d'autres  orncinenls  qu'une  comielie 
assez  ricluî  de  détails,  i|ui  cnuronne  le  haut 
de  l'édilice.  On  reconnaît  l'acileiuent  dans 
celte  arcliiteeture  le  slvle  du  siècle  de  Cons- 
tantin, et  la  df^cadiMiee  des  arts.  Deux  por- 
tiques h  plein  cintre  existaient  autrefois, 
luaisun  seul  a  été  conservé. 

La  [ircniiùre  chose  qui  fiappe  les  regards 
et  afllige  surtout  le  c(cur  en  entrant,  est  une 
espèce  de  nicheoù  se  tieiuient  les  Turcsfer- 
niiers  du  Saint-Sé|)ulcre...  Quelles  réllexions 
amères  ne  suggère  pas  l'aspect  de  ces  Musul- 
mans avides,  (|ui  ne  permettent  pas  h  une 
main  chrétienne  de  faire  le  signe  de  la  croix 
ir  acheté  la  permission?  Ainsi 
le  berceau  de  la 
de  tant  d'événe- 
ments meivcilleuv,  est  devenu  la  proie  d'un 
vil  s|H''r-ulateur  qui  ne  conserve  ce  monu- 
ment,  dont  rindill'érence  cnropéenne  l'a 
rendu  possesseur,  que  par  les  avantages 
(ju'il  en  retire!...  Le  Saint-Sé|)ulcre  n'est 
donc  [ilus  ([u'une  ferme...  uni;  métairie...  On 
vend  au  [loids  de  l'or  la  l'acuité  de  s'y  age- 
nouiller. Lt  des  rois  chrétiens  ont  vu  depuis 
(les  siècles  cette  ])rol'anation  d'un  œil  froid 
et  sec  1... 

Ln  face  de  l'entrée,  'dans  un  baldaquin 
soutenu  par  des  colonnes  torses  de  cinq  h 
six  pieds  de  hauteur,  se  trouvé  la  nierre  de 
rOnfiionqui  recouvre  celle  surlaquelleNoire- 
Seigneur  fut  déposé.  Elle  est  de  marbre 
rouge,  enchAssé  dans  du  n:arbre  blanc,  et  sa 
Jongueur  m'a  paru  de  sept  h  huit  pieds.  Les 
pèlerins  la  baisent  avec  res|icct. 

Tournant  h  gauche,  on  entre  sons  nn  vaste 
dôme,  au  milieu  dnijuid  ^e  trouve  la  (lelile 
chapelle  du  Sanit-Sépulcre,  haute  de  ilix  à 
douze  [lieds,  isolée,  surmontée  d'une  cou  pôle, 
et  placée  sur  deux  graJins  de  six  ]ioiices,  le 
tout  en  marl)re  louge.  On  pénètre  de  l'une 
dans  l'autre  des  deux  [larlies  qui  la  sépareni, 
par  une  porte  extrêmement  basse.  Au  milieu 
du  iiremier  sam  tuaire,  et  sur  un  au'.el  d'un 
pied  çari'é  sur  trois  de  hauteur,  se  montre 
une  pierre  blanche  ench'isséedansdumarbi-e, 
que  l'on  nounue pierie de rapparilion.L'aui^c. 
y  était  assis,  dit-on,  lorsipi'il  annonça  aux 
saintes  feunnes  la  résuriection  ilu  Sauveur. 
La  deuxième  chapelle  est  celle  du  tombeau, 
jilacée  h  droite  eu  entrant,  et  recouverte 
dune  table  de  marbresur  la(]uelle  on  célèbie 
les  saints  mystères.  Cette  table  a  été  lendui; 
transvei-salemcnt  par  des  religieux  elfrayés 
di;  la  nouvelle  (pu,'  les  Turcs  devaient  venir 
l'eidever. 

LeSaint-Sépidcre  ne  reçoit  de  clarté  que  lies 
'lombreuses  la  mpes  suspendues  à  sa  voûte; 
une  seule  ouverture  pratiquée  dans  la  cou- 
pole sert  de  passage  h  la  buuée.  Les  reli- 
gieux, qui  tour  h  tour  demrurent  dans  l'é- 
glise, ont  un  soin  extrême  de  celle  chapelle, 
rt  des  Heurs  rcnouveléiss  cluxiue  malin  >ont 
placées  sur  le  devant  de  l'anld  qu'on  lave 
iréquemmenl  avi;i'  de  l'eau  de  rose.  Un  ta- 
blcnu  assez  méiliocre,  qui  sert  de  fond,  re- 
lirésenle  la  Jtesuireclion. 


Il  est  difllcile  d'exprimer  ce  (ju'on  éprouve 
de  religifux  l'especl  et  di;  recueillement  dans 
cet  es[iace  sacré,  objet  de  la  vénération  des 
peu|iles  chrétiens,  centre  d'une  religion  ad- 
mirable (pii  en  est  sortie  pour'  se  répandre 
triomplianle  dans  toutes  les  |iarlicsdu  monde 
civilisé  ;  pour  lequel  tant  de  sang  a  coulé, 
lanl  de  gloire  a  été  acipnse,  sur  ieipiel  tant 
de  siècles  ont  passé  sans  en  diminuer  la  cé- 
lébrité... L'honnne  le  moins  fra|i|ié  de  la 
vérité  de  l'Evangile  ne  peut  (ju'êlre  lui- 
même  vivement  ému  ;  et,  prosternés  devant 
un  marbre  qui  a  bravé  le  temps  et  les  révo- 
lutions humaines,  on  voit  les  voyageurs  de 
toutes  les  classes,  de  toutes  les  nations,  se 
recueillir  inofondémeiit,  |)i-nser  à  leur  fa- 
mille, et  prier  le  Dieu  [<iil  homme  de  la  rendre 
toujours  digne  de  lui. 

En  (juitlant  c(!  lieu  vénéré  et  ayant  visité 
l'église  dans  ses  détails,  nous  allAines  au 
Calvaire  par  un  escalier  de  vingt  marches. 
Nous  vîmes  la  place  oij  Notre-Seigneur  fut 
attaché  à  la  croix,  et  celle  où  cette  même 
croix  s'éleva  entre  les  deux  larrons.  Quoique 
celte  enceinte  soit  entièrement  recouveito 
de  marbre,  on  a  laissé  la  marque  des  Irons 
des  trois  croix,  éloignées  seulement  l'une 
de  l'antre  (Je  huit  pieds  environ  (ce  qui  fait 
supiios(;r  qu'elles  étaient  de  |)etite  [irojior- 
lion).  Une  ouverture  dans  le  marbre  permet 
d'apercevoir  en  dessous  le  rocher  fendu  au. 
moment  où  le  Rédempteur  rendit  le  der- 
nier soui)ir.  Descendant  ensuite  dans  d'autres 
cha|ielles,  ou  nous  montia  un  morceau  de  la 
colonne  à  latiuelle  l'Hounue-Dieu  lut  attaché 
pour  être  ilagellé,  et  celle  où  les  .liiit's  le 
couronnèrent  d'éjiines.  .\u  fond  d'une  église 
souterraine,  on  indique  1  eni[ilacement  où 
sainte  H(''lène  retrouva  la  vraie  croix,  et  le 
lieu  où  se  tenait  la  mère  deConstanlin  [leu- 
dant  les  fouilles  ordoiniées  pa-"  elle. 

Nous  montâmes  immédiatement  dans  la 
galerie  (jui  règne  autour  du  dôme.  Elle  est 
formée  de  lourds  pilastres  peints  en  gris, 
soutenant  une  coupole  ouverte  pai-  le  milieu, 
de  même  que  le  Panlhéou  de  Uomv,  et  bar- 
bouillée do  longues  draperies  jaunes  et 
bleues  du  |)lus  mauvais  goût.  Là,  un  des 
l'eres  Franciscains  lira  d'vni  vieux  colfre  ver- 
moulu l'épée  et  les  éperons  de  (îodefroy, 
(|ue  nous  ceigniuu^s  h  l'envi.  l'ctie  épée  est 
Irès-simple  ;  sa  poignée,  sur  huiuelle  on  re- 
trouve encore  ipichpu;  trace  de  dorure,  est 
en  fer;   les  é(icrons  sont  mieux  conservés. 

On  imagine  que  nous  n'avions  pas  attendu 
ce  moment  pour  demander  la  sépulture  du 
héros  français  et  de  son  frère,  et  l'on  peut 
juger  du  regret  mêlé  d'indignation  avec  le- 
(juel  nous  avions  appris  qu'après  l'incendie 
du  Sanit-Sépulcre,  en  l.S±i,  les  (irecs,  rebA- 
lissant  leur  église,  avaient  totalement  ih'- 
truit  les  deux  sarcop-liages  élevés  par  la  piété 
Les  glorieuses  dépouil- 
rois  chevaliers  reposent  donc 
ignorées  dans  l'épaisseur  d'un 
lement  eouslruil. 
los  inscriptions  suivantes  sur  ces 


et  la  rectuniaissance. 
les    de   ce: 
malmenant 
mui'  nouvel 

On  lisait 
tombeaux. 


537  JER  D'EPIGRAPIIIE 

ilic  jiicet  inclyliis  diix  Goilefiiilns  de  niilinii, 

qui  loUini  isUm  leirani  acquisivil  ciiUiii  clnisliaiio  ; 

ciijus  anima  rcgnel  cuiii  Cluislo  ! 

A  m  on 

Rex  Raldniiins,  Jiidas'aKer  Maclialiens, 

spcs  palii;«,  vifîor  eclesi*,  virliis  nlriiisqno, 

qiieni  formidabanl,  ciii  dona  liilnUa  fcrcbant 

Cedar  et  vF.gypins,  Dan  ac  lioniicida  Damascus 

proli  di.lor!  in  modico  clauiliUir  tnmiilo. 

Comment  concevoir  que  les  Pèi-cs  latins 
n'aient  pu  ou  voulu  s'opposer  à  une  sembla- 
l)le  profanation?  Alil  sans  doute,  il  n'y  avait 


JEU 


558 


loint  alors  de  religieux  français  parmi  eux  ! 
Au  récit  d'une  telle  ingratitude,  chacun  de 
nous  put  répéter  le  mot  énergique  du  liravo 
Oillon...  Mais,  si  ces  illustres  ossements 
n(i  se  montrent  plus,  les  noms  des  célèbres 
chefs  des  croisés  vivront  du  moins  éternel- 
lement dans  le  cœur  des  amis  do  la  religion, 
de  la  gloire  et  du  véritable  honneur. 

Sortant  par  la  porte  du  nord  (celle  de  Da- 
mas), nous  nous  dirigeâmes  vers  la  grotte  de 
.lérémie,  située  h  un  quart  de  lieue,  etformée 
d'un  vaste  souterrain,  haut  de  dix-huit  à 
vingt  pieds,  soutenue  par  de  larges  piliers 
taillés  dans  le  roc  en  formes  iriégulières. 
Un  mur  divise  en  deux  ce  sombre  asile  qui 
inspira  au  prophète  des  pensées  à  la  ibis  si 
fortes,  si  louchantes,  si  poétiques.  Il  n'est 
|)as,  en  effet,  de  lieu  plus  jjropre  à  de  nautes 
méilitations.  Parcourant  ses  sinuosités,  nous 
répétâmes  tour  à  tour  quelques-unes  des 
sublimes  lamentations  de  ce  mâle  génie  que 
révèrent  également  les  Turcs.  Aussi  ont-ils 
élevé  devant  sa  grotte  une  mosquée  ombra- 
gée d'arlires,  à  côté  desquels  est  creusé  un 
puits  irès-profond  rempli  d'excellente  eau. 
En  nous  éloignant,  nous  nous  rendîmes,  en 
suivant  les  remparts  sei)tentrionaux,  vers  la 
vallée  de  Josa[)hat  qui,  formée  par  le  lit  du 
Cédron,  sépare  Jérusalem  du  mont  des  Oii- 
vieis.  Après  avoir  tourné  l'angle  des  mu- 
railles au  nord-ouest,  on  rencontre,  en  des- 
cendant dans  la  vallée,  le  lieu  où  saint 
Etienne  subit  le  martyre.  Plus  Ijas,  on  passe 
le  t(.)rrent  desséché,  [lar  un  pont  formé  d'une 
seule  arche,  à  droiie  duquel  sont  placés  les 
tombeaux  d'Abraham,  de  Zacharie  et  de  Jo- 
sapliat.  A  gauche  est  b;Uie  une  église  sou- 
terraine dédiée  à  la  sainte  Vierge.  On  y  pé- 
nètre [)ar  vingt-huit  larges  marches,  et,  arrivé 
au  fond,  on  tiouve  à  droit(>  une  cliaiielle 
assez  semblable  à  celle  du  Saint-Sépulcre, 
renfermant  un  autel  élevé  à  l'endroit  même 
où  la  mère  de  Jésus  fut  inhumée.  Ce  lieu, 
é(îlairé  par  une  multitude  de  lampes  tou- 
jours allumées,  est  l'objet  |)articulier  de  la 
vénération  des  fidèles.  Au  milieu  de  l'esca- 
lier, on  montre  le  tombeau  de  saint  Jose|)h, 
et,  vis-à-vis,  ceux  de  sainte  Anne  et  de  saint 
Joachim. 

^  En  quittant  cette  église  qui  appartient  aux 
(u-ecs,  et  prenant  à  gauche  un  étroit  chemin 
(le  trente  h  quarante  pieds  de  long,  on  entre 
dans  la  grotte  de  Gelhsémani,  où  le  Ué- 
dempteur,  qui  allait  y  prêcher  souvent,  ré- 
iiaiidit  nue  sueur  de  sang  la  veille  de  sa  mort. 


Rien  n'inspire  un  plus  religieux  intérêt  que 
celte  simple  grotte,  seul  objet  de  foi  qui 
soit  à  peu  près  dans  le  même  état  qu'au 
1"  sièclejde  l'ère  chrétieiuie.  Deux  reli- 
gieux italiens  qui  nous  y  accompagnaient 
allumèrent  des  ciei'ges,  en  distribuèrent  à 
chacun  de  nous,  et,  s'agenouillant  auprès 
d'un  autel  fornu3  parle  rocher  même,  enton- 
nèrent les  litanies  du  Sauveur  dans  un  ton 
cl  la  foi  si  mélancolique  et  si  harmonieux, 
(jne  des  larmes  d'attendrissement  erraient 
sur  tous  les  yeux.  11  est  impossible  de  ne 
jias  conserver  le  souvenir  de  cette  pieuse  sta- 
tion faite  par  deux  pauvres  moines  et  des 


marais  français. 

De  là,  nous  nous  rendîmes  au  jardin  des 
Oliviers,  éloigné  seulement  de  deux  à  trois 
cents  pieds.  Il  n'y  reste  plus  que  huit  de  ces 
arbres;  mais  comme  on  sait  que  leurs  raci- 
nes ne  périssent  point,  il  n'est  |>oint  invrai- 
semblable que  ces  oliviers  soient  les  rej(v 
tons  de  ceux  au  pied  desquels  le  Verbe  oli'rit 
à  son  Père  le  sacrifice  de  sa  vie. 

On  fait  remarquer,  le  long  d'un  mur,  l'en- 
droit où  Judas  consonuua  sa  trahison,  et,  un 
peu  |ilus  haut,  trois  rochers  sur  lesipiels  on 
prétend  que  s'endormirent  les  trois  apôtres 
«  qui  ne  purent  veiller  quelques  heures  avec 
le  divin  Maître.  »  De  légères  inégalités  dans 
la  surface  de  ces  rochers  ont  accrédité  la 
croyance  que  les  corps  des  discijiles  du  Sau- 
veur y  avaient  laissé  leur  empreinte.  Mais, 
en  visitant  Jérusalem  ,  on  a  trop  souvent 
l'occasion  de  regretter  que  les  souvenirs  au- 
thentiques dont  cette  célèbre  cité  est  i-em- 
plie,  soient  mêlés  à  des  traditions  populaires 
qui  blessent  évidemment  la  raison.  Kn  mul- 
tqiliant  à  chaque  pas  les  articles  de  foi.  on 
affaiblit  nécessairement  celle  des  fidèles  qui, 
n'ayant  nul  besoin  de  se  voir  entourés  de 
prodiges,  et  cherchant  à  se  rendre  compte  de 
ce  qu'ils  voient,  n'ont  de  confiance  que  dans 
les  merveilles  indiquées  par  les  livres  sacrés. 
Les  Actes  des  apôtres  devraient  être,  comme 
ils  sont  en  effet,  les  meilleurs  guides  sur 
cette  terre,  assez  riche  d'elle-même  [lourque 
les  esjirits  enthiiusiastes  des  x'  et  xi' siècles 
n'aient  pu  rien  ajouter  à  sa  renommée.  C'est 
ainsi,  cependant,  qu'en  gravissant  le  mont 
des  Oliviers  on  montre,  roulé  au  milieu  du 
chemin,  un  fragment  de  colonne  du  ujoyen 
âge,  mais  qui  indique  nécessairement,  vous 
dit-on,  le  lien  où  le  Credo  fut  comfiosé  par 
les  a|)ôtres.  Plus  loin,  à  côté  d'un  tronçon 
semblable,  on  ne  permet  pas  de  douter  que 
Noire-Seigneur  n'ait  fait  entendre  la  jilus 
sublime  prière  que  puisse  proférer  un  mor- 
tel. Confondant  ainsi  ce  qu'il  y  a  de  plus 
avéré,  de  plus  res|)ectable,  avec  ce  qu'il  y  a 
de  plus  douteux,  d'ignorants  moines,  allant 
[dus  loin  que  les  évangélistes,  et  s'écartant 
de  la  simplicité  admirable  de  leurs  récits, 
se  sont  jetés  dans  le  vague  des  invraisem- 
blances les  plus  outrées. 

La  montagne  des  Oliviers  est  composée  de 
trois  émineuces  très-distinctes  qui  se  nom- 
ment :  la  jiremière,  à  gauche,  Y iri  Galilœœ  ; 
la  seconde,  placée  au  milieu, de  l'Ascension, 
et  la  troisième,  à  droite,  du  Scandale.  Cette 


œO  JER  DICTIONNAIRE 

ilurniùiG  dt'iioniiiKition  vient,  dit-on,  de  ce 
que  Saiouion  avait  fait  ronstruiro  sur  cette 
élévation  un  temple  dédié  .\  Baai  et  une 
maison  de  proslilulion.  La  montagne  est 
craveuse,  rapide,  jjlanlée  de  (luelipies  bou- 
(piets  de  grenadiers,  d'oliviers  et  du  mûriers. 
Sun  sommet  est  couronné  par  une  mosquée 
à  cùté  de  laquelle,  dans  une  grande  cour 
circulaire,  s'élève  une  cl)af)elle  ronde  où  les 
latins  célèbrent  la  fête  de  l'Ascension.  Une 
jiierre  d'un  pied  et  demi  carré,  encliftsséo 
dans  du  marbre,  sur  le  pavé  de  la  cliapelle, 
montre  l'empreinte  assez  incertaine  d'un 
pied  nu,  et  la  tradition  veut  encore  qui'  ce 
soit  celui  de  Notre-Seigneur,  le  jour  oiî  il  s'é- 
leva au  ciel. 

Si,  du  sommet  de  celte  montagne  sacrée, 
on  dirige  ses  regards  vers  l'occident,  l'éten- 
due entière  de  Jérusalem  vient  composer  de 
nouveau  un  de  ces  spectacles  animés  dont  le 
prestige  ne  se  rend  point  avec  des  paroles. 
Le  torrent  desséché  du  Cédron,  la  ligne 
droite  tracée  à  l'est  i)ar  les  remparts  créne- 
lés; la  porte  Dorée,  le  parvis  et  la  grande 
mosquée,  remplissent  le  premier  |)lnn.  Plus 
à  droite  se  dessinent  le  palais  de  Pilale,  le 
Prétoire  et  la  maison  de  sainte  Anne,  dont 
l'emplacement  est  occupé  par  une  église 
ruinée.  A  gauche,  on  découvre  celle  de  la 
Présentation  avec  sa  coupole.  À  l'autre  ex- 
tréniili;  occidi'nlale,  on  aperçoit  encore  les 
deux  dômes  du  Saiht-Sé[iulcre,  les  tours  de 
David;  el,  dans  le  fond,  les  arides  montagnes 
de  Tliérébinlhe  par  lesquelles  arrivent  les 
jièlerins.  Si  l'on  porte  ensuite  la  vue  vers 
l'orienl,  au-dessous  du  large  rideau  formé 
iiar  les  monts  de  l'Arabie,  l'oril  embrasse  à 
la  fois  iilusieurs  collines  jaunes  et  ondulées, 
.séparant  Jérusalem  de  la  mer  IMorle,  dont 
(pj'elques  parties,  colorées  de  l'azur  le  plus 
vif,  contrastent  avec  les  eaux  du  Jourdain, 
qui  serpente  connue  un  léger  lil  d'argent. 
Eiilin,  au  midi,  on  suit  à  l'horizon  les  couibiu'es 
multipliées  des  collines  lie  Bethléem,  et  au  sud- 
est  hî  paysage  se  termine  par  une  élévation 
en  forme"  conique  qui,  rapiielanl  sans  doute 
(|U(lque  belliqueux  souvenir,  porte  le  nom 
de  Monl  des  Français. 

Kn  revenant  de  celte  excursion,  nous 
avons  visité  un  vastoemplacement  souterrain 
ilivisé  en  cellules  destinées  sans  doute  à 
d'ancieiuies  sépultures.  Continuant  à  des- 
cendre, nos  guides  nous  airètèrent  devant 
le  toud)eaux extrêmement  curieux d'Absalon, 
de  Josapliat  et  de  saint  Zacliarie,  (|ui,  taillés 
dans  un  rocher  de  mai'bre,  ne  mau(pieiit  ni 
de  grandiose  ni  d'une  certaine  élégance. 

Après  avoir  franchi  le  Cédron  el  remonté 
vers  la  ville  en  longeant  les  remparls,  près 
de  la  porte  Dorée,  par  laquelle  Noti'e-Sei- 
gueur  vint  à  Jeinsalem  le  jour  des  Rameaux, 
nous  souuues  lentrés  )iar  la  |)oile  de  Saint- 
litienrie.  Ayant  donné  un  couj)  d'(uil  ii  la 
seuli^  antiquité  des  Juifs,  l'innuense  piscine 
proballque  qui  en  esttuutprès,  nous  allAnics 
visiter  li!s  ruines  de  l'église  de  Sainte-Anne, 
liAtie  sous  le  règne  de  Constantin,  au  lieu 
même  de  la  demeure  de  celte  sanite.  De  là, 
nous  dirigeant  vers  la  maison  du  C\rénéen, 


JER 


iiO 


nu  tious  ap|)i'it  que  nous  nous  trouvions  dans 
lu  Voie  Douloureuse  :  on  nomme  ainsi  les 
rues  que  parcourut  Jésus-Christ  portant  la 
croix,  en  se  rendant  de  chez  Pilate  au  lieu 
de  son  supplice.  Klle  commence  à  un  escalier 
qui  conduisait  chez  le  gouverneur,  et  qui, 
ap|)orlé  depuis  h  Rome,  y  est  vénéré  sous  le 
nom  de  Scula  sanrta.  L'es|iace  ([u'il  occupait 
est  nuire  aujourd'hui. 

Conliimant  à  gravir  celte  première  rue, 
on  arrive  : 

1"  A  l'entrée  de  la  cour  de  Pilale,  où  se 
trouvent  le  Prétoire  et  une  élrode  prison 
qu'on  [)rétend  être  la  même  où  Notre-Sei- 
gneur fut  enfermé. 

2"  A  un  portique  où  l'on  voyait  encore 
écrit,  il  y  a  peu  d'années,  les  mots  :  Ecce 
Homo.  Au  ])remier  coude  de  la  rue,  on  re- 
trouve un  reste  de  colonne  couché,  où 
le  Sauveur  succomba  sous  le  poids  de  la 
croix. 

3°  A  la  maison  de  I^azare  el  à  celle  du 
mauvais  riche. 

Tournant  à  droite,  on  parcourt  en  montant 
les  autres  stations  qui  sont  indiquées  par 
une  pierre,  un  tronçon  ou  un  cha|)iteau  de 
colonne, incrustés  dans  les  mursdesmaisons. 
E'din  la  direction  des  nouvelles  rues  fait 
perdre,  près  du  Saint-Sépulcre,  la  trace  de  la 
Voie  Douloureuse. 

11  est  facile  déjuger,  jiarla  seule  inspection 
du  terrain,  que  la  grande  scène  de  la  Passion 
s'est  passée  siu'  uii  es[iace  très-ciiconscrit; 
que  le  Golgotha  n'est  guère  élevé  que  de 
cent  cinipiante  à  cent  soixante  pieds,  h 
conqtter  du  lieu  le  plus  bas  de  la  ville,  le 
parvis  de  la  mosquée  d'Omar,  par  iixemple; 
et  que  le  Calvaire  propiemeiit  dit  n'était 
(pi'une  simple  proéujinence  de  vingt-cinq  à 
trenle  pieds  au-dessus  du  (iolgotha.  L'em- 
jibicement  du  crueiliement  et  des  trois  croix 
n'occufiant  guère  non  plus  que  dix-huit  à 
vingt  pieds  carrés,  il  est  à  regr-etter  que  le 
marbre  ait  nivelé  et  égalisé  tous  les  contours 
d'une  enceinte  sacrée,  qu'il  dérobe  ainsi  aux 
regaids,  et  qu'au  lieu  d'une  dépense  énorme, 
on  ne  se  soit  pas  contenté  d'une  forte  grille 
pour  enq)êclier  (ju'on  n'en!ev;U  les  pierres. 
Sa  conservatio.i  dans  toute  sasinq)licité  |)ri- 
mitive  lui  eût  attaché,  sans  contredit,  un 
bien  plus  haut  degré  d'intérêt. 

Après  six  grandes  heures  d'une  marche 
coulinnelle,  nous  i-e;itrAmes  au  convient  des 
Fran(^iscains  vei's  cini|  hein'os  trois  (juarts. 
I^e  lundi,  21  mai,  à  la  pointe  du  jour,  nous 
parlînii'S  pour  Bethléem,  en  sortant  par  la 
porte  des  Pèlerins  et  longeant  la  pisciui;  de 
Bersabée.  Le  chemin  (]ue  nous  suivinu;s  était 
d.'uis  le  plus  mauvais  ('lat,  et  la  (;am|iague 
plaiitéi'  de  ijuelques  oliviers  isolés  çh  el  là 
sui'  un  terrani  rt)cailleux  et  de  couleur  rou 
gcAtie.  Le  long  de  celte  loute  se  trouvent 
une  ruine  moderne,  a|ipt!lée  cependant  le 
t(unl).'au  de  Rachel,  et  le  couvent  de  Saint- 
Jerùine,  senddable  à  une  lourde  fjrteres.so 
vis-à-vis  de  hupielle  s'élèvent  de  beaux  oli- 
viers. Kn  approchant  de  Bethléem,  qu'on  dé- 
couvre |irès  d'une  demi-lieue  avant  d'y  par- 
venir, le  terrain,  ilevenu  crayeux,  est  cultiva 


u\ 


JRR 


DEPIGRAPIllE. 


JER 


542 


et  ombragé  d'uiio  foule  de  figuiers  nnins.dont 
le  friii  t  exquis,  nous  dit-on,  est  très-recherché. 
Ce  villiige  où  nous  n'arrivAmes  qu'iiprès 
lieux  heures  de  ninrche,  b.ili  sur  le  penctiant 
d'une  colline,  jouit  d'un  air  très-pur,  et  est 
entouré  de  nombreux  jardins  soutenus  de 
murailles,  afin  d'empêcher  les  éboulements. 
Bethléem  paraît  comme  gardé  par  le  couvent 
qui  lcdouiine,;ideux  cents  pas  sur  la  gauche, 
et  qui,  connue  celui  de  Saint-Jérôme,  offre 
l'aspect  d'une  forte  citadelle.  C'est  dans  les 
champs  de  cette  pastorale  contrée,  pairie  de 
l'opulent  Booz,  que  se  passa  le  si  touchant 
épisode  de  Ruth  et  de  Noémi. 

Prévenus  la  veille  de  notre  arrivée,  les 
religieux  de  Bethléem  nous  reçurent  avec  la 
plus  aimable  cordialité  dans  leur  établisse- 
ment qui  est  immense,  mais  dont  l'église 
lirincipale  est  abandonnée.  Elle  estce|)endant 
encore  très-remarquable  par  la  beauté  de  ses 
colonnes  dont  l'architecture  indique  au  con- 
naisseur le  passage  assez  sensible  des  arts 
des  Romains,  ii  ceux  du  temps  des  empereurs 
du  Bas-Empire,  et  par  les  restes  de  niosai- 
(|ues  colossales  qui  représentaient  des  ligures 
<le  saints  :  la  char|iente  de  l'édifice  est  unie 
et  en  bois  de  cèdre.  L'église  moderne,  bien 
moins  grande  et  im|)Osante,  est  partagée 
entre  les  Latins,  les  Grecs,  dont  la  chapelle 
est  la  plus  richement  ornée,  les  Arméniens 
et  les  Abyssins.  Un  escalier  obscur  et  étroit, 
de  quinze  à  vingt  marches,  conduit  de  cette 
église  au  lieu  de  la  crèche  devenue  aujour- 


d'hui un 


;r  enfoncement  en  demi-cercle 


sous  un  autel;  plusieurs  lamjies  l'éclairent, 
et,  au  milieu  du  marbre  blanc  dont  elle  est 
])avée,  on  voit  incrustée  une  étoile  d'argent 
avec  ces  mots  : 

nie,     DE    VIRGINE     MARIA,   JESUS-CIIIilSTUS    NATLS    EST. 

Le  plafond  de  la  grotte  est  formé  l'ar  la 
pierre  môme;  les  côtés  sont  ornés  de  tentu- 
res ainsi  que  de  tableaux  dont  aucun  ne  m'a 
jiar-u  remarquable.  '\'is-h-vis  de  la  crèche  on 
montre  le  local  où  la  mère  Vierge  se  reposa 
après  i'enfantement  divin.  A  (juehpres  pas 
on  indique  le  lieu  où  les  bergers  adorèrent 
l'enfant  nouveau-né,  et  celui  où  les  mages 
lui  offrirent  l'or,  l'encens  et  la  myrrhe.  Cha- 
cun de  ces  emplacements  est  consacré  par 
un  autel  s[iécial.  Dans  le  corridor  que  l'on 
suit  pour  sortir  de  l'église,  on  voit  les  tom- 
beaux de  sainte  Eusébie  et  de  sainte  Pauline, 
sa  îille,  dames  romaines  altirées  à  Jérusalem 
|iar  leur  piété,  et  de  saint  Jérôme  qui,  comme 
on  sait,  tint  longtemiis  une  écolo  dans  cette 
ville. 

Après  avoir  visité  ces  vénérables  cryptes, 
nous  montâmes  sur  le  haut  de  la  terrasse  du 
couvent  d'où  l'on  jouit  d'une  vue  assez 
étendue,  qui  plane  à  l'est  sur  la  nier  ^lorte 
vers  laquelle  le  terrain  descend  en  talus, 
avec  des  mamelons  qui  forment  de  jictites 
collines.  Le  mont  des  Français,  que  l'on 
découvre  de  la  montagne  des  Oliviers, 
reste  au  sud-est  de  Bethléem,  dans  la  direc- 
tion du  jardin  des  Pasteurs  qui  appai-lenait 
aux  cl:réiie;;s  latins;  mais  les  Grecs  vien- 
nent   !  écemmeiit  de   l'obtenir  des    Tu'rcs  , 


?!  la  faveur  d'un  peu  d'argent  et  ae  que.ques 
bassesses.  Avec  ces  deux  moyens  fréquem- 
ment employés  par  eux,  ils  arrachent  insen- 
siblement aux  Latins  les  monuments  les 
plus  vénérés  qu'une  longue  possession  n'a 
pu  leur  garantir  (1). 

Le  mar-di,  22  mai,  à  sept  heures  du  matin, 
RI.  l'ablié  Desmaziire  nous  ri'unit  au  Saint- 
Sépulcre,  où  il  célébra  les  saints  mystères  à 
l'intention  de  ma  famille.  Après  la  messe 
que  je  servis  avec  l'officier  du  bord  qui  m'a- 
vait accoiupagné,  il  improvisa  un  discours 
plein  d'éloquence  et  de  force  sur  la  vérité  de 
la  religion  et  sur  la  manière  de  la  bien  pra- 
ti(|uer.  Revêtu  de  magnifiques  ornements 
qu'on  assure  avoir  éré  donnés  par  saint 
Louis  lui-même  (  ce  dont  il  est  perruis  de 
douter  ,  à  cause  de  leur  trop  belle  conserva- 
tion ),  et  placé  en  dehors  du  saint  torubeau, 
il  paraissait  iuspir-é  à  la  fois  par  l'esprit  des 
apôtres,  dont  il  avait  l'aspect  vénérable,  et 
par  la  sainteté  de  ce  lieu,  témoin  de  tant  de 
prodiges...  11  bénit  ensuite  les  croix  et  les 
chapelets  achetés  la  veille  à  Bethléem,  et, 
sortant  de  l'église  ,  nous  l'accompagnâmes 
dans  tous  les  endroits  du  Calvaire  célèbres 
dans  l'Evangile.  Nous  visitâmes  aussi  les 
misérables  cellules  des  religieux,  qui  tour  à 
tour  se  consacrent  à  la  ganJe  et  à  l'entretien' 
du  Saint-Sépulcre.  On  ne  peut  se  figurer  rien 
de  plus  infect,  de  plus  humide,  de  plus  in- 
commode que  ces  demeures,  qu'on  ne  peut 
obtenir  des  Turcs  de  rendre  moins  insalu- 
bi'es.  La  santé  des  moines  n'y  résiste  guère 
plus  de  ti'ois  à  quatre  mois,  après  lesquels 
d'autres  gardiens  viennent  y  consomruer  le 
môme  sacrifice,  y  montrer  la  môme  résigna- 
lion.  Leursoinestd'entr-etenirleslaïupes,  les 
mar-br-es,  les  tableaux,  les  ileui-s  de  la  tombe 
sainte,  au  pied  de  la([uelle,  venant  s'y  pro- 
sterner à  plusieurs  heures  du  jour  et  de  la 
nuit,  ils  défiosent,  es|iérons-le  du  moins,  le 
tr-ibut  de  leurs  peines  et  de  leur  aftliclion. 

Cette  fois  nous  n'échappâmes  pointa  l'im- 
pôt prélevé  par  le  Turc  commis  à  la  garde  de 
l'église.  Humiliante  obligation,  à  laquelle  il 
faut  ajouter  l'élrenne  du  drogman  du  cou- 
vent, celle  du  Grec,  chargé  des  clefs,  celle 
du  janissaire  qui  vous  accompagne,  etc.,  etc. 
A  Jérusalem  comme  ailleur-s,  on  ressent  à 
chaque  jias  la  douleur  de  voir  spéculer  sur 
tout  ce  qui  tientà  une  religion  qui  commande 
la  pauvreté  et  le  désintéressement. 

Après  cette  pieuse  matinée,  nous  allâmes 
visiter,  à    une  demi-lieue  de    la  ville,  au 

(1)  Après  avoir  visité  tout  ce  qu'il  y  .ivail  de  cu- 
rieux à  Relhléem,  ou  nous  servil  iiu  «léjciuicr  fort 
copieux  couiposé  d'œufs  et  de  nioulon  rôli,  el  aus- 
silôt  .Tprès,  les  religieux  perinireut  aux  uouibreux 
marchands  de  cliapelels  d'entrer  dans  ini  des  vastes 
vesliliules  du  couveul.  Mes  jeunes  compagnons  pas- 
sèrent près  de  deux  licnres  a  se  pourvoir  de  croix, 
de  chapelets  et  de  coquilles  sculptées  qu'ils  desti- 
naient à  leur  famille.  Pcuilant  cet  intervalle,  j'allai 
])arcourir  la  campagne  auprès  de  la  fameuse  citerne 
de  David,  qui  avait  douze  ouvertures,  d'où  je  pris, 
nue  vue  de  RiHliléeni.  Vers  une  heure,  nous  nous 
remiincs  en  route  pour  Jérusalem,  oi'i  nous  arrivâmes, 
à  trois. 


U7, 


JER 


DICTlONNAmE 


JER 


'JH 


iioi'il,  les  tonil)oaii\  des  rois,  dont  la  vue 
excite  je  plus  li.iiit  intérêt,  fiuoiijue  rien  ne 
piils-ic  indiquer  Tépoque  |)réciso  do  leur  con- 
slruclinn  ni  les  personnages  ii  ipii  ils  fm'cnt 
(lest  ini''s.î)"a|)rès  une  frise  très-bien  conservée, 
il  est  faeile  néanmoins  de  conjecturer  que 
leur  origine  ne  remonte  guère  au-delà  du 
siècle  de  Constantin.  Une  enceinte  carrée, 
taillée  dans  le  roc,  se  présente  d'abord  à  la 
prol'ondear  de  dix  à  douzi'  pieds,  puis  une 
espèce  de  péristyle  élégamnjent  scul|)té, 
donnant  issue  à  une  ouverture  (Jans  laqui'lle 
on  ne  parvient  (|u'cn  l'auipant,  et  ijui  conduit 
à  plusieurs  salles  souteriviines  où  des  tom- 
beaux vides  sont  rangés  h-droile  et  fi  gauche. 
Lescliambrescommuniqueutderuneàrautro 
par  des  portes  assez  basses,  l'eruiées  autre- 
lois  avec  la  pierre  même, ajanl  des  panneaux 
sculptés  et  des  gonds  d'une  seule  pièce,  ce 
qui  a  dil  exiger  une  grande  dexti'rité  et  un 
j)roiligieux  travail  jiour  les  dt'lacher  du 
rocher.  Ces  port(;s  gissent  toutes  |)ar  terre, 
queliiues-uues  dans  un  état  de  conservatiou 
surpri^nant.  Comme  je  l'ai  déjà  dit,  il  est 
dillicilc  d'assigner,  par  le  genre  de  sculpture 
qui  n'est  ni  grec,  ni  romain,  ni  |)ar  les  liadi- 
tions  bistorujues,  ré(i0(jue  à  laquelle  ces 
monuments  ont  été  élevés;  mais  on  peut 
ariirmcr  qu'ils  ont  nécessité  une  trop  consi- 
dérable dépense  pour  n'avoir  pas  été  érigés 
à  de  puissants  princes.  On  assure  qu'on  n'a 
ja  ma  istiouvé  d'ossements  dans  CCS  sépul  lu  r(vs. 

Le  scheick  Abougos  {oa  Abou-yocli)  qui 
coinmandi'  à  tous  les  Arabes  de  la  Syrie,  et 
liiUite  oïdinaireuieiit  le  village  de  Jérémie, 
nous  attendait  au  couvent,  où  nous  le  trou- 
viluics  à  notre  retour.  11  nous  adressa  des 
(pieslioiis  iDulliiilii'es  sur  l'état  actuel  de  la 
France  et  sur  le  (jénéral  in  ilicf  Buitaparte, 
contre  lequel  il  avait  servi  en  Kgypte.  En 
jiayant  un  sincère  tiibut  d'éloges  à  la  valeur 
l'rançuise,  il  nous  montra  ayec  orgueil  deux 
cicatiices  des  blessui'es  qu'il  avait  reçues  d  ■ 
nos  soldats.  Nos  armes  a  piston  excitèrent 
surloul  au  dernier  degré  sa  surprise,  et 
après  le-s  avoir  examinées,  essayées  durant 
une  demi-heure,  il  linit|iar  nous  les  demander. 
Je  salistis  avec  empressement  un  désn-  (jui 
jilaçait  si  haut  dans  soi;  esprit  la  su[)énorilé 
de  notre  patrie  sur  tout  ce  qu'il  pouvait 
iaiaginei'de  plus  prodigieux. 

Toiijours  guidés  par  l'infatigable  abbé 
"Desmazure,  ikjiis  soiliuies  de  n  luvcau  de 
Jérusalem  à  trois  heures,  |  ar  la  poile  de 
Sioii  (la  plus  au  sud  ),  et  nous  visitiuiies  la 
maison  de  Cail'i;,  aujounl  liui  un  eouyent 
d'Arméniens;  puis  ceil<!  d'Anne,  dont  la 
i;our  ollie  un  olivier-,  auquel  on  prétend  (juo 
fut  allaelré  Nolre-Seigiieui'  pendant  ipiOri 
di'libér'ait  sur'  sou  mii',.  Ndus  passâmes  aussi 
jar  ((t  purli:  de  Fer,  ouverte  a  la  voix  île 
l'a  ige  ipii  allait  délivrer'  saint  l'ieiie  de  sa 
pr'ison.  .Mais  c(.'S  lieux  S(url  médiocienient 
iiiUiressanls  ii  visiter',  la  ville  moderne  ayant 
loiil  l'ecouvei'l ,  et  n'ayant  laissé  que  la  Ira- 
(iilioii  des  monuments  qu'ils  occupèiciit, 
i'i  riinl,  mcrrrcdi. 

A  six  Irerncs  du  malin,  nuus  allibnes  voir 


la  fonlaine  de  ht  Madone,  canal  souterrain 
dans  lequel  on  descend  par  plusieurs  mar- 
ches. On  prétend  çju'il  communique  à  la 
fontaine  de  Siloo  (située  à  quelques'minules 
plus  bas)  également  dans  la  vallée  de  Josa- 
phat.  Leur  eau  est  d'uire  (pialité  parfaite.  Le 
village  de  Siloé  ne  forme  (pi'un  amas  de 
cliélivcs  maisons,  b;Uies  sur  des  rocliei'S  ,  h 
environ  un  quart  de  lieue,  dans  le  sud-est 
de  Jérus^ilem. 

Lorsque  nous  revînmes  au  couvent  de 
Saint-Sauveur,  nous  trouvAmes  tous  les  reli- 
gu'iix  disjiosés  à  se  rendre  au  mont  des  Oli- 
viers, où  ils  devaient  passer  la  nuit  sous  des 
tentes,  alin  de  pouvoir  célébrer,  dès  le  point 
du  jour,  la  fête  de  l'Ascension,  au  lieu  même 
où  dix -huit  siècles  auparavant  ce  gr-and 
myslèi'{^  s'était  opéré.  Nous  leur  promîuie» 
d'aller  les  y  rejoindre  de  grand  matin. 

21  mal,  jeudi. 

Nous  partîmes  en  efTet  vers  tr-ois  heures 
avec  l'abbé  Desmazure,  el,  sortant  de  Jéru- 
salem par  la  porte  Saint-Llienne  ,  nous  gr'a- 
vimes  la  montagne  des  Oliviers  en  même 
terrrps  qu'une  foule  de  [lieux  pèlerins,  latins, 
grecs,  marorrites,  etc.  Nous  avions  ii  peine 
atteint  le  sommet,  que  le  soleil,  précédé  par 
un  magnilique  crépuscule,  a)i|iarut  sur  les 
hautes  montagnes  d'Arabie,  vint  dorer  de 
ses  iiremiei's  feux  la  chapelle  de  l'Ascension, 
et  éclairer  successivement  tontes  les  |)arlios 
de  la  ville  sainte  ,  sur  huiuelle  se  projetait 
l'ombr'e  allongée  du  mont  des  Oliviers.  Do 
légères  va  peu  i>  blanch.Ur'es  s'élevaient  encore 
des  eaux  du  Jour'dain  et  de  la  mer  .Morte  ; 
l'astre  rayonnant  les  eut  bieutàt  dissipées, 
et  laissa  enlrevoir-  leurs  Ilots  d'azur',  parsemés 
d'une  teinte'  d'or  et  d'argent. 

Insensiblement,  toute  la  cour,  dont  la 
rolo'ide  de  l'église  est  environnée,  se  reiiijilit 
des  lidèles  de  diverses  sectiss  et  d'un  grand 
nnmbie  de  Turcs  attirés  par  la  curiosiTé,  ou 
jilutùt  pour  mainlenir  le  bim  ordre.  Les 
Ar'iiiéniens  et  les  Cophtes  olliciaient  devant 
un  autel  ti'ès-simple,  élevé  sous  une  tente. 
Celui  des  Gi'ecs  olfrait  un  singulier  conli'aste 
]iar-  sa  richesse;  les  oi'nemeirls  des  jiapas 
montraient  surtout  une  l'are  magnilicerue. 
Les  uns  et  les  autres  psalmodiaient  leui's 
ca:itiipies  d'un  ton  nasillard.  Les  latins, 
e;ilermés  dans  la  rotonde,  pi'ivilége  qui  leur 
est  excliisiveruint  réservé  ,  (hanlaieirl  la 
grand'messe  ,  et  chaipie  jirocesjion  verrait 
tour  il  tour  se  prosleiner  devant  la  pierre 
sirr  la(|uelle  est  empreint  le  pied  de  Ji'sus- 
Chr'isl.  Les  Tiii'cs  lumanl  leur  iiipe,  ou  pi'e- 
naiil  du  café,  regardaient  avec  indiirérence 
ces  d. verses  céiémonies  (]ni  avaient  urr  ca- 
raclèr'e  [cirticulier  tiès-ri'iiiaïqiiable  par  ce 
mélange  de  cnslnmes  el  de  r'ites  dill'ér'cnls  ; 
mais  du  moins,  c'élail  vers  un  seul  et  irrèine 
Dieu  (pie  s'élevaient  ces  |irièi'es  en  diver'.>.es 
langues. 

Places  an  haut  des  murs  (pii  entourent  la 
cour  de  l'i^gli^e,  nous  attendions  ()ue  lu 
messe  fût  achevée.  Les  l'èr'es  rxuis  C(''dèrent 
alor-s  la  chapelle,  où  l'abbé  Desmazur-e  célé- 
bra de  nouveau  le  saint  sacrilice,  (pi'il   ter- 


S45 


JER 


DLPI(JUAP!I1E. 


JEl\ 


540 


mina  par  une  palliétique  exhortation.  Nous 
regagnAnies  ensuite  le  couvent  vers  huit 
heures  pour  songer  aux  préparatifs  de  noire 
départ,  et  tracer  h  la  hftte  ces  lignes,  qui  de- 
vaient lixer  le  souvenir  de  tout  ce  que  j'avais 
vu  ou  ressenti.  Je  ne  les  terminerai  point 
sans  ajouter  quelques  réllexions  nées  pen- 
dant mon  séjour  à  Jérusalem,  et  qui  serviront 
à  en  coin|)lëler  pour  moi  le  tableau   moral. 

Le  commerce  de  cette  cité  m'a  [laru  nul,  et 
sa  population,  peu  industrieuse,  se  hoi'ue  à 
satisfaire  les  premiers  besoins  de  la  vie,  à 
cultiver  quelques  champs  de  blé,  un  peu  de 
tabac  et  de  colon,  un  petit  nombre  d'oliviers, 
dont  l'huile  détestable  annonce  l'enfance  des 
arts  mécaniques,  à  élever  des  trou|)eaux  et 
îi  trafuiuer  sur  des  objets  d(i  piété.  Les  cou- 
vents entretiennent  une  grande  partie  des 
habitants  qui  che  chent  à  s'y  rendre  utiles. 
Les  religieux  n'ont  pas  de  revenus  particu- 
liers ;  leurs  ressources  ]iroviennent  des 
aumônes  et  des  legs,  bien  moins  abondants 
aujourd'hui  qu'autrefois.  Us  ont,  dans  chaque 
pays  de  l'Europe,  un  d'entre  eux,  nommé 
leur  commissaire  i)rinci|ial,  chargé  d'exciter 
la  dévotion  des  fidèles  et  d'en  recueillir  les 
fruits.  Toutefois,  l'Espagne  n'envoie  presque 
plus  rien  ;  Naples  et  la  Sicile  -ont  également 
d'une  faible  ressource  ;  et,  chose  étonnante  ! 
Rome  n'accorde  plus  de  secours  depuis 
longtemps.  Le  Portugal,  Malte,  surtout  la 
France,  moins  refroidis,  sont  les  meilleurs, 
et  pour  ainsi  dire  les  uniques  soutiens  de  la 
terre  sainte  ;  mais  leurs  dons  sont  insufli- 
sants  :  de  sorte  que  le  couvent  latin  est 
grevé,  dit-on,  de  près  d'un  million  de  dettes 
vis-à-vis  des  Turcs.  Celui  des  Grecs,  ruiné 
par  la  révolution  de  leur  malheureuse  patrie, 
est  encore  aujourd'hui  très-oL'éré.  I>es  re- 
cettes diminuant  ainsi  dans  une  proportion 
plus  considérable  queles  dépenses,  les  dettes 
s'accumulent,  et  il  est  à  craindre  qu'un  jour, 
assez  i)eu  éloigné ,  lorsque  les  derniers 
moyens  (la  vente  des  objets  sacrés)  sei'ont 
épuisés,  les  religieux  ne  soient  forcés  d'a- 
bandonner le  Saint-Sépulcre  et  la  teire 
sainte. 

Le  gouvernement  turc  le  verrait  à  regret, 
à  cause  des  bénétices  qu'y  trouve  ci-tte  i)arlie 
(le  son  emjiire.  Il  ne  jiresse  donc  pas  le 
remboursement  du  ca|>ital.  Mais  il  se  pour- 
rait ([u'un  pacha  ambitieux  voulût  un  jour 
se  l'ai^proprier,  et  alors  les  Pères  seraient 
totalement  dépouillés  de  ce  que  possède  leur 
établissement.  Autrefois,  les  religieux  qui 
se  consacraient  à  vivre  dans  la  terre  suinte, 
y  apportaient  presque  toute  leur  fortune.  Il 
n'en  est  ])lus  ainsi:  il  ne  vient  guère  en 
Palestine  que  des  moines  de  basse  extraction, 
qui  non- seulement  ne  ]iossèdent  aucun 
moyen  d'existence,  mais  la  cherchent  aux 
dépens  du  couvent.  Leur  igtiorance  et  leur 
jieu  de  réserve  sont  portés  à  un  degré  inouï. 
Tsous  les  avons  entendus  nous  adresser  les 
questions  les  plus  absurdes  sur  ces  lieux 
saints,  dont  l'histoire  leur  est  bien  moins 
connue  rpi'à  nous,  odlciers  de  marine,  qui  y 
venions  pour  la  première  fois.  Us  se  peiiuet- 
laient  également  de  railler  de  la  manière   la 


plus  choquante  les  cérémonies  et  les  rites 
des  autres  coaimunions.  En  général,  sui'  les 
quarante  reli:4ieux  cpie  nous  avons  trouvés  à 
Jéi'usalem,  il  en  est  à  |ieinc  dix  ou  douze, 
d'après  l'aveu  de  ceux  (pii  ont  appris  à  les 
connaître,  qui  soient  au  niveau  des  respec- 
tables obligitions  qu'ils  se  sont  imposées. 
Hors  l'alibé  Desmaziire ,  qui  vient  (l'être 
nommé  récemment  commissaire  général  poiu- 
la  France,  et  qui  a  apporté  plus  di;  lo'^,0(iO 
francs  au  couvent  dans  son  dei'iiier  voyage, 
il  n'y  a  pas  un  seul  Français  ;  tous  sont  Ita- 
liens, Espagnols  ou  Maltais. 

Ce  monastère  est  devenu  comme  une  pe- 
tite ville,  oiî  chacun  a  sa  maison  à  paît,  ne 
se  réunit  aux  autres  qu'aux  heures  des  re- 
pas et  des  prières ,  et  fait  ensuite  ce  que 
bon  lui  semble.  La  liberté  y  est  absolue  pour 
tout  le  monde;  l'esprit  s'afllige  néanmoins 
de  ne  pas  y  trouver  habituellement  la  tolé- 
rance, la  réserve,  le  recueillement ,  la  dé- 
cence même ,  qui  caractérise  la  véritable 
piété.  ÎMais,  à  Jérusalem,  les  hommes  m'ont 
semblé  au-dessous  des  choses.  Ne  s'occupant 
que  de  personnalités,  leurs  moyens  se  per- 
dent dans  une  multitude  de  niaiseries  ou  de 
faiblesses.  A  Rome,  au  contraire,  tout  paraît 
en  harmonie,  quant  aux  cérémonies  du 
moins,  et  aucune  de  celles  que  j'ai  vues  dans 
la  cité  de  David  n'offre  un  si  beau,  un  aussi 
imposant  spectacle  que  la  bénédiction  pa- 
pale urbi  et  orbi,  donnée  de  l'immense  dôme 
de  Saint-Pierre. 

Parmi  les  charges  du  couvent,  l'article  des 
avanies  n'est  pas  celui  que  les  Turcs  exploi- 
tent avec  le  moins  d'avantages.  Leur  moyeu 
le  plus  ordinaire  de  se  procurer  de  l'argent 
est  d'ariôter,  sous  le  [)remier  prétexte,  un 
grec  ou  un  latin,  placé  sous  la  sauve-garde 
des  religieux.  Jeté  en  prison,  injurié,  me- 
nacé de  la  bastonnade,  le  malheureux  crie 
vainement  à  l'injustice.  Il  n'est  point  écouté, 
et  il  implore  alors  la  jiitié  des  moines,  qui 
se  voient  forcés  de  traiter  avec  le  gouver- 
neur,quelquefois  même  avec  le  sim[)lejanis- 
saii-e,  de  la  liberté  du  prisonnier.  Si  le  pacha 
est  informé  de  l'événement,  il  prononce  le 
mot  de  justice,  promet  de  punir,  mais  se 
borne  là  ,  et,  au  premier  besoin  d'argent, 
l'avanie  recommence.  Les  Turcs  ont  même 
poussé  quelquefois  l'impudence  jusqu'à  ar- 
rêter ainsi  des  religieux  dans  leur  voyage  à 
Jérusalem  ou  d'un  couvent  à  l'autre,  ce  qui 
les  oblige  à  une  continuelle  réserve,  même 
dans  leurs  promenades  ,  distractions  aux- 
quelles ils  n'osent  se  livrer  que  rarement. 
Le  gouverneur  envoie  fréquemment  dans 
l'année  demander  des  étrennes  de  mille  à 
douze  cents  piastres  (quatre  à  cinq  cents 
francs.  Tantôt  c'est  pour  marier  sa  tille  ou 
acheter  une  belle  esclave,  tantôt  i)0ur  faire 
un  bel  enterrement  à  l'un  de  ses  parents.  Le 
supérieur  accourt,  proteste  de  sa  |)auvi'elé, 
et  s'estime  heureux  d'obtenir  un  léger  rabais, 
dont  le  gouverneur  qui  l'a  prévu  d'avance, 
en  basant  sa  demande  là-dessus  ,  se  fait  un 
très-grand  mérite  à  ses  yeux.  Si  une  révolte 
po|)ulaire  éclate,  ou  en  cas  de  peste  ,  les 
moines  se  renferment  dans  leur  couvent  qui 


S47 


u:n 


chargé  jilors 


poiirrnit   soutenir  un  sié-^a   au  Ijesoin. 
))iiiii'vovtHir    «le   coiiliniicc    est 
il'ajoiitcr  a  tout  ce  i|iii  innncjiu;  auK  a|i|iiovi- 
siciniH'int'titï;  (ioiit  ils  sont  tmiJDui's  iiiuiiis. 

Malf^ié  k'S  iioiiihri'uscs  invasions  donl  J(5- 
rusait'iu  a  élé  la  viclinii',  on  relronvc  encore 
dans  la  nouvclli'  villi;  les  traces  et  la  position 
de  l'ancieiHU',  indiijiiées  jiar  les  auteurs  les 
jilus  reculés.  (Je|ienilaiit,(ouniie  elle  était  in- 
iiniincnt  jtlus  [ieu|ilée  auliei'ois  (au"leiii|is  de 
Titus,  par  exemple), ilest  proijablecju'elle  s'é- 
tendait Ijrauconp  vei's  h;  nord,  dans  la  ilirec- 
lion  d(!  la  j^rotle  de  Jérémieet  du  loinhean 
des  Uois.liornée  au  sud  i)aria  vallée  deSion, 
il  l'est  par  le  Cédron, à  l'ouest  par  une  chaîne 
de  rochers,  elle  n'a  pu  prendre  d'accroisse- 
ment successif  que  du  ci)lé(pieje  viens  d'in- 
diquer, et  où  l'on  Voit  encore  des  vestiges 
de  iiiiirs  antiques.  On  a  néanmoins  beaucouj) 
de  peine  à  se  jH'rsuader, d'après  les  localités, 
que  Jérusalem,  dont  la  population  est  tout 
au  |)lus  aujiju:'d'hui  de  ilonze  à  (|uinze  mille 
lialiilanls,  ail  pu  en  renfermei'  plus  d'un 
niillion  h  ré|>oqne  où  Titus  eu  (it  la  con- 
quête, l/eau  manquant  partout,  il  est  dou- 
teux que  l'agriculture  soit  parvenue  à  y  laire 
produire  autre  chose  que  des  grains.  Je  n'ai 
pas  ufierçu  un  seul  jardin  dans  ses  environs. 
Sa  position  géographii]ue  so  refuse  à  admet- 
tre (]ue  le  commerce  y  ait  attiré  une  aussi 
immense  impulalion.  On  est  donc  emliar- 
rassé  d'expli(juer  et  tle  croire  ce  qu'en  rap- 
{)Orlent  les  historiens  conlemporains ,  h 
moins  qu'au  temps  des  irruptions  des  Per- 
ses, des  H(jmair,s  ou  des  croisés,  la  plupait 
des  villages  de  la  Palestine  ne  se  soii;nt  ré- 
fugiés dans  la  ville  la  plus  forte  du  jiays, 
pour  se  soustraire  au  joug  du  conquérant. 

Ainsi  que  je  l'ai  exprimé  plus  haut,  les 
objets  de  loi  sont  inlinimeut  trop  iïiulti|)liés 
ù  Jérusalem.  Les  i)èleriiis,  venus  dans  celte 
ville  depuis  le  vi'  siècle  jusqu'à  la  lin  du 
xvnr,  guidés  par  la  [liélé,  mais  en  iiiôino 
temps  remplis  |)0ur  la  plupart  {rigiiorauce 
et  de  superstition,  ont  cru  voir  dans  chatiue 
amas  de  décombres  les  lieux  ou  les  édilices 
mentionnés  [lar  les  apôtres  dans  la  vie  de 
leur  divin  .Maître.  Ils  les  ont  signalés  h  ceux 
(jui  leur  ont  succédé,  alin  d'exciter  la  curio- 
sité ,  et,  de  proche  en  proche,  ces  relations 
apocryphes  ont  acquis  un  lel  caractère  d'au- 
thenticité, (pi'il  n'a  plus  été  [  eriuis  de  les 
révoijuer  en  doute.  .Mais  ,  sans  encouiir  le 
dang(;r  d'être  taxé  d'incrédulilé,  ne  doil-(Hi 
pas  déplorer  hanleminl  (pie,  dans  une  con- 
trée si  emiireinle  de  (irodiges  et  de  souve- 
nirs, on  tloniie  des  armes  contre  ce  (jui  est 
vérilablenienl  de  Iradiliou  religieuse,  en  des- 
c(!ndant  h  des  détails  puérils,  et  voulant  at- 
tacher du  prix  à  des  ruines  qu'ont  dû  ren- 
dre jilns  (pi'inceitaines  les  nombreuses 
guerres,  les  démolitions  et  les  reconstruc- 
tions fi'écpienles  ;lans  un  l'ays  tel  (jue  la 
Turcpiie,  où  les  éddices  survivent  rarement 
à  ceux  qui  les  ont  élevés. 

Dans  la  ville  actuelle,  b'tie  en  loU'i-  par 
Soliman,  lils  de  Sélim,  ainsi  (lui;  le  disent 
toutes  les  inscniitions  placées  sur  les  portes, 
hors  quelques  assises  des  remparts  de  l'est, 


DICTIONNAIUE 

Vu 


JER 


5i8 


et  de  ce  ipi'on  nomme  le  CliAleau  des  PisanS 
(tours  de  David),  conslructions  certainement 
romaines,  on  ne  retrouve  absolument  rien 
de  ces  temps  antérieurs  au  christianisme, 
|ias  même  dans  le  Sainl-Sépulcre,  (jù  tout  ce 
(jui  est  le  jilus  anliipie  dale  de  Constaiiliii. 

L'église,  conniie  nous  l'avons  fait  obser- 
ver, est  petite,  ornée  avec  peu  de  goût  et  de 
niagniliience.  Il  n'en  est  jjasdaiis  les  petites 
villes  d'Italie,  même  de  France,  qui  ne  soit 
inliniment  mieux  décorée.  A  la  vérité,  le 
marbre  y  est  prodigué,  mais  sans  élégance. 
Je  n'y  ai  |)as  remai'ijué  un  seul  tableau  pas- 
sable, pas  une  statue,  pas  un  autel,  qui  an- 
noncent le  travail  d'iiii  artiste.  Combien  no 
serait-il  jias  préférable  de  voir  cette  église 
telle  que  l'édilièreiit  les  premiers  chrétiens"? 

Je  n'ajouterai  qu'une  vérité  [jénibie  à 
émettre,  c'est  que  la  rivalité  des  moines 
grecs  et  romains  a  plus  l'ait  de  tort  à  l'église 
du  Saint-Sépulcre,  qui  nous  a[>i'artenait  jires- 
qiic  exclusivement  autrefois,  que  toutes  les 
vexations  lunpies.  Ces  religieux  s'emparent 
des  chapelles  des  latins,  les  démolissent,  re- 
bâtissent h  leur  guise,  et  n'aspirent  à  rien 
inoins  qu'à  devenir  seuls  jiossesseurs  des 
saints  lieux.  La  protection  toute  luiissante 
de  la  France  arrêtait  autrefois  ces  lâcheuses 
tléjU'édations.  Aujourd'hui,  ses  mandataires 
en  Orient  ne  paraissent  jikis  vouloir  s'en 
mêler.  On  sacrilie  des  intérêts  (pii  armaient 
jadis  l'Europe  chrétienne  à  ceux  de  la  puli- 
tiquc,  devenus  plus  importants  de  nos  jours, 
et  les  doléances  des  religieux,  tous  étian- 
gers  à  notre  nation  à  la  vérité,  deineuient 
sans  réponse  et  sans  appui.  De  sorte  (pie,  si 
cet  état  se  prolonge,  il  est  impossible  ipie 
les  couvents,  juives  de  protecleui-s  comme 
de  secours  pécuniaires,  puissent  si;  soutenir 
longtemps  encore.  .Mais  ,  s'il  serait  doulou- 
reux pour  des  Franf;ais  d'aiipreiidre  (]uo  les 
objets  de  leur  piété  et  de  leur  vénération 
sont  passés  en  d'autres  mains,  les  chrétiens 
latins  n'eri  iiourraieiit  accuser  que  lt?ur  re- 
froidissement et  leur  apathique  indiirérence. 
Pour  moi,  étranger  à  la  di|ilomatie,  ne  blA- 
mant  pas  ce  (jue  je  ne  puis  approfondir,  je 
l'orme, avec  la  franchise  (l'un  mililaire,  le  vœu 
ipie  1  ■  lils  de  saint  Louis,  le  roi  très-chré- 
tien, jette  un  regard  de  cnminiséralion  vers 
cette  terre  sacrée  que  Codefroy  et  saint 
Louis  ont  enipielque  sorte  rendue  l'apanage 
lie  la  France ,  l'un  par  le  souvenir  de  ses 
victoiies,  l'autre  par  l'exemple  de  ses  vertus 
et  de  la  plus  héroïque  résignation. 

•20  mai,  vciuliodi. 


J'avais  l'ail  la  veilh 
supérieurs,  en   leur 


_'  mes  adieux  aux  deux 
témoignant  notre  iiro- 
foiide  reconnaissance  jiour  leur  cordial 
acciiiMl,  en  les  priant  d'accepter  une  faible 
aumône  (pii  déiloiiimagerait  le  couvent  de  la 
dépense  (jue  notre  si-jour  avait  occasionnée. 
Nous  nous  séparAmes  en  nous  serrant  la 
m.iin  avec  celte  émotion  iiu'é])roiiveiit  des 
personnes  qui  probablement  nu  doivent 
jinnais  se  revoir.  Ils  nous  promirent  de  ne 
pas  nous  oublier  dans  leurs  prières,  nous 
les  assunlmes  de  notre  constant  souvenir  et 


549 


JER 


DEPIGRAPHIE. 


JER 


550 


nous  nous  préparAmes  à  monter  à  clieval. 
Vers  les  onze  heures,  sortant  en  silence  de 
la  sainte  cité,  nous  la  snluAmes  pour  la 
dernièi'e  l'ois.  Au  détour  du  chemin  où  elle 
disparait  aux  reyards,  je  m'arrêtai  par  un 
mouvement  involoiilaire,  connue  pour  lui 
adresser  un  éternel  adieu.  Puis  nous  préci- 
pitâmes notre  marche,  atin  d'abréger  nos 
regrets. 

§2.  —  Extraits  de  rapports  de  M.  de  Mas- 
Latrie  au  ministre  de  l'instruction  publi- 
que (1). 

Du  Caire,  le  17  décembre  1845. 

J'avais  le  dessein,  avant  de  retourner  en 
France,  de  compléter  l'étude  que  je  fais  des 
monuments  des  croisés  en  Chypre,  par  un 
voyage  en  Syrie,  dans  le  pays  môme  où  les 
croisades  ont  eu  le  plus  grand  éclat.  La  nou- 
velle qu'une  compagnie  d'Eurojiéens  allait 
entreprendre  ce  voyage,  m'a  déterminé  à 
l'etTecluer  plus  tôt  que  je  ne  l'avais  pensé, 
et  à  me  rendre  Ji  Beyrouth  pour  me  joindre 
à  eux.  Les  routes  de  Syrie  ne  sont  plus 
sûres,  en  elfet,  depuis  les  événements  de 
1840,  et  il  est  imprudent  de  les  parcourir 
seul. 

Près  de  revenir  en  Chypre,  je  m'empresse 
de  vous  donner  connaissance  de  mon  itiné- 
raire. 

De  Beyrouth,  ancienne  ville  franque  et 
seigneuriale,  dont  les  reaiparts  remontent  à 
l'époque  des  croisades,  nous  sommes  allés 
à  Sidon,  aujourd'hui  Saida.  Sur  la  montagne 
qui  commande  cette  ville  au  sud,  s'élève  un 
beau  château,  nonnné  encore  château  de 
Saint-Louis,  en  mémoire  de  ce  prince,  qui 
le  fit  reconstruire  presque  à  neuf  pendant 
son  séjour  en  lerre  sainte.  A  Sour  ou  ïyr, 
je  n'ai  remarqué  qu'une  église  ruinée  (]ui 
paraît  remonter  au  temps  des  Francs.  Saint- 
Jean  d'Acre  possède  encore  les  restes  de 
l'ancienne  cathédrale  de  Saint-André ,  qui 
n'est  plus  qu'une  petite  chapelle  près  de  la 
mer;  mais  l'église  de  l'ordre  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem  existe  et  mérite,  comme  le  bel 
liôpital  des  Chevaliers,  aujourd'iuii  hôpital 
militaire,  de  prendre  place  dans  le  recueil 
des  monuments  des  croisades  qui  se  prépare 
sous  vos  auspices.  L'enceinte  de  Césarée  est 
complète,  et,  dans  l'intérieur,  on  voit  des 
églises  gothiques ,  des  tours,  des  portes, 
des  maisons,  portant  encore  des  écus  armo- 
riés. 

A  peu  de  distance  de  Ramla,  sur  la  route 
de  Jatîa,  existe  une  magnilique  ruine  fran- 
que :  c'est  le  reste  d'un  établissement  îles 
Hospitaliers,  dont  l'église  était  dédiée  aux 
Quarante  martyrs.  Une  partie  du  cloître,  les 
cours,  les  vastes  et  solides  citernes  existent 
encore;  l'église  est  ruinée,  mais  sa  tour  est 
complète,  à  l'exception  de  la  llèche  ou  lan- 
terne, qui  jiaraîl  avoir  été  renversée  par  un 
tremblement  de  terre.  L'élévatiijn  de  ce 
monument,  la  dimension  et  la  beauté  des 
pierres  employées  à  sa  construction,  donnent 
une  haute  idée  de  la  richesse  de  l'hôpital 

(1)  Biblioili.  de  l'Ecole  de  Charles,  '2«  série,  t.  11. 


destiné  à  recueillir  les  pèlerins  se  rendant  h 
Jérusalem,  el  qui,  en  temps  de  gueii'e,  pou- 
vait devenir  un  très-bon  refuge.  Les  baies 
(le  la  tour  sont  les  unes  en  plein  cintre 
brisé,  les  autres  en  ogive  plus  jirononcée. 
Quelques  fenêtres  sont  découpées  en  lobes; 
la  [ilupart  sont  étroites  et  longues.  Elles 
servaient  sans  doute  de  meurtrières. 

A  moitié  du  chemin  de  Uamla  à  Jérusalem 
est  encore  une  ruine  bien  remarquable. 
C'est  l'église  déserte,  mais  qu'on  ne  peut 
appeler  ruinée,  d'Abou  Gosch,  l'ancienne 
Jéréraie.  Les  murs,  la  voûte,  les  colonnes 
sont  in  tacts;  il  ne  manque  que  le  pavé  et  l'autel. 
Sur  les  murailles,  on  voit  de  nombreuses 
fresques.  Toutes  les  ouvertures  sont  en  plein 
cintre  ou  en  gothique  évasé. 

L'enceinte  de  Jérusalem  a -été  réparée  par 
les  Turcs;  mais  l'ensemble  de  la  construc- 
tion appartient  aux  Francs.  Le  haut  château 
qui  llanque  la  ville  du  côté  de  Bethléem  et 
de  Jall'a  porte  encore  le  nom  de  Château  des 
Pisans.  Quant  à  l'église  duSaint-Séj)u!cre,on 
sait  qu'elle  est,  dans  ses  parties  cajiitales, 
du  temps  des  rois  français,  à  l'exception  de 
la  coupole  et  de  l'intérieur,  refaits  après 
l'incendie  de  1808.  Vainement  les  Grecs 
voudraient  faire  remonter  l'édifice  actuel  au 
temps  de  sainte  Hélène,  qui  aurait  construit, 
si  ou  les  écoutait,  toutes  tes  églises  d'Orient, 
comme  en  France  César  est,  pour  certaines 
personnes,  l'auteur  de  tous  les  campements 
romains  dont  il  reste  quelques  traces  ;  les 
fenêtres  gothiques  du  clocher  de  l'église,  la 
frise  de  la  porte  du  parvis,  où  Jésus-Christ 
est  représenté  faisant  son  entrée  triomphante 
à  Jérusalem,  le  jour  des  Rameaux,  en  attes- 
tent suffisamment  l'origine  latine  et  fran- 
çaise, car  l'Eglise  giecque  n'admet  pas  de 
bas-reliefs  dans  l'ornementalion  de  ses  tem- 
l)les.  Des  pierres  tumulaires  remontant,  dit- 
on,  à  nos  premiers  rois  de  Jérusalem,  mais 
dans  tous  les  cas  fort  anciennes,  et  devenues 
par  cela  seul  vénérables,  marquaient  autre- 
fois la  place  où  Goaefroi  de  Bouillon  et 
Baudouin,  son  frère,  furent  inhumés;  les 
Grecs  les  ont  descellées  et  mises  en  pièces  à 
dessein ,  en  reconstruisant  l'intérieur  du 
Saint-Sépulcre. 

L'église  abandonnée  de  Sainte-Marie  de 
Bethléem  est  un  beau  vaisseau  de  basilique 
latine,  à  plafond  de  bois,  séparé  en  trois 
nefs  i)ar  deux  rangées  de  vingt  colonnes 
corinthiennes  de  marbre  jaune  d'un  seul 
bloc,  dans  le  style  si  simple  et  si  noble  de 
Sainte-Marie  Majeure  et  de  Saint-Jean  de 
Latran,  à  Borne. 

Askalon ,  dont  les  ruines  franques  sont 
aussi  nombreuses  que  celles  de  Césarée, 
et  Ga"a,  ville  funeste  aux  croisés,  ont  été 
nos  dernières  stations  dans  la  Syrie  méridio- 
nale. 

Peu  après  avoir  quitté  celte  ville,  nous 
sommes  entrés  dans  le  désert  et  sommes 
venus  à  El-Arisch.  Puis  laissant,  à  regiet, 
sur  notre  droite  Damielte  et  Mausourah  , 
nous  avons  gagné  Belbeys,  dont  le  nom 
rappelle  une  des  incursions  les  [dus  hardies 
des  croisés  et  une  des  lois  importantes  de 


tri» 


JEU 


DICTIONN.VIHE 


JKll 


leur  législation.  Kii  11G8,  h;  rcii  de  Jrrusa- 
Iciii,  Ain.'uiry,  Iravooa  en  dix  jours  les 
snliles  avi'i'.  une  armée  entière,  ein|iorla 
d'assaut  l>elbo\s,  q.u'il  livra  au  |iiliage,  et 
marclia  sui'  le  Cair'e,  iju'il  ne  put  alla(iuer. 

On  donne  des  dates  bien  anciennes  a  |iiu- 
sieuis  iiios(|uées  du  (]airo.  La  Djami-Bar- 
kank,  l'ondée  en  ll'tO,  seiait  aujourd'liui 
conservée  sans  altérations;  l'I'll-Azliar  re- 
monterait à  l'an  981,  la  Djanii-Toulounà  876. 
Si  ces  dati'S  sont  bien  constatées,  les  parti- 
sans de  l'origine  orientale  de  l'ogive  ont,  il 
me  sendjle,  en  leur  faveur,  un  argument 
très-puissant ,  car  toutes  ces  mos(]uées,  de 
môme  i)ue  les  antiennes  mos(iuées  de  Damas 
et  les  tombeaux  de  la  \  allée  des  cald'es,  sont 
entièrement  en  ogive,  dans  leurs  formes 
générales  comme  dans  leurs  ornements. 

Nicosie,  le  19  j:invier  ISiC. 

Je  recherche  partout  les  (races  et  les 
souvenus  de  nos  anciens  Fran(;ais  de  Chy- 
pre. 

Alexandrie,  oiîje  me  suis  embarqué  pour 
revenir  à  Lai-naca,  m'a  re|iorté  à  répo(|ue  la 
j)lns  brillante  de  linu'  histoire,  en  examinant 
ses  ports,  qui  sont  à  peu  pi'ès  comme  Guil- 
laume de  Mâchant  les  a  décrits  au  xiv° 
siècle,  le  sire  de  Lannoy  au  w.  Du  côté 
des  aiguilles  de  Cléop;Ure,  vers  l'orient, 
est  le  grand  port  ;  h  l'ouest  est  le  vieux  i)ort, 
pai'  où  les  chrétiens,  suivant  une  ancienne 
tradition  arabe,  devaient  un  jour  attaquer  et 
prendre  la  ville.  L'événement  s'acconqilit, 
en  elfet,  en  13t>ii,  lorsque  le  roi  de  Chypre, 
Pierre  L'.iiénétra  dans  le  vieux  |)ort,  repoussa 
les  Sarrasins,  doinia  l'assaut  au  renq)art  qui 
couvrait  alors  la  place  du  côté  môme  de  la 
mer, reni|iorta  après  un  sanglant  combat,  et 


i,rande  ville,  «  aussi 


livra  au  pillage  cette 
peuplée  que  Paris  (ce  sont  les  expressions 
du  chancelier  de  Lusignan),  aussi  belle  que 
Venise,  aussi  forte  que  (iènes;  ville  iileino 
de  richesses  et  de  marchands,  la  reine  de 
l'Egyjite,  l'épée  des  inlidèles,  la  |)0rte  des 
fi'ièles,  si  les  fidèles  l'eussent  conservée.  » 
Mais  ils  ne  la  gardèrent  que  trois  jours. 
Cependant  l'etlVoi  cpie  i-épandit  en  Lgypte 
ratta(iue  du  roi  di^  Chypre  l'ut  si  grand,  et  la 
crainte  de  voir  jamais  se  renouveler  l'ellet 
de  la  fatale  iiroiihétie  fut  si  vive,  que  l(,'s 
sultans  inteidiientdès  lors,  sous  les  peines 
les  plus  graves,  l'entrée  du  vieux  port  à  tous 
les  navires  chrétiens.  Cette  défense  r  igou- 
reuse  s'est,  m'a-t-on  dit,  perpétuée  h  Alexan- 
drie sous  les  sultans  mamelouks  connue 
sous  les  Tiu'cs,  jusqu'aux  tenqis  plus  éclairés 
de  Méhémel-Ali. 

§  .'{.  —  Uni)))()rl  adresse  à  M.  le  minisire  de 
l'inUruvlion  piiljlàjue  pur  M.  L.  ISatis- 
sier,  tlKirfjd  d'une  mission  scientifique  en 
Uricnl  iicndanl  imméc  18'iG  (1). 

Itfyroulh,  le  2  .loiH  1810. 


Le 

but   spécial  de  mon  vnyage  en  Syrie 

était 

lie   rechercher  les  mnnranents  élevés 

dans 

celle   contrée  ,   par   les   chrétiens   de 

Mes 
quelipiL'S  suè- 
des imlications 


l'Occident ,  5  l'éiioque  des  croisades 
ell'orts  ont  été  couroiniés  di 
ces,  et  je  puis  vous  l'ournii' 
nouvelles  sur  un  certain  nombre  de  con- 
strHclions  dont  l'origine  a  éléjuscju'à  pré- 
sent méconmie,  et  (|ui  olfrent  un  intérêt 
tout  particuli(T  |)0ur  l'histoire  de  l'art. 

Par  leur  plan  et  par  les  moulures  qui  les 
décorent,  les  édilices  religieux  dont  je  vais 
vous  parler  ont  une  analogie  très-évident.j 
avec  nos  églises  du  \\i'  siècle.  Ouant  « 
leurs  ornements  sculptés,  ils  appartiennent 
j)Iutôt  au  style  byzantin  qu'an  style  ogival. 
Je  serais  porté  à  inléi'er  de  cette  circons- 
tance que,  dans  ces  édilices,  bâtis  sous  la 
direction  d'arihitectes  francs,  arrivés  en 
Orient  à  la  suite  des  armées  con<iuéiantes, 
les  travaux  ont  été  exécutés  |)ar  des  ouvriej-.s 
syriens.  Ils  dill'èrent  tellement  des  monu- 
ments grecs,  byzantins  ou  arabes,  que  je 
suis  étonné'  que  les  voyageurs  qui  \>-i  ont 
vus  et  décrits  déjii,  n'aient  pas  été  frappés 
de  leur  physiononiie  tout  occidentale. 

Les  c(jnstruclions  civiles  ou  militaires, 
qu(^  la  tradition  ou  ipK.'lipies  indications  his- 
toriques attribu^■nt  aux  croisés,  ne  présen- 
tent pas,  <i  beaucoup  i)rès,  des  caractères 
aussi  tranchés  et  aussi  décisifs  que  les  cons- 
tructions religieuses.  L'absence  d'ornemerds 
et  la  [lauvreté  des  moulures  font  môme  qu'on 
ne  peut  se  prononcer  qu'avec  circonspection 
leur  origine  franque.  Du  reste,  l'étude 


sur 

des 


(i)  Arclmci  des  missions  scieiilifuiiies,  avril  1831. 


monuments  en  Syrie  est  entourée  de 
dilhcultés  que  le  zèle  le  plus  curieux  no 
peut  ])as  toujours  surmonter.  Comme  la 
|ilu]iart  des  voyageurs,  j'étais  muni  d'un 
iirman  du  sultan,  et  je  le  croyais  assez  effi- 
cace pour  m'ouviir  toutes  les  [)ortes  ;  mais 
il  n'en  a  [las  été  ainsi  :  les  paclias  font  peu 
de  cas  de  ces  lettres,  qu'ils  voient  d'ail- 
leurs entre  les  mains  de  pres(]ue  tous  les 
Européens,  et  ils  sont  mal  disposés  'i  rendre 
les  services  qu'on  attend  de  leur  obligeance. 

Or,  nos  anciennes  églises  ont  été  presque 
toutes  converties  en  mos(piées,  et  les  châ- 
teaux sont  encore  maintenant  occu|)es  par 
des  garnisons  tun|ues.  Il  résulte  de  \h  qu'il 
est  impossible  de  ])énélrer  à  l'intérieur. 
Quand  donc  on  voudra  se  procurer  des  no- 
tions détaillées  et  complètes  sur  ces  édi- 
lices, il  inqiortera  qu'on  se  munisse  préa- 
lablement à  Constantinople  de  lettres  do 
recommandation  [larticulières,  contenant  la 
niention  expresse  des  bons  oftices  (pie  l'on 
aura  à  réclamer  des  gouveriicurs  ilo  Bey- 
routh et  de  Jéi'usalem. 

Outre  les  monuments  (pie  j'ai  jiu  étudier 
pendant  les  six  semaines  (pie  j'ai  emjiloyées 
à  parcourir  uni;  pailie  di^  la  Syrie,  je  vous 
signalerai  aussi,  Monsieur  le  ministre,  di- 
verses constructions  (pie  je  n'ai  pas  vues, 
mais  sur  lesipielles  j'ai  recueilli  queUlues 
indications.  De  celte  manière,  vous  pourrez 
jugi'r  de  l'intérêt  (pidlVrirait  un  livre  con- 
saci'é  il  rhisloir(^  et  à  la  description  de  la 
Syrie  du  moyen  Age.  Beaucoup  de  ces  uio- 
numents  sont  en  ruines,  d'autres  sont  dans 
un  état  de  démolition  complète,  et  il  fau- 
diail  so  liûtcr  de  les  décrire  et  de  les  des- 


555 


JER 


siner,  si  l'on  tienl  à  on  conserver  le  sou- 
venir. 

Il  existe  à  BcjTOUth  deux  édifices  qui 
datent  de  l'époque  des  croisades.  Le  pre- 
mier est  une  espèce  de  fort  qui  avance 
dans  la  mer,  et  qui  a  été,  dans  ces  der- 
niers tem|)S,  troué  et  déchiré  par  les  bou- 
lets anglais.  Le  port  était  défendu  jiar  une 
grande  tour  carrée  d'un  aspect  imposant, 
bâtie  en"  pierres  de  taille,  mais  n'offrant  à 
l'extérieur  aucun  ornement  caractéristique. 
La  principale  mosquée  do  la  ville  est  une 
ancienne  église,  qui  date  du  premier  siècle 
de  l'occupation  de  la  ville  par  les  armées 
chrétiennes  ;  elle  est  conçue  dans  le  style 
roman  de  transition.  La  porte,  actuellement 
encastrée  dans  diverses  constructions  pri- 
vées, est  percée  d'une  baie  ogivale,  dont 
l'archivolte  repose  sur  des  colonnettes.  A 
l'intérieur,  l'église  est  divisée  en  trois  nefs 
par  deux  rangées  d'arcades  dont  les  colon- 
nes sont  couronnées  par-  des  chapiteaux  à 
feuillage,  tout  à  fait  analogues  aux  chapi- 
teaux qu'on  observe  dans  nos  basiliques 
de  style  roman.  La  voûte  principale  est  en 
berceau.  Les  musulmans  ont  pratiqué  une 
seconde  porte  dans  l'abside  ,  de  sorte  que 
depuis  longtemps  on  entre  dans  la  mos- 
quée par  ses  deux  extrémités  opposées. 
Enfin,  cet  édifice,  très-régulier  dans  son 
plan  et  d'un  style  sévère,  renferme,  dit-on, 
le  tombeau  d'un  chevalier  franc  ,  portant 
encore  une  inscri|ition  en  lettres  gothiques. 
La  difficulté  presque  insurmontable  que  ren- 
contrent les  chrétiens  pour  jiénétrer  dans 
les  mosquées  ne  m'a  pas  permis  de  véritier 
l'exactitude  de  ce  renseignement  curieux. 

H  y  a,  en  dehors  et  à  l'ouest  de  la  ville, 
une  petite  mosquée  dont  l'extérieur  est 
très-simi)le  et  n'offre  rien  de  particulier. 
Mais  cette  mosquée  était,  dans  le  principe  , 
une  église  consacrée  à  saint  Georges.  Sui- 
vant la  tradition  ,  elle  s'élève  sur  le  lieu 
même  où  ce  saint  combattit  un  dragon  |iour 
sauver  la  fille  du  roi.  Les  chrétiens  préten- 
dent que  quand  le  muezzin  s'avisait  de 
monter  dans  le  minaret  pour  appeler  les 
musulmans  à  la  prière,  un  serpent  le  mor- 
dait au  talon.  Cette  légende  ,  que  j'abrège  , 
prouve  combien  cette  église  était  vénérée. 
Il  est  probable  qu'elle  aura  été  rebâtie  à 
l'époque  des  croisades  ;  mais  il  ne  m'a 
pas  été  donné  de  vérifier  si  on  y  voit  en- 
core des  vestiges  d'anciennes  constructions. 

Le  port  de  Saïda,  l'ancienne  Sidon,  est 
protégé  |>ar  une  petite  foricresse,  que  l'his- 
toire nous  ap|irend  avoir  été  bâtie  par  le  roi 
saint  Louis.  Cette  construction  s'élève  sur 
un  rocher  environné  de  tous  côtés  par  la  mer, 
et  est  rattachée  à  la  terre  au  moyen  d'un 
pont  de  huit  arcades  ogivales,  au  centre  du- 
quel se  dressait  une  tour,  maintenant  tout  à 
fait  ruinée.  Le  fort,  qui  ofl're  un  ensemble 
de  tours  rondes  ou  carrées  et  de  corps  de 
logis,  date  de  plusieurs  époques.  La  princi- 
pale porte,  et  la  façade  de  la  mosquée,  qui 
est  comprise  dans  l'édifice,  sont  des  ou- 
vrages arabes,  autant  (ju'on  peut  en  ju- 
ger du   rivage  ;   mais   les  mâchicoulis   qui 

DiCTION.N.    u'ErUiUiPHII..  I. 


D'i;i'IGIl.\PlllE.  JER  554 

louronnent  une  des  tours,  it  les  mou;diara- 
bies  appliquées  contre  des  courtines,  en  rai- 
son de  la  forme  de  leurs  consoles,  peuvent 
facilement  être  reconnus  |)Gur  appartenir  à 
notre  architecture  du  xiir  siècle.  Je  ne  doute 
pas  ([uc  ce  monument ,  à  l'intérieur,  n'ait 
conservé  des  traces  encore  plus  évidentes 
de  son  origine  occidentale.  Il  existe ,  dans 
l'intérieur  do  Saïda,  un  grand  et  magnifique 
kan  ou  oker  rectangulaire,  h  double  étage 
d'arcades  en  ogive,  qui ,  depuis  |ilus  d'un 
siècle,  est  devenu  la  propriété  de  la  France  ; 
mais  cet  édifice  a  été  bâti  par  les  musulmans. 
C'est  dans  cette  ville  que  j'ai  recueilli  les 
deux  cypes  grecs  ([ui  ont  été  déposés ,  par 
vos  ordres,  dans  le  cabinet  des  antiques  de 
la  Bibliothèque  royale. 

L'ancienne  cathédrale  de  Sour  (Tyr^  existe 
encore  en  partie.  C'est  un  édifice  "qui  pré- 
sente les  caractères  de  l'architecture  de  la 
fin  du  xu'  siècle.  Les  bras  du  transsept  sont 
arrondis,  et  le  chevet  présente  trois  chapel- 
les demi-circulaires.  Toutes  les  ouvertures 
sont  en  ogive ,  sans  divisions  intérieures  ; 
quant  à  leur  archivolte  ,  elle  est  rehaussée 
de  l'ornement  que  nous  apjielons  frette  cré- 
nelée rectangulaire.  Cette  église,  jadis  mé- 
tropolitaine archiépiscopale,  a  été  construite 
avec  de  bons  matériaux  ,  et  renferme  deux 
colonnes  magnifiques  arrachées  à  quelque 
monument  antique  ;  elle  est  abandonnée  de- 
puis longtemps,  et  il  est  à  craindre  qu'elle 
ne  soit  bientôt  démolie. 

On  ne  voit  que  des  vestiges  informes  des 
églises  de  Saint-Jean  et  de  Saint- André,  à 
Saint-Jean-d'Acre.  Les  constructions  les  plus 
considérables  et  les  mieux  conservées  dont 
l'origine  nous  intéresse,  sont  Varsenal  des  ga- 
lères et  Vauberge  des  ciievatiers  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem.  Elles  sont  situées  dans  l'inté- 
rieur de  la  ville,  dans  une  rue  parallèle  au 
port.  Ce  qu'il  en  reste,  consiste  en  de  grands 
magasins  bâtis  en  i)ierres  d'appareil  et  voû- 
tés ;  on  n'y  remarque  d'ailleurs  aucun  orne- 
ment particulier  ni  aucune  inscription 

J'ai  vu  employer,  pour  réparer  le  mur 
d'enceinte  de  cette  ville,  du  côté  de  la  mer, 
de  belles  pierres  provenant  d'Atlit,  bourgade 
située  h  deux  heures  de  marche  de  Caifa. 
Ces  pierres  ont  été  enlevées  k  une  grande  et 
curieuse  église,  édifiée  par  les  croisés  k  la 
tin  du  xii'  siècle.  Celles  que  j'ai  vu  nietlre 
en  œuvre  étaient  décorées  de  figures  de 
monstres  et  d'animaux  ,  et  avaient  évidem- 
ment servi  k  former  le  couronnement  exté- 
rieur des  murs  de  la  nef.  La  basilique  d'At- 
lit était  certainement  un  îles  édifices  de  Syrie 
qui  offrait  les  caractères  les  plus  évidents  de 
l'architecture  occidentale.  Par  malheur  elle 
n'a  jamais  été  dessinée  ni  décrite  ,  et  [leut- 
être  aujourd'hui  n'en  reste-t-il  que  le  souve- 
nir que  je  lui  consacre  tlans  ces  quelques 
lignes.  La  route  queje  devais  suivre,  k  mon 
retour  de  Jérusalem ,  était  beaucoup  trop 
(■'loignée  d'Atlit,  pour  qu'il  me  fût  possible 
de  me  mettre  en  mesure  de  vous  fournir  une 
notice  plus  détaillée  sur  cette  église  et  de 
vous  faire  connaître  un  château,  contem- 

18 


5!rS 

porain 


JER 


DICTIONNAIUE 


JER 


■>5S 


de  cet  édifice,  qui   m'a  élé  signalé 
coiniue  exislanl  dans  cetU;  localité. 

La  ville  de  Caifa  ,  l'ancienne  Purplujrion , 
au  pied  du  luonl  Caruiel ,  est  dét'oiidue  |)ar 
un  mur  d'enceinte  llanqué  de  tours  de  dis- 
lance.en  distance,  mais  tiès-peu  lorniidable. 
Quelques  personnes  font  remonter  le  Ici 
sèment  de  ces  fortilicalions  jusqu'i\  l'.ép 
des  croisades  :  de  leur  examen, 
pour  moi  qu'elles  sont  beaucouj» 
ciennes. 

Il  est  certain  que  les  princes  francs,  après 
leurs  conquêtes  en  Galilée,  avaient  érij^é  des 
édifices  re!i|^ieux  ii  Nazarelli  et  à  Cana  ;  mais 
on  n'y  rencontre  actuellement  aucune  co'is- 
îruclion  quelque  peu  ancienne.  L'éj^lisc  des 
Franciscains,  à  Nazareth,  est  môme  tout  a 
fait  récente,  et  conçue  dans  un  assez,  médio- 
cre stjle  italien.  Quant  à  la  fontaine  dr  la 
Vierge,  qui  se  com()Ose  d'un  bassin  compris 
sous  une  arcade  ogivale,  elle  n'a  aucune  dé- 
coration et  l'on  ne  peut  rien  préciser  sur 
poquo  de  sa  fondation  ;  à  vrai 


'élablis- 
ioi|ue 
Il  résulte 
moins  an- 


dire. 


ré- 
elle ne 


paraît  pas  remonter  à  une  éiioque  reculée. 

La  ville  de  Nai)louse,  qui  s'élève  sur  l'em- 
placement de  rancienne  Siclwn,  est  célèbre 
dans  les  fastes  bibliiiues.  Une  pierre  grossière 


et   une  fontaine    ru>tique 


sont   regardées 


l'une  comme  le  loudjcau  de  Joseph,  1  autre 
comme  le  puits  de  Jacob.  On  voit,  au  centre 
de  la  ville,  une  mosquée  qui  était  autrefois 
une  église  latine.  La  façade  trinilairede  cette 
basiliipie  ne  dill'ère  en* rien  de  celles  de  nos 
cathédrales,  si  ce  n'est  qu'elle  est  conçue 
sur  des  proiiorlions  moins  considérables. 
Les  jambages  des  portes  sont  décorés  de  co- 
lonncttes,  sur  le  cliapiteau  desipielles  repo- 
sent les  archivoltes  des  arcades  ogivales.  Les 
moulures  sont  conformes  à  celles  (]u  nu  em- 
ployait en  France  au  commencement  du  \\n' 
siècle.  La  partie  supérieure  de  la  façade 
n'existe  plus  ;  elle  me  paraît  avoir  été 
exécutée  sous  la  direction  de  l'architecte  (jui 
a  fait  conslruiie  le  portail  priiK-ipal  de  l'é- 
glise du  Saint-Sépulcre  à  Jérusalem.  Quant  à 
la  nef,  j'ignore  si  elle  a  été  rééditiée,  car  il 
ne  m'a  pas  été  possible  de  pénétrer  à  j'inle- 
rieiirdu  monument  :  .je  sais  seulement  qu'elle 
est  très-vaste  et  ([ne  les  retombées  des  voû- 
tes s'appuient  sur  des  colonnes  cylindriques, 
sans  doute  arrachées  à  des  constructions  (le 
rép0(iue  romaine.  Dans  les  jardins,  derrière 
la  ville,  on  trouve  une  autre  église,  de  plus 
petites  proportions,  qui  ne  présente  pas 
les  caractères  bien  tranchés  de  notre  archi- 
tecture uationale.  lillea  trois  portes  ogivales; 
elle  est  voûtée  à  l'inléi  ieur  ;  mais  elle  n  a 
ni  moulures  ni  ornements.  On  dit  qu'elle 
s'élève  sur  le  lieu  même  oii  Jacob  se  retira 
p(jur  (ileurer  la  mort  de  Joseph. 

C'est  surtout  à  Jérusalem  (|ue.  les  Francs 
ont  laissé  des  luonumeiits  qui  témoignent 
de  leur|iiétéet  de  leur  puissance  en  l'alestine. 
L'église  du  Saint -Sépulcre  est  une  grande, 
construction  bAti(^  sur  un  plan  assez  compli- 
qué, et  lonçiie  dans  lo  plus  mauvais  gnùl. 
Hrtlléo  à  plusieurs  reprises,  elle  a  été  réédi- 
liét;  par  des  architectes  grecs  qui  n'ont  ccui- 
servé  des  édifices   primitifs  que  la  façade 


ogivale  et  la  cr,vpte  où  fut  découvert  le  bois 
de  la  sainte  croix.  Cependant,  derrière  le 
sanctuaire  de  l'église  du  rite  grec,  on  aperçoit 
lieux  ou  trois  colonnes  couronnées  d'un 
elia|)iteau  corinthien  dégénéré,  qui  peuvent 
bien  avoir  appartenu  à  la  basilique  de  sainte 
Hélène.  Quant  à  la  crypte,  dont  le  plan  est 
celui  d'une  croix  grecque  ,  surmontée  d'une 
cou|)ole,  je  n'y  vois  guère  que  les  (jualre  co- 
lonnes qui  supportent  les  quatre  grands  arcs 
du  dôuie,  aux(iuelles  on  puisse  assigner  l'é- 
poque des  croisades.  Ce  qui  me  porte  l\  le 

lé^'èrement   aplatie 


dégénérées  et 
Les  feuillages 
l'aca'ithe  corin- 


penser ,  c'est  la  forme 
des  bases  alti(|ues  un  peu 
la  composition  des  chapitaux. 
sont  bien  une  imitation  de 
thienne,  mais  la  partie  inférieure  de  la  cor- 
beille est  rehaussée  d'un  ornement  gaufré. 
Ces  colonnes  me  semblent  i)lus  auciennes 
que  le  reste  de  la  chapelle. 

En  avant  de  l'église  du  Saint-Sépulcre  se 
développe  un  petit  parvis  dallé,  dans  lequel 
on  pénétrait  anciennement  par  une  série  de 
d'arcades  à  colonnes,  dunt  il  existe  des  ves- 
tiges. A  gauche,  on  voit  encore  le  chapiteau 
d'une  colonne  :  il  est  imité  de  ceux  qui  se 
trouvent  dans  les  galçries  supérieures  de  la 
basiliciue  Sainte-Soiihie  à  Constantinople  ;  il 
est  cubique,  et  olfre,  sur  chacune  de  ses  fa- 
ces, des  galons  en  entrelacs. 

La  façade  de  l'église  du  Saint-Sépulcre 
date  incontestablement  de  l'époque  des 
croisades.  Sa  disposition  est  très-irrégulière, 
sans  doute  parce  que,  pendant  la  construc- 
tion, des  circonstances  que  nous  ignorons 
auront  fait  interrompre  les  travaux.  De  plus, 
la  partie  supérii'ure  de  cette  façade  manque; 
peut-être  n'a-t-elle  jamais  élé  achevée,  peut- 
être  a-t-elle  été  détruite  par  l'incendie. 

L'idée  première  de  l'architecte  ipii  a  pré- 
sidé à  la  fondation  de  cette  partie  de  l'é- 
glise était  probablement  de  l'orner  de  trois 
l)Ortes,  encadrées  entre  deux  clochers;  mais 
ce  projet  n'a  pu  être  exécuté.  Ce  qui  cons- 
titue aujourd'hui  cette  façade  se  compose  de 
deux  portes  ogivales  au  rez-de-chaussée  et 
de  deux  fenêtres  également  ogivales  au  pre- 
mier étage.  Les  archivoltes  h  tores  ornés  de 
de  feuillage  des  arcs  ogives  prennent  leur 
iioint  d'ap|)ui  sur  trois  colonneites  placées 
dans  les  angles  rentrants  qu'oirreiil  les 
jambages  de  chaiine  porte.  Le  linteau  ijui 
délimite  rentrée  supérieurement  était  cou- 
veit  de  petites  tigures  en  has-relief,  actuelle- 
ment tout  a  fait  etfacées.  l'ourle  tympan  des 
ogives  ,  il  est  rempli  en  maçonnerie  ,  et  j  i- 
giiore  si,dans  le  principe,  il  a  présenté  sui- 
vant l'usage,  une  composilimi  sculptée.  Les 
deux  fenêtres  de  l'étage  sui)érieur,  avec  leurs 
colonnes  et  leurs  archivoltes  h  tores,  sont 
conçues  dans  le  même  style  que  les  portes 
les  ornements  des  chapiteaux. 


des  moulures 


et  des  cordcMis  consistent  en  des  feuillages 
imités  de  l'antique.  Us  sont  probablemeiil, 
ainsi  que  je  lai  fait  remarquer  en  commen- 
çant, l'ouvrage  de  ouehiues  ouvriers  grecs 
euipl.iyés  par  les  architectes  lalms 

A  gauche  de  la  façade,  se  détache  un  clo- 
cher,  nialheiireuseiui'nt  iroii.pié,  a  base  rcc- 


557  JER  DEPIGRAPHIE.  JER  55g 

tangulaire.   Sur  deux  de  ses  faces  on  voil  qu'on  lil  l'inscription  suivante,  en   tiartie 

trois  fenêtres,  et  sur  ses  deux  autres  faces  effacée,  adroite  de  l'escalier,  dans  lachaiielie 

deux  fenêtres  seulement;ces  ouvertures  sont  de  Saint-Joachim  : 
ogivales,  sans    divisions  intérieures,  h  co-  ^^  p^w 

lonnettes  d'angle  et  à  archivolte  composée  **"''' '....»....  .rUY 

de  tores.  Un  mur,  en  retour  d'équerrusur  la  ••••.'........•....  ..HC... .... . 

droite  de  la  façade,  est  percé  d'une  baie  ogi-  ..... ..,  » , .FONGIC 

vale,  et  joint  un  second  clocher  moins  élevé-,  ,<I6ICTHNK 

mais  bâti  dans  le  môme  goût  que   le  [)récé-  /^OAruri/A  i-.'"' *'*""'**"'"  "- 

dent.  Cette  partie  de  l'église  du  Sainl-Sépul-  wi'A^'tttKATV.  .v..  .^.. . .  ..,...*».» 

cre,  comme  vous  pouvez  en  juger  par  la  des-  N  TOYTON  MHA,N....  ........ *J 

cription  succincte  que  je  viens  d'en  faire,  a  A*HNAl€  TEP. , .     0    .. 

pour    nous    tout   l'intérêt   d'un    monument  a<î  ptti  vcid/ J  Vu"  '     '" 

français.  ^  ^'  *  '^tit'u»  ni,, ,,,.. 

L'église  de  Sainte-Année,  transformée  en  TO  €Xei  HPOC  THN 

mosquée  et  appelée  Salahieli  par  les  musul-  AAOYC;  f\\i  + 

mans,  est  encore  un  éditice  franc  très-com-  Sur  le  mont  Sion,  s'élève  l'éaliso  duSain'- 
flî\  ''nf  ,•'  ""V  '''^'■'r  '''  lin  pouvoir  yisi-  Cénacle,  appartenant  autrefois  à  un  couvent 
ter  dans  toutes  ses  parties.  Elle  est  située  de  Franciscains  et  actuellement  transformée 
au  bas  de  la  ville,  presque  en  face  de  la  en  mosquée.  Elle  est  enclavée  dans  diverses 
mosquée  d  Omar,  et  occupe  eu  partie,  constructions  qui  la  cachent  en  partie  ?.  l'ex- 
corame  vous  le  savez  1  emplacement  du  térieur.  On  y  péi, être  par  une  porte  latérale 
temple  de  Salomon  Elle  appartient  au  style  qui  «"a  rien  de  remarquable.  C'est  un  bel 
ogival  primaire  ba  façade,  fort  simple,  a  une  édifice  de  la  fin  du  xiV  siècle,  divisé,  par 
porte  a  ogive,  dans  le  tympan  de  laquelle  se  deux  rangs  de  colonnes  et  d'arcades  ogiva- 
trouve  une  inscription  arabe,  qui  apprend  les,  en  une  nef  et  deux  bas-côtés.  Les  co- 
que cette  basilique  fut  consacrée  à  1  isla-  lonnes  et  les  chapiteaux  à  feuillage  sont  de 
misme  par  le  sul  an  Saladui.  Au-dessus  re-  style  roman,  les  voûtes  d'arêtes  sont  ren- 
gnait,  outre  un  bandeau  à  facettes  losan-  forcées  par  des  nervures 
gées,  un  cordon  orné  de  billettesdemi-cylin-  a  l'extrémité  de  la  nef,  s'élève  un  mur 
driques  disposées  en  damier,  et  d'oves  qui  sépare  cette  portion  de  l'église  du  sanc- 
grossières  comme  celles  que  nous  voyons  tuaire,  dans  lequel  se  trouvent,  suivant  la 
dans  les  constructions  romanes  de  la  Pio-  tradition,  les  sépultures  des  rois  David  et 
veiice.  Au  inilieu  du  pignon  s  ouvre  une  fe-  Salomon,  qui  sont  très-vénérées  des  musul- 
netre  ogivale  a  colonnetles  d'angle,  dont  mans,  et  dont  la  vue  est  rigoureusement  in- 
les  chapiteaux  sont  une  imitation  du  corin-  terdite  aux  chrétiens 

thieii.  L'archivolte  est  décorée  de  lobes,  non  Dans  la  partie  haute  de  Jérusalem  se 
j>as  arrondis,  mais  tailles  à  trois  facettes,  voient  quelques  pans  de  mur  dépendantsde 
suivant  la  mode  arabe.  Le  bandeau  de  l'ar-  l'ancienne  église  dédiée  à  SahU-Pierre.  Le 
chivo  le  est  rehaussé  d  ornements  dans  le  clocher  est  encore  debout.  C'est  une  haute 
goût  byzantin  ;  les_  façades  latérales  présen-  tour  carrée  qui  sert  aujourd  hui  de,  minaret, 
tent  ces  lenetres  a  ogive  très-simples,  sans  Elle  est  percée  sur  chaque  face  de  deux  éta- 
divisions  intérieures.  Du  coté  de  l'ouest,  on  ges  de  fenêtres,  les  unes  géminées,  les  au- 
voit  une  petite  porte  qui  conduit  à  une  très  en  forme  d'œil-de-bœuf.  La  partie  suné- 
TO'e-  Je  ne  sujs  pjas  entré  dans  1  intérieur  rieure  a  été  remplacée  par  une  sorte  de  lan- 
de 1  édifice,  où  s  exécutent  actuellement  des  teruon  arabe 

travaux  de  restauration.  La  chapelle  polygone,  bâtie  sur  le  mon^ 

En  dehors  de  la   porte  Saint-Etienne,  de  des  Oliviers,  en  dehors  de  la  ville,  a  la  ;,lus 

autre  coté  de  la  vallée  du  Cédron,  se  trouve  grande  analogie  par  son  stvle  avec  les  mo- 

la  chapelle  qui   renferme  le  tombeau  de  .'a  numents  romans  du  midi  de  la  France;  mais. 

lierj/e.Lettechapelle,  en  partie  souterraine,  en  mémo    temps,   ses  ornements  ont    une 

et  ou  1  un  descend  par  un  large  escalier,  date  ressemblance  si  évidente  avec  ceux  que  nré- 

del  époque  des  croisades.  Son  plan  est  très-  sentent    les   constructions    byzantines    de 

irréguliereta  du  être  subordonnée  la  dis-  Constantinople,  (lue  je  ne  crois  pas  qu'on 

position  de  la  grotte.  La  voûte  est  d'arêtes;  puisse  attribuer  à  cette  église  une  origine 

les  fenetresogivales  sont  ébrasées  en  dedans;  occidentale. 

leur  archivolte  a  un  gros  tore  cylindrique,         Parmi  les  bâtiments  civils  qui  appelaient 

et  rcj.ose  sur  deux  colonnettes  d'angle.  Les  mon  attention,  je  dois  vous  signaler  d'abord 

cliapiteaux  a  crochets  et  les  bases  altiques,  le  Bazar  des  Forgerons,  rue  couverte  et  voû- 

tres-dégénérées,  sont  identiques  à  ceux  que  tée  en  berceau  ogival.  Il  offre,  sur  ses  deux 

nous  voyons  dans  nos  édifices  les  |)lus  par-  longs  côtés,  une  série  de  magasins  qui  ou- 

laits  du  commencement  du  xiir  siècle.  La  vrent   sur  le  passage  par  des   arcs  ogives 

ciiapelledu  tombeau  de  la  Vierge,  d'ailleurs  dont  l'archivolte   est   rectangulaire,  et   qui 

jatieavec  de  belles  pierres  d'ap|)areil,  est  s'appuient   sur  des    pieds-droits.  Sur  ouel- 

remarquable  par  la  pureté  de  son  style  ogi-  ques  pierres,  sculptées  en  forme  de  conlole, 

val  primaire,  et  existe  dans  un  état  complet  on  remarque  de  ces  représentations  d'ani- 

ae  conservation.  Elle  appartient  maintenant  maux  comme  on  en  voit  dans  nos  éditicco, 

au  clergé  du  nie  grec.  romans  et  comme  n'eu  ont  jamais  exécuté 

hn  terminant  cette  notice,  je  dois  ajouter  des   artistes    musulmans.  Les   magasin^  de 


5S0 


JER 


DIC'llOiMVAlKK 


JER 


seo 


ce  très-ancien  bnzai'  sont  presque  tous  aban- 
donnés depuis  l'oit  longtemps. 

J'ai  visité,  dans  une  rue  voisine  de  ce 
bazar,  un  grand  édilice  ruiné,  (pi'on  dit  avoir 
appartenu  auv  clievaiiers  de  Saint-Jean,  et 
dans  le(piei  se  trouve  actueileuieiit  itislailée 
une  fabrique  de  savon.  Il  présente,  au  rez- 
de-chaussée,  une  grande  salie  rectangulaire 
divisée  en  trois  nefs  par  deux  rangées  de 
cinq  colonnes.  Les  chapiteaux  de  ces  colon- 
nes sont  cubiipies  et  leiu-s  angles  sont  dissi- 
mulés sons  une  fcuilh;  d'eau  l'iiaisse  (;t  ai- 
guë. Les  chapiteaux  de  ce  genre  ont  été  en 
France  très-souvent  employés  au  xr  siècle. 
Les  voûtes  de  cette  salle  sont  d'arêtes.  Li? 
reste  de  cette  construction  ne  renferme,  du 
reste,  rien  (lui  nuM-ite  d'être  noté. 

Le  couvent  des  chi'valicrs  tie  Saint-Jean  e>t 
dans  une  rue  (pii  aboutit  à  l'église  du  Saint- 
Sépulcre.  Il  |irésente  une  cour  en  forme  de 
cloitre  ;  dans  l'angle,  à  gauche,  une  chapelle 
ruinée,  et  au  fond  une  giande  salle  vortti^e. 
Ce  monument,  bâti  en  pierres  de  taille,  ne 
renferme  ilans  ses  détails  aucune  indication 
qui  rappelle  sa  destination  primitive.  Les 
arcades  sont  en  ogive  et  re|>osent  sur  des 
pieds-droits.  Il  n'y  a  nulle  part  d'ornements 
sculptés,  iii  de  ces  moidures  caractéristiques 
qui  permettent  de  se  prononcer  avec  certi- 
tude, soit  sur  r;lge,  soit  sur  la  nationalité 
d'un  monument;  toutefois,  poiu' ce  qui  es! 
de  ce  couvent,  son  plan  général  et  la  Iradi- 
lion  ne  peiineltent  pas  de  douter  qu'il  ne 
soit  un  ouvragr  des  Latins. 

La  forteresse  de  Jérusalem,  qu'on  appelle 
aussi  tour  de  David  ou  château  des  Pisans, 
est  située  prés  de  la  porte  de  Bethl(''em.  Klle 
est  construite  en  grosses  pierres  d'afijiareil, 
provenant  de  <|uel(pie  ruirje  antiipu'.  Qiiel- 

aues  jiartiesdu  nnu'soid  peut-èlrc!  les  restes 
'un  édilice  romain.  Ouant  à  la  masse  du 
bAtimenI,  elle  date  évidenmienl  du  moyen 
âge.  Le  donjon  carré,  avec  ses  crénraux,  ses 
mâchicoulis,  a  été  bAti  j>ar  h's  Latins,  sans 
doute  par  les  Pisans,  auxquels  l'attriliuc  la 
tradition  ;  les  autres  tours  et  les  courtines 
ne  se  font  remaniuer  par  aucun  ornemerd. 
La  ()Orte  de  la   forteresse  est  arabe. 

Dans  la  muraille  iTmceinle  qui  enfi^rmi; 
l'em|)lacement  du  tiMnple  de  Salomon ,  il 
existe  une  porti^  muré(!  que  l'on  ajipelle 
porte  Dorée,  et  |iar  laiimlle  on  rappoi'lc  (pu; 
Noirc-Seigiieur  lit  son  entrée  dans  Jérusalem, 
le  jour  des  Rameaux.  Cette  porte,  à  double 
arcade,  est  ornée  de  rijiK'S  archivoltes  et  di; 
doux  colonnettes  ;  elle  est  de  style  by/.aidin 
et  me  jjaraît  contenqioraine  de  la  chapelle 
du  mont  th'S  Oliviers.  Quant  ii  la  fontaine  de 
Siloé,  à  laquelle  on  descend  par  un  escalier 
qui  se  développe  sous  une  voilte  ogivale, 
b;Uie  en  belles  ()ierres  d'appareil,  elle  n'a 
rien  dans  sa  consti'uction  ijui  puisse  faire 
reconnaîtie  l'i^poipie  précise  à  Uuiuelle  elle 
ap[iartient. 

.  Tels  sont,  M.  k-  ministre,  les  éililices  du 
moyen  Agi-  ipn-j'ai  vus  h  Jérusalem,  et  (pii, 
pour  la  plujiarl  ,  peuvent  être  considérés 
comme  a\anl  «le  conslruils  sous  la  domina- 
lioii  de^    priui-e^    Irancs  :  ils   siint   l;i    plus 


nombreux  qu  en  aucune  ;i,utre  ville  de  Pales- 
tine ou  de  Syrie.  L'origine  de  ces  monu- 
ments, leur  ancienneté,  leur  style,  sans  parler 
des  souvenirs  religieux  ou  liisloriques  qu'ils 
consacrent,  leur  donnent  une  impoi'tance 
qui  sera  facilement  comprise  de  tout  le 
monde 

La  contrée  au  milieu  de  laquelle  est  située 
Jérusalem  est  riche  aussi  en  constructions 
historiipies  :  ce  sont  d'abord,  dans  la  plaine 
de  h'vliho,  Hadjeleli  et  les  moulins  h  sucri; 
(pie  l'on  Voit  au-dessus  de  la  fontaine  d'/s/w- 
.NcV,  et  ensuite,  dans  les  montagnes  au-delà 
du  J(jurilain,  les  châteaux  de  Sait  et  Carak, 
ruines  ijue  l'on  m'a  assuré  remontei-  h  l'é- 
jinipie  des  croisades.  Le  couvent  et  l'église 
de  Hethléem  ont  souvent  été  décrits.  Le 
couvent  est  moderne,  relativement  aux  édi- 
lices  (jue  je  recherchais  ;  (piarrl  h  l'église, 
l'Ile  a  été  érigée  jiar  sainte  Hélène:  c'est  une 
vérilalile  basilique,  divisée  en  trois  nefs  |)ar 
deux  rangées  de  belles  colonnes.  Le  mur 
(pli  règne  entre  les  arcades  et  la  claire-voie 
(le  la  maîtresse  nef  est  encore  enrichi  de  ses 
anciennes  mosaïques  à  petites  ligures,  que, 
d'en  bas,  l'on  [leut  à  peine  distinguer,  et 
dont  l'étude  serait  d'un  grand  intérêt  pour 
riconographiechrélieniu;.  J'ai  remar(iué  dans 
cette  église  un  bénitier  dont  rintéii(;ur  est 
évidé  en  forme  de  (]uatreleuille.  On  y  lit 
l'insci-iplion  grec(iue  que  voici  : 

+YT1EP  MNHMHC  KAI ANAÏÏAYCEWC  K  Al  A<I>ECE(OC 
AMAPTItii)NU>...KC  THNO  CKITAN. 

Parmi  les  localités  de  la  Palestine  que  jo 
n'ai  pu  visiter,  il  en  est  quehpies-unes  sur 
lesquelles  j'ai  recueilli  queUpies  renseigne- 
ments. J(!  (lois  indiquer  (l'abord  Souha,  où  se 
trouve  le  ch.Uer.u  de  la  tille  du  roi  Fintch 
\Cnsr  Itint  el  melik  Fintch).  Ce  nom  Fintih 
l-arait  être  une  corru|ition  du  nom  fran(;ais 
Foulques  .Bc7/i)(/i(',  appelée  encore  mainte- 
nant le  mont  Français,  olfre  des  vestiges  de 
f/Tteresse.  Aingaddi,  b.Ui  dans  une  gorge 
|)rofi)'iile  et  resserrée,  sur  des  rochers  escar- 
pés, a  été  défeiiiiu  par  des  murailles  inunies 
(li;  coidre-l'orts  et  de  moucharabies,  (jui  pa- 
raissent avoir  été  l'ouvrage  des  croisés, 
linlin,  je  n'ai  pu  savoir  si  la  ville  d'/Iébron 
avait  conservé  ipielipiesanli']uités  du  moyen 
âge  (]ui  dussent  ligurcT  dans  la  catégorie  de 
celles  qui  font  l'obiel  de  C(.'  rapport. 

Sur  la  route  de  Jérusalem  à  Jall'a.  il  y  a 
deux  petites  villes  (pii  ont  de  l'inlérêl  pour 
nous  :  Abou-Goch  est  un  gros  bmirg,  bi\[\  à 
mi-(ôte  c't  en  ampliithéAtre,  (|ue  l'on  croit 
être  l'ancienne  Fmmaiis,  el  (pie  quelipies 
auteurs  appellent  le  rillaf/c  de  Jérémie.  ,\u 
dehors  de  ce  bourg,  non  loin  du  chemin, 
s'élèv(i  une  église  (pii,  au  dernier  siècle,  ap- 
liarteiiail  à  un  couvent  de  Franciscains,  et 
(pii,  aujourd'hui,  est  tout  ."i  fait  abandonnée. 
Celte  église,  d'une  archileclure  fort  simph;, 
a  été  bdlie  dans  le  stvie  ogival  primaire.  La 
fa(;a(le  se  compose  d'un  grand  mur  ;i  pignon 
eiilièremenl  lisse.  La  porte  est  piati(|uée  »ur 
le  lias-c(')té  méridional;  elle  est  en  ogive  el 
sans  décoration.  Les  fenêtres  soni  également 
en  ogive  el  ne  sont  divisées  inlérieurciiienl 


5(31 


JEfl 


D'EPIGRArUIE. 


JER 


5(» 


l*ar  aucun  meneau.  Je  n"ai  pas  pu  ronstaler 
l'état  de  ce  monument  à  l'intérieui-. 

La  ville  de  Ramla,  qu'on  regarde  comme 
ayant  remplacé  Arimathie,  dont  Samuel  a 
illustré  le  souvenir,  a  été  occupée  |iar  les 
croisés.  On  y  trouve  des  restes  de  fortifica- 
tions, mais  sans  caractère  architectunique. 
A  l'ouest  de  la  ville, j'ai  vu  les  restes  d'une 
église  qui  fut  dédiée  aux  Quarante  martyrs  ; 
le  clocher  en  est  assfz  bien  conservé;  il  est 
carré,  soliditié  à  ses  angles  par  des  contre- 
forts, et  percé,  sur  chacune  de  ses  faces,  de 
trois  étages  de  baies  ogivales.  Les  musul- 
mans avaient  disposé  le  sommet  de  cette 
tour  en  fonce  de  minaret.  Il  existe  encore 
plusieurs  travées  de  l'église  souterraine  et 
quelques  pans  de  mur.  On  voit,  par  ces  ves- 
tiges, que  celte  église,  ainsi  que  les  autres  j 
monuments  dont  j'ai  eu  l'honneur  de  vous 
entretenir,  avait  été  éditiée  sur  la  fln  du  xir' 
siècle  ou  au  commencement  du  xiii'.  Les 
arcades  sont  en  ogive,  leur  archivolte,  com- 
posée de  tores  cylindriques,  et  les  piliers, 
formés  par  un  faisceau  de  colonnettes.  A 
Jaffa,  non  plus  qu'au  mont  Carmel,  je  n'ai 
aucun  édilice  intéressant  à  vous  signaler. 

A  Tripoli,  on  observe,  sur  les  portes  de 
plusieurs  maisons,  des  croix  et  des  calices 
sculptés  en  bas-relief.  Certaines  parties  des 
bazars  et  plusieurs  églises  converties  en 
mosquées  devraient  faire  l'objet  d'une  étude 
particulière.    11   faudrait   également   visiter 


Tortosc,  Hammah  et  Orfa,  où  il  peut  exister 
des  monuments  appartenant  à  Thisloire  des 
croisades,  et  sur  lesquels  on  n'a  aucune  no- 
tion. On  sait  qu'à  Antioche  il  existe  des  res- 
tes du  couvent  de  Saint-Georges,  fortlQé  par 
Tancrède;  le  château  bûti  pour  protéger  le 
camp  de  l'armée  clirétienne,  et  enlin,  sur 
plusieurs  points  des  murailles  septentriona- 
les, des  croix  de  Jérusalem,  qui  indiquent 
que  ces  constructions  ne  sont  pas  l'œuvre 
des  populations  musulmanes. 

Telle  est,  monsieur  le  ministre,  la  série 
des  monuments  religieux  ou  militaires  que 
les  Flancs  avaient  élevés  eu  Syi'ie  et  en  Pa- 
lestine et  qui  existent  encore,  les  uns  assez 
complets,  les  autres  en  grande  jjartie  rui- 
nés. Je  n'insisterai  pas  sur  le  vif  intérêt 
qu'ils  présentent  ;  ils  appartiennent  à  notre 
ancienne  civilisation  et  5  notre  histoire.  Or 
presque  tous  ces  édifices  n'ont  jamais  été 
dessinés,  quelques-uns  seulement  flgurent 
dans  des  vues  pittoresques  qui  sont  loin 
d'en  donner  une  idée  vraiment  exacte.  Va 
ouvrage  spécial,  dans  [lequel  ils  seraient  re- 
produits avec  soin,  où  ils  seraient  décrits 
dans  tous  leurs  détails,  et  où  seraient  ras- 
semblés tous  les  documents  et  tous  les  faits 
qui  concernent  ,leur  fondation,  serait  certai- 
nement considéré  comme une^bonne  fortune 
par  le  monde  savant  et  par  les  nombreux 
admirateurs  de  nos  antiquités   nationales. 

J'ai  recueilli  chemin  faisant  des  inscrip- 
tions grecques  et  latines ,  et  pris  des  notes 
sur  divers  monuments  antiques  ou  musul- 
mans de  Jérusalem,  de  Damas,  de  Baaibek, 
d'Alexandrie  et  du  Caire.  J'ai  cru  devoir  me 
dispenser  de  joindre  ces  inscriptions  à  ce 


rapport,  dont  l'objet  est  tout  spécial.  Le 
résultat  de  mes  études  sur  l'architecture 
byzantine  et  arabe  se  trouve  maintenant 
consigné  dans  mon  Histoire  de  l'art  monu- 
mental,  dont  la  seconde  édition  est  à  la 
veille  d'être  achevée. 

J'ai  l'honneur,  etc.  L.  Batissier. 

§1-  —  Lettre  de  M.  deSaulcij,  membre  du  Co- 
mité des  arts  et  monuments,  en  mission  en 
Orient  (1). 

Damas,  9  mars  185t. 

Monsieur  le  ministre  , 

La  dernière  lettre  que  j'ai  eu  l'honneur 
de  vous  adresser  était  datée  de  Jérusalem. 
Je  comptais  quitter  cette  ville  beaucoup  plus 
promplement  que  je  n'ai  pu  le  faire  ;  mais 
a  pluie  la  plus  opiniâtre  m'a  retenu  prison- 
nier pendant  près  d'un  mois,  et  je  suis  loin 
de  le  regretter,  aujourd'hui  que  ce  retard 
forcé  m'a  mis  à  même  de  recueillir  une 
série  de  plans  très-curieux  des  monuments 
funéraires  les  plus  importants  de  la  nécropole 
hiérosolymitaine.  J'ai  levé  avec  une  scrupu- 
leuse attention  le  tombeau  des  rois,  celui 
des  juges,  celui  des  prophètes  et  une  foule 
d'autres  sépultures  moins  considérables. 
Comme  toutes  ces  tombes  sont  creusées  dans 
le  roc  vif,  j'avais  peu  à  me  préoccuper  de  la 
pluie;  et  chaque  jour  j'avais  la  consolation 
d'ajouter  quelque  bon  croquis  de  plus  à 
mon  portefeuille.  On  sera  fort  étonné  en 
France  quand  je  démontrerai  ,  comme  je 
crois  être  en  mesure  de  le  faire ,  que  le 
Tombeau  des  rois  est  bien  réellement  celui 
des  rois  de  JuiJa.  J'espère  lever  tous  les 
doutes  à  cet  égard. 

Aussitôt  que  la  pluie  a  eu  l'air  de  s'arrêter, 
je  suis  parti  pour  Jéricho  et  pour  la  pointe 
nord  de  la  mer  Morte.  J'ai  pu  ainsi  terminer 
le  tour  possible  de  ce  lac  extraordinaire,  et 
recueillir  une  foule  de  faits  nouveaux  inté- 
ressant l'histoire  de  la  Pentapole.  Il  va  sans 
dire  que  nos  recherches  ont,  comme  précé- 
demment, été  étendues  avec  soin  à  l'histoire 
naturelle  des  lieux  que  je  visitais,  et  que 
j'ai  terminé  la  carte  du  terrain  parcouru. 
Revenu  à  Jérusalem,  j'ai  retrouvé  la  pluie, 
comme  je  m'y  attendais.  Je  n'avais  pas 
encore  renoncé  à  ma  tournée  dans  le  pays 
de  Canaan  :  mais  le  temps  et  l'argent  s'écou- 
laient ;  j'ai  dû  y  renoncer,  et  je  l'ai  fait 
d'autant  plus  volontiers  que  le  scheikh  qui 
s'était  chargé  de  me  conduire  dans  ce  pays, 
n'aurait  plus  pu  le  faire  qu'en  nous  exposant 
tous  à  des  dangers  devenus  inévitables, 
grâce  il  la  convoitise  et  à  la  jalousie  des 
scheikhs  ses  voisins.  J'avais  compté  pouvoir 
descendre  à  Roulah  pour  gagner  de  là  Na- 
plouse,  et  couper  ainsi  une  portion  de  pays 
que  les  voyageurs  ne  visitent  jamais.  La 
carte  à  faire  eût  rectifié  beaucoup  d'erreurs 
comme  toujours,  eu  même  temps  qu'elle  eût 
fourni  probablement  un  certain  nombre  de 
localités  bibliques  à  identiOer;  force  m'a  été 
encore  de  renoncer  à  cette  espérance,  les 
routes  des  plaines   basses  étant  tellement 

(1)  Archive»  des  Missions,  1851. 


fifl" 


JEK 


dùlieuip<^es,  que  nous  nous  fussions  infail- 
lihlcmcnt  enlerr('s  avoc  nos  bagages  dans  lu 
boue.  Enlin  ,  iieidant  iniliencL",  au  prenuL-r 
momenl  sans  pliiie,  j'ai  pris  lu  parti  de  mar- 
cher dircclement  sur  Na|ilousc  :  jy  suis 
arrivé  tant  bien  (pic  mal,  et  j'y  ai  encore  été 
arrClé  par  la  jiluie  ;  mais  j'avais  la  un  point 
è  explon-ravec  soin,  le  sommet  du  Gariziiii, 
où  l'Iait  le  temple  des  Samaritains.  Malgré  la 
pluie  ,  j'ai  gravi  cette  montagne  ,  et  j'y  ai , 
pendant  toute  une  journée  atl'reuse,  levé  le 
plan  de  ce  temple  ;  c'est  une  des  plus  pré- 
cieuse- coiiquéles  de  mon  voyage.  Ce  tem- 
ple, j'ai  pu  pour  ainsi  dire  le  reconstruire 
en  entier,  et  je  n'ai  pas  été  peu  étonné  de  le 
trouver  entouré  dos  ruines  d'une  ville  con- 
sidérable ,  (|ue  les  Samaritains  nomment 
encore  aujourd'hui  Lozahr.  Quelle  est  celle 
ville  antique?  Je  suis  porté  très-iortement  à 
croire  ipie  c'est  véritablement  Sichem  ;  i^lns 
tard  nous  verrons  si  tous  les  textes  bibliques 
s'accordent  pour  prouver  que  cette  oiùiiion 
est  juste.  Quant  au  Nouveau  Testament,  il 
me  donne  très-certainement  raison. 

La  veille  ,  j'avais  été  visiter  Sébaste  ,  l'an- 
cienne Samarie,  que  les  pèlerins  voient  en 
courant  et  sans  se  donner  la  peine  d'en  faire 
le  tour.  J'ai  en  le  plaisir  d'y  Irouvei ,  bien 
contre  mon  attente,  une  purle  antique  et  une 
colonnade  de  près  d'une  demi-licue. 

De  Nai>luuse,  j'ai  dû  retourner  à  Nazareth, 
aOn  de  [louvoir  de  là  gagner  Tibériade  : 
chemin  faisant,  il  m'a  été  possible  do  cons- 
tater l'antiquité  de  certaines  localités,  dont 
j'avais  dû  me  borner  à  reclilier  les  noms  sur 
la  carte ,  lors  de  mon  premier  passage.  Cela 
tient  à  ce  que  cette  ibis  il  fallait  Ibrcéinenl 
cheminer  en  côtoyant  les  hauteurs,  sous 
peine  de  m'embourber  ît  n'en  pouvoir  jamais 
sortir  dans  la  plaine  dKsdrelon  (.Meidj-beni- 
aâmer).  J'ai  pujugerde  la  diflicullé  de  Iran- 
chir  celte  iilaine  a  pareille  époque  par  ce 
m'est  arrivé  lorsqu'il  a  fidlu,  de  toute 


DICTIONNAIRE  JKU  r.6t 

j'ai  eu  celle  fois  encore  le  plaisir  de  retrou  • 
ver  une  ville  ,  bibliiiue  sans  aucun  douté, 
et  située  entre  les  eaux  minérales  de  Taba- 
rieh  et  les  décombres  du  vill;i;j;e  moderne 
d'KI-Karok,  [ilacés  au  iioint  niôiiic  où  le 
Jourdain  sort  du  lac  de  Djenne/arelh,  c'est- 
à-dire  à  ri'xtréinité  sud  de  ce  lac.  Ces  ruiues 
n'ont  coiiservi';  aucun  nom  tlans  le  souvenir 
des  Ar.ibes.  I,e  surh'iidemain  je  quittais 
Tabarieh  i)Our  gagner  Safed,  en  longeai. t  les 
bords  du  lac ,  jusqu'auprès  du  point  où  la 
tradition  place  Capharnaùm.  Les  géographes 
lixeiit  le  site  de  Djennezareth  au  point  où  la 


plage 


s'élargit 


pour   prendre  le  nom  d'El- 


qui 


(luehjue  |)eu  ,   pour 


montagnes  de  Nazareth. 


nécessité  ,  en  traverser 
atteindre  le  pied  des 

Sur  trente  chevaux  et  mules,  trente  se  sont 
enterrés  jus()u"au  ventre,  et  ce  n'a  pas  été 
sans  des  dilïicultés  exirômes  que  nous  som- 
mes parvenus,  en  |iorlant  nous-mêmes  nos 
bagages  pour  alléger  les  pauvres  bêles,  a 
sortir  de  ce  mauvais  pas.  A  partir  de  liv , 
nous  n'avons  plus  eu  à  nous  débattre  contre 
les  boues  argileuses  do  la  lialilée.  Nous 
avons  gagné  ïabaiieh  en  iiassanl  par  Iveniia 
(Caiia  (le  rJivangilej  et  par  lialtiii  ,  lieu  où 
s'est  donnée  la  cruelle  bataille  de  1'  béiiade. 
Une  fois  descendus  au  fond  du  lac  .le  Djen- 
nezareth,  nous  avons  retrouvé  la  tempéra- 
ture des  Tropiipies,  et  une  végél.iliun  tloiit 
on  ne  peut  pas  se  faire  iuée  suis  l'avoir 
vue.  Le  pays  n'est,  ii  la  lettre, (ju'un  immense 
tupis  de  verdure  émaillé  des  couleuis  les 
plus  belles  pur  des  myriades  de  Heurs  de 
toute  espèi  e.  J'ai  iim;u  là  un  do  ces  coups  de 
soleil  de  la  Judée,  (|ui  donnent  lré(|ueminenl 
des  lièvres  cérébrales  :  il  y  a  ipiinze  jours 
de  cela,  et  j'en  soullie  forleiuenl  encore.  En 
évitant  l'ardeur  du  joui,  j'.n  ou  longer  le 
lac  jusqu'à  l'enibouchuro  du  Jourdain,  el 


Khouair  (le  petit  marais)  ;  ils  sont  certaine- 
ment dans  le  vrai.  Là  se.  voient  des   ruines 
iiiiinenses   qui   s'étendent  à    près  de    trois 
kilomètres     et    jusipi'au     village    d'Abou- 
Schouelied.  J'ai   retrouvé  là  un   inagnilii|ue 
jiuits  salomonien,  semblable  à  ceux  de  Tyr, 
sauf  iju'il  est  circulaire.  Le  lac  de  Djenne- 
zareth était  donc,  coinme  l'Asphaltite,  fermé 
à  ses  extrémités  par  deux  villes  importan- 
tes,   aux    époques    primitives   de   riiivtoire 
humaine.  De  Safed  au  Ard-el-Klieil,  la  route 
est   insigiiilianle  ;  mais  au   débouché  d  ■  la 
vallée  qui  mène  le  voyageur  dans  lc\  |  laine 
où  se  trouve  le  Bar-ei-Uouble  ,  les  c(^leaux 
qui  dominent  cette  plaine  sont  couverts  de 
ruines  de  l'époque  bibliipie.  A  quelques  ki- 
lomètres à  droite,  et  pri'cisémeiit  à  la  pointe 
sud  du  Ard-el-iiouleli  (  vallée  marécageuse 
où  se  trouve  le  lac  de  ce  nom),  on  voit  une 
arête  de  collines  couvertes  de  ruines  bibli- 
ques; à  l'autre  extrémité,  vers  le  point  placé 
symétrii|nenient,  sont  des   ruines   sembla- 
bles, ipie  j'ai  traversées  cette  fois,  et  dans 
les(iuelles  j'ai  découvert  nm-  enceinte  cyclo- 
péeiuie  dont  j'ai   pu  lever  le  plan,  et  dans 
laquelle  j'ai   retrouvé  idenliquement    l'en- 
iciiite   (lu   temple  con>^tl■uil  au  sommet  du 
(iariziiii.   Là   di'vail  être  située  la  ville  de 
Dan;  mais  cette  ville  était-elle  aussi  consi- 
(iéral)le  que  le  veulent  les  ruines  immenses 
(|ue  j'avais  sous  les  yeux?  J'en  doute.  Co 
(pie  je  sais,  c'est  que  la  tradition  est  parfai- 
tement muette  sur  leur  compte,  et  que  les 
Arabes   n'ont  pu   me  donner  d'autre  nom 
pour  reiiceinle  que  j'avais  rencontrée,  que 
celui  d'Ll-Khau.  Je  ne  saurais  trop  recom- 
mander aux  voyageurs  (jui  viendront  a[)rès 
moi  dans  ces  mêmes   lieux,  d'étudier  avec 
soin  ces  ruines  incroyables,  dans  lesquelles 
lis    |)ierres    employées    par    centaines    de 
nulle,  sont  des  blocs  de  lave  non  taillés,  et 
d'un  poids  ell'iayant.  A  h^s  voii-,  on  est  tenté 
(le  pi  user  aux  géants  de  la  liible.  Nous  avons 
e\amiiié  ensuile  les  ruines  de  Panéas  ,  au- 
j(uii(riiiii  Jtanias  :  j'ai  relevé  (jueUpies  ins- 
cii|ilions   raturées  sur  la  paroi  de  face  de  la 
grotte  de  l'an;  mais  elles  sont  très-mutilées. 
Les  ruines  de  la  Cirstirea  Philippi  sonl  con- 
sidérables, mais  tellement  enterrées,  qu'il 
est  à  peu  près  impossible  de  recolinailre  en 
pass;uil  la  grandeur  de  celte  ville. 

De  iJanias  à  Heit-Djenn,  on  gravit  le  liane 
de  l'Anti-Liban  (l)jebel-es-Scheikh),  et  l'on 
tiaver>e  un  pays  volcain(|Ue  désolé  el  glacé. 
Kieii  à  noter  dans  cette  route  ,  (lu'illi  peli.t 


JER 


D'EPIGRAPHIE. 


JER 


566 


plateau  nommé  Mordjet-Haderali,  surle(iuel 
se  trou  vent  des  décombres  eu  grande  quantité, 
mais  d'une  époque  évidemment  très-récente. 

De  Beil-Djenn  je  suis  venu  prendre  gite  à 
Artouz.en  traversant  les  villages  de  Kafar- 
Haouar  et  de  Beituna.  Dans  le  premier, 
j'avais  à  chercher  un  monument  nommé 
par  les  Arabes  Oabr-Nimrod,  le  tombeau  de 
Nimroud;  je  m'attendais  à  une  merveille,  et 
j'ai  été  bien  désappointé  en  ne  voyant  que 
di'ux  grosses  pierres  arrachées  à  (juelque 
monument  peu  ancien.  Il  est  vrai  que  je 
tiouvais  par  compensation  leslylobat(;  d'un 
temple  en  marbre,  de  petite  dimension,  et 
(l'un  style  assez  bizarre,  quoique  évidem- 
ment de  l'époque  greeco-syrienne.  Dans  le 
pied-droit  d'une  porte  de  baraque  arabe,  j'ai 
de  plus  rencontré  un  fragment  d'inscription 
giecqiie,  très-certainement  peu  connu.  De 
Kal'ar-Haouar  on  gagne  Beitima,  en  traver- 
sant une  petite  rivière  sur  un  pont  antique 
de  deux  arches.  De  là,  jusqu'à  Artouz,  on 
dtseend  de  l'Anti-Liban  par  gradins  succes- 
sifs, saiis  végétation  et  dont  la  vue  cause  un 
ennui  qu'il  n'est  pas  possible  de  vaincre. 
D'Artouz  à  Damas,  on  est  en  |)laine,  et  dans 
une  plaine  bien  cultivée  sans  doute,  mais 
parlaitement  monotone.  Les  jardins  tant 
vantés  de  Damas  sont  d'assez  piètres  vergers, 
doni  la  vue  n'est  pas  i)lus  récréative  que 
celle  de  la  route  qui  y  conduit;  puis  on 
entre  dans  Damas,  la  perle  de  l'Orient,  par 
le  Meydan ,  vaste  rue  bordée  à  droite  et  à 
gauche  de  méchantes  échoppes  de  boue,  et 
de  mosquées  en  ruine.  Tout  croule  ici  :  il 
est  vrai  que  ce  n'est  que  l'extérieur,  car  rien 
n'égale  la  si)lendeur  intérieure  de  ces  bico- 
ques en  apjjarence.  Nous  avons  trouvé  à 
Damas  une  hospitalité  charmante  chez  notre 
digne  consul ,  M.  de  Ségur,  et  les  quelques 
jours  de  repos  que  nous  prendrons  dans 
cette  ville  seront  bien  vite  écoulés  ,  grâce  à 
l'amabilité  de  toute  la  famille  de  M.  de  Ségur. 
Vendredi  prochain,  je  me  mets  en  route 
pour  Baâlbek,  et  de  là  je  regagnerai  Beyrouth 
pour  m'embarquer  le  5  du  mois  |irochain 
sur  le  paquebot  français  qui  me  ramènera  en 
France. 

Veuillez  agréer,  monsieur  le  ministre,  etc. 
H.  DE  Saulcy. 

p.  à.  Dans  ma  dernière  lettre,  monsieur  le 
ministre,  j'ai  commis  une  grosse  erreur  que 
je  me  hâte  de  relever,  pour  en  éviter  la 
peine  à  d'autres.  Voyageant  sur  les  bords  ue 
la  mer  Morte  avec  le  moins  de  bagages  pos- 
sible, je  n'avais  pas  emporté  de  Josèphe.  Je 
n'avais  pas ,  je  l'avoue,  le  moindre  souvenir 
du  siège  de  Massada,  ni  de  la  description  de 
cette  place  forte  donnée  par  l'historien  juif. 
Pendant  mes  loisirs  forcés  de  Jérusalem,  j'ai 
eu  le  temps  de  relire  attentivement  le  curieux 
l)assage  qui  concerne  Massada,  et  il  ne  m'est 
pas  possible  de  me  méprendre  sur  le  site  de 
cette  ville.  La  ruine  que  les  Arabes  nomment 
aujourd'hui  Sebbek  est  bien  la  Massada  de 
Josèphe;  et  jamais  description  ancienne  ne 
s'est  mieux  appliquée  à  une  localité.  Ce  que 
j'avais  pris  pour  la  vraie  Massada,  c'est  l'en- 
semble des  travaux  de  siège  entrepris  par 


l'armée  romaine  alin  de  réduire  la  place.  Ils 
sont  à  peu  jirès  intacts  aujourd'hui  après 
tant  de  siècles.  Quand  au  joli  moimment  que 
j'ai  eu  l'honneur  de  vous  signaler,  et  dont 
j'ai  pu  prendre  le  plan  sur  le  sommet  de 
Sebbeh  ,  Josèphe  s'est  chargé  de  me  le  faire 
connaître  ;  c'est  le  petit  palais  de  refuge 
qu'Hérode  s'était  fait  construire  à  Massada, 
pour  le  cas  où  le  trône  de  JuJée  viendrait  à 
lui  échapper. 

§  5.  —  Lettre  de  M.  Saulcy,  à  M.  le  ministre 
de  l'instruction  publique  (1). 

Jénisalcni,  26  janvier  1851. 
Parti  de  Jérusalem  le  5  janvier,  je  me  suis 
arrêté  d'abord  à  Béel-Lehuc,  point  à  partir 
duquel  je  voulais  commencer  la  carte  du 
pays  que  j'avais  à  parcourir.  Le  lendemain, 
je  pénétrais  Anm  les  montagnes  énormes 
qui  dominent  la  mer  Morte,  et  je  prenais 
gîte  au  couvent  grec  de  Mar-Saba...  Là,  j'ai 
amplement  constaté  l'existence  d'une  antique 
station,  certainement  a»Ue-romaine,  de  Mar- 
Saba.  Je  suis  descendu  en  une  jou'née  au 
bord  de  la  mer  Jîorte,  et  à  une  source  chaude 
nommée  Ayu-el-Bliouaïr.  Pour  la  première 
fois,  je  m'apitrochais  de  cette  rive  maudite 
où  rien  ne  vit,  dit-on,  et  je  n'étais  pas 
médiocrement  surpris  en  trouvant  cette  rive 
couverte  de  la  plus  admirable  végétation.  Le 
lendemain,  je  marchai  sur  Ayn-Djedy  (En- 
gaddi),  mais  comme  la  mer  avait  coujjé  la 
route,  il  me  fallait  consacrer  deux  jours 
entiers  à  remonter  sur  les  sommets  et  à 
redescendre  au  bord  de  la  mer.  A  Ayn- 
Djedy,  j'ai  pu  juger  mieux  encore  de  la 
merveilleuse  végétation  que  j'allais  avoir  à 
admirer  pendant  tout  le  temps  que  je  reste- 
rais sur  cette  rive  étrange.  Le  lendemain, 
j'arrivai  au  bas  d'une  montagne  qui  domine 
de  1,000  mètres  environ  la  plage  couverte, 
en  ce  jjoint,  de  monceaux  de  cendres  vol- 
caniques ayant  complètement  l'aspect  d'une 
ville  immense,  construite  en  marbre  blanc 
et  peuplée  de  luonuments.  Sûr  le  sommet  de 
la  montagne  se  trouvait  une  ruine,  me 
disaient  mes  Arabes.  J'y  montai  avec  eux, 
et  je  ne  fus  pas  peu  joyeux  en  trouvant  une 
ville  considérable  moitié  de  l'époque  bibli- 
que, moitié  romaine.  J'y  rencontrai  de  très- 
jolies  mosaïques.  Cette  ville  se  nomme  Seb- 
Leh.  On  l'a  assimilée  à  la  Massada  romaine, 
mais  je  crains  que  l'on  ne  se  soit  trompé; 
c'est  au  bas  de  la  montagne  et  sur  la  plage 
même  que  j'ai  retrouvé  Massada,{d'une  ma- 
nière très-nette.  De  là  j'allai  toujours  le  long 
de  la  côte  jusqu'à  l'Ouad-Embarhek,  où  je 
campai  au  milieu  d'une  végétation  tropicale. 
Le  lendemain,  j'étais  de  l'autre  côté  de  la 
mer,  après  avoir  traversé  les  ruines  d'Ous- 
donne  (Sodome)  et  longé  le  Djebel-Melehh, 
immense  amas  de  sel  de  trois  lieues  de 
longueur  sur  plus  de  300  mètres  de  hauteur. 
A  notre  arrivée,  nous  fûmes  assaillis  par  une 
bande  de  Bédouins  de  l'Ouady-Mousa,  qui 
Unirent  par  avoir  plus  peur  de  nous,  que 
nous  n'etlmes  peur  d'eux,  et   qui  se   cou- 

(I)  Archiveides  missions,  1851,  p.  .52. 


567 


ji;r 


niCTIONNMUK 


JF.K 


r.68 


teiilèronl  liu  nous  exloniucrd'-  i'ni'o'ont.  Nous 
étions  arrivés  là  où  nul  EuroïK^Mi  n'avait 
jamais  osé  inetlri^le  picMl  et  nos  tribulations 
«•iliaient  conuiienrer.  Une  fois  sortis  des 
grilles  de  nos  Bédouins,  nous  touilKlmesà  une 
heure  de  distance  entre  celles  des  Béni- 
Sakkar,  tribu  puissante  qui  se  chargea , 
niovennant  linances,  de  nous  protéger.  Nous 
partîmes  donc  ;  nous  nous  avançâmes  dans 
le  Gliùr-Salieh,  et  nous  fûmes  obligés  de 
gagner  le  pied  des  montagnes,  parce  qu'un 
de  nos  chevaux  fut  englouti  dans  un  abîme 
de  sable  ipii  s'ouvrit  instantanément  sous 
ses  pieds,  comme  la  chose  n'airive  que  trop 
fréquemment.  GrAce  à  nos  Arabes,  (pii 
monlièrenl  cette  fois  un  dévouement  admi- 
rable, la  pauvre  bête  fut  tirée  d'all'aire.  (^o 
jour-là  je  traversai  (îomorrhe  et  |ieu  après 
Sebdim  ;  plus,  d'autres  villes  en  ruines  de 
l'époijue  biblique'.  Ariivés  au  point  où  le 
Gliôr  disiuu-aîl  et  où  lauiontagn"  suriilombe 
jusqu'au  fond  de  sa  pointe  noi<l  la  mer 
Morte,  quej'espérais  exolorerjusqu'au  bout, 
il  fallut  monter  dans  la  montagne  ;  mais 
j'avais  à  visiter  le  pays  encore  inconnu  des 
Moabites,  et  je  n'hésitai  pas.  J'ai  oublié  de 
vous  dire,  Monsieur  le  ministre,  que,  dans 
un  de  mes  camiiements  du  Ghoi,  peu  s'en 
fallut  qu'une  querelle  entre  Arabes,  mais  à 
notre  sujet,  ne  nous  fit  tous  massacrer  ;  en 
ce  moment  je  ne  (lensais  plus  qu'au  bonheur 
d'avoir  envoyé  mon  fils  en  France,  et  je  me 
préparais  à  iinir  en  homme  de  cœur,  lors- 
que nos  Beni-Sakhar  tranchèrent  la  question 
à  coups  de  sabre.  Nous  étions  sauvés  une 
fois  encore.  Le  lendemain,  j'étais  chez  les 
Beni-Hannnid  par  l'ouad  desquels  j'avais 
e-scaladé  la  montagne.  Pendant  toute  la  mon- 
tée, je  suivis  une  route  antique,  construili^ 
en  blocs  énormes  de  lave  noire,  et  j'allai 
camjjer  à  mi-côte  au  milieu  des  décombres 
d'une  cité  contemporaine  de  Moïse.  A  [lartir 
de  là,  les  ruines,  toutes  construites  eu  blocs 
de  lave  non  équarris,  ne  cessèrent  de  se 
montrer,  cl  je  comi)ris,  pour  la  première 
fois,  |)Ourquoi  nous  trouvons  .si  souvent 
mentionnés  dans  la  Bible,  des  rois-  d'une 
ville  :  une  ville  c'était  tout  un  pays.  La  plaine 
nioabite  est  immense  et  adunruble:  un  seul 
monticule  la  domine,  c'est  Sclùhan.  J'y 
montai,  et  là  je  trouvai  les  ruines  moabites 
et  romaines  probablement.  De  Schilian  je 
redescendis  aiH-ès  une  nouvelle  attaque  de 
Bédouins,  encore  avortée  grAce  à  la  peur  de 
nos  fusils  et  de  nos  jiistolets  français,  et  je 
regagnai  notre  camp,  placé  cette  fois  au 
milieu  de  ruines  immenses. 

Le  lendemain,  je  découvrais,  en  jmssant, 
un  tem|ile  du  soleil,  comparable  pour  la 
magiiilicence  et  les  dimensions  au  temple  do 
Baalbek;je  traversais  Habba,  la  Uabbatte- 
Moab  de  l'Jùriture,  et  j'étais  prisonnier  du 
sclieikii  de  Kaiak.  l'endanl  plus  de  vingt 
quatre  heures,  nous  fûmes  gardés  à  vue  par 
d'atfrenx  bandits  qui  nous  volèrent  et  nous 
insultèrent  <!(•  toutes  les  manières  possibles; 
se  rebilfer  c'était  .se  faire  massacrer  :  nous 
prîmes  donc  jialience  (ctte  fois  encore,  et 
après  nousôlro  fait  rançoimer  horriblement. 


il  nous  fut  perniis  de  redescendre  au  Gliôr. 
Nous  revenions  chez  des  brigands,  et  nous 
nous  trouvions  heureux  d'être  sous  leurs 
tentes. 

Le  sclieikh  de  Karali,  après  nous  avoir 
écorchés  de  main  de  maître,  nous  avait  fait 
!a  galanterie  de  nous  montrer  les  ruines  du 
chAteau  bAti  par  les  ci'oisés,  et  j'y  avais 
encore  trouvé  un  tr-ès-beau  dél)ris  de  sculp- 
ture sur  lave,  de  l'époque  nioabite.  Nous 
dûmes  canifier  à  mi-côte,  au  bas  de  l'Ouad- 
el-Kharazele,  et  nu  bord  d'un  ruisseau,  TLl- 
DrAa,  couvert  de  végétaux  merveilleusiMuent 
beaux.  Ln  regagnant  le  Ghôr-,  nous  traver- 
sAmes  jiour  l,i  seconde  fois  la  Seboim  de  la 
Bib'le,  et  nous  nous  retrouvAmes  chez  nos 
amis  les  Beni-Sakhar'.  Des  pluies  atfieiises 
iious^y  assarlliienl,  et  sous  peine  d'y  r'ester 
jusipi'au  mois  tl'avril,  il  fallait  tr'avei-ser  la 
lilaine'fangeiise  qui  termine  la  mer  Morte, 
ou  nous  jeter  chez  les  Bédouins  du  désert.  Co 
deiiiicr  parti  nous  était  interdit  :  nous  étions 
sans  argent.  Il  fallut  donc  liscpier  le  passjge. 
Deux  mor-telles  heures  à  travers  les  fondriè- 
res qui  s'ouvrent  tout  à  coup  entre  des  tor-- 
rents  clfrayants  :  voilà  ce  sur  quoi  nous 
devions  compter.  Notre  attente  ne  fut  pas 
trompée  :  un  de  nos  chevaux  se  noya,  une 
mule  chargée  des  vivres  de  nosbètesfut  en- 
traînée et  miraculeusement  rattrapée.  Moi- 
même  je  faillis  rester  dans  une  foîidrière, 
et  api'ès  des  transes  indicibles,  nous  attei- 
gnîmes le  jiied  de  la  nioiilagiie  de  Sel.  Tiois 
heures  après,  je  foulais  de  ni)uveau  les  l'ui- 
nes  de  Sodome,  puis  celles  de  Zo'ir,  qui  se 
tr'ouvent  àl'enlrée  de  l'Ouad-ez-Zouèia,  par 
lequel  j'allais  lenuuiter  dans  le  jiays  de  Cha- 
naan.  Je  campai  à  un  mille  d'une  iietite 
l'orteresse  des  croisades,  et  où  Ion  a  cm 
letr'ouver  à  tort  la  Zoar  de  la  Bible.  Kri  cjuil- 
tanl  ce  point,  une  nouvelle  bonne  fortune 
m'attendait  ;jetr'aversais  un  cratère  immense, 
et  je  tombais  sur  Adama,  Voilà  donclaPeii- 
tapole  retrouvée  !  les  cinq  villes  maudites 
ont  chacune  leurs  ruines  recounaissables  ; 
et,  chose  étonnante  !  elles  ont  conservé  leur-s 
noms  !  C'est  cette  fois  (jue  j'ai  pu  me  félici- 
liM-  d'être  à  même  de  queslioirner  à  chaque 
instant  les  Arabes  qui  m'accompagnaient. 
De  tout  le  pays  ipie  je  viens  de  vous  décrir'o 
si  brièvement,  .Monsieur'  le  ministre,  je  laj)- 
poi'te  la  carte  levée  aussi  rigoureusement  i|ue 
peut  le  faire  un  officier  d'artillerie,  habitué 
à  ce  genre  de  travail.  Toutes  les  cartes,  mêirre 
celle  de  Killer-,  si  t'slimée  des  savants,  sont 
hoiriijh.'inent  fautives,  et  j'aurai  à  lui  faire 
subir'  (les  moditicalions  énormes.  Pour  n'en 
citer  qu'irne,  par  exemple,  il  faudra  l'eporter 
Karak  à  plusieuis  lieues  au  nord  du  point 
où  on  l'a  placé  jusqu'ici  ,  et  Schilian  de 
nrème. 

Au  retour,  j'ai  tr-averséle  pays  de  Chanaan. 
mars  sous  une  pluie  glacée,  ijui  m'a  mis  dans 
l'impossibilité  absolue  de  continuer'  mon 
travail.  Mais,  après  queUpies  jours  de  re- 
pos, je  letourrier'ai  sur'  les  lieux,  etj'espèro 
computer  Tteuvre  iprej'ai  (Oinmencée. 

Malheureusement  cette  course  de  vingt 
jours  a,  pour  ainsi djre,  épuisé  les  ressources 


uCO 


JER 


(Jontjn  [louvais  disposer,  et  je  me  verrai 
Ibrcé,  faille  d'argent,  de  rentrer  en  France 
plus  vile  que  je  ne  l'avais  pensé.  Au  reste, 
les  périls  et  les  avanies  rn'ont,  je  l'avoue, 
sinsulièrement  fatigué,  et  je  croirai  n'avoir 
rien  à  me  reprocher,  si  je  laisse  à  d'autres 
le  soin  de  faire  ce  que  je  n'aurai  pu  faire 
nioi-môme.  Je  leur  souhaite  meilleure 
chance,  plus  que  je  ne  l'espère  iwur  eux. 

Dans  quatre  ou  cinq  jours  je  repartirai 
pour  le  pays  de  Chanaan,  pays  où  les  cités 
bibliques  abondent.  Je  le  couperai  sur  deux 
lignes,  alhi  d'en  avoir  une  carte  exacte,  au 
moins  pour  les  points  que  j'aurai  vus,  puis, 
j'irai  à  Jéricho  prendre  ma  carte  de  la  mer 
Morte  ;  de  ce  pointjusqu'à  rAéjuer-Klioueïr, 
où  je  la  rattacherai  au  canevas  que  je  ])0s- 
sède  déjà.  Au  retour,  j'aurai  l'honneur  de 
vous  adresser  un  nouveau  rapport. 

§  6.  —  Dissertation  abrégée  sur  le  Ta-lsin,  ou 
sur  le  nom  antique  et  hiéroglyphique  (le  la 
Judée,  par  M.  Richer  (le  Paravcij  (1). 

Imporinnce  du  nom  donni5  par  les  Cliiiiois  a  la  .Indée,  qu'ils 
appellent  Ta  Isin.  —  CVst  le  même  nom  que  celui  de  l.i 
Cliiiie.  —  Ij'  Chine  csl  donc  une  colonie  de  Judée  ou  de 
Syrie.  —  Forme  et  explication  de  ce  caractère  anlii|ue. 

—  Ou  y  trouve  que  c'est  un  pays  oii  l'on  ;idore  la  croix  ; 

—  où  l'on  olfre  le  froment  ei  le  pain  à  Dieu.  —  Mention 
des  marchands  Juifs  venant  en  Chine.  — 1,'inscriplion  en 
lettres  d'or  que  portait  le  grand  prêtre  Juif  sur  le  front 
fiait  connue  des  (Chinois.  —  Les  médailles  de  Judée  ont 
souvent  des  épis  de  blé  pour  symbole.  —  Diodore  nous 
dit  que  le  blé  fut  cultivé  en  premier  lieu  dans  ce  pays. 

Voltaire  avait  bien  senti,  malgré  sa  iiro- 
fonde  ignorance  des  faits  (pji  tiennent  .^  l'A- 
sie et  à  la  haute  antiquité,  la  grande  impor- 
tance de  la  croix  érigée  à  Sii-ngan-fou, dans 
le  Chen-sij  (province  occidentale  de  la  Chine), 
(lès  l'année  781  de  Jésus-Christ  :  et,  quand 
il  niait  l'authenticité  de  la  curieuse  inscrip- 
tion tracée  en  chinois  sur  cette  croix  ;  quand 
il  prétendait  que  cette  ])ierrc  immense  , 
chargée  des  noms  syriaques  de  tous  les  prêtres 
qui  l'avaient  dressée,  était  l'œuvre  de  quel- 
que pauvre  et  obscur  missionnaire  jésuite, 
il  savait  bien  qu'il  contestait  un  des  plus 
précieux  monuments  de  cette  religion  chré- 
tienne, qu'il  haïssait  si  profondément,  et  qui, 
malgré  ses  sarcasmes  et  les  efforts  des  im- 
pies, subsistera  à  jamais. 

Le  docte  Kirker,  dès  lors,  en  avait  donné, 
dans  sa  Chine  illustrée,  un  fac-similé  et  une 
^traduction  assez  confuse;  le  savant  évoque 
de  Claudiopolis,  le  P.  Visdelou,  sans  s'occu- 
per, comme  Kirker,  des  noms  syriaques  ou 
estranghelo  gravés  tout  autour  de  rinscri|)- 
tion  chinoise  (noms  a[i|)artenant  à  des  prê- 
tres d'Occident, connus  par  les  listes  recueil- 
lies par  Assemani),  avait  refait  celte  traduc- 
tion sous  deux  formes  diverses,  et  l'avait 
enrichie  de  noies  savantes  et  précieuses  (2). 
Dans  ces  derniers  temps  enfui,  un  estimable 


(1)  Extrait  des  Annales  de  pkilosopliie  cltréiienne, 
lie  M.  DoNETTV,  1830. 

(2)  Voir  la  Bibliothèque  orienltile  ilc  (I'Herhelot, 
1.  IV,  p.  573,  édition  iii-i",  on  aussi  K;  supplément 
à  réiliiiou  in-l"  de  celle  même  Bibl.  Orieiilale, 


n'KPIGBAl'Illi:.  .1ER 

sinologue,  M.  Moliniei',  parent  d 


r.70 


.M. 


10  vi- 


comte de  Donald  ,  avait  fait  graver  de   nou- 


iiei',  Pc 
vait  fai 
veau  cette  curieuse  inscrijjtion,  et  se  propo- 
sait d'en  publier  une  nouvelle  traduction, 
accompagnée  de  remarques  étendues,  quand 
la  mort  est  venue  interrompre  le  cours  de 
ses  utiles  travaux. 

L'estimable  directeur  des  Annales  de  phi- 
losophie chrétienne,  en  publiant  le  fac-similé 
de  la  croix  où  est  gravée  celte  insc.riplion, 
et  en  re|iiodnisant  les  deux  traductions  que 
le  savant?.  Visdelou  en  avait  faites,  et  quel- 
ques-unes de  ses  noies,  a  donc  rendu  un 
vrai  service  aux  savants  chrétiens  qui  lisent 
son  journal  ,  d'autant  plus  ([ue  les  écrits 
excellents  de  Visdelou  deviennent  de  plus 
en  plus  rares,  et  qu'on  ne  trouve  jilus  ce 
fai'-siniile  de  la  croix  (1),  publié  en  premier 
lieu,  dans  la  Flora  Sinensis  du  P.  Miche. 
Boy  m. 

Une  foule  de  personnes,  môme  très-pieu- 
ses, visitent,  à  la  Bibliothèque  du  roi,  \h 
Galerie  Mazarine  ,  où  elles  vont  admirer  les 
autographes  de  Bossuet,  de  FcneJon,  de 
saint  Vincent  de  Paul,  qui  y  sont  exposés, 
cl  elles  ne  se  doutent  pas  que,  vers  l'extré- 
mité de  cette  riche  galerie,  se  trouve,  sur  un 
vaste  rouleau  envoyé  de  la  Chine,  l'em- 
preinte exacte  des  signatures  et  de  l'écriture 
d'apôtres  de  la  foi  chrétienne,  non  moins 
zélés  et  non  moins  illustres,  et  qui,  beau- 
))lus  anciens,  n'avaient  pas  craint,  dès  l'an 
C)3o  de  Jésus-Christ,  de  quiltî^r  la  Syrie  ou  la 
Chaldée  et  de  traverser  l'Asie  entière,  pour 
répandre  dans  l'ouest  du  Céleste-Empire  ces 
paroles  de  vérité,  paroles  peut-être  alors, 
déjà  portées   par   une   autre  voie  dans   le 

fy^  Fou  ^  Sang,  ou  VAmérique  du  nord, 

pays  où  se  sont  retrouvées  également  des 
croix  non  moins  curieuses. 

Nous  reviendrons  un  jour  sur  ces  der- 
niers monuments  encore  beaucoup  trop  peu 
connus;  mais  ,  dans  ce  mémoire,  nous  vou- 
lons spécialement  nous  occuper  du  nom  re- 
marquable que  cette  célèbre  inscriplion 
donne  au  pays  sacré,  où  elle  fait  naître  le 
Mi-xi-ho,  c'ést-à-dire  Messie,  pavs  qui  par 
conséquent  no  peut  être  que  la  Palestine  ou 
la  terre  promise;  cl  You  éprouvera  peut-être 
quelque  étonnement  quand  on  saura  que  ce 
nom,  sur  lequel  on  a  trop  peu  réiléchi  jus- 
qu'à ce  jour,  et  qui  est  bien  antérieur  à  la 
naissance  même  de  Jésus-Christ ,  offre  ce- 
pendant, outre  le  syniliolo  du  comble  ou  du 
ciel,  qui  le  surmonte  dans  sa  forme  antique, 
soit  deux  mains  qui  semblent  invoquer  une 
croix  semblable  à  celle  que  nous  adorons, 
soit  des  épis  de  blé  oti  ilu  froment  mystique, 
autre  symbole  chrétien,  et  que  semblent  re- 
cueillir ou  olfrir  ces  mêmes  mains. 

En  écriture  Kou-icen  ,  c'est-à-dire,  en  hié- 

(1)  Voir  cette  croix  ei  la  traduclion  de  celle  ins- 
criplion, dans  les  n°  08  el  09  loine  XII,  p.  U9  et 
18.")  des  Annales  de  philosophie  cltréiienne,  février  et 
mars  1850  :  voir  aussi  la  lilhographie  dessinée  pour 
ces  Annaki,  d'après  l'ouvrage  fort  rare  du  P.  Boyiii. 


571 


JEU 


niCTIONNAHΠ


JER 


572 


et   s'offrait  te  blé  par 
1'  froment,  type  mys- 


jo^lyplios  uiicii'iis,  le  pays  où  nnquil  lo 
Mcssii'  ))orlail  lioiu',  iiiùnie  avant  ("elle  nais- 
sance niiraiMilcuse,  le  nom  île  Pot/s  de  la 
croix  céleste  et  adorée,  ou  ausfîi  du  l'ai/s  Cé- 
leste, oCl  se  recueillait 
excellence,  r'esl-îi-tlirc 
tifpie  de  Jésiis-Clirisl. 

Et  (jiinnd  on  observi'ia  rpie  ces  noms,  qui 
remonient  au  moins  ii  r(''po(|ue  de  Davnl, 
sont  lires  du  dictionn.iii-i;  le  plus  jiai l'ait  cl 
le  plus  autlienlique  [larmi  tous  ceux  ipii 
existent  ;i  la  Chine;  quand  en  même  lemiis 
on  examinera  le  dessin  préiieux  et  inédit 
(jue  nous  publions  d"un  marchand  venant 
do  ce  pays  sacré,  et  appoilanl  en  Chine 
le  corail  rou^c  reiui'illi  par  les  Phéni- 
ciens, et  1rs  étotres,  déjà  recherchées,  fa- 
briquées à  Damas,  en  Syrie,  dès  les  temps  les 
plus  anciens,  dessin  (pie  nous  avons  tiré  du 
San-lsay-tou-hoey ,  ou  de  VEncyclopéilic 
chinoise  (1,  il  dont  nous  fiffrons  le  calijue 
exact,  aussi  biei.  que  celui  dr  l'inscription 
remaripiable  qui  le  décrit ,  alors  on  s'éton- 
nera peut-è.re,  après  tous  les  utiles  travaux 
i\r:>  missionnaires  île  la  Chine,  d'avoir  si 
Iwiigtemps  néj^lii^é  ces  livres  précieux  qu'ils 
nous  ont  env(-yés,  et  dont  il  nous  ont  ouvert 
l'accès;  et  l'o'i  compr(!ndra  pourquoi  nous 
avons  consacré  vingt  ans  de  notre  vie  à  ces 
éludes  pénibles  et,  jusqu'à  ce  jour,  beau- 
coup trop  jieu  encouragées  par  ceux  qui 
avaient  l'obligation  de  le  l'aire. 

Il  est  vrai  que  ces  résultats,  puisés  à  des 
somces  tontes  nouvelles  ,  dérangent  singu- 
lièrement les  idées  étroites  que  M.  (iosseiin 
et  les  géographes  de  sa  déplorable  école 
nous  ont  données  des  connaissances  géo- 
graphiques des  anciens;  et  (jue  Malte-Brun 
luème,  malgré  son  esprit  judicieux,  malgré 
les  passages  formels  de  Pliin;  et  d'Hérodote, 
hésitait  à  ci'oii'c  que  la  Chine,  c'est-à-dire  le 
jiays  des  Seres  cités  jiour  leur  sagesse,  qùI 
été  connue  et  civilisée  par  les  anciens  Ara- 
bes, Syri(Mis  ou  Phéniciens.  Il  est  vrai  que 
l'illustn;  M.  Cuvier(2),  égaré  par  les  a|)er(;us 
inexacts  de  M.  Kémusat,  supposait  ce  peu- 
jile,  de  type  mongol  (par  les  ieunnes  seule- 
ment), enlièi'ement  étranger  ii  la  race  cauca- 
si(|ue,  et  n'admetiait  chez  lui  (ju'une  civi- 
lisation cpii  lui  i-lait  piopre  ;  mais,  connue  il 
cherchait  essenlicllemeiU  la  vérité,  déjà, 
dans  les  dernièi'es  anné(!s  île  sa  vie,  trop  tôt 
li-rminée,  nous  avions  su  ébranler  ses  con- 
viclions  à  cet  égard.  Oii'crtt-il  donc  conclu, 
s'il  avait  pu  ciumaitre  la  masse  de  f.its  (jue 
nous  allons  réunir  ici? 

Déjà  ,  dans  son  Panthéon  chinois,  et  no- 
nobstant certaines  critiipies  peu  fondées,  lo 
savant  doeteui'  Hagvr  i\  montré  que  les  i'hé- 
nicicns  et  les  Syriens,  liaversant  la  Peise  il 

(1)  Voir  \i:  Siinlsiiij-lon-liufii,  on  VlùiriiclopiUlif 
rhhioiar,  i-xislaiU  :iii  Ciiliiticl  des  iiuiiilscnls  ilr  l;i 
ltilihi)llii'i|iic  ilii  roi,  liv.  mv,  p.  IS,  3"  sriiioii,  n'//.' 
(li'H  liuiinnes. 

(2)  Voyi'i,  p.  2-2-2  cl  !2-2r>,  éilllioii  iii-S",  l«:>l,  le 
cciclirc  Ùisiuiin  inclimiiiuiic  mr  les  léiulutivin,  du 
gliitie. 


les  deux  Rucharies  fl),  avaient  su,  de  tout 
temps,  et  a  l'aide  de  leurs  chameaux  ra|)ides, 
se  rendre  en  Chine,  et  y  avaient  laissé  des 
colonies  qui,  sorties  île  la  Syrie,  avaient, 
par  cela  même,  porté  le  nom  de  Syriens  de 
l'Orii'iit,  ou  des  Seres,  nmii  qu'on  eût  pu 
également  écrire  Ceres,  en  employant  le  C, 
du  nom  des  céréales  (2). 

Trouviuit,  dans  ces  contrées  lointaines,  des 
sauvages  giossiers,  de  race  mongole  ei  au- 
tre, qui  ne  pouvaient  prononcer  la  leltre  /<,  et 
avec  lesquels  ils  durent  bienlùt  s'allier,  ils 
leur  ens(!ignèrenl  l'écriture  hiérogl,\  pliique, 
encore  usiiée  à  celte  époque  en  Ivgyiili-,  en 
Arabie,  en  Syrie,  en  Habylonie  et  en  Prr>e, 
et,  fo'idanl  chez  eux  une  colonie  à  laquelle 
ils  donnèrent  tout  naturelleniei>t  le  nom 
même  du  pays  d'où  ils  étaient  sortis,  ils 
('•lablire'U  anisi ,  dans  le  nord-ouesl  de  la 
Chine,  c'est-à-dire  dans  la  partie  la  plus 
proche  de  la  Perse,  et  par  cela  môme,  la 
moins  sauvage,  l'antique  et  illustre  princi- 
pauté de  ^S  7'sîm;  prinrijiauté  dont  l'his- 
toire c>t  développée,  |)ar  le  docte  M.  de  Gui- 
gnes, da:is  le  tome  I"  de  sa  célèbre  Histoire 
(tes  Huns,  et  qui,  nous  dil-il,  fut  elablii-  par 
un  prince  vcirtjre,  surtout  jiar  son  talent  dans 
l'équilalion  et  dans  l'art  d'obtenir  d'excel- 
lents chevaux  (3). 

A  paitir  de  ce  prince,  on  a  l'histoire  assez 
détaillée  de  celte  colonie  de  ^z  Tsiiy,  de  la 
Palestine.  Les  relations  de  ces  colons  avec 
l'Arabie,  la  Judée  et  la  Syrie,  se  conservè- 

(1)  On  penl  voir  d'Herbf.lot,  Hibl. 
la  coni|iiOle  du  p;i)s  ilo  Samar-kamle  (p.i 
la  ronle  do  l,i  Cliirie),  par  Cliaiiiar,  Toblm  ou  roi 
llémymile,  roi  doiil  celle  ville  pril  alors  le  nom, 
Cliiiiiuir  ou  Samnr;  kund,  vu  persan,  signllianl  ville. 
Ou  peiU  voir  anssi  liixtMs  t;éograplies  aralies,  el  no- 
lamuiL'ul  AiM  (ilonl  l'eMiaU  nous  a  élé  ohlige.ini- 
n)eiit  coinnniniqné  par  li;  iloi  le  a.ilenr  île  Vllisluire 
de  l'empre  oitomini.  M.,  le  elievalicr  de  IIamsikii, 
iiolie  savanl  ami),  g'  ogiaplics,  qui 
les  eonliiis  di'  la  (dilue  une  niliu 
hl-C(dib,  parlant,  disenl-ils,  l'aralie  aniion,  c'i'sl-à- 
iii?i',  penl-i'lri'  le  piMsan  (emoie  nsilé  dans  1rs  deux 
Bueliaries,  niù.i.e  en  ee  jour),  ol  fiiivinl  en  lli'- 
mynrili:  on  Miisiiatl,  eYsl-à-dire  eu  etrilurc  siis- 
pendno  ou  vrrlieaie.  Il  ne  penl  doue  Oire  ipioslion 
iei  i|iie  des  Incio^lyplics,  preinicie  el  savanle  éeri- 
lure  de  l'Asie  nci  idi'iilalr  el  de  l'Arabie  elie-mê..,e, 
Cl  ipii  lui  li)rit;innps,  anssi  liien  que  le  syriaqiii', 
récrilinc  des  Uui^onrs,  éla:  lis  sur  le  luènie  plaleun 
élevé,  el  loin  près  de  la  Idiiue.  Consulter  kLAritoTii 
et  il.  m;  GiiG.xrssHr  ces  peuples  Ouhiours. 

{"l)  (k'  nom  li.jireu  de  l'orge  ~"i>!i',  a  pu  donner 
le  nom  de  Si'(('»el  Cihès. 

(ji  On  peut  voir  aussi  sur  ee  prince  des  7si»,  lia- 
liile  cians  i'ui  de  dresser  les  clicvanx  cl  d'en  a\oir 
de  (iirl  Ihmux.  prince  nouimc  lei-lse,  cl  olilcuani  li- 
licl'  de  Tsiu-hlieou  en  S!(2  avanl  Ji'sns-lMnisl,  on 
pcnl  voir,  disous-uons,  son  la  (.lironototiie  ehiiiuisi: 
(In  V.  (iACiiii.,  soil  lo  Snpi'li'nieul  du  P.  Vi-di:i.oii, 
Ilibl.  iiricnhile,  I.  IV,  p.  S;  cl,  (pianl  à  l'ail  on  e\- 
ccllaieul  les  Ar.ihcs,  «clin  i.e  dresser  les  elie\a(i\  et 
de  les  diriger,  ou  voil  aussi,  p.  7li,  1.  IV,  iu-l», 
Ilibl.  Diitiilide  de  D'Ilr.iiin.i  or,  ipi'on  eue  nu  Aial^e 
ayant  ccril  sur  ici  ail.d'apiés  les  aneieu^  -.inleiiis 
de  c.  Ile  iialion,  plus  de  i  iiiipiaiilc  volunics,  (I  u.i 
aiilre  Arahc  sacliani  par  cuuur,  sur  ce  inemc  ïujel, 
plus  (le  beir-u  mille  vers. 


orientale,  sur 
i'Vs  qui  est 


loiis  plaeeiil  sur 
aralie,    iinninK'o 


Î75 


JER 


DEPIGUAPHIE. 


JEU 


nu 


l'ciit  loiijoiu's.  Co  l'ut  par  suite  du  ces  rela- 
tions aiili(|Uos,  que  les  Mongols  et  les.au- 
ti-es  indigènes  de  l'Asie  orienale,  se  civili- 
sèrent peu  à  peu  ;  et  c'était,  sans  aucun 
doute,  chez  ces  colons  syrmns,  venus  en  Chine, 
qjie  se  rendaient  les  inarchands  du  Ta-tsin, 
ou  de  la  Judée,  dont  VEncyilopédic  chinoise 
nous  od're  la  curieuse  (igure;  nous  apprenant, 
fu  aièmctcmits.  qu'ilsy  api^ortaient  (comme 
l'indiiiui'  aussi  le  dessin  que  nous  en  don- 
nons), soit  du  corail  rouge,  lire  des  pêcheries 
phéniciennes,  soit  des  étoffes  de  soie  bro- 
chées en  or,  c'est-à-dire  des  étolfes  de  Damas, 
soit  de  ces  perles  précieuses  et  véii tables, 
que  fournissaient  les  îles  du  golfe  Persique. 
Après  la  grande  counuotion  donnée  à  toute 
l'Asie  ori  ntale  par  la  célèbre  expédition 
d'Alexandre,  qui  trouva,  même  encore  alors, 
le  Cab  u!  et  le  Khorassan  assez  peu  peu- 
plés pour  qu'il  lui  fût  possible  d'y  établir, 
ainsi  qu'à  Kandabar,  diverses  cités  grecques 
auxquelles  il  laissa  son  nom  oriental,  Isluin- 
dcr,  on  sait  que  se  fonda,  dans  ces  contrées, 
le  célèbre  empire  grec  de  la  Bactriane,  dont 
l'histoire  nous  est  à  peine  connue  (1).  Et, 
comme  le  premier  empire  réellement  fondé 

en  Chine,  celui  de  ^  Tsin,  ne  date  que  de 

l'an  25fi  avant  Jésus-C!u-ist,  et  coïncide,  à 
)U'U  près,  avec  la  ruine  de  cet  empire  grec 
de  la  Bactriane  ;  tout,  d'après  cela,  nous 
porte  à  croire  que  le  célèbre  Chy-hoamj-tij, 

prince  du   petit  Etat  chinois  de  ^&  Tsin, 

espèce  de  Bonaparte,  pour  le  génie  guerrier, 
cl  qui,  aidé  de  beaucoup  d'Occidentaux , 
fonda  ce  vaste  empire,  et  construisit,  le  pre- 
mier, la  (jrande  iniiraitle,  fut  puissamment 
secondé  dans  ses  conquêtes,  soit  par  de  nou- 
veaux Syriens  venus  de  la  Palestine,  soit  par 
les  débris  de  cet  empire  grec  de  Bactriane. 

On  peut  consulter,  à  l'égard  de  ce  prince 
et  des  Oi;cidentaux  accueillis  à  sa  cour,  la 
Chronologie  ^chinoise  du  P.  (iaubil,  p.  57  à 
71.  On  peut  aussi  lire  le  chapitre  Yue-ling, 
ou  Règlement  des  mois,  qui  a  été  ajouté  au 
Ly-ky,  l'un  des  cinq  iff/i^s,  chapitre  (jue  nous 
avons  traduit,  et  qui  oiîre  des  pages  entiè- 
res de  Plutarque  et  de  Diodore  ;  et  l'on  con- 
cevra alors  comment  les  hiéroglyj)lies  de 
l'Egypte,  ses  lois,  ses  mœurs  et  ses  usages, 
ont  été  introduits  en  Chine,  soit  dès  l'épo- 

(l)  A  l'aide  des  précieuses  et  curieuses  médailles 
iiKlo-grec(|iies  ei  in  lo-scydies,  Iroiivéï's  cl  rappiir- 
léi's  par  iioU'e  lioiiKialile  ami,  l'iiiuépide  géiiéial 
AUard,  M.  Raoïil-HoeheUe,  aidé  de  M  Janpiel, 
jeune  ol  savaiil  oriuiilalislo,  se  propose  d'éclaircir 
un  peu  celle  impoilanle  et  oliscure  Iiistoiie  du 
royaume  de  BacUiane.  Qiiaul  a  ces  inaguiliqiMîs  iné- 
dadles  d'or,  que  nous  a  nionlrées  lid-uicnie  i'illiislie 
uéiiéral,  nous  oliservei-ons  ici  (lu'elles  oll'ienl  |iies- 
(juelouics  un  signe  hiéioglyphi(|ue,  à  la  fois  chinois 

ei  indien,  le  signe  j-j-J  qui  est  la  l'orme  amiqne  du 

-1-4- 

caractère  ta  Ontin,  signiliaiit  Reines  des  (ibeilles,  ei 

aussi,  par  i  ela  ihomio,  dix  mille;  et  ce  signe,  qui  s'y 
voit  soub  les  pieds  du  roi,  est  l'imilalion  exacte  d'une 
anU(ine  Kinblellalion  au^Irale,  conservée  dans  les 
c:iilescélesii's  <les(;hiiiois,  ci  dontnousparleronsavec 
plus  (le  détails,  dans  nus  Illuslrations  aslï'onomiques. 


(|ue  des  conquêtes  d'Osymamlias  et  de  Sé- 
sostris,  soit  lors  de  la  dévastation  de  l'E- 
gypte i^ar  Cambyse ,  soit  enlin  pai'  les 
Egyptiens  et  les  Phéniciens,  qui  avaient  fui 
devant  les  armi'es  d'Alexandre. 

Plus  on  pénétrera  dans  l'i'dude  des  hiéro- 
glyplits  de  l'Egypie,  plus  il  nous  sera  facile 
de  montrer  que  ces  hiéroglyphes  existent 
encore  en  Chine,  et  sont  fort  peu  altérés;  mais, 
pour  en  revenir  au  nom  -^  Ta  ^fe  Tsin, 
c'est-à-dire  des  grands  Tsin,  donné  aux  Sy- 
riens de  la  Palestine  parles  colonies  syrien- 
nes, fixées  chez  les  Mongols  de  la  Chine, 
nous  observerons  que  ce  nom  lui-même, 
Tsin,  n'était  qu'une  prononciation  tàrlare  et 
altérée,  de  celui  de  la  Syrie  ou  des  Seres, 
car  il  a  des  composés  où  il  se  prononce, 
même  en  Chine,  non-seulement  Tsin  ou 
Tsir,  mais  aussi  Tsen  ou  Tser,  ou  TSeres, 
comme  le  liraient  les  Jajionais. 

Le  T  et  le  CH  n'étaient  donc  ici  qu'une 
aspiration  vicieuse;  et  cela  est  si  vrai,  que 
nous  disons  encore  un  Srn-o/or/«c,  pour  ex  pri- 
mer le  nom  de  ceux  qui  s'occupent  de  la  lin- 
gue parlée  en  Chine,  c'est-à-dire  dans  l'ancien 
empire  de  Tsin,  fmdé,  comme  nous  l'avons 
dit,  en  l'an  256  avant  Jésns-Chrisl,  et  qui  a 
donné  son  nom  au  |)rétendu  Céleste-Empire. 
Hager,  dans  l'ouvrage  que  nous  avons 
cilé,  discute  et  énumère  avec  une  grande 
exactitude  toutes  les  modifications,  en  Dzin, 
Tchin  et  même  Sin,  du  nom  donné  à  cet 
empire  de  Tsin  ou  de  la  Chine,  par  les  di- 
vers peuples  antiques  et  modernes  de  l'A- 
sie; mais  il  n'observe  pas,  quant  à  la  Judée 
ou  la  Syrie,  d'oli  ces  noms  de  la  Chine  ac- 
tuelle ont  été  tirés,  que  la  Bible  elle-même 
nous  montre,  chez  les  Hébreux,  des  familles 
antiques  de  ce  nom,  Sin  ou  Cinéens;  il  no 
cite  pas  le  nom  de  Palestine  (1),  quia  pu 
peut-être  aussi  se  prononcer  Pales-tsine;  il 
ne  remarque  p;is  que  le  nom  de  Tyricns  s'é- 
crit  par  un  tzade,  et  a  dû  se  prononcer  Tsy- 
riens,  Tsiniens,  ou  aussi  peuple  de  Tsin  (2); 
il  ne  nous  montre  pas,  à  une  époque  beau- 
coup plus  moderne,  et  dans  ce  même  pays, 
le  nom  de  Sarru-sin,  ou  de  Sar-a-cene,  qui 
olfre  comme  la  combinaison  des  deux  formes 
du  même  nom  antique,  Seres  t't  Tsin  ;  en- 
fin,  il  ne  n(ms  fait  pas  observer  que,  dès  le 
temps  de  Josèphe  l'historien,  la  ville  de  Scy- 
thopolis  des  Giecs,  ville  célèbre  de  la  Judée, 
se  nommait,  en  hébreu,  Beth-sané,  ou  la 
ville  {Beth  ou  Be)  de  Sané,  Séné  ou  de  Thsen, 
par  une  contraction  tiès-possible(3),  la  capi- 
lalede  la  Judéi-  se  nommant  aussi  ]V'J,  Tsion. 
Nous  retrouvons  donc,  en  Judée  même, 
pays  de  Ta-tsin  ou  des  grands  Tsin,  soit  le 

(1)  Il  serait  possible  que  celte  finale,  stine  ou  slan, 
lïit  l'ancien  nom  ('gyplien  Souicn,  reconim  par 
Ol!arnp(dlion  pour  toi  et  roijaitmc,  nom  se  retrou- 
vant, snivanl  nous,  dans  celui  de  sidiitii  ou  de  sou- 
diin  d'E;,'yple,  el  dans  les  noms  de  Faisis/nd,  Indo- 
sltiii,  (i  aunes  noms  dr  royaumes  asiatiques. 

(i)  'J'iiriens,  en  ludu-eu,  se  disant  a'-'i"  ïsiuim,  de 
-li,"  Tsar,  Tijr.  Voir  I  l'arulip.,  cii.  xxii,  v,  i,  el 
iosué,  cil.  XIX,  v.  29. 

(3)  J  C?  nu.  Voir  Josur,  ck.  xvu,  v.  •-!.  et  Josépiii:, 
Anliq.  jud.,  liv.  v,  cli.  1. 


iFAK 


iHf.TIONNAIllK 


JER 


i76 


son  Tfin  ou  Siit,  soit  le  son  Tsir  ou  Sir, 
d'où  est  venu  le  nom  do  Si/ricns;  cai'  cliuz 
les  Syriens  ((jui  avnienl  le  U  dans  leur  pio- 
noncialion),  nous  voyons  les  Cltinois  se 
nounnci'  Sercs,  c'est-à-diic  Syriens  (de  l'est;; 
tandis  (jue,  d'une  n^anière  niverse,  chez  les 
Monj^uls,  e(ii()nis6s))arces  Syriens  (et  n'ayant 
pas  celle  lettre  U),  nous  voyons  les  peuiiies 
de  Judée  se  noniuiei-  Tsiii  ou  Ta-Tsin,  nom 
donné  également,  dans  la  Haute-Asie,  au 
vaste  empire  que  fonda,  sur  les  ruines  do 
jjlusieurs  colonies  ili verses,  le  célèbre  2'Ain- 
chy-lioanfj-tti,  c'est-à-dire  le  Roi  de  ïsiN  ou 
Soin,  ou  de  la  Chine  actuelle. 

Ces  deux  [leuples,  de  Palestine  ou  de  Syrie, 
et  du  pays  de  Tsin  ou  des  Seres  orientaux, 
se  rei^ardaient  donc  comme  ayant  une  ori- 
gine cuiuuiune,  quant  à  leur  civilisation  au 
moins  :  et,  coujuie  ce  petit,  mais  important 
pays  de  Palestine  etde  Piiéiiicie,  avait  ct;pen- 

dant  réi)it!)ète  de  -^  Ta  ou  de  Grand,  il 
est  évident  gu'il  avait  été  la  métropole  de  ces 
colunies  orientales  et  lointaines,  devenues 
maintenant  si  riches  et  si  [irospères  ;  et  qu'il 
en  était  de  ces  colonies,  comme  des  colo- 
nies anglaises  de  l'Amérique,  qui  donnent 
encore  à  la  petite  ile  d'où  elles  sont  prove- 
nues, le  nom  de  Grande-liretagnc,  mais  qui, 
dans  qnelciues  siècles  peut-être,  ayant  jjros- 
péré  davantage,  chercheront  h  eliocer  celte 
origine  incontestable,  et  se  prétendront  sor- 
ties de  l'Amérique  elle-même,  et  de  la  race 
indigène, qu'elles  y  ont  élouH'éeet  remplacée. 
Ouand  le  dictionnaire  Kang-liy-tseu-tien, 
cherchant  à  expliquer  ce  nom  remarquable 
de  7'()-fs(»,  appliqué  autrefois,  non-seule- 
ment à  la  Judée,  mais  môme  aussi,  par  ex- 
tension, à  tout  rem|>ire  romain,  nous  dit 
que  ce  pays  porte  ce  nom,  (jui  est  aussi  ce- 
lui de  la  t^hine,  jiarce  que  les  honuiies  de 
ces  contrées  occidentales  sont  aussi  yrands, 
aussi  fermes,  aussi  unis  que  les  Cliinvis  pro- 
prement (lits,  il  cherche  donc,  tout  en 
avouant  ici  l'identité  des  races  de  la  colonie 
et  de  la  métropole,  h  faire  disparaître  celle 
origine  lointaine,  et  par  trop  humilianle 
pour  la  vanité  des  [)rinces  du  Célesle-Kiii- 
]iire  :  il  agit  comme  le  feront  sans  doute  les 
néo  -  Américains  dans  quelques  centaines 
d'années;  il  répète  enlin,  ce  mensonge 
bien  plus  ancien,  des  premiers  historiens 
chinois    (jui  a  fait  applicpier  à  leur  empire, 

sous  le  nom  de  dynastie  ^ ///n .  toute 
riiisloire  fie  Perse,  pays  encore  nommé  du 
nom  de  -^  Ta  ^  llia,  c'est-à-dire,  pays  des 
grands  Uia,  ou  des  tirandes  chaleurs  de  l'été. 
Mais  ces  explications  ridicules  lombenl 
d'elles-mêmes  devant  les  considérations 
que  nous  venons  de  présenter;  et  tout  esprit 
judii  i(!ux,  avec  nous  et  avec  le  docte  lla.;er, 
admettra  cette  colonisation,  renouvelée  ù  di- 
verses épuques,  et  sentira  la  force  de  ces 
noms  g('-ographi(}ues  (îonservés  dans  les  li- 
vres (pii  se  sont  réfugiés  en  Chine,  noms 
ipii,  pour  les  sinoldgues  dignes  de  ce  lilre, 
doivent  avoir  plus  de  valeur  (pu'  loules  les 
médailles  alphabéliques   les  plus  antiques, 


les  plus  authentiques  et  les  mieux  conser- 
vées dans  nos  collections  occidentales. 

Quand  ou  a  lu,  en  elfet ,  l'excellent  jMé- 
moire  ,1)  où,  d'après  les  seuls  auteurs  hé- 
lireux,  grecs  et  romains,  M.  Dureau  de  la 
Malle,  le  fils,  a  démontré  (juc  le  froment  et 
\fs  céréales  les  plus  précieuses  ont  été  cul- 
tivés d'abord  en  Judée,  et  jilantés  en  pre- 
mier lieu,  près  de  IS'ysa  ou  lieth-sané  (nom 
où  Sané  semble  n'être  que  l'inversion  hé- 
bi'aïque  du  nom  grec  Nysa); 

Quand,  dans  la  Bible  elle-même,  on  voit 
Moïse,  annonçant  ta  son  peuple  la  terre  pro- 
mise, s'écrier  :  «  Dieu  t'introduira  dans  une 
bonne  ter-re ,  dans  une  terre  à  torrents 
d'eau,  et  remplie  de  soui'ces  jaillissantes, 
la  terre  du  froment ,  de  l'orye  et  de  la  ti- 
f/ne,  où  naissent  le  figuier,  le  grenadier' et 
l'olivier,  une  terre  d'huile  et  de  miel,  et 
dont  les  piein-s  sont  du  1er  (2)  ;  » 

Quand,  d'un  autre  côté,  on  voit  Diodore 
de  Sicile  placer  la  ville  de  Xysa  (3),  où  na- 
quii-enl,  dit-il,  Osiris  et  Isis,  et  où  ils    trou- 


vèrent et  i)lantereiit 


l'orge  et   le 


FROMENT,  dans  V Arabie  heureuse  ('Eu5aip'..v) , 
c'est-à-dire,  suicant  M.  de  la  Malle  lui- 
même,  dans  la  Judée  arabi{]iie,  véritable  ferre 
de  promissions  de  bonheur; 

Quand  on  se  rapi)elle  que,  d'après  les  li- 
vres sacrés  (conservés  actuellement  en  Chine, 
mais  qui  furent  aussi  ceux  des  Phéniciens 
et  des  Egyptiens),  Heou-tsy ,  dans  le(|uel 
nous  voyons  Sem,  lils  du  Foé,  fut  celui  qui, 
après  le  déluge ,  pi'ésida  à  l'agricultur-e, 
aussi  bien  qu'au  culte;  et  que,  d'une  autre 
part,  divers  scoliasles  de  la  Bible  placent  le 
séjour  de  ce  patriarche  célèbre,  tige  d'Abi-a- 
ham,  de  David  et  du  Messie,  en  Judée  ou 
Palestine,  pays  où  nous  voyons  ensuite  le 
roi  de  Salemou  le  mystérieux  pontife  Mel- 
chisedech,  nd'rir  le  sacrifice  symbolique  du 
pain  et  du  vin  ; 

Quand  enfin,  comme  aurait  dû  l'observer 
M.  Dureau  de  la  Malle  (au  lieu  de  citer  Cain, 

(f)  Voir  I.  X,  an.  f82G,  Annales  des  sciences  naitt- 
rclles,  p.  (il,  col  cxicUcrU  iiiénuiiro  de  M.  IHrir.Ac 
Di;  L\  Mai.i.i;.  iloiil  imis  donnons  ci-apr-ès  une  analyse 
dans  les  pièits  jnsliriialives,  ri"  i;cl  icniaripioz 
(pie,  siiivanl  .M.  Bon  unes,  le  miiis  liii-niènie,  on  zéa- 
mais,  irii,  par-  M.  do  llunitioldl,  prupio  à  l'Anii  ritpio 
seiilernonl,  a  ère  lolioiivé  on  (711  par  le  voya^onr 
M.  lliKAiii,  dans  coilaines  loniU-s  ogyplionnos,  où  il 
élail  déposé  pi'os  dos  niomios  :  cl  vu  par  nous,  dans 
los  rccmîls  cliino.x  de  plmiles. 


^N-b.v 


7N'  -X 


'Tia  y-N  nziia  y 

car   pu;   iT'i-y^s     "-"'"' 


«n^x 


':  *o  (-2) 
T\■zr^7\^  rc";  c'a 
asm  ]Eii  n'vcT 

/;oi(/('io)io»ie,  oli.  vin,  vers  7  cl  8. 

(5)  On  sait  qu'il  ovislc  on  l'orso,  cl  dans  s.t  parlio 
orionlalo,  t'oU-à-diio  dans  lo  lilinrassoii,  une  villo 
do  iVi/sd  ou  do  Ai/S(i;i()»r,  nom  oii  pour  no  sij^nilio 
anlio'oliosii  quo  l'i/Zf;  cl  quo  00s  conh't'os  otaioni, 
aussi  liien  quo  l'Araliio,  colobros  par  leurs  oxcollcnrs 
olie\aiix,  appelés  chevaux  »i;(s('i»s  ;  on  sail  (rail- 
leurs (pi'Osiri.s,  aussi  liion  (pie  Sososlris,  (il  nue 
e\podili(ui  dans  l<  s  Indes,  el  y  corisnuisil  une  ville, 
(pii  doit  orro  cerre  villo  do  Aisii.  Ou  u'ijîiKU-o  pas  en- 
lin,  (pie,  nu'inc  <mi  ce  luoinoni,  Us  AfijlKins  se  disoiil 
aralios  d'orij^ino.  Kn  toul  loiups  la  Judoe  ar.iliiipie 
lui  donc  ui\  loyer  do  civilisalion. 


577 


JER 


IVEPIGRAPIIIE. 


a  Kl' 


culteui'  011  efl'et,  mais  dont  le  [lays  aiité- 
tllluvien  nous  est  inconnu),  nous  tmiivons 
sur  les  sf'c/fs  ou  médailles  antiques  des  Sa- 
maritains, non- seulement  des  grappes  de 
raisin,  lignrées  sur  un  calice  sacré  ,  mais 
aussi  des  c'pis  de  blé  ou  de  froment;  symbo- 
les conservés,  même  sous  les  llomains; 
Alors,  nous  devons  admirer  connuent  le 
Tsin,  ou  ^Ta^  Tsin,  donné 


nom  :    ^ 

aulreloî'Tà  \a  Palestine,  otfro  encore',  même 
sous  sa  forme  moderne  et  actuelle,  deux 
mains  réunies^,  mains  portant  ou  adorant 
un  épi  de  froment  ^  :  tandis  qu'une  de  ces 
formes  kou-wen,  c'est-à-dire  en  écriture 
antique,  nous  offre,  outre  ces  meMues  symbo- 
les, celui  du  grand  comble  — »-^,  ou  du  Ciel, 

type  hiéroglyphique  de  DIEU. 

Ce  pays,  même  dès  les  temps  les  plus  an- 
ciens, était  donc  celui  oi:i  l'on  otfrait  au  ciel, 
les  céréales  ou  le  blé,  aliment  essentiel  des 
hommes,  et  dont  la  culture,  suivant  le  Pen- 
tsao  (antique  Botanique  chinoise),  leur  fut 
enseignée  par  des  intelligences  divines. 

En  effet,  ce  nom  de  Tsin  est,  même  en- 
core en  ce  jour,  comme  l'avoue  le  P.  A^is- 
delou  (1),  le  nom  d'une  espèce  de  froment, 
iïorgc  ou  de  céréale  analogue,  blé  que  cul- 
•  tiva  la  première,  après  le  déluge,  Isis  ou 
Cérès,  mère  des  peuples  Syriens  ou  Seres,  et 
qu'elle  planta  sans  doute  à  Nisa  ou  à  Beth- 
sané,  c'est-à-dire  dans  le  pays  de  Tsin  (2), 
pays  de  la  Palestine  ou  de  Judée. 

Nous  le  répétons  donc,  soit  antique,  soit 
moderne,  ce  caractère  de  Tsin,  nous  indique 
le  pays  du  froment  ou  du  blé  mystique,  em- 
blème connu  de  Jésus-Christ  ou  du  Messie, 
né  à  Bethléem,  anS""!''!,  ville  (Beth)  des  ali- 
ments (léem),et  dont  le  sacrilice  devait  illus- 
trer à  jamais  la  Judée,  et  être  remplacé  par 
celui  de  Teucharistie. 

Et,  si  le  dictionnaire  Kang-hy-tseu-tien, 
dû  au  célèbre  empereur  Kan-liy,  nous  offre 

au  lieu  de  ces  formes  du  caractère  Tsin  ^& 

le  symbole  antique,  f^,  où  se  voient,  1"  le 

ciel  ou  le  grand  comble/^;  2°  la  croij;-|— , 
type  du  sacrifice  annoncé  par  tous  les   pro- 

(1)  P.  lU,  t.  IV,  in-/t%  Bibt.  orientale. 

{i)  On  pourrait  facilement,  en  épelant  les  diverses 
parties  du  s'oupe  anliiiue  ([u'olfre  le  rioni  Tsin,  y 
Iroiiver  le  son  tsir,  on  sir,  ou«r;  car  le  fii.'/ ou  le 
foiHft/e  vaut  C,  dans  le  système  égypilen,  \cii  deux 
mains  répondent  à  Viod  ou  à  l'I  ;  et  IV;;)  de  blé  ou  le 
bois,  à  la  leuie  R  :  mais  nous  nous  cnuienterons, 
quant  au  nom  de  Seres,  d'observer  que  le  caractère 

^S  Tsin,  combiné  avec  la  clef  des  arbres  yiC  Mo, 

dofuie  le  composé  /]>^  rsen.qui  est  le  nom  du  coït' 
(trier,  dont  les  jeunes  pousses  entouraient  les  champs 
de  céréales,  et  servaient  à  lier  et  à  serrer  les  gerbes 
de  blé.  Or,  cet  arbre  de  la  Syrie  et  de  la  Judée,  est 
cité  sans  cesse  dans  les  odes  sacrées  du  C.lii-ltiitg,  et 

la  fornio  antique  ^fersiH,  du  nom  delà  Judée  (forme 

ci|iiivalonle  à  celle  citée  ci-dessus),  semble  y  avoir 
(luelqui;  rapport. 


JER 

par  Platon 


i;78 


phètes,  et  pressenti  par  Platon  lui-môme, 
qui  fait  mourir  sur  la  croix,  ou  dans  les  op- 
probres, son  juste  idéal; 3"  le  bois  jf  ,  dont 
cette  croix  était  formée;  et  h"  enfin,  les  deux 
mains  élevées  V'*^,  qui  invoquent  cette  croix 
céleste  (symbole  remarquable,  et  que  nous 
retrouverions  facilement,  jusque  dans  l'anti- 
que Egypte),  il  est  évident  que  ce  nouveau 
nom  s'applique  encore  tout  aussi  bien  à  la 
Judée,  pays  où  devait  s'accomplir,  sur  cette 
croix,  jusqu'alors  symbole  d'opprobre,  le  sa- 
crifice du  Juste. 

Ainsi  ce  nom  ou  cette  forme  antique  du 
caractère  moderne  du  Tsin,  ne  fait  que  nous 
offrir,  sons  un  autre  point  de  vue,  ce  mys- 
tère profond  de  la  rédemption  des  hommes, 
et  ce  sacrifice  sanglant,  dont  ceux  du  juste 
A^iel,  ou  de  Fo-hy,  et  de  Melchisedech  en- 
suite, ne  furent  que  des  figures  prophétiques, 
et  dont  tous  les  patriarches  et  tous  les  justes 
avaient  reçu  la  consolante  promesse. 

Quant  aux  vastes  contrées  qui  reçurent 
ensuite,  ce  nom  antique  et  mystérieux  de 
Ta-tsin,  nous  renvoyons  aux  savants  extraits 
des  livres  chinois,  écrits  sous  les  Han  ou 
Jléou-Han,  et  aussi  sous  les  Wey,  et  même 
sous  la  puissante  dynastie  des  Tang,  extraits 
qu'a  donnés  le  P.  Visdelou  (1),  et  où  il  a  dé- 
montré que  ce  nom  de  Ta-tsin  avait  été  ap- 
l)liqué  depuis,  non-seulement,  comme  nous 
venons  de  le  dire,  à  la  Judée  proprement 
dite,  mais  aussi  à  tout  l'empire  romain,  dont 
elle  dépendit,  en  effet,  après  la  mort  de  Jésus- 
Christ. 

Ces  extraits  cités  et  commentés  par  le 
P.  Visdelou ,  et  plus  tard  par  MM.  Klaproth 
et  Rémusat,  auraient  encore  besoin  d'expli- 
cations nouvelles;  mais  ces  explications, 
que  nous  donnerons  peut-être  quelque 
jour,  devraient  être  accompagnées  de  cartes 
géographiques,  pour  être  bien  comprises: 
nous  nous  bornons  donc  à  observer  qu'ici  les 
auteurs  chinois  mêlent  ensemble  bien  des  con- 
trées diverses,  telles  que  laParthie,  la  Baby- 
lonie,  la  Judée,  l'Egypte,  l'Asie-Mineure,  l'I- 
talie ,  et  même  une  partie  de  l'Afrique , 
puisqu'ils  citent ,  dans  ce  pays  de  Ta-tsin  : 

1°  L'art  d'élever  les  vers  à  soie  (2)  ;  ce  qui 
prouve  que  le  milrier  blanc  existait  à  Baby- 
lone,  comme  le  démontre  aussi  l'histoire  de 
Pyrame  et  de  Thisbé,d0nt  le  sang  colora  en 
rouge  les  fruits  de  ce  uiùriei',  blancs  aujia- 
ravant,  nous  dit  la  fable  :  de  sorte  que  les 
colonies  assyriennes  ont  dû  porter  la  cul- 
ture du  mûrier  blanc  et  de  la  soie  en  Chine, 
et  y  enseigner  l'art  de  ces  belles  étoffes  qui 
avaient  déjà  illustré  et  enrichi  les  villes  de 
Damas  et  de  Babylone,  villescpiileur  avaient 
donné  leur  nom;  et  que  Pline, en  efl'et,  nous 
dépeignant  les  Cliinois  ou  h's  Seres  de  la  mer 
Orientale,  nous  dit  qu'ils  récoltaient  la  soie, 
mais  que,  grossiers  encore  et  à  demi  sauva- 
ges, ils  la  vendaient  crue  et  non  transfor- 

(1)  Voirie  supplément  à  Bibliollièque  orientale,  de 
la  page  390  à  397,  et  de  la  page  i^O  à  131. 

ii)  Voir  page  590,  tome  IV,  Vishelou,  supplé- 
ment à  d'Hoibelol. 


579 


jF,n 


DICTIONNAinE 


m\ 


580 


niée  en  étoffes  brillnntes,  aux   Indo-Phéni- 
ciens leurs  voisins. 

2'  lu  fùe  du  septième  jour,  célébrée  par 
le  roi  et  ses  sujets,  et  cela  dans  une  contrée 
où  les  hommes  noirs  et  féroces  vivaient 
d'une  espccc  do  daltes;  ce  (jui  ne  peut  s'ap- 
pliquer i|u';i  ([UfKpie  peu|ile  d'Alrii|ue,  dès 
lors  converti  |iar  des  Juils  (1). 

3"  Des  tif/res  et  des  lions  nombreux  et  at- 
taquant IcsCaravauiios;  ce  qui  ne  s'applique 
encore  qu'à  la  Hubj/lviiic  et  à  la  Parlhie, 
toucliaiil  «lors  l'empire  romain. 

IJ.uis  l'inscriplion  de  Si/-ngfin-fou  elle- 
même,  le  Ta-tsin  proprement  dit,  ou  le  |)a_ys 
de  Pnlestinc,  est  décrit,  ainsi  que  ses  quatre 
limites,  et  il  produit,  y  dit-on  (2j,  du  baume, 
caractère  s{)écial  de  la  Judée;  des  pierres 
précieuses,  art  dans  le(|uel  excellent  encore 
les  Juifs  et  les  Arméniens;  etenfin,  des  toi- 
les d'amiante  ou  d'asbesle,  peut-être  reçues 
de  la  Sicile,  et  apportées  aussi  bien  que  le 
corail  rouge,  autie  jiroduit  cité  du  Tn-lsin, 
par  les  colonies  plKMiico-juives  de  la  Médi- 
terranée et  de  la  Barbarie. 

Quant  aux  quatre  limites  assignées  au 
Ta-lsin,  [lays  donné  par  les  Chin(jis  (3) 
connue  abondant  en  choses  précieuses,  ce  qui 
convient  essentiellement  à  la  Judée  et  à  la 
Pliénicie,  et  nous  rajipelle  cet  innnense 
commerce  de  l'orgueilleuse  ville  de  Tyr, 
conni.erce  si  éloquennnent  décrit  par  le  su- 
blime prophète  Ezéchiel,  il  est  évident,  d'a- 
piès  la  descriptiiin  qu'en  doinie  celte  ins- 
{•ri|)lii)n,  que  la  me;- rfe  corai/,  que  ce  pays 
domine  du  côté  du  midi,  ne  peut-être  que 
la  mer  Rouge  ou  i^olte  Arabique,  a|ipelée  mer 
de  Soupli  dans  la  Hible,  et  de  jour  en  jour 
s'eiicombranl  davantage,  par  le  faux  corail 
qu'enfantent  les  nombreux  polypes  et  rnol- 
luscpies  de  cette  mer  célèbre,  fianchie  si 
wiraiuleusement  jiar  les  Israélites  (■'»). 

Il  est  non  moins  certain  (jue  les  monta- 
gnes des  choses  précieuses,  qui  terminent  le 
Tu-lsin  au  nord,  doivent  ôlre  celles  de  Tyi' 
et  du  Liban,  si  riches  en  mines  de  toute 
esj'èce,  en  pierres,  en  bois  précieux,  et, 
suivaiit  S;mclioniat(in  lui-même,  séjour  des 
prendeis  honunes  qui  les  ont  explorées  dès 
le  temps  les  plus  (ineiens. 

'l'andis  (pie  les  honimes  immortels  de  l'Oc- 
cident rappellent  les  anachorètes  de  lu  Thé- 
bniile  el  les  oasis,  pays  d(!  délices,  lieux  où, 
e!i  etfet,  celle  inscription  met  des  foiêts  de 
fleurs,  et  dont  h'  nom  a  étt',  mais  ensuite, 
reculé  jusi|u'au\  iles  Canaries  nu  Fortunées. 

Le  vent  periiètuel  et  l'eau  faible,  ipii  carnc- 
lérisent  les  [lays  situés  à  l'est  du  Ta-tsin, 
ne  sont  pas  aussi  faciles  à  expliquer,  mais 

(1)  Voir  page  39(1,  Visdklou,  lonie  IV. 

(2)  Viiir  (cUc  iiisi  ii|ilii>ii  el  le  p:ir;i;;iMi)ho  ilonl  il 
csl  parle  i<'i,  dans  le  W  G8,  loiiie  XII  ,  pa^e  IS7,  îles 
Anu.  de  pitil.  clnil.,  on  dans  Visuiiuii,  page  580, 
touic  iV. 

(5)  Page  "l'.M),  loine  IV,  Visdklou. 
(i)  V'di/.  Itiiiiioiu,  1)1.  Sicii.K,  ciUiiil  la  Iradilion  re- 
alilp   des   TroKlodvlos   il    ilenii  sanva^zos    dos 


iiiaiipi 
lioids 


i.^lodylos  a  ilenii  sanvngo: 
:  eeUi^  mer  etroiie,  tiadiliiiii  ipii  ai'iiriiiuil  : 
qu'un  jour  nef  enu.r  s',-iiiieiil  retirées,  el  i/u'ils  en 
nviiienl  in  le  foml. 


nous  savons  toutefois,  parles  l'vres  conser- 
vés en  Chine,  (|ue  Veau  faible,  el  oi^i  rien  ne 
pouvait  surnager,  n'a  pu  ôlre  la  mer  Morte  , 
comme  le  croit  le  P.  Visdelou  ,  mais  a  lait 
jiartie  du  [lays  des  antiques  Amazones  : 
(]nanl  i\\i  vent  perpétuel ,  l'on  n'ignore  pas 
(jue,  vers  le  golfe  Persi(|ue,  c'est-à-dire  à 
l'est  (le  la  Judée,  on  ressent  tous  les  ans 
des  vents  constants  des  moussons,  vents  qui 
règh-nt,  on  le  sait,  lesdi'parls  et  les  arrivées 
des  navires  pour  l'Inde  et  pour  l'Indo-Chine 
elle-même. 

Mais  ce  que  ne  disent  pas  les  livres  extraits 
par  le  P.  Visdelou,  et  ce  qui  ne  se  trouv<! 
pas  non  plus  dans  la  célèbre  inscrijition  do 
Sy-ngan-fuu,  c'est  (pie  le  nd  de  ce  pays  do 
Ta-tsin,  quand  il  sacrifiai!  ou  |iaraissait  en 
public,  avait  la  léle  entourée  d'une  bande  de 
taffetas  uni ,  d'où  ressortaient  des  lettres  d'or; 
or,  c'est  ee  i|ue  nous  apprend  la  courle  ins- 
ciiplion  qui  accompagne  la  ligure  du  mar- 
chand du  Ta-tsin,  que  nous  publions  [lour 
la  première  fois,  et  dont  nous  avons  déjà 
liarlé  ;  et  il  est  évident  qu'ici  il  est  ipn'stion 
du  grand  |)onlife  des  Juifs,  portant  sur  le 
front,  en  lettres  d'or,  ou  sur  une  plaque  d'or, 
les  mots  mystérieux  de  mn'b  unp ,  saint  a 

JÉliOViU  (1). 

Ce  pays,  où,  suivant  la  même  inscription, 
juscju'alors  inédite,  se  rassemblaient  tous 
les  marchands  étrangers  de  l'Occident,  c'e>l- 
à-dire  les  Phéniciens,  les  Juifs,  les  t'hana- 
néens,  dont  le  nom  Chanuun  pzz  (aussi  bien 

que  le  terme  ^a  Cang,  em|)loyé  ici,  en  chi- 
nois) signifie  hi(i/"c/j««(/,  et  surtout  marchand 
ambulant  (  tels  (jue  le  sont  encore  les  Juifs, 
les  Syriens,  les  Arméiiiens  d"  nos  jours), 
ne  pouvait  donc  être  autre  que  la  Palestine; 
et  il  résulte  clairement ,  de  celte  mention 
du  grand  poiUife  (dont  la  charge  fui  abolie 
|tar  les  Romains),  que  celle  inscriplion  eu- 
rieus(>,  qui  accom|)agne  la  ligure  du  mar- 
chand du  Tat-sin  ,  dans  VEneyelopédie  chi- 
7ioise ,  remonte  avant  noire  ère;  chose  (pie 
ne  sut  pas  reconn;ulre  M.  Klapiolh ,  (pii  avait 
aussi  examiné  celle  parlie  du  San-tsag-toa, 
mois  (jui  croyait  ces  courtes  descriplions 
des  peuples  étrangers  à  la  tUiine,  el  dont 
celle-ci  n'est  qu'un  exemple  piliculier,  piis- 
térieures  au  lem|is  de  Marco-Polo,  ou  du 
moins  voisines  de  celte  époque. 

Nous  donnons  ci-après,  la  Iraduclion  li- 
bre et  le  texte  de  celle  inscriplion,  el  nous 
y  joignons  les  fausses  explications  du  no:M 
anlirpie  de  Ta  Tsin ,  données  par  les  Chi- 
liens actuels,  eoiiinie|Kir  ceux  du  temps  des 
Tangs,  et  reproduiles,  aussi  bien  (pie  les  for- 
mes anliques  ou  lîou-aen  du  caraelèrc /.«iw, 
par  le  Dielioiinairc  moderne  chinois,  ii.li- 
tulé  Kang-hg-lseu-tien  ;  (  t  c'esl  par  là  que 
nous  terminons  ce  Mémoire,  peut-être  un 
peu  long,  mais  (pii  nous  u  paru  utile  à  être 
imblié  en  ce  moment. 
Paris,  .-ïvril  IS5(i. 


(1)  7»  feras  un  dinitème  d'or  pur;  (m  i/  graveras  en 
firm'ure  de  cactiel  :  9<\ist  \  i.'KrrnNKi .  (  l'.xode , 
\xviii.  "(i.) 


K8I 


ji:k 


PIÈCES   Jl!STIFICATIVES. 


D'EPIGRAPHIE. 


JER 


SS2 


Tiddiiclioii  (le  Icxti's  chinois  relatifs  nu  p-ajn  de  Ta-lsin , 
ou  de  la  Judée,  et  noies  sur  les  Médailles  de  Judée 
et  sur  te  pays  des  Céréales. 

Texte  tiré  (lu  San-tsny  tou-lioey  ou  Kncifclofédie  chinoise , 
(laus  la  DesciipUoii  des  ppu|p|(>i  iur:iM-'ers  il  la  Chine, 
Ti"  section,  celle  des  hommes,  et  copiée 


insérée  liv   xiv, 
sur  la  pi.  18. 


Ce  lexte  <lil  (Iraihictioii  libre)  :  «  Le  Ta-tsiu-houe, 
ou  l'oyaiiiiie  de  Ta-lsin,  c'esl  le  lien  où  les  iiiar- 
olianils  voyageurs  (Chaug)  el  élraiigers  {Fan)  des 
liuliles  oec-ideiilales(Si-/'«»(/)  seiassemldeiu  {T.souy). 

«  Son  roi  {Kij-rang)  se  son  (V),  lorsfuril  sacrilie 
ou  lors(iiril  i)aiail  eu  pulilic  (l'on),  d'iMie  liaude  ou 
pièce  de  soie  unie  ou  de  lalVelas  (l^e-tchy),  d'oii  sor- 
tent {Tchu)  des  leilies  d'or  (Kin-tse),  et  il  en  enloure 
{Tclien)  sa  tèle  (Tcou). 

«  Cette  terre  proilnit  (Ty-seny)  du  corail  précieux 
(Clinn-hou),  et  elle  engendre  iSeny)  des  étoffes  de 
soie  brochées  d<'  fleiiis  d'or  (c'est-à-dire  des  étoffes 
de  Dam:is)  {Kiu  lioa-kin),  des  pièces  de  so  e  unies 
{Moen),  des  loiles  fines  (Pou),  des  perles  précieuses 
et  véritables  {Tchin-lchu)  et  autres  choses  de  celle 
espèce  (Tcuti-Voè),  c'csi-à-dire,  sans  doute,  des  cris- 
taux et  verroteries  sei  vaut,  coinuie  les  perles,  à  se 
parer.  » 

Tous  ces  délails-Ià,  bien  que  donnés  fort  en  abrégé 
ici,  conviennent  piifaiiemenl  cl  ,î  la  Judée,  où  le 
grand  pontife  portait  sur  le  front  le  iioni  angiiste  de 
Jcliovdh,  et  à  la  ville  de  Tyr,  dont  Ezéibiel  nous  dé- 
taille les  iiniiienses  richesses.  Et  f]iiand  oti  se  rap- 
pelle les  élolTes  précieuses  de  Damas,  quand  on  ré- 
fléchit (pie  les  flottes  de  David,  d'Ilirani  el  de  Salo- 
mon  allaient  jiistpi'à  rinilo-Chine,  pays  de  l'or,  des 
épices,  des  singes  et  des  paons,  chercher  ccl  or,  el 
cette  soie  brûle  (pie  les  fabriipies  de  Tyr  et  de  Da- 
mas savaient  ensuite  tisser  et  marier  eii.iemliic  avec 
un  :.rl  adiiiiiable,  on  nVsi  p:is  étonné  de  voir  ces 
cnvjciises  descriptions  faites  avant  notre  ère,  et  (|ui, 
jusqu'il  nos  jours,  se  sont  conservées  en  Chine. 

11  est  inenie  ires-reniarqnabli',  que  dans  des  des- 
criptions postérieures  du  Ta-lsin  (citées  page  o95, 
tome  lY,  VisuELou),  on  fasse  pi'iiétrer  en  Chine  ces 
riches  produits  delà  Syrie  ei  de  la  Phénicie  par  le 
Tuiig-king  on  Tunguin,  el  par  le  fleuve  du  Pégu,  tpii 
licbcciiil  dn|)ays  A'\'un-niiu.  province  cclèbre^ln  S.-O. 
de  la  Chine,  el  que  ce  soit  précisément  vers  Malaccii 
et  le  Pégu  tpie  les  coinnentaleurs  les  plus  habiles  de 
la  liilile  oui  |ilacé  les  p;iys  d'Ophir  el  de  Tliiirsis. 

Extraii  du  Mémoire  de  .M.  Du\eau  de  la  Halle  fils,  membre 
(le  i'Ar.niléuiii-  des  iiiscri(ii  ioi  s,  niidl  prouve  que  la  Jiidée 
esi  la  ireniière  palri-  du  froment  el  de  la  vigne. 
Ce  Mémoire  iniporiant,  et  refait  deux  ou  trois 
l'ois  par  son  savant  aiiteui-,  est  inséré  dans  le 
tome  IX  des  Annales  des  sciences  naturelles,  p.  Ci  et 
snivanles.  L'anleur  s'y  sort  essentiellement  des  tra- 
ditions égyptiennes  et  grecijues;  il  n'y  fait  aucune 
al'tisioii  aux  niyslères  du  christianisme,  el  n'y  lap- 
j;clle  nullemeul  le  sacrifice  solennel  du  pain  el  du 
vin  offert  i.hir  Melchisedecli,  roi  de  Salem,  el  poniife 
du  Tiès  Haut,  ri  cela,  ilès  l'cpoquc  si  recuire,  et  si 
bien  étal  lie,  du  patriarche  Abiaham,  elavanl  la  dcs- 
tiucliou  de  Sodome  et  de  Gomorrhe,  pays  délicieux, 
que  venaient  tiéja  attaquer  les  hordes  guerrières  du 
Caucase  el  de  la  Peise  ou  d'Elani. 

A  l'époque  d'Abialiam  et  de  Melcbisedech,  et 
niènie  il  l'epocpic  de  Joseph,  lis  de  Jacob,  l'Egypte 
n'offrail  pas  cncoie  la  uion>truen>e  idolâtrie ,  ipie 
Moise  ensutie  voulut  fuir,  çi  dont  il  sut  préserver 
son  peuple. 

Inslrnit  que  Sara  était  ^a  femme,  el  non  la  sœur 
d'Abraham,  le  Pharaon  (-iiyplicn,  craignant  cncore.le 
Seigneur,  la  lui  fait  rendre,  et  le  comble  de  pr,  seuls  ; 
el  quand   /os(î;)/i  épouse  la  fille  du  grand-prétre  de 


la  ville  d'On,    il  est  pins  que  cerlain  qu'il   n'avait 
pas  vu  en  elle  une  idoliitre. 

On  s'explitpie  donc  comment,  en  Egypte,  à  cette 
époipie,  qui  fut  à  peu  près  celle  des  rois  pasteurs,  le 
sacrifice  du  froment  et  du  vin  pouvait  avoir  lieu 
sans  idoli'ilrie  ;  et  aussi,  coinmeni  les  hiéroglyplies. 
employés  dès  lors  en  ce  pays  et  dans  tous  l<s  Etats 
déjà  civilisés,  ont  pu  conserver  ces  précieux  souve- 
nirs de  Noé,  qui,  a  travers  le  déluge,  avait  sauvé  la 
foi  d'Abel  et  de  Seth,  el  les  arts  des  premiers  boni- 
nies,  et  qui,  nous  dit  la  Genèse,  étant  agriculteur 
pur  excellence,  fut  le  premier  qui  planta  aussi  la 
vigne,  après  ce  grand  cataclysme. 

Qu'on  ait  fait  de  ce  second  ancêtre  des  hommes 
un  nouvel  Osiris,  ou  un  nouveau  Bacchns ,  lorsque 
le  temps  des  fables  et  des  mytliologies  est  arrivé, 
rien  n'était  plus  naliirel.  Et  ces  mêmes  noms  sacrés 
de  patriarches,  vénérés  avant  le  déluge,  ont  pu  êlre 
donnés  également  à  Sein,  celui  des  lils  de  INoé,  qui, 
à  son  exemple,  conserva  avec  le  plus  de  soin,  et  le 
culte  antique  d'Ad  :ni  et  d'Enoch,  et  les  autres  arts 
de  ragri(-uliure  et  de  la  civilisation  primitive.  Or, 
dans  Sein,  avons-iioiis  dit,  nous  voyons  Héou-isy. 

Tout  ceci  bien  posé  et  bien  compris,  voici  niainte- 
iianl  les  principaux  passages  du  Mémoire  de  M.  de  la 
Malle.  Il  discute  d'alionl  la  position  du  lieu,  où,  sui- 
vant les  traditions,  Osiris  et  Isis  avaient  trouvé  le 
blé  et  la  vigne,  el  il  dit,  page  M  : 

«  Selon  les  plus  anciens  monuments  de  l'histoire 
égyptienne,  c'est  près  de  Nysn  ou  Beth-sané,  dans  la 
vallée  du  Jourdain,  qu'/s's  et  Osiris  trouvent  à  l'étal 
sauvage  le  blé  (a),  Vorge  et  la  vigne. 

i  Homère  est  le  plus  ancien  auteur,  cité  par  Dio- 
dorc,  qui  parle  de  Nysa,  et  il  la  place  sur  une  hauie 
montagne  cotiverie  d'arbres  fleuris,  el  assez  loin  de 
la  Phénicie,  plus  près  des  eaux  de  l'Egypte  (/'). 

«  Ce  passage  et  quatre  autres  de  Diodoie  de  Si- 
cile (c)  lixenl  d'une  manière  générale  la  |iosition  de 
Nysa,  en  Arabie,  enlre  le  Nil  et  la  IMiénicie. 

«  Pline  est  pins  précis  :  il  met  Nysa  en  Palestine 
même,  et  sur  lesfroniiéres d'Arabie;  la  plu|iari,  dit- 
il,    s'accordent    à   citer Philadelphie,   Raphane 

(ces  villes  tirent  vers  l'Arabie),  Scylhupolis,  jadis 
nommée  iSysa  par  B.icchus,  en  l'honneur  de  sa  nour- 
rice qui  y  fut  ensevelie;  une  colonie  de  Scythes  lui 
a  donné  son  nom  actuel  (d). 

«  Etienne  de  Byzance  (c)  est  du  même  avis;  Nysa 
ou  Scytlnqjolis  est,  dit-il,  une  ville  de  la  Cœle  Syrie 
(dans  l'Ammonite). 

«  Et  Josèphe  (f)  nous  apprend  que  celle  ville  de 
Nysa,  nommée  ensuite  Scylhopolis  par  les  Grecs, 
s'appelait  de  son  temps  BethSaiié.  el  était  siluée 
en  face  d'une  plaine,  au  delà  du  Jourdain. 

«  La  position  de  Nysa,  en  Palestine,  est  donc  éta- 
blie par  ces  textes  positifs  de  Diodore,  de  Pline,  ('e 
Josèphe  et  d'Etienne  de  Byzance.  Nysa,  Scylliopo- 
lis  et  Beth-Sané  on  la  ville  (Beth),  de  Suné  où  Nésa, 
sont  la  même  ville. 

«  El  si  Diodore  donne   à   l'Arabie,   où   il  place 

[a)  Il  est  à  remarquer  que  palay  est  le  nom  du  riz  en 
malais,  et  que  tay  est  encore  le  nom  du  Lié  en  cliiimis,  et 
qu'avec  le  I',  arlicle  CHyi'le  n  oii  oliiieiil  le  son  P  lay 
ou  B-lé  mS.  paruh  en  ùébr.'U.  liarUy  en  anglais,  étant 
l'orge. 

(  b)    ÈOTI   $é  Tlî   NÛCTTl  ûwttOv  5pO;,   QvOÉOV  OX,), 

(HoMKBt ,  H/yiii»  à  liaccliHS,  dans  Uiodore  du  Sicile  , 
I.  I,  cil    l,p.  m.) 

(Cj  loir  Diodore  DU  SiciLi;    m,  Oo  ;  i,  19;  IV,2;III,6I. 

((/)  Huriiid  lano'ii  (observanli i'iiiladidrlnam,  lilia- 

phaiia  o,  oniiiia  in  Arahiani  reiedeiitii.  Se.  thopoiin  (aiiiea 
Nysian,  a  l.iliiro  paire,  sepulla  uuirice  ili),  iSijliiii  de- 
(luitis  iI'iiNE.  Util,  nat  ,  I.  v,  ch.  Ui). 

(ei  De  Uibib.  >ocp.  J\fi;va. 

(f)  Josèphe  se  sert  dii  terme  de  BiScdvr.v  ou  «.»»;»,  oOiJ 
lest  écrit  eu  hébreu  rUD,  lequel  mol  lu  en  groc  de  Kanclia 
;i  droite,  a  pu  former  le  nom  de  iVi;S(i.  Voir  Auliy.  Judaiq. 
M,   H  ;  I.  XII,  8;  I.  XIII,  6.  —  Ensebo  la  uoraiii'i  Bh-san., 


585 


ji:n 


DICTIONNAint; 


JOI 


581 


celle  ville  (lo  Nysa,  IV|iiiliiU;  criieuiL'use  (sCiSaifiuv), 
ce  lie  pi'iil  l'iro  (|ii'iinr  iilose  'uisérée  après  coup 
dans  son  ii'xie,  oii  uiil'  cpillirU'  appliquée  à  Ions  les 
pays  feriilfs  ei  lidies  en  piddiiiiiDiis  précieuses; 
d'aillant  plus  ipic  Diodoie,  pai laiil  ailleiiis  de  l'aiilre 
ville  de  Nysa.  Iiàtii;  dans  riihlc  par  O.-iris  ^  i;ni,  iiiar- 
clianl  de  Tonesl  à  l'esl,  va  (  iviliseï  ces  co.iliées.^, 
dit  «lu'elle  reçut  ce  nom  en  inénioire  de  l'aiilre  ville 
de  .Vi/srt,  prés  de  Ejjypte  (zi/.t'  AïyunTov),  on  il  avail 
élé  élevé;  el  ici,  il  place  celle  Nysa  siniplenieiil 
vers  VArnbie,  cl  eiilre  la  Phc/iicieel  le  lYi/  («) 

€  Or,  dans  les  leiiips  recnlés  d'Os'iris,  el  même 
encore  à  l'époqne  de  Diodore,  les  liiniles  de  l'Aralne 
étaient  forl  indélemiinées,  de  sorte  ipie  la  portion 
de  la  l'alestine,  voisine  de  TArahie,  a  pu  être  com- 
prise sons  le  nom  général  de  .Sj/'ic,  au;.>i  liieii  (pie 
sous  celui  de  la  Péninsule  ariibiqiie,  dont  elle  lait 
partie. 

<  L'histoire  égyptienne,  nous  dit  Diodore  (b),  as- 
sure qu'Osiris,  originaire  de  Nysa,  située  dans  l'A- 
raliie  l'erlile,  ou  lieureiise  (sOSzifiMv),  «[ui  avo!sine 
l'Egypte,  aima  l'agriculture  cl  trouva  la  vigne  prés 
de  Nysa. 

€  Cet  arliiiste  v  était  sauvage,  très-abondant,  el 
en  général  suspendu  aux  arlues. 

«  C'est  là  aussi,  dit  encore  Diodore,  ipi'/sis  trouva 
le  blé  el  l'oiiyi;,  croissant  au  liasard  dans  le  pays, 
parmi  les  autres  plantes ,  mais  inconnus  nn\ 
lioinines  (r). 

<  Des  l'êtes  où  l'on  portait  îles  gerbes  (rf)  de  blé  el 
d'orge,  et  des  vases  (e)  remplis  de  ces  grains,  ser- 
vaient à  conserver  la  mémoire  de  celte  grande  dé- 
coiiverle,  qui  (portée)  en  Egypte  (ensuite),  y  fit 
cesscM-  l'antliropopliagie  (f). 

«  Et  ailleurs,  Diodore  parle  des  écrivains  qui  as- 
suraient (lu'une  colonne  ou  stèle,  érigée  à  Nysa, 
portail  en  caractères  sacrés,  c'est-à-dire  hiérogly- 
phiques, cette  inscription  d'isis  : 

«  Je  suis  la  reine  de  toute  la  contrée;...  la  remme, 
la  sœur  du  roi  Osiris;...  celle  qui,  /«  ;)ri;i)iîèie,  «iJ 
fait  connaître  tes  grains  ait.r  mortels  ;...  ']e  suis  celle 
«[ui  se  lève  dans  la  constellation  du  Chien  (;/);...  ré- 
jouis-toi, Egypte,  ô  toi  qui  fus  ma  nourrice  (h),  i 

Faisant,  on  ignore  pourquoi,  abstraction  du  dé- 
luge, M.  de  la  .Malle  cite  ici  Caiu,  qui  lut  le  premier 
laboureur,  cl  Noé  (pii  pl.inla  la  vigne,  el  fnl  aussi 
agriculteur,  el  il  seinlilelcs  placer  en  l'alestine,  parce 
que  leur  lnsloir(^ ,  ipu  se  retrouve  chez,  tous  les 
peuples,  n'est  regardée  par  lui  que  comme  celle  du 
peuple  héhren  senlcnicnt;  erreur  qui  est  aussi  énon- 
cée ilaiis  Malle-liriin  el  dans  beaucoup  d'autres  au- 
teurs célèbres;  mais,  airivantà  Moïse,  .M.  de  la  Malle, 
à  l'occasion  de  cette  épitbèle  iVlieiireiise,  donnée  à  la 
Palc;stiiie  arabique,  donl,  suivant  lui,  parle  Diodore 
dans  les  passages  ipii  précèdent,  lile  le  nom  de 
terre  promise,  donnée  ;i  ce  pays  lerlile  de  la  Judée, 
et  co|)ie  le  texte  du  Deuléronomc,  viii,   7,  8,  9,  (pie 

(n)  M.tojj  *oivUi|;  xol  N.iV/j.  (L.  IV,  cti.  2,  p.  US.)    ' 
((>)  1)1'  D  DE  Sic,  1. 1.  ch.  It,  et  I.  UI,  cl).  07  «l  U9. 

(c)  DiouOBE,  I.  1,  ch.  U,  |i.  17. 

(d)  ('.63  gerlies  de  Ijlé  ou  d'irge  se  rcî'ioiivenl  dani  le 
nom  cliiiiois         Tsin,  ei  se  voieiii  alls^i  sur  les  iiiéd^Nles 

de  Juili'e,  piitiliées  par  dom  Caliiiet.  Consulte/,  également 
les  formes  anlipies  de  r.MH. 

(r)  Ces  vases  remplis  ilr  grains,  se  voient  sur  le  revers 
de  i.1  iiK'dailli'  II"  M,  (Mililiri^  |i:ir  I).  ('aliiM'I. 

(/')  Oii  voit  dune  (pic  riCgyplc  l'tail  liviljvée, aussi  bien 
que  les  Indes,  |i.'ir  les  lialiitams  iHlinilifs  de  la  Judée  ara- 
blipiH  ;  les  iii>iiis  de  loiiteurs,  doniK's  :m\  qniilie  niei.>  qui 
cniniireul  l.i  Judée  (•!  le  p lys  d'Aii'p,  le  iienioiilrent  en- 
cure  Voir  Ami.  itf  p'i.  clir\  l.  M,  |i.  illi,  ii'  135,  et  noire 
Bi^ni  utr  lea  team.  p.  (i,  liitroduclKin. 

ig)  Le  pl.inis|iliircde  Dciiderali  ollre  eu  elfel  la  varlie, 
s.vniltole  <  u.vplien  d'isis,  mère  et  iimiri  ji  e  des  premiers 
hoiiiiiiPs,  daiiB  b  r('Kion  (pie  devraji  occuper  Syrius  ou  le 
Kr.iiil  1  liieii,  et  1rs  noms  des  coiiblellaiiuiis  clwiioiscs  cx- 
pljipieiit  tout  ceci. 

('»l  Voir  DiOD.  DE  Sic  ,  1.  i,  cli.  14. 


nous  avons  indiqué  ci-dessus,  page  12,  de  notre  Mé- 
moire. 

Il  observe  que  celle  terre  de  promission  ou  de 
bonheur  élail  celle,  non-scnlemcnt  comnic  le  dit 
Moïse,  du  IVoineiU  (kliinh),  de  l'orge,  de  la  vigne,  du 
ligiiier,  de  l'olivier,  du  grenadier,  du  miel,  du  diivrc 
cl  du  Ici',  mais  encore  du  baume,  du  bitume,  du 
cèdre  du  Liban,  du  lérébyntlie,  du  solanum  melon- 
genu.  du  palmier  il  dalles,  et  en  outre  du  droma- 
daire, du  chacal,  du  daman,  de  la  gerboise,  du  lion, 
de  l'ours,  de  la  gazelle;  et  il  s'étonne  avec  raison 
de  cet  accord  entre  les  traditions  gréco-égvpliennes 
cl  cidles  de  la  Bible. 

Enliii,  (|iiaiilau\  esi>('>ces  de  blé,  iTûn  kliiluli  el  r.-^Z 
parnk  mi  -^2  biir,  ou  wOpof ,  Irilicum,  et  d'orge,  n-'VU' 
seborah,  ou  xoén,  en  grec,  indiquées  par  la  Bible  el 
les  historiens  profanes  de  l'Egypte  et  de  r.\rahie 
jiidaï(|ue,  il  remar(|ue  ipie  ces  blés  sont  bien  de  la 
iiième  espèce  ipie  ceux  cultivés  encore  de  nos  jours 
en  ces  pays;  car,  en  premier  lieu,  on  sait  que  les 
graminées  à  trois  étamines  changent  peu  ou  point 
par  la  culture,  et  les  blés  découverts  dans  les  caisses 
des  momies  sont  reconnus  identiques  avec  ceux  de 
nos  jours. 

En  second  lieu,  jamais  celte  culture  des  céréales 
n'a  élé  interrompiie  en  Egy|)le  ni  en  Palestine,  et 
jamais  les  iioins  de  ces  blés  n'ont  élé  changés. 

En  iroisièine  lieu,  on  les  voit  sculptés  dans  les 
groHes  antiques  d'Elvthia,  en  Egypte,  comme  aussi 
sur  les  divers  zodiaipies  retrouves  dans  les  temples 
lie  ce  pays,  tandis  (pi'ils  luauipient  en  général  dans 
les  zodiaipies  des  Indes,  patrie  du  riz  par  excellence  ; 
el,  sur  tous  ces  monuineiils,  on  voit  les  épis  carrés 
et  à  longue  barbe,  du  blé  qui  se  cultive  encore  en  ce 
jour  en  Egypte  et  en  .Iiidée. 

Enlin,  tes  divers  blés  nulrissent,  aujourd'hui 
même,  en  Egypte  et  en  Judée  aux  époques  et  dans 
l'ordre  que  nous  indiipienl  VL.iode  et  lesautres  livres 
de  la  Bible,  l'ont  démontre  donc  ipiils  sont  origi- 
naires de  CCS  antiques  contrées,  centre  de  civiliba- 
lioii,  et  (pie  ce  lieu  du  sacrilicc  du  .Messie  fut  anssi 
celui  où  le  pain,  son  symbole,  l'ut  en  premier  lieu 
fabriqiK'. 

JOINVILLE,   ilépartiiiieiit   de   la  Haute- 
ISL'iine,    aiicieiio   Cliam|Kif:ii(J ,  en    France. 
Notice  des  monumcnlii  ilc  peinture,  sculpture 

et  autres,  existant  d'Uis  la  ci-devant  église 

collégiale   du    chapitre   Saint-Laurent    de 

Joinville  (1). 

Sculpture. 

L'histoire  pouvant  trouver,  jiarmi  les  diffé- 
rents morceaux  (jue  tcnrerme  celte  église, 
(les  renseii;neiiients  intéressants  sur  les  ati- 
eiens  sires  de  Joinville,  sur  la  maison  de 
Lorraine  et  sur  la  hiaiu  lie  des  Guises,  on 
croit  devoir  on  duntier  la  notice  dans  leur 
ordre  clironologiiiue. 

Dans  la  clia|iellc  h  gauche  du  ciiœur,  est 
le  sarcophage  de  Jean,  sire  de  Joinville, 
nc'i  en  1224-,  mort  en  131'.»,  célèbre  par  son 
attaciicment  à  saint  Louis,  par  ses  voyages 
en  Palestine  et  par  ses  Mémoires  de  style 
iiail'.  Le  monument  en  pierre,  grossière- 
ment sculpté  ,  sur  !e(piil  il  est  représenté  , 
de  grandeur  naluielle,  cmiclié  et  armé  de 
pied  en  cap ,  est  sans  mérite  pour  les 
arts  (2).  A  cîïlé,  on  voit  .son  épilaphe,  copie 
de  celle  trouvée  dans  son  lomlieaii,  qui  lui 
découvert  en  l(i2',),  lors(nt'on  voulut  réparer 


la 


rapporterons  à  la 


l'autel  du  (lueur  ;  nous 
lin  de  cette  notice. 

(t)  Commiiiiicalion  de  M.   FéricI,  au  comili'  des 
arts  et    nionumcnls,  iii(//i'(;»,  juin  I8.'>),page   18i. 

{'2)  Voir  le  dessin  de  ce  lonibcau  dans  les  Docii- 


5Sn 


JOl 


n-EPICRAPIIIE. 


JOI 


58G 


Dans  la  cliapelle  !i  droite  du  chœur,  dé- 
diée h  la  saiiilo  Vifrgf,  sous  la  première 
arcadft  qui  sépare  ladite  chapclU'  de  celle 
<iite  </«  Princes,  est  le  tombeau  d'Auseline 
de  Joinville,  mort  en  13V9.  11  est  re|)réseiité 
entre  ses  deux  femmes  (1),  vôtu  en  guerrier 
selon  le  costume  du  temps,  couché  sur  un 
soubassement  élevé  de  trois  pieds  ,  envi- 
ronné de  piliers  qui  supportent  un  comble 
à  jour.  Le  tout,  en  pierre,  n'a  de  mérite 
que  son  antiquité.  Le  caveau  dans  le(|uel 
ils  sont  inhumés  est  à  côté  du  monument. 

Sur  la  môme  ligne  au-dessus  est  aussi  le 
tombeau  de  Marguerite  de  IJaux,  héritière 
du  nom  et  des  biens  des  sires  de  Joiriville, 
qu'elle  porta  en  dot  à  Ferri  I"  de  Lorraine, 
son  mai'i ,  représenté  couché  h  côté  d'elle. 
Les  ligures  et  le  soubassement  sont  en  pierre 
et  également  gothiques.  Les  épitaphcs  sont 
gravées  autour  des  cintres  et  ne  pourraient 
se  lire  (]u'en  remiilissant  de  noir  la  gravure 
des  lettr(_'S. 

L'autel  à  côté  duquel  sont  ces  tombeaux 
est  orné  d'une  Vierge  de  Pitié  en  albâtre, 
qui  est  re|)résentée  assise  et  supportant  le 
coi-ps  du  Christ.  Saint  Jean  est  à  côté  de  la 
Vierge  et  la  jMadeleine  aux  jiieds  du  Christ, 
les  soulevant  pour  les  baiser.  Ce  demi-re- 
lief [leut  avoir  cinq  pieds  de  largeiu' sur  deux 
j-'ieds  six  pouces  de  hauteur,  non  compris 
l'architecture  qui  lui  sort  d'encadrement.  La 
corniche  du  dessus  et  l'entablement  sont 
supportés  \)dv  deux  colonnes  hermétiques  ; 
le  tout  avec  le  soubassement  est  en  stuc  :  ce 
morceau  n'est  |ias  sans  mérite  (2). 

Deux  anges  d'albâtre  sont  posés  au-dessus 
de  cet  autel,sur  rentablement;  ils  sont  mau- 
vais et  mutilés  par  lafraicheur;  ils  portent 
des  écussons  aux  armes  de  Lorraine. 

A  la  droite  de  l'autel  se  trouve  une  Vierge, 
en  beau  marbre  blanc,  d'iui  goût  gotliique. 
Un  autre  petit  demi-relief  représentant  Jé- 
sus-Christ porté  au  tombeau,  ayant  envii'on 
treize  [louces  de  hauteur  sur  treize  pouces 
six  lignes  de  largeur,  en  beau  marbre  blanc, 
nous  |)arait  mieux  exécuté  que  la  Vierge. 

Au  milieu  du  chœur  est  le  tombeau  do 
Ferri  H,  duc  de  Lorraine  ,  et  d'Yolande 
d'Anjou  son  épouse,  tige  de  la  maison  de 
Lorraine-Autriche,  actuellement  régnante, 
et  de  la  maison  de  Guise  (3).  Le  soubasse- 
ment en  pierre,  orné  des  écussons  de  Lor- 
raine et  de  Bar,  accolés  aux  armes  d'Anjou, 
est  couvert  d'une  pierre  de  touche  de  neuf 
pieds  quatre  pouces  de  longueur,  quatre 
pieds  de  largeur  et  environ  six  pouces  d'é- 

mciUs  liisloriqiies  inédils,  publiés  p.Tr  M.  Clianipol- 
lioii-Figeac,  l.  I,  p.  642.  lie  même  volnme  conlienl, 
p.  044,  une  vue  de  l'ancien  cliàleau  de  Joinville, 
donl  l'église  Sainl-L.iurenl  faisait  partie. 

(1)  Anselme  de  .loinville,  fils  île  Jean,  le  chroni- 
queur, avait  épousé,  en  premières  noces,  Laurc  de 
Sarrcbrucli,  et,  en  secondes,  Marguerite  de  Vaudé- 
monl. 

(2)  Il  a  été  placé  dans  l'église  paroissiale  de  Join- 
ulle,  et  forme  actuellement  le  retable  de  la  chapelle 
dile  de  Saint-Crepin. 

(ô)  Ce  tombeau  a  été  gravé,  mais  inexaciemeut, 
dans  V Histoire  de  Lorraine  ûc  D.  Calmel,  Nancy,  1 752, 
tunie  III,  pi.  IV. 

DlCTIONN.    D'FriGRAPniE.    L 


paisseur,  sur  laquelle  sont  posées  les  figures 
de  Ferri  et  d'Yolande  d'Anjou,  en  cuivre, 
de  grandeur  naturelle,  ayant  leurs  tôles  ap- 
puyées sur  des  coussins  et  surmontées  de 
deux  espèces  de  petits  dûmes  à  jour.  Ferri 
est  armé  de  pied  en  cap  ;  Yolande  costu- 
mée, ayant  la  couronne  sur  la  tète,  et  sous 
ses  pieils  deux  chiens,  symbole  de  l'attache- 
ment et  de  la  fidélité.  À  la  tôto  du  tombeau 
est  un  cip]ie  de  deux  pieds  deux  pouces  de 
hauteur  etde  cinq  pieds  six  lignes  de  cir- 
conférence, ayant  sa  base  et  son  chapiteau, 
sur  lequel  est  posé  un  ange,  haut  de  vingt 
]iouces,  tenant  le  casque  du  duc  Ferri.  Le 
tout  est  d'un  très-beau  cuivre,  excepté  la 
tôto  de  Ferri,  qui  estajoutée  et  d'un  cuivre 
pâle  :  le  tout  est  très-massif.  Les  figures  sont 
belles,  bien  proportionnées,  et  d'une  exécu- 
tion recherchée.  Les  ornements,  quoique 
gothiques,  ont  du  mérite,  et  sont  du  môme 
artiste  que  le  monument  qui  suit  (1).  i 

Dans  la  nef,  à  gauche,  du  côté  du  cloître, 
est  le  tombeau  d'Henri  de  Lorraine,  évôauo 
de  Metz,  frère  de  Ferri  H,  en  face  de  la  cua- 
pelle  de  saint  Nicolas.  Ce  tombeau  occupe 
absolument  l'angle  de  la  nef;  il  est  posé  sur 
une  base  de  marbre  noir  de  six  pouces  d'é- 
paisseur ;  il  a  sept  pieds  sent  pouces  de  lon- 
gueur sur  trois  pieds  six  pouces  de  largeur. 
Le  massifdu  tombeau  revêtu  en  cuivre,  a 
trois  pieds  sept  pouces  de  haut,  divisé  en 
dix  niches  sur  ses  deux  faces,  dans  lesquel- 
les sont  posées  des  saints  dont  chaque  fi- 
gure a  dix -huit  pouces  de  hauteur  et  est 
fort  massive. 

L'évêque,  en  habits  pontificaux,  les  mains 
jointes,  est  à  genoux,  en  prière  devant  un 
pupitre  portant  un  livre  ouvert,  et  surmonté 
d'une  croix  ;  derrière  lui,  un  clerc  portant 
sa  crosse  est  à  genoux  également.  La  prin- 
cipale ligure  a  de  hauteur  quatre  pieds  deux 
jjouces;  le  clerc  peut  avoir  deux  pieds  huit 
pouces.  Le  pupitre  qui  est  devant  lui  a  deux 
pieds  de  hauteur  sur  vingt  et  un  pouces  de 
largeur  et  un  pied  d'épaisseur  ;  le  tout  pa- 
rait très-massif.  Deux  anges  incrustés  dans 
le  umr  supportent  l'écusson  de  ses  armes  ; 
ils  sont  aussi  en  cuivre,  et  occui'ent  en  lar- 
geur un  espace  de  treize  pieds  sur  deux  de 
hauteur. 

Une  colonne  de  môme  métal,  de  neuf 
pieds  huit  pouces  de  hauteur  sur  treize  pou- 
ces de  circonférence,  porte  un  dôme  à  jour 
délicatement  jiercé  et  sculpté  dans  le  genre 
gothique  ;  au-dessus  s'élève  un  comble,  du 
milieu  duquel  sort  un  Christ  portant  un 
globe  dans  sa  main.  Le  pourtour  du  dôme 
est  orné  des  écussons  de  Lorraine  et  d'An- 
jou :  le  tout  en  pieire. 

L'épilhaphe  en  enivre,  a  de  largeur  envi- 
ron deux  pieds  surdeux  jiieds  six  pouces; 
elle  est  posée  entre  l'autel  et  le  tombeau  ;  on 
la  liia  plus  loin. 

L'aulel  vis-ù-vis  ce  tombeau   est   dans   le 

(l)  Le  fondeur  se  nommait  Henrion  Cosierel  (ou 
Co^lcret),  et  le  tailleur  d  ymaiges,  Jacques  Bichol  ; 
tous  deux  étaient  de  Tr(.yes.  (Voy.  Hullelni  nrcti., 
tome  11.  page  47G,  et  Annnmte  de  la  lluutc-Uaiiie, 
1844,  p.  183  cl  suiv.) 

19 


JOI 


nif.TIONNMUF, 


JOI 


588 


iiHMiic  yciiro  (lue  lui,  t  l  n'a  rion  do  |ir.'i'-oiix 
dans  sa  sniliiliirc,  nui  l'Sl  ce|H'ii'laiit  ornée 
(le  cinq  ligures  do  li'ois  h  (pialiu  piods  de 
liaulrtir.  Une  passion  en  petites  ligures  de 
si'pl  .'i  hnit  jxinces  de  lianlour  occupe  la  lai'- 
p'ur  de  l'autel  ;  il  en  sera  [>arlé  à  l'ailicle 
marbres. 

A  la  droite  de  la  chapelle  de  la  Vierge  est 
celle  dite  des  Princes  ;  c'est  dans  cette  clia- 
[lellc  que  l'on  voit  le  tombeau  de  (>laude  de 
Lorraine  I",  duc  de  Guise,  et  d'Antoinette 
de  liourljon,  son  épouse,  aux  soi'is  de  la- 
■  quelle  et  de  François,  duc  de  Guise,  son  (ils, 
est  dû  ce  monument  (1). 

Le  frontisjiice  a  dans  sa  totalité  diK-liuit 
jiieds  de  hauteur;  la  faeade,  divisée  en  trois 
jiorliqurs,  celui  dn  milieu  large,  pour  laiss(;r 
apercevoir  le  tombeau,  ijui  est  dans  le  !ond. 
l.e  monument  a  douze  pieds  dans  sa  lar.^enr. 
Les  (piatrc  vertus  cardinales  ornent  cette 
façade  et  sont  adossées  aux  trumeaux  (jui 
séparent  les  portiques.  Ces  figures  ont  six 
jiieds  de  hauteur  et  sont  d'alb;1lre,  d'une 
irés-grande  beauté.  Les  drapei'ies,  jetées 
avec  le  i)lus  grand  art,  laissent  ai)ercevoir 
les  formes;  les  attitudes  bien  contrastées, 
les  grâces  avec  lesquelles  elles  tiennent 
leurs  attributs  et  supportent  un  ciilablement 
dont  elles  paraissent  sentir  tout  le  jioids, 
excitiMit  l'admiration  des  couHaissems.  Les 
chapiteaux,  ainsi  que  la  corniche  et  tout 
J'enlalilemenI,  sont  d'une  très-belle  pierre 
blanche,  dont  le  grain  fin  a  donné  là  l'artiste, 
la  facilité. de  polir  son  travail  et  de  le  l'aire 
avec  délicatesse  :  tels  sont  les  ornenu'iils 
(]ui  enriehissiMU  l'architecture. 

Claude  do  Lorraine,  h  genoux  devant  un 
prie-Dieu,  dans  l'attilude  d'un  homme  qui 
p[ie  avec  fe:  veur,  est  couvert  d'un  ujanteau 
ducal  doublé  dbermine;  derrièi'e  lui  Antoi- 
nette ne  lîouibon,  aussi  h  genoux,  et  vêtue  de 
même,  ayait  une  couroinie  en  cuivre  doré 
sur  la  tète  (2).  Ces  deux  ligures,  un  peu 
plus  grandes  que  nature,  ainsi  (jue  le  prie- 
Dieu,  sont  en  albiUre,  et  travaillées  avecau- 
lant  d'art  que  les  précédentes  ligures.  La 
galerie  au-dessus  do  l'enlablemeni,  les  pi- 
lastres et  les  cornii  lies,  sont  de  la  même 
l)ierrc  que  tout  le  reste  du  monument,  et  les 
intervalles  reni]ilis  on  stuc  et  en  marbre. 


posée  an-dessus    de 
décrire,  en  amoitisse- 


l'ne  antre  gaieru' 
celle  que  je  viens  do 
ment,  est  coupée  au  milieu  par  une  espèee 
de  niche  dans  laipielle  sont  en  relief  les 
armi^s  do  Lorraine,  en  marbre.  Dans  les 
conqiartiments,  dont  les  deux  côtés  sont 
a  aussi  deux  éeussons  e  i 
des  armes  en  bas-relief,  et 
des  cliilfrcs    de   Claude  et 


com|)oses,  il  y 
marbre  blanc, 
leux  éeussons 
d'Antoinette. 

Le  monument, 
une  des  arcades 


dans  lequel  on 
(\u]    est   entre 


entre  par 
les    caria- 


(I)  Voij.  la  (Icsrriplioii  cl  Ifi  (Icssiii  do  ce  toinlic.iii 
(l:ilis  les  fh'moiirs  de  la  Soi'u'W  liisl.  cl  arcli.  de 
Liingreu;  1817,  page  10  et  siiiv. 

(  )  l.:i  <ll:^^■l  iplioii  est  iiicvaclc  sin'  ce  pDiiil.  f.lanilc 
(II'  l.urraiiir  elait  irini'si  tilé  im-lèle;  Aiiliiiiu'lli' èlail 
•  uiU'cr  tl'iiii  cliafK'rdti  ;  la  (■(luroniu.'  (Iiicale  ilc  C.laiiile 
iL'po^ail  MU  k'  iiiic-D.cii  |)l,>(.'i:  devant  lui. 


tides,  a  douze  pieds  de  longneur  sur  six  do 
l)rof(Mideur,  et  quinze  de  hauteur,  et  se  ter- 
mine en  voûte.  l)ans  les  tympans  sont  repré- 
sentées la  Koi.  la  Uriigion,  et  di;  i'autie  lôlé 
la  Charité  et  l'Abondance.  Ces  figures  Sf)nt 
posées  au-dessus  d'une  corniche  terminant 
J'archilectnre  et  (|ui  est  bien  traitée.  Les 
intervalles  des  ])ilasires  sont  divisés  en  com- 
])arliments  en  stuc;  aux  deux  exlréu)ilés 
sont  deux  espèces  de  niches  dans  leS(]uelles 
il  y  a  des  bas-reliefs  incrustés;  deux  autres 
bis-reliefs  sont  posés  sous  deux  petits  vi- 
traux qui  sont  aux  deux  extrémités  du  sar- 
cophage. Deux  amours  d"  marbre  blanc 
servent  de  suj'port  à  un  ceil-di'  lueiif  :ils  sont 
en  pleurs,  éteignant  leurs  llandjcaux.  Une 
tète  de  mort  ailée  sert  d'agi-al'e  à  l'œil-do- 
bœuf;  le  tout  est  d'un  grand  goût  et  supé- 
rieurement Irailé. 

Le  sarcophage  a  sept  pieds  de  longueur  et 
qnatre.de  largeur.  Une  base  île  pierre  do  lou- 
che, do  qiialio  jiouces  d'épaisseur,  porte  un 
massif  ilo  deux  pieds  de  haut,  revêtu  do 
bas-reliefs  sur  trois  de  ses  faces,  qui,  avec  les 
quatre  dont  j'ai  parlé,  iirésenlent  les  princi- 
pales actions  de  Claude  de  Lorraine.  Cette 
jtartie  est  couverte  par  une  corniche,  aussi 
de  pierre  de  touche,  qui  a  enviion  six  à 
huit  pouces  d'épaisseur. 

Quatre  grilfos  de  cuivre  supportent  une 
table  de  pierre  de  louche  lîe  onze  jiouces 
d'épaisseur  sur  sept  pieds  de  long  et  quaire 
pieds  do  largeur.  Sur  celte  table  sont  posés 
les  corps 
Claude   et 

têtes  des  coussins.  Ces  di-'us. 
rent  l'artisle  ipii  les  a  prodniles,  et  méritent 
des  soins  que  l'on  ne  prend  point.  L'Iiumi- 
dilé  altère  le  stuc  du  lieu  où  elles  sont  et 
laisse  sur  les  bas-i'cliefs  une  espèce  tlesel  cpii 
nous  priverait  bientôt  d'un  des  plus  beaux 
monuments  qui    existent    en    Fiance  (1). 

Une  tradition  que  je  ne  combattrai  point 
attribue  ce  monument  fi  iMichid-Ange  Huo- 
narolti,  qui  le  lit  à  Florence,  d'où  on  l'en- 
voya. Il  se  [lourrait  faire,  parce  que  .Miehel- 
Ango  vjvail  dans  ce  temps-là.  D'autres  l'at- 
tribuent (i  un  nommé  Gérardol.  .M.  Grosley 
a  fiit,  sur  cet  objet,  des  disscrialions  et  des 
conjectures  viaisoinblables.  Le  savant  Dom 
Calmet,  dans  sa  grande ///.-■/Dicff/c  Lori-aine, 
en  parle,  et  eu  a  même  publié  la  gravure, 
qui,  quoique  mal  dessinée,  en  donne  une 
grande  idée.  Il  y  a  Ironie  ans  (pie  je  l'ai  vue, 
et  je  me  la  rappelle  bien  faiblement. 

L'épitaphe  en  cuivre  attachée  h  ce  mo'iu- 
mo  il  doiiiie   lo  sujet   des  bas-reliefs,   c'est 

(I)  t)i'ii\  (les  veiliis  cariliiiali's,  la  Justice  <^1  la 
T('iii|n'ian('P,  ili'viMiuos  on  171I-2  la  l.ilieilé  cl  VV.f,.\- 
liu'',  oui  (''le  saiivc'cs  ilc  l.i  (Icsliiicliim,  cl  soûl  coii- 
MTVccs  à  riiolcl  (le  villi'  (le  Jdiinillc.  t)n  a  aussi 
ciuiscrvé",  non  sans  niiililalion,  dciiv  has-iclicfs  le- 
maiiiii  ililcs.  La  dalle  de  niailnc,  sur  la(|iicllc  it|)(i- 
saieiil  les  slaliics  coiicliccs  dn  duc  cl  de  la  diicliossc, 
rcroiivic  anjoiiiil'liui  les  i-csles  des  anciens  seigneurs 
de  .loinvillc,  lraiisf('i('S,  V'  -H  iioveiulire  I7!l-i,  au  ci- 
nielicre  iiaroissial.  d"a|ll('•^  le  mi'u  dn  pen|ile.  (  Voi/. 
VAmiunirc  de  lu  ll,iiti,-)lai,ie,  ISl  V,  p.  J7:.,  I!m,:2ll0 
el  2(1") ;  voii  aussi  le  )loiiileiir  iiniversc!,  ii"  du  11)  sep- 
Icinbie  IS'H.p.  ilU-i,  nd.  ô.) 


nus   et  dans  un  Oiat  de  mort,  do 

d'Antoinello,  ayant    sous    leurs 

ligures,  hono- 


589  Kl  D'EnCRAPHIE 

pourquoi  j'ai  jugé  à  pcopos  de  la  pincer  ici  ; 
elle  est  sur  une  lame  de  cuivre  de  quatre 
pieds  deloup'ueur  sur  seize  pouces  de  hauteur. 

Menioria!  aitenue. 

Claudio  a  Lolliariiigia  Uenali,    régis  Siciliie  filio, 

Giiisiaj  et  Aunialla;  Duc!  I", 

Marchioni  Men;c,  loiiivill»  baroiii,  CainpaniiC 

Senescliallo 

et  in  cocomilalii  priimim,  inox  in  Duiginidix  eliam 

ilucalu  pro-rcgi, 

Magiio  FraiiciiC  Caiiiljellaiio 

Gallor.  Helveiior.  ac  Gonnanoi'.  pciliuim  Duel, 

Tiinnae  cenium  Calaphracior.  c(piilum  Pricfcclo, 

Oplinio  principi,  pauis  paU-ia;  nomen  adoplo 

Parla  insigni  vicloria  ad  Savernum  Alsaliae  oppidum 

et  lîm-guiidis  ac  Belgis  civiljus  conservalis, 

lininaUnala  morte  niagno  oiniiiuia  dulore  ac  liictii 

exlinclo 

Anloiiia  iixor  Borbonia  niarilo  iiiconiparabili 

Et  sex  lilii  pari  pielale,  pareiili  optiine  iiierito  aiœsli 

posucie.  * 

\ixit  annos  liiik  nieiisesv,  dics  xxvi. 

Obiit  aiino  post  Christ,   nat.  jiul  prid.  id.  aprilis. 


JOI 


5S0 


Le  maître  autel  du  chœur  est  à  la  romaine  ; 
l'autel  en  tond^eau.  Quatre  colonnes,  dont 
Ifis  hases  font  arrière-corps,  sont  d'ordre 
corinthien  et  supiiorleiit  quatre  consoles  avec 
un  haldaijuin  sous  lequel  il  y  a  un  Jéhova 
environné  d'une  gloire  et  de  six  tètes  d'ange. 
Les  gradins,  les  chandeliers  et  la  croix  sont 
en  cuivre.  L'autel  a  de  hauteur  vingt-quatre 
pieds  depuis  le  socle  jusqu'à  la  sommité  du 
baldaquin  ;  il  a  été  construit  en  17i2  par 
Jean  Gillot,  fondeur  à  Langres;  on  évalue 
son  poids  à  huit  mille  livres  de  cuivre;  on 
l'estime  au  moins  seize  cents  livres;  il  ])eut 
orner  convenablement  une  paroisse,  étant 
d'une  belle  forme  et  bien  exécuté. 

A  droite  de  l'autel  est  un  cippe  surmonté 
d'un  aigle  éployé  servant  de  pupitre  pour 
clianler  l'Evangile. 

En  face,  au  pied  du  sanctuaire,  un  Moïse 
de  la  hauteur  de  quaire  pieds,  servant  de  pu- 
jtître.  Ces  deux  morceaux  n'ont  de  valeur 
que  la  matière  dont  ils  sont  formés. 

Au-dessus  de  la  boiserie,  derrière  l'autel 
du  chœur,  sont  la  sainte  Vierge,  saint  Lau- 
rent, saint  Vincent,  de  la  hauteur  de  trois 
pieds,  en  albâtre,  d'un  faire  très-médiocre. 

Dans  la  chapelle  de  la  Vierge,  deux  épita- 
phes  de  cuivre,  toutes  les  deux  de  dix-huit 
pouces  de  largeur  sur  vingt-quatre  de  hau- 
teur :  l'une  d'Alexandre  le  Gruyer,  gouver- 
neur de  Charles  de  Cuise  et  du  château  ilo 
Joinville,  mort  en  IGOii  ;  l'autre  de  Perrin  le 
Cruyer,gouvernour(leJoinville,mortenlC32. 
Peiniure. 

Le  pourtour  du  sanctuaire  est  orné  de  sept 
tableaux,  dont  six  ont  sept  pieds  quatie  [)0u- 
ces  de  hauteur,  sur  quatre  de  largeur,  re- 
présentant :  rAunoncialion,  In  Visitation, 
l'Adoration  (les  nniç/es,  la  Purification,  Jésus 
par/ni  les  docteurs,  l'Assomption,  et,  derrière 
l'aulel,  saint  Laurent,  qui  a  environ  un  pied 
de  largeur  et  de  hauteur  de  plus  que  les  au- 


tres tableaux.  Tous  sont  peints  par  Lallier, 
de  Chaumont,  d'après  des  estampes,  et  mé- 
diocres. 

Dans  la  nef,  au-dessus  de  l'autel,  h  gauche, 
la  naissance  de  Jésus-Christ,  par  Jean  Har- 
maud  ;  de  peu  de  valeur. 

Dans  la  chapelle  à  gauche,  un  saint  Joseph, 
un  peu  bruni  par  le  temps,  qui  n'est  pas  mal 
peint.  Ce  n'est  cependant  pas  un  tableau  de 
prix. 

Un  Christ  copié  d'après  le  tableau  dit  de 
saint  Luc,  sur  la  sainte  face  de  Korae  ;  les 
proportions  ont  été  prises  sur  le  suaire  de 
Chambéry„pcint  en  1330.  Ce  tableau,  bien 
conservé,  n'est  pas  sans  mérite.  Un  saini 
Hubert,  très-médiocre,  se  trouve  dans  la 
même  chapelle  (1). 

Marbres. 

Dans  le  porche  de  l'église,  la  tab.e  ue  i  au- 
tel, à  gauche,  ayant  quatre  pieds  de  longueur 
sur  vingt-huit  pouces  de  largeur  et  dix-huit 
lignes  d'épaisseur ,  d'un  beau  marbre  de 
Campan. 

A  main  droite,  une  table  ue  p  erre  de 
touche  de  quatre  pieds  cinq  pouces  de  lon- 
gueur sur  deux  pieds  cinq  pouces  de  lar- 
geur et  deux  pouces  six  lignes  d'épaisseur. 

La  table  de  l'autel  Saint-Nicolas  a  six  pieds 
quatre  pouces  de  longueur,  sur  deux  pieds 
trois  pouces  de  largeur  et  quatre  pouces  d'é- 
paisseur; elle  est  de  marbre  noir. 

Voici  l'épitaphe  de  Jean,  sire  de  Joinville, 
telle  qu'elle  est  dans  son  caveau,  gravée  sur 
une  lame  de  cuivre  {2]. 

Quisrpiis  es,  aul  civis,  aul  viator, 

Adsta,  ut  liigeas,  ut  legas; 

Nosti  quein  iiuiiqiiam  vidisli. 

Terris  datum  aniio  Domini  M.  CC.  XXIV; 

Cœlo  daliim  M.  CGC.  XIX  : 

Noniine,  virtuie,  scriplisct  fania  noudum  morluup.i  : 

Polo  ulique  imniortalcm  et  solo, 

Doniinum  D.  Juannem   de  Juiiivilîa 

Magnum  olini  Campaniae  seneschalium  ; 

In  bello  fortissimum,  in  pace  œquissimuni 

In  ulroque  maximum  : 

Niuicossaetcineres. 

Tanti  viri  animam  in  cœlis  viventem  immortales 

amant; 

Corpus  in  terris  supersliles  morlales  colunt. 

Ingenium  candidum,  alTabile  et  amablle 

Ludovico  régi  sanclissimo  gralissimum,  principibus 

laudatissinmm, 

Galliœ  utilissimum,  palrix  suœ 

perbonorificentisimum 

(1)  Ce  tableau  et  quelques  uns  déerils  dans  cette 
notice  peuvent  se  voir  encore  à  l'église  paroissiale 
de  .loiuviile,  où  ils  ont  été  recueillis. 

(2)  L'épitaphe  du  sire  de  Joinville  est  rapportée 
dans  VÀrl  de  vérifier  les  dates ,  mais  elle  n'est  pas 
coupée  de  la  même  manière.  L'cvèque  de  la  Uava- 
lière  a  disseilc  sur  sa  valeur  et  sur  sou  aulhenticité 
{.Mém.  de  t'Acnd.  des  iuser.  1733,  t.  XX,  p.  5111). 
AI.  Pinard  a  donné  également  l'épilaidie  de  Joiiiville. 
dans  la  /îciwic  urc/ie'u/ojif/Hc  deM.Leleux,  I.  III,  p.  W. 
mais  au  lieu  de  l-lii,  il  met  dans  rinstrlplion  121i 
et  fut  naître  le  célèbre  sénéchal  dix  ans  trop  lot. 


501  K.V>  DICTIONNAIRE 

liiminrlales  amaiil,  nioilalos  coUiiil,  oiiines  lioiioranl. 

Nos,  zona  S.  Joscplii  e  lerra  saiicla  aspoilala  (1), 

al)  co  rdiciler  doiiali, 

Domino  siiliilili,  ciNCS  iioslrali.  aiiiici  miinerario 

Iiiclylis  corpoiis   cjiis  exiiviis,  ciiieiiiiiunie   reliiiiiiis 

Rtiiluniin  imnqiiaiTi  amoiis  (iilelissimi, 

Aiii.iiuUsima^qiie  ficlei  nieiiumcnliim 

MM  :  I.L  :  PPS  : 

Plura  ne  explora,  seil  plora  ol  ora,  ac  abi  obiUirus. 

Hoqniescai  in  pace. 

Collfi  de  Henri,  évéque  de  Metz,  est  aussi 

sur  une  lame  de  cuivre  h  côté  de  son  louî- 

bojui,  telle  qu'elle  est  décrite  ici  ;  la  lame;  de 

cuivrea  deux  pieds,  surdoux  pieds  six  pouces, 

fl  eî-l  allachéc  au  mur. 

F.iiilapliiiiin 

Revert'iulissiiTii    in  Xfo  l'iis   ac    niagnificenlisshïii 

Priiicipis 

Heniici  île  Lodiaringia 

Melensis  quondaiii  ac  Moriiieii.  {i)  prïsnlis; 

Neniam  ac  lugiilire  de  ejus  fuiiere  caniieii 

conqilcck'iis. 

Rnliile  Phidiaca  cœlalnm  lioc  arle  sepidchriim 

Contegil  Henrid  reddila  menibra  solo. 
Qni  Morinis  pi;rsul  fiiil  ol  Melcnsibus  olim  ; 
,     Sliipe,  opiîis,  faiiia,  relligioiie  micaiis. 
îvubiliias  claiiiin  goiius  Imic  Lotharinga  paiernum. 

Liligero  ex  steplro  malris  oiigo  fuit. 
Oinnia  contempsil  vulgo  quae  magna  putantur 

Niimiiiis  obseqiiiis  dediliis  xllierci 
Sobriiis  ipse  suos  <Iapibiis  rofoveliat  opimis; 

Ciii  pielatc  parem  vix  Uilil  idla  dii'S. 
Teslis  egeiioiuin  pasta  esl  vesiila(iiic  uirba, 

El  faciunt  icinpiis  doua  iribuia  fidcni. 
Heu  !  iniseri ,  qiicruios  iiiopes  imno  cdile  flelus, 

S.Tpo  paler  vobis  jure  voeatiis  obil! 
Jleii  !  fera  mors,  noslri  lanlum  dccus  abslulii  a;vi! 

Posl  se\  alque  deccm  lustra  pcracla  seni. 
Aiinus  eral  supra  quiiigtntos  milleque  (piinlus 

Progntiios  ex  qiio  codica  iiala  fuit. 
Pritslabalque  suas  Tiilioiii  seorpius  :edes  : 

Bis  décima  oclobris  iienipc  erat  orla  dies. 
Nuiic  pia  siderco  fundamus  vola  lonanli 
Doiicl  ei  solio  seinpcr  adesse  suo. 
"  Cerlilié  par  nous  Claude  Joseph  Benoist, 
peintre,  invité  à   procéder  ;i  riuventairi'   cl 
description  des  moiuiments,   sculptures  et 
])ciiilures  des  éi^lises  suppriiiîécs,  au  district 
de  Joiuville. 


KAN 


S92 


«  Fait  audit  lieu  le  2-2  novembre  1791. 

«   Sif/iu':  J.-C.  lÎKNOlST  (l)i;NELFCnATEAU).  » 

JOliAHUK,  diocèse  de  Meaux,  en  France, 
tléparlcmeut  do  Seine-et-Marne. 

La  crypte  souterraine  del'éiilise  de  Jonarre 
reul'eruie  des  toiidieaux  et  des  inscriptions 
d'une  '-'rande  ancienneté  et  d'un  ^rand  in- 
térêt. M.  de  Caumoiit  en  a  donné  la  descrip- 
tion dans  le  liidlrtin  monumental  de  18i3, 
tom.  IX,  p.  1H2  et  suiv. 

Vcdci  le  texte  des  inscriptions: 
Tombeau    de   Trcliilde,    ahhcsse  de  Jouarrc 
au  vu'  siècle. 

I 

Ilor iiicmbra  pnsl uliimalogimlur faia sepuklirobe;;;* 

Theodiecbildis   iiilcmeraUc   virginis  génère 

nobilis  merelis 

Fiilgchs  stremia  moribus  llagiavii  iu  dogmate  fattiz. 

II. 

Cœnubii  liujus  mater  sacraïas  Dec  virgines 
Suiuenlcs  fvi.Him  cum  lanipadibus  piii<lenles  iiivUal 
Sponso  lilias  oceinrere  x  exullal  parailisi  in  gloria 

Sainte  Telchiile  lui  la  [)remière  ahbesse  de 
Jouai're,  do'it.MabilInnrait  remonter  l'origine 
à  l'anCSi;  elle  parait  avoir  vécu  jusqu'en  660. 

Ou  voit  sur  un  ancien  tableau  l'abbesse 
Eustochie  seconde,  du  xiii'  siècle,  présen- 
tant une  cluVsso  à  l'image  de  sainte  Julie,  et 
celte  inscription  : 

m. 

Euslocliia  ablialissa  secnnda  offert  rapsam  islam 

sancla;  Juli;e  virgini. 
jrMlÉr.KS,  département  de  la  Seine-lnfé- 
lii'ure,  in  Franc(>. 

Kn  1600  on  lisait  encore,  sur  les  ruines  do 
l'abliaye,  celle  inscripiion  du  vu'  siècle  : 
Hic  in  honore  Dci  rcquiescil  slirps  Clodovei 

Palris  l)ellica  gens  bella  salnlis  agens 
Ad  volMui  malris  lîalildis  iicniniere 

Pro  proprio  scelere,  pioque  lalicire  palris. 
(Tiré  des  Andquites  de  Sainl-Oucn  do 
Taili.epied.) 
C'est  répilaphe  de  deux  fils  deClovis  ipii, 
s'étant  révoltés  contre  leur  père,  furent  laits 
])risonniers  :    leur  punition  fut,  d'après  la 
sentence  de  leur  iiune  sainte  Balliilde,  d'a- 
voir les  nerfs  des  bras  coupés,  d'oCi  le  nom 
d'c'/iejn's  (pi'ou  leur  donna,  ils  moururent  et 
furent  ensevelis  il  l'abbaye  de  Juiiiii'ges. 
{Mém.  de  la  Soc.  arclt.  du  Jilidi,  t.  11, 
p.  2œi.' 


K 


KANfORBF.UY,  dans  le  duché  de  KenI, 
en  Ainjlelerrc. 

(1)  On  conservait  au  trésor  de  r('^lise  de  Siinl- 
Lani-ent,  et  on  a  ganlé  jusqu'à  re  ymr  à  Joiuville, 
un  tissu  rappoiié  de  P;desliue  p;ir  lliislohen  de 
saint  Louis,  sous  le  nom  de  crinliire  de  saint  Josepli. 
(Vov. /1iiiih/<'«  nrr/i.,  p:.i  M.  Ki.lniii ,  ISl :i.  l.  Il.p.  t-M.) 

cil  Henri  de  Lorraine  clail  evéqne  de  MrU  el  de 
Tu«ruue:inu. 


Edouard  [Le  Prince  Noir),  mort  en  1376. 

Ses  nrniolries  sont  siiivii's  îles  mois  alli>m.inils  ich  niCTe  et 
/lOi/iion)  ;  r'i'sl-a-dirc,  il'apiiXs  l'expiicMlien  i|iii  rn  .^l 
iloiiiiée  :  il  II  (tiene  sigiii  cm  je  sers,  el  liocU  Mutli  graml 
nuriige. 

A  la  lêle  (m  qua  re  lignet). 
('.y  gist  le  noble  primo  monseigneur  Edward  ais- 
ncï  lils  du    lies   noble  Uoy  Edward   liers   jadis 


593  h.\y  DLPiGRAPIllE 

prince  d'A(iiiilaiiie_  et  de  Galles  duc  de  Corne- 
waille  et  tounle  de  Cesire  qi  inorusl  en  la  feste 
delà  Tiiniieqesloit  le  vin  jour  de  jinie  l'an  de 
grâce  mil  uois  cent  septante  sisnie.  L:ilaie  de 
t^i  Dieu  eit  nierty. 

—  Amen.  — 


KO 
lil. 


594 


Au  cité  sud. 
Tu  qui  passez  ove  bouche  close- 
Par  la  ou  ce  corps  repose 
Entent  ce  qe  le  dirai 
Si  corne  le. dire  le  say 
Tiel  eome  lu  es  je  autiel  fu 
Tu  serras  liel  corne  je  su 
De  la  mon  ne  pensai  je  niye 
Tant  corne  j'avoi  la  vie 
Eli  ire  (terre)  avoie  grand  richessa 
Dont  je  y  /is  grand  noblesse 
Terie  niesons  et  grand  tiésor 
Drjps  cliivaujc  argent  et  or. 

A  l'ouest. 
Mes  ore  su  jeo  poures  et  cheitifs 
Per  fond  en  la  terre  gict 
Ma  grand  béante  (beauié)  est  tout  aies- 
ila  char  est  tout  gastee. 

Calé  nord. 

Moult  est  estroit  ma  meson 
En  moy  n'a  si  verise  non 
Et  si  ore  me  veisez 
Je  ne  quide  pas  que  vous  deiseï 
Oue  je  eusse  onques  home  este 
Si  suje  ore  de  tant  changée 
Pur  dieu  priez  au  celestien  roy 
Que  mercy  ait  de  lalrae  de  moy 
Touz  ceux  qe  pur  moy  prieront 
Ou  a  Dieu  iu'accorderont 
DW'U  les  mette  en  son  paray 
Ou  nul  ne  poet  eslre  cheitifs. 

{Sépulcral  monumenk  of  the  Great-Bri- 
tuin,  1,  131.) 

II. 

Simon  Islip,  archevêque  de  cette  ville  (13C6). 

(Vers  léonins.) 
Simon   slip  oriens,  vir  bina  lege  peritus, 
LU  nascens  moriens,  sic  nunc  jacet   aicle  locatus, 
Arcem  qui  lenuil  hic  qnondam  poniificatus, 
Claroquique  fuit  regno  loti  quoque  gratus 
Princeps  pastorum  fac  Simon  apostoloruni 
Simon  ut  ista  chorum  per  eos  pertingal  eorum 
Mil  treccnteiio  sexageno  modo  seno 
Ejus  septeno  pastoratus  quoque  deno 
llic  kal.   maii    senorapio  carnis  occe  freno 
Fl<is  cadil  a  feno  cclo   peto  qui  sil  ameno. 
0  spes  sanctorum  decns,  et   pic  Christe  tuorum 
Geiibus  ipsorum  prcce  jungas  hune   precor  horum. 

{Sépulcral  monument!,  l,  121.) 


Thomas  Chillendene,  prédécesseur  de  ]yood- 

nesbvr(j. 

Hic  jacet  D"»  Thomas  Chyllenuene,  ipiondam 
prior  bnjusecclesie.decrelorumdoctoregregius, 
qui  navem  istius  ecdesie  celeraque  di\crsa 
edilicia  quam  plurinia  (piocpie  <<[>era  laudabilia. 
de  novo  lieri  fecit.  Preliosa  insiq)er ecclé- 
siastique multaque  priviledgia  insignia  liuic  ec- 
desie  ac(piisivit  :  qui  posiquam  prioratum  bu- 
jus  ecclesie  amiis  viginti,  -25  septimanis  el 
quinque  diebus  nobililer  rexisset  tandem  in  die 
assumptionis  béate  .Marie  virginis  diem  suuni 
tlausit  exlreuium  anno  domiiii  m  cccc  ix  cujus 
anime  propitietur  Deus  .Vuicii. 

{Sépulcral  monuments,  II,  88.) 

John  Woodncabergh  ,  prieur  de  Canterbunj, 
mort  en  li27. 

Est  nece  substratus  Jon  Voodnesbergh  tumuialus 
hnjus  cral  grains  prior  Ecclesie  nnuieratus, 
Queni  colil  ornatus  hic  lantus  ubique  novatus, 
per  loca  plura  dalus  sit  sumptus  tesiilicatus. 
Auclor  erat  morum  probitatis  iaudis  honoruni- 
Largus  cunclorum  cunctis  dalor  iUe  laborum 
Quiqne  iirioralum  rexil  sub  scbemate  gratuni 
Annos  hune  plenos  per  septenos  quoque  denos  : 
(juadringentenis  mil.  ejus  bis  quoque  dénis 
Annis  septenis  Domini  nonJuhi  sibi  plenis. 

Cum  libi  Chrisle,  ....  agone 

Quem  precibus  pone  radianiis  forte  corone. 

{Sépulcral  monuments,  il,  88.) 

KARPATES,  inonlagiies  de  l'Europe  cen- 
trais, loucliaiit  à  la  Pologne  et  à  la  Hongrie. 

Au  somiuet  le  plus  élev(;  des  Karpates, 
près  du  lac  dit  i'OEil  de  mer,  Moreskie  oko, 
se  trouve  une  croix  ancienne  avec  celle  ins- 
cription. 

llic  non  plus  ultra,  non  supra. 
Nisi  in  cruce    D.  IN.  J.  Cbristi^ 
KEMPTEN,  ville  de  Bavière. 

Inscription  d'une  colonne   à   l'ancien  mona- 
nastère. 

Ilildegardis  dcclxxiu  fundavit. 
Carolus  dcclxxiv  cunlirmavit. 
Adriaims  dcclxxvh  dedicavil. 
Andelgari'.is  dcclxxviii  inchoa\it. 
/Cardinal  Mai,    [i.  193;  Gerbert  ,.   Her 
Germanie,  p.  137.) 
KENNINGTON  (près  Londres),  en  Angle- 
terre. 

John  Warsen,  sixième  comte  de  Surreij.  mort 
en   1301. 
Vous  que  passez  ou  bouche  close 
Pries  pur  cely  ke  cy  repose: 
En  vie  come  vous  esiis  jadis  je  fu, 
Et  vous  liel  serietz  come  'e  su  : 
Sire  Johan  count  de  Garcyn  gisi  ycy  : 
Dieu  de  sa  aime  eit  mercy. 


595 


KH.V 


DICTIONNAIRE 


KIIÂ 


j9G 


Ki  piii  sa  alun;  priera 
trois  mil  JDiiis  tic  [larilon  avéra. 
{Sepulci-al  7nonumenls,  t.  I",  80.) 

KHALAPSCHF.H,  m  Nubie,  Afriqno. 

Au  Dombru  des  iiiscriplions  ^^n'cqiU'S  que 
M.  Cijiu  a  recueillies  dniis  son  voy;\g(,'  en 
Nubie,  la  plus  remarquable  est  celle  i|u'uii 
roi  nubien,  inconnu  Jusciu'ici,  a  l'ait  graver 
dans  un  teiniile  éi;vptien  de  l'ancienne  Tal- 
mis,  aujourd'bui  Khalapsclteli,  pour  conser- 
ver le  souvenir  de  ses  victoires  contre  les 
Eléniyes. 

Celte  inscription,  publiée  pour  la  prenn'ère 
fois  sur  la  copie  de  M.  Gau  (1),  et  coininen- 
tée  par  M.  Niebnlir  (2),  est  célèbre  parmi  les 
.savants,  moins  |ieut-ètre  h  cause  tie  son  uti- 
lité historique,  qui  avait  paru  d'abord  peu 
im[)0ilante,  que  |iarceipi"étantéi'rite  en  grec, 
connue  les  fameuses  inscri|Uio;is  d'Adulis 
et  d'Axnni,  elle  a  paru  se  rattacher  par  ces 
caractères  à  ces  monuments   remarquables. 

M.  Letroime,  en  examinant  do  nouveau 
cette  inscription,  en  a  tiré  des  obscrvalious 
et  des  notions  historiques  toutes  nouvelles, 
qu'il  a  exposées  dans  un  mémoire  portant 
ce  titre  :  ISouvcl  cxnmcn  de  l'inurriplion  (jrcc- 
que  déposée  dans  le  temple  de  Talinls  en  Nu- 
bie, par  le  roi  nubien  Sileo,  considérée  dans 
ses  rapports  avec  l'introduction  du  christia- 
7}ismc  et  la  proparjalion  de  ta  langue  grecque 
parmi  /es  peuples  de  la  Nubie  et  de  l'Abys- 
sinie.  {Mémoires  de  l'Académie  des  inscriptions 
et  belles-lettres,  nouvelle  série,  t.  IX,  [>.  128, 
1831.) 

Le  mémoire  de  M.  Leironne  est  divisé  en 
deux  parties.  Dans  la  première,  l'illuslro 
acadéujicieii  examine  le  texte  de  l'inscrip- 
lion  en  lui-même,  le  commenle,  le  rétablit 
et  l'interprète.  Nous  ne  pouvons  entier  dans 
les  détails  philologiques  de  celte  première 
division.  La  seconde  est  consacrée  h  exposer 
les  résultats  historiques  et  géographi([ues 
auXtjuelles  conduit  l'interprétation  du  texte. 
Nous  le  ferons  connaître  jiarde  longs  extraits. 

Voici  d'abord  la  traduction  littérale  de 
rinscrij)tiûn  qu'adonnée  M.  Letronne  : 

Traduction  de  l'itiscription  qrccque  de  lîha- 
lapsclieh,  en  Nubie. 

;<  Moi  Silco,  roi  puissant  des  Nobndes  et 
de  tous  les  Etliiopiens ,  jo  suis  venu  deux 
fois  jusqu'à  Talmis  et  à  Tapliis  ;  j'ai  com- 
battu contre  les  lilémyes,  et  Dieu  m'a  doimé 
la  victoire  une  l'ois  avec  trois  autres.  J'ai 
vaincu  de  nouv(.'au  (les  IVémyes),  et  je  me 
suis  comph'temcnt  établi  la  première  fois 
avec  mes  ironpes. 

«  Je  les  ai  vaincus,  et  ils  m'ont  imploié; 
j'ai  fait  la  paix  avec  eux,  et  ils  m'ont  juié 
nar  leurs  idoles  (de  l'observei),  et  j'ai  cru  h 
leur  serment,  |iarc(;  ipi'ils  sont  gi'us  de  bonne 
foi.  Je  m'en  suis  retourné  dans  la  jiarlie  su- 
périeure do  mes  lilals.  Depuis  cpie  (ou  puis- 
que) je  suis  roi  jiuissant,  non-seulement  je 
ne  vais  point  à  la  suite  des  autres  rois,  mais 


il)  Anliqnités  de  la  Kidiie,  iiiscriplions,  pi.  i,  n. 
'2)  liiitiiiiiwiici  Miibuiiscs,  Kuiin-,  1820. 


I. 


encoreje  marche  devant  eux  ;  et  ceux  qui 
Veulent  liiltcr  avec  moi,  je  ne  leur  |iermi.'ls 
pas  de  rester  tranquilles  chez  eux,  à  moins 
qu'ils  ne  me  demandent  panlon;  car  je  suis 
un  lion  pour  les  [lays  de  plaines ,  et  une 
chèvi(!  pour  les  pays  de  montagnes. 

«  J'ai  l'ail  la  guerre  une  seconde  fois  con- 
tre les  Ulémyes,  de]iuis  Primis  jus(prà  Tal- 
mis; j'ai  ravagé  les  terres  des  peuples  ipii 
habileiit  au-dessus  des  Nubiens,  parce  qu'ils 
m'ont  cherché  (|uerelle. 

«Ouant  aux  chefs  des  autres  nationsqui  en- 
freni  en  guerre  avec  moi,  je  ne  leur  ])ermels 
pas  de  se  reposer  à  l'ombre,  et  ils  ne  |)euvent 
se  désaltérer  dans  l'intérieur  de  leurs  mai- 
sons, à  moins  qu'ils  ne  se  soumettent  à  moi; 
car  ceux  qui  se  lévollent  contre  moi,  j'en- 
lève leurs  femuK's  et  leurs  cnfints,  et » 

D'après  les  observations  précédenles  sur 
le  style  de  rinscri|ition  de  Silco,  on  doit  y 
reconnaître ,  1°  des  imitations  des  livres 
saints;  2"  des  fautes  grossières  qui  [irou- 
vent  cpie  le  rédacteur  savait  très-mal  lo 
grec,  et  qu'il  en  allérait  la  syntaxe  |iroba- 
blement  en  la  pliant  à  celle  de  sa  propre 
langui;;  3"  des  manières  de  parler  pro|ires  à  la 
giécilé  du  Bas-Eiiqiire  et  du  grec  moderne  : 
ce  dernier  caractère  annonce  que  l'inscrip- 
tion a  été  rédigée  à  une  époque  oiî  les 
élrangers  qui  ai)prenaient  le  grec,  n'aiipre- 
iiaient  plus  (ju'une  langue  dégénérée 

Examen  historique    de   l'inscription   par 
M,  Letronne 

Il  sufTirait  des  caractères  que  je  viens  do 
remarquer  dans  le  style  de  l'insciiption  du 
roi  chrétien  Silco  ,  pour  établir  qu'elle  no 
peut  être  anléiieuie  au  règne  de  Juslinien. 
Je  vais  essayer  mainlenanl  d'en  délerminer 
la  date,  d'après  li;s  données  hisloiicpies  et 
géograplii(|ues  qui  s'y  rattachent,  considi'- 
rées  dans  leur  lappoit  avec  répO(|iie  où  le 
christianisme  s'est  introduit  parmi  les  p.  u- 
]iles  du  bassin  supérieur  du  Nil. 

Cette  époque  n'est  juscpi'ici  parfaitement 
connue  (jue  pour  la  partie  nord-esl  do 
l'Abyssinic.  La  conversion  de  ce  pays  par 
saint  Frumenlius,  sous  le  règne  de  Constan- 
tin, est  un  l'ail  avéré,  d'ajirès  les  récils  dé- 
taillés et  concordants  de  Socrale  et  de  Sozo- 
niène,  conlirmés  en  même  temps  jiar  la  lettre 
de  Constance  au  pirince  d'Avnm,  que  nous  a 
conservée  saint  Alhanase;  il  est  même  cer- 
tain ipi'avant  celte  conversion  générale,  les 
ficquenles  relalions  maritimes  et  coinmer- 
ciales  de  ri'"gypte  avec  les  cèles  de  rVéïnea 
cl  de  la  Tiiigiodyliiiiie,  avaient  déjà  conduit 
d.ins  ces  régions  des  cluéliens  qui  s'y  étaient 
établis.  Ils  aidèrent  saint  Frumenlius  à  opé- 
rer quelipies  ciinversions  ]  armi  les  naturels  ; 
mais  la  conversion  lolale  des  Axumites  no 
lot  consommée  ((u'apiès  (]ue  saiiil  Frumen- 
lius, qui  élail  allé  trouver  saint  Alhanase  c*» 
Alexandrie,  eut  élé  renvoyé  à  .Vxnm  par  co 
lidtriarche,en  qualité  d'i;vèque,  vers  l'an  330. 

Du  vivant  mèiuc  ihi  saint  Frumenlius,  io 
christianisme  jiassa  du  jiays  des  .\xumiles 
(l.uis  d'aulres  parties  de  lAbyssinie;  c'est  co 
t]ue  prouve  la  ielire  de  l'empereur  (^onslanii. 


S97 


Kli\ 


DEriGKAl'IllE. 


KIIA 


598 


aux  princes  Aizana  et  Saïazana,  pour  los  eii- 
gagi'i-  à  cliasser  cet  évêque,  (Muiomi  (léclai'6 
do  l'arianisme,  comme  saint  Athanase.  La 
reli.j;ion  chrétienne  se  répandit  aussi  parmi 
plusieurs  des  [icupics  soumis  au  roi  d'Axum  : 
on  en  verra  la  preuve  tout  îi  l'heure.  Pénétra- 
t-ello  dès  lors  en  Nuhie?  Voil;v  le  point  qu'il 
impirle  de  déterminer  pour  tixer  la  dati,'  de 
l'inscription.  Mais  la  discordance  des  témoi- 
gnages rend  la  question  compliquée  et  dif- 
ficile, et  l'on  ne  |)eut  espérer  de  l'éçlaircir 
sans  discuter  en  même  temps  les  diverses 
circonstances  géographiques  ipii  se  rattachent 
à  ce  monument,  et  toucher  à  plusieurs  points 
ohscurs  do  l'hisloiro  de  cette  époqne. 

l/inscription  de  Silco  ne  fait  nn>ntion  que 
de  deux  peuples,  les  Nohcnles  on  Nubiens  et 
les  lUciin/rs:  les  premiers  déjà  chiétiens,  les 
seconds  encore  idolâlrcs.  Nous  allons  suivre 
l'une  a])rès  l'autre  ces  deux  indications,  ea 
comniençant  [lar  les  Blémyes. 

SECTION     l". 

l)i'  l'introduction  du  christianisme  en  Nubie 
et  en  Abijssinie. 

§  l".  —  Des  Blénivcs.  —  fiilrndnclion  du  christianisme 
chez  les  liloiii.ves. 

La  position  que  ce  peuple  occupait  lors  de 
ri'xpédition  de  Silro  est  liien  drterminée 
dans  l'inscription.  Silco  a  |ionrsuivi  les  Blé- 
myes depuis  Primis insqu  h  Tcdniis;  il  a  ]iris 
leurs  villes;  il  s'est  établi  dans  leur  pays, 
puis  il  s'est  retiré  dans  le  sien;  d'où  il  résulte 
clairement  que  les  lîlémyes  étaient  les  maî- 
tres lie  la  vallée  inférieui'e  de  la  Nubie,  depuis 
Pli  mis  (/^7-jH!)jusqu'Ma  frontière  de  l'Egypte. 

C'est  à  la  même  situation  ipie  se  rap|)or- 
(ent  les  textes  des  autei;rs  les  plus  récents 
([ni  nous  ont  parlé  do  ce  peuple,  tels  que 
(;iaudien,Amnnen  iMarcellin,  Snlpice  Sévère, 
les  auteurs  de  VEtjjmolocjicum  mor/niun,  qui 
s'accordent  h  placi'r  les  Biéinyes  an-dessiis 
de  Syène  et  des  caiaractes.  Il  en  est  de  même 
de  Palladins  qui,  en  parlant  des  évè(|ues 
bannis  en  406  par  suite  de  leur  atlachement 
à  saint  Jean  Chrysoslome,  fait  mention  do 
l'exil  de  l'évèque  Palladuis  à  Syène,  dans  le 
voisinage  des  Biémyes  et  des  Ethiopiens.  Un 
témoignage  plus  précis  et  plus  détaillé  est 
celui  d'Olympiodnre,  qui,  vers  la  même 
époque  (4Ci7-i2a),  visita  le  pays  des  Blémyes. 
Cet  auteur  raconte  qu'ils  habitaient  la  vallée 
du  Nil,  depuis  Syène  justiu'à  Primis,  qui 
était  la  dernière  ville  de  leur  dominatioîi  ;  il 
nomme  quatre  autres  de  leurs  villes,  Phwni- 
con  et  Chiris,  lieux  maintenant  inconnus, 
sans  doute  fiarce  qu'ils  étaient  situés  an  delà 
du  jioint  où  linissent  1rs  itinéraires  romains, 
lesipiels  s'arrètrnl  hHicra-Sijcaminos,  Thapis, 
la  Thapis  ôc  l'UiiK'rairc  il'Antonin  et  de  notre 
inscription,  et  Talmis,  qui  est  Khalapscheh. 
Le  récit  d'Olympiodore  se  coordonne  tiès- 
bien  avec  celui  de  P.iscns,  qui  se  rapporte  à 
l'an  45-2,  et  dont  je  parlerai  |)lus  bas.  Tons 
CCS  textes  nous  représentent  le  même  état  do 
choses  que  nous  trouvons  exprimé  dans 
l'inscription  de  Silco.  Ainsi  l'on  doit  recon- 
liuitie  qu'au  v   siècle  les  Blémyes  avaient 


formé  un  établissement  fixe  dans  la  vallée  in- 
férieure de  la  Nubie.  Je  pense  qu'il  devait 
dater  du  règne  do  Dioclélien,  qui,  selon 
Procope,  retira  délinitivement  les  garnisons 
des  villes  de  la  Nubie  inlerieure,  el  s'enga- 
gea à  payer  aux  Nubiens  et  aux  Blémyes, 
atin  qu'ils  cessassent  de  faire  des  incursions 
dans  la  Haute-Egypte,  un  tribut  (pi'ils  rece- 
vaient encore  du  temps  de  lliistorien. 

Au  reste,  cet  établissement  tixe  n'empê- 
chait pas  ([u'ils  ne  fussent  eiiore  répandus 
dans  le  désert,  h  l'ouest  et  à  l'est  de  la  lion- 
tière  de  l'Egypte,  d'où  ils  faisaient  des  in- 
cursions sur  cette  contrée,  comme  on  le  voit 
dans  l'histoire.  D'une  [lart,  les  hordes  de  ces 
peui)les,  à  une  époque  voisine  de  l'ère  chré- 
tienne, s'étaient  ré|)andues  dans  le  graml  dé- 
sert, puisque  Mêla,  Pline,  et  l'anunyme  de 
llavenne,  placent  des  Blémyes  du  coté  des 
Gararaantcs,  des  Atlantes  et  des  Augiles;  et 
il  est  lrès-vraisend)lable  ipie  de  leur  nom 
s'est  formé  celui  de  Uilmah,  pays  habité  [lar 
les  Tilbos,  au  nord  du  Bournou  et  au  sud 
des  Augiles,  selon  les  anciens.  De  l'antre,  lo 
nom  des  Blémyes,  h  uneépoipieiilus  lécente, 
semble  avoir  été  ap|)liqué  aux  peuplades  ré- 
pandues dans  le  désert  à  l'est  de  l'Egypte, 
entre  le  Nil  et  la  mer  Rouge;  car  on  lit  dans 
les  Aetcs  des  martyrs  de  Itaithc,  monastère 
nrès  du  mont  Sinai,  que  les  Blémyes  s'em- 
Larquèrent  sur  un  vaisseau  d'Ailah,  dont  ils 
s'étaient  emparés  près  do  la  cote  d'Ethiopie. 

Jl  n'est  [)as  sûr  néanmoins  que,  dans  ce 
dernier  cas,  le  nom  de  Blémtjes  fut  celui  que 
portaient  réellement  les  peuplades  errantes 
dans  le  désert  à  l'est  de  l'Egypte  :  du  moins 
on  a  la  preuve  que  les  auteurs  de  ce  temps 
l'appliquaient  h  des  peuples  qui,  eux-mêmes, 
s'en  donnaient  un  autre  ;  et  c'est  peut-être 
le  moyen  d'expliquerlescoutradictions  qu'on 
a  remarquées  chez  les  divers  auteurs  qui  ont 
parlé  des  Blémyes  :  on  les  a  attribuées  à  ce 
que  ce  peuple,  étant  nomade,  a  dû  changer 
d'habitation  selon  le  temps.  Cette  explica- 
tion est  sans  doute  vraie  en  grande  partie; 
el  elle  le  serait  de  tout  point  si  l'on  ne  trou- 
vait ces  contraiiiclions  dans  des  écrivains  de 
la  même  époque:  elles  ont  donc  encore  une 
autre  cause,  et  tiennent  proliablement  à  l'u- 
sage des  anciens,  d'étendre  I.'  nom  [)articuli(:r 
d'un  peuple  à  une  multiliide  d'autres  peuples 
dont  ils  ignoraient  le  vrai  nom,  mais  qui  leur 
paraissaient  avoir  les  mêmes  mœurs  et  les 
mêmes  habitudes. 

Un  passage  d'Eratosihè'ie  nous  montre 
que  ce  géographe  donnait  en  général  le  nom 
de  Blémyes  aux  pcu|)les  ipii  habitaient  les 
déserts  entre  le  Nil  et  les  Troglodytes,  sur  la 
mer  Rouge  ,  depuis  l'Egypte  jusque  vers 
Méroé;  Théocriie,  à  peu  près  dans  le  même 
temps,  les  étendait  jusqu'aux  sources  du  Nil, 
c'est-à-dire  jusqu'en  .\ljyssinie;  la  même 
o|iiiiion  se  retrouve  dans  le  vers  que  leur  a 
consacré  Denys  le  Périégète,  dont  l'tmvrage 
n'est  qu'un  abrégé  en  vers  homériques  de  la 
géographie  d'Eratoslhène. 

Les  classifications  souvent  arlilicielles  et 
|unementscientiliqu  es  des  gi'ographes  alexan- 
drins se  sont  perpétuées  lort  tard,  et  ont  été 


K'ja 


KIIA 


DICTIO.N.NAIKL 


KIIA 


CiJO 


coiifoiului'S  avec  les  notions  de  la  géogra- 
j)liio  positive.  Ainsi  l'inlluence  <les  idées 
d'Iù'iUostliène  se  retrouve  dans  l'toléuiée, 
(jui  i)lace  ciieore  les  Uléniyes  entre  l'Asta- 
boras  et  Adulis,  et  dans  l'rocope,  qui,  après 
nous  avoir  montré  les  Bléuiyes  aux  environs 
de  Syène  et  des  cataractes,  semble  les  re- 
jiorterensuitedansrintérieur  jusqu'à  Axuni  : 
ce  (jui  nous  explique  le  passage  où  le  sclio- 
liaste  de  Théocrile  dit  (|ue  les  Blémjes  sont 
les  mêmes  (jue  les  Troglodytes  ;  les  deux 
textes  do  Vo|)iscus,  qui  joint  ensemble  les 
Axinuites  et  les  lUémyes  comme  peuples 
limitroiilios  ;  et  enlin  ce  ipie  nous  dit  Cosiiias 
du  commerce  de  l'or  (juc;  les  Jilémyes  lui- 
saient avec  les  Axumites.  Ou  voit  que,  con- 
formément aux  idées  d'Kratostlièni,',  admises 
jiar  Ptoléujée,  on  continua,  au  moins  jus- 
qu'au VI'  siècle  de  noire  ère,  d'em|)loyer 
quelquefois  le  nom  de  Blémijes  comuie  dé- 
signation générique  de  toutes  les  peuplades 
répandues  dans  la  vaste  région  située  entre 
U'.  Nil  et  la  mer  Rouge,  jusqu'au  pays  d'A- 
dulis. 

Si  l'on  pouvait  douter  que  cette  a[ip!ica- 
tion  du  nom  des  Blémyes  fût  purement  sys- 
tématique, on  en  aurait  la  preuve  en  exami- 
nant les  dénominatioi;s  (pii  se  trouvent  dans 
les  deux  inscriptions  d'Adulis  et  d'Axum.  La 
première  contient  l'énumération  de  tous  les 
)ieuples  que  le  roi  d'Axum  avait  conquis  : 
il  n'y  est  fait  nulle  mention  des  Blémyes;  et  ce- 
pendant ce  nom  devrait  s'y  rencontrer,  puis- 
que ces  conquêtes  se  sont  étendues  dans  tout 
ri'itervallc  qui  sépare  Axum  de  l'Egypte.  Au 
lieu  du  nom  des  Blémyes,  on  trouve  celui 
des  Tuiujciites,  dont  le'  territoire  s'étendait 
jusqu'aux  frontières  de  l'Egypte,  c'est-à-dire 
])récisément  où  les  auteurs  grecs  du  tem[)s 
ont  placé  les  Blémyes.  Ces  Taugaites  ont 
laissé  leur  nom  au  t'erlile  pays  de  Taka, 
entre  l'Albara  et  Snuakem.  L'inscription 
d'Axum  a  pour  objet  de  l'appeler  les  victoi- 
res du  roi  des  Axumites  sur  les  nations  des 
Bugaites;  0'.\  en  reconnaît  le  nom  dans  celui 
de  Ikdja  ou  Doilja,  dont  le  Taka  fait  [lartie. 
Ces  Bugaites  formaient  six  peuplades,  ayant 
chacune  des  chefs  parlii:uliers,  i)ue  l'inscrij)- 
lion  nomme  kaaùiaxot,  rajiili.  Dans  tout  cela, 
Je  nom  de  llù'inijes  neiiarail  nullement,  quoi- 
iju'il  s'agisse  des  mêmes  contrées  que  les 
auteurs  grecs  leur  assignent  ;  d'où  nous  [)0u- 
vons  conclure,  ave(;  cpiclipie  assurance,  (luc 
ce  nom  de  Jllcmi/rs  n  élaiL  pas  celui  (lue  les 
]ieu|)les  se  donnaient  eux-niêmes,  et  n'était 
qu'une  de  ces  dénominations  systématiiiues 
connues  seulement  des  g6ogiai>hes  et  des 
liisloriens. 

C'est  i)ar  suite  de  l'emploi  do  cette  déno- 
mination que  les  lili'mijcs  ont  été  comptés 
an  nombie  d(!s  [leuples  indiens.  Je  me  con- 
tenterai de  citer,  à  ce  sujet,  un  jiassage  du 
counnenlaiio  anonyme  sui'  h;  Tvlndiiblos  di; 
Plolémée  :  «  Les  Assyriens  atlorent  la  lune;  il 
en  est  de  même  de  la  |ilupart  d(>s  Indiens,  de 
ceux  (pi'on  nounne  Ulcini/cs.  »  Ce  passage  et 
tous  ceux  du  mêmegeni-i'  no  présenteront  au- 
cune dilliculté,  .si  l'on  fait  attention  (ine  l'an- 
cieune  Trogk"lyliq\ie   ou  jiay.s  des  hlàiiijt:!<^ 


a  été  souvent  désignée  parla  dénonn'nalion 
d'Inde.  Si  je  ne  me  trompe,   celle  confusion 
des  mots  Inde  et  tlhiopie  est  un  vestige  de  la 
géographie    lioméri(iue  ;   elle    remonte,    en 
dernière    analyse ,   à  Ja    fameuse    division 
qu'Homère   a    doiniée    des    Ethiopiens    en 
orientaux   et   en  occidentaux,  division  dont 
on  retrouve  plus  tard   une  application   dans 
le  système  d'Ephore,  et  une  trace   évidente 
dans  Hérodote. Les  i)remiers  i)Oetes  tragitiues 
lièrent  à  cette    idée   les    notions   conîuses 
qu'ils  avaient   sur  les   llouves  de  l'Inde,  et 
s'imaginèrent  queleNil  y  |)renait  sa  source: 
voilà, je  pense,  l'explicalion  du  passage  tant 
controversé,   où   Pi-oinélhée,   dans  Eschyle, 
dit  ([ue  «  le  lleuve  éthiopien  prend  naissance 
chez  un  peuple    noir   qui   hah.te   près   dés 
sources  da  jour;  »    et  c'est  peut-être  à  l'as- 
cendant  de   ces   idées  poétiques   qu'il   faut 
attiihuer  la  mépiise   d'.Mexandie,  qui    pnt 
l'indus  pour  le  Nil;  méprise  sans  doute  bien 
singulière,  après  les    saines  notions    qu'Hé- 
rodote avait  doimées  sur  l'enihouchure  de 
l'indus.   H    semble   que    les    grannnaiiiens 
d'Ali'xandiie,  par  leurs  conuneiilaires  extra- 
vagants du  [lassage  d'Homère,  contrihuèrervt 
à  ramener  la  confusion  des  noms  d'Ethiopie 
et  d'Inde;  les  jioëles surtout  s'en  empalèrent, 
et  les  auteurs  des  poénn^s  dionysiaques  fon- 
dèrent sur  cette  confusio!i  même  quehjues- 
unes    des   tictions    qu'ils  lattachèrent    aux 
e\|)éditionsde  Bacchus  :  au'-si  nous  en  aper- 
cevons des  traces  dès  le   siècle  d'.Vuguste, 
dans  Tibulie,  Virgile  et  Josèpho.  Mais  c'est 
surtout  depuis   le  lu'  siècle   iju'on  voit   se 
répandre  l'usage  de  donner  le  nom  de  l'Indt» 
à    lEthifjpie;  et   ce  (jui   nu;  paraît  y  avoir 
contribué,  c'est   (pie  les   cln-étiens,  ayant  eu 
besoin,  pour  leurs  systèmes  sur  les   quatre 
lleuves  du  paradis,  d'idenlilier  avec  le  Nil  le 
Ciéon,  dont    les    utis  faisaient  l'indus  et  les 
autres  le  Gange,  ont  élé  presque    forcés  de 
s'appuyer  sur  cette  erreur  géographiiiue,  que 
les   poètes    alexandrins   avaient  accréditée. 
Nous  voyons,  par  exemple,  l'iiilostorge  ex- 
)ioser   comme   un   fdit  très-probable  que   le 
Nil,  né   dans   l'Inde,  passe   |iar-dessous   la 
moi-  Indienne  et  la  mer  Bouge  sans  se  mêler 
ave(;  leurs   eaux,  pénètre  dans  le  continent 
d'Afriiiue,    et  vient    ressortir   par  les    mon- 
tagnes de   la   Lune  pimr  arroser    l'Elhioiiio 
cl  l'Egyiite.  Il  me  senil.ile  (pnï  telle  est  à  peu 
près  riiisloire  de  celle  confusion  géographi- 
(lue;  toujours  esl-il  certain  qu'elle  a  été  ad- 
mise par  les  écrivains  des  iv'  i^t  vi'  siècles  de 
notre  ère.  Cu|)er  en  a  déjà  donné  des  exem- 
pk'S  auxquels  on  pourrait  en  ajouterd'aiilres: 
ainsi  l'roco|ie  lait    venir  le  Nil    de  l'Inde,  et 
ailleurs  ilpiend  h'  nom  d'hidim  pour  syno- 
nvme  de  celui  d'l:tltioi>iru.  Mais   le  sont  les 
éciivains    ccclésiasIiqLies   surtout     ijui   em- 
jiloient  cette  dénomination  ;  car  ils  désignent 
conslammcnl  sous   le   nmii  d'ind-'  et  d'Inde 
inli'rieitrc  toutes  les  eûtes  de  l'Araliie  et  de 
la  Troglodyliipii". 

Voilà  comment  les  lilémijes  (uit  pu  être 
compris  parmi  les  Indiens;  ut  lelle  observa- 
tion peut  éclaircir  plusieurs  dil'licultés  ilans 
Ic.^  auteurs  de  celle  époque  ou  donner  la 


601 


KilV 


O'I^I'KJRAPni;: 


KIIA 


C02 


clef  de  certaines  llctions  par  .os  poètes  :  j'en 
pourrais  citer  plusieurs  exemples;  je  luo 
contenterai  d'un  seul  :  Nonnus,  dans  les  Dio- 
nysiaques, donne  l'origine  des  Blénu/rs  ;  il 
tire  leur  nom  d'un  héros  nommé  liléinj/s, 
roi  des  Indiens,  qui,  après  avoir  résisté  k 
Barchus  lors  de  son  expédition  dans  Vlndc, 
lit  un  traité  avec  ce  dieu.  ]»ans  cette  ficlion 
jîoétique,  nous  voyons  l'usage  systénialii|ue 
de  la  dénomination  des  Bléniyes  mêlée  avec 
l'attribution  du  nom  de  VInde  à  l'Ethiopie. 
Ce  qu'il  y  a  de  cuiieux,  c'est  que  les  anciens 
coni|)ilatcurs  parlent  de  ce  héros  Bléniys 
comme  d'un  personnage  historique,  et  don- 
nent gravement  leur  liction  pour  un  l'ail.  Si 
elle  n'était  pas  une  invention  récente  des 
poètes  dionysiaques,  nous  verrions  jirob:!- 
blement  Blémys  figurer  dans  les  anciennes 
compilations  de  généalogie,  à  côté  de  ISHus 
et  de  sa  fille  Mcinphis,  mère  de  Libye;  d'i'- 
ijyptus  et  de  sa  femme  Arabie,  des  héros 
Arméiiius,  Médus,  Perses,  Cilix,  et  de  tant 
d'autres  qui,  selon  toute  apparence,  ne  sont 
aussi  que  des  dénominations  géographiques 
que  les  poètes  ont  personnifiées. 

fin  résumant  ces  diverses  observations,  je 
dirai  que  le  [leuple  qui  se  donna  le  nom  de 
iilémyes,  habita  principalement  dans  la  valiée 
inférieure  de  la  Nubie,  sur  les  confins  de 
l'EgypIe,  où  le  place  Olympiodore  et  l'ins- 
cription de  Silco  ;  et  ([ue  les  peuples  au  sud- 
est,  entre  le  Nil  et  la  mer  Rouge,  jusqu'à 
Adulis  et  Axum,  auxquels  les  historiens  et 
les  géographes  ont  appliqué,  en  général,  la 
même  dénomination,  s'en  donnaient  cer- 
tainement une  autre. 

]|  était  nécessaire  d'établir  une  distinction, 
sans  la(|uelle  la  fixation  de  l'époque  du  uio- 
nuaient  qui  nous  occu|)e  aurait  été  embar- 
rassée de  plusieurs  dillicultés.  Ainsi,  par 
exemple,  il  est  clair  que  lorsqu'Eusèbe  nous 
dit  que,  dès  le  règne  de  Constantin,  le  chris- 
tianisme avait  pénétix'  chez  les  Ethiopiens 
et  les  Blémyes,  ces  noms  désignent  seule- 
ment les  habitants  de  l'Abyssinie  et  de  la 
Troglodytique,  qui  embrassèrent  la  religion 
chrétienne  au  temps  de  saint  Frumentius, 
et  non  pas  les  Blémyes  de  la  vallée  du  Nil 
dont  parle  l'inscription  de  Silco. 

Ceux-ci,  au  contraire,  étaient  encore  ido- 
lâtres à  ré|)oque  de  ce  roi  nubien.  Olympio- 
dore, au  commencement  du  \'  siècle,  les 
avait  trouvés  païens  ;  il  paraît,  d'après  les 
exinessions  dont  il  se  sert,  que  Talrnis  était 
leur  chef-lieu  religieux.  Cela  nous  ex|jli(pre 
pour'quoi  Silco  a  choisi  le  temple  de  celte 
ville  [lour  y  consigner'  le  souvenir  de  son 
expédition;  c'est  dans  le  sanctuaire  même 
des  faux  dieux  de  ses  enneiuis  que  le  roi 
chi-étien  a  voulu  déposer  soir  hommage  au 
vrai  Dieu  qui  lui  avait  don-ié  la  victoire.  Je 
rerirarque  (ju'avant  l'ari-ivée  des  Blémyes, 
Talrnis,  sous  la  domination  r(jmaine,  parait 
avoir  joui  d'une  sorte  du  pr'ééiuinence  r'eli- 
gieuse.  C'est,  du  moins,  ce  qui  semble  résul- 
ter du  titre  de  bourg  sacre  (jui  lui  est  donné 
dans  un  édit  du  sir'atége  d'Orubos,  ap|)nrlc- 
nant  au  règne  des  Philipjjc,  et  du  11  décem- 
bre de  l'an  2'*8  de  notre  ère.  L'historien 


Priscus  rappor'le  en  détail  toutes  les  circon- 
stances d  (ui  traité  de  paix  conclu,  l'an  4-o2 
de  noire  ère,  entr-e  les  chefs  des  Blémyes  et 
des  Nubiens,  et  Maxirnin,  général  de  l'em- 
per'i'ur'.  Priscus  se  li'ouvait  alors  en  Egypte; 
il  était  ami  de  Maximin  ;  ainsi  son  témoi- 
gnagi'  est  ici  du  plus  grand  poids.  On  voit 
qu'une  des  clauses  du  tr'aité,  h  laquelle  les 
barbares  tenaient  par-dessus  tout,  fut  qu'il 
leur' serait  permis,  selon  l'anliqirfi  usage,  de 
se  rendre  à  Philes,  au  temple  d'Isis,  et  d'y 
prendre  la  statue  de  la  déesse,  pour  la  rap- 
porler  ensuite  après  un  temps  donné.  Ce 
jjassage  rernar'(|uable  prouve  à  la  fois  que  les 
Blémyes  n'avaient  pas  abandonné  le  paga- 
nisme, et  que  le  culte d'Isissubsistait  encore 
à  Pliiles.  Il  en  était  de  même  à  l'épo  ]ue  où 
SFarinus  écrivait  la  Vie  de  Pi'oclus,  après  l'an 
480  de  notre  ère,  |)uisqiie  cet  historien  dit 
expressément  qu'Isis  était  encore  ailorée  à 
Philos.  Le  culte  païen  ne  fut  ilélruit  défini- 
tivement dans  cette  île  qu'envir'on  cinquante 
ans  après,  sous  le  règne  de  Justinien,  comme 
on  le  voit  dans  Procope.  De  ces  rappi'oche- 
nientsil  faut  conclurequelesrésultatsderédit 
doTliéodose,  relatif  à  l'aboi  ition  du  pagarrisme, 
n'eur'ent  pas,  du  moins  pour  la  haute  Egypte, 
toute  l'étendue  que  lui  ont  attribuée  les  his- 
toriens, puisque  le  culte  d'Isis  h  Philos  sub- 
sista encore  un  siècle  et  demi,  et  qu'environ 
soixante  ans  après  la  destruction  du  lernple 
de  Séi'apis  à  Alexandrie  nous  voyons,  d'une 
part,  les  Nubiens  et  les  Biémyes  sti[iuler, 
d  ins  un  trailé  de  jiaix,  rju'il  leur  sera  per- 
mis de  venir  fair-e  leurs  dévotions  accoutu- 
mées dans  l'île  d'Isis  ;  et  de  l'autre,  un 
général  romain  choisir  cette  île  do  |)r'éférence 
pour  la  signature  du  Ir-ailé,  afin  que  la 
vénération  des  barbares  envers  ce  lieu  saint 
frit  une  garantie  plus  forte  de  la  sincérité  de 
leurs  serments. 

Il  lésulle  encore  de  ces  observations  que 
les  inscri))tions  chréliennes  dérouvertes  et 
copiées  à  Philes  [)ar  M.  Cau  et  d'autres  voya- 
geurs ne  doivent  pas  êlr'e  antérieures  au 
VI'  siècle  de  notre  ère. 

D'après  la  citation  que  nous  avons  faite 
ci-dessus  du  passage  de  Procofie,  on  ne  s'é- 
tonnera p.ts  que  cet  auteur  nous  représente 
les  Blémyes  comme  étant  encore  païens  de 
son  temps  ,  et  adoraleurs  d'Isis  et  d'Osiris; 
il  nous  dit  mèrne  qu'ils  sacrifiaieitt  des  hom- 
mes au  soleil.  Sans  garantir  cette  circonstance, 
je  ferai  reinai'quer  une  coïncidence  assez 
frappante  ;  c'est  que  le  temple  de  Talmis, 
chef-lieu  religieux  des  Blémyes,  était  eu 
elfot  consacr'é  au  sohdl,  qu'on  y  adorait  sous 
le  nom  de  MandouUs  ,  comme  le  prouvent 
les  inscriptions  ipii  ont  élé  recueillies.  Ce 
rapprochement  prouve  du  moins  qu'au  tomiis 
de  Pi'ocope,  le  temple  de  Talmis  apiiartenait 
encore  au  culle  égy()tien. 

On  a  la  certitude  que  ce  tem[ile  fut ,  dans 
la  suite,  converti  en  église  et  ap()roprié  au 
culle  chrétien,  de  mèrne  que  ceux  de  Dekké, 
de  Tesah  ,  d'Essaboua  ,  d'Amadou  ,  d'Isam- 
IjouI,  et  en  général  de  presque  tous  les  tem- 
files  anciens  de  la  Nubie  :  mais  il  doit  paiMi- 
Ire  clair  maintenant  (^uo  ce  changement  n'a 


035  KlIA  DICTIO.N.NAll;i:  KHA  (01 

pu  avoir  lieu  avant  le  lùgiic  du  Jusliiiicn  ;  relire  l'indication  assez  claire  que  la  [liiis 

ce  (|ui  li\c   la   liuiilc  au  delà  île  la.|U('!ie  on  grainjc  parlie   ilrs  peuples  si  noiiilirL'u\  ipji 

ne  peut  l'aire  reinonler  les  vestiges  du  ciuis-  hahilairnt  le  bassin  su|iérieurdu  Nil,  étaient 

lianisme  ()ui   cxisicnt  dans    celle   contrée,  alors  soumis  à  l'un  des  deux  grands  royau- 

(i'est  ce  i|ui  achèvera  délahlir  la  discussion  mes  de  Niihie  et  d'Ahyssinie  ;  (jue  ces  neu- 

des  faits  (|ui  se  iaii|iorlent  aux  Nubiens  dans  j.les  divers,  ayant  de  petits  rois  [larticuliers, 

l'inscription  de  Sdco.  cliercliaient  de  teiu|)S  en  temps  à  se  sous- 

§2.  —  Dos  KobaJes  011  Niiiiii'iis,  et  lie  leur  conversion  au  traire  à  l'autorilé  du  |ieu|ile  dominateur,  et 

ilirisiiaiiisiiic.  snr;oul  aux  tributs  ipii  leur  étaient  imposés. 

Nous  avons  vu  que  le   lerriloire  des  Nu-  De  lîi  des  guerres  dout  ces  trois  inscriptiois 

biens  ne  dépassait  pas  la  ville  de  l'n'inis  ou  nous    ont   conservé    des    monumenis.    Ces 

Ibiiin  ,  vers  le  nord.  A  Ibrini   counnençait  deux  grands  empires,  (jui  se  loinliaieiit  à 

celui  des  Uli'inye.s  ,  pcMipK^  qui   parait  avoir  leurs  ('xtrémités,  etdont  les  cbefscliercliaient 

t'ié^  indépendant   des  (iremiers,  dmit  il   était  à  attirer  à  eux   telle  ou   telle   partie   de   la 

l'allié  naluri.'l  ,  d'après  sa   siti;atio'i  enlre  la  dominalion  de  son  voisin,  devaient  être  dans 

Nubile  et  ri'lgyple  :  aussi  nous  voyons  près-  un  état  continuel  de   rivalité  et   de  guerre; 

que  toujours  ces  deux  peujiles  lij^ués   entre  et  ce    qui   cppuie  celte   conjecture,  c'est  la 

eux    dans    leui's    im-ursions    sur    la    haute  lellre  écrite  |iar  Isaac,   i)atriai'i;lie  d'.\lexan- 

Kgvpte,  cl  dans  les  guerres  avec  les  iWimaiiis,  drie,  en  G8",  aux  rois  de  Nul)ie  et  d'Elhio- 

(]iii  en  étaient  ordinaireinenl  la  suite.  D'ail-  pie,  |)0ur  les  exhorter  à  la  concorde, 
leurs,  l'ideiitité  de  leur  cnlle    l'eligieux  ,  les         Je  suis  disposé  à  croire  que  ce  fut  cet  état 

cérémonies  ([u'ils  allaient  faire  tu  comuniii  de  rivalité  ([ui  Contril.uia  à  empêcher  le  chris- 

au  temple  de  IMiiles,  devaient  entretenii'  la  tiainsrue  de  pénétrer  de  l'Abyssinie  dans  le 

bonne  harmonie  enti'c  les  deux  peuples.  P^'J"'  '''-'''  Nubiens  :  en  elfel,  ceux-ci,  comme 

Mais  jus(|u'où  les  Nubiens  s'éteiuiaieiit-ils  on  l'a  vu,  ne  le   reçurent  ipie  deux   siècles 

nu  n)idi  ?  on  l'ignore.  Silco  dit   vaguement  après,  par  l'interuu'diaire  de  l'Egypte.  C'est 

(lu'il  s'est  retiré  dans  la  partie  suprrieurc  de  enc'ore  ce  qui  résulte  de  l'examen  des  divers 

ses  Etals,  (pii  est  probablement  le  nays  de  témoignages  relatifs  à  ce  point  curieux. 
Dongola;etil  paile  de  ses  guerres  avec  les         Grégoire  Ba['-IIebr;eiis  ,   ou  Abulfaïadge, 

autres  peu|>les  situés  au-dessus  des  Anhiens,  dans   son  Hist(jii'e   univeiS(!lle,  rassemblatit 

qui  ont  voulu  se  mesurer  avec  lui.  Ci;  sont  confusément  les  noms  des  dilférenls  peuples 

peul-è(re  les  peuples   du  côté  de  Ib'roé,  du  qui   avaient   reçu    le    chri-lianisme  sous   le 

Senuaar  et  du  Eazoki  ,  jusiju'aux  fronlièi'cs  règne  de  Constantin,    nomme   les  Coptes, 

Oi^:-!.i!.il'^s  du  p-ij'S  u'Axum.  tous  les  Nigriles,  tels   qu'Ethiopiens,  Nu- 

0:i  se  fail  une  i<lée  de  ce  (pie  [louvait  être  biens   et  aulres.   Cela    est  exact   en    ce  ijui 

ce  royaume  de  Nubie,  par  un  passage  de  la  reganJe  les  Coptes  et  les  Abyssins,  mais  no 

Vie  de -Michaél,  palrian  lie  d'Alexandrie,  cpii  jieut  être   vrai  (ju'avec   restriclioii   pour  les 

écrivit  ;i  Cyriaque,  loi  de  Nubie,  en  737,  nabitanls  du  Noubah.  Uieu  n'einpéclie,  sans 

])our  le  détourner  de  faire  une  expédition  en  doute,  (jue   le  cinistianisme  ne  s'y  soit   in- 

E.^ypte.  L'auteur  de  cette  Vie  rapporte  que  Iroduit  dès   les  règnes  de  Conslanlin  et  do 

la  puissance  de  Cyriaqu(ï  s'étendait  sur  ;»•?/:«  Constance,   [)armi   quelques   individus,  de 

rois,  dont   le    |iius  i>u:ssaiit    était    Elkera  ,  même  (pie  chez   les    Aljyssins  il  y   eut  nu 

jirince  jacobite  ;  un  aiMre  étendait  sa  domi-  certain  nondjru  ih;  chrétiens   avant    l'ajios- 

iiali(»n  jusqu'aux  contrées  les  plus  australes,  tolat  de  Frumenlius.  Ileslreint  de  cette  ma- 

Cii  sont   probablement  des  lois  de  ce  genre  nière,  le  texte  d'Abulf.iradge  n'oU're  aucune 

que  l'inscription  d'Axum  appelle  &«fjiii<T/.ai ,  dilliculté  :  mais,  entendu  dans  le  S(!ns  d'une 

et  (pu-  celle  de  Silco  n(unme  les  dcspuCcs  des  conversion  générale,  il  oll're  plusieurs  ditli- 

aulrrs  iiatioiis  soHUtises  à  ce  prince.  cullés  graves.  En  ellel,  iniK'pendammenl  de 

D.uis  l'ivresse  de  sa  puissance,  Silco  prend  ce  (lue  l'iiscus  el  l'rocope  disent,  en  termes 

Je  litre  de  roi   de  tous  les  Ethiopiens;  mais  exprès,  (]ue   les   Nobades  ou  Nubiens    ado- 

jieisonrn.'  n'imaginera   sans  d(jule   (juil   fiU  raient  encore  Isis  et  Osiràs,  on  pourrait  oj)- 

aussi    roi   tic  l'.Vbyssinii!  et  d'Axum  ,   pays  j)Oser  Abulfaradge  à  lui-même.  Nous  lisons, 

compris    sous  la    dénomirration    géirérii[ue  dans  sa  CIrroniipre  syriaque   des  jacobiles, 

ii'JUhiopic.  (^e  n'est  donc,   là  ({u'uiie  de  ces  un  r('cit  des  plus  ciiconsla'îciés  sur  la  corr- 

fanlaionnades  communes  chez  ces  l'ois  bai'-  vei'sion  des  Nubieirs,  (pii  fut  opérée  iiendairt 

bares   :    ainsi     Aizana  ,    dans    l'inscription  le  règire  de  Juslinien  par  un  |ir êlr-e  jacobile, 

d'Axum,    pr'cnd    le   litre   th.'   roi  des   rois,  nomuré  Jutiaiius.  .Vbull'aradge  termine   sou 

ornme  le  S(juvL'iaiu  actuel  celui  de  neijasli  réril  en    ces   teirrres  :  Alque  hoc  pncto  uui- 

ve(iasiji,  (\u\  a  le  même  sens.  Ce  titre  |)om-  versas  .Elhiopum  piijiuliis  ,  orlhodiixain  fi~ 

jieux  ne  parirt   pas  trop   magnili(pre  aux  pe-  deni  cdoctus,  sedi  Alejiandrinœ  se  sulijcvit... 

lits  rois  du  Uosplror-e;  il  parait  que  souveirt  Asseuraui  s'étonne  de  ce  (pie.  l'anleur  place 

on  n'y  attachait  |iasdairlr-e  idée  (pie   celle  à    celle  éporpie  la   c(jnversion   de  tous   les 

d'un   iirince  ûunl  l'auloi-ilé  était  recoimuo  Ethiopiens,  puis(pi(;  celle  des  Abyssins  da- 

piU'  des  chefs  particuliers  ;   el  nous   venons  lail  d'errvirorr  diuix  siècles.   Mais   peut-être 

do  voir  (pie  c'était  le  cas  du  roi  des  Nubiens,  l'eireur   vient-elle  de   l'éipiiviupie  du    mol 

Quand    (jrr   rapproche  les   inscriptions  d'A-  Ethiopiens,  rpii,  comiiu'.  tous  les  termes  gé 

dulis,  d'Axum  et  de  Taliuis  d(!s  renseigno-  iiériques,  a  été  pris  dans  un  sens  tanlùl  les- 

inerrls  nombreux  (pie  .M.  El.   Oiralrinneri'  a  ti(  inl,  t.uit(')l  élendii.  Mille   exeiuplcs   prou- 

puiscs  dans  les  éciivaiiii  uiieiilaux,  on  en  vent  qu  il  a  souvent  été  enqdi'yé  l'our  desi- 


605 


KUT 


D'EPICRAPIIIE. 


KLT 


606 


gncr  scvileinent  les  Niil)ioiis.  Dans  f:(Mto 
hyiiollièse,  nnivcrsus  JHhiiipnm  popalas  peut 
nu  signifier  que  la  tolnlilc  de  la  nation  nu- 
bienne .  alors  lo  [jassage  ne  pn'isenlerait  plus 
aucune  difliculté;  et  comme  orthodoxam 
/((/(7/(,  ilans  la  l)()uclie  d'un  jacoliite,  s'entend 
de  riiéi'ésic  (lesmonn'.iliysites,  nous  tirerons 
du  passage  la  constMjuenco  que  celte  hérésie 
s'est  introduite  en  Nuljie  en  même  t(Mn|'S 
()ue  le  cliristianisme.  Les  mots  ncdi  Alrxnn- 
driiiœ  se  suhjccit  étonne  ont  alors  d'autant 
moins,  que,  dt'S  l'an  '^o!,  Dioscorus,  vin:;t- 
cin([uième  patriarche  tl'AlexandiicN  inlerla 
tout  son  cleigé  de  riiér(''sie  jacoliilc,  qui 
s'est  maintenue  jusqu'à  nos  jours  parmi  les 
(>o|iles  et  les  Abyssins. Ilenaudol  regardait  la 
lettre  écrite  en  C87,  (lar  le  pati'iarche  lsa:ic, 
;  ux  rois  de  Nubie  et  d'Abyssinie,  connue 
le  plus  ancien  exemple  coniui  des  relations 
des  patiiarclies  jacobites  d'Alexandrie  avec 
Jes  rois  de  Nubie  et  d'Abyssinie.  Le  té- 
moignage de  Grégoire  Bar-Hebrœus  mon- 
tre que  ces  relations ,  avec  la  Nubie  du 
moins ,  sont  plus  anciennes  d'un  siècle 
environ  :  il  est  vraisemblable  que  l'hérésie 
des  jacobites  s'introduisit  peu  à  [)eu  en 
Abyssinie  par  la  voie  de  la  Nubie. 

Quoi  qu'il  on  soit,  l'accoi-d  des  témoi- 
gnages d'Olympiodore  et  de  Pi-iscus,  de  Pro- 
cope  et  de  Grégoire  Bar-llebrreus,  piouve 
assez  bien  que  le  christianisme  n'a  point 
jiénétré  de  l'Abyssinie  chez  les  Nubiens,  et 
qu'il  s'est  i'itrotluit  parmi  ces  dernieis  sous 
le  règne  de  Justinieu.  L'inscription  de  Silco 
ne  peut  donc  ètie  antérieure  au  milieu  du 
vr  siècle  de  notre  ère.  D'une  aulie  part,  il 
est  difficile  de  la  croire  postérieure  à  la 
]>remière  invasion  des  Arabes  en  Nubie, 
qui  est  de  l'an  20  ou  21  de  l'iiégire  (Gil  à 
(j'i-2  de  noire  ère).  Ainsi  je  ne  pense  pas 
([u'on  s'éloigne  beaucoup  de  la  vérité  ,  si 
1  on  en  place  l'époque  vers  la  tin  du  vi"  siè- 
cle. Les  Blémyes  ne  tardèrent  sans  doute 
jias  à  embrasser  la  religion  chrétienne  ; 
peut-être  même  leur  conveision  fut-elle  la 
suite  des  deux  expéditions  de  Silco.  C'est 
alors  (]ue  plusieui's  des  temples  [laieiis  île  la 
Nubie  inférieure  furent  convertis  eu  églises 
chrétiennes. 

KUTAYEH,  l'ancien  Cotijwum  de  Phrygie, 
en  Asie  Mineure  ou  Turvjuie  d'Asie. 

Inscription  chrétienne  de  l'an  1071. 

Eu  Orient  comme  en  Occident,  les  cnre- 
tiens  ont  admis  les  sépultiu'es  aux  environs 
des  _tem|iles ,  et  môuie  ilans  les  églises; 
aussi,  en  ce  qui  concerne  l'Orient,  lessarco- 
))hages  de  l'époque  byzantine  sont-ils  les 
plus  nombreux.  La  proximité  des  temjilcs 
n'eu  est  pas  la  seule  cause;  mais  l'Eglise 
d'Asie, suiiout  depuis  les  ravages  des  icoio- 
clasles,  n'a  jamais  admis  les  scul|)tures  des 
ligures  humaines  comme  ornement  sur  les 
monuments  religieux.  Les  sarcophages  de 
cette  époque  ont  donc  oll'ert  au  fanatisme 
turc  une  cause  de  moins  de  destruction. 

11  existe  dans  le  chAleau  de  la  ville  de 
Kutnyeh,  ancien  Coti/frum,  ville  qui  fut  tou- 
jours assez  bien  peuplée,  et  ([ui  oll're  par 


conséquent  un  très-petit  nondji'e  de  monu- 
ments antiques,  nn  itiléressanl  sarcophage 
chrétien,  que  i^L  Charles  'l'exier,  coi'respon- 
dant  do  l'Institut,  a  décrit  1 1  publié  dans  la 
Itevuc  archéntof/iffae  de  ISVV  ,  nuim-ros  de 
juin  et  d'août.  Les  détails  (juc;  nous  donnons 
ici  sur  ce  monument  sont  extraiisdes  travaux 
de  M.  Texier 

Le  chiUeau  de  Kutayen,  ouvrage  des  em- 
pereurs byzantins,  est  aujourd'hui  aban- 
donné; on  y  remarque  une  église  assez  bien 
conservée,  avec  des  traces  de  peintures.  Le 
sarcophage  qu'il  renferme  est  de  marbre 
blanc;  sa  face  anlérieui'O  est  divisée  en  qua- 
Ire  parties  par  des  arcs  et  des  pilastres  ornés 
d'un  treillis  réticulé.  Les  deux  arcs  extrêmes 
ont  leur  jiartie  centrale  ornée  d'une  croix 
grecque,  entourée  d'une  rosace  foi'raée  |)ar 
huit  cercles  qui  se  coupent.  Un  des  arcs  du 
centre  présente  un  bas-relief  d'un  travail 
assez  médiocre,  mais  dont  le  sujet  se  per'pé- 
tue,  [)Our  ainsi  dire,  sans  lacune,  depuis  les 
temiis  les  i>lus  reculés.  Un  lion  monsli'ueux 
dévore  un  daim  on  une  gazelle.  Les  plus  an- 
ciennes représentations  do  ce  type,  purement 
asiatique,  se  rencontrent  sur  les  cylindres 
babyloniens,  sur  les  monuments  de  Persé- 
polis,  sur  les  tombeaux  do  laLycie.  Plusieurs 
monuments  grecs,  idirygions  et  romains, 
nous  en  oti'rent  la  répétition,  sans  autre  va- 
riante que  la  nature  de  l'animal  dévoré  par 
le  lion,  mais  qui  est  timjours  un  herbivore  : 
un  tiiureau,  une  antilo|)e ,  un  daim,  et 
même  un  lièvre.  Les  chrétiens  ont  ailopté 
ce  type,  comme  le  prouve  notre  monument. 
On  eu  voit  également  plusieurs  représenta- 
tions à  Athènes,  sur  l'église  Catholicon,  et 
sur  la  grande  [)orte  de  l'Acropolis.  Il  serait 
d'ailleurs  impiossible  d'énumérer  toutes  les 
répétitions  de  ce  sujet  qui  sont  connues  en 
Europe 

11  est  proDanle  que  te  principe  de  cette  re- 
présentation a  été  d'abord  nn  emblème  tout 
astronoujique,  qui  a  changé  de  signilication 
]iar  la  suite  des  temps,  jusqu'à  représenter 
aux  yeux  dos  peuples  la  litti-;  entic  le  bon  et 
lo  mauvais  piincipe.  Ce  sujet  a  d'ailleurs  été 
traité  plusieurs  l'ois  par  M.  Lajard.  Celte 
nouvelle  roi)réscnlation  de  ce  symbole  sur 
un  tombeau  chrétien  est  une  preuve  de  plus 
.en  faveur  de  l'opinion  du  savant  acadé- 
micien. 

Il  est  rare  ao  trouver  sin-  des  monuments 
des  dates  aussi  précises  que  colle  (pio,  l'on 
])cut  lire  sur  celui-ci.  L'orthographe  de  l'ins- 
cription, horriblement  défectueuse,  est  ce- 
]iendant  d'accord  avec  la  ()rononciation  delà 
langue  grec(iue  telle  qu'elle  e>t  pailée  eu 
Grèce.  Ceci  doit  être  aujourd'hui  une  (jue.s- 
tiou  jugée.  Il  serait  à  désirer  (|ue  les  savants 
qui  sont  à  la  tète  de  l'inslruction  publique 
])rissent  en  considération  les  travaux  qui  (mt 
été  faits  dans  les  quinze  dernières  années, 
et  pensassent  à  l'aire  enseigner  le  grec  dans 
les  collèges  avec  la  prononciation  hellé- 
nique. 

L'inscription  du  tombeau  doit  être  exi'li- 
quée  ainsi  : 


C07 


LAB 


DICTIONNAIHE 


LAB 


W8 


'EzoïixiiOi)  ô  SoO.o;  TOJ  ÔioO.  Vr.riyofii;,  Il/soTocrna- 
(lùptoc  Y.ai  ÏTpKTiiyof  'AeriavJîM^jiACyoOoTwEtf  T.iv 

Tpe«X0(7Tv',V  TTj&ÔjTÏÎV  (ï;y-i,6av) 'lv5tXTtOVO>    0EX:/TÏ3;,£V 

T'i  £T£l  ÇliUQ  (ÈHi/iAiiôi;  7:ëVT«zi!7ta  éS3o(*>izovTK 
ivvsa.) 

Littéralement  : 

«  S'est  ciidormi  le  serviteur  de  Dieu,  Grégoire, 
protospalarc  (iiiipcrial)  et  géuéral  d'Asie,  le  51 
;u)iU  de  la  dixième  iiidictioii,  l'an  G579.  i 

Cette  année  correspond  h  l'année  de  Jésus- 
Ciirisl  ,  1071,  c'est-à-dire  à  Tépoqne  de  l'ur- 
riv(''e  des  Scldjiiukides  en  Asie-Mineure. 

Il  faiit.ri'niarquer  rorlliograpiie  :  EKY.Miei 
jidur  liKOiMifBii  ;  l'un  et  l'autre  mot  se  pro- 
uoncent  d'une  lucMne  manière. 


LA  RAUliE  (chAteau  de),  dans  le  départe- 
ment di'  rindie. 

M.  de  Cherté  a  communiqué  au   comité 
des  arts  du  ministère  de  l'instruction  publi- 
que, une  notice  sur  les  peintures  murales  et 
les  ins(ri|)tions  du  cliûteau  de  la  Barre,  d'oii 
nous  extrayons  les   j)assages  suivants  :  Ces 
peintures  su  tiouvent  sur  une  tour  (jui  a  dû 
servir  d'oi-atoire.   Le   sujet   princirial  est  le 
cruciiiement  de  Jésus-Christ.  Au  bas  est  le 
seigneur  châtelain  de   la   Barie,   jiioslerné 
aux  jiieds  de  la  sainte  N'ierge.  Il  est  présenté 
à  la  Mèie  de  Dieu  par  saint  Jean-Baptiste, 
que  l'on  recoiuiail  à  son  costume  et  à  l'a- 
gneau svndjoliipio  (pi'il  porte  dans  sa  main 
gauche.  Le  chjUi'lain,  en  grand  costume,  vêtu 
de  riches  habits  armoriés,  partie  à  ses  armes 
et    fiartie  à  celles  de  son  épouse,  ainsi  du 
moins  qu'on  peut  le  snpfioser,  car  cette  par- 
tie est  très-fruste,  a  les  mains  jointes;  son 
casque,  orné  d'un  grand  panaclie,  est  à  ses 
j)ie(ls ,  ainsi  que  sùn  écu  d'or  au  clievron  do 
giieulis.  Derrière  lui,  se  présente  la  châte- 
laine   en    habits    de    cérémonie,    armoriés 
comme  ceux  du  chûlolain;  c'est  du  moins  ce 
que  l'ont  supposer  les  traits  parti  et  cuupé 
qui  ont  survécu  à  la  disparition  des  émaux  ; 
t'Ile  est  conduite  par  saint  Jean   l'évangé- 
liste,  que  l'on  reconnaît  Ji  ses  formes  fémi- 
nines et  au  calice  s.vmb()li(pie  d'où  s'élance 
un  dragon.  De  la  bouche  des  deux  nobles 
personnages  sort  un  phylactère  portant  ces 
mois  :  0  mulrr  J)ei,  mcmcttlo  mci.  Derrière  la 
ch.llclaine  apparaît  le  donjon  du  châlcau  de 
la  Baii'c,  tel  ()ue  de  vieux  dessins  le  repré- 
sentent encore.  Au-dessus  de  la  porte  de  la 
tour  se  voit  un  écusson  très-frusie,  timbré 
d'un  casque  jiosé  de  piolil,  h  droite  ;  sur  lo 
cAlé  sénestre  du  chef  de  l'écu,  leijuel  est  in- 
cliné en  bande,  suivant  l'usage  des  xiV  et 
xV  siècles,  de  grossiers  lambrequins  accom- 
pagnent le  casque,  et  les  supjiorts  paraissent 
être  des  sauvages,  à  en  juger  par  leur  cos- 
tume velu  ;  cejiendant  leur  visage  ne  m'a  pas 
paru   noir.  Au-dessus  de  ces   composilions 
règiK!  uiK!  sortie   de   procession  où  figurent 
des  saints,  dont  la  plupart  sont  rec(jnnaissa- 
bh's  aux  attributs  (jui  les  distingin'ul  dans 
i'i( Diiogranhie  i  lui'lM'iuie  :  ainsi  saint  Nico- 
la.s,  avec  le  baquil  où  s'agitent  les  (  nfa   Is 


ki;  )iour  KAi  ;  la  prononciation  car  est  en- 
core |ilus  barbare  que  l'orthographe  de  l'ins- 

ciiption. 

iiCTiN  jiour  KiïTiiN  [sous-entendu  hme- 
P.A.N),  AA,  (.'tl);  KTI  pour  ETKI.  On  s'aper- 
cevra sans  peine  qu'il  y  a  eu  dans  le  calque 
trans])osition  du  sigtve  ç. 

L'aigle  scul|)té  sur  l'autre  compartiment 
indi(pie  que  le  défunt  occupait  une  haute 
charge  h  la  cour  des  empereurs.  En  etfet,  le 
protuspalare,  [lorte-épée,  était  une  des  gran- 
des fonctions  à  la  cour  de  Byzance 

L'aigle  des  Paléologues  se  retrouve  encore 
sur  plusieurs  monuments  à  Conslantinople, 
et  notanuuent  sur  la  iiorte  du  bazar  appelé 
Sczestein. 


qu'il  a  ressuscites;  saint  André,  avecla  croix 
qui  porte  son  nom  ;  saint  Jacques,  avec  sort 
bourdon  et  son  aumônière  de  fièlerin.  Je 
suppose  que  les  saints  qui  servent  conmie 
de  juirrains  au  châtelain  et  à  son  épouse  sont 
les  patrons  de  ces  personnages,  qui  se  nom- 
maient |irobai)lement  Jean  et  Jeanne,  noms 
fort  communs,  connue  on  sait,  dans  les  gran- 
des familles  de  cette  époque,  .\n-dessous,  un 
lieu  jilus  haut  (jue  les  lambris  ordinaires, 
a|)i)araisserit  tout  autour  de  l'oratoire  des 
oiseaux  symboli(pies,  au-dessus  thsquels  se 
lisent  des  inscriptions  curieiises  et  signitica- 
tives;  ainsi,  à  gauche  de  la  porte  en  entrant, 
le  [)élican,  emblème  de  tout  temps  si  chré- 
tien, se  déchire  les  lianes,  et  on  Ht  les  mots 
suivants  ; 

Je  suis  d'une  {ilive?)  nature 
Car  je  venl  niduiir  J)  les  inyens 
Vie  leur  rend  p  ma  morsure 
Ainsi  lit  Jesu  Clnisl  aux  siens. 
Dans  ,e  deuxième  compartiment,  le  jinenix, 
sur  son  biicherodoraiit,  renaît  de  ses  cendres, 
et  dit  : 

Seul  je  \is  très  longuement. 
El  puis  meurs  par  droit  divin 
Vivre  revieiU  liastivenieitl 
Les  buiis  auront  joie  sans  un. 

Dans  le  troisième  compartiment,  l'aiglo 
s'élance  dans  les  cieux,  où  il  va  braver  Tes 
feux  ardents  du  soleil  ;  c'est  lui  qui  le  dit,  du 
reste,  dans  son  langage  nail  et  énergiciue  : 

De  tous  oyscaulx  je  suis  le  roy 
Voiler  je  puis  en  si  liault  lieu 
Que  le  souleil  de  près  je  voy 
Bienlieurés  soûl  ceux  qui  voycnl  Dieu. 
A   oroilo  de  la  fenèlre.   on  voit  une  co- 
londje  seule,  posée  sur  le  rameau  d'un  arbre 
dairs  une  |)rofonde  solitude;  elle  parait  être 
l'endilème  de   la    vie    retirée    et  sainte   des 
cliu'tres;  c'est  du  moins  ce  (pie  l'ont  supposer 
bs  vers  suivants  : 

((  ;i  la'iir.)     Je?.   .  .  .  garde  uiaiiiclencul 
Ouaritje  n'ay  point  de  couipaiguie 

Vivre solielairemcnl 

IK'vol  avnie  saiui'le  vi«. 


«(;9 


LA  M 


Celle  romposilion.  qui  n'ofTc  point  lios 
caractères  Irès-lninrhûs,  a  cela  de  remaniua- 
lile ,  que  son  etisciiihle  est  ijarfaili'incnt 
harmonieux  ;  appliq"»^  à  un  nioininii'iit  eivil 
€t  privé,  elle  n'en  est  encore  que  plus  jiré- 
cieuse  :  aussi  devons-nous  des  renienÎMicnls 
à  M.  le  comte  de  Bondy,  qui  veut  conserver 
et  restaurer  cotte  œuvre  en  restituant  h  la 
tourelle  son  ancienne  destination  religieuse. 

D(\jà  M.  Denuelle,  artiste  éminenl,  qui  a 
prêté  son  liabile  pinceau  aux  peintures  de 
Saint-Savin,  ]>ul)liées  par  le  comité,  a  |)U 
prendre  un  calq\ie  des  fresques  du  cliAteau 
de  la  Barre  ;  mais  ce  calque  est  peut-Être  in- 
complet en  ce  qui  concerne  les  inscri|)tions 
déchiffrées  depuis  lui,  et  dont  quelques  mois 
sont  encore  à  connaître. 

Interrogé  sur  l'époque  ^laquelle  je  croyais 
devoir  altrihuer  celte  œuvre  curieuse,  j'ai 
émis  l'opinion  qu'elle  devait  dater  de  la 
deuxième  moitié  du  x\'  siècle;  je  laisse  à 
de  plus  savants  (pic  moi  le  soin  de  pronon- 
cer en  d(?rnier  ressort. 

LA  HAYE,  capitale  de  la  Hollande. 

Epitaphe  de  la  comtesse  Marguerite. 

Dans  un  couvent  prf's  de  I.a  Haye. 
Margarita  ,  Heriiianni  Comilis  Hennebergix 
Tjxor,  qii.irti  Floirnlii  Comilis  Ilollanilise  el  Ze- 
laiidirc  filia,  Giiilhflini  Itegis  Rom.  ac  poslea 
Cacs.Tvis  seu  Giibernaloris  liiiperii  alq;  Alilliei;e 
ComiiisHanmiiiia.'soror,  ciijiispatruiisEpiscopns 
Trajectensis,  avunculi  autem  filius  Dux  Bialian- 
liœ  et  Comes  Tlniriiigiae.  Hœc  autem  llluslriss. 
Comilissa  anrios  quailragiiita  duos  circitcrnala, 
ipso  die  Parascevcs  iioiiam  circiter  lioram,  anno 
milles,  duceiites.  sepluages.  sexlo,  tiecêlos 
sexaginla  quinq;  enixa  est  pueros,  qui  prius 
a  Guidone  suffiaganeo  Trajectensi  omncs  in 
duobiis  ex  œre  pclvibus  baplizali  suut  ;  quorum 
masculi,  quolquot  eranl,  Johaimes,  puell*  au- 
tem omues  Eiisabelha;  vocata;  sunt,  qui  simul 
oranes  cuiii  matre  uno  eodeinq;  die  fatis  con- 
cesserunl,  alq;  in  hoc  Lausdensi  leniplo  sepulti 
jacenl.  Qnod  qiiidcm  accidit  ob  paupei'culam 
quandam  loemiiiâ,  qua;  ex  uno  partu  gemellos  in 
uliiis  gestabal  pueros,  quâ  rem  ipsa  Comilissa 
admirata  dicebal ,  id  per  unum  virum  fieii 
non  posse,  ipsamiiue  coiuumeliose  rcjecit.  Unde 
haec  paupercula  animo  perturbaia,  niox  lan- 
tum  prolium  numerû  ac  multitudinê  ex  uno 
partu  ipsiimprecabaïur,  quolvel  lotiusanni  dies 
numtTarcntur;  (|uod  quidom  piœlernaturaïcur- 
sum  obslupeiida  quadam  ralionc  ita  facUim  est;  si- 
cuiliicinpeipeluam  hiijusroimemoriamex  vetu- 
siis  tam  manuscriplisquam  lypisexcusisChroni- 
cis  breviter  positum  et  enarratuin  est.  Deus  ille  Ter 
Slax.  bac  de  re  suspiciendus,  bonorandus  ac 
laudibus  extollendus  in  sempiterna  seciila. 
Amen. 

{Gros,  Suppléin.  aux  inscrint.  de  Uàle,  p. 
310.) 

LAMAR,  eu  Porlusal. 


DEPFGRAPniE.  LAM  CIO 

Divo 
Flavio 

Jidio 
Crispo 
Nob. 
Caes. 
(CardinnlWxi,  p.  25'|.;  Gruter,  p.  28't,  7.) 
LAMRf':SE,  Lnmhesis,  improprement  appe- 
lée Lnmbcsa,  ville  d'Algérie,  dans  la  province 
do  Constaiitine. 

Nous  avons  dit  les  raisons  qui  nons  enga- 
gent .^  faire  connaître  excopliorinellement  les 
inscriptions    antiques    découvertes  dans  ce 
jiays,  bien  qu'elles  soient  en  réalité  étran- 
gères el  antérieures  h  l'épigraphie  chrétienne 
[Voy.  Alger).  Ces  belles   découvertes   sont 
dues  à  un  voyageur  résolu  et  savant,  M.  Léon 
Renier,  sous-bibliothécaire  5  la  Sorbonne. 
Rapport  de  M.  Renier,  en  mission  dans   la 
prorince  de  Constantine  pour  la   recherche 
des  monuments  épigraphiqnes,  adressé  à  M. 
le  ministre  de  l'instruction  pnblir/ue  (1). 
Lambèse,  le  5  janvier  1851. 
Monsieur  le  ministre. 
Permettez-moi  de  commencer  ce  rapport 
par  uno  courte  observation  sur  le  nom  de  la 
ville  dont  vous  m'avez  chargé  d'explorer  les 
ruines.  Celui  par  lequel  elle  est   désignée 
dans   les    actes    administratifs ,    Lambessa, 
Lambsesa  ou  Lambœsa  (je  l'ai  vu  écril  de  ci  s 
trois  manières  dilférentes),  est  un  véritable 
barbarisme  ;  ce  n'est  ni  le  nom  que  lui  don- 
nent les  Arabes,  ni  relui  qu'elle  portait  dans 
l'antiquité.  Le  premier  est  Tezzout  ou  Tez- 
zoulet  ;  le  second  est  Lambœsis.  C'est  là  un 
fait  que,  dès  avant  mon  départ  do  Paris,  j'a- 
vais   démontré  dans  un    mémoire  qui  fait 
partie  du  XXI'   volume  du  Recueil  de  la  so~ 
cie'té  des  antiquaires  de  France,  et  je  dois  ajou- 
ter que  si  les  preuves  que  j'en  avais  données 
pouvaient  paraître  insullisanles,  j'ai,  pour  les 
corroborer   aujourd'hui  assez  d'inscriptions 
pour  donner  à  ma  démonstration  le  caractère 
de  l'évidence  la  plus  absolue.  Sans  doute,  on 
ne  peul  exiger  de  l'administralion  qu'elle  se 
fasse  érudile,maisil  seraitdu  moins  à  désirer 
que  les  résultats  des  recherches  des  érudits 
de  profession  ne  fussent   pas  perdus  pour 
elle.  Un  grand  établissement  va  s'élever  an 
nidieu  des  ruines  de  Lambèse  ;  je  no  deman- 
de pas  qu'on  lui  donne  le   nom   ancien  de 
cette  ville  ,  ce  qui  pourrait  paraître  préten- 
tieux ;  mais  que  l'on  francise  ce  nom,  comme 
on  l'a. fait  |)0ur  Constantine  et  pour  Sétif. 
Ainsi ,  les  droits  de  la  science  seront  saufs  , 
et  nous  aurons,  pour  ainsi  dire,  marqué  sur 
le  (]uartior  général  de  la  légion  111"  Augusl;i, 
le  sceau  de  notre  prise  do  possession,  en  lu; 
donnant,  pour  l'avenir,  un  nom  parfaitement 
conforme  au  génie  de  notre  langue. 

Dans  la  lettre  que  j'ai  eu  l'honneur  de 
vous  écrire  ,  le  6  novembre  dernier,  pour 
vous  annoncer  mon  arrivée  sur  le  lieu  de  ma 
mission,  je  vous  disais  que  j'estimais  à  six 
cenis  environ  le  nombre  des  monuments 
épigraphiq.ues  que  je  pourrais  y  recueillir. 

(l)  .4rc/iii't's  ries  missions  scientifiques,   avril  ISol. 


cil 


I.AM 


DICTIONNAIRE 


LAM 


012 


Cette  évaltinlion  ,  inoii«iciii'lo  minislro,  luiîi 
il'ùtn'  e\;is:''i(!'e,  iM;iil  heaiicoiip  trop  faillie: 
j'ai  déjà  dépassé  ce  noiiiine,  et  je  suis  loin 
d'avoir  épuisé  la  iiiiiie  féconde  d'jtU  j'ai  eii- 
trepiis  l'cxpioi'atioii.  Je  ne  crains  pas  de  inc 
Imp  avancer  on  allirninnt  (pu; ,  lorsque  je 
(piitlerai  les  ruines  de  Lanibèsn,  j'y  aurai 
cofiié  |)lus  de  imit  cents  insc.ri|)tioiis. 

Oi!el(|ues  mots  me  sul'liront  pour  faire 
comprendre  l'importance  de  cette  collection 
épi;-;raplii(pie.  De|)uis  lo  rèj^ne  d'Auj^usle 
jiisipi'à  celui  de  Constantin,  c'est-à-dire  pen- 
dant plus  de  trois  siècles  ,  la  lé,i;ion  lit'  Au- 
i;usta  a  ea  son  quaitier  ^(''néral  à  Land)èse. 
Cette  ville  est  la  seule,  (Jans  toute  l'étendue 
du  nionde  roniain,  ([ui  ait  joui  aussi  lo'ig- 
Icmps  de  cette  |iréro;.'alive,  et,  par  un  liasard 
(]ueje  puis  dire  heureux  pour  la  sci(.'iue, 
déli'uite  jirobajjli'ment  par  les  Vandales,  au 
comiiiencemenl  du  \'  siècle  de  notre  ère,  elle 
n'a  pas  été  rebâtie  depuis;  de  sorte  que  ses 
ruines  sont  l'estées  intactes  et  n'ont  point  été 
dénaturées,  comme  l'ont  été,  par  exemple, 
celles  des  villes  romaines  des  bords  du  lUiin 
(Mayence,  Bonn,  Cologne),  (|ui  furent  aussi, 
liendant  longtemps  les  lieux  de  garnison  des 
légions  romaiiH's.  On  pouvait  donc  espérer 
(fu'une  exi.iloralion  attentive  de  ces  ruines 
ajouterait  des  faits  nouveaux  à  ce  que  nous 
savons  de  l'iiistoire  militaii'c  du  peuple-roi, 
et  surtout  (ju'elle  jetterait  quel(]ue  jour  sur 
ime  qui.'stion  qui  intéresse  particulièrement 
la  France,  celle  de  l'organisation  des  forces 
l'omaines  dans  le  nord  de  rAtri(|ue.  C'est  ce 
double  espoir,  Monsieur  le  mniistre,  (jui 
vous  avait  engagé  à  nie  charger  de  c(.'lle 
exploration,  et,  dès  aujoiu'd'lmi,  je  puis  vous 
donner  l'assurance  qu'il  m;  sera  pas  trompé  : 
ies  nombreux  documents  épigraplii(|ues  (jue 
j'ai  recueillis  (-onliiMnient  une  foule  de  rensei- 
gnements, qui,  réunis  et  étudiés,  produiront 
des  l'ésultals  de  nature  à  juslilier  comiilétc- 
iiieiit  la  mesure  (jue  vous  avez  prise. 

Dans  ma  première  lettre,  écrite  à  la  bûle, 
qnel(|ues  jours  a]Mès  mon  arrivée  sur  lo 
théâtre  de  nu.'s  travaux,  je  n'ai  pu  vous  pré- 
senter qu'une  énuméralion  rapide  et  fort 
incomplète  des  principaux  monuments  de 
Lambèse,  Depuis,  j'ai  eu  le  leiiqis  d'étudier 
ces  monuments,  et  je  puis  en  parler  inainte- 
iianl  avec  (laelijue  détail.  L'aspect  de  (|uel- 
ques-uns  sullit  pour  lésoudre  des  questions 
iort  importantes  cl  restées  jusqu'ici  incei-iai- 
iies  ;  ainsi,  par  exemple,  on  ignorait  si  les  lé- 
gions romaines  étaient  casernées,  comme  nos 
légimenls,  dans  riiUérieui'  des  villes,  ou  si, 
comme  les  C(diortes  prétoriennes  à  Uome, 
elles  étaie'it  ('■t.ddies  (Jans  des  cani|)s,  sépa- 
res d('s  habitations  civiles  par  un  espace 
plus  ou  moins  cr)nsidérable.  J'ai  eu  riimiiiiMir 
de  vous  dir(;  r]ue  le  camp  de  la  légion  III' 
Augusta  subsiste  encoi'e  presipie  intact,  cl 
(|u'enlre  S(jn  rempart  et  les  premières  mai- 
sons di.'  la  ville,  au  nord,  à  l'est  et  au  sud, 
s'élendail  une  sorte  de  glacis  do  plus  de 
cent  mèires  do 
donc  résolue. 

Ce  camp  est  situé  h  l'ouosl  de  la  ville  ;  il 
fonne  un  rectangle  do  six  cents  mètres  de 


oucur,  sur  quatre  cents  de  largeur,  et  est 


largeur.  Cette  question  est 


longi 

entouré  ti'un  reiiqiurt  de  quatre  mètres  en- 
viron de  hauteur,  défendu,  de  quarante 
on  ijuaranti!  mètres,  ]iar  des  tours  caixées, 
(]ni  présentent  cette  pailicularilé  romarqua- 
])le,  ipieleur  saillie  est  à  l'intérieur. 

C'est  dans  celte  enceinte  ijue  s'élève  la 
ruine  la  plus  considérable  do  Lambèse,  le 
;jrœ/or/i()n,  sur  la  destination  duquel  il  est 
inqiossiblo  d'hésiter  ,  quand  on  examine 
sa  situation  et  les  emblèmes  dont  il  est  orné. 
Tous  ces  einblèmes  sont  relatifs  à  la  légion  ; 
ce  sont  des  victoires,  des  iiiulcs ,  des  côurun- 
■Dfs,  des  ensciçpies  avec  le  cliiH're  de  la  légion 

LKG.  III.  AVG.j  Une  grande  inscription  se 


lisait  autrefois  au-dessus  de  la  porte  princi- 
pale ;  elle  est  aujourd'hui  jiresque  enlière- 
1111  lit  détruite;  il  n'en  reste  plus  que  ipiel- 
ques  lettres,  qui  me  suftiront  cc|iendaiit, 
jointes  à  d'autres  indices,  pour  démontrer 
(jue  ce  nionumcnt  a  été  construit  dans  l.'S  der 
nières  années  du  règne  de  Septinie  Sévère. 

C'est  aussi  dans  l'inlérieui  du  camp  qu'ont 
été  trouvées  les  inscriptions  les  plus  impor- 
tantes et  le  plus  grand  nombu;  d'inscriptions 
militaires.  Près  de  là,  j'ai  fuit  déterrer  cinq 
grandes  pierres  de  forme  rectangulaire(0'", 
88  lie  hauteur,  sur  0"',7i  de  largeur  et  0"',;j-2 
d'épaisseur),  sur  cnacuiu;  desiiuelles  on  lit, 
au  milieu  d'un  encadrement  simple,  mais  de 
bon  goût ,  l'une  des  inscriptions  suivantes, 
dont  les  lettres  ont  dix  centimètres  de  hau- 
teur :  COU.  11,  COH.  III,  COH.  Vil,  COH. 
VIII,  COH.  X.  Ces  pierres  étaient  sans  doute 
destinées  à  indiijner,  dans  le  camp,  les 
quartiers  des  cohortes  dont  elles  perlent  les 
numéros. 

Ce  camp  avait  (piatre  portes;  do  la  [nin- 
cipalo,  celle  du  nord,  (]ui  devait  être  la  Porta 
prœtoria,  partent  deux  voies,  bordées,  jus- 
(]u'à  près  de  deux  kilomètres  de  distance,  de 
nionunienls  fum'raires  (1)  et  se  dirigeant, 
l'une  sur  Zaïia  (l'ancienne  Z^miu;),  l'antre  sur 
le  col  de  lîatna,  par  où  elle  |iénètre  dans  la 
vallée  de  Kessour,  pour  gagner  le  désert. 

De  la  porte  d(!  l'ouest ,  l'orta  principalis 
aiuistra,  part  une  autre  voie,  (|ui  juignail  le 
cam|)  de  la  légion  à  celui  des  cohortes  auxi- 
liaires, situé  à  deux  kilomètres  dans  cette 
direction,  et  orné,  ainsi  que  j'ai  eu  l'hon- 
neur de  vous  le  dire  dans  ma  iiremière  lettre, 
d'une  colonne  monuinenlale ,  aujourd'hui 
renversée.  Sur  le  piédestal  de  celle  colonne, 
Se  lisait  une  longue  inscription,  malheureu- 
sement fort  incomplète  mainicnant.  J'ai  pu 
ceiiendant  y  recoimaître  encore  une  allocu- 
tion do  l'empereur  à  des  cohortes  dont  les 
noms  ont  disparu,  ex(e|ité  un  seul,  celui  de 
la  siriniw  (les  ('oiiiiiiar/i'iiiiiis.  Coll.  \'I.  CO.M- 
-MACICNOKNM  ,  ipii  apjiarait  ici  pour  l,i 
jireinière  fois  ilans  riii>loire.  Le  nom  d'un 
légal  imiiérial,  nicntioniié  dans  cetli'  inscrip- 
tion, me  permeltr.i,  ji' l'espère,  d'en  détermi- 
ner la  date,  et  de  dire  à  (jucl  empereur  il 

(I)  J'ai  copié  sur  ces  niiiiiiiiiipiils  deux  cciu 
Rolxaiilc-iiouf  ills<■^i|)li(nl^  :  |iicmiiii'  hiiilcs,  soiiI  nla- 
livcs  a  (les  inilllali'o,  doiil  elles  |ii(.'M'iilciil  en  (piel- 
(lue  sorte  leselals  île  service. 


ei3  LA  M  DtriGRAniIE. 

fai.l  allribuor  l'allocation  qu'on  y  lit ,  et  qui 
iirquriT.'i  alors  iino  assez  liaiilu  imii^irtancc 
historique. 

Enfin,  de  la  porto  de  l'est,  Purtn  principn- 
lisdcxlra,  parlent  deux  aulrus  voies.  L'une 
se  diii^e  au  nord-est,  et  passe,  avant  de 
pénétrer  dans  un  quartier  de  la  ville,  dont 
une  inscription,  in"a  appris  le  nom,  \'1C\'S 
SANCrr\'S,  sous  un  arc  de  triomphe  à  une 
seule  haie,  élevé  en  l'honneur  <le  l'empereur 
Commode,  aux  irais  de  la  colonie  ûu'Tliamu- 
gas,c.e  (jiii  prouve,  |)Oui-  le  dire  en  passant, 
que  I.amhèsi;'  n'avait  pas  elle-même  le  titre 
de  colonie  (1)  du  moins  à  ré|)Oiiue  où  ce 
monument  a  été  élevé. 

L'autre  voie  se  dirige  au  sud-est  ;  à  deux 
cents  mètres  environ  ducanqi,ellepasseentre 
Vampliilhédtrc  et  les  Ihenncs  ;  puis,  à  huit 
cents  mètres  jilus  hjin,  elle  entre  dans  la  ville 
j)roprement  dite,  en  imssant  sous  un  arc  de 
trionqihe  à  trois  haies,  le  plus  beau  et  le 
mieux  conservé  des  quatre  qui  subsistent 
encore  à  Laadjèse.  Entre  ce  monument  et  le 
camp,  le  pavé  de  la  voie,  com|)Osé  de  ^landes 
et  fortes  dalles,  est  presque  intact.  L'ins- 
(wi()tion  suivante,  que  j'ai  découverte  en 
faisant  creuser  sur  le  bord  de  cette  voie 
pour  constater  l'existence  des  tiottoirs,  m"a 
lait  connaître  son  nom  et  l'époque  de  sa  cons- 
truction : 

liiipp.  Caess 

L.  Se(>iiinio.  Sève 

ro.     Peitiiiaci 

Arab.  Adiab.  Part 

M.ixinio.  et 

M.  Avrelio.  An 

loaiiio. 

Avgg. 


pus 


ac.  lorUbSi 
mis.  piincipibvs 
propogaloiibvs 
iiiipi'iii.  I   viain 


SepUinianain 
|l>;g.  Ill|  Avg.  fecit 

Imperulord'us  Ccrsiirihiis  Liicio  Seplimio  Severu 
Peiliniici  A labico  Adiuheiiico  l'arlliico  Maxiino,  et 
Marco- Anrelio  Aiiloiiiiiu,  piis  Auynslis  tic  (orlis- 
simis  priiiciiiibus,  proputfalorihus  imperii,  viiim 
Seplimianam  legio  III  Augusta  [ecil. 

.\insi  cette  voie  avait  été  construite  par  la 
légion,  pendant  le  règne  simultané  de  Sep- 
time  Sévère  et  de  Caracalla,  c'est-ù-dii'e  en- 
tre 198  et  209,  année  ou  Géta  fut  aussi  asso- 
cié à  l'empire,  et  elle  s'appelait  la  Voie  Sep- 
limienne,  via  septimiana. 

Les  mots  entoui'és  d'un  filet,  dans  les  li- 
gnes 8,  9,  10  et  11,  sont  gravés  en  caractères 
]ilus  petits  et  dans  un  creux  d'environ  cinq 
millimètres  de  profondeur.  Evidemment,  ces 
niots  ont  remplacé  les  noms  et  les  titres  de 
Géta,  etl'acés  au  ciseau  après  l'assassinat  de 
ce  prince  ;  auparavant,  on  devait  y  lire  ce  qui 
suit  : 

(I)  Je  n'ai  encore  trouvé  aucune  inscription  qui 
lui  (loinie  ce  lihe,  laïutis  que,  sur  plusieurs,  elle 
porte  celui  de  municipe. 


I.AM 

{'.{.L.  Sept 
hnio.  Getac 
noliilissiino 
Cacsari 


C14 


Kl  Lncio  Seplimio  Celœ,  nobilissiino  Civfniri. 

Les  mots  LEG.  111  d(;  la  dernièi'c;  li.^ne 
sont  également  gravés  dans  un  creux  de  cinq 
millimètres  de  profondeur;  tnais  celte  ins- 
cription n'est  pas  la  seule  qui  présente  cette 
l)articularité  ;  on  l'observe  également  sur  la 
jihjpart  des  monuments  publics  (1)  de  l'an- 
cienne Numidie  où  ligure  le  nom  de  la  légioti 
IIP  Augusta.  Evidemment  ces  mots  ont  aussi 
remplacé,  sur  tous  ces  monuments,  d'autres 
mots  etl'acés  au  ciseau  ;  et  ces  autres  mots 
ne  peuvent  avoir  été  que  ceux  qu'on  y  lit 
encore  aujourd'hui,  car  partout  l'épithète 
AUG.  ([ui  ne  peut  convenir  qu'à  la  légion  111' 
Augusta  (2),  et  qui  forme  une  partie  inté- 
grante du  nom  de  cette  légion  (3),  a  élé  res- 
pectée, et  sur  un  certain  nombre  de  nionu- 
ments,  les  mots  LEG.  111,  ell'acés  assez 
négli,j;emment,  et  non  gravés  ensuite  de 
nouveau,  comme  ici,  peuvent  encore  se  lire, 
sinon  distinctement,  du  moins  d'une  manière 
certaine. 

Ce  fait  d'un  nom  de  légion  effacé,  puis 
rétabli  sur  les  monuments,  est  cxlièmement 
curieux  ;  il  est  uniiiuedans  t(nite  ré|iigraphie 
romaine,  et  ne  peut  s'expli(pier  (]ue  par  un 
licenciement  de  cette  légion,  suivi,  peu  de 
temjis  ajirès,  de  sa  réorganisation.  Mais  à 
quelle  éjioque  ont  eu  lieu,  [lour  la  légion  111° 
Augusta,  ces  événements,  dont  aucun  his- 
torien ne  fait  mention  ?  Vnn  étude  attentive 
des  monuments  qui  présentent  cette  particu- 
larité, et  qui  tous  ^onlanlerieursau  règne  de 
Gordien  111,  m'a  fourni  la  réponse  à  cette 
question,  et  je  crois  pouvoir  tixer  réj)0que 
dont  il  s'agit  à  l'année  238  de  notre  ère, 
|)endant  laquelle  eurent  lieu,  dans  l'espace 
lie  peu  de  mois,  la  proclamation  des  deux 
premiei'S  Gordiens,  leur  défaite  par  le  séna- 
teur Capellien  et  la  terrible  réaction  qui 
en  fut  la  suite  ;  enfin,  la  mort  de  Maximiii 
et  la  chute  de  son  lieutenant  eu  Afrique. 

La  |)lupait  des  monuments  de  Lambèse 
témoignent  du  profond  attachement  de  la 
légion  111'  Augusta  pour  la  famille  de  Sep- 
time  Sévère,  et  l'on  est  en  droit  de  penser 
(pi'elle  ne  vit  pas  de  bon  œil  l'avènement  à 
l'empire  deMaximin,  meurtrier  d'Alexandre, 
le  dernier  des  princes  de  cette  famille   (i). 

(I)  Je  ne  l'ai  remarquée  sur  aucun  nionunicnl  fu- 
néraire. 

(■2)  Il  y  avait  deux  autres  légions  .\ugusta,  la  II» 
Augusta  et  la  Vlll'-"  Augusia  ;  mais  ou  sait  positi\e- 
nu'ul  ipi'elles  ne  viurentjaniais  en  Numidie. 

(5)  Sans  cette épiliiéte,  on  n'aurait  pas  pu  la  dis- 
tinguer des  qnaue  antres  légions  qui  avaient  le 
même  numéro,  savoir:  la  lll'V.yrenaiea  et  la  lll'-- 
Gatlica,  tontes  deux  formel  s  comme  elle  sous  Au- 
guste ;  la  111'  Italiea,  formée  sons  Mare-Auiéle,  et 
la  llh  Parlhiea,  lormée  sous  Scptime  Sévère. 

(4)  Cela  esl  d'autant  pins  piol)abte,  que  ta  légion 
avait  pour  ce  prince  une  all'eeiiuii  particulière,  a  nsi 
que  te  prouve  l'épitliéte  (VAIe.raiiiliiana,  ajoutée  à  sou 
nom  sur  un  grand  nombre  de  inonaments. 


6IS 


LAM 


DICTIONNAIRE 


I.AM 


CÎO 


Klle  s  y  soumit  copcvKlMiit  ,  cnmino  h  un  1;iit 
jii'comiili  et  sur  loqiicl  il  ii'étnit  pas  po-;silile 
do  revenir.  Mais  elle  dut  saisir  avec  joie  la 
première  oirasioii  (pii  se  présenta  de  secouer 
lin  jouji  qui  lui  était  (iiiieii\  ;  et  il  est  piiiba- 
bl.'  (|ne,  si  elle  ne  contribua  pas  elle-uiùme 
à  la  pmclamalion  des  deux  |iromiers  Gor- 
diens, elle  dut  se  nioîilrer  très-empressée 
de  la  reconn.iître.  J"ai  dit  si  elle  ne  coii- 
Irihua  pas  elle-même  à  leur  proclamation  , 
et  cependant  une  assersion  [lOsitive  d'Au- 
rélius  N'iclor,  à  huiuelle  on  n'a  pas  fait 
assez  d"altenliun  jusqu'ici,  semblerait  prou- 
ver (pi'elle  eut  la  principale  l'art  à  cet 
événement  (i). 

S'il  en  eili  été  autrement,  le  premier  soin 
des  Ciordiens,  après  (|u'ils  curent  accepté 
l'empire,  eût  été  de  cherclier  à  gagner  ce 
corps  d'ai'mée,  canloniié  à  quelques  journées 
démarche  de  Cartilage  ,  et  dont  l'hostilinj 
pouvait  leur  l'aire  courir  de  si  grands  dan- 
gers ;  et  cei)endanl  Hérodien,  qui  nous  a 
raconté  avec  tant  de  détails  tontes  les  cir- 
constances de  leur  règne  éphémère,  ne  nous 
dit  rien  de  sendjlnble  ;  au  contraire,  il  nous 
les  fait  voir  uniquement  occupés  de  s'assurer 
le  concours  du  sénat,  et  de  se  faire  recon- 
naitre  par  les  autres  [irovinces  de  J'empire. 
Evidemment,  s'ils  montièrent,  à  l'égard  de 
l'Alrique,  une  telle  sécurité,  c'est  qu'ils 
étaient  sûrs  de  la  légion  qui  formait  la 
principale  force  railitaiie  do  cette  contiée. 

Mais  ils  avaient  compté  sans  la  hardiesse 
de  Capellieu  ,  commandant  dit-  |ia_\s  des 
Mdurusiens  nominlcs,  c'est-à-dire  de  ce  (ju'on 
appelle  aujounriiiii  les  Zihdn  (2).  Cet  ollicier, 
quoiqu'il  diUà  Maximin  son  commandement, 
ne  lit  rien  d'abord  pour  s'ojiposer  à  l'avéne- 
nienl  des  Gordiens  ;  nutr<'ment  Jules  Capilo- 
ïin  et  Hérodien  ne  Jonueraii.'nt  pas  un  autre 
motif  5  sa  révocation.  Mais  il  avait  eu  autre- 
lois  des  torts  envers  Gordien  le  Vieux,  et 
celui-ci,  commettant  la  faute  de  s'en  souve- 
nir quand  il  se  vit  revêtu  de  la  iiourpre 
impériale,  lui  envoya  son  successeur,  avec 
l'ordre  de  (juitter  au  [dus  tôt  la  province. 
Pour  toute  réponse  ,  Capellieu  rassemble  à 
la  liûte  une  colonne  composée  en  grande 
partie  do  cavaliers  nomades  (3),  et,  prenant 

(1)  €  Ropciilo  .Vnlniiiiis  Cnrilianiis,  Afiiroc  pro- 
roiihiil,  «Il  cxcrciln  piiiiieps  :ipiul  Tliysilii  oppi  liiiii 
aliM'iis  lil.  >  (Aciii:i..  Vii:n)it.,  de  Ccrinrihiis,  WVI.) 

(-2)  lieUe  syiioiiyiiiic  icsiilli'  eNiileiimieiit  ile.i  Icr- 
nies  iloiil  se  ScTl  ll('i(iillcii  |iiiiir  dctrire  !(■  c  ()iiiiii;iii- 
(leiiKMit  (le  <^ipi'lli('ii  :  ill  ((juiiiiaixlail,  ilil-ii,  iiii\ 
M:iiiiiisiciis  soumis  ;iii\  ltiiiii;iiiis,  cl  ;ippc'l('s  >()iii:i- 
<le>  ;  Iciii-  p:ivs  est  pioli';,'!'  p;ir  des  caiiips,  à  caiise 
de  la  iiiiilliliiile  di's  .Maiii  iisleiis  liisdiiinis  donl  il  csl 
ciiloiur,  cl  pour  einpeeliii-  Iciiis  inclusions  ot  leurs 
lirigandagcs.  i   'llyefTO  oé  Ma'jpouo-twv   twv  vTro  'ir.)- 

S'Jil    7tiff,U/.T1,    htÙ.   TO     ÎTSjSIZiiotiVOV    TTAnOo;  MdUjiO'JfflWV 

TWV  [:«fiCùi-'j>v,   it;  âv  ii!i/oi  «ùriiv  txç  èÇ   ini3pouf,i 
Bfi:«y«f.  Olr.Hcuiiw.,  vu,!).) 

(7>)  Cuin  Icrlii,  Miiuris  cl  ItimiilliKiiiii  manu.  (Capi- 
TOLiN.  in  <i(irUiiiiiis,  mv.)  \'iiijez  en  oiili'e  le  paial- 
leli'  clalill  par  llcidilii'ii  cnliu  l'arniei'  ilu  jcnne  (ior- 
dieri  cl  celle  de  (i.ipclliiii  ;  après  avoii'  dici  il  la  loide 
mal  arince  cl  mal  c\ci(('c  des  ('aiilÉa^Mims,  cpii 
composai!  iil    ta    piemiiTC,    i\    ajotilc  :   i  ^tiianl  aux 


la  roule  qui  contourne,  au  sud  et  à  l'est,  la 
ciiaîiie  do  l'A  lires,  laissant,  par  conséquent, 
bien  loin  h  sa  gauche  le  (pjailier  général  de 
la  légion,  il  arrive  en  vue  de  flarthage  avant 
que  les  Gordiens,  informés  trop  lard  de  son 
mouvement,  aient  eu  le  temps  de  faire  venir 
de  leurs  canl<jnnements  les  troupes  régu- 
lières, qui  seules  auraient  pu  arrêter  sa 
marche. 

On  connaît  la  suite  des  événements.  La 
rencontre  entre  les  Nomades  elles  habitants 
de  Cnilhage,  qui  s'élaient  avancés  conti-e 
eux,  ne  fut  pas  une  bataille,  mais  un  mas- 
sacre. Le  jeune  Gordien  y  péril  ainsi  que  la 
jdus  grande  |)ailie  de  ceux  ipii  l'avaient 
suivi.  Imi  apprenant  la  mort  de  son  lils  .  le 
vieux  Gordien  s'étrangla  avec  sa  ceinture. 
Capèllien  entra  alors  dans  la  ville  ;  il  en  lit 
égorger  les  princi|iaux  habitants,  pilla  le 
trésor  public,  les  tenijiles,  et  n'épargna  pas 
même  les  maisons  parliculièies.  Il  par- 
courut ensuite  l'Africiue,  et  se  livra  aux 
mêmes  excès  dans  toutes  les  villes  qui 
avaient  détruit  les  honneurs  conférés  à  Ma- 
ximin (t). 

La  légion,  qui,  tiès-]irobablement,  s'était 
aussi  rendue  coupable  de  ce  méfait,  ne  pou- 
vait être  épaignée  ;  surprise  et  démoralisée 
par  la  rapidité  des  succès  de  Capellieu,  elle 
ne  dut  |)oint  lui  opposer  de  résistance.  Elle 
savait  Maximin  dans  toute  sa  force  ;  la  mort 
des  deux  Gordiens  devait  lui  faire  croire  que 
la  lenlalive  à  laijiielle  elle  s'était  associée 
avait  délinitiyement  avorté.  Elle  se  soumit 
donc  et  subit  les  consérjuences  de  sa  sou- 
mission :  elle  fut  licenciée,  et  son  nom  fut 
ell'acé  do  tous  les  monuments  luiblics.  Ce 
fut  alors  aussi,  et  comiiie  représailles  de 
l'outrage  inlligé  par  elle  au  nom  de  Maximin, 
que  celui  d'Alexandre  Si''\ère,  donl  le  sou- 
venir l'avait  excilée  à  la  l'évolle,  fut  elfacé 
dans  une  grande  inscription  (jne  j'ai  co|iiée 
près  du  temple  d'Esculape  {'2).   Quel  autre 

Nomades,  c'élaionl  des  archers  sftrs  de  leurs  coups 
el  cl'oxcellerils  cavaliers,  clc.  >  Oî  Si.  Nofi«S=f  «xov 
T13TK'  t;  fj7T'j;^')t  /M  l-zû;  ijstîToi.  (llrininuN.,  vu. 
(1)  M.  LeliDime  a  pnlilie  sur  <  es  eveueuu'iils,  dans 
les  cahiers  (rocloliie  el  decembie  1S17  du  Joiinml 
des  Saïuinls,  un  lieau  mémoire,  piein  de  recherches 
savanics,  d'aperçus  nenls  cl  ini^enienx.  Mallieuren- 
seincnl,  Inimpe  par  des  rensei^nemeiUs  iiie\acls,  il 
a  eonnnis  (pn'liines  erreurs  ;  son  liavail  pèche  par  la 
liasi' :  il  s'alipnie  sur  deux  iiisciiplioiis.  donl  une  Csl 
laiissi',  on  du  moins  n'esl  (prniie  inanv.  ise  copie  de 
la  première.  On  les  lui  avail  domiees  coumie  deux 
monnmenls  dilVeienls,  lioiivés  l'un  à  Lambésc,  l'au- 
Irc  à  Sélil';  le  premier  si'iil  exisle. 

(-2)  J'ai  dil  pins  haut  cpie  parloni,  .iprès  avoir  ef- 
facé les  mots  i.rii.  m,  tm  a\ail  respecle  le  nn)l  \vr.., 
ipii  en  r(nnic  lecompleimiil  micssaiie.  Si  l'opinion 
ipie  ji'  (  heiiiic  à  l'aii'e  pn'valoir  est  vraie,  ou  a  drt, 
au  couliaiie ,  ellacer  l'adiedil  Ai.rxAMtiuw.v  sur 
Ions  les  monnmeiils  oii  il  liijnre  parmi  les  noms  de 
la  le'p'ion.  ('."csl  ce  (pi'ou  oliservc  eu  ellel  dans  une 
giamlc  insiripliiin  decouverlc  à  Constanliiie,  el  qui 
csl  aujonidlmi  encaslr.  c  dans  le  mnr  d'encelitlc  de 
la  casliah.  Sur  ce  inounnienl  on  l.i  lésion  clan  ap- 
pelée' 

LEC.  III.  AVC.  Si;VKU!ANA.  ALKXANbUlANA. 
ou  a  li'tssé  subsister  les  deux   preiuicrcs   cpiihcles, 


617  l.AM  DEl'IGR 

que  Capellieii  pouvait  avoir  iiitéiôt  à  fairt^ 
cette  injure  ù  la  mémoire  d'un  prince  dont 
la  mort  avait  causé  dans  l'empire  de  si  uiia- 
riinics  regrets? 

Mais  pendant  qu'il  poursuivait  avec  tant 
de  rigueur  les  conséquences  de  sa  victoire, 
le  sénat  et  le  peu|)le  donnaient  à  Rome  des 
successeurs  aux  empereurs  qu'il  avait  dé- 
trônés. De  son  côté  iMaxiuiin,  abnndonna-it 
la  Pannonie,  marchait  contre  la  capitale 
pour  comhaltre  ces  nouveaux  compétiteurs, 
et,  dès  son  entrée  en  Italie,  forcé  de  s'arrê- 
ter devant  Aquilée,  il  trouvait  la  mort  dans 
une  insuri'eclion  de  ses  soldats,  rebutés  des 
longueuis  du  siège  et  fatigués,  eux  aussi, 
de  sa  tyrannie.  La  nouvelle  de  ces  événe- 
ments, promptement  apportée  en  Afriqiie, 
dut  y  relever  le  coura  ;e  des  partisans  des 
Gordiens,  que  la  victoire  de  Capellien  avait 
-J'abord  abattus.  Les  histoiiens  no  nous  ont 
pas  a[ipris  ce  que  devint  celui-ci  ;  nous  ne 
savo'is  pas  s'il  se  soumit  sans  résistance  ou 
s'il  fallut  le  combattre.  Ce  qui  parait  certain, 
c'est  (jue  le  logat  envoyé  par  les  nouveaux 
empereui's  se  liàia  de  réorganiser  la  légion. 
Cela  ne  lui  fut  pas  diflicile,  car  les  soldats, 
presque  tous  Africains  de  naissance,  ainsi 
que  je  le  démontrerai,  n'avaient  pas  dû  quit- 
ter le  pays.  On  rétablit  alors,  autant  ijuc 
possible,  les  choses  dans  leur  ancien  état  ; 
le  nom  de  la  légion  fut  gravé  de  nouveau 
sur  les  monuments  où  on  l'avait  effacé,  et 
l'on  en  fit  autant  [lour  celui  d'.\lexandre  Sé- 
vère. 

Au  sud  de  l'arc  de  Sévère  se  voient  les 
ruines  d'un  palais,  ([ui ,  à  en  juger  par 
les  détails  d'architecture  qu'on  y  remar- 
que, et  par  ses  imposantes  proportions  , 
devait  être  le  plus  beau  de  Lambèse  :  c'était, 
très-probablement,  celui  du  légat  pro-pré- 
teur. 

La  voie  Septimienne  longe  au  nord  les 
murs  de  ce  palais  ;  à  cinq  cents  mètres, plus 
loin,  elle  passe  entre  deux  mamelons  cou- 
verts de  traces  d'habitations;  puiselle  tourne 
au  sud,  et,  après  avoir  été,  sur  une  longueur; 
de  plus  de  six  cents  mètres,  pour  ainsi  dire 
encaissée  entre  les  masses  de  débris  qui  la 
bordent  à  droite  et  à  gauche,  elle  arrive  en 
face  de  la  princi()ale  entrée  du  lemiile  d'Es- 
culape. 

r  Ce  que  Peyssonnel  a  dit  de  cet  édifice  ne 
peut  en  donner  que  l'idée  la  plus  fausse  ; 
déjà,  dans  un  mémoire  rédigé  avant  notre 
départ  de  Paris,  .M.  le  commandant  Delamare 
avait  signalé  les  singulières  inexactitudes 
lie  la  relation  de  ce  voyageur.  Depuis,  SL 
le  colonel  Carbuccia  a  fait  faire,  sur  rem- 
placement du  temple  d'Lsculai)e,  des  fouilles 
considérables  ;  de  nouvelles  fouilles  y  ont 
été  entreprises  par  M.  Delamare,  et  dirigées 
avec  l'expérience   que    lui  ont  donnée    les 

AVG  et  SEVRRiANA  ;  Dials  la  dernière,  alexandriana, 
a  éli:  etTacée,  ainsi  ([ui;  les  iiiuls  leg.  ni,  licuieusi;- 
menl  avec  assez  (te  négligence  pour  qii'il  soil  possi- 
ble (le  la  (iceliillVer  encore.  Lus  autres  nionu;ncnIs 
où  j'ii  vu  rel  adjetlif  ajoulé  aux  noms  de  l.(  li'gion, 
sont  des  ino:;iiinenls  finieiaires,  auvcpiels,  par  coasé- 
que'  '.,  on  n'a  pas  dii  loucher. 

Dicrr  NN.   u'EriGnArniE.  1, 


MM'IIl.  LAM  61S 

nombreux  travaux  du  môme  genre  exé- 
cutés sous  ses  ordres,  comnu)  membre  de  la 
commission  scientilique  de  IWlgérie  :  elles 
ont  mis  à  découvert  l'ensemble  et  les 
détails  du  plan  de  cet  édifice,  dont  il  serait 
maintenant  possible  de  tenter  une  restitu- 
tion. 

Les  quatre  colonnes,  qui  seules  étaient 
visibles  avant  les  fouilles,  ne  soutenaient 
que  le  fronton  de  la  cella.  Eu  avant,  s'élen- 
liait  une  cour  de  soixante  mètres  de  lon- 
gueur, bordée  au  nord  et  au  sud  de  petite^ 
chapelles,  auxquelles  on  montait,  ainsi  qu'à 
la  cella,  par  un  certain  nombre  de  marches. 
Ces  chapelles,  dont  le  plan  est  parfaitement 
reconnaissable,  leurs  murs  s'élevant  encore 
cl  un  ou  deux  pieds  au-dessus  du  sol,  étaient 
consacrées  h  des  divinités  parèdrcs.  Nous 
avons  découvert  lesinsciijdions  de  quelques- 
unes  :  on  y  lit  les  noms  de /«/)((«•  Dcpidsor, 
d'Apollon,  de  Mercure,  d'IIygie,  de  Stlvanus 
Pcyasianus.  Les  chapelles  du  côté  septen- 
trional, le  seul  qu'on  ail  pu  déblayer  entiè- 
rement, sont  au  iiond)re  de  neuf  ;  celles  du 
côté  méridional  devaient  être  en  nombre 
égal  et  symétriques,  si  l'on  peut  en  juger 
par  les  deux  premièi'es,  qui  sont  aujourd'hui 
découvertes. 

L'inscri|ition  de  la  cella,  qui  paraît  entière, 
ne  l'est  cependant  pas  ;  elle  se  conqilète  par 
celles  qui  se  lisent  sur  les  atliciues  (ies  deux 
premières  chapelles,  att;ques  formés  ch.-'Lua 
de  trois  grandes  pierres  i|ùi  ont  été  retrou- 
vées dans  les  fouilles  0|)érées  par  les  ordres 
de  M.  le  colonel  Carbuccia.  En  combinant 
ces  trois  inscri|:)tions,  qui  en  réalité  n'en  font 
qu'une,  on  voit  que  les  principales  divinités 
clu  tem|)le  n'étaient  pas  seulement  Esculape 
et  la  iion^Èf  (Salus),  mais  aussi  Jupiter  Valcns 
et  Silvain  (1),  et  que  cet  éditice  avait  été 
construit  par  les  soldats  de  la  légion.  Cette 
dernière  conclusion  pouvait,  d'aUleurs,  se  ' 
tirer  de  l'examen  des  bri(p,ies  trouvées  dans 
les  ruines  de  ce  temple;  toutes,  en  elfet, 
portent  le  cachet  de  la  légion,  particularité 
que  n'offrent  pas  celles  qui  proviennent  des 
habitations  particulières  et  des  constructions 
qui  avaient  une  destination  purement  mu- 
nicipale. 

Arrivée  en  face  du  temple  d'Esculape,  la 
voie  Septimienne  tourne  brusquement  à 
l'est,  et  elle  longe  au  nord  les  murs  d'un 
édifice  considérable,  sur  la  destination  du- 
quel il  est  assez  diiiicile  de  se  prononcer  ; 
si  cojiendant  il  fallait  émettre  une  conjecture, 
les  nombreuses  inscri[)tions  municiijal.  s 
que  j'ai  copiées  dans  les  enviror.s  me  fe- 
raieit  penser  que  c'était  le  forum  de  Lam- 
bèse. 

A  quatre  cents  mètres  plus  loin,  la  voie 
passe  sous  un  arc  de  lriom|ihe  à  trois  baies, 
analogue  pour  le  plan  et  les  détails  de  l'or- 

(1)  Silvain  semble  avoir  été  In  principale  divinité 
de  la  Numidie  méridionale;  c'était  du  moins  celli; 
dont  le  cnlle  était  le  plus  répandu  dans  celle  con- 
trée. Parmi  les  inscriptions  religieuses  (pie  j'y  ai 
recueillies,  celles  ipii  lui  sont  consacrées  soni  les 
plus  no;iib:eu3?s. 

20 


6(9 


I.AM 


di(:tiox.nai:;k 


i.wi 


eîo 


iiemonhitinn  ;i  ccliii  iino  j';ii  signalé  h  son 
l'iitréed.ins  In  ville  il),  cl  enlin,  ?i  ('(Mit  viiigt- 
(;iii(|  mètres  (h;  Ih,  elle  sort  il('  la  ville  en 
passant  sous  un  d'.'niier  ar-c  à  une  seule 
Laie,  d'une  consliuclion  beaucoup  plus  sim- 
ple, et  bcaufou|i  moins  oi'ni''. 

J'ai  quitté  la  \o\cCoinmodtr)uic  h  son  entrée 
dans  lo  viens  Snncitits  :  ce  quartier  est  li- 
mité au  nord  par  un  luisseau  l'ortcmcnt  en- 
caissé, qui  coule  do  l'est  ù  Touesl,  et  sur  les 
bords  duquel  on  aperçoit  de  norabrouses 
traces  de  quais  et  les  extrémités  de  quelques 
égouts.  Arrivée  près  de  ce  ravin,  la  voie 
tourne  à  l'est  et  le  côtoie  sur  une  longueur 
d'environ  mille  mètres  ;  jinis,  près  d'une 
forteresse  byzantine,  ponr  la  conslruclion 
de  laquelle  on  a  mis  ii  contribution  tons  les 
édifices  et  tous  les  tombeaux  voisins,  ainsi 
que  le  ])rouvent  b-s  fragments  d'ai'chitecture 
et  les  inscri|itiois  f|ue  l'on  remarque  dans 
SCS  remjiarls,  elle  se  dirige  de  nouveau  vers 
le  noid,  et,  passant  le  ruisseau,  elle  iiénèli'e 
dans  une  immense  nécropole,  où  j'ai  déjà 
copié  plus  de  deux  cents  iiiscriiitions,  et  où 
j'espère  pouvoir  en  copier  encore  un  nombre 
au  moins  égal  (2). 

Dans  celte  revue  rapide  des  monumen:s 
de  Lambèse,  je  n'ai  pu  citer  que  les  p.inci- 
jiaux  ;  il  y  en  a  beaucouji  d'autres  que  j'ai 
dû  |)asser  sous  silence,  mais  qui  seront,  aussi 
bien  (jue  ceux-là,  étudiés  par  mon  com|)a- 
gnon  de  voyage,  M.  le  commandant  Dela- 
mare.et  dont  il  se  propose  d'emporter  égale- 
ment des  dessins. 

En  suivant  l'une  ou  l'autre  des  deux  voies 
dont  je  viens  de  parler  en  dernier  lieu,  ou 
arrive,  après  une  lieui'e  de  marche, dans  une 
vallée  désignée  par  les  Arabes  sous  le  nom 
(le  Marcouna  ;  là  se  trouvent  dos  ruines  fort 
considérables,  parmi  lesijuelles  on  distingue 
deux  arcs  de  triomphe  dans  un  assez  bel  état 
de  conservation.  Comme  les  deux  voies  qui 
relient  ces  ruines  à  celles  de  Lambèse  sont 
bordées,  dans  toute  leur  étendue,  d'une  suite 
non  interrompue  do  monuments  funéraires, 
les  voyageurs  qui  nous  avaient  précédés 
dans  ce  pays,  Peyssonel  entre  autres,  y 
avaient  vu  un  quartier  éloigné,  une  sorte 
de  faubourg  de  cette  ville.  Nous  les  avons 
explorées  avec  soin,  nous  y  avons  fait  faire 
(]uelques  fouilles,  et  j'ai  été  assez  heureux 
pour  découvrir  leur  nom  romain,  (|ui  n'a  été, 
cjue  je  sach",  mentionné  par  aucun  auteur 
ancien.  Ce  nom  est  Yerecunda,  et  la  ville  cpii 
le  jiorlait  avait  le  titre  de  municipe, ainsi  <pie 

(1)  Cet  arc  osl  fini  ilt'griuli'  ;  la  voi'ilc  il«  la  gi-ainlc 
pnrle  esl  loiiil)éi;;  le  piiil  druil  di;  riiiic  des  pcnirs 
|)oilcs  osl  ciiliériMnoiii  di  iniil.  Il  avait  élc  coiishnil 
avec  des  dc'liris  d'c-dilkos  plus  anciens  ;  une  iiisiiip- 
tion,  que  j'ai  lopic'c  sur  iiiio  pierre  qui  en  provient, 
coiilienl  un  nnni  de  peisoiiiia^e  consulaire,  an 
moyen  dinpul  j'e.-pére  pouvoir  élalilir  la  liinilo  sn- 
pcnenre  du  lenips  on  il  a  pn  cHie  éleM'. 

(2)  (allé  nécropole  (onlienl  pins  d"nn  millier  de 
loniLcaiix  ;  mais  cen\  là  senls  qni  soni  enlerrés  (nil 
conserve  leur  inscriplion  ;  (eux  qui  sont  reslis  expo- 
sés à  l'air  sont  conqilileineni  ellaces.  Il  en  lesulle 
«pi'il  faut  aciielei'  cliaipie  ujcMUJnii'nl  épi^iapliicpie 
par  une  touille  plus  ou  inonis  considi'ialilo. 


le  (b'-moiilro  ce  fia;j:menl  ipie  j'y  ai  cofiié  : 

Onio 
nivnicipii 
Ver(.'cvn:ien 
sivin.  dévot,  nv 
mini,  inaiust  q 
coruni. 
Oiiiu    munici\m     \'ericiiii(leii:,ium    diTolus  numini 
mnjvitnliijnc  eorum. 

Mais  à  quelle  époque  ce  titro  lui  avait-il 
été  donné?  Probablement  sous  le  règne  si- 
multané de  Marc-Aurèle  et  de  Lncius  Vériis, 
auxquels  les  deux  arcs  de  triomphe  sont  dé- 
diés; car,  au  commencement  de  ce  règne, 
à  la  fin  de  l'année  IGl  de  notre  ère,  ce  n'était 
encore  qu'un  simple  vivus,  ainsi  qu'il  résult.i 
(le  l'inscription  suivante,  gravée  à  cette 
époque,  comme  un  témoignage  de  la  recon- 
naissance des  habitants  de  cette  localité  pour 
Aiitonin  le  Pieux,  qui  y  avait  fait  exécuter 
d'importants  travaux  hydrauliques  : 

Uivo 
Antouino 

Avg 
ex.  cvi  [vs] 
iinivigen  [rii] 
aqva.  vie  [i] 
Avgvsior  [vm] 
Verccvndens 
perdvcla.  est 

deJic 
D.  Fonleio 
Fronliniano 
leg.  .\vg.  pr.  pr 
n.  d.  p.  p. 
D'u'o   Antonio  Auçiuslo ,    ex  citj[us]    indulgen[lia] 
aquii   vic\i]    Aiigustur[nm]    Yerceumileiixis   pcrducta 
esl,    (ledicunle  Dccimo    Fonleio   Fro}iliniano,   legnlo 
Anijusioinm  piopiwlore.  Deciirionum  decrelo,  piit'Iiea 
pcennia. 

Un  [letit  mamelon,  com|iosé  en  grande 
partie  de  décombres,  s'élevait  au  milieu  des 
ruines;  tandis  ([ue  .M.  Delamare  faisait  creu- 
ser au  pied  des  arcs  île  triomphe,  pour  en 
découvrir  les  soubassements,  et  y  trouvait 
des  fragments  considérables  des  iiîscri[)lions 
cpii  se  lisaient  autrefois  sur  les  attiijues  de 
ces  monumeiits,  j'ai  fait  déblayer  entière- 
ment ce  mamelon,  et  j'y  ai  découvert  une 
véritable  mine  d'antii|uités  :  outre  une 
vingtaine  irinscriptioiis  parfaitement  con- 
servi'es,  et  toutes  du  plus  haut  intérêt,  ces 
fouilles  ont  mis  au  jour  six  bustes  en  mar- 
bre l)lanc.  (pii  sont  évideimneni  des  portraits. 
J'ai  re(onnu,  en  les  comparant  avec  les  mé- 
dailles, ceux  de  Fdustinc  In  mère,  et  de  /,u- 
cius  Venin,  et  ji'  ne  cionle  pas  (pie  les  antres 
ne  représeiileiil  (les  nieiiibres  de  In  mémo 
famille,  à  hupielle  les  babitants  de  Ycrecundn 
semblent  avoir  voué  un  véritable  culte.  Ces 
bustes  ont  été  liansii(irl('s  à  Halna,  par  les 
ordres  de  M.  le  colonel  Carbuccia  ;  vous  ju- 
gerez peut-être  convenable,  Monsieur  le  mi- 


6*1 


LAM 


nistre,  de  lesfjiire  amener  à  Paris  et  déposer 
aa  Musée  ali,'érii'n  du  Louvre,  donl  ils  ne  for- 
inernieiil  pas  l'un  des  moindres  ornements. 

J'ai  recueilli  dans  les  ruines  de  Yerecundâ 
environ  cent  inscriptions  ;  la  dernière  nui  soit 
datée  est  du  règne  de  Dioclétien  :  elle  rap- 
pelle la  restauration  d'un  aqueduc,  de  ce- 
lui probablement  qui  avait  été  construit  sous 
le  règne  d'Anlonin  le  Pieux  et  dont  il  est 
question  dans  l'inscription  que  j'ai  transcrite 
plus  haut. 

L'état  de  l'atmosphère  nous  jirometlant  une 
assez  longue  série  de  b^aux  jours,  nous 
avons  cru  devoir  en  profiter  pour  visiter  les 
ruines  de  Thamvgas  (1).  Cette  ville  était  la 
plus  riche  colonie  romaine  de  ce  pays  ;  son 
territoire  s'étendait  jusqu'aux  |)ortes  de  Ye- 
recundâ, et  l'un  des  arcs  de  Lambèse,  celui 
qui  est  dédié  à  l'empereur  Commode,  avait 
été  élevé  à  ses  frais,  et  par  les  ordres  de  ses 
décurions;  nous  ne  pouvions  nous  dispenser 
d'en  explorer  les  ruines;  nous  sommes  donc 
allés  nous  y  établir  avec  une  nombreuse  es- 
corte de  travailleurs,  que  M.  le  colonel  Car- 
buccia  avait  eu,  comme  toujours,  l'obligeance 
de  mettre  à  notre  disposition. 

Je  suis  resté  cinq  jours  à  Timegad,  et  j'en 
ai  rapporté  soixante  et  dix  inscri[itions,  fort 
importantes  pour  la  plupart  :  vous  en  juge- 
rez. Monsieur  le  ministre,  par  la  suivante 
que  je  prends  au  hasard  dans  cette  collection, 
et  que  je  transcris,  en  dédoublant  les  lettres 
liées,  alin  d'en  rendre  la  lecture  plus  facile. 
Je  n'ai  fait  d'exception  que  pour  la  lettre  qui 
termine  la  quinzième  ligne;  celle-ci,  en  effet, 
offre  de  sérieuses  diflîcultés,  et  je  ne  l'ai  in- 
terprétée que  par  une  conjecture,  qui,  pour 
être  adoptée  par  les  hommes  compétents,  doit 
leur  être  présentée  avec  les  éléments  qui  ont 
servi  à  la  former. 

Yicloriae 

Panliicae 

Avg.  sacr. 

Ex.  test;mienlo 

M.  Aniii.  M.  F.  Qvir 

Martialis.  mil 


D'EPlGllAPiilE.  LAM  622 

Mcloriœ  Panlikœ  Augitsti  sncriim.  El  leslameiilo 


LEG.111|  Avg.  dvplic 
alae.  pann.  dec.  ai 


eivsilein.  7    LE(i.  III  Avg 


ei.  XXX.  Vlpite.  Victric 

inissi.  lionesta 

inissioiie.  ah  iiiip 

Traiano.  Oplimo 

Avg.  Ger.  Dac.  Parili 

sing.  hs.  vni.  xx.  pr.  M'' 

Aniiii.  M.  lib.  Piolvs 

Hilarvs.  Erns 

adieclis.  a.  se.  lis.  m 

ponend.  cvraver 

idemq.  dedicaver 

D.  d 

(1)  Maniicrl  nomme  ceUe  ville  Tamugadis;  c'est 
une  erreur  •  je  le  démontrerai  en  appuyant  de  nom- 
lireux  monuments  ma  licnionsiiatioii.  —  Le  nom 
moderne  de  ces  ruines  est  Timcg.id. 


Marci  Anni,  Marci  /itii,  Quirinn  {iribii),  Mnriiiilis, 
mitilistcglomslU  Augitstœ,  duplkarii  alœ  Puiiiio- 
uioium,  dccurionis  alœ ejusdem,  cenlurionis  Icgionii 
1 1 1  Auguslœ  et  XXX  Vlput  Viclriàs,  missi  hoiicsla 
missioiwttb  imperalore  Trajano  Oplimo  Auguslo  Ccr- 
manico  Dacico  Parlhico,  singiilus  (1)  (e.r)seslertiHm 
\1II  (millibus  nutnmum),vigesimaprocuralori  nu- 
merata  (2)  Annii,  Marci  liberti,  Protus,  llilants, 
Eros,  adjectis  a  se  scslertiitm  lll  [millibus  mtmmum), 
ponciidas  curaverunl  Udetiiriue  dedicaverunl.  Decu- 
rionum  décréta. 

Cette  inscription  se  trouve  répétée,  d'une 
manière  identique,  sur  deux  piédestaux,  ce 
qui  explique  le  mot  SING,  qui  commence  la 
quinzième  ligne.  Ces  piédestaux  ont  l^jSO 
de  hauteur;  ils  sont  octogones,  et  leurs  faces 
ont  allernalivement  0"',50  et  O^.SO  de  lar- 
geur; ils  étaient  renversés  aux  deux  côtés 
de  la  porte  d'un  édifice  dont  il  ne  reste  plus 
que  les  soubassements,  et  que  je  crois  avoir 
été  le  forum  de  la  colonie. 

Ces  monuments  sont  du  nombre  de  ceux 
qui  présentent  la  curieuse  particularité  que 
j'ai  signalée  et  que  je  crois  avoir  expliquée 
à  l'occasion  de  l'inscription  do  la  voix  Senti- 
mienne;  les  mots  LEG.  III  se  lisent  deux  lois 
sur  chacun  d'eux,  et  toujours  dans  un  creux 
d'environ  cinq  millimètres  de  profondeur. 

Rapprochés  d'une  inscription  découverte 
à  Rome  et  depuis  longtemps  publiée,  ils 
peuvent  nous  faire  connaître  l'époque  de 
l'établissement  de  la  colonie  de  Thamugas, 
et  l'origine  de  sa  population  ;  voici  cette 
inscription,  qui  se  trouve  dans  le  recueil  de 
Gruler,  |).  1090,  n"  16  : 

D.M. 

l.  JEVi.  perpelvi 
legatione.  fvncli 
patrise.  svae.  coloni 
ae.  VIpiae.  Tliamvga 
dis.  ex.  Nvmidia 

fecervnt 
Aelii.  tertivs.  et.  coma 
filii.  Levcadio 

On  voit  que  cette  colonie  estdésignée  dans 
celle  inscription,  sous  le  nom  de  colonia 
Utpia  Thamugas,  et  l'on  s'explique  pourquoi 
la  Victoire  parthique  y  était  l'objet  du  cu'Ito 
particulier  que  nos  monuments  viennent  nous 
révéler  ;  c'est  qu'elle  avait  été  formée,  après 
les  victoires  de  Trajan  contre  les  Parthes, 
de  vétérans  de  la  légion  XXX'  Ulpia  Yictrix. 
Sans  doute  ce  prince  n'avait  pas  cru  pouvoir 

(1)  Je  sous  entends  aras  ou  statuas. 

(2)  11  s'agit  ici  de  l'impôt  du  vingtième  des  suc- 
cessions, qui  se  prélevait  même  sur  les  fondations 
pieuses,  lorsqu'elles  n'avaient  pas  pour  olijet  une 
divinité  exceptée  nominativement  de  la  règle  géné- 
rale, par  un  décret  des  empereurs.  Je  sais  bien  que 
PR  n'est  pas  l'abréviation  ordinaire  du  mol  procu- 
rator,  et  qu'il  faut  quelque  bonne  volonté  pour  voir, 
dans  le  sigle  qui  suit,  l'abréviation  de  numerala. 
Mais  comment  expliquer  autrement  ce  sigle  et  ceux 
qui  le  prccèdeni  ? 


(i-il 


LAM 


DICTIONNAIKE 


LAM 


62i 


mieux  récompenser  les  services  ae  sus  glo- 
riou\  com|i;ii^noiis  d'armus,  qu'en  les  éta- 
l)lissanl  daiisuno  dos  plus  riclii'S  et  d(;S|)lus 
fertiles  vallées  de  la  Nuiuidio.  Leur  présence 
au  pied  do  l'Aurès  pouvait  d'ailleurs  ne  pas 
élre  inutile  à  l'empire.  Haljilués  dès  long- 
temps à  combattre  et  à  vaincre  les  jjarbares, 
i'S  durent  trouver,  dans  l'esprit  turbulent 
ries  farouches  habitants  de  ces  montagnes, 
auxquels  Antonin  le  Pieux  fut  plus  tard 
obligé  de  faire  une  guerre  en  règle,  [)lus 
d'une  occasion  de  prouver  qu'ils  n'a- 
vaient point  enlièrenjent  oublié  le  métier  des 
armes. 

Le  ])rinci|)al  objet  de  ma  mission  étant 
d'explorer  les  ruines  de  Landjèse,  et  de 
transcrire  les  noudjreuses  inscriptions  ([u'el- 
les  renferment,  j'ai  dîi  me  liAter  d'y  revenir 
aussitôt  que  je  crus  avoir  achevé  ma  mois-  ( 
son  éiiigraphique  à  Thamug-as.  Mais  lesmo-  i 
numents  d'architecture  de  cette  dernière 
ville  étaient  trop  nombreux  et  trop  impor- 
lants  pour  que  mon  compagnon  de  voyage, 
M.  le  commandant  Delamare,  put  les  dessi- 
siner  en  cinq  jours.  Un  mois  entier  du  tra- 
vail le  |>lus  assidu  lui  a  sufii  h  peine  pour  l'ac- 
complissement de  cette  tAclic,  et  ce  temps  ne 
vous  paraîtra  pas  exagéré,  Monsieur  le  mi- 
nistre, si  vous  voulez  bien  parcourir  l'énii- 
mératiou  des  principaux  de  ces  moiniments, 
et  réfléchir  que  des  fouilles  considérables 
ont  souvent  été  nécessaires  pour  avoir  une 
idée  exacte  de  leurs  dimensions  et  des  dé- 
tails de  leur  architecture  :  ce  sont  un  arc  de 
triomphe,  le  plus  beau  ,  peut-être,  de  tous 
ceux  de  l'ancienne  Numidie  ;  un  temple  de 
Jupiter  Capitoliu,  dont  les  colonnes,  canne- 
lées et  d'ordre  corinthien,  avaient  r",90  dv- 
diamètre  à  la  base ,  et  dont  nous  avons  re 


trouvé  la  dédicace,  datée  du  règne  d'un 
empereur  chiétien,  et,  qui  plus  est,  d'un 
empereur  cpn  persécuta  le  [)aganisme,  \'a- 
lenlinien  1";  un  tliédtre,  une  forteresse  by- 
zantine, dont  les  murailles  et  les  tours  sont 
encore  debout;  une  àjlise  clirc'tienne,  cmis- 
Iruile,  ainsi  que  cela  semble  résulter  d'une 
inscription  découverte  [lar  M.  Delamare, 
sous  l'administration  du  jiatrice  Grégoire, 
qui,  nommé  en  CV6  préfet  du  jirétoire  d  Afi'i- 
que,  se  vit,  l'année  suivante,  enlever  son 
gouvernement  par  l'invasion  musulmane. 

M.  Delamare  vient  do  revenir  à  Lambèse, 
pour  achever  d'en  étudier  et  d'en  dessiner 
les  monuments  d'architecture  et  de  sculp- 
ture, l'our  moi,  si  la  saison  continue  l\  nous 
être  favorable,  un  mois  au  moins  me  sera 
encore  néceS'-aire  pour  aehever,  sous  le  rap- 
port des  monuments  épigraphiques,  l'explo- 
ration des  ruines  de  cette  ville  ;  j'aurai  alors 
(épuisé  le  lem[)S  (pie  vous  avez  assigné  à  ma 
mission,  et  cependant,  Monsieur  le  minis- 
tre, quoique  le  nondjre  des  inscriptions  re- 
cueillies par  mot  dépasse  de  beaucoup  mes 
espérances,  n)a  mission  ne  sera  point  entiè- 
rement accomplie,  et  les  résultats  en  seront 
incomplets.  J'espérais,  apiès  avoir  exploré 
les  ruines  do  Lambèse,  visiter  celles  de 
Diana  Vclcranoruni,  dont  le  i;om  seul  sudil 
pour  jiidiiiiicr  que  les  iiiscri|itions  qu'elles 


renferment,  doivent  former  le  complément 
nécessaire  de  celles  du  quartier  général  de 
la  légion  III'  Augusta.  Au  dire  de  M.  le  co- 
lonel Carbuccia,  (|ui  a  visité  plusieurs  fois 
ces  ruines,  ces  insciiptions  ne  sont  guèro 
moins  nombreuses  que  celles  de  Landjèse  ; 
mais  comme  il  me  sera  impossible  d'entre- 
prendre des  fouilles,  un  mois  me  suffira  pour 
1>  s  cojiier.  Je  devrais  ensuite  explorer  l'em- 
placement de  Sifjns,  colonie  romaine  située 
;'i  dix  lieues  au  sud  de  Constantine,  et  dont 
les  luines  sont  aussi  foit  importantes  ;  enlin, 
si  j'étais  au  [irintempsdansce  pays,  je  pour- 
rais obtenir  de  >L  le  général  Saint-Arnaud, 
qui  prend  h  nos  recherches  le  [dus  vif  inté- 
rêt, une  escorte  suffisante  pour  visiter 
Mdaourouch  (l'ancienne  Mudaitre  ,  Tébessa 
(raiicienne  Tlicvrsle)  et  surtout  Klinniça 
'raneienne  Tijiusa  de  Numidie),  et  je  suis 
leisuadé  que  j'obtiendrais,  de  l'exploration 
lie  chacun  de  ces  |ioinls,  des  résultats  au 
moins  aussi  considérables  que  ceux  que 
m'ont  fournis  les  ruines  do  Lambèse,  de 
Vcrecunda  et  de  Thamugas.  Mais,  pour  cela. 
Monsieur  le  minisire,  il  faudrait  que  ma  mis- 
sion lift  prolongée  de  quatre  mois  au  moins. 
Quelque  j)énibîe  qu'il  me  soit  de  rester 
aussi  longlem|is  éloigné  de  ma  famille,  cpiel- 
ques  fatigues  que  je  doive  endurer  [icndant 
cette  prolongation,  je  la  sollicite  de  vous,  et 
j'ai  res(ioir  que  vous  voudrez  bien  me  l'ac- 
corder. J'attendrai  votre  réponse  à  Lambèse. 

Autre  rapport  de  M.  Renier,  en  mission  dans 
la  province  de  Constantine  pour  la  recher- 
che des  monuments  épiijraphiques  (I). 


Lambèse,  le  2  avril  1851. 


Dans  le  rapport  que  j'ai  eu  l'honneur  do 
vous  adresser  le  Sjuivior  dernier,  je  disais 
(priin  mois  m'était  encore  nécessaire  |)ûur 
terminer  l'exploration  des  ruines  de  Lam- 
bœsis;  que  si  vous  m'accordiez  la  prolonga- 
tion que  je  demandais,  j'irais  ensuite  exjdo- 
rer  celles  de  Diana  Veteranorum  (Zanaj,  et 
que,  dans  tous  les  cas,  j'attendiais  à  Lambèse 
la  réponse  dont  j'espérais  que  vous  voudriez 
bien  m'honorer. 

Nous  avions  été  jusqu'alors  constamment 
favorisés  par  le  temps;  le  jour  même  où  je 
vous  écrivis,  la  mauvaise  saison  commença, 
et  la  neige  tomba  avec  une  telle  abondance, 
que  les  spahis,  chargés  de  porter  à  Constan- 
tine la  correspondance  de  Baliia,  ne  purent 
arriver  dans  cette  ville  avant  le  départ  du 
courrier  de  France,  co  qui  a  di'i  retarder 
d'une  quinzaine  de  jours  l'arrivée  de  ma 
lettre.  Depuis,  iiendant  plus  de  deux  mois, 
l'hiver  le  plus  rigoureux  n'a  cessé  de  se  faire 
sentir;  toute  la  [rlaine  où  s'étendent  hs  rui- 
nes a  été  pies(pie  constaminenl  cnuverle  de 
neige.  Mon  séjour  dans  cette  Sibérie  do 
l'Aliiriue  étant  ainsi  di'voiiu  inutile,  je  ré- 
solus d'aller  attendre  au  delà  de  la  chainede 
r.Xuiès,  dans  le  Sahara,  le  retour  de  la  bonne 
saison.  ALi  santé  altérée  avait  besoin  d'un 
clr.iial  plir>dou\,  et  d'ailleiir-s  j'ispérais  que 

(I)  .tii/iiivs  des  ijiissivns,  aoili  IS.'M. 


e-2â 


LA  M 


DT-PÎGRAPHIE. 


ce  voyage  ne  semit  pas  snns  rébuItaU  avmi- 
lîigeux  pour  la  scieiicf. 

Avjint  notre  établissemeit  dans  l'Afri(|iie 
seiJtoiitrionale,  o;i  croyait  que  les  Uomai:is 
n'on  avaient  guère  occupé  ijuc  le  liitoral; 
•ilus  tard,  quand  notre  domination  s'étendit 
dans  l'intérieur  des  terres, nossnldats  rencon- 
trant toujours  des  ruines  de  plus  en  plus 
nondireuses,  on  passa  d'un  extrême  h  l'autre, 
et  on  recula  d'une  manière  presque  indéfinie 
les  limites  de  l'occupation  romaine  vers  le 
sud.  Je  voulais  savoir  à  quoi  m'en  tenir  à  cet 
égard,  et  essayer  de  fixer,  une  fois  pour 
toutes,  ces  limites  insaisissables  qui  sem- 
blaient fuir  à  mesure  que  l'on  s'en  appro- 
chait. 

Deux  voies  romaines  sont  tracées  sur  la 
Table  Ihéodosienne,  entre  Lambœsis  et  Tbe- 
veste.  L'une  passe  par  Thamugas  :  c'est 
évidemment  celle  qui  longe  le  versant  sep- 
tentrional de  l'Aurès;  l'autre  est  plus  au  sud, 
et  comme  on  ne  peut  supposer  ([u'elle  gra- 
vissait ces  montagnes  presque  inaccessibles, 
et  dans  lesquelles,  d'ailleurs,  on  ne  trouve 
jias  les  tr,,ces  qu'elle  aurait  laissées,  on  est 
forcé  de  la  reconnaître  dans  la  voie,  enciTe 
visible  presque  sur  toute  l'étendue  de  son 
parcours,  qui  se  dirige  vers  le  Sahara  en 
passant  par  la  vallée  de  Kessour,  le  défilé  et 
le  pont  d'EI-Kantara,  El-Outaia  enfin,  où  l'on 
perd  sa  trace,  poui'  la  retrouver  h  l'est  de 
l'oasis  de  Sidi-Okba,  et  ne  plus  la  perdre 
jusqu'à  Badès,  qui  semble  bien  être  l'an- 
cienne Badins. 

C'était  cette  seconde  voie  que  je  devais 
suivre  :  malheureusement,  le  co|)iste  auquel 
nous  devons  l'unique  manuscrit  qui  existe 
de  la  Table  ihéodosienne  ayant  oublié  l'in- 
dication de  plusieurs  distances,  notamment 
de  celle  qui  séiiarait  le  point  de  déjiart  do 
cette  voie  de  la  première  station,  à  moins  de 
retrouver  sur  des  monuments  épigraphi(iues 
los  noms  de  quelques  stations,  j'avais  peu 
d'espoir  d'en  fixer  d'une  manière  certaine 
la  situation  (1). 

Laissant  à  Lambèse  mon  compagnon  de 
voyage,  M.  le  commandant  Delamare,  qui, 
mieux  aguerri  que  moi  contre  les  intemi>é- 
ries  des  saisons,  trouvait  d'ailleurs  à  y  em- 
ployer utilement  son  temps  en  mettant  au 
aet  les  nombreux  dessins  qu'il  avait  rap- 
portés de  Tiaiegad,  j'allai,  le  29  janvier, 
coucher  h  Batna ,  et,  le  lendemain,  h  onze 
heures  du  malin,  je  me  mis  en  route  [)0ur 
Biskara.  J'étais  accompagné  d'un  spahis  et  de 
deux  soldats  de  la  légion  étrangère,  que 
M.  le  colonel  Carbuccia  avait  bien  voulu  me 
donner  pour  escorte. 

A  un  kilomètre  environ,  au  sud  de  Batna, 
j'ai  lu  sur  une  borne  milliaire  l'inscription 
suivante  : 

Pcrpe 
tvoi 

(I)  Pour  la  voie  que  j'ai  mentionnée  plus  liaui,  on 
peut  conuôler  les  iiidicaiions  de  la  Table  théiulii- 
slenne  au  moyen  de  l'Itinéraire  d'Anloniii;  on  n"a 
point  celle  ressource  poiu'  celle-ci  :  elle  ne  se  Iroine 
pas  dans  fliinéraiio,  et  ki  Table  est  le  seul  duciunent 
qui  Ja  fasse  connaitrc. 


L.A.M  026 

mper 
atori 
M;\xi 
niiau 
opiof 
elici 
Avg 
M  Mil 
Verpeluo  impernlori  Miixim'nDW  piofeiici  Angnu'j. 

iiiiiiœ  vni. 

La  distance  exprimée  dans  la  dernière 
ligne  est  exactement  celle  qui  sépare  la  porte 
principale  du  camp  de  la  légion  III'  Augusta 
du  lieu  où  se  trouve  celte  borne. 

A  neuf  kilomètres  plus  loin,  sur  le  versant 
occidental  de  l'Aurès,  précisément  en  face 
du  pic  de  Tougourt,  s'étendent  des  ruiries 
assez  considérables.  J'y  ai  lu  celte  inscrip- 
tion : 

Sex.  Larliilivs 

Sex.  fil.  Cornelia 
Vervs.  Miisii 
an.  XIX.  11.  s.  e. 
Sex.  Lartidivs 
Firmanvs 
paler.  filio 
piissimo 
fecit 
Sextus    Lartidius,   Sexii  fdius,   Cornelia   {tiibu), 
Verus  (nalione)  Miisli,  aiinorum  \\\,  hic  si/us  esl. 
Sexius  Larlidius  Firmanus,  pnler,  filiopiissimo  fecit. 
C'est  une  simple  éjiitaphe,  qui  n'oll'i irait 
qu'un  faible  intérêt,  si  l'on  n'y  lisait  le  nom 
de  Musti,  ville  de  la  piovince  proconsulairo 
d'Afrique,  mentionnée  plusieurs  fois  dans 
les  Itinéraires,  mais  dont  on  n'avait  jusqu'ici 
retrouvé  le  nom  sur  aucun  monument  épi- 
graphique  ;  de  celui  que  je  viens  de  trans- 
crire, on  peut  conclure  (pie  cette  ville  avait 
au  moins  le  tilre  de  municipe,  et  que  ses  ha- 
bitants étaient   classés  dans  la  tribu   Cor- 
nelia. 

L'inscrijition  suivante  est  gravée  sur  deux 
fragments  d'une  môme  colonne  cylindrique, 
en  calcaire  bleu,  de  0,",iO  de  diamètre. 

Iinp  r,;es  .M 

Avrelio  Se 

vcio  Anlo 

niiiopioFe 

lici  Avg  Par 

tico  Maxiino 

Briianico  A 

naeiiiaco  Ma 

xi 

ci  niax.... 

pot  xvm... 

m  cos  m.... 

0  cos.  pp.  A  L 

amb.Tse  mi 

liaxnii 
Imperntori  Cœsari  Marco  Aurclio  Scvcro  AiUoyii-iO 
pio  felici  Aiigusto,l'arl[li]ico  fîttximo,  U-rilan[ii]ico, 


C27  LAM  DICTIO.NN 

Armciiuico  Maxi[mo,  ponlift]ci  max[imo ,  tribnni- 
fî'nj  poU'slatc  wiil ,  [imperalori]  lu,  consuli  v\[i, 
pr]oconsidi,   palii   patriœ.  —  A  Lambœse  mil[l\ia 

XIIII. 

Ce  inomime:it,q\ii  ost  ilnté  de  la  xviii' an- 
née du  rè^iie  île  Caracidiji  (21(1  de  notre  ère ,i, 
l'ourrait  fournir  la  matière  d'une  disserla- 
lion  qui  ne  serait  pas  sans  intérêt  ;  il  oll'ro, 
en  eiret,  quelques  particularités  dont  on 
peut  tirer  parti  pour  l'iiistoire,  si  obscure  et 
.■ncore  si  |)eu  connue,  de  la  famille  de  Seji- 
time  Sévère. 'Je  me  contenterai  aujourd'hui 
d'appeler  votre  attention  sur  les  niots  qui  le 
terminent,  rt  Lnmhœse  millia  xiiii.  J'y  vois  un 
argument  nouveau  h  l'aiipui  d'une  opinion 
que  j'ai  émise  dans  un  de  mes  précédents 
inp[iorls,  à  savoir  (|ue  Lambœsis  n'a^vait 
point  le  litre  de  colonie,  ou  du  moins  qu'elle 
ne  l'c.'ut  qu'à  une  époque  où  ce  titre  avait 
perdu  luulc  sa  valeur.  En  elTet,  la  série  des 
niilliaiies  plarés  sur  les  voies  qui  traversaient 
le  territoire  des  colonies  commençant  tou- 
jours au  chef-lieu,  on  n'avait  pas  besoin 
«l'en  indiquer  le  point  de  départ  :  cela  se 
couqirenait  de  reste.  J'ajouterai  que  les  co- 
lonies faismil  les  frais  de  ces  monuments, 
leurs  magistrats  manquaient  rarement  d'y 
consigner  cette  circonstance.  C'est  ce  qu'on 
observe  notamment  sur  toutes  les  bornes 
trouvées  dans  l'étendue  du  territoire  d'une 
colonie  voisine,  celle  de  Tbamugas;  sur  une 
vingtaine  que  j'ai  copiées,  je  ne  citerai  que 
la  suivante,  parce  que  c'est  une  des  i>lus 
complètes  et  (pi'clle  me  i)araît  intéressante 
d'ailleurs;  elle  est  datée  de  la  V  année  du 
lègne  d'Aurélien  (ST'i  de  notre  ère),  et  se 
tiouve  chez  les  Ouled-Zaza,  près  d'Enchir- 
Touchin,  à  liuit  kilomètres  à  l'est  du  camp  ' 
do  la  légion  à  Lambèso. 

i'orpi'lvo.  vicloii 

osissiiiu).  iiiihl 

giMilissiiuo.  iiii|J 

icslilvloii.  m 

bis.  li.  Doiiiilio 

Ainelaiiio  piu 

felici.  Avg.  poiil 

iiuix.  liil).  |i()t.  y 

COS.  M.  pp.  pidcos 

resp.  col.  rii;i 

iiivg. 

Vllll 

l'erpcluu,  rii'/oiio«issi/»(;,  unluliifiil'ii,sniiu  im;)i'/V(- 
lori,  rcslitutoii  orbis,  Uuiu  Damilio  Auretiuno  piv 
(eliei  Augusto,  ponlifici  mnximo,tiibunicia  putesKite 
v,  coiniili  M,  piilri  pulriii',  proeonsuli,  respublica 
loloitUr  Tlinmidjiitli'iisium.  vmi 

Cin(i  autres  bornes  milliaires  jo'ichent  lo 
.sol  autour  do  ce  monument;  tiois  sont 
entières,  et  elles  se  terminent  de  la  mémo 
luauièrc  : 

Ui!Sp.  col.  'Ilia 

llIVg 

vnn  (1). 

(I)  Kii  11- '.iiis;iiil  on  inilli's  ii)iii:iiiis  i<'s  8  kiloiiir- 
\ics  iii;i  scuurciil  ir  lion   Je  I.;iiiiIk  ac,  on  oLilionl  lu 


AlUli  LAM  C28 

Suivant  M.  lo  colonel  Cubuccia  ,  qui 
s'est  beaucoup  occupé  de  la  géographie 
comparée  de  ce  pays,  b;  ruines  dans  les- 
quelles j'ai  copié  l'in.scriptio'i  qui  a  donné 
lieu  à  cette  digression  sont  celles  de  la  sta- 
tion désignée  dans  la  Table  théodosienne 
sous  le  nom  de  Ihisilica  Diadumcne.  Celle 
conjecture  est  fort  probable,  (juoiqu'elle  ne 
s'ap|)uie  sur  aucune  j)reuve  positive.  J'en 
dirai  autant  de  celle  (jui  place.au  caravan- 
sérail de  Kessour  la  mansio  indiquée  sous 
le  nom  de  Si/ninuichi. 

Ce  caravansérail,  où  j'arrivai  h  six  heures 
(lu  soir,  occupe  en  elfet  remplacement  d'un 
(■■lablissement  romain  diuit  les  mati'riaux 
ont  servi  en  grande  partie  à  le  construire; 
mais  cet  établissement  ne  devait  pas  être 
considérabh;.  A  d(;ux  kilomètres  environ  i 
avant  d'y  arriver,  à  six  cenis  mètres  à  l'ouest 
de  la  voie,  existent  des  ruines  plus  im|ior- 
tantcs  ;  cependant,  quoique  je  les  aie  ex- 
plorées avec  soin,  je  n'y  ai  découvert  aucun 
monument  épigraphique. 

Le  31  janvier,  î»  sejit  heures  du  matin,  je 
me  mettais  en  roule  pour  conlinner  mon 
voyage.  A  une  heure  ai>rès  midi,je  visitais  les 

rliiffre  5,  qui,  .ijoulé  à  colni  <pic  porlont  los  bornes, 
donne  le  nombre  1-4.  ("/esl  celoi  (pii  osl  iinliiiocilans 
rilinéraire  ir.Vnlunin  pour  la  disUitice  enlro  Tliaion- 
gas  el  Lainb;osis.  Maiincrt  a  donc  en  lorl  de  le  rejelcr 
pour  adopter  le  cbilTie  25,  donné  par  la  Table  lliéo- 
dosienne;  c'est  celui  ci  qui  est  taux. 

Les  six  bornes  d'Kiiibii-Toncbin  pcnvenl  donner 
lien  à  uni' antre  observation  :  on  avait  cm  jusi|M'icr 
(|ne,  lorsque  pbisieurs  bornes  milliaires,  portant  le 
même  cliilTre,  étaient  ainsi  réunicj  sin-  un  mène 
point,  elles  iinlicpiaient  autant  de  réi)arali(in'i  suc- 
cessives <le  la  roule.  Or,  deux  des  bornes  d'Enebir- 
Toueliin  sont  du  règu(!  de  Maxiniin,  le(piel  ne  dura 
«pie  trois  ans  (-25."i'i5.S),  peut-on  supposer  «pie,  dans 
un  espace  «le  temps  aussi  court,  la  roule  de  'I  ha- 
ninsas  à  Laiub;esis  ail  en  besoin  d'i'lre  r«iparée  ileux 
fois?  Voici  les  inscriptions  de  ces  deux  bornes  : 

Imper,  lori 
Ca'sari.  t).  Iv 
lio  Yero  Ma 
xin.ino  invie 
tu  pio  felici 

Imiicr.iiuri  Cifsaii  Caio  Julio  VeroMaximio  inticio 
pio  felici  

("..  Ivlio.  Vero.  Ma 
\inn).  nobilissi 
nio.  Ca-s.  imp. 
Ces.  t:.  Ivii.  V'i 
ri.  Maximini,  in 
vicli.  pii.  l'elieis 
Avg.  pont,  niax 
[Ip.  COS.  plp.  pro 
l<-os.  (11.  etc  I 

CdiuJnlio  Veto  Maxiiiw,  iwbilissiino  Ctcsari,impe- 
raluiis  Ciisaiis  Cuii  Juli  Vcii  Mdximiiii  imicii  pii 
feiicis  Augiisli,  poiilificis  maximi,  liibunicin  pota- 
tate,  ronsiilis,  vasris  pairiiv,  vrocoiisulis,  /î/ii,  cK. 


629 


LVJr 


DEPIGKAI'IIIK 


LAM 


GôO 


ruines  i'oni>ues  sous  le  nom  d't'nchir  Scroun. 
Ces  ruines,  situées  au  contluent  do  deux 
rivières,  onl  éié  considérées  comme  élaiit 
celles  de  la  station  désignée,  dans  la  Table 
tliéodosien'ie,sous  le  nom  deAdduo  pumina; 
M.  Carl)uccia  place  cette  station  à  (luelqucs 
milles  plus  haut,  à  environ  un  kilomètre  au 
nord-est  du  point  ou  la  route  actuelle  ren- 
contre rOued-el-Kanlara.  Il  y  a  là  aussi  des 
ruines  considérables,  et  deux  rivières,  ou 
l)lutôt  deux  torrents  qui  se  rencontrent.  Je 
n'ai  trouvé  a  Enchir  Scroun,  i|u'une  inscrip- 
tion funéraire  sans  im|)urtance. 

Il  était  trois  heures  quand  j'arrivai  au 
magnilique  pont  romain  qui  a  donné  son 
nom  Ji  l'oasis  d'El-Kanlara.  Les  para[iets  de 
ce  pont  sont  formés  de  tombes  romaines  as- 
semblées bout  à  bout.  J"ai  lu  sur  celles  des 
extrémités  les  deux  inerijitions  suivantes  , 
qui  sont  remarquables  |)ar  la  forme  barbare 
des  noms  (ju'elles  contiennent ,  et  par  la  bi- 
zarrerie de  leur  construction  grannnaticale  : 

D  M  S 

Ti)cni.irs:i 

1.  llarinni      pair! 

MureiUi.  vix.  anui 

s.  i.xxx.  fecit.  Ilariaii 

Tlicmarsa.  filivs 

DMS 

Herennic  Rvfil 
Ix.  iiiatii.  vix 
uiiiiis.  Lx.  recil 
Mcrciili.  Ilari 
Tliemaisa.  tii 
ivs  niaior 
L'inscri[)tion  d'un  petit  autel ,  encore  so- 
lidement scellé  dans  le  rocher  sur  lequel 
s'aii|)uie  une  des  culées  du  |ioi:t ,  est  plus 
intéressante.  Grâce    au  soleil    dont  fi  lu- 
mière,  réllécliie   par   le   rocher,   venait  la 
frapper  oblitjuement,  je  suis  parvenu  à  la 
déchilfrer  entièrement,  quoiqu'elle  soit  ex- 
trêûiement  fruste. 

Silvajio 
Avg.  sac.  Ti 
Cl.  Gordi 
anvs.  leg 
Avg.  |U'.  I.I-. 
rcsiilvii 
Silrano  Auguslo  sacrum.  Tiberins  Claudiiis  Coi- 
dhinus,  legutus  Auijusii,  }uo  prcvlorc,  resliluil. 

Cette  inscription  me  permettra  de  déter- 
miner un  jour  l'époque  de  la  construction 
du  pont  actuel  d'El-Kantara  ,  car  je  ne  doute 
pas  que  la  reconstruction  qui  y  e>t  men- 
t.onnée  ne  s'applique  à  ce  monument,  tout 
aussi  bien  qu'au  jietit  autel  sur  lequel  elle 
est  gravée.  Je  connais  deux  autres  inscrip- 
tions dans  lesquelles  il  e?l  question  du  légat 
impérial  l'ibcrius  Clawliiis  Gordianus;  l'une 
a  été  découverte  par  auii  à  Vcrecnnda;  l'au- 
tre [>rovient  des  ruines  de  Cuiciil  (  Djé- 
milu),  et  m'a  été  ronnnnniquée  par  M.  le 
conunandant  Delamare.  Ni  l'une  ni  l'autre 


ne  coulienneiit  de  date  ;  mais  j'espère  pou- 
voir y  sup|)léer  par  des  rapprochements. 

A  droite,  et  un  peu  au-dessus  de  cet 
autel,  dans  la  paroi  du  rocher  taillé  a  pic 
pour  le  passage  de  la  route,  on  voit  un 
enfo  cernent  carré  d'environ  O^.SO  de  côté, 
lequel  a  dû  contenir  rinscri|itiom  destinée 
a  rappeler  l'établissement  primitif  du  pont. 
On  y  remarque  encore  les  traces  des  cram- 
pons au  moyen  desipiels  était  scellée  la  dalle 
sur  laquelle  était  gravée  cc-lle  inscri[)lion. 

J'employai  le  reste  de  la  journée  h  par- 
courir les  trois  villages  dont  se  compose 
l'oasis:  j'y  ai  vu  les  ruines  d'un  monu- 
ment qui  a  dû  être  fort  considérable  ,  mais 
qui  est  tellement  dégradé  qu'il  m'a  été  im- 
jiossible  d'en  détermi  ler  la  destination. 
Cette  exploration  m'a  en  outre  fourni  quel- 
ques inscriptions ,  dont  deux  seulement 
méritent  d'être  citées  dans  ce  rapport. 

La  première  est  gravée,  en  caractères  très- 
beaux  et  très-régidiers,  surune  grande  dalle 
de  1°',30  de  largeur  et  de  0'",80  de  hauteur  : 
[Iin]p.  Ca's.  T.  Aciio.  IIailrian[o] 
Aiiloiiiiio.  Avg.  Pio.  ponl.  niax 
Uil).  polos.  XXI.  imp.  n.  cos  m  .  pp 
L-  Malvecio.  Fvsciiii).  Icg.  Avg.  pr.  pr 
Leg.  ÏÏi.  Avg. 
Iiiipcrutoii  Cicsnri  Tilo  Ailio  Hadriano   Antouino 
Atiijuslo  l'io,  poiili/ici  inn.iimo,  liibunicia  polestate 
%\],impera!oii  ii,  coiisuli  un,  palri  paliice  :  Lucio 
Matiicclo  Fuscinv  tegiito  Aiir^itstipro  pr(Vlore,letjia 
leilia  AïKjusta. 

C'est  la  dédicace  d'un  >nonument  élevé  par 
la  légion  III'  Augusta,  la  vingt  unième  année 
du  règne  d'Antonin  le  Pieux  (  io8  de  notre 
ère).  Les  dimensions  île  la  dalle  qui  la  por- 
tent ne  permettent  pas  de  sujiposer  que  ce 
monument  soit  le  pont  dont  je  viens  d'avoir 
l'honneur  de  vous  entretenir. 

Plusieurs  monuments  découverts  par  moi 
h  Lambœsis  m'avaient  déjà  donné  le  nom  du 
légat  impérial  Lucius  Matuaius  Fuscinus  ; 
il  figure  notamment  dans  rinscri|)lion  d'un 
lietit  temple  d'Isis  et  de  Sérapis,  commencé 
par  ses  précécesseurs  et  terminé  par  lui. 
Cette  inscription  est  sans  date;  celle  que  je 
viens  de  transcrire  lui  en  donne  une,  appro- 
ximative du  moins,  car  la  durée  des  fon- 
dions des  légats  impériaux  n'était  pas  dé- 
terminée ;  mais  l'incerlitude  ne  peut  pas 
s'étendre  à  plus  de  deux  ou  trois  ans. 

L'autre  inscription  est  gravée  sur  un  au- 
tel en  pierre  calcaire,  servant  de  seuil  à  la 
porto  d'une  maison  ;  elle  est  presque  en- 
tièrement effacée  :  je  n'ai  pu  en  déchiQ'rer 
complètement  que  les  deux  premières  li- 
gnes. Elle  n'est  pas  cependant  sans  impor- 
tance, car  c'est  un  argument  de  plus  b  iairo 
valoir  en  faveur  (ie  l'opinion  qui  |)lace  à  El- 
Kantara  la  station  indiquée  dans  la  Table 
théodosienne,  sous  le  nom  de  Calceus  JJer- 
ciilis. 

llertvli  sanclo 

pro  saivte  et  in 
colvmilale.... 
C'est,  je  crois,  !H.  le  con;niQiidant  de  Ko- 


C51 


LAM 


UlCnoN.NAIRE 


LAM 


c:-2 


veu,  ineiiibre  do  la  commission  scienliliquc 
(if  l'Algérie  l'I  ilireclcurdes  Arabes  de  l;i  |iio- 
vince  de  Constaiiline,  (]ui  a  i^'niis  le  (inniicr 
cette  opiiiioîi  ;  il  est  impossible  de  ne  pas  la 
partagi'f,  (luand  on  a  vu  le  site  d'Iîl-Kantara. 
Le  1"  féviier,  une  lieurc  de  marclie  me 
conduisit  au  milieu  de  ruines  ijue  des  Ara- 
bes, (pii  faisaient  roule  avec  nous,  me  ilirent 
être  connues  sous  le  non  de  Loth-hordj.  O  i 
y  reinar<]ne,  en  eti'et,  les  riiiiu's  d"un  bordj 
ou  tort,  dans  lesquelles  j'ai  copié  l'inscri; - 
liou  suivante  : 

Imp.  Cœs.  M.  Avrolio 
Severo.  AiUoniiio.  Avg.  bvr 
gviii.  spccvlalorvm.  AiiUi 
M.  Val.  Scnccio.  l<'g.  ei\s.  pr 
pr.  c.  V.  fier!,  ivssil.  c.  a.  G.  Iviii).  Ae 
Ivrione.  Icg.  ni.  Avg.  Aiilo.  pr* 
Imperatori  Cwsari  Marco  Aurdio  Severo  Anlonino 
Augusto ,    burgnm    speculaloriim  Aiiloninianoriim 
Marcus  Vnlerius  Seiiccio,  legidus  ejus  pro  prnlore, 
ctarissimus  tir,  fieri  jussit,  curam  agcnte  Caio  Julio 
Aelnrioite,  leijionis  lertiœ  Augiistœ  Anloninianœ  prœ- 
(eclo. 

Cette  inscription  est  gravée  sur  une  dalle 
de  1'"  de  longueur  et  de  0°',(Î0  deliauteur; 
elle  est  entourée  d'un  encadrement  de  0°',07 
de  Largeur,  dans  lequel  on  remarque  des  ca- 
ractères d"une  écriture  dillérente,  et  qui 
semblent  avoir  été  gravés  après  coup.  Dé- 
j;ourvuqueje  suis  ici  de  tous  les  matériaux 
nécessaires  aux  études  épigrapliiques,  je  ne 
puis  expli(iuer  ces  caractères  :  je  les  ai  ce- 
jiendant  relevés  avec  soin. 

Je  n'entreprendrai  point  de  faire  ressortir 
loules  les  consé(]m!nces  que  l'on  peut  tirer 
de  ce  monument,  dont  vous  apprécierez,  je 
n'en  doute  pas,  loule  l'importance  ;  je  crois 
cependant  devoir  vous  soumettre  un  rap- 
jirochement  qui  me  paraît  offrir  un  assez 
grand  intérêt  :  ainsi  (jne  vous  venez  de  le 
voir,  Marcus  A'alerius  Senecio  était  légat 
impérial  en  Namiilie  sous  le  règne  de  Cara- 
calla  (-212-217  do  notre  ère).  Or,  j'ai  trouvé 
dans  les  débris  de  la  principale  porte  du 
camp  de  la  l<''gioii  111'  Augusta,  ^  Lambèse, 
une  [lierre  qui,  après  avoir  servi  de  jné- 
doslal  il  une  statue  élevée  à  cet  officier  par 
les  éclaireurs  [xprcithilurcs)  de  la  légion, a  été 
ensuiletaillée  pour  faire  [)arliedela  corniche 
de  la  porte  que  je  viins  (le  nonnner.  F.a  coti- 
séqucnce  ;i  tirer  de  ce  fait  est  facile  l\  trouver: 
c'est  que  ce  camp,  d'uil  les  di'rnières  Iraci's 
vont  bienlùl  disparaître  sous  la  icoclio  des 
carriers  et  des  tailleurs  de  pierres,  a  été, 
sinon  construit,  du  moins  réparé  assez  long- 
tcnifis  après  le  règne  de  llaracalla. 

Après  les  ruinrs  de  Lolb-bordj,  je  visitai 
celles  de  Sidi-el-Iladj.  situées  à  l'extrémité 
occidentale  de  la  vallée  d'IOl-Kanlara,  au 
point  iiù  la  route  de  l$iskara,  a|)rès  avoir 
passé  deux  fois  la  rivière,  cliange  de  direc- 
tion et  t(jurne  briHfpn'ment  au  sud  (I),  et 
celles  du   //ummiJm,  situées  il  WOO  mètres 

(1;  J'ai  r>'ii(.(inlrù  on  cvl  ciiilroil,  à  g.uirlic  cl  à 
Çîiclijiio  ilisl.iiice  lie  la  rouie,  un  \ciil.ililc  i/u'iiii'ii. 


|ilus  loin  dans  celte  direction.  La  présence, 
au  n)ili('u  de  celles-ci,  d'une  abondante 
sonice  thermale  et  sulfureuse,  y  a  fait  voir, 
mais  h  tort,  ainsi  (jue  je  le  démontrerai,  les 
débris  de  la  station  désignée  dans  la  Table 
Ibéoiiosienne,  sous  le  nom  d'.f r/iar  llcrculis. 
Je  n'y  ai  découvert  aucune  inscription  ;  mais 
à  trois  kilomètres  |)bis  loin,  j'ai  rencontré 
sur  le  bord  de  la  roule  deux  bornes  mil- 
liaires,  appartenant,  l'une  au  règne  d'ftla- 
gabal  (219  de  notre  ère),  l'autre  h  celui 
de  Trébonien  Galle  (252);  celle-ci  mérite 
d'éde  citée  à  cause  de  la  manière  dont  y 
sont  écrits  les  noms  de  cet  empereur  et  de 
son  fils. 

linpCscs  C  Vibi 
o  Tribonio  Ga 
llo  invirlo  p  fc 
lici  Avg  p  p  I  r  p  c 
os  bis  procès  cl 
imp  Ca's  G.  Vilil 
o  VcMvniio  V 
oivssianoi 
nviclo  pio  Ici 
ici  .\vg  p  p  [r  p 

ces  pr 

V. 
Jmperutori  druiri  Cuio  Vib'w  TriOonio  Cnllo  in- 
l'ulopio  ft'tici  Angusio,  pntri  piilriœ,  iribuiiiciii  po 
teslale,  coiisuti  bis,  proconsiili,  et  imperatori C.œsari 
Cnio  Vibio  Yelititmio  Volwisiinio  invicio ,  pio  fetici 
Augusto,  polri  pntriœ,  tribnuicia  poleitatc,  cuusuli, 
pr[oconsuii].  —  Y. 

Le  fragment  suivant,  qm-  j'ai  découvert 
il  un  milli^  plus  loin,  dans  les  ru'nes  nom- 
mées parles  Arabes  rnchir-Sctta-Ouine,  m'a 
prouvé  cjue  les  milbs,  sur  celle  route,  se 

coniptaieiil  du  nord  .■ni  sud  : 


.NS  111!  PUO 

l'i 

M 

Or  il  y  a  précisément  une  ruine  considéiable 
à  six  milles  romiins  au  nord  d'Iincliir-Sella- 
Ouiric,  h  trois  milles  également  au  nord  du 
Ur.iiimflm  :  c'est  celle  de  Sidi-rt-Hadj.  C'est 
donc  là  (prétait  située  la  station  pruicipale. 

Cette  station  ne  pouvait  être  ijuc  celle  d'X- 
i/iiir  IJcmilis,  qui  est  indi(|uée,  dans  la  Ta- 
ble lliéodosieniio  comme  se  trouvan!  à  neuf 
milles  au  sud  de  celles  de  Cnlccus  llcrculis, 
et  à  six  milles  au  nord  d'une  autri'  slalion 
dont  le  nom  a  élé  omis  sur  ce  dociinietit.  Or 
il  y  a  environ  neuf  milles  enire  Kl-Kantara 
et  Knchir-Sidi-el  Hadj,  el,  entre  ce  dernier 
point  el  lùichir-Sella-Ouinc.  la  dislance,  on 
vient  de  le  voir  par  bs  bornes  niilliaires 
dont  j'ai  transcrit  les  inscriptions,  est  exac- 
teiiiiiil  de  six  milles  rijmains.  Il  ne  iicut 
donc  y  avoir  ilc  doule  :  les  ruines  de  Sidi-el- 
Hadj  sont  celles  d'Atjuœ  llcrculis,  cl  les  rui- 
nes de  Sellu-Uuine,  celles  de  la  slalion  re$- 


C53 


LAM 


OTPICKAPIÎIE. 


LAM 


cr.i 


tée  anonyme  sur  la  ïnljle  do  Peutiiisor. 
Ainsi  (ju'il  résulte  de  Tune  des  inserip- 
t'ois  que  j';ii  irnnscriles  au  comnienccuiiiit 
tle  ce  ra|i|)orl,  les  milles,  sur  la  voie  militaire 
qui  coiuluisnit  de  Lnmiiœsis  à  'l'Iicveste,  eu 
passanl  par  le  Sahai'a,  se  coinplaienl,  dans 
■les  iiiscriplions  des  bornes  niJll  aires,  l\  par- 
tir de  la  |ii'emière  de  ces  deux  villes.  Celles 
que  je  viens  de  citer  pré-entont  un  auti-e 
point  de  dé])art  ;  on  peut  donc  en  concluie 
qu'elles  ne  se  Irouvent  pas  sur  celte  voie. 
En  eliVt.  si,  après  avoir  passé  une  premièi'c 
fois  la  rivière,  à  rexlrémilé  occidi'Utale  de 
]a  vallée  d'El-Ka'iiara,  au  lieu  de  la  passer 
une  seconde  fois  en  face  d'Eicliir-Sidi-el- 
Hadj,  on  longe  sa  rive  droite,  on  foule  une 
voie  rouia  ne,  qui,  suivait  tous  les  détours 
de  la  rivière,  conduit  au  point  où  jetais  ar- 
riv('^  par  un  chemin  plus  direct,  ;i  Encliir- 
Sella-Ouine  ;  et  sur  celle  voie,  à  Sbah-Me- 
ghata,  localité  située  h  quinze  cents  mètres 
au  sud-ouest  d'E:icliir-Sidi-el-Hadj,  on  ren- 
contre quatre  bornes  ujilliaires  dont  M.  Cai- 
buccia  m'a  come.niniqué  les  inscriptions. 
Trois  appartiennent  aux  règnes  de  Philippe, 
de  Maximin  et  do  Caracalla  ;  voici  le  (pia- 
trième,  qui,  outre  son  importance  comme 
monument  géographique,  présente,  au  [)oint 
de  vue  histori([ue  et  arcliéologique,  un  vé- 
ritable intéièl. 

Iiiip  Cacs  P  He 

l\io  Pcreva 

LC  Avi.'  p  p  irib  p 

cos  II  1  Nacvio 

Qvaciraliaii 

o.  eg  Avg  pr 

])r.  Laiiihaese 

inip. 

Villl 

Ce  monument  a  été  mal  lu  ;  mais,  tout  al- 
téré qu'il  est,  on  peut  le  restituer  facilement 
et  d'une  manière  certaine;  voici  ce  qu'on  doit 
y  lire  : 

Imp.  Caes.  I'.  He 

Ivio.   Per[liM]a 

c[i].  Avg.  p.  p.  irb.  |p. 

COS.  u.  [L].  Nacvio 

.  ,  Qvadratian 

0.  leg.  Avg.  pr 

pp.  [A].  Lainbaese 

111.  p. 

Imperniuri  Cu'snri  Pitblio  llelvio  Perlinaci  Aiifjuno, 
palii  pallia',  Iribiiniciii  poteslale,  consuH  II ;  Lticio 
Nœvio  Quiidratiano  leijalo  Auginti  pro  prwlore.  .1 
Lambœse  millia  pinsuum (1) 

(I)  Lps  lesliuilions  de  la  (kniviome  ligne  et  (Je  la 
troisième  n'o'il  pasjiesoin  (PèU-e  jnsliriées;  à  la  qua- 
trième, la  copie  do  M.  Carliiiocia  pone  tus  m  ;  mais 
PerliiKiX  n'a  èlo  que  deux  lois  consul  :  il  faul  dcmc 
délaclicr  un  i  dn  cliinVc  m  pour  y  voir  l'initiale  L  du 
prœiwmfii  de  Lnciiis  ,\',tiius  Qundral'uinus.  Ce  nio- 
iinnienleslle  .seul,  jusqu'à  présent,  qui  nous  fasse 
çoiinailro  te  légal  iuqiérial. 


Le  cliilfre  viii  qui,  sur  la  copie  do  M.  Car- 
buecia,  termine  celle  inscri|ition,  ainsi  que 
les  trois  autres,  est  beaucoup  trop  faible,  et 
forme  une  évidente  contrad  clion  avec  les 
mots  .1  Lamiiœ.te  ([m  le  précèdent.  Comme 
il  est  impossible  de  le  restiluer  par  conjec- 
ture, je  me  profiosais,  à  mon  relour.  (le  |  as- 
ser  par  Sbah-.VIeghala,  et  de  vérilier  sur 
les  monuments  eux-mêmes  ces  curieuses 
inscri|dions.  Malheureusement,  le  spahis 
qui  m'accompagnait  et  devait  me  servir  de 
guide  était  étranger  au  pays,  et,  comme  il 
n'entendait  pas  un  mot  (leiVaîi(;ais,je  ne  pus 
lui  faire  comprendre  la  direcliôn  que  je  vou- 
lais suivre.  Quoi  qu'il  en  soil,  celte  inscrip- 
tion piouveque  la  voie  sur  le  bord  de  laquelle 
elle  a  été  trouvée  était  la  continuation  de  la 
grande  voie  nidilaire.  Ainsi  que  je  l'ai  dit, 
depuis  Enchir-Sidi-el-IIadj,  jusqu'à  Enchir- 
Seila-Ouine,  celte  voie  suit  constamment  le 
cours  de  la  livière;  elle  devait  ôire  Iréquem- 
ment  submergée  à  l'éiioiine  de  la  ((iulo  des 
neiges  dans  l'Aurès,  et  l'on  com^oit  que, 
pour  éviter  cet  inconvénieni,  on  ait  coiislrnit 
rembranchemcnt,  d'ailleurs  plus  direct,  que 
j'avais  suivi. 

La  station  d'Aquœ  Ilcnulis  devait  exister 
avant  l'exécution  de  cet  embranchement  ; 
c'était  alo;s  la  slalion  la  plus  rappro;;liée  de 
la  source  therinale  dont  j'ai  (uiilé  plus  liant  ; 
cela  suOisait  pour  qu'elle  lui  em[>runt.ll  sou 
nom. 

Il  était  deux  heures  (|uand  j'arrivai  à  El- 
Oulaia;  j'élais  parti  d'EI-Kanlara  h.  sept  heu- 
res du  matin.  Queliiues  Arabes  étaient  assis 
devant  la  porte  du  caravansérail  ;  ils  se  le- 
vèrent à  mon  ap[)roche,  et  je  vis  s.ur  le  banc 
qu'ils  venaient  de  (quitter  l'inscription  sui- 
vante ; 

hnp  Caosarcs  M  Avrelivs  Aiiioninvs  el 
L  Avrelivs  ComiiioJvs  Avg  Geriiiaiii(  i 
Sarnialici  forlissiiiii  aniphillieaU vin 
velvstate  corrvptvm  a  solo  resli 
tvervnt  per  coli  vi  Coiiiinng 

a.  Ivlio  Ponipilio  Pisone  Lacvillo  leg 
Avg  pr  pr  cvraiiie  Aello  Sereno  praef 
Iinperatores  Cœsares  Miirciis  Aiirelins  Anloitiiiiis  et 
Luciiis  AureliusCommodus  Augusli  GerinniiiiiSiir' 
iiialici  fviiisshni  ampliilliealrum  veliisliile  eornipluiit 
solo  resliliiertuU  per  coliorlem  seximn  Coiniuinjeiio- 
rum.  Auto  Julio  Poinpilio  Pisoiie  Lœvillo  leyaloAu- 
ijuslonimpioprœtore,curante  Aelio  Sereno  pyafeclo. 

Ce  monument  avait  été  amené  en  cet  en- 
droit |iar  les  ordres  de  M.  le  colonel  Caibui:- 
cia,  qui  l'avait  trouvé,  à  une  centaine  de  pas 
du  caravansérail,  au  milieu  des  ruines  d'un 
monument  fort  considéiable,  i)robalili:'meiit 
de  ram|)hithé;Ure  dont  il  y  est  question.  Je 
l'ai  fait  transporter  dans  l'intérieur  du  cara- 
vansérail, où  il  sera  mieux  conservé. 

A  la  deuxième  ligne,  le  mot  Commoclus  a  été 
etfacéà  dessein,  mais  pas  assez  ciim|iléte- 
mcnt  pour  qu'on  ne  (luisse  le  lire  encore  Irès- 
dislinclement. 

J'ai  trouvé  îiLambèse,  pvijstlu  imcloiium, 
•aue  inscription  qui  prouve  qu'Aulus  Juiius 


CiS                                I.\M                            DiVTIO.NNAllΠ l.AM                              (536 

Pisd  LiL'villus  L'Iail  lé.^.il  iiiip 'li;!!  c'ii  Nuiiiidic  Thamufjns,   le  miiniciiii;  d('  Vircrundo,  Lioii 

l;i  liciiticMiip  nii'ii''!!  ilii  ri'.;i)i;  (lo  Mari;-Aiirèl(3  plus  iinpoitant  copcndaiit  (lue  Luiiibafudi  il) 

(t"(i  (Ji;  noire  ère)  ;  d'api'ès  L'ellc(juojo  viens  dont  on  y  trouve  Tindiialion,  uiaisipii  [larta- 

di!  transciirc,  Coniniode  avait   re(;u   le  titre  geait  h  |)eu  près  par  nioilié    la    distance    de 

d'Auijuslc  lorsijue  cet  ollicier  était  revêtu  de  (pialorze  milles  qui  séjiarait  ces  deux  villes  , 

ce    i-onnnandcMMent.   Serait-ie  donc    à    tort  tandis  (jue  Vrrccunda  n'était  qu'à  deux   luil- 

ipi'Kckliel  aurait  allribu(';  à  une  même  année  les  de  la  première. 

(177;  des  médailles  do  ce  [)riiicc  |)ortant  l'in-  ■■   D'Hucliir-Sella-Ouino  fi    Biskara  ,    par    la 

dicaiiun  de  la  première  et  de  la  deuxième  route   actuelle  ,   on    com[)te    environ    sei)l 

j)iM<sance   tribuiiiiienne,  et  ne  faut-il   p.is  lieues.  C'est  à  peu  |Mès  l'équivalent  des  dix- 

altrihiuM-  li.'S  premièr'es  à  l'anéc  pri'ci'deUe,  neuf  milles  inilnjués  d.uis  la  Table  entre  Me- 

c'e^t-à-dire  à  TaMuée  17(5  ?  C'est  là,  du  reste,  scir  l'iliai'l  ad   l'iaciimm  ;   la    voie   militaire 

une  simple  i|ueslion  (pie  je  soiuiiels,  sous  antique  était  beaucoup  plus   longue  ,   puis- 

toules  réserves,   à  la  décision  des  uumis-  (ju'elie  offrait  deux  étapes  de  plus  que  cette 

nnlos.  dislance  ;  elle  n'allait  donc  pas    directement 

Ainsi  (p.ie  j'ai  eu  l'iinnneur  de  vous  le  dire  à  la  station  ad  Piscinnin  ,  et  formait  ,  avant 
dans  mon  prr'mier  rappoit,  la  G'  coliorle  d'^- arriver,  m  coude  considéral)le  (2). 
des  C(^nniiar;éniens  est  une  de  celles  (|ui  Je  pense  (|u'au  lien  de  pé'iéli-er  dans  le  Sa- 
étaient  slatioinées  à  Lambiesis,  dans  le  camp  iiara,.par  le  col  de  Sfa,  elle  se  dirigeait  droit 
des  cohortes  auxiliaires,  et  c't'st  la  seule  dont  au  sud  "en  feuillant  lîl-Oulaia  ,  et  allait  ga- 
le nom  se  lise  encore  dans  linsciiption  du  gnei',  par  un  col  d'un  accès  infiniment  moins 
piéd(;slal  de  la  gi'ande  colonne  dont  ce  cainj)  dillicile,  l'onsis  du  Tolga  ,  qui  .  représente 
était  orné.  (]ette  inscription  est  d'une  é|)0-  pour  moi  l'ancienne  Mvaar  Filia.  J'ai  suivi 
(|ue  assez  tardive;  la  forme  des  caractères  celle  mule  Ji  mon  retour,  et  ,  dans  un  trajet 
(lont  elle  se  compose  ne  permet  guère  de  la  d'environ  douze  Heucs  ,j'ai  rencontré  (jucl- 
f.iire  remonter  jilus  haut  que  le  règne  de  ques  ruines ,  peu  inq)or;antes  il  est  vrai, 
Diorlélicn  (28.J  de  notre  ère).  Celle  ((ue  je  niais  assez  ccjiendant  |)our  que  l'une  d'elles 
viens  do  transcrire  est  do  l'année  17(3  ;  ainsi  puisse  èlre  considérée  comme  celle  d'une 
la  C'  cohorte  des  Commagéniens  aurait  été  nuinsio. 

chargée,  pendant  plus  d'un  siècle,  de   veil-  Jl'    viens    de    dire    que   l'oasis  de   Tolg;» 

1er  avec  la  légion  lll'  .Vugusia  à  la  sécurité  représente  pour  moi  l'aiRnenne  Mcsar  l''ilia  ; 

des  mêmes  fronlières.  Singulière  immobilité  en  etl'el,    .Monsieur   h;  ministre,  la  distance 

dans  des  choses  i|ui,  chez  nous,  sont  soumi-  entre  cotte  oasis  et  celle  tle  Biskara  est  ^  peu 

ses  ?i  de  si  fréquents  changements  !  pi'ès  la  mémo   (pie    c(ille   (pji    est  iiidi(]née 

Quel  était  h-  nom  de  la  ville  des  ruines  de  i'"i's  la  Table  entre  Mesar  Filia  et  ad  Pisci- 
laqueile  provient  celt(î  inscrijilion  '?J'ai  visité  ""'«  ."  et  le  village  de  Tolga  ocini|ie  certaine- 
ces  ruines  avec  le  plus  grand  soin;  elles  cou-  mciil  la  jihue  d'un  établissement  romain,  et 
vrent  une  étendue  de  terrain  fort  considéra-  nième  d'un  établissement  considérable;  à 
ble  ;  j'y  ai  trouvé  [ilusieurs  iiiscri|)lions  fu-  l'ouest,  il  est  encore  entouré  de  murailles 
néi-aires;  mais  aucune  ne  m'a  four  idedon-  formées  d'énormes  |)ierres  de  taille  et  de 
nées  ))our  résoudre  la  (pieslion  (lue  je  viens  consliuclion  romaine;  dans  l'intéi-ieur,  .j'ai 
de  poser  :  le  fail-on  d'une  manière  salisfii-  remarqué  les  soubassements  d'une  citadelle 
saute  en  disant  que  que  ce  nom  est  Mcsar  qui,  autant  (pie  j'en  ai  jm  juger  ,  car  elle  est 
Filin,  in(li()ué  par  l'auteur  de  la  Table  théo-  divisée  en  un  grand  noubrede  maisons,  est 
dosienne  comme  celui  de  la  station  la  plus  l'Our  le  pi  lU.  semblable  à  celles  de  Timegad 
rapprochée,  vers  le  nord,  de  celle  de  (/(//'(A--  et  de  Liinbèse  ,  et  (|ue  j'attribue  comme. 
cinam,  ([ue  l'on  s'accorde  à  Placer  à  Biskara"?  celles-ci  l,  répoipie  byzantine  ;  j'ai  vu,  dans 
Je  ne  le  |i(Mise  pas.  le  mur  d'une  maison,  un  bas-relief  exlrême- 

lùilre  Mcsdi-  Filia  et  la   station    anonyme  '"i'"t  f'i'ste,    mais    de    travail    évidemment 

dont  j'ai  reconnu  l'emplacement   à    Enciiir-  lomain  ;  entin,  à  l'ouest  et  au  nord  de   l'oa- 

Sel-la-(Juine,  on  nnnanpie  sur  la   Table  lin-  ^i''  '  'e  subie  du   désert   est    mélangé    d'une 

dicalion  d'une  autre  station  ,  dont  le  scribe  immense  quantité  do  débris  do   poterie   ro- 

aïKpiel  nous  devons  la  copie  de  ce  jirécieux  niaine. 

dO(  ument  a  omis  ,  non-seulement  le  nom  ,  A  Lichmia  ,   prinin|)al   village  d'une  oasis 

mais  aussi  la  distance  aux  deux  stations  en-  située  à  deux  milles  à  l'est  de  celle  de  Tolga, 

tro  les(iuelles  elle  se  trouve.  Il  est  donc  im-  j'ai  vu  aussi    des    murs    romains;    mais  je 

possible  de  déterminer  la  positionde   cette  "'''  P*'int  remanpié  de  débris  de    poterie, 

station:  mais  on  p(nil  allirmer  iju'elle  ne  se  '-^'S  ruines  récentes  de  Zaatcka  ,  i|ui  fout 
tr(juvait  jiasà  l'^l-Outaia;  car  la  distance,  de 
deux  milles  à  i}eine  ,  (jui  sépare  ce'  derni(n' 

point  d'Knchir-Sella-Ouine  n'a  jamais  pu  for-  (!)  ("esi  .ùmi  (pio  ce  n.mi  oi  tVril  <l:iiis  la  T:il)le. 

iiKM'  \un'.  étape,  et,  il  ne  faut  jias    l'oublier  ,  Je  cniis  piiiiNoir  ilciiioiuror,  :iii    iimyi'ii  il'inu'  iiis- 

la  'l'able  thé(jdosienne  n'est  qu'une  sorte  de  ci'ipiimi  (|iic  j'.ii  ((niiéc  dans  les  ruines  de  coiie  lo- 

livre  de  jioste   ligure  ,  ou  de  carte  routière  ,  ',;''"''•  M'i'i'  '''vaii  s'écrire,  au  iioiniiiaiif,  Lumha 

.sur  la(pielle  les  gîtes  d'étape  sont  seuls  indi-  ''"'î''",^-          .      ,                     ,,     .       . 

.piés.  Uuel.pie  considérable  (ju'ait  d.mc    été  ,.  <7  •■'"  '''M-'cicds  pas  n.cr  .pi  d   "  .\.;'.'>  ';''  ""'' 

I.Mll.!  dont  les  runies  se  voient  a  Ll-(»utaia,      |,„,^,,., . ,.,.  ,,,„.  j,.  „,.  ,.^,,1,  ...s.c'cs c  r.nir  nn.ic. 

0  le  n  a  jamais  dû    y    être  mentuMinée,  pas  sdii.la  uramlc  vi.ic  iiiiliiaiiv  .loin  la  laljlc  ili.-0(l«<- 

plus  (|Ue  ne  1  est,  sur  la  voie  de   l-ainOœiii:    à  sinme  nous  a  coiisoim-  lu  trace. 


637 


LAM 


DKriClUPIIlE. 


LAM 


C5S 


parlio  cIo  la  iiiôaie   oasis  ,    ne   uront   oliert 
aucune  Iraco  de  l'orcupation  romaine. 

Je  partis  d'El-Oulaia  le  2  février  ,  h  huit 
heures  <lu  matin,  et,  inali^ré  le  vent  du  dé- 
si-t,  qui  souillait  avec  une  violence  extrême, 
j'arrivai  à  Biskara   à  une  heure  après  midi. 

Ainsi  que  j'ai  euriionneur  de  vous  le  dire, 
on  s'accorde  à  [)lacer  Ji  Biskara  la  station 
indiquée  dans  la  Table  tliéodosienne  sous  le 
i:oni  de  ad  Piscinam.  Oa  a,  en  etïet  ,  remar- 
([ué,  entre  le  nom  moderne  de  l'oasis  et  ce- 
lui do  cette  station,  une  certaine*  analogie, 
et,  à  2  hilomèlrcs  au  nord-ouest  de  Biskara, 
se  trouve  une  source  thermale  et  sulfureuse, 
à  laquelle  cette  localité  a  pu  emprunter  son 
nom  ancien.  J'ai  visité  cette  source  ,  et  ,  au- 
tour du  bassin  au  milieu  duquel  elle  sort  de 
terre  h  gros  bouillons,  j'ai  vu  les  restes  d'un 
revêtement  en  pierres  détaille;  c'était  là 
certainement  une  Piscine  romaine. 

Au  nord-est  do  l'oasis  ,  sur  la  rivo  gauche 
de  la  rivière,  on  voit  les  traces  d'une  grande 
ville,  traces  peu  ap|iarentes,  il  est  vrai,  et 
consistant  seulement  en  de  longues  lignes 
de  moellons  et  de  cailloux  roulés  ,  qui 
forment  saillie  sur  le  sol  nivelé  par  les  allu- 
vions  elles  atterrissements. Les éditices cons- 
truits en  jiierres  de  taille  ont  dû  être  ex|)loi- 
tés  couîine  carrières  pour  les  besoins  de  la 
ville  arabe  ,  tlans  laquelle  on  rencontre  ,  on 
effet,  assez  fréquemment  de  ces  pierres,  qui 
forment  contraste  avec  le  mode  de  construc- 
tion adopté  par  les  habitants  des  oasis. 

A  l'est  do  la  vaste  jilaine  oii  j'ai  fait  ces 
observations  s'élèvent  (  ncore,  à  plus  de  dix 
mètres  au-dessus  du  sol,  les  ruines  d'un  édi- 
fice construit  en  moellons  et  en  briques  (1). 
J'y  ai  reconnu,  à  la  jiremière  vue  ,  des  ther- 
mes romains,  et,  h  peine  avais-je  émis  cette 
conjecture  que  j'ai  eu  le  plaisir  de  la  voir 
contirmée  i)ar  la  tradition.  J'étais  accompa- 
gné dans  cette  excuision  par  M.  Séroka  , 
chef  du  bureau  arabe  do  Biskara;  il  eut  l'o- 
bligeance de  faire  appeler  l'imau  d'une  mos- 
quée voisine,  dont  la  famille,  fondatrice  de 
ce  pieux  éiablissement  ,  le  dessert  depuis 
des  siècles,  et  il  en  ap[:rit  que  la  ruine  iine 
nous  examinions  s'appelait  le  Ilammâm,  mot 
arabe  qui  signilie  bain.  L'imau  ajouta  qu'il 
avait  entendu  dire  l\  son  père  que  des  con- 
duits souterrains  réunissaient  ces  ruines  à 
une  tour  située  dans  le  lit  de  la  rivière.  Nous 
allâmes  immédiatement  visiter  cette  tour, 
qui  est  de  forme  carée  ;  et  a  10  mètres  de 
côté  sur  12  à  13  de  hauteur.  Elle  est  cons- 
truite en  pierres  de  grand  a|i|iareil,  couron- 
née à  son  sommet  par  une  élégante  corni- 
che, et  ne  firésente  d'autre  ouverture  qu'une 
brèche,  (-ratiqnéi^  à  l'un  de  ses  angles  par 
des  chercheurs  de  trésors.  11  n'est  pas  aisé 
de  se  prononcer  sur  la  destination  de  ce 
curieux  monum.'nt  ;  peut-être  cependant  ne 

(1)  J'ai  reiiiannié  dans  cos  ruiiios  des  voûtes  en- 
lièreiiieiil  l'orincos  de  vases  en  Icrre  ciiilc,  de  forme 
eyliiidiiiiiie,  et  s'eniluiilanl  les  mis  lUiiis  les  autres. 
J'ai  fait  la  même  remanine  dans  les  lliermes  de 
Tlionda,  dont  je  parlerai  lonl  à  l'heure.  Les  dccom- 
l:ies  de  ceux  de  Lainbcsc  contieimeni  une  iiumciise 
(liiantilé  de  ces  vaijcs. 


serait-on  pas  très-éloigné  de  la  vérité,  en 
supposant  que  c'est  une  des  piles  du  jiont 
qui  établissait  une  comraunicatiou  entre  la 
vdio  antique  et  la  rive  occidentale  delà 
rivière. 

Cette  rivière,  ou  plutôt  ce  torrent,  em- 
porte tous  les  hivers  une  partie  de  ses  rives. 
Sur  la  rive  gauche,  qui  depuis  que^iues  an- 
nées est  surtout  ex|iosée  à  ses  ravages  ,  les 
eaux  ont  mis  à  nu  des  murs  de  quais,  cons- 
truits, comme  la  tour  dont  je  viens  de  par- 
ler, en  énormes  pierres  do  taille.  En  remon- 
tant ces  quais,  j'ai  vu,  encore  à  demi-en- 
terré  dans  la  berge  ,  un  fragment  d'amphore 
de  plus  d'un  mètre  de  hauteur.  L'iman  nous 
a  dit  que  les  découvertes  d'objets  de  cette 
nature  n'étaient  pas  rares  en  ce  lieu  ,  et 
qu'étant  enfant  il  avait  vu  tirer  de  terre  un 
vase  semblable,  parfaitement  conservé,  et 
dans  lequel  il  aurait    pu  entrer  facilement. 

Telles  sont,  Monsieur  le  miinstre,  les  tra- 
ces de  l'époque  romaine  qui  sont  restées 
dans  la  capitaledesZibàn  ;  toutes  faibles,  tout 
effacées  qu'elles  sont,  elles  sullisent  pour  dé- 
montrer que  cette  localité  avait,  h  cette  épo- 
([ue,  une  importance  au  moins  égale  à  celle 
qu'on  lui  reconnaît  aujourd'hui. 

Les  |iremières  ruines  que  l'on  rencontre 
à  l'est  de  Biskara  sont  colles  iJe  Thouda  ,  qui 
en  sont  éloij;nées  d'environ  20  kilomètres. 
M.  Boudville  ,  commandant  supérieur  du 
cercle,  a  eu  la  bonté  de  m'y  conduire  lui- 
même.  Nous  les  avons  visitées  en  détail  ; 
nous  y  avons  vu  plusieurs  fûts  de  colonnes 
de  3  à  k  mètres  do  longueur  et  d'une  seule 
l)ièce  ;  des  restes  de  tliermes  presque  aussi 
considérables  que  ceux  de  Biskara  ;  enfin, 
sur  une  pierre  de  0™,  70  de  long  et  de  0"",  40 
de  largo,  j'ai  copié  rinscrijition  suivante, 
qui,  toute  mutilée  qu'elle  est,  a  cependant 
une  certaine  im|ioi tance,  ])uis([u'elle  semble 
avoir  fait  [lartie  d'un  édilice  chrétien  ,  et 
qu'à  en  juger  {lar  la  foiiue  des  lettres  (1), 
surtout  |iar  celle  de  la  lettre  E,  je  la  crois 
de  l'époque  byzantine. 

1PUA£C0RU. 

Les  environs  de  Thouda  ont  été  le  théâtre 
d'un  grand  événement  ;  c'est  là  (|ue  Sidi- 
Okbtt,  le  conquérant  arabe  de  l'Afrique  sep- 
tentrionale, a  été  vaincu  et  tué.  Une  mos- 
quée a  été  élevée  sur  le  champ  de  bataille 
pour  recevoir  les  restes  de  ce  héros  de  l'is- 
lamisme, et  autour  s'est  formée  une  ville  de 
son  nom,  dont  les  matérisnx  ont  été  pris  à 
Thouda.  C'est  ainsi  que  celle-ci  a  été  réduite 
à  l'état  où  nous  la  voyons  aujourd'hui  : 
sauf  les  débris  que  je  viens  de  signaler,  et 
qui  sont  groupés  autour  de  linéiques  miséra- 
bles cabanes  en  terre  encore  habitées  ,  lu 
reste  do  l'emplacement  occupé  par  la  ville 
antique  ne  présente  plus  ([ue  des  traces  de 
uiurs,  indi<[uées  par  de  légères  saillies  dans 
la  i)laiue,  et  quelques  masses  de  décoiijbrcs 
éjiarses  çà  et  là,  et  couvertes  par  le  sable 
qu'amoiKelle  incessamment  autour  d'elles  le 

(1)  Ces  lettres,  qui  sont  Irè's-alloiigces,  oui  0'",'2U 
do  hauteur. 


61) 


LAM 


riCTioN>;A;:\Ë 


LA  M 


640 


veut  (lu  d/'scit.  (^l'.s  (1  •coiiilx'os  O'il  i.Ojp.n- 
(laiil  assez  (l'iinporlarico  |>niii-  que  ,  !(irs  des 
travaux  lie  n'^pai-alioii  cxùiMlt^s  à  la  mosiiuén 
(le  Sidi-Okba,  pciulaut  m'Ui  si'jour  dans  le 
Suliara,  on  ait  |)U  eu  cxliaire  la  jilus  grande 
])ni'tiu  des  luiciucs  euiidoyées  dans  ces  tra- 
vaux. 

Dans  l'oasis  de  Sidi-Okba,  que  j'avais  vi- 
silée  avant  lie  nie  rendre  à  Tliouda,  on  ren- 
contre à  chaciue  pas,  ainsi  que  je  viens  de 
le  faire  pressentir,  des  jnerres  romaines. 
J'ai  copié,  dans  la  7;;aison  du  elieik,  i"i  is- 
cription  suivante  : 

D  K  0 

iavicio 
MMl(;]>sivs 
Mcssor 
l)r;iel'i'0 
pio  sv;i  sa 
Ivle  cl  svo 
ivm  iluiivo 
coiisllivii 

Deo  iinic:o,  Mnrciis  !i}[e]s!iius  lUessor,  prtvfeclus 
coliorli/:,  pru  suit  suinte  el  suoium  tlcituo  (I) 
cunatiluil. 

,  C'est  la  dédicace  d'un  autel  consacré  au 
dieu  Mithra,  par  le  préfet  d'une  coliorle, 
qui  n'est  pas  noniiné!.';  ce  qui  pmuve  qu'elle 
résidait  ordinairement  h  Tliouda  (2).  Si,  de 
ce  que  nous  savons  pour  la  légion  l!l'  An- 
gii'^la  et  pour  la  cohorte  VI'  des  Cuinma- 
géniens,  ou  peut  tirer  une  conclusion  rela- 
tive à  cette  nouvelle  cohorte,  on  doit  su|i- 
poser  qu'elle  n'avait  pas  clungé  de  rési- 
denre  h  l'époque  oij  la  Notice  de  l'einpirc 
a  été  rédigée,  on,  du  moins,  ce  qui  serait 
une  conclusion  moins  absolue  et  plus  l'aci- 
Jeinent  admissible,  que  Tliouda  était  encore 
h  celte  époipie  une  ville  de  garnison  et  la 
résiil(iicr  d'un  olliciei'  su|)érieur.  On  peut 
donc  espérer  de  reliouvei'  le  nom  ancien  de 
cette  localité  dans  la  lisle  de  celles  où  ré^i- 
daient  les  prtrpDsHi  liiniliim  déjiendants  du 
comte  d'Afrique,  liste  que  nous  a  conservée 
le  précieux  ilocument  quejiî  viens  de  citer. 
Or,  la  deuxième  de  ces  localités  est  précisé- 
ment Gcmellœ,  qui  ligurcidans  la  Table  tliéo- 
dosieiine  coiiime  première  station  à  l'est  de 
ad  Piscinam.  Il  est  vrai  que  la  dislance  de 
33  milles,  indiipiée  entre  ces  deux  stations, 
est  de  beaucoup  supérieure  h  celle  (|Ue  l'on 
compte  entre  Biskara  et  Tliondji.  On  verra 
si  c'est  une  raison  siillisanle  pour  i'aii'e  n  je- 

(I)  11  y  a  liiiM»  ilriiun  cl  non  siio,  i|iic  l'on  s'atlcri- 
(lr;iit  pliiUH  ;i  Ikimvci  ici.  Il  |);ii;iil  ilnnc  cviilcnl  que 
M;iiTc.s  M;ls^ins  Mcssni'  :iv;iil  ciinsacro  fcl  aiilcl  en 
i-(Miipl:i(('ni('iit  d'iiii  ;nili(',  olloil  inécéiiemiiionl  par 
lui,  cl  qui  avait  ('ti'  délniil. 

{-1)  J'ai  inmvc  tic  niOuic  ;i  Lanibcso  un  yraiid 
nonilni;  d'iusciiplionsoii  soûl  lucnnonrics  dos  soldais 
cl  des  SDUs-onicicis,  avec  la  simple  ipialilicaljoii  de 
MIL.  Li  !..  »ii/cs  lc(ji<iui!i,  su;.  i.KG.  sifiiii j'tT  /(7/;(iais,  elc. 
(les  iu<licalii)iis,  i|ul  eussent  elé  iusullisauU's  dans 
nue  \ille(pii  n'i'i'il  pas  éli'  la  n'sid''iice  d'inie  l('^i(Hi, 
ne  |iou\aicnl  ici  douui'i'  lieu  ii  aucune  iuccriiludi'  ;  l'U 
ll^s  lisaid.on  S'ippli'ail  naUiiclieincnl  le  iiinuiTO  cl  le 
lioni  de  la  légion  III'  Augusla. 


1er  la  conclusion  que  semblent  amener  les 
eo'isidératioiis  ipii  précèdent. 

M.  Séroka  éianl  appelé  |)ar  ses  fondions 
à  lîl-Faijd,  village  arabe  situé  à  23lie'i(>s  au 
sud-est  de  Biskara,  sur  les  bords  de  VOued- 
el-Arab ,  M.  le  commandant  Boudville  me 
proposa  de  l'accointiagner.  C'était  m'olfrir 
une  excellente  occasion  d'atteindre  lo  prin- 
cipal but  de  mon  vovagc  dans  le  Sahara  :  je 
ni'e  ni  pressai  d'accepter. 

Nous  |)ar',imcs  de  Biskara  le  H  février,  à 
six  heures  du  matin;  à  neuf  heures  nous 
traversions,  par  une  pluie  ballante,  l'oasis 
de  Sidi-Okba,  et,  à  midi,  nous  dressions  nos 
tentes  au  bord  de  VOurd-Ilinis,  ii  MansoU' 
n'nh,  près  <le  la  sma'a  du  caid  de  ï'Altmar 
Khnddou ,  Si  Ahmed  bey  ben  Chcnnouf, 
lin  sortant  de  l'oasis  de  Sidi-Oklia,  nous 
avions  rencontré  la  voie  romaine  et  nous 
l'avions  suivie  pendant  près  d'une  heiiie(l), 
puis  nous  l'avions  laissée  à  notre  gauche, 
Iioiir  nous  diriger  vers  le  sud-est. 

Le  temps  avait  été  constamment  iduvicux 
|)endaiit  lout  ce  ti-aj(>t.  Il  païul  se  remellre 
au  beau  dans  l'après-midi;  mais,  vers  le 
soir,  la  (iluie  recommença,  et  elle  ne  cessa 
qu'assez  tard  dans  la  matinée  du  lendemain. 
ÎVous  fûmes  donc  forcés  de  séjourner  le  12  à 
iMansouriali. 

Le  i;j,  le  tmnps  était  inagnirnjue.  Nous 
])artîmes  \\  sejit  heures  un  ([uail  du  malin, 
dans  la  direction  du  nord-e.-t;  à  huit  heur  s 
Iriiis  quarts  nous  visitions  la  cliannanle 
oasis  {VAin-N'ujn  (2;,  et  à  dix  heures  et  de- 
mie nous  faisions  lia'.le,  pour  déjeuner, 
près  de  la  mosquée  de  Sidi-Saiah  ,  séjour 
alfieux  ,  complètement  dépourvu  de  végé- 
tation, ofi  vivent  cependanl,  dans  iiuelipies 
bouges  d'un  aspect  repoussant,  Irois  ou  qua- 
tre iiiiséiables  familles,  (]ui  n'ont  d'aulre 
boisson  (pie  l'eau  saunnllre  et  forlemcnl  sul- 
fureuse (pi'elles  tirent  d'un  puits  voisin. 
An  moment  de  notre  arrivée,  une  grande 
feinm(> ,  noire  et  sèche ,  vôlue  d'un  haïe 
bleu,  piétinait  dans  la  houe,  [irès  de  l'ori- 
(ice  de  ce  puits  ,  sur  un  burnous  qu'elle 
prétendait  ainsi  laver.  Elle  s'enfuit  à  noire 
approche,  et  nous  laissa  la  libre  dis|)Osilioi 
de  cette  source  d'une  luuriijle  boisson,  dont 
il  fallut  bien  pourtant  nous  contenter.  Il 
était  midi  un  quart  quand  nous  ipiittilmes 
ce  séjour  peu  regrettable;  nous  primes  la 
direction  du  sud-est,  et  arrivâmes  h  ipialro 
heures  aux  leiilcs  des  Oiilcd-Ainor,  sur  la 
rive  gauche  de  VOued-cl-Andi.  Pendant  cette 
journée,  quoique  nous  eussions  plusieurs 
fois  changé  do  dircclion,  nous  n'avions  ren- 
contré ni  la  voie  romaine,  ni  aucune  trace 
d'habilation  romaine. 

Nous  ii'élions  plus  (]u'à  (lualrc  lieues  au 
nord  d'KI-Fayd  ;  nous  y  allâmes  le  lendemain, 


(1)  iNoiis  l'ciii  iiipu'iuus,  iiend.inl  ce  tiajel,  plu- 
sieurs amas  de  det  omliies  (pu;  l'on  expinilail,  c(Mnniu 
ceux  de  Tliouda,  pour  en  cMraire  les  liiiipies 
nécessaires  il  la  icpaiMlimi  de  la  inosqniîe  do 
Sidi-Oklia. 

[i]  i'.vnc.  oasis  est  ili'sii;née  à  inrl,  dans  la  ci  le 
de  l'ijiatinajoi  (1817),  bOU>  le  nom  de  SiHli-Soijn. 


Cil  l.AM  D'EPIG 

14  février;  mais  aup;irnv,int  nous  voulûmes 
visiter  les  ruines  do  Tmiiouma,  silin'ps  à 
trois  lieues  environ  à  l'ouest  do  ce  village 
Ces  ruines  ont  tout  le  caractère  îles  ruines 
arahes,  et,  quoiqu'on  y  rencontre  quelques 
pierres  de  taille,  je  ne  pense  pas  qu'elles 
occupent  la  [ilacc  d'un  élahlissement  romain. 
Quant  au  double  village  d'El-Fayd,  il  n'y  a 
aucune  raison  pour  lui  attribuer  une  origuie 
romaine;  tout  y  est  arabe,  et  l'o'i  ne  peut 
même  faire  remonter  sa  fondation  à  une 
épO(pie  très-ancienne,  son  sol  n'oifiant  qu'un 
faible  exliaussemenl  au-dessus  du  sol  envi- 
ronnant. C'est  donc  à  toit  que  Mannert,  et 
tous  ceux  qui  se  sont  après  lui  occupés  de 
la  géographie  comparée,  de  cette  contrée, 
placent  en  ce  lieu  la  station  désignée  dans 
la  Table  Ihéodosienne  sous  le  nom  de  Tlia- 
budeos. 

On  ne  concevait  pas,  d'ailleurs,  le  motif 
qui  aurait  fait  placer  une  station  à  plus  de 
dix  lieues  des  montagnes  ,  dans  nn  désert 
complètement  dépourvu  deau  pendant  l'été, 
et  où,  en  aucune  saison,  on  n'eût  pu  se  pio- 
cunr  qu'à  grands  Ira  s  et  avec  d'extrêmes 
dillkuliés  les  objets  nécessaires  à  la  vie  des 
Européens. 

L'aspect  de  ces  contrées  n'a  pas  changé 
depuis  les  Homains,  et  les  condiiions  d'exis- 
tence des  [io|)ulalions  qui  l'habitent  sont 
aujourd'hui  ce  quelles  étaient  il  y  a  dix-so))! 
siècles.  Toujours  ces  populations  ont  été, 
pour  la  plus  grande  partie  des  objets  néces- 
saires à  la  vie,  tributaires  des  contrées  si- 
tuées au  iionJ  de  la  chaîne  de  l'Aurès;  tou- 
jour's,  par'  consé(p.ient,  il  a  sufli,  pour  les 
domnier,  de  commander  tous  les  passages 
qui  pouvaient  leur  donner  accès  h  travers 
cette  chaîne  de  montagnes.  C'est  ce  qu'a- 
vaient fait  les  Uoinains,  ainsi  que  j'ai  |)u  m'en 
assurer  au  retour  de  l'excursion  dont  j'ai 
Vhonneur  de  vous  adresser  le  récit. 

Le  15  février,  à  cinq  heures  et  demie  du 
matin,  nous  quitt;lmes  les  tentes  des  Oiilcd- 
BouadUlja ,  près  desquelles  nous  avions 
campé,  a  trois  lieux  environ  au  nord  d'EI- 
Fayd.  Nous  firrres  roule  droit  au  nord,  et 
nous  ne  renconti;hues  la  voie  romaine  qu'à 
une  lieue  au  sud  des  dei'ihères  |ientes  de 
l'Aurès ,  au  bord  de  VOued-Ceideur.  Mais 
depuis  ce  |)oint  jusqu'au  passage  de  VOued- 
Biras,  à  deux  lieues  à  l'est  de  Sidi-Okba, 
nous  ne  la  quittâmes  plus.  Pendant  ce  trajet 
de  près  de  deux  journées  de  marche,  j'ai 
remarqué  de  nombreuses  ruines  romaines, 
dont  l'une  occupe  certainement  l'emplace- 
ment de  la  station  indiquée  sons  le  nom  de 
Thabudeos.  Serait-ce  celle  qui  est  désignée 
par  les  Arabes  sous  le  nom  liardou,  et 
qui  est  située  à  peu  près  à  égale  distance 
de  VOucd-el-Agucf  et  de  VOued-Mnnscf, 
à  2i  milles  à  l'ouest  de  Badès,  (  l  à  30  uiilKs 
à  l'est  de  Thouda?  il  faudra  lépondre  allir- 
inativeruenl,  si  l'on  admet  la  synonymie  de 
ce  dernier  nom  avec  celui  de  Gentellœ. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  déterininalions.je 
crois  avoir  constaté,  et  c'est  là  l'essentiel, 
que  les  traces  de  la  domination  romaine  ne 
s'avancent    pas  dans   le   Sahara   à  plus    de 


hapiiie. 


I.A.M 


642 


deux  ou  trois  lieues  au  sud  de  l'Aurès,  et 
(pu-  ces  traces  consistent  en  ruines  de  for- 
teresses di'Stinées  îi  commander  les  jiassages 
(lui  (h)nnenl  accès  à  tr-avers  ces  montagnes, 
et  l'ii  une  grande  voie  militaire  qui  reliait 
enli-e  elles  ces  dilférentes  forteresses. 

Dès  le  20  février  j'étais  de  retour  à  Lam-" 
bèse,  mais  Ihiver  y  régnait  encore,  et  jus- 
que vers  le  milieu  du  mois  dernier  la  pluie 
et  la  neige  ni'  m'ont  i;uère  pei'niis  de  C(m3 
tiniior  mes  ti'avaux.  Depi.is,  Je  tein[is  s'est 
remis,  et  à  un  froid  de  trois  cl  quatre  dc-jrés 
au-dessous  de  zéi'O  a  succède  une  terapé- 
r'atirre  do  vingt  à  vingt-cinq  des-wés  centi- 
grades. Les  tr'avaux  du  génie,  |Kj;;r'  la  coirs- 
ti'uclion  du  pénitencier  ,  ont  recommencé 
avec  le  beau  temps,  et  les  fouilles  rpi'ils 
font  fair'o  amènent  tous  les  joirrs  des  décou- 
vcr-tes  intéressarrtes.  Je  compte  cependant 
me  rendre  bientôt  à  Zana;  j'en  explor'erai 
les  ruines  aussi  bieir  que  me  le  pei'nrellront 
les  moyens  qui  serimt  mis  à  ma  dis|iosilion 
par  M-  le  colonel  Cœur,  qui  a  succédé  à 
M.  le  colonel  Car'buccia  dans  le  commatide- 
ment  de  la  subdivision.  Les  Ir-avaux  du  gé- 
nie occu|ianl  maintenant  tous  les  bras,  ces 
moyens,  je  ne  puis  me  le  dissimuler,  no 
pourront  êti'e  aussi  considérables  que  ceux 
dont  nous  avons  drsposé  à  Thamirgas. 

LA  MONT  JOIE,  déj)artemeiit  de  Lot-et- 
Garonne  ,  en  France. 

M.  l'abbé  Barrère  a  communiqué  au  mi- 
nistère de  ri'istrirction  publique  (1)  la  no- 
tice suivante  sur'  une  châsse  de  saint  Louis, 
conservée  à  la  Monijoie. 

Cette  petite  châsse  émaillée  lire  sa  [ilus 
grande  imporlrmce  de  la  relique  précieuso 
qu'elle  nnrer'rne.  Ce  moirument,  dont  la  lon- 
gueur est  de  vingt-qrratre  ccnlimèlres  ,  était 
auti'efois  sui monté  de  clochetons  qui  ont 
disparu  aujonrdlrui.  Des  anges  nimbés  sont 
ciselés  sur-  des  médadlons  blancs,  à  orle 
rouge,  se  détachant  sur  un  fond  bleu  foncé. 
Les  nimbes  sont  tous  à  champ  d'azur,  à  l'ex- 
ception d'un  seul,  qui  se  détache  eu  blanc 
sur  le  fond  bleu  clair  de  son  médaillon. 

Ce  précieux  rRlii]uaire,  qui  lenfer'ine  une 
[lartie  de  la  main  de  saint  Louis,  attira  l'at- 
tentiori  de  monseigneur  de  Vesins,  ei,  dans 
sa  visite  pastorale  du  10  mai  ISi'i-,  il  le  con- 
signa dans  son  procès-verbal,  dont  voici  un 
extrait  : 

«  Il  existe  à  la  Montjoie,  dont  saint  Louis, 
est  le  patron,  une  relique  que  l'on  dit  être 
de  ce  saint,  et  qui  est  renfer-mée  dans  une 
petite  châsse  for't  r'ernarqirabe.  La  tradition 
nous  a  ap[>r  is  que  monseigneirr  d'Antiroilie, 
ancien  évêque  de  Corrdom,  s'i^tait  rendu  à  la 
Montjoie  pour  consulter  l'auiheriticité  de 
celte  reli(|ue,  qui  dut  lui  paraîli-e  cer'.aine, 
))ui-squ'il  (jermit  qu'i  Ile  fût  tous  les  ans  ex- 
jiosée  à  la  vénéi'atiou  des  lidèles,  et  que,  de- 
(luis  cette  é|iO(iiie,  le  corrcours  a  tonjour-s  été 
coiiSidér'able  lejourde  la  fêtedesainl  Louis.» 

(1)  Kidlclin  des  comilés,  mars  1851,  p.  l.ï|.  Voy. 
;i  r^u'ilclc  Pai.eumi:  le  coinplo  loiidii  des  disciis- 
si'iiis  ;i!i\i|  it'iies  :i  liniiiir'  tien  l;i  ilécDiivciie  dii  eu;  r 
[U'csiiiiK'  de  sailli  Louis  à  laSain'.e  Cliaiicllc  de  Paris, 


643                            LAM                             DICTIONNAIRE  LAN                            644 

(Non-;  vorrons  plus  Ij.is  que  le  concours  (''tail  (■nrhrissc'-cs,  c.  ce  nn  (Icspans  de   l'église  ou 

grand  aussi  autrefois.)  de  la  ville,  (!t  non  du  couvent.  » 

«  hidépoiul.inuni'nl  de  la  tradition,  Tins-  Ces  deux  actes,  joinl-i  à  iaulorité  de  nos 
|)Cclion  des  reli(p)es  el  du  la  cliAsse  ont  con-  évèques,  nous  paraissaient  donner  h  ces  re- 
vaincu i'évèque  dWgen  de  raullienlicilé  de  liques  lu  caractère  le  plus  grave  d"aut!ienli- 
ces  rel.ques.  lùi  etfi'l,  le  précieux  rcliqiiairo  cité.  11  ne  nous  restait  do'ic  plus  qu'h  re- 
porte parfaitement  le  caractère  de  son  épo-  monter  à  la  source,  ut  h  rechercher  lus  c:'U- 
que.  La  reliiiue,  qui  est  une  partie  de  la  ses. qui  pouvaient  expliipicr  la  présence  h  la 
main,  est  encliAssée  avec  tout  le  soin  possi-  Monijoie  d'un  olijet  aussi  précieux.  Une 
ble  dans  des  viroles  d'argent  réunies  par  un  vieille  charte  en  parchemin  que  possède  cette 
anneau  d(î  même  métal.  »  commune,  et  qu'on  regardait  à  peu  f)rès 
Cesautor.tés,  déjii  si  gi-aves,  de  nos  sei-  connue  iiidéchiirrahle,  nous  a  |)ermis,  du 
gneurs  les  évé(jues  d'Agen  ul  de  Condum,  moins  il  nous  le  si'Uihle,  de  jeter  quelque 
vieii'ient  d'acquérir  une  force  nouvelle  par  jour  sur  un  point  si  important.  C'est  la  charte 
desdocuments  authentiquesqu'unehuureue  de  foiidatio'i  delà  .Moiitjoie,  par  Philippe  le 
déconverle  vient  de  placer  sous  nos  yeux.  H  1,  putit-lils  de  saint  Louis,  qui  donne  en 
Le  premier  est  un  acte  de  fondalion  du  même  temps  des  coutumes  h  celle  nouvelle 
couvent  des  religieux  do  l'ordre  de  Saint-  bastide.  Cette  charte  l'ut  concédée  au  nom 
François,  à  la  Mcjnljoie,  daté  du  29  jinn  du  roi,  juir  son  sénéchal  d'Agenais,  Théo- 
162:5.*  (À't  acte  règle,  entre  autre  choses,  les  bald  de  Chcpoy  :  elle  est  datée  du  jour  de  la 
attrilmtions  du  curé  et  des  religieux  dans  circoncision  de  Notie-Seigneur,  l'i'JS. 
l'église  paroissiale,  cédée.')  ces  derniers  imur  C'était  l'année  précédente,  12;)",  (pj'avait 
la  célébration  de  leurs  olhces.  L'article  3  est  eu  lieu  la  canonisation  de  saint  Louis,  et 
relatif  aux  reliiiues  de  saint  Louis  :  il  est  la  ville  est  placée  snus  le  patronage  de  c.! 
conçu  en  ces  termes  :  grand    roi  ,  auqm-l   la  (diarte  de    l'imdation 

«  3"  Hït  aussi  convenu que  ledit  curé  donne  lu  tilru  du  saiiit  :  B,tsti(lam  in  eoilnn 

et   lusdits  consuls   su  déjKutent  des  saintes  loco,  vocalnm  La  Monljnija  sancli  Ludoiiri, 

reliques  du   .saint   Louis,  qui    sont    dans  la  invovato  oinuipulcnli.s  Dri  l'alris,  et  Filii,  rt^ 

dite  église,  étant  au  nombre  de  huit  pièces,  Spiritus  sancli  aujcilio,  /icn   ex  parte  tlicti 

les  baillent  et  remelterit  sous  le  soin  ul  garde  domini  rrgis  iluxinius  concedcndam. 

desdits  religieux  pour  les  tenir  à  leur  autel,  Le  nom  de  la  Montjoie   rappelle   assez  le 

ainsi  qu'ils  veiront  être  à  faire,  sans  que  le-  cri  de  victoire  des  soldats  français  du  moyei 

dit  curé  y  puisse  rien  i)rétundrehurs  et  à  l'a-  Age,  pour  présumer  ([uu    cette    bastide    fut 

venir;  à  la  charge  ipie   les  saintes  reliques  élevée  en  commémoration  de  quehjue  grande 

ne  pourrniil  être  transportées  hors  l'église  de  victoire  remi)ortée  à   cette   époque  sur   les 

ladite  ville.  »  Albigeois  ou  sur  les  Anglais.  Ce   n'est    là, 

Le  second  document  est  un  autre  contrat  sans  doute,  qu'une   hy|iolhèse;  mais    l'his- 

jiassé  entre  les  religieux  et    le  curé    de    la  toire  nous  ap|)reud  d'une  manière  certaine 

Montjoie,  en  l(JW,ilans  lequel  on  voit  la  ré-  iiuu  Simon  de  Monlfort  s'empaia   de  la  vi- 

|paralion  des  reli<iuos  et  le  concours  qu'elles  comté  du  Hrulliois,  dont  le  territoire   <lu   la 

attiraient  alois  de  pèlerins  et  de  malades.  Mmitjoie  faisait  partie,  sur  Gaston  de  Béarii, 

(I  Cejourd'hui,  sixiesmu  septembre  mil  six  qui  tenait  [.our  le    couite  de   'ft)ulouse.  Dès 

cens    quarante-six,  a    esté     arresté    (Uilru  ce  moment,  la  vicomte    du   Brulhuis   devint 

M.  de  Gardère,  curé  de  la  ville  de  la  Mont-  le  sujet  des  contestations  les  jilus  graves,  (pii 

joie,  et  le  V.  l'ère  Antoine  Lamothe,  gardien  furent  enlin  terminées  [lai  Thilippe    le    Bel 

ducouveut  du  Saint-Louys,  en  ladite  ville  du  dans    le    voyage    (ju'd    tit  en  Aquitaine,  au 

la  Montjove,  i)résentel  consentant   le  rêvé-  coimnencemenl  du   xiv  siècle. 

rend  père  Jean  Jourdain,  provincial  de  l'ob-  Toutefois  la    charte    de    fondation   de  la 

servance  Saint-François  en  la  province  d'A-  Montjoie  n'assigne  d'autre  cause  b  l'érection 

quitaine  l'ancienne  :  'le  celle  bastide  que   l'intention  de  mettre 

«  1"  Que   les  saintes   reliques,  conformé-  les  habitants  de  la  contrée  à   l'abri   des   iu- 

ment  au  contracl  do  l'an  mil  six  cents  vingt  suites  de  quelques  brigands  ou  d'une  horde 

et  trois,  seront  remises  el  gardées  dedans  de  routiers  (pii  infestaient  le  pays.  Onoi  cju'il 

l'église  en  tel    lieu  (piu  le  V.  Père   gardien  ensuit,  l'atlection  du  petit-lils  de  saint  Louis 

ugera  li'plus  propre,  elchoisira  à  cest  ell'ecl;  pour  les  habitants  de  ce  beu  est  assez  mani- 

ct  M.    le   curé  s'olfre  ,  pour  leur   |)lus  sûre  feslo  pour  sup|>oser,  sans  Iroj)  de  préscunp- 

garde,  d'v  faire  faire  une  porte  de  fer,  en    la  linn,  tpi'il  donna  h  l'église  de  cette  nouvelle 

faeoii  que  ledict  V.  I'.  gardien,  le  désignera;  bastide  cette  relimie    précieuse,  ijui    devait 

t,()ubs   le  pouvoir  dmiuel   gardien,  elles  de-  sauvegarder  la  ville  et  les  habitants. 

meuiermii,  suivant   le   susdicl   contrat,  par  LANCIANO ,  dans     l'Abruzze    cilérieuro 

lequel  b;  susdicl  gardien  s  en  est  charge,  cl  qi„.,yu,ue  de  Naples). 

M.M.  les  consulset  habitants  de  la  dicte   ville  ■^                      ' 

s'en  sont  despartis,  et   les    ont    données  au  

couvent  jujur  reiitretien  d'icuUuy,  ut  la  sub-  _      pro  saliue  pnlilica  ci 

sislencu  des  religieux.  La  petite  relique  pour-  èivimn  .■..„.„„.  lo  vos  r.uarc  cl  niili:«  cou 

tant,  dont  on  su  sert  à   toute   heure,  pourra  ...         ,•,,,■ 

,                 1  •              1                   1  „  .  ,  ....    1.,  ,.n,n  sliUU:i  i>riii(i|iis  aiicl(inl:ile  luiiiala 

(stro    gardée   on  la  sacrestic  pour  la  com-  ''          '        ' 

iiiodité  des  jièlerins  cl  des  malades.  coiiMM-vatc   iniijzni  ne • 

<•  2  Ouu  Icsdicics  saintes  rdicpies  seront  «inoil  ^«'ici  ;hci- 


<IC!0 


LEG 


n'EI'lCRAPIIII'. 


LEI 


C4o 


co:igrcgalis 
.  ,  il  (Ij  11  tore 


l'JpiInphc  de  Sainl-Priimis. 


.  foio  cor.ciliiil)  . 
uiiiKiiiaiii   .... 


.  V('ii;ili;i 
(l;ii'e  ;\li. 


Aiig.  .\[ixiaii.  adsUiiil  oïdiii.  Iriliiis  Aviemis. 
Jiisliiiiaiuis  iccior  laiii  ili'cinioiiiHii  quani  ellain 
ciillcgior.  oiuiiiiiiii  cous. .  piililici  iiicidi  pi'orc|iit  lit 


Juciiiulus 

Discoli;is  cûFF. 

Feliv 

Discoliiis 

Va  nus  cû  FF. 

Eiiniil 

Nero 


Faiisliiuis  SaliUai'is 

Prinuis  cù  FF.        Léo 
Prociiliis  el  F.         Tiianiis 
Nericianiis  Proljiis 

Marcclliiuis 

Satiirninuscuiii  FF.  Fauslimis 
cû  FF. 


[Curdinal    Mai,    317,    1;    Miratoui  , 
506,  1.) 
LAON,dé|iartementdo  l'Aisne,  en  Franco. 
Voyez  différentes  épitaplies   en  vers    léo- 
nins d'évèques  do  Laun,  citées  à  la  suite  de 
l'arlicie  de  Cluny. 

LK  CAPANELLE,  relais  prés  de  Monte 
Rolundo ,  l'ancien  Eretum ,  Etats  pontiti- 
caux. 

Sur  une  colonne  milliairc. 
DDD.NNN.FFF.LLL. 
Valeiiliniano 
Valeifte  el  Gra- 
liano  plis  felieibiis 
ac  Iriiimphaloril) 
us  seniper  aiiggg.  bo- 
noR.  P.N. 
volis  X 
mullis  XX. 

{Cardinal   Mai,  p.  268;  Mur  AT.,  p.  203, 
2;  Chaupy,  t.  III,  p.  107.) 

LE  CURTI,  près  de  l'ancienne  ville  de  Gu- 
latia,  non  loin  de  Capoue,  au  royaume   de 

Naiiles. 

Pierre  trouvée  en  1610. 

Pro  sainte 

et  Victoria 

1)1).  NN.  Giatiani 

el  FI.  Tlicoilosi  PP.  FF.  AA. 

Anicius  Aticlieriiis  Rassiis 

V.  C.  cons.  Camp. 

Ludis  pop.  dalis  atque 

vcctigal.  absoliilis 

pos. 

Syagrio  el  Euclierio 

COS. 

{Cardinal  M  xi,  2^9,  k;    Pratilla,    Vii 
Appia,  p.  333;  Pelliccia,  t.   III,  page 
303.) 
LEGINNI,  sur  lo  lac  Majeur,  au    ro-aume 
I.unibardo-Véïiitien. 


Voyez  dans  eu  Dictionnaire  les  inscriptions 
de  KoME,  cliauilre  vu',  épitaplies  des  Mar- 
tyrs. 

LEGRI,  près  de  San-Severino  dans  les 
Etats-Pontilicaux. 

Cippc  de  marbre. 

m.  id  se|ile 

Hic  rc(|.  lioiic.  nieiiio. 

Raiiiiberli.  lévite. 

el  mart.  X.\.  in.  pa. 

Misercat.  eid.  S. 

(Carc/(Via/ MAi,401,4..) 

LEIRNITZ,  en  Styrie  ,  empire  d'Autri- 
clie. 

I. 

Dn.  FI,  Constaniiiio 

maxiino  beaiissiino  ac 

supra  omiics  relro  pii 

ncipes  plissinio  seniper 

Augnslo  B.  R.  P. 
[Cardinal   Mai,   2i2  , 3;  Grut.,  p.   283, 
11;Hanzius,    Germania  Sacra,  t.    1, 
p.  U.) 


II. 

Fragment  de   pierre   trouvé  au    clidlcau    de 
Leibnitz. 

D  N.      N  iS. 

Conslantino  Maximo  bi  .  .  .  . 

a  pis   .    .  . 

{Cardinal  Mai,  p.  248;  Grutf.r  ,  283,  10.) 
LEIPSIGK,  ville  du  royaume  de  Saxe,  en 
jilleiiiagne. 

D.    0.   M. 

Simon  Pistorius,  LL.  D.  obiit  3.  Non  Dor. 
liora.5.ponierid.  An.Chiisti  m.d.lxii.  ;i;l.  Lxxiii. 
paler  liberor.  xxiii. 

Vila  nosira  Ddei  vlla  est,  non  conleni|ilalionis. 
Clauditur  lioc  liimulo  Simon  Pistorius,  is  qui 

A  pâtre praiclaronoinen  avoq;  liilii. 
Saxonicce  vixit  qui  Cancellarius  aiila-, 

Ullra  quinq;  gerens  lustra  regenlis  opns. 
Iiigenio  prœslans,  studio  indefessus,  honore 

Sunimus,  consiliis  uiilis,  orepotens. 
Quod  mortale  fuit  IcUns  tenet  :  iiidiia  fama 

Nominis  haud  ullo  stat  violanda  die. 
Palri  clariss.  Ulii  mœslls.  p  c.  p.c 

Simon  Pistorius,  arlinin  et  LL.  Doclor,  in  eni- 
dita  familia  natus,  niagnls  lionoiilins  l'unclus, 
eniditos  et  honoraios  linquens  filios  siiperslilcs: 
quem  urbs  Papia  dociiit,  Patiia  Lipsia  ornavit, 
Aula  Saxoniea  oliservavil,  siib  lioc  s.ixo  torpore 
condilur,  aninio  vivit   l'elicitale  senipiterna. 

(Gros  ,    supplément    aux    épiluplics    de 
Bàle.) 


C'.T  LES  DICTIONNAIRE 

LLNTINI,  en  Sicile. 
I. 

Epilaphe   d'Eléonore   de  flninnifarle. 

Dans  le  i  lin-ur  de  P/ylise  île  Saiiilp-Mane  Je  Jésus. 
Mnrlis  vicloii  Cliiislo  Malriqiie  eiiis  MariLC  Vir- 
giiii.  Viaior  niaiic,  non  loiiga  eril  nioin,  Lcgc 
nui  et  lace,  snniinnn  ne  innipas.  Qiiieseilliic  lle- 
inïs  ill.i  LeoiioiM  Biamil'orli.i  .Arai^onia,  faniili;c 
sexns(|ne  deens,  sniRel  niox  e.i  ciini  licalis.  Tu 
liie  mi'renli  (la  viol.is  :  iMc  vale  alqiie  abi  lolici- 
ler.  Vixit  annos2-2  oLiil.  1378. 
A  l;i  siiilc  seliouvo  sans  iiiilie.it'nn  de  lieu 
t'|iila;ilio  suivaiilc,  qui  est   é(riui..ère   à    la 


LEZ 


6i8 


1 
Sicile. 


11. 


EVCF.SII    COLOMl. 

Sistc.vialnr,  clCcorgioa  Ci)llen  palri  oclngona- 
rio  pro  pielale.  ma  condolelo.  Sic  mis  M  iiioris 
probi  licic  conililiis  Engcnins  e  iioliili  Colnnio- 
rum  génie  apiul  Megalopyrgenses  oriniulns  : 
S|)es  \ialri;e,  cnliinien  l'aniili.e,  iiiiienliilis  exem- 
plar,  (Inm  Ulieno  per  ;eslnni  reeiealiir,  vorlicc 
abiepuis,  in  ipso  xlalis  flore,  in  niedio  sUidio- 
rnniciirsn  pro  llalia,  qiiamcogilabal,  cœliiniadit 
1538.  10.  Angiisli. 

Est  cl  via  ad  cQîlos,  Viaior  optinie, 

Si  qncni  per  vndas  snbstraliat  terris  Deus, 

Ex  angiilo  qnotiis  in  aslra  ([nid  vetcl 

Nos  exilire?  Sic  adiré  ma  xlhera 

Yobiil  Dons.  Nniic  lu  liias  in  res  abi. 

(Labbe,  TIu'S.  Lpil(ipli.,p.'6Q0.] 
LÉON,  en  Espagne. 
L 
Onniibns  cxeniplnni  sit  qnod  lioc  venerabile  tempus 

Ilot  (ledit  Or.lonius  qiu)  jacel  ipsc  pins, 
liane  feeit  sedi'in  (piani  (piondain  fecer.it  ;cdens 
Virginis  lioilatii  (pi;e  fidgel  pontiricalu. 

{Cardiii'il  Mai,  08,  3;  Mouales,  lib.  xv. 
i:u[K  5b.) 

II. 

Inscription  de  t'éfilise  du  pricin-e   de  Saint- 
Adii('n,prè.<i  de  Léon,  depciidunl  du  monns- 
lère  de  Saint-Pierre  de  Esconzu. 
liane  Clirisli  anlani  saneloriini  Adriani  et  Nala- 
\\,{:  iiojninr  dicalani  inslrnxil  Dei  raniidiisCiisiin- 
do  cnin  conjnge  LiMdiina  era  diseiurenle  iiovies 
centena  oelava  i|inni|iiagena.   Sit  tibi  Domine 
ralnm  ranudorum  rarissimuin  votiim  qiioil   libi 
alacri  devolione  in  lionoreni  tiKiriim  lestinin  pa- 
ravciiint,  Siiiseipiajiliii'  a  le  pie  l'cns  oralioius 
Diisuronin:.  Qni^ipiis  liic  trislis  ingredilur  fusa 
prece  kelior  inde  redeal.  Consecralnin  i^ic  est 
(cmpluin  al)  episcopoCixilancnsi,  cra  dcccclxijii. 
llli  idiis  Oelobris. 

{Cardiniil    .M  vi  ,  l.'!i,    I;  .Mnn  \i.i:s,    lili. 

XVI.   caii.  Li;  .Maiiii.i.on,  .!»/(.   Ilened., 

I.  III,  |i.  ;{V0.) 

LKSINA,  ili;  et  ville  de  la  Dalmnlic  sur  le 
golfe  .\(lriii!iijiie,  sii^'^i;  iruil  ùviV-hi'. 


On  lit  dans  l'.ihside  d'une  ancienne  (f'gîise 

rinscri|ilion  .suivante  : 

Qnos.  salial.  fidei.  merituin.  qnos.  ploria.  cœll. 
Corporili.  pansanl.  sacro.  sub.  legmine.  templi. 
Priniianns.  ileni.  lirmiannsq.  verendns. 
Fortis.  Alexandcr.  sinnd.  et.  Telliirius.  alnius. 
Martyrio.  clari.   Leï^inx.  Iiilamina.  gcnlis. 
Orenl.  pro  populo.  Ooniiniini.  et.  niala.  cinila.  (.^tr) 

[i'epell:nil. 
{Cardinal  Mai,  p.  2G.) 

Il  so  pourrait  que  eelle  in.scfiplion  appar- 
tint à  Cesina,  ville  de  la  Capitauale,  dans  le 
royaume  de  Najiles,  ville  qui  est  aussi  le 
sii^j^e  d'un  évc^olu'^ 

LEVKNE,  entre  Spolète  et  Foligno,  dans 
les  Etais  de  l'Eglise. 

Avant  d'arriver  il  Le  Veno  en  allant  vers 
Spfilèle,  on  voit  h  droite  delà  roud'  et  près 
de  la  source  du  Clituiiiiie  une  cliaruianle 
ruine  romaine.  C'est  un  petit  temple  qui 
passe  pour  avoii'  (jtT'un  «(■/fr/ZK/ndeClitumne. 
Il  a  été,  (le|niis  un  temps  innuiîmoria!,  puri- 
lii^'  et  consacré  au  si  rvice  divin.  On  lit  sui-  le 
fronton,  en  belles  lettres  capitales  anli(|ues, 
rinsci'iption  suivante,  au-ilessous  d'une 
croix  cliargi'-ede  grappes  de  raisin. 

-j-  Ses.   Deus.    Angelornni.    ipii.    focii.    resu- 
reetioneiii.  ■]■ 
à  droite  : 
-f-  Ses.  Deus.  Apostolonun.  qui.  feeit.  remissionem. 

(i  ijauclic  : 
-f- Ses.  Deus.  Proplietarum. qui.  feeit.  redemplioncm. 

(Fauretti,  |).  738,  n.  iOO;  Venuli,  De 
templo  Clitiimni,  p.  GO;  M\i,  y.  l'i-.) 
LEYDE,  en  Hollande. 
nF.M[iE(iT0  DoDONAEO,  Machliu.  D.  MaxinijlianiU. 
et  Rodidplii  II  Inipp.  Medico  et  Con-iliario,  eu- 
jus  in  re  Aslrononi.  Iierb.  ernditio  seripiis  in- 
clariiit,  (pii  jani  senex  in  Acadein.  l.ugilnn.  npud 
IJatavos  pnblicus-  Mcdicina;  l'rufesstu-  féliciter 
obiit  Anno  cb  Ij  lxxxv.  ad  vi.  Id.  Mart.  :eial. 
sn:e  lxviii.  lleinbertiis  Dodonxus  (il.  m.  p. 

(Giios,  Supplément  ans  l'pilaplus  de  lUllc, 
11.  377.) 

LEZAT ,  département  de  l'Ai-iége  ,  en 
France. 

Anno  Doniini  lôiiS,  doininus  Pontius,  episeopus 
(àinscranensis,  qui  prelnil  i^li  nionasleno  Le- 
sati  xi.v  aunis  fecil  lieri  islam  scpullurani  ut 
istani  intiientcs  oreiil  pro  anima  ipsius  ep  seopi 
eujiis  anima  requieseal  in  paee.  .\incu. 

Pons  deVilleniur,  ii|irès  avoir  été  qiiarank- 
ci  ii|  ans  ahlié  de  Saint-Pierre  (  l  S.iinl-Paul 
de  l.e/.al,l'ul  nounué,  malgré  sa  répugnance, 
à  l'évéclii'  de  Cousi-rans  en  I3()2.  On  n'a 
jiasla  date  de  sa  mort  :  son  successeur  lut 
iiuniini''  en  1371. 

[Mi'm.  de  la  Soc.  arclu'ol.  du  Midi,  t.  111, 
p.  :JUo.) 


6i!)  LIE 

LEZZI,  près  de  San-Severino,  dans  les 
Etats  pontificaux. 

CiDpe  de  marlire. 

III.  i(l.  scplë 

Hic.  re([.  l)one.  mémo. 

Raiiiiberli.  levile 
et.  mart.  \X.  in.  pa. 
Miserëât.    ei(!.    S. 

[Cardinal  Mai,  401,  k.) 

LEWES,  en  Angleterre. 
Epitaphe   de    William    Warren ,    comte    de 

Surreif,mort  en  1089  c<  enterré  à  la  Chap- 

ler-Uouse,  à  Lewes. 

(En  vers  U'onins.) 
JUc   Giiiliclme  cornes,  locus  est  laudis  tibi    fomcs, 
Hiijus  fiindator  et  largiis  sedis  amalor. 
Iste  luuiii  fiiiuis  décorât,  placuit  quia  munus 
Piuiperibiis  Chrisli  qiiod  prompta  mente  dedisti. 
llle  tuos  cinercs  servat  Pancraiiiis  lieres, 
Sanctorum  casiris  qui  se  sociabit  iii  astris. 
Opiime  Pancratî  fer  opem  te  glorilicanti; 
Daque  poli  sedem,  taleui  tibi  qui  dédit  scdem. 

(Sépulcral  monuments,  t.  I,  8.) 

LICHFIELD,  en  Angleterre. 

Epitaphe  de  William   de  Cornhill,  évéque  de 

LicMeld,  découverte  en  1662. 

De  121oi  1223. 

Anno  ab  Incarnacione  Domini.  st.  ccxxiii  obiit 

William  Coventr.   et   Licheileld  episcopus  xiii 

kal.  septembris   re^ni  régis  Henrici  fdii  régis 

Johatiiiis  XII,  sub  Honotio  Papa  lil  J.  Stephano 

Cantuariensis    Ecclesie  episcopo.    H.    rex   et 

[Angliam]  et  Ecclesiam  istam  vni    aniios  f 

menses. 

{Sépulcral  monuments,  II,  ccxl.) 

LIECHSTHAL  [Lucis  Vallis),  dans  la  cam- 
pagne de  Bàle,  en  Suisse. 
I. 

Anno  Domini  m.  ccccii. 
obiit 

.  '      .  Dn.  lOHAN.NES  ScilULER, 

bujus  Ecclesia;  Plebanus. 

II. 

Ch.  s. 

M.  lOANNI  R\DOLPH0  WiLOISIO 

Basil. 

Ecclesiîc  Christi  ann.  xiv. 

Pr;ECOni  fideliss. 
Liechtsthallensium  antistili 
ejusdemque  Diœceseos  Decano 
vigilanliss. 
monuni.  liocce 
Georg.  F. 
Pareiiii   desideratiss. 
c.  1.  p. 
1.  Ann.  XXXIV. 
e.  An.  Cbrisli  cb  b  lxix.  ii.  Febr. 

(Gros,  Epit.  delldle,  p.  289,  293.) 
DiCTJONN.   dEpigraphie.  I. 


DEPIGRAPHIE.  LIM  650 

LIÈGE,  en  Belgique. 

Epitaphe  d'Erard  de  la  Marck,  cardinal  évé- 
que de  Liège,  mort  le  16   février  i.o38. 

Dans  Ip.  cliœur  de  l'église  de  Saint-Lambert. 

Erardvs  à  Marka  itioriem  liabens  prae  oculis 

vivens  posuil  1538. 

QVod  neChoiios,  neCopcs,  neC  gLorlaVertereCVrsV 

AstrorV.M  possll  praesVL  Erarde  Vides. 

M.  CCCC.   LL.  VV.  VV.  YV.    V.  111. 

(Labbe,  Thés.  Epit.,  p.  129.) 

A  la  suite  de  cette  (''lu'taplie  on  trouve  dans 
Lahbe  l'épitaphe  suivante  du  saint  Euyénius, 
évoque  de  Tolède  en  Espagne,  qui  mérite 
d'être  citée  en  raison  do  la  particulai-ité 
<|u'elle  renferme.  On  remarquera  que  les 
premières  lettres  de  chaque  vers  étant  réu- 
nies forment  le  mot  Eugcnius  et  les  derniè- 
res le  mot  Misellus  qui  était  peut-être  le 
nom  de  famille  du  prélat. 


wExcipe  Christe  potês  discrelam  corpore  mente  M, 

-e;  Vt  possini  picei  pœiiam  vitare  barathri 1: 

CîGrandis  inesiculpa,  sed  tu  piclate  retuiida — S, 

PîElue  piobra,   Pater,   et  vitae  crimina   toll E. 

zNon  sim  pro  luerilis  sanctorum  cœtibus  exu  L. 

— ludice  te  saiictuni  prosit  vidisse   tribuna L 

«s  Vis  Leclor,  vno  qui  sim  dignoscere  vers V? 

assigna  priora  lege,  mox  vltima  nosse  valebi — S. 
(Labbe,  p.  130,  Extrait  des  Poèmes  de 
S.  Eugénius,  publiés  par  le  P.  Sir- 
raond.) 

LIMOGES  en  Limousin. 

M.  l'abbé  Texier,  directeur  du  petit  sémi- 
naire du  Dorât,  bien  connu  dans  le  monde 
savant  par  ses  nombreux  et  excellents  .tra- 
vaux arcliéologiques,  vient  de  publier  un  re- 
cueil général  des  inscriptions  du  Limousin. 
Si  de  semblables  ouvrages  étaient  exécutés 
dans  toutes  nos  autres  provinces  avec  le  soin 
et  la  métliode  consciencieuse  que  M.  l'abbé 
Texier  a  apportés  au  sien,  la  France  serait 
bientôt  dotée  de  cette  épigraphie  générale, 
projetée  depuis  si  longtemps  et  pour  si 
longtemps  encore  ajournée.  Avec  l'assenti- 
ment du  savant  éditeur,  à  qui  nous  offrons 
nos  sincères  et  respectueux  remercîments, 
nous  pouvons  comprendre  dans  notre  Dic- 
tionnaire, réunies  ici,  toutes  les  inscriptions 
Limousines  du  vu'  au  xvir  siècle.  Les  ins- 
criptions antérieures  au  vir  siècle  qu'a 
publiées  M.  Texier  n'ont  pas  de  caractère 
chrétien  et  ne  pouvaient  rigoureusement  être 
comprises  dans  notre  collection;  les  inscrip- 
tions postérieures  au  xvir  siècle  nous  ont 
paru  trop  récentes. 

Aux  inscriptions  recueillies  par  M.  Texier 
nous  pouvons  en  ajouter  une  que  nous  four- 
nit le  recueil  de  M.  le  cardinal  Mai,  et  qui 
|iar  conséquent  est  antérieure  à  l'an  1000, 
terme  chronologique  que  l'illustre  éditeur 
a  assigné  aux  documents  de  sa  collection. 
Cette  inscription  se  trouvait  h  Limoges,  au 
monastère  (le  Saint-Martial,  et  avait  été  déjà 
publiée  par  Morales,  dans  l'ouvrage  intitulé  : 

21 


651  LTM  niCTIONNAmE 

Los   otron  'cinque  lihrog,  p.igie  3V1.  Elle  est 
ainsi  conçue  : 

Aima  lesena  duces  s;pvos  paril  aiqtic  ooronal., 
Oppriniii  liaiirn'<i(us  Oiinillei'  inali's:iniisnliiiiinam; 
S(h1  iiressiis  gravilale  luit  siili  ponilt'io  pœiias. 

[Cardinal  Mai,  I,  p.  2"o,  2.) 

Nons  donnons  mnintonnnl  les  nombreuses 
et  belles  insciiplionsdc  M.  Texier. 


LIM 


65-2 


EfioQue.  romane.  —  Du  vu'  si'clc  à  In  fin 
du  XII'. 

Les  insrripfions  des  trois  premiers  siècles 
do  relie  époque  sont  li'ès-rares  :  nous  n'eu 
ddinioiis  que  deux.  L'une  et  l'nutre  sont 
daiées;  nous  repi'oduisons  la  seconde  d'a|>rôs 
un  calque;  c'est  un  s|)éeim<'i!  des  caiactères 
de  son  temps,  auquel  on  i^eul  avoir  toute 
conliance.  Elle  est  entièrement  étrangère  au 
Limousin.  La  preunère  ne  lui  appailient 
qu'à  demi  :  c'est  l'épilaplie  d'un  abbé  de 
Saint-Martial,  mort  et  enseveli  à  Sauil-Sa- 
vin ,  dont  il  gouverna  l'abbaye  à  deux 
rejirises.  Les  siècles  suivants  nous  l'ourni- 
rrint  heureusement  une  moisson  plus  abon- 
dante. 

833. 
In  lioc  Ivmvlo  rqviescil  scse  iTiemorix  Domn' 
Uoilo  al)!)a(|vi  nullorv  luoiiailiorû  exiilii  paicr 
Kain  livivs  loci  paler  clct-lvs  non  siilv  livnc. 
locv  aediliciisel  rebv  :  aplilicavii.  S'cl  tliâ  ([viii- 
qve  a  rviulaiiienlis  iiioiiasieiia  coiisuvxii  ■'{  in 
plvrihv  :  veio  aliis  locis  in  ijvib  :  regvlaris 
Ordo  (lefecerat  svo  exen)plo  nionasiicv  <mlinê 
rftforniavit  y  migravU  aviern  a  sclo  nu  iil  iviis 
.•tnno   incanialionis  Dni  :  uccci.m  :  eiaiis  vcio 
ferme  xc  rnxit  avtom  Iimic  locv  nobililor  annos 
circiler  xxx. 

(Aulrc[ois  à  Sdiiil-Snviii.  —  Ms.    de   la   bi- 
blioiliè  qu-c  de  I^vilicrs.) 

Un  dessin  de  celte  inscription  est  conservé 

Ji  la  bibliothèque  publiq  10  de  Poitiers.    Le 

Poitou,  si    riche   d'insciiptions  do  tous   les 

âges,    verra   sans  doule  publier,   dans   un 

avenir  peu  éloigné,  li;  recueil  de  ses  insniji- 

■  lions  :  celte  espérance  a   conunandé    noire 

réserve.  Nous  ne  |iubliojis  pas  le  fac  sinUli'. 

Sidou  une  noie  réunie  an  dessin   orii^inal, 

cette  inscription  était  sur   une   pierre  de  5 

jHcds  de  long  sur  1  pied  -1  pouces  de  large, 

placée  près  le  baplistère  (h;  légli.se  paiois- 

siale  de  Saint-Saviu,  et  trouvée  en  loiiillant 

es  terres  de  celle  église.  Les  caractères  soit 

réguliers  et    se    ra|iprorlienl    beaucoup    de 

l'alphabel  romain.  LesC  sont  carrés  l't  les  X 

miiniscnles;  11-;  der''a«7  esl  oncial;  plusieiu-s 

letlres  pi  us  petites  sont  enveloppées  par  celles 

qui  les  précèderU.  D'anlies  oni  desjamljages 

conimun-i;  les  points  sont  tria'igulau'i  s. 

L'abbé  Dodu  ou  Odon,  dont  il  est  qiU'Sliiin 
ici,  l'ut  rhoisi  par  les  moines  de  Sainl-Mar- 
lial  de  Luuogespipur  v  iiUroduire  uneséveiu 
disr.ipliiie.  Il  quitta  (iaiis  ce  but  rabl)aye  de 
Saiiil-Savui,  ipiil  dirigeait,  el  demeura  à 
Saiiit-M.irtial  de  HV8  à  850.  A  cette  é).0(pie, 
il  retourna  à  Sainl-t>avin.Oulre  cette o)>bayo, 


il  dirigea  celle  de  Strade  ou  SaintCenon,  en 
Berry.  Dans  l'impossildlilé  de  déterminer  sa 
mort  d'une  manière  précise,  les  auteurs  de 
la  (îdilia  Cliristinna  font  observer  qu'il  vivait 
encure  eu  85.'],  juiisque ,  ?i  celle  date,  il 
assista  au  coniile  de  Soissons,  oCi  il  signa  le 
lu'eniier  entre  les  abbés.  Noire  texie  établit 
(pi'il  mourut  la  même  année,  et  nous  fait 
connaître  les  services  et  les  vei'lus  de  ce 
pieuï  )>ersoiinage. 

87V. 

vin  anno  xxmiii  regiian 

le  Doiniio  Carlo  rege 

XII  (I  mai  I  sic  oliiit 

Aniclivs  :  laicvs  ;  pvcr  •  o  lec 

lor  (pi  Icgis  oia  pro  aiii 

ma  eivs  |  Rci|viescal  in  ji 

ac.     . 

(.tu  musée  de  Poiiien.) 

La  publication  de  ce  texte,  élranger  au 
Limousin,  a  pour  but  di-  fournir  un  spécimen 
exact  tic  l'écrilure  nionuinenlale  du  milieu 
du  i\'  siècle.  M.  de  CauiiHinl  en  a  déjà 
doiuié  un  dessin  [Ihilhdn  monum.  \U\,  3-2V). 
O'i  remarquera  le  C  de  cnlcnrlns  al  le  litre 
de  serviteur  laïijue  (/(/ifi<s/u((r).M.  Lecoinlrc- 
Dii|ioiit  pro|>os(>  de  lire  sibi  oùiit,  au  lieu  do 
sic  oliiit;  rO  iWiliiit  est  en  ctTet  sun.'liargé 
d'iri  1  parasite.  Ciiarles  le  i^hauve  est  le  seul 
loi  de  ce  nom  dont  le  règne  ail  été  assez  Unig 
pour  que  ce  texte  lui  soit  applicable.  La 
trente-quatrième  année  de  »o\a  règne  cor- 
resiioud  à  l'an  8"i. 

1025. 
Rolgcrius  :  canlor 
VI  k(a)l(enilas)  »iai(i)  icqme*il  : 

(liicdiie.)  —  (.lu  oiHsr'i'  de  Limoges.) 

Cette  épilaphe  est  gravée  en  caractères 
inégaux,  liants  en  inoycnno  de8  à  9  nouces, 
sur  une  tombe  de  grniit  longue  de  plus  de  5 
pieds.  La  pierre,  taillée  à  deux  pentes,  va 
en  SI!  rétrécissant  de  la  léle  aux  pieds.  Les 
fnuilles  Ojiérées  en  1837  pour  la  conslrnctiou 
du  théâtre  de  Limoges,  sur  l'cmplact-meut 
de  l'anliipip  abbaye  de  Saint-Marlial,  tirent 
découvrir  un  grand  nombre  de  sé[iulturcs. 
Ce  tombeau  étnit  du  uoiribre. 

L'emploi  de  la  capitale  romaine,  la  forme 
grasse  des  carr.ctères,  les  épanouissements 
aigus  qui  suriunnleut  le  .V  et  teriiiinenl  les 
traverses  d.'s  '1'  et  des  E,  rappiochés  de  l'O 
aigu  el  du  G  arrondi  du  mol  Itolgcrius, 
as^igueraie  il  le  xT  siècle  à  cette  inscription  ; 
mais  un  lextc  foiinel  vient  piécisersa  date. 

l'ji  1020,  dit  la  chronique  limousine 
publiée  par  Lalibe  [Ilibl.  nor.  nisc,  t.  1,  p. 
3.'iV),  mourut  le  chantre  Rolgcrius 

La  sixième  année  de  l'abbi-  Hugn,  dit  lo 
moine  Adéinar  deChabanes,  Rolgcrius,  frèro 
du  doyen  Adalliert,  homme  Irès-ilhislre,  mon 
oncle  et  mon  iiiailre,  mouiul/i'Vi  dis  ralrn- 
ilrs  lie  niiii  ^iu  comniem.  abbal.  S.  Mart,  ap. 
Lvniii;,  11,  27.'!).  L'n  peu  plus  haut.  .Vdéiiiar 
ex(ilii|ue  sa  parenti'  avec  Roger  :  .S'.  Turpin 
ciiini-iiinisJ.riiiorii-rnsisjohiilMtikal.Aitijiisti. 
l'.x  ruJHsnrjitc  officia  nomiiir  uati  sinil  Ailal- 
bertus  dccaiius  d  Hotgcrins,  ixilre  i'ukhcrio 


635 


LIM 


D'EPIGRAPIIIE. 


LIM 


6.Si 


m  prnprio  jure  hereâitario  r/uod  roaitur 
Cnnipniinisc,  jii.rla  caslellum  Putrntiaiii.  Tcr- 
tius  qnoqup  Uahiiondns  junior  nalu  (jninmius 
erlilil  (iiiilnirnm,  cujus  ego  Ademarus  jHius 
fui  wntre  Ilildeqnrdc  (sive  Aldenrdc,  p.  37."].) 
Ailleurs,  Adiiiiar  ti'.iuve  1rs  arcenis  les 
plus  loiiciianls  pour  raoontiM'  la  mort  de 
Rofi;or  :  «  En  ce  t/nips,  dil-il,  duu\  moines 
doiS.iint-Mai'tial,  eiilre  k'S  pri'iuiers,  reniar- 
quahli'S  |iar  leur  religion,  illustres  pai'  leur 
sain(et('',  éclatants  de  sagesse,  lionoiés  du 
sacerdoce ,  se  chéri'^saient  entre  tous ,  et 
soiitc'  aient  tout  le  monastère  comme  deuic 
colonnes,  l'éclairaienl  conmie  deux  candi''la- 
bros;  à  lahie,  ils  |)re'iaienl  filace  h  côté  l'u'i 
deTauiie.  L'un  était  lécha  m  ii'e  Roger,  honniie 
exiréinement  généreux;  l'autre,  le  b.blio- 
llii-caire  {art:i(irius)  Ad.dlji  rt.  Le  jour  de 
Pâ(juos,  une  vision  leur  annonça  leur  trépis 
prochain.  Ils  mourur(!nt  l'un  et  l'autre  dans 
celte  même  semaine.  » 

Cette  pierre  a  donc  recouvert  les  restes 
.mortels  il'un  homme  distingué  par  ses  con- 
naissances, et  dont  le-i  leçons  ont  formé  un 
de  nos  meilleurs  chroniqueiU'S  limousins.  — 
Nous  l'avois  fait  déposer  au  musée  de  Limo- 
ges. —  Nous  devons  ind  rpier  une  variante 
de  la  date  du  d('cès.  Selon  la  chronicpie 
limousine,  reeneilhe  par  .^îartène ,  Roger 
mourut  en  102o,  et  non  en  102^,  connue 
J'iiidiipie  une  autre  chronique  limousine 
publiée  par  Lahbe;  mais  Adémar,  en  assi- 
gnant le  décès  à  la  sixième  année  de  l'abbé 
Hugues,  nous  permet  de  donner  gain  de 
cause  à  la  chronique  de  Martène.  L'abbé 
Hugues  ayant  ()ris  possession  de  sa  charge 
«n  10!9,  la  sixième  année  coirespond  en 
effet  à  1023.  Le  six  des  calendes  de  mai 
correspiind  au  26  avril.  On  se  demandera 
pourquoi  le  jour  du  décès  est  indiqu'S  p(m- 
dant  ipie  l'année  est  omise.  L'ii  scription  du 
jour  du  mois  avait  pour  but  de  rappeler  Voliit 
ou  service  annuel  fond  ■  por.rle  défunt,  s:  ul 
souvenir-  impoitaiil  en  ces  âges  de  loi.  Celte 
raison  exjilique  le  laconisme  incomplot  des 
nombreuses  inscriptions  de  ce  geiu-e,  qui 
se  relrouvenl  dans  les  anciens  monaslèi'cs. 
Peut-éti'e,  eu  celle  circonstance  particulieie, 
pensait-on  que  la  date  du  Iréjiijs  serait  con- 
servé:' à  la  gloire  du  défuiit,  vir  clarissimus, 
dit  Adémar. 

1022. 

f  Hic  ref|viescit  cor 

pvs  Giralili  Lcinovice 

sedis  episcopi  qvi  êile 

seili  prel'vii  vni  lo  an 

nis  m  itlvs  iiovi'ml)i'is  liobiu 

(Inédile.)  —  (A  Cliarroux.) 

En  juillet  1830,  un  cabaretierdeCharroux, 
voulant  agrandir  son  établissement,  faisait 
pialiquer  des  fouilles  sur  l'emiilaceraent  du 
transsept  méiidional  de  l'église  abbatiale, 
ruinée  au  commencement  de  ce  siècle.  A 
douze  pieds  sous  terre  et  au-dessous  de 
plusieurs  sé|mltures  anciennes,  fut  trouvé 
un  cercueil  en  calcaire,  recouvert  d'une 
lourde  pierre  à  deux  pentes.  Sous  la  tète  du 


défunt  reposait  une  plaque  de  plond)  en  taillée, 
à  la  i)oinle  sèche,  au  (-iselet,  de  l'inscription 
que  nous  avons  transcrite. 

Deux  évoques  de  Limoges  ont  porté  le 
nom  de  Ciirald,  Géianl  ou  (lir  ird  ;  mais  deux 
passagesd'AdémardeChabaiiesetde  Bernard 
Guidonis  ont  fait  cesser  touti'  hésitation.  Et 
ipsc  {(îirardus)  quia  llicsaurnrius  sonrti  Hila- 
rii  erat,  rutn  ird  Pictavis  ad  fesliviUUem 
Omnium  Smirtorum,  (rgrotans  in  aiiHcto  Car- 
rofo,  inlrn  dirs  xv  ohiit,  et  ibi  srpultus  est. 
Ad  cnput  ejus  l'diulu  plumbra  poxila  est 
seriptn  :  me  iieqiiescit  girai.dus  episcopi  s 

LEMOVIC.i:,  OTillT  1)1   IDUS  NOVKMBRIS,    PR/EFtIT 

nnE-ii  SKDi  OCTO  asnis.  (Adémar,  ap.,  Laubs 
li,  17G.) 

On  le  voit,  à  une  inversion  près,  l'histo- 
rien Adémar,  moine  conleniporain,  a  fidèle- 
ment transcrit  réjiitaphe.  On  avait  donc  sous 
les  yeux  les  restes  mortels  dt>  l'iH'ôque 
Gérard,  liU  de  Gu,',  vicomte  do  Limoges,  et 
mort  en  1022.  Le  pontife  était  de  petite 
stature.  0  i  en  a  la  preuve  dans  la  petite 
dimension  des  ossements  du  crâne.  Son 
aimeau,  trouvé  dans  le  cercueil,  mesure 
égaleujent  une  très-pitile  ouvcilure.  Cet 
anneau  est  en  or  uiassf ;  il  [lèse  li  gram- 
mes 14G  milligrairmies.  Aucune  pierrerie 
ne  le  décoi-e.  La  léM*  ije  l'anneau  ou  chaton 
est  formée  de  qualrr-Oeurs  trilobées  opposées 
parla  base,  sur  les(iuelles  courent  de  légers 
filets  d'émail  bleu.  Au  côté  <lroit  furent 
trouvées  les  dtnix  extrémités  de  la  crosse, 
séparées  par  un  intervalle  de  plus  de  .3  p-eds, 
représentant  la  dimension  de  la  haiui)o.  Sa 
IKM'tie  supérieure  no  se  recourbe  pas  en 
volute,  selon  la  forme  latine  des  crosses 
épisL-opales.  C'est  plutôt  une  crosse  abba- 
ti'.le,  un  tau  ou  béquille,  destinée  h  servir 
de  point  d'appui  au  cliœur.  fùi  effet,  deax 
lèies  de  lion  y  sont  op  losées,  et  le  srnj||iteur 
semble  avoir  pris  |ilaisir(à  adoucir  les  aspé- 
ril(>s  du  dessin.  On  remarquera  l'éUlgance 
des  ornements  qui  séparent  les  deux  tètes 
(ie  lion.  Celte  [larlie  de  la  crosse  était  pro- 
babli'inent  en  corne  de  rhinocéros.  Li;  temps 
et  l'humidité  lui  ont  donné  sur  une  face 
l'aspect  (lu  bois  de  peuplier  pO!u-ri;  l'autre 
côté,  atteint  par  l'oxydation  d'iin  clou  en 
cuivre,  a  la  teinle  et  la  transparence  d'ime 
corne  verdâtre.  Un  fragment  creux  envelop- 
pait le  sommet  ilo  la  iiampe.  Lest  couvert 
de  gracieux  ornements.  Le  kiton  [lasloral 
était  très-mince;  il  iHait terminé  par  un côno 
de  cuivre  s'appuyant  sur  une  boule.  Au- 
jourd'hui 1  évoque  Gérard  a  ri^trouvé  une 
sé])ulture  dans  l'église  jiaroissiale  de  Char- 
roux.  Tims  les  objets  si  curieux  trouvés  dans 
sa  tombe  y  ont  éto  replacés  (1). 

Vers  10.31. 

•}•  Kic  reqviescit 

Marlialis  • 

apostoivs  Xpi  i  (Clirisli) 

(Inédite.)  — {Au  musée  de  Limoges.) 

(1)  Voir  quelques  délails  de  plus  ilouiiés  par 
M.  Fayo,  dans  les  Ilnlletins  de  la  Société  n.w  .liilio- 
quaircs  de  l'Oîicsl,  numéro  du  4-'  IriiiiesUe  'Si»-'. 


655  LI.M 

Ces'mots  sont  gravés  en  grands  caraclères 
sur  les  (Imix  faces  d'un  marbre  blanc,  veiné 
ettacbclédi'  brun  cl  deiouj^c.  La  pierre  a  10 
pouces  de  lo;i,L;iicur  sur  une  iai'^eur  inégale 
d'environ  :i  pouces;  elle  a  été  trouvée  dans 
le  lond)eau  de  saint  Martial,  ouvert  et  dé- 
truit en  ITOO.  Hecueillie  par  M.  l'érier,  elle 
fut  donnée  par  lui  à  M.  Maurice  Ardant,  c{ui 
l'a  cédée  au  musée   de  Limoi^es.  Une  autre 


j)ierre    de 


mêmes  dimensions  trouvée  au 


même  lie\i,  fui  léguée  par  l'abbé  Legros  au 
séminaire  de  Limoges.  On  y  lit  une  inscrip- 
tion de  style  eld'écrilure  semljlables;  la  tran- 
che porte' en  outre  ces  motssignilicalifs:  Ade- 
vuiri  miserere  lui.  Il  est  évident  qu'il  s'agit 
ici  du  moine  Adémar.  dont  nous  avons  déjà 
invo(]ué  le  témoignage.  Oi  sait  qu'au  concile 
de  Limoges,  en  lOSl,  il  déploya  le  zôle  le 
plus  ardent  pour  l'apostolat  de  saint  Martial. 
Le  tombeau  du  saint  apôtre  de  l'Aquitaine 
fut  ouvert  à  cette  éiioquc'.  11  est  donc  l\  peu 
lires  ceitain  iiu<^  ces  marbres  y  furent  dépo- 
sés jiar  Adémar  luiruième,  vers  1031. 

On  remarqu.-'  les  C  carrés,  étroits  et  longs  ; 
les  K  de  même  forme,  à  trois  barres  égales; 
les  O  aigus  et  les  S  carrés.  On  note  encore 
la  foi-me  du  Q  et  du  P,  les  épanouissements 
aigus  qui  terminent  toutes  les  lettres,  et  les 
trous  ronds,  au  nombre  de  dis-neuf,  dont 
elles  sont  arbitrairement  semées.  Plusieurs 
lettres  conservent  une  ))artie  de  la  couleur 
rouge  dont  elles  étaient  peintes. 

1097 

Spiritus  Alboiiii  coiiiiiieruleUir,  Chrisle 

cum  veilles  juilcx  liiniii  cailciui  sibi  spïii.  Cluisie 

iie(|\c  rl■^|H)l)sllm  relcial,  le  jinlice,  irisie 

scilis  Leiiiovicœ  fuil  iircliiiliacoiins  isle 

pridiè  nouas  Aiignsli  oliiil  Alboinus  anima  ejus, 

requiescat  in  pace.  Amen. 

(Inédilc.)—  (Ltxiios.)  — (.liiO-efois  dans  le  cloître 

de  Sainl-Atifjiisliii-lei-Limoges.) 

A  l'entrée  du  cloître  de  Saint-Augustin, 
sous  une  petite  statue  de  la  sainte  Vierge 
engagée  dans  le  nmr,  une  petite  pierre  blan- 
che portait  ces  mots  écrits  en  lettres  enla- 
cées et  liées.  Nous  pensons  qu'elle  marquait 
la  séj  uiturc  de  Pu  rre  Alboin,  mort  en  1097. 
Au  vu  des  caraclères,  l'abbé  Legros  la  datait 
du  X'  ou  du  XI'  siècle. 

De  incdio.  piclas.  rapvil.  divina  Bosone 
ne  qva  svam  ipiclas  mvlurel  religionê 
cvi'  er;il   clarv.  (;eii«  ;illa.  scienci;i  niorcs 
eximii  placiliq  Dô  ppli»!  bibores  :  Cvq   co 
Ivbinâ,  bvarcl.   siiplicilalê  :  Spiîlis.  In.  ïdv 
oral.  si.  eallidilalc  :  A  pale,  pnnil.  vol  t. 
:i\a  dari  si.    ploiâs  :  Inigvv  dv 
picx.  "sep.    dv.  n.  legil.  orâs 
Lavdes,  go.  svas.  rceolêles.  n.  Iioiiorei  :  Frcs 
T  p  fr«  Jîiï.  ilevoei».  orel  :  Xvii.  k  seplb.  o. 
lionc  ine 
moris.  Boso.  Del.  innn.  cui°.  aia.  Reqiiescat.  i. 
pace.  A. 
De  médis  pielas  rnpitii  divina  Bosoncm 
.\c  i/iia  «iKiHi  impiciiif  mutarcl  rclligionem 


DICTIONNAIRE  LIM  656 

Cnjiis  eral  ciarum  genus,  alla  scienlia,    mores 
Eximii  phiciligiie  Deo  ;)o;iii/o(;iu-  labnres 
Cumque  coliiiubinam  servnrel  siniplicitatem 
Scrpcntis  lumen  iuducral  sibi  ciillidilalem 
A  paire  promeniil  veint  axa  (?)  dari  sibi  plorans 
Irriiiuiim  dujilex,  sepulchrum  dum  non  legit  orant. 
Lundis  crgo  siins  recolentes  nomen  lionvrcnt 
/•'rniiYs,  el  pro  (ralre  Deum  devocius  orent 
xvn  kalendus  septembris  obiit  bone  memoric 
Uoso.  Dei  munere  ctijus  anima  rcauiescat 
iu  pace  Amen. 

{Im'dile.)  —  (Dans  l'église  autrefois  obbatialtf 
aujourd'hui  paroissiale  d'L'zerche.) 

On  lit  ces  vers  mesurés  et  rimes,  tracés  en 
lettres  longues  il'un  pouce,  sur  un  calcaire 
jaumlire ,  sillonné  d'une  veine  blanche  et 
dure  que  le  ciseau  a  resfiectée.  La  pierre, 
longue  d'un  [lied  huit  p.ouces,  large  d'un 
pied  un  iMiuce,  est  surmontée  d'un  haut  re- 
lief très-nmtilé.  Il  représente  un  moine  à 
large  tonsure,  qu'un  ange  volant  de  haut  en 
b;'.s  saisit  par  les  épaules.  Est-ce  là  cetlo 
piété  divine  qui  ariacha  Bozon  au  monde, 
comme  le  dit  ri!iscri[ilion?  Dans  l'époque 
romane,  à  laquelle  appartient  cette  inscrip- 
tion, les  anges  liguranl  des  vertus  ne  sont 
pas  très-rares. 

Quoi  est  ce  Boson  dont  les  vertus  reçoi- 
vent ici  un  si  magnifique  éloge,  et  i|ui  réu- 
nissait les  qualités  d'une  illustre  naissance 
aux  dons  jiKis  rares  d'une  haute  science  et 
il'une  exquise  moralité?  M.  Marvaud  {His- 
toire du  Uns  Limousin,  I,  liS)  y  voit  l'épi- 
taphe  de  Boson  II,  comte  de  la  Marche,  qui, 


vers  997,  soumit  à  l'abbaye  d'L'zerche  l'ab- 
ba,\e  d'.\hun  ([u'il  venait  de  fonder.  Kn  ré- 
compense (le  ce  service,  Boson,  mort  en 
lOUO,  aurait  reçu  sa  sépulture  dans  l'abbaye 
d'Uzerche.  Ce  témoignage  si  [irécis  du  jeune 
auteur  est  malheureusement  fort  amoindri 
par  une  note  où  il  nous  ajiprend  cpi'on  ne 
peut  lire  sur  cette  inscription  que  le  nom 
de  Boson  et  celui  de  son  frère  Gaubert;  lioso 
et  Gaiiliertus.  Le  resle,  selon  lui,  est  cntière- 
ineiit  e/l'acé  :  assertion  (]ui  renferme  plus 
d'ericurs  que  de  mots.  L'épitaphe  de  Boson 
est  tiès-lisible,  à  un  mol  près;  el,  quant  au 
nom  de  Gaiibertus,  il  se  trouve  sur  une  ins- 
ciiplion  dillerenle,  qu'on  a  tout  récennuent 
placée  à  côté  de  celle  qui  nous  occupe.  On 
verra  bientôt  de  quel  personnage  il  s'agit 
dans  celte  dernière. 

Quoi  (pi'il  en  soit,  en  tirant  au  hasard, 
M.  Marvaud  pounait  bien  avoir  rencontré 
juste.  L'mscriptio!!  a  bien  les  caractères  pa- 
li'ograpliiques  de  la  première  moitié  du 
\i' siècle.  On  ne  connaît  i\  celle  date  aucun 
alibi'  du  nom  de  Hosoii.  Vi\  religieux,  doué 
lie  tant  de  qualités  éminenles,  serail-il  resté 
longtemps  dans  les  rangs  des  simples  frères? 
L'iiabil  religieux  ipie  porte  le  défunt  ne 
s'o|iposerail  pas  îi  celte  inler|)rétalion.  Un 
de  nos  collègues,  h  (jui  nous  soumeilions 
1,1  dillicullé  que  présente  le  septième  vers  : 
.1  iKilre prommiit  trtul  axa  (?)  ilari,  sup|iose 
tout  d'abord  ([ue  Boson  élail  un  seigneur 
luique  qui  avait  voulu  mourir  sous  i'habi» 


657 


LiM 


D'EPIGHAI'HIE. 


Ll.M 


058 


monastique;  ce  qui  lui  iierrnettail,  il  est  viai, 
de  liio  :  A  pâtre promeruit  vclum  et  alba  dari. 

N'est-ce  pas  vers  ce  temps  f[ue  le  duc 
Guillaume  quittait  le  siècle  pour  mourir  sous 
l'habit  religieux. dans  le  monastère  de  Saint- 
Maixent?  À  peu  d'intervalle,  Arnoul,  comte 
d'Angoulème,  allait  mourir  sous  le  l'roc  d;\ns 
un  monastère  de  sa  ville  principale.  (Adémar 
apud  Labbe,  II,  170.) 

Nous  ne  laissons  donc  pas  la  question 
entièrement  indécise.  Quant  au  texte ,  la 
pierre  consultée  par  nous  à  trois  reprises 
différentes,  fidèlement  calquée  et  estampée, 
ne  [lermet  pas  de  lire  autrement  que  :  A 
pâtre  promerxiit  velut  axa  duri  sibi ;  il  m;  peut 
y  avoir  de  doute  que  pour  l'\  du  mot  axa. 
Nous  avions  d'abord  suii[)0sé  que  la  veine 
dure  qui  passe  au-devant  de  ce  mot  avait 
présenté  un  obstacle  au  ciseau.  Le  graveur 
se  serait  contenté  de  peindre  tout  ou  partie 
d'un  mot  sur  cette  surface  demeurée  lisse  et 
polie  :  malheureusement  la  mesure  et  la 
quantité  du  vers  ne  permettent  pas  la  plus 
petite  insertion.  On  traduira  donc  axa  comme 
on  pourra  ;  sauf  à  en  faire  un  nom  propre  ou 
à  convertir  ]'x  en  /,  ala.  Peut-être  préfére- 
riez-vous  la  traduction  d'un  de  nos  collè- 
gues :  il  mérita  d'être  propose'  pour  modèle 
à  ta  communauté.  Axa,  mot  inconnu  avec  ce 
sens  aux  glossateurs,  aurait,  en  basse  lati- 
nité, le  sens  de  pivot,  axe;  et,  comme  tout 
roule  sur  le  pivot,  le  reste  se  devine.  Avis 
aux  éditeurs  de  Du  Gange. 

Les  entrelacements,  les  lettres  intercalées, 
les  abréviations  de  cette  inscription  ont  eu 
évidemment  pour  but  de  faire  loger  le  texte 
dans  un  espace  donné.  Les  trois  premiers 
vers,  grAce  à  l'emploi  de  ces  moyens,  finis- 
sent exactement  à  la  ligne;  au  quatrième, 
dos  abréviations  ont  permis  de  gagner  de  la 
place.  On  remarque  la  proportion  plus 
petite  des  caractères,  les  enlacements  num- 
nreux  et  les  abréviations  des  deux  dernières 
lignes.  Il  fallait  entasser  la  matière;  l't'Siiace 
allait  aianquer.  Ces  derniers  mots,  d'ailleurs, 
sous  leur  forme  abrégée ,  sout  très-com- 
muns, et  [lartant  plus  lisibles  dans  lu  langue 
de  l'épigraphie.  L'AI,  étant  la  letlri;  qui  oc- 
cupe le  plus  de  place,  y  est  remplacé  onze 
fois  |)ar  un  trait  horizontal;  le  même  signe 
indique  sept  fois  la  suppression  de  l'N.  Dans 
les  contractions  ou  suppressions  plus  con- 
sidérables, le  trait,  au  lieu  d'être  sui>er[)Osé 
au  mot,  coupe  habituellement  une  des  let- 
tres principales.  Notons  quelques  formes 
assez  rares  :  le  premier  Q  du  second  vers, 
le  T  et  l'N  de  tamen,  cinquième  ligne,  le 
point  et  virgule  ne  remplaçant  pas  la  syllabe 
que,  mais  tenant  lieu  seulement  des  deux 
dernières  lettres  ,  la  virgule  ou  '  remula- 
çant  la  syllabe  er  de  servaret. 


Onzième  siècle  (?). 
Ist  ivs 

Ecclie  (i)  prier  liic 
Gavberlvs.  livmat 


(i)  Lccles'ur. 


ur  :  sps  (1)  illivs    ie;|ie  (i) 

(5)  liin;  tivatvr 

....  Cvil  (?)  U: 

Iievi 

.  .      .  .  lecl 

tari 

c  .  . 

(Inédite.)  —  (Eglise  d'Uzerche.) 

Ce  fragment  mutilé  a  été  trouvé,  il  y  a 
quelques  années,  dans  l'abbaye  d'Uzerche; 
il  a  été  placé  dans  l'ancienne  église  abba- 
tiale, à  côté  de  l'épilaphe  de  Boson.  La  res- 
semblance du  sulijectif  et  des  caractères  ont 
sans  doute  inspiré  ce  rap|3rochement.  Comme 
Fépitaphe  de  Boson,  celle-ci  est  gravée  sur 
un  calcaire  iaun.Ure  et  fumé;  elle  était  ac- 
compagnée d'un  relief  aujourd'hui  entière- 
ment effacé;  la  partie  qui  a  reçu  l'inscription 
a  seize  pouces  de  hauteur  sur  huit  de  lar- 
geur. Les  lettres,  un  peu  plus  l'égulières  et 
moins  maigres  que  celles  de  l'épitaphe  voi- 
sine, ont  aussi  un  pouce  de  hauteur;  du 
reste,  c'est  le  même  alphabel,  le  même  style 
et  la  même  main,  |)lus  ferme  et  moins  indé- 
cise. Cette  inscription  pourrait  donc  être  de 
la  même  époque  que  celle  de  Boson. 

A  quelle  époque  vivait  ce  Gaubertus?  Un 
Gaubertus,  dit  Malafaida,  gouverna  l'abbaye 
d'Uzerche  sur  la  fin  du  xi'  siècle,  selon  le 
témoignage  de  GeolTioi  du  'S'igeois;  mais  le 
même  auteur  nous  apprend  qu'il  mourut 
dans  un  voyage  à  Saint-Martial  de  Limoges, 
et  qu'il  y  fut  enseveli  honorablement.  Gau- 
bertus.... Lemovicas  veniens  iv  liai,  octobris 
obiit  cl  infra  basilicam  rer/alcm  Salvatoris 
mundi,  non  longe  a  tumulu  Guillermi  ponti- 
ficis,  non  Ignobili  traditur  scpultura.  (Labbe, 
II,  298.)  La  forme  des  lettres,  d'ailleurs,  n'an- 
nonce pas  le  xii"  siècle.  Serait-ce  l'épitaphe 
de  Gaubertus  qui,  sur  la  tin  du  x'  siècle,  fut 
le  premier  auteur  de  la  restauration  de  l'ab- 
baye d'Uzerche?  Malgré  la  réponse  aflirma- 
tive  de  plusieurs  personnes  très-versées 
dans  l'histoire  locale,  nous  n'(jserions  le 
donner  jiour  entièrement  certain.  Selon  le 
P.  Estiennot,  ce  moine,  connu  aussi  sous  le 
nom  de  Gauzlenus,  fut  le  cinquième  abbé  de 
Saint-Augustin-lez-Limoges  ,  et  devint  plus 
tard  chorévêque  de  Limoges  sous  Hildega- 
rius.  Mais  ce  dernier  fait  est  controversé. 

Notons  qu'un  troisième  Gaubert  de  Mi- 
rabel  fut  abbé  d'Uzerche  en  lliO  et  1151, 
et  fut  enseveli  au  chapitre  d'Uzerche.  Se- 
rait-ce l'épitaphe  de  ce  dernier?  Cette  ins- 
cription a  été  trouvée,  en  elfet,  dans  l'an- 
cien chapitre.  Nous  ne  lui  avons  donné  cette 
place  que  par  égard  pour  une  0(iinion  très- 
accréditée  en  Limousin. 

vim  k.  niailii  : 

obiii  :  boue,  me 

iiiorie  :  Doimiv, 

Rolherlvs  : 

ariiiarius  :    i" 

(Inédite.)  —  (LEcnos.)  — (.Snfrf/'ois  .i  l'cbbaye 
de  Siiinl-.Vnrtial.  ) 

(I)  Sjiiriliis 

(-Î)   /îlï/HlV. 

^3)    Sine. 


«59 


LIM 


DICTIO.NNAIUE 


LIM 


G60 


Cette  insiTinlion.  plac<''e  dans  le  cloître  de 
rah!)iive  de  Saiiil-Mailial.  l'ut  recueillie  par 
l'abbé" Le.|,nis;  il  n'en  reste  que  noire  des- 
sin :  e'est  un  .••impie  souvenir  desliné  h  rap- 
peler les  prières  anniversaires  dues  h  un 
moine  i]ui  n.:enpa  les  iiufiorlanles  fonctions 
de  bibliothécaire.  Celle  illnstie  abbaye  pos- 
séda une  sinle  de  bibliolliéoaires  disliu- 
Rués;  nous  en  avons  une  liste  incomplèle. 
C'est  à  eux  (pi'estdue  la  préi'ieuse  collection 
denianuscrils  qui,  en  1730,  loiKtcnii'S  ypi'i^s 
la  sécularisalion  de  l'alibaye,  fui  vendue  à  la 
Bibliollièipie  royale,  où  on  la  conserve  en- 
core aujonrd'lnii.  Dans  le  nombre,  nous  ne 
citerons  que  Bernard  Hier,  auteur  d'une 
clioniqne  esliuiée.  Ces  fonctions  ne  se  bor- 
naient pas  à  la  conservation  et  h  l'acquisi- 
tion des  livres.  L'nriitarius  était  anssi  co- 
piste, ainsi  (lu'Itier  nous  rap|)re  id  de  lui- 
niùnie,  dans  une  noie  inscrileàla  suite  d'un 
manuscrit  ipi'il  avait  acheté  pour  son  ai)- 
bave.  Le  biblioihécaire  avait  encore  la  sur- 
veillance et  la  direilion  des  calligran'ies  du 
monastère.  11  devait,  dit  le  coutumier  de 
Sainl-Victor,  choisir  les  auteurs  à  transcrire, 
fournir  les  inslranienls  du  travail,  et  veiller 
h  ce  que  les  copisles  ne  s'occu:)assent  pas 
de  Iransriptions  auti'es  (|uc  celles  qui  leur 
avaient  été  ordonnées-  On  sait  ijue,  dés  le 
XI'  siècle,  les  cojiisles  étaient  au  nondre  de 
douze  dans  les  grandes  abbayes.  Au  xm^  siè- 
cle, .Martène  et  Durand  trouvèrent  encore  h 
Cileanx  les  cellules  silencieuses  destinées  à 
?1  ce  trav.nl.  Le  1>.  Cahier,  dans  un  mé- 
moire spécial,  a  donné  les  renscig  icnients 
les  plus  curieux  sur  les  srriptoria  des  mo- 
nastères. [Ann.  dp  phil.  clirét.)  Nous  avons 
recueilli  nous-nième,  sur  les  manuscrits  de 
la  Biblio!hèi|ne  nationale  provenant  de  l'ab- 
baye de  Saint-Martial,  une  liste  de  biblio- 
thécaires de  Sainl-.Marlial,  et  liuiiication  de 
quelques-uus  de  leurs  travaux. 

Onzième  siècle  (?) 

Jésus  Nazareniis  rex  JiiiLr'oium. 
Chrisie,  lnos  rediniis  beneilicia  (jui  criice,  Clirisle 
Clirislc,  subada,  polciis,  IVangis  «lui  larlara,  Oliieisl 
Chrislc,  avilis,  saDclusrucDeiis,  lia  prospéra,  Llnisle. 

Tliuiiius,   Plijlippiis,  Judas  tniciiloiiUis,  ad  islam 
Uegis  cdiiiil  cieiiaiii,  Ji)liaiiMOs,P  lenis,  Marliaiisfjiiu 
Kegia  Cliristicolis  lia;c  denun°  praiidia  ciiiiclis 
Hic  sacra  jusiilicc  seraiiuir  lliiiiiia  porie. 

{Iiiihliies.)  —  (Lkciios.) 

Le  tympan  île  la  porte  méridionale  de  l'ab- 
baye de  Saint-Martial  était  occupé  par  deux 
grands  bas-reliefs  super|iosés.  Le  bas-relief 
sujiérieur  re|)résenlait  la  cruciliïion.  On  li- 
sait à  l'enlour,  gravée  sur  une  plate-bande, 
1.1  première  de  ces  inscriplions.  Au-dessous 
se  voyait  la  cène,  conloumée  |iar  le  second 
(|ualrain.  L'abb'^  Legros,  (pii  a  transcrit  ces 
inscriptions  avant  la  di'-.ii  wi'tion  de  labbayo 
do  SaInt-.Marlial,  en  I7'J1,  ijit  ijue  les  h  tires 
tenuienl  beancmip  dn  lomain,  el  (pi'elles 
paraissaient  remonter  au  moins  au  x''  siècle. 


Nous  ne  pouvons  partager  cette  opinion 

Cette  partie  d(!  l'abbaye  de  Sainl--Mai-tial 
avait  été  icconsiruile  au  xi'  siècle.  Les  repré- 
senlalions  de  Jésns-Chnsl  en  cr-oix  étaient 
d';iilliurs  foit  rares  avant  celte  époque.  E  ilia 
saint  Martial  lijiure  parmi  les  apiMies.  Cette 
traditn.i!i  icoioi^  apinque  a  élé  surlout  pro- 
pagée h  ilrtlir  lies  discussions  animées  qui 
eurent  lieu  au  concile  <le  Liiufi^es  sur  l'a-- 
|)Ostolat  de  saint  Ma  liai,  on  1028  el  1031.  Il 
faudra  à  jamais  rei^ieller  qu'un  dessin  exact 
n'ait  pas  sinvé  une  iniayie  de  ces  vieux  mo- 
numents et  de  tant  d'<euvrcs  d'art  conser- 
vées dans  la  célèbre  -dibaye.  Aujourd'hui  un 
thé:'!tre  s'é'ève  sur  son  emplacement;  mais, 
quoiqu'il  ne  coniple  pas  dix  ans  de  date,  déjà 
il  menace  ruine.  La  Pri)vidc  ice  semble  vou- 
loir venger  cette  lirofniation  dn  berceau  de 
la  foi  da  is  noire  province.  On  dira  ailleurs 
les  tristes  circOnsianei's  qui  acconipa^nèreul- 
la  démolijimi  de  Sainl-Mai  liai. 

Ddte  incertaine. 

Uic  reiini  .  .  sil  .  .  oiirerad  (1) 

qui  lioc  edillcavil  si'pulrliitnn 

i!l  oliiil  vm  U  juli 

{fné'.liie.)  —  [EglibC  de  Saint-Léonard.) 

Cette  épitaphe  est  gravée  en  caractères 
hauts  d'environ  ^  pouces,  sur  une  tombe  de 
granit,  longue  de  o  pieds.  Elle  est  mainte- 
nantdéposée  loin  de  sa  place  primitive,  sous 
le  clocher  de  l'ancienne  collégiale  de  Saint- 
Léonard.  Citte  église  possédail,  avant  la  ré- 
volution, une  re|)réseiJtation  en  scul(dure  de 
Nntie-Seigneur  mis  au  tombeau.  On  sait 
(|non  donnait  le  nom  de  sépulcre  ou  de  mo- 
nument h  ces  sortes  de  sujets.  Figurés  par 
des  personnages  grands  comme  nature,  ils 
occupaient  luie  place  importante  dans  la 
plupart  des  anciennes  égUscs.  Concerad  fut, 
il  n'en  faut  pas  donler,  le  donateur  ou  l'evé- 
cnteur  d'une  œuvre  de  ce  genre  ;  une  pierre 
impaifailement  taillée  ne  lui  aurait  pas  valu 
l'éioge  inscril  sur  sa  tombe. 

Cette  inscription  nous  parait  a|)paitenir  h 
la  tin  du  XI'  siècle  ou  au  tommeuceinenl  du 
xii°.  Le  V  et  l'U  s'y  trouvent  dislingués. 

L'xur   Gaulii  r  (i)  hoc  i  '.■...ti'.i'o 

(hu'dilc.)  —  [Eijlisc  d' .Xymouliert.); 

Cette  épilaphe,  d'une  forme   insolite,  esf 


giavée  sui' 
près  diî  la 
niontiers. 

une  longue  dalle  degianii  placée 
porte  méridionale  de  l'église d'Ay- 

la  islo           priinil* 

sarcof           tpaiido 

SCS  .Mar          l'vil  uior 

liai  apis        tvvs  re 

q\icvil 
(Im'dile.)—  (LegrOï.J 

Ci.lto  inscription,  en  caractères  romains, 
était  gravée  si.r  les  deux  laces  d  une  pierre 
conservée  dans  les  archives  de  SamlMailial. 

(1)  Conceriid  iw  Coini'ntd. 
(-1)  Lxor  (■'.  rciiiiicuil. 


661  LIM  UEPIGRAPHIE. 

Elle  a  disparu  et  n'est  plus  connue  que  par 
un  dessin  de  l'abbé  Legros.  Plusieurs  A  n'ont 
)i.is  de  traverses,  ce  qui  semblerait  annoncer 
une  date  [ilus  reculée  que  le  xi' siècle;  le 
premier  E  de  requinut  est  arroudi 

Nouas,  sepiê 

liris.  f  oliiit 

•j-  l'iigo  prior  -j- 

f    IHS    ■{•     XRS    f 

{Inédile.)  —  (Legros.) 

Ce, souvenir  si  court  était  placé  dans  l'ab- 
Daye  de  Sainl-Marlial,  au-dessus  d'une  an- 
cienne porte  qui  séparait  le  cloître  du  clia- 
jiitre. 

Douzième  siècle. 

Dnclus  loge....  Clnnicensis  Miigonis  alumiius  {l)ei) 
Hic  cinis  Hugo  plus  reddiiiil  ossa  s... 
Viruiliim  liui..  (1)  mcritorum  clarus.  lio...  (2) 
Qiiando  Tlioiiias  co...  (5)  aruiijiis  exiiilur 

{l'néd'ne.)  —  (LrCROS.) 

On  li^-ait  celte  épitaphe  à  peu  de  dislance 
de  la  précédente.  Eu  l'.!(j3,  le  monastère  de 
Saint-Martial  fut  réformé  par  saint  Hugues, 
abbé  de  Cluiy,  qui  y  conduisit  une  petite 
colonie  de  moines.  Le  défunt ,  dont  cette 
épittphe  indiquait  la  sépulture,  en  fa  sait 
partie,  ce  qui  as^i Jiie  pour  date  h  son  décès 
la  seconde  moitié  du  xi'  siècle.  Nous  resti- 
tuons en  note  une  partie  des  mots  elfacés 
sur  la  pierre. 

Tu  es  Pelrus  et  super  haiic  pclraiu  33di- 
Ccabo  ccclesiain    ineam 

Uex 
A  lux        lex    a 

pax 
domvm  islam  lu  prolegi;  Domine  el  angeli  tvi 

ciislodiant 
muros  ejvs  el  omncs  liaMtanles  in  ea.  Amen 
Alléluia 
{Inédiles.) — {Eglise  S<iint-Piene,  au  Dorai.); 

Ces  deux  inscripfions  décorent  deux  por- 
tes de  l'ancienne  collégiale  du  Dorât.  La 
première  suit  le  contour  des  deux  arcades 
qui  subdivisent  la  i)Oite  occidentale.  Les 
claveaux  des  deux  cintres,  au  nombre  de 
vingt-neuf,  ont  reçu  chacun  une  ou  deux 
lettres.  Cette  inscription  rappelle  d'une  ma- 
nière assez  ingénieuse  que  la  collégiale 
était  sous  l'invocation  de  saint  Pierre.  Au- 
dessus  de  celle  ias(ri[)lion,  on  en  lit  une 
autre  qui  a  fait  beaucoup  plus  de  bruit, 
malgré  sa  brièveté  :  c'est  la  date  501,  ins- 
crite en  chiffres  arabes  dans  un  carlouclie. 
Au  xvii'  siècle,  les  clumoines  du  Dorai, 
pour  s'exempter  de  quelques  droits  seigneu- 
riaux, prétendirent  ne  relever  que  du  roi, 
j)ar  suite  d'un  privilège  accordé  à  leur  fon- 
dateur. Cette  inscription  aurait-elle  eu  pour 
but  de  faire  croire  que  l'église  actuelle  da- 

(I)  TituUs. 
(i)  Honoris. 
(3)  Colitur. 


LfM 


662 


tait  de  cette  époque  ;  ou  n'y  faut-il  voir  que 
lejeu  d'un  ciseau  érudit  qui  voulait  consa- 
crer, pour  l'enseignement  du  pubjc,  une 
vieille  et  vague  Iraditinn  ?  Dans  tous  lescas^ 
l'exérution  fut  mallieureuse.  On  sait  (pie 
l'emploi  des  chiffres  arabes  ne  date  que  de 
la  seconde  moitié  du  xii'  siècle  ;  ce  serait, 
selon  quelques  auteurs,  l'époiiue  delà  cons- 
truction de  cette  paitie  de  l'édiiice.  Laforme 
moderne  des  chitfres  ne  nous  permet  pas  de 
croire  qu'ils  soient  contemporains  de  cette 
construction  ;  ce  serait  le  plus  ancien  exem- 
|)le  de  leur  emploi  régulier. 

La  seconde  inscrifilion  est  gravée,  à  l'ex- 
térieur de  l'église,  sur  le  linteau  triangulaire 
d'une  ]iorte  latérale  débouchant  dans  la  cha- 
pelle, aujourd'hui  détruite,  de  Notre-Dame 
de  Lorette  ou  des  Jarris.  Les  quatre  mots  : 
rcx,  lux,  lex,  pax,  sont  inscrits  sur  une 
croix  en  convergeant  tous  vers  le  centre,  dé- 
telle sorte  que  l'X  inscrit  au  centre  les  ter- 
mhie  h  la  fois. 

JL'I.  Roberl  nous  apprennent  (Mss.  delà 
bibliolh.  (le  Poitiers)  que  cette  inscriplion 
se  teruiinait  ainsi  -.Anna  Dontini  1013  inccala 
fuit  ecclesia  Sancti  Petri  Scotoriensis  cjuœ  an- 
tta  creinatn  juerat  pcr  Mafjnatenses. 

Anno  i%lt,qnintoidus octobris, vacante sede 
Lemuricensi,  Philippo  refje  Francorum  ré- 
gnante consecratuin  fuit  majus  allure  in  ho- 
nurent.  bea^turuin  apostotoruiii  Petri  et  Pauli 
a  reverendo  pâtre  Lexoiieiisi  episcopo. 

La  collégiale  du  Dorai,  après  avoir  été 
brûlée  par  les  habitants  de  Maguac,  fut  re- 
construite de  1013  à  1075. 

On  ne  peut  douter  de  la  sincérité  des  éru- 
dits   auxquels    nous  devons   ce  renseigne-' 
luenl  ;  cependant  cette  inscription  présente 
plusieurs  difficultés  : 

1"  Les  datos  sont  en  chiffres  arabes  pour 
une  é|)oque  antérieure  à  leur  emploi  ; 

2°  Selon  plusieurs  antiquaires ,  l'église 
du  Dorât  tout  entière  ne  date  que  du  xu' 
siècle. 

Mais  cesdifticultés  ne  sont  pas  insolubles. 
JIM.  Robert  n  ont  voulu  donner  que  le  sens 
de  rinscrii)tion  el  non  un  fac-siinile  rigou- 
reusement orlographié.  Nous  en  avons  la 
preuve  dans  l'iusciiption  elle-même.  Ces 
deux  savants  lisent  sur  le  linteau  :  Doinum 
istam  tu  protège.  Domine,  et  angeli  lui  cv- 
STouES  EJLs.  La  pierre  montre  :  Custodiant 
muros  ejus.  En  second  lieu,  malgré  l'homo- 
généité de  style  de  cet  édifice,  est-il  possi- 
ble qu'une  aussi  vaste  construction  avec 
cryjjte  et  collatéraux,  quatre  petites  tours  et 
deux  grandes,  ait  été  achevée  en  un  quart  de 
siècle  .'Un  examen  attentif  y  fait  reconnaî- 
tre des  reprises  nombreuses,  et  ou  peut, 
sur  l'ajipareil,  compter  tous  les  temps  d'ar- 
rêt. Nous  avons  découvert  une  inscription 
que  nous  rapportons  plus  loin,  et  qui  sem- 
ble marquer  une  de  ces  halles  des  archi- 
tectes. Vers  1071,  le  tombeau  de  saint  An- 
gilbert  fut  reconnu  par  saint  Gervin  aux 
quatre  mots  gravés  sur  le  pavé:  rex,  lex,  lux, 
pax.  Nous  ne  donnons  que  comme  un  fait 
curieux  cette  concordance  de  dates  et  d'ins- 
'  cMi)tions  {Ad.  55.,  t.  I,  Mart.,  p.  287;.  La 


06Z 


LI.VI 


DICÏIONNAIIŒ 


LIM 


Wi 


\ 


question  de  la  date  de  l'édifice  reste  donc 
ontiùro.  et  nous  en  ferons  rol)jel  d'un  travail 
particulier. 

Hic  reqiilos. 
(Inédile.)  —  (.1  Sainl-Pienc  du  Dorai.) 
Celte  insLri|)lion  est  inscrite,  5  (leur  de 
terre,  sur  la  paroi  extérieure  du  mur  nord 
du  transse|it 'méridional  de  l'église  Saint- 
Pierre  ;  elle  est  gravéi^  sur  une  grande  dalle. 
à  égale  distance  des  hords  qm  lui  forment 
inie  marge  régulière  et  de  grande  dimension. 
Celle  disi)Osition  ]irouve  qu'elle  est  entière 
et  (]u'elle  forme  un  sens  complet.  Est-ce 
l'in  iicalioii  d'une  séi)ullure?  Le  mur,  eu 
cette  partie,  porte  les  traces  il'un  temps 
d'arrêt  ;  on  [leut  donc  y  voir  un  souvenir  de 
la  suspension  des  travaux,  et  nous  adopte- 
rions volontiers  cette  dernière  opinion.  Au 
reste,  la  forme  des  caractères  accuse  bien 
l'époque  romane.  —  L'abbé  Nadaud  lisait 
ici  :  //(■(•  lia  (juies,  qu'il  traiiuil  :  Hic  nostra 
quies.  .\u  Dorai, on  inlerpntait  de  son  temps, 
c'est-à-dire  vers  1770,  Bic  jacent  cojniles. 

Incertaines.  —  Antérieures  au  gothique. 

Ara  crucis  lumilique  calix  hipidisque  paieiia 
Siadonis  olliciuin  caiidida  hissiis  habeio. 
Lamberuis  me  fccit. 

{Inédite.)  —  (Legros.) 

Dans  la  sacristie  de  l'église  de  la  Souter- 
raine se  conservait  une  table  de  marbre, 
longue  d'environ  1  jiied,  et  large  de  8  pou- 
ces. Par-dessus  i  tait  une  croix  d'argent,  et 
autour  était  gravée  sur  le  métal  l'inscription 
rapportée  plus  haut. 

C'était  évidemment  un  autel  portatif.  On 
croyait  a.  la  Souterraine,  qu'il  avait  été  à 
l'usage  de  saint  Martial.  L  abbé  Legros  se 
donne  beaucoup  de  mal  pour  prouver  que 
C(.'lle  attribution  n'élail  pas  fondée.  Les  vers 
sont  empruntés  ii  des  auliurs  du  xi'  siècle 
ou  du  xir,  .Marbode  ou  liildehert  du  Mans; 
Lambertus  esl  un  nom  teutoni{|ue,  di!  lieau- 
coup  postérieur  à  l'époipie  gallo-romaine; 
enlin,  l'usage  des  autels  portatifs  est  beau- 
coup moins  ancien. 

Cette  raison  dernière  nous  paraît  un  peu 
liasai-dée.  Quant  aux'deux  autres,  elles  prou- 
veraient tout  au  plus  ([ue  la  monture  de  l'au- 
tel était  relativement  moderne.  —Nous  n'en 
inscrivons  pas  moins  ee  fait  curieux,  en 
réunissant  le  nom  de  Lambert  .'i  celui  de 
nos  vioux  orfèvres  romans.  On  sait  que  leurs 
œuvres,  si  remarquables  et  si  admirées  au- 
jourd'liui,  sont  presque  toujours  déjiourvues 
lo  hignalures. 

-f  xvu  kl(l)iNlii  de coiiipsil  Acvar- 

iivs  lucc  in  iionoi'c  sacrœ  celc x  decus 

0  mcliietide  D(eii)s. 

{Inédile.)  —  (Eijlisc  de  Cliambumnl.) 

Ces  deux  fragments  d'insi'riplinn  sont 
gravés  sur  une  pieire  <'alcaiie  bi'i^ét^  (jui  a 
(lu  Servir  d'aulel.  Le  pronner  fragment  est 
tracé  sur  le  |ilal  de  la  pierre,  et  le  .secunil 
»ur  la  tranche.  Les  caraclèrcsappartiiiuicnl 

{Xjhaleiulut. 


tous  à  ral|)liabet  romain,  h  l'exception  des  C. 
qui  sont  carrés.  Les  lettres  sont  enlacées  ou 
renfermées  les  unes  dans  les  autres.  Tous 
ces  caractères  assignent  bien  l'époque  ro- 
mane à  ce  fragment  ;  mais  cette  classifica- 
tion le  colloque  en  de  trop  larges  limites. 
S'il  fallait  restreindre  celte  date,  nous  dirions 
que  ce  fragment  est  antérieur  au  xii'  siècle. 
L'emploi  "îles  JE,  la  forme  des  vers,  le  style 
de  la  date,  aussi  bien  que  la  tournure  des 
caractères,  concourent  à  reculer  sa  date.. 
Cet  ACVAHNVS,  dont  nous  trouvons  ici  le 
nom  |)our  la  [)remière  fois,  y  figure-t-il  à  ti- 
tre de  sculpteur  ou  de  consécrateur?  Nous 
l'ignorons.  Le  Limousin,  dont  nous  étudions 
d'assez  près  les  annales,  ne  nous  fournit 
aucun  nom  semblable.  Ce  fragment  reposait 
sous  le  maître  autel  de  l'église  actuelle.  Des 
fouilles  opérées  en  ce  lieu  feraient  peut- 
être  retrouver  le  reste. 

Ilic  jacel  doniiims  Gulplierius  de  Turribus  ei  de 
Ncxuiiio,  et  domiiiiisGuido  etGulfeiius  fdii  ejus 
et  geiius  siiuni,  qui  elegcnnil  ad  opus  sui  ei  suo-- 
runi  st'puluiram.  Aiiiiiix  eorum  per  inisericor- 
diaiii  Dei  requiescaiii  in  pace. 

BalUric,  abbé  de  Burgueil,  dit  ce  qui  suit 
de  Gouflîer  de  Las  Tours  au  siège  de  la  ville 
de  Marra:  «  Les  Turcs  elles  Sarrasins  étant 
en  défense,  et  avec  de  grands  cris  s'encou- 
rageant  les  uns  les  autres,  personne  n'osait 
monter...  La  force  des  Sarrasins  semblant 
infatigable,  Goudler  de  Las  Tours,  homme 
d'un  haut  lignage  et  d'un  courage  merveil- 
leux, natif  du  Limosin,  s'avança  hnrdiment 
et  monta  jusqu'au  haut  des  murailles,  et 
quelques-uns  après  lui,  toulefois  peu,  parce 
(|ue  l'échelle  se  nul  en  pièces;  ils  débus- 
quèrent les  infidèles....,  et  celte  ville  opu- 
lente de  Marra  fui  j)rise  l'onzième  déeemljre, 
sur  le  soir.  Aux  clia|ielles  basses  du  Gha- 
lard,  qui  sont  sous  'erre,  est  un  tombeau  eu 
vase;  la  pierre  de  dessus  fort  blanche,  telie 
qu'au  pays  n'y  en  a  de  semblable,  de  sept 
pieds  de  long  et  ([ualre  de  large  ;  éiiaisse  de 
liis  pouces,  entourée  de  tours,  de  roses  et 
de  fieurs  de  lis  :  au-dessus  un  homme  armé, 
gravé,  ayant  un  écu,  et  dedans  trois  tours  et 
Heurs  de  lis,  à  ses  pieds  un  lion  ;  à  côlé  une 
femme,  à  ses  pieds  un  serpent  de  la  gran- 
deur du  lion  à  peu  près,  et  il  v  a  écrit  au- 
tour (l'épilaphe  rapportée  plus  liaut).  »  (Bo- 
MAV.  i)i;  S.-Amvh.,  111,  V-i'J.) 

Selon  nos  chroniqueurs  limousins,  le  Hoir 
et  le  seriient  figurés  sur  ce  tombeau  rappe- 
laient un  cxploil  merveilleux  de  {joullicr. 
Un  jour,  ilans  une  de  ses  excursions  au  pays 
d'oulre-mer,  il  fut  altn'é  par  les  rugi>se- 
ments  d'un  lion  (ju'enlai;ait  un  ser|)enl 
monsirueux.  Son  épee  délivra  le  lioti,  et  cet 
animal  reconnaissant  s'attacha  h  ses  pas 
comme  un  chien.  Il  lui  était  grandement 
uliio  .^  la  chasse  et  h  la  guerre.  Au  retour, 
les  matelots  clliayé.s  n'ayant  nas  voulu  I» 
reievoir,  il  suivit  ie  vaisseau  h  la  nage,  jus- 
ipi'à  Cil  (pie,  SCS  foncs  l'abaniionnant,  il  pé- 
iii  dans  les  llols.  (  C(.  la  ('Inimique  de  Oeof- 
'roidii  yi(jeois,  ap.  L*uni:.  Il,  2'J3.  ) 


665 


LIM 


D'EPIGRAPHIE. 


LIM 


C66 


Le  conteste  et  les  armoiries  figurées  sur 
cette  tombe -prouvent  qu'elle  était  de  jjeau- 
coup  postérieure  à  la  mort  du  guerrier  dont 
elle  recouvrait  les  cendres. 

1100. 

Aiino  ab  incarnalione  Domini  millesimo  c... 

sexlo  kl  jiilii  domimis  Ponciiis  Baibaslrensis 

t'piscopus  cl  sanctc  Fiilis  Virginia  moiiaclius 

lioc  allare  Begonis  abbalis  deilicavil 

et  de  -f  Xpi  et  sepiilcro  ejiis  multasque 

alias  sanctas  reliquias  hic  rcposuit. 

(Inédite.)  —  {Eglise  de  Comiucs.) 

Un  autel  portatif  en  porphyre  de  l'ancienne 
abbaye  de  Conques  est  encadré  de  bandes 
d'argent  sur  lesquelles  sont  estampés  des 
ornements.  Des  arcades  cintrées  enveloppent 
les  portraits  en  buste  de  Notre-Seigneur,  de 
sainte  Foi  et  des  apôtres.  Cette  partie  de  la 
décoration  est  niellée.  On  lit  sur  la  tranche 
l'inscription  que  nous  reproduisons.  Celte 
inscription  est  triplement  curieuse  par  les 
faits  qu'elle  ra|ipolle ,  le  rare  monument 
qu'elle  décore  et  sa  date  précise  :  tels  sont 
les  motifs  qui  nous  ont  porté  à  la  publier, 
quoiqu'elle  n'appartienne  pas  au  Limousin. 
Op.  remarque  les  0  aigus,  les  C  carrés  et  la 
forme  des  M  et  des  Q.  On  notera  aussi  la 
croix  remplaçant  le  mot  cruce. 
1101. 

Abbas  forniavit  Bego   reliquias  que  lo(cavit). 

suni  DomiDi  que  criix 

(Inédile.)  —  (Eglise  de  Congues.) 

Dans  le  trésor  de  la  même  église  est  con- 
servé un  reliquaire  très-ancien,  en  forme  de 
triangle,  et  attribué  à  Charlemagne.  Il  accuse 
toutofois  deux  restaurations,  une  du  xu°  et 
l'autre  du  xiii'  siècle.  Nous  attribuons  à  la 
première  époque  deux  anges  debout  sur  la 
base  et  tenant  des  encensoirs.  L'inscription 
citée  par  nous  ne  laisse  pas  de  doutes  sur  la 
date  :  c'est  l'écriture  et  le  nom  de  l'abbé  Bé- 
gon,  donateur  de  l'autel  mentionné  plus  haut. 
1106. 
Hic  jacet  corp'  soi  Juniani  in  vase  in  qiio 
prius  posiiuiii  fuil. 
Ad.  collum.  nialris.  peiidet.  sapiencia.  patris  | 
Me.  Xpi.  malrcm.  prodo.  gerendo.  paircni  ] 
Mviidi.  faclorem.  genin-ix.  geril.  et.  geniiorem  j 
Malernosq;  siiivs.  sarciiiat.  Iiic  doniiiivs  ; 

(Eglise  de  Saint-Junien.) 

Le  tombeau  de  saint  Junien  est  une  des 
œuvres  les  plus  remarquables  de  l'époque 
romane.  11  est  f)laeé  derriôie  le  maître  autel 
de  l'ancienne  collégiale  consacrée  au  saint 
dont  il  conserve  les  cendres.  Ses  trois  faces 
sculptées  représentent  le  Christ  enire  les 
symboles  des  évaugélistes,  l'Agneau  de  l'A- 
pocalypse et  la  sainte  Vierge,  dans  une  gloire 
elli|itique  soutenue  par  quatre  anges.  Sur  les 
deux  faces  latérales  sont  a-sis,  sur  des  trônes, 
les  vingt-i]uatre  vieillards  de  la  vision  de 
saint  Jean  ;  ils  sont  couronnés  et  tiennent 
des  instruineiils  de  musi(|ue  el  des  vases  d(^ 
pirl'um.  Les  oinements  les  plus  variés,   la 


décoration  la  plus  magnifique  s'épanouissent 
sur  les  plates-bandes,  sui-  les  fùis  et  chapi- 
teaux tous  difl'érenls  do  l'architecture.  Ce 
travail  roman  peut  se  comparer  aux  sculptu- 
res les  plus  riches  du  xv'  siècle.  Le  clirfmi- 
queur  Àlaleu  nous  apprend  que  cette  œuvre 
intéressante  fut  exécutée  par  ordre  du  pré- 
vôt Ilamnul|ihe,  dans  les  premières  années 
du  xir  siècle.  Les  deux  inscrijitions  trah- 
sci'ites  pins  haut  se  lisent,  la  première  sur 
une  bande  horizontale  au-dessus  de  la  tèle  du 
Christ;  l'autre  se  développe  sur  l'ellipse 
ovoide  qui  envelopiie  la  sainte  Vierge  tenant 
l'enfant  Jésus.  Ces  antithèses,  d'un  ell'et  si 
laborieux,  rappellent  une  autre  inscrijition 
gravée  sur  le  piédestal  d'une  statue  de  la 
même  époque  à  Beaucaire  : 

In  gremio  malrls  residet  sapienlia  panis. 

A  l'intérieur  du  tombeau,  sur' la  paroi  de 
la  pierre  qui  porte  extérieurement  la  ligure 
du  Christ,  est  gravée,  conformément  au  récit 
de  ÎNIaleu,  rinscri|ition  suivante  surmontée 
et  coupée  d'une  croix. 


A 

a 

1 

1 

Hic  lACET 

CORPVS 

SCI    IVNIANI 

IN    IPSO   VASE 

IN    Q'O    SEPE 

LIVIT   EVM 

BEATVS   Ko 

RICIYS    EPS 

Rainavdvs 

VERO    PETRA 

GORICENS 

EPS   QVl    ME 

RVIT    MAR 

TIR   FIER! 

COLLEGIT    E 

VM    IN    CRI 

PiEIS   (1)  LIGNE 

VASE  ros 


IS    INFRA 


ITIS. 


Le  récit  du  chroniqueur  se  trouve  parfai- 
tement confirmé  [lar  l'exactitude  des  moin- 
dres détails  de  sa  description.  11  faut  donc 
voir  dans  ce  tombeau  une  œuvre  bien  au- 
Iheiititiue  du  commencement  du  xn'  siècle. 
Celle  date  dérange  un  |)eu  les  systèmes  qui 
reculent  vers  1130  l'avènement  du  roman 
lleuri.  C'est  un  titre  à  ajouter  à  tous  ceux 
(pii  ien<lentce  monnnient  si  remarquable. 
Nuire  ami  l'abbé  Arbellot  a  publié,  après 
nous,  une  excellente  notice  sur  cette  œuvre 
si  intéressante. 

Vers  1143. 
Ecce  Deo  giaUisjaccl  :  ic  llaumnlfiis  nuinalus 
l>aslor  cnnJignns  plus  abboi  virq  •  beuignus 

(I)  Scriniis. 


667  LIM 

Qui  per  ter  denos  vite  moderamiiie  plenos 
Aiinos  rpgnavit  commissos  rexit  a;n.ivit  '■ 
Meiistî  siib  Aiigiislo  migrai  île  ci)i'|>oi'e  kisto  (sic) 
Vivil  adiiiic  iiinltiis  l'ania  jam  came  sepiiUiis 
Pro  faiiiiilo  Ciisli  reiiniein  catuaic  iDiiiisiii 

{Eçilhc  de  Leslerps.) 

Celle  d|:i(a|ihe  est  gravén  sur  me  pierre 
calcaire  teinte  en  noir,  longue  do  [liiis  de  5 
pieds.  Elle  est  e-iga^^'^e  dans  le  mur  nord  do 
r('',^lise  aujourd'hui  paroissiale  de  l'ancienne 
abi)ayc  de  L'Sterjis.  Celle  inscriplim  n'a 
jamais  été  fij;urée.  Lu  Gntlia  Chrislimm  la 
donne  d'une  manière  fautive,  il  ne  faut  pas 
lire,  au  premier  vers  :  latct,  iwùs  j'icvt.  Au 
cinipiiènie  vers,  les  Ilénédiclins  lisent  :  de 
corpore,  Clin'sto.  Le  monument  poite  kisto, 
ce  qui  rend  douteu'e  rinlcrpré^ation  adoptée 
])ar  eux  :  Cliristo  vivit  adlmc.  Il  se  [loui'iait 
que  le  K  du  mol  kisto  ne  fiU  q^i'une  sorte 
d'aspiration,  destinée  à  conserver-  la  mesure 
du  vers  en  s'oppvis  oU  ;i  Tt'l  sien  de  la  der- 
ni(''rfi  vovelle  du  tuolcorporc. 

L"aL>bé  Uaunuilli'  ou  Hanuioux,  dont  il  usl 
ici  question,  fait  acte  d'auloiit  ■  dans  l'admi- 
inslralion  de  l'abliaye  dès  Iil3;  son  épi- 
taplie  nous  apprei.d  qu'il  la  gouverna  pen- 
dant trente  années.  C'est  donc  vers  11V3 
qu'il  f.iut  placer  s(ui  décès.  C'est  à  i)eu  près 
la  (laie  de  l'inscription  dont  ni  us  avons 
publié  les  ileu\  premières  lignes.  La  forme 
de  l'écriture  ai^parlient  plutôt  aux  manuscrils 
qu'aux  nionumenls,  où  elle  se  renc(jnlre 
très-rarement.  Dans  les  Icitres  tour  à  tour 
sèclics,  nues  et  s;'rperilantes,  on  retrouve 
parfaitrment  le  jiassage  du  roman  au  ^ollii- 
qut'.Cestrails,  redressant  leur  courbure  d'irfi 
jambage  à  l'aulre,  formeront  les  boucles  du 
gotliique  arrondi. 

Après  1130. 
Aniio  ab  incarnaliniio  ....  doiiicavit.  .   .  in 

hoiiorem  pluriiiiii iiiarliniin. 

[Inédile.)  —  (Abbaye  d'Obasine) 

Un  édifice  disposé  comme  l'abside  d'une 
éi^lise  romane,  à  deux  étages  solidement 
voOlés  en  |)ierre,  s'élève  à  l'exirémilé  du 
Iranssept  noi'd  de  rér,lise  d'OIjasine  :  c'est 
une  construction  romani;  simple  el  solide 
comme  tous  les  bAliments  (Je  cette  alibaye. 
A  l'étage  inféiieur,  et  au  dedans,  sous  la 
corniche,  court  une  bande  i)einte  eu  noir. 
Celte  inscription,  en  beaux  caracières  de 
transition,  e>t  |)einte  siu'  ce  fond  noir.  Il  y 
a  Irois  ans,  elle  élail  partout  lisible,  et  ces  la- 
cunes sont  dues  aux  bonnes  inientions  d'iwi 
balai  maladroit;  el,  chose  deux  fois  regret- 
table I  les  seules  parliciilarités  inléressanles, 
le  nom  et  la  date  ont  dis[)aru.  Voilà  uu  van- 
Uulisuie  bien  intelligent. 

.i/;mii;;o. 

^placcn  :  piior  m  [ 
xni  klJ  IV  \U)[i  : 

(liiL'dite.)  —  {Eglise  d'Aiireil.) 

Celte  inscriiiliim.  en  grands  caractères  en 
relief,  se  tr'mvi'  Mir  un(i  d  die  en  gi-ariit  du 
pavé  (ie  l'églibo  de  l'ancien  prieuré  (J".\nreil. 


DlCTlOiNN.URE 

Sa  lecture 
quei(|ue 


LI» 


cr<8 


ne  laisse  pas  que  de  présenter 
didicultés.  Le  troisième  pi'ieur  de 
C'  monastère,  fondi'  |)ar  saint  Caucdier.  est 
insd'il  dans  les  calalognes  sous  le  nom  de 
Guillaume  [V.  IJonw.  de  Saimt-Amaw.k,  III, 
4-21  j;  il  est  nonuué  ici  /Eplacm.  C(!  dernier 
nom  serait  donc,  conirairemenl  aux  usages 
religieux  des  sépultures  monastiques,  le 
nom  palroiiyinique,  et  non  le  nom  de  baji- 
tèino  ou  de  religion.  Il  reste  à  lire  la  sec.iuide 
ligne.  On  y  trouve,  d'une  m  uiière  assez  ap- 
parente :  XIII  Kalciidax  junii  bonus  (?)  obiit. 

L(!  second  prieur  d'Aurijil,  Germond,  com- 
pagnon inséparable  de  saint  G,!U';her,  vécut 
jus'ju'cn  IJSO.  Celie  inscription,  tès-aulheu- 
liipii!  malgré  ses  obscurités,  est  doue  posté- 
rieure à  celte  date. 

Auuliiis  de  granno. 
(Inédite.)  —  (Eglise  d'Aijmouliers.) 

Cenomisolé.éloqueutsans  douleau  tem]is 


oii  il   fut 
l'.ieri'e  sc 


écrit,   est  gravé 
i)ulcrale    pl.icée    j 


sur 
irès 


une  longue 
de   la   porte 


ise  d'Aymoutiers.  On 
do  deux  ellipsiiS  i\\[)- 


seiiti-nliional(!  de  i  ej. 
remani  le  i'M  fjrmé 
inochées. 

Apres  1150. 
Corporo  non  mciilis  (|iiii)iis  hic  el  in  eier.;  vivii 

Hoc  stcpis  l(nuiilo  chiiidil"  ail"  hoiiio 
Hk;  re(|'iies  aîgiis  cibiis  iH  vesliuis  scgenis 

Ciaii.lus  in  lioc  giossiini  cec""  liabcbat  ocliiro 
Inlr  T  laiila  piis  coliiit  fpic  nioril)'  ail' 

Fmiiliuis  liane  loià  condiJit  a-clesiam 
Sole  per  anguslas  cœluni  Inslraiile  kalcndas 
Mori  illo  taiiiil  |  viia  lieata  leiiel. 

(Inédile.) — (Eglise  de  l'Aguène.) 
lioO. 
■Vir  bonus  alipic  pins  Iiiiidavil  Slepliaïuis  istim 
ailare  in  benoie  Doinini  Cliiisli,  aliij:i-(|iie  .Ma- 
rix  viiginis,  sancliipic  .Micliaelis  areliangeli,  el 
onuiiuMi  agininiun  cuilusliuin. 

(Inédile.)  —  (Mailie-aulel  de  la  même  église.) 

L'église  de  l'Aguène  (  Aquina),  jirès  Tulle, 
a  été  refaite  (mi  partie  dans  ces  derniers 
tenips.  Elle  se  termine  î»  l'ouest  par  trois 
absides  romanes  (jiii  datent  du  xii*  siècle.  A 
rentrée  occidentale,  au  niveau  du  sol,  est 
incrusté  un  niaibre  sur  lequel  (.'St gravée,  en 
carai'tères  à  demi  (dfacés  par  la  chaux  el  le 
cimeîit,  répila|die  (jne  mms  rapportons.  Le 
pieux  fondateur  doiil  elle  rappelle  les  vertus 
vivait,  au  lémoignage  (1(>  l'abbé  Legros,  dans 
l;'  milieu  du  xiT  siècle.  M.  Labiche  de  Hei- 
gnefoit  lui  consaci'e  une  notice  dans  ses 
Vies  des  saints  du  Limousin  (\,  203).  Nous 
»(■  savons  sur  ipiel  ronseigninmnit  le  uH^me 
auleui'  lui  donne  le  nom  d  Eli(nuu'  Antain. 
S'd  n'a  d'aulr(^  témoignage  (pie  celui  dv  l'é- 
pilaplie  :  Hoc  Steplianus  iu:iiulo  rlanditur 
Ai.Ti's  liomo,  celte  aliribulion  est  plus  que 
douleuse;  altus  sérail  mu;  épilhèle  beaucoup 
pluuM  ([u'iin  nom  patronymi(iue.  La  seconde 
insciiplion  se  lit  ».  lourde  la  table  d'un  autel 
enveloppé  aujourd'hui  de  boiserii'S  moder- 
nes Malgré  lès  enlacomei:ls,  les C cariés, les 
G  aigus  et  les  autres  complications  de  ces 


Le 

l'O 


669  I^I^I 

inscriptions,  elles  laissent  percer  le  faire  du 
xri' siècle.  Nous  noterons  le  mot  non,  formé 
tl'nn  lusnn^e    flanqué   de  deux    l);u'rps. 
losnnge  lient  lien,  en  même   lemps,   de 
et  de  l;i  traverse  de  i"N;  celte  dernière  lettre 
est  censée  se  superposer  à  elle-même. 

Un  religieux,  le  P.  Thomas  d'A(!iun.  a 
publié  111)  xvii'  siècle,  une  traJucliuu  rimée 
de  celte  épilnplie;  la  voici  : 

EiiiMine,  homme  d'iiii  h:iiU  mérite, 
Repose,  (|ii;uil  nu  corps,  dessous  ce  momimenl  : 
M:iis  son  cspril  joiiil  du  lioidicMii-  qu'il  niénlc. 
Puisqu'il  vil  sur  h\  lerre  ol  dmis  le  lirmaniciit. 

11  couvrail  le  nn  de  s;i  l.iiiie 
El  donn;iil  de  quoi  vivre  au  pauvre  soiiffiClcux, 
Il  lirail  l'affligé  du  Irouble  el  de  la  peine, 
Servail  d'(i-il  à  l'aveugle  et  de  pied  a»  huileux. 

Non  (•o;iieui  de  ce  l)on  exemple. 
Qu'il  dounail  au  prochain  par  laiU  de  charilés, 
11  fil  à  ses  dépens  l'ouvrage  de  ce  leniplo, 
Où  Dieu  reyoii  les  vœux  qui  lui  sonl  présentés. 

Au  mois  suivi  de  la  balance, 
Quand  le  soleil  Tormait  le  premier  de  ses  jours, 
La  mort  perdant  sur  lui  sa  fiuieste  puissance, 
La  vie  el  le  honhrur  l'ont  reçu  pour  toujours. 

Après  llol. 
Ense   tuo  piinceps   pnedonuni    lurba    fugatur 
Ecclesiisqne  quies  pace  vigente  dalur 

Celle  inscription  est  gravée  en  tète  d'une 
plaque  de  c;nvre  émaill  représenMnl  Geof- 
froi  le  Bel  (Plantagenet,)  dncde  Normandie, 
comte  d'Anjou  et  du  Maine,  père  du  roi 
Henri  11,  et  souclie  de  la  dynastie  anglaise 
des  Planlagenels.  C'est  un  des  déliris  les  plus 
remarquables  de  l'art  de  l'émailleur  au  xii^ 
siècle.  Le  prince  est  >  ebout,  vêtu  d'iin'^  tu- 
nique verle  et  d'un  uinnleaii  bleu,  doublé  de 
vair.  11  tient  un  écu  de  la  main  gauche;  sa 
droite  poile  le  ghdve.  Son  écu  et  son  casque 
d'azur  sont  chargés  de  lii-ns  grimpants,  in- 
signes liéi'aldiqu 'S  de  la  maison  d'Anjou.  Le 
fond  d'or,  réticulé  de  vtrt,  esl  semé  de  fleu- 
rons blancs  el  bleus.  Le  tout  est  encadré  par 
une  architecture  plein-cinlrée  couronnée  de 
coupoles  à  imbrications.  Les  bordures  d'en- 
cadrement sont  d'un  beau  style.  Ce  prince, 
mort  5  ChAteau-du-Loir  en  septembre  1131, 
fut  inhumé  dans  la  cathédrale  du  Mans. 
Jusqu'à  nos  jours  le  portrait  resta  a|)pendu 
au  pilier  voisin  de  sa  sépulture.  Il  orne  au- 
jourd'hui le  musée  du  Mans.  En  eo.ii|)ai'ant 
cette  œuvre  à  la  plaque  le  représentant  à  Saint- 
Etienne  de  Muret,  on  n'hésilera  |ias  h  leur 
attribuer  une  origine  coii.mune.Ilapprochées 
par  la  date,  elles  ne  diU'èrent  |>as  par  l'exé- 
cution et  le  style.  On  sait  d'ailhnirs  que 
Mathilde,  veuve  de  Cieoirrui  le  Kel,  enrichit 
de  seslibéralitésleséglises  limousiiies.Saint- 
Elienne  de  Muret,  nol:imment,  reçut  d'elle 
une  magnifique  dalmaliipie  en  soie.  Ce  vè- 
temenl  si  intéressant  est  conservé  pri'sente- 
menl  dans  l'é, lise  d'Auibazac,  près  Limoges. 
Ce  don  suffirait  à  lui  seul  pour  indiquer 
l'origine  de  la  plaque  que  nous  venoi;s  de 
Uécrire.— Les  lettres  empalées  d'émaii  de 


D'EPIGRAPHIE.  Ll.M  670 

l'inscription  ont  une  forme  trapue  et  lourde, 
qu'explique  leur  système  d'exécution.  Par 
la  même  cause,  le  fragment  de  cliAsse  de 
Mausac  a  des  caractères  sendjlables. 

1163. 

Nicolaz  en  parla  a  mue  Teve  de  Murel 
Nicolas  élail  pailaiil  au  moine  Etienne  de  Muret. 
(Musée  Du  Somiiierard,  à  Paris.) 


On  lit  ces  mois  sur  une  plaque  en  cuivre, 
doiéo  et  émaillée,  lia\ile  de  dix  [louces  sur 
neuf  de  large.  Sain!  l''lienne,  vêtu  en  moine, 
barbe  et  cheveux  longs,  s'appuie  sur  une 
crosse  potencée  (  tau  ).  Sa  tête  n'est  pas 
nimbée.  Saint  Nicolas,  tonsuré  ,  vôtu  de 
l'aubi'  et  de  la  chasuble,  tient  de  la  main 
gauche  un  livre  reîié  en  ronge,  décoré  d'or- 
nements et  clos  par  un  fermoir.  Un  nimbe 
teint  de  bleu,  de  jaune,  de  vert  et  de  rouge^ 
enveloppe  son  chef.  Les  vêtements  de  des- 
sous des  deux  personnages  sont  teints  en 
b'eu  clair.  Le  bleu  f  ncé  coloie  ceux  de 
des  us.  Une  arcade  cintrée  et  couronnée  de 
cou|)oles  enveloppe  les  deux  personnages. 
Leur  geste  indique  une  conversalioit  animée- 
Tout  prouve  que  cette  plaque  a  dû  faire 
parlie  du  maître  aulel  de  l'alibaye  de  Crand- 
monl,  consacré  en  llOo.  La  vie  de  Noire- 
Seigneur  et  celle  de  saint  Etienne  de  Muret 
y  éiaient  figurées  en  émail  incrusté.  Or,  une 
autre  plaque,  acquise  au  nu>me  lieu,  d'un 
style  et  d'une  décoration  idenliques,  hgure 
l'ado:  ation  des  mages.  L'émail  qui  nous  oc- 
cupe esl  la  mise  en  scène  d'une  ai'paritioa 
de  saint  Nicolas  de  Myre  au  fondateur  de 
l'ordre  de  Grandniont.  Etienne  avait  fait  un 
voyage  à  Bari,  en  Calabre,  pour  visiter  les  re- 
liques du  saint  évoque,  nnuveilemetit  Irans- 
]iortéesen  ce  lieu.  Suint  Nicolas  lui  apparut, 
(h't  la  légende,  et  lui  donna  d'utiles  conseils. 
L'absence  de  nimbe  h  la  lèle  de  saint  Etienne 
indique  qn.e  cet  émail  est  antérieur  à  sa  ca- 
nonisation. Elle  n'eut  lieu,  en  elVet,  qu'en 
1189.  Tout  se  réunit  donc  pour  confirmer  la 
dale  de  1163.  On  remarquera  l'exécution,  à 
la  lois  sinqile  et  large,  de  cette  plaque  émail- 
lée. Un  trait  hardi  accuse  seul  le  mouveruent 
général.  Les  couleurs  des  vêtements  des 
deux  saints  personnages  ne  sont  pas  exactes; 
elles  n'ont  qu'une  valeur  décorative.  Le- 
même  système  présidait  à  l'exéculion  des 
viliaux  du  même  temps.  Le  fini,  le  ton  vrai 
y  étaient  toujours  sacrifiés  ;i  l'elfet  d'en- 
semble. 

Les  A  sonl  sommés  d'un  trait  horizontal, 
rS  ligure  comme  un  Z  retourné,  l'M  formé 
d'un  0  auquel  se  soude  un  jambage  tordu. 
M.  du  Somujerard  a  publié  une  bonne  li- 
thographie en  couleur  de  cet  émail  [Album, 
2'  série,  pi.  xxxviii  ).  Nous  avons  nos  taisons 
pour  ne  pas  dater  comme  lui  cet  émail  du 
commencement  du  xir  siècle. 

Y  ers  1168. 

lîeala  Namadia  sepeiit  (I)  ic 
hic  in  moiiaslei'io  Mansiacu  ab  agelis  duciliir 

(1)  Hejiclilur, 


671  LIM 

l\-inis  iiljbas  Maiisiatiis  focil  capsani  ptecio 

Pl-Iiiis  ablias  M. 

S.  Caliiiiniiis  côslrnil  (1)  iim;iiii  iililialam  (2)  :  in 

Poiloiisi  cpâtu  (3)  in  onore  S.  Ci'lcnl'ioili  niaiiiiis 

Se.  Calniinins  senalor  Roman'  coariiil  {sic)  scdm  (i) 

Alil):iî;int  in  Lcmnviconsi  opâln  no  le  Tluicllam 

S.  Caliiiinivs  cô7linil  loicifi  nbbaiam  iioniine 

Maiix.iacnm  in  Arvernensi  opâm  :  in  onore  si  : 

Caprasii  :  nus  (5)  :  et.  Sci  Pctr.  Qnem  offereis 

oeil)  sois. 

{Châsse  de  Mausac  [Auvergne].) 

Ces  iiisoriplious  sont  gravées  au  trait  ou 
creusées  au  burin  et  einpàlrcs  d'émail  sur  !a 
châsse  en  cuivre  émaillé  di.'  Mausae. 

Coite  œuvre  reniari]uable  a  été  publiée 
deux  fois  par  M.  iMallay;  une  rédurtion  en 
couleur,  é  litre  par  M.  du  Somnierird,  en 
donne  une  idée  très-exacle.  La  i'ondation  de 
trois  abbayes  ]>ar  saint  Calniinius,  sa  mort 
et  celle  lîe  sainte  Namadie,  occupent  la 
face  postérieure.  Le  genre  du  travail,  le 
style  et  les  sujets  lij,Mirés  en  font  une  œuvre 
essentiellement  limousine.  L'abbaye  de 
Mausac  a  d'ailleurs  relevé  pendant  long- 
temps de  celle  de  Saint-Martial  de  Limoges. 
—  Nous  avons  |)rouvé  ailleurs,  après  M.  Mal- 
lay  ,  ()uc  l'abbé  Pierre,  dont  l'image  et  le 
nom  figurent  deux  fois  sui'  cette  cliàsse  à 
titre  d'auteur,  était  l'abbé  Pierre,  troisième 
du  nom,  ijui  vivait  eu  11G8.  C'est  donc  la 
date  de  cette  œuvre,  comme  îi  peu  près  c'est 
la  date  de  l'autel  de  firanduionl  et  du  tom- 
beau de  Ceollioy  le  Bel.  La  parenté,  l'ori- 
gine connnune  de  ces  trois  œuvi'es  d'ai't,  si 
distantes  les  unes  des  autres,  ne  sauraient 
être  plus  manifestes. 

1172. 

Ilic  jacet  iloniinns  Pelnis  lîcnianli  prior  qnintns 
qni  secnnJnnuloctrinani  Moysi  Uixil  piopinqiiis, 
iiescio  vos.  Vixil  in  prioralv  scpicin  annis  et 
semis. 

(BONAV.    DE   SaINT-Am\B1.E.) 

Cette  épitapbe  était  placée  sur  la  tondjiMb^ 
Pierre  Bernard  de  Boscliiac,  cimpiième  abbé 
de  Grandraoïit,  ipii,  a|)rès  avoir  construit  le 
chœur  de  son  église,  en  lit  la  dédicace  solen- 
nelle en  llC.'i.  Ce  religieux  appartenait  à  une 
illustre  famille.  Son  épii;ii>lii'  le  loue  d'avoir 
su  résister  aux  inlluenccs  qui  lui  venaient 
de  ce  côté. 

1174. 

1(1'  si'pllis  imlo  vir  cecidit  isle 
Qo  iicc  niajoreni  ira  dahilve  parem 

Tanlo  ilii^na  viro  n 

Ilvic  I;imIcs oio 

Clei'  fania  v^ilor  .... 
Vno  (Icjnlo 


(1)  Conshuil. 
{-2)  M'hiiliam. 

5)     /'.'/liM'  '/l'/lll. 

4)*.S('ii(//(/(iin. 
DJ  Maiiijris. 


mCTIONNAIIlK 


LIM 


C72 


l'Ict  dunivs  nicrilu 

Lavdalq  ; servit  ci 

Alibas  Pcirvs  cral  qvê  pr  ardva  cvncta 

Pclra  ti'i^il  Ivnivlvm  pctra 

Idibus  seplcmbris  quarto  vir  cecidit  isle 

Qua  iiec  majorcm  terra  dabilve  pnrem 
Taiito  diyitaviro,  non  .  .  .  non  ego  spero. 

Unie  laudes  debebil  esse,  fuisse,  fore. 
Clerus,  fanin,  valor  mcntlicant  (?)  niayni  déclarant 

Vno  demlo 

Flct  domus  mérita 

I.audcitque sertie' 

.\bbas  l'elrus  ernt  guem  Peiriis  per  aruua  cuneta 

J'etra  leijit  tumulum  peira  .... 

{Inédile.) 

Pierre  del  Barri,  dont  il  est  question  dans 
cette  épilaplie,  gouverr:a  l'abbaye  de  Saint- 
Marlial  de  ll()->  -^  117V,  date  de  sa  mort. 
M.  Labicbe  {Vies  des  salnls  du  Limousin.  II, 
83)  a  consacré  une  notice  à  ce  pieux  |ier- 
sonna;-,e.  Il  est  auteur  d'une  cbronicjue  iné- 
dite. Pierre  le  Vénérable,  abbé  de  Cluny, 
entretenait  avec  lui  une  corres|iondance.  Il 
fut  enseveli  au  cbapitre  de  Saint-Martial 
avec  ses  ornements  sacerdotaux;  une  belle 
crosse  d'ivoire  fut  placée  à  ses  côtés. 

1174. 

Hic  jacet  Pelrns  abbasSci  Martini  Li'inovicensis 
juxta  osliuni  qiiod  cxit  in  ciniiterio. 

{Autrefois  à  l'abbaye  de  Cluny.) 

C'est  l'épitapbe  de  Pierre  de  Pierre-Buf- 
fiôre,  abbé  de  Saint-Martin  de  Limoges, 
ninrt  h  l'abbaye  de  Cluny  le  18  octobre  1174.. 
L'abbé  Legros,  qui  neritguère,  se  demande 
s'il  faut  attribuer  la  lin  de  i'inscri|ition  à  une 
rédaction  négligée  du  co[)isle,  ou  si  ces  mots 
se  trouvaient  réellement  sur  l'épitaplie.  Dans 
ce  dernier  cas,  ajoule-t-ii,  celte  inscription 
pourrait  faire  pendant  à  celle  d'un  |iont  cé- 
lèbre :  ('e  punt  a  éle  fuit  ici.  Quand  le  grave 
abbé  Legros  faisait  ccitte  rétlexion  plaisante, 
la  révolution  n'avait  pas  encoie  détruit  les 
abbayes  et  bouleversé  toutes  les  sé|)ullures. 
On  ne  pouvait  pas  jirévoir  que  les  tnmbes 
elles-mêmes  seraient  menteuses  ou  incer- 
taines dans  leurs  iiidications  les  plus  |)0siti- 
lives  :  Ilic  jacet.  Des  indications  très-préci- 
ses, (|uel(|ue  naïves  qu'on  les  fasse,  nous 
paraîtraient  maintenant  beaucoup  moins 
plaisantes.  La  (iuUia  christiumt  (II,  583) 
donne  celle  inscription  dans  les  mêmes  ter- 
mes (jue  nous  la  ra|)porloiis  : 

Y  ers  1174. 

BPAXVN   VnNOÏV!;  ïnNON   EN   TPIiENiPU;, 
0  nAMDAÏIAErS  KAI  BEANepunoi  Aoroï, 
nOAAnN   EllEBPABtrïE  TOi  AENAPÛi  XAPIN. 
KM>irXETVI   lAP  IIAÎ  nrPOVMEXO:  NOÎOII, 

()  ni'oinK.iiEïiQî  toi:  tpiaenapia:  KtAAOll. 
AAAA  •l'AOrneni:  en  meïiii  jimiMin-iAt, 
EiPA:MON,  inoox.  lOis:  KAVi-  u  viiEiïEsrN, 

KM    Mil    i;MAi   AEKOV   ME,    KAI    KAAllï   IKCHI, 

u  ïïïi.u/.(>\  Ai:.\ii'iiN   \iia:,\\  xtosA. 


67Ô 


LIM 


DEPIGRAPHIE. 


LIM 


G7i 


KAI  TlNl   EPMON   ENïrAAAâO.V  MOI   APOSON 

EK  AOrK[KHÏ  *VF.NTI   KAAAIAENAPIAÏ, 

Hî   l'IZOnPEMSON    II   BAÎIAIS  EIPHNH, 

n   MBTPO.MAMMU,   TUN   ANAKTQN  TO  KAEOZ, 

AAEîlOV  KPATOVNTOÏ  ArSONSlM   AAMAP. 

MAI,  NAi,  Aiinna  ion  men  *rAAKA  Mor, 

ÏOI  AOrAOI   AAEIIOS    EK    FENOri    AOVKAI. 

Qui  seiiiper  vivit,  cuiii  nioriciii  s|i(jiitc  subivit 
Alors  vilam  gennit,  mors  iiece  Irila  fuit. 
Lux  caligavii,  pax  veia  cruceiii  lolcravit. 
Nox  sua,  noslia  dies;  crux  sua,  noslia  quies 
Crus  plasmatoris,  via  pacis,  nieia  laboris, 
Mors  Salvaloiis,  mors  niorlis,  eulmeii  honoris. 
Crux  pretiosa  vale,  mnndi  prelium  spéciale. 
Crux  reverenda  vale,  populi  decus  impériale. 
Rex  Amalricus,  sit  sumnii  régis  amiciis: 
Propler  dona  crucis  doneuir  miinere  liicis; 
Quando  crucem  misit,  nos  Clirisli  gralia  visit 
Huic  jocundemur,  vigilesque  Deuni  veneremur, 
Regia  miremur,  regem  pro  rege  precemur, 
Cliristojungalur  quicumque  crucem  venerauir. 
Nec  pars,  nec  lola  sil  Grandimonle  remola  ; 
Qui  scelus  islud  aget,  Deus  hune  analheinale  plaget. 
[Autrefois  à  Gruiidnwnt.) 
Dans  le  riche  trésor  de  l'abbaye  de  Grand- 
mont,  un   reliquaire  attirait  principalement 
les  regards,   moins  encore  à  cause  du  prix 
de  sa  matière  que  du  précieux  dépôt  qu'il 
renfermait. 

Il  était  formé  de  deux  plaques  d'argent 
doré,  jointes  et  adossées  l'une  à  l'autre.  A  la 

Eartie  antérieure  était  inséré  un  fragment  du 
ois  de  la  vraie  croix,  disposé  en  forme  de 
croix  patriarcale  ayant  quatre  pouces  (0  m. 
12  cent.)  de  hauteur,  sur  deux  pouces  (0  m. 
6  cent.)  de  largeur  à  la  plus  grande  traverse. 
Rien  ne  séparait  la  relique  du  contact  et  de 
la  vue  du  spectateur.  La  face  postérieure 
était  occupée  tout  entière  par  l'inscription, 
celte  pièce,  mobile  en  [lartie,  se  levait  pour 
laisser  voir  un  baume  Irès-odoriférant,  qui, 
malgré  sa  date  sept  l'ois  séculaire,  conservait 
encore  toute  la  suavité  du  parfum  le  plus 
exquis. 

Un  étui  en  argent  doré  abritait  le  précieux 
reliquaire,  il  s'ouvrait  à  deux  battants  pour 
laisser  voir  la  vraie  croix.  Les  poites  étaient 
décorées,  à  leur  partie  intérieure,  des  ima- 
ges de  saint  Pierre  et  de  saint  Paul.  A  la 
partie  antérieure  de  cette  sorte  de  boîte  mé- 
tallique était  gravée  la  première  inscription 
latine  que  nous  transcrivons;  la  seconde  se 
lisait  à  la  partie  postérieure.  «  Sur  le  tout 
une  plaque  d'argent  non  doré  s'élevait  et 
s'abaissait  à  la  façon  d'un  châssis ,  et,  sur 
icelle,  était  relevé  en  bosse  un  crucilix  et, 
de  part  et  d'autre,  Notre-Dame  et  saint  Jean. 
Le  susdit  reliquaire  avec  son  étui  s'accom- 
modait sur  un  pied  carré,  tout  entier  d'ar- 
gent doré  et  par-dessus  enrichi  de  plusieurs 
perles,  to[iazes,  jacinthes  et  autres  pierres 
estimées  par  le  lapidaire  de  giand  prix  et 
valeur.  Toutefois  ce  |)icd  ne  paraissait  pas 
être  fait  ni  destiné  pour  le  susdit  tableau, 
aiiis  pour  un  autre.»  (Inventaire  du  trésor 
de  Grand  mont,  1567.) 


Ainsi  l'art  grec  et  1  art  occidental  s'étaient 
unis  autour  de  ce  véni-rable  dépùt.  Le  |)ctit 
reliijuaire  était  seul  d'origine  grecque;  il  a 
eu  le  privilège  d'attirer  l'attention  de  deux 
savants.  Ogier  ,  prédical(Hir  éloquent  du 
XVII'  siècle,  lui  a  consacré  un  traité  sjiécial. 
(Inscription  antique  de  la  vraie  croix  de  l'ab- 
oaijc  de  Grandmont,  par  M.  Fianrois  Ogier, 
prestre  et  prédicateur.  Paris  ,  lGb8,  un  vol. 
in-8".) 

Dans  une  de  ses  substantielles  disserta- 
tions. Du  Cange  résume  ce  travail  en  y  ajou- 
tant ses  observations  particulièies.  {Glos- 
saire du  moyen  âge,  V'III,  109,  édit.  F.  Di- 
dot.) 

Nous  puisons  dans  ces  deux  écrits,  en 
nous  aidant  encore  des  |)ièces  originales 
dont  nous  devons  comnnniication  à  la  géné- 
rosité de  M.  Nivet-Fontaubert. 

Ogier  a  donné  deux  traductions  de  l'ins- 
cription grecque.  Son  latin  suit  le  grec  mot 
à  mot;  les  voici  : 

Cum  hrevera  dormisset  somnum  in  iriplici  arbore. 
Univers!  rex,  Deus  idem  ac  homo  verbuni, 
Multam  gratiam  iniperlitus  est  ligno. 
Refrigoraïur  enini  omnis  morbis  inflammalus, 
Quicunque  confugit  ad  ramos  triplicis  arboris. 
Ast  ego  perustus  in  niedio  meridie, 
Cuciirri,  veni,  ramos  subii  ; 
Tu  vero  umbra  lua  suscipe  me  et  pulchre  tege, 
0  arbor  inunibrans  tolam  terram, 
Et  modicum  rorem  Hernion  mihi  instilla. 
Qui  ortus  suni  ex  stirpe  ilhisiri  ducarum, 
Cujus  siirpis  surculus  est  imperatrix  Irène 
Jlaler  aviœ  meae,  decus  regum, 
Conjux  Alexii  Romanoruni  iniperaloris. 
Certeveneror  le  unicum  servatorem  nieuni. 
Ego  l'amulus  tuus  Alexius,  origine  ducas. 
Le  Sauveur,  homme-Dieu,  sur  ce  mystique  bois. 
De  trois  arbres  divers,  qui  composent  sa  croix. 
Dormit  d'un  court  sommeil,  mais  sommeil  délectable; 
Depuis,  .à  tous  mortels  ce  bois  est  secourable. 
Et  quiconque  est  atteint  de  cet  ardent  poison, 
Dont  l'aspic  infernal  corrompt  notre  raison, 
Qui  se  sent  travaillé  de  ces  cruelles  flammes 
Qui  consument  nos  cœurs,  et  qui  brûlent  nos  âmes. 
Qu'il  recoure  à  son  ombre,  il  sentira  soudain 
Rafraîchir  les  ardeurs  qui  lui  rongent  le  sein. 

Dans  le  cuisant  midi  de  mes  péchés  sans  nombre, 
J'accours  à  son  abri  ;  j'ai  recours  à  ton  ombre, 
0  bel  arbre  !  arrosé  de  ce  sang  précieux, 
Que,  pour  noire  salut,  versa  le  roi  des  cieux  : 
Vois  dessous  tes  rameaux  ma  pauvre  âme  exposée. 
Pour  recevoir  d'Hermon  la  céleste  rosée. 
Alexis,  prince  grec,  dont  les  prédécesseurs 
Du  sceptre  byzantin  se  virent  possesseurs; 
De  qui  le  grand  aïeul  est  l'empereur  Comnène; 
De  qui  la  grande  aïeule  est  son  épouse  Irène , 
Reine,  dont  la  vertu  fut  sans  comparaison, 
El  riionneur  des  Ducas  son  illustre  maison  ; 
,\lexis,  quoique  issu  de  cette  race  illustre, 
De  ces  Ducas  fameux  n'emprunte  point  son  lustre 


ligure  de 


(JllCS 

Iraiis 


Mo 


C75  LIM  DICTIONNAIRE 

'l  osl  plus  fïlonotix  (l'adorer  celle  croix 
QiiL'  dèire  ilesceiulii  irciiipcrciir  cl  de  rois. 

La  traduction  française  n'est  qu'une  pn- 
rapliin^o  tros-lan;j;uissante  sur  la  fin.  Ci's 
di  ux  versions  nous  periuftlont  de  réduire  le 
cotnuu'Mt,-iirc  aux  plus  siiuples  éjôincnls. 
Les  curieux  pourront  an  hesoin  rccouiii 
aux  ouvrasses  (pic  nous  avons  indiqués. 

Voici  d'ai)ord  l'histoire  de  ce  roKipiaire.  Il 
Jut  remis  aux  moines  de  (îrandmo'it  [)-ir 
Bernard,  évôipie  de  I.ydda  en  Palesliic,  et 
.ancien  moine  de  Déols,  près  CliAteauroux,  le 
derniei'  jour  du  mois  de  mai  1171.  C'i'lait  un 
.don  (pie  leur  transuiellait  Amaury,  roi  de 
Jérusalem.  Ce  prince  étant  mort  l'aînée 
précédente,  on  peut  conjecturer  que  I  évo- 
que Bernard  exécutait  (M1  ce  point  une  de 
jSes  dernières  volo  liés.  Un  texte  du  m  irty- 
rolog  •  de  firandiuont  rapporte  les  laits  pié- 
cédenls  ;  son  ti''uioi;;iia;4e  est  eoiiliruu'' par 
celui  de  (u'uil'roi  du  Vij^fOis  dans  sa  Cliroiii- 
Tue  (c.  69). 

L'inscri|)lion  grecque  contient  deux  allu- 
sions fort  riaiies.  La  prciiiière  rappelle  la 
tradilion  orienlale  selon  laquelle  la  croix  du 
Sauveur  était  formée  de  tr.jisbois  uillV'ie:ils, 
de  pin,  de  cyprès  et  de  cèdre  :  Cirni  brevrm 
dormissrt  somimm  in  Iripliri  arbore.  Cette 
rosée  d'H'  rmon,  (|ui  r.dVaicliit  les  âmes, 
était  une  iiua>.n^  du  sang  du  Sauveur.  Ivilin 
la  seconde!  allusion  a  trait  au  ser|)eiil  d'ai- 
rain que  JMoïse  élev),  poui' le  salut  des  Juifs, 
dans  le  désert.  C'était  encore  une 
la  croix  du  Sauveur. 

Reste  le  nom  du  possesseur,  Alexis  de  la 
rac(;  des  Ducas.  Ogier  se  livre,  pour  déter- 
miner l'identité  et  le  tem|)S  d.-  ce  person- 
nage, h  plusieurs  conjectures  laborieuses. 
Nous  prélV-rous  le  sentiuient  de  DuCanj,e.Cet 
érudit  pense  que  noti'e  Alexis,  à  ipii  ce  saint 
reli(iuaire  a  a|iparlenu  ,  était  lils  de  Jean 
Ducas,  cousin  geraiain  de  rem|)ereur  .Ma- 
nuel, et  qui,  après  s'être  distingué  à  la 
guerre,  vivait  encore  vers  IIGG.  Amaury 
étant  allé  ?i  ConslanlinOjile,  en  1170,  pour 
réclamer  le  secours  de  l'inupereur  .Manuel, 
en  re(;iit  le  luedleur  accueil.  Les  gi-auds,  à 
l'exeujjple  du  prince,  le  comblèrcnil  de  pré- 
sents. C'est  alius  sans  doute,  (ju'Alexis  sui- 
vant le  m'juvement  général,  lui  aura  f  it  ce 
don  précieux;  et  comme  ce  reliquaire  élait 
de  ceux  qu'on  portait  au  cou  (phylactère), 
en  s'en  dé|iouilla!it,  Alexis  aura  voulu  donner 
au  roi  de  Jérusalem  nue  marque  (faU'ection 
inirlieulière. 

Quant  aux  iiiscri|)tions  latines,  elles  sont 
l'œuvre  des  moines  de  Ciaiulmoiil.  lis  vou- 
lui(!nt  ainsi  exprimer  leur  allVclion  puui' ce 
vénérable  dépcM,  et  leur  reconnaissance  pour 
Amaury  leur  bieîifaileur. 

Cetti!  sainte  relique  est  conservée  à  la  ca- 
thédrale de  Liuiog(,'S. 

1187. 

Hic  j;icei  dompiuis  riiiillerimis,  rcvcreiidissiiniis 
VI  prior,  vcriis  Isracliia  in  (jiio  dokis  iioa  eral  ; 


LTM 


fi76 


vixii  in  prioraui  xvin  annis  et  m  mensibns. 
Cerne  :  prior  sexliis  Wilelnuis,  pro  Riege  faclus 
lAid,  cnin  Chrislo  lunuilo  ri'(]iiii'scit  in  islo. 

(Aulrefois  à  Grandmonl.) 

Ces  deux  inscri[itions  se  lisaient,  la  pre- 
mière sur  la  tomlie,  la  seconde  sur  une  laine 
(k  plomb  déoosée  dans  le  cercueil  de  Guil- 
laume de  Treignac,  sixième  abbé  de  Gand- 
ino'U,  mort  en  reven-3nt  de  Home  en  1187. 
C'est  peiidani  son  gouvernement  que  cet  or- 
dre célèbie  fut  on  proie  à  des  divisions  (pio 
les  souverains  jionlif.s  eurent  beaucoup  de 
peine  à  (-aimer.  Une  notice  sur  ce  pieux 
personnage,  extraite  des  manuscrits  Legros, 
a  été  publiée  par  Labiche  de  Keignefort 
{Virs  des  saillis  du  l.iinnusin).  On  r(niiaripiera 
sur  ces  deux  insciiplioiiS  l'oilliogiapiie  si 
différente  du  mot  lalin  Guillaume  :  Gniller- 
mus  et  Vt'illehinis.  F.lles  s't.'xpliquent  par 
deux 


ivihiiinalioiis  dilféreiites  faites  à  ipud- 
ainiées  d'intervalle,  à  l'occasion  d'une 
ation  de  sépulture. 

1187. 


dedilanlislesSehrandn';,  ei  linc  ndhi  nonien. 
;liu.\AV.  uii  bAiM-AjuBLL,  417.) 

Ces  mots  se  lisaient  ^ur  une  cloche  donnée 
à  la  cathédrale  Ue  LiuiOoCS  i  ar  l'é\equo 
Sebiaiiu-Cabot,  ([ui  uiourul  vers  la  Un  du 
Xii'  siècle,  li'Jti. 


église 


Si  Fili"  De-i  es 
die  ut  lapi- 
des isli  pa 
nés  liant 

Si  Fili'  Dei  es 
mile  le 

deorsuin  * 

{Iiiédiies.)  —  (£3(1*6  de  Beaulieu.) 

Le  portail  méridional  de  la  grande  et  belle 
"  roiuaue  de  Heaulieu  élait  précédé  d'un 
porche  aujourd'hui  démoli  en  partie.  Le  pi- 
lier qui  divise  la  porle  eu  deux  baies  repré- 
sente les  grands  prophètes  portant  les  évau- 
gélist.  s.  Sur  le  tyiujiun  se  déroule  uiiegrande 
page'  sculptée  qui  se  divise  eu  trois  zoïKiS 
liorizuiilales ,  d'inégales  diiiieiisiotis.  A  la 
[lartie  iiiléi  leure,  des  inouslres  bizarres  éta- 
lent leurs  formes  capricieuses  et  fa'.itasti- 
ques.  Une  truie  est  armée  de  se(il  tètes 
|)lacées  ,  quatre  à  la  partie  antérieure  du 
corps,  trois  à  la  queue.  Une  hgure  humaine 
est  avalée  par  un  monstre;  la  lèle  et  la 
(jucui!  du  monstre  terminée  eu  tète  se  par- 
tagent le  patient.  La  création  la  plus  origi- 
nah,'  est  une  sorte  de  dragon  terminé  à 
chaiiue  bout  par  des  télés  hideuses  qui  se 
livrent  un  combat  acharné.  Sa  croupe,  re- 
courbée en  replis  tortueux,  est,  à  divers 
inlervalles,  [percée  de  trous  d'où  s'échapp.  lit 
des  singes  ([ui.  à  demi-eclos,  se  font  d'jà  la 
guerre  :  ils  mit  pour  aunes  des  siupeiits.  Ce 
travail  réunit  la  verve  et  roriginalilc. 


fw7 


LUI 


D'EPIGRAPHIE. 


LIM 


678 


Mais  no  fanl-il  y  voir  qn'inio  bizarrerie  de 
plus  à  ajouter  à  toutes  les  btzaireries  «l'iiiio 
époque  si  féi'onde  eu  œuvres  de  ce  gotue? 
L'exaiueu  des  autres  seiilplures  du  porclie 
va  nous  aider  à  résoudre  cette  (juesticn.  La 
bande  supérieure  représente  les  morts  sor- 
tant du  tombeau  ;  au-dessus,  Notre-Seijj;'ieur, 
entre  deux  anges  qui  portent  les  ins!rume:Us 
de  la  f)assion,  montre  ses  plaies  ouvertes. 
On  entrevoit  déjà  la  sigiiiticalion  de  la  zone 
inférieure. 

L'exanîen  des  faces  latérales  du  |iorchc 
n'aide  pas  à  interinéter  le  reste.  Des  figures 
hideuses  y  griujRcent  à  travers  b'S  créneaux 
d'une  forteresse.  A  plusieurs  reprises,  un 
grand  et  majestueux  personnage  paraît  dis- 
cuter avec  un  monstre  à  corps  humain  sur- 
monté d'une  tète  de  lion.  En  deux  augles 
au-dessus  de  ce  sujet  se  lisent  les  inscriji- 
tions  rpii  font  l'objet  de  cet  article.  Tout 
s'expliiiue  alors  :  ces  figures  rei)réî.entenl  la 
tentation  de  Jésus-Chiist  dans  le  déseil:  ces 
paroles  sontcelles  que  leiléuion  lui  adressa. 
La  bizarrerie  et  le  cquice  n'ont  rien  à  le- 
vpndi(juer  ici;  tout  est  symbole  et  histoire. 
Jésus-Christ,  mo 'èle,  rémunérateur  et  juge 
de  l'humanité,  voilà  le  sujet  traduit  par  un 
ciseau  éloquent  en  ce  |iorc'ie  magiiifKjue.  Le 
tympan  n'a  jilus  d'obscuiilés  :  les  morts 
ressuscitent,  l'enfer  s'emj)are  de  sa  proie,  les 
bienheureux  partagent  la  joie  du  liiomphe 
de  leur  chef  et  de  leur  sauveur. 

La  composition  de  ce  jugement  est  de 
toutes  manières  fort  originale.  Les  bons  no 
sont  ])as  sé|)arés  des  méchants  dans  le  sens 
de  la  largeur,  mais  dans  la  hauteur.  La 
droite  et  la  gauche  du  souverain  juge  sont 
occupées  |iar  les  saints  nimbés  et  assis  qui 
conversent  ensemble  dans  la  joie  de  leur 
trioniplie.  —  Ces  deux  jietites  iiiscriptions, 
en  apparence  insigiiillantes ,  ont  doac  une 
haute  valeur,  puisiiu'elles  aident  à  résouilre 
hi  question  si  controversée  du  symbolisme 
des  sculptures  romanes. 

S  .  .  rgivs  (1) 
Peuvs 
Arlierio. 
(Incclkc.)  —  {tiglise  de  Tarimc.) 

L'église  romane  de  Tarnac  est  percée  sur 
son  liane  septentrional  d'un  poilail  golhi(|ue 
du  xiii'  siècle.  Son  ogive  eslacconiiiagnée  de 
deux  bas-reliefs  en  gi'anit,  qui  datiiil,  comme 
le  reste  de  l'édifice,  du  xii"  siècle.  Celui  de 
droite  re|)résente  un  guerrier  à  cheval.  11  est 
armé  du  casque  à  nasal,  d'un  bouclier  en  pointe 
et  d'une  lance  à  pennoii.  Daes  la  partie  supé- 
rieure vole  un  ange  (pii  s;'iiible  lui  inonlrei-  la 
route.  L'autre  bas-relief  représente  un  évèque 
coiffé  d'une  mitre  ti'ès-basse  et  revêtu  de  la 
chasuble  ronde  et  du  palliuin.  Il  bénit  un  per- 
sonnage de  [iroportious  beaucoup  jilus  pe- 
tites, qui  s'incline  sous  sa  main.  Un  cartouche 
carré  iiorle  rinscri[ilion  transcrite  [ilus  haut. 

Dans  le  sanctuaire  de  la  même  église,  le 
(1)  Sergius. 


fût  d'un  pilier  roman  est  gravé  d'inscriptions 
qui  semblent   être  des  dates  du  xiC  siècle 
Cini(  ou  six  couclies  de    badigeon  de  chaux 
les  recouvrent  et  les  rendent  illisibles. 

f  Dcxlern  Dci  vivi. 
Qiio:l  fiiil  est  et  eril  per  mo  coiistare  doceiliir. 

{Inifilile.)  —  {Éalise  île  Dessines.) 

Lne  pierre  calcaire  placée  ;i  l'extérieur  du 
mur  nortl  de  l'église  de  Ressines  représenle 
une  main  levée  et  bénissant,  adossée  à  une 
croix.  Elle  est  surmontée  de  ral]iha  et  de 
l'oméga  symboli([nes.  L'inscription  inscrite 
au-dessous  et  à  l'entour  ne  laisse  pas  de 
doute  sur  le  smis  de  cette  représentation.  A 
la  même  é|ioque,  le  contrc-seel  de  l'église 
de  Limoges  est  décoré  d'une  re|)résentatiori 
semblable;  on  lii  à  l'enlour  :  ilid/iH.s-  Duuùni. 
Oi;ant  au  vers,  il  esi  enqirunté  à  Hildeberc 
du  Mans,  auteur  du  xT  siècle. 


Lex  Moii. 

{Iiicdiie.)  — 


[L'tjlise  de  Soliijiir.c.) 


L 

'ègli 


.a  chapelle  nn-ridionaie  de  l'abside  de 
.olise  de  Solignac,  liàiie  au  xic  siècle,  est 
décorée  d'une  arcature  suiiportée  par  îles 
colonnes.  Le  chapiteau  en  calcaire  d'un  de 
ces  supports  représente  deux  personnages 
inclinés  dans  le  sens  de  la  corbeille  et  sé- 
jiarés  par  un  ange.  Sur  le  livre  tenu  parl'ua 
d'eux  est  gravée  cette  inscription  assez  dilli- 
cile  à  lire  à  cause  de  la  i'orine  insolite  de 
quelques  lettres,  et  notamment  de  l'O  et  de 
rs  du  mot  Moxi.  On  avait  voulu  y  trouver 
une  date;  noire  interjirélation  est  seule 
admissible.  Elle  donne  la  clef  d'une  de  ces 
lepi'ésentations  iie'X[)li(iuées  (pii  décorent 
en  sig^and  nombre  nus  églises  romanes. 
B'interinétation  en  interprétation,  il  faudra 
bien  arriver  à  r-econnaitie  que  la  plupart  de 
ces  images,  malgré  leur  bizarrerie,  cachent 
un  sens  que  noire  ignorance  seule  voudrait 
nier. 

■[-  Ilic.  reqniescil.  PiMi'.  decen. 
Ciipiccriiis.  Sti.  Marlialis. 
qui.  decesil.  ix.i.i.i.  Ii.juiiii: 
anima,  ci',  reqviescal. 
in  pace.  Amen  ] 
Peuiim.  prlra.  pre 
mil.  sut)  :  pelra.  Pctre. 
putrescis  •  Pulre.  tamen.  sur 
snm  i  cnm.  Marciale.  Qniescis 
(Inédile.)  —  (Rue  du  Mûrier,  à  Limoges.) 

Cette  inscription,  placée  autrefois  au  cha- 
pitre de  Saint-Maitial,  a  été  emjdoyée  comme 
matériaux  de  construction  d'une  maison  do 
la  petite  rue  du  Mûrier.  Elle  se  lit  au-de-sus 
d'une  fenêtre  'lu  r(;z-de-chaussée.  Le  chefcier 
dont  elle  recommande  la  mémoire  n'a  pas 
laissé  d'autres  traces  de  son  passage.  A 
Saint-Martial,  la  charge  de  chefcier  co;res- 
pondait  à  celle  de  sacristain.  L'U  et  lé  V  y 
so  lî  euiplo;.  es  concurremment.  Les  M  ont  des 
loi-mes  variées  et  bizarres;  tout  y  indique  la 
transition  du  roman  au  gothique. 


679 


LIM 


lex 


DICTIONNAIUK  LLM  680 

tuer.  Il  n'est  pas  aniérieur  à  1100,  ni  posté- 
rieur à  1300. 


jeju 


domvm  1^1  am  iv  prologe  dne  (1) 
cl  aii^ïcli  ivi  cvsloiliaiil  imiros  j 
cl  oïïïs  (2)  abiiaiiies 
(Inédite.)  — (Près  l'ancien  Sénéclial,  au  Dorai.) 

Cette  inscription  est  gravée  sur  une  pierre 
triangulaire  (jui  formait  autrefois  le  linteau 
,ie  In  porte  principale  de  l'éj^liso  paroissiale 
de  Saint-Miciul.au  Dorât.  Cette  église,  con- 
nue dès  l'an  lO.'JO,  ha  convertie  en  1572  en 
prétoire  pour  les  ofllcicrs  de  la  sénéchaussée. 
Elle  est  maintenant  détruite,  et  le  tympan 
est  engagé  dans  lu  mur  de  clôture  d'un  jar- 
din. Cette  prière,  omi)runlée  aux  livres 
saints,  annonçait  heureusement  une  éj^lise 
consacrée  aux' saints  anges  et  au  chef  de  la 
milice  céleste.  L'auteur  s'est  inspiré  évi- 
denunent  de  rinscri))lion  de  la  collégiale, 
donnée  plus  haut  sous  Ir  n"  (IS.  .Mais  la  cor- 
rection du  texte  et  de  l'écriture  a  été  altérée 
par  lui. 

Petrvs  eas  fecil. 

(Inédile.)  —  (Eglise  de  Tersannes.) 

A  la  porte  de  l'église  de  Tersannes,  un 
arc  en  plein  cintre  encailre  un  linteau  trian- 
gulaire sur  lequel  se  lit  cette  inscriptuni 
bizarre.  Est-ce  le  nom  de  l'architecte  qui  ht 
cette  porte  {eas  valvcis),  ou  cet  édilice  {cas 
œdes),  du  religieux  (pii  prescrivit  la  cons- 
truction de  l'église,  ou  simplement  le  nom 
du  patron?.  L'ciiciid reine '.U,  l'écriLure  ,  la 
forme  de  la  croix,  la  manière  dont  cette 
croix  pénètre  dans  la  moulure  de  la  hase 
ra|)(>ellent  les  linteaux  semblablesdes  églises 
du  Dorât.  Tersannes  est  en  elfet  dans  le 
voisinage  de  cette  ville.  C'était  une  cure  à 
la  nomination  du  cha|iitre  du  Doiat,  lequel, 
comme  nous  l'avons  dit,  avait  saint  Pierre 
pour  jialion. 

■f  v.  kl  avg    cat  i  in 
vsti.  oliiii        pàce 


ail 


a  m 


pas 

an!      cvi 
(Inédite.)  —  (Eglise  Sainl-Pierre  d'Vzerche.) 

L'ancienne  église  abbatiale  d'Uzerche  est, 
pour  la  plus  grande  partie,  anlérieure  au  xn' 
siècle;  sur  le  contre-fort  de  dioite  de  l'ex- 
trémité du  transse|)t  méridioial,  et  h  la  base, 
est  gravée  cette  inscription  Elle  occupedeux 
des  faces  di!  la  (lierre.  Sa  dis|iosilion  prouve 
qu'elle  a  été  gravée  sur  place,  la  pierre  étant 
déjà  engagée  dans  les  constructions.  Les 
caractères  a|)partiennent  à  la  seconde  moitié 
du  XII'  siècle,  et  confirment  cette  conjecl\irc. 
Le  nom  de  l'abbé,  enseveli  ainsi  humble- 
ment au  jiied  du  saint  édilice  et  au  seuil  de 
la  p(jile  piiu(;i(iale,  est  rongé  par  le  teui|is. 
Un  d'il  plus  perçant  saura  peut-être  le  resli- 

(I)  Domine. 
Ci)  Onmcf. 


.1 


V  i  i  ;  X  I  kni.  septeml)ris, 

obiil  i  Aimeric'  •  de  lîni 

cia  :  iiioiiac'  •  Sci  •  .Marcia 

lis  i  suliprior  •  qui  |  iiiiil 

la  :  iiona  ;  conUiiil  |  iiic(l) 

eccicsie  •  +  o  •  onio  j  quid  • 

me  i  aspicis  |  quod  •  suni  •  e 

ris  ;  quod  i  es  j  fui  j  ora  | 

p  (2)  ■;  me  i  die  •  pater  •  noster  ; 

(Inédile.)  —  (}ls.  Legros.) 
Cette  épitaphc  était,  avant  la  révolution, 
incrustée  dans  le  mur  d'un  jiassage  qui  con- 
duisait du  cloître  à  la  basse  église  de  Saint- 
Martial.  La  pierre  avait  environ  un  pied 
carré.  La  forme  des  caractères  de  transition 
annonce  la  hu  du  xii'  siècle. 

Hi  duo  viri  dederunt  lias  duas  virgines  ecclesie 
Grandinionlis  :  Girardus  alibas  Sibergie  :  Phi- 
lippus  aichiepiscopus  Culonieiisis.  S.  Albiua 
virgo  el  martyr.  Sca  Essenlia.  Fraler.  Regi- 
naldus  me  fccil. 

En  1181,  des  frères  de  Grandmonl  furent 
députés  à  Cologne  avec  mission  de  recueillir 
des  reliques  des  compagnes  de  sainte  Ursule. 
Cette  négociation  menée  à  bonne  lin  leur 
procura  les  corps  entiers  des  vierges  mar- 
tyres. Ils  les  [ilacèrent  avec  honneur  dans 
de.  magiiiliques  châsses  dorées  et  éniaillées. 
Une  de  ces  cliAsses  fut  donnée  en  1790  à  la 
paroisse  de  Saint-Piiest-Pulus;  elle  repré- 
sentait, en  sis  tableaux,  la  légende  de  sainte 
Ursule.  Sur  la  lace  antérieure,  quatre  sta- 
tuettes liguraienl  les  saintes  Albine  et  Es- 
sence, dont  ce  relii|uaire  gardait  les  corps, 
et  les  deux  donateurs  de  ces  reliques, Girard, 
abbé  de  Siegbur,  et  Philippe,  arihi.'vèque  de 
Cologne.  Celte  cliàsse  avait  été  faite  à  Grand- 
mont,  car  les  précieuses  reliques  avaient  été 
livrées  sans  reli(|uaires. 

Ora  pro  me  S.  D. 

(A  Chamberet.) 

Une  châsse  émaillée  de  la  fin  du  xn'  siècle, 
conservéi!  dans  l'église  de  Chamberet,  ren- 
ferme les  reliques  de  saint  Doucet  {Dulcis- 
siinus  ,  patron  du  lieu.  Sur  la  toiture,  une 
ciselure  dorée  et  éujaillée  représente  l'en- 
sevelissement du  saint.  On  lit  ces  mots  sur 
un  livre  tenu  par  un  des  clcicsijui  assistent 
l'évoque.  Nous  ne  les  notons  qu'à  cause  de 
la  fiirme  extraordinaire  des  lettres.  C'est 
une  soile  de  cursive  aigué  entièrement  inu- 
sitée. C'est  peut-être  une  addiliim  posté- 
rieure à  la  clulsse  qui  est  du  xn'  siècle. 

llic  e  vcra  rcmissio  Hic  csl  vera  remi.tsio. 

(Inédite.)  —  (An  porinil  méridional  de  l'ancienne 
cvllégiale  de  Sainl-)  ricix.) 

Le  slyle  gothiipie  et  le  style  roman  se 
fondent  tl'une  manière  heureuse  dans  la 
belle  église  de  Saint-Yrieix.  La  porte  luéri- 

(I)  Unie. 
Ci)  Pro. 


681 


LUI 


(Jionalo  en  ogive  est  suriiionlL'o  do  fonôlres 
eu  plein  cintre.  Moulures  et  oi'iieuieuts  des 
deu.v  époques  s'y  mêlent  de  la  même  ma- 
nière ;  tout  y  annonce  la  transition.  Au- 
dessus  de  cette  porte,  une  statue  drapée 
d'un  manteau  à  plis  symétriques  est  assise 
et  liénit.  A  Saint-Yrieix,  on  croit  y  recon- 
naître une  statue  de  Cliailemagne;  mais  le 
nimbe  croisé,  les  pieds  nus,  le  costume  et 
l'attitude  prouvent  que  c'est  une  tigure  du 
Christ.  Ces  mots  gravés  sur  le  marchepied 
du  siège  le  prouvent  aussi  :  Dieu  seul  peut 
faire  entendre  ce  consolant  appel.  Les  lettres 
a[)partiennent  à  l'alphabet  romain,  à  l'ex- 
ceptioii  du  C,  qui  est  carré. 

....  alv"  satrapes 
....  moribvs  F  .  .  , 
(Inédile.)  —  (Au  musée  de  Limoges.) 

Ce  reste  d'inscription  est  gravé  sur  un 
fragment  de  tombe  en  serpentine  verte,  pro- 
venant de  l'abbaye  d'Uzerche.  Il  a  été  donné 
au  musée  de  Limoges.  Le  nom  de  Satrapes 
qui  s'y  lit  n'est  pas  commun.  Le  second  A 
du  même  mot  a  une  forme  bizarre  qui  le 
rapproche  de  la  minuscule.  Ce  fragment 
pourrait  bien  appartenir  à  une  époque  plus 
reculée,  au  xi°  siècle  au  plus  lot. 

Douzième  siècle  (?) 

Moi'ibus  et  vita  verus  fuit  Isrselila 

Gauzbertus,  cujus  cernitur  liic  lumulus 
Vos,  0  Christicolae  !  Salvatorem  rogitale, 

Ut  dot  ei  requiem,  perpetuumque  iliem. 
Dicile  sic  Christo  :  Gauzbevluni,  Cinisie,  mémento 

Sanclorum  nitidis  consùciare  choris 
Tccum  keleliir,  le,  te  sine  fine  friiatiir, 

Perspecta  specie,  monadis  iii  Iriatle  (1). 
vni  kl  jul.  obiit 
Gauzbertus  sacerdos 
et  precentor  S.  Stephani. 
(Inédite.)  — (Nadaud.)  —  (Autrefois  à  Siiiiil-Au- 
yustin-lez-Limoges.) 

Selon  un  usage  adopté  dans  la  plupart  des 
monastères  qui  n'avaient  qu'un  cloître,  cette 
construction,  destinée  à  servir  de  promenoir, 
abritait  en  même  temps  les  sépultures.  Les 
morts  n'avaient  pas  trouvé  de  meilleur  asile 
pour  se  recommander  au  souvenir  des  vi- 
vants. Des  inscriptions  nombreuses  placées 
sur  des  tombes  tapissaient  le  cloître  de  l'ab- 
baye de  Saint-Augustin-lez-Limoges.  L'épi- 
taphe  que  nous  rapportons  indiquait  la  sé- 
pulture de  Cauzbert,  grammairien  et  chantre 
tie  l'église  de  Limoges. 

Nous  arrêtons  ici  la  liste  de  nos  inscrip- 
tions romanes.  La  précédente,  qui  termine 
cette  série,  pourrait  bien  avoir  appartenu  au 
xiii"  siècle.  Nous  en  négligeons  quelques- 
unes  relatées  par  l'abbé  Nadaud,  mais  que 
leur  transcription  imparûiite  rend  illisibles. 
Ainsi,  sur  la  porte  orientale  de  l'église  de 
Sainl-Cessaleur-lez-Limoges,  un  relief  gros- 
sier figurait  la  crucifixion.  A  l'eutour  se 
déroulaient  des  vers  que   le  fac-similé  de 


D'EPIGRAPillE.  LIM 

noire  ériidit  rend  d'une  manière  illisihl 
Au  bas  on  lisait  : 

feci  Icvi 

wl  dôme 


G[)2 


Esl-ce  la  signature  du  sculpteur  auquel  on 
doit  cette  œuvre? 

Epoque  du  gothique  arrondi.   De  l'an  120(? 
à  l'an  1360. 

Des  changemenis  insensibles  ont  introduit 
1  usage  d'une  nouvelle  majuscule.  La  forme 
circulaire  y  domine.  Son  emploi  dans  les 
inscriptions  devient  universel  à  dater  du 
commencement  du  xiii"  siècle.  La  minusciile 
anguleuse  et  carréela  remnlaccrah  dater  du 
milieuduxiv%  vers  1360.  Le  [)remier  exemple 
de  l'emploi  de  cette  dernière  écriture  épigra- 
phique  se  trouve  en  Limousin  à  la  date  de 
1333;  jusqu'à  1360  il  est  unique. 

Les  inscriptions  de  cet  Age  se  reconnaî- 
tront aussi  à  la  forme  léonine  de  leurs  vers; 
la  rime  tend  à  se  substituer  à  la  quantité. 

Laus  Cenonianensis  et  gloria  Lemovjcencis 
Que  doclore  piius  et  justo  jiidice  fiilsit 
Inclyta  Parisius  ;  et  qiio  pastore  refuisit 
Lugdunum  patriœ  deciis  ...  et  arca  sopiii;c 
Largus,  famosus,  sublilis  et  ingeniosus 
Hic  Aymeiicus  jacet,  ordlnis  bujus  amicus. 
Et  quoniam  voliiil  in  Graivdimonic  locari 
Fac  Deus  illius  animam  super  astia  levari. 

Au  chœur  de  Grandmont,  un  magnifique 
tombeau  de  cuivre  doré  et  émaiilé  rcfirésen- 
tant  le  défunt,  couvert  des  vêtements  archi- 
épiscopaux recouvrait  la  sépulture  d'Aimerie 
Guerrut,  célèbre  canonisto  et  ancien  arche- 
vêque de  Lyon.  Ce  tombeau  fut  mutilé  au 
xvi*  siècle  par  les  comtes  de  Saint-Germain- 
Beaupré,  chefs  d'une  bande  de  pillards  cal- 
vinistes. Une  description  de  ce  tombeau  et 
cette  inscription  nous  ont  été  conservées  par 
le  F.  Padoux  de  la  Garde,  sacristain  de  l'ab- 
baye en  1390.  Son  manuscrit  autographe, 
orné  de  dessins  de  sa  main,  est  conservé  à 
la  bibliothèque  du  séminaire  de  Limoges. 

1209. 

Gerardns  jacet  hic  prœsul  venerabilis  ille, 

Qiio  Caturcensis  sedes  fulsit  inclyta  villae  : 

Qui  vivens  Domino  placuit  sibi  scmper  inh;\}rciis, 

Semper  quic  Clirisli  fiieiant  no!i  qiiie  sua  qu;erens. 

Vir  simplex,  reclus,  Doininum  inelueiis  sine  fraude  ; 

Pi-omplusadoninebonum,digiiusqueperomi)ialaude. 

Forma  gregis,  tutor  patrise,  prolectio  cleri, 

Qui  cum  despiceret  mundum,  cuni  paupere  Christo 

Pauper  abire  loco  tandem  decievit  in  islo 


(1)  Dieu  seul  en  trois  personnes. 

Dicrio."«N.  u'EriGnApniii 


Quisquis  adhuc  curas  periturus  res  perilur.is, 
Atque  cor  induras  ad  ros  sine  fine  futuras, 
Nosce  quid  es,  quid  eris,  qui  forsan  eras  morieris  7 
Qui  vivens  moreiis,  transis  cum  slare  videris. 
Si  centum  décades  annis  quas  vixeris  addes 
Non  lamen  evides  qnin  le  lialiat  nitiina  clades, 
Qnaim  agnum  modico,  qu;c  juslum  cosequat  iniquo, 
Nec  deferl  medico,  nec  cuiquam  pucit  aniico. 

■1-2 


(>$5 


MM 


Ergo  vi^'il  cura  libi  sil  nicminissc  lulma 
Quove  recussura  caro  sit,  post  non  reiliuira 


Uespice  qui  innisis  qui  cras  inccrtus  es  an  sis 
Et  quaui  sil  lilù  pncsto  mors  ex  me  nieniDr  oslo. 
{Inéd.  en  punie.)  — {Ms.  du  Fr.  V.  de  la  Gaude.) 

Un  lornbeau  de  cuivre  doré  et  6m;iillt'3 
recouvrait  aussi  la  sépulluie  de  Géraid, 
évôiiiie  de  Caliors  |)endaiU  plus  d'un  deini- 
sièclo,  ([ui  (Malt  venu  clierclier  à  IJraiidniDiU 
un  abii  pour  ses  vieux  jours  et  une  mort 
dans  le  Seigneur.  Les  deux  preniièies  ins- 
criptions se  lisaient,  l'une  à  droite,  Taulie  ii 
gauche  du  toniheau.  I.a  Iroisiènie  était  ins- 
crite sur  un  livre  placé  entre  les  mains  do 
reftiji,io  du  défunt.  La  destruction  de  co 
tombeau  magnilique  doit  encore  être  impu- 
tée aux  protestants. 

1220. 

Disce  hospes  conlemuere  opes,  ei  le  (pioque  digiuim 

Junge  Heo,  ((nisi(iiis  nostra  sepulchia  vides! 
M.irchia  me  faeili  tomiiem  moderamine  seiisit 

llugoiiein,  anliqua  uobililalc  viruni. 
Conlempsi  landem  faslusel  inania  mundi 

Gaudia,  converteiis  niembra  aiiinumque  Dco. 
Hic  iiuei'  reliiiiios  spalioso  lempore  vixi, 

.Moribiis  ae  vielu,  vcslo  animoiiue  [lari. 
Unie  ego  sponle  loco  coiuilaliis  doua  ferebain 

Sed  prior  et  fialres  hoc  renuere  pii. 
Nos  viUcam  dediiinis  (pue  conslal  in  icde  fencstram, 

Amplaquc  cum  fruelu  praîdia  nndlipliii. 
Nos  illier  scopulos  cl  Uula  fluenta  Vigennae 

Clnisiifera;  nialri  struxinius  ecclesiam. 
J.iniduduni  ciuis,  ossa  sunius  :  quieumque  legelis, 

Dicile  :  sint  aiiiuKie  rogna  beala  nieai. 

(Lauiciw..) 

Hugues  Brun  ou  le  Brun,  neuvième  du 
nom,  seigneur  de  Lusignan  et  comte  de  la 
Marche,  se  lit  un  nom  parmi  nos  troubadours. 
La  valeur  el  la  piété  s'unissaient  dans  cette 
généreuse  nature.  11  se  distingua  par  ses 
ex])loits  dans  la  terre  sainte,  au  milieu  de 
la  troupe  d'élite  (jui  manliait  à  la  défeu'^c 
des  saints  lieux.  Son  épitaphe ,  rapportée 
plus  haut,  nous  apprend  cpi'il  fonda  une 
maison  de  l'ordre  de  (iraudmont  sur  les 
bords  de  la  Vienne.  C'était  le  monastèie  de 
l'Ecluse,  où  il  vint  linir  sa  vie  après  avoir 
pris  riiabit  religieux.  Le  don  qu'il  avait 
voulu  faire  de  son  comté  à  l'ordre  de  (irand- 
mont,  le  refus  <Jes  religieux,  les  vitres  en 
couleur  dont  il  embellit  leur  église,  tous  ces 
faits  rendent  fort  curieuse  celle  épilapliy. 
Au  (lio'ur  de  tiiandmonl  on  voyait  en  effet 
son  elligie  sur  les  vitraux;  elle  était  accom- 
pagiiéu  de  cette  légende  : 
liugocomesMarchiefenesiramviircam  dédit  ecclesie. 
Avant  1226. 
In  iiac  plnleclcria  sunl  lie  reliq"e  (1) 
ipiidain  pilas  Diii  ('2)  ■  de  luiiica  iuc 

(I)  lieliqiiie. 
Ci)  Uvmiiii, 


I)k.TIO.NN.\mii  LIM  CC4 

onsulili  ;  de  cruce  Uni  i  de  s 

cpulcro  Dni  •  de  tabula  • 

in  qua  posilnm  fuit  cor 

pus  1>IU    ; 

de  sepnirro  beah'  Marie  •  de  veslimeu 

to  ipsins  i  Bi  Jidis  ÎÏÏie  (I)  •  de  sco  .^nilroa  i 

de  S  :  Pliilippo  •  de  S  •  Barlliolomco  |  de  S 

i3arnai)a  [  de  S.  Tboma  ;  de  S.  .I.iculio 

Aplo  :  de  Iiiuocenlib  (2);  de  S.  .Mar 

clio  :  de  S.  Lnclia  cvaiigl  ; 

De  Sco  Siepïïo  plbo  marlire  (5)  ;  de  S.  Laiircn- 

lio  i  de 

S.  Yiiicencio  \  de  S.  Igiialio  •  de  S.  Eustacbio  • 

de  S.  Tbeodoio  i  de  S.EIeulerio  mariirib  (■»)  • 

de  S.  Marlino  •  de  S.  Nicolao  • 

de  S.  Ilario  i  de  S.  Jacobo  Psie  (.5)  ; 

de  S.  Gregorio  \  de  S.  Jcronimo  • 

de  S.  Zebedeo  I  de  S.  Simcone  • 

de  S.  Maria  Magdalena  i  de  S.  Eufem 

ia  I  de  S.  Callierina  ; 

de  spinis  coroiie  Dni  • 

(hicd.)  —  (Sur  un  reliiinmre  à  Châlean-Ponsal.) 

Cette  inscription  se  lit  sous  le  pied  d'un 
reliquaire  en  vermeil,  couvert  d'émaux,  de 
filigranes  et  de  pierres  fines,  conservé  dans 
l'é:J,lise  de  Château-Ponsat.  il  fut  donné  à 
cette  paroisse  en  1790,  lurs  de  la  distribu- 
tion du  trésor  de  l'abbaye  deCramlmont.  Les 
anciens  inventaires  de  cette  abbaye  nous 
font  connaître  son  origine  et  sa  date  ap- 
proximative. 

En  1220,  les  abbayes  de  Grandinont  el  de 
Saint -Serniii  de  Toulouse  s'admirent  mu- 
tuellement à  la  fraternité  de  leurs  ordres.  Ce 
langage,  inintelligible  aujourd'hui,  signifiait 
que  les  deux  coinnumautés  entraient  en 
participation  de  toutes  les  bonnes  œuvres 
([ui  s'acconqiiissaient  dans  chaque  monastère. 

A  cette  occasion,  ces  deux  abbayes  célè- 
bres écliangèrenl  des  dons  all'eclueux.  Sainl- 
Sernin  possède  une  ciidsse  émaillée  de 
cette  date,  (jui  pourrait  bien  avoir  celte 
origine.  .Mais  le  fait  douteux  jiour  Saiut- 
Sernin  est  positif  h  Grandniont.  Les  anciens 
inventaires  et  Bonaventure  de  Sainl-Amable 
désignent  ce  joyau  comme  donné  h  Giaïui- 
mont  par  Saini-Scrnin,  en  1226. 11  a  d'ailleurs 
tous  les  caractères  de  celle  époque.  On  y 
trouve  les  dragons  aux  yeux  d'émail,  enlacés 
jiar  le  col  et  la  ipieue,  si  communs  sur  les 
crosses  de  cette  époque. Letravaildeliligraiie, 
les  petites  galeries  plein-cintrérs  ,  les  llein's 
de  lis  enveloppées  dans  une  ellipse,  la  forme 
des  laraclères,  iinliquent  le  cotinnencemi>nt 
du  xiir  sièi  le.  C'est  une  œuvre  exquise  d'e- 
légancc,  où  le  travail  suipasse  la  idiis  riche 
matière.  Il  sei-a  jiublié  plus  lard  par  la  gra- 
vure. Nous  sommes  ainsi  dispensé  d'essayer 
une  description  trop  peu  intelligible  en  l'ab- 

(I)  Ueaù  .loliannis  Bnplkliv. 

Ci)  liniin-i'Ulihu'i. 

(7))  De  S.  Su\  liiimi  proilio  marlire. 

(i)  ilarlirilius. 

{'.))  l'iiidic .' 


68.'^ 


LIM 


DEPiGUAl'IlIi;. 


LIM 


0g6 


senre  crim  dessin.  Un  inventaire  du  xvr 
siècle  le  mentionne  en  ces  ternies  :  «  Une 
[liôee  d'ni!,'ent  dorée,  en  carré,  oiî  il  y  a 
quatre  iietits  cioeliers  d'argent ,  et  des 
cinistallins  et  perles  qui  pendent  tout  avilour 
d'irelle,  garnye  de  pierreries  où  il  y  a  du 
christallin  et  une  pine  d'argent  dorée,  par  le 
dessus  bien  ouvrée  (inventaire  de  15()7).  » 
En  1790,  l'abbé  Legros  le  décrit  ainsi  dans 
son  iiv!  niaire  :  «  Un  reliquaire  de  vermeil, 
orné  de  liligranes  de  même  matière,  enrichi 
de  plusieurs  pierreries,  dont  le  soubasse- 
ment poite  u  le  plaipie  qui  le  couvre  en 
entiiM'  c mime  une  table,  aux  quatre  coins  de 
laquelle  il  y  avait  autrefois  quatre  petites 
tour(.'llesdontil  ne  reste  plus  qu'une  entière; 
une  seconde  a  perdu  sa  llèclie  par  le  lapsde 
tcm[)s  (l'ouvrage  étant  fort  ancien  et  d'un 
goût  gothique)  ;  les  deuK  auties  manquent. 
Il  parait  que  chacune  avait  aussi  des  reliques. 
«  Au  milieu  de  cette  plaque  s'élève  un 
christal  carré  et  ciselé,  qui  paraît  être  de 
chrislal  de  roche;  il  est  surmonté  d'un  ou- 
vrage en  forme  de  bouquet  de  feuilles  de 
chêne,  et  aussi  de  vermeil,  dont  est  toute  la 
matière  de  ce  reliquaire,  sous  le  pied  dui|uel, 
qui  est  carré,  et  sur  les  quatre  faces  d'icelui, 
est  gravée  l'inscription  en  caractères  go- 
thiques. » 

1244. 

Hic  tlormil  can'  sensu,  ccrvice,  decanus  ; 
Verax  non  van'  sernione  siio  plan' 
Pra'co  Unis  Xpë,  dévoie  viverat  isle, 
C'.ii  iiilcliil  est  irisle  leliini  silii  si  tribiiis  le 
Pondus  das  ceiiuû,  si  suscipis  liunc  modo  tecû 
QTi  sciisit  bccû,  tibi,  sicut  seniio  niecfi. 
Legis  divinœ  dispensans  pabala  gratis  ; 
Zclalnr  lidei  coiilëpldr  dM[)i)liritatis 
Rcddal  ei  domiji',  iji  reddit  boiia  bealis. 
Anno  milleno  b'  cenleno  ([uadrageiio 
Quarto,  jam  fragil'  1)'  sex  kalo  cessit  aprl' 
Sic  obdoiuiivit  in  Xpo,  oui  inoJo  vivit. 

{Inédile.) 

En  recommandant  son  souvenir  aux  ilmes 
pieuses,  le  personnage  dont  cette  épitapho 
indiquait  la  sépulture,  dans  le  cloître  de 
Sarn-Augustin-lez-Limoges,  nous  a  laissé 
ignorer  son  nom.  Toute  existence  terrestre  a 
cessé  pour  lui.  Ce  n'est  plus  qu'une  àme 
qui  réclame  une  pi'ière. 

1246. 

Inter  opes  varias  vixit  quasi  pauper  Helias, 

Christe,  tuas  propria  sponle  sequendo  vias. 
Abbas  mitratiis,  prudeas,  bumilis,  aiinlatus, 

Est  hic  vir  gratus  vennibiis  esca  datus. 
Hic  apud  Usercam  mitrara  tulit  arduilatis, 

\  clusa  per  quam  crcvit  honore  satis. 
Hiinc  Dcus  ad  superos  abbaleni  perfer  Eluiiam. 

Qui  posl  te  niiserans  pixcipii  ire  viani. 

Cette  épitaphe,  gravée  sur  cuivre,  se  lisait 
à  côté  de  la  porte  latérale  de  l'église  d'Oba- 
sine ,  qui  donnait  dans  le  cloître;  elle 
rappelait  la  mémoire  d'IIélie,  vingtième  abbé 
d'Uzerche,  enseveli  dans  ce  lieu.  La  nature 


!nél,illi<jue  de  ce  nécrologe  a  provoqué  sa 
ruine.  N'écrivons  riijn  sur  l'airain  ;  il  est 
moins  solide  que  la  pierre  parce  qu'il  a  plus 
de  valeur.  On  en  verra  une  triste  preuve  au 
chapitre  des  inscriptions  du  xvir  siècle. 

1247. 

Noslri  patron!  sunt 

hic  quorum  Deus  ossa 

sic  voliiil  poni  sidj 

eadcm  côdiia  (1)  fossa 

noster  ab  hoc  omit'  loc'  (2) 

allerius  fabricalur 

numniis  ecclesia  rcddat 

sibi  virgo  Maria 

qiiâvis  (3)  cxigiio  tiimulo 

l'ratres  duodcni  sunt 

conti(nu)o  f.mia  virluteq  (4)  pleni 

(an)no  Dni  (o)  m  ce  xl  primo 

(prl)die  nouas  srplembris  * 

obiit  dns  Aimiric'  (0)  palmuz 

canonicus  Davralen  (7) 

et  hujus  loci  cmptor 

anno  Dni  m  ce  xlvii  pridie 

ydus  april  obiit  dns  Guiliel 

m'  de  Malnion  qondâ  (8)  archidia 

con'  Lemovicrnsis  quor  aie  (9) 

requiescanl  î  (10)  pace  Amen 

(Inédile.)  —  {Aux  Jacobins  de  Limoges.) 

Un  tailloir  de  pilastre  roman  est  orné 
d'une  frise  élégante  tic  l'époque  de  transition. 
A  l'angle,  nne  tète  mord  les  bouts  d'une 
double  guirlande  qu'un  bras  retient  à  l'ex- 
trémité. Des  (leurs  de  lis  romanes,  toutes  de 
dilî'érentes  formes,  s'y  opposent  dans  les  en- 
roulements gracieux  d'une  tige  commune. 
Qu'un  archéologue  ait  à  dater  ce  fragment,  il 
assignera  sans  hésiter  le  xii°  siècle.  Et  ce- 
pendant une  inscription  tracée  sur  le  plat  de 
la  pierre  est  datée  de  1247.  La  contradiction 
n'est  qu'apparente,  ou  [ilutùt  elle  est  réelle  : 
c'est  un  débris  de  monument  roman  utilisé 
pour  une  tombe  gothiiiue.  Nous  en  avons  vu 
un  aulre  exemple  non  moins  curieux.  Le 
jardin  de  M.  Juge  a  longtemps  conservé  un 
zodiaque  du  xu'  siècle,  portant  au  revers  des 
débris  de  sculptures  de  l'époque  romaine. 
Dans  l'exemple  (irésenl,  le  sculjiteur  n'a  pas 
été  tenté  seulement  par  la  facilité  de  la  taille 
d'un  calcaire  rare  à  Limoges;  un  soin  plus 
piiux  a  inspiré  son  œuvre.  Une  église  ro- 
mane fut  transportée  à  plusieurs  centaines 
de  toises  dans  un  déplacement  de  monastère; 
un  de  ces  débris  servit  de  tombe  aux  fonda- 
teurs généreux  qui  payèrent  la  construction 

(1)  Condila. 

(2)  Emilur  locus. 
(5)  Qudmvis. 

(i)  Virluteque. 

{"})  Domini. 

(G)  Aimiricns. 

(7)  Diiurulensis. 

(8)  Qumdam. 

(9)  Quorum  cnimm. 

(10)  In. 


687 


I.IM 


DICTIONNAIRK 


LIM 


G88 


nouvelle  et  le  (crraiii  qu'elle  occupa.  L'iiis- 
toire  (Je  celte  pieiro  a  donc  deux  phases  ;  eu 
voici  le  troisième  eliapide. 

Elle  servait  <li'  tahlelte  au  imir  iFun  janiiu 
de  la  rue  du  pout  Sainl-Martial  ;  une  |)aiii«.' 
(le  la  i)ieiTe  était  même  e;i„'ag(je  dans  la 
(Moture  des  lieux  d'aisances.  Le  propriétaire, 
M,  Partr>iuieaux,  a  bien  voulu  la  céder  à  nos 
sollicitations  et  à  la  demande  zéléi;  (1(;  M. 
Maurice  Ardant.  Klle  va  reprendre  une  [ilaco 
d'honneur  à  l'entrée  de  l'église  des  Jacobins 
nujourd'inii  église  i)aroissiale  de  Sainte- 
Marie.  Ces  signes  consacrent  en  etfel  le  sou- 
venir des  deux  fondateurs  de  ce  monument. 

En   1219,    les  Frères  Prêcheurs    s'étaient 

pont  Saint- 
sous  la  di- 


élablis  îi  Limoges,   au  delà  du 


l'Ois  de  Limoges. 


Martial,  dans  une  maison  éditiée 
rection  de  Jean  Bot ,  bnuri 
Mais  ce  site  éloigné  n'allait  guère  aux  tra- 
vaux de  leur  miniflère.  Ils  songèrent  à  se 
rapprocher  de  la  population  agglomérée,  «  et 
alors  les  religieux  de  Saint  -  Dominique 
achetèrent  un  lieu,  en  la  [laroisse  de  Saint- 
Michel  de  Pistorie,  d'Hélie  de  Baxagiers  et  de 
ses  neveux,  au  prix  de  six  mille  sols,  dont 
les  lettres  sont  datées  de  l'an  12.39.  Et  la 
place  est  nommée  h  la  Croix  de  Manigne, 
et  Gérald  de  Frachet  était  lors  prieur  du 
monastère.  Et  comme  il  était  en  peine  de 
])aver  celte  sonune  ,  Aimery  Palmul ,  cha- 
noine du  Dorât,  la  jiaya  disant  ces  paroles 
aux  Frères  :  Notre- Seigneur  et  la  sacrée 
vieri/e  Marie  soient  vos  patrons  :  pour  moi,  je 
me  tiens  bien  lieureux  d'être  leur  serviteur. 

«En  1241,  et  le  second  d'avril,  Durand, 
évoque  de  Limoges,  fonda  la  nouvelle  église 
desFièresPrèclieurs.Ayanldérnoli  l'ancienne 
chapelle  dans  hifiuelle  voulaient  demeurer 
les  matrones  du  chûteau,  ce  que  les  bourgeois 
de  la  ville  et  de  la  cité  empêchèrent,  on  iiorta 
les  matériaux  au  bâtiment  de  la  nouYelle 
église,  et  on  y  transféra  les  corps  ensevelis 
en  ladite  chapelle.  « 

Celte  translation  de  matériaux  explique 
rornemcutalion  scmi- romane  de  la  toudjc 
qui  nous  occuiie,  et  la  présence  dans  une 
église  du  milieu  du  \m'  siècle  de  chai)iteaux 
(le  style  roman  ;  mais  reiirenons  le  récit  de 
l'annaliste. 

«L'an  12V1  ,  Aimery  de  Palmut,  jiatron, 
étant  tombé  malade,  prit  l'habit  de  l'ordre 
pour  en  être  le  frèr-e,  et  fut  assisté  de  (luel- 
((ues  pères  dominicains ,  entre  les  mains 
(lesquels  il  expira  au  Dorât.  On  i)orta  son 
corps  h  Limoges,  et  les  Pères  du  chapitre 
-]irovincial  lui  vim-ent  au-devant  avec  les 
Frères  Mineuis.  El  il  lut  mis  en  dépôt  dans 
l'aniienne  maison,  où  ilsdenumraii'Ut  encore. 
Il  donna  vif  ou  mort  la  somme  de  deux  cents 
marcs  d'argiMit. 

«  (juillaume  de  Mauim-nl,  (  handinc  et  ar- 
chidiacre de  Limoges,  oncle  de  (iérard  de 
Frachet,  second  prieur,  donna  par  son  testa- 
ment une  somme  sullisante  pour  bûtir  deux 
voûtes  au  chef  de  l'église,  et  il  fut  enseveli 
devant  le  chapitre,  l'an  12V7,  le  douzième 
d'avril. 

n  L'an  1253,  on  changea  le  corps  d'Ainiory 
Palmut  auju'ès  de  la  |iortedc  régiisc,  du  ct)(é 


du  cloître,  et  au  même  lieu  le  corps  de  Guil- 
laume de  ^Liumont.  »  (Honav.  de  Saint- 
Amaiu.e,  III,  HVt-'iH.) 

Sidon  le  récit  d'un  contemporain  ,  ce  fut 
uni'  appariti(jn  de  la  sainte  Vierge  (|ui  déter- 
mina Aimery  l'almntz,  chanoine  du  Durât,  à 
venir  si  giMiéreusement  en  aide  aux  Ircres  de 
Sainl-Domini(]ue,  au  moment  de  leur  plus 
grande  détresse. 

Nadaud  et  Legros  voient  dans  la  première 
et  la  seconde  [>ai'lie  de  cette  inscri|)lion  le 
souvenir  de  deux  sépultures  dillereiUes.  La 
pi'êmière  serait  consacrée  au  souvenir  de 
douze  religieux  {fratres  duodeni),  <pii  fondè- 
rent le  couvent  des  Frères  Prêcheurs  de 
Limoges,  et  dont  les  ossements  furent  trans- 
férés avec  l'église  rapprochée  du  centre  de  la 
ville.  Voici  les  noms  de  ces  religieux  et  la 
date  de  leur'  mort  :  Pierre  Philippe,  1225; 
Pierre  Calli,  diacre;  Garcie  Navarre,  1230; 
Paul,  1235  ;  Aimeric  d'AsIix,  1225;  Robert, 
1235;  IJernarde  Lejuge,  prêtre  et  prédica- 
teur, le  2  mai  ;  Gérard  Lavergne  l'ancien, 
clerc  ci-devant  au  service  du  roi,  le2Vjuillet; 
Gérard  de  Vermeil,  iaoût  1230;  Jean  Nicolas; 
Gérard  Lavergne  le  jeune,  1230;  Etienne 
Dieudonné,  12U). 

12iT. 

M.  I.  D  :  Willclmus  de  Malmon  arcbid.  Leni. 
Iteiinlescal  iii  pace. 

Mills,  scnsLilns,  vila,  faniariiie  iirobaliis 

Pauperibiis  dalus  Clirisli  jacel  liic  Uimullatus. 

{Inédite.) 

Guillaume  de  Maumnnt,  archidiacre  do 
Limoges,  mourut  en  12V7.  Sa  sépulture  était 
dans  ie  cloître  des  Jacobins  de  cette  ville.  Ce 
Guillaume  deMaumotU  était  probablement  le 
personnage  dont  il  est  question. 

1251. 

De  Peyrato  corpus  Uimiilo  jaccl  in  islo 
Spiriuis  iii  cœlo  sil,  propilio  sibi  Chrislo 
Diiibiii»  caiionicus  fuit  ccclesia!  cailicdralls, 
Nol)is  iimniliiiis  cl  aniirus  eral  spotialis, 
Sancluin  (toininiciun  sibi  scnlial  aiixiliari 
Kl  mcrealur  co  duce  sanciis  associari. 
aiiiiu  Dumiiii  m.  cci.i. 

(Iiiihtile.)  —  (.Nadacd.) 

Du  Ptnrat,  dont  les  Dominicains  de  Li- 
moges vantent  ici  la  muniticence,  était  en 
etfel  leur  bienfaiteur.  Il  leur  avait  doinié, 
entre  autres  choses,  deux  Fvangiles  en  un 
volume,  un  Psautier  avec  une  jietito  glose, 
et  de  grandes  sonnues  d'argent.  Sa  tombe 
placée  à  rentr('e  du  chapitre 
longtemps  avant 


en  cuivri;  dore 

des  Jacobins,  avait  disparu 

la  réviilnlion. 


Siiiii  Jacobiis  ilictiis,  fugofiilfiiira,  graiidinis  icius 
a.  M  ce  L  V 

(Inédile.)  —  (Lecros.) 

Co  vers  et  celle  date  se  lisaient  sur  la  se- 
conde cloche  de  l'abbaye  do  la  ll<>gle,  celle 
cIocIk^  a  été  hriséo  en  1790.  Ce  lexlo  si 
court  prêterait  place  et   matière  à   un  long 


689 


LIM 


D'EPIGRAPHIE. 


LIM 


690 


fommontnire.  Qu'on  l'accepte  ou  qu'on  s'en 
ruoque,  l'église  donne  à  la  cloche  bénite  une 
fîj'Ace  particulière  pour  dissiper  les  orages. 
Que.la  couimotioude-l'air,  en  déplaçant  ou 
cil  disséminant  les  masses  électriques,  éloi- 
gne ou  détourne  la  foudre,  c'est  un  fait 
physique,  étranger  pourtant  au  monde  de 
la  grAce,  qu'il  est  facile  de  nier  sans  iireuves, 
mais  qui  garde  sa  valeur  scientitique  pour 
le  simple  bon  sens.  En  fart  d'éleclricité,  la 
science  n'a  pas  dit  son  dernier  mot.  Il  est 
encore  permis  de  croire  que  les  ondes  so- 
nores de  l'air  ébranlé  par  une  vibration  mé- 
tallique changent  les  conditions  de  dévelop- 
|iement  du  tluide  électrique;  même  en  ce 
sens    le    vers    rapporté    nlus    haut    serait 


vrai. 


1255. 

lie  Môval  :  nie  fecit  :  fieri  • 
Bôr  :  Jvii  :  et  :  Aniâdi  ■  et  corigie 


Fr  :  P  : 

Reliqvie 

Diii 
Bealv'  Amandus.  Bealvs  Junianvs. 

[Eglise  de  Siïuil-Sylvestre.) 

Lors  du  partage  du  trésor  de  l'abbaye  de 
Grandmont,  en  1790,  l'église  de  Saiiit-S.vl- 
vcstre,  sur  le  territoire  de  laquelle  était  située 
la  célèbre  abbaye,  reçut  pour  sa  part  trois 
reliquaires  assez  considérables.  Le  moins 
important  est  en  argent  doré.  Sa  hase  élé- 
gante a  la  forme  d'un  pied  de  calice;  elle 
porte  un  cylindre  en  cristal  de  roche  retenu 
par  des  bandes  et  des  cercles  de  filigranes. 
Sur  le  pied,  un  trait  figure  saint  Arnaud,  bca- 
tus  Amandus,  foulant  aux  pieds  un  dragon. 
La  statuette  du  sommet  représentait  saint 
Junien,  beatus  Junianus. 

Autour  de  la  base  se  lit  l'inscriiition  que 
nous  avons  rapportée.  Les  abréviations  Bor 
l)Our  Beatonim,  JeN  et  Amadi  pour  Juniani 
et  Amandi,  sont  faciles  à  lire.  Le  nom  du 
donateur  présente  seul  quelques  difficultés. 
La  syllabe  mo  est  surmontée  d'un  trait  hori- 
zontal, et  la  liasle  de  L  finale  est  coupée 
d'un  trait  renflé  aux  deux  bouts.  L'abbé  Le- 
gros  lit  fautivement  Montrai.  Nos  recherches 
sur  l'orfèvrerie  nous  fournissent  heureuse- 
ment le  nom  entier  du  donateur  et  la  date 
[irécise  de  cette  œuvre  charmante. 

En  1255,  Pierre  de  Montvallier  (  de  Monte 
Valerio),  archiprètre  de  Nontron  et  chanoine 
de  Saint-Amand,  lit  exécuter  une  coupe 
d'argent  pour  abriter  le  chef  de  saint  Amand. 
L'inscription  suivante,  gravée  sur  cette  oeu- 
vre d'orfèvrerie,  conservait  la  mémoire  du 
pieux  donateur  :  Magister  Petrus  de  Monte 
Vahrio,  canonicus  sancli  Juniani  el  archipres- 
hilcr  de  Nontronio,  fccit  péri  Iianc  cuppam  ad 
honorem  B.  Amandi  confessoris,  anno  Domini 
MccLv.  Il  lui  fut  permis,  en  retour  de  ce  don,' 
de  distraire  quelques  parties  des  reliques  du 
pieux  cénobite.  Il  en  Ot  don  à  l'abbaye  de 
Grandmont,  qui,  pour  le  récompenser,  l'ad- 
mit à  la  fraternité  de  l'ordre.  C'est  l'explica- 
tion du  titre  de  frère  qui  précède  son  nom. 
Ce  reliquaire  date  donc  de  1255,  et  le  nom 
abrégé  Moral  se  complète  ainsi  :  Monte  Va- 
lerio, Montvallier.  Une  transcription  incom- 
plète de  l'abbé  Lcgros  nous  avait  l'ail   croire 


que  P.  de  Montval  était  l'auteur  de  ce  reli- 
quaire. C'est  un  nom  à  etl'acer  de  la  liste  de 
nos  émailleurs  liiuousins. 

12G2. 

Pelra  legit  Pelrum,  Clnistus   petra  det  milii   te- 

flriirn 
Iiiferiimn  l'upicre,  cœlisquc  lociim  miliidel  habere. 
Vos  qui  iraiisilis,  me  cernere  quseso  velitis. 
Qiiod  vos  seiuilis,  nos  sensiiiuis;  iviniiis,  itis. 
Pro  me  qiuïso  piani  niinc  exnraie  Mariam. 
Ne  miiii  claiidaliir  qiiœ  cœli  porta  vocatur. 

(Gallia  cliristiuna.) 

Lesautenrs  de  la  Gallia  christiana  pensent 
que  cette  épilaphe,  placée  dans  le  cloître  de 
Solignac,  indiquait  la  sépulture  do  Pierre  I", 
abbé  de  ce  monastère,  qui  mourut  vers 
1262. 

1263. 

Aissi  jai  frair  Guis  de  Mopreget  et  irapasseï 
nijjorns  après  la  Brefania,  ot  los  milcsmes 
cra  do  Me  ce  e  lx  e  m.  lai  ma  de  qui  rcpaiise 
en  paz.  .Amen.  Equi  luira  aqueslas  leiras,  pcr 

l'aïuor 
de  Diau,  diga  li  la  orazo;  que  Dieus  li  pardo        ^ 
et 
a  loti  los  autres.  Amen. 

{Inédiie.)  —  (Legros.) 

Cette  inscription,  gravée  sur  une  plaque 
de  cuivre,  se  voyait,  avant  la  révolution, 
dans  le  cloître  des  Jacobins  de  Limoges.  La 
Brefania  qui  précéda  de  si  peu  la  mort  du 
défunt,  est  la  lète  de  l'Epiphanie.  Dans  les 
statuts  d'une  confrérie  irigée  à  Limoges, 
en  l'iionnenr  de  sainte  Félicité,  en  1350,  on 
met  au  nombre  des  fôtes  annuelles  la  Bre- 
fania. Ce  vieux  langage  se  comprendra,  du 
reste,  sans  autre  explication.  Lo  placement 
irrégulier  des  points  montre  que  celte  ins- 
crii)tion  fut  gravée  par  une  main  peu  intelli- 
gente. A  plusieurs  reprises,  ils  coupent  les 
mots  dont  ils  devraient  indiquer  la  lin 

1264. 

siûi  kl  maii  obiii  dom'  Gerald'  abbas  aiio  dui 

HCCLXnil 

{Inédite.)  —  (Au  musée  de  Limoges.) 

Lors  de  la  fondation  du  musée  de  Limoges, 
un  de  nos  collègues  nous  signala,  dans  une 
métairie  voisine  de  cette  ville,  une  auge  h 
porc  décorée  d'ornements  et  gravée  d'anciens 
caractères.  L'auge,  examinée  sur  son  indica- 
tion, nousmonira  une  élégante  ornementa- 
tion en  relief  à  la  partie  supérieure,  et  sur 
sa  tranche  nous  lûmes,  en  beaux  caractères 
gothiques  arrondis,  l'inscription  qui  ouvre 
cet  article.  La  partie  supérieure,  malgré  ses 
élégants  arabesques,  a  été  excavée  par  un 
ciseau  brutal  ;  on  sait  au  profit  de  quoi  et  di; 
qui.  C'était  pourtant  la  tombe  d'un  des  ])lus 
remarquables  abbés  de  Saint-Augustin-lez- 
Limoges. 

«  Le  vingt-deuxième  abbé  (de  ce  monas- 
tère!, (jér.Ud  troisième,  de   Fabry,  décura 


691 


LIM 


l'églisode  toiilcs  soriesdebeanî  ornemonts, 
fil  écrire  qii.'uitité  tic  livres  [loiir  le  cl:<t'ur 
el  la  bibliollièque,  augiiH'iita  If  revenu  de 
trente  sesticrs  de  t'rniiienl.  acliepta  un  pres- 
soir iioiiuné/fi /y/fc"/»/.  lit  hAtiile  dortoir,  la 
Cûisiue  et  le  grand  réieeloire.  Son  sépnlire 
se  voil  dans  un  coslé  dnle'oislro,  nu  devant 
duquel  sont  gravésVes  nio's  :  ik  rulciid.  maij 
ohiit  domnus  Gcraldus  abban,  minn  Doiiiini 
126't.  «  (Bon.  de  S.-AMAi)i.r.,  IH,  .3oV.1 

Ce  n'est  pas  sans  inlenlion  (|ue  nous  avons 
cité  ce  texte  pleind'iiiexactilude.  Auxmi'  siè- 
cle, par  suile  d'une  réaction  due  à  la  renais- 
sance, bien  des  iiersonnes  on  étaient  venues 
à  considérer  la  jiiatique  de  l'arl  comme  in- 
digne de  la  profession  monastique.  Ces 
moines  iiniombrables,  auxquels  nous  devons 
les  monuments  qui  sont  la  parure  de  noire 
j)a}S,  n'avaient  h  leurs  yeux  que  le  méi'ile 
d'avoir  coiimianilé  ces  iravaux.  Sons  cette 
préoccupalion,  le  verbe  f<:cit  se  traduit  tou- 
jours par  fil  faire.  Mais,  cette  fois,  la  chro- 
nique do  l'abbaye  de  Saint-Augustin  ne  se 
prête  pas  a  cette  interprétation.  L'abbé  Gé- 
rald  continue  glorieusement  la  cLaine  des 
artistes  nombreux  de  ce  monastère.  Conime 
son  prédécesseur  l'abljé  Elieime,  il  excellait 
dans  tous  les  arts  :  «'/  n'étaii  iins'iuepas  d'or- 
nement qu'il  ne  construisît  lui  même.  Il  était 
architecte,  orfèvre;  ses  Iravaux  calliLira- 
phiques  sont  énumérés  avec  soin.  «  Muita 
eliam  ornaraenla  bujusmonasterii  ipsefeeit. 
Inter  omni'S  libros  bnjus  nionasterii,  fecit 
ipsc  quoddam  |isallerinm  glossalum,  et  cpis- 
lolas  Pauli  gl(issatas,et  Jeremiam  glossalum, 
Johanncmel  Mareuiïi  el  Malilia-um  glossatos. 
Ifise  fecit  br(,>viarium  el  liibliam  u]aniialem, 
Suinmam  de  casibus  el  Snnnnam  Gaul'ndi, 
libi'um  oflii-iorum  (  t  lesponsoriorum  ,  pio 
convenlu,  in  dnobus  v(jlnmi'iibus.  »  (lu  ap- 
pend.  Ann.  Bencdict.,  M,  (JDV.)  La  uiènje 
chronique  nous  oblige  à  reclillerde  la  même 
manière  ce  que  le  P.  de  Saint-Amable  dit 
des  travaux  de  construction. 

La  profanation  d'une  tombe  aussi  illustre 
devait  avoir  un  terme.  Le  propriétaire, 
M.  Thomas,  en  a  fait  don  au  musée  de  Li- 
moges, où  on  la  voit  présentemenl.  Une  autre 
tombe  portant  la  statue  d'un  abbé,  et  pro- 
venant aussi  de  Saiiil-Auguslin-Iez-Limoges, 
est  superposée  ù  celle-ci.  On  n'y  lit  aucune 
inscription. 

1265. 

-f  Ora  voce  pia,  pro  noslro  fralrc,  Maria 

Qui  velus  PI  juveuis  hona  ilisponsavii  egeiiis. 

Il:ic  jacol  excisa  fossa,  diclus  Malaguisa. 

C.lirisli  cognouieii,  Atleiiiarus  eral  sibi  iiouien. 
obiil  vni  ki^  ilctcnil».  aiiuo  l>ui.  m.  ce.  lxv. 

{A  Siiint-Miiilin  de  Drives.) 

Ce  pieux  chanoine  du  chapitre  de  Saint- 
Martin     est    enseveli    sous    reiuplacemcnl 
qu'occupait  la  tribune  de  l'orgue. 
l-2oo. 
Nainiars  dcl  Pois  Itovrcs  ilc  Briva 
tliaiiuigue  el  fiaire  de  la  luaijo  de 
sains,  jai  aiei  snU  aipicsla  lûlja 
e  quer  p  aiuor  de  Dieu  a  loU  a- 


DICTIONNAIRE  LIM  CSÎ 

qiieus  que  p  aici  pasaran  que  11 
îtolicpio  riK  ire.  Arn.  Nre  Senlior 
e  queii  dijo  la  orazo  ei  pjj  nr 
que  Dieus  iii  psolva  el  perdo.  Am 
oh.  17  kl.  junii  aiiuo  DÏÏT  lâlia. 

.Wmnr  du  Pmj.  Itonrcjenh  de  Brite, 
chanoine  el  frère  de  ta  maison  de 
céinis,  gil  ici  sous  celle  loinbe, 
requiert  pour  l'iimour  de  bieu  h  tons 
ceux  qui  par  ici  piis^eronl  qu'ils  lui 
aclièlent  merci.  Amen.  Koire  Seigneur 
el  qu'on  dise  l'ornison  le  Palet  nosier 
que  Dieu  lui  donne  pardon.  Amen. 
Il  Diunrul  le  17  deskul.  de  juin  12C5. 

(Inédile.)  —  (Nadaud.) 

Ce  curieux  exemple  de  langue  romane 
était  inscrit  sin-  une  tombe  dans  le  cloître  du 
chapitre  de  Brivcs. 

4-  Offert  sûme  famul 

ù  l  Barlolonieus  canoni 

eus  Siepliani  el  preposilv'J 

luiiaiii  cuiu  p;ilrc  Dnico  (I)  Pelr 

e  martyr,  opij  fer  amieo.  lu 

sihi  palronns  sis,  Leol)0 

lie,  bonus.  Obiil  magr  (i)  Pelr 

us  de  Bcncvciilo  pra>posi 

lus  eoclesiiB  Sei  Juniani 

VI  kl  januarii  anno  Do 

mini  M.  ce.  LXV.  Ora  pro  eo. 
Cet  épilaphe,  placée  dans  la  sacristie  des 
Jacobins  de  Limoges,  se  fait  remaripier  |)ar 
plusieurs  iiicorrertions.  Au  lieu  de  canoiiiciis 
tt  prwposilus,  il  faudrait  lire  cininnicum  et 
prirposiluni.  Noire  ami  l'ablx'' Arbellot  a  con- 
sané  uiie  notice  à  ce  |irévùl  du  chapitre 
de  Saint-Juiuen.  {licchcrclics  liistorit/ucs  sur 
la  ville  de  Saiiit-Junien,  |i.  1()5.)  1!  donne 
de  cette!  inseiipti(jn  la  tr-aduction  suivante, 
([ue  nous  croyons  exacte  :  «  O  Dieu  suprême, 
saint  Barthélemi  vous  présente  votre  servi- 
teur (jui  fut  chanoine  de  Saint-Elienne  el 
prévôt  de  Sainl-Junien.  Saint-Pierre,  martyr, 
avec  noire  patron  saint  Dominique,  secoures 
votre  ami.  —  Saint  Léobon,  soyez  pour  lui 
un  bon  patron. 

«  Maître  Pierre  de  Rénévent,  jn-évôt  de 
l'église  do  Sainl-Junit'ii,  niouiul  le  six  des 
calendes  de  janvier,  l'an  du  Seigneur  12(i5. 


Priez  pour  lui.  » 

Pourbiencompienilrecettcépitaphcil  faut 
savoir  (jue  sauil  Bailhélemi  est  pation  de  la 
ville  de  liénévent,  patrie  du  luévùl  Pierre, 
Les  aulies  saints  invotjués  ici  api'artiennent 
à  I  ordre  des  Dominicains,  h  l'exception  do 
saint  Léobon,  (pii  a|ipaitient  par  son  origine 
au  voisinage  de  Bénévenl. 

12GG. 

.     o       o       •   o 

Anno  Diii  m  et",  i.x  v  Uns 


jinili  obiil  JohaiiiiesCliambai 

1)  Doininico, 
Magisicr, 


S 


693  LIM  D'EPIGRAPHIE. 

fort  canonicus  Leniovic 

Et  eotloni  aniio  xiiii  kl 

Septembris  obiil  Peinis 

Cliambaifort  canonicus 

Leniovic.  frater  dicti 

Joliannis.  (|noi'iim  corpora 

jacent  hic  lunnala  aniuioe  e- 

omm  requiescanl  in  pace.  Amen 

amore  Dei  dicalnr  Paler. 

[lucilitc.)  — (Ms.  Legbos.) 
Une  plaque  en  cuivre  doré,  pincée  sur  une 
des  portes  du  cloître  des  Jacobins  de  Li- 
moges, représentait  deus  personnages  age- 
nouillés devant  la  sainte  Vierge  tenant  ren- 
iant Jésus.  Au-dessous  se  lisait  celle  inscrip- 
tion. Le  tout  était  gravé  au  trait.  Ce  cloître 
fut  détruit  en  177G;  mais  la  plaque  resta  en 
jilace  jusqu'à  la  révolution  ;  de  cette  époque 
date  sa  disparition.  C'est  encore  h  l'abbé  Le- 
conservation  de  ce  pieux 


LIM 


694 


gros  qu'on  doit  la 
souvenir. 


1266. 

A-  ici  •  jai  ■  en  •  p  i  Brus  : 
la  :  porta  •  Peichoniera 
e  i  traspasset  •  en  ;  miej  ; 
abril  i  anno  ;  Dni 
VI  ;  e  :  laichet  |  a 
monia  de  Lemozi  I 
pas  i  dev  |  esser  j 
duii  l  seslier  ; 
dvtz  ;  lo  jorn  | 
dvrablanienl  | 
Ivi  :'  repauze  \ 
ias  i  pal  |  nr  j 

:  LHi  ':  redenz 

•  S  :  M  :  p  I  son  i 

:  e  :  lan  :  de  j  m  ; 
joms  :  dins  •  abril. 

Yaleria  '•  Javona 


de; 


M  :  ce  :  LX  ;■ 

chascuna 
i  I  pa  i  locals  • 
failis  :  XX  i 
e.  deu  esser.  re 
de  I  Raippam 
Larnia  •  de  ■ 
en  f  patz  :  e  i  Dj 
e  I  laicliei  nuij  \ 
I  av  :  covcn  • 
aneversari  • 

e  I  ce  :  LX.  vui.  ans  ;  vil 
.  irapaset  i  na  | 
molhi'r  i  dev  |  dih 


:  P  I  Bru  :  e  •  q  :  leira  i  aqveslas  :  le 

Iras  ;  digslo 

{Inédile.)  —  (Lf.gros.) 

Cette  inscription  se  lisait  autrefois,  dans 
l'église  de  Saint-Martial,  sur  le  pied  droit 
d'une  porte  murée.  Selon  une  coutume  assez 
fréquente  à  cette  époque  dans  noire  pro- 
vince, on    y  trouve   un    mélange    curieux 


de  roman    et 
croyons    devoir 


de  latin.  A  ce  titre,  nous 
en  donner  une  traduc- 
tion tidèle  :  «  Ci  gist  en  paix  Brux  de 
la  porte  Poissonnière;  il  trépassa  à  la  mi- 
avril,  l'an  du  Seigneur  1266,  et  légua  à 
chaque  moine  du  Limousin  un  pain,  lequel 
pain  doit  être  de  vingt  au  septier,  et  doit 
être  livré  le  jour  des  Rameaux,  à  iierpétuité. 
Son  âme  repose  en  paix!  Dites  pour  lui  Pa- 
ter noster.  il  légua  de  plus  32  sols  de  rente 
au  couvent  de  Saint-Martial  pour  son  anni- 
versaire, et  l'an  1268,  le  sixième  jour  d'avril, 
trépassa  dame  Valérie  Javona,  veuve  dudit 
Piene  Brux;  que  celui  qui  lira  celte  inscrip- 
tion dise  le » 

La  porte  Poissonnière  dont  il  s'agit  ici 


était  il  l'entrée  de  la  ruo  Fourie,  près  de 
l'église  Saint-Pierre  do  Limoges,  à  côté  du 
marché  aux  poissons.  Lo  soiitior  de  cette 
époque  pesait  90  livres,  ce  (pji  élève  le  poids 
de  chaque  pain  légué  ]iar  le  défunt  à  quatre 
livres  et  demie,  soit  2250  grammes.  Noire 
vieille  langue  romane  se  trouve  ici  avec  ses 
formules  naïves.  Il  existait  déjà  en  Limou- 
sin une  classe  intermédiaire,  qui  tenait  à  la 
fois'au  clergé  par  son  éducation,  au  peuple 
par  son  origine.  Ainsi  s'explique  le  mélange 
de  la  langue  savante  et  de  la  langue  pojni- 
laire.  Dans  les  registres  consulaires  conser- 
vés à  1  liùlel  de  ville  de  Limoges,  ce  mélange 
se  retrouve  à  chaque  page.  Il  serait  curieux 
de  comparer  ce  vieux  fi'agmcnt  de  langue 
romane  avec  le  patois  (jui  l'a  remplacée  On 
n'y  trouverait  pas  de  différences  nolabli^s. 
Sans  entrer  dans  une  étude  philologique  qui 
sortirait  de  noire  cadre,  nous  donnons  une 
seconde  traduction  en  patois,  dialecte  de 
Limoges.  11  est  bon  d'en  avertir,  car  le  Li- 
mousin compte  au  moins  sept  dialectes  tiès- 
dissemblables.  Nous  soulignons  les  différen- 
ces. Tous  les  e  se  prononcent  comme  l'c  latin. 

Aici  [rcpauso]  en  pa  Brus  de  lo  porto  Pei- 
chioneiro  et  trepasset  en  miei  abrio...  et  lais- 
set  à  chaq?»^  mouene  do  LimoHzi  1  po  loucas 
po  deu  esse  fa  xx  d'un  selier  e  deu  esse 
rendu  Iom  jour  de  Rampan  durablomeut. 
Larmo  de  se  repauzo  en  jia  c  dija  Pater  noster. 
E  lais«et  mai  32  sos  de  re»(/o  au  coven  S. 
Marsau  per  sown  an;versari.  E  l'an  de  1268 
aus  e  XI  jours  din  abrio  trcinisset  Valcria 
Javona,  remo  do  di  P.  Brus  et  que  leg/ro 
Qncttas  letras  dijo  lo 

On  le  voit,  les  différences  sont  peu  impor- 
tantes, et  pourraient  facilement  s'expliquer 
presque  toutes  par  la  difficulté  de  figurer  la 
prononciation  de  certains  mois.  Celte  ins- 
cription est  donc  po[>ulaire;  à  ce  titre  elle 
retarde  un  peu.  Quoique  gravée  en  plein 
XIII'  siècle,  elle  n'emploie  qu'avec  timidité 
et  gaucherie  l'élégant  alphabet  gothique  qui 
caractérise  la  troisième  période  éjjigraphique, 
et  encore  certaines  lettres,  les  o,  !'S  n  et  les 
m,  y  conservent  presque  toujours  la  physio- 
nomie du  siècle  précédent.  Pour  l'écriture 
donc,  conune  pour  l'architecture,  le  Midi  re- 
larde sur  le  Nord,  si  on  peul  appeler  retard  la 
liersistance  vivace  des  litres  delanationulilé. 

1267. 

Hic  :  jacel ;  Jordanvs; 

prœposii"  |  Canlwnencis  j  i 

cuj'  i  aia  :  reqviescal  •  iti  • 
pace  I  ani  ;  x  •  lu  •  lit  ■  septembris  • 
anno  •  Dm  •  Mccixvu  •  vni  •  id'  ■  octob  • 
obijl  ;  Hvgo  [  de  Caneiiis  |  Helciiio  { 
Sinarj'  i  Sci  •  Marcialis  i  Leniovic  (ensis). 
liic  i  cvm  :  preposilo  j  Cabonensi  • 
tunivlatur  i  onmipolens  |  facile 
qvod  ;  ejs  ]■  reqvies  •  Iribualvr. 
amore  ■  Dej  djcatis  •  Pater  j  nr  • 

(Iiicdile.)  —  (Legros.) 

Cette  inscription  se  lisait  autrefois  sur  le 
mur  du  nassage  qui  conduisait  du  eloitfQ 


«95  MM  DICTIONNAIRE 

de  Saint-Mnrlial  à  l'iV'l's^'  liasse  du  môme 
inonustùre.  La   iirévùlé  du  Cliamboii,  qui  y 

/.     '     .         -•     i-i,..;     '..,i:.,,. 


LIM 


G36 


est. mentionnée,  est  aujourd'hui  une  église 
])aroissiale  peu  importaiile,  sous  le  nom  de 
Cliamljon-Sainle-Croix.  D'autres  lenseigne- 
lueiils  historiques  nous  apprennent  qu'à 
cette  date  elle  était  possédée  par  Jordain  de 
Maleuiort.  Les  l'onetions  d  aumônier,  que 
nous  trouvons  remplies  à  cette  époque  par 
Hugues  de  Charrière,  avaient  à  Saint-Martial 
beaucoup  d'importance. 

12C9. 

Hic  jacet  Fr.  Uolgeriiis 

lie  Agêd'  (1)  sacerdos 

cl  pr;eclicator  qi  obiit 
*  aiiiio  Dni  (2)  m.  ce  lxv 

ei  ad  capui  ejiis  jacel 

l''r.  Barlholoiiieiisde 

Agêd'  (5)  sacerdos  el 

pdicalor  (4)  qi  obiil 

aniio  DTii.'ji.  ce.  ex. 

iioiio,  in  oclab  (5)  Sci 

Aiigustini.  Orale 

lao  cis.  Pal.  nr. 

(Inédilc.)  —  (NAD.iUD.) 
Ce  souvenir,  conservé  dans  le  cloître  des 
.lacobins  de  Limoges,  gardait  la  mémoire  de 
deux  illustres  cillants  de  l'ordre  de  Saint- 
Dominique.  Ces  quelques  lignes  sont  tout 
■ce  qui  reste  d'eux  aujourd'hui. 

1270. 

Isli°  :  ecclîe  '■  piïïe  •  partis  '.  re 
parator  •  cullor  •  îticio 
ligionis  •  ainator  •  l'ciil 


vir  :  rc 


op^  clanii  i  inagiio  ;  suplu  : 
labular  ; 

....    Pelr'  •:  Dantcna  :  sa 

crisla  ';  dilens  i  probita 

te  ■  liuic  f  Ds  i  obval  :  rëq  • 

ci  :  doiiet  |  Aiïï  •  A  I  bis  se  ^ 

X  ;  celen"  [  iiec  1  non  i  el  \ 

scpiuagen»  •  ann'  i  adcsi  • 

Xpi  •  qiio  :  migrât  ;  fûucre  ; 

tiisli  i  lucc  i  Uioiiisii  •  paris  ■ 

l'uil  :  ullinius  •  isli  ■ 
Jstlns  ccctcsiœ  primœ   partis  rcparalor,   cullor 
JHsikia;,  vir  reliyiunis  (imiitor,  {ccil  opus  clantm, 

iiiaijiio  sitmplu  tabtilarum, 

i'etrus  Ddutenu  iucrista  dilens  probitale  liuic 
Deus  obveniai,  requiem  ci  donel.  Amen  A.  bis  sex 
ccntenus  luiiwii  el  scpluagenus  annus  adest 
CItriili  (/MO  »iii;ni;  (uuere  Irixliluce  Dionisii  pa- 
ritiensis  [uit  uliimus  isli. 

(Iiicdile.)  —  (.Nadaid.) 
En  1770,  la  pierre  tuuiulairc  qui  portait 

(1)  De  Agciiduno 

(2)  t)umiiii. 

(3)  Aijciidnno. 
l\)  l'nvdiciilur. 

{h)  ] '<i  uctabu  pour  in  ocluvn. 


cette  inscription  curieuse  était  conservée 
dans  la  sacristie  de  l'abbave  de  Sainl-Au- 
gusIin-lez-Linioges,  aujourd'hui  maison  cen- 
trale de  détention.  Nous  apprenons  par  ce 
texte  le  nom  de  l'architecte  du  chevet  de 
cette  grande  église,  le  sacristain  Pierre  Dan- 
tena.  Le  mot  labuta  signilie-t-il  plam  lie  ? 
L'abside  n'aurait  donc  été  couverte  que  d'un 
lambris.  Malgré  lesa[)proprialions  modernes 
entées  sur  des  démolitions,  les  débris  de 
cette  grande  église  prouvent  qu'elle  était 
voûtée  en  pierres.  11  est  vrai  que  les  beaux 
piliers  conservés  dans  les  réfectoires  et.  les 
dortoirs  actuels  ont  le  caractère  duxiv'  siècle. 

1271. 

Fraler  Geraldc  de  Fracbeto,  pie  valde 
Toriiiis  liic  a  le  capiiiir  loctis  immédiate 
Ordo,  g(jiius,  discrecio,  liiigua  polila 
Fama,  pudov,  pielas,  (elaudanl,  pax,  amer  :vi3s 
Te  prece  nuilliplici,  coinmciido  geiiiliici, 
Cives  aiigelici  socii  siiil  libi  el  ainiti. 
Obiil  III  iiô  oclob.  anno  Dni  m.  ce  lxxi 

(Inédite.)  —  (Nadadc.) 

Sous  une  arcade,  h  l'entrée  du  cloître  des 
Jacobins  de  Limoges,  était  une  tombe  où  se 
lisaient  les  vers  (jue  nous  venons  de  trans- 
crire. Ils  marquaient  la  sépulture  de  Gérard 
de  Fracliet,  un  des  jilus  illustres  membres 
de  la  famille  dominicaine.  C'est  à  lui  que 
sont  dus  le  couvent  de. Limoges  et  l'église 
paroissiale  actuelle  de  Sainte-.Marie.  liisto- 
rien,  prédicateur,  prieur  d'un  monastère,  le 
P.  de  Fracliet  se  distingua  à  tous  ces  titres. 
On  lui  doit  les  renseignements  historiques 
les  plus  |)récieux  sur  les  commencements  de 
l'ordre  de  Saint-Dominique.  De  nombreux 
auteurs  ont  écrit  sa  vie.  On  trouvera  des 
renseignements  assez  étendus  dans  celle 
qu'a  éditée  Labiche  de  Reignefort.  [Yie  des 
saints  du  Limousin,  11,  268.) 

1272. 

•  -}-  u  :  id"  :  noucmbris  j  an 
110  :  Diîi  I  M  i  ce  ;  Lx  :  scd°  •  obiit  • 
Pelnis  ;  Grilli  :  caplss'(l)  •  Sci  • 
Ililarii  |  Bouc  |  Yallis  j  ciii*  • 
corpus  ':  bic  |  jacet  •  bunia 
luni  ;  aia  |  cius  ;  Uequiescal  i 
in  ;•  pace  |  Amen  i  Pro  •  aniorc  • 
Det  ;  dicalis  •  Palcr  i  ïïr  • 
Pro  i  aia  ■  cius  i  Aue  ;  Maria  ; 
(Inéd.)  —  (Eytise  de  Sainl-Uiluirc-Bomicval.) 
L'église  de   Saint-Hilaire-Boiineval  con- 
serve ce  souvenir  nécrologique  sur  un  cal- 
caire placé  |irès  de  la  porte  d'entrée.  C'est 
un  édilice  du  milieu  du  \iii'  siècle.  On  (teut 
donc  jienser  sans  invraisemblance  (pi'il  eut 
|iour  auteur  le  curé  laiiicllanui'   l'ierreCirilli, 
dont  la  sépulture  y  ociii|ic  une  place  d'Iion- 
ncui'.  On  remaniueia  que  les  V  sont  entière- 
ment absents  de  cclli^  inscription  ;  l'Uen  oc- 
cu|i(!  partout   la  place.  Les  caractères  sont 
tous  eiiipruiilés  au  gothique  arrondi 

(1)  Liipellfimis, 


697  IIM 

1273. 
Ilic  jacet  Fr.  Peirus 
Auzel  de  Castro  de 
Malamort,  conversus 
qui  obiit  pdê  (1)  id' sepleni 
luis  an.  Dîii  m  ce 
Lxxv.  Orate  pro  eo 

(Inédile.)  —  (Nadaud.) 

Celte  épitapho  se  lisait  dans  le  cloître  des 
Jacobins,  près  de  la  chapelle  de  la  Congré- 
gation. Nous  donnons  toutes  ces  indications 
quoique  nous  ayons  vu  détruire  ce  cloître 
vers  1820;  un  grand  nombre  de  pierres  n'ont 
été  qu'utilisées  dans  les  constructions  ré- 
centes, et  pourront  se  retrouver  plus  tard. 
1277. 

llic.jacet.magr(2)i  g-  caplls(3)|  deSa]an(4). 

can  (3).  Lem  (6).  qi.  edificavit.  ecclâin.  islâ.  qi. 

obiil.  xiu  Edëcëlj.  an.  Di  m  ce  lxxvh  ciij\aia 

reqîescat.  î.  pace.  Dieatis.  Pat.  nosl. 

(Inédite.)  —  (Eglise  de  Salagnac.) 

Dans  l'église  du  grand  bourg  de  Salagnac, 
une  tombe  en  calcaire  représente,  dans  l'at- 
titude du  sommeil,  un  prêtre  revêtu  de  la 
chasuble.  Ses  mains  gantées  tiennent  une 
croix  à  double  traverse;  ses  pieds  sont  posés 
sur  un  dragon.  Cet.te  statue,  grande  comme 
nature,  est  d'une  bonne  exécution.  Sur  la 
tranche  se  lit  l'inscription  que  nous  avons 
transcrite.  Selon  M.  Labiche  de  Reignefort, 
maître  G.  ne  bâtit  pas  l'église  paroissiale 
actuelle,  mais  une  chapelle  dont  on  voyait 
encore  les  murs  dans  le  siècle  dernier,  et 
qui  était  collatérale  à  l'église  de  la  paroisse. 
Nous  ne  savons  ce  qu'il  y  a  de  fondé  dans 
cette  assertion.  L'église  paroissiale  est  bien 
danslestylelimousindu  milieu  du xiu' siècle. 
Lesfenôt'res  longues,  étroites  et  ploin-cintrées 
que  contournent  deux  moulures  intérieure- 
ment et  extérieurement,  les  nervures  rondes 
s'appuyant  sur  des  colonnettes  groupées  par 
trois,  les  feuillages  des  chapiteaux,  une  cor- 
niche intérieure  qui  fait  le  tour  de  l'édifice 
au-dessous  des  fenêtres,  en  cerclant  au  pas- 
sage les  colonnes  engagées,  tous  les  détails 
ne  laissent  pas  de  doute  sur  la  date  de  l'édi- 
fice, et  nous  croirions  volontiers  que  le  cha- 
noine qui  y  a  sa  sépulture  en  fut  l'auteur. 
Les  lettres  de  l'inscription  ont  toute  l'élé- 
gance du  gothique  arrondi  dont  elles  présen- 
tent un  bon  type.  Quant  au  nom  du  défunt, 
il  est  absorbé  par  ses  titres  de  chapelain  et 
de  chanoine;  une  initiale  seule  nous  le  fait 
entrevoir. 

1278. 

Dna  ysabeliis  de  Ventadoro,  filia  vicecomitis 
Venladorensis  qiise  liabuil  duos  vires,  scilicet 
diiûm  de  Mongisco,  pro  secundo  dnûm  Rober- 
luiii  de  Moniei'ulfi,  jacet  iiic.  obiit  anno  Uni. 

t\)  Pridie. 
(2)  Magisler. 
(5)  Cupellnnus. 
(i)  Salnniaco. 
(5)  Cnnonicus. 
(G)  Lcmoricemis. 


D'EPIGRAPHŒ. 

M.  ce, 
pace. 


LI.Ni  698 

Lxxvm,   nonis  oclobris.  Requicscat  in 


Claiisa  jacet  lumiito  gencrosa  sub  hoc  Ysabeliis 
Yirtutum  litulo  rulilans,  vitiisqwe  rcliellis, 
Labe  careiis  nituit,  duplici  duni  vixit  honore, 
Nani  decorata  fuit  geneiis  mentisquc  dccore. 
Hxc  fialruni  manibus  liic  noslroruni  lumulata 
llloriini  precibus  ponalur  in  arce  beata. 

(Inédite.)  —  (Nadaud.) 

Un  cuivre  gravé,  placé  au  cloître  des  Jaco- 
bins de  Limoges,  représentait  Isabelle  de 
Ventadour,  accompagnée  d'un  évêque  et 
entourée  des  Frères  Prêcheurs  vêtus  de  leur 
scapulaire  et  coiffés  d'un  grand  capuchon.  La 
première  de  ces  deux  inscriptions  était  gra- 
vée autour  de  la  plaque;  la  seconde,  était 
ciselée  au-dessous  de  la  représentation  des 
personnages. 

1289. 


G  :  de  Belloloco  • 
"St  i  Lem  •  organista  •  vocal' 
pceliens  i  jn  i  cantu  organof" 


Hic  :  jacet  i 

vicari'  [  S  ; 

qia  :  fuit  i 

et  :  obiit  ;  xu  i  kl  ;  âpl  :  7in"i  Dnj  !  mcclxxxjx 

aÎÎi  I  ei'  i  requiescat  i  jn  ;  pace  ;  Amen  j 

Dicat  i  legens  i  pr  •  ei'  ;  a1a  i  f^  ;  nr  i 

(Inédile.)  —  (Cathédrale  de  Limoges.) 
La  plupart  de  nos  anciennes  cathédrales 
possédaient,  au  moyen  âge,  des  bénéfices 
réservés  de  fondation  aux  artistes  dont 
l'œuvre  devait  concourir  à  la  beauté  du  culte 
divin.  Des  architectes,  des  sculpteurs,  des 
verriers,  presque  tous  prêtres  ou  religieux, 
prenaient  ainsi  part  à  la  manse  connnune. 
Cette  inscription  sauve  la  mémoire  d'un  de 
ces  artistes  modestes  et  du  renom  que  lui 
valut  son  talent.  Malgré  les  recherches  de 
l'érudition  moderne,  il  n'est  pas  facile  d'ap- 
précier à  quelles  conditions  on  était  bon 
musicien  vers  le  milieu  du  xiu'  siècle.  Les 
instruments,  et  l'orgue  notamment,  étaient 
d'une  simplicité  de  disposition  qui  laissait 
tout  à  suppléer  à  l'habileté  de  l'exécutant. 
La  grandeur  simple  et  naive  des  chants  de 
cette  époque,  l'exécution  par  niasse  et  à 
l'unisson,  le  concours  populaire  et  la  suc- 
cession des  chœurs  permettent  cependant 
d'entrevoir  des  etTets  aussi  remarquables  que 
ceux  des  autres  arts  du  même  temps.  Tous 
les  arts  sont  solidaires,  et  leur  développe- 
ment est  parallèle  sinon  simultané.  La  beauté 
de  l'architecture,  de  la  sculpture  et  des  vi- 
traux du  xni'  siècle  prouveraient  à  ;jrionla 
besuté  des  œuvres  musicales. 

S.  Petnis 

(.1  Alleyral.) 

De  S.  Essentia,  de  Geihsemani,  depracsepio  Dni, 
de  camisia  beale  Marie,  de  vera  cruce,  de  cor- 
pore  B.  Andrée,  de  maxilla  S.  Laurentii,  de  S. 
Egidio,  de  S.  G...  de  beata  Maria  Magdalene. 
de  S.  Calariua,  de  viiginibus,  de  capilîis  B. 
Georgii,  de  S.  Siepltano,  conf.  Miireiensi,  de  S. 
Marliiio,  de  S.  Front,  de  Sca  Aibiiia. 

(.1  Isle.) 


699  LIM  DICTIONNAIRE 

Taoi 

[(.1  S.iiirl  Viancc.) 
Sca  Caiariiia  —  S.  Scsaloris 

(A   Siiinl-.Xitn'licn  de  Limoijn.) 

Los  (^g'isps  (i'Alloymt,  d'Isle,  d'Olrasine, 
di?  Sainl-Sylvestie,  SMiiit-Viancc,  S;iin(-Au- 
rélifii  ik'  LiiiiOçtcs  et  «le  vingt  aiitr'i-s,  con- 
servent d(\s  reli(|u;iir{'s  du  xiii'  siècle,  i^ravés 
d"iiis(Ti|ilioiis  (^niailléus  ou  sans  email.  Il 
deviendrait  trop  di-pendieux  d'en  doiiniM' 
des  fac-similé.  Ce  sont  d'ailleurs  de  sinipli'S 
indications  destinées  à  faire  connaître  les 
saints  dont  ces  inonsirances  gardent  les  os- 
sements \'énér(':s.  En  ialjsence  de  dessins 
fidèles,  l'èpii5ra|iliie  n'a  donc  rien  à  3'  a|)- 
])rendre;  et  cejiendant  ces  pieuses  litanies, 
iii'>rae  en  dehors  de  Fintérèt  spécial  ((u'elles 
olIVent  pour  le  culte  des  saints,  ne  sont  jias 
dépourvues  de  toute  valeur  liislorii|ue.  La 
l'orme  des  caractères  nous  a  aidé  à  dater  des 
reli(|uaires  d'Age  douteux,  notanuiient  celui 
d'Alleyrat.  Les  fleurons  émaillés  sur  lesquels 
se  relève  en  bosse  l'ima^jc  de  saint  Pierre 
sont  bien  du  tem[)s  de  saint  F.ouis.  A  ce 
caraclèieprès,  on  en  douterait  si  rinscri|ilion 
S.  Petrus  n'était  pas  aussi  nettement  accu- 
sée, tant  la  façon  romuie  persévère  dans 
l'exécution  des  autres  détails.  C'est  une  ob- 
servation que  nous  avons  dc^jà  eu  occasion 
de  faire  dans  le  cours  même  de  ce  travail  : 
l'orfèvrerie  limousine,  au  xni'  siècle,  est  en 
retard  sur  les  arts  du  nord  de  la  France. 
Nous  voulons  dire  que  leyolhique  s'y  montre 
plus  lardivemenl.  Les  inscriptions  nous  ont 
l)ermis  de  vérilier  ce  f.iit.  Pour  être  juste, 
disons  (lu'il  n'y  a  pas  retard,  mais  persis- 
tance de  la  nationalité  méridionale. 

La  longue  inscription  transcrite  au  bas  de 
la  colonne  précédente  dé'core  un  reliqua  re 
deGrandmond  donné  en  1790  à  l'église  d'Isle. 

Le  mot  iiiex|)li(jué  taoi  se  lit  sur  un  [iliy- 
lactère  tenu  par  une  li.^ure  de  l'apôtre  saint 
P^iul  cpii  décore  la  belle  cliAsse  éiiiaillée  de 
saint  Viance.  On  lit  l'autre  inscription  sur 
un  reliquaire  émaillé  de  la  chapelle  des 
bouchers  à  Limoges.  Nous  n'avons  pas  jugé 
mile  de  transcrire  un  plusjirand  nombre  de 
ces  iusuriplions. 

Reqiiicscant  in  pace 
(Inéd.)  —  (Au  tombeau  de  S.  Eiienne  d'Obasine.) 

Sur  la  toiluro  du  magnifique  liunbeau  de 
saint  Klienne  à  Obasine,  un  ciseau  sa:is  rival 
a  ligure  les  deux  familles  bénédictnies  de 
Cile.iux  et  de  Cluny  au  jour  du  jugement 
(leriner.  Les  moines"  en  sortant  de  la  tombe 
forment  une  procession  distribuée  selon  les 
rangs  de  la  hiérarchie,  et  vont,  dans  cetordre, 
))résenter  leurs  hommages  h  l'Knfanl  .lésus 
et  h  sa  divine  mère.  Il  serait  inopportun  de 
donner  ici  une  description  plus  (iétaillée  de 
Ce  l(jndji'au;  nous  nous  en  ridi'rons  à  c  elle 
qui'  pubhent  Ici  Annalrs  (inlicolof/iqiics,  et 
(  u'iiccompagneioni  des  plainlies  très-li- 
uèlcs.  M;iis  celle  courle  iu' (i  iplion  préseido 


LIM 


700 


ipielqiics    diflicullés.  l-llle   esi  gravée  sur  le 
couvercle  d'un  uercuoil  qui  tient  un  moiuo 


h  demi  sorti  du  tombeau  :  les  caractères  ont 
la  forme  de  l'écrilui'e  minuscule  du  xiv  siè- 
ch',  écriture  qui,  vers  13U0,  devient  l'écri- 
tiue  exclusive  des  inscriptions.  Or,  le  tom- 
beau, par  l'ornemenlalion,  par  les  lignes  de 
son  architecture,  i>ar  le  style  de  ses  scul- 
ptures, paraît  appartenir  à  ïa  ))elle  école  du 
xiir  siècle.  Tout  peut  se  concilier,  si  l'on 
juge  comme  nous  qu'elle  a  élé  tracée  après 
coup  et  à  long  intervalle  de  l'exécution  du 
tombeau.  Les  autres  cercueils  ligures  par  le 
sculpteur  sont  sans  inscription.  Ll  ces  mots 
soni  gravés  avec  une  mollesse  et  une  incor- 
reilion  qui  coulrastent  étrangement  avec  la 
fermeté  du  reste  de  la  scul|>ture.  Encore 
quelques  années,  et  celle  écriture  (lui  fait  ici 
uniï  .ipiiarition  prématurée  va,  en  se  régula- 
risant, s'emparer  de  piesque  tous  les  monu- 
ments épigrapliiijues  jusqu'au  xvr  siècle. 

Isie  brcuis  lociil*  palrû  capii  ossa  iliior 
Qiios  inor  liuif  ad  culmina  iiexii  lionor 
llos  dom'  .\riigiopimos  iiabiiil  posilorcs 
Ilii  capiil  ceclic  pini  q  fuere  priores 
llos  caput  Yialie  i  Uenecia  se  geiuiisse 
laclat  7.  hiiio  pale  (let  pignora  lama  dédisse 
Islor  iiotis  palrni  pri'  jnde  nopolis 
Cessil  nions  lierem'  liée  loca  sola  neni* 
Hic  u  Iii.^ii'i  feris  fiierat  et  pasciia  liob' 
Facla  fuit  paliib'  110  grandis  colla  diiob' 
llac  .Marc'  ciii'  marcescore  glia  iiescil 
Sebasliar.'  a  leva  parle  qiiiescil 

Isie  brevis  locuhis  patrum  capit  ossa  duoriim 
Qiios  moiiiin  liliiliis  ad  cnlnvna  vcxil  lionorum. 
Hos  doniHi  Arligia-  piimos  liabu'U  posilons 
m  caput  ecriesin;  primique  fuere  priores. 
Itos  capiit  Itaiia'  :  VenecUi  se  geiiuisse 
Jactat  cl  linic  piitriœ  fiel  p'ujiiorn  tanta  dédisse. 
Istorum  volis,  patrui  prias,  iudc  iwpotis 
Cessit  mous  lierciaus;  hœc  loca  sola  nemus. 
Jiic  ubi  lustra  feris  fueranl  et  pascua  bobus 
Facla  fuit  patrihus  non  grandis  cclla  daobus 
Hauc  Marciis  ciijiis  marce/^si're  ijloria  ncscil. 
Sebustianus  a  la-va  parte  quiescil. 

{Inédite.)  —  (.1  l'abbaijedc  t'Artige.) 

An  confluent  de  la  Maude  et  île  la  Vienne, 
dans  un  site  des  jdus  remanpiables,  s'élèvent 
encoie  les  bAlimenls  à  demi  l'uinés  de  l'ab- 
baye de  l'.Vrlige.  Ce  monaslèie  fut  consliiiit 
en  ce  lieu  sous  Hélie  de  l'Horl  (de  llvrlo), 
sixième  prieur,  qui  siégeait  encore  en  Il9ti. 
Les  religieux  s'y  transférèrent  h  la  suile 
d'un  meui'lre  couunis  dans  l'enreinlo  de 
leur  première  abbaye,  l'Arlige-Vieille.  C'est 
à  peu  près  la  date  de  la  translation  des  re- 
liqni>  des  deux  l'ondaleurs  dt;  cet  ordre,  jes 
IJIi.  Marc  et  Sébasiien.  Nous  avons  donné 
une  milice  sur  celle  famille  mouasiique  cl 
sur  son  berceau  dans  le  Ifnlli'tiii  moiiiiiiicntnl, 
M,  l.'i.  A  la  gauche  de  l'auli  I,  une  arcade 
o,-;ivale,  supportée  par  des  colotnu'Iles  ji  cha- 
piteaux en  erochels,  esl  percée  dans  le  mur. 
Elle  enveloppe  un  sarco|)hage  supporté  par 
trois  (groupes   do  petites  colonnes  trajiucs 


701 


LIM 


D'F.PIGRAPHIE. 


I-IM 


702 


Il  est  couvert  d'orncmonts  en  relief  dont  la 
forme  accuse  eiietl'et  le  comnionremonl  du 
sur  siècle.  Au-des-iis  est  encastrée  nue 
pierre  en  calcaire  sur  hiquolle  se  lisent  les 
vers  transcrits  pins  liant.  Chaque  ligne  est 
coloriéealternativi'nienl  en  bleu  et  en  nnc^e. 
Rien  n'est  plus  pnrti(pie  que  'a  vie  de  ces 
deux  noRles  Vcnitieis,  qui,  p;uid('s  p.nr  leur 
giiûl  pour  les  pèieriiin:^('S,  vinrent  fonder  |i es 
du  tonibenude  saint  Léonard  l'ordre  austère 
qui  leur  donna  cetle  honorable  s-pidtuie. 

Niais  soiinnes  décidément  entrés  dans  le 
règne  du  golhi([ue  arrondi.  Celle  ii.scriplion 
dont  nous  donnons  un  fac-similé  très  lidèle 
est  un  excellent  tyjiedes  caractères  élégants 
de  la  troisième  période. 

F  :  GuilleP  :  de.  la... 

F  :  Giiill  :  Giiarrele  : 

F  :  P  :  Bnini 

Yv  :  Iliigiio  i  Hiigoiiis 

Fr  :  P  :  De  :  G.. .A 

F  :  J  :  (le  Sa.... 

Fi'  :  R  :  Pasdel. 

F  i  P  :    (le  Sco 

Fr  ;  P  i  Bridii  :  S  i 

Reqniem  :  îles  :  Due  :  B  :  Geraldi 

(Iiiédiles.)  —  (.1  l'abbaye  de  rArlige.) 

Ces  dix  inscriptions  si  courtes,  en  beaux 
caractères  du  xiii'  siècle,  sont  gravées  sur 
autant  de  pierres  tuumiaires  de  grandes  di- 
mensions, dans  l'anciimne  abbaye  de  l'Ar- 
lige.  Ce  clief-lieu  d'ordre,  dont  dépondii'ent 
jusqu'à  quaranli'  maisons,  eut  une  couite 
existence.  Bernard  de  Savène,  en  renonçant 
h  révèché  de  Limoges  pour  emi)iasser  la 
vie  religieuse,  lui  coiinn\unqua  une  l'erveur 
qui  ne  dépassa  guère  le  xiii"  siècle.  Tous  les 
religieux  dont  nous  venons  de  relever  les 
noms  vivaient  à  cutle  époque. 

Dievs  i    gart  i 
la  :  villa  i  o  j  S  f 
Marsals  •  la  ;' 
geii  :  e  ;  vnivrs  ; 
e  :  las  •  portais  • 
e  l  ma  domna  J  S 
la  •  Maria  •  Gar 
llios  :  a(iev  ;  de 
Mainaia.  AïïT: 

{Inédile.)  —  (Ms.  Legp.os.) 

On  lisail  ces  mots,  gravés  en  grands  carac- 
tères du  "xiu'"  siècle,  au-dessus  de  la  porte 
fortifiée  de  Magnine,  sous  une  image  de  la 
sainte  Vierge.  Celte  partie  des  forlilicalions 
de  Limoges  l'ut  déiruile  en  1773;  M.  de  Lé- 
pine  recueillit  alors  cette  inscription.  On 
Ignore  ce  qu'elle  est  devenue. 

Hic  jacet  R  de  Ropay  caiiôicus.  Aia  et  g  req.  i  pace. 
(Iitcditc.)  —  {Eglise  d'Aijmoitliers.) 

Une  tombe  longue  de  sept  pièces  est  en- 
tourée de  celte  inscription.  Au  milieu,  deux 
reliefs  grossiers  li^urent  un  calice  à  large 
coupe  et  une  main   tenant  un  livre  à  fer- 


moirs. Celte  tombe  a  été  trouvée  en  18io. 
au  nord  de  l'église  d'Aymontiers.  Les  carac- 
tères indiquent  le  XIII'  siècle. 

Hic  ;    jaccl  :  Ilelias  •    daiim  i  q  • 
miles  :  lumulalns 
{Iiiédile.)  —  {Eylise  de  l'Eslerps.) 

Celte  inscription,  en  grands  caractères  du 
XIII'  siècle,  se  lit  sur  une  grande  tombe  en 
serpentine  verte,  sous  le  porche  de  l'abbaye 
de  l'Eslerps. 

•j-  Noster  saorisla,  Pcinis  Planer,  dormit  in  isla 

Fossa  :  parcal  ci  gralia  saiicla  Dci. 
Hilaiii  leslo  vltam  liiiivil  lioiieslo 
Fine  ;  plus,  Leliis,  grains  f.iii,  alqiie  facelus. 

(.4k  prieuré  de  Saitil-Marlin,  à  Brives.) 

Celteinscription  appartenait  au  xiii'  siècle. 
Le  pieux  et  joyeux  sacristain  qu'elle  recom- 
mande n'a  pas  laissé  d'autre  trace  de  son 
souvenir. 

Ilic  siliis  est  Fr.  G.  de  Slô   Valerico 
Suhveniat  Mater  Clirisli  pielalis  amico 
Gratis,  amans,  hnmilis,  Clirisli  flores  jiivenilis. 
Oblnlit  a'iatis,  susceplns  in  oïdiiie  gratis, 
In  matalino  niedio,  placuil  qnoque  Irino, 

Ac  nni  Domino,  teinpore  serotino. 
Sic  nbi  complevit  annos  ter  in  online  qninos 
Et  decies  triiios,  moriens  in  pace  quievit 

{Inédite.)  —  (Nadaud.) 
Cetle  épitaphe  prétentieuse  se  lisait  aux 

Jacobins,  sur  la  tombj  d'un  prieur  de  celte 

maison. 

■}•  Cnr  maie  vivisliomo?  Si  scires  experiniento 
Qiiae  nierces  jnslo,  qnœ  piena  paratnr  iniquo, 
Coriigeres  actns,  bcrymis  deleiilo  realus. 
Del  Detis  Heliae  caîlesiia  pascua  vit,T!. 

{Prieuré  de  Sainl-Miirlin,  à  Brives.) 

Les  caractè-es  de  celte  inscription  accu- 
saient le  XIII'  siècle.  On  ne  sait  rien  du  per- 
sonnage si  judicieusement  recommandé  aux 
prières  des  tidèles. 

Hi.  jacel  Dos  Guills  (I)  Baudoin!. 

{Inédiie.)  —  {Cnihédrale  de  Limoges.}, 
Au  niveau  du  pavé  de  l'église  romane  qu« 
devait  remplacer  la  cathédrale  gothique,  était 
placée  une  tombe  longue  de  six  pieds.  Elle 
a  été  trouvée  dans  des  fouilles  récentes.  Un 
trait  y  figure  un  calice  à  large  coupe,  une 
palùne  et  un  livre.  Au-dessous  des  ces  em- 
blèmes réservés  aux  chanoines  qui  servaient 
Dieu  par  l'otïiande  du  saint  sacrilice  et  par 
la  récitation  de  l'ofiice  public,  on  voit  une 
épée,  un  bourdon  et  une  pannelière.  Le 
jiieux  chanoine  enseveli  dans  ce  lieu  avait 
donc  fait  le  pèlerinage  des  saints  lieux.  Peut- 
être  avail-il  servi  Dieu  dans  un  ordre  mili- 
taire consacré  à  leur  défense.  Nous  avons 
assisté  à  l'ouverture  de  sa  londje.  Sous  la 
dalle  étaient  des  terres  mêlées  d'ossements 
humains.  Le  tout  recouvrait  une  sorte  de 

(1)  Doininus  Guitlelmus, 


705  LIM  DICTIONNAIUK 

caveau  de  même  grainiciir, fnimé  de  |iierros 
jilalcs.  Le  diM'uiU  y  rcpusiiil  les  pieds  à  l'o- 
riciit.  Dans  son  ciAiie  des  iiilillralioiis  calcaires 
avaient  IVunié  des  stalarlites  lun;;ues  d'un 
ponce.  Aiunni  débris  de  vêtements  ne  s'est 
trouvé  parmi  sl'S  cendres. 

Quatorzième  siècle.  — 1301. 
■\-  Hic  i  jncel  |  Domimis  : 
Barliioloincvs;  de 
Plalliea  :  presi)yler 
qvi  :  o!)iil  •  die  •  fes 
l(ivitaiis)  V(irgiiiis)  M(ari*)  anno  Dni 

M  CCC  

Portail  de  canalicis 
S.  Ciric',  clS.  Jiilitainaierei',  S.  Mcial  S.  Blliol- 
onievs  S.  Amaiidvs. 
{Inédite)  —  {Eglise  de  Cliéiierailles.) 

Ces  inscriptions  se  lisent  sur  un  tombeau 
de  l'église  do  Chénerailles.  On  nous  per- 
mettra de  transcrire  la  di'scri|ition  que  nous 
eu  avons  donnée  dans  les  AntKiles  archéolo- 
(jiques.  Ou  y  trouvera  une  preuve  de  ruli- 
lité  des  inscriptions  en  apiiarence  les  plus 
insignifiantes. 

Ce  tombeau  a  trois  pieds  de  hauteur  sur 
une  largeur  d'un  pied  et  demi. 

L'église  de  Chénerailles  (Creuse)  forme 
un  carré  long  partagé  en  quatre  travées  sans 
jiHiers.  La  porte,  ouveite  latéralement  au 
nord,  est  décorée,  suivant  l'usage  de  l'arclii- 
tedure  limousine,  de  voussures  concentri- 
ques en  retraite,  supportées  j^ar  de  minces 
colonuettescoitlées  de  chapiteauxà  crochets. 
Les  nervures  lines  et  légères  de  la  voûte 
s'appuient  sur  des  consoles  à  fûls  gi-ôles  et 
tronqués.  Chaque  travée  est  jiercée  d'une 
longue  et  étroite  fenêtre  plein-cinlrée.  Tous 
ces  caractères  bien  positifs  accusent  en  Li- 
mousin la  seconde  muilié  du  xiii'  siècle. 
Notons  aussi  que  l'église  est  sous  l'invoca- 
tion de  saint  I?arlhélemi  ;  on  va  apprécier 
l'importance  de  ces  renseignements. 

Le  tombeau  est  engagé  dans  la  troisième 
travée  du  mur  méridional,  à  1  mètres  envi- 
ron du  pavé,  il  est  taillé  dans  un  seul  bloc 
de  calcaire.  Un  cadre  d'architecture  embi'asse 
les  personnages,  hauts  en  mo.vennede  ipiinze 
à  vingt  ccntimèlres.  Enlièieinenl  détachés 
du  fond,  ils  se  distribuent,  au  nombre  de 
vingt-sejit,  en  trois  scènes  superposées.  Nous 
suivons  l'ordre  logii|ue  en  commençant  par 
le  haut  relief  inférieur. 

Un  prêlre,  revêtu  de  ses  firnemcnis  sacer- 
dotaux, est  couché  sui'  un  lit  funi'raire  que 
décorent  des  arcades  trilobéiis.  Les  mains 
sont  jointes  sui'  la  j)oih'ine.  Sa  tôle  sereine, 
mais  endormie  ])ar  la  mort,  repose  sur  ini 
riclic  coussin.  L'absoute,  (pii  clôt  la  céré- 
monie des  funérailles,  vitsut  de  finir.  Un 
clerc  vient  d'adresser  connue  un  dernier 
adieu  dans  le  chant  du  Hcquivscal  in  pare. 
L'assistance  entière,  prêtres  (!t  pai'enls,  dé- 
file pour  jeter  sur  ce  corps  gardé  par  la  reli- 
gion l'eau  (|ui  pnrilie.  Selon  l'ordre  d\i  liitucl, 
l'ollicianl,  vêtu  de  l'amicl,  (le  l'aube  cl  do 
l'élole.   marche  en  lèle  du  funèbre  corlége. 


LIM 


704 


Précédé  par  le  sous-diacre  jjorlant  la  croix 
et  le  bénitier,  il  va  lrem|ier  dans  ce  bénitier 
un  asper>oir  formé  d'une  petite  gerbe  d'épis. 
L'altitude  du  célébrant  est  grave  ;  sa  douleur 
est  contenue,  comme  il  convienl  à  rhonime 
qui  a  mission  de  prier  sur  les  tombeaux  et 
de  consoler  les  survivants.  Plus  jeune,  mais 
mûri  par  l'expérience  de  la  douleur,  le  diacre 
qui  le  suit  laisse  lin;  sur  ses  traits  une  alilic- 
lion  plus  vive.  La  tète  s'incline  connue  si 
ellesuccondjait  sous  le|)oids  de  son  émotion. 
Deuxjeunes clercs, faisant  fonction  d'acolyles 
et  piirtant  des  chandeliers,  les  suivent,  lisse 
détournent  pour  regarder  le  mort;  mais  leur 
jih.Vsionoruie  trahit  moins  l'altendrissenient 
qu'une  naïve  curiosité.  Enfants  encore,  ils  sont 
plus  étonnés  qu'émusà  la  vue  de  ce  spectacle 
lugnbie.  Entre  eux,  marchent  deux  femmes, 
|irobableu:ent  les  sœurs  du  défunt.  Vôtucs 
avec  la  sinqilicilé  du  deuil,  le  visage  enve- 
loppé par  une  sorte  de  guimpe,  elles  joi- 
gnent douloureusement  les  mains  et  se  re- 
tournent avec  angoisse  j)0ur  donner  un  der- 
nier regard  à  celui  que  la  tombe  va  désor- 
mais leur  cacher.  Enlin,  nn  \ned  du  défunt 
et  connue  afipuyés  l'un  suii'autre,  un  homme 
et  nnefennue  semblent  étrangers  à  tout  ce 
ipii  se  passe  h  l'i  ntour;  ils  paraissent  ne  lire 
que  dans  leur  crjcur.  L'homme,  vêtu  d'une 
robe  que  recouvre  un  manteau  à  capuchon, 
laisse  tomber  sa  tête  sur  sa  main  droite.  Sa 
main  gauche,  cachée  sous  son  nuuiteau, 
sendjie  presser  son  cœur  comme  pour  en 
contenir  les  battements.  Les  mots  nous  man- 
(luent  i)0ur  louer  convenablement  la  grâce 
exquise,  la  variété  d'expressions,  la  linesse 
de  s(uitiments  qui  respirent  sur  toutes  ces 
petites  (igures.  Les  hommes  impaitiaux  re- 
connaîlront  l'art  ingénieux  avec  leijuel  est 
comiiosée  cette  scène  si  difùcile  à  rendre. 
Les  draperies  sont  jetées  avec  une  simplicité 
[ileine  de  vérité,  d'élégance  et  de  goût.  On 
notera  la  forme  du  bénitier,  du  goupillon, 
des  vêtements  sacerùolaux.  Le  défunt  est 
couvert  d'une  longue  et  souple  chasuble 
ronde,  relevée  sur  les  côtés  pour  livrer  pas- 
sage aux  mains.  L'étole  et  le  manipule, 
longs  et  étroits,  et  le  collet  de  la  cbasidilo, 
sont  semés  de  quatrefeuilles  ou  trèlles  lan- 
céolés. Tous  ces  détails  si  imperceptibles 
sont  finement  exécutés. 

Au-dessus  de  cette  scène,  un  gracieux  jie- 
tit  ange  déroule  une  large  banderole  sur 
huiuelle  on  lit,  en  caractères  du  xin'  siècle 
et  sculptés  en  relief: 

-f  llic  ;  jaiTl  i  Dominus  : 
liaiilidloincvs:  de 
l'Iallica  :  luesliitor : 

L'inscription  se  tei'inine,  dans  la  partie 
inférieure,  par  ces  mots  (disposés  sur  ii'ois 
lignes,  comiue  la  i)récédenle,  mais  avc<;  des 
blancs)  (|ui  nous  font  coimaitre  la  date  du 
décès  du  défunt  et  lAgo  du  monument  : 

Qvi  I  (iliiil  •  die  \  :  Vus 

1.(1)  V..  .Me.  :  (Virniiiis  Maria-)  anno  Dm  : 
M»  rcr.  : 


705  LIM  D'EPIGRAPIIIE. 

Un  fait  curieux  ressort  de  celle  iiiscrinliou 
si  siiiiiilo.  L'église  do  Saiiil-l{;u-l,iiéleiiii  de 
Cliéiierailles  est  un  peu  antérieure  au  décès 
de  Barlliéleaii  de  la  Place,  arrivé  on  1300  ; 
elle  a  le  même  patron.  No  sonunos-nous  pas 
fondés  ;i  conclure  qu'il  en  fut  le  fondateur? 
Nous  allons  trouver  la  preuve  do  ce  fait  cu- 
rieux dans  le  haut  relief  suivant.  Onze  ligu- 
res y  sont  distribuées  dans  une  composition 
])yramidale.  La  sainte  ^'iergo  eu  occupe  le 
sommet.  Vêtue  d'une  ample  draperie,  cou- 
ronnée comme  une  reine,  elle  lient  sur  sou 
bras  gauche  l'enfant  Jésus  qui  la  caresse  et 
lui  sourit.  Un  dais  ouvragé  abrite  sa  tôle. 
Elle  est  debout  sur  un  petit  éditico  percé 
d'une  porte  gothique.  Nous  y  retrouvons, 
en  miniature,  les  moulures,  les  colonnettes, 
toute  l'ornementation  de  la  porte  de  l'église 
do  Chénerailles.  Une  inscription  ne  permet 
pas  d'en  douter;  on  y  lit,  en  caractères  rem- 
)ilis  d'une  pâte  bleue  et  rouge:  Portnli  de 
Cuiuilicis.  Dix  marches  conduisent  à  ce  trône 
original.  Saint  Martial  (s:  marcial:),  vêtu 
d'un  [iluvial  ou  chape  à  capuchon ,  coiffé 
d'une  mitre  ornée,  les  gravit  en  agitant  un 
encensoir.  De  l'autre  côté,  un  |ietitange  tient 
un  flambeau.  Le  martyre  de  saint  Cyr  et  de 
sainte  Julite,  sa  m6re(s:  ciric:  et:  s:  ivlita: 
MATER  :  El"  :),  occupe  la  droite  de  la  sainte 
Vierge.  Remarquons,  en  passant,  que  le  fait 
figuré  ici  diffère  notablement  du  récit  de  la 
légende.  Les  mains  gantées,  vôtu  d'une  ar- 
mure de  mailles  que  recouvre  eu  partie  un 
surcot,  et  coiffé  d'un  casque  simple,  un  bour- 
reau vient  de  frapper  saint  Cyr.  La  tête  est 
détachée  du  tronc.  Sur  ce  jeune  et  gracieux 
visage,  le  froid  de  la  mort  lutte  avec  le  calme 
de  la  céleste  béatitude.  Le  corps  s'affaisse 
sur  lui-môme;  déjà  les  mains,  naguère  éle- 
vées, viennent  de  retomber  vers  la  terre. 
Sainte  Julite,  sa  mère,  altend  le  coup  falal 
dont  va  la  frapper  la  longue  épée  d'un  bour- 
reau. Agenouillée,  les  mains  jointes  pour 
une  dernière  prière,  pleine  de  calme,  elle 
recule  instinclivement  sous  le  fer  par  un 
mouvement  insensible.  Dieu  accueille  ce 
double  sacrifice,  et  sa  main  montre  le  ciel 
aux  martyrs.  Ce  n'est  pas  en  vain  que  coule 
ce  sang  précieux.  Il  est  destiné  à  purifier  le 
prêtre  dont  l'âme,  rajeunie  par  l'immortalité, 
est  présenlée  à  Jésus  porté  par  Marie.  Age- 
nouillé dans  ce  séjour  do  gloire,  le  défunt 
Bartliélemi  de  la  Place  lève  vers  son  juge  un 
regard  plein  do  confiance.  Il  s'abrile  sous  les 
vôlemonts  de  son  sacerdoce,  sou  meilleur 
titre  à  l'indulgence  et  au  pardon.  A  sa  droite, 
saint  Bartliélemi  (  s  :  btolomevs  :  ) ,  son 
patron,  auquel  il  a  consacré  une  église,  le 
présente  à  Jésus  et  pose  sur  sa  tète  une  main 
bienveillante  et  protectrice.  Saint  Aignan 
(  s  :  AMANVS  :  ),  évoque,  placé  derrière,  lui 
assure,  par  un  geste  éloquent,  un  appui  sem- 
lilable.  Comment  [)ourrail-il  trembler?  Le 
jiiédeslal  qui  sert  d'escabeau  à  Marie  est 
formé  de  l'église  même  ([ue  Barthélemi  de 
la  Place  éleva  à  son  saint  [lation.  Saint  Mar- 
tial, apôtre  du  diocèse  de  Limoges,  en  a 
gravi  les  marches.  Une  enfance  divine  ten.l 
a  Baithélemide  la  Place  une  main  fraternelle 


LFM 


706 


el  lui  sourit  entre  les  bras  d'une  mère  cou- 
ronnée. Dieu  lui-même  ratifie  sa  pi'ièro.  La 
main  divine  sort  d'un  cadre  de  feuillages  et 
le  bénil.  Habitué  à  symboliser  la  grandeur' 
morale  par  la  grandeur  pliysi(|uo,  le  scul[)- 
teiu'  du  XIII"  siècle  a  donné  à  la  Vierge  une 
hauteur  de  beaucoup  supérieure  à  celle  des 
autres  personnages.  Tous,  bourreaux  et 
saints,  nous  offrent,  dans  leur  élégance  ex- 
quise, les  costumes  civils,  militaires  et  reli- 
gieux du  x!ii°  siècle.  Les  souples  cottes  de 
mailles,  les  mitres  basses  et  légères,  les  cha- 
subles et  chapes  do  tous  ces  petits  person- 
nages sont  il  étudier  par  notre  époque  qui  a 
perdu  le  sentiment  de  l'élégance  alliée  à  la 
simplicité. 

Deux  consoles  ornées  de  feuillage  sup- 
portent un  troisième  relief.  Jésus-Christ 
est  attaché  h  la  croix  entre  la  sainte  Vierge 
et  saint  Jean.  La  douleur  de  ces  deux  com- 
pagnons de  la  passion  contraste  avec  la 
douceur  ineffable  du  demi  -  sourire  de 
l'Homme-Diou.  Il  accueille  par  ce  tendre 
regard  un  soldat  coiffé  d'un  casque  et  dont 
une  main  mutilée  semblait  porter  un  bou- 
clier. De  l'autre  côté,  un  personnage  à 
ample  vêtement  implore  à  genoux  le  Sau- 
veur. Ils  représentent  le  centurion  Lon- 
gin,  qui  perça  le  côté  de  Jésus-Christ  avec 
sa  lanco,  et  l'un  des  juifs  qui  ouvrit  son 
intelligence,  comme  l'aveugle  Longin  ses 
yeux,  pour  reconnaître  le  Sauveur  et  procla- 
mer sa  divinité.  En  faisant  d'autres  conjec- 
tures, on  pourrait  croire  que  Barthélemi  de 
la  Place,  avant  do  se  consacrer  à  Dieu,  a 
combattu  du  glaive  et  de  la  lance  dans  un 
ordre  militaire.  Lo  soldat,  ce  serait  lui;  il  so 
recommanderait  au  Dieu  dont  le  sang  a  lavé 
les  péchés  des  hommes,  de  même  que, 
prôtre,  il  so  mettait  naguère  sous  la  protec- 
tion du  Dieu  incarné.  Peut-être  faudrait-il 
prendre  notre  description  au  rebours  et  inter- 
préter ce  sujet  en  commençant  par  le  haut  : 
Barthélemi  de  la  Place  consacrant  ses  armes 
à  Dieu,  puis  embrassant  le  sacerdoce,  puis 
mourant.  Tel  serait  l'ordre  suivi  par  le  scul- 
pteur. Nous  ne  savons  ce  que  figuraient  les 
deux  appendices  mutilés  placés  sous  les  bras 
de  la  croix.  Y  faut-il  voir  deux  ornements 
sans  signification?  Le  soleil  et  la  luno  qui 
accompagnent  la  crucifixion  se  figurent  tou- 
jours au-dessus  des  bras  de  la  croix. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  variété  d'expressions 
rendue  avec  tant  de  bonheur  en  ce  petit 
monument  le  recommande  à  ceux  qui  igno- 
rent ou  dédaignent  la  sculpture  gothique.  Il 
faut  avoir  la  main  heureuse  pour  exprimer 
avec  ce  sentiment  la  douleur  dans  toutes  ses 
nuances,  les  saintes  joies  du  martyre,  la 
confiance  de  la  prière,  l'amour  maternel  et 
filial.  Je  lis  sur  tous  ces  petits  visages;  leur 
émotion  me  gagne,  et  je  me  laisse  attendrir 
avec  eux.  En  revenant  au  paganisme,  la 
renaissance  coucha  des  cadavres  savamment 
étudiés  sur  les  cercueils.  Les  tombeaux 
ne  furent  plus  que  les  succursales  des 
salles  d'anatomie;  la  correction  avait  tué 
l'expression. 


707  LIM 

1306. 

Hic  jaccl  (lilecliis 
Dfo  el  liuiii'  (1)  Fiaier 
Pelrus  de  Villa 
saccnlos  ilevoliis 
cl  pivdicalor  egrc- 
gi'.T[r  oliiii  iii 
feslo  li'.  Lurc  evaiig. 
ail.  Diii  sT.  CGC  vi 

{IiiMte.)  —  (N.vDAun.) 

Les  Jiicobins  avaient  viaiivicnt  lecult(Mles 
souvenirs.  Celte  épitiiiilie  se  lisait  aussi  dans 
le  cloîtic  de  leur  mimastôre  de  LiniOj^es,  sur 
lo  mur  du  cliapitre. 

1311. 


nif.TIO.NNAmE  MM  708 

Kox  pie,   ivx  loriis,  pji-tas  itia  dulcis  a  morlis 
Liberet  a  poilis  liiiiic  perpétua;  pcto  morlis. 

(M$s.  liKArMiisMi..  fl  Mémoires  de  la  Société 
ttrcUéolotj'ujue  du  Midi  ,  à  Toulouse,  1.  111, 
p.  -loi. 

On  lisait  cette  inseription,  gravée  sur  une 
bande  de  cuivre  en  lettres  ieiii|)lies  d'un 
émail  rouge  et  bleu,  autour  du  tombeau  Ciiu 
cardinal  de  la  Cbapelle-Taillefer.  lîcaumcs- 
nila  laissé  un  dessin  de  ee  tombeau  précieux; 
il  est  conservé  à  la  bibliollK'ijue  mazarinede 
Paris.  La  noie  suivante,  lrès-[ieu  connue,  y 
est  réunie  : 

«  Ce  tombeau,  qui  est  un  morceau  de  golhi- 
cilé  superbe,  tant  par  la  lichessi.'  de  la  ma- 
tière Que  pai'  l'excellence  du  travail,  est  dé- 
monte pièce  par  pièce,  et  entassé  dans  l'al- 
côve d'un  dos  chanoines.  Il  a  resté  longtemps 
dans  un  grenier,  d"où  on  l'a  tiré  pour  faire 
place  cl  du  Jjlé   qu'on,  a  eumiagasiné;    les 


Ilic  jnoet  frai 
Guido  HasUt'rii 
sacei'dos  et  prcdi 
catur  (|ui  ubiit 
an.  Dni.  m.  ccc  xi 
\ni  Kl.  Ndvciiibiis. 
11.  jacol  hic  frai. 
.•Vy.  de  Ainljazaco 

(Inédite.)  —  (Nadaud.) 

Dans  le  cloître  des  Jacobins,  entre  le  cha- 
pitre et  la  chapelle  de  la  Congrégation,  se 
lisait  l'épilaplie  précédente. 

1312. 

Fama,  geuus,  inoies,  qnid  opes  prosiiil  el  honores 

Aspice  qui  lueinores,  fiige  iabenles  subiio  res  : 

Eccc  sub  bac  cella   silus  est   l'elrus,  plaiige,  Ca- 

Occubiiil  sU'lla  lua,  inoilis  llaiilc  iJroceila  ;      [pella. 

Pelniiii  pelia  legil  :  heii  !  sub  pelra  modo  degil, 

Qui  li'ges  legil,   qui   loi  boua   scripla   peiegil, 

Fomes  jusliii;e,  caslus,  plus,  arca  sopliia;, 

Islius  ecdesix  fuiidalor  honore  .Maria;, 

Coiislaiis  ellenis,  paitus  sibi,  laigus  egeiiis 

llic  fuit,  indigenis  sua  pncbnis  et  alienis, 

Consilitiui  régis,  leguin  piofcbsor  et  a-ijui, 

Multiplicisqiie  grcgis  paslor  lïiil  aiicliora  logis, 

l'r.eses  A;.;iMineiisis,  lux  sedis  l'arisiensis, 

Carcassoiiueiiî'is  postlia;c  aniisies  elensis, 

Laudibus  aiinosa  quasi  sole  novo  radiosa, 

Fil  mage  faniosa  taiilo  pastore  To!osa, 

Cui  l'elix  onien  (ledit,  ac  a  ciinline  iionicn 

Ui'l  s  l'iicnesiiiia,  cecidii  nei  is  iiule  ruina  ; 

Aniio  niilleno  lerceiilo  duodcno 

Tradiius  ad  funus,  culiliir  cum  Iriiius  el  iiiuis, 

Pneiiinalis  octavis,  obilus.  .  .  .  siluabis 

Parce  sibi,  Chriaic,    .Micbacl,    tu    sancte,   rcsislc 

Doenioiiio  ;  uislc  baraihruiii  ne  sciiliai  iste, 

^1)  lluiiiiiiUiut. 


morceaux  frottent  les  uns  contre  les  autres, 
et  l'elligie  du  fondateur  périclite,  [lendant 
que  les  chanoines  mangent  les  revenus  qu'il 
leur  a  fondés. 

«  Ce  mausolée  a  sept  pieds  huit  pouces 
de  long  sur  trois  pieds  un  pouce  de  large,  et 
deux  pieds  neuf  pouces  de  haut  ;  sur  lequel 
est  couchée  l'elligie  du  cardinal,  en  habits 
ponlilicaux,  la  tète  sur  un  coussin,  et  les 
pieds  a|iiuiyés  sur  un  chien,  couché  tout  de 
son  long  sur  le  ventre.  Auxquatie  extrémi- 
tés des  coins,  sont  qualii;  trous  écrouis,  où 
se  mettent  des  pomiuetles  à  queues  vissées, 
qui  y  restent  conlinueltemenl,  excepté  les 
jours  d'anniversaires,  que  l'on  b's  ôlait  pour 
mettre  h  leur  plaie,  du  côté  de  la  tète,  un 
chapiteau  ou  catataUpie  fait  en  forme  de 
dossier  en  relief,  haut  de  trois  pieds  huit 
pouces,  large  d'autant,  y  comprenant  les 
deux  anges  qui  le  iiorlent. 

«  Le  tout  est  de  cuivre  jaune  assez  épais, 
et  tout  de  pièces  de  lapporl.  Le  chapiteau  ou 
dossier  est  tout  d'une  pièce  ;  du  moins,  tout 
lient  ensemble  par  assemblages  ou  j>ar  ri- 
vures. 

«  La  statue  est  tout  d'une  |iièce  jusqu'aux 
geiujuils,  qui  sont  séparés  des  jambes  et  des 
liieds,  (jui  ensemble  font  trois  pièces;  les 
mains,  ava!it-bi-as  elle  manipule,  une  autre; 
le  chien,  une  autre,  ainsi  <|ue  le  coussin,  et 
la  table,  une  autre;  la  gorge  renversée  pa- 
raissant faire  l'épaisseur  de  la  tablette  est  de 
quatre  pièces  ;  c'est-à-diie  que  chaque  faco 
est  d'une  |)ièce;  les  (juatre  pouunettes,  quatre 
antres  pièces;  les  quaire  faces  iln  cor(iS  de 
l'urne  s(uit  aussi  u'une  pièce  chacune,  et 
bien  adaptées  par  des  visses  de  cuivre,  et 
arrêtées  par  dos  écrous  de  fer  à  une  solide 
menuiserie  de  cœur  de  chêne,  qui  est  en 
dedans,  servant  decliAssis  massifs,  à  chaque,, 
face,  pour  empêcher  tpie  rien  ne  se  bos-» 
selle.  La  tablette  est  adaplé(!  de  même  sur 
une  semblable  menuiserie.  (Juant  au  dernier 
socle,  il  est  aussi  de  (jualre  pièces,  savoir: 
une  pièce  pour  clia<pie  face,  et  adaptée  do 
même,  mais  h  un  madrier.  Tout  cela  ne  laisse 
rien  voir  (pTune  masse  de  cuivre,  los  joints 
étant  parl'ailemrnt  bien  réunis. 


709  LIM  D'EPIGRAPIIIE. 

«  Celto  urne  (Hait  pos(^e  sur  un  soolc    do 
pierre,  élevée  ili'  deux  pieds  et  demi,  et  eii- 
o 


gollii- 


tourée  d'une  grille  de  1er  à  liuce.tux 
ques,  terminée  |)ar  des  pointes  et  t;issettes 
de  chandeliers,  pour  y  mettre  des  cierges  eu 
tem[)s  et  lieu. 

«  Les  pommettes  sont  de  cuivre  jaune 
tournées,  et,  dans  leurs  couleurs,  elles  re- 
IH'ésentent  des  espèces  de  cassolettes,  ou 
jilulùt  de  lampes  à  visse. 

«  Le  coussin  est  aussi  dans  sa  couleur 
de  cuivre  naturelle,  mais  ciselée  eu  manière 
de  Ijroderie,  avec  des  glands  frangés  aux 
quatre  coins. 

«  De  la  ligure,  le  corps  de  la  mitre,  le  vi- 
sage, les  mains,  les  manches,  le  manteau  ou 
cliappe,  l'aube,  la  rohe,  les  bouts  de  jambe 
et  les  champs  de  pantouflles,  tout  cela  est 
aussi  de  la  couleur  naturelle  du  enivre. 
Hais  les  bordures  de  la  mitre,  ses  lambre- 
quins, le  chaperon  et  .'•a  bordure,  la  bordure 
du  manteau,  les  bordures  des  passages  des 
bras,  le  manipule,  la  ceinture  et  l'étole,  ainsi 
que  la  bordure  des  pantoufïles,  sont  émaillés 
et  dorés  d'or  bruni,  et  chargés  de  chatons, 
qui  autrefois  renfermaient  des  pierres  Unes, 
telles  que  éujerauiles,  toiiazes,  chalcédoines, 
crisolythes,  bérils,  sardoines,  grenats,  sa- 
phirs," rubis,  tunpicises,  etc.  ;  mais,  disent 
.es  chanoines,  aiu'uns  diamants  blancs.  Cet 
émail  est  de  fleurons  en  bleu  et  en  rouge 
sur  champ  d'or  poli.  Ces  tleurons  sont  en 
petits  rinceaux  courants  et  Ibrt délicatement 
faits. 

«  Le  bas  des  joues,  les  dessous  du  nez  et 
le  menton  sont  pointillés  au  ciselet  pour 
imiter  la  barbe  fraîchement  rasée  ;  ce  n'est 
pas  ce  qu'il  y  a  de  mieux  dans  l'ouvrage, 
quoique  le  plus  admiré  par  le  plus  grand 
nombre,  mais  qui  n'est  pas  la  saine  partie 
des  juges  qu'on  doit  écouter. 

«  Quant  au  chapei'on,  il  est  totalement 
gi'avé  et  émaillé  en  échiquier  de  ses  armes, 
qui  sont  d'or,  burelées  de  ginniles  de  huit 
pièces,  coui'onnées  d'une  couronne  de  comte, 
et  sé|)arées  jiar  un  auli'C  l)!ason  d'or,  à  la 
fleur  tie  lis  d'azur.  Ce  blason  a  pour  cimier 
son  chapeau  de  caidinal. 

«  Sur  le  dos  de  ses  mains,  cpii  sont  gantées, 
étaient  deux,  grosses  pierreries,  une  sur 
chaque  main. 

«  Le  bas  de  l'aube,  bien  ciselé  en  façon 
de  dentelle. 

«  Le  chien  était  et  est  aussi  de  la  couleur 
naturelle  de  cuivre. 

«  La  table  de  la  tablette,  aussi  de  sa  cou- 
leur, mais  bien  polie. 

«  La  gorge  renversée  de  la  tablette,  et  qui 
parait  formel'  la  couverlui'c  émaillée  tl'or,  de 
bleu  et  de  rouge,  c'est-à-dire  couverte  de 
deux  lignes  de  lettres  gothiques  sur  fond  d'or 
bruni  ;  les  [uemières  et  pi'incipales  lettres 
en  bleu,  et  celles  des  restes  des  mois  en 
rouge. 

«  Les  quatre  faces  de  l'urne  sont  en  tout 
de  la  couleur  naturelle  de  cuivre,  sans  au- 
cuns énuiux  ni  dorures.  Les  ligures  sont 
presipie  d(!  relief,  d'un  pouce  à  un  pouce 
et  demi  de  saillie  sur  sept  pouces  de  huu- 


LIM  710 

teur.  Elles  sont  tontes  dans  des  niches  qui 
ont  toutes  un  pouce  huit  lignes  d'enfonce- 
ment, 01  nées  ;i  lagotlii(pie. 

«  Le  chapiteau  ou  dossier  est  de  môme 
matière  que  tout  le  reste,  et  représente  deux 
anges,  tiers  de  nature,  tenant  chacun,  d'une 
main,  un  manteau  frangé  au  milieu  dutiuel 
est  le  lit  et  l'elligie  dudit  cardinal,  jiortés 
sur  un  poêle  par  un  prélat,  un  magistrat  ou 
un  noble,  un  chanoine  cl  un  diacre,  lesquels 
tiennent  chacun  un  coin  du  drap  mortuaire. 
Los  deux  anges  ont  chacun  un  |)icd  ap|iuvé 
sur  des  nuages  qui  terminent  le  bas,  et  le 
liras  à  demi  tendu,  disposé  poui'  porter  un 
chandelier  Ji  trois  bianchos.  Sous  les  nuages 
sont  deux  queues  du  même  métal  |iourlicher 
dans  les  trous  h  la  place  des  cassolettes  :  ces 
queues  ne  sont  point  vissées.  Le  tout  est 
surmonlé  par  deux  écussons  accolés  :  le  pre- 
mier, d'or  à  la  fleur  de  lis  d'azur  ;  le  second, 
burelé  d'or  et  de  gueules,  une  couronne  de 
comte  portant  sur  les  deux  écussons,  et  sur- 
chargé du  (:ha[)cau  de  cardinal  avec  les  cor- 
dons. Ce  côté  est  celui  qui  est  pour  être  du 
côté  de  l'efligie. 

«  Le  chapeau,  les  nœuds,  les  anges,  les 
jilis  iiendaiits  du  manteau,  la  frange,  la  pe- 
tite eliigie,  le  poêle  et  les  quatre  jiorteurs 
dudit,  les  nuages  et  les  deux  queues  ;  tout 
cela  est  couleur  du  naturel  du  cuivre. 

«  La  couronne  garnie  de  pierreries  est 
d'or  bruni  et  d'émail. 

«  Les  blasons,  d'or  et  d'émail,  et  le  petit 
champ,  hermine  d'émail  blanc  hermine  de 
sable. 

«  L'envers  de  ce  chapiteau  est  le  dos  des 
anges  ;  et  la  chappe  du  manteau  gravée  eu 
échiquier  des  mômes  armes,  comme  au  cha- 
peron, et  laisse  voir  par  le  haut  une  large 
partie  de  l'hermine  émaillée,  et  les  armes  à 
contre-[iied  de  l'autre,  c'est-à-dire  que  le 
burelé  qui  est  au  premier,  et  la  Heur  de  lis 
au  second,  émaillée  comme  les  autres  ;  j)our 
celles  d'au-dessous  en  échupiier,  elles  sont 
smiplement  gravées,  et  non  émaillées. 

«  Les  chandeliers  sont  de  leur  nature  de 
cuivre,  et  les  deux  du  pied  ont  des  queues 
vissées  connue  les  cassolettes. 

«  Les  chanoines  disent  que,  dans  les 
guerres  de  la  religion,  h's  protestants  pillè- 
rent l'église  de  la  Chapelle-Taillofer,  et  enle- 
vèrent les  pierreries  qui  décoraient  cette 
image.  » 

On  ignore  le  sort  qu'a  eu  ce  tombeau  re- 
marquable. 

13-22. 

Hic  jacet  magisler  i 

Slepluis  Maleii.  pic 
biter  et  canoiiicus 
hiii'u  ecclie  qi.  (1)  vivat 


iii  Xpo.  cl  i  ci'  (2)  anima 
requiescat  iii  pace.  aiii 

(1)  lliijits  ccclesie  qui. 

(2)  Clirislo  cl  ejus. 


711 


LIM 

V  ;  vd' 


qi  oliiit  ;  V  ;  yd'.  (i)  julii 
:iiio  Diii  M"  cr.c°  xxu 
{Inédilc.)  —  (Cubiuct  île  M.  Muicl  de  Pngnac.) 
Etienne  Malcu,  |»rtMrc  et  clKUioiiic  de  l'é- 
glise de  Saint-Junieii,  luoit  à  l'dge  de  qua- 
ranle  ans,  a  laissé  une  chronique  de  son 
église,  riclie  de  faits  inlOressants  pour  1  his- 
toire locale.  Il  y  eut  toujours  des  antiquaires, 
niùme  au  xiV  siècle,  et  .Aluleu  ne  fut  pas  un 
(les  moins  recouiuiandables.  Dans  un  prolo- 
gue qui  n'est  pas  sans  élégance,  il  nous  fait 
roiinaitre  les  sources  auxquelles  il  a  puisé. 
Par  leur  transcription,  il  a  voulu  déposer 
dans  le  livre  d'un  iieniétuel  souvenir  les 
faits  qu'oublie  trop  souvent  la  fragile  hu- 
manité. 11  a  recueilli  le  témoigMiage  des  hom- 
mes dignes  de  foi,  les  lettres  authenlKiues 
et  les  chroniques  anciennes  ;  il  a  mis  à  con- 
tribution les  livres  de  l'église  de  Saint-Ju- 
nien,  ceux  de  la  cathédrale  de  Limoges  et  de 
l'évéquc  Uaynaud  ;  il  a  exploré  les  archives 
des  monastères  de  Saint-Martial,  de  Saint- 
Martin  et  de  Saint-Augustin  de  Limoges  ; 
cntin,  les  inscriiitions  tracées  sur  la  pierre, 
dans  les  lieux  remarquables,  ont  été  transcri- 
tes par  lui,  alin  que  celui  qui  voudra  les  lire 
ou  en  prendre  connaissance,  malgré  leur 
ancienneté,  les  trouve  modernes  iwur  l'a- 
gréable récréation  de  son  esprit  (  in  proloy., 
p,8).  Cette  chronique,  restée  inédite  jusqu'à 
nos  jours,  vient  d'être  publiée  avec  autant 
de  conscience  (jue  de  succès  par  notre  ami 
l'abbé  Arbellot. 

1323. 
Qui  legis  isla,  scias,  Galleri,  Jusl'  Helias 
Moiih'  ornai'  liic  proli  dolor  esl  liinmlat' 
rniilens,  facmul',  cui  decsl  piclalo  sccundus. 
Impia  mors,  ciijusmorsii  clauililiir  liui' 
Vila  plaçons,  luimilisliic  paslor  cgcniis  ovilis 
Flens  iristi  morte,  Dcus  iuiic  pi»  eslo  precor  le. 
Sis  silii  ppilia  (i),  viu-c  via,  virgo  Maria.  Amen. 
Posl  âiios  mille  lerceiTisex  qlcr  (3),  illc 
Tradilur'ad  funus.  anus  seddemilur  umis 
Tercia  lux  orilur  poslquâ  sacra  crux  rcpil'  (i). 

(Iiicdiie.)  —  (N.vDAiD.) 
Ce  souvenir  d'un  curé  de  la  paroisse  do 
Saint-Pierre  du  Queyroix  de  Limoges  était 
gravé  sur  une  [lierre  calcaire  incrustée  dans 
le  mur  collatéral,  près  de  la  chapelle  Saint- 
Jacques.  On  y  voyait  aussi  les  armes  du  dé- 
funt formées  d'un  cliamp  plein  dcvaiis.  Nous 
n'avons  pas  besoin  de  rappeler  (pie  les  signes 
en  forme  de  U  qui  terminent  la  plupart  des 
mois  remiilaceiil  le  plus  souvent  une  leriui- 
naisoii  en  us  et  quelcpielois  une  terminaison 
en  is.  Au  dernier  mol  ce  signe  tient  lieu  de 
la  syllabe  ur. 

^  1323. 

Hic  jacet  Dnûs  llelias  de  Campaiiis 

caiiohic"  Leniov.  ac 

capellaii"  de  Aniiexoiiio  qui 

(l)vi./«s. 
(2)  l'ropiliii. 


DlCnO.N.NAItlE  LI.M  714 

obiil  nonas  ociobris  an 

no  Diii  u.  ccc  xxni  Âla 

ci'  rcquiescal  in  pace.  Amen. 

(Inédile.) 
Ce  chanclain  ou  curé  de  Nexon  csl  enseveli 
dans  la  chapelle  de  la  cathédrale  de  Limoges 
consacrée  autrefois  sous  l'invocation  de 
saint  Jean -Baptiste.  Cette  éjùtapho  était 
incrustée  dans  le  mur  vis-à-vis  l'autel. 

Ilic  :  jacet  :  maglsler  : 
Alcxandcr  :  quondam 
vicari'    luii'   ccclie   qi  (1). 
obiil   11   nonas  deceni 
bris   anno    Dni    m    ccc  xx. 

(Inédite.)  —  (Cailicdrale  de  Limoges.) 
Des  fouilles  opérées,  au  mois  de  mars  1830, 
dans  la  nef  inachevée  de  la  cathédrale  de 
Limoges,  avaient  pour  but  de'faire  connaître 
l'état  des  fondations.  Elles  ont  mis  au  jour 
des  sépultures  nombreuses  :  celle  de  maître 
Alexandre,  vicaire,  ra[iportée  ici  ;  la  tombe 
de  Guillaume  Baudouin,  inscrite  plus  haut 
col.  702,  avaient  seules  des  inscriptions. 
Les  caractères  de  la  première  sont  assez 
semblables  à  ceux  de  l'épilaphe  de  Maleu, 
décédé  deux  ans  auparavant.  Seulement  les  ï 
ont  perdu  le  trait  délié  qui  rattachait  leur 
courbure  inférieure  à  la  barre  ondulée  du 
sommet. 

1324. 
Hic  jacet  B.  de  Nova  Villa  quondam  vicarius  in 
ecclesia  Lemovicensi,  qui  obiil  xvi  kaleudas  au- 
gusli  anno  Domini  m  ccc  quarlo. 

(Inédile.)  —  (Lecros.) 

La  place  de  l'Evécau  ou  du  cloître  de  la 
cathédrale  de  Limoges  fut  fouillée  en  lll!*, 
à  l'occasion  des  tiavaux  du  palais  épiscopal. 
Les  fouilles  lirent  découvrir  cette  tombe 
d'un  vicaire  de  la  cathédrale.  Elle  a  été 
employée  dans  le  pavé  de  l'église.  Les  pas 
des  fidèles  rendent  aujourd'hui  l'inscription 
à  peu  près  illisible. 

1330. 
Vir  devoi'  aniino  sup  cllia  lolus. 
Laiacos  dicl".  niorlis  ceilaniie  vici'. 
Hic  voluil  poiii.  patruo  coiucl'  Hugôi. 
Morib»  Z  vila  succcnlor  liic  alq  ;  levila. 
Tulsii.  -îÉ-  CNcplis.  pplo  dans  docniala  lëpli. 
Posl  annos  mille,  ter.  c.  1er.  -Z-  x.  obiil  illc. 
Kl  fuil  augusli  posil»  sub  legmic  busli. 
Luce  bis.  x.  j.  q;.  sibi  qcquid  fecit  iniq; 
Parce  Jliû.  more  que  corde  gerebal-Z-ore 
Cù  supis  el  ci  côcede  locû  requici  Amë. 

ViV  dévolus  animo  super  eilieru  lolus, 

Liiiaces  diclus,  mortis  cerlamiiie  rirlus,  , 

Ilic  voluil  poui,  pniruo  eoiijonclux  llugoni  ;  < 

Moribus  et  vita  succcnlor  hic  nique  levila, 

Fulsil  et  cxemplis  populo  dans  dogmala  lenipti. 

Posl  nnnos  mille  1er  cenlum  1er  el  dccem  obii  ille 

El  fuit  iiuijusli  poxiius  sub  legmine  busli, 

(I)  liceUsiiv  qui. 


715  I.IM  IVEl'IGU 

Lhcc  bis  uiulecimn  {que  on  (juiirtu)  sHii  (pùilquid  [ecit 

[iiiKInum 
Parce  Jesu,  more  (/«em  corJe  yerebul  el  ore 
Ciim  stiperis  cl  ci  ciDicedc  locuiit  reiiuici.  Amen. 

{Inédite.)  — (CutSiédralc  de  Limojcs.) 

Le  sous-chanlre  dont  celle  pierre  garde  la 
mémoire  n'est  pas  aiitreioent  connu.  "Son 
é|)ilapiie,  gravée  sur  une  pierre  calcaire,  a 
treize  pouces  de  largeur  sur  di\  |.ouces  de 
hauteui'.  Les  lignes  sont  allernativenient 
peintes  en  bleu  et  en  rouge.  Cette  inscription 
nous  fournit  lé  plus  ancien  exemple  de  l'é- 
crilure  de  la  qualriènie  époque  ou  gothique 
carré.  Le  système  s'y  trouve  formulé  tout 
entier.  Dans  l'alpliabel  de  cel  Age  les  majus- 
cules sont  convenlionnclles,  les  S  de  deux 
formes,  à  pansa  droite  et  à  panse  brisée. 
Les  abréviations  sont  indiquées  par  un  trait 
horizontal  ou  i)ar  un  crochet  [lénétranl  dans 
les  haslt's  des  lettres  débordant  la  ligne  gé- 
nérale. On  remarque  que  lanlùl,  tout  en  em- 
ployant la  minuscule,  qui  est  le  type  du  go- 
thique carré,  cette  dernière  a  retenu  les  ma- 
juscules de  i'ûge  précédent,  et  que  tantôt, 
les  majuscules  conventionnelles  nées  du 
gothique  carré  sont  présentes.  On  pourrait 
donc  croire  sans  invraisemblance  que  celte 
inscription  est  postéi'ieure  à  la  date  qu'elle 
exprime.  Avant  13G0,  nous  ne  trouvons 
qu'une  autre  inscrijjtion  où  cette  écriture 
soit  employée  :  c'est  celle  du  cardinal  de 
Mortemar,  inscrite  à  la  colonne  714. 

Quelques  personnes  ont  trouvé  diÛIcile 
l'interprétation  du  mot  bustuin,  et  du  vos 
qii'il  termine  :  Et  fuit  augusti  positus  sub 
tegmine  biisli.  Nous  croyons  (ju'on  a  voulu 
dire  que  Lajaces  fut  enseveli  dans  le  tombeau 
de  son  oncle  Hugon.  Un  peu  jdus  haut,  l'é- 
pilaphc  dit  exi)resséuienl  qu'il  vo:ilut  lui 
être  réuni  :  Hic  voluit  poni  palruo  conjunctiis 
Hugoni.  Le  sens  du  mol  bustuin  n'est  pas 
douteux.  Nous  citerions  vingt  textes  où  il 
seit  à  désigner  un  tombeau. 

Coiiliiiet  hoc  buslum  GoborUiin  fionte  venuslum. 
Corpore  robiistuiii,  iiiovum  moderamine  juslum. 

(Yoijncja  littcr.  de  deux  Bénédict.,  IL-i'i.) 

Sub  Clara  liliilo  credilus  est  lumiilo 
Ordine  post  jiislo  iraiislaliis  ab  hospile  busto, 
Hiec  luiiiba  propria;  claudiiiir  ecelosia. 

(/■/.,  i*.,51!0.) 

Un  auteur  du  Limousin  donne  à  ce  mot 

la  même  signilication  :   «  Apud  Chambaret 

cernitur  bustum  Dulcissimi  quem  [)r;esuleni 

Agenni  sanctœ  Fiais  acta  fuisse  déclarant.  « 

(Gaufr.  Vos.  ap.  Labb,  11,  286.) 

1331. 

Siiblioc  bumili  loto  jacet  FialerBernardiisGiii- 
doiiis,  ordiiiis Fralium  Priedicatoriini, posliinii- 
luillas  pcr  Ilaliaiii,  Galliain  el  Flaiidriain  lega- 
lioiies  aposlolicas,  prinuim  Tudemlis  in  Galla;- 
cia,  deindc  Lodoveiicis  cpiscopus  in  Gallia 
Narbonnensi  :  qui  aiiiniani  c;clo  reddidit  aniio 
DicTioNN.  n'Li'iGRAPiin:.  L 


vrillE.  I.IM  7U 

salulis  M.  ccc.  XXXI  die  decenibiis.  Kcipiicsral 
in  pace.  Amen. 

Bernard  de  la  Guionie,  dont  cette  épitaphe 
modeste  consacre  le  souvenir,  fut  iidiumé 
aux  Jacobins  de  Limoges.  Sa  science  el  sa 
|)iélé  l'aiipelèrent  aux  plus  hautes  charges  de 
l'Eglise.  Il  a  laissé  des  écrits  intéressants  sur 
l'histoire  du  diocèsi'  de  I>imogcs.  Labbe  les 
a  publiés  dans  sa  Nova  liibliotheca  inanus- 
vript.  librorum.  Ils  coiisistent  dans  :  1°  une 
Vie  (les  saints  du  Limousin,  1,  G29  ;  2°  Noms 
et  gestes  des  dragues  de  Limoges,  11,  21)5  ;  3* 
Histoire  des  ordres  de  Grundinont  et  de  VAr- 
lige  et  du  monastère  de  Saint-Augustin  de 
Limoges,  II,  273  ;  Epitres  diverses.  II,  513. 
On  trouvera  une  17e  de  lîernard  de  la  Guionie 
dans  le  même  recueil,  il,  820.  Elle  contient 
une  énuméralioa  assez  complète  de  ses  ou- 
vrages. 

1335. 

Hic  jacet  re  in  Xpo  pr   et  dîïs.     .     .     .     elr' 
pfulgid'  sien    niorib'  sctile    doc     .     .     al'  ([ui 
fuil  epsAmicodorêcs  el  Vivariens 
ac  sacio  sce  Piouie  eccei  [isliit  canliâl 
ordiât'  qui  de  Morluoniaii  suam  oTiglë 

ûil  et  in  pnli  lo ni  nal'  esl 

sepui s  fûdavii  s 

ces  et  Car 

laie  ad  re 

rum  ;  puer- 

.     • in  die  vnis 

ora  nona 

.       . XX»    V" 

[luédiic.)  —  (.4  Mortemar,) 

Une  transcription  opérée  eu  temps  utile 
nous  permet  de  restituer  cntte  inscription 
tout  entière. 

Ilic  j;icet  reverendissimns  in  Ghrislo  paier  et 
dominas  doniinus  Pelrns,  prœfulgidiis  scienlia, 
moribus  el  sanclilale  decoralus,  qui  fuit  cpi- 
scopus .^ulissiodoreusis  etVivariensis,ac  sacro- 
sancl;e  Roniaiise  Ecclesia;  presliiler  c;iidinalis 
ordinaliis;  qui  de  Moriuoniari  suam  originem 
traxit,  et  in  prsesenli  loco  iild  fuit  naïus,  esl 
scpultus.  In  que  loco  très  ordines.  fundavil  scili- 
r.L-l  CaïUisienses,  Auguhlinenses  el  Carmelilas, 
el  nnuiu  linspiiale  ad  recipiendos  paiiperes,  el 
cei'lum  nnmeruui  pucroruni  inslrui  ordinavit  ; 
el  obiit  in  die  Veneris  sanctâ  xvnj  mensis  apri- 
lis,  horâ  nonâ,  anno  Doraini  mccc  xxxv». 

Les  auteurs  ne  sont  pas  d'accord  sur  le 
nom  de  famille  du  célèbre  personnage  dont 
cette  épita[ihe  garde  le  souvenir.  Selon  le 
P.  Bonaventure  de  Saint-Amable,  il  était  de 
l'illustre  famille  de  Rochechouart-Mortemar. 
S'il  faut  s'en  ra|)|)0rter  à  l'abbé  Lebeuf,  qui 
]iuise  ses  renseiguemehts  dans  un  auteur 
presque  contemi)orain,  il  était  d'une  famille 
médiocre;  son  véritable  nom  était  Pierre 
Gouin,  qu'il  latinisa  in  celui  de  Galuani  ou 
Govani.  Sou  père  était  un  simple  habitant 
du  village  de  Mortemar,  et  ce  fut  par  le  nom 
du  lieu  de  sa  naissance  qu'il  se  fit  connaître 

23 


I.IM 


idus  coininunéinoiil.  Leboiif  ajouli;  que  sa 
inùre  étitil  île  lu  niôiue  province,  mais  d'une 
origine  plus  illustre  i]uu  le  père,  puisiiu"elle 
était  issue  de  la  noble  faïuille  de  Baignae, 
entre  lîellac  et  Saint-Bunuet.  Ce  diTiiier  f'dt 
semble  ne  i>as  eoiiliriiicr  ce  cjuc  dii  cet  au- 
teur de  l'obscurilé  de  sa  coiuiilion.  (  t".!". 
BoNAV.,  m,  080  et  C22  ;  el  I-icbei  i-,  Hist.  des 
erêqurs  d'Auxcrre,  1,501,  édit.  (Juaulin.  ) 
Si  le  'lom  du  cardiniil  l'Ierre  est  douteux, 
ses  bienfaits  sont  iuoniestahlcs  ;  la  fonda- 
lion  de  trois  j^ramls  monastères,  l'établisse- 
ment d'un  bùi)ilal  et  <run  collège  où  douze 
écoliers  pauvres  devaient  être  gratuitemeit 
élevés  el  nourris,  sont  autant  de  titres  dura- 
bles à  la  reconnaissance  de  la  [lostérité.  Le 
bourg  de  Mortemar  mallieureuseu)ent  n'a 
pas  eu  assez  d'imimrtance  j'Our  l'aire  preuve 
de  reconnaissance.  L'ancienne  église  paiois- 
siale,  dédiée  à  saint  llilaire,  et  (ju'on  con- 
jecture avoir  appartenu  à  la  chartreuse,  est 
en  ruines;  la  porte  jtrincipale  est  seule  en- 
core debout.  Le  grand  couvent  des  Carmes 
abrite  une  bi  igade  île  gendarmerie  ;  l'aute 
d'entretien  et  d'emploi,  il  toudje  en  ruines  ; 
l'église  des  Augustins  est  devenue  l'église 
i)aroissiale  ;  une  petite  parti.'  du  couvent  est 
transformée  en  iiresbytère.  Quaui  h  la  tombe 
élégante  et  relevée  de  terre  du  bienfaiteur  de 
ces  lieux,  elle  a  péri  avec  l'é.^lise  qui  l'abri- 
tait. La  dis|>osition  de  cet  é  litice  était  fort 
curieuse.  Cette  église,  nommée  le  iMoùtier, 
reliait  les  deu\  églises  des  Augustins  et  des 
Carmes,  bâties  parallèlement  l'une  à  côté  de 
l'autre.  Le  Moùtier,  oii  était  enseveli  le  car- 
dinal, allait  d'un  sanctuaire  à  l'autre.  Vivant, 
Pier:e  de  Mortemar  |)ouvait  ainsi  assister  eu 
même  temps  aux  prières  Jes  deux  commu- 
nautés qu'il  avait  fondées.  Après  sa  mort, 
les  voix  des  religieux  des  deux  ordres  se 
réunissaient  sur  sa  tuiiibe. 

L'épilaplie  que  nous  r  ipportons,  inscrite 
sur  une  pierre  calcaire,  était  brisée  et  ser- 
vait de  Jalle  dans  le  grenier  d'une  maison 
du  bourg.  Tous  les  fragiiients  n'ont  pu  ètie 
retrouvés.  Nous  devons  ce  (jui  a  été  sauvé  à 
M.  de  r.éon.  Il  a  bien  voulu  l'accorder  h  no- 
tre demande.  Ln  1820,  tombeau  et  épita|ilie, 
tout  était  en  place;  une  transcriiition  faite 
alors  s'est  trouvée  d'une  eiitièie  exactitude 
et  nous  permet  de  restituer  les  lacunes  eu 
toute  assurance.  Cette  épitaplie  prouve , 
contre  le  doute  émis  par  Lebeuf,  (pie  le  car- 
dinal était  bien  fondateur  des  maisons  reli- 
gieuses (lu'on  lui  attribue.  D'autres  témoi- 
gnages non  moins  positifs  et  très-nombreiix 
rendent  celte  assertion  incontestable.  Nous 
regretlons  ipie  .  pour  se  donner  gain  de 
cause,  Lcbenf  ait  mutilé  celte  inscription. 
Nous  reeomma  idons  celte  leclilication  liis- 
lorique  ;i  ses  savants  éditeurs,  MM.  Clialle 
et  Uiiantiii. 

.Moriemar,  situé  an  pied  des  inonti'gnes, 
occupe  une  pla  ne  marécageuse  cpii  doit  son 
nom  à  ci'tte  circonsia  ice  (Morlunin  nuire); 
Mortemer,  dans  une  foule  de  litres. 

Les  caractères,  beaux  el  réguliers,  appar- 
lieiincnl  excepiioimellemenl  au  golluqiic 
carré. 


WCÏIO.NN.VlIli:  LL\1  715 

liic  j:icct  Aymcricus  de  Moilia  ciiondain  pr'iot 
Arligii',  ciijiis  anima  roqiiiescal  in  pace.  .\moii. 
obiil  m  il.  doceinb.  aniio  Dni  m(xc  xlvii. 

{Iiiédiie.)  —  (A  l'Anige.) 
Ces  sim|iles  mots,  gravés  sur  une  tombe 
dans  la  chapelle  de  la  N'ierge,  aujourd'hui 
de  Saint-Laurent,  au  monastère  de  l'Artige, 
indi(pientla  si'puHuredu (piatorzièmepiieur. 
Il  tint  un  chapitre  général  et  prolongea  la 
durée  de  cet  oi'dre  rigoureux  que  la  cora- 
meudc  devait  faire  périr. 

13il. 

Iliij'.iscaîionici  sedis,  1  ielalis  amici 

Te  iliic  >4!;jro;iay  miserere  prccor  Nicliolay 

De  Poilis  dicli  Fulcoiiis,  jaiii  iiecc  victi. 

Pnuteiis,  discrctiis,  liiimilis,  fiiil  ipsc  quietus, 

lllii^ni  nains  de  sanguine,  vir  moderaliis, 

Pluribiis  onialns  lilulis,  bene  morigeraïus. 

Hic  de  Cliansaco,  liimulo  mine  clausiis  operco, 

E((lesi:c  recior  fneral,  juvel  liiinc  prece  leclor. 

Mnilis  providil,  raiiiiilari  quos  sibi  viJil, 

Qui  sibi  Sic  vivil.  Sine  niunere  ncmo  redivil 

0  Nicliolae  !  honic  morlis  prosliaris  agone, 

Qui  diim  vivebas  mendicos  sepeliebas, 

Ex  prccibus  quorum  teneas  regnum  superonim. 

0  C.brist;  sanclis  socielur  ul  iisle 

Yiso  inaiis  s;ella,  sila  coram  me^Mlira  canilla  (sic) 

In  muilica  silla  fae  iiun  seiilire  flagella, 

Atlis  el  super  aslris  quiescal  el  iste. 

Aniio  iiiilleno  unceniUMi,  1er  quatuor  dcne 

Ti'.ulinii  ail  iiiiKis,  annus  sed  luIllLur  iiniis. 

Magdalena:  que  die  situs  jam  abfuil  iste 

Cuiias  eorum  inemoreslo  suique  suorum. 

[Inédite.)  —  (Nau.u*.) 

Nicolas  du  l'uy-Faucon,  chanoine  de  Li- 
moges et  curé  île  Chansac,  était  enseveli 
dans  la  chai)elle  de  Saint-Jean-I5a|itiste  de  la 
cathédrale  de  Limoges.  Cette  inscription  se 
lisait  sur  un  (lilier  à  la  gauche  de  re:;lrée. 

1330. 

llic  :  j.icel  :  bone   |  memorie    |  Dniis   j  Rai- 

iiioiidiis  desloi  Crispinoi  decan'(l)|  ectclesie 
Sli  Slep'.iani  qui)  •  oliiil  ]  xu  |  kl  ]  oelobrisi 
anno  \  Uni  m  •  ctc  i  (linqagosimo  ;  Aia  \  ei*  • 
lequiescal  i  in  ;  p\ce  :  .\men  i 

{liiiililc.)  —  (Cathédrale  de  Limoges.) 

Celte  inscription,  en  caractères  du  xiii'  siè- 
cle, ou  plutôt  de  la  lrol^ième  époipie,  fuit  lo 
tour  d'une  grande  ilalle  de  granit,  haute  do 
six  îi  se|it  pieds,  placée  dans  une  chapelle 
inachevée  im  la  nef  de  la  cathédrale  de  Li-- 
moges.Un  trait  énergiiiue  el  spirituel  entaillé 
sur  la  pierre  représente,  dans  des  piopor- 
tioiis  ]ilus  grandes  que  nature ,  un  prêtre 
revêtu  des  ornements  sacerdotaux  el  couvert 
de  l'aumusso.  Par  une  inconséquence  assez 
coramune,  ses  pieds  se  montrent  debout  sur 
im  pavO  e;i  perspeclive,  el  (:ei>eiidaiil  sa  lùle 

(1)  Iki  nuits. 


7i7 


LIM 


DEPIGU.U'UIE. 


MM 


718 


reiioscsurun  coussin;  ses  yeux  sont  fermés 
par  la  mort.  A  celte  inconséijueiioe  près,  ou 
louera  la  sagesse  d'un  dessin  si  énergique 
dans  sa  simplicité. 

Le  (Joycii  Hainiond  do  Saint-Crépin,  dont 
cette  dalle  déplacée  recouvrait  la  sépulture, 
|iaraît  on  celle  (jualilé  dans  un  acte  de  1312. 
Sans  Taulorisation  du  cliafiitro  de  Saint- 
Etienne,  dont  dépendait  Tégiise  de  Hosiers, 
les  consuls  de  Masléon,  village  de  celle  pa- 
roisse, ayant  bàli  une  église  et  l'ayant  dotée 
d'un  chapelain  ,  furent  condamnés  à  une 
amende  considérable.  Une  dernière  transac- 
tion ,  signée  de  Rainiond  de  Saint- Cré|)ia 
autorisa  l'exercice  du  cul  le  dans  leur  église, 
en  uiainlcnant  les  droits  du  curé  de  Rosiers. 

1330. 
Helias  Corail!  reqiiics,  perpeliiUDiqne  (lies    .     . 

.     .     .     cantor  Lemovic.  fuit  liic 

niunificiis,  vas  iiionim,  pacis  Pinicus  .  .  . 
.  .  .  obiil  vn  idus  februarii  m  ccc  l 
Un  Hélie  Coralli ,  chanoine  de  la  cathé- 
drale de  Limoges ,  termina  en  1271  ,  un 
ditlérend  survenu  entre  celte  église  et  le 
monastère  de  Saint-.Marlial.  Le  défunt,  dont 
nous  enregistrons  ré[iitaplie,  conservée  au- 
trefois aux  Jacobins  ,  serait-il  le  mèrne  que 
cet  Hélie  Coralli,  à  quatre-vingts  ans  d'inter- 
valle? Ce  serait  un  exemple  de  longévité 
bien  remarquable. 

Me  ecclë  Lem.  (i)  redores  etlilicii  dicle  ecdesie 

fecerunt  fier! 

co  quiiito  Gallerus  lo  piniicr  me  fec. 

[Iiiàliic.)  —  (Lecros. 

Un  aigle  en  bronze  servait,  avant  1790, 
de  pupitre  de  chœur  dans  l'église  cathédrale 
de  Limoges.  C'est  dans  le  bec  de  cet  aigle 
que  l'aquilaire  ou  chanoine  hebdomadier 
déposait  le  billet  contenant  les  nominations 
aux  postes  qui  venaient  à  vaquer  pendant 
sa  semaine,  et  auxquels  il  pouvait  pourvoir 
on  vertu  de  sa  chaige.  On  reflète  à  Limoges 
une  curieuse  anecdote  à  laquelle  cet  usage 
donna  lieu  en  1790,  mais  elle  n'est  pas  digne 
cJe  la  gravité  de  ce  recueil.  Gautier  le  pintier, 
c'est-à-dire  le  fabricant  de  vases  d'étain  et 
de  plomb,  était  donc  un  artiste  comme  ceux 
de  son  lemps.  La  corporation  des  pintiers 
était  nombreuse  à  Limoges;  M.  Leymaiie  a 
j)ublié  ses  statuts;  le  texte  original  est  aux 
archives  de  la  mairie  de  Limoges. 

Capsa  prescnli  Aicii  sunl  ossa  beat! 
Confessoris  discipuii  quoque  Marquclialis, 
Quani  fabrcl'ecil  frater  Mardis  de  Briderio 
Aiino  mitleiio,  bis  cenuim,  bis  ocUiageiio. 

Ces  vers  se  lisaient  sur  une  châsse  d'ar- 
gent de  l'abbaye  de  Saint- Martial.  Le  frère 
Marc  de  Bridier  était,  au  xiv"  siècle,  sacris- 
tain de  cette  abbaye. 

Quatrième  époque.  —  Gothique  carré.  —    De 
13G0  à  IbiO. 

Pendant  la  troisième  é|ioqiie,  on  voudra 
bien  se  le  rappeler,  les  capitales  golhiijues 

(I)  Ecclesin'  Lemoricensis. 


des  manuscrits  ont  élé  employées  exclusive- 
ment dans  les  in•^criplions.  Nous  n'avons 
trouvé  que  deux  exceptions  à  cette  loi, 
l(!s  tombes  de  Lnjaces  (1330),  et  (\n  cardinal 
dit  Mortemar  (133o).  A  dairrde  13G0,  la  ma- 
juscule est  remplacée  par  la  minuscule  des 
manuscrits  et  réduite  à  son  rang  de  capi- 
tale; on  voit  la  majuscule  ainsi  employée 
dans  un  grand  nombre  d'inscrijitions  et  no- 
tamment dans  la  fondation  de  Cramaud,  h 
Biennac;  souvent  mèuje  elle  disparaît  entiè- 
rement. Une  majuscuh!  carrée  et  algue  sort 
de  la  minuscule  et  raccompagne  :  la  tombe 
du  chanoine  Lajaces  nous  en  olfre  un 
exem|)le. 

Le  gothique  c  irré  des  inscriptions  n'est 
donc  autre  chose  que  la  minuscule  des  ma- 
nuscrits. Il  esl  bon  de  remarquer  toutefois 
qu'il  prend  dans  les  inscriptions  une  fermeté, 
une  précision  arrêtée  et  aiguë,  commaadées 
par  son  usage  monumental.  Celte  écriture 
n'est  pas  sans  de  graves  inconvénients.  Si 
elle  i)ermellait  aux  écrivains  d'allonger  les 
textes,  grâce  à  ses  lignes  por|iendiculaires 
constamment  dépourvues  de  boucles  et  de 
contours,  en  revanche  les  1,  les  N,  les  M  , 
les  A  el  les  U  ne  se  distinguent  pas  assez  les 
uns  des  autres  ,  et  rendent  souvent  difUcilc 
la  ieclure  des  textes. 

Après  la  première  moitié  du  xv^  siècle,  le 
gothique  carré  des  inscriptions  prend  un 
caractère  qui  peut  servir  utilement  à  assi- 
gner son  âge  :  les  extrémités  des  lettres 
s  éjianouissent  en  fer  de  lance. 

1302. 

Hic  jacel  Miiriialis  Jtiliaiii   de  Taillis 
qid  obiit  die  xni  augiisli  aiiiio  Dmiiini    m  ccc 
Lxii»  cl  Icgavii  isii  coiivtuiiii 

vigciili  sexuirios  fni.nienii lias  de 

calvari  pio    celebiaiidu    quoliliel 
die  perjHluo  unam  iiiissaiii,  cl  qdiiiqiiagiiila 

soliJos  anniiatim,  p:o  f:ici(!ii;io 
anniversaiio  Uuorum  iiuoiidam  pau-is,  matris 

el  fialruin  suonini  et  siiiim 

prselerea  anniialira   iii  dco  coiivenlii.  Aniaia 

ejus  requiescal  in  pace.  Amen. 

(Inédite.)  —  (Leoros.) 

Ce  souvenir  de  fondations  pieuses  faites 

par  un  liDuime  généreux  se  lisait  près  de  la 

porte  intérieure  de  l'église  des  Cordeliers  de 

Limoges. 

Vers  13G2 

.    us  de  Pompadoiir  i  prcposilns  i  sccularis  ; 
eccleîie  ',  Aheniensis  |  monastcrii  o(  [  (aiinni- 

cus M  ccc  ....  Aia  ei'  .   .    . 

{Inédite.)  —  (Catlicdrale  de  Limoges.) 

Dans  une  chaiielle  du  chevet  de  la  cathé- 
ilrale  de  Limoges,  une  dalle  gravée  avec  une 
rare  élégance  tigure  un  chanoine  revêtu  de 
l'aumusse. L'inscription, en  partie  clfacée  par 
les  pas  des  fidèles,  laisse  lire  le  fragment  que 
nous  rapportons.  Il  n'est  pas  diljicile  de  le 
compléter.  Dans  la  liste  des  [irévùts  d'Ay- 
moutiers  figun'  un  Kamnulphe  de  Pompa- 


H9 


I.IM 


IIICTIONNAIIIE 


MM 


liO 


dour,  i}ui  lesta  le  20  juin  13G2.  Les  aniies 
de  Piniipadour,  d'azur  h  trois  tours  d'argent, 
se  voient  auv  vitres  de  l.i  cliapr-lle  qui  t/arde 
cette  sépulture.  Le  cliatioine  Kaiiiiiulplie  l'ut 
donc  le  fondateur  de  celle  partie  de  l'édifice. 
Ses  bienfaits  lui  donnèrent  une  |)!ace  en  ce 
lieu.  Il  y  a  donc  une  haute, injustice  à  trou- 
bler l'ordre  des  anciennes  sépultun-s  :  pres- 
que toujours  c'est  la  violation  d'un  contrat 
où  un  passé  généreux  engageait  l'avenir  par 
des  sacritices  considérables. 

130."}. 

I.   (la 

vira 
V.   cil 

arpe 

mie 
r    me 

fois 
fa 

lan 

mial 

CGC 

Lsni 

(Inédiie.)  —  (Legros.) 

Sur  la  place  des  Jacobins  de  Limoges,  une 
crotx  élégante  élevait,  au  milieu  de  tombes 
de  tous  les  Ages,  ses  rameaux  épanouis.  Une 
tige  de  fer  supi)ortait  une  ornementation  et 
des  figures  en  plomb,  riches  [lar  le  travail  et 
rehaussées  de  d :>rure  :  c'était  le  don  du 
cliarpcitier  D,iviruu  ,  comme  le  constate 
l'iiiscrii.liomiue  nous  publions. Ces  (luelques 
mois,  pleins  de  simiilicité,  s"y  lisaient  entre 
une  coipiilie  et  une  bailie.  La  co(iuille  était 
l'attribut  de  la  confrérie  de  Saint-Jacques,  à 
laquelle  était  aliilié  le  donateur;  la  liaclie 
indiquait  sa  profession.  Temps  beuioux  où 
lin  simple  ouvrier  savait  faire  au  public  des 
dons  si  heureux  et  si  prolitables!  Nous  n'a- 
vons pas  besoin  d'avertir  que  cette  inscrip- 
tion est  en  langue  romane. 

1361. 
t  Ilic  jacol  lioiia-  iiienioriaî,  revercndissimns  in 
Cinistd  paler  ol  ilomiiuis,  iIdiiiIiiiis  Guilk'limis 
(le  .\gril'olio,  seniui  oriiiiidiis  ili' Idci)  do  t'oiUc, 
dio-'ccbis  Leinuviceiisis,  i|im  In  sua  jiriina'va  ju- 
venmie,  iii  niunaslerioBcllitoci,  cjnsdum  ordi- 
nis,  l'i'cil  ordifiLMii  iiioMaclialcni.  .Mils  lioiiorilius 
liciicliiialiis,  vu(,;Uus(|iic  primo  ad  h('r\ilinm  do- 
Miiiii  Cleniciilis  papx  scxli,  lune  Uoniaux  cuiia; 
praîsidiMiiis,  por  unni  primo  faclus  exlilil  Scdis 
Aposlolica;  proionolariiis  ;  cl  denuini  ail  cccle- 
M.iin  ai(liirpl-,(opaliMii  r.xsaran;;uslaiiam  pro- 
nioUis,  i\\\\  deniiiiii  ip>uni  in  saiK  la:  Koinana- 
Ecclesix  prcsbylcrum  cardlnalem  ordinavil, 
landeni  vern  per  doniinuiu  Urlianum  |)apam 
i|uinUini  piiinioliib  l'uil  cl  consccralus  In  episco- 
puni  Saliliienseni,  in  uriir  ttoniaiia.  Vilani  i|ii»ni 
posticiiMi  piiiul  Diiniino  placiiil,  linivll  in  eivi- 
(alc  Viturbic-nï-i,  nbi  Inni  tcniporo  ilidi  (Inniini 
L'rliarii  llnmaiia  ciirla  rcsi  Iclial.  I>i'  (|na  lan<lcin 


corpus  snnjn  iran^lalinn  eMiiil  ad  niunastcrinin 
islud,  in  quo,  inulus  devotione  sin^'ulari  qnam 
liaLcbal  ad  bcaluin  Marlialum  apos<oliiM  pa- 
ironnm  ipsius,  plcnns  saniiale,  cl  viia  fiin- 
gcns,  suani  perpeuiani  clogeral  scpuliuiani. 
obiilauloni  anno  Oeniini  I30i'>  die  m»  niensis 
nelobi'is.  Urale  Denni  pro  anima  ipsius,  unuies 
bue  convcniunies,  suiim  lumulum  inspecluri. 

(Inédite.)  —  (Nadaud.) 
Dans  l'église  de  Saint-Martial,  près  la  cha- 
pelle (!•  Sainl-Iùilro|i(' ,  un,  beau  tombeau 
relevé  de  ti'rre  gaiilait  la  cendre  du  cardinal 
de  Sariagosse,  Guillaume  d'Aigrefeuille  ou 
d'Aifeuille.  Cette  inscription  se  lisait  sur 
une  plaipie  de  cuivie  doré.  Elle  présentait 
des  abiéviations  niimijreuses  i|ui  en  ren- 
daient la  lecture  assez  difficile.  On  jiourra 
s'en  faire  une  idée  en  étudiant  ci-dessous  la 
fondation  due  au  cardinal  Cramaud.  Celte 
6[iitaphe,  comme  celle  du  cardinal  de  .Mor- 
temar  (ci-dessus,  à  l'année  1335),  comme 
toutes  celles  des  cardinaux  lim-ousius,  sem- 
ble rédigée  sur  un  type  dont  la  cour  ponti- 
ficale avait  dû  fo^dinir  le  modèle.  Plus  do 
prétaïUions  à  la  i)oésie;  l'histoire  simple  et 
une  ]irose  correcte  suflisent.  On  peut  consul- 
ter sur  ce  cardinal  Nadaud  et  Legros,  édités 
dans  une  léimpression  récente.  Nous  n'a- 
vons pas  besoin  d'avertir  que  l'orthographe 
est  rétablie. 

13fio. 
ilou  .Xniielli  de  la  Porta  me  feysfar 
l'an  Mccci.xv. 

(liiédiie.)  —  (Legro?.) 

Le  buste  en  argent  de  saint  Aurélien , 
tristement  rajeuni  on  181V,  portait  cette  ins- 
cription. La  mort  d'un  Hélie  .Vmielh,  laïque, 
est  marquée  au  premier  septembre  dans  le 
nécrologe  de  la  frérie  de  la  Couitine.  Qu'on 
le  sache  bien  :  tout  ce  (]ui  s'est  fait  de  beau 
et  de  durable  dans  les  temps  anciens  s'est 
fait  par  l'association  et  par  l'association  reli- 
gieuse. 

1380. 

l'I'.  (Iregori  duncl  aqiieslas  coppas 

Tan  M  I.CC  un  B  Vidal  ma  f. 

TRAI>CCT10,\ 

i^e  pape  Grégoire  doiinu  ces  coupes 
l'un  1580.  B.  Vidal  m'a  fuil. 

Le  XIV'  siècle  vit  la  chaire  de  Saint-Pierre 
Occupée  pai' plusieurs  papes  d'origine  li-mou- 
sine.  Un  ties  plus  remartjualdes,  à  tous  les 
titres,  fut  (irégoire  XI.  Il  garda  bon  cl  lidèle 
souvenir  de  son  pays  natal,  el  l'abliaye  de 
Saint-Martial,  berceau  de  la  foi  dans  le  ceiilro 
de  la  Franee,  reçut  de  sa  générosilt-  des  duiis 
ii'.agniliipies  >leslinés  Ji  honorer  les  leliques 
du  saint  apôtre  de  r.\(iuilaiiie.  Oulre  un 
buste  il'argent  émaillé  pesant  sept  cents 
marcs,  il  dDuna  il  cette  antique  al)bave  une 
coupe  d'or  de.-tiiit'i!  à  eichasser  le  clief  vé- 
néré de  l'apôlre.  L'ins(ri|iti(Ui  rapportée  plus 
haut  s'v  lisait;  elle  soulève  une  curieuse 
(luestiiin  d'origine.  Tout  l'iouve  que  cet  orlé- 
vre  du   .Midi,  H.  Vidal ,  était  originaire  do 


721  I.IM 

Limoges.  Au-dessus  de  rinscri[ilioii  se 
voyoieni  les  iirnics  du  Souverain  Pontife  : 
une  bande  acrompnf/nce  de  six  roses. 

Cette  inscription  est  rédigée  dans  la  langue 
pO()ulauo  du  Midi,  en  langiie  romane.  On 
remarquera  cette  manière  d'écrire  quali-e- 
vingts;  pour  les  quai'.tités  inlérieures  à  cent, 
elle  est  assez  usitée  à  celle  époque. 

IIoc  jacel  î  loco  Dus  P.  <ie  Supbosco 

Noîe  vel.alio  dici'  île  (M())nlilio 

Vir  iiidiiL)'  plen'  caiionic'  Leiiiovican' 

Ilicvoloit  poni  prïarclie  iflchis"  liôii 

Cul  bii  servivil  liilelii  et  ohcdivil 

Islcpâgravil  Roinâ  Jacoliû  q:  Pictavis 

Hic  kaliiiâcoluit  .Toliêniq;  .M:ii'iâ 

Itico  revs'  gratiis  fiiil  silii  Icctiis 

Ubi  egrolavil  plurib'  eb-iluinadis 

.\festo  Magillëne  usq;  feslû  Kiteriiie 

Félix  obiil  cl  bora  iiona  vere  finivil 

Novcbris  ineiise(pla  vicesiina  die 

Amio  iiiilleno  cêieiio  et  oduagcno  (?) 

(E)t  qualiior  adjunciîs  reqes  etiia  defuiiclis  (?) 

Vos  qui  irâsilis  «luociens  veîlis  ei  ilis 

Cù  prece  vos  siiîs  ut  X'  sil  ipsi  milis. 

Hoc  jiicet  in  tocodominns  P.  de  Superbosco. 

Nomine  vel  alio  dictus  de  {Mo)nlilio, 

Vir  tnoribus  plcniis,  cunoiiicus  Lcmvvicanus. 

Hic  voluil  poni  pnlriarcltœ  junctus  honori  ; 

Cui  beiie  scrvivit  /ideliter  cl  ohcdicil. 

Islc  perayravit  Romam  J acobumrjue  PicUivis 

Hic  Calarinain  coliiil  Joiiennique  Mariam. 

Hico  rcversus  grains  fuit  sibi  ledits 

Lbi  œrjrulnvit  pluribns  licbdoinadis 

A  festo  MiKjdutene  itsque  [csliim  Colarinœ. 

Félix  obivil,  liera  nona  vere  finii'it 

Kovembris  mense  quarta  vicesima  die. 

Anna  milleno  cenleiio  ter  ocluaqeno 

Et  quatuor  udjunclis  requies  œterna  defunclis 

Vos  qui  transilis  quociens  veiiilis  et  ilis 

Cum  prece  vos  silis  ut  CItristus  sil  sibi  tnitis. 

{Inédite.)  —  {Cathédrale  de  Limoges.) 

«  L'église  et  cité  de  Limoges  avaient  été 
misérablement  détruites  par  les  Anglais, 
dans  la  juelle  ruine  les  reliques  et  sanctuai- 
res avaient  été  emportés  par  eux  et  vendus. 
Il  n'y  avait  lors  aucun  ornement  dans  l'é- 
glise cathédrale  avec  lequel  on  pût  célébrer 
honorablement  une  messe.  11  n'y  avait  que 
quatre  chanoines  résidant  dans'la  cité  et  y 
vivant  très-pauvrement,  à  savoir:  Mathieu 
de  Feletin,  Hélie  Lamy,  Pierre  du  Super- 
bosco et  Pierre  de  Lube'rsac  ;  le  doyen  et  les 
autres  chanoines  étant  absents  et  se  tenant 
au  loin;  ceux  qui  résidaient  n'avaient  pas  de 
quoi  payer  pension  aux  vicaires  ou  servi- 
teurs. »  (BoNAV.,  IJL  GG'i^.) 

Le  même  auteur,  dans  un  autre  passage, 
fait  observer  que  ces  quatre  chanoines  se 
dévouèrent  à  la  garde  de  l'égli.ve  cathédrale 
saccagée,  malgré  une  contagion  venue  à 
la  suite  de  la  guerre,  et  ijui  désolait  alors 


DKIIGK.VPHIE. 


LIM 


7.22 


celle  partie  de  la  ville  de  Limoges,  où  la 
fureur  anglaise  avait  égoigé  dix-huit  luille 
habitants. 

Le  tombeau  de  Piei're  de  Soubrehost,  ipii' 
donna  cette  preuve  de  dévouement  et  de 
courage,  ist  engagé  derrière  le  chcenr  de  la 
cathédrale  de  Limoges,  dans  le  mur  de:  clô- 
tiu'e,  en  face  île  l'ancienne  cha;  elle  de  Saint- 
'l'hoinas,  où  repose  la  dépouille  mortcjîc  du 
bienheureux  l.amy,  évè([ue  de  Charti-es  et 
l)alriarche  de  Jérusalem. 

Le  tombeau  du  chanoine  est  une  pierre 
calcaire  haute  d'un  pied  et  large  de  neuf 
pouces.  Au  sommet,  trois  reliefs  représen- 
tent la  lapidation  de  saint  Etienne  et  la 
sainte  Vieige  tenant  l'enfant  Jésus,  qui  bénit 
le  défutit.  Ce  dernier  est  agenouillé;  il  est 
vêtu  d'un  ample  manteau  et  coitfé  de  l'au- 
musse. 

Le  patriarche,  aux  honneurs  de  la  sépul- 
ture duquel  il  voulut  être  réuni,  est  évidem- 
ment le  patriarche  Lamy.  Les  voyages  qu'il 
fit  par  dévotion  ne  s'expliquent  pas  aussi 
bien.  Que  signifient  le  Jacobuinque  Pictavis  et 
le  vers  suivant?  Un  renseignement  que  nous 
devons  à  l'obligeance  de  M.  E.  Lecointre 
nous  met  peut-être  sur  la  voie  de  la  bonne 
interprétation.  A  Poitiers,  à  Buxerolles  près 
de  Poitiers,  étaient  deux  cliapelies  consacrées 
à  saint  Jacques,  où  l'on  se  rendait  en  pèleri- 
nage à  certaines  époques  de  l'année.  Dans 
cette  dernière,  la  dévotion  à  ce  saint  avait 
pour  motif  déterminant  une  sorte  de  culte 
qu'on  rendait  à  une  empreinte  miraculeuse 
du  pied  de  cet  apùlre,  empreinte  qu'il  aurait 
laissée  sur  le  rocher,  dans  un  de  ses  nom- 
breux voyages. 

Le  reste  est  assez  intelligible,  malgré  les 
mutilations  de  la  pierre.  On  sourira  à  certai- 
nes formules  naïves  :  h  son  retour,  le  lit  lui 
fut  agréable;  il  y  demeura  malade  plusieurs 
semaines,  depuis  la  fête  de  sainte  Aladeleine 
jusqu'à  la  fête  de  sainte  Catherine.  L'auteur, 
t[ui,  au  début,  paraissait  vouloir  écrire  eu 
vers,  renonce  à  l'usage  d'une  mesure  arbi- 
traire. La  rime  vient  à  son  aide  et  lui  prête 
un  secours  tout  aussi  malheureux.  Quelle 
que  soit  la  valeur  de  la  forme  littéraire, 
rendcjns  hommage,  en  [tassant,  à  la  sépulture 
d'un  hommede  bien.  A  la  quatorzième  ligne. 
M  l'abbé  Arbellot,  malgré  la  umtilation  delà 
(lierre,  a  deviné  le  mot  requies.  Sa  leçon  nous 
semble  bonne.  Nous  sommes  heureux  de  lui 
restituer  ce  mot. 

1384 

t  llic  jacet  B.  uicinonae  reverendiss.  in  Clirislo 
paler  et  doiiiinus,  duminiis  Giiillelmus  de  Cba- 
iiauo  episcopus  Tusculanus  S.  U.  E.  cardiuatis, 
alias  domimis  Miuiatonsis,  qiiondaiii  ûlius  do- 
niiiii  Guidonis  de  Clianaco  inilitis,  et  doininx 
Isabella,'  de  Monte  Deruipbo  Leinovic.  diœcesi, 
decrelorum  doclor  oplimus,  in  présent!  mo- 
nastcrio  raonachus  clTecius,  nulrilus  ei  educa- 
lui  a  puerilia,  deiiide  posl  plures  digiiilalt-s 
per  r.  doiiiiiuim  Giegoriiiiii  p;ipani  XI  proniolus 
cxiilil  ad  apiccni  caidliialatns  inidla  Ixiiia  coii- 
tiilit  piascnli    iijoiiaslerio,    idcnque   coriveiilns 


725  IJM  DICTION.NAIUE 

ilic  quoliljfl  iliias  iiiissas  sine  iiola  cl  singiilis 
ineiisiliiis  iiiiuin  nnnivcrsurium  i)ro  eo  cl  suis, 
iii  peipt-umin  ct'k'ljiaie  teiioliir.  Oliiit  iii  Ave- 
iiione  die  29  decciiil).  amio  Nalivit.  Doniiiii 
1381,  '|tio,  aniio  meiise  aiigiisii  cjiis  corpus  por 
irilogrum  Iranslaliiin,  cl  sepiilliim  est  liic,  sc- 
ciiiidiiiii  siiain  (IcvoUun  ordinalionciii.  Orclis 
Uemii  pro  ipso.  Anima  cjiis  icquicfcal  in  pace 
Anicii. 

Guillaume  de  (îiiaiiiu-,  cnrtlinal  de  Mende, 
était  enseveli  au  côté  droit  du  cliœur  de 
Saint-Mailial  (le  Limoges,  dans  un  tombeau 


LI.M 


724 


ne  présetilenl  pas  une  l'ius  grande  dinicullé. 
I.a  pierre  a  près  de  7  pieds  do  longueur. 

l'»OG. 


assez  magniliijue,  (lisent  les  auteurs  an  té  rieurs 
h  la  révolution.  La  deslruction  de  celte 
œuvre  d'ait  si  romar(iualjle  est  due  h  la  sé- 
cularisalion  des  biens  du  cler'jj;(''  en  1790.  Ré- 
pétons (jue  l'abbaye  de  S-iiut-Martial ,  ce 
iierceau  de  la  toi  en  Limousin,  cet  asile  où 
dormaient  tant  de  grands  bommes,  ce  musée 
enriclii  par  la  piété  des  siècles,  fut  alors 
mise  en  vente  et  démolie.  Que  cette  des- 
truction ne  poite  pas  malheur  à  ceux  qui 
Font  accomplie!  Nadaud,  après Bonaventuro 
de  Saint-Amable,  consacre  une  notice  inté- 
ressante au  cardinal  dont  nous  venons  de 
transcrire  Fépitaphe. 

1388. 

ïlic  jac.'l   liealic  niciuori;c  revercndissiinus  in 

Chrislo  palcr  doniiiiiis  Pclriis  de  Croso,  orien- 

dus  de  Calima  Forli,  Lcniovicensis  diœccsis  de- 

crelornni  doclor ,   qui    primo    fuit   nionachiis 

Sancli   Merlialis    Leiiioviiensis,   ordiiiis  santli 

Denedicii,  cl  iiuie  pr;cpobiUis  de  Uossaco  dicli 

ordinis  cl  diœcesis,  poslniodiim  cellarius  eccle- 

sixTiilcIlensis,  posl  prior  de  Voila,  ordinis  Clu- 

niac-Sancli  Flori  diœccsis,  pi>st  cpiscepiis  Sancli 

Papnli,  posliiiodiiiii  arcliicpi^cupiis  Biliuiceiisis 

et   canierarius    doniiiii    papa;   Gicgorii   Xi,    c£ 

dcindc  arcliiepiscopns.\rcla!cnsis,  cl  fait  assuni- 

plus  in  liluhini   sancloriini   Nerei   cl  Acliillei 

presl)5lcrcar(linalis  L:  moviconsis,  qui  liicsuani 

clegil  scpulinrani.  Orale  Deuui  pro  co. 

Ncus  n'enregistrons   que  pour   mémoire 

cette  éi)itaplie  du  cardinal  Pierre  de  Gros. 

Sa   famille   doiuia    en   ce    temps  à  l'EylJse 

l)lusieurs  ix'isonnagiïs  distingués  par  leurs 

talents  et  leurs  vertus.  A  la  même  époque, 

un   frèrc!  de  ce  cardinal  occu[:ail  le   siège 

éjiiscopal  de  !-imogcs. 

IVOO. 

Hic  jacol  l)o(iia')nioni(()ii:c)  Dus  loans  de  Pcy- 
raco  loti  de  Viiiolio  caïuiuic'  I^cniovi(censi.s) 
oitiil  (lie  vicio  aiîo  Uni  m  cccc  .\ia  ci"  reqcscai  ï 
pace  ul  D'  parcal  ci  die  leclur  niisre  niei. 

(Iiii'ttilc.)  —  {Catiu'dialc  de  Limoges.) 
Sur  une  grande  dalle,  un  Irait  élégant  et 
ferme  (iguii-  un  prêtre  couvert  di'S  vête- 
ments saci'rdolaux  et  de  l'aumussi»  :  on  lit  h 
l'cntour  relie  inscription.  Les  abrévialions 
loanx  pour  Jounncs  ,  rieio  pour  ricisimo, 
/>"  pour  Deiis,  sont  d'une  intelligence  facile. 
]>i:s  et  l>ni  à  la  idaii'  de  Dominiia  et  Ihmini, 


Révérend"  in  X|m  pal'  ac  dus  dus  Sy  de  Cramaudo 
loco  liui'  procliie  fû  lavii  in  cccâ  isla  ini'"'  eapella 
nias  p   nu"''  capollanls  qiior  cflili;  lenel'   ccle- 

[brarc  unâ 
inissà  die  qlib;  de  dcffullis  p  aïab'  dcï    revend! 

[pals  cl  pen 
tfi    siior  ppluo   alliiis  vicib'  vid;    qlib;  capcllan' 

[in  sepli 

âna.  cl  revolulis  quatuor  sepiiânis  deb;  reincipe 

.  ['lleq 

in  pnia  sepliâna  niêsis  celebraval  c!  in.  scdâ  scd' 

[iria 
tri',  ol  in  (]uaria  qnarl'.  cl  lia  ppeluo  trtîjinnare 

■[qlib;  niêse 

^  u      _ 

nec  pi  aliqs  pdiâs  capcllanias  ubtinc-  nisi  psûalr 

[réside 
al   in  loco  islo   de  Dianaco-  ei   icnct  oib'    dieb* 

[diiicis  et  fesli 
vis    dicc  cii  capcllano  liiii'  ccclie  niaUiliàs  el  re- 
lias horas.  et 
jiivare  ad  celcliracionë  misse  magne  el  p.  suslë- 

llacôiic 
qôr  accisivil  dcciiiiii  hui'  liurgi  et  niâsi  de  Royeria 

[*  de  Cra 

ladi.  61  p 

[rcsi.liio 

libra-  ni- 

[den- 

rend',  qnas    dTis    de    Marollio  iTëbal  snp    bîiâtes 

[R:ipica 

vardi  "b  aniiqiio  p  i|li'   solvil  eide  de  Màridiio. 

[cccc.  libr. 

acqsivilcciâ  a  Sli-pliô  Quadrigaris-  v  se.vl.  blaJI" 

[scilz  duos 
so\l'  fra  ;  et  1res  scxt-  siligis  snp  deciâ  liladi  niâsi 

[de  Chassa 
nliis  in  trilorio  ville  Rnpiscavanli  inl  mà.-'ûdu  pla 
lier  ex  nna  pTe  cl  niâsû  de  la  Cboiissidic."  cl  iria 
plê  dpciê  vini  (IcTlritorij-  cl  ali<iua  alla  que  ipis 
ppclno  dedif  el  p  I>ci  giâni  alia  dabif  Scripla 
sût  bec-  ani)  diii  m.  cccc.  sexio. 

(htédile.)   —  (.A  Uieimuc.) 
licvcii'mlns  in   Chrislo   pnler  ac   domiuus   doiiiiuits 

[Sinon  de  Crantaudo 
tocn  liiijus  pnroiliid'  (nndai'il  in  ccclesin  isla  qunluor 

[ciipclla- 
iniis  l'io  quatuor  copellanis  puoriim  <iitUil'cl  Icnclur 

[celcbrnrc  tniain 

missain  die  quolibet  de  defanctis  pro  nnimiibns  dicli 

[rci'crrii(/i  palri.i  el  paren- 

liim  snorum  perpctuo  alternis  ricibus,  videliccl  capct- 

[Innus  in  septi- 
mnnii,  il  revolnlii  qnuliior  seplimanis  debci  reincipere 

\ille  qui 


niaudo  sub  ([bus  an  liL'bal.  xxxi.  scxt. 
Iradidil  diïo  vicecoîli  Rupiscavardi-  xli 


723 


I.IM 


DKPir.IlAI'llIE. 


LIM 


7-2C 


iii  prima  scptimaiht  incinh  ce!cbriiver<il  cl    in  s.'cumia 

secitmlus,  Ivriiu 
tertius,  et  m  quarlu  qinirliis  cl  ilu  perpetno  cominiiiirc 

[iiunlibet  tueuse, 
tiec  polesl  (i/iV/His   pradiclas  ciipellanius  obiincre  iiisi 

[pcrsoiiotiwr  réside ■ 
(Il  in  loco  islo  de  Diciiaco  et   lenetnrwmuU'us  diebus 

[doniiwcis  el  fi's/i- 
vis  dicere  cum  capeUano  liujus  ecclesiiK  malttisn.i!)  et 

[ceterds  lior.  s,  et 
juvare  ad  eelcbrulioiiem  missir  mayiiœ  el  pro  susten- 

[iBtionc 
(luonim   «(/iiisirif  decim  m  liiijiis   biirgi  et  maitsi  de 

[Roijerta  cl  de  Crn- 
matiao,  super  quibus   aiilcti    navcbal  sxxi   scxlnrios 

[bladi  et  pro  residuo 
tradidit   domino  ricecomili  llupiscavardi  xli  libras, 

[m  denarios 
renduales  qiias  dominus  de   Maioilio   linbcbnl  super 

[liabiltnilcs  liupisca- 
vardi  ab  atitUiiio  pro  quibus  soUil  eidein  de  Maioilio 

[ctcc  libras 
acquisii'il  dinin  a  Stephiiuo  Qundrignris  v  sextarios 

\bladi  scilicel  duos 

sextarios  [rumeuli  et  très  sextarios  siligiiiis  super  de  ■ 

[cimam  bUidi  mansi  de  Cliassa- 

nliis  in  territorio  viltœ  Rupiscavardi  iuler  mansum  du 

[Plan- 
lier  ex  una  parle  et  mansum  de  la  Choussolie,  el  ter- 

[liam 
partem  decnnw  t'i«i  diclt  ternlorii  cl  aliqua  alia  quœ 

[ipsis 
perpetuo  dédit  el  per  Dei  ijratiam  alia  dabil.  Scripta 
sunt   liœc  anno   Domini    millesuno  quadringentesinw 

[sexto. 

Grâce  à  la  patiente  érudition  d'un  de  nos 
collègues,  nous  n'avons  rien  à  apprendre  à 
nos  lecteurs  sur  le  cardinal  de  Ciamaud,  au- 
teur de  la  fondation  cpie  nous  vei:ons  de  rap- 
porter. Les  recherches  étendues  de  M.  l'abbé 
Auber  sur  la  vie  de  cet  illustre  personnage 
épuisent  le  sujet.  On  les  trouvera  dans  les 
Mémoires  de  ta  Société  (les  Antiquaires  de 
l'Ouest,  année  1840,  p.  249 

Au  côté  gauche  du  saiiCtuaii'e  do  l'église 
de  Bieunac,  près  UochecliOiiarl,  se  lit  encoro 
l'inscription  que  nous  rapportons.  Les  carac- 
tères, d'une  exécution  élégante  1 1  l'eraie, 
sont  entourés  par  une  guirlande  de  l'euillagi'. 
Aux  quatre  angles  sont  les  armes  du  cardi- 
nal, surmontées  de  la  croix  épiscopale.  Le 
chauqi  de  l'écu  porte  une  bande  qu'accom- 
pagnent six  merlelles.  Nous  n'y  trouvons  pas 
l'orle  à  onze  besanls  d'or  dont  parlent  cer- 
tains auteurs.  Le  tout  a  2  pieds  6  pouces  de 
hauteur  sur  1  pied  8  pouces. 

Il  faut  décidément  considérer  comme  une 
fable  empruntée  à  Beaumesnil  ce  que  dit 
M.  xMIou  d'un  prétendu  tombeau  du  cardinnl 
Cramaud,  conservé  dans  le  cimelière  de  la 
paroisse  de  Bieiinac.  Cette  pierre  lumulaire, 
aue  nous  avons  vue.  n'a  aucun  des  carac- 


tères l'e  la  sculpture  du  xv'  siècle.  Elle  fi- 
gure d'ailleurs  un  prêtre  el  non  un  cardinal. 
Personne  ne  croira  que  ce  prél  t,  un  des 
hiimmes  les  plus  distingués  qu'ail  produits 
le  Limousin,  patriarche  d'Alexandrie,  arche- 
vêque (le  Heims,  évèque  de  l'oiliers,  ait 
trouvé  sa  sépulture  sous  un  ri  licf  si  grossier. 
Des  témo  gnagcs  irrécusables  et  la  présence 
de  son  louibe.iu  à  Puitiers  prouvent  qu'il  fut 
(jnsevcli'dans  la  cathédrale  de  cette  ville.  On 
a  confondu  la  1  uidatioi  d'un  service  perpé- 
tuel dj'.ns  l'église  (h;  sa  |)aroisse  avec  sa  sé- 
])ulture.  Ses  libéralilés  pieuses  ne  furent  pas 
limitées  à  ces  dons  généi-eux;  nous  avons  .à 
en  inscrire  un  autre. 

L'étendue  de  ce  texte  rendait  nécessaires 
les  abréviations  et  les  contractions  que  nous 
avons  signalées  ;  toutes  sont  de  facile  inter- 
prétation. 

Quinzième  siècle.  -   1406. 

Revei'enJissiinus  in  Ciinslopaler,d.(imis  Simon 
(Je  Cramaiulo,  loco  (luoJani  paroc!ii;c  de  Bia- 
naclio,  Leiiiovicensis  diœcesis,  pairiarcha  Ale- 
xandriiius,  deilil  huie  ecclesix  bona  qu;c  Giier- 
ruti  iiabeinni  vi;l  liabwcninl  in  lerriioriu  Sancti 
Jmiiani  et  aliiiui!)iis  locis  aliis  viciaii,  el  quic- 
dam  domiiiia  sila  in  villa  Sancti  Juniani  de 
Brigonhiaiis,  el  ultra  ccninni  fiances  .\ln)odia 
de  Collibus,  nxor  quondam  D.  D.  Pétri  de  t  ra- 
maiido,  niilitis,  fialris  dni  palri.  rchœ  preditti, 
ut  perpetuo  in  ista  ccclesia,  prima  die  cujusli- 
bet  mensis,  celebretur  una  niissa  celebris  runi 
pnlsatione  canipanaruni,  pro  salule  aiiiiiiannn 
suaruni,  et  parenium  ac  bciiefactorum  ipsoruni 
patriarcha;  et  Alniodia;,  et  ad  facicndum  pr;e- 
dicium  serviiiuni,  et  distribi;endiiMi  in  qualibet 
missa  canonicis,  capellanis  et  servitoribus  ec- 
clesia;  xxx  solides  Tnroncnses  et  capituluni  bu- 
jus  ecclesi;e  est  beiie  oliligat  un.  Scripta  li«c 
fuerunl  anno  Dni  mccccvi,  iiilusc  juiiio. 

Le  titre  commémoratif  de  cette  fondation 
faite  par  Cramaud  au  luofit  du  chapitre  de 
Saitjt-Junien  se  lisait,  avant  la  révolution, 
dans  le  chœur  de  cette  église.  On  en  doit  la 
conservation  à  dora  Estiennot  (Fragm. 
cl'hisl.  d'Aquit.,  ii,  28,  mss.  delà  Bibliothèque 
nationale],  et  la  publication  à  M.  l'abbé  Ar- 
bellot. 

1408. 

Hic  dominus  Ludovicus  de  Trailangis  sub  lapide  : 

qiiiescit,  vir  magnilicns,  nacionis  Leinoviee 
decanus  Avinioiie,  ibidem  regens  studia  : 

meruit  is  obtinere  doctorauis  insignia  : 
in  fratrem  et  canonicuin  isla  mater  ccclesia  : 

exlulit  fréta  suorujn  nieritorum  ingencia  ; 
et  licel  absens  fuerii  a  vivenle  exordio  : 

niaturus  lamcn  rediii  linem  jungens  principio 
dedil  libros  ecclesie  libéral!  conuncrcio  : 

hanc  reu)  dignani  nienioric  probat  acerri  visio  : 
aciopli  lam  memorars  ingratui.  bic  non  exiilll  : 


'^7  I,!M  I)ir.TlbN.\AIRE 

(•uni  otldgiiila  Cddiccs  iiiollicniKilriii  coiiUilil  : 
(piarlu  kalemlas  jiiiiii  oclavi  posl  jiiljilcdin  : 

.tniii  qiinili'ingcniesiini  iiiilleiii  (ledit  spiriliini  : 
|)Osl   veslii  fralris  fiincra  nigale  fialics  Diiniiiiiiiii  -. 

ul  ad  ca'Ionim  imiiiera  simmii  pi-nliical  f.iiiniliiin  : 
{Inédite.)  —  (Legkos.) 

Cpdf!  é|iil.i|ilie,   assoz  liizarre,    se   lisnil, 
avnnt  la  révoliilioii,  tlnns  une  clinpelle  de  l;i 


On 

gent 


cathé(Jrale  de  Linioj^'es. 

Rcvcrcmliis  in  Xpô  paler  dïïs.  <ln>.  JiUMMniis 
Clioiivaly,  (>c<lîc  secidaris  cl  collégiale  S''  Ju- 
niani  de  Vicano,  canoniciis,  pdie  ville  oriun- 
iliis,  ulriiisqiic  jiiris  piofessor,  sacriq-  palacii 
causanmi  aposlolicar.  aiulilor,  fccil  fieri  clior. 
pdicle  CI  clic  S' i  Juiiiaiii  aiino  Oni  a-  cc.cc  se- 
cundo, pre(  io  dncciilar.  cl  (piinipiagiiUa  lihrai" 
cuidam  n.âgro  francise  niiiiciipalo  Germain. 
Iiem  dédit  pdicle  ccclîe  qnonulam  caliccm 
duar.  niarcliar.  argeiili.  Ilrni  amplliis  qiiDddâ 
pulchrû  noMun  niissale.  Roniannni.  lloni  dedil 
ccnlij  scula  pplcr  suuiii  aniiiversarinni,  fienduni 
in  die  obitiissiii,  videlicct  xvi.  inarlii,  anno  Dni 
M"  cccc»  xv  preleica,  Icgavit  ampli'  ceniù 
sciiia  ppterannivcrsarum  ulrisq.  parenlis,  ficn- 
dnin  xvn^  die  septe:iiliris. 

Ilem,  fetil  fieri  s(>pidchrura  snû  ppe  aquilà  chori, 
et  taniê  fuil  sepnllus  Bilerris. 
Ilcm  plus  dcilit  xl»  scula  edificio  liospilalis  Iiuj. 
ville  Sli  Jiiniani 

Anima  cjus  et  parcniuni  suor. 

Reqniescanl  in  pace 

Amen. 

{Inéclile.)  —  (Legkos.) 

Une  cl(jlurc  en  bois,  ricliernont  sculptée  (;l 
lormnnl  deux  rangs  de  slalles,  enveloppail 
le  choeur  de  la  ro]l(''si;de  de  SniiiUJunien. 
Celle  boiserie  était  liante,  en  niovenne,  de 
15  h  18  [lieds.  Au  coaiinenrenieiil  de  la  res- 
taiiralion,  la  labriqne  de  cette  éyli.^e,  a^aiit 
ac(|iiis  un  autel  en  marbre  jnovenant  de 
l'abbaye  de  (îrandiiKuit,  voulut  |irodiiiie  tou- 
tes les  beautés  de  celte  n  uvre  de  la  tin  du 
xMii'  siècle.  Kn  consé(|ueiice,  la  boiserie  du 
(;liuMir  fut  enlevée  et  en  grande  partie  livrée 
au  feu.  Des  débris  conservés  par  diverses 
personnes  prouvent  qu'elle  était  de  la  plus 
grande  iiiagnilicence.  Une  colunnette,  con- 
servée au  musée  de  Limo.ues ,  montre  sur 
Sun  cliapiteau  uii  lapin  broutant  des  feuilles 
de  elioux.  L'exécution  bardie  el  naïve  de  ce 
fragiuent  donne  les  plus  vifs  regrets  sur  la 
fierté  de  reiiseiuble  dont  il  faisait  partie. 
L'inscription  que  nous  relatons  plus  liaut 
lait  connaître  le  nom  du  donaleiir  et  de  Tail- 
leur, le  jirix  et  la  date'  dec(;lle  scul)ilure  sur 
bois.  Le  nom  de  inaUrc  {icnnaiii  ira  donc 
gro.ssir  la  liste  des  liiuiiiirs  ou  sculpteurs 
sur  bois  auxquels  nous  devons  tant  de 
cbufs-d'd'uvre.  On  remaiMiuera  ipie.  par  i'é- 

poipie  où  U  a  vécu,  il  est  leur  aïeul.  J)ans       ,      ._. 

initie  province,  les  belles  boiseries  de  Soli-       fcran  Uniiiial  de  la  mczinn  de  la  prijrti 


Il  M  72« 

gnac  (IVGO),  Aureil  (lV7o;,  sont  postérieu- 
res d'un  demi-siècle.  Au  (k'iiors ,  Houen  , 
Amiens,  Alby,  Audi,  lUiode/,  etc.,  ne  s'en- 
lii  bissent  de  travaux  de  ce  genre  que  long- 
li'mps  après.  Celle  boiserie  fut  jiayée,  eu 
I'i02,  iiH  maître  nommé  en  français  Germain, 
deux  cent  cinquante'  livres.  Celte  sfunine  re- 
présente la  valeur  de  treille  mille  francs  de 
notre  monnaie  actuelle;  il  est  bien  entendu 
que  je  (larle  de  la  valeur  d'écbaiige,  et  non 
de  la  valeur  niélalli(|ue  en  titre  et  en  jioids. 

\vm. 

(iiiilleliii''  Dine-.Mali  nie  doua  ê  lan 

M.  CCCC.    XX. 

(Incditc.}  —  (Lecros.) 
isait  ces  mots  sur  un  reli(iuaire  en  ar- 
ppaileiiant  \i  l'église  Saiut-I'ierre  du 
Oueyroix  de  Limoges.  La  famille  Disnematin- 
Dessales  existe  encore;  ses  inemijres  se  dis- 
tinguèrent de  tout  temps  par  leur  zèle  pa- 
roissial. 

Ii21. 
Lan  Mcccc  xxi  foc  nnidal  aques  liospiial  de  S. 
Janime  aici,  de  voler  de  niosscu  Foie  de  Uovera, 
de  la  diocèse  de  Linioiies  alial  de  Si  Scrni. 

l'an  1421  fui  traiisporlé  cet  hopilal de  Saiiil-Jiic- 
ques  ici,  par  l'ordre  de  M.  Foultiiics  de  lioyère, 
du  diocèse  de  Limoges,  abbé  de  Sjiiiil-Saluniiii. 

Celte  inseri[ilion,  citée  [lar  Calel,  était  sur 
la  porte  de  la  cluqielle  de  l'iKjpital  Sainl- 
Jaci|ues,  à  Toulouse.  (Cs.  Castellane,  Mém. 
des  antiq.  du  Midi,  iii,  Tll.) 

Après  li3(). 

S.  K. 

(Iiicaile.)  —  (A  Meimac.) 

Voilà  une  inscription  courte ,  si  jamais  il 
en  fut,  et  copeiidant  elle  n'est  pas  déjiourvue 
d'intérêt.  Par  se.--"'  lettres  datées  du  20  juillet 
l'»;j(),  Cbarles  A'II,  roi  de  France,  concède 
aux  babilanls  el  manants  de  la  ville  de  .Mei- 
mac l'octroi  de  leur  cilé,  destiné,  selon  leur 
deinande,  à  relever  les  fnrlilicalions  de  leur 
ville.  De  celte  épo(]ue  date  la  prospérité  de 
celte  ville.  Alors  furent  établies  des  balles 
pour  abi  ilor  marehands  et  mai'cbandises.  Une 
double  mesure  permanenle  taillée  dans  le 
granit,  destinée  à  servir  d'étalon  pour  la 
vente  des  granis,  fui  installée  dans  cet  édi- 
fice. Cette  mesure  publiiiuc  existe  encore; 
un  écusson  sculpté  à  la  jiartie  antérieure 
porte  les  deux  lettres  que  nous  avons  trans- 
crites. 

L'usage  de  ces  mesures  de  pierre  servant 
d'étalon  jiourla  vérilication  des  mesures  par- 
ticulières élail  alors  de  droit  commun,  lîn 
1377  il  est  fait  mention  d'une  mesure  de  ce 
genre  :  «  Les  seigneurs  consuls  du  cliAleau 
de  Limoges  do  l'an  de  grAce  1377,  ayant  re- 
clierelié  (luelles  mesures  tenaient  les  liOile- 
licrs  du  cliàl(!,iii,  leur  o'U  lixé  pour  toujours 
les  im'sures  snivanles  :  de  la  mesure  qui  so 
donnera  aux  ebevaux  à  dîner  les  liiiit  doivent 
faire  l'éiiiinal  de  la  mesure  de  pierre  avec  la- 
ijuelle   on    mrsure    l'avoine   au    marclié. 


729  LIM  DKI'IGIIAPIIIE. 

(ive(juc  hom  nipsuru  la  sivdda  en  ht  clniislrd. 
(Méin.  de  la  Société  archéol.  du  Limousin, 
1,  197.) 

1437. 

Vir  Dni  bnillcs  (I)  omnium  jiislonim  spiiiui 
plcmis  fiiil.  ipse  inlercedat  pro  ciinclis 
moiiasticc  piofessiniiis.  Aiiieii. 
aiino  Dni  m  cccc  xxxvii. 

{Inéilile.)  —    (Leckos.) 
Cette  insn i|ition  se  lisait  sur  la  cloche  dito 
lu   midi,  clans   raljlKi\e   do  Saint-Marlial. 
Celle  cloche  a  été  fondue  en  1790. 

IWo. 

Hoc  jacel  in  tiimulo,  omnibus  amaliilis  Hugo 
prudens,  pacificus  de  Video  cngiioniirie  diclus 
pauperuni  amator,  templi  liujus  el  niitis  leclor, 
itisignis  g'iiere,  prepollcns  moribus  et  viriuto. 
canonuni  liceiiciamadiil,  Lcmovisque  prebcndam, 
queui  liiis  ab  len^biis  ))is  scna  lux  tiaxil  oclobris, 
pioffuil  hoc  choro,  pro  eo  rogaie  cxoro. 

(Inédite.)  —  (Legros.) 
A  un  pilier  du  sanctuaire  de  Saint  Pierre 
du  Queyroix  de  Limoges  était  appendue  une 
jilacp'ie  de  cuivre  jaune,  ciselée.  Elle  rciué- 
senlait  un  prêtre  agenouillé  devant  Fiuiage 
de  la  sainte  Vierge.  Au-dessous  étaient  figu- 
rées les  armes  du  défunt  :  d'argent  à  une 
fasce  d'or  chargée  de  deux  yeux  (je  vois). 
Une  partie  de  la  voûte  du  chœur  étant  de 
celle  époque  est  due  sans  doute  à  la  généi'O- 
sité  de  ce  curé,  profj'uit  liuic  choro. 

lilS. 

Epilaphium  quondam  venerabilis  viri  Domini 

Joaniiis  de  Foule. 

Mors,  morsu  lam  nisii  quid  aggredi  ausa  fuisli 

ecdesie  e  niuulc  hujiis  donipiiuni  Juliaiinem  de  Foule 

luniines  selas  (?)  munduin,  hic  iiec  n  liquisli  setun- 

[diim 
ilieologiam  s  e\  parte  seJ  jura  novit  ulranique 
pr;csulis  vicarius  bac  in  ecclesia  prebendalus 
hoc   duro  sub   nianlello   stat    archipresbiter  de  gi- 

heu  occubuit  falo,  niensis  junii  die  quailo       [mcllo 
anrio  niillesimo  quadringenlo  qualer  duodeno 
pro  co  oia,  pia,  gloriosa  virgo  Jiaiia. 

(Inédite.)  —  (Lecros.j 
AU  pilier  angulaire  de  la  chapelle  de  Notre- 
Dame  des  Truis-Kois,  dans  la. cathédrale  de 
Limoges,  était  attachée  une  plaque  de  cuivre 
sur  kupielle  se  lisait  l'épitaiilie  que  nous 
rapporloMs.  La  troisième  ligne  est  de  Irans- 
ci-iption  douteuse  et  ne  se  traduit  pas  facile- 
ment dans  ces  termes. 

14W. 
F.  A.  D.  Nogith  (1449)  ou  mieux  iVogeri. 
(Inédite.)  —  (Clinpelle  Suint-Fiticie  à  Patillinc.) 

Sur  le  tlanc  méridional,  mais  à  quelques 
pas  d'inlcrvalle,  de  l'église  de  la  connnande- 
rie  de  Paulhac,  s'élève  une  élégante  iictile 


LI.M 


730 


chapelle  du  xv'  siècle.  La  porte  en  accolade 
a  les  moulures  et  les  ornements  multii>liés 
de  celte  é|ioque.  Les  nervures  de  la  voûle 
s'appuient  sur  des  consoles  forniées  jiar  des 
ong<'S  t(;iiant  des  écussons.  Un  texte  de  Na- 
daud  nous  apprend  (pic  c'était  une  vicairie 
fondée  fiar  frère  Antoine  de  Nogorie.  Nous 
avions,  à  première  vue,  daté  tout  cela  du 
milieu  du  xv'  siècle.  L'inscri|)lion  mutilée  a 
perdu  sa  date.  Nous  en  d(.'Vfins  la  connais- 
sance à  une  transcri|>lion  prise  en  tem[is 
utile  par  Nadaud,  vers  1770;  elle  confirme 
enlièrement  notre  conjecture.  Nous  sommes 
heureux  d'avoir  contrihué  au  salut  de  ce  pe- 
tit édifice,  en  provoquant  le  rétablissement 
de  sa  toiture,  détruite  depuis  [très  d'un  demi- 
siècle,  sans  ([ue  la  vollte  ait  cédé  sous  les 
j)]uies  diluviennes  de  notre  ciel  limousin. 
L'église  adjacente  est  un  édifice  solide  cl 
élégant  du  milieu  du  xiii'  siècle.  Elle  faisait 
partie  d'un  château  presque  enlièrement  dé- 
moli. C'était  l'apanage  d'un  chevalier  de  jus- 
tice. Depuis  peu  de  tenqis,  grâce  aux  solli- 
citations d'une  famille  honorable,  l'église  do 
la  commanderie  est  devenue  l'église  d'une 
paroisse  nouvellement  érigée. 

liol. 
-  Anno  millenonovies  L  1  semcl 
ista.  regine.  celi  facla-  capella.  fuit 
quaq;.  sequens-  lern'  niiiâler(l) 
perOcit-  aiin'.  piiiicipium 
prebel  may'.  fine,  que 
november 

o  o        o  o 

M  cccc  .  L  .   I 

(A  Notre-Dame  du  iwnt  Saint- Junicn.) 

Près  du  pnnl  de  Snint-.hniicn  est  un  pèle- 
rinage célèbre  h  la  sainte  Vierge.  Une  statue 
antérieure  au  gothique  jirouve  que  depuis 
longues  années  cette  dévotion  était  élablie 
en  ce  lieu.  11  est  (]uestion  d'un  oralo  re  à 
la  date  de  1394.  Pierre  de  Monibrun,  évèque 
de  Limoges,  permit  en  l'sol  de  le  recons- 
truire. Les  travaux  de  con;truction  furent' 
achevés  la  troisième  année.  Le  sanctuaire 
de  la  chapelle  est  de  cette  époque  ;  aux 
contre-foits,  aux  fenêtres  et  aux  moulures, 
il  est  facile  de  reconnaître  cette  date.  Louis 
XI  avait  une  dévotion  [larticulière  à  Notre- 
Dame  du  Pont;  a|irès  y  avoir  fait  plusieurs 
pèlerinages,  en  1470  il  donna  douze  cents 
écus  pour  l'agrandissement  de  cet  oratoire. 
Grâce  à  cette  libéralité,  on  a  jm  construire 
l'élégant  édifice  dont  la  ville  de  Saint-Junien 
est  fière  à  si  bon  tdre.  Quatre  i>iliers  cou- 
verts de  moulures  soutiennent  une  vnùle 
élancée,  qu'ils  parlageut  ainsi  en  neuf  tra- 
vées. Les  auteurs  de  cette  constiuclion  ont 
soudé  fort  haliilcment  leur  bâtisse  au  sanc- 
tuaire de  1451.  L'niscriplion  ipii  donne  la 
date  de  celle  partie  de  l'édifice  est  à  l'entrée 
du  sanctuaire  à  gauche.  La  boiserie  d'un 
autel  la  masque  en  partie.  On  remanpie 
dans  celle  inscription  l'emiiloi  des  majus- 
cules <pii  formaieiitrécriture  de  la  troisième 


(I)  Domini  bencdicini 


(\)  QiKiniqiie  sdincns  lerniis  miinnlcr. 


731 


LIM 


époque  ({{Olhi'iue  nrro'Kii].  L'A  du  commcii- 
cemeMt,  le  Q  de  In  troisièiiiL'  li.îne,  le  pre- 
mier P  do  principiiim  et  la  d;ile  so'il  em- 
liruiilés  à  cet  alpliibet.  To;.t  le  reste  c^l 
gotliiiiuc  carré  (iiiimiscule  des  iiinmiserits). 
Le  j^olliiiiuc  anoiidi  ('^t  donc  iri  réduit  au 
rôle  de  capitales  uu  majuscules  comuie  dans 
l'écriture  des  manuscrits. 

iVS3. 

Laçarus  de  Fiaiiccsclii  iiiccnsit  ;    Francischus 

Piloxus  pinsil. 

{Iiiédile.)  —  (Legros.) 

Ces  signatures  incorrectes,  e:i  lettres  liées 
c  entrelacées,  se  lisaient  au-dessous  d'utie 
statue  de  la  sainte   Vierge,  peinte  et  dorée. 


dans  la  chapelle  de  Sainte-Agathe  de  l'église 
de  Saint-Martial. 

l'iGO. 

E  (I)  km  M  cccc  Lx. 
{Iiii'dUe.)  —  {Eglise  de  Trcujnnc.) 
L'ancienne  ciiapeile  du  eh;lteau  de  Trei- 
gnac,  aujourd'hui  église  i^aroissiale,  est  for- 
mée de  trois  nels  paivillèles  fort  basses.  Les 
nervures  piisniatii]ues  pénètrent  dans  des 
colonnes  monocylindriques  sans  chai)ileaux. 
L'inscription  se  lit  au-.iessus  de  la  porte. 
Voici  donc  une  architecture  à  date  bien 
précise. 

liCO.  _ 

Anno  Diii  m  cccc  l\  die  vcro  iiu  iiu'sis  angusli 
rci' iiiXpo  ii7ct  (îîis  iîns  Micliael  ëî)s(Nicodie ?)  (2) 
coiisecravit  iioc  allare  elrccoiididit  piiics  leliiiuias 
in  lioiiore  SU  Eulropii  ponlillcs  cl  iiiarliris. 

[Inéd'He.)  —  (.1  Benieuil.) 

Au  mois  d'août  18ÏG,  en  démolissanl  l'au- 
tel de  la  chapelle  Saint-Eutrope,  située  près 
de  Benieuil  (Haute-Vienne), on  a  Irouvécctle 
iriscri|)tion  placée  près  des  reliques.  Il  est 
à  regretter  que  le  nom  du  siège  épiscojial 
soit  à  peu  près  illisible. 

14C9 

SIeciro  Koys  Daiilmcoii  evcciiiic  (îo  Tiilic 
la  II  M  cccc  lAlX 

(Inédite.) 

Un  petit  ciboire  de  vermeil  est  orné  de 
quatre  petits  reliefs  (iguranl  des  prophètes. 
Sous  le  pied  se  lit  l'inscription.  Les  carac- 
tères droits  et  inégaux  sont  mal  gravc's.  Ce 
ciboire  que  nous  avons  découvert  ajipar- 
lient  aujourd'hui  h  .Mgr  Iterteaud,  évcquc 
de  Tulle. 

1V70. 

Iii  (,'ysl  ilossotilis  cnlU"  grande  lame 
llt'iiisnl  l'ivlrc.  Dieu  a  {^lappé  son  àiiic, 
Siiblil  oilcvro,  sage  vos  pas  aulre 
De  Mcaiix  en  Liège  vrayinenl  lui  iialit 
Lequel  fuiida  par  lesluiiiciit  vniif 
Les  iiieiiedi  une  messe  en  vo;i 
En  ceUe  église  do  l'uiige  Saint  Micliel 

(l;  /■:«. 

(2)  Pour  S'iaiincdii-. 


DICTlONNAmE  LIM  752 

El  que  soil  dite  par  re:ix  du  cumiuunel 
El  trépassa  ez  léies  .Mag.lclalne. 
Son  àme  soil  lassns  an  liel  an:éne 
Mil  qualre  cenl  cl  lx  el  vers  dix 
Dieu,   qu'il  suit   on    paradis 
Amen, 

(Jiivdile)  —  (Madacd.) 

A  Sainl-Mii-lie!  des  Lions,  près  de  la  porte 
seiitentrional",  était  une  plaque  de  cuivre 
jioitant  cette  insi'ription.  Le  coinmunel  dont 
il  est  ici  question  était  une  communauté  do 
piètres  établie  dans  cette  église ,  comme 
dans  un  gran  1  nombre  de  pai-oisscs  du  dio- 
cèse, pour  l'administration  spirituelle. 

Malhilde  Melaude  était  veuve  d'un  Denis 
Prêtre,  orfèvre  à  Limoges  en  Lï80. 

1V7G. 

Iteverendus  D.  F.  l'elriis  Daiiliussonniiis  Rhodl 
magnus  niagislcr  iianc  porlam  el  liirrcs  erexit, 
maglslcrii  anno  primo. 

A  Uhodes  ,  du  c(Mé  de  la  mer  et  h  l'est, 
s'ouvre  la  porte  Sainte-Catherine.  Elle  est 
en  plein  cintre  et  flanquée  de  deux  belles 
tours  rondes  qui  sont  engagées  dans  les 
courtines  el  couronnées  de  mAcbicoulis.  Au- 
dessus  de  l'entrée  on  voit  une  grande  table 
de  marbre,  scnl|itée  en  forme  de  niche,  dans 
le  stjie  ogival  llamboyaut,  et  trois  statues 
représeniant,  au  centre  sainte  Catherine,  à 
droite  saint  Jean  et  h   g;iuche  saint  Pierre 


*^ur  ce  bas-relief  sont  figurées  les  armoiries 
de  Pierre  d'Aubusson. 

C'est  en  18V6  (pie  ;\I.  IJatissier  a  retrouvé 
sur  place  ce  souvenir  d'un  illustre  compa- 
triote. Nous  emprunlons  cette  note  à  un  tic 
ses  rapports. 

lV7i). 

Le  xviiijoiir  de  janvier  mil  un'"  xix  i.x 

fncl  eoiiinieneé  ce  premier  piliicrdcs  biens  de  céans 

par  bon  eiilenle. 

(Inédite.)  —  (Legros.) 

L'église  de  l'abbaye  de  Saint-Martial  n'ap- 
partenait pas  tout  entière  a  l'époque  ro- 
mane. Une  partie  de  l'abside  et  de  la  croisée 
étaient  du  xv'  siècle.  Cette  inscription,  qui 
se  lisait  sur  un  pilier  île  la  croisée,  du  cûlé 
do  la  chapelle  de  l'Enfant-Jésus,  doimait  la 
date  du  commencement  de  ces  travaux. 

l'»7î). 

Hoc  oraliiriû  (1)  saxi 
ruina  collesû  dus  Dioni 
sius  de  Bar  que  BiUiris 
pepil  âlisles  cl  dus  Tu 
lell  (i).  M  cccc  i.xxix  crexil 
Fûdiliis  ae  ampliavil. 

(luéitilc.)  —  ('l  Itocamadûur.) 

Ilucamadour,  pèlerinage  depuis  longtemps 
célèbre,  intéresserait  encore  |iarles  beraili's 
d'un  siti^  sans  rival,  et  par  les   travaux  do 

(I)  Ornioriinn. 

l'î)  l'i'iieril  «iiO.sd'.s  el  daminti-f  (w(i7/<  ii.vis. 


733 


LIM 


IVEl'IGUAililK. 


LIM 


734 


l'art  des  nnciens  Ages.  En  restaurant  la 
chapelle  miraculeuse  ,  abritée  sous,  une 
saillie  du  rocher,  on  a  trouvé,  il  y  a  quel- 
ques années,  cette  insciiption.  Rocaniadour 
était,  avant  la  révolution,  du  diocèse  de 
Tulle;  or  le  diocèse  de  Tulle  fut  distrait  du 
diocèse  de  Limoges  par  le  jiape  Jean  XXII 
en  1318.  A  ces  titres  divers,  c'est  donc  une 
inscription  limousine  ,  et  nous  avons  été 
heureux  d'en  enrichir  notre  recueil. 

1483. 

A  riionneiir  souverain  et  la  vifve  mémoire 
Du  granil  Dieu  lout-puissant,  en  son  règne  éternel. 
De  sa  Mère  sacrée  et  ilii  bon  Saint  Michel 
Et  des  bienlieureux  saints  du  paradis  en  gloire 
L'an  que  l'on  roniplait  mil  ccc  rxnu 
Le  xxv«  niay  du  premier  foniîement 
Le  piod  de  celte  église  a  prins  commencement  : 
Que  riiijuro  des  Icnips  jamais  ne  puisse  abattre. 
XIX  ans  après,  pour  cmbLlIir  ce  temple. 
En  l'an  nul  ccc  et  nu"*  et  trois, 
Par  des  dons  du  commun  cl  libéraux  octrois, 
Fust  bail  ce  cloclier,    que  chef   d'œuvre  on  con- 

[templc. 
Louez  donc  ce  bon  Dieu  qui  a  toute  puissance; 
Le  premier  s'employant  à  cest  œuvre  si  beau, 
Qu'il  le  conserve  a  soy  :  et  son  divin  Ûaml;eau 
Sur  tous  les  bienfacteurs   luise   pour  récompense. 

Relevé  par  Jehan  Verger; 

et  Jean  Meisin,  Bayles 

en  l'an  1584. 

Cette  inscription  donne  la  date  de  l'église 
de  Saint  Michel  des  Lio:is  île  Limoges  et  de 
son  remarquable  clocher.  Elle  se  lisait  sur 
une  pierre  calcaire  à  gauche  de  la  base  du 
clocher, lorsque  les  directeurs  de  la  fabrique, 
s'apercevant  qu'elle  était  usée  par  le  temps, 
la  tirent  transcrire  sur  inie  plaque  de  cuivre 
qu'ils  placèrent  à  l'intérieur  même  de  la 
poi  te  de  ce  clocher.  On  se  tromperait  ce- 
pendant si  on  prenait  ce  titre  à  la  lettre  ; 
presque  tout  le  mur  nord  de  l'église  est 
orné  de  corbeaux  ou  modillons  romans  (jui 
annoncent  que  les  architectes  du  \i\'  siècle 
ont  conservé  dans  la  reconstruction  une 
partie  du  vieil  édilice  qu'ils  étaient  ap[)eJés 
à  relever  ;  enlin,  la  dernière  travée  du  cûté 
de  l'occident  est  évidemment  du  xvi°  siè- 
cle. Au  reste,  notre  annaliste  est  formel  : 
cette  année  (loo2),  l'église  Saint-.Michel  des 
Lions  fut  augtueidée  du  jardin  de  Lamy. 
Box.  DE  Saint-Ajiable,  iil,  77o.  ) 

liSi.. 

En  lanMcccci.xxxuu  l'ut 

fête  la  grosse  tour  de  Bourgne 

neuf  el  tout  le  baiimen  les 

verrines  de  celle  église  le  tieil 

tons  de  Ter  et  fondée  une  messe  chun  (I) 

jour  vespres  el  conq)lies  aux  piî 

res  de  la  coinunaulé  de  la  dicte 

(I)  Cliaciiii. 


église  par  révérend  religieux 
Frère  Guy  de  B!anclio!'i)rl  grât  pr 
leur  Danvergne  couiamleur 
de  Chypre  de  Bonigiicneuf  de 
Morlols  scnechal  de  Kliodes 
et  ncpvcM  lie  1res  révérend  et 
mon  1res  lonplc  seigneur  monss 
frère  Pierre  D'.Xnbusson  lies 
digne  grand  niaitre  de  Ithodes 
de  l'ordre  Saint  Jehan  de  Jhrlni. 

{Inéilhe.)  —  (Nad.vdd.) 

L'église  du  grand  prieuré  de  la  langue 
d'A'.ivergne,  b  Bourganeuf,  est  du  commen- 
cement du  XIII'  siècle;  mais  le  xv'  siècle 
l'a  restaurée  en  refaisant  les  voûtes,  en  y 
ajoutant  des  chaiielles  et  un  collatéral,  et  on 
perçant,  à  l'est,  une  grande  fenêtre  à  me- 
noaîix  tlandjoyants.  Celte  inscrijition  nous 
apprend  l'ori-iine  et  la  date  précise  de  ces 
constructions  diverses.  Elle  confirme  aussi 
la  tradition  qui  voit  dnns  la  grosse  tour  du 
chaieau  une  construction  élevée  pour  le  lo- 
gement et  la  gai'de  de  Zizim  ,  comiiétiteur 
du  sultan  Bajazet.  Z  zim  habitait  le  château 
de  Bourganeuf  à  celte  époque;  il  ne  le  quitta 
qu'en  1489.  Les  armes  de  Guy  de  Blanche- 
fort  se  voient  en  diverses  parties  de  l'église 
et  du  château.  Nous  avons  donné ,  dans 
VAtbiim  de  la  Creuse,  une  notice  sur  ces 
lieux,  que  recommandent  ces  imposants  et 
poétiques  souvenirs. 

1490. 

Lan.  M.  cccc 
ini.  XX.  X  fu 
fâcha,  la  chape 
la. 
(Incdiie.)  —  [A  Sdiul-Mnnrice.) 

Une  chapelle  de  l'église  de  Saint-Maurice, 
près  Sainl-llùbcM-t  (Corrèze),  porte  cette  ins- 
cri|)tion.  On  remarquera  cette  manière  d'é- 
crire quatre-vingts;  elle  n'est  pas  rare  sur 
les  monuments  du  xV  siècle.  Un  écusson 
mi- parti,  scul[ité  dans  la  même  chapelle 
donne  sans  doute  les  armes  du  fondateur. 
Les  pièces  qui  le  composent  sont  d'une 
])art  deux  bandes,  de  l'autre  trois  étoiles  et 
un  croissant. 

1496. 

Lan  mil  cccc  im  vnigls  et  xvi 
en  iung,  furent  de  céans  du  trésor 
prii'.s  pour  le  chief  mettre  a  son  aise 
xii  marc  d'argent,  u  onces,  viu  d.  d"or 

et  tout  par  le  convenl  accon. 

Le  bon  alibé  Joiivionl  Aulbcrt. 

St  Martial  nous  le  prions  fort  ' 

que  paradis  nous  soit  ouvert. 

le  nom  du  maitre  argentier 

ce  coffie  fi.-.l  Pierre  Verrier. 

i.a  coupe  d'cir  donnée  pai'  (ïrégoire  XI 
pour  abriter  le  chef  de  sainl  Martial  se  ren- 
fermait dans  un  buste  magnifique,  autre  dun 
généreux  du  iioalife.  En  1490,  ce  dernier 


rel 

m 


73o  Ll.M  DICTIONNAmK 

joyau  ayant  été  mis  en  gago  pour  garantie 
d'un  emprunt  rontr;icté  par  rabbi-  do  Saint- 
Marlial,  l'abliù  Alljeit  Juiivioii  lit  cxéculcr 
une  easseltc  pour  al)rit(T  la  foupeol  le  clief 
vénéré  i|irelli!  renfcrnuiit.  Coltu  inscription, 
gravée  siu-  le  métal  de  celte  C()U|ic,  faisait 
connailic  sa  valeur  intrinsèque  et  le  nom 
de  rorl'évre  limousin  (pii  l'exécuta.  (Cf. 
l'Essai  sur  Us  cmailleurs  de  Limoges  ,  p.  8C.) 

1497. 

Virgi)  fave  ceplis,  qiucso,  saiiclissima,  veiiis. 
Qiiod  niilii  corde  sedel,  quod  lola  même  voltilor 
Scribere  sil  niiclii  fas,  nomilio  minime  Ixso 
Hoc  jacel  in  tiiinnlo  Joliaiincs  cpisfoiiiis,  liiijns 

Urliis  liniior,  paU'i.e  gloria,  plrliis  ainor 
Marcliia  (|iicni  gi'iuiil.  Bartonis  cogiioniinatns, 
Pago  Garaclensi,  noliili  de  génère  natus 
I.ilios  dniii  (l(nes  seualus  villa  rcgali 
Lcgi'rel  Parisiiis,  in  scde  prx'sidiali, 
Pajjloreni  peliit  ecelesia  Leinovieensis 
Qneni,  orbaUi  duce,  cli-gil  (lamine  sacro. 
Pcfensor  paui^e  fuit,  el  Uitela  snorum 
Inviclum  fidei  robiir,  el  corrcclio  moium 
Ilic  facunilns  eral,  largns,  cl  cnnclis  alinndans: 
Ilumilis  in  pnpiili,  doclrincjnliar  emicaiis 
Inlcrea,  dnm  senio  properavil,  jam  canus  clecUis, 
El  paslorisaram  rexissci  temporc  loiigo 
Arciiiprcsut  digniis  iranslalns  Na/.ariensi, 
Jnra  lincpicns  seilis  nopoli  caro  Jolianni  ; 
Vivens  in  Domino  oclogeniis  aslra  bcavil 
Inde,  inillcno  .'lualuor  ccnliini  nonageno 
In  cruels  feslo  mail,  tune  addc  sepleno 
Cujus  vila  fuil  pra'setis  sibi  trila  laboris 
Posl  niorioni  sil  ei  requics,  fiiiis(|i]e  doloris. 

llnéditc.)  — {Archives  de  In  fnmille  île  Moiilba.s.) 

Le  Linîousin,  cette  (erre  par  excellence 
de  l'orfèvrerie  ou  de  la  tyiise  en  œuvre  arlis- 
tique  des  métaux,  possédait  de  nondjreux 
tombeaux  en  mélid  ciselé.  Celui  du  prél.it 
dont  nous  venons  de  rap;>orter  répilaphe 
était  au  milieu  du  chœur  de  la   cathédrale 


LIM  736 

H97  Ifla  mensis  Julii.  Anima  ejus  rcquiescal  in 
pace  Amen. 

Une  tombe  de  ré,L;liso  des  .Taco]>ins  portait 
ilte  inscriptioi.  L'ii  prêtre  de  même  nom, 
ort  à  la  mémi!  époijue ,  était  enseveli  à 
(juelques  (las  plus  loin.  C'était  sa-is  doute 
un  Irere  du  précédent;  il  avait  vonlu  dor- 
mir près  de  lui  son  dernier  sommeil.  A  côté 
de  la  tombe,  un  cuivre  ciselé  re[irésentait 
le  défunt  olfert  ;i  la  sainte  Vierge  par  saint 
KtieiHie.  Celle  composition  rappelait  ingé- 
nieusement que  le  défunt  avait  élé  succes- 
sivement chanoine  de  la  calliédralo  de  Li- 
moges, (jiii  a  pour  patron  .-aint  Etienne,  et 
inembre  de  la  lamille  ilominicaincdont  l'or- 
dre est  spécialement  consacré  à  la  sainte 
Vierge. 

Ii97. 

Nudis  sub  saxis  recubal  lam  nobile  corpus 

MarlialisBiiyol  :  qui  niodosumma  lenel 
Canonicus  liiil,  odicialis  Lemovicensis, 

El  Burgi  pastor  :  qui  bcne  fovit  oves. 
Orliis  lanla  liona  diiiiisil  :  pnedicalorum 

Taiulcm  vila  pia  jam  sibi  grata  fuil. 
Moribus  bis  nusqnam  peclus  fulcirc  ncgabat. 

Dogmalil.us  cunclos  eonsociabal  enim. 
Adines  que  suos  diixit  magiios  ad  bonorcs, 

Mime  ilius  miillis  namque  cibavil  eos. 
EiTusis  lacrymis  bunc  ploiaicaiia  scnecUis 

Vociferans  cilius  clara  juvcnlus  gemil. 
Iiileriliim  lanliqne  vivi  Lemovica  liirba  : 

Plaiigi'  ciiK,  plange,  lu  iiina  sparge  Uia. 
Hic  socios  social  eelesies  nnmere  divo. 

Viriuiem  fiilgens,  floreipic  sceplra  gerens. 
Mille  quingenlis,  bine  demplis  aclrihus  aimis 

Luce  p.'lil  clara  supcios,  julii  décima  noua 
Qua;si),  Jesu Bonc,  cuni  superis  sil  in  a'ilK le  lecuin, 

De|)i :eeor  iil  ledeal spiiiuis  ad  Dumiiium. 
Amen. 

(Iin'dilc.)  —  (Nadahd.) 

Bans  l'église  des  Jacobins  de  Limoges, 


de  Limoges.  Il  représentait  le  défunt  revèlu     du  côté  du  cloîlre,  était  fixée  une  plaque  dé 
de   ses  ornements    sacerdotaux.  Sa    vaR^nr         '  .  ■      '    . 


intrinsèque  a  tenlé  la  cupidité  pendant  la 
révolution.  Plus  heureuse,  l'é.nlise  de  Saiid- 
Junien  a  sauvé  une  Jemanpuible  tombe  cise- 
lée, du  commencemcid  du  wi'  siècle.  Ce 
niagnili(pie  modèle  est  uniipie  en  riance  ; 
nous  nous  réservons  de  le  décrire  en  son 
lieu.  Un  vieux  calendrier  de  Limoges  rap- 
jielle  eu  ces  termes  une  fondation  de  l'évé- 
que  Harton  :  i  IV  nonas  maii,  hic  liât  anni- 
versaiiinn  Johannis  Jtaithonis  hujus  ecele- 
sia' pasloris  et  deinceps  Nazariènsis,  de- 
luncti  aniio  Domini  IV!»~,  el  dislribiianlur 
uudecim  librie  ,  levanda-  sufira  tuuuilum 
aheiiciim  ante  majus  allare.  » 

1W-. 
Hic  jacel  quomlam  vcncrabilis  vir  fraler  niar- 
lialis  Boyol  (dim  caiiDuieus  el  odieialis  Lemo- 
vicensis, qui  1  Mic'eiii   il)    lialiiln  el   proression"c 
l'r.itdi  aloniiM.   .nmis   pli'ni\   uluil     aiitiii    lini 


cuivre  sur  I  upielle  se  lisait  celle  inscri|)lion. 
Le  graveur  avait  ligure  au-dessous  le:S  armes 
des  Bcjyol  :  d...  à  la  fnsce  d'or  surinoitléc 
d'un  lion  passanl  ;  le  bas  de  l'e'eu  chargé  de 
six  besanls,  3,  2  cl  1.  11  serait  possible  que 
celle  épilaphe  el  la  précidenle  s'ajipliquas- 
seiit  au  même  [lersuiinage. 

1498. 

A.  I).  M.  cccc  onela  (I) 
nonags"  vm. 
{Inédite.)  —  (.1  Saiiil-Paidoux-Lavau.) 

L'é'glisn  romane  de  Sainl-Pardoux-Lavau 
a  été  refaite  au  W  siècle,  conformiMUenl  à 
uneoidoiuia'U',e.épiscn|iale  do  l'iS.'t.  De  celle 
époque  dale  un  collatéral  ajoiilé  au  midi. 
Sa  viiûle  esl  ornée  de  nervures  polygmiales 
qui  iié'iièlreiil    dans    des   colonnes  c.\liiiilri- 

(I*  Aiiiiii  Duiiiiiii  1  lî^S  oiulii  lie  lomeiiiilii. 


LI.M 


ques  sans  c,-.aiiite;iux.  Sur  le  cloclier  qui 
[irécôde  ce  collatéral  est  celle  inscri|ilion, 
en  caractères  on  relief  ;  elle  nous  donne  le 
terme  de  cette  restauration  ,  et  nous  ii-ae 
d'une  nianièrot positive  sur  le  stvie  do  nos 
constructions  au  x\'  siècle,  l'iusiours  cen- 
taines d'églises  du  Limousin,  à  la  même 
épOL]uo,  étaient  reconstruites  ou  restaurées. 
Nous  en  avons  la  liste. 

1500. 

Diis  LcNMiarilus 
Iloiiiaëli  Liceii  i  iloc 
eau''  Alm  nioiiasli 
.  fecii  fieri  et  finlaro 
biniios  capollâ  iii 
sciiulcm  aùo  m 
qiiigeiilesiino. 
Domiims  Leonnrdus 
Romnneli  liccnliulus  in  (iecrelis 
cononicus  Altenleiisis  montisleiii 
fecil  fieri  et  futuUire 
bitinos  cnpellaiws  in 
sepulclirwn  anno  millcsinw 
quingenlesiino. 
{Inédile.)  — (Eglise  d'Aijmouliers.) 

Une  chapelle  du  xv°  siècle,  dans  la  remar- 
quable église  d'Aymoutiers ,  était  ornée 
d'une  représentation  de  Notre-Seigneur  mis 
au  tombeau  ;  c'était  ce  qu'on  apjielait  alors 
un  sépulcre.  Cette  inscri[)tion  nous  apprend 
que  le  chanoine  de  Romanot  avait  fondé 
deux  vicairies  dans  cette  cliapello.  Son  écu, 
chargé  d'un  chevron  qu'accompa.L;nent  trois 
écots,  se  voit  encore  près  de  l'inscription. 
Cette  famille  fut  toujours  généreuse.  Le 
dauphin  Cbarles  étant  né  au  mois  do  juin 
li70,  après  le  Te  Deuin  chanté  à  A3njou- 
tiers,  on  fit  des  feux  de  joie  par  toute  la 
ville.  Etienne  Uomanet  donna  du  pain  et 
du  vin  à  tous  les  venants,  et  mit  des  tables 
dans  les  rues.  (Cf.  Bon.,  III,  721.) 

Quinzième  siècle. 
Ailemarus  de  l\iipe  Cavarili,  arcliiiiiacomis  Di- 
vioiiensis,  (ledit  hoc  opus  Deo  et  beaio  Mciur- 
niaiio  coiifessori,  amio  Doiiiini  m.  cccc. 

Ce  souvenir  du  pieux  donateur  Adéraar 
de  Uochechûuart  se  lisait  sur  le  pied  d'un 
raagnitiijue  buste  d'argent  qui  conservait 
le  chef  de  saint  Victurnien 
ce  nom. 

Quinzième  siècle. 

La  confrérie  de  S.  Fiacre  for  fa 
(Inédite. 


dans  l'église  do 


losl  joyau 

)    —    (LfXROS.) 

Un  reliquaire  en  cuivre  doré  de  l'église 
paroissiale  de  Saint-Pierre  tlu  Queyroix  de 
Limoges  représentait  saint  Fiacre,  patron 
des  jardiniers.  Sur  le  pied  était  gravée  cette 
inscription ,  en  langue  romane.  Un  autre 
reliiiuaire  daté,  avec  inscription  en  langue 
romane,  et  de  même  facture,  nous  |)ermet 
d'assigner  à  celui-ci  pour  date  le  commen- 
cement du  XV'  siècle.  On  voit  que  le  frau- 


DEPIGRAPIIIE.  UM  738 

çais  lullo  ici  avec  l'idiome  national,  c'est-à- 
dire  la  langue  romane. 

Quinzième  siècle. 
Derla  de  Bena. 
(Inédite.)  —  (Chapelle  Saint-Antoine.) 

^  Près  de  Folletin,  sur  la  route  de  Crocq, 
s'élève  l'église  Saint-Antoine  ;  une  chapelle 
soi,:neuria:o  soudée  au  chœur  du  côté  du 
midi,  en  est  séparée  par  une  claire-voie  à 
jour,  élégamment  laillée  dans  un  granit  rose. 
La  chaiielle,  coiffée  sur  son  angle  d'une  tou- 
relle, a. sa  porte  particulière  que  surmonte 
un  blason  chevaleresque.  On  lit  au-dessus 
ces  ^imjilos  mots.  Ce  sont  les  armes  et  le 
nom  do  Berte  de  Bena,  issue  de  la  famille  de 
la  Borne,  qui  au  xv°  siècle  é|)ousa  Barton 
deMontbas,  père  de  l'évêque  de  Limoges 
du  même  nom.  Nous  sommes  heureux 
d'avoir  aidé  à  restaurer  ce  gracieux  petit 
édifice. 

Quinzième  siècle. 

Jiiiib. 

(Inédite.)  —  (A  Boulieu.) 

Dans    la   nef  de  l'église  de  Bonlieu    est 

couchée     une     statue    tumulaire    d'abbé , 

comme    nature,    mais  due     à    un 


grande 

mauvais  ciseau.  Le  défunt  tient  entre  ses 
mains  un  écusson  chargé  de  deux  fascos  et 
en  chef  de  trois  bosants.  Le  lien  auquel  est 
suspendu  cet  écusson  porte  celte  inscrip- 
tion :  Jinib  ou  Jinis.  Ce  nom  ne  convient  à 
aucun  des  abbés  de  ce  monastère.  La  voûte 
d'une  chapelle  du  xv'  siècle  du  château  du 
Mazeau,  à  deux  lieues  de  ià,  porte  les  mô- 
mes armes,  sommées  d'une  crosse.  Cette 
indication  pourra  aider  à  trouver  l'inter- 
prétation do  ce  mot. 

Quinzième  siècle. 

P.  Blaii. 
(Inédile.)  —  (Abbatje  de  Bonlieu.) 
Le  sanctuaire  en  ruines  de  l'église  de 
Bonlieu  a  une  décoration  peinte  au  xv'  siè- 
cle. Elle  est  formée  d'un  réseau  rouge,  semé 
de  lleurons  et  de  chilfres  pieux.  Ces  mots 
s'y  trouvent  aussi  ;  est-ce  le  nom  de  l'auteur 
de  cotte  décoration  ? 

Quinzième  siècle. 

Ave  rex  Judeor.  (1) 

(Inédile.) 

Un  reliquaire  de  cuivre  jaune  en  forme  de 
tour  est  gravé  sur  le  pied  d'une  composition 
assez  originale.  Un  dragon  se  replie  encer- 
cle, et  sa  gueule  entr'ouveito  va  saisir  la 
jambe  il'un  honuno  ii  demi  nu,  qui  mortl  la 
iiucue  du  monstre.  Autour,  en  caractères 
indécis,  est  transcrite  i'inscri|ition  rapportée 
plus  haut.  11  résulte  d  un  piocès-verbal  ren- 
fermé dans  la  tourelle  que  les  i'elii|ues  con- 
servées dans  cette  nionslrance  n'y  ont  été 
ilé()osées  qu'en  1818.  Cette  [lièco,  signée  do 
M.  Jugo-Saint-Martin,  curé  de  la  paroisse  de 

(I)  Judaorum. 


759 

Saiiil-Julion  lo  V 
(|uoire,  ne  nous  t 


I.IM 


DICTIONNAIIU: 


MM 


740 


■lit,  pro|iri(Haire  de  ce  loli- 
iiiiriiit  donc  aucun   ùclair- 
cisseuu'iil.  Les  nrnioiries  f^iavOcs  sur  le  pied 
onl  aussi  une  forme  très-indécise. 


Quinzième   siècle. 

C'est  la  ifrdrle  (I)  S.  Psalme. 

(huUlile.)  —  (lùjlisc  d'Anmouticrs.) 

La  chapelle  consacrée  à  saint  Psainiel,  dans 
l'église  d'Aymoulicrs,  est  décorée,  comme 
tout  le  reste  de  l'édifice,  de  vitraux  à  per- 
sonnages du  XV'  siècle.  Au  bas  de  ces  vitres, 
les  donateurs,  hommes  et  fenmies,  sont 
agenouillés  en  deux  gi'oupes  distincts  et 
nombreux.  Cette  signalitrv,  répétée  par  deux 
l'ois,  nous  apprend  (jue  ces  vitres  fui'c:if  un 
don  de  la  confiérie  do  saint  Psalmcl.  établie 
dans  cette  église.  Celle  [initie  de  rédilii.o 
n'était  juis  achevée  en  IWl  ;  ces  vitraux  sont 
donc  de  la  lin  du  xv  siècle.  Il  est  intéres- 
sant d'y  étudier  les  costumes  de  celle  épo- 
que. 

Quinzième   siècle. 

Ne  desperetis  vos  qui  peccare  solelis 
Exeniplot|ue  ineo  vos  rcparalc  Uoo. 

{IiiédUe.)  —  (Legkos.) 

Derrière  le  maître  aulel  de  l'église  de 
Saint-Marli.il,  une  slaluiîde  sainte  Madeleine 
portait  un  roUel  sur  lequel  se  lisail  ce  dys- 
tique. 

Quinzième    siècle. 

I'  E  L 

D  M  M         ï 

L  (N  on  C) 

(Inédile.)  —  (.1  Jabieillcs.) 

Une  console,  ornée  de  feuillages,  supporte 
un  écusson  sur  lequel  sont  sculjitées,  en 
relief,  les  lettres  (pie  nous  venons  de  trans- 
crire. Les  caraclères  sont  ceux  du  gothique 
de  la  première  éjioque  (^^olbiiiue  arrondi)  ; 
m.iis  rornementalion  accuse  le  xv"  siècle. 
Les  letires  sont  dans  un  ordie  beaucoup 
moins  régulier  (jue  celui  que  nous  avons  dû 
ado|)ter;  la  tyjiographie  moderne  ne  se  |)rèle 
pas  à  rendre  ces  irrégularités.  Plusieurs  let- 
tres sont  aussi  douteuses,  malgré  leur  grande 
dimension. 

Quinzième  siècle. 

JÎTg  :  S.  Lvp  :  svb  :  Xpin  :  sono  :  ventes  : 
avrasqvc  :  rcpoiio. 
Ces   caractères,   environnés  d'ornements 
et  de  feuillages,  se  lisaient,  avanl  la  révolu- 
tion, sur  une  cloche  de  rér:,lise  de  Saint-Mi- 
chel. 

A  Mézières,  à  Chaudjorel,  à  Peyrillia;',  etc., 
on  voit  encoie  des  cloches  datées  du  xv 
siècle. 

siècle. 


Xps.  rex 


Quinzième 

M'ilil 


IVb.  t-sl. 


in.   p:U'c.   l)s. 
M.ii'ia.  nile 
{liiidiie.)  —  {l'rU-uiédc  laPliiiii.) 


(i)  Coii(ràic. 


A  deux  lieues  du  Doial,  s;n'  la  roule  du 
Blanc,  s'élève  la  prieuré  d;' la  Plain,  converti 
aujourd'hui  en  ferme.  L'église,  voûtée  en 
piei're,  est  parfaitement  consiTvée.  Toulo 
son  ornementation  sévère  indique  qu'elle 
est  tille  de  la  collégiale  du  Dorât.  Elle  ap- 
partient à  l'époque  romane.  La  voûte  et  les 
nuirs  sont  couverts  de  peintures  du  inoyen 
âge,  que  le  foin  accumulé  d:ui>  ce  saint  édi- 
lice  ne  nous  a  pas  permis  d'étudier.  L'autel 
roman,  send)lable  h  celui  de  la  crypte  du 
Doi-at,  acconq:agné  d'une  piscine  isolée  eu 
l'orme  de  colnnnette,  est  encore  en  place. 
Dans  le  j)inacle  est  suspendue  une  cloche 
sur  laquelle  se  lit  cette  inscription  en  carac- 
lères golhiipi(!S  l'onds.  Deux  empreintes  de 
monnaies  ajustées  [larle  fondeur  au-dessous 
de  l'iiiscription  nous  ont  permis  de  lixerson 
Age.  Les  exemples  de  décorations  ainsi  em- 
pruntées aux  monnaies  du  tenqis  sont  assez, 
rares.  On  se  rappellera  qu'à  quelque  chose 
près,  celte  inscrqdion  se  lisail  sur  une  clo- 
che de  Saumanes,  datée  du  ix'  siècle.  Les 
ab  évialions  n'arrêteront  pers  -une  :  Ds.  ho. 
fcs  pour  Deus  homo  factus,  et  Mlc  |)Our 
Mdtjdukne,  se  devinent  à  première  vue. 

Seizième  siècle. 

Lexvf"  siècle  est  une  époqued'i'icertitude: 
l'hésitation  s'y  manifeste  dans  l'épigraphio 
comme  dans  les  autres  ails.  L'écriture  de  la 
quatrième  ép0(iue  igolhirpie  carré)  est  em- 
|)loyée  habituellement  jusque  vers  loiO.  A 
daler  de  ce  moment,  se  développe  l'emploi 
de  la  majuscule  romaine  concurretument 
avec  les  deux  alphabels  gOvhiques,  rond  ei 
carré.  Un  quatrièmesyïtèmed'éci  iture,  semé 
de  [loints  et  de  rentlements  circulaires,  prend 
naissance  en  même  tenqis.  Lnlin.  une  autre 
éciilure  formée  d'ornements  gr:i(ieux,  em- 
bellii;  d'animaux  souplement  s;ul|ilés,  lleu- 
ril  aussi  à  celte  é|)oque.  Le  ch;\teau  de  Pom- 
padour  conserve  des  reliefs  de  ce  genre  ipii 
ont  une  gi'àce  surjirenante.  Constamment 
l'enqiloi  de  ces  sortes  d'éci-itiu-e  s'unit  à  des 
œuvies  d'art,  sculptures  ou  peintures,  do:U 
le  caractère  bien  décidé  sul'lil  pioin'  faire  re- 
couiiailre  leur  ilge. 

1507. 
L'an  mil  cinq  cent  cl  scpl.  fnl  inliunié 
Sons  cc'Uo  1011)1)0,  iiy  dcvanl 
Un  pveslrc  .Ican  Coussac  nomme, 
Qni,  par  son  dernier  lestameiil 
Sur  ses  biens,  cniièrenionl 
Fonda  le  vin  dos  inesso>,  on  comlition, 
Qni  on  pi'onil,  avant  (!o|>a)lcinonl. 
Doit  snrsa  ioii)l)e  nnc  absDiiilion. 
Iteqniescal  in  pace. 

Cette  é|utaphe  se  lisait  Ji  côté  du  bénitii'r 

qui  est  sous  la   port('   sepleiUrionale  de    l'é- 
glise Saint-Michel  des  Lions  à  Limoges. 

1309. 

Sancia  Maria  ora  pro  nobis 
lan  M  V  c  (o)  l  vmi 
le  Doiini  landamns. 

[hu'diU:]  —  (.1  .Uirial.) 


il  LIM  DLl'iGRAPHlE. 

Celte  inscri|ilioii  se  lit   siir  la   clociie    en 


LIM 


74a 


'église  pai'oissiale  d'Aui'ial.  Les  lettres  cîi 
gothique  e;u-|-é,  à  l'exception  du  T.  iniiteiit 
des  rubans  repliés  h  lour  extréuiilé.  E  les 
sont  disposées  sur  un  fon.J  de  tleurons  élé- 
gants. 

loll. 

Simon  H.  de  Pompailoiir,  >i.  ctccc.  xi. 
(le  Yilaiidaiiiis. 

{InciUlc.)  —  (LiiGRns.) 

Une  cloche  de  la  Règle'  portait  cette  ins- 
cri|)tion.  Nous  demandons  un  peu  d'iiidul- 
gence  pour  les  inscriptions  de  ce  genre,  que 
nous  avons  encore  à  transcrire  en  assez 
grand  uoudjre.  Lors  même  qu'elles  ne  nous 
feront  pas  connaître  quelques  njaîlres  fon- 
deurs inconnus,  ces  simples  dates  pouriont, 
à  la  longue  et  en  se  réunis.»ant,  fournir  la 
matière  d'une  appréciation  qui  aurait  son 
intérêt.  S'il  était  établi  ipic  la  plupart  des 
cloches  datent  d'une  certaine  éi)oque,  ne 
])Ourrait-on  [)as  induire  de  ce  fait,  en  apj.a- 
rence  si  insignifiant,  qu'il  y  eut  alors  un 
retour  aux  pratiiiues  religieuses,  retour  qui 
avait  sa  traduction  dans  la  restauration  de 
l'art  catholique?  Notre  recueil  est  une  dépo- 
sition, et  nous  devions  tenir  Ji  la  f^die  com- 
jilète.  Après  nous,  d'autres  tireront  de  ces 
matériaux  un  parti  que  nous  n'avons  môme 
|>u  entrevoir. 

1513. 

Ci  :  Gisl  :  noble  ;  homme  maître  Marcial  For- 
luier  litcncié  en  droit  canon,  jadis  abbé  de 
Saincl  JcIkiii  d'Angely  et  cliaaoine  de  céans,' et 
mourut  en  aige  de  qnatre-vingt-dis  ans,  le  qua- 
torzième jour  de  mars.  mil.  cinq.  cens,  et 
treize.  Anima  ejus  requiescat  in  pace. 

(Eglise  de  SaiiU-Junien.) 

Derrière  le  maître  auiel  de  l'église  de 
Saint-Junien,  au  niveau  du  pavé  et  maqnée 
en  partie  par  le  marchepied,  est  une  grande 
dalle  funéraire  de  cuivre,  large  de  trois  pieds 


sol  de  nos  vieilles  églises.  L'Angleterre, 
mieux  avisée,  en  a  sauvé  un  bon  nond)re. 
Il  est  heureux  que  le  seul  exemple  que  nous 
possédions  puisse  soutenir  avantageusement 
la  comparaiscm  avec  ce  que  nos  voisins  ont 
de  plus  beau  en  ce  genre.  11  est  vrai  que 
celte  dalle  est  l'œuvre  de  l'école  d'orfèvrerie 
la  plus  habile  du  monde. 

Martial  Formier,  dont  ce  tombeau  rectilie 
le  nom  mal  écrit  jusqu'à  présent,  fut  un  des 
bienfaiteurs  de  l'église  de  Saint-Jnnien.  On 
devait  à  ses  libéralités  une  reiM'ésentation  de 
Noire-Seigneur  au  séjuilcre,  dont  les  débris 
très-remarquables  sont  encore  conservés 
dans  la  chapelle  Saint-Marlial  de  l'église  de 
Saint-Junien.  Seize  grandes  figures  peintes 
et  sculptées  formaient  celte  comi)osition. 

15  G. 

Ad  Icolorem 
Qiiisquis  ad  haîc  vertis  nionimenla   ingentia  vul- 

Gianile  niora;  precium  ,  sisie  viator  iler      ftnni 
Nam  jacet  liic  milli  quondam  virlule  secundus; 

Nomen  Joannes  cui  Gayolus  erat. 
Vir  Bastidorum  veteri  de  stiipe  parenluni 

^dilus  etjurisrion  ulriusqiie  rudis 
Prsecipuis  tenipli  perfiinclus  honoiibus  hujus, 

Nec  postrema  sui  fama  sodalicii  : 
Sumniiis  presby terum,  sumnuis  pr:ccentor,  et  idem 

Quippe  fuit,  superos  iiil  lanion  isia  move^t 
Sic  rapuere  illuni,  qua;  nulli  parcorc  noriint 

Fala,  levisque  jacet,  factus  et  ipso  cinis, 
Mensis  enim  sexli  qux  prinise  proxima  Inxeni 

Abslulit  hune  superis  inseruil(|ue  clioris, 
Ad  1er  (juingintos  cum  si'xdeciinus  foret  annus, 

Additiis  a  veri  cog;iitione  Dei. 
Ejus  et  ad  tiimukim  solemnia  sacra  quoiannis 

Ex  merito  fieri  icmpus  in  omne  soient 
Quando  voles  discede  :  licel,  discede,  viator. 

Et  die  liuic  cineri  :  sit  libi  longa  quies. 

{Inédite.)  —  (Legros.) 

Ces  vers,  gravés  en  caractères  romains  sur 
une  plaque  de  cuivre,  se  lisaient  dans  la  pre- 


quatre  pouces,  et  longue  de  sept  pieds.  Elle  n,i^,e  eliapeile,  à  gauche,  dans  la  cathédrale 

est  formée  de  trois  leuilles  de  métal  ajustées  ^^,  Limo-es.  Au-dessous  de  l'inscription   se 
ensemble.  Sur  celte  dalle  est  nguré  un  ;;re-  .    ,  +    .  ,  , 

lat  revêtu  des  ornements  sace°doiaux,    te-  ^'"^'^it  le  monogramme  h  et  les  armes  des 

nant  une   crosse  et  coilTé  de  la  mitre.  Il  est  Baslides  :  d'azur  à  une  face   de   taureau  de 

disposé  dans  un  cadre  d'archiléclnre  en  style  gueules,  chargé  d'un   citcrron    d'or  brochant 

gothique  lleuri.  Des  statuettes    nombreuses  sur  le  tout.  Ces  armes  décorent  encore   les 
de  saints  sont  distribuées  dans  celle  niche. 
Tout  ce  travail  est  gravé  d'un  burin  large  et 
l>arlailement  maître  de  son  elfe!.  Les  ligures 


ont  une  giande  élégance.  Un  Irait  habile  rend 
avec  bonheur  mille  détails  de  l:i  plus  grande 
richesse,  et  jusqu'à  la  iiroderie  à  ramages  de 
;la  chasuble.  L'inscription  gravée  à  l'entour 
a  beaucoup  d'élégance.  Les  majuscules  sont 
en  gothique  rond  ;  les  minu>cules  en  gothi- 
que carié  s'éiianouisseul  en  fer  de  hmceaux 
extrémités. 

Cette  magnifique  dalle  est  peut-être  le  seul 
exemple  conservé  en  France  de  ces  nom- 
breux tombeaux  de  cuivre  nui  formaient  le 


vitraux  leints  de  cette  chapelle.  Ces  vitraux, 
sont  dune  dus  probablement  à  ce  chanoine. 
Ils  ont  du  reste  lous  les  caractères  du  xvi' 
siècle. 

1520. 

Aniio  niilleno  qningento  bis  qiioqiic  deno 
Tune  erat  Augiisti  denaque  sesla  dies 

Prœjecti  sancti  curalus  cl  ipse  Joliannes 
VigitT  hoc  teniplo  qnod  sequiuir  b.laluit 

Quum  sol  octavani  hisir.ddt  lulgldiis  lioram 
Et  Veneris  veniet  qualibel  aima  dies 

Vtliis  vigiiui  cum  qnaUior  atile  dabinilur 


713 


l.l\l 


DICTIONNAIUE 


ni 


744 


Camp;ine  iiiagiie  toiivcnial  |io|iiiliis. 
UiHis'luiic  IValruin  de  iiiibsa  beiie  logaiuli) 

Incipil  missani  de  cruels  oriicia 
LiiMiiiia  rocloris  cuiii  postera  claiiàcril  liora 

Saiia  peiiuii'iis  iii(i|iiel  nvpiicm, 
Missa  ifli-breliir,  BLTiiai:liiiii|iie  sacelld 

Saiiili  posl  missam  sulvcie  biisia  dccet, 
Ul  labor  islc  piiis  fovealiir  niimiMe  ceiilù 

Ar.m'iili  libras  fialiibiis  ipse  licilit 
yiias  libias  ccnlû  lOiiuiiii  ('(•(Icre  fralres 

Ecclcsic  fidjrice  consiiliieie  sue 
Tiiiic  gcinini  Icsles,  gciiiimisipie  labollio  praîsciis 

Meiilibus  cl  cailliis  Ikbo  posiiere  suis. 

{Iiti'itile.)  —  (Li:r,iio=.) 


Celte  roiKlation  .se  iis;iii  ;iiix  Corde 
Limoges,  au-dessus  de  In  porlo  de 
pelle  Suirit-Cosme  et  Saint-i>aiiiieii. 

1522 

0  Malcr  Dci  iiienicnio  luci. 


icrs 
la  (■ 


ma  feil  fere  Viarsal  chainbrici'  de 


M.  D.  XXII 

F.  François 
{Inédites.)  —  (Eylise  de  la  Uonie.) 

«  Une  vitre  peinte  de  l'église  de  la  Borne 
accu|)e  les  trois  jours  d'une  l'enèlre  ogivale 
du  fond  de  l'église.  Dans  la  larlii;  inl'érieiue 
est  endormi  Jessé,  vénérable  vieillard  à  lon- 
gue Inu'be  blanelie.  De  sa  poitrine  soit  une 
vigoureuse  tige  verte  sur  laiiuelle  se  sont 
épanouies  de  larges  Heurs  îi  eulice  violet. 
Elles  sont  occupées  par  neuf  rois,  aïeux  de 
Notre-Seigneur  Jésus-Clirist,  tenant  des  plii- 
laclères,  sur  lesquels  se  lisent  des  inscrip- 
tions en  caractères  romains.  Dans  la  der- 
nièie  (leur,  au  sonnnel  du  vitrail,  est  deb(Hit 
la  sainte  Vierge  ollïant  l'iùifant  Jésus  à  l'a- 
doration du  inonde.  Toute  cette  coin  position, 
d'un  ton  très-chaud,  se  détache  sur  un  vi- 
goureux fond  rouge.  .\u  bas  de  Ja  verrière, 
à  droite  du  spectateur,  est  agenouillé  un  per- 
sonnage regardant  la  Vierge.  Il  est  vêtu  d'une 
soutane  bleuAlre  ;  son  chef  est  largement 
tonsuré.  Derrière  lui,  et  debout,  une  sainte, 
<1gée  et  vêtue  de  blanc  (sainte  .\nne),  jiarait 
le  présenter  à  la  sainte  Vierge.  Une  liande- 
rule  déroulée  devant  le  dcjiiateur  |)oite  crs 
mots  en  caractères  romains  :  0  Mater  Dci, 
mrmcnlo  mci.  Un  écussuii  suspendu  à  la  hau- 
teur do  sa  tète  est  d'niyrnt  à  sept  fusées  de 
sable.  Un  autre  écussDii  décore  la  gauche  du 
vitrail  ;  il  est  d'or  à  la  croix  uncrc'e  de  f/iieu- 
les.  Au-dessous,  un  cartouche  en  verre  blanc 
porte  celte  inscrij)tion: 

M.    D.    XXII 

F.  l'raiiiuis. 

«  I.a  date  est  en  caractères  romains,  et  la 
signature  en  caractères  gollnijues.  A  l'aulK! 
oxtrémiti'  du  vitrail,  on  lit  sur  un  écusson 
en  verre  bleu  :  Ma  frit  fere  Viursat  cfiam- 
brier  de...  » 

Noiis  empruntons  celte  citation  à  notre 
Histoire  de  la  peinture  sur  verre  en  l.imou- 
nn.  Fort  de  ce  léniiiignage,  nous  aviuiis  cru 


|iouvoir  attribui'i  celle  vitre  à  u'i  peinlre  sur 
verre,  inconnu  jusipi'à  ce  jour  :  F.  Franr^ois. 
Celte  conjecture  a  déjà  été  réi)étée  jiar  plu- 
sieurs auteurs. 

\}\\  manuscrit  du  milieu  du  xvii'  siècle, 
conservé  parmi  les  papiers  Uobert,  était  venu 
jeler  (pielipies  doutes  sur  celte  attribution. 
Le  F.  lùi.stacbe,  récollet  d'Aubusson,  y  ra- 
conle,  à  la  date  du  lo  odobre  KiW  ,  que 
VdijUsn  de  la  Borne  fut  fuicte  bâtir  par  un 
moin",  eliaiiihrier  de  Cliambon,  nommé  frère 
François  de  Viarsac.  On  vient  de  lire  iino 
i'iscrip;ion  mutilée  qui  conUrme  ce  lait.  Il  pa- 
raissait donc  assei  iMobable  quel'inscriptiou 
F.  Fraîiçois  éla  l  allée,  grAci-  h  un  déplace- 
ment, créer  une  personnalité  sans  fonde- 
ment. 

-Vujourd'hui  le  doute  n'est  guère  permis. 
La  prélendue  signature  F.  Françuis  est 
peinte  sur  verre  bleu  comme  rinscriptiou 
tronquée:  Ma  feit  fere...  Viarsae  cliambrier 
de..  ;  les  caractères  gothi(pies  di^s  deux  l'rag- 
inenls  sont  semblables.  Lutin,  j'ai  acquis  la 
certitude  (]ue  le  vitrail  de  la  Borne,  confié 
aux  soins  d'un  vitrier  peu  intelligent,  a  subi, 
il  y  a  six  ans,  un  remaniement  com[ilct.  Le 
nom  de  F.  François  sera  donc  rayé  du  cata- 
logue de  nos  peintres  sur  verre.  Il  est  l  re- 
gretter que  l'auteur  de  ce  vitrail  ne  soit  pas 
connu.  C'est  une  œuvre  des  plus  reinar- 
(piables. 


Ave  M. 


lo2i. 

grâ  (I)  plê  ora  pro  nobis. 


Faile  la  15âi 

J.  n.  S. 
(Iiit'diie.)  —  (Eglise  de  la  Borne.) 

L'inscription  d'un  vitrail  nous  a  donné 
l'occasion  de  faire  connailre  le  l'ersonnage 
auquel  est  du(!  la  remarquable  église  de  la 
Borne.  Ses  armes,  semblables  à  celles  (jue 
porte  le  vitrail,  sont  sculptées  aux  deux  cô- 
tés du  [lorlail  ouvert  sur  le  liane  nord.  On 
lit  à  l'eiilour  l'invocation  tr.inscrile  plus 
-haut.  Ce  portail  ollVe  un  curieux  exemple 
de  polychromie  applitpiée  à  la  sculpture.  Il 
est  en  style  lluiiboyant.  Une  statue  de  la 
Vierge  occu[iuit  le  ïrumeau.  Les  v(jussures 
peinies  en  rouge  ont  reçu  une  décoration 
jaune  liguranl  des  feuilles  frisées  et  des 
jiierreries;  les  dais  sont  verts.  Dans  le  tym- 
pan, le  même  pinceau  a  représenté  ijuaire 
personnages  agenouillés  et  invoqua:U  lu 
sainte  N'ierge,  ligurée  en  relief.  (Test  un  des 
liès-raies  exem|)les  où  la  sculplure  et  la 
lieinlure  concourent  vers  un  but  unique. 

L'iiiscrijilioii  Faite  l'an  lo2'i-,  se  lit  en 
lettres  sculptées  en  relief  sur  un  contre- 
fort, au  nord  de  l'églisr.  Le  vitrail  serait 
donc  antérieur  de  deux  ans  à  l'église  qu'il 
décore. 

L'inscription  J.  IS.  S.  [S.  Johannes  llu- 
ptisla'f].  Cil  Irttres  riilacées,  est  ^(■^ll,  léo  eu 
relief  Mir  une  clef  de  voilte  île  la  clia|ielle 
méridionale. 

(  I  )  Miiiia  ijinlia  plenn. 


74S 


LIM 


Ainsi,  cette  éy,lise  rapproclie  dans  ses  i;is 
criptionstous  les  goures  d'écriture  :  roinain, 
gothique  carré,  Ibrnies  douteuses,  s'y  réu- 
nissent. On  sent(]u'on  est  à  une  de  ces  épo- 
ques incertaines  où  le  passé  lutte  avec  un 
présent  qui  veut  se  transformer,  où  l'art 
cherche  avec  hésitation  une  voie  nouvelle. 

152G. 

Sanclc  Jolianiies. — S;mcla  Maria  ora  pro  nobis 
l'an  mil  ciiui  cent  vingl-six. 

(Iiiédile.)  —  (A  Duriinc.) 
1528. 

Ces  mots  se  lisent  sur  la  cloche  de  la  pa- 
roisse de  Darnac. 

XII  viii  nivnicip 
beg'l)eiief'  sere  pvb 
aniio  c    ciD    D"    xxvni. 

(Limoges.) 

Cette  inscription,  entaillée  sur  un  granit, 
se  lit  au-dessus  d'une  porte  d'un  moulin  à 
j)i\te  de  porcelaine,  près  le  pont  Saint-.Mar- 
lial.  Legros  nous  apprend  que  cette  jiierre 
était  placée,  en  1775,  aux  remparts  de  Limo- 
ges, sur  l'éperon  Saint-Mathieu,  entre  la 
])orte  Montmailler  et  celle  des  Arènes.  Selon 
celte  insci'iplion  assez  intelligible,  les  douze 
consuls  tirent  cet'.e  construction  des  deniers 
publics  {œre  publico),  l'an  du  Seigneur  1328. 
Au  moyen  de  légers  changenients,  M.  Du- 
loux  {'tassai  hist.,  p.  201}  transforme  ces 
rfuelques  mots  en  date  romaine  :  l'an  de 
lUjme  778,  (inno  condilœ  Romœ.  Avis  à  ceux 
qui  copient  mal  à  propos  les  Grecs  et  les 
Romains!  La  postérité  pourra  bien  nier 
leurs  œuvres  et  leur  personnalité,  si  le  cos- 
tume a  une  ohysionomie  trop  antique. 

1330. 

Cesle  clinpellc,  ensoiuble  la  represeiiUilion 
du  sépulchre  et  resurrecliou  NosUe  Seigneur 
Jesiis-Chiisl,  ont  faict  faire  et  édifier 
Maniai  Honianel,  el  Pcyronne  Saleys 
sa  feine,  du  eonseiilemciil  de  messieurs  les 
curés  t  fabricaleurs  de  la  pnt  église, 
Cl  esleu  en  icelle  leurs  sépultures,  oii  ils  ont 
fonilé  une  messe  chacun  jour,  selon  l'office 
d'icclui,  avec  une  collecle  des  Uépassés, 
cl  pour  iceulx,  une  absolution  à  la  fin  de 
cliascune  messe;  et  tous  les  lundis  se  dira 
la  prière  pour  les  fondateurs  d'icelle;  el 
sera  la  dite  messe  sonnée  de  la  plus  grosse 
cloche  de  la  pnl  église,  par  treze  coups  loui 
inconlinens  (pie  matines  seroni  sonnées,  et 
mess's  pbres  Je  communauté  sont  leTi  dire 
lad»  messe  pour  cliascun  jour  lesd^  ireze 
coups  frappés;  et  pour  ce  fcre  lesdiis 
fonilaleurs  ont  donné  chascun  à  lad"^ 
communaulé  renies  el  cens  suffisans,  lant 
en  argent  qu'en  blé,  et  à  la  fabrique  quarante 
soulz  de  rente  annuelle  pour  fere  sonjierlesd. 
treze  coups;  el  mesil.   S--»  de  la  diie  communaulé, 
fabricaleurs,  se  sont  obligés  fere  les  choses  susd." 
comme  apert  par  lettres  sur  ce  reçues  par  maislres 

DiCTIONN.     d'EpiGRv'PHIE.    \. 


b'KPiGRArillE.  L!M  /.iti 

Jehan  Peliol,  el  [larlhéleiny  Texier,  inilaires  royaux 
le  xxu'  jour  de  apvril,  l'an  mil  ciiu)  cens  xxx. 

Ceux  qui  celle  épilaphe  lises,  priez  Dieu 
potu'  les  trépassés. 

(N.vnMD.) 

Dans  la  chapelle  des  Pénitents  gris  de  l'é- 
glise Saint-Michel  des  Lioiis,  se  trouvait  la 
représenlolion  de  Jésus  au  tombeau.  Toutes 
les  figures  ,  grandes  comme  nature  ,  étaient 
en  terre  cuite.  Les  bustes  des  fondateurs 
s'y  voyaient  en  saillie  ,  à  droite  et  à  gauche 
de  l'autel.  Ce  monument  fut  dégradé  ,  quel- 
ques années  avant  la  révoluli(Jn  ,  par  des 
prisonniers  dnnt  les  cachots  étaient  contigus, 
et  qui  se  sauvèrent  par  la  brèche  pratiquée 
par  eux.  Dejmis  cette  époque,  celte  décora- 
tion a  été  entièrement  détruite.  Notre  ins- 
cription est  la  seule  trace  de  la  munilicenco 
des  pieux  époux  Roinanet. 

1531. 
Je  suis  le  vray  arbre  de  vie, 
Ron  à  planter  en  tout  verger: 
Qui  de  mon  fruit  aura  envie, 
Si  en  preigne  sans  nul  dangier. 
Ou  me  fil  planter  et  hauclcr 
L'an  mille  cinq  cens  Irenle  el  ung 
(^e  fut  Hélie  Gallichier 
Qui  duliem'  me  fil  dédier 
Et  parfaire  au  mois  de  juing. 

On  lisait  cette  gracieuse  inscription  sur 
une  croix  qui  était  autrefois  dans  un  pelil 
jardin  de  l'ancien  palais  do  Limoges  ,  con- 
verti [lins  tard  en  prison.  En  1780  ,  celte 
bâtisse  donna  occasion  de  transporter  cette 
croix  près  de  la  porte  occidentale  de  Téglise 
Saint-Michel  des  Lions.  Elle  ne  se  retrouva 
plus.  Hélie  Gallichier  était  consul  à  Limo- 
ges en  1525.  Le  P.  Bonav.  de  Saint-Amable 
relate  plusieurs  actes  auxipiels  il  piit  part 
en  cette  qualité 

^  1Ô3G. 

I  H  S.  M.  Sancie  Andréa,  ora  pro  nobis 
M.  ccccc.  xxxvi. 

(Inédite.)  —  (Legiios.) 
Trois  cloches   des   Carmes  déchaussés    i\ 
Limoges  ])ortaient  cette  date  et   cette  invo- 
cation. Le  monastère  de  ces  religieux   était 
en  effet  consacré  à  ce  saint  apôtre. 

1339. 
Sancte  Maurici  ora  pro  nobis 
Pan  mil  ccccc  xxxix. 

(Inédile.)  —  (A  Moisstinnes.) 

Ces  mots  se  .isent  sur  la  grosse  cloche  de 
Moissannes.  Pour  !a  dérober  au  creuset  ré- 
volutionnaire, les  fidèles  do  cette  église  ,  on 
1790,  eurent  l'idée  de  l'enfouir.  C'est  ainsi 
que  cette  petite  paroisse  a  réussi  à  garder 
deux  grosses  cloches. 

Cinquième  époque.  —  Appendice.  —  Renais- 
sance. 

Désormais  les  inscriptions  ne  seront  plus 
intéressantes  que  par  les  faits  dont  elle  rc- 


747 


LIM 


traceront  le  souvenir.  Noire  inventaire  , 
complet  jusqu'à  cette  date  ,  va  choisir  iiKiiii- 
toiiarit.  Nous  avons  un  recueil  considérable 
(J'inscri|ilioiis  de  la  renaissance.  On  nous 
pardonnera  facileuienl  de  ne  [lublier  <iue 
celles  qui  se  l'ont  reinar(|uer  |>ar  une  rédac- 
tion caractérisliiiue  du  i^oùt  de  cliaquo 
temps  ,  par  rinserlion  d'un  f.iit  intéressatit  , 
ou  iiar  une  l'orme  littéiaire.  l'eul-ètre  trou- 
vera-l-on  ce  recueil  encore  trop  considéra- 
ble. On  sera  indulgent  eu  considération  de 
la  pensée  ([ui  nous  a  inspiré.  Là  revivent 
])our  queltiues  jours  des  hommes  de  bien 
dont  la  cupidité  et  la  haine  ont  violé  la  cen- 
dre et  détruit  les  sépultures.  Ce  travail  est 
une  réparation,  incomplète  sans  (hjute,  mais 
trop  longtemps  attendue.  Le  respect  de  cha- 
que époque  pour  les  aïeux  c>t  la  mesure  <li.' 
la  durée  de  ses  œuvres  dans  l'avenir. 

loU. 

Uy  par  dessous  celle  grand  lame, 
Droit  au  devant  l'auicl  posée, 
(lysl  une  lionoialile  dame, 
Vzalioau  Boyol  est  noninicc. 
Iluiians  passés,  couinie  je  croys, 
Femme  fui  à  François  Du  Boys. 
De  ([ualre  eiifanis  (juVIle  a  conçeu, 
Dieu  au  parlir  à  bien  proveu  (l) 
Car  deux  eu  a  laissé  au  i)L'ie, 
Les  aullres  prinl  connue  la  niérc. 
Six  jours  nioings  de  vingl  cl  un  an 
N"a  esté  qu'au  momie  vivaiil, 
El  a  si  biinnemenl  vescu, 
CouHue  tresious  ont  bien  cougueu 
L"an  mil  cinq  cent/,  (piaranle  ung 
Paya  loden  que  doilil  cliescuu, 
i^l  cincquiesme  de  juillet 
lieposa  en  Dieu  par  bon  elTeel. 
l'ryons  donc  i)our  nous  cl  pour  elle 
Dévolenienl  le  doulx  Jésus 
(Jn'apiés  celle  vye  moilelle 
Soyons  |iai'liei|)ans  lassus 
Amen. 

{Inériiif.)  —  (Lconos.) 
Cette  épitaphe,  gravée  sur  cuivre,  se  lisait 
ilans  l'église  Saint-Pierre    du  Queyroix   de 
Limoges. 

15U. 

Exeniplo  tibi  salis  sim 

quisquis  es; 

si  saiiis  pi':escntlbus 

neclc  liiluia  : 

nains  quidcni  vixi  : 

al  licrclu  niori  pnesliiit, 

ut  plus,    magis    viverem. 


Cy  gcisl  révérend  père  maislre  Jclian 

de  Langliat,  en  son  vivani,  conseiller  cl  nialsirc 

(les  reqncsles  ordinaire  de  l'Iioslel  du   roy  ,  évi'sque 

(I)   Dieu  an  pnilinjc  u  huii   /mikhic 


DICTION.NAIRE  I.IM  748 

de  la  présente  csglisc  de  Limoges,   abbé   des   ab- 

[liayes 
Notre  Dame  de  l'cbral  cl  dcu   ordres  Sainci  An- 

[guslin, 

aussi  des  esclirlicz  de  Pisleanlz  prévolz  de 

Brioudc  cl  seigneur  de  Bonnebaud  qui  aurait  eslé 

anilr.is'iadcnr  pour  leroy,C7.  royaulmes  iie  l'orlugal 

l'duliigne  ,  Ongrye,  Escosse  ,  Angleleire,  envers  la 

[seigneurie 
de  Venize,  Souisse  et  pour  le  dernier,  à  Bummc, 
à  noslre  Saint  Père  le  Pape  Paul  troisième, 
qui  décéda  le  27  juillet  loU. 

(Inédite.) 

Ces  inscriptions  se  lisaient  sur  deux  pla- 
ques de  bronze  placées  dans  la  cathédrale 
de  Limoges,  la  [iremière  à  la  face  antérieure, 
et  la  seconile  au  c(jlé  droit  de  la  statue  lu- 
mulaiie  de  l'évéque  Jean  de  Langheal.  Le 
tombeau,  admiré  de  tous  ceux  qui  aiment 
l'ait,  subsiste  encore ,  à  l'exception  des 
bronzes  qui,  selon  l'usage,  ont  étédilapuié^ 
et  londus  pendant  la  révolution.  11  n'était 
pas.ljcsoin  de  cette  preuve  jiour  nous  rap- 
l>eler  combien  le  bronze  est  peu  monumen- 
tal. Il  tente  Ii0|i  la  cupiilité.  Eti  voyant  ériger 
de  toutes  |iaits  des  statues  de  bionze  à  nos 
grands  honniies,  en  entendant  i)rometlre  so- 
lennellement l'immortalité  à  ces  images  , 
tro|)  souvent  nous  avons  été  tenté  de  sou- 
rire. Les  statues  de  bronze  n'ont  pas  d'ave- 
nir :  qu'on  le  sache  bien.  De  celles  des  vieux 
temps  la  révolution  a  f.iit  des  gros  sous; 
celles  qu'on  érige  de  nos  jours  sont  condam- 
nées d'avance  à  un  usage  plus  vulgaire  en- 
core. 

Cette  digression  nous  a  éloigné  du  tom- 
beau. Coniraii'ement  à  l'oiiiiiiiin  du  savant 
bibliothécaire  d'Angoulème,  M.  E.  Castaigue, 
nous  l'avons  daté  de  loiV,  et  non  de  loVl, 
connue  ledit  la  GaUialluiftinna.  Cette  date 
L'i'ii  y  est  transcrite,  en  écriture  du  tenijis, 
sur  un  petit  cartouche  La  date  précise  de 
cette  œuvre  si  remarquable  est  donc  tixée 
désormais  d'une  manière  positive.    Jean   de 


Langheal  étant  luoit  en  lo'tl  ,  ce  n'était  jias 
Ii0|)  de  trois  ans  pour  jun  taire  cette  sculpture 
si  riche  de  détails.  Sur  la  grille  de  fer  qui 
en\  ironnail  le  tombeau  on  lisait  ces  légendes 
mutilées  ; 

Dital  4-  ervaia  -j-  li 

Au  ciilt'  gnnclie. 

des  -j-   in  +  ci  .  -{■   .  iriu. 

Au  bas. 

mar  .  e  :  :  il  -f  la 

ylii  cdlé  droit. 

ri  -f  laborc  -|-  reddimur. 

La  devise  Hlarccs.til  in  ociu  rirlus  se  lit  en- 
core sur  le  plal'cMid  de  l'altiipie. 

On  eonnait  la  générosité  et  les  bienfaus 
immenses  de  ce  prélat.  C'est  à  lui  (|u'est  dit 
le  jubé  de  la  cathédrale.  11  avait  Icirnié  le 
dessein  d'achevei- cet  éditicc  ;  l'ancien  palais 
é|iiscO(ial  .  démoli  en  HOt),  uvail  été  biUi  i>ar 
lui. 


749  LlM 

L'an  quarante  iiii»  mil  cinq  cens. 
Les  curé  el  prebsires  de  céans. 
Par  commune  distribuiion 
Des  biens  chacun  sa  portion 
Selon  sa  qualité  el  pouvoyr 
Firent  faire,  pour  se  asseoyr, 
Et  vacquer  au  service  divin, 
Ces  sièges  que  voyez  ainsin. 

Celte  inscriplion,  gravée  sur  cuivre,  dans 
le  chœur  de  l'église  Saint-Michel  des  Lioiis, 
rappelait  l'origine  des  stalles   gui    le  déco- 
raient. Cf  Ite  boiserie  lut  détruite    quelques 
années  avant  la  révolution. 
15io. 
Cy  gist  maistre  Jordain  Peiiol  (1) 
Homme  discret  et  bien  dévot  : 
Aussi  Gcrauld  Penot  son  fils, 
Lequel  fonda  par  bon  advis, 
Lne  chapelle,  ou  vicairle, 
A  l'honneur  de  Dieu  et  Nhrre  ; 
Et  pour  ses  parents  trépassés  : 
Il  la  dota  de  biens  asscs  : 
Et  voulsit  céans  estre  servie   , 
El  de  ornements  bien  garnie, 
A  l'aulel  de  la  sainte  croix 
Aussi  ordonna  messes  troys 
Estre  dictes  la  sepmainc 
Avec  l'absolution  plaine 
Par  son  vicaire  ou  commis; 
L'une,  le  lundi  de  mortuis, 
Du  Sainct  Esperit  mercredy, 
Et  de  Marie  le  sabmedy 
La  présenlacion  apparlienl 
A  son  héritier  plus  prochain 
La  coUalion  clinstitucion 
Au  recteur  et  curé  de  céans 
Dictes  lous,  tant  petits  que  granls 
Paier  nostcr  ou  De  profundis, 
Leurs  âmes  soient  en  paradis 
Amen,  1543. 
Cette  épitaphe  se  lisait  sur  une  plaque  de 
cuivre,  à  gauche  en  entrant  sous  le  clocher 
de  Saint-Michel  des  Lions. 
1351. 
Auslriclianus  antea  vocatus  canonicorum 
beneficio  el   liberalitate   iteruni   refusus   e 
auctus  librarum  \'^  ("2)  fundere  mense  juli 
Desiderius  Gaulbiot  me  fecit.  Anno 
Domini  si»  v°  li° 
Te  Deum  laudamus. 

(IiiétUte.)  —  (Legros.) 
Cette  inscription  se  lisait  sur  une  cloche  de 
Saint-Martial,  qu'on  appelait  le  Petiniaud. 
1551. 
Sancte  Marlialis  ora  pro  nobis 
lan  u  ccccc  li. 

(Inédite.)  —  {,1  Jabreilles.) 
(i)  11  faut  peiu-étre  lire  :  Peiiol. 
(2)  Accru  <lc  cinq  cents  livres. 


D'EPlf.UAPIllE.  I-IM  "•'** 

lnscri|itiun  de  la  cloche  de  l'église  parois- 


siale. 

1551. 

Laus  libi  Diïe,  rex  eterne  gloric. 
Scie.  Marcialis,  intercède  pro  nobis. 
Fecerat  ingentcm,  cursum  renovavii  et  auxit 
Nobile  coUegium,  bis  ternis  millihus  addens 
Millia  quinque,  suis  non  parcens  opibus,  ut  par 
Sil,  nec  immerito  nulli  me  cedere  cantu  actum. 
Te  Deum  hiudamus 
Desiderius  Gaulbyot  me  fecit. 
Anno  Dni.  m  ccccc  u»  mense  julii. 

(Inédite.)  —  (Lkgbos.) 
La  grosse  cloche  de    Saint-Martial,  labo- 
rieusement  brisée  en    1790  ,   portait  cette 
inscription.  Nous  apprenons  ainsi  son  poids, 
sa  date  et  le  nom  de  son  auteur. 
156i. 
Mal  sont  les  gens  endoctrinés 
Quât  p  feuie  sont  sernionés. 

Nous  avons  décrit  ailleurs  le  vitrail  re- 
présentant Jeanne  d'Albret  prêchant  le  pro- 
testantisme à  Limoges.  Nous  répétons  que 
nous  ne  saurions  voir  dans  cette  com^>osi 
tion  autre  chose  qu'une  satire  populaire  di- 
rigée contre  la  protectrice  des  huguenots. 
Les  moines  de  Saint-Martial  ne  pouvaient 
songer  à  des  représailles  en  1504-,  puisque 
l'abbaye  était  sécularisée  dès  1535.  Ils  au- 
raient d'ailleurs  su  donner  à  leur  œuvre  une 
proportion  plus  importante,  et  ne  l'auraient 
pas  reléguée  dans  une  cuisine  de  la  rue  Ma- 
nigne,  rue  où  ils  n'avaient  aucune  jiro- 
priété. 

1367. 

A  la  gloire  et  honneur  du  grand  Dieu  immortel 

De  la  Vierge  et  des  saincts  sur  le  marbre  el  autel 

Nouvellement  dressés  ci  dans  celte  chapelle 

Feu  sieur  Pierre  Mauplo  de  Limoges  fidelle, 

En  son  vivant  bourgeois  el  marchand  renommé 

Avec  son  frère  aussi  maître  Pierre  nommé 

Prêtre  à  Dieu  consacré  en  ce  lieu  vénérable, 

Marguerite  Boulhon,  par  dévotion  louable 

Fenmie  dudil  Mauplo  à  perpétuité 

Lue  messe  ont  fondé  tant  pour  l'utilité 

Des  morts  que  des  vivants,  tous  les  jours  à  sixte 

[lieure 
Du  matin  célébrée  humblement  sans  demeure 
Par  un  prêtre  en  son  rang  de  la  comnmnaulé 
Et  allln  d'allirer  l'esprit  à  la  beauté 
Contempler  de  Jésus  la  beauté  supernelle 
La  susdite  Boulhon  pour  mémoire  éternelle 
A  faict  bault  ériger  la  plus  que  glorieuse 
Transfiguration  ;  puis  en  tableau  heureuse, 
Pasques  que  Jésus  fit  donnaiU  son  corps  el  sang 
Aux  vrais  chrétiens  pour  gage  à  jamais  le  laissant. 
Deo  gralias. 

1567. 

(Inédite.)  —  (Legros.) 

La   chapelle   de   la   Transliguration,  dans 

l'église  de  Saint-Pierre  duQiieyroix  à  Liiuo- 

ges,  était  éclairée  par  un  vitrail  répiésentant 


731  LIM 

la  Transli;-'nrnliûn ,  vitrail  ilétruit  en  ISO.'i. 
r.elte  prose  riiuéu  nous  en  l'ait  coniiaîli-ê  la 
.laie  et  les  donateurs.  An  bas  so  vuyaieit  les 
armes  de  Mauplo  :  Mi-parti  de  sable  à  «« 
ui(jkéployé,ct(kgitculesàtroispommesdepin. 

1371. 

Ver  sigmini  cnitis 
(le  inimicis  iioslris 
libéra  nos  Deiis 
iioster,  1571. 

{Incdi(e.)  —  (Legros.) 
Un  triptvque  en  émail,  jilaeé  an-dessus  de 
l'autel  du"^S(';pulere  de  Saint-Marlial,  re|iré- 
sentait  la  crucilixion.  L'inscriiilion  était 
tracée  au  bas,  entre  deux  écussoas.  Le  l're- 
niier  portait  écartelé  an  premier  et  au  tj\ia- 
'.rième  d'azur,  à  la  tour  d'or,  et  au  deux  et 
trois  d'or  l'ascé  de  gueules.  L'autre  éeusson 
ponait  les  armes  des  Limousins.  C'était  donc 
une  œuvre,  sinon  un  don  en  émail  du  pein- 
tre Léonai'd  Limousin. 

loTV. 

Vieil  leo  lie  li'ilni  Jiida  1574. 

{Inédite.)  —  (Lf.crûs.) 
Ce  passage  enii)ruiilé  à  VApocalypse  et 
cette  date  se  lisaient  sur  deux  cloches  de  la 
cathédrale  de  Limoges.  C'est  une  allusion 
Lien  claire  aux  événements  politiques  du 
temits. 

lo-i. 

IJI  voce  Ivbarvm  corrvervut  nivri  Jéricho, 

sic,  me   sonanlc,  conciilit  forlilvdo  deiiioiivii). 

verbvni  Dîii  luaiiel 

Kxpeiisis  Dni.  Sebasli.  de  rAvbcsplno, 

80.  a  S.  Marciale  Lenio.  epi 

el  diîorvui    capiivli  ecclesla; 

coiitlala 

1574. 

Et  verbvm  caro  faciviii  est. 

{inédile.)  —  (Leguos.) 

Les  deux  grosses  cloches  de  la  cathédrale 
de  Limoges  [lortaient  cette  inscri|ilion.  Toute 
celte  belle  sonnerie  datait  donc  de  137.V. 
C'est  répoque  de  la  l'eslaiu  aliuM  iln  clocher 
(Cf.  Hdnav.  de  St-Amabi.ic,  III,  71)0).  La  fou- 
dre en  abattant  la  tlèche,  avait  incendié  la 
charpente  cl  fondu  les  cloches  le  30  juin 
1571. 

1373. 

Jésus  Maria.  Je  l'vs  faicic  le  7  jovr 

de  février  Vil'j.  Saule  Marcialis 

ora  i)ro  iioliis. 

{Iiiédilc.)  —  (l.ix.uos.) 

On  lisait  ces  mots  sur  la  jietite  cloche  do 
Sainl-.Marlial. 

1573. 

Tibi  siili  lU'o  lioiior  cl  j;l(iiia 

Sanclc  Maurici.— Saiiela  Maria  (ua  pio  iioliis. 

MVCl.XXV. 

(Inédite.) 

Ces  mots  sont  inscrits  sur 
de  Moissannes.  On   noiera  l'orllKKUaphe  de 
Ja  date. 


(.1  Muissitniics.) 
a  petite  cloche 


DICTIONNAIRE  I.IM  75î 

1377. 

II.)  est  iiiliuiiié  lecueurde  feu  l;onorablc  boinrac 
Loys  d'Auberoche,  s'  dudicl  lieu,  en  son  vivant 
secrétaire  de  moiih"^  l'admirai  tie  France  lequel 
après  avoir  scrvy  son  niaisUe  beurcnseuieiil 
cl  lidclleiuenl  en  affaires  d'iniporlanre,  tant  au 
pays  de  Piednionl  cl  Sa\oye  que  en  France 
décéda  à  Paris  le  dernier  jour  de  novembre 
1577,  ou  mourant  en  bon  el  fidèle  clircslien 
rcconimaiula  son  ;iii:c  à  Dieu,  son  corps  à  l'église 
de  S.  Séverin,  où  il  repose,  el  son  cœur,  à  sa  chère 
lemine  qu'il  vouliisilny  être  porté,  alfiu  d'e.->lre 
icy  mis  avec  ses  prèdécesseuis,  pour  lesmoniage 
de  l'amilié  «pi'il  i)orloylii  son  p;iys,  à  sa  léninie 
et  aux  siens,  leur  donnant  la  meilleure  pari  de  ce 
qu'il  laissoyl  à  la  terre,  puisqu'ils  esloyenl 
l)rivés  du  reste.  En  mémoyre  de  quoy  Marguerite 
de  Cressae,  vefve  du  ilellûct  a  faicl  lô  ce  tombeau  | 
Requiescat  in  pace. 

{Inédite.)  —  (Legros.) 
On  lisait  ces  mois  dans  la  chapelle  du  ci- 
metière de  Laval-Magnac. 

1581, 

Epiiai)bium  S.  Bosii  prœfecti 
Leniovicin.  eodeni  auiliore 
qui  obiit  16  calcnd.  augusli 
1581  actatis  vero  iS. 
Asia  viator,  cl  cogita  buic  nie;n  similem 

aliquando  fore  condilioncni  liiani. 

honeslo  loco  nalus,  apud  nieos  in  honore 

vixi  prxfeclus  huic  Lemovicensium  provinci» 

cuique  pro  causa;  equiiale  jus  dixi 

paruni  rci  angend^e  cupidus,  |)lurimuni 

honesUe  exislimationis  poscendie  ,  lilteras 

el  lilierarum  sludiosos  seniper  valde 

aniavi.  id  tantuni  le  scire  volobam 

nunc,  abi  in  rem  liiam,  h*c  modo  addas  : 

salve  a'termun  (Sinieo  15osïi)   ([ui  morlalitati 

injniortalitalcni  pr.elullbli. 

Joanna  Dcssenauli  conjux  raris^inia  [)onendum  cu- 

[ravil. 
{Inédite.)  —  (Legros.) 
Celle  éiiilaplie  de  Siniéon  Dubois,  lieute- 
nant général  de  Litiioges,  se  lisait  à  Saint- 
Pierre  du  Queyroix.  Celait  un  savant'juris- 
consulle  ;  il  a"  laissé  une  édition  fort  esti- 
mée et  souvent  réimprimée  des  leltres  do 
Cicéron  (Limoges,  Hugues  Barbon,  1580). 

158-2. 
D.  0   M.  S. 

cl  a.'li^rn;c  meniorix 
C.  V.  Scb.  Albcspinei,  bcn.  épis,  rcgii.  consist. 
consiliarii  qui  diversis  celebeirlmis  logationibus 
pro  CInisli  Fraïu-iseo  llenrico  regib.  in  Cernia- 
ni:i,  llungaria,  llelvclia,  liis  in  Belgio  ad  Marlam 
n'ijinam  el   inqi^'t.  Carohiui  Y.  (luni   qvo    inducias 
peroportunas  anno  m.  d.  lvi  (ferii)  l.elii  itur  obitis, 
Franeisei  II  apud  llispan.  rogem  Philip,  oralor 
fuit,  qoiq"  lot  rer.  usii  prxstanliss.  a  Carolo 


753  LIM  D'EriGUAPlIlE 

IX  (sud  qiio  fiL'il.  cum  IlL'lveliis  icliini  roiio 


LIM 


754 


vavil;)  lletiiico  III  R  R  c!  aiigusia  regû  ma- 
ire sanctioris  consilii  sciialor  lecliis,  in  co, 
supra  XVII  aiiiios,  sumina   lîile,  iiilcgiilalc,  pruileii- 

[lia  in 
laula  vcleris  disciplina  perturbalione  clariiit  et    lot 

[lanlis 
laljoribiis  xl  annos  perfunclus   loi   se  aJ   picia:is 

[sludiuin 
reliquum  viuc  tenipiis  côlulii  sicq    n  sua    diœccssi 

[côiiiorâ 
in  ecciesiœ  sinu   gravissi.  niorbo  octo  dies  afllicta, 

[benc,  bealeq' 
obiil  Julii,  annosalutis  M.  dlxxu  vixilaiin.  lxiii 
me  II.  d.  II  ei  fuii  a  beaio  Mariiale  ocluagesim.  Lem. 

[épis, 
cui  siiccessil  ;  L  V  Joli,  do  Laubepine. 

Anagrammalisiiuis 
Scbaslianus  Aliiespinius 
sahis  beaiis,  in  sua  spe,  bina 
Una  sains  miseris,  spes  bina,  salusque,  bealis, 

Pcr  geminasalas.qui  super  astia  volant. 
Nam  miseris,  quibiis  usqne  nibil,  non  criminis  actum 

Una  tamen  spes  est,  in  bonitatc  Dei. 
Sed  qui  jussa  sui  semper  fecere  magislri, 
Et  stola  pura  quibus,  labe  carens  niluit. 
Illi  per  geminas,  nitunlur  (I)  in  œlliera  peuiias 

Dextra  fides  Cbrisii  la;va  laborque  suus 
Talibus  Albiï-piua   duabus  episcopus    alis. 

Qui  Doniiiumi  expeclans,  prseslitil  (2)  usque  vigil 
Prxcinclus   lumbos  ardente    et  lanqjada  quassans 

Ad  sponsi  Ibalanios,  venit,  in  aslra  Dei. 
R.  P.  mess.  Sebastien  de  TAubespine 
en  son  vivant  évesque  de  Lymoges 
duquel  le  corps  repose  en  l'église  de  S* 
Estienne  de  Bourges,  décéda  en  sa 
ciié  de  Lymoges  le  II  juillet  ji.  d.  lxxxii 
ayant  tenu  ce  siège  xxiii  ans  pour 
lequel  est  célébré  uiig  obiil  en  ceste 
église  led.  jour,  ou  doibvent  assis- 
ter deux  coiisulz  de  la   ville  ,  deux  consulz  de  la  d« 

[ci  lé  de  Lymoges  et 
VI  paouvres  veslus  de  noir 

Son  cœur  gist  icy  et  son  ame  soiet  en  repos  perpé- 

[tuel.  Amen. 
(Iiiédilc.)  —  (Legros.) 

Au  côté  gauche  du  sanctuaire  de  la  cathé- 
drale de  Limoges,  et  fixé  à  un  piher,  était 
un  buste  en  bronze  représentant  un  évoque 
joignant  les  mains  dans  l'attitndedela  prière. 
La  crosse  et  la  mitre  étaient  figurées  aux 
deux  côtés  do  la  tête.  Les  deux  inscriptions 
que  nous  avons  transcritrs  se  lisaient  au- 
dessus,  sur  deux  tables  de  bronze.  Un  des 
prélats  dont  elles  recouimaudent  la  mémoire, 
chargé  de  nombreuses  missions  diplomati- 


(1)  iVi((«)((i(i- selon  Nadauu. 

(2)  Persiitii  selon  Nadaud. 


qiies,  rendit  p!us  de  services  à  FEtal  qu'à 
son  diocèse.  Sa   corres|)ondance  diiilomati- 
quc,  riclie  de  reiisfignements  pi'écii'ux  pour 
riiisloire  (lu  xvr  siècle,  vient  d'être  publiée 
par  ordre  du  gouvernement. 
loS7. 
Cy  devant  et  dessons  ces  trois  tum- 
beniiv  gisent  dame  Magdelaiue  Cliandion 
vcfvc  de  feu  Martial  Sarrazin  l'aisné,  en  son 
vivant  bourgeois  et  marcliand  de  Limoges, 
seigneur  de  la  Garde,  paroisse  de  Saint 
Juilien  en  la  ciié  de  Lymoges,  laquelle  dé- 
céda au  dict  lieu,  le  19  janvier  1.585 
aagée  de  85  ans.  ' 

Jehan  Sarrazin  leur  fils  seigneur  duJict 
lieu  de  la  Garde,  qui  y  décéda  le  xi' 
septembre  Io8() 

Dame  Marie  Sarrazin,  sa  sœur,  femme  de 
Jehan  deJnyac,  marchand  dudit  Lymoges 
et  dame  dudict  lieu  de  la  Garde,  qui 
décéda  le  jour  de  Saincl  François,  le  i' 
octobre  1380. 

lesquels  courant  la  contagion 
ne  pouvant  êire  ensevelis  aux  tombe- 
aux de  leurs  prédécesseurs  en  l'église 
de  Saint  Pierre  du  Queyroix  de  Limoges 
esleurent  en  ce  lieu  leurs  sépultures 
fait  ce  16  mars  1587. 

(Inédite.)  —  (Legros.) 

Voici  un  triste  souvenir  de  la  peste  qui 
désola  Limoges  à  la  fin  du  xvi"  siècle.  Il  se 
lisait  dans  l'église  Sainte-Félicité,  près  du 
pont  Saint-Martial.  Cette  église  du  xui'  siè- 
cle est  aujourd'hui  transformée  en  maison. 
Les  armes  dés  Snrrazins  :  de...  à  un  chevron 
sommé  d'un  croissant  accompagné  de  trois 
marguerites,  1  et  \,  ou  deux  étoiles,  et  d'un 
coq  en  pointe,  se  voyaient  au-dessous  de 
cette  inscription. 

1392. 
L  L    P  C  159-2  1  h  M 

(Inédite.)  —  (Legrus.) 
La  grille  qui  fermait  le  tombeau  de  Tève- 
le-Duc,  dans  une  crypte  de  l'église  de  Saint- 
Martial,  portait  ces  lettres  et  cette  date; 
faut-il  y  reconnaître  les  initiales  de  notre 
Léonard  Limousin? 

1393. 

Cy  gist  noble  personne,  Jehan 
de  Pasquet,  seigneur  de  Savinac,  qui 
décéda  le  i  d'apvril  l'an  1593. 
âgé  de  41  ans.  Priez  Dieu  pour  luy. 

Noble  on  sang,  noble  en  cœur,  noble  en  toute  vertu , 
J'ai  toujours  pour  la  foy  noblement  combattu 
Tu  as  toujours  etté,  mon  Dieu,  mon  espérauce, 
Soii  en  guerre,  ou  en  paix  ;  mais  quand  serai  monté 
Aux  célestes  manoirs,  avec  tout  assurance 
Je  jnnyrais  de  toy  à  toute  clerniié. 


733  I.IM  DICilON.NAHlK 

Nubililas  iiiilii  iiiiilhi  Jedil,  niilii  pluiiiiia  viilu>, 

Oïa  scd  verjc  rc-lligloiiis  aniur. 
M  ira  ris  si  vicia  majjis,  inrraciaie  luiiKiuaiii 

Ccssil,  cl  in  (liiris  mens  iiiilii  lirnia  fiiil  : 
Desiiie  niirari,  spes  el  litliiciu  Chrisuis 
L'iiica,  siii  bcllo  seu  niilii  pacc  luit 
Spes  mca  Dcus. 

(Inédite.)  —  (Nadaid.) 
Voilà  cerlainement  une  di'S  plus  sini]>ies 
ol  des  plus  soi)rcs  épitoplii^s  qu'ait  produites 
In  roiiaissaiico.  Klle  se  lisait  dans  la  cliapello 
du  ch.lteau  de  Savignac-les-Drieux,  j»rès 
il'lixcideuil. 

1597. 


Cy  gisl  (JaLiioysi^lle  lîarLc  Clieiiaïul  dame 

(l'Aiievillii;   laiiuellc  iléccila  le  V>'  jour  du  mois 

de  juillet  l'an  de  grâce  1597.  Priez  Dieu  pour 

elle  cl  pour  sa  postérité. 

Arréle-loi,  passant,  contemple  cet  ouvrage 

Ue  ton  cœur,  o  raisons,  sors  larmes  de  tes  yeux 

l)c  madame  Vcrdier  icy  tu  vois  l'image 

Son  corps  est  icy  bas  :  mais  l'ànie  est  dans  les  cieux. 

Dame  de  grand  vertu  :  femme   dii  sieur  d'Arfevilhe 

De  ce  grand  llirésorier  auteur  de  ce  convenl. 

Sus  donc,  bons  religieux,  priez  Dieu  ipril  ne  veuille 

\vee  elle  en  courroux  entrer  en  jugement 

Invicto  fulmine  crcscai. 

(Inédile.)  —  (Legros.) 

Celte  épitaiiiic  d'une  fondatrice  se  lisait 
dans  la  chapelle  des  Uécollets  de  Saint-Léo- 
nard. Au-dessous  se  voyait  un  blason  jior- 
lant  un  houx  (en  [lalois  nr/"e«(7/i'')-  La  devise 
latine  accompagnait  ces  armes  parlantes. 

1599. 

Piis  .M.  Slephani  Bonin,  Gcnncnsis  cl  in  Lcmovicensi 
curia,  procuiatoris  dignissinii ,  manilius. 

IIiu!  inoiihir  genilor,  Uislrislerquimiue  pcractis, 

lieu  !  moriiiir,  loto,  plebc  dolente,  solo; 
Ut  loto  lacrymaïUe  polopluit  imbribus  rcllier. 

Ciir  ita  lerren;e  dos  cadit  ipse  plaga'.' 
rcmperel   a  mollis  sed  tandem  liiilia    qiicrelis  : 
.Non  cadil  a'iernuin  (jui  super  aslra  mieal. 
Aux  mânes  de  son  même  père. 
Odel 

Si  nnllc  ^oupir^^  cuisants 
PoHvoyenl  la  félonne  Parque 
Ucponsser,  et  de  la  barque 
DcCliairon  nous  rendre  exenl/., 
IJonin,  lu  serois  encore 
Jouissant  de  ce  soleil, 
Tu  doiîrois  de  ton  conseil 
A  mainl  i  liant  qui  l'implore. 
M;ii>  li'N  Irois  soMirs  implai  al.li.^ 
N'onI  pas  un  seul  sentimenl, 
Aiiis  tranchent  ratalement 
l.i:  lil  d.'S  lioimnes  notables. 
Du  leur  roy:inlli'  piofnnde 
Elles  scnlenl  un  dcclin, 


Li.M  -sa 

Peiiccantz  l'avoir  mis  à  lin 

Tu  vis  au  ciel  ei  au  monde. 

Slaluit  proccllam  ejus  in  auriim  et  silueruul  flitclus 

ejiis  (Psul.  CM.) 

(Obiil  2  mai  ao  i^is»;»...;  I!;9;l  aelails  vero  lasiro  (|uiiiia 
decuuu.) 

{Inédile.)  —  (Lecros.) 

Voici  un  ()rocureur  loué  en  style  qui  sent 
Tétudo,  soit  dit  sans  jeu  de  mot.  Kien  n'y 
niamiui'  ,  prose  ol  vers,  français,  grec  et  la- 
tin. Les  fliantz  devaient  étro  heureux  d'ô- 
tre  défendus  par  un  si  savant  liomme.  On 
croirait  lire  une  préface  du  xvi'  siècle.  (>etle 
é|)itaphe  était  incnislée  dans  le  mur  du  clo- 
cher de  Saint-Pierre  du  Queyrois,  à  l'inté- 
rieur de  l'église. 

Seizième  siècle.  —  Date  incertaine. 

Nascendo  morimur  victuri. 

Nil  nisi  consilio. 

Pnepete  pennâ. 
(htédiles.)  —  (Chàleau  du  Mazeau.) 

Le  château  du  Mazcau  (commune  de  Pey- 
iat-r.\nnonier)  est  une  construction  élégante 
des  XV'  et  xvi"  siècles.  Dos  ornements  en 
terre  cuite  en  décorent  une  partie.  Des  ar- 
moiries sculptées  sur  les  cheminées  sont 
accompagnées  des  devises  (pie  nous  avons 
transcrites.  Un  de  ces  écussons  montre  une 
aigle  aux  ailes  éployées.  Un  autre  est  mi- 
parti  ii  dexire  de  trois  fasces.  Une  élégante 
chapelle  du  xv"  siècle,  récemment  détruite, 
portait  sur  la  clef  de  voûte  principale  les 
armes  que  nous  avons  trouvées  près  de  là,  à 
l'abbaye  de  Bonlieu,  enlie  les  mains  d'une 
statue  tiimulaire.  Le  chiiteau  est  la  propriété 
et  la  demeure  de  trois  ou  quatre  familles  do 
laboureurs. 

Seizième  .liècle.  —  Date  incertaine. 

Charles,  seigneur  comte  des  Cars 

Grand  amateur  des  arts 
Fut  le  premier  qui  par  merveille 
Invcnia  ce  beau  marbre  en  son  Roclie-Labeille. 

Cette  jirosc  rimée,  réjiétée  avec  variante 
sur  deux  plaques  de  serpentine,  se  lisait 
dans  le  château,  aujourd'hui  ruiné,  de  la 
Hoche-l'AbeiUe.  Celte  iiiscri|dion  cuntenail 
deux  erreurs  :  par  ses  veines,  par  le  poli 
dont  elle  est  susceptible,  la  serj)eiiliiie  a 
l'apparence  du  marbre  ;  mais  sa  composition 
l'éldij^ne  de  cetl(!  sorte  de  pierres.  Les  car- 
rières de  serpentine  du  Limousin  ont  été 
exploiti^es  par  les  Koniains.  A  l'époque  ro- 
mane, elles  (Mit  doiini'  leurs  produits  aux 
églises  de  Solignac,  du  Dorât,  d'U/erche,  et 
à  vingt  autres  de  la  province  ecclésiastique. 
Tous  ces  monuments  en  conservent  encore 
des  débris 
date. 


dont  la  mise  en  œuvre  a   cette 


Seizième  siècle  (liii). 

(Uil    niois    >il  •  triplex-  a^olle  ' 

implievni* 


757 


I.IM 


Le  cliAtoau  de  Cosle-Mézières  est  une 
reni;irijnnl)lo  construction  civile  du  temps 
d'Henri  IV".  11  est  b;\ti  sur  un  proinontuiie 
dont  un  élang  assez  considérubie  luiij^nr  le 
pied.  Du  cùli'  de  la  terre,  trois  arcadrs  dnn- 
nent  accès  dans  luie  cour  intérieure.  Au- 
dessus  de  l'arcade  du  centre  est  un  niarlirc 
noir  sur  lequel  est  gravée  celle  inscription, 
en  belles  capitales  romaines.  Inscription  et 
clicUeau,  tout  est  éviilcmment  de  la  mémo 
épo'pie.  On  a  tenté  bien  des  fois  d'inter- 
préter ce  texte.  Plusieurs  l'ont  fait  en  trans- 
formant le  mot  asulle  en  ces  deux  mots  : 
a  sole.  C'était  une  erreur.  AsoUe  est  un  nom 
propre.  Quelques-uns  l'inlrerprètenl  ainsi  : 
La  mort,  ô  Asollus,  t'élève  un  triple  tro- 
phée. Ce  serait  une  allusion  aux  trois  ar- 
cades que  surmonte  rinscri|ition.  Le  châ- 
teau aurait  été  élevé  î\  la  suite  d'un  décès. 
Tout  ceci  n'est  pas  concluant  ;  le  champ  des 
conjectures  demeure  ouvert. 

Seizième  siècle.  —  [Date  incertaine.) 
...  Lecla  dvm  vir.... 
Jacqves  da.. 
(Inédile.)  —  {Chàlcaa  de  In  Payriére.) 

Selon  une  tradition  accréditée  dans  ces 
derniers  temps,  quarante  raillions,  ou  qua- 
torze, selon  d'autres  plus  modestes,  auraient 
été  cachés  dans  les  souterrains  du  château 
do  Lapayrière,  au  xiv°  siècle.  Ces  ruines, 
placées  dans  une  position  pittoresque  qui 
domine  le  cours  de  la  Hram,  ont  attiré  notre 
attention.  Nous  n'y  avons  rien  trouvé  d'an- 
térieur au  XVI"  siècle.  11  n'y  a  pas  une  pierre 
qui  accuse  une  époque  moins  moderne.  Ce 
fragment  d'inscription,  gravé  à  l'entour  d'une 
coquille,  donnait  sans  doule  le  nom  de  l'au- 
teur du  château,  Jacques  d'Armagnac  ,  et  sa 
devise.  Les  C  sont  carrés;  c'est  un  exemple 
curieux  de  l'emidoi  de  cette  forme  de  cara- 
ctère. 11  s'expli{pie  ici  par  la  dureté  du  gra- 
nit qui  a  alfrayé  le  ciseau  du  sculpteur. 

Dix-septième  siècle. — IGOO. 

Arrest  extrait  des  registres  de  la  cour  du 
parlement  de  Bourdeaux,  pour  l'aire  eiiireteiiir 
le  seivicequi  se  fait  au  présent  sépulclire,  donné 
requérans  messieurs  les  consuls  et  balles  de  la 
frairie  du  sépulclire,  contre  monsieur  l'abbé  de 
Saint  Martial. 

Entre  monsieur  Léonard  Cluseau  ,  abbé  de 
l'abbaye  de  Saint  Martial  de  Limoges,  appelant 
du  sénéchal  de  Limousin,  ou  son  lieulcnant  au 
siège  dudil  Limoges,  et  autreiuenl,  défendeur 
d'une  part.  Et  Jean  Colin,  Jean  Chamliinaud, 
bourgeois  et  niarcliands  diiilil  Limoges,  bailes 
de  la  présente  année  de  la  conlVérie  du  Sépulcre 
monsieur  Saint  Marti.d  de  la  dite  ville  appelés, 
et  aiUrcmeiU,  demandant  rinlerinemenl  de  cer- 
Uine  l'eqiiéle  et  les  consuls  inicrvenans  audit 
procès,  d'antre.  Louis  de  RanionJ  pour  les 
bayles,  do  Kayard,  pour  M'  Léonard  Cluseau, 
Rivera  pour  les  consuls  de  la  ville  de  Limoges, 
Desaigiii's  inocureiu'  gènéial  du   iiii.  IMt  a  èlè 


D'EriGRAl'lllt;.  I.IM  758 

que  la  cour  a  mis  et  met  l'appel,  et  ce  dont  a 
été  appelle,  au  néant,  el  ayant  égard  à  la  rc- 
quèle  présentée  par  lesdits  consuls  el  bailes  de 
la  ville  de  Limoges  ;  ensemble  à  la  iccpiisiiion 
laile  par  le  procureur  général  du  roi,  ordonm; 
que  désormais,  après  le  temps  expire  de  celui 
qui  est  à  présent  en  charge,  l'abbé  dudil  Li- 
moges élira  une  personne  cctlésiasliiiue  snlli- 
sanle  et  capable,  pour  exercer  la  cliaigc  <on- 
cernant  le  sèpulchre  el  reliques  de  St  Martial,  et 
de  laquelle  personne  ledit  abbé  de  Limoges  de- 
meurera responsable,  et  néanmoins  se  chargera 
par  inveiitaire,  qui  sera  fait  par  le  commissaire, 
qui  sur  ce  sera  député,  appelles  lesdits  consuls 
et  bailes,  desdites  reliques,  et  autres  choses  on 
dépendant,  lesquelles  reliques  il  baillera  par 
morne  moyen  en  garde  à  celui  qu'il  pourvoira 
à  ladite  charge,  le([uel  célébrera  ou  fora  célébrer 
messe  haute  à  l'autel  dudil  S'  Sèpulchre,  avec 
diacre  et  soudiacre  :  savoir,  au  temps  d'été,  ^ 
quatre  heures,  et  au  temps  d'hiver,  à  cinq 
heures  du  malin.  El  fera  mettre  sur  l'autel,  selon 
l'anciemie  coutume  ,  au  lemps  ordonné,  lesdites 
reliques,  et  y  entretiendra  aussi  continuellemenl 
sept  chandelles  de  cire  allumées.  Et  pour  chacun 
défaut  des  choses  susdites,  par  celui  qui  aura 
ladite  charge,  el  administration ,  encourra  la 
peine  d'un  ècu,  portée  par  la  sentence  dudil  sé- 
néchal, qui  sera  levé  sans  délai,  el  employé  pour 
l'enlfelenemenl  dudil  service,  etsubsidiairement 
sera  pris  sur  le  revenu  de  l'abbé,  ou  ne  seroit 
pourvu  par  ledit  abbé,  dans  huitaine  après  \x 
vacation ,  de  personne  idoine  et  capable  pour 
ladite  charge,  en  ce  cas,  permet  auxdits  consuls 
et  bailes,  d'élire  et  nommer  un  prèlre  de  la  ca- 
pacilé  et  suffisance  requise,  pour  faire  ladite 
charge,  qu'ils  représenleronl  i»  l'évoque  diocé- 
sain, poiu-  être  approuvé  par  lui,  el  dont  lesdits 
consuls  el  bailes  répondront,  sans  pour  l'avenir 
tirer  à  conséquence,  et  sans  dépens  de  ladite  ap- 
pellation. 

Fait  à  Bourdeaux,  au  parlement,  le  G  jour  du 
mois  de  juin,  1598.  Signé  de  Poniae.  A  élé  exé- 
cuté le  présent  arrêt,  par  monsieur  de  Joyot, 
conseiller  du  roi,  et  commissaire  par  ladiio  cour 
député,  et  ez  présences  de  messieurs  les  gens  du 
roi,  et  consuls  de  la  présente  ville,  le  "28  fé- 
vrier 1000.  Requérans  les  bailes  de  ladite 
frairie. 

(liiédiie.)  —  (Legroj.) 

L'église  de  l'abbaye  de  Saint->Lutial  était 
formée  de  trois  églises  parallèles  couinni- 
niquanl  ensemble,  de  tiates  diverses,  mais 
fort  anciennes  toutes  trois.  Cette  inscrip- 
tion, gravée  sur  cuivre,  était  |)lacée  à  gau- 
che de  la  porte  de  la  basse  église  nouunée 
Sainl  Pierre  du  Séi)ulcre.  L'ofiice  solennel 
(]ue  consacre  cet  arrêt  a  été  fidèlement  pra- 
tiqué jusqu'en  1790,  époque  de  la  sui)prcs- 
sion  de  l'alibaye. 


753  I.IM  i»iction.naii;l 

1G16. 

L«  III'  jour  lie  mars  1610 
Rébicre  diclc  Mcgrièie,  fomir.o 
(le  M.ir"'  Uoliy  miisiiier  îles 
Tiioiiliiis  (In  jKjiit  Sii  K>.licii- 
iip,  (loccla,  el  fonda  en  l'é- 
glise (le  ciiuiis,  iiiie  messe 
iiialiilinalc,  céléhiée  tous  les 
jours  (l(r  iliinaiiclie  :iii 
f,'iMml  aiilcl  il  diacre  el 
soidsdiatio,  avec  mit;  abso- 
liiiion  |>('iiérale,  sur  son 
lornhi-aii,  au  ciiiiili(!MC 
de  ladicle  (•.«i^liso,  pour  s- 
on  ànie,  el  do  ses  parens 
el  amis.  Retjiiiescal  in  pace 
Amen. 

(Inédke.)  —  (Legros.) 
■    Lo   milieu    ilu    jionl    ^olhique   do  S.iiiit- 


Ktii-'iiiie,  à  Uiiioges,  (!'iait  occupé  |>ar  une 
îDur,  ([u'oii  .'1  (iéiiiolie  vers  181'J.  CY'lait  la 
(iemeui'e  d'un  nieuiiii'i'  dont  les  moulins 
aii|iarlenaifnî  à  la  ville.  La  fondation  l'aile 
par  la  feuinie  d'un  de  ces  meuniers  aux 
(iroils  (le  la  cité  se  lisait,  avant  la  révolu- 
lion  ,  sur  un  cuivre,  dans  l'église  de  Saiut- 
DoMinolet. 

1G17. 
t']nta))he  de  Pieiire    Aldeiieiif, 
cscuier.  Sr  du  Frciiicûur,  visscncclin!  ilc 
la  basse  Marche,  et  capitaine  de  cinquanle 
arquebusiers  à  cheval,  pour  le  service  du  roij 
Passant,  aieslo-loy,  regarde  en  cette  bierie 
Cy  repose  le  corps  du  Francourl  généreux, 
rrancourt  de  qiiy  le  nom  ce  porte  en  mille  lieux 
Soiihs  l'esilat  luinineiix  de  sa  valeur  guoirière 
La  .Marche  le  coinnil,  ou  la  cliargc  sévère 
Il  exerça  longlcinps  d'un  pievost  courageux  : 
Lt  le  prince,  averli  de  ses  gestes  faineu.\, 
Le  votdut  prés  de  soy,  le  jugeant  nécessjiirc. 
Au  CLMiip  de  Monlaubau   il  se  fit  admirer, 
Le  pivunci'  au  coiulial,  lardil  au  rclirei', 
M'ayanl  pour  tout  buliu  ([u'iuie  gloire  iinmorteile. 
Il  moiinit  a  Manhcini,  au  uiariial  ell'niy 
Couibatlaiit  pour  sa  toy,  pour  soiiDJi'ii,  pour  sou  ro) 
lliiireux  celuy  (pii  iiu;url  pnui'  si  jusa'  (pierelle. 
Ad  cumdcm  illuslrissiinuin   viriDii   rcijie  i)i    oliseiiuis 
Chrisli  fide  honoris    amore  plombincrcm    l'runcoun 
liinurc  ininilca  ra;iil  hinc  Iriplex  meriluni  mcnlis 
Qna  porta  dabunl  «»  spécial  cum  Curlo 
farta  conina  trip!c.r  de  cnjus  anima. 
Ileiiuiesiiil  in  puce.   Amen. 

{Ini'dile.)  —  (Nadami.) 

Sur  un  tahleau  d(;  l'église  de  Bidinc  était 
ins(;iil(;  celte  d(juijle  épitaplie.  Les  vois 
iiaM(;,ais  sont  meillcuis  i|ue  ceux  de  la  plu- 
part des  iiiscri|)tii)iis  t'uiK'raires.  OuanI  an 
latin,  nous  iio  cherclierons  |ias  à  l'cxiili- 
(|Ui'r,  apr(!s  ipie  Nadand,  à  ipii  ikhis  devons 
la  lic(nscii|)lion ,  \  a  rcnoiicé.  I!  pouvait  ce- 
pendant s'aidei  (11'  l'ciii^uinl.  Nul  ne  sauiail 


LIM  VO 

nier  son  talent  de  décliillrer  les  vieux  textes. 
Les  armes  d'Auhcrt  se  voysient  sur  ce  la- 

iileau  :(/(■ à  un  chevron  .<iiiiimé  (t'tin  vrois- 

smil  ri  de  deux  étoiles,  un  lion  passcnU    en 
pointe. 

1018. 
Épitaplie 
sur  la  uuirt  do  iiiessire  Girard  de   lîretles, 
baron  dn  (ao^,  deux,   M  iiiiro(dier  eu  partie 
et  du  Broidliac  en  IJourgogne. 
Passant,  il  ne  laut  pas  verser  icy  de  larmes 
M  de  cris  el  de  |)leurs  cesle  tombe  arrouser, 
Moins  le  destin  conimini  de  ce  monde  accuser, 
(iar  la  mort  ne  peul  i  icii  sur  la  gbiirc  des  armes. 
Ce  fjuon  doibl  regreUer,  (pie  la  Heur  des  geiularincs. 
Que  les  plus  courageux  eussent  craint  d'aviser 
Meurtry  traitreusemcnt  vint  icy  reposer 
Pour  servir  de  subjeel  à  ces  funestes  larmes. 
Pourlanl  tous  nos  soupirs  ne  serviionl  de  rien. 
Deux  Irailres  foui  mourir  le  plus  liomnie  de  bien. 
Mais  riionneur  survivra  la  mort,  le  temps  et  l'eage 
Vivant  bien  il  n'a  craint  de  la  mort  les  ciforts  : 
Le  ciel  a  prii  l'esprii,  l.i  terre  tient  sou  corps, 
Le  monde  sa  valeur,  ses  enfants  son  courage. 
Il  décéda  le  un'  juin  m.dcxviii. 

Re(iuie>cat  in  pace. 

(Inédite.)  —  (Lf.gros.) 

Celle  épitaplie  se  lisait  dans  l'éi^lisc  de 
Cieux. 

1G18. 

Milii  vivere  Xjîs  esl  mori  Ivcrvm.  1G18. 

{Inrdile.'\  —  (Bei.lac.) 
Ce  texte,  emprunté  aux  livres  saints,  est 
gravé  au-dessus  du   linteau    d'une  porte  h 
Bdiac. 

1622. 

An.  Do.  M.  Dcxxii.  rcstaurala 
fuit  hx'c  rviiia  ..vranle  (I).  fr.  ant. 
verp.  Iivivs  doinvs. 
{ht'dite.)  —  (KfiHse  Saint-Pierre  d'I' icrche.) 
L'ancieiHie  collégiale  d'Uzerclic  faisait  par- 
lie  du  système  di;  fortilication   de  la  ville. 
Ku  IG20,  le  duc  d'Epernon  s'en  empara  an 
moyen  d'une  mine  ijui  lit  s;niler  la  porto  dn 
t'oit.  L'explosion  éhraida  et  déliuisil  en  par- 
tie un  pilier  de  l'ahside  de  l'égiiso  romane. 
Celle  inscription  ,  gravée  sur  ce  pilier,  nous 
apprmul  la  date  (le  la  reslauralion  do  cette 
partie  do  l'édiiice. 

1G2:}. 

Cuialor  eeclesi.e  erexii  an  1(>*23. 

Si  le  nom  de  Marie  en  ton  cœur  est  grav(- 
Ne  néglige  en  passant  de  me  dire  \\it  Ave. 

Vas  spii  iluale 
Vas  lionorabile 
Vas  Insigne  dcvoiioiiis. 
(  Inédites.)  —  {Chapelle  de   ta    Sainte-  Vienjc  à 
Chàlenii'Ponsnl.) 

(1)  lluranle  ou  intperanle. 


701 


LIM 


Outre  la  grande  et  belle  église  du  prieuré, 
aujourd'hui  église  paroissiale ,  «a  ville  de 
Chàteau-Ponsat  possède  deux  églises  ro- 
manes, fermées  au  cul  le,  et  une  chapelle 
consacrée  à  la  sainte  Vierge,  lieu  d'un  pèle- 
rinage célèbre.  Cet  édifice  est  une  véritable 
église  avec  deux  collatéraux  voûtés  à  la  go- 
thique. Sur  le  j)0rlail  de  la  renaissance  est 
inscrite  la  première  inscription.  La  secomle 
se  lit  sur  laie  porte  latérale.  Les  trois  ver- 
sets des  litanies  se  lisent  sur  les  trois  faces 
d'un  élégant  bénitier  triangulaire  d'une 
forme  très-originale.  Tout,  dans  ce  gracieux 
édifice,  rappelait  donc  la  Vierge,  à  laquelle 
il  est  consacré. 

16-28. 

Jcsiis  -f  Maria 
Veiierabilis  Domimis  Liuloviciis  Marcliandori,  Beiie- 

[vonli  iii 
Gallia,   ex    aiUiqiia    .Marcliandon    laniilia   orlus,  a 

[puero  liiteris 
et  virtuli    incnnibil.  Sacenlos  primuni,  et  prior  de 

[Marsal 
deinde  cailiedralis  ecclesia;  Lemovicensis  caiioiiicus, 

[(leniqiie 
hiijiis  abbali;e   S.  Martini  abbas  inauguratur,  bas- 

[f[iie 
personas  laiita   ciim  lande  siislinet,   ut  non  innne- 

[rito 
gemma  saccrdoliini,  canoiiicoruni  dccus,  alibalum 
iiorma,   virlulisiiiio   aliminus  possit    dici,  pielateiii 

[lani  culit 
quam  qui  maxime,  sux  abijali.e  reformandœ  studio 

[incciisus 
eam   patribus  Fuliensibus  donal,  quorum   babilum 

[suscipiendi 
desiderio  inceiisiis,  imnioritur  (piinto  caleudas  ocio- 

[bris  anno 
millesimo  sexi'cnleiinio  vigesimo  oclavo,  ailalisvero 

[siiœ  sexagesinio 
quarto.  Requiescat  in  pac:e.  .Amen. 

(Inédite.)  —  (Legros.) 

Le  docte  et  pieux  personnage  dont  nous 
publions  l'épitaphe,  désespérant  de  rétablir 
l'abbaye  de  Saint-Martin-lez-Limoges,  dont 
il  avait  été  mis  en  fiossession  en  1598  ,  la 
donna  aux  PP.  Feuillants,  réforme  de  Cî- 
teaux,  en  1019.  La  bulle  de  fondation,  en 
unissant  [dusieurs  bénélices  à  ce  monastère, 
y  adjoignit  le  prieuré  de  Saint-Martin-sur- 
l'Aulize  [Altizin),  an  diocèse  de  la  Ro- 
chelle. L'abbaye  do  Saiut-Martin-lez-Limo- 
ges  conservait  le  tombeau  curieux  appelé 
du  Bon  Mariage.  La  tradition  ap|)renait  que 
les  deux  époux  étaient  de  la  jiaroissc  de 
Saint-Martin-sur-l'Autize. 

1G29. 
1629.  Cette  chapelle  lit  (aire  M.  L.  Covnilhe. 
(Inédite.)  —  (Eglise  de  Saiut-I'icrrc-!c-Bost.) 

Les  XIII',  XV'  et  xm*  siècles  ont  travaillé 
à  l'église  paroissiale  de  Saint-Pieire-le-Rost. 
Deux  chapelles,  pou  profondes,  placées  au 
nord,  gardent  cette  insi;rii)tion  répétée  deux 


DEP1GR.\PHIE.  LIM  762 

fois,  et  prouvent  que  le  xvii'  siècle  y  a  aussi 
donné  son  contingent  de  travaux  et  de  res- 
taurations. 

1631. 
Viro  clarissimo  Gaspardo  Benoit 
quxstori  integerrinio,  assessori  œ(|uissimo 
in  perpctuuni  monumcnlnm. 
Gasparde  clari  clri  sanguinis 
Gasparde  gfntis  prrcsidium  tuai 
Sic  ergo  te  obscurum  tenebit 
Exanimeni  peregrina  lelius 

Non  sic  lionores  nominis  inclytos, 
Non  sic  amores  cordibus  insitos 
Externa  vincel  terra,  vives 
Pectoribus,  Bénédicte,  nostris. 

Passant,  ne  crois  pas  que  Benoisl 
Soit  dans  l'oubli  sous  cette  pierre. 
Que  cehuj  qu'un  chacun  aymoil, 
Ne  vive  plu.',  dessus  la  terre, 
L'oracle  de  noire  barreau 
Le  soleil  de  notre  bureau. 
Non,  non,  il  est  vivant  encore. 
Celui  de  qui,  pas  un  de  nous 
Ne  se  souvient,  qu'il  ne  l'honore, 
Et  qui  vit  dans  le  cœur  de  tous. 

Ponebat  amanlissinia,  conjngi,  coiijux, 
amantissinia  Maria  Benoist,  in 
perpeluum  amoris  monnmenluni. 
Obiit  die  décima  quinta  seplembris,  anno  1631. 
(Inédite.)  —  (Legros.) 

Cet  honorable  personnage  mourut  de  la 
peste,  h  Chàteau-Ponsat,  et  fut  inhumé  dans 
la  chapelle  Saint-Martin  de  la  même  ville. 
1!  avait  fait  son  testament  le  H  septembre 
1631,  en  parlant  au  notaire  par  la  fenêtre, 
pour  écarter  le  péril  de  la  contagion.  Pour- 
quoi une  enflure  très-peu  poétique  gâte- 
t-elle  cet  éloge  d'un  homme  de  bien  ?  Le 
«bureau»  dont  Benoît  fut  «le  soleil»  était  le 
bureau  des  finances. 

1618. 
Agios  0  Tbeos  iscbiros  ailianalos  eleison  imas 
Saricte  Thirse  ora  pro  noltis  Dovm  vt  defemîat 
nos  a  fvlïvre  et  tenpeslalc  (sic)  et  ab  onini    nialo 

[amen 
Ad  maiorem  Dei  lavdem.  M.  L.  Bongran  curé. 
Piere  f.Tl.iy. 
(Inédile.)  —  (Cliâteau-Ponsat.) 

Une  guirlande,  composée  de  fleurs  de  lis 
et  de  trèfles,  des  écussons  héraldiques,  une 
^'iel■ge,  une  croix  ileuronnée,  le  tout  en  assez 
beau  style,  accoiiqiagncnt  cette  inscription 
sur  une  cloche  de  l'église  paroissiale  de 
Chi\teau-Ponsat.  Le  nom  du  fondeur  Pierre 
Lalay  environne  un  écusson  élégamment 
orné. 

1630. 

Passant!  arreste-loy  pour  regarder  ce  lii'u. 
Ce  monument  usé  cbl  dict  :  Bon  Mariage. 
Deux  corps  pleins  de  vertus,  doux  cœurs  unis  en  Dieu, 
Que  la  mort  a  frappés  en  faisan!  son  triage, 


ir,5 


LIM 


uicno.NNAïKi; 


I.IM 


m 


Se  reposent  icy  :  lo  !'oiiioii  lis  iiKilnid, 

C:ilice  les  appelle,  el  Lyiiin^i'  y  prclciid. 

Le  ciel  les  met  irarcoid  :  pas  im  n'esl  escoiiduict. 

La  feiiiine  iiieuit  icy  sans  aller  plus  avant  : 

On  Ini  lait  un  tombeau  de  gran.ienr  coiisliunière, 

Pour  y  serrer  son  corps  :  cependant  son  niary 

Tout  baigné  dans  les  pleurs,  ne  va  poinct  en  arrière, 

Mais  accomplit  son  V(imi  ;  et,  reloiiriianl  gnary 

Ue  SCS  douleurs  de  corps,  le  souvenir  poignant 

De  sa  perte,  revient,  et  lui  cause  la  mort. 

Ce  fui  alors  que  Dieu  se  lit  voir  tout  puissant. 

On  ouvre  le  sépuldirc  :  et  sans  aucun  elTorl, 

L'espouse  se  relire  assez  pour  cpi'il  ail  place  : 

Pour  apprendre  aux  conjoints  a  s'entr'aimer  toujours, 

Alin  qu'ayant  vescu  en  la  divine  grâce, 

Ils  puissent  voir  le  ciel  à  la  fin  de  leurs  jours. 

En   ItloO,   l'égiiso  de   l'abbayo   do    Snint- 
Maitin-!ez-LiiiiOi;('s  fut  en  pui  tic  recDiisliiiile 
par  duiu  tiabriel    de  Saiiit-Josc|)li,  sepliùiiie 
abbé  l'uuiliaiit  de    ce    luonaslère.   Celle  re- 
conslriiclioii    nécessita    la     translation    du 
tombiau  dit  lo  lion  Mariaije.  A  cette  occa- 
sion, cette  inscription  l'iit  coiuposée  par  un 
religieux  de  cette  abbaye 
KiCJG. 
Icy  repose  le  corps  de  feu  uicssire  Honoré  de  la 
Cliassaigric,  seigneur  de  Monijouaiit,  la  Chassai- 
gne,  et  antres  places,  lequel  décéda  dans  celte 
ville  du  Durât,  le  i\x  d'avril,  si.  dclxvi.  aagé 
de  xwin.  ans,  après  avoir  doimé  des  témoigna- 
ges d'une  singulière  piété  envers  Dieu,  el  d'une 
patience  e.vemplaire  dans  sa  longue  maladie,  et 
d'une  cliarilé  parfaite    envers  le  prochain.    H 
laissa  dame  Louise  Poulie  <Im  Cliasti'au  deDoni- 
pierre,  son  espoiise,  (pii  l'a  fait  inhumer  en  l'é- 
glise de  ce  monastère  de  la  Trinité  de  la  inêine 
ville,  oi!i  il  avoit  eslu  sa  s('piillure  et  fondé  un 
service  a  perpétuité.  Elle  a  fait|)oserce  lomheau. 
Passant,  prie  Dieu  pour  le  repos  de  son  âme. 

{Inédile.)  —  (Lkciios.) 
L'nbbayc  de  la  Trinité  du  Dorât,  où  se 
lisait  cette  épitaplie,  est  aujoiinriuii  le  judit 
séminaire.  Nous  soiniues  iieureiixde  rappe- 
ler à  nos  élèves  qu'ils  prient  ciiaijue  jour 
sur  la  cendre  de  nombreux  |ieiso!Hiagcs 
éinineiits  par  leurs  vertus.  Nous  somiiics  les 
liéritiiM's  d'une  maison  religieuse,  et  nous 
ne  répudierons  \  us  cet  iiéritage. 

1072. 
HicjacetreverendusPalcrJoaiuies  Le  Jeune,  sacerdos 
congrégation is   Oiaiorii  Domini  Jcsn,  Poliiiiaci  in 

[comilatii 
linrgundix  natus  ,  pnedicalor  verhi  <li\ini    accrri- 

[iiius  ac 
perpctuuscpiamvisali'igcsimo  lenio  vilx-  annoocidis 
ca|iUis.  Ojjiit   Lemovic.e  in  donio  Oralorii,    in  vico 

|.M.iiiignC 
Bila,  die  XIX  ang.,  anno  mil),  lui wii,  iclietis  deceni 
COiicionu::)   voluininiliiis,    f.iiiKKp.e   sanclitalis   niui 

[mediocri, 
atalis  suie  anno  i  x\\. 


Joauncs  Le  Jeune,  coiigregil.  Oral.  Dom.  Jesii 
prcsl).  virpoliMisopereel  sermone.pauperilius  missus 
cvangeli/are.  01)iil  xiv  k  d.  sepi.  aimo  m  m,  lvxii. 
lelal.  Buai  lxxx. 
Le  célèbre  P.  le  Jeune,  dont  ces  épila- 
piies  modestes  indi(|uai.  nt  la  sépulture, était 
enseveli  dans  l'église;  de  l'Oratoire  de  Limo- 
ges, située  rue  .\Lnnigne.  Cette  ciia|ielie,  rc- 
construile  en  ITtio,  lut  dévorée  par  les  llnni- 
mes  dans  le  grand  iiiciMulie  qui  détruisit  une 
partie  de  la  ville  de  Limoges,  en  17'J0.  (^c 
double  événement  a  l'ait  perdre  la  trace  du 
tombeau  île  cet  liomme  de  bien.  Des  notices 
nombreuses  ont  fuit  connaître  sa  lielle  vie 
et  ses  litres  littéraires.  (<'f.  Labiche,  Vie 
iks  saints  du  Limousin,  I,  28i-.) 

1()"6. 

Parrain  honorable  bon.ine...  Texier  conseiller 

lin  roi  en  son  conseil,  trésorier  et  commissaire 

exlraordiiiaiie  des  guerres  e/  pais  de  Liimisiii 

et  Marclie. 

Marrine   Dame    !  coaariie    Beaure    femme   de 

Claude  Veyrier  marchand.  1G76. 
Chuiilc 
lîelol 

Jésus  — Maria  —Te  Denin  laudamus  :   in  le 

Dniuiiio  speravi   non   coufundar  in  a;ieriiuni. 

Saiiclc  Leonanie  ora  pro  nobis. 

{Inédite.)  —  {Eglise  de  Sainl-Léonarà.) 

Les  descendants  du  parrain  et  de  la  mar- 
raine dont  les  noms  sont  inscrits  sur  une 
cloclie  de  Saint-Léonard  subsistent  encore. 
Cette  inscription  ne  nous  ei)t-elle  pas  fait 
connaître  le  nom  d'un  fondeur,  nous  l'eus- 
sions encore  inscrite  avec  [)!aisir.  C'est  une 
])reuve  de  plus  que  noire  mémoire  ne  nous 
survit  que  par  ses  bienfaits. 

1{;78 
Extrait  des  registres  du  Cunseil  d'Etat. 
Entre  Jean  Echaiipre  el  Jean  .Marrhandon  siii- 
dics  des  maiiliainls  de  la  ville  de  Limoges,  de- 
mandeur d'une  pan;  el  les  consuls  échevins  de 
ladi-'  villi.'  d'aiUre  pari,  veu  au  conseil  d'Elal  du 
roy  et 

Le  roy  en  sou  conseil,  faisant  droit  sur  l'in- 
stance, a  ordonné  el  ordonne  ipie  les  éilils  et 
dcelaralions  de  Sa  M.ijcsté,  des  années  L'itij  et 
15G4  seront  exécutées  selon  leur  forme  el  te- 
neur, el  eu  conséquence  qu'à  l'avenir  les  juges 
et  consuls  de  lad'  ville  de  Lymoges  seront  es- 
leiis  du  corps  desdils  marchands,  à  l'effet  de 
(pioi  les  juges  consuls  sorlans  de  charge  noin- 
inei'onl  ciiiipiante  prud'hommes,  cnire  lesquels 
ils  (•liioiil  lin  ju^e  el  deux  consuls,  ainsi  ipi'il  se 
jnalique  dans  la  ville  île  Paris.  Dépens  compen- 
sés enlre  les  parties.  Fait  au  conseil  d'Iltal  du  roy, 
tenu  à  Paris  le  10  février  IG78.  Signé  Ueviier. 

{Inédite.)  —  (N.vbAUD.) 

Les  consuls  de  Limo.;es  (lU»' w.l  obliment 

du  rni  Cliailes  l\   dispatrnles  jioiir  clmisir 

un, juge  et  deux  cnsulsdes  marcliands,  pour 


765 


LIM 


le  fait  de  la  niarcliandise  :  on  nomme  cette 
iuridiction  la  can  de  la  6oi!rse.  Cet  exercice 
fut  rnmmonr.';  le  5  mai-s,  et  le  lieu  de  justice 
fut  fixé  clans  la   grande  salle  de    a   maison 
consulaire.  Ou  y  voit,  dit  Nadaud,  quantité 
(le  portraits  des  négociants  qui  ont  été  juges, 
et  cette  inscription,  h  un  pdier  du   parquet. 
1680 
D;ins  te  caveau  de  celle  chapelle  gil 
le  corps  de  demoiselle.  .  .  . 
Dans  le  caveau  de  celle  chapelle  git 
le  corps  de  niessirc  Jacques  de 
Langlade  conseiller  du  roy  en  ses 
conseds,  secrélaire  de  son  cabinet 
seigneur  toron  de  ce  lieu  de  Soni- 
niières,  châtelain  de  Bernay,  seigneur  de 
Chaigncr,  S'  Uomain,  Meudon,  S' 
Rieux,  etc.,  qui  hàlil  le  cliâleau  de 
ce  lieu,  y  fonda  un  chapelain,  une  6- 
cole  charitable  dans  ce  bourg,  cl 
une  mission  pour  celle  paroisse  et 
pour  celle  de  S'  Romain  cl  décéda  en 
son  dit  châieau  de  ce  lieu  le  13  no- 
vembre M.  DC.  Lxxx  âgé  de  53  ans 
Priés  Dieu  pour  le  repos  de  son  àine. 
Nous  venons   de  découvrir  tout   récem- 
ment (août  l«ol)  cotte  épitaphe  dans  la  cui- 
sine de  rhùtel  du  Lion-d'Or,  à  Limoges. 

C'est  à  M.  Rédet,  le  savant  arcliiviste  du 
département  de  la  Vienne,  ciue  nous  devons 
la  lestilution  du  nom  de  Langlade. 
168i. 
Tu  es  Pelrus  et  super  hanc  petram  aedificabo 

Ecclesiam  meam. 

Hcec  pelra  sila  esl  jubcnie  Domino  Lascaris 

Durfe  episcop.  Lemov. 

ItiSi- 

(Inédile.)  —  (A  Saint-Pierre- Cliàleau.) 

Avant  la  révolution,  la  ville  d'Aymoutiers 
avait  deux  paroisses.  Par  suite  dune  circon- 
scription en  apparence  bizarre,  la  banlieue 
tout    entière    appartenait    à    l'église  Saint- 
Pierre-Chûteau,  située  hors  de  la  ville  ,  sur 
une  montagne.  La  position  malheureuse  de 
celte  paroisse  la  lit  supprimer  au  rétablisse- 
ment du  culte,  en  1803.  Abandonnée,    elle 
tomba   en  ruines  ;    mais  sa  dostruclioa    lut 
accélérée  par  la  cupidité,  qui  voulut  utiliser 
ses  pierres.  Nous  avons  vu  un  des  curieux 
chai)iteaux  de  son  portail  transformé  en  poids 
de    nurne-broche.   Ses    ruines ,   que    nous 
avons  vues,  accusent  nettement  le  xiii'  siè- 
cle. L'inscription  tracée  sur  une  pierre,  an- 
dessus  de  la   porte  occidentale  ,   tromperait 
donc  grossièrement   ceux   ([ui  lui  assigne- 
raient cette  origine  moderne.  C'est  tout  sim- 
plement un  souvenir  d'une  visite  épiscopale. 
A  l'incommodité  près,  la  position   de   cette 
église,  au  sommet  d'une  montagne  cjui  coiu- 
mancJe  la  ville  d'Aymoutiers  et  la   vallée, 
était  des  plus  remarquables  (1). 

(1)  Le  savant  et  précieux  ouvrage  d  M.  l'ablié 
Texicr  comprend  encore  les  inscriplions  limoiiMiies 
du  xviu'  siècle,  que  nous  rrgrclloMs  do  ne  pouxou- 
(ionner  ici. 


D'EP1G11.\P1UE.  LON  766 

LINCOLN,  au  comté  de  ce  nom.  en  Angle- 
terre. 


Epitaplic  de  lévéqnc  de  Lincoln   Gravcscna, 
mort  en  1279. 

Ego  Ricardus  quoiidam  cpiscopiis  Lincolniensis 
credo  quod  Redcmplor  meus  vivit  et  in  novis- 
sinm  dii^  de  leira  siirreclurus  sum,  et  rursuni 
circumdalior  pelle  mca,  el  in  carne  mea  videbo 
Deum  Salvalorem  meum. 

[Sépulcral  monum.,  I,  60.) 
LITTLE  HORKliSLEY  (comté  d'Essex),  en 
Angleterre. 

Robert Swrjnhonr,  mort  en  1391,  cl  son  fils  Tho- 
mas Smjnbone,  mort  en  1413. 

Icy  gist  Mous.  Robert  Swyidionc,  seigneour  de 

Uorkeslcy-Peiile  qc  monist  le  jour  de  Seinte- 

Feye  l'an  du  grâce  M.  ccc  ipiat  viutz  unzisme  de 

qi  aime  Dieu  eyt  merci.  Amen. 

(Icy)  gist  mous.  Thomas  Swynhone  filz  du  dit 

mous.  Robert  sire  du  Ilamys  mair  de  Burdeux 

capitaigne  de  Fronlak  (Fronsac)  iie  moriist  en 

le  veille  du  seint  Laurence  l'an  du  grâce  m.  cccxv. 

De   lalme   de  qy    Dieu   eyt  piley   el   niercye. 

Amen.  Amen.  „. 

(Sep.  mon.,  l,  lo2.j 

LITTLE  SHEFFORD  'comté  deCambridge), 
en  Angleterre. 

Sire  John  de  Fréville. 
Ici  gisl  sire  Johan  de  Friville 
Ke  fusl  seignouv  de  ceste  ville. 
Vous  ke  par  ici  passet 
Pour  charité  pur  lalme  piel. 

(Sep.  mon.,  1,89.) 
LODI,dans  le  royaume  lombardo-vénitien. 
Dans  la  campagne. 
Div.  FI.  loviano 

lriumph:ilori 
semper  aug.  (I). 

LOMBEZ,  en  Fiance. 

Avant  1300.  —  Ancien  cloître. 
Hic  est  sepuliura  Amadcvi  de  liera  el  Tigborgie 
soroiis  cjus  cl  canonica  (sic). 
IIujus  loci  que  obiit  xiii  kalendas  aprilis.  Re- 
quiescaut  in  pace.  Amen. 

iMém.  de  la  Soc.  archéol.  da  Midi,  t.  IV, 
p.  294.) 
LONDRES,  capitale  de  l'Angleterre. 
Epilhaphcs  delà  vieille  église  de  Saint-Paul. 
ï. 
El  itaplie  de  Thomas  Je  livre,  mort  eii  1 400. 
liic  infra  jacet  corpus  magislri  Thomse  de  Evrc 
legum  docloris  isluis  ecclesie  S<='i  Pauli  .pion- 
dam  decaui  (jui  die  nono  mensis  Octobris  amio 


(r)FAERF.Tr.,p.  08ti.'J2,c.  sch.  valic.  Vute  Gri.t., 
p.  '280.5;  DoNAT.  p.  151.  7;  ZACii\n.  Iiisi.  lapid., 
p.  ô(JS  ;  Cdrdiiml  M\i,p;-.g"  -00. 


767  LON  DICTIONNAIRK 

Pomiiii  niillosiino  qiindringciUcsiino  cl  siii  dcca 
ii;ilus  uiiiio  (lii(),!cciino  diem   suiitii  i  laiisil  ex- 
trcinuiii.  Cwjiis  aiiiiiic  propiliotiir  Dcus.  Amen. 
{Sépulcral  monuments,  H,  i 


LO.N 


793 


Anne  '""^  "''  ^  '  '''^  "'"  "''^'P''''"!''"^  '^^  '"  '".'.'ne 


II. 

Itoger  Braybroke,  évi^que  de  Londres,  mort  eji  1101. 
Orale  pro  anima  Rolicrli  Draybrokf  )|ii(iiidain 
opisiO|)i  islius  ccclosio,  ctijus  corpus  liic  liiiiiti- 
lalur,  (]ui  (diiii  vicesiiiio  sepliiiio  die  mcnsis  Au- 
gusli  aiirio  graii;c  millcsimo  (piadringeriicsimo 
quarlo  ciijiis  anime  et  omnium  d(  rirncloruni  li- 
delium  propilieiur  Dcus.  Auicn.  Amen. 

(Sépulcral  monuments,  II,  15 


CAlé  du  sud. 
.)      Sub  pelra  lala  |  nunc  Anna  jacci  lumulala 
l>um  vixitmundo  i  Uicardo  nupia secundo 
Xri^to  devola  |  liiii  jiec  f.iclis  Ijcne  nota 
l'aiiperiljusprona  |   scmper  sua  rcdderc  dona 
Juigia  scdavit  )  cl  pripguanles  relevavii 
Corpoie  fonnosa  |  vuliu  mitis  speciusa. 

Est. 
Pnelieus  solamen  |  vidiiis,  egris  medicamen  : 
Anno  miilcno  |  lerc.  quarlo  nonageno 
Junii  sepieno  |  niensis  niigravii  amono. 

{Sépulcral  monuments,  I,  16V.) 


III. 

Ilalphde  Kengham. 
Per  versus  palet  lios  Anglornin  (piod  jaccl  liic  llos 
Leguni  qui  liiia  diclavit  vcra  slalula 
Ex  Kengliam  diclns  Hailul|)luis  vir  benediclus. 

{Sejnilcral  monuments,  I,  78.) 

IV. 

Ahbcnje  de  Westminster.  —  Chapelle  du  Confes- 
seur (Coiires.sor'  cluipel). 

Pliilippa,  feinme  d'Edouard  III,  niorle  en  1369. 

Uegina  Pliilippa  coiijun\  Edwardi  jacul  hic 

Itegina  Philippa.  Discc  vivere. 

{Sépulcral  monuments  of  thc  Great-Iiri- 
tuin,  gnincJ  in-folio,  t.  I,  ji.  123.) 

V. 

Edouard  III,  roi  d'Angleterre,  mort  en  1077. 
Hicdecus  Angloruni  flos  rcgum  pncicriiorum 
Forma  fuluroriim,  rex  cicmens,  par  populorum, 
Terlius  Edwardus  rcgni  complens  jubilcum 
Invictus  pardus,  belli  poleiis  Macbabeum, 
Prospère  dum  vixil  regnuiu  pietale  rovivit, 
Annipoleus  rexil,  jam  cœlo  cclice  rex  sil. 

\arianles  :  3'  fers  et  comntcnceDient  du  A'. 
Tcrtius  Edwardus  fama  super  leilicra  notns 

l'ugna  propatria 

{Sépulcral  inonumcnts,  \,  140.) 

VI. 

Ilichard  II,  roi  d'An^lclerre,  mort  on  1393,  et  sa  femme 
Anne,  morte  en  130t. 

(VcTi  léonins  dont  le  icjios  est  maniiu'sitr  le  tombeau.) 

Au  nord. 

Pruilens  elinundus  |  llicanlusjurc  secundus 

PiT  faluin  vietus  |  jacel  liic  submarniore  piclus: 

Veraxsernione  ]  fiiitct  pli'uus  ralione 

Corpore  procerus  |  aniino  prudens  ut  Onierus 

Ecclesie  lavil  (  cleclos  snppeJitavit. 

A  l'ouest. 

Obruii  JieriMicos  |  et  ooruni  stravit  ainicos 

0  I  liMueiis  (diriile  I  tui  dcMiins  iiiit  islo 

\  nli^  |iai)lisle  I  s.ilves  'iirm  prolnlil   isir. 


Vil. 

«alpli  S.  Ihy  moine  de  Wesluiinsler,  docteur  en  Jroil  civil 
cl  canon.  favoM  des  rois  Heur.  IV  et  V,  mon  en  1 120 

Ecce  Uadulphus  Selby  jacel  liic  cœnobita 

Docior  per  mérita  pr.epoicns  lege  perila; 

Legdjus  ornaïus  a  regibus  et  veneralus, 

Ordo  ejusque  status  per  euiii  conciliatus 

M.  c.  quater  x  bis  posl  parlum  Virginis  iste 

Michaclis  festo  tibi  spiravii  boue  Clirisie. 

{Sepulcrat  monuments.,  II,  53.) 

VIII. 

Chapelle  de  Saint-Edmond.  (Saint  EJmuiid's 
cliapel.) 

William  de  Valenre,  comte  de  Pembroke,  tils  de  Hugues 
le  llrun,  comle  rie  Mardi,  cl  d'Isabelle,  \eme  dS  roi 
Jean,  nmit  en  129G. 

Anglia  lola  doles  morilur  quia  regia  proies, 
Qua  flurere  soles,  quem  contiuei  infiuia  moles 
Gullebmus  nomen  insigne  Valeniia  prcbet, 
Celsum  cogiionien  iiam  lalcdari  sibi  debei; 
Qui  valuit  validns  vincens  viriule,  valore, 
El  placnit  placidus,  sensu  murunupie  vigorc, 
Dapsilis  cl  babilis,  innnntus  prxlia  sectans, 
lUilis  ac  Immilis,  dévolus  pra'mia  spectans. 
Millequctrecenlis  cum  quatuor  inde  retentis 
In  maii  mcusc  lame  mors  proprio  fcril  ense. 
Quique  logis  liic  répète  quam  sit  viia  jdeiia  tinmre, 
Me(iuc  lege  se  luorilurum  et  iiescius  hora;. 
0  clemcnsClirisle  celos  iniret  precor  iste, 
Ml  videat  triste  quia  pertulit  omnibus  liisce. 

{Sépulcral  monuments  of  (Jrcat-Britain, 
lom.  I,  j).  7G.) 


IX. 

Hoborl  Waldhy,  arclipvf(iiic  d'Yorek,  mort  en  1397. 
Ilic  fuit  l'xperius  in  cpiovis  jure  Uoberlus 
De  Waldebii  dic[tus  nunc  est  sub  marmore  slrietcis 
Sacie  scripture  iloclnr  fuit  elgenitnrc 
Ingeinms  modieus  cl  ])!eliis  senqier  amicus. 
Presul  Adiirensis  post  ba'c  artli.is  Uuldiuensls, 
lliiir  Cieestrcnsis  tandem |  primas  Eborensis  (.sic) 
Quarlo  Kal.  'unii  niigravil  eursibus  atini 


7<;9  LON  DEPiGRAPlIIE 

Milleni  Icrsepleni.  c  noiiicsqiioqiie  déni. 
Vos  precor  orale  qiioJ  sint  sibi  ilona  bealc 
Cum  sanclis  vila;  requiescal  cl  liie  sine  lile. 

Les   mois  entre  [],  ont  été  suppléés  par 
Weer  et  Dart. 

(Sépulcral  monuments,  1, 156.) 


Eléonoro,  diiclipsse  de  Glouceslor,  veuve  de  Thomas  de 
WooiMocK,  iiiiirledeux  ans  après  lui  (1599). 

Cy  gist  Aliannre  de  Boliuii  eisiie  fille  et  un  des 
lieirs  a  lionurable  seigneur  mous,  llumfiey  de 
Boliun  counie  de  Hereforde,  d'Essex,  et  de  Nor- 
liamlon  (sir),  et  conestaWe  d'Englclere.  El 
femme  a  |i:iissant  et  noble  prince  Tliomas  de 
Wodesioke  lils  a  très  excellent  et  très  puisant 
seignourEilward  rey  d'Englcierre  puis  le  con- 
quesl-tiers  et  duc  de  Gloucestre  counie  d'Essex 
et  de  Buckingliani  et  conestable  d'Engleterre  qe 
inorusl  le  tiers  jour  d'octobre  l'an  du  grâce 
mil  cccLxxxxix  de  qui  alrac  Dieu  face  mcrcy. 
Amen. 

[Sépulcral  monuments,  l,  159.) 

XI. 

Sir  Eeraard  Brocas,  mort  en  1399. 
Hic  jacet  Bernadus  Brocas  niik's.  T.  T.  qiion- 
dani  camare  Anne  regine  .\nglie.  Cujiis  anime 
propitietur  Deus.  Amen. 

{Sépulcral  monuments,  I,  162.) 

XII. 

Chapelle  de  Saint-Benoît. 

SimOQ  Langliau),  arclievêque  de  Caulerburv,    mon  eo 
1376. 

llic  jacet  dominus  Simon  de  Langbain,  qiiomlani 

abbas   biijiis  loci,  Ibcsauraiius  Aiigli;c,  electus 

Lonilon.  episcopus  Eliensis,  cancellariusAnglia;, 

archiepiscopus  Cariluar.,  presliyter  cardinalis  et 

postea  cardinalis  episcopus  Pricnesiin(ensis) 

[Sépulcral  monumcnls,  I,  13V.) 

XIII. 

Chapelle  de  Saint-Biaise. 

Nicolas  Liltlirigloa,  abbé  de  WesUninsler,  mon  eu   1386. 

Epitoplie  tirée  d'un  nummcril  de  la  liibliolièiine  Colto- 
li.i  nue. 

Hacce  domo  aucior  Kieliolans  erat  quoqne  strucior 

El  sibi  lune  celo  sedem  consiruxit  et  edcni. 

In  semel  C  1er  erai  annus  sex  ocluagenus 

Cu.Ti  péril  iste  abbas  divino  llamine  plenus. 

Quinla  dies  sit  ci  requies  in  fine  novcnibris. 

Delur  ei  pietale  Dei  merces  reqniei. 

Amen 

[Sépulcral  monuments,  I,  148. 


LON  77D 

XIV. 

Epilhaphcs  diverses  de  l'éylise. 

Epilaphed'liléonore,  femme  d'Iildouard  I",  morte  en  1290 
et  enterrée  à  Westminster. 

Ici  git  Alianor,  jadis  rcyne  de  Engletere  femme 

al  re  Edewerd  fiz  le  R 

ounlif.    De  lalme  de  li  Deu   pur  sa    pile  eyt 
merci  : 

'Sépulcral  monuments,  I,  04.) 

XV 

Epitaphe  de  Viial,  Irontn-unif'me  abbé  de  Westminster 
(d.'nxième  depuis  la  coi/quèle),  élu  en  1076,  mort  en 
1082. 

A  vita  nomen  qui  iraxil,  morte  vacante, 

Abbas  Vitalis  transiit  hicqiie  jacet. 

XVI. 

Epitaphe  de  Gilbert  Crispin,  abbé  de  'Westminsler  (1184). 
llic  paler  insignis,  genus  altum,  virgo,  senexque, 

Gisleberie,  jaces;  lux,  via  duxque  luis. 
Mitis  eras,  justus,  prudens.fortis,  moderalus. 

Do«lus  qnadrivio,  nec  minus  in  trivio; 
Sic  lamen  ornatus  nece  sexla  luce  Decembris 
Spiramen  cœlo  reddis  et  ossa  solo. 

[Sépulcral  monuments,  1, 29.) 

XVII. 

Epitaphe  de  R.  de  Détliune,  évoque  d'Hereford  (1U8). 
Dominus  Robertus  de  Betun  episcopus  Herefor- 
densis. 
[Sépulcral  monuments,  I,  24.) 

XVIII. 

Epilaplifc  de  Gervais  de  dois.  Dis  mlurel  du  roi  Etienne, 
abbé  de  W'eslniinsier  (  1  lUO;. 

De  regnm  génère  paier  hic  Gei  vasius  ecce 
Monstral  defunctus  mors  rapil  omne  genus. 

'Sépulcral  monuments,  I,  25.) 


XIX. 

Epitaphe  de  Laurent,  abbé  de.  Wi'stmiusler  (1176j. 
Claudilur  hoc  uimulo  vir  quondam  clarusin  orbe, 

Quo  pra^clarus  erat  bic  locus,  est,  et  erit. 
Pro  nieritis  vilx  dédit  illa  laurea  nonien, 
Detur  ei  vil»  laurea  pro  merilis. 

[Sépulcral  monuments,  I,  28.  j 

XX. 

Epitaphe  d'Homez,  le  dernier  abbé  normand  de  Westmin- 
ster, mort  en  1222 

Orlus  ab  Hunieio  Willielmns  hic  venerando 
Pra'fuit  iste  loco,  nnnc  tiiniulatus  hnmo. 

[Sépulcral  monuments,  I,  39.) 


771 


I.O.N 
XX.I. 


Epilaiibc  h  Weslinins^er   (Lmlii  chapel)  de  l'abbé  Ber 
kiug,  mon  eu  l:!4e. 


Ritardiis  Berkyng  jirior  est,  posl  inclylus  abbas; 

lleiirici  rogis  pnulciis  fiiil  illo  miiiiblor. 

Ilujus  erat  |)riiiia  laiis,  iiilula  reluis  opiiiia, 

Alieia  laus  a;que  Tliorp  census,  Ocliam  decimxque, 

Terlia  Morloiie  casliiuu  simili  ralioiic, 

El  régis  (l'iaiia  de  niiiuis  coniinoda  iliarla. 

Cleiiiciilis  festo  imiiido  niigravil  ab  islo 

M.  Doiiiiiii  c  bis  xi.  sexloiiiic  sub  aiiiio. 

Cui  delur  venia  parle  pia  virgo  Maria. 

(Sépulcral  monuments,  I,  V*.) 

XXII. 

EpilspUe  de  l'évêqae  Grosseiesle  (Groslhead),  mon  en 
*^    ^  1254. 

-f  Per  liaciili  foniiam  X 

Prœlaii  distilo  iioniiam. 

Selon  Camuen  (Hcmains,  p.  373),  l'évêquc 

s'étail  fait  cette  épitaphe  lui-niùme: 

Ç\ms  siin  iiosce  (sic)  cu|iis  !  caro  piilrida  iiil  nisi  verinis  : 
Quistiiiis  es  lioc  de  me  libi  sit  (sic)  scire  salis. 
Au  lieu  de  laquelle  on  grava  après  sa  mort 
celle-ci  : 
Kex  dolet,  ac  regmiiii  gemil,  cl  fiel  Anglia  lola, 

l'icbs  plaiigil,  gemilus  iiigeiniiiare  jiival. 
Qiiippe  Grosiliedus,  spéculum  virluiis,  asylum 

Jiisiiiiic,  régis  anchora,  morte  jacel. 
^on  poleril  lamou  ill.;  mori  cui  fama  pérorai, 

Laiis  liMpiitur,  rcilolcl  IVuclus,  abuiulal  lioiior; 
Unile  diilcMs  irislalur  liomo,  caiiil  aiigcliis  uiule, 
UuJe  sereiiaiilur  sidéra,  pallei  luiuius. 

{Sépulcral  monumcnls,  I,  i7,  19.) 

XXIII. 

EpiUpbe  de  CrocVeslav  ou  Ci  cisslov,  abbé  de  Wesiminsler, 
iiiurl  t  II  [loi. 

Jam  Wiiiloiia  (inlis  de  Uiclianio 

Murlis  aiiiaia  dcilil,  al  lociis  l>l('  capil 

{Sepulcnil  iiiununiculs,  l,  52.) 

XXIV. 

Wdliam  Curllinglon,  abbéde  Wesiminsler,  mon  en  1335. 

I-cee  esl  abbalis  Wiilicliiii  Uiiiilia  scialis, 
Qiiem  murs  amovil  cl  Ciirlliiiguiiia  fuvil. 
In  morlis  porlu  se  CInisii  corporc  pavit, 
Hic  expiravil  niiiiidus  conrcssns  ab  oriu. 

{Scputeral  luuuuiiieiils,  1,  93.) 

XXV. 

Epilaphe  du  poëlc  Ciiaucer. 
Qui  fuit  Aiiglorum  vales  1er  maxiimis  oiim 
•jalfrcdus  Cbaucor  condiliir  lioc  liimiilo 
Annum  si  (|u;era,-,  Domiiii  si  iciiipora  morlis 
Etcc  nota;  subsuiil  (pi;e  libi  cinirla  notant. 
2:.  oclobiis  lilltt. 


DU.TIONNAIUE  LO.N  774 

Aniiii.iinin  ie(|nies  mois. 
N.  Brigliani  lius  fecii  mnsarum  iioniinc  sumpius 
IddO. 
{Sépulcral  monuments,  II,  2.) 


XXVI. 

Eglise  du  Temple. 

Les  d'pilhaplies  suivantes  existaient  autre- 
fois, croit-on,  dans  l'église  du  Tcin[)le,  à 
Londres. 

Lpilaphe  de  Guiilannie  de  Tracv,  un  dps  meurtriers  de 
TU.  lieckel,  mon  en  1^^. 

Sire  Guilausme  de  Tracy  [gist  ici 
Diex  (le  ral]nie  eyl  mcrcy. 

{Sépulcral  monuments,  L  39.) 


XXVII. 

Epilaphe  de  Robert  de  Kos,  leinplier,  mon  en  1215. 

llic  requiescil.    H...   Ep quondam  visilalor   ge- 

[iicralis  ordinis 
Milicie  lempli  in  Anglia  el  Fraiicia  cl  in  lialia. 

{Sépulcral  monuments,  l,  41.) 

XXVIII. 

Epitaphe  lUi  comte  de  Pembroke,  mon  le  6  a\rd  Iî31,  el 
enterré  le  |s  des  calendisde  mai  (Il  avril)  de  1j  mOuie 
année,  ii  l'église  du  Temple  (1 1. 

Mililis  istius  morlem  dolel  Anglia  :  ridcl 

Wallia,  vivcnlis  bella  minasqne  liniens. 

{Sépulcral  munuiiteiits,  l,  43.) 

XXIX. 

Epilaiihe  de  William  Marshall ,  comte  de  Pembroke  (1210), 
faite  par  lui-même. 

Snni  qiieni  Satiiriiuni  sibi  scnsil  llibernia,  soleiu 
Anglia,  Mcrcurinm  >îurmaniiia,  Gallia  .Martew. 

St'loii   Camden    {Midx,   307),   il    faudrait 
lire  : 
Miles  cram  Marlis,  Mars  iiinlios  viccrai  armis. 

{Sépulcral  monuments,  I,  38.) 

XXX. 

Jîpitaplies  diverses  (rAnf/lrtrrre  ,  dont  le  site 
n'est  pas  connu. 

880. 

Anno  iloiiiiiiicx   incarn.   Aelfredus    rex    fecil 
liane  Ijlicm  DccCLXxx  regni  sui  vm. 

'Cardinal  Mai,  328,  V-  Camdiîn  Britann., 

p.  i;i7.) 

Alfred  le  Grand  est  inhumé  .î  Winclieslcr, 
mais  celte  inscriiilion  ne  peut  se  rapporter 
h  celle  ville  ipii  existait  déjà  ;  il  est  iirolialile 
loulelois  (jue  rinseriplion  n'indique  qu'une 
réédilication  ou  reconstruction. 


(I)   On   (hiiili'   ijiii'  celle  épitaplic  ail   de  gr 
r>.Tllenicnl  sur  la  tombe  du  comte  ilf  Pcmbroko 


ravee 


773 


LON 
XXXI. 


rpilaplio  de  Ciiniireda,  (ill«'.lu  Ciiillimne  1^.  roiKiuéraul, 
niuile  en  1081,  au  cliàleau  d  Acre,  le  27  mai. 


(rersléviihis  ) 
Siirps,  Guiulreda,  diicimi,  dtciiscvi,  iiobile  germeii, 
IiiUilil  ecclesiis  Anglonim  b;\ls;iiiia  iiiurum  : 

Mar 

.     .    vil  miseris,  fuit  ex  pieiale  Maria. 
Pars  obiil  Maiilie,  siiperesl  pars  m;igiia  Marie. 

0  pic  Pancrali,  lesiis  pielalis  cl  dj  li. 

Te  facit  heredem,  lu  clemeiis  suscipe  matrem. 
Sexia  kaleiidariim  Jiinia  lux  obvia  cariiis 

1  frcgil  alabasiu 

{Sépulcral  monuments.,  1,  p.  7.) 

XXXII. 

Epiiaphe  de  Guillaume  le  Conquérant  sur  un  monunieul 
•  à  lui  élevé  (lar  son  fils  Gudlauiiie  le  Houx  (1089. 

Composée  en  distiqncs  par  Tliomas,  ardiaêque  d' Yorck. 

Qui  rexil  rigides  Norllimaniios,  alque  Brilaniius 

Audacler  vieil,  foriiier  oblinuil, 
El  Cenoniaiinenses  \iriule  coercuil'enses, 

Iniperiiquc  sui  legibus  applicuit; 
Rex  iiiagiius  parva  jacel  bic  Gulielimis  in  iirna  : 

Suflicil  el  niagno  parva  domus  domino. 
Ter  sepleni  gradibus  se  volveral  alque  duobus 

Yirginis  in  gremio  Pliœbus  el  bic  obiil. 

[Sépulcral  monuments,  l,  \).  12.) 

XXXIII. 

Epitapbe  de  J.  Brostroup,  mon  en  1197. 

Hic.  jacel.  reverendissiuins.  in.  Cbrislo.  Paler. 
doniinus.  Jobannos.  Broslro:ip.  Dei.  gralia. 
(juoudain.  arciru'piscopus.  Luiidencnsis.  Suecie. 
primas,  cl.  aposlolice.  sedis.  Icgalus.  vo  (sic). 
decrelornm.  baccalaureus.  tujns.  anima,  rcquie- 
scat.  in.  pace.  qui  obiil  anno  Domini.  m»  c.  v  97 
(sic  po  ir  1497). 

[Sépulcral  monuments,  I,  p.  136.) 

XXXIV. 

Epiiaphe  de  l'archevêque  SlatTurd  (U52). 
Quis  fiiil  enuclees  quem  celas,  saxca  moles? 
Slallbid  sntisles  fuerat  diclusque  Joliannes. 
Qua  sedil  sede,  marmor,  quaiso,  sinui!  ede? 
Pridem  lialliouic,  regni  lolies  cl  indc 
Primas  egrogius.  pro  presule  fuude  prccalus 
Aureolam  grains  buic  ilel  de  \  irgine  iialus. 

Sépulcral  monuments,  II,  275.) 
LONGPOT^JT,  ancienne  abbaye  au  diocèse 
de  Soissons,  en  France. 

Jîpitaphede  Pierre,  chantre  de  Paris. 

I. 

Hic  jacel  Pclriis  Caiilor  Parisiensis  Docior  cc- 
lebcrrimiis,    qui    in   F.piscopum    Tdir.acenscm 


DEPIGllAPIilE.  LOL'  774 

clecUis  vocalioncm  immililcr  deelinaiiit,  el  suis 
;iudiloribus  scienlia;  ac  moriim  iiorma  cxislens 
assuniplo  in  boc  monaslerio  CislcrcieiisiliabiUi, 
vilam  bcalo  fine  compleuii  14.  Kal.  lunij  anno 
1180  corpusque  ejus  cmorluum  mirificuni  ac 
suauissimuni  odorem  exlialanit. 

(Lauuk,  Tlics.  Epituph.,  [).  S'jS.) 


II. 

Eléonore,  comtesse  de  Vermandois. 
Fralri  juncla  soror  Comili  Comitissa  Radulfo 

Nobilis  Elicnor  liic  lumulala  jacel  : 
Qui  cuni  clarucriul  abii  nalalibus  alla 
Vincunl  illi  auieni  nobililaie  genus. 
Sed  quid  bonor,  quid  opes,  quid  gloria  sanguinis 

[alii? 
Ecce  breuis  pariler  lexil  vlrunique  lapis. 
In  spéculum  ,  leclor,  libi  sinl  :  pro  temel  et  ipsis, 
Sors  lua  te  moneal  fundere  vola  precum. 

(Labbe,  p.  503.) 

III. 

Raoul  JI,  comte  de  Vermandois. 
Hic  Radulfe  laces  Comes  inclyle,  Ians((ue  luoruni, 
Te  genus  el  pielas,  le  laudal  gralia  morum. 
Te  Deus  assumai  dccus  alque  corona  i-norum  : 
Hic  erit  elrequies  et  vita  beala  piorum. 

(Labbe,  p.  621.) 
LOUVAIN,  en  Belgique. 
I. 
Eglise  de  Saint-Pierre. 
Epiuplie  du  docteur  lluard-'iapper. 
D.Ruardo  Tapper  ab  Eucbusia,  Tbeologi;c  pro- 
l'cssori  celebcrrimo,  Decano,  Cancellario  :  (juod 
sua  incouiparabili   doctrina,  anctoiilale  liunc 
cboruni  annis  xxiv.   Scliolam  xxxix.    rexeril, 
docueril;  quod  supremus  Fidei  Inquisilor,  pa- 
iriani    scctis  purgare,   salutaribus    doclrinis, 
ciiaiu  libris  ad  lioc  ediiis  coniplere  sludueril  : 
quodCaibolicam  Religionenilueresibus  vexatam 
ad  Tridenlinum  concilium  e  Belgio  primus  euo- 
calus,  conslantcr  defendcril,  (juod  sui  leniporis 
pontilieibus,  Carolo  V.  Cœsaii,  Pliilippo  Ilispa- 
niarum  régi  non    inmierilo   carissimus  fiieril 
mémorise  ergo  posiium.    Obijt  Bruxcll*  anno 
Domini   md.lix.   Martij   ii.   selalis  vero    lxxi. 
Puupcrilius  omnium  bonorum   bcredibus  insli- 
lutis.  Ejus  anima'  pacem  precemur. 

(Labbe,  Thés.  Epit.,  p.  532,  qui  njoule  : 

De  eodem  Tappero  vide  pluru  pug.  253 

Jnscriptionwn  Suuertij.) 

II. 

Epiiaphe  de  Charles  Tempel  (  I  ). 
Carolus  Tempelius  H.  S.  E.  pari  duinvixil  vir- 
tuie  ac  siirpe  vir,  sago  clarus  cl  loga  :  in  aula, 

fl)  r.arnli   Tcmpelii  Epitaphiuin.  —    l.uuumj   ad 


„5  LOU  DICTIONNAIRE 

niililirt,  roi>.  fuit  ac  rcsiiloiidnil  li'inporibus  tiir- 
liiileiilis.  Taiulom  in  olio,  senio,  inorim,  scd 
brevi  dccessii,  vilain  non  ifiliiiuil  sed  niiiiavit. 
Non  morilur  iiui  sic  vivit  ;  non  vixil,  nisi  qui 
sic  morilur. 

III. 

Epilaphcs  diverses. 
Coni-adus  jacet  liic  Goglonius,  aller  F.rasmiis, 

liigciiio,  lingua,  morihus  alquo  slylo, 
Hune  liigete  virum  Graican.Ciiarilcsq;  Lalinx, 

Eldecus  aniissuin  Biislidiana  domiis. 
Ille  scliolaruin  aiixil  pomoria  lala  Lovani, 

Traxit  co  oninigennni  niillia  inulta  viruni. 
Immalura  qnideni  rapiiil  le  l'arta  discrluni, 

Vix  duni  condidcras  inlcgra  liislra  dcceni. 
Priemia  sed  \oluit  Ciiribliis  lil>i  digna  lahorc, 

Kl  loslinalas  rcdderc  delicias. 
(Tuniulus  liic  estai  I.ovanii  ad  D.  Pplri,  oniit  anuo  Sal. 
1553.  aille  diem  8.  Kd.  Feb.) 

(CiROS,  Suppt.  aiiJr  insc.  de  lidle,  p.  3V2.) 

IV. 

rclro  Nannio  Alcniariano  Presbylero, 
el  Canoiiico  Alrcliacensi, 
viro  doelissinio, 
Jiuinaiitorcs  lilctas  in  collegio  Buslldiano 
annos  oelodeciiii  piofesso, 
Sigisniundus   Fridericus    Fuggarus  baro  in  Kircb- 
berg,  et  Viana, 
b.  m.  el  aniico  paierno   meni.  cl  virlulis  ergo 
jussu  pareiilis  pos. 
Vixil  annos  57.  Obiil  153".  12.  Kal.  Aiig. 
Gros,  p.  337.) 
LOUVUES,   lires    Paris,    on    France.    Ce 
bour 
à  c     , 

du  chemin  iJe  Senlis,  et  sur  une  des  grandes 
roules  de  Picardie,  prestjue  tout  à  luit  au 
nord  de  Paris.  Il  est  situé  sur  un  cùleau  en 
penle  douce  vers  le  midi,  et  la  plus  grande 
partie  de  son  terntoiie  est  en  labourages;  il 
y  a  néanmoins  quehiues   vignes   en  tirant 


LLN 


776 


urg,  seul  de  ce  nom  dans  le  royaume,  est 
ciiui   lieues  nord-est    de   Paris,  à  moitié 


vers  Goussainville.  Le  grand  chemin  forjne 
la  principale  vue  de  ce  lieu;  en  sorte  qu'eu 
allant  à  Senlis,  on  trouve  des  maisons  ^ 
droite  comme  à  gauche,  et  même  l'Hùtel- 
Dieu,  dont  l'édilice  peut  avoir  cimi  cents  ans, 
est  à  droite. 

Il  y  a  dans  ce  ijourg  deux  églises  paral- 
lèles, qui  ne  sont  séiiarées  que  par  un  pas- 
sage. La  plus  ancienne  est  celle  de  Saint- 
Hieul.  Un  peu  au-dessus  est  l'église  iiarois- 
siale  de  Saint-Justin,  martyr  du  lieu.  Lllc 
jiaraît  être  d'un  gothique  modcini'  enté  sur 
le  vieil  édilice.  Il  y  a  deux  collatéraux  loit 
larges  ;  mais  le  lout  se  Iciiiiiiie  en  carré,  ou 
en  pignon  vers  rDiicnl,  où  est  la  grande  rue. 
Cet  édilice  est  sans  cloclier,  la  sonnciie  étant 
sur  l'autre  église. 

ihirtiniiiiius  auctorc  Krycio  l'utenno,  vt  lestatiir 
Suueilius.  —  Lauui,,  TIws.  l'.jiil.  p.  'fO,". 


Il  est  vraisemblable  que  l'église  do  Saint- 
Justin  était  dans  le  \V  et  dans  le  xiT  siècle, 
celle  'qu'on  a|ipelle  aujourd'hui  de  Saint- 
llicul;  mais  que  s'élanl  trouvée  tro|)  petite 
|iniir  contenir  les  habitanls,  dont  h;  nombre 
était  augmenté,  on  en  avait  bâti  tout  auprès, 
au  xiir  siècle,  une  aulri;  plus  vaste,  el  qu'en 
abandoiniant  l'ancienne  comme  trop  petite, 
on  y  aura  érigé  un  autel  du  titre  de  Sainl- 
Rieul,  |)our  ne  pas  avoir  deux  églises  de 
Saint-Justin  dans  le  môme  lieu,  puisque 
les  [)lus  anciens  [louillés  de  Paris  sont  d'ac- 
cord avec  les  nouveaux,  pour  ne  marquer 
(ju'un(;  cure  à  Louvres,  laquelle  ils  disent 
^tre  à  la  nomination  du  prieur  de  Saint- 
Martin. 

Voici  une  éiiitaphe  mise  à  Louvres,  par 
les  soins  d'un  nommé  Regnault,  qui  avait 
survécu  h  ses  deux  frères  Claude  et  Jean, 
décédés  en  1617,  l'uii  le  13  mars,  l'autre  le 
31  :  le  premier,  âgé  de  cinquante  huit  ans; 
et  l'autre  de  quaranle-trois. 

Deux  frères  so'nl  gisans  près  de  celle  eseriplurc, 
Qu'en  un  mois  la  mon  a  de  ce  monde  eiiiblc 
Envieuse  que  l'ung  faisoit  croilre  le  lilé, 
L'aulre  alloit  relardant  l'alTreuse  sépulture  • 
L'un  culiivoii  lescbamps, 
L'autre  arlislenienl 
Aux  corps  passionnés  do  mainte  maladie, 
Par  remèdes  exquis  en  prolong!.'oil  la  vie. 
Ou  pcar  le  r.ioias  aulxoiiaulx  doiinoii  soulagement. 
En  mars  fui  de  tous  deulx  en  même  année, 
El  le  cours  de  la  lleur  de  l'âge  terminée. 

Le  portail  de  l'Hôtel-Dieu  paraît  d'une 
construction  du  sur  siècle. 

L'estampe  du  mausolée  de  Barlhélemi 
Trembli'l,  sculpteur  du  roi,  décédé  h  l'Age 
de  soixanle-iin  ans,  et  inlmaié  à  Saint-Eus- 
tache  de  Paris,  nous  apiueiid  (ju'il  était  né  à 
Louvres.  On  y  lit  ces  quatre  vers  : 

Louvre  me  donna  rèlre,  el  Paris  la  fortune; 
J'eus  riionncur  d'èlre  au  Uoi  ;  Sainl-Eiislatbe  a 

[mes  os  : 
Passant,  au  nom  de  Dieu,  si  je  ne  i'imi)oriune, 
Diiranl  ce  mon  sommeil,  priez  pour  mou  repos. 
Ce  mausolée  n'existe  plus,   et  l'estampe 
ne  niaïque  point  l'année  do  sa  mort. 

(IliRTALTCt  Magny,  ûict.  de  Patis  et  des 
environs.) 

LUCiO,  en  Espagne. 

Sur  le  frontispice  de  l'f'ohse  de  Saint-Pierre- 
ad-Vicum. 

-+-  De  donis  Dci  cl  iieali  Peln  âpTi. 

ego  lldcprand  linmilis,  una 

cum  conjuge  mca  Fcrilapa 

hanc  (sif)  orainrium  a  funal  (1). 

Ciiiisiruxil. 

rord)Hid    M  VI,    ji.    U)7;   Mi  hatoiu,    p, 

iS8!S,  1.) 

LCNÉliOL'lUi,  au  royaume  do. Hanovre. 

(1)  Polira  fuudalionc ou   (mutameniis. 


777  Ll'Z  D'EPICRAPIIIE. 

flac  placide  Lut'as  requiescit  Lossius  urna, 

Parle  finis  lernc,  qiia  levis  illc  Cuil. 
Pars  iiieliof  viveiis  cœli  mens  incoiil  arcem 

Inler,  qui  inullos  erudiere,  viros. 
Qui  pubi  dccies  quinos  alque  amplius  annos 

Tradidit  liic  arles  cum  pielale  bonas. 
Edidit  cl  facili  qui  siiiiplicilale  libellos 

Mon  paucos  Cliristi,  Picriduniq;  scliolis. 
Finibus  Ilassiacis  neniorosis  naïus,  et  agris 

Vach'ini,  qua  prscler,  clare  Visurge,  fluis. 
Haîc  ubi  cognoris,  quo  le  via  ducil  cuiueni, 

Lcclor  abi  etfelix,  vive,  valeq;  diu. 
Uno  aDle  obilum  anno  sihi  f.  Obiil  Liiiieburgse  anno  Sal. 
1382.  8  Jul.  aetat.  77. 

(Gros,  Suppl.  aux  épit.  de  Bdle,  p.  375.) 

LUNEGIANO,  ou  Lusa,  ancienne  ville 
maritime  de  TEtrurie,  sur  la  Macra,  en  Tos- 
caoe. 

Faiislinx 
Conslanli  aug. 
piissiiuse  el 
nobilissimai 
C.  Junius  Vilrasius  V.  C. 
augur.  D.  N.  M.  Q.  E. 
D.  D. 
(Cardinal  M.ii,  236,  C;  Fabr.,  p.  58,    n" 
339;  Mur.,  p.  263,  2.) 
C'est  encore,  peut-être  à  la  même  localité 
qu'appartient  riuscription  suivante  que  M.  le 
cardinal  Maiindi([ue  comme  existant,  trouvd's 
à  Nocclii,  dans  le   territoire  de  Lucques  :  In 
villa  Nocchi    agri  Lucensis,  in  purrochialii 
ecdesiœ  columna,  mais,  qui,  pourtant  semble 
appartenir  à  une  ville  du  nom  de  Luna. 
Imp.  Cres.  D.  N 
Valenli  pio 
felici  seniper  aug. 
civil.   Liin. 
M  P. 
Inip.  Cœsœri  (sic)  D. 

Graliano  pio  fel. 
semper  aug.  dive  (sic) 
Yalcnliniani  A. 
civil.  Lunen.  M.  P. 
Imp.  Cœs.  Diiê  Valenliniano 
....semp.  aug. 
divi  Valenlinia(ni  aug.   filio) 
civil.  Lunen. 
M  P. 
[Cardinal  Mai,  268,  2;  Mur.,  1055,  5.) 
LL'ZARCHES,  département   de    Seiue-et- 
Oise,  en  France. 

Quoi(iue  l'église  paroissiale  de  Luzarches 
soit  sous  l'invocation  de  saint  Cùme  et  saint 
Damien  conjointement,  néaniuoins  on  Taii- 
j)elle  plus  communément  du  nom  de  Saint 
Damien,  par  opposition  à  la  collégiale  qu'on 
ai)pelle  Saint-Côme. 

Robert,  architecte,  qui  vivait  sur  la  fin  du 
règne  de  Philippe-Auguste,  et  qui  connnença 
vers  l'an  1220  l'édilice  de  la  cathédrale 
d'Amiens,  l'une  des  plus  belles  du  royaume, 
était  natif  de  Luzarches;  de  même   (jue  Da- 

DicuoNN.  D'Ei'iGRAriiit:.  I. 


LYO 


:73 


vid  de  la  Corbinièro,  prévôt  des  chirurgiens, 
mort  !o20  novembre  1635;  et  le  sieur  Tardif, 
ingénieur,  mort  maréchal  de  camp  des  ar- 
mées du  roi. 

Les  épitaphes  suivantes  se  lisent  dans  la 
collégiale.  L'une  est  celle  d'un  frère  et  d'une 
sœur  qui,  ayant  passé  leurs  jours  ensemble, 
sont  enterrés  dans  le  même  tombeau. 

Du  jour  suprême  où  l'on  succombe, 
Cy  gissent  le  frère  ei  la  sœur. 
Qu'un  même  esprit,  qu'un  même  cœur 
Ont  réunis  sous  cette  tombe. 

L'autre  est  une  épitaphe  acrostiche  de 
Nicolas  le  Camus. 

2e  veu.v  tu  pas  passant,  l'arrêter  en  ce  lieu? 

«-git  sous  ce  tombeau,  Nicolas  le  Camus, 

nonseiller  du  Roi,  Auditeur  des  Comptes. 

offices  exercés  sans  reproches  ni  honte  ; 

r"es  honneurs  qu'il  a  eus  d'être  employé   du  Roi; 

^ses  commissions  en  peuvent  faire  foi. 

c/îcs  jours  ont  été  longs,  sa  fin  a  été  bonne. 

c-a  fin  nous  fait  revivre  et  nos  œuvres  couronne. 

Klant  sur  ses  vieux  ans  ennuyé  du  travail, 

Montent  s'est  retiré  au  lieu  de  Berlinval, 

>fin  d'y  respirer  le  reste  de  sa  vie, 

gourant  à  tous  honneurs  aussi-bien  qu'à  l'envie; 

ceux-lu  plus  en  s(.'avoir ?  Il  est  mort  en  ce  lieu, 

ij-j  oigne  de  ses  amis,  el  assiste  de  Dieu. 

{Fréro\,  .4m!..  Un.  1738,  toin.  I,  p.  200  ; 

Hlrtaut  et  Magny.  Dict.  de  Paris  et 

des  environs.) 

LYON,  en  France  (1). 

Ancienne  inscription  dans  l'église  construite 
par  l'écéque  Paticns. 

L 

Quisquis  pontificis  palrisque  nostri 
Collaudas  Patientis  hic  laliorem, 
Voti  compote  supplicatione 
Concessum  experiere  quod  rogabis. 
yEdes  celsa  nilet,  nec  in  sinistrum 
Aut  dextruni  trabilur;  sed  arce  frontis 
Ortum  prospicit  œquinoclialem. 
Inius  lux  micat,  atque  braclealum 
Sol  sic  soUicitatur  ad  lacunar, 
Fulvo  ut  concolor  erret  in  métallo. 
Dislinclunl  varie  nilore  nuunior, 
Percurrit  cameram,  solum,  feneslras, 
Ac  sub  versicoloribus  figuris 
Vernans  herbida  crusta  sapphiralos 
Fleclit  perprasinuni  vilruni  lapillos. 
Ruic  est  porlicus  applicala  triplex 
Fulmenlis  Aquitanicis  siipcrba  : 
Ad  cujus  spécimen  remoliora 
Claudunt  alria  porlicus  secundx  : 

(1)  M.  do  Boissieu  a  cnnimencéla  publication  d'un 
savant  el  niagiiificiue  Rccteil  des  inscriplioiis  nn- 
cicnnes  de  Lyun,  ouvrage  déjà  couronné  par  l'Aca- 
démie des  inscriplious  el  belîes-lellres.  Les  iiiscrip- 
lions  cluéliennes  de  Lyon  qui  doivent  être  comprises 
dans  le  recueil  de  il.  de  Boissieu,  n'ont  pas  encore 
paru. 

25 


;;;)  i.YO  Dir.TlONNAlHE 

El  campum  médium  procul  locaïas 
Vcslis  sa\i'a  sylva  per  colimiiias 
Iliiic  aggcr  sonal,  liiiic  Arar  ivsuUat. 
Iliiicsese  pedes  alquc  oipics  rciliKiii, 
Slridenliim  et  modcialor  essedoriim  : 
Ciirvoinm  liiiic  chorus  lickiariorum, 
Il('spi)iisaiilibii5  alléluia  ripis, 
Ad  Cliriblum  levai  aMini('UHi  ci'louina. 
Sic  sic  psallilc  iiaula,  vi'l  vialor  ■ 
Namquc  isle  esl  lucus  omnihiis  petendus, 
Oinucs  (juo  via  ducil  ad  salulcin. 
[CanliiKil  JIai,  p.  8V;  biuMo.vD,  0pp.,  I, 
50G.) 

IL 

Dans  l'abside  de  Snint-Just. 
r.lirisii  sancla  douuis,  pia'polkiis  aula  jirioi-uiii, 
Ilospila  sancloruui,  virtulum  sediila  maler, 
Ihtc  esl  (piaiii  ceiiiis,  seniper  ubi  lilc  precaïui 
Gralia  lar^a  palet  por  lot  cuinulala  pationos, 
Ouospiopiiis  litulis  distiiiguit  gliiria  coiisors: 
Couvexo  varia  rutilant  iu  sydera  cœlo. 

(Cardinal  Mai,  133,  3;  Martex.  ,  Thcs. 
nov.  Anecd.,  t.  \,  p.  618;  cf.  p.  590.) 

III. 

Sur  le  fronton  de  l'église  de  Saint-Roman. 
Templi  faclores  fueraiil  Fredaidiis  et  iixor 
Rlarluris  egregii  o.uod  constat  lioiiore  Uomaiii 
Ulius  ut  PU.  bcqucantur  sedc  pcreune.... 

{Cardinal  Mai,  p.  149  ,  t.  Il;  Ciampim  , 
lab.  .V7,  p.  1V9;  SnvERAN.  Hisl.,  \^.  (i8l); 
Panvin.,  De  Vir.  ill.  E.,  p.  2o8;  Gai.- 
i.F.TTi,  t.  1,  p.  'iO;  Bauonius,  t.  Xlll, 
11.  008.) 

IV. 

Eglise  Saint-Etienne. 

On  conservait  autrefois  dans  cette  église 
un  riclie  manteau  «ni  vêlement  d'autel,  donné 
h  l'arclirvèipic  Ueniy,  au  }\'  sii^'cle,  par  la 
comtesse  IJi'rtlie  ,  femme  du  célèbre  Géiard 
de  Uoussillon,  comte  de  Provence.  Au  milieu 
était  iiijuré  i'ai^iieau,  entre  les  lettres  A  et  a. 
Aulour  esl  l'inscription. 

Agne  Dei  niundi  qui  crimina  dira  lulisli. 

Tu  iKistri  miseraiis  cunttns  absolve,  reaius. 
A  droite. 

Hic  panis  vivus  cœleslisque  esca  paralur. 

A  g;iuilie 
Fl  (  ruor  ille  sacer  (pii  Xl'l  c.v  canic  cucurrlt. 

En  long. 
Siiaral  perpcluain  prn  lai  lo  Bcrla  coronam, 
Ilxc  cujus  studio  p.illa  hoc  elTulgural  aiiro. 

Aux  extréniilés. 
Rcmigius  pr.Tsul  Clirislo  per  saccula  vival. 

(Cardinal  Mai,  -205,  'i-;  Maiull.  ,  .l/i». 
liiuid.,  t.  Jll,  p.  13.J.) 


LYO 


V. 


7S0 


Inscription  de  l'année  'ii7,  dérouverte  à  Lyon 
ffu  1800,  dans  la  rue  des  Farges. 
Jacet  Décora 
Mercuriiia  qua; 
vixit  annos  \x 
oviii  \m.  V:i\.  mai 
as  vigelia  Pasce 
Calissio  vc.  cens. 
Trudnclion, 
Ci  git  Décora  Morcurina,  (pii  a  vécu  vingt  an- 
nées; elle  mourut  le  xni  avant  les  calendes  de 
mai,  la  veille  de  Pâques,  sous  le  consulat  du 
darissiiiie  Calissius. 

Dans  un  mémoire  communiqué  à  l'Acadé- 
mie des  Inscrijitions,  M.  Miini;ez  éial)lit(pie 
la  date  de  la  mort  de  Mercurina  est  le  19 
avril  de  l'an  VV". 

(Académie  des  Inscrip.,  Aléiii.,  nouvelle 
série,  t.  I,  p.  '218.) 

VI. 

En  193. 

(Cabinet  de  M.  Oilibért.) 
In  Iioe  lumnlo  reqnieseit  bone  niemnria'  Ursus 
(l\ii   vixit   in    pace  annis    xv.    Obiet  il.    nouas 
martias,  PC.  Anaslasii  et  Kufi  virorum   cla- 
rissimorum. 

On  remarcpie  hone  pour  bonœ  et  obiet 
poin-  obiit.  Les  sigles  PC.  .sii;nifienl  post 
consulalum.  Mdlin  [Voyage  dans  le  Midi) 
ra|)porte  cetir  insrriplion  à  Tan  'i8j.  Cepen- 
dant le  cnnsulal  dWnaslasc  et  de  Hufiis  cor- 
lesponil  h  l'an  kOl,  et  l'année  post  consula- 
lum ildil  être  1!).'!. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi.  t.  II. 
p.  179.) 

VII. 

Ancien  courent  des  Genoréfai7is. 
(Du  cinquième  siècle.) 
In  lioc  tnmulo  reqnieseit  bonae  niemoriac  Rnnia- 
nusprcsbiler  qui  vixit  in  pacc  aunisLxm.  Obiil 
nonum  kalcndas  Febrarias. 
On  remarque  Febrarias  pour  Februarias. 
(Mém.  (le  la  Soc.  archéol.  du  3Iidi,  t.  II, 
p.  180.) 

VIII. 

153  ou  52V.  —  Eglise  des  Dominicains. 
In  hoc  tomolo  requioseit  bonae  menioriae  Scurpi- 
linsa    religiosa    (pia-.    vixit  plus    minus    annos 
xxxwm.  Ohiit  in  pace.  prid.  kal.  sept.  Opiliono. 

(.M\i-i-i:i    t't   Cuoiui.ii  ;   Mém.   drIaSoc. 
archéol.  du  Midi,  I.  Il,  p.  180  ) 


781  LYO  D'EPIGRAPIIIE. 

IX. 

806.  —  Eglise  Saint-Michel. 

Sceptrorum  columen,  lerrae  decus,  et  jubar  orbis 

Hoc  ailiis  liiimilo  vult  Caralena  tegi 
Qiio  fainulaiii  lu,  Clirisie,  Uiam  rerumque  potenlem 

De  inuiidi  regiiis  ad  lua  régna  vocas. 

Occiibiiit  loelo  jejiiiiia  sobria  vultu 

beereleque  dedil  regia  iiieiiibia  ciuci, 
i'rincipis  excelsi  curas  parlila  marin, 

.\djunclo  rexil  culmina  coiisilio. 
Pi-teclaram  sobolem  dulcesque  gavisa  nopotes 

Ad  veram  dodos  solliciiare  fidein 

Non  sprevit  sacrum  post  diadema  jngum. 
Condiditlioc  tenipliim  pra;sens,  quod  personat  orbe, 

Angelicisqiie  dédit  liniina  celsa  clioris. 
Laxatiira  reos  régi  quœ  soepe  ftrebat 

H  is  olTerre  preces  nunc  lilii,  Cbristc,  potest. 
Qiiam  cil  m  posi  decimiim  rapuil  mors  invida  liis- 

Accepit  melior  lune  sine  fine  dies.  [trum. 

Janiqne  bis  oclona  septenibrem  luce  movcbat 

Konien  .MessaLe  consulis  annus  agens. 

E|iita|ihe  de  la  reine  Caralène,  née  vers 
456,  épouse  du  roi  Gauderic  et  iiiène  de  Gon- 
(k'baut,  roi  de  Bourgogne,  aïeule  de  Cloliide, 
fit  construire,  à  Lyon,  l'église  Saint-Michel, 
et  un  monaslère  de  religieuses,  oîi  elle  se 
retira  et  prit  le  voile.  Elle  fut  enterrée  dans 
l'église  qu'elle  avait  fondée.  Le  consulat  de 
Messala  répond  à  l'année  506.  Celte  manière 
de  dater  fui  encore  longtemps  en  usage  h 
Lyon  ,  bien  que  les  Romains  n'y  eussent 
conservé  aucun  pouvoir  depuis  près  d'un 
siècle. 

{Duchesse,  Historiens  de  France;  Mém. 
de  la  Soc.  arch.  du  Midi,  t.  11,  p.  193.) 


IfYO 


m 


X. 

626.  —  A  Sainl-Irc'née. 

Epylapliium  hune  qui  intuis  lectur  bone  recorda- 
cionis  Agapi  neguciaioris  membria  quiescuiit 
iiam  fuit  islc  siacio  miseris  et  porlus  egiiiis 
omnebs  aplus  fuit,  prœeipue  loca  scoruni  ad- 
sedue  el  elemosinani  el  oracionem  sluduil,vixii 
in  pace  annos  lxxxv  ob.  vni  kal.  aprilis  l\i  P. 
C.  Juslini  indict.  quarta. 

(Maffei.) 
La  date  de  l'épitapbe  est  extraordinaire, 
parce  que  l'on  n'y  tient  pas  com[)te  des  em- 
pereurs qui  ont  succédé  à  Justin,  qui  {)rit  le 
titre  de  consul  en  566. 

[Mém.  de  la  Soc.  arche'ol.  du  Midi,  t.  Il, 
p.  202.) 

XL 

1109.  —  Eglise  Saint-Michel. 

ÎIoc  exslat  tnmulo,  lector,  qui  conditus  oro 
Islic  fige  gradiini  ut  propius  propriiini 


Komine  Golbran^  (us)   dû(m)   vix(iti  iïï;(m)pe  vo- 

lure  sacerdolii  funct(us)  el  ipse  fuit.       [luuû/s) 
Uic  Michaelis  opus  sancti  sub  honore  locandû(ui) 

Ecelesise  fecil  huniile  seu  poluil. 
Millentis  fuerat  qui  eëTit(nm)  denique  nonus 

Aniius  qno  Domini celsa  petit 

Ergo  finide  p(re)cëim)  quia  cernis  egere  fidelem 

L't  libi  gaudebis cura  fueris. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III. 
p.  92.) 

XII. 

1250.— 5Mr  une  des  tours,  à  l'entrée  du  pont. 

Ave,  Maria,  gratia  plena,  Dominus  tecum. 
Virlutnm  capa,  viiiornm  franiea  papa  (1), 
Progenie  magnus  (2),  férus  ul  leo,  mitis  ul  agnus, 
Innocuus  vere  dictus  de  noile  nocere, 
Possel  ut  hic  fieri  pons,  sumpius  fecil  lia!>eri 
Pontem  pelrarum  conslruxil  potis  aMimariiin. 
Ul  plebis  nenio  partem  poriaret  ntrauique, 
Tanio  ponlifici  quisqiiis  benediierit  isti, 
Aesque  libi  cariim  dabit,  ut  pons  crescat  aquariim, 
Inleger  annuel  ei,  quadragenaque  siljubilaei  (j). 
Siimnii  ponlificis,  opus  est  pons  nobdis  islc  : 
Islius  artificis  tibi  grala  sil,  actio,  Clirisie. 
Qiianto  iiomen  ei  privatio  dat  nocunienli 
Qui  pro  laude  Dei  facit  ha?c  manifesta  videri 
Dominus  Innocentius    papa 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  111, 
p.  227.) 


XIII. 

1274.  —  Eglise  de  Saint-Bonaventure. 

Bona   sua 

semper  ventura  credidii 

Bonavenlura  duni  vixii. 

Praisenlia  ubi  vidil, 
Mulavit  nonien  cuni  viia 
Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  232. 

XIV. 

1429.  —  Eglise  de  Saint-Laurent. 
EpHaphe  de  J.  Gersoa. 
Sursum  corda 
Magnum  parva  tencl  virlutibus  urna  Joannem 
Priecelsum  meritis  Joannem  (sic)  cognominedicluni, 
Parisiis  sacrse  professor  iheologiaî 
Claruit  Ecclesise  qui  cancellarius.  Anno 
Mil'eno  Domini  centuni  quater  aique  viceno 
Nono,  hue  petit  superosjulii  duodena. 

Pœnilemini  el  crédite  Evangelio  (i). 

(1^  Innocent  IV  fil  à  Lyon  un  séjour  de  six  ans  el 
y  facilita  la  conslruclion  du  pont. 

(2)  11  descendait  des  Fiesque. 

(5)  Indulgence  d'une  année  à  ceux  qui  çontribue- 
raieiii  aux  frais  de  la  conslruclion  du  pont. 

(i)  Paroles  qu'il  avait  couluine  de  répéter  dans 
tous  ses  sermons. 


785 


MAI 


Jean  Gersoii  l'ut  (lépuli''  h  l'Universitù  de 
Paris  ot  ambassndeurdu  ruidi;  France  au  con- 
fiJe  de  Conslaiice.  A\,iiit  eu  le  courage  do 
réfuter  le  docleur  J.l'etit,  auteur  de  l'apO' 


logie  du  meurtre  du  duc   d"Orléans  ,    par 


niCTIONNAIUE  MAL  7  81 

Jean-sans-Peur,  il  lut  olili;^é  de  se  retirer  '^ 
Lyon,  oiî  il  mourut  en  142  ». 

(Mém.  de  In  Soc.  archéol.  du  Midi,  l,  IIÎ, 

I).  27o.j 


m 


MAGUELONNE,  département  de  l'Hérault, 
en  France. 

I. 

1081. 

Hic  j;iccl  AriiaUhis  scilis  palcr  Inijus  cl  aullior 

Aniiis  Irigeiila  prœiliuis  ollicio 
\^\l\  poslqu.iin   lliero.siilyriiain  dévolus  adivit 

lit  redil  iii  villa  lerlur  obisse  nova. 
Prolinus  liic  jiiliai  Iranslaliis  quario  kalendas 

Iji  fi)rii)iis  (lausUi  siili  foriliiis  siliisesl 
ISocle  vero  liii'c  ïnonilus  pr.usul  pracsl  Golhofre- 

Isluc  coiidi(pio  (I)  iraiislulil  ollicio  [dus, 

Arnaud,  évèijue  de  Mas,Mielonne,  qui  re- 
bâtitla  nouvelle  ville  de  ce  iioui  sur  lesruincs 
de  celle  que  Charles-Martel  avait  déiruilecu 
737,  et  y  lit  revenir  le  clia|(itre  Iran.steré  d'a- 
bord à  Substanliun.  11  alla  à  Jérusalem  (lOoO- 
1000),  et  mourut  à  sua  retour  (1000). 

(Mém.  de  la  ,Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IIÏ. 
i'.  '^■2.) 

II. 

Douzième  siecie. — Ancienne  éijlise  Saint- 
l'icrrc. 

xni  kalendas  junii  uliiil  Clenicns  saccrdos  cl  caiio- 
nicus  Sancli  Peiri. 

Maguclonne,  délruite  par  Charles-Marlel, 
en  737,  ne  tut  de  iiouveau  habitée  ({u'eii 
1037,  épo(iue  où  révè([ue  y  revint  avec  ses 
chanoines.  La  dédicace  de  réj^lise  eut  lieu 
quelques  années  après. 

[Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV 
H.  28-2.) 

111. 

1202. 
Ilic  rcfpiiostil  Giiilleliniis  di;  Tlcxio,  pauia  Moiis- 
peliensis,  episcopus  Magalonensis,  qui  de  religione 
el  de  rcpulilica  beiie  incritus,  oliiil  idiliiis  de- 
ceiidiiis,  aiiiio  Douiiiii  1-202.  Vixil  in  cpiscopalu 
amiis  scplcin,  iiicnsllms  iiov<mii,  diclius  scx,  sc- 
deuUbiis  Uouix  Cclcsliiio  111  cl  liiMOcenlio  III, 
rcgnaiiie  in  Gallia  Pliilip|>o  Adcodalo. 

'Mém.  de  la  Soc.  archéol  du  Midi,  t.  III, 
p.  217.; 
]yiAlZUi;Ui;S,  ancienne  abbaye  au  diocèse 
de  Chùlun-bur-Saùne,  en  l''ranco. 
L'pilaphc    d' .Mcxaiidre    de    llonrfjogne-Mon- 
laiyu,  évéque  de  Chalon-sur-Saùnc ,  de  12'io 
à  I2GI. 
Prjusul  Alcxaiiiler  c\  pioIc  Oiiciiiii  goncraUlS, 
CaMIoMu  l'en  IIS  omis  oliiii  poiililicaUis: 

(1)  Condiyiiii  ? 


Virsfinis  in  sacro  parlii  f'iiii  hic  tumnintns. 

Soltriiis,  cl  casliis,  inuiuli  phaiilasiiiala,  fastus, 

Yl  licuii,  sprcuil,  el  sic  in  pace  (niieiiil. 

Aiinis  lur  (piinque  tcnuit  callicdrain  Cabilonis 

Ciislos  dciioliis  sponsac  veii  Saloiiionis. 

Aniio  iiiiliciio  cciileno  bis  iiiMiicralo 

El  scxagcno  primo  ruin  fine  l;calo, 

Se  prx'senlauil  Chrisio,  qiiem  scniper  amauit, 

(Lahue,  Thés.  rpitaph.,\).  &Q3.) 
MALINES,  en  «civique. 

Eglise  de  Saint-Rumold. 
I. 
Eiiitaplie  de  l'ierre  Jaecx. 
D.PelmsIaccxTIicologui  Imiusmelropoleoscinis 
Cl  Paslor  piiniarius  doclrina  alqne  vila  bonus, 
niuneris  obili  an.  xv.   aetal.    xlui.    Clirisliaiio 
MD  CXI.  vil  Kal.    Maias  scpiilcrum  hoc  sibi  vo- 
luil,    scludani,  Leclor,  libi  TRIA    esse  OMM.\ 
passini  Soplii  pnedicanl  :  isle  bieuius  ac  vérins 
VNV.M  OALMA.  lUinc  scire,  scire  csl  :  cèlera, 
esl  insciiia.  Huiic  frui,  fniclus  esl  :  cèlera,  est 
miseria.  0  vue,  o  Irine  o  oiniiia  !  da  nobis  le 

scire  :  ipso  le  fnii. 

(Labbe,  l'hes.  epit.,  p.  3iG.) 

II. 

Eglise  cathédrale. 

Epilaplic  de  larclievêque  Je.Tii  Ilsucliiii. 
Pr.TsYL  loannes  l.iCel  liaC  HaVLIiliiVs  In   Vriia, 
Cetera  sClre  qVeVnl  Ipsl  cllaM  Aiuipodes. 

(Labbe,  p.  132.) 
Les    chiffres  romain.s  ou  lettres  capitales 
mises  en  saillie  dans  celte  inscription  don- 
nent la  date  : 
M.  ccccc.  !..  \y.  vv.  vv.  mil.  un.  ou  1589. 
On  appelait  cela  des  chnriolugiaphes.  — 
Voyez   ce  0(1111   (hms  nOtr(!  Dlcliomiaire. 

ÀIAL.MESBLKV,  au  comté  de  Wils,  en  An- 
gleterre. 

I. 

Eglise  du  cloître  de  Ma.mesoury. 

InSCri|>lion  sur   \es  orgues  que  lii  liiire  Dnnsljin,  arcbevô- 
vèque  de  CaïUorbéry,  au  Uin|is  du  rui  l'.dgard. 
Org4iiio  do  saiulo  piu'sut  Itunslaiins  Adclmo. 
Pci'dalhic  ;etermun  qui  vull  liiiic  lolleic  regnnni. 

H. 

Sur  un  vase  desliné  à  contenir  de  l'eau. 
Iiliiolam  liane  fiiiidi  l>unslaîi  iiianda\eiat  aichi 
Pia'sul  ul  in  leniplo  saiiclo  serviiel  .Vdclmo. 
(Cardi)ial  Mai,  19»,   1  ;  Warton.  Angl. 

sacr.,  Il,  p.  33;  lioi.i  and.,  I.  VI,  mai, 

1..  90./ 


T8j 


MAL 


DEPlCnAPHIE. 


MAL 


78fi 


III. 


lùjfise  Saint-Laurent   du  monastère  de  Mal- 
mcsbury. 

Sur  le  tombpau  de  Jean  Scot. 
(".(inililiir  lidc  liiniiilo  s;iiiclus  snpliisl;\  Joliannes 
Qui  (lil;itiis  ci:il  jaiii  vivcns  dogiiKitc  iiiiro. 
Mnrlvii.)  laiHloiii  Cliiisli  coiisoeiulere  l'cgmim 
(J,io  nietiiii  ciincii  regiuiiii  per  saeciila  saiiuii 

[Cardinal  MAi,33'i-,  7  ;  Angl.  sacr.,  t.  II, 
■I.  :28.) 

IV. 

Cloître  de  Miilmcsbunj. 

Kli>i:ini  cœli  iiiiiKiiuim  Cciiilt'iiilal  ;iil  aniam 
Qui  l'oial  liaiic  iiDlain  Aïk'liiii  ilo  sede  lieatl. 

(Cardinal  Mai,  ^62,  3.) 

MALTE ,  île  de  la  ISK-diterraiiép,  dernier 
sié.^^o  lie  rur(lr(?  de  Sninl-Jea'i  de  Jénisalcm 
iH.ihli  successivement  à  Ji^i'iisnlem.  i^  Marj^at, 
à  sainl-Jeaii-d'Acre,  à  Liniassol  en  Chypre, 
et  h  iUiodes. 

Nous  donnons  ici  foules  les  épitnphes  des 
pramls  maîtres  publiées  ])ar  M.  le  vicomte 
de  Villeneuve-Bar^emont  dans  son  riche 
ouvra;^e  intiUih;  :  Monuments  des  grands  maî- 
tres de  Malte  (1). 

L'élégant  el  chevaleresque  écrivain  n'a  jui 
noire  (jne  ces  épitaphes  aient  été  toutes 
réellement  t;ravées  sur  les  tomhes  des  grands 
maîtres,  dans  les  diirérentes  résidences  où 
l'ordre  a  été  obligé  de  se  transporter  succes- 
sivement. Il  est  probable,  au  moins  pour  les 
deux  on  trois  premiei's  siècles,  que  les 
épitaphes  sont  des  compositions  bien  posté- 
rieures au  temps  où  ont  vécu  les  grands 
niaîlres  qu'elles  concernent;  mais  ces  ins- 
criptions ont  dû  être  composées  à  l'aide 
de  renseignements  antérieurs;  plusieurs 
présentent  même  (pielques  vestiges  d'oi'igi- 
iialilé;  elles  paraissent  d'ailleurs  avoir  fait 
pallie  d'une  soi'le  de  galerie  historlipie  que 
loi-die  lit  composer,  lorsqu'après  tant  de  vi- 
cissitudes il  retrouva  à  Malte,  un  peu  de 
]iaix  (|Ui  ne  fut  pas  sans  gloire;  à  tous  ces 
titres  et  à  défaut  des  épitaphes  vraiment 
aullientiijues ,  ces  inscriptions,  au  moins 
commémoratives  et  concernant  un  des  or- 
dres qui  ont  le  pins  illustré  la  chrétienté, 
méritaient  de  figurer  dans  notre  recueil. 

Nous  faisons  précéder  la  série  des  épita- 
jiIkïs  d'un  extrait  de  la  notice  historique  et 
descri|)tive  que  M.  de  \'iilenenve  a  consacrée 
îi  l'île  de  Malte  dans  son  livre  (2).  M.  de 
A'illeneuve  annonce  dans  cette  cs(juisse  s'ê- 
tre aidé  des  notes  et  tl'un  joiu'nal  de  voyages 
inédit  de  M.  le  comte  d'Hauteiive. 

La  ville  de  Malte,  capitale  de  l'île,  est 
composée  de  trois  parties  :  la  ville,  le  bourg 
et  l'île  Saint-Michel.  Le  lieu  principal  était 
autrefois  la  cité  vieille  ou  notable,  bâtie, 

(1)  Deux   vn!.  granil  in-8",  avec  'le  nombreuses 
plaïa-lii's,  piililit'sp:,r  BlaibC  ;  Paris,  18^8. 
(i)  To  11.  Il,  y.  :.-27. 


dit-on,  par  les  Phéniciens  ou  les  Carthagi- 
nois, et  où  les  grands  maîtres  avaient  aussi 
un  palais. 

Le  grand  port,  appelé  ?ail/«r«n  (mouillage 
en  arabe),  est  à  peu  près  au  sud  de  la  ville 
capitale,  et  défendu  iiardillerents  forts  d'une 
vaste  étendue;  il  est  divisé  en  deux  parties 
jiar  une  presqu'île,  sur  laquelle  se  trouve  le 
fort  Saint-Ange;  son  entrée  est  terminée  à 
l'ouest  par  une  langue  de  terre  montueuso 
appelée Srct  ou  Sceb-eras.  Gebel-el-Ras,  ou  la 
Guiirdin  (en  arabe,  lieu  élevé  au-dessus  des 
autres).  Sur  cette  colline  est  assise  la  ville  de 
La  Valette. 

On  lisait  dans  l'église  conventuelle  do 
Saint-Jean  rinscri|)tiou  suivante,  composée 
sur  la  construction  de  la  cité  Valette  :  le 
grand  maître  Antoine  de  Paule  la  lit  placer 
sur  la  jiorte  royale  : 

liliislrissinuiselreverendissimiisDominiisJohan- 
nes  lie  ^Valetla ,  ordiiiis  11111111.-6  liospilalis  divi 
Baptisl.Te  Hierosolymiiani  niagnus  magisler,  pe- 
riciiloriim  aniio  siipcriore  a  suis  mililibus  ,  po- 
piiloque  Meliico  ,  in  (ilisidioiie  Turcica  perpes- 
suruiii  iiiemor,  de  coiidenda  urbe  nova,  eaque 
mœniis,  arcibus,  et  propugnaculis  ad  suslinen- 
dant  viin  omnenipropulsandosque  inimici  Turcce 
inipelus,  aut  sallein  repriuiendos,  nnniieiida, 
iiiilo  cuniproceribus  concilie,  die  Jo\is  vigesiuia 
oclava  niensis  niarlii  m  d  lxvi  ,  Deam  oiuiiipo- 
iciiieni  Deiparamque  Virgiiicm,  et  nuinen 
tulelare,  divuin  Joliannem  lîaptislam,  divosqtie 
CTleres  nuilla  precalus,ul  fausluni  Iclixciue  re- 
ligioni  tliiisiian»  fierel  ac  ordini  siio,  qiiod  iii- 
ce|ilabat  benecederet,  suppositis  aliqiiibiis  suce 
iioLne  nummis  aureis  et  argenleis,  prima  urbis 
fiiiidaini'nta  in  moiiie  ab  incolis  Sceb  Erras  vo- 
calo,  fe(it,  eamiiue  de  siio  noniine  Valellam, 
daiu  pi:o  insignibus  in  parina  miniata  aureo 
leone,  appellari  voluit. 

Ces  autres  inscript  ons  se  voyaient  sur  le 
môine  marbre,  au-dessous  de  divers  em- 
blèmes : 

Inimotani  cœli  dédit. 

Mt'lila  renascens. 

T)ei  propugiiatoris  seqnendœ  victoriae. 

Perpeiuo  propugnaçulo  Turcicai  obsidionis. 

On  lisait  aussi,  sous  David  terrassant  Go.. 

lialh  : 

Unus  decem  niillia. 

L'intérieur  du  ]iort  oflre  une  espèce  d'am- 
phithéàlre,  composé  du  faubourg  de  La  Va- 
lette, de  trois  forteresses,  de  bastions  et  de 
c.inq  baies  propres  à  contenir  en  toute  sûreté 
un  grand  nombre  de  vaisseaux. 

Au  nord  de  la  ville  est  le  fort  Saint-Eime, 
qui  s'élève  au-dessus  des  remparts,  et  la  i)ro- 
tége  doublement  du  côté  de  la  mer;  c'est 
dans  ce  fort  qu'est  placé  le  phare  ou  fanal 
destiné  h  éclairer  et  à  guider  les  vaisseaux 
])endaiit  la  nuit.  Au  sud  et  sud-est  sont  deux 
cavaliers  (pii  dominent  la  cam|iagne,  et  qui 
sont,  auîbi  bien  que  les  bastions  qui  enlou- 


7,S7 


MAL 


DICTiON.NAlUE 


MAL 


8S3 


ront  la  ville,  garnis  de  la  plus  IjcHo  et  ili;  la 
{ilijs  noiiihrcusL'  ailiiicrie.  Au  nord-est  est  le 
port  de  Marsa-Muscct ,  défendu  par  deux 
î'nils  et  par  les  rtMiiparts  do  ce  côté  de  la 
ville;  il  est  d'une  éli'ndue  immense,  et  suf- 
firait seul  pour  contenir  tous  les  l)Alimcn(s 
qui  abordent  dans  lile,  si  la  commoditi;  du 
fzrand  poil  n'avait  fait  réserver  celui-là  pour 
la  ipiaiantaine  :  il  a  en  conséquence,  dans 
iinu  petite  île  placée  dans  ce  port,  tous  les 
ina;-;asins,  chamiiies,  barrièi'cs  et  promena- 
dos  nécessaires  à  sa  desiinalion.  Sous  aucun 
rapport,  le  lazareth  de  Malle  n'est  iid'érieur 
;i  icux  de  Livouine,  de  Trieslo  et  de  Mar- 
seille. 

\'ers  l'ouest  est  le  fort  ]Manoel,  dont  l'ar- 
tillerie |)Ionge  dans  la  direction  précise  du 
fort;  ce  fort  est  précisément  placé;  sur  la 
]ininte  oh  le  fameux  corsaire  Dragiitfut  tué 
iors  du  siège  de  Malle. 

A  la  pointe  orienlale  du  grand  [lort  est  le 
foit  Ricazoli, qu'un  bailli  de  ce  nom  avait  fait 
construiriï;  cet  ouvrage,  d'une  grande  éten- 
due, présente  de  ce  côlé  la  môme  défense 
que  le  fort  Saint-Elme,  sur  la  iiointe  ojiiio- 
sée.  Au-delà  du  jiorl  qui  baigne  La  A'aktte, 
au  sud-est  et  au  sud,  sont  les  châteaux  de 
Saint-Micliel  ,  Saintc-^Larguerile  et  Saint- 
Ange;  ces  trois  forts  sont  couverts,  dans  la 
partie  opposée  à  La  Valetle,  |iar  une  forlili- 
calion  immense  qui  les  enveloppe,  et  qui 
porte  le  nom  de  J.  JL  Nicolas  Coloner,  (|ui 
l'a  fait  construire  aux  dépens  des  Mallais, 
iiifi.vennant  une  contiibulion  qu'il  exigea 
d'eux  en  1C75.  Outre  ces  forleresses,  les 
ouvrages  exlér-icrus  de  La  Vallelte,  taillés 
d.iiis  le  roc  vif,  aussi  bien  f|ue  ses  fossés  de 
vingt  et  trente  jiieds  de  profondeur,  sontin- 
liombrables  et  passent  pour  des  chefs-d'œu- 
vio,  et  attcsicut  le  lalent  des  ingénieurs  La 
Foiilaine  et  Laparelli,  qui,  sur  les  dessins  et 
sous  la  direclion  du  cbevalier  de  Folard, 
ililigèrent  les  travaux  par  lesquels  La  Va- 
lette est  devenue  une  des  meilleures  jilaces 
fortes  du  uiornle,  et  le  boulevard  le  plus  sur 
de  la  Médiler'rauée. 

Kn  suivant  la  cùle  à  l'ouest  de  la  ville,  on 
orri\e  au  port  Sainl-Julien,  qui  ne  peut  re- 
cevoir que  de  petits  bâtiments.  Après  ce 
]»orl  vient  celui  de  Saint-Georges,  de  la 
même  giairdeur  :  tous  ces  points,  où  une 
descente  |)oirt  s'eU'ecluer,  sont  défendus  par 
des  tours.  Kn  suivani  la  cùle  de  l'ouest,  on 
arrive  au  port  Sarut-l'aul,  où  la  tradition  as- 
signe h;  narjlVage  de  l'Aiiùtie.  Ci;  port  est 
assez  profond,  et  peut  (jll'rir  un  asile  à  des 
bàliiiients  de  guerre;  mais  il  est  battu  par 
les  vents  du  nord-est,  ce  (|ui  le  rend  très- 
dangereux.  Au  siul-tst  ou  trouve  le  port  de 
Mttrsn-Sciroccu,  capable  de  recevoir'  des  vais- 
seaux de  giU'i-i'e,  et  défendu  par  le  beau  cliil- 
teau  de  Saint-Lucien  et  par  dillérenles  le- 
douies. 

Ku  revenant  de  ce  port  à  celui  de  La  Va- 
lette, on  reiuoulre  le  port  de  Marna  Scala, 
couver-l  [lar  le  fort  Saint-'ri.nmras.  Oirtr'C  ces 
dill'éreulsforls,  la  côte  de  .Malte  esl,  darrs  la 
liilaJrie  de  son  enceinte,  garnie  ib- toirrs  (|ui, 
u'ayunt  qu'uire  jùùce  d'urlillerie,  ire  pour- 


raient guère  agir  que  contre  de  très-pelits 
b;Uinreiits;  mais  elles  servent  de  corps-de- 
gar-de  aux  vétérans  qui  y  veillent,  et  peu- 
vent, par  les  signaux  lélégrapbiipies  qu'elles 
ré[)èlent  ,  donner  dans  dix  minutes  l'avis 
d'un  bàiirnent  sus|)ect,  ou  d'une  tentative 
quelioi  que. 

L'aspect  de  La  Valette  est  en  général  riant 
et  agréable,  et  sa  posilion,  sur-  irne  rrronta- 
gne  (pii  la  sépare  des  deux  pr'iiicip  uv  [lorts 
de  l'île,  (m  rend  la  perspective  urajesluense 
el  iriqiosante  ;  on  y  com  te  trois  |iorles  piiii- 
cipales,  la  lîoyale,  delà  Marine,  et  de  .Maisa- 
Muscet;  vingt  rues  la  traversent,  huit  eu 
long  et  douze  dans  sa  largeur;  elles  sont 
tontes  alignées,  spacieuses,  garnies  de  tr'ot- 
toirs,  el  pavées  d'une  pierre  très-dure  ap- 
I)elée  zoncol;  mais  les  maisons  sont  b;liies 
en  pierre  (!<>  Malte,  dont  l'exli'ôme  blancheur 
augrrienle  l'elfet  des  rayons  du  soleil;  aussi 
la  rév(;rbér'alion  do  la  lumièr-e,  la  chaleur  et 
la  |)ûussière  déliée  atrcctent-elles  souvent  la 

vue. 

Plusieurs  des  maisons  sont  garnies  de 
balcons  en  bois  dont  les  jalousies  sont  ou- 
ver'les  ou  fermées,  dil-on  ,  selon  (}ue  les 
feuirrres  sont  laides  ou  jolies,  les  maris  con- 
fiants ou  jaloux.  Ce  iiu'on  enleinl  le  plus,  et 
que  l'on  comprenil  le  uroins,  (|uarrd  on  sort, 
c'est  Fai'abe,  idiiuue  bnivairt  donl  les  accents 
criards  parterrtilu  go^im',  d  '  manière  à  faire 
croire  qu'on  pourrait  parler  celle  langue 
sans  en  avoir  uire  el  sans  ouvrir-  la  bouche. 

En  général  les  femmes  siulenl  peu  à 
Malle,  el  les  sages  du  i  ays  répètent  avec 
complaisance  qu'une  Maltaise  ne  doit  se 
moirtrer  que  deux  fois  eu  public  :  le  jour  de 
Ses  noces  et  celui  de  ses  funérailles.  Les 
Mallais  orrl  nu  vif  alUK-hinnenl  jumi-  leur-  pa- 
trie, qu'ils  appellent  :  Fiore  del  inundo  (Fleur 
dumonde). 

A'ers  le  levant  sont  les  boulevards  Saint- 
Pierre  el  Saint-Paul,  la  courtine  di'  Sainle- 
liarbe,  le  bastion  de  Saint-Chrisloplic  et  de 
Sairrl-Lazare.  Du  côlé  oppo>é  élaieut  les 
boulevards  de  Saitil-Michel,  de  Sainl-Sau- 
veirr,  de  Sainl-Audré  el  de  Sai-il-Sébaslie-i  ; 
.111  fr-ont  i\v  II  ville  ceux  de  Saint-Jean  et  de 
Sainl-Jacques;  à  côté  do  la  porte  Sainl- 
(jeorgo  (ou  Kéale),  du  côlé  de  la  mer,  se 
trouvaient  les  chevaliers  de  Provence  et 
d'Auvergne. 

Jvi  assignant  un  logemenl  à  cha(]no  lan- 
gue ou  auberge,  on  lui  réserva  aussi  un 
poste  druil  la  défense  lui  élait  par-liculièr  e- 
ment  conliée;  ainsi,  la  langui'  de  Pi-o\erice 
était  char-gée  du  bouleva.d  de  Saint-Jearr  et 
de  son  cavalier-;  celle  <rAuvergne,  du  bmi- 
levaid  Saiirl-Michel  ;  de  Frarrce,  du  boule- 
vard Sainl-Jac(|nes  et  son  cavalier':  d'ilali'', 
du  boulevaiil  Saint-l'ier're  et  Saint-Paul  ; 
d'.Vragon,  du  boiilevanl  Saint-André;  d'.Vii- 
gleleri'e,  de  la  plale-foruuî  Saint-Lazare; 
d'Alh'iuague,  du  bunlevaid  Saint  Sébastien; 
de  ('.aslille.  dii  bimlcvard  Sain  e-llarbe. 

(c  .Iran  de  La  Valelle  lit  tailler  ce.s  fortiQ- 
calions,  cr-ensin'  en  niortiei'  it  garnir  d'une 
arlillerie  reiloulable  le  rocher  sur  lequel  il 
fonda  sa  ville  ;  5,000  canons  hérissent  ce  roo 


700 


MAL 


D'EPlGRAPlllE. 


MAL 


10') 


imprenable;  C,000  hommes  sont  prêts  à  le 
(Ic'fendre  au  premier  signal,  et  l'ile  peut 
fournir  d'ailleurs  dans  rinstant  30,000  hom- 
mes en  état  de  porter  les  armes.  Avec  des 
munitions  pour  deux  ans  d'un  sn^ge  possi- 
ble, avec  un  port  inahordalile  et  l'élite  de  la 
plus  brave  noblesse  de  l'Eumpe,  on  sent 
que  Jlalle  (le  voyageur  plein  de  sagacité  dont 
nous  empruntons  les  paroles  écrivait  en 
178i  (1)  ),  ne  peut  guère  changer  de  maître,  à 
moins  d'un  bouleversement  intérieur  dont 
on  ne  peut  imaginer  (a  cause.  La  sédition  de 
1776  a  éclairé  les  chevaliers  sur  le  danger 
d'une  surprise,  et  redoublé  leur  vigilance.  » 

La  population  de  La  Vallette  renferme 
vingt-quatre  mille  habitanis;  la  cité  Victo- 
rieuse ou  le  bourg,  ([uatre  mille  ;  Burmola, 
neuf  mille,  et  La  Sangle,  six  mille;  total 
quarante-trois  mille  ,  enclavés  pour  ainsi 
dire  dans  les  mêmes  forlications. 

En  face  de  la  cité  V;dette  est  le  faubourg 
connu  sous  le  nom  de  la  cité  La  Sangle,  parce 
que  le  grand  maître  Claude  de  La  Sangle 
l'augmeula  et  le  fortilia;  le  faubourg  bâti 
sous  le  magistère  do  don  Manoël  de  Vilhena 
s'appelle  bourg  Vilhena. 

On  lit  sur  la  porte  du  fort  Manoél  : 

Ali  ValeU;e  urbis  lulelam 

el  niajnreni  reip.  securilalem  , 

D.  A.  Maiioel  de  Villiena  M.  Mag. 

sumnio  génère  omnir|iie  ilole 

princeps  oriialissimus, 

arcem  hanccre  proprio  coiislruxit, 

annis  et  pncsidio  inunivit, 

anniio  ccnsu  dotavit 

ann.  Sal.  m  dcc  xxvi. 

Au  milieu  de  la  place  de  ce  fort,  le  com- 
mandeur Savas,  Français,  fit  ériger  une  sta- 
tue représentant  le  même  grand  maître.  Ou 
lisait  sur  son  piédestal  : 

Eminenllssimo 

el  serenis.  princlpi 

Ant.  Manoel  de  Vilhena 

L\isilatio, 

Melilensium  eqiiiium 

uiagiio  magislro, 

qiiod 

arcem  Manoel, 

polentissiinuin 

ordinis  propiignacuhim, 

suoxie  a  lïnidamenlis 

exlruxerii, 

quod 

civitateni  Valellam 

novis  opcrihiis  iia 

nuiiiivil 

ul  inrideliiim  conalilms 

impciviain  redilideiil; 

quod 

alendls  pauperihus, 

ediicandis  virginibus, 

(.1)  M.  le  coBile  d'Ilaulcrive. 


nosoconiiis  aiiisqtie 

xdibiis  liuspilalibus 

îedificandis  cl  dolandis 

se  suaque  devovcrit 

qnod 

in  pereiine  piclalis 

el  vigilanli;c, 

nec  non  et  rei  navalis 

propriis  suiDpiilins 

aiKUe,  monuniciiUiin 

cnse  piieoqiie  doiialiis 

est  a  summ.  pont.  Bened.  xni. 

lieroi  Lnsilano 

eqiies  Galltis,  patrocinii 

Lenelicioru  nique  nieinor, 

dal,  dicat,  conserrat 

ann.  m  dcc  xxvi. 

On  remarque  dans  les  fortifications  un  ar- 
ceau jeté  par  l'architecte  Barbara,  [lour  pas- 
ser l'artillerie  d'un  ouvrage  à  l'antre.  Il  est 
d'une  grande  hardiesse  et  s'élève  au-dessus 


d'un 


précipice  ou  Ion  montre  une  grotte 


anciennement  habitée  par  un  ermite. 

Ainsi  qu'on  l'a  déjà  vu  ,  on  peut  compter 
quatre  f)rincii)aux  ports  dans  le  glofe  do 
Malle,  le  premier,  appelé  le  Grand  fiort ,  à 
l'orient  de  la  cité  Valette;  le  deuxième  le  port 
des  Galères,  entre  le  bourg  et  l'île  de  La  San- 
gle, et  dont  l'entrée  est  fermée  toutes  les 
nuits  par  une  chaîne  qui  va  répondre  au 
pied  du  château  Saint-Ange;  le  troisième,  le 
port  de  Floriane,  vers  la  ville  neuve;  et  le 
quatrième  le  port  de  Marsa-Muscet  h  l'occi- 
dent de  la  cité  Valette,  qui  est  celui  oii  les 
vaisseaux,  font  la  quarantaine  à  leur  retour 
du  Levant.  Aux  environs  de  l'île  de  Malte,  il 
y  a  plusieurs  petites  îles  dont  les  principales 
sontleGoze,  Cumino  (Cumin  ou  Kumini, 
adjacente),  et  Farfara. 

Le  Goze,  à  deux  milles  environ  à  l'ouest 
de  Malte,  a  trcnt--six  milles  de  circuit,  six 
de  large,  douze  de  long,  et  dix  mille  habi- 
tants ;  il  a  un  petit  bourg  et  un  bon  château 
avec  une  garnison  consi  lérable.  Cumin,  qui 
n'a  qu'un  mille,  est  défendu  par  une  forte- 
resse que  le  grand  maître  de  Wignacourt  fit 
bâtir  pour  y  loger  des  troupes. 

L'ile  de  Farfara  n'est  qu'un  rocher  au  sud 
de  Malte,  célèbre  seulement  parle  commua 
proverbe  des  chevaliers  qui,  voulant  railler 
un  jeune  confrère,  le  surnommèrent  :  Com- 
mandeur de  Farfara. 

En  1779,  le  commandeur  de  Chambrav  fît 
construire,  sur  la  porte  de  l'île  du  Goze"qui 
regarde  Malte,  une  forteresse  et  une  petite 
ville  qui  s'appela  cité  Chambray. 

Un  Arabe,  dit  le  journal  déjà  cité  (1),  con- 
duit à  Civita-Vecchia  ,  dans  une  calèche 
«  qui  peut  renfermer  quatre  individus,  et 
Iraiuée  jsar  une  mule  dont  il  suit  le  trot , 
même  Je  galop,  à  jiied  ,  sans  fouet  et  sans 
verge,  en  l'eilrayant  seulement  avec  un  jar- 
gon liarbare.  On  voit  à  un  quart  de  lieue  de 
là  l'endroit  où  saint  Paul   lit  des  miracles, 

^1)   Voyage  im'dil  dans  le  Levain, 


m 


MAL 


DICTIONNAIRE 


(onvortit  les  Mélitois  el  chassa  les  seriicnts 
(ie  l'îlo,  où  ils  ne.ipeuvciil  plus  vivre  (Je|iiiis 
ce  temps;  auprès  de  régliso  est  une  j^rotte 
où,  dit-on,  rapùtrc  l'ut  ciiferuié  après  son 
naufrage.  » 

Comme  tout  le  rocher  est  un  tuf  tiès-ten- 
dre,  les  cadavres  qu"on  lui  confie  sont  con- 
servés dans  leur  entier;  aussi ,  le  cinie'ière 
<iu  /auhourg  de  la  capitale,  au  centre  de  l'iie, 
creusé  sous  l'église  i)aroissi,ile  de  Saint- 
Paul,  renferme  des  momies  desséchées,  en- 
core entières  avec  leurs  vêlements;  elles 
ressemblent  à  du  parchemin  collé  sur  les  os, 
et  les  traits  de  la  ligure  sont  conservés  de 
manière  à  reconnaître  les  individus. On  voit 
encore  ces  catacombes,  (]ue  ceux  qui  imt  un 
goût  général  pour  toutes  les  antiquités  in- 
distinctement sont  avides  de  parcourir. 
«  Quant  à  moi,  ajoute  le  même  voyageur, 
«pii  n"aime  (juc  celles  qui  lappellent  de 
grands  hounnes  ou  de  grandies  choses  ,  un 
lieu  où  la  génération  entière  des  Maltais  est 
ensevelie  ne  me  touche  pas  jilus  que  la  vue 
de  la  génération  actuelle,  ou  d'un  cimctièi'e 
de  village.  Qu'importent  vingt  siècles  de  dis- 
tance, quand  ils  ne  rae  séparent  que  d'une 
multitude  d'hommes  aussi  communs  que 
moi?  Je  descendis  cc|iendanl  dans  les  eala- 
condjcs  de  Civita-Vecchia  ;  mais  je  m'amu- 
sai beaucoup  jilus  de  ce  ([ue  nous  étions 
trente  fnus  armés  de  flamlieaux,  criant,  cou- 
rant, et  nous  précipitant  dans  toutes  les  ir- 
régidarités  de  ce  labyrinthe  immense,  que 
des  détails  qu'il  oll'ie  et  des  souvenirs  qu'il 
rappelle.  » 

(Plusieurs  branches  de  la  principale  gale- 
rie des  catacombes  de  Uabbato  ont  été  mu- 
rées, depuis  qu'un  niaîlrtî  d'école  s'y  égaia 
avec  plusieurs  eufanls.  et  ne  reparut  plus.) 

D'auti-es  cryptes  renferment  des  chapelles 
qui  datent  de  l'époque  où  les  Sarrasins  se 
rendirent  maîtres  de  l'île.  La  i)iincipale  était 
celle  dite  do  Notrc'-Dame  do  la  .Meleka,  ou 
la  Uoyale  (de  l'arabe  melck,  roi).  On  y  voyait 
une  image  de  la  Vierge,  attribuée  à  saint 
Luc,  (|u'on  croit  avoir  passé  Irois  mois  h 
Ma  te.On-se  rendait  à  la  chapelle  b;1lie  au- 
dessus  de  la  grotte  la  Meh-ka,  le  [in^niier 
jour  de  carême;  et  surtout  les  personnes  qui 
s'étaient  mas(iuées  nu  cai'uaval,  «  afin,  di- 
saient-elles, d'enqiècher  le  démou  de  leur 
doimer  une;  ligure  semblable  au  masipie 
qu'elles  avaient  pris.  »  La  iirocession  de 
saint  Grégoire,  le  premier  nu'rcredi  après 
l'àques,  olfre  encore  des  détails  aussi  curieux 
(ju(!  pitpianls. 

A  trois  (pjarls  di>  lieue  de  Médina  (la  ville), 
est  un  vaste  chAleau  garni  de  tourelhs,  en 
louré  de  fossés,  et  renl'ermant  de  vastes  et 
beaux,  npiiartements;  c'était  la  maisoii  de 
campagne  des  grands  maîtr-es,  liAtie  par  les 
soins  d'Hugues  Loiibens  de  Vrrdale,  et  elle 
•iorle  le  nom  de  Mont  Vc>d<il(t:  elle  est  co- 
Iiendanl  plus  connue  S(uit  vvÀn'i  de  la  Iton- 
tjuclln,  ch.Ueau  Hos(]urlt(t,  lioschiilo  ou  Itos- 
ijupt.  De  Irès-bi'lies  el  abondantes  eaux  y 
vivilienl  1rs  jardins  ,  el  derrière  le  eliAleau 
e-l  le  bnsquil  iMOitn'menl  dit,  loiil  piaulé 
de  t;réiiadiers  ,  de   citronnier-,  surtout  d'o- 


MAL  792 

roduisait  la  célè- 


rangers  {{),  dont  la  fleur 
bre  eau  de  lleur  d'oranger  d(!  .^L^lte.  Le  châ- 
teau domine  un  vallon  charmant  dont  les 
eaux  vivifient  et  embellissent  ce  paysage; 
les  rochers  arides  qui  le  couronnent  forment 
un  contraste  [liltoiesque.  Dans  une  grande 
salle  du  rc7,-de-chaiissé('  et  dans  celle  du 
li-ô'ie,  au  premier  éta^e,  les  plafo-ids  el  les 
cni'uiches,  peints  à  fresipie,  représentent 
l'hi-loire  du  grand  martre  de  Veidale. 

Un  des  é  lilices  (pii  attire  le  [«lus  iiarticu- 
lièremenl  l'attention  des  voyageurs  est  l'é- 
glise des  chevaliers  ou  de  Sont-Jean.  R;Uie 
par  le  grand  maître  La  Cassière,  sous  l'invo- 
cation de  saint  Jean-H.qitiste,  patron  de  l'or- 
dre ,  sa  peis;ieclive  extérieure  est  simple, 
sans  dôme,  el  avec  des  clochei'S  d'une  forme 
Iiyininidale;  idle  ne  pré|iare  point  l'étranger 
à  la  magnificence  do  l'intérieur,  où  les  yeux 
sont  éblouis  de  la  (juanlité  de  dorure ,  de 
marbres,  de  statues,  de  mausolées,  de  pein- 
tiir-es,  (jue  les  arts  y  ont  rassemblés  à  l'envi 
el  <'i  grands  frais.  La  chapelle  de  la  Vierge, 
qui  renferme  un  tableau  attribué  fi  saint 
Luc.  et  où  était  suspendue,  par  une  chaîne 
d'oi  massif,  une  superbe  lampe  de  quinze,  à 
Seize  pouces  de  diamètre,  de  même  métal  el 
du  |>lus  beau  ti-avail,  allire  les  regards.  Le 
jiavé  en  entier  de  l'éi^lise,  le  plus  beau,  sans 
doute,  de  toute  la  chrétienté,  est  composé 
sans  interruption  de  pierres  sépulcrales  des 
graiids-ci-()ix  ,  baillis  et  commandeurs.  Ces 
t'imbes  sont  en  marbre  de  diviMSOS  couleurs, 
chargées  sur  toute  la  surface  des  armes  bla- 
sonnées  des  défunts,  figurées  par  des  jaspes, 
des  agates  el  d'autres  pierres  précieuses  : 
c'est  une  vaste  mosaupie  réguHèreel  variée, 
unii[uecnsongenre,etdonirintérôt  redouble 
en  lisant  les  noml)iTUS(!s  épitaphes  el  inscrip- 
tions dont  l'éléganti^  simplicité  el  la  correc- 
tion, quant  au  style  lapidaire,  feraient  hon- 
neur aux  plus  beaux  temps  de  ranliquilé(2). 

On  admire  dans  Téglise  de  Sainl-Jeaii  [la 
Chiesa  Miuiqiori),  les  mausolées  des  grands 
maîtres  Cotoner,  l'iiilo,  l'errelos,  Zondodari 
et  A'ilhena.  «  Ils  sont  elfectivement  très- 
beaux,  dit  M.  d'.Vvalos,  el  si,  pour  la  richesse 
du  maibre,  ils  le  cèdent  à  ceux  des  grands- 
ducs  dii  Médicis,  là  Florence,  du  moins  les 
égalent-ils  uar  l'exaclilude  du  dessin  et    la 

(I)  Les  oxrolliMilcs  oranpes  qun  les  gr:(iuls  maî- 
tivs  éUiioiU  dans  I  iisa^i!  il'i'iivoyor  chaque  année 
aux  son\oiaiiis  do  fLiiiope,  venaieiil  des  jardins  de 
Icnr  maison  île  plaisance,  siUiéc  ati|)rès  do  Sainl-Ail- 
loine,  prés  dn  Oasal. 

(-2)  .ic  possède  la  curieuse  coUerlion  de  ces  ins- 
(lililiiiMs  ninuilaires,  i|iicji'  nie  propose  de  puldier 
iM(  l'S'.anicnl  <  ornnii'  le  conipli'iociil  nainrci  «les  Mo- 
nnnu-itti  i/i's  i\rii»(is  ïiuiincs.  Un  lioiivcra  dans  ce 
nouvel  onviaJ!!'  le  plan  de  l'ej^lise  de  SainI  Jean  de 
Malle,  ipii  reid'einie  ces  épiiaplies,  an  nom.  re  il'en- 
viron  ipialre  eenls. 

C.i's  épilaplies  ,  ;i  noire  connaiss.aiice  du  moins, 
n'ont  pas  encore  élé  puliliees. 

La  calJM'. traie  de  Malle  conserve  des  reliques  de 
sainl  r.alcidouins,  mariyr,  venanl  des  wlaconibes 
de  Rome,  avec  celle  insèiip:lon  anllciuc  : 

CAI.CUIONUS    I.N    PACi:. 

Cesl  \\i\  don  ilu  pape  iteiioil  XIV.  —  Recueil  du 
cardi  al  Mai,  p.  ôliS. 


798  MAL  D'ITIGRAPIIIE 

perfection  de  lu  inain-d'œuvro  ;  les  autres 
mausolées  des  grands  maîtres  La  Cassière  , 
Lascaris,  Caraffa  et  Rnhan,  n'ont  [las  le  mé- 
rite dos  premiers.  »  Ils  sont  en  partie  dans 
les  nefs  de  régli?e  (chacim  dans  la  cliapello 
particuliùre  de  sa  langue  \  et  en  partie  dans 
nn  caveau  souterrain  placé  an-dessous  du 
chœur  :  ceux-ci  sont  les  plus  anciens  ,  -et 
l'on  y  voit  les  monuments  des  grands  mai- 
tres  dont  on  apporta  les  restes  de  Hhodcs. 
Celui  de  La  Valette  est  surmonté,  comme 
plusieurs  autres,  de  la  statue  conrhée,  en 
marbre,  avec  les  mains  jointes  en  bronze. 

Le  trésor  de  Saint-Jean  était  rcnounné 
clans  toute  l'Kurope  par  la  diversité  des 
l'iclies  objets  qui  le  fnrmaient.  Oa  y  mon- 
trait entre  aulies  :  la  main  droite  de  saint 
Jean,  renfermée  dans  un  magnifirpie  reli- 
(piaire  ou  colîre  d'or,  sur  quatre  pieds  de 
môme,  enrichi  de  diamants,  de  rubis,  de  per- 
l(.'s,  etc.  (c'était  un  présent  de  lîajazut  qui , 
l'ayant  refusé  à  plusieurs  princes,  le  donna 
à  P.  d'Aubusson;  elle  avait  été  a[)portée 
d'Anlioche  à  Constanliuople  )  ;  les  douze 
apôtres  en  argent;  des  devants  d'autels  du 
plus  grand  i)rix,  dont  un  en  argent  ciselé  ; 
plusieurs  grandes  croix  en  or  et  enricliies  de 
]iierres  [irécieuses  de  Rhodes,  eu  vermeil  et 
en  argent,  avec  leurs  butons  de  môme;  des 
encensoirs  magnjliipies  ,  des  ciboires  e  i  or 
garnis  d'éraeraudes  et  de  rubis;  plusieurs 
tablettes  d'autel  en  argent  ,  sur  lèsquelh's 
étaient  incrustées  les  prières  du  hiraho,  de 
la  consécration  et  du  ib^rnier  évangile;  plu- 
sieurs ostensoirs  en  or,  dont  deux  ,  remar- 
quables par  leur  ciselure  et  la  richesse  des 
pierres  précieuses,  avaient  été  rapportés  de 
iUiodes;  la  coupe  d'or  enrichie  de  pierrories, 
donnée  par  Henri  Vil!  à  l'Ile-Adam  ;  l'épée 
et  le  poignard  que  La  Vab'tle  avait  reç\is  de 
Philippe  II,  tropiiées  glorieux  que  le  vanda- 
lisme directorial  pouvait  seul  détruire  ou 
ravir,  étaient  aussi  dé|iosés  dans  ce  trésor. 
On  trouvait  également  réunis  dans  le  même 
lieu  une  infinité  d'autres  dons  en  or,  en  ar- 
gent et  en  diamants,  que  les  grands  maîtres 
et  grands  prieurs  étaient  obligés  de  présen- 
ter à  cette  église  tous  les  cinq  nus;  aussi 
était-elle  rem[)lie  de  lanqies  et  de  chande- 
liers d'argent  si  liants  et  si  massifs,  que 
deux  hommes  avaient  peine  h  les  porter.  On 
admirait  encore,  dans  l'église  de  Saint-Jean, 
lie  belles  peintures  de  Mathius  Preti.  dit  le 
Calabrois. 

Le  9  septembre  de  chaque  année  on  célé- 
brait dans  cette  vénérable  basilique  l'anni- 
viTsaire  de  la  levée  du  siège  de  .Malte  par  les 
Turcs.  «  Cette  cérémonie,  conti  lue  M.  d'A- 
valos,  se  faisait  avec  une  grande  pompe  et 
nu  sentiment  profond  de  respect  et  de  re- 
connaissance. L'on  ap|iortait.  au  pied  de  l'au- 
tel réti'udard  victorieux;  il  était  salu'3  par 
l'artillerie  de  toutes  les  f  irlitic;'.tions  et  de 
tous  les  bâtiments  du  port.  Un  chevalier,  armé 
comme  les  anciens  croisés,  le  portait,  ayant 
h  sa  gauche  un  page  du  grand  maître,  tenant 
en  ses  mains  l'épée  et  le  riche  poignard  en- 
voyés par  Philippe  11  ;  h  sa  droit:;  était  le 
maréchal  de  l'ordre;  on  faisait  ensuite  une 


MAL 


1\)i 


)>rocession  qui ,  do  l'église  Saint-Jean  ,  se 
lendail  h  Notre-Dame  de  la  ^'ictoire,  où  re- 
posent les  centlres  du  héros  La  Valette.  On 
exposait  aussi  ce  jour-Là  un  très-beau  por- 
trait du  défendeur  de  Malte,  ))eint  fiar  le 
commandeur  Favray,  et  qui  appartenait  à  la 
langue  de  Provence.  » 

L''S  autres  églises  principales  de  Malte 
sont  la  collégiale  de  Saint-Paul,  Notre-Dame 
de  la  Vale'le,  etc.  C'est  dans  celle  des  Domi- 
nicains, démolie  depuis  quebpies  années, 
qu'on  trouva  le  tomlieau  du  prince  Osman, 
fils  de  l'empereur  Ibrahim  (1).  Les  familles 
grecques  qui  suivirent  la  fortune  des  cheva- 
liers expulsés  de  Rhodes  ont  une  église  de 
leur  rite  qui  leur  sert  de  paroisse. 

An  [iremier  rang  des  édifices  publics  qui 
décorent  La  Valette,  il  faut  comptiM-  le  palais 
magi<;tral  et  ceux  des  langues  de  Fiance, 
d'Italie,  de  Caslille,  d'Auvergne,  de  Pro- 
vence, d'Aragon,  d'Allemagne  et  d'Anglo- 
Bavière. 

Le  palais  magistral,  construit  au  centre  de 
la  cité,  par  Hyacinthe  del  Monte,  sous  le 
magistère  de  La  Cassièro  (IoT-2),  forme  une 
misse  séparée  des  autres  édilices,  sur  la 
place  Saint-George;  ce  bAtiment  carré  impose 
jjar  sa  grandeur;  mais  l'architoctuiHî .  dont 
le  style  n'est  ni  pur,  ni  régulier,  ne  répond 
point,  comme  celle  de  l'église  de  Saint-Jean, 
à  la  magnificence  des  appartements,  qui 
sont  peints  par  Joseph  d'Arpino  et  Mathieu 
de  Lecce.  Le  grand  escalier,  en  forme  de 
limaçon,  est  très-remarqnable:  avant  l'occu- 
pation de  Malte  par  les  Français,  on  voyait 
(Ihus  les  appartements  beaucoup  de  chefs- 
d'oiiivre  du  Guide  et  des  Carrache,  une  col- 
lection précieuse  de  médailles  antiques,  des 
bas-reliefs,  etc. 

Quatre  portes  nonnent  l'entrée  au  palais  : 
on  voyait,  en  face  de  la  principale,  un  jardin 
piaulé  d'orangers;  sur  la  droite,  en  entrant, 
était  l'escalier  en  cul-de-lampe  ayant  des  re- 
posoirs  qui  conduisent  <à  rapparlemeiit  du 
grand  maître.  Sur  la  gauche  est  un  autre 
escalier  qui  conduit  à  l'apparteinenl  d'été. 
H  Toutes  ces  salles  et  chambres  sont  tendues 
de  brocard  rouge,  et  dans  plusieurs  sont 
)H-ints  divers  traits  tirés  des  annales  de  l'or- 
dre. L'appartement  du  grand  maître  est  orné 
(le  crépines  de  damas  et  de  galons  d'or; 
dans  la  chambre  cà  droite  d'hiver,  on  remar- 
ipie  une  frise  représrnlant  toutes  les  (irises 
fiites  par  les  galères,  peinte  par  Joseph 
d'Arpino;  elle  est  tendue  de  haute  lice;  de 
grandes  gai  cri  es  cou  vertes  font  communiquer 
Irnn  ap[)artement  à  l'autre,  et  dans  celui 
d'été  ou  en  trouve  une  rpii  aboutit  à  une 
volière;  on  se  rend  de  ]h  h  la  salle  d'armes.» 

C'i'St  dans  une  grande  s.ille  du  palais  que 
se  voient  les  précieuses  peintures  à  fresque 
que  le  temiis  et  le  peu  de  soin  des  posses- 
seurs actuels  do  Malle  font  dépérir  de  jour 
vn  jour;  elles  représentent  les  principales 
actions  de  l'ordre,  depuis  sa  fondation  jus- 
qu'à Villiers  de  l'Ile-Adain.  Ces  fresques, 

(1)  Sa  vie  a  clé  c^nle  par  le  pèfe  Oclavicn  But- 


795  MAL  DICTIONNAIRE 

(jui  ornonl  divcr,ses"s;illi\'>,  soiil  tvoadrc^'S  et 
S(''|);iré('.s  |i;ir  dus  st;ilii(-s  dos  rois  de  Judi'C  , 
des  pronliMcs  ,  fin  pai' di<s  ligures  allr.i^oii- 
()ii('s.  On  lit  ;m-dessijiis  des  seiitotices  tirées 
de  l'Iàrilure  ou  des  Psaumes. 

Les  sujets  de  ces  talili'aux  iin  sont  point 
d.isposi's  dans  rordic  clnonologi(jue ,  mais 
oi  a  dû  l'observer  davanlagc  dans  celle  rela- 
tion. La  léj;ende  iju'on  lit  au-dessous  est  eu 
ilalie'i;  les  armes  (ju'on  y  voit  sont  celles 
de  AMgnacourl.  Nous  ne  relèverons  pas 
i|uel(iui  s  erreurs  de  dates  qu'il  sera  facile  de 
iemar(|uer. 

Ces  tableaux  représenlent  : 

1'  Haymond  Dupuv  s'olfrant  avec  ses  re- 
ligieux à  IJaudouin  11,  roi  de  Jérusalem. 

2°  Chaiiili'e  i,'éiiéral  tenu  en  11:20,  [lar  le 
même  ^rand  maiire,  fondateur  de  la  rè^^Io 
des  liiispilaliers. 

3°  Sié,i;e  i't  prise  de  Damictle  par  l'armée 
de  Jean  de  Itrienne  i/t  les  hospitaliers  ;  1120. 

4"  André,  roi  de  Hongrie,  reçoit  par  dé- 
votion   riialiit    de  chevalier  des  mains  de 


MAL 


796 


(;u(Miu  de  .Mo!itai;^n  ;  1228. 

o"  Foul([ues,  roi  de  Jérusalem,  fortifie  la 
ville  de  IJertsabée ,  et  la  conlie  à  Raymond 
Dupuy;  ll.'il. 

C"  Déroute  glorieuse  des  hospitaliers  sous 
les  murs  d'Ascalon  ;  1131. 

7"  Pierre  llirmile  part  de  l'hôpital  de  Jéru- 
salem pour  aller  eu  Franco  et  auprès  du 
pape  Urjjaiu  II,  alin  de  réclamer  des  secours 
jiour  le  recouvrem(;ut  île  la  terre   sainte. 

8"  I)(''pait  lies  chrétiens  ei  des  religieux 
liospilaliei's  de  Jérusalem  ;  ils  en  emportent 
les  rcliipu's. 

9"  Ptoh'inars  tombe  au  pouvoir  des  chré- 
tiens, ajirès  ii'ois  mois  de  siège,  par-  le  cou- 
rage du  gr'and  maître  lù'mangard  d'Aps  el  ilo 
s  s  rlievalii-rs;  IIDI. 

10"  Le  grand  maître  Bertrand  deComps,  ?! 
la  tète  des  siens  (!i  de  quclipies  teuijiliers, 
iem|)orle  une  vicloii-e  sur  les  Turcs,  auprès 
d'Anlioclie. 

ir  Fiédérie  II,  emperi'ur,  réclame  les 
tecours  des  hospitaliers;  123i. 

12"  Les  frères  hospitaliers  de  Saint-Jean 
roconstruisent  les  remparts  de  Jérusaleiu; 
1238. 

L'i"  Ilichard  comte  de  Cornouailles  ,  frère 
du  roi  d'.\ngleterre  ,  reçoit  en  don  du  IVère 
•  iuérin,  grand  maître,  une  parcelle  du  vrai 
sang  do  Noire-Soigneur;  12V0. 

l'V'  Saint  Louis  est  délivré  des  mains  du 
soLidair  d'I'lgypte  jiar'  les  secours  du  gr'aid 
uiaîlio;  12.'jO. 

l.'j"  Plolémars  est  assiégée  par  les  Turcs, 
et  les  hospitaliers  for'cés  de  s'einharquer. 

Ki"  Le  grand  maili'o  Jean  de  Villiois  et  ses 
chevaliers,  partis  di'  Ptoli'uiais  ,  ipiillent  le 
château  do  .Mar'gat  et  arrivent  à  Limisso  ,  en 
ChyiM'e;  12'.H. 

1""  Li'  gland  maître  Foulques  de  \'illai'et 
cl  ses  chevaliers,  partis  de  -NÎacri,  arrivent  à 
Uhodis  en  l.lOi». 

18' Ami'di'c  IV,  comte  de  Savoie,  vient 
secourir  Uhudiïs  et  le  gr-and  maîlre  Fnnl- 
qiies  de'  Villarel,  mcitacés  par  l'armée  otlo- 
uj.'i:ic. 


1'.)°  Siège  de llhodcs,  soutenu  parle  gi.Tnd 
maître  Pierre  d'Aiihus^on. 

20"  Ziziin,  frèi-e  de  lîajazct,  est  reçu  à  llho- 
dcs |)ar  Pieri'e  d'.\iibii'-siin. 

21"  Le  grand  niaitic  \'illiei-s  de  rile-Ad.in: 
quille  Ithodes  en  l.'i22. 

22'  Il  va  habiter  \  ilorbe  ;  lo2V. 

Dans  la  salle  d'armes  on  montrait,  outre 
plusieurs  armures  rar'os  et  cru'ieusi's,  une 
très-belle  cuirasse  damasquinée  on  or-,  ipii 
avait  appartenu  au  grand  nraîlre  Alof  de  Wi- 
gnacourt,  et  son  portait  en  pied,  peint  par 
J\Iichel-.\ng(!  do  Carivage  ;  on  y  remarquait 
aussi  la  statue  du  grand  maître  Manuel  de 
A'ilheiia,  on  bronze. 

Le  cabinet  particulier  dos  grands  maîtres 
rerrl'ermail  une  lettre  originale  de  la  main 
d'Henri  IV,  encli;lssée  dans  un  cadre;  elle 
était  adressée  à  M.  .Ménaud  de  Hat/.,  gouver- 
neur de  la  ville  d'Kax  en  Armagnac.  (La 
même  lettre  se  trouve  conservée  dans  les 
bibliotlièqncs  royales  do  Perpignan  et  de 
Nancv  ;  mais  il  est  à  pi'ésumer  que  ce  sont 
des  fiir-siinilc.) 

Cette  lettre  remarquable  mérite  d'être 
rapportée  ici. 

(I  M.  de  Balz,  j'ay  antnndu  avecq  plesyr 
lesservyses  ipie  vous  et  M.  do  Hoqirelaure 
aves  l'et  à  ceulx  de  la  religion;  et  la  sauvelé 
que  vous  partyculyorernont  aves  donnée  en 
voslre.clrasteau  do  Subeibye,  h  ceirlx  de  moa 
poys  de  Béarn  et  aussi  l'ofre  que  je  acce(tte 
pour  ce  tams  de  vostre  dist  chasteau,  do 
(juoyjevous  veux  bien  reiiiersyer  ''t  pryer 
de  croyro  que  ctimbyen  que  soyes  do 
cculx-là  du  pape,  je  ne  aves  come  le  cuydves 
mesliairce  de  vous  dessus  ses  choses.  Cous 
qir^-  snyvent  tout  dioyl  leur  consyanco  sont 
do  ma  relygyon,  et  riioy  je  suis  de  celé  de 
Ions  cous  là  qiiy  sont  hi'avos  et  bons.  Sur  ce. 
je  ne  vous  foi'é  la  pr'ésanlo  jilus  Inrigno,  sy- 
iion  pour  vous  recomarider  la  ]ilace  qu'aves 
arr  main,  et  d'ostre  sur  vos  gardes,  poiu-  ce 
que  ne  pont  faylyr  (jne  ne  ayos  bienlost  du 
bruiit  aux  oieyies  ;  rires  de  cens  ]l\  je  iiran 
repose  sur  voirs  comme  le  devos  l'ère  sur 
vostre  plus  asseuré  et  meylleur  amv.  » 

Cette  lettre  est  de  l'an  15"7,  et  Henri  IV 
n'avait  pas  encore  vingt-quatre  ans. 

On  avait  coutume,  le  1"  d(>  mai,  de  placer 
sous  lobaleon  du  grand  maître  et  aux  por-Ies 
des  grairds-croix,  des  branches  d'arbres  avec 
des  Heurs  ;  c'est  ainsi  que  les  Bhodieus 
cidébraieirl  la  fèti;  du  soleil,  et  ce  sont  eux 
pii  nul  intr'iiilnit  cet  usage  à  Malle. 

Oiilr-e  le  palais  magistral,  et  ceux  dont  on 
n  déjà  lait  montioir,  il  y  a  encore  à  .Malle 
d'aiiir-es  édilicos  publics,  tels  que  celui  de 
la  municipalité  (Hniira  dci  Juriiti',  le  palais 
de  justice  (ou  se  lient  rrraintenanl  la  cour  de 
la  vice-amirauié),  celui  du  Trésor-  et  della 
Co'iservatinia.  etc.  Le  grand  hôpital,  silu<5 
auprès  du  chAleau  do  Saint  F.lmo,  sur  les 
bastions  ipii  enviiomiont  La  \alello,  est  re- 
maiiprabli'  par-  sou  étendue.  Sous  le  gou- 
vernement de  l'oi-dre  de  Sainl-Jean,  col  hô- 
pital était  pent-èlro  le  mieux  enlretcini  de 
lotrtc  l'Iùiropo,  quoi{]uo  infi'rieurà  plusionr-s 
par  sa  uiagiriliccnce  exlciieure  ;  les  malades 


797 


MAL 


D'EPIGRAPIIIK. 


MAL 


798 


y  (^taiont  parfaitement  bien  servis  avec  delà 
vaisselle  d'argent. 

Les  maisons  des  partieulieis  qui  méritent 
le  nom  de  palais  sont  celles  de  l'arelievèipic, 
de  la  famdie  Spinola,  où,  en  1808,  logf'rent 
les  princes  de  la  famille  d'Orléans  ;  celle  de 
la  famille  Cotonor,  et  enlin  de  la  famille  Pa- 
risio  Moscato,  où  l(!  général  en  clief  Bona- 
parte établit  son  quartier-général    en    1798. 

On  sera  bien  aise  de  trouver  ici   quelijues 
détails  sui'  les  grands  maîtres.    «  Leur  élec- 
tion avait  lieu  (le  la  manièi-e  suivante  (dit  le 
iianuscril  de  l'Arsenal  déjà  cité): 

«  Le  conseil  oi'ilonne  au  procureur  des 
'nngues  de  faire  des  listes  de  ceuv  (jui  oM 
voix  et  ballotte  aux  élections,  lesquelles  on 
at'liche  aux  lieux  publics.  Il  existe  u\  e  autre 
liste  des  débiteurs  du  trésor,  et  l'on  est 
i'icapablo  de  doiuier  des  suffrages,  si  l'on 
d'iit,  tant  au  trésor  qu'à  la  langue,  un  marc, 
ou  douze  écus,  moiuiaie  de  Unuie. 

«  La  cloche  du  conseil  sonne  deux  à  deux 
pnur  faireassemblerles  religieuxqui  doivent 
présidera  l'élection  le  lendemain  de  l'en- 
torrement  du  grand  maître  ;  tous  les  cheva- 
liers s'assemblent  au  son  de  la  cloclie  dans 
l'église  cathédrale  de  Saint-Jean,  pour  pro- 
céder à  la  nouvelle  élection.  Le  prieur  de 
l'église,  revêtu  de  ses  habits  pontificaux, 
commencesolermellement  la  messe  du  Saint- 
Esprit,  atin  qu'il  inspire  à  chacun  de  choi- 
sir le  [dus  digne  snji't  jiour  remplir  la  [dace 
du  défunt  ;  il  est  défeudu  ce  jour-là,  tant 
aux  profès  qu'aux  novices,  de  [lorter  l'épée. 
Bien  qu'un  ])rofès  soit  au  château  ou 
en  justice,  s'il  n'a  jias  été  condamné,  le 
mailrc  écnyer  le  mène  à  Saint-Ji'an  pour 
ballotter,  et  le  ramène  ensuite  au  cliàieau. 
Le  maréchal  et  le  général  des  galères  jjeuvent 
entrer  avec  ré|iée  dans  l'église,  ce  qui  est 
di'fendu  à  tous  les  autres.  Les  portes  de  la 
ville  sont  fermées,  et  il  y  a  des  sentinelles  h 
celles  des  prétendants.  La  messe  achevée,  le 
lieutenant  du  uiagistère  jirend  sa  place  sur 
un  fauteuil,  au  bas  de  la  grande  porto  de 
]'égli>e,  timrnant  le  visage  vers  l'autel, 
avec  les  autres  grands-croix  et  religieux 
auxquels  leur  ancienneté  et  [irééminence 
donnent  droit  d'e:iti-er  dans  cette  assemblée. 
Le  lieutenant  donne  ensuite  ordre  au  niaîlre- 
écuver  de  faire  fermer  les  portes  de  l'église, 
et  d'en  faire  sortir  tous  les  séculiers  ;  il  ouvre 
un  petit  discoursà  ce  sujet,  et  fait  comman- 
dement h  tous  les  chevaliers  de  s'assendjier 
en  leurs  chapelles  potu-  jirocéder  à  l'élection 
des  viugt-(]uatre.  La  langue  de  laquelle  est 
le  lieutenant  demeure  dans  le  corps  de  l'é- 
glise et  ballotte  la  dernière.  Le  lieutenant 
et  le  conseil  doivent  décider  de  tous  les 
dillerends  qui  pouirj'ent  arriver  dans  cette 
élection.  Dans  cliaiphj  cha[)elle  est  placée 
une  table  avec  des  billets  blancs;  lec;chet 
de  la  langue  et  des  hosties  sont  devant  les 
procureurs  et  quelques  anciens  qui  sont 
assis.  Les  grands-croix  ballottent  jiar  an- 
cieiinelé  comme  aussi  l'ont  tous  les  autres. 
On  prête  serment  d'élire  pour  un  des  vingt- 
quatre  celui  qu'on  juge  le  plus  capable. 
Ai'r'ès  ce  serment,  on  [ircnd  un  billet  et  l'on 


écr'itaujilus  haut  :  «  Moi,  fièro  tel  «;  ensuite 
ou  plie  cet  emlroit  où  le  ironr  est  tr'acé,    on 
le  cachette  avec  le  cachet  de    la  langue,    et 
l'on  écrit  au  bas  du  billet  :  «  i\L  tel  pour  un 
«  des  vingl-rpraire.  »  Tous  les   billets  étant 
])liés,  orr  les  donne  aux  procureurs,   qui    les 
mettent  darrs    une   corbeille.  Chacun  ayant 
ainsi  ballotté,  le  procureur' de  la   langue,  en 
lirésence  desairciens,  lit  hautement  les  bil- 
lets: celui  qui  a  le  quart  franc  s'entend  élu 
jiour  l'un  des  vingt-qualre,  c'est-à-dir'e    qui 
a    vi-igt-tr'ois  billotles    sur  qiiatre-vmgt-dix 
ballollaiits,  monte  sans  dispute  ;  s'il  a  seule- 
ment   les    balliitles  justes    pour   urorrter,    il 
farrt  (lu'il    fasse    voir    à   qui    il    a  donné  la 
sienrre,   crairrte    qu'il   ne   l'ait  donnée  à  lui- 
mèrrre  ;    c'est  la  Seule  qu'on  décachette  ;    se 
tr-i)uvant  égalité  de  voix  à  deux  concurr'ents, 
l'ancien  |)r'ésidc' ;  s'ils  sont  de  même  ancien- 
neté, celui  qui  aura  le    (ilrrs    de   résidence; 
s'ils  sont  égaux  en  rx'sideiice,  ceirri  qui  aur-a 
le  plus  de  car-avaues  ;   et  si    leurs  services 
sont  les  mêmes,  l'assenrblée  doit  en  décider. 
«  Le  lieutenant  du  magistèr'e  étant  nommé 
pour  l'un  des  vingt-quatre,  le  conseil    doit 
élire  un  autre  lieutiMiarrt  du  nrènre    conseil, 
sans  avoir  égard  à  la    pr-éémiirence,    lequel 
doit  présider  tous  les  autres.  Les   vingt-un 
étant  élus,  viennent  prêter  serment   devant 
le  lieutenant  et  l'assendjir-e  dédire  un  frère 
capable,  |>our  président  de  l'élection  ;  après 
quoi  ils  montent  au  conclave  et  l'éliseirl  par 
ballottes   secrètes,    ai!!si    qu'on  a    toujours 
pr-atiipié  ;  pour  lors  tinit  la  charge  de  lieute- 
nant, et  le  |>iésident  vient  roccu.ier  avec   la 
même  autorité  qu'il   avait.    Toutes  les   lan- 
gues procèdent  ensuite  à  l'élection  d'un  frère 
]iar  langue.  Comme  pour  l'Angleierie  il  doit 
y  avoir  une  ballotte  de  [lus  que  les    autres 
concurrents  pourètre  élu,  les  vingt-un,  déjà 
nommés  par  les  langues,  en  choisissent  ti-ois 
seulement   qui  doivenl  être    de  ditf.n-entes 
nations  ;  |)our  les  trois  langues   de    Franco 
un  seul  peut  monter  ;  jioui-  les  deux  d'Lspa- 
gne,  un  antre;  ainsi  du  reste.  Les  vingt  un 
ballottent  [lour  celui  qui  doit  inontiT,  cl  celui 
qui  a   onze    voix  monte  pour  l'Angleterre. 
Les  trois  étant  nommés  et  montés  avec    les 
vingt-un,  élisent  le  président    de   l'élection, 
et  pour  lors  liiiit  la  charge  de  lieutenant  du 
grand  maître;  ensuite  les  vingt  quatre  s'as- 
semblent   pour  [irocétler  à   l'élection    d'un 
triumvirat,  savoir  :  d'un  chevalier,  d'un  prê- 
tre et  d'un  frère  servant  d'arme^.  Le  li-inm- 
virat  éiant  élu,  les  vingt-ipiatre  descendent, 
et  le  triumvir-at  nomme    un    cpiatr-ième  qui 
ne  doit  |)as  être  de  leur  langue  ;    ils  prêf'Ut 
seruKmt  jiour  élire  le  i]uatrièine  ;    les  seize 
électeurs  en  font  de  même  l'un  après  l'autre  ; 
les  vingt-quatre  et  les   sei/.e  élecieuis    sont 
eu  manteau   à  pointe.  Pendant  toute  l'élec- 
tion ces   derniers    sont   obligés   de    donner 
])art  de  celte  élection  aux  vingt-quatre    (pu 
s'assemblent  dans  la  sacristie  piuir  lumiuier 
un  de  ces  trois  que  le  triumvirat  avait  élu-, 
et  celui  qu'il  déclare  monte  pour  qualr.ème; 
il  se  joint  au  triumvirat  et  nomme  le    cin- 
quième, jusi^u'au  nombre  de  seize,  deux  par 
chauue  langue.  Le  seizième   étant    iioinmo. 


799                                MAL                             nir.TION.NAlllE  MAI.                                800 

ils  JosceiidoiU  Ions  on  Lis,  et  viuiinoiil  |)rù-  8,1^50  do  leur  iialion,  irétaieiit  ilisliiigués,  sur 

(cr  soriiiL'iit  iJl'VmiU  Io  |iiésidei)l  do  l\-loclio'i  lours  vôloinonts  ordiii.-iiroinoiil  iioiis,  que  par 

d"olii-e  lin  di^no   siijol  [loiir  gouvernor    la  dcu\  croix   on  toilo    blanciio,   dites    à   huit 

rolii^ion;  les  seize  ('•leeleiirs  ne  peuvent  |ias  ]ioint(,'s,  qu'ils  portaient  sur  la  poitrine.  (Les 

Olie  grands-croix.  Le  serinent  fait,  les  6lee-  dignitaires    n'en   portaient  (pTuiit;   seule,    et 

leurs  montent  de  iionveaii  dans  le  conolavo  les  proies   en  avaient  une    très-petite.  Outre 

cl  étayent  le  ini''rite  de  celui   qu'ils   veulent  la  croix  d'or  ou  le  simple  rulian  noir,  quelques 

f.iire  grand  niailre,  et  disent  leur  sentiment  ;  coiiimandcurs  S(!   paraient   de  croix  de  dia- 

s'ils    sont    de  dillérenle  opinion  ,    le    jilus  niaiils  du  prix  de  deux,  six,  et  même  quinze 

fort  parti  l'emporte;  ensuite  le  président   de  milh' fiancs.j 

l'éleilion,  nicomiiagné  des    seize    électeurs.  Le  grand   maître  siégeait  sous  un  dais  ou 

vient  déclai'er  à  haute  voix  le  nouveau  grand  trône,  dans  la  salle  du  conseil  ;  il  en  avait  un 

maître,  disa'it  par  trois  lois  :  .S'/r/norc,  ir/iHf/e  aiilrr  à  Saint-Jean,    où  il   entendait  la  messe 

/)(■)•  fdlln  (jiuil  vlic  lidbhia  nio  fdllo?  aprèsqu<jL  les  dimanelies  et  les  jours  de  lele,  acconi|)a- 

il  le  nommi'.  gné  de  (juatre   pages  portant  la   livrée  (quoi- 

«  Le  grand  maître  élant  déclaré,  vient  avec  (piejeuiii's  chevaliers',  et  des  fil'liciers  du  |ia- 

le   maître   d'iiùtel    au   grand  autel    de  Saint-  lais,  appelés  compagiiia  dct  maestro,  dans  les 

Jean,   prêter    sennenl,   ôitre    les    mains   du  slaluls. 

jirieur  de  l'église,  vêtu  p  nitilicalemenl,  d'ob-  L'uniforme  des  galères  était  écarlale,  avec 
server  invioiablrmeit  les  statuts  et  louables  parements  et  revers  blancs  ;  ccbii  des  vais- 
coutumes  de  l'ordre  ;  il  est  ensuite  porté  sur  scae.x  écailate ,  parements  et  reverls  noirs  ; 
son  trône,  et  le  Tf  Dcnm  est  chanté  au  son  de  la  garde  du  grand  maître,  écarlale,  pare- 
des  cloches  et  de  l'ai-lillerie  ;  les grands-ci'jix  ments  et  revers  bleus;  du  régiment  dit  de 
viennent  baiser  la  main  au  nouveau  grand  -Alalte, blanc, parementsetreversécarlates;des 
maître,  témoignant  par  lii  (pi'ils  le  reconnais-  chasseurs  à  |)ied,  habit  vert,  |iareinents  et  re- 
sent pour  leur  siipérieui'.  Après  le  Te  Deum,  V(!rsécarlates;rétendard del'ordreétaitrouge, 
on  conduit  Son  Excellence  au  palais,  aci:nm-  avec  une  grande  croix  blanche,  ou  avec  la 
jiagnée  de  tous  les  grands-croix  et  chevaliers  croix  de  Jérusalem  ;  ipielipiefois  une  des  fa- 
de l'ordre  ;  il  a  son  habit  h  pointes  et  cor-  ces  olfrait  en  broderie  les  armes  du  grand 
don  comme  les  auties.  »  maître  régnant. 

Le  lendemain  on  va  lui  baiser  les  mains,  Le  grand  maître  comptait  parmi  ses  officiers 

et    il    se    rond   en    grande    céréinuiie    pour  un  mailre    d'hôtel,    un    raviillurls   ou    grand 

jM'endre   possession  de   la  cité   vieille,    oii  la  écuycr,  un  receveur, un  cliambrier  major,  etc; 

cavaleiie  vient  le  recevoii-,  et  oij  l'évéïpie  le  il  avait  trois  secrétaires,  un  pour  le  pape,  les 

conduit  sous  le  dais.  Ivi  (pialité  de  ]irince  de  cardinaux   et   autres   seigneurs    d'Italie,    un 

ISIaltc  et  de  Cioze,   il    prèle   devant   les    deux  pour  le  roi  de  France  et  un  pour  le  roi  d'Es- 

liortes,  entre  les  mains  du  premier  magistivit,  pagne.  Son  fauconnier  avait  suiii  du  gibier  du 

un  nouveau  serment   de  conserver    les   pi'ivi-  grand  maîlre,  et  était  charge  d'élever  les  fau- 

léges,  libertés  et  autres   droits   d(!   la    nalion  cois  qu'on  envoyait  aux  rois  d'Espagne  et  de 

maltaise,  garantis  par  Cliarles-Quint.  On  lui  France. 

présente  alors  une  clef  d'or  et  une  d'argent  ;  Le  maître  d'iiùtcl  présidait  aux  repas  ;   le 

il    entre  ensiiit(i    da'is    l'église    cathédrale  ;  cavallaris  donnait  la   main  au  grand  maître 

une    semblablablo  cérémonie    s'observe   au  pour  monter  en  voiture,  et  le  cliambrier  jiré- 

(joze.  sentait  la  chemise  au  coucher;  le  crcdancicn 

Les  derniers  grands  maîtres  n'eurent  guère  versait  à  boire,  et  les  grands-cr(3ix  se  décou- 

l'occasion  de  prendre  leur  costume  militaire,  vraient  toutes  les  fois  que    buvait  le   grand 

(pii  était  très-beau.  Ils  portaient  autrefois  une  maître,  ([iii  ùlail  aussi  son  chaiieau  ajuès.  La 

longue   barl>e,   et   les  ibeveux   courts;  leur  coutume  des  baïupiets  de  cérémonie  était  que 

mar((ue  distiiictive  était  une  soutanelle    ou  les  cniieux  ne  devaient  pas  se  retirer  avant 

simarre  noire  de   labis  qui  lomlie  jusqu'aux  ipie  Son  Excellence  eitl  bu  le  premier  coup. 

genoux,  et  par  dessus  irie  robe  ou   manteau  Le   cliambrier   major    était  chevalier;   les 

ducal  en  velours  noir,  descendant  pri'sipi'aiix  ipiatre    chambriers,    le    maître    d'hôtel,    les 

talons.  La  grande  croix  blanche  ii  huit  pointes  vdnjiicrs  ou  échansons,  h^  mailre  de  salle,  etc., 

était  toujours  |)lacée  sur  le  côté  gauche  de  la  étaient    servanls   d'armes  ;    les  pages,    avant 

rolie,  ou  sur  la  cuirasse,  quand   les   grands  Ki.'M  ,  n'élaient  (pi'au  nomlire  de  huit  ;  on  les 

maîtres  l'endossaient.  Les  jours  de  cérémonie  porta  i\  seize  en  1080. 

ils  avaient  une  très-longue  robe  ouveile  par  l'ersoniie    ne     pouvait     parler    au     grand 

devant, aveclecordoncomme  (;elle  des  grands-  maître  sans  le  faire  demander  par  les  chain- 

croix,  ayant  de  plus  l'escarcelle   pendue  à  la  biieis  ;  il  ne  rendait  jamais   de    visites    aux 

ceinture,  puis  une  coui'oiim;  ou  la   loipu;  de  grands-croix  ;  mais,   cpiand  ceux-ci   venaient 

velours    noir,    ou    en    talletas    (le    baretoi),  le  voir,  il  les  recevait  l(mjours  debout  et  dé- 

seinblalil.' au  ijimnet  d'un  président  il  mortier;  couvert.    Les     grands     maîtres    enteiidaiiiit 

ils   |iortaieiit   aussi   le   bdton  de  commande-  chaipie  malin  la  messe  dans    leur    palais,    cl 

ment   parsemé  de  petites  croix;   ils  adopté-  doiniaieiil  audienceavoc  lapliisgrandofacililé. 

relit    jihis    lard    un   frac  d'écarlale  av(;c   un  Eiiimanuel   île   Holian  se  présentait  tous  les 

|)laslroii  de  soie  blancho  dessus,  formant  une  j(mis,  à  midi,   dans  un  des  vastes  salons,  et 

grande  croix  simph-.  causait  debout  environ  une  deiui-henre  avec 

Dans  les  dernières  années  de  l'ordre,  les  les  chevaliers   et    les   iieisonnes  distinguées 

grand?  maîtres,  qui  s'habillaieMl  suivant  l'u-  qui  s'y  Irouvaiciit  ;  il  recevait  en  outre  jour- 


801 


MAL 


DliPIGRAPHlE. 


MAL 


802 


iielleuiont  et  avec  une  exlrôine  afl'ahililé  les 
Ji^iiitaires  et  autres  qu'il  cstiaiail  plus jiai'ti- 
culièrt'iiiont. 

11  allait  très-souvpnt  se  promener  hors  (1(3 
la  ville,  en  voiture  à  six  chevaux,  suivi  (ie 
deux  autres  voitures  à([uatre,  et  [)r6i:éil6 
d'un  rnvdlcnnte  {écayev)  ;  il  dînait  à  sa  maison 
d('  caïupayiie,  à  une  lieue  do  la  ville  (le 
lîosquetto),  huit  à  dix  fois  raiin(5e,  avee  qua- 
rante ou  quatre-vingts  personnes  ;  dans  ce 
dernier  cas  il  y  avait  deux  tables. 

Les  revenus  du  gi-and  maître  (étaient  d'en- 
viion  700,000  fr.,  et  ceux  de  l'ordre  de  5  à  6 
luilllons. 

«  Quand  le  grand  maître  se  trouve  malade, 
dit  un  auteur  anonyme  (1),  il  doit  remettre  à 
quel(iue  bon  religieux  ses  bulles  et  ter  et  coin 
d'argent,  avec  le  cachet  secret,  afin  qu'on 
ne  j)uisse  en  mal  user.  Sa  maladie  empirant, 
il  est  oblig(î  de  nonnner  un  lieutenant  de 
maislre,  que  le  conseil  complet  doit  contirmer. 
Les  médecins,  cognoissant  qu'il  a  besoing  de 
sacrements,  doit  avertir  sesaumosniers  ou  le 
l)rieur  de  l'église,  qui  vient  au  palais  au  son 
de  la  grosse  cloche,  revestu  de  ses  habits 
jiontificaux,  accompagné  de  tout  le  clergé, 
grands-croix  et  chevaliers,  et  lui  |)orte  le 
viati(]ue,  soiuiant  la  grosse  clo.he  du  con- 
seil Sept  à  huit  pour  rextrèmeouclion  (2). 

«  Le  grand  maistre  estant  agn-iisanl,  on 
sornie  la  cloche  du  conseil  trois  à  trois,  pen- 
dant cent  fois,  et  on  expose  le  saint  sacrement. 
Etant  mort  le  grand  riscowte  sort  du  |)ort  pour 
rappeler  toules  les  'barques  de  pescheurs  ; 
le  conseil  d'Estat  s'assemble  dans  la  grande 
salle  du  palais,  le  lieutenant  du  maistre  à  leur 
teste;  on  élit  le  lieutenant  du  magistère,  on 
nomme  le  président  de  l'élection,  et  on  brise 
les  bulles  et  cachets  du  défunt. 

«  Le  soir,  les  aumosniers  du  grand  maistre 
portent  ses  entrailles,  qu'on  met  dans  une 
caisse  de  bois,  h  l'église  de  la  Victoire,  auprès 
de  celles  de  ses  prédécesseurs,  et  on  em- 
baume son  corps,  qu'on  revest  de  ses  habits 
magistraux,  le  manteau  à  pointe,  le  cordon, 
l'escarcelle,  et  l'épée  au  coslé  ;  on  le  poile 
alors  dans  la  grande  salle  du  quartier  tl'été, 
tajiisséé  de  noir,  avec  ses  armes  et  des 
inscriptions  sur  les  plus  belles  actions  de  sa 
vie;  il  est  mis  sur  un  lit  de  parade  couvert 
de  velours  noir,  qui  est  sur  un  amphilhéasire 
haut  de  six  escaliers  ;  aux  quatre  coins  sont 
quatre  chevaliers  assis  sur  des  tabourets, 
tenant  chacun  un  estendard  entre  leurs  mains. 


(1)  M;inuscrit  ne  l'Arsenal. 

(i)  l,es  chevaliers,  ran^'cs  de  deux  en  deux,  mar- 
chaienl  alors  iiiiiui'irLaicmeiil  apics  la  croix  ;  eiisuile 
le  clergé  de  Saiiil  Jean  en  roi'liel  et  en  caniail,  puis 
le  prieur  de  l'église  puilaiil  li;  sairil  sacrenirut  eu 
grand  ponlifieal.  Le  dais  était  tenu  par  les  bounloii- 
niers,  dignité  de  l'église  de  Saint-Jean  :  tous  les 
grajids-cruix  suivaient,  ayant  chacun  une  torche  à 
la  main.  Les  olliciers  du  grand  inailre  venaieiU  n;- 
cevoir  le  cortège  :ui  bas  du  graïul  escalier  :  eux,  le 
prieur  et  le  conseil,  entraient  seuls  dans  la  cliainhre 
du  malade. 

Saiiu-Jean  étarU  près  du  palais,  les  grands  mai- 
Ircs  pouvaient  pari'aitemeiit  eiUeudre  souucr  leur 
ayojiic. 


avec  les  armes  de  la  religion  el  celles  du  feu 
grand  maistre  ;  près  du  coips  sont  quatre 
pages,  deux  à  la  teste  et  deux  aux  pied.i, 
avec  des  éventails  noirs  à  la  main.  A  droite  du 
lit  de  parade,  sur  une  petite  table,  avec  un 
dais  au  dessus  renversé,  se  vo\-('nt  les  arnujs 
du  feu  grand  maistre,  comme  jilastron  , 
morillon,  subreveste,  canne,  esperon  ;  deux 
cstafliers  vêtus  de  noir,  tenant  une  hallebarde 
chascun,  sont  en  sentinelle  ,  se  relevant 
d'heure  en  heure,  connue  les  chevaliers  et  les 
pages;  ([uantité  de  ll.nnbeaux  biillant  autour 
du  corps.  Sur  la  porte  de  la  «aile  et  dehors,  il 
y  a  une  inscription  qui  apprend  aux  [lassants 
la  mort  de  ce  prince.  Tous  les  religieux  des 
dillerents  ordres  y  viennent  dire  l'oflice  des 
morts  ;  le  clergé  de  Saint-Jean  y  vient  le 
dernier  avec  la  croix,  marchant  procession- 
nellement.  Les  armes  du  feu  grand  maistn! 
sont  mises  sur  la  porte  du  palais  et  sur  celle 
de  l'égiise  conventuelle. 

((  Le  corps  ayant  été  exposé  tout  le  join- 
dans  la  salle  du  palais,  le  counnissaire  des 
œuvres  donne  ordre  qu'on  fasse  la  chapelle 
ardente  et  la  fosse  dans  l'église  Saint-Jean, 
qui  est  tapissée  de  noir.  Le  lendemain  tous 
les  religieux  des  dillerents  ordres  se  rendent 
au  palais  ;  le  prieur  dû  l'église  y  vient  aussi 
accompagné  de  tout-  le  clergé,  revestu  de  ses 
habits  ponlillcaux.  Tout  étant  ainsi  en  ordre, 
le  capitaine  de  la  ville  est  à  la  jiorte  du  palais, 
avec  sa  [lique,  pour  saluer  le  corps  du  grand 
maiitre  quand  il  sort.  La  marche  desfuilérail- 
lesa  lieu  dans  la  manière  suivante: en  premier 
lieu  on  voit  le  lieutenant  delà  ville  qui 
mai-che  à  la  tète  de  sa  conqiagnie  avec  la  pique 
traînante  ;  le  tambour  est  revestu  de  noir, 
battant  lentement  un  coup  aj)rès  l'autre.  Les 
religieux  suivent  par  ordre  ,  d'après  leur 
ancienneté  et  prééminence  ;  après  eux 
marche  le  clergé  de  Saint-Jean  avec  le  prieur 
de  l'église  ;  ensuite  paroist  le  corps  porté  par 
les  chevaliers  les  |)lus  anciens  et  les  quatre 
piliers  tenant  les  coins  du  draji  mortuaire  ; 
autour  du  coi[)s  sont  i)lusieurs  torches  avec 
les  quatre  étendards  portés  par  (|ualre  pages; 
les  olliciers  principaux  marchent  en  deuil 
immédiatement  ai)rès  le  corps  ;  ils  sont  ac- 
compagnés par  les  grands-croix,  comme 
aussi  par  les  anciens  qui  mangent  au  [lalais, 
et  par  ceux  du  conseil  comi)let  ;  ajirès  eux, 
suivent  tous  les  séculiers  qui  avoient  des 
chargi^s.  Le  caslellan  à  la  teste  de  la  justice: 
le  capitaine  de  la  ville  marche  et  salue  le 
corps  du  grand  maistre  avant  qu'il  entre 
dans  l'église  de  Saint-Jean  ;  il  est  porté  da'is 
une  chapelle  ardente,  au  milieu  de  la  nef. 
Le  prieur  représentant  les  quatre  prélats  dit 
la  messe  ;  on  fait  l'oraison  funèbre  sur  tout 
ce  (pi'il  y  a  de  ])lus  remanjuable  dans  la  vie 
de  ce  prince.  Toutes  ces  cérémonies  finies, 
le  lieutenant  du  magistère  avec  les  ofliciers 
font  le  tour  du  corps  ;  après  quoi  le  maistre 
d'hostcl,  se  tournant  vers  le  peuple,  dit  par 
trois  fois,  en  rompant  la  cainie  ({u'il  jette  su- 
ie coi'ps  (ie  son  maislre  :  «  Messieurs,  nostro 
«  maislre  est  mort  !  »  Le  cnvullaris  dit  la 
même  chose  en  rompant  l'étn-ron.  Le  rece- 
veur en  fait  de  même,  jetant  la  bijurse.  Toal 


MAL 


DIC  TIOX.NAIRIÎ 


MAL 


804 


ci'la  ,ifh.;v  ^ ,  m  descuii  l  le  corps  dans  la 
(:liai)L'lle  tle  ses  préiléi'osscurs,  le  priuur  lic 
lY'slisey  est  lonjoiiisprésent  jiisi)ii"àco  iiiToii 
l'ail  mis  il ms  ini  aiistre  cercueil  de  phiiiih, 
qui  est  dans  la  Ibsse  qu'on  a  [iréiiarée;  il  y 
esl  mis  avec  tous  ses  liahils.  Le  campuiucr 
]ircnd  lo  cordon  et  rescareclie  qui  lui  louche, 
j)ar  une  ancienne  cousUime ,  cl  Tespée 
ajiiiarlient  au  prieur.  » 

La  même  eérémonii^  eut  lieu  aux  obsè- 
ques du  grand  maître  Uoluin.  Le  dimanche 
IG  juillet,  après  (pie  le  corps  eut  été  exposé 
toute  la  journée  du  lo,  et  que  le  peuple  de 
la  ville  et  de  la  campagne  se  fut  porlé  en 
l'ouïe  au  palais  pour  ci)nlem|)ler  les  derniers 
restes  du  prince  (pii  l'avait  gouverné  |ien- 
tiant  plus  de  vin^'l  ans,  le  clergé  de  Saint- 
Jean,  précédé  de  lous  les  ordres  religi^'uv, 
se  rendit  h  huit  heures  auprès  de  l'illuslre 
défunt.  Le  (O'ivi)i  fnnèbie  délila  à  neuf 
heures,  unrchant  devant  le  cercueil,  porté 
sur  le  lit  de  parade,  par  les  huit  plus  anciens 
grands-croix,  jusqu'il  la  preiiiièi-e  marche  du 
granil  escalier;  la  ils  le  remirent  à  huit  pro- 
fès;  les  oflii'iersdu  palais,  au  nombre  de  cml 
ci'uiuante-neu!',  suivaient  les  grands-croix, 
ayant  drs  robes  à  l'apuce.  Le  convoi  longra 
l;i  rue  de  la  Pdite-Unyale,  passa  devani  l'é- 
glise do  la  Victoire,  et^•nT,va  à  celle  de  Saint- 
Jean  par  la  rue  de  la  Caslellanie.  Après  l'o- 
raison funèbre  et  l'ollice,  le  biilli  de  la 
Tremblaie,  maiire  d'hiMel,  rompit  le  bûlon. 
Le  chevalier  de  Kabastens,  grand  écujer, 
brisa  les  éperons,  et  le  bailli  Za[)aila,  lece- 
veur,  déchira  la  bourse;  alms  le  chevalier 
de  Cireische-Jallaucouit,  chambrier  major, 
cria  en  italimi  :  «  Le  grand  raaîlre  mon  |)a- 
tron  est  mortl  »  Cette  cérémonie  terminée, 
les  chevaliers  descendirent  le  corps  dans  le 
caveau  des  grands  maîtres;  il  fut  mis  dans 
un  cercueil  de  plomb,  en  présence  du  prieur 
do  l'église,  du  maître  éciiyer  et  du  lisi'al  de 
l'ordre.  Le  cercueil  fut  ensuile  descendu 
dans  une  fosse  creusée  à  côté  de  celle  du 
grand  maîlic!  Ximenez. 

On  remarqua  que  la  chaleur  fut  si  forte  à 
celle  cérémonie,  que  des  torches  énormes  se 
ramollirent  au  point  de  se  courber. 

Les  chevaliers  donnaient  au  grand  maître 
le  litre  d'Lminence,  et  les  sujets  celui  d'.M- 
tesse  Liuinenlissinu'.  Le  roi  de  l'rance  les 
appelait  mon  cousin. 

Le  conseil  complot  était  composé  de 
grands-croix  (doni  faisait  partie  l'évèipic  do 
ALiUe),  le  prieur  de  l'église,  les  baillis  -cmi- 
ventuels,  les  grands  prieurs  cl  les  baillis 
ca|iilulaires  (1). 

Les  huit  langues,  dont  les  cliefs,  ipie  I  on 
ajipelail  piliers  ou  baillis  convenluels,  rési- 
daient a  Malle,  y  ayant  des  palais  séparés. 
Le  chef  ou  pilier  de  la  langui'  de  Provence 
jiv.nt  la  chargi!  de  grand  commandeur;  le 
])dier  de  la  langue  d'Auverg  k;  élail  grand 
niaréch.d,  chef  des  forces  de  terre  et  de  mer 
quand  il  s'y  liouvail,  et  il  gard.iil  l'étendard 

(I)  Lo  iii:iMiisiiil  lie  l"Arsi'ii;il  ildiiin'  h-  ncim  de 
tdils  les  <licv;ilirr!,  rcius  depuis  l(r.J.'>  a  Ki'Mi,  cl  des 
«léuils  iimlnidics  sur  leurs  lopas,  leurs  ji-rtiics,  clc. 


de  la  religion;  celui  de  France,  grand  hos- 
liitalier;  celui  d'Italie,  amiral;  d'.Vragou  , 
grand  conservateur,  (jue  l'mi  nommait  au- 
tr'efois  drapier;  le  pilier  d'Allemagne  était 
giand  ba  lli,  et  celui  deCastille,  grand  chan- 
celier. La  langue  d'Angleterre,  qui  ne  sub- 
sistait plusde|iuis  la  r'éformation,  avait  pour 
clief  II'  titrcopotier,  ou  giMiéral  de  l'infan- 
ti'i'ie.  Chaipie  pilier  recevait  des  f.uids  |iour 
entretenii'  sa  langue. 

La  vllb'  de  .>Lilte,  tmijours  habitée  par  un 
grand  nombre  de  Français,  n  conservé  une 
l'espectiK'usc  reconnaissance  envers  l'au- 
guste maison  de  Hourbon,  et  un  allaeheinent 
sincère  h  la  France.  Elle  l'a  témoigné  dans 
toutes  les  circonstances,  et  eu  a  donné  des 
prouves  dans  fieux  occasions  récentes. 

Le  comte  de  Beaujolais,  dont  les  noni- 
lireiix  et  pénibles  vo\a'ges  avaient  altéré  la 
santé,  crut  iiouvoii' la  rétablir  dans  un  climat 
chaud,  et  se  rendit  d'Aiigletiire  à  Malle  au 
commencement  do  l'année  18;)8;  il  logea  à 
l'hôtel  (le  la  famille  Spinola;  mais,  lo  mal 
ayant  fait  trop  di;  progrès  pour  céder  îi  aucun 
moyen  curalil',  le  jeune  prince  succcmdxi  ic 
3  juin  à  une  alliée. ion  de  poitrine.  On  em- 
bauma son  corps,  qu'on  iléposa  dans  un 
cercueil  de  bois  d'acajou,  renfermé  dans  un 
autre  de  [ilomb  et  dans  uu  troisième  de  boif 
de  noyer,  couvert  de  velours  cramoisi,  et 
orné  de  Heurs  de  lis  et  de  plaques  en  argent 
aux  armes  d'Orléans;  lo  cœurdii  princeaussi 
embanmé  fut  placé  dans  un  cJifre  double  de 
plomb  et  de  bois  de  noyer,  recouvert  cl  orné 
connue  le  cercueil. 

Li!  corps  du  comte  de  Beaujolais  fut  d'a- 
l)ord  exposé  sur  un  lit  de  pai'ade,  par  les 
soins  des  aulorilés  locales,  et  transporté  eu 
grande  puuipe  à  l'église  de  Saint-Jean.  Mgr 
Matici,  archevè(]ue  de  Rhodes,  évèipio  de 
Malle,  chanta  une  grand'messe  fi  la  suite  de 
laquelle  (les  intentions  de  la  famille  de  l'il- 
lustre défunt  n'étant  pas  connues)  le  corjts 
et  le  cœur  furiiut  déposés  dans  la  sacrislio 
de  l'église  Saint-Jean.  Ils  y  étaient  encore  en 
1817,  époque  où  le  chevalier  de  IJutet  arriva 
à  Malle,  en  (jiialité  de  consul  de  Sa  Majesté 
Louis  W'ill;  un  de  ses  premiers  soins  fut 
de  rendre  c(MU|ite  de  cet  état  de  choses  pro- 
visoire à  S.  A.  U.  Mgr  le  duc  d'Orléans,  qui 
daigna  lui  prescrire  de  le  faire  cesser,  en 
procédant  à  l'iMbumation  délinitive  du  priiieo 
so'i  l'ière,  dans  l'église  de  Saiiil-Jean.  .'Si.  do 
Jiulet  trouva  dans  rempressement  et  lobli- 
ge.inci"  des  autorités  religieuses,  civiles  l't 
militaires,  toutes  les  facilités  nécessaires 
jiour  don'ier  le  plus  grand  éclat,  .*!  cette  cé- 
lémonie,  (pu  cul  lieu  le  10  avril  1818(1). 

(I)  Une  immlirciise  dislriltulioii  île  pain  aux  pau- 
vres avait  lieu  en  uiènie  lomps  à  ^oU'c-Danle  tic 
Liesse. 

S.  A.  U.  Mcniseijïneur  le  <lnc  d'Orléans  cliargea 
M.  le  clievalier  île  lîiilel  devin  iiiier  sa  jjralinide  à 
Idiiles  les  auloi'ilcs  <|ui  avaienl  loiicoinii  a  l.i  ponipi; 
de  lelU!  luj^uhie  soleiinilé ,  cl  Sun  AlleNsç  lloy.do 
dai^Ma  lui  ei  rire  elle-inenu'  pour  lui  lenu)i(!nor  sa 
sahst.iilioii  el  lui  faire  don  d'une  lioile  eu  or.  Llle 
vuulul  bien  liynorer  auusi  de    Iclircs  l'ailKulierei* 


KOS 


MAL 


Le  corps  do  Louis-Charles  d'Oili'ans,  comte 
(lo  Beaujolais,  prince  du  sang  royal  et  j)air 
de  France,  fut  placé  dans  la  cliapelle  de 
Saint-Paul,  alleclée,  lors  de  la  domination 
de  l'ordre  de  Saint-Jean,  à  la  sépulture  des 
grands  maîtres  et  faillis  de  la  langue  de 
France.  Le  moimment  élevé  à  sa  mémoire 
par  les  soins  pieux  de  S.  A.  R.  Mgr  le  duc 
d'Orléans,  son  auguste  fière,  rem|ilit  une  des 
faces  de  cette  chapelle,  ilont  les  trois  autres 
sont  occupées  par  les  lombes  du  grand  nuiitre 
Emmanuel  de  Rohan ,  du  grand  maître 
Adi'ien  de  Wignacourt,  et  du  sire  de  Wigna- 
court,  chevalier  des  ordi'es  du  roi,  mort  en 
11)15,  h  Malle,  où  il  était  venu  visiter  son 
iVèro,  le  grand  maître  Alol'  de  Wignacourt, 
oncle  d'Adrien.  On  lisait  sur  le  cénotaphe  : 
Fratris  carissimi.  Luil.  Caroli  de  Beaujolais. 

tlesitlerala.  pnU'ia.  exiilis. 

ad  saliitom.  propitiore.  sole,  rcsiiliiendani. 

a.  sollicilo.  traire,  ex  Aiiglia.  avulsi. 

in  hoc  iilloie.  proiinus.  cxlincli. 

reliquias.  lioc   niarniore.  nioerens.  credidit. 

Liid.  Piiil.  d'Orléans,  anno.  m  dccc  vm. 

Le  cœur  de  l'auguste  prince  fut  placé  plus 

tard    dans   la  chapelle    de  Notre-Dame  de 

Liesse,  située  sur  les  bords  de  la  mer,  et  qui 

appartenait  autrefois  à  la  langue  de  France. 

On  y  grava  une  insci'iplion  sur  une  plaque 

de  marbre  portant  les  armes  d'Orléans. 

Prnccordia    serenissimi  prineipis  el  Franciae 
paris,  Liidovici  Caroli  Avieliancns.  comillsde 
Beanjolais.  diem  suum  funcli.  in  Mclila.  m  kal. 
junii,  anno  m  dccc  viii  et  condila.  jnccnt.  in  hac 
etiesia  lenipore.  F.  Joannis  Arlau.  o.  die  prima 

juiil  M   DCCC  XXI. 

Une  semblable  manifestation  de  sentiments 
envers  la  royale  maison  de  Buurliun  éclata  à 
Malte,  à  la  mort  de  S.  M.  Louis  XVI II,  et 
51.  J.  Korg,  alors  vice-consul  de  France, 
digne  émule  du  chevalier  de  Bulot,  dé[)loya 
dans  la  cérémonie  funèbre  à  laquelle  elle 
donna  lieu,  le  9  décembre  1821,  un  zèle  et 
une  pompe  remari|uables. 

'foules  les  fortilications  et  palais  du  gou- 
vernement, les  maisons  consulair.  s  portaient 
leur  pavdion  au  demi-iuàt;  celui  de  France 
avait  des  bandes  de  crêpe  noir.  L'église  était 
entièrement   tendue  de   tapisserie  noire,   à 
frange  et  à  galon  blancs;  sur  la  jioi'te,  égale- 
ment tendue  de  noir,  on  lisait  celte  inscri[)- 
tion  au-dessous  des  armes  de  France  : 
D.  0.  M. 
Ludovico  XVIII 
Galliaî  et  Navarrœ  régi 

pieiate  in  Deum 
munincenlia  in  populos, 

Monseigneur  l'archevêque   évêque  de   Malle,  et  le 
lieuleuaiil  gouverneur. 

M.  l'ablie  Arlau ,  ihapelain  de  l'égise  de  Nolre- 
Danic  de  Liesse,  s'élail  rendu  Uès-nlile  en  celle 
occasion.  Monseigneur  le  due  d'Orléans  accorda  à 
col  eiclésiaslnpie  ,  qu'enloiiraienl  la  vénéralion  et 
l'aiiachenient  de  ses  compatriotes,  des  secours  pour 
la  restauraiiun  de  sou  église. 


D'EPlCnAriIIE.  MAL  800 

forliludine  in  adversis 

speeialissimo 

fujus  viilules  cxinii;e 

ninemosynon  niarmore  et  a^re  perennius 

super  inojrorem  et  populoruni  lacrymas 

condidere 

ad  res  consnlares  legatus 

viri(pie  snlidili 
lacrymabundl  pai'i'iitalur. 

Un  sarcophage  niagnili(|ue  de  soixante 
j)ieds  de  haut  ornait  l'église,  et  formait  une 
majestueuse  pyramide  ;  au\  faces  du  piédes- 
tal on  lisait  ces  inscri[)tions  (1)  : 

Occidit  heu!  Lodoix  pielale  insignis  el  xquus 

Imperii  decns,  el  gandia  Liligcri. 
Solveris  in  lacrymas  merilo  deperdila  luctu 
Gallia,  quando  pater  funere  succuijuit. 
Poiie  niodum  laciyinis,  jain  tarito  ponc  dolori, 
Lilia  namque  libi  llorida  pervigeant. 

Le  nom  des  rois  de  France  de  la  troi- 
sième race,  en  commençant  à  Hugues- Capet, 
jusqu'à  Louis  XVllI  ,  était  tiacé  en  lettres 
d'or  sur  les  piliers. 

Celte  autre  inscription    (2)  ,  placée  sur  la 
porte   principale  ,    achevait  de    relever    la 
dernière  partie  intérieure  de  l'édilice. 
D.  0.  M 
Jam  tua  le  virlus,  lua  terris  didila  fania, 
Claraque  niagnaninii  noliililas  generis, 
Reddiderani,  Lodoix,  qnaleni  dccet  esse,  volcnlem 

Pacalo  populuni  qui  régal  imperio; 
Quuni  morbo  afflltlnm  ,  el  crudeli  funere  mersum 

Gallia  non  solnni  vidit  el  indoluil, 
Yerum  eliam  génies,  quels  lantuin  nomine  nolus, 

Quasque  vel  undisonus  suhuiovel  oceanus. 
Sed  tua  fata  diu  non  sunl  deflenda  ;  querehc 

Iline  absinl,  lucUisque,  cl  lacryma;  el  geniilns  ; 

Doiiec  circuinagal  redeunlia  sxcula  Titan, 

El  vaga  nocturnos  Cynlhia  ducal  eqnos, 

Semper  honos,  nomenque  tuum  et  benefacla  nia- 

Digna  quidem  longoe  laudihus  hisloriic.  [nehunl. 

Duniqne  Deum  sacram  de  more  lilanms  ad  aram  , 

Soleumesque  lihi  duciums  inferias; 
Credo  er|uideni,  nec  vana  lides,  luus  inler  ovanles 

Spirilns  exsuliat  cœlicorum  choreas, 
Agnoscisque  luos,  parilerque  agnosceris  illis, 
Gaudcbisque  dieni  vivere  perpetuiun. 

Le  lendemain  10  ,  il  fut  célébré  un  service 
en  actions  de  grâces,  pour  l'heureux  avéui'- 
iiient  au  trône  de  Sa  Majesté  Charles  X  ;  et 
un  cliangement  soudain  s'opéra  dans  le  vaste 
temple,  entièrement  tapissé  de  dansas  cra- 
moisi fleurdelisé,  de  bordures  dorées  , 
et  surmonté  desarmoiries  de  France  ;  suruu 
fi'onton  externe  dominait  rinscri()ti(in  sui- 
vante (composée  par  .M.  lechanuine  Romcij  , 
entourée  de  guirlandes  : 

D.  0.  M. 
Carolo  X, 

(1)  Composées,  ainsi  aue  la  première,  par  le  clia- 
noinc  Komei. 

(2)  Composée  par  le  docteur  Christophe  FreiiJo. 


807  MAL  l'ICI" 

G;illi;i'  elNa\anii:ii'gi 
pio,  iimiiilifo,  augtislo, 

(|U(>ll 

Liulovico  XVlll 

gerniano  iliiUissiiiio  vila  fuiiclo 

avUojiiie  ail  siMiiiimm  luipernim!  iiiiperium 

iii(;i'iili  iiDpiiliiiniii  plaiisii 

actossoril , 
loj'aliis  ail  rcs  coiisularcs 

viriqiie  siiliJiii 

cfTiisiori  ciimulali  laUilia 

fausta  oiiuiia 

deprecantiii-  (i). 

KPITAPIIIÎS   DES  GRANDS   MAITRES. 

Ilaijmorul  (lu  l'iii/,  premirr  grand  maître,  û 
Jérusalem.  — mS  ll.'iH. 
Havinoiid  (lu  Pii.v  f21  ,  t^ciilillioiiiine  du 
l);ui|iliiiu',  siicct'ii.i'à  (i('r;ird  par  rélcclirtii  li- 
lii'L-  (H  unanime  des  iVèrcs  liospitidieis.  Issu 
d'une  maison  aussi  anlii|ut'  (|u'iliusiio  ,  i]ui 
siilisisle  encore  sous  lu  nom  de  l»uy-Moiil- 
hrun  ,  Ha.vmoud  était  un  des  clicvalieis  qui 
|iassèreut  eu  Asie  à  la  suite  di!  Godefroi    de 

Bouillon. 

Dans  les  Memorie  ilc  Gran  Maëstri  (.3\  la 
inétlaille  f;rav6e  en  l'huniieur  de  Uaymond 
du  l'uv  lui  donne  une  physionomie  très- 
sévère".  Une  longue  barbe  deseend  sui'  sa  poi- 
trine. La  léj^ende  porte  :/{oi/«ie/e(yes  auspicc 
rcliijione. 

Les  monnaies  de  ce  grand  maître  dont 
l'emiircinle  a  été  conservée  ,  le  rejirésoutent 
h  genoux  devant  une  doubla  croix  et  ces 
ninis  im\our  :  Uaymuudus  custos.  Le  revers 
ollVe  un  nuilade  iouclié  dans  un  lit  ,  sur- 
monté d'un  dôme  d'où  pend  une  lampe  ,  et 
au  clievet  du(|uel  l'st  placée  une  croix.  On 
voit  alenlour  en  lettres  gothiques  :  llospila- 
lis  Jérusalem. 

Les  monnaies  et  cachets,  ou  sifjillam,  en 
l)lomb  et  eu  argent  des  grands  maîtres  ont 
peu  varié  dans  les  commencements  de 
l'ordre  ;  on  y  voit  presque  tonjoius  un 
malade  ou  un  cadavre  étendu  dans  un  lit. 
La  légende  est  ordinairement  :  Custos  liospi- 
talis  Jérusalem  ou  Custos  pauperum.  Une  de 
ces  anci(v.uics  monnaies  désigne  uu  chapi- 
tre assemblé. 

Plusieurs  inscri|itions  déioiaient  le  tom- 
beau do  Raymond  ;  en  voici  le  sens  : 

M  C  LYUI. 

A  Raymond  Du  Piiy,  pioiiiier  graïul  iiiailro 

do  l'Ilopiial. 

.\|)rés  de  f;iil)li^>.  ciiiiiiiKMiciMiiciils, 

il  iiisliliia  pour  bnii  ordre  les  cérciiioiiies  dd 

twlli-,  et  lui  domia  liï  iiianloaii  noir,  porlaiil 

la  cniix  l.ilaiiilie  à  laiil  pointes 


lONN.^lIlE  MAL 

Armes  :  d'or,  au  lion  de  gueules. 


sas 


Ogier  de  Balben  ,   deuxième  yrand  maître  ù 
Jérusalem.  —  1138  -  llOl. 

Ogier  (1)  de  Ualben  mérita,  par  la  vénéra- 
tion (|ue  commandaient  sa  piéléel  sa  longue 
exjiérience,  de  succédi  r  à  Uaymond  du  Puy, 
dont  il  était  le  compatriote  et  le  plus  ancien 
compagnon  d'armes. 

L'ouvrage  intitulé  :  Mnnorie  de  gran  MaëS' 
tri,  représente  ce  giand  maître  avec  une 
loi^ue  ou  bonnet  et  une  longue  barbe.  Il  est 
d'une  tiès-belle  liguie.  On  lit  autour  de  sa 
médaille   :  J-cclesiœ  cuncordia    teeta    serrât. 

Cette  inscription  nous  semble  une  allusion 
directe  au  |iremier  événement  que  nous 
avons  rapporté,  et  qui  n'est  pas  moins  glo- 
lieux  pour  la  mémoire  d'Ogier  de  lîalbeii  , 
(|ue  l'obéissance  unanime  qu'il  concilia  à 
Amaur\  de  la  [lart  des  seigneurs  mécontents. 
Lis  etl'orts  du  grand  maître  des  liosjiilaliers 
concoururent  puissamment  à  l'aire  reconnaî- 
tre .\lexandre  III  comme  souverain  pontife 
jiar  1  Eglise  de  Palestine,  lors  du  schisme 
(jui  suivit  la  mort  d'Ailrien  IV.  La  prudence 
dont  Ogier  lit  preuve  dans  cette  doulde  oc- 
casion nous  autorise  à  lui  attribuer  |)our 
devise  :  Regni  traïK/uillitus  ,  parla  eunsilio  , 
biL'ii  plutôt  ipi'à  .\rnold  de  Comps ,  dont 
l'existence  est  d'ailleurs  très-problémali(jue. 

Dejuiis  l'an  1110ju^qu'en  1300  (mais  jiar- 
ticulièremenl  sons  le  gouvernement  de  Uay- 
mond du  l'uy,  d'Ogier  et  de  leui'S  succes- 
seurs immédiats),  le  Codicc  diplomatico  est 
rempli  de  donations  ,  concessions  ,  ventes  , 
cessions,  privilèges,  échanges  ,  faits  ou  ac- 
cordés à  l'oi-drc  par  la  |iliipart  des  princes, 
archevêques,  évètpies  ou  al)bés  de   lOrieiil. 

Armes  :  d'argent  à  trois  merlettes  de  sables 
et  trois  fasces  ondées  de  sable. 

Arnold  de  Comps,  troisième  grand  maître,  à 
Jérusalem.  —1101-1107. 

Arnold  (2)  de  Comps  est  placé,  par  tous  les 
historiens  de  l'ordre,  après  Ogier  de  Kalben; 
mais  nous  devons  dire  que  plusieurs  Char- 
les, rapportées  par  dom  \aissetle  et  Séi)as- 
tiano  Panli,  semblent  laisser  entrevoir  qu'il 
n'y  eut  |ioiiit  de  gi'and  uiaîlie  de  ce  nom. 
>ertot  assure  ([u'il  était  du  Daiqthiné  et  (ju'il 
mourut  vers  l'an  110".  Les  chartes  que  nous 
venons  de  inentionnei-  prélendeiit,  au  con- 
traire, que  déjà,  en  liOl  et  1102.  Cilbert  dAs- 
salil  régnait  sur  l'ordre.  Du  leste,  pendant  les 
six  années  (ju'on  assigne  au  magistèie  d'Ar- 
nold, il  ne  se  ]iassa  aucun  événement  imi.or- 
tanl  pour  les  llos|iilaliers,  (jui  lomballaient 
sons  les  drapeaux  du  roi  de  Jérusalem  con- 
fondus avec  les  autres  guerriers. 

Deux  inscriptions  latines  ornaient  son  tom- 
beau, on  voici  1j  sens  : 


809  MAL  D'EPIGKAI'HIE. 

N'est  point  barbare  qui  immole  tics  barbares. 


MAL 


810 


A  Arnold  ileComps, 

maitre  de  l'hôpital  de  Jérusalem  , 

parce  qu'il  a  délivre  les  chemins  qui  conduisaient 

à  Jérusalem  des  musulmans  qui  les  assiégeaient, 

et  ([u'il  a  pratiqué  la  justice.' 

Cette  pierre  a  été  posée  aux  frais  du  trésor. 

Une  iiisci  i[)tioii  grecque,  dont  voici  le  sens, 
était  encore  gravée  sur  le  même  mausolée  : 

Montre-toi  formidable  aux  ennemis. 

Armes  :  de  gueules  à  l'aigle  échiquetée 
d'argent  et  de  sable. 

Le  Memorie  de  Gran  Maëslri  donne  pour 
légende  à  la  médaille  d'Arnold  : 

Regni  tranquillitas,  parta  consilio. 

Gilbert   d'Assalit,   quatrième  qrand  maître, 
à  Jérusalem.  —  1167-1169. 

Gilbert  d'Assalit  (1),  né  dans  le  Languedoc, 
près  de  Carcassonne,  succéda  à  Arnold  de 
Gomps,  ou,  selon  d'autres  auteurs,  à  Ogier 
de  Balben. 

La  médaille  gravée  dans  l'ouvrage  imprimé 
à  Parme  par  Bodoni,  a  pour  emblème  une 
galère  et  cette  légende  :  Prima  navoH  prœ~ 
lio  victrix.  Il  serait  difficile  d'indiquer  ce 
qui  peut  motiver  cet  emblème,  la  viede<lil- 
bcrt  d'Assalit  ne  présentant  aucun  fait  sur 
lequel  nous  puissions  baser  nos  conjectures 
à  cet  égard.  Nous  ferons,  en  outre,  remarquer 
que  la  nature  de  l'emblèiue  qu'offre  celte  mé- 
daille, et  surtout  le  sens  de  la  légende,  for- 
ment un  triste  et  singulier  contraste  avec  le 
naufrage  oii  Gilbert  d'Assalit  perdit  la  vie. 

Armes  :  d'azur  semé  d'étoiles  d'argent,  au 
lion  d'argent  sur  le  tout. 
Gastus,  cinquième  grand  maître,  à  Jérusa- 
lem. —  iiGd-WlS. 

Gastus  (2),  trésorier  de  l'ordre,  fut  élu  pour 
succéder  à  Gilbert  d'Assalit. 

Un  seul  et  môme  tombeau  paraît  avoir  ren- 
fermé les  restes  des  quatre  successeurs  de 
l'illustre  Raymond  duPuy.  A  côté  des  noms 
d'Ogier  de  Balben  et  d'Arnold  de  Comps, 
on  lisait  : 

Heureux  qui  a  vécu  obscur. 

Au-dessns  des  deux  autres  : 

Dieu  fut  témoin  de  leurs  œuvres. 

Une  troisième  inscription  portait  ces 
mots: 

Ils  ont  vécu  à  Jérusalem  après  l'an  m.  c. 

Les  armesde  Gastus,  que  quelques  auteurs 
font  mourir  en  1169,  étaient  :  de  gueules  à 
la  croix  vairée  saljle  et  argent,  ou  chargée 
de  cloches  de  gueules. 

(1)  Girbert,  Gerbert,  nommé  aussi  d'Assaly  ou  de 
Sailly,  et  même  Gaucelmc  ou  Gaucelin  d'Assilan 
(Gilberlus,  Giberliis,  (jisberlits,  Gereberlus). 

(i)  Gastus  ou  Gaste.  Li'hisloire  de  Paciaudi  ren- 
ferme aussi  sa  mé  laille  gravée  ,  représentant  ce 
grand  maître  enlevé  aux  (  ieux  par  un  aigle,  avec 
ces  mots  :  Muturins  ad  s'ulcru  rcfocutus. 

DiCTIONN.    u"Kl>IGRAPtlin:.  I. 


Joubert,  sixième  grand  uiaître,  à  Jérusalem. 
—  1173-1179. 

Joubert  (1),  dont  l'origine  est  inconnue, 
naquit,  dit-on,  en  Palestine. 

Sur  une  des  faces  lak'rales  de  son  tombeau 
ou  lit,  écrit  en  lalin  : 

Il  mourut  à  Jérusalem, 
l'an  de  N.-S.  Jésus-Christ  11 7C  (2). 
(Ce  qui  contredit  d'autres  dates.) 
Sur  l'autre  côté  : 

Donnez  des  secours  aux  vivants, 
des  éloges  aux  morls. 
Sur  la  face  antérieure  : 

Joubert,  grand  maître, 

très-bon,  très-religieux,  secourut  les  malades 

avec  piété,  et  une  bonté  singulière. 

Aux  jours  de  fête, 

il  ordonna  de  s'acquitter  envers  les  roànes  des 

morts  par  les  plus  saintes  cérémonies. 

Armes:  d'or,  à  une  croix  de  sable  chargée 
de  cinq  co  [uilles  d'argent. 

Roger  des  Moxdins,  septième  grand  maitre,  à 
Jérusalem.—  1179-1187. 

On  lisait  sur  son  tombeau: 

J'aurais  préféré  le  salut  de  mon  pays 
à  ma  vie. 
Plus  bas  : 

A  l'ilhislre  Roger  Des  Moulins, 

en  mémoire  de  son  administration  pieuse  et  sage, 

en  paix  comme  en  guerre. 

Parce  qu'il  a  accru  la  dignité  du  sacerdoce  et 

obtenu  la  sanction  des  règlements  de  Raymond 

Du  Puy,  les  soldais  de  Jérusalem  ont  élevé  c(. 

monument. 

Une  troisième  inscription  ajoutait  : 

Il  a  vécu  l'an  ;du  Seigneur  H81  (3). 

Armes  :  d'argent  à  une  croix  ancrée  de  sa- 
ble, chargée  d'une  coquille  d'or. 

Garnier  de  Si/rie,  huitième  grand  maître,   à 
Jérusalem.  —  1187. 

Armes  :  de  sable  à  la  croix  d'argent. 

Ermengard  d'Aps,  neuvième  grand  maître ,  à 
Margat  et  a  Acre.  —  1187-1192. 

De  nombreux  combats,  livrés  aux  infidè- 
les pour  la  défense  des  chrétiens,  illustrèrent 
sa  vie. 

Armes  :  d'argent  à  la  tour  de  sable. 

Godefroy  de  Buisson,  dixième  grand  maître, 
à  Acre.  —  1192-1201. 

Godefroy  de  Duisson  [k],  que  divers  his- 

(1)  Josbert  ou  Joubert  (Josberlus  Sijrtis). 

(2)  Il  est  représenté  avec  nue  très-belle  tête  dans 
la  médaille  que  renferme  le  Memorie  de  Gnin  Maè- 
slri.  La  légende  est  ai.-isi  conçue  :  Uoslibtts  ad 
liamlam  ctvsis  proflUjiaus,  1171. 

(5)  Sa  médaille  otlVe  cette  légende  :  Fulta  belli 
pucisq.  (irlibiis. 

(i)  Ou  de  DoiiioM.  Il  s'intitulait  :  Goflredus  île  Do- 
tii'»i,  diviiui  miiiCiiiiile  clemeiiliii  sinnlir  domus  lio- 

26 


gll  MAL  DICTIONNAIUE 

loiicns  croient  6lro  m;  en  Picardie,  fui  élu 
grand  maître  eu  1192;  une  Iniiiu  de  lui, 
datée  do  cette  année,  le  désigne  sous  le 
nom  de  Donion. 

Les  tondjcaux  de  Garnior  de  Syrie,  d  Er- 
mengard  d'Aps  et  de  (joilel'roy  de  Duisson, 
n"en'tbrnieiit  qu'un  seul  en  trois  parties. 

On  lit  sur  la  première  une  inscription  la- 
tine dont  voici  la  traduction. 
A  G;uiiiei\iie  Syrie, 
inailve  Jii  saint  hôpiial  el  de  la  milice 
de  Jénisaleni, 
ses  aniis  ont  élevé  ce  inominient. 
On   lit  encore  sur  les   faces  latérales  et 
postérieure  du  uièine  tombeau  : 

Moiilrc-loi  terrible  ;i   les  ciiiieniis. 

Enfin  : 

Garnier  de  Naples 

a  défeadu  les  biens  de  riiôpilal,  mis  :i  r;d)ri  des 
Uisidlcs  des  maliomélans  les  dons  précieux  qui 
lui  éiaieut  faits,  et  maintenu  la  paix  el  le  bon 

ordre. 
Sur  le  tombeau  d'Ermongard,  dont  le  nom 


MAL  812 

poiu'   foire   place   à    Al- 


cendit    du    trône 
pliiinse  III. 

On  lisait  en  latin  sur  le   mausolée  du  on- 
zième grand  niailre  : 
Je  me  suis  fait  bâtir  ce  lombeau  pendant  ma  vie 

aBn  d'y  reposer  après  ma  mort. 
Et  plus  bas  : 

Alphonse, 

malU'e  ilii  saint  hôpital  de  Jérusalem, 

hls   du  roi  de  l'orluj;al, 

affligé  par  la  perle  de  Plolémaide,  et  par  une 

sédiliou  élevée  auprès  d'Anlioche,  parmi  mes 

guerriers,  je  revins  dans  ma  patrie  avec  l'espoir 

de  monter  sur  le  Irône  de  mon  père  ;  mais  un 

(iére  s'opposa  à  im  ficrc.  Songe  cummcut  une 

morlsouilaiiiom'a  couché  dans  ce  lunibeau,eliie 

le  lie  point  à  de  vaincs  espérances. 

Adieu. 

Armes  do  Portugal   :  do  gueules  aux  huit 

tours  d'argent,  sur  le  louî  un  écu  d'argent 

semé  de  cimi  cœuis  d'azur. 

Geojl'roy   le  Rat,   douzième    grand    maître, 
à  Acre.  —  1204-1207. 


jiarait  altère^,  on  lit 

A  Erniengard  d'Aps,  leur  excellent  ;cbef, 
celle  pierre  a  élé  élevée  aux  frais  des  chevaliers 

de  Jérusalem. 
Sur  le  monument  de  Godefroy  (oià  l'on  lit 
Domingon)  : 

A  Godefroy,  leur  maître  et  leur  chef,  à  cause 

de  SCS  nombreux  services. 

Il  dotiua  l'hospiialiié  à  ceux  qui  venaient 

aicomplir  un  vœu. 

Armes  -.d'azur,  à  la  l)ande  u'argent. 

Alphonse  de  Porluf/al    onzième   (jrand 

matlrc,  à  Acre  et  à  Margat. 

1201-i20i. 

11  attaqua  le  luxe  rpii  régnait  parmi  les 
religieux  dont  le  [dus  l.eau  titre  avait  tou- 
jours été  celui  de  servants  des  [lauvres.  Lui- 
iiu'nie,  donnant  l'exemplo  d(i  la  simplicité 
qu'il  voulait  ramener,  réduisit  sa  nuii-son  à 
un  majordome,  un  cliapelain,  deux  cheva- 
liers,  trois  écuyers,  un  lurcopolicr  et  un 
page.  11  ne  fut  [»ermis  î>  chacun  de  ces  ofii- 
ciers  que  d'avoir  un  seul  cheval. 

On  appelait  turcopolier  un  officier  de  la 
cavalerie  légère.  Les  dignités  de  l'ordre 
étaient  ainsi  répai'ties  dans  les  diverses 
langues  : 

/Voi'PHcc:  firand  commamlatairc  ou  com- 
.iiaudeur.  Auvergne  :  (Irand  maréchal  chargé 
de  garder  l'étendard  de  l'finlre.  France  : 
Grand  hospitalier.  Jlalie  ;  Giand  amiral. 
Aragon  :  Grand  conservateur.  Angleterre  : 
Turcopolier.  Allemagne  :  firand  bailli.  Cas- 
lillect  l'urtugnl  :  Grand  chaïuidier. 

Naberat  )iiactt  la  mort  d'Alphon.se  ou  1" 
mars  1207.  Dans  une  épitaplie  dilférente  de 
colle  rapportée  plus  bas,  elle  est  tixéc;  au 
1"   mars  1245,  année    où  Sanche   lil  des- 

spilit'is  C.lni'iti   pnuitenim  vttiai.^ti'y,  unn  cum  IoIihs 
ejimtem  domm  ussensn,  ei  volunUiie  ciiiiitiili,  etc. ,  ele. 


Armes  :  d'or,  à  un  bocage  de  sinople  dans 

lequel  paît  un  cerf  d'argent  ou  d'azur,  à  la 


licorne  d'argent  debout. 
Guériii  de  Montaigu,  treizième  grand  maître, 
à  Acre.  —  1207-1230. 

Guérin  de  Montaigu,  de  la  langue  d'Au- 
vergne ,  fut  élu  en  1207. 

Guérin  de  Montaigu  mourut  en  Palesti- 
ne en   1230. 

Geotfroy  le  Rat  et  son  successeur  furent 
renfermés  dans  un  môme  touibeau,  où  qua- 
tre personnages  étaient  représentés  debout, 
poi'tant  des  espèces  de  trophées  avec  des 
inscriptions   latines   disant  : 

Qui  évitera  ce  (pii  est  inévitable? 

Personne. 

Rien  n'est  stable  : 

Le  sort  )'a  ainsi  voulu. 

Sous  la  Statue  de  la  mort,  on   lisait  : 

Elle  frappe  également  les  léles  hunddes 
cl  les  léles  élevces. 

Enlin,  l'épitaphe  était  ainsi  conçue  . 

Geoffroy  le  Rat  et  Guérin  de  .Montaigu, 
maîtres  de  l'hopiial  de  Jérusalem, 
rcposcnl  rivec  les  autres. 
Une   dernière   inscription  olfrait  ces  pa- 
roles. 

Ainsi  l'on  monle  aux  cieux. 

.\rmfs  :  d'or,  .'i  une  nuée  de  gueules,  ou 
plutôt  de  gui'ulos  à  une  tour  d'or  ii  deux 
crénaux. 

Bertrand   de   Texi    (1) 
maitre,  à  Acre. 

Son  loud)eau  olfrait  cette  iuscriplioii  : 

A  Derlrand  de  Texi 

(H  Ou  Tcxis. 


quatorzième  grand 
■  12:50  1231. 


815 


MAL 


D'EPIGRAPHIE. 


MAL 


814 


leur-excellent  maître, 

recomniandaljlo  piir  sa  valeur,  sa  piété  et  sa 

giatidctir  d'àme, 

les  clievaliers  de  Jérusalem. 

Armes  :  d'or,  à  la  l'asce   de  gueules. 

Guérin  (1)     quinzième  grand  niaitre,  à  Acre. 
—1231-1236. 

Armes  :  d'argent  à  l'aigle  à  deux  tCtes. 

Bertrand  de  Comps,  seizième  grand  maître f 
à  Jérusalem.  — 1236-1241. 

Bertrand  de  Comps,  d'une  famille  il- 
lustre de  la  Provonee,  on  plutôt  du  Dau- 
phiné,  et  parent  du  grand  maître  Arnold, 
succéda   à  Giiérin   en    1236. 

Quatre  inscriptions  décoraient  le  mau- 
solée de  Bertrand  de  Comps  ;  le  sens  de 
la  première   est  : 

On  relient  l'empire  par  les  mêmes  moyens 
qu'on  l'a  conijuis. 
La  seconde   porte  : 

Les  chevaliers  de  la  sainte  milice  de  Jérusalem, 
à  leur  vaillant  chef,  au  défenseur  de  la  noblossc, 
à  Bertrand  de  Comps,  leur  grand  mailre,  illustré 
par  toutes  les  vertus,  et  qui  leur  a  rendu  les 

plus  grands  services. 
La  troisième  seujble  la   suite   de  la   [)re- 
mière. 

Par  l'audace,  par  les  exploits. 

La  quairième  ])aiaît  indiquer  le  lieu  où 
le  monument  fut  d'abord   élevé  : 

Sur  le  rivage  de  Jo]'pé, 
afin  d'en  garder  réternel  souvenir. 

Quelques  historiens  ont  aussi  appelé 
ce  grand   maître  :    François   de   Comps. 

Armes  :  de  gueules  à  l'aigle  échiquetée 
de   sable  et  d'argent. 

Pierre  de  YiUebride ,  dix-septième  grand 
maître,  à  Jérusalem. —  12'il-12'i-i. 
L'imprudence  d'un  orgueilleux  légat  avait 
naguère  perdu  l'armée  d'Egyple.  Cidle  du 
palriarche  de  Jérusalem  entraîna  l'armée 
de  Palestine  à  sa  ruine,  et  l'on  vit  l'a- 
veugle volonté  d'un  lioinme,  vieilli  à  l'om- 
bre des  cloities,  [irévaloir  sur  les  con- 
seils des  chevaliers,  des  généraux  les  [dus 
cxpérimentiis ,  enlin  sur  ceux  des  deux 
grands  maîtres.  .Malgré  eux,  la  bataille  fut 
livrée  contre  des  forces  dix  fois  supérieu- 
res, et  dès  le  coumieneement  de  l'action, 
ainsi  qu'il  était  à  craindre,  les  Sarrasins 
alliés  |ii'ireut  traîtreusement  la  fuite.  Si  l'on 
eut  droit  alois  de  l.ilAmer  l'imiirulente  con- 
fiance des  chrétiens,  on  ne  peut  s'empê- 
cher d'admirer  leur  héroïsme.  Les  deux 
grands  maîtres  du  Tein[ile  et  de  l'Hôpital 
perdirent  la  vie  h  la  bataille  de  Gaza  ou 
Gazer,  en  12i'^.  Il  est  donc  certain  que  le 
Père  Sébasliano  a  été  induit  en  erreur  en 
plaçant  au  mois  de  mai  1243  la  mort  de 
Pierre  de  Villebride. 

(l)  Gérin,  Gariu  ou  Guarlus. 


Deux  inscriptions  latines  so  lisaient  sur 
le   tombeau  de  ce  granil  maître  : 

Simplicité  prudente  et  amour  du  bien. 

Au  frère  Pierre  de  Villebride, 

maître  des  chevaliers  de  Jérusalem,  les  membres 

séculiers  de  sa  famille,  pleins  de  son  souvenir, 

ont  fait  élever  ce  monument  avec  la  permission 

des  religieux  de  l'ordre. 

Armes:  Echiqueté  d'argent  et  de  gueules. 

Guillaume  de  CluUeauneuf ,  dix-huitième 
grand  maître,   à  ylf/e.  —  1214-1259. 

Guillaume  de  CliA:oauneuf,  né  en  Fran- 
ce, et  engagé  dii  bonne  heure  dans  l'or- 
dre, en  était  précpteur  (charge  qui  prit 
plus  tard  le  nom  de  commandeur),  quana 
il  se  trouva  à  la  sanglante  bataille  de  Gazer. 

Son   tombeau    man()ue   à  la  collection. 

Armes  :  de  gueuh^s  à  trois  chevrons  d'or, 
ou  plutôl,  h.  trois  tours  d'or  posées  deux 
et  un. 

Hugues  de  Rcvel  fl) ,  dix-neuvième  grand- 
maître,  à  Césarée.  —  1259-1278. 

Sous  son  magistère,  les  chevaliers  chargés 
de  percevoir  les  deniers  de  l'ordre  et  aux- 
quels on  avait  donné  le  nom  de  piécei)teurs  , 
adoptèrent  celui  de  commandeurs,  et  leurs 
maisons  s'appelaient  commanderies  (en  latin 
comniendalaria],Yanx  que  les  commissions 
qui  leur  étaient  délivrées  commençaient  par 
celle  formule  :  commcndamus  ;  mais  ce  no 
fut  que  longtemps  ;i(irès  que  les  conjman- 
deuis  devinrent  inamovibles.  Ils  étaient,  dans 
l'origine,  soumis  à  un  prieur  qui  recueillait 
leurs  recettes,  et  en  envoyait  lu  produit  en 
Palestine,  soit  en  trou[)es,  soit  en  argent. 

Jusyu'à  Hugues  de  Revel,  les  pafies  se 
contentaient  de  nommer  maître  {magisicr)  le 
chef  des  hospitaliers.  Clément  IV  lui  donna 
le  premier  le  litre  de  grand  maître,  dans  un 
bref  du  18  novembre  1267. 

Deux  i;iscriptions  latines  ornaient  le  tom- 
beau du  dix-neuvième  grand  maître.  La  pre- 
mière était  ainsi  conçue  : 

Par  les  lois  et  les  conseils, 
ensuite  par  les  armes. 

Le  sens  probable  do  la  seconde  est  ce- 
lui-ci : 

A  la  mémoire  de  Hugues  de  Revel, 

niailre  des  chevaliers  de  Jérusalem, 

dont  la  prudence  et  Tcloquence  furent  telles, 

que  l'ordre  sacré  ries  hospitaliers   vengea   plus 

souvent  ses  injures  par  la  s.igesse  de  son  chef 

que  par  les  armes. 
Armes  :  d'or  à  un  demi-vol  d'azur. 

Nicolas  Largues  (2),  vingtième  grand  maître, 
à  Maryat  et  à  ^cce.  —  1278-1289. 

On  lit  sur  son  mausolée  les  inscriptions 

suivantes  : 

(!)  Ou  Revest. 
(2)  Ou  L'Orgue, 


815 


MAL 


DICTIONNAIRE 


MAL 


La  prudence  mililaiie  csl  le  plus  ferme  lien 

(le  reiiipiro. 
Au  l'-288. 

Gloire  imniorlelle  à  l'invincible  Nicolas  Lorguc, 

qui  le  premier  fil  porter  la  croix 

sur  la  colle  d'armes. 

Armes  :  d'argenl  î»  la  fasce  de  gueules. 

Jean   de  YiHiers,  vingt-unième  grand  maître, 

à  Acre,  et  à  Limisso ,  en  Chypre.  —  1289- 

1297. 

Jean  de  Villiers  ('•lait  Français. 
Cefut  aprèslaiirise  d'Acre,  quclos  clinva- 
liers  teutoniques  (luiltèreiit  à  jaaiais  l'Orient 
pour  se  (iser  en  lùirope. 

Quoique  le  tombeau  de  Jean  de  Villiers  fût 
brisé,  on  pouvait  y  lire  encore,  sur  la  face 
antérieure,  trois  lettres  tuinulaires. 
D.  0.  M. 
(Deo  Opiiitio  Maximo.) 
Et  ces  mots  : 

A  l'illuslre  Jean  de  Villiers. 
Sur  une  autre  face,  se  trouvait  en  lettres 
grecques. 

Rien  de  jiKis  sur  que  la  mort. 

M  ce  LXXXVIII. 

Armes  :  d'or  ou  d'argent,  à  trois  chevrons 
d'azur. 

Odon  de  Pins  (1),  vingt-deuxième  grand  maî- 
tre, à  Limisso.  —  1297-1300. 
Odon  de  Pins,  né,  dit-on,  en  Provence, 
ou  plutôt  en   Languedoc,  descendait  d'une 
illustre  maison  de  la  Catalogne. 

Le  tombeau  d'Odon  de  Pins,  brisé  comme 
celui  de  son  prédécesseur,  ne  laissait  déchif- 
frer que  des  demi-inscriptions  assez  dillicilcs 
à  comprendre. 
L'une  disait  : 

Arrête,  passant. 
Une  autre  : 

Au  grand  maître  Odon  de  Pins. 

Il  est  mort  l'aji... 

Adieu,  cl  vis...  dans  la  mémoire  de  nous 

cl  de  loi. 

Sur  la  base  on  lisait  un  pentamètre  cnlicr 

qui  semble  plus  récent  que  la  présente  iiis- 

crii)lion  : 

Les  pierres  et  les  noms  sont  sujets  de  la  mort. 

Armes  :  d'or,  h  un  arbre  de  sino|)le  ou  de 
gueules  h  trois  [lOunnes  de  pins  d'or. 

Guillaume  de  Villaret,  vingt-troisième  grand 
maître,  à  Limisso.  —  1300-1306. 

iluillaume  de  N'iliaret  (2',  chevalii'r  de  ht 
langue  de  Provence,  y  retii]ihssait  les  l'oiii-- 
tiiiiis  de  grand  prieur  de  Saint-tjiHes,  et  se 
trouvait  chez  une  sœur  nommée  Jordane, 
uiiand  il  re(,:ut  à  la  fois  l'annonce  delà  mort 
d'Odon  de  Pins  et  du  choix  qu'on  venait  de 
faire  de  lui  pour  son  successeur. 

(I)  OuOdc  del'ini. 
{■i)  Ou  de  Villars. 


8IU 
e  tombeau 


Trois  inscriinions  décoraient 
de  Guillaume  de  Villaret. 

La  iiremière,  moitié  grecque,  moitié  la- 
tine, peut  être  rendue  ainsi  : 
nàic7.-vous  lentement.  Assez  vite,  si  c'est  assez 

bien. 
La  seconde  : 

A  Guillaume  de  Villaret, 
né  en  Provence, 
qui,  s'occupanl  à  .\vignon  des  affaires  de  l'ordre 
sacré  de  Jérnsalem,  fut,  en  son  absence,  nomme 
maître  dans  l'île  de  Chypre,  à  cause  de  la  gran- 
deur et  des  ressources  de  son  courage  uni  à  la 
sagesse.  Le  premier,  des  bords  de  la  Lycie,  il 

descendit  dans  l'île  de  Rbodes. 
On  a  traduit  la  troisième  inscription  de 
cette  manière  : 

Son  entreprise  fut  achevée  en  1309. 

Les  chevaliers  de  l'ordre  de  Jérusalem,  selon  la 

volonté  de  son  frère,  lui  ont  fait  élever 

ce  monument. 

Armes  :  bandé  d'or  et  de  gueules  de  six 

pièces;  ou  :  d'or,  à  trois  monts  de  gueules, 

surmontés  de  trois  corbeaux  de  sable. 

Foulques  deVillaret  [l], vingt-quatrième  grand 
maître,  à  Rhodes.  —  1306-1327. 

C'est  sous  son  magistère  que  l'ordre  fit  la 
conquête  de  Rhodes  et  s'établit  dans  l'île. 
Après  la  prise  delà  ville  principale,  le  resie 
de  l'île  arbora  bientôt  l'étendard  chrétien 
qui  (loltait  sur  les  remparts  de  Rhodes,  où 
le  couvent  de  l'ordre  fut  transféré  en  toute 
hâte.  Ce  [loint  olfrant  à  la  marine  des  che- 
valiers un  port  assuré,  ils  ne  tardèrent  pas 
à  faire  la  conquête  d'une  foule  de  petites  îles 
groupées  autour  de  leur  nouveau  chef-lieu, 
et  après  avoir  élevé  un  phare  dans  l'île  do 
Cyme,  et  une  citadelle  dans  celle  de  Cos 
(maintenant  Lango),  patrie  d'Apelle  et  d'Hip- 
pocrate,  le  grand  maître  revint  à  Rhodes, 
dont  il  fit  rétablir  les  fortiiieations  et  les 
murailles,  il  en  était  temps,  car  l'année  sui- 
vante (1310),  Othman  ou  Ottoman,  qui  de 
simple  émir  était  )iarvcnu  à  la  jiuissance 
suprême  et  devait  atlaiher  so'i  nom  .^  tine 
nouvelle  dynastie,  païul  devant  la  ville  dont 
il  lit  le  siégp.  Les  remparts  étaient  h  jieine 
achevés  et  la  iilupart  des  tours  se  trouvaient 
encore  en  ruines;  mais  la  valeur  des  cheva- 
liers en  tint  lieu,  et  ils  re|)oussèrent  si  vive- 
ment les  assauts  de  i'einpei-eur,  cpie,  déses- 
pérant de  les  vaincre,  ou  élanl  ap.pelé  ailleurs 
jiar  d'autres  projets,  Ottoman  lit  rembarquer 
sou  armée  (-2}. 

(I)  Fulco  ou  Fulcone. 

("2)  La  plupart  des  historiens  de  la  maison  de  Sa- 
voir, cl  une  foule  d'autres,  lapporii-iU  cpie  llhodes 
dut  alors  sa  d('livraucc  à  Aiuédi'c  V,  dit  le  Grand. 
I  Sis  chevaliers,  ajoute  le  P.  Ituuhours  [Vie  de  P. 
(l'Aiibussoii).  étaient  persuadés  que  la  reliyioii  de 
Saint-Jean  dev\it  sou  saliU  .^  la  maison  de  S;ivoie, 
et  c'était  une  opinion  conniiunc  parmi  cu\  c|u'Anié- 
dée  V  élail  MiHi  an  secours  de  Khoilcs  avec  des 
troupes  choisies  et  avait  oliligi' Oiiouian  d'en  lever 
le  siège.  » 

Nous  regrellons  que  la  vc'riié  historique  nous  force 


817 


MAL 


D'EPIGRAPfllE. 


MAL 


818 


Le  tombeau  de  Foulques  de  Villarel  exis- 
tait autrefois  à  l'église  de  Saint-Jean  de 
Montpellier,  église  détruite  aujourd'hui.  On 
y  lisait  : 

Aiino  Doniini  m  ccc  xxvii,  die  scilicel  i"  scptcm- 
bris,  oblit  nobilissimus  ilorainus  fraler  Folque- 
lus  de  Villarelo  magisler  magiii  lios|)Ualis]  sa- 
cra; domus  saiicti  Johannis-BaplisUc  Hierosoly- 
mitani  ;  cujus  anima  requiescat  la  pace.  Die 
pro  me  Paier  et  Ave. 

Traduclion. 
L'an  du  Seigneur  1527,  le  i"  septembre  est 
mort  iros-noble  seigneur  Foulques  de  Villaret, 
niailre  du  grand  bôpilal  de  la  sainie  maison  de 
Saint-Jean  de  Jérusalem  :  que  son  âme  repose 
en  paix.  Ainsi  soitil.  Dites  pour  moi  :  un 
Pater  et    un    Ave. 

Armes  :  bandé  d'or  et  de  gueules  de  six 
pièces. 

Hélion  de  Villeneuve,  vingtcinquième  grand- 
maître,  à  Rhodes.  —  1319-13'i.G. 

Hélion,  second  fils  de  Giraud  <le  Ville- 
neuve, baron  des  Arcs  et  de  Trans,  et  de 
Sibile  de  Saliran  d'Uzès,  était  né  en  Provence 
vers  l'an  12G3. 

La  [irinci()ale  inscription  qui  décorait  son 
tombeau  disait  : 

Hélion  de  Villeneuve,  Français  et  Provençal,  éga- 
lement illustre  dans  les  combals  et  dans  les  af- 
faires, désigné  par  Jean  XXII,  souverain  pontife, 
pour  grand  maître  aux  chevaliers,  conserva  par 
sa  prudence,  accrut  par  sa  valeur,  les  conquêtes 
de  l'oulques,  son  prédécesseur. 

Dieudonné  de   Gozon ,  vingt-sixième   grand 
maître,  à  Rhodes.  —  l3'i.6-1353. 

Dieudonné  de  Gozon  était  issu  d'une  an 
cienne  lamille  du  Languedoc  ou  du  Rouer 

d'adopter  l'opinion  des  auteurs  qui  révoquent  en 
doule  le  voyage  d'Amédée  V  à  RboJes,  à  ceite  épo 
que.  Les  chiOMi(pieuri  contemporains,  qui  ont  rap- 
porté s°s  voyages,  année  par  année,  depuis  K:Oi 
jusqu'à  1515,  n'en  font  aucune  nieiilion.  Il  est  vrai 
que  r.'l)7  lie  icrifter  les  dulcs,  et  après  lui  Feller  et 
quelques  modernes,  ont  reculé  jus((u'alors  l'expédi- 
tion d'Ouoman  ;  mais  alors  les  fortilica!ions  de  Rho- 
des étaient  achevées,  et  il  parait  ccriain  que  celte 
entreprise  a  eu  lieu  un  1510.  Ainsi  tomberait  égale- 
ment la  tradition  couslaute  qui  assigne  à  cette  ex- 
pédition, glorieuse  pour  la  maison  de  Savoie,  la  de- 
vise F.  E.  R.  T.  du  collier  de  l'Aniionciaile,  et  qu'on 
expliquait  ainsi  ,  Forliluclo  ejus  Hhodnm  Icniiil.  On 
sait  d'ailleurs  que  cet  endilcme  exislail  sur  quel- 
ques tombeaux  des  ancêtres  d'Aniéilée  V,  et  cnlre 
-autres  était  placé  au  collior  d'un  chien  sculpté  sur 
le  mausûlé  de  Thomas  de  Savoie,  son  père. 

Ouoi  iju'il  en  soil,  si  l'ordre  de  Saint-Jean  n'a  pu 
conqiler  ce  héros  parnd  ses  défenseurs  en  1510,  il 
atoujours  regardé  ses  illustres  rejetons  comme  ses 
bienfaite\us.  Personne  n'ignore  les  exploits  conue 
les  Turcs  du  célèbre  Amedée  Vl.ancjuel  l'iiiq)éra- 
iricc  de  ISourbon  écrivait  :  «  La  présence  du  comte 
Vert  vaut  denv  mille  lances  à  elle  seule.  » 


gue.  Le  cliâteau  de  Gozon,  d'oii  Dieudonné 
tire  son  nom,  existe  encore  en  Languedoc. 

Sur  la  foi  de  Naberat,  Vertot  a  i)rélenda 
qu'on  ne  mit  d'autre  inscription  sur  le 
tombeau  de  Gozon  que  ces  mots  : 

Exlinctor  draconis. 
{Le  vainqueur  du  dragon.) 

Mais  on  lisait  sur  le  monument  élevé  à 
cet  illustre  grand  maître  : 

Le  génie  vainqueur  de  la  force. 

Dieudonné  de  Gozon, 

simple  chevalier,  tua  un  serpent  monstrueux, 

d'une  horrible  grandeur. 

Nonmié 

commandant  perpétuel  ordinaire  des    troupes, 

et  lieutenant  extraordinaire  du  grand   maître, 

d'abord  chef  du  conseil  d'élection,  il  fut,  par  un 

exemple  peu  commun,  désigné  grand  maître  des 

chevaliers,  par  les  électeurs. 

Ce  monument 

a  été  posé  aux  frais  des  chevaliers  français, 

provençaux,  l'an  1506. 


Armes 


de  gueules  à 


une  bande  d'argent 


chargée  d'une  cotice  d'azur  (1). 

Pierre   de  Cornillan ,   vingt-septième  grand 
maître,  à  Rhodes.  —  135i-1355. 

Pierre  de  Cornillan  (2),  chevalier  de  la  langue 
de  Provence  et  grand  prieur  de  Saint-Gilles, 
s'était  acf|uis  l'estiiîie  de  ses  frères  ])ar  ses 
m^r'urs  sévères  et  la  sagesse  de  sa  vie,  et 
.succéda  à  Dieudoinié  de  Gozon  au  commen- 
cement de  1334. 

Sa  justice  et  son  zèle  lui  avaient  acquis  le 
surnom  de  Correcteur  des  coutumes. 

(1)  M.  le  colonel  Roiliers  nousa  transmis  le  dessin 
d'un  fiagmont  de  pieire  sépulcrale,  trouvé  à  côté  de 
l'église  de  Saint-Etiemie,  parmi  les  ruines.  Cette 
pierre,  qu'il  est  tout  à  fait  sans  intérêt  de  repro- 
duire, parait,  d'après  sa  date,  coïncider  avec  l'épo- 
que lie  la  mort  de  Dieudonné  de  Gozon,  qui,  ayanl, 
depuis  sa  victoire  sur  le  serpent  ou  crocodile,  con- 
servé une  grand  dévotion  pour  C'Mle  église,  s'y  est 
l'ait  cnterrei-.  La  pieire  sépulcrale  doit  avoir  élé 
posée  eu  hauteur;  il  s'y  trouve  uiu;  insciiplion  dont 
les  caractères  golhi(iues  ont  trois  pouces  de  haut, 
et  prébcuient  le  sens  suivant  : 

llierosdiom. 

ilani 

utiii 

.  .  t.  die  15  xlTis 

Aiirio  Domini  lô'ài. 

Lioinaie.  Jesu.  suscipe.  spii  ilum.  ejus. 

Les  mots  qui  lerniinentrinscriplion  sont  les  derniè- 
res paroles  de  saint  Elieiuu^  quand  on  le  lapida  : 
leur  présence  sur  la  iiierre  s'explique  parle  fait  que 
l'église  où  elle  se  trouvait  élail  sous  I  invocation  de 
ce  martyr.  On  explique  encore  la  non  identité  de 
l'inscription  avec  celle  qui  est  rapportée  au  texte, 
par  la  circonstance  que  deux  monuments  ont  élii 
élevés  à  la  mémoire  de  Gozon,  l'iin  en  15GG,  l'antre 
dès  15.j2  ;  mais,  ;i  celte  dernière  époque,  le  grand 
maître  vivait  encore.  Il  y  a  donc  erreur  dans  f'indi- 
cation  (le  la  date,  i|ul  déviait  èlrc  l.'joô,  à  moins 
qu'on  ne  préleiitle  (]ii'il  s'écoula  deux  ans  avant  que 
Pierre  de  Cornillan  lut  élevé  au  magistère. 

(2)  Cornélian  ou  Cornillan. 


819 


MAL 


DICTIONNAIRE 


MAL 


&20 


Deux  inscriptions  so  lisent  sur  son  loiu- 
beau. 

La  première  : 

Les  dieux  cl  vos  mœurs  vous  doniioront  d'abord 
les  plus  IjcHes  rc'roiiipenscs. 

La  seconde  : 

Au  ceiibour 

cl  au  réforiniiiour  des  mœurs, 

h  frère  Pierre  de  Cuniilhin,  Français,  Provençal, 

grand  niailre  ilo  la  >ainl.e  milice 

do  Jérusalem. 

L'.iii  15.")(i, 

les  citoyens  de  Rhodes,  rcconnaissaiils, 

Oui  élevé  ce  monument. 

Armes  :  de  gueules  à  une  Lande  d'argent 
chargée  de  trois  u)erles  de  stdjje. 

Rof/er  de  Pins,  ritif/t-huilirine  grond  maître, 
à  IViodcs.  —  l35o-13G3. 

Roger  de  Pins  suncéda  à  Pierre  de  Cor- 
niilan  en  13oo;  il  était  issu  de  l'illustre  n. ai- 
son  de  ce  iKun  en  Langu-  doc,  à  ipii  l'ordre 
devait  di'jà  Odon,  l'un  de  ses  grands  ujai- 
tres,  et  (îérard,  le  vain(jueur  d'Orcan. 

De  son  temps,  les  statuts  de  l'ordre  coui- 
niencèrent  à  être  rédigés  eu  latin.  Comme  la 
plupart  des  grands  niaîlres  avaii  ut  été  des 
"Français,  leurs  instructions  se  trouvaient 
écrites  dans  leur  langue  maternelle,  et  les 
lios|iilaliers  des  a'.itres  contrées  s'excusaient 
de  ne  pas  les  observer,  faute  de  les  enten- 
dre. Roger  de  Pins  les  lit  Irailuire  en  latin,  et 
en  envoya  des  copies  ;i  chaque  commandeur. 
La  première  des  insL-ri|)lions  du  tombeau 
de  Ro^er  (1),  moitié  grecque,  moitié  latine, 
sigiiilie  : 

Ayez  pilié  des  pauvres. 
Nul  fardeau  n'est  plus  lourd  «pie  la  pauvreté. 
La  Seconde.  : 

A  son  Irès-pieux  chef, 

à  son  grand  niaitic  Roger  de  Pins, 

l'ordre  sacré  des  chevaliers  de  Jérusalem  a  élevé 

ce  monument. 

Les  pauvres  en  onl  fait  l'éloge. 

La  troisième  : 

L'an  (hi  salut  de;  hommes  IôGd. 

Armes  :  de  gueules  à  trois  pomuies  de  jiin 
d'or. 

Ituymond   Hérengrr,    vingt  -neuvième  grand 
maître,  â'Wiodes.  —  l.%5  137V. 

Raymond  Rérenger,  chevalier  de  la  langue 
de  Provence,  é'iail  originaire  du  Diiuphiiié, 
d'une  m  isoii  aussi  ancienne  qu'illu>tre. 

Itérenger  accoiiipagnait,  en  13117,  le  pape 
Urbain  V,  qui  se  rendait  d'Avignon  en  Italie, 
et  s'embaiipia  avec  lui  à  (îèucs.  ainsi  que 
l'atteste  une  iiiscriptii)u  posée  d'abord  sur 
le  mur  du  monastèrt;  de  Saint-Benoît,  et  pla- 
cée ensuite  (dit  l'Iiistorien  qui  le  ra])i)orto), 

_(1)M.  rarrli(;vê(|ue  d'Amasie,  adiiiiiiisiraleiu'  du 
diorcve  (l(r  Lyon,  nous  a  transmis  li-  ilcssin  di'  ee 
londteau,  eiitièriMucnl  semi  laMe  au  iiniiv;  si  ce 
hVsl  qu'aux  piedh  i  e  Rugcr,  el  dans  une  pnslurc 
qui  cvpiiiijL'  leur  ropccluiUM'  gi;ililiidr,  se  tn^neiil 
deux  pauvres  ou  maladies  soulaues  par  ses  hienfail». 


ainsi  que  la  justice  /'orcioHn«i7,  dans  l'église 
des  Hospitaliers  de  Paint-Jean  (1). 

Deux  ans  plus  tard,  les  Génois  s'étant 
joints  aux  Rhodicns  et  au  roi  de  Ch>pre, 
Tripoli  fut  plis  comme  Alexandrie;  Tort<iSP, 
Liiodicée,  Rclliiias,  li:uibèr<-nt  au  pouvoir 
des  alliés,  el  l'approthe  de  l'hiver  put  seule 
inleriomiire  le  cours  du  ces  rapides  con- 
quêtes. 

Trois  inscriptions  latines  avaient  été 
gravées  sur  le  mausolée  de  ce  grand  maître. 

La  |iiemière  signiliait  : 

Dans  la  bonne  cause,  mourir  vaut  mieux  que  fuir, 

La  seconde,  moitié  grecque,  moitié  latine: 
N'opprimez  point  li'S  iiauvres. 
Respectez  les  lois. 
Enfin,  la  troisième: 

A  Bérenger, 

mailre  des  chevaliers  el  très-jusle  législateur, 

les  cohortes  des  guerriers  de  la  Gaule 

narLonnaise  ont  eu  soin  d'élever 

ce  mununieiu. 

Armes:  de  gueules  à  une  cotico  d'or,  ou 

d'or  il  quatre  puintes  de  gueules. 

Robert  de  Julliac,    trentième  grand  maître, 
àlUiodcs.  —  1374137G. 

Après  la  mort  de  Raymond  Bérenger.  le 
conseil  fit  choix,  pour  lui  succéder,  du  grand 
prieur  (le  Fiaïu'e.  Robert  de  Julliac,  alors 
absent  di:  Rhodes  ,  et  ([ui  reçut  dans  son 
j)rieuié  la  iiouvi  lie  de  suu  élection 

Son  tombeau  oll'rait  cette  seule  iuscrip- 
tioii  (2)  : 

A  Robert  do  Jolliac, 

(I)  «  l.e  très-siim  père  le  pape  Uitiiin  V, 
Ke  remianl  a  RiMiie  ,  s'arn'ln  dans  celle  église  de  Siinl- 
.îeaii,  el  y  célél)i'.i  au  mailre  autel  nue  messe  solennelle, 
le  juiir  lie  l'Ascensi  >a  de  Noire  Suigiicnr.  Il  était  accoin- 
pju'nédelunl  earitiiinus,  du  urand-ni.iiire  ilC*  lioS|'iia!iers 
de  Jérusalem,  du  prieur  de  Ithodes,  et  de  Ireanronp  do 
frères  du  nii^me  ordre.  Sa  Sainteté  aci  orda  le  privilège 
des  iiidul^'ence'i  plémfrres  h  tons  les  lidèles  qui  dé-onuais 
visdPraieul  ce  sainl  leu,  el  c'est  pour  |ier|iéluer  le  s.iu- 
veiiir  d'une  si  iiiM^iiie  faveur,  <|ni'  le  précepteur  Anseime 
de  IjuRudle,  apn  s  en  a\oir  rendu  grJr  es  à  llieu,  a  fait 
placer  celle  pierre  l'an  mccclxvii,  le  viugtièoie  jour  de 
mai.  »  • 

Vrhanus  sanclissinins  l^apa  quiiilus 
ICiinio  Roii.ani  in  lue  eicIcMi  beaii  Joliauuis  liospi- 
tatiis  fuit.  VU  in  die  Ascnii-ionls  Poinini,  in  uia^uo  al- 
lai i  inis'iain  soleiniieir)  celeluavit.  traut  ciiiii  eoocio 
carduiales.  el  nrii;|ster  ordiiiis  ll'ero<J()l,vinil;ini,  mm 
adiniialo  cdiivenlus,  el  pliure  eerl 'si.e  lUio.li,  eiinfl 
n.ullis  Iraliibiivdirur  relinioiiis  Privilégia  di.U'ec- 
clesia;  magna' uni  iiidnlj;eniiaiuiii  veiueidiluis  ad  e»m 
reliipiil.  Kx  (iuibiisli.iiuiu  Aii.-.elniusdo  Linnuiliidlc.SB 
ccil'sise  praiceplor  j(ralias  Ueo  egil  m  ccc  lwii  die 
XX  maii. 

(Codicediploinaiicn,  l.  Il,  fol.  465.) 

(-2)  Cependant  une  autre  inscription,  que  noiis»l- 
lims  ra|iporter,  nous  est  indiquée  par  M.   le  colonel 

Itotlil'lS. 

f  Ilic  iarel  iiiChrislo  rellf;insiis  cl  Pater  oïdiinsfraler 
lîi'l.erliisde  Jnlliiaeo,  i|unii.la  i:  niacisler  sai  r.r  d"inns 
lio>piialis  Saiini  .IoIimiuis  .'bro-ol  mil  ui,  uni  oliul 
dm  J'.l  julil,  aniio  Domiiii  l,"7.  Cii,us  amina  rei|nies- 
tai  m  pai'o. 

11  lésullc  de  celle  insirijition  d'abord  que  llobcrl 


821  MAL  D'EPIGRAPniK. 

Français, 

grand  maîlre  des  soldats  de  Jérusalem. 

Honneur  renilii  à  sa  piélé. 

M  CGC.  Lxxvii. 

Armes:  d'argent  à  une  croix  fleiironnée 
de  gueules,  au  lambel  d'azur  de  quatre  pen- 
danlîi. 

Ferdinand    d'IIcrédin ,    trente-unième   grand 
maître,  à  Rhodes.  —  1376-1396. 


MAL 


82i 


Frère  puîné  du  j^rand  justicier  d'Aragon, 
dignité  presiiiie  égaie  à  celle  de  souverain  , 
Ferdiiiuntl  u'Hi'rédia,  dont  la  carrière  nvea- 
tuiouse  fui  une  longue  allernalive  de  jiros- 
périlés  etd'éelatants  revers,  naquit  à  Valence 
el  n'avait  d'autre  fortune  que  son  épée. 

Plusieurs  fondations  pieusi^s  altestenl  com- 
bien, sur  la  lin  de  sa  vie  ,  le  grand  maître 
s'élail  détaclié  des  vanités  humaines.  Par- 
venu c^  une  exlréuie  vieillesse,  il  mourut  à 
Avignon,  au  uurs  de  mars  1306.  Son  faste  et 
sa  vanité  furent  accompagnés  de  grandes 
vertus  qui  parurent  ensuite  sans  nuage: 
«  En  sorle,  dit  \'iMtol,  qu'il  eût  été  à  .-ou- 
liailer  qu'il  n'ei'it  jamais  eniré  dans  l'ordre, 
ou  que  la  condition  humaine  lui  eût  [cermis 
de  n'en  quitter  jamais  le  gouvernement  (1).» 


de  JuUiac  ne  mourut  pas  en  1376,  mais  le  29  juillet 
1577  :  sur  ce  point  desconleslalioiis  pourraient  s'é- 
lever, d'auiani  plus  f|ue  l'avéuenieiil  de  Ferdinand 
d'IIcrédia  seml.le  hors  de  dnule  dés  1576.  La  seconde 
const'quence  de  cette  inscription ,  c'est  que  |)roba- 
haMenienl  elle  appartient  .à  un  autre  tombeau  que 
la  preunere  insérée  au  le.\te,  (junique  celui-ci  ne 
date  (jue  de  1377  :  nous  avons  l':iil  observer  que 
fort  souvent  on  cousarrait  ,i  la  mémoire  d'un  grand 
maiU'e  plusieurs  mouuEnenls,  lois  (pie  des  tombeaux, 
des  fresques,  des  tableaux.  11  n'est  pas  surprenant 
dès  lors  que  des  inscriplions,  dont  cliacune  oûVc  un 
SC-ti3  {larliculier,  se:ublent  se  conU'edire;  on  résout 
la  diHiculic  en  les  rapportant  à  dCâ  moiii'.msiits  di- 
vers. 

(1)  Pierre  Amélio,  évêqne  deSinigaglia  (diiPapire 
Masson,  dans  la  Vie  de  Grégoire  XI),  peint  ainsi  Fer- 
dinand d'Hérédia  : 

<  Soldat  courageux,  il  porte  la  croix  sacrée  el  ceint 
le  noble  baudrier  de  Saint-Jean  ;  guerrier  plein  de 
valeur,  il  conunande  à  un  peuple  saint  et  lient  la 
iner  sous  son  sceptre. 

«  Vitillard  vénéralde,  sa  barbe  est  ondoyante,  et 
son  extérieur  moins  brillant  encore  par  ses  insignes 
que  par  sa  haute  stature.  Chevalier  de  Saint-Jean  et 
chàielain  du  nojjle  Empos!a,  il  s'échappe  la  nuit  de 
sa  retraite  pour  venir  l'aire  tète  i»  l'orage  cl  ii  la 
tempête 

«  Vaillant  chef  des  hospitaliers,  c'est  à  ton  courage 
que  l'iirdre  doit  de  voir  son  pavillon  flotter  sur  la 
mer  de  Uomélie 

«  Cbàielain  d'Efuposle  de  Tyr,  il  portait  encore 
dans  sa  vieillesse  le  glorieux  étendard  de  l'Eglise.  > 

Crucem  sanct.im  fert  miles  slmnuus, 
SaiicU  Joamiis  pr.-Rciagiliir  lialieo; 
Geiuein  saiiciain  régit,  :i(iniirallus,iue 
Telago  niinatur  suo  liat-jl  >; 
Bariiani  1  iUircat:im  iierit  senex, 
Tvnoinie  polli'l  vultii  priic  10. 
l'rucellaiii  superaL  uocle  .Juannes, 
C.islal.anus  Kiii|Misia:  uoliilis 
Evaso  barairo 


«  D'Hérédila,  dit  Nabcrat,  fut  represeiilé 
une  tète  de  Turc  à  la  main  et  une  ville  sur 
les  épaules,  en  mémoire  de  la  conquête  de 
Palras.  »  Son  tombeau  oll'rait  ce  grand  maî- 
lre drbniit,  réj)éc  d'une  main  et  le  bouclier 
de  l'a  titre. 

.On  lisait  au-dessous  en  grec  : 

Surmonte  par  la  sagesse  la  calamité  présente. 

Et  plus  bas,  en  latin  : 

Ferdinand   d'Hérédia, 

né  dans  l'Espagne  cilérieure, 

maître  des  clievaliers  de  Jérusalem, 

par  la  foi  et  le  dévouement  des  siens ,  fut  raclielé 

pour  une  somme  immense  du  prince  d'.\ml>racie,  au 

pouvoir  duquel  il  était  tombé  après  la  c«iiqtiète 

de  Patras,  ville  de  l'Achaïie. 

Armes  :  de  gueules  à  se^/t  tours  d'argent, 

posées  3,  3  el  1 

Philibert  de  Naillac,  trenle-dcitïième   grand 
tnaitre,  à  Rhodes.  —  1396  1^21. 

Philibert  de  Naillac  était  issu  d'une  an- 
cienne famille  du  Perry.  Entré  dans  l'ordre 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  une  valeur  h^-- 
roïque,  jointe  à  une  extrême  prudence,  lui 
valut  bientôt  le  grand  prieuré  d'.Aquitaine, 
et,  à  kl  mort  d'Hérédia,  il  obtint  tous  les  suf- 
frages pour  le  remplacer. 

Fluctuare  permisisli. 


El  tu  Jo.innis  Jerosolyraitani 
OrdiDis,  Kameili  PeUgo 


Vexillum  pccl  siae  gerebat  senex, 
Tjro  Erapostae  casiellanus. 

D'après  l'évêque  de  Sinigaglia,  il  est  vraiseniblable 
que  l'élection  d'Hérédia  doit  être  rapportée  à  la  fin 
de  l'année  1576.  Ou  assure  que  ce  grand  niaitre  fonda 
le  monastère  de  Notre-Dame  de  Caste,  en  F.spagne, 
où  il  fut  inhumé. 

Rioliaid  ou  liiccard  Carraccio'.i  ,  nommé  grand 
maître  par  les  languef;  d'Italie  et  d'Angleterre,  tandis 
que  les  aillvcs  ictonnaissaient  d'iléréilia,  est  men- 
lioiMié  par  quelques  auteurs  comme  chef  de  l'ordre; 
il  était  prieur  de  Capoiie  et  appai  tenait  à  l'antique 
faudlle  de  ce  nom,  à  .Naples. 

Mort  a  Rome  en  1593 ,  m.ijordonie  du  pape  Boni- 
face  IX,  il  fut  enseveli  dans  l'iglise  du  prieuré,  près 
le  munt  .\veniin,  avec  l'in-ciiptioii  suivante,  «  qu'on 
peut  encore  y  lire  (dit  leCodice  en  1700),  grâces  à 
la  piélé  et  à  la  générosité  du  cardinal  Ruspoli,  qui 
l'a  fait  restaurer  :  > 

«  Iii  repose  la  cendre  du  révérend  Père  en  Jésus- 
Clirisl  Irére  RiCcard  Caracnoii ,  o'Iginaire  de  Naples, 
yrauil  rii;Mtrede  la  sainte  maison  do  Saint-Jean  de  Jérusa- 
lem el  i^ardieu  des  pauvres. .(',e  tombeau  rcnlerme  éga- 
lement les  reîles  de  notre  seigneur  le  pape  lionilace  IX. 
Le  premier  mourut  1'.  n  de  gràc.'  m  ccc  xcv,  le  dix- 
liuilièiie  )Our  du  mois  de  niai,  et  dans  la  siiièmeanuée 
du  poiitili.-at  de  i.otre  susdi;  seigneur  le  papp  Uouilace  IX. 
Leurs  dépomlles  moi  telles  sont  réunies  dans  le  même 
sépulcie.  1) 

Hoc  l'fl  sepukrum  reverendiisimi  in  CInhto  paliis,  et 
domiiii  frtitris  nicciaidiCairaccioli  de  Seaiiuli.sucrœ 
diimiis  Iwsptttdh  Sa,icii  Jomiiis  Bieros-  lymiiwti  mn 
gishi,  el  pauperum  ^ustodis  :  tiec  mn  mauislri  ho>pi- 
lis  iloi'iini  nos  ri  ;mpii'  lioiii(acii  y.oni.  {jui  ohiil  aimo 
Donini  51  ccc  xcv,  die  tero  deciina  ortava  weiisis  n.cm, 
poiililicaliis  domiiii  pap(C  Bvnijacli  iwiii  uiinu  sexto, 
in  quo  qmdem  seuiikro  jacet  coi  pus  ejus. 
Aussiiot  iiprés  la  mort  de  Carraccioli,  ce  pape  an- 
nula louies   les  charges  conférées   par  ce   prétendu 
granil  niaitre,  aUn  cVùier  tout   prétexte  à  de  nou- 
velles dissensions. 


823 


MAI. 


DICTIONNAIRE 


MAI, 


8-21 


Trois  iiiscii|itioii.s  lurent  gravées  sur  le 
iii;ius()lée  (le  l'illuslre  grand  luaître.  Les  deux 
(lui  occiipaienl  la  face  aiilérieuro  s'expri- 
maient aillai  •• 

Par  lin  dùcrcl, 

Us  clicvaliers  de  Uliodcs,  de  la  langue  d'Auvergne, 

onl  élevé  ce  nioHunienl. 

A  Philibert   de  Naillac, 

grand  niaîlrc  de  la  sainte  et  noble  milice 

de  Jt-nisaloni  ; 

A    l'iiiiilalion   de  Henri   Sclielgmllioit,  cheva- 

iiei-  irAlleiiiagne  ,   tandis   que  Tiniur  ,  roi  des 

Seytiies,  ucciipaii  l'Asie,  il  a  ose  élever  des  re- 

Iranclieuieiils  dans  la  Carie  contre  les  barbares. 

Des  ruines  du  moiiumenlde  Mausole,  dans  Hali- 

carnasse ,  il  a  tonslrnil  une    citadelle   et  des 

reniparls. 
La  Iroisièino  iiiserintion,  qui  occupait  une 
face  latérale,  sigiiiliiit  : 
Il  a  dil  à  son  équité  d'élever  iiiie  ville  nouvelle  et 
d'imposer  un  frein  à  des  peuples  superbes. 

Armes  :  d'azur,  à  deux  lions  passants  d'or 
ou  d'argent. 

Antoine  Fluvian,  trente-troisième  grand  tnaî- 
trc,  à  Modes.  —  1121-1437. 

Antoine  Fluvian  (1),  chevalier  de  Catalo- 
gne, était  drapier  de  l'ordre,  grand  prieur 
deChyjire  et  lieutenant  de  Philibert  de  Nail- 
lac, (luand  ce  vénérable  grand  maître  expira. 
Il  ne  lui  manquait,  pour  ainsi  dire,  que  le 
titre  de  chef  suprême,  et  il  l'obtint  d'une 
voix  unanime. 

C'est  à  ce  grand  maître  qu'on  dut  l'agran- 
dissement du  (|uartier  des  Juifs  h  Rhodes, 
et  la  su|ii'('i)e  inliiinerie  ijui,  élevée  sur  les 
fondements  de  l'ancienne,  fut  dotée  de  la 
propre  épargne  de  Fluvian.  Entin ,  après 
avoir  récompensé  généreusement  ses  servi- 
teurs et  pourvu  h  l'entier  ac(piittement  de 
ses  dettes,  le  chef  des  hospitaliers  versa 
deux  cent  mille  ducats  dans  le  trésor  public. 

Le  mausolée,  élevé  à  sa  mémoire,  portait 
trois  inscriptions. 

La  première,  on  grec,  signiliait  : 

Sans  l'argent,  rien  ne  réussit. 
La  seconde  et  la  troisième,  latines,  expri- 
maient : 

Par  le  leiHps, 

par  la  paix,  par  l'éconoinie. 
Les  chevaliers  de  l'Iispagiie  ciléiieurc  î»  An- 
toine Fluvian,  grand  iiiaitrn  delà  sainte  et  noble 
milice  de  Jérusalem,  habile  à  l'aire  lleurir  la  pai\ 
et  réconoiiiic,  déji»  avancé  en  âge,  mais  encore 
vivant,  d'iiprés  l'avis  unanime  du  conseil  de 
Hliodes,  l'an  11-28,  ont  élevé  ce  niDiiiiineiit  aux 

applaudissements  de  tout  le  peuple. 
(Une  antre  roiiic  de  cette  inscription  |)orle 
)a  date  de  IV.'JS.'ce  qui  ne  s'accorderait    pas 
avec  riiistoire.) 

Armes  :  d'or  6  une  fasccde  gueules. 

(I)  Aussi  appeliî  de  Lu  Rivière  par  quelques  au- 
teurs. 


Jean  llonpar  de  Liislie,  Ircntc-qtiatrième 
grand  nui'itre,  à  Itliodcs.  —  14li7-HoV. 

Né  en  Auvergne  l'an  1371,  Jean  Bonnar  do 
Lastic  avait  endjrassé  de  bonne  heure  la  jiro- 
fession  des  armes,  et,  dans  un  âge  jibis  voi- 
sin de  l'enfance  que  de  la  jeunesse,  sa  valeur 
s'était  déjà  signalée  sous  les  veux  du  conné- 
table Olivier  de  Clisson. 

Au  mois  d'août  iWi,  une  menaçante  ex- 
pédition du  sultan  d'F.gypte  fut  aperçue 
cinglant  à  |)leines  voiles.  Dix-huit  mille  fan- 
tassins et  une  cavalerie  nombreuse,  entière- 
ment composée  de  Mameliicks,  débari|uèrent 
sans  op|iosition,  marchôi'cnt  droit  à  Uliodes, 
et  l'enveloiipèrent  du  côté  de  terre,  tandis 
que  la  flotte,  stationnée  devant  le  port,  l'as- 
siégea du  côté  de  la  mer.  Durant  trente-neuf 
jours  l'artillerie  tonna,  les  remparts  furent 
battus,  les  assauts  se  succédèrent,  et,  lo 
quarantième,  les  Sarrasins,  foudroyés  à  leur 
tour,  écrasés  dans  une  sortie,  s'enfuirent 
avec  les  débris  d'une  armée  en  déroule, 
portant  au  Caire  la  nouvelle  de  leur  incroya- 
ble délaite. 

PaolietHosio  avancent  que  ce  fut  sous 
Jean  de  Lastic  que  les  chefs  de  l'ordre  reçu- 
rent déllnilivement  le  titre  de  grand  maître. 
On  l'a  vu  cependant  donné  par  un  pa|tc  à 
Hugues  de  Kevel,  en  1257, et  ensuite  à  Foul- 
ques de  Villaret;  des  chartes  du  xiu'  siècle 
accordaient  à  Roger  des  Moulins  la  même 
qualilication. 

Le  mausolée  de  Jean  de  Lastic  portait 
deux  inscriptions  latines,  dont  voici  le  sens. 

La  première  : 

La  victoire  est  pour  la  meilleure  cause. 

La  seconde  : 

A  leur  vertueux  chef,  Jean  Lastic, 
à   cause  de  sa  religion,  de  sa  piété,  parce 
qu'il  a  déléiulti  la  ville  contre  les  ennemis,  et  re- 
levé les  iniirailhs,  les  soldats  de  Jérusalem,  et  le 
peuple  de  Rhodes ,  onl  érigé  ce  monument  des 
dépouilles  des  cnneniis,  pour  rélernilé. 
M.')!. 
(Il  paraîtrait,  d'après  cette  date,  que  Jean 
de  Lasiic  était  encore  vivant  quand  on  lui 
billit   ce  tombeau.    La  même  singularité  ou 
erreur  de  date  se  remarque  dans  le  monu- 
ment  élevé    au    prédécesseur  de    l'illuslrc 
grand  maître.   Mais,  plus   d'une   fois   déji», 
l'occasion  s'est  olferte  de  faire  ressortir  les 
contradictions  de   la  ciironologie  do  l'ordre. 
Peut-être,  aux  explications  que  nous  avons 
données,  faut-il   ajouter  cpie,  la  vétusté  dé- 
gradant les  inscriptions,  d'ignorants  copi.s- 
les    (int  alors  multiplié    les    méprises    dans 
leur  travail.) 

Armes:  de  gueules  à  une  fasce  d'argent 
bordée  de  gueules. 

J<tc(]ncs  de  Hlilli,  Ircnte-cinquième  grand  maî- 
tre, à  lUiodes.  —  l'i:i'i-li(il. 

Jacijntvs  (le  .Milli  était  grand  jirieur  d'Au- 
vergne ipiand  il  fut  choisi  pour  succédera 
Jean  de  Lasiic.  Averti  par  le  conseil  ipic  sa 


825  MAL  D'EPIGRAPHIE. 

présonce  à  Uhodes  élait  indispensable,  il  se 
liAin  lie  s'eiul);in]uer  et  nniva  heureusomoiit 
le  20  août  l'i5i. 

Quatre  inscriptions  latines  décoraient  le 
mausolée  de  ce  grand  maître.  Les  trois  de 
la  face  antérieure  s'exprimaient  ainsi  : 

La  première  : 

Les  légions  françaises 

de  la  sainte  et  noble  milice  de  Jérusalem  ont 

élevé  ce  tombeau  à  Jacques  de  Milli, 

maître  des  chevaliers, 

en  mémoire  des  vertus  que  doit  avoir  un  chef 

souverain  ,  sa  science  de  la  guerre,  sou  courage, 

l'énergie  de  son  commandement,  sa  merveilleuse 

aptitude  à  tirer  parti  des  événemens.  ^ 

La  seconde  : 

Les  Romains  de  la  république 

faisaient  cas  de  l'audace  à  la  guerre, 

de  la  justice  dans  la  paix. 


MAL 


826 


La  troisième 

Et  ceux  d'Auvergne 
ont  droit  de  se  dire  Romains. 

La  quatrième ,   en  grec ,   sur  une   autre 
face  : 

Combats  pour  la  patrie. 
M  cccc  L\l. 


Armes 
pointes. 


de  gueules  au  chef  d'argent  en 


Pierre-Raymond  Zacostâ,  trente-sixième 
grand  maître,  à  Rhodes.  — 1461-1467. 

Pierre -Raymond  Zacosta  ,  Castillan  de 
naissance,  était  châtelain  d'Emposte;  et  re- 
çut dans  sa  résidence  la  nouvelle  de  son 
élection. 

NéanŒoins,  au  mépris  de  la  trêve  conclue 
avec  Mahomet  11,  empereur  de  Constantino- 
ple,  des  corsaires  turcs  infestaient  les  îles  de 
la  Religion;  mais  les  chevaliers  usèrent  de 
si  terribles  représailles  que  Mahomet,  in- 
quiet, s'arrêtant  au  milieu  de  ses  conquêtes, 
se  détermina  à  envoyer  un  ambassadeur  à 
Rhodes.  Il  demandait,  pour  prix  de  la  conti- 
nuation du  traité,  que  l'ordre  entretînt  un 
déjiuté  à  sa  cour,  qu'on  lui  payât  annuelle- 
ment quatre  mille  écus,  que  les  esclaves 
chrétiens  échappés  de  leurs  fers  fussent  ren- 
dus, et  qu'enfin  on  l'indemnisAt  des  dégâts 
commis  sur  les  côtes  de  son  empire.  Ces  de- 
mandes hautaines  faisant  frémir  d'indigna- 
tion les  nobles  guerriers  ;  la  guerre  contre 
Mahomet  fut  aussitôt  annoncée  dans  Rhodes 
à  son  de  trompe.  Toutefois  le  sultan,  dont 
les  lenteurs  devaient  mieux  assurer  la  ven- 
geance, redemanda  la  trêve,  et  proposa  l'é- 
change des  prisonniers.  Jurant  de  conquérir 
Rhodes  à  tout  |)rix,  et  voulant  éloigner  de 
l'île  toutes  ses  ressources  en  se  rendant  le 
dominateur  des  mers  voisines,  il  mit  d'abord 
le  siège  devant  Lesbos.  Zacosta  y  envoya 
des  chevaliers  qui  résistèrent  longtemps  ; 
mais,  lâchement  trahis  par  les  Grecs,  ils  pé- 
rirent tous,  les  armes  à  la  main. 


A  cette  nouvelle,  le  grand  maître,  citant 
les  hospitaliers,  exigea  le  payement  des  res- 
])onsions,  mesure  qui  excita  la  plus  violente 
discorde.  Plusieurs  eonmiandeurs,  se  faisant 
appuyer  par  leurs  souverains,  n'eirrent  pas 
honte  d'accuser  Zacosta  d'avarice  auprès  de 
la  cour  apostolique,  tellement  que  le  Saint- 
Père,  voulant  éclaircir  ce  qu'il  y  avait  de 
juste  ou  d'inique  dans  ces  plaintes,  convn- 
(pia  un  chapitre  général  à  Rome,  en  1467. 
Malgré  l'urgence  des  circonstances,  le  grand 
maître  n'hésita  pas  à  s'y  rendre;  sa  justitica- 
tion  fut  pleine  et  solennelle  ;  le  pape  le  com- 
bla'de  caresses  et  d'honneurs,  mais  comme 
il  se  préparait  h  s'embarquer  pour  Rhodes, 
une  pleurésie  l'emporta,  le  21  février  H-67. 
On  attribua,  en  grande  partie,  sa  mort  au 
chagrin.  Paul  II  le  fit  inhumer  avec  magnill- 
cence  dans  l'église  Saint-Pierre,  à  main  gau- 
che de  la  chapelle  de  Saint-Grégoire,  sous 
une  pierre  de  marl)re,  sur  laquelle  furent 
sculptées  sa  ligure  et  une  inscription  latine, 
dont  voici  la  traduction  (1). 

Ce  monument  religieux  fut  élevé  aux  frais 
de  l'ordre 
à  Pierre-Raymond  Zacosta, 
originaire  de  l'Espagne  citérieure, 
grand  maître  de  la  sainte  maison  des  Hospitaliers 
de  Jérusalem,  mort  à  Rome,  âgé  de  Lxni  ans, 
au  moment  où  il  venait  d'y  tenir  un  chapitre 
général,  par  l'ordre  de  PaulII. 
11  fut   recommandable 
par  sa  sagesse,  sa  piété  et  sa  charité. 
Armes  :  de  gueules  à  trois  fasces  ondées 
d'or  ;  ou  onde  d'or  et  de  gueules  de  six  piè- 
ces ;  ou  onde  d'or  et  de  gueules  à  la  bor- 
dure d'argent  à  huit  besants  et  au  chef  de 
sable. 

Jean-Baptiste  des  Ursins ,    trente-septième 
grand  maître,  à  Rhodes.  —  14.67-l.'i-76. 

Jean-Raptiste  des  Ursins,  d'une  antique 
maison  d'Italie  et  grand  prieur  de  Rome,  fut 
élu  dans  cette  ville  le  k  mars  1467,  ayant 
obtenu  une  voix  de  plus  que  Raymond  Ri- 
card, provençal,  prieur  de  Saint-Gilles,  sur 
lequel  les  sullVages  étaient  divisés. 

Son  corps  fut  enseveli  dans  l'église  des 
Hospitaliers. 

Trois  inscriptions  décoraient  le  tombeau 
de  Jean-Raptiste  des  Ursins.  La  première  en 
grec,  signiliait  : 

Failes-vous  des  amis  par  vos  largesses. 
La  seconde,  en  latin  : 

Ni  les  armées 

ni  les  trésors  ne  sont  les  appuis  d'un  état: 

ce  sont  les  amis. 

(1)  Depuis,  quand  il  fut  question  de  réparer  la 
chapelle  de  Saint-Grégoire,  on  transféra  celte  tombe 
au  pied  du  confessionnal  de  Saint-Pierre.  .M.  P.  La- 
rivière,  jeime  peintre  distingué,  à  la  demande  de 
son  ami  .M.  Théodore  Gudin ,  dont  les  admirables 
marines  ont  obtenu  tant  de  célébrité,  a  bien  voulu 
dessiner  le  monument  de  Zacosta,  qu'il  a  trouvé 
dans  les  groUes  souteriaiiies  dtî  l'église,  et  à  demi 
usé  par  les  pas  des  lidéles.  Les  inscriptions  qui 
avaient  élé  ctlacces  ont  été  gravées  de  nouveau. 


an 


MAL 


mCTIONNAIRi: 


MAL 


82S 


La  troisième,  dans  la  même  langue  : 

La  léi;ion  iiiilieniie  des  cliev:iliers  île  Jérusalem 

a  élevé  ce  loinlieau 

ail  vénéralile  Jcan-Ftaplislc  des  Ursins, 

en  méiiioiie  de  la  giiiiérosiié  cl  de  la  noblesse 

de  sa  race. 
Des  vers  latins  fuient  tracés  sur  son  tom- 
beau dans  l'c'i^lise  de  Suinl-Jean    do  Kliodes, 
épuri^née  aines  Ja  prise   de   cette   ville.   En 
voici  la  tinduction  : 

L\m  1570  (le  Nntre-Selgneiir  Jésus-Christ,  le  luii- 
tiéme  jour  de  juin  ,  un  sameili ,  vers  la  (|uaniéiiic 
lieure.inourul  Jcan-Baplisle  des  Ursins,  de  l'uiic  des 
plus  illustres  fauiilles  de  l'Italie. 
La  rcnoniniée  de  sa  maison  était  répandue  dans 
loiilo  la  terre,  muis  elle  lut  moins  célélire  encore 
pour  avoir  fourni  un  grand  nombre  de  pontiles  cl 
de  généraux,  (|ue  pour  avoir  donné  le  jour  au  père 
de  Rhodes ,  au  nuiitre  de  l'ilopiial,  à  celui  à  qui 
niiodes  doit  une  jiartie  de  son  accroisscnieul. 
HoMiains,  c'est  à  vous  parliciiliéreineiil  qu'il  ap- 
partient de  chanter  les  hautes  vertus  de  celui  qui  l'ut 
votre  concitoyen,  et  dont  le  nom  sera  éternellemeiu 
dans  toutes  les  bouches. 

Mii^naninic,  prudent,  aussi  juste  que  mO;loste, 
Iiinnain,  vaillant,  pieux,  inlégie,  et  d'un  caractère 
toujours  serein,  ses  triomphes  ont  égalé  ceux  de 
César:  son  austère  probité  donna  encore  un  nou- 
veau prix  à  ses  belles  ;:clions. 
Semblable  aux  layons  du  soleil  levant,  son  passage 
sur  la  terre  brilla  de  toute  la  pureté  île  l'astre  du  jour, 
et  répandit  sa  lumière  dans  l'univers  entier.  L'amour 
de  Noire-Seigneur  Jésus-Christ  et  la  défense  de  notre 
sainte  religion  lui  liront  braver  tous  les  dangers,  en 
combattant  les  ennemis  les  jdus  formidables.  Dieu, 
dans  sa  sagesse,  permit  qu'après  avoir  ajouté  comme 
grand  niailre  un  nouveau  lustre  à  un  nom  déjà  si 
cidèhre,  ce  saint  honnne  fût  enlevé  au  ciel  pour  y 
jouir  du  bonheur  des  saints. 

Sa  gloire,   de  même  que  ses   exploits,    ne  périra 
jamais. 

Voici  le  texte  de  celte  inscriiition  : 
Anno  quo  Chrislns  de  Viigine  natus  ab  illo 
Transierant  mille  decies  septem(pie,  sub  in<lc 
Octavus  junii  qnadrigenli,  sex  hora  qiialerna 
Sabliati,  quo  die  scias  obisse  jaciailem. 
Sanguine  clarus  erai  UiisiMS  siirpo  Baptista 
Qu;e  clara  pra:valel  cx'teiis  llalia'. 
Vulgus  lantx'  domus  resoiial  liinc  iiule  per  orbem, 
Quîc  mullos  liabuit  iionlilieesque  duces. 
Hic  reverendus  eral  Kbodi  paleiipic,  magi^ter, 
Qui  partis  fuit  and)ilus  linjns  condilor  url>is. 
Komaims  fuit,  die,  die  virtutibus  altis, 
Nonien  cujus  crii  scmpcr  in  orc  suis. 
Magiianiiuus,  prndeiis,  justus,  atque  modesliis, 
flmiianus,  vlrenuiis,  pins,  probusque,  screnus; 
^itx  ipieni  Ca'saiei  aïipiarmit  usqni:  triunq)lii. 
Aucluni  per  invicte  sic  probitas  opus. 
Lsi  jobar  cxoricns  micuil  h  sulis  in  orbe, 


.\l(|ue  refulgenli  lustravit  lainpaile  (erras  : 
Qui  miignos  hosles,  qui  magna  pericida  lulil 
Pro  Cbrisli  etdtii,  pro  religione  tucnila. 
Jure  Deus  voluil  citIo  deicrnerc  fato. 
Ut  liuic  preclaro  ntxnon  magisier  essel, 
Alqne  inler  divos  essel  divus  ad  astra  rclatus. 
Sic  iiaque  scculo  victosine  hue  li-imnpbat. 

Armes  :  Bandé  d'argent  et  de  gueules  h  six 
pièces,  au  cliel'  d'artienl  surmonté  d'une 
rose  de  pueules  soutenue  d'un  chef  d'or 
chargé  d'une  onde  de  sable. 

Pierre   d'Aiibiissnn,  treiUe-huilirme  grand 
inaUrc,  à  Jiliodes.  —  li7G-lo0.3. 

Issu  des  anciens  vicomtes  de  la  Marche  et 
d'inie  famille  dont  l'histoire  consacrait  le 
nom  dès  le  i\'  siècle,  Pii^rie  d'Aiibusson,  né 
en  !i2'},  descendait  par  ligne  masculine  de 
Ilaytiiond,  \iconjle  d'Anhiisson,  seigneur  de 
îlcititcil  cl  de  La  Feiiillnde;  il  élail  liis  de 
Renaud  d'Aidjossou  et  de  Mari;5uerilu  de 
Camhoru,  alliée  à  plusieurs  maisons  souve- 
raines. 

Jamais  la  perle  d'aucun  chef  de  l'ordre 
n'excita  tant  de  rei;iels  et  d'alïliction.  «  Son 
corps,  dit  un  vieil  hisioriru,  l'ut  porlé  en  la 
salle  du  conseil,  soubs  uiig  lict  couvert  de 
draji  d'or,  veslu  d'une  cape  de  prélat,  et  au- 
jiiès  estoil  iing  chevalier  vestu  de  diieil  qui 
teiio  t  le  chapeau  de  cardinal,  ung  aullre  la 
croix  de  la  li-gation,  ung  aultrc  l'estendart 
de  la  |j,énèialilé  de  la  ligue,  et  aulx  (]ualre 
coins,  quatre  chevaliers  porloient  des  ban- 
nières ù  i<tis  armes  et  .î  celles  de  la  Religion. 
Sur  sa  l'Oitrine  estoit  ung  crucilix  dot,  et 
des  gands  de  soye  aulx  mains,  et  des  sou- 
liers (le  drap  d'or  aulx  pieds.  A  costé  droict 
fiict  dressé  ung  lict  où  estoient  tous  les  or- 
nements de  cardinal,  couverts  d'ung  dais 
d'or  et  (le  soye  ;  et  de  l'aultre  costé  ung  aul- 
lre, où  estoit  sa  cuirasse,  sa  cotle  d'armes, 
et  l'arme  do  leste,  et  l'espée  dont  il  com- 
Ijaslil  à  la  défense  du  mur  des  Juifs,  tout 
cela  encore  teincl  du  sang  de  l'ennemy.  Aulx 
environs  il  y  eust  d'ordinaire  deulx  ceutcin- 
(piaiile  hommes  vustus  de  robes  de  dueil. 
Tous  lis  religieux  el  le  peuple  y  venoient 
liiy  baisi'r  les  mains,  et  [)as  ung  n'entra  dans 
la  salle  qu'avec  pleurs,  cris,  et  batlements 
de  poirtrine,  et  tout  le  ]ieuple  de  l'isle  ac- 
ciMinisi  avec  mesmes  cris  el  gémissements. 
Oiianii  la  bierre  parusl  hors  le  palaiz  pour 
distendre  l'escalier,  il  s'csleva  une  plaincte 
et  cry  universel  de  tout  le  peuple,  qui  coii- 
liima  partout  où  il  (lassa.  Les  feiuines  se  ly- 
roienl  loscheveulx,  les  vieill.irds  el  les  pau- 
vres se  balloient  la  poiclrine  el  se  désespé- 
roieiit...  Quand  il  fusl  eti  terre,  Didier  de 
Saini't-Jaille,  son  maistie  d'hùlcl,  rompisl  le 
baston  sur  sa  sépulture,  cl  Diego  Suarez, 
siui  escuyer,  les  espérons...  Il, laissa  une 
grande  eli-iclie  despoiiille,  el  de  plus  grande 
valeur  encore  que  celle  des  gratids  iiiaisires 
de  Villetieulve  et  riuvian.  »  L'n  magniliquo 
loiid)eaii  en  bron/e  lui  ftil  élevé,  ot-bi's  clio- 
vuUers  lui  décernùrenl  ce  glorieux  surnom 


829  MAL 

que  l'Europe  confirma  :  Bouclier  de  l'Eglise 
et  libérateur  de  la  chrétienlé  (11. 

Le  mausolée  de  d'Aubusson  od'rnil,  îi  son 
sommet,  un  guerrier  tenant  d'une  main  une 
ancre,  sur  lai|uelle  était  écrit  un  mot  grec 
qu'on  n'a  pu  lire,  et  d''ployant  de  l'autre 
une  bannière  oii  se  trouvait  cette  inscrijjtion 
en  latin  : 

Elendre  sa  renommée  pnr  ses  exploits, 
c'est  rteiivre  tlu  coiinige. 

Les  pieds  du  guerrier  posaient  sur  un 
médaillon  renfermant  ces  mots  en  grec  : 

Miroir  des  grands  iiiailres  à  venir. 

Sur  le  monument  lui-même  sont  écrits  ces 
mots  sépaiés,  en  latin  : 

Prudence.  Courage. 

Enfin,  plus  bas,  on  lisait  trois  inscriptions 
ialines. 
La  première  : 

Au  seigneiu-  Pierre  d'Aubusson, 

cardinal  de  la  saiiiie  Eglise  romaine, 

légat  d'Asie,  grand  niailre  de  la  sainte  cl  noble 

milice  de  Jérusalem, 

ce  monument  a  été  élevé  publiquement. 

La  seconde  : 

Au  libérateur  de  la  ville. 
A  celui  qui  nous  a  donné  le  repos. 
La  troisième  : 
Les  clie^aliers  de  Jérusalem  et  le  peuple  de;  Rlisdes 
l'ont  dédié  à  son  génie  et  à  sa  majesté, 
et  l'ont  décoré  des  ornements 
du  iriomplie. 
Enfin,  sur  une  face  cachée   était  tracé  ce 
vers  : 
Epargner  les  vaincus,  combattre  les  rebelles  (2). 
Armes  :  d'or,  à  la  croix  ancrée  de  gueules. 

Emery   d'Amboise,  (rente-neuvième  grand 
maître,  à  Rhodes  —  1303-1312. 

Emery  d'Amboise,  né  en  H3V,  d'une  des 
plus  illustres  familles  de  France,  succéda  à 
Pierre  d'Aubusson  à  l'âge  de  soixante-neuf 
ans. 

Le  tombeau  d'Emery  d'Amboise  oITrait  les 
deux  inscriptions  suivantes,  qui   paraissent 
être  les  mêmes  que  celles  du  mausolée  de 
("■arnier  de  Syrie. 
La  première  : 

A  Einery  d'Amboise. 

Il  défendit  les  biens  de  l'hôpital 

et  repoussa  les-insultes  des  niabométans, 

qui  interceptaient  les  dons  pieux 

faits  à  sou  ordre. 

(1)  D'Aubusson  a  laissé  une  traduction  des  statuts 
du  chapitre  général  de  1489,  imprimée  in  ■l'>. 

(2)  Grâce  à  M.  le  colonel  Rouiors,  nous  connais- 
sons, outre  Il's  mausolées  de  Pierre  d'Aubusson  et 
d'Emery  d'A;id)oise,  le  (Iguré  de  deux  nicbes  égales, 
des  deux  côiés,  aus;iiletaii  nord  de  l'église  di- Saint- 
Jean,  a  Rhodes,  et  (jui  ont  servi  de  scpidture  cha- 
cune à  l'un  de  ces  gr;iii'!s  maîtres.  Etios  furent  vio- 
lées par  la  horde  de  janissaires  qui  entra  dans  la 
ville  après  la  capitulation. 


D'EPiGRAPllIE.  MAL  830 

La  seconde  : 

Qu'il  vive  en  paix  à  l'abri  des  insultes. 
Armes  :   paie  d'or  et  de  gueules  de  six 
pièces. 

Guy  de  Bhincneforl ,   quarantième    grand 
maître,  à  Rhodes.  —  1312-1313. 

Guy  de  Blanchefurf,  chevalier  de  la  langue 
de  France,  et  prieur  d'Auvergne,  était  neveu 


du  célèbre  grand  maître  Pierre  d'Aubusson, 
qui,  en  1482,  lui  avait  confié  la  mission  de 
conduire  Zizim  en  France.  Deux  ans  après, 
il  avait  été  promu  à  la  dignité  de  grand 
prieur  d'Auvergne,  et,  en  1512,  il  fut  élu 
pour  remplacer  d'Amboise. 

Deux  inscriptions  se  lisaient  sur  la  tombe 
de  Blanchi  fort. 

La  première  était  en  grec  : 

La  jeunesse  des  hommes 
ressemble  à  celle  des  feuilles. 

La  seconde,  en  latin,  signifiait  : 

A  la  mémoire 

de  Guy   de  Blancbefort, 

très- noble  maître  de  la  milice  sacrée 

de  Jérusalem  : 

ce  monument  lui  ayant  été  élevé  pour  l'éternité 

par  les  soins  du  sénat  et  du  peuple. 

Kous  nous   abusons  dans  nos  vœux; 

le  temps  nous  trompe; 

la  mort  se  rit  de  nos  projets  ; 

celte  vie  inquiète  ou  agitée 

n'est  rien, 
d'or,  à  deux  lions   passants 


de 


Armes 
gueules. 

Fabrice    Carrelle,  quarante-unième  grand 
maître,  à  l^iodes.  —  1313-1321. 

La  mort  de  Guy  de  Blanchefort  ayant  été 
connue  à  Rhodes  le  13  décembre  1313,  le 
chaiiitre  s'assembla  le  lendemain,  et,  le  15 
nomma  grantl  luaître  Fabrice  Carrette,  choix 
qui  fut  généralement  approuvé.  Il  était  de 
la  famille  des  marquis  de  Final,  en  Ligurie, 
et  liis  de  Galéas  Carrette  (1),  commandeur 
de  ia  langue  d'Italie. 

Fabrice  Carrette  était  brave,  prudent,  li- 
béral ;  il  connaissait  [ilusieurs  langues  an- 
ciennes et  parlait  la  plupart  des  langues 
vivantes. 

Plusieurs  inscriptions  ornèrent  l'un  deè 
monuments  élevés  à  ce  grand  maître. 

La  iuemière  ,  qui  se  lisait  sur  sa  face 
antérieure,  signifiait  : 

Crains  l'ennemi,  ne  le  méprise  point. 

La  deuxième  : 

Les  chevaliers  d'Italie  h  Fabrice  Carreclan, 

en  mémoire  de  ce  qu'il  a  transporté 

d'Italie  à  Rhodes 

des  armes  et  des  provisions  de  toute  espèce, 

ont  élevé  ce  monument  à  la  demande  du  peuple, 

(!)  Son  frère,  Cliarles-nominique,  fut  arclievèque 
de  TuuiS,  de  Reims,  et  cardinal  du  litre  de  Sainl- 

ISicolas. 


831  MAL 

avec  les  siiflVages  dos  dicvaliers 

cl  par  mie  décision 

unanime. 

I.;i  lioisième  : 

La  paix  à  la  main  , 
il  lui  prél  à  la  guerre. 

La  quatrième  : 

L'impartiale  équité 
et  la  libéialiié  modérée 
sauvent  l'empire. 
Sur  les  autres  faces,  on  lisait  : 

Il  mourut  ou  1521. 
Plus  bas  : 

Les  qualités  les  plus  belles 
sont  la  clémence  et  la  libéralité. 


DICTION.NAIUK 

forUiiié  Ziziii), 
après  ■ 


MAI. 


83-2 


Une  autre  insci-iplioii 
iitléraleuient  : 


roL-iiue   sii5'iii(iait 


La  guerre  naît  avec  le  gouvernement. 

Armes  :  de  gueules  h  cinq  cotioes  d'or. 

Yilliers   de    l'Ile-Admn ,  f/uannUe- deuxième 


(/rand  mnUrc, 
io21-153i. 


(i  Rodes  et  à  Malte 


Trois  chevaliers,  h  la  mort  de  Carrelle, 
semblaient  dignes  de  lixer  le  choix  de  l'ordre. 
En  |iiemière  ligne,  l'opinion  générale  dési- 
gnait le  Portugais  André  d'Amaral,  chance- 
lier de  la  religion,  grand  |iriciu'  de  Caslillc, 
encore  fier  de  la  victoire  d'Aja/zo.  Le 
deuxième  était  Thomas  d'Ocray,  grand  prieur 
d'Angleterre;  et  enlin  apparaissait  sur  les 
rangs,  quoique  absent  de  lUiodes,  le  grand 
prieur  de  France,  Philippe  Villiers  de  l'ile- 
Adam.  Il  se  trouvait  à  l«  cour  de  Fran- 
çois 1",  où  le  dernier  grand  maître  l'avait 
envoyé,  avec  les  titres  d'ambassadeur,  de 
visiteur  et  de  lieutenant.  Le  souvenir  de  ses 
haules  vertus,  de  ses  rares  qualités,  devint 
plus  puissant  (jue  les  brigues  de  ses  compé- 
titeurs, et  l'ordre  compta  pour  chef  un  di'S 
hommes  les  |ilus  faits  pour  counnander  aux 
liéroiques  chevaliers  de  Saint-Jean  de  Jéru- 
salem (1). 

Après  six  mois  du  siège  le  plus  opiniâtre 
(et  dans  lequel  on  a  i-emarqué  (|uc  les  Tui'cs 
avaient  tiré  plus  de  huit  cents  coups  de  mur- 
tiers  chargés  de  bombes  de  marbre},  fut  ren- 
due, le  2'i- décembre  1522,  cette  redoutable, 
ville  de  Khiules,  possédée  deux  cent  tiei/e 
ans  jiar  hs  Hospitaliers,  depuis  ((ue  Foul- 
ques de  Villareten  avait  fait  la  conquête.  So- 
liman n'y  acquit  (pie  des  l'uines  ;  et,  de  l'a- 
veu de  l'un  de  ses  généraux,  il  perdit  de- 
vant ses  remparts  plus  de  soixante-quatre 
mille  hommes  tués,  et  près  île  ciiupianlo 
mille  par  les  maladies.  Amurat,  lils  de  l'in- 


(I)  L'Ile-Adam  était  fils  de  Jacipies  de  Villiers  et 
de  Jeamic  de  Néesle,  et  avait  pour  aïoul  Jean  de 
Villiors,  niaréclial  do  Franco,  iiiarii'  à  Jranno  de 
Vallon^joniarl  ;  s(ui  trisaioul  <'lail  l'iono,  (•piiux  <!<! 
Ji-aiiih:  ili!  (iasnllou,  lils  lui-nu'iuo  d'un  aulio  i'iorro 
de  Villiors  Cl  de  Marj^uerite  de  Vi  ndouie. 


A  (jui  l'ordre  avait  donné  un 

a  moi't  de  sun  père,  tomba  alors 

es  mains  de  l'impiloyable  sultan   qui 

b''"" 


asile 
entre 
le  lit  étrangler.  i 

Douze  joui's  furent  dniniés  aux  chevaliers 
pour  s'embarquer  ;  mais  (]uelques  désordres 
commis  par  les  janissaires,  et  la  crainte 
d'en  voir  de  plus  alarmants,  si  Soliman  ve- 
nait à  quitter  l'armée  ottomane,  hâtèrent  le 
départ. 

Le  1"  janvier  1523,  cinquante  vaisseaux 
chargés  de  Théroique  débris  d'un  ordre  na- 
guère si  llorissant,  et  de  près  de  quatre 
milles  personnes  de  tout  âge  et  do  tout  sexe, 
attachées  ;i  la  fortune  du  grand  maîti'e,  sor- 
tirent du  ])0rt  de  Uliodes  oij  ils  ne  devaient 
jiliis  rentrer,  et  comme  poursuivis  par  la 
colère  céleste.  Une  violente  tempête,  fon- 
dant sur  eux,  dispersa  la  Hotte;  des  mala- 
dies la  dé|ieuplèrent,  et  enlin,  après  s'être 
successivement  arrêtés  à  Candie,  h  riallijioli, 
aux  iles  d'Hières,  et  avoir  en  tpielque  sorte 
semé  toutes  les  mers  de  leurs  malheurs,  les 
chevaliers  arrivèient  à  Messine.  «  Ils  y  fu- 
rent reçus,  dit  un  vieil  annaliste,  par'ung 
grand  concours  de  peuple  i|ui  idaignoist  l'in- 
fortune du  grand  maistre  et  de  sa  compai- 
gnic  qui  fusl  ung  |)itoyable  spectacle,  car 
ses  gallées  estoient  si  mal  ariiiées,  qu'il  n'y 
avoist  en  chascune  que  la  notice  des  avi- 
rons. Tout  estoit  teinct  de  noir,  sans  ban- 
nière ni  gaillardet,  et  il  n'y  avoist  qu'un 
eslcndart,  dressé  à  demi  boys,  portant  un 
jiourtraict  de  Nostre-Dame  et  son  Fils,  mort 
entre  ses  bras,  avec  ces  mots  :  Afiliilis  spes 
mcd  j-ebiis  !...  Ils  abordèrent  sans  saluer  et 
sans  sonner  trompestes  ny  clayrons,  et  avec 
ung  triste  esbahyssemcnt  et  silence  de  tout 
le  peuple.  » 

Le  2G  ou  28  octobre  1530,  Villiers  de  l'Ile- 
Adaui  entra  dans  le  port  de  Malte  avec  cinq 
galères  ,  doux  grands  vaisseaux  ;!|i|)elés 
Carniriaes,  et  plusieurs  autres  bâtiments 
poitaul  avec  les  chevaliers,  ce  qui  lestait  de 
la  iiopulation  qui  l'avait  suivi  dejiuis  Rho- 
des (1).  .Malle  renferuiait  alors  au  plus  cinq 
mille  habitants,  ipi'un  cliAteau  élevé  au  mi- 
lieu des  tei'res  défendait  faiblement  contrô- 
les invasions  des  corsaires.  Aussi,  ii  peine 
trouva-t-cn  h  s'installer  dans  le  bourg,  qu'on 
fut  obligé  d'entourer  de  murs,  alin  de  se 
metlie  à  l'abri  d'un  coup  de  main.  Le  grand 
maître  logea  ilans  la  forteresse  Saint-.Vnge, 
tlont  le  gouverneur.  Alvare  de  Nova,  s'em- 
jiressa  de  lui  remettre  les  clefs.  L'histoire 
l'apporte  (ju'à  l'aspect  d'un  sol  aussi  ingrat 
(Uielques  cl levjiliers.déciiuragi'S,  proposèrent 
de  se  jeter  dans  Tripoli,  dont  on  pourrait 
étendre  le  territoire  et  con<piérir  u!i  royaume 
à  l'ordre. 

Le  cii'ur  de  Villiers  fut  porté  h  l'église  do 
l'Observance,  et  son  l'orps,  ayant  été  em- 
biuimi',  resta  exposé  durant  plu'<ieurs  jours 
dans    une    salle  du    rlK\teau   Saint  -  .\ugo , 


(1)  Il  exisle,  dil-on,  encore  h  Malte  quelipics-iines 
do  (Ci  familles  venues  de  lllioilos,  et  aiixipiollos  le 
li('-.or  puldic  avait  assigné  une  ponsioti  appoloo  :  le 
txdn  lie  Ithiiiles. 


833 


MAL 


DEPIGRAPHIE. 


aux  regardsdes  chevaliers  et  du  peuple  qui, 
ba'gné.s  de  Inruies,  accouraient  baiser  les 
mains  de  l'héroïque  grand  maîlre.  Son  mau- 
solée de  marbre  fut  élevé  dans  une  chapelle 
de  ce  chAteau  (qu'il  avait  fondée),  par  les 
soins  d'Antoiuede  Grolée,  IJaillide  Langon, 
ainsi  que  l'exprimait  l'inscription  suivante  : 

Frater  Pliilippiis  Villiers  de  rile-Adam,  magi- 
sler  Iiospiialis  niililia%  ordinein  suiim  lapsum 
erigens  ,  ac  dcceniii  peregrinaiiono  faUgaUim 
reparairs,  Meliuo  consodit,  ubi  Jcsii  r.omini  sa- 
crandain  icdiculam  liane  voliiit  ad  sepuUiirain  ; 
scpliiageiiario  major  obiit  anno  salulis  m  dxxxiv, 
augusti  die  xxii.  Frater  Anionius  de  Grolea, 
ac  vivenlis  gloria-,  sic  defuncli  menioria;  cullor 
observanlissimus,  faciendum  curavit. 

Traduction. 

Frère  Philippe  Villiers  de  l'Ile-Adam,  maître  de 
rilôpilal,  après  avoir  relevé  son  ordre  de  la  repos 
qu'il  avait  éprouvée,  et  lui  avoir  rendu  un  chute 
qu'il  cherchait  depuis  dix  ans,  vint  s'établir  à 
Blabe,  où  il  consacra,  sous  l'invocation  de  Jésus, 
Cille  petite  chapelle  destinée  à  sa  sépulture;  ilniou- 
rnl,  âgé  de  plus  de  soixante-dix  ans.  Tan  de  notre 
sahK  loôi  ,  le  22'  jour  d'août.  Frère  Antoine  de 
Grolée,  admirateur  de  sa  gloire  pendant  sa  vie,  et 
lidèle  à  sa  mémoire  depuis  qu'il  /l'estphis,  a  eu  soin 
de  lui  faire  élever  cette  tomjjo. 

Vertot  rapporte  qu'on  traça  sur  le  tombeau 
de  1  illustre  défenseur  de  Rhodes: 

Ici  repose  la  vertu  victorieuse  de  la  fortune  (1). 

Celte  inscription  ne  se  voyait  point  sur 
h'  monument  érigé  par  Jean  de  la  Gassière. 
On  y  trouvait  celle-ci  : 

D.  0.  M. 

Frater  Philij)pus  \illiers  de  l'Ile-Adam,  sacri 
ordinis  Iiospiialis  niagisler,  cum  post  maxiinos, 
quos  terra  niarique  sustiiuiit  labores,  Melil» 
vita  defiincius  esset,  in  arceSancti  Angeli  scpul- 
tus.  Frater  Joannes  l'Evesque  la  Gassière,  ma- 
gistrali  suorum  predecessorum  dignitati  atque 
mémorise  consulens;  tam  hujus,  quam  alioruin 
in  eadem  arce  aut  alibi  i[i  hac  urbe  magistrorum 
sepulta  corpora,  cum  consensu  procerum  vene- 
randi  consilii  inde  transferri  ac  in  hoc  templo, 
a  se  suisque  sumptibus  féliciter  edificato,  ruisus 
condi  atque  poni  diligenter  curavit.  Anno  sa- 
lulis 1577,  die  ullima  seplembris. 

Traduction. 

A  Dieu,  très-bon   et  très-grand. 
Frère  Philippe    Villiers   de  l'Ile-Adam,  maiiie  de 
l'ordre  saint  des  hospitaliers,  qui,  après  avoir  sou- 
tenu toutes  les  fatigues  sur  terre  et  sur  mer,  mou- 
rut et  lut  enseveli  dans  le  château  Saint-Ange. 


•MAL 


834 


(1)  Viclrix  forlunae  virtus. 


Frère  Jean  l'Evèque  de  la  Gassière,  jaloux  de»  con- 
server la  dignité  et  la  mémoire  des  grands  niiiitres 
ses  prédécesseurs,  a  fait  rassembler  les  corps  de 
l'Ile-Adam  et  des  autres  grands  maîtres  inhuirvs 
dans  le  même  château  ou  dans  les  églises  de  ccl'e 
ville,  leur  a  fait  heureusement  élever  de  nouveaux 
monuments  dans  cette  église,  lui-même  et  à  ses  frais, 
et  les  y  a  fait  placer  lidèlement  avec  le  consente- 
ment des  seigneurs  du  conseil,  l'an  de  Notre-Sei- 
gneur  Jésus-Christ  1577,  le  dernier  jour  de  septem- 
bre. 

On  lisait  dans  l'église  de  J'Observance 
cette  troisième  inscriplion,  dédiée  par  Jean 
Quintin,  chapelain  de  la  langue  de  France, 
à  la  mémoire  de  l'Ile-Adam  : 

Frater  Philippus  Villiers  de  l'Ile-Adam,  IHeroso- 
limitanœ  miliiiae msgisûir;  Jesu,-dirni  vixtt,  G!!*los 
rèlfgiosissimus,   sepluagenario  major  animam 
Jesu,  corpus  Jesu,  corporis  intima  Mariœ  Jesu, 
hac    in   œde   commendavît.  Obiit  xxu  augusti 
M  D  xxxiv.  Defuncli  mémorise  Quinlinus  posait. 
Traduction. 
Frère   Philippe  Villiers  de  l'Ile-Adam,  maître  de  la 
milice  de  Jérusalem,  après  avoir  élé  pendant  sa  vie 
très-religieux  adorateur  de  Jésus,  recommanda  son 
âme  et  son  corps  au  Sauveur  dans  cette  église,  con- 
sacrée à  Marie,  mère  de  Jésus  ;  il  mourut  le  22  août 
153i,  âgé  de  soixante-dix  ans.  Quintin  éleva  ce  mo- 
nument à  la  mémoire  du  défunt. 

Les  armes  de  l'Ile-Adam  étaient  (1)  :  d'or 
au  chef  d'azur,  chargé  d'un  dextrochère  d'ar- 
gent, avec  l'aumusse  ou  fanon  d'hermines. 
(On  prétend  que  ce  fanon  lui  fut  donné  par 
Clément  VII  avec  le  titre  de  Grand.) 

Pierre  du   Pont,   quarante -troisième  grand 
maître,  à  Malte.  —  1534-1535. 

Comme  il  était  facile  de  le  prévoir,  le 
successeur  de  l'Ile-Adam  fut  choisi  parmi 
les  sujets  de  Charles-Quint  ;  mais  cette  fois, 
du  moHis,  on  jela  les  yeux  sur  l'un  des  plus 
dignes,  en  nommant  Pierre  du  Pont  (•>) 
Piémontais  d'origine,  et  descendant  des  an- 
ciens seigneurs  de  Casai-Gros  et  de  Lom- 
bnasc.  Il  était  gouverneur  de  l'île  de  Lango 
à  l'époque  funeste  delà  prise  de  Rhodes,  et, 
eu  récompense  du  courage  qu'il  y  avait 
déployé,  le  grand  maître  l'avait  nommé 
badli  de  Sainte-Euphémie,  en  Calabre,  quand 
les  chevaliers  erraient  encore  sans  demeure 
assurée.  Ce  fut  dans  son  bailliage  qu'on  lui 
apporta  la  nouvelle  de  son  élection. 

On  lisait  sur  le  tombeau  de  Pierre  du 
Pont  : 

D.  0.  M. 

Frater  Petrinus  A  Ponte, 
vir  pius,S()lidiquejudiiii,  ab  nmnifaslusemolus, 
ex  Div;c  Euphcuiiœ  bajulivaiu    in    magislerium 

(1)  Il  cxis'.e  un  pnëisie  intitulé:  V Ue-Adamua , 
conqiosépar  un  jésuite;  cet  ouvrage  est  assez  rare. 

(2)  Aussi  appelé  Pierrin,  Pétrin,  et  de  Ponl. 


833  M\L  DICTIONNAIRE 

cvocalus,  prxrcpla  per  C;cs,  Caroliim  V  Tiir.a- 
ruiii  classe,  caploipn;  et  iliivplo  Tiiiielo  piius- 
quaiii  Irireines,  ipias  ille  sulisMio  iniscral,  re- 
diisseiil,  ilimi  Imjus  caslii  uninilioiii  iiileiulil, 
niorosi|uc  et  res  oiilinis,  cl  iiiilili;e  sux  ad  vclc- 
icin  iioniiam  ievoc;il,  niorle  prxvenliis,  lo'.iiis 
sodaliialis  iiiœrore,  de  viUi  niagis  exirc  qiiam 
cjki  visiis,  (piiiilo  dociiiio  posl  adcpuim  ina- 
gislralimi  iiiciise,  iiiigiavit  ad  Xiiiu  :  <l  liic 
viator  sopcliri  voliiil.  Décima  octava  iioveiiiliiis 
H  11  xxw.  Vi\il  aiiiios  scpUiagOiila. 

Tiailiteiioii. 
A  Dieu,  très  bon  cl  irès-grand. 
Ficre  PiciTc  Du  Puni, 
homme  pieux,  el  d'un  jugcinenl  éclaire,  ennemi 
de  tout  faste,  appelé  a»  magislère  du  hailli.igc 
de  Sainle-Euphémie,  pendant  que  Charles  Quinl 
s'emparail  de  la  llmie  des  Turcs,  pienail  Tuids  el 
la  livrait  au  pillage, avant  le  reloiii-  des  galères  auxi- 
liaires qu'il  avait  cnvoyéci  à  ce  pi'iiicc;  tandis  qu'il 
s'appliquait  à  fortifier  ce  château,  et  qu'il  rappelait 
aux  aïKieimes  régies  les  mœurs  et  la  discipline  de 
son  ordre  el  de  ses  chevaliers,  prévenu  par  la  mort, 
au  regret  de  tous  ses  frères,  il  send)la  moins  être 
ariaché  à  la  vie  qu'en  sortir.  Q'.iinze  mois  après 
son  élév;iliou  au  magistère,  il  alla  à  Dieu,  el,  après 
son  voyaiie  terrestre,  il  voulut  être  enseveli  iii,  le 
18  novembre  1535.  11  a  vécu  soixante-dix  ans. 

Armes  :  d'argent,  à  un  double  sautoir  do 
gueules. 


M.\L 


836 


Didier   de   Saint-Jaille,   qunrnnle-quntrième 
grand  maître,  ù  Malte.  —  133o-l5;5G. 

Didier  de  Siiinl-Jaille,  grand  prieur  de 
Toulouse,  n'était  encore  (jue  liailli  do  .Ma- 
iiosque,  lor3(|u*il  lit  éclater  une  valeur  peu 
coiiinume  au  siég(!  de  lîliodi'S,  en  dél'ei  (iant 
avecnie-Adani  les  débris  du  bastion  d'Es- 
paj^ne.  Son  e\|iéri(Mici',  sa  prudence  coii- 
sominée,  le  firent  juycr  digne  de  protéger 
l'ordre  contre  b'S  attaques  des  Turcs,  que 
l'tni  avait  lieu  de  redouter,  et  il  siucéda  à 
Pierre  du  Pont  le  22  novcndire  1,>J5. 

.\rrèlé  par  uuc.  j^fave  maladie  à  Montpel- 
lier, où  il  avait  été  apiielé,  le  grand  ii\aître 
y  mourut  le  26  septeiubre  I53(J,  n'a.vant  eu 
jiour  ainsi  dire  que  le  titre  de  chef  su|iiiMne. 
Durant  les  huit  mois  de  son  magistère,  le 
iieuteiianl  Jacques  de  Pcllnipiin  agi'andit  les 
fossés  du  cliJiteau  Saint-Ange,  le  lla'Kiua  de 
bastions,  et  y  mit  les  armes  des  Ircjis  pre- 
miers ciiefs  de  l'Hôidlal  depuis  que  .Malle  en 
était  devenue  la  résidence. 

On  rapporte  que,  sous  Didier  de  Saint- 
Jaille.Jacquesde  Bourbon, bailli  de  la  Morée, 
et  nommé  prieur  de  Fiance,  envoya  à  l'ordre, 
comme  joyau  de  réce|)lion,  tous  les  portraits 
des  grands  maîtres  lepréseiilés  au  naturel 
sur  une  tapisserie  rehaussée  de  soie. 

Ou  n'a  point  trouvé  l'éiiilaphe  de  Didier 
de  Sainl-Jaille  (1;,  enseveli  au  grand  prieuré 

(I)  Desidcrio  di  Snncta  Jnlla,  a)ipflé  aussi  Tolon. 


de  Saint-Gilles,  (pioi(ju'on  ait  écrit  qu'il   fut 
inhumé  da'is  l'i-glise  de  Saint-Jean,  à  Mont- 
jielliei-,  (jui  n'existe  plus  depuis  longtemps. 
Armes  :  d'azur  au  cygne  d'argent. 

Jean    d'Oinédès,    quarante-cinquième   grand 
maître,  à  Malte.  —  133C-ioo3. 

Dès  que  la  mort  de  Didier  de  Saint-Jailie 
eut  été  connue  h  Malle,  plusieurs  concur- 
rents se  |nésentèrent  pour  le  remplacer  ; 
parmi  eux  se  distinguaient  surtout  le  bailli 
de  Laiigo  et  le  prieur  de  Pi»e,  renommés 
par  leur  vertu,  leur  courage  et  une  longue 
vie  écouh'e  sans  reiiroilie.  Toutefois  une 
cabale  puissante  s'était  formée  dès  longtemps 
parmi  les  chevaliers  soumis  à  l'Ivspagne,  et, 
le  iO  octobre,  ils  obtinrent  l'élection  de  Joaii 
d'Omédès  (l),  bailli  de  Capse  ;  l'assemblée 
en  fui  consternée. 

On  regrette  qu'une  éfiitaphe  mensongère 
ait  en  (juekiue  sorte  voulu,  trompi-r  la  [los- 
térité  sui-  le  compte  d'un  grand  maître  dont 
la  mémoire  était  jieu  digiu'  de  ménagements. 
\uici  la  traducliou  de  cette  inseriiitioii  : 


Frère  Jean  d'Oméués, 
appelé  du  bailliage  de  Capse  au  niagislcre  de  la 
milice  de  Jérusalem ,  gouverna  en  cette  dignité 
dix-sepl  ans,  avec  tant  de  bonheur  et  de  gloire 
qu'il  a  laissé  une  foule  de  regrets  ;  car  la  nature 
et  l'expérience  en  avaient  fait  un  hunune  très- 
prudent,  remarquable  par  sa  niagiianiniité  son  af- 
fabilité, sa  charité  et  sa  clémence.  Les  yeux  tou- 
jours ouverts  pour  maintenir  la  Inuiquillité  de  son 
ordie  el  la  hberié  de  ses  sujets.  Il  éleva  les  forts  de 
Saiiji-.\nt;e,  de  Sainl-Elme,  de  Sainl-.Micliel,  et  au- 
tres boulevards  contre  la  puissuiee  des  Turcs,  il  a 
vécu  quatre-vingts  ans.  11  est  mort  le  G  scpicmbre 
1;)55.  Fr  rc  Clirisiophe  d'Acugna,  commandeur  de 
la  vraie  croix ,  a  eu  soin  d'en  conserver  le  pieux 
souvenir. 

Telle  lie  l'éiïtinplic 

Fraler  Joannes  de  Oinedes, 
e  bajulivatu  Capsii  in  magistcrinin  militix  lliero- 
scdyniilaiix  vocatiis,  in  eo  dccein  el  septem  an- 
nos  tam  bcne  el  prxclare  se  gcssii,  ul  viia  de- 
funcius  sui  desideriiun  apud  mullos  rcliqticril. 
Fuilenim  vir  nalura  et  iisu  prudeiitissiinus, 
allaliililate,  charitate,  el  clemencia  con^iiicuiis. 
In  ordiids  iraiiquiltiiaie  et  subdiloruin  liiicrlaie 
luenda  vigilaniissinius.  Arces  Sancli  Angcli, 
llelmi,  cl  Michaelis,  ac  alla  piopngnacula  con- 
tra Tiircariim  impetum  exlruxit.  Vixil  anitos 
ocluogcnla.  Obiil  die  vi  septembris  il  n  lui. 

Armes  :  de  gueules  îi  trois  tours  d'argent, 
pai  ti  d'or  au  pin  de  siiiople. 

Claude  de  la  Sangle,  qaaranle-si.rii'me  grand 
maître,  à  Malte.  — loo^l-liia? 

Claude  de  La  Sangle  (2),  né  en  France  vers 

(1)  Ou  Jehan  d'IIoméd.s. 
(-i)  Aussi  appelé  l.a  ijcnylo. 


857 


MAL 


D'EriGRAPJllE 


MAL 


85» 


l?t94,  fut  eiigigé  de  boiîiio  heure  dans  l'ordre 
où  sa  juiideuce,  sa  vakiii-  et  sa  piété  lui 
ouvrirenl  bifilùt  lechouiin  dus  piciiiiùrosdi- 
giiité:5.  Déjii  élevé  àIacl)argodeb;ulli,  à  l'es- 
})édilion  d'Africa,  il  y  couiuiaiidait  le  cor[is 
auxiliaire  des  lios|)ilnliers,  et  l'un  [)Oul  dire 
que  le  succès  lui  lui  dû  en  grande  iiarlio. 
Aussi  désintéressé  que  son  [irédécesseur  le 
fut  fieu,  ce  gi'and  iuailre,qui  avait  élevé  tant 
de  Ibiiilicalions,  enrichi  le  trésui',  armé  trois 
galères  de  sus  deniers,  laissa  a  l'orilro  toute 
sa  l'ortune  évaluée  à  soixante  mille  écus. 
Les  (-hevaliers  recoimaissants  eiivoyèrent  à 
niadeinoiselle  de  Slontchanar,  nièce  du  dé- 
funt, une  somme  de  douze  mille  écus  pour 
contribuer  à  sa  dot,  et  tirent  élever  à  leur 
illustre  chef  une  chapelle  dans  le  château 
Saint-Ange. 

On  a  remarqué  que  Claude  de  la  Sangle 
porta  le  premier  le  bonnet  de  velours  rond. 
Auparavant,  les  grands  nsaîlres  avait  la  toque 
antique  à  trois  pointes,  avec  le  repli  sem- 
blable à  celui  des  bonnets  des  prèlres. 

On  lisait  sur  la  tomoe  de  La  Sangle  une 
épitaphe  tloiit  voici  la  traduction  : 

A  i)ieii,  Ués-boii  et  lics-granil. 
Frère  Clamledela  Sangle, 
honnno  d'un  esprit  franc  elniodcslc,  ajirès  la  con- 
qiièie  dWfrica,  où  il  comniaiulail  les  galcres  et 
tandis  qu'à  sou  retour,  noninu;  giaiid  hospitalier, 
il  était  à  Rome  en  ainljassaile,  il  lut  appelé  au  ma- 
gistère de  l'ordre,  rélablil  les  mœurs  par  son  exem- 
pte et  par  ses  lois.  Supérieiu-  à  tous  les  orages,  fon- 
dateur il'uii  nouveau  port  appelé  de  son  nom,  ménager 
pour  lui-iiièuie,  après  avoir  renipli.  le  trésor  publie, 
à  la  soixante-troisième  année  do  sou  âge,  coniiiie  il 
visitait  la  cité  vieille,  saisi  d'une  défaillance  mor- 
telle, il  expira  soudainement,  mais  avec  piété  et 
constance,  le  15  septembre  1337.  Il  siéga  grand 
wr.itre  trois  ans  onze  mois  sept  jours. 
Frèie  Charles  d'Augest,  sénéchal,  et  Clnislophe 
de  .Monlgauldrit,  économe,  eu  souvenir  d'un  maiire 
qui  les  aimait,  lui  ont  rendu  ce  pieux  devoir. 

Texlc  lie  r'niscrijilion. 
D.   0.   M. 
Frater  Chuuiius  de  la  Sangle, 
vir  animolihero,  modeslo(|ue,  postexpugnalara, 
co  triremium  duce,  Apbricam;  dum   Romœ  se- 
cundo Icgalum,  liospilnlarius  agcrel,  ad  niagis- 
Iratum  hospitalis  inde  vocatus,  mores  cxeraplo, 
legibustiuecouiponens,  procellis  lejupormn  supe- 
rior  ;  arcem  novamque  Sangleam  condeus,   sihi 
parcus,  maguis  opibus  a;rarlo  congestis,  sexa- 
gesimo  tertio  .X'ialis  anno,  cum  veterem  urbem 
iuviseret,  ibi  laetali  deliipiio  correptus,  festinan- 
ler,  ut  c;etcra,  sed  pie  et  conslauter,  obiil  xvkal. 
septembris,  m  d  lvu.  sedit  aunos  très,  inciises 
undccim,  dies  sepleio. 

Frater  Carolus  de  Angcst  senescballus,  et  Chris- 
lopliorus  de  Moulugauldril  xcononuis,  propensi 


crga  se  domini  meniores,  supreinum  hoc  pieia- 
lis  ol'iiciuni  cnravcrc. 

-  Les  entrailles  de  La  Sangle  fin-ent  dépo- 
sées au  couvent  de  Sainte-Marie  de  Jésus, 
avec  celte  insci'iiition  : 

D.     0.    M. 

Milili.e  quondam  I{hodi;e  intestiiia  magistri 
Alagnauimi  C.laudi  marmore  teeta  vides. 
Intima  nienlis  craul  venerando  uomine  Jesu 
Plena  viio  :  bis  aris  mortuus  exta  deilil. 
Trddiiclioit. 
Passant,  tu  vois  sons  ce  marbre  les  entrailles  de 
celui  qui  lut  maitre  de  la  milice  de  Ubodes,  du  nia- 
gnanime  Claude;  son  cœiu-  était  plein  de  vénération 
pour  le  saint  nom  de  Jésus.  Cet  autel  lui  a  été  élevé 
après  sa  mort. 

Armes  :  d'or,  à  une  croix  Saint-André  de 
sable,  chargée  de  cinq  coquilles  d'argent  : 

Jean  de  La  Valette,  quarante -septième  grand 
maître,  à  Malte.  —  1557-1568. 

Jean  de  La  Valette-Parisot  (1),  de  la  langue 
de  Provence,  né  en  14!)i  (ou  liUo),  d'une 
illustre  faujille  du  Queixy,  avait  pris  l'habit 
des  Hos|iitaliers  à  \'i)^e  de  vingt  ans. 

Le  coi'ps  de  La  Valette  fut  d'abord  déposé 
dans  l'église  de  la  chapelle  du  château  Saint- 
Ange  ,  et,  le  2o  août,  son  successeur,  suivi 
des  chevaliers  et  de  tout  le  peuple,  le  lit 
transporter  avec  le  plus  grand  apparat  sur  la 
galère  Cupitane,  richement  pavoisée,  et  re- 
morquée par  deux  autres,  également  cou- 
vertes de  drap  noir,  dans  la  cité  'Valette, 
ainsi  qu'il  en  avait  témoigné  le  désir.  Il  y 
fut  enterré  dans  une  chapelle  qu'il  avait  fon- 
dée et  dédiée  à  Notre-Dame  de  la  Victoire. 

Les  Hospitaliers  furent  inconsolables  de  la 
perle  de  Jean  de  La  Valette-Parisot,  un  des 
plus  illustres  si'antls  maîtres  que  l'ordre  ait 
olfert  à  l'admiration  de  la  postérité.  Doué 
des  plus  hantes  qualités,  elles  brillaient  en- 
core davantage  nu  sein  du  danger.  Habile  à 
prévoir,  prompt  à  se  résoudre,  il  était  aussi 
hardi  i\  entreprendre  qu'à  exécuter.  Ménager 
du  sang  des  soldais,  il  avait  soin  de  s'entou- 
rer de  conseils  avant  de  le  hasarder;  aussi 
était-il  aimé  comme  un  pèi'e  de  tous  les 
guerriers  qui  lui  donnaient  ce  nom.  Le  célè- 
bre doge  de  Gênes,  André  Doriat,  portait  une 
vénération  extrême  à  La  Valette,  et  souvent, 
à  sa  ])rière,  il  relâcha  des  jH-isonniers  fran- 
çais. A  lant  d'avantages  le  grand  maître  joi- 
gnait un  air  ouvert,  des  manières  chevale- 
resques, et  sa  gi'nérosité  surpassait  sa  for- 
tune, il  avaitia  réputation  du  premier  hoiume 
de  guerre  de  son  siècle,  et  du  plus  pieux  de 
tous  les  chevaliers.  On  rapj)Orte(]ue,  voulant 
reconnaître  les  services  rendus  à  l'ordre  en 
ISCo  ])ar  les  familles  de  Rhodes,  il  ordonna 
que  1  éfiée  et  le  chapeau  qu'il  avait  poriés 
durant  le  siège,  fussent  déposés  dans  l'église 
de  liorgo,  la  première  que  les  Grecs  eurent 
dans  l'île  de  Malte. 

(l)Ou  de  Valclle,  Valetta. 


839  MAL 

Cette  fois,  l'épitaphe  tracée  sur  une  tombe 
ne  pouvait  tMre  ([u'au- dessous  de  celui 
qu'elle  célébrait. 

Ou  lisait  sur  le  mausolée  de  Jean  de  La 
Valotto  ré|iita|ilie  dout  voici  la  traduction  ; 

A  Dieu,  Irès-boa  et  irès-graïui, 
et  à  la  mcnioire  éternelle  de  irès-illusirc  frère  Jean 
de  la  Valcile,  Français,  qui,  après  une  foule  de  clio- 
ses  mèDiorablcs  el  diverses,  faites  avec  courage  et 
avec  succès,  lanl  près  de  Tripoli  en  AIriiiite,  et  dans 
loule  la  Nuniidie,  que  par  toute  la  Grèce  sur  luer  et 
sur  terre  ;  par  l'unanime  consentement  de  l'ordre 
entier  élu  maître  et  tlief,  accrut  tellenicnl  la  haute 
opinion  que  dès  loiiylenips  on  avait  conçue  de  lui, 
que  l'oD  de  Notre-Seigueur  156a,  (juand  les  princes 
cliréticns  hésitaient  et  temporisaient,  il  délivra  Malle, 
assiégée  par  Soliman;  sauva  la  vieille  cité  el  les 
châteaux  ;  chassa  les  Turcs  de  toute  l'ilo  ;  purgea 
les  deux  mers  des  piiales  :  et  construisit,  avec  une 
incroyable  célérité  el  un  art  adniirahle,  la  nouvelle 
cité  La  Valette,  boulevard  assuré  contre  les  enne- 
mis de  notre  foi,  et  nioiiumeni  édcrnel  du  nom  de  La 
Valette  et  du  nom  français.  Il  est  mort  le  21  août 
l.j(j8,  le  même  jour  qu'il  était  entré  au  magistère 
de  l'ordre,  onze  années  auparavant. 
Terrible  aux  ennemis,  el  cher  aux  siens,  il  mé- 
ritait une  aussi  longue  vie.  Le  souvenir  si  grand 
d'un  si  grand  homme,  et  un  si  puissant  aiguillon  de 
courage  pour  les  soldats  de  Jérusalem ,  étaient 
comme  enfouis  dans  la  terre  :  frère  Louis  de  Mail- 
hie-Sacqueuville,  et  frère  Jean  de  Soubiran-Arifal, 
ont  élevé  ce  monument  pour  les  melire  au  plus 
grand  jour,  l'an  de  Notrc-Seigneur  IGll. 
Il  a  vécu  soixante  -  treize  ans,  six  mois,  dix-sept 
jours. 

Texte  de   l'épitaphe  de   la  Vuleite. 

D.  0.  M. 
El  niemoriaî  ;elern;e  viri  illustrissimi  fratris 
Joannis  de  Valelta  Franci,  qui,  postmulta,  va- 
riaque,  lum  apud  Tripolim  in  AlVica,  tétanique 
rsumidiam,  tum  vero  per  luiivcrsaiu  fir;eeiani, 
terra,  marique,  strcnuc  ac  prospère  gesta  ; 
summo  lotius  ordinis  consensu  magisler,  ac 
pra:fcclus  eleclus,  jamprideni  de  se  conceplam 
opinionem  sic  adauxil,  ut  anno  Domiiii  m  d  i.xv, 
cunetanlihusClirisliaijJs  pi'inei|)ibus,  Melilaiu  a 
Solimani  obsidione  lilieraverit  :  veteremurbeni, 
caslra(iuc  seivaverit,  Tiircosde  universa  insula 
fugaveril,  ulrumque  mare  piralis  repurgaveril, 
el  neapolim  Valeltam  tutuni  adversus  nosirx 
lidei  ininil(()s  pro|iugnacnbiui,  atipie  :ulernum 
Valelta:  Fi'anci(|uenoniinisnionumeulnm,sumuia 
celeritate,  atque  mirabili  ariilicio,  conslruxe- 
ril.  Oliiit  XXI  die  augiisl.  h  d  lwiii.  Fa  ipso  die 
qno  nndecim  anie  annos  magistcrium  ordinis 
inicral. 

Iloslibus  terribilis,  et  suis  cliarus,  unde  non 
iuimerlln  arums.  T;iiil;iiii  laiili  viri  nu-moiiam, 
lantumque  llierosidyniitani  mllili  virlulis  Mimu- 


DICTlOiNNAlUE  MAL  SiO 

lum  pries  humi  jaceutes;  fraler  Ludovicus  de 
Maillac-Sacquenville,  et  fraier  Joan.  de  Soiibi- 
raii-Aiif:il  iji  eminenliorem  banc  lucem  erexerc. 
Domiiii  aniio  m  u  xci.  Vixil  annos  lxxiii,  mcn- 
ses  VI  dies   xvii. 


Ou  traça  aussi  sur  sa  tombe  les  vers  sui- 
vants; ils  furent  composés  )iar  le  l'rère 
Oliviei'Starqui'i,  clicvalieranj^lais,  iiculenai;! 
du  Turcopulicr  et  depuis  bailli  d'Aquila. 

Ille  Asiie  Libyxque  pavor,  tulclaque  quondam 
Europrc,  cdomilis  sacra  per  arma  Gelis, 

Primus  in  bac  aima,  quam  coniHdit,  urbc  sepuUus 
Valetta,  ;eterno  dignus  honore  jacet. 

Traduction. 
Ici  repose  celui  qui  fut  la  terreur  de  l'Asie  el  de 
l'Afrique,  et  le  protecteur  de  l'Europe,  quand  ses 
armes  sacrées  lerrassèrenl  les  barbares.  Le  pre- 
mier enseveli  dans  celte  ville  qu'il  a  fondée,  ici  re- 
pose Valette,  digne  d'une  gloire  èiernellc. 

Armes  :  de  gueules  au  gerfaut  d'argent  et 
au  lion  d'or. 

Pierre  de  Monte,   (jaaranlc-huitième  grand 
maître,  à  Malte.  —  lo68-lo"2. 

Dès  (p.i'on  put  prévoir  la  On  procliaiue  de 
Jean  de  La  Valette,  une  cabale  s'était  formée, 
ayant  à  sa  lùte  deux  grands-croix  de  l'ordre, 
qui ,  n'espérant  point  la  dignité  suprême 
])0ur  eux-mêmes,  voulaient  du  moins  s'at- 
tacher par  la  reconnaissance  celui  auquel  ils 
la  feraient  obtenir.  Leur  choix  so  fixa  sur 
Pierre  de  Monte  (1),  prieur  de  Capoue,  dont 
le  véritable  nom  était  (iuidalotti  ;  mais  il  l'a- 
vait changé,  pour  jjlaire  .'i  Juleslll,  de  la  uîai- 
son  de  jMonte,  et  son  grand-oncle  maternel. 
11  était  aussi  recommaiidable  d'ailleurs  par 
sa  valeur  t|ue  par  sa  naissance. 

Dès  1370  il  songea  sérieusement  à  exécu- 
ter une  entreprise  qu'il  avait  h  cœur  depuis 
son  avènement  au  pouvoir.  C'était  la  transla- 
tion du  couvent  dans  la  cité  N'aielle;  elle  eut 
lieu  le  18  mars  1571,  avec  la  plus  grande  ma 
gniflcence;  toutefois  ce  ne  fut  pas  sans  ob- 
jection de  la  part  des  chevaliers,  car  la  nou- 
velle ville  était  si  peu  avancée  encure,  que  le 
jialais  du  grand  maître,  élevé  en  bois  recou- 
vert do  maçonnerie,  n'avait  qu'une  salle  et 
deux  chambres. 

A  la  mort  de  Pierre  de  Monte  se  termina 
ce  siècle  d'héroïsme  et  do  grandi'ur,  de  re- 
vers et  de  gloire,  connueiicé  en  1V7G,  alors 
(juc  d'Aubusson  était  appelé  à  la  dignité  su- 
jiréme. 

On  lisait  sur  le  tombeau  do  Pierre  do 
Monte  : 

D.  0.  M. 

Fratri  Pctro  de  Mmite,  Julli  111  pont.  max.  ex 
germano  filio,  in  lUindlo  cxcidio  strcnuc  scr- 
valo,  rursus  in  Sengleiepeninsula'anno  m  d  lw. 
A.  Tuicis  ol)sessa;  defeiisiiMie,  admirato  prccla- 

(!)  DeMonleou  du  Moni. 


m  MAL  DEPIGRAPHIE. 

rissimo,  ac  gubernalori;  Capuœ  priori,  primo- 
que  in  Valettana  civilale  incolâe.'Hicrosolymi- 
tanaî  militix  in  summo  magislratu  niagni  Va- 
iettse  digno  successori,  niajoraque  longe  nierito 
quara  ailepto,  qui  siii  magistralus  anno  lertio, 
inense  quarto,  die  sexto,  obdorinivit  in  Domino 
\xvi  Januar.  m  d  lxxii. 

Traduction, 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Frère  Pierre  de  Monte ,  fils  du  frère  du  souverain 
pontife  Jules  III,  sauve  par  son  courage  de  la  ruine  de 
Rhodes;  depuis  il  fit  de  nouveau  admirer  sa  valeur  dans 
la  défense  de  la  presqu'île  de  la  Sangle,  assiégée  par 
les  Turcs  en  1565  ;  gouverneur  illustre,  prieur  de  Ca- 
poue,,et  premier  et  digne  successeur  du  grand  La  Va- 
lette dans  la  suprême  magistrature  de  la  milice  de 
Jérusalem,  depuis  qu'elle  habita  la  cité  la  Valette;  et 
moins  chargé  d'honneurs  qu'il  n'en  a  mérités,  après 
trois  ans,  quatre  mois,  six  jours  de  magistère,  il 
s'endormit  dans  le  Seigneur  le  26  janvier  1572. 

Frère  Raymond  Forzunius,  bailli  de  Né- 
grepont,  le  premier  qui  dans  cette  ville  eût 
été  gratifié  par  lui  d'un  gouvernement,  con- 
servant là  juste  mémoire-  de  la  faveur  du 
grand  maître,  avait  élevé  ce  monument  à 
son  bienfaiteur. 

Armes  :  d'azur  à  deux  couronnes  ou  bran- 
ches d'olivier  d'or  et  une  bande  d'or  chargée 


MAL 


842 


de  trois  rochers  de  gueules. 

Jean  de  la  Cassière,  quarante-neuvième  grand 
maître,  à  Malte.  —  1572-1581. 
Jean  l'Évoque  de  la  Cassière ,  né  en  1503, 
était  chef  de  la  langue  d'Auvergne  et  grand 
maréchal  de  l'ordre,  quand  il  fut  élu,  le 
2?  janvier  1572. 

Le  corps  de  Jean  de  La  Cassière  fut  d'a- 
bord porté  avec  pompe  dans  l'église  de  Saint- 
Louis  des  Français,  o\x  son  cœur  demeura  de- 
puis. Le  célèbre  Antoine  Muret  y  prononça 
son  oraison  funèbre,  en  présence  de  seize 
cardinaux  et  des  ambassadeurs  de  France  et 
de  Pologne.  11  lui  composa  cette  épitaphe  par 
ordre  du  pape  : 

D.  0.  M. 
FratriJoanni  Episcopio,  magno  mililise  Hiero- 
solymitanœ  magistro,  viro  fortissimo,  religio- 
sissimo,  splendidissimo,  cujus,  ut  igné  aurum  sic  ' 
caluroniis  spectata  et  probata  integritas  etiam 
magis  eniluit,  sacra  sodalitas  militum  Hiero- 
solymitanorum  patri  ac  principi  optimo  niœrens 
posuit.Vixitann.  Lxxvin.  Obiit  Romse  xii  kalend. 
Januarii,  m  d  lxxxi. 

Traduction. 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
AFrèreJean  L'Evèque,  grand  maître  de  la  milice  de 
Jérusalem,  homme  très-courageux,  irés-pieux,  irès- 
magnifique,  dont  l'intégrité,  mise  au  grand  jour  et 
éprouvée  par  la  calomnie  comme  l'or  par  le  feu,  brilla 
d'un  nouvel  éclat.. .  Al'excellent  prince  de  la  patrie,  la 
sainte  famille  des  soldats  de  Jérusalem,  touchée  de 
regrets,  a  élevé  ce  monument.  Il  a  vécu  soixante-dix- 
huii  ans.  Il  est  mort  à  Rome  le  21  décembre  1581. 
DicTioNN.  d'Epigiwphie.  \. 


Cotte  inscription,  en  majuscules  romaines 
de  la  plus  belle  forme,  et  qui  conservent  en- 
core des  traces  d'une  dorure  antique,  se 
trouve  sur  une  table  de  marbre  noir  placée 
dans  le  mur  d'un  pilier  du  cloître,  à  une 
assez  grande  hauteur;  au  bas  est  un.écusson 
écartelé  de  lion  grimpant  et  d'une  croix.  Il  y 
a  tout  lieu  de  croire  que  la  sépulture  de  La 
Cassière  était  prituitivement  dans  l'église 
même,  et  qu'elle  aura  été  transportée  dans  le 
cloître  voisin,  construit  de  1580  à  1600,  à 
l'époque  où  notre  église  nationale  a  été  en- 
tièrement revêtue  à  l'intérieur  et  décorée  des 
marbres  les  plus  riches,  c'est-à-dire  de  1740 
à  1750.  Ces  renseignements  nous  sont  trans- 
mis |iar  M.Tabbé  de  La  Croix,  clerc  consis- 
torial  de  France,  chanoine  honoraire  du  cha- 
pitre métropolitain  de  Besançon,  adminis- 
trateur des  pieux  et  royaux  établissements 
français  à  Rome. 

Le  corps  du  grand  maître  fut  ensuite 
transporté  à  Malte  et  enfermé  dans  un  tom- 
beau de  marbre,  sur  lequel  on  grava  cette 
inscription  en  latin  : 


Fratri  Joanni  Levesquc  de  la  Cassière, 
Hierosolymitani  hospitalis  magno  magistro,  viro 
religiosissimo,  optimo,  beneficentissimo,  cui  ad 
fasligium  principatus  egregia  multa  adversus 
fidei  hostes  édita  facinora  aditum  stravere. 
Quorum  gloriam  postquam  princeps  est  renun- 
cialus,  admirabili  in  regendo  prudentiœ,  ji>- 
sliciae  et  integritalis  laude  cumulavit.  Ilumil- 
limam  civitatem  Valeitara  majori  teraplo  con- 
venluali  exlructo,  donatoque  xenodochio,  prœ- 
toiro,  ei  magnificenlissimis  œdibus,  pro  sua  suo- 
rumque  commoditate  fabricatis,  condecoravit. 
Demum  ob  civiles  seditiones  sedandas  a  Grego- 
rio  XllI  Romam  se  flagitante,  accitus,  summoque 
honore  habiius,  et  innocens  declaratus,  ibidem 
incredibili  omnium  bonorum  mœrore  deccssit 
XII  kal.  Jan.  MDLxxxi.  Cadaver,  Roma  trans- 
vectum,  hoc  in  monumento,  quod  vivens  sibi 
cœterisque  construxerat,  conditum  est,  procu- 
rante magno  conservatore  F.  Raymundo  Tor- 
tuino,  qui  munere  receptoris,  et  postea  conser- 
vatoris  conventualis  eidem  magistro  magno  in- 
;     servierat. 

*  Traduction. 

A  frère  Jean  L'Évèque  de  la  Cassière, 
Grand  maître  de  la  milice  de  Jérusalem,  homme  très- 
religieux,  très-bon,  très-bienfaisant,  qui  se  fraya  un 
chemin  au  faîte  du  pouvoir  par  une  foule  de  belles  ac- 
tions contre  les  ennemis  de  notre  foi,  à  la  gloire  des 
quelles  il  mit  le  comble,  quand  il  fut  proclamé  prince, 
par  une  admirable  prudence  dans  son  gouvernement, 
par  sa  justice  et  son  intégrité.  Il  décora  la  cité  la 
Valette,  encore  humble  et  pauvre,  d'une  plus  grande 
église  conventuelle ,  d'un  hôpital  élevé  h  ses  frais, 
d'unpalais  de  justice,  et  de  magnifiques  édifices  pour 
sa  commodité  et  celle  des  frères.  Enfin,  pour  apai- 
ser des  séditions  civiles,  appelé  à  Rome,  d'après  ses 
instances,  par  Grégoire  XIU,  reçu   avec  les  plus 

27 


843  MAL 

grands  honneurs,  «;t  dûclaié  iiinocenl,  il  iiioimii 
dans  celle  ville,  laissaiil  dincioyaliles  regrels  à  lous 
les  gens  de  bien,  le  21  détembrc  1581.  Son  corps, 
trans|>orlé  de  Rome,  fni  déposé  dans  ce  nionunicnl, 
qu'il  avait  élevé  pendant  sa  vie  poui  lui-même  et 
pour  les  autres  grands  maîtres,  par  les  soins  de  Ray- 
mond Torluni,  qui  avaii  servi  le  même  grand  inaitre 
en  qualité  de  receveur  et  ensuite  de  conservateur 
convcnluel. 

Armes  :  d'ariieiii  au  lion  de  gueules  : 

lluauesde  Vcrdnle,  cinquanl  Urne  grand  maître, 
à  Malle.  -  1581-1590. 
Le  12  janvier  1582  lut  nommé  grand 
maîlre  Hugues  de  Loubens  Verdale ,  issu 
d'une  ancienne  maison  de  Languedoc  au 
diocèse  de  Lavaur. 

Le  tombeau  de  Hugues^  do  Verdale  ollrnit 
celle  épilaphe  : 

I).  0.  M. 
lUuslrissimo  Domino  fratri  Hugoni  de  Loubens 
Verdalae    cardinal!  amplissinio  Hierosolymila- 
naeque    niililise,  cui  annos   trcdecim,  menses 
très,  dies  vero  vigiiiii  et  niiuici  honorifice prœ- 
fuit,  dignissimo  niagno  niagisiro,  principi  in- 
viclissimo,   prudentissimo,    barbaris   hostibus 
treraebundo,  catholicae  religionis  sludiosissimo, 
in  adversis  forti,  in  prosperis  eircumspccto,  mo- 
derato, provido,  sexagesimo  quarto  a;talis  suœ 
anno  viia  f'unclo,  univers»  n  ligio  moerens  boc 
suprcmum  pielatis  ofliciuni  ultro  libensque  red- 
didit.  Obiit  w.  non.  uiaii,  an.  Dom.  m  d  xcv. 
Trndnclion, 
A  Dieu,  ires-bon  et  très-grand. 
Et  à  très-illustre  seigneur  frère  Hugues  de  Louoens- 
Verdale,  éminenl  cardinal,  et  grand  maître  de  la  milice 
de  Jérusalem,  à  laquelle  il  commanda  avec  honneur 
treize  ans,  trois  mois,  vingt-un  jours.  Prince  invincible 
et  irès-prudcnl,  ennemi  redoutable  des  barbares,  zélé 
défenseur  de  la  religion  catholique,  courageux  dans 
l'adversité  :  dans  la  prospérité  circonspect,  modeste, 
prévoyant.  Il  est  sorti  de  la  vie  dans  la  soixante- 
(luatrième  armée  de  sou  âge.  Tous  les  chevaliers,  en 
deuil,  lui  ont  rendu  d'eux-mêmes  et  avec  empresse- 
naent  ce  dernier  devoir  de  la  piété.  Il  est  mort  le 
4  mai  1595. 

Armes  :  de  gueule  au  loup  rampant  d'or. 
Martin     Garces,     cinquante  -  unième    ijrand 
maître,  à  Malte.  — lo'Jo-lGOl. 
A  la  mon  do  Verdale,  la  bi  ii^ue  des  Espa- 
gnols l'euiporlaul  eiilin,  ils  réussirent  à  pla 
cer  sur  le  Irùiie  un  tlievalier  du  leur  nalioii. 
Martin  Garces  fl],   d(!  la  langue  d'Aragon, 
(juitla  le  lilre  (Je  ciulleiain  d'iùnpostc  pour 
celui  di-  grand  maître,  le  8  juin  1595  (2),  et 
le  calme  lui  au.ssilôt  rélabli. 

(W  Ou  Gar/.ez. 

Ci)  L'An  lie  l'i  i;/it'r  les  diiles  place,  l'clcctinn  d. 
GiH'cès  le  7  li'\rii'r  l.'i'.Mi;  niais  connuent  expliquci 
un  inh-negne  de  huit  mois?  iNaberat  dit  le  8  j.iu- 
viei  I.'>!l5,  f'  qui  l'^i  une  l'auii'  d'iiiiiucs^inn,  i  .n , 
d'apréi)  le  calcul  d    .Naberui  lui-mOuic,  il  laui  llir  l<< 


DICTIONNAIRE  MAL  844 

On  lisait  en  latin  ^ur  le  tombeau  de  ce 
grand  maître  : 

D.  0.  .\L 

Kratri  .M.irtino  Garzes,  sacra  buspit.  IIicrus:d. 

ri'pub.   domi    lorisque    pa(  is    et    belli   arlibus 

aplis  sexcnnîo  féliciter   gesta  inclyto,  vu  id. 

febr.  H  D  Cl.  a'tat.  lxxm,  vila  fuiicto.  Fr.  Vin 

centius  Fardella  po>. 

Traduction. 
A  Dieu,  très  bon  et  irés-giand, 
Età  rilluslie  frère  Martin  Garces,  (|ui  a  gouverne  avec 
autant  delioiibeur  que  de  gloire,  pendaiil  six  années, 
la  républuiue  sacrée  de  l'bopital  de  Jérusalem,  mainte- 
nue dans  sa  prospérité  au  dedans  et  au  dehors,  tant  du- 
rant la  paix  que  durant  la  guerre.  Il  mourut  le  6  des  ides 
de  février,  l'an  ItiOl,  à  l'àgc  de  soixante-quinze  ans. 
Frère  Vincent  Fardella  a  donné  cet  asile  à  ses  cendres. 

Armes  :  d'azur,  h  un  cygae  d'argent,  au 
chef  de  trois  étoiles  d'or. 


Alofde  Wignacourt,  cinquante-deuxième  grand 
maître,  à  Malte.  —  1601-1622. 

Alof  (1)  de  Wignacourt,  né  en  15W,  d'une 
illustre  maison  des  Pays-Bas  lixée  en  Picardie, 
avait  à  peine  dix-sept  ans,  quand,  au  bruit 
d'une  ex[K;dilion  projetée  par  Soliman,  il. 
était  accouru  à  Malle  coiume  simple  volon- 
taire en  loGo.  11  y  prit  l'iiabit  de  chevalier,  et 
se  fil  tellement  disliuiiuer  [lar  sa  prudence  et 
son  courage,  que,  quatre  années  après  sa  ré- 
ception, on  le  nomma  lieutenant  ou  gouver- 
neur de  la  cité  Valette.  Passant  par  tous  les 
honneurs  de  l'ordre,  il  devint  graml-croix, 
grand-hospitalier,  et,  à  la  mort  de  Garces, 
sans  brigue,  sans  cabale,  n'ayant  que  son 
mérite  pour  apjtui,  il  l'ut  élevé  à  la  dignité 
souveraine. 

Libre  des  soins  de  la  guerre,  Wignacourt 
utilisa  la  paix,  occupant  toutes  les  mains  oi- 
sives à  creuser  un  magnili([ue  aqueduc,  tjui, 
de  la  cité  Noiable,  conduisait  une  source 
d'eau  abondante  et  pure  sur  la  place  du  pa- 
lais des  grands  maîtres.  Ainsi  jadis  on  vil 
les  soldats  de  César  embellir  les  Gaules 
(ju'ils  avaient  conquises  (2). 

On  grava  sur  le  tombeau  du  digne  grand 
maître  l'inscription  latine  dont  voici  la  tra- 
duction : 

A  Dieu,  très-bon  et  irès-grand. 
La  France  mit  aiijour  le  noble  frère  Alofde  Wigna- 
court :  son  zèle  à  défendre  la  foi,  son  attachement:')  l.t 
sainte  milice  de  Jérusalem,  sa  chaslelé  sans  tache,  sa 
eonstanie  piété,  sa  religion  infatigable  ;i  remplir  lous 
ses  pieux  devoirs,  sa  grandeur  d'àiiie  ennouiie  lic  toute 


8  juin,  piusipiil  assigne  a  le  llla^J^k'l(•  une  dniio 
de  ciiK)  ans,  huit  mois,  \ingl-neul  jours. 

(I)  Ou  Alopli. 

(i)  L'inscriplion  suivante,  placée  sur  une  ponte 
loiir,  rappelait  ce  bienfait  : 

Fratri  Àlu|>liio  de  Wignacourt, 

inaKiin  niiighlro 

Viillot^ini  iiiliriii  cl  .irreiii 

lliilcissiiiiis   ;iijiiis   \i\iii'.iiili 

icleriia  skius. 


m 


MAL 


DEPIGRAPIIIE. 


MAL 


sm 


injustice,  sa  probilc  pure  oi  ne  eonnaiss;int  aiituiie 
fraude,  et  le  conseil  icnioin  de  ses  vertus,  le  firent 
nommer  grand  maître  de  l'hôpital  de  Saint-Jean  de 
Jérusalem  el  chef  de  la  sainte  milice.  L'honneur  et 
le  privilège  du  pavillon  conservé  par  sa  prudence 
au  milieu  d'une  flotte  royale,  le  gouvernement  du 
saint  sépulcre  acquis  à  lui  et  à  ses  successeurs,  lui 
ont  assuré  l'éternel  souvenir  de  tout  son  ordre.  Par 
ses  armes,  toujours  victorieuses,  les  deux  forts  de 
Lépanie  et  de  Pairas  emportés  d'un  seul  choc  et 
pillés;  Mahumelte  (i)  ravagée;  Casteltornèse  pris; 
les  innombrables  navires  des  barbares  repoussés; 
enfin  les  invasions  de  ses  flottes,  l'on  rendu  formi- 
dable à  tout  l'Orient.  Par  sa  magnificence,  Malte, 
ceinte  de  tours,  Valette,  revêtue  de  fortifications, 
les  peuples,  altérés  sur  la  terre  et  sur  la  mer, 
abondamment  abreuvés  à  des  fontaines  d'eau  inta- 
rissables, lui  ont  acquis  l'amour  de  tout  l'Occident. 
Les  rois  infidèles  le  sont  venus  voir  en  amis  (2); 
tous  les  princes  chrétiens,  honneur  extraordinaire  ! 
ont  cultivé  son  amitié  par  leurs  ambassadeurs. 
L'empereur  Ferdinand,  n'écoutant  que  la  recom- 
mandation de  ses  talents,  l'honora  par  un  décret, 
aux  acclamations  de  l'univers  chrétien,  du  titre 
solennel  de  prince.  Mais  hélas!  ce  délice  des  rois, 
cette  splendeur  des  chevaliers,  h  terreur  des  bar- 
bares, le  tabernacle  des  vertus,  il  suffit  d'une  seule 
gouiié  d'eau,  de  cette  eau  qu'il  uvait  procurée  à 
Malte  avec  tant  d'abondance,  pour  causer  la  mort 
à  celui  que  l'on  pleurera  éternellement...  Songe 
trompeur! 

Mais,' après  soixante  années  passées  avec  la  plus 
grande  piété  sous  l'humble  joug  de  la  croix  ;  après 
plus  devingl-un  ans  consumés  laborieusement  à  éten- 
dre sur  terre  el  sur  mer  la  vénération  delà  croix 
dans  la  suprême  magistrature,  le  jour  même  de  la 
fête  de  l'Exaltation  de  la  croix,  il  fut  appelé  aux 
éternels  honneurs  promis  par  cette  même  croix,  et 
aux  récompenses  célestes,  par  le  magnifique  rému- 
nérateur des  zélés  serviteurs  de  la  croix,  l'an  de 
grâce  1022,  de  son  âge  le  soixante-quinzième. 

Il  vivra  dans  la  mémoire  de  la  postérité,  dans  les 
annales  des  rois,  dans  la  dignité  de  ses  successeurs 
qu'il  a  augmentée,  dans  celte  cité  Valette  qu'il  a 
ornée  de  superbes  édifices,  et  dans  son  zèle  à  pro- 
pager par  toute  la  terre  le  nom  et  l'honneur  de  la 
sainte  croix  de  Jérusalem. 

Texte  de  répilaphe. 
D.  0.  M. 
F.  Alopliium  de  Wignacourt  Francia  nobilem 
genuit.  Tuenda;  fidei  studium,  sacrai  Hieroso- 
lymiianee  milili%  devoiio,  illibata  casiilas,  pietas 
in  Deum  perpétua  nullis  in  sacris  defatigata  re- 
ligio,  magnanimitas  injnriarum  condonatrix, 
innocens  dolique  ignara  probitas,   reliqnusque 

(\)  Africa. 

(2)  En  1016,  Faranlin,  prince  des  Drnses,  et  en 
1620,  Ottoman,  religieux  dominicain,  qui  se  pré- 
tendait fils  du  siiilan  .\chnirl,  vinrent  à  Malle 
implorer  la  protection  de  Wignacourt. 


virtulum  scnaliis,  mai^niini  liospiialis  S.  Joannis 
Hierosolyinitani  magistrnm  miliii;eqne  princi- 
pem  dixernni.  lllius  prudentiam  conservata 
vexilli  in  regia  classe  prœrogativa,  sanctissimi 
sepulcri  prsfectura  sibi  posterisque  adseniila, 
in  memoria  tolius  ordinis  posuere  sempiterna. 
lllius  arniis  semper  victricibus  gemina  Lepanli 
elPatrassi  castella  uno  impetu  expugnata,  di- 
repta  Mehcnielta,  depopulaUc  Torncsii  arecs, 
capta  sine  numéro  barbarorum  navigia,  repulsae 
classium  incursiones,  loti  orienti  suasere  for- 
midandum.  lllius  munificenlia  cincla  turribus 
Melita,  Valleila  munita  propugnaculis,  sitientes 
terra  marique  populi  perennibus  aqua;  fonlibus 
potati,  occidenii  reddidere  charissimum.  Invisere 
benevoli  reges,  infidèles  coluere,  in  legatis  ho- 
nore insolito  omnes  christiani  principes.  Impe- 
rator  Ferdinandus,  suffragantihus  meritis,  suc- 
claminle  orbe  christiano  universo,  tilulo  sere- 
nissinii  principis  augendura  decrevit.  Sed  heu! 
regum  delicias,  equilum  splendorem,  terrorem 
barbarorum,  virtulum  domiciliuro,  aqu»  demum 
guttula  de  medio  sustulit,  iisdem  aqu»  latici- 
bus,  quos  per  Melitam  large  effudit  vice  la- 
crymarum,  perenniter  lugendum.  Falleris! 
Al  posl  annos  sexaginta  sub  humili  crucis  jugo 
religiosissime  transactos  1res  supra  viginti,  cru- 
cis honoribus  terra  marique  propagalis,  in  su- 
premo  magislralu  laboriosissime  consnmptos, 
ipso  die  sanctœ  crucis  Esallalioni  sacro,  ad 
œternos  cjusdera  crucis  honores,  cl  prsemia  a 
muniflcentissimo  crucis  studiosorum  remune- 
ralore  evocatus  est,  anno  salutis  h  d  cxxii. 
selat.  Lxxv. 

Vivet  in  memoria  posteroruni,  in  regiun  anna- 
libus,  in  aniplificata  successorum  dignitaie,  in 
exornala  praeclaris  œdiflciis  Valetla,  in  propa- 
gato  ubique  œrario,  sacrse  crucis  Hierosolymi- 
tanse  nomen  et  honor. 

Le  portrait  d'Alof  ou  .\dolphe  de  Wigna- 
court, peint  par  Michel-Ange  de  Cnravage, 
existe  au  musée  royal  :  il  t^st  représenté 
tête  nue,  armé  de  pied  en  cap,  tenant  le 
bâton  de  commandement  à  la  main,  et  ac- 
compagné d'un  page  qui  jiorte  son  casque. 

Les  armes  de  Wignacourt  sont  :  d'argent 
à  trois  fleurs  de  lis  de  gueules  au  pied  nourri, 
au  lambel  de  sable. 

Louis  Mendès  de  Vasconcellos,  cinquante-troi- 
sième grand  maître,  à  Mo.'fc— 1622-1623. 

Louis  Mendès  de  Vasconcellos  (1),  cheva- 
lier de  la  langue  de  Castillc,  bailli  d'Acre, 
Portugais  de  natioii,  fut  élu  pour  succéder 
h  Wignacourt. 

Son  tombeau  offrait  cette  épitaphe  : 

D.  0.  M. 

Fr.  Ludovicus  Mendès  de  Vasconcellos,  qui  per 
singulos  pacis  bellique  gradus  ad  summum  ma- 

(Ij  Ou  Lnys  de  Men.'.èsConcellos. 


847 


MAL 


MCTIONÎIAIRE 


MAL 


848 


gisicrii  culmen  virtute  iluoc  conscenderat,  iii 
scxlo  vix  principatus  mciisc  lalo  bonis  infaiislo 
pncripiuir,  cunctis  opiatiis,  nulli  non  lacryiua- 
tus,  hic  conditur  nonis  Marlii,  m  u  cxxin. 
Tiadticiion. 

A  Dieu,  lr('s-l)on  et  très-grand. 
Frère  Louis  Mondes  de  Vasconcellos,  qui,  après avni. 
passe  par  tous  les  grades  civils  cl  niililaiies,  était  |)nr- 
venu,  à  l'aide  de  la  venu,  au  fatle  élevé  du  magistère, 
à  peine  au  septième  mois  de  son  gouvernement,  fut 
ravi  par  un  sort  fatal  aux  gens  de  bien,  regretté  de 
tous,  et  de  tous  pleuré.  Il  repose  dans  ce  tombeau. 
11  est  mort  le  7  mars  1623. 

Armes  :  (l"argent  h  trois  fasces  vivrées  de 
gueules. 

Antoine  de  Paule,  cinquante-quatrième  grand 
maître,  à  3/a/<e.— 16-2.3-1636. 

Antoine  de  Paiaie,  issu  d'une  ancienne  et 
illustre  maison  de  Toulouse,  était  né  en 
Gascogne  vers  155-2. 

L'inscription  suivante  fui  placée  sur  le 
tombeau  de  ce  grand  maître  : 

D.  0.  M. 
Fratri  Antonio  de  Panla,  magno  militia;  Ilicrn- 
solymitansB  magistro,  principi  gratissimo,  splen- 
didissimo,  qui  oli  egregias  animi  doles  vivcns 
in  omnibus  sui  amorem ,  exslinclus  desiderium 
excitavit.  Pacem  mirifice  coluil,  et  afilueiiliam. 
Ordinis  vires,  opes  addidit,  airxil.  Ampliori 
munira  vallo  urbem  aggrcssus,  cum  annuni 
ageret  magisterii  decimum  quartum,  ;ctatis 
supra  octogesiraum,  diuturno  cum  morbo  con- 
stanter  conflictus,  seniper  se  ipso  major,  pils- 
sime  ac  religiosissinte  quievit  in  Domino, 
seplimo  id.  Junii,  anno  sal.  m  n  cxxxvi. 
Fratres  Henricus  de  Mcrics-Beaucliaïup,  et  Dom 
Martinus  de  Redin  s.  catb.  maj.  consiliis  liel- 
licis,  Tholosœ  et  Navarrx  priores,  et  Jos.  de 
Bernon-Villeneuve  basul.  Aquilen.  cousangui- 
iieus,  testamentarii  executores,  opt.  bcncfactori 
mœrentes  h.  m.  ecc. 

Traduction. 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Frère  .\ntoine  de  Paule,  grand  maître  de  la  milice 
de  Jérusalem,  prince  affable  et  magnifique,  dont  les 
belles  (]ualités  excitèrent  l'amour  pendant  sa  vie,  et 
des  regrets  universels  après  sa  mort  :  qui  maintint  la 
paix  et  l'abondance,  étendit  et  accrut  les  forces  et  les 
ressources  de  l'ordre.  Comme  il  s'occupait  à  entourer 
la  ville  de  forlificalions  plus  redoutables,  dans  la 
quatoi/.iènie  année  de  son  magistère,  déjà  plus 
i|u'(n  togiinaire,  tourmenté  sans  relàclie  d'une  longue 
maladie,  toujours  supérieur  à  lui-même,  il  se  re- 
posa pieusement  et  religieusement  dans  le  Seigneur, 
le  10  juin  de  l'an  de  grâce  l(i3C. 
Les  frèri.'s  Ikiiri  de  Merles-IJeaiicliamp,  ei  dmii 
Martin  de  Hédin,  conseillers  de  Sa  Majesté  Catlioli- 
qiir,  prieurs  de  Toulouse  et  de  Navarre,  cl  Jik' pli  d.' 


lîernoii-Villeneuve,  I)ailli  d'Aquila,  allié  du  grand 
maitre,  exécuteurs  testamentaires,  à  leur  bienfaiteur 
regretté  dont  ils  pleurent  la  perte,  ont  élevé  ce  mo- 
nument. 

Aimes  :  d'azur  à  une  gerbe  de  blé  sur  la- 
ciuelle  est  un  paon  à  la  queue  épanouie  d'or, 
au  chef  de  gueules  chargé  de  trois  étoiles 
d'argent. 

Jean  de  Lascarh ,  cinquante-cinquième  grand 
maître,  à  J/a//c.  — 1636-1657. 

La  langue  de  Provence,  si  heureusement 
féconde  en  grands  maîtres,  donna  un  suc- 
cesseur à  Antoine  de  Paule.  Ce  fut  Jean-Paul 
do  Lascaris-Casiellar ,  bailli  de  Maiiosque, 
appartenant,  |iar  la  tiaissanccla  plus  illustre, 
aux  comtes  de  Vintimille  et  aux  anciens  em- 
j)ereurs  de  Conslanlinople. 

Malte  fut  redevable  à  Lascaris  d'une  l)i- 
bliothôque  jmblique.  On  régla  alors  que  les 
livres  appartenant  à  la  succession  des  che- 
valiers ne  seraient  point  vendus  comme  les 
autres  objets,  mais  qu'on  les  transporterait 
dans  un  local  commun. 

On  lisait  sur  le  tombeau  de  Lascaris  l'ins- 
cri|ition  latine  dont  voici  la  traduction  et  le 
texte  : 

Traduction. 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Ci-gil  Frère  Jean-Paul  de  Lascaris-Castellar,  grand 
maître  et  prince  de  Malte,  qui,  en  naissant,  reçut  sa 
noblesse  des  empereurs  et  des  comtes  de  Vintimille, 
la  rendit  plitsbrillaMtepaïuiie  vie  passée  dans  les  con- 
seilsetdans  les  ambassades;  sa  mort,  universellement 
pleurée,  lui  assura  rimmorlalilé.  Il  régna  vingt-un 
ans,  beureux  entre  les  princes  ;  à  l'égard  de  ses 
sujets,  père  de  la  patrie,  méritant  toute  la  recon- 
naissance de  la  religion  par  l'établissement  d'um? 
septième  galère  fondée  sur  des  rentes  annuelles, 
l)ar  l'institution  d'une  nouvelle  commanderie,  par 
la  construction  d'édiliccs  de  toute  espèce;  illustre 
par  toutes  ses  victoires  sur  terre  et  sur  mer,  ne 
s'atlacliant  qu'.'i  Dieu  seul,  il  mourut  le  M  août, 
l'an  du  Seigneur  1657,  de  son  âge  le  quatre-vingt- 
dix-septième.  Ses  parents,  en  pleurs,  lui  ont  élevé 
ce  monument  de  leur  reconnaissance. 

Texte. 

D.  0.  M 

Ilic  jacet  F.  Jo.  Paulus  de  Lascaris-Castellar, 
magnus  magister,  et  Melitse  princeps.  Qui, 
nascendo,  ab  imperatoribus  et  comitibus  Vinti- 
miliai  aeccpit  nobilitatein;  vivendo  in  consiliis 
et  legaiionibus  regum,  fecil  amplissimam;  et 
nioriendo  iriler  omnium  lacrymas,  reddidil  im- 
moi'talein.  Kegnavit  ann.  x\i,  iiiter  principes 
fortunalus,  crga  subditos  paler  palria.*,  erga 
roligionem  bcne  niereiitissimus.  Septima  irirenii 
quant  anruiis  reddilibus  slaliilivil,  nova  com- 
iiK  iiila  ipiain  instituil,  aliis  al(|iic  aliis  a'difieiis 
qiur  ('OUbtruxil,  lot  noininibus  terra  marique 
victoriis  oinniliiis  releber,  soli  Dco  semper 
aniviis,  obiit  îlje  \iv  Augu>ti,  aimo  l»om.  M  1>C 


849  MAL 

f.vii,  a^Lii,  sii;e  i.wxxvii.    Pareilles  lioc  grati 
animi  inonumenlum  inter  lacryraas  posuerunt. 

Une  deuxième  inscription,  séparée  de  l'é- 
pitaphe,  signifiait  : 

Usera  renouvelé  comme  l'aigle  (1). 
Armes  :  d'or  à  l'aigle  à  deux  télés  de  sable, 
armée  et  becquée  de  gueules. 
Martin  de    Redin ,  cinquante-sixième   grand 
maître,  à  J/a/fc  — 165T-1GG0. 
Martin  de   Redin  (2)  était   un  chevalier 
aragonais,  prieur  de  Navarre. 
Son  épitaphe  était  ainsi  conçue  : 

U.  0.  M. 

JEierntu    mémorise    sacrum    m.    magislii    D. 

Marliiii  île  Redin,  iiiagiii  Xaverii  ob  geiius  pro- 

pinqui,  ciijus   aille   a'ialem  prœniaiura   virliis 

Siculse,  deirnie  Neapolilan:e  classiiim  praifeclii- 

ram  meruit.  Adiiluis,  ad  summum   ponii/icem 

et  Hispaniarum  regem  legalus  pioteclus,  exer- 

cKus  regios  apud  Cataiaiios  et  Gallicos,  csele- 

rosque  Hispaiiia;  populos,  summo  cum  imperio 

rexit.  Inde  victoriis,  meiiiis  aique  aiinis  aucUis, 

ex   prioie    Navarr»,    aiqiic  pro  lege  Siciliœ, 

princeps  Meiitse   absens   eleclus,   insnlam  pio- 

pugnaculis,  ac  lurritis  speculis,  urbcs  aggeribus, 

hordeis,   et  annona,  ac    vario  belli   comilaiu 

instruclis,  coiistruclisque  munivil.  Ducis  B»l- 

lonii  exemplum  seeuttis,  expedilionis    Hieroso- 

lymitana;  principibus  Europce  sese  uliro  vel  du- 

ceni  vel  comilem  obtulit.  Summa  demiim  oninia 

summo  illo  suc  magislralu  gessilac  pro  biennii 

angustiis  slupenda. 

Obiit  die  vi  Februarii  m  dc  lx,  celât,  lxx,  imperii  m. 

Fr.  D.  Joaniies  de  Galdiano  Armeniie  basnlivus, 

et    senescaiius     commendalor;    fr.    Gilbertus 

d'Elbene  palalli   prœfectus  commeiid.;  fr.   D. 

Anlonius  Correa  raagister  equiium  comniend.  ; 

fr.  D.  Isidorus   de  Argaiz  quœslor  palalii,  su- 

premis  tabulis  executores  dilecli,  cum  lacrymis 

posuere. 

Traduction. 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Consacré  à  la  mémoire  éternelle  de  Dom  .Uarlin  de 
Redin,  allié  par  sa  naissance  du  grand  Xavier,  dont  la 
vertu  précoce  lui  mérita,  avant  l'âge,  le  commande- 
ment des  flottes  de  Sicile  et  ensuite  de  Naples.  Sorti 
de  l'adolescence,  et  envoyé  comme  ambassadeur  vers 
le  Souverain  Poniife  et  vers  le  roi  des  Espagnes,  Il 
(1^  Reiwvnbiiur  ui  mimlii.  Ces  mots  renferment 
une  frappante  allusion  à  l'aigle  qui  se  trouve  dans 
les  armes  du  grand  maître  de  Lascaris  Caslellar.  On 
ny  verra  donc  pas  une  de  ces  exagérations  que 
nous  blâmons  ailleurs  dans  l'Intérêt  de  Lascaris,  de 
Wigiiacourt,  cic.  ;  nous  ferions  d'ailleurs  observer 
que  de  louangeuses  épita|)hes  ont  été  consacrées  à 
quelques  princes  dont  la  vie,  mile  et  glorieuse,  ne 
déinentail  pas  ces  éloges.  Une  indication  simple  eut 
mieux  convenn  (|ue  de  fastueuses  iiiscriplioiis;  mais 
on  suivait  à  leur  égard  une  liabiuule  inlroduite  par 
des  niédiociités  ambiiienses,  et,  en  adoptant  les 
formes  de  la  llallerie,  alors  même  (ju'on  n'exprimait 
que  la  vérité,  on  sacrifiait  au  mauvais  goût, 
(2)  Ou  Rhedin,  ^ 


D'EPIGRAPIRE.  MAL  850 

commanda  avec  une  autorité  souveraine  les  armées 
royales  dans  la  Catalogne,  dans  la  Galice,  et  cbez 
les  autres  peuples  de  l'Espagne.  De  là,  riche  de 
victoires,  de  services,  et  plein  d'années,  et  de 
prieur  de  Navarre  et  de  vice-roi  de  Sicile  élu  prince 
de  Malle  en  son  absence,  il  entoura  l'île  de  ramparts 
etde  tours  propres  aux  signaux,  cl  munit  les  villes 
de  retranchements  et  de  magasins  remplis  de  vivres 
etde  louie  sorte  de  provisions  de  guerre.  A  l'exemple 
du  magnanime  duc  de  Bouillon,  il  s'offrit  lui-même 
aux  rois  de  l'Europe  pour  une  expédition  à  Jérusalem, 
ou  comme  chef  ou  comme  compagnon.  Enfin,  toutes 
ces  grandes  choses,  il  les  fit  dans  sa  suprême  ma- 
gistrature, activité  prodigieuse  pour  la  courte  durée 
de  deux  ans.  Il  mourut  le  6  février  IGOO,  dans  la 
soixante-dixième  année  de  son  âge,  la  troisième  de 
sou  règne. 

Frère  Jean  de  Galdiano,  bailli  d'Arménie  et 
sénéchal,  commandeur;  frère  Gilbert  d'Elbène, 
préfet  du  palais,  commandeur  ;  frère  Dom  Antoine 
Corréa,  grand  écuyer,  commandeur;  frère  Dom 
Isidore  de  Argaiz,  trésorier  du  palais,  choisis  pour 
exécuteurs  testamentaires  des  dernières  volontés  du 
grand  maître,  lui  ont  élevé  ce  monument  au  raiHeu 
des  pleurs. 

Ces  longues  épitaphes,  pleines  de  louanges 
souvent  peuméritées,  sembiaientavoir  voulu 
usurper  la  place  de  l'histoire.  Dans  les  siè- 
cles antérieurs,  on  était  plus  sobre  de  pa- 
roles :  le  nom  du  héros  rappelait  des  faits 
immortels.  Mais  quand  le  marbre  du  tom- 
beau n'a  recouvert  qu'un  homme  vulgaire, 
on  a  jugé  nécessaire  d'expliquer  quels  ti- 
tres il  a  pu  avoir  aux  honneurs  dont  il  fut 
revêtu. 

Armes  :  d'azur  à  la  croix  d'argent  ou  d'or 
bordée  de  gueules. 

Annet  de  Clermont,  cinquante-septième  grand 
maître,  à  Malte.  —  1660. 

Annet  de  Clermont  Chattes-Gessan,  bailli 
de  Lyon,  fut  élu  à  l'unanimité  grand  maître, 
au  mois  de  février  1660.  Issu  de  l'illustre 
maison  de  Clermont,  il  avait  été  envoyé  à 
Malte  en  1622  par  Louis  XIII,  pour  deman- 
der à  Wignacourt  le  secours  de  ses  galères 
contre  les  huguenots. 

L'épitahe  qui  se  lisait  sur  le  tombeau  de 
ce  grand  maître  est  beaucoup  plus  longue 
que  la  notice  qu'on  pourrait  lui  consacrer. 
En  voici  la  traduction. 

A  Dieu,  irès-bon  et  très-grand. 
Ci-gît,  trèséminenl  frère  Annet  de  Chattes-Gessan, 
qui  reçut  la  naissance  des  comtes  de  Clermont;  des 
pontifes,  les  clefs  sacrées  et  la  double  tiare,  par  ses 
ancêtres,  défenseurs  intrépides  du  siège  apostolique 
sous  CalixtelL  U  fut  le  plus  grand  de  sa  race,  par  cela 
seul  qu'il  joignit  à  la  tiare  la  couronne  souveraine, 
ayantété  créé,  avec  l'approbation  de  tous,  de  bailli  de 
Lyon  grand  maître  et  prince  de  Malte.  Dès  long- 
temps ses  services  avaient  réclamé  cette  haute  ré- 
compense, jamais  ses  vœux  ne  s'y  étaient  attachés. 
Ses  vertus  lui  donnèrent  leur  suffrage  :  sa  piété  dans 


851  MAL 

les  ceii\ los  divines,  sa  pnuleiice  ilans  les  choses  liu- 
luainos,  son  aniMiililé  dans  le  discoms,  sa  majeslé 
.laiis  la  .lémarclie,  son  inlégrité  dans  la  charge  de 
maréchal,  son  aiilorilé  sur  lerre  et  sur  mer;  il  ne 
l'aiuliilionna  point  Ini-mèmo  :  il  ne  fit  qu'obéir  h  ses 
amis.  Son  règne,  à  peine  de  (|uatre  mois,  passera  à 
la  mémoire  éternelle.  Uien  ne  fol  perdu  de  sa  courte 
vie  :  il  en  consacra  la  première!  partie  à  son  ordre, 
la  seconde  à  son  peuple,  la  troisième  à  lui-même, 
elle  tout  à  IMeii.  Il  est  mort  au  milieu  des  larmes 
cl  des  regrets  de  tous,  le  2  juin  ICGO,  l'an  soi\aiile- 
Ireiziémede  son  âge.  Frère  Claude  de  Moniagnar  de 
Larleuillère  (I),  maréchal,  cl  frère  Jcan-Jacqucb  île 
Yerdelin,  chevalier  de  l'élection,  lui  ont  élevé  ce 
monumenlde  la  recomiaissance. 

Telle  de  Vépiiaphe. 
D.  0.  M. 
Hicjacet  emin.  fraler  .Viinelus  de  Chattes  Ges- 
san,  qui  a  comililius  Clarimontis  orlum  accepit, 
a  pontificibus  sacras  claves,  et  liaram  utramquc, 
per  majores  in  Caiixto  II  sedis  apostolic*  acer- 
rimos  del'ensores.  Hoc  uno  vere  majorum  om- 
nium maximus,  quod  tiara;  supremàm  coroiiam 
adjunxit,  crcatus,  nemine  discrepante,  ex  baju- 
livo  Lugduni  m.  magister,  et  Mclita;  printeps. 
Eum  apicem  mérita  jampridem  exegerant.  Vola 
nuuquam  praesumpseranl.  Sed  virtuies  lule- 
runt  suHraginm  :  pictas  in  divinis,  prHdeniia  in 
humanis,  suavitas  in  congressu,  majeslas  in  in- 
cessu,  marcscalli  integrilas  ,  terrse  marisque 
imperiuin.  De  suo  nibil  ipse  contulit,  nisi  quod 
aniicis  obedivit.  Uegna\it  ad  perenneni  memo- 
riam  vix  «juatiior  niensibus.  Brevis  viUu  pars 
nuUa  periit.  Primam  rcligioni,  secundam  po- 
pulo, leriiam  sibi,  omnem  Deo  consecravii. 
Obiit  inler  lacrymas  et  voto  omnium,  die  ii  Ju- 
nii,  anno  Domini  m  dc  lx.  a'tat.  sux  Lxxiii. 
F.  Claudius  de  Monlagnac  Larreuillière  mare- 
scallus,  et  F.  Joann.  Jac.  de  Verdelin  piimarius 
electionis  C(iues,  hoc  grali  animi  monum.  p.  p. 
Armes  :  de  gueules  à  deux  clefs  d'argent 
en  sautoir  sur  le  chef,  un  croissant  d'-argenl. 

Raphaël  Cotoner,  (2)cinqu(mle-liuitième  grand 
maître,  à  Malte.  —  l(iG0-l(iG3. 

Rajihaël  Cotoner  était  bailli  de  Majoniue. 

Los  chevaliers  aragunais,  ses  compatriotes, 
lui  élevèrent  à  leurs  frais  un  magnili([ue 
mausolée,  dans  la  chapelle  de  leur  langue,  et 
sept  distiques  latins  y  furent  urav('S.  En 
voici  le  sens  : 

Qui  que  tu  sois,  dont  le  pied  foule  la  chapelle 
maltaise  d'Aragon,  cl  dont  les  yeux  voient  ces  figu- 
res sacrées,  voyageur,  arrête  les  pas. 

Ici  repose  le  premier  grand  mailrc  de  la  race 
des  Cotoner  ;  iri  repost'  ce  Raphaël  (pii  nous  a 
été  (îidcvé  avant  le  temps. 

Tel  élail  ce  front  auguste,  digne  de   l:i   conronni' 

(1)  On  I,'Arré\illièie,  sniv.inl  Vrrlol. 
(i)  Du  ClltlUlKM. 


DICTlONN.Vmi:  MAL  85-2 

de  Malte  ;  voici  celte  lëtc  si  fière,  soil  aux  combats, 
soii  dans  les  conseils. 

Sa  vigilance,  sa  foi,  le  génie,  la  prudence,  la 
force,  étaient  de  si   chères  assurances  qu'il  vivrait 
longtemps  pour  nous  ! 

Que,  lorsqu'il  fui  trop  tôl  ravi  aux  palais  célestes, 
celle  mort  prématurée  (it  le  désespoir  dc  son 
ordre, 

Qui,  afin  de  ne  point  sentir  que  les  rênes  de 
l'empire  avaient  passé  en  d'auircs  mains,  les  cnn- 
lia  l'i  son  frère... 

ÎN'en  demande  pas  plus.  Le  premier  il  mérita 
(|u"on  ehercliàl  un  successeur  dans  sa  lamille  :  c'est 
assez  pour  sa  gloire...  Voyageur,  coniimie  ton  che- 
min. 

Texte  des  distiques. 

Aragonum  (juicumquc  teris  Melilense  sacellum, 

Sacraquc  signa  vides,  siste,  viator,  iler. 
Ilic  est  ille  prinms  Coloncra  c  slirpc  magister, 

Hic  esi  ille  Raphaël,  condilus  anle  diem. 
Talis  erat  ccrvix  Meiilensi  digna  corona  : 

Taie  fuit  bello,  consiliisquc  capot. 
Cura,  fidcs,  pictas,  genium,  pruilcntia,  robni'. 

Tôt  dederant  vil;c  pignora  cara  su;e, 
Ut,  dnm  cielestes  citius  raperetur  ad  arces, 

Ordinis  ha;c  fueril  mors  properata  dolor. 
Qui,  ne  mutatas  regni  sentiret  habenas, 

Germano  reruni  frxna  rcgenda  dédit. 
Cϔera  ne  qu;cras.  Primus  de  slirpe,  serundum 

Promeruit.  Salis  hoc.  Perge,  vialor,  iler. 
Les  doux  inscriptions  suivantes  étaient  en 
prose  : 

Il  mourut  l'an  du  Seigneur  1CC5,  le  iO  octobre, 
l'an  soixanlc-lroisiènic  de  son  Age,  à  trois  ans 
et  un  mois  de  magistère. 

A  Dieu,  Irès-boii  et  très-grand, 
El  à  la  mémoire  éternelle  de  frère  Raphaël  Coto- 
ner, d'abord  administrateur  et  bailli  de  .Major- 
que, grand  maîire  de  la  religion  ilc  Jenisalem. 
Tciic. 
Obiit  ann.  Dom.  mdci.xiii,  die  xx  Odub. 
selai.  su;c  lxmi, 
Magistcrii  m.  et  vn  inense. 


D.  0.  M. 

/Elern;e  memoria:  Fr.  Rapbaclis  ('oimier,  ndip.  Hier. 

magni  magisl.  Majorrica^  pan  ieii, 

ae  prinuini  basulivi. 

Armes  :  d'or  ,^  la  lleiir  de  colon  di'  sino- 
plc. 

IS'icola.i   Colonrr,  cinquaulr-Driivirnii'  (jranil 
maître,  à  Malte.  —  ll)ti3-l(>80. 

Nicolas  Coloner,  qui  avail  succédé  Ji  .son 
licre  dans  la  dignité  de  liailli  de  Majonpio. 
le  remplatja  également  sur  le  siège  (icsgrands 
111, 'litres. 

On  lisait  sm-  le  tombeau  de  Nicolas  ('..  to- 
ner  :  l'cpilaphe  dont  nous  dunnerons  dabord 
In  liaduclioti. 


833  MAL 

A  Dion  li'ès-ljon  et  très-grand. 
A  frère  Doni  Nicolas    Cotoiicr,  grand    maître  de 
l'ordre  de  Jérusalem,  élevé  an   rang  de  prince  par 
sa  grandeur  d'àme,  sa  sagesse,  sa  munificence  et  sa 
majesté  :  parce  qu'il  a  érigé,  à  la  honte  de  Maho- 
met, un  trophée  avec  les  rostres  des  galères  et  le 
butin  pris  sur  la  sultane;  parce  qu'il  a  enrichi  Malte 
de  magnifiques  bâtiments;  qu'il  a  accru  la  splendeur 
des  temples;  élargi  et  fortifié  l'enceinte  des  rem- 
parts, et  ravi  ses  citoyens  à  la  peste  dévorante;  pour 
avoir  doimé  à  l'ordre  de  Jérusalem,  dont  il   fut  le 
premier  chef  qui  ail  succédé  à  son  frère,  des  lois, 
de  l'autorité,  des  trésors;  pour  avoir  sauvé  la  répu- 
blique dans  les  circonstances  les  plus  difficiles  de  la 
paix  et  de  la  guerre;  à  cet  homme  vraiment  grand, 
qui  a  rempli  par  toute  sa  vie  la  mesure  du  grand 
nom  qu'il  portail   Sa  renommée,  vivante  après  lui, 
donne,  consacre,  dédie  cette  pyramide,  qui  retrace 
l'élévation  de  son  âme.  11  a  vécu  dans  le  magistère 
seize  ans  six  mois  ;  il  est  mort  le  29  avril  ItiSO,  âgé 
de  soixante-treize  ans.  Après  sa  mort,  ses  exécuteurs 
testamentaires  lui  ont  fait  élever  ce  tombeau. 
Texte  de  l'épitaphe, 
DO.  M. 
Fr.  D.  Nicolao  Cotoner, 
magno  Hierosolymitani  ordinis  magistro, 
I9"''nimagniiudiue,  consilio,  munificenlia,  majestale 
principi  : 
erecio  ad  Mahometis  dedecus 
ex  navigii  rosiris,  ac  sultauœ  prœda,  tropliœo  : 
Melita 
magnificis  extruclionibus,  templorum  nitore, 
explicalo  inunitoque  urbis  pomœrio, 

plendide  aucta  : 

cive  e  pestilentice  faucibus  pêne  raplo  : 

Hierosolymitano  ordine 

cui  primus  posl  fiatreui  prœfuil 

legibus,  auctori'ate,  spoliis  amplificato  : 

repub.  dillicillimis  saecuii  belli  temporibus  servata  : 

vere  magno 

quod  tanti  nominis  meusuram  geslis  impleveril, 

pyramidem  banc  excelsi  lestem  animi 

dat,  dkat,  dedical 

fama  supersles 

Vixiî.  in  magisterio  annos  xvi  menses  vi, 

obiit  29  Aprilis  I(J80,  leiatis  su:e  73,  post  cujusobituw 

executoreslestamcniarii  lunmhimhuucfierimandare. 

Armes  :  d'or  à  la  lleiir  de  eoton  de  siiio- 
ple. 

Grégoire  Caraffa ,  soixantième  grand  maître, 
à  Malte,—  1080-1690. 

Grégoire  Caralï;!,  de  l'illustre  maison  de 
Cl'  nom,  orijjHnnire  d'Aragon,  lixée  à  N;i|)les, 
é!;iit  prieur  (le  la  Rocella.  Il  se  trouvait  le 
cinquième  grand  maître  choisi  dans  la  lan- 
gue d'Italie  et  fut  [iroclamé  le  2  mai  1680. 

[1  tut  déposé  dans  un  tombeau  qu'il  avait 
fait  construire  lui-mèn)e  dans  la  chapelle 
d'Italie,  et  oiî  ou  lisait  deux  inscriptions, 
dont  la  première  avaitété  composée,  dit-on, 
par  lui,  deux  ans  avant  sa  mort  : 


D'EPIGHAPHIE.  MAL  834 

Texte  de  l'épitaphe. 
D.  0.  M. 

F.  D.  Gregorius  Caraffa,  Aragonius ,  e  prin- 
cipibus  Rocell»,  magnus  Hierosolymitani  ordi- 
nis magister,  cui  viverc  vita  peracia  in  votis 
erat,  quia  mortem  primant  qui  pr;evenit,  se- 
cundani  évitât,  bunc  sibi,  adliuc  vivens,  non 
mausokeuni,  sed  tiinmlum  posuit.  Resurrccturo 
satis. 

Aim.  Dom.  m  dc  lxxxvui. 
Traduclion. 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Frère    dom    Grégoire    Caraffa  ,    Aragonais ,     des 
princes   de  la   Rocella,  élevé  à  la  dignité  de  grand 
maître  de  l'ordre  de  Jérusalem,  dont  un  des  vœux 
était    de   survivre  à  sa  mort,   sachant    que  celui 
qui  prévient    la   première   évite  la   seconde,   s'est 
fait  élever,  encore  vivant,  non  un  mausolée,  mais 
une  tombe.  C'est  assez   pour   qui  doit  ressusciter. 
L'an  du  Seigneur  1C88. 

Après  la  mort  du  grand  maître,  ce  mauso- 
lée fut  chargé  d'orneniens.  On  y  plaça  la  sta- 
tue de  Caraffa,  et  l'on  grava  au-dessous  cette 
deuxième  épitaphe,  rapportée  par  Vertot  avec 
quelques  légers  changements  : 

Texte. 
Emeritos  vcnerare  cineres ,  vialor. 
Hicjacet  fr.  D.  Gregorius  Caraffa  ab  Aragonia, 
m.  magister,  ciarus  génère,  genio  prœclarior. 
Heroas,  quos  in  nomine  gessit,  in  virtute  ex- 
pressit.  Effusa  comitate,  ditfusis  triumphis,  po- 
pulos habuit  amatores,  orbem  fecit  admirato- 
rem.  Bis  ad  Hellesponium,  toties  ad  Epirum, 
Peloponesuu),  lllyrium  interrito  ductu,  prseva- 
lida  ope,  classes  delevit  regias,  régna  expugna- 
vit  :  munificentia,  pietate  princeps  laudalissi- 
mus,  urbem,  arces,  porius,  xenodochia,  templa, 
anipliavit,  restituit,  ornavit.  Pnblico  seniper 
religionis  bono  curas  impendit  et  studia  :  ser.i- 
riura  ditissimo  spolio  cumulavit.  Obiit  die  xxi 
julii,  anno  .let.  lïxvi,  magister.  x,sal.  m  dcxc. 

Traduction. 
Révère,  ô  voyageur,  ces  cendres  vénérables. 
Ici  repose  frère  dom  Grégoire  Caraffa ,  d'Aragon  , 
grand  maître;  d'une  naissance  illustre,  plus  illustre  par 
son  génie,  il  a  fait  revivre  loutentiers.parsa  vertu,  les 
héros  qu'il  rappelait  par  son  nom.  Par  ses  manières 
ouvertes  el  affables,  par  ses  nombreux  triomphes,  ii 
s'est  acquis  l'amour  des  peuples,  l'admiration  de 
l'univers.  Deux  fois  vers  l'Hellespont,  deux  fois 
dans  l'Epire,  le  Péloponèse,  l'Illyrie,  ses  ordres  in- 
trépides, ses  puissants  secours  ont  détruit  des  flol- 
les,  pris  d'assaut  des  capitales.  Prince  dont  on  ne 
peut  trop  louer  la  magnificence  el  la  piélé,  il  accrut, 
rétablit,  orna  la  ville,  les  forts,  le  port,  les  lôpilaux, 
les  églises.  Innnolant  ses  soins  el  toute  son  élude 
au  bien  public  de  l'ordre,  ii  remplit  le  irisor  de  Irès- 
riclies  dépouilles.  Il  est  morl  le  21  juillet,  de  son  âge 
l'an  soixante-seize,  de  son  magistère  le'dixième,  l'an 
de  «race  1G90. 


ssn 


MAI, 


DICTION 


Uri''  iiliiqiif  (k-  marhir,  placée  sur  la  porte 
{ritaliL',s"e\|iriiuail  aiii>i  sur  ce  grand  maî- 
tre, alors  simiilo  coinniaiidour  : 
Texte. 
Pivo  Joanni  Baplista;, 
Ilicrosolymitaiix  miliiiit;  pairono,  ob  gloriosam 
a  Vendis  de  Tiircica  classe  ad  Dardanellorum 
ora  leporlatam  vicloriam  consilio,  opéra,  cl  fc- 
lici  aiisu  F.  I).  Giogoiii  Caralllt',  Uotclhp  prio- 
ns, cl   sopiein    Mcliloiisium    trireniiuiii   ducis. 
Qui  priimis  iii  hostes  invecliis,  ila  cos  deier- 
niil,  et  prolligavil,  ul  ipsam  eliam    imperalo- 
riaiii,  iiisi  ejiis  ralis  scopulo  aJlwîsisset,  in  snam 
poleslaiem  redegissel.  Vieil  lanien.et  caplis  ex 
adversariis,  prseier  1res  majores,  oclo  iriremi- 
bus  aliis  minoribus,  innunierisquc   lornienlis 
a-ncis,  Iiiin  soxagiiila  supra  irccenlos  Turcliis 
in  servitutem  red.u'lis,  el  ex  Chrislianis  bis  raille   , 
ac  sexcenlis  liberlale  donalis,  ad  sucs  Irium- 
phaïuis  in  morem  reversus,  vivit  vivetque,  sere- 
niss.  reipiiblicic  et  Hierosolynùlanœ   religionis 
bene  nieritus,  ac  siisc  famili;e  decus  iramorlale. 
In  tania;  rei  menioriani  venerabilis  lingua  ilalica 
iino  corde,  niultiplici  noniiiie,  die.  consecr.  An.    ! 

Doni.  M  Dc  Lvi. 

Traduction. 

Au  bicnbeureux  saint  Jean-Baptiste , 
Patron  de  l'ordre  de  Jérusalem,  à  l'occasion  de  la 
glorieuse  victoire  rcniporlée  par  les  Vénitiens  sur  la 
Hotte  turque,  à  l'entrée,  du  détroit  des  Dardanelles, 
par  le  conseil,  les  soins  et  l'Iieurcuse  valeur  de  Irére 
Doni  Grégoire  Carall'a,  prieur  de  Roeella  elgénéral  des 
sept  galères  de  Malte.  Ayant  le  premier  abordé  l'en- 
iiemi,  il  le  jeta  dans  un  tel  désordre,  qu'il  se  sérail 
emparé  du  vaisseau  impérial  liii-niènie,  si  son  bàli- 
mcnl  n'eût  été  arrêté  par  les  biisans  :  il  vainquit 
cependant,  il  ayant  capturé,  outre  trois  grandes  nefs 
cmieniies,  buit  navires  île  moindre  grandeur  et  une 
quanlilé  innombrable  de  canois  de  cuivre,  il  (it  pri- 
sonniers plus  dc  trois  cent  soixante 'l'urcs,  rendit  la 
liberté  i»  plus  de  deux  mille  six  cents  chrétiens,  et 
revint  ensuite  iriompliant  vers  les  siens,  où  il  vécut 
el  vivra  elernellemeul,  ayant  bien  mérité  de  la  sé- 
rénissime  rcpubliqiiC  ainsi  (pic  de  l'ordre  de  Jérusa- 
lem, el  étant  devenu  l'Iioimeur  immortel  de  sa  la- 
inille.  C'esi  en  mémoire  de  ce  beau  fait  d'armes 
(juc  la  vénérable  langue  d'Italie  a  dc-dié  et  consacré, 
(l'une  voix  unanime,  ce  monument,  l'an  du  Seigneur 
1056. 

Le  grand  niailru  ayant  perdu  îi  Malle  un 
de  ses  Mtus,  chevalier  di.^  Sainl-Jean  el  am- 
bassadeur de  l'ordre  à  Uoiue,  le  til  iniiu- 
uier  dans  la  luélropole  aveu  celte  insciip- 


tiun  : 


Texte. 


Fr.  D.  Fraiicisci  Caraflie  ,  prinripis  Rocccl- 
\x  filii  ,  cineres  haïe  urna  liabet  :  iiomen  ac 
decus  ,   faina.  Itealis ,  Firnii ,  Ma/.crlhx,  Pa- 

noinii  roinmendalat'ius ,  rolleelo^  sibi  suo  ab 
ordine  litulo^  gesli»  eveesgil.  Navali  in  lymeinio 


NAIKE  MAI.  8oC 

geminaiad FeslumelAbydum pugn;c inteiliiii.  Ac 
Fr.  GregoriiCarallie  Uoccelke  prioris,  irireiiiiuin 
prxfecti,  fratris  victoriam.lamam,  spolia  virtutc 
auxitsua.  Hinc  ad  praeslandam  Alex.  'VII  Uom. 
pontif.  obedicntiain  sui  ordinis  orator,  demuin 
suuimus  llicros()lymitan;c  classis  prx'l'ectus  , 
virlutis  el  glorite  numéros  cxplevit,  una  e  tribus 
Algerinis  navibus,  generoso  sua;  tantuin  triremis 
.lusu  ac  impetu,  ad  Cretam  capta  ;  post  lam 
praîclarum  faiimis  mors  illimi  œternilati  traii- 
scripsil.  Obiil  îKoccellii! ,  xix  Septendi.  an. 
M  DC  Lxxix,  set.  suse.  li.  Mortalilalis  spolium 
huelransveclum  F.  D.  Gregorius  Caraffa  M.  II. 
0.  M.  boc  luinulo  condidit. 
Traduction. 

Celle  urne  renferme  les  cendres  de  frère  François 
Caraffa,  lils  du  prince  de  Roccellc.  Naissance,  bon- 
neur,  gloire,'loul  fut  réuni  en  sa- personne.  Com- 
mandeur de  Rieti,  de  Fermo,  de  Mazarthe,  de 
Panorme,  il  surpassa,  par  ses  hauts  faits,  les  divers 
titres  que  son  ordre  lui  avait  conférés.  Pour  son 
noviciat  naval,  il  assista  aux  deux  batailles  deFeslos 
el  d'Abydos,  et,  par  sa  valeur  personnelle,  contribua 
à  IJ  victoire,  à  la  renommée  et  aux  captures  de  son 
frère  le  prieur  de  Roccelle,  Grégoire  CaraÛ'a,  alors 
général  des  galères.  Ensuite  il  fut  envoyé,  en  qualité 
d'ambassadeur,  près  du  souverain  pontife  Alexan- 
dre VII,  pour  lui  prêter  obéissance  au  nom  de  son 
Ordre.  Eiilin,  nommé  amiral  de  la  flotte  des  Hospi- 
taliers, il  mit  le  condjle  à  sa  réputation  de  valeur  el 
de  gloire  en  capturant,  sur  les  rivages  de  l'ile  de 
Crète,  par  la  généreuse  impétuosité  et  l'audace 
extraordinaire  de  la  seule  galère  qu'il  commandait, 
un  des  trois  vaisseaux  de  la  lloiio  algérienne  :  après 
cette  action  d'éclat,  la  mort  l'inscrivit  dans  l'éternité. 
Il  mourut  à  Roccelle,  le  19  septembre  1679,  dans 
la  cin(|nanle-niiièmc  année  de  son  âge.  Frère  Doni 
Grégoire  C.arafl'a,  grand  maître  de  l'ordre,  a  fait 
transporter  ici  sa  dépouille  mortelle,  et  l'a  ren- 
fermée dans   ce    tombeau. 

Les  armes  de  Caraffa  sont  :  fascé  d'argent 
et  de  gueules  î»  la  bande  ondée  de  sinople. 

Adrien  de  Wignacourt,  soixcnilc-iiuième  yrund 
maître,  à  Malte.  —  1690-11)07. 

Adrien  de  Wignacourl  (1),  éloigné  du  ma- 
gistère en  1G80,  lui  nommé  grand  maître  en 
1C90.  Neveu  du  lélèbre  Abil'de  VVignacourt, 
il  était  grand  trésorier  de  l'ordre,  et  jouissait 
d'une  juste  réputation  de  piété  et  de  bieii- 
laisanie. 

On  lisait  sur  le  tiuubiMu  de  ce  grand  mai- 
Ire  rinscriplion  doid  nous  donnerons  d'abord 
la  traduction  : 

A  Dieu,  très-bon  el  très-grand. 
Li's    dépouilles    moi  telles    de  très-('mincnl  prince, 
Frère  Adrien  dc  WignacourI ,  re|)osent  sous  ce  marin  c. 
Si  vouscbercbczenlui  la  splendeur  du  sang,  vous  la 
trouvez  dans  son  nom  seul,  dans  ses  alliances  presque 

(1)  Ou   Vigiiacourl. 


8o7  MAL  DianGRAt-lllK 

royales;  si  le  luëriie  d'une  vie  leligieuse  ailirc  plulôl 

vos  regards,  vous  pourrez  admirer  sa  cliarilé  iufali- 

gable  envers  les  pauvres  et  les  infirmes,  et  généreuse 

envers  les  pestiférés;  et  une  sainteté  de  mœurs  si 

pures,  qu'il  eût  préféré  mourir  plutôt  que  de  la 

souiller.  Neveu  par  son 'père  du  grand  Alof,  ei  sa 

parfiiite  Image  par  l'intégrité,  le  courage  et  la  justice, 

il  a  égalé  la  gloire   d'un  si  grand  prince.  Il  a  vécu 

s.iiiiteuient,  et  saintement  il  est  mon,  l'an  de  grâce 

1U97,  le  i  février,  âgé  de  soixante-dix-neuf  ans. 

Texte  de  l'épitnphe, 

D.  0.  M. 

Eminentissimi    principis    fratris    Adriani    de 

Wignacourt  mortales  exuviœ  sub  hoc  marmore 

quiescunt.  Si  generis  splendorem  quLeras,  liabes 

in  solo  nomine,  liabes  in  afTinitatibus  pêne  regiis. 

Si    religiosa;  vit;e   mérita  spectes,  cliaritatem 

erga  pauperes  et   infirmos  indefessam,    erga 

peste  laboranles  generosam,  niirari  poteris  :  et 

ila  intemeratam  morum   innocentiam,  ut  mori 

potius  quam  fœdari  volueril  :  magni  Alofii  ex 

paire  nepos,  integritalis,  fortitudinis  et  juslitiae 

•aude  simillimus,  tanti  principis  famam  est  asse- 

cutus.  Vixit   sanctissime  ,    sanclissinie   obiit, 

Anno  Sal.  m  dg  xcvii,  die]  februar.  iv,  aetat. 

ann.  lxxix. 

Armes  :  d'argent,  à  trois  fleurs  de  lis  de 
gueules  au  pied  nourri,  au  lambel  de  sable. 

Raymond  Perrelos  ,  soixante-deuxième  grand 
maître,  à  Malte.  —  1697-1720. 

Le  grand  maître  Raymond  Perrelos  (1), 
Aragonaisde  naissance,  bailli  de  Négrepout. 
Le  8  octobre  1700,  «  l'escadre  maltaise,  dit 
M.  le  bailli  deChambray  (dans  ses  Mémoires 
manuscrits),  s'empara  du  vaisseau  turc  le 
Binghen.  Le  bon  exemple  que  donna  le  gé- 
néral bailli  de  Spinola  avec  la  galère  Capi- 
taine, ne  fut  pas  moins  admirable  que  son 
grand  courage,  soutenu  par  celui  du  cheva- 
lier de  Villeneuve  Trans-Toureltes,  carava- 
niste  de  la  galère  magistrale  Lascaris  (pour 
lors  patronne,  commandée  par.le  chevalier  de 
Ricard) ,  qui  aborda  le  premier  de  tous. 
Aussitôt  les  autres  firent  de  même.  Le 
chevalier  de  Trans  fut  aussi  le  premier  de 
ceux  qui  montèrent  sur  le  vaisseau  ennemi, 
suivi  des  chevaliers  de  Benseville,  Français, 
et  de  Damiani,  italien.  » 

Jacques-François  de  Cliambray  (dont  l'ar- 
rière-petit-noveu,  le  marquis  de  Chambray, 
auteur  d'une  excellente  Histoire  de  l'expé- 
dition de  Russie,  3  vol.  in-fol.^avec  atlas;  de 
la  Philosophie  de  la  guerre,  etc.,  m'a  com- 
muniqué les  mémoires  manuscrits  avec  la 
plus  loyale  obligeance),  naquit  à  Evreux,  en 
Normandie,  le  13  mars  1687.  Reçu  chevalier 
à  l'Age  de  treize  ans,  il  arriva  à  Malle  le 
28  octobre  1700,  et  le  grand  maître  l'y  reçut 
en  qualité  de  page.  Depuis,  grand-croix, 
lieutenant  général  et  vice-amiral  de  Malte, 
il  prit  onze  vaisseaux  sur  les  infidèles,  se 

(1)  Ou  Perillos. 


MAL 


858 


couvrit  de  gloire  dans  une  foule  d'actions 
d'éclat,  et  reçut  les  blessures  les  plus  graves. 
L'ordre  lui  doit  d'avoir  fait  construire  et 
fortitier  à  ses  frais  un  fort  dans  le  quartier 
'  de  l'île  du  Goze,  qui  prit  le  nom  de  Cité 
neuve  de  Chambray  :  il  mit  ainsi,  par  cet  ou- 
vrage important,  les  Gozetains  à  l'abri  des 
insultes  des  Barbaresques. 

Cet  intrépide  marin,  mort  le  8  avril  1750, 
âgé  de  soixante-neuf  ans,  fut  inhumé  dans 
l'église  de  Saint-Jean  avec  cette  épilaphe, 
gravée  aussi  sous  son  portrait  dans  la  col- 
lection d'Odieuvre  (son  mausolée  roprésen- 
tait  le  fort  Chambray  avec  les  armes  du  dé- 
funt,  d'argent  à  trois  besants  de  gueules, 
semé  d'hermines  et  de  sable)  : 
D.  0.  M. 
Hic  jacet 
F.  Jac.  F,  de  Chambray,  ordinis  Hierosolymi  baju- 

[livus, 
de    sancla    Vambour    de    Virecourt    magistralisq. 

[conim.  Metensis 

cominendalorius 

mari 

xtalis  sua;  nulli  secundos 

fudit  Turcas 

terra 

arce  propriis  impensis  extructa 

tutavit  cives. 

Vertot,  contemporain  du  bailli  de  Cham- 
bray, n'a  pu  le  citer  qu'une  fois  dans  son 
Histoire.  Ses  Mémoires  forment  un  manus- 
crit in-i"  d'environ  douze  cents  pages,  et 
intitulé  :  Mémoires  de  J.-F.  de  Chambray, 
adressés  à  sa  très-illustre  et  vénérable  famille, 
remis  entre  les  mains  du  marquis  de  Chambray 
l'aîné. 

Le  grand  maître  Perrelos  fit  placer  l'in- 
scription suivante  dans  une  nef  de  l'église 
de  Saint-Jean,  à  Malte,  en  l'honneur  de  l'in- 
trépide général  des  galères,  le  commandeur 
Joseph  de  Langon,  dont  le  corps,  transféré 
à  Carthagène ,  y  fut  enseveli  auprès  du 
maître-autel  de  la  cathédrale  : 

D.  0.  M. 
Fratri  Josepho  de  Langon-Alverno, 
Cujus  virtutem  in  ipso  tyronicii  flore  niaturam 
Gallicae  naves  fecere,  Thracessensere,  Melitenses 
liabuere  victricem.  Oranuni  dira  obsidione  cin- 
ctum,  cura  unica  religionis  nave,  cni  prieerat 
onerariani  ducens ,  penetrata  Algerii  classe , 
ejusque  rege  leste  vel  inviio,  militem  et  com- 
meaium  invexil,  generalis  classium  prœfecius  ad 
Tripolitanorura  praïtoriamincendendam  pluriino 
moiiienlo  fuit.  Laudes  tamen  consilio  et  fortiiu- 
dine  sibi  ubique  coemptas  in  alios  conllnuo 
transtulit.  Suprenia  tamen  Algerii  nave  subacta, 
acceptoque  inde  vulnere  acerbo,  victor  falo  ces- 
sil,  die  xvm  aprilis  m  dcc  x,  œlat.  xli. 
E.M.  M.  F.  D.  R.  de  Perrelos  Roccafull,  ad  bene- 
merenlise  argiimcntum ,  niortuo  hoc  mœrens 
f  posituni  voluit  cenotaphiuni,ad  nienioriae  peren- 
nilaienu 


859 


MAL 


hn  !70G  sortit  une  nridvelle  escadre.  Dès 
la  premiuru  course  ,  elle  rencontra  trois 
iKivires  tunisiens,  s'empara  du  vaisse.ni 
amiral,  mit  en  fuite  les  deux  autres,  et  le 
bâtiment  capturé  l'ut  ajouté  à  l'escadre  sous 
Je  nom  ilo Siiinli-Croix.  Alors  s'établit  entre 
les  deux  Hottes  l;i  plus  brillante  et  la  plus 
glorieuse  rivalité  d'ex|)loils.  Le  coniiuandeur 
de  Langon,  surnouuué/a  Terreur  des  inluUlcs 
perce  avec  un  seul  vaisseau  une  division 
algérienne,  et  vient  ravitailler  la  garnison 
espagnole  d  Oran,  vivement  assiégée. 

On  lisait   sur   son    tombeau    i'fnscription 
dont  voici  la  traduction  : 


A  Dieu,  très-bon  et   très-grand. 
A  Ircs-éminent  prince,  frère  Dom  Rnymond  Pcrrelos 

<!eIWc;iAill,nè.rune  maison  irès-illuJire,  et  porlè par 
ses  veriusà  la  grande  niailrise  :  qui, également  clierà 
Mus,  lionoré  des  éloges  des  plus  gramls  princes,  et, 
ouUelesauliesbelles  qualités  de  son  àine,  ivconunan- 
dable  surtout  par  sa  justice  el  par  sa  cliarKé  ,   sul 
également  se  faire  admirer  el  cbérir  de  tous.   Plein 
de  générosité,  il  ne  laissa  jamais  aucun  service  sans 
récompense:  pour  les  pauvres  du  Chrisi,  pénétré  de 
miséricorde,  il  aima  mieux  en  èu-e  vraiment  le  gar- 
dien que  d'en  porler  senlemeni  le  nom,  envers  Dieu 
el  les  sainls  renipli  d'une  sincère  religion,  appli(pié 
tont  entier  à  faire  répandre  devant   eux  de  coiiii- 
mielles  prières,  à  orner  leurs  temples  de  vases  pré- 
cieux, leurs  minisires  de  vêlements  magniliques,  il 
parut  s'oublier  pres(iue  lui-même.  Après  avoir  dé- 
coré le  pori  d'édilices,  accru  les  foriificaiions,  aug- 
menté la  marine   de  qnalre  vaisseaux  de  guerre  • 
après  avoir  plus  d'ime  fois  versé  de  grandes  sommes 
d'argent  pour  le  bien  général,  en  sorie  qu'on  eiU  pu 
croire  son  propre  trésor  épuisé  ;  mourant   pieuse- 
meni,  après  vingi-irois  années  d'un  glorieux  règne, 
il  laissa ,  pour  porter  dans  les  comptes  du   trésor 
public,  trois  cent  mille  écus  d'or.   Il  mourut  le  10 
janvier  1720  ,  de   son   âge    l'an   qiialre-viiigi-qua- 
irième. 

Texle  de  "épilnphe. 
D.  0.  M. 
Kminenlis.  primipi  Fr.  D.  Raymundo  Pcrrelos  de 
Koccaliill,  clarissiino  geneie  nalo,  ci  virlulum 
snlfiagio  ad  magiinm  magislerium  erocio  :  qui 
omnibus  x-que  carus,  niagnoium  eliam   princi- 
pum  pr.econiis  eonimeiidatus,  cl  prajiorcaîleras 
animi  egrcgias  dotes,  jtislilia  pixcipiie  et  cari- 
late  conspicuus,  niirari  aboinnibiis  potiiil,  pa- 
nier el  amari.  Appiime  inuiiilicus,  niilliiis  ine- 
rila  sine  premio  dimisii  :  erga  Clirisli  panperes 
sunirii.;  iidsericors,  eorum   ciislos  veriiis  voluil 
Cbse  quant  dicL  Erga  Deiim  cl  siq)eros  vire  reli- 
giosns,  assiduis  ruml.iidis  pivcibus,  leiiqdjs  pre- 
liosa  buprll,;,  lili,  ii,i„i.^iiis  iiisigni  liabitn  deco- 
randisma,<nop,.re  inlenliis,    sui  penc  visus  est 
oblivis.i,  qui  drmum  portu  :edillciis  ornato,  ad- 
dilis  propngiKuiilis,  quatuor  navibns  b,.||i,is  au-  ' 

Cla  (lasse,  magna  non  se.u.l  jKTunia  m  in  ,oi„. 
mune  bonnin  elaigili  ,  ,i.,  ul  snnni  e^b.,ll.isM■ 


DICTIONNAIUK  j,AL  800 

aîiariiiin  eredi  potuissei.  Tef  cenienà  anivoiuni 
niillia  pnblici  ;erarii  raiionibus  infercnda,  posl 
xxiii  annos  oplimi  principatns,  pie  moriens,  re- 
liqiiii.  Obiit  die  X  jan.   m  doc  xx.    a;lat.   suae 

I.XXXIV. 

Marc-Aninine  'Zondodari,  soixante-troisième 
jrmul  maitre,  à  Malte.  —  17=>0-l-2-> 
Marc-Antoine    Zondodari,    né   à    Sit-ine 

uvfr'lT-''  ^•■',"''"'-"  ''■"'■^''^  'c  29  octobre 
10,.8,  était  Irere  du  car.Iiîial  de  ce  nom  et 
neveu  par  sa  mère  du  pape  Alexandre  VII. 
Le  pniic..,  doué  d'.ii*.  facilité  remanpiablo 
pour  écnro,  était  infatigable  dans  le  travail. 
V"  a  de  lut  un  opuscule  intitulé  :  Courte 
nutruction  sur  l'ordre  militaire  des  cheva- 
liers de  Samt-Jean  de  Jérusalem  (l) 
n„f  l'i  '?!"|"'''";|i''  se  trouvait  placé  dans  la 

iT.ll.n"  rnt   ^^'''"'-J'-'a". ''t   non  dans 
la  chapelle  d  Italie,  olfrait  cette  épilapbe  : 

Traduciion. 


A  Dieu,  irès-bon  et  Irès-grand. 
A  frère  Mare  Antoine  Zondodari,  Sicnnois,  grand  mai- 
Ire  :  ne  d'Ansene  Zondodari  et  d'Agnès  CIngi,  fille  du 
frère  du  souverain  pontife  Alexan.lre  VII,  chargé  d'une 
double  ambassade  près  du  souverain  pontife,  el  du 
connnandement  de  toute  la   llolle  dans  des  temps 
tres-.hlbeiles;  honoré  de  l'eslime  des  grands  princes 
de    Europe;  rcslauraleur  de  la  discipline  cl.rélienne 
ei  de  la  discipime   militaire,  il  augn.enla  beaucoup 
ia  manne,  munit  file  de  nouvelles  foriificaiions,  et 
mérita  bien  de  ses  chevaliers.  Il  fut  pienx,  hospiia- 
ner,  magnanime.  Frère  Thomas  d'Elbène,  prier  de 
Pise.  a  élevé  à  ses  frais  ce  inoiiumenl  au  grand  mai- 
<re  qui  l'aimait.  Il  esi  mon  fan  172"2,  de  son  âge  le 
soixante-quatrième,  la  troisième  année  de  son  ma- 
gistère. 

Texle  de  l'épiiaphe. 
D.  0.  M. 
Fr.  M.  Antonio  Zondodari  Senensi,  magnomagis 
iro,  eiAnsano  Zoiidodario  ,  el  Agnete  Clii;-!', 
Alexandri  Vit.  p.  m.  fralris  (ilia  progenilo,  ge". 
mina  apud  summum  pontificem  legatione  clas- 
sisqne  lolins  |)radW:lura  dinieilliniis  leinporibus 
praelare   fuiielo  .   snmmis  Eniopa-  prineipibns 

•"'"'••"'ss' ,  CliiistiaiKC  Cl  miliiaris  dis('iplina! 

vindici,  re  navali  plnrimiim  aucla  ,  insiilaque 
novis  munimentis    iiistruela  ,   de  suis  equilibus 

optiine   merilo,   pio,    hospiiali  ,    magna o. 

Fr.  Thomas  .PEIbenc,  Pisariim  prier,  principi 
sut  amantissinio  sepiilcrum,  ,|iiod  ipse  suscepto 
MX  imperio  sua;  .memor  mortalitaiis  fieii  silii 
mandaverat,  ejus  prennia  ,  posuit.  Oi.iii  a.  I). 
»i  ik:c  XXII,  ;et;it.  sna'  lxiv.  prineipatus  m. 


(I)  nivvce  pinli.olarf  Islnitioiic  dcl  sano  online 
milil.n;-  dnili  (hiiilalieri.  Itoni.'.  ITI'J,  |  vol    iiili 

"""1"' ='    ''•"•i>-.   enl7-JI,,.t    ensuite  a  P.idoue, 

a>';eni„  paraphrase  du  psaume  XLI,  qui   est   aussi 
de  /amiloilari. 


8G1 


MAL 


D'EPIGRAPIIIE. 


MAL 


8G2 


I>e  cœur  de  Zoiulodari,  apiiorh'  h  Sienne, 
lut  déposé  daus  l'église  cathédrale,  et  placé 
sous  la  statue  auprès  de  la  chapelle  de  Sainl- 
Jean-Baptiste,avec  une  inscription  que  nous 
traduisons  : 

A  trés-émiiient  prince  frère   Marc -Antoine    Zon- 
(lodari,  grand  inaitre  de  la  sainte  maison  liospitalière 
de  Jérusalem,  dont  le  cœur  est  enseveli  sous  ce 
marbre.  Frère  Gaspar  Gori,  évèque  de  Mancini,  de 
Malte,  d'après  le  conseil  suprême  de  l'ordre  et  du 
royaume   de  Sicile,  exprimé  par  un  décret  public, 
a  fait  élever  ce  monument  au  patron  de  Sienne  non 
moins  qu'à  la  patrie  du  grand  prince  l'an   du  Sei- 
gneur 1726. 
Voici  le  texte  de  cette  inscription  : 
Eminenl.  princ.  F.  M:irco  Antonio  Zondodario, 
sacr;e  donuis  hospitalis  Jerusaieni  magno  magis- 
iro.  Condilo    hic  cjus  corde,  fr.  Gnspav  Gori, 
Mancini,  Melitum  episcopus,  a  supremis  sui  or- 
dinis  et  Sicilia;  regni  consiliis,  decreto  publico 
Sorenensi  palrono  gratus  et  patriœ  m.  p.  a.  D. 

H  DCC    XXVI. 

Les  armes  de  Zondodari  étaient  :  d'azur  à 
la  bande  de  même,  bordée  d'or,  à  trois  roses 
d'argent. 

Antoine-Manoël   de    Vilhcna ,  soixante-qua- 
trième grand  maître,  à    Malte.   —  1722- 

1736. 

Dom  Antoine  Manoèl  de  Vilhena,  portu- 
gais, de  la  langue  de  Castille,  succéda  au 
grand  maître  Zondodari,  dont  il  avait  été  le 
compétiteur. 

En  1725,  le  pai)e  Benoît  XIII  fit  présenter 
à  Vilhena,  par  un  de  ses  camériers  d'hon- 
neur, l'estoc  et  le  casque  bénits,  que  le 
saint-siége  ne  donnai!  qu'à  des  jirinces  ou 
à  des  personnages  distingués  par  des  actions 
mémorables  contre  les  infidèles ,  et  les 
exploits  de  l'ordre  méritaient  cette  faveur. 
On  appelait  estoc  une  épée  d'argent  doré  de 
cinq  pieds  de  longueur,  et  le  casque,  bénit 
solennellement  par  le  Saint- Père,  était  u:i 
bonnet  de  velours  pourpre  lirodé  d'or  et 
enrichi  d'un  Saint-Esprit  en  perles. 

Nous  donnerons  ici ,  toujours  d'après 
M.  de  Villeneuve,  la  liste  des  personnages 
qui  avaient  reçu  du  papel'épée  et  le  casque 
bénits  jusqu'à  Vilhena. 

1306.  —  Urbain  VI  l'envoie  à  la  république 
de  Lucques. 

14.04.  —  Innocent  VI  à  François  d'Aragon, 
fils  de  Ferdinand,  roi  de  Sicile". 

U19.  —  Martin  V  au  dauphin  Charles  VU. 

1430.  —  Alexandre  VI  au  landgrave  de 
Hesse. 

14.32.  —  Le  nième  à  Frédéric,  deuxième 
fils  du  roi  de  Nai)les. 

14-35.  —  Eugène  IV  \\  la  république  de 
Florence. 

14-50.  —  Nicolas  V  à  Albert  d'Autriche, 
frère  de  l'empereur.  —  Pie  IV  à  l'empereur 
Frédéric,  à  Albert,  marquis  de  Brandebourg, 
à  Phili|)pe  le  Bon,  due  de  Bourgogne ,  à 
l'ouis  XI,  au  (loge  de  Venise.  —  Paul  H  à 
Lemoereur  Frédéric  111.  —  Sixte  IV  à  Al- 


phonse, due    de    Calabre,  à    Edouard,  roi 
d'Angleterre. 

1497.  — LeraômeàPhilippe,archiducd'Au- 
triche. 

1499.  —  Le  même  à  Louis  XII. 

1503.  —  Jules  II  à  Philippe,  fils  du  roi 
des  Romains. 

1505.  —  Le  môme  à  Henri  VII,  roi  d'An- 
gleterre. 

1.509.  —  Le  même  à  Charles,  duc  de  Sa- 
voie, aux  Suisses,  au  roi  d'Angleterre. 


1514 


Léon  X  à  Emmanuel,  roi  de  Por- 


tugal, à  la  république  de  Florence,  au  roi  de 
France,  à  ■  l'empereur  Maximilien,  à   Henri 

vni. 

1532.  —  Clément  VII  à  Charles-Quint,  à 
l'empereur  Ferdinand.  —  Paul  III  à  Phi- 
lippe II. 

L'ISS.  —  Le  même  à  André  Doria. 

1539.  —  Le  même  au. marquis  del  Guast. 

—  Jules  m  à  Cosme  de  Médicis,  au  roi  d'An- 
gleterre.  —  Paul  IV  à  l'empereur  Ferdi 
nand. 

1567.  —  Pie  V  à  don  Juan  d'Autriche. 

1569.  —  Le  même  au  duc  d'Albe.  —  Gré- 
goire XIII  à  l'empereur  Rodolphe  II,  au  duc 
de  Bavière.  —  Sixte  V  à  Ferdinand  de  Médi- 
cis, au  prince  Alexandre  Farnèse. 

1590.  —  Le  même  à  Sigismond,  roi  de 
Pologne.  —  Grégoire  XIV  à  Philippe,  prince 
des  Éspagnes. 

1594.  —  Clément  VIII  au  même. 

1610.  —  Le  même  au  roi  de  Pologne. 

1615.  -Paul  V  àLouisXUl. 

1619.  —  Le  même  à  Philippe,  prince  des 
Espagnes. 

1625.  —  Urbain  VIII  à  Wladislas,  prince 
de  Pologne. 

1650.  —  Innocent  X  à  Jean-Casimir,  roi 
de  Pologne. 

1670.  —  Clément  X  à  Sobieski ,  roi  de 
Pologne. 

1690.  —  Alexandre  VIII  au  doge  de  Venise. 

—  Clément  XI  au  prince  Eugène  de  Savoie. 
1725.  —  Benoît  XIII  au   grand  maître  de 

Vilhena. 

L'honneur  que  reçut  alors  le  grand  maître 

était  inusité  à  Malte,  et  y  fut  signalé  par  les 

fêtes    les    plus  brillantes.   Le   chevalier  de 

Chambray,  qui  s'y  trouvait,  a  rapporté  dans 

ses  Mémoires  manuscrits  liuit   inscriptions 

qui  décorèrent  à  cette  occasion  le  palais  des 

grands    maîtres    et    l'église  de   Saint-Jean. 

Nous  nous  bornons  à  la  suivante,  placée  sur 

le  portail  de  ce  dernier  édifice  : 

A  la  gloire  de  Dieu. 

Byzance  a  entendu  le  nom  de  l'ordre  de  Jérusalem 

et  a  iremblé. 

Rome  l'a  enlendu  et  l'a  couronné. 

Le  souverain  pontife  licnoil  XllI 

a  armé  la  main  du  grand  maître  d'une  épée, 

pour  augmenter  la  terreur  des  inlidèles, 

et  a  orné  sa  lèle  d'tui  nouvel  honneur, 

pour  augmenter  la  gloire  de  l'ordre. 

Que  l'infidélité  ahatlue 

voie  les  trophées  de  l'Eglise  mililanle; 

qu'elle  sente  enfin  qu'elle  est  vaincue  : 


8f,3  MAL 

qu'elle  arbore  la  foi  du  Christ 

couronné  d'un   nouveau  laiirie  , 

ou  qu'elle  redoute  la  loi  du  Clirist 

armé  d'un  nouveau  glaive. 

On  lisait  sur  la  tombe  de  Manoël  do  Vi- 

lliena  : 

Truduction  de  fépilaphe. 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Ici  repose  le  grand  maître  Irèrc  Doni  Antoine  Manoël 
de  Vilhena,  sorti  d'une  tige  royale,  qui,  élevé  par  sa 
vertu  au  faite  siqiéricur  du  magistère,  semblait  être 
ne  prince  plutôt  qu'avoirété  élu.  A  peine  eut-il  saisi  le 
gouvernail  de  l'enqurc,  qu'il  bàiit  un  fort  auquel  il 
donna  son  nom  ;  véritable  père  des  pauvres,  il  fonda 
des  hôpitaux  ;  doué  d'une  forée  d'àme  rare,  ou  il  mé- 
ditait, ou  il  exécutait  de  grandes  choses.  Souviens- 
toi,  voyageur,  «lUe  partout  où  tu  poseras  le  pied  dans 
ces  îles,  tu  trouveras  des  monuments  de  sa  piété,  de 
sa  munificence,  de  sa  prévoyance,  de  sa  grandeur. 
Dans  les  plus  cruelles  souffrances  de  sa  dernière 
maladie,  brillèrent  sa  haute  religion  et  sa  patience. 
11  expira  la  veille  des  ides  de  décembre,  l'an  1736, 
de  son  âge  le  soixante-treizième,  dans  la  quinzième 
année  de  son  magistère. 

Texte  de  Vép'uaphe. 

D.  0.  M. 

Hic  jacet  M   M.  Ir.  D.  Antonius  Manoël  de  Vilhena, 

régla  e  slirpe  orlus, 

qui   ad  suprenium   magislerii   culnicn  oh  virtutem 

ercctus, 

magis  natus  quam  electus  princeps  vidcbatur. 

Vix  susccpto  imperii  gubernaculo, 

arcem  sni  noiniiiis  condidit. 

Vere  paler  pauperum,  xenodochia  fundavii. 

Mira  mentis  fortitudine  pneditns, 

vel  magna  cogitabat.vel  exsequebalur. 

Mémento,  viator, 

quod  ubi  gressum  in  bis  insulis  sistes, 

pielalis  ejus,    mnnilicenli;e,  sccuritatis,  amœnitalis 

monumcnta  ibi  invenies. 

In  acerrimis  ultimi  morbi  crucialibus, 

Kumnia  ojus  religio  et  patientia  emicuere. 

Ohiil   pridie  idus  decembris,  a.  m  dcc  xxxvi, 

a;latis  suai  lxxiii,  niagisterii  vero  xv. 
Les  armes  de  VilliL'iin  élalL'iil  :  ;ni  pre- 
mier et  troisiôiiie  iniiirtier,  d'arguiil  au  lion 
d'or,  iiii-|i;irti  do  gueules;  au  deuxième  et 
.juatrieme ,  do  gueules ,  au  bras  ailé  d'or 
tiMi.-iMl  une  éjiée. 

Uaymond  Dispuitj,  soixante-cinquième  grand 
maUre,  à  Malle.  —  17;JG-17il. 
Ravmond  Des|iuig-Monlanè},'re  (1),  d'uiio 
des  i'imiilles  les  plus  illustres  do  l'île  de 
Majorque,  succéda  h  Villieiia,  le  IC  déceiu- 
bre   17;«3. 

Despuig  mourut  li  Malte  (et  non  h  Naples, 
connue  le  dit   VAit   de  vérifier  Us  dates),  le 
15  janvier  17.'i-l. 
On  lisait   sur  son    touibcau  l'in.seripliun 

(1^  Ausbi  nommé  Despong. 


DICTIONN.MKE  MAI,  So* 

suivante,  dont  nous  donnons  d'abord  la  tra- 
duction : 


Frère  Raymond  Despuig,  grand  maître  de  la 
milice  de  Jérusalem. 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Aux  cendres  sacrées  de  frère  Doni  Raymond  Ues- 
puig,  qui,  sorti  d'une  illustre  maison  de  Majorque, 
s'engagea  dans  la  vaillante  milice  de  Jérusalem,  et 
s'élant  acquitté  avec  succès  de  diverses  charges, 
surtout  d'une  ambassade  près  du  vice-roi  de  Sicile, 
créé  ensuite  grand  makre  d'hôtel  et  chef  de  toute  la 
milice,  et,  pendant  ce  temps,  ayant  trois  fois  rem- 
pli les  fonctions  de  grand  maître,  rendant  de  jour  en 
jour  de  grands  services,  fut  élevé  au  magistère  par 
les  suffrages  de  tous  les  chevaliers ,  et  du  vivant 
même  de  son  prédécesseur,  le  16  décembre  1736 
(dix-sept  jours  avant  les  calendes  de  janvier  1737). 
Il  mena  une  vie  digne  d'un  prince  religieux,  et,  ajou- 
tant par  ses  vertus  une  nouvelle  splendeur  à  une  di- 
gnité si  éminente,  s'éleva  au-dessus  des  autres  plus 
par  ses  exemples  que  par  sou  autorité.  Il  institua 
une  assemblée  qui  devait  se  faire  tous  les  mois  dans 
cette  église,  où  serait  appelé  un  orateur  étranger, 
et  où  le  peuple  serait  réuni.  Il  augmenta  les  orne, 
ments  d'argent  du  maître-autel ,  le  fit  recouvrir  et 
orner  d'une  table  de  marbre,  et  ayant  laissé  ici  et 
ailleurs  une  foule  d'autres  monuments  de  sa  muni- 
ficence et  de  sa  piété,  il  mourut  le  15  janvier  1741, 
âgé  de  soixante-onze  ans. 

Texte  de  l'Epitaplie. 

Fr.  D.  Raymundus  Despuig  II.  H.  M.  M. 
D.  0.  M. 
Sacris  cineribus  frai.  D.  Raymundi  Despuig, 
qui,  ex  pra;tlara  Ralearia  geiuo  exorlns,  inclyi;e 
llierosol.  niilili;e  nonien  dédit,  variisque  niune- 
ribus  prœsertim  Icgalione  ad  SiciliiC  prorogeui, 
cumlaudefunclus:  postremocreatussumnmsar- 
chitriclinus,  ac  universa;  militia;  pr.tfectus,  per- 
que  id  teuipus  ter  m.  magistri  vices  gessil,  au- 
ctisque  in  dies  ineiitis,  in  m.  niagislcriuni  om- 
nium equitum  suffragiis,  vel  ipso  prœdecessore 
suc  vivente,  electus  xvii  kal.  jan.  h  dcc  xxxvi, 
dignamreligioso  |)riiK'ipevitain  Iraduxit.novum- 
que  adeo  cons^picuse  dignilali  spleudoreni  viilu- 
tibus  deferens,  exemplo  magis  ([uaiu  inq)erio 
eniinuit.  Concionem  singulis  mensibus  in  hoc 
tenqdo  faciendani ,  accersilo  exlero  oratore, 
censucjue  collato,  iiisiiluit  :  majoris  ar;e  argen- 
teum  auxit  ornaium  :  banc  autem  ntarnjoroo 
tegminc  condecorari  curavil ,  multisquc  aliis 
nnniifieeutia>  ac  pielatis  monumentis  hic  ahbiqiic 
rclictis ,   obiit  xvui  kal.    lèbr.  m  ncc  xi.i.   ;el. 

SUaC  LYXI. 

Armes  :  d'arfçent  au  roclier  d'azur,  sur- 
uionlé  d'une  Heur  de  lis  ;  ou  de  gueulis  à 
la  iuoulai;ue  il'or  couroimée  d'une  tleur  de 
lis  (le  nièuie,  et  ayant  une  étoile  de  t;ueules 
au  uiiliou. 


86â 


MAL 


Emmamiel  Pinto  ,  soixante  -  sixième  grand 
maître,  à  Malle.  —  1741-1773. 

Emmanuel  Pinto  de  Fonséca,  Portugais, 
créé  bailli  d'Acre  par  Icj  grand  maître  Ca- 
raffa,  succéda  à  Despuig,  le  18  janvier  17il. 

En  octobre  1755,  on  éprouva  à  Malte  un 
ouragan  terrible.  L'église  de  la  Melleha,  oii 
s'étaient  réfugiés  une  foule  de  paysans  (  dit 
un  manuscrit  de  M.  le  comte  dëCadulle), 
s'écroula,  et  les  malheureux  périrent  sous  les 
décombres.  En  reconstruisant  cette  église, 
on  découvrit  le  tombeau  du  grand  maître 
Villiers  de  l'Ile-Adam  ;  le  conseil  se  trans- 
portant à  la  Melleha  avec  le  grand  maître, 
ils  assistèrent  h  l'ouverture  du  cercueil,  et 
les  restes  du  héros  français  furent  transférés 
en  grande  pompe  dans  l'église  de  Saint- 
Jean.  Nous  avons  dit  ])récédemment  que  le 
mausolée  du  célèbre  défenseur  de  Khodes 
avait  été  élevé  dans  une  chapelle  du  château 
Saint-Ange,  mais  son  corps  avait  pu  être 
inhumé  ailleurs.  L'exemple  de  ces  transla- 
tons est  fréquent  dans  l'histoire  des  mo- 
numents. 

Emmanuel  Pinto  donna  des  soins  éclairés 
à  l'instruction  de  la  jeunesse,  et  encouragea 
puissamment  le  bailli  de  Tencin  à  former 
la  belle  bibliothèque  publique  de  Malte, 
pour  laquelle  Louis  XVI  ordonna,  dans  la 
suite,  qu'on  déposerait  un  exemj)laire  de 
chaque  ouvrage  sorti  de  l'imprimerie  royale. 

On  lisait  sur  le  tombeau  de  ce  grand 
maître  l'inscription  dont  voici  la  traduc- 
tion : 

A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Frère  Emmanuel  Pinto,  grand  maître  de  Tordre  de 
Jérusalem,  a  gouverné  trente-un  ans,  a  vécu  quatre- 
vingt-douze,  est  mort  en  1773.  L'amour  reconnais- 
sant a  élevé  ce  tombeau. 

Texte  de  Cépitaphe. 

D.  0.  M. 

F.  D.  Emm.  Pinto. 

Hier.  ord.  m.  ni. 

rcxit  ann.  xxxii. 

vixit  ann.  xcn. 

Obiit  M  DOC  Lxxni. 

Amor  grate  posuit. 

Armes  :  d'argent  à  cinq  croissants  de 
gueules. 

François  Ximenez,  soixante-septième  grand 
maître,  à  Ma/îc— 1773-1775. 

Trois  jours  après  la  mort  de  Pinto  (28 
janvier  1773),  les  suffrages  des  chevaliers 
se  portèrent  sur  François  Ximenez  de 
ïexada,  né  dans  la  ville  de  Fuiies,  grand 
prieur  de  Navarre  et  sénéchal  du  défunt 
grand  maître. 

Aucun  monument  ne  fut  élevé  à  la  mé- 
luoire  de  ce  grand  maître,  dont  une  siiuple 
tombe  en  pierre  de  Malte  recouvrit  la  dé- 
pouille mortelle.  On  y  lisait  cette  laconique 
épitaphe  : 

F.  D.  Franciscus  Ximenez  de  Texada, 


D'EPIGRAPIllE.  MAL 

Electus  xxviH  januarii  ann.  m  dcc  lxxiii, 
obiit  XI  novcmbris  ann.  m  dcc  lxxv. 


866 


Traduclion. 
Frère  François  Ximenez  de  Texada,  grand  maître. 
Elu  le  28  janvier  1773,  il  mourut  le  H  novembre 
1775. 

Armes  :  au  premier  quartier,  de  gueules, 
au  lion  d'or  couronné;  au  troisième,  de 
sinople,  à  la  tour  d'or  pavillonnéc  d'argent. 

Emmanuel  de  Rohan,  soixante-huitième  grand 
maître,  à  Malte.  1775-1797. 

François-Marie  des  Neiges  Emmanuel  de 
Rolian-Polduc  (1),  né  en  Espagne,  le  10  avril 
1725,  dans  la  province  de  la  Manche  (oii 
son  père  avait  été  forcé  de  se  réfugier,  afin 
d'échapper  à  l'imputation  du  crime  de  lèse- 
majesté),  était  entré  d'abord  au  service  du 
roi  d'Espagne,  comme  officier  des  gardes 
Wallones.  Devenu  grand  écuyer  de  l'infant 
de  Parme,  il  en  fut  choisi  pour  aller  à 
Vienne  recevoir  l'archiduchesse  d'Autriche, 
qui  devait  épouser  le  prince  héréditaire 
son  fils.  Arrivé  peu  après  à  Paris,  Emma- 
nuel de  Rohan  parvint  à  faire  réhabiliter  la 
mémoire  de  son  père,  condamné  à  mort  par 
contumace  (2),  et  ne  tarda  pas  à  se  faire 
recevoir,  par  un  bref  du  Pape,  chevalier  de 
justice  dans  la  langue  de  France. 

Emmanuel  de  Rolian  encouragea  le  com- 
merce et  l'industrie;  il  embellit  aussi  et 
agrandit  l'imprimerie  publique  ;  versé  dans 
les  sciences  exactes,  surtout  dans  l'astrono- 
mie, il  fit  établir  un  observatoire  (3)  dans 
la  cour  du  palais  magistral  ;  Malte  lui  doit 

(l)OuPoldux. 

(2)  Il  était  accusé  d'avoir  excité  des  troubles  en 
Bretagne  (où  sa  famille  avait  de  tout  temps  exercé 
la  plus  haute  influence),  et  d'avoir  trempé  dans  une 
conspiration  fomentée  en  1720,  sous  la  régence,  par 
la  cour  de  Madrid.  Contraint  de  s'expatrier,  il  cher- 
cha un  asile  en  Catalogne,  où  il  épousa  la  lille  d'un 
grand  d'Espagne.  11  en  ent  trois  enfants  :  le  grand 
maître,  dernier  mâle  de  sa  branche  ;  un  autre  fds, 
mort  très-jeune  dans  l'état  ecclésiastique,  et  une 
fdle,  niorle  sans  postérité  de  son  mariage  avec  un 
gentilhomme  breton. 

Apres  la  mort  de  son  père,  Emmanuel  de  Roiiaii 
éprouva  quelques  ditncullés  à  'se  faire  reconnaître  à 
Paris  des  chefs  de  sa  famille.  Il  réclama  ensuite  à 
la  cour  la  restitution  de  ses  biens  séquestrés.  La 
princesse  de  Marsan,  gouvernante  des  enfants  de 
France,  l'accueillit  avec  une  extrême  bonté,  et  ce 
fut  elle,  dit-on,  qui  l'engagea  à  entrer  dans  l'ordre 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem.  Elle  contribua  à  lui 
faire  obtenir  la  charge  de  général  des  galères,  après 
qu'il  eut  servi  dans  l'Inde  sous  les  ordres  du  bailli 
de  Suffren.  Le  roi  lui  fit  alors  présent  de  cent  mille 
écus,  aOii  de  subvenir  honorablement  aux  dépenses 
qu'entraînait  cette  dignité. 

(3)  Le  grand  maitre  Rohan  avait  pensé  qu'un  ciel 
toujours  pur  et  serein  et  un  horizon  aussi  étendu 
que  celui  de  Malte  ne  pouvaient  manquer  d'être  fa- 
vorables il  de  telles  recherches.  Il  coiilia  la  direction 
de  l'observatoire  au  chevalier  d'Angost,  et,  dans  ses 
moments  de  loisir,  il  aimait  à  y  monter  seul,  ou  avec 
une  personne  dont  la  société  lui  plaisait.  Il  avait 
aussi  une  bibliothè(iue  particulière  qu'il  connaissait 
à  fond. 


8W 

également  le  pnlais 
destiné    à   la 
musée  national  ;  enlin, 
constanmienl  l'dbjft  de 
citude  (2). 

On    traça    rinscri|ition 
mausolée  de  Kulian  : 


MAL  r)ICT10NNAII\i; 

délia  Conservatoria  (1), 
bihliolhèiiue  publique 


MAL 


868 


;raiid 


et  au 
liùpital  l'ut 


sa  |iaternelle  solli- 
suivante    sur   le 


D.  0.  M. 

optalo   priricipi,  licncficocgciiliiim  palii, 
Eiiini.  m.  m.  Fr.  Eni.  de  Roliaii, 
qui,  pcr  xxi  aniios  arduis  leniporii)US  prudcnlor 
adversis  slieiuie  remp.  gestaiis,  iiov,  dotiis  I.  o. 
aliulil  ;    liée   non  ,  diiiii    revolveiilur    re^na, 
aljiiiidantia    pacem  ,    jiisUcia     riduin  ,    pielalc 
aiiiureni  populunim  oliiiiiuil.  OIjiit  die  xiii  jiilii, 
M  Dcc  xcvii,  aîlalis  su;c  lxxii. 
Traduction. 
A  Dieu,  Irès-boi'  et  très-grand, 
Et  àrexcellcnt  prince,  au  pèregéiif^rfiiv  des  pauvres, 
éiiiineiil  grand  maître  François-Emmanuel  de  Ridian, 
qui ,  après  avoir  gouverné  Tordre  pendaiitvingt-un  ans, 
avec  louie  la  prudence,  la  sagesse  et  la  force  qu'exi- 
geaicntdcs  temps  difficiles  et  mallieiireiix,  proriira  un 
nouveau  lustre  à  l'ordre,  lui  assina  la  paix  pendant  son 
long  règne,  en  même  temps  que,  par  sa  justice  et  sa 
piété,  il  mérita  l'amour  et  la  fidélité  de  ses  peuples. 
Il  mourut  le  i^"  jour  de  juillet  1797,  à  l'âge  de  soi- 
xante-douze ans. 

Lo  eénotaiijie  sur  lequel  se  trouvait  cette 
inscription,  dans  une  des  chapelles  de  lY'- 
j^lise  de  Saint-Jean,  fut  décoré  d'un  pélican 
nourrissant  ses  enfants  de  son  sang,  eiu- 
blèiiie  de  la  lijjéraiilé  du  prince,  qui  se  dé- 
pouillait [)Our  ses  ehnvaliers  (3). 

Armes  :  de  gueules  à  neuf  mades  d'or  : 
trois,  trois  et  trois. 

(1)  L'arcliileclnre  en  est  trcs-hellc  ;  il  communi- 
que au  palais  magistral  du  côté  d(!  la  place  du  Tré- 
sor. 

(2)  t  Des  chevaliers  anciens  en  surveillaicni  non- 
sculcuieul  les  diverses  parties  de  ra<luiinistralion, 
niais  tous,  dit  .M.  Davalos,  y  venaient  successivement 
eu  [lorsontic,  M'rvir  les  malades  dans  de  la  vaisselle 
plate,  et  répandre  sur  eux  les  secours  et  les  consola- 
tions que  le  pauvre  et  l'infirme  ont  le  ilroil  de  ré- 
clamer de  l'iionune  sensible  et  bienfaisant.  On  rece- 
vait, dans  cet  hôpital,  toute  sorte  de  personnes,  sans 
accepliim  de  pays  ou  de  religion,  sans  (pi'{dles  eus- 
sent Ik'mjIu  <le  reeominanilatioii.  (le  m.iguili(|ue  éla- 
Idissenicnt  ne  se  ressentit  point  de  la  détresse  de 
l'ordic.  Toutes  ses  ressources  lui  riir(uil  conservées 
juM|u'en  1798.  Les  Français  y  éialdirenlun  liôpitid 
militaire. 

("))  Emmanuel  de  Rcdiaii  fui  secrèlemenl  inhumé', 
en  juin  1814,  dans  le  tondiean  (ju'il  s'était  l'ail  pr('- 
parci'  au  pied  de  son  mausolée;  desoile((lit  M.  l'alilié 
boycr,  son  premier  cljapelain  et  son  seul  anmonii  r, 
de  qui  nous  tenons  celle  partieularilé),  ipie  l'inhu- 
mation dr'linitive  a  été  poslérieurc  à  la  mort  di: 
près  de  dix  sept  ans.  On  peut  citer  M.  l'ahhé  lioyer 
parmi  les  pi-rsonni-s  qui  ont  des  droits  à  la  reeon- 
naissaïu'e  de  l'ordre,  rt  tmus  ajouterons  à  son  nom, 
rehii  du  eommaudenr,  ahliè  de  Berlis,  qui  a  cherché; 
:i  ((uiscrvi'i-  lis  idijets  priM-icux  qui  se  ratlachaicnt 
à  rillii-n,>li(Mi  d.  l'cndri'  de  S.iiid  Jean  di' Jérusa- 
lem. 


Ferdinand  de  Ilomnesch ,  suixantc-neuvième 
grand  maître,  à' Malte.  —  1797-17«J9. 


Ferdinand  (  Josepli  -  .Vnloine  -  Herman- 
Louis-)  deiHomiiescli  était  né  au  rhâleau 
de  Rollieim,  prés  Dusseldoif,  le  9  novembre 
17iV,  d'une  des  plus  anciennes  familles  du 
Bas -Rhin  (Ij.  Ayant  commencé  par  6tre 
|iage  du  grand  maître  Pinto,  à  l'âge  de  seize 
ans,  il  parvint  rapidement  à  la  dignité  de 
grand-croix,  et  l'ut  nommé  ensuite  ministre 
do  l'ordre  à  la  cour  de  A'iennc,  où  il  sé- 
journa environ  vingt-cinq  ans  sous  le  même 
titre.  A  son  reloiir  il  se  trouva,  en  sa  qua- 
lité de  grand  bailli  de  IJrandebourg,  chef  do 
la  langue  de  liavière,  créée  en  1780. 

Fcidiiiand  de  Homiiesch,  obligé  de  quitter 
Malte  après  sa  fâcheuse  caïutulation,  vint 
en  France  dans  la  vue  d'obtenir  des  secours 
dii  gouvernement  consulaire ,  et  choisit 
Montpellier  pour  sa  résidence,  afin  d'y  ré- 
tablir sa  santé  altérée  par  les  chagrins.  Il  y 
arriva  vers  la  lin  de  180i ,  et  y  vécut  dans 
une  retraite  absolue,  ne  recevant  que  son 
médecin  et  deux  chevaliers  de  sa  maison, 
les  seuls  ([ui  no  l'eussent  point  abandonné. 
Dans  l'épanchement  de  l'intimité,  soit  dans 
ses  entretiens,  soit  dans  sa  correspondance 
privée,  Hompesch  j>ersista  constamment  à 
re[)0usser  les  imputations  dont  on  l'acca- 
blait, et  ne  cessa  de  répéter  (pie  sa  cons- 
cience ne  lui  reprochait  aucun  tort  volon- 
taire. Atteint  d'un  asthme  nerveux,  il  mou- 
rut subitement  au  bout  de  six  mois,  le  12 
mai  1805,  au  moment  où  Najioléon  s'occu- 
ltait d'améliorer  sa  situation  pécuniaire. 

Acte  de  décès  du  grand  maître. 

Duaa"  jour  de  floréal  (12  mai  1805).  Acte  de 
décès  de  Son  Altesse  Eminentissime  Ferdi- 
nand-Joseph-Herraan-Antoine  de  Hompesch, 
ancien  grand  maitre  de  Malte  ,  décédé  lo 
jourd'hni  .'i  trois  heures  après  midi  dans  la 
maison  do  Jardin  Guidais ,  sise  sous  le 
PeyroH,  au  faubourg  Saint-Doiuiniipie,  Agé 
d'environ  soixante-un  ans,  élant  né  le  9  no- 


vembre 17VV,  originaire  de  I{i)lheim,  dans  le 
ci-devant  duché  do  Jnliers,  demeuraut  à 
Montpellier  tiepuis  six  mois. 

Sur  la  déclaration  h  imù  faite  par  M.  Jean- 
Ba|)tiste  Becker,  ex-clievalier  de  Malte,  Agé 
de  trente-trois  ans,  et  jiar.M.  Léonaid-Claude 
Normand,  ex-commandeur  de  l'ordre.  Agé  de 
cinquante- quatre  ans,  habitant  de  cotte 
ville  depuis  six  mois,  les(piels  ont  dit  être 
les  gentilshommes  do  Son  Altesse,  et  ont 
signé  après  lecture  dûment  l'aile  du  présont 

(I)  Le  père  de  llompeseh  était  grand  veneur  lié- 


i  et  de  Jnliers,  et  avait 


rèditaire  des  duchés  de  lîer^ 
épousé  la  conUesse  Isahelle  de  Uylandl,  dont  il  cul 
trois  fils.  L'ainé  (Franeois-Cliailes)  hérita  des  char- 
ges lie  son  père,  et  mérita,  c(unme  premier  miinstrc 
de  l'éleeleur  l'ai. il  in,  et  plus  lard,  du  roi  de  Bavière, 
l'estime  et  l'alfeelion  de  ses  eoncilnyeiis.  Le  second 
(Charles-Arnaud),  ehaïKiiue  cl  prévôt  de  l'église  de 
[lar  une  nu)il    |)rematurèe,  ,ui  nio- 


Liége,  fut  enlevé 
meni  on  il  allait  è 


re  i'/«  prinee  (■vé  |ue  de 


l'ite 


'  ville. 
I'!nlin.  le  troisième  (Ferdinand)  fui  desiiiie  à  l'iuilir 
de  Malle.  Il  èlail  d'inir  haiilr  laillr.  hliind,  iii.us  saii!> 
|ihv  ,iojiomie. 


8(i9 


MAL 


D'EPIGRAPIIIE. 


MAR 


870 


acte  ;  coiistalé  par  Jean-Baptiste  Dupj,  ad- 
joint à  la  mairie  de  Montpellier. 
Extrait  des  registres  de  la  succursale  de 
Sainte-Etilalie. 
«  Le  13  mai  1803,  a  été  déposé  sans  céré- 
monie, avec  simplicité,  le  cor))s  de  Son  Al- 
tesse Eminentissime  F.-G.-H.-A.  de  Hom- 
pcsch,  grand  maître  de  l'ordre  dit  do  Malte, 
décédé  cejourd'hui,  âgé  d'environ  soixante- 
un  ans.  Le  corps  a  été  déposé  dans  un  ca- 
veau à  lui  seul  destiné  ;  le  cercueil  en  bois 
blanc,  scellé  aus  armes  de  Son  Altesse  Emi- 
nentissime, a  été  lié  par  un  cordon  blanc 
en  fil,  formant  sept  tours  1/2,  avec  cinq 
sceaux  en  cire  d'Espagne  ;  et  le  caveau  a  été 
clôturé  d'une  pierre  carrée,  et  arrêtée  par 
une  bande  de  1er,  placée  à  fleur  de  terre, 
en  présence  de  MM.  Joseph  Milion,  aumô- 
nier de  Son  Altesse  Eminentissime,  Jean- 
Baptiste  Sabaticr  ,  ancien  garde  du  corps  ; 
Vincent  Soulier,  marguillier  do  l'œuvre. 
Stg?*/.  Cambon,  prêtre;  les  susdits,  le  bailli 
de  Sulïren  Saint-Tropez  ,  le  chevalier  Le 
Normand,  le  chevalier  Becker  Vincent  Gra- 
vagna.  » 

Hompesch  s'était  fait  recevoir,  le  25  dé- 
cembre 1804,  membre  de  la  confrérie  des 
pénitents  bleus  dcMontjiellior,  et  c'est  dans 
la  chapelle  (jui  leur  appartenait  qu'il  fut 
inhumé,  sous  le  maitre-aulel.  11  était  entiè- 
rement habillé  do  drap  noir,  avec  un  cha- 
peau français,  des  souliers  de  peau  bronzée 
avec  des  hou|)pes  de  maroquin  rouge;  il 
portait  l'échai'pe  de  l'ordre,  sur  laquelle  les 
mystères  de  la  Passion  étaient  brodés  en  or, 
et  un  grand  ruban  en  sautoir,  d'où  pendait 
l'aumonière.  Les  [lénitents  lui  tirent  rendre 
quelques  honneurs  funèbres. 

Ses  ressources  étaient  tellement  épuisées 
au  moment  de  sa  mort,  que  ses  médecins 
et  chirurgiens  ne  purent  recevoir  aucuns 
honoraires  pour  leurs  soins.  Il  ne  resta  rien 
non  plus  pour  fournir  aux  dépenses  de  son 
enterrement. 

Le  lendemain  de  sa  mort ,  son  corjis, 
accom|)agné  des  deux  chevaliers  de  sa  mai- 
son, et  d'un  commandeur  qui  se  trouvait 
par  hasard  ti  Monl[iellier,  fut  déposé,  sans 
nulle  cérémonie,  dans  un  caveau  de  la  nef 
de  l'église  de  la  Merci,  paroisse  de  Sainte- 
Eulalie.  Aucun  monument,  aucune  inscrip- 
tion, pas  môme  le  nom  de  celui  qu'on  aj>- 
pela  prince  de  Malte,  n'a  été  placé  au-dessus 
de  cette  dépouille  mortelle,  comme  si  l'ou- 
bli seul  devait  désormais  lui  servir  de  sau- 
vegarde. 

C'eût  été  une  sanglante  ironie  de  graver 
sur  sa  tombe  la  hautaine  devise  de  sa  fa- 
mille :  Frangor  non  flector  ! 

Les  armes  de  Hom|)esch  sont  :  de  gueules 
à  la  ci'oix  d'argent  dentelée  en  sautoir. 

MALÏllAVERS  LECHIOT  (  Durf.  )  ,  en 
Angleterre. 

loOO.  —Marguerite  Clément. 
Hic  jacel  Margarclha  Cleineni ,  geiierosaj,  spe- 
cialis  benei'acU'ix  reedificationi  hujiis  ecclesiae 
qiiie  oliiil  -2i  die  jimii,  a.  D.  si  vf,  {four  m  d). 

[Sépulcral  Monuments,  11 J 8.) 


MARCASCA  (Entre  la)  et  la  Narenta,  sur  le 
bord  de  la  mer  Adriatique  eu  Dalmatie. 

f  Lilorea  praissLis  scrupos»  iiiargine  nipis 

linigiuis  gelido  delliill  amiie  lalex. 
Cnius  perspicuo  per  hvia  saxa  mcatii 

Pnediilcis  salsaiii  periHi(  unda  Thetyn. 
Iiidigonis  gralus  preleriaieiitibus. 

Incola  delicias,  adveiia  laudat  ai/uas. 
Salve  iiymfa  meos  digiiala  iiivisere  fines, 

El  celebrem  cunclis  conciliare  locum. 
Nostrani  salulifcro  dum  laclas  predi'n  fonlc 

-\-  Liciniamis  ego  carminé  te  dominus. 

+    4-    + 

Diversiun  sortita  capis  fiiieniqiie  capnlquc 
Nyaifa  ;  caput  caulcs,  obmit  alga  pedes. 

Quis  queal  arcamim  sapieHs  recludete  fonlis? 
Nasceris  e  scopulis,  flecleris  um\c  /ibet. 

Hoc  Pelagia  sucs  fontes  cpii/ramato  donat, 
-|-  Magne  tui  pigniis  L\ciniane  lliori 

[Cardinal  Mii,  p.  349). 

MARCOUSSY  ,  département  de  Seine-et- 
Oiso,  en  France. 

Il  n'y  a  qu'une  seule  et  môme  église  qui 
sert  de  prieuré  et  de  paroisse. 

Le  château  de  la  terre  de  Marcoussy  mé- 
rite une  attention  |)articulière  par  ses  singu- 
larités ;  il  parait   avoir  commencé   par  un 
vieux  corps  de  logis  qui  était  dans  la  vallée, 
et  qu'on  appelaitla  Maison-Fort,  quoique  les 
anciens  titres  lui  donnent  le  nom  de  la  Motte. 
11  n'en  reste  plus  qu'une  petite  tour  carrée 
couverte   en  pavillon.   On  l'apiiela  dans  la 
suite   la  tour  du  Bûcher.  Le  sieur  de  Mon- 
taigu  la  fit  enclaver  dans  un  des  quatre  corps 
de  logis  de  son  nouveau  chAteau.  Outre  le 
défaut  de  la  situation  de  ce  château,  qui  est 
au  bas  d'une  roche,  perpendiculaire  jpresque 
comme    une    muraille  ,    tous  les   escaliers 
étaient  en  saillie  dans  la  cour;  l'entrée  est 
couverte' par  un   ouvrage  avancé  ou  avant- 
château,  dan»  lequel  on  ne  pcnit  entrer  que 
par  deux  ponts-levis  qui  sont  aux  extrémités 
des  flancs.  Dans  une  petite  tourelle  qui  est 
à  côté  de  la  grosse  tour  uiéridionale,  on  voit 
un  moulin  à  bras  qui  servait  dans  le  besoin. 
Après  avoir  traversé  une  cour  carrée,  on 
entre -dans  le   château   par  un  second  pont- 
levis.   Sa  structure  forme  un   édifice  carré 
oblong,  dont   les   quatre  angles  sont   flan- 
iiués  de  quatre  grosses  tours  rondes. 

Le  couvent  des  Célestins  est  le  monu- 
ment le  plus  remarquable  de  la  piété  de 
Jean  de  Montaigu  et  de  sa  femme.  Il  fut  bâti 
en  trois  ou  quatre  ans,  et  la  première  pierre 
fut  bénite  et  posée  le  17  février  1404  ,  par 
Pierre  de  Fresnel,  évoque  de  Meaux,  et  dé- 
dié en  1408  par  Jean  de  Montaigu,  arche- 
vêque de  Sons,  frère  du  fondateur,  en  pré- 
sence de  Jean,  duc  de  Berry,  et  de  tout  le 
chapitre  de  Merry  de  Linas,qui  continua 
d'y  venir  depuis  en  procession  chaque  an- 
née, à  pareil  jour,  où  les  religieux  furent 
introduits.  Louis  de  Graville  et  Marie  de 
Balzac  ,   son  épouse ,  augmentèrent     cette 


871 


MAR 


DICTIONNAIRE 


MAR 


872 


première  foiidalioii  de  leurs  libéralilés  eu 
150u  et  151G. 

L'église  est  de  structure  gothique,  bâtie 
on  grande  partie  de  grès.  Comme  elle  est 
sous  le  titre  de  la  Siuiile-Trinité,  ce  mystère 
y  est  représenté  par  une  ligure  laite  d'une 
seule  pierre.  C'est  une  espèce  de  corjjs  hu- 
main com|)Osé  de  trois  corps  à  trois  faces, 
et  plusieurs  mains,  dont  tuie  tient  le  globe 
du  monde,  l'autre  une  croix,  et  la  troisième 
une  colombe,  es(ièce  d'emblème  pour  figu- 
rer au  peuple  l'unité  d'un  Dieu  en  trois  jier- 
sonncs.  Au  côté  gauche  de  ce  portail  est  la 
ligure  du  roi  Charles  VI,  et  celle  de  Jean  de 
Montaigu  en  robe  longue;  au  côté  droit  est 
représenté  également  en  relief  Jacipicline 
do  la  Grange,  l'eniuje  tlii  linidaleur,  avec  une 
fille,  ou  [ilutôt  la  reine  Isabeau  deBa\ière, 
femme  de  Charles  VI,  avec  .lacqueline  do  la 
Grange.  La  devise  ilu  funiialeur ,  qui  est 
ILPADET,  est  peinte  partout,  et  souvent  jiar- 
tagée  ainsi  ii,  padet,  coninie  si  c'étaient  deux 
mots.  Dubreuil  rapporte  qu'un  Turc  qui  était 
à  la  suite  do  Fiançois  I",  lors(iu'il  vint  ù 
Marcoussy  ,  décida  (jue  c'était  du  syriaque  , 
et  que  cela  signifiait  Dieu  est  mon  espé- 
rance (1).  Au  côté  droit  de  la  porte  du 
chœur  étaient  de  petits  tableaux  du  x\' 
siècle ,  qui  re{)réseutent  la  vie  de  saint 
Pierre  Célestin,  et  qui  paraissent  fort  bons. 
On  les  a  ôtés  pour  placer  un  grillage,  etc. 

Au  milieu  du  chœur,  devaiU  le  sanctuaire, 
est  représenté  Jean  de  Montaigu,  couché  les 
pieds  étendus  vers  l'autel.  C'est  une  statue 
do  pierre  couverte  de  grilles.  Il  fut  inhumé 
en  1112.  On  lit  ces  expressions  dans  l'ins- 
cription :  Lequel  en  haine  des  bons  et  loyaux 
services  par  lui  faits  au  roi  et  au  royaume  , 
fut  par  les  rebelles  ennemis  (ht  roi,  injuste- 
ment mis  â  mort  â  Paris.  Derrière  le  cou- 
ronnement qui  est  sur  sa  tête  sont  ces  deux 
vers  : 

Non  vetuit  servata  fides  régi  patria;qiie, 
Nc]tandem  injuste  tradcrct  ipso  ncci. 

Et  au-dessus  est  ce  quatrain  : 
Pour  ce  qu'en  paix  leiiois  le  sang  de  France, 
El  soulagcois  le  peuple  de  grévance, 
Je  souffris  mon  coiure  droit  et  justice 
Et  sans  raison  :  Dieu  si  m'en  soit  propice. 
On  a  aussi  inhumé  dans  cette  église  Gérard 
de  Montaigu,  évècpie  de  Paris,  frère  du  fon- 
dateur, Marie  de  Balzac,  Thomas  do  Balzac, 
Anne  Gaillard  sa  femme,  et  Charles  de  Balzac 
leur  fils,  évè(jue  (le  Noyon;  Henri  Pot  premier 
écuyer   tianchanl  d'Ileiui    III,  elc;    Lonis 
Lemaître,  seigneur  de  Bi'llejame  ;  plusieurs 
jiersonnes  de  la  familh.'  des  \\o\c  du  dernier 
siècle  ;  un  officier  nonniié  Raymond  ;  enfin 
un  prieur  do  ce  lieu  nouuiu''  Pierre  Julien  , 
mort  en  l-i'iO,  où,  parce  qu'il  y  est  dit  que 
la  mort  l'a  frappé  de  son  étrille,  il  est  au  bas 
de  son  épita|)hu,  représculô  couché  sur  le 


dos  en  chasuble  et  aube  parée  do  plages  avec 
la  mort  debout  (jui  tient  une  étrille,  et  lui 
étrill(>  la  tète. 

(Hi  iTALT  et  Magny,  Dict.  de  Paris  et  de 
ses  environs.) 

On  ne  lira  pas  sans  intérêt  le  morceau 
suivant  relatif  à  la  mort  et  à  la  sépulture  de 
Jean  de  Montagu  (1).  Il  est  extrait  d'une  liio- 
(jraphie  du  grand  maître  de  France,  publiée 
jiar  M.  L.  .Merlet,  dans  la  Bibliothèque  de 
racole  des  chartes,  2'  série,  t.  III,  p.  2i8  : 

Le  même  jour,  Jean  de  Montagu  fut 

conduit  aux  halles  de  Paris  en  une  charrette, 
vêtu  de  sa  livrée,  d'une  houppelande  de 
blanc  et  de  rouge,  chaperon  de  môme,  une 
chausse  rouge  et  l'autre  blanche,  des  épe- 
rons dorés,  les  mains  liées;  deux  ti-ouqiettes 
devant  lui,  afin  d'assembler  tout  le  peuiile.  Il 
jiassa  au  milieu  d'un  grand  nombre  de  nour- 
geois  qu'on  avait  mis  sous  les  ariues,  tenant 
une  croix  de  bois  qu'il  baisait  souvent  ;  et  la 
dévotion  ((u'il  montra  toucha  tellement  tous 
les  c(eurs,  que  ceux  mêmes  qui  le  haïssaient 
auparavant  ne  purent  refuserdes  larmes  aune 
si  étrange  disgrAce.  «  11  éloit  moult  plaint  de 
tout  le  peuple,»  dit  Juvénal  des  Ursins  , 
p.  201,  «  et  doutoil  fort  ledict  des  Essarls 
qu'il  ne  fût  rescous,  et  pour  ce,  il  disoit  en 
allant  cju'il  étoit  traître  et  coupable  de  la 
maladie  du  roy,  et  qu'il  déroboit  l'argent 
des  tailles  et  aides.  » 

L'exécuteur  Pierre  du  Préau  lui  trancha 
la  tête  du  premier  couij  de  hache  et  la  mit 
aussitôt  au  bout  d'une  lance;  de  \li  ,  il  alla 
pendre  le  tronc  par  les  aisselles  au  gibet  de 
Montfaucon  :  mais  il  ne  fit  aucune  mention 
des  causes  de  la  condamnation,  comme  c'est 
la  coutume.  Ceux  que  les  princes  avaient 
envoyés  pour  être  témoins  de  la  mort  du 
grand  maître  en  furent  assez  touchés  pour 
oublier  le  devoir  des  courtisans.  Ils  en  revin- 
rinrent  tristes  et  pleurant;  et  plusieurs  leur 
ayant  demandé  ce  qu'il  avait  dit  avant  de 
mourir,  ils  répondirent  iju'il  avait  [irotesté 
devant  toute  l'assemblée  avoir  confessé  tout 
ce  qu'on  avait  voulu  dans  la  violence  ties 
tourments,  qu'il  avait  même  fait  voir  qu'il 
ou  avait  les  mains  dislociuéos  ,  et  qu'il  était 
ronqiu  par  le  bas  du  ventre,  mais  qu'il  avait 
persévéré  à  dire  que  le  duc  d'Orléans  et  lui 
n'élaient  aucunement  coupables  de  ce  qu'on 
leur  avait  imputé. 

Ainsi  périt  Jean  de  Montagu.  Et  à  ce  pro- 
j)Os,  Juvénal  des  Ursins  fait  une  remanpie 
assez  singulière.  Il  dit  que  le  grand  maître 
fut  condamné  et  décapite  aux  halles,  «  com- 
bien ipi'il  filt  clerc  marié,  cum  unica  rirgine, 
et  avoir  été  pris  en  habit ,  non  difforme  h 
clerc.  »  Ce  qui  semblerait  signifier  que  son 
procès  aurait  dû  être  renvoyé  aux  juges  ec- 
clésiasti(pies,  dont  le  privilège  s'étendait 
]ieut-ê(re  alors  jusqu';\jugerci'Ui  cpii  avaient 
reçu  la  tonsure,  (juoiqu'ils  se  fussent  engagés 
dans  le  mariage,  surtout  s'ils  n'étaient  point 


(IJ  Voyez,  plus  bas  (colonne  877),  d;uis  la  notice         (1)  Son  père,  Gérard  de  Monta^ju,  fut  inluinié  à 
r  ican'di' Monta^'ii,  par  M.   Moricl,    une  miIti-.  iji-       Paris  dans  l'église  do  Sainlo-C.roix  do  la  Brelonne- 


sur  Jean  ili'  .Monta^-ti,  r 

lerprolalioji  do  l:i  di-visc  du  (jiaiid  iiiailro  d'Iu'ilol  de 

Cl.arles  VI. 


rio.  Nous  duniMHis  sou  o|iitli:iplio,  parmi    colles  des 
églises  do  Paris. 


873 


MAU 


DEPKJUAPillE. 


MAI! 


87  i 


mariés  en  secondes  noces.  —  Il  esl  cei'tdin 
qu'en  ce  (emps-l;i  on  chercliait  n  se  nieltre  à 
couvert  des  precédures  ciiminelles  par  les 
|irivilégesdela  cléricature.  JacquesCœuiMpii 
fut  condamné  sous  le  règnesuivant,  (iiétendit 
décliner  lejugeuient  des  commissaires  qu'on 
lui  avait  donnés,  parce  qu'il  avait  été  ton- 
suré et  qu'il  portait  l'habit  clérical.  Ce])en- 
pant  il  était,  comme  Jean  de  Montagu,  sur- 
intendant des  finances,  et  il  avait  eu  plusieurs 
enfants  de  son  mariage  avec  Catherine  Léo- 
depart.  11  y  eut  même  une  emjuète  ordon- 
née pour  savoir  s'il  iiortait  la  tonsure  et 
l'habit  clérical    (1). 

Après  la  mort  de  Jean  de  Montagu,  Gérard, 
évêque  de  Paris  ,  son  frère  ,  demanda  son 
corps  pour  le  faire  enterrer;  ce  qui  lui  l'ut 
refusé  par  les  princes  :  et,  de  jjeur  qu'on 
n'enlevât  ou  qu'on  ne  changeât  son  cadavre  , 
les  religieux  de  Marcoussy  donnèrent  tous 
les  mois  au  bourreau  une  somme  de  deniers 
pour  qu'il  le  conservât,  jusqu'en  l'année  1412 
où  il  fut  réhabilité. 

Trois  joursaprès  la  mort  du  grand  maître  , 
le  20  octobre  1409,  les  princes  obtinrent  du 
roi  aliéné  la  signature  d'une  ordonnance 
contre  les  financiers,  destinée  à  justifier  leur 
conduite;  —  ordonnance  au  reste  rédigée 
avec  une  profonde  habileté  ,  et  bien  propre 
à  détruire  dans  l'esprit  du  peuple  l'intérêt 
qu'avaient  pu  y  faire  naître  les  dernières 
paroles  de  Jean  de  Montagu.  —  Mais,  comme 
pour  justifier  le  grand  maître,  le  plus  hon- 
nête homme  de  la  cour,  le  duc  de  Bourbon, 
indigné  de  cet  assassinat,  quitta  à  l'instant 
Paris,  et  se  retira  dans  ses  terres  avec  le 
comte  de  Glermont,  son  fils. 

Voici  une  copie  do  l'acte  expédié  par 
Pierre  des  Essarts  pour  notifier  la  mort  de 
Jean  de  Montagu  : 

«  A  tous  ceux  qui  ces  présentes  lettres 
verront,  Pierre  des  Essars,  chevalier,  con- 
seiller et  maistre  de  l'hostel  du  roy  nostre 
sire  et  garde  de  la  prévosté  de  Paris,  salut  : 
Sçavoir  faisons  que  l'an  de  grâce  1409,  le 
lundi,  septiesme  jour  d'octobre,  fut  pris  et 
emprisonné  es  prisons  dudict  seigneur  au 
Petit-Châtelet  de  Paris,  messire  Jehan,  sire 
de  Montagu,  de  son  vivant  chevalier,  vidame 
de  Lanois,  grand  maistre  d'hostel  dudict  sei- 
gneur, et  illec  à  cause  de  plusieurs  crimes  de 
lèse-majesté,  de'licls  et  autres  maléfices  par  lui 
commis  et  perpétrés  :  lui  étant  es  quelles  pri- 
sons, il  fut  atteinct  et  convaincu  d'aucuns  d'i- 
ceux  crimes  de  lèse-majesté  comme  autres,  et 
pour  ce  fut  condamné  par  sentence  et  juge- 
ments définitifs  contre  lui  donnés  et  prononcés 
de  nous  par  délibération  du  conseil,  le  jeudi 
dix-septiesme  jour  dudict  mois  d'octobre,  à 
estre  décapité  es  halles  de  Paris,  son  corps 
estre  mis  et  pendu  au  gibet,  et  tous  ses 
biens  ,  terres ,  seigneuries  et  possessions 
quelconques  estant  au  royaume  adjugés  et 
déclarés  forfaits,  acquis  et  confisqués  au  roy 
nostre  sire. Et  mesme  jour  de  jeudy  fust  ice- 
iui  jugement  mis  à  exécution.  En  témoing 

(1)1  P.  Griffet,  Obscrmlions  sur  Cllhioire  de 
France  du  P.  Ddiikl,  lo;iie  VI. 

DlCTlONN.    fl'EllGRAPBIE.   I. 


(le  oc,  nous  avons  fait  mettre  ù  ces  lettres  le 
scel  (le  la  pi'évosté  de  Paris.  Ge  l'iit  l'ait  le 
jour  et  an  dessus  dict. 

((  [Ainsi  signé  :  |  Choaut,  procureur.  » 

Et,  en  elïet,  nous  trouvons  d'autres  lettres, 
en  date  du  20  octobre  de  la  môme  année  , 
faisant  don  à  monseit;neur  de  Guyenne  de 
toutes  les  terres  et  seigneuries  que  tenait 
feu  messii-e  Jehan  de  Montagu. 

En  vertu  encore  de  cette  confiscation ,  la 
bibliotiièque  que  le  giand  maître  avait  établie 
dans  son  château  de  Marcoussy  fut  transpor- 
tée au  Louvre,  le  7  janvier  1410,  par  le  se- 
crétaire du  duc  de  Guyenne.  On  lit  à  la 
suite  du  catalogue  du  roi  Charles  VI,  f"  37  : 
«Cesonlleslivresquenobleet|)uissantprince 
monseigneur  le  duc  de  Guyenne  ainsné  fils 
du  roy  Charles,  le  sixiesme  de  ce  nom,  roy 
de  France  a  envoies  en  la  librairie  du  roy 
nostre  dit  seigneur  au  Louvre  par  maistre  Jean 
d'Arsonval,  confesseur  et  maistre  d'escolle 
de  mondit  seigneur  de  Guienne.  Et  lesquels 
ont  été  receus  et  mis  en  ladite  librairie  par 
moy,  Giles  Malet,  maistre  d'ostel  du  roy 
nostre  dit  seigneur,  et  garde  de  ladicte  li- 
brairie, le  7  de  janvier  1409  (1410  n.  s.).  » 

Pour  calmer  le  ressentiment  de  la  reine  et 
se  faire  pardonner  la  mort  du  favori,  Jean 
sans  Peur  partit  aussitôt  pour  Melun,  afin 
de  rendre  en  personne  raison  de  sa  conduite. 
Mais  son  secret  dessein  était  de  proposer  le 
mariage  de  Louis  de  Bavière,  frère  de  la 
reine,  avec  la  fille  de  Charles  de  Navarre,  son 
confident,  h  laquelle  serait  donné  en  dot  le 
château  de  Marcoussy.  La  reine  ne  voulut 
pas  consentir  à  ce  mariage,  et  le  duc  de 
Bourgogne,  désirant  à  tout  prix  se  la  rendre 
favorable,  lit  donner  néanmoins  à  Louis  la 
terre  de  Marcoussy.  et  à  Isaheau  celle  do 
Tournenfuye,  au  commencement  de  l'an- 
née 1410. 

Au  reste,  chacun  profita  un  peu  des  dé- 
pouilles du  grand  maître.  Ceux  qui  ne  pu- 
rent avoir  une  portion  de  ses  terres  se  con- 
tentèrent de  quelque  meuble  ou  de  quelque 
bijou.  —  Ainsi,  Jean  de  Berry,  quoiqu'il  fût 
loin  d'être  des  ennemis  de  Jean  de  Montagu, 
et  qu'il  fût  bien  convaincu  de  son  innocence, 
ne  laissa  pas  de  profiter  de  ses  dépouilles, 
au  moins  indirectement,  car  il  reçut  des 
mains  de  Kobert  d'Etampes  divers  joyaux 
précieux  qu'il  recommande  ci  ses  héritiers  de 
restituer  aux  sœurs  de  messire  Chailes  de 
Montagu,  par  son  testament  du  17  juin  1416. 
Par  ces  confiscations,  la  veuve  et  les  en- 
fants de  Jean  de  Montagu  se  trouvèrent 
presque  sans  ressources  et  dans  l'impossi- 
bilité de  jioursuivre  sa  réhabilitation.  Heu- 
reusement pour  eux,  les  Célestins  de  Mar- 
coussy se  souvinrent  des  bienfaits  de  leur 
fondateur,  et  consacrèrent  à  soutenir  l'hon- 
neur de  sa  famille  les  trésors  qu'il  leur  avait 
autrefois  donnés.  Ainsi,  ils  vendirent  deux 
statues,  l'une  (Je  saint  Jean-Baptiste,  l'autre 
cle  saint  Antol'ne,  [lesant  ensemble  dix-sept 
marcs  et  quinze  esterlins  (1)  d'or,  avec  les 


(1)  Le  niait  était  de  liiiit  once; 
cslorliiis.  Au  taux  acliicl  de   l'or  i 


l'once  (le  vingl 
rargciil,  kn 


1   ce 


sa 


875  MAR  [IICTIONNAIRE 

sous-piods  d'argent  doré  valant  dix-sept 
luarcsciiiqoiiccs,!!!  uneslalue  de  sainte  Anne 
pesniU  Irci/e  marcs  d'nrgiMit. 

Au  reste,  dès  le  cniniiienciMiitiit  du  mois 
(le  décembre  IVOO,  Cli.irles  Vi  elaiit  revenu 
de  sa  frénésie,  el  avant  appris  la  uiort  du 
grand  niiulre,  s'en  'pl'''n"'l  amèi-enienl  au 
due  de  Uom'gogne.  Mais  celui-ci  lui  mil  de- 
vant les  veux  la  vaisselle  de  Jean  île  Mon- 
tay;u,  dans  l,ii|uelle  il  était  facile  de  recon- 
naître plusieurs  pièces  (pii  avaient  appartenu 
à  la  couronne,  et  (pie  l'on  avait  dO  fondre 
poiir  suliveniraux  dépenses  de  la  i^uene,  et 
accusa  le  giand  niaitre  d'avoir  dérobé  ces 
joyaux. — Reproche  souvent  répété  par  les 
ïiistoriens,  même  |)ar  ceux  ipii  si'Uiblent  le 
moins  hostiles  à  la  mémoire  de  Jean.  Mais 
comment  croire  sérieusement  qu'il  eût  ja- 
mais pu  songer  h  l'aire  considérer  coiiune  sa 
propriété  des  vases  «Tun  grand  [irix,  connus 
et  inventoriés  (le|)uis  un  temps  iannérnorial 
parmi  les  joyaux  de  la  couronne".'  lit  ne  ile- 
vrait-on  pas,  au  coniraire,  le  louer  d'avoir 
prèle  lui-même  au  roi  sur  ces  gages  jirécieux 
l'argent  nécessaire  à  la  guerre,  plutôt  que 
de  souirrirtpie  ces  objets  d'art  (lassassent en 
des  mains  étrangères? 

Que  Charles  VI  ait,  oui  ou  non,  ajouté  foi 
à  une  partnlle  accusation,  toujours  est-il 
qu'il  fut  forcé  de  laisser  impuin  le  meurtre 
de  son  favori.  Tant  que  dura  la  guerre  des 
Armagnacs  etdesBoui'guignons,  et  que  Paris 
fut  occupé  par  les  partisans  de  Jean  sans 
Peur,  Charles  VI  attendit  patiemment.  Eu 
vain  Charles  d'Orléans,  sur  la  sollicitation 
de  la  famille  de  Montagu,  écrivit  au  roi  le 
li  juillet  Hll,  pi-ndant  ([u'il  faisait  le  siège 
de  Paris,  une  lettre  juslilicative  du  grand 
maître.  Il  était  im|)ossiblede  rien  tenter  pour 
laréhaiiililatiomle  Jean  de  Montagu,  lantque 
les  caboihiens  disposaient  de  tout  dans  Paiis. 

La  guerre  civile  durait  depuis  deux  ans 
dans  toute  son  horreur;  et  cependant  les 
Anglais,  piolilant  de  ces  dissensions,  mena- 
çaient la  France  d'une  descente  piochaine. 
Le  duc  de  Bourgogne,  voulant  terminer  la 
guerre  civile  avant  de  marcher  coalie  les 
étrangers ,  vint  mettre  le  siège  devant 
Bouiges,  où  était  renfermé  le  duc  de  Berry 
av(!C  les  principaux  chefs  armagnacs.  Fran- 
çais contre  Fraujais,  jirescpie  tou.s  parents 
el  amis,  il  était  bien  ddticileiiuon  n'eu  vint 
pas  à  un  accommodement. 

Le  dauphin  Louis  se  trouvait  dans  l'armée 
de  Jean  sans  Peur,  qu'il  était  censé  com- 
mander :  quoi(]ue  gendre  du  duc  de  Bour- 
gogne, il  penchait  en  seci'et  pour  le  duc 
d'Orléans,  qui  avait,  comme  lui,  le  goiil  des 
fêtes  el  des  plaisiis.  Aussi  se  laissa-t-il  ta- 
lilemenl  bmcher  par  les  raisons  de  (|uelcpies 
seigneurs  de  la  faction  des  Armagnacs,  ijui 
II-  suppliai'  ni  de  ménager  la  paix,  el  força- 
l-il  Jean  sans  Peur  d'accéder  aux  couditinns 

deux  K(:iliics  <lc  bailli  Jeaii-R:iplisle  et  de  sainl  An- 
loiiK!  ir|iriNiMiU'iil  une  valeur  ilr  iri.ôitO  fr.;  cl  citlle 
de  saiiili'  AiiiH'  avec  1rs  soiis-picils  il'ai'geiil  ilunt, 
eiiviniii  l,')r.(>  fr.,  Miniinvs  (|iii  an  xv"  sii'ile  valaient 
:iii  iiiiiins  le  ((iiailiiiiili'  (Je  ce  (ureltcs  valent  aiijuiir- 
d'Iiui. 


MAR 


876 


que  [iroposait  le  duc  de  Berry.  La  paix  pro- 
jetée h  Bourges  fut  délinilivement  conclue  et 
solennellement  jurée  a  Anxerr(!,  le  H  juil- 
let l'»l-2. 

I)'.\n \erre  le  roi  revint  ;i  Paris,  et  le  duc 
de  Cuyt'une,  dauphin  de  ^'il'nnois,  son  lils 
aîné.'accompagné  du  comte  de  ^'erlus  (I),  y 
arriva  le  lendonaiii.  suivi  des  ducs  de  Bmir- 
gogne  et  de  Bourbon.  (Charles  \'l  lit  île  non- 
veau  publier  la  paix  i|ue  le  pailenient,  qui 
y  était  iritervenu  |)ar  ses  députés,  avait  déjà 
fait  annoncer  par  les  places  de  celte  ville. 
Et  le  mardi  12  septembre  1412,  on  lint  un 
grand  conseil  dans  lequel,  fu  présence  du 
roi,  a-sislé  du  comte  dr  N'ertus,  des  dues  do 
Bourgogne  et  de  Bourbon,  el  de  plusieurs 
autii's  princes  et  grands  seigneurs,  le  duc 
de  (iuyenne,  suivant  l'ordre  de  Charles  VI, 
déclara  que  la  mort  de  Jean  de  Monl'igu  lui 
avait  fort  déplu,  el  que  c'avait  été  un  juge- 
ment trop  soudain  et  Imp  préci|iité,  dicté 
jiar  là  haine  et  non  par  la  justice.  El,  après 
avoir  remis  Charles  de  Montagu  en  son  Oliice 
de  |ireniier  chambellan  près  de  lui,  et  avoir 
déclaré  les  conliscatons  des  biens  el  héritages 
de  Montagu  nulles  et  sans  elfel,  il  commanda 
qu'on  alkU  au  gibet  dépendre  le  coips  du 
gra'ul  maille,  (ju'on  le  léunlt  à  sou  chef,  et 
qu'on  le  baillât  à  ses  amis  pour  lo  déposer 
en  terre  sainte. 

En  exécution  de  cet  arrêt  du  grand  conseil, 
prononcé  avec  lant  d'éclal  et  sans  le  contre- 
dit des  parties,  le  28  septembre  ri-12,  lo 
prévril  de  Paris  (2),  avec  un  prêtre  velu 
d'aube,  fanon,  étide,  et  douze  hommi.'S  ayant 
flambeaux  el  torches  de  cire  allumées,  se 
rendit  aux  halles  de  Paris.  Et  là,  le  bourreau 
Capeluihe,  moulant  sur  une  échelle,  enleva 
la  tète  de  la  lance  où  elle  était  llcliée.  Elle 
fui  mise  dans  un  beau  suaire  que  le  |irélre 
tenait,  el  celui-ci,  la  prenant  sur  son  épaule, 
la  porta  en  cunipagnie  des  susdits  dans 
riiôlel  du  grand  niaitie.  Et  pareillement,  son 
corps  fut  (jlé  du  gibet  de  Monttaucon  par  le 
bourreau,  en  piésence  du  prévôt,  et  ra|i- 
purlé  k  Paris  :  leuuel,  joint  avec  la  iôle,  el 


(1)  Pliilippe,  second  fils  de  Louis  d'Orléans,  mort 
en  l'riO. 

(2)  Pierre  des  Essarls  étaii-il  alors  prcvAi  de  Pa- 
ris, cl  liil-ce  ii'cllciiieiil  lui  i|iii  présida  à  ta  rélialiili- 
laliou  (le  Jean  de  Monla^uï  Uni  si  nous  en  (i(i>oiis 
Ml  nie  tiiilcs,  (inillaunie  l'ijail,  Siniuii  i!c  la  MoUc  el 
une  liisUiiie  anonyme  eiinicinp  naine;  non,  si  iinus 
iniiis  en  rappmunis  à  la  pinjiart  ik's  liisloi  iens.  — 
PIcire  lies  fcssaris,  inslilne  pii'V()l  de  P:Mi>  I  ■  5  mai 
1  i(l8,  l'avait  cli'jnsiiu'aii  samedi  8  novcndirc  lilll; 
puis  de  innivcan  dii  saine  i  l!l  seplenil  re  141  i  jns- 
(praii  jeiiili  II)  mars  1  U-2.  Mais  an  mciisde  scpieiilhii» 
111-2,  it  n'elail  nu'iiie  pas  a  Paris,  cl  II  n"v  rcviiil 
(pi'uii  mois  |iliis  lard,  rappeli'  par  le  daiipliin.  ipii  lui 
donna  le  j^onvenieincnl  ilc  la  Itasiitle.  .\ii  resle,  il 
ne  put  écliappcr  au  clialimcnl  ipio  nicrilail  1" assas- 
sin il  (le  Jean  de  .MoiUajjn.  On  sail  ipielle  lui  sa  liu 
niallieurense  :  acciisi'  par  les  c.iliocliieiis  d'axiir 
vinilii  enlever  le  Paiipliin,  cl  condnil  au  Graiid-ldià- 

lelel,  il  lui  cond; e  a  (-Ire  Irainc  sur  une   claie  du 

Pillais  jnsipi'au  C.h.'ilelcl,  puis  a  avoir  la  liîle  coupes 
aux  lialles  :  scnlence  ipii  lui  e\écniee  le  l"jiiillel 
I  ILÎ,  el  son  corps  lui  pendu  an  ^i\'fi,  au  lieu  incmO 
où  avait  ïlé  puudu  relui  de  Moiiuijju. 


«77 


MAR 


DEPIGRAPHIE. 


MÂR 


878 


enclos  tlniis  un  cercueil,  fut  conduit  par  les 
enfants  el  lus  amis  du  di'fLint  dans  l'é^^liso 
de  Saint-Paul,  sa  paroisse,  où  on  fit  ses  ob- 
sèqnes  avec  toute  la  niaj^nilicence  [)Os>ible, 
el  de  là  dans  le  monastère  de  Marcoussy. 
11  y  fut  enseveli,  et  les  pères  Céli'slins  lui 
élevèrent  un  tombeau  fort  considérable  pour 
le  temps,  avec  sa  figure  dessus,  en  relief,  en 
habit  de  cavalier,  ayant  en  tôte  les  deux 
inscriptions  que  nous  avons  données  plus 
haut  (colonne  871). 

Autour  de  la  pierre  qui  couvrait  le  tom- 
beau (sur  l;u|iielio  il  était  représenté  couché, 
en  relief  avec  sa  colle  d'armes,  et  où  les 
quatre  aigles  étaient  becquées  et  niem- 
brées  (1),  on  lisait  : 

Cy  gist  noble  el  piiissanl  seigneur  nionseignciir 
en  son  vivant  chevalier,  seigneur  de  Monlagu 
el  de  Marcoussis,  vidaine  de  Laoïinoys,  conseil- 
ler du  roy  el  giainl  niaislre  d'Iiostel  de  Frajice, 
qui  fonda  el  édifia  ce  présent  monastère.  Le- 
quel, en  haine  des  bons  et  loyaux,  services  par 
lui  fais  au  roy  et  au  royaume,  fut  par  les  rebel- 
les et  ennemis  du  roy  injustement  mis  à  mort  à 
Paris  le  dix-sepiiènie  jour  d'octobre,  veille  de 
Sainl-Lue,  l'an  1409.  Priez  Dieu  pourluy. 

On  rap|)orte  que  François  I",  lisant  cette 
épitaphe  et  ajjprenaut  la  manière  dont  était 
mort  Jean  de  Monlagu,  dit,  en  le  |)laig'iaut, 
que  c'avait  été  mal  fait  de  faire  mourir  un 
si  grand  homme  par  justice.  A  quoi  un  reli- 
gieux répondit  fort  à  propos  :  «  Sire,  il  ne 
fut  pas  condaunié  par  justice,  mais  par  com- 
missaires. »  Ces  paroles  tirent  une  telle  im- 
pression sur  le  roi,  qu'il  jura,  en  mettaul  la 
main  sur  l'autel,  de  ne  jamais  permettre 
qu'on  \nît  à  mort  quel(|u'un  par  jugement 
émané  d'une  commission. 

Au  xvr  siècle,  ou  a  ajouté  cette  autre 
épilaphe  : 

En  obéissant  à  mon  roy. 
Etant  fidèle  à  ma  patrie, 
Je  souffris  mort  et  l'infamie, 
Contre  les  ordres  de  la  loy. 

Bien  que  dans  des  employs  j'aye  paru  fidèle, 

Qu'an  service  du  roy  je  nie  sois  attaché, 

Que  du  sang  de  ses  princes  j'aye  empesché  la 

[perle 
El  son  peuple  des  guerres  plusieurs  fois  délivré. 
L'infamie  n'a  pas  eu  respect  de  ma  teste. 
On  parût  mon  procès  contre  droit  et  raison  : 
La  justice  envers  moy  fut  aveugle  éternelle 
En  répandant  mon  sang  pour  une  passion. 

Quant  aux  biens  de  Jean  de  Monlagu,  ils 
furent  restilués  à  ses  héritiers,  k  mesure  que 
les  détenteurs  moururent.  Ainsi,  Marcoussy, 
en  octobre  lil7,  à  la  mort  de  Louis  Je  Ba- 
vière ;  Tournenfuye,  en  1435,  à  celle  de  la 

(1)  Outre  ces  armes,  on  voyait  gravé  sur  cette 
pierre  le  mol ///Jfldi;//,  devise  de  Jean  do  Mouiagn, 
el  qui  seul',  le  vouloir  dire  :  Je  l'ai  promis  ri  Dieu  et 
rdienu,  civique  leiire  supiiléant  son  mol,  suivant  la 
mode  de  ce  temps. 


reine  Isabeau,  etc.  Mais  le  fief  de  Montagu 
ne  rentra  jamais  dans  la  famille  du  grand 
maîlre.  Les  dames  religieuses  de  Poissj-, 
auxquelles  il  avait  été  donné,  le  11  dé- 
cembre l'iOO,  par  le  duc  de  Guyenne,  ea 
considération  de  sa  sœur  Mario  de  France,  le 
conservère'it  jus(iu'au  xvii'  siècle,  et  alors 
il  fut  réuni  à  la  couronne.  ^Jacqueline  de 
la  Grange,  la  veuve  de  Jean  de  Montagu,  se 
aiaria  en  secondes  noces  avec  messire  Pierre 
de  Hérisson,  chevalier,  seigneur  de  Bourdy 
et  caiiilaine  de  Sablé  au  comté  du  Maine. 
Elle  mourut  à  Angers,  sans  postérité  de  ce 
seigneur,  le  24.  juillet  ilr22,  et  fut  inhumée 
en  l'église  de  Saint-Jean  de  cette  ville. 

MARENO,  dans  les  Etats  pontificaux. 

A  la  maison  des  clercs  Misseurs. 

BeneJictoXIV.  P.  o,  m. 
Vil.   AI)  liiiic  anno 
nianile^lo  nvmiiie 
ad  svmmi  aposlolaivs  apicem 
inirabiliier  evecto 
qvem  iamdvdvm  exhibe- 
bal    marmor  svperposilvm 

qvod 

ex  propinqva  Gandviphi  arce 

ad  solenne  S.  Barnabse  aposloli 

feslvin 

in  principe  loci  lemplo 

eideni  dicato  de  more  celebrandvm 

religionis  ergo  mox  advenlans 

sacris  ibidem  peraciis 

hvnc  ab  avhe   fieqventia 

UUissimvin  sibi  recessvm 

ab  Einnianvele 

Pereyra  de  Sampaio 

militke  D.  N.  I.  eqvile 

conmiendatario 

atqve  regiis  negociis 

a  loanne  V,  Portvgallise 

el  Algarbiorvm    rege 

apvd  S.  R.  S.  prœposilo 

paralvm 

hospitio  svo  decoraverit 

ac  ponliticia  maiestate  impleverit 

hospes  tanti  principis  clementiam 

posteris  (estalam  volens 

h.  g.  a.  m.  p. 

cadem  die  m  idvs  ivnias 

a.  D.  Mw.cxLVii. 

[G  ALhETTi,  Inszript.  Bononienses,p.  210.) 

MARIA,  en  Piémont. 

I. 

Sur  une  pierre,  milliaire. 

Imp.    C;es. 

Gonslanliuo 

pio  fclici    invicto 

augnslo. 

xxxn. 


879 


MAK 

Au  revers. 

XLVII. 


DICIIUN.NAIIΠ


MAR 


880 


(Cardinal  Mai,  250,   3  ;  Dlrandi,  Pié- 
moni  Cisp.  \).  5'J.) 

II. 

Pierre  trouvée  près  du  viéinc  endroit. 

Inipcr.   Cîesari 

Flavio   Valerio 

Conslaiilino 

'Conslaiiiini  pii  aug. 

(ilio. 

XL. 

(Dluam)!,  Piém.  Cisp.,  p.  60.) 
MAUMOLEIOS,  en  Espagne. 

Inscription  trouvée  en  i'ik'*  et  maintenant  à 
l'éylise  Saint-Paul,  au  couvent  des  PP.  Do- 
minicains. 

E  .  .  .  .  alias  vi  vox  (|uo(|iic  iioslra 
Vitliix  et  luihas  (.aniis  posl  ire  Sopilas 
G*au  ....  perageiis  tniLulouniiii 

Excl risque  feciiiula 

Nobis  hit  c  .  .  .  eliissuiiipirc  tciilal. 
lu  cclo  (leliiiic  inciiia  per  seciila  vigens 
Adjiiiicla  pollol  curie  sanclorum  in  arce 
Merceile  puiso  rulili  sub  sole  coriiscal 
Ainbiens  sacri  gloriam  de  mercede  cruoris 
Rex  iiibiiil  cui  coroiiain  per  secla  fiiUira. 
Tu  ilaquc  imiibus  inarlyr  nos  manda  divinis. 
Idem  sub  era  novies  centinn  jugulalur 
....  sexagics  cl  uno  sepleni  de  kalendis 

is  orla  aprilis. 

(Cardinal  Mai,  'i-2'J,  2  ;  Nazzarius,  Prolog. 
Palœoyr.  Uisp.,  lub.  xxxui,  u°  1.) 
MARSALA,  en  Sicile. 
I. 
Double  inscription  sur  deux  pierres. 

Iinp.  Ca'sari 
D.  N.  Valeulini- 
aiio  pio  felici 
scniper  augnslo 
M.  \alfriiis 
Quinclianus 
V.  C.  cens.  P.  S. 
clemenlia; 
pielaliquc  cius 
scmpcr  dicalis- 
biinus    .     .     ■ 
.     .     .     devo.iis' 

(Cardinal  Maï,  p.  2G3.) 

11. 

Itesliluliiri  romani 
impcrii  liberiatisque 


Cardinal   M»i.    274,    3;    /nsc.    Sicil., 
ri.  XVIII,  ir  (>8.; 


III. 

Ciireli  vivas. 

l'ro  n)eritis  cxiniix   Icnilulis 

el  benignx  adniinisiralionis 

slrenuo  el  pnedieabili  judici 

domino  ^eiiulilu 

V.  C.  corr.  pio\.  Sieil. 

(Cardinal  Mai,  290,  3.) 

IV. 

Fines 
inicr 
Vanda- 
los  el 
Goilios. 
mil.   un. 
(Cardinal  Mki,  352,  3;  MiRATOBi.p.  495.) 
MAUSKILLE,  chef-lieu   des  Boudies-du- 
Rhùne,  en  Friinte. 

I. 

Netitùème  siècle.  —  Musée. 

Hic  reqniescet  in  pace  Eusebia  rcligiosa 

magna  ancella  Uomini  (|ui  in  secnio  ab  heneutite 

eiale  sua  vixil  secolares  annos  xnn  el  ubi 

a  Domino  elecla  esl  in  monasterio  sancli  Cyrici 

servivel  annus  (sic)  qiiinquugenla,  recessel  sub  die 

pridie  kalcndas  octobris  indiciione  sexla. 

Epitaphe  de  sainte  Eusébie,  fixée  sur  un 
sarcopliayu  du  vi'  siècle,  mais  gravée  sur 
une  pierre  séparée.  Elle  était  abbessc  du 
monastère  de  Saiiit-Quirice,  fondé  jiar  saint 
Cassien.  Miilin  fait  remonter  cette  inscrij)- 
tion  au  vin'  ou  au  commencement  du  ix'  siè- 
cle ;  selon  la  légende,  elle  est  du  ix'. 

(Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  Midi,  t.   11, 
p.  213.) 

II. 

Neuvième  siècle.  —  Àbbai/e  dc\Saint-yiclor, 
dans  la  confession. 

In  hoc  tumulo  sila  esl  Tillisiola 

ubatisba  que  noniinis  sni  decus 

vila  l'aclisque  servabii 

(hrislici  ja!  Maiiam  menlc 

sec.   Uia   ficlem   vitgo 

virginibus  sacris  m.  prefuii 

Aiinih   us  xii  a  III.  IX.  X 

diebus  vu.    idns  aprilis  iinlirl.  viii. 

(Mdm.  de  la  Soc.  arch.  du  Midi,  t.  Il, 
]).  21C--2I7.) 

m. 

Trouvéen  lSV,i  sur  l'emplacement  de  la  chapelle 

de  Sainic-Ciilherinc. 

Hic  rcquicscel  bone 

menionc  Engenia  ancill.i  l>oi 

qui  \o\il  annus  z/.\im   recossil 


88i 


MAR  D'KPIGRAPHIE.  MAR  S82 

VI  nonias  marsi;is  D'Aiisso  de  Villoison  n   roMiliié  et  expliqué 

C.  A.  3.  de  nouveau  cotte  inscription  dans  le  ton».  II 

des  Mémoires  de  l'Académie  des  inscriptions, 
nouvelle  série,  paj;.  12'i..  Nous  la  publions 
d'après  le  travail  du  savant  académicien. 


Qui  pour  qtiœ,  vexit  pour  vtxit  ;  annus  pour 
annos.  Le  nombre  d'années  paraît  difficile  à 
exjjliipier,  de  même  que  les  deux  lettres  et 
le  chi/ire  do  la  cin(|uième  li^^ne.  Evidem- 
ment Kufli  s'est  tromi)é  en  feisant  fii,'urer  ici 
le  cliilî'ro  3,  les  chitTres  arabes  n'ayant  élé 
introduits  en  Franco  au  plus  tcit  que  dans  le 
XII' siècle. 

{jVém.  de  latSoc.  archéologique  du  Midi, 
t.  II,  p.  217. 

IV. 

Musée. 
Obiit  anno  mxlviii,  indicl.  i.  •■Epacla  m. 

Sacra  viii  claii  sunt  hic  siia  patris  Isaini 

l^tenibra  suis  sludiis  glorificata  piis. 
Qiiaefelix  vegelans  anima  provexit  ad  alla, 

Moribus  cgregiis  pacifisque  aniinis; 
Nam  redimitiis  erat  hic  virlulis  speciebus, 

Vir  Doniiiii  cuiiclis,  pro  qiiibns  est  iiilaris 
Quoe  focil  doctiil  abbas  pins  aiqiie  beaUis 

Discipulosque  siios  compiilit  esse  pios. 
Sic  vivens  teiiuit  regimen,  sed  claiidere  limen 

Compulsiis  vitae  est  acriter  misère. 
Rex  et  bis  dénis  seplenique  fideliter  annis, 

Conimissiimque  sibi  didee  grcgeni  Duininl, 
Rcspuit  oclobris  transaclo  oclavo  kaleiidas. 

El  cepil  Rulili  régna  subire  poli 


Cerne  mors  que  les  bomini  noxa  piotoplasti. 

In  me  defuncto,  leclor  inest  misero. 
Sicqiie  gênions  corde  die  die  Deiis  Imic  miserere. 

[Amen. 
{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  5i.) 


1255.  —  Abbaye  de  Sainl-Victor. 

Hugo  sacrista  qnem  petra  legis  brevis  isla 
Congaudet  celis  sanclis,  socius  Micaelis, 
Universorum  (los  et  decus  monacnrum, 
Cultor  sanctorum  merilo  sepelitnr  eorum 
Teniplo  qnod  primo  quasi  totum  fecit  ab  ymo 
Depositis  membris  oclava  luce  novembris. 
M  sijungatur,  c  bis,  post  l  quinque  sequatur 
Annus  monstralur  in  quo  super  astra  loquatur  {sic). 

[Mém,  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  203.) 

VI. 

14-61. 

On  découvrit  dans  le  siècle  dernier,  à  Mar- 
seille, dans  la  partie  du  parc  formant  le  mur 
oriental  de  la  boulangerie  de  la  marine,  une 
inscription  grecque  chrétienne,  ap()ortée  du 
Levant,  et  que  publia  ]q  Supplément  du  jour- 
nal  de  Provence  du   samfdi  12  mars  1783. 


ï]  Tra/jouera  Ciizo0of/.ïj 
^ÀyG-jz  oîv.  ooinc/ynç  x«(  otjV 

'POUÇîTt'.U   TWV  Jl77«Z«)t«tWV 
elç  f/.V>]y.ÔiTJ?'JOV   «ÙtMV,    Z«t  "JTTEp 

■l'V)(_m;  crÀK;  v.'A  ••jToj^sia? 

aÙTOÎf  'lM(z-jvr,j  \\ç,yvpo\i  y.ai 
Arj7.r,Tf  iou  Mo'jaràzK  £v  s'rst 
iSr'u  iszsfiêf  iov  /.ai 
îiyoufiEviuoi/TOS'  Nt/uyôpo'J. 
Trnduclion. 

Cet  édifice  a  été  construit  aux  frais  et  aux  dépens 
deRufélius,  personnage  très  pieux  de  la  famille  des 
Bacalides,  en  mémoire  d'eux  et  pour  le  salut  de  l'àme 
et  pour  la  prospérité  de  leurs  chefs  Jean  Argyre  et 
Déniénins  .Mouslaka,  qui  sont  ici  à  leur  télé.  L'an 
14G1,  le  21  décembre,  sous  le  gouvernement  de  Ni- 
céphore. 

On  remarque  que  dans  cette  inscription 
l'A  est  souvent  mis  à  la  place  du  a.  Le  gra- 
veur, en  outre,  qui  no  savait  pas  l'ortho- 
graphe, a  confondu  les  voyelles  et  les 
diphtongues  qui  de  son  temps  comme  au- 
jourd'hui ont  le  mémo  son. 

Extrait   d'une  notice   de  M.  Bouillon  Lan- 
dais {i},  sur  une  pierre  tumulaire  trouvée, 
le  7  mars  18-39,  devant  l'église  Saint-Fer 
réol,  à  Marseille. 

Dans  la  nuit  du  G  au  7  de  ce  mois,  les  ou- 
vriers de  l'une  des  compagnies  pour  l'éclai- 
rage au  gaz,  on  creusant  une  tranchée  pour 
la  pose  de  leurs  tuyaux  dans  la  rue  Traverse 
de  la  Coutellerie  ,  rencontrèrent  un  bloc  de 
marbre  noir  sur  lequel  se  trouvait  une  ins- 
cription; ce  fut  seulement  dans  la  matinée 
du  8  quo  le  bloc  fut  tout  à  fait  découvert  et 
et  que  l'on  put  y  lire  les  lignes  suivantes: 

Sla  viator  ; 

Moule  olivcnses 

quos  al  ■nimemorabili  œtale  nobililas, 

niilili.^  terra  mariquc  slrenuilas, 

in  divo  Cipria::^  episcopo  lolonensi  sanclitas, 

pluriniis  als  hinc  s;eculis  illustrarunl, 

hic  jacent. 

Ut  nobililas  qua  mdla  Massiliœ  clarior 

lu  œvum  virlulibus  fulgeal, 

m  slrenuilas  in  bosses  Galli;c  et  Ecclesiae 

forliter  splendeal, 

ul  sanctilas  prrecelleniissinii  piœsulis  nec  non  alavi 

in  posleros  prodeat, 

ora  el  abi. 
Hoc  monumenlum, 

(1)  Marseille  1839,  in-8«.  Notice  lue  dans  la  So- 
ciélé  des  arts  H  lielles-leilres  de  Marseille. 


883  MAR 

aiitiqiiiUilc  collapsiiin,  picialejain  lesliiuUiiii 

poiii'bal 

Liiiloviciis  (lo  Moule  nlivo 

ex  prscfeclis  regi.inini  u iii'fiiiiim  iinns, 

nnno  salmis  mdci.xxxxv. 

Voici   la   Ir.idurlion  que  j"ni  essayée  do     J 
cette  inscription  : 

Arrête  passant;  îles  Montolieii',  que' leur  noblesse 
de  temps  iiiiméinorial ,  leur  courage  guerrier  sur 
terre  et  sur  mer,  la  sainlelé  lUi  bienheureux  Ciprien, 
évêque  tic  Toulon,  ont  illustrés  depuis  noud)re  de 
siècles,  reposent  ici.  Cour  que  leur  noblesse,  plus 
remarquable  qu'aucune  autre  de  Marseille,  brille 
éternellement  par  ses  vertus;  pour  que  leur  courage 
contre  les  ennemis  de  la  France  cl  de  l'E^ilise  res- 
plendisse forlemcnt,  pour  que  la  sainlelé  du  très- 
excellent  évéqne  leur  aïeul  aille  à  la  postérité,  prie 
et  passe.  Ce  monument,  que  son  antiquité  a  ren- 
verse et  que  la  piét^  a  rétabli,  a  été  placé  par  Louis 
de  Moniiilieii,  Pini  des  capitaines  des  galères  royales, 
l'an  du  salut  Hi'J'o. 

La  famille  de  Mo-itolieu,  dont  il  est  ici 
(|ue.<lion,  est  une  îles  |irin('i()nles  fnmilles 
de  ALirseille,  une  de  ces  ra  es  i)riviléj,iées 
dont  riiisloire  se  li<>  intimement  à  celle  de 
leur  [lalrie,  et  que  l'on  retiouve  durant  une 
lontjue  suite  de  sic'-cles,  toujours  au  premier 
rang  fiarmi  leurs  concitoyens.  S'il  fallait  ad- 
mettre la  pr(^tenlion  exprimée  dans  la  cin- 
quième et  dans  la  douzième  ligne  de  l'ins- 
cription, et  conservée  par  tradition  dans  la 
famille,  il  y  en  aurait  peu  qui  pussent  le  lui 
disputer  en  ancienneté.  En  etTet,  elle  ne 
compterait  |ias  moins  de  treize  cents  ans  do 
descendance  non  interrompue,  sous  leiuiMne 
nom,  depuis  le  tein|)S  <le  saint  Cyprien,  qui 
vivait  au  commencemi'iU  du  vi'  siècle;  d'a- 
près la  légende  de  ce  saint  et  l'acte  de  trans- 
lation de  ses  reliques,  il  était  de  Marseille 
et  tils  de  Jules  de  Montolieu;  le  premier  de 
ces  actes  s'exprime  ainsi  :  lientus  Ciprianus 
nltis  cl  nobilibus  pitmitHins  ex  tnemorata 
rivitate  Mnssiilia  et  r.r  Mmilolirensinm  faini- 
lia  prngenilus...  Le  second  ajoute  :  Cipria- 
nus...  ex  illitslri  fc.milia  Monte  Oliri  proge- 


DlCTlOiNNAIRE  MAR  SU 

marché  de  tout  ce  qui  peulé.'re  controversé/ 
et  en  n'ndmeKnnl  que  ce  qui  repose  sur  des 
;ictes  nutlieniique«,  la  famille  do  it  le  moni- 
nient  vient  d'èlre  retrouvé  n'en  demeure 
jhis  moins  ime  des  plus  illustres  de  ^I.•lr- 
seille.  Il  existe  des  chartes  de  118-2  et  de  11^3 
où  il  est  fait-  mention  de  riiniid  de  Monlo- 
ieu.  qui  a  doimé  sfm  nom  à  nu  qunriier  u'e 
notre  icî'r  loire,  le  val  de  fiTaud  ou  MkiiI"')- 
live!  (de  Monte  Olivn.  nom  latin  des  VImmIO' 
lieu).  (îuill.-rime  de  MoMiolieu.  lils  du  pré- 
cédent, fut  caution  de  Huç^nes  fieoIVroi  III, 
vicomte  de  Marseille,  lorsque  celui-ci  e'ij;a- 
irea,  en  1193,  à  Guillaume  Vivaud  et  à  Botin 
le  juif,  la  quatrième  partie  du  pert  de  cette 
ville,  pour  la  somme  de  20,000  sols  rovauv 
couro'niés;  il  commanda  une  escadre  d'.\l- 
Iilionse,  cfimte  de  Provence,  avec  laquelle  il 
battit  les  Cténois  en  1109. 

A  partir  de  celle  époque,  les  ITonloIieu 
son!  mentio'iiiés  h  chaque  instant  dans  nos 
annales  et  dans  nos  chartes;  on  trouve  un 
Bertrand  de  Montolieu  parmi  les  otages  do 
Charles  II  d'Anjou;  la  chronologie  des  con- 
suls de  Marseille  en  nomme  sept  ijui  furent 
revêtus  de  cette  charge  ,  et  l'étendard  de 
saint  Victor,  cette  oriflamme  de  nos  pères, 
fut  conlié  quatre  fois  h  des  chevaliers  de 
celte  maison.  Louis  de  Montolieu,  qui  a  f  il 
ériger  l'inscription  rapportée  ci-dessus,  for- 
mail  le  quinzième  degré  de  génération  de- 
puis Giraud  de  Mijntolieii  ;  il  était  capitaine 
de  la  galère  la  Rrine  et  chef  d'escadre  ;  il  se 
signala  plusieurs  fois  sous  les  ordres  du 
hailii  de  Noailles  ;  il  épousa  Anne  de  Manse, 
fille  d'Antoine  de  Manse  la  ViJale,  capitaine 
de  galère,  et  en  eut  plusieurs  enfants  dont 
la  postérité  existe  de  nos  jours. 

Le  monument  des  Montolieu  est  un  bloc 
de  marbre  noir  tailh'!  de  manière  ri  former 
trois  plans  dont  les  deux  latéraux  fuient  à 
droite  ifl  à  g:iuche.  Il  est  orné  d'un  socle  à 
godrons  et  d'un  enlableinent  pareil,  ruii  et 
l'autre  fort  dégralés.  Le  plan  ou  la  face  du 
milieu  a  0",  76  de  hauteur,  1  mètre  de  lar- 
g(!ur  dans  le  haut  et  0",  70  dans  le  bas;  c'est 
1.1  que  se  trouve  l'inscription.  La  face 
gauche  a  0'"  00,  de  largeur  par  le  haut  et 
0"  50  par  le  bas;  la  fac"  droite  manque  tota- 
lemenl  ;  en  la  brisant  on  a  empru-lé  les  deux 


nitus   et   a   Julio  piitre  suo  ...  erudilus....      dernières  lettres  du  mol  nobililas  à  la  troi 


Saint  Cyprien  fui  appelé  au  siège  de  Toulon 
vers  l'année  521;  il  assista  à  plusieurs  con- 
ciles et  mourut  dans  sa  ville  é|)iscopale  en 
5'iC.  il  a  écrit  la  Vie  de  saint  Ciisaire,  sou 
maître  et  son  ami  ;  on  conserve  à  la  biblio- 
thèque du  N'aliean  un  missel  écrit  et  signé 
de  sa  main  ;  sa  fêle  se  célèbre  à  Toulon  lo 
3  octobre;  il  (''tait  autrefuis  d'usage  qui;  le 
chef  de  la  famille  de  Monldlieu  y  filt  invité; 
il  assistait  ii  la  proci'ssioti  h  la  placi'  d'hon- 
neur, et  mareliait  seul  un  thuilii'au  à  la 
main,  immédiatement  aptes  li  clidsse  du 
saint  et  avant  toutes  les  autorités. 

Cet  usage  a  été  aboli  depuis  fort  long- 
temps, cl  même  raulheiilieité  des  litres  qui 
font  de  saint  ('yprieii  un  niemhre  de  la  fa- 
mille de  .Moiitulii'u  ,  e>t  eonlestée  p,.r  plu- 
biwuiK.  auteurs;  muijiré  cela  ,  on  faisant  bon 


sième  ligne,  et  les  deux   dernières  du  mot 
snnctilns  h  la  cinquième.  La  hauteur  totale 


du    marbre  est  de   1",  2'i 


plus   grande 


épaisseur,  prise  au  milieu  et  dans  la  partie 
supérieure,  est  de  O",  78.  L'inscription  est 
parla itomenl  gravée  et  très-bien  conservée, 
sauf  le  mot  nnbilitn.i,  qui,  deux  fois  répété, 
a  été  deux  fois  mutilé  .'t  coups  do  marteau 
et  est  devenu  presque  illisible.  L'éiio(pic  de 
la  révidiition  oi^i  ce  marbre  a  été  renversé 
explique  rachariieiumit  puéril  avec  lei]uel  on 
a  frappé  sur  le  mot  noblesse,  fort  impopu- 
laire alors. 

Ce  liloc  git  dans  la  rue  Traverse  de  la  Cou- 
lellerii',  h  l'est  de  la  porte  de  la  mais  n  irl, 
,'i  un  inèlri;  et  demi  de  dislance  l'I  ^  0"".  lÔ 
(le  profondi>nr.  Il  n'a  jias  étc^  di'placé  e!  les 
ouvriers  qui  l'avaient  déterré  l'on  rocouverl 


MAR 


D'EPIGRAPIllE. 


MAR. 


Bi6 


en  comblant  la  tranchée.  Il  me  reste  à  expli- 
quer comment  il  se  trouve  en  ce  lieu. 

Les  terrains  occupés  aujourd'hui  par  Vé- 
glise  de  Saint-Ferréol  et  par  les  maisons 
environnantes  ont  subi  de  grandes  Iransf'or- 
iiialions.  Les  Templiers,  dont  la  trace  s'est 
conservée  dans  la  rue  qui  |)orte  leur  nom,  y 
curent,  pendant  près  de  deux  cents  ans,  leur 
couvent  et  leur  ('-giise;  ce  couvent  était  fort 
beau  ,  le  rél'ectoire  sur-tout,  par  sou  archi- 
tecture et  ses  dimensions,  était  un  objet  de 
curiosité  pour  les  étrangers.  On  raconte  à  ce 
sujet,  qu'un  saint  homme  nommé  Hugues 
de  Digne,  étant  venu  à  Marseille  vers  1276, 
et  ayant  remlu  visite  aux  chevaliers  du 
Temple,  ceux-ci  ne  manquèrent  jios  de  lui 
iaire  parcourir  leur  maison  et  remarquer 
leur  réfecti)ire.  Les  Tem|)iiers  attendaient 
sans  doute  un  com|)liment;  mais  Hugues, 
avec  plus  de  brutalité  (jue  de  politesse,  se 
borna  à  leur  dire  qu'une  pareille  salle  ferait 
une  fort  belle  écurie.  Cette  boutade,  a\i  dire 
de  l'aïuialiste,  n'était  qu'une  [irophétie  qui 
reçut  jikis  tard  son  accomplissement;  car 
Koberl,  roi  de  Naples  et  comte  de  Provence, 
dans  un  voyage  qu'il  tit  h  Marseille,  après  la 
destruction  des  "Templiers 
vaux  et  ceux  de  sa  suite  dans 
réfectoire. 

Les  chevaliers  de  Saint-Jean  de  Jérusa- 
lem, héritiers  de  ceux  du  Temple,  leur  succé- 
dèrent dans  la  possession  des  terrains  et 
des  bAliments,  qu'ils  laissèrent  presque  tom- 
ber en  ruines;  ils  étaient  en   cet   état  lors- 


logea  ses  che- 
leur  ancien 


qu'en  1363  les  religieux  Augustins  en  firent 
l'acquisition;  peu  de  temps  auparavant,  ces 
religieux  avaient  aussi  acheté  une  vieille 
tour  appelée  tour  de  Galbert  ou  de  Gaubert, 
du  nom  de  son  propriétaire  ;  cette  tour  était 
située  sur  l'emplacement  qu'occupe  à  pré- 
sent la  maison  n"  1  de  la  rue  des  Templiers. 

Avant  de  s'établir  en  cet  endroit,  les  Au- 
gustins avaient  leur  monastèi'O  hors  de  l'en- 
ceinte de  la  ville,  vers  le  haut  de  la  rue 
d'Aubague  qu'on  nommait  le  bourg  de 
Saint-Pierre,  au  lieu  dit  la  Tuilerie.  La 
Provence  ayant  été  ravagée  en  1361  par  des 
Jjandes  de  pillards  connus  sous  le  nom  de 
Tuchins,  les  Marseillais  prirent  une  résolu- 
tion déses|)érée;  ils  firent  entrer  dans  la 
ville  tous  ceux  qui  habitaient  au-dchors , 
rasèrent  leurs  faubourgs  et  reçurent  si  bien 
les  brigrands  qu'ils  les  forcèrent  de  se  reti- 
rer. L'ancienne  maison  des  Augustins  fut 
en  cette  circonstance,  démolie  comme  les 
autres,  après  avoir  subsisté  environ  cent  ans. 

La  nouvelle  acquisition  de  ces  religieux 
était  en  fort  mauvais  état  ;  aussi  la  néces- 
sité de  tout  rééditierse  fit-elle  bientôt  sentir; 
mais  ccunme  ils  n'étaient  [loint  assez  riches 
pour  faire  d'un  seul  coup  une  telle  déjiense, 
la  reconstruction  n'eut  lieu  que  peu  à  peu 
et  ioit  lentement;  ils  y  employèrent  d'abord 
les  |iierres  piovenant  de  la  démolition  de  la 
tour  de  Ga  beit;  plus  tard,  le  roi  René  les 
ayant  piis  sous  sa  sauvegarde,  leur  vint  en 
aide;  un  citoyen  de  Marseille,  Jean  de  Vil- 
lages, leur  lit  jiréseut  d'une  galère  iiour  la 
dépecer  et  en  faire  servir  le  bois  à  leur  édi- 


fice ;  la  ville  leur  abandonna,  enl'i.79,  la  ga- 
belle du  sel  ;  enfin  un  autre  Marseillais, 
Barthélemi  Dupuy-Servian,  leur  légua  mille 
florins  royaux  et  six  mille  pierres  taillées; 
grûce  à  ^toutes  ces  libéralités ,  le  cou 
vent  fut  terminé  et  l'église  put  être  couverte 
en  bois. 

Ce   fut   dans   cette   église    non    achevée 
qu'eut  lieu  une  de  ces  inqiosantes  cérémo- 
nies religipuses  comme  le   moyen  âge  seul 
savait  eu  faire,  et  comme  on  doit  désespérer 
d'eu  revoir  jamais.  Le  11   octobre  1533,  le 
pape  Clément  Vil  (Jules   de  Médicis)  étant 
arrivé  à   Marseille  pour  le   mariage  de   sa 
nièce,  Catherine  de  Médicis,  avec  le  duc 
d'Orléans,   second  fils   de  François   1",  fut 
reçu  à  l'ahbaye  de  Saint-Victor  où  il  coucha. 
Le  lendemain  dim;inche  ,  ar-rès   liddi ,    eut 
lieu  son  entrée  solennelle  dans  la  ville.  Une 
chaloupe,  richement  drapée  en  damas  rouge, 
le  transporta  avec  sa  suite  sur  le  quai  des 
Augustins    oii  l'attendaient   tous  les   corps 
constitués,  les  magistrats,  le  clergé,  la  no- 
blesse et  une  foide  immense  de  spectateurs. 
Le  Saint-Père  fit  sa  prière  dans  l'église,  puis 
il  renferma  l'hostie  consacrée  dans  un  cof- 
fret précieux ,  recouvert  d'un  drap  d'or  et 
surmonté  d'une  croix  de   même   métal  ;  ce 
coifret  fut  placé  sur  une  haquenée  blanche 
superbement  caparaçonnée,  et  le  cortège  se 
mit  en  marche  processionnellemenl  pour  la 
cathédrale.  Après  les  innombrables  confré- 
ries de  pénitents  ,  après  le  clergé  régulier  et 
séculier   portant   les    reliques    des   saints , 
venait  la  haquenée  tenue  en  main  avec  des 
roues  de  soie  blanche  par  deux  valets  de 
pied,   sous  un  dais  de  brocard  d'or;   Clé- 
ment Vn  suivait,  porté  dans  une  chaire  de 
velours   et  en   habits  pontificaux  ,   la  tiare 
exceptée  ;   les   ducs   d'Angoulème   et  d'Or- 
léans, tous  deux  fils   du  roi,  marchaient  à 
pied  à  ses  côtés;  quatorze  cardinaux,  mon- 
tés  sur   des  mules,  suivaient   le    Pape  et 
étaient    eux  -  mômes    suivis    par    jjIus   de 
soixante   prélats,  archevêques,  évoques  ou 
abbés,  tous  en  costumes  de  leurs  dignités, 
et  par  une  multitude  de  nobles  seigneurs, 
tant  français  qu'italiens;  les  archers  et  les 
suisses  du  roi  bordaient  la  haie  et  accompa- 
gnaient le  cortège;  toutes  les  rues  par  oii  il 
passa  étaient  sablées  et  toutes  les  maisons 
tendues  d'étoffes   précieuses.   Ce  fut   ainsi 
que  le  Saint  Père  se  rendit  à  la  Major,  où  il 
reposa  le   saint  sacrement  et  entendit  Vê- 
pres ;  après    quoi  il  donna  la  bénédictioa 
Urbi  et  orbi  et  se   retira  dans   le  palais  dé 
bois  qu'on  lui  avait  préparé  sur  la  place 
Neuve. 

Le  pompeux  cérémonial  accompli  dans 
l'église  des  Augustins  n'apporta  aucun  chan- 
gement à  la  position  de  ces  religieux  ;  car 
ce  fut  seulement  le  15  janvier  15i2,  c'est-k- 
dire  plus  de  huit  ans  après,  que  leur  é.lise 


put  être  consacrée  par  Barthélemi  Porlalen- 
qui,  évèque  de  Troyes,  et  seulement  en 
1388,  que  la  couverture  en  bois  fut  rempla- 
cée par  une  voûte  en  pierres. 

De  toutes  ces  constructions   si  pénible- 
meut  élevées,  il  ne  reste  que  lé  clochef  t\ 


887 


M\n 


DICTIONNAIRE 


M.\U 


888 


une  partio  de  l"ri,'lisc;  mais  en  1789,  elles 
élaienl  intactes,  et  il  est  tarile  d'en  prt^ciser 
l'ancienne  ordonnance  et  l'cniiilacement. 
L'église  n'était  isolée  que  du  côté  du  nord, 
où  se  trouve  la  rue  des  Augustins  qui,  par 
un  retour  d'équerre,  coniinuniiiuait  avec 
celle  des  Aufliers  ;  c'est  ce  retour  d'équerre 
qui,  ahoulissant  d'une  part  h  la  rue  Couteile- 
l'ie,  et  proiongi'  de  l'autre  jusqu'à  la  place 
du  (kil-(le-I5(euf,  a  pris  le  nnni  de  Traverse 
de  la  Coutellerie.  Au  midi  i''t.iit  une  c(jur 
e-ntourée  par  les  lnltiracnts  du  monastère, 
dont  deux  ailes  s'appuyaient  h  l'église  ;  la 
rue  Neuve  des  Augusiins  a  coupé  ces  ailes  et 
envahi  en  |iarlie  le  sol  de  la  cour.  Il  n'y 
avait  point  de  portail  ;  mais  deux  entrées 
latérales,  Tune  au  nord,  en  l'are  de  la  portion 
existante  alors  de  lan-ue  Traverse  Coutelle- 
rie, et  l'autre  au  midi  au  fond  d'une  ruelle 
qui  délifuifliait  sur  le  quai;  une  troisième 
issue  communiquait  avec  la  cour  et  servait 
exclusivement  aux  religieux.  C'est  la  porto 
actuelle  de  la  sacristie. 

En  l'absence  de  tout  document,  il  suffirait 
de  voir  cette  église  pour  se  convaincre 
qu'elle  a  été  tronquée  et  réduite  dans  lo 
sens  de  sa  longueur;  ses  proportions  ne 
concordent  plus  entre  elles,  et  sa  largeur 
n'est  [)lus  en  harmonie  avec  ses  autres  di- 
mensions ;  elle  n'a  plus  que  six  chapelles 
latérales,  trois  de  chaque  côté;  elle  en  avait 
douze  alors  .  dont  cinq  de  chaque  côté  et 
deux  faisant  face  au  maître  autel. 

L'une  de  ces  dernières,  la  plus  au  sud, 
appartenait  à  la  f;imille  de  Montolieu  ;  elle  y 
avait  sa  sépulture  et  son  mausolée  dont  lo 
inarbre  retrouvé  formait  la  première  assise. 
Ce  monument,  ainsi  que  l'inscription  le  fait 
connaître ,  avait  succédé  à  un  plus  ancien, 
tombé  de  vétusté  ;  il  était  de  forme  pyrami- 
dale et  adossé  au  mur  de  l'église;  Louis  de 
-Montolieu  y  avait  fait  sculpter  les  armes  do 
sa  fandlle.  Voici  quelles  étaient  ces  armoi- 
ries ,  simples  comme  celles  de  toutes  les 
vieilles  races  :  Fascé  d'or  et  d'azur  de  six 
picccs  ,  des  aigles  d'or  pour  supports ,  nne 
aiijle  d'or  pour  cimier,  pour  devise,  ce  seul 
mot  :l)eo. 

La  chapelle  des  Montolieu  fut  démolie 
lorsque  l'on  exécuta  le  prolongement  de  la 
rue  Traverse  de  la  Coutellerie;  on  abattis 
deux  travées  de  l'église ,  on  combla  les  ca- 
veaux ;  on  di'liiiisit  lo  mausolée  dont  les 
marbres  furent  dispersés,  excepté"  la  base 
qui,  étant  d'un  seul  bloc,  dut  à  son  poids 
d'être  enfouit!  sur  |)lace. 

Et  maintenant,  on  apprendra  sans  sur- 
prise, mais  non  [las  sans  intérêt,  que  l'un 
des  rejetons  de  l'illustre  famille  s'est  énui  ?i 
la  nouvelle  de  la  découvert!^  que;  lo  hasard 
vient  de  produire.  M.  le  maïquis  de  Monto- 
lieu a  demandé  h  M.  le  maire  l'autorisa- 
tion de  faire  exhumer  la  ])ierre  tumulairo 
de  ses  aiuèlres,  et  h  Mgr  l'évèipie  cello 
de  la  repincer  dans  l'église.  Il  est  snperllu 
d'ajouter  (jui!  le  prélat  et  le  magistrat  so 
sont  empressés  d'accorder  à  >L  dr  Monto- 
liiu  la  permission  d'accomplir  cet  acte  do 
piwté  lilJali-, 


Ainsi  sous  |)eu  de  jours  la  liasili((uo  écour- 
tée  recevra  dans  son  sein  le  marbre  mutilé, 
et  ces  deux  débris  rappelleront  encore  h  nos 
devcendaiits  des  souvenirs  intéressants  pour 
l'histoire  religieuse  de  nos  contrées,  et. glo- 
rieux pour  l'histoire  particulière  de  notre 
ville   (1). 

MAKTIGNY  ou  MAnTiNAcnr,  dans  le  can- 
ton du  Valais,  en  Suisse,  l'ancien  Oclodu- 
rum. 

Grande   colonne  de  pierre,  au  portique    de 
derrière  de  l'église  Saint-Maurice. 

Imp.  Cacsari  Val. 

Consianllo  pio 

fel.  invicio  aiig 

(livi  ConstHiitii  pii  aiig. 

filio  for.  cl.  val.  i)ono 

rei  piihlice  nato. 

(rarrf.  Mai,  p.  241  ;  Gruter,  p.  28i,  5.) 

MASSA  dans  lo  royaume  Lombardo-Vé- 
nitien. 

Eglise  de  la  Mère  de  Miséricorde. 

Sur  les  reliques  appnrléps  en  t6l>9  du  cimetière  de  Cy- 
ri»(|ue  de  Rome. 

Primo  bene  nicronti  fecil 
mariUis  qiio  vixil  annis 
vigiiiii  cl  sex,  defuncla  xvu  kal. 
aug. 

[Cardinal  Mai,  443,  1.) 

MAUBUISSON,  en  France,  abbave  de 
religieuses  de  l'ordre  de  Cîteaux,  fondée  par 
la  reine  Blanche.  L'église  est  un  grand  go- 
thique commun.  Le  sanctuaire  est  éclairé  de 
deux  rangs  de  vitrages  l'un  sur  l'autre,  et 
orné  do  galeries  d'architecture  do  moyen 
gothiiiue.  Lo  chœur  est  des  plus  grands  et 
des  plus  beaux,  tout  pavé  d'une  marciueterie 
de  mastic  qui,  de  loin,  paraît  être  du  mar- 
bre. La  reine  Blanche  est  enterrée  au  milieu 
de  ce  chœur,  sous  une  tombe  de  cuivre , 
élevée  avec  sa  figure  du  même  métal,  ac- 
com|)agnéo  de  huit  vers  latins,  dont  le  der- 
niermarque  qu'ellemourut  religieuse  : 
Tailla  prius,  lalis  jacel  liie  paiiper  monialis 

Ce  lieu  l'St  la  s('pulture  du  comte  Clérem- 
baud,  mort  en  \ï\1  :  de  Jean  de  Brienne, 
dit  le  prince  d'Acre  ,  second  fils  de  Jean 
de  Brienne ,  roi  de  Jérusalem  ou  d',\cre, 
et  de  Bérengèro  de  Castille,  cousin  ger- 
main de  saint  Louis,  aussi  enterré  dans  lo 
chœur  ;  des  entrailles  il'Alphotise  de  France, 
comte  (le  Toulouse  et  de  Poitiers,  frèie  do 
saint  Louis;  de  Mathilde  ou  Mahaud,  com- 
tesse d'Aitoiset  de  Bourgogne,  |ietito-iiièce 
de  saint  Louis,  sous  une  lomhe  de  cuivre; 
des  eniiailles  de  Charles  le  Bel,  mort  le  i" 
février  1.')'27,  et  de  Jeanne  d'Kvreux.  sa  troi- 
sième femme,  décédée  le  4  mars  1370,  aveo 
leurs  ligures  en  inarbre  blanc.  On  v  voit 
aussi  la  sépulture  de  Bonne  de  Luxemhourg, 
tille  du  roi  de  Bohême,  épiuiso  (le  Jean,  roi 
de  France,  décédée  à  Maubui>-on  le  11  sep- 

(I)  I.;\  picrrr  iloiit  il  s"a|jii  a  ('U-  cxliinm'c  poiulaiit 
la  miil  (In  11  avril  I8">!1,  cl  plac.-c  ilaiis  la  thapcllodo 
SaiiU-l'iiric  ili'  l'iulisi;  des  Aiigiisliiis. 


889 


MAY 


D'EPIGRAPHIK. 


tombre  13W,  et  colle  des  entrailles  du  [roi 
Cliarles  V  son  fils ,  décédé  en  1380 ,  avec 
leurs  figures  en  marbre  blanc,  la  sépulture 
de  Jeanne  de  France,  fille  du  roi  Charles  le 
Bel  et  de  Blanche  de  Bourgogne,  sa  première 
femme,  morte  fort  jeune,  le  17  mai  1321  ;  sa 
figure  est  en  marbre  blanc.  Blanche  de  Bour- 
gogne y  prit  l'habit  de  religieuse  en  1323,  et 
y  mourut  en  1326  ;  elle  est  enterrée  dans  le 
chapitre.  On  y  voit  un  grand  tombeau  de 
pierre,  élevé  et  couvert  de  plaques  de  cuivre, 
avec  la  représentation  de  Marguerite  de 
Brienne-Beaumont ,  femme  de  Beaumont  , 
prince  d'Anlioche,  et  comte  de  Tripoli,  dé- 
cédée le  9  avril  1328:  on  l'appelle  commu- 
nément la  princesse  d'Antioche:  elle  était 
petite  nièce  de  la  reine  Blanche,  mère  de 
saint  Louis,  et  cousine  germaine  de  Blanche 
d'Eu,  seconde  abbesse  de  cette  maison. 

Outre  la  séi)ulture  de  ces  princes  et  jirin- 
cesses,  plusieurs  autres  y  ont  été  inhumés, 
sans  cpie  l'on  sache  en  quel  lieu  ;  savoir, 
Robert  11  du  nom,  comte  d'Artois,  fils  de 
Robert  1",  et  neveu  du  roi  Louis  VIII  ;  Ca- 
therine, fille  de  Charles  V,  morte  au  mois 
d'octobre  1388,  à  l'âge  de  onze  ans,  et  déjà 
mariéeà  Jean,comtedeMontpensier;  Jeanne, 
fille  de  Charles  VI,  morte  à  l'âge  de  deux  ans. 
Gabrielle  d'Estréesy  a  été  aussi  inhumée. 
(HuRTAUT  et  MâGNY,  Dicl.  de  Paris  et  des 
environs.  ) 

MAYENCE  ,  ville  de  la  principauté  de 
Hesse-Darmstadt,  en  Allemagne. 

I. 

Tombeau  de  V archevêque  Pierre  d'Aspelt. 

On  voit  dans  la  cathédrale  de  Mayence  un 
monument  qui  date  de  1320.  Il  est  appuyé 
contre  le  neuvième  pilier  du  sud,  et  faisant 
faceàla  nef.  C'est  le  tombeau  de  l'archevêque 
Pierre  d'Aspelt,  qui  couronna  Henii  VII, 
Louis  de  Bavière  et  Jean,  roi  de  Bohème.  On 
lit  autour  de  la  sculpture  les  dix  vers  sui- 
vants, pour  servir  d'épitaphe  et  d'expli- 
cation : 

Anno  milleno  trecentesque  viceno, 
PeU'um  pelra  tegit  isliim,  quae  lartara  fregit. 
De  Treviri  nalus  prœsul  fuit  hic  trabeauis, 
Redcliiibiis,  donis  et  clenodiis  sibi  pronis 
Ecclesiam  dital,  res  auget,  crimiiia  vital. 
Hic  pins  et  largns,.iii  consiliis  fuit  Argus. 
Sccptra  dat  Henrico  regiii,  post  hœc  Ludovico. 
Fert  pius  extremo  Joanni  régna  Boheino. 
Hic  qui  nos  menses  anrios  deçà  lelra  repenses 
Qiios  vigil  hic  rexit,  qiieni  Christus  ad  ailhera  vexit. 

L'un  de  ces  princes  représentés  sur  le  tom- 
beau, en  recevant  la  couronne,  semble  olTrir 
pieusement  son  sceptre;  l'autre  paraît  prêt  à 
plier  sous  la  violente  pression  du  poing  qui 
le  couronne.  Doit-on  voir  dans  ce  gesie  im- 
périeux une  allusionàriiitluencesacerdotale, 
une  glorification  de  la  puissance  temporelle 
de  Pierre  d'Aspelt?  On  ne  sait.  M.  le  comte 
Léon  de  la  Borde  a  publié  le  dessin  et  la 
description  tlo  ce  monument  dans  la  Revue 
archéologique  de  sei)tembre  18i5. 


MER 


II. 


seo 


Eglise  de  Saint-Alban. 
lîpilaphe  de  Fastrade,  femme  de  Cliarlemagne. 
Inclila  Faslrad;c  rcginne  liio  membra  qiiiescunt, 

De  medio  quam  mors  rigida  flore  tulit. 
Nobilis  ipsa  viro  conjiincta  et  jurepoienti  est  : 

Sed  modo  ca^iesli  nobilior  ibalanio. 
Pars  illi  mclior  Carobis  rex  ipse  remansit. 
Cui  tradai  niitis  lempora  longa  Deus. 

Brower,  dans  ses  Annales  de  Trêves,  liv. 
VII,  rapporte  qu'il  y  avait  aussi  à  la  cathé- 
drale de  Mayence  deux  autres  épitaphes  de 
Fastrade,  l'une  plus  récente  que  l'autre. 

Epilaphe  la  plus  ancienne. 
Faslradana  pia  Caroli  conjux  vocitata, 
Cluislo  dilecia  jacet  hoc  sub  marmore  tecla, 
Anno  septuagesimo  nonagesimo  quarto, 

Quem  nunierum  melro  claudcre  Musa  negat. 
Rex  pie  quem  gessit  Virgo,  licet  hic  cinerescil 
Spiritns  h;eres  sil  patrise,  qux  iristia  ncscil. 

Epitaphe  plus  récente. 
Qu;e  Faslradana  corani  mêtaumenla  tueris 

Haud  islo  primum  (ixa  fuere  loco. 
JEdc  sed  Alhnno  sacra,  oaesisque  propinqui, 

Marlyribus  claro  verlice  collis  erant. 
Nunc  ea  quod  periil  flammis  hoslilibus  œdes, 
Mota  lolis  zelo  sunt  monimenta  pio. 

(Labbe,  Thés,  epit.,  p.  581.) 
MAZARA,  en  Sicile. 


Hel.  aug 
respub.  Coihiy 
devola  nuraini 
eorum. 
{Cardinal  Mai,  2V0, 1  ;  Murât.,  p.  260, 6. 
Ce  dernier  explique  Coihiy   par    Libyb. 
(peut-être  Lylib.?) 

II. 

Clemenlissimo  et 

vicloriosissinio 

D.  N.  Flavio  Valerio 

Conslaiilino  niaximo 

pio  felici  inviclo  aug. 

Botilius  perpeluus 
V.  c.  corr,  prov.  Sicil. 
dévolus  nuniiiii   inajes- 
lalique  ejus 
semper  dicalus. 
ICardinaI\S\ Ai,  2i5,  5  ;  Insc.  Sicil.,  p.  36; 
MuraT.,  239,  2.1 
MEDIASCH,   l'ancienne  Media,  en  Tran- 
sylvanie, emiiire  d'Autriche. 

Plaque  de  bronze  antique  trouvée  en  1779. 
Egp  Hemoniiis  volum  posai. 

[Cm-dinal  .Mai,  p.  201.) 


891  MED 

MEDICINA,  Liais  iionliruaux. 
I. 

A  In  cathédrale. 
Sur  h  l'orle. 

n.  0.  M. 

Xpi  niarlirvm  Maiii:inli.  aiq.  Lvci;« 

I)('iie(itis  p:ilr((iiis, 

tempivni  ;cvo  falisccns, 

svl)  piissimis  avspiriis  S.  K.  E.  cardinalivm 

loaiMii  BaplisUi'  Spiiivb  a  lalcic  Icgaii 

noc  MOU 

Prosprri  I.ainl)Oi'tini,  Bononise  arclùepiscopi, 

Christoplioi'vs  Cliecclii  arcliipreb' 

pojivhsq;  Mi-ditiiiODsis, 

iii  liaiic  cloyanliorciii  (uiiiiam 

a  fviulaiiiniilis  excitarvnt 

anno  Doiiiiiii 

CIO.    I3CCXXX1X. 

II. 

A  la  vieille  sacristie. 

Beiicdiclo  XIV. 

JD.  0.  M. 

ob  praecipvvm  ainoreiu 

erga 

haDC  velvsiissiinaiu  coiifralernilalena 

lilvlo,  lioiiore,  digniiaie, 

iiisigiiibTs  aicliicoiifraltTiiiialls 

ac 

facullateaggregandi 

decoiatili 

anno  Xpi 

ci:).  IDCCXLIII 

arcliiconlratres 
p.     p. 
(Galetti,  inscript.  Bonon.,  p.  198.) 

MÉDINA  SIDONIA,  eu  Espagne. 

I. 

Inscription  de  Van  668,  sur  une  colonne. 

Hic  suiil  rnliqiiianiin  (sic)  condita; 
.  .  .  StC|  liaiii  liiliani  Friicis  liistl 
Pasloris  Fiiiiliiosi  Aiiguiii 
Enlogii  Aciscii  Romani  iiiarturum. 
Dcdirala  haoc  basilica  xvii. 
kal.  iaiiiiiirias,  anno  ii.  ponli- 
(icatus  Piiueni,  uia  dclxviii  (1). 


II. 

Inscription  de  682,  sur  une  colonne  delVqlisc 
de  Sdinl-Ambruise,  à  quatre  lieues  de  la 
ville. 

In  Moiiiiiio  Doinini  noslri 
Ifsu  Clirisli  .  .  .  siiiil  rc- 

(n  FI.0BR7.,  (.  VII,  p.  186.  ex  MonAi.Es,  lib.  v.  op. 
9;  ilcTiiiiiipK!,  l.  X,  p.  ."i",  iibi  ik;  l'imiMiii).  Spcual 
ad  an.  lirjO,  ipio  l'une, liiis  .Modinau  h>idoniae  tpisco- 
fiis  fuii.  —  Mr. 


DICTION.NAillIÎ  MEL  89« 

li^iit'fc  sanclonim  Lambeni 

Fvli  .  .  .  Iidiani  niarlyriini, 

D  .  .  .  T.  lovins  bnsilicac 

siibil  .  .  .  kal.  decein  .  .  . 

annosi'x/o  dcciino  domiiii 

Pinicni  episcopi,  era  Dr.i.xxxii  (I). 

(Cardinal  Mai,  p.  163.) 
.MK(i AHK,  on  rir^ff.  Sur  nno  ^rando  pierre 
à  1.1  iiorlo  (le  Tô^liso  de  l;i  Sainte  A'icrge, 
on  lit  une  inscripiion  mciipio  du  innycii 
Age,  dont  voici  la  traduction  doMm'c  par 
Dansse  do  Villoison. 

C'est  encoro  ici  un  onvragc  qni  csl  le  finil  de  la 
libéralité  dn  comte  Diogène,  fils  <rArcbelafis.  Il  a 
eu  soin  do  l'enlretien  des  villes  grecques,  comme 
de  celui  de  sa  propre  maison  :  Mégaie  vient  de 
ressentir  les  effets  de  sa  générosité  :  il  hii  a  donné 
cenipèces  d"or  pour  la  construction  de  ses  lonrs  et 
cent  cinquante  antres  avec  ilenx  cent  vingi  pieds 
de  marbre  ponr  ref.iire  le  bain.  11  est  persuadé  qu'il 
n'y  a  rien  de  si  beau  que  d'être  le  bienfaiteur  des 
Grecs  et  de  rétablir  leurs  villes. 

M('in.  de  l'Acad  des  inscript.,  t.  XLVII, 
p.  3!^l.) 

MET.ITN,  chef -lieu  du  département  de 
Seine-et-Marne,  en  France. 

Reliquaire  en  plomb,  trouvé  dans  la  Seine , 
à  Melun. 

(Communication  de  M.  rnaèn»  r.rfsy,  au  Comité  des  arts 
et  moininipiiis  {i). 

Une  curieuse  iioiirse  en  plomb  a  ét('  trou- 
vée daiis  la  Seine  à  Melun,  à  la  place  (pi'oc- 
cujiait  autrefois  le  vieux  pont  aux  Moulins. 

(".elle  petite  auiuAnière  a  0°,07  de  long 
sur  O^jOa  et  demi  de  lai'ge;  on  juge  facile- 
ment ,  par  les  bosselures  conce'ttrées  au 
milieu  du  métal,  qu'elle  avait  primitivement 
une  panse  pii'iforme  et  qu'elle  n'a  été  afdatie 
qu'aceidi'ntelleinent  ;  d'après  les  sujets  |iieuT 
qui  y  soMt  légèrement  prolilés  eu  bas-reliefs, 
on  peut  induiri!  qu'elle  servait  de  reli'tuaire 
jiorlatif.  les  ileux  pc  iles  anses  latérales 
étant  destinées  à  la  suspendre  au  cou.  ("'est 
ainsi  ipron  a  vu  plus  tard  louis  XI  itorteP 
autour  tle  la  forme  de  son  cliafiel  royal  un 
cliaiH'lel  il'aimjjettcs  du  même  genre.  Les 
deux  feuilles  <ie  plomb  sont  ri'unies  et  sou- 
di'cs  au  pourtour  par  un  galon  orné  d'une 
nuiulure  courante  ;i  dénis  d(>  scie;  l'ouver- 
ture de  la  botiise  est  bordée  de  deux  lignes 
de  légendes;  la  forme  des  ietlres  et  le  ca- 
ractère barbare  du  dessin  iiu  permettent 
guère  d'attribuer  ce  travail  à  une  époque 
|)0slérieure  au  xi'  siècle. 

Sur  l'une  des  faces,  est  représenté  saint 
Martin  célébiaut  la  messe;  c'est  le  moment 
de  la  préface  où  ii  élèv('  les  bras  et  où  l'on 
voit  distincteuieul  un  globe  île  feu  lniller 
au-dessus    de  sa   lèto  ;    Durand    de    Meiide 

M)  riorci  llis)).  sncr..  I.  Il,  p.  .'>9.  Speclat  ail  an. 
eu.  V.  Murai. I  s,  Los  riiirip.*  libros.  p.    I5,">.   Flore- 


siiis,  t.  XI,   p.  '>9,    cvhilii-t  aliain  inscriplloneni.  m 
(in:i  sermo  est  di'  rcliqniis  rt  de  b:Kilii"l   al)  rnisropo 
Pinieiiio  dc.licala.  \iile  ileu),  t.  .X,  p.  .''7.  —  .Sir. 
(•ij  Uiiitclin  des  Comili>ii,  nov.-déc.  lîsSlt,  p.  487. 


•il 


893 


MEI. 


D'EPIGRAPHIE. 


MER 


894 


rapporte  que  le  saint  prélat  était  dans  cclto 
posture  lorsque  ses  liras  furent  miraculeu- 
sement ornés  île  braeelets  d'or.  Sur  le  pelit 
reliquaire,  ces  deux  hi'acelets  entourent  le 
globe  de  feu  et  det-ccndent  du  ciel  avec  lui; 
on  peut  remarquer  (]ue  le  chaiilable  évêque, 
qui  ne  cessait  de  se  déiiouiller  pour  vêtir 
les  pauvres,  n'est  couvcit  lui-même  que 
d'une  (unique  éeonriée,  ceinte  aux  reins  par 
un  cordon  à  bouts  llotlants.  «  Colle  courte 
et  vile,  dit  Jacques  de  Voragine  ,  et  ne  luy 
renoient  pas  les  iDonrlies  iiisques  aux  coul- 
(lées  et  lu  lonf/ueur  iusques  aux  genoux,  et 
alla  en  celle  manière  chanter  messe  ;  et  ainsij 
comme  il  célébrait,  ung  grand  moncelldc  (eu 
se  apparut  sur  son  chef.  »  Pour  faire  con- 
traste ,  l'archidiacre  ou  clerc  servant  qui 
l'assiste  porte  une  aube  longue  et  tiainante; 
d'une  main,  il  tient  un  chandelier,  dont  le 
cierge  est  allumé;  de  l'autre,  il  semble  bé- 
nir à  la  manière  latine  ou  montrer  le  globe 
miraculeux;  l'autel,  vu  de  profil,  est  recou- 
vert d'un  tapis  à  bordure  perlée  ou  frangée  ; 
sur  le  bord,  en  face  de  l'olficiant,  est  dressée 
u'ie  petite  croix  grecque  ;  au  n)ilii,'u  est 
placé  Je  calice,  de  forme  antique  :  le  pied, 
le  nœud  et  la  coupe  sont  ornés  de  ciselures 
cannelées  ou  godroruiées;  l'immense  capa- 
cité du  vase  sacré  raiipelle  le  tempiS  où  tous 
les  fidèles  communiaient  sous  les  deux 
es[ièccs.  Dans  le  clianqi  du  bas-relief  on 
déchitfre  encore  en  partie  : 


J  M 


R  Tn 


(SanrUis  Marlinus.) 

Sur  l'autre  face,  chevauche  à  travers  un 
pays  boisé  un  chevalier  armé  e'n  guerre; 
maillé  des  pirds  à  la  tète  ;  il  tient  sa  lance 
en  arrêt  ;  son  heaume,  à  timbre  plat,  est 
surmonté  d'une  croix  pour  cimier;  à  son 
cou  est  suspendu,  [iar  une  espèce  de  bau- 
drier, son  écu,  barré  de  sei)t  ]>ièces. 

Le  destrier  a  la  tète  protégée  par  un 
chanfrein,  et  le  poitrail  orné  d'un  harnache- 
ment à  perles  pendantes;  on  distingue  sur 
sa  croupe  une  housse,  sans  doute  à  mailles 
de  mêlai. 

Ne  doit-on  pas  reconnaître  dans  ce  brave 
guerrier  saint  (ioorges,  qui  se  prépare  à 
combattre  le  monstre  diabolique;  la  Léi^ende 
doiée  dit  qu'armé  du  signe  de  la  croix,  il 
brandit  tellement  sa  lance,  qu'il  navra  le 
dragon.  Le  fragment  d'insfiiption  qui  est 
conservé  au-dessus  me  confirme  dans  cette 
opinion;  on  y  lit  clairement:  georgi  (sanc- 
tus  Geoigius);  derrière  la  tète  du  saint  ou 
aperçoit  connue  un  casque  jilacé  de  front. 
L'artiste  a-l-il  voulu  ex|irimer  que  tout  che- 
vaier  de  noble  exirariion  doii  îoujijiirs 
nécessairement  èlie  suivi  de  sou  lidèle 
écuver? 


A  la  première  ligne  do  la  légende,  nous 
croyons  trouver  glieumo.  Serait-ce  un  in- 
ilice  (]ue  le  donataire  portait  le  nom  de 
Guillaume?  Le  reste  de  l'inscription  est  si 
incomplet  que  nous  ne  hasar  lerons  aucune 
ex[ilicalion. 

ÀIÉRIDA,  ville  de  l'Estramadure,  en  Es- 
pagne. 

Sur  une  colonne  ancienne  trouvée  en  1752. 
\. 

xuyxyê£fi'.'ï;cï6J5'  y.v.'i 

TrâvTWJ  Tfôv    (T'J^UTTOÀtTWV   (l), 

IT. 

Imp.  Caes.  Graliamis 
pius  felix  max.  vict. 
ac  triumpli.  semp.  atig. 
pont.  max.  gerni.  max. 
alamanus  max.  franc, 
max.  goili.  .M.  TR.  P.  m. 
imp.  u.  COS.  1111.  pviiii.  P.  PP. 
resiiliiit 
C.  XI. 
[Cardinal   Mai,    p.    333;   Gruter,    p. 


159.  7.  ) 


III. 


Imp.  C;ins.  Flavius 

ConslaïUiii.  aiig. 

pacis  cl  jnsiiiiiC 

cuit.  piib.  qiiietis 

fiiiid.  religionis 

et  (idei  auclor 
remisse  iibique 
triluito  finitimse 

provinc.  iter. 

restaur.  fecit 

CXlllI. 

[Cardinama,  33i,  2;  Grut.,  159,  h.) 

IV. 

Inscription  de  Van  663  de  Jésus- Christ,  sur 
un  pont- 
Solverat  anliquas  moles  luiiiosa  vetiistas 

Lapsiim  et  senio  riiinptiim  pemiebat  opus. 
Periliileral  iisiim  siispttiisa  via  pev  amnem, 

El  lilierœ  ponlis  casvis  nrgabal  iter. 
Niiiic  tempoie  potentis  Geianim  Ervagii  régis 

Qnoil  dedilas  sibi  pnecepil  excoli  i  erras 
Stii  luit  magnanimiis  faclis  l'xtcndeie  iionien, 

Vclerum  et  lumulis  addidit  Salla  siium 
Nain  pnslquani  exiniiis  novavit  mœuilius  urbem 

Hoc  magis  miracnluni  piitiare  non  doslitit. 
Coiislruxit  aicos,  peiiiius  fundavit  in  undis, 
El  mirum  aucioris  iiniians  vieil  opus. 

(Il  Florez.  tlisp.  sacr.,  I.  XIH,  p.  228.  Expli- 
Canibnn  aineni  videtur  xtizio  x\ix^^  ''«■'■  cwTïîoiaj  truy- 
xvësfsviiaewf  etc.  [Canlinal  Mai,  p.  19,  n.  2. 


89"  MET  DICTIONNMUR 

Nec  non  cl  paiiiit  intilnni  croArc  niiiiiiinon 
Snninii  saronlntis  Zenonis  siKisil  :iinor. 

Uibs  aiigiisl;!  f<'li\  mnnsiiia  per  sa'CiiIn  long.i 
Kovala  sluilio  diicis  et  l'o\  riFicis.  Era  dcci 
{Cardinal  Mvï,320,  1;  Florez,  Spana 
sayrada,  t.  XIII,  p.  -223.) 

MEKTON,  en  Angleterre. 

Magne  senex  tiiiilis  nuisanun  sede  sacraia 

Major  Mcrtoiiidiini  maxime  progenic. 
Uiev  libi  gratanlcs  posl  scciila  sera  nepoles 
En  voliva  locant,  marniora,  sancie  parens. 
{Scpulcrnl  Monuments,  I,  59.) 
Ce  tombeau,  délriiil  priKi.int  les  guerres 
civiles,  l'ut  restauré  (l{)62)  |i;i['  les  soins  dii 
collège   (le  Merton  {custode  domino  Thoma 
Cloylon  efjuite  ). 

MESSINE,  en  Sicile. 
I. 

An  cimetière  de  l'érjUse  collégiale. 

Imp.  r.Ts. 
liivi  Constanli  fil. 

FI.  Val.  Con- 

slanlino  pio   fet. 

invicln  aiig.  ros.  iiii 

P.   P.   proronsnil 

liberalori  rei   roman. 

{Cardinal  Mai,  p.   2V2;  Phitilla  ,    p. 
VJl.  ) 

II. 

Au  palais  du  Sénat. 

Elirif  ri  TOÛ   Boc'fliju. 

{Cardinal   Mai,  295,    i;    ïnscr.   Sicil. 
cl.  XIX,  2i,  p.  30i,  n»  20.  ) 

METLOC    ou    MiTLAc ,    ancienne  abbaye 
de  Bénédictins,  au  diocèse  de  Trêves. 

Claviger  aime  poli  Riioibcrlus  menlc  fiileli 
Hanc  libi  pr;icclaram  pra'siil  devoveral  arcam 
Abbas,  qnam  Riiotlniic  dévolus  rile  peregil, 
Pra;mia  comniiiiiis  libi  (|iio  siiil  a'qiia  iaboris. 

{Cardinal  Mai,  79,  3;  Buower.  Annal. 
Trcvir. ,  p.  k'6'6.  ) 

MI"rZ,   en  France,  chel-licu    de  la   Mo- 
selle. 

I. 
A  la  cathédrale, 

Sur  le  sljlûliale  d'une  coupole  d'argent  supporté  par  t]""- 
Ire  coloiiiielles. 

Ul  scelenini  noxas  rediniam  libi,  condiior  orbis, 

Oflero  lempli  buiiis  luimilis  Advenliiis  areem. 

li  radial  Tiiiiilnlis  iKJnoi  splciidilbiiis  ararii; 

Hedde  nie(bdlala  in  Icjiiplo   bolocausla    sacerdos. 

Asl  qiiin  punis  ainor  dedil  banc  in  bonore  superno, 

lloslia  pnra  Deo,  sindtipla  lalcnla  rcporlaiis; 

llaec  danli  in  liTiis  bona  reddas  pra>Miia  caidi, 

Coinpnndi  coniis  lacrymas  bine  snscipe  démens. 

(  Cardinal  M\i,  p.  199;  dallia  Christ., 

é.lil.     Sainti-.  -  MAiniit:  ,     I.     Mil  , 

p.  718    ) 


MEU 


896 


II. 


Sor  une  feuille  d'or  ronde  sur  laquelle  Tniilo  avait  gravé 
une  image  de  la  Vierge  en  912. 

noc  panlbeina  pia  caelaveral  ipsa  Maria. 
{Cardinal  M\ï,   |).  20V;  Mahillon,  .In- 
««/.  liencdict.  t.  III,  p.  315.) 

III. 

Epitaphe  de  Rolhais,  fille  du  roi  Pépin. 
D'a|.rès  Paul  Varnefrld,  (/«  episcopis  Melensibus. 
Hic  '.'go  qua'  jaceo  Rolailb  nomino  diror, 
Qn*  genus  cxcciso  niniinm  de  germine  duco. 
Nam  inilii  germanus  génies  qui  snbdidil  armis 
Ausonias  lictus  Karoins  virlulc  ïonantis. 
Pipinns  paler  est  Carolo  de  Principe  creliis, 
Agarenm  slranit  magna  qui  c;ede  Tyrannnm 
Pipinns  prnanns,  que  non  andacioi'  vllus 
Ast  abanus  Anschise  potens,  qui  ducii  ab  illo 
Trojano  .\iichisa  longo  post  lemporc  iiomen. 
Ilnnc  gcnuit  paler  iste  sacer  pi.esiilqnc  bcalns 
Arnulfus,  miris  geslis  ipii  fidget  vbique, 
Hic  inc  spe  cnins  freli  posnore  parentes. 

(LiBBE,  Thes.  epitaph.,  p.  C24.) 
MEUDON,  près  de  Paris. 
L'église  est  b;llie  dans  le  goiU  d'architec- 
ture ipii  succéda  au  gotiuipie,  et  d'environ 
1570.  Elle  est  du  titre  de  saint  Martin  ;  les 
liabitanls  y  ont  joint  saint  Biaise.  M.  le 
dauphin,  fils  de  Louis  XH',  ayant  échangé 
sa  Icire  de  Choisy-snr-Seine  contre  celle  do 
Meuddii,  voulut  d'aboi'd  témoigner  sa  piété 
envers  saint  Martin  ,  jialron  du  lieu.  Il  fit 
orner  l'église  de  très-belles  tapisseries  ,  et 
oll'rit  le  jiaiu  bénit.  La  cure  est  ii  la  pleine 
collation  do  Mgr  l'archevôrfue. 

Quelques  curés  de  Meudon  sont  devenus 
mémorables,  surtout  le  fameux  François  Ra- 
belais, que  Jean  Ursin,  vicaire  général  do 
l'évéque  do  Paris,  tira  du  chafiiire  île  Sainl- 
Maur  des  Fossés  jioiir  lui  donner  celle 
cure,  sur  la  démission  simple  de  Richard 
Bei'lhe.  Les  provisions,  (pii  sont  datées  du 
IS  janvier  1550,  mettent  :  Francisco  Rabe- 
lais,clerico.doctorc  medico  Turonensis  diœ- 
cesis.  Sa  Vie,  éi-rite  par.\ntoine  Le  l$id,  cha- 
noine deSens  enir)V9,mai'(pie  qu'il  y  l'iit  Ibrt 
exact  h  instruire  son  peu(ile ,  et  (pi"il  se 
jilaisait  h  enseigner  le  plain-chani,  qu"il  pos- 
sédait part'aitement  ;  (]ue  sa  maison  était 
ouverte  à  tout  le  monde,  exce|)lé  aux  l'em- 
mes;  qu'il  y  rassemblait  souvent  des  sa- 
vants pour  s'entretenir  avec  eux,  et  que  les 
misi'rables  y  trouvaient  du  secours  dans 
sa  bourse;  qu'il  était  d'une  si  grande  inté- 
grité, que  jamais  on  ne  l'a  trouvé  manquer 
de  parole  ;i  personne;  rpie  sa  connai>sance 
dans  la  médecine  h'  rendit  donbleiiienl  utile 
.^  sa  paroisse.  On  assure  (]iie  l'on  a  vu  loiig- 
tenqis  sur  la  polie  du  presbytère  ces  deux 
vers, qui  l'ont  allusion  aux  diMV'ii'iils  l'tals  de 
sa  vie. 

('.ordi|;er,  Injie  medicns,  Inm  pasior  Cl  inlus  obivi  : 
Si  ipia'ras  noinen,  le  inea  seripla  dorent. 


897 


MID 


l>'i:Pk;RAI'lllE. 


MIL 


898 


Mais  il  ,v  a  lieu  de  douter  d'une  p.uiio  de 
ce  que  l'auleur  de  sa  Vie  ajoute,  il  |iarait, 
par  les  rei,'istres  de  révèoiié  de  Paris,  que 
Rabelais  n'exerça  jaiuais  les  fouclions  cu- 
riales  par  lui-méaie.  Il  n'est  qualilié  que 
de  simple  clerc  du  diocèse  de  Tours,  dans 
la  démission  qu'il  fit  de  cette  cure ,  le  9 
janvier  loo2,  après  l'avoir  gardée  deux  ans 
comme  titulaire.  Il  ne  mourut  point  à  Meu- 
don,  mais  à  Paris,  sur  la  paroisse  de  Saint- 
Paul,  rue  des  Jardins,  et  il  fut  inhumé  au 
cimetière  l'an  1553. 

(  HuRTALT  et  Magny.  Dict.  de  Paris  et 
des  environs.  )  ^ 

MIBDELBOUllG ,  dans  la  province  do  Zé- 
lande,  en  Hollande. 

Epitaphe  d'Adrien  Junius. 
D.  0.  M.  S. 
Ilndriano  lunio  horiiaiiu,  philosopho,  medico  el 
poels  celeberrimo ,  Balaui;\!  liistorico  lidelis- 
simo,  cuius  in  omni  disciplinaruin  génère  ex- 
quisiia  eruditio,  siiigularis  indusiria ,  iiifinit* 
ieclionis  pi'seslanlia,  multiplex  lingiiarura  scien- 
tia  pari  conjuncla  coniilaie,  docloiiiiii  omnium 
admirationem  laudcmque  meruil  :  post  varia  in- 
comparabilis  îngeiiii  nioiiumenla  quibus  .xter- 


iiani  sibi  memonaui  comparaull,  su!)  hoc  niar- 
raore  condilo  Patri  optinie  de  se  meriio  Peirus 
luiiius  mœslissinuis  pictalis  ergo  P.  C.  Vixit 
annis  lxui.  Obiit  xvi.  sibi  cogiioiiiiiiis  niensis. 
Anno  Salutis  Cbrislian;e  md.  lxxv. 
lunius  Iiic  situs  est  :  vllra  ne  quii're,  vialor, 

Oculisque  sat  debere  le  luis  pula , 
Tani  inagni  speclare  viri  queis  conligit  vrnani. 

Ocuii  0  beali,  o  vere  irigens  speciacuium  ! 

(Labbe,  Thés,  epit.,  p.  52i. 

MILAN,  dans  le  royaume  Lombardo-Vé- 
uitien. 

I. 

Inscription  de  l'autel  de  Saint- Ambroise. 
Emicat  alla  foris  rutiluqiie  décore  venusla 
Arca  nietallorum  gemralsque  cumpla  coruscat. 
Tliaisauro  tanien  ba;c  cumpto  potiore  métallo 
Ossibus  inierius  pollet  donala  sacralis. 
Egregius  quod  pra;sul  opus  sub  bonore  beali 
Iiiclylus  Anibrosii  lempli  recubanlis  in  ipso 
Oblulii  Angilberlus  ovans  Doniiiioqiie  dicavil, 
Tempore  quo  nitidœ  servabar  (sic)  culmina  sedis, 
Aspices  surame  paier,  famulo  miserere  bénigne. 


s.               {Ici  saint  Ambroise                       an  wol  {Ici  saint  Am-                   ses 

AH                   plaçant    ta     cou-                        filL  vi  broise      cou-                     am 

BRO                 ronne  sur  la  léie                      ber  nus  ronnant  Wol-                  bro 

SI                    d'Angilbert       qui                       ,tU  uagis.  vin.)                                    si 

US.                  offre  l'autel.)                              s.  PHàBER.  us 

DOMNUS. 

(Cardina?MAÏ,75,  3;  PuRiCELLi, MoKM/nen^  £nsi7.   Amhros.,    t.   I,    p.    88,103,128; 
Ughelu,  t.  IV,  p.  82.  ( 


II. 

Sur  le  pavé  de  Saint-Sauveur,  à  l'Hôpital , 
en  marqueterie, 

Sancle  niemenlo  Deus  quia  condidit  iste  Dalheus. 

Hanc  aulam  miseris  auxilio  pueris. 
Ce  Datheus  vivait  de  777  à  790.  (Jtux., 
t.  I ,  p.  52.  ) 

[Cardinal  Mai,  p.  88;    Muratori,  An- 
tiquités, t.  m,  p.  588.) 


m. 

A  la  cathédrale. 

Aedibus  ad  genium  duo  sunt  concessa  per  aîvura, 

Si  niteant  cruslis,  aul  domini  meriio. 
Uerbida  pasluram  simulaniia  saxa  virentem 

llliciaul  oculos  nobiliore  dolo. 
Pellai  opus  lamen  arie,  régal  nalura  figuras, 

Viscera  dum  lapidum  lingil  imaginibus. 
Candorem  roseo  perfundat  doclor  ab  ore, 

Depingal  sparsis  congrua  membra  nolis. 
Aurum,  rulmen,  ebur,  tabulas,  laqueaiia,   gemmas; 

Non  datur  humanis  plus  ruiilare  bonis. 
In  precio  causis  fors'el  sine  lege  jocatur, 

Moribus  ul  comtes  crede  laboris  erii. 


IV. 

Autre  dans  le  même  endroit. 

Aspice  de  cujus  biberil  domus  arda  flueulis, 

Atria  quod  superal  porlicibus  modicis. 
Poniificis  summi  sludio  conslricla  renidet, 

Lauicnii  proprium  possidel  ista  diem. 
Spiendida  per  census  consnrguiil  lecla  ruinam  ; 

Occasum  nescil  quod  venil  a  Domino. 
Vix  caries  seniura  comitala  lioc  deseril  unquam, 

Gloria  facloris  quod  bene  condideril. 
Fabula  de  magnis  nunquam  tacilura  reserval, 

Quod  vincens  sevum  nonien  ad  aslra  leral. 

{Cardinal  Mai,  91',  1  ;  Sirmond,  0pp.  , 
1,  1116,  1119.)     • 


Basilique  des  Saints. 

Vilia  tecta  prius  facibus  cessera  bealis. 
Sic  splendor  per  damna  venil,  sic  culmina  flammis, 
Consurgunl  habitura  Deum.  Si  perdita  cresciint 
Igiiibus  innocuis  si  dant  dispendia  culliim, 
Qualis  eral  reparans  crepilanlibus  aucla  ruinis  ? 
Laurenti  tua  bella  geiens  incendia  vince. 
SorJida  marcenii  lauiisset  terra  recessn, 


899  MIL  DlCTlOiNNAlUt; 

Si  sinlusfaciem  tcniiissciii  Diilia  ve.lusla. 
Scil  puslquani  siipuri  Uaiiiiiias  misère  seciiiuias, 
Ali  lumen  ciiiercs  iraxeninl  isla  colcmlum. 
Hue  oi'ulos  coiivcrle  pios,  cpii  ciincla  vaporc 
Pnedicis  iiiiiiiilainla,  pahtr,  rel)iis(Hie  doceiidos 
Iiislriie,  ne  veiliis  liuiln'l  mens  nescia  lecli. 

[Cardinal  Mai,  UV,  3;  Sirmonu,  f.  I, 
1).  18V3.  ) 

VI. 

Vers  (i/ùii)odiiis ,    (jrnvés  à   /a  basilique  de 

Saint-Calemer ,   quand  elle  fut  réparée. 
Libéra  oapliviim  merneiunl  ciilniina  lumen  ; 

Aniilcl  faiies  nubila  nnlla  gerens. 
Hic  nuper  asirigcri  dos  pioxinia  vcnil  olympi, 

Laurent!  vatis  dneta  minislerio. 
Aedibus  et  vilae  ciiius  nunc  una  figura  est; 

Ceii  solis  radiis  forma,  eolor  similis. 
Eiige  viHuslorum  rep;irator,  perge  novorum 

Condilor,  et  vnllu  elanis  et  ingenio. 
Abinrani  priscam,  le  praesule,  lecla  figuram, 

Advena  casuris  porrigitur  genius. 

{Cardinal  Maï,  p.  120;  Sirmond,  t.  I, 

p.    18G7. ) 

VII. 

A  Véglise  deSaint-Nazaire. 
Goiididit  Auibrosius  Icniplum  Doniinoipie  saeravil 

Noinine  aposlolico,  muiieie,  ri:li([uiis. 
Forma  crucis  icmplum  est,  temphiin  vicioria  Xpc^ 

Sacra  iriumpbalis  signal  imago  locuni. 
Li  cajiilu  csl  Icnipli  vilie  Nazariiis  alniic, 

Kl  sublime  soiuin  mirlyris  exiiviis. 
Cru.\  abi  sacralum  capul  e.vtulil  orbe  roflcxo, 

Hoc  capul  est  lemplo  Nazarique  domus. 
Qui  fovel  a;lernam  viclor  pielalc'  iiuielem, 
Crux  cui  palma  fuit,  crux  cliam  sinus  est. 

{Cardinal  Mai,  lia,  2  ;  Muk  \tohi,  Script, 
ilal.,  l.   IV,  p.  <J3;  Gulter,  p.   1107; 

BoLLAND,!.  \  11,  JLin.,  [).  j07;  SlUMO.ND, 

ad  Ennod.,  p.  87  ;  Alleguanza,  p.  40.) 

VIII. 

Inscriptions  de  Vé'jlisc  de  Saint e-Thède. 
Prisca  redivivis  consurgu:ii  culmina  lemplis. 
In  foiinam  rcdiere  suam  qux  llamnia  creniarat. 
Reildidil  haec  volis  ^  qui  tenqda  novavil. 
Eusebii  meiilis  noxia  llanniia  péril  (I). 

IX. 

gcrmine  qu;e  dccoraUir 

Prxsule  Landniro,  per  ([ucm   reparaia   paialur 

lieri  l'i-parala 

Cui  non  vêles  immo  révèles  régna  boala  .  .  . 

ceiitcno    diq)licala 

Aiquc  <|uaiordcuo;  rejjimeu    liis  sociaio  .  .  . 

{Cardin(d^\.\\,  \\.  lo5-l.W. 

(I)  CiiUT.,  p.  Ilfid,  7.  ex.  cod.  pal.  (p.  H);  Sin- 
MoMi.  o(/ /wi/iuj.,  p.  !».■).  Mr.  — Seil  malc  rirnlerus 
crcuriit.  Naiii  codex,  palaliuus  lialict  cremurai.  — 
A.    M. 


Mil, 


900 


X. 


Vers  d'Funndius  insrrils  sur  les  murailles  de 

la  basilique  de  saint  Xf/ste,  construite  par 

l'créque  Laurent. 
Aniisles  geiiio  pollens,  probilale,  pudore, 
Oinavil  domim  nieriiis,  et  luminavil» 
Ad  preiiuui  iungcns  opcris,  liaec  templa  locavil. 
Lapsa  per  interlos  non  spargil  fama  recessus; 
Seil  veteris  l'acii  vivil  lex  aucla  per  aevnni, 
Quani  dexlercapial  Laurcnii  munera  Xysius. 
Sic  manet  oOicium,  quod  sanclis  conligiiolim. 
Obtnlil  liic  lenqjluni,  venieiis  quod  consetral  ille. 
Siricius  pia  nunc  persolvil  munera  saiicli 

Gratia  quo  inaior  sil  bona  iiiarlyribus. 
Oninipoiens  Deus  Imnecnnscrvel  lempore  mnllo, 

Moeniasanctoruni  (pii  Jiova  resliluil. 

{Cardinal  Mai,  p.  157-158.) 

XL 

Vers  de  saint  AmOroi.sc  à  la  fontaine  de  Sainte- 

ïhècle. 
Oclacliorum  sanctos  lenipluni  snrrexil  in  usus, 

Oclagonus  Ions  est  munere  dignusco. 
Hoc  numéro  decuil  sacra  bapllsmalis  aulani 

Stirgere,  quo  popnlis  vera  salus  rediil. 
Lnee  resurgenlis  Xpi  qui  ilauslra  resolvit 

Morlis,  el  lumntis  suscilal  cxanimes. 
Confcssos(iue  reos  macnloso  rrimiue  solvens 

Fonlis  purilliii  dilnil  inriguo. 
Hicquicumque  volunt  probrosac  crimina  vitae 

Ponere,  corda  lavent,  pectora  munda  gérant. 
Hut  veiiianl  al.u'rcs  :  quamvis  lfciiel)rosiis,  adiré 

Audeal;  abscedet  eandidior  nivibus. 
Hue  sancii  properenl  :  non  expers  ullus  aquarum 

Sanctus:  in  bis  regnum  esl  consiliumque  Dci. 
Gloria  insliliac!  naniqiiid  divinius  isto 

Ut  punclo  exigno  culpa  cadai  popuii  (1)? 

XII. 

Inscription  ancienne  à  la  fontaine  de  Saint- 

liarnabé prcs  de  la  porte  de  Parie. 
Hune  rontem  tibi  dedicat,  alque  Ueo  super  uudis 
Consecral  impnsilam  famuUis  Protasius  aram, 
Qna  Ticina  silex  ctMariia  poria,  béate 
Barnaba,  le  Ligures  adverlnm  nuper  in  oras 

(!)  Virfcsis  Sirmond.  ad  Ennod.,  p.  93;  Paciadd., 
Ai\.  S.  ioan.  B.,  p.  5i;  Saiu/.aN.  ml  Dumas.,  p.  176; 
Oi.ruocii.  hisl.  liij..  p.  H):,,  lir..  11(1,  188.  199;  Bol- 
i.AM),  l.  Il,  :uig.  p.  "l'X.  De  ociiiclioro  Roswrir.  in 
not.  ad  ep.  ii.  S.  l'milin.;  CANcrLLiF.R.  Si.cr.  Ynl, 
p.  11V2:  Cang.  (.'H.  Ch.in  H.  Utii..  i.  XXI.  éd. 
Yen.,  p.  1  l'J,  el  Paris,  p.  llii.   De   ûilotjviio    Vlho.n. 

///.,  i.  m,  p.  117.  v.  ciiMeiN.,  y.  .i;.,i.  ii,  p.  32. 

—  .Mr.  PiMper.im  in  scbedis  M.iriiiii  rsl  cfdm  papiilo 
pro  ciid(U  j)i)i>iili.  Perperam  iunn  (Irulerus,  p.  IIH6, 
S.  baliel  iiuiciimiiii;,  fiiscili't  ;  (puis  enores  Mariiiiiis 
in  adn.  exislimaliat  coilicis  palalini,  ipicm  quidem 
niipie  lii'ic  nc(pn"  pb^rumque  alibi  ronsnlnissc  vidc- 
Uir  Marinius.  ^anl  reapse  codex  palaliniis  ip.  Al) 
ubli|ne  recle  se  liabcl,  ul  nunc  udimr;  nisi  quod  v. 
9.  niendoso  cxliibel/Jrtifriuiu  pio  i>iobiosa\  —  A>M> 


90i  MIL 

\iRliil  lioilaïUem  cœtiis et  rite  lavanlem. 


flainine  viclo 
Ul  per  te  tua  plebs  liisliali  ailuiola  sacello, 
Qiiain  faciès  est  alba  iiii)i  (|iiaiii  caiulitla  genti, 
Tam  niveis  animis  colat  inlra  moenia  Chiistiim 


1). 


XIII. 

Vers  d'Ennodins  àV  enclos  dubaptistère  Agello , 
où  sont  les  représentations  des  martyrs  dé- 
posés dans  le  lieu. 

Coiidiior  Arnienius,  snpero  qui  digiuis  honore   est, 

Hic  peperil  foiUem  vivificanlis  aqiia;. 
Pleiia  saluliferis  gefleiiius  viscora  lyiiipliis  : 

Ne  silial  potaiis  contulit  iiuda  seiiiel. 
Rapla  sepuituiis  aiiimavit  coipoia  piclor: 

Funera  viva  videns  mors  eat  in  tiimulos. 
lllorum  tanieii  isie  locus  coiiiplectitur  artus, 

Quos  paries  facie,  mens  tenel  aima  fide  (2). 


XIV. 

Vers  d'Ennodins  à  la  fontaine  du  baptistère 
de  Saint-Etienne,  sur  Veau  qui  venait  du, 
haut  d'une  colonne. 

En  sine  niilie  pluit  sub  lectis  imbre  sereno, 

Et  raeli  faciès  para  ministrat  aquas. 
ProQna  niarmoribtis  decnrrunt  fliiinina  sacris, 

Atqiie  iteriim  rorem  partiirilecee  lapis. 
Arida  iiam  liquides  cflundil  pergida  fontes, 

Et  riiisus  natis  unda  snpenia  venit. 
Sancla  per  aetliereas  émanai  lynipha  recessus, 

Eustorgi  vatis  ducta  ministerio  (5). 


D'EPIGRAPHIE.  MIL  d03 

XV. 

Autres  vers  d'Ennodins  au  baptistère. 
Munilior  cxrncli  fiilgoscai  luce  melalli, 

Miiiieia  disponit  qui  darc  digna  Deo. 
Ante  vaporatis   Laurent!  vita  caniinis 

Copslitit,  ut  blauduni  nobilitarei  opns. 
Marmora,  picluras,  labulas,  sublime  lacunar 

Ipse  (ledit  templo,  qui  probitate  nilet. 
jEdibus  iidpretium  sic  mores  condilor  addil, 

Vc'Uera  ceu  Sérum  murice  tincta  feras. 
Qiialiler  inclusas  oomil  lux  hospila  gemmas 
^Nix  lapidis  quotiens  pulcrior  arte  rubel  (4). 

XVI. 

Vers  d'Ennodins,  sur  le  lion  de  marbre  qui 
lançait  de  l'eau. 

Aspice  deposila  blandum  feritatc  leonem  : 
Ore  vomit  lymphas  pectoris  obsequio. 

Unda  Huit  roslro,  dens  raortis  pocula  maudit  : 
Naturam  perdens  bellua  nos  satiat. 

Elfera  duiu  vitreos  ellundunt  guliura  fontes, 
Dira  saluliferis  corda  lavantur  aquis  (5). 

XVII. 

Cnjpte  de  Saint-Calimère ,  sur  le  puits,  en  ca- 
ractères informes. 

-f  Quamvis  setberia  regnil  (sic)  in  arce  sacerdos 
Congruum  est  sanctis  reddere  vota  piis. 

Hic  quondam  submei sus  corpore  conditus  iacit  {sic) 
.    .    .    reserai  polum  revocat  ipse  Deus 

venerande  tibi  Tliunias  œgros 

.    .    .    .    plero  opère  lu    ...    • 

unclis  niveo  vi    .     .     .     . 

(Cardinal  Mai,  191,  3;  Allegranza,   p. 
29;  JuuN.,  1. 1,  p.  29.) 


XVIII. 

A  la  basilique  de  Saint-Simplicien. 

Charte  gravée  sur  pierre, 
-j-  In  nomine  sanclae  et  individuae  Tiinilatis.  Ego  Guilitionus 
de  loco  SiMiiina,  iudico  ut  ecclesia  qu  ;n)  ego  noviler  aedilicavi 
super  meam  propiictaiem  in  honore 'sanclae  Fidei  in  ip^o  loco 
Sumnia,  ubi  dicilur  Brecallo,  una  cum  castro  et  lurre  et  solariis 
et  salis  et  cassina,  cum  areis  earuni  scu  curte,  cum  omnibus  aliis  ré- 
bus in  ipso  loco  Summa,  vel  in  aliis  locis  reiacentilius,  cum  piscaria 
una  in  Ticinu  ad  Pedrinam,  quis  iudicaiis  habeo  vel  quis  iudicavero 
praidiclae  ecclesiae  sanctae  Fidei  sicut  legitur  in  cartis  iudicaii  mei 
praesciiti  die  ipsa  ecclesia  ctnn  praeholatis  omnibus  rébus  devenial  in  pole- 
stale  et  regimine  seu  ordinaiioue  nioiutsterii  sancti  Sinipliciani  fundati 
foris  propc  civilatem  Mediolani,  ila  ut  duo  monachi  habitent  in  Ipsa 
ecclesia,  et  de  ipsis. rébus  vivant  cotlidie,  pro  remedio  anima;  mese. 


(1)  Bascap.,  De  metrop.  Mettiol.  au.  1.590.  p.  33. 
et  1628.  p.  11.  Ilerum  Bascap.,  Id  llisi.  vromnc.  Me- 
dio/.,  p.  54.  V.  UiniEi,.,  t.  IV.  p.  12;  Bw-<:ii!.n.  De 
eccl.  /i((')-«n:/i.  oriij.,  p.  542;  Pucinell.,  Zod.,  p.  170!; 
Zachak.,  //.  L.,  t.  VI,  p.  5U9.  —  Mr.  Ughelliusscri- 
bit  famine  pro  flamine.  —  A.  M. 


Mr. 


(2)  SiRMOND,   t.  I,  p.  1221  ;  OLTRoeH.  p.  254.— 
r. 

(3)  Idid.,  p.  1145. 


,.,  Ibid.,  p.  M27. 

(5)  Ibid.,  p.  1121  ;  Oltroch.,  p.  258. 


003  MIL  WCTlUiN.NAlKi: 

El  hoc  iudit-o  m  iinllus  archicpiscopiis  vel  ablias  aiii  iiUa  pcrso- 
nanoii  liabeal  polesialem  de  ipsis  reluis  iiivasioiiem  facere  :  elsi 
fieril,  irrila  silet  les  aliéna, ot  in  paicnlum  meoinm  pcrmaneal 
polcslalc,  quamiliu  ipsa  invasio  il.  sliutia  fucril.  Et  qui  liam; 
ordinaiioneni  licgeril,  analheuia  sil,  et  cuin  luda  liadilore 
dauuaius  sil. 


MIS 


y04 


XIX. 

Couvent  de  Saint-Ambroise. 

Charte  gravée  sur  pierre. 

-f  Innoniine  ^iiclœ  Tiinilalisi-goPclruspresbiier  cl 

cimiliarca  sancli  Laurcnli,  una  cum  paire  meo  Jo- 

[hanne, 
volo  eljudico  seu  per  judicatuni  inviolabiiilerconûr- 

Inio, 
utpelra  illa  de  terra  quœ  esl  extra  porlani  Sicinen- 

[seni 
juxla  Noronem,  q«x  est  per  niensuram  sex  pcrlicas, 

[post 
ineuni  et  palris  decessuni  devcnial  proprielario  jure  iii 
manus  et  potestateni  sancli  Anibrosii,  eo   tanien  or- 

[dine 
ul  sacrista  et  camerarius,  qui  pro  leinpore  fuesii,  de 
censu  el  redilu   quie  inde  annue  exierint,  einant 

[caïuisia 
el  femoraria  fralrum  et  nihil  inde  fiai.  Et  si 
quaelibet  persona  aliud  inde  fccerit,  redeat  in  potesta- 
teni parenluni,  donec  unus   eorum   cum  prx'dictis 

[fra tri- 
bus, ad  reniedium  el  vitaeacienjx  pretium,  id  adini- 

[plc- 
\erit.  Amen. 

(Cardinal  Mai,  231,  1;  Jdlinus,  t.  I,  i>. 
S3). 

XX. 

Eglise  de  Saint-Celse. 
Exiniium  lia-'c  Celsi  corpus  compleclitur  ara 
yuein  pia  INazario  mater  sub  rure  cyiuelli 
Obtulit  ad  cœli  pariter  qui  scanderel  arces 
Morte  ohita  longum  parilerque  jaceret  in  œvum. 
Ainbiosius  tandem  lios  sépare  condidil  anibos 
^azarium  apportans  alio  Ceisuniqiie  relinquens. 
Saicuia  Landult'us  donec  jwsl  plurinia  priesul 
\alibu3  adscilis  vicinisque  undiquc  lurbis 
Lstitia  summa  studio  et  cerianlibus  omni 
Transtulit,  atque  locum  divinis  usibus  aplum 
Ipselibens  struxit  miroiiue  dccore  paravil. 

(Cardinal   Mm,  369,  G;    Fleetnood,  p. 
377). 
Voyez   encore   d'autres    inscriptions   des 
reli(4uis  de  Milan,  aux  iiiscriplions  de  KouJe, 
épitaphes  dei  Martyrs. 

XXI. 

Eglise  de  SaiiU-lSuzuire. 

Jean-Jacques  Trivulce. 

luannes    lacobns   Tiiiiiillius    Ma(;ni    lilius,    qui 

KuiiKjuani  quicvit,  ncc   alios  quiescerc    passiib 


{Cardinal  Mai,   p.  231;Jllin.,  t.  I,  p.  418). 
est,  Uic  tandem  quiescit  ipse.  Tacc. 

(Labbe,  Thés.,  epit.) 

MINORI,  près  du  golfe  de  Saierne  (royau- 
me de  Naples.) 

Sur  le  tombeau  de  Sainte-Trophyme,  vierge 

et  martyre. 
Qui  tuniuli  causas  ingressus  discere  quœris, 
Martyris  iiic  Trophimes  intactaque  virginis  arlus 
Et  pia  nicnibra  cubant,  qua^  duin  pr;eccpla  prophaui 
'lemporis,  et  niundi  pollula  allaria  vital, 
Sicanios  fugiens  devola  puella  parentes, 
Acquoris  in  mcdio  natunu  sorte  quievit. 
Membra  dédit  Uegiuniculis  aniniamque  Tonantcs 
Hinc  Cliristi  inler  odoril'eras  dcpascitur  aulas. 
Quis  ergo  bujus  cerei  prœrogativa  non  obsiupesc.it  ? 
[Cardinal  Mm,  Wl,3.) 
MINTURNES,  aiijourd'luii    Trojelta,  dans 
la  Terre  de  Labour,  au  royaume  de  Naples. 

Inscription  de  la  tour  du  fleuve  Lyris  près  de 
M  in  t  urnes. 

Uanc  quundam  lerram  destruxit  gens  Agarena 
Scandens  hune  llnvium.  Fieri  ne  postea  possil, 
l'rinccps  liane  Turrim  Pandolfus  condidil  héros 
Ll  bit  slructori  decus  el  meniorabile  nomen. 

{Cardinal  Mai,  329,  3;  Mur.,  p.  2013,  5.) 

M1UA15ELLA,  jirèsde  Monte  Mileli),  dans 
la  iiriucipauté  ultérieure,  au  royaume  de 
Naples. 

Inscription  provenant  des  ruines  d'Eclana 

Orbem  lerrae 
romano  nomiui 

subiuganli 

domino  noslro 

FI.  Conslaulino 

pio  fel. 

semper  aug. 

Annius  Antio- 

clius  V.  P.  corr 

Acuiil.  cl  Flani.  scnal. 

{Gard.  Mai,  p.  246;  M uratori,  1994,8.) 

MISTHA,  l'ancienne  Sparte,  en  Morée , 
rosaunu'  de  Grèce. 

Dans  lu  pavé  de  l'ancienne  église  callioli- 
(juc,  se  trouve  l'inscrijjlion  vénilicniio  siii- 
vanlc,  rapportée  jutr  M.  Lebas.  (Sixième 
laiijiort  sur  sa  mission  en  Grèce)  : 

1).  0.  M. 

Teniplnm  hoc 

piwseiilalioiiis.  I>cii>aix.  dicatuni 

sub 


903  AlOn  I)  EPIGUAMIIE. 

MiircD  Laurelaiio  pro''  genii.  IVioiioiimisi 

Marcliioni.  Nicolaniiicli.  pi;efl'eclo  Lacoiii 

Antonio  GiiUi  prcUori  Spaiia: 

nec  non 

devotione.  alionun  fidelium  a  fiuidise  (sic) 

R.  R.  F.  F.  {frairum)  min.  [minomm) 

observ.  (observanliœ)  S.  Francisci.  coni. 

anno.  salulis.  mdc. 

Celte  inscription   iviiipello  sans  doulo   la 

réparation  et  la  consécralion  de  l'église  delà 

Présentation   de  la  Sainte-Vierge,  pendant 

que  Marc  Lorédano  était  ])rocurateur  général 

du  Péio|)onèse. 

MODÈNE,  ville  capitale  du  duché  de  ce 
nom,  on  Italie. 

I. 
lu  hac  cruce  condite  sunt  reliquie  iste.  Lignuni  Do- 

h'iini. 

Reliquie  soi  Stephani  protomart.  Reliquie  scT  Aua- 

[slasii  s;icerdotis. 

Reli(iuie  scc_Verene  virg.  Reliquie  sciT  Lucaiii  niart. 
De  cilicio  soi  Augendi  eximii  confessons  XpT. 
De  vesiimenlo  soi  Leudegarii  niait,  et  cpiscopi  Vien- 

[neusis. 
{Cardinal  Mai,  43,  1.) 
Voyez  aussi  Fnisi,  dissert  m';  Mém.  eccles. 
Modoet.,  p.  20. 


MOU 


90^J 


II. 

Dans  l'ancienne  église  de  Saint-Jemi-Baptiste, 
construite  par  la  reine  Tliéodclinde. 

Coudidit  hoc  teniplum  raulia  virtiite  verendum 
Theudelinda  poteus  regni  diademate  pollens, 
Pro  se  pro  natis  votum  dulcedine  matris 
Ciiristi  Baptistae  cui  sacratur  locus  isle. 


Ilie  noslracgi.'niisvohiit  caput  esse  decenlis 
El  Lombardoiiini  talcnique  pararc  patronuin. 

[Cardinal  M  aï,  p.  101.) 

III. 

Sur  une  couronne  d'or  ornée  de  pierreries 

-f-Agilulfgral.  Di.   vir  glor.  re\  tolius   Ital.  oûerct 
SCO.  Jolianni  Dapiiste  in  cela.  Modicia 

[Cardinal  Mm,  p.  200;  Muratori,  Script, 
ilalic.  t.  I,  p.  460.) 

IV. 

Sur  la  reliure  d'un  cvangéliaire 
Au  devant. 
De  douis  Di  oflrit  (sic)  Tlicodelenda  reg. 
gloiiobisseiua  scô  Johanni  Bapt. 

Derrière. 
In  baselica 
in  Modicia 
quaui  ipsa  fund. 
pi'op.  pal.  suuni. 
[Cardinal   Mai,  202 ,  2  ;    Maffei  ,  Mus. 
Ver.,  p.  369,  8;  Mabill.,  It.  ital.,  t.  I, 
)..    2;   MuRAT.,  5.    R.    /.,  t.  XII,  p. 
1070.) 

V. 

Colonne  de  Saint-Faustin. 

lïïip.  Cœsari  Flavio 

Conslanlino  luaximo 

Sempei-  Augusto 

divi  Coustanti  filio 

bono  reip. 

[Cardinal  Mai,  240,  2;  Murât.,  p.  260, 

6;  Grut.,  li,  1160,  1.) 


M.  C.  F. 

M.  C.  P. 

L.  NodI 
Faustini 

Laudicisc 


VI. 

Au  jardin  des  religieux  de  Saint-Benoît ,  près  de  l'église  de  Saint-Pierre. 
L.  Nonius  Verus  V.  cous.  bis.  correct.  Apuliie  et  Calab. 
Venetiarum  et  Istriœ  conies,  patronus  Mutinensium  Aquileicn. 
Brixianorum  et  universarura  urbiuni  Apuliae  Calabriaeque 
Viniciae  Marcianae  C.  F.  fil.  Caeciliani  P.  V.  bis.  ration. 

urbis  Romae  et  Afrlcae  prses.fLusilajiiae  corr.  Apul.  et  Calab.  vie.  pracf.  per  liai, 
coningi  sanclissimae  ac  beuignissiinae,  cuius  vita  nioruni 
studiorumq.  laudibus  et  universis  virtutuui  auimi  lam  clara 
exstilil,  ut  admirabilia  veteris  probitatis  exempla  superavil, 
quo  nicrilo  oniuiunique  iudicio  singulari  pr.Tecoiiio 
inbislrium  niatroiiarum  decus  oniamenlumq.  estabita.  (sic). 

^Cardinal  Mai,  p.  286;  Labbe,  Thcs.  Ann.  Epit.,  p.  336 


VII. 

Sur  tine  tour. 
Opus  conslruxit  inip^  D.  N. 
Desiderii  régis  per  ind.  xii. 

[Cardinal  Maï,  354,  5.^ 
MODON,  en  Grèce. 
On   apprend   par   ]'inscriplio:i    suivanle, 

DlCTKWJN.    1>'ImM0RAPI1IE,   I, 


trouvée  dans  une  église  do  cette  ville,  que 
les  remparts  avaient  été  relevés  en  1314  par 
Antoine  Lorédano,  iirocurateur  général  du 
Péloponèse. 

D.  0.  M. 

Methonem  comniuniri 

vastis  mœniis  et  propugnaculis  terra  mariquo 

uiaiiduvit  scnaïus 

^9 


907 


MOI 


DICTIONNAIRE 


MON 


908 


Anlonio  l,aiirfl;mo  pr(|f  >.  gïïâli.  aini""'.  iii 
IVlopoiiiieso 
Qui  laiili  opiris  ciirain  susliiieiis 
ad  iirbis  et  rcgni  lulamcn 
Forliora  inunimenla  erexil  ei  clausit 
aiino  salutis  mhxiv. 
[Expédition  scipnli/iquc  dr  Moréc,  Anti- 
quités et  tieaux-arts,  l.  1,  |).  11.) 

MOIUANS,  près  de  Grenoble,  département 

lie  risèn;,  en  France. 

Divo  Gratiaiio 
lyiannido  viiidicata 
Tlieudosius  el  Valcnliniaiius 
augg.  ex  voto 
P. 
(Cardinal  Mai,   p.  269;    Mlratoiii  ,    p. 
80;  DoNAT.,  p.  152,  2;  Spon.,  p.  276.) 
MOiSSAC,   au    (lé|iarleiiient   de    Tain    et 
Uaronnne,  eu  France 
1. 
1063. 
Idibus  oclonis  domus  ista  dicaia  novcnibris 
(iaudel  poiuificcs  lios  eoiiveiiisse  célèbres, 
Aiixius  Ostiiuliiiii  (I),  LacUira  dedii  Uainiiiniliiui  ('2) 
Coiiveno  Wilehnuin  (3)  direxil  Aginiia  Wileliiiuin  (1) 
Jiissil  el  Eiaeliuiii  (5)  non  déesse  Beoira  Beiiigniini 
Elloreus  Slephaniiin  (6)  concessit et  Adura  Pelruni  (7). 
Te  Duianne  (8)  siiuni  noslruinr|ntî  Tolosa  paiionmii, 
Respiiiluf  Fulco  (9)  Siiiioiiis  dans  jura  (.adurto, 
Myriades  (10)  lueis  appouens  ues  duodecini, 
Virgineuui  parluni  dabai  urbi  tune  veneranduiii 
liane  tibi  Clniste  Deus  rex  iiislilnit  Cblodovcns  (11) 
\iixit  inuniliens  posl  hune  donis  Ludovicus  (l'2). 
yMént.  de  la  Soc.  arcitéol.  du  Midi,  t.  Hl, 
p.  5'i-56.j 

11. 

Sanclus  Durannus  Episcopus  Tolosanus   el  Alilias 
Moysiaeo. 

(1)  Ausliiide,  archevêque  d'Aueli,  verslO.iO. 

(2)  Rainiond,  évéque  de  Lecloure. 

(3)  Guillaume,  évéque  <le  Coinniiages. 

(4)  Guillaume,  évéque  d'Agen. 

(5)  KraeliusBenignus,  évé(iuc  de  Beurra,  plus  lard 
dclruile  el  renqdacée  par  Tarbes. 

(0)  Etienne,  évoque  d'Oleron. 

(7)  l'ieire,  évéque  d'Aire. 

(8)  Duran,  abbé  de  Moissac  cl  (1059)  évèipie  de 
Toulouse,  nmrl  en   1070. 

(9)  l'uulipies,  évéque  de  G  diurs,  accusé  de  siuio- 
niesur  la  loi  de  celle  inseriplioji.  Selon  le  GiiHiu  cliiis- 
tiatia,  bimouis  est  son  noui  pro|)re,  el,  s'il  n'a  pas 
assiste  i»  la  cérémonie,  c'est  pour  une  disiiission  de 
préséance  avec  Diirau,  evccpic  de  Toulouse  el  Aus- 
tinde,  arclji'Vei|ue  d' Aucb. 

(Il»)  Myriade  signille  ici  mille,  ce  (pii  avec  les 
trois  uiiiles  (ircs)  el  les  doiue  lusUes  (duodciita  liiS' 
(risj  donne  lO'iO,  pins  3,  plus  0(1,  c'esl-à-diie  10(i3 
pour  dali-  de  la  icrémonii;. 

(Ilj  Le  iiioiiasléie  de  Moissac  liil  ronde,  non  par 
Glovis,  mais  par  saint  Arnaud,  evéquc  de  Maesliick, 
sous  Glotaire  II,  ou  D.igoberl  au  plus  tard. 

(  li)  Louis  le  U.bouuairr,  lils  cl  successeur  de  Gliar- 

lemagiie.  Il  rétablit  plusieurs  asicres  eu  ruine, 

U)rsqu'il  succéda  ù  son  père. 


.Mort  en  1070,  celle  ranonisalion  n'a  ja- 
luais  été  rectiliéc  et  esl  une  iiivenlion  des 
moines  de  Moissac. 

(Ibid.,  t.  m,  p.  65  ) 

MONREALE,  près  de  Païenne  en  Sicile. 

Une  urne  en  marbre,  en  forme  de  sarco- 
phage,  renferme  les  entrailles  de  saint 
Louis  (1),  roi  de  Fiance.  Sur  lu  couvercle  on 
lit  cette  inscription  : 

Hic.  condila.  suiit.  viscera. 
S.  Ludovici.  IX.  régis.  Franc. 

On  lisait  autrefois  sur  le  mur  de  gauche 
de  l'église  de  .Monreal  cette  autre  inscription 
ipii  paraissait  remonter  au  xin' siècle,  et  que 
l'un  cruit  avciir  éle  liguiée  r.u  mosaïque  (2). 
Lello  la  rapporte  dans  sa  Descrizione  del  real 
tcmpio  e  inonislero  di Santa  Maria  ia  IS'ova  di 
Monreale,  publiée  à  Rome  eu  1588,  pag.  30. 

Ilic  sunl  tuniulala  viscei  a  el  corpus  Ludovici  régis 
Francix,  ipii  iibiil  apud  Tonisiutn  annu  Ooininicu; 
Incarnationis  mcclxx  uieiise  augusli  xiii  iiidictiuuis. 

Nous  extrayons  les  inscriptions  et  la  note 

(1)  Voyez  il  l'article  La  iMonijuii;,  déparleinenl. 
de  Lol-el-G'ronne,  une  notice  sur  une  anciemie 
chasse  que  l'on  croit  rcnlcrnier  des  reli(iucs  de 
Saint-Louis. 

C-l)  Voici  les  justes  obseï  valions  que  fait  M.  le  duc 
de  Serra  lii  Kaleo,  au  sujei  de  l'ancienneié  de  celte 
inscri|ition  : 

î  Essa  ollre  luili  i  conirassegni  da  doverla  sliniarc 
coiilcniporanea  allô  avveninicino,  si  per  la  siniplicilà 
dello  slile,  c  si  per  la  circuslan/,a  rilcvaniissima  di 
vedervisi  caiallerizzalo  Loi^i  couiiue  re  di  Kramia, 
c  senza  1'  aggiuiito  di  saulo  ;  aggiunlo,  che  cerla- 
iiiente  non  si  sarcbbe  laciulo  dopo  la  sua  canonii;- 
zazione.  Or  sebbene  non  vegassi  iii  essa  nominale 
esplicilainente  il  cuore,  pure  lum  e  a  ilubilare  che 
queslo  andava  naluralmenle  compreso  iiella  parula 
•  ïisa'Mi  (che  neir  anipia  sua  nauirale  significazione 
racchiude  tulle  le  interiora  deHanimale),  senza  che 
fosse  d' uopo  lariie  specilicata  nienzioiie.  Né  la 
parola  eorpits  che  leggesi  riella  iscrizione,  e  la  ecr- 
tezza  che  le  ossa  del  re  Luigi  hiroiio  ritiuulolte  in 
Erancia,  dee  niuovere  aleuiio  a  uietlerne  in  torse 
r  esatlezza  ;  impeieiocché  per  corjiiis  devoim  qui 
inteiulersi,  eqine  ne  pensaroiio  i  Bollandisli,  lecarui 
lutte,  e  cio  che  forniano  le  parti  molli  del  corpu 
umauo.  » 

M.  de  S  rra  di  Falco  ajouie  ensuite  :  «  Non  è  poi 
a  meravigliare  che  il  le  Filippo  a\esse  lascialo  fra 
iioi  il  cuorc,  le  xiscere  e  le  carni  del  j)a  re;  giacclié, 
ollre  air  aulurevole  lichiesla  dello  zio  ilarlo  d'  ,\ii- 
gio,  ed  al  llmor  del  conlagio  che  iierdurav.i  nel 
canipo,  é  ad  ogmiuo  palcse,  che  per  l.i  impcrizia  che 
vi  era  in  cpiei  tempi  uel  prepa.are  acconciameule  le 
parti  molli  de'  caclaveri.  S(devaii  ipiesle  deposilarsi 
uei  luoghi  \icini,  e  solameule  le  ossa,  iiune  menu 
dc|ieriliili  condursi  nel  siti  loutani.  Gosi  dd'alli  si 
osscrva  in  altri  Ire  casi  awcnuli  nella  uiedesinia 
armala,  cioé  di  Giovanni  coule  île'  .Ncvcis,  tli^liuolo 
del  re  Luigi,  morlo  tu-l  canqio  di  TunisI,  lii  cui  le 
sole  ossa  l'urouo  Iraspoi  laie  in  1- rancia  ;  di  Tlbaldo 
di  Nivarra,  e  d' Is.ibella  uU(U'.i  ilcl  uiedesiinu  l.uigi, 
le  viscère  o  le  cariii  de'  (piali  veniiei  o  deposilate,  ilel 
primo  in  Tra|iani,  e  dcll.i  second.!  in  Gose.iza,  prcsso 
;il  ipial  liiogo  cesso  ili  vivere;  sieché  in  Fraïu'ia  lor- 
oaiono  solauniile  le  ossa.  E  gli  scritlori  coiiu  iiqio- 
r.mc-i  narr.in.li)  col.ili  Ciilli,  dicono  essersi  cio  piali- 
talo  secomlojilciislunn'  de'm.igglori.  i  (^.l/t'iii.  (/Mdiic 
dcSeiiii  tli  l'iilcu,  pag.  1.) 


909 


MON 


D'IIPIGRAPHIE. 


MON 


910 


que  nous  donnons  au  bas  d'un  niétuoirc  de 
M.  de  Serra  di  Falco,  intitulé  :  SuUareliquia 
del  cuorc  cli  snn  Luigi  Memoria  di  Doincnico 
Lo  Faso  Pietrasanta  duca  di  Serra  di  Falco, 
socio  corrispondente  del  real  Istituito  de  Fran- 
cia,  in-4°,  Palerme,  18i3. 

Nous  ne  pouvons  nous  empêcher  de  faire 
remarquer  que  le  savant  et  respectable  duc 
de  Serra  di  Falco,  par  le  titre  de  sa  disserta- 
tion, semble  poser  en  fait  ce  qui  précisé- 
ment serait  à  prouver  et  reste  toujours  en 
question,  à  savoir  si  lo  cœur  de  saint  Louis 
fut  transporté  où  se  trouve  encore  h  Mon- 
reale.  Dans  son  intéressante  dissertation,  que 
nous  avons  lue  avec  attention,  nous  n'avons 
pas  trouvé  un  seul  fait  qui  le  prouve  et  nous 
n'y  avons  vu  que  des  présomptions  auxquelles 
on  peut  toujours  donner  un  sens  différent, 
suivant  le  point  de  vue  auquel  on  se  place, 
ou  l'opinion  que  l'on  a  eue  d'abord.  Le  rap- 
port des  médecins  de  Palerme ,  chargés  en 
1843  de  visiter  les  reliques  de  saint  Louis, 
ne  peut  davantage  être  opposé  au\  savants 
qui  ont  soutenu  à  Paris  que  le  cœur  de  saint 
Louis  ne  pouvait  se  trouver  à  Monreale, 
altendu  que  les  experts  déclarent  que  les 
reliques  de  notre  grand  roi  sont  tombées 
dans  un  tel  état  de  consomption  qu'il  est 
impossible  de  discerner  si  le  cœur  du  prince 
s'y  est  jamais  trouvé. 

L'intéi*tde  cette  question,  liée  à  celle  qui 
a  si  longtemps  agité  les  savants  français,  à 
l'occasion  de  la  découverte  d'un  cœur  humain 
devant  l'autel  de  la  Sainte-Chapelle  de  Paris, 
nous  engage  à  reproduire  textuellement  le 
rap[)ort  des  médecins  de  Palerme.  Nous  y 
joindrons  le  rapport,  un  peu  précipité  peut- 
être,  que  M  Letronne  inséra  au  Moniteur, 
après  la  découverte  du  cœur  de  la  Sainte- 
Chapelle,  et  le  compte  rendu  parM.  L.  Dubeux 
des  premiers  débats  que  provoqua  cette 
découverte.  La  suite  de  la  discussion  prit  un 
caractère  d'aigreur  que  l'on  a  regretté  depuis, 
mais  qui  ne  doit  pas  taire  méconnaître  les 
sérieux  arguments  produits  dans  les  diverses 
publications  de  MM.  Deville,  P.  Paris,  Le- 
normant  et  Le  Prévost. 

§  1 .  —  Texte  du  rapport  des  médecins  chargés 
en  184-3  de  visiter  l'urne  renfermant  les 
reliques  de  saint  Louis  à  Monreale. 


A  venerato  iocarico  di  S.  E.  Reverendis- 
sima  Monsignor  Arcivescovo  ,  ci  siamo  il 
mezzogiornodel  primo  luglio  corrente  tras- 
feriti  in  questa  Cattedrale,  ove  alla  presenza 
del  prelodato  Arcivescovo  D.  Domenico  Be- 
nedetto  Balsamo ,  di  Monsignor  Vicario 
Générale  Padre  D.  Gio.  Battista  Tarallo,  del 
Teioriero  di  dettu  Caltedrale  Padre  D.  Bene- 
detlo  La  Via,  del  Sacerdote  D.  Giuseppe 
Giglio,  e  Sacerdote  D.  Salvatoie  Leto,  non 
che  lie"  uapi  maestii  fratelli  i).  Casirense  e 
I>.  Bt'iiedelt(.i  Zeibu,  abbiamo  osservalu  uua 


cassa  dilegno  informa  di  parallellogramiiio, 
lunga  un  jialmo,  larga  otto  once,  e  sette  once 
alla,  indorata  al  di  fuoi'i.  Aporta  la  quale, 
trovossi  di  dentro  tajtezzuta  di  tela  colore 
azzurro  sfiarsa  di  grandi  stelle  bianrlie,  ed 
un  involto  di  drappo  di  seta  bianco;  quindi 
abbiamo  cominciato  il  pm  minuto  esame  sut 
contenuto  di  quest  ultimo  involto. 

Diversi  pezzi  componevano  i  primi  strali 
tutti  di  tigura  irregolare  :  non  si  è  potuto 
scorgere  idea  di  tessuto,  ma  piuttosto  un 
ammasso  di  una  sostanza  omugeneain  tutti 
i  detti  pezzi  di  colore  nero  tendeute  al  bigio, 
il  peso  relativo  al  volume  di  detti  pezzi  molto 
leggiero,  perché  total  mente  disseccate ,  e 
nella  consistenza  assai  fragili. 

Non  poca  diligenza  si  bisognô  usare  nell' 
uscire  uno  ad  uno  detti  pezzi  délie  venerate 
reliquie,  ponendoli  cou  uiiadelicatapinzetta 
in  una  grande  guanliera  di  argento,  e  quivi 
farne    tutte  le    osservazioni    dell'arte.    Nei 
secondi  strati  souosi   rinventi  diversi  brani 
di  tessulo  di  panno  lino  a  più  doppi  indis- 
tintamente  sparsi  tia  la  massa   délie    santé 
reliquie,    e  qualcheduno    di    questi  brani 
interposlo  neila  sostanza  di  detti  pezzi,  che 
ne'  secondi  slrati  sonosi  rimarcati  più  piccoli. 
Finalmente,  il  l'orulo  délia  cassa,  col   mede- 
simo  involto  di  sota  bianca,  era  occupato  da 
frantumi  pulveruleiili  dell'  istessa  uaturada' 
sopradetti  pezzi;  in  mezzo    a'  quali  si  è  rin- 
venuta  una  falange  appartenente  ad  un  dito 
de'  piedi  (1)  intégra  nella  figura  e  nella  con- 
sistenza ossea.  Quindi  noi  sulla  diiuanda  se 
fra  quel  pezzi   vi  fosse  il  cuore,  siamo  di 
avviso  non  potersi  in  verun  modo  scorgere, 
né  assicurare;  giacchè,  sebbene  il  cuore  quai 
viscère   muscoloso    a  fibre    compatte    con 
pochissima  celluiare  e  perciô  resistente  alla 
putresceiiza,  avrebbe  potuto  anche  i)er  un 
lasso  di  secoli  conservare  almeno  la  forma  ; 
pure   posto   primitivamente    in  massa  con 
altre   viscère,  ed    in   recipiente  mal  difeso 
dair  aria  atmosferica,  primo  agente   nella 
[lutrefazione  de'  corpi,  ha  dovuto  necessa- 
riaiaeute    subire   la    totale    scomposizione, 
non  dissiiiiile  a  quella  délie  viscère  con  cui 
si  è  trovato  a  coniatto,   essendosi  il   tutto 
ridotto  ad  una  sostanza  fragile  ed  omogeuea, 
corne  da  noi  si  è  rimarcato. 

Terminale  le  nostre  indagini ,  abbiamo 
riposto  colia  massima  accuratezza  quel  sa- 
crati  pezzi  nell'  istessa  cassa,  e  coH'  istesso 
ordine  I'  abbiamo  ricoperto  delio  stesso 
involto;  quale  cassa  chiusa,  fu  da  Monsignor 
Arcivescovo  involta  in  drappo  di  seta  bianco 
e  munita  di  suggelli.  Fattooggi  in  Monreale 
Il  5  luglio  1843. 

ViNCENzo    D'    Lo  Bianco  e   CuiihELLi. 
FiLippo  Prestidonato,  D'  chirurgc. 


(1)  Iiidépeiidammeiit  de  ceUe  phalange,  l'urne  de 
Monreale  renfermait  encore  deux  doigls  de  saint 
Louis.  L'un  de  ces  doigts  a  été  donné  au  prince 
liéréditaire,  depuis  :oi  de  Naples,  François  I«',  le 
seeoiid,  à  sa  fdie,  la  princesse  Caiofine,  lors  de  son 
mariage  avec  le  duc  de  Berry,  en  1816. 


9M 


MON 


DICTIONNAIRF 


MON 


912 


^  2.  _  Compte  rendu  de  la  discussion  reta- 
laliic  ù  ta  dc'couverle  du  cœur  de  saint 
Louis,  dans  lu  Sainte-Chap'dle  (1). 

Rapport  k  M.  le  ministre  des  Iravaux  publics  sur  la  dé- 
couviTle  faite  à  la  Saiiile-Chapelle  duii  cœur  placé  au 
ceulre  de  laC.liapelle  H»ute,  par  M.  Lelionue,  garde 
géoéral  des  arcliives  du  nnauuio.  (Kxirail  di  Moniteur 
du 21  mai  I8i3.l  —  Lcllrc  de  M.  Le  l'revusl,  membre 
de  l'Académie  des  lriscri|ilions  et  Itelles-l.ellics,  et  dé- 
puté du  déparlpmeul  de  l'ICuro,  au  rédacleur  eu  chef 
du  Monileur  universel,  (lislrait  du  Monileur  du  2«mai.) 
—  Lettre  de  M.  Lelronne  au  rédacteur  du  Munitcur. 
(Rxtraildu  Monileur  du  31  in;ii.)  Seconde  .lettre  de 
M.  Le  Prévoit  au  rédacteurduMonifeur. —Troisième  let- 
tre,'du  même  au  même.  (Extraits  du  Monileur  des  o  et 
26  juin  1843.)' 

Les  personnes  qui  s'intéressent  à  l'histoire 
(lu  moyen  âge  en  France  n'ont  pas  oublié 
qu'on  retrouva  ,  le  13  mai  dernier,  sous  les 
«jalles  de  l'abside  de  la  Sainte-ChapoUe,  une 
caisse  renfermant  une  boîte  d'un  mutai  com- 
mun, dans  laquelle  si;  trouvait  un  cœur  bu- 
main.  On  reconnut  bienlùt  que  cette  boîte 
était  colle  qui  avait  été  découverte  le  21  jan- 
vier 1803,  et  que  M.  Camus,  alors  garde  gé- 
néral des  archives,  fit  replacer  dans  le  lieu 
même  où  elle  venait  d'être  découverte,  après 
avoir  préalablement  substitué  une  caisse  de 
bois  à  l'ancienne  caisse  extérieure  de  métal 
qui  ne  pouvait  plus  servir  à  préserver  le 
précieux  dépôt  qu'elle  contenait  (2). 

La  place  qu'occupait  la  caisse  ,  le  soin 
qu'on  avait  mis  h  éloigner  de  la  boite  inté- 
rieure les  causes  de  dégradation,  tout  enfin 
devait  faire  croire  que  là  était  renfermé  le 
cœur  du  fondateur  de  la  Sainte-Chapelle,  le 
cœur  du  roi  saint  Louis. 

M.  Terrasse,  préposé  à  la  garde  des  archi- 
ves judiciaires  nationales,  quoique  bien  per- 
suadé de  cette  vérité  (3)  ,  se  résigna  au  si- 

(1)  Extrait  du  Corespomlunl,  octobix  1843. 
(-2)  M.  Camus  lit  tlq)osei'  daus  la  nouvelle  caisse 
de  bois  la  note  suivante  »  :  «  Le  premier  pluviôse, 
an  onzième  de  la  république  française  (vendredi  21 
janvier  1805),  en  faisant  (luehjues  réparations  à  la 
Sainle-Cliapelle,  il  fut  découvert  en  cet  endroit  une 
caisse  de  plomb,  longue  d'un  pied  sur  dix  pouces  de 
large  et  liuil  de  profondeur.  Celte  caisse  enconienail 
une  autre  en  forme  de  coeur,  dont  il  ne  restait  que 
la  plaque  supérieure,  qui  paraissait  être  de  cuivre 
ctamé;  les  parties  latérales  et  inférieures  étaient 
enliércmenl  oxydées.  Il  n'y  avait  aucun  carattère 
indicatif  de  nom  ni  de  date. 

«  Les  restes  trouves  dans  la  seconde  caisse  oui 
été  reid'eriués  dans  la  présenlc  boite,  laquelle  a  été 
déposée  au  même  lieu  où  ces  restes  avaient  été  dé- 
couvei'ls. 

«  Citoyen  Camus,  garde  des  archives  nationales. 
«Citoyen    Tehrassc,    prépo.sé   à   la  gaide   des 
;  archives  judiciaires  nationales.  > 

(3)  Voici  la  lettre  de  M.  Terrasse  à  M.  Camus. 
«  l'Inviose,  an  XL 
I  Citoyen, 
<  D'aiires   les  nouveaux   renseignements  que  j'ai 
pris  depuis  deux  jour»,  itinijultèiciiii'ni  des  personnes 
11-ilcsf.us    tillitcliées    il    1(1   Siiiiite-Clidiielle,     sur     la 
dcciiu\erle    (pii    vient   d'être   laite  dans  cet  ancien 
iMiHinment,  tout   mi:   porte  a  croire  (pie   les   restes 
déposes  dans  la  caisse  d'élaim  renfermée  dans  celle 
de  plomb  suni  ceux  du  cœur  de  saint  Louis;  cl  pé- 

"  M.  l.ctroiinc  dit  qu'on  a  Irouvé,  de  la  note  de  M.  (!a- 
iiius,  lieux  Copies,  l'iinr  sur  piquer,  l'autre  sur  parcliemiii, 
daiii  la  huile  rcplac  ée  par  sou  ordrv< 


lence  lors(]U('  M.  Camus  eut  exprimé  des 
doutes,  en  laissant  iircssenlir  d'ailleurs  que 
l'époque  n'était  pas  favorable  à  l'examen 
d'une  imreille  question  (1).  Aujourd'hui,  les 
considérations  évidemment  iwlitiques  qui 
engagèrent  li'  citoyen  Camus  h  étouffer  la 
discussion  n'existent  plus,  Dieu  merci,  et 
rien  n'cmpèclie  d'arriver  à  la  solution  du 
])roblèine.  Mais  le  doute  exprimé  par  M.  Ca- 
mus aura  toujours  eu  [lour  résultat  d'égarer 
quelques  personnes  ]ieu  instruites  dans  la 
science  de  nos  antiquités.  Ces  personnes  , 
hors  d'état  de  tirer  de  leur  pro|)re  fonds  une 
opinion  raisonnée,  se  sont  attachées  à  celle 
qu'elles  ont  trouvée  toute  faite ,  sans  se 
rendre  compte  des  raisons  qui  agirent  sur 
l'esprit  de  M.  Camus. 

M. Letroune,  chargé,  en  sa  qualité  de  garde 
général  des  archives  du  royaume,  par  M.  le 
ministre  des  travaux  publics ,  de  faire  des 
recherches  pour  s'assurer  si  le  cœur  iju'on 
venait  de  retrouver  était  bien  réellement 
celui  de  saint  Louis,  ré|)ondit  au  ministre, 
jiar  son  rapport  du  21  mai,  dont  nous  avons 
cité  plus  haut  le  titre.  On  remarque  dans  ce 
rapport  le  passage  suivant  :  «  Je  me  suis 
empressé  de  répondre  à  voire  désir,  et  j'ai 
l'honneur  de  vous  transmettre,  sans  plus  de 
délai,  le  résultat  de  mes  recherches,  parce 
que  je  suis  convaincu,  malgré  le  peu  de 
temps  que  j'ai  pu  consacrer  à  ce  travail, 
qu'un  examen  ultérieur  et  jilus  approfondi, 
si  on  le  juge  nécessaire,  confirmera  ce  ré- 
sultat ,  qui  n'est  point  malheureusement 
conforme  h  ce  que  l'on  pouvait  es|iérer;  car 
il  me  paraît  trop  certain  :  1"  que  le  cœur  de 
saint  Louis  n'a  point  été  rapporté  en  France  ; 
2"  que,  dans  le  cas  même  où  il  y  aurait  été 
rapporté,  ce  ne  peut  être  celui  qui  a  été 
trouvé  enfoui  sous  le  pavé  de  la  Sainte-Cha- 
pelle. » 

M.  Letronne  peut  se  féliciter  tout  à  son 
aise  de  la  promptitude  qu'il  a  mise  à  s'acquit- 
ter de  la  t;\che  qu'on  lui  avait  confiée.  Ob- 
servons toutefois  (|u'en  définitive  son  travail 
aboutit,  à  peu  de  chose  près,  aux  conilir>sit)iis 
purement  négatives  déjà  jiroposées  par 
M.  Camus.  Il  n'y  avait  dmic  pas  lieu  de  pro- 
clamer si  haut  des  résultats  (|ui  n'élaicnt  ni 
nouveaux  ni  concluants.  Mais  ce  (pii  nous 
éloiuic  |ilus  encore,  c'est  l'assurance  avec 
laquelleM.  Letronncnotisannonce  (jue  toulcs 

nétré  de  respect  pour  la  religion  de  mes  |iéi(>, 
presque  convaincu  de  ci'lle  asseiiion  (on  iil  daiiN 
Jloréri ,  à  l'artitle  M(iih( /.uHi.s,  qu'une  parlie  des 
restes  de  ce  saint  a  élé  déposée  à  la  SaiiUe-Ch.qielle 
en  1278),  nous  venons,  'lourd  et  moi,  de  porter  le 
tout  dans  la  sachrislic  {sic)  de  la  Sainle-Cliapelle,  et 
l'avons  depiisc  dans  une  des  annoires  de  celle 
sachrislie,  donl  j'ai  pris  les  dels  ipie  je  ne  coinnui- 
niipieiai  ipi'aiix  personnes  munies  d'un  ordre  écrit 
de  vous. 

«  Salut  et  rcspocl . 
(I)  <  //  )i'esl  pas  à  propos  de  parler  des  (onjec- 
luii's  ipie  c'est  le  fceur  de  saiiil  Louis.  Je  n'y  vois 
rien  de  déterminaiil  ni  de  décisif,  ei  il  ne  laiil  pas, 
par  (les  coiijcelures  légères,  s'exposer  à  inlroduiie 
des  erreurs. 

•  j'ai  riionnciH'  de  vous  saluer, 
I  Camds.  > 


913 


MON 


DEPIGRAPHIE. 


MOIN 


91i 


les  recliorclies  ultérieures  ne  pourront  qu'ap- 
porter la  confirmation  des  opinions  (|u'ii 
avance.  Depuis  qu'il  a  lu  la  seconde  et  sur- 
tout la  troisième  lettre  de  M.  Le  Prévost, 
M.  le  sarde  général  des  archives  du  royaume, 
nous  en  sommes  sûr,  aura  modillé  sa  ma- 
nière de  voir. 

Les  raisons  sur  lesquelles  I\I.  Letronne  se 
fonde  pour  décider  que  le  cœur  de  saint 
Louis  n'a  jamais  été  rapporté  en  France 
sont  : 

1°  Le  témoignage  de  Geoffroy  de  Beaulieu, 
confesseur  de  saint  Louis; 

2°  Celui  de  Guillaume  de  Nangis; 

3*  Une  lettre  anonyme  contemporaine. 

GeotTroy  de  Beaulieu  rapporte  qu'au  mo- 
ment môme  où  saint  Louis  vennit  d'expirer, 
le  25  août  1270,  la  flotte  de  Charles  d'Anjou, 
roi  de  Sicile,  entrait  dans  le  port  do  Tunis. 
Après  avoir  pleuré  le  saint  roi,  Philippe  le 
Hardi  et  Charles  d'Anjou  s'occupèrent  de 
partager  ses  reliques.  Philippe  eut  tous  les 
os,  et  Charles  prit  les  chairs ,  le  cœur  et  les 
intestins,  qu'il  déposa  dans  l'église  de  .^ion- 
reale,  près  de  Palerme. 

Guillaume  de  Nangis  et  la  lettre  contern- 
j/oraine  disent  la  môme  chose. 

M.  Letronne  croit  ne  devoir  pas  tenir 
compte  d'une  lettre  de  ïhibaud .  roi  de  Na- 
varre, à  l'évêque  de  ïusculum,  où  il  est  dit 
que  le  cœur  de  saint  Louis  demeura  dans  le 
camp,  l'armée  n'ayant  pas  voulu  qu'on  l'em- 
portât. 

M.  Letronne  rejette  également  le  témoi- 
gnage du  moine  anonyme  qui  a  composé  une 
Vie  abrégée  de  saint  Louis.  L'assertion  de 
ce  moine,  dont  l'époque  est  inconnue,  ne 
saurait  prévaloir  contre  l'autorité  de  Geof- 
froy de  Beaulieu  et  de  Guillaume  de  Nangis. 

M.  Letronne  termine  ce  paragraphe  en  di- 
sant que,  si  le  cœur  de  saint  Louis  existe  à 
Monreale  avec  les  chairs  et  les  intestins , 
la  question  est  résolue;  mais  que,  s'il  ne 
s'y  trouve  pas,  on  ne  sera  pas  plus  autorisé 
pour  cela  à  le  reconnaître  dans  celui  qui  est 
déposé  à  la  Sainte-Chapelle. 

L'opinion  de  M.  Letronne  repose  sur  celte 
donnée ,  que  nulle  part  il  n'est  question  de 
la  translation  du  cœur  de  saint  Louis  à  la 
Sainte-Chapelle;  cependant  un  fait  d'une  si 
haute  importance  n'aurait  pas  pu  èti-e  mis 
eu  oubli  par  tous  les  historiens  à  la  fois. 

Dans  le  troisième  paragraphe  de  sa  lettre, 
M.  Letronne  s'attache  à  démontrer  combien 
il  serait  peu  probable  que  le  cœur  d'un  aussi 
grand  saint  eût  été  enfoui  sous  le  pavé  d'une 
église,  au  lieu  d'être  exposé  dans  une  magni- 
fique chAsse  à  la  vénération  des  fidèles. 
D'ailleurs  aurait-on  mis  cette  précieuse  re- 
lique dans  une  boîte  d'étain  ou  de  cuivre 
étamé  ?  Enfin  ,  l'aurait-on  enterrée  sans  y 
joindre  une  inscription,  un  signe  quelconque 
destiné  à  faire  connaître  aux  siècles  futurs 
que  ce  cœur  était  celui  du  pieux  roi ,  fonda- 
teur de  la  Sainte-Chapelle? 

Le  quatrième  et  dernier  paragraphe  de  la 
lettre  de  M.  Letronne  a  pour  but  de  prouver 
que  l'opinion  la  plus  vraisemblable,  la  i)lus 
en  harmonie  avec  les  faits  observés,  est  que 


ce  cœur  n'est  autre  que  celui  de  Pierre  de 
Montreuil ,  qui  bâtit  la  Sainte-Chapelle.  Cet 
architecte  aura  manifesté  l'intention  défaire 
déposer  son  cœur  dans  l'église  qu'il  avait 
élevée  ,  et ,  après  sa  mort ,  un  fils  ou  un  pa- 
rent ,  héritier  de  ses  fonctions  d'architecte, 
ayant,  en  cette  qualité,  accès  dans  la  Sainte- 
Chapelle  quand  il  le  voulait ,  aura  levé  les 
dalles,  creusé  le  sol,  et  déposé  le  cœur  dans 
ce  lieu,  sans  exciter  le  moindre  soujiçon. 

>L  Letronne  observe  que,  s'il  est  difficile 
de  prouver  sa  conjecture,  il  ne  serait  pas 
moins  diflicile  de  la  détruire,  et  il  termine 
en  répétant  les  conclusions  qu'il  avait  déjà 
émises. 

Le  Rapport  de  M.  Letronne  parut,  comme 
nous  l'avons  dit  plus  liaut,  dans  le  Moniteur 
du  2V  mai  18i3.  Dès  le  28  du  même  mois, 
ce  journal  publiait  une  réponse  au  Rapport, 
réponse  signée  de  M.  Auguste  Le  Prévost , 
membre  de  l'Institut  (Académie  royale  des 
Inscriptions  et  Belles-Lettres)  et  député  du 
déparlement  de  l'Eure.  La  lutte  devenait  sé- 
rieuse. D'un  côté  se  trouvait  M.  le  garde  gé- 
néral des  archives  du  royaume,  c'est-à-dire 
l'interprète-né  de  toutes  les  difficultés  histo- 
riques et  archéologiques  que  présente  l'é- 
tude de  nos  monuments  de  tout  genre  et  de 
toutes  les  époques;  de  l'autre  M.  Le  Prévost, 
qui,  sans  posséder  un  titre  olficiel  aussi  im- 
posant, est  toutefois  reconnu  pour  un  de  nos 
plus  savants  hommes  en  archéologie  fran- 
çaise et  en  diplomatique.  M.  Le  Prévost  a 
passé  sa  vie  à  méditer  notre  histoire.  Dans 
cette  science  si  vaste,  lorsqu'on  veut  l'em- 
brasser tout  entière,  il  n'est  aucun  point  as- 
sez difficile  pour  décourager  la  persévérance 
de  M.  Le  Prévost,  aucun  détail  assez  petit 
pour  lui  paraître  sans  importance.  Une  étude 
si  patiente  devait  infailliblement  produire, 
chez  le  savant  archéologue,  outre  une  |iro- 
fonde  érudifion,  un  tact  exquis,  une  facilité 
merveilleuse  pour  saisir  des  rapports  et  des 
analogies  que  d'autres  intelligences  moins 
exercées  laisseraient  passer  inaperçues. 

Ainsi  les  deux  adversaires  sont  dignes 
l'un  de  l'autre.  Si  le  premier  occupe  la  |)lace 
de  feu  M.  Daunou,  le  second  jouit  d'une  ré- 
putation littéraire  justement  acquise.  Deux 
savants  ainsi  désignés  à  l'estime  publique  , 
l'un  par  la  sanction  du  pouvoir,  l'autre  par 
l'opinion  des  juges  les  plus  compétents,  mé- 
ritent d'être  écoutés  avec  attention 

D'ailleurs  il  s'agit  de  savoir  si  nous  pos- 
sédons,  comme  dit  M.  Le  Prévost,  le  plus 
noble  cœur  qui  ait  jamais  battu  dans  la  poi- 
trine d'un  roi.  Le  sujet  de  la  discussion  est 
digne  de  tout  notre  intérêt  et  de  tout  notre 
respect.  Ces  considérations  puissantes  enga- 
geront le  lecteur  à  suivre  avec  nous  l'exfiosé 
des  faits. 

Noiks  avons  analysé  le  Rapport  de  M.  Le- 
tronne au  ministre. 

Dans  sa  réponse  h  cette  pièce,  M.  Le  Pré- 
vost ne  se  proposait  qu'un  seul  but  :  celui 
d'avertir  M.  Letronne  que,  malgré  ses  asser- 
tions, la  question  subsistait  encoi'O  tout  en- 
tière et  réclamait  toujours  l'examen  le  plus 
sérieux.  Du  reste,  on  voit  à  peine  quelques 


Olo 


MON 


DICTIONNAIKK 


MON 


910 


li.icc'S  lie  |ioli''iiii(jU(;  dans  un  seul  jiassage 
liùM.  Le  Prevosl  l'ail  justice  dv  deux  opinions 
qtiijUne  fois  admisi^s,  auraient  coupé  court  à 
loutcdiscussion  ultérieure.  Nous;  voulons  par- 
ler du  déjjùt  diicnnirdi>  Pierre  d('  Montreuil 
par  les  hériliers  de  cet  architecte,  et  de  l'ob- 
iectioii  tirée  du  métal  commun  dont  est  faite 
la  boîte  si  heureusement  découverte.  M.  Le 
Prévost  démontre  (|ue  remplacement  |)rivi- 
légié  où  fut  trouvé  la  caisse  était  réservé  , 
d'après  les  usai^ics  du  temjis  ,  au  fondateur 
iiu  au  pri'i(i|ial  hionlniteur:  de  l'éditice. 
D'ailleurs  Pierrr  de  .Montreuil  mourut  (lua- 
tre  ans  avant  saint  Louis,  et  fut  enterré  dans 
la  chapelle  de  la  Vieri^e  de  l'éi^lise  Saint- 
Germain  des  Prés. 

Uc  plus,  l'usaj^e  de  séparer  le  cœur  du 
reste  du  corps  ne  fui  jamais  pratiqué  que 
pour  des  personnages  d'une  très-giande 
naissance,  et  jamais  pour  un  siui|)le  artiste. 

Knfin,  et  celte  considération  n'est  pas  la 
moins  fort(^  Pierre  de  Montreuil  ne  pouvait 
pas  |iiévoirle  coni-ours  de  circonstances  ex- 
iraoïdinaires  qui  euipèclièrent  le  dépôt  im- 
médiat du  cœur  de  saint  Louis  dans  la  Sainte- 
Chapelle,  et  qni  lui  auraient  permis  d'usur- 
per cette  place. 

Ouant  à  l'arguinent  tiré  du  |)eu  de  valeur 
du" métal  de  l'a  boîte,  AL  Le  Prevosl  nous 
appiend  que  le  cœur  de  Hichard  Cœur-de- 
Lioii,  poui'  le  moins  aussi  grand  seigneur 
terrien  que  saint  Louis,  fut  erdermé  dans 
une  boite  de  iilond).  Nous  souunes  contraint 
d'abréger ,  et,  par  conséquent,  d'atl'aiblir 
beaucoup  la  force  des  raisonnements  de 
M.  Le  Prévost  ;  mais  une  preuve  que  la  lo- 
gique du  savant  archéologue  esl  inat(a(iua- 
ble,  c'est  f|ue  M.  Letronne  n'a  pas  répondu 
à  une  seule  objection. 

On  le  voit,  la  première  letlre  de  AL  Le 
Prévost  n'est  i>oint,  h  proprement  parler, 
une  réfutation  du  Happorl  adressé  à  AL  le 
ministre  des  travaux  publics  par  M.  Le- 
tionne  ,  mais  un  simjjle  averlissement  sou- 
tenu d(!  preuves,  pour  engager  AL  le  garde 
général  des  ai'cliives  du  royaume  à  procéder 
avec  ])lus  de  ciicouspeclion  dans  l'examen 
il'uiKï  (juestion  tout  à  la  fois  si  grave  et  si 
complexes  Le  ton  d'excpiise  politcrsse,  nous 
(lirions  jiresque  de  timidité,  (pii  règiu'  dans 
celte  première  lettre,  lit  prendre  le  change 
ci  M.  L<!lronne  (;et  érudit  s'imagina  ciue  son 
confrère  de  l'Acatiémie  des  Inscriptions  ne 
savait,  louchant  le  cœur  de  saint  Louis,  (|ue 
les  d('tails  (]u'il  venait  de  rendre  publics, 
('/"était  une;  grave  erreur;  mais  loul  conime 
M.  Letronne  avait  adopti',  un  peu  vili'  |)eut- 
6tre,  l'opinion  de  AL  C.annis,  il  embrassa 
aussi  avec,  trop  (J'ardeur  l'idée  ipie  AL  Le 
Pr(!vost  avait  dit  son  dernii/r  mot  siu'  la 
quesiion  ;  el,sans  rélléihir  que  siui  ronirère 
avait  voulu  l'avertir  el  non  le  réfuter,  AL  Le- 
ttonne lit  inséier  au  Manilciir  i\\i  Si  mai 
une  courti;  réponse  <i  la  i^remièri'  lettre  di' 
AL  Le  Prevosl.  Dans  celle  répli(pie,  M.  Le- 
troinie  reprend  les  arguments  (pm  nous 
avons  déjh  analysés,  et,  après  avoir  exprimé 
S(!S  rcgii'ts  de  ce  (|uu  AL  Le  Prevosl  n'ap- 
porte aucun  fail  nouveau  dans  la  discussion 


et  ne  modilie  la  traduction  d'aucun  texte  al- 
légué par  lui ,  AL  Letronne  ,  il  déclare  |»er- 
sister  dans  son  opinion,  fo»!se^i«fHce, dit-il, 
logiquement  exacte  des. faits. 

Ce  n'était  pas  là  répondre,  mais  seulement 
introduire  une  lin  de  non-recevoir  inadmis- 
sible pour  des  lionunes  sérieux.  Qnoil  la 
réfutation  de  votre  hypothèse  touchant  le 
C(Bur  de  Pierre  de  Alontreuil  n'est  pas  digne 
d'atlenlion?  Alais  alors  pourquoi  avez-vous 
souteini  radlrmalive?  Et  si,  connue  vous  le 
prétendez,  votre  contradicteur  a  donné  des 
explications  inutiles  sur. le  mêlai  de  la  boîte, 
pourquoi  donc  vous-même  avez-vous  tiré  de 
ce  fait  des  conséquences  si  rigoureuses? 
Parlons  sans  détour  :  AL  Letronne  n'a  pas 
répondu,  parce  qu'il  n'a  jtas  pu  réjiondre. 

Dans  la  seconde  lettre  que  donne  le  Moni- 
<PMrdeso  et  G  juin,  AL  Le  Prévost  coimnence 
j)ar  établir  que  ^L  Letronne  n'a  rien  répondu 
aux  deux  seules  réfutations  contenues  dans 
sa  preunère  lettre,  relativement  au  cœur  de 
Pierre  deMonti-euil  el  au  métal  de   la  boîte. 

AL  Le  Prévost  ra|)|)elle  ensuite  tjue  jamais 
il  n'a  refusé  d'admettre  que  le  cœui'  de  saint 
Louis  n'ait  d'abord  été  déposé  à  Monreale, 
comme  le  dit  Ceolfroy  de  Beanlieu;  mais  d 
pense  (jue  celle  jincieuse  relique  n'es!  jikis 
en  Sicile,  et  demande  avant  tout  une  en- 
quête à  ce  sujet.  Après  cela,  il  établit  le 
véritable  sens  d'un  passage  des  Acta  San- 
ctorum  des  Bollandistes,  mal  compris  par 
M.  Letronne;  et,  arrivant  enlln  au  second 
point  de  la  réfutation,  il  expose  les  motifs 
j)our  les(piels  il  soutient  qu'aucun  autre  cœur 
que  celui  de  saint  Louis  n"a  pu  être  déposé 
dans  la  Sainte-Chapelle. 

Nous  nous  sommes  volontiers  rendu  l'in- 
terprèle  ele  Al.  Le  Prévost  tant  (lu'il  s'agissait 
d'exjioser  des  faits  ou  des  raisonnements. 
De  quelque  manière  (ju'on  les  présente,  hs 
arguments  du  savant  archéidogue  sont  tou- 
jours décisifs;  mais  ici  AL  Le  Prévost  s'élève 
h  des  considérations  si  nobles  el  si  hautes, 
ses  convictions  rétléchies  prennent  une 
forme  si  enthousiaste  et  si  belle  que  nousn  • 
|)ouvo!is  que  citer: 

...(I  Je  prie  maint(;nant  le  leitteur  de  se 
liansporter  avei-  moi  par  la  |tensée  dans  la 
Saintu-t^hape'le  (haute),  telle  qu'elle  élait  aux 
jours  de  son  antique  splendeur. 

«  Derrière  l'autel  où  se  célèbrent  les 
saiiUs  mystères, en  itrésence  des  inslrinncils 
de  la  Passion,  lians  la  portion  du  samluaire 
la  plus  inaccessible,  non-seulemeiil  aux 'pas, 
mais  encore  aux  regards  des  profanes,  jelui 
ferai  reinar(pier  une  dalle  ceiMrale,  marquée 
d'une  croix  grecque  iju'y  a  tracée  la  main 
ilu  XIII'  siècle.  Cette  dalle  esl  placée  si 
exacleniiuit  sous  les  saintes  reli(|ues  (|u(^  si 
uni;  goutte  du  sang  dont  la  couronne  d'i'-pincs 
est  imprégnée  venait  ;i  se  licpuMier  et  il  percer 
ses  envelop|ies  d'or,  c'est  sur  la  croix  do-il 
je  viens  d  ■    parler    (pi'elle    lombei'ail.  Nous 


soimnes  M'i  I 


laiis  un  lieu  saint  el  lerrdilt 


«  C'i^sl  immédiatement  au-dessous  de 
cell(>  croix  (ju'uu  cœur  d'honnne  a  éli'  de- 
posé  dans  une  boite  qui  ne  ixuivail  êlie  ni 
d'or  ni  d'argenl,  parce  (|ue  d'un  paroil  lieu 


9i7 


MON 


D'EPIGRAPHIE. 


MON 


918 


tic  sépulliire  IdiU  métal  précieux  était  né- 
cessairoinent  exclu  par  co  mémo  sentiment 
exquis  des  convenances  religieuses,  qui  ne 
pei'meltnit  pas  à  Godefroy  de  Bouillon,  |irès 
d'un  siècle  auparavant,  de  ceindre  la  cou- 
ronne d'or  là  où  le  Sauveur  du  monde  avait 
ceint  la  couronne  d'épines. 

«  Non,  elle-n 'était  ni  d"or  ni  d'argent,  cette 
boîte,  parce  qu'ici  c'eût  été  une  inconve- 
nance; mais  pour  peu  que  nous  l'examinions, 
nous  reconnaîtrons  que  Tétiiin  le  plus  pur 
qu'aient  pu  produire  les  mines  de  Cornouail- 
les  en  a  fourni  la  matière;  qu'elle  est  d'un 
travail  métallurgique  précieux  et  rarement 
ap|)liquéà  de  Fétain;  que  le  métal  a  été  soi- 
gneusement ettinement  repoussé  au  marteau; 
qu'elle  est  décorée  à  son  extrémité  infé- 
rieure, à  sa  jiointe,  d'un  de  ces  ornements 
gracieux  que  le  xiiT  siècle  savait  si  bien 
fiire  éclore  des  besoins  même  du  service, 
d'un  ornement  h  trois  branches,  terminées 
par  autant  de  glands,  d'un  dessin  délicat 
et  pur. 

«  Non,  elle  ne  brillait  pas  par  la  matière, 
celte  boîle,  mais  l'art  du  xiu'  siècle  avait 
su  l'élever  à  toute  la  hauteur  de  sa  destina- 
tion. 

«  Non,  ce  qui  en  reste  ne  porte  jias  d'ins- 
cri|)tion,  par  une  raison  bien  simple  :  c'est 
que  ce  ne  paraît  pas  en  être  la  ()ortion  supé- 
rieure, le  couvercle,  comme  on  l'a  dit,  mais 
bien  le  dessous,  comme  tendent  î\  le  prouver 
les  broches  destinées  à  recevoir  la  retombée 
des  agrafes.  La  disproportion  noiahlo  entre 
sa  CcTpacité  et  le  pri^cieux  dépôt  (ju'elle 
était  destiné  '  à  renfermer  ne  permet  guère, 
d'ailleurs,  de  douter  de  l'existence  d'une 
autre  boîle  intérieure,  qui  aura  disparu  à 
l'époque  de  la  première  découverte,  le  21 
janvier  1803  (1). 

«  Maintenant,  je  le  demande,  non  pas  à 
mon  savant  confrère,  puisqu'il  est  lié  d'a- 
vance par  un  jugement  irrévocable,  quel 
qu'il  soit,  mais  à  tout  ami  de  la  Fiance,  de 
la  religion  et  de  l'histoire,  qui  aura  conservé 
la  liberté  de  ses  opinions. 

«  Y  a-t-il  eu  en  France,  au  xiii'  siècle,  un 
autre  cœur  que  celui  de  saint  Louis  qui  ait 
pu  être  placé  dans  de  telles  conditions? 

«  Pour  ma  part,  quoi  qu'ait  pu  écrire,  en 
l'an  XI  de  la  république,  le  citoyen  Camus, 
alors  garde  général  des  archives,  sur  l'inop- 
portunité des  conjectures,  que  c'est  le  cœur 
de  saint  Louis; 

«  Quelque  zèle  qu'apporte  encore  aujour- 
d'hui son  savant  successeur  à  recheiclier 
toutes  lesdiflicultés  de  détail  qu'il  croit  pou- 
voir opposer  à  ce  que  nous  ayons  recouvré 
le  cœur  du  saint  roi; 

'<  Quoi  qu'on  doive  trouver  ou  ne  pas  tiou- 
ver  dans  l'urne  de  marbre  blanc  de  Mon- 
reale; 

«  Mon  opinion  a  été  formée  dès  le  premier 
moment  où  j'ai  entendu  le  récit  de  la  mira- 
culeuse découverte;  je  me  suis  dit  sur-le- 

(1)  Nous  croyons  ne  pouvoir  nous  dispenser  de 
faire  remarquer  ia  singulière  loïnciilcrice  de  eeUe 
date.  {Note  de  M.  Le  Prévost.) 


champ  qu'il  n'y  avait  jamais  eu  qu'un  cœur 
en  France  qui  eût  pu  être  jugé  digne  de 
reposer  là,  parce  qu'il  fallait  nécessairement 
que  ce  fût  à  la  fois  le  cœur  d'un  roi  et  le 
cœur  d'un  saint  (1).  » 

A  part  le  talent  de  l'écrivain  dont  nous 
n'avons  pas  à  nous  occuper,  il  était  impos- 
sible de  réunir  une  série  d'arginnents  plus 
péremptoires.  Que  veut  donc  M.  Letronne? 
Il  demande  des  faits  nouveaux,  des  inter|)ré- 
tations  nouvelles?  Mais  M.  Le  Prévost  lui 
donne  tout  cela  avec  profusion.  M.  Letronne 
invoque  l'autorité  des  Bollandistes  :  M.  Le 
Prévost  démontre  que  le  passage  cité  n'a  pas 
le  sens  (pi'on  lui  prête.  M.  Letronne  |)ense 
que  le  cœur  retrouvé  appartient  à  Pierre  de 
Montreuil  :  M.  Le  Prévost,  de  son  côté,  dé- 
montre qu'il  faut  plus  que  de  la  crédulité 
])Ouradmettre  une  pareille  hypothèse.  M. Le- 
tronne n'a  vu  dans  la  boîte  que  le  métal 
grossier  dont  elle  esl  faite  :  M.  Le  Prévost, 
lui,  est  frappé  de  la  beauté  du  travail,  et  la 
connaissance  profonde  de  l'histoire,  des 
mœurs  et  des  croyances  de  l'époque  lui  es- 
pliipie  le  choix  de  la  matière.  M.  Letronne 
s'étonne  que  Ij  lioîte  ne  porte  aucune  i!)s- 
cription;  d'un  coup  d'œil  AL  Le  Prévost  voit 
que  M.  Letronne  cherche  cette  inscription 
sur  le  dessous  de  la  boite  (2)1  Voilà  des 
faits;  pourquoi  donc  M.  Letronne  ne  s'em- 
presse-t-il  pas  de  les  combattre?  A  cela  nous 
ne  savons  que  répondre. 

La  discussion  en  serait  probablement 
restée  là,  si  M.  Letronne,  dont  le  silence 
paraissait  un  désistement,  n'eût,  par  une 
contradiction  inexplicable,  répandu  alors 
dans  le  [lublic,  avec  plus  d'abondance  que 
jamais,  son  rapport  au  ministre.  Cette  con- 
dtiite  donna  lieu  à  des  suppositions  inad- 
missibles sans  doute,  mais  qui  n'en  furent 
pas  moins  accueillies  par  beaucoup  de  per- 
sonnes. En  voyant  M.  le  garde  général  des 
archives  déserter  la  discussion  et  jeter  à 
pleines  mains  le  rapport,  on  s'imagina  qu'à 
défaut  de  mieux  il  voulait  gagner  à  son  sys- 
tème cette  nombreuse  classe  de  lecteurs  qui, 
toute  abstraction  faite  de  la  cause  en  elle- 
même,  sont  fatalement  dévoués  à  leur  pre- 
mière impression.  Cette  opinion,  comme 
nous  en  avons  fait  la  remarque,  n'est  cer- 
tainement pas  fondée,  mais  elle  a  toutefois 
quelque  chose  de  si  spécieux  que  M.  Le 
Prévost  a  dû  en  tenir  compte  et  publier  une 
troisième  lettre  pour  expliquer  et  résumer 
toute  la  discussion,  et  réfuter  entin  complè- 
tement M.  Letronne,  |)uisque  ce  savant  n'a- 
vait pas  voulu  se  réfuter  lui-même.  Eli  effet, 
nous  croyons  avoir  démontré  qu'en  écrivant 
sa  première  et  même  sa  deuxième  lettre, 
M.  Le  Prévost  avait  eu  surtout  l'intention 
d'engager  M.  Letronne  à  quitter  la 'fausse 

(1)  Seconde  lettre,  pag.  6  el  7. 

(2)  Les  opinions  de  M.  Camus  ont  exercé  une 
influence  déplorable  sur  M.  Letronne,  qui  les  a  toutes 
copiées,  sans  même  les  souinellre  au  plus  léger 
examen.  Camus  avait  décidé  que  la  parlie  (jui  se  •" 
trouve  bien  conservée  est  la  plaque  supérieure  de  la 
boile  {voyez  ci-dessus,  note),  et  M.  Letronne  adopte 
sans  amendement. 


919 


MON 


DICTIONNAIRE 


MON 


920 


roule  ilans  laquelle  il  s'était  engagé.  Ce  but 
excluait  une  attaque  comiilôte  et  en  règle, 
une  réfutation  pleineet  entière.  M.Letronne, 
en  persistant  toujours  dans  les  mêmes 
opinions,  obligeait  M.  Le  Prévost  ;i  revenir 
sur  ses  pas,  à  reprendre  l'examen  du  rap- 
])ort  au  ministre,  de  manière  à  ne  laisser 
sans  réponse  aueuii  fait,  aucun  argument, 
aucune  induclioii  ilont  on  aurait  pu  ensuite 
faire  tuie  arme  contre  lui.  Ainsi,. M.  Letionne 
avait  imprime''  (jue  «  le  cœur  ayant  été  trans- 
porté en  Sicile  pai'  Charles  d'Anjou,  avcic  les 
chairs  et  les  intestins,  et  déposé  dans  l'église 
de  rabhaye  de  Monrcale,  près  de  Païenne, 
il  doit  se  trouver  parmi  les  restes  de  saint 
Louis  c|ue  contient  l'uine  do  marbre  blanc 
encore  ;\  présent  placée  sous  l'autel  élevé 
contre  lo  fond  de  llaile  gauche  do  cette 
église  (1).  » 

Ces  paroles  indiquent  assez  clairement , 
dans  l'opinion  de  l'auteur,  la  confusion  du 
cœur  avec  les  chairs  et  les  intestins  (2j. 
M.  Le  Prévost ,  qui  s'était  déjà  élevé  contre 
celte  assertion,  la  reprend  dc^  nouveau  ,  et 
jirouve,  par  l'exemple  d'un  grand  nombre  de 
jirinces  et  de  princesses  de  la  maison  de 
France,  l'usage  généralement  reçuauxiii' siè- 
cle, dans  la  famille  de  nos  rois,  de  séparer 
le  cœur  du  reste  du  corps. 

11  établit  ensuite  un  fait  décisif  pour  dé- 
montrer que  le  cœur  de  saint  Louis  n'est 
plus  à  Monreale.  Pirro,  auteur  de  la  Sicilia 
sacra  (3),  rapporte  que  veis  l'année  1378,  les 
ossements  de  saint  Louis  furent  cédés  au 
roi  de  France  par  l'église  de  Monreale,  con- 
tre dilférentcs  reliques  dont  la  plus  impor- 
tante, de  beaucoup,  était  une  é{)ine  de  la 
sainte  couronne.  Jean-Louis  Leilo,  rappor- 
tant le  môme  fait  dans  ^on  Histoire  de  l'é- 
(jli'se  de  Monreale,  dit  i[ue  ce  fut  le  corps  de 
saint  Louis  que  l'on  donna  au  roi  de  France 
Boutre  une  é|)ino  de  la  sainte  couronne. 
Avant  d'aller  |)lus  loin,  remarquons  ,  avec 
^\.  Le  Prévost,  qu'il  y  a  une  erreur  dans  cha- 
cun de  ces  récits;  lorsque  nous  aurons  en- 
suite dégagé  le  fait  des  légères  inexactitudes 
qui  le  voilent,  nous  en  tirerons  des  résul- 
tats aussi  légitimes  qu'inattendus. 

Les  ossementsdesaintLouis  furent  rappor- 
tés en  France  par  Philippe  le  Hardi,  et  dépo- 
sés dans  l'abbaye  de  Saint-Denis.  Cène  sont 
donc  [)as  là  les  relit[ues  données  par  l'église 
de  .Monreale  en  écliangi;  d'une  épine  de  la 
saillie  couronne.  Quanl  au  corps,  il  fut,  aus- 
sitôt ajirès  la  moit  du  saint,  divisé  en  plu- 
sieuis  parties  que  l'on  lit  Imuillir  dans  un 
mélange  d'eau  et  de  -vin  ,  poui-  séparer  les 
chaii's  d'avec  les  os.  Le  corps  n'a  donc  jamais 
existé  entier  nulle  part,  ei  n'a  pu  devenir 
l'oiyet  d'un  échange.  Les  entrailles  et  les 
cbaiis  sont  encore,  de  l'aveu  de  tout  le 
monde,  dans   l'église  de  Monreale.  Il  faiil 

(1)  Rapport,  ci-.iprés,  col.  9-2,'). 

(2)  M.  L('h()iiii('  admet  hii-ii  pour,  l'iuciiiloclc 
Pifiii;  di;  .MoiiUiuil,  In  scpaiiilioii  du  taiiii'  d'avuc 
le  icslit  du  forp-,;  (|u:iiil  a  sailli  Lmiis,  roi  do  l'"iaiicc, 
f'.'esl  dilliTi'iil  ! 

(3J  liiiii.  I,  page  MiZ,  cité  par  M.  Le  Prevosl. 


donc  nécessairement  admettre  que  lo  cœur 
seul,  d'abord  transporté  en  Sicile  par  Char- 
les d'Anjou,  a  pu  élre  envoyé  en  France. 
L'échange  est  parfaitement  constaté  par  lelé- 
moignage  de  Pirro  et  de  Lello.'Cc  dernierau- 
teur  dit,  dans  tin  passage  du  livre  que  nous 
avons  déjà  cité,  que  l'église  ilo  Monreale  ne 
jiossède  plus  ([ue  les  entrailles  et  deux  doigts 
de  saint  Louis,  et  il  mentionne,  parmi  les 
reliques  existant  dans  cette  môme  église,  l'é- 
pine de  la  sainte  couronne  dont  il  a  indiqué 
l'origine  (1).  La  possession  de  la  sainte  épine 
et  l'absence  du  cœur  attesteraient  seules  la 
réalité  do  la  transaction.  Ainsi,  plus  nous 
obtenons  de  renseignements  et  mieux- les 
faits  s'enchaînent ,  mieux  ils  s'expliquent 
les  uns  par  les  autres,  et  rendent  [lalpable 
la  vérité  proclamée  par  M.  Le  Prévost.  Dans 
l'hypothèse  de  M.  Letronne,  au  contraire, 
chaepie  fait  nouveau  devient  une  énigme 
inex[)licable  ajoutée  à  celles  qui  existent 
déjà. 

Après  avoir  démontré  la  certitude  de  l'é- 
change, M.  Le  Prévost  se  demande  quelle 
église  en  France  jiouvait,  sans  se  dépouiller 
de  sa  reli(jue  la  plus  |irécieuse,  céder  une 
épine  de  la  sainte  couronne?  La  .Sainte- 
Chapelle  seule,  qui  possédait  la  sainte  cou- 
ronne elle-même.  Il  est  trop  évident  que 
l'échange  ne  put  être  fait  qu'au  profit  de 
l'église  qui  indemnisa  la  cathédrale  de  Mon- 
reale; et  le  roi  de  France,  qui  accomplit 
cet  échange,  comme  nous  l'apprennent  Pirro 
et  Lello,  ne  pouvait  demander  les  reliques 
données  en  retour  (pi'à  l'église  de  son  pa- 
lais (2).  On  connaît  d'ailleurs  la  prédilection 
toute  spéciale  que  Ciiarles  V  avait  pour  la 
Sainte-Cha|ielle ,  et  le  soin  qu'il  prit  pour 
l'enrichir  desolfrandes  les  plus  magnifiques. 
Est-il  donc  surprenant  ijue  ce  même  prince 
qui ,  en  1379 ,  donna  cou|i  sur  coup  à  la 
Sainte-Chapelle  un  superbe  Kvangéliaire  et 
l'admirable  camée  reiirésenlant  l'apothéose 
d'Auguste  (3)  ,  ait  fait  déposcT  dans  cette 
église  une  relique  de  son  saint  aieul  ,  jiour 
lequtd  il  témoigna  toujours  une  si  profonde 
vétiération?  Pouvait- il  se  dessaisir  d'une 
épine  de  la  sainte  couronne  pour  toute  autre 
relique  que  pour  le  cœur  de  saint  Louis?  et 
ne  devait-il  pas  [ilacer  cette  relique  si  pré- 
cieuse dans  l'église  qu'il  honorait  il'une  dé- 
votion toute  [larticulière? 
•  On  demandeia  sans  doute  comment  il  se 
|)eut  ipie  pas  un  historien  n'ait  accordé  la 
)ilus  légère  mention  à  ce  fait  si  digne  de 
mémoire;  pouripioi  un  ('véiuMneiit  ipii  de- 
vait léjouir  tf)ut  cœur  vraiment  fiançais,  est 
demeuré  environné  de  lantde  mystère.  M.  Le 
Prévost  va  nous  l'apprendre;  car  il  s'est  [losé 
l'objection  et  la  résout  en  homme  (oui  à  fait 

(I)  llisiaria  délia  cliiesii  ili  Monreale.  Ronia,  1596, 
pa;;.  ~>-l-7,i  et  17. 

(-2)  L'Kxpicssion  osl  exartc,  ipmiipic  riiarlos  \  ait 
aussi  liahilc  le  Loinrocl  riidlel  Saiiil-l'aiil. 
-  (">)  L'cvaiijjfliaiio  cl  li-  caiiii'i',  coiiimi  sons  lo  nom 
iVdtiiiU-  (te  la  Saillie  (.Impellc,  siiiil  aiijiMiid'Iiiii  a  la 
liildiollu'ipio  du  mi;  le  pniiiior  appai  lioiil  au  calii- 
iiol  dos  iiiaiiiisorils,  le  soioiid  au  ealiiiiot  dos  mé- 
dailles, pieiios  Kiavocs  et  aiilitiiies. 


921 


MON 


DEPIGRAPIÎIE. 


MON 


9»-2 


i\)aitro  du  siijot.  L'abbaye  de  Saint-Denis  re- 
vcndiijnait  comme  un  dioil  im[)rescriptib]e 
la  possession  do  la  dépouille  mortelle  de  nos 
rois.  Plus  d'une  fois  ces  prétentions  donnè- 
rent lieu  à  des  conflits  déplorables.  En  1298, 
Philippe  le  Bel ,  voulant  transporter  à  la 
Sainte-Chapelle  les  reliques  de  saint  Louis, 
ne  put  les  obtenir,  malgré  un  rescrit  du 
pape.  Huit  ans  plus  tard  seulement,  les  moi- 
nes lui  accordèrent  le  chef  et  une  côte  du 
saint  ,  se  réservant  le  reste  des  reliques. 
Nul  doute  que,  dans  la  crainte  de  ces 
luttes  scandaleuses  et  d'une  issue  incer- 
taine, Charles  V  n'ait  évité'de  rendre  publi- 
que une  transaction  cjui  le  laissait  tranquille 
possesseur  d'un  trésor  inestimable  à  ses 
yeux. 

On  ne  viendra  pas  nous  dire  que  l'abbaye 
de  Saint-Denis  possédant,  d'après  le  témoi- 
gnage de  Rigorcl  (1)  ,  quelques  épines  de  la 
sainte  couronne ,  aura  pu  envoyer  une  de 
ces  épines  à  l'église  de  Monrcale,  pour  ob- 
tenir le  cœur  de  saint  Louis.  Cette  supposi- 
tion tombe  d'elle-même.  En  effet,  si  les  moi- 
nes de  Saint-Denis  avaient  été  assez  heureux 
pour  faire  un  pareil  échange ,  ils  auraient 
proclamé  bien  haut  la  possession  de  la  pré- 
cieuse relique  ;  car  ils  n'avaient  aucun  mé- 
nagement h  garder  envers  personne. 

L'enquête  demandée  par  M.  Le  Prévost  a 
eu  lieu;  des  médecins  ,  désignés  à  cet  elfet, 
ont  examiné  les  reliques  conservées  dans 
l'église  de  Monreale.  Il  résulte  du_  procès- 
verbal  dressé  sur  les  lieux,  quolesrestesjdu 
saint  roi  se  composent  uniquement  de  frag- 
ments noirâtres  et  tout  à  fait  desséchés.  Les 
médecins  ont  déclaré  ne  pouvoir  pas  décider 
si  le  cœur  est  ou  non  parmi  ces  fragments; 
attendu,  disent-ils,  que ,  dans  le  cours  de 
tant  de  siècles,  ce  viscère,  confondu  avec 
d'autres  organes,  a  dû  subir  une  modi- 
tication  complète  dans  sa  forme  et  dans  sa 
substance  (2).  Ainsi  donc,  ces  messieurs  , 
pour  explicjuer  l'impossibilité  de  reconnaître 
le  cœur,  sont  contraints  de  poser  en  fait  ce  qu'il 
s'agirait  justement  de  [trouver.  Comuiêntsa- 
vent-ilsquelecceurde  saintLouis  a  été  primi- 
tivement confondu  avec  d'antres  parties  (Ju 
corps?  M.  le  Prévost  nous  donne  d'excellen- 
tes raisons  pour  croire  tout  le  contraire. 
'Nous  sommes  donc  fondés  k  ne  prendre  que 
cette  autre  partie  de  la  déclaration  des  mé- 
decins ,  savoir  :  qu'ils  n'ont  pas  trouvé  le 
cœur.  Cet  aveu  est  le  complément  des  in- 
ductions et  des  preuves  que  M.  Le  Prévost 
a  réunies  avec  tant  de  boidieur,  et  de  ma- 
nière à  en  former  un  faisceau  que  nul  dé- 
sormais ne  pourra  briser. 

Louis  DcBEux. 


(1)  Méilecin  et  liistorien  île  Pliilippe-Au!i;iiste,  cité 
par  Goilcscard,  Vies  des  Pères,  des  Mariyrs  et  des 
aiilrcs  priiicipnux  sriiiils,  Irad.  d'Allian  Builer,  Vie  de 
sainl  Louis,  loin.  VII,  p.  iii  de  l'édilion  de  Lebel, 
Versailles,  18il,  iii-8°. 

(2)  l'oî/t'i  (iliis  liaiil  (colonne  00!))  le  texte  ilallen 
du  procès  veiljal. 


§  3.'—  Rapport  à  M.  h  ministre  des  tra- 
vaux publics  sur  la  (h'couverte  fait»  à  la 
Sainte-ChapeUc,  (Vun  cœur  placé  au  centre 
de  l'abside  de  la  chapelle  haute  par  M.  Le- 
tronne ,  garde  générai  des  archives  du 
royaume. 

Monsieur  le  ministre. 

Lorsque,  le  1"  pluviôse  an  XI  (21  jan- 
vier 180.3),  on  découvrit  pour  la  première 
fois,  sous  les  dalles  de  l'abside  de  la  Sainte- 
Chapelle  (haute),  une  boite  en  plomb  conte- 
nant les  restes  d'un  cœur  humain,  plusieurs 
})ersonnes  conçurent  l'idée  que  ce  pouvait 
être  le  cœur  de' saint  Louis,  fondateur  de  cet 
éditice.  La  place  toute  privilégiée  qu'occu- 
pait cette  botte  dans  l'axe  même  de  l'abside, 
derrière  le  maître  autel  ,  donnait  une  cer- 
taine vraisemblance  à  cette  opinion,  en  fa- 
veur de  laquelle  on  alléguait  le  passage  oi\ 
Moréri  rafifiorte  que  (1)  «  les  reliques  du 
saint  roi  fuient  transportées  de  Saint-Denis 
à  la  Sainte-Chapelle  de  Paris.  »  Cependant 
M.  Camus,  alors  garde  général  des  archives, 
sans  prendre  de  parti  sur  cette  question  qui 
lui  paraissait  fort  problématique,  se  contenta 
de  renouveler  la  caisse  qui  contenait  la 
boîte  en  jilomb;  il  lit  replacer  le  tout  dans 
une  ouverture  ménagée  au  même  endroit  de 
l'abside  sous  les  dalles  du  pavé  où  cette 
caisse  vient  d'être  retrouvée  le  13  du  ]iré- 
sent  mois  (2).  11  était  naturel  que  la  même 
opinion  Si^  présentât  de  nouveau. 

Or,  la  découverte  du  cœur  de  saint  Louis 
serait  un  événement  d'un  si  haut  intérêt 
qu'on  ne  peut  s'empêcher  de  désirer  vive- 
ment d'en  voir  confirmer  la  réalité  par  un 
examen  sévère  et  impartial  de  toutes  les  cir- 
constances qui  s'y  rattachent. 

Avant  de  procéder  à  cet  examen,  vous 
avez  désiré,  monsieur  le  ministre,  que  je 
fisse,  le  plus  promptement  possible,  quel- 
ques recherches  préliminaires  sur  ce  sujet, 
afin  d'apprécier  d'avance  le  degré  de  proba- 
bilité que  peut  avoir  l'origine  attribuée  Ji 
ces  restes. 

Je  me  suis  empressé  de  répondre  h  votre 
désir,  et  j'ai  l'honneur  de  vous  transtnettre, 
sans  plus  de  délai,  le  résultat  de  mes  recher- 
ches, parce  que  je  suis  convaincu,  malgré  lo 
|)eu  de  temps  que  j'ai  pu  consacrer  à  ce  tra- 
vail, qu'un  examen  ultérieur  et  nlus  appro- 

(1)  Dici.  de  Mon'ii,  art  Louis  A7,  t.  VI,  p.  425, 
1"  col.,  éd.  de  1759. 

(2)  Je  transcris  un  passage  de  la  lettre  écrite  par 
M.  Camus  à  cette  occasion,  à  M.  Terrasse  père,  le 
2  ventôse  an  11  : 

«  Faites  remettre  les  restes  du  cœur  qu'on  a 
trouvés  dans  la  terre  comme  je  vous  l'ai  indiqué. 
Joignez-y  la  noie  que  je  vous  renvoie,  éciile  surpapier 
ou  sur  parchemin,  ou  sur  l'un  et  l'autie. 

«  Jl  n'est  pas  à  propos  de  parler  des  conjectures 
que  c'est  le  cœur  de  saint  Louis.  Je  n'y  vois  licn  de 
Jéterminanl  ni  de  décisil',  et  il  ne  l'aul  pas,  par  des 
conjectures  légères,  s'exposer  à  introduire  des  er- 
reurs. 

«  J'ai  riionneur  de  vous  saluer, 
«  Camus.  « 

Voir  col .  9 1 1 ,  la  note  2. 


92:.  MON 

loiiili,  si  011  If  ju^i' n(jCL»iiirc,  idiihniiiiii  c(i 
résultat,  qui  n'ost  point  uiallirurcuseiiiuiit 
coilibi'mc  à  ce  tjui'  l'on  (louvail  cspért'r;  car 
il  lui;  paraît  trop  certain  :  1"  que  le  cœur  de 
saint  Louis  n'a  puiiit  été  rapporté  en  France; 
2°  que,  dans  h'  cas  luèuie  où  il  y  aurait  été 
rap|iorté,  ce  ne  peut  ôtie  celui  qui  a  été 
trouvé  enl'oui  sous  le  pavé  de  la  Sainte  Cha- 
pelle. 

Vous  allez  en  juger  vous-niéiue  par  cet 
exposé. 

1 0  Que  le  cœur  de  sainl  Louis  u'a  point  élé  rapporté  en 
France. 

Saint  Louis  expira  le  25  août  1-270.  Au 
nioiuent  iiiéiue  oii  il  rendait  IMiiie  , disent 
les  historiens  du  temps,  la  llotle  de  Charles 
d"Aiijou,  roi  de  Sicile,  entrait  dans  le  port 
(le  Tunis  (1).  Ce  prince,  selon  l'expression 
de  Guillaume  de  Naniiis,  trouva  le  corps  de 
son  frère  encore  toxù  chaud  (i).  Après  les~ 
premiers  moments  d'une  bien  légitime  dou- 
leur, l'iiilipiie  le  Hardi  et  Charles  s'occupè- 
rent des  moyens  du  conserver  le  corps  de 
saint  Louis;  on  le  coupa  en  plusieurs  par- 
ties, que  Ton  lit  bouillir  dans  un  mélange 
d'eau  et  de  vin  ,  jus(iu'<i  ce  que  les  chairs 
])usseiit  l'acilenienl  être  séiiarées  des  os  {^X). 
Ou  lit  deux,  parts  des  restes  de  saint  Louis, 
les  parties  solides,  à  savoir,  tous  les  os;  les 
parties  molles,  à  savoir  les  chairs  et  les 
intestins,  y  compris  le  cœur.  Philippe  garda 
les  premières  ;  Charles  lui  demanda  et  ob- 
tint toutes  les  autres,  earnem,  ncc  non  cor 
et  inteslina,  d'après  lesexjjressions  de  (ieoi'- 
l'roy  de  Beaulieu  ,  et  les  lit  traiis|)orter  en 
Sicile,  pour  être  déposées  dans  l'église  abba- 
tiale de  Monreale,  près  de  Païenne  (k). 

Voilà  ()ui  est  liien  positif,  étant  attesté  par 
un  historien  témoin  oculaire  de  l'événe- 
ijient,  par  le  confesseur  de  saint  Louis,  so!i 
ami  dévoué  ,  qui  l'avait  assisté  au  moment 
supièine.  Cuillaume  de  Naiigis  ,  auteur  de 
VUistuire  de  Philippe  le  Hardi,  rapportant  le 
même  fait,  d'après  Gi'ùffroy  île  IJeaiilieu, 
dont  il  copie  pr(.'S([Ue  textuellement  les  |ia- 
roles  (5),  ne  dit  |ias  expre.^séinenl   ipie   le 

(I)  ....  Ciim  heali  régis  spiiitiis  exiict  île  corporc, 
liora  illa  t;l  ipiasi  inoiiieiili)  l'inlein,  llliislris  ri;x 
Si"ili;e...  ail  porliiiii  appliruil.  (i.vcni.  m;  Ulli-oloco, 
V'j(«  .S.  LuiUir.,  dans  li;  liecueil  des  II.  de  l-'rniice, 
l.  XX,  p.  21,  A.  V.  —  GuiLL.  i>E  Nang.,  Ccsta  l'Iii- 
lippi,  p.  iU(!.  C.  (lu  iMciiie  vol. 

Ci)....  Corpus  ri'yis  icpirit  alii|iianliiliiiii  ailliiic 
caloie  complcxioiiali  lepiclum.  /(/.,  p.  'Mi,  I).  Si,  It- 
lioiivii  loiit  c/i«H(,  ilil  la  li:iilmtii)ii  IVaiiçaisc,  qui 
csl  i\i:  Gnillaiiiiic  de  Nantis  liiiiiii'iiie. 

('<)....  (Surplis  régis  iiioiiibialiMi  iliviiloiiles  aqiue 
viniquc  ailiiilMione  laiuliii  (Iccoxermil ,  i|iioiisqiit; 
O.'-sa  piira  et  laiidiila  a  tariie  qiKisi  spoiile  l'u'lli  po- 
liiissent.  Ctii.i,.  iti;  Namc.  (jesin  l'hiliiipi.  p.  l(>(>, 
K.  .iU«,  V. 

(t)....  (laniem  laiiien  cjiis...  iiociioii  cor  ol  iiili;- 
slina  ip-iiiis,  pcliil  et  iiiipcnavil  Karolii!>...  a  iiopuic 
siio...  (lAunt.  iiL  Itr.M.oL.,  p.  ii,  C. 

(S)  Canii'iii  laiiii.Mi  coi'piirisi|(ic  excoclaiii  et  ab 
os!>ili(is  bi-p.ir  ilani,  iiim'iiimi  ut  iidfsliiia  ipsiiis,  pcliil 
et  iiMpi!lra\il  Kaniliis  rex  Sirilia'  a  iiepole  siiii  ic|,'t' 
l'Iiilippii,  elr. 

(il  ii.i..  KK  Nam.  ,  p.  'i()8,  A.  Ce  sont  les  mêmes 
termes  (|uu  ceux  dont  bc  sert  G.  de  lieaiilieii  ;  ei  l> 


IHCTIONNAIRK  MON  924 

cœur  fui  iivié  à  Charles  d'Anjou  ;  mais  il  l'a 
évidemment  compris  parnji  les  intestins  : 
autrement  il  n'aurait  pu  se  dispenser  de 
dire  :  Cor  niitcm  mansit  in  castrif,  ou  quel- 
que chose  d'équivalent,  riuillaume  de  Naii- 
gis,  qui  n'est  ici  (jue  le  copiste  du  confes- 
seur de  saint  Louis,  ne  pouvait  avoir  d'aulre 
opinion  que  celle  do  Ceolfroy;  et  il  est  jires- 
que  inutile  de  citer  une  lettre  anonyme  con- 
temporaine, où  il  est  dit  également  que 
Charles  d'Anjou  emporta  et  fit  mettre  re'rc- 
rcmmcnt  en  une  abbaye,  près  de  Palerme,  la 
char,  le  cueur  et  les  entrailles  (I).  Il  est  vrai 
que  dans  la  lettre  de  l'évèque  de  Tunis  à 
Thibaud,  roi  de  Navarre,  ou  de  Thibaud  à 
l'évèque  deTusculum,  il  est  dit  (juc  «  le 
cœur  et  le  cor|is  demonrèrent  en  l'osl;  car 
le  peuple  ne  voull  pas  soulfrir  en  nulle  ma- 
nière qu'il  en  feust  jmrtés  (2).  »  Mais,  selon 
les  Bollandistes,  l'auteur  n'est  ici  que  l'éeho 
d'un  bruit  ijue  l'on  lit  répandre,  lors  du  dé- 
part des  restes  pour  la  Sicile,  alin  d'ajuiser 
le  mécontenlenienl  de  l'armée  (3).  Le  témoi- 
gnage de  Oeoll'roy  di'  Beaulieu  suftlt  pour 
mettre  hors  de  doute  que  le  cœur  a  lini  par 
faire  partie  du  lot  précieux  cédé  à  Charles 
d'Anjou. 

Et  il  n'y  a  pas  moyen  de  supposer  que  le 
mol  cor  a  été  introduit  par  erreur  dans  le 
texte  de  Geoffroy;  car  cet  historien,  en  par- 
lant, dans  la  suite,  du  transport  des  restes 
de  saint  Louis  en  France  {'»),  de  leur  sépul- 
ture à  Saint-Denis  (.*)),  des  miracles  qu'ils 
opéraient  (G),  ne  nomme  jamais  tjue  les  os. 


Il  en  est  de  même  de  Guillaume  de  Nangis; 
il  dit  qu'après  le  départ  de  Charles  d'Anjou, 
les  os  du  saint  roi  furent  lavés  avec  le  plus 
grand  soin,  euveloppi's  d'une  étoffe  de  soie, 
et  déposés  avec  des  parfums  dans  une  caisse 
que  Philippe  se  pro|)osait  de  faire  déposer 
dans  l'église  de  Sainl-Uenis  l7).  Ces  deux 
historiens  ne  parlent  jamais  au  cœur.  Cela 
serait  -  il  concevable  s'il  ei^t  été  compris 
parmi  les  restes  rapportés  par  Philippe"?  Il 
paraît  donc  certain  qui'  le  cœur,  comme  le 
dit  expressi'menl  Geolfroy  de  Heaulieu  ,  no 
fut  point  l'apporté  en  France,  et  faisait  par- 
tie des  restes  cédés  par  Philippe  le  Hardi  à 
Charles  d'Anjou. 

(le  Nangis  avait  éviileimneiil  son  texte  sons  les  yonx. 
Dans  1(^  membre  de  phrase,  iicriioii  et  iiileslinu,  au 
lien  de  iwciioii  cor  et  iiilesliiin,  ipie  iioilo  le  lexlc  de 
GeiilTroy  de  Beanlieii,  il  esl  bien  proii;ible  que  le  mot 
eor  a  ('eliappé  par  inailvcrliinee  à  G.  do  .Nangis. 

(I  Dans  Cl.  AhcNARi),  06si'ri'H(ioH.s  sur  Joiiieille, 
p.  5U(I. 

{i)  Apnd  Mautkn.,  Vc(.  .vrri;)(.,  olc.,«m;i/.  co//ecl., 
l.  M,  p.  1218. 

(5)  Amjitst.,  t.  V,  p.  tin,  K. 

l-li  Ossa  ejns  (pia-...  Philippns  in  redilii  sno  de 
Tmiieis  seoiini  nbiqne  defeni  dovolissime  faeielial. 
G.  i)i;  H.,  p.  21,  1».  —  /'/ils  loin  :  Ossiiim  sacrornni 
reliqiiia:  iransennk's  c.mn  lui  et  taillis  lionoribus... 
a  popiilis  proseciiUi'.  In    ib.,  j>.  21.  K. 

^.■)l  Sarrosaiiela  ossa  ipsiiissopultnra!  veneraliililer 
iradilerniil,  ele.  In.  il'.,  ;).  2'>,  A. 

((il  Sepiiliis  ijîiuir  nssibns  saciosanclis  «livlna  non 
deliiere  magnalia.  In.,  il>.,  ;>.  2,'S,  H. 

(7)  Oss»  aiilem  lolione  iniindissima,  involnla  cnm 
spicieliis  (idoiilei  is,  in  locnlo  repoiienle^  île  Cru  i  . 
liK  Nani;.,  p.    108,  A. 


transféré  en 
puis ,  après 
Saint-Denis. 


923  MON  D'EPIGRAPHIE. 

loi  1)11  pourrait  otijecter  l'assertion  du 
moine  anonyme  dont  il  reste  une  A'^ie  fort 
abrogée  de  saint  Louis.  11  dit  que  les  os  du 
pri'ioe,  arrc  son  cœur  (1),  avaient  été  trans- 
férés en  France  et  enterrés  à  Saint-Denis. 
Mais  celte  assertion  isolée  d'un  auteur,  dont 
l'époque  est  tout  à  fait  inconnue,  pourrait- 
elle  prévaloir  contie  les  témoignages  con- 
temporains et  parfaitement  éclairés  tle  Geof 


MON 


026 


grande  pom|ie  ?i  Notre-Dame, 
la  canonisation  ,  lapporté  à 
Philippe  le  Bel.   ses  frères   et 


froy  de  Bcaulieu  et  de  Guillaume  de  Nangis  ? 
Le  cœur  ayant  été  transporté  en  Sicile  par 
Charles  d'Anjou,  avec  les  chairs  et  les  in- 
testins,et  déposé  dans  l'église  de  l'abbaye  de 
Monreale  près  de  Palerrae,  il  doit  se  trouver 
parmi  les  restes  de  saint  Louis  que  contient 
l'urne  de  marbre  blanc,  encore  ài|irésent  pla- 
cée sous  l'autel  élevé  contre  le  fond  de  l'aile 
gauchedecette  église  (2). C'est  un  pointqu'on 
doit  désirer,  et  qu'il  ne  serait  sans  doute  pas 
difficile  d'éclaircir.  Si  le  cœur  s'y  trouve,  la 
question  sera  décidée;  s'il  ne  s'y  trouve  pas, 
ce  sera  une  preuve  que  ce  cœiir  n'a  pas  été 
déposé;»  Palerme;  mais  il  ne  s'en  suivra  pas 
du  tout  que  ce  soit  celui  dont  les  restes  ont 
été  découverts  à  la  Sainte-Chapelle,  ainsi 
que  je  vais  le  montrer. 

2°  Que  le  cœur  trouvé  à  la  SaiDle-Chapelle  ne  peut  être 
celui  du  saint  roi. 

Il  est  à  remarquer,  en  effet,  que  la  men- 
tion du  cœur  de  saint  Louis  ne  se  trouve 
nulle  part  dans  les  récits  qui  concernent  sa 
canonisation  et  le  partage  qui  fut  ensuite 
fait  de  ses  reliques.  Il  n'est  jamais  question 
que  des  ossements. 

Guillaume  de  Nangis  dit  que  ces  ossements, 
parvenus  en  France,  furent  d'abord  apportés 
à  Paris,  puis  transférés  à  Sainl-Dt.'nis  et 
inhumés  derrière  l'autel  de  la  Trinité,  dans 
uti  cercueil  tie  pierre  attenant  au  tombeau 
de  Louis  VIII  et  de  Phili|i[)e-Auguste  (3).  Il 
n'est  fait  mention  du  cœur ,  ni  dans  le 
récit  de  la  translation  des  restes  de  saint 
Louis,  ni  dans  celui  de  sa  sépulture.  Si  le 
cœur  avait  é'é  compris  parmi  los  resies  rap- 
portés en  France  ,  il  aurait  tenu  une  trop 
grande  place  dans  toutes  ces  cérémonies 
pour  que  les  hisloiiens  l'eussent  [lassé  sous 
silence. 

Voyons  maintenant  s'il  a  pu  faire  partie 
des  reliques  déposées  à  la  Sainte-Chapelle 
quelijnes  années  après  la  caimnisation. 

Il  n'en  est  iias  question  davantage,  lors 
de  la  Iranslalion  à  Paris  ilu  corps  de 
Louis  IX,  pour  les  cérémonies  de  la  canoni- 
sation, qui  eut  lieu  en  1207.  Tous  les  récils 
s'accordent  à  dire  que  le  corps  fut  levé  de 
terre,  retiré  du  lieu  où  il   avait  été  inhumé, 

(I)  Cnjus  ossa  gloriosa  ciim  corde  sanclissimo... 
!i(!  s:\neli  Dioiiysii.  inonnsleriiini  est  (ielaUim  (pour 
licliila),  il)inii«...  est  si'ijulliiiu  (^.t■plllla).  Rec.  des  II . 
de  I-'r.,  1.  XX,  p.  57,  A. 

(-2)  llrrTORFF,  .liY////cf(»r6'  mndernc  de  la  Sicile,  p. 
5{),  etc.  —  Lligi  Lello,  iJcsciizioiie  det  yen!  lempio 
e  moitdslerio  di  Snnta  Maria  ^'ltol'n  di  )lniireale,  p. 
31,  I.  5.5. 

(5)  i^acrosancla  régis  ossa  l'clro  allave  Trinitalis... 
in  iiiiiiulo  lapiileo  locaverunt.  Rec.  des  H.  de  Fr., 
t.  X\,  p.  488,  A. 


toutr  sa  famille  partagèrent  entre  eux  les 
osse'uents  du  saint  roi ,  et  les  portèrent  à 
pied  sur  leurs  épaules. 'Dans  ces  récits  nulle 
Djention  du  cœur. 

Jérôme  Morand  remarque  que  Philippe  le 
Bel  paraît  avoir  eu  le  désir  de  mettre  pour 
toujours  le  corps  du  saint  Louis  à  la  Sainlo- 
Chapellc  (i).  Du  moins,  un  rescrit  de  Boni- 
face  VIII,  daté  du  7  juillet  1298,  ordonne  à 
l'abbé  et  aux  religieux  de  Saint-Denis  de  ne 
point  s'opposer  en  cela  à  la  volonté  du  roi , 
leur  |)errnettant  de  se  réserver  seuletuent  un 
os  du  bras  et  un  de  la  jambe  (2).  Mais  cet 
ordre  ne  reçut  point  d'exécution,  sans  doute 
par  suite  d'une  vive  o;  position  qui  avait  un 
fondement  légitime  dans  la  volonté  expresse 
que  saint  Louis  avait  exprimée  ,  d'être  en- 
terré à  Saint-Denis. 

Piiilippe  se  borna  donc  à  faire  déposer  le 
chef  du  saint  roi  à  la  Sainte-Chapelle.  Le 
pape  Clément  V  lui  accorda  de  l'y  faire 
transférer  de  Saint-Denis,  ainsi  qu'une  des 
côtes  (3).  En  conséquence,  le  17  mai  1306, 
Philippe  le  Bel  fit  mettre  dans  un  chef  d'or, 
enrichi  de  pierreries,  la  tête  tle  saint  Louis, 
à  l'exception  du  menton  et  de  la  mâchoire 
inférieure  (l)  ;  il  le  lit  trans|iorler  en  grande 
cérémonie  à  Notre-Dame  ,  ainsi  qu'une  côte 
du  saint  roi,  enchâssée  dans  un  magnifique 
reliquaire.  La  côte  fut  donnée  à  la  métro- 
pole; mais  le  chef  fut  déposé  à  la  Sainte- 
Cha|)elle  (o).  Dans  les  inventaires  les  plus 
détaillés,  il  n'est  jamais  question  du  cœur. 
Est-il  possible  qu'une  relique  telle  que  le 
cœur  eùl  écha|)pé  à  tout  le  monde'?  Suppo- 
sera-t-on  qu'un  dépôt  si  précieux  auia  été 
fait  à  la  Sainte-Chapelle  clandestinement, 
d'une  manière  en  quelque  sorte  subreptice  ? 
IJne  telle  supposition  choquerait  le  plus  sim- 
ple bon  sens. 


Maintenant 
tances   de   la 
Chapelle  ,  ciue 
que  ce  cœur 


existe-t-il,  dans  les  circons- 

découvertu  faite  à   la  Sainie- 

:'lque   indice  favorable  it  l'idée 

fût  celui  de  saint  Louis?  Je 

crains  qu'on  n'en  puisse  découvrir  un  seul  ; 

totit,  au  contraire,  semble  s'y  opposer. 

D'abord,  il  n'est  pas  vraisemblable  tjue  le 
cœur  tl'un  saint  si  vénéré,  dont  loules  les 
reliques  ont  été,  dès  la  canonisation,  l'oijjet 
d'une  dévotion   si  fervente,  ait  été    enfoui 

(1)  Jfjiome  Moba.mi,  Histoire  de  lu  Saiiile-CluipsUe 
du  Palais,  p.  8-5.  86. 

i-2)  Dans  Cl.  Mcnard,  Ohservuliuns  sur  Joiv.ville, 
p.  370. 

(5)  Papa  Cleinens...  concessii  ci  eapui  sancli  Lu- 
dovici,  ciim  uua  de  cosli^,  mi  capellaiii  siiani  Pa- 
risius  a  nionasterio  sanrii  Dioiiysii  Iran.-porlaiiilurn. 
Gcii.L.  iiE  Nang  ,  p.  .593.  A. 

(l)  Absque  lameu  meiUo  et  mandibutis  infcrioribus. 
Id.  ib.,  p.  595,  D.  Clirouiq.  de  saint  Denis,  même 
lome,  p.  (i08,  D. 

(5)  Dict.ini  cosiain  in  c:>llie(li:ili  ccclcsia  bc-atae 
Maria:  relinquens;  cavulquc  siunn  yloriosnni  In  ca- 
pella  regalis  palalii.  G.  de  Naxg.  p.  .595,  D, 


927  MON  niCTIONNAlKE 

SOUS  le  pave  d'une  (^(^lise  ;  ni  quo  colle  reli- 
que, non  moins  précieuse  que  toutes  les  au- 
Ires,  eût  6lé  rendue  à  la  terre  au  lieu  d'être 
exposée,  dans  une  laai^niliiiue  cliAsse,  à  la 
vénération  des  tidèles.  Supi)Osera-t-on  (  et 
c'est  une  conjecture  qui  a  été  laite)  que  le 
cœur  de  saint  Louis,  par  suite  do  quelque 
vœu  particulier,  a  peut-ôlre  été  enterré  à  la 
Sainte-CliapellocanHi  la  canonisation? Mais, 
en  ce  cas  ,  les  dllïicultos  ne  seraient]  pas 
moins  graves,  car  il  faudrait  admettre  que, 
dans  le  court  intervalle  do  vingt-sept  ans, 
qui  s'est  écoulé  entre  le  retour  de  Philippe 
et  la  canonisation  de  saint  Louis,  le  souve- 
nir de  ce  dépôt,  qui  n'a  i)U  être  fait  que 
d'une  manière  solennelle  par  (joolîroy  de 
IJeaulieu  ou  tout  autre  personne  de  con- 
liance,  qu'au  vu  et  de  l'aveu  du  chapitre,  se 
serait  entièrement  perdu,  au  point  quo  cette 
importante  relique,  inconnue  de  tout  le 
monde,  eût  été  laissée  enfouie  à  l'endroit 
où  on  l'aurait  auparavant  enterrée.  Ces 
observations  sont  de  telle  nature,  qu'elles 
pourraient  dispenser  de  toute  autre. 

En  second  lieu ,  les  autres  circonstan- 
ces présentent  des  difficultés  non  moins 
grandes.         ! 

Conçoit-on  qu'une  opération  aussi  étrange, 
aussi  insolite  après  la  canonisation,  ot_  qui 
hiessait  à  ce  point  tous  les  usaj^es  religieux, 
aurait  échappé  aux  historiens  du  temps,  et, 
ne  laissant  aucune  trace  dans  les  archives 
de  la  Sainte-Chapelle,  aurait  entièrement 
disparu  de  la  tradition? 

Aurait -on  mis  cette  précieuse  relique 
dans  une  boîte  d'étain  ou  de  cuivre  élauié, 
lorsqu'on  déployait  tant  do  magniticence 
pour  le  chef  du.  saint  et  pour  une  seule  de 
ses  côtes? 

Y  aurait-il  eu  un  tissu  trop  riche  pour 
rcnvelopper ,  et  se  serait- t-on  contenté 
d'un  morceau  de  grosse  toile  de  lin  ou  do 
chanvre? 

Entiu  l'aurait-on  enfouie  sans  l'accompa- 
gner d'aucune  inscription,  d'aucune  marque 
distinctivo  quelconque  ([ui  indiquAt  aux 
Ages  futurs  l'urigino  sacrée  de  cette  relique  ' 


MON 


W8 


cas,  une  diffirulté  insoluble.  Tout  cela  ne 
peut,  ce  u\<;  send^lo  ,  ^'expliquer  que  dans 
l"hy|iothèse  où  le  cujur  aura  été  jilacé  là,  en 
secret,  h  l'insu  du  chapitre ,  par  un  motif 
pieux,  sans  doute,  mais  avec  l'intention  for- 
melle d'en  dérober  la  connaissance  à  la  pos- 
térité. 

Il  est  bien  difficile  à  présent,  en  l'absence 
de  tout  indice  quelconque,  de  savoir  h  quel 
individu  ce  cœur  a  pu  ap[)artenir.  Ce  (pii  me 
semble  pourtant  le  |)lus  vraisemblable,  le 
plus  conforme  aux  faits  observés,  c'est  que 
ce  dépôt  est  le  résultat  d'un  vœu  manifesté 
jiar  un  des  architectes  do  l'église,  et  exécuté 
OH  secret  |)ar  (juelque  parent,  un  lils  ou  tout 
autre  qui,  héritant  do  ses  fonctions,  avait 
toute  lacilité  do  lever  les  dalles,  de  faire 
creuser  derrièi'o  le  maître  autel  et  d'y  placer 
une  boîte,  h  l'insu  de  tout  le  monde,  ayant 
accès  dans  l'église  quand  il  le  voulait.  On 
ex[)liquerait  ainsi  tout  à  la  fois  les  trois  cir- 
constances ]irinci[)ales  ,  à  savoir  :  la  place 
jn-ivilégiée  donnée  à  ce  cœur,  l'absence  to- 
tale de  uiarque  distincttve ,  et  le  silence 
absolu  tant  de  L'histoire  que  de  la  tradition. 
Pourquoi  Pierre  do  Montreau  ou  de  Mon- 
treuil,  architecte  delà  Sainte-Chapelle,  mort 
en  1266,  et  enterré  dans  la  chapelle  de  la 
Vierge,  qu'il  avait  bAtie  à  Saint-Germain  des 
Prés,  n'aurait-il  pas  désiré  que  son  cœuv  fût 
dé|iosé  dans  la  Sainte-Cha|ielle ,  cet  autre 
monument  dû  à  ses  talents  distingués? 

Ce  n'est  là,  j'en  conviens,  qu'une  conjec- 
ture ,  qu'il  est  peut-être  aussi  ililïïcile  de 
jirouver  quo  do  détmire,  et  (jui  d'ailleurs 
otfre  assez  pou  d'intérêt;  mais  ce  qu'il  y  a 
d'important  et  ce  qu'on  peut  regarder  comme 
certain ,  c'est  que  ce  cœur  n'est  point  celui 
du  saint  roi  :  car  il  résulte  de  témoignages 
convaincants  et  de  circonstances  décisives, 
comme  je  l'ai  dit  en  commençant  : 

1°  Que  le  cœur  de  saint  Louis  n'a  point  été 
transféré  en  France,  et  doit  faire  partie  des 
reliques  déposées  dans  l'église  de  Monroale, 
près  de  Palerme  ; 

2"  Que,  dans  le  cas  même  où  Philippe  le 
Hardi  l'aurait  rapporté  en  France,  il  n'a  ]ni 
Et  romaniuons  que  le  couvercle  do  la  boite,      être  dé|iosé  à  la  Sainte-Chapelle,  ni  avant, 
la  seule  partie  qui  en  ait  été  conservée,  est     ni  après  la  canonisation  du  saint  roi. 
celle  où    l'on   aurait   gravé  l'inscription,  si         En  soumettant  ces  observations  à  vos  lu- 
mières, monsieur  le  minisire,  je  vous  laisse 
à  décider  s'il  est  nécessaire  de  pousser  plus 
loin  l'examen  et  de  procéder  à  une  en(piêle 
pins  (lotailléo. 
.le  suis  avec  respect. 

Monsieur  le  ministre, 
A'otro  très-humblo  et  très-obéissant 
serviteur, 

Lethonnk , 

Garde  général  des  archircs  du  royaume. 

Lettre  de  M.  Letronnc,  garde  général  des 
archii-cs  du  roi/nuinr,  au  rcdaclrur  en  chef 
(lu  Moniteur  universel. 

P.iris,  11!  28  mai  1845. 
Monsieur  le  Rédacteur, 
M(in  savant  confrère,  M.  Le  PrévosI,  après 
la  lecture  de  n)iin  ra])porl   >ni-  la  décnuverlo 


celle  où    1  (in   aurait   gr; 

r&n  avait  voulu  on  mettre  une. 


Celte  absence  totale  d'inscription  me  pa- 
raît excluie  l'idée  que  le  cœur  trouvé  à  la 
Sainte-Chapelle  ait  pu  appartenir  non-seule- 
ment, à  saint  Louis,  mais  à  (juclquo  autre 
personnage  important.  Il  est  sans  exemple 
qu'aucune  sépulture  quelconque  ait  jamais 
été  iilacéc  dans  la  chapidle  haute.  Une  telle 
exception  ne  pourrait  avoir  eu  lieu  (pie  par 
un  priviU'ge  tout  spécial;  dans  ce  cas,  l'his- 
toire ou  la  tradition  en  aurait  conservé  le 
souvenir.  Adnioltra-t-on  ([ue  celte  exceiitioii 
ail  été  faite  pour  un  siuqile  chanoiiK»?  et 
(|u'on  ait  permis  à  ses  bériliors  de  |ilacer 
.son  co'iir  dans  une  position  si  privilégiée? 
Cela  n'est  pas  croyable;  d'ailleurs  l'idiseiice 
do  toute  iuscri|ilio»  serait  encore ,  dans  ce 


929  MON  D'EPIGRAPIIIE 

faite  à  la  Sainle-Chapclle,  m'avait  annoncé 
que  mes  conclusions  lui  paraissaient  trop 
absolues.  Je  désirais  beaucoup,  et,  à  vrai 
dire,  plus  que  je  no  l'espérais,  trouver,  dans 
la  lettre  qu'il  vous'a  adressée  aujourd'hui, 
des  motifs  de  revenir  sur  ces  conclusions. 
Car  je  souhaiterais,  autant  que  personne, 
qu'on  pût  établir,  par  des  preuves  positives 
et  certaines,  que  le  cœur  découvert  à  la 
Sainte-Chapelle  est  bien  celui  du  saint  roi. 
Malheureusement  les  raisons  ingénieuses 
qu'il  m'oppose  ne  changent  en  rien  l'état  de 
la  question,  puisque,  n'étant  appuyées  sur 
aucun  fait  nouveau,  elles  laissent  subsister 


MOiN 


930 

Cela  me  parait 


toutes  les  difficultés  que  j'ai  signalées,  ou 
les  expliquent  au  moyen  d'une  supposition 
qui  en  soulève  de  plus  graves  encore.  Je  me 
borne  à  deux  observations. 

J'ai  d'abord  établi,  par  le  témoignageprécis 
de  Geoffroy  de  Beaulieu,  corroboré  par  deux 
autres  témoignages  contemporains,  que  le 
cœur  de  saint  Louis  avait  été  donné  à  Charles 
d'Anjou,  transi>orté  par  ce  prince  à  Palerme 
avec  les  chairs  et  les  intestins,  et  déposé 
dans  l'église  de  Monreale.  M.  Le  Prévost  op- 
pose à  ce  témoignage  deux  passages  que  j'ai 
cités  moi-môme,  et  qui  ont  été  réfutés  déjà 
par  les  Bollandistes.  Ces  savants  hagio- 
graphes  donnent,  comme  je  l'ai  fait,  la  pré- 
férence au  témoignage  positif  du  confesseur 
de  saint  Louis,  de  son  ami  dévoué,  qui  l'a 
assisté  dans  ses  derniers  moments,  et  n'a 
point  quitté  ses  restes  mortels  jusqu'à  leur 
arrivée  à  Saint-Denis,  où  il  vint  prier  sur  sa 
tombe.  Quanta  ce  premier  point,  la  question 
reste  donc  entière. 

J'ai  cependant  consenti  à  raisonner  ensuite 
comme  si  ce  point  pouvait  être  douteux  et 
contestable;  et  j'ai  montré  que,  dans  le 
cas  même  oii  le  cœur  de  saint  Louis  ne  serait 
point  resté  à  Monreale,  ce  ne  peut  être  celui 
qu'on  adécouvert  à  la  Sainte-Chapelle.  M.  Le 
Piévost  ne  peut  disconvenir  de  la  force  de 
l'argument  que  j'ai  tiré  du  silence  absolu 
gardé  sur  le  cœur  de  saint  Louis,  par  les  his- 
toriens contemporains,  dans  le  récitdes  céré- 
monies relatives,  soit  à  la  canonisation,  soit 
au  partage  des  reliques.  Il  avoue  que  Vcn- 
terrement  du  cœur  du  saint  roi,  après  la  ca- 
nonisation, serait  un  fait  extraordinaire  ; 
aussi  il  conjecture  que  le  dépôt  a  eu  lieu 
avant  la  cononisation.  Je  regrette  que  mon 
savant  confrère  ait  simplement  énoncé  cette 
conjecture,  toute  gratuite,  sans  l'appuyer 
d'aucune  raison.  Car  il  me  semble  qu'il  s'est 
jeté  là  dans  une  difficulté  plus  grave  que 
toutes  les  autres.  On  se  demande,  en  effet, 
par  qui,  et  comment  aura  été  fait  un  tel  dépôt 
avanl  la  canonisation?  Assurément  ce  n'a])u 
être  à  l'insu  de  Philippe  le  Hardi,  ni  de  Geof- 
froy de  Beaulieu,  ni  des  religieux  de  Saint- 
Denis,  ni  du  chapitre  de  la  Sainte-Chapelle. 
Mais  alors,  comprend-on  que  lors  de  la  ca- 
nonisation, vingt-sept  ans  après,  le  souvenir 
de  ce  dépôt  se  fût  perdu  au  point  ([u'en  le- 
vant le  corps  de  saint  Louis,  on  eût  laissé 
enterrée  la  i)lus  précieuse  de  ses  reliques, 
en  la  privant  des  cérémonies  religieuses  et 
dos  honneurs   dont  furent   environnés  les 


autres   restes  du  saint  roi  ' 
tout  simplement  impossible 

Je  persiste  donc  à  croire  que  mes  conclu- 
sions, quelque  aôso/we^ -qu'elles  paraissent, 
sont  la  conséquence  logiquement  exacte  des 
faits  historiques  que  j'ai  réunis  et  discutés, 
auxquels,  à  mon  grand  regret,  M.  Le  Prévost 
n'oppose  ni  aucun  texte  que  j'aurais  négligé, 
ni  aucune  faute  d'interprétation  que  j'aurais 
commise.  Si  donc,  mes  conclusions  lui  pa- 
raissent ivop  absolues,  c'est  la  faute  des  faits, 
non  la  mienne;  il  n'était  pas  en  mon  pou- 
voir d'en  changer  la  nature,  ni  d'en  diminuer 
la  rigueur,  malgré  tout  mon  désir  d'en  trouver 
de  moins  sévères.  En  toute  discussion  sé- 
rieuse, nous  devons  faire  abstraction  de  notre 
penchant  particulier,  de  notre  préférence 
anticipée,  pour  ne  voir  que  les  éléments  réels 
de  la  question  et  n'en  déduire  que  des  con- 
séquences légitimes.  C'est  aussi  ce  qu'ont 
pensé  les  savants  auteurs  de  deux  articles 
insérés  l'un  dans  le  Droit  (21  mai),  l'autre 
dans  VUnivers  (23  mai)  :  quoiqu'ils  n'aient 
pu  avoir  connaissance  de  mon  rapport  (pu- 
blié le  24-),  ils  sont  arrivés,  chacun  de  son 
côté,  à  des  conclusions  qui  sont  dans  le 
même  sens,  et  tout  aussi  absolues,  pour  le 
moins,  que  les  miennes.  M.  Le  Prévost  sent 
bien  qu'il  est  impossible  de  prouver  Vaffir- 
mative  ;  mais  il  aurait  voulu  au  moins  qu'on 
eût  laissé  de  l'incertitude  sur  la  négative  et 
rendu  la  question  indécise.  Pour  ma  part, 
ayant  trouvé  des  preuves  positives,  j'ai  cru 
devoir  les  donner  sans  hésitation.  Je  pense 
que,  dans  une  matière  aussi  délicate,  qui 
touche  aux  croyances  les  plus  respectables, 
il  est  bon  de  pouvoir  arriver  à  une  solution 
absolue,  quelle  qu'elle  soit.  Je  doute  fort  que 
les  amis  de  la  religion  sachent  beaucoup  de 
gré  à  ceux  qui,  cherchant  à  affaiblir,  par  des 
conjectures  ou  des  raisons  de  sentiment,  les 
preuves  appuyées  sur  un  enchaînement  de 
faits  certains,  parviendraient  à  embrouiller 
tellement  la  question,  qu'on  fût  dans  l'im- 
])Ossibilité  de  décider  ni  que  ce  cœur  est  celui 
de  saint  Louis,  ni  qu'il  ne  l'est  pas  ;  car  de 
cette  incertitude  il  résulterait  la  perplexité 
la  plus  pénible,  non-seulement  pour  toule 
|iersonne  sincèrement  attachée  à  lafoicallio- 
liquc,  mais  pour  tout  Français,  quelle  qu(^ 
lieu     fût  sa  profession  religieuse,  qui   ne  verrait 


dans  Louis  IX  qu'un  grand  homme,  qu  un 
des  meilleurs  et  des  plus  grands  rois  dont 
s'honore  notre  pays. 

LeTROxNNE, 

Garde  général  des  archives  du  royaume. 
MONTAUBAN,  chef--lieu  du  département 
de  Tarn-et-Garonne,  en  France. 

Extrait  d'une  notice  historique  et  descriptive 
sur  l'ancienne  cathédrale  de  Montauban, 
antérieurement  abbatiale  de  Saint-Tltéodard 
ou  de  Muntauriol,  sous  l'invocation  de 
saint  Martin  de  Tours. 

Par  M.  le  baron  Qiaudrac  de  Grazannes. 

Nous  nous  sommes  proposé  uni(]uement 
(le  recueillir  ici  les  traditions,  les  souvenirs, 
les  faits  c!  les  récils  parvenus  à  notre  cou- 


931 


MOIN 


DICTIONNAIRE 


MON 


Oôâ 


naissance,  et  (rappeler  I  aUi-ntioii  d''  nos 
contemporains  sur  un  monniiienl  reiii^ieuv 
et  aitisti(]ue  consumé  par  le  feu  des  guerres 
civiles,  il  y  a  près  de  trois  cents  ans,  et  sur 
ranti(piité  la  plus  vénérable  de  cette  cité, 
dont  elle  avait  devancé  l'existence  île  sept 
siècles. 

En  l'année  1561,  époque  du  désastre  de  ce 
monument  (1),  celle  ville  possédait  encore 
le  |ilus  ancien,  le  plus  considérable  et  le  plus 
beau  de  ses  temples  catlioli(|ues,  l'éj^lise  ab- 
batiale et  ensuite  calliédrale,  placée  sous 
l'invocation  [larliculière  de  saint  Martin  de 
Tours,  et  également  coinuie,  ainsi  que_ie 
monastère  dont  elle  fut  primitivement  uiie 
dépendance,  sous  les  dénominalions  de  Mon- 
tauriol  (2),  de  Saint-Martin  et  de  Sainl-Tliéo- 
dard,  Saint-Audouard  ou  Audard,  par  cor- 
l'uptioii  de  ce  |iremier  nom  (3). 

il  ne  sera  pas  sans  intérêt  de  recueillir  et 
de  consigner  ici  ce  (jue  les  historiens  et  la 
liadition  locale  nous  ont  conservé  et  trans- 
mis sur  la  construction,  la  décoration  et  les 
ornements  de  Tancienne  catln-drale  de  Mon- 
lauliaii,  dont  les  ruines  Uième  ont  disparu 
iJeiiuis  près  de  deux  siècles.  On  en  ti'ouverait 
dillicilenjent  l'assiette,  si  l'on  n'avait  pour 
guide  que  les  seules  indications  du  sol,  qui 
devint  successivement  un  fort,  un  bastion, 
une  voirie,  et  enfin    un  très-beau  lieu  de 

(!)Cc  du  au  iiiiliou  de  la  miU  (lii:21  ilécembre  1501 
qu  lULC  loiirbc,  l'on  unéc  pénétra  dans  l'église  de 
Saiiit-Marlin,  doiil  elle  força  les  perles,  profana  lus 
liosties  consacrées,  et  mil  le  (eu  aux  images  ,  -i- 
lileaux,  slalnes ,  sculptures,  la|iisserles,  etc.  Les 
llauiiues  consumèrent  les  voûtes  du  temple.  Les  clo- 
ches et  une  partie  du  mobilier,  eclrippées  au  pillage 
et  à  l'incendie,  lurent  transporti'cs  à  1  Ii6lel-ile-vil!e. 
Cette  église,  alors  en  partie  brûlée,  ne  fut  euliéie- 
nieut  démolie  et  riiicée  (pie  deux  ans  plus  lard 
(i.'jUô),  immédiatcnicnl  après  le  départ  des  soldats 
liu  capilaiue  Sainl-Salvy,  ipii  s'y  était  établi  avec 
ses  troupes.  Les  catlioli<iues  aicusèrent  les  .Montal- 
banais  réformés  de  celte  destruction  ,  (jue  ces  der- 
niers allriliuèrenl  aux  soldats  de  Saint-Salvy,  qui, 
en  ipiiltaiil  eelle  position,  la  détruisirent,  alin  (pi'(ui 
ne  s'en  put  servir  après  eux  icuUrc  leur  parti. 

(2)  l'oitium  Atirevli,  mous  Aitreolus. 

[ô)  Un  essaim  de  religieux  de  l'ordre  de  Saint- 
lîenoit  fut,  dés  le  vm'  siècle,  appelé  et  établi  sur  les 
terres  cl  dans  le  château  mé:i;e  du  seigneur  de 
MontaïU'iol.égah'uienl  reconiuiandablc  parsa  pieté  et 
ses  ricliesscs,  pour  y  combattre  les  erreurs  de  l'aria- 
nisme  dont  ses  vassaux,  à  lu  suite  de  la  domination 
des  Golhs.elaieiil  encore  inleclés.  Lue  église  et  luie 
abbaye  iurcut  construilis  par  l'e|)in  le  tiiel,  et  plus 
lard  restaurées  et  |ii'ut-élre  agrandie?  par  Cliaile- 
magne.  On  lit  dans  la  bulle  de  sécularisation  du  eiia- 
(litre  légulier  de  Saiul-M.u tin,  eu  l'rl.i,  au  sujet  de 
cinte  loiulatioii  :  <  'feuipore  régis  IVpiui  et  fuuda- 
lione  ipsius  eonstnu'tum  inouasleriiun  in  honoiem 
.^aïK  ti  Mai  Uni,  I  uro.  epise.  in  solio  parenluui  bea- 
lissinii  'I  lii'odaj'ili,  auclorilate  aposlolica.   i 

Le  pi'lil-lils  du  seigneui'  d('  ee  lieu,  dont  il  vient 
d  élu;  ipiosliou,  saiiil  Tlieodaid,  arclu'veque  de  iNar- 
Ifouue,  qui\i\ait  un  siècle  plus  tard  (d  mourut  eu 
81)8),  domia  à  ces  moines  l'eutieie  pro|)iielé  ,  les 
choses  utiles  et  'es  droits  honoriliques  de  la  sei- 
gneuiii'  de  Monlauiiol ,  après  s'être  letiré  parmi 
eux  II  tel UMiia  ses  jours  dans  une  grande  ié|)utalitHi 
lie  sainleli',  a  l'abbaye  de  Montauriol  ou  di-  Saint- 
Martin,  ipii,  biciilr.l  après  ,  leeni  le  nom  de  Sainl- 
'.'hcoJard. 


plaisance,  appelé  le  Jardin  et  le  Pavillon  de 
i'Evèque,  ainsi  qu'un  le  dira  ci-a(uès.  Celte 
dernière  transformation  eut  lieu  sous  l'é— 
|)iscopat  de  M.  de  Berlliier,  dans  le  milieu 
du  XVII'  siècle.  En  cliangi  aiit  de  maîtres,  le 
local  n'a  point  changé  de  nom  el  de  forme 
jusqu'au  moment  oii  nous  écrivons. 

Nous  suivrons  principalement  Le  lîrel, 
auteur  de  l'histoirç  de  .Muiilaulian,  el  |>rév(jt 
du  chapitre  cathédral  de  celte  ville,  dans  la 
descri|ition  de  l'église  de  Saint-Martin,  en  y 
ajoutant  néanmoins  les  détails  et  les  ren- 
seignements qui  nous  sont  parvenus  d'ail- 
leurs, sur  le  luôme  sujet. 

«  Cette  cathédrale,  dit  l'historien  que  nous 
venons  de  nommer,  avait  189  pieds  de  loi,g 
sur  71  de  large.  Elle  était  un  peu  jilus  à 
l'orient  iiu'au  nord;  elle  avait  trois  portes, 
dont  la  plus  grande,  qui  n'était  [uis  la  plus 
riche,  était  au  fond  de  l'éghse  vers  le  cou- 
chant d'hiver  el  ne  s'ouvrait  que  rarement, 
à  cause  qu'elle  était  sur  le  rampant  ([ui  des- 
cend au  ruisseau  du  Tescou.  La  secoi.de 
porte,  qui  allait  au  cloître,  était  à  la  main 
droite  d'une  croisée  située  entre  le  chœur 
et  la  nef.  La  troisième,  qui  était  à  la  gauche, 
faisait  face  sur  la  grande  rue  qui  conduisait 
à  la  ville,  et  était  d'aulanl  plus  magiiilique, 
que  son  comble  était  orné  de  deux  hautes  et 
larges  tours  qui  servaient  de  clochers  ;  ses 
deux  côtés  étaient  enrichis  de  colonnes  de 
marbre  jaspé,  dont  la  reine  Catherine  de 
Médicis,  passant  à  Monlauban  en  lobi,  et 
ayant  eu  la  curiosité  de  voir  les  belles  et 
pitoyables  ruines  de  cette  église,  lit  em(iorler 
à  Paris  trois  qui  étaient  demeurées  en- 
tières (1),  que  je  me  souviens  même,  re- 
marque Le  Bret,  d'avoir  vues  dans  la  Salle 
des  Antiques  du  Louvre,  etquejc  crois  que 
l'on  a  enijilojeesau  nouveau  l.t;\îiment.  » 

La  priiicipale  entrée  de  l'église  de  Saint- 
Martin  était  donc,  dans  l'originti,  du  côté  et 
sur  le  rampant  du  Tescou,  el  aboutissait  au 
pont  jeté  sur  ce  ruisseau,  ruiné,  sans  doute, 
dans  les  guerres  du  xvr  siècle,  lorsque  cet 
emplacement  devint  une  position  militaire 
forliliée  et  retranchée;  à  moins  que  ce  pont, 
duiit  il  ne  reste  plus  que  le  cintre  u'uno 
arche,  sur  i'exlra-dos  de  laquelle  on  a  |ilacé 
un  pont  de  bois,  postérieurement  à  sa  ruine, 
n'ait  été  détruil  plus  tard,  el  lors  tlu  siège 
de  1021. 

La  position,  à  cet  aspect,  de  la  principale 
porte  de  l'église  n'élail  point  arbitraire,  en 
iace  du  chœur,  et  corres|iondant  nécessaire- 
ment à  son  hémicycle  ou  à  son  apside,  et  elle 
était  une  suite  et  une  lonséqnence  iiuiis- 
pensalilesdc  la  maiiièri'  dmit  cet  édilice était 
oiictité. 

On  tiouve  un  exemple  de  cette  mêim'ijis- 
|)Osili(m  (djligée  dans  la  porle  principale, 
aujourd'hui  iMiidamnée  et  masquée,  de  l'é- 
glise paroissiale  Saint-Jacques  de  la  mémo 
ville. 

(I)  Voici  counneul  (ialhala-Cotine  raconte  le  fait  : 
<  La  leiue-mère,  ayant  .iperi,u  dans  les  ruines  de  la 
calbeclrali  trois  lolonnes  de  iiiailue  entières  el  d'une 
grande  tuMUli',  les  lit  enlever  et  porter  à  l'aris,  ou 
elles  lurent  placées  SU  Lou\ri'(S.ille  des  .\iiliip;es).  » 


933 


MON 


D'EPIGRAPHIE. 


MON 


934 


sMoiitaubai),  la  porte 
Saint-Martin,   |>lacée 


Après  la  fondation  di 
latérale  de  gauche  de 

sur  l'avenue   de  la  nouvelle  ville,  devint  la 
plus  essentielle  et  la  plus  fréquentée. 

La  porte  latérale  de  droite  et  doiuiant  issue 
dans  le  cloître,  ne  servait  qu'à  l'usage  de 
l'abbé  et  de  ses  moines,  et  plus  tard,  de  l'é- 
vêque,  du  clergé,  des  gens  et  familiers  de 
l'abbaye,  en  général. 

«  Il  y  avait,  continue  Le  Bret,  neuf  cloches 
dans  lès  deux  tours  du  clocher,  dont  la  plus 
grosse  se  nommait  Saint-Martin,  avait  qua- 
torze pans  de  bouche,  pesait  12,000  livres  et 
ne  servait  qu'à  l'horloge,  à  sonner  aux  pro- 
cessions et  appeler  le  peuple  au  sermon  ;  la 
seconde  s'appelait  Marie,  avait  dix  pans  de 
bouche  et  pesait  8,000  livres.  Elle  était, 
suivant  le  chanoine  Pori  {Histoire  manus- 
crite de  Monlauhan) ,  ainsi  (|u'une  autre 
nommée  Jean,  un  don  de  l'évèque  Jean  d'O- 
riolie,  un  des  plus  illustres  prélats,  avec 
Georges  d'Amboise,  son  prédécesseur,  qui 
aient  occupé  le  siège  épiscopal  de  Montau- 
ban  ;  il  avait  été,  avant  son  avènement  à  l'é- 
piscopat,  grand  archidiacre  de  Narbonne , 
conseiller  au  parlement  de  Toulouse,  garde 
des  sceaux  de  Languedoc.  Il  eut  j)our  père 
le  célèbre  Pierre  d'Oriolle,  surintendant, 
ensuite  chancelier  de  France. 

«  Enfin,  toujours  d'après  le  récit  de  Le 
Bret,  la  plus  petite  des  neuf  cloches  de 
Saint-Martin  pesait  1,500. 

«  Il  y  avait,  au-devant  du  chœur  de  notre 


cathédrale,  un  g 
fait  en  pyramide, 
ténèbres  ou  des 


rand  chandelier  de  cuivre,     argent 

Eippelé  le  chandelier  des 
funérailles  des  évû(iues,  et 


de 


l'évangile 


sentait  un  grillon  qui  portait  ce 


(pii  pesait  1,000  livres,  tant  il  était  massif, 
gros  de  pied,  de  jambe  et  de  soubassement... 
11  y  en  avait  un  autre  du  môme  métal  dans 
le  chœur,  qui  de  ses  branches  entourait  le 
grand  autel,  et  servait  h  mettre  une  quantité 
de  cierges  aux  jours  solennels.  Le  pui)itre 
était  aussi  de  cuivre  et  rcfiré- 
pupitre,  et 
sous  le  gritï'on,  uu  lio  i  soutenu  par  un  large 
soubassement,  auprès  duquel  était  la  sépul- 
ture de  Jean  Desprez  de  Montpezat,  évèque 
de  Montauban,  toute  de  cuivre  mêlé  de  fonte. 
La  chaise  de  Tévèque,  qui  était  au  bout  des 
stalles  des  chanoines,  avait  un  grand  ange 
de  cuivre  qui  soutenait  son  dais;  chai[ue 
porte  du  chœur  avait  aussi  le  sien,  qui  en 
ornait  le  dessus  avec  beaucou[)  d'agrément. 

«  On  admirait  la  clôture  du  chœur,  ou- 
vrage dû  à  la  munificence  de  l'évèque  d'O- 
riolle, et  qui  était  de  fer  avec  une  frise  par 
le  haut  qui  soutenait  les  armes  du  |)rélat  (1), 
entremêlées  de  fleurs  de  lis  et  bordant  tout 
le  tour  du  chœur  de  trois  pieds  en  trois 
pieds.  » 

Voici  comme  parle  de  cette  grille  le  cha- 
noine de  Montauban  Pori ,  auteur  d'une 
histoire  manuscrite  de  cette  ville  :  «  D'O- 
riolle fit  placer  ses  armoiries  sur  la  certine 
de  fer  de  laclôture  du  chœur,  coupée  de  tleurs 
de  lis  et  dorée.  » 

(1)  H  portail  d'azur  à  la  fasce  omlée  d'argciil,  à 
nois  vols  li'or  liés  de  même. 


«  Il  y  avait,  continue  Le  Bret,  une  grande 
chapi'lle  derrière  le  môme  ciiœnr,  formant 
l'abside,  dédiée  à  la  Vierge,  et  oij  était  ei;- 
lerré  l'évèque  Pierre  deClialais.  Les  enfants 
de  musique  et  leur  maître  étaient  obligés 
d'y  chanter  une  messe  liante  toutes  les  se- 
maines. On  remarquait  dans  cette  chapelle 
le  tombeau  de  Jean  d'Oriolle. 

«  Huit  autres  chapelles  existaient  dans  la 
nef,  quatre  de  chaiiue  côté,  toutes  fermées 
de  grilles,  les  unes  de  fer,  les  autres  de  cui- 
vre ouvragé.  » 

Ces  grilles,  comme  celles  du  chœur,  attes- 
taient encore  la  munificence  de  d'Oriolle. 

Un  des  ornements  comme  des  sujets  d'édi- 
fication de  cette  église,  était  le  reliquaire 
de  saint  Théodard,  enterré  primitivement 
dans  le  chœur,  à  gauche  du  maître  aulel , 
d'où  ses  reliques  furent  plus  tard  retirées 
pour  être  recueillies  et  exposées  à 
ration  des  fidèles  dans  une  châsse 
riolle  en  donna  une  d'argent  du 
trente  marcs,  qui  fut  un  nouveau 
du  même  prélat  envers  son  église. 

Voici  ce  que  dit,  au  sujet  de  cette  châsse 
de  saint  Théodard,  Pori  : 

«  Saint  Théodard  fut  enseveli  dans  un 
sépulcre  de  pierre  tout  près  du  grand  autel. 
Plus  lard,  ses  ossements  furent  mis  dans  an 
lieu  plus  honorable  de  la  même  église,  mais 
non  |jas  encore  avec  autant  d'éclat  qu'ils  le 
méritaient;  c'est  pour(iuoi  Jean  tl'Oriolle 
fit  faire   une  châsse    ou  reliquaire  de   pur 


la  véné- 

(1).  D'O- 

[loids  de 

bienfait 


enrichi  d'une  image  du  saint  au- 
dessus,  tenant  la  croix  d'une  main,  le  tout 
surdoré,  pour  les  reliques  d'icelui  y  être 
transférées  à  perpétuité,  et  placées  avec 
leur  reliquaire  dans  l'armoire  de  la  sacristie. 
Le  testament  de  d'Oriolle  est  un  inventaire 
des  richesses  de  sa  cathédrale.  Il  parle  ences 
termes  de  la  châsse  de  saint  Théodard  et  de 
sa  translation  :  «  Volo  et  ordono  ({uod  ca|isa 
«  sive  reliquiarium  per  me  factum  de  puio 
«  argento,  m  qiio  reliquiario  fuit  reiiositum 
a  corpus  beatissimi  Theodaidi  mei  patroni, 
«  perpetuo  remaneat  ad  usum  dicti  sancti  et 
«  in  sacristia  ecclesiae  mea'..» 

Dans  ce  même  article  de  son  testament, 
l'évèque  d'Oriolle  dit,  en  parlant  de  cette 
châsse  :  «  Capsa  sancti  Theodardi  ex  argento 
fada  et  desuper  deaurata,  cum  imagineiu 
ejusdem  sancti  crucem  in  manu  lenentem.  <> 

Au  côté  droit  du  môme  aulel  on  voyait 
la  sépulture  de  l'évèque  Jean  de  Batut  de 
Montrosier. 

Celui  du  fameux  La  Hire  (2),  d'après  une 
tradition  conservée  jusqu'à  nos  jours,  était 
placé  derrière  cet  autel. 


(1)  Celle  châsse  fut  volée  el  pillée  comme  les  au- 
tres irésors  de  celle  église,  en  15G2.  On  ajoule  que 
les  reliqnos  de  sainl  Tliéodaiil  liii'i'iil  jeléos  dans  un 
pié  voisin,  où  un  ccclésiasti(iue  ,  Innoin  caché  de 
celle  piolanaiion,  les  alla  ramasser  de  nuit  cl  les 
poria,  dil-on,  secrélenienl  dans  l'église  de  Villebru- 
nner,  où  elles  sonl  demeurées,  depuis  celle  époque, 
en  grande  vénéialion. 

(2)  L'un  des  plus  braves  tapilaines  de  Charles  Vil. 
11  mouiul  à  Monlauhan,  en  lévrier  1445,  pendant  !e 
séjour  qu.«  le  monarque  français  lil  dans  celte  ville. 


935 


MON 


Cepi'iiilant  on  voit  ciicoro  dans  l'iiglise  d\i 
s(''niiiiaiie  de  Mouliiioiillon,  en  Poitou,  le 
nioiiuiuenl,  sé|iulcral  (ie  cet  illustre  jiuorrier, 
si  l'on  en  croit  d'antres  récils  et  une  autre 
tiadilion.  Placé  d'abord  dans  l'église  dite  la 
Maiion-Dim  ou  VOctogone  de  cette  ville, 
ce  monument,  qui  se  composait  primitive- 
ment d'un  sarcophage  surmonté  de  la  statue 
du  héros,  a  été  l'objet  d'une  restauration 
récente. 

Le  corps  de  La  Hire  ,  inlmmé  d'abord 
)iiovisoirement  dans  l'église  de  Saint-Martin, 
fut -il  transféré  peu  a[)rès,  selon  les  dei- 
nières  volontés  de  ce  personnage,  à  Mont- 
morillon,  ou  n'y  fut-il  transporté  que  dans 
le  siècle  suivant,  et  à  l'éiioquc  du  sac  et  de 
l'abandon  de  la  cathédrale  de  Montauljan  ? 
La  ))remière  opinion  est  la  plus  probable, 
et  elle  expliquerait  sullisamment  le  fait  de 
celle  double  sépulture  en  deux  lieux  ditlé- 
rents,  et  si  éloignés  l'un  de  l'autre  {!],  si 
toutefois  la  prétention  de  Montmorillon  est 
ici  fondée. 

Il   existait    encore  dans  les  chapelles  de 

(1)  Charles  Vil  avait  fait  don  à  La  Ilire  de  la 
ciiâlellenie  de  Monliuorilloa  en  récompense  de  ses 
services. 

Son  tombeau  el  sa  statue  avalent  été  élevés,  dans 
le  principe,  eu  avant  du  maitre-autel  de  VOctoyone 
de  Montmorillon,  aussi  nommé  \:\  Maison-Dieu  ; 
mais  plus  lard,  iransporté  le  long  du  mur  latéral,  ce 
monument  lui  ensuite  couvert  par  des  boiseries 
jusqu'à  ce  qu'après  avoir  subi  les  niulilalions  des 
réformés,  la  statue,  dans  la  révolution,  fuleidevée  à 
sa  destiuati(ui  primiiive  pour  être  façonnée  aux  traits 
du  conventionnel  Le  Pelletier.  Arrachée  par  hasard 
à  cette  autre  profanation,  elle  disparut  bientôt  sous 
les  fondements  de  ([uehiues  constructions  modernes. 
Informée  de  celle  particularité,  la  Société  des  anti- 
quaires de  l'Ouest,  au  moyen  d'une  allocation  de 
fonds  sollicitée  el  obtenue  du  ministre  de  l'intérieur, 
a  fail  restaurer  le  monument  sépulcral  de  La  lliie. 
liie  tondre  élevée  sur  deux  supports  avec  ces  mots  : 

î'i',  iire  de 
chevalier, 

a  été  placée  sous  le  premier  arc  latéral  à  droite  en 
entrant  dans  l'église  du  séminaire!  de  Jionlmorillou. 
Mais,  resterait  à  (''tablir  si  ce  monumeiU  qui  a  si 
souvent  cliaiigé  d'enqdaecmenl,  de  desliualion,  de 
forme  et  de  local,  est  iiii'ii  eUéctivement  le  tombeau 
de  La  lliie,  etsi  ses  eendies  y  reposent  réellenienl. 
Nous  avouons  que,  d'après  le  narré  précèdent,  tiié 
d'une  notice  iiitilidée  :  lleslduraliuii  dit  l(iml)ctiu  i/c 
l.ii  Une  et  de  l'Ocloyuiie  de  Moiilinoriltnii,  extraite 
du  lliilleliii  de  lu  Société  des  Anliiiuuiies  de  l'Uucst 
(lii)ibirme  Irimeslre  de  1839,  page  lOG-108),  le  fait 
nous  parait  pouvoir  elle  conleslé  et  nus  en  doute. 
L'insciiption  du  tondteau  actuel  est  toute  léceiUe,  el 
l'(in  ne  cite  point  celle  <|ui  existait  sur  le  premier 
miiiinment ,  si  toutefois  il  eu  existait  une.  On  n'a 
piiiiit  delei  ré  cl  restauré  la  statue  enloiiie  sous  les 
dti  (unbres,  dont  les  traits  primitifs,  du  reste,  de- 
vaient avoir  ét(''  fini  alli-résdans  la  métamorphose  de 
La  lliie  en  Le  rrllclicr  d';  Saiiit-f'arj^eau.  Ce  mo- 
iniuiciit  mutilé  eltiit  dc|)iiift  lon;;Lcmp^  ciclui  clerricre 
une  boiserie;  ;i  peine  en  soupçonnait-on  l'exis- 
Icfice.  1.1'  Jiairaleui-  dcja  cilé  se  conli'iilc  de  dire, 
l'i'l.ilivemciil  ;i  l.i  lr;mslaliou  du  c{ir|i^  de  La  Ilire  ;i 
Montmiiiillon  :  <  Il  avait  sans  doule  manilèslé,  en 
nioinanl,  le  désir  de  voir  sa  depi)uille  moi  Icdli'  trans- 
feieedans  ci:  riche  dmuaiuc.et  l'église  delà  .Maison- 
Dieu  uvuii  reçu  les  rcsleii  du  preux  chevalier.  > 


DICTIONN.VIRE 

Saint -Martin 


MON  956 

plusieurs  autres  tombeaux 
d'abbés ,  d'évèques  et  d'autres  personnes 
remarquables,  laïques  et  ecclésiastiques, 
par  suite  de  l'usage  si  insalubre  et  si  per- 
nicieux, introduit  au  ijjoyen  âge,  d'enlerrer 
dans  les  églises. 

Le  Bret  parle  aussi  de  trois  autres  cha- 
pelles qui  décoraient  le  cloître  qui  était  entre 
l'église  et  le  jardin,  au  lieu,  dit-il ,  que  l'on 
nomme  aujourd'hui  VHt'rilage  (1)  ;  mais  U 
docte  prévôt  omet  de  décrire  et  mémo  do 
mentionner  d'aulres  monuments  qui   con 


tribuaienl 


la   décoration  de   l'église  de 


Saint-Martin  :  le  buli'et  d'orgues,  et  les  ta- 
isseries  très-remarquables  par  la  forme, 
'  travail  et  le  sujet,  tjui  servaient  de  tenture 

circulain;  au  cha'ur  au-dessus  de  la  boiserie 

des  stalles,  et  de  tapis. 

Le  chanoine  Pori,  suppléant  au  silence  de 
son  pi'édécesseur,  nous  apprend  que  Jean 
d'Oriolle  lit  encore  présent  à  sa  cathédrale 
«  (le  très-riches  tapisseries,  rcprésenlanl,  les 
unes,  la  vie  de  Notre-Dame;  les  autres, 
celles  de  saint  Etienne,  premier  ujartyr;  de 
saint  Martin,  patron  de  cette  église;  et  cer- 
taines d'icelles,  quelques  mystères  de  la 
passion  de  Jésus-Christ,  pour  orner  le  de- 
dans et  le  dehors  du  chœur.  » 

Nous  ne  connaissons  aujourd'hui  de  ces 
tentures  qu'une  tapisserie ,  composée  de 
|)lusieurs  pièces,  retiai^aat  divers  tableaux 
ou  scènes  de  la  légende  de  saint  Martin,  et 
qui  est  divisée  en  quatorze  compartiments  ; 
au-dessus  de  chacun  on  remarque  les  dilTé- 
rentes  circonstances  de  la  vie  du  saint  Tou- 
rangeau, représentées  par  une  inscription, 
d'a[)rès  les  historiens  Sul))ice  Si'vère,  Saint- 
Paulin,  etc.,  en  (juatre  vers  l'iaiiçais  (2),  tpii 
en  expliquent  le  sujet  :  ces  inscriptions  sont 
tracées  en  caractères  blancs  sur  un  fond 
écarlate.  Nous  donnerons  ici  ces  quatrains  : 
leur  singularité  ajoute  à  l'intérêt  de  cette 
tapisserie,  monument  précieux  du  s-iv-  ou 
de  la  première  moitié  du  xv  siècle. 

Nous  emprunterons  en  partie  ^^  notre  sa- 
vant confrère  el  ami,  ;\1.  Du  Mège,  la  des- 
cription suivante  de  cette  tapiseric,  ouvrage 
d'aiguille  si  remarquable ,  extraite;  d'une 
Notice  aur  l'cylisc  de  Monlpczal  :  «  On  voit 
d'abord  saint  Maitin  à  cheval ,  armé  de  fou- 
les [lièces,  précédé  de  guerriers,  s'arrètant 
près  u'un  [lauvre  presepie  nu  et  lui  donnant 
son  manteau  (3).  Dans  le  second  comparti- 
ment qui  suit.  Dieu  apparaît  à  saint  Martin 
endormi,  les  anges  environnent  le  Toul- 
Puissant  qui  leur  montre  le  manteau  que  le 

(I)  La  dénomination  de  Cote  et  de  C.liennn  de 
rili'iilage  est  encore  demeuiée.  Le  jardin  de  l'Héri- 
tage élait  situé  sur  un  len.iin  appaitenaut  au  même 
propriétaire  que  celui  dit  de  i'Lvèquc.  A  l'exlicmilé 
méiidionale  de  ce  même  leiiain  ,  on  lemaïqiie  en- 
core un  pigeonnier  léoilal,  île  liuine  nuide,  llaiiqiié  à 
son  sominel  de  trois  peliles  tourelles  île  même  forme, 
au  nord.  Sur  le  linteau  de  la  porte  d'entrée, de  forme 
carrée,  on  lit  la  date  loUi. 

(i)  l'ne  seide  se  compose  de  huit  vers;  voijez, 
ci-après,  le  n"  vu,  col.  i>.')8. 

(5)  SiiLi'.  Sev.,  De  Viiu  heati  .l/dr/iiii,  cap.  S. 


9j7 


j:on 


D'EPIGRAPHIE, 


MON 


938 


saint  a  doniK^  (1).  Dnns  le  troisième,  on  voit 
(les  brigands  qui  ont  ibrnié  !e  projet  de  iiiller 
saint  Martin  ;  mais  l'un  d'eux,  vaincu  [)ar  la 
vertu  du  jiersonnage,  se  jette  h  ses  pieds  et 
lui  demande  pardon  (2).  Le  quatrième  roni- 
parliment  représente  saint  Martin  détruisant 
un  temple  consacré  aux  faux  dieux  (3;.  Le 
rinquièine  tableau  se  comiiose  de  deux 
scènes  :  la  jiremièrese  passe  dans  l'intérieur 
d'un  a[)partenient,  où  une  fdle  paralytique 
est  dans  sou  lit  profondément  recueillie 
dans  l'attente  du  prodige  qui  v?  s'opérer  en 
sa  faveur.  Saint  Martin,  debout  à  ses  côtés, 
en  habits  jiontillcaux  et  suivi  de  son  clerc, 
fait  sur  la  malade  le  signe  de  la  croix  dont 
elle  éprouve  soudain  lerfet.  On  reconnaît  à 
l'attitude  de  la  femme  qui  assiste  à  genoux 
à  ce  mii'acle,  l'heureuse  mère  de  la  tille 
Diiraculcusenient  guérie  (i).  La  seconde 
scène  se  passe  à  Trêves,  comme  la  première  ; 
Martin  vient  de  délivrer  du  démon  l'épouse 
de  l'ex-proconsul  ïetradius,  dans  la  maison 
duquel  il  n'a  voulu  entrer,  à  sa  prière,  qu'à 
la  condition  que  ce  personnage  se  ferait 
chrétien.  La  démoniaque  guérie  est  aux 
pieds  du  saint  debout,  qui  fait  sur  elle  le 
signe  de  la  croix  ;  Martin,  assisté  de  son 
clerc,  a  à  ses  cotés  le  proconsul,  témoin  do 
ce  miracle.  On  voit  à  une  [letite  distance, 
sous  une  forme  Indeuse,  le  démon  qui  vient 
d'être  expulsé  (5).  Le  sixième  tableau  re- 
présente une  église  de  Paris,  dans  laquelle 
saint  Martin  ollre  le  sacrifice  de  la  sainte 
messe.  Un  mendiant  couvert  de  la  lèpre,  que 
sa  foi  et  le  renom  du  célébrant  conduisent 
aux  pieds  de  ce  dernier,  est  à  genoux  devant 
l'autel  dans  l'attente  de  sa  guérison.  Près 
du  saint  est  un  clerc  tenant  une  croix  qu'il 
présente  à  baiser  au  lépreux,  qui  doit  obtenir 
sa  guérison  de  son  contact  (6).  Dans  le  sep- 
tième, on  voit  ce  saint,  que  le  diable  avait 
fait  tomber,  visité  par  la  sainte  Vierge,  qui 
entourée  d'anges  panse  elle-même  les  l)les- 
sures  de  Martin  (7).  Le  huitième  représente 
l'esprit  tentateur,  revêtu  de  la  pourpre 
royale,  et  assurant  qu'il  est  le  Christ;  mais 
le  saint  ne  se  laisse  jioint  abuser,  et  il  chasse 
le  démon  (8).  Dans  le  neuvième,  on  remar- 
que l'ennemi  de  Dieu  et  des  hommes  met- 
tant le  feu  à  la  chambre  où  repose  Martin  : 
ce[)endant  les  llammes  s'éteignent  aussitôt, 
Martin  ayant  recours  à  la  prière  (9).  Le  di- 
xième montre  les  chœurs  des  anges  qui  se 
réjouissentde  l'ardente  charité  de  Martin  (10). 
Dans  le  onzième^  on  voit  le  diable  écrivant 
le  colloque  de  deux  femmes  qui  parlent, 
tandis  que  Martin  célèbre  les  saints  mys- 
tères. Le  douzième   représente  le  sacre  de 


(1)    SfLP. 

,  Sev.,  de  Viia  B.  Martini,  ca 

(2)  lliid., 

ciip.  i. 

(5)  Ibiil., 

cap.  12. 

(■l)  lijiJ., 

cap.  \'6. 

(a)  ll)id., 

cap.  10. 

(C)  ll)iil.. 

cap.  19. 

(7)  li>i.l., 

cap.  22. 

(8)  lliiil.. 

cap.  2."). 

(!))  ICphi 

.  (((/  iùtsehitim,  tirrshyt. 

^lOj  Didt 

og,  2,  ail.  i  cl  2. 

Mir.TIONN.     D'EPIGHAPHiît 

saintMartin,  élevé  à  la  dignité  épiscopale  (1). 
Dans  le  treizième, "saint  Martin  détruit  les 
idoles  encore  adorées  dans  les  lieux  voisins 
de  Tours  :  un  païen  se  présente  dans  le 
dessein  de  venger  ses  dieux  en  immolant 
Mariin,  mais  à  l'instant  où  il  veut  frap|)er 
le  saint  évèque,  il  ne  retrouve  plus  son 
glaive  (2).  Enlin,  le  quatorzième  représente 
des  idolâtres  qui,  ayant  lié  Martin  à  un  pin 
élevé,  abattent  cet  arbre  pour  écraser  l'évo- 
que de  Tours  ;  mais  celui-ci  est  miraculeu- 
sement préservé,  tandi-s  que  les  infidèles 
sont  frappés  de  mort  (3).  » 

Voici  les  naïves  inscriptions  placées  au- 
dessus  des  tableaux  corres|)ondants,  et  qui 
en  expliquent  le  sujet,  comme  nous  venons 
de  le  dire.  AL  Du  Mège  ftiit  la  remarque  que 
les  caractères  alphabétiques  sont  semblables 
à  ceux  en  usage  dans  la  seconde  moitié  du 
XIV'  siècle,  comme  les  costumes  sont  éga- 
lement ceux  de  cette  époque. 

L 

Quant  de  Amiens  Martin  se  partist 
Lors  clievalier  soubs  loy  païenne, 
Au  poure  son  manteau  partist 
Faisant  œuvre  de  foy  chrestienne. 

n. 

Luy  reposant  comme  transy, 
Dieu  se  apparust  enuironné 
De  angelz  auxquelz  disoit  ain.sy  : 
«  Martin  ce  manteau  m'a  donné,  i 

IIJ. 

Alpes  dépassant,  tarons  deulx 
Luy  feirent  quelque  arresteraent, 
Voeillanls  rober;  mais  l'ung  de  eulx, 
Mercy  luy  pria  prestement. 

IV 

A  laùde  de  angels  célestes, 
Ung  aulire  temple  il  subuertist, 
Dont  paiiens  luy  turent  molestes  : 
Mais  chascun  puis  se  conuertist. 


Martin  à  Trêves  fcist  miracle. 
Saunant  une  paraliiicque; 
Puis  guérist  ung  démoniacle, 
Dont  Tétiad  se  feist  caliiolicque. 

VI. 

Comme  Martin  chantoit  la  messe, 
Son  Ilote  éloit  de  lèpre  plain  ; 
En  baisant  la  paix  eubt  liesse: 
Car  il  fust  guéiy  tout  h  plain. 


(\)  De  Yila  henli  Mniiini ,  cap.  7. 

(2)  Dinlog.  3,  ait.  9. 

(3)  De  Yila  ben'ii  Murliui,  cap.  10;  Saxctus  Pac- 
LiNTS,  De  Viln  henli  Miirliiii,  lili.  i. 

30 


ACTIONNAIRE 


C33  MON 

Ml. 

Le  diable  fisl  loniljor  M;iiliii, 
Dont  le  liiil  iiàiirc  ijritlnemout  ; 
Mais  sain  cl  sauf  fiist  le  malin, 
Par  verln  de  niij;  saint  ungenicnl 
*■  '  Qnl  fnsl  de  niiicl  aiipoilc 

Par  la  vierge  cl  mère  Marie, 
Diiipiel  fnsl  oing  cl  conforlé, 
Dunt  la  Iroissure  fnsl  guérie. 

VIII. 

A  Mariin  se  apparust  iing  jonr 
Le  dyable  illnslre  comme  roy, 
Soy  disant  Clirisl  :  mais  sans  si-jour, 
11  le  chassa  par  la  uraic  foy. 

IX. 

Martin  reposant,  l'ancmy 
La  paille  cl  la  cliamlirc  endammeai 
Mais  de  Dieu  le  parfaicl  amy, 
l'ar  prière  extinci  la  flamme  a. 


ynanl  la  robe  au  ponre  cuit  neslu 
Lny  cliantant  dcuant  plusieurs  genls, 
Angtlsonl  les  bras  rcvcsiu 
De  bonets  ricbes  cl  moulu  gculs. 

XI. 

Martin  clianlant,  Brixe  seruoit, 
Et  se  ryoil  en  ung  toucquct, 
Voyaul  que  le  diable  escripnoit 
De  deulx  commères  le  caquet. 

XII. 

Luy  baptisé,  snppédita 

Diable,  chair,  monde  cl  leurs  faulx  loors. 

l'our  ce  que  en  vertus  pronfiia, 

Sacré  fust  évcsque  de  Tours. 

XllI. 

\doles  Martin  deslruisoil, 
Quant  pour  le  octyr  \ing  païen  ninl  : 
.Mais  comme  fraiipér  le  euyiloil 
Ne  sçeul  ipu:  son  Cousteau  deuint. 

XIV. 

Mescréants  à  ung  pin  lièrenl 

Martin;  puis  le  pin  abatiicnt. 

Lu  ce  point  tuer  le  cuydcrc'ul  ; 

Mais  culx-mcsmcs  la  inurl  scutirenl  (I). 


(l)  Nous  donnons  ici  les  inscriptions  qui  sont 
'•.•lalives  cl  corresporulanles  aux  tableaux  ,  dans 
l'ordre  où  on  les  reniarcpie  cl  on  ils  se  sucic- 
(lent  dans  l'eglisc  de  Monlpc/.at.  Il  csl  aisi'  de  vou- 
(pic,  dans  la  ri'UnitMi  de  ivr,  lapisseiies  et  des  illll'é- 
reutcs  pièces  dr  rapport  dont  elles  se  conqiosfiit,  cm 
n"a  pas  suivi  ror<lic  rlironoloijiipic  il  l.i  série  des 
actes  de  saint  Marlin,  d'apiis  Sulpi(c-Scvere  cl  les 
autres  liistoriens,  ee  qui  avait  sans  doute  cte  ob- 
servé dans  rorijfine  cl  dans  tnic  prcinièru  disposition 
dr  I  T',  lableaux. 


MON 


910 


On  reninri-iiio,  plusieurs  fois  rcprfujuiles 
.sur  ce  iiioiiuinenl,  les  nrmes  do  l.i  iii.itson 
flo  .Monipeznl  ,  surmoulées  (l"uiic  iiiilre  et 
d'uite  (Tcisse. 

Les  tapisseries  de  S;iinl-Marliii  d(!  Jlnn- 
taulian  n'élaiciil  |)as  lus  seules,  dans  le  midi 
fie  la  France,  (lù  l'on  eilt  représenté  la  lé- 
gende d"uii  personnage  éininent  en  j>iélé  et 
vénéré  par  1  Eglise.  On  connaît  beaucoup  do 
iiionunienls  semblables  qui  apparliennent 
en  général  au  xiv*  siècle,  entre  autres  les 
tapisseries  du  chœur  de  l'église  de  Saint- 
Paul  de  Narbonne,  représentant  les  faits  do 
la  légende  de  l'dultis  Serç/ius,  qui  aurait  été 
conlenqiorain  de  l'empereur  Claude,  et  le 
premier  évèiiue  de  celte  ville.  Les  vers  ins- 
crits au  bas  des  tableaux,  reproduisant  les 
actes  de  ce  saint,  ont  beaucoup  de  rajiport 
de  style  avec  ceux  de  la  légende  de  saint 
Martin,  et  ils  attestent  que  ces  deux  monu- 
ments aj)[)artiennent  au  même  temps. 

Jacques  Desprez  de  MonIpezaI,  lils  d'An- 
toine, maréchal  de  France,  et  sous  le  pon- 
tificat duquel  la  calhédralc  de  saint  .Marlin 
fut  détruite,  emporta,  quelque  temjis  avant 
cet  événement  qu'il  prévoyait  sans  pouvoir 
l'empêcher,  les  orgues  (1)  et  les  tapisseries  de 
l'église  de  Monlauban  dans  celle  deMonlpe- 
zat  «  d'où  ou  ne  les  a  pu  retirer,  dit  Le  Itret, 
quoique  les  chanoines  de  celle  collégiale 
sachent  bien  qu'elles  ne  leur  apparliennent 
pas,  étant  trois  fois  plus  grandes  que  leur 
église.» 

Voici  comment  l'historien  du  Querci,  Ca- 
thala-Coture  ,  rend  compte  de  cet  événe- 
ment, au  sujet  du  sac  et  du  yiillage  des  égli- 
ses de  .Monlauban  :  «  La  silualion  de  l'église 
cathédrale  au  bout  d'un  faubourg  assez  long 
et  la  force  de  son  assiette  la  protégèrent 
pendant  quelques  jours  ;  mais  l'évèque,  pré- 
voyant sapiochainc  ruine,  en  lit  enlever  les 
ornements  les  plus  jirécieux,  el  lit  lianspor- 
ter  à  Montpezat  l'orgue  et  les  tapisseries  qui 
y  sont  encore.  Ce  chapitre  n"a  jamais  voulu 
les  rendre.  » 

Ces  tapisseries  s'y  sont  maintenues  jusqu'à 
l'heure  où  nous  écrivons  celte  notice;  el  elles 
l'ont  le  i)rincip,il  ornement  de  celte  ancienne 
collégiale,  aujourd'hui  simple  église  parois- 
siale et  curiale  (2).  11  est  à  remaniuer  qu'elle 


C'est  dans  cel  ordre  cbronologiipie  que  M.  Prieur, 
curé  de  Monlpe/.al,  les  elas^e  el  propose  de  les  réla- 
btii',  dans  ini  ménioire  inauuscnl  cpu'  nous  avons 
sous  les  yeux,  et  cpie  nous  aurons  l'oijcasion  decitcr 
encore  dans  la  suite  de  celte  notice. 

Nous  avons  aussi  adopté  les  léchons  qu'il  nous  a 
proposées  de  quel(pies-nn(S  des  iusci  ipllons  des  la- 
pisseiies de  son  église,  qu'il  a  éludiees  el  avec  les- 
quelles il  s'est  faniil. irise  itepnis  trois  ans,  de  prefé- 
reiuc  il  celles  données  par  M.  Du  .Met;e,  dans  ioii 
.\rtli('iilogic  manuscrile  du  dcpai  li'uniil  de  fariiel- 
(iaroune  et  les  noies  de  sa  iiomcllc  edilion  de  illis- 
lii'ne  [n'itcriitc  de  l.iiiiiiiu'iloc. 

(I)  Les  orgues  n'exisicnl  plus  ;  elles  oui  élc  ven- 
dues dans  la  révolution. 

(;2)  La  lainille  de  MontpezaI,  dans  les  xiv,  xv«  cl 
\M'  siècles,  a  coniple  six  evèipies  ou  arebevécpies, 
cl  un  c.irdinal  parmi  ses  iiieiiilir>'s.  Trois  de  ee>  prê- 
tais occupèrent  le  sii'gi;  de  .Monlauban,  y  c(un|iris  le 


Oii 


MON 


D'EPlGRAPHir:. 


MON 


9iJ 


était  comme  la  catlK'iIrnlcdc  Monlauban,sous 
le  vocable  do  saint  Mai-tin,  ce  qui  [nil  ôlre  un 
iiiolit'de  plus  pour  révoque  Jacques  Desprez 
défaire  transporter  dans  la  première  l'iiis- 
toire  llgurée  de  son  pation,  monument  f|ui, 
du  reste,  h  Montpezat  comme  à  Montauban, 
jiut  être  considéré  juir  lui  comme  sa  pro- 
priété et  celle  de  ses  pi'édécesseurs  ,  du 
mémo  nom  que  lui,  sur  le  siège  de  cette  der- 
nière ville. 

C'est  donc  à  tort  que  des  auteurs  ont 
écrit,  et  que  M.  Du  IMègo,  dans  ces  derniers 
temps  a  ré|)été  d'après  leur  autorité  (1),  quo 
les  tapisseries  avaient  été  données  à  l'église 
de  Mont|iezat  jiar  le  cardinal  de  ce  nom. 
Tout  semble  indiquer  qu'elles  furent  un  don 
de  Jean  Des]irez  à  sa  cathédrale,  j>lutôt  que 
de  Jean  de  I^'ttes,  son  neveu,  comme  Ta 
pensé  Calhala-Coture ,  et  surtout  de  Jean 
d'OrioUe,  comme  l'a  écrit  Pori. 

Elles  ne  furent  sans  doute  déposées  à 
Montpezat  que  provisoirement  par  son  pe- 
tit-neveu Jacques,  et  comme  en  lieu  de  sû- 
reté, hors  de  l'atteinte  des  profanateurs;  et 
si,  dans  la  suite,  elles  ne  furent  pas  vivement 
réclamées  par  ses  successeurs  et  par  ie  cha- 
l)i(re  catbédral,  qui,  peut-être,  n'en  appré- 
ciait pas  la  valeur  et  n'en  comiaissait  pas  le 
mérite,  c'est  que,  d'abord,  elles  eussent  fort 
gôné  et  embarrassé  dans  le  chœur  resserré 
et  sans  développements  suliisants  de  l'église 
jiai'oissiale  de  Saint-Jacques  de  Montauban  , 
qui  remj>laça  provisoii'ement  la  cathédrale  , 
et  que  [ilus  tard,  et  aorès  la  construction  du 
nouveau  monument  dioi'ésain,  élevé  dans  le 
dernier  siècle  avec  autant  de  goût  et  de  rna- 
gnirK:ence,on  reconnut  c[u'elles  ne  pouvaient 
s'adapter  convenablement  aux  décorations 
du  chœur  de  cette  basili([ue,  qui  du  reste 
était  dédiée,  non  à  l'aiiùli'e  de  la  Touraino, 
mais  à  la  Mère  des  anges. 

Nous  terminerons  ici  ce  qui  est  relatif  à 
ces  tapisseries  par  la  note  suivante,  que  nous 
devons  à  M.  Prieur,  curéde  Montjiezat,  dont 
il  vient  d'être  fait  mention,  ecclésiasti(|ue 
plein  de  zèle  et  d'instruction,  et  qui  joint 
aux  vertus  de  son  état  le  goût  et  le  sentiment 
des  arts. 

«....Ces  tapisseries  ont  une  largeur  de 
cinq  pieds  et  demi  et  s'étendent  dans  le 
pourtour  de  ré;.;lise  de  Mont|iezat  sur  une 
io'igueur  d'environ  quatre-vingts  pieds. Elles 
sont  divisées  en  cinq  pièces  dllférentes  d'é- 
gale grandeui',  cunqirenant  en  tout  une  suite 
de  quatorze  tableaux.  On  a  en  outre  ajouté 
quekjues  autres  sujets  d'une  importance  se- 
condaire. Des  colonnes,  dont  la  hauteur  com- 
prend toute  la  largeur  des   tapissei'ies,  sont 

faiiipiix  Jean  de  Lelles-Desprcz  de  Sfonlpezal,  qui 
ciiiljiassa  la  réfiiniic,  se  maria,  et  liiiil  ses  jours  aii- 
lirt's  (le  Genève.  Nous  avons  vu  que  tes  deux  autres 
elaieiil  Jean  el  Jae(|ues  Desprez  ,  le  premier  prédé- 
cesseur et  onele  ,  el  le  second  successeur  et  neveu 
de  Jean  de  Letles.  Les  trois  autres  prélats  de  cette 
maison  étaient  !e  cardinal  Pierre,  aictievéi|ne  d'Ai\  ; 
Jean.évèiuc  de  (Castres  .  et  Uayuiund,  cvciinc  de 
ClernioMl. 

(I)  y  oijnne  lilh'rnire  et  airlicolofjiijiie  dans  le  ilé- 
p/irlcmciil  lie.  Tur::  cl-Gfnoiine. 


placées  d'espace  en  espace  et  servent  à  divi- 
ser les  sujets.  Elles  forment  les  seuls  en- 
cadrements qui  les  lenfermaient.  Ces  coloti- 
nes  S(jnt  ornées  dedessins  en  fortue  de  bas- 
reliefs  et  d'autres  embellissements. 

«  Les  inscri[)lions  en  vers  français  de  huit 
syllabes,  sont  placées  parallèletncnt  et  sur 
deux  lignes  au-dessus  de  clia(pie  tableau  for- 
mant un  quatrain,  et  elles  sont  faites  dans  le 
tissu  même  de  la  tapisserie,  sur  un  liseré  de, 
couleur  écarlate  de  cinq  [)Ouces  de  largeur. 
Chaque  tapisserie  est  ornée  d'tin  écussoii 
aux  armes  de  la  famille  Des()rez  de  Montpe- 
zat, qui  portait  d'or  à  trois  bandes  de  gueu- 
les, au  chef  d'or.  La  crosse  et  la  mitre  qui 
accompagnent  ici  les  armoiries  font  sufli- 
samnient  connaître  l'état  du  iitopriétaire  ou 
du  donateur. 

«  Depuis  le  transport  de  ces  tapisseries 
dans  l'église  de  Montpezat  par  l'évéque  Jean 
Desprez,  elles  en  font  le  plus  bel  orne- 
ment. Mais,  il  faut  le  dire,  elles  ont  été  in- 
dignement tenues,  du  moins  dans  ces  der- 
niers teaips  ;  aussi  ont-elles  subi  des  dégra- 
dations qu'il  serait  urgent  de  réparer.  Elles 
sont  trop  peu  élevées,  ce  qui  les  expose  h  des 
détériorations  toujours  imminenlesdela  part 
des  malintentionnés  et  des  curieux  qui  peu- 
vent les  approcher.  11  serait  nécessaire, 
pour  mettre  un  terme  aux  outrages  qui  y 
sont  faits  ou  qui  les  menacent  journelle- 
ment, de  construire  inie  barrière  d'un  tra- 
vail,simple  surlaquelle  elles  seraient  [ilacées 
à  une  distance  plus  convenable,  et  mises 
hors  de  toute  atteinte  dangereuse.  Une  somme 
do  1,500  fr.  suhirait  à  cette  déjiense  et  à  la 
restauration  de  ces  précieuses  tentures.  Mais 
l'église  de  Montpezat  est  hors  d'état  d'en 
faire  les  frais,  réduite  à  ses  seules  ressour- 
ces, insuflisanles  à  ses  besoins  les  plus 
urgents.  En  attendant,  ces  tafiisseries  restent 
accrochées,  suspendues  à  des  clous  par  leur 
parties  supérieures,  c'est-à-dire  les  lisières 
contenant  les  inscriptions,  et  leurs  bords  in- 
férieurs traîi>ent  sur  des  stalles  envahies  ])ar 
le  premier  venu,  et  à  la  disposition  du  pre- 
mier occupant,  depuis  qu'elles  sont  vides  de 
leurs  chanoines. 

«  La  hauteur  des  principaux  personnages 
figurés  sur  les  tapisseries  est  d'environ  trois 
pieds.  Leur  taille  est  en  raison  de  leur  iiij- 
[lOrlance  et  de  leur  dignité. 

<i  11  est  à  remarquer  que  la  contexture  des 
tissus  n'y  est  pas  continuée  sans  interrtip- 
tion  comme  sur  les  ouvrages  de  même 
genre  d'une  date  plus  récente.  (]es  tissus  y 
sont  inicrrompus  |>arfois  par  certaines  lignes 
plus  tranchées  et  très-reconnaissables,  for- 
mées par lesdilférenls  dessins;  il  en  résulte 
en  quelques  endroits  comme  des  pièces 
distinctes  dont  la  tissure  semble  avoir  été 
faite  à  ]iart  et  ra[)()ortée  après  coup;  mais 
ces  pièces  découpées  d'après  les  cotilours 
des  dessins,  le  sont  de  manière  à  pouvoir 
être  rapprochées  entre  elles  pour  la  forma- 
tion exacte  des  ligures,  et  à  s'adapter  parfai- 
tement les  unes  aux  autres.  Elles  sont  liées 
à  .eurs  extréiuités  au  moyen  de  sim[iles 
coutures  à  points  rares  et  presque  inaperçus, 


V*- 


SION 


DICTION.N.'.mK 

(■ilrllR'Ilt 


nti  liicii  (l'iino  rouloiir  nii.-iloirnc  ^ 
loiul  nvcc  laquelle  on  It-scoiilbiid  1'; 
.•111  premier  roiip  tl'œil.  » 

Nous  ne  )ioiivo(is  (|iio  pnilnger  et  nppinu- 
vcr  les  vœux  exprimés  ici  p.ii-  M.  le  curé  de 
îMontpezat.  Oue  li>  jidiivernemeiit,  si  ce  n'est 
le  il(5|inrleiiieiit  de  'r.irn-el-daronne,  vienne, 
en  aide  aux  hudgels  de  celte  fabrique  et  do 
retle  coiniiiuiie  pour  assurer  la  proiii|ite.  l'es- 
lauralion  des  tapisseries  de  son  t'élise.  Dans 
le  cas  co'ilraire,  il  vaudrait  mieux  (pi'elles 
fussent  leniisesà  la  disposition  de  la  cathé- 
drale de  Montauban,  et  que  celle  dernière 
reniràl  dans  leur  |iossçssion,  bien  (pi'i!  lui  fût 
dillicile  de  les  utiliser  coiivcnablciiient  au- 
jourd'hui pour  sa  décoralion,  ces  tapisspri(>s 
n"t''tant  |ilus  un  oinement  en  rap|)Oit  avec  les 
formes  et  les  autres  accessoires  du  monu- 
ment actuel,  et  particulièrement  du  choair 
de  cette  église. 

Du  reste,  il  fut  liourcux,  dans  les  inlôièls 
des  arts,  que  l'évèejue  Jacques  Desjjrez  eilt 
sauvé  h  temps  do  la  iMiino  qui  les  menaçait 
rc<i  lielles  tentures.  «  Los  llammes  etlemar- 
loau,  (ht  un  écrivain  do  nos  jours,  en  par- 
lant du  sac  de  l'église  cathédrale  de  Saint- 
Martin,  y  déiruisirent  les  ornements  qu'elle 
renfermait,  toutes  les  images  qu'on  y  voyait 
encore,  et  quo  l'évèque  n'avait  pas  eu  le 
lemjis  de  faire-  transporter  à  J]ont|iezat.  » 

Ce  qu'on  voit  encore  et  ce  qu'on  découvre 
des  fondemc'nts  do  Saint-Martin  ,  atteste 
(pi'elle  était  principalement  constrnit(î  en 
liri.pics,  et  que  la  pierre  ne  jouait  (ju'un 
l'ùlo  accessoii'O  et  secondaire  ilanscet  éditico, 
bien  que,  ainsi  (pi'on  le  dira  plus  bas,  on  ait 
retrouvé  dans  ses  ruines  (pielquos  mendires 
et  fragments  <i'architectur(!  et  do  sculpture, 
(;tqueli|ues  colonnes  en  pierre  de  (aille.  On 
«  vu  quo  le  marbre  avait  aussi  été  employée 
il  sa  décoration. 

Les  constructions  les  plus  anciennes  et 
principples  de  cet  éililirc  étaient  à  plcin-ciii- 
ire,  et  dans  le  genre  d'architecture  gothique, 
nommé  roman,  et  qui  |)iécéda  la  style  ogival, 
<•((  niouumcnl  (ainsi  qu'on  l'a  déjà  rapporté 
au  cnnuMencement  de  celte  notice)  ayant  été 
élevé,  si  l'on  en  croit  l'assertion  des  écri- 
vains ecclésiastiques  et  des  historiens  du 
(Juei'ci  cl  du  Languedoc,  par  Pépin  le  Bref  et 
reslaui'é  par  (^harlemagne.  Cette  église  eut 
jjiaucoup  à  soullriren  dilférenls  temps  des 
gueires  des  Anglais,  des  albigeois  et  des 
calvinistes.  Elle  lut  plusieurs  fois  restaurée 
à  la  suili!  doses  désastres;  mais  h  l'époque 
de  sa  ruine,  c'était  encore,  disent  les  histo- 
riens contemporains,  une  des  jjIus  belles  de 
France, 

Ce  (juc  l'ori  dit  des  lapisserics  de  Saint- 
Martin  ,  servant  à  la  décoralion  intérieure 
et  extérieure  du  chœur,  ce  cpii  est  une 
|)reuve  (pi'on  circulait  en  dehors ,  autour 
de  cette  partie  de  l'édilice  ,  et  ce  (ju'on  a 
égaleuienl  vu  |ilus  haut  d'une  grande  croi- 
sée îi  droite,  entre  ce  mOme  chmur  et  la 
nef,  c'est-ii-rlire  à  l'un  des  deux  transsepts, 
ohdn  la  largeur  du  monument  relativement 
à  sa  longueur  ,  semblent  alh'sler  sullisam- 
iiienl   que  celle  église    avail    l,i    foinic    en  s 


longitudinaux 


MON  on 

et    qu'elle  offrait    des 


sur  lesquels  les 
la   nef  avaient    issue  et 
à  droite   et   h   gauche , 
0  de   l'abside  ,  derrière 


hasiliipins    latines 

lias-côtés 

huit    chapelles  de 

cpii    aboutissaient 

à  la  grande  chapel 

le  maître-autel. 

L'iiislnrien  Calliala-Coture  s'exprimeainsi, 
en  parlant  de  cet  édifice  :  «  Le  21  décem- 
bre lo(Jl  ,  celte  église,  l'une  des  plus  liillnt 
(lu  royaume,  fut  pillée  et  brillée.  »  Il  n'y 
cul  pourlanl  alors  d'incendiées  que  les  voif- 
tes  et  les  toitures  ,  et  ce  ne  fut  rpi'en  liiti."?, 
comme  on  l'a  dit  plus  haut,  qu'elle  fut 
entièrement  démolie,  après  avoji-  servi  de 
retranchement  aux  soldats  callioli(iues  des 
capitaines  Terride  et  do  Saint-Salvy  ,  con- 
tre  les  iMontalbanais   asMégés. 

Le  mémo  historien  nous  a|)prenil  que 
les  bi'iques  et  une  partie  des  matériaux 
])rovenant  de  cet  édilice  furent  employés 
par  le  célèbre  Duplessis-Mornay  ,  comman- 
dant de  Monlauban  .  aux  nouvelles  forti- 
fications de  cette  ville  ,  dont  il  dirigea  les 
constructions  et  [larliculièrement  celles  de 
la  porte  des  Cordeliers,  de  la  jilate-for- 
me  du  Darnage  et  de  la  porte  de  Gritfoul, 
où  il  ajouta  un  jionl-levis  et  quelques 
casemates. 

En  1118,  lo  pape  Calixte  H,  allant  do 
Toulouse  h  Caliors  ,  s'arrêta  h  Montauriol 
{Villa  Avcliiardi),  où  il  fut  reçu  par  l'abbé 
et  les  moines,  cl  il  olhcia  dans  l'église  do 
Saint-Martin. 

Pour  les  fêles  de  Noël  HV2,  Charles 
Vil  y  fut  reçu  )iar  l'évèque  Bernard  de 
la  Hoche  de  Fonlenille  ,  et  il  y  lit  ses  Ué- 
volions  avec  la  icine  et  lo  dauphin. 

Dans  les  |iremiers  jours  de  l'itil  ,  Louis 
XI ,  revenant  d'Es|)agne  ,  et  allant  de  Tou- 
louse à  Hoc-Amadour,  pour  faire  ses  dévo- 
tions devant  sa  sainte  [latronne,  s'arrêta  éga- 
lement à  Montauban  ,  et  le  redoutable  sei- 
gneur ilu  Plessis-les-Toursalla  dans  la  calhé- 
dralc  de  cette  ville  jirior  saint  Mai-lin,  patron 
do  ce  monument  comme  de  Sainl-Martiu-lcs- 
Tours. 

Parlons  maintenant  des  bûtimcnls  clos- 
Iraux  de  l'abbaye  :  ils  étaient  situés  h  la 
droite  do  l'église,  avec  laquelle  nous  avons 
vu  (lu'ils  coiiiminiiquaieiit  par  une  porte 
qui  leur  éliiit  parliculière.  Les  avenues  et 
les  constructions  siipéiieures  de  ce  chutre 
ne  régnaient  (pie  sur  trois  de  ses  c(Més  et 
n'avaient  pas  lieu  dans  la  partie  attenant 
au  mur  de  l'église,  auipiel  aucun  b;1limeiit 
n'avait  été  adossé. 

W,'  logement  alfeclé  à  l'ablu',  et  plus  laid 
;i  l'évè(pie,  donnait  sur  le  Tcscou.  On  peut 
encore  en  dislinguer  les  fondements  :  mais 
le  peu  d'étendue  de  ce  local ,  son  éloigiie- 
ment  do  la  nouvelle  ville  de  Monlauban  , 
et  peut-être  encore  d'autres  considérations, 
décidèrent  Rerlrand  Knberl  ,  évêque  en 
l.'WO  ,  à  acheter  dans  l'enceinte  de  Mon- 
taulian  une  maison  d'liabilali(Ui,  (pi'il  légua 
à  ses  successeurs  par  son  lestanieiil  de  l.'tîKS. 

«  Itobeit.  dil  Calhala-Colure.  avait  acheté 
((■lie  maison,  et  il  l'avait  donnée  à  ses 
Miccesseiirs    l'our   bui'   servir   de  logcnienl 


9i3  MON 

lorsqu'ils  voudraient  venir  à  la  ville,  parée 
que  le  palais  6jiiscoj)al ,  qui  était  près  de 
lu  cathédrale  ,  se  trouvait  liors  îles  murs.  » 
On  voit,  par  divers  récils  des  historiens, 
que  dei)uis  cette  époque  jusqu'à  la  des- 
truction de  la  cathédrale  et  des  bàiiiuenls 
qui  en  dépendaient,  malgré  racipiisiliiui 
lie  cette  maison ,  les  évéïpies  de  Monlau- 
ban,  successeurs  de  Itobert ,  n'abandon- 
nèrent pas  entièrement  l'ancien  évèché 
exti'a  mur  os. 

En  1V31  ,  le  roi  Charles  VII  enno- 
blit, à  raison  de  sa  destination  ,  lo  nou- 
veau palais  épiscopal  ,  et  il  vint  y  logi-r  à 
la  lin  de  l'année  lii2  et  au  commencement 
de  la  suivante. 

Cet  édifice  était  situé  dans  la  rue  de 
l'Aiguille,  plus  tard  de  la  Ti'ésorerie,  puis 
de  la  Comédie ,  nom  qu'elle  poito  au- 
jourd'hui. Il  existait  sur  l'emplacement  ac- 
tuel de  la  caserne  de  la  gendarmerie  ,  dont 
les  bâtiments  servaient  à  la  mairie  avant 
(lue  cette  administration  n'eût  été  transfé- 
rée, pendant  la  révolution,  an  nouveau  pa- 
lais épiscopal ,  construit  dans  le  xvu'  siè- 
cle, sur  une  partie  du  local  du  chûteau 
des  comtes  de  Toulouse. 

En  1808,  les  Montalbnnais  démolirent 
la  maison  de  l'évoque  Herirand  Robert , 
et  b;1tirent  à  sa  place  le  tem|)le  |irotestant 
appelé  le  Vieux,  démoli  à  son  tour  un  de- 
mi-siècle plus  tard. 

En  lo-2o,  deux  siècles  après  l'érection 
de  rabl)aye  de  Montauriol  en  évèché,  par 
Jean  XXII  (en  1317),  le  chapitre  cathé- 
dral  de  Montauban,  qui  n'avait  pas  cessé, 
comme  régulier,  de  suivre  la  règle  de  Saint- 
ïîenoîl,  fut  sécularisé  par  le  pape  Clément  ■ 
Ml,  sous  répiscojiat  et  du  consentement 
de  Jean  Des[)rcz  de  Montpezat ,  ce  qui  eut 
lieu  vers  la  môme  éfioque  et  dans  le  mê- 
me siècle  pour  la  presque  totalité  des  cha- 
])itres  cathédraux  et  collégiaux   de  France. 

Voici  les  motifs  que  Le  Bret  donne  do 
cette  sécularisation  :  1°  «  que  l'église  et 
le  monastère  étaient  resserrés  do  tous  cô-  " 
lés  [)ar  des  grands  chemins  et  des  préci- 
pices qui  empêchaient  d'y  rien  bâtir  j)our 
la  commodité  soit  de  l'église,  soit  de  l'ab- 
baye, dont,  en  etfet,  tous  les  offices  étaient 
dehors  et  fort  éloignés  ;  2°  que  la  mense 
du  chapitre  étant  ditférente  de  celle  de  l'é- 
Tôquc  ,  à  cause  que  celle-ci  était  séculière, 
et  l'autre  régulière,  il  y  avait  toujours  des 
contestations  sur  les  partages,  et  lorsqu'il 
était  besoin  de  faire  des  réi)arations;  3° 
que  roiïice  divin  qui  s'y  faisait  selon  l'of- 
fice de  Saint-Benoît ,  ne  s'ajustait  jamais, 
non  plus  que  les  officiants,  avec  les  oflices 
et  les  cérémonies  d'une  église  catlié.!ra!e; 
'*"  <]ue  les  habitués,  quoique  réguliers , 
étaient  obligés  de  fréquenter  incessamuient 
avec  les  séculiers  ,  h  cause  que  la  même 
église  était  cathédrale  et  |)aroissiale  ;  3° 
enfin,  et  cette  raison  me  semble  la  plus 
considérable,  (|u'il  y  avait  tiop  de  diffi- 
culté do  trouver  des  personnes   de  rjualite 


D'EI'IGIWPHIE. 

ou   de  Ullérature 


MON  (Ht! 

(1)  qui  voulussent  se  faire 


de   sorte  que    l'e^ 
son  bien    encore 


lise    était 
I)lus    mal 


mal 
ad- 


moines 
servie  et 
ministre. 

Les  moines  do  Saint-Martin  étaient  in- 
disciplinés; on  les  voyait  sans  cesse  en 
contestation,  et  môme  (juclquefois  aux  pri- 
ses avec  leurs  abbés ,  et  plus  tard  avec 
leurs  évoques,  selon  que  leur  église  l'ut 
collégiale  ou  cathédrale.  Les  évêqiies  de 
Montauban  trouvèrent  bien  plus  de  sou- 
niission  et  de  déférence ,  et  en  même  tem|)s 
bien  plus  d'aide ,  d'assistance  et  do  lu- 
n)ières  parmi  les  chanoines,  après  la  sé- 
cularisation, que  dans  les  membres  du  cha- 
pitre régulier.  Le  chapitre  cathédral  de 
Montauban  ,  en  mémoire  de  son  origine 
et  de  son  premier  établissement,  a  tou- 
jours conservé  pour  blason,  dans  son  sceau 
capitulaire,  une  montagne  sur  laquelle 
est  un  loriot,  les  ailes  éployées  ,  armes 
parlantes   de  Mont-Auriol. 

A  l'époque  du  désastre  des  églises  de 
Jlontauban ,  et  particulièrement  de  sa  ca- 
thédrale, le  chapitre  fut  lem|)orairement 
transféré  à  Villemur,  et  celui  de  la  col- 
légiale à  Montecli,  par  l'évêque  Jacques 
Desprez  ,  qui  lui-mèmo  ne  sut  pas  se 
mettre  à  l'abri  des  coups  de  ses  ennemis, 
qu'il  combattit  long-temps  avec  d'autres 
armes  que  celles  de  l'EgHse  et  des  sol- 
dats du  Christ,  le  casque  eu  tète  et   la  da- 


gue au  pouiiJ 


il  fut  un  nouvel  exemple  de 


la  vérité  de   cette  divine  pai'ole,   (]ue  celui 
qui   tirera  le  (jlaive,  périra  par  le  glaire  (2j. 
La  dislance  où  se  trouvait  la  cathédrale 
de  Saint-Martin  après  la  fondation,  et    par 
suite  de  l'agrandissement  successif  de  Mon- 
tauban, des  extrémités  opjiosées  et  même 
du   centre  de  la  ville,   avait  fini  ,    surtout 
ajH'ès  l'établissement  de  l'évêque    dans   le 
cœur  de  la  cité  et  la  sécularisation  du  cha- 
pitre, par  rendre  la   fréquentation   pénible 
tians  tous  les  moments  ,  dangereuse  et  mê- 
me impossible   en  temps  de   guerre ,  jiour 
les    fidèles   et    pour    le  clergé  jilacé   hors 
des    murs  ;  il  était  aussi  difficile  de  les  dé- 
fendre   d'une   agression   et  d'un   coup  do- 
main,    surtout    lorsque  le   monastère    qui 
lui  était    contigu    fut  comme    abandonné. 
Ces   considérations    firent  ([u'on    tint    peu 
au   rétablissement    de   cette    église ,    lors- 
qu'il était   encore   possible,   et    elles   em- 
pêchèrent que,  deux  siècles    plus   tard,  on 
pensât  à  édifier  la   nouvelle  basilique  dio- 
césaine sur   les    bases  ou    du   moins  sur 
l'emplacement    de  l'ancienne;    et  les   mê- 
7nes   motifs,    dès  les    pi'emiers    temps   de 
la   fondation  de   la   cité  d'Alphonse   et  de 
Baymond  de   Saint-Giles,   motivèrent  l'éta- 
blissement de  l'église  Saint-Jacques.  «  D'en- 

(1)  Nobiles  vct  saiiijuine  vcl  liKeris,  conditions 
exigées  des  candidats  el  récipiendaires,  dans  les 
slaUils  de  In  idiiparl  dos  cliapiuos. 

(2j  11  pc'ril  à  la  I  Hc  de  ses  lioinmes  d'armes,  dans 
nne  endjuscade  (juc  Ini  dressèrciit  les  rél'orniés  de 
Caiissado,  .i  Moiidounierc,  prés  de  Loubcjac,  le  25 
janvier  1589. 


9;7 


MON 


DICTIONNAIIIC 


MON 


'J48 


viion  trcnln  juis  plus  moderne  (fwo  Mori- 
Jaubaa ,  dit  Le  liii't,  lu  ^r.iiide  disluiire 
qu'il  y  avait  (le  la  viHi;  an  iiiouslior,  (jui 
t'ii  (!'lait  l'unique  l'^lise  |  nniissialc ,  obli- 
gea les  liabiluiils  de  prier  les  moines  de 
faire  bàl'w  une  eliapeJio,  où,  en  temps  de 
piuie  ,  on  dirait  la  messe  pour  les  vieilles 
gens  et  les  malades;  ce  qui  leur  fut  ae- 
cordé  par  il'abbé  Auiélius.  .Mais  la  guerre 
d(.'s  albigeois  ('tant  survenue ,  ce  L.Uinieut 
conuueucé  oii  il  est  maintenant ,  et  demeu- 
ré imparfait,  fut  enliùrement  achevé  en 
1-230,  et  alors  Guillaume  d<!  Cardaillac , 
évOque  de  Caliors,  y  établit  un  vicaire 
à  |)erpétuité  ,  du  consentement  de  l'abbé 
Albert  Aurélic,  etc.  «  Beilrnnd  de  Cardail- 
lac ,  évéque  de  l\Iontauban  ,  l'érigca  en 
paroisse  en  13'J0  ;  le  chapitre  collégial  do 
Saint-Etienne  y  fut  trnnstéré.  en  HIT,  j)ar 
]'évéi|ue  Uaymond  de  Bar;  et  nous  avons 
déjà  vu  ([ue  dans  la  seconde  moitié  du 
siècle  suivant,  elle  devint  église  cathédrale, 
à  titre  jirovisoire,  après  la  dcstruclion  do 
celle  dont  nous  venons  de  donner  la  des- 
cription ,  desliuclion  (pii  fut  une  des  ca- 
Jamilés  ([ui  allligcrcnt  le  Querci  au  xvr 
siècle. 

ilONT-CASSlN,  célèbre  abbayo  de  Béné- 
ilictins  ,  près  do  San-Germano ,  dans  la 
Terre  de  Labour  au  royaume  de  Naples. 

1. 

Inscription  ù  l'àjUne  de  Suinte-Marie,  cons- 
truite à  la  source  du  <jarr/liano  { l'an- 
cien Liris  )  pur  Tlu'odemar,  abbé  du  Mont- 
Cassin. 

Siihlaiis  leiicl)iis  quia  pcr  te  mtiniltis  Ii.ilierc 
Lumen  proiiicruii,  virgo  et  sniiclissima  Mater, 
Celsa  tibi  idcirco  consiirguni  lemp'a  per  orbem. 
Et  nierito  lotis  coloris  cclcbcrriina  terris. 

(Cardinal  JJaï  ,    p.    OS  ;    Chronique   du 

Mont- Cassin,  ap.  McuiTOui,  Script. 

ilul.  t.  IV,  i>.  27(j.  ) 


IL 

Inscription  à  l'àjlise  de  Saint-Micltel-Ar- 
cluinrje,  construite  par  l'abbi!  Polo,  au  pied 
des  montagnes. 

Ore  iniccs  iiliilarc  liipi  siib  nocle  sllcnii 
Alopiccsque  oliiiae  diitliim  gannire  solebaiit 
liiiplo\lsqueuvsi  diro  ciim  murmure  villis 
Solli^eiiqiie  apri     .     .     . 

I>aiiiiia  fugax  pavidiquo  siniul  disccrncre  rorvi. 
(ipliiiius  al  piisKpiaiii  l'uio  sacia  sopla  regeiida 
Siisccpil  vigili  hliulio  palcr 


IIL 


Oulii  régi  allillnoiio  vasluni  (pii  conlinel  urbciii 
(!iii  cite  I  (julicoke  ('iinq)orlaiil  iiniilia  iussi 
Aiididil  lixc  inugin  .Micbaeils  iiuiidin;  tumpltnn, 
Sanguine  ruliranlcm  cœlo  qui  depulil  Lydruni. 
Isdein  (sic)  scd  nlcii  pra'vcnlus  ninrte  sacerdos 
Inde  dicalani  arani  paiilerque  rc  li(|uil  asyluni. 

[Cardinal  .Mai,  p.  1QQ;  ChroniqHC ,  ap. 
AlLKAiom,  l.  ï\,  n.  -ITi  ) 


On  conserve  au  Mont-Cassin,  entre  autres 
jirécieuses  anli(piités,  un  reliquaire  d'ar- 
gent, dans  le((uel  se  trouve  le  bras  de  saint 
Faustin,  transporté  de  Brescia  par  Peti'onax 
de  Brescia,  abbé  du  Mont-Cassin ,  au  vin' 
siècle.  L'inscription  suivante  esl  gravée  sur 
la  châsse  en  lettres  lombardes, 

W.  Palronacis 
alib.  Cas.  ope.  ex 
Drixia  Casiuiun  deve- 
iii. 

Au-dessous. 

S.  Fauslinus  niarlyr. 

(  Cardinal  Miï,  p.  51.) 

MONT  DE  LA  CROIX,  en  Slyrie. 

Sur  un  rocher  du  Mont  de  la  Croix  [fron- 
tières du  borique  ), 

Sur  la  roule  qui  va  de  la  CarioUiie  aux  Alpes  carni  lues. 
Munificciftia  DD.  augg.  qtie 
MN.  in  lioc  porvio  bomincs  et 
aninialia  ciiin  peiicnli) 
.  .  Iransibanl  apcrliuu  est 
curam  liabenii  .  .  proouiant. 
Mallo  cur.  RP.  .  .  .  lY.  .  .  U.   .  .  P. 
DD.  !S.N.  Valcnliniano 
et  Valcnle  augg.  m  cos. 

(  Carditial  Mai  ,  3V0 ,  3.  ) 
MONTEFL\SCONE,  dans  les  Etats  pou- 
tiOcaux. 

I. 

.4  la  porte  de  la  ville. 

Rcgnanlc  Bonodiclo  XIV.  P.  0.  M. 

Laniberlino  Bonoiiiensi 

Ponipeivs  cardinalis  AIdrovandvs  episcopvs  . 

in  boc  ficxv  viarvni 

qvas 

cxlrvclo  cliani  ponlo 

fecit  cxpediliorcs 

iiovam  porlam  niagniliceniivs  apervil 

annoDni  muccxxxxiii. 


IL 

A  la  cathédrale. 
D.  0.  M. 

IVinqii'io  cardiiiali  Aldrovandi   cpiscopo 

paniaiclue  nicrosolymiiano, 

qvod 

ciillabenloni  eccli'siain  Sancli  l'iaviani 

ri  palalivm  cpiscoiialo  sqvallure 

obsilvni  Miagnilicenlivs  exlrvxeril, 

callii'ilralein 

liiarniorco  S.  Margaiit a"  sinnlacro, 

inavralis  allaribus, 

cl  sacra  lli\niele  avxoril, 

capiUiliiM)  capparvn)  Lnsignibvs 


04a  -MON 

ppi-dipUiiiKi  liciicJicli  \IV, 


D'/LPICRArillE.  MON  950 

Celle  inscription  est  énoncée  en  ces  Icnncs. 


pro-ilal:irivsilecor:ivcii(, 

grali  animi  monviiieiilviu 

canonici,  et  cappellaiii 

posvere 

anno  salviis  mdccxxxxvii. 

(  Galleti,  Inscrip.  Bononicnses,  p.  211.) 
MONTERO.à  dix  milles  de  Cordoue,  en 


Esp 


.ig'ie. 


DD.  NN. 
Coiislaiiliiio 

et 

ronsianlio 

BB.  beaiissimis- 

qiie  Cœss. 

RP.    EP, 


[Cardinal  Mai;  Gruteb,  p.  284',  G.) 


H. 

Lieu  incertain  en  Espagne, 

Ex  olTicina 
llomoiii  luc- 
re £elix  Vas- 
coni  in 
X 
Pioe.  Tiberia- 

110  factiis 

est  liorreum 

D.  N.  Valeiili 

niano  aug. 

ter  et  Eutro- 

pio  V.  C.  cous. 

scrib.  Elefanto. 

{CardinalMAÏ,  p.  331;  Muratori,  p.  394.) 

MONTMORENCY,  jirès  Paris,  en  France. 

]Montmorency  est  célèbre  parles  seigneurs 
dont  parle  notre  histoire.  Il  y  a  dans  celte 
petite  ville  une  église  collégiale  et  parois- 
siale, sous  l'invocation  do  Saint-Martin,  et 
desservie  par  les  Pères  de  l'Oratoire.  Henri, 
dernier  duc  de  Montmorency ,  donna,  en 
1618,  cet  établissement  à  M.  de  RéruUe,  jiojir 
la  congrégation  de  l'Oratoire,  se  réservant 
le  droit  de  conférer  toujours,  en  cjualité  de 
patron  laïque,  les  préliendes  et  chapelles  de 
sa  fondalion,  s'obligeant  seulement  à  no 
les  conférer  (ju'à  des  prêtres  de  la  congré- 
gation de  l'Oratoire ,  qui  lui  seraient  |)ré- 
sentés  par  leurs  supérieurs.  Quant  à  la  cure, 
c'est  le  chapitre  même  qui  y  nomme.  L'é- 
glise est  plus  belle  que  plusieurs  cathé- 
drales du  royaume.  L'inscri|)tion  en  vers 
français,  au  lias  du  portrait  du  duc  Guil- 
lautne  de  Montmorency,  chambellan  des  rois 
Charles  Vlil,  Louis  XII  et  François  I",  et 
qui  est  dans"  le  sanctuaire  du  côté  de  l'Evan- 
gile, lui  fait  l'honneur  de  l'avoir  rebAlie. 


.^c  oaron  de  Montiiiorenci, 
Nommé  Guiilaiiiiie  près  ainsi 
Qu'esl-cy  poiutiaicl,  l'an  mil  en  dalc 
Cinq  cent  vingt  et  cinq  pour  bon  acte, 
Rédifia  ce  leinple-ci. 

Cependant  la  tradition  veut  qu'il  n'ait  fait 
Iravailler  qu'au  chœur,  et  que  le  reste  soit 
l'ouvrage  d'Anne,  Icconnétj'clc.  On  le  juge 
assez  par  son  vaste  mausolée,  |>lacé  au  milieu 
de  la  nef,  qu'il  occupe  presque  tout  en- 
tière. Il  a  été  sculpté  par  Bartliélemi  Prieur, 
et.  de  l'aveu  des  connaisseurs,  c'est  une  fort 
lielle  pièce  qui  tiendrait  son  coin  à  Saint- 
Denis,  et  n'en  serait  point  un  des  monu- 
ments le  moins  précieux.  C'est  Madeleine  de 
Savoie-Teiide,  sa  femme,  qui  l'a  fait  faire. 
Elle  y  est  représentée,  avec  son  mari,  en 
marbre  et  en  bronze,  qui  contient  les  prin- 
cipaux faits  et  titres  de  ce  connétable,  etc., 
dont  le  P.  Daniel  s'est  servi  dans  son  His- 
toire de  France,  pour  marquer  l'âge  de  ce 
seigneur  plus  au  juste  que  n'avaient  fait  les 
autres  historiens  (1). 

11  y  a  dans  cette  église  une  cndsse  qui 
renferme,  comme  celle  de  Sainte-Geneviève 
de  Paris,  le  corps  de  saint  Félix,  diacre  et 
martyr,  reconnu  pour  une  relique  authen- 
tique" par  M.  Baillet,  dans  sa  l'ie  des  Saints, 
au  commencement  du  mois  d'août.  A  la 
prière  de  la  feue  reine  d'Angleterre,  Hen- 
riette-Marie de  France,  l'ouveitiire  on  fut 
faite  jiour  lui  en  donner  un  doigt,  ainsi 
qu'elle  le  souhaitait.     (Hlrtaut  et  Magny.) 

MONTOLIEU,  ancien  Malasium ,  daus  le 
département  de  l'Aude,  en  France. 

Inscription  de  Van  948,  environ,  aans  l'é- 
glise de  Saint-Jean. 

Anîcliiis  milu  Dei  vice  coines 
in  lionoresce  triniiatis  patiis  cl  filii  et  spiritiis  soi 

[Deo  gratias 
Très  mmï  gralia  Dei  abba  edificavil  banc  doniiim 

et  iussit  dedicari. 
Vox  per  déserta  frendens  Ico  ciiius  iniaginem  Marciis 

[lenet  f 
Rite  raaetatur  taurus  ad  aram  cuius  lipuni  Lucas 

[lenet  f 
More  volatur  aquila  ad    astra  cuius    figuram  llics 

[lenet  j 
Speciem  tenet  et  naturam  Maleus  ul  bonio  f 

[Cardinal  Mai,  p.  83;  MiBîLLON,  Anna/. 
;  Bened.,  t.  IH,  o.  461.) 

MONT-SAÎNT-QUENTIN ,  monastère  près 
de  Péronne,  en  France. 


(Ij  Tout  autour  de  la  clôture  du  cliœur,  par  le  de- 
hors, est  niarqui'cn  grosses  lettres  de  iclief,  le  mot 
APLANOS  plusieurs  l'ois  répélé,  lequel  se  trouve-, 
aussi  peint  au  haut  du  portrait  de  Guillauine,  le 
restaurateur  de  l'église.  Ce  mot  signifie  que  MM.  de 
Monimorency  ne  s'claienl  jamais  écartés  de  leurs  de- 
voirs. 


9.ÎI  KAP 


DR.T10NMIHE 


KAP 


?.N5 


1370.    —   Epihiphc   (le    l'abbé    Jean    IV    de 
llardccourt. 

(^laiii  jaccl  in  liiiiiha  donimis  Joaniies  nicrc  coliiiiilja 

l'rudiit  liic  natus  de  Villa  Coiiilik'S  iiaiiiatiis; 

Sobriiis  cl  casiiis,  palicns  fttit  ac  inoderauis  ; 

Mille  ter  c.  cape  seJ  i.x  iiuiiiera  justi 

Uepcries  teiiipus(iiio  feiUir  paslorelecUis, 

El  deciimini  l'iiiiclus  posl  aiiiiuiii  subiil  auctiis, 

Cleiiicnlis  feslo  niigtavil,  sic  plus  cslo, 

Il  possit  vivere  ciiin  sanclis  :  die  miserere. 

{Mvm.  de  la  Soc.  archéol.   du  Midi, 
t.  III,  p.  2Co.) 


II 

Même  lieu.  —  1398.  —   Epilaphe  de  l'abbé 
Pierre  de  l'utile. 

Prudeiis,  furmosiis,  Imniilis,  pius  alque  benignus, 
lliiic  iiioiaiis  rexilaiiiiis  x  bis,  beiie  vixil. 

[Méin.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi, 
t.  m,  p.  2G8.) 


SIOIILAIX,  au  iléiiarlemcnt  du  Finistère, 
en  l''ranui'. 

Treizième  siècle,  queUjues  années  après  1238 
—  Courent  des  Jacobins 

Ecce  stib  lioe  saxo  fialrinn  de  Monlc  relaxo 
Esl  sila  foiulatrix  Jidiaiia  Dei  veiieialiix 
Hiijiis  eral  virliis  qiia  pollol  fcmina  rarn, 
Jleiis  sinccra,  niaiius  largo,  piidica  caro. 

l  Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  I.  III, 
p.  22V.  ) 

MOYEN-MOUTIER,  ancienne  nljbave  de 
Bénédictins  du  diocèse  de  Saiiit-Dié,  uùj^iur- 
d'Iiui  département  des  Vosges,  en  France. 

Ancienne  inscription  de  l'autel. 

IIoc  allare  in  bnnore  Dei  sanclacque  Mari;e 
Muncre  de  proprio  Reginardus  conliilil  aLbas. 

(Mabii.i.on,  Annal,  lienecl.  ,  t.  II ,  p.  ."17, 
387;  RiiOWER,. !«((«/.  Fuidrns.,  p.llit; 
]Mabii.io\,  Analecta,  in-folio,  p.  \l-2; 
Cardinal  Mai,  p.  73.  ) 


MURI,  au  canton  d'Argovie,   en  Suisse. 

Î^IORLAAS,  dans  les    Basses  -  Pyrénées  ,     Epitaplte  et  reliques  de  Saint-Léonce,  venant 
t'ii  Irance.  des   catacombes  de  Saint-Calixte  de  Rome, 


Anno  Diii  mccci.  aques  pilia- 
r  ei  aqsl  aiilar  fc  far  en 
per  de  Teaza  a  qui  Diuspe- 
rdon  ad  lionor  de  Dies  cl  de 
Seul  Orciis  cl  Sente  Fce. 

Tiaduclion. 
L"an  de  Noiio-Suigneur  mccci.  lin  pierre  de  Teaza, 
à  qui  Dieu  pardonne,  a  fait  faire  ce  pillier  et  cet 
aulel  en  i"lioniicur  de  Dieu,  de  saint  Orcns  et  de 
sainte  lui. 


'Mém.  de  la  Soc, 
IV,  p.  308.) 


archéol.  du  Midi ,  t. 


fHlCVl. 

Leonli  in  pacc. 

[Cardinal 'M.K'i ,  p.   388;   Boi.landistes, 
sept.,  t.  V,  j),  197.) 

MUSTI,    dans   la   régence    de  Tunis,  en 
Afriijue. 

Sur  un  arc  de  beau  style. 

Inviclissimo  felicissimoquc  imperalori 

Auguslo  C:csari  orbis  pacalori 

.     .     .     Mussiconsium  DD. 

{Cardinal  M.aï  ,  273,5;  Maffei  ,  Mus. 

Yeron.,  p.  -VliS,  3.  ) 


N 


N.U'LES,  capitale  du  royaume  des  Dcux- 
Siciies. 

I. 

A  Véijiise  de  Saint-Jean  le  Grand. 
Omnigcnum    rex    aitor  (I) 

SCS  -f  Jan. 
Parllicnopein  tcgc  faiislc. 
(  Neapolis  Sacra,  p.  51;  Mai  ,  p.  20.  ) 

II. 

Inscription  ancienne  provenant  du  cimetière 
(le  .'>aint-Janvier. 

(t)  Pour  tiiilur. 


As  Sovuç  Asn  l^  <7«vxT»î  reipyn 

Bo'tovu  otttoO).)»  y.oxin  viuïv  àiovs  trxiï. 

(Mai,  p.  19,  n»  4. ^ 


III. 

C(drndrier  (p-aré  f^ur  marbre  au  IX'  siècle, 
et  Ironré  m  I7'i2  </  ?iaplcs,  dans  l'c(jlisc 
de  Saint-Jean  le  Grand. 

V.n  li.nlil  on  lil  rrs  mois  : 

Mibi  auloni  iiiniis  lionorali  sinil  amiti  lui, 
Diiis.niniisionrorlalnscslprinripalnsrornm.Di- 
nunicraljo  eos  cl  super  arcna  midiiplicaliunliiv. 


')55  NAP  DEPIGRAPHIE. 

MciisisJunuarhis.  D.  XXXI, 

I.  Circumcisio  Dui. 

II.  DP.  s.  Basilii. 

III.  NT.  (1)  s.  Gordii  mr. 
IIII.  NT.  s.  Melrophani  pal.  côn. 
V.  NT.  s.  EpipLaiii  pal.  con. 
\I.  Epupliaiiia. 
VII.  PAS.  s.  Iuliani  et  Basil. 
Mil.  DEP.  s.  Severini. 
Vllll.  DP.  s.  Agiielli  epi. 

X.  s.  lolianiiis  Chriiii. 

XI.  NT.  s.  Tlieodosii  monaclii. 

XII.  NT.  s.  Marciniani  (2)  el  Théodore, 
\1II.  NT.  s.  Polili. 
Xllil.  NT.  s.  Felici  Nolani. 

XV.  NT.  s.  Elpidii  e"pr. 

XVI.  NT.  s.  Galaiiaiii. 

XVII.  NT.  s.  Aiiloni  (ô)  mon. 

XVIII.  NT.  s.  Aihanasii  epi. 
XVUII.  NT.  s.  Pauli  heiemile, 

XX.  s.  EuPim.  Sevasliani. 

XXI.  NT  s.  Agne. 

XXII.  NT.  Anasiasii  el  Vin. 

XXIII.  s.  Agalhangelu  (1).  < 
XXllII.  NT.  s.  Philoni.  i 

XXV.  DEP.  S.  Gregorii  llieo. 

XXVI.  s.  Xenofon  mon. 
XX  VU.  NT.  s.  loliannis  Clir. 
XXVIil.  s.  Efiem.     . 
XXVIUI.  NI.  s.  Ignali. 

XXX.  DEP.  s.  Peregiiiii. 

XXXI.  PAS.  s.  Iviii  (2)  el  loliis. 
SI.Februarius.  D.  XX  VIII. 

I.  NT.  S.  Trifonis. 

II.  Purif.  scE  Marie.  Sumeo  (3). 

III.  NT.  s.  Blassi. 
un.  NT.  s.  Claudii  mou. 
V.  p.  (4)  s.  Agalhe. 

(1)  Mazocbiiis  hic  et  scepe  alibi  nonnisi  N  poiiit. 
quia  coiiipeiidium  graphicuni  marmoris  non  salis 
oOservavil,  quod  plane  sigJiULcal  jVJT.  —  A.  M. 

(-1)  lia  esl  in  uliai|ue  labula  e  mai'mcriftXTtt^ssa, 
neiiipe  Maniiiinni  el.  Al  Mazochius  (quod  niiruni  Lu 
lanlo  viro  )  k'gil  Marciniiinie  et  ;  de(iue  hac  sua  iina- 
giiiaiia  iU(iii;i»irt//ii(in  adnotalionibusdiune(|niiquani 
lahoral  au  lahulalur  senex  oplimus  et  doclissiuius. 

—  A.  M. 
(5)  Eii  lursus  llazocbii  spbalma  qui  legil  Antonini 

pi'o  Antoiii,  qu;e  poslieuia  veraque  ieclio  in  ntiaque 
labula,  seu  marmoris  imagine,  apparel.  Frustra  igi- 
lur  Mazochius  exempla  congerit  ut  denionstrel  ,1«- 
tonitios  non  semel  iuisse  dictos  qui  erant  Anlonii. 

—  A.  SI. 
(4)  Terminalionem  hanc  genilivi  u  pro  i  grœcam 

esse,  cuilibet  gritce  gnaro  palet.  Eani  antein  in 
giieca  urbe  Neapoli  vulgo  usuipatani ,  salis  denion- 
slral  hoc  Ivaleuiiarium,  iil  jam  observavil  Mazochius 
l.  III,  p.  7i7. 

(3)  Mazochius  ait  sculptum  in  niargine  Firi, 
nempe  F  pro  A'.  Equidera  vix  iidem  adhibeo,  neque 
dubila\i  ^ciibere  lîui.  —  A.  M. 

(G)  Neuqie  Simeonis,  cujus  festuiu  hoc  die  occiir- 
»il  in  marlyrologiis.  —  Mazocb. 

{')  Sciliiel  i)(ii,iio.  —  A.  M.  bciibit.  —   M\z. 


iNAP 

VI.  NT.  S.  Fansla. 

VII.  p.  s.  Saturuini  (I), 

VIII.  DP.  Vicloris  epi. 
VIllI.  PS.  Nicil'ori. 

X.  NT.  Scolaslice. 

XI.  NT.  s.  Castrensis. 

XII.  D.  quo  elecius  est  s.  Petrus  pap. 

XIII.  NT.  s.  Timolhei  pair 
XIIII.  NT.  s.  Baleiitini. 

XV.  NT.  s.  Panlaleonis. 

XVI.  NT.  s.  Iulianes. 

XVII.  DP.  Pauli  epi  iunioris. 

XVIII.  NT.  s.  Pimeni  (3). 
XVIIII.  DP.  Quodvultdei  t^. 

XX.  s.  Cindiim. 

XXI.  DEP.  Ijrsi  epi.  nri. 

XXII.  NT.  s.  Thccle.    __ 

XXIII.  p.  s.  Policarpi  epi. 
XXIIII.  Invenlio  capilis  s.  lo.  Ba. 

XXV.  s.  Theodosii  epi. 

XXVI.  NT.  s.  Porfirii. 

XXVII.  NT.  s.  Hieronlii. 
XXVUI.  NT.  s.  Marcelli  epT  de  Surla. 

M.  Martius.  D.  XXXI. 

I.  NT.  s.  Sofronii  mon. 

II.  NT.  s.  Adriani  et  Natalee  (i). 

III.  DP.  s.  Pauli  epi  nri  raaioris. 
un.  NT.  s.  Marci  abb. 

V.  NT.  s.  lerasimi. 

VI.  p.  s.  Basili  epi  Cerson. 

VII.  NT.  Arcadi  epi. 
VIII. 

s.  quadraginta. 
Poplii  epi  mar. 
Pioni  mar. 
Gregorii  pape. 
Crisline. 


934 


(2). 


VIIII.   FA. 

X.  NT.   S. 

XI.  NT.  S. 

XII.  DE.  S. 

XIII.  p.  S. 
XIIII. 

XV.  NT.  S.  Nicodemu. 

XVI.  NT.  s.  Montani  mar 

XVII.  Ponisimi  epi. 

XVIII.  NT.  S.  Curilli  epi  Hiern. 
XMUI.  NT.  S.  Crisanlhi  et  Darie. 

XX.  DE  s.  Calvi  epi  r.ii. 

XXI.  DP.  s.  Benedicti  ab. 

XXII.  NT.  s.  Tbome  pal.  (5). 

XXIII.  p.  s.  Casluli  mr. 
XXIIII.  NT.  s.  QCtO  (6). 

XXV.  Annuntialio  Dni  Ibn. 

XXVI.  NT.  s.  Sabini. 

XXVII.  p.  s.  Isacii. 


(1)  Lnp.  Salurnni.  —  A.  M. 

(2)  Est  fesluMi  calhedr*.  —  Maz. 
Lap.  Pimeliii.  —  Maz. 
S.  liaialid  uxor  s.  .\driani.  —  Maz. 
l'ulriarchiv.  —  ,Maz. 

Sunt  illi  celeherrimi   ocio,  quorum   Eusehiiis 
mail.  Piilesl.  Inm  noniina  luni  geuns  marlyrii 


//;,s/. 


DICTIONNAIRE 


055  NAP 

XXVIll.  nr.  Kiiirliii  (I)  efîT. 

xxviiii.  i,r.  iiciiiK  is  l'irr. 

XXX.  NT.   s.  Mcif.lllilli. 

XXXI.  .NT.  s.  lliKci'ii.  iiiar.  ri). 

M.  Apiilia.  D.  A.Y.Y. 

I.  p.  s.  Callinici  inar. 

II.  NT.  s.  Policarpi. 

III.  DP.  s.  loijniiiiis  c()i  iii'i. 
llll.  p.  s.  'IIioikIiiIii  iii^r. 
V.  p.  s.  Tliciiiii  iii:ii-. 

\l.  NT.  S.  Kiiiicliii  piiir. 
MI.  p.  s.  Riifiiii  iiiar. 
VIII.  DP.  (^elesliiii  pp.  Rom. 
Vllll.  DP.  .Mariai'  acgiipllac  (5) 

X.  p.  s.  TiTiMilirii  cl  .Xfiicaiii. 

XI.  DP.  Sli'pliaiii  epi.  un. 

XII.  p.  s    Goroiilli  iiiar. 

XIII.  Traiislalio  lirali  laiiiiâ. 
XIMI.  NT.  s.  Tibiiilii  H  Valoiiaiii. 

XV.  p.  s.  Tliooilori  iiiar. 

XVI.  p.  .s.  Lconiili  inar. 
XV!I.  NT.  s.  Agapiii  pp.  Rom. 
XVIII.  NT.  s.  KliMUliciii. 
XVIIII.  NT.  s.  I'liir-,'pi  epi  inar. 

XX.  NT.  s.  Papniilii  mon. 

XXI.  NT.  s.  Maximi  epi  coîT. 

XXII.  p.  s.  Gai  pp.  Komis  (i). 

XXIII.  NT.  s.  Gi'oriiii  niar. 
XXIIII.  p.  s.  InnociMilii  pp.  R. 

XXV.  p.  s.  Marri  evan. 

XXVI.  p.  s.  IJasilci  opi. 
XXYII.  p.  s.  Iiiiii  i'>)  mar. 
XXVIll.  NT.  s.  Vilalis. 
XXVIIII.  DP.  s.  Scveri  pp7im. 
XXX.  DP.  Pomponii  epTnri. 

M.  iliihis.  D.  XXXI. 

I.  NT.  S.  lacdlii  cl  Phil'ppi, 

II.  NT.  s.  .\llianabii  palii. 

III.  Invcniio  s.  crucis. 

llll.  p.  s.  Afi'odisii  el  cgiegalio  cius. 

V.  NT.  s.  Anaiiic  apli. 

VI.  NT.  s.  Malliei  a|^ 

VII.  NT.  s.  Samnik'lis  proplicle. 

VIII.  Appâr.  s.  Aîipoli.  prnp.  (0) 
Vllll.  NT.  s.  Crislofori  cl  I::saie. 

X.  DKP.  Kiislallii  cpT  iTTi. 

XI.  NT.  s.  llarioiiis  mon. 

(1)1  cpo.  Kutycliii  vcl  Ilrsicliii.  —  Maz. 

(2)  Mur.  ovl  in  mariiKMC.  si'd  nmillii  niontlosoMa- 
■  .jcliius,  p.  I5"j.  Krclc  aiilctn  iliil.  Ma/(iiliiii>i  c  xpli- 
ral  ('•lyrciii,  ni  ilii'  v.  mail.  (Iridsinii.  —  A.  M. 

(3l  Sic  in  palimpscslis  ligiliir  Summacltus  pro 
SijmiiKichiis.    -  A.    M. 

(l)  ll.i  lap.,  ni  infra  Ti i/is  ;  sciliccl  ex  grxca  pro- 
niiiicialionc  ■f'Uunç  cl  KprWn;.  —  A.  M. 

(.'i)  lia  csl  in  l.ip.  —  \.  M. 

((i)  Non  cxplicnit  lioc  compcnilinni  Mazocliiiis  ; 
ripipu-  Ci,'o  hinr  rem  illam  uil  Gargaiium  gcblam  c\- 
t  tmio.  —  A.  M.  ^ 


NAP  950 

X'I.  NT.  S.  Kpijilianii  epi. 

Xfll.    NT.   s.   l'illillii     C\)\. 

Xllll.  NT.  s.  RoniTalii  mar. 

XV.  NT.  s.  Zaclinc(l)  propiië. 

XVI.  NT.  s.  Rusliluie. 

XVII.  NT.  S.  .Marti  evng.  (2). 

XVIII.  NT.  s.  Epafiodili  t'pT 
XVIIII.  p.  s.  Pairicii  mar. 

XX.  p.  s.  Tliallalei  mar. 

XXI.  .Mi.-moiia  Conslanlini  imp. 

XXII.  p.  s.  Rasilisci. 

XXIII.  DEP.  s.  Eplicbi  cjïr. 
XXIIII.  N.  s.  Snmconi. 

XXV.  NT.  larol)i  apli. 

XXVI.  p.  IndeapTi. 
XWII.  p.  s.  Anaslasie. 
XXVIll.  p.i.  s.  Crisccnlii  mar. 
XXVIIII.  p.  s.  Tlieotlosic  mar. 

XXX.  NT.  s.  Isaaciii  mon. 

XXXI.  p.  s.  Crisline  mar. 

M.  J:miiis.  D.  XXX. 

I.  p.  s.  Inslini  pliil. 

II    p.  s.  Erasmi  mar.  cl  Pelri. 

III.  p.  s.  Luciann. 

llll.  NT.  s.  Miirophani  epi. 

V.  p.  s.  Zinaiila. 

VI.  NT.  s.  Anlliimi  cpi. 

VII.  NT.  s.  CuriMi  (3)  cpT. 

VIII.  NT.  s.  Alexandii  cpT. 
Vllll.  p.  s.  Nicasii. 

X.  NT.  S.  lîarnalie  apli. 

XI.  DP.  Maximi  cl  Anlonini. 

XII.  p.  s.  Zinoni. 

XIII.  p.  s.  Aciliiia  (0. 

XIIII.  LEP.    l'orlunali  cpT  nriT 

XV.  DP.  Maronis  cpT  nri  el  s.  Viii. 

XVI.  p.  s.  Alliinopcni. 

XVII.  M.  s.  Mcandii. 

XVIII.  p.  s.  Marci  el  MarcdîîZ 
XVIIII.  p.  s.  Gervasii  cl  ProU. 

XX.  p.  s.  Sincriil  mar. 

XXI.  r.  s.  Rnli  mar. 

XXII.  DP.  s.  l'anlini  t^piT 

XXIII.  p.  s.  Arislocici. 
XXIIII.  NT.  s.  loliamiis  Bap. 

XXV.  p.  s.  Febronie. 

XXVI.  p.  s.  loliiseï  Panli. 

XXVII.  p.  s.  Iriiii(,^). 

XXVIII.  NT.  s.  I.oonis  pp. 
XXVIIII.  NT.  s.  Pelri  ;T]7n'.' 


(I)  lia  lap..  scd  lanien  infra  Zaclinrif.  —  A.  M. 

(-1)  lia  liir  lapi<,  al  xxv.  april.  evan.  — .\.  M. 

(5)  lia  lapis.  Krgo  lilc  inendosc  Mazocliiiis  Cu- 
riltii.  —  A.  M. 

(  l)  Id  csl  Aqniliiin.  —  Maz. 

{'j)  l>ic  XXVII  april.  addliiir  ifinr.  Porrocl  il>i  non 
liiiiii.  ni  Mazocli.,  scd  /nui  lial>el  lapis.  Iiilclli.i;e 
aiilciil  iruiiii.  —  A.  M. 


957  NAP  DEPIGRAPlllE 

XXX.  .NT.  s.  Paiili  apli.  (I) 

M.  Julius.  D.  XXXI     ' 

I.  NT.  S.  Sumoriis  et  lude  ap.  . 

II.  NT.  Processi  et  MarciinL 
l'A.  PM.  s.  Tliomem  (2)  pos. 
IIH.  NT.  S.  Donati  epi. 

V.  s.  Arcliageli  mie. 

VI.  s.  Pollicarpiis. 

VII.  s.  Ciiiillii  êpT  Alex. 

\HI.  s.  Paiicrali  epi.     

VlIIl.  PM.  s.  Uufiiie  el  See. 

X.  NT.  Imsoni  el  Mtuuri. 

XI.  NT.  scEEufimie. 

XII.  NT.  Gaudiosi  et  reli. 

XIII.  NT.  scE.  Miroppis. 
XIlll.  NT.  SCI.  Tlicodori. 

XV.  NT.  Ciirici  el  liitle 

XVI.  SCI.  Anlioclii. 

XVII.  NT.  SCI.  Spermii. 

XVIII.  NT.  s.  Maicelli. 
XVIIIl.  NT.  s.  Mnurici. 

XX.  NT.  SCI  Felicis  Nol. 

XXI.  s.  Sinieon  salu. 
XXH.  s.  Agapii  niar. 
XXIll.  NT.  ECi  Apollennrir. 
XXIlll.  NT.  s.  Cristoiïïi^). 

XXV.  NT.  s.  Eupr.ix.  et  Anne  (5) 

XXVI.  DEP.  Lconlii  epi. 

XXVII.  NT.  s.  Pantaleon. 

XXVIII.  NT.  s.  Nazari. 
XXVllIl.  s  Felicis  et  Sim. 

XXX.  NT.  s.  Abdon  el  Senne. 

XXXI.  NT.  Gerroani  episc. 

il.  Aiiyustu.  (sic)  D.  XXXI. 

I.  PAS.  Maccab.  et  see.  Eeli. 

H.  NT.  s.  Stephani  epi. 

III.  DEP.  Aspren.  epi. 

IIII.  s.  Patrisunodi  in  Epbesu. 

V.  PAS.  s.  Eiisigiiii.  ' 

V!.  Transfig.  Dn.  nri  III.  XP. 

Vil.  DF-p.  s.  Domeii.  confes. 

VUI.  PAS.  s.  Donali  el  Ciiriaci. 

VllU.  NT.  s.  Conslrailini  pal. 

X.  N.  PAS.  SCI.  Laurenti. 

XI.  NT.  SCI.  Tibiirlii. 

XII.  NAT.  S.  Eiipli  mar. 

XIII.  NAT.  PAS.  SCI.  Uppr.lili  {sic). 
XliII.  NT.  SCI.  Eusebii  conf. 

XV.  Adsuniplio  s.  Marie. 

XVI.  DEP.  Cosme  epi. 

XVII.  NT.  s.  sepie  de  Epbesu. 
XMIl.  sci.  Agapili. 

XVIIIl.  s.  .\ndreas  niilex  (sic) 


(1)  Poslliinc  nos  desiiluit  Mazocbii  commenlariiis, 
qui  posU'iiores  scx  inensesinexplicalos, bculdiniisil. 
(-2)  lia  l;\pis.  —  A,  M. 
l5)  Lapis  L:iititc. 


NAP  9^!^ 

XX.  NT.  S.  Taddei  apns. 

XXI.  DEP.  s  Chrusaiiii. 

XXII.  NT.  PAS.  SCE.  Thecle. 
XXill.  DEP.  s.  Paidi  epT 
XXIlll.  NT.  Tiluepi  Crilis. 

XXV.  NT.  PAS.  s.  Daribol.  ap. 

XXVI.  PAS.  S.  Adiiani  et  Naul. 

XXVII.  NT.  SCI.  Rufimar. 

XXVIII.  DEP.  s.  Aiiguslini. 
XXVIIII.  PAS.  s.  lob.  Bap. 

XXX.  PAS.  s.  Felicis  epi. 

XXXI.  NT.  Alcxandri. 

M.  September.  D.  XIX. 

I.  NT.  S.  Prisci  et  s.  .\diulori. 

II.  PAS.  s.  Marna. 

III.  NT.  s.  Vilaliani. 
IHI.  p.  S.  Alexandri.  

V.  PAS.  s.  Tbulhail  piovi. 

VI.  P.  SCE.  Cristine. 

VII.  p.  Fesli  elDesiderii. 

VIII.  Nativiias  s.  Marie  v 
VlUl.  s.  loacbi  el  Anne. 

X.  PAS.  s.  Simonis  apos. 

XI.  NT.  Proli  el  lacinlhi. 

XII.  P.  Autononiu  epni. 

XIII.  NT.  SCI.  Nicela. 

XIIII.  P.  S.  Cipr.  et  exal.  sce  crucis. 
XV. 

XVI.  NT.  SCE  Eufimie.         

XVII.  NT.  S.  Sinioni  ser.  Dni. 

XVIII.  P.  Thome  apos. 
XVIIIl.  yj.  s.  lanuarii.        _ 

XX.  p.  s.  Euslalbii.  Plac.  voca. 

XXI.  p.  Isaac.  epT.  Ciiprii. 

XXII.  p.  s.  Foca  et  Prisci. 

XXIII.  c.  s.  lob.  Bap.  et  s.  Sossi. 
XXIlll.  PAS.  s.  Thecle. 

XXV.  PAS.  s.  Uoniani.       

XXVI.  Adsuinpt.  s.  lob.  evju 

XXVII.  PAS.  s.  Cosm.  Damia. 

XXVIII.  PA.  s.  Ripsimi.  Gaini^. 
XXVUll.  DEP.  s.  Arcliâ.  Mici. 

XXX.  s.  leron.et  s.  Gregor.  epi.  de  Armeui. 

M.  Ocluber.  D.  XXXI. 

I.  DEP.  Adeodali  cpT-  el  s.  Arelba. 

II.  NT.  s.  l»ioniisii  epi.  

III.  NT.  s.Donieii  el  s.  Dionusii  epi. 
IIII.  p.  s.  Tbeoiegnus. 

V.  NT.  s.  Pelagia.  

VI.  NT.  s.  Renaii.  in  Sun-. 
VU.  NT.  s.  Marcclli  cl  s.  Sergn. 
VIII.  P.  s.  Aribeiuona  el  Cacli. 
Vllll.  NT.  Abrae  palriarcbe. 

X.  P.  s.  Eiilanipii  el  Eulampia. 

XI.  NT.  SCE  Ziiiai. 

XII.  P.  s.  Florenlii. 

XIII.  P.  s.  Pauli  el  Carpi. 

XIlll.  P.  Gervasi  ol  Piolasi  Forlunato. 


959  >^^P 

XV.  r.  s.  Saviiii. 

XVI.  p.  s.  I.oiiyiiii. 

XVII.  v.  s.  Igiiali.  (^ 

XVIII.  Nï.  s-  L<'c:i  ev.  el  s.  Kulicu  ut 
XVIUl. 

XX.  NT.  S.  Ciiinclii. 

XXI.  NT.  s.  Ilil;iiiii. 

XXII.  p.s.  Cosme  el  Damiâ. 

XXIII.  MoiMorie  s.  ïacluiiie. 
XXIIll.  1'.  s.  .\r.llia. 

XXV.  p.  s.  Giisaiili  cl  Daria. 

XXVI.  NT.  s.  Diniilii. 

XXVII.  DEP.  Giiiliosi  éi)!? 

XXVIII.  p.  s.  Dioiiiiiiii. 
XXVIIII.  NT.  s.  liaiiialia.  apo. 

XXX.  NT.  s.  Max.  l'I  s.  .Maicia. 

XXXI.  NT.  s.  iiiar.  Liaclii  liiiiinatlii. 

31.  Sobcmb.  D.  XXX. 

I.  NT.  S.  Cesarii. 

II.  V.  s.  Aciiulimi.  Pigasium. 

III.  NT.  S.  .\inl)I()sii. 

IIII.  p.  s.  Theoiloli. 

V.  NT.  S.  Melliodii. 

VI.  p.  s.  Paiili  ipi  Coiibt. 

VII.  p.  s.  irigeiita  1res. 
-    VIII.  P.  s.  Coroiiati. 

Vllll.  NT.  S.  Agrippini. 

X.  KT.  S.  Tlu'oilobii.  inipei 

XI.  NT.  s.  Menue  et  Martin  . 

XII.  p.  s.  .\isa(:il.  Victniis. 

XIII.  DEP.  s.  lolian.  Chris. 
XIIU.  NT.  s.  Pliilippi  apos. 

XV.  s.  lacobi.  ap.  et  Sanio. 

XVI.  s.  .Mathei.  evan. 

XVII.  DEP.  Gregorii  Tliaiimr. 

XVIII.  Natale  s.  Calvi  ep. 
XVIIII.  NT.  s.  Philotc'i. 

XX.  P.  s.  Dasii  el  Prouli. 

XXI.  DF.p.  s.  Macarii. 

XXII.  NT.  s.  Ceeilie. 

XXIII.  NT.  Clenionlis. 

XXIIll.  NT.  s.  Clirisogoiii.       

XXV.  p.  s.  Pciri.  pap.  (le  Ale.\a. 

XXVI.  NT.  s.  Sila  apôs. 

XXVII.  p.  s.  lacolji.  de  Përsi. 

XXVIII.  NT.  LIisei  pniplië. 
XXVIIII.  NT.  s.  Saturnini. 
XXX.  NT.  s.  Andrée  apos. 

M.  Deccmbcr.  1).  .V.V.Y/, 

I.  Dcilie.  basil.  Slcpiian. 

II.  p.  s.  Gregorii  ipi. 

III.  p.  Gn'gorii.  (le  Arnje. 
IIII.  NT.  S.  Karbare. 

V.  DF.p.  s.  Salie. 

VI.  NT.  s.  Niculal. 

VII.  lire.  Anilirosii  cpi. 
VIll.t.MarliMii. 


DICTION.NAIRK  NAP  909 

VIIII.  Ceeplli).  s.  Anne  (I)  Marie  vir. 

X.  NT.  s.  lùilalie.  el  s.  Eustrali. 

XI.  p.  s.  Terenlii. 
Aculii.                  XII.  NT.  s.  Daniel  Siiilita. 

XIII.  NT.  p.  s.  Ensirati  el  Lncia. 
Xilll.  NT.  s.  Spiriduni  epi. 
XY.  p.  s.  Lleiillieiii  epi. 

XVI.  P.  s.  Patlierinntii. 

XVII.  s.  1res  pneris.  cl  Daniel. 

XVIII.  p.  s.  Ignati  et  .Modesli. 
XVIIII.  p.  s.  Piolii.  et  Iliii. 

XX.  p.  s.  Ignati.  de  Snria. 

XXI.  NT.  s.  Tlionie  apos. 

XXII.  NT.  s.  Efreni  cl  A^VAlniTiT 

XXIII.  p.  s.  deee.  Crilis  (sir)  leon. 
XXIIll.  P.  s.  Seino.  Ensnsii)  Aga. 

XXV.  NT.  Dni.  nri.  Uni.  Xpi. 

XXVI.  NT.  Slepliani. 
XXVI!.  NT.  s.  Inh.  cvang. 
XXVIII.  p.  Iiinocenloni  (sic). 
XXVIIII.  NT.  s.  lacolii  apos. 

XXX.  NT.  s.  Anloiii  cpi. 

XXXI.  NT.  s.  Silveslri.  jiap. 

IV 

Sur  l'éijUse  de  Sainte-Marie-Majeur c. 

Basilicain  Iianc  Pomponius 
episcopiis  Neapolilaniis 

Fanuilus  Jesii  Clirisli  Doiiiini 
feeil. 

(Cardinal  "S\s\,  p.  90;  Reinksiis,  XX, 
373;  Flf.kïwooo,  [).  ko.) 


V. 

Inscription  trouvée,  en  1003,  an  chdtean 
Saint  -  Sauveur  ,  maintenant  château  de 
iOEuf. 

M 


ABU. 

+■ 

FI  Elu 

IVS 

SIT 

Qiiisqnis  in  lioc  icniplo  stctcris  qnod  liinplia  rcliiii- 

[dil. 

(I)  lino  valdc  arliilidr  in  lapiih-  r<sc  saiicle  ; 
nani  IcclldaiiiliigMa.  Qncril  liaiid  iii:iiii'rilo  i|Mispiani, 
<'iir  Maiiniiis  iNcapcdilaiiiini  Kalcndai  inni  sa'cidi  i\ 
piisiii'iit  ;  alla  finlasse  aiui(iiii(iia,  v.  gr.  Alliaiiinin  a 
Miirii'lliii  cdiliMii,  cl  Valiiana  alli|iiiil,  pr.clcrinise- 
lil.  .Nom  idcirco  id  cgil,  ipiia  Xcjpulilaniiin  in  niar- 
iiiori'  M  ripliini  est,  laMcia  in  incniliranih?  .\l(|iii  de- 
pii.silio  (pi(i(|iic  cpiscopornni  cl  inailviiiin  a  Mari- 
iiio  snpra  scripla.  alcpic  ali.e  e(nnpliiics  .M.irinian.c 
(  (illcclidiiih  iiiscriplioncs  liini  prosaica'  Inin  iniMiica-, 
iiiiiinisi  in  codiciliiis  cvslaiil.  iicipie  in  lapidilms 
u:icjii.iMicvaral;i;  liicrniil.  — .V.  .M. 


961 


NAP 


DEPir.IÎAnilE, 


Aspice  qnriiC  d^Tus  liic  M;iyo  conliilil  nblins 
Pelro  scu  P;iiilo,  Jacobo  vcl  Baillioloiiii'O, 
Sic  Stéphane  primo  levilœ  seu  Jaiiiiario, 
Mai'lino  Slcplianoque  papae  Blasio  nai'i:e(|iio, 
Baplislse  Eiigepioqiie,  Crisanlo  rœliUis  aliiio. 
Gaadia  cui  Clirislus  et  donel.  Dicito  fiât. 

[Cardinal  Mai,  113,  1.) 


iNAl' 

divi  Consiaii- 
ti  pii   filio 


%i 


(Cardinal  Mai,  p.2V9;  Pratii.la,  p.  31; 
MtjiiATORi  Appcnd.  IV,  p.  G,  G;  Grl'- 
TEu,  [).  1078.  ; 


M. 

Au  collège  des  Jésuites. 

Piissiiiiœ  et  clementissiinae 

dominne  nostiœ  auguslse 

lielena;  matri 
domini  nostri  victoris 
seniper  ang.  Constan- 

liiii  et  avise 
dominorum  nostrorum 
Cœsaruni  -bealoriim 
uxori  divi    ConstaïUii 
ordo  Neapolitanorum 
et  populus. 
[Cardinaniki  238,  2;Gruter,  1086,  2.) 
Ce  dernier   Ja   ra|)[)orte  d'après  Siiiiiond, 
qui  la  vit  ;  cependant  on  l'accuse  de  faus- 
seté dans    les  Commentaires  de  Yalvansens, 
t.  V,  part.  I,  p.  21. 

VII. 

Devant  l'endroit  appelé  Sedile  Monte. 

Piissimx  ac   veneraltili 
domina;  nostr»  Heleiix 

augnstse  matri 

domini  nostri  victoris 

seniper   aug.  Constanlini  et 

avise  dominorum  nostrorum 

bealissinioruin    Cœsarum 

ordo  cl  populus  Xeapolitaiius. 

Cardinal    Mai,  238,  3°;    Gruter,    p. 
28i ,  2.  ) 


Musée  d'Hcrculanum. 

Colonne  railliaire  venant  du  conveit  des  Angustins. 

DevaiU, 

D.  N.  imp.  Caes. 

M.   Aiiridi  Valeii 

Maxenli  invicli 

aug. 

\1. 

Derrière. 

D.  N.  imp. 

FI.  Val.  Constan- 

tino 

augusto. 

Cardinal  Mai,  p.  232;  Rosi.m  ,  Dissert. 

isagog.,  1.  lab.  i,  n.  22.  ) 

Vo.yez  d'aulres  inscriptions  anciennes  ae 
Naples  à  l'article  Rome  du  présent  Diction' 
naire,  aux  Epilaphes  des  martyrs. 

XI. 

Eglise  paroissiale  du  faubourg  Saint-Jean 

Sur  une  colonnelle. 

D.  D.   D.  N.  N.  N.  AGGG. 

Balentiniano 

Tiudosio  et 

Arcadio 

bono  rei    publiée 

nalis. 

{Cardinal  Mai,  272,  1  ;  Rosixi ,  Dissert 
isag.  I,  lab.  i,  p.  27.) 


Vlil. 

VII 

D.     N. 

FI.    Val. 

Constaniino 

pio   fel. 

inviclo   aug. 

divi  Gonsianti 

pli  filio. 


IX. 

Lieu  inconmi  du  royaume  de  Naples. 

D.  N.   Fi.  Val. 

Conslant- 

ino  pio  fe- 

lici  invi,''to 

.     .     .     auguslo 


XII. 

Musée  royal. 

Cippe  trouvé  dans  les  ruines  de  Formies. 

Quinte  Clodio  G.     .     . 

Ilermoge    .     .     . 

V.  c.  cons.  camp. 

ordo  et  populus 

Forraianus 

patrono  preslan- 

lissimo.    c^ 

(Car(7m^iMlAï,  281,  3;   Venuti,   Descr. 
Ilercol.,  p.  3i.) 

XIII. 

Pierre   trouvée   en    171G    dans  la   grande 
basilique. 

DN.  PlaciJus  Valenlii)  .  .  . 


Do\AT.,    p. 


9C3  NAP 

lisMinus  omnium  rcir.  . 
s.ilvo  alqii-  roncdidi.  .  . 
dosio  iiivictissiiiio  ;iu.  . 
iiiiiiis  sui  Nc:)pi)liiniia  . 
ad  oninos  terni  mariq  .  . 
cxpositaiii  et  nidia  .... 
gaiulenlciii  ingciili  .... 
suniplu  niinis  liirrib.  .  . 
{Cardinal  Mai,  3V2,  2 
222,   G}. 

XIV. 

Table  de  tnarhre  trouvée  en  1589,  avec  les  re- 
liques des  saillis  Fortiinat  et  Maxime. 

Hic  jacciit  corpora  saiiclorum  Maximi 
t't  Forlunati  sub  Paido  primo. 

{Cardinal  Mai,  391,  k.) 

XV. 

Couvent  de  Saint-Séverin, 

Hic  dnn  saiicta  siimd  diviiia(iiio  corpora  jacent 
Sosius  unanimes  cl  Scveriims  lialienl. 

{Cardinal  Mai,  4-0-0,  G;  Fleetwood,  p. 
M9.) 

XVI. 

Chapelle  particulière. 

Inscription  et  reliniips  do.   sniiite   Sabbalia,  venant  des 
talucoiiibes  de  iloiiie. 

Dcp.  Sabbatiie.qiiLC  vixit 

annisp.  m.  xxv  bcncmc- 

jcnti  in  pace. 

(Carrfi'nfl/MAÏ,  461, 1.) 

Le  Thésaurus  epilnpliioruin  du  P.  Liiliiic, 
renferme  |'lu>ieiir.s  iiisçri|dioiis  l'anéi'uires 
de  Naplcs  que  nous  rtl'Uiiiroiis  ici. 

XVII. 

Ladislas,  fds  de  Charles  III,  roi  de  Aaples. 

Dans  l'église  des  Augustins. 
Iinprolia  mors   noslris  lion  scmper  cl  nlniia  reluis  '. 
!)iim  lex  ma^iiaiiimiis  totiim  spi;  coiicipit  orbcm 
En  r.iorilur,  saxo  legitur  rex  im  lyins  isio, 
Lil)C.-a  sidcrenin  mens  ipsa  pcliviil  Olymi)imi. 

Autre  épitaplie. 
Qui  popidos  belloinmidos,  qui  cladc  Ijrannos 
I>cr(,,ilit  intrepiiliis,  viclor  Icrraiine  niariipic 
I,nx  llalinn  regni  spleiidor  clarissinuis  hic  csl 
Ucx  I,.idisians  dcciis  allnm  l't  ^liiri  i  rc^nni. 
Ciii  lanli),  lien!  Licijnia'  sorni'  illiisli  is:<ima  fratri 
Dcrmiclo  pidclirnin  dcdil  hoc  regina  loaima. 
VlraipH!  scnipla  seilcns  ni:ijcslas  vllinia  rognm 
l' lantoriun  tobolcs  Carcdi  siib  origine  urinii. 


DlCTiONN.\lRE  NAP  90* 

XVllI. 

Augustin  Triumpht. 

Dans  l'église  Sainl-Augustio. 
Anno  Domini  m.  ccc  xxmu.  ii.  Aprilis,  Indi- 
tlione  M.  Oliijt  B.  Angustinus  Trinnijdiiis  de 
Ancona,  Magistcr  in  sacra  pagina,  ordinis  Fra- 
Irnin  Ercmitaruni  S.  Angiislini,  vixit  annus 
i.xw.  cdiditqnc  suc  angelico  ingcnio  xxxvi. 
vuhnnina  librorum.  Sanclus  in  vila  et  clarns  iii 
scienlia. 


XIX. 

Jean  An  isio. 

A  Sainl-Jean-lc-Grand. 

Onnstns  anio  laniis  bic  Anisius, 

QnaMciis  mcliiis  ilcr,  rciicpiit  sarcinain  : 

Qna  pnegrauato  nnlla  conccssa  est  qiiies. 

Tum,  si  qna  fnlsil;  ciiin  Camoenis  b:ecsteli(, 

Ou.e  niox  facessliierc  plus  r.egolij. 

Hoc  de  siio  sumpsii.  Sucrui'i  esi  XE  langiio. 

XX. 

Agnès  cl  Clémence,  files  de  Charles,  duc   de 
Durazzo. 

A  l'église  Salote-Claire. 
Hic  jacent  corpora  illnsirissimanmi  Domina- 
rnm  Domina'  Agnclis  de  Fr.incia  Imperalricis 
(;()iislaiilinopidilan;e,  ac  virginis  IHimiiix'  CW- 
nicnlia;  de  Francia  lili;B  quondam  iUustrissimi 
principis  Domini  Caroli  de  Francia  Dncis  Du- 
rai ij,  (jnaruin  aiiim;c  rcquiescaiil  in  pacc. 

XXI. 

Caroline  d'Autriche,  duchesse  de  Calahre. 

Kijiise  Sainl-Laurint 
Hic  jacet  Calliarina  fdia  régis  Albcrli  et  nc- 
plis  régis  Radulphi  llomanoriim  régis,  ac  so- 
ror  Friderici  in  rrgeni  lionianomm  elerli,  Dll- 
<  iim  .\uslri;c,  consurs  spcdabilis  Candi  primo- 
gcnili  Serenissimi  principis  et  Donnni  nostri 
li()l)erli  Dei  gralia  lernsalem  et  Sicili^f  régis 
illnslris  Dncis  llalabria;,  ac  einsdcm  Domini 
no^iri  régis  vicarij  geiieralis,  insipids  vila  et 
moriliiis  exemplaris.  Qiuc  obijl  Nrapoli  anno 
Domini  nosiri  !csn  C'.lnisli  \7>±ù.  die  âo.  meii- 
sis  l.mnarij   regnoinm  pra'dicii  régis  anno  U. 

Wtl. 

Marie  de  Hongrie,  reine  de  Sicile. 

Kglisi!  des  Franrisc.iiiis. 

Hic  reqnicscil  sanclx  nienmri;e  oxci  Ib'iilissima 

Dcunina  Maria  U.  G.  lernsalem,  Sicilix  Hnnga- 

ri;i>qiic   regina ,    magidfici    piii  ripis    quondam 


9G3  NAP  DEPIG 

Sicpliani  D.  G.  régis  llurigniiit!  filia,  ne  relicla 
tlaia;  iiiciiioriai  iritiyli  principis  1).  Caioli  sc- 
cnniii,  et  maler  serenissimi  principis  el  Domini 
Rol)crii,  eadiMii  gralia  régis  dictoiiim  icgiioi-iiin 
leriisalem  Sicilia'qiic  rcpiim  illiisliiiiiii ,  qii.p 
oliijt  aiino  Domini  1525.  Iiuliclioiie  scMa,  die 
io.  Marlij,  cuius  anima  reqiiiescal  in  pace. 

XXllI. 

Marie  de  France,  duchesse  de  Durazzo. 

Eglise  Sainle-Claire. 
Hic  jacet  corpus   illushissimo!  domina;  Mariai 
de  Francia,    laiperalricis  Cohstanlinnpolilanx, 
ac  [)iici.ss:ie  Diiralij  QiKcoIjijianno  Domini  lôGG. 
die  20.  Maij  iiidiclione  qiiarla. 

XXIV. 

Philippe,  prince  de  Tarent e. 
Eylise  Sainl-Domiiiiqne. 
Hic  pins  el  fidus,  liic  Marlis  in  agmine  sidus, 
Pliilippiis  piciius  virlulibiis  alqiie  serenns; 
Qui  Caroli  nalus  Franea  de  gente  secundi, 
Régis  Sicilicc,  rcgina  maire  creaUis 
Huiigaria;,  ipse  eiiam  vir  nata;  semine  diui 
lîegis  Francoriim  Calliarinae  prostrenuorum, 
Qiia  Consianlinopolis  cxiiiii  iniperalor  ; 
Alqiie  Tareriiini  princeps  dominalus  amalor. 
INoslra  lamen  pairis,  slrenuis  ae  iciibus  acris 
Acliaia;  princeps,  cui  Itomania  deinceps 
Tanquam  despolo  lilulo  fiiii  addila  nolo. 
Inclylus  est  gralus  liiniulo  hic  iacet  intra  beatus. 
Prineeps,  qui  magno  solio  niigrauit  in  anno 
Cliiisli  miUeno  irecenieno  1er  quoque  deno 
Bino,  December  erai  eiusJeni  sexia  vicena 
Facla  dies,  inerat  indiclo  quinlaque  dena. 

xxv. 

Innocent  JV,  souverain  pontife. 
Eglise  Saint-Laurem. 
Hic  superis  dujnus  requieseit  Papa  beuigiius 
Lxtusde  Ftisco,  sepiiluis  tcmpoie  priico 
Vir  sacer  el  reclus,  sanclo  velamiiie  Wcliis, 
Sliauit  inimicum  Clirisli  colubrum  Fridericum 
huiua  de  uato  gmdeUsic  rjlorificalo.,  etc. 

XXVI. 

Sancia  d'Aragon,  reine  de  Naples. 
Au  nioiiaslère  de  Saiiue-Cldire. 
Hic  jacet  summa;  huniiiilalis  exempluni,  corpus 
venerabils  memoriai  sanctx  sororis,  clane  oliui 
Domina;  Saneix  regin;e  Icnisaleni  et  Sieili^c 
relicuie  clane  mémorise  serenissimi  Domini  Uo- 
berli  lerusalem  et  Sicilix  régis  i[i\x.  post  ol)i- 
inni  cjusdem  régis  viri  sui  agcns  debil;c  vidui- 


RAPillE.  K\R  9(56 

lalis  annum  deinde  Iransiloria  cnm  œternis 
comniulans  ac  in(hiccns  cius  corpore  pro  amore 
Clirisli  volunlariani  pauperlalcm  bonis  suis 
omnibus  in  ;diruoni;\m  paupernm  dislrilnilis, 
hoc  célèbre  inonaslcrium. 

XXVII. 

Constantin  Castriote. 
CoNSTAXTixus  Castriotus  liic  IcgiiLir,  sanguine 
el  cognalinne  regum  ac  Ca'sarea  clarus,  nionim 
candorft  insignis,  dignilale  ponlifex  Esernicn- 
sis  :  (bmi  probe  vivit,  inlempeslive  moriuir. 
Adronica  Cominaia  avia  paierna,  nepoti  opiimo 
pos.  H.  D.  ISeapol. 

Celte  dernière  ('■pilnphe  de  Conslniiliii 
Caslriolecstextt;iilciiii  recueil  de  JeiinGros. 
Supplément  aux  épitaphes  de  Bâle,  p.  328. 

NAllBONNE,  déparlemeot  de  l'Aude  en 
France. 

I. 

Inscription  chrétienne  de  Van  ^45,   conservée 
autrefois  au  palais  archiépiscopal. 

■f  Do.  el.  xi'O.  niiseranle.  lim.   hoc.  C.  L.  K.  T.  E. 

anno-  llll- 

es.  Valenliniano.  ang.  M.  IH.  KL.  D.  XYIIII.  anno 

(^■plns.  Rusli. .  . 

Ruslicus.  eps.  ê^i.  Bonosi.  filius 

epi.  Aratoris.  de.  sororc.  nepus.  f 

epi.  Veneri.  soci.  in  nionaslerio 

conprb.  eccle.  Massiliens. 

anno  xv.  eplus.  su.  D.  ann.  v. 

an.  id.  oeiob.  c.  Urso  prbo.  Hermete 

diaco.  et  eor-  seq.  lib. 

coep.  depon.  pariet.  ceci.  dud. 

cxusiae  xxxvii.  d.  quaTin  fun- 

dam.  poni.  eoepi.  anno.  il.  \'li.  ift, 

octb.  abslîr  P.  F.  Monlanus.  siib3. 

Marcellus.  GâîT.  pref.  Dï.  cultor 

prece  exegil.  epm.  iioc.  ons.  suscip. 

inpendia.  necessas.  repromilens.  (sic) 

quae.  per  bienn.  admimsi. 

suae.  brebu  arlili.  D. 

merced.  sol.  dc. 

ad  oper.  el.  celer.  sÔT  id. 

hiiic.  oblal.  scTi 

epi  Veneri.  soie-" 

epi.  Dynanii  1.... 

Orcsi.  CD... 

Agroeci.  i.. 

el  de  coula.. 

saluli.  (1) 

'Cardinal  Mai,  p.  83.) 

(I)  Lapis  sic  legilnr  :  «  Deo  el  Christn  niiserante: 
linuMi  iiocciillocalnin  eslannoquarlo,coiisule  Valenli- 
nianoaug.vi,  lerliokal.deeembr.,  \i\  annoepiseopa- 
lusUuslici  Ruslicus episcopus,  episcopi  Bduosi  (ilius, 
episcopi  Araloris  de  sorore  nepos,  episcopi  Venerii 
sociiis  in  nionaslerio,  comprcsbvler  eccl.  Massi/  ,anr 


907 


NAR 


Lo   sixième  consulat 
eu  4i5. 


II. 


DICTIONNAIRE  NAR  9fi8 

do    Valcnlinion  est         slianl  pro  reddiiiljus  qnos  omnes  dcbcl  scnipcr 
pcrcipiTC  ex  lionort!  perpoiim  ::  assigiiato. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III. 
p.       ■ 


193.) 


Dans   IVr/lixe  de   Saint  -Jiist,    sur  nn  socle 
d'uitlcl  en  marbre,  vers  81)0. 

Iliijiis  cmii  siiiniiio  Iciiipli  Tlicodardus  honore 

lAiiiiiiis  piat'sul  coiukcoravil  opiis. 
Coiiiposiiiiipie  soluin   hoc  dL-votiis  iiiarinore  claro 

Erexit  rcgias  undi(pie  niirincas. 
Alqiie  acdeiii  sacraiii  fiicral  qiiae  perdila  dudum 

Propier  barhariae  nuillimodaiii  rabiein, 
Rcslaiiiaiis  (|iiirito  iiDJias  octohiis  iiuiiixil 

Ilaiic  aiaiii  Domino  jure  diCLMulo  pio  ; 
McTcedem  (pu  rcddal  pi  ccrlaiiiino  laiito 

Iiisli  cl  rasloris  cgiegiis  mciilis. 

[Cardinal  Màï,  p.  402.) 


Hoc  soliiim  dompnus  Teodardiis  marmore  fccit 
Egrigiiis  praesid,  siirgiint  hinc  inde  pcraltse 
Terni  poliii  saxis  ex  ordine  graihis. 

L'('';.;li.so  cpii  roiilonait  ces  inscriplinns 
fut  (iélriiitc  ()ueKiue  temps  jiprès  sa  restau- 
r.ition  par  ThéoUarcl,  et  relwlie  seulement 
ea  1271. 


III. 

1203.  —  Eglise  Saint-Sébastien. 
Anno  Domini  Mrf.iii,  idus  madii  oliiil  Bercnga- 
rins  Bislani,  (pii  manu  dimisil  0  solidos  melgo- 
ricnscs  (I)  in  angmeMliim  et  coniplcnit'ntnm  de 
lenendo  uiio  saccidole  in  ecclcsia  Sancii  Scba- 
sliani,  qiiem  semper  in  die  anniversarii  siii  pro 
anima  sua  m  scxlarios  jjladi  panperihns  in  pa- 
niliiis  dcdil,  cl  liacc  omnia  dcbcl  coniplcn^  qni- 
(  iiiii|iic  fiicril  capellanns  ecclesie  Sancii  Seba- 

iio  XV.  cpiscopaUis  sui,  deslruclionis  anno  qitinlo(vcl 
dicaniii  (piinla)  m  id.  otl.cnm  L'rso  pn'sl)ylci'o,  Ilcr- 
incic  diacono,  ctcornm  sccpicnliltus,  cii'|iit  dcponcie 
paiirlcm  cccli'siic  iliiihnn  cxusli',  wxvii  dii'  (|n:idia- 
liiiri  in  liindainiMilo  poni  cccpll.  Anno  sci'iimiIo,  mi  iJ. 
<ii  I.  absiilcm  poiii  IimU  Montanns  snbd.  iMaici'lIns  (lal- 
llai'iiin  piacrccliis  l>('i  cnllor  pièce  cxegil  cpiscopom 
ho<'  oiins  .snsciperc,  impeiidia  nccessaiia  icpiiimil- 
ti-n-i,  ipia;  pcr  liienninm  aibniiiislralionis  sua'  pia>- 
iiiiil  arliricilins,  mciceilcin  soUdoruni  scxccnloi'um  ail 
opi'iascl  ca'lcra  solidoi  inn  mille  qnln^entonini.  ilinc 
oblalioncs  sancii  cpiscopi  Nent'iii  sobdos  c.  .  .  eiii- 
scopi  Dynamii  .  .  .  l  .  .  Oresi  .  .  .  rx.  Agrcrcii  .  .  . 
"1 .  .  .  cl  Dccori.'c  .  .  .  sabili  .  .  .  i  Vide  llisloire  ilc 
l.iiJKjucdoc,  in  caice,  p.  -i,  n.  9;  Sxmmvut.,  G.  C,  \l. 
p.  S;  Fi.iKTW.,  p.  i"!!)-,  GiiUT.,  p.  I(i.')l).  1  ;  Do.nvt., 
p.  l'.ll;  Maiiun.,  t.  II.  p.  .Mii;  Hiancuin.,  l.  I.  pnc/. 
ad  Aiiaslas.,  cl  l.  111.  p.  158.  —  .Mi'. 

(I)  Il  parail  dillicilc  qnc  six  sols  mclgoiicns  aiciil 
snl'li  |iiiiM'  ciini|ili'lcr  la  l'ondalion  d'une  messe  pei- 
pelnelle;  on  veiia  ci-aprcs  sepl  cenis  sols  all'eeli'S 
il  ci-lle  desliiKilion.  <;epemlanl  le  cliiirre  indique 
dans  la  nonville  lHj)!umia'njnc,  fO;iinie  si^niliaiil  six 
l'sl  bien  (laieilà  celui  do  celle  cpitaphc-  il  doil  avoir 
ici  une  aitli'c  signilicalion. 


IV 


1210.  —  EcjUse  Sainte-Marie   la  Mourguier. 

Anno  sancle  Nali\ilalis  Cbrisli  mccv  septimo 
kalcndas  angusli,  obiit  Guillelmina,  lilia  qiioti- 
dani  Slepbani  Sagnaloris,  cujiis  anima  rcqnie- 
scal  in  pace,  que  dimisil  700  solidos  melgoiicii- 
ses  ecclesie  Sancle  Marie  Bnigi  Narbone  co  pa- 
clo  ul  prior  el  convcnlns  cjnsdein  ecclesie  pio 
anima  sua  teneant  in  pcrpeluurn,  a  Tcsto  sancii 
Andrée  usque  ad  fesliim  l'asclic  Domini,  nnuin 
sacerdolcni  seciindinn  Icnorem  leslanienii  siii, 
qui  pro  ea  spccialiter  in  missis  el  oraciunibiis 
inlcrcedal  ad  Deum. 

Pcr  ista  sil  maniresliim  qnod  Aladaisis  malcr 
ejusdem,  allarc  donavil  prefale  ecclesie  200  so- 
lidos nielgorienscs,  ni  prior  el  conveiiUis  ejus- 
dem ecclesie  donenl  annualiin  in  perpclnnni, 
in  feslo  Annuncialioiiis  sancle  Marie  i  scxla 
riiim  frumcnli  in  hcicinosinani  paupcribus  in 
panibiis. 

Traduction. 
L'année  de  la  nalivilé  l'.u  Christ,  jiccv,  le  .•tept 
des  Liilendes  d'août,  mounil  Cuillellemine,  ftlle  jadis 
d'Elieiinc  Sagiinlor,  dont  l'urne  repose  en  paix  ;  elle 
donna  dcc  sous  tnelgorieiis  à  l'église  de  Sainle-Marie 
du  bourg  de  ÎSarbonne,  afin  que  le  prieur  el  le  couvent 
de  cette  église  tiennent  à  jamais,  depuis  la  fêle  de 
sainl  André  jusqu'il  la  Pàque  du  Seigneur,  suivant 
la  teneur  de  sou  testament,  un  prêtre  qui  intercède  spé- 
cialement pour  elle  atiprcs  du  Seigneur  par  des  messes 
et  des  prières. 

Qu'il  soit  à  jamats  connu  qu. {Induisis,  mère  de  la 
même  Guillellemine,  donna  pour  toujours  à  la  même 
église  ce  sous  melgoriciis,  afin  que  te  prieur  cl  le  cou- 
rent de  celte  église  distribuent  annuellement,  à  la  fête 
de  l'Annonciation ,  un  selier  de  'roment ,  conrcrt'% 
en  pain. 

[Méni.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  lîl, 
p.  198.) 

V. 

1221.  — Autrefois  ()  l'abbat/e  de  Saint-Paul, 
nidinlcnanl  au  clidtcau  de  Scranu,  près  Ntir- 
ù  a  II  ne 

Pilriim  pelra  legil  qiiem  iinlla  superbia  frcgil 
Ciim  CInislo  dcgit,  liimc  sua  dcxlra  regil 

Vivenscuni  Clirislo,  niiindo  bene  vixil  in  islo. 
Vilani  qnam  meruii  viui  heala  fuit. 

Anno  Domini  iiccxxi,  m  nouas  oclobris,  obiil 
magisler  palcr  abbas  Sancii  Pauli,  archidiaco- 
Mus  Sancii  .liisli.  In  ciijiis  annivcrsario  ecclcsia 
sancii  Pauli  Icnclur  anniialini  celcbraro  missain 
in  coro  (.sir),  el    darc  unani  hbrani  candclannn 


m 


NAR 


D'EPIGRAPIIIK. 


^A11 


970 


elunani  niigeriam  vini  el  ceiilum  libraspanis,  cl 
singiilis  clericis  ejiisdem  ecclesie  ultra  consueliim 
vitluin  xii  (leiiaiios,  el  aliis  lie  coio  vi  (JL'ii;irios 
et  unam  librain  paiiis,  et  scolaribiis  III  deiiarlos 

et  nieiliam  libniiii  {sic]  paiiis  de  po El 

rcsiduiini  pro  aiiiore  Dei  preierca  hec  leneliir 
(lare  clericis  Saiicti  Jusli  x\v  solidos,  el  clericis 
S;iiicle  Marie  lîiirgi,  v  solidos  melgoriciiscs.  SI 
tameii  ea  die  ibi  misse  iiilersiiil,  statuit  etiain 
idem  abbas  ut  die  sabbali  que  ofllcium  béate 
Marie  celebrabitiir  quilibel  clericus  ejusdem 
ecclesie  percipiat  tics  deiiarios  ultra  consuetum 
victuni,  perpeluavit  etiain  unuiii  presbitcrum 
in  ecclesia  Sancli  Pauli  et  alium  in  ecclesia 
Sancli  Jusli,  assignans  pro  diclis  omnibus  el 
singulis  redditus  suflicientes. 

[Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  201.) 

\I. 

124-8.  — Hôpital  de  Sainl-Just,  loge  du  por- 
tier. 

Anne  Domini  mccxlviii,  kaleiidas  febniarii  obiit 
Dernardus  de  Cliibacd,  capellaniis  de  Uellileeni, 
in  ciijus  oliiiu,  omnibus  inlitulatis  (I)  iciietur 
darc  belemosinarius  xii  deiiarios  Narboiinen- 
ses  (2),  tritici  ii  sestarios  Aragonis  pro  dcc  so- 
lldis  expeiisis  in  nianso  Dévia.  Item  hospilale 
Sancli  Jusli  teiielur  emere  annuatim  lectuni  in 
ordiiie  precio  xl  solidos  nielgorienses  in  festo 
omnium  Sanclorum,  ad  noliciain  iielemosiiiarii 
in  usiini  pauperum  clericorum  pro  bonore  (3) 
une  ,  el  si  hoc  iniiius  beiie  agelur,  accipiat 
belemosinarius  dictum  oiioreni  [sic)  et  lioiiiis 
(sic).  Item  capellanus  de  Delbleeni  (4)  débet  te- 
nere    sacerdotein    ad   mensaiu  suam   pro  Rai- 

naldo  de  Peis cl  Cbibaco  pro  vin  libras 

nielgorienses;  oimie  dant  ci  de  canoiiia  (5)  pro 
omnibus  babiiit  iv  millia  solidos  franciscos  (6). 
Traduction. 
L'an   de  Notre-Seigneur   1248,    aux   kalendes    de 
février,  est  décède  Bernard  de  Cliibac,  chapelain  de 
lieililéem,   à   l'anniversaire  duquel   l'aumônier   est 
tenu  de  donner  à  tous  les   inscrits  douze  deniers 
narhonuais  et  deux  scliors  de  fioirienl,  mesure  d'A- 
ragon, pour  sept  cents  sols  dépensés  dans  la  maison 
de  Via.  Item,  Thôpilal  de  Saiiit-Just  est  tenu  d'acbe- 
ler  annuellement  un  lit  complet  du  piix  de  quarante 

(1)  Iiitiiulnius  qui  in  labella  noialur  ad  certuni 
niiiniis  in  officio  divino  peragendiim. 

(2)  Deniers  de  douze  pour  un  sol,  et  de  trenle- 
qi.alre  sols  à  la  livr(>. 

(3)  Honor  est  quelquefois  une  redevance,  plus 
souvent  une  propriété  (inclconqiie. 

(41  Le  chapelain  de  Betiiléem  était  anciennement 
un  '.les  premiers  digiiilaires  du  chapitre  de  S.iiiil- 
Jusl. 

(5)  De  caiionin,  prébende,  revenu  d'un  chanoine,  el 
ici  par  exIeiibiuM  de  loiil  leehapitie. 

(ri)  Solidi  (ranci,  francisci  ou  francici,  déiioiiiina- 
lioii  rare. 

DlCnO.v.N      uF.PIGRAPHIE     I. 


sols  melgoriens  à  la  fête  de  la  Toussaint ,  pour 
l'usage  des  clercs  pauvres,  à  la  connaissance  de 
rauinùnier,  el  si  cet  achat  n'est  pas  bien  fait, 
l'aumônier  recevra  l'honoraire  légué  et  la  charge 
à  remplir.  —  Item  ,  le  chapelain  de  Betbléeni 
est  tenu  d'admettre  un  prêtre  à  sa  table  pour  la  mé- 
moire de  Rainauil  de  Peis et  de  Chibac;  à  cet 

effet  il  recevra  huit  livres  melgoriennes;  tout  lui 
sera  payé  de  la  prébende  générale.  Pour  lous  ces 
.pgs,  le  chapitre  a  eu  quatre  mille  sols  français. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
pp.  202-20.3.) 

VII. 

1257.  —  Sainl-Just. 
Amio  Domini  m.  ce.  lvii,  viii  kalendas  augusti 
obiit  dominus  Guillelmus  deBroa,  quoiidaui  ar- 
cliiepiscopus  Narbone,  qui  fuit  oriundus  de  Po- 
dio  celiqueno,  diœcesis  Biterrensis.  ciijiis  ossa 
in  prœsenle  sepulchro  requiescunl,  et  vixit  in 
arehiepiscopatu  laudahililer  duodeciin  annis,  et 
ecclesiani  suam  elsubdilos  suos  in  pace  el  quiète 
salubriter  gubernavil.  De  bonis  aulein  suis  in- 
slituii  sunt  qualuorpresbiteri  perpelui,qui  cels- 
brare  lenentur  in  présent!  capella  et  sepiem 
anniversaria,  in  quibus  recipiunt  onines  inlilii- 
laii  quoquo  modo  in  ecclesia  Narbone  et  capella- 
iii  capellarunicivitalis  Narbone,  et  qui  présentes 
liiteras  legerit  orationem  dominicani  1er  dévoie 
dîcat  pro  anima  ipsius. 

G.  de  Broa,  né  à  Puissalicon,  près  de  Bé- 
ziers.  fui  noniiiié  archevêque  de  Na.'-bonne 
en  124-5.  11  eut  avec  Amalric,  vicomte  de 
Narboniie,  de  grands  démêlés,  terujiiiés  en 
1251  par  sentence  arbitrale  de  Hugues,  évê- 
que  de  Beziers  et  de  Guy  de  Foiqueys,  clerc, 
depuis  pape  sous  le  nom  de  Clément  IV,  et 
mourut  en  1257. 

{Mcin.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t. 
p.  206.) 

VIII. 

1273.  —  Chapelle  Saiule-Madelainc. 
Anno  Domini  mcclxxiii  kalendas  niarcii  Peirus 
de  Montebruno,  qui  a  tempore  domini  démen- 
tis pape  quarii  usque  tenipus  Gregorii  pape  de- 
cimi  sedis  apostolice  camerarius  et  notari'is 
fuerat  quinque  annis  ad  ecclesiani  Narbonnun- 
sem  venions  in  arcliiepiscopum  consecralus  ca- 
pellam  islam  que  prius  in  bumili  structura  fue- 
rat ad  bonorem  béate  Magilalene  edilicare  cepit 
iiifra  triennium  cum  Dei  adjutorio  consuminavit 
eandem.  Orale  pro  eo. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  210.) 

IX. 

1286.  —  Eglise  de  Sainl-Just. 
Telix  pnelatiis  lieu  quam  cito  morte  vocalus  ! 
vieille  Deii  grains  hic  carne  jacet  lunnilaliis. 

31 


iU, 


S7I  NAn  DK.ilONNAlUE 

Nol)ilis  ex  gciicre  seJ  iiobilior  pielaie 

Prcfiiil  liic  vero  similis  libi,  Peire  beale, 

Nomiiie  non   laniuni  sed  cl  oïdinc  plus  laboranliim 

Par  conrcgnanliini  sil  ciini  ilmniiio  doininanliim 

Dicliis  de  Monlebrnno  fiiil  indeciue  naliis, 

Dura  ferons,  sponic  vixii  sine  labc  reauis, 

Qiiod  sal  agondo  plebibil  hie  de  fonle  Sophisc. 

OilTudit  paliiic  MarlhiC  menior  alijiie  Maria', 

Anno  niilleiio  bis  ccnleno  ocUiagcno 

Bislerno  (siV)  Cbrisli,  ClirisUis  re(iiiicra  dedil  isli, 

Anie  dies  inensis  jiinii  lux  icrlin  liixil. 

Ciim  Narboncnsis   radius  de  corpore  fluxit 

L'i  lux  ponlificuin  Irilius  illnxit  quasi  luslris 

Moribus  illuslris  dnniinuin  Incralus  amicum. 

Oblinelut  slaluil,  Quinlini  fesia  beali, 

Presbilcrosque  duos  qui  sunl  hic  pcrpeluali, 

Ut  cilius  nieritiini  Cbrisli  moricns  rcperirel 

Ordinal  bic  obituin  die  niorlis  quando  rediiel. 

Pierre  de  Montbrun  fut  nrclievôque  de 
1273  à  1286,  et  régla,  en  1278,  pnr  sentence 
arbilmle,  un  dilTt-rend  qui  s'était  élevé  entre 
Bésinguier,  évéque  de  Maguclonne,  et  Jac- 
ques, roi  de  Majorque,  au  sujet  de  Montpel- 
lier. 

[Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  213.) 

M.  Journal  fils  a  si,.;nalé  deux  inscriptions 
intéressantes  dans  une  Notice  sur  le  Musée 
de  Narbonne  ,  que  nous  reproduirons  en 
fiitier  (1). 

Il  faut  un  long  intervalle  de  temps  pour 
que  justice  soit  rendue  :  justice  est  faite. 

Au  souvenir  de  l'ancienne  capitale  des 
Gaules,  les  homnies  qui  aiment  h  vivre  dans 
le  passé  demandaient,  en  parcourant  les  rues 
de  Narbonne,  où  étaient  les  thermes,  les  arcs 
dclrioinplie,ies  Ihéûlres,  les  temples,  les  fon- 
taines, les  i>onts ,  le  capilole  ,  les  riches  co- 
lonnades et  les  innombrables  statues  qui  dé- 
coraient autrefois  cet  le  ville  célèl)re;  tout  était 
etfacé  :  rien  ne  jiouvait  indiquer  la  i)uissaiito 
colonie  romaine,  le  i)oulevard  du  peu|>!e-roi, 
la  célèbre  iN'nrio;  tout  était  dispersé;  il  ne  res- 
tait même  lias  pierre  sur  pierre.  Plus  de  ther- 
mes, jilus  d'nrcsdelrionqihe,  idusdethéMres, 
plus  de  temples,  plus  de  fontaines,  plusde 
ponts,  plusde  capilole,  plus  de  riches  colon- 
nades, plus  de  statues.  Les  voyageurs  cu- 
rieux cherchaient  inulilcment ,  dans  Nar- 
bonne de  183V,  (pielques  restes  do  la  riche 
cité  protégée  par  Auguste,  (juebpic  repré- 
senlarit  des  monumenls  grandioses  de  la  Pio- 
vcnce  :  encore  une  fois,  rien  jiour  ra|>peler 
deux  mille  ans  d'existence;  rien  pour  per- 
pétuer la  mémoire  des  grands  hommes;  lieii 
pour  ciinstater  (pie  Narbonne  avait  été  suc- 
cessivement habitée  par  les  Volces  ,  par  des 
colons  romains  et  par  plusieurs  peuples  du 
nord;  rif;n(pii  ju'it  ra|ipeler  aux  générations 
fuîmes  que  le  croissant  et  l'étendard  de 
Alahfimel  avait  remplacé,  pendant  près  d'un 
siècle,  la  croix  sur  le  l'aile  des  édilices  pu- 
blics ;  h  [leiiKi  un   souvenir  de   cette  archi- 


NAR 


972 


lecture  chrétienne,  de  celle  architecture  ii;!- 
tionale,  que  les  mains  |iuissanles  du  catho- 
licisme avaient  semée  jiartf)ul  à  iirofusion. 
Les  légions  romaines  avaient  ravagé  les  mo- 
numenls des  Celles  qu'ils  avaient  vaincus; 
lesVisigoths  avaient  d('lruil  les  monumenls 
de  la  colonie  romaine  ;  les  |)remiers  chréliens 
avaient  renversé  tout  ce  qui  avait  échappé 
aux  Visigoths  et  aux  Romains,  elsuccessive- 
inenllesAïahes  et  lesCliiéliens,lesClwéiiens 
et  puis  encore  les  Arabes,  avaient  achevé 
de  faire  table  rase.  Les  débris  de  toutes  ces 
cruelles  luîtes,  les  fragments  mutilés  qui 
témoignaienl  de  ce  péinble  enfanlement  so- 
cial, gisaient  ;i  quelques  [lieds  suus  le  sol , 
cl  personne  ne  s'abais'sait  pour  les  recueil- 
lir (1).  Cependant  il  existe,  dans  les  monu- 
ments des  générations  qui  ne  sont  plus,  un 
caractère  de  grandeur  (|ui  inspire  la  véné- 
ration: abandonner  le  culte  des  anciens  sou- 
venirs, c'est  briser  la  chaîne  des  lem|)s,  c'est 
renier  un  héritage  do  gloire,  c'est  [)rofa:ier 
la  mémoire  de  nos  aieux  (jui  avaient,  pour 
ainsi  dire,  matérialisé  leurs  pensées  et  leurs 
sentiments  avec  du  marbre,  avec  du  bronze, 
avec  du  granit. 

Il  fallait,  pour  découvrir  quelques  traces 
de  l'ancieiine  Narbonne,  parcourir  dans  tous 
les  sens  la  ville  et  la  campagne,  vi^ittr  les 
étables  et  lesgreni"rs.  Le  temps  et  les  hom- 
mes rivalisaient  de  zèle  pour  elTacer  les  in- 
scriptions monumentales  et  les  brillanlescoui- 
|iosilionsdu  siècle  d'Auguste  ;  les  tombeaus 
des  empereurs  étaient  [irofanés  et  servaient 
d'auge  aux  bestiaux  ;  les  armures  des  che- 
valiers étaient  brisées  surreiiclumedes  ma- 
réchaux de  village  ,  les  vieilles  chartes  et 
les  vieux  capilulaires  se  détruisaient  tous 
les  jouis.  Maintenant  tout  cela  va  cesser  : 
justice  est  faite. 

Sur  la  proposition  de  M.  Teissier ,  ancien 
préfet  de  l'Aude,  et  avec  rassentimeni  et  la 
|)roleclion  du  gouvernement ,  une  commis- 
sion, composée  de  dix  membres,  a  été  char- 


(!)  Celle  noliro  a  élé  publiée  ilans  la    Hccuc 
Midi.  t.  VIII.  livrais.  3». 


(lu 


(l)Ce  n'est  pas  seulonieni  les  monuments  dos 
boiniiies  qui  onl  élc  délruils  :  l'aspeii  même  dis 
lieux  osl  <onqdclemenl  ebangé  depuis  la  période 
gallo-romaine.  Narbonne,  qui  aiilndois  élail  iioii- 
seulcmenl  le  piirl  des  Volées  Areeom  (pies,  m;iis  en- 
core le  poil  le  plus  e()Usi(l(''iable  de  loule  la  (Jante, 
se  Iroiive  aujoiird'Iiiii  dans  les  lerres  ;  l'aiicieu  lac 
Uiibresiis,  qui  occnpail  une  surfaee  immense  el  tpii 
enloiirail  presipie  louli'  la  ville,  se  lr(iu\e  mainle- 
naiil  reniplaré  par  de  lielics  eampaiiius  ;  les  moiila- 
gncs  onl  perdu  leur  belle  vegiMaiimi.  el  IWiide  lui- 
nK'Mie  a  ebaii!<e  de  direeli.ui  el  d'emliom  bure. 

Il  ne  fandrail  pas  cepeiidaiil  eoiu  liin^  de  la  que  1.1 
mer  s'est  nlirée,  car  Narliniiiie  e>l  loiijoiirs,  eoiiimc 
du  lenqis  de  Piiiie,  a  doii/.c  nulle  pas  r.miaiii!.  de  la 
eole,  mais  (et  ell'el  doit  élre  allribuc  il  l'anérissc- 
nient  des  étangs  el  du  vaste  canal  (pii  bs  tra\ersail, 
el  (pii,  eomliiisanl  de  .Naiboune  à  la  mer,  pouvait 
recevoir  Us  llolles  qui  ariivaieul  de  la  Sicile,  do 
rilK'rie,  de  rDiienl  el  de  rArii(iue. 

Ce  plienomeue  est  égalcinenl  arrivé  à  Aigucs- 
Mcirlcs  el  a  élé  décril  avec  bi  aiieoup  de  soin  et  de 
liileiit  par  le  eoimuaiidaiil  Delcros.  p.ir  \1.  Ou  .Mege 
el  p.(r  plusieurs  autres  savaiils.  Un  sail,  eu  elTel,  (pie 
sailli  Louis  s'emlianpia  dans  celle  ville  pour  aller 
dans  la  lerre  sainle,  el  (pi'elle  se  trouve  cependant 
aiijourd'luii  à  une  assci   grande  dislauce  de  la  mer. 


NAR 


gée  lie  créer  h  N.-ithoiiiK!  un  imist'(;  et  une 
bibliollièqiic  publique,  oiî  seront  reciioillie.s', 
classées  et  ex|)liquéos,  toutes  les  richesses 
■irclicologiqnes  du  (lépartcmeiit.  La  commis- 
sion a  fait  choiï  de  l'aneien  palais  des  ar- 
clievôques,  et  jamais  peut-être  local  ne  fut 
[)!us  convenable;  car  cet  édifice,  situé  au 
centre  de  la  ville,  renferme  des  constructions 
(le  toutes  les  époques.  L'architecture  romaine 
et  romane  s'y  trouve  confonilue  et  enchevê- 
trée avec  des  restes  de  constructions  ogiva- 
les et  de  la  renaissance.  C'est  presque  toute 
l'histoire  de  l'architecture  française  résumée 
dans  un  seul  monument,  peut-être  même 
dao'*  une  seule  tour,  dont  la  base,  formée 
par  de  larges  pierres  carrées,  est  de  con- 
struction romaine,  dont  le  centre,  percé  d'ou- 
vertures à  plein-cinire,  bordées  d'un  cordon 
de  pierre  noire,  rappelle  les  constructions 
du  temps  deCharlemagne,  et  qui  ollVe  ainsi 
successivement,  les  meurtrières  longues  et 
étoilées  de  la  féodalité,  et  les  fenêtres  à  com- 
partiments de  la  renaissance.  Le  palais  do 
l'archevêché  a  vu  tant  d'hôtes  se  succéder 
dans  son  enceinte,  qu'il  n'est  pas  étrange 
nue  chaque  nouveau  venu  ait  modifié  les 
dispositions  de  l'édifice,  selon  ses  goûts, 
ses  coutumes  et  ses  caprices. 

Aujourd'hui  on  y  remarque  plus  particu- 
lièrement quelques  petites  fenêtres  à  ogives 
et  bigéminées,  qui  donnent  une  idée  exacte 
(les  constructions  civiles  du  xiii*  siècle  ; 

Une  énorme  tour  à  quatre  faces,  surmon- 
tée de  quatre  tourelles,  et  qui  fut  construite, 
en  1285,  par  l'archevêque  Pierre  de  Mont- 
brun  ; 

Une  belle  porte  dans  le  goût  byzantin,  re- 
inarqual)le  par  la  pureté  des  ornements  qui 
décorent  les  archivoltes  (1).  Une  petite  fon- 
taine du  xv'  siècle,  modèle  élégant  du  style 
désigné  sous  le  nom  de  gothique  orné  (2),  des 
restes  de  fortifications  qui  consistent  en  une 
courtine  crénelée ,  protégée  par  des  tours 
rondes  et  par  des  contreforts  (3); 

Un  magnifique  escalier  construit  dans  une 
des  tours  de  l'édifice  ; 

Plusieurs  salles,  dont  une,  restaurée  en 
163'». ,  est  remarquable  par  une  immense 
cheminée  en  bois  peint.  C'est  dans  cet  ap- 
partement que  Louis  XIII  donna  l'ordre  de 
livrer  de  Thou  et  Cinq-Mars  au  jugement 
d'une  commission  (V).  Dans  l'intérieur  de 
la  tour  carrée,  on- observe  encore  un  aulro 
appartement  dont  le  plafond  est  orné  de  ta- 
bleaux de  l'école  florentine,  enchâssés  les 

(1)  Dans  l'.Tncieiine  caserne  des  gendarmes;  celle 
porle  en  niarlirc  ]jl;iiic  p.irail  être  de  la  fin  du  \t' 
siècle.  Cependant  oii  n'y  remarque  ni  rinceaux,  rd 
7.ig2:igs,  ni  torsades,  ni  aucun  des  ornenienis  en 
usage  il  cette  cpoiine,  sans  doute  parce  ((ue  la  vue 
fies  luoMuinenis  romains,  cl  qui  élaienl  encore  dc- 
lioul,  lors  <Ic  la  construction  des  édifices  gothiques, 
devait  beaucoup  contribuer  à  niodilier  lé  goùl  des 
arlisies  du  Midi. 

{-}]  baus  un  corridor  de  l'ancienne  caserne  des 
gendarmes. 

(ô)  Dans  h  jardin  de  rarclievêclié. 

(4)  Les  deux  fenêtres  .à  ogives  qui  autrefois  éclai- 
raient cet  appaitenient,  sont  niainlenant  reuiplactN's 
ar  des  Icj^cn-s  carrées. 


D'KPIGRAPHIE  .NAR  e7.J 

uns  dans  les  aulres  cfunnu;  les  pièces  d'une 
mari[ueterie,  et  rej)résentnntles  muses  et  des 
génies  qui  portent  leurs  attributs.  Celte  salle 
communique  à  plusieurs  autres  également 
fort  curieuses,  et  qui  pourront  servir  plus 
tard  à  donner  de  l'extension  à  un  établisse- 
ment, qui  ne  date  que  de  quelques  jours  seu- 
lement et  qui  mérite  dijà  la  protection  des 
hommes  éclairés. 

Par  une  circonstance  heureuse  ,  le  palais 
de  l'arclievôché  possède  un  très-beau  jardin, 
et  les  murailles  de  l'escalier,  ainsi  que  cel- 
les de  la  cour ,  renferment  des  inscriptions 
très-curieuses,  dont  les  principales  sont  re- 
latives à  la  paix  d'Auguste,  à  l'empereur 
Marc-Aurèle-Anlonin  et  à  l'empereur  Lucius- 
Aurelius-Verus.  On  y  remarque  égaleiiient 
les  tables  votives  des  Narbonnais  ,  en  l'hon- 
neur d'Auguste  ,  et  un  très-beau  marbre  in- 
d  quant  la  fondation  d'une  église  par  Pius- 
tique,  évêque  de  Narbonne.  Celte  église 
fut  commencée  le  13  octobre  de  l'an  441, 
et  terminée  en  quatre  ans,  sous  le  règne 
de  l'empereur  Valentinien  III.  A  cette  épo- 
que ,  la  ville  de  Narbonne  et  une  partia 
de  la  province  étaient  encore  sous  la  domi- 
nation romaine ,  bien  ijue  les  Visigolhs  y 
fissent  tous  les  jours  quelques  progrès;  car 
leur  roi  Théodoric  devenait  de  plus  en  plus 
redriutable,  à  cause  des  alliances  qu'd  con- 
tractait avec  les  autres  rois  barbares  (1).  La 
cathédrale  de  la  ville  est   située  ?)   côlé  du 


palais  de  l'archevêché  ;  tout  concourt  donc  h 
justifier  le  choix  de  ce  local  pour  l'établis- 
sement d'un  musée  :  et,  peut-être  même,  le 
seul  reproche  que  l'on  puisse  faire,  c'est  qiio 
les  collections  ne  répondent  pas  à  la  gran- 
deur de  l'édifice;  mais,  encore  une  fois,  c'est 
une  galerie  qui  commence,  et  les  étrangers 
tiendront  compte  ces  embarras  et  des  pré- 
ventions qui  accompagnent  toujours  les  dé- 
buts de  ce  genre,  surtout  dans  les  petites 
localités;  ils  tiendront  compte  des  bonnes 
intentions,  et  excuseront  la  pauvreté  du  pré 
sent  en  réfléchissant  aux  richesses  de  l'a- 
venir. 

Que  l'on  n'aille  pas  cependant,  après  l'acte 
d'humilité  que  l'on  vient  de  lire,  croire  quela 
galerie  deNarbonne  est  tout  à  fait  dépourvue 
d'objets  dignes  de  fixerl'attcntion.  M.  Taylor, 
Jl.Ch. Didier,  M.  deCaumont,  M.  Mérimée, et 
plusieurs  autres  archéologues  ont  exprimé 
franciiement  leur  surprise  que  l'on  eût  re- 
cueilli tant  de  choses  en'si  [>eu  de  temps,  et 
ont  rcmanjué  des  objets  d'un  très-grand  prix, 
et  qui  sciont  indisjiensables  aux  [tersonnes 
qui  voudront  étudier  le  développement  des 
beaux -arts  dans  le  midi  de  la  France, 
ainsi  qu'à  celles  qui ,  |iour  écrire  l'histoire, 
voudront  consciencieusement  consulter  les 
documents  originaux. 

Ma  s  pourquoi  justifier  une  pareille  ten- 
tative? Qu'importe  le  jugement  des  hommes 
qui  doutent  de  tout  et  blAmcnt  tout;  qu'une 
idée  neuve  fait  tomber  en  syncope;  qui  s'ima- 

(1)  Il  ne  reste  absolument  aucune  iraee  de  celte 
église,  ([u'il  eut  été  si  curieux  d'éludicr;  car  on  sait 
romltieu  sont  rares  les  uionuiiunls  ehrcliens  di.  V» 
sié< le. 


97.'> 


NAR 


DICTIONN.ViriK 


NAR 


970 


gincnt  Iji-avcmi-nt  avoir  accompli  tout  co 
(ju'il  y  avait  Ji  faire,  et  que  la  gi''nération 
actuelle  n'a  qn'h  eroiser  les  bras  cl  admirer 
leui'  ouvrage?  Oii'im|ioito  le  Jugement  do 
«eux  (\n\,  relraneliés  derrière  leur  nullilc', 
leur  égoisme  ou  leur  iin|iuissanee,  sont  h 
l'airilt  de  tout  ce  qui  se  fait,  diîtout  ce  f|ui  se 
lieuse,  de  tout  ce  (]ui  se  dit  ?  Eh  I  mon  Dieu, 
l'on  sait  bien  quti  tous  les  musiî'es  du  monde 
ont  commencé  par  de  vieux  sous  et  des  pois 
cassés;  et  voilà  bien  longtemps  que  celle 
plaisanterie  court  les  rues  sans  qu'elle  ail 
jamais  découragé  personne.  Les  esprits  forts 
du  Directoire  et  h.'S  muscadins  de  la  régence 
sont  les  seuls  qui  bl3ment  et  reginibent 
encore  :  mais  leurs  bons  mots  serve-it  depuis 
si  longtemps,  qu'ils  sont  émousséspar  l'usage 
ot  ne  peuvent  aujourd'hui  iairc  la  moindre 
bles>ijre. 

Raille  cpii  voudra. 

Nos  monuments  se  perdent  tous  les  jours  ; 
il  faut  pieiisement  recueillir  le  peu  cpii  reste 
de  nitlre  ancienne  histoire  nationale  :  il  faut 
prêcher  une  nouvelle  croisade  contre  les 
nouveaux  barliares,  contre  les  badigeonneurs 
d'églises,  contre  les  honnuescpii  vendent  au 
vieux  fer  et  au  vieux  cuivre  les  efligies  de 
nos  grands  lionnnes,  contre  ceux  i]ui,  comme 
Jes  hyènes,  vont  souiller  les  tombeaux  et 
jeter  au  venl  les  cendres  des  anciens  apô- 
tres, contre  ceux  qui  détruisent,  pierre  à 
pierre,  nos  belles  basilicpies,  qui  gralteni, 
clfacent  et  torturent  les  décor.-ilions  de  nos 
lem|)les  romains;  il  faut  dire  h  nos  petits 
enfants  comment  leiu-s  pères,  pendant  la 
crise  sociale  do  93,  ont  cruellement  inutile 
les  ligures  des  saints  martyrs,  de  ces  hommes 


dont  toute  la  vie 
ment  cl  un  Ion;, 
progrès.   Il 


ne  fut  «m'un  long  dévouc- 
,„  sacriliee  .'i  la  sainte  loi  du 
uii  leur  dire  eommeni,  même 
en  1830,  tons  les  anciens  écussons  de  nos 
villes  et  des  familles  illustres,  (pii  n'ajipar- 
tiennenl  plus  (pi'à  l'histoire,  ont  été  indigne- 
ment elVacés,  il  faut  humblement  leur  avouer 
nos  fautes,  pour  qu'ils  se  gardent  de  sem- 
blables excès.  Cette  eroisade  nouvelle,  il 
faut  la  prêcher  le  long  des  grandes  routes, 
dans  les  rues,  sur  les  toits,  alin  qu'h  travers 
toutes  les  villes,  à  travers  tous  les  hameaux, 
il  se  forme  une  cliainc  puissante  d'hommes 
dévoués,  (pli  aient  sans  cesse  l'œil  lixé  sur 
nos  richesses  monumentales  pour  en  préve- 
nir la  destruction. 

Celte  iiensée  a  été  déjà  en  partie  réalisée 
par  M.  de  Caumont.  La  Société  Française 
qu'il  vient  d'instituer,  et  qui  a  pour  but  de 
veiller  h  la  conservation  des  monuments 
historiques,  élendia  bieniôt  ses  ramitications 
dans  toute  la  France.  M.  Du  Mège  en  est  h; 
représen!ant  dans  le  Midi,  et  bientôt  il  grou- 
puru  autour  de  lui  des  hommes  cjui  .seront 
animés  des  mêmes  sciitimenls  ipie  lui. 

La  création  des  musées  dans  les  petites 
villes  du  Midi  est  éminemment  pro[)re  à 
.secondiM-  les  vues  de  la  Sociélé  Frangaise, 
et  Narboniie  est  très-favorablement  placée 
pour  servir  de  contre  nnx  richesses  areiiéo- 
logi(}ues  du  di'pailement  de  l'Aude  et  des 
dé[ia!ieme'ils  voisins.  l'W'squo,  depuis  Nîmes 


jusqu'à  Toulouse,  depuis  les  frontières  do 
l'Espagne  jusfiu'aux  sources  de  la  Loire, 
il  n'existe  pas  un  seul  musée  d'antiques;  et 
que  d'ailleurs  c'est  la  ville  de  France  qui 
|)0ssède  le  plus  do  riehesses  archéologiques. 
Il  faut  seulement  réunir  dans  un  centre  ce 
qui  est  dispersé;  il  sudit  de  vouloir  pour 
accomplir  de  grandes  choses  et  élever  aux 
arts  un  temple  qui  pourra  dignement  porter 
le  nom  de  musée,  et  (jui  ne  sera  pas  écrasé 
par  le  souvenir  de  l'ancienne  métropole  des 
tiaules. 

Mais,  pour  arriver  à  ce  résultat,  pour  faire 
comprendre  à  ceux  qui  froidement  détrui- 
sent tous  les  jours  nos  anciens  monuments, 
pour  faire  sentir  au  [leuple  que  les  objets 
qu'il  foule  tous  les  jours  aux  pieds  ont  une 
grande  valeur,  il  f.iut  que  les  hommes  éclai- 
rés, (jue  tous  ceux  qui  aiment  sincèrement 
leur  pays,  s'cmiiressent  d'olfiir  généreuse- 
ment tout  ce  que  le  hasard  a  mis  à  leur  dis- 
[losilion ;  il faut(iueradmiiiistrationcoiitinu<i 
à  seconder  cet  élan,  comme  elle  l'a  déjà  fait, 
et  lorsque  l'on  verra  les  objets,  jusque-là 
dédaignés,  recueillis  avec  soin,  entourés  de 
respect  et  déposés  dans  les  plus  beaux  édi- 
lices  publics,  alors  rindilférenee  cessera,  les 
actes  de  vandalisme  ne  se  renouvelleront 
plus,  et  ceux  qui,  par  égoisme,  par  calcul, 
jiar  caprice  ou  par  jalousie,  ont  refusé  de 
coiu-ourirà  la  fondation  des  musées  publics, 
seront  forcé»  de  suivie  les  exemples  de  dé- 
sintéressement que  de  simjiies  ouvriers  et 
de  malheureux  artisans  leur  donnent  tous 
les  jours  :  et  c'est  ainsi  que,  par  le  seul  con- 
cours de  pelits  sacrifices  individuels,  les 
villes  du  Midi,  dont  les  icvenus  sont  peu 
considérables  ,  pourront  former  de  riches 
établissemi.'iils  archéologicpies. 

Rien  ne  nous  semble  plus  jiropre  à  favo- 
riser le  goût  et  l'étude  de  notre  histoire  na- 
tionale, tiaiis  ce  qu'elle  a  de  plus  intime,  do 
plus  secret  et  de  idiis  curieux,  (juc  la  créa- 
tion, dans  nos  provinces,  de  grandes  collec- 
tions jpubliipies,  dans  lesquelles  seront  jirin- 
ci  paiement  réunis  les  objets  relatifs  à  l'histoire 
locale  et  au  (lé'veloppement  de  l'ail,  dans 
chac|ue  petite  circoi)Scri|itioii  politique.  Ce 
n'est  (pie  lorsque  les  établissements  de  ce 
genre  seront  assez  nombreux  et  assez,  riche- 
nienl  dotés,  ce  n'est  (jue  lorscpu!  chaque  ville, 
chaque  village,  possédera  des  hommes  voués 
par  goût  à  l'élude  de  nos  vieilles  chroniques 
et  deiiosanciensnionumenls,  quol'on  pourra 
voir  rétablir  la  position  géogra|ihiquc  des 
villes  anciennes,  la  silualion  exacte  des  lieux 
témoins  de  grands  événements  hislori(iues, 
la  direction  des  voies  romaines  et  du  moyen 
;lge,  la  ]iosilion  des  bornes  milliaires  les 
anciennes  circonscriptioiis  ecclésiasti(pies, 
civiles  e'.  féodales.  Alors  seulement  on 
pourra  esjiérer  d'obtenir  de  bonnes  Ira- 
diictions  des  documents  historiques  pu- 
bliés dans  les  dillérents  idiomes  jiatois,  ainsi 
ipie  des  explicalions  exack's  des  inscri|itions 
lapiiiaires  et  monélaires  ;  alors  il  sera  fa- 
cile de  recueillir  les  conipiainles,  les  bal- 
lades, les  cantiques  et  les  autres  chants  |)0- 
piilaires,  d'observer  lidèlement  les  crovan» 


977 


N\R 


DEPIGUM'HIE. 


ces, les  superstitions  et  les  traditi')iis  religieu- 
ses qui  restent  encore  parmi  nous  comme 
une  archéologie  vivante  ;  alors,  mais  alors 
seulement,  on  pourra  recueillir  des  détails 
exacis  et  presque  inconnus  aujourd'hui,  sur 
l'archéologie  morale,  c'est-à-dire  sur  des 
costumes  et  sur  les  mœurs  de  nos  provinces 
dans  le  moyen  âge,  ainsi  que  do  bonnes  éty- 
niologies  des  anciens  noms  de  famille  et  de 
lieux  célèbres  qui  se  sont  conservés  jusqu'à 
nous. 

Ce  n'est,  en  effet,  qu'avec  le  concours  des 
hommes  animés  de  l'esprit  de  localité,  bien 
nu  courant  des  idiomes  et  des  usages  de  leur 
pays,  pouvant  facilement  visiter  tous  les 
points  du  département,  fouiller  toutes  les 
archives,  consulter  toute?  les  bibliothèques, 
que  l'on  peut  espérer  d'atteindre  de  sembla- 
bles résultats.  Un  catalogue  détaillé  des  ob- 
jets recueillis  par  les  soins  de  la  commission 
archéologique  de  Narbonne  et  qui  sont  dé- 
posés, soit  dans  le  jardin  public,  soit  dans 
les  galeries  du  musée,  offrirait  un  gr.md 
intérêt.  Mais  les  bornes  de  la  Revue  du  Midi 
m'obligent  à  ne  donner  qu'une  simple  in- 
dication. 

On  remarque  donc  plus  particulièrement 
une  suite  de  beaux  chapiteaux,  en  marbre, 
qui  datent  de  plusieurs  époques  différentes, 
depuis  la  sévérité  du  goût  romain  jusqu'à  la 
décadence  du  style,  pendant  les  empereurs 
du  bas-empire;  depuis  les  formes  lourdes  du 
style  roman  jusqu'à  la  grâce  du  goût  bizan- 
tin;  d.epuis  la  pureté  du  style  chrétien  pen- 
dant ie  XIII*  et  le  xiv'  siècle  jusqu'au  retour 
vers  le  goût  grec  et  romain,  pendant  la  re- 
naissance (1); 

Plusieurs  têtes  antiques,  dont  une  très- 
grande,  attribuée  au  dieu  Terme,  une  autre 
beaucoup  plus  petite  du  Bacchus  indien,  et 
plusieurs  autres  de  guerriers  et  de  femmes 
romaines  d'une  exécution  très-remarquable; 

Une  inscription  très-curieuse  en  ce  qu'elle 
date  de  la  monarchie  visigothe,  époque  si 
curieuse  et  si  peu  connue  de  nos  annales  : 
elle  est  du  règne  d'Alaric,  et  ainsi  conçue  : 

Ici  repose  en  paix  Marthe,  d'tieureuse  mémoire, 
âgée  (le  3S  ans  environ,  le  i«'  jour  des  kalen- 
des  d'Auguste,  année  xxi. 

Plusieurs  autres  pierres  tumulaires  et  dé- 
dicatoires  du  moyen  âge  ; 

Quelques  tombeaux  en  marbre  blanc  des 
[iremiers  temps  du  christianisme,  ornés  de 
bas-reliefs    très-curieux; 

Des  inscriptions  romaines  inédites,  parmi 
lesquelles  on  distingue  les  deux  suivantes: 

L.  Cervio 
fasii.  L. 
Turpioni 

(I  )  Plusieurs  de  ces  cliapi  teaux  indiquent  l'existence 
à  Naibonne  de  Uès-ijeaux  moinruienls  golliiques  dont 
le  souvenir  est  enlièrenient  perdu.  Leur  éUide  dc- 
inonlre  que  l'emploi  des  figures  dans  les  ornemenls 
arciiilecturaux  a  persisté  fort  tard  dans  le  Midi. 
L'église  de  Saint-Paul  en  offre  beaucoup  d'oxpiu- 
pies. 


Cefvia  fasll.  L. 

auge. 

Vcneri 

avg 

Ai|vilia 

Marlia 

inag.  D.  P 

Plusieurs  écussons  en   marbre  et  en 
caire  oolitique  du  Gard  ; 

Un  petit  moulin  à  moudre  le  blé,  fait  avec 
la  lave  d'Agde  ; 

Des  fragments  do  statues,  des  bas-reliefs 
et  des  marbres  des  temples  de  la  Grèce; 
plusieurs  amphores  et  autres  vases  anti- 
ques, des  fragments  de  mosaïque,  des  lam- 
pes et  des  urnes  funéraires  ;  une  collection 
de  vases  étrusques  et  grecs  ;  des  styles  et 
autres  objets  en  ivoire,  des  fioles  larcryma- 
toires.  des  bagues,  des  médailles,  une  petite- 
Vénus  sortant  du  bain,  des  fragments  de 
statue,  deux  figures  de  Pallas,  de  belles  boi- 
series de  la  renaissance,  etc.,  etc. 

La  collection  des  tableaux  est  encore  peu 
nombreuse  ;  mais  tout  fait  espérer  qu'elle 
augmentera  rapidement,  soit  par  les  dons  du 
gouvernement,  soit  par  des  échanges  faits 
avec  les  églises  des  villages  qui  renferment 
des  tableaux  anciens  d'un  grand  prix,  soit 
enfin  par  les  dons  particuliers.  Les  Narbon- 
nais  comprendront  que  le  domaine  des  arts 
est  un  pays  neutre  ;  qu'il  faut  savoir  mettro 
de  côté  toutes  les  vieilles  haines  départi  pour 
ne  rivaliser  que  de  dévouement  aux  intérêts 
de  la  ville,  et  contribuer,  autant  que  pos- 
sible, à  seconder  le  mouvement  artistique 
et  intellectuel  qui  se  manifeste  partout  avec 
tant  d'ardeur. 

Bientôt,  nous  l'espérons  du  moins,  les 
compositions  des  grands  maîtres  seront  ex- 
posées dans  notre  galerie;  et  qui  sait  alors 
si  la  vue  de  quelque  chef-d'œuvre  ne  fera 
pas  surgir  de  la  foule  quelque  génie  ignoré  ? 
Qui  pourrait  du  moins  douter  que  la  con- 
temidation  journalière  des  chefs-d'œuvre 
de  la  peinture  ne  contribuât  pour  beaucoup 
à  développer  le  goût  de  nos  artistes? 

Mais,  outre  ces  avantages,  la  création  des 
musées  et  des  bibliothèques  publiques  olfre 
des  résultats  tiès-favorables  au  développe- 
ment de  la  moralité  publique  :  ces  établisse- 
ments servent  de  point  de  réunion  pério- 
dique, communiquent  le  goût  de  la  vie  so- 
ciale, établissent  entre  les  personnes  qui  les 
fréquentent  des  relations  plus  intimes  et 
servent  de  complément  à  l'enseignement 
public. 

Indépendamment  des  objets  que  j'ai  cités 
plus  haut,  on  a  tout  lieu  d'espérer  que  le 
musée  possédera  bientôt  un  magniûque  bas- 
relief  représentant,  dit-on,  les  noces  d'A- 
taulphe,  prince  barbare,  avec  Placid.ie,  fillo 
de  rem[iereur  Honorius,  ou  bien  celles  d'A- 
malaric  avec  Clotilde,  tille  de  Clovis  (1). 

(1)  Des  observations  Fécenies  de  M.  de  Castc^bnc 
it'ndeut  il  prouver  que  le  bas-relief  iiui    se  trouvo 
dans  la  cour  dos  postes,  n'est  qu'un  devant  d&  tom  . 


d70 


NAR 


DICTIONNAIRE 


NAn 


')S0 


Une  fiibC  d  im  Iravaii  Iri^s-lait^e  el  liès- 
correct,  incrustd-e  auiouia'liui  sur  la  porte 
d'piilrt^e  de  la  chapelk'  dc'-  Prlerins,  et  liiii 
faiî-ail  partie  d'un  temple  élevé  par  Auguste 
à  Jupiter  tonnant  conservateur; 

l'n  tombeaufruste,  représentant  des  gc'uiies 
qui  l'uni  la  vendange,  et  sur  un  des  cùtés  un 
grillon,  s\niljole  dc  la  vigilance.  Un  dessus 
de  tombeau  du  bas-empire,  incrusté  dans 
une  des  cheminées  de  l'ancien  local  de  le 
Société  philharmonique  ; 

La  statue  d'Olivier  dc  Ternies,  de  ce  vail- 
lant croisé  qui,  d'après  le  sire  de  Joinville, 
était  un  des  plus  braves  chevaliers  de  la  terre 
sainte,  qui  assista  à  la  mort  de  saint  Louis, 
et  qui  mourut  en  Palestine <"i  la  fin  du  xiii'  siè- 
cle; cette  statue  est  aujourd'hui  ensevelie  sous 
les  l'uines  d'une  chapelle  dans  l'abbave  de  la 
Grasse; 

Un  immense  bas-relief  du  temps  de  Cri;ir- 
lemagne,  représentant  des  sujets  tirés  de  la 
Bible  et  des  emblèmes  religieux; 

Une  statue  de  la  vierge  cbréiienne,  ligure 
ravissante  de  candeur  et  d'ingénuité,  el  qui 
se  trouve  isolée  dans  une  i>etite  chapelle, 
piès  de  Rieux-.Mérinville; 

Plusieurs  antiquités  égyptiennes,  appor- 
tées en  France  par  M.  Taylor.  Enlhi,  la  com- 
mission archéologique  a  regu  du  ministère 
de  la  guerre  l'autorisation  de  letiierdes  rem- 
parts tous  les  objets  qui  peuvent  offrir  de 
l'intérêt;  et  les  personnes  qui  ont  visité  la 
\ille  savent  qu'ils  sont  entièrement  formés 
par  les  débris  des  anciens  monuments  ro- 
mains, et  (ju'il  n'existe  pas  de  galerie  qui 
possèiie  une  aussi  prodigieuse  fjuantité  de 
pierres  aiili(]Lies  ;  puisque,  sur  une  longueur 
do  puis  de  demi-lieue,  cette  enceinte  est 
composée  Je  statues,  d'inscriptions,  défrises 
de  chapiti-aux  et  autres  ornements  d'arcbi- 
iccluro  Les  prétentions  des  Narbonnais  à  la 
j'ùssession  d'un  musée  d'antiques  sont  donc 
jiislLiiKiit  fondées. Narbonnesetrouve  située 
.ui  cenire  de  trois  roules  très-fréquentées, 
-•îur  une  branche  du  canal  tluMidi;  son  coni- 
uieri  0  et  sa  position  favorable  sui'  les  froii- 
i:ères  de  rKs[iagne  attirent  chaque  année 
'lans  Sun  sein  un  nombre  immense  d'étran- 
i;-  rs  :  îe  nom  de  cette  ville  s-e  lie  d'ailleurs 
a  la-il  de  grandeurs  passées,  à  tant  d'événe- 
inei.ls  insloriques  qu'elle  devait  nécessaire- 
ment consacrer  un  (le  ses  plus  beaux  édilices 
;<  perpétuel'  le  souvenir  de  son  ancienne 
>p  endenr. 

La  création  du  musée  de  Naibonne  contri- 
buera puissamment  h  propager,  dans  le  Midi, 
le  goût  des  éludes  archéologiques  el  h  liver 
l'attention  des  savants  sur  les  riches  iiKuni- 
meiils  que  [lossèdent  lo  département  do 
l'Aude  elles  départements  voisins.  Lorsque 
toutes  les  richesses  archéologuiues  ([ue  ren- 
ferme le  Languedoc  seront  connues,  les  sa- 
vants ([ui  viendront  étudier  l'histoire,  sous 
son  aspect  le  i>lus  brillant  et  lo  plus  jioéti- 
iMK',  verront  que  h'S  matériaux  sont  répan- 
dus en  Irès-grariil  nombre  dans  nos  vallées 

iicaii  Kullii-i'uiii^rm  ,  l'i  ccIIl'  oiiiiiioii  semble  conriniiic 
par  le  (•;!! aelére  (les  léles,  le  v."ùl  <l>;s  ilr;i|ieries  el  le 
(aire  i;<;iic'rul  ilu  ce  ii:uiiiiiueii(. 


et  dans  nos  montagnes  ;  les  arlisles  co:k- 
prendront  qu'il  est  dillicile  de  trouver  des 
anli(p,iités  d'un  raractère  plus  grantliose,  des 
lignes  plus  piitore^pies,  un  ciel  plus  pur, 
des  Irms  plus  chauds,  une  végétation  (ilus 
variée  et  plus  brillante  rjue  les  restes  de  mo- 
numents qui  sont  à  nos  portes  et  les  paysages 
qui  les  encadrent  :  ils  compiendiont  qu'il 
est  facile,  s.ins  changer  de  climat,  sans  par- 
cfiurir  l'Kspagne,  l'iicosse  el  l'Italie,  de  vi- 
siter de  riches  niMunniei  ts  aralies,  de  re- 
doutables forteresses  d(!  la  féodalité,  de  mys- 
térieuses églises  du  moyen  âge  et  de  puis- 
santes constiuctions  romaines.  Ils  verront 
que  riialiitude  seule  et  une  blâmable  négli- 
gence nous  ont  fait  dédaigner  pendant 
longtemps  les  richesses  rjui  étaient  à  nos 
j'ortes,  et  qu'elles  étaient  demeurées  inafier- 
çues  à  cause  de  leur  i)iofusion,  et  perce  (|ue 
nous  les  avions  tous  les  jours  sous  nos  yeux. 
Il  me  sullira,  pour  justiiicr  ce  que  je  viens 
de  diie,  de;  citer  seulement  les  monuments 
(|ui  se  trouvenl  dans  un  rayon  de  quelques 
lieues  et  de  nommer  l'église  de  Uieux-.Me- 
rinville,  le  bapli.-lère  triangulaire  d(.'  Planez, 
l'rès  Monl-Louis.  les  consliuctioiis  chré- 
tiennes d'Alel,  quidalcnldes  premiers  lem|)S 
du  christianisme;  le  cloître  roman  d'Llué  , 
l'église  à  trois  nefs,  tlu  xiii'  siècle,  de  Sainl- 
Aphrodise  de  Fîéziers;  la  chapelle  de  Saint- 
Nazaire  et  les  forniidabhts  rcmpaitscle  la  cité 
deCarcassoune;  le  cloître  de  liéziers  el  celui 
de  Fontfroide,  monument  de  Iransilinn  eiilro 
l'architecture  à  plein-cinire  et  l'architecture 
à  ogives;  les  construciions  maures(iues  de 
Perpignan  ,  la  chapelle  romane  de  (jiiiestas, 
vine  des  (juaranle  églises  construites  par 
Charlemagne,  située  dans  la  vallée  de  l'Orb  ; 
le  cloître  et  la  fonlaine  gothique  de  l'abbayo 
de  Lalmagne,  près  Pézenas,  qui  peuvent 
donner  une  idée  des  merveilles  Je  drenado 
et  de  Çordùue;  la  magnirupic  calliédrale  do 
Narbonne,  les  innombrables  coiistruclions 
féodales  des  Corbières  et  de  la  Aloiitagne- 
Noiie,  parmi  les(iuelles  on  remarque  surtout 
les  remparts  de  JIiner\ e,  vendus  ignoiui- 
nieusement  aux  enchères,  il  y  a  ijuelques 
mois,  pour  loO  fr.  Les  trois  châteaux  de 
l.astuurs,  ces  géants  de  pierre  si  hardiment 
jetés  dans  les  nuag.'s  et  supi.orlés  par  un 
immense  rocher  à  |)ic,  entoure  d'escarpe- 
ments eiVroyabIcs;  les  anciennes  tours  qui 
servaient  aux  Homains  à  cominuni(pier  des 
signaux,  au  moyen  de  feux  qu'ils  allumaient 
a  l'extrémité,  et  i]ui,  d'après  les  observations 
dû  .MM.  Un  .Mège  ci  Taylor,  se  retrouvent 
dans  toute  l'Lspagne  ;  les  ruines  du  château 
lie  Termes,  où  l'on  respire  le  souvenir  de  la 
vie  clievalcres(pie  d'Olivier,  el  où  l'on  croit 
encore  entendre!  les  cris  ih.'  guerre  des  lé- 
gions sauvages  de  Simon  de  Montl'orl  (1). 

(I)l'ii  vioiiv  cliiiMiiciuem  illl,  en  p.ul;iiu  île  ce 
tli;Ue;iii  :  <  (■.(•lui  cli:i>.li'l  csloil  ili^  iiierxeilleusi! 
lorcc,  lelle  ijiie  nul  inmlel  lionnne  n'ei'il  oiiiilé  «Iil'il 
eùl  esle  piins|iai-  Imninie  (|i!el  iin'il  fùl.  Il  esUiil  as- 
M-.  sur  lo  cliel  il'uiie  inonlJjjne.  sur  une  vive  roelie, 

l'iiliiur  celle    niche   a\;iil   vallées  |iriiroiiili's  l'ui <) 

;iliyini;s,  el  :in  loinl  <les  vallées  eoulail    une  e:a;  qui 
lunl  le  cli.i3lcl  euviiunnail,  etc.,  cl..  ■ 


OSl 


NEC 


DEl-iGUAPillIi:. 


NET 


S?3 


Voilà  ce|ieiiJant  l'arcliittcture  qui  avait 
été  flétrie  du  titre  du  barbare  par  lus  admi- 
rateurs exclusifs  des  artistes  de  Rome  et  de 
la  Grèce,  voilà  quels  sont  les  cliefs-d'œuvre 
qui  avaient  été  dési^jnés  ironiqueuient  par  le 
ijoni  de  gothiques,  comme  si  le  génie  des 
arts  s'était  arrêté  à  Auguste  et  à  Périclès 
pour  ne  reprendre  qu'avec  François  I"  et 
les  Médicis. 

Que  l'on  compare  les  constructions  ac- 
tuelles avec  les  créations  originales  et  spon- 
tanées dont  je  n'ai  fait  [lourtant  que  donner 
un  aride  catalogue,  vÀ  l'on  verra  que  les 
artistes  sont  partis  avec  les  dieux;  qu'il  ne 
nous  reste  aujourd'hui  que  des  maçons,  et 
que  l'on  ne  saurait  mettre  trop  de  soins  et 
d'empressement  h  recueillir  tout  ce  qui  reste 
d'une  é[ioque  si  peu  connue,  si  fortement 
colorée  par  le  sentimen  religieux,  et  encore 
si  mal  appréciée. 

NARNl,  dans  les  Etats  pontificaux. 

I. 

Epitaphe  de  sainl  Juvénal  de  Nanii,  martyr. 

Secreli  locus  est  iiiliissancU  que  recessiis 
Qiiem  famulus  Cliiisli  saiicnis  Juvciialis  amavil, 
Sanclorum  sotiiis  merilis  evecliis  in  aslra. 
Uiipe  cava  placuit  liimulari  meiiibra  sepulcliro, 
Ke  poUuta  manus  sacrum  coiilingere  possit. 

[Cardinal  Mai,  386,  1;  Uguelli,  I.  1,  p. 
1109.) 

II. 

A  la  cathédrale. 
luscriplioD  venaat  du  cimeùcreiJâ  Priscilla. 

Valerius  Lila  sciiiarius 

iialioiie  Maunis.  Prima 

coiijugi  suo  digiiissimo 

iii  pace,  qui  vixit  annos 

xx.x.  nièses  duos. 

{Cardinal  Mai,  4-09,  5.) 

m. 

Epilaphe  de  l'évèque  Cassius. 
Cussius  immerito  prœsul  do  munere  Clirisli 
Hic  sua  resiiluo  lerra;  milii  crédita  nienibra. 
Quem  fato  aiui.jpaiis  coiisors  didcissiiaa  vilae 
Ai'.le  meum  in  paccin  requiescii  Fausla  sepulcrum. 
Tu,  rogo,  quisquis  ades,  precenos  iiieinorare  beni- 

[gua, 
tuiicta  rcccpiuiiiiii  le  iioscens  congrua  faclis. 
SD.  aiin.  x\i.  m.  ix.  d.  x   RlJ.  in  pace. 
l'ridie  Kal.  lui.  1'   C.  Uasilii  v.  c.  ano.  xvii. 

(Labbe,  Thcs.  cpitaph.,  p.  89.) 

NECÏON,  comté  de  Norfolk,  en  Angle- 
terre. 

Philippe   de  BeaurUamp,  femme    de   Guy  de 
Warwick,  morte  en  13S3. 

Philippe  de  Ucaudiamp  qe  fuii  la  femme  moun- 
sire  Guy  de  Warrewyke  gisl  icy  Dieu  de  salme 
est  merry  qe  niorusl   le  vjour  d'aust  l'an  de 


grâce  MCtcLXxxm  eu  (iiie  (1)  ereaunce  el  bouc 
inuuKiric  menauce  (2)  eu  la  glorie.  Amen. 

[Sépulcral  monuments,  1,  IW.) 
NEPl,  ville  des  Etats  pontificaux,  au  sud- 
est  de  Ferrare. 

I. 

Inscription  de  l'an  1131,  inscrustée  près  de  la, 

porte  latérale  de  la  cathédrale. 

-f  Anno  domini  mill.  c.  xxxi. 

teinporibus.  Aiiaclea  II.  Papx 

nien[sc].  julio.  indic.  vini.  Nepcsint 

miliies  necnon  et  coiisules 

firmaverunl  sacramcnto  ut  si 

qiiis  beoruni  nostram  vuli  fiangcre  socie- 

latem.  de  omnl  bonore  atque  dignilatc 
Domino  volente  cum  suis  sequadb.  sit  éje- 
ctas, et  insuper  cum  Juda  et  Caypha  sl- 

qiie  Pylaio  b.ibeai  portioncm.  iiem 
lurpissiniam  susiineat  moilem  ut  Gale- 
lonem  qui  sucs  tradidit  sotios  et 
non  ojiis  sil  menioria  sed  in  asella 
retrorsum  sedeat  et  candam  in  manu 
teneat. 
(Fabretti,  Inscriptioncs  antiquœ,  p.  3.) 
11  est  curieux  de  voirie  souvenir  de  Gane- 
lon,  le  traître  de  Roncevaux,  conservé  dans 
une  inscriptiondelaRomagne.  Cefait, comme 
tant  d'autres,  témoigne  de  l'immense  exten- 
sion qu'avait  prise,  au  xu'  et  au  xiii'  siècle, 
l'usage  de  notre  langue  et  la  Icclure  de  nos 
romans  de  chevalerie.  —  Voyez  Bibliothèque 
de  l'Ecole  des  chartes,  2'  série,  t.  11,  P.   5i4. 

II. 

Cimetière  Sainte-Sahinille  {hors  la  ville)  utcc 
une  amphore  de  sang. 
Marculus  civis  Nepesinus  bac  die  xxii. 
julii  marlyrio  coronalus  capite  [truncatus 
jacel,  quem  ego  Savinilla  Josu  Cliristi  ancil- 
la  propriis  nianibus  scpelivi. 
[Cardinal  Mai,  390,  3;  Boldetti,  p.  380.) 
NEVERS,  chef-lieu  du  département  de  la 
Nièvre,  en  France. 

Inscription  du  vr  si'cle. 
Quisquis  ab  occasu  propcras  hic,  quisquis  ab  orlu 

Corpus  in  boc  tumulo  quod  vencrciis  babes. 
Prœsul  Euladius  hnjus  quondam  paler  urbis 
Advenlum  gaudens  sustinet  liic  Domini. 
Euladius, évêquedeNevers, assista, en  o67, 
h  un  concile  à  'l'ours  ou  l\  L\on,  et  mourut 
vers  ce  même  temps. 

[âlém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  261.) 
Epigraphe   de   l'arrondissement    de  Nevers 
[Nièvre). 

Communicilion  d«  M.  Georges  de  Soutirait  an  Comité  des 
Ans  cl  Moiiimieuls,  iminiin-ie  daus  le  Bulletin  des  Co- 
milés,  léM'icr  ISal,  |).  4G. 

Les  inscriptions  suivantes  sont  extraites 

II)  Firme?  (noie  du  Sépulcral  Momtmeiils.) 
(2)  Pour  menante. 


985 


NEV  DICTIONNAIHF.  KpV  981 

les  i:isuii|jtions   cl<-'       convcnuim   l'iuisictibis  ei   Senonensis   fuii  Utioj-. 


(l"uii  lecueil  (;oiii|iK'l 
l'iirrondisscment  do  Novors,  nii  nombre  de 
137.  Ce  recueil  esl  suivi  des  l.iiilcsdLS  iifims 
jimprcs,  des  noms  de  lieux,  des  professions 
et  qualilicalions  de  iiersonnes,  etc. 

Douzième  sièc/e. 
A  Saint-Pierre  le  Moùlicr  (  canton  do 
Saint-Pierre),  sur  Tun  des  chapiteaux  de  la 
iiet'delï'glise  paroissiale,  ancienne  église  du 
prieuré,  se  voient  les  sujets  suivants  :  deux 
nommes  vis-à-vis  l'un  de  l'autre;  derrièn; 
eux,  une  femme  nue  debout;  à  cùlé,  un 
liomme  assis  joue  de  la  lyre;  un  autre  indi- 
■vidu  debout  tenait  (luelipie  cliose  dont  on  ne 
peut  plus  guère  distinguer  la  forme;  plus 
loin,  un  iiomme  tient  un  ours  debout  devant 
lui,  par  une  chaîne  qui  entoure  le  cou  de 
l'animal  :  sur  le  tailloir  se  lie  cette  inscrii)- 
tion,  chacun  des  noms  étant  placé  au-dessus 
de  l'un  des  personnages,  xtrsus  au-dessus  de 
l'ours  : 

V»VENEVS;61RALDVS  FILIVS+VRSVS 

Sur  la  façade  de  la  clia|ielle  de  l'ancienne 
comraanderie  du  Fenilloux  (commune  do 
Neuville-lez-Decize,  canton  de  Dornes),  fon- 
dée, dit-on,  par  les  tenjpliers  : 


PKXHVIQ 


DO  M  VI 


BEN€  FVnDATAr'-~^=-==^VPR;\FIRMAPETS'>*i 


A  Nevers,  au  musée,  tymjian  provenant  do 
l'église  Saint-Sauveur,  maintenant  détruite; 
au  milieu  J.-C.  assis  bénit  de  la  main 
droite,  et  de  li  gauche  présente  une  clef  à 
Saint-Pierre  :  on  lit  au-dessus  : 

+  VISIB>^VMANISCO°NS 
TRA'SVRCDS-ïïCACLRVIS 

^i^ihus  liiiiiiaiiis  iiiDiibU.iLiir  luislica  ilavis. 

Puis  sur  le  linteau,  au  bas  du  tympan  : 

-'+P0PvT;iPtkF;îlI7iT[?VCEVNClB;mTVSe£E>lTR)J 

Porta  poli  p.iieal  luic  eunlibus  inius  ci  c^lrii. 

Quatorzième  siècle. 

A  Nevers,  dans  l'église  cathédrale  de  Saint- 
i'^yi;  à  côlé  du  maitre  autel,  sni-  une  dalle  de 
pierre  noire,  est  gravée,  au  Irait,  la  ligure 
d'un  évéi[ue  revc^tu  de  ses  ornemenis  pon- 
tilicanx;  on  lit  autour  en  lellres  oiu-irdes  un 
peu  elfacées  : 
Hic  lacet  ilimiiMiis  fralcr  Mainitiiis   de  Cohiiij;iis  Vi- 

[i:osis(l) 
vtionil.MTi  (iiiliiiis  IValruiii  iiicilic.itoiiiiii  Aiilisslodii- 

[l'uiD  qui 

(Il  Maiiiiii' ili'  C  )iiiiii;;i>s  l.i- \  iiiciisi-,    "'i'  cvrciilc 
^fc  Nin...i>  (ri>)l).ir,f)l) 


||lOSllllO(luill 

illiislrissiiiioniiii    |iiiiitipmn  Caroli  V  et  VI  regiim 

[Fnncie 
lonfcssor,  acdc  no'  paiia;  penilcnciariiis 
doiimiii  ecclesic  Nivenieiisis  episcopiis  obiit 
aiJiio  I59i  (lie  IG  niciisis  ianiiuarii. 

Quinzième  siècle. 

A  Nevers,  on  lisait  sur  une  pierre  du  clo- 
cher de  l'église  de  l'abbaye  de  Sainl-Victor, 
en  lettres  gothiques  : 

L'anné  mille  quatre  cens  douze 

ou  il  y  eut  bcaucDiip  daloiize  (I) 

les  filles  de  S.  Viciour 

ont  faitt  bastir  ceste  tour. 

A    Saint-Pierre  ie  Moîllier ,   sur    la    plus 

grosse  des  cloches  de  l'ancienne  église;  prio- 

rale,  on  lit  en  beaux  caractères  gothiques: 

-f  Marie,  svis.  iioiiiiiiee. 
(111.  non.  de.  la.  vierge,  bonorec. 
coiiUe.  ces.  ennemis,  ordoniice.  -f 
mil.  cccc.  L.  v.  liiTssollos. 
Chacun  de  ces  es|ièces  de  vers  est  séparé 
par  un  écussun  bandé  de  six  pièces,  armes 
de  la  famille  de  Bréchard,  d'oii  sortirent  les 
seigneurs  de  liressolles  (2),  au   xV   siècle; 
les  |ioiiils  qui  sont  entre  les  mois  sont  formés 
aussi  d'un  écusson  dont  le  blason  est  dilfé- 
rent. 

.\  Montigny-aux-Aïuognes  (canton de Saiiil- 
Benin-d'.\zy),  sur  une    pierre    du    mur    do 
l'abside,  à  l'extérieur,  se  voit  cette  iuscrip 
tion  eu  caractères  gothiques  : 

Soubz  ccsie  croix  cy  gist  devant  ce  lien. 

Ilonnonrable  bomme  Pierre  de  Beaulleu. 

Qui  irespassa  cest  clionze  bien  certaine. 

Le  veiiilrcdi  après  la  Magdclaine. 

Lorsque  il  Nevers  pluss  ûl  la  mort  prise. 

Lan  mil  cccc,  et  soixante  quinze  (5) 

Prions  rbascun  i»  Dieu  et  Nonstre  Dame. 

yncii  paradis  soit  logée  son  ;\nie  : 
Aincn. 
A    Saint-Pierre    le    Moiilier ,   au-dessus 
(l'une  jiorte  intéiienie  du  clulleau  d'eau,  on 
lit  en  caractères  gothiques  : 

Lan  mil  cccc  im"^"  et  xim  on  mois  do 
jiiillel  fut  rostaicle  tout  à  noiif  (X'sle  grât 
MMile  par  iordonnâie  des  boiirgoys 
manans  et  baliiiàs  de  Sainct  Pië  le  Mon 
slic.  On  (picl  temps  noble  s'  Gilliorl  de  Prc 
pont  s'  de  Darisolles  esloil  bailli  diidil  lieu 
maishe  Durant  ilc  lîosliial  liien  en  loiz  li 
eniën  gener.il  du  dit  hailliai/e  (".illierl 
de  Cocaigne.  Jehan  du  Monceau!  et  An 
Iboine  de  la  Corne  oOiciiTS  do  ladilville. 

(I)  BoaiKOiip  d'alosos. 

(-2)  UrossiilU-s  olai(  la  promioro  liaroiinii'  du  Itour- 
lioiinais. 

(5)  A  la  lin  du  xv  siocio  cl  an  <  omnioncoinonl  du 
\M',  la  ville   (le   Nevers  (ni  allligoe  de  jîraM-s  opi- 

d(':lllii's. 


98S 


NEV 


A  Nevers,  sur  le  mur  de  dôlilre  intérieure 
du  cliœur  île  la  calh(5dr;ile,  au  sud,  se  voient 
quelques  peinîures  effacées  en  partie;  au 
milieu  se  distingue  encore  une  croix  de  cal- 
vaire, à  droite  de  la(iuelle  est  couché  un 
cercueil  d'oii  sort  à  demi  un  cadavre  enve- 
loppé de  son  suaire;  diverses  banderoles 
portaient  des  inscriptions  qui  ne  sont  plus 
lisibles  ;  toutefois,  on  lit  encore  sur  celle  qui 
sort  de  la  bouche  du  cadavre  ces  mois  en 
lettres  gothiques  : 

Icy  bas  jeussft  fait  iiiaiicôp  de  Liens 
si  jeusse  oui, le  venir  cy  ens. 

Seizième  siècle. 
A  Montigny-aux-Aiuognes(canlon  dcSaint- 
Benin-d'Azy),  on  voit  les  lignes  suivantes, 
gravées  en  caractères  gothiques  sur  l'un  des 
contre-forts  de  l'église  : 

Bonnes  gens  qui  par  cy  passes 

Pries  Dieu  pour  les  Irespasses 

Aie  fideliû  requiescât  In  gauiliù 

ceslc,  âgive  (I)  :  a  :  esie  :  fêle  :  par  :  les  : 

parroissiens 

ian  mil  :  V  :  et  :  vu  :  Siinô  Dory 

presUe  :  a  :  ce  :  fait  le.  xxi  :  de  :  iiig 

Au  cluUeau  de  Lamolle-Farchat  (cotoniune 
de  Fleury-sur-Loire  ,  canton  de  liucize],  en 
caractères  romains  : 

Nil  conscire  sibi  nuUa 

palescere  culpa, 

1527. 

A  Bornes  (canton  de  ce  nom),  on  lit  sur  la 

façade  du  clulteau,  arrangée   au  \v\'  siècle, 

celte  devise  en  lettres  romaines  : 

Yotis  polior 

A  Nevers,  dans  la  cathédrale,  sur  des  car- 
touches tigurant  dans  l'ûrnementation  de  la 
clôture  d'une  chapelle  du  flanc  sud,  avec  la 
date  15G0  : 

Neqnid  nlniis  aul  minus. 

-^KTPOP'aPlSoP'ÊTtî-TTqdiP 

Mensura  oplima  in  omnibus. 
A  Saint-Pierre-le-Moûlier,  dans  l'église 
paroissiale,  sur  une  dalle  delà  nef  au  milieu 
de  laquelle  se  dessine  une  croix  fleuronnée 
accompagnée  d'armoiries,  on  lit  en  lettres 
romaines  : 

Cy.  gisllionnesle  dame,  Anne.  Dumoulel.  vivante 
femme,  de.  îion.  home,  ei  saige.  M.  lleniy.  Bar- 
din.  advocat.  laqeii<^  deceda  le  8«  daousl  1579. 
Qui  pedibus  plierelrnm  cal- 
cas,  lu  quœso  prscare  numina 
nioiilane  flamen  vl  astra  colat 
magna  in  defunclos  piclas  ha- 

(1)  Le  mol  engive  signifie  bien  évidenimenl  ici 
conlre-fnrl  ;  au  resle,  il  esl  encore  souvent  emptoyé 
avec  celle  sigf\ilicaiion  dans  le  centre  de  la  France, 
surloul  en  Nivernais  cl  eu  Franche-Comlé, 


o'Emgraphie.  ni:v  986 

vd  sordvil,  ipsi  non  in  eani  al- 

que  suos  sordeal  aiqua  libi. 

obilt  ano 

ci  us  ;el- 

atis  •2\}<=. 

A  Decize  (canton  de  cenom),dans  la  cryido 
de  l'église  fiaroissiale,  on  lil  ces  vers  : 

Hoc  iaciet  in  ivmvio,  Phailii  qvi  splendvil  arle  : 

Titloliad;c.-ie  gcnlis  (1),  et  vrbis  lionos. 
Qvid  mirvni,  nieJiis  liomines  e  favcibvs  orce 

El  ivmvlo  arcenlem,  si  Libilina  rapil? 
Hev  medievm  impatiens  letlivm  sibi  lollere  pi:edani 

Exiniivm  vil:e  lollere  qv:eril  opvs  : 
Sed  nibll  isla  ivvani,  lemanet  post  fata  svpersles- 
Illivsqve  senis  fama  perennis  erit. 
Pelrvs  Tillolivs  in  bonorem 
defvncli  palris  qvi  obiil 
mense  octoliris  1595. 

Au  château  des  Bordes  (commune  d'Urzj, 
canton  de  Pougues',  plusieurs  plaques  de 
cheminée  portent  les  armes  du  maréchal  de 
la  Platière  Bonrdillon,  accompagnées  de  cette 
devise  qui  entoure  des  dés  : 

Vl  sors  volet. 

Dix-septième  siècle. 

On  lisait  autrefois  à  Nevers,  sur  une  dalle 
de  l'église  de  Saint-Pierre  ,  l'épitaiihe  du 
célèbre  jurisconsulte  et  historien  nivernais 
Guy  Coquille  ;  en  voici  le  texte  : 

Cy  gisl  noble  homme  el  sage  maistre 

Guy  Coquille,  sieur  de  Romeney  el  de  Beaudéduil, 

procureur  général  de  Nivernois  el  Donziois, 

([ui  décéda  le  onzième  de  mars  mil  six  cents 

irois.  Requieseal  in  pace. 

Au  château  de  Villemenan  (commune  de 
Guésigny,  canton  de  Pougues),  on  voit,  au- 
dessus  d'une  porte,  les  armoiries  de  la  fa- 
mille de  Lange  ,  d'ancienne  noblesse  du 
Nivernais.  Le  cimier  est  formé  de  deux 
couronnes  :  l'une  tl'épines,  l'autre  de  lau- 
rier, avec  cette  devise  : 

Hoc  ad  iUam 

Puis,  plus  bas  ; 

Nomine  et  omine. 

Au  château  de  la  Motte-Farchat,  on  lit 
sur  un  cartouche  de  la  façade,  au-dessous 
d'une  niche  qui  renfermait*  une  statue  de  la 
Vierge  : 

Villaiiiesel  Dvrel  (i)  à  la  mère  de  Diev 
OÛVenl  son  effigie  el  levr  âme  en  ce  liev. 
1621. 


(1)  Celle  épilaphe  esl  celle  de  Robert  Tillol,  mé- 
decin de  talent. 

("2)  Le  château  de  la  Molle-Farchal  fut  en  partie 
rebâti  parnn  gentilburiinie  de  la  famille  de  Viilaines, 
dont  la  fennue  était  de  la  famille  Durci,  du  Bour- 
bonnais. 


M7 


NEV 


DlCTiO.NNAmE 


NEZ 


9SS 


l'uis,  .nu-dessus  de  la  niche,  les  .Tnnoiiies 
de  lu  fuiiiille  de  Villuiiies  sont  accouiiia^iiécs 
de  cette  devise  : 

Nvllivs  pavcbit  occvrsvm. 
Le  pont  de  la  Loire  à  Nevers  fut  recniLs- 
truit  en   1G70;  on    grava,   sur   une    pla(]ue 
d'élain  scellée  dans  la    piern',  lus  aiinoiries 
de  Colbert  et  l'inscriiition  suivante  : 

Ce  pont,  fait  en  IGUô  cl  ruiné  par  les 
eaux  en  lti'2S,a  cic  Cdnstruli  ù  neuf  sous  le 

règne  de  Louis  XIV,  roi  de  France  el  de 

Kiivarre,  cl  rcl'ail  par  les  ordres  de  niessire 

Jean-Baptisie  Colheri,  clicvalier,  marquis  de 

Seigndai,  niinislre  el  sccrélaire  d'Elal,  coui- 

niandeur  el  grand  trésorier  des  ordres  de  Sa 

Majesté,  conUôIeur  gi'uéral  des  (inariccs, 

sniinlendanl  el  ordonnalenr  général  des 

bàlimei'ls,  ans  el  manufactures  de 

France,  et  la  première  pierre  a  été  posée 

par  M.  Charles  Tuliœuf,   chevalier,  seigneur 

baron  de  Verl,  conseiller  dn  roi  en  ses  conseils, 

niailre  des  reipièles  ordinaire  de  son  liôlel, 

commissaire  départi  és-généralilés  de  Berry  et 

de  Boirbonnois ,  en  présence  de  noble   Vincent 

[Bernard, 
avocat  en  parlement;  Pierre  Thnnnelier,  marchand; 
Etienne   Flanien  ,  docteur    en    médieine;   Pieiie 

[Brisson 
et  Jean  Sallonnyer  sieur  de  Mon,  aussi  avocat  en 
parlcmenl,  éclicvins  el  procureur  du  fait  commun 
de  cette  ville.  Le  28  août  1G70. 

Plus  bas  est  une  couleuvre  qui  change  da 
peau,  et  celte  autre  inscription,  qui  fait  alki- 
^inn  aux  armes  de  Colbert,  au  nouveau  nom 
du  pont,  qui,  sans  doute,  fut  mis  sous  le 
jialronajie  de  saint  Louis,  et  enfui  à  la  fa- 
lUL-use  digue  de  la  lîochelh-,  conslruite  pur 
les  ordres  de  Louis  XIII  : 

Ilenovaliir  ul  colubcr. 
Nomine  Niverno  plures  qui  siare  per  annos 

Non  potui,  firmns  nomine  régis  cro, 
Lilia  si  pahis  nietas  po^uere  prol'nndo  : 

Et  nictas  Ligcri  lilla  noslra  dalmnl, 
Faxit  Deus,  (pii  ventis  et  mari  impcral. 

A  Nevers,  sous  l'arc  do  triomphe  nommé 
Porte  de  Paris,  contre  l'un  des  montanls.oii 
lit  cette  iirs('iiplii)n  plus  que  médiocre,  qui, 
avec  deux  aulns  qui  se  voyaient  sur  les 
Ironloris  de  i'édilice,  ont  été  payées  fort  cher 
h  Voltaire  parla  ville  de  Nevers  : 

Dans  ces  temps  for  tmiés  <!e  gloire  et  de  pirissarn c, 
Où  Louis  répandant  les  hienfailsel  l'cllVoy 
Triorrrpiroit  des  Ail^lois  airx  i  hanips  de  Fonlcnoy 
Et  faisoit  avec  eux  triompher  la  clémence, 
Tainlis  (pie  tous  les  arts  aimes  et  soutenus 
Embellisnienl  l'iilal  que  sa  main  sceiu  defeinlrc. 
Tandis  «pi'il  rcnversoit  h-s  portes  de  la  Flandre 
Pour  fermer  à  jamais  les  portes  de  Janiis, 
Les  peuples  de  Nevers  en  ces  jours  de  vicloirc 
Ont  ^oulu  signaler  leur  bonheur  et  sa  ^h\rv, 


Eralés  à  jamais,  augustes  nronumeiils. 
Le  zèle  et  la  vertu  de  ceux  ipri  vous  l'orulérenl  ; 
fcislrnisés  l'avenir,  Siiyés  vaimpreurs  ihi  leaips 
Ainsi  que  le  grand  nom  donl  leurs  mains  vous  or- 

[nèreiil. 
{Par   infinsieiir  De   \olta\hv.,  h i il orio~ 
graphe  du  roij.) 

Voltaire  se  lit  payer  fort  (lier,  fiar  la  ville, 
ces  vers  boursoullés;  les  deux  aulies  ins- 
criplioiis  qui  liguraient  sur  les  fronlons  du 
njonuuienl  sont  (''galemeiil  de  lui;  elles  font 
)ieu  Inuiueur  au  génie  du  poêle  el  au  lion 
goijl  des  éclievins  de  Nevers  de  cette  éjioque; 
les  voici  : 

Sur  le  fronton  extérieur  : 

Au  grand  homme  modeste,  au  plus  doux  des  vain- 

(jueurs, 
Au  père  de  l'Etat,  au  maitro  de  nos  cocais. 

Et  sur  le  fronton  intérieur  : 

A  ce  grand  monument  (|u"éleva  l'abondance, 
Reconnaissez  Nevers  et  jugez  de  la  France. 

Ou  voyaitdansréglisedel'abbaye  de  Notre- 
Dame,  à  Nevers,  une  grande  pierre  carrée 
sur  lai[uelle  était  gi'uvée  cette  inscri|ition, 
qui  n'était  point  ancienne,  mais  qui  coiisa- 
crail  la  mémoire  du  martyre  d'un  des  palrons 
de  la  ville  : 

Ici  est  la  pierre  sur  laquelle  saint  Bévérien, 
évèqire  d'.\utun  a  été  déca|)ilé  l'an  272,  en  cette 
ville  de  Nevers,  pioche  l'abbaye  de  No'.re-Daiiic 
où  reposent  ses  saintes  reliques.  Il  se  lit  dans  la 
vie  de  saint  Révéricii  que  jamais  la  ville  de 
Nevers  ne  périra  pemiant  ipie  ces  rcliipics  y 
subsisteront. 

NEWAIIK  ^Nolli'igliamsliire) ,  en  Angle- 
tei're. 

Alain  Fleming,  foiiddlriir  de  l'Eglise,  morl  en 

i;n3. 

•  lîic  jacct  Alanus  IFleniyng  qiri]  obiit  [aiino] 
H.  cccLXXiii  [in  die  sancic  Hélène  cujjus  anima 
perDei  misericordiam  requiescal  in  pace..\nien. 
C^redo  quod  Uedcniptor  mens  >ivii  el  in  novis- 
simo  die  de  terra  surre(|lurns  suni  el  circnin 
dallior  pelle  mea  el  in  carne  mca  videbo  Deum 
salvatorcni  meuin  quem  visnrus  suin  ego  el 
ociili  mei  conspccluri  suiU  et  non  aliiis  :  rcpo- 
sita  est  Iiacc  spcs  mea  in  sinu  nieo. 

{Sépulcral  Monuineiils,  I,  18G.) 

NliZlB,  en  Syrie,  jnès  de  Bir,  au  N.  E. 
d'Alep. 

Sur  un  pont  près  de  lu  ville. 

liisiiiio  iinpcraiori  dileclissimo 
exercitus  eins  orientis  genteni  barliarani 
c  curru  slatuario  (aulionem  ad  gloiiain 

coirslruxil. 
{Cardinal  Mai,  p.  3-27;   Spo\.,  Mifrll., 
p.  277;  DoNAL.p. 'ii>'»,  2.) 


9.^9 


MM 


D'LPIGUAPHIE. 


KOG 


990 


MCE,  dans  1(3  royaume  de  Piémoiil. 


111. 


I. 


Devant  les  portes  de  l'église  rurale  de  Saint- 
Etienne. 

Iinp.  Cics.  Flavio  Valftiio  Conslotiliiio  aiig. 

Consl:iiili  pii  nugiisli  lili(i. 
[Cardinal  Mai,  2'il,  1;  Mluaï.,  \k  239, 
7.) 


II. 

Sur  le  tombeau  de  saint  Pons. 

Domino  Karolo  rege  Frarcnnim  et 

Langobanloi'iim  palriciiis  (sic)  Uoinadoi'iiin 

doniiiio  saiicio  Pontio  mâiiyii  sub 

icnipoi'ihiis  iiiiperat  ....  Ailvocalus 

épis inslaiirav  .... 

(Cardinal  Mai,  398,  1  ;  Mun.,  1896.) 

NIMES,  clief-licu  du  dëpartemcii!  du  Gard, 
en  France. 

i. 

Cinquième  siècle. 

M.  V.  R.(l) 

Coliinibiis 
Seriiiiaiuis  xxv 
liât.  yEdus  (2) 
hic   ailquiescit 
spcral  coiijiix. 

Cette  inscription  !roiivde  en  1810  dans  !es 
drl)l!iis  des  arènes  do  Nîmes  paraît,  d'apr'ès 
la  Ibrnie  d(.'s  lettres,  appartenir  auï  premiers 
temps  du  christianisme. 

(.M.  DE  Crazanxes,  Mcm.  de  la  Soc.  ar- 
chéol.  du  Midi,  t.  IV,  p.  2C0,) 


1203. 


II. 

-  Cathédrale. 


AiiiM)  Doniini  mcciii.  die  xvi  aprilis,  rétro  luiiic 
iapicicni  fuit  sepiiluini  corpus  iloiiiipi  Mulii,  lilii 
illuslris  lldofoiisi  diicis  Narboiic  de  sliipc  pie 
meniorie  illiistiis  do'niiii  Raimundi  cnniitis  To- 
lose,  maicliioiiis  pi'ovincie  ac  diicis  Narbone, 
.'dnii  fundaloris  liiijus  saiidc  scdis  INemaiiseiisis 
ccclosie,  ad  iioiiorcin  virgiiiis  Marie  conslitiile, 
in  (jiia  Deo  faimilaiitiir  viri  iinaniiiiiler  siili 
régula  beaii  Augiislini  vivei;les,  qiionmi  et  oiii- 
iiiuin  fideliimi  dofiinclorum  aiiiiiiabus,  qu;esu- 
inus,  Domine  Dons,  requiem  concédas peipcluam 
lit  (jucd  in  terris  sper:;vernnt  et  credidciiiiit  vi- 
deanl  pcr  Jcsum  Cbristum  Doininuiii  noslrum. 
Amen. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  219.) 


(I)  Maria;  virgini  reginoc. 
Ci)  ^alloue  ^l'.dui's. 


1266.  —  ancienne;?»;/!*  à  réalise  de  Saint- 
Bausile ,  puis  transporté  à  la  porte  de  la 
Magdelainc. 

-|-  Anno  incarnalioiiis  Dni  m.cc.lx. 
VP  111°  liai,  marcii  oMil  Giilberliis  Yiu 
IjÛ  bôê  luëurie  por.  ist.  nionasteiii  (Ij 
qî  bedificavit  chorum  el  unâ  ccce  cro 
là  el  aulâ  sfiporij  el  iiita  alla  bnâ 
pJcc  eccieûcquisivil.  Orate  p.  co  pr  iiU. 
Tiarfuc/ioii. 
L'an  de  l'incarnation  de  Notie-Scigiienr  mcci.xvi  , 
m  des   kalendes  de    mars,  décéda  Guibeit  Ymberli 
de   bonne  mémoire,  prieur  de  ce    iiionasière,  qui 
b.itit  le  cbœnr  et  une  voûte  de    l'église  et  une  salle 
supérieure,  et  acquit    pour   ladite  église  beaucoup 
d'autres  biens.  —  Priez  Dieu  pour  lui ,  Pater  noslei: 
(Mém.  de  la  Suc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.'  298.)  ; 

IV. 

12'30.  —  Traîné  prîs  de  lafjnlaine,  en  [IIS. 

-|-  Auno  Uni  M» 
Cf.".  xc  im.  pdie 
LT.  feijr.  0.  pie.  iii- 
eiiiorie  dus  Ber 
nardiis  Marlliesii 

Sacsia  etel. 
ê  Nëuî.  sa.  et  ca. 
Auno  Domini  M.cc.xc.iiii"   pridie   kalenilas  fe- 
bruarii  obiit  pie   meniorie  domiuus  liernardiis 
Martbesii  sacrista  ecclesieiNemaiiseasis  sacerJos 
et  cauonicus. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  iV, 
p.  300.) 

V. 

1321..  —  Cloître  des  RécvllHs. 
Auno  Doniini  M  CGC  xxiiii ,   décima   die  mensis 
luarcii,  obiit  Barthulomens  de  G'Iterio  mercalor 
jaiuie  et  sepultus   liic  iii  liabilu  fialruni,  cujus 
anima  requiescat  iii  pace.  Amen. 

C'est  la    première  preuve   L'ciitc    de   cet 
usage  alors  assez  l'réqueiit. 

[Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  302.) 

NOCCHl.  Yoy.  Li;neg!ano. 
NOCEllA    DE'  PAGOAH  ,   dans  li    pritici- 
pauté  cilérieure  au  royaume  de  Naples. 

Sur  une  colonne  de  la  très-ancienne  é(jiise  de 
Suinte-Marie  Majeure  dite  de  la  Rotonde, 
près  de  Nocera. 

-f  Ae  Aonis  Aei  et  sancle  Marie 
Magiioaldo  presbiler  fecit.  4". 

[Cardinal  Mai,  p.  193.) 

NOGARIA,  territoire  de  Vérone,  royaumo 
Lombardo-Vénilien. 

(I)  Sailli  Baiisile. 


Îl9t 


NOL 


DICTIONNAIRE 


Vieille  pierre,  aujourd'hui  à  lu  purte  de  l'église 
de  Sainl-l'icrre. 

TKKMIMÎS 

SUN    UUJUS 

Slf  /C 

«IONàS- 

TF.niO 

SCI  PETKI 

PERTINESTIS 

Jl'C 

CCC. 

{Cardinal  Mai'.  332.  2.) 

NOLA ,  dans   la    province    de    Labour, 
royauiue  de  Naples. 

I. 

A  l'ancienne  église  de  Snint-Félix,  fondée  par 
suint  Paulin. 

Hic  pietas  hic  aima  li^lcs  liic  gloiij  Cliiisli, 

Ilic  est  ma  11  y  li  lui  s  criix  siiciala  suis. 
Nain  crucis  e  ligiio  mai;inim  l)ievis  asliila  pigiius 

Tolaiiiic  in  exigiio  semiiie  vis  criiiis  est. 
IlocMelana;  sanct;c  (lelatiim  niiincre  INolaiii 

Sumniiim  Ilierosoiynv.c  vcnil  ali  uibe  bDiinin. 
Saiicta  Deo  geiiiiimm  vêlant  altaria  honoreiii 

Cuin  cruce  aposlolitos  (|iko  soeiant  cineres, 
Qiiam  bf  ne  jiingiiiilur  ligno  criicis  ossa  pioniin  ! 

Pro  cruce  ul  occisis  in  ciiice  sit  leqiiics  (I). 


II. 

Au  passage  qui  réunit  l'ancienne  et   la  nou- 
velle basilique. 

Ut  inedinm  valli  pax  nostra  resolvii  lesus, 
Et  cruce  ilisciilium  periineiis  duo  fccit  in  ununi, 
Sic  nova  desliucto  velcris  discrimine  tecti, 
Culmina  conspicimiis  portarum  todere  jiingi. 
Sancta  nilens  famulis  interliiii  airia  lyinpliis 
Cunlliariisintranliim(|iic  maiiiislavat  amiie  niinislro. 
Plebs  gcmina  (^brlsuini  Felicis  adorât  in  aula, 
Paulus  aposlolico  (luani  Iciiipcrat  orc  sacerdos  (2). 

III. 

Sur  xm  arc. 

Allonilis  nova  lux  oculis  aperilur,  et  uno 
Liinine  coiisisleiis  gcminas  siniul  aspicit  aul.is. 


IV 

.Sur  i<«  autre  arc. 

Tfigemiiiis  g(Miiiii.i'  p.ilui'iuiit  aniilxis  aul:C 
Mii'aiitiii'(|ui'  siios  pcr  miiliia  limiiia  ciillus. 

(1)S.  1'ai;i.imr,  Kl).  wxiL.ed.  Veron.;  nhi  Ju- 
vciialiiis  in  luiiii  crilicis  incd.  currigil  Ilicrosolijmii. 
—  A.  M. 

(i)  lliid.  ri./f  li.MiAM).,  l.  Ml.jnii.  p.  80.  'Jlt. 
15'j,  15'J,  ni.  -  .Mr. 


NOL 
V. 


902 


Sur  l'arc  du  milieu  communiquant  à  l'antique 
basilique. 

Qnos  devoia  fides  densis  celebrare  bealum 
Kelicem  popnlis  diverse  suadet  ab  ore, 
Per  Iriplices  aditus  laxos  infiiiidile  cœlus. 
Atiia  qiiaiiilibel  innumeris  spallosa  palebiint, 
Qiiod  sociata  sibi  per  aperlos  commiinis  arcus 
Paulus  in  xiernos  anlisles  dedicat  usus. 

VI. 

Sur  d'autres  arcs. 

Aniiqiia  digresse  sacri  Felicis  ab  aula 
In  nova  Felicis  culmina  transgrederc. 

L'na  filles  trino  sub  iiuniine  ipue  colit  ununi 
Unanimes  trino  suscipit  iniroilu 

Vil. 

Au  sanctuaire  près  de  l'abside. 
Hiclocus  est  vencraiida  pcnus  qua  condilur,  et  qua 
PromiluF  aima  sacri  pompa  minisierii. 

Si  qiiem  sacra  lenel  mcdilandi  in  lege  volunlas, 
Ilic  |ioierit  residens  sacris  inlcnderc  libris. 

VI.I. 
A  l'entrée. 

Ardua  llorifer;u  crux  cingitur  orbe  corona;, 

El  Domini  fuso  tincla  cruore  rubet. 
Qux'(|uc  super  sigiiuni  résilient  cœlesle  coUiuiko 

Siiuplieibus  produiit  régna  palere  Dci. 
Aima  donius  triplici  palet  ingredientibus  arcu, 

Testatur(|ue  piam  janua  triiia  fiJem. 

Ilac  cruce  nos  mundo  et  nobis  inlerficc  mundum, 

Inleritu  culp:c  viviTicans  animani. 
Nos  quoquc  perlicies  placilas  libi  Cbrisle  columbas, 

Si  vigeat  puris  pars  tua  pectoribus  (1). 

IX. 

Sur  les  portes  méridionales.  Sur  une  porte. 

Pax  libi  sil,  quicumque  Dci  penclralia  Cbrisli 
Peclore  pacilico  candidus  ingrederis. 

X. 

Sur  une  autre  porte. 
Cerne  coronalain  Douiini  super  alria  Chiisli 
Starccruccm  diiro  spoiuleiilem  celsa  labori 
Pra;mia.  Toile  cruccm,  qui  vis  auferre  coronani. 

XI. 

Sur  un  passage  particulier  allant  du  jardin  à 
la  basilique,  lût  dehors. 

Cdleslcs  inirale  vias  per  amu>iia  virela 
^Ij  Ibid.  Cl  IlEzo.Nuis.,  p.  4l">,  4i<>. 


993  NOL 

Christicolae,  cl  laclis  decel  liiic  ingrcssiis  ab 

L'iule  sacrum  merilis  ilatiir  exiliis  in  paradisii 

XII. 

Au  même  lieu,  en  dedans. 
Qnisqiiis  ab  sede  Dei  pcrfeclis  ordine  volis 
Egiederis,  remea  corpoïc,  corde  niane  (I). 

XIII. 

A  Varc  triomphal. 
Pleno  coruscal  Triiiilas  myslerio. 
Stat  Christus  agno  :  vo\  Patris  cœlo  sonat  : 


D'EPinRAPlIIE 


NOL 


991 


lOltlS 

m. 


Kl  porcoliiiiibam  Spiciliis  sanctus  fliiil. 
Criiccin  coiona  lucidu  tingil  globo, 
Ciii  coionoc  suiUcorona  apostoii, 
Quorum  figura  est  iii  coluinbaniiii  clioro. 
Pia  TriiiiUUis  unilas  iii  Clirisio  coil, 
Habenie  et  ipsa  Triiiilalc  iiisignia. 
Deum  révélât  vox  palorna  et  Spirilus. 
Sanclam  falentur  criix  et  agriiis  viclimam. 
P.egniiin  cl  Iriiiniphuiii  piirpiiia  el  palina  ii;dicant. 
Peliani  supersiai  ipsa  pcira  ccclesiae, 
De  qiia  sonori  quatuor  fontes  meant 
Evangelisloe  viva  Chrisli  fliimiua  (I). 


XIV. 

.4  la  barrière  du  grand  autel. 

Hoc  quod  cernilis  discite  quod  Lupenus  episcopiis  compsit  et 

ornavil  in  hac  ecla  amore  Dei  et  saiicloruni  Felicis  et  Paulini  Rufi 

Laurent!  et  Palricii  (2). 


XV. 

Sur  une  pierre  détachée. 
Lupenus  eps  fieri  prœcep. 

XVI. 

Sur  une  autre  pierre. 
Hoc  opus  Liipinus  renovabit  (3). 


XVIII. 

Dans  la  basilique  de  Saint-Félix. 

t  Septimo.  die.  stanie.  mense.  madii.  f 
dedicatio.  erii.  Iiiijiis.  saiiclK  ec- 
clesiœ.  Beatiis.  Dainasus.  PP.  consiru- 
xit.  et.  œdificavii.  ad.  Iionorem.  dT.  et 
Bealissimi.  Felicis.  coiif. 

[Cardinal  Mai,  164,  .3;  Remondin.,  Hist., 
NoL,  t.  I,  p.  399  ) 


XVII. 

Sur  une  bandelette  qui  entoure  l'urc. 

Parvus  erat  locus  sacris  anguslus  agendis-f 

Supplicibusque  negans  pandere  posse  manus-f 
Nutic  populo  spatiosa  piis  altaria  praebct-j- 

Officiis  nierilo  inariyris  in  greinio-|- 
Cuncia  Dec  renovata  placent,  novat  omnia  seniper-| 

Christus,  et  in  cunmium  luminis  antplllicat-f 
H.Tec  ut  dilecti  solium  Felicis  honorans-f 

Et  splendore  siniul  protulit  et  spalio  (4).-l- 

Felicis  pénétrai  prisco  venerabile  cultu-f 
Lux  nova  diffusis  nunc  aperit  spaciis  -|- 

Angusii  meniores  solii  gauilete  vidcn!es-|- 
Prxsulis  ad  laudera  quant  niiel  hoc  solium-j- 


(1)  Ibid. 

(2)  lia  Uolslenius  exscripsit  e  scheda  Barberinia. 
Mur.,  p.  1905,  9.  ex  Blaiichinio  habei  Luperctts. 
Remondinus,  t.  1,  p.  480,  5-22,  et  t.  Hl,  p.  90,  habet 
Léo  soterier  terlius  loco  Lupenus  ;  veruinlamcn  aliter, 
t.  I,  p.  518,  5il9,  et  t.  UI,  p.  95.  ibiqiie  de  liocepl- 
scopn  verba  facit.  Vide  eliam  Lgiiel.,  t.  VI,  p.  253, 
Fleetw.,  p.  434;  Blanchin.,  pra;f.  ad  loin.  I  .\na- 
stas.  —  Mr. 

(3)  Sic  HOLSTENIUS. 

(4)  Këmondimjs,  t.  1,  p.  403,  514;  Holslenius  legit 
spaciis  pro  sacris.  In  éd.  Vcron.  S.  Paulini,  p.  C58, 
aille  sacris.  El  sic  alii  auctoies  a  Mariiiio  citaii. 


XIX. 

D.  N.  FI.  Vaierio 

Constanlino 

pio  felici  inip. 

seniper  aug. 

ordo  pnpulusque 

Nolanus 
D.  N.  M.  Q.  ejus. 
(Cardinal  Mai,  2i3,  4;  Grut.,  1086,  4.) 

XX. 

Doml.   Domilianum  (2)  barbarorum 

D.  D.  N.  N.  patria  don.... 

audavit  Vesta  im  statuani 

Nolanus  ordo  et  populus 

consecravit 

curante  ac  dedicante 

Ortensio  Coiiviaro 

provinci%  Canipani^ 

{Cardinal  Mai,  253, 1.) 

(1)  S.  Paiilinus,  ep.  xxxii,  cd.  Veron.  et  Reinon- 
din.,  p.  4H.  —  Mr. 

(2)  KeiiKsius  (cl.  m.,  n.  5G.)  corrige  avec  raison  : 
Domilori  genlium  barbararum  D.  lY.  FI.  Yiilerio 
Conslaulino  auçi.  inviclo  equestrem  slaluam  etc.  U 
corrige  aussi  conviaro  en  luusulari  ifinnl.  .M.vï  ) 


995  NOV 

XXI. 

Au  iéininaire. 

Baibarius  l'oinpi'ian. 
V.  C.  COMS.  Kainp.  civita- 
li-iii  lîcllaiii  luida  aille 
soli  (Iclbniiilalo  sorilen- 
lom  silicibus  c  iiioiilihiis 
cxeisis  non  e  diiuiis 
niniminciilis  aclvec- 
lis  coiislorm'iKlain 
ornaiulaiiHiiiL-  ciua- 

vil 
ciiiMnle  V.  C.  Ti.  Pro- 
ciilo  palrouo  et  ciir. 
Al)cll;inofiMii... 
[Cardinal  yixi,  p.  JÎIJO;  Remo^din.,  Uisl. 
^ol.,  t.  1,  p.  2i8,  m,  ii.  v.) 
NOIU,  en  Sardaigne. 

Eglise  de  Saint-Ephcse,  à  l'aulel. 

Sal.  vis.  on.  N.  N.  N... 
Thcoilosio  01  Piiuulo  Valoiiliiiiano  se... 
SiiLiiiiclosoliii)  latices  palriLM|iio  (sif)  iicga  [tos] 
Ucslituil  populis  puro  Fla\iolus  aiii  [iio] 
ciiranle 
Valerin  Eimodio  piincipalo  ac 
pi'iniaria  ejusilcin  iirbis. 

[Cardinam.Ki,  350,  1.) 
NORTHFLEET.EgJisedeNorlhlUn.'t  (Krnt) 
«n  Âiigleti-Tru. 

Epitapbe  miUilée  de  Pierre  de  Imcij  : 

....us  Peiriis  (te  Lacy  (|iioiiiIaiii 

Reclor  liiijiis  eccicsieet  piebcmlaiius  prclienile  de 

Swcrdes  in  ctclesia  callielial.  i)iil)liii. 

qui  (ililil 

dctiiiio  ocUivo  die  ineiisis  oclnlir. 

annoDoniini  miirnio  ccc  sepliiagcsimu  (|iiinlo 

ciijus... 

{Sépulcral  Monuments,  I,  20'».) 

NOU  TON-DISNEY,  au  comlé   do  Liiuolii, 
en  An;^lc'tt'i  re. 

Epilaphe  trouvée  à  Norlon-Disney. 

Ici  gist  Joan  ipic  fiibl  la  rciiiinc  iiioiiii  Gillain 
Disiii  et  (ilo  iiioiin  sire  ISitcdas  do  Laiic  lortc 
Dell  cilc  iiR'iti  de  sa  aliiu".  Aiiicii. 

{Scpulcriil  Munuincnt.i,  t.  1,  [i.  109.) 
N()\AlUU:,eii  l'iûniDiit. 
i. 
Vers  d'Ennudius,  à  lu  basilique  des  apAlrrs. 

Aiilii|iMini   ctce   iiilrt  loiiipliiiii,  i|iiod  soidiiil  aiilo, 

Oui  r.ii  ii'iii  veleiciii  lii\  nova  roiiipnsiiit. 
i'ordiilil  aiiliijiiuin  qui»  icb^ioiin  sacelliiin, 

Niiiiiiiiiliiis  pnlsis  qiiod  hi'iie  ininioii  lialiclî 
l)i  qiillin-.  Iidi  patiiil,  posscssab  liiii|nilc  sedes, 
ynoil  fecil  Victor,  vicior  iiliiqiie  Icnel. 

[Cardinal  yX.u,  p.  lOV;  SinvoM),  t.    I.  p. 
I8'»(i.) 


LIcnO.N.NAiUK  NL'R  900 

Addidit  ad  cnliuiii  mcrilo  succcssor  et  aclis, 

Qui  iiioriim  nonirn  liinc,  Ilonoiale,  gciis. 
ISiiliila  vipori  ipii  gcslal  corda  veneiii 
Mon  dalur  ut  facial  culmina  pukru  Deo. 


Au  tombeau    de  saint  Laurent,  prêtre,  et   de 
ses  compuijnons. 

Aspicis  lioc  marmor  luniuli  de  more  cavaiuni? 

In  soliduni  est  inliis  rima  nec  ulla  patel, 
l)nde  qiieal  lellus  occultas  niiitcre  lympas, 

Maiial  al)  ii.gi'slis  ossibus  islc  licpior. 
Si  (itiiiilas,  luedio  suilanles  tulle   scpiililiro 

Uclliqiiias;  dici'S  uiida  salubris  iilii  est? 

[Cardinal  Mai,  388,  5;   Fleetwood,    p. 
o2o.) 

NOYON ,    département    de     l'Oise. ,     en 
Fiance. 

I. 

Jnscrijiliuns  du  xiii'  siècle. — A  la  cathédrale. 

ilicjaccl  Gerardus  de  Nivcrnis  caiilor 

et  caiioniciisjecclesie  béate  Mario 

Noviomensis. 

obiilanno  Oomini 

M.    ce.    LXllI. 

II. 

Clii  gist  Ermelinc  Oiseleltc 
née  de  Corbic  ac  (I)  fu  (omnic 
mai.  gre  (2).  Robert  de  Douai 

orfèvre.  Priez  pour  s'  anic 
ï3  dites  Pater  iiosier. 

III. 

Quatorzii^me  siècle. 

Cy  gist  Jelian  le  Buclieron 
de  Saint  Germain  en  Layc 
qui  Ircspassa  l'an  do  graoo  mil  ccc.  iiin«  et  i!oiix 
lo  VI' jour  du  mois  de  iiovonilire 
PrioA  Dieu  pour  l'amc  do  lui. 
[Mémoire  sur  les  pierres    tombales   de  Iq 
cathédrale  de  .Yoi/o/i,  par  M.  l'abbé  M  \- 
gne;  Uulletin  monumental  de    AI.   dj-: 
CàiMO.NT,  t.  X,18VV,  p.  353  et  sniv.) 
NFRILARA,  au  diocèse  du  Pcsarn,  dans  les 
lillals-l'iiiililicaux 

Dans  une  maison  r/ui  a  appartenu  au  duc 

d'irbin. 

Christus  rox  'gloria; 

vcnit  in  paoo  ;   Dons 

lionio  l'aclus  osl  ;  Voibuni 

caro  i'acinm  osl. 

[Cardinal  Mai,  p.  (i.) 
NCRE.MBERG,  au  royaume  de  Bavièie. 
Lieu  incertain. 
Nobililati    I.iUerala!   S. 
lIiEioNvsio  NVoi.Fio  Ociiiigonsi,  ex  PincpriK- 

(1)  Qui,  ou  el. 

('1\  Miiinr,  prubablomrni. 


9'J'  ORA  I>F.riGR\rillE. 

riim  Swcinspaiiuleiiss.  qui  in  priniis  aiiloribtis 
Ca's^ricnsis  cœnobii  nimicraiilnr,  legiliina  stiipe 
oriundo,  in  qiio  el  fralre  llaiiiiico  Notiiiih. 
archiatro  illa  ipsa  exsliiicla  esl  :  Socraii 
Siievico,  Grèce  Lalineq  ;  lioclissimo  :  Chrislian;c 
pliilosopliioc  et  eloqueiilix  principi  :  viio  ad 
scribeiidû,  tiicctidiim,  doceiidû  iialo  :  anliqiue 
virliilis  et  fiilei  germanicje  cxemplari;  pr:c- 
ccploii  opliiiio,  et  aniico  niaxinio  :  sex  Haiii- 
zelli  flaires  geimani.  Joli.  Baptislix;  F. F.  pu- 
lilice  debilii  privala  pietale  M.  p.  p.  Ob.  A.C.  N. 
cb  b  xxc.  posli.  Non.  Oclob.  H.  I.  P.  M.  Vixit 
eirlebsLxiv.  d.  lv.  b.  xix.  Ann;eo  Gymiiasio  et 
Bibl.  pra:fuit  ann.  xxiii.  iniillipiiciiun  divini 
ingenii  moniimenlorum  F.uiopam  alqiie  Asiam 
hxredes  reliquii. 

Toi?  naah  tire  ;(fni7tu«  X«f (f  aÙTiû. 

(r.nos,  Siipplém.  aux  inscript,    de  Ddlr, 
[).  375.) 


II. 

Ilic  siia  siiiit  ossa 

JoACHiMi  Ca.merarii.  Joacli.  F. 

Meilici  Noiiiubcrgeiisis, 

qui  vixit  an m d 

0.  anno  .m.  d.  xcjix. 

coniii.endans  se  immensœ  miscricordiœ 

divinœ. 

Yiia  milii  mors  esl  :  Mors  railii  vila  nova  esl. 

(Gros,  p.  39i.) 
NYMPHI ,  l'ancien    Nijmphœnm  ,    vill.ige 
près  (le  Smyrne,  en  Asie-Mii]eure. 

Cette  ville   éttiit  devenue   l'apnnage   d'uw 
liriiico  latin  à  l'époque  oij  les  Latins  maîtres 


ORA  fl!)g 

do  Conslantinoplo,  de  Nicoméilie,  deChalcé- 
doine,  dominaient  f)Our  ainsi  dire  toute  la 
partie  occidentale  de  rAsie-.Miripuro.  On 
voit  encore  à  l'entréedu  village  un  iinmeiiso 
clKlIeau  rarré  que  les  Turcs  ap[iellent  le 
cluUeau  des  Génois.  Sur  la  place,  près  de  la 
maison  de  l'Ag.i,  M.  Charles  Texier,  a  dé- 
couvert un  tombeau  clu-étien,  qu'il  croit 
appartenir  au  xir  siècle  de  notre  ère.  Ce 
sarcojihage,  en  beau  njarbre  blanc,  est  encas- 
tré dans  une  fontaine.  Il  est  orné  de  sculp- 
tures représeniant  des  animaux,  des  ara- 
besques et  des  (leurs  de  lis.  Sur  le  bandeau 
supérieur,  on  lit  cette  inscription  : 


NÏN  KOÏMOS  IliïS  SXHMA  SOI    0EO\  MKTA 
NTiV  OÏN  BAAIZE   nPOS  0EON   ETE<MI*0r02. 

Lcclm-e  coiiiaiiie. 

Nûv  yo(Tf/o?  ïîâû;  tjyfi'xv.  trot  tJîîn  [isyri. 

Traditclion. 

Maintenant  un  orncmcni  délicieux  le  donne  une 
altitude  (une  forme  divine);  vas  donc  mainienaut 
à  Dieu,  portant  la  couronne. 

Cette  inscription  parait  avoir  élé  emprun- 
tée à  quelque  poëme  religieux.  Peut-être 
Vornement  dont  il  est  (jucsiion  lliit-il  réel- 
lement allusion  à  un  riche  vêtement  dont  oa 
avait  décoré  le  corps  du  défunt,  suivant 
l'usage  des  Byzantins.  Nous  y  verrions  plu- 
têt  une  allusion  au  vêtement  et  à  la  place 
célestes  que  ses  vertus  pouvaient  avoir  mé- 
rités au  défunt. 

(  Description    de    l'Asie    Mineure ,    par 

J\l.C[î.  Texier,  et  Revue  archcoloninue, 

t.  I,  p.  a2i.) 


ODfiRGO  ,    dans   le  royaume  Lonibardo- 
Vénitien  entre  Tiévise  et  Venise. 

Eglise  des  PP.  Capucins. 

Sur  les  reliques  de  sainte  Sal>lne. 

BencniereiUi in   pace 

Sabine!  dulcissime  côjngi  que 
^  vixit  mecnm  annis  v  nesse  (sic)  vin. 

{Cardinal  Mai,  hh'î,  8.) 

ONSATO  dans   le    territoire    de  Brescia, 
royaume  Lombardo-Vénitien. 
Conslanlino  max 
D.  D.  D.  N.  N.  N.  Flavio  Licinio 

Liciniano  in 

L.  Conslanlino  iun. 
.  .  .  Caesar.  .  . 


{Cardinal  Mai,  236,  1  ;  Mur.,  p.  46V,  1.) 
ORANGE,  département    de   Vaucluse,  en 
France. 

I. 

Sur  la  base  d'un  bénitier. 
Conslanlino  pio 


nobili  C:esari 

JIvi  Coiislantini 

pii  Augusti 

fdio. 

(Cardinal  Mai,  233,  5;  Murât.,  p.  239, 
8;  loyacjelitt.  de  deux  Bénéd.,  part  1. 
p.  263.)  '  '  ' 


IL 

1127. 

Nobilis  hispanus  prapsul  Berengarius  bnjus 

Urbis  in  hoc  niodico  tondilus  est  liimiilo. 
Illum  legalum  Hierosolyma  sensil,  et  inde 

Ornamenta  sua-^  delulit  ecclesi* 
Prœdecessoris  \VilicIuii  facla  secutus 

Ecclesiam  sludiiit   magnificare  suani 
Pasior  episcopium  rexit  quinis  qualcr  annis 

Amplius  alque  minus  non  fuit  una  dies 
Ilimcbixaiignsli  vigesiina  sopiimae  (sic)  sedi, 

PoniTicem  dedii.  biriic  abbluliijiscc  eadein 


999  ORB  DICTIONNAIRE 

Hoc  Carmen  fecil  Willetnuis  prasul  ah  illo 
Tcrtiiis  cl  scrihi  jiissil  iii  lioc  l;ipii!ï. 
(Mc'in.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  lOV.) 

m. 

1199. 

Mailis  quiiidciiis  vccli  snpcr  aslra  calendis 

Hic  lapis  Aciuilli  pr.csiilis  ossa  icgit. 
Qui  1  faciciil  iiiopes,  inopiiiii  niiscialor  oliivil; 

Ainisit  sulilas  plebs  ini^craniia  dapus. 
Prudciis,  facundiis,  jusliis,  pius,  cl  inoderaltis, 

Kxcniplar  siiiiiidi-in  sobridalis  oral. 
Jcjiiiiiis  <l.ipil)us,  llcvil  i^cnuiiKpio  rcaliis, 

l'.L'iie  noua  dics  fiilsil  cl  ccce  dics. 
yiiis(|iic  l'aler  iiosicr,  Icclor  pro  pracsule  dicat, 

L't  jiiiigaliir  ei  qui  super  aslra  micat. 

ArnultV,  évoque  J'Oiango,  avant  1182,  fut 
en  1199  attaqué  de  la  lèpre,  et  Innocent  111 
lui  donna  alors  un  coadjuleur,  qui  lui  suc- 
céda en  1200. 

ORBAIZ,  ancienne  abbaye  du  diocèse  de 
Soi>sons,  en  France,  sous  Tinvocation  de 
saint  Pierre  et  de  saint  Paul. 

Extrait  d'une  (incirnne  histoire  de  l'cdibaye, 
commHnitjuée  par  M.  de  Mallct  an  comité 
des  chartes  du  ministère  de  l'instruction 
publique  (1). 

L'une  des  plus  belles  et  des  dernières 
actions  que  saint  lléole  ait  faites  avant  sa 
mort,  dont  on  a  connoissance,  et  qui  rendra 
sa  mémoire  immortelle  sur  la  terre,  fut  la 
fondation  de  cette  abbaye  de  saint  Pierre 
d'Oibai/..  Notre  saint  fondateur,  qui  s'étoit 
faii  une  élude  do  toutes  les  belles  actions 
des  plus  grands  évèques  de  son  siècle,  et 
une  loy  indis|)ensable  de  les  retracer  jiar  les 
siennes,  voulant  imiter  la  piété  de  saint 
Hivar,  son  pi-é.iécesseur  dans  le  siège  de 
Reims,  qui  avoil  fondé  le  célèbre  monastère 
d'Haulvillers,  et  le  zèle  et  la  magnilicence 
des  roys  et  des  princes  de  la  terre  pour  la 
gloire  "de  D:ou,  fit  bAtir,  fonda,  dota,  et  con- 
sacra a  Dieu,  selon  le  P.  Le  Coinle,  en  sis 
cens  soi\anle-dix-sept,  ou  selon  d'autres, 
moins  vraisemblablement,  en  six  cens  quatre- 
vingts,  celte  abbaye  d'Orhaiz,  sous  l'invoca- 
tion des  |irinces  des  apôtres  saint  Pieirc  et 
saint  Paul,  sous  la  règle  de  Sainl-Hcnoi.st  et 
de  saint  Coloudjan,  sur  les  fonds  et  doiitaines 
qui  lui  avoienl  été  données  par  Tbierry  ou 
Tliéodoric,  premier  du  nom,  roy  de  la  France 
occidentale  ou  de  Neusirie,  lioisième  lils  de 
Clovis  second  et  de  sainte  Rallnlile,  aussi 
roy  de  France,  la  buitie^nu!  année  de  son 
règne  et  du  consentement  d'Lbioin.  maire 
du  palais,  ipielipics  années  aviuit  iju'il  fiH 
as>asviiié  jjar  Lrmenfroy  ou  Lrmenfradi' , 
comme  on  a  dit  cy -dessus  :  «  Hic  veneralubs 
Keolus  episcopus  conslruxit  mona.-terium 
Orbacense  in  loco  cpiem  promeniit  dono 
régis  Tlieodorici,  |ier   ipsius  liceiitiam,  suf- 

(J)  BuUclindet  Comiu's,  mars  1850,  p.  82. 


ORB 


iliCO 


fraganle  Ebroine  majore  paiatii.  »  (Floooabd, 
lib,  II,  ca|).  4.) 

Ces  paroles  de  l'historien  Flodoard,  «  ia 
loco  (piem  |)romeruit  dono  régis  Tbedorici, 
per  i,)sius  bceiitiam,  »  (pii  marquent  le  fond 
et  domaine  donnez  jiar  le  roy  pour  la  fonda- 
tion d(;  celte  abéie,  l'ont  toujours  fait  con- 
sidérer et  reconnoitre  jiour  une  abéie  do 
foiulatioti  royalle,  comme  il  |)aroît  par  la 
déclaration  des  biens  de  celte  abéie,  (|ue  le 
cardinal  Alexandre  de  (^impegge,  abbé  d'Or- 
baiz,  lit  donner  et  fournir  à  la  cliambre  des 
com|ites  de  Paris,  le  vingt-unième  jnur  de 
décembre  mil  cinq  cens  quaranic-seiit,  par 
dom  Pas(juier  Cbatton,  firocureur  général 
desdils  religieux,  abbé,  prieur  et  couvent  de 
Saint-Pi(;rre  d'Orbaiz,  prieur  de  Notre-Dame 
d'Oiselet,  et  prévost  de  ladite  abbaye  qui 
relève  immédiatement  du  roy,  et  qui  a  toute 
justice,  liaute,  moyenne  et  basse,  suivant  la 
susdite  déclaration  du  21  décembre  lai". 

Le  même  Flodoard  ajoute  au  même  endroit 
que,  dès  aussitôt  (jue  le  monastère  fut  en- 
tièrement achevé  et  en  état  d'être  habile,  le 
saint  fondateur  s'adressa  à  l'abbaye  de  Ues- 
baiz,  demanda  et  obtint  six  moines  et  les 
mit  dans  son  nouveau  monastère,  fiour  y 
vivre  régulièrement  et  enseigner  la  sainte 
rèfj,lo  monas(i(iue  à  ceux  qui  se  présente- 
i-oienl  et  (ju'ils  recevroienl.  Il  choisit  un  de 
ces  six  religieux  tirez  de  Resbaiz,  nommé 
Landeman,  et  le  fit  abbé  pour  sa  vie;  car 
qiioitpi'un  certain  Odon  (on  ne  sait  quiétoit 
cetOilon;  c'étoit  peul-étre  f|uelque  miséra- 
ble moine  ou  autre  ambitieux  qui  s'empara 
par  violence  de  sa  [ilace)  l'ait  chassé  d'Or- 
baiz, a[irès  la  mort  de  saint  Uéole,  il  y  fut 
néanlmoins  rétabli  par  le  roi  Childebert 
second,  second  lils  et  successeur  de  Thierry 
[ireiiiier. 

Noire  saint  fondateur,  qui  formoit  toutes 
ses  actions,  el  régloil  sa  conduile  sur  celle 
de  saint  Hivard,  voulut  à  son  imitalion  que 
le  miinaslère  d'Orbaiz  qu'il  avoit  fondé , 
quoi(iue  dans  un  autre  diocèse,  demeurai 
toujours  sous  la  juridiction  et  dans  la  dépen- 
dance imiiiétiiates  des  archevêques  ses  suc- 
cesseurs; en  sorte  que  les  religieux  d'Orbaiz 
ne  jinssent  se  choisir  ni  reconnoîlre,  dans 
la  suite  des  leiiips,  un  abbi'  sa'is  leur  per- 
mission et  leur  agrément,  et  que  celuy 
(pi'ils  auroienl  élu  avec  ces  (ondilions,  fût 
conlirmé  (lar  l'archevêque,  et  lui  piêlAl  le 
serment  de  fidélité,  ipiuiiiu'il  fôi  d'un  autre 
diocèse,  comme  celui  de  Haulvillers,  b;\li 
Jiar  le  même  saint  Hivard,  éloit  et  demcu- 
iiiit  toujours  sous  la  dépendance  et  la  jiicis- 
diclion  iiiinié  lialedes  archevêques  dcReims, 
cniiforméiuenl  ;'i  la  |)rière  ipie  lui  en  avoit 
lait  saint  Beichaire,  premier  aljbé  de  Haul- 
villers, el  ensuite  marlyr,  selon  le  témoi- 
!.nage  du  même  Flodoard 

On  ne  sait  fias  précisément  où  notre  saint 
loiidaleiir  mouiul;  mais  on  a  toujours  cru 
que  son  sacré  corps  l'ut  apporté  et  inhumé 
dans  l'églisiMie  celle  abbaye  (ju'il  avilit  fon- 
dée, conformément  à  ce  iju'il  avoit  ordonné 
par  son  teslaiiieiil.  Ou  garde  encore  dans 
celle  église  une  partie  Considérable  de  ses 


1001 


ORB 


DEPIGRAPHIE. 


ORB 


1002 


sacrés  ossements:  «  Corpus  cjus  'in  ecclesia 
Orbaceiisi  sepultura  mandatuia  traditum  ex 
ipsius  testamento,  ubi  sacrffi  ejusdeni  adser- 
vantur  exuviœ.  »  (Marlot,  lib.  m,  cap.  4-37). 
Le  révérend  P.  dom  Thierry  Uuinart,  sçavant 
et  vertueux  religieux  de  notre  congrégation, 
dans  ses  notes  sur  la  Chronique  de  Frédé- 
gaire,qu'ila  donnée  au  public  avec  l'Histoire 
de  saint  Grégoire  de  Tours,  dit  ces  paroles  : 
«  Reolus  Orbacensc  monastcrium  condidit, 
ubi  sepultus,  hodieque  colitur  tertio  Nonas 
Septembris.  » 

On  conserve  et  on  voit  encore  dans  le  col- 
latéral du  rond-point  ou  pourtour  du  chœur 
de  notre  nouvelle  église,  vis-à-vis  du  maître- 
autel,  et  entre  la  chapelle  de  la  sainte  Vierge 
et  celle  de  saint  Nicolas,  la  pierre  sépulchrale 
en  forme  de  tombeau  ancien,  semblable  à 
plusieurs  pierres  ou  tombes  sépulchrales 
qui  se  voyent  dans  la  chapelle  dite  de  Saint- 
Paul,  fort  ancienne,  dans  Tenceinte  et  à  côté 
vers  l'Orient  d'esté  de  l'ancienne  et  auguste 
abbéïe  des  dames  bénédictines  de  Joiiarn, 
gouvernées  aujourd'hui  par  madame  de 
Soubise;  on  voit,  dis-je,  la  pierre"sépulchrale 
enfermée  entre  deux  pilliers,  soutenue  par  le 
milieu  d'une  colonne  de  pierre,  dans  laquelle 
on  croit,  par  tradition,  que  le  corps  de  saint 
Réole  fut  enfermé  pour  être  mis  en  terre. 

Comme  l'église  qui  subsiste  aujourd'hui 
n'a  été  bâtie  que  quatre  tp  cinq  cens  ans 
après  la  mort  de  notre  saint  londateur,  c'est- 
à-dire  vers  la  tin  de  l'onzième  ou  vers  le 
commencement  du  douzième  siècle  (1),  par 
Thibaud  troisième  ou  par  Thibaud  qua- 
tViesme,  comte  de  Champagne  et  de  Brie, 
on  ne  peut  dire  en  quel  endroit  le  corps  de 
saint  Réole  futinhumé,  et  on  conjecture  qu'en 
bâtissant  cette  nouvelle  église  on  a  placé  la 
susdite  pierre  sépulchrale  ou  tombeau  dans 
l'endroit  le  moins  incommode. 

Dom  Guillaume  Marlot,  dans  l'endroit  ci- 
dessus  cité,  dit  qu'il  y  a  une  Vie  manuscrite 
du  même  saint  Réole,  oîi  il  est  marqué  que 
son  corps  fut  porté  dans  l'église  de  Saint- 
Remy,  où  il  fut  enterré.  Voici  les  paroles  sur 
lesquelles  il  se  fonde  :  «  Ad  cujus  exsequias 
fama  vôlans  multitudo  populorum  convocal 
turbas,  suavissimis  totum  couditur  aroma- 
tum  odoribus  sanctissimi  prsesentis  sacra- 
tissimum  corpus,  auro  depictis  componitur 
vestibus,  necnon  sericis  involvitur  linteis 
atlehtius,  exemptus  mundo  Christi  famulus 
feretro  sustollitur  diligenlius,  aurea  pepla 
cumulatur,  defertur  ad  basilicam  sancti 
Remigii  pontiûcis,  in  cryptam  deponitur  ad 
lœvam  partem  altaris  sancti  Laurentiimarty- 
ris,  ibi  sepultus  vivit  in  Christo  sine  tine.  » 

Selon  les  dernières  paroles  de  cette  Vie 
manuscrite,  dont  monsieur  Marlot  vient  de 
nous  fournir  un  fragment,  il  en  faudroit 
conclure  que  le  corps  de  saint  Réole  auroit 
été  d'abord  porté  et  mis  en  dépôt   dans   un 

(1)  L'auleur  se  Ironipe  ici  et  .i,  par  distraciion, 
ainsi  qu'on  peut  le  voir  dans  d'autres  parlies  de  son 
manuscrit,  reculé,  contre  son  intention,  de  cent  ans 
la  construction  de  son  église  :  il  faut  donc  lire  vers 
ia  tin  du  xu»  ou  au  coniuiencenienl  du  xiu«  siècle. 

DiCTioNN.  d'Epigrapuib.  \. 


caveau  au  coté  gauche  de  l'autel  de  Saint- 
Laurent  de  l'église  de  Saint-Remy  de  Reims, 
et  que  dans  la  suite  des  temps  il  en  auroit 
été  tiré  et  apporté  dans  l'église  de  l'abbaye 
d'Orbaiz,  pour  être  exposé  à  la  vénération 
dus  hdèles  et  recevoir  leurs  respects  et  leur 
culte.  Nous  appuyons  cette  conjecture  sur 
l'autorité  d'un  manuscript  de  cette  abéio,  qui 
rapporte  l'histoire  d'une  translation  faite  du 
corps  entier  de  saint  Réole  d'un  ancien  vase 
reliquaire  ou  châsse  dans  laquelle  on  conser- 
voit  tous  les  sacrés  ossemens  dans  cette  abéie 
depuis  plus  de  trois  cens  ans,  pour  être  mis 
et  renfermé  dans  une  châsse  plus  riche  et 
plus  magnifique,  suivant  les  propres  termes 

de  notre  manuscript  :  «  Placuit corpus 

beati  Reoli  longœva  vetustate  in  quodam  vase 
veteri  repositum,  transferri  innovum,  quod 
cBdilicatum  constabat  opère  sumptuoso,  îapi- 
dibus  pretiosis,  gemmis  et  auro  et  argento.. 
...  Servo  suo  Reolo,  nec  dicam  servo,  quin 
potius  amico,  ornamenta,  quibus  plusquam 
trecentis  annis  quibus  iuvolutus  fuerat,  con- 
tulit  inviolata.  >> 

Cette  translation  du  corps  entier  de  saint 
Réole  se  flt  en  l'an  mil  cens  quatre-vingts, 
sousle  règne  dePhilippe  second,  dit  Auguste, 
fils  de  Louis  septième,  dit  le  Jeune;  Henry, 
dit  le  Large  ou  Libéral, étant  comte  de  Troyes, 
pannetier  de  France  ,  et  fils  de  Thibaud 
troisième,  comte  de  Champagne  ;  Guillaume, 
quatrième  fils  de  ce  même  Thibaud,  étant 
archevêque  de  Reims,  appelé  communément 
Guillaume  aux  Blanches  mains,  cardinal  du 
titre  de  Sainte-Sabine,  et  légat  du  saint  siège 
apostolique  en  France,  par  Nivellon,  évêque 
de  Soissons,  à  l'instance  de  Guillaume,  abbé 
(qui  apparemment  a  écrit  l'histoire),  et  des 
religieux  de  cette  abéie  d'Orbaiz,  à  l'occasion 
et  après  la  consécration  d'un  autel  de  notre 
nouvelle  église,  dédié  à  Dieu  sous  l'invoca- 
cation  de  ia  sainte  Vierge,  mère  de  Dieu, 
et  de  saint  Thomas,  martyr,  en  présence  de 
plusieurs  abbez  qu'ils  avoient  invitez,  et 
d'une  infinité  de  peuples  accourus  de  tous 
costez  à  la  consécration  de  cet  autel,  et  à  la 
translation  de  ces  sacrés  ossemens.  Nous 
allons  rapporter  l'acte  latin,  tel  qu'il  est,  qui 
renferme  l'histoire  de  ces  deux  actions  et 
cérémonies,  et  qui  a  été  écrite  par  cet  abbé 
d'Orbaiz,  Guillaume. 

«  Anno  millesimo  centesimo  octuagesimo 
ab  Incarnatione  dominica,  régnante  Philippe 
Ludovici  régis  filio,  Henri'co  Trecensi  comité 
palatino  degente ,  Willermo  metropolitano 
Remensi  sibi  subditis  spiritualia  minislran te, 
mihi  Villermo,  Dei  gralia  Orbacensi  abbati, 
placuit  altare  quoddam  quod  constituUuu 
erat  in  reœdificatione  templi,  in  honorem 
beatœ  Maria  Virginis  et  sancti  ïhoma;  ruar- 
lyris  consecrari.  Ad  id  opus  peragendum 
petitionibus  meis  abbatis  accessit  Nivello, 
Suessorum  episcopus,  vii-  magni  nominis  et 
egregie  litteratus,  quamplurimis  clericis,  ut 
condecet,  tantum  suppleri  officium,  coraita- 
tus  :  accessit,  iuquam,  sequentique  die  ab 
inventione  Sanctœ  Crucis  altare  in  iionorem 
sanctorumprœdicatorum  dedicavit,  ac  multo- 
rum  peccamiua,  qui  iutererant  obsequio,  vel 


!0«3 


ORB 


niCTIONNAlUE 


ORL 


1004 


(|iii  (leiiicops  votiiin  ju>la'  |icregriiiiilioiiis 
us(jup  nii  tempus  pr.pliiiiltiin  ihiiiorii  supplo- 
loiit,  relaxavit;  placuil  de  caHcro  iiiilii,  cum 
fratruiii  nicoruni  consilio  iicc  non  niolropo- 
lilani  cl  Suossinnensis  pra:>cepto,  corpus  beati 
Ueoli  loiigîï'va  veluslalo  in  quociain  veleri 
vase  roposilum,  transfeiri  in  novuin  quoil 
ffdilicatur.i  conslabal  opère  snrapluoso,  la- 
r)iilii)us  prclio<:is,  gcmmis,  anro  et  argento. 
Fama  Iransimilatiomis  ovolans  diversorinn 
provincias  circinans,  ronipulil  rilus  et  lin- 
guas  (iissoiips  conlluero  ad  locum  pra'dcsti- 
nntum,  ut  ex  laboris  peregrinatione  et  cle- 
oniosina;  libéra  tiaditione  pro  salute  aniniic 
jiartiripes  obseiuii  lièrent  in  |ierpetuuiii. 
Altari  siquiiJeni  di;dicato  moi'e  consuetudi- 
nario,  episcopus  Niveilo  abbutibus,  et  ca:>le- 
ris  confluentibus ,  nova  niecum  deferens 
ornamenta,  qiiibus  eor|ius  beali  Ileoli  emeri- 
tum  involvercinus,  cuiu  gemitu  et  iaeryniis, 
cum  cantibus  et  niodulis,  aocessimùs  ad 
feretruin  quod  roscruluui  patubat  in  con- 
si>eclu  oniniuiii.  Riiualur  episcopus,  rinian- 
tur  abbates,  rimatur  ocuhis  beatissinii  Ueoli 
cori)us ,  quod  projtter  fragilitattni  carnis 
huiaana?,  quauivis  sacratus,  tangere  lamen 
reiormidabat  digilus;  les  niiraiida!  et  eliam 
cliirograplio  coiidigna!  Qui  populo  Israeli 
quadraginta  quatuor  annis  per  déserta  gra- 
dienle  vestes  et  calceamenta  reservavit  in- 
corrupla,  servo  suo  Reolo,  ncc  dicaiu  servo, 
quin  potius  amico,  ornamenta  quibus  plus- 
quam  trecentis  annis  invoiulus  fuerat,  con- 
tulit  inviolata.  Ego  abbas,  coriiim  cervinum 
vidi  et  tenui,  et  immutari  cum  adstantibus 
censui  ;  consideravi  et  vestem  sericam  forlem 
et  integrani  quasi  noviter  de  textria  vel 
texente  prolatam  ;  pal[)avi  et  lineam,  ac  si 
rore  cœlesli  stillant  et  in  omni  génère 
piguientorura  circumtlueret.  Testantur  nie- 
cum hœc  qui  viderunt  et  alUuerunt,  et  sub 
verbo  veritatis  tam  l'uturis  quam  niodernis 
credcnda  reiifiuerunt.  Igitur  Nivelle  episco- 
pus mecum  cum  reliquis  tandem  Deodccan- 
taiitibus,  sanctissimi  Ueoli  cor|iusi)i'imilivis 
involulum  vestibus  quasi  lorica  inexpugna- 
bili,  do  veteri  in  novam  l'abriiam  catenis  et 
serris  lerrois  obturavimus.  Cajnit  ver)  cjus 
in  vasculo  quod  <apiti  coiigruebat  reservavi- 
nius,  ut  jieregrinis  ostenderetur,  et  .petenti- 
bus  tum  corporis  quam  animœ  solus  perpé- 
tua inl'erretur.  » 

Il  |)aroît  par  le  récit  de  cette  translation 
dont  on  renouvelle  tous  les  ans  la  ïùlc  le 
quatriesme  jour  de  may,  avec  olïice  de  pre- 
mière classe  et  de  premier  ordre,  de  pn''- 
ce|)te  dans  cette  église,  que  le  coriis  de  saint 
Kéole  étoit  encore  tout  entier  dans  celli^  ab- 
baye on  mil  ccnlipialrc-vingts;  maiscouime 
el  le  n'en  possède  pi  us  aujoutd'huy  (prune  par- 
lie,  il  faut  que  depuis  on  l'ail  ilivisé  et  dis- 
tribué cil  plusieurs  endroits,  pour  eiiricliir 
plusieurs  églisesd'iiii  si  précieux  trésor,  puis- 
que la  célèbre  abbaye  d'Haulivilliers  unie  à 
la  congrégation  de  Saiiilc-\'aime ,  prétend 
avuirla  plus  considérable  partie  du  ses  sacnv. 
ussiMuens,  qu'on  >  conserve  dans  une  Irès- 
bolle  cliûsse. 

lue  cnlc  du  iiiéiiic  saint  a  été  donnée  par 


les  religieux  de  l'ali'iaye  de  Hnutvilliers  h 
la  paroisse  d'And)onay-sur-Marne  ,  proche 
du  bourg  d'Avenay,  diocèse  de  Ueiins.  Côte 
paroisse  fait  avec  beaucoup  de  solennité 
l'oflice  de  la  translation  de  cette  relique  con- 
sidérable tous  les  ans,  le  trentième  jour  de 
juin.  On  y  fait  aussi  la  fête  du  niôme  saint 
le  vingt-cinquième  de  novembre,  comme 
dans  l'abbaye  d'Orbaiz.  Mais  nous  ne  savons 
pas  quand  on  a  fait  toutes  ces  distinctions 
et  tous  ces  jiartages  des  sacrez  ossemens  de 
noire  saintfondateur;  nous  n'en  avons  trouvé 
aucuns  mémoires  :  tout  a  jiéri  ou  a  été  bri\lé 
dans  les  dilférentes  incendies.  Un  mémoire 
écrit  en  l'rançois  en  mil  six  cens  neuf,  |iar 
un  n.'ligieux  de  cette  abbaye,  et  intitulé  Sin- 
(jularilvs  d'Orbaiz,  marque  (jue  «  lejourdeia 
Sainte-Trinité,  on  y  l'ait  la  solennité  des 
saintes  reliijues  qui  y  reposent,  nommé- 
ment le  chef,  un  bras  et  quelques  autres 
ossemens  confus  de  saint  Réole,  la  cliàsse 
ou  lierte  ayant  été  rompue  el  brisée  par  les 
Huguenots  l'an  mil  cini|  cens  cinquante  ou 
plulùl  soixante-quatre.  » 

OKLÉANS,  chef-lieu  du  Loiret,  en  France. 
A  l'autel  de  Saint-Aignan. 
Lieu  incertain,   peot-£tre  à  Orléans. 
Hanc  tibi  CcUilonaiis  aiaiii  Tlicoduirus  aduriio 

Al  laveas  volis,  rex  Deus  ipse,  iiieis. 
Quis(|uiâ  cl  tiaiic  ccniens,  el  lu  saiiclissiinc  pni'àul 
Âiiiane,  oxigiii  sis  nicmor  oro  iiiei. 

[Cardinal  Mai,  79,  2;  Sirmond,  0pp., 
11,  p.  779.) 
ORLÉANSVILLE,  l'ancienne  BiMJcatia,  eu 
Algérie. 

Les  fouilles  faites  dans  cette  localité  pour 
rétablissement  de  nos  colons,  ont  amené 
une  découverte  des  plus  intéressantes.  On  a 
trouvé  les  fondations  el  le  pavé  en  mosaï- 
que d'une  ancienne  église  cliiélienne,  el,  sur 
le  seuil  même  de  l'éditice,  on  a  lu  la  belle 
inscription  suivanle  : 

Hic  requiesoil  sancla; 

inemoria!  paler  nosler 

Repa valus  episco|)us 

qui  Iccil  in  sacfiduliuin 

aiiiios  Yiiii.  mciises  xi.  el 

nus  |)i'eccssil  iu  pace 

die  undeciina  kal.  ang.  I>r 

ov[i]nc[ia!].  cccc.  xx  el  scxla. 
Traduction. 
Il  i  repose  nuire  iièie  de  saiiilc  inéiiinirc,  lle])ara- 
lus,  évèipie  <pii  ;>  oxeiré  le  sacerdoce  nenl  ans  el 
(III/.C  mois,  ei  qui  nous  a  précédés  dans  la  paix  du 
Sei(;neur,  le  oii/.e  des  calendes  d'aoïU  de  l'an  iîM  de 
la  rédiK'liuii  de  la  pruviiice  (de  Nnnildie). 

La  Numidie  ayant  été  réduite  en  province 
iniiiaine  par  Jnles-César,  (]iiaiaiitc-six  ans 
avant  Jésus-Chrisl  ,  l'évêque  Réparai  csl 
mort  le  22  juillet  -ViK)  de  noire  ère;  il  avait 
été  élu,  |)ar  coll^él)uenl,  ou  octobre  3S0.  Ce 
sonl  autant  d'élémeiils  nouveaux  pour  l'iiis- 
toire  de  l'Eglise  d'Afrique. 


1005 


ORL 


M.  Prdvosl  a  publié,  dans  la  Revue  arche o- 
loqiqne  du  15  décembre  1831,  8'  année,  p. 
SW),  yiWNollce  sur  le  Inbi/rinthe  de  l'e'giise 
do  UÉVAKATLS  à  Rusicttda.  Le  labyrinthe  est 
[ilacéà  l'entrée  de  l'église,  et  formé  au  moyen 
do  lettres.  Nous  donnerons  un  extrait  de  la 
nolice  de  M.  Prévost,  laissant  nos  lecteurs 
libres  d'adopter  les  explications  un  peu  con- 
jecturales qu'elle  renferme. 

«  Les  lettres  dont  nous  parlons  ,  for- 
ment les  mots  Sancta  Ecclesia,  ré[)étés  un 
grand  norabre  de  fois.  Elles  sont  placées  au 
centre  d'un  de  ces  labyrinthes,  dont  plu- 
sieurs de  nos  églises  offrent  des  exemples. 
L'intéressant  travail  que  vient  de  publier 
M.  Doublet  de  Boisthibault,  sur  le  labyrin- 
the de  la  cathédrale  de  Chartres,  m'a  donné 
l'idée  de  hasarder  une  explication  du  sens 
qu'il  faut  attribuer  à  celui  de  la  basilique 
d'Orléansville. 

«  Comme  M.  de  Boisthibault,  je  crois  que 
plusieurs  de  ces  dessins  ne  sont  qu'un  jeu 
(le  la  patience  intelligente  des  artistes  ;  mais 
je  crois  aussi,  avec  l'abbé  Auber,  que  cette 
])atience  et  cette  habileté  se  sont  souvent 
exercées  à  imprimer  sur  la  pierre  des  sym- 
boles servant  à  représenter  les  idées  mora- 
les ou  religieuses  le  plus  en  faveur  chez 
les  fidèles  et  les  artistes  de  chaque  époque. 

«  Sans  vouloir  chercher  à  reconstituer  la 
suite  historique  de  toutes  ces  idées  qiii  ont 
présidé  à  la  construction  et  à  la  décoration 
de  nos  édifices  religieux,  chose  qui  serait  à 
peu  près  impossible,  comme  l'observe  judi- 
cieusement M.  de  Boisthibault,  il  n'en  est 
[las  moins  fort  intéressant  de  les  étudier  sé- 
parément dans  leurs  divers  symboles.  Je 
m'étendrai  d'abord  avec  quelques  détails 
S'.ir  la  description  du  labyrinthe  d'Orléans- 
ville. 

«  11  est  do  forme  carrée  et  de  petites  di- 
mensions, puisque  son  côté  ne  dépasse  pas, 
à  ce  que  je  crois,  deux  mètres  cinquante  cen- 
timètres. On  le  rencontre  dans  lo  bas-côté 
gauche  do  l'église,  après  être  entré  par  la 
porte  située  dans  le  mur  septentrional  ;  son 
ouvcrttire  est  placée  du  côté  de  cette  porte  ; 
et  il  est  aisé  de  voii'  que  la  marche  doit 
s'entreprendre  en  commençant  par  le  com- 
parlimenl  qu'on  a  à  sa  droite.  Le  dessiQ 
offre  cette  particularité,  qu'il  est  divisé  en 
quatre  carrés  exactement  semblables ,  et 
formant  chacun  un  petit  labyrinthe  à  part, 
mais  de  telle  sorte  qu'il  faut  avoir  parcouru 
en  entier  le  premier  de  ces  labyrinthes  par- 
tiels avant  d'arriver  au  deuxième,  puis  au 
troisième,  puis  enfin  au  quatrième,  qui  vous 
mène  au  centre  du  labyrinthe  total.  La 
deriiière  allée  rectiligne  suivie  pour  arri- 
ver au  terme  de  la  course  est  contiguë  à 
celle  qui  a  été  parcourue  en  entrant.  Une 
fois  arrivé  au  centre,  l'œil  se  trouve  au  mi- 
lieu de  ce  jeu  de  lettres  dont  j'ai  parlé,  et 
qui  forme  un  dédale  encore  plus  inextrica- 
ble que  celui  qui  l'entoure.  Puur  en  avoir 
la  clef,  il  faut  se  placer  au  milieu  du  carré 
formé  par  les  lettres,  on  y  voit  une  S.;  par- 
tant delà,  ipielle  (]ue  soit  la  direction  adojt- 
téo  par  l'œil  pour  lire,  il  arrivera  toujours 


D'EPIGUAPIIIE.  ORL  lOOG 

à  l'un  des  quatre  angles  du  carré,  après  avoir 
lu  les  mots  Sancta  Ecclesia. 

«  Ce  carré  de  lettres  se  décompose  lui- 
même  en  quatre  carrés  partiels  semblables  à 
celui-ci  : 


S 

A 

N 

C 

T 

A 

E 

A 

N 

C 

T 

A 

E 

C 

N 

C 

T 

A 

E 

C 

L 

C 

T 

A 

E 

C 

L 

E 

T 

A 

E 

C 

L 

E 

S 

A 

E 

C 

L 

E 

S 

I 

E 

C 

L 

E 

S 

I 

A 

«  Ces  sortes  de  jeux  de  lettres  sont  très- 
aisées  à  composer.  Tous  les  mots,  que.  qu'en 
soit  le  nombre  et  quel  que  soit  le  nombre 
de  leurs  lettres,  peuvent  être  ainsi  arran- 
gés; seulement ,  lorsque  le  nombre  total 
des  lettres  contenues  dans  les  mots  employés 
sera  pair,  la  ligure  obtenue  sera  un  rectan- 
gle, et  non  plus  un  carré  comme  dans  ce 
cas-ci,  oh  nous  avons  treize  lettres. 

«  La  clef  de  la  formation  de  ces  sortes  de 
figures  est  trop  facile  pour  que  je  m'étende 
sur  ce  sujet.  Je  vais  chercher  maintenant  à 
déterminer  quel  peut  être  le  sens  attaché  à 
ce  double  labyrinthe  de  lignes  et  do  lettres; 
mais  avant  tout,  je  fais  observer  qu'ici  je 
ne  vise  point ,  et  que  je  ne  prétends  pas 
étendre  mes  conjectures  sur  le  labyrinthe 
d'Orléansville  aux  autres  monuments  de  ce 
genre. 

«  Ne  doit-on  voir  dans  le  nôtre  au'un  sim- 
pel  jeu  delà  patience  de  l'artiste?  Je  ne  le 
pense  pas.  En  effet  quelque  compliqué  qu'il 
soit,  il  est  bien  loin  de  l'être  autant  que  le 
reste  du  pavé  de  l'Eglise;  que  cette  mosaï- 
que si  riche,  si  variée,  si  tourmentée  même, 
dont  deux  (iétails  ne  se  ressemblent  pas. 
C'est  bien  certainement  sur  cet  inextricable 
réseau  de  lignes  aussi  différentes  par  les 
couleurs  que  par  les  formes ,  que  l'artiste  a 
déployé  toute  sa  patience  et  toute  la  verve 
de  sa  capricieuse  imagination. 

«  Le  labyrinthe  placé  près  de  la  porte 
d'entrée,  en  avant  de  cette  riche  ornementa- 
tion, se  présente  sous  un  aspect  simple  et 
sévère  :  ces  nombreuses  lignes  droites,  qui 
se  heurtent  toujours  sous  des  angles  brus- 
ques ,  ont  quelque  chose  de  sec  auprès  de 
ces  courbes  gracieuses  qui  s'entrelacent  sur 
le  sol  de  la  basilique.  Si  l'artiste  n'avait  eu 
pour  but  qu'une  œuvre  do  patience,  qui  l'em- 
pêchait de  mettre  la  décoration  de  son  laby- 
rinthe on  harmonie  avec  les  ligures  qu'il  a 
tracées  au  près?  Il  est  plus  probable  de  sup- 
poser qu'il  était  sous  l'inHuence  de  deux 
idées  différentes,  lorsqu'il  a  dessiné  ces  deux 
parties  du  sol  d'une  mémo  église. 

«  Selon  toute  probabilité,  la  basilique  de 
Réparalus  a  étéfondée  vers328,  peu  de  temps 
après  la  reconnaissance  pulilique  de  la  religion 
chrétienne  parle  chef  de  l'empire,  maisauplus 
fort  des  rudes  épreuves  que  l'hérésie  faisait 
subir  aux  lidèles.  Toutefois,  ces  éiireuves 
étaient  <levenuos  [dus  faciles  depuis  tjXie 
les  Pères  de  l'Eglise  avaien!  rétabli  les  l)ases 


1007 


ORL 


DICTIONNAIRE 


ORV 


1008 


du  dogme  et  l'unité  do 


1  foi  dans  le  concile 
de  Nicée. 

«  A  cette  époquo,  li-s  aits,  les  lettres,  et 
toutes  les  œuvres  de  l'cspril  Iiumnin  étaient 
en  pleine  décadence;  le  vieux  monde  s'é- 
croulait pourfaire  place  à  la  génération  di- 
vine. Les  règles  de  l'art  antique  étaient  mé- 
lirisées  ,  perdues;  la  majesté  des  formes 
faisait  place  à  la  richesse  et  à  la  complication 
des  ornements.  Les  détails  et  les  accessoires 
étoufl'aient  l'unité  de  l'œuvre;  le  bon  goût 
se  perdait. 

«  Le  Bas-Empire  commençait,  et  avec  lui 
ces  futilités,  ces  frivolités,  ces  tours  de  force 
dans  les  petites  choses,  qui  caractérisent 
les  arts  et  la  littérature  de  cette  triste  épo- 
(jue,  où  un  jeu  de  mots,  une  phrase  à  dou- 
l)l(ï  entente  étaient  l'origine  de  violentes  dis- 
cussions et  d'interminables  écrits. 

«  L'art  chrétien,  ayant  à  se  créer  à  celle 
époque  de  décadence,  donna  d'autant  plus 
volontiers  dans  les  excès  d'une  ornementa- 
tion trop  richi',  que  les  idées  religieuses  re- 
jetaient tout  ce  qui  avait  rapport  à  l'art  an- 
tique, parce  que  cet  art  était  païen.  D'ail- 
leurs le  culte  ayant  été  proscrit  n'avait  pu 
former  encore  des  architectes  qui  lui  fussent 
])ropres.  La  belle  mosaïque  d'Orléansville 
appartient  donc  à  cette  génération  chrétienne 
(lui,  sortant  pour  la  première  fois  des  obs- 
cures catacombes ,  demande  au  soleil  un 
culte  resplendissant  d'or  et  de  vives  couleurs, 
et  qui,  témoin  des  merveilles  produites  par 
les  arts  de  Rome  et  d'Athènes  ,  veut  aussi 
appeler  les  arts  à  la  glorification  de  ses  céré- 
monies religieuses. 

«  Mais  à  côté  de  ce  besoin  impérieux  de 
manifester  son  éclatant  triomphe,  la  religion 
ne  perd  pas  de  vue  l'idée  morale  ,  et  elle 
transporte  dans  les  nouveaux  édilices  les 
emblèmes  ,  les  décorations  symboliques 
qu'elle  jTvail.»  dès  ses  débuts,  adojités  et  des- 
sinés dans  les  souterrains  où  se  célébraient 
les  saints  mystères.  Ces  emblèmes,  ces  sym- 
boles furent  sans  doute  conservés  intacts  et 
garantis  de  cette  richesse  d'ornementation 
qui  ne  les  atteignit  et  ne  les  détruisit  que 
plus  tard. 

«  Parmi  ces  idées  adoptées  au  commence- 
ment du  christianisme,  l'une  dos  premières 
est  sans  contredit  celle  qui  nous  montre 
l'jlme  humaine  i)lacée  dans  ce  monde  connue 
dans  une  vallée  de  misères  et  de  douleurs, 
([u'elb!  doit  traverser  en  suivant  une  route 
dillicile,  ardue,  semée  de  déboires  et  de  pé- 
rils. L'Ame  iloit  accomplir  son  i)énible 
voyage  au  milieu  des  dangers,  des  |)eines, 
des  épreuves,  des  séductions  de  toute  sorte 
que  lui  impose  son  union  avec  la  matière. 
Llle  doit,  après  bien  des  secousses  et  des 
tribulations,  bien  des  fausses  marches  et  des 
écarts,  bien  des  fautes  et  des  expiations , 
sortir  Iriomphanle  de  la  lutte,  pour  arriver 
au  séjour  du  bonheur  éternel. 

«  Les  premiers  chrétiens  n'auraient-ils 
pas  pris  le  labyrinthe  |K)ur  une  image  de  la 
route,  dillicile  et  féconde  en  égarements, mie 
doit  suivre  l'Ami'  pour  arriver  ;i  Dieu  ?  I)  un 
autre  coli',  le  pèlei  inage  dr  celte  .liiiu  sur  la 


terre  n'esl-il  pas  représenté  par  les  difliciil- 
tés  imposées  au  postulant  qui  veut  être  ad- 
mis au  nombre  des  fidèles  et  venir  s'asseoir 
dans  le  sanctuaire  de  l'Eglise,  image,  dans 
ce  monde,  de  la  cité  céleste  à  laquelle  il  as- 
pire après  sa  mort?  Notre  labyrinthe,  ainsi 
placé  à  l'entrée  du  lieu  saint,  ne  représente- 
t-il  pas  parfaitement  le  chemin  suivi  jiar 
l'Ame  qui  aspire  au  ciel,  et  celui  du  néophyte 
qui  veut  entrer  dans  le  sein  de  l'Eglise  't 

«  Dans  les  premiers  siècles,  les  éjireuves 
imposées  aux  postulants  étaient  pénibles  et 
longues,  si  longues  {[uelquefois,  que  le  titre  de 
chrétien  n'était  accordé,  parlebaptème,  (ju'au 
lit  de  mort.  L'abjuration  des  erreurset  l'initia- 
tion il  la  vérité  étaient  accompagnées  de  céré- 
monies nombreuses,  surtout  au  début  du 
christianisme,  alors  ([u'i!  importail  de  ne 
pas  introduire  de  faux  lières  ,  dont  la  con- 
duite eût  été  un  scandale,  et  qui  eussent  pu 
découvrir  aux  iicrsécutcurs  les  lieux  ou 
l'on  célélirail  les  saints  mystères.  » 

ORVIETO,  dans  les  Etats-Poûtificaux. 

L 

Palais  des  Conservateurs. 

Imp.  des. 
Flavio  Coiis- 
luiuiu  pio 
Fel.  iiiviclo. 

(Cardinal  Mai,  259,  2;  Donat.  loO,  6.) 

Nous  extrayons  du  Trésor  des  Epltaphcs 
de  Labbe  les  inscriptions  suivantes  en  vers 
léonins,  jiages  103,  161.  On  en  trouvera  du 
semblables  dans  notre  Diclionnuire  aux  mots 
Arras  et  Cluny. 

n. 

Guillaume,  cardinal  de  Brayo. 
Sit  Clirislo  (jnilus  lilc  Guillctnius/umii/afus 
De  lirnyd  iiiilu!:,  Marci  lilulo  dccoralns  : 
Sil  lier  le  Murce  cœli  <;iiitlcliiais  in  nrce: 
Quatso  non  parce  Deiis  oinuipoiciis  sibi  parce. 
Fraiicia  plaiige  riiHi»,  mors  islius  lilii  iniruin 
Delecluui  pnricl,  (|uia  vix  similis  sibi  fiel. 
Delleal  biiiic  Mailicsis,  Lcx  cl  Dcciela,  Poesis; 
Necnon  Syndcrcsis  heu  iiiilii  quant  Themesis! 
lîis  sexceiUcniis,  bimis,  bis  hisquo  viccnus 
Aimus  crut  Cliiisti,  (piaïuio  murs  all'tiii  hii. 

m. 

Guillmimc,  cardinal  de  Saint-Euslache. 

Sisle  gradum,  clama  qui  pcriegis  lioc  epigrnma  ; 

(liiilleliiuim  pliira,  (picm  siililiaxil  brcvis  hora 
Nobis  pcr  jiuius;  do  Canliiiibus  fuil  umis. 
l'rudens,  vcridicui,  conslans  et  (idiis  amicus, 
Yi'ic  Ciillioliciis,  iusUis,  pins  alqiic  piiiticus, 
('.aiiiliilii)r  ttjciw;   palniiis  QiiarUis  tiiil  Iniio- 
(It'iilids,  i7/jiis  niorcs  iiiiilaiib  ncc  aliiis. 
Itoniu',  ycapoli,  (|iius  iinpia  mors  pliariseai, 

Régla  saiicia  Poli  iiingil,  cosqiio  beat. 
l.aiiani.u  île  pro^cnio  (".Dniitiiin  fnil  itic 


1000  OTR  D'EPlGRAPilIC,  OVI  1010 

Rcx  voiii,  il.;s  in  reiiiiieni  setlem  silii  Cliiiste.  d'Otricoli  SOUS  le  pape  Vigiln  et  sous  Totila, 

Anni  suiU  nn/i  Domiiii  super  aslra  rcgeiuis  roi  dus  Gotlis. 

Quin.iuagi.ua  dati  fit  sex  cum  uùlle  duceniis.  iCanlimdMAi,  pag.  76  ;  Ughelh,  t.  X, 


IV. 

Guillaume  Roland,  évêque  du  Mans, 

Moit'S  magiiorum  superans  et  dicla  viroriim 
Tiilor  cunctorum,  cler.i,  pleltis,  moimchurum, 
Lux  prœdictorum,  debellalorque  malorum 
Justus,  deuotus,  caslus,  sapiens,  modérants 
Pr»sul  GuUlelmus  Roland  iacet  hic  lumulalus. 
Ilnjuserat  testis,  païens  cihus,  aspeia  veslis, 
Copia  mullfirum  qnas  fnndebal  Incniinnrum 
Diim  flens  Mhsarum  Iraclaret  sancla  sacrnrum. 
Isii  cœluium  det  gaudia  Rex  stiperorum 
f.hrislus  servonim  meritis  precibusque  siwrum. 


V. 

Guillmitne  de  Montesorelli. 

Aggregat  absque  mora  non  extricabilis  horri 

Seruos  nobilibus,  et  pueros  senibiis. 
Qiiod  si  nobilitas  posset  producere  viirn 

Nobilitante  domo  non  moreretnr  lioino. 
Heu  !  Uvillehiie  salis  fuerat  libi  nobiliiatis, 

Allainen  a  superis  nobilis  ubstraheris. 
In  modica  fossa  sunt  niagni  stemmatis  ossa, 

Arlus  imjenuos  hœe  liabet  ossa  liios. 
Si  quem  lœsisti,  si  quid  maie  promeritisii 

Christus  adesto  tamen  pace  fruaiis,  Amen. 

OSIMO,  dans  la  Marche  d'Ancône,  Etats 
de  l'Eglise. 

Hic  quiescunt. 
reliquie.  S.  Bla 
sii.  S.  Nycolai. 
S.  Brigide.  virgo  (sic) 
de  pallio  S.  Micha 
élis. 
{Cardinal  Màï,  p.  45.) 

OSSDNA,  en  Andalousie,  Espagne. 
Sur  une  base  où  les  noms  sont  effacés. 
Socero  fortiss.  iniperatorum. 
{Cardinal  Mai,  292,  2;  Morales,  lib.  xi, 
cap.  3.) 
OTRICOLI ,  l'ancien  Ocriculum ,   près   de 
Rieti,  dans  les  Etats  de  l'Eglise. 

Inscription  dans  la  grande  église  ,  en   lettres 
antiques. 

Jubanle  Dec  Fulgeniius  cpiscopus  invcnlo 

corpore  beali  marlyiis  Vicloris  in  xpi  noiiiine 

super  altareni  (sic)  construxii. 

Au-dessus  de  cette  inscription  sont  peints 
deux  agneaux  regardant  une  croix  qui  se 
trouve  placée  entre  eux. 

li'après  Ughelli,  Fulgence  occupait  le  siège 


II. 

Cimetière  d'Otricoli,  dans  les    ruines  de  l'é- 
glise de  Saint-Victor. 

£.  a.   Hic  re- 
q.  eseit  Medieus 
iiiarlyr  Cbrisli 
cum  pluribus 
I.  P.  C.  Q.  E.  S. 
T.B.  A.  M. 

{Cardinal  Mai,  393,  5.) 
Mamachi,  Antiq.,  t.  111,  p.  159  et  316,  ex- 
plique les  lettres  par  :  in  pace  quiescentibus 
aliis  martyribus. 
OVIEDO,  en  Espagne. 
I. 

Sur  une  croix  debronze,  que  le  roi  Alphonse 
donna  à  l'église  de  Saint-Jacques . 

Hoc  signo  vincitnr   inimicus;  hoc  signo  luelur 
pius.  Ob  honorem  sancii  lacobi  aposloli 
offermit  fiiinuli  Dei  Adefim^ii^  ]iiinrK^is" 
cum  coniuge  Sceraena  regina.  Hoc  opns 
perfectum  est  in  era  dcccc  (1).  duodecima.  (2) 

II. 

Dans  la  même  église,  sur  une  autre  croix  d'or, 
de  grande  dimension,  couverte  de  pierreries 

Susceplum  placide  raaneat  hoc 
in  honore  Dei  quod  offerunt 
famulus  Christi  Adefonsus  prin- 
ceps  et  Sceraena  regina. 
Quisquis  auferre  hœc  donaria 
iiostra  praesumpseril,  fulmine 
divino  inlereat  ipse. 
Hoc  signo  tuelur  pius.  Hoc  sig- 
no vincilur  inimicus.  Hoc  opus 
perfeclum  est,  concessum  est 
sancto  Salvaloii  Ovetensis  se- 
dis;  et  operatura  est  m  caslel- 
lo  Gauzon  auno  regni  nostri 
XVII.  discuirenle  era  dccccxvi  (3). 

III. 

Sur  une  croix  dite  la  croix  des  Anges. 

Susceptum  placide  maneat  hoc  in  honore  Dei , 
offert  Adefonsus  humilis  servus  Christi. 

(1)  Perperam  in  ms.  Maiinii  dccc.  —  A.  M. 

(2)  Morales,  Citron.,  lib.  xv.  5.  —  Mr. 

(3)  Morales,  in  fuie  opernm  S.  Eulogii  Cordub. 
p.  131,  et  Citron.,  xiii,  38;  xv,  9.  Item  .Mariana, 
Uisi.  Hisp.,  vil,  i6;  denique  Baroniis,  t.  XV,  p. 
333.  Videsis  etiain  historiam  Lucx  Tudentia-,  et 
BosiuM  Crue,  triumph. ,  p.  014.  Mr.  —  Perperam 
ergo  apud  Marinium  dcccxv».  —  A.  M. 


1011  OVl 

ijiiis(|iii$  aul'errc  presuiiipseiil  niiclii, 

ruliniuc  (liviiio  iritorvat  ipse. 

Iluc  sii;nu  lucttir  plus, 

lioc  sigiio  viiiriiiir  iiiiinicus. 

Nisi  libens  ubi  voliinlas  dederit  mea. 

Hoc  opiis  peifeclmii  est  iii  era  dccccxvi. 

Oinnis  convenlus  populi  Deo  dignus  calholici 
cognoscal  (iiioriiin  intlylas  veiieraiilur  rcliquias 
iiilra  piTlidsissima  pia-seiUis  archaï  lalcni.  Hoc 
est  (le  ligiio  plmiimnii  sivede  cnice  Unmiiii;  do 
vestiiiieiitis  illius  quod  per  sorteiu  divisum  est; 
de  pane  delei-laliili  iiiide  iii  cena  iisiis  est  ;  de 
siiidone  doininico  eius  alque  sudaiio  et  criiore 
sanctissiiiio  ;  de  leiia  saiicla  ipiaiii  piis  caleavil 
Imic  vesligiis;  de  veslimenlis  iiiauis  eius  viigi- 
nis  Maria;  ;  de  lacie  quoque  eius  quod  mulHiiu 
est  luirabilc.  llis  paiiler  r oiiiuiicla'  siint  qiucdaiii 
saiictoruiii  maxime  priestantes  reliquia;,  quoniiu 
prout  poliiimus  h;ec  iiomiua  subseripsimus.  Hoc 
est  de  saiicto  Pelro,  de  s.  Tiioma,  s.  ISailoio- 
niei,  de  ossii)us  prophetavum,  de  omnibus  apo- 
slolis,  et  de  aliis  qiiam  pluiiiiiis  saiiclis  quo- 
rum noiidna  sola  Dei  scienlia  coliigil.  His  om- 
nibus egregius  rex  Adefonsus  humili  devocione 
preditus  fecit  hoc  receptacuhuu  ss.  piguoribus 
insignituui  argeiito  deauratum,  exlerius  adoi- 
naliiiii  non  vilibiis  operibus  :  per  quod  posl  eius 
vilani  merealiir  consortium  illoruin  incoleslibus 
sanclorum  iuvari  precibus.  Uiec  quidem  saluti 
et  re  (I)...  novit  onniis  provincia  in  terra  sine 
dubio....  manus  ei  induslria  clericornm  et  pre- 
sulum,  qui  propler  lioc  conveninnis  cum  dieto 
Adel'onso  principe  et  cum  geruiana  leclissiuia 
Virraca  nomine  dicta ,  quibus  Kedemplor  om- 
nium conccilit  indulgenliam  et  suoruni  peccalo- 
luni  veiiiain  per  lioc  ("i)  ss.  piguora  aposlolorum 
et  s.  lusti,  et  Pasloris,  Cosmx,  et  Damiani , 
tulaiia;  virg.,  et  Maximi,  Germani  ;  liaudili, 
l'anlalconis,  Cypriani,  et  lustina;,  Sébastian!, 
Kacundi,  ell'iimilivi,  Crislopbori,  Cucufati,  Fe- 
litis,  Sulpicii  (5). 

IV. 

Inscriptions  dmis  l'église  calliédrulc  fondée 
l>ur  Alphonse,  roi  de  Galice. 

Quisquis  hic  positus  degis  iure  sacerdos  ,  per 
(jbrislum  Icobtestor,  utsismei  Adefonsi  uiemor, 
(piaienus  sepe,  aut  saltem  una  die  |)er  singulas 
hebdomadas,  senqicr  lllirislo  pro  me  olleras  sa- 
tiiliciuni,  ut  ipse  lilii  sit  perenne  auxilium. 
Quod  si  forte  neglexeris  ista,  vivens  sacerdo- 
lium  aniittas.  Tua  suiit  domine  uumia,  que  tu 
in>pirasii,  vel  conleire  nobis  di^natus  es.  iilii 


(I)  Hic  et  infra  pbis  dimidio  vcrsu  Icgi  m'quii 
in  miiimuietilo.  —  A.  M. 

{•>)  lia  silii'da  Marlnii.  —  A.  M. 

(■j)  iMoHAl.ils,  Los  olros  cbn-o  libroH,  etc.,  p.  (II. 
cpii'ni  videsi».  —  Mr. 


rtlCTItiNNAlRE  OVI  loiï 

Domine,  libi  tua  oiïeriimis,  Iniins  perrectam  Ta^ 
bricam  lempli  :  exiguus  servus  tuus  Adefonsus 
exiguum  tibi  dedico  muneiis  votum  ;  et  quod  de 
manu  tua  accepinius,  in  lenqilo  luo  dûmes,  gra- 
lantor  oOerinms. 


Quicunque  cernis  hoc  templum  Dei  honore  di- 
gnum ,  noscito  hic  ante  istum  fuisse  alteruu), 
hoc  codem  ordine  situm,  quod  princeps  condi- 
dit  Salvatori  Domino  suppicxper  uumia  Kroyhi, 
duodecini  apuslolis  dedicans  l)is  sena  allaria. 
Pro  quo  ad  Uominumsit  vesiraoratio  cuiictonim 
pia.ut  vubis  dei  Dominus  sine  finepremia  digna. 
Preleritum  iiic  aniea  edilicium  fuit  partim  a 
genlilibus  dirutum,  sordibusque  i:onianiin:ilnm, 
quod  dcmio  tolum  a  lanmlo  Dei  .\deroiisu  co- 
gnosciiur  esse  lundatnm,  et  onnie  in  melius  rc- 
novatum. 

Sit  merces  ilh  pro  tali,  Chrisle,  hdjore; 
Lt  iausiiic  iugis  sit  sine  linclibi  (I). 

{Cardinal  Mai,  p.  88.) 


VI. 

A  l'entrée  de  l'église  de  Saii-Salvador,  fondée 
par  le  même  roi  Alphonse. 

In  nomine  domini  Dei  et  salvaloris  noslri 
lesu  Christi  sive  onmiinu  eins....  eius  gloriose 
sancte  Marie  virginis,  bissenisque  apostolis,  c;c- 
terisque  sanclis  marlyrii)us,  ob  cuius  Itonorcm 
tempUim  ledilicatum  est  in  liunc  loi  uni  Oveio  a 
(luondum  religioso  Adelonso  principe.  Ab  eius 
nanique  discessu  usque  nunc  quarlus  ex  iUius 
prosapia  in  regno  succedens  consimili  nomine 
Adefonsus  princeps,  diva;  quidem  nieinori;e  Or- 
donii  régis  liliiis,  banc  :edilicari  sunxil  muni- 
lionem  cum  coniuge  Sccmcna  duobusque  pig- 
nure  natis,  ad  luitionem  mmiiminis  thcsauri  auhc 
huius  sanctLe  ecclesi;i!  residendum  imlepiiem. 
Caventes,  <piod  absil,  dinn  navale  geiililiias  py- 
ratu  soient  exercilu  properare,  ne  videaiur  ali- 
quid  deperire.  Hoc  opus  a  nobis  offeriuni 
iidem  ecclesia;  perheni  sii  iure  concessum. 

VII. 

Sur  une  cassette  ornée  de  perles  et  de  piirrrs 
précieuses,  et  donnée  pur  le  roi  ù  l'éijlise  de 
San-Salcador. 

loscripliou  gravée  sur  le  foads,  <|ui  élail  imi  :irm'iii. 
Susceplum  placide  manet  hoc  in 
honore  l>oi,qnoil  offeruiil  famnli 
('.bri>li  l'i'ovla  elNunilo  cogtmuiento 
Scemena.  Hoc  opns  pcrfectnm  est 
et  concessum  est  sanelo  Salvalori  Ovolcniis. 
(liiis(|uis  auferre  hoc  donaria  nosira 

MoiiAi. 


etc.,  p.  'ii  ;  IIaiio.v'.,  t 


KS,  op.  cit.,  p.  3i  ;  ol  Los  olros  ri- 
■•       p.  iUli.  -  Mr. 


I.,  p.  AI 
Xlli.  p. 


1015 


OXF 


dt.imgrm'Iiil;, 


OXF 


lati 


Piœsiimpseiil,  fulmine  ilivino  iiUorcal. 
Ipse  operatum  est  era  dccccxlviiii  (I). 

{Cardinal  Mai,  p.  204.) 
OXFORD,  en  Angleterre. 
Epitaphcs    extraites    (la  Sepilchai.    MO^iii- 

MENTS     OF     THE     GrEAT     BrITMNS;    2    Vol. 

grand  in- fol.,  tome  l",  II. 

I. 

Epilaf'he  de  révoque  Vère,  troisiiiiie  fils  d'Aiilirev  Je 
Vère,  [ireniirr  conile  d'Oxfoiil,  mon  en   1199. 

Doiiiimis  Giilielmiis.  Le  Vereepiscopus  Heiefoi'deiisis 

obiit  anno  1199. 


II. 

E|iiU|ilie  de  IIiiKues  de  Vère,  comte  d'Oxford,  mort  en 
lâ03,  et  de  sa  femme  llawise. 

Ilic  jacenl  Hugo  de  Vere,  ejus  iiominis  primus, 
contes  Oxonlac  qiiaitns,  magiins  canieravins  An- 
glie,  filius  et  lieres  Robert!  coniitis,  et  Ilawisia 
uxor  ejns,  filiasacri  (le  Qninci.conillisWartone. 
yniqnidein  Hugo  obiit  1-26Ô.  Quorum  aniniabus 
propitietiir  Altissimus. 

Voy.  L'épitaphe  de  Robert  1",  troisième 
comte  d'Oxford  à  Hatfield-Broac-Oack. 


III. 

Cathédrale  chapelle  de  Saint-fVilliams. 

Kpitaplie  de  Walterde  Merson,  fomlateur  du  Merson-Col- 
lége  à  Oxford,  mort  en  1"277. 

Wallero  (!e  Meiion, cancellario  Angliae  stib  Hen- 
rico  tertio,  episcopo  Roffeiisi  snb  Edwardo 
primo  :  rcg.  iiniiis  eseniplo,  omnium  quotquot 
extant  collegiorum  fundatori;  niaxiinoruni  Eu- 
rop;e  lotius  ingeniorum  fœlicissiino  parenti  ; 
custos  et  scbolares  domus  seholarium  de  Mer- 
ton  in  luiiversitate  Oxon.  ConiMuinibus  collegii 
impensis,  debiluni  pieiatis  monunientnm  po- 
suere  anno  Doniini  1598.  HenricoSavile  custode. 

Obiit  in  vigilia  Simonis  et  Judu!  anno  Domini 
1277,  Edwardi  prinii  quinlo.  Inchoaveral  colle- 
ginm  Maldoniœ  in  agio  Surr.  Anno  Domini 
lâC4,  Ilenrici  tertii  quadragesimooetavocuidcin 
sainbri  consilio  Oxoniuni  1270  translato,  cx- 
trema  manns  fœlicissimis,  ut  credi  par  est, 
anspiciis  accessit  anno  1274  ipsis  Kalendis  Au- 
gusli  anno  regni  régis  Edwardi  primi  secundo. 
Voy.  au  mot  Dublin,  l'éjntaphe  de  Thomas 

Craniey,  chancelier  de  riiniversil(5  d'0\ford. 

Listes  des  volumes  et  dessins  qui  composent 
la  collection  Gaignières  conservée  à  la  bi- 
bliothèque Bodléienne  d'Oxford. 

Communiquée    par    M.  Eugène  Viollet.Ledue,    archi- 
tecte (2). 

Princes  du  sang  royal.  1   vol. 

(1)  Morales  exscripsit  edidilqiie  in  scboliis  ad  lib. 
m  oper.  s.  Eulogii  Cordub.,  p.  59.  Vide  inscripiio- 
iieni  siniilem,  ubi  de  Adenulfo,  Bibl.  PP.,  t.  XV, 
p.  274.  —  Mr. 

(2)  Extrait  des  Archives  des  missions  scieiitifuiues 
dn  minisière  de  tlnstruction  publique  ,  septembre 
1851,  pag.  229  et  209. 


Tombeaux  des  rois  de  France.  1    vol. 

Tombeaux  et  (-pitaphes  des  églises 
de  rile-de-France.  1 

Idem  des  églises  de  Normandie.  2 

Idem  des  églises  de  Valois   et  Bis- 
sonne.  t 

Idem  des  églises   d'Angers,  de  Nan- 
tes, de  Loches,  de  Tours,  du  Mans.    2 

Idem  des  églises  de  Paris.  4- 

Idem,  des  églises  de  Champagne  et 
de  Bourgogne.  1 

Idem  des  églises  de  Beauvais,  de 
Chartres  et  de  Vendôme.  1 

Idem  des  églises  de  Brie.  1 

Recueil  des  tapisseries,  armoiries 
et  devises.  1 

16   vol. 

Ces  volumes,  excepté  les  doux  renfer- 
mant les  dessins  des  églises  d'Angers,  Nan- 
tes, etc.,  sont  reliés  en  veau  ronge,  marbré 
noir  et  jaune.  Ils  ont  été  reliés  eu  France, 
sous  Louis  XIV.  Les  seize  volumes  font 
partie  de  la  coileclion  de  livres  légués  par 
l'antiqunire  Gaugh  à  la  Bodléienne. 

Tombeaux  des  princes  du  sang  royal. 

Feuillet  1.  Cette  peinture  est  contre  le 
mur,  à  droite  de  l'autel,  dans  la  chapelle  d'Or- 
léans de  l'église  des  Célestins. 

F.  2.  Tombeau  d'Henri,  duc  d'Orléans, 
duc  de  Longueville  ;  il  est  de  marbre,  dans 
la  chapelle  d'Orléans,  aux  Célestins  de  Paris, 
à  gauche  de  l'autel. 

F.  3.  Face  postérieure  du  même  tombeau. 

F.  h.  Tombeau  de  marbre  du  roy  René 
d'Anjou,  vu  à  plat. 

F.  5.  Inscription  du  précédent  tombeau. 

F.  6.  Tombeau  de  marbre,  dans  le  mur  à 
gauche,  derrière  l'autel  du  chœur  de  l'église 
cathédrale  d'Angers.  Il  est  de  René  duc 
d'Anjou,  roy  de  Sicile. 

F.  7.  Tombeau  de  marbre  noir,  derrière 
le  grand  autel  de  l'église  de  Saint-Maurice 
d'Angers.  Il  estde  Jeanne  de  Laval,  duuxièuie 
femme  du  roy  René. 

F.  8.  Ce  tombeau  de  pierre  est  de  Thie- 
phaine  la  Magiue,  nourrice  de  Marie  d'An- 
jou, née  le  14  octobre  1304,  etc.  Elle  tient 
deux  enfants  dans  ses  bras... 

F.  9.  Tombeau  de  marbre  b'anc  et  noir, 
dans  le  chœur,  à  gauche  de  l'église  de  Saint- 
Ceorges  de  Nancy,  en  Lorraine. 

F.  10.  Tombeau  de  Cb.,  comte  d'Alen- 
çon  et  du  Perche,  et  de  Marie  d'Espagne,  sa 
femme.  Il  est  de  marbre  noir,  et  les  figures 
de  marbre  blanc,  au  costé  gauche  de  la  cha- 
pelle du  Rosaire,  aux  Jacobins  de  la  rue 
Saint-Jacques.  {Suit  rinscriplion.) 

F.  11.  Idem. 

F.  12.  Tombe  de  pierres,  ti  droite,  devant 
le  jubé,  dans  la  nef  des  religieuses  de  l'église 
de  Saint-Loys  de  Poissy.  Elle  est  d'isabel  d'A- 
lençon ,  religieuse  en  ce  prieuré  ,  lille  de 
Charles  de  Valois,  comte  d'Alençon,  mort  on 
1346,  et  de  Marie  d'Espagne  sa  deuxième 
femme. 

F.  13.  Tombe  de  pierre  devant  la  chapelle 


1015 


0\F 


r)lCTlo^^AlKE 


OXF 


liilC 


Je  Saiiïl-Miiilin,  à  l'entrée  à  droite,  dans  l'é- 
glise de  Sainte-Geneviève  du  Mont,  et  au- 
tour est  écrit  : 

Cy-git  lrès-nol)le  ol  tri's-piiissaiiltî  dame  M"  Ka- 
ilierinc  il'Alençoi),  ilucliesse  en  Bavière,  com- 
tesse de  Morlains,  etc.  .  .  .  trépassa  en  14G2. 

F.  l'i-.  Toniliuau  de  Hené,  duc  d'Alençon, 
et  de  Margueiile  de  Lorraine,  sa  feinine.  Il 
est  de  inarbre  l)iniic  et  noir,  au  rosté  gau- 
che du  tirand  autel  de  Notre-Dame  d'Alençon. 
(Suit  l'inscription.) 

F.  lo.  Tombeau  de  Louis  de  France, 
comte  d'Evreux,  et  de  Marguerite  d'Artois, 
sa  femme,  qui  est  le  quatrième  au  milieu  du 
clRL'ur  des  Jacobins.  Figures  en  marbre  blanc; 
tombeau  de  marbre  noir.  {Suit  rinscriplion.) 

F.  1().  Tombeau  dans  l'église  des  Corde- 
iiers  de  Paris ,  derrière  le  grand  autel,  à  main 
droite.  Il  est  de  Charles  d'Evreux,  comte 
d'Estampes,  lils  de  Loys  de  France,  comte 
d'Evreux,  d'Estampes,  etc.,  et  petit-fils  do 
l'Iiilippe  III,  dit /c  Jlardy.  La  figure  est  de 
ii/ailne  blanc,  et  le  tombeau  est  de  marbre 
noir,  représenté  au  feuillet  suivant. 

F.  17.  Effigie  dudit  tombeau. 

F.  18.  Jdem. 

F.  19.  Tombeau  dans  lequel  sont  les 
cœurs  du  roy  de  Navarre  et  de  Jeanne  de 
France,  sa  femme,  qui  est  le  troisième  au 
uiilieu  du  chœur  des  Jacobins.  Il  est  de  mar- 
bre noir,  les  figures  de  marbre  blanc.  [Suit 
Vincription.) 

F.  20.  Tombeau  demarbre,  à  gauche,  dans 
le  chœur  de  l'église  de  l'abbaye  de  Saint-De- 
nis. Il  est  de  Jeanne  de  France,  reine  de  Na- 
varre, femme  de  Phili|)pe  III,  roy  de  Na- 
varre, comte  d'Evreux.  [Suit  l'inscription.) 

F.  21.  Tombe  de  marbre  blanc  et  noir  de- 
vant la  chapelle  du  Pardon,  à  droite,  à  la 
troisième  arcade,  dans  la  nef  ilo  l'église  de 
Notre-Dame  d'Evreux,  et  autour  est  écrit  : 

Cy-git  très dame  Jehanne  de  France, 

reyne  de  Navarre ,    femme Cliar- 

les qui  passa  l'an  1378. 

F.  22.  Tombeau  de'inarbre  blanc  et  noir, 
sous  une  arcad(;,  dans  le  mur  du  coslé  de 
l'épître,  dans  le  sanctuaire  de;  l'église  des 
Chartreux  de  Paris.  Il  est  de  Pierre  de  Na- 
vaire,  comte  de  Mortains,  mort  en  1IH2,  et  dp, 
Calheiine  d'.VIençon,  sa  femme. 

F.  23.  Vue  des  efligies. 

F.  24.  Pierre  posée  dai;:-;  le  mur  auprès 
do  la  cellule,  à  fauche,  dans  le  cloistro  des 
Chi'.r'iroux  de  Paris,  où  est  représenté  Pierre 
ue  Navarre. 

F.  25.  Tombeau  de  Robert  de  France, 
comte  de  Clcrmnnt,  seigneur  de  Hourbon.  H 
est  de  marbre  noir  et  la  ligure  tle  marbie 
blanc,  en  entrant  dans  la  cliajielle  de  Saiiit- 
Thomas-il'Aipjin,  dans  le  clidiur  do  l'église 
des  Jacobins.  [Suit  l'inscription.) 

F.  2(i.  Tombi'au  de  Loys  de  Itourboii, 
comte  de  Clermoiit,  (ils  de  Hobrrl,  UN  de 
saint  Louis.  Il  est  de  marbre  noir  et  la  figure 
dt!  marbri'  l)lanc,  et  le  dctixième  de  la  cha- 
iK'ile  de  Saiiil-Tlioiuas  d'Auuin,  aux   Jaco- 


bins. Son  inscription  est  inscrite  sur  lo  ta- 
bernacle (pii  surmonte  sa  tête. 

F.  27.  Inscription  du  précédent. 

F.  28.  Tombeau  de  marbre  noir  aans  la 
nef,  à  main  gauche,  dans  l'église  des  Jaco- 
bins. Il  est  de  Béatrix  de  Bourbon,  reyne  de 
Bohème,  dont  r('pila[ihe  est  écrite  autour, 
comme  il  s'ensuit,  elc 

F.  29.  Tombeau  de  Pierre  I"  ,  duc  de 
Bourbon,  lils  de  Loys  I",  dans  l'église  des 
Jacobins,  à  droite  du  grand  autel,  du  côté  de 
la  sacristie. 

F.  30.  L'épitaphe  du  précédent. 

F.  31.  Figure  de  marbre  blanc  et  noir 
proche  la  grande  grille ,  à  droite,  dans  le 
chœur  des  religieuses  de  Saint-Loys  de 
Poissy.  Elle  est  de  Marie  de  Bourbon,  i)rieure 
de  ce  monastère. 

F.  32.  Tombe  de  Loys  de  Bourbon,  se- 
cond tils  de  Loys  II,  duc  de  Bourbon,  et 
d'Anne  d'Aufine  d'Auvergne.  Elle  est  au 
milieu  de  la  chapelle  de  Saint-Thomas 
d'Aquin,  aux  Jacobins.   {Suit  l'inscription.) 

F.  33.  Généalogie  de  la  maison  de  Bour- 
Don-Montpensier  et  de  la  Roche-sur-Yon. 

F.  3i.  Dix-huit  ])ersonnages  de  la  même 
famille  et  disposés  de  la  môme  manière. 

F.  35.  Tombeau  de  Marguerite  de  Bour- 
bon, femme  de  Philippe  II,  duc  de  Savoye.  Il 
est  de  marbre  blanc  et  est  dans  le  chœur  de 
Notre-Dame  de  Brai. 

F.  36.  Tombeau  de  marbre,  au  milieu  du 
chœur  de  l'église  de  Notre-Dame  de  Thouars, 
et  autour  est  écrit  : 

Cy-gisent  les  corps  de  1res  haut  et  très  ill.  prince 
Loys  de  Trénioille,  deuxième  du  nom  ,  qui  fut 
tué  à  la  bataille  de  Pavie,  le  2i  février  1524,  el 
âgé  de  05  ans,  etc el  de  très  ill.  prin- 
cesse Gabrielle  de  Bourbon,  sou  épouse,  etc., elc. 

F.  37.  Tombeau  de  Jean  de  Bourbon  , 
lircmier  du  nom,  comte  de  la  Marche,  de 
Vendosme,  dans  la  chapelle  de  Saint-Jean 
de  l'église  collégiale  de  Saiiit-Geoi'ges  de 
Vendosme.  Il  est  de  luaibre  iiojr-ot  les  ligu- 
res de  marbre  blanc,  et  les  inscriiitions  sur 
les  chapiteaux,  comuiu  ils  sont  représentés 
au  feuillet  suivant. 

F.  '■]%.  Tombeau  de  Fi-ançoys  de  Bourbon, 
comte  de  \'endosme,  et  de  Marie  de  Luxem- 
bourg, comtesse  de  Saint-Paul.  Eglise  de 
Saint-Georges  d'o  Vendosme. 

F.  39.  Tombeau  du  cœur  et  des  entrailles 
de  Louis,  cardinal  de  Bourbon,  archevesque 
de  Reims,  éves(|ue  do  Laon,  du  Mans,  de 
Tréguior  et  de  Luron,  abbé  de  Saint-  Deiiys. 
Cette  coloiuie  est*  de  porphyre ,  contre  la 
closlure  du  chœur,  h  gauche  en  dehors,  do 
l'église  de  Sainf-Denys.  Il  n'y  a  point  d'ins- 
cription. Il  estoit  lilsd"e  Franeoisde  Bourbon, 
comte  de  A'endosme,  et  de  Marie  de  Luxem- 
lioui'g.  Il  mourut  le  \i  mars  15o6.  Il  fut  en- 
terré dans  l'église  Notre-Dame  de  Laon. 

F.  'lO.  Tondieau  de  C.aterine  de  Bourbon, 
lante  du  roy  lient  i  !\  .abbesse  deNolre-Damo 
de  Soi^^olls,  oi'i  M  est  au-dessus  de  la  grille. 

I''.  ki.  Tombe  de  cuivre,  derrière  le  grand 
aulel  de   l'i'^liM'   des  Blancs  -  Manteaux  do 


1017 


OXF 


D'EPIGRAPHIE. 


OXF 


lois 


Paris,  en  1688.  Elle  est  pour  les  entrailles 
de  Caterine  de  Bourbon,  abbesse  de  Notre- 
Dame  de  Soissons. 

F.  42.  Tombeau  de  Henri  de  Bourbon, 
deuxième  du  nom,  prince  de  Condé,  mort  le 
26  décembre  164-6,  dans  l'église  de  Valérie. 
[Epitaphe.) 

F.  43.  Tombeau  d'Anne-Marie  Mortinozzi, 
femme  d'Armand  de  Bourbon  ,  prince  de 
Conty,dans  l'église  de  Saint-André  des  Arts, 
à  Paris. 

F.  44.  Tombeau  de  Charles  de  Bourbon, 
duc  de  Montpensicr,  à  la  Chartreuse  de 
Gaillon.  (Epitaphe.) 

F.  45.  Idem  de  proûl. 

F.  46.  Idem. 

F.  4".  Idem. 

F.  48.  Loys  de  Bourbon,  duc  de  Montpen- 
sier,  etc 

F.  49.  Jaquette  de  Longui,  sa  femme. 

F.  50.  François  de  Bourbon. 

F.  51.  Benée  d'Anjou. 

F.  52.  Henri  de  Bourbon,  duc  de  Mont- 
pensier. 

F.  53.  Henriette-Catherine  de  Joieuse. 

F.  54.  Tombeau  de  Charles  de  Bourbon, 
prince  de  la  Roche-sur-Yon,  duc  de  Beau- 
préau,  et  de  Philipes  de  Montespedon,  sa 
femme,  et  de  leurs  enfants.  A  Beaupréau, 
dans  le  milieu  du  chœur  de  l'église. 

F.  55.  Tombe  de  marbre  noir,  au  milieu 
du  cloistre,  du  costé  de  l'église  des  Grands- 
Augustins  de  Paris.  Elle  est  de  Jeanne  de 
Valois,  femme  de  Robert  d'Artois. 

F.  56.  Tombeau  de  Jean  d'Artois,  comte 
d'Eu,  et  d'Isabel  de  Melun,  sa  femme.  11  est 
de  marbre  noir  et  les  figures  de  marbre  blanc. 
Dans  l'église  de  l'abbaye  de  Notre-Dame  d'Eu. 
[Epitaphe.) 

F.  58.  Tombeau  de  Charles  d'Artois ,  en 
marbre  noir,  sans  effigie. 

F.  59.  Tombeau  de  Simon  de  Thouars, 
comtedeDreux,etdeJeanned'Artois,etc.,etc. 
A  Notre-Dame  d'Eu. 

F.  60.  Tombeau  d'Isabel  d'Artois,  fille  de 
Jean  d'Artois,  comte  d'Eu,  et  d'Isabel  de  Me- 
lun. II  est  de  marbre  noir,  et  sa  figure  de 
marbre  blanc  peinte.  A  l'abbaye  d'Eu. 

F.  61.  Tombeau  de  Philipes  d'Artois, 
comte  d'Eu,  conestable  de  France,  etc.,  etc. 
A  Notre-Dame  d'Eu. 

F.  62.  Tombeau  de  Jean  d'Artois,  comte 
d'Eu,  conestable  de  France.  Abbaye  d'Eu. 
[Epitaphe.) 

F.  63.  Tombeau  de  Philipes  d'Artois  ,  fils 
de  Philipes  d'Artois,  comte  d'Eu.  Abbaye 
d'Eu.  (Epitaphe.) 

F.  64.  Tombeau  de  Charles  d'Artois,  comte 
d'Eu,  et  de  Jeanne  de  Saveuse  ,  sa  femme. 
Abbaye  d'Eu. 

F.  65.  Les  mômes,  vus  de  face. 

F.  66.  Tombeau  d'Hélène  de  Melun,  femme 
de  Charles  d'Artois,  comte  d'Eu.  Abbaye  de 
Saint-Antoine,  h  Paris.  (Epitaphe.) 

F.  67.  Tombeau  de  marbre,  à  droite  de 
J'autel  de  la  chapelle  du  Rosairo,  aux  Jaco- 
bins de  Paris.  II  est  pour  le  cœur  do  Char- 
les I",  roy  de  Sicile,  comte  d'Anjou.  [Epi- 
taphe,) 


F.  68.  Tombeau  de  marbre  à  droite,  con- 
tre la  clôture  du  chœur  en  dehors,  dans  l'é- 
glise cathédrale  du  Mans,  pour  Charles 
d'Anjou,  romte  du  Maine. 

F.  69.  Epitaphe  dti  tombeau  précédent. 

F.  70.  Idem. 

F.  71.  Tombe,  proche  le  mur  à  gauche, 
dans  le  chœur  de  l'église  des  Cordeliers  d'An- 
gers. 

F.  72.  Aux  vitres  de  la  chapelle  de  saint 
Bonaventure,  à  droite  du  chœur,  dans  l'é- 
glise des  Cordeliers  d'Angers. 

F.  73.  Idem. 

F.  74.  Tombeau  d'Agnès  de  Beaumont, 
dame  de  Braine,  troisième  femme  de  Robert 
de  France,  comte  de  Dreux  et  de  Braine.  Il 
est  en  pierre.  Abbaye  de  Saint  -  Jued  de 
Braine. 

F.  75.  Tombe  de  cuivre  ,  au  milieu  du 
chœur  de  l'abbaye  de  Saint-Jued  de  Braine. 
Il  est  de  Robert,  ir  du  nom,  comte  de  Dreux, 
qui  mourut  le  28  décembre  1218,  etc.,  etc... 
[Epitaphe.) 

F.  76.  Tombeau  de  cuivre  esmaillé,  à 
gauche  du  grand  autel,  dans  le  chœur  de 
l'église  cathédrale  de  Beauvais.  Il  est  dePhi- 
lipes  de  Dreux,  évesque  de  Beauvais.  [Ins- 
cription.) 

F.  77.  Tombe  de  pierre  plate,  dans  l'église 
de  Saint-Jued  de  Braine,  à  main  droite.  Elle 
est  de  Robert,  III'  du  nom,  comte  de  Dreux 
et  de  Braine.  (Epitaphe.) 

F.  78.  Tombeau  de  cuivre  esmaillé,  à  costé 
droit  du  chœur  de  l'église  de  l'abbaye  de 
Saint-Jued  de  Braine,  posé  par  moitié  en  de- 
dans du  chœur,  moitié  en  dehors.  Il  est  de 
Marie  de  Bourbon,  femme  de  Jean,  1"  du 
nom,  comte  de  Dreux  et  de  Braine.  Il  est 
environné  de  petites  figures  de  tous  ses  pa- 
rents, dans  des  niches,  et  au-dessus  de  chas- 
cune  estoient  leurs  armes,  dont  il  en  reste 
encore  quelques-unes,  et  sur  les  bords  du 
tombeau,  leurs  noms  escrits  en  or  sur  des 
fonds  rouges  et  bleus,  etc., etc.  [Inscription.) 

F.  79.  Représentation  des  figures  qui  gar- 
nissent les  quatre  côtés  du  tombeau  men- 
tionné ci-dessus. 

F.  80.  Inscriptions  dudit  tombeau. 

F.  81.  Tombe  de  pierre  plate  ,  dans  le 
milieu  de  la  chapelle  de  la  Vierge  de  l'église 
de  Saint-Estienne  de  Dreux.  Elle  est  pour  le 
cœur  de  Marie  de  Bourbon  ,  femme  de 
Jean  I",  comte  de  Dreux.  Elle  mourut  l'an 
1274. 

F.  82.  Tombe  de  pierre  plate,  contre  le 
mur,  à  droite,  dans  la  chapelle  de  la  Vierge 
de  l'église  de  Dreux  ;  elle  est  pour  les  en- 
trailles de  Robert,  IV'  du  nom,  comte  de 
Dreux,  mort  le  14  novembre  1281.  Enterré 
dans  l'église  de  Saint-Jued  de  Braine.  (Epi- 
taphe.) 

F.  83.  Tombeau  de  Jean,  Il'du  nom,  comte 
de  Dreux  ;  il  est  de  marbre  noir  et  la  figure 
de  marbre  blanc,  au  milieu  de  l'église  du 
monastère  de  Longchamp,  près  Saint-CIoud. 
[Epitaphe.) 

F.  84.  Tombe  de  pierre  plate,  au  milieu 
du  chœur  de  l'église  collégiale  de  Saint- 


lOli)  0X1'  IMCTIONNAIRE 

Estienne  ilo  Dreux.  File  est  <Ip  Robert  V'  du 
iioiu,  conito  de  Dreux.  [Inscription): 

Oliiil  2-2  mais  1529. 


OXF 


4020 


F.  85.  Tombeau  de  Jeanne,  comtesse  de 
Dreux,  dans  lu  cliœur  de  l'éy,lisede  l'abbciyc 
de  Jard,  près  Mehin.  Il  est  de  luarbre  noir, 
et  la  ligure  de  marbre  blanc. 

Ôbiil  22  aoust  1546,  elc.clc. 

F.  8G.  Tombe  de  pierre  plaie,  dans  le  elionir 
di'  réalise  deral)lia_vi'il,Saint-Juedde  Braine, 
elle  est  de  Kobert  de  Dreux,  seij;ueur  de  Beu, 
qui  mourut  l'an  1:2GG.  [Epitaphe.) 

F.  87.  Tombe  de  pierre  plate  dans  le  rliœur 
de  l'église  de  l'abjjaye  de  Saint-Jued  de 
Braine;  elle  est  de  Clémence,  vicomtesse  de 
Cbasteaudun,  femme  de  Bobert  de  Dreux, 
seigneur  de  Beu.  [Èpituphc.) 

F.  88.  'J'ombeau,  dans  la  clia|)('lle  de  Ser- 
rant, dans  l'église  de  l'abbaye  de  Sainl-tieor- 
ges,  lires  Angers.  Il  est  do  Jeanne  de  Dr(!ux 
et  de  Jean  de  Biie,  seigneur  de  Serrant,  son 
mary;  il  mourut  le  15)  septembre  13oti,  et  fut 
enterré  aux  Jacobins.  Ils  sont  reiirésenlés 
priant.  [Epilaphes.) 

F.  89.  Epitaphcs  du  tombeau  ci-dessus. 

F.  90.  Tombe  de  Pierre  filale,  dans  la  clui- 
pelledu  Rosaire,  dite  de  Dreux,  aux  Jacobins 
de  Rouen;  elle  est  de  Robert  de  Dreux,  baron 


lie  Segréo,   sa     jg  p„i;^ 


d'Esueval.  et  de  Guillemette 
femme.  14-78.  (Epitaphe.) 

F.  91.Toudjeau  en  pierre,  dans  l'espai-sseur 
du  mur,  du  costé  du  l'Epître,  dans  la  cha- 
pelle des  Seigneurs, dans  la|iaroisse  de  Saint- 
Nicolas  de  Louge.  Il  est  de  Gauvin  de  Dreux. 
1308. 

V.  92.  Efiigie  dudit  tombeau. 

F.  9."!.  'l'ombeau  en  pierre  ,  a  droite  du 
grand  autel  de  Notre-Dame,  paroisse  de  l'a- 
villy,  en  Normandie;  il  est  de  Kallierine  de 
Dreux. 

F.  9V.  Vue  du  mOme  tombeau. 

F.  9o.  Toud)e;iu  dtï  pierre,  au  milieu  de  la 
chapelle  des  Seigneurs,  à  gauche,  joignant  le 
chieur  de  la  paroisse  de  Louye.  Il  est  deMa- 
deli'ine  de  llanios.  l.")l(). 

F.  9().  V^ue  du  précédent  tond)eau. 

F.  97.  Tombeau  de  pierre,  du  costé  de 
l'Evangile,  dans  le  clueur  de  la  par.fussc  de 
Louye.  Il  est  de  CImrles  de  Mouy^  seigneur 
de  la  Meilleraye,  eu  Normandie,  elc,  etc.  et 
de  Giiarlotte  de  Dreux,  sa  femme. 

F.  98.  Tondji;  dt'  cuivre  en  rcdief,  <à  main 
droite,  (hms  la  nef  ded'église  de  Sainl-Jucd 
de  Biaine;  elle  est  de  l'ierre  de  Dreux,  dit 
Maudire,  duc  de  Brelagije,  mort  le  22  juin 
1250.  (Epitaphe.) 

F.  99.  Tombeau  de  cuivre  émaillé,  au  mi- 
lieu du  sanctuaire,  siu' leciuel  sont  deux  ligu- 
res en  reliif.  La  première  esl  d'Alix,  com- 
tesse de  Itrelagne,  lille  aînée  et  héritière  de 
(juy  de  Tlionars,  eomlede  Brelagni',  ([ui  l'ut 
mariée,  l'an  121:5,  ii  Pierre  de  Dreux,  dit 
Maucicrc,  duc  de  Bretagne,  mori  en  1250, 
eiileiré  à  Saiiil-Jmd  de  Braine.  File  mourill 
l'on/.ième  nouM  1221.  Ln  s(M'on<h;  ligure  est 
d'Ioiand  do   Bretagne,  lille  de  Pierre  .Mau- 


cicrc, duc  de  Bretagne,  etc.,  elc.  Elle  mourut 
le  10  octobre  1272.  (Epitaphe.) 

F.  100.  ^'itrail   représentant  une  femme  à 
genoux  ;  sa  robe  est  aux  aimes  de  Dreux, 


eur  de  l'église  cathédrale  de 


cantonnées  de  Bretagne.  Cathédrale  de  Char- 
tres. 

F.  101.  Tombeau  eu  pierre,  à  gauche  de- 
vant la  chapelle  de  Sainte-Anne,  dans  la  nef 
des  religieuses  de  Saint-Loys  de  Poissy.  Il 
est  de  Marie  de  Bretagne,  religieuse  de  Poissy, 
qui  mourut  le  24-  may  1371,  et  d'isabel  d'Ar- 
tois, aussi  religieuse  de  Poissy,  qui  mourut 
le  i;}  novembre  1.314-.  (Epitaphe.) 

F.  102.  Touiboau  de  marbie  blanc  et  noir 
de  Jean,  \'  du  nom,  duc  de  Bretagne,   dans 
le  milieu  du  c 
Nantes.  1309. 

F.  103.  Tombeau  de  marbre  noir,  et  sur 
une  granile  pierre  sont  gravées  les  ligures 
de  Pierre  de  Bretagne, seigneur  de  duingamp, 
duc  de  Bretagne,  et  de  Friinçoise  d'Aniboise, 
sa  l'eunue.  1457. 

F.  104-.  Tombeau  de  |)ierre,  au  milieu  du 
chœur  de  l'église  des  Chartreux  de  Nantes; 
il  est  d'Arlus  III,  duc  de  Bretagne,  et  de 
Calherine  de  Luxembourg ,  sa  troisième 
femme. 

F.  105.  Tombeau  de  Marbre  blanc  et  noir, 
au  milieu  du  chœur  de  l'église  des  Carmes 
de  Nantes,  de  François  II,  duc  de  Bretagne, 
mort  le  9  septembre  1488,  et  de  Marguerite 


sa  femme.  Il  n'a  fioint  d'épilaphe. 

F.  lOG.  Vue  du  même  monumeid. 

F,  107.  Vue  du  même  monument. 

F.  108.  Tableau  contre  la  muraille,  dans 
l'église  des  Carmes  de  Nantes,  à  costé  gau- 
che du  tombeau  de  François,  II'  du  nom,  de 
Bretagne. 

F.  109.  Monument  du  xiii''  siècle,  sans  nom 
ni  épila|)lie.  11  représente  un  enfiuit  vêtu 
d'une  robe  blene,  sciuée  de  Heurs  de  lis  d'or. 
Elle  est  fendue  devant  et  sur  les  côtés  et 
montre  la  doublure  ,  qui  est  blanche.  Les 
manches  et  les  bas  sont  rouges.  Souliers 
noirs;  pieds  a|)puyés  sur  deux  lions  blancs. 
Tôle  et  mains  blanches;  la  tète  est  ajjpuyée 
sur  un  coussin  losange,  aux  armes  de  France 
et  de  Caslille.  Le  coussin  esl  tenu  par  deux 
anges  blancs.  La  tète  est  surmontée  d'un  [le- 
til  laberiiacle.  La  ligure  repose  sur  une  plaque 
de  mailire  noii-.  Le  tombeau  est  blanc  cl  est 
entoiu'é  de  niches  vides  et  |irivées  de  leurs 
colonnes. 

La  ligure  esl  longue  de  3  pieds  6  pouces 
environ,  sans  indication  de  nom  id  de  pro- 
venance. 


r.  110.  Tondieau  de  pierre, 
proche  le  grand  aule!  de 
liers  de  Senlis. 


dan 


église 


s  le  miu' 
des  Corde- 


Fin  (lu  viilume  coiilciianl  les  lombcaiix  des  princes 
(lu  sang  royal. 

l'omheaux  des  rois  de  France. 

Feuillet  1.  Toudjeau  do  pierre  incrnslé(le 
marbre,  nu  milieu  du  chaMn'derégliseiioral>- 
baye  do  Saint-llermain  des  Prc^.  Il  esl  resli- 
tuéàlamémoire  deCbildeberl.roydo  FraBcc 


1021 


OXF 


DEPIGRAPHIE. 


OXF 


1(K!2 


F.  2.  Esci'itdu  tombeau  du  roi  Cliilclebcrt, 
(lu  coslé  droit. 

F.  3.  Escrit  du  même  tombeau,  costô  gau- 
che. 

F.  1.  Tombeau  de  pierre,  h  f^'nucho  du 
grand  autel  do  Saint-Germain-des-Prez.  Il  est 
de  Chilpéric. 

F.  5.  Tombeau  de  pierre,  à  droite  du  grand 
autel  de  Saint-Germain-des-Prez.  11  est  de 
Clotaire  II. 

F.  6.  Tombeau  de  pierre,  à  droite  du  grand 
aulel  de  Snint-Germain-des-Prez.  11  est  de 
Berlrude,  deuxième  femme  de  Clotaire  II. 

F.  7.  Tombeau  de  pierre ,  à  gauche,  dans 
le  chœur  de  l'église  de  Fabbaye  de  Saint- 
Denys.  La  première  figure  est  de  Clovis  II, 
roy  de  France,  fils  de  Dagobert;  la  seconde 
est  de  Charles  Martel. 

F.  8.  Tombeau  de  pierre  ,  à  gauche  du 
grand  aulel  de  Saint-Germaiu-des-Prez.  Il 
est  de  Childéric  il. 

F.  9.  'J'ombeau  (le  pierre,  à  droite  du  grand 
autel  de  Saint-Germain-des-Prez.  Il  est  de 
Batilde,  femme  do  Childéric  II. 

F.  10.  Tombeau  eji  pierre,  à  gauche,  dans 
le  chœur  de  l'église  de  Saint-Denys.  11  est  de 
Pépin  le  Bref. 

F.  11.  Tombeau  de  pierre,  à  gauche,  dans 
le  chœur  de  l'église  de  Saint-Denys.  Il  est  de 
Carloman,  roi  d'Austrasie  ,  et  à  côté  de  lui 
est  Béranirude,  sa  femme. 

F.  12.  Tombeau  de  cuivre  en  relief,  au 
milieu  du  chœur  de  l'abbaye  de  Saint-Denys. 
Il  est  de  Charles  le  Chauve.  {Inscription) 

F.  13.  Tombeau  en  pierre,  à  gauche,  dans 
le  chœur  de  l'abbaye  de  Saint-Denys.  Il  est 
de  Loys  III  et  de  Carloman,  frères,  enfants 
de  Louis  le  Bègue. 

F.  li.  Tapisserie  du  xiv'  siècle.  Cette  com- 
position présente  quatre  groupes,  surmontés 
chacun  d'une  arcade  trilobée.  Au  premier 
groupe  est  un  archevêque  à  genoux,  derrière 
lui  un  chanoine,  au-dessus  de  sa  tête  deux 
inscriptions  : 

Aniericus  Guenaiit,  arclips  Rotlironi. 
Robertus  Giieiiant.  canon.  Faron.  . . 

Le  deuxième  grou[)e  représente  le  UK'-me 
archevêque  debout  et  suivi  du  même  cha- 
noine, il  adresse  la  parole  à  un  roi  assis,  les 
jambes  croisées,  tenant  ses  gants;  le  trône 
du  roi  est  couvert  de  flammes  ;  au-dessous, 
cette  inscription  : 

Ci  ce  prent  le  feu  en  la  clioere  ileu  voy  riuer  il  ne 
s'en  veux  lever  conue  11. 

L'arclievêque  est  nimbé. 
Le  troisième  grou[)e   représente  le   roi  à 
genoux  devant  l'archevêque  qui  le  bénit  : 

Ci  qiiens  est  le  roy  en  sanlé  x  le  reste  à  mous, 
saint  Manin. 

Le  quatrième  groupe  représente  l'arche- 
vêque soutenant  la  tête  d'un  archevêque 
enseveli  dans  un  linceul;  il  est  suivi  d'un 
acolyte  portant  sa  croix  pastorale  'ci  me- 
sine ) 

Cette  magnifique  tapisserie  est  terminée 
par  une  large  bordure  frangée,  ornée  de  dix 


écussons  armoriés,  tous  différents  :  entre 
chaque  écusson  est  une  plante  de  créquier 
en  fleurs. 

Le  fond  de  la  tapisserie  est  rouge  avec  un 
semé  jaune;  la  décoration  architecturale  est 
blanche  avec  écoinsons  bleus.  Le  fond  de 
la  bordure  est  bleu  foncé,  la  frange  blanche, 
rouge  et  bleue.  La  coloration  des  figures  est 
pâle. 

F.  13.  Tombeau  de  pierre,  à  droite  du 
grand  autel,  dans  le  chœur  de  l'église  de 
Saint-Denys.  Il  est  de  Hugues  Capet  et  de 
Odo  rex. 

F.  16.  Tombeau  de  pierre,  à  droite,  dans  le 
chœur  de  l'église  deTabbaye  de  Saint-Denys. 
Il  est  de  Robert,  roy  de  France,  et  de  Cons- 
tance de  Provence  ,  sa  femme. 

F.  17.  Tombeau  de  pierre,  à  droite,  dans 
le  chœur  de  l'abbaye  de  Saint-Denys.  Il  est 
de  Henri  I"  et  de  Loys  le  Gros. 

F.  18.  Toml)e;iu  de  pierre,  à  droite,  dans 
le  chœur  de  Saint-Denys.  Il  est  de  Philippes 
et  de  Constance,  sa  femme. 

F.  19.  Tombe  plate  de  marbre  noir  ,  la  fi- 
gure et  l'escriture  dn  marbre  blanc,  derrière 
le  grand  autel  de  l'église  de  Notre-Dame  de 
Paris,  sous  la  châsse  de  saint  Marcel,  eslevé 
sur  quatre  colonnes  de  cuivre,  et  autour  est 
écrit  : 

llic  jacet  Philippus ,  filius  Ludovici  Grossi,  reg. 
Franc",     arcliid".     Paris"  «.     qui     obiit     an 

M".  G.  LX»  jo.) 

F.  20.  Tombeau  de  pierre,  dans  le  milieu 
de  l'ancienne  église  de  Saint-Pierre,  dans 
l'abbaye  de  Jumiéges. 

-|-Hic  in'lionore  :  Dei  :  re(iuiesit  :  siiris  :  Clotlo- 
vei  :  palris  :  bellica  :  gens  :  liella  :  salulis  : 
agens  :  ad  voUnn  nialris  :  Baiildis  :  peniUiere  : 
pro  :  prorio  :  scetere  :  proque  :  labore  :  palris  : 
amen. 

F.  21.  Tombe  de  marbre  noir,  au  milieu 
du  chœur  Je  Notre-Dame  de  Paris.  Elle  est 
d'isabel  de  Hainault ,  première  femme  de 
Philippe-Auguste. 

F.  22.  Tombeau  de  pierre,  au  milieu  du 
chœur  de  Saint-Jean  en  Tlsle,  commanderie 
proche  Corbeil.  Il  est  dTngeburge  de  Dane- 
mark, deuxième  femme  de  Philippe-Auguste. 

F.  23.  Tombeau  de  [lierre,  sous  la  petite 
grille  du  chœur  des  religieuses,  dans  l'église 
de  l'abbaye  de  Longchamp.  Il  est  d'isabel 
de  France,  fondatrice  de  ce  monastère,  où 
elle  mourut  en  lâ69. 

F.  24.  Tombe  de  cuivre  jaune,  au  milieu 
du  choeur  de  l'église  de  Saint-Denys.  Elle 
est  de  Marguerite  de  Provence,  femme  du 
roy  saiut  Loys. 

Obiit  a.  D.  1295. 

F.  23.  Tombe  de  cuivre  esmaillée,  qui  est 
sur  le  précédent  toudjeau  de  Jean  de  France, 
fils  du  roy  saint  Louis.  {Inscription.) 

F.  26.  Tombeau  de  Jean  de  France,  fils 
du  roy  saint  Louis.  Il  est  dans  le  mur,  à 
gaucho  du  grand  autel  de  l'église  de  l'abbaye 


1023 


OXF 


DICTIONNAIUE 


OXF 


1024 


(leRoynnraonl.et  contient  la  plaiiue  émaillée 
figurée  dans  le  précédent  feuillet. 

F.  27.  Peinture  à  fresque,  sur  le  mur, 
lirez  la  cellule  .C,  faite  du  tems  et  pour 
Jeanne  de  Chastillon,  femme  de  Pierre  1", 
comte  d'Alencon,  lils  de  saint  Louis,  en  1290. 

Jeanne  de  Chastillon,  à  genoux  devant  la 
sainte  Vierge  et  assistée  de  saint  Jean- 
Uajitiste,  son  patron;  derrière  elle,  quatorze 
chartreux  k  genoux. 

F.  28.  Tombeau  de  Pliilipes  de  France, 
fils  de  saint  Louis,  à  costé  droit  du  grand 
aulel  de  l'abbaye  de  Royaumont.  Il  est  de 
pierre,  peint  et'doré,  et  autour,  sur  le  bord, 
à  commencer  par  les  i)iods,est  écrit,  etc.,  etc. 

F.  29.  Tombeau  de  Blanche  de  France, 
fille  du  rov  saint  Louis.  11  est  dans  le  mur, 
à  gauche  "du  grand  autel  de  l'église  de 
l'abbaye  de  Royaumont. 

Même  décoration  que  celle  du  tombeau 
de  Jean  de  France.  Au  lieu  du  jeune  homme 
tenant  un  faucon,  c'est  une  jeune  fille  tenant 
vnie  fleur  de  lis  d'or,  vêtue  d'une  robe  fleur- 
delisée, à  manches  vertes.  Elle  se  détache 
sur  >m  fond  rouge  semé  de  Castille. 

F.  30.  Tombe  en  cuivre  esmaillée ,  qui 
est  sur  le  précédent  tombeau  de  Jeanne  de 
France,  fille  du  roy  saint  Loys,  etc.,  etc. 

F.  31.  Ces  six  figures  des  enfants  du  roy 
saint  Louis  sont  contre  le  mur,  dans  le  fond 
de  ràisie  gauche,  en  dehors  du  chœur  des 
religieuses  de  l'église  Saint-Louis  de  Poissy. 
Elles  sont  de  Louis,  Pliilipes,  Jean,  Pierre 
et  Robert  de  France. 

F.  32.  Tombeau  de  marbre,  à  droite  dans 
le  chœur  de  l'église  de  Saint-Denys.  Il  est 
de  Philipes  III,  roy  de  France. 

F.  33.  Tombeau  de  marbre,  à  droite,  dans 
le  chœur  de  l'église  de  Saint-Denys.  Il  est 
d'Isabel  d'Aragon,  deuxième  femme  du  roy 
Philipes  le  Hardy,  laquelle  mourut  à  Cosan- 
ces,  en  Calabre,  en  1271. 

F.  34.  Tombeau  de  marbre,  dans  le  chœur 
de  l'abbaye  de  Saint-Denys.  11  est  de  Phili- 
pes IV,  surnommé  le  Bel. 

F.  35.  Tombeau  de  marbre ,  à  gauche , 
dans  le  chœur  de  l'église  de  Suint-Deiiys.  Il 
est  de  Louis,  X'  du  nom,  dit  le  Hutui.  Il  eut 
de  Clémence  de  Hongrie,  Jean,  roy  do 
France  et  de  Navarre,  postume,  né  le  15 
novembre  1316  et  mort  le  19  suivant,  et  fut 
liroclamé  roy,  et  gît  au|irès  du  roy  son  père. 

F.  3G.  Tombeau  de  marbre,  le  sixième  a 
gauche  du  grand  aulel,  dans  le  clueur  do 
féglise  de  Saint-Denys.  Il  est  do  Philipes  I", 
dit'le  Long,  qui  mourut  l'an  1321,  à  vingt- 
huit  ans. 

F.  37.  Tombeau  de  marbre,  le  quatrième, 
à  gauche  du  grand  aulel  do  l'église  ih;  Saint- 
Denys.  Il  est  de  Charles  IV,  dit  le  Bel,  ([Ui 
mourut  l'an  1327. 

F.  :J8.  Tombeau  u'e  marbre,  le  cimiuième, 
h  gauche  du  grand  autel  de  Saint-Denys.  11 
est  do  Jeanne  d'Evreux,  troisième  femme  de 
Charles  V.  l.'HO. 

F.  39.  Tiimbeau  de  marbre,  h  droite  do 
l'autel,  dans  la  chapelle  de  Notre-Dame  la 
Blanrhe.  dans  l'église  de  Saint-Denys.  Il  est 
de  Mario  de  Franco,  morte  jeune,  l'an  13'il, 


et  de  Blanche  de  France,  sa  sœur,  toutes 
deux  filles  de  Charles  IV,  roy  de  France,  et 
d(;  Jeanne  d'I'vreux,  sa  troisième  femme. 
[Epitaphe.) 

F.  40.  Tombeau  de  marbre,  le  premier  à 
gauche  du  grand  autel  de  l'église  Saint- 
Denys.  Il  est  de  Philipes  VI.  1350. 

F,  41.  Enterrement  du  roi  Philipes  de  Va- 
lois à  l'abbaye  de  Saint-Dcnvs,  le  22  d'aoust 
1350,  où  son  corps  fut  porté.  Son  cœur  \\  la 
Chartreuse  de  Bourg-Fontaine,  que  Charles 
de  Valois,  son  |ièrê,  avait  fondée,  et  ses  en- 
trailles aux  Jacobins  do  Paris. 

F.  42.  Tombeau  de  marbre  au  milieu  du 
chœur  de  l'église  de  Notre-Dame  de  Rouen. 
Il  est  pour  le  cœur  de  Charles  V. 

F.  43.  Tombeau  de  marbre,  au  milieu  do 
la  chapelle  de  la  Vierge,  à  droite  du  iliœ'ur 
de  l'église  de  Saint-Denys.  Il  est  de  Charles  V 
et  de  Jeanne  de  Bourbon;  derrière  le  taber- 
nacle est  écrit,  etc.,  etc....  1380. 

F.  44.  Tombeau  de  marbre,  le  troisième  à 
droite,  dans  la  chapelle  de  la  Vierge,  dans 
l'église  de  Saint-Denys.  11  est  du  roy  Char- 
les VI  et  d'Isabel  de  Bavière,  son  épouse. 
Derrière  le  tabernacle  est  écrit,  etc.,  etc. 

F.  43.  Tombeau  de  marbre ,  dans  la  cha- 
pelle de  la  Vierge,  à  droite,  dans  l'église  do 
Saint-Denys.  Il  est  de  Charles  Vit  et  de 
Marie  d'Anjou,  son  épouse. 

F.  46.  Tombeau  de  marbre,  dans  la  nef  à 
gauche ,  proche  la  croisée  de  l'église  de 
Notre-Dame  de  Cléry.  Il  est  de  Louis  XI,  roy 
de  France. 

F.  47.  Tombeau  de  madame  la  dauphine 
Marguerite  d'Escosse,  première  femme  du 
roy  Louis  XI,  lors  dauphin.  Les  huguenots 
l'ayant  ruiné,  les  religieuses  en  ont  fait  un 
Saint-Sépulcre.  Le  corps  de  la  dauphine  est 
encore  dans  une  cave  dessous  cette  repré- 
sentation, sans  que  les  huguenots  y  aient 
touché. 

F.  48.  Tombeau  en  marbre.  Les  figures  et 
le  priez-Dieu  de  cuivre  doré,  k  gauche  do 
l'autel,  dans  le  chumr  Je  l'église  de  Saint- 
Denys.  11  est  de  Charles  VIll,  roy  de  France, 
mort  le  7  avril,  veille  de  Pasques-Fleuries. 
1498. 

F.  49.  Tombeau  de  marbre,  au  milieu  du 
chœur  de  l'église  de  Saint-Martin  de  Tours.  Il 
est  de  Charles-Orlend,  dauphin,  et  de  Char- 
les ,  aussi  dauphin  ,  frères  ,  enfants  du  roi 
Charli's  VllI  et  d'.\nne,  duchesse  de  Bre- 
tagne. 

F.  50.  Tombeau  de  marbre,  dans  la  croi- 
sée, à  gauche  de  l'église  Saint-Denys.  Il  est 
de  Louis  XII  et  d'Anne,  duchesse  de  Breta- 
gne, son  épouse. 

F.  51.  Tombeau  de  marbre,  dans  l'aislo 
droite  de  l'église  de  Sainl-Denys.  Il  est  de 
François  I"  et  de  son  épouse. 

F.  52.  Tombeau  de  marbre  blanc,  les  figu- 
res de  bionze,  au  milieu  de  la  chapelle  do 
Valois,  dans  l'églist!  Sainl-Den.vs.  11  est  do 
Henri  11  et  de  Catherine  de  Médicis,  son 
épouse. 

F.  53.  Figure  de  Henry  II,  roy  de  France, 
en  marbre  blanc,  posée  sur  bronze,  ilans  la 


1025  OXF 

chapelle  de  Valois,  dans  V6p 


dki'IGRAPhif; 

_olisc  de  Saint 
Denys 

F.'  54.  Fignre  de  la  reine  Calhcrine  de 
Médicis,  en  marbre  blanc,  posée  sur  du 
bronze,  dans  la  chapelle  de  Valois,  dans 
l'église  de  Saint-Denys. 

F.  55.  Tombeau  de  marbre,  à  gaucbe  du 
grand  autel,  dans  la  croisée  de  l'église  de 
Saint-Louis  du  collège  des  Pères  jésuites  de 
la  Flèche,  pour  le  cœur  de  Henry  IV,  roy  de 
France. 

F.  50.  Tombeau  semblable,  pour  le  cœur 
de  Marie  de  Médicis 


OXF 


1020 


Quatre  volumes  des  épitaphes  des  églises  de 
Paris. 


F.  57.  Tombeau,  dans  l'église  des  Tères 
de  l'Oratoire  de  Vendôme,  à  la  mémoire  de 
César,  duc  de  Vendôme,  et  d'Alexandre  de 
A'eiuiôme. 

F.  58.  Tombe  de  marbre  blanc,  au  pied 
du  tombeau  du  roy  Childebert,  dans  l'église 
Saint-Germain-des-Préz  ,  pour  le  cœur  do 
Henry  de  Bourbon,  duc  de  Verneuil. 

F.  59.  Tombe  de  marbre  noir,  au  bas  des 
marches  du  grand  autel  de  Notre-Dame  de 
Paris,  sous  laquelle  sont  les  entrailles  du  roy 
Louis  XHL 

F.  60.  Tombe  de  marbre  blanc ,  proche 
l'aigle,  au  milieu  du  chœur  de  l'église  Saint- 
Geriuain-des-Préz ,  pour  Louis-César  de 
Bourbon,  comte  de  Vexin. 

Fin  du  volume. 

Isle-de-France. 

Abbaye  de  Saint-Denis. 

Vingt-deux  inscriptions;  une  dalle  gravée 
sur  cuivre  neuf  idem  sur  pierre. 

Eglise  de  Naaleuil. 

Six  tombeaux  du  xiii'  siècle  en  relief. 

Femme  couchée  dans  une  niche  richement 
ornée,  entourée  d'anges  à  genoux;  à  côté  de 
sa  tête  la  sainte  Vierge  assise.  Au  milieu  du 
tombeau,  l'écusson  de  France;  puis  une 
série  d'arcades  vides,  semées  de  fleurs  et  de 
Castille. 

Abbaye  de  Gercy. 

Six  dalles  gravées  sur  pierre.  {Trois  ins- 
criptions.) 

Hérivaux. 

Quatre  inscriptions  ;  treize  pierres  gravées. 
Deux  tombeaux  on  relief;  un  vitrail. 

Abbaye  de  Joyenval. 

Trois  pierres  gravées. 

ComniaDderie  de  Saiiii-.  ean-en-I'Isle. 

Deux  pierres  gravées. 

Célestias  de  Marcoussy. 

Trois  inscriptions;  une  dalle  sur  cuivre. 
Quatre  vitraux  du  xv'  siècle. 

Anet.  Tombeaa  de  Diane  de  Poitiers,  église  de  Viliers 
le  Baile. 

Une  cierre  gravée  à  figures. 
Cbàteaa  du  Fresne. 
Une  dalle  gravée  à  figures. 


1 


Le. premier  volume  renferme  138  dessins. 
Le  deuxième  volume,  101 

Le  troisième  volume,  120 

Le  quatrième  volume,  99 

Ces  quatre  volumes  renferment  : 
Monuments  en  relief,  11- 

Dalles  gravées  sur  pierre  et  à  figures,    193 
Dalles  gravées  sur  cuivre  à  figures,        20 
Epitaphes,  dédicaces,  inscriptions,        228 
Croix  de  pierre  qui  était  au  fond  du 
cimetière  des  Chartreux  de  Paris, 
Rétable  d'autel  de  la  nouvelle  église 
des  Blancs-Manteaux,  style  du  xv" 
siècle,  1 

Vitrail,  1 

Parmi  les  dalles  gravées,  un  assez  grand 
nombre  sont  du  xiu'  siècle;  une  est  du  xii"  : 
c'est  la  tombe  de  Galo,  soixante-treizième 
évesque  de  Paris  (1116).  Elle  était  dans  la 
chapelle  de  Saint-Denvs,  à  gauche  derrière 
le  chœur  de  l'église  de  l'abbaye  de  Saint- 
Victor.  Il  est  difticile  de  distinguer,  d'après 
le  dessin,  si  ce  monument  est  gravé  ou  en 
relief. 

Tous  les  monuments  des  rois  ou  des 
princes  du  sang  qui  étaient  aux  Jacobins 
sont  classés  dans  d'autres  volumes. 

Suite    du   volume   des    églises   de   Vlsle-de- 
France, 

Eglise  du  Coudray,  près  Melua. 

Deux  daJles  gravées  à  figures. 

Paroisse  de  Saint-Etienne  de  Chilly. 

Deux  dalles  gravées  à  figures. 

Eglise  du  chasteau  de  Montléry. 

Deux  dalles  gravées  à  figures. 

Eglise  paroissiale  de  Brunoy. 
Une  figure  en  relief  du  xiv'  siècle. 

Eglise  de  Fourqueux. 
Dalle  avec  inscription. 

Eglise  de  Charlrettes,  près  Melun. 
Trois  tombes  en  relief. 

Eglise  paroissiale  de  Roissy. 

Une  dalle  gravée  sur  pierre.  Vitrail  du 
xiir  siècle ,  représentant  le  seigneur  do 
Beaumont-le-Bois,  en  l'Isle-de-France.  Il  est 
à  cheval  ;  son  cheval  est  couvert  d'une 
housse  blazonnée.  Autre  vitrail,  représen- 
tant sa  femme.  Ces  deux  vitraux  sont  sans 
provenance. 

Saint-Pierre  de  Beaavais. 

Onze  dalles  gravées;  un  tombeau  du  xiii' 
siècle  en  pierre;  abbé;  un  vitrail  du  xvi' 
siècle. 

Saint-Lucien  de  Beauvais. 

Tombeau  de  Jean  Cholet,  cardinal,  mort 
le  12  aousl  1292.  Il  esloit  fort  orné  d'esnaail 
et  de  cuivre;  mais  il  en  reste  fort  peu.  L'on 
assure  que  sa  figure  estoit  d'argent  ;  ellen'.esl 


Mâ7 


OXF 


plus  f|ue  (le  bois  peinl  (magiiifique  nionu- 
nieiil  (lu  xiir  siècle). 

Tombeau  de  pierre  de  Joli  de  Villaribus  , 
év(^(pie  (iV92). 

Tondieau  de  ))ierre  de  Floriinond  de  Vil- 
licrs;  très-curieux. 

Cordeliers  de.  Beauvais. 


Une  dalle  gravée  à  ligures. 

Abbaye  de  Royaumont. 
dalU'S   gravées   à 


Huit 
siècle. 


ligures 


Eglise  de  l'Voidmont. 
Cinq  dalles  gravées  à  ligures. 

Eglise  de  Cauvigiiy,  en  Beauvoisis. 

Trois  niagnifuiucs  toiubenuK  des  sei- 
gneurs de  F.îrcourl  et  de  leurs  femmes,  xV 
siècle;  peints. 

Noire-Dame  de  Cliarlros. 

Disposition  des  vistrcs  de  l'église  Nolre- 
Damo  de  Cliartics,  selon  l'ordre  où  elles 
sont  placées,  1G96. 

Vitrail  représentant  Uoberl  de  Beron  , 
chancelier  do  l'église. 

Vitrail  derrière  l'autel  de  l'égliso  sous 
terre  de  Notre-Dame  de  Cliartrcs.  11  a  été 
donné,  en  1500,  par  M.  Esprit  de  Harville, 
cliancelier  de  cette  église.  Il  représente  la 
sainte  Vierge  assise,  allaitant  l'enfinf  Jésus  ; 
à  sa  droite,  saint  Jean  tenant  le  calice;  à  sa 
gauche,  un  martyr  tenant  une  palme  et  un 
livre.  (Mauvais  dessin.) 

Eglise  de  Saint-Aigiian  de  Chartres. 

Epitaphe  do  Jaque  Lescot. 

Obiii  105G. 

Eglise  de  Saiiite-1'oy  de  Cliarires. 

Vitro  roprésciitant  une  dame  h  genoux, 
assistée  de  saint  Jeaii-Baplisfe  ;  xvr  sièrlc 

Vitre  représentant  un  chevalier  à  genoux, 
assisté  d'un  archevesquc.  Ses  armoiries  sont 
les  mêmes. 

Autre  vitrail,  représentant  un  chevalier  ot 
sa  dame  à  genoux.  Armoiries. 
Sailli-Nicolas  de  Cliarires. 

Une  dalle  gravée. 

Saint-Pfcre  de  Cliarires. 

Dix  dalles  gravées  à  ligures  du  xiir  siècle. 
L'une  d'elles  est  fort  curieuse,  et  porte  cette 
iiiscrijilinii  : 

Abb.'is  Fiilclicrius. 

Un  magnifique  tombeau  do  pierre,  à  droite 
de  la  sacrislie.  Il  est  de  KobrrI,  arclicvesiinc 
de  Uouen,  lils  de  llichurd,  duc  de  Norman- 
die. Aduiirable  tombeau  du  xiu'  siècle , 
d'une  incroyable  richesse  ;  il  est  enfoncé 
dans  ré|)aissour  du  mur. 

Tombeau  de  Fianoois  de  IJrillac,  abbé  de 
Soint-l'ère;  élu  en  1522,  mort  en  15'iO. 

Vitro  dan,s  la  nef  do  l'abLiaye  do  Saint- 
Père,  représente  un  abbé  h  genoux,  tenant 
sa  ci'osse;  sur  le  l'nnd  se,  lit  ectte  inscriji- 
tion  : 


niCTIO.NNAlUE  OXF  ICiS 

Jeliaii,  abbé  de  céans,  (il  faire  ceci  l'an  1505. 

Vitre  à  gauche  dans  la  nef  do  l'ai/baye  de 
Saint-Père;  bénédictin  à  genoux  devant 
saint  Jacipies,  avec  cette  inscription  : 

M"  d'aousl  jour  cerlaiii,  mil  'iiialre  cent  oclaiili; 
cl  iiuii,  Jeliaii  Pinart,  abbé  de  céans,  cul  image 
cy  luelrc  lil. 

Deux  magnifiques  vitraux  du  xV  siècle  : 
l'un  représente  huit  dames  à  genoux,  sous 
du  xiii'  1"  proleotion  de  sainte  Magdeloine  ;  leurs 
robes  sont  l'icliemont  armoriées;  elles  ](0r- 
tent  à  dextre,  de  gueules  à  la  croix  d'argent 
chai'géo  de  cin([  coquilles  de  sable;  à  sé- 
ncstre  d'or,  au  lion  ram|iant  de  .sable.  L'une 
d'elles  est  en  habit  de  religieuse;  l'autre 
représente  trois  chovaliers  armés  de  toutes 
pièces;  leur  tabard  est  de  gueules  à  la  croix 
d'argent  chargée  de  cinq  coquilles  de  sable. 
Un  chanoine  et  deux  enfants;  ils  sont  sous 
la  sauvegarde  do  saint  Aignaii. 

Jacobins  de  Cliarires. 

Tombeau  de  Hugues  de  la  Ferté,  évcsquc 
de  Chartres  en  i2\G.  Magnifique  tombeau 
jiorté  par  ([uatre  colonnes  basses. 

Dix  dalles  gravées  à  figures. 

Tondjcau  d'Estienne  Rogier,  chanoine  de 
Chartres.  Ce  chanoine  a  fait  bâtir  une  partie 
de  l'église,  et  vivait  en  1372.  Ce  tombeau  est 
peint. 

Tombeau  en  picire  d'une  duchesse  de 
Bretagne,  qui  mourut  exilée  à  Chartres; 
xiV  siècle. 

Vitre  du  milieu ,  derrière  le  grand  autel 
des  Jacobins  de  Chartres.  Elle  se  compose 
de  vingt-trois  bandes  jaunes  chargées  d'une 
longue  inscription.  Elles  se  détachent  sur  un 
fond  bleu;  sa  bordure  est  bleue  semée  de 
lloui'S  du  lis.  Voici  cette  inscription  : 

Monseigneur  Esliciiiie  Rogier,  docleuren  lays  cl 
en  decres,  ebanoine  de  Cliarires,  fil  fcrc  la 
charpenlerie  cl  la  couverlure  de.ccsic  iionvellc 
envre  de  la  illcie  église ,  cl  ccsie  vcrrierrc  loiil 
à  ses  de.spans,  cl  fonda  cet  premier  aulel,  aii- 
(]uel  le  couvenl  est  terni  de  fero  célébrer  cbasciin 
jour  une  messe  pour  lame  du  dit  monseigneur 
Eslieime,  lc()uel  gist  à  la  dresle  partie  du  dit 
anlcl.  Priez  Dieu  pour  lui!  Toules  les  euvres 
des  obiis  dictes  furenl  accompli  cl  par  lui  en 
l'an  1575. 
Vitre  du  xiv"  siècle. 


.\bba,\  c  (le  Bonneval. 

Deux  épitaphes;   deux  curieux  tombeaux 
du  xin^'  siècle. 

Aliliayu  de  Coulombs. 

Trois  dalles  gravées;  uno    effigie    pointe, 
eu  pierre,  du   xv'  siècle. 

Deux  tombeaux  dabbés  ûu  xiii'  siècle. 

Une  vitro  du  xvr  siècle. 

Abbaye  de  Josaplial,  près  de  CliarU'cs. 

Une  magnifique  effigie  du  xm'-siècle.    rc- 
préscsnlanl  un  diacre. 

Deux  dalles  y,iavées  du  xin   siècle. 


-1029 


OXF 


DEPICIUPHIE. 


OXF 


IOjO 


Ahbaje  île  Joycnval. 
Une  belle  dalle  du  xnr  siècle 
Saiol-Georges  de  Vendosme. 

Magnifique  tombeau  du  xni'  siècle,  jieinL 
Il  est  de  Pierie,  comte  de  Vendosme. 

Tombe  en  cuivre  de  Bouchart ,  comte  de 
Vendosme.  Elle  est  du  xiv"  siècle.  La  liyurc 
et  l'arcliitecture  sont  découpées,  counue  dans 
les  tombeaux  anglais ,  et  sont  incrustées 
dans  une  dalle  de  pierre  ou  de  marbre. 

Tombeau  de  pierre  du  xiV  siècle. 

Tombe  de  cuivre  dans  une  cl)a|)(lle  de 
l'abbaye  de  la  Trinité  de  Vendosme.  Elle  est 
de  Gaufroid,  de  Vendosme.  Elle  est  du  \in° 
siècle,  et  fort  curieuse;  sans  tiguie. 

Efligie  d'évesque  du  xiv"  siècle. 

Tombeau  de  Guy  de  Beauchamp ,  sans 
clligie. 

Epitaphedu  xV  siècle. 

Prieuré  d'Hanemoni. 
Trois  dalles  gravées  avec  figures. 
Noire-Dame  de  Noyon. 

Six  magnifiques  dalles  gravées,  représen- 
tant des  évèques. 

Une  curieuse  tombe  gravée  du  xni'  siècle, 
représentant  un  guerrier. 

Eglises  de  Normandie. 

Sainl-Elienne  de  Caea. 

Feuillet  1.  Tombeau  en  marbre  de  Guil- 
laume le  Conquér<)nt ,  de  Normandie.  Saint 
Eslienne  de  Caen. 

F.  2.  Tombe  de  pierre  d'ardoise  au  milieu 
de  la  nef  de  l'église  de  dehors  de  l'abbaye 
de  la  Trinité  de  Caen.  Elle  est  de  la  reine 
Mathilde,  femme  de  Guillaume  de  Norman- 
die. 

F.  3.  Tombe  de  Cécile,  fille  de  Guillaume 
le  Conquérant,  deuxième  abbesse  de  la  Tri- 
nité de  Caen.  Elle  se  compose  d'une  crosse 
sculptée  sur  une  ardoise  longue  et  très- 
étroite. 

F.  4.  Tombe  relevée  en  bosse  contre  le 
mur  et  la  chaire  de  labbesse  au  fonil  du 
chapitre  de  l'abbaye  de  la  Trinité  de  Caen. 
Monument  très-curieux  et  très-ancien  : 

Hic  jacel  domna  Dionisia  abbatissa. 

F.  5.  Tombe  en  pierre  à  la  troisième  ar- 
cade vis-à-vis  la  chaire  de  l'abbesse,  au  mi- 
lieu du  chapitre  de  la  Trinité  de  Caen. 

■J-  Hic  requiescit  Henrici  Matildis  (ilia  régis  f 

F.  6.  Tombeau  de  pierre  près  la  chaire  de 
i'abbesse,  au  fond  à  droite,  dans  le  chapitre 
de  l'abbaye  de  la  Trinité  de  Caen.  Curieuse 
eliigie  du  xui'  siècle. 

F.  7.  Tombeau  de  pierre  près  la  ciiairc  de 
l'abbesse,  au  fond  à  gauche  dans  le  chapitre 
de  l'abbaye  de  la  Trinité  de  Caen.  Curieuse 
efligie  d'abbesse  du  xiii'  siècle. 

F.  8.  Tombe  de  pierre,  la  première  en  en- 
trant dans  la  sacristie  des  religieuses  de 
l'abbaye  de  la  Trinité  de  Caen  (abbr'sse)._ 

F.  9.  Tond)e  de  Diia  .lulienna  :  de  :  sco  : 
serenico  ;  abbîsse  en    12ofi.  Grande  ardoise 


entourée  d'une  inscription;  au  milieu,  une 
crosse  très-simple. 

F.  10.  Tombe  gravée  d'abbesso  (129.3). 

F.  11.  Tombe  gravée  d'abbesso  (1376). 

F.  12.  Tombe  gravée  d'abbesso  (1470). 

F.  13.  Tombe  gravée  d'abbesso  (1434). 

F.  14.  Tombe  gravée  d'abbesse  (1491). 

F.  13.  Tombe  gravée  d'abbesse  (1441J. 

F.  16.  Tombe  gravée  d'abbesse  (1333). 

Tombe  deBéatrix  de  Chamberuon  (1289), 
simple  crosse  sur  ardoise. 

Jumiéges. 

F.  20.  Tombeau  d'Albert,  abbé  de  Jumié- 
ges. Ce  tombeau  est  porté  par  quatre  lions. 

F.  21.  Tombeau  en  pierre  de  Uoberl,  abbé 
de  Jumiéges;  belle  tombe  du  xui' siècle,, 
portée  par  quatre  lions.  '      ' 

F.  22.  Dalle  gravée  ;  abbé  (1431). 

î".  23.  Dalle  gravée  (Jean  de  la  Cauchée , 
abbé). 

F.  24.  Dalle  gravée  de  Johaunes  Durant, 
abbé  (1523J. 

F.  25.  Dalle  gravée  de  Johannes  de  Duc- 
saro  (1332). 

F.  26.  Vitre  représentant  Philippe  de  Lu- 
xembourg, cardinal  évesque,  assisté  de  saint 
Benoist;  xvr  siècle,  abbaye  de  Jumiéges. 

F.  27.  Dalle  gravée  de  Mathieu  Cornet, 
abbé  en  1310. 

F.  28.  Tombeau  de  pierre  entre  deux  pi- 
liers, du  costé  de  l'Eiiistre,  dans  la  ciiajielle 
de  l'Assomption  de  l'église  de  Jumiéges. 
Magnifique  tombeau  du  xin'  siècle,  repré- 
sentant un  évêque  ;  quatre  épitaphes. 

F.  33.  Tombe  en  pierre  de  Gudiaumo  le 
Jeune,  abbé  en  1339. 

F.  34.  Dalle  gravée  de  Jean  de  Saint- 
Denys,  abbé. 

F.  33.  Dalle  gravée  de  Jean  de  Foris,  abbé. 

F.  36.  Tombeau  de  quarreaux  émaillés,  à 
l'entrée,  au  milieu,  dans  le  chapitre  de  l'ab- 
baye de  Jumiéges,  avec  cette  iuscriiition  : 

Ici  gist  Fabé  Guill  Derrendemis ,  près  :  por  :  Il  : 

F.  37.  Dalle  gravée  de  Jean  de  Tôt,  abbé. 

F.  38.  Tombe  de  quarreaux  émaillés ,  la 
première  de  la  jiremière  rangée,  sur  une 
élévation  d'une  marche,  au  fond  du  chapitre 
de  l'abbaye  de  Jumiéges;  xni''  siècle  : 

Ici  gist  Rogier,  abbas. 

F.  39.  Tombe  de  quarreaux  : 

Ici  gist  Willaume,  abbas. 

F.  40.  Tombe  de  quarreaux  : 

Ici  gist  Ursus,  abbas. 

F.  41.  Tombe  de  quarreaux  : 

Ici  gist  Rogier,  abbas  ux. 

F.  42.  Ton]be  de  quarreaux  : 

Ricarulus  abbas  ici  gist 

F.  43.  Tombe  de  quarreaux  : 

ici  gisl  l'ablié  Pierre. 

F.  44.  Tombe  de  quarreaux  : 

U''  ■j.hi  Ustacii,  abbas  i. 


lOSI  OXF  DlCTIONNAIFtE 

F.  45.  Tombe  do  quarreaux  : 

Ici  gist  Rogior,  abbas  f' 
F.  46.  Tombe  de  quarreaux  : 

Ici  gist  Allevaniler,  abbas. 
Toutes  CCS  toniliL'S   paraissent  avoir 


OXF 


1052 


gravées  du  xnr  siè- 
Tombe  de   pierre  au  milieu  du 


été 
faites  en  môme  temps,  au  xiii'  siècle.  Elles 
représentent  un  ai)l)é  les  mains  croisées  sur 
la  poitrine,  vôtu  d'une  chasuble  rougo  et 
d'une  aube  blanclus  h  parements  jaunes,  lo- 
sanges et  ornés  de  quatrefeuilles  bleus; 
le  parement  de  l'amict  ainsi  que  les  poi- 
gnets, le  manipule  et  l'éloie  sont  jaunes, 
ornés  de  quatre-feuilles  bleues;  la  crosse  est 
jaune,  volute  tournée  en  dehors;  les  sou- 
liers sont  noirs.  La  ligure  est  sur  un  fond 
gris  ;  la  tête  est  surmontée  d'un  couronne- 
ment jaune,  où  est  inscrit  le  nom  du  défunt 
en  lettres  noires.  Quoique  les  dessins  ne 
soient  pas  identiques  entre  eux,  toutes  ces 
effigies  doivent  avoir  été  faites  dans  les  mê- 
mes moules;  les  inscriptions  seules  se  chan- 
geaient. 

Abbaye  d'Ardenne,  près  de  Caen. 

Quatre  belles  dalles 
cle. 

F.   31. 
chœur. 

F.  52.  Epitaphe  de  Renier,  le  coutelier, 
1387. 

F.  53.  Tombe  de  pierre  dans  le  milieu  du 
chapitre: 

Dnus  Nicholaus,  abbas,  1362. 

Maius  tenant  une  crosse. 

F.  54  et  55.  Deux  magniQques  tombes  du 
xiii'  siècle. 

F.  56.  Dalle  gravée  du  xin"  siècle.  Elle 
représente  une  épée  couverte  d'un  bouclier 
chargé  de  trois  boucles. 

F.  57.  Dalle  gravée  du  xiv*  siècle. 

F.  58.  Singulière  dalle  gravée. 

F.  59.  Tombe  de  l'abbé  Pierre.  Dalle  gra- 
vée ;  main  tenant  une  crosse;  autour,  ujie 
inscription  et  un  rinceau  à  feuilles  de  vigne 
(1261). 

F.  60.  Tombe  de  Johannes  Leblont,  abbé. 
Dalle  gravée;  disposition  à  peu  près  sembla- 
ble h  la  précédente  (1324). 

F.  61.  Tombe  de  marbre  noir  du  premier 
abbé  d'Ardenne.  Elle  représente  une  croix 
fort  curieuse. 

F.  62.  Tombe  de  Guillaume  Gravèrent , 
abbé.  Dalle  gravée  ;  main  tenant  une  crosse. 
La  dalle  richement  encadrée  d'inscriptiuns 
et  de  rinceaux  (i;J8.'>). 

F.  63  à  66.  Quatre  belles  dalles  gravées 
du  XIII'  siècle,  reiirésentant  trois  chevaliers 
et  un  clerc. 

F.  67.  Dalle.  Main  tenant  une  crosse. 

Cathédrale  d'iivroux. 

F.  08.  Dalle  en  cuivre  du  cardinal  de  No- 
nancourt,  xiv  siècle. 

F.  69.  Tombe  de  C.uillaume  de  Floclues, 
abbé  (1460,1.  I);.l le  gravée. 

F.  70.  Fpilaplir  i|c  i;j'.)|. 


F.  71.  Tombe  de  Georges  Kygmayden,  An- 
glais (1436).  Dalle  gravée. 

F.  72.  Tombeau  de  Jean  d'Aubergenville, 
chancelier  de  France,  évèqued'Evreux.  Ma- 
gnifique tombeau  en  cuivre  ,  en  relief,  xiu' 
siècle. 

F.  73.  Tombeau  de  Mathieu  des  Essartz, 
évêque  d"l'"vreux. 

F.  74.  Vitrail  du  xiv'  siècle,  représentant 
Mathieu  des  Essartz  à  genoux. 

F.  73.  Vitrail  du  xv  siècle  ,  représentant 
dame  Georgelte  Legras,  sa  mère. 

F.  76.  Vitrail  dif  xV  siècle,  représentant 
Philippe  de  (^Miors,  évèque  d'Evreux. 

F.  77.  \ilrail  du  xV  siècle  ,  représentant 
Baufre,  évèque  d'Evreux. 

F.  78.  Vitrail  du  \\"  siècle,  représentant 
Jean  des  Prez,  cordelier  et  évèqued'Evreux. 

F.  79.  Vitrail  du  xV  siècle,  représentant 
un  évèque  à  genoux. 

F.  80.  Grand  vitrail  du  xv'  siècle,  repré- 
sentant Guill.  de  Gantiers,  évèqued'Evreux. 

F.  81.  \"itrail  du  xV  siècle,  représentant 
un  évèque  à  genoux. 

F.  82.  Vitrail  du  xV  siècle ,  représentant 
Geofl'roy,  abbé  du  Bec  ,  ai)rès,  évèque  d'E- 
vreux. 

F.  84  et  83.  Deux  épitaphes  et  armoiries. 

F.  86  et  87.  Deux  dalles  d'abbés.  Abbaye 
de  Saint-Taurin  d'Evreux. 

F.  88  et  89.  Armoiries.  Saint-Taurin  d'E- 
vreux. 

Abbaye  de  Saint-Sauveur  d'Evreux. 

F.  90.  Tombe  d'Alice' de  Breli,  abbesse 
(1288).  Dalle  gravée. 

F.  91.  Tombe  de  Jeûne  de  Grazensières, 
abbesse  (1495).  Dalle  gravée. 

F.  92.  Figure  à  genoux  auprès  d'un  autel 
antique.  Elle  est  de  dame  Marie  de  Barville  ; 
xV  ou  XVI*  siècle. 

F.  93,  94  et  95.  Trois  belles  dalles  gravées 
d'ubbesses. 

F.  96,  97.  Vitraux  du  xiV  siècle ,  repré- 
sentant des  personnages  à  genoux. 

F.  98.  Armoiries. 

Église  des  Jacobins  d'Evreux. 

F.  99.  Tombe  de  cuivre  jaune  de  Philippe 
Presuli  ;  xiii'  siècle. 

F.  100.  Vitrail  du  xv  siècle,  représentant 
un  chevalier  à  genoux. 

F.  101  à  107.  Sei)t  dalles  gravées  du  xiv* 
siècle. 

F.  108.  Curieuse  peinture  sur  un  pilier  de 
Saint-Lain-ent  d'Evreux,  re|)réscntant  Char- 
iot d'Aunoy,  escuyer,  |)anelier  du  roy,  de  la 
iKicion  de  Pirardie  (1411).  11  est  Ji  genoux; 
deriière  lui  est  Jésus-Cluist  debout,  avec  le 
nindje  crucifère.  U  lient  un  livre  blanc  croisé 
(le  rouge  et  croisetté  d(!  bleu  ;  il  est  velu 
d'une  dalmatique  blanche,  semée  de  croix 
bleues;  étole  jaune,  aube  blanche  avec  j>n- 
rement.  Le  fond  de  la  peinture  est  rouge  et 
semé  de  W. 

F.  109,  110  et  111.  Trois  dalles  gravées 
du  XIV'  siècle. 


Église  de  Bcaulieu. 
F.  112.  Tombeau  do   pierre 


de  Jean   do 


1033 


OXF 


D'EPIGUAPIIIE. 


OXF 


l&S* 


Préaux,  fondateur  du  prieuré  de  Beauliou. 
Belle  tombe  du  \m°  siècle,  {jortéc  par  quatre 
lions. 

F,  113.  Autre  tombeau  du  môme  genre. 
Sans  nom. 

F.  114.  Tombeau  semblable  d'un  enfant, 
supporté  par  six  lions.  Anonyme. 

F.  115.  Tombeau  de  chevalier;  xm°  siècle. 

F.  116.  Dalle  gravée  (xiii°  siècle);  cheva- 
lier. 

F.  117,  Tombeau  eu  relief,  abbesse;  xiii" 
siècle. 

F.  118.  Dalle  gravée,  représentant  un  dia- 
cre, xiv"  siècle. 

F.  119  et  120.  Dalles  gravées,  clercs  ;  xm' 
siècle. 

Beaubec. 

F.  121  et  122.  Dalles  gravées,  xv  siècle. 

F.  123.  Epitaphe. 

F.  124  et  125.  Dalles  du  xiv°  siècle. 

Bonport. 

F.  126.  Tombeau  de  marbre  noir,  sans 
effigie. 
F.  127.  Monument  du  xyi°  siècle. 
F.  128.  Epitaphe. 
F.  120.  Epitaphe. 
F.  130  à  135.  Magnitiques  dalles  gravées. 

Ahbayc  de  Vallemont. 

F.  136  à  141.  Sept  belles  dalles  gravées. 

F.  142.  Epitaphe. 

F.  143.  Dalle  gravée. 

F.  144.  Armoiries  des  vitraux. 

Abbaye  de  l'Estrée. 

F.  143.  Magnifique  tombeau  à  deux  figu- 
res (xv  siècle),  colorié. 

F.  146,  147  et  148.   Trois  dalles  gravées. 

Abbaye  de  BieuU-Benoît. 

F.  149.  Tombe  d'abbé  ;  main  tenant  une 
crosse. 
F.  150.  Armoiries  do  vitraux. 

Abbaye  de  Foucarmoiit. 

F.  151.  Dalle  du  xiu«  siècle;  deux  cheva- 
liers. 
F.  152.  Epitaphe  (Cordeliers   d'Alençon). 
F.  153.  Epitaphe. 

Abbaye  Notre-Dame  d'Eiix. 

F.  154.  Dalle  gravée  ;  xvi"  siècle. 

Notre-Dame  de  Pavillj. 
F.  133.  Dalle  gravée  (1368),  chevalier. 

Kouen.  —  Cathédrale. 

Feuillet  1.  Tombeau  de  Richard  Cœur-de- 
Lion,  à  droite  du  grand  autel,  dans  le  chœur 
de  la  cathédrale.  Dalle  avec  effigie  portée  par 
quatre  lions. 

F.  2.  Tombeau  de  pierre,  à  gaucho  en  en- 
trant par  la  petite  porto  dans  l'église  Notre- 
Dame.  Monument  royal,  semblable  au  précé- 
dent; ;..ans  nom. 

F.  3.  Tombeau  du  cœur  du  cardinal  d'Es- 
touteville,  archevêque  de  Rouen,  et  du  corps 
DlcTioNx.  D'EriGnvriin;.  1. 


de  Maurille,  archevôiiue  de  Rouen;  1067. 
Monument  de  la  Renaissance  ;  sans  pfligie. 

F.  4.  Dalle  gravée  du  xvi'  siècle  ;  cha- 
noine. 

F.  5.  Tombeau  d'Eudes  Rigault,  à  droite 
dans  la  chapellC'de  la  Vierge.  Monument  du 
xiii°  siècle,  appliqué  contre  le  mur.  Belle 
architecture. 

F.  6.  Tombeau  de  marbre  blanc  et  noir,  à 
gauche  dans  la  chapelle  de  la  Vierge.  Ma- 
gnifique.monument  du  xni°  siècle,  appliqué 
contre  le  mur.  Il  est  de  Guillaume  de  Fla- 
vacourl. 

F.  7.  Tombeau  de  pierre,  à  droite  en  en- 
trant, dans  la  chapelle  de  la  Vierge.  Il  est  do 
Gilles  des  Champs. 

F.  8.  Tombeau  à  gauche  contre  le  mlit-; 
dans  la  chapelle  de  la  Vierge;  sans  nom.  (Il 
est  encore  à  sa  place  aujourd'hui.) 

F.  9.  Magnifique  tombeau  de  marbre  blanc 
et  noir,  placé  dans  la  chapelle  de  la  Vierge, 
deuxième  à  gauche. 

F.  10.  Effigie  d'évêque  en  marbre  blanCj 
sur  un  tombeau  de  marbre  noir,  dans  la 
chapelle  Saint-Pierre  et. Saint-Paul,  à  gauche 
en  entrant;  xiv"  siècle,  sans  nom. 

F.  11.  Tombeau  d'évôque,  effigie  de  mar- 
bre blanc  sur  fond  noir,  derrière  le  chœur, 
dans  la  chapelle  Saint-Pierre  et  Saint-Paul,  ii 
droite  en  entrant;  xiV  siècle. 

F.  12.  Epitaphe.  1665. 

Abbaye  de  Saint-Ouen. 

F.  13.  Belle  dalle  gravée,  derrière  le  grand 
autel;  1287.  Evêque. 

F.  14.  Belle  dalle  gravée  de  la  même  épo- 
que, devant  l'entrée  de  la  chapelle  do  là 
Vierge.  Evoque. 

F.  13.  Dalle  gravée;  de  M'  Masseporet , 
conseiller,  à  droite  dans  la  chapelle  de  la 
Vierge;  1426. 

F.  16.  Dalle  gravée  du  xiii"  siècle,  repré- 
sentant un  chevalier,  à  droite  au  fond  de  la 
chapelle  de  la  Vierge. 

Saint-Ouen  de  Rooen. 

F.  17.  Dalle  gravée,  xv°  siècle;  homme  et 
femme. 

F.  18.  Epitajihe. 

F.  19.  Dalle  gravée  du  P.  Guillaume;  xv° 
siècle. 

F.  20.  Dalle  gravée  de  Pierre  de  Ventéac, 
abbé  ;  1600. 

F.  21.  Dalle   gravée  du  xiri"  siècle;  abbé. 

F.  22.  Dalle  gravée  du  xv"  siècle;  abbé. 

F.  23.  Dalle  gravée  des  architectes  de 
Saint-Ouen,  dans  la  chapelle  de  Sainte-Agnès, 
à  gauche  du  chœur  : 

Cy  gist  Alexandre  de  Berneval,  maislre  de  ma- 
clionneiie  du  roy,  n"  sire,  au  bailliage  de  Rouen 
et  de  Saint-Ouen,  qui  trépassa  le  v  de  janvier 
1440.  Priez  Dieu  pour  luy.  Amen. 

F.  24.  Dalle  gravée  de  Jean  de  Fresne; 
1305.  La  [iremièie,  du  costé  de  la  porte,  dans 
le  cloistre. 

F.  25.  Dalle  gravée  de  Raoul  de  Bourgeois? 
12S0.  ° 

33 


1055  OXF 

F.  20.  Dalle  gravée  de  Uogier  do  Saint-Ili- 
laire;  1280. 
F.  27.  Dalle  gravée  du  xiv  siècle;  homme 

et  ICDIIIK'. 

F.  28.  D;ille  gravée;  fomme  ;  1309. 

F.  29.  Dalle  gravée  de  Philippe  Leblanc  ; 
13i8. 

F.  30.  Fpilaplio  du  xvi'  siùcie. 

F.  31.  Dalle  gi-nvée  de  D'  Nicliole,  jadis 
feme  de  Kaoul  le  Bourgeois. 

F.  32.  Finlaplie. 

F.  33.  Jeanne  qui  fut  fome  de  Pierre  le 
Bouricis:  1240. 

F.  3V.  Dalle  gravée  de  Guillauino  Bailli  : 

Beiioi  lu  soii  liimc  de  11  amen. 
(1237J  Très  belle  dalle. 

F.  33.  Dalle  gravée  de  Guillaume  de  Kau- 
revilla;  xiv'  siècle  :  costume  très-curieux. 

F.  36.  Dalle  gravée  de  Willaume  Noris, 
cistoien  de  Rouen,  qui  laissa  à  la  maison  de 
céans  1111  livres  de  rentes  pour  son  obiit. 

Prions  que  Dieu  ait  merci  de  same  :  amen, 
xiii'  siècle;  dalle  très-riche. 

F.  37.  Dalle  gravée  de  bourgeoise;  xin" 
siècle. 

F.  33.  Dalle  gravée  de  bourgeoise;  xui* 
siècle.  Costume  très-élégant. 

F.  39.  Dalle  de  Dominus  Johannes  diclus 
do  Monte  Poignant;  xiii°  siècle. 

F.  4-0.  Dalle  gravée  de  bourgeoise;  12C0. 
Très-belle. 

F.  41.  Dalle  gravée  de  bourgeois  et  de 
bourgeoise;  xv'  siècle. 

F.  42.  Dalle  gravée  de  bourgeois;  129G. 

Abbaye  de  Saint-Araand. 

F.  43.  Epitaplie  du  xvr  siècle. 

F.  44.  E[)itaphe  du  xvii'  siècle. 

F.  45.  Epitaplie  du  xvii'  siècle. 

F.  40.  Dalle  gravée  d'abbesse;  xiii' siècle. 

F.  47.  Dalle  gravée  du  xv'  siècle;  deux 
abhesses. 

F.  48.  Dalle  gravée;  abbesso;xvi'  siècle. 

F.  49.  Dalle  gravée  ;  abbesse;  xv'  siècle. 

F.  riO.  Dalle  gravée;  abbesse;  xiv'  .siècle. 

F.  51.  Dalle  gravée;  abbesse;  xv'  siècle. 

F.  52.  lilpitaplie  du  xvii'  siècle. 

F.  53.  Piscine  ou  lavoir  dans  l'abbaye  do 
Saint-Amaïul  de  Rouen,  amiuel  sont  les  ar- 
mes de  plusieurs  abbesses,et  ipii  a  été  fondue 
en  1702,  pour  employer  aux  dépenses  du 
bûliment  neuf.  ïrès-curieux. 
Sainl-Sevcr. 

F.  54.  Vilre  à  droite  du  grand  autel. 

F.  55.  Vitre  à  gaucho  du  grand  autel. 

F.  50.  Vitre,  la  deuxième  à  gauche  du 
grand  autel. 

F.  57.  Vilre  derrière  le  grand  aulel,  ;i 
droite,  dans  l'église  di'S  Tonneliers,  ii  Uoucn. 

F.  58.  Vitre  doirière  le  grand  aulel,  même 
église. 


DICTIONNAIUE  OXF  lOIC 

Sainl-ErblaD. 

F.  63.  Dalle  du  xvr  siècle. 

Sainl-Palricc. 

F.  04  et  Oo.  Soixante  et  quinze  épitaphcs 
du  xvir  siècle. 

Sainl-Micliel. 

F.  00.  Dalle  gravée  du  xvi'  siècle,  à  deux 
ligures. 

F.  07.  Tombeau  dans  le  collatéral  à  gau- 
che, le  long  du  chœur  de  l'église.  L'elligie  a 
été  remplacée  pai'  un  calvaire  du  xvi'  siècle. 

Saifll-Godan. 

F.  68.  Epilaphe  du  xvii'  siècie. 

Saiat-Lô. 

F.  09.  Dalle  gravée  du  xv'  siècle. 

F.  70.  Epilaphe  du  xvii'  siècle. 

F.  7t.  Tombeau  de  marbre  noir,  ronlre  le 
mur  à  gauche,  contre  la  chapelle  de  la  Vierge, 
xvi'  siècle. 

F.  72,  73  et  74.  Epitaphes. 

Sainl-André. 
73.  Dalle  gravée  du  xv'  siècle;  chevalier. 

Saint-Sauveur. 

F.  76.  E[iitapho  du  xvii'  siècle. 
F.  77.  Tombeau  de  marbre  de  dilTérentes 
couleurs  ;  xvi'  siècle. 
F.  78.  Epitaphes  dudit  tombeau. 

Sainl-Éloi. 

F.  79.  Dalle  gravée  du  xvr  siècle. 
F.  80.    Dalle  gravée  du    xvi' siècle;    un 
homme  et  deux  femmes. 

Saint-Pair. 

F.  81.  Vitrail  représentant  Pierre  deFouillé, 
abbé  de  Vaux-chrestien. 

F.  82.  Vitrail  du  xvi'  siècle;  chevalier  à 


siècle;  dame  à  ge- 


Sainle-l!roiv. 
F.  59,00  et  01.  Epitaphes  du  xvii' 
Noire- Dame  la  Ronde. 

F.  62.  Dalle  gravée  du  xv'  siècle 


siècle. 


genoux. 

F.  83.  Vitrail  du  xvi' 
noux. 

F.  8't.  Armoiries. 

Jacobins. 

F.  85.  Superbe  dalle    de  cuivre    du   xiv' 
siècle;  homme  et  femmes. 

F.  80.  Dalle  du  xv'  siècle;  homme  et  fem- 
mes. 

F.  87.  Dalle  gravée  du  xvi*  siècle:  femme. 

F.  88.  Dalle  gravée  du   xvi'  siècle;   cha- 
noine. 

F.  89.  Dalle  gravée  du  xv'  siècle;  cheva- 
lier. 

F.  90.  Dalle  i^ravée  du  xiii'  siècle;  cheva- 
lier. 

F.  91.  Tombeau  du  cardinal  do  Fraiiville; 
XV'  siècle. 

F.  92.  Fiiilaphe. 

F.  93  i't9'i.  Kpilaphes. 

F.  95.  l)all(\  gravéo  du  xvi' siècle;  homme 
et  femme. 

Ondiliirs  do  llouffi. 

F.  90.  Epifapbe  du  xmi'  siècle. 


,037  OXF  DEFIGRAPIIIE. 

F.  97.  Curieuse  pierre  gravée  contre  le 
mur;  xiv'  siècle. 

F.  98,  99  et  100.  Trois  dalles  gravées  du 
XIV'  sièfle. 

Capucins  de  Rouen. 

F.  101  et  102.  Epitaphcs. 
Céleslins. 

F.  103.  Tombeau  de  Jean  de  Hangest, 
chambellan  du  Koy,  mort  en  IWO,  fondateur 
de  cette  église. 

F.  lO^i-.  Tombeau  de  marbre  de  difîérentes 
couleurs,  dans  la  chapelle  Sainte-Anne ,  à 
droite;  xvii'  siècle.  Anonyme. 

F.  lOo.  Tombeau  de  la  même  époque.  Ano- 
nyme. 

"F.  106,  107  et  108.  Epitaphesdu  xvii' siè- 
cle. 

Feuillanls. 

F.  109, 110  et  111.  Trois  épitaphes. 
Carmes. 

F.  112.  Tombeau  de  marbre;  xvii'  siècle. 
F.  113  et  114.  Epitaphes  ;  xvii"  siècle. 

Jésuites. 

F.  115.  Epitaphe  du  xvii'  siècle. 

Pénitents. 

F.  116  et  117.  Deux  épitaphes. 

Pont-de- l'Arche. 

F.  118,  119  et  120.  Trois  épitaphes  du 
xvii'  siècle. 

Eglise  d'Escouy. 

F.  122.  Magnifique  tombeau  gothique  du 
XV'  siècle. 

F.  123.  Grand  tombeau  peint  d'Enguerran 
de  Marigny;  1315. 

F,  124.  Epitaphe. 

F.  125.  Tombe  de  Jean  de  Marigny,  évê 
que. 

Notre-Dame  du  Val. 

F.   12G,  127,  128,  129,   130  et  131.  Six 

tombes  gravées  du  xiii'  siècle. 
F.  132.  Dalle  gravée  du  xv'  siècle. 

Valois  et  Bissonne. 

Notre-Dame  de  Senlis. 

Feuillet  1.  Dalle  gravée,  de  Simon  Bonnet, 
évoque;  xv  siècle. 

F.  2.  Dalle  de  Guillaume  Rose,  évoque; 
xvi°  siècle. 

F.  3.  Epitaphe  du  même. 

F.  k.  Dalle  gravée  de  Pierre  Chevalier, 
évoque;  xvi'  siècle. 

F.  5.  Epitaphe  du  même. 

Cordeliers. 

F.  C.  Tombe  de  pierre  à  droite,  près  la 
chaire,  dans  la  nef  des  Cordeliers  de  Senlis. 
Curieuse  dalle  gravée  du  xiii'  siècle;  sans 
eflîgie. 

F.  7.  Dalle  gravée  du  xin'  siècle;  cheva- 
lier. 

F.  8.  Dalle  gravée  du  xvi'  siècle;  sans 
efligie. 


OXF 


103S 


F.  9.  Dalle  du  xiv'  siècle. 

F.  10.  Dalle  d'un  religieux;  xvi'  siècle. 

F.  11.  Dalle  d'un  chevalier;  vvi'  siècle. 

F.  12.  Dalle  d'un  chevalier;  xvr  siècle. 

F.  13.  Dalle  d'une  dame;  xvi°  siècle. 

F.  IV.  Dalle  d'un  chevalier;  xvi°  siècle. 

F.  15.  Dalle  gravée  du  xiir  siècle;  sans 
effigie. 

F.  10  et  17.  Dalle  gravée  du  xvi'  siècle; 
chevaliers. 

F.  18.  Epilaiihp. 

F.  19.  Armoiries  des  vitraux. 

lacobios    de    Senlis. 

F.  20.  Dalle  gravée  du  xvi'  siècle;  cheva- 
lier. 

Abbaye  de  Chaaiis,  près  Sentis. 

F.  21.  Curieuse  dalle  représentant  deux 
évêques  ;  xv'  siècle. 

F.  22.  Tombeau  de  pierre  dans  l'église  de 
l'abbaye  de  Chaaiis, 'derrière  le  grand  autel,  ;\ 
droite";  1270.  Curieux  monument  du  xin° 
siècle;  évèque. 

F.  23.  Monument  du  même  genre;  belle 
architecture. 

F.  24.  Monument  du  môme  genre;  Robert 
de  la  Houssaye. 

F.  25.  Monument  semblable  d'Amaury. 

F.  26.  Monument  du  même  genre;  12U; 
très-beau. 

F.  27.  Monument  du  même  genre  de  l'é- 
vêque  Guarin;  1227. 

F.  28.  Monument  du  même  genre,  de  l'é- 
voque Robert  Cressovessart;  1271. 

F.  29.  Dalle  gravée  du  xv'^  siècle. 

F.  30.  Dalle  gravée  du  xv°  siècle. 

F.  31.  Dalle  gravée  du  xiv'  siècle. 

F.  32.  Dalle  du  xV  siècle. 

F.  33.  Dalle  du  xV  siècle. 

F.  34.  Dalle  du  xiv'  siècle;  homme  et 
femme;  très-belle. 

F.  35.  Dalle  gravée  du  xiii' siècle; femme. 

F.  36.  Dalle  gravée  du  xiii'  siècle;  homme. 

F.  37.  Dalle  gravée  du  xiii' siècle;  femme. 

F.  38.  Dalle  gravée  du  xiii'  siècle  ;  homme. 

F.  39.  Dalle  gravée  du  xiii°  siècle;  sans 
figure. 

F.  40.  Dalle  gravée  du  xvi'  siècle;  évo- 
que. 

F.  41  et  42.  Epitaphes  du  xvn°  siècle. 

Ermenonville. 

F.  43-  Epitaphe  du  xvi'  siècle. 
F.  44.  Epitaphe  du  xvi'  siècle. 

Abbaye  d'Orcamp. 

F.  45.  Tombeau  en  pierre,  contre  la  mu- 
raille, du  costé  de  l'Evangile,  dans  le  sanc- 
tuaire, sous  lequel  est  enterré  le  corps  de 
Baudouin  de  Boulogne,  2'  du  nom,  et  de 
Buudouin,  troisième  évèque  de  Noyon;il 
décéda  l'an  116".  Magnitique  monument  de 
la  fin  du  xn'  siècle,  dans  l'épaisseur  du  mur. 
Sans  eflîgie. 

F.  /i6.  Dalle  gravée  du  xiii' siècle;  prêtre. 

F.  47.  Dalle  gravée  du  xiv'  siècle;  i)rètre. 

F.  4S.  Dalle  gravée  du  xiv'  siècle;  prêtre. 

F.  49.  Dalle  gravée  du  xv*  siècle:  cheva- 
lier 


1039 


Belle 


OXF 

dalle  du 


DICTIONNAIRE 


OXF 


1040 


xiu' 


dal 


siècle;  deusL 
c   gi'uvée   tiu 


XIV' 


contre 


F.  50. 

femmes. 

F.  51.  .Magnifuiue 
siècle;  lioiiiiiie. 

F.   0-2.  Dalles   gravées,  élevées 
mur;  xiv  siècle;  |)eintes. 

F.  53.  Belle  dalle  gravée  du  xin"  siècle; 
homme  el  lemme. 

F.  5V.  Magnifique  statue  de  femme,  du  xui" 
siècle. 

F.  55.  Dalle  gravée  du  xiV  siècle;  reli- 
gieuse. 

F.  50.  Dalle  gravée  du  xv'  siècle;  évoque. 

F.  57.  Curieuse  dalle  du  xiir  siècle,  deux 
crosses  sous  des  couronnements  d'architec- 
ture. 

F.  58.  Dalle  du  xui'  siècle;  sans  figure. 

F.  59.  Dalle  du  xv' siècle;  évèque;  très- 
riche. 

F.  60. 
riche. 

F.  CI. 

F.  G:>. 


Dalle  du  xv'    siècle;  évèque   très- 


Dalle  du  XVI'  siècle;  évèque. 
Dalle  du  xv' siècle;  crosse  entourée 
d'une  inscri()lion. 

F.  03.  Dalle  du  xiii"  .siècle;  crosse  surmon- 
tée d"uii  couronnement  d'architecture. 

F.  Ci.  Dalle  du  xiir  siècle;  deux  crosses 
surmontées  d'un  couronnement. 

F.  05.  Magnilique  dalle  du  xiV  siècle; 
homme  et  femme. 

F.  GO.  Ueligieux  du  xv'  siècle,  dalle  gra- 
vée. 

F.  67.  Dalle  du  xiii'  siècle;  sans  figure. 

F.  08.  Admirahle  dalle  gravée,  en  fonte, 
du  XIV' siècle;  homme  et  femme.  C'est  la 
]ilus  riche  de  toutes.  (Celte  iiuv^nifuiue  pla- 
que provient  eertaiiiemeiit  de  Flandre. ) 

F.  69.  Dalle  à  deux  crosses. 

F.  70.  Dalle  gravée,  xvi' siècle;  religieux. 

F.  7],  72,  73  et7'i-.  Quatre  dalles  du    xiV 

F.  75,  70,  77,  78,  79,  80,  81,  82,  83,  8'i  et 
85.  Magniliqucs  dalles, à  deuxfigures,duxiv' 

siècle. 

Sainl-YveJ  de  Braine. 

F.  85.  Magnifique  dalle  gravée  du  xiv'  siè- 
cle; deux  ligures. 

F.  80.  Tomheau  de  marbre,  au-dessus  du 
chœur;  xiv'  siècle. 

F.87.  Dalle  gravée,  du  xiv' siècle;  très- 
riihe. 

F.  68  cl  89.  Deux  magnifiques  toinlieaux 
du  xiv  siècle,  chacun  avec  deux  cOigies 
richement  peintes. 

Abbaye  de  Longpont. 

F.  90.  Curieux  monument  du  xiii'  siècle; 
marbre  noir. 

F.  91.  Splendiile  tombeau  de  iiierro  entiè- 
rement peint  et  doré;  riche  CDuroniiciiieiil 
d'urchileclurc  du  xiii'  siècle.  11  est  de  mon- 
seigneur Knjiiurran  de  (^ouc}". 

F.  92.  Autre  inagiiili(]ue  monument  du 
xiii'  siècle,  égaleiM(;nt  peint  et  doré.  Le 
tomheau  est  .'i  jour  comme  l'aulre,  et  il  y  a 
une  ligure  di^  moine  dessus  et  une  ligure  lie 
clii'valier  dessous.  Il  est  de  Montinirel. 

F.  93.  Magnilii)U(i  tomheau  scnihlahh^  h 
celui  dessiné   page  91.  Dans  sa  partie  iiil'é- 


'Angers: 


l)eintures  en  grisaille 


rieuro  est  couchée  une  religieuse  ;  à  la  partie 
supérieure  est  couchée  une  grande  croix 
richement  fleniie. 

F.  9'i..  Magnifupie  monument  du  xiii'  siè- 
cle, plus  ancien  ipie  les  autres,  richement 
colorié.  11  est  d'.Vusculpe  de  Picrrefons, 
évèque. 

F.  95.  Autre  monument  du  même  genre. 
11  est  do  Josselin  de  Vierzy,  évèque  du  dio- 
cèse de  Soissons. 

F.  90.  Dalle  gravée  de  Miles  de  Basoches. 
Magnili(iue  dalle  du  xiii'  siècle. 

F.  97.  Monument  du  xiiT  siècle,  non  co- 
lorié. Il  est  lie  frère  Grégoire. 

F.  98,  99,  100,  101,  102,  103  et  lOV.  Ma- 
gnifiques dalles  gravées  du  xiii'  siècle. 

Noire-Dame  de  la  Victoire. 

F.  105.  Dalle  gravée  du  xiv°  siècle. 

F.  lOG.  Beau  tomheau  colorié  du  commen- 
cement du  XIV'  siècle.  11  représente  une 
dame  couchée  sur  un  tombeau  peint,  et  en- 
tourée de  ses   parents (Abbaye  de  l'Es- 

toille). 

F.  107  et  108.  Monument  de  la  Renais- 
sance dans  l'abbaye  de  l'Esloille.  Il  est  de 
Ja(pio  de   .Alonligny,   soigneur  du   Fresne. 

Tombeaux  et  épitaphcs  des  églises  de  France. 
Aolume  I" 

Feuillet  1.  Figures  qui  sont  au-dessus  ou 
précèdent. 

Tombeau  dans   le  sanctuaire  de   l'église 
Saint-Aubin  d' 
du  XIII'  siècle. 

F.  2.  Tombe  de  pierre  de  Jean  Michel, 
éves(jue  d'Angers  ;  surmontée  d'une  grille  do 
fer;  1V38. 

F.  3  à  8.  Six  dalles  gravées  desxiv'  et  xv* 
siècles;  abbaye  de  Saint-Georges. 

F.  9.  Armoiries  iieintes  aux  chaires  des 
religieux  dans  le  chœur  de  l'église  de  l'ab- 
bavo  de  Saint-Georges. 

F.  10.  Dalle  gravée  ;  abbé;  xiv°  siècle ;ahr 
baye  de  Saint-Georges. 

F.  11.  Dalle  gravée;  abbcsse  ;  xiv'  siècle; 
Fontevraull. 

F.  12.  Dalle  de  enivre;  évèque  ;  xv'  siècle  ; 
aliliaye  de  Saint-Aubin  d'Angers. 

F. 13.  Dalle  de  cuivre  ;  évèque;  xv  siècle; 
abbaye  do  Saint-George  d'Angers. 

F.  14.  Tombe  d'abbesse,  figure  du  xiV 
siècle,  peinte  et  couchée,  surmontée  de  son 
dais  d'architecture;  abbaye  du  Uoncerajr 
d'Angers. 

F.  15.  Tombeau  dans  le  mur  de  la  chapelle 
du  llosaire,  église  des  Jacobins  d'Angers; 
hoiiune  el  femme  couchés  ;  xv'  siècle  ;  ins- 
cription. 

F.  16  à  27.  Tombeaux  et  épilaphes  du 
XVI'  siècle,  représentant  des  ligures  à  ge- 
noux, appliquées  contre  le  mur 

F.  28.  Plaque  de  cuivre   app" 
le  mur,  repiéseiilant  un  chanoine  à  genoux; 
xm'  siècle;  armoiries  et  éi)ita[>hes. 

F.  29.  Tombe  en  pierre,  représcnlanl  un 
chevalier  couché,  ayant  son  casque  iicùlé  de 
lui;  xiir  sièile. 


iquée   contre 


1041 


OXF 


D'EPIGRAPHIE. 


OXF 


1042 


F.  30.  Dcillo  y;ravée  ;  Girart  de  Soncelle, 
écuyiT  ;  é;j;list'  de  Clialoché  ;  1339. 

F.  31.  Dalle  gravée  du  xv'  siècle  ;  cheva- 
lier; abbaye  de  Chaloclié,  en  Anjou. 

F.  32.  Monument  du  xvir  siècle,  marbre 
blanc  et  noir,  dans  le  collège  des  Jésuites 
de  la  Flèclie,  en  Anjou. 

F.  33.  Epita|>he  du  précédent  (seigneur 
messiro  Fouquet  de  la  Varenne,  etc.,  etc.). 

F.  3'i..  Dalle  gravée  du  xin°  siècle  ;  cheva- 
lier ;   Villeneuve. 

F.  3a.  Dalle  gravée;  dame;  1389  ;  Ville- 
neuve. 

F.  3G.  Dalle  gravée  du  xiV  siècle  ;  deux 
chevaliers;  Villeneuve. 

F.  37.  Dalle  gravée;  dame;  1311;  Ville- 
neuve. 

F.  38.  Dallo  gravée;  133fi-;  un  chevalier, 
sa  dame  et  son  enfant;  Villeneuve. 

F.  39.  Peinture  murale  du  xv'  siècle,  re- 
présentant u'i  abbé  à  genoux,  dans  le  ré- 
fectoire de  l'abbaye  de  Villeneuve,  près 
Nantes. 

F.  40.  Peinture  semblable. 

F.  41.  Monument  pyramidal  de  Michel 
Amelot  (1687),  avec  son  médaillon  ;  épita- 
phe;  Saint-Gaticn  de  Tours. 

F.  42.  Armoiries  des  vitraux;  église  des 
religieuses  chanoinesses  de  Maillé. 

F.  43.  Chevalier  du  xiu"  siècle,  les  |iieds 
sur  un  dragon  ;  bouclier  armorié  et  peint  ; 
abbaye  de  Tur|)onay. 

F.  44.  Tombeau  d'un  seigneur  d'Ucé  ; 
xin°  siècle  ;   abbaye  de  Turpenay. 

F.  45.  Tombeau  d'un  soigneur  d'Ucé; 
même  époque  ;  mèuie  église. 

F.  46.  Epitaphe;  1630;  église  Notre-Dame, 
dans  le  château  de  Loches. 

F.  47.  Monument  de  Simon  de  Craraaud, 
cardinal  ;  cathédrale  de  Saint-Pierre  de  Poi- 
tiers; xV  siècle. 

F.  48  et  49.  Epitaphes  du  précédent  tom- 
beau. 

F.  SO.  Dalle  à  inscription  de  François- 
Ignace  de  Bagylion  ;  Saint -Pierre  de  Poi- 
tiers. 

F.  51.  Tombeau  de  marbre  blanc,  proche 
la  porte  de  la  sacristie,  sous  l'aisle  gauche 
du  chœur  de  l'église  Saint  Hilaire  le  Grand 
de  Poitiers.  C'est  le  tombeau  de  Gilbert  de 
la  Porrée  ;  travail  antique ,  beaux  bas-re- 
liefs. 

F.  52.  Monument  du  xv"  siècle. 

F.  53  et  54.  Tombeau  de  saint  Hilaire  : 
deux  morceaux  représentant,  l'un  un  concile, 
l'autre  la  mort  du  saint  ;  église  Saint-Hilaire; 
XII'  siècle:  calqué. 

F.  53.  Inscription  du  xvi'  siècle;  Saint- 
Pierre  de  Loudun. 

F.  56.  Tombeau  proche  la  j)0rte  du  cha 
pitre  dans  le  cloistrede  l'abbaye  de  Noaillé; 
xui°  siècle  ;  calqué. 

F.  57.  Dalle  gravée  du  xvi'  siècle  ;  cheva- 
lier ;  Saint-Maurice  d'Oiron. 

F.  58.  Epitaphe  sur  cuivre  du  xvi"  siècle; 
Saint-Maurice  d'Oiron. 

F.  59.  Tombe  du  xiu'  siècle,  en  cuivre  et 
en  relief;  abbé  couché  sur  un  semé  de  Heurs 


de  lis.  Elle  est  de  Guillaume  de  Beaumont  ; 
cathédrale  de  Saint-Maurice  d'Angers. 

F.  60.  Dalle  en  cuivre  du xiv' siècle;  ab!)é; 
Nicolas  Gcsiant  ;  Saint-Maurice  d'Angers. 

F.  61.  Statue  de  Hugues  Ovard,  abbé; 
xni°  siècle;  Saint-Maurice  d'Angers. 

F.  62.  Dalle  à  inscription  ;  Henri  Arnaud  ; 
XVI'  siècle  ;  Saint-Maurice  d'Angers. 

F.  63.  Tombeau  de  Claude  de  Ileuil,  évcs- 
que;  xvii"  siècle  ;  Saint-Maurice  d'Angers. 

F.  64,  65  et  66.  Epitaphes  du  tombeau. 

F.  67.  Dalle  do  Guillaume  Fouquet;  ins- 
cri|)tion  ;  Saint-j^Iaurice  d'Angers  ;  1621. 

F.  08  et  69.  Tombeau  de  Foulques  de  Ma- 
thefelon.  évesque;  xiv' siècle;  Saint-Mau- 
rice d'Angers  ;  1355. 

F.  70  et  71.  Monument  de  Catherine  de 
Lavarane;  église  des  Jésuites  du  collège  de 
la  Flèche. 

F.  73.  Armes  de  frère  Pierre  de  Lavoncè- 
res,  ablié  de  Turj^enay,  qui  sont  en  bois  aux 
chaires  des  religieux,  dans  la  place  de  l'abbé, 
dans  le  chœur  de  l'église  do  l'abbaye  de  Tur- 
penay. 

F.  73.  Epita|)he  de  maître  Andry  Mar- 
chant ;  1439;  Cordeliers  de  Poitiers. 

F.  74.  Statue  de  Regnault  de  Montbason  ; 
xiii"  siècle  ;  pallium  et  crois  ;  cathédrale  de 
Saint-Gatien  de  Tours. 

F.  75.  Epitaphe  ;  Saint-Gatien. 

F.  76.  Tombeau  d'Estienne  de  Bourgueil, 
archevesque  de  Tours  ;  1334  ;  beau  monu- 
ment en  forme  d'alcôve  ;  chapelle  Saint-An- 
toine, à  Saint-Gatien. 

F.  77.  Epitaphe  monumentale  de  Charles 
de  Rosmadée  ;  xvii"  siècle;  Saint-Gatien. 

F.  78.  Epitaphe  sur  plaque  de  cuivre  re- 
présentant saint  Martin  et  un  abbé  à  genoux  ; 
XV' siècle;  Saint-Martin  de  Tours. 

F.  79.  Dalle  gravée;  1540;  abbé;  Saint- 
Julien  de  Tours. 

F.  80.  Epitaphe  gravée  sur  cuivre;  xv°  siè- 
cle ;  Saint-Saturnin  de  Tours. 


F.  112.  Magnifique  monument  du  com- 
mencement du  XIII"  siècle  ;  évesque  couché 
dans  une  alcôve;  dans  le  fond  est  une  pein 
ture  murale  re|irésentant  la  sainte  Vierge 
assise,  encensée  par  deux  anges.  Tout  le 
monument  est  entièrement  peint;  le  vert  y 
domine. 

F.  113.  Beau  monument  duxiV  siècle. 

F.  142.  Curieux  tombeau  du  xiii'  siècle. 

F.  158.  Alcôve  «fans  le  style  du  xvr  siè- 
cle, renfermant  les  quatre  statues  peintes 
de  Fontevraud  ;  au  costé  gauche  de  la  grande 
grille. 

F.  100.  Trois  enfants  de  Thibault,  sei- 
gneur de  Mathefelon,  et  de  Béatrix  de  Dreux  ; 
ligures  peintes  et  couchées  sur  un  socle  du 
temps. 

■  F.  169.  Curieux  tombeau  du  xvi'  siècle, 
recouvert  d'une  dalle,  sur  laquelle  est  gravé 
un  squelette  tenant  une  crosse  et  coilfé  d'une 
mitre.  Il  est  de  Jean  deBeauveau. 

F.  171.  Monument  de  Foulques  Nerra, 
comte  d'Anjou ,  fondateur  de  l'abbaye  de 
Rcaulieu,  près  Loches,  eu  1080.  Ce  monu- 


1813 


0\V 


uii'iit,  en  fciriiie  tl'ulcôve,  est  irune  bcllo 
sinipliiiti^;  il  t'sUlu  comuiencemeiitdu  xiir 
siècle. 

F.  177.  Monument  de  Bc^rengère,  fondd- 
Irice  de  l"Ks|i;iu,  ;iu  iiiiliiHi  du  (iiii'ur  de 
l'Espau,  près  du  ll.uis;  couronne,  ceinture, 
escnrcclle  et  clinndelii'i's  dorés. 

F.  185.  Deux  ettigics  de  clicvnliers,  pein- 
tes sur  un  socle  du  tem|>s;  lîarîlièleiny  de 
risle-BoucIiunl;  nhbaye  de  Turpenay. 

F.  186.  Magnificjue  monument  du  xiv'  siè- 
cle, avec  lij,'ures  pointes.  11  est  de  Georges, 
seigneur  de  Préaux  en  Touraine  et  de  la 
Cliarprée;  dans  l'église  Notre-Dame,  dans  le 
château  de  Loches. 

¥.  188.  Magnifique  moninnent  de  la  fin  du 
xai'  siècle,  en  forme  d'alcôve.  Au  fond  est 
l'ne  peinture  représentant  le  jugement  der- 
nier. 

F.  170.  Tomlieau  d'Ulger,  évesquc  d'An- 
gers ;  ll'iO  ;  châsse  du  xii'  siècle. 

F.  171.  Plaque  émaillée  de  la  châsse  re- 
jué.-enlant  l'évoque  Uli:ier.  Cette  plaque  est 
entourée  d'une  inscription,  et  le  dessin,  (|ui 
est  colorié,  en  est  assez  exact.  La  hauteur 
de  fa  plaque  est  de  18  pouces. 

Tombeau  di;  cuivre  émaillé,  représentant 
Michel  de  Villoyseau  ;  12G0  ;  Jacobins. 

F.  200.  Magnilique  tombeau  de  cuivre 
émaillé,  représentant  un  chevalier.  Le  bou- 
clier, le  coussin,  les  ceinturons  et  une  large 
bande  d'encadrement  chargée  d'écussons, 
.«ont  émaillés;  le  socle,  qui  est  du  temps, 
est  de  [)ieire  et  orné  d'écussons  émaillés. 
Abbaye  do  Fontaine-Daniel,  au  Maine.  Lon- 
gue inscription. 

F.  205.  Tombeau  de  cuivre  esmaillé,  très- 
riche,  représentant  un  chevalier;  entouré 
d'une  inscription  et  d'une  large  bande  émail- 
lée et  ornée  de  cabochons;  abbaye  d'Evron, 
au  Maine. 

V.  219.  Evèque  en  cuivre  émaillé,  orné  de 
cabochons  (Guillaume  Uollant);  abbaye  de 
Notre-Dame  de  Champaignc,  au  Maine. 

F.  220  à  220.  Sept  tou)beaux  du  xur  siè- 
cle de  l'église  d'Evron,  au  Maine,  et  des  ab- 
bayes de  Perseigne  et  de  Saint-Aubin  d'An- 
uers. 

F.  228,  229  et  230.  Trois  curieux  monu- 
ments du  sur  siècle  ;  Chaloclié  et  Fonte- 
vraud. 

F.  231.  Beau  monument  du  xiii*  siècle, 
représentant  Galterio  de  Machecol,  cheva- 
lier; doré  et  couvert  d'écussons  coloriés  j 
Villeneuve. 

F.  233 

!     Le  volume  11«  conlioiil  los  Iniiibeaiix  des  églises  du 
Mans,  il'Aiigers  cl  de  Naiilcs. 

jipildlihrs  (les   rois  tic  France  et  drs  princes 

du  s(in(j  rojjiil. 

I  (iit.i|  lios   <les  rois  de  l'rance. 

Feuillet  7. 

Liii!()vio?ir.\   liliiis   Itagubcrli  -)-  Karolus  Mar- 

iclliis  rex. 
F.   10. 

(Icila  j'cgiria  iivoi  l'ipiiii  rex  ■\-  l'ipimis  rcxpalor 
Kaioli  iiiasni. 


DlCTION?îS\mF. 
F.  11. 


OXF 


1044 


Kai'l 


iiina  ?  rcxfili?   i'i|iini,  Erûiilridis  reg  uxor 
CarollCalvi? 
F.  12. 

-f  Inipeiio  Karolus  Calviis  regiio  q.?  :  potitus  : 
Gallorurn  :  jaccl  :  licc  :  sulj  :  bicvilalc:  silus  : 
plurima  timi  viliis  :  ciuii  :  da/vo  :  cuiikiz  :  co- 
roiia  :  ecclesie  :  viviis/  iiuic  :  coniulil  :  deilil  : 
illc  :  boiia  :  nmllis  :  ablalis  :  iiobis  :  fuil  :  liic  : 
rcparalor  :  Secaiiii  :  fluvii  :  ruolii  :  dalor  : 
F.  13. 
Kalluiiiân? 


rex  (ili?  Ludovic]  Baibi  f  Ludovi? 
rex  lili?  Ludovic!  Balbi. 


F.  15. 


Hugo  Cbapel  -f  Odo  rex. 
F.  10. 

RoLcrUisrex.  Coiislâcia  reg.  uxor  Rojjcrti. 
F.  17. 
Ludoviciis  Grossus  rex  -f  Hcnric?  re.v  filius  Roberlj, 
F.  18. 
Plis  rex  fdius  Ludovic!  Grossi  -)-  Conslâcia  re- 

giiia  ij  venil  de  Ilisnania. 
F.  25. 

Hicjacei  Joliannes  cxccllenlissiai!  Lud|ovic!  régis 
Francoruiii  fdius  qui  in  étale  inl'antie  inagravii. 
F.  28. 

Aiigclico  duclii  feror  ad  palriam  sine  luclu 
Nos  circunistanles  psaliiiis  precibusque  vacanlea 
Exequias  facinnis  Pbilipp!  qucui  scpelinius 
Concives  super!  slariles  secus  agmina  ilcr! 
Sic  anime  pucri  cogunl  Doininuin  niiscreri 
Unus  spiriluurn  paries  aller  nioiiaclionim 

Signant  peri)eluuui  sic  jubilarc  cboruni. 
F.  30.  • 

Ilic  jaccl Blanclia  cxcellcnlissinii  Ludovic!  Jiinio- 
ris  régis  Francoruni  priniogenila  (|uc  in  elale 
infancie  niigravit  ad  Cbristuni  anno  giacie  niille- 
sinio  duccntcsinio  quadragesinio  lerlio  kalendas 
Mali.  Anion. 

V.  32.  Sans  inscription.  Philipes  III. 
F.  38.  Jeanne  d'Fvreux.  Sans  inscri[ilioii 
F.  39.  Côté  gauche  du  tombeau  fruste- 

du   roy  Charles ,  Hoy  de 

France  et  de  Navarre,  ei  de  Madame  Jehanne 
d'Evioux,  qui  ircspassa  l'an  lôil  ,  le  G'  jour 
d'odobre. 

Cy  gist  :  Mailanie  lîlanclie,  fdlc  du  roy  f.liarles, 
Roy  de  France  et  de  Navarre,  et  de  Madame 
Jebannes  d'Evreux  qui  fu  femme  .Mons  Pliclipe. 
de  France,  duc  d'Orléans,  conile  de  Valois  cl  de 
Rcauniont  cl  lu  lilz  du  rny  l'iiclipe  de  Valois, 
laciuelle  trcspassa  l'an  milcccun^»  ei  xn  le  \\\' 

jour  de 

F.  40.  Philipes  VI;  sans  inscription. 
F.  'i3. 

Ity  gisi  le  roy  Charles  le  Quint,  sage  et  ildcpirni 
lils  du  roy  Jehan,  qui  régna  xvi  ans  v  mois  et 
Mil  jours,  cl  irespassa  l'an  de  gi'Acc  1580,  lexvi» 
jDur  de  seplenil)re. 


UEf'lG 


1045  OXK 

Derrière    le    chapiteau    de    la    reine  est 

escrit  : 
Ici  "isl  la  loyne  Jchanne  ileBombon,  cspoiise  du 
roy^ClKirles  le  Quint,  ei  liHe  de  très  noble 
prince  Mons.  Pierre,  duc  de  Bourbon,  qui  ré- 
gna avec  son  dit  époux  13  ans  et  10  mois,  cl 
irospassa  Tan  1577,  le  6'  jour  de  février. 

F.  4i. 

Ici  gist  le  roy  Cliarles  sixième,  ivès  amé  larRC  et 
dcbonaire  fils  du  roy  Charles  le  Quinl,  qui  ré- 
gna it'-l  ans  lin  mois  et  six  jours,  et  irespassa  le 
21=  jour  d'octobre  Tan  \H±  Priés  Dieu  tnieii 
paradix  soit  son  ànie. 

Derrière  le  chapiteau  de  la  reine  est 
escrit  : 
Ci  gist  la  roynelsabelde  Bavierre,espouse  du  roy 
Charles  VI,  et  fille  de  très  puissant  prince  Es- 
lieni.e,  duc  de  Bavière  et  comte  Palatin  du  Rin, 
qui  régna  avec  son  dit  cspoux,  et  trespassa  l'an 
1435,  le  dernier  jour  de  septembre.  Priez  Dieu 
pour  elle. 

F.  43.  Le  roi  ;  sans  inscription.  Donné 
l'inscription  de  la  reine-sur  le  calque. 

F.  48.  Tombeau  de  marbre  noir,  les  figu- 
res et  le  prie-Dieu  de  cuivre  doré,  h  gauche 
de  l'autel  dans  le  chœur  de  l'église  de  l'ab- 
baye de  Saint-Denys.  Il  est  de  Charles  VllI, 
roy  de  France,  mort  le  7  avril,  veille  de 
Pasques  fleuries. 

Serpents  et  manche  d'épée  dorés,  lame 
blanche,  chilîres  dorés.  Robe  et  manteau  do 
France,  doublés  d'hermine  ;  robe  de  dessous 
noire;  chairs  peintes  au  naturel;  calotte  de 
la  couronne  en  velours  rouge;  tranches  du 
livre  rouges;  cheveux  noirs. 

Epilapbes  cIl'S  princes  du  sang  royal. 
F.  10. 

Ci  gist  le  vaillant  noble  prince  monseigneur  Char- 
les, frère  germain  du  roy  deFrance,  jadis  comte 
d'Alençoii,  du  Perche  ,  sire  de  Verneuil  et  de 
Damfiont,  qui  mourut  à  la  bataille  de  Crécy, 
l'an  de  grâce  1546,  le  26»  jour  d'aoust; 
Et  cy  gist  très  noble  dame  madame  Marie  d'Espa- 
gne, sa  compaigne,  contesse  d'Âlençon,  du  Per- 
che et  d'Estampes,  laquelle  trespassa  l'an  de 

grâce   1379  ,    le 

Priez  Dieu  pour  les  âmes  d'eulx. 

Inscriptions,  la  lellre  d'or,  sur  le  biseau 
de  la  table  de  marbre  noir,  sur  laquelle  re- 
posent les  deux  ligures. 

F.  la. 

Cy  gist  noble  et  puissant  prince  monseigneur  Loys 
de  France,  jadis  conte  d'Evrcux,  fils  du  roy  de 
France  et  frère  du  roy  Phelippe  h'  Del,  qui  tres- 
passa l'an  de  grâce  1519,  le  19'  jour  de  niay  ; 
Et  cy  gist  très  haute  el  1res  noble  dame  madame 
Marguerite,  sa  f:\me.  Pille  jadis  de  noble  et  puis- 
sant prince  monseigneur  Phelippe  d'Arlois,  fils 


RAPlllE.  ÛXl^  1046 

du  bon  C'«  Robert  d'Arlois;  laquelle  trespassa 
l'an  de  grâce  1311,  le  24'  jour  d'avril.  Priez 
pour  les  âmes  d'eulx. 

Inscription  ,  la  lettre   d'or  sur  le  biseau 
de  la  table. 


F.  IG. 

Cy  gist  très  noble  el  haut  prince,  el  de  grand  vé- 
rité Mons.  Challes,  jadis  conte  d'Estampes  ,  et 
frère  à  1res  excellente  dame  madame  Jobaime, 
par  la  grâce  de  Dieu,  royne  de  France  el  de  Na- 
varre, et  très  exccllcnl  princeMons.  Pbelipe,  par 
la  grâce  de  Dieu  ,  roy  de  France  el  conte  d'E- 
vreux,  el  irespassa  de  eesl  siècle  l'an  de  grâce 
1550,  le  24«  jour  d'aousl.  Priez  Dieu  pour  lame 
deluy  que  dex  bonne  mery  ly  faire  amen. 

F.  20. 

Cy-gisl  Jobanne,  par  la  grâce  de  Dieu,  royiic  de 
Navarre,  contesse  d'Evreux,  fille  de  Loys,  roy 
de  France  ,  aisné  filz  du  roy  Pbilipcs  le  Bel, 
mère  de  madame  la  royne  Blanche ,  royne  de 
France,  irespassa  à  Conflans  lez  Paris  l'an  1349, 
le  G=  jour  d'octobre. 

Inscription  en  lettres  d'or  sur  le  biseau  de 
la  table. 
F.  23. 

Chy-gist  le  fils  Mons'  Loys,  roy  de  Franche,  cei  a 
savoir  M-^e  Robert,  conte  de  Clermonl  et  sei- 
gneur de  Bourbon la  purification  Noslre- 

Dame.  Priez  pour  l'aine. 

Inscription  en  or  sur  le  biseau  delà  table. 
F.  29. 

Cy  gist  messi  pre  duc  de  Bourbon,  conte  de  Cler- 
monl el  de  la  Marche  ,  grand  chambrier  de 
France,  qui  fu  filz  du  bon  duc  Loys ,  el  tres- 
passa le  XIX'  jour  de  septembre  l'an  de  grâce 
mil  CGC  cinquante  sept.  Dieu  ait  son  âme  amen. 

Derrière  le  chapiteau. 

F.  31.  Sans  inscription.  Marie  de  Bourbon. 

F.  39.  Louis,  cardinal  de  Dourbon,  à  ge- 
noux sur  une  colonne  de  porphyre;  sans 
inscription. 

F.  40. 

Ici  sont  les  entrailles  de  très  religieuse  el  très 
illustre  princesse   madame  Catherine  de  Bour- 
bon, fille  de  très  illustre  prince  messire  Charles 
de  Bourbon,  premier  duc  de  Vendosmois,  et  de 
liés  illustre  princesse  madame  Françoise  d'A- 
lençon, el  tante  de  Henry,  nu*  de  ce  nom,  roy 
de  France  el  de  Navarre,  abbesse  de  l'abbaye  de 
Noslre  Dame  de  Soissons,  par   lespaee  de  luii 
ans,  don  elle  sortit  à  cause  des  troubles  de  ce 
royaume,  en  l'an  m  v"  iiii""  xi,  et  décéda  â  Pa- 
ris en  Ihoslel  de  Guise  le  mercredi  xxvi  dapuril 
m  v^  iiii'"'  xiiii,  âgée  de  Lxviii  ans. 
Priers  Dieu  po'  son  ame. 
F.  66. 
Cy  gist  noble  et  puissante  dame  madame  Ilelame 


^047  l'Ai. 

(leMclun,  lilli'  lin  li:iiill  il  pu'ssaiil  soigneur 
mcssiii'  Jolian  île  Mi'Ioum,  rlievaliiT,  el  de  ina- 
liame  Jelianne  d'Ablieville,  seigneur  et  ilaine 
il'Anloine  d'Espiiioy,  viconUc  de  Gand  el  coues- 
lable  de  Flaniires,  en  snn  vivant  femme  de 
liault  cl  puissant  mcssireCliarles  d'Artois,  conte 
de  Eu  et  pcr  di'  France,  laquelle  trespassa  le 
'25<'"jour  de  juillet,  l'an  de  grâce  H72.  Priez 
Dieu  pour  son  ame. 


DICTIONNAinE 

F.  G7. 


PAL 


104& 


Cy  i,'isi  li  cucins  du  '^n\a  roy  Cliarics  9,  conquit 
lez  i le  y,  fil  frères  de  inoseigneur  S'  Loys  de 
France,  et  ly  fit  faire  cesle  tombe  la  royne  Clé- 
mence, sa  nièce. 

Lecueurs  fu  enterre  lan  de  grâce  m.  ccc  xxvi,  scan 
le  cliapiirc  général  des  frères prescheurs  à  Paris, 
à  Peniliccoste. 
Inscription  en  lettres  d'or  sur  le  biseau. 


P 


PADOUE,   dans  le  royaume  Lombardo- 
Yénitien. 


ifonastère  de  Sainte-Justine.  Sur  la  porte  de 
la  galerie  couverte  qui  réunit  l'ancienne  et 
la  nouvelle  église. 

■J-  Opiiio  vc 
et  inh.P.P.  adquc 
patricius  liane 
basilicam  vel  ora- 
torium  in  bonorë 
iêïc  Justinx  mar- 
lyris  a  fundamentis 
cœpiani  Dco  iu- 

vante  pcrfe- 
fcittAn 

{Cardinal  iMâï,  105,  2.) 

H. 

A  la  maison  liassi. 

Acvitaii  dominorum 
familix'  llierniensi 
tlierniarum  urban.  I.  A 
'Cardma/ Mai,  3.V7,3;  Guut.,  181,  5.) 

III. 

Eglise  de  Saint-Laurent. 
M  quod  es  ante  fui  :  quid  sim  post  fata,  rcquiris  ? 
yuod  sum,  quid(piid  id  est, lu  quo(|uo,  Icclor,  cris. 
(Lahiii;,  Tins,  cpitaph.) 

PALKIlMli: ,  clief-liru  du  la  Sicile. 

Lo  musée  du  tiionastère  de  Saiul-.Marliu 
les  Kcliulles,  pr6s  de  Palcrmc,  possède  une 
anti(iue  croix  d'argent,  trouvée  à  Syracuse  ; 
ix'tlo  croix  représente  Notre  Sauveur  avec 
les  lettres  : 

I. 

IC.  XC.  (Jésus-Clirist,  en  grec.) 

De  l'autre  côté,  une  feinine  v(^tuc,  la  (i^tc 
voilée,  les  mains  étendues,  et  l'inscriiilion 

ee. 

K 

110 
AN    NAC. 


Cette  inscription  se  lit  ainsi  :  ©eotoxe  poijSti 
'AvKo-Tairiv  :  «  Mère  de  Dieu,  ayez  pitié  d'A- 
nastase.  » 

(  BoiiGiA,  de  Cruce  vclit ,  p.  lo5;  Mai, 
p.  10.  )  _ 

II. 

Extinctori  tyrannicx 
.     .  ditaiis  D.  Arcadio 
{Cardinal  Maï,271,'»;  Jnscrip.    Sidl. 
p.  58.  ) 

III. 

Eglise  des  PP.  Jésuites, 

Sur  les  reliques  de  saiat  Jules,  venant  des  Catacombes  de 
Konie. 

Julio  filio  pater  doliens  fccil 

bene  nicrenti  qui  bixit  annis  xvi 

menses  vu.  diesv.  Anima  innox 

cesquas  bene  in  |)ace. 

[Cardinal  Mai,  385,  1  ;  Min.,  189i,  2.) 

VI. 

Trouvé  dans  les  catacombes  de  Rome,  avec  des. 
reliques  de  la  sainte. 

Felieissime  (llia; 

bencracrcni.  î  pe 

Q.  vixii  bir.  ann.  xx.  die 

xxxxvi. 

1 

[Cardinal  Mai,  k'32,  2;  Inscr.  Sicil. ,  cl. 
xvii.  n°  28;  Inscr. ,  Panorm. ,  »r  106.  ) 

Inscriptions  de  la  Couba. 

M.  Miche!  Amari,  connu  par  ses  savantes 
publications  sur  l'histoire  de  Sicile,  est  jVTr- 
venu  .'i  déchiiïrer  les  grandes  inscriptions 
arabes  gravées  autour  du  palais  de  la  Couba, 
prés  de  Palcrme.  Jusqu'ici  ce  palais  et  ces 
inscriptions  passaient  pour  l'ieuvre  des  mu- 
sulmaii.i;  ipiel  ne  sera  pas  rétonnemcut  des 
érudits  en  voyant,  dans  ce  iwlais.  une  habi- 
tation des  princes  normands,  et  dans  ces 
inscriptions,  écrites  en  caractères  arabes, 
(les  inscriptiiins  de  princes  chrétiens.  >"(iici 
en  ipiels  lernK.'sM.  Amari  annonce  la  lecture 
(le  ces  léi^endes  dans  mie  leltre  adressée  h 
M.  (le  l.(miJ:|'eîier,  el  im|>riiii(''e  dans  la  Revue 


1049 


PAL 


archéologique    du   mois    de   février    1850, 
ji.  G69. 

«  Plusieurs  fois  nous  avons  eu  roccasion 
de  nous  enlreteuir  do  ce  beau  développe- 
ment de  puissance  intellectuelle  et  maté- 
rielle qu'oll'rit  la  Sicile  au  xii'  siècle,  sous 
la  domination  d"une  famille  de  gentils- 
hommes normands.  Frappés  de  la  prépon- 
dérance de  l'esprit  arabe  dans  celte  phase 
de  la  civilisation ,  nous  nous  sommes  de- 
mande si  l'histoire  ne  se  laisse  pas  tromper 
par  les  noms,  lorsqu'elle  range  les  Nor- 
mands de  Sicile  au  nombre  des  jirinces  chré- 
tiens, plutôt  que  des  sultans  qui  se  parta- 
gèrent les  débris  des  califats.  Permettez-moi 
maintenant  de  vous  adresser  la  découverte 
d'une  inscription  arabe  qui  vient  contirmer 
nos  observations.  Le  palais  dit  la  Couba, 
à  Palerme,  a  passé  jusqu'à  présent  pour 
l'œuvre  de  quelque  émir  qui  eût  régné  en 
Sicile  aux  plus  beaux  jours  de  la  puissance 
musulmane.  Eh  bien,  l'inscription  cubitale, 
née  avec  l'édifice,  nous  donne  aujourd'hui 
le  nom  de  l'émir  :  c'est  Guillaume  le  Bon, 
le  fondateur  de  l'église  de  Monréaie  1  » 

Façade  N.-N.-E. 
(Au  nom  du  Dieu)  clénienl  et   miséricordieux. 
Fixe  ici  ton   attention,  arrèle-tni   et  regarde  ! 
Tu  verras  un  objet  magnifique  apparlenaiil  au 
meilleur  des  rois  de  la  terre,  Guillaume  deux. 

Nul  cliàleau  ne  peut  être  digne  de  lui,  et  ses 
résidences  ne  suffisent  pas au- 
quel on  voit  revenir  souvent  ceux  qui  sollicitent 
ses  largesses,  comme  ceux  auxquels  il  ne  con- 
vient pas  de 

Côté  O.-S.-O. 

On  l'a  établi  d'après  les  signes  des 

temps  et  la  chronologie; 
Et  du  Seigneur  le  Messie  mille  et  cent,  suivis 
par  quatre- vingt  et  (?)  deux,  à  ma  manière  de 
compter. 

Louange  à  Dieu  ;  qu'il  vienne  toujours  à  ton  aide 
en  t'accordant  toute  espèce  de  bienfaits. 
Oh  !  mon  Dieu  !  vous  de  qui  relève  toute  puis- 
sance et   toute  sécuvilé 

PALESTRINA,  dans  les  Etats  de  l'Eglise, 
l'ancien  Prœnestum. 

ï. 

Vestibule  de  la  cathédrale.' 

Kl  M.  Aq.  ad.  Fab.  sancii  martyris  Agapili. 

[Cardinal  Mai,  p.  119;  Cecconi,  p.  2o0; 
SuARÈs,  Prœnest.,  p.  129.) 


II. 

Lieu  incertain. 
Hic  furor  hostilis  lempluni  violavit  iniquus 

Cum  prenieret  vallo  mœnia  scpta  Getes. 
NuUius  hoc  potuil  tcmcraria  dexiera  gcnlis, 

n;ec  modo  permissa  est  quod  peiitura  fuit. 
Nil  gravât  lioc  tumulo  sanctorum  possiunis  hoslis, 

Malcriam  potius  rcpperil  aima  fuies. 


D'EPir.RAPIIlE.  PAM  JOoO 

Iii  mclius  siqnidom  reparalo  fulgel  honore; 
Cum  scelere  hostili  crevit  anior  Inmulis. 
Suscipe  nunc  gralus  devota;  muneia  mciilis, 

Diogenis  rnariyr,  cui  dedil  isla  voleiis. 
Quisquis  ad  hoc  lempluni  petiturus  dona  recurris, 
Spes  libi  sit;  larga  est  muncrc  vcra  fides  (1). 
(Cardinal  Mai,  p.  120.) 

III. 

Au  lieu  dit  le  Quadhelle,  dans  la  campa- 
gne de  Palestrina. 

Pierre  ancienne. 
.  .  quod  dedicaver.  inhonr. 
.  .  de  teni  une.  S.  dd.  cori 
.  .  II.  dess  une. 
.  .  que  una  cum  casa 


.  .  m  quod 
.  .  man  for.  c 
.  .  erevei  comlaru 
.  .  cida  su  Dm  ka 
C.  Flavius  C.  F.  fi  .  . 
faciendam  .  . 
scriberelur  .  . 

M.  fecit  HS  ccLDD  cclsd  ccld3  .  .  . 
us  duomviri 
barunt. 
[Cardinal  Mai,  p.  235;  Ceccom,.  ffis<. 
Prœnest.,  p.  81.) 

IV. 

Socle  trouvé  en  1778. 

Aiinicio  Auchenio 

Basso  YC.  procons. 

camp,  provisori  ejus- 

dem  provinciae  res- 

titutori  generis 

Aniciorum  ob  mérita 

ejus  inlustria 

ordo  populusque  civita- 

tis  Prxnestin»  pon.  cens. 

[Cardinal  Mai,  278,  2.) 

PAMIERS,   déparlement  de  l'Ariége,  en 

France. 

Attributs  de  saint  Antonin. 

Communicalion  an  Comité  des  ans  de  M.  Vabbé  Santerre, 
corres|)OnJ3nl,  à  Pamiers. 

''  Saint  Antonin  est  le  patron  de  la  calhédr  . 
de  Pamiers. 

Il'a  pour  attribut  une  barque. 

Or,  que  signifie  cette  barque?  Sur  celte 
question  existent  deux  sentiments  :  les  uns 
veulent  que  saint  Antonin  de  Pamiers  soit  le 

(1)Grut.,  1170,  13,  c  cod.  pal.  (p.  58),  sed  cor- 
ligit  Diogeiies.  Fixktw.,  p.  391.  —  Mr.  Pcrperam 
in  schedis  Marinii  mania,  Diogeni,  sibi.  —  A.  M. 


1051 


PAM 


DICTIONNAIUE 


PAM 


105-2 


saint  qui  a  été  martyrisé  h  Apaniée,  en  Sy- 
rie, et  dont  un  conilc  de  Foix,  Koger  11,  en 
il-2\,  rapporta  les  reiiqnes;  ils  souliennent 
niôino  que  Pamiers  n'a  tiré  son  nom  dejjuis 
que  de  celui  d'Apaniée.  Dans  ce  cas,  la  bar- 
(juo  ne  serait  autre  chose  que  l'eaiblème  du 
vaisseau  (|ui  ramena  de  {"Orient  ses  précieu- 
ses dépouilles. 

Les  autres  veulent,  au  contraire,  que  saint 
Antiinin  ,  eiilant  de  rAipiitaine,  prêchant  le 
chrisliainsine  aux  liabilanls  de  l'amicrs  en- 
core idolAtres,  ait  été  saisi  par  eux,  livré  aux 
bourreaux  ,  décapité  au  moment  môme  où, 
après  une  de  ses  préilicalions,  il  allait  ren- 
trer dans  sa  barque,  jiour  regaj^ner  le  lieu  de 
sa  solitude,  et  ([ue  les  chrétiens  ses  discijiles 
se  servirent  de  celle  bari]ue  |>our  transpoiter 
son  cor|is  sur  l'autre  rivi;  de  la  rivière,  où 
ils  l'inhumèrent.  Dans  cette  deuxième  liypn- 
thèse,  sa  barque  ne  serait  que  le  souvenir  de 
celle  qui  servit  h  transporter  lecorps  du  saint, 
aussitôt  après  sa  mort. 

A  laquelle  des  deux  opinions  s'arrêter? 
Ecoutons  les  légendes  ,  pesons  les  faits  ,  et 
jugeons. 

J.a  légende  vient  nous  dire,  à  ce  sujet,  que 
le  jour  où  la  tète  du  saint  fut  tranchée,  une 
bar(jue  apparut  sur  la  rivière  voisine,  alin  de 
recueillir  ses  précieux  restes,  et  qu'il  survint 
en  même  temps  une  colombe  qui,  en  guise 
de  pilote,  dirigea  ziw  les  tlols  le  mystérieux 
esquif  transportant  le  caint  dépôt  sur  la  rive 
opposée. 

Plusieurs  monuments  semblent  confirmer 
ces  naïfs  récits.  Ainsi  le''  armes  de  i'abljé  :'3 
Saint-Anlornn,c[ue  j'ai  vues.c:;ipreinles  sur 
un  sceau  d'une  i  harte  du  sir  siècle,  repro- 
duisaient celte  légende  en  entier.  Ùans  un 
premier  compartiujent,  on  voyait  un  cavalier 
qui  donne  des  ordres  et  (jui  arrête  le  saint. 
Dans  le  deuxième,  le  saint  est  à  genoux,  les 
mains  jointes,  recevant  du  bourreau  le  coup 
d(;  hache  (jui  le  met  îi  mort.  Dans  le  troi- 
sième, enlin,  se  trouve  la  baïque,  qui  vogue 
sur  la  rivière  voiles  entlécs;  le  cori>s  de.  saint 
y  est  gisant;  et  sur  l'arrière  de  la  nacelle 
-  est  représentée  la  colombe ,  qui  entr'ouvre 
ses  ailes,  comme  pour  encourager  sa  mar- 
che (1). 

Une  autre  cliartc  de  1277,  appartenant  à 
la  maiiie  de  Pamiers,  renferme  hulescri'jilion 
di'iaillée  de  ce  sceau,  laquelle  lut  faite  par 
acte  public  et  |)ar  ordre  île  Roger  HiMiiard, 
comte  lie  Foix,  alin  de  conserver  aulhenli- 
()uoment  les  noms  des  notaires  et  des  abbés 
(le  Foix  et  des  autres  moines  ipii  reconnais- 
saient sa  suzeraineté;  elle  en  donne  la  des- 
cription jiresque  dans  les  mêmes  termes  cpie 
je  viens  de  le  faire  moi -même ,  avec  celle 
dill'érence  pourtant,  qu'au  lieu  du  corps  en- 
lici-  gisant,  c'est  la  tête  seule  du  saint  (pie 
l'on  voit  dans  la  bar(pie,  et  (pi'il  n'y  est  tpu's- 
tion  10  du  tyran  qui  arrête  le  sainl,  ni  de  sa 
Jécollation. 

Au  reste  voici  la  partie  de  cette  charte  (pii 
conceiiie  la  riuestion  que  je  traite. 

(I)  La  iiiaiiii!  de  la  ville  a  conservé  un  de  ces 
sceaux  en  (cr  à  diMiii  iis(;,  et  qui  servait  à  fr:i|i|icr 
ces  armes. 


«  Noverint  universi .  [iresentes  pariter  e* 
futuri,  (]uod  amio  Domini  1277,  xi  calendis 
seplembris,  ex  parte  nobilissimi  domirn  mei, 
domini  Uogerii  iJernardi,  Dei  giatia  comiiis 

F'uxi fuit  |iresentata  et  tradita  niihi  lîer- 

naido  fiofll ,  publico  Fuxi  notario,  qu;edam 
liltera  sincei'a  et  intégra,  in  |ifrgamino  scri- 
pta,  non  cancellata ,  nec  noiata  in  archila, 
sigillala  curn  sigillo  conveutus  sancii  Anto- 
nini  A[)pamiarum  ,  cer;e  viriihe  ap])osita^  in 
(puidnm  corda  ,  in  (|uo  sigillo  erat  sculpta 
imagfj  navis,  et  in  uno  capite  navis  erat  si- 
t;num  caslelli,  et  in  alio  signiim  columbi,  et 
m  medjii  navis  caput  hominis,  sive  imago 
ca|)itis  hominis;  et  erat  circiimscriptinn  * 
sic  :  conventus  Sandi  Antonini  Appami;e.  « 

Ailleurs,  et  dans  une  autre  légende,  appa- 
raît encore  la  même  banpie,  mais  avec  une 
autre  origine.  Lii  on  raconte  (pie ,  (|uelipie 
temps  avant  d'être  décapité  ,  le  saint  aurait 
été,  par  ordre  du  tyran  du  lieu  ,  [irécipilé 
dans  l'eau  de  la  rivière  avec  une  meule  au 
cou;  mais  que  la  meule,  s'étant  tout  ii  coup 
changée  en  une  nacelle  ,  auiait  surnagé  et 
conservé  sauve  la  vie  du  saint  :  sed  mola 
quasi  cymba  lenitcr  vectus. 

Sur  un  médaillon  ou  clef  de  voûte  du  clo- 
cher de  la  cathédrale  se  voit  sculptée  celte 
barque,  et  on  la  retrouve  dans  les  pièces  de 
monnaie  que  Jean  de  Foix  lit  baltre  h  Pa- 
miers, 2n  i'<.22,  pour  su|)[)orter  les  frais  de 
la  guerre  contre  le  p.rince  d'Orange  (1). 

Aujoind'hui  encore,  la  barque,  renfer- 
mant le  corps  du  saint,  forme  les  armes  et  le 
sceau  du  c'.i^pltre.  En  un  mot,  partout  quand 
il  s'agit  d'Antonin,  la  mystérieuse  nacelle 
joue  le  pUis  grand  rù\o,  comme  étant  son  at- 
tribut insé|)arable. 

f -i^s  vouloir  aborder  touies  les  diflicultés 
qui  se  r;.:,  3';'>';t  à  celle  (juestion,  iiu'il  suf» 
lise,  pour  l'éclaircii,  c'élallir  les  faits  sui- 
vants, par  des  dates  jirécises,  savoir  :  1"  (jue 
Pamiers  avait  le  nom  d'Appamyers  {Ap/xi- 
miœ,  Adpamiai},  bien  avant  (|u'il  fût  question 
des  croisades  et  de  lloger  II  ,  iiuis(|u'on  le 
trouve  en  pro|)res  termes  dans  un  acte  |iu- 
blie  de  1078,  où  il  est  fait  mention  de  ses 
niarchés  :  in  mcrcuto  Appamiurum  (2j. 

2"  Que  la  ville  actuelle  renferme,  sur  di- 
vers jioints,  des  restes  de  constructions  ro- 
manes qui  accusent  le  xi' siècle  (3),  et  (lui 
prouvent  que  déjà,  à  cette  époque,  la  ville 
devait  avoir,  sinon  la  uuMne  agglomération, 
du  moins  la  même  étendue  ([u'elle  a  aujour- 
d'hui. 

3"  Que  ce  [loger  doul  il  est  ici  uuesliou 

(1)  Ces  soilos  (le  nioiiiiaies  siml  oriliiiaireiuciil  ou 
enivre  (^l  s'appelleril  (iH////iiiis.  Oille  ipn"  j'ai  eiiiro 
les  mains  esl  imi  or,  el  je  la  dois  à  l'obligeance  de 
M.  le  doeleur  Onr^and,  aneieii  maire  de  la  ville. 
Dans  le  c/n/i»;»  esl  une  ne/'  l'tjuift'c  el  flolldiile  voiles 
eu  ()«ii;ii'.  On  voit  une  croix  en  guise  de  niàt,  el  ta 
colomlie  so  lienl  sin-  l'arriére  roi  filié. 

(i)  .\ele  du  mois  de  mai  1(178,  série  2',  par  le(iuel 
<',nillianino,  alilié  de  Saijit-Anloniii,  donne  en  H  f,  à 
l'iiire  Kilio,  iMie  niesnre  de  sel,  cluiine  Si-miine.  in 
vieiidli)  Apitiiiiiidtum,  cl  uiiinr.  luiuciiin  laiiiariiim  m 
mdCi'llo,  ele.  (Mairie  de  P.iiniers). 

(3)  llesies  ile>  puiLiils  de  Nolre-Damc  dn  Camp  cl 
de  la  ealliédrale. 


1055  PAM  DEPIGUÂPIIIK. 

rcstilua  à  ral)bave  des  droits  usuifit^s;  .'nda 
niônieparses  libéralités  à  l'agrandir  (1),  mais 
qu'il  nelafiinda  l'as;  (]n'il  jura  sur  les  reli- 
ques du  saint  qu'il  serait  lidèle  à  son  ser- 
ment, mais  non  pas  qu'il  les  rapporta. 

Une  charte  de  1111,  où  ce  comte  est  obllsé 
(en  vertu  de  l'acte  du  pape  Urbain  II  qui 
l'excommuniait)  de  restituer  les  droits  que 
lui  et  ses  prédécesseurs  avaient  enlevés  à 
l'abbaye,  parle  de  l'abbaye  Saint-Antonin  et 
de  la  ville  de  Paraiers,  non  pas  avec  les  cir- 
conlocutions qu'emporte  un  nom  nouveau  , 
mais  en  propres  termes  et  comme  d'un  nom 
depuis  longtemps  en  usage  et  dont  on  est  en 
possession,  ab  antiguis  temporibus  (2). 

4°  Qu'au  vin'  siècle  le  monastère  de  Saint- 
Antonin  était  déjà  célèbre;  et  ce  qui  est  bien 
plus  probant,  que  déjà  il  possédait  les  reli- 
ques du  saint,  ce  que  Godescard  lui-môme 
aifirnie,  bien  qu'il  soit  au  nombre  de  nos 
adversaires  (3).  Du  moins,  il  est  certain  que 
du  temps  de  Louis  le  Débonnaire,  en  817, 
l'Aquitaine  était  déjà  depuis  longtemps  eo 
possession  des  reliques  du  saint  (4). 

5°Qu'à  Rhodez  on  croit,  comme  à  Pamiers, 
que  le  saint  exerça  son  ministère  en  per- 
sonne dans  ces  div'erses  contrées;  que  pour 
consacrer  ces  souvenirs,  on  construisit  su 
l'un  et  l'autre  point  deux  monastères  où  s'é 
tablit,  de  part  et  d'autre,  une  dévotion  si 
grande ,  qu'il  n'est  pas  rare  qu'on  les  ait 
confondus  l'un  avec  l'autre,  au  loin  surtout, 

(I)  Roger,  évèquc  de  Cotiserans,  assista  en  887  à 
une  iranshuion  des  reliques. 

Il  parait  qu'il  y  a  eu  trois  translations  solennelles 
des  reliiines  de  saint  Antonin  :  la  première,  lorsqu'on 
les  tira  de  son  tnmheaii  pour  les  renfermer  d;nts  de 
saintes  châsses  ;  la  deuxième,  lorsqu'on  les  lrans|iorla 
du  monastère  primitif  dans  l'église  nouvelle  du  .Mas; 
et  la  troisième,  enfin,  lorsqu'on  en  fit  h  translation 
solennelle,  au  xiv«  siècle,  dans  l'église  du  Mercada, 
nouvellement  érigée  eu  cathédrale.  Il  y  eut  d'autres 
(èrénioiiiL'S  de  reliques  auxquelles  assista  Roger  II, 
et  ce  sont  peut-être  les  reli([ucs  de  saint  Gains  et  de 
saint  Alexandre,  que  le  comte  rapporta  eu  effet  d'A- 
pamée,  et  dont  il  enrichit  le  Mas,  que  les  chroui- 
qnenrs  prirent  pour  celles  de  saint  AnSonin.  Sa  piété  le 
portait  à  vénérer  les  reliques  des  saints  et  à  assister 
h  toutes  les  cérémonies  de  translation  qui  y  avaient 
ra|ipoit.  Elle  était  si  grande,  que  l'on  raconte  qu'il  : 
«  I  ourla  lui-inesine,  dedans  les  plis  de  soninanteau, 
les  ossements  de  .Monsieur  sainct  Antlioine.  > 

Ce  qui  est  certain,  c'est  que  les  relicpies  de  saint 
Antonin  furent  portées  à  Foix,  en  1117,  pour  la  dé- 
dieaee  de  l'église  de  Montganzy. 

(!2)  Dans  un  accord  enue  Roger  II  et  l'abbaye,  à  la 
suite  de  l'exconinuMiicalion  lancée  par  Urbain  II  et 
Pascal  contre  lui,  pour  avoir  spolié  injustement  «6- 
butiam,  villam  Ferdeloci,  el  cuslruin  Appamiiv,  le 
comte  promet  qu'il  sera  désormais  le  gardien  de  la 
ville  et  le  prolecteur  de  l'abbaye,  el  finnavit,  cl  /ir- 
Viiiudo,  ]iroiir'ns  manibus  et  ore,  super  corpus  bculi 
Anlonini juravil.  (Voir  Dom  Vaissetti;,  t.  1,  n.  52, 
et  l.  Il,  p.  538,  et  Preuves,  p.  578.) 

(5)  Godescard  ,  2  septembre. 

(l)  Quand  bien  même  il  sérail  vrai,  ce  qui  est  as- 
sez probable,  que,  dans  le  décret  de  Louis  le  Dé- 
bonnaire, fait  à  Aix-la-Ghapelleen  817,  il  s'agit  du 
monastère  et  des  reliques  de  saint  Antonin  du  Roner- 
gue,  il  n'eu  reste  pas  moins  vrai  que  les  reliques  du 
Rouergne  sont  celles  tlu  saint  de  Pamiers,  puisque 
c'est  le  corps  de  ce  incnic  saint  que  ces  deux  églises 
se  parlagèrcni. 


PAR 


10."V 


étant  situés  tous  les  deux  dans  l'ancienne 
Aijuilaine. 

6"  Enfin  ,  qu'à  Palencia  .  en  Espagne,  où 
i'oti  possède  des  reli(]ues  notables  de  ce  saint 
depuis  les  tem|)S  les  plus  reculés,  c'est  de 
Pamiers  que  l'église  cathédrale  reconnaît  les 
tenir ,  et  c'est  à  Pamiers,  et  non  à  Apamée, 
qu'elle  croit  aussi  que  fut  martyrisé  le  saint. 
Le  Martyrologe  romain  consacre  ce  senti- 
ment (1),  et  les  bréviaires  espagnols  disent  : 
«  Pamiœ  oppidum  Galliee  Narbonensis.  » 

Or,  en  face  d'un  pareil  accord  de  la  part 
de  trois  différentes  églises,  aussi  éloignées 
qu'elles  le  sont  l'une  de  l'autre,  que  [leuvent 
être  de  simples  similitudes  de  noms  (2)? 

Donc  la  ville  de  Pamiers  n'a  pas  rei;u  son 
nom  d'Apamée  en  Syrie;  le  saint  patron 
qu'elle  honore  est  un  autre  saint  que  celui 
d'Apamée;  la  barque  qui  lui  sert  d'attribut 
ne  saurait  être  l'emblème  du  vaisseau  qui 
rapporta  Roger  II  des  plages  de  l'Orient;  elle 
ne  peut  être  que  le  souvenir  de  la  nacelle 
qui  reçut  le  corps  du  saint  a[irès  sa  décolla- 
lion. 

PARENZO,  dans  la  province  d'Otranle,  au 
royaume  de  Naples. 


5»;"  une  mosaïque  antique  de  l'abside  de  la, 
cathédrale. 

-\-  Hoc  fuit  in  primis  templum  quassante  ruina 
Terribilis  labsu  nec  certo  robore  firmum, 
Exignum  magnoque  carens  lune  furma  (sic)  métallo 
Sed  meritis  tanlum  pendebant  puiria  lecia. 
-|-  Ul  vidit  subito  labsuram  pondère  sedeni, 
Providus  et  fiJei  ferveus  ardore  sacerdus  (sic) 
Eufrasius  sca  precessit  mente  ruinam. 
Labentes  nielius  sedituros  dcruit  :edes, 
Fundamenta  locans  erexit  culmina  lempli 
-|-  Quas  cernis  nuper  vario  fulgere  métallo. 
Perficiens  cœpluin  decoravit  munere  magno. 
Aecclesiam  vocitans  signavil  nomine  Xpi. 
Congaudens  operi.  Sic  feli.x  vola  peregit. 

[Cardinal  Mai,  p.  9i.) 

(i)  Dans  l'édition  du  Martyrologe  romain  impri- 
mée à  Anvers  en  1589,  Barouins,  ([ui  y  a  mis  ses 
savantes  annotations,  dit  eu  propres  leiines  :  .\n!n- 
ninus  de  quo  supra,  passus  est  non  Apamea'  in  Sijria, 
sed  Pani'ne  apud  Tolosum,  ni  constul  ex  Uibulis  tccle- 
si(V  Paicntinœ. 

Il  savait  alors  probablement  le  soii  qu'avaient  eu 
les  reliques  de  saint  Antonin  de  Pamiers,  lors  des 
guerres  des  huguenots. 

(i)  Pamiers  en  latin  se  dit  .'l;;;jf(H(i(r,  Appnmiariim, 
et  aiuionce  une  nouvelle adjonclion  de  dillërenls  ptrns 
ou  hameaux,  que  l'on  fait  remonter  à  lU'J"),  et  dont 
les  armes  de  la  ville,  partagées  en  six  quartiers,, 
viennent  accuser  le  souvenir  sous  le  nom  des  six 
Barris.  L'Histoire  générule  dit  Languedoc,  i:  II.  p. 
•4G8,  dit  à  l'appui  que  la  ville  de  Pamiers  a  été  for- 
mée dans  sa  naissance  du  village  de  Frédélas,  du 
château  de  Pamiers,  et  de  deux  autres  quartiers,  o'i 
barris  voisins,  qui,  s'ét mt  agrandis  dans  la  suile, 
n'imt  composé  qu'un  seul  corps,  sons  le  nom  pluriel 
iii.'  Appamiœ.  Ou  peut  voir  encore  V Annuaire  de  l'A- 
réijc,  année  1854,  p.  500. 


1055 


PAR 
II. 


Ancienne  inscription  dans  lu  chapelle  du  pa- 
lais épiscopal. 

■f    Faimil.  ÏÏI.  Eiifrasitis.   arilis.   lomporibiis. 

suis.  ag.  an.  xi.  Locuni.  Iiiinc.  coud,  l'oiidamon. 

Uô.  johanl.  scë.  aeccl.  cathoicc. 

Suivant  quelques  savants ,  les  mots  Do. 
jobant,  devraient  se  lire  Do.  jo.  ant.  cl  sij^ni- 
licraient  Domino  Johunnc  antistile  (  le  pape 
Jean  H,  monlé  sur  le  Sainl-Si(''i;e  on  802)  ; 
mais  le  earilinal  Mai  préfère  lire  Deo  jobanle 
jiour  juvanlc.  Kuphrasius  ,  dont  il  est  ques- 
tion, est  celui  contre  lequelle  pape  Pelage  I" 
écrivit  à  Nersès. 

(Mai,  p.  81.) 

PARIS,  capitale  de  la  France. 

Nous  avons  classé  les  inscriptions  nom- 
breuses de  cet  article  sous  le  nom  des  éi^li- 
ses,  couvents  du  antres  élablissenienls  exis- 
tanlsou  supi)riiDésquiles  renfermaient.  Voy. 
la  liste  alphabétique  de  ces  établissements, 
que  nous  ne  pouvons  reproduire  ici ,  à  la 
table  géographique  des  inscriptions,  Franciî, 
§  Paris. 

Abbaye  adx  Bois  ,  ancienne  abbaye  de 
lilles,  de  l'ordre  de  Cîteaux.  Elle  fut  fondée 
]"an  1207  ,  par  Jean  do  Nesles  ,  châtelain  de 
Bruges,  dans  un  lieu  nommé  Batiz,  au  milieu 
des  bois,  et  dans  le  diocèse  de  Noyon;  elle 
a  quinze  mille  livres  de  revenu,  et  est  située 
maintenant  à  Paris,  rue  de  Sèvres,  faubourg 
Saint-Germain. 

On  a  gravé  sur  la  première  pierre  des  fon- 


dations de  cette  église 


Par  la  grâce  de  Dieu,  irès-liaulc,  irès-pnissaïue 
et  très-illuslrc  princesse,  ELiSABETn-Cn\RLOTTE 
palatine  du  Riiin,  duclicsse  'd'Oiléans,  a  pose 
celle  ]>ren)iérc  pierre,  l'an  de  grâce  1718,  le  8 
de  juin. 

AnonATio\  du  Saint-Saciiement,  ancien 
couvent  de  religieuses,  de  la  rue  Cassette, 
à  Paris,  fondé  par  Anne  d'Autriche. 

Les  religieuses  du  Saint-Sacrement  ayant 
été  transférées  dans  ce  couvent  en  1GG9,  fi- 
rent mettre  cette  inscription  sur  la  grande 
j)orte  : 

Lrs  RF.i.iGiF-t'SES  Bénédictines 

Du  Très-Saiiil-Sdctcmciil , 

Loué  soit  a  jamais 

Le  Irès-saiiil  Sacrcmenl  île  l'Aulel. 

Ce  inonastéic  est  établi  pour  l'adoralioii  perpé- 

liiclie  du  sailli  Sacrcmenl  de  l'aulel,  on  lépa- 

ralion  des  outrages  cl  autres  profanations  (pii 

se  coniinetlcnl  contre  cet  auguste  inysièrc;  et 

)>ourccl  cflel,  il  est  exposé  tous  les  jeudis  en 

celte  église,  où  les  religieuses  sont  jour  et  nuit 

en  amende  lionovalile. 

Les  lidèlcs  sont  invilés  de  joindre  leurs  prières 
à  celte  iiilenlion. 

(InANDS-AiGUSTiNS  ,  SUT  le  qiiai ,  près  le 
P()iit-N(!uf.  l!:;j;liso  détruite. 

L'église  a  été  iiAtic  à  plusieurs  reprises; 
mais  le  roi  Charles  V,  surnommé  le  Sage,  a 
eu  la  iiriiicipale  pari  à  cet  ouvrage,  ainsi  que 


DICTIONNAIRE  PAR  i036 

le  portait  une  inscription  qui  se  voyait  aux 
jiieds  do  la  statue  de  ce  roi,  i)lacée  au  côté 
gauche  de  la  porte  de  cette  église,  et  vis-à- 
vis  colle  de  Saint-Augustin.  La  voici  : 
Piimus  Francoruin  rex  Delpliinus  fuit  iste; 
Exeniplar  morum.  Carolus  diclus,  bone  Cbriste, 
Merces  juslorum,  dilcxil  furtiler  islc, 
Hic  patel  cxeinplum  tibi  ;  nain  complevil  bonore  ; 
Une  pr.esens  l'jnipliini  Deo  ditotiii-  boiioie. 
Après  avoir  ra|>porlé  cette  inscription,  et 
avoir  reiviartpié  que  ce  fut  Charles  V  qui  eut 
la  principale  part  à  la  construction  de  cette 
église  ,  il  paraîtra  assez  étonnant ,  dit  Piga- 
niol,  (lu'elle  n'ait  été  dédiée  que  sous  Char- 
les VII   à    riionneur  de  sainte  Anne ,  par 
(jnillaumo  Charlier,  évoque  de  Paris ,  le  6 
mai   l!^o3,   c'est-à-dire   soixante-treize  ans 
après  la  inort  du  roi  Charles  V.  Il  y  a  a)ipa- 
letice  qu'elle  ne  fut  achevée  qu'au  bout  de 
ce  temps-là,  ou  bien  qu'elle  avait  été  robûliô 
dans   cet   intervalle  (  1  ) ,  ce  qui  n'est  guère 
croyable.  Malgré  tant  de  soins  et  de  tcinps, 
on  peut  dire  que  cette  église  n'en  est  pas 
jilus  belle  cl  qu'elle  se  ressent  du  mauvais 
goùl  du  siècle  oii  elle  a  été  bAtie. 

La  chapelle  du  Saint-Esprit  est  à  côté  du 
grand  aulel,  vers  le  nord.  Elle  est  décorée  de 
plusieurs  tableaux,  dont  celui  qui  est  sur 
l'aulel  représente  la  descente  du  Saint-Es- 
prit sur  la  sainte  Vierge  et  sur  les  apôtres. 
Il  est  de  Jacob  Bunel ,  [leintre  estimé  ,  né  à 
Blois  en  lao8.  Code  chapelle  fut  construite 
et  dédiée   on  mémoire  de  l'institution    de 
l'ordre  du  Saint-Esprit,  dont  la  cérémonie  y 
fut  faite  pour  la   première  fois ,  par  le  roi 
Henri  III ,  le  premier  jour  de  janvier  1379. 
On  avait  mis  dans  cette  chapelle  un  tableau 
où  Henri  III  était  représenté,  donnant  le  col- 
lier de  l'ordre  du  Saint-Esprit  à  plusieurs 
chevaliers,  et  au  bas  était  cette  inscription  : 
Fortissimis  cl  prudentissirais  ulriusque  inililia: 
cquitibus  prises;  noliililatis,   bello  et  pace  op- 
lime  de  Hepublica  nicritis,  llenr.  III,  Galli;c  el 
Polonia;    rex   augusUis  ,  divini  Spiritus  apud 
Cliristianos  symbolum,  pro  cques'.ri  stoniinaïc 
esse  voluit,  jiissil,  decrevit,  iilaudente,   accla- 
mante,  vénérante  populo,  el   volo  pro  salulc 
principis  niineiipanle,  ob  singiilarem  ipsius  pie- 
talem.  Lulclix  Parisiorum,  kalcnd.  jan.  ami. 

M.    13.  LXXIX. 

Ce  tableau  subsista  jusqu'à  la  mort  du  duc 
et  du  cardinal  de  Ciiiso;  mais  dès  ([ue  le 
peuiile  ligueur  eut  appris  (juc  ces  doux  re- 


(l)M.  Jaillol  dit  que  celle  conclusion  ii'csl  pas 
juste.  Fil  effél,  il  n'est  pas  nécessaire  que  la  dédi- 
cace d'une  ('gtise  se  fasse  dos  (prclle  csl  aelicvee  ; 
(  l'tle  ci'iéiiionie  n'est  |ias  morne  essentiello.  L'église 
callioilralc  n'a  pas  oiicoio  été  dcdiéo,  iiiioiqn"!!  y  ait 
enviioii  .VIO  ans  qn'oile  est  eiitioreiiient  linie.  D'ail- 
liiiis,  oulro  ([lie  l'église  des  Augiislins  ctail  encore 
iiiiparl'aile  lorsque  Cliailes  V  mourut,  on  ne  doil 
jias  ôlie  étoiiiio  de  voir  qu'il  y  ail  eu  \in  iiilorvalle 
do  73  ans  entn-  colle  ('poiiue  et  colle  de  la  dodii  ace. 
Les  tnuibics  et  les  factions  qui  agitoroiil  le  roy.iuiiie 
sous  les  rognes  de  Cliarles  Yl  ol  do  Charles  VU 
olaieiil  lin  motif  assez,  plausible  pour  siis|iiiHlre 
cotlo  ooi'omoiiie. 


1057 


PAR 


D'EPIGRAPIIIE. 


PAR 


1058 


belles  avaient  été  tués  à  Blois  par  ordre  du 
roi,  il  vint  en  fureur  aux  Augustins,  et  mit 
en  pièces  le  tableau  et  l'inscriiition.  On  par- 
lera des  autres  chapelles  qui  régnent  le  long 
de  cette  église,  du  côté  du  nord,  à  mesure 
qu'on  fera  mention  des  personnes  illustres 
qui  y  ont  été  inhumées. 

Gilles  de  Rome  est  le  premier  de  ceux 
qu'on  ail  d'abord  connus.  11  était  issu  de  l'an- 
cienne et  illustre  maison  des  Colonnes,  qui 
a  donné  à  l'Eglise  le  pape  Martin  111,  quatorze 
cardinaux,  un  grand  nombre  de  [>réUits;  et 
au  siècle,  plusieurs  grands  capitaines,  il  en- 
tra d'abord  dans  l'ordre  des  ermites  do  Saint- 
Augustin,  et  en  devint  successivement  géné- 
ral. Après  avoir  été  précepteur  du  roi  Phi- 
lippe le  Bel ,  il  fut  élevé  à  l'archevêché  de 
Bourges.  Il  assista  au  concile  général  do 
Vienne  ,  l'an  1311,  et  en  ccnvo(|ua  un  pro- 
vincial à  Bourges,  pour  le  lendemain  do  la 
Nativité  do  la  ^'ierge,  la  même  année,  selon 
les  uns;  et  en  1315,  selon  le  religieux  de 
Saint-Sulpice.  Il  mourut  à  Avignon  en  1316, 
et  son  corps  fut  transporté  à  Paris,  et  inhu- 
mé dans  cette  église,  avec  cette  épitaphe  : 

HIC    JACET 

aula  morum,  vit;c  nuinililia ,  arcliipliilosophiae 
Arislotclisperspicacissimiis  commentator,  clavis 
et  doclor  sacrse  tlifiologiac,  lux  iii  lucein  redu- 
cens  dubia,  Fraler  ^Egidius  de  Roma  ,  ordinis 
Fratrum  Eremilariim  Sancti  Augtislini,  arcliie- 
piscopus  Bituriceiisis,  qui  obiit  aiiiio  Doraini 
1316,  2-2  nicnsis  deccnibiis. 
Madame  Isabeau  de  Bourgogne,  dame  de  Neau- 
phle,  femme  de  M.  Pierrede  Cliambely,  le  jeune, 
seigneur  de  Neauphle,  laquelle  trépassa  l'an  de 
grâce  M.  CGC.  xxni.  ■" 

La  dame  Jeanne  de  Valois,  comtesse  de  Beau- 
mont-le-Roger,  fille  de  M.  Charles,  fils  du  roi  de 
'  France,  comie  de  Valois,  père  du  roi  PhlUppe; 
et  de  madame  Catherine  ,  impéralricc  de  Cons- 
tantinoplei,  femme  dudit  Charles  ;  laquelle 
Jeanne  fut  femme  de  monsieur  Robert  d'Artois. 
Elle  trépassa  l'an  m.  ccc.  lxiu,  le  9  juillet. 

Ici  fut  inhumé  un  enfant,  dont  l'épitaphe 
nous  fait  coiuiaitre  le  nom  et  les  qualités. 

CV    GIST 

Engelbert  monsieur,  fils  i'  de  haut  et  excel- 
lent prince  monsieur  Engelbert  de  Clèves,  comte 
de  Nevers,  d'Eu,  de  Relhel  et  d'Auxerre,  fds 
et  frère  de  duc,  et  cousin-germain  du  très-chré- 
tien roi  Louis  XH  de  ce  nom,  qui  trépassa  à  Pa- 
ris en  l'hôlel  dudit  comte,  nommé  l'hôtel  d'Eu, 
le  16  jourde  février,  l'an  1 498. 

JEre  sub  hoc  nitido  jacct  Engelbertulus  infans, 

Nomen  habens  patris,  Carolu  mater  erat  : 
Alter  ab  ilbisiri  Clivcnsi  stlrpe  crealus, 

Altéra  nobilium  Vindecinense  dccus. 
llie  Ludovico  bisseno  sanguine  junctus, 

liée  etiam  Francis  regibus  oita  fuit. 
Ad  puerum  fovere  dits  cunabuhi  ccntnui, 

Quaiido  adiil  superos  vila  icnella  suos. 


Contre  le   nnir ,  ou  voyait   l'épitnplie  do 
Jean-Baptiste  Sapin,  conseiller  clerc  au  par- 
lement de  Paris,  gravée  sur  une  lame  do 
cuivre.  Ce  magistrat,  un  des  plus  vertueux 
et  des  plus  savants  de  son  siècle,  allant  jias- 
ser  une  partie  des  vacations  en  Touraine , 
d'où  il  était  originaire,  et  étant  accompagné 
de  Jean  de  Troyes,  abbé  de  Gastines,  rencon- 
tra en  chemin  Georges  Odet  de  Selve,  que 
le  roi  de  France   et   le  roi  de  Navarre  en- 
voyaient en  ambassade  vers  le  roi  d'Espagne. 
Ces  trois  illustres  voyageurs  étant  arrivés  à 
Clois  ,   bourg  qui  est  entre  Châteaudun  et 
V^endôrae,  furent  enlevés  par  un  parti  de  la 
garnison  calviniste  qui  était  dans  Orléans, 
et  conduits  pieds   et  mains  liés  dans  cette 
ville,  ou  par  vengeance  de  l'arrêt  du  parle- 
ment donné  contre  les  calvinistes  rebelles 
qui  étaient  dans   cette  ville,  Jean-Baptiste 
Sapin  et  Jean  de  Troyes  furent  pendus  à  une 
même  potence,  le  2  novembre  1362.  Gilles 
Bourdin  ,  procureur  général,  assisté  de  Du- 
mesnil  et  do  Boucherot,  avocats  généraux,  fit 
la  relation  de  cette  funeste  aventure  au  par- 
lement, le  12  du  môme  mois.  Le  corps  de 
Sapin  fut  apporté  à  Paris ,  et  inhumé  aux 
Augustins,  oij,  le  18  du  même  mois,  on  lui 
fit  un  service  auquel  le  parlement ,  en  forme 
de  cour,  assista.  Ce  n'est  pas  pour  vouloir  di- 
minuer l'atrocité  du  crime,  mais  uniquement 
par  amour  pour  la  vérité,  qu'on  remarquera 
ici  que  de  ces  trois  illustres  personnages,  de 
Selve  était  le  seul  qui  eût  le  caractère  d'am- 
bassadeur ,   quoique  quelques  auteurs    les 
aient  revêtus  tous  les  trois  do  ce  même  titre. 
Ces  mêmes  écrivains  assurent  aussi  qu'ils 
furent  tous  trois  pendus,  ce  qui  est  faux;  car 
il  est  constant  que  de  Selve  fut  échangé  pour 
le  sieur  de  Luzarche,  qui  était  prisonnier  à 
Paris  pour  la  religion. 

Voici  l'épitaphe  de  Sapin  : 

Joanni  Daptistœ  Sapino,   nobili  familiœ  orto, 
senalori  ornatissiino,  viro  integerrimo,   onini 
doctrinarum  génère  praidito,  clvi  opiimo  ;  qui 
cuin  ob  eundi  muneris  erga  Turones  iter  facerct, 
a  publicis  hoslibus  posilis  latronum  more  insi- 
diis,  in  Carnotcnsi  agio  interceptus,  Aureliam 
(impiorum  factionura  arcem)  abductus  perduel- 
lium  exercitio  traditus,  ac  dies  aliquoi  miser'» 
adservalus,  demum  quod  anliqua;  et  calholicae 
religlonis  asserior  fuisset,   lurpissimae  neci  est 
addietus.  Patres  hocj  tanto   scelere  conimoti, 
univers!  in  purpura  coeuulcs,  banc  in  insontis 
coilegaj  corpore  acceptam  injuriam,  loti  amplis- 
simo  ordini  irrogalani  et  communem  censuerunt 
et  lanquam  honestam  et  gloriosam  pro  Christi 
iiomiiie   et  Christiana  rcpublica   morteni  per- 
pesso,  supremis  etipsi  incuraolficiis  fungentes, 
solemnem  luclum  fieri  |)ublicHm,  parentale  per- 
agi,  arani  propitiatoriam  extrui,    ac   reliques 
omnes  senatorios  honores  mortuo  deferri,   e\ 
volo  publlco  decrcvcnuit.  An.  restil.  saUu.  1562, 
id.  novenib. 

Requiescai  in  pace. 


1059 


l'AU 


DlCTlONiNAinE 


PAR 


Rcniy  Rcllenii,  |iocle  liniirais,  et  un  des 
se]il  (li;  la  PU'indc  fr.-iurjiisc,  qui  avait  élé 
forin(''C  sous  le  if-gnc  'de  Henri  111  et  de 
Charles  IX,  à  l'exemple  des  Grecs  cl  des 
Roruains  (les  autres  ('■(ait'iit  Joacliiiii  du  Bel- 
lay, Jodelle,  Uonsard,  Daiirat,  Uaïf  et  l'oii- 
tus  de  Thiard)  était  natif  de  Noj;eiil-le-Ho- 
trou,  et  mourut  le  G  de  mars  1577;  il  l'ut 
aussi  enterré  dans  le  chœur  de  cette  éjilise. 
11  composa  divers  ouvrages,  et  traduisit  les 
|)oésies  d"Anacréon,  de  grec  en  français;  un 
de  ses  meilleurs,  est  un  poëme  de  La  nature 
et  delà  divcrsitc'  des  pierres  précieuses,  qui 
donna  lieu  à  Ronsard  de  lui  faire  cette  éiii- 
laphe,  qui  est  ell'acée  à  présent: 

^'o  lailloz,  mains  inilusuieiises, 
Des  pierres  pour  couvrir  Bclleau, 
Lui-même  a  bàli  son  tombeau 
Dedans  ses  pierres  précieuses. 
Gui  Dufaur,  sieur  de  Pibrac,  néà  Toulouse 
en  1527,  si  connu  par  ses  emplois  et  par  ses 
quatrains,  qui  ont  été  traduits   en  grec,   en 
Jalin,  en  allemand,  etc.,  de  même  que  |)ar 
ses  harangues  et  les  louanges  qu'il  a  faites 
de  la  vie  rustique,    mourut    le   12  de   mai 
1581  âgé  de  cinquante-six  ans,  et  fut  inhumé 
dans  ce  chœur,  auprès  du  grand  autel,   où 
l'on  mit  celte  éiiilaphe. 

TUMULUS 
VlDl  FADRI  riBRAcnn. 
Hic  legunlur  cinercs  tanturo,  et  ossa  Vidi  Fa- 
bri  Pibracliii.  ISomen  ejus,  virUisquc  spiial  iii 
ore  el  admiralione  populorum  omnium,  (pios 
non  soluni  orbis  Cliristianus,sedoriens  cl  intima 
Scyliiariim  ora  videl  :  gcnus  illi  a  slirpe  vele- 
rum  Fabroruni,  quai  nemincm  babuil,  in  tani 
loiiga  série  ainiorum  plusquam  Irccontorum, 
qui  lion  aut  ex  ordhiejsenalorio  In  loga  illiistris, 
aiii  inler  fortes  rei  roilitaris  ac  bellicae  gloria 
famaque  insignis  fiierit;  ipse  qui  nasci  ab  illis 
fiirliiilain  iioque  uUra  duxil,  cum  per  omnes  ircl 
digiiitatiiiiu'l  boiiorum  gradus,  tribunal  eniplum 
iiiiniinario  preiio,  nec  inscdit,  nec  appeLi\it 
uiiquam;  vhtuic  non  censu,  meriloruin  œsti- 
rnaiiono,  non  diviilarnm  magnitudinc  raluscen- 
seri  niiinus,  cl  religioiuMii  judicaiilium.  Sub 
Carolo  IX  |iiiiinim  ex  |tr;eluia  Toiusaiia  acciliis 
iii  uiix'iii  el  niissus  Tildenlum  (qiio  liiin  saiian- 
<1is,  forniandisque  rébus  Ecclcsiae  adversus  fu- 
rciiiem  impietalcin  seciariorum  convoneranl 
lecta  icgnonim  cl  pioviiuiaruiii  nomiiiis  Chii- 
sliaiii  luiiiina)  sic  l'oiiinitiavilsiiniiiiamiiiiperaUe 
legalionis,  sic  Callici  noniinis  preiogalivani, 
regisquc  sui  jus,  ad  digiiilalum  faiidi  prudcn- 
lia  l'I  iiberlale  asseniil,  ni  cum  gratix  causa 
iiibil  dicei'el.omnia  lamoii  estent  iilic  omnibus 
gialaijiKc  dicerel:  illliic  revcrsum,  non  in  priu- 
ris  pi'ovincla:  prieUiia  cl  magislralu  uliuiii,  scd 
aiilinboiios  ad  negulia  iraxit,  evccliiin  ad  régla: 
adviiealioiiis  imiiiiis  in  aiig'isliuie  l'i  priinaiio 
(;alli;e  lnlius  senaUi,  iibi  cum  aiielior  lama  vir- 
tiihiin  in  dics  crcsccret  et  iriiimpliarel  ejiis  ora- 
lio,  rapluïcst  velul  in  biK'clioicm  cl  ?;iiioliniom 


lOCO 


illoiiiin  ordincm,  qui  arcana  rcgnl  el  laeilas 
priiicipi.s  niedilaliones  cognoscil  ac  regil,  el 
mox  deiiide  Hcnrico  111,  queiii  lune  Poloni  pu- 
bliée, solomni ,  roniiiirîruiii  ordinum(|uc  regiii 
sui  dccielo  ilcgeui  sibi  reiiiiiiiiaiaiil,  dalus  oiii- 
niiini  aiilor  ac  piinccps  consiliorum  ,  quœ  sic 
lemperavit  arle,  judicio,  saiiicniiaque,  iii  brevi 
prx'ler  spem  omnium,, in  lanla  rerum  dillicul- 
laie  avilo  euui  Galliariim  regno  lueiulo  riirsus 
ineolunuMii  cl  salvum  reddideril;  el  qii;ereiiles 
niliilomiiius  per  secessionein  Poloniae  procercs, 
ciii  se  ici^nique  jura  permiilereni,  aliquandiu 
iiiicrini  in  |iriora  sacramenii  fuie,  et  régis  ob- 
scquio  coiilinueril;  lum  bis  perruncliim  el  red- 
diliiin  sibi  cxcepit  riiisiiin  seiialus,  sed  iiiler 
pr.csides  sucs,  otiumque  fecit,  in  que  pairiis 
verbis  ictraslicis  nuraeris  ex  suis  viia;  pncccpia 
composuil,  qua;  propler  exiiiiiani  vim  sapieii- 
li;p  populorum  omnium  sennoiie  versa  lerunliir, 
non  sine  pracipua  aiuoris  sui  apud  Turcas, 
eliam  el  barbares  veneralione.  Ad  exlrcuium 
quoque  Francisco  Henrici  régis  fralri  miiiori, 
queiii  iiiferioiis  nern)ani;e  populi  ducem,  ac 
priiicipcin  sibi  dixeranl,  a  rege  qu;cslor  sa- 
cri  palalii,  el  canccllarius  sero  missus  (quia 
rébus  jam  desperalis  ac  pêne  eversis)  cum  inde 
redisset,  nioibo  diom  suuin  gtori;E  plenus  féli- 
citer clausil  an.  Iô8i.  2.  maii.  Fil  aniiis  posica 
sex  avigiiiii,  seeiiiaviruni  e  Vosconia  cileriorc 
conjux,  femiiia  illuslris  Joanna  de  Custos  a  Ta- 
rabel,  liic  idem  sibi,  quod  vire  nioriens  fatale 
condilorium  fecit.  an.  1612. 

Michael  Falierl^ibrachiiis,  pjiiS'Iein  l'abri  (ilius  nalu  ma» 

xioius,   régis   in   s;icri  oi'iisiblorii  oi.liiie   ccHsIliarius, 

iiiœrensmouunieiiium  posuil.  an.  IGiT. 

11  n'y  a  rien  à  ajouter  à  cette  épitapho 
de  Pihi'ac,  sinon  (pie  la  famille  de  Dufaur, 
dont  il  était,  est  établie  h  Toulouse  de])uis 
plusieurs  siècles;  mais  qu'elle  est  originaiio 
d'Auch.  On  a  aussi  oublié  de  dire  ijue  Pi- 
brac avait  été  chancelier  de  .Marguerite  de 
France,  reine  de  Navarre.  Ce  fut  pendant 
qu'il  était  à  son  service  ((ue,  malgré  toute 
sa  sagesse,  il  ne  jm!  se  défendre  des  char- 
més de  cette  |>iincesse,  cl  qu'il  osa  élever 
ses  désirs  jusqu'à  elle.  Ouoiqu'il  liU  bien 
fait  de  sa  personne,  el  (pi'il  eût  beaucoup  du 
douceur  et  d'agrément  dans  l'esprit,  la  reine 
n'avait  aucun  goût  pour  lui  ;  et  se  faisant 
îionmnir  d'une  résistance  qui  ne  lui  coi\lait 
rien,  elle  lui  lit  écrire  une  lettre  lière,  où  elle 
lui  re|irochait  sa  témérité.  Celle  aventure 
mortilia  tellement  Pibrac,  qu'il  tAclia  de  so 
justilier  |)ar  une  réponse  ([u'il  montra  à  de 
Tliou,  (lui  la  trouva  écrite  avec  beaucoup 
d'esprit  et  de  délicatesse;  mais  plus  pr0|irc 
à  ciinvainire  de  la  vérité  des  reproches 
que  lui  faisait  celle  princesse,  qu'a  l'eu 
désabus(!r 

Lors(iu'en  ICûo,  on  entreprit  de  décorer 
le  grand  autel  des  Augusliiis,  comme  nous 
)e  VON  ons  îv  préseul,  011  transporta  derrière 
cet  uiilel  les  cendres  el  le  tombeau  de  Pibrac. 


lU.3t  PAR  DEPICRAPIIIE. 

Près  cje  la  sacristie,  on  voyait  rinseriplion 
suivante,  gravée  sur  une  table  de  inarbre: 

Le  samedi,  veille  de  Pâques,  20'  jour  d'avril 
1585,  trépassa  à  9  heures  du  matin,  au  fauxbourg 
Sainl-Germaiii  des  Prés,  rue  de  Seine,  haute  et 
puissante  Dame  Diane  de  Rouan,  femme  et 
épouse  de  haut  et  puissant  Seigneur  raessire 
François  de  la,  TouR-L\NDRT,*Clieva!ier  de  l'Or- 
dre du  Roi,  Comte  de  Cliàleauroux,  et  Baron  du- 
dil  lieu  de  la  Tour-Landry  ;  de  laquelle  Dame 
les  entrailles  sont  ci-devant  enterrées,  avec 
celles  de  feu  illustrissime  et  révérendissime  pré- 
lat François  de  Rohax,  son  grand-oncle,  en  son 
vivant  archevêque  de  Lyon,  primat  des  Gaules, 
et  evéque  d'Angers. 

Priez  Dieu  pour  eux. 

De  l'autre  cùlé  du  grand]  autel ,  c'est-à- 
dire,  du  cùlé  de  l'Evangile,  sont  la  tombe  et 
l'épitaphe  d'un  des  plus  fameux,  théologiens 
du  dernier  siècle,  et  des  plus  consultés  de 
son  temps  sur  les  cas  de  conscience. 

me   SITi:S    EST 

Jacobus  DE  Saiste-Beunt:  ,  Parisinus,  Presby- 
ler  Doctor,  ac  socius  sorbonicus,  rcgius  S. 
tlieologis  professer,  qui  vIk  dum  xxviu.  trans- 
gressus  annum ,  a  clcro  Ecclesi;e  Gallicanae 
aiino  M.  D.  c.  XLi.  Meduntœ  congregalo ,  cum 
aliquot  viris  eruditis  ad  componcnduni  llicolo- 
giaî  moralis  corpus,  est  delecius  ;  et  biennio 
post  in  schola  Sorbona;  theologiam  docuit 
magna  fama ,  magna  studiosorum  frequenlia  ; 
docirinam  ejus  eximiam  cum  singulari  pietale 
sapieiiliaque  conjunctam  testantur  nonnullarum 
Ecclesiarum  Breviaria  ac  Ritualia  diligentissime 
emendata  ;  plurinii  herctici  ad  catholicam  re- 
ligionem  felicissinie  adducii.multfeconlroversite 
privatorum,  qui  ipsum  ultro  arbilrum  elegeranl 
compositae  ;  compUres  omnium  ordinum  ad 
emendaiionem  morum  prudenlissimisadmonitio- 
iiibus  consiliisque  compnlsi,  cum  idem  undique 
«on  a  civibus  et  popularibus  modo,  sed  eliam 
ab  exteris,  de  rébus  ad  disciplinant  ecclesiasti- 
cam  et  ad  mores  pertineniibus  quolidie  consuîe- 
relur,  cunctisque  ind'-fessus  salisfecerit,  Anlis- 
lites,  qui  ex  omnibus  regni  Francici  provinciis 
anno  Doniini  1070  apud  Pontem  Isarîe  conven- 
luni  habebant,  virum  opiime  de  Ecclesia  meri- 
tuni  honorario  donavere  :  vixii  annos  64;  obiit 
18  kalendas  januarias,  anno  1G77.  llieronymus 
DE  Sainte-Belve,  Piior  îdoiitis  Aureoli,  fratri 
opiimo  atque  carissimo  mœrens  posuit. 

On  voit  dans  la  sacristie  un  fort  beau  ta- 
bleau de  Vignon,  qui  représente  les  mages 
prosternés  en  terre,  i]ui  adorent  l'enfant  Jé- 
sus, et  lui  présentent  de  l'or,  de  l'euceiis  et 
de  la  myrrhe.  Ce  tableau  fut  donnée  par  le 
maiéchal  d'Ancre.  On  y  voit  aussi  un  Empi- 
rée  de  Berrolet  Flamacl. 

Dans  la  nef  on  voit,  au  pilier  qui  est  en 
face  (le  la  chapelle  de  la  Vierge,  une  statue 
d'homme   armé,  plus  petite  que  le  naturel. 


PAR 


I06i 


laquelle  représente  Jacques  de  la  Fontaine, 
chevalier,  seigneur  de  Malgeneste,  etc.,  dont 
voici  l'épitaphe: 

LOLAXGE  SOIT  A    DIED 

Cy  gist  sous  cette  grande  tombe ,  Jlessire 
Jacques  DE  LA  Fontaine,  chevalier,  seigneur  de 
Malgeneste,  issu  et  sorti  de  la  maison  des  prin- 
ces souverains  de  la  Rouagne-Malateste  , 
comte  d'Astes,  et  di  Casasolare,  en  It;die,  des- 
quels il  s'est  toujours  montré  digne  par  sa  va- 
leur pendant  sa  vie,  partie  de  laquelle  il  a  usée 
dans  les  armées,  au  service  et  près  de  S.  A.  S. 
Ciiarles-Emaxuel,  duc  de  Savoie,  l'espace  de 
20  années  ;  et  du  depuis,  monseigneur  Henri  de 
Savoie,  duc  de  Nemours,  le  ramena  de  Piémont 
en  France,  en  1620,  lui  donnant  une  compagnie 
d'ordonnance  ;  et  le  reste  de  ses  jours  l'a  em  ■ 
ployé  près  de  sa  personne,  de  celles  de  Mesdames 
les  duchesses  et  de  Messeigneurs  les  princes 
leurs  enfans  :  lequel  décéda  le  2  octobre  1652 
âgé  de  66  ans. 

Priez  Dieu  pour  son  âme.  Vive  Jesis. 

Dans  la  chapelle  de  Saint-Nicolas  de  To- 
lentin,  contre  le  mur  méridional,  est  un  tom- 
beau de  pierre,  sur  lequel  est  un  homme 
armé,  et  au-dessous  on  lit  : 

Cy  gist  Messire  Pierre  Dussayez,  en  son  vi- 
vant chevalier,  seigneur  et  baron  du  Poyet, 
qui  trépassa  le  10<=  jour  d'avril  après  Pâques 
1548.  Priez  Dieu  pour  son  àme. 

Proche  de  la  chaire  du  prédicateur  est  une 
table  de  marbre  noir  élevée,  sur  laquelle  est 
gravée  l'épitajjhe  d'Eustache  du  Caurroy,  un 
des  [)lus  grands  musiciens  de  son  siècle,  qui 
avait  présidé  ii  la  musique  des  rois  Char- 
les IX,  Henri  III  et  Henri  IV.  Sauvai  dit 
qu'il  ne  reste  de  lui  qu'une  messe  de  tré- 
passés, qui  se  chante  tous  les  ans  le  jour 
des  morts,  dans  le  chœur  de  Notre-Dame,  et 
que  la  musique  de  cette  messe  est  très-lu- 
gubre et  si  savante,  qu'elle  attendrit  les 
cœurs  les  plus  durs;  et  ui^me  les  épouvante. 
(On  ne  sait  si  on  chante  encore  cette  messe 
le  jour  des  Trépassés  à  Notre-Dame.)  Elle  a 
paru  telle  à  ceux  qui  l'ont  entendue.  Au 
reste,  cet  écrivain  était  mal  informé,  quand 
il  décidait  qu'il  ne  restait  de  du  Caurroy  que 
cette  messe:  on  a  vu  autrefois  des  livres 
de  musique  chez  l'abbé  Paul  Tallemant,  de 
l'Académie  française,  qui  étaient  de  la  com- 
position de  ce  musicien,  tt  qui  ap{iartenaiLnt 
à  Charles  Perrault,  aussi  de  l'Académie  fran- 
çaise. D'ailleurs,  c'est  une  tradition  assez 
généralement  répandue  parmi  ceux  qui  sa- 
vent l'histoire  de  notre  musique,  que  la  plu- 
part des  noëls  que  l'on  chante  sont  des  ga- 
vottes et  dos  menuets  d'un  ballet  que  du 
Caurroy  avait  composés  pour  le  divertisse- 
ment du  roi  Charles  IX.  Voici  l'épitaphe  de 
cet  homme  admirable. 

D.  0.  M.  s. 

Suspice  viator,  et  slupescc  ;  quisquis  es,  fa- 
tebcre  ii:e  ellari  vera,  si,  hoc  uMum   audies  ; 


1065 


l'Ail 


DICTIONNAIRE 


PAR 


lO&i 


Eiislutiuâ  DU  Cal'rroy,  Ui'llovacensis  liic  silus 
est  ;  salis  est  pro  tittilo,  salis  pro  luimilo,  salis 
siiperquc  ciiioii  pio  modeslO(pio,  (i«ciii  viium 
iiuii  llieria  ,  nun  Gallia  ,  non  luili:i  iiioilo,  seJ 
Oiiinis  l'Airopa,  iiui>iconiin  piincipuin  invidia  ad- 
mirante confessa  est,  quem  Carolus  IX.  Ileniici 
duo  coliiore  regioqiie  miisiccs  saccllo  pra;feccro  ; 
qiiom  liannouiam  ipsum  cl  cœlo  dcvocassc,  et 
iii  li'iiipla  diviim  iiidiixissc  icsiaiiliir  iiigonii 
raonumenla  ;  suipoi'C  cl  silcniio  veiicraiidimi 
negas  ?Tot  bona,  brevis  urna  non  claudit,  iios- 
pes,  œlcriiilas  ba;c  sibi  vindicat,  non  moiiuntin' 
niortalcs  imniorlalos  fania,  oiiuniur  ut  soles,  cl 
si  quolidic  occidant,  valo  et  licnc  comprecaiv. 
Yixit  CO  ann.  devixii  an.  1G09.  iV.  Formé  l'a- 
risinus,  cidcm  rcgio  muncri  succédons. 
n.  M.  F.  G. 

Dans  une  petite  chapelle,  qui  est  derrière 
celle  ilu  Saint-Esprit,  et  qui  est  fermét;  î\ 
clef,  est  le  tombeau  de  l'hilippo  do  la  Clite, 
plus  connu  sous  le  nom  de  Commines,  à 
cause  que  ses  ancêtres  avaient  6l6  seigneurs 
de  cette  ville,  mais  dont  la  Clito  est  le  vé- 
ritable nom.  Tout  le  monde  connaît  les  ex- 
cellents mémoires  qu'il  a  laissés,  et  qui  lui 
ont  mérité  le  surnom  de  Tacite  français.  Il 
quitta  le  service  du  duc  de  Bourgogne,  son 
prince  naturel,  pour  s'attacher  au  roi  Louis 
XI,  dont  il  lut  chambellan  et  le  favori,  sans 
qu'on  ait  jamais  su  au  vrai  quel  avait  été  le 
sujet  de  ce  changement.  Il  fut  seigneur  d'Ar- 
genton  en  Poitou,  et  mourut  en  loO'J,  âgé 
de  soixante-quatre  ans.  Marvillo  dit  qu'on 
voyait  autrefois  sur  ce  tombeau  un  globe  en 
relief,  et  un  chou  cabus,  avec  cette  devise  : 
Le  monde  n'est  qucibus. 

Dans  cette  même  chapelle  que  de  Commi- 
nes a  fait  bâtir  sous  lo  nom  do  Notre-Dame 
de  Riva,  ont  été  inhumés  Hélène  de  Cham- 
hes,  femme  de  Phili|ipes  de  Commines,  et 
Jeanne  de  la  Clite  de  Commines,  leur  tille, 
femme  de  René  de  Rrosse  ,  comte  de  Pen- 
thièvrc  en  Bretagne.  Voici  l'épitapho  de  cette 
dernière  : 

Quingcntis  annis  bis  scptcm  et  mille  pcractis, 
In  luccm  qiiarlani  post  idis  niartius  ibat. 
Oclavaniipio  parons,  l'iiœbusproperabatad  liorani, 
(ioniniiiiia  occulniil  generoba  a  piolo  Joanna, 
l'oiiiobrliL'  coniiiis  Rriianni  sponsa  Rcnati, 
Alqnc  Agcnlonii  domino  prognata  Philippo, 
Chambcaqiic  Ilcicna  mens  bic  in  pace  quiescat. 

Dans  la  chapelle  d'Allu.ve,  qui  est  aujour- 
d'hui celle  de  messieurs  Charlet,  ona  vu  pen- 
dant longtemps  la  statue  d'un  évèque  h  ge- 
noux sur  son  tombeau,  où  on  lisait  deuxépi- 
taphes,  l'une  en  vers  et  l'auln;  en  prose. 
>'oici  la  dernièi'C,: 

nie    JACET 

noliilis  vir  icvcien(bisin  CInisloPalor,  doininiis 
l'cirns  yiiiiiHcianiiH,  cpisçopns  Scnccensis,  lilins 
iliiiniiii  Anlonii  Cliiiipiciani ,  cqnilis  et  baronis 
Uilltijncani  illii^ilrissinii  in  proviiiiia  ;  cnjiis  libri 


Ircsjdc  LaudibusProvincix estant  discipiinaium 
ac  rcrnm  cognilionc  cflloresccntcs.  Obilt  anno 
Doinini  1550,  15  kalend.  seplcnibris.  annos 
natus  24. 

Pierre  de  OuiqueraTi  était  évèque  de  So- 


nès,  et  mourut 


rage  de  vingt-quatre  ans. 


Il  était  fils  d'Antoine  de  Qui(|ueran,  baron 
de  Beaujeu,  et  d'Anne  de  Forhin,  tille  du 
fameux  Palamèdes  de  Forbin,  seigneur  de 
Soliers.  Ce  prélat  avait  beaucoup  d'esprit,  et 
composa  un  livre  à  la  louange  de  sa  |iatrie, 
intitulé  de  LaudiOus  l'rotinciœ.  La  famillo 
de  Quiquerancst  une  des  plus  illustres  delà 
ville  d'Arles,  par  son  ancienneté,  par  les  em- 
plois qu'elle  a  eus,  et  parlesallinncesqu'cllo 
a  faites.  Rostan  deQuiqueran  suivait  le  jiar- 
tide  la  [)rincesse  Etienne  Desbaux,  dans  les 
guerres  qu'elle  avait,  l'an  lloO,avec  le  comte 
do  Provence.  Honoré  de  Quiqueran  de  Beau- 
jeu,  mort  évèque  de  Castres,  connu  et  esti- 
mé par  la  régularité  de  sa  conduite  et  par 
son  savoir,  était  de  celte  famille. 

Le  tondjeau  de  marbre  noir  qu'on  voit 
dans  la  cha|>ellequi  est  à  coté,  cl  presque 
vis-à-vis  la  petite  porte  du  chœur,  est  celui 
do  la  famillo  de  Barentin,  c'est-îi-dire,  de  la 
branche  qui  est  établie  à  Paris.  Des  deux 
bustes  (jui  accompagnent  ce  tombeau,  l'un 
est  celui  d'Honoré  Barentin,  conseiller  d'E- 
tat, secrétaire  du  roi,  maison  et  couronne  do 
France,  mort  le  10  mai  1G39,  et  l'autre,  celui 
d'Anne  du  Hamel,  sa  femme,  morte  le  10 
novembre  de  la  même  année. 

Les  autres  personnes  du  même  nom  et  do 
la  même  famille,  qui  ont  été  inhumées  dans 
cette  chapelle,  oii  on  lit  les  épitaiihcs  ou  ins- 
criptions (]ue  l'on  va  rapporter,  sont  : 

Jac(jues-Ho!ioré  Barentin,  cliovalier,  vi- 
comte de  la  Motho,  baron  de  Mauriac,  etc., 
maître  des  requêtes  honoraire,  ancien  pré- 
sident au  grand  conseil,  mort  le  dernier  de 
février  1089,  âgé  de  soixante-trois  ans  trois 
mois.  Dame  F'rançoiso  do  Ribcyrc,  femme 
de  Charles-Honoré  Barentin,  morte  le  25 
juillet  1UI)3,  Agée  de  vingt-six  ans.  Acliilles 
Barentin,  conseiller  de  la  grande  chambre, 
([ui  mourut  le  17  juin  1098,  âgé  de  soixante- 
huit  ans.  Cette  épitaphe  a  été  ijoséo  par 
(^liarhis-Hoiioré  Barenlin,  intendant  de  Flan- 
dre, lils  aîné  do  Jacques-Honoré  Barentin, 
mari  de  Françoise  de  Bibeyre,  et  neveu  d'A- 
chilles  Barentin. 

Outre  cette  branche  des  Barcnlins  établie 
à  Paris,  il  y  on  a  une  autre  connue  sons  le 
nom  de  Barentin-Chissay,  la(|uell(!  est  resléo 
dans  le  Nendomois,  et  a  uni'  belle  sépulture 
aux  Cordiliers  de  \'endùine,  où  l'on  voit 
liUisieurs  ligures  do  ce  nom  armées  de  toutes 
Iiièces. 

Dans  la  chapcllo  de  Saint-Charles  est  un 
buste  de  marbre  blanc,  sur  un  piédestal  de 
marbre  noir,  et  au-dessous  est  écrit  en  let- 
tres d'or  : 

me  JACF.T 

(Carolus  Itruiaiiiis  a  Looriio,  conics  consistoria- 
nns,  Pétri  Urniarli  a  sccretis  Angnsli  lilins;  qni 
ipialnor  ac  viginli,  lani  (l'^talionibus  qiiaiii  innn 


1005  PAR  n'EPIGIiAPIIIF. 

dalls  I\f;.'iis  pevfimolis,  oiiiiiil)iisqiie  l'eliciler 
geslis,  iiiiUa  laltoimii  mercerie,  nec  acccpla,  iiec 
posUilala;  bonis  palernis  ac  regia  bciiigiiilale 
iiiter  tôt  ingénies  œtalis  sua;  fortiuias  contentus; 
integi'C  ac  liberalllervixit,  nec  minus  constan- 
ler  obiit,  huneque  lumuluni  sibi  nioriluro  vivons 
extrnenduni  curavit.  Aiino  Domini  1U19,  die  25 
a-latis  suœ  anno  "8. 


TAU 


lOOG 


juin, 

Amelot  de  la  Houssaye  dit,  dans  ses  Mé- 
moircs  historiques,  (\ue  Charles  Brulart,  dont 
on  vient  de  lire  l'épitaphe,  était  suriiomaié 
de  Léon,  d'un  prieuré  qu'il  avait  en  IJiela- 
gne.  11  ajoute  qu'en  1612  il  avait  succédé  à 
M.  deCliampigny  en  l'ambassade  de  Venise, 
où-il  résida  six  ou  sept  ans,  et  qu'il  y  gagna 
plus  de  cent  mille  écus,  jiar  les  allaites  se- 
crètes qu'il  y  fit  avec  les  marchands  du 
Levant.  Si  cela  est  vrai  ,  il  s'était  récom- 
pensé par  ses  mains,  et  l'auteur  de  son  é[n- 
taplie  u"a  pas  eu  raison  de  dire  qu'il  n'avait 
ni  reçu,  ni  demandé  la  récompense  de  ses 
services.  Un  homme  de  cette  humeur  n'a- 
vait eu  garde  de  s'oublier  lui-même  dans  les 
vingt-trois  autres  ambassatles  ou  commis- 
sions importantes,  oiî  il  avait  été  employé 
jiar  le  roi.  Amelot  dit  encore  qu'il  ordonna, 
par  son  testament,  que  tous  ceux  de  son 
nom  qui  assisteraient  à  ses  anniversaires,  au- 
raient chaque  fois  trois  écus  d'or;  et  que 
les  revenus  provenant  de  la  rente  de  sa 
maison  de  la  rue  Dau|ihine,  où  il  demeurait, 
seraient  employés  à  faire  apprendre  un  mé- 
tier à  leurs  pauvres  domestiijues. 

Dans  la  chapelle  qui  est  après  celle  de 
Saint-Charles,  est  un  tombeau  élevé  do 
pierre,  et  au  milieu  un  ange  de  marbre  blanc, 
tenant  une  tète  de  mort.  Au-dessus,  sont 
dt'ux  statues  à  genoux,  dont  l'inscription 
qui  suit,  nous  fait  connaître  les  noms  : 

Uieronimus  Luillier,  in  Sanct.  Régis  Consilio 
Cens,  et  in  Caméra  Computorum  Procurator 
generalis,  vivus  sibi,  et  Elisabethaj  Dreux,  con- 
jngi  bene  menlx,  posterisque  posuil. 

Obiil  b«c  2*  aprilis  1619.  tUe  26  septeii.b.  1635. 

La  chapelle  de  Saint-Augustin  est  auprès 
de  la  grande  porte  de  cette  église.  On  y 
remarque  un  mausolée  de  marbre  noir, 
et  deux  figures  do  marbre  blanc,  qui  sont 
de  grandeur  naturelle,  et  à  genoux  devant 
un  prie-Dieu,  et  sur  la  même  ligne.  Ces 
figures  représentent  Nicolas  de  Cirimouville, 
baron  de  l'Archant ,  capitaine  des  gardes 
des  rois  Henri  III  et  Henri  IV ,  comman- 
deur de  l'ordre  du  Saint-Esprit ,  mort  d'une 
blessure  qu'il  reçut  au  talon  ,  étant  au  siège 
de  Rouen,  l'an  1592;  et  Diane  de  Vi- 
vonne,  sa  femme,  fille  de  François  de 
Vivonne  de  la  Châtaigneraye,  qui  fut  tué 
par  Gui  Chabot,  comte  de  Jarnac ,  dans 
ce  fameux  combat  qui  se  fit  en  présence 
du  roi  Henri  II.  Sur  ce  miiusolée  est  gravée 
une  épitaphe  latine  ,  mais  qui  n'apprend 
autre  chose  que   ce   qu'on  vient  de  dire. 

Dans  le  cloitre  ,  on  voit  une  statue  de 
saint  François  d'Assise,  en  habit   de  ca[iu- 

DlCTION.N.     d'EpîGRAPHIE.   I, 


cin,  h  genoux,  et  dans  l'altitude  où  l'on 
suppose  qu'il  était,  lorsqu'il  reçut  les  stig- 
mates. Celle  figure,  qui  n'est  que  de  terre 
cuite,  est  de  Germain  Pillon  ,  et  le  mo- 
dèle d'une  autre  de  marbre,  que  cet  illus- 
tre artiste  avait  faite  pour  la  chapelle  du 
Louvre  ,  et  que  Le  Maire  dit  qu'on  voit 
dans  un  des  cabinets  de  celle  maison 
royale.  Sur  la  plinthe  qui  porte  cette  sta- 
tue ,   on  lit  : 

Siigmala  Domini  mei  Jesu  Clirisli  in  corpore 

meo  porlo. 
On  l'a  fort  gAtée   en  la  peignant. 

(Hlrtalt  et  Magny.) 

Nous  trouvons  dans  le  Recueil  manuscrit 
des  épitaphes  des  églises  de  Paris,  conservé 
à  la  Bibliothèque  nationale,  sous  le  n°  9480, 
des  Mss.  français,  quelques  autres  épitaphes 
de  l'église  des  Grauds-Augustins,  que  nous 
rapporterons  ici. 

I. 

Cœur  de  Louis  Chantereau, 
Cy  gisl  le  cœur  de  Révérend  Frère  Louis  Cban- 
lereau  religieux  de  l'ordre  de  Sainl-Auguslin, 
evesque  de  Mascon,  abbé  de  Saint-Ouuertre, 
conseiller  du  Roy,  qui  trespassa  le  24^  de  sep- 
tembre 1531.  Priez  Dieu  pour  luy. 


II 

Tombeaux  des  Spifames  et  de  leurs  femmes. 

Les  membres  de  celte  famille  ont  été  la 
plupart  inhumés  avec  leurs  femmes  dans 
une  chapelle  qui  leur  appartenait  et  qui  était 
derrière  le  chœur.  On  y  voyait  trois  épitaphes 
dont  la  plus  ancienne  est  la  suivante.  Elle 
était  gravée  sur  une  pierre  plaie  posée  de- 
vant l'aulel  : 

Soubs  celle  tombe  sont  inbumez  les  sieurs  Bar- 
lbelemy,Barihelemy  Spifame,  natif  de  Lucques, 
61  damoiselle  Jelianne  de  Podolin  sa  seconde 
femme,  laquelle  deceda  le  mercredy  11»  jour 
d'Octobre  l'an  1381,  et  le  dict  Spifame  le  15* 
jour  de  Septembre  1385.  Damoiselle  Caiberine 
de  Honnefleur  sa  première  femme,  laquelle  de- 
ceda le  18»  jour  de  Septembre  134C.  Et  depuis 
soubs  celte  tombe  a  esté  inbumée  damoiselle 
Marguerite  de  Lyon,  femme  de  monsieurSIe.Jean 
Spifame,  conseiller  en  la  Cour  de  Parlement  de 
Paris,  seigneur  de  Bisseaux,  lequel  deceda  le 
mercredy  10^  jour  de  Juillet  ISSU.  Et  auprès  est 
enterré  Augustin  Spifame,  leur  fils,  qui  deceda 
en  décembre  1386. 

Au-dessus  sont  les  armes  des  Spifames, 
des  Ruzez,  du  Lyon,  qui  est  d'azur  au  lion 
d'or;  et  celles  des  Leclercs,  qui  sont  :  de 
gueules,  à  trois  étoiles  d'or  :  et  d'Honnelleur, 
de  gueules  à  six  roses  d'or,  3,  2,  1. 

III. 

Il  y  avait  une  autre  éoitaphe  en  vers  de 

3k 


10C7 


PAU 


l.'t  composilioii  île  CK-mcnl  Mnrnl  ,  qui  est 
gravc^i'  stiiMiMO  l;iine  dii  cuivre,  lillo  est  failc 
on  lllioiiiiniir  (le  Aii'U'  (lo  Mario,  femme  de 
<j;iil!arii  Spilaiiio,  général  dos  j^uerres. 

l'pilnphe  do  noble  dame  Anne  de  hlaile. 

Vous  <\\:\  avCi!  ;iiiiil;c  iiu|ili;ill(>, 
Vo'.is  qui  prisez  clriiili;  foi'iii:illc, 
Cl  qui  ioiiL'z  en  ii;i  corps  réiniiiiii 
l'n  cociii"  entier  giaiiciix  ei  Iteiiin, 
Ane.-,  cz-voiis;  (y  gisl  la  Dninoisolli*, 
Qui  loiil  cela  el  mieux  axoit  en  elle  : 
Anne  est  le  nom  lio  celle  lioiil  je  parle, 
Fille  jadis  de  Hieiosiiic  de  Marie, 
I>ii  nolile  lieu  de  Lusain  y  Seigneur  : 
Kl  sa  merc  est  Daiiioisello  d'iiorimiir, 
Qui  porlc  nom  lîe  riiilijipe  Laiirens, 
Laquelle  avec  pcre,  frère  el  parens 
Fict  la  delluncic  eslre  première  femme 
Du  General  des  llnances  Spifanic, 
r.:tiiiard  de  nom  et  Seigneur  de  Bisseaiix, 
Qui  d'un  bel  arbre  a  eu  neuf  arbrisseaux  : 
Or  a  vescu  très  vertueusement 
Avec  luy  dix  ans  tant  seulement. 
Fasclieuse  niorl  par  son  cruel  ouiragc 
!S"a  pas  voulu  qu'elle  y  fusl  davantage  : 
Mais  comme  ayant  sur  sa  boulé  envie, 
Luy  annonça  le  despart  de  sa  vie, 
l/an  de  son  aage  à  peine  liuit  et  \  ingl  ; 
I.ors  sans  respect  du  lieu  dont  elle  \\nl. 
Kl  desprisanl  la  gloire  (|ue  l'on  a 
En  ce  bas  monde,  ieelle  Anne  ordonna, 
Que  son  corps  fusl  entre  les  pauvres  mis 
Ku  celle  fosse  :  or  prions  cbers  amis, 
Qe.e  l'aine  scil  entre  les  pauvres  mise, 
Qui  bien  beurenx  soiil  cliaiiiez  par  l'Eglise. 
Le    mercredy   'J^jour  de  Juin   15-21I,  lieiiic  de 
sept  lieures  après  iiiidy  Ircspassa   la  dicte  Da- 
moisellc. 


IV. 

La  Iroisiî-me  éjiila|ilie  élail  aussi  sur  cui- 
vre, dressée  coulre  le  mur  du  fond  de  ladite 
chapelle,  vis-à-vis  de  la  |irécéJeiite. 

1>.  0.  cl  M.  .'Kl. 

l'.ii  la  \i)uto  de  celle  Cliapclle  gisent  les  coeurs 
de  Keveri  lui  l'cre  en  Dieu  .M"'  Gilles  SpifiuiC 
Kvt'sque  de  Nevcrs,  cl  de  feu  Mons'  M''  .\uioiiie 
diil-you,  vivant  Conseiller  en  la  graiid-Cliainbrc 
ilu  l'arlenienl  de  Paris,  Seigneur  du  (ief  el  de 
liiusilly  en  Masconnois,  pcre  de  feu  .M^  Fraii- 
(^oiMlii  Lyon,  vivant  Conseiller  de  Sa  M.ijeslc  eu 
son  Conseil  privé  cl  premier  Président  en  sa 
('.(uir  des  Mouiuiyes;  cl  Damoisclle  Marguerilc 
(lu  l,y(Mi,  femme ili- M'. \!'  Jean  S|iifame,  seigneur 
de  Ilissi'aux,  llouy  cl  l'.icy,  vivant  aiis.si  Coii- 
Scillei  en  la   diile  Ciiiii  el    Duven  d'ieelle  :  les 


DICflOiN.NAIRK  PAU  lOCi: 

corps  desquels  soni  aussi  iiiliiiniez  en  celle  dite 


Chapelle  sous  la  loiiile  du  Sieur  Barilielemy 
Spifame  Gentilliiuume  Lucquois,  Iris-ayeul  du 
ditl  S''  de  lîisseaux  :  lesquels  décédèrent,  sça- 
voir  led.  Seigneur  Eves(|ue  de  Nevcrs  en  Avril 
1578,  la  I.  Damoisclle  Marguerite  du  Lyon  en 
Juillet  1580.  led.  S^  de  lîisseaux  en  Ocioluc 
13fl0.  Le  coeur  duijuel  repose  aiissy  en  celle 
rbapelle,  el  son  corps  en  l'église  de  Naiigis  en 
Brie,  et  ledit  M'»'  Fraii(;ois'dcceda  le5«  Scjiiem- 
Lre  1003. 


Tombeau  Je  l'Iorimnnd  Uoherlet  ,    secri'tnire 
d'Estal,  e/tivalier  de  l'ordre  du  roi/. 

Il  fit  faire  en  celle  église  une  cliapelle  (jui 
était  en  suite  de  celle  de  Roissy,  avec  Jeanne 
d'Haluin,  sa  femme.  On  tient  (]u'il  y  lut  in- 
liumé;  ce  qui  semble  ôtre  certain,  imrce 
rju'ou  y  remarquait  son  casque  et  so-i  écu; 
ce  qui  prouve  pour  les  lomlienu.v  lies  cheva- 
liers et  des  grands  seigneurs. 

AcGL'STi>'s  (['i;tits-),  aulrement  dils  les 
Augustins  de  hi  reine  Marguerite,  au  lieu  où 
est  aujourd'hui  riicole  des  beaux-arts. 

Celle  maison  a  élé  fondée  par  Maiguerita 
de  Valois,  première  femme  du  roi  Henri  IV, 
}Our  des  Augustins  déchaussés,  par  contrat 
du  2r) septembre  lyOlt.  Lorsque  U'S.Vuguslins 
y  fuient  élai;iis,  la  reine  iîarguerile  leur  lit 
iiAtir  une  cha|ielle  qui  subsi>le  encore,  et 
dont  la  voûte  en  coupe  parut  d'un  goût 
d'aichitectuie  tout  nouveau;  car  jus(]u'alors 
on  n'avait  rien  vu  de  semblable  à  Paris, 
iîeis  quatre  ans  après,  la  reine  changea  (!o 
sc'itiment  et  d'all'eclion  à  l'i'gard  des  .\u- 
gusliiis  déchaussés  ,  el  trouva  bientôt  des 
piélextes  pour  les  faire  sortir  de  ces  lieux, 
et  meiliC  en  leur  placi;  des  .\uguslins  de  la 
lél'oriiie  du  P.  Uabache.  autrement  dite  ue 
Bourges  et  de  Sainl-tiuillauine. 

On  grava  sur  la  première  pierre  de  la 
chafielle,  bAlie  par  la  princesse,  l'inscrip- 
liiin  siiivaile,  qui  fait  coiniaitre  les  motifs 
(jui  avaient  porié  la  reine  à  l'onJer  cette 
chapelle  ,  el  l'usage  (pi'elle  voulait  que  les 
Augustins  déchaussés  en  lissent. 

Le  21  mars  1G08,  la  reine  Marguerite,  ducliesse 
de  V;d.iis,  pelile-lillc  du  grand  mi  Fraiivois, 
sw.ur  de  trois  rois,  el  seule  restée  de  la  race 
des  Valois,  ayant  éié  visilée  cl  secourue  de 
Dieu,  comme  J.di  et  J.uub;  el  lors  lui  ayant 
voué  le  vœu  de  Jacob,  cl  Dieu  l'ayant  exaucée, 
elle  a  bàli  et  fondé  ce  lnona^lère,  pour  tenir 
lieu  de  l'aùlel  de  Jacob,  où  elle  veut  (pie  perpo- 
luelleineiil  soient  rendues  aeiions  de  grâces,  en 
rccoiiuaissance  de  celles  qu'elle  a  reçues  de  sa 
divine  lionlé.  Kllc  a  uouimu'  ce  monasléiede  la 
Saillie  Tiiiiili' ;  cl  celle  (lliapelle,  de  Louanges, 
1111  elle  a  logé  les  Pères  Augusliiis  déchaussés. 


10GÇ> 


PAR 


D'KPlGtîAI'UlE. 


PAR 


1C70 


Comme  le  cœur  de  ia  reine  iMarguorite  y 
fut  inhumé,  on  y  lit  un  magnilique  éloge  que 
IM.  Sorvin,  avocat-général  au  parlement  de 
Par'is,  composa  ,  et  fit  apposer,  pour  servir 
dV'pilaphe  à  cette  princesse. 

D.  0.  M.  S. 

>  ^Clernsc  mémorial  M:irg;\iit;c  Reginoe  Valcsioc, 
Clirisiianissimorum  Repiim  filia;,  ncpli,  sorori 
Iiono  Francoriiin  nataî  aiiiio  Domiiii  ISàô.  Qiix 
Uonrito-Aïuoiiii  Borl)Oiiii,  et  Joannse-Albreliae 
Navarrx,  superioris  cl  iiiferioris  Regin:ie  (ilioe, 
stipra  onines  lierons  rctro  fortissimo  publicariim 
mipllanim  vinctilo,  liljeris  ad  Uegia;  prosapL-e 
pereiinitalem  fi»rcrciulis,  coiijiix  data  aiiqnando 
iii  inauimonio  advixil.  Deiii  ,  post  cxcessura 
îleiuici  III,  Régis  Clirislianissimi,  llenrico  IV, 
ronjiige  ad  Regniim  Francorum  jure  sanguinis 
delaiiun  diviiiiuis  vocaio,  ne  magno  Principe, 
Gailiae  resliuuore,  inclyîa  pmle  orbalo,  Franciaa 
labascerel  :  aiili([iii  nioris  feniiria  (qnoniani  il- 
liberis  eral)  de  pnblica  salule  qiiani  de  sua  di- 
gnilale  solliciia  Palriœ  consulens  niatrimoniiim 
ob  atfiuilalis  inipedinienlum  solvi  ronscnsil  , 
liisce  Regiis  usa  verbis  ;  lîoc  roi  publicie  causa 
facio.  Joannse  Regina;  Pbilippi  Augusti  uxoris, 
et  B.  Burgundia;  Caroli  pucbri  cxemplo,  quœ 
sese  Ecclesi»  CaiboliKc  Rcclori  sumuio  Ponli- 
fiti  cl  Sanclœ  Sedis  A.  R.  notioni  de  eadcm  re 
perniiserant.  Unde  Henrico  illi  magno  ex  Maria 
Medicea  florentissinia  augusla  quani  Ecclesia  di- 
spensante, et  Gallo  Francorum  disponente  volo, 
uxoreni  duxii;  liberi  a  Deo  dali  parenluni  vir- 
lulibus  suppares  surrexere  ;  quorum  primo 
iiuric  regnanli  Ludovico  Xill,  quasi  parens  Mar- 
garila  bonorum  quai  in  pauimonio  niatrimo- 
Jiioqiie  liabuit  donaiione  fjcla;  ex  usufructu 
quein  exceperat  decumani  inopibus,  negris  ;cre 
alicno  opprcssis  in  carcerem  condiiis  orogavit. 
Inde  maler  pauperum  nuncupata.  El  qnia  bo- 
norum arlium  sludiosns  magnis  bencficiis  ob- 
strinxii;  bonum  ob  id  factum  Francisci  I,  avi 
sni,  sub  quo  finerai  viiam  et  spirituin  accepe- 
rant;  œmulalrix  babila  isque  bonoris  lilulus  ei 
delaUis;  Reginanicsse  Margaritarn  a  quavcl  ipsa 
munificentia  munificenliam  posset  addiscere. 
Piis  quoqiie  ac  rcligiosis  maxime  Augustinianis 
Sodaljlii  Biluricensis,  quos  Basilica  honeslavit, 
admiraiidnm  se  prxbeiis.  Quod  memoriis  Sanc- 
lorum  communicarei  frequenlissime,  et  liospi- 
lalilaiem  Fiancorum  virlulem,  seclari  nunquam 
desineret.  Qua  l.onilale  ac  beneliceniia  pro- 
priani  excelsi  aniuii  gbiriani  adepla,crediIoribus 
suis  leslamenlo  cavit.  Poslmodum  omnia  Cbri- 
stianœ  Religionis  implevit  officia  :  remissis 
unicuique  a  quo  se  laisam  recordari  polueral 
olïensis,  ac  vicissim  pclila  venia.  Invocalo  Jesu 
noiuine,  quod  in  oreipsi  novissimum  fuil;  de- 
victis  suaima  palientia  niorbi  gravissiini  cru- 
ciaîibus;   CbrisUun    iiluni  unicum  Dei  Filium 


Domiiium  sorvalorem  noslr.im  ,  capta  servi 
persona,  homincm  factum. 

+ 

Cruci  illi  affixiim,  in  qua  sabis  noslra  prelioso 
Doniini  sanguine  pairata  est ,  occursanlibus 
labiis  adorans;  exin  quasi  ex  incondio  corpus, 
animam,  et  spiritum  scr>  alum  firniissimc  crcdens 
bonum  finem  consecula  devixilannuni  agcns  G2, 
mcnses  20,  dies  lô,  scx.  kai.  aprileis,  anno 
Domini  Dei  linminis  1615.  Exacio,  ab  exorsu 
Fancisci  I  Valesii,  sseculo.  Inler  Yalcsinc  genlis 
heroinas  ab  anliqua  Régis  sancli  Ludovci 
stirpo  prognalas  insignis  Margarila  de  Gallia 
Palria,  de  Francorum  regno,  de  Paierna  et 
Avila  génie,  de  cinni  Chrislianorum  génère  me- 
rilissima. 

I.udovipus  Serviniis,  Advocalus  Calholiciis  Regius,  li- 
iieus   fjciebal  tuenioria  jusli  cum  laudilius.    Saloiiioa 
Kex   in.  i'rov.  cap.  10.  v.  7. 

Plus  bas  est  j'écu  des  armes  de  France  en 
plein. 

Au  reste ,  il  y  a  dans  l'épitaphe  qu'on 
vient  de  rapporter  une  faute,  qui,  selon 
toutes  les  ap[>arences,  vient  du  graveur;  car 
M.  Servin  était  trop  instruit  pour  ignorer 
que  Philippe-Auguste  n'avait  jjoint  eu  do 
femme  qui  portât  le  nom  de  Jeanne  ;  c'est 
peut-être  d'Agnès  de  Méranie  qu'on  a 
voulu  parler;  et,  en  ce  cas,  la  comparaison 
avec  la  reine  Marguerite  n'est  pas  juste. 
L'exemjile  de  Jeanne  de  France  ,  femme  de 
Louis  XII,  était  entièrement  semblable  à 
celui  de  la  reine  Marguerite,  mais  c'est  pré- 
cisément celle-ci  qu'on  n'a  point  alléguée. 
Quant  à  celui  de  Ulanche  de  Bourgogne , 
femme  de  Charles  le  Bel,  il  est  amené  ici 
avec  plus  de  justesse  qu'on  n'oserait  le 
dire. 

Quelque  grande  que  soit  la  chapelle  qu'on 
vient  de  décrire,  elle  ne  l'était  pas  assez 
))0ur  une  petite  communauté  ,  et  encore 
moins  pour  une  grande  ,  et  qui  augmentait 
tous  les  jours.  Aussi  on  ne  s'en  servit  qu'en 
attendant  qu'on  pût  bâtir  une  église.  Les 
libéralités  des  Odèles  mirent  les  religieux  en 
état  de  l'entreprendre,  et  dès  le  15  mai  1617, 
la  reine  Anne  d'Auiriche,  suivie  de  toute  la 
cour,  y  mit  ia  première  juerre,  qui  était  de 
marbre  noir,  et  avait  un  pied  en  carré.  Au 
milieu  était  une  plaque  d'argent  doré  ,  sur 
laquelle  étaient  gravées  les  armes  de  France 
et  d'Fspagne  ,  tdt  autour  de  la  pierre  celto 
insciiption  : 

Anne  d'Auiriche,  reine  d«  France,  m'a  ici  posée 
le  25  mai  iG17. 

Les  travaux  furent  continués  avec  tant  de 
vivacité  ,  qu'en  moins  de  deux  ans  cette 
église  fut  achevée  et  dédiée  sous  l'invoca- 
tion de  Saint  Nicolas  de  Tolentin.  Elle  est 
assez  grande,  mais  n'a  d'ailleurs  rien  d'ex- 
traordinaire pour  l'architecture. 


ni7i 


tAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


1072 


Des  personnes  illustres,  ou  ji.'ir  Inirs  l,i- 
lenls,  ou  |inr  U'ur  nn'ss.ince,  ijui  ont  ùl6 
iiiliuniées  d;iiis  celte  (''f,'lise,  le  premier  qui 
SI'  |(iésenle  selon  Tordre  des  teiniis,  est 
Fraiieois  Porlnis,  |)eiiitre,  (|ui  n  en  heaucoup 
de  réputation.  11  était  lils  de  Pierre  Porbus, 
aussi  peintre,  etnaiil'de  Druges.  François 
l'iirhus  l'ut  plus  liabili'  «lue  son  père;  il  vint 
à  Paris  et  il  "V  travailla  beaucoup;  c'est  d(! 
hii  dont  on  voit  d(;  fort  i)caux  portraits  îi 
l'Hùlel  de  Ville.  11  n.nurut  à  Paris,  et  lut  in- 
liuuié  dans  cette  c.i$lise,  le  11)  février  1(522. 

René  de  l'Age,  deuxième  du  nom,  clieva- 
lier,  seib'near  do  Puylaurent,  gentilhomme 
ordinaire  de  la  chambre  du  roi ,  sous-gou- 
verneur de  Jcan-Ba|itiste  (i.iston  de  France  , 
due  ({"Orléans,  et  ensuite  premier  écuyer  de 
Madame,  dinlics^f  d'Orléans,  avait  épousé 
Jeanne  Pot,  tille  de  Guillaume  Pot,  seigneur 
de  Rhodes,  et  grand  maître  des  cérémonies 
de  Fiance,  et  de  Jacqui'line  de  la  CdiAtre,  et 
fut  père  d'Antoine  de  l'Age.  René  de  l'Age 
é'tanî  mort  ;i  Paris,  fut  inhumé  dans  cette 
•  ■:;lise,  proche  du  grand  autel,  du  côté  do 
l'Kvangile.  Antoine  de  l'Age,  duc  et  pair  de 
France,  fut  favori  et  conlident  du  njéme 
.lean-Baptiste  Gaston  de  France ,  duc  d'Or- 
léans. En  1G3V,  le  roi  érigea,  en  sa  faveur, 
la  seigneurie  d'Aiguillon  eu  duché  (lairie, 
sous  le  nom  de  Puylaurent.  11  épousa  Mar- 
guerite du  CandK)ut,  nièce  du  cardinal  de 
Richelieu,  fdle  deGh  nies  duCaudjout,  mar- 
([uis  de  Coislin,  et  do  Philippe  de  Reurges  , 
sa  première  femme;  ce  qui  n'empêcha  pas 
que,  le  V*  février  1635,  le  duc  de  Puylaurent 
ne  fût  arrêté  et  conduit  au  chûleau  de  Vin- 
ce'ines,  où  il  mourut  sans  enfants,  au  mois 
de  juillet  suivant.  11  fut  inhumé  deux  jours 
après  dans  celte  église,  auprès  de  son  père. 
Ou  croit  qu'il  fui  une  des  mallieureusos 
viiiimes  que  ce  ministre  saerifiail  à  son  am- 
bition. 

La  chapelle  de  Saint-Claude  ,  à  côlé  du 
grand  autel ,  est  le  lieu  de  la  sépulture  do 
messieurs  Le  Houlangcr,  dont  la  famille  était 
une  des  plus  illustres  de  la  robe,  ayant  eu  un 
jiremier  [irésident  du  parlement  de  Paris, 
qui  se  nommait  Jean  de  Monligny,  et  (pii 
rcuqjlit  cette  i)lace  deimis  l'an  H"l  jusqu'en 
U81. 

On  dit  que,  pendant  une  grande  famine,  il 
lit  distribuer  aux  pauvres  une  si  prodigieuse 
(piantité  de  junn,  ipie  le  public  changea  son 
.surnom  de  Monligny  en  celui  de  Le  Boulan- 
ger, surnom  que  ses  descendants  ont  tou- 
jours porté  depuis.  Le  P.  André  Le  Boulan- 
ger, Augustin  ,  fort  coiniu  sous  le  nom  du 
])elit  Père  André,  et  dont  on  parlera  dans  la 
.suite,  était  de  cette  famille,  laquelle  vient 
de  s'éleindre  de  nos  jfars,  en  la  personne 
d'Anne-Claude-Auguslo  Le  Boulanger,  lille 
uidque  d'Auguste-iSlacé  Le  Roidanger,  pré- 
sident au  >;raiid  conseil;  et  d'Anne  de  La 
Forcst,  mariée,  en  Kl'.tj,  à  Nicolas-Pierre  Lo 
(laiinii  d('  l'iintcarn-  ,   prijiuier  pré^ili(Mlt  du 


jiarlement  de  Rouen 


111(11 1  à  Paris  le  10  tlé- 


(•«•mbre  17.3V,  dans  la  sni\.iiile-buiti("nii 
née  de  soi  /îge. 


an- 


Dans  la  nef,  du  tùié  de  l'Evangile,  est  un 
pelit  monument  d'un  goût  assez  médiocre, 
et  enfermé  par  une  petite  grille  de  fer.  Ot 
y  lit  ces  inscriptions,  gravées  en  lettres  d'(jr 
siii-  un  marbre  noir  : 

Cy  (Icv.iMl  ii'pnsf"  le  corps  i\p  l'.i-fnnlP  liriiitc  ot 
piiissaïUc  (1:11110  Rouée,  «lame  do  Korgoiinadi'cli, 
leiiirno  ilo  liaiu  el  piiissaiil  sci;;iiciM-,  niessirc 
Séh.islicii,  marf|iiis  de  Rosiiiadeo,  cninle  des 
Cliapolles  01  de  Cioz.nii,  liiiroii  de  .Midiio,  de 
ïivarlcii,  de  Poiile-Cnviv,  du  Jiiscli,  de  IVnlmet 
el  de  SoicMl,  vicoiiilc  de  l.<oaiiin;iii()ir,  du  Bes- 
30,  etc.,  ohcvalier,  conseiller  du  roi  en  ses  con- 
seds,  goiivernenr  pour  Sa  M:>jesié  en  ses  villes, 
cliàloauxelsiiiK'oliaiisséesde  kiuiper  el  deDinaii. 

La(piolIo  danieposs(idanl  des  (pi..Iilés  éinlnentes 
jiar-ilessiis  la  coiidillon  de  son  sexe,  fail  voir, 
par  la  Itriuveié  de  sa  vie,  que  les  corps  les  pins 
parfaits  el  les  plus  belles  âmes  s'arrèlenl  lo 
moins  en  ce  monde.  F.lle  étall  née  dans  le  oliâ- 
Icau  do  lieaiiligiican,  en  I!iol;i<,'iio,  ie  IG  juin 
1001,  ol  osl  niorle  à  Paris  lo  19  de  novendire 
1(J45,  dans  la  (luaranle  Iroisiènie  année  de  soi» 
âge,  ol  la  vingl-huiiième  de  son  mariage,  ayant 
été  mère  de  dix  ciiliinls,  desquels  ciini  lai  survi- 
vent. 

Lodil  soigneur  marquis,  son  mari,  lui  a  l'.iil 
di'ossor  oe  inonmnoni,  el  foiido  céans  un  aiiiiivei- 
s.iiie  el  anlres  prières,  pour  le  repos  de  soi» 
âme,  alleiidanl  que  le  même  Dieu  qui,  par  sa 
giàee,  les  av:iil joints  cl  unis  en  ce  monde,  par 
sa  honlé  ol  miseiicordo,  les  léiniisse  pour  l'é- 
lornilo  dans  le  ciel,  .\nion. 

CV   GIST 

Le  crenr  de  haut  cl  puissant  seigneur  messire 
S(;b:islien  de  Rosmadcc,  clievalier,  marquis  de 
Molac,  lieiilenanl-goncral  d(!  la  province  de  Bie- 
lagiie,  goiivcrncnr  des  ville  el  iomic  de  Nanlos, 
meslre-de-camp  de  cavalerie,  lirigailier  dos  ar- 
mées du  roi,  baron  de  Tioursaitl,  du  Juseli, 
Ponlc-Croix,  .\udiorne,  Giiébrianl,  Ja(,ay  el  au- 
nes lioiix.  Il  fiil  iiiaii(;  en  KiSI,  avec  denieisolle 
Callioi  iiio  d'Escorailles,  lille  do  liaul  ol  piiissaiil 
seigneur  Jean-Rigal  d'Kscorailles  ,  clievalier  , 
comte  de  Roussille,  lieulenanl  de  roi  d'Auver- 
gne, seignonr  de  Cropii'ros,  Moro/.i,  Esealmles, 
Sainl-Jiioiy,  liaron  de  Piiocli-.M(nier,  ol  deliaule 
el  piiissanle  dame  Méonoie  de  Plas  ;  laipiello, 
pour  marquer  sa  lemli-esse  conjugale,  a  fail  dé- 
poser son  ciTiir  au-dessus  du  loiulicau  de  ses 
pore  el  more,  on  il  est  inliiimo.  Il  décéda  le  ô 
novembre  1^99,  dans  son  lu')iel,  à  Paris,  Agé 
de  40  ans. 

lto(piioM  al  In  paco. 

Dame  Calherino  d'Escorailles,  marquise 
de  Molac,  avait  épousé  en  secondes  noces  le 
niai-'iuis  de  Curton,  et  a  été i-ihumée  auprès 


1075 


PAR 


DEPIGRAI'IIIE. 


PAR 


MU 


du  corps  (le  lo  ilacliosse  de  Fonlanges ,  sa 
sœur,  dans  l'église  des  religieuses  de  Pori,- 
Rojal  du  faubourg  Saint-Jacques. 

Nicolas  Mignard,  né  îi  Troyes,  surnommé 
d'Avignon,  parce  qu'il  avait  longtemps  tra- 
vaillé dans  cette  ville,  peintre  fameux  ,  et 
frère  aîné  de  Pierre  !\lign,-.i-il,  mort  preiuior 
jieinlie  du  roi  en  1695,  et  dont  on  voit  le 
tombeau  dans  l'église  des  Jacobins  de  la  rue 
Saint-Honoré,  est  aussi  enterré  aux  Petits- 
Angustins.il  mourut  d'liydro|iisie  à  Paris,  en 
1608,  élant  recteur  de  l'Académie  royale  de 
peinture  et  de  sculpture.  Ce  peintre  babile 
travaillait  de  la  main  gauche. 

Jean  Pontas  ,  prêtre  ,  docteur  en  l'un  et 
l'autre  droit,  snus-ijénilencier  de  l'église  de 
Paris,  et  bienfaiteur  de  cetti^  maison,  mourut 
1:' 27  avril  1728 ,  Agé  de  quatre-vingt-neuf 
ans  et  près  de  quatre  mois,  et  fut  inhumé 
tians  cette  église,  où  un  de  ses  amis  a  fait 
mettre  sur  sa  tombe  celle  épita|ihe,  qui  est 
bien  faite  et  d'une  très-bonue  latinité  : 


Le  premier  tableau  qui  se  présente  fait 
voir  un  grand  vestibule  d'anhileclure,  feinli^ 
de  maibri',  où  la  reine  Marguerite  donne  à 
un  Augustin  le  contrat  de  fondation  qu'elle 
a  passé  en  faveur  de  ses  confrères.  Dans 
l'attiijue,  on  lit  cette  inscription  : 

Mimlfif  enll;c  et  percnnilali  Anguslissim;»;  Regliire 
Wtirgaril:e  Valesisc.  Arciiin  liiiimpliis  insigiiciii 
dical  Angiisliniana  comniunilas  liil. 

Dans  les  tympans  triangulaires  de  l'arc  de 
ce  vestibule,  on  lit  :  dans  l'un  ,  volum  votit 
Deo  Jacob:  et  dans  l'autre,  sicul  jaravit  Do- 
mino. 

On  ne  remarque  d'ailleurs  ilans  ce  cloître.  « 
que  la  tondje  d'un  archevêque  de  Tours,  (|ui 
avait  sur  sa  dignité  des  sentiments  qu'il  se- 
rait à  souhaiter-  qui  fussent  plus  communs. 
Un  pr'élat ,  ami  du  défunt,  lui  a  consacré 
cette  épitaplie,  qu'il  a  fait  graver  sur  sa  tombe . 


D.  0.  M. 

Hic  jacel  Joannes Pontas,  Atiiincensisdignitale 
Pi'eslnler  el  vita,  Doclor  in  ulr-oque  jrrre,  irr  Ec- 
tlesia  Parisiurisi  propcnilcruiarius.  Vir  puilore 
viigirreo,  saiicta  gravitaie,  liilari  rnoJeslia,  re- 
ver'enler  amabilis.  In  oralione  vel  in  saci'a 
leclioiie  Perpeiuus  :  hinc  pietalem  liairsit  et 
bcienriarn;  utrarnf[iie  in  orniics  refiiJit  egregils 
conscriptrs  volirniiriiljiis.  /Egiis  liorlalur,  qiius 
diicilad  vilani.  ScripUrrx  virrilex,  quarii  proliat 
nl)ique  silii  consonarn.  Morurn  Magistcr,  qiros 
:e(|ual  ad  legulam.  Veri  semper  ac  recli  lenax, 
arrsterus  in  jt'juniis ,  prodnclis  ad  vespeiarrr, 
eliarn  in  seiieclirie;  paiiperlatis  arnalor  et  pau- 
pei'urn,  nirnqnam  ipsis  dt'l'irlt  vivris  et  niorlens 
in  magna  snpierrtia  in  virtuliiin  cirniulo,  Inirnil- 
liinus.  Obiil  in  Clirislo  pioxinie  nonageiiarius, 
die  27  aprilis,  anno  HSS.  Pio  Saoenloti  Synccl- 
Ins  atrer  Sacerdos,  D.  Pehus  14iclr;ird. 
M.  P. 

Le  cloître  est  un  des  jilus  beaux  de  Paris, 
et  est  onié  de  tableaux  peints  à  fresque  ,  à 
la  perfection  desquels  plusieurs  personnes 
uut  conti-ibué.  A  jieine  y  est-on  entré,  qu'on 
aper-çoit  sur  un  des  jambages  de  l'arc,  par 
où  l'ion  y  entre,  une  inscription,  qui  est'un 
monument  de  la  reconnaissaticeileces  Pères, 
pour  les  bienfaits  qu'ils  ont  reçus  de  feu 
M.  Pontas. 

Beneficenli;e  MonnnienUiin  In  Ciaiisno.  Qnisqnis 
esviaior,  bene  piecaie  veneiabili  Sacerdoli  D. 
Pontas,  qui  cuin  iioc.Monasterium  dilexissel,  in 
fuiem  dilexit.  Illl  claustra  debeiit  de  saxo  nito- 
rem,  foriiicem  cboius ,  fions  ai;e  fulgorcni. 
Iliinc  Biblioiheca  landal  nninilicnin.  Sanela  ejus 
snpellexdilat  sacrarium.  Cœloqne  inatura  cba- 
ritalis  vicliina  Sacerdoti  œierno  titulum  erexii 
aMieo-rnaiinoreurn.  0'.)iil  die  "27  a|Mil.,  an  17-28. 
Mi'UKMTs  posirer'c  Aiignsliniani. 


Matllu-Bus  Isoré  d'Airvaut,  Arcbiepiscopus  Tnro- 
nensis,  vir  nobilitate  geiieris  apud  Pictonas 
clarus ,  ingenii  robore ,  anirnl  niagnitudine, 
nioruni  candore,  reruin  périr ia  claiior'.  Roni» 
andiloris  Rol;e  ollicio  per  xiv  annos  functus, 
Papœ,  Régis,  Rogni  siiffragia  et  lairdes  nieruit. 
Irr  Gnllia  ad  Arelriepiscopaluni  Turonensein 
evecirrs,  vit;e  iniegritaie,  lide,  cliaiiiate  eljusli- 
lia,  Clero  cnnclisqrre  fidelibirs  speclacnlirni  fa- 
clusetexempluni  ;  sacrornm  Ecclesiie  dogrnalirni 
l)roprrgnalor  invictissinnrs,  Deirrn  nniini  Epi- 
scopis  et  Regilnis  doniiirari  credidil  et  del'enilil. 
Veiiralis  aniarilissirnns  iniprobo  labori  non  irn- 
par,  assererriUe  Ecclesia;  pacis  causa  Parisios 
j-ini  leger  evocatns,  ibidem  niorbo  irrgraves- 
cenle,  irltiniuin  vidit  diorn,  iiec  tiniriit,  spei 
pleirns.  Olidorniivil  irr  I)oir:irin  anno.  It.  S.  1710, 
aplatis  69,  die  j'.ilii  0.  Tarrlo  pnesirli,  pr':vsul 
alius  anliquœ  amiciliai  viircirlo  corijunctissirnus. 
M.  P. 

Le  Père  Etienne  Rabâche  a  été  le  réforma- 
tein-  des  Auguslins  en  France.  Le  30  août 
lo9i,  il  pr-oposa  à  ses  religieux  la  r-él'orme 
et  une  vie  nouvelle,  où  toutes  choses  fitssent 
eu  conmiunaulé;car, jusqu'alors  les  religieux 
avaient  quelque  chose  en  particulier  dont 
ils  disposaient  à  leur  volonté.  Tous  les  re- 
ligieux de  ce  couvent  y  consentirent,  et  dès 
le  lendemain  31  août ,  ils  renouvelèrent 
leurs  vuMix  aux  pieds  du  P.  Uabache;  et. 
pour  fireuve  de  la  sincérité  de  leur  change- 
ment, chacun  alla  dans  sa  chambre  quérir 
ce  qu'il  avait  possédé  en  [)ro[)re,  et  l'apporta 
aux  pieds  du  su|iérieur.  C'est  à  cause  de  cette 
désapproprialion,  et  de  ce  que  cette  réforme 
se  fit  à  Bourges,  qu'on  nomme  cette  congré- 
gation les  Auguslins  de  la  comnimrauté  et 
de  la  reforme  de  flotirges.  Le  P.  Uabacire 
mour'rU  à  Angi'r's  le  ,'i  su[)lenrl)r'e  KiKi. 

Aprx'S  la  [>r-olession  que  foui  les  Augirsirus 


1073 


l'AR 


DICTION'NAIKE 


l'AU 


«070 


r(?lorra6s  de  ne  rien  posséder  en  particulier, 
nn  autre  des  princifiaux  points  de  cotte  ré- 
forme est  de  renoncer  auv  jArades  qu'on 
prend  dans  les  nnivcrsilés;  mais  ils  n"oiU 
i)as  renoncé  au  titre  de  doctes,  et  il  y  en  a 
toujours  eu  |)armi  eux  nui  se  sont  distingués 
]iar  leur  savoir  et  par  leur  allacliemenl  à  la 
doctrine  de  saint  Augusiiii,  leur  Père. 

Le  P.  André  le  Boulanger,  lils  et  frère 
de  présidents  au  parlement  de  Paris,  où  il 
était  n<'' en  lo82,  y  mourut  on  ItioT,  i\j,6  de 
soixante-(|uinzo  ans.  (tétait  un  religieux 
plein  (i'espiit  et  de  zèle,  qui  couune:iça  .'i 
lirèclier,  n'élai'l  encore  ()uo  (Jiacre. 

On  se  tromiierait  si  l'on  croyait  que  ce 
saint  religieux  eût  déliité  en  chaire  les  traits 
(lue  le  peuple  lui  attribue,  il  l'a  conrorulii 
avec  un  pi'édicateurde  son  temps;  mais  d'u'i 
autre oidre,  qui,  par  la  piotection  de  la  leine 
Anne  d'Autriche,  parvint  ù  l'éjuscopat.  Il  est 
vrai  que  le  P.  André  avait  <les  saillies  d'es- 
jirit,  nuds  toujours  aussi  édiliantesquejusles 
et  agréabli's.  Un  jour,  par  exemple,  la  reine 
étant  arrivée  lorsqu'il  était  au  milieu  do 
son  sermon  de  la  Passion,  il  s'arrêta  tout 
court,  connue  il  devait;  puis  après  l'avoir 
saluée  très-respectueusement,  il  commenea 
son  eompliment  par  ce  vers  de  Virgile": 
Infmidam,  regina,  jabcs  rcnovare  dolorem. 

Ou  pourrait  cependant  objecter  (jue  la 
citation  d'tni  vers  aussi  connu  tl'un  autein- 
))aïen  était  très-déplacée  dans  la  bouche 
d'un  orateur  a|iostoiiipje  ,  et  donnait  Irès- 
nalurellement  lieu  de  croii'e  i|ue  les  auleuis 
profanes  lui  étaient  plu>  familiers  que  l'E- 
criture et  les  Pères.  11  lil  ensuite  une  si  belle 
et  si  vive  récapitulation  de  tout  ce  qu'il 
avait  dit  auparavant ,  (pio  tonte  la  cour  en 
fut  touchée  et  remplie  d'admiration. 

Il  n  laissé  deux  volumes  in-'i"  de  si'i'innns 
manuscrits,  qui  sont  partie  en  lalin  et  pnitii; 
en  français:  ils  sont  remplis  d'esprit  là  où 
il  n'en  faudrait  point,  en  ptdiliant  des  véi'i- 
tés  aussi  terribles  que  celles  de  la  moraio 
de  Jésus-Christ.  Il  fut  iidnimé  daus  le  cloître 
de  ce  couvent,  mais  sans  épita[ilie.  (Hurtaut 
et  Magny.) 

AlcL'STIXS   DKCIIAl'SSKS   UT    l'.th'ORMfiS,    (litS 

aussi  Petits-Pèkes  de  la  place  des  \'icU)ires, 
église  et  ancien  couvent,  dit  aussi  Noire- 
Dame  des  Victoires. 

Louis  XIII,  ieconnaiss:',nt  des  gr.kes  qu'il 
avait  leeucvs  du  ciel  par  la  prolectioi\  de  la 
sainte  \ierge,  et  lui  l'apporlaut  toutes  les 
victoires  (ju'il  avait  rempitilées  sur  les  en- 
neuus  de  la  n.'ligion  et  tie  ri'llal,  et  surlout 
celle  ()ui  venait  de  lui  soumelire  La  Uoclielle, 
voulut  (jue  l'f'glise  que  l'on  allait  l)illir  fût 
sous  rinv(j';alion  de  N(j!re-Uame  des  Vic- 
toirc's.  Le8  déciunbre,  de  l'an  IG2',),  Framjois 
de  (iondi ,  premier  archevè(|ue  de  Paris, 
acc(mi|iagné  des  religieux  Auguslins  l)é- 
cliaussés  de  cette  connnunauté  ,  planta  une 
grande  croix  de  bois  à  l'entrée  (le  rempla- 
cement où  l'on  a  bAli  ce  couvent;  et  le  lou- 
deuiain,  second  dimanche  de  l'Avent,  le  roi, 
accon)pagué  des  piinces  et  seigneius  de  sa 
tour,  se  Iranspoila  ,  enviion  sur  les  dix 
heures  du  uiatm,  en  cet  e'uhoilj  où  le  [ué- 


vût  dos  niarclianls,  les  échevins  et  antres 
olliciers  de  ville,  .s'étaient  d'-jà  rendus.  Aussi- 
tôt (pie  le  roi  fut  arrivé,  l'archevèipie  fil  la 
bénédiction  de  la  première  pierre  qui  était 
de  maiiire  noir,  et  de  tous  les  fondements; 
jiuis  le  roi  descendit  dans  les  fondements, 
jiosa  celte  pierre,  y  ajoutant  quatre  mé- 
dailles d'argent  aux  (juaire  coins.  Sur  co 
marbre  était  gravée  en  lettres  d'or  l'inscrip- 
tion qui  suit  : 

D.  0.  M. 

Ltn!ovicusXIII,Dt'i  graiia.Franroruin  elNav.nrroB 
itcx  Clirisliaiiissiiiiiis,  iiivicUis  cl  ul)i(|iie  vlcior, 
loi  viclurianiin  cœ!iliis  |):irl;iriiii)  |iniflii;:il:L'()iie 
iKcrcseusnon  Ijiiineinor,  iiiiiisii;iw|>iclaliïiiiuiui- 
iiiciiluiii  F.  F.  Augiisliniaiiis  Disralcealis  con- 
veiiliis  l'arisieiisis  lioc  Iciiiplinii  crcxit,  Dcipa- 
rx^piecl  VirginI  Maria'  (.s»/i  lilulo  de  Vicloiiis) 
(licnvil,  aiino  Doinirii  m.  dc.  xxix,  die  9  mcnsis 
(teccmltiis,  Rcgiii  vcro  x\. 

Sin-  la  pi-emière  des  (piatre  médailles  qui 
accom|)agnent  cette  pierre  de  marbre  est 
l'imago  de  la  Vierge  assise,  tena'it  son  Fils 
Jésus  debout  sur  ses  genoux  d'une  main,  et 
de  l'autre  mettant  avec  son  Fils  unecouronuo 
d(,'  laurier  sur  une  L  couronnée  de  France, 
placée  entre  deux  branches  de  laurier,  sou- 
tenues |iar  un  [lelil  ange.  Autour  on  lit  celle 
inscription  : 


Yii'go  solo,  coelo. 


iiobis  laurea  douai. 


Sur  la  seconde  est  l'image  de  saint  An- 
giislin  ,  habillé  en  Augustin  déuliaussé , 
tenant  de  la  main  droite  une  église,  et  de 
J'aulre  uncœur  enllauinié,  percéd'une  tlèche. 
Autour  est  cette  inscription  : 

Qii.aai  teneo  sociam,  me  sacra  lixc  &uslineia;des. 

La  troisième  représente  le  roi  Louis  XIII 
au  natui'cl,  ayant  une  fraise  autour  ilu  cou, 
selon  la  modo  de  ce  temps-là.  Autour  est 
cette  inscription  : 

Ludovicus  XllI.  Francorura  cl  Navarrae  Rex  Christian. 

Sur  la  (piatrième  sont  les  armoiries  de 
France  et  de  Navarre,  sminonlées  de  la  cou- 
roi'.iie  de  France,  et  entourée  des  i^jlliersdes 
ordics  de  Saint-.Michel  et  du  Saint-Fsprit  ; 
au-dessus  est  uneLcomonnée,  et  mise  entre 
deux  palmes.  L'inscription  est  : 

l.ilia  non  ;;ij;iiniU  l.inil,  sl\I  lilia  laiiros. 

La  cérémonie  étant  finie,  on  célébra  la 
le  pi-i'parée  h  cet  ell'el , 
le  roi  reçut  le  serment 
(!<'  Lorraine,  ipi'il  avait  nouuué  h 
l'archevêché  de  Ueims.  Ainès  la  messe,  les 
Augustins  déchaussés  présentèrent  au  roi 
une  eslanii)e  de  satin  blaiu-,  où  l'on  voyait 
l'inscription  qui  avait  été  gravée  sur  la 
liierre  fondamenlale  ,  et  la  repri'sentatiot» 
des  médailles  (pi'on  avait  mises  aux  quatre 
coins. 

Sa  .Majesté  les   n'^ul  avec  boiilé  ,  d    leur 


messe  dans  la  chapell 
où,  après  rFvangili' 
de  Henri 


1077 


PAR 


D'EPIGIUPIIIE. 


PAK 


107S 


]ironiit  sn  protection  en  tout  et  partout  :  en 
etful,  dans  le  même  nmis,  il  iil  expédier  des 
lettres  patentes,  par  lesquelles  il  se  déclara 
Ib-idaleur  do  leur  église,  couvent  et  congré- 
gation, et  leur  accorda  les  mômes  privilèges, 
droits,  franchises  et  exemptions,  dont.)on-/s- 
senl  les  auli-es  églises  et  maisons  de  londa- 
lion  r03'a!e. 

Aiais  comme  cette  église  était  trop  petite 
pour  un  quartier  qui  se  peuplait  tons  les 
jours  ,  et  qu'elle  ne  consistait  que  dans  la 
sacristie  qui  subsiste  aujourd'hui  ,  les  Au- 
gustins  commencèrent  à  agrandir  leur  cou- 
vent, et  firent  bâtir  une  nouvelle  église  sur 
les  dessins  d'un  ingénieur  nommé  Lialopin. 
Ils  élevèrent  à  (ilusieurs  reprises  ;  mais 
comme  ils  étaient  encore  trop  resserrés,  ils 
lurent  obligés  d'en  faire  bûtir  une  plus 
grande,  dont  Pierre  Lemuet ,  ingénieur  et 
architecte  du  roi,  donna  le  dessin. 

Celte  église  fut  commencée  en  1630  , 
comme  devant  avoir  dans  œuvre  21  toijes  5 
[lieds  de  long\ieur,  c'est-à-dre  131  pieds 
depuis  le  maitre-antel  jusiiu'au  portail,  sui' 
SO  pieds  de  largi;ur,  dans  laipjelle  n'est  point 
comprise  celle  des  cliapelies;  entre  les  deux 
grandes  chapelles  (piisonl  aux  deux  bonis  de 
Ja  croisée,  on  devait  construire  un  dôme.  Li- 
béral Kiuant ,  architecte,  qui  avait  de  la 
réputation,  conduisit  cet  édilii;e  jusqu'à  0  ou 
7  |)ieds  d'élévatujn  :  tiabriel  Leduc,  anlrc 
architecte  fameux,  en  prii  la  conduile  après 
Bruant,  et  perfectionna  le  piemier dessin  en 
y  ajoutant  les  tribunes  qui  sont  dans  les 
quatre  gros  piliers  cpii  devaient  porter  le 
dôme,  et  eu  (liaçant  le  inaitre-antel  d'uie 
manière  commode.  L'ordre  d'architecture 
régnant  est  rion;(|ue  surmonté  d'une  espèce 
d'altiijue  couqiosé  ,  qui  porte  des  arcs  dou- 
bleaux  et  des  arrièi'e-corps,  d'oij  i)ai'lent  des 
lunettes  avec  des  archivoltes,  qui  l'enfei'inent 
des  vitraux  au-dessus  des  cintres  des  ar- 
cades des  chapelles. 

Cette  église,  qui  a  actuellement  six  cha- 
jK'lles  de  chaque  côté,  a  été  longtemps  à  n'en 
avoir  que  liois  d'un  côté  et  trois  de  l'autre. 

La  piemièredu  coté  du  couvent  était  sous 
l'invocation  do  saint  Augustin.  Comme  ce 
saint  est  le  patron  principal  de  l'ordre,  il 
éiait  juste  qu'il  eût  ici  um;  chapelle  où  l'on 
pû£  l'invo  piiT  d'une  manièie  i)articulièi-e. 
Cependant  elh;  n'a  subsisté  que  jusqu'en 
1682,  que  l'on  l'ut  obligé  d'y  ouvrir  un  pas- 
sage pour  la  conunodité  publique  ,  à  cause 
du  grand  concours  de  [leuple  qui  vient  dans 
cette  église;  ainsi  l'usage  de  la  chapelle  de 
Saint-Augustin  fut  pour  lors  suspendu  ,  et 
n'a  été  rétabli  qu'après  l'entier  achèvement 
de  l'église. 

Après  cette  chapelle  est  celle  de  Notre- 
Dame  des  Seiit  Douleurs;  c'est  la  [ilus  an- 
cienne de  tontes  les  dévotions  à  la  Vierge. 
Baillet  dit  qu'elle  commença  en  Orient,  et 
qu'elle  |)assa  en  Occident  du  temps  des  croi- 
sades. Elle  consiste  à  honoi'er  Marie  affligée 
au  pied  de  la  croix.  La  reine  Anne  d'.Vutii- 
che,  qui  était  très-dévote  à  la  Vierge,  con- 
çut le  dessein  d'établir  ici  tout  à  la  fois  un 
ordre  pour  les  dames  de  la  première  qualité, 


et  une  confrérie  pour  les  antres  fidèles,  sons 
l'invocalion  da  Notre  Dame  des  Sept  Dou- 
leuis.  Celle  confrérie  fut  approuvée  par 
Alexandre  Vil,  qui  lionna  un  bref  d'indul- 
gences le  20  mai  1656,  qui  fui  visé  jun- 
Alexandre  de  Hijilencii  ,  grand  vicaire  do 
Jean-François-Paul  de  (iondi ,  cardi  lal  de 
Uetz,  archevêque  de  Pai'.s,  le  2'^  (l'odobre 
suivant.  H  eut  des  letlres-fiatentes  du  20  du 
mois  de  décembre  de  celle  môme  année-,  eu 
faveur  de  l'une  et  l'autre  coni'iérie,  dont  la 
reine  se  déclara  la  protecirice,  leched'et  la 
régente;  et  le  2'i.  niars  do  l'année  suivante, 
jour  de  la  fête  de  Noire-Dame  des  Sept  Don- 
leurs,  elle  vint  dans  celle  église  où  elle  fut 
reçue  en  cette  qualité;  les  princesses,  du- 
chesses, et  autres  personnes  qualifiées  qui 
accompagnaient  la  reine ,  se  tirent  aussi 
inscrire  dans  les  registres  de  cette  confrérie. 
La  troisième  chapelle  du  même  côté  est  celle 
de  Saint-Jean-Ba[»tiste  ,  dont  le  tableau  est 
de  Louis  Boni  longue.' On  y  voit  le  tombeau 
de  Jcan-Ba|)liste  Lulli.  Ce  monument  reu- . 
ferme  les  cendres  des  deux  |)lus  grands  mu- 
siciens que  la  France  ait  eus  jusqu'alois; 
c'esl-à-dire,  de  Cambert  (on  Lambert)  et  de 
Lulli.  Ce  dernier  avait  é|iousé  la  tille  du 
l'autre  ,  et  mourut  le  22  mars  l'JST.  '•.Siebel 
Cambert  était  né  à  Vivonne,  pelili;  ville  du 
Poitou,  à  quatre  lieues  de  Poitiers.  11  a  été  le 
premier(iui  nousait  fait  connaître  lesbeauiés 
de  la  musique  et  du  chant ,  tt  la  justesse  et 
les  grâces  de  rex[iression.  H  mourut  au  mois 
de  juin  16'JG,  âgé  de  quatre-vingt-six  ans. 
pliant  à  Lulli,  on  remarquera  seulement 
qu'il  était  Florentin;  car  d'ailleurs  ses  ou- 
vrages et  l'inscription  qu'on  va  lire  le  font 
assez  connailre.  Son  tombeau  est  d'un  sculp- 
teur nommé  CoUon.  On  y  voit  aux  deux 
côtés  deux  pleureuses  en  marbre  blanc, 
d'une  proiiorlioi  élégante  »qui  représentent 
les  deux  genres  de  musique  ,  celui  qui  est 
[iropie  à  exprimer  les  ans  patiiéiiques,  et 
l'autre  à  chanter  les  aii-s  plus  tendres;  et  des 
trophées  d'inslruuieiili  de  musique.  Au-des- 
sns  est  son  busie  en  bronze,  aji'(j,npagué  de 
deux  [letits  anges  de  niarbi-e  blanc.  Au  bas 
est  celte  insci-r[)tion  : 

Ici  repose  Jo,in-C:)i)iislc  Lulli ,  (icuyer,  coii- 
si;illei--séci'élaire  du  roi  ,  iiiaisoM  el  couronne 
<Jo  Fr.Tnte  et  de  ses  Finances,  stiiinlendaiii  de 
hi  muslc|ne  de  la  cliaml  re  de  Sa  .Mijeslé,  célèbi'e 
par  le  haut  dfgi-é  de  peiCcctiOii  où  il  a  porté  les 
beaux  chants  et  la  symphonie  qui  lui  ont  fait 
mériter  la  bienveillance  de  Louis  le  Grand,  et 
les  applauilissenienls  de  loule  l'Europe. 
Dieu  qui  l'avait  doué  de  ces  talcnis  par-dessus 
tous  les  boriimes  de  son  siècle ,  lui  donna ,  pour 
récompense  de  ses  cantiques  hiimitables,  com- 
posés h  sa  louange,  une  paiioiice  viaimenl  clir-é- 
lierine  dans  les  douleurs  aiguës  de  la  maladie 
dont  il  est  mon  le  iH  mars  10S7,  dans  la  34' 
année  de  son  âge,  .Tpi'ès  avoir  reçu  tous  les  sa- 
ci'einciils  avec  une  resignaiion  cr  uiie  pii-iéédi- 
fiaiile. 
Il  a  fondé  une  messe  à  perpéuiiie,  «[ui  se  doii 


1079 


PAR 


nlCTIO^NAlRE 


PAR 


1080 


appartenu  h  François  Borlhelol,  le 
néral ,  qui,  vers  l'an  1675,  fit  faire 


<  l'iL-liroi  ions  les  jours  à  ouzo  lieurcs  dans  celle 
iluipellc;  cl  pour  Icxécuiion  de  ci-l  article  de 
son  leslanienl,  Madeleine  Camberl,  sa  femme,  en 
a  passé  conlral  devanlMolinean  cl  MonfTle,  no- 
taires à  Paris,  le  28  mai  do  la  inoiiie  année;  et 
depuis  ayant  acqnis  des  révérends  Pères  reli- 
gieux de  celle  maison  ,  par  un  aulre  contrat 
passé  devant  Cliuppin  et  Mouille,  le  5  mai  1G88, 
celle  cli;ipelle  et  la  cave  au-dessous  pour  sa  sé- 
pulture et  celle  de  ses  descendants  à  perpétuité, 
elle  a  lait  dresser  ce  monument  à  la  mémoire  de 
son  époux,  comme  une  marque  de  son  alTeclion 
et  de  sa  douleur. 

Priez  Dieu  pour  le  repos  de  leurs  âmes. 

Lacliaiiellodii  Sainl-Esprit  est  la  première 
de  celles  (pii  sont  de  l'autre  colé  île  celle 
église;  elle  est  en  iaio  de  cclli'  qui  n  élé 
suus  l'invoratinn  de  saint  Augustin.  Rlle  a 
ois  Berlhelol,  fermier  gé- 
l'aulel  et 
le  retable  de  menniserie  nue.  Ce  retable  est 
élevé  jnsipi'à  la  fenêtre  du  fond,  et  ovnv  de 
chaque  cùlé  d'une  colonne  et  d'un  jiilastre 
d'ordre  corintliien  ,  qui  soutiennent  une 
corniciie  niodillonée,  au  milieu  de  laiiuelle 
est  une  eroi\  posée  sur  une  "'spèce  de  pié- 
destal ou  ]tetit  fronton.  Au  milieu  de  ce  re- 
table est  un  tableau  de  G  (lieds  de  haut  sur 
k  de  large,  qui  représenlo  la  descente  du 
Saint-Esiirit  en  forme  de  langues  de  feu, sur 
la  sainte  Vierge  et  les  apùlres.  Ce  tableau, 
qui  est  dans  une  bordure  dorée  ,  a  été  copié 
d'après  l'Albane,  par  Dubreuil,  l'un  des  [ilus 
habiles  cofjistes  de  si-n  temps.  Aux  ctMés  de 
cet  autel  sont  deux  niches  cintrées  qui  [lor- 
tent  un  fronton  couronné  dans  une  inne 
flamboyante.  Dans  l'une  de  ces  niches  était 
la  statue  de  sain*  François  d'Assise,  et  dans 
l'autre  celle  de  sainle  Anne.  Ces  deux  slaturs 
étaient  de  l)ois. 

La  marquise  de  l'Hôpital  ayant  ac(|nis 
cette  chapelle  des  Augusiins  ,  par  cfuitrat 
passé  avec  eux  le  30  de  décembre  1702,  la  lit 
dès  lors  décorer,  ainsi  qu'on  la  voit  h  i)ré- 
sent.  Le  retable  fut  orné  de  marbre  et  de 
dorures;  les  niches  furent  aussi  décoré,  s  et 
dorées,  après  iiu'on  en  eut  ôlé  les  deux  sta- 
tues. Les  deux  entrées  de  la  chapelle  sont 
fermées  juir  des  grilles  de  ferbii'ii  travaillées  : 
au-dessus  de  la  principale  est  ini  fronton,  au 
milieu  duipiel  sont  les  armoiries  du  manpiis 
et  de  la  marquise  de  l'Hôpital.  L'autre  porte 
de  la  chapelle  est  sous  la  voûte  d'u.i  des 
balcons,  vis-à-vis  de  l'autel,  et  a  son  issue 
dans  la  chapelle  di- Notre-Dame  de  Savonne. 
Au-dessus  de  celle  porte  est  l'épitapl'.e  (pii 
suit  : 

D.  0.  M. 
Piis  maiiil>us  nobilissimi  viii  l'cdi  l'.ioull,  do- 
iniiiidc  lîouilly,  Kstouy,  Colieui ,  l.ils,  la  Rue, 
Saint-l'icrre-Curîay,  l'orion,  IJuismélayé,  eic. 
Ctijus  cxiinia  in  Deum  pietate  ,  lenipla  oniala 
SMlrnMU'Si|ui'  in  hoc  sin;;.  nion>il).  prcces  in  llO- 
uurcui  sanclissinii  Sacraïucnti  lund.  t^e. 


Libcralllale  cnjiis  paupi-res  passiin  suldevali, 
Lieucfaeiitiam  cxperii  onnies ,  virluiuni  spleu- 
dore  avita  nobilitas  illustrata.  Hoc  amoris  sui 
monumeniunimœrens  conjuxeresil.  Obiit  19  se- 
plembris  anno  salulis  m.  dc.  lxxxv,  xlalis  lxii. 

La  cliapelle  est  revêtue  d'un  lambris  de 
menuiserie,  et  garnie  de  bancs  enfermés  par 
lui  grillage  à  pointes  d'environ  '6  pieds  de 
haut,  etcpii  |)artage  la  chapidle.  Le  tombeau 
du  marquis  de  l'Hôpital  occu|ie  toute  l'em- 
brasure de  la  fenèlre  qui  donne  sur  la  rue. 
Il  est  de  marbre  noir,  et  au-dessus  est  la 
lignre  d'une  femme  assise  pleurante  et  fpii 
tient  d'une  main  un  mouchoir,  et  de  l'autre 
un  cœur  et  un  médaillon  ,  sur  le  pvd  sont 
deux  tètes  qui  représentent  le  marcjuis  de 
l'Hôpital  et  sa  femme.  Derrière  est  une  py- 
ramide ornée  d(!  Iropliéos  il'armes,  au  haut 
de  laquelle  est  nno'urne  avec  les  anuoiries 
du  marquis  de  l'Hôpital.  Deux  grands  ri- 
deaux de  sluc,  qui  tiennent  au  cintre  de  la 
fenêtre,  tombent  des  deux  côtés  du  monu- 
ment, et  le  laissent  enlièrement  découvert. 
Sur  luie  table  de  marbre  noir,  cpii  fait  le 
l)rincipal  jiamieau  du  soubassement  de  ce 
mausolée,  est  l'éjiilaphe  suivante  : 

D.  0.  M. 

Perenni  mcmorix  nobilissimi  viri  et  niar- 
cbionis  Francisci  de  l'Hopilal,  Tiilli  et  provin- 
cial Tnllcnsis  in  Lolbaringix  gubernaloris  et 
proregis. 

Qui  ex  anti([ua,  et  illuL<lri  lluspitaliorum  Ta- 
niilia,  sangulnis  et  nominis  ^plendorem  naclus, 
veram  et  propriam  nobilitatem  suis  ipso  mori- 
bus  expressit.  lu  belle.  Onniia  ducis  munia  per  * 
Iriginla  .uuios  ea  prudenlia,  forliluiline,  el  fuie 
execulus,  ut  régis  ,  rcguique  g'.orix  diguibsime 
servire  viileretui'.  In  aula.  Sine  oslcuialione 
probus,  sinccrus  sine  ciijusquam  oMcnsione, 
sine  invidia  auiabilis.  Domi.  Inter  suos  placidus 
el  bilaris,  nulii  accrbus,  ouiiiiurn  (il'liciorum  di 
ligeulissiiuus  ;  erga  onnies  benclicus  ,  cbarissi- 
ma;  uxoris  rumiliam  pari  cum  sua  bcnevolenlia, 
liberosquc  ex  allero  conjngio  nalos  palerno 
aniore  cunqdexus.  lUiiipie.  Uoligioiiis  cullor  ve- 
rus  el  limcns  Deum  ,  \'n  /idei  inc(incuss;v ,  ge- 
nerosx  virtutis,  erga  omnes  comiset  liuina- 
mis,  inimicis,  etiam,  si  ipios  liabiiil,  jion  iiifen- 
sus;  bon!  laulavirlus  inlor  vaiias  Marhs  vices, 
per  lot  aunos  incidiMuis.decorisipic  lanuim  prii- 
bata  vulneribus  ,  inter  domosliix  pacis  delicias, 
communem  mintalitatis  sortiin  tandem  experla. 
Anno  n'iaiis  ~i,  die  aprilis  20,  ann.  redempiœ 
salulis  M.  n.  ce.  ii.  Anianli-isinii  conjngis  me- 
moria;,  ul  coujux  nKCslisNinia  paniilarcl,  mo- 
niimciilnni  Imc  [iiisuit.  Donc  prccare,  \ialor,  et 
imitare. 

Au-ilessous  on  lit  .• 

Dame  Marie  Meslayer ,  \euve  des  sieurs 
Douilly  Cl  maripiis  de  l'Ilopital,  a  fait  poser  ces 
épilapbcs  à  leurs  mémoires,  el  a  acquit  celte 


1081  PAR  D'EPIGKAPFUK. 

cliapelle  pour  servir  de  sépulture  à  elle  et  à  ses 
descemlaiits.  Elle  est  décédée  le....  Priez  Dit 
pour  le  repos  de  leurs  ànies. 
Les  intentions  de  dame   Marie  Mestay  m- 
n'ont  pas  été  suivies  à  l'éyiard  de  sa  sépul- 
ture ;  car  étant    morte   à  Cursay  en  Poitou, 
elle  y  a  été  inhumée.  Le  marquis  de  l'Hô- 
jiital,  dont  on  vient  de  rap|)orter  ré[iita|jlie, 
était  (ils  de  Charles  de  l'Hôpital,  marquis  do 
Choisy  ;  et  de  Charlulle,  lille  iiatuielle  d'A- 
lexandre dellolian,  marquis  de  Marigny.  Ce 
moimment    est  de  Jcnn-liaptisle    Pouletier, 
sculpteur  de  l'Académie  royale. 

Ce  lut  le  23  d'août  1737,  que  M.  Le  Blanc, 
évêque  de  Joppé,  qui  avait  été  religieux  Au- 
gustin, lit  pontitiealement  la  bénédiction  de 
la  première  pierre  des  nouveaux  ouvrages. 
On  mit  sur  celte   pierre    l'inscription  sui- 
vante, qui  est  de  la  composition  duP.Am- 
Lroise  de  Sainte-Félicité,  ex-proviucial  de 
l'ordre,  et  religieux  de  cette  maison. 
D.  0.  M. 
Anno  salulis   1737,  die  vcro  23aiigiisli,  post 
ceiUesiinumel  fore  oclavuui  aiuunniiitœpii  a;di- 
licii  EcclesiiC  Augustiuorum  Discalcealoiliiu  Coii- 
ventus  Kegii  Parisiensis  sul)  Ludovico  XIII  Gal- 
liœ  et  Navarr*  Kcge,  qui  proslrala  elcapla  Ru- 
pella  pro  graiiis  a  Deo  acceplis  lapideiu  piinia- 
riuui  Regia ,  ut   deccbal,  pompa    et    pielate, 
niaiiupropriu  fuudavii,  sub  tiiulo  Domiuae  No- 
slr;E  de  Victoriis,   anno   10-20,  die  noua  decein- 
bris;  nunc  régnante  Luilovieo  XV,  ejus  prone- 
pote,  priniarius  lapis  angidaris  froiUis  ejusdein 
Ecclesi;e  in  dexlera  parte  ad  perl'ectionem  tansi 
opeiis  ab  illustrissiino  et  reverendissinio  D.  D. 
HiaeirUlio  le  Blanc,  episcopo  Joppensi,  benedi- 
cius  fuit,  et  coUocalusinftindaineiitis,  ciemento- 
que   firmatus  ,  assistcntibus  P.   P.  Guillelnio  a 
Sancla  Anna ,  Provinciale  ,  et  Micbaele  Angid» 
a  Sancta  Caiharina,  Vicepriore. 
On   a  travaillé  d'abord  aux  six  chapelles 
qui  restaient  à  faire  et  au  portail.  Ces  cha- 
jielles  et  la  partie  de  la  nel'  où  elles    sont, 
ont  été  voûtées  de  [iierres  ;  et  ces  ouvrages 
linis  au  mois  d'avril  1739,  on  a  continué  tout 
de  suite   à  voûter   de   même  les  anciennes 
chapelles  et   l'autre  partie  de  la  nef;  on  a 
détruit  en  même  tem|is  l'ancien  autel,  pour 
en  construire  un  à  la  romaine.  C'est  sur  les 
dessins  et  sous  la  conduite  de  Sil  vain  Cartaud, 
architecte  de  S.  A.  S.  Mgr  le  duc  d'Orléans, 
que  tous  ces  ouvrages  ont  été  exécutés. 

Au-dessus  de  la  porte  ou  lit  l'inscription 
suivante  : 

D.  0.  M. 

Virgiiii  Deiparœ. 

sacrum 

sub  liiulo  de  Victoriis. 

(HuRTâLT  et  Magw.) 
Ave-Maria,  ancien  couvent  dans  la   rue 
des  Barrés. 

La  décoration  intérieure  de  la  porte  con- 
siste en  trois  statues  de  pierre  ;  l'une  est 
celle  de  la  Vierge  tenant  le  petit  Jésus   sur 


PAR  1082 

son  bras  ;  sur  la  plinthe  est  écrit  Ave  Maria. 
Au-dessous  est  celle  inscriidion. 

Louis  XI  et  Charlotte  de  Savoie,  fondateurs 
de  ce  monastère,  l'an  1475. 

Aux  côtés,  mais  plus  bas,  sont  les  statues 
de  Louis  XI  et  de  Charlotte  de  Savoie.  Cette 
dernière  porte  sur  une  de  ses  mains  la  (igure 
d'une  église  qu'elle  présente  à  la  Vierge.  Ces 
trois  tigures  sont  l'ouvrage  de  François-Be- 
noît Masson. 

L'église  n'a  ae  remarquable  que  les  tom- 
beaux des  personnes  illustres  qui  y  ont  été 
inhumées.  Dans  la  muraille,  au  côlé  gau- 
che du  maître-autel,  a  été  mis  le  cœur  de 
Dom  Antoine,  roi  de  Portugal,  chassé  de 
son  royaume,  et  mort  à  Paris  l'an  1593.  Jl 
en  est  parlé  dans  la  description  de  l'église 
des  Cordeliers.  Nous  allons  rapporter  les 
deux  inscriptions  qu'on  voit  au-dessous  de 
l'endroit  où  est  son  cœur^  l'une  en  vers  et 
l'autre  en  prose. 

Inira  cancellos  magui  prsecordia  Régis 
Inveiiies,  quibus  lia;c  urbs  decorala  fuit. 
Expulsus  rcgno,  sed  non  e  cordibus  unquam, 
Coiididil  in  tenero,  plurinia  corda  suo. 

Hoc  augusto  loco  ,  conditur  auguslissinium 
cor  sercnibsinii  Régis  Portugallix,  D.  ArUonii 
hujus  nominis  prjini,  qui  paterno  jure  ac  populi 
electione  regno  succedens,  ab  eo  per  vini  expul- 
sus est;  qiiare  in  densissiniis  ,  ac  nemoiosis 
sylvis  diu  latens,  tandem  ab  lioslilius  ,  animani 
ejus  sollicite  quierentibus,  mirabiliter  evasit,  et 
in  Galliam  et  Angliam,  ad  suppeiias  petendas 
iransmcavit,  in  qua  percgrinatione  incrediblles 
supra  modum  passus  est  calamitaies;  in  quibus 
adeo  conslaiiteinetinvincibilem  aninmm  semper 
exliibuit,  ut  uec  laboribus  fatigarl,  nec  periculis, 
necralionibussuaderi,nec  opulenlis  pollicitalio- 
nibus,  neclonga  exspectalloiiefaslidiri.necdeni- 
que  dcficientibus  pr;e  scnio  viribus ,  deficere 
nnqii;im  poluerit ,  utjuri  suo  cederel  ;  sed  om- 
nibus spietis  ,  libertalem  Regni  sui  ac  suorum 
cunclls  et  bonis  fovendis  et  malis'perfcrendis  va- 
lidissime  anteposuit;  illud  ([uoque  non  parvum 
Regiaj  magnaniniitalis  argumentuni  est,  quod 
jacto  post  niorlem  corpore,  omnia  ejus  viscera 
labida  ac  corrupta  inventa  simt,practer  cor, 
quod  quia  in  manu  Del  eial,  ab  eo  iiicoimplnm 
et  ilhesum  semper  servaluni  fuit  :  obiit  P.irisiis 
plenus  pietale,  et  in  sumiiia  paupertale  ,  anno 
aetatis  su;e  Cl,  Dnniiuica!  vero  Incarnationis 
595,  die  26  augnsti. 

L'auteur  de  ces  deux  é|)itaphes  est  un 
cordelier  portugais  nommé  Frey  Diego  Car- 
los, cousin  germain  d'Antoine.  Marville  re- 
raaripie  que  ce  (pie  ce  faiseur  d'éloge  attri- 
bue presque  à  miracle  est  fort  naturel.  Rio- 
Idn  nous  apprend,  dans  son  Livre  de  l'ana- 
tomic  du  corps  humain,  qu'au  bout  de  trois 
jours,  le  visage  d'un  homme  se  défigure  en- 
lièieiuent,  ([u'au  bout  de  neuf  jours  toute  la 
masse  du  corps  se   corrompt  ;  mais   (jne    le 


Iv83 


TAR 


c;Kiir  110  nnmoience  u  so  (.■.in'fiinpic  (ju'iijiii's 
(lii;ii;iiilC'  joins. 

Uaiis  le  chœur,  nti-ucssiis  d'une  clinpolle 
qui  est  auprès  de  la  sacristie,  est  un  iiiau- 
soli!'e  de  marbre  où  est  reiuvscnlée  une  d  ime 
h  genoux  ;  et  (]uoi(|uo  ce  soil  une  des  plus 
h  -Iles  statues  qu'il  3-  ait  dans  Paris,  personne 
n'a  pu  dire  le  nom  du  sculpteur  qui  l'a 
faite  ;  olle  représente  la  lameuse  Cli.irlolle- 
Callit^ine  de  la  Trim(juille,  l'emmo  de  Henii 
tle  Bourlion,  primée  de  Coudé,  de  laqueli(; 
sont  descendus  les  |)rinces  (le  Hourljo'i- 
Coudé  et  de  IJoui  lion-Conti.  Elle  mouiul 
le  29  d'août  l(j2'J,  ài^ùi'.  de  soixante-un  ans. 
A'oici  répita[)lie  qui  accoiupaj^ne  sou  tom- 
beau. 

.ETF.IIN.E     SirMORI.f:. 

llliisliissiiiKC  C;irliiU;i'-(:;il!iariiii«  Tiiiniilli;c  , 
lloiiiici  lioil)Oiiii-ti(>iul:ri  l'riii(i|iis  corij  igi,  lloii- 
rici  l'riinarii  et  régla  stciiitiiuic  l'riiuipis  malri, 
(]ii;i!  forUiiiic  anipljtiiilliiein  vieil  iuiiini  iiiagni- 
Iiiiliiic,  variolatein  coiislaïUia  |)cr;pi|iiavil,  ea 
ilciiii|uc  posl  M'ialcin  pie  ac  liinlaliililer  cxa- 
claiii,  apiiii  Liilciiam  Paiisioriiin  vidore  tlosiit 
anii.  16i9,  aiig.  die  21).  Imo  cnjiis  milliuii  dein- 
ccps  cxiuitii  linierel,  Vivendi  iiiiiiiun  liahuil.  Vi- 
xit  aiinos  Gl,  ineiiscs  3,  dies  10. 

De  l'autre  cèle  du  chœur  est  uno  tombe 
plate,  où  ont  été  inhumés  Jacques  de  Har- 
Jay,  marquis  de  IJréval  et  de  (liiauqivalon, 
grand  écuyer  de  François  de  France,  duc 
d'Alençon,  (pii  le  fit  niestre  do  camp  du  i-é- 
gimcntde  ses  gardes,  ot  do  sa  cavalerie  lé- 
gère. Il  fut  aussi  gouverneur  de  Sens,  et 
nonnné  à  l'ordre  du  Saint-Msprit  on  1()02.  11 
mourut  le  3  d'avril  Ki.'iO.  Odette  de  Vaude- 
tar,  l'emme  d'.Aciiilh's  de  llarlay,  mar(piis  de 
Uréval  et  de  (llian)|)Valon,  morte  à  liréval  le 
7  décend)r(.'  1G.'(7.  Le  cœur  de  Louis  de  Har- 
lav,  m;u'(iuis  de  Chaurpvalon,  cornette.'  drs 
chevau-légers  de  la  faille  du  roi,  mort  le  10 
août  de  l'an  l(i7'i,  des  hles.sures  qu'il  avait 
reçues  à  la  bataille  de  Senef,  <lgé  de  vin^t- 
six  ans  deux  mois  et  deux  jours.  Sou  corps 
fut  enterré  dans  l'églse  paroissiale  di;  Cliar- 
lei'oi,  et  son  co,'ur  l'ut  ajiporlé  d.uis  celli;  des 
Filles  de  \' Are-Marin,  par  les  soins  d(,'  Fran- 
çois-IJonaventure  de  llarlay,  lieutenant  gé- 
néral des  armées  du  roi,  et  de  (ieu(!viève  tle 
Fortia,  ses  père  et  mère,  le  lOaoïU  1075. 

Dans  une  ih.s  chapelles  de  la  net'  sont  h-s 
tondjcanx  d'une  mèi'o  et  d'une  (ille  d'uiK! 
naissance  illustre,  et  plus  illustres  encore 
par  leurméiile.  La  mère  se  nounnait  Jeanie 
de  N'ivonm-,  lille  d'Andié  (h.'  Vivonno,  sei- 
gneur delà  Clialeigneraye,  sénéchal  de  Poitou, 
et  l'un  des  gouvcrneins  de  François  Dau- 
Jihin,  (ils  de  François  i",  et  l'emme  de  Claude 
de  CIcrmont,  sei};neur  de  Dam|iierre,  après 
la  mort  duipiil  elle  lut  nouuuéi;  par  le  roi 
Heni'i  III  poui'  êlre  dame  d'honneur  de  la 
leine  Louise  de  Lorraine,  sa  leunue.  Celle 
(lame  est  ri'présetU(''e  l\  geninix  sur  un 
loud)eau  de  inarhic  blanc,  au  bas  dmiuel  est 
écrit  : 

D.  0.  M, 

Piis  iiiaiiibns   cl  icicinx   iiiciiiori;e  (.'ciitnisis- 


DlCTlO.NNAinE  PAU  lOt'.i 

siiiue  el  illiisliissini:e  I)  Joannx  Vivor.nrn,  qua; 
regia  Arinoi  ic:e  IJiilaniiic;e  legiiloruin  piop.igiiie 
ei  sleiiimate  puro  iiisigiiiia  ,  ul  tanin  iialaliiim 
spleiiilore  clarissinia,  lia  sunuiiis  pielalis,  lari- 
lalis  cnriliiiciui.e,  ca<li:atis  el  iiiiiiiilk'cnli.e  vir- 
liuibds  roiispieiia  ,  forlis^iiiii  el  illiisuissiini 
Eipiilis  Ciaudii  Claioiiinnlii  Dainpeme  coiijiigis 
dileclissimi  jiigali  nexu  libiliiia  sohuo  pra;coci 
lotos  Ô8  oiliilalisaiinns  verc  vidua  liigeiis.  iiitr- 
reiis  elaiis.-.iiiMim  jiigalis  la'da?  pigniis,  liilj:cii- 
libsiiiuini  ;cvi  jiihar,  giialam  tlaiidiain  Calliaii- 
iiaiii  Ue/.iuruin.  Ducissam  malri  orliiiiiie  nnieam 
nostro  aluil,  coluil,  eilucavil,  oimiiliiisqnc  iiigc- 
iiii  ,  coiporis  el  forluiia:  dcjliljiis  emiiula\il, 
ciiini|iie  loi  piiJoris,  casiitaiis  inupue  fiilei  eo- 
pid:e  .'peciinina  edidisseï,  liane  famie  el  viriiilis 
eri,'()  llenrieus  III,  Francoriini  el  Poloniic  I\ex 
Cluisiiaiiissiimis,  inler  illiisliissiinas  casiissiniai 
Ui'giiuc  I,()doic;e  conjngis  assideiites  l)ci(iiiias 
priniariani  ascivjl  ,  el  Regii  llialami  nuelain 
siinuiraMi  fœini|iei  miineris  apicem  ilcinanlavit, 
qno  inlegio  el  lldelller  goslo,  annisipie  G8  Irans- 
aclis,  7  idiis  apiilis  KiSâ,  lola  Clirislnni  spirans 
dieni  elansil,  inler  oscnla,  et  aiiip!e\iis  nia-slis^ 
sinia;  el  liieiiios'Ssini;c  nnic.K  sax  Claromnnli;e, 
qnx  piciilissiinx  gnala  picnlissiina  malri  a'Ier- 
nnm  liii-i-ere  lueios  salagens,  liotce  ulrique  non 
par  inonnnicnlnin. 

P.  P.     S.  S.     D.  D. 

Dans  la  même  chapelle  est  un  autre  mo- 
nument de  jaspe  et  de  bronze,  sur  lequel 
on  voit  une  st«lue  de  l'emmo,  l'i  genoux  sur 
une  grantle  table  de  marbre  noir,  soutenue 
jiar  (]uatre  colonnes  aussi  do  marbre.  Au- 
dessous  il  y  a  quatre  vers  latins  qui  sont 
rendus  par  autant  de  vers  français  qui 
ne  valent  pas  la  peine  d'être  rapportés  ici. 

Au-di!^sous  des  vers  latins  ou  lit  : 

Clandia  -  Calliaiiiia  Claromoiilia  ,  Uelinriin) 
Diix  lieroina  cnni  qnanivis  prisci  .Tvi  coiiipa- 
landa,  piclale,  pndieilia,  ingcnii  eleç;aiilia  ,  in 
lillcralos  exiinio  f.ivoie  ,  in  lenniiires  Lenigni- 
lale,  ac  innniliionlia  ,  erga  (nnncs  comilale  in- 
sii;riis  ;  \elnslissini;c  goiuis  ,  splondori  eliain 
aliquid  aildi  \^CliSC  jndi('a\il,  si  aiiininin  lllirra- 
liini  doclrina  siipra  sexniii  cscoicrel  eoqnc  110- 
niiiie  Ui'gibiis  ,  ac  prinripilms  qnornni  pliires 
arcla  necissilndino  coiilinge'.ia: ,  acoeplishima 
l'iiil,  ni  qni  c;ini  sa'piiis  de  relins  gravissiniis  ac 
oiiiîiilius  disri|.liiiis  admirai. ili  f.ieandia  dissc- 
icnleni,  lilionlissiine  audirciil  ;  iis  pra'slaiilis  in- 
gcnii dolilins  enilnit,  pneserlim  cnin  Polononim 
Legali  Caridnin'  IX  llenricnni  novnni  Poloni.c 
Ki'gem  ,  Calliaiiiiain  Ib'ginain  paienlem  laliiio 
sernioiie  alloi|neienlni'.  \[i^\  cniin  Principes  nsi 
sinil  inlerprele  (".laromonlia  Lcgalis  appostle 
rrspondenlc  Joaniii  Annelialilo,  ('lanitii  illlns 
f,:niosi  maris  Pra-freli  filin  prininin  nnpsil;  qiio 
pK)  PaUia  el  Uegc  in  pialin  Urnidensi  forliler 
dimicanle  occiso,  tnm  .Mlurin  (knidio  ricliui uni 


1085  PAR  D'EPIC 

Dnce,  FrancixPari,  rqniiiiin  Iriiimionini  Prin- 
cipe ,  liireiiiliiminie  Galiicanmi  goncr.li  o'j 
prudeiiliani  et  aniini  ni;igiiiiiulinem  tle  Galli;i 
biMie  merilo  ;  50  aiuios  iiiiaiiiiiii  tonniiMi)  \i\il. 
Obiil  Lulelia; Paris,  ineiise  kU.  an.  s.  lOO.".  ala- 
îis  UO. 

Ilenricus  GoniHiis  ,  Rrlionim  Dnx  ,  ex  Caiolo 
Bell;e  iiisiil;»  Jlaicliinno  liiio  iif|ios  avi;i;  picnlis- 
sima;;  llciiriciis  Parisiiiisis  Kpiscnpns  Pliilip- 
piis-Einaimel  Jiiniaci  Coiues,  liireiniuin  Galli- 
cnruiii  Pncfecius  GxMieralis;  Joaiincs  Divi  Alljiiii 
Abbas,  filii  malri  suavissimai  mocienies  posiiu- 
ruiit. 

Cette  Clnude-Catherine  de  Clerraon»,  du- 
chesse de  Retz,  dont  on  vient  de  lire  l'épita- 
jilie,  était  une  dame  de  bcaucoui»  tresprit, 
et  qui  possédait  en  pcrleclion  les  langues 
savantes.  Ce  fut  elle  qui  ré|iOMdit  en  latin 
pour  la  reine  Catherine  de  .Médicis  aux  am- 
bassadeurs de  Pologne,  qui  apportèrent  au 
(hic  d'Anjou  le  décrut  de  l'éleclion  à  cette 
couronne. 

Quoique  cette  dame  n'eût  eu  qu'un  jour 
])0ur  se  préparer  à  répondre  à  ces  ambassa- 
deurs, son  discours  remporta  le  prix  d'une 
commune  voix  sur  ceux  du  chancelier  de 
Birangue  et  du  comte  de  Cliivern}',  qui 
avaient  aussi  répondu  ;  le  premier  pour  le 
roi  Charles  IX,  et  l'autre  pour  le  duc  d'An- 
jou. 

Sur  l'un  des  piliers  de  la  nef  de  cet 
église,  est  l'épitaphe  de  : 

Robert  Tiercelin,  dievalier  de  l'illuslre  maison 
de  Saiiit-Reniard,  gemiboiiinie  ordinaire  de  la 
chaml>re  dn  roi,  lieutenant  de  M.  le  grand  niai- 
Ire  de  l'artillerie  en  l'Arsenal  de  Paris  el  Isie 
de  France;  après  avoir  fidellemeal  servi  qnatie 
rois,  décédé  au  73  an  de  son  âge,  a  voulu  être 
inluinié  en  cette  eliapelle  ,  et  honoré  le  monas- 
tère de  ses  bienfaits;  il  linit  ses  jours  en  l'Arae- 
iialle  28  oclolne  ItJlG. 

En  face  du  chœur,  et  attenant  la  grande 
grille,  est  une  tribune  de  pierre  de  liais, 
au-dessus  de  laquelle  est  un  cartouclie  avec 
cette  iiiscri[iliou  en  lettres  d'or. 

Le  corps  entier  de  S.  Léonce,  martyr,  donné 
par  madame  de  Guénégaux,  en  17U9. 

Cette  tribune  cintréa  sur  le  devant,  et  or- 
née tle  bnlusties  de  pierre,  sert  queKjuefois 
de  chaire  aux  prédicateurs. 

Dans  le  cha|iitre  des  religieuses  furent 
enterrés,  par  [lermission  dn  Pape,  Matthieu 
Mole,  garde  des  sceaux  de  France,  et  Renée 
Nicolai,  sa  femme.  Matthieu  Mole  s'était 
trouvé  premier  président  du  parlement  de 
Paiis  dans  des  tem[is  très-difiiciles,  où  il 
montra  beaucoup  de  fermeté?  et  de  conduite. 
Aussi-a-t-on  tlit  de  lui  qu'il  .joignait  aux 
qualités  essentielles  à  un  grand  magistrat, 
le  courage  du  grand  Gustave,  ou  celui  du 
grand  Condé. 

(HlRTAUT  el  MVGVY.) 


RAPHIE. 


PAR 


10S6 


Le  Recueil  manuscrit  de  la  Ribliolhè  pie 
nationale,  n"  'J'i-80,  renferme  l'éjjitaplie  sui- 
vante : 

Tombeau  (le  Marguerite  Tizon,  à  /'Ave- 

.\iAItlA. 

Danioise.le  Marguerite  Tiznn ,  en  son  vivant 
fi'mme  de  noble  bo-iuno  Pierre  de  Cliambocl 
Esciiyer  Seigneur  de  Bocl  Carrières  et  Cham- 
boel. 

Celte  épilajhe  élait  écrite  autour  de  la 
tombe. 

Icy  pour  dernière  maison. 
En  repos  le  corps  moi  t  habite 
De  Margneritte  de  Ti^on, 
AUemlant  (prelle  resuscite. 
Se'on  sa  conlianee  au  mérite 
Du  sang  en  la  Croix  espandu 
Qui  de  péché  l'a  faict  (piitte 
Comme  elle  a  lousjours  pietendii. 
D'Ajigoiilmuis  du  lieu  de  Fayolle 
\int  en  Rourbonnois  maiy  prendre, 
Qui  jamais  en  faicis  ne  paroUe 
Rien  connut  en  elle  à  reprendre  : 
Eu  ce  lict  de  soy  vit  descendre 
L'n  seul  fils,  beau,  sain  el  prospère 
Qu'elle  laissa  en  aage  tendre 
A  Pierre  de  Cliambocl  son  père. 
Laquelle  trespassalelô' jour  de  Alay  15i6. 

BABNiBiTES,  ancien  couvent  et  église  dais 
la  Cité. 

Proche  l'autel,  du  côté  de  l'Epître,  est  une 
tombe  de  pierre,  sur  laquelle  o.i  lit  : 

IIIC    JACr.T 

Vir  venerabilis  magii;e  piofund:.eque  scienti«, 

Ac  mirabilis  et  sublilis  eloquciUia;, 

Frater  P.  Pelrus  Bercorius, 

Prior  hujus  prioraliis, 

Qui  fuit  oriundns  de  villa 

Sancti  P.tri  (!e  Itinere,  in  Epi^copat^^ 

Mailliiiacensi  in  Pictavia  ; 

Qui  lempore  suo  fecit 

Quinque  (Jpera  solomnia  ; 

Si-ilicet  : 

Diclioiiariiun,  Hcdncloriiini 

Bmiiiloriuin,  Dcscriplioiicm  iitimili 

El  TniiisUilioiiem  cujusdinn  libri 

Velitslii.tiini  île  laliiio  in  ijdlUcum, 

AJpneceptuiu  excelleiitissinii  Piincipis 

Joaiinis  Ri'gis  Francoruni, 

Qai  obiil  anno  136:2. 

On  prétend  (jue  1>  livre  que  Pierre  Bi^r- 
cheiiiiraduisit  en  français,  el  dont  il  est  parlé 
dans  celte  éiiitaphe,  est  le  Tile-Live.  Ce  ma- 
nuscrit est  en  Sorbonne  :  c'est  un  des  lieaux 
morceaux  de  la  bibliollièipie  d.'  celle  maison. 
On  garde  dans  la  sacristie  des  Rarnabiles  le 
Psautier  manuscrit  de  sainte  Aure  (M.  l'ab- 
bé Lebeuf  assure  que  ce  manuscrit  est  de 
beaucoup  postérieur  à  cette  vierge).  Ce  vo- 
lume contient  les  quatre  Evangiles,  avec  une 


|(S7 


PAU 


lisli'  cJpS  slalinns  du  IV't^liso  do  Tours.  Ce 
Dijiniisciit  est  du  tL'rn|isde  (llinilts  le  Siii)[il('. 
(Histoire  du  Dior.  <lr  Par.,  lom.  II,  p.iit.  22, 
j>.500.)C\'sl  iiiilivi('i'nliiiir;il)li,'|)()ijrrctr.liiie 
et  pour  sa  belle  conscrv;iliim. 

(Hi  iiTALT  et  Magny.) 

BÉNÉnicTiNS  Anglais,  rue  Saint-Jacques. 

Ouelques  Bénédirtinsiiii^lais,  \v>uv  se  déro- 
ber à  la  iKTSt'cutioii  (lu'ils  .soullV.-iiL'ut  d.ins 
leur  |ia,vs  ,  se  réi'ugièreiit  eu  France  l'an 
1018,  dans  le  dessein  de  s'y  établir,  s'ils  en 
trouvaient  l'occasion.  D'abord  ils  se  logè- 
rent au  f.udjour;;  Sanit-derniain,  dans  une 
maison  qu'ils  prirent  à  loyer,  y  célébrèrent 
l'ollke  divin  ,  et  adniinislrère'nl  les  sacre- 
ments, sans  la  permission  de  l'Ordinaire.  Le 
promoteur  de  la  juridiction  spirituelle  d(! 
l'abbaye  deSaint-derinain  des  Prés  en  ayant 
étéiniormé,  lit  ses  diligences  pour  les  en 
empêcher,  et  il  ne  lui  l'ut  pas  |)ossible  d'ob- 
tenir ce  qu'il  demandait.  Pour  lors  le  P. 
(iabriel  de  Sainte-Marie,  provincial  de  ces 
Bénédictins  anglais,  présenta  requête  aux 
religieux  de  l'abliaye  de  Saint-dermain,  aux 
lins  d'obtenir  la  liberté  de  continuer  leurs 
exercices. On  leur  perni it  d'avoir  un  oratoire, 
d'y  célébrer  l'oliice  divin,  et  d'y  donner  la 
communion  à  leurs  domestiques,  et  à  un  pe- 
tit nombre  Je  personnes  de  considération; 
à  condition  cependant  que  s'ils  acbetaient 
la  maison  oiî  ils  étaient  pour  lors,  ou  (piel- 
que  autre  demeure  |)einiarie'ite  ,  la  permis- 
sion deviendrait  nulle,  et  (ju'ils  seraient 
obligés  de  prendre  des  lettrcsd'élablisseiui'nt. 
Dans  la  suite  ces  religieux  allèrent  s'établir 
à  demeure  dans  le  faubouig  Saint-Jacques, 
entre  les  Feuillantines  et  le  Val-de-Grâcc. 
J.a  prennère  pierre  de  leur  église  fut  posée 
en  1074,  par  Mademoiselle  Marie-Louise 
d'Orléans ,  depuis  mariée  lo  18  novembre 
1679  ,  à  Charles  II ,  roi  d'FspTgne.  La  reirre 
Anne  d'Autriche,  ])ar  ses  aumônes  considé- 
dérables,  contribua  à  leur  établissemerrt,  do 
môme  que  plusieirrs  persoirries  de  (nété , 
tant  de  France  ipie  d'Angleterr'c.  L'église  do 
ce  monastère  est  piHite,  rrrais  propre,  et  dé- 
corée de  |iilaslres  corirrthierrs.  Lu  grarrd 
autel  est  orrré  de  colnnrres  du  même  or'dre, 
et  de  (igirres  assez  bien  dessinét's.  La  nre- 
nuiserie  des  chaires  des  religieux  est  pr-opr'e. 
Les  chapelles  qiri  sont  aux  côtés  de  la  porte 
du  chœur  sont  orirées  de  labUairx,  dorrt  l'iru 
représente  la  \ierge  ayarrl  l'crrlairt  Jésus 
sur-  '■es  gerroirx,  et  l'airlre  sairrt  Benoit  en 
irrédilatiof).  Le  prerrricr  a  été  jieint  par'  la 
princesse  Pala  ine,  abbesse  de  .Marrbuissorr, 
qui  donnait  à  la  pi'irrture  les  moments  de 
récréatioir  riucsa  règle  et  sa  grande  jiiété  lui 
jrerurettaieirt. 

Le  corps  île  Jacqires  II,  roi  do  la  (Irande- 
Bretagrie,  rircirl  ii  Sairrl-ticrrnairi-en-Laye  le 
G  septembre  1701,  y  est  en  dé'pôl ,  de  mêirre 
que  celui  d(î  Louise-.M.irie  Stirarl,  .•-a  lille, 
nioito  il  Sairrl-(ierrnairi-err-La.ve,  le  18  avr  il 
1712.  Le  roi  Jacques  II,  mourarrl ,  recorn- 
marrda  ;i  ceirx  ipr'il  chargea  du  soirr  de  sa 
sé()Ull(ire,  de  la  lair'c;  sans  lasle,  et  telle  (|u'on 
In   l'erait  poni    ni  simple  geirlilhonmie,   et 


DlCTIONNAIllK  PAU  1088 

oi-dorma  qu'on  gravât  sur  son  tombeau  cette 
épitaphe  : 

Cy  gist 

Jacques  11, 

roi  de  la  Gi-;iinlo-liretagne. 

(HtKTAiT  et  Magny.) 

BEUNARDINS  (ancien  collège  des),  à  Paris. 

Berrort  XM,  qui  avait  été  religieux  de  Ci- 
leaux  et  professeur  en  ce  collège,  et  le  cai-- 
dirial  fiuillaurrre  Curli,  surirourmé  le  Blanc, 
à  cause  (ju'rl  avait  été  aussi  religieux  de  cet 
ordi'c,  errtr-ojiriient  de  faire  bdtir-,  à  leur-s  dé- 
lierr'i,  l'église  des  Bernardirrs;  mais  ni  l'rrn 
iri  l'anli'e  ne  vécurent  a>sez  [mur  l.r  voir 
achever.  La  pr'eniièr-e  jiierr'e  fut  posée  le  2V 
rrrai  l.'î.'W.  comme  orr  le  voit  par  les  lettres 
lie  Philippe  \'I.  Les  rrrurs  qui  devaient  faire 
la  ilôtur-e,  et  (jui  resterrt  encore  sur  jiied, 
l)araiss<'iit  d'une  é[)aisseur  et  d'une  e\lr-ême 
solidité,  et  il  semble  que  Benoît  XII  eût 
jilus  envie  de  faire  une  citadelle  (ju'un  col- 
lège de  religieux,  qui  vivaierrt  dans  ce  temps- 
là  d'une  nrairière  tiès-austèr-e. 

Aux  deux  côtés  de  la  porte  de  l'église 
étaient  deux  inscri|ilioris  placées  au-dessous 
des  armes  de  Benoit  XII.  Klles  sont  peintes 
contre  le  mur  et  (irescpr'entièrerirerrt  ell'acées. 
Ce  |)a[ie  se  irommait  Jacques  Fournier,  ou 
NovelH  :  il  était  de  Toulouse  (1). 

Il;pc  arma  suiit  sarictissiinx  iiienicriae  Doinini 
licnedicti,  Papne  fluodociiiii,  Cislerciciisis  Oïdi- 
riis,  crijiis  est  praîsens  suidtfnriiim  Cnllcgiurii; 
|ir(it'css(ii  K  ;  (|iil  hanc  fiiiulavir  liccLsiaiii,  ei 
iiiullis  dulavii  iiidulgcnriis. 

Doriiinris  Giiillelimrs,  qiiundain  Cardiiialis,  Doc- 
tor'  Tliculiigia',  Totosaruis  iialidne,  Ciblor'cionsis 
rcligioiie  ;  Lcclesiarii  pr':eseiiU'in  ad  perl'eclio- 
neni  qiialeiii  oljririet  piodiixll  :  lîililidlliccarii  in- 
signivil,  scxdeciin  Scholar'os  in  Theologia  slu- 
deiites  in  pcr-pcluo  fundavit. 

Ilic  Giiitlclmus,  cogiiorncnio  All)irs,  cicaliis  fiie- 
ral  Prcsl)yri'r  (Cardiiialis,  riuili  Sancli  Slcpliani 
in  iiionle  (Cu'lio,  a  lieiuMlicro  \ll,  aiiiio  Itomiiii 
1537,  cl  aiiiio  ejiisdeni  1510,  î'oiililicaliis  aulciii 
Clcineiitis  VI  qiiinlo  ;  obiil  Avenioiie,  auciore 
Oiiiipliiio. 

Dans  une  chapelle  de  celte  église,  orr  voit 
le  tombeau  de  lluillaumr'  du  \'aii-,  né  ii  Pa- 

(I)  Jacques  Fournier  é(ail  (ils  d'im  lniiil.uiger  ; 
il  l'iir  élu  pipe,  cl  pril  le  nom  de  Ik-iiciil  XII  :  il 
avail  niie  iiieee;  plusieurs  grands  seigneurs  l.i  leclier- 
clieieiil  on  niariaite  ;  il  lepoïKlil  imijouis  qu'ello 
n'ilail  poiiil  d'une  naissance  à  recexoir  riionneur 
qu'ils  voulaient  lui  faire;  il  la  maria  au  (ils  d'un 
liiin  iii'[!Ocianl  de  Toulouse  :  les  deux  époux  elaiil 
ailes  le  saluer  à  .\vi(;n(Ui.  il  les  recul  avec  lieamoup 
iCiiuiric',  les  garda  uin- (|uiii/aiiie  île  jours  auprès  de 
lui  ;  eiisuile  lebcoiige.lia,  eu  leur  dounaiil  une  soniini! 
assez.  iiio(lii|iie,  cl  leur  disaiil  (pie  l,ur  oncli'  J.ifijiu't 
i'iiuriiicr  li'iir  (csiiil  ce  ;i<'/i/  pic^eiil  ;  r/n'ii  Végaid  (tu 
;i»;)i',  il  ii'iiiail  di'  /iiirc/if.v  <•/  </'ii//ii-.'i  (/«<•  /e.s  ;iH«rr('i 
e(  les  mallicuniix.  (/'.'ss.  hisl.  sur  l'aiis,  loin.  V, 
p.ig.  I.".7.; 


insu 


PAR 


ris,  ('■VL^que  di-  Lisieux,  el  g.irdo  des  sciviux, 
honoré  pondant  sa  vie  do  |ilusirur's  di^^nilôs 
c'onsid('ral)los,  à  cause  de  son  môiilo  singu- 
lier. 11  avait  été  ra;iilre  des  requêtes,  et 
premier  président  du  parlement  de  Provence. 
Etant  à  ia  suite  de  Louis  XIII,  pendant  le 
siège  de  Clérac,  il  tomba  malade  à  Tonneins, 
en  Agénois,  où  il  mourut  le  3  d'août  1633. 
Son  corps  l'ut  apporté  dans  cette  église. 

Voici  i'épitaplie  qu'il  se  lit  lui  nièine,qu'on 
peut  encore  lire  sur  son  tombeau. 

Giiillelmus  du  Vair, 

Episcopiis    Lexoviensis, 

Fiai!ci;B   Procancellarius  , 

Hic  exspeclat   resinreclionem. 

Natus  7   mai. 

1558. 

Dom  Paul  Pezron  ,  religieux  de  l'ordre  de 
r.îtcaiix,  docteur  en  théologie  do  la  Faculté 
de  Paris, abbé  de  la  Charmoie,et  undcsplus 
savants  hommes  des  deux  siècles  ilerniors, 
a  demeuré  et  professé  long-tem|is  la  théolo- 
logie  dans  ce  collège.  11  mourut  dans  le  chA- 
teau  de  Cliécy,  eu  Brie,  où  il  était  allé  pour 
lâcher  de  rétablir  sa  santé,  le  9  d'octobre 
170G.  Il  a  donné  au  public  plusieurs  ouvra- 
ges remplis  d'une  profonde  érudition;  en- 
tre autres  celui  qui  est  intitulé  :  VAnlK/uité 
(les  temps  rétablie  et  justifiée.  Ce  livre  le  mit 
aux  prises  avec  le  P.  -Martianay,  moine  Bé- 
nédictin de  la  congrégation  de  Saint-Maur, 
et  avec  le  P.  Lequien  ,  de  l'onlre  de  Saint- 
Dominique,  qui  écrivirent  l'un  et  l'aulte 
en  faveurdela  chronologie  du  texte  }ié!)reu, 
contre  celle  de  la  version  des  Septante,  que 
Dom  Pezron  préférai!  à  l'autre.  On  attendait 
encore  du  même  auteur  d'autres  productions, 
où  l'on  es|iérait  qu'il  débrouillerait  des 
obscurités  dans  lesquelles  on  demeure  de- 
puis jilusieurs  siècles,  faute  d'étudier  l'anti- 
quité avec  réilexion.  Le  grand  ouvrage  qu'il 
avait  entrepris,  et  qui  était  fort  avancé  avant 
sa  mort,  était  l'Origine  des  nations;  il  en 
avait  déjà  donné  une  partie  au  public,  sous 
le  titre  de  l'Origine  de  la  langue  celtique,  su- 
■trement  appelée  gauloise.  Cet  ouvrage  a  été 
impi'imé  eu  1703.  Plusieurs  auties  produc- 
tions de  ce  savant  religieux,  trouvées  après 
sa  mort  parmi  ses  papierSy  sont  restées  dans 
l'obscurité,  au  grand  prt^judice  de  la  républi- 
que des  lettres. 

(HuRTAUT  et  Magny.) 

Nous  citons  queiques-unes  des  é()itaphes 
des  Bernardins,  que  renferme  le  Recueil 
manuscrit  de  la  Bibliothè(iue  nationale 
11°  9480. 

I. 

Tombeau  d'Albe'ric  le  Riche,  archidiacre 
d'Arras. 

Hic  jacel  vir  eximi»  probilalis  ac  scienliir,  sa- 
nique  jiiililii,  Magisler  Allicriciis  Divilis,  qiioii- 
dam  Arclildiaconus  AUrebatensis  ac  illnslrissi- 
liii  Principis  Domini  Diicis  Ain-elianeiisis  Pliisi- 
cus,  qui  obiil  faclus Parisiiis  in  Faciillale 


D'i'PicRArniF.  PAR  Kion 

Mcdicin»  anilo    DdhiIiiI   140."),    dcciina    lerlia 
nioiibis  Maii. 


II. 

Tombeau  d'Antoine  de  Castillan,  abbé  de 
Fondmonl. 

Hic  jacel  Lilterariiin  consumnialissimus  Profes- 
sor  fraler  Anlonius  de  Caslellionc,  Moiiaclms 
Clarae-Vallis  el  Abbas  l"cclesi;e  Fumll-iiioiilis, 
qui  rexii  eniidem  Ecclesiam  31  aiiiiis  ;  obiil 
auieni  Parlsiis  Anno  Virginei  Parliis  1529,  die 
9°  Febriiarii.  Anima  cjus  retiiilescal  in  pace. 


III. 

Epitaphe  de  Raimond  de  Mornac,  moine  de 
Saint-Beaoist. 

Il  était  inhumé  au  milieu  du  chœur,  sous 
une  tombe  de  pierre  dont  le  temps  avait  [iies- 
que  tout  ell'acé  ré[)itaphe. 

Ilic  jacel  Professer  Ruimondiis  de  Mornacho, 
Monaciius  boni  cordis...  Coiivenanim  ;  ([ui  obiit 
Anno  Mccc...  die  Assumplionis  Beal;e  Maria;  : 
ciijus  anima  requiescal  in  pace. 


IV. 

Tombeau  de  Gabriel  de  Sainl-Belin ,  abbé  de 
Mormond. 

Reverendissinii  in  Cbristo  Patris  Domini  Ga- 

brlelis  de  S'  Belin,  Abbaiis  Monasierii  de 

Mormuiulo,  necnon  Prioris  Monaslerii 

in  Bressia  Epitapliium. 

Quem  pedibus   calcas  Tunmlum,  dum  perlegis  isi'- 

[lisec 

Egregii,  Lec:or  ,  continel  ossa  viri. 

Conlinet  ossa  viri,  ciijuf  slal  candida  virlus, 

Famaque  non  ulla  deperilura  die. 


Scilicot  ni  noscas  ,  Mormundi  gloria  Clanslri 
Sanibelinus  eral,  Paslor   idem  que  Prier. 

Mmuiiis  huic  mundo  vixil  post  funera  credens, 
PerpeUro  meliiis  vivere  posse  Deo. 

Obiil  l'ari;,iis  19''  mensis  Au^iisu,  anao  Domini  1590 
ii;UUs  suse  44°. 


V. 

Tombeau  de  Jacques  du  Faur,  abbé  de  la 

Case-Dieu. 

L'anie  d'Ilbislre  el  Ueverendissime  M'«  Jaques 
du  Faur,  Abbé  de  la  Case-Dieu  et  Prieur  de  St 
Orenz,  conseiller  du  Rny  au  Parlement  ileTliou- 
lousc,  puis  en  son  grand  Conseil,  Prrsidcnl  des 
Enquosies  à  Paris,  Maisirc  des  Requestes  ordi- 


109i  PAK  DICTION.YVIRE 

n;iiie  i!o  S  i  M:iji"Slc  cl  son  Omsi'ilii  r  iri;si;il, 
aasc  (le  plus  de  soixante  ans,  s'en  relounia  au 
C.irI  en  l'année  i:>71.  Son  corps  est  alleiulaiil 
la  Uésurrcclion  en  Jcsus-ChrisU 


PAR 


1092 


VI, 

Tombeau  <lc  Tristan  Bizct,  éiâ/ue  (h  Saintes. 

Il  ('■lait  inliutno  (i;ins  une  clmpollo  où  ('init 
sn  statue  h  genoux  et  celte  inscriiitio'i  au 
bas  : 

D(Miiino  Trislindo  Bizcl  Trecensi,  Clanc-Vallis 
Ucli^'inso,  Xatiionensi  Episcopo,  sanclo  Bernar- 
(lo,  oiijus  lieliipiias  argonl(M  capsa  intlmli  cu- 
ravil  (leviil'issinm,  ac  de  IkToaidilis,  rpiornni 
Slnilia  fuiidalione  jnvit,  inciilibsiiiio.  Fialir 
Mcolans  r.onclierat  Cislercii  Cœnobarclia  jios- 
Ireina!  voinnialis  Kxcculor  posiiil. 

Vixil  aiioos  80,  obiit  G"  Wus  novembris  \o'0. 

Blanxs-Manteai  X  (Couvent  de  Bt'néJir- 
tins,  dils).  Ce  monastère  fut  établi  en  1258 
]iar  (les  leiigieux  mendiants  venus  de  Mar- 
seille ,  où  l(^nr  ordic  avait  commencé ,  sous 
le  litre  de  Serfs  de  la  Vierge  Marie,  et  sous 
la  refile  de  saint  Augustin;  mais  fiarco  (|u"ils 
j)orloirnt  des  mantraux  blancs,  li>  peuple  les 
nomma  Blancs-Manlcaux,  et  ce  nom  est  resl(5 
;i  leur  monastil're  de  Paris  et  à  la  rue  dans 
bKpielle  il  est  sitm''.  Saint  Louis  en  est  re- 
gardé comme  le  |irinci|ial  fondateur,  parce 
qu'il  domia  iO  sous  de  renl(^  à  la  maison  des 
chevaliers  du  Templç  de  Paris,  en  dédom- 
magement des  (lr()i;s  de  censive  qu'elle  avait 


nouveau  mona- 


sur  le  lieu  oii   fut  bàli   ce 
stère. 

Les  principaux  bienfaiteurs  de  ce  mona- 
stère ont  été  Anio  ne  Robert,  l'un  des  (piatre 
riolnircs  secrétaires  du  roi  et  greflier  cri- 
minel; et  Murj^neiite  d'Oi'say,sa  fenune, 
qui  ,  en  loil ,  donnèrent  aux  Blancs-iMan- 
teaux  leur  terre  el  seigneurie  du  Plessy- 
Gassot ,  à  quatre  lieues  de  Paris,  alin  de 
mettre  ces  religieux  y  couvert  de  la  néc(!S- 
silé  de  mendier. 

Le  monastère  des  Blancs-.Manfeaux  a  été 
rebâti  l'.n  KiSIJ.  Le  clianeelier  Lclellier,  et 
Elisabelli  Turpin  ,  sa  fenime ,  posèient  la 
jireiinère  pierre  le  2(3  d'avi'il ,  et  tirent  pré- 
sent de  nulle  écus. 

Jer(")me  de  llncipieville,  premier  président 
du  parlement  de  Paris,  décédé  le  4  novembre 
1(28,  fut  enterré  dans  l'ancienne 
ce  couvent. 

La  famille  des  Mallons  a  sa  sépulture  dans 
nu  caveau  de  celle  église  ,  C()mml^  descen- 
dants de  la  lille  unique  d'Anluinc  Boberl 
et  do  Marguerite  d"()rsay  ,  luincipaux  bien- 
faiteurs (U;  celle  maison.  Il  \  a  aussi  un  ca- 
veau pour  la  famille  des  Brularls. 

La  nouvelle  église  est  ornée  d'un  beau  mo- 
r.u.'iiûul  lie  nirrbru  blanc,  nui  a  été  sculpté 


église  de 


par  Simon  ^îaizièr(>s,  en  1710  ,  et  érigé  en  la 
nH'moire  de  Jean  J^eiaiims,  lieuleiiant  civil, 
nmrl  b;  2.S  de  juillet  1710,  ;1g,''  d(!  soixaule- 
Ireize  ans  ,  el  inhumé  le  .'10  du  méuK!  mois. 
Ce  magisbat  est  représenté  à  geufnix;  un 
ange  lient  devant  lui  un  livre  ouvert,  et  les 
ligures  sont  grandes  comme  rialure. 

Sur  un  des  panneaux  de  ce  mausolée  est 
gravée  en  leltres  d'or  l'épilaphe  suivante: 


1).  0.  M. 

Iji  CNpcclaliune  Judicil. 

iiir.  ikc.r.r 

Inlcgerrinnis  dmn  vivcrct  Judex 

Joannes  le  Camus, 

Priiiiiim  in  sancliore  Régis  Consilio 

Lilielloinin  siiplicum  Magisler, 
Mox  Regius  Avvenionini  Provinci;c 

Pru:lecliis  , 

Demnni  PraUor  urlianus  Parisicnsis, 

Qiio  noniine  jns  dixil  civibus 

Annis  ad  (]iiadraginla. 

Duos   babiiil  IVaUes  darissimos, 

AlUMdni  Episcop.  et  Pi  incipcin. 

Gialiunop.  S.  II.  E.  Cardinalem, 

Alieniin  snprem.  Paris,  subsidioram 

Ciiiia;  Pi iiicipein. 

C.laiissiinds  ipso,  cl  MCiilii  iinpar, 

Maviinnin  siii  desidcrium  i'eli(|iiil, 

v.    liai.  Aiign.sli  m.  d.  ccx.   ;clalis  lxxiv. 

In  liiit  ;ede  .sacra  nbi  corpus   siiuni  condi 

Vohjil  inoiiiinieiiluni 

Coiijiigi  carissiiiio,  el  sibi 

Mana-Calliarina  du  Jardin. 

P.  C. 

Celte  maison  est  aujourd'hui  remplie  de 
religieux  très-savants  et  d'un  grand  méi'ite, 
auteurs  d'ouvrages  fort  estimables  el  fort 
utdes  :  coiume  1  Art  de  vérifier  les  dates,  qui 
est  si  bien  rc(;u  du  public  ;  la  î\'ûuvclle  Dipln- 
ttiati(/ne  ;  la  Collection  des  historiens  de 
France,  etc. 

(HunXAl'T  ET  Magw.) 

manuscrit  de  la  liibliollièqiio 
9480,  renferme  (lueKpies  iinii- 
cations  et  épilaphes  de  personnes  inhumées 
aux  Blancs-iManU  aux.  Nous  en  extrayons  les 
lignes  suivantes  : 

I. 

Tombe  de  cuivre  derrière  l'autel ,  où  sont  in- 
humées les  entrailles  de  (athernie  île  Itour^ 
bon,  ahbcsse  de  Molre-Daine  de  Soissons. 

Celle  princesse  éiail  lille  de  Charles  do 
lîiinrbim,  duc  de  Neiuh'mie,  et  de  Fran(;oisc 
(rAlen(ym,el  nacpiilenRouibonnaisl'an  lo2.ï. 
lille  prit  l'habit  de  religieuse  au  monasière 
du  Mont  de  Calvaire,  eu  la  ville  de  la  Fère, 
et  fut  ensuite  pourvue  de  l'abbaye  de  Sois- 
sons  :  après  sa  mort  ses  entrailles  furent  in- 
binuées  aiqirès  de  l'I^pilie,  dans  le  chœur  do 
celle  éi^lise. 


Le  recueil 
nationale  ,  n" 


l():r,  PAR  DITIGIi 

Icy  sont  los  ciilrailles  tlo  très  !Vjl;giL".iso  ot  liés 
IlUislre  Princesse  Madame  Callierinc  de  Bimihoii, 
fille  de  liés  IlliiiUe  Prince,  Monseigneur  Cluirles 
de  Uoiiilion,  |>ieniier  dnc  de  Veiulosniois  cl  de 
très  lUiisUe  Piiniesse  Françoise  d'Alençon,  et 
Tanle  de  Henry  1V«  de  ce  nom,  Roy  de  France 
et  de  Navarre,  Abliesse  de  Nostre-Daine  de 
Soissnns  par  l'espace  de  ciiirpianle  ([u  ilre  ans, 
doiil  cliesorlil  à  cause  des  troubles  de  ce  Royau- 
me l'an  1591,  et  dccéila  à  Paris  en  l'iioslel  de 
Guise  le  Mercredy  27'jonr  d'Apuril  131)5,  aagée 
de  78  ans. 

Priez  Dieu  pour  son  Ame. 


lî. 

Tombeau  de   Loiti.^   GuiUart ,   evcque   de 
Tournai. 

Sa  toinbc,  qui  était  do  riiivro  rclevi'e  en 
bosses,  était  autrefiiis  nii  milieu  du  chœur, 
sous  le  lutiiu  ,  ot  elle  l'ut  transportée  der- 
rière le  grand-autel ,   lorsqu'on  le   pava  de 
inarbro. 
Cy  gist  Révérend  Père  en  Dieu  M"  Louis  Guil- 
larî,  en  son  vivant  Evcsipie  de  Tournay  et  depuis 
Evesque  de  Chartres,  Cliaaions  et  Senlis  suc- 
cessivement, et  Maisire  de  l'Oratoire  du  Roy, 
lequel   deceda  en  son    linslel  rue   des   Lilancs- 
Wanteaux,  le  lfl<^  Novembre  l'iCO. 
Priez  Dion  pour  luy. 


Philippe  Ilurault  abbé  de  Marnioulier,  Bonrgeeil 
de  St  Nicolas  d'Angers,  qui  deceda  le  l'2' jour 
de  Novembre  lb59,  est  cy  dessous  enterré. 
Calvaire  (Anciennes  religieuses  Bénédic- 
tines du),  rue  de  Vaugirard.  Le  P.  Josepli 
Leclerc ,  qui  n'est  pas  moins  connu  dans  le 
inonde  que  dans  Tordre  des  Capucins,  ayant 
institué  une  congrégation  de  filles  de  l'ordi'o 
de  Sàiiit-Benoit,  sous  la  nom  de  congrégation 
de  Notre-Dame  du  Calvaire;  et  la  reine 
Marie  de  Médicis  s'éîa'it  trouvée  à  Angei-s 
dans  le  temps  que  le  P.  Joseph  tiavaillait 
îi  y  établir  un  couvent  de  cette  congrégation, 
non-seulement  celte  princesse  voulut  en  être 
la  fondatrice,  et  planter  elle-même  la  croix 
au  lieu  que  ces  filles  avaient  acquis  pour 
bâtir,  mais  encore  jésolut  de  leur  donner 
un  monastère  à  Paris,  dans  l'enceinte  du 
l^alais  d'Orléans  (le  Luxembourg)  qu'elle 
venait  de  faire  élever.  Le  P.  Joseph ,  do 
son  côlé  ,  avait  déjtà  pris  des  mesures  pour 
établir  un  couvent  de  ces  tilles  à  Paris. 

Quelques  aimées  après  ,  la  reine  leur  fit 
iiàtu-  une  chapelle  ou  église,  en  la  [ilace  d'u'i 
corps  de  logis  qu'elle  leur  avait  donné.  La 
première  pierre  en  fut  posée  en  son  absence, 
par  Marie  de  Brag^longue,  femme  de  Claiide 
Bouthillier  ,  chancelier  de  ladite  leine  ,  au 
mois  de  mai  de  l'an  1023.  On  encastra  dans 
celte  pierie  une  médaille  d'argent,  sur  la- 
quelle est  cette  inscription  : 


APIIIE.  PAÎ!  I0y4 

-      A    LA    CI.UM'.i:   DE    DIEU, 

i;t  nn  ia  très-sai.vte  vierge,  sa  mère. 
Marie  de  Médicis  a  posé  la  preniièie  pierre  de 
celle  église  et  monastère,  aliii  que  ccunnie  elle 
reconnoil  celle  Mère  du  Roi  des  rois  pour  la 
conservatrice  de  son  royaume  et  de  sa  royale 
lignée,  et  pour  le  modèle  et  eveniplaire  de  sa 
vie  et  de  son  nom,  aussi  elle  la  puisse  avoir  dans 
le  ciel  pour  médiatrice  de  son  sahil  éternel,  l'an 
de  noire  ré.leniption  Hii'ô. 

Comme  le  P.  Joscpli  voulut  que  ce  cou- 
vent fût  établi  pour  honorer  F,t  imiter  le 
Mtjslcre  de  la  compasaimi  de  la  Vierije  aux 
douleurs  de  son  adorable  Fils  ,  on  a  sculpté 
sur  la  porte  de  l'église  une  Nolre-Dann;  do 
Pitié  ,  qui  est  d'une  bonne  exécution.  Les 
chilfres  de  la  reine  Marie  de  Médicis  ,  et  les 
autres  ornements  de  sculpture,  dont  celle 
façade  est  d'ailleurs  décorée,  n'ont  rien  que 
e  fort  ordinaire. 

11  n'y  a  dans  l'église  de  ces  religieuses 
qu'une  tombe  qui  mérite  quelque  attention; 
c'est  celle  de  Patris  ,  dont  voici  l'épilaphe  : 

CY   GlST 

Maître  Pierre  de  Patris,  premier  maréchal  des 
logis  de  S.  A,  R.  Monsieur,  frère  unique  du 
feu  roi  Louis  Xlll,  d'heureuse  mémoire,  capi- 
taine et  gouverneur  du  comté  el  château  de  Li- 
meurs, Monilhéry,   et  premier  éeuyer  de  feu 
son  altesse   royale  Madame  douairière,  lequel 
est  décédé  au  p.dais  d'Orléans,   le   6  d'octo- 
bre 1671,  âgé  de  88  ans. 
La  qualité  do  Maître  qu'on   a  donnée  à 
Patris  dans  cette  épitaplie  est  si  déj>lacée , 
qu'on  ne  se  souvient  pas  de  l'avoir  jamais 
vu  donner  à  un  homme  d'épée.  Celle  qua- 
lité est  atfectée  aux  docteurs  des  Facultés  , 
des  Universités ,   et  à  ceux   des  avocats  et 
piocureurs  qui  s'en  font  honneur;  car  Mé- 
nage qui,  à  son  entrée  dans  ie  monde,  avait 
é;é  reçu  avocat  au  parlement  ,  et  puis  avait 
pris  le  pelit  collet,  ayant  été  qualifié  par  le 
P.  Boubours,   de  Maître  Gilles    Ménage,  il 
en  fut  très  piqué  et  s'en  |)laigiiit. 

Pierre  Patris  (c'est  ainsi  qu'il  faut  écrire 
ce  nom,  et  nonpasPatrix,  comme  on  le  trouve 
dans  Scarron,  dans  La  iMoimoye  et  dans  Mo- 
re: i)  était  né  à  Caen  en  1383  ,  mais  il  était 
originaire  du  Laiigedoc.  Ltienne  Patris,  son 
aieul  ,  était  de  Beaucau-e;  et  se  trouvant  à 
Caen  en  13-21,  lors(]ue  le  parlement  de  Rouen 
y  envoya  des  déj)utés  pour  en  réformer 
l'univeisité  ,  ils  le  choisirent  pour  être  un 
des  professeurs  de  droit,  et  quelque  temps 
après  il  devint  consedier  au  même  parle- 
nicnt. 

Claude  Patris,  son  fils,  porta  son  ambition 
moins  haut,  et  se  contenta  d'être  conseiller 
au  bailliage  de  Caen  ,  et  eut  de  son  mariage 
Pierre  Patris,  qui  donne  lieu  îi  cet  article. 
Il  réleva  dans  l'étude  des  lojs;  mais  l'amé- 
nité et  l'enjouement  de  son  esprit  le  dégoû- 
tèrent de  l'étude  é[)in.;uso  de  la  jurispru- 
dence ,  et  il  ne  songea  qu'à  rire  et  à  s'a- 
muser. 


iùK 


PAU 


lUCTIU.N.NAMlE 


TAU 


1000 


Il  nviiil  (K''jà  quarnnlc  ;iris,  finniul  il  jn'é- 
réra  le  s/joiir  de  la  cour,  et  i|iril  cnli;!  au 
service  de  Gaston  de  France,  duc  li'OiU'aus. 
Il  y  acquit  une  estime  universillc,  non-seu- 
lement pour  son  esprit  ,  mais  encore  pour 
sa  probité,  pour  son  cou'-age  et  pour  sa  lidé- 
lité.;  le  caraclùre  et  les  ah'r6uients  de  son 
esprit  lui  actiuirent  l'aniilié  des  ^■olture,  des 
Chaudebonne  ,  des  Lu  Uivière,  des  Blot,  des 
S<^!irais,  etc.  11  avait  apporté  de  Caen  ,  dit 
M.'Huet,  une  niaiserie  all'ectée  qui  .y  est  fort 
familière,  et.  connue  on  a  dit  de  Voiture 
qu'il  avait  l'extérieur  niais,  Patris  disait 
souvent  qu'il  avait  enseigné  la  niaiserie  à 
Voiture.  Le  caractère  de  ses  vers,  dit  le 
môme  >L  Huet ,  est  tout  à  fait  original  et 
presque  inimitable.  Sous  cet  air  de  niaiserie, 
l'on  trouve  un  sel  d'un  goût  exquis.  S'élant 
mis  dans  la  dévotion,  il  fit  inq)rinier  un 
recueil  de  ses  poésies  dévotes  ,  l'an  lOGO, 
sous  le  titre  de  la  Misâ-irur'le  de  Dieu,  sur 
la  conduite  d'un  pécheur  péiiilent. 

Quoique  les  vers  de  ce  recueil  soient  fort 
négligés  ,  languissants  ,  sentant  le  terrou- 
normand  et  le  déclin  de  l'âge  ,  l'on  y  voit 
néanmoins  briller  cet  esprit  original  d'où  ils 
sont  partis,  et  l'on  y  reconnaît  un  cœur 
touché  d'une  piélé  sincère.  Patris  avait  peu 
de  bien  lorsqu'il  quitta  (]aen  ,  et  n'en  avait 
guère  davantage  (juand  il  mourut  :  ce  n'est 
pas  toujours  avec  de  l'esprit  el  de  la  iiro- 
Lilé  qu'on  fait  fortune  b  la  cour. 

(IIcRTAiT  et  Magnî.) 
Capucins  de  la  rue  Saint-IIonoré.  Ce  cou- 
vent est  regardé  comme  le   plus  ancien    et 
le  ])lus  considérable  que  les  Caimcins  aient 
en  France. 

Dans  la  nef  de  l'église  est  la  tombe  du  P. 
Ange  de  Joyeuse.  Il  se   nonniiait  Henri  de 
Joyeuse,  et  porta,  en  entrant  dans  le  monde, 
le^noin  de  marquis   d'Arqués,  qu'il  quitta 
[lour  prendre  celui  do  comte   du   Bouchage. 
Il  servit  avec  distinction  jusiiu'au    mois  de 
septembre  de  l'an  loH7,  que  sa  lemme  Ca- 
therine de  la  Valette,  sœur  de  Jean-L  tuisdc 
la  Valette,  duc  d'Epcrnon,  mourut  à   vingt- 
un  ans,  pour  avoir  fait  trop   d'austérités;  ce 
seigneur  désolé,  et  ne  trouvant    jikis   rien 
qui  le  put  retenir  dans  le   monde,  le  (piilla 
le  4  de  ce  mois,  vingt-six  jours  après  la 
mort  de   sa  femme,  se    lit  Capucin,  ei   fut 
nommé  le  P.  Ange.  Anne,  duc  de  Joyrîise, 
et  Claude,  seigneur  do    Saint-Sauveur,  lieux 
de  ses  frères,  ayant  été  tués  à   la  bataille  de 
Coutras,   et   Antoine-Scipion   de   Joyeasi' , 
grand  prieur  de  Toulouse,  «pii  était  le  tiroi- 
sième,  et  qui  comiuandail  pour  la  Ligue  en 
Languedoc,  s'élant  noyé  dans  le  'l'ai'u  à  Vil- 
lemur,  lesli.diilanlsile'i'onlouseetla  >  obi  esse 
des    environs    solliiilèrent    k'  P.    Ange    à 
sortir  du  cloitre,  pour  venir  se    mettre   i1   la 
tète  des  troupes  révoltées,  ipi'ils  mirent  sur 
jiied.  Us  en  oblinnut    pour  lui   la   dis|ic,nse 
(lu  l'ape,  et  jinur  lors   le  P.  Ange   quitta    le 
frot;    jiour  reprendre  le  cas(]ue.  11  souliht  la 
révolie  dans  cette  piovince  en   grand  polili- 
tiqui',  el  en  grand  lionmie  de  gueire;  mais  le 
roi  Henri  le  (irainJ  s'cl  uit  fail  catholique,  et 
ayant  obtenu  du    P.qie  .son   absolution,   le 


duc  de  Joyeuse  commença  à  capituler  avec 
le  roi  son  maître,  el  en  obtint  le  bAlon  de 
maréchal  de  France,  en  1590.  11  maria  une 
lille  unitpie  (pi'il  avait,  à  Henri  de  Bourbon, 
duc  de  Monipensicr,  l'an  lo99.  Pour  lors, 
pressé  par  sa  conscience  et  par  les  sollicila- 
lions  de  sa  mèie,  qui  était  très-dévote,  et 
|iic|ui';  aussi  |iar  les  railleries  du  loi,^  qui 
s'égayait  quelijuel'ois  aux  déjiens  du  Capu- 
cin mari'chal  de  France,  il  reprit  brus(iue- 
nuMil  l'hibit  et  la  vie  de  capucin,  le  1-^  mars 
di'cettemémeannéc.  Dans  la  suite,  reveiiudo 
Kome  en  vrai  capucin,  c'est-à-dire  à  pied, 
et  les  pieds  nus,  il  lui  jirit  une  lièvre  vio- 
lente, dont  il  mourut  a  Bivoli,  près  de  Turin, 
le  2"  de  seiiteiubre  de  l'an  l(j{)8,  âgé  de  qua- 
rante-un  ans.  Son  corps  fui  apporté  à  Paris, 
el  inhumé  avec  pom|)e  dans  le  sanctuaire, 
devant  le  maître  autel  de  l'église  de  ce  cou- 
vent, sous  une  tombe  couverte  d'une  table 
de  mai  bi-e  noir.  .Mais  comme,  en  IT.'ÎV  et  ilS'.i, 
les  Capucins  ont  agrandi  leur  église,  et  ont 
l'ail  biUir  un  nouveau  chœur,  les  lombes  du 
P.  AiiKe  de  Joyeuse  et  du  P.  Josi'ph, 
dont  ou  va  parler,  se  trouvent  aujourd'hui 
dans  la  nef.  Sur  celle  du  P.  Ange  est  celte 
épilaphe  : 

lluc  tuniiilo  conJiia  siinl  ossa 

Ucvciiiidi  Punis  Aiigcli 

Du  Joyeuse, 

Oliia  Ducis,  Paris,  ac  J.aiescalli 

Francix  : 

Et  in  Provincia  .\uxitana  Proregis, 

(Jiii  in  ipso  îctalis  tlorc. 

Il  loliiin  se  Chrislo  aïKlicerel, 

Tôt  honores,  tôt  opes  alijccit. 

Et  Oi'ilinein  Capnciiiorum  ingiessiis, 

Ik  illo  i'elii|nuni  \\liv.  iraiisc^il, 

Siiigulari  piclalis  tlliiiniililalis  cxeniplo. 

In  ipio  lanilein  obilt, 
Ciiin  pro  secunda  vice  cssel  Provincialis 

Piovincia;  Franciie,  el  Ueliniior 

Capitnii  Geiicralis;   aniio  Clirisli    1608. 

Heiiritia  Catliarina, 

llcnrici  Munlispcnsarii  Duels  viilna, 

Palri  cliarissiino  niœrcns  pusuil. 

.\uprès  de  cette  tombe  est  celle  du  P. 
Josi'(ili  Leclerc,  autre  ca|)Ucin  célèbre.  11 
élailfils  aillé  de  Jean  Leclerc  du  Tremblay, 
ambassadeur  h  "Venise,  chancelier  du  duc 
d'.\len(;on,  président  aux  retiuèles  du  parle- 
nienlde  Paris;  et  de  Marie  de  la  Fayette, 
pelile-nièce  de  Gilbert  de  la  Fa,\elte,  maré- 
chal de  France.  Il  nai|uil  à  Paris  le  i  de 
novembre  de  l'an  lo"7,  et  fut  nommé  au 
bqiténie  François,  par  le  duc  d'Alenyou, 
ficrr  (les  rois  Fran(,ois  II,  Charles  l\  et 
lleiii  i  III,  le  -2  lévrier  159',).  11  entra  au  novi- 
ciat que  h'S  Capucins  a\aienl  pour  lors  àOr- 
léaiis,  et  il  (juilla  le  nom  'le  Fran(,-ois  pour 
|iren(ire  celui  de  Joseph.  Un  an  après  il  vint 
à  Paris  pour  sa  profession  qu'il  lit  dans  ce 
couvent  le  3  fivrier  ICOO,  entre  h.'s  mains  du 
P.  Ange  d  •  J(neiise.  Ses  talents  (>t  surtout 
son  esprit  d'inirigue,  l'introduisireul  uuiirès 


1097 


PAR 


D'EPlGRArUIE. 


PAR 


1098 


du  cardinal  de  Richelieu,  et  le  lui  rendirent 
même  nécessaire.  11  en  devint  le  confident  et 
Je  principal  ministre.  Il  fut  nommé  par  le 
roi  au  cardinalat,  mais  sa  mort,  arrivée  h  Ruel 
le  18  décembre  de  l'an  1638,  l'empêcha  de 
recevoir  du  pape  cette  éminente  dignité.  Son 
corps  fut  porté  et  inhumé  avec  beaucoup  de 
pompe  dans  l'église  de  ce  couvent,  auprès  de 
celui  du  P.  Ange  de  Joyeuse  :  le  cardinal  de 
Richelieu  tit  mettre  sur  sa  tombe  une  pierre 
de  marbre,  avec  cet  épitaphe  : 

D.  0.  M. 

«TERN^    MEMORISE 

R.  P.  Joseph  le  Clerc,  Capucini.  Hic  jacet  cujus 
virlus  iiunquam  jacebit,  qui  ut  jugum  Domini 
abadolescenlia  poriaret,  nobills  prosapisc  tilulos 
et  opes,  invilis  parentibus  reliquil.  In  pauper- 
rinio  online,  paiiperrimussemper  extilit;  Eccle- 
siam  scriptis  et  concionibus  illuslravit.  Provin- 
cialis  officio  in  Ordine  tam  sancte  quam  pru- 
denter  functus,  ad  publica  negotia ,  sic  ita  dis- 
ponente  Deo,  a  Chrisiianissimo  Ludovico  vere 
juslo  vocatur  :  quo  munerc  Deo,  Régi  et  Palrlse 
féliciter  inserviens,  summi  ingenii  prudentiam 
etcuram,  cumseraphica  devolione,  et  mira  spi- 
ritus  tranquillilate  composuit,  integram  pro- 
missae  regulœ  observanliam  a  tribus  licet  pon- 
lificibus  pro  tolius  Ecclesia;  bono  légitime 
dispensalus,  ad  ultinuim  vitae  reiinuit.  H;cresim 
consiliis  et  raissionibus  in  Gallia  et  Anglia  op- 
pugnavit.  Orientis  Christianos  erexit.  Inler 
Curiaî  deiicias  el  opes  auslerus  et  pauper  vixit 
et  mor(uus  est,  Cardinalis  designatus  xiv.  kal. 
jan.  Anno  Dom.  m.  d.  c.  xxxvni. 

llaparuaucommencementdecesiècledeux 
Vies  du  P.  Joseph,  dont  l'une  est  de  l'abbé 
Richard,  chanoine  de  Sainte-Opportune,  et 
l'autre  est  anonyme;  mais  on  soupçonne 
avec  raison  qu'elle  est  aussi  du  même  auteur. 
La  première  représente  le  P.  Joseph  tel 
qu'il  aurait  dû  être,  et  l'autre  tel  qu'il  était. 

Outre  ces  deux  hommes  illustres,  les  ca- 
pucins en  ont  eu  plusieurs  autres,  qui  leur 
ont  fait  honneur  dans  Paris,  parmi  lesquels 
on  comte  le  P.  Athanase  Mole,  frère  de 
Matthieu  Mole,  premier  président  du  parle- 
ment de  Paris,  et  garde  des  sceaux;  le  P. 
Jean-Baptiste  Brulard,  frère  du  chancelier 
de  ce  nom,  et  commissaire  générai  des  Capu- 
cins en  France;  le  P.  Michel  de  Marillac, 
fils  du  garde  des  sceaux  de  ce  nom,  nommé 
h  l'évéché  de  Saint-Malo,  et  mort  le  29  juil- 
let 1631,  le  P.  Bernardin  de  Crèvecœur, 
de  la  famille  des  Gouflier,  de  la  branche  de 
ïhois,  chevalier  de  Saint-Jean  de  Jérusalem, 
abbé  de  Valloires,  puis  capucin,  qui  préféra 
les  austérités  de  la  profession  qu'il  avait 
embrassée  à  l'évéché  d'Amiens,  auquel  il  fut 
nommé;  le  P.  Séraphin  de  Paris,  l'un  des 
prédicateurs  ordinaires  du  roi  Louis  XIV,  et 
celui  qu'un  des  fameux  critiques  (la  Bruyère) 
des  mœurs  du  dernier  siècle,  attendait  im- 
patiemment, et  qu'il  ne  daignait  pas  espérer 
de  sou  siècle,  mais  qui  cependant  parut;  et 
DiCTioNN.  d'Epiuiiaphie.  1. 


l'on  vit  alors,  dit-il,  un  prédicateur  qui,  avec 
un  style  nourri  des  saintes  Ecritures,  expli- 
quait la  parole  divine  uniment  et  familière- 
ment. La  [)lupart  des  homélies  de  ce  prédi- 
cateur évangélique  ont  été  imprimées.  Il 
mourut  dans  ce  couvent  le  10  de  septembre 
1713,  âgé  d'environ  soixante-dix-sept  ans. 

Depuis  quelques  années,  plusieurs  jeunes 
religieux  de  cet  ordre  se  sont  adonnés  à 
l'étude  des  langues  savantes,  et  y  ont  fait 
des  progrès  admirables.  (Hurtaut  et  Magny.) 

Capucines.  Ce  couvent  était  situé  dans  la 
rue  Neuve  des  Petits-Champs,  en  face  de  la 
place  de  Louis  le  Grand  ou  de  Vendôme.  La 
reine  Louise  de  Lorraine,  veuve  d'Henri  III, 
roi  de  France,  par  son  testament  fait  à  Mou- 
lins le  23  de  janvier  1601,  institua  sou  héri- 
tier universel  le  prince  Philippe-Emmanuel  . 
de  Lorraine,  duc  de  Mercœur,  son  frère,  et  le 
chargea  d'employer  la  somme  de  soixante 
mille  livres  à  la  fondation  d'un  couvent  de 
Capucines  dans  la  ville  de  Bourges. 

L'histoire  ne  nous  a  point  conservé  les 
raisons  qui  empêchèrent  que  ces  religieuses 
ne  fussent  établies  à  Bourges,  ainsi  que  la 
reine  l'avait  ordonné.  Les  lettres  patentes 
du  roi  Henri  IV,  pour  la  construction  de  ce 
couvent  dans  la  ville  de  Paris,  sont  du  mois 
d'octobre  de  l'an  1602,  et  disent  que  telle 
avait  été  l'ordonnance  de  dernière  volonté 
de  ladite  reine. 

Louise  de  Lorraine,  reine  de  France,  ayant 
ordonné  par  son  testament  qu'on  inhumât 
son  corps  dans  l'église  des  Capucines  du 
couvent  dont  elle  ordonnait  l'établissement, 
ses  pieuses  intentions  ont  été  suivies,  et  ses 
cendres  reposent  dans  un  tombeau,  couvert 
d'une  simple  tombe  de  marbre  noir,  qui  est 
au  milieu  du  chœur  de  ces  religieuses.  L'é- 
pitaphe  qu'on  y  lit,  est  aussi  modeste  que 
le  tombeau  : 

Cy  gist  Louise  de  Lorraine,  reine  de  France 
et  de  Pologne,  qui  décéda  à  Moulins,  1601,  et 
laissa  vingt  raille  écus  pour  la  construction  de 
ce  couvent,  queMarie  de  Luxembourg,  duchesse 
de  Mercœur,  sa  belle-sœur,  a  fait  bâtir,  l'an 
1603.  Priez  Dieu  pour  elle. 

Le  cœur  de  Philippe-Emmanuel  de  Lor- 
raine, duc  de  Mercœur,  frère  de  la  reine 
Louise,  fut  inhumé  dans  l'église  des  Capu- 
cines, oti  il  fut  apporté  de  Lorraine  le  même 
jour  que  ces  religieuses  furent  introduites 
dans  leur  ancien  couvent. 

Le  corps  de  Françoise  de  Lorraine,  du- 
chesse de  Mercœur'  et  de  Vendôme  ,  fut 
enterré  dans  l'église  des  Capucines.  Elle 
mourut  à  Paris  le  8  septembre  de  l'an  1669, 
âgée  de  soixante-dix-sept  ans. 

Il  y  a  dans  cette  église  trois  chapelles,  qui, 
l)ar  les  beaux  monuments  qu'elles  renter- 
ment,  sont  dignes  des  regards  et  miuue  de 
l'attention  des  curieux.  D'un  côté  est  celle 
de  Saint-Ovide,  laquelle  renferme  le  tom- 
beau de  Charles,  duc  de  Créqui,  pair  de 
France,  etc.,  qui  est  aussi  celui  d'Armando 
de  Saint-Gelais-Lusignan,  sa  veuve.  Le  vrai 
surnom  do  ce  seigneur  était  lîiauchefori  ; 


1099 


PAR 


ninis  Anioino  de  Hkiiidierort ,  un  <h-  ses 
ancèlres,  .i.vant  été  institué  liôriticr  tic  tous 
les  liieiis  de  1;\  l)ranche  aîriéo  de  la  maison 
de  Ciéqui,  ])ar  le  cardinal  de  Créqui,  son 
oncle  uiatcrncl,  h  condition  que  lui  et  ses 
successeurs  porteraient  le  nom  et  les  armes 
deCréqui,  tous  les  Blanciicfort  qui  sont  des- 
cendus dudit  Antoine  les  ont  toujours  |)0r- 
tés  depuis. 

Celle  cliapelle  est  d'une  [grande  magnifi- 
cence. Elle  est  toute  incrustée  de  marbre  de 
diU'érentes  couleurs.  L'autel  l'sl  décoré  d'un 
ordre  d'arcliitecture  d'ordre  corinthien,  de 
marbre  d(>  Harbançon.  Au  milieu  est  un  beau 
tableau,  où  Jouveiïet  a  représenté  le  martyre 
de  saint  Ovide. 

Vis-h-vis  cet  autel,  sous  une  espèce  d'arc 
ou  de  ceintre,  enrichi  de  rosons  tle  bronze 
doré,  et  d'autres  ornements  heureusement 
imaginés,  est  un  tombeau  de  marbre  noir, 
sur  lequel  est  une  statue  de  marbre  blanc, 
qui  représente  le  duc  de  Créqui  en  grand 
habit  de  l'ordre  du  Saint-Esprit,  et  à  demi 
couché,  ayant  Tcspérancc  qui  lui  soutient  la 
tête,  et  un  génie  h  ses  pieds,  qui  pleure  sa 
mort.  A  chaque  angle  du  grand  soubassement, 
il  y  a  une  ligure  de  maibre,  qui  représente 
une  des  vertus.  Au  bas  sont  les  armes  du 
duc  de  Créqui,  et  celles  do  la  duchesse,  sa 
femme.  De  tous  côtés  on  ne  voit  que  lampes 
sépulcrales,  têtes  de  morts,  ailes  de  ciiauves- 
souris,  faisceaux  di;  plantes  funèbres,  clep- 
sydres, et  autres  ornements  symboliques. 
Toute  cette  sculpture  est  de  Pierre  Mazeline 
et  de  Simon  Hurtelle,  l'un  et  l'autre  de 
l'Académie  royale  de  sculpture.  Sur  la  base 
de  ce  monument,  est  l'inscription  qu'on  va 
lire  : 

K    LA  GLOUIK  DE  DIEU, 

Et  pour  perpéluellc  mémoire  à  la  postérité. 
Cy  gisl  Charles,  duc  île  Créciui,  pair  ilc  France, 
chevalier  îles  ordres  du  roi,  premier  gentil- 
homme de  sa  ciiambre,  el  gouverneur  de  Paris. 
Il  commença  à  porter  les  armes  dès  l'âge  de 
17  ans,  sous  le  régne  de  Louis  Xlll;  el  après 
avoir  passe  loiiles  les  charges  de  la  guerre,  il 
fui  lail  liculenanl  général  des  armées  par  Louis 
le  Grand,  pour  lequel  il  a  toujours  eu  un  al- 
lachemenl  el  une  fidélité  inviolable  durant 
loul  le  cours  de  sa  vie.  Il  a  été  rrganlé  de  louie 
la  cour,  comme  un  de  ses  principaux  orne- 
nienis;  el  dans  les  grands  emplois  du  dehors, 
en  Angleterre,  à  Rome  el  en  Bavière,  il  a  sou- 
lenu  pailoul  avec  dignité,  la  gloiie  d«  son 
mailre  cl  l'honneur  de  sa  nalion.  Mais  de  quoi 
sert  à  l'homme  de  se  disiingner  sur  la  terre, 
si  Dieu  ne  le  choisit  pour  le  ciel  ?  La  Provi- 
dence, qui  l'y  deslinoil,  le  prépara  :\  une  morl 
chii'lienni-,  par  un<'  maladie  de  15  mois,  'peu- 
liant  laquelle  il  domia  de  conlinuellrb  marques 
d'une  résignalion  eiUière.  Lnlin,  li:  15  de  fé- 
vrier tU87,  umni  de  tous  les  sarremenis  de  l'K- 
glibe ,  cl  plein  de  confiance  en  la  miséricorde 
ilivini',  il  iviidil  son  àine  à  Dieudanslasuixanle- 
qualiicme  année  de  son  Age. 


blCTIONNAlRK  PAR  1 100 

Annandc  de  Lusignan ,  duchesse  de  Créqui, 
damed'honneurdc  la  reine  Marie-Thérèse  d'Au- 
triche, a  fail  ériger  ce  monument  à  la  mémoire 
de  son  mari,  avec  lequel  elle  a  voulu  être  en- 
terrée, afin  d'être  rejointe  avec  lui  dans  le  loin- 
heau,  en  allendanl  qu'il  plaise  à  Dieu  de  les  re- 
joindre dans  le  ciel.  Elle  a  passé  de  celle  vie  en 
l'autre,  le  11  août  1709,  âgée  de  soixante- 
douze  ans  et  quatre  mois. 


De  l'autre  côté,  vis-à-vis  la  chapelle  qu'on 

vient  de  décrire,  est  celle  de  la  famille  des 
Leteliier-Louvois.  Elle  ne  cède  point  en 
magniliceuce  à  celle  du  duc  de  Créqui,  mais 
elle  est  ditîéremment  décorée.  Sur  l'autel 
est  un  grand  bas-relief,  de  bronze  doré  doi' 
moulu,  dans  lequel  on  voit  Jésus-Ciirist 
qu'on  met  au  tombeau.  Au-dessus  est  un 
tableau  d'Antoine  Coypel.  Vis-à-vis  cet  au- 
tel, est  le  tombeau  du  marquis  de  Louvois, 
secrétaire  et  ministre  d'Etat,  ayant  le  dépar- 
ment  de  la  guerre,  surintendant  des  bAli- 
ments  et  jardins  de  Sa  Majesté,  arts  et  ma- 
rmfactures  de  France ,  etc.,  un  des  plus 
faïueux  ministres  que  la  France  ail  eus. 
Ce  marquis  est  ici  représenté  par  une  fi- 
gure do  marbre,  en  habit  d'oliicier  de  l'or- 
dre du  Saiiil-Espril,  dont  il  a  été  chancelier, 
appuyée  sur  le  bras  droit,  et  couchée  sur 
un  grand  sarcophage,  ou  tombeau  de  mar- 
bre vert  d'Egy|>te  :  cette  figure  est  de  Cirar- 
dou.  Anne  de  Souvré  de  Courtenvaux,  sa 
femme,  est  î»  ses  jjieds,  assise,  désolée  et 
levant  les  yeux  au  ciel,  pour  implorer  son 
secours,  et  en  obtenir  la  consolation  qui  lui 
est  nécessaire'  dans  la  douleur  et  l'allliclion 
dont  elle  est  pénétrée.  Cette  figure  est  bien 
imaginée  et  bien  exécutée.  Elle  fut  motlelée 
et  presque  achevée  par  Martin  Desjardins, 
qui  mourut  avant  de  l'avoir  finie  ;  on  char- 
gea le  nommé  Van  Clève  de  ce  qui  restait  h 
faire.  A  chaque  angle  du  grand  socle  qui 
soutient  ce  tombeau ,  est  une  Vertu  de 
bronze ,  de  grandeur  naturelle.  Minerve 
ayant  le  casqne  en  tête,  et  tenant  son  égide, 
représente  la  Prudence.  De  l'autre  côté,  la 
Vigilance  est  figurée  par  une  statue,  (jui  a 
ruie  giue  à  ses  pieds.  La  première  est  de 
Girardon,  el  l'autre  de  Desjafdins.  Tous  les 
ornements  qui  accompagnent  ce  mausolée, 
et  ceux  ipii  déc  rent  crilc  rhapeile  sont  de 
l'invenlion  lic  (îirardon,  el  d'un  goiH  admi- 
rable. Sur  le  devant  de  ce  tombeau  est  gra- 
vée en  lelties  d'or,  sur  un  marbre  noir,  l'é- 
pitaphe  ci-ajirès  : 

Ici  repose  haui  cl  imissanl  Soigneur,  mes- 
sire  François  Lelcllier,  chevalier,  marquis  de 
Louvois  cl  de  Courtenvaux,  conseiller  du  roi 
en  tous  ses  conseils,  commandeur  el  i  hancelicr 
de  ses  ordres,  ministre  ci  .secrélaiiv  (["Kiai, 
général  des  postes  el  relais  de  France,  .suriii- 
leiidant  el  ordonnateur  général  des  liAlimenls 
et  jardins  de  Sa  Majesté,  arts  cl  nLinulaciiircs 
de  France,  etc. 

AvanI  sa  viiiglicine  année,  Lniiln  le  (ii.iiid  lui 
donna  la  siiivivaiici'  de  la  ili.imr  ilr  -ci  leljir, 


Hoi 


PAIt 


D'EPIGRAPIIIE. 


PAR 


IJ02 


d'Etat,  avec  le  ilépartement  de  la  guerre,  dont 
pour  lors  le  chancelier  Letellier,  son  père,  éloit 
pourvu.  L'exemple  et  les  instructions  de  ce 
grand  homme  le  rendirent  bientôt  capable 
d'exercer  celle  importante  place,  au  gré  du  roi  : 
avec  un  génie  également  étendu,  prudent  et 
solide ,  il  embrassa  en  peu  de  temps  tout  ce 
qui  renferme  la  science  difficile  de  la  guerre,  et 
le  vaste  détail  des  troupes.  A  peine  avoit-il  at- 
teint la  trentième  année  de  son  âge,  que,  de- 
venu capable  des  plus  grandes  affaires,  il  fut 
appelé  par  Sa  Majesté  dans  ses  conseils  les 
plus  secrets,  et  honoré  de  sa  confiance.  Appli- 
qué, vigilant,  infatigable,  prêt  en  toutes  les 
saisons  à  exécuter  les  ordres  du  roi,  dans  les 
entreprises  les  plus  difficiles  de  Sa  Majesté. 
Juste  et  heureux  dans  ses  mesures,  il  servit  son 
maiire  avec  une  ardeur  toujours  nouvelle  jus- 
qu'à la  fin  de  sa  vie,  qui  fut  terminée  par  une 
jiiorl  subite,  à  Versailles,  le  seizième  jour  du 
mois  de  juillet  1691.  11  a  vécu  cinquante  ans, 
six  mois  et  seize  jours. 

Dans  ce  môme  tombeau  ont  été  aussi 
inhumés  les  corps  de  madame  de  Louvois, 
sa  femme,  du  marquis  de  Barbezieux  ,  et  de 
l'abbé  de  Louvois ,  leurs  enfants.  11  est  à 
propos  de  faire  connaître  ici  leurs  noms, 
leurs   qualités ,  et  le  temps  de  leur  mort. 

Feue  madame  de  Louvois  se  nommait 
Anne  de  Souvré,  et  était  fille  unique  et 
héritière  de  Charles  de  Souvré,  marquis  de 
Courtenvaux,  premier  gentilhomme  de  la 
chambre  du  roi,  et  de  Marguerite  Baren- 
tin.  Elle  avait  épousé  le  marquis  de  Louvois, 
le  19  mars  1662,  et  mourut  le  2  décembre 
1713,  âgée  de  soixante-neuf  ans  un  jour. 

Louis-François-Marie  Letelher,  marquis 
de  Barbezieux,  était  né  le  23  juin  1668,  du 
marquis  et  de  la  marquise  de  Louvois,  dont 
on  vieut  de  parler.  Il  fut  pourvu. en  survi- 
vance de  la  charge  de  secrétaire  d'Etat,  le 
13  novembre  1685,  et  de  la  charge  de  chan- 
celier, gaide  des  sceaux  des  ordres  du  roi, 
!(•  19  août ,  1691.  Il  mourut  le  3  janvier 
1701,  âgé  de  trente-deux  ans  et  six  mois. 
'  Camille  Letellier ,  connu  sous  le  nom 
d'abbé  de  Louvois,  était  né  en  1670 ,  et 
abbé  de  Bourgueil  et  de  Vauluisant,  garde 
lie  la  bibliothèque  du  roi,  et  un  des  mem- 
bres de  l'Académie  française,  des  sciences 
et  des  inscriptions  et  belles-lettres.  11  fui 
liommé  à  i'évèché  de  Clermout  par  le  duc 
d'Orléans,  légeut  du  royaume,  mais  il  ne 
l'accepta  pas.  11  mourut  le  5  de  novembre 
1718,  âgé  de  quarante  quatre  ans. 

Dans  la  chapelle  suivante,  du  même  côté, 
est  un  grand  cartouche  de  marbre  blanc, 
dans  une  bordure  de  marbre  noir.  On  y 
lit  répita()he  de  feu  M.  de  Saint-Pouanges, 
fils  de  Jean-Baptiste  Colbert,  seigneur  de 
Saint-Pouanges  et  de  Villacerf,  et  de  Claude 
Letellier,  sœur  de  Michel  Letellier,  chance- 
lier de  B'rance.  M.  de  Saint-Pouanges  était 
cousin  germain  de  M.  de  Louvois,  dont  il 
fut  aussi  premier  commis  ;   mais  avec  tant 


de  ca|)acilé  et  tant  de  distinction, qu'il  travail- 
lait avec  Louis  le  Grand  en  l'absence  de 
M.   de  Louvois. 

Ici  repose,  en  attendant  une  heureuse  résurrec- 
tion, haut  et  puissant  seigneur,  messire  Gilbert 
Colbert,  chevalier,  seigneur  de  Saint-Pouanges, 
delà  principauté  de  Chabanois  et  antres  lieux, 
secrétaire  du  cabinet  du  roi,  et  auparavant  des 
commandements  de  la  feue  reine  Marie-Thérèse 
d'Autriche,  conseiller  d'Etat,  commandeur  et 
grand  trésorier  des  ordres  de  Sa  Majesté.  Il  fut 
élevé  et  employé  dés  sa  plus  tendre  jeunesse 
aux  affaires  de  la  guerre,  sous  feu  M.  le  chan- 
celier Letellier,  son  oncle,  alors  ministre  et  se- 
crétaire d'Etat.  Les  instructions  et  l'exemple  de 
ce  grand  homme  secondèrent  en  lui  cet  amour 
pour  la  personne  du  roi,  et  ce  zèle  pour  le  bien 
de  l'Etat,  héréditaire  dans  sa  famille,  et  qui  ont 
toujours  paru  pendant  quarante-quatre  ans  de 
services  dans  les  fonctions  ordinaires,  et  dans 
plusieurs  emplois  de  confiance  importants  et 
distingués  dont  Sa  Majesté  l'a  honoré.  Il  fut  gé- 
néreux, sincère,  libéral,  obligeant,  sans  osten- 
tation, ardent  pour  ses  amis,  charitable  pour 
les  pauvres,  bienfaisant  pour  tout  le  monde, 
ayant  toujours  préféré  le  mérite  à  la  faveur,  et 
l'honneur  à  l'intérêt.  L'estime  générale  de  la 
cour  et  de  la  ville,  les  regrets  et  les  pleurs  de 
tous  les  officiers  de  guerre,  sa  réputation  chez 
les  étrangers,  et  la  voix  du  peuple,  font  mieux 
son  éloge  que  tout  ce  qu'on  en  pourroit  dire. 
11  passa  de  cette  vie  à  une  meilleure  le  22  d'oc- 
tobre 1706,  âgé  de  soixante-quatre  ans  et  sept 
jours,  par  une  mort  chrétienne  et  édifiante, 
après  s'être  préparé  à  ce  passage  pendant  les 
quatre  dernières  années  de  sa  retraite  et  de  sa 
vie,  par  de  fréquentes  méditations,  suivies  d'une 
pratique  continuelle  d'actions  de  piété  et  de  charité. 

Marie -Renée  de  Berihemet,  veuve  de 
Gilbert  Colbert  de  Saint-Pouanges,  dont 
on  vient  de  lire  l'épitaphe ,  mourut  le  28 
février  1732  ,  âgée  de  quatre-vingt-cinq  ans, 
ou  environ,  et  fut  inhumée  dans  cette  cha- 
l)eile,  auprès  de  son  mari. 

Les  princes  et  iirincesses  de  la  maison 
de  Lorraine,  résidents  en  France,  ont  leur 
sépulture  dans  cette  église,  etc. 

La  marquise  de  Pompadour,  etc..  élant 
morte  à  Versailles  le  15  avril  176i,  son  corps 
fut  apporté  et  inhumé  en  cette  église,  le 
lendemain  16,  à  côté  de  celui  de  demoi- 
selle Alexandrine  Le  Normand  d'Etiolé,  sa 
tille,  dans  la  chapelle  que  cette  dame  y 
avait  acquise,  et  qu'elle  avait  fait  revêtir 
de  marbre. 

(HURTAUT  et  Magny.) 

Carmélites  (les  Religieuses)  de  la  gianuc 
rue  du  faubourg  Saint-Jacques,  et  pres- 
([uc  vis-à-vis  le  Val-de-Grâce. 

Ce  monastère  était  auparavant  un  prieuré 
de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  qui  dépeiuiait 
lie   l'abbaye   de   Marmoutiers.  On  le  nom- 


4103  PAU  D1CTI0N.NA1UE 

mail  Xoirc-Damc  dis  Champs,  (■(  Xotrc-Dui/ic 
des  Vif/ncs,  parce  qu'il  était  dans  dus  cliaini)S 
et  eiituiuV'  do  vignes. 

Ce  couvent  est  le  plus  ancien  des  soixanlc- 
dixque  cet  ordre  a  aujourd'hui  en  France. 
Quoi(iue  la  règle  de  ces  filles  soit  très- 
austère,  la  communauté  est  toujours  des 
plus  nombreuses.  C'est  dans  ce  numastère, 
où  de  nos  jours  Louise-Françoise  de  la 
Bauiue-le-Blanc ,  duchesse  de  la  Valliére, 
vécut  en  servante  de  Jésus-Christ.  Klle  y  a 
pratiqué,  pendant  trente-six  ans,  toutes  les 
austérités  de  la  règle  d'une  manière  très- 
édiliante.  Elle  était  connue  dans  la  relii^ion 
sous  le  nom  de  Sœur  Louise  de  lu  Miséri- 
corde, et  mourut  l'an   1710. 

L'église  de  ce  couvent  a  été  bâtie  sous  le 
règne  de  Robert,  tils  de  Hugues  Capet; 
mais  la  chapelle  souterraine  est  bien  d'une 
autre  antiquité.  Le  dedans  de  l'égliseest 
inagnitiquement  décoré  jmr  la  libéralité  de 
Marie  de  Médicis,  qui  y  employa  longtemps 
Philiiipe  Champagne,  son  premier  peintre. 
Le  grand  autel  a  été  magnifiquement  décoré 
par  la  libéralité  do  Marie  de  Médicis. 

Les  chapelles  sont  très-bien  ornées.  11  y 
en  a  même  une,  qui  est  celle  de  la  Made- 
leine, qu'on  peut  appeler  magnifique.  Dans 
un  tableau  de  Lebrun  ,  qui  passe  pour  être 
un  de  ses  cliefs-d'œuvre,  l'on  voit  la  Made- 
leine absorbée  dans  la  douleur  et  dans  le 
repentir  de  ses  péchés.  Dans  cette  même 
chapelle  est  la  statue  à  genoux  du  cardinal 
do  Bérulle,  iniituteurde  la  congrégation  di; 
l'Oratoire,  et  introducteur  des  Carmélites 
en  France.  Cette  statue,  qui  est  de  marbre, 
fut  faite  par  Jacques  Sarrasin  en  1659,  «t 
est  sur  un  piédestal  enrichi  de  deux  bas- 
reliefs,  dont  l'un  nous  rei)résente  le  sacri- 
fice que  Noé  fit  à  Dieu,  après  sa  sortie  de 
l'arche;  et  l'autre,  le  saint  sacrifice  de  la 
messe.  Ce  piédestal  et  ces  bas-reliefs  sont 
de  d'Estocart,  d'Arras ,  scul|>leur  habile. 
Le,  lambris  de  cette  chapelle  est  décoré  do 
plusieurs  tableaux ,  dont  les  sujets  sont 
])ris  de  la  vie  de  la  Madeleine,  et  jioints 
])ar  les  meilleurs  élèves  île  Lebrun,  et  sur 
ses  dessins.  C'est  l'abbé  Lecamus  ([ui  a  lait 
la  dépense  de  tous  les  endjellissemenls 
de  cette  chapelle,  au  milieu  de  laquelle  il  a 
été  inhumé.  Sur  un  carré  de  marbre  blanc, 
on  lit  celte  épilaphe  : 

hi  spcm  resuncctioiiis  hic  jacel  Eduardus  le 
(;aMuis,  Sacerilos  Clirisii  cl  Uei.  Obiil  aniio  sa- 
lmis IGV-i,  ilic  "24  lebr.  Sil  in  pacc  lotus  cjtis. 
Au-dessus  île  la  i)orte  do  cette  église,  est 
une  grande  tribune  grillée,  où  les  religieu- 
ses  ])euveiil   entendre  le  sermon     lorsque 
l'on   prêche  dans   la   nef.  Cette  tribune  est 
décorée  do  colonnes  f.'intes  de   marbre,  et 
des  statues  de  saint  Pierre  et  do  saint  Paul. 
Sur    rentablenieiit    est   s.iint    Michel ,    qui 
précipite  le  dihnon  dans  rmler;  c'est  Stella 
(|ui   en  a  donné    lu  dessin  ,  qui   est  d'une 
grande  manière. 

Les  personnes  inliuni(':es  dans  cette  é,.;list', 
sont  :  Marguerih!  Triiol  ;  Krançois  \. -1111101', 
pri'UiiiT    ni'di'i  Ml    du    roi;    trois    lilles    do 


PAR 


1104 


Henri-Charles-Aljilionse  de  Lorraine,  prince 
d'Harcourt,  et  de  Marie  de  Brancas-V'illars; 
Pierre  de  Bullion,  abbé  de  Sainl-Faron  ;  Ju- 
lie d'Aiigernii's ,  dui-hesse  de  Montausior, 
morte  en  1071  ;  le  duc  de  Montausior, 
son  mari,  mort  en  IGOO  ;  Antoine  Varillas, 
mort  en  llj9(i;  Maiie-Anno  de  Bourbon, 
duchesse  di;  Vendôme  ,  morte  au  mois  d'a- 
vril 1718  ;  le  cœur  du  vicomte  de  Turenne, 
tué  d'un  coup  de  canon  en  1075. 

Le  cœur  d'Aiine-Marie  Martinozzi,  prin- 
cesse de  Coiiti ,  morte  en  1672,  fut  aussi 
porté  dans  l'église  de  ce  couvent,  où  il  gît 
avec  cette  épitaphe,  qui  est  de  la  composi- 
tion de  feu  M.  Dudart,  docteur  en  médecine 
de  la  Faculté  de  Paris,  et  membre  de  l'A- 
cadémie royale  des  sciences 

■lie   JACET 

Corclarissiuiaj  et  polcniissiiiue  Principis  .\nnx- 
Mariic  Marlinnozzia;,  vidiue  celsissimi  et  i)uieii- 
lissimi  l'iiiitipis  Ariiiaïuli  Burboiiii,  Primipis  de 
Conii  ;  quod  à  média  bui  parle  illiistriâsiini  ac 
charisâiini  conjugis  obilu  separaluni ,  laiituin 
Clirislo  genuiit,  doiiecsponso  et  Deo  reddercliir, 
quciii  iiiiuui  ulerqiie  aiiiaveral.  iNulluni  in  eo 
mundi  ainor  locum  liabnit.  Hoc  altare  Deo  sa- 
ci'iim  nulle  alio  igné  coluit,  quani  Del.  Anior 
Clii'isli,  aiuor  sponsi,  amor  liberoruni  el  Ec- 
clusi^e  lllud  sibi  vindicarunl.  Cliarilas  luijus 
cordis  naluia  est,  posliiuani  a  Chiisio  creaiuin 
est  in  operibus  bonis,  ijuibus  plénum  perl'ecic 
Deo  vivere  cœpil,  moriens  mundo  ci  sensibus, 
qui  suam  illi  lucein  abscondebanl.  Si  cor  Chri- 
siianum  niorereiur,  obiit  prid.  non.  Icb.  1(>7'2, 
aplatis  55. 

Au  bas  des  degrés  du  grand  autel,  h 
droite,  est  une  tombe  plate  de  marbre  noir, 
sur  laquelle  on  lit  : 

UlC    JACET 

Marguerela  ïricol,  uxor  Doniiiii  Liidovici  La- 
vocat,  illuslrissinue  vidux  sereiiissiini  l'rincipib 
Condxi  ab  ornamcnlis,  duui  vixit,  ardenli,  lide- 
lique  obscquio  animum  Doininx  deincruil,  erga 
oiniies  oliiciosa,  cl  quasi  paupenun  palrona; 
grala  boniiiiil)iis  luil;  Deo  cliaia,  vii  Uilcs  Clni- 
stiaiia;  qux  vilani  dccoravere,  morlcm  iiluslra- 
ruut.  Obiit  51  januarii,  ann.  1C51,  xiatis  34. 

Au  bas  des  mêmes  degrés,  mais  à  gauche, 
est  une  autre  tombe,  décorée  de  même  qi,ie 
Ja  précédente,  et  sur  laquelle  on  lit  une 
épitapho,  qui  très-certainement  n'a  pas  été 
laite  par  Gui-Patin. 

Franciscus  Vaulier,  Aichiairorum  Cornes  latcl 
liic,  qui  diviiix  arlis  clariludine  innoluii  om- 
nibus, scnipcr  nolissimus  ipse  sibi,  anliquain 
Ari'IaliMisis  iniperii  gloiiam  rcsliliions,  nalalibiis 
suis,  palam  feiil  perlWlis  Médicis  deberi  jus 
regnandi  cliam  in  Uegcs,  obiit  ann.  ll)o2. 

Auprès  de  cotte  tombe,  on  en  voit  une 
autre  do  inarlire  blanc,  au-dessus  laquedo 
on  lit  : 


Î105  PAR 

l).  0.  M. 

Hic  j;icenl  coipiiscula  tria  soronim  Irinm, 


i-um  seienissimi  et  Lotliaringiœ  Piinci|)is  llcn- 
rici,  Caroli,  Alphonsid'Harcourt,  et  iioljilissimae 
coitjiigis  Marise  Brancacci;e  (le  Villais;  lias  in- 
iioniinatas  unda  baplisnialis  lavil,  et  cas  iiuia 
qiiindecim  circiter  dies  delïinclas  in  cœliiin 
vexil ,  perpétue  rcgnaluras  cum  alio  Principe 
qui  Chrislus  est.  Sil  liis  in  liac  Ecclcsia  Virgi- 
iium  Carmeli  sponsarum  fidclium  Jesu,  iisqiie 
duni  advenerit  niagni  judicii  dies  quieta  dor- 
milio  1671. 

Dans  la  nef,  vis-à-vis  de  la  seconde  cha- 
pelle, est  la  tombe  d'Antoine  Vnriiins,  histo- 
rien très-connu.  On  y  lit  cette  é[iitaphe  : 

Clarissimo  viro  Antonio  de  Varillas,  Régi  a 
Consiliis,  Francise  Historiographo,  cnjus  lama 
iate  per  orbem  dilTunditur,  mens  in  libris  liicct, 
corpus  Iiic  resurreclioiiem  expectat,  anima  re- 
quiescat  in  pace.  Posuerunt  sanguine  et  ami- 
ciiia  conjuncti  nobiles  viri,  Josephus  Couturier 
de  la  Prugne,  Régi  a  Consiliis  Proprœtor  m  bis 
Waracti,  et  Claudius  Pillon,  in  suprema  Gallia- 
rum  Curia  causarum  Patronus,  piaî  et  ultima; 
voluDlatis  execulores,  anno  Domini  1696.  j 

L'on  doit  savoir  gré  à  l'auteur  de  l'épita- 
phe'qu'oii  vient  de  lire,  de  n'avoir  loué  Va- 
rillas que  sur  son  esprit,  et  de  n'avoir  pas 
poussé  la  flatterie  jusqu'à  vanter  son  amour 
pour  la  vérité. 

,  Au  bout  de  la  nef,  du  côté  de  la  porte,  on 
voit  une  grande  tombe  de  marbre,  sur  la- 
quelle on  lit  cette  épitaphe  : 

HIC    JACET 

Pelrus  de  BuUion ,  Sacerdos ,  Abbas  Sancti- 
Faronis,  qui  fugiens  mundi  delicias,  mansil  in 
solitudine  moiilis  hujus  Yirginum  Camieli,  ibi- 
que  Chrislum  abundantius  inveniens  pie  vixit 
anno  1659.  Sit  habitatio  ejus  in  sancla  Sion. 

Au  bas  de  cette  église  est  inhumé  le  cé- 
lèbre Philippe  Hecquet,  docteur  en  méde- 
cine de  la  Faculté  de  Paris,  sur  le  mérite 
duquel  on  se  dispensera  de  s'étendre  :  il 
SLillit  de  lire  la  belle  épitaphe  dont  l'illustre 
M.  Rollin  a  honoré  sa  mémoire  ;  ou  en  ra[i- 
portera  ici  seulement  la  traduction  que  l'on 
trouve  imprimée  dans  l'Histoi're  de  la  vie  de 
ce  savant  médecin.  Il  avait  nommé  pour 
exécuteur  de  son  testament,  et  pour  léga- 
taire universel  de  ses  manuscrits  et  du  peu 
d'etl'ets  mobiliers  qu'il  laissait ,  le  sieur 
Lacherie,  qui  avait  mérité  toute  sa  confiance 
par  l'affection  la  plus  marquée,  et  par  des 
soins  infinis  depuis  plus  de  vingt-trois  ans. 
Celui-ci,  par  reconnaissance,  prit  soin  des 
funérailles  de  son  bienfaiteur,  auxquelles  il 
invita  un  grand  nombre  de  docteurs  et  de 
gens  de  mérite,  qui  se  firent  un  devoir  de 
s'y  trouver. 

ICI   REPOSE. 

Philippe  Hecquet,  docteur  régent  de  la  Faculté 
de  Médecine  de  Paris,  il  naquit  à  Ablievillc 


D'EPIGRAPHIE.  PAR  1106 

le  U  de  février  lOGI,  ci  fut  élevé  par  ses  pa- 

filia-  rcnts  avec  soin  et  dans  la  pieté.  La  médecine  fut 

son  étude.  U  s'y  livra  tout  entier,  et  l'exerça 
(l'abord  dans  sa  pairie,  après  avoir  pris  le  de- 
gré de  docteur  dans  la  faculté  de  Reims.  Dans 
la  suite,  enflammé  du  désir  de  se  rendre  plus 
habile  dans  son  art,  il  vint  à  Paris.  H  y  remplit 
son  cours  de  médecine  avec  beaucoup  de  dis- 
tinction, et  fut  revêtu  d'un  plus  noble  litre  de 
docicur.  Appelé  dans  la  solitude  de  Port-Royal 
des  Champs,  pour  prendre  soin  de  la  santé 
d'une  illustre  demoiselle  (Mlle  de  Vertus),  il  y 
secourut  pendant  quatre  ans,  avec  autant  de 
succès  que  d'assiduité,  les  malades  du  dedans 
et  du  dehors.  Il  revint  ensuite  apporter  à  Paris, 
non  plus  de  richesses,  mais  plus  de  science  et 
de  piété.  Ses  ouvrages,  si  remplis  d'érudition 
médicale,  sont  des  témoignages  de  la  grpjndc 
habileté  qu'il  avoit  acquise  par  un  travafl  opi- 
niâtre, et  par  une  longue  expérience.  En  1712, 
il  fut  élu  doyen  de  sa  faculté.  Ce  fut  alors  qu'a- 
lirès  un  long  et  mûr  examen,  il  commença, 
conjointement  avec  un  nombre  de  docteurs 
qu'elle  avoit  choisis,  à  dresser  un  excellent 
code  de  pharmacie.  L'an  1727,  il  se  retira  dans 
cette  maison  des  Carmélites,  qu'il  avoit  déjà 
gouvernée  pendant  trente-deux  ans  en  qualité 
de  médecin,  et  passa  le  reste  de  sa  vie  dans  la 
prière ,  dans  la  pratique  du  jeûne  et  dans  la 
méditation  continuelle  de  la  mon ,  auxquelles  il 
joignit  l'abstinence  du  vin  et  de  la  viande.  Privé 
par  les  suites  d'une  ancienne  infirmité,  de  l'u- 
sage de  plusieurs  de  ses  membres,  mais  sain 
d'esprit  et  conservant  toute  la  vigueur  des  fa- 
cultés de  son  âme,  il  aida  jusqu'à  la  fin  de  ses 
conseils  et  de  ses  aumônes,  les  pauvres  qui  ve- 
noient  sans  cesse  le  consulter  dans  leurs  ma- 
ladies. Enfin,  après  avoir  vécu  dans  le  célibat, 
et  s'être  rendu  lui-même  presque  pauvre,  il 
s'endormit  dans  le  Seigneur  le  22  d'avril  1757, 
étant  âgé  de  soixante-seize  ans  et  deux  mois. 


Hors  de  l'église,  et  au  côté  septentrional, 
en  entrant  dans  le  cimetière,  l'on  voit  une 
petite  pierre  carrée  d'un  pied  ou  environ  de 
diamètre ,  sur  laquelle  est  la  figure  de  là 
Vierge,  tenant  soiï  Fils  sur  ses  genoux  ; 
cette  figure  était  autrefois  émaillée  d'or  et 
d'azur,  et  le  bon  Favin  dit  qu'elle  avait  été 
copiée  sur  celle  que  saint  Denis  apporta  en 
France,  lorsqu'il  y  vint  prêcher  l'Evangile. 
Dans  la  base  de  ce  tableau  sont  gravés  ces 
quatre  vers  : 

Siste,  Viator, iter,  Mariam  reverenter  honora; 
Nam  fuit  hœc  saxo  primuni  depicta  niinori , 
Quod  médium  spectas,  ad  sculpiam  primitus  .'edes, 
Et  basilica  tenet  tanto  de  nomine  dicta. 

Vers  l'an  1630,  dans  le  tcm|is  qu'on  tra- 
vaillnit  h  faire  la  fontaine  du  jardin  de  ces 
religieuses,  l'on  déterra  quelques  restes  d'un 
mausolée,  entre  autres  un  bas-relief  de  deux 
uieds  de  haut,  où  était  un  sacrificateur  de- 


1107 


PAR 


bout,  ayant  h  ses  i)ie(l!>  un  taureau  tout  prêt 
à  f^tre  iininolf^.  Auprùs  de  \h,  Ton  découvrit 
encore  un  antre  toniboau,  où  l'on  voyait 
un  licteur  haut  de  (piatre  pouces  Ou  envi- 
ron, vcHu  d'un  paliiiJiu  et  d'un  iiahil  plissé 
aussi  long  que  celui  des  sénateurs  romains. 
Dans  ce  tombeau,  on  trouva  une  libule  avec 
une  boule  et  un  cornet,  le  tout  de  bron/e 
et  bien  travaillé.  Au-dessus  on  lisait,  en  let- 
tres majuscules  et  bien  formées  : 

VilîinS  HERMES  EX  VOTC). 

Ces  mêmes  rrligieuses  ayant  depuis  ac- 
quis, et  enfermé  dans  leur  enclos,  une  pièce 
(ie  terre  du  voisinage,  et  faisant  creuser  pour 
y  jeter  les  fondements  d'une  chapelle,  on 
rencontra,  à  quatorze  |)ieds  du  rez-de- 
chau.ssée.une  cave,  et  dedans,  vers  le  milieu, 
\u\  honnne  à  cheval,  deux  hommes  derrière 
lui  ,  et  un  i>ctil  enfant,  ces  trois  derniers 
à  pied  et  debout.  Dans  l'un  des  doigts  de  la 
main  gauche  d'un  de  ces  piétons  était  passé 
l'anneau  d'une  lampe  de  terre  rouge  qui  ne 
brûlait  plus,  et  (pii  ressemblait  à  un  pied 
chaussé  d'un  brodequin  ,  tout  couvert  de 
clous,  ou,  si  l'on  veut,  à  la  cutiga  clavata  des 
soldats  romains.  11  fallait  que  ce  fût  \m 
joueur,  car  de  la  main  droite  il  tenait  une 
petite  tasse  en  forme  d'écuellede  terre,  dans 
laquelle  étaient  trois  jetons  et  trois  dés  d'i- 
voire. Le  petit  enfant  serrait  avec  les  doigts 
de  la  main  droite  une  cuiller  d'ivoire,  dont 
le  manche  était  long  d'un  [lied,  et  semblait 
vouloir  la  porter  dans  un  grand  vaisseau  de 
terre  proche  de  lui,  qu'on  trouva  plein  d'une 
liqueur  si  odoriférante, qu'ayant  été  cassé  par 
hasard,  l'air  en  fui  tout  embaumé.  Dans  sa 
bouche,  de  même  ([ue  dans  celle  des  autres 
figures,  était  une  médaille  de  bronze  de 
Faustine,  la  mère,  et  d'Antonin,  apparem- 
ment [lour  payer  le  passage  de  la  barque  à 
Caron.  [Voyez  Salval,  tome  111,  page  337.) 

L'on  voit  dans  la  vie  de  Sœur  Marie  de 
rincarnalion,  par  M.  Duval,  que  lorsque  les 
Carmélites  vinrent  en  France,  on  les  appela 
Carmélines. 

(HtuTAUT  et  Magny.) 

Cakmes  (le  grand  couvent  des),  au  bas  de 
1,1  rue  de  la  Montagne  de  Sainte-Geneviève, 
quartier  de  la  place  Maubert. 

Ce  monastère  a  reçu  dans  son  sein  un  des 
plus  excellents  mécaniciens  de  l'Europe, 
dans  la  personne  de  Sébastien  Truchet  , 
nujrabre  honoraire  de  l'Académie  royale  des 
sciences,  pensionnaire  du  roi,  et  mort  le 
5  février  l"-i9,  âgé  de  soixante-treize  ans.  Il 
a  inventé  un  grand  nombre  de  ma(  hines  de 
toute  os|)èce  ;  el  plusii'urs  dessins  très-utiles, 
(pii  ont  été  suivis  en  plusieurs  occasions, 
dénotent  le  [ii'ofond  savoir  de  ce  religieux 
dans  les  mécani(|ues.  On  peut  voir  Son  éloge 
dans  Fontenelle. 

Félix  lluy,  natif  de  Lyon,  et  docteur  de 
la  Faculté  de  Paris,  ne  s'est  pas  moins  dis- 
tingué dans  l'oidre  des  Carmes  et  dans  h; 
monde,  qui;  Sébastien  Trucliet.  Le  P.  Huy 
mourut  d  une  pleurésie  en  1(187,  Agé  d'etivi- 
ron  cinq  liante  ans, et  l'ut  inhnini'danslecloîti'e. 

Oïdiire  l'iné,  ci'dèbre   nialliémalicien,  est 


DlCTIOiNNAlUE  t^.Vft  1108 

inhumé  dans  ce  couvent.  Il  mourui  le  G  oc- 
tobre 1555.  11  avait  enseigné  les  mathénia- 
-M'  Gervais.  Les   plus 
et    les   an)bassadeurs 
iiinces  étrangers  ne  dédaignaient 


tiques  au  ((jHi-ge  de 

grands  du   royaume 

même  des 

point  de  l'allei'  visiter  et  consulter. 

La  famille  de  M.M.  Chauvelin  y  a  sa  se 
pulture. 

Le  cloître  est  fort  grand  et  environné  d'ar- 
cades gothiques.  On  voit  sur  ses  quatie 
faces  la  vie  des  pro[)hètes  Elle  et  Elisée,  et 
l'histoire  de  l'ordre  en  vieilles  rimes  fran- 
çaises. Les  peintures  |)assent  pour  les  plus 
anciennes  de  tous  les  cloîtres  de  Paris.  On 
remarque  dans  le  jardin  de  ce  cloître  une 
chaire  de  pierre,  aussi  bien  que  son  esca- 
lier. Elle  a  servi  à  plusieurs  docteurs,  et 
entre  autres  à  Albert  le  Giand,  à  saint 
Bonaveiilure,  à  saint  Thomas.  C'est  Hi  qu'ils 
donnaient  leurs  leçons  publiques. 

On  voit  dans  le  même  cloître  ré|iila|ihe 
gothique  de  Gilles  Corrozet,  libraire  et  au- 
teur de  plusieurs  ouvrages ,  entre  autres 
d'une  description  de  Paris,  qui  passe  pour 
la  piemière  et  la  plus  ancienne. 

L'an  mil  cinq  cent  soixaiiie-liiiil, 
A  6  heures  avant  minuit, 
Le  quatrième  de  juillet, 
Décéiia  Gilles  Corrozet, 
Agé  de  ciiKjuanle-huil  ans. 
Qui  libraire  fui  en  son  leinps. 
Son  corps  repose  en  ce  lieu-ci. 
A  l'àmeDieu  fasse  merci. 

Ces  religieux  possédaient  autrefois  un 
manuscrit,  de  huit  cents  ans  d'antiquité,  des 
œuvres  de  saint  Augustin,  et  plusieurs  au- 
tres encore,  que  le  roi  leur  échangea  jiour 
six  minois  de  sel  par  an  à  [ier|iéluité  ;  on  les 
trouve  aujourd'hui  dans  la  Bibliothèque  du 
roi.  Leur  bible  de  Mayence  de  liOipassa  aussi 
entre  les  mains  de  M.  Colbeit,  en  sorte  que 
la  bibliothèque  de  ce  couvent  est  aujour- 
tl'hui  fort  peu  de  chose. 

On  voit  dans  le  cloître  une  épitaphe,  sin- 
gulière par  le  badinage  déplacé  cpii  y  règne, 
et  par  la  fadeur  des  pointes  d'esjirit  dont  elle 
est  remplie.  On  en  peut  juger,  la  voici  : 

Hic  jaccl  U.  l'alcr  Viiicentius  lu  Huelie,  Carnie- 
lila  AiUebalensis,  qui  ul)iir28aprilis,  anu.  iUôl, 

le Utils  siue  G  t. 
Vinellur  et  vincil,  siiperat  snper;iun-  cl  ipse 

Orci  viclor  abit,  duni  nece  viclus  obil. 
Diim  i:;ipilur  lumulo,  cœlum  capil,  el  neoc  raptus 
Hue  lapil  el  r;ipilur,  duni  capil,  liic  cipilnr. 
Kequioseai  in  pace. 

(HtUTALT  et  AIagny.) 


C  iiiMiis  niu.KTTKS,daiis  la  ruedesBillelles. 

Sur  la  grande  porte  de  l'éj^lise,  au  dehors, 
était  peinte  en  lettres  gothnpies  noires  sur 
un  fond  blanc,  cette  iuscriiition  : 


Iri  csl  l'Eglise  el  Monastère  aux  Frères  de  i't>i- 
drc  lie  la  Charilc  de  Nolre-Dàmi',  fondée  eu 
Tlionneur  cl  rcvèrcncc  du  S.  Sacrement  d-  l'au- 


1109 


PAR 


D'IÎPIGR/VPIIIE. 


PAR 


1110 


loi,  où  le  précieux  Sang  miraculonx  île  la  S;\inle 
Hostie  a  été  répandu. 

Sur  l'entrée  de  la  chapelle  ilii  Miracle, 
qu'on  a  toujours  conservée,  et  dans  laquelle 
on  descend  par  un  escalier  entouré  d'une 
balustrade,  on  lisait  encore,  en  1683,  une 
inscription  dont  voici  les  termes  : 

Ci-tlessous  le  Juif  fil  bouillir 
la  Sainte  Hostie. 

Mais  comme  depuis  quoique  temps  on  a 
couvert  une  partie  de  cette  chapelle  souter- 
raine par  une  espèce  de  tambour  de  bois, 
on  a  mis  h  la  place  de  celte  ancienne  in- 
scription celle  qui  suit  : 

Celte  Chapelle  est  le  lieu  où  un  Juif 
outragea  la  sainte  Hostie. 

L'on  voit  encore  dans  cette  église  le  canif 
dont  le  juif  se  servit  pour  percer  la  sainte 
hostie,  comme  aussi  l'écuelle  ou  jatte  de 
bois  sur  laquelle  elle  vint  se  reposer.  L'un 
et  l'autre  sont  enchâssés  dans  des  reliquaires, 
qui  sont  des  statues  de  saints,  qui  tiennent 
dans  leurs  mains  les  figures  des  instruments 
qui  y  sont  enchâssés,  et  qu'on  expose  assez 
souvent  sur  le  maître-autel. 

Papire  Masson ,  écrivain  estimé ,  qui  a 
beaucoup  écrit  sur  notre  histoire,  était  très- 
persuadé  du  miracle  que  Dieu  avait  opéré 
en  cet  endroit  à  l'occasion  de  la  sainte  Hos- 
tie ;  sa  dévotion  le  porta  <^  demander  d'être 
inhumé  dans  cette  église.  Voici  son  épitnphe 
telle  qu'elle  est  sur  une  tombe  plaie  : 

Papirius  Massonus 

Forensis , 

In  Senalu  Parisiensi  Advocatus, 

In  hoc  loco  jacet, 

Quem  sibi  longe  ante  obilum  elegeral. 

Requiescat  in  pace. 

Sur  un  marbre  noir,  attaché  au  idlier  qui 
est  vis-à-vis  cette  tombe,  on  lit  : 

Malléole  et  celle  iiicisum 

marmor  ail, 

si  sepulchra  sunl  domus  mortuorum, 

Papirius  Massonus 

annalium  scriptor  in  hac  domoquiescil; 

de  quo  alii  ferlasse  aliquid, 

ipse  de  se  nihil  ; 

misi  quod  olim  qui  hœc  legerii  illum 

vidissel  cupiet. 
Hoc  epitapbium  Joaniies  Massonus 
Ecclesiœ  Bajocensis   in  Liigdunensi 

secunda   archidiaconus, 

ex  autographo  Fratiis,  poni  curavit. 

Beala  requie  fruaiur. 

Papire  Masson  était  de  Saint-Germain- 
Laval-en-Forèt,  et  avait  changé  son  nom  de 
Jean  en  celui  de  Papire.  Il  fut  Jésuite,  et 
puis  avocat  au  parlement  de  Paris.  Il  mou- 
rut au  mois  de  janvier  de  l'an  1611,  âgé 
d'environ  soixante-sept  ans. 

Francois-EudeS   de  Mézeray,  un  de  nos 


plus  fidèles  historiens,  ordonna  que  son 
cœur  fût  inhumé  dans  une  des  chapelles  de 
cette  église,  oi^i  l'on  lit  cette  inscription  : 

D.     0.     M. 

Ci- devant  repose  le  cœur  de  François  Eudes  de 
Mezeray,  Historiographe  de  France,  Secrétaire 
perpétuel  de  l'Académie  Françoise.  Ce  cœur, 
après  sa  foi  vive  en  Jésus-Christ,  n'eut  rien  de 
plus  cher  que  l'amour  de  sa  patrie.  Il  fui  cons- 
tant ami  des  bons,  et  ennemi  irréconciliable  des 
méchants.  Ses  écrits  rendront  témoignage  à  1» 
postérité  de  l'excellence  et  de  la  liberté  de  son 
esprit,  amateur  de  la  vérité,  incapable  de  flatte- 
rie, qui,  sans  aucune  affectation  de  plaire,  s'é- 
lail  uniquement  proposé  de  servir  à  l'ulililé 
publique.  Il  cessa  de  respirer  le  10  juillet  1683. 
(HcRTADT  et  Magny.) 

Carmes  DÉcHArs'sÉs.  Us  viennent  delà  ré- 
forme que  sainte  Thérèse  avait  introduite 
dans  l'ordre  des  Carmes,  l'an  1568.  Cette 
réforme  s'étant  répandue  d'Espagne  en  Ita- 
lie, et  y  ayant  fait  de  grands  progrès,  le  pape 
Paul  V,  iriformé  de  la  piété  et  des  travaux 
de  ces  religieux,  crut  qu'ils  pourraient  être 
utiles  à  l'Eglise  de  France.  Il  écrivit  au  roi 
Henri  IV  pour  l'engager  à  les  recevoir  dans 
la  capitale  de  so;i  royaume.  Sa  lettre,  ou 
bref,  est  du  20  avril  de  l'an  1610,  et  il  en 
chargea  le  P.  Denis  de  la  Mère  de  Dieu  et 
le  P.  Bernard  de  Saint-Joseph,  Carmes  dé- 
chaussés ;  comme  aussi  d'une  lettre  pour  le 
cardinal  do  Joyeuse,  à  qui  il  les  adressa. 
Ces  deux  religieux  étaient  encore  en  che- 
min, lorqu'ils  apprirent  la  mort  funeste  du 
roi  Henri  IV;  mais  ce  malheur  ne  leur  fit 
point  discontinuer  leur  voyage,  et  ils  arri- 
vèrent à  Paris  au  mois  de  juin  de  cette  même 
année.  Robert  Ubaldin,  qui  pour  lors  était 
nonce  du  Pape  auprès  du  roi,  et  dans  la 
suite  cardinal  ,  leur  procura  un  logement 
aux  Mathurins,  proche  l'hôtel  de  Cluny,  oii 
il  demeurait;  mais  ils  quittèrent  bientôt  ce 
logement ,  pour  aller  demeurer  au  collège 
de  Cluny,  oià  dom  Laurent  Bér^d,  docteur 
en  théologie  de  la  Faculté  de  Paris,  et  su- 
périeur de  ce  collège,  les  reçut  avec  beau- 
coup d'humanité,  et  les  retint  généreuse- 
ment jusqu'à  ce  qu'ils  eussent  obtenu  un 
établissement.  Le  cardinal  de  Joyeuse  les 
ayant  présentés  au  roi  et  à  la  reine  régente, 
il  en  obtint  pour  eux  des  lettres-patentes, 
datées  du  mois  de  mars  1611,  puis  des  let- 
tres de  consentement  de  Henri  de  Gondi, 
évêque  de  Paris,  en  date  du  22  mai  de  la 
même  année;  et  dès  ce  jour-là  même  les 
^eux  Carmes  déchaussés  prirent  possession 
t.'une  maison  ,  rue  de  Vaugirard  ,  laquelle 
leur  fut  étonnée  par  Nicolas  Vivian  ,  maître 
des  comptes. 

La  piété  de  ces  nouveaux  venus  attira 
chez  eux  un  concours  si  extraordinaire  de 
tous  ceux  qui  s'y  rendaient  de  tous  les  quar- 
tiers de  Paris,  pour  assister  aux  sermons  et 
aux  autres  exercices  jiublics  qui  s'y  fusaient, 
qu'il  fallut  penser  à  bâtir  un  couv(jiit  et  une 
autre   église.  On  déféra  à  Nicolas  Vivian, 


Itll 


I>.\U 


DICTIONNAIRE 


PAR 


111-2 


rommo  iiriiiripnl  loiiilatnur,  riioniicur  di- 
[losfr  la  jiromière  pifrri'du  couvent,  et  ci'tti' 
cér('inonio  se  lit  le  7  de  février  de  l'an  Kil.'i. 
Quant  îi  l'église,  qui  est  la  ni(''nie  que  eolle 
que  nous  voyons  aujourd'hui,  ce  fut  la  reine 
Marie  de  Médicis,  nièn;  du  roi  Louis  XllI, 
qui  en  posa  la  première  pierre,  le  20  juillet 
de  la  m^nie  aiinde.  Sur  celle  pierre  esl  cette 
inscription  : 

Maria  Medicœa, 

regina    mater , 

fuiulamcntura  hujiis  Eccl<\si3e  posuit  1613. 

Cetio  «'■glise  ne  fut  aehov(?e  qu'en  1G20,  et 
bénite  le  1!)  mars  par  Charles  de  Lorraine, 
évoque  de  A'erdun.  EU'onor  d'Estampes  de 
Valençay,  évoque  de  Chartres,  la  dédia  so- 
lennellement le  21  décembre  1625,  sous 
l'invocation  de  Saint-Jose|)h.  Elle  est  d'or- 
dre toscan,  mais  peu  régulière,  et  cependant 
elle  séduit  ceux  qui  ne  sont  pas  connais- 
seurs en  architecture,  car  elle  est  grande  et 
fort  ornée. 

Le  grand  autel  a  été  construit  aux  dépens 
du  chancelier  Séguier,  qui  d'ailleurs  a  fait 
des  biens  considérables  à  cette  maison.  Il 
est  d'un  assez  beau  dessin,  et  est  décoré  de 
colonnes  corinthiennes  de  marbre  de  Dinan, 
et  des  statues  d'Elie  et  de  sainte  Thérèse. 
Ces  bons  Pères  croient  que  le  premier  a 
été  leur  instituteur,  et  sainte  Thérèse  leur 
réformatrice,  qui  les  a  ramenés  à  l'observa- 
tion de  leur  règle  primitive.  Le  tableau  qui 
est  au  milieu  a  pour  sujet  la  Présentation 
de  Jésus-Christ  au  temple  ;  il  est  de  Ou^'ll- 
lin  Varin,  originaire  d'Amiens,  un  des  maî- 
tres du  fameux  Poussin  :  ce  tableau  a  été 
donné  par  la  reine  Anne  d'Autriche. 

(  HuRTAUT  et  Magny.  ) 

CÉLESTiNS.  Ancien  couvent  et  ancienne 
église  sur  lo  quai  de  l'Arsenal,  aujourd'hui 
détruite. 

11  n'y  a  point  d'église  en  France,  après 
celle  de  l'abbaye  de  Saint-Denis,  qui  ren- 
ferme un  plus  grand  nombre  de  tombeaux 
de  personues  augustes  ou  illustres ,  (jue 
celle-ci. 

Devant  le  maître  autel  a  été  inhumé  le 
cœur  du  roi  Jean,  mort  à  Londres,  le  8 
avril  13G'i-;  celui  de  Jeanne,  comtesse  de 
Boulogne ,  seconde  femnu;  du  roi  Jean , 
morte  en  13G1.  Le  portrait  du  roi  Jean  so 
voit  dans  une  vitro  qui  est  au  fond  du 
chœur,  vers  la  sacristie  ;  et  dans  une  autre, 
qui  est  h  l'opposite,  est  celui  de  Char- 
les V. 

Philippe  dcFranccprcmierduc  d'Orléans, 
fils  puîné  du  roi  Philipe  VI,  dit  do  \alois  , 
et  de  la  reine  Jeainie  de  Bourgogne,  sa  pre- 
mière femme,  mourut  l'an  1391,  cl  fut 
inhumé  en  cette  église,  devant  le  sanc- 
tuaire, la  chapelle  d'Orléans  n'étant  point 
encore  b;\tie. 

Henri,  dnc  de  Bar,  Tds  de  Robert  de  Bar 
et  de  M.iri(!  de  France,  s;i  femme,  mon  à 
Venise,  l'an  130S,  après  s'être  trouvé  à  la 
bataille  de  M(()polis,  fut  aussi  inhumé  de- 
vant le  sanctuaire  de  cette  église,  en   habit 


de  Célestin,  ainsi  qu'il  l'avait  ordonné.  Le 
roi  Charles  VI  et  le  duc  d'Orléans ,  son 
frère,  accomjiagnés  de  toute  la  cour,  assis- 
tèrent à  ses  funérailles.  Il  avait  épousé  Ma- 
rie de  Coucy,  comtesse  de  Marie  et  de  Sois- 
sons,  de  la(|uelle  il  eut  Robert  de  Bar,  qui, 
de  Jeanne  de  Béthune,  sa  fenune,  eut  Jeanne 
de  Bar,  femme  liti  Louis  de  L'jxembourg, 
comte  de  Saint-Paul,  connétable  de  France, 
dont  la  petite-lille  Marie  de  Luxemhourg 
épousa  François  de  Bourbon ,  comte  de 
Vendôme,  et  d'eux  sont  descendus  nos  rois 
depuis  Henri  IV. 

Jean  Budé,  audiencier  de  la  chancellerie 
de  France,  mort  le  dernier  jour  de  février 
de  l'an  1501,  et  Catherine  le  Picard,  sa 
f(;mme,  morte  le  premier  jour  d'août  do 
l'an  1500,  ont  été  aussi  inhumés  dans  le 
sanctuaire ,  sous  une  tombe  de  cuivre. 
C'étaient  le  père  et  la  mère  du  savant  Guil- 
laume Budé,  maître  des  requêtes  sous  Fran- 
çois I". 

Dansle  mur,  proche  du  sanctuaire,  du  côté 
do  l'Evangile,  est  le  mausolée  de  Léon  de 
Lusignan ,  roi  d'Arménie ,  avec  cette  épi- 
taphe,  qui  est  du  P.  Etienne  Carneau. 

Léo  Lusignaneus,  Armenorum  Rex  novissinius 
ab  Oihoniannis  solio  detiirbatiis,  a  Carolo  VI, 
Francorum  Rege,  benignissinie  excepti\s  ipsius 
suniplibus  boc  in  loco  regalitêr  scpultiis  fuit, 
annoDoraini  1393. 

Léon  de  Lusignan  ayant  été  chassé  do 
son  royaume  par  les  Turcs,  qui  avaient  mas- 
sacré sa  femme  et  ses  enfants,  se  retira  à 
Paris,  l'an  1383,  où  le  roi  Charles  VI  le  reçut 
avec  de  grandes  démonstrations  d'amitié, 
et  lui  donna  la  maison  de  Saint-Ouen,  pour 
lors  la  plus  belle  qu'il  y  eût  en  France,  (),000 
liv.  de  rente  pour  soutenir  sa  dignité,  et 
5,000  liv.  d'argent  comptant  pour  s'équiper 
et  j)Our  se  meiUjlcr.  Si  l'on  croit  Froissart, 
auteur  contemporain,  ce  prince  avait  besoin 
de  ces  secours  :  cet  historien  assure  que  le 
roi  Léon  de  Lusignan  n'avait  apporté  avec 
lui  poiu'  tout  bien  qu'un  yrnnd  cœur,  beau- 
coup de  mérite,  et  une  haute  réputation. 
Jnvé'nal  des  l'rsins,  autre  historien  contem- 
porain, ]iarle  bien  dilléremment  ;  car,  selon 
lui,  l(>s  débris  de  la  fortune  de  ce  roi  n'a- 
vaient pas  été  si  malheureux  qu'il  n'eiU 
sauvé  quantité  de  bijoux  précieux,  et  même 
quelques  trésors.  Il  mourut  le  29  de  novem- 
bre de  l'an  1393,  à  riiôtol  des  Tournelles, 
(jui  appartenait  pour  lurs  au  chancelier 
u'Orgemont.  Il  fut  iiduimé  dans  l'église  i\i:s 
Célestins,  et  on  ohsei'va  h  ses  Innérailles  les 
ci'rémonies  que  les  Arméniens  piali(pient 
aux  funérailles  do  leurs  rois.  Immédiate- 
ment après  sa  mort,  son  corps  fut  exjiosé 
sur  un  lit  do  parade  blanc.  Il  était  vêtu 
d'habits  royaux  de  la  même  couleur,  et  sa 
lêle  élait  ceinte  d'une  cnuronno  d'or.  Les 
amis  et  les  domesti(]ues  de  ce  prince  étaient 
au>.si  habillé.-,  de  blaui',  et  portaient  chacun 
un  ll>md)oau  de  cire  blanche.  Vu  j;rand  nom- 
bre (h'  princes,  de  seigneurs,  et  un«  popu- 
1,1(1'  inliiiie,  assistèrent  h  celle  icinipu  luné- 


1115 


PAR 


rcEPiGRAPHir:. 


PAR 


1114 


bro.  Les  grands  biens  qu'il  laissa  persua- 
dent que  Juvénal  des  Ursins  est  plus  croya- 
ble sur  les  débris  de  sa  fortune  que  ne 
l'est  Froissart;  car  il  n'est  guère  f)Ossible 
qu'en  huit  ans,  et  ayant  vécu  en  roi,  il  eût 
pu  amasser  de  grands  biens  de  ses  épargnes. 
Par  son  testament,  il  partagea  ses  biens  en 
quatre  parts,  dont  la  première  fut  pour  les 
pauvres  et  les  religieux  Mendiants  ;  la  se- 
conde, pour  un  tils  naturel  qu'il  avait  ;  la 
troisième,  pour  ses  amis  ;  .et  la  quatrième, 
potir  les  ofticiers  de  sa  maison. 

Plus  bas  et  du  même  côté,  est  un  autre 
mausolée,  avec  une  épitaplie  latine  et  fran- 
çaise, l'une  et  l'autre  du  P.  Carneau. 

Anna,  Joannis  Burgundiœ  Duels  filia,  et  Joan- 
nis  Bethfordi;«  Diicis  Angli  {lileciissima  consors, 
incorruplse  mulier  virtutis,  quidquid  corrupli- 
bile  habuit  liic  lumulari  voluit,  anno  Dumini 
1452. 

Cy  gist  notre  dame.  Madame  Jeanne  de  Bour- 
gogne, épouse  de  irès-noble  Piince  Monseigneur 
Jean,  Duc  de  Bclhfort,  et  régeiil  de  France,  et 
fdie  de  très-noble  Prince  Monseigneur  Jean,  Duc 
de  Bourgogne,  laqueile  trépassa  à  Paris  le  li  de 
novembre,  l'an  de  grâce  1452. 

Du  même  côté ,  auprès  do  la  porte  du 
cloître,  fut  inhumé  Fabio  Mirto  Frangipani, 
nonce  des  papes  Pie  V,  Grégoire  XllI  et 
Sixte  V ,  auprès  des  rois  Charles  IX  et 
Henri  III,  qui  mourut  à  Parisf  le  31  mars 
de  l'an  1587.  Son  épitaphe  est  gravée  sur 
une  table  de  marbre,  et  est  conçue  ainsi  : 

Fabio  Mirto  Frangipanio,  Neapolitano  Archie- 
piscopo  Nazareno,  anliqua;  virUitis  et  sapientiai 
viro,  qui  bis  civilateni  Bononiam,  bis  Umbriani, 
Picenuni,  Provincias  bonis  legibus  rexil,  qui 
dudum  a  Pio  V,  deinde  a  Gregorio  XIll,  ad  Ca- 
roluni  IX,  nuper  a  Sixlo  V,  ad  Henricum  III 
bellorura  civilium  coniponcndoruni,  el  Religio- 
nis  Calholicse  lolo  regno  relinendoe  causa  Lcga- 
lus,  anno  œtalis  75  vllam  exercilam,  et  labo- 
rlosam  placida  tandem  et  quieta  in  Christo  pace 
mulavit. 

Du  côté  de  l'Epître,  est  un  tombeau  de 
marbre  noir ,  sur  lequel  est  couchée  une 
ligure  de  marbre  blanc,  et  dans  lequel  ont 
é!é  mises  les  entrailles  de  Jeanne  de  Bour- 
bon,  femme  de  Charles  V,  roi  de  France, 
ainsi  (]u'on  l'appreud  des  deux  inscriptions 
suivantes  : 
Antiquitale  ac  nobliltate   perilluslris  Borboni- 
dum  dynastanini  slirpis  pieliosi  surculi  Joanna;, 
sciiicet  sapientissimi  Francorum  Caroli   Quinti 
liujus  Cœnobii  Fundatoris,  dileclissima;  sponsai 
prœcordia  boc  sareopbago  condita  sunt. 
Ici  reposent  les  entrailles  de  Madame  la  Reine 
Jeanne  de  Bourbon, épouse  de  Cliarles-le-Quint, 
et  fille  de  très-noble  Piince  Monseigneur  Pierre 
de  Bourbon,  qui  régna  avec  son  dit  époux  treize 
ans  el  dix  mois,  et  trépassa  1  an   1377,  en  lé- 
vrier. 


Auprès  des  entrailles  de  cette  reine  furent 
inhumés  les  corps  de  deux  fils  de  Louis,  duc 
d'Orléans,  et  de  Valentinede  Milan,  lesquels 
moururent  en  bas  âge. 

Du  même  coté,  est  le  tombeau  d'André 
d'Espinay,  cardinal,  archevêque  de  Bordeaux 
et  de  Lyon,  et  iietit-neveu  de  Louis,  duc 
d'Orléans.  Ce  prélat  est  très-recommandablo 
dans  l'histoire  de  Charles  VIII.  Il  se  trouva 
à  la  bataille  de  Fornoue,  et  y  tint  toujours 
compagnie  au  roi,  avec  samîlre,  son  suri)lis 
et  un  morceau  de  la  vraie  croix.  Il  mourut 
dans  l'hôtel  des  Tournelles,  et  fut  inhumé 
dans  cette  église,  où  l'on  lit  cette  épitaphe  : 

Cy  gist  Père  en  Dieu  Messire  André  d'Espinay, 
Cardinal,  Archevêque  de  Lyon  et  de  Bordeaux, 
Primat  de  France  et  d'Aquitaine ,  zélateur  et 
bienfaiteur  de  l'Ordre  desCélestins,  qui  trépassa 
à  Paris,  aux  Tournelles,  le  10  fjour  de  novem- 
bre, l'an  de  grâce  1500.  Priez  Dieu  pour  lui, 

La  chapelle  d'Orléans,  comme  on  l'a  dit 
«i-dessus,  a  été  biJilie  des  libéralités  de  Louis 
de  France,  duc  d'Orléans ,  lils  du  roi 
Charles  V,  et  un  des  principaux  bienfaiteurs 
des  Célestins,  auxquels  il  doiuia,  entre  autres 
choses,  la  terre  de  Porché-Fontaine,  auprès 
de  Versailles,  2,000  liv.  pour  la  fondation 
d'une  messe,  qui  se  dit  tous  les  jours.à  l'au- 
tel privilégié  de  cette  chapelle,  et  pour  un 
obitsolennel,que  ces  religieuxcélèbrent  tous 
les  ans  le  23  novembre,  jour  du  décès  de  ce 
prince.  Il  n'y  a  pas  de  lieu  dans  le  royauiue 
plus  digne  de  la  curiosité  des  amateurs  des 
beaux-arls;  car,  les  chefs-d'œuvre  de  sculii- 
ture  y  sont,  pour  ainsi  dire,_  entassés. 

Le  tableau  qui  est  sur  l'autel  de  cette  cha- 
pelle représente  une  descente  de  croix  ;  il 
est  de  François  Salviati,  peintre  florentin, 
dont  les  ouvrages  sont  assez  estimés. 

Au  milieu  de  cette  chapelle  s'élève  un 
tombeau  de  marbre  blanc ,  orné  dans  son 
pourtour  des  statues  des  douze  apôtres,  et 
de  celles  de  plusieurs  saints.  Sur  ce  tombeau 
sont  couchées  quatre  ligures,  qui  sont  celles 
de  Louis  de  France,  duc  d'Orléans;  de  Valen- 
tine  de  Milan,  sa  femme;  de  Charles,  duc 
d'Orléans,  leur  fils  aîné,  et  de  Philippe  d'Or- 
léans, comte  de  Vertus,  leur  fils  puîné. 

On  fera  ici  une  remarque  qui  entre  pour 
quelque  chose  dans  l'histoire  des  progrès  do 
la  vanité.  Anne  de  Bourgogne,  duchesse  de 
Bethfort,  du  tombeau  de  laquelle  on  a  parlé, 
n'a  pour  couronne  qu'un  chapeau  de  feuilles 
d'acanthe,  orné  de  roses,  de  fleurs  et  do 
pierreries.  Louis  de  France,  duc  d'Orléans  ; 
Valentinede  Milan,  sa  femme,  et  Charles, 
duc  d'Orléans,  leur  fils  aîné,  n'ont  ici  que 
des  couronnes  rehaussées  de  petites  perles. 
Philippe,  comte  de  Vertus,  leur  second  fils, 
n'a  qu'une  couronne  tout  unie  sans  perles 
ni  autres  ornements.  Aujourd'hui  le  plus 
petit  commis  dans  la  finance,  un  peu  enri- 
chi, ou  le  plus  bas  oilîcier  du  roi  et  de  la 
reine,  qui  a  un  peu  secoué  la  poussière  d'où 
il  est  sorti,  arbore  impunément,  sur  des  ar- 
moiries imaginaires,  une  couronne  de  comte. 
Il  n'y  a  olus  de  distinction  d'état. 


1115 


PAR 


DICTlONNAIRt; 


PAR 


1110 


Cp  fut  le  roi  Louis  XII.  |ielit-lil.s  ilc  Louis 
de  Fr;ince,  duc  d'Orléiins,  cl  de  Valciiliiic 
de  Milan,  qui  fit  ériger  ce  monument  pour 
eux  el  |iour  leur  postérité.  Ce  fut  aussi  lui 
qui  (il  mettre  trois  grandes  tables  de  iiarbre 
noir,  sur  lesquelles  sont  (luatre  écussons  dos 
armes  de  France  et  d'Orléans,  et  les  inscrip- 
tions qu'on  va  lire. 

Sur  la  première  de  ces  tombes,  sont  les 
vers  suivants  : 

Quis  Uiinuluiii  posuil?  Reguin  Rcx  inaxiimis  illu 

Filins,  el  Regiim  Rex  Ludoviciis  honor. 
Qiiaiulo?  Posl   LIgurem,   Iiisubrem,  SiculiiiiKiiie 

iriumpiiiiiij,  I 

Post  cnplos  Reges,  Sforciailasque  Duces. 
Quis  jacel  hic?  Magiii  iierocs,  Luiiovicus  cl  iixor 

Aima  Videniina,  Régla  progeiiies. 
Aureli  proceres,  Carolus  ciiin  frairc  Philippo; 

llle  avus,  ille  avia  esl,  liic  paler,   iiic  paliiius  : 
Qui  genus?  A  Francis  stmliuni  quod,  Régna  luerl, 

Bellaque  sanguinea  solllcilarc  niami. 
Quse  mulier?  Ducis  liisubrii  pulclierriina   proies. 

Jus  Mcdiolanl,  sceplraque  dolc  dedil. 
Vivere  debueranl  propler  fada  iiiclila  seniper; 

Debuerant,  sed  mors  inipia  cuncla  rapil. 
Hosergo  rapuil  proceres?  Non  :  corpora  laninni  ; 

Semper  erunt  aiiini;e,  gloria  semper  cril. 

La  seconde  table  de  marbre  est  auprès  de 
la  porte  de  celle  cbapelle,  du  côté  du  chœur, 
el  l'on  y  lit  ces  autres  vers  : 
Hoclecuni  illiislrisPario,  Ludovice,  sepulcro 

Juiicta  Valenlin:T>  coiijugis  ossa  cubant; 
El  mcrito  Insubris  libi  jnrrt  ducalia  sceplri 

Tradita  legitinnc  prxniia  dolis  eranl. 
Sub  jacetet  Caiolo  clausns  cum  fralre  Philippus, 

Inclila  jani  veslri  pignoia  bina  Ibori. 
Magnilicus  Carolo  nascens  Ludovicns  ab  alto, 

llxc  posuil  larga  busta  superba  manu. 
Sforciadem  indigna  pepulit  qui  ex  sede  lyrannum; 

Et  sua  qui  Siculas  sub  juga  niisit  opes. 
L'I  lanlos  decorala  Duces  Aurélia  jaclat 

Gallica,  sic  illo  sccplra  tcnenle  liimcnl. 

La  troisième  table  de  marbre  noir  est 
conire  un  pilier,  proclio  la  colonne  d'Aimede 
Monliijoreniy,  et  on  lit  sur  celle-ci  celte 
inscriplion: 

Ludovicns  Rex  XII,  (|nieliperpelu;c  et  nicmoriae 

perenni  illuslrissimoruni    Principum    Ludovic! 

avi,  Valenlin;c  avi;c,  Caroli  palris,  piissimoruin 

picnlissiinorunKpie  parenluin  ac  Pbili|ipi  pairui 

felicller  M.  d.  nu. 

Assez  près  de  ce  lond)eau,  el  du  cAlé  de 
l'aiilel,  l'on  voit  un  |)ié'lestal,  sur  leipiel  sont 
les  trois  GrAces,  scul|)tées  en  alb.llre,  el 
hautes  connue  nature.  Elles  sonl  debout,  le 
dos  lourué  l'une  .'i  l'autre  :  elles  se  lioniu'nl 
parles  mains,  ainsi  (]ue  les  anciens  nous  les 
ont  représentées,  et  soutiennent  sur  leius 
léles  une  urne  de  bron/e  doré,  dans  la  |uelle 
esl  le  cii-urdu  roi  llerui  II  ;  celui  (h;  la  iiMue 
Calherine  de  Médi.is,  sa  fennue;  celui  de 
Charles    IX ,   roi   de    France ,   el  celui   de 


François  de  France,  duc  d'Anjou,  son  frère, 
mort  il  Cliâleau-Thierry,  le  18  mars  de  l'au 
155V.  Ce  monument  est  un  des  chefs-d'œu- 
vre de  Germain  Pilon,  et  fut  fait  par  ordre 
et  aux  dépens  de  la  reine  Catherine  de 
Médicis  :  sur  chacune  des  trois  faces  du  pié- 
destal, sonl  gravés  deux  vers  latins. 
Dans  l'une  on  lit  : 

Cor  juncluni  amborum  longum  lesialur  amoreni, 
Anle  homines  junclus,  spirilns  anle  Deuin. 

Sur  la  seconde  : 
Cor  quondam  cbaritum  sedeni,  cor  suMima  s(  r^iiu  .  . 
Très  charités  snrnnio  vertice  jure  l'eruni. 

Sur  la  troisième  : 

Hic  cor  deposnit  Régis  Cailiarina  niarili, 
Id  cupicns  proprio  condere  posse  sinu. 

Il  est  difficile  de  voir  ailleurs  un  morceau 
de  scul|iture  plus  parfait  que  celui-ci,  soit 
qu'on  considère  la  noide  simplicité  de  la 
composition,  ou  la  correction  du  dessin,  ou 
l'élégance  des  contours,  ou  la  ilisiiosilion  , 
la  vérité  et  la  légèreté  des  draperies.  Mais  on 
jieut  trouver  à  redire  que  l'on  ait  jilacé  un 
moiuimenl  aussi  [jrofane,  et  digne  d'orner 
le  temple  des  faux  dieux,  dans  un  lieu  aussi 
respectable  que  celui-ci. 

.\  l'autre  extrémité  du  tombeau  des  ducs 
d'Orléans,  est  un  piédestal  tiiangulairc  et 
de  porphyre,  sur  lequel  s'élève  une  colonne 
de  marbre  blanc ,  semée  de  flamiues ,  qui 
font  allusion  Ji  la  colonne  de  feu  qui  condui- 
sait leslsraélites  dans  le  désert. Cette  colonne 
supporleune  urne  de  bronze  doré,  surmontée 
d'une  couronne  de  même,  el  qui  est  portée 
par  un  ange.  Au  pied  de  la  colonne  sont 
trois  enlanis  ou  génies,  aussi  de  niarbi'O 
blanc,  qui  tiennent  chacun  un  llambeau. 
avec  l"S(iuels  ils  semblent  mettre  le  feu  à 
cette  colonne.  Ils  passent  pour  èlre  de  maître 
Ponce.  Aux  trois  faces  du  piédestal,  sont  ces 
devises  et  ces  explications  : 

cou  REGIS     IN     MANU     DEI 

Hoc  oracnio  digmun  fuit  cor  Francisa  II,  Ré- 
gis Chrislianissimi,  in  urna  huic  columiuu  su- 
perpnsil;e  coMclusuni  ;  lanlovera'  (idei  asscrlcni, 
generosani  Chrisli  niarlyreni  Mariani  Suiard 
coujngcm  liabuissc,  quœdani  luit  ver.c  imnior- 
lalilatis  asserlio. 

LUMEN  RECTIS 

Taie  fuit  cmblema  byerogliphicnm  Francise!  Il, 
piissimi  Francorum  Régis,  cujus  cor  hic  siUun 
est;  hic  inslai'  igiie.e  (dlunnuc  Israeli  noctu 
|ua;hicentis,  reclitudiiiem  ,  et  pro  avila  Reli- 
gione  llagranlem  îcluni ,  advorsus  perduelles 
bu'reticos  senq)er  pra;  se  Udil. 
D.    0.     M. 

ET  PER1.NM  MKMOlU.t: 

Francisci  II  Francorum  Régis,  Carolus  nimus 
ejus  in  regno  successor  suadenle  Regiiia  Ma- 
ire C.aiharliia  hanr  columnani  crigi  curavil, 
aiino  saUUis  15U!i!. 


1H7 


PAR 


FraïKjois  II,  roi  de  Fiance  et  d'Ecosse, 
dont  le'  cœur  repose  dans  l'urne  dont  on 
vient  de  parler,  avait  éi)0usé  Marie  Stuart, 
reine  d'Ecosse,  et  la  femme  de  son  temps  la 
plus  accom])lie;  il  mourut  le  5  décembre 
1560,  âgé  de  près  de  dix-sept  ans. 

A  l'entrée  de  cette  chapelle  est  une  grande 
oolonne  torse  de  marbre  blanc,  ornée  de 
feuillages  et  de  moulures,  et  dont  le  chapi- 
teau, qui  est  d'ordre  composite  et  do  fort 
mauvais  goût,  porte  une  urne  de  bronze, 
dans  laquelle  repose  le  cœur  d'Anne  de 
Montmorency,  connétable  de  France,  mort 
le  12  de  novembre  de  l'an  15C7,  des  blessures 
(lu'il  avait  reçues  à  la  bataille  de  Saint-Denis. 
Cette  colonne  n'est  point  d'une  bonne  pro- 
portion, ni  les  ornements  qui  la  décorent 
d'un  bon  goût  de  dessin,  quoiqu'ils  soient 
très -habilement  exécutés  par  Barthélémy 
Prieur,  sculpteur  calviniste,  qui  a  fait  aussi 
le  tombeau  de  ce  même  connétable,  qui  est 
à  Montmorency.  La  gloire  et  la  reconnais- 
sance travaillèrent  à  l'envi  à  ces  deux  mo- 
numents; car,  outre  que  Prieur  avait  de  la 
réputation  dans  son  art,  il  devait  beaucoup 
à  la  protection  de  la  maison  de  Montmo- 
rency. Cette  colonne  est  élevée  sur  un  pié- 
destal de  marbre,  et  est  accompagnée  de 
trois  statues  de  bronze ,  qui  représentent 
trois  Vertus. 

Sur  une  table  de  marbre  noir,  qui  est  aux 
pieds  de  la  première  de  ces  ligures,  sont  des 
vers  français,  qui  ont  pu  être  admirés  dans 
leur  temps. 

Cy-dessous  gist  un  cœur  plein  de  vaillance, 
Un  cœur  d'honneur,  un  cœur  qui  tout  sçavoit. 
Cœur  de  vertu  qui  raille  cœurs  avoit, 
Cœur  de  trois  Rois  el  de  toute  la  Fraiicé  ; 
Cy  gist  ce  cœur  qui  fut  notre  assurance, 
Cœur  qui  le  cœur  de  justice  vivoii. 
Cœur  qui  de  force  et  de  conseil  servoit. 
Cœur  que  le  ciel  honora  dès  l'enfance, 
Cœur  non  jamais  ni  trop  haut  ni  remis, 
Le  cœur  des  siens,  l'elTroi  des  ennemis, 
Cœur  qui  fut  cœur  du  Roi  Henri  son  maître, 
Roi  qui  voulut  qu'un  sépulcre  commun 
Les  enfermât  après  leur  mort,  pour  être 
Comme  en  vivant  deux  mêmes  cœurs  eii  uii. 


Sous  les  pieds  d'une  autre  de  ces  statues, 
est  cette  inscription  : 

D.     0.    M.    S. 

Siste  parum 
et  audi,  viator. 
In  Anna  Duce  Monfniorantio  tanta  fuit  rei  mi- 
litaris  scientia,  et  in  tractaudis  et  explicandis 
iicgoliis  vigilautia,  ut  paulatim  tanquam  per 
scalarum  gradus,  virtulis  ergo  ascensum  sibi 
ad  honoris  altissinmm  gradum  paraverit.  Quem 
dum  vixit,  teuuii  honorificentissime  cum  Hen- 
rici  secundi  Régis  potentissimi  approhaiione 
luaxima,  qui  eani  ipsam  ainplissime  quam  a 
l\ego  Francisco  patie  consecutus  erat  :  Anna 
digiiitMlem  angeresi  potuisset  cogitabat,  ut  iu- 
comparabilem  et   pane  iuaudilum  suum    erga 


D'El'IGRAPHlE.  PAR  1118 

cUirissinumi  viruui   amorem  declararet;    el  si 

plerique  eique  Principes  viri  imminuere  quibus 

poterani  artificiis  conarentnr,  augebat    tamen 

olUreclatio  amorem,    ut   nihil  peuitus  de  jure 

publico  aul  privato  slatueret,  (|uod  Annse    non 

probarelur.  Ut  jam  unum  animum   in   duol)us 

corporibus  facile  cerneres,  qua;  vohiiitatem  et 

aniinoruni  summa  conjunctio,    ut  posleris  mo- 

nuniento  iuuotesceret  memorabili,  voluit  Hen- 

ricHS  amborum  corda  in  eadem  jacere  a;de,  igi- 

tur  consenlientihus  Carolo  Nono,    et  Catharina 

Regina,  matreejus,  leclissima  fœmiua    Magda- 

lena  conjux,  etFrançiscus  filius  piissimus  mœ- 

rentes. 

P.  P. 

La  troisième  statue  est  hors  l'enceinte  de 
cette  chapelle;  et  sur  un  marbre  qui  est  à 
ses  pieds,  on  lit  : 

Asta,  viator,  non  levé  pr*tium  morae, 
Hoc  grande  parvo  cor  duplex  jacet  loco 
Régis,  Ducisque,  Régis  Henrici,  Ducis 
Montmorantii  Anna;,  per  gradus  quisingulos 
Ad  militaris  ordinis  fasligium 
Pervenit,  et  Rex  maximas  sub  maximis 
Domi  forisque  Regibus  gessit  tribus, 
Francisco  et  Henrico  ultiinoque    Carolo. 
Sed  pracipua  quo  singularis  et  fuies, 
'  Inter  Ducemque  Regeni,  et  Henrieum  foret 
Testata,  corda  jussit  amborum  siraul 
Rex  ipse  poni,  pignus  liaud  dubitabile 
Quod  juncta  eoruin  vita  perpeluo  fuit, 
Hicjuncta  quorum  mors  liabet  vitalia. 

Dans  le  mur  de  cette  chapelle  est  un  tom- 
beau de  marbre  noir,  sur  lequel  est  une 
statue  à  demi-couchée  de  marbre  blanc,  qui 
représente  Philij'pe  Chabot,  amiral  de  France, 
qui  mourut  le  premier  juin  15V3,  Ce  monu- 
ment est  de  Paul  Ponce,  selon  les  uns,  et  de 
Jean  Cousin,  selon  les  autres.  La  composi- 
tion en  est  très-bizarre  et  du  jilus  mauvais 
goût.  Les  ornements  dont  elle  est  surchargée 
sont  entièrement  gothiques  et  barbares.  Sur 
un  marbre  noir  qui  est  auprès,  sont  l'épi- 
taphe,  les  armes  et  les  devises  du  défunt. 
L'épitaphe  est  latine,  et  de  la  composition 
d'Etienne  Jodelle ,  poète ,  qui  mourut  en 
1573.  Comme  elle  parut  dure  et  équivoque 
au  P.  Etienne  Carneau,  religieux  célestin, 
il  jugea  à  propos  de  la  traduire  en  français. 
La  voici  : 

Avoue,  passant,  que  si  c'est  en  cette  vie  un  haut 
degré  de  gloire  pour  un  héros  de  triompher  de 
l'envie  par  une  vertu  plus  forte  qu'elle,  et  qui 
ne  se  relâche  point,  c'en  est  après  le  trépas  un 
bien  plus  sublime  et  plus  durable  de  surmonter 
la  mort  par  la  mémoire,  et  la  réputation  con- 
tinuelle de  celte  même  vertu  toujours  en  vigueur, 
el  à  l'épreuve  des  siècles.  Mais  à  quel  propos 
ceci?  Diras-tu;  c'est  que  les  nu'inos,  ou  phiiôt 
le  bon  génie  du  vaillant  Philippe  Chabot,  Aiiiiial 
de  France,  le  veut  avertir,  (quoiqu'en  très-peu 
de  mots  pour  la  grandeur  du  sujet)  qu'il  est  en 


1119 


■AK 


[Hissession  de  ce  lioiiblc  av:ii)iag 
heiirtHisemeiU  d'un  père  de  raiicicniie  race  île 
Chabot,  cl  d'une  mère  de  celle  de  Luxembourg, 
il  l'ut  encore  jjIus  licureuseiiicnt  élevé  et  instruit 
avec  tant  de  soin,  (ju'il  passa  pour  un  miracle 
d'éloquence,  qui  ne  lui  servit  pas  peu,  avec  ses 
autres  bonnes  qualités,  pour  gagner,  au  delà  de 
lous  les  favoris,  rosiiuie  et  les  bonnes  grâces 
du  très-auguste  roi  François  I,  son  maître. 
Il  eut  l'honneur  de  recevoir  par  trois  l'ois  l'Ordre 
Royal  des  mains  de  trois  monarques,  et  fui  Ca- 
piiaine  do  cent  cuirassiers  à  cheval  ;  Chef  et 
Stir-intenilaiit  de  la  Maiine  sur  les  mers  Océane 
ei  Méditerranée;  Lieutenant  général  pour  le 
Roi,  et  Gouverneur  de  la  Bourgogne,  dont  il 
était  appelé  le  père,  comme  il  le  fut  aussi  quel- 
que temps  des  pays  conquis  au-delà  des  Alpes, 
(|u'il  soumit  presque  tous  à  la  Couromie,  y 
commandant  seul  les  troupes  de  Sa  Majesté. 
Diverses  occasions  le  rendirent  signalé  en  plu- 
sieurs combats,  où  il  se  porta  toujours  vail- 
lamment, et  en  des  Irailés  et  des  alliances,  oîi 
il  agit  avec  autant  de  conduite  que  de  gran- 
deur et  de  courage;  mais  après  tant  de  belles 
actions  aussi  avantageusement  exécutées  que 
généreusement  entreprises,  cl  sur  mer  et  sur 
terre,  au-dedans  du  Royaume,  et  chez  les 
étrangers,  le  plus  grand  honneur  qu'il  mérite, 
et  la  plus  glorieuse  réputation  qui  le  puisse  faire 
revivre  après  sa  mon ,  est  fondée  s\ir  le 
triomphe  que  sa  force  d'esprit,  accompagnée 
d'une  vertu  vraiment  chrétienne,  a  remporté 
sur  l'envie  de  son  temps,  tenant  toujours  comme 
l'ancre,  qui  élail  la  marque  de  son  amirauté, 
ou  philiH  comme  un  Hercule  inébranlable,  sa 
fortune  lérnie  contre  les  vagues  furieuses  des 
jalousies  et  des  persécutions  de  la  cour,  jusques 
à  trouver  raugmentatiim  de  ses  louanges  dans 
les  euviiMisps  et  déraisonnables  procédures  de 
ses  adversaires. 

Voilà  ce  qu'il  a  fait  en  sa  vie;  et  pour  faire  le 
reste,  Léonor  Chabot,  son  (ils.  Grand  écuyer 
de  France,  porté  de  piété  et  de  tendresse  pour 
sa  mémoire,  lui  a  fait  dresser  ce  monument, 
(pi'il  souhaite  inell'açable,  pour  en  informer  la 
postérité. 

i;s-tu  satisfait  passant?  Tu  le  dois  être,  et  prier 
pour  l'àme  qui  anima  ces  cendres  ici  encloses; 
après  cela  lu  te  peux  retirer,  à  la  bonne  heure, 
avec  le  dcsir  d'embrasser  la  vertu,  coiume  il  a 
fait,  et  avec  la  réflexion  judicieuse,  qu'en  la 
possédant,  l'envie,  et  même  la  mort  se  peuvent 
facilement  mépriser  et  vaincre. 

A  côté  (i(M'c  iiiniisolûe,  l'on  cil  voituii  nutro 
(lu  iiiaibn-  lil.iiiesur  lo(]iicl  est  la  stalucMj'iiti 
hoiiiijic  iiiorl,  cl  (loiil  la  U^lc  esl  suuU'tiiic  par 
un  amour  jileuiaiil.  C.'usl  lu  porlrail  de  Huiiri 
Chai)(d,  (lue  île  Hiiliaii,  pair  ilo  l''raii(i',  j.;ou- 
Tei-ncunrAiiJDU.II  elaiisoeorul  lil.si|e(;ii;irlus 


jltICTIONNAIRE  l'AH  1120 

Ktant  né        Chabot,    seigneur   do  Saiiil-Aulaye ,  et    de 


Henriette  de  Lur,  sa  fiMiiine.  CiMiiiiie  il  avait 
616  iiestin6  à  l'église,  il  n'avait  point  servi  ; 
mais  c'était  d'ailleurs  un  eavalier  de  beau- 
coup de  mérite,  et  qui  eut  le  bonlieur  de 
fiiaire  à  Marguerite,  ducliesse  de  Roliaii,  et 
de  l'épouser  en  IG't.'J.  C'est  le  ciief  de  la 
brandie  des  Cliabot-Roiian.  Ce  raausol6e  est 
du  fameux  Anguier.  On  y  lit  une  épilaplie, 
(jue  le  P.  Carneau  a  traduite  du  latin  en 
français,  et  à  laquelle  il  a  ajout6  une  6pi- 
granmie  à  la  louange  do  la  duchesse  de 
Rolian. 

Arrête  un  peu,  passant, 
El  considère  l'inconstance  de  la  condition  humaine. 
Le  très-illustre  Henri  Chabot,  de  la  noble  fa- 
mille des  Chabot,  l'une  des  plus  anciennes  de 
Poitou,  dont  il  descendait  par  les  aînés.  Sei- 
gneurs de  Jarnac,  comme  des  tiges  augustes 
de  Luxend)ourg  et  de  Lusignan  par  les  femmes; 
Due  de  Roban,  Prince  de  Léon,  Pair  de  France, 
et  gouverneur  d'Anjou,  a  souhaité  et  ordonné 
qu'après  son  décès,  dans  l'attente  de  la  résur- 
reciion  générale,  son  corps  fût  ici  enseveli  sous 
le  morne  mausolée  qui  enferme  les  cendres  du 
grand  amiral  Philippe  Chabot,  son  proche  pa- 
rent. Ce  duc,  i)arfaitement  bien  né,  et  capable 
de  très-grandes  choses,  était  zélé  pour  la  gloire 
de  Dieu,  alTeetionné  au  bien  de  la  patrie,  coura- 
geux et  vaillant  en  guerre,  prudent  à  la  Cour, 
adroit  et  agissant  dans  les  affaire  d'importance, 
toujours  agré.ible  aux  personnes  à  qui  il  com- 
mandait ;  et  ce  qui  est  plus  merveilleux  en  un 
courtisan ,  ce  fut  un  véritable  ami,  et  d'une 
lidélilé  très-éprouvée.  Quoiqu'il  fût  presque  le 
cadet  de  sa  maison,  il  paraissait  éminemment 
entre  les  plus  considérables  et  les  mieux  faits 
de  la  cour ,  possédant  tous  les  beaux  avantages 
de  la  nature  cl  de  rinslitulion  ;  et  de  la  sorte, 
il  s'avança  dans  la  gloire  par  le  chemin  de  la 
vertu.  Pour  récompenser  en  quelque  façon 
celle  vertu,  le  Ciel  lui  fit  mériter  équitablemeni, 
et  malgré  l'envie,  les  bonnes  grâces  cl  la  so- 
ciété conjugale  d'un  rare  parli,  tel  que  la  sé- 
rénissime  Marguerite,  héritière  des  puissants 
Seigneurs  de  Rohaii,  Prince  de  Navarre, 
d'Ecosse  et  de  Bretagne,  et  lille  unique  de  ce 
fameux  héros  Henri  de  Roban,  aussi-bien  qu'al- 
liée de  lous  les  Souverains  du  monde  chreiien; 
laquelle  préféra  Hem-i  Chabot,  son  cousin,  à 
plusieurs  potentats  de  l'Europe.  Ayant  été  élevé 
par  ce  mariage  à  la  dignité  d'un  des  premiers 
Dlics  ei  Pairs  de  France,  il  se  fit  valoir  avec 
tant  d'éilat dans  le  conseil,  lorsque  le  Royaume 
était  embarrassé  d'affaires  très-épineuses,  que 
lous  les  courtisans  et  même  ses  envieux,  di- 
saient, d'une  conuuuue  voix,  qu'il  était  iligiui 
des  titres  les  plus  relevés.  Dans  ce  haut  point 
de  furtmie  cl  de  mérite,  la  mort  trop  liàiee, 
après  avoir  terrassé  deux  de  ses  frères,  Charles 
el   Guy ,    très-vaillants    maréchaiiv    de    camp. 


11-21 


PAU 


D'EPIGKAI'HIK. 


pendant  nos  guerres  coiiire  l'Espagne,  le  ravil 
eu  la  fleur  de  son  âge  à  son  Roi,  à  sa  pairie,  à 
sa  femme,  à  ses  enfants  et  à  ses  amis  ;  mais 
non  à  la  grâce  de  Dieu,  ni  à  la  mémoire  des 
hommes.  Qu'il  le  suûise,  passant;  el  en  qnitianl 
ce  lieu,  ne  perds  pas  le  souvenir  des  misères 
humaines.  11  vécut  59  ans,  et  mourut  en  l'an 
de  giace  1055.  Sa  femme  irés-aimée,  non-seu- 
lement affligée  à  l'excès,  mais  presque  mou- 
rante de  douleur,  el  ses  chers  enfants  fondant 
en  larmes,  lui  ont  fait  ériger  ce  raonuraent. 

Par  des  impressions  aussi  fortes  que  tendres, 
Le  feu  d'une  Princesse,  à  qui  rien  n'est  égal, 
A  suivi  son  époux,  pour  échaufl'er  ses  cendres 
Et  sçut  vaincre  la  mort  par  l'amour  conjugal. 

Les  seigneurs  de  la  maison  de  Rohan  sont 
ici  qualifiés  de  princes  de  Navarre,  d'Ecosse 
et  de  Bretagne,  parce  que  dans  les  royaumes 
et  les  Etals  auxquels  les  tilles  succèdent, 
tous  ceux  qui  sont  issus  par  femmes  des 
maisons  souveraines  qui  y  ont  régné,  sont 
princes  du  sang  de  ces  royaumes  et  des 
Etats.  Ainsi  des  fllles  des  rois  de  Navarre, 
d'Ecosse  et  des  ducs  de  Bretagne,  ayant  été 
mariées  dans  la  maison  de  Rohan,  tous  ceux 
qui  en  sont  descendus,  sont  princes  du  sang 
de  Navarre  d'Ecosse  et  de  Bretagne.  La  mai- 
son de  Rohan  prétend  même  être  descendue 
par  mâles  des  anciens  comtes  de  Vannes , 
puînés  de  la  première  maison  de  Bretagne. 
La  qualité  de  sérénissime  est  déplacée  dans 
cette  épitaphe.  A  peine  la  donnait-on  aux 
princes  du  sang  de  France,  dans  le  temps 
qu'on  en  gratifie  ici  la  duchesse  de  Rohan. 

Vis-à-vis,  et  de  l'autre  côté  de  cette  cha- 
pelle, sur  un  piédestal  de  marbre  noir,  sont 
deux  Génies,  appuyés  chacun  sur  un  bou- 
clier, et  une  colonne  de  marbre  blanc  char- 
gée de  couronnes  ducales,  et  de  chitfres  d'un 
assez  mauvais  goût,  aussi  bien  que  sur  tout 
l'entablement  à  quatre  faces,  qui  porte  une 
urne  dorée,  dans  laquelle  est  le  cœur  de 
Timoléon  de  Cossé,  comte  de  Brissac,  colo- 
nel général  de  l'infanterie,  grand  pannetier 
et  grand  fauconnier  de  France,  qui  fut  tué  au 
siège  de  Mucidan,aumoisdemaideranl369, 
et  dont  le  corps  fut  inhumé  dans  cette  cha- 
pelle par  ordre  du  roi  Charles  IX,  qui  lui  fit 
faire  des  obsèques  magnifiques,  auxquelles 
le  parlement  et  le  corps  de  ville  assistèrent. 
Sur  le  dé  du  piédestal,  sont  ces  trois  inscrip- 
tions : 

TIMOLEOXTI    COSSiEO, 

Utriusque  propalruo  Comili  Brissaci,  Magistro 
pedilum,  trium  eadem  ex  génie  Marescalloruni 
Franciœ,  fîlio,  fralri,  nepoti.  Suorum  deliciis,  . 
liosiium  lerrori,  qui  posl  multas  viclorias  ad 
Mucidanum  occisus,  anno  salulis  m.  d.  lxix. 
œtaiis  suœ  xxvi.  Hic  siius  est. 

LUDOVICO  COSS.EO  , 

Duci  Brissaci,  et  belli  praluli,  Paii  l'ianciœ, 
cujus  hic  cor  silum  est.  Cor  gratiarum  omnium 
el  virlulum  scdcs,  quas  cum  sumiiii  inlinii(|;:L' 
aniarenl,  cliam  inimici  venerabantur;  sanclis- 


PAU  1122 

februarii,  anno  salulis  M. u.c.Lxi. 


sinie  obiit  xxv 
œlatis  suai  xxxv. 

joànni  armando  cossoeo 
Ludovici  fralri,  Equili  Sancti  Joannis  Ilioroso- 
limilani,  muitis  adversus  Turcas  prœliis  intlllo, 
qui  summo  Meliiensiuni  suorum  luciu,  lerrls 
ereplus  xin.  februarii,  anno  Chrisii  1658,  setalis 
suse  XXIV.  Hic  condiius  est. 

Auprès,  est  un  tableau,  où  sont  écrits  les 
vers  français  qui  suivent  : 

Sous  ce  tombeau  gist  ce  preux  chevalier , 
Timoléon,  cet  heureux  capiiainc  , 
Dit  de  Brissac  :  ce  ferme  bouclier, 
El  protecteur  de  l'Eglise  Romaine , 
Duquel  l'ardeur,  et  constance  hautaine, 
Le  cœur  vaillant,  et  le  noble  courage 
En  sa  tendreur  s'est  montré  martial. 
Lorsqu'il  poursuit  l'ennemi  plein  de  rage. 
Et  pour  son  roi ,  pour  le  sceptre  royal , 
Pour  son  pays,  pour  la  foi  catholique, 
S'esl  bazardé,  tant  que  d'un  coup  fatal. 
Est  mort,  tué  par  un  lâche  hérétique. 
l'ombre. 

Suis-je  mort?  Oui  ;  non,  je  suis  vif  encore. 
Puisque  mon  nom  court,  et  bruit  en  tous  lieux. 
Le  roi  mon  corps  près  ses  princes  décore. 
Dieu  mon  esprit  a  rendu  glorieux, 

La  pyramide  de  la  maison  d'Oileans-Lon- 
gueville  est  encore  un  des  beaux  ornements 
de  cette  chapelle.  Ce  monument  est  de  Fran- 
çois Angaier,  et  ne  cède  en  rien  à  tout  ce 
qu'il  y  a  de  plus  parfait  en  scul|)ture.  C'est 
un  magnifique  obélisque,  chargé  do  trophées 
en  bas-relief,  accompagné  des  quatre  vertus 
cardinales,  et  de  deux  bas-reliefs  de  bronze 
doré  d'or  moulu,  qui  occupent  les  deux  faces 
du  piédestal  et  représentent  le  secours 
d'Arqués,  et  la  bataille  de  Senlis.  Ce  mauso- 
lée, qui  renferme  les  cœurs  de  plusieurs 
ducs  de  Longueville  et  d'Estouleville,  sou- 
verain de  Neufchàtel,  etc.,  avait  été  com- 
uiencé  pour  celui  de  Henri  I",  et  fut  achevé 
par  ordre  de  la  sérénissime  princesse  Anne- 
Geneviève  d-^  Bourbon,  duchesse  de  Longue- 
ville,  qui  y  fit  mettre  aussi  celui  de  Henri  il, 
duc  de  Longueville,  son  mari.  Le  |iremier 
mourut  à  Amiens,  le  i29  d'avril  1393,  d'un 
coup  de  mousquet  qu'il  avait  reçu  en  la 
salve  qu'on  lui  lit  en  son  entrée  dans  la  ville 
de  Doullens,ùgé  de  vingt-sept  ans;  et  l'aulre, 
fils  du  précédent,  mourut  à  Rouen  lu  IJ  mai 
1(363,  âgé  de  soixante-neuf  ans.  Charles- 
Paris  d'Orléans,  son  fils,  duc  de  Longueville, 
etc.,  ayant  été  tué  le  12  juin  1672,  dans 
l'ile  de  Bethau,  après  avoir  passé  le  Rhin, 
son  corps  fut  apporté  à  Paris  le  9  août  de  la 
môme  année,  et  fut  inhumé  dans  cette  cha- 
pelle. Celui-ci  était  frère  cadet  de  Jean-Louis- 
Charles  d'Orléans,  duc  de  Longiœville,  né  le 
12  (le  janvier  16V6,  qui,  en  1609,  cajbrassa 
l'état  occlésiasti(]ue,  et  céda  son  droit  d'ai- 
nesse  à  Charles-Pâris  d'Orléans,  sou  frère. 
Ce  jeune  Louis-Charles  mourut  dans  l'ab- 


1125 


PAR 


baye  de  Sjiint-Georges,  près  de  Rouen,  le  V 
de  février  1G!)V, âj^é  de  tientc-hiiit  ans.  Ainsi 
la  maison  d'Orléans-Longueville,  qui  avait 
commencé  par  un  héros,  a  fini  jiar  un  imbé- 
cile. Le  héros  osl  .Ican  d'Orléans,  comte  de 
Dunois,  lils  niiliue!  di'  Louis  de  France,  duc 
d'Orléans,  frère  du  roi  Charles  VL 

Quoique  les  bâtards  des  princes  du  sang 
ne  soient  que  de  simples  gentilshommes, 
cependant  les  grandes  qualités  du  comte  de 
Dnnois,  les  in'iportants  services  qu'il  avait 
rendus  ?>  l'Etat,  et  les  grandes  alliances  que 
ses  descendants  avaient  contractées,  avaient 
élevé  leur  maison  au  point  de  grandeur,  que 
non-seulement  ces  bâtards  sont  au  rang  de 
la  haute  noblesse,  mais  que  môme  elle  pré- 
tendait devoir  succéder  à  la  couronne,  au 
défaut  de  lu  maison  de  Bourbon. 

\  oici  les  inscriptions  qu'on  lit  au  pied  de 
cet  obélisque  : 

Memorix  Serenissiiiii  Principis  Heiirici  Aure- 
lianensis,  prinii  ejus  nomiiiis  Longavillanoriim 
Diicis,  Novi-Casiri  apiul  Helvelios  Comilis  su- 
prenii,  ex  pâtre  Leonorio  Regiim  prosapia 
oriundi,  et  nialris  Mari.TC  Burboni»  génère 
stirpe  Regia;  eliam  adiicxi,  qui  Picanli»  Prae- 
feotus,  aille  annos  aninium  virilem  gerens,  am- 
bobus  Henricis  Fraiicoruin  Regibiis  fidem  suam 
pace  bclloque  diCficilllinis  leinporibiis  approbavil, 
et  aller!  Silvanectas,  tiiso  fiigaloque  Albœ- 
Marlse  Duce  servavit,  alteruni  apiid  Deppam 
circiimcessuin  perniptis  conjuralonim  copiis 
ingenlibus  andacter  oxpedivil.  Clinique  à  Dur- 
lanensi  pni'sidio  lioiiorificc  cxcipcielur,  forluila 
iniprovidi  mililis  glande  irajer lus  in  flore  jiiven- 
lutis  ac  rerum  occubuit   aiino  Doinini    1595, 


;elatis  xxvu. 

Aille  bidniiin  tamen  (iiiain  cxpiraret,  uiiicuin 
(ilium  noininis  ac  honorum  sviorum  liœredem 
ruturuin,  ex  Calbarina  Gonzaga  iNivernensi  ge- 
niliim  vidil.  Cor  taiili  lierois  in  hoc  gonlili  Au- 
relianensiiini  Ducuin  sacello  positiini  est,  corpus 
CaslriiinDiini  dclatuin ,  linic  lu  Princi|ii  pio 
alque  Calholico,  quicumqiie  isia  legis,  sortein 
juslorum  precarc. 

(loi'di  panis  hic  adjuiictum  est  lilii  cor  goncro- 
suni,  Sereiiissiini  Principis  Ih'iiriii  II,  co  no- 
niinc  Longavill;c  Uucis  suiniiii  Comilis  Novi- 
Casiri,  Picardia;  priinum,  deinde  Normanniai 
per  annos  qiiinqiiaglnla  prorcgis,  qui  majornm 
virliiliï.,  ut  diliomiiii  luercs,  io^n;iiililiiis  Lndo- 
vitis  Juslo,  cl  a  Deodalo,  niiiliis  per  Gi'rmaiiiani, 
por  llaliani,  Il  Galliain  cxpinliliunibiis,  viclo- 
riisqnc  claruit,  jic  posl  diutuvna  bclla  niissus 
ciiin  siimina  poioslate  de  pace  ad  celebrem 
Convonliini  iiKinaslerionsoni,  ibi  iiiler  Kuroii;i' 
protnics,  rcgiii  jura  niagno  aiiiino  iiigrnioiitic 
derendil  :  pacciii  rclaUiriis  doiniini  si  Deus  pla- 
catus  adfiiisM't  :  denium  lionuniin  ac  vllac  satur, 
aiinuni  (if)  iii(;ressus,  Rollioinagi  in  cinere  rt 
cilici  dcressil  mortr  saiicloruin  ami.  salut. 
iCliâ, iiicnsenviin.  Rolicto  npllnialihus  siiigiilaii 


DICTIONNAIRE  PAU  1121 

pietatis  exeiMplo.'  Corpus  Casliiini-Duiii  dr- 
porlaluui  lacriniaiilibus  suis,  dulentibus  omni- 
bus bonis. 

Scrcnissima  Anna  Gonovcla  Miirbonia  Condtra 
mœrcns  cuni  pientissiinis  liberis  cunjugi  incri- 
llssinio  mausolœum  quod  ipse  Patri  deslinaliini 
viviis  inclioaveral,  curavil. 

Au  côté  droit  de  l'autel,  est  un  tombeau 
de  marbre  noir,  sur  lequel  esl  coiiclK'e  une 
statue  de  marbre  blanc,  qui  représente  Re- 
née d'Orléans,  comtesse  de  Dunois,  ainsi 
(jue  nous  ra[)prend  l'épitaphe  qui  est  gravée 
sur  le  tombeau,  et  qui  est  conçue  en  ces 
termes  : 

Cy  gisl  très-excellente,  et  noble  Damoiselle 
Renée  d'Orléans,  en  son  vivant  Comtesse  de 
Dunois,  deTancarville,  de  Montgommeri,  Dame 
de  Moiitieuil-Dellay,  de  Cbâleau-Renaud;  fille 
unique  délaissée  de  très-excellent  et  puissant 
Prince  et  Princesse,  François,  en  son  vivant 
Duc  de  Longueville,  Comte  et  Seigneur  desdits 
Comtés  et  Seigneuries,  Connétable  hérédital  de 
Normandie,  et  Lieulenant  général,  cl  Gouver- 
neur pour  le  Roi  en  ses  pays  de  Guyenne;  et  de 
Madame  Françoise  d'Alençon,  son  épouse,  père 
et  mère  de  ladite  Demoiselle  :  laquelle  trépassa 
en  rage  de  7  ans  au  lieu  de  Paris,  le  â5  mai, 
l'an  lo'iS. 

Dans  le  fond  de  cette  chapelle,  est  une 
petite  arcade  vitrée,  dans  laquelle  est  une 
petite  urne  peinte  et  dorée,  et  aux  deuv 
côtés  sont  ces  inscriptions  : 

Ici  sont  les  entrailles  de  Monseigneur  le  Duc 
de  Valois,  fils  unique  de  Monseigneur  le  Duc 
d'Orléans,  el  de  Madame  Marguerite  de  Lorraine, 
son  épouse,  décédé  le  10  jour  d'août  l(i5G. 
Cy  dessus  esl  renfenné  le  cœur  de  Mademoiselle 
Marie-Anne  de  Chartres,  dernière  fille  de  Mon- 
.seignour  le  Duc  d'Orléans,  cl  de  madame  Mar- 
guerite de  Lorraine,  qui  a  été  élevée  au  ino- 
naslère  de  Cbaronne  depuis  sa  naissance, 
jusqu'au  mois  de  juin  de  l'année  1650,  et  dé- 
cédée à  Blois  le  17  août  de  la  même  année. 


L'épitaphe  de  ce  jeune  duc  de  Valois  fait 
connaître  combien  il  était  cher  au  prince, 
son  |iùrc,  et  h  la  princesse,  sa  mère.  On  y 
voit  beaucoup  de  tendresse  très-ingénieu- 
sement exprimée,  mais  nul  senliiuent  de 
chrislianisme. 

Rlandiilus,  eximiiis,  pulchcr,  diilcissimus  infaiis; 

Dcliciie  inalris,  delicixqne  pairis. 
Hic  situs  est  leneris  raptus  Valesius  annis 

Ut  rosa  qua;  subitis  imbribus  icla  cadil. 

Dans  la  même  clia|iolle  ont  été  inhumés 
Jean  de  Moiilaulian,  Runne  Visconli,  de  .Mi- 
lan, sœur  de  Valeiilinc  Visconti,  duchesse 
d'Orléans,  et  Arthus  de  .Moiil;iuban,  arclie- 
véipie  de  Bordeaux,  leur  lils.  Ce  Jean  do 
Mdiilauban.  ipie  le  P.  An>eliiie  ninimie  niai 
i\   projios  i.nill.iiiiiie,   iiioiiiiil   à    Paiis  l'an 


H23 


PAR 


li07,  et  Bonne  Visconli,  sa  femme,  en  IWJ. 
Pour  Arthus  de  Montauban,  leur  tils,  il  porta 
quelque  temps  les  armes,  et  suivit  le  [larti 
de  Louis,  duc  d'Orléans,  son  oncle.  Dans  la 
suite,  s'étant  dégoûté  du  monde,  il  se  fit  Cé- 
lestin  dans  le  couvent  que  l'on  décrit,  et 
non  jtas  dans  celui  de  Murcoussy,  comme  le 
dit  le  P.  Anselme.  Sa  retraite  ne  put  pas  le 
soustraire  aux  persécutions  des  Anglais,  qui, 
sur  la  fin  du  règne  de  Charles  VI,  l'obligèrent 
de  s'aller  cacher  dans  un  ermitage,  qu'il  fit 
bàlirdans  l'enclos  du  couvent  des  Célestins- 
Jès-Mantes,  oiî  il  demeura  pendant  deux  ans. 
Mais,  sous  le  règne  de  Charles  VII,  on  l'ar- 
racha de  sa  solitude,  pour  le  placi'r  sur  la 
chaire  archiépiscopale  de  Bordeaux.  Il  con- 
serva toujours  une  tendre  aûection  pour 
l'ordre  des  Célestins,  tit  du  bien  à  presque 
tous  les  monastères  de  cet  ordre  qui  lurent 
fondés  de  son  temps,  mais  principalement  à 
celui  de  Paris,  où  il  avait  fait  profession,  du- 
quel il  fit  biltir  le  clocher  et  les  greniers,  et 
donna  la  table  de  marbre  du  grand  autel,  et 
les  colonnes  de  cuivre.  Ses  armes,  battues 
en  or,  paraissent  encore  autour  du  clocher, 
et  en  [)lusieurs  endroits  de  cette  maison.  Il 
mourut  l'an  1468,  et  laissa  ses  vertus  à  imi- 
ter à  son  neveu,  Charles  d'Espinay,  cardinal 
et  archevêque  de  Bordeaux.  La  maison  de 
Montauban  était  une  des  plus  illustres  de 
Bretagne.  La  postérité  masculine  s'étant 
éteinte,  ses  grands  biens  passèrent,  par  des 
filles,  dans  les  maisons  de  Rohan  et  de  Vo- 
Juire. 

François  d'Espinay,  seigneur  de  Saint- 
Luc,  gr'and  maître  de  l'artillerie  de  France, 
tué  au  siège  d'Amiens,  le  7  septembre  lo97; 
et  Jeanne  de  Cossé,  sa  femme,  morte  le  20 
mai  1602,  ont  été  inhumés  dans  cette  cha- 
pelle; comme  aussi  François  de  Uoncherolle, 
dit  de  Maineville,  tué  au  siège  de  Senlis,  le 
17  mai  1689,  âgé  de  trente-huit  ans. 

Enfin,  nous  voici  parvenus  aux  vitres  de 
cette  magnifique  chapelle,  dont  les  peintures 
sont  très-curieuses,  parce  qu'elles  nous  re- 
présentent au  naturel  onze  rois  ou  princes, 
et  nous  font  connaître  les  modes  de  leur 
temps.  Anciennement  il  n'y  avait  que  sept 
portraits  ;  mais  le  feu  du  ciel  ayant  pris  aux 
poudres  qui  étaient  dans  la  tour  de  Billy,  il 
la  fit  sauter,  et  brisa  les  vitres  de  plusieurs 
églises,  et  surtout  celles  des  Célestins.  Fran- 
çois 1"  tit  rétablir  celles  de  la  chapelle  d'Or- 
léans, et  non-seulement  y  lit  remettre  les 
portraits  qui  y  étaient  auparavant,  mais 
même  y  ajouta  le  sien  et  ceux  de  François, 
dauphin,  et  de  Henri,  duc  d'Orléans,  ses 
deux  fils  aînés.  Ces  particularités  sont  mar- 
quées dans  cette  inscription,  qui  est  au- 
dessus  de  ces  peintures. 

Quas  159Sslruxit  viueas,  Ludoviciis  liic,  lurris 
Billia  desUiixii  duui  10  julii  lo5,S  luigure  ruit  : 
iSiO  crexii  novas  Fraiicisciis  tiic,  a  quo  nobilis 
hsec  proies  exurrexil. 

Sous  chaque  portrait,  il  y  a  des  inscrip- 
tions latines,  qui  font  connaître  ceux  cpi'ils 
re|irésentont,  et  qui  sont  ainsi  conçues  : 


D'EPIGR.\P111E.  PAR  I12(î 

Carolus  Quintus  Rex,  FunJator  hujus  Cœnobii. 
Luilovicus  Aurelionnii  Dux,  ejiis   nains  secuiidus, 

Fuiuialor  liujiis  Capella;. 

Ludovici  ac  ValentinrE  Carolus  Aureliorum  Dus,  et 

Mediolanoruni,  primo  genilus. 

Ludovicus  XII  linjus  filius,  Francoruiii  Rex. 

Viriuiuin  Cornes  Pliilippus,  Ludovici,  et  Valeulinx 

secundus. 

Joannes  Engoiismensis  Dux,  eorumdem  tertius. 

Joannis  filius  Carolus  Engoiismensis  Dux. 

Rex  Fraiiciscus  primus  Caroli  proies. 

FranciscusDelpliiuus,VienneiisiseiBriiaDiioruniDux, 

ejus  priniogeniliis  obiil  Turnon,   vicenarius. 

Rex  Henricus  Secundus,  Régis  Francisci  filius. 


A  tous  ces  portraits,  Charles  de  Valois, 
duc  d'Angoulême,  tils  naturel  du  roi  Char- 
les IX,  fit  ajouter  celui  du  roi  son  père,  et 
mettre  cette  inscription  au-dessous  : 

Verani  liane  Caroli  noni  Galliarum  Régis  ima- 
ginem,  et  Religionis,  et  obsequii  causa  posuil 
paiernae  pielatis  meraor  Carolus  Valesius,lEu- 
golimensium  Dux  ejus  filius.  Ann.  Domini  1635. 

Au  reste,  ces  portraits  sont  très-mal  des- 
sinés et  d'un  goût  misérable.  Ils  ne  parais- 
sent avoir  aucune  ressemblance  aux  origi- 
naux. 

Derrière  la  chapelle  d'Orléans,  il  y  en  a 
une  petite  que  Charles,  marquis  de  Rostaing, 
fit  faire,  en  1632,  en  l'honneur  et  mémoire 
delà  famille  de  Rostaing,  venue  du  Lyonnais, 
en  Forez,  en  Languedoc,  en  Guyenne,  etc. 
Les  armes  de  cette  famille  et  celles  de  ses 
alliances  sont  l'unique  ornement  de  cette 
chapelle.  La  famille  de  Rostaing  a  toujours 
été  si  entêtée  de  sa  noblesse,  quelle  ofl'rit 
aux  pères  Feuillants  de  faire  reconstruire 
leur  maître  autel,  do:it  le  dessin  est  très- 
pauvre,  aux  conditions  d'y  placer  ses  armoi- 
ries en  soixante  endroits.  La  piété  de  ces 
Pères  refusa  d'être  complice  d'une  vanité  si 
déplacée  et  si  peu  chrétienne.  Pour  s'en  dé- 
dommager, elle  a  fait  décorer,  dans  la  même 
église,  une  chapelle  assez  pielite,  où  est  leur 
sépulture,  et  l'on  y  voit  plus  de  vingt  écus- 
sons  de  leurs  armoiries,  et  presque  eu  aussi 
grand  nombre  que  celles  du  cardinal  de  Ri- 
chelieu dans  l'église  de  la  Sorboune. 

Au  côté  méridional  de  cette  église,  est  une 
autre  église  voûtée,  et  séparée  de  la  pre- 
mière par  plusieurs  piliers.  C'est  en  cet  en- 
droit qu'était  la  chapelle  des  dix  mille  mar- 
tyrs, et  l'inscription  qui  suit  : 

Révérend  Père  en  Dieu,  Monsieur  de  Bourbon, 
Cardinal,  Archevêque  de  Lyon,  mil  la  pre- 
inièie  pierre  de  l'tglise  de  céans,  en  l'honneur 
el  révérence  des  dix  mille  Alariyrs  ;  la  fête  esl 
célébrée  la  surveille  de  S.  Jean-Baplisle. 

Ce  côté  de  l'église  fut  dédié,  l'an  li82,  [lar 
Mgr  Louis  de  Beaumont,  évêque  de  Paris, 
selon  ces  deux  distiques  gravés  dans  la  mu- 
raille, et  qui  se  voient  au  bout  dudit  bàti- 
luent. 


11-27  PAR 

PoniKitis  digni  Luilovici  l'arisiensis, 
Fabrica  qmmi  ceiiiis  ore  clicala  nilel. 

M.     CCCC.    LXXXII. 

Miilil)us  Ikoc  dénis  iniiisfossis  diva  Capella, 
De  popiili  doiiisultio  palrala  fuil. 

François,  duc  de  Luxembourg  et  d'Epinay, 
ayant  depuis  fait  élever  une  très-belle  elia- 
|)ellc  au  lieu  où  était  celle  des  dix  mille 
marlyrs,  elle  fut  dédiée,  le  19  juin  1G21,  i)ar 
l'ierrc  Scaron,  évèque  de  Grenoble,  sous 
l'invocation  de  la  sainte  Vierge,  des  dix 
mille  martyrs,  et  de  saint  Pierre  de  Luxem- 
bourg. C'est  dans  cette  cliapolle  .qur  fut  in- 
humé Gérard  Manchet,  évècjuc  de  Castres  et 
confesseur  de  Charles  VH.  lequel  mourut  à 
Paris  en  IkhG.  Le  cœur  de  Jean  Cd'ur,  arclie- 
vt^ijne  de  Bourges,  y  fut  aussi  inhumé* en 
1483.  Cette  chapelle,  qui  est  celle  des  ducs 
de  Gèvres,  a  encore  changé  de  nom  au  com- 
mencement de  ce  siècle,  par  le  sacrilice  que 
fit  à  saint  Léon,  son  patron,  feu  Léon  Potier, 
duc  de  Gèvres,  d'un  saint  de  la  maison  du- 
quel il  avait  l'honneur  de  descendre  par  Mar- 
guerite de  Luxendjourg,  sa  mère.  Ce  seigneur 
fit  embellir  et  décorer  l'aulel  de  plusieurs  or- 
nements h  dorures  en  1702,  et  y  fil  mettre 
un  tableau,  dans  lequel  Paul  Mattel  a  repré- 
senté saint  Léon,  qui,  étant  allé  au-devant 
d'Attila,  le  désarme  par  ses  prières,  et  non- 
seulement  le  détourne  de  mettre  le  siège 
devant  Rome,  mais  l'engage  même  îi  é|)ar- 
gner  le  reste  de  l'Italie.  Ce  tableau  est  digue 
de  Paul  Mattei,  peintre  napolitain,  qui  tra- 
vaillait avec  une  vitesse  incroyable,  et  dont 
les  ouvrages  montraient  d'ailleurs  beaucoup 
de  génie,  quoique  i>eints  d'une  manière  sè- 
che, avec  peu  de  correction  dans  le  dessin. 

Cette  chapelle  est  remplie  de  magnifiques 
tombeaux  do  marbre,  dont  on  va  parler, 
selon  l'ancienneté  de  ceux  qui  y  sont  inhu- 
més. Du  côté  de  l'Epître,  est  un  tombeau 
avec  cette  épitaphe  : 

CY  GIST 

Trës-haut  et  irès-puissant  Seigneur  Messire 
René  Potier,  Duc  de  Tresmes,  Pair  de  France, 
Ciievalier  des  Ordres  du  Roi,  Capitaine  des 
gardes  du  corps  de  Sa  Majesté,  premier  Gcnlil- 
lioHinic  de  sa  chamlire,  Licuienanl  général  de 
ses  camps  cl  armées,  Gouverneur  des  pro- 
vinces du  Maine,  Laval  cl  du  Perche,  Lieule- 
nant  général  de  la  province  de  Normandie, 
Gouverneur  des  villes  ei  cliàleaux  de  Caen  et 
de  Cliàlons,  Marquis  de  Gèvres,  d'Anncbaull  et 
de  Gandclns,  etc. 

Taiit  de  liiens  el  d'Iionneurs  lui  ïonl  venus  de 
la  succession  de  ses  pères,  cl  de  la  récompense 
de  SCS  services  ;  mais  le  i)lus  glorieux  de  tous 
les  parlages,  a  élé  celui  d'inie  prudence  iiicom- 
paialili:  dans  lous  les  cliaiigenienls  des  cours, 
d'un  courage  tiTmc  et  inUcpide  dans  les  périls, 
Cl  d'une  lidélilé  la  plus  inviolable  el  la  plus  dé'- 
iicale  qui  fol  jamais,  laipielle  il  conserva  jusqu'à 
l.i  luorl,  e\ciiqiU>  de  icpiocbe  dans  les  services 
<|iril  a  rendus  à  trois  grands  Rois. 


DICTIONNAIRE  PAIt  1129 

Ilenri-le-Grand  a  élé  le  premier  dont  il  a  suivi 
les  armées  viclorieuscs,  donnant  parlent  des 
preuves  d'un  grand  cœur,  el  d'une  capacité 
extraordinaire  pour  la  guerre,  etc. 

Louis  le  Juste  venani  à  la  Couronne,  lui  donna 
des  marques  illuslres,  lanl  de  sa  confiance  en 
l'honorant  de  la  charge  de  Capitaine  des 
gardes  du  corps,  que  de  son  estime  i)ar  deux 
ambassades  extraordinaires;  l'une  en  Angle- 
terre, pour  y  conduire  Henriette  de  France, 
épouse  du  Roi  Charles  1;  l'autre  en  Espagne, 
(|uand  il  amena  Anne  d'Autriche,  pour  être 
notre  Reine,  etc. 

Sous  Louis-le-Grand,  s'élant  mis  à  la  tête  de 
la  noblesse ,  suivi  de  sa  compagnie  de  gendar- 
mes et  de  ses  gardes,  il  eut  tant  de  vigueur, 
quoique  déjà  fort  avancé  en  âge,  qu'il  empê- 
cha rarmée  ennemie  d'entrer  dans  les  provin- 
ces dont  il  était  gouverneur;  et  par  ce  moyen, 
les  conserva  dans  roliéissance  due  au  Roi, 
malgré  les  factions  des  cimemis  de  l'Etat,  qui 
faisaient  soulever  tout  le  royaume,  etc. 
Il  cul  pour  unique  épouse  trèshaule  cl  très- 
puissante  Princesse  Madame  Marguerilc  de 
Luxembourg,  dont  il  a  eu  trois  fils,  qui,  sous 
le  nom  de  Manpiis  de  Gèvres,  se  sont  signalés 
par  des  actions  héroïques;  l'aîné  fut  tué  au 
siège  de  Thionville,  âgé  de  52  ans,  ayant  le 
brevei  de  Maréchal  de  France;  le  second,  âgé 
de  24  ans,  fut  tué  d'une  mousquetadc  au  siège 
de  Lérida,  faisant  la  fonction  de  Lieutenant  gé- 
néral de  l'armée,  etc. 

Le  troisième,  marchant  sur  le  pas  de  ses  il- 
lustres défunts,  à  été  conservé  à  travers  une 
infinité  de  périls,  par  une  grâce  particulière  du 
Ciel,  pour  soutenir  la  grandeur  d'une  si  haute 
el  si  puissante  maison.  C'est  ce  digne  hériiier 
de  lous  les  honneurs  el  de  toute  la  valeur  de 
ses  frères,  qui,  sous  le  nom  de  Duc  de  Gèvres, 
a  fait  poser  ce  marbre  pour  marque  éternelle 
(le  sa  piété,  etc.  11  mourut  le  1  février  1670, 
âgé  de  93  ans. 

Contre  le  mur  du  chœur,  et  du  côté  de 
l'Evangile,  est  un  tombeau  de  marbre  noir  et 
blanc,  sur  lequel  est  une  ligure  à  genoux 
de  marbre  blanc,  avec  l'épitaphe  qui  suit: 

A    DIEU   TRÈS-GRAND   DT   TRÈS-BON. 

Passant,  si  tu  veux  apprendre  dès  celle  vie  à 
penser  sérieusement  â  la  mon,  cl  à  ne  la  crain- 
dre pas,  tu  ne  lieux  le  servir  d'un  plus  licl 
cxenqile  que  de  celui  de  ce  londieau.  C'est  la 
dernière  maison  que  s'est  fait  construire  elle- 
même,  avec  une  fermeté  de  cœur  vraiment 
chrélienne,  Marguerite  île  Luxcml)ourg,  fille  de 
Messire  François  de  f  uxcniboiirg,  Duc  d'Espi- 
nay,  cl  de  Diane  de  Lorraine ,  el  fennne  de 
Messire  René  Potier,  Chevalier  des  ordres  du 
Roi,  Duc  de  Tresmes,  Capitaine  de  iciii 
hommes  de  ses  ordonnances,  ci  des  gar(i^•^  du 


1129  PAU  DKPIGH 

Corps  lie  Sa  Majeslo,  Bailli  el  Gouvenieiif  do 
Valois,  el  des  Ville  el  Châleau  de  Caeii , 
Gouverneur  el  Lieutenant  général  pour  le  Uoi 
en  ses  pays  el  comté  du  Maine,  de  la  Val  el  du 
Perche.  Celte  illustre  personne,  issue  de  plu- 
sieurs Empereurs,  el  d'un  nombre  inlini  d'autres 
têles  couronnées,  a  fait  voir,  par  une  modestie 
fort  rare  en  celles  de  cette  naissance,  qu'elle  se 
soiiciailpeu  des  couronnes  de  la  terre,  cl  qu'elle 
ne  pensait  qu'à  celles  du  ciel.  La  tendresse 
naturelle  lui  a  fait  désirer  quesescendiesliissenl 
mêlées  avec  celles  de  ses  cliers  enfants  ;  un  mâle, 
qui  est  le  Marquis  de  Gèvres  el  quatre  filles;  el 
i'amiiié  respectueuse  qu'elle  a  eue  pour  sa  belle- 
mère  l'a  obligée  de  se  faire  inbumer  ici  auprès 
dé  son  cœur.  Elle  décéda  le  U  août  1643.  Imite 
el  prie,  c'est  ce  que  tu  dois  comme  mortel  el 
comme  Chrétien. 

C'est  à  cause  de  cette  alliance  avec  Mar- 
guerite de  Luxembourg,  que  les  ducs  de  Gè- 
vres écartèlent,  au  premier  de  Luxembourg, 
au  second  d'azur,  à  trois  lleUrs  de  lis  d'or, 
au  bâton  raccourci  de  gueules,  péri  en  ban- 
des, qui  est  de  Bourbon  ;  au  troisième,  de 
Lorraine  ;  au  quatrième  de  Savoie. 

L'épitiipbe  de  Louis  Potier,  marquis  ae 
Gèvres,  et  tils  de  René  Potier,  et  de  Margue- 
rite de  Luxembourg,  vient  ensuite,  et  est 
conçue  en  ces  termes  : 

AUOR    REGIS 

Et  miUlum. 

*  LA  LOUANGE  DU  DIED  DES  ARMÉES. 

Et  à  la  mémoire  du  marquis  de  Gèvres. 
Passant,  tu  as  devant  les  yeux  la  figure  d'un 
gentilhomme,  de  qui  la  vie  a  été  si  exercée,  qu'il 
était  possible  que  sa  mort  ne  fût  pas  glorieuse; 
elle  l'a  conduit  au  lieu  où  vont  tous  les  hommes, 
mais  elle  l'y  a  mené  par  des  voies  qui  ne  lui 
sont  communes  qu'avec  les  plus  grands  person- 
nages. Ses  premiers  faits  d'armes  lui  attirèrent 
les  éloges  du  plus  grand  roi  de  la  terre,  au  plus 
mémorable  siège  de  son  temps.  Louis  le  Juste 
le  vil  combattre  devant  la  Rochelle  en  sa  pre- 
mière jeunesse;  et  dès  lors  il  le  jugea  digne  de 
la  garde  de  sa  personne,  après  l'avoirvu  exposer 
mille  fois  la  sienne  pour  la  querelle  du  ciel  of- 
fensé, el  pour  la  vengeance  de  la  royauté  mé- 
prisée. Ces  beaux  commencements  eurent  leur 
suite  :  Trêves,  Mastrick,  NanVy,  la  Molhe,  Hei- 
delberg,  la  bataille  deLure,  Fonlarabie,  Hesdiu, 
Aire,  Bapaume,  la  Bassée;  bref,  tous  les  sièges 
de  son  temps,  tons  les  combats,  toutes  les  ren- 
contres où  il  fut  presque  toujours  avec  i  onnnan- 
demenl,  purent  à  peine  suflire  à  la  noble  am- 
bition d'un  si  grand  cœur.  Les  ennemis  qui  l'ont 
plusieurs  fois  eu  prisonnier,  mais  hors  de 
combat  par  le  grand  nombre  de  ses  blessures, 
l'ont  iraité  comme  un  capitaine  qu'ils  connais- 
saient à  leurs  dépens  :  ils  onuespectésa  valeur, 
encore  plus  que  sa  naissance,  et  ils  ont  moins 

UiCTIONN.    d'EpIGRAPHIIv.  ]. 


APlilE.  PAU  1151 

considéré  en  lui  le  sang  impérial  de  Luxem- 
bourg que  celui  qu'ils  lui  avaient  vu  répandre, 
surtout  à  l'attaque  de  leurs  rctrancliements  au 
combat  de  Sally,  proche  d'Arras.  Là  il  lit  de» 
choses  qui  eurent  peu  de  ses  compagnons  pour 
témoins,  elque  lu  n'apprendras  que  des  Annales 
de  Flandre,  aliu  que  lu  les  puisses  croire.  Tu 
attenils  la  fin  de  tant  de  belles  actions  :  elle  est 
telle  que  tu  l'as  pu  imaginer.  Ce  vaillant  honnne, 
mort  les  armes  à  la  main,  accablé  de  ses  pro- 
pres lauriers,  chargé  des  louanges  de  sa  pairie, 
et  couvert  de  la  terre  des  ennemis,  doimant 
avec  une  valeur  incroyable  dans  l'ouverture 
d'une  mine  où  il  voulait  faire  son  logement,  et 
par  laquelle  il  venait  de  nous  ouvrir  la  fameuse 
Thionville;  une  seconde  minevenant  à  jouer,  il 
trouva  son  tombeau  dans  la  ruine  d'un  bastion, 
sous  la  chute  duquel  il  fut  glorieusement  enve- 
loppé. Passant,  un  grand  homme  de  guerre 
pouvait-il  avoir  une  plus  honorable  sépulture? 
Tu  es  Français,  donne  des  larmes  à  un  cavalier 
qui  a  donné  tant  de  sang  à  la  grandeur  de  cet 
Etal,  et  qui  est  mort  à  52  ans,  percé  de  3-2 
blessures.  C'est  ce  qu'il  demande  de  ta  piélé, 
puisque  d'ailleurs  il  est  conlenl  de  sa  destinée, 
et  qu'il  aima  mieux  se  perdre  en  aidant  à  nous 
acquérir  l'une  des  plus  fortes  places  de  l'Europe, 
que  de  se  conserver  pour  la  charge  de  Maré- 
chal de  France,  qui  lui  était  promise  au  retour 
de  cette  glorieuse  expédition,  qui  finit  ses  tra- 
vaux avec  sa  vie;  elle  a  été  assez  longue,  puis- 
qu'elle a  été  fort  illustre.  Tu  prieras  pour  son 
âme,  si  la  tienne  est  sensible  aux  belles  actions. 
C'est  à  quoi  te  convie  Menardière,  plein  de 
douleur  el  de  regret,  comme  lu  le  dois  être 
toi-même.  1643. 

Vis-à-vis  de  ce  tombeau ,  est  celui  de 
Léon  Potier,  duc  de  Gèvres,  premier  gentil- 
homme de  la  chambre,  gouverneur  de  Pa- 
ris, etc.,  avec  cette  épitaphe  : 

CY  GIST 

Très-haut  et  très-puissant  Seigneur  Messire 
Léon,  Duc  de  Gèvres,  Pair  de  France,  Chevalier 
des  Ordres  du  Roi,  premier  Gentilhomme  de  sa 
Chambre,  Gouverneur  de  Paris,  Gouverneur  et 
Grand  Bailli  du  Valois,  Gouverneur  et  Capitaine 
de  Moniœaux,  Lieutenant  pour  le  Roi  au  Bail- 
liage de  Rouen  et  pays  de  Caux,  troisième  fils 
de  très-haut  el  très-puissant  Seigneur  Messire 
René  Potier,  Duc  de  Tresmes,  Pair  de  France, 
Chevalier  des  Ordres  du  Roi,  premier  Gentil- 
homme de  sa  Chambre,  Gouverneur  des  pays 
du  Maine,  Perche  et  Laval,  et  de  Madame  Mar- 
guerite de  Luxembourg,  Princesse  de  Tingri,  a 
commencé  de  servir  le  Roi  en  1644,  en  qualité 
de  Capitaine  dans  le  Régiment  de  Cavalerie  de 
Mazarin,  et  s'est  trouvé  à  la  bataille  de  Fri- 
bourg.  En  l'année  1643,  il  a  cii  d.iix  chevaux 
tués  sous  lui  à  la  bataille  de  Nortiingue;  et  y 

36 


llôl  l'AR 

ayant  été  fait  prisonnier,  il  a  trouvé  le  moyen 
de  s'échapper  dos  mains  des  ennemis,  rejoindre 
sa  Compagnie,  et  de  reloiiriicr  à  la  cliaryc.  En 
la  même  armée,  il  a  eu  un  lU'gimenl  de  Cavale- 
rie, et  a  servi  au  siège  de  i'iiilisliourg.  En  1C4G, 
il  eut  un  Régimeni  d'Infanterie,  et  a  servi  au 
siège  de  Courlray.  En  1647,  François  Potier, 
son  (riVe,  ayant  éic  tué  au  siège  île  Lerida,  il 
fut  reçu  en  son  lieu  Capitaine  des  Gardes  du 
Corps,  en  survivance  de  M.  le  Duc  de  Tresmes, 
leur  père;  il  a  depuis  servi  dans  toutes  les  oc- 
casions jusqu'au  siège  d'Ypres;  il  a  été  fait 
Lieutenant  général,  et  a  servi  en  cette  (|ualilé 
en  Guyenne,  Flandres,  Champagne  et  Lorraine, 
aux  sièges  de  Stenay,  Marsal,  Lille,  Tournay, 
Douay,  et  de  plusieurs  autres  villes,  jusqu'en 
ICCÏt,  (pi'il  a  été  fait  premier  Gentillionime  de 
la  Chambre.  En  lti87,  le  Hoi,  voulant  reconnaî- 
tre la  fidélité,  l'assiduité  avec  laquelle  il  avait 
toujours  servi,  lui  a  donné  le  gouvernement  de 
Paris.  En  1G82,  il  a,  pour  la  gloiie  de  Dieu  et 
pour  honorer  la  mémoire  de  Monsieur  son  père 
et  celle  de  Madame  sa  mère,  payé  aux  Religieux 
de  cette  maison  le  fonds  de  la  fondation  qu'ils 
y  avaient  faite  dés  le  28  février  1620.  En  1702, 
il  a  f.iit  démolir  l'ancienne  Chapelle  de  Luxem- 
bourg, l'a  fait  rebâtir,  fermer  et  orner  comme 
elle  est  présentement;  et,  après  avoir  fait  faire  la 
cave  qui  est  dessous,  pour  conserver  les  pré- 
cieuses mânes  de  Messieurs  et  Mesdames  ses 
.\ncètres,  et  rendre  ses  devoirs  à  des  personnes 
si  illustres,  il  a,  pour  le  repos  de  leurs  âmes, 
fondé  de  nouvelles  prières,  suivant  l'acte  qui 
en  a  été  passé  avec  les  Religieux  de  celte  Mai- 
son devant  Linibon  et  le  Jeune,  Notaires  au 
Chàtelet  de  Paris,  le  11  décembre  de  ladite 
année- 

Li^on  Potier,  duc  de  Gèvres,  avait  épousé 
on  1651,  Marie-Fraiu;oise-Aiigéliquo  du  Val 
de  Fonlenay-Marcuil,  dont  il  c-iil  lo  duc  de 
Trcsiiics,  le  cardinal  de  rièvros,  el  plusiour? 
autres  garçons,  dont  di'ux  sont  inorls  avant 
leur  i)ère,  qui  leur  a  fait  nu'llre  ici  les  é|ii- 
taplies  (|u'oii  va  rapjiorler.  lui  170.'},  il  épousa 
en  secondes  noces  Mnrie-Ucnéc  do  Rouillé 
de  lu  Clienelaye,  de  la(|uelli.^  il  n'eut  point 
d'entants,  et  mourut  le  9 déceiubie  170i, ûgé 
de  quatre-viiigt-ijuatre  ans. 

Voici  les  cpitupiies  de  deux  doses  enlanls 
morts  avant  lui  : 


A  LA  CLOIRi:  DE    Jl.slIS-ClIRlST, 

et  à  la  nKMuoirc 
de  François  de  Gèvres, 
Chevalier  de  .Malle,  fils  de  très-haut  et  Irès- 
puissant  Seigneur  .Monseigiieui  le  Due  de  Gèvres, 
l'air  de  France,  Chevalier  des  Ordres  du  Roi, 
premier  gentilhomme  de  la  Chand)re  de  Sa 
.Maji'sic,  et  Gouverneur  de  Paris,  s'élant  dévoué 
dès  sa  jeunesse  à  la  défense  de  la  Religion 
Chrétienne,  se  rerniit  à  Malte  à  l'âge  de  17  ans, 
pour  y  faire  ses  Caravanes.  11  douiia   aussitôt 


DlCTlONiNAlHE  PAR  1132 

des  marques  de  son  courage  contre  les  infidèles 
pendant  plusieins  courses  qu'il  fit  en  mer.  Le 
Grand  .Maiire  lui  ayant  permis  d'aller  avec 
d'autres  Chevaliers  assister  les  Yéniiiens,  el 
leur  aider  à  chasser  les  Turcs  de  la  .Morée,  ce 
fui  dans  cette  expédition  si  périlleuse,  que  ce 
jeune  (Chevalier  fil  davantage  paraître  son  in- 
trépidiié,  son  ardeur  et  son  zèle  pour  la  foi  à 
la  prise  de  plusieurs  places  et  combats  contre 
les  ennemis  du  nom  Chrétien,  où  il  se  trouvait 
toujours  dans  les  endroits  où  le  danger  était 
plus  grand;  de  sirlc  qu'après  plusieurs  actions 
de  valein-,  il  fut  un  de  ceux  qui  montèrent  les 
premiers  à  l'assaul,  lorsque  les  Cluéiiens  se 
rendiient  maîtres  de  la  ville  de  Coron,  el  ce  fut 
sur  la  brèche  de  celle  importante  place  qu'ii 
reneonlra  une  mort  glorieuse  pour  sa  menmire, 
mais  très-douloureuse  pour  ceux  qui  ont  connu 
ses  vertus.  Son  corps  se  trouva  parmi  les 
luorts,  ayant  encore  à  la  main  son  épée,  qui 
était  dans  le  corps  d'un  Ollicier  Turc,  étendu 
auprès  de  lui.  Il  eut  la  récompense  qu'il  avait 
toujours  désirée,  de  mourir  pour  la  défense  de 
la  foi  de  Jésus-Christ,  qui  fui  en  l'année  1685, 
âgé  de  21  ans. 

A  LA  CLOIIIE  UE  UlEU, 

el  à  la  mémoire 
de  Louis  de  Gèvres,  marquis  de  Gandelus, 
Qui,  à  l'exemple  de  ses  illustre  Ancêtres,  a 
passé  le  peu  qu'il  a  eu  de  vie  dans  les  ar- 
mées, et  enfin  s'est  heureusement  sacrifié  pour 
le  service  de  son  Roi.  A  l'âge  de  17  ans,  il  fut 
Enseigne-Colonellcdans  le  Régimenidu  Roi, en- 
suite Capitaine;  et  après  avoir  commandé  le 
Régimeni  d'Albrel,  il  fut  Colonel  du  Régiment 
Royal  des  Vaisseaux.  Pendant  que  la  guerre  a 
duré,  il  n'y  a  point  eu  d'occasions  où  il  n'ait  été 
des  premiers  à  se  signaler,  soit  au  siège  d'Aire, 
de  Courtray,  de  Cand)ray,  de  Vaiencienncs  et 
de  Rouehain,  soit  en  plusieurs  autres  rencon- 
tres, où  il  u  donné  des  marques  d'une  valeur 
liéroï(|ue  cl  d'une  expérience  con.sommée.  Quand 
la  paix  fut  conclue,  noire  grand  Jlouaniue, 
cmmaissanl  sou  mériie,  l'honora  en  Itj87  de  la 
eonnnission  d'inspeclour  général  en  Franche- 
Comté;  l'ai'.née  suivante,  il  exerça  la  même 
commission  en  Alsace,  où  sa  Majesté  le  fit  Bri- 
gadier de  SOS  Armées.  Dans  tous  ces  emplois, 
il  a  fait  paraître  toujours  beaucoup  de  capacité, 
el  une  vigilance  extraordinaire.  Eulin,  lorsqu'il 
faisait  les  l'onotions  de  sa  charge  en  Allema- 
gne, el  qu'il  donnait  des  marques  d'un  courage 
inU'épide  dans  rallaquod'Uberkirck,  i'  fui  blessé 
de  doux  coups  de  mous(piel,  doni  il  mourut  le 
18  avril  l(J8!l,  âgé  de  28  ans.  Comme  il  s'était 
toujours  conduit  avec  beaucoup  de  sagesse  et  de 
piété,  il  rendit  l'ùme  dans  les  dispositions  d'un 
véritable  Chrétien,  et  dans  une  ro^ignaliun  cn- 
lièri'  ;i  la  voloulé  de  son  Créateur,  mais  logreUé 
généialentcnl  de  tout  le  monde.  Sou  co-'ur  a  éié 


1135  PAK  D'EHGHAPHIE. 

apporté  en  ce  lien,  pour  reposer  dans  le  loin- 
beaii  (le  ses  Anccircs.  Tros-lKuii  et  irés-piiis- 
saiU  Seigneur  Monseigneur  Léon  Potier  Duc  de 
Gèvres,  Pair  de  France,  Chevalier  des  Ordres 
du  Roi,  premier  Genlilliomme  de  la  Chambre 
de  Sa  Majesté,  Gouverneur  de  Paris,  père  de 
ce  jeune  Seigneur,  a  f;iit  poser  ce  marbre,  qui 
servira  à  la  posiérilé  d'un  monument  éXernel  à 
la  vertu  d'un  si  digne  fils,  et  à  la  douleur  d'un 
père  si  généreux. 

Bernai'd-François  de  Gèvres,  ducdeTres- 
mes,  pair  de  France,  brigadier  des  armées 
du  roi,  chevalier  de  ses  ordres,  premier  geii- 
tilhomtiie  de  sa  chambre,  gouverneur  de  la 
ville,  prévôté  ol  vicomte  de  Paris  ,  grand 
bailli  et  gouverneur  du  Valois  et  de  la  ville 
de  Crespy,  étant  mort  le  12  d'avril  1739, 
dans  la  quatre-vingt-quatrième  année  de  son 
âge,  son  corps  fut  porté  dans  cette  église 
avec  toute  la  cérémonie  et  toute  la  pompe 
qu'on  observe  aux  convois  des  gouverneurs 
de  Paris,  et  fut  inhumé  dans  le  caveau  de 
ses  ancêtres.  Il  était  fils  de  Léon  Potier,  duc 
de  Gèvres. 

Dans  la  nef  de  la  chapelle  de  Saint-Léon ,  ou 
de  Gèvres,  est  un  tombeau  de  marbre  noir, 
adossé  contre  le  mur  du  chœur,  et  sur  ce 
monument,  la  Passion  de  Jésus-Christ  est 
re[)résentée  en  bosse  et  en  marbre  blanc 

L'inscription  que  voici  nous  apprend  que 
c'est  ici  la  sépulture  des  deux  chanceliers 
de  llochefort,  et  de  plusieurs  de  leurs  des- 
cendants 

Guillelmi  et  Guidonis  de  Kochefort  fralruui. 
Francise  Cancellariorum ,  necnon  niultoruni 
utriusque  sexus  ex  eadem  familia  morlales 
exuvise  diversis  temporibus  hic  deposiise  fuerunt 
ab  anh«  .478,  usque  ad  annuni  1050. 

Ces  deux  chanceliers  avaient  longtemps 
porté  les  armes,  et  réunissaient  le  njérite 
des  deux  professions.  Guillaume  mourut  le 
12  d'août  14-92,  et  Guy  au  mois  de  janvier 
1527. 

Auprès  de  ce  tombeau,  et  du  même  côté, 
est  la  statue  en  [)ierre  de  Charles  de  Maigné, 
ou  Maigni,  capitaine  des  gardes  de  la  Purte, 
qui  est  ici  représenté  assis,  en  habit  de 
guerre,  la  tête  appuyée  sur  le  bras  gauche. 
Cette  figure  fut  louée  |)ar  le  cavalier  Bernin , 
lorsqu'étant  à  Paris,  il  vint  visiter  les  tom- 
beaux de  cette  église.  On  la  croit  de  Paul 
Ponce.  Au-dessous  on  lit  cette  inscription  : 

Carolum  Magnœuni  Equitem  Auratum,  Exf.u- 
biarum  Partie  Regiae  Praifectum,  Regisque  Cu- 
bicularium,  Murliana  Magiiœa  soror  sua  |iiis- 
sima  in  spe  resunecluri  corporis,  hoc  tunmlo 
posteritati  coramendavit  1556. 

Dans  la  chapelle  de  la  Madeleine,  ou  de 
Noirmouslier,  ont  été  inhumés  Claude  de 
Beaune,  femme  de  Claude  Gouffier,  marquis 
de  Boissy,  duc  de  Rouanez,  morte  en  1561  ; 
Louis  de  la  Tiimouille,  dont  on  va  rappor- 
ter l'épitaphe  ;  Charlotte  de  Beaune,  fille  de 
Jacques  de  Beaune,  vicomte  de  Tours,   ba- 


PAR 


1134 


ron  de  Samblançay,  femme  de  François  de 
la  Triraouille,  marquis  de  Noirmouslier,  et 
mère  de  Louis  de  la  Trimouillo,  (jui  a  fait  le 
sujet  de  cet  article,  laquellemourut  àParis  le 
30  de  septembre  de  l'an  1617,  âgée  de 
soixante-six  ans  et  demi. 

Sur  le  devant  du  tombeau,  est  une  table 
de  marbre  noir  et  blanc,  d'une  espè -e  rare, 
et  sur  laquelle  on  lit  : 

D.  0.  M. 

Ici  repose  .e  corps  de  très-haut  et  très-puissant 
'  seigneur  messire  Louis  de  la  Trémouille,  mar- 
quis de  Noirmouslier,  vicomte  de  Tours,  baron 
de  Château-Neuf  et  de  Samblançay,  seigneur 
de  la  Carte,  de  la  Rocherie,  de  la  Ferté-Milon, 
lieutenant  général  pour  le  loi  en  Poitou, qui  dé- 
céda le  4  septembre  1613,  âgé  de  27  ans. 
Priez  Dieu  pour  son  âme. 

Les  de  Beaune,  qui  se  sont  alliés  awa 
Gouflier,  aux  la  Trimouille  et  aux  Mont- 
morency, descendaient  de  Jean  de  Beaune-, 
qui  prit  le  nom  de  la  ville  de  Bourgogne  où 
il  était  né,  et  vint  chercher  fortune  à  Tours, 
sous  le  règne  de  Charles  VII.  Y  ayant  servi 
longtemps  un  marchand  fort  riche,  il  en  ob- 
tint la  fille  en  mariage.  Guillaume  de  Beaune, 
un  de  leurs  descendants,  eut  de  Jeanne 
Cottereau,  Jacques  et  Claude  de  Beaune. 
Celle-ci  fut  mariée  à  Claude  Gouffier,  duc 
de  Rouanez,  et  mourut   on  15G1. 

Jacques  de  Beaune  fut  chevalier  des  or- 
dres du  roi,  ambassadeur  en  Suisse,  et  père 
de  Jean,  qui  mourut  gentilhomme  ordinaire 
de  la  chambre  de  François,  duc  d'Alençon, 
sans  laisser  de  postérité,  et  de  Charlotte  de 
Beaune,  qui  épousa  Simon  de  Fizos,  baron 
de  Sauve,  secrétaire  d'État  ;  et  en  secondes 
noces,  François  de  la  Trimouille,  à  qui  elle 
apporta  une  partie  des  grands  biens  de  sa 
famille. 

Dans  la  nef,  es!  le  tombeau  des  Zamel, 
dans  lequel  ont  été  inhumés  Sébastien  Za- 
met,  Madeleine  Le  Clerc,  sa  femme,  et  leurs 
enfants,  Jean  et  Sébastien  Zamet.  Sébastien 
Zamet,  le  père,  était  originaire  de  Lucques, 
et,  selon  les  uns,  fils  d'un  cordoiniier,  et 
selon  d'autres,  cordonnier  lui-mèine  du  roi 
Henri  III.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  qu'il 
était  un  de  ces  Italiens  aû'amés,  qui  vinrent 
en  France  sous  la  protection  de  Catherine 
de  Médicis,  pour  y  introduire  toutes  sortes 
d'impôts  et  de  maltotes,  et  pour  s'engraisser 
de  la  misère  du  peuple.  Français  Zamet 
avait  naturellement  de  l'esprit,  et  était  d'ail- 
leurs aussi  attentif  et  aussi  comjjlaisant  (jue 
le  |)eut  être  un  homme  de  néant  qui  veut 
faire  fortune  à  quelque  prix  que  ce  soit. 
Avec  CCS  qualités,  il  ne  fut  pas  longtemps  à 
avancer  ses  affaires  ;  car,  dès  l'an  1583,  il 
était  inlerressé  dans  le  seul  parti  du  sel 
pour  la  somme  de  70,000  écus  ;  et  en  1588, 
le  duc  d'Epernon  avait  ta  prendre  sur  lui  une 
somme  de  300,000  écus,  que  le  roi  Henri 
lui  avait  donnée. 

Zamet  servit  si  bien  Henri  IV  dans  ses  af- 
faires et  dans  ses  plaisirs,  et  le  roi  avait  pour 
lui  une  amitié  si   parliculière,   qu'il    allait 


1155 


l'An 


souvent  sciiipcr  t'aiiiilit'ii'iiieut  clicz    lUi,    ut 
que   inriiie   il  nu  ra|i|iplait   plus  auti'uaient 
que  Uasticn.  La  l'avuur  et  lus  Ijienfails  do  ce 
(«.■•iiice  l'enrichirent   tellement,   que,    selon 
Mézera.v,    il   se  iJisoil   Seigneur  de   17,000 
«eus  ;  et  qu'après  avoir  aecjuis  les  luiies    et 
seigneuries  de  Murât,  de  Billy,d(î  Beauvoir, 
de  Caznbullu,  etc.,  il  lut  gouverneur  du  ciifi- 
teau  de  Fontainebleau,  et  surintendant   de 
la  maison  de>  la  reine  Maiie  de   Médicis.   Il 
vécut  longtemps  en  concubinage,  ou  en  ma- 
riag(>   secret,    avec  Madeleine  Le  Cli'rc    du 
Tremblay,  th,'  laquelle  il    eut  plusic^ns    ei- 
l'anls,  qui  l'uient  de|)uis  légitimés.  Leui'[ière 
mourut  le    li  de  juillet  KJIV,   dgé    de  soi- 
xanle-sept  ans,  el  leur  mère  le  12  mai  Kilo. 
Les  plus  connus  de  leurs  enfants  sont  Jean 
Zamet,   que   les   calvinistes    nommaient    le 
Grand   Mahomet,  et  iiui,  étant  maréchal   de 
camp,  fut  tué  d'un  coup  do   canon  au    siég(3 
de    Montpellier,  en    Ur22.   11    avait    épousé 
Jeanne  de  (loste  de  KouiUard,    de    hujuellii 
il  eut  un  lils,  qui  mourut   l'an  1G12,  ul   lut 
inhumé  dans  celte  église  ;  et  Sébastien   Za- 
met, abbé  de  Saint-Arnoult  de  Metz,  el  évo- 
que et  duc  de  Langres,  qui   mourut  le  2  fé- 
vrier 1655.  C'est  ce  dernier  qui,  en  163'^,  lit 
ériger  à  son   père  et  h  sa  mère,  h  soi  frère 
aîné  et  h  son  neveu,  les   tombeaux  que  l'on 
voit  dans  celle  église,  et  qui  y  a  fait  mettre 
les  éjiitaphes  qu'on  va  lire  : 


DICTIONNAIUE  l'.VU  1136 

séreiil  sa  iiiiiioiiié,  où  il  eiii  l'honneiU'  d'èlre 
employé  avec  coinmandeiiient ,  que  dans  ceux 
(|iii  furent  siiseilés  peu  après  par  les  iiéréliqucs 
rebelles,  contre  lcs(|iiels  il  donna  laiil  de  preu- 
ves de  son  zèle  el  de  sa  valeur,  élanl  ineslre 
de  camp  du  rcgiuicnl  de  Picardie,  ([u'il  mérila 
ladiaige  deinarccbal  de  camp  dans  l'armée  du 
roi,  laquelle,  cxcrçaiii  au  siège  de  Monipellier, 
il  niarcliail  à  grands  pas  aux  premiers  hon- 
neurs militaires,  lors(pi'un  Itoulcl,  lui  lirisanl  la 
cuisse,  arrèia  le  cours  de  sa  vie,  pour  le  laire 
jouir  dans  le  ciel  de  la  vraie  gloire,  dont  il  n'eût 
pu  recevoir  que  les  ombres  sui'  la  terre.  Il  fui 
ble.isé  un  iainodi,  jour  dédié  à  la  sainte  Vierge, 
le  3  sepleiiibre  lU:i2,  cl  niouiul  le  jeudi  ensui- 
vant, jour  de  la  ^'ativilè  de  la  luème  Vierge, 
!U5i. 

Très-illustre  et  irès-icvérend  l'èreenDien,  mcs- 
sire  Sébastien  Zamet,  évèque,  due  de  Langres, 
pair  de  France ,  louelié  de  l'affection  que  la 
ebarité  divine  donne  aux  vivanis  envers  les 
morts,  a  fuit  dresser  ces  monuments  à  son  père 
et  à  son  frère,  atin  que  les  chrétiens  prennent 
sujet  de  contempler,  dans  ces  marbres  luisants, 
la  gloire  solide  et  immortelle  qu'auront  les  corps 
des  bienheureux,  le  jour  de  la  résurrection , 


ICI    RErOSE 

Le  corps  de  messire  Sébastien  Zamet,  chevalier, 
baron  de  Murât  et  Billy,  seigneur  de  Beauvoir 
el  de  Cazalielle,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils, 
capitaine  ih\  chàleau  et  suriuleudant  des  bâti- 
ments de  Funlainculeau,  surintendant  de  la  mai- 
son de  la  reine,  hoiioiè  durant  sa  vie  de  la  bien- 
veillance de  nos  rois  pour  ses  services  et  fldé- 
lilc;  aime  des  prinees  et  des  grands  du 
royaume,  pour  son  cu;ur  franc  ctgénèieux; 
célèbre  dans  les  [iroviiices  étrangères,  pour  sa 
majuilieenee  ;  le(iiul,  àgè  de  07  ans,  décéda  le 
lundi  14  juillet  101  i  ,  il  l'aris,  dans  son  hôtel, 
rue  de  la  Cérisaye,  regrelté  des  siens  pour  sa 
bonlé,  pleuré  des  pauvres  pour  sa  cliariié  el  ses 
largesses. 

Tout  auprès,  on  lit  : 

A  LA  MÉMOinE 

de  messire  Jean  Zamet. 
Chevalier,  baron  de  Mural  el  liilly,  seigneur  de 
Beauvoir  el  de  Cazabelle,  couseillerdu  roi  en  .ses 
conseils,  capitaine  du  eliàleau,  el  surinlendanl 
lies  liàliuieuts  de  Fontainebleau;  lequel,  après 
avoir  passé  ses  jeunes  ans  à  se  rendre  parlait 
en  tous  les  exercices  qui  peuvent  relever  un 
grand  courage,  quitta  le  repos  dont  la  France 
jouibsait  alors ,  pour  aller  chercher  la  guerre 
juscpie  dans  l'Orient ,  contre  les  ennemis  du 
nom  tbrelii  ;i  ;  d'où  il  rapporta  lanl  de  gloiic , 
qu'elle  servit  de  fondemenl  à  celle  qu'il  a  depuis 
ar.piise,  servant  le  roi  en  toutes  les  occasions, 
tant  dans  k'!^  premiers  mouvements  qui  lla^eI•- 


Etiunno  Carneau  était  né  à  Chartres  ;  et 
quoique  Jloreri  ait  dit  qu'il  avait  été  avo- 
cat au  parlumunt  du  Paris,  avatit  que  d'entrer 
dans  le  cloître,  il  y  a  beaucoup  d'a|iparenco 
que  celte  circonslanco  n'est  pas  véritable; 
car;  ouliu  que  les  Céleslins  de  Paris  n'en 
ont  aucune  connaissance,  on  a  attentivement 
parcouiu  le  tableau  di  s  avocats  du  ce  pnile- 
munl,  du|iuis  lu  conuuencement  du  siècle 
dernier,  el  on  n'y  a  point  trouvé  Etienno 
Carneau.  11  entra  chez  les  Céleslins  de  Paris 
en  16;J0,  et  s'occupa  le  reste  de  sa  vie  à  la 
pratique  de  sa  règle,  el  à  cultiver  les  scien- 
ces, et  le  laleiit  qu'il  avait  pour  la  jioésie, 
soit  laline,  soit  française.  Il  possédait  aussi 
les  belles-lettres  el  les  laiigm-s  latine,  grec- 
que, italienne  et  esiiagnole.  il  conqiosa  di- 
vers ouvrages,  dont  les  uns  ont  été  im()riinés 
plnsiuurs  fois,  ut  les  antres  sont  luanusirits 
dans  la  bibliolhèquu  de  culte  maison.  Parmi 
ses  ouvrages  iiiqinnu'S,  il  y  en  a  un  qui  est 
intitul'é  :  L'Otvonoinic  du  petit  monde,  ou 
les  Merveilles  de  Dieu  dans  le  corps  humain. 

Ce  poème  prouve  cpiu  l'auteur  avait  une 
grande  connaissance  de  l'analomie,  et  est 
nu  éloge  continuel  du  lu  sagessi-  el  de  la 
boulé  (jue  Dieu  a  manifusléts  dans  la  cons- 
Iruclioii  ut  l'arrangiinunt  ^Ivs  parties  du 
corps  humain.  Dans  le  temps  cpiu  la  Faculté 
des  médecins  du  Paris  était  pailagéu  sur  l'u- 
sage de  l'éinétique,  Dom  Carneau  composa 
un  poèiue  hislori(piu  sur  ce  rcmèile,  et  le  fit 
impriinei'  en  1058,  in-b"  sous  lu  litre  de 
Slimmimachic.  Dès  l'an  105'»,  il  avait  com- 
posé un  poi-mc  théologique  de  la  Currecdon 
el  de  la  Grâce,  où  l'on  dit  qu'il  a  lidulument 
rerdu  les  sentiments  de  saint  Augustin  sur 


H37 


l'AR 


D'El'IGRAPHlE. 


PAR 


dl38 


celle  matière.  Ce  poëine  est  do  trois  mille 
vers,  el  est  encore  nianuscril  dans  la  bihlio- 
thèque  de  ce  monastère.  Ce  savant  et  pieux 
religieux  moin-iit  le  17  septembre  1671,  et 
fut  inhumé  dans  le  caveau,  '•ans  épilaphe. 

Dans  la  chapelle  de  Saint-Maitin,.ful  in- 
humé Simon  ilo  Fizes,  baron  de  Sauvé,  mort 
secrétaire  d'Etat  en  1571).  Charles-Fiançois 
d'Ormy,  baron  de  Vinzelles,  son  ami,  lit 
mettre  une  table  de  mari)ro  noir,  sur  la- 
quelle est  l'inscription  suivante,  gravée  en 
lettres  d'or  : 

Cygist  messire  Simon  de  Fizes,  baron  de  Sauvé, 
conseiller  du  roi  en  ses  conseils  d'Elal,  el  pre- 
mier seoiéuiire  de  ses  conui;andeiiienls,  lequel 
décéda  le  i7«  jour  de  novembre,  l'an  1579. 

Au  milieu  de  la  grande  nef  de  cette  église, 
sous  un(^  tombe  de  mai'bre  noir,  devant  le 
crucifix,  furent  inhumés  Gariiicr  .Marcel, 
bourgeois  et  éL-hevia  de  Paris,  et  Eudoline, 
sa  femme,  (pii  moururent  en  13o2.  C'est  ce 
Garnier  Marcel  qui  donna  aux  Pères  Céles- 
tins  tout  le  lerrain  ipie  feu  son  père  Jacijues 
Marcel  avait  acquis  des  Carmes,  après  en 
avoir  joui  trente-deux  ans.  Son  père  Jac- 
ques Marcel  est  aussi  inhumé  ici,  y  ayant 
élô  transporté  d'une  des  chapelles  tpi'il 
avait  fait  bâtir  en  ce  lieu.  Agnès  Marcel,  sa 
fille,  sœur  de  Garnier,  morle  l'an  13V0,  y  est 
aussi  inhumée.  Elle  avait  élé  mariée  à  Jean 
Poislevilain,  échevin  de  Paris. 

II  y  a  encore  dans  celle  église  plusieurs 
tombeaux  de  prélats,  de  présidents,  de  con- 
seillers au  fiarlement  ou  à  la  chambre  des 
comptes,  et  de  plusieurs  secrétaires  du  roi , 
mais  il  faudrait  un  volume  si  on  voulait  les 
décrire  tous;  il  suffira  donc  d'avoir  parlé  de 
ceux  des  personnes  les  plus  illustres. 

Dans  l'arrière-sacristie  de  cette  église,  ou 
remarque  un  retable  de  cuivre  jaums  ou  de 
laiton,  sur  lequel  sont  représentées  plusieurs 
histoires  saintes  ;  il  a  été  dorme  par  le  roi 
Charles  V.  On  y  voit  les  armes  de  France  , 
avec  les  tleurs  de  lis  réduites  à  trois,  ce  qui 
prouve  que  cette  réduction  avait  été  faite 
avant  le  règne  de  Charles  VI. 

Attenant  cette  arrière-sacristie  est  une 
grande  sallequ'on  nomme  laChnpcIlc  de  Mai- 
zières ,  ouest  inhmiié  un  (^éleslin  illustre 
par  sa  vertu  et  par  son  savoir,  nommé  De- 
nis le  Fèvre.  Il  était  né  à  Vendôme,  et  ensei- 
gna pendant  dix  ans  les  humanités  tlans  l'u- 
niversité de  Paris,  avec  tant  de  c  lébrilé,  ([ue 
les  ambassadeurs  de  Venise  ,  qui  étaient 
pour  lors  à  Paris,  étant  un  jour  entrés  dans 
son  auditoire ,  pendant  qu'd  expliquait  un 
auteur  grec,  s'écrièrent ,  aiirès  l'avoir  en- 
tendu :  Jlabeat  Roma  suiiin  Circronrm,  suuin 
JJvium,  suum  Yirgilium  ;  Docta  Gneciasmim 
Hnmerum,  suumque  Demostbenein  ;  Itabel  op- 
pido  suum  Fabrum  Parisiensis  Universitas.U 
porta  tous  ses  talents  et  sa  réputation  au 
pied  de  la  croix,  et  se  fit  Céleslin  au  monas- 
tère de  Marcoussy.  Il  brilla  dans  la  religion 
conrme  il  avait  brillé  dans  le  monde,  et, 
aprèJJ  avoir  gouverné  jilusieurs  monastères, 
il  fa,t  fait  prieur  di^  celui  de  Pnris,  et  vicaire 


général  du  provincial  l'an  1d-'37,  et  mourut 
un  an  après ,  Agé  de  quarante  ans.  Il  avait 
com])Osô  be.iucoup  d'ouvrages,  qui  sont  pres- 
que tous  manuscrits,  n'y  en  a\ant  eu  que 
deux  ipii  ont  été  imprimés.  Le  (ilus  intéres- 
sant [lour  les  gens  de  lettres  est  un  manus- 
crit en  deux  volumes  in-folio,  intitulé  :  In- 
dex alpltabeticus  Scriptorum  veterum  Grœ- 
corum  uc  Latinonun,  in  omni  génère  littera- 
turœ,  qu'on  garde  dans  la  bibliothèque  de  ce 
monastère. 

Le  cloître  de  ce  monastère  est  un  des  beaux 
de  Paris,  et  le  plus  enrichi  de  sculpture  très- 
bien  exécutée ,  et  à  laquelle  il  ne  manque 
que  le  goût  et  le  dessin.  Le  côté  du  jardin 
est  formé  par  des  arcades  portées  par  de  pe- 
tites coloiines  corinthiennes  couplées,  de 
quatre  pouces  de  diamètre  ,  et  d'une  assez 
belle  pro|iortion,  très-bien  travaillées  et  par- 
faitement conservées.  On  voit  dans  un  com|ite 
du  moine  qui  était  procureur  de  ce  monas- 
tère en  ce  temps-là,  et  que  le  P.  Becqnet  a 
commuiiiiiué,  qu'il  fut  commencé  le  8  aotlt 
1339,  et  achevé  en  looO;  que  l'eiitrepreneui' 
se  nommait  Pierre  Hannon ,  tailleur  do 
|iicrre  et  maçon ,  et  que  la  (lépense  de  ce 
bâtiment  monta  à  la  somme  de  10,778  liv.  9 
den.,  et  qu'elle  fut  fournie  par  la  commu- 
nauté. 

Vis-à-vis  le  réfectoire  est  un  lave-mains  de 
pierre  de  liais,  ingénieusement  coniposé.  Le 
plan  du  [)etit  bâtiment  qui  le  renferme!  est 
cir.ul.iire  et  à  pans.  Il  est  voûté  en  dôme , 
et  la  voûte  est  soutenue  par  des  colonnes, 
et  terminée  par  un  lanteruin  fermé  par  un 
vilivige  d'une  couleur  de  feu  très-vive. 

Dans  le  môme  cloitrcî ,  auprès  de  la  porte 
du  chapitre,  est  un  marlire  noir,  sur  lequel 
ou  a  tiré  une  ligne  horizontale ,  laquelle  , 
avec  le  secours  d'une  inscri|)tion  lalim.',  qui 
est  du  P.  Etienne  Carneau ,  nous  fait  con- 
naître jusqu'où  alla  le  débordement  de  la 
Seine  ,  ejui  fit  tomber  une  [lartie  du  pont 
Marie. 

Annr>i658,mensefebruario,exund.intis  Sequanœ 

flncliis  bic  aliquandiu  stagnâmes  inediam  bnjus 

qnadri  linoain  aUigere. 

Auprès  de  la  porte  qui  conduit  au  grand 
escalier,  on  voit  ré[)ila|)lie  d'Antoine  Perez  , 
l'un  des  principaux  minisires  de  Philipjie  II, 
roi  d'Espigne,  qui,  ayant  eu  le  malheur  de 
tomber  en  la  disgrâce  de  son  maître,  se  ré- 
fugia en  France ,  où  il  mourut  au  mois  da 
novembre  1611. 

Antoine  Perez,  dont  est  question  ,  fut  ac- 
cusé d'avoir  révélé  les  secrets  de  l'Etal,  d'a- 
voir ajouté  et  retranché  aux  dé[)èclies  qu'il 
déchiffrait,  et  d'avoir  fait  assassiner  Jean 
d'Escobedo,  secrétaire  do  Don  Juaii  d'Autri- 
che :  ce  fait  était  vrai,  mais  il  avait  été  or- 
donné par  le  roi.  Le  crime  qui  rendait  An- 
toiue  Perez  coupable  aux  yeux  de  Philippe  II 
fut  celui  dont  ce  prince  n'osa  jamais  l'accu- 
ser. Ce  ministre,  jeune  et  aimable,  partageait 
avec  le  roi  son  maître  les  faveurs  d'Anne  de 
Mendoça  de  la  Cerda  ,  princesse  d'isboli,  et 
sa  part  était  môme  la  plus  flatteuse  ,  car  il 
en  avait  le  cœur.  Philippe  s'en  étant  aperçu, 


113-J 


PAK 


chercha  ues  piélestes  pour  sacrifier  sou  nii- 
iiistro  à  sa  jalousie.  Voici  son  é|>it;iplie  : 

me   JACET 

illuslrissimtisD.  Aiitonius  Ferez,  olimPliilippo  II, 
Hispani:ir'uni  Ri'yi  a  socrdiorihus  Coiisiliis,  cii- 
jiis  uilitiin  iiialc  aii>|)ic:ituin  cffu^ieiis,  ad  ilciiri- 
cuni  IV,  Gailiai'uiii  Kegeni ,  inviclissiinum  se 
coiilulil,  pjusque  benefieieiiliam  experliis  est. 
Deuiijui  l'arl&iis  diem  clausil  exlicinuiii,  aniio 
saluiis  u.  D.  CXI. 

Celte  inscrifition  ne  nous  a|iprcii(J  ni  le 
sujet  de  la  disgrâce  de  Ferez,  ni  son  i1.;e,  ni 
le  jour  de  sa  ii;ort.  Le  P.  Etienne  Cariieau , 
qui  savait  paifaileiuent  Tesiagnoi ,  el  ([ui 
avait  lu  ce  que  les  liisloi'iens  de  cette  na- 
tion avaient  écrit  de  la  dist^r^ke  de  ce  minis- 
tre, coiiJ|iosa  une  autreéiiitaplie  <jui  est  |iarnii 
.ses  manuscrits,  dans  la  bibliollièque  de  ce 
"monastère  ,  et  qui  mérite  d'être  rapportée 
ici. 


DEO  ET   POSTEIIIS. 

Quisquis  hic  speclas.pauliiluin  exspecla.Non  rai- 
mis  kigenda;  quani  legenda  lilti  prodil  iiislabili- 
lalis  liuriiaïKC  atguiiiciila  Aiilonii  Perezil  ,  viri 
clarissinii,  sors,  quam  ad  suiniiniiii  dignitatuni 
apicem  eveciam  ad  exiremam  infelicitalem  per- 
linaci  liido  foiluna  delurbavil.  Is,  ciim  PliilippI 
II.  Ilisiiaiiianiiii  Rcgis  abslrusioris  Con>ilii  nuii 
solum  parliceps,  sed  quasi  aibitcr  forei,  iinpro- 
\iJc  apiid  cum  malc  audiil,  nequaquain,  ul  ple- 
risque  persuasuin,  ob  cxilem  b.  Joaiiiiis  Esco- 
vedi,  cdjiis  ne  conscius  quideni  fuerat,  imosolus 
aiDor  ipsi  oJium  pepeiit,  sed  ainor  zeloiypia 
Regia  exasperalus,  cujus  iiiyslcriiini  vable  inlri- 
caniiii  explicare  prolixioiis  liisloiia;  miiniis  est. 
Calculs  qiiibiis  iii  carcere  diu  coiislriclus  cniar- 
ciieial,  generoso  tid;c  toiijiigis  Joantia;  Coello 
shMlageniiiic  ereplus,  laïuiem  Galliaiii,  opprcs- 
sorum  aziliim,  tiilunique  iiaufragaïuiiiin  porlimi 
appulil,  ubi  ab  llenrico  IV,  1er  niaxiuio  peibc- 
iiigiie  excepliis  el  in  lionore  habilns,  privali  lio- 
ininis  vilain,  fastus  aulici  pei  l^csns,  alicpiot  an- 
iiis  du\il,el  adsolani  iclciiiiuucni  aspirans,  cx- 
spiravil  anno  salut,  m.  d.  cxi.  Mortalis  ejiis, 
sarcina  bic  deposila  novissimani  de  pulvere 
snsciuuioncjn  prxslubUiir. 

Dans  le  chainlre,  on  voit  une  tombe,  un 
peu  élevée  de  terre,  autour  di;  laijuelle  on 
lit  celte  inscription  en  letlres  gulliiques  : 

CY    GIST 

Monseigneur  Philippe  de  Mai/.ières  en  Sanlerrc, 
chevalier,  (baiiceller  de  Chypre,  cnnscillcr  cl 
bannerei  de  l'hôlel  du  roi  de  France,  Charles 
11'  Qniiil  de  ce  nom,  qui,  de  la  gloire  de  l'Ilôtel- 
It0)al,  passa  à  l'huniililé  des  Celestins,  l'an  <lc 
gràei!  Ij8U,  ri  rciidil  son  esprit  à  Dieu  le  39* 
jour  de  mai,  l'an  de  grAce  M05. 

lit  au  luilieu  de  ladite  tombe  est  encore 
gravii  : 


DlCTlONN.VIltE  PAK  H40 

Ledit  chevalier  fut  fait  chanceliei  de  Chypre  au 
temps  de  très-vaillant  roi  Pierre  de  LusigHan, 
(Juint  roi  latin  de  lliérnsaleni,  après  Godefroi  de 
Bouillon,  roi  de  Chypre;  h'(|Mel,  par  sa  grande 
prouesse  et  aulre  enlnprise,  piinl  par  bataille 
et  à  ses  frais,  les  cités  d'Alexandrie  en  Egypte, 
Trypoly  en  Syrie,  Laya  en  Arménie,  Saihalle  en 
Turquie,  et  plusieurs  autres  cités  et  châteaux 
sur  les  ennemis  de  la  foi  de  J.-C.  Après  la  pi- 
leuse mort  du  très-excellent  roi,  ledit  son  chan- 
celier fut  appelle  au  service  du  pape  Grégoire 
XI,  et  finalement  au  service  de  son  droit  sei- 
gneur naturel,  lettré,  sage,  débonnaire,  catholi- 
que, et  bien  famé  et  bien  fortune  roi  de  France 
Charles  le  Quint  de  son  nom;  desquels  pape  et 
roi  les  bonnes  mémoires  soient  présentées  de- 
vant Dieu. 

Autour  de  cette  tombe,  et  dans  son  épais- 
seur, sont  ^rravés  quatre  vers  Intins  compo- 
sés par  Philippe  de  Maizières  lui-môme,  pour 
lui  servir  d'épitaphe  : 

Qui  hclla  secutus,  plagas  niundi  perlustrando, 
Et  vanis  allectus,  allas  œdes  freqnentando, 
Mollibus  inductus,  deliciis  inhxrendo, 
Nunc  pulvis  effeclus,  sub  tumba  tubam  expeclo. 

Fendant  les  vingt-cinq  dernières  années 
de  sa  vie,Piiilippe  de  Maizières  observa  la 
règle  des  Céleslins  avec  autant  de  régula- 
rité qu'aurait  jiu  l'aire  le  plus  parfait  reli- 
gieux, ce  qui  est  d'autant  plus  louable,  qu'il 
n'y  était  point  obligé,  n'ayant  point  fait  da 
vœux.  Il  composa  plusieurs  ouvrages  avant 
el  pendant  sa  retraite,  dont  le  plus  curieux 
est  Le  Songe  du  vieux  pèlerin,  livre  dont  on 
j)arlera  b  l'article  de  la  lîibliolhèque. 

Pierre  Bard  a  été  aussi  inhumé  en  ce  lieu. 
11  était  de  Tournay,  et  avait  étudié  en  l'uni- 
versité deLouvain,  avrc  Adrien  Florent,  qui 
fut  pape  sous  le  mmi  d'.Vdricii  \l.  11  lit  [pro- 
fession dans  le  monaslèrc  des  Céleslins  de 
Paris,  h' 21  de  mars  1  V8!).  irétait  un  honuue 


d'une  grande  vertu  et  d'un  grand  savoir,  et 
qui,  ?i  des  dons  aussi  précieux,  joignait  des 
qualités  aimables  ,  conune  le  charme  de  la 
voix  et  une  grande  connaissance  de  la  musi- 
sique.  Le  roi  Louis  XII  le  choisit  pour  soa 
confesseur ,  et  av;ut  beaucoup  de  conlianco 
en  lui.  11  eut  aussi  lioauc ijuji  de  junt  en  l'es- 
time et  en  l'amitié  d'Klienne  Pencher,  évo- 
que de  Paris,  de  Louis  Pinelle  et  de  (îuil- 
laume  Briçonnet ,  successivemenl  évùques 
de  Meaux  ,  el  de  George  d'.Vmboiso  ,  cardi- 
nal, archevèiiue  de  Rouen,  et  principal  mi- 
nistre de  L*uis  XII.  Sa  piété  élail  si  sincère 
ut  son  désintéressement  si  grand  ,  qu'il  ne 
voulut  jamais  accepler  un  arclievôelié  qui 
lui  (ul  otferl  par  Louis  XII,  et  (pfélanl 
|)ressé  jiai'  le  [tape  Adrien  \l  de  se  rendre  h 
Rome,  où  il  avait  résolu  de  l'élever  aux 
prcmièies  tlignités  de;  l'Ivglise,  il  su|inlia  Sa 
Sainteté  de  le  laisser  dans  l'étal  oCt  la  Pro- 
vidence l'avait  mis.  lùilin.  après  avoir  élé 
(p;alre  fois  provincial  de  la  cougrégalion  des 
Céle^lins  de  France,  il  niourul  dans  ce  cou- 
vent en  odeur  de  sainteté,  l'an  13.'J5  ,  Hgé  de 


1141 


PAU 


D'EPir.RAPUlE, 


l'Ail 


lltô 


quatro-vingt-leux  ans. Dans  la  bibliothèque 
de  cptlo  maison  ,  il  y  a  un  Comvtctidiirc  sur 
la  règle  de  saint  Benoit ,  en  2  vol.  in-folio, 
et  cinq  vol.  deSermotis,  les  uns  et  les  autres 
manuscrits. 

Dans  le  cloître,  on  voit  une  porte,  au-des- 
sus (le  laquelle  est  celle  inscriplion  en  let- 
tres (l'or  et  izolhiques  :  Caméra  CoUegii  No- 
tariorum  et  Secretariorum  Régis  ,  parce  que 
c'est  en  ce  lieu  que  cette  compagnie  tient 
ses  assemblées,  et  où  tous  les  ans,  le  jour 
de  Saint-Jean  Porte  Latine,  elle  nomme  dos 
officiers.  Outre  cette  salle  ,  elle  en  a  encore 
une  autre  dans  ce  couvent,  le  lambris  de  la- 
quelle est  parsemé  de  fleurs  de  lis.  Dans  le 
fond  de  celle-ci  se  voit  un  grand  et  riche 
tableau  où  Jésus-Christ  est  représenté  en 
croix,  et  au  pied  de  la  croix  sont  les  quatre 
évar.gélistes,  et  d'un  côlé  le  roi  saint  Louis  , 
et  de  l'autre  Henri  le  Grand.  Au-dessus  est 
cette  inscription  : 

Deo,  Régi,  Posteris,  CoUegiiim,  Consiliariorum, 
Nolariorum  et  Secretariorum  Régis,  et  Coronœ 
Francise,  ornamcnliini  liicaiilK  proprioe  senio  et 
carie  antea  lalientis  de  suo  posuit,  ann.  salut. 
1603. 

L'institution  de  la  confrérie  des  secrétai- 
res du  roi ,  sous  rinvocation  des  quatre 
évangélistes,  dans  l'église  des  Célestins,  est 
du  luème  temps  que  l'établissement  de  ce 
monastère.  Cette  compagnie  a  toujours  con- 
tinué jusqu'à  ce  jour  d'y  tenir  ses  assem- 
blées. Le  roi,  en  approuvant  cette  congréga- 
gation,  confirma  les  privilèges  dont  avaient 
toujours  joui  ses  notaires  et  secrétaires.  La 
connaissance  des  causes  ofi  ils  i>ouvaii'nt 
être  intéressés,  était  attribuée  aux  requêtes 
de  l'hôtel.  Cette  association  était  soumise  à 
des  lois  aussi  utiles  que  sages.  Lorsqu'un 
des  secrétaires  du  roi  tombait  dans  l'indi- 
gence, et  qu'il  découvrait  son  état.à  la  com- 
pagnie, chacun  de  ses  confrères  était  tenu 
de  lui  prêter  tous  les  ans  vin^l  sols  parisis., 
qu'il  n'était  dans  l'obligation  de  rendre 
qu'en  cas  que  ses  affaires  se  rétablissent.  Les 
statuts  prescrivaient] usqu'à  la  forme  de  l'ha- 
billement. 11  est  dit  qu'ils  seront  vêtus  dé- 
cemment,  qu'ils  ne  pourront  s'habiller  de 
robes  rayées,  ou  mi-|i.irties  dn  deux  couleurs 
(ces  robes  étaient  pareilles  à  celles  que  por- 
tent encore  aujourd'hui  les  bedeaux  des 
églises)  qu'ils  ne  porteront  pointde  tuniques 
avec  de  longues  manches  descemJantes  jus- 
qucs  sur  les  mains  (on  appelait  ces  manches 
(les  mouffles),  et  qu'ils  ne  chausseront  point 
de  poutaines  (1) 

(I)  Clianssure  bizarre,  du  nom  pent-èire  de  celui 
qui  l'avait  iniagiiice.  Le  soulier  ii  ia  pouUiiiie  finis- 
sait en  poiiile,  et  son  jjec  était  plus  on  moins  long, 
suivant  la  qualité  de  la  personne.  C'était  pour  les 
i^eiis  du  comuMiii,  ini  deuii-pied,  pour  les  plus  riches 
un  piiHJ,  pour  les  plus  graruls  seigneurs  et  princes 
deux  pieds.  Ou  l'ornait  (|uel(iuefois  de  cornes,  quel- 
quefois de  griffes, ou  de  quelque  autre  ligure  grotes- 
que :  plus  il  (itait  ridicule,  plus  il  semblait  beau.  I^es 
évèques  fulminèrent  longtemps  sans  succès  contre 
celle  mascarade ,  que  le  continuateur  de  Mangis 
iraile  de  péché  conlre  nature,  d'uutrage  (aie  au  Crcn- 


On  sort  du  cloître  pour  entrer  dans  un 
vestibule,  qui  conduit  h  la  basse-cour,  au 
jardin  et  au  pied  du  grand  escalier. 

La  basse-cour  règne  le  long  de  la  rue  du 
Petit-Musc,  de  laquelle  elle  est  séparée  par 
un  grand  bAtiment  fort  solide  ,  que  fit  cons- 
truire Arllius  de  Montauban,  archevêque  do 
Bordeaux,  et  dans  lequel  sont  les  caves  et  les 
greniers  de  ce  monastère.  Sur  la  principale 
porte  de  ce  bâtiment  est  une  grande  pierre 
de  liais,  où  sont  deux  vers  assez  mauvais  , 
gravés  en  lettres  gothiques. 

Ilanc  fabricam  nobis  Arturus  Burdigalensis 
Condidit  uUroneus,  dei  sibi  dona  Deus. 

1435. 

Le  jardin  est  spacieux ,  en  bon  air  ,  et  rè- 
gne le  long  des  cours  de  r.\rsenaL 

Le  vaisseau  de  la  bibliothèque  règne  sur 
un  des  dortoirs,  et  n'est  pas  des  plus  grands  ; 
mais  il  est  bien  éclairé  et  décoré  de  pilastres 
ioniques,  qui  portent  une  corniche  fort  pro- 
prement exécutée.  Il  est  même  agrandi  par 
un  grand  cabinet  et  par  un  arrière-cabinet  , 
qui  sont  de  plain-pied  et  de  suite.  Cette 
bibliothèque  était  peu  considérable,  lors- 
qu'on en  confia  le  soin  au  P.  Antoine 
Becquet  ,  et  l'on  n'y  comptait  pour  lors 
qu'environ  six  mille  voluiaes  ;  mais  ce  reli- 
gieux a  travaillé  avec  tant  de  succès  à  l'enri- 
chir, qu'aujourd'hui  elle  est  de  seize  ou  dix- 
sept  mille.  Il  a  été  beaucoup  aidé  par  les 
bienfaits  de  Marc-René  de  Voyer  de  Paulmy 
d'.\rgenson,  garde  des  sceaux  de  France  ,  et 
président  du  conseil  royal  des  finances  ,  et 
par  ceux  de  Charles  de  Hénaut,  doyen  des 
conseillers  du  grand  conseil.  Le  jiremier, 
liendant  qu'il  était  lieutenant  général  de  po- 
lice de  la  ville  de  Paris,  donna  |»lusieurs 
fois  à  ce  monastère  des  livres  hérétiques, 
dont  il  ordonnait  la  confiscation.  Quant  à 
M.  Hénaut,  par  son  testament  du  mois  de 
février  1741,  il  légua  sa  bibliothèque  aux 
religieux  de  cette  maison.  Elle  n'était  pas 
fort  nombreuse,  puisqu'elle  n'était  que  de 

leur.  Charles  V,  pour  complaire  au  clergé,  le  dé- 
clara conlre  les  bonnes  mœurs,  inventé  en  dérision  de 
Dieu  et  de  rEylise,  par  vanité  mondaine  ,  pur  folle 
présomption  :  et  pour  abolir  cet  usage,  il  couilamna 
à  dix  florins  d'amende  ceux  qui  s'obstineraient  à  le 
suivre,  et  il  ne  fut  aboli  entièrement  que  sous  le 
règne  suivant.  A  celle  mode  extravagante  succéda 
celle  des  souliers  faits  en  bec  de  cmne,  reniplacée 
ensuite  par  des  panlonlles  d'un  pied  de  large.  Voici 
la  |ilns  vraisendilable  des  différentes  opinions  sur 
l'origine  des  souliers  à  la  poutnine.  Henri  ,  fils  de 
Geoffroy  Planlagenet,  comte  d'Anjou,  était  estimé 
l'un  des  princes  le  plus  accomplis  île  son  temps.  Sa 
beauté,  sa  taille  avantageuse  excitaient  l'admiration 
de  tous  les  courtisans.  Un  seul  défaut  défigurait  cet 
extérieur  prévenant ,  il  avait  à  rexlréniité  ilu  pied 
une  croissance  de  chair  assez  longue.  Ponr  dérober 
la  vue  de  cette  difformité,  il  portait  une  chaussure, 
dont  le  bout  présentait  une  forme  de  griffe.  Celte 
chaussure  bizarre  fut  aussitôt  adoptée  par  les  sei- 
gneurs, et  le  peuple,  vrai  singe  de  la  noblesse,  ne 
tarda  pas  à  l'imiler.  Cette  mode  subsista  pendant 
plus  de  trois  siècles.  (Voy.  Cliron.  Trivellt  Coni.  de 
iVa«3  ,\ellï  et  Villaret,  flis/.  (<c  fr.,  tom.  VU, 
pag.  75;  et  lom.  X,  pag.  109  et  suiv.) 


iUH 


PAK 


DICTIONNAIRE 


PAR 


lU 


quntre  mille  volumes  ;  mais  elle  était  coii- 
sidi'r.iblc  par  le  clidix  des  livres,  et  par  la 
propreté  de  la  reliure.  La  hihliothôciuo  de 
ce  monastère  est  surtout  curieuse  par  les 
livres  d'ancienues  éditions  ,  et  in)priraés 
avant  l'an  1500. 

Le  jilus  ancien  et  plus  curieux  de  tous  les 
livres  est  un  petit  in-folio,  qui  n'a  que  G3 
feuillets,  imprimés  seulement  d'un  cAîé,  oii 
les  principaux  mystères  de  notre  religion 
sont  représentés  par  58  estampes,  sous  clia- 
cunu  desquelles  sont  deux  colonnes  de  latin 
rimé,  imprimées  en  gothique.  Tout  cela  est 
fort  grossier,  et  l'on  n'y  voit  ni  le  nom  do 
l'auteur,  ni  celui  de-  l'iraiirimeur,  ni  celui 
de  la  ville  od  il  a  été  imprimé,  ni  la  date  de 
l'année.  On  trouve  seulement  à  la  tête  une 
préface,  qui  commence  ainsi  :  Proltrmium 
ciijusddm  incipil  twfœ  rompilationis,  ciijus 
nomm  et  titulus  est  Speculinn  humanœ  salva- 
tionis.  Ce  livre  a  été  cédé  à  .^L  le  duc  de  la 
A'allière.  On  garde  avec  grand  soin,  dans  la 
maison  de  ville  de  Harlem,  un  livre  pareil 
à  celui-ci.  Ceux  qui  prétendent  que  Laurent 
Gosier  est  l'inventeur  de  l'imprimerie  en 
Europe,  disent  que  ce  livre  est  le  troisième 
essai  public  qu'il  en  fit  à  Harlem,  vers  l'an 
14-iO  On  voit  par  la  description  que  l'on 
vient  de  faire,  que  tout  ce  ([u'on  a  dit  des 
jiremières  planches  d'imprimerie  lui  con- 
vient; car  l'inventeur  grava  d'abord  les  lettres, 
ou  caractères,  sur  du  bois  ,  en  taille  d'épar- 
gne ,  comme  on  grave  les  planches  des  vi- 
gnettes et  des  estampes  ,  et  comme  on  dit 
qu'on  imprime  à  la  Chine  depuis  l'an  930. 
Cette  maruère  d'im|)rimer  n'était  ni  nouvelle, 
ni  commode  ;  mais  à  force  d'épreuves  et  de 
réilexions,  on  inventa  les  caractères  gravés 
ei  mobiles.  Pour  revenir  au  livre  intitulé: 
Siirculum  humanœ  salvationis,  on  ajoutera 
que  les  Célestins  de  Paris  assurent  qu'il  est 
(le  la  même  édition  que  celui  de  l'hôtel  de 
ville  de  Harlem. 

L'on  trouve  encore  dans  cette  bibliothè- 
que la  Glose  de  Nicolas  de  Lira  ,  imprimée  à 
Itome  en  1W2,  en  5  volumes  in-folio  ;  une 
lïiblo  imprimée  à  Paris  l'an  1V75,  in-folio, 
qui  est  actuellement  entre  les  mains  de  M. 
de  Paulmy.  Parmi  les  manuscrits  était  une 
Bible  parfaitement  bien  écrite  sur  du  vélin, 
faite  par  ordre  du  roi  Charh^s  V.  Pliili|)pe 
de  Maizières  dit  qu'il  la  lisait  tous  les  ans 
nue  tète  et  à  genoux.  Cotte  Bible  passa 
ai>rès  sa  mort  à  Louis  de  France,  duc  d'Or- 
léans, et  ce  prince  la  donna  h  ce  couvent, 
comme  il  l'a  écrit  lui-même  ?i  la  lin  de  co 
livre.  Louis  de  France,  duc  d'Orléans,  donna 
aussi  au  môme  monastère  une  autre  Bil)le 
in-folio,  nu'on  a  toujours  lue  jusqu'à  i)résent 
dans  le  réfectoire 

L'ouvrage  do  Philippe  do  Maizières,  inti- 
tuhi  -.Le  Sonç/e  du  vieux  pèlerin,  est  un  ma- 
nuscrit in-folio,  divisé  en  trois  livres,  et 
composé  en  1388,  pour  l'instruction  de  Char- 
les VL  11  reiderme  des  maximes  excellentes 
jiour  le  gouvernement,  et  devrait  être  entre 
les  mains  de  tous  ceux  ()ui  sont  préposés  à 
l'éJucation  et  h  l'inslruclion  de  nos  rois. 
La  cardinal  Duperron  nt  fais.iil  t  iid  de    cas, 


qu'il  allait  soviven.  aux  Célestins  exprès 
ifour  le  lire.  Au  reste,  il  ne  faut  pas,  à 
l'exemple  de  plusieurs  écrivains  ,  confondre 
cet  ouvrage  avec  un  autre,  qui  est  intitulé  : 
Le  Sourie  du  vergier,  qui  a  été  composé  par 
Charles  deLouviers,  contemporain  de  Phi- 
lippe d(,'  Maizières,  et  dont  Raoul  de  Presles 
a  fait  un  abrégé. 

P:irmi  les  religieux  Célestins  qui,  par  leur 
l)iélé  et  leur  savoir,  ont  illustré  le  monas- 
tère lie  Paris,  l'on  compte  non-seulement 
Pierre  Baril,  Denis  Le  Fèvre  et  Etienne 
Carneau,  dont  on  a  parlé,  mais  encore  Pierre 
Poecpiet,  qui  était  Bourguignon  et  docteur 
en  l'un  et  l'autre  droit.  Il  fit  profession  dans 
le  couvent  des  Céli'stins  de  Paris,  l'an  1369, 
et  MX  ans  a[)rès  fut  fait  premier  (irieur  du 
moTiaslèi'e  de  Manies,  que  le  roi  Charles  V 
venait  de  fonder.  Il  était  si  juilicieux  et  si 
savant  dans  la  jurisprudence,  que  le  parle- 
ment de  Paris  confirma  souvent  ses  déci- 
sions; mais  ce  qu'il  y  avait  de  plus  estima- 
ble en  lui  était  le  talent  qu'il  avait  i)Our 
conduire  les  âmes  dans  la  voie  du  salut. 
11  fut  directeur  du  bienheureux  Pierre  de 
Luxembourg,  cardinal,  et  de  Philippe  de 
Maizières.  Ce  fut  lui  aussi  que  Louis  de 
France,  duc  d'Orléans,  nomma  pour  être  un 
dos  exécuteurs  de  son  testament.  Le  fameux 
Gerson  eut  pour  lui  une  estime  et  une  amitié 
particulières,  et  le  mit  au  rang  des  grands 
nommes  de  son  siècle  ,  dans  une  lettre  qu'il 
écrivit  au  duc  de  Berry.  Le  P.  Pocquet 
mourut  h  Paris  l'an  H08. 

Jean  Bassan  était  de  Besançon,  docteur  ès- 
droits,  et  prieur  de  Saint-Paul  de  Besançon, 
de  l'ordre  des  chanoines  réguliers  de  Saint- 
Augustin,  et  avait  environ  trente  ans  lors- 
qu'il lit  |)rofession  dans  le  monastère  des 
Célestins  de  Paris,  le  5  janvier  de  l'an  1393. 
11  fut  chargé  dans  la  suite  de  plusieurs  com- 
missions importantes  touchant  le  gouverne- 
ment de  son  ordre,  et  ce  fut  pendant  qu'il 
tAchait  de  s'acipiitter  de  la  dernière,  qu'il 
mourut  dans  le  monastère  de  Collemade  lès- 
Aipiila  ,  dans  l'Abbruzze  ultérieure  ,  le 
26  août  de  l'an  14V5,  Agé  de  quatre-vingt- 
cinq  ans,  dont  il  en  avait  passé  cinquante, 
sept  mois  et  vingt-deux  jours  dans  l'ordre 
des  Célestins.  L'évèque  d'Aquila  lui  tit 
faire  des  obsèques  fort  honorables,  et  ce  fut 
Jean  de  Ca|>istran,  vicaire  général  de  l'ordre 
des  Frères  Mineurs  ,  et  qui  a  été  mis  depuis 
au  nombre  des  saints,  qui  fit  sou  oraison 
funèbre,  et  qui  prit  pour  texte  C(!  que  l'E- 
vangile dit  de  saint  Jean-Baptiste  :  Fuit 
homn  missus  a  Deo,  cui  nomeii  erat  Joannes. 
On  dit  (pi'il  s'est  fait  plusieurs  miracles  à 
son  tombeau.  Ce  fut  à  sa  persuasion  que 
Félix  V,  pape,  consentit  à  sa  déposition. 

(iuillaume  Komain,  clerc  de  Paris  ,  lit  ses 
vunix  dans  ce  monastère,  le  27  de  juillet  de 
l'an  IWa.  Il  fut  envoyé  en  Italie  pour  les  af- 
faires de  sa  congrégation,  et  s'y  lit  connaî- 
tre du  pa|)e  Nicolas  \'.  De  retour  en  Franco, 
il  fut  trois  fois  provincial,  et  prêcha  avec 
liiil  d'éliquence  et  d'oiu'tion,  ijue  le  roi 
Louis  \1  allait  souvent  à  S.iint-Paul  pour 
l'entendre.  !l  lit  même    plus  ;    car  il  prenait 


11*5  PAR  D'EPIGRAPIKE. 

ses   avis   non-seulement    pour    diritçer    sa 
consc'ence,  mais   môme    pour    les  aU'aires 


PAR 


ItiC 


d'Etat.  Il  l'envoya,  avec  deux  sei|j;ncurs  do 
sa  cour,  en  ambassade  oujirès  de  Cliailcs  le 
Hardi,  duc  de  Bourgogne.  De  retour  de  cette 
négociation,  Romain,  également  dégoûté 
des  honneurs  du  monde  et  de  ceux  de  sa 
congrégation,  ne  jiensait  plus  qu'à  vivre 
tranquillement  en  simple  religieux;  mais 
quoiqu'il  eût  bien  servi  son  [)rince,  on  le 
rendit  suspect  au  roi,  qui,  ajoutant  foi  à  la 
calomnie  et  à  ses  soupçons ,  ordonna  à 
Tristan  l'Herinite,  ministre  ordinaire  des 
iniquités  de  ce  prince,  de  s'en  défaire,  et 
celui-ci  lui  ayant  donné  un  œuf  empoisonné, 
Romain  en  mourut  l'an  IV'S. 

Le  P.  Matthieu  de  Goussencourt  était 
né  à  Paris  au  mois  d'avril  de  l'an  1.383, 
d'une  ancienne  et  noble  famille,  qui  avait 
doniié  plusieurs  conseillers  au  parlement 
de  cette  ville.  Il  fit  profession  dans  ce  cou- 
vent le  28  de  mai  de  l'an  160G.  11  donna  au 
imblic,  en  1643,  un  ouvrage  en  2  vol.  in- 
i'iilio,  rempli  de  pénibles  recherches, intitulé 
Le  Martyrologe  des  Chevaliers  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem,  dits  de  Malte.  Ce  livre  fut  très- 
bien  reçu  de  ci'l  ordre,  et  le  grand  maître 
Jean-Paul  de  Rascaris  lui  fit  écrire,  en  1640, 
une  lettre  remplie  de  remerciements  et  de 
reconnaissance.  Le  P.  de  Goussencourt 
moiu-ut  à  Paris  le  2  décembre  1660.  11  était 
fort  laborieux,  mais  d'ailleurs  d'un  discer- 
nement et  d'une  exactitude  médiocres.  11 
avait  beaucoup  travaillé  sur  les  armoiries  et 
sur  les  familles  nobles  du  royaume,  comme  il 
paraît  paridusieurs  manuscrits  qu'il  a  laissés 
et  (pii  sont  réjiandus  dans  jilusii'urs  biblio- 
thèques de  Paris,  surtout  dans  celles  dos 
Minimes  de  la  place  Royale,  et  des  P.  de 
la  Doctrine  Chrétienne. 

Le  P.  Louis  Beurrier  était  né  à  Char- 
tres, et  (il  profestiou  dans  le  monastère  des 
Célestins  de  Paris,  le  i8  avril  de  l'an  1613. 
Il  donna  au  public,  en  1631,  iiuc  Introduc- 
tion au  traité  des  Sacrements  ;  en  1632,  Les 
Analogies  et  Antliitlièses  de  l'Incarnation  du 
fils  de  Dieu,  et  des  actions  les  plus  notables 
de  sa  vie,  etc.  ;  en  1634,  deux  ouvrages  his- 
toriques, dont  l'un  intitulé  :  Sommaire  des 
vies  des  Fondateurs  et  Réformateurs  des  or- 
dres religieux  ;  et  l'autre  :  Histoire  du  mo- 
nastère des  Célestins  de  Paris. 

Le  P.   Beurrier   mourut  le  8  avril  de  l'an  ■ 
1645.  11   était   frère  du  P.   Beurrier,   abbé 
général  des  chanoines  réguliers  de    Sainte- 
Geneviève. 

Le  P.  Antoine  Becquet  était  né  à  Paris, 
et  est  mort  le  20  janvier  1730,  bibliothécaire 
de  ce  monastère.  Il  était  très-versé  dans  les 
belles-lettres,  dans  la  connaissance  des  li- 
vres, et  dans  l'histoire  de  son  ordre.  Il  donna 
au  [)ublic,  en  1719,  un  volume  in-4°  intit^ilé  : 
Gallicœ  Celestinorum  cungrcgatior),is  tnona- 
Uriorum  Fundationes,  etc. 

(HuRTAUT  et  Magny.) 
Messire  François  de  Montagu  ,  prêtre  au- 
mônier du  roi.  chapelain  et    grand    zélateur 
des   P.   Célestins,    auxquels  il   donna   une 
des  chapelles  où  autrefois  les  Carmes  avaient 


demeuré,  laquelle  avait  été  bûtie  par  Simon 
le  Grand,  di'céila  en  1372,  et  fut  enterré 
aux  Céh'slins. 

Géranl  Manchet,  évoque  de  Castres  ,  con- 
fesseur du  roi  Charles  Vil ,  mourut  à  Paris 
en  ri46  et  fut  inhumé  dans  la  chapelle  des 
Dix  mille  martyrs,  aux  Célestins. 

Rapport  sur  les  fouilles  faites  aux  Célestins 
en  1847  et  1848, 

Adrcssij  au  Comiié  des  iiionumenls  du  roiiiislère  dn  rtns- 
iruclioii  publique,  par  une  commissiou  doiil  M.  Tliitrry 
était  président  et  M.  A.  d'Afîry  le  secrétaire  (I). 

Les  travaux  auxquels  a  donné  lieu  l'ap- 
propriation de  la  caserne  des  Célestins  au 
service  de  la  garde  municipale  ont  entraîné 
la  démolition  de  l'ancienne  église  fondée 
par  Charles  V,  roi  de  France,  dans  laquelle 
nombre  tie  princes  et  de  personnages  illus- 
tres ont  reçu  la  sépulture. 

Les  fouilles  préparatoires,  opérée  s  pourre- 
connaître  la  profondeuc  des  fondations  du 
monument,  ayant  amené  la  découverte  de  di- 
vers objets  d'anliquité  intéressants,  M.  (Char- 
les, architecte,  chargé  de  la  direction  des 
travaux,  s'empressa  d'en  référer  à  l'adminis- 
tration. 

M,  de  Rambuteau,  alors  préfet  de  la  Seine, 
saisit  avec  em|iressement  l'occasion  qui  se 
présentait  de  recueillir  des  dncuineiUs  uti- 
les tout  à  la  fois  aux  arts  et  à  l'histoire.  En 
conséquence,  par  une  lettre  du  7  juin  1847, 
il  chargea  une  commission  spéciale  de  con- 
stater scientitiquemi'nt  l'état  des  lieux  ,  et 
d'examiner  les  objets  déjà  trouvés,  ainsi  que 
ceux  qui  pourraient  être  ultérieurement  dé- 
couverts. Cette  commission  fut  composée  de 
la  manière  suivante  : 

MM.  L.  de  Labordc,  membre  de  llnstitut; 
Du  Sommeraid,  conservateur  du  musée  de 
Cluny  ;  Alb.  Lenoir,  architecte;  Thierry, 
docteur  en  chirurgie,  membre  du  conseil  mu- 
nicipal de  la  ville  de  Paris;  De  Paulis,  gia- 
veur  en  médailles;  Troche,  chef  du  bureau 
de  l'état  civil  à  la  mairie  du  h°  arrondisse- 
ment municipal  ;  d'Affry  de  la  Monnaie  , 
chef  de  bureau  à  la  (iréfecture  de  la  Seine. 

En  se  constituant,  elle  nomma  pour  son 
président  M.  Thierry,  et  pour  son  secré- 
taire M.  d'Atfry. 

La  commission  s'est  réunie  deux  fois  sur 
place,  le  13  juin  1847  et  le  23  janvier  1848; 
les  membres  qui  la  composent  ont,  en  ou- 
tre, visité  isolément  les  lieux  à  plusieurs 
reprises.  Le  résultat  de  toutes  les  investiga- 
tions auxquelles  on  s'est  livré 
dans  le  rajiporl  suivant. 

La  commission  divisera  son  travail  eu 
deux  parties  :  dans  la  [ireinière,  elle  doimera 
le  coin|)te  rendu  quotidien  des  fouilles  ; 
dans  la  seconde  elle  traitera  la  [lartio  ar- 
chéologique. 

§  1".  —  Fouilles. 
Dans  les  derniers  jours  de  mai  1847,  on  a 
découvert  un  caveau  dans  lequel   gisaient 

(I)  Ce  rapport  est  inséré  dans  le  Didleiin  du 
Comiié  des  uns  et  des  monuinen'.s  du  mois  d'avril 
1851,  p.  105. 


est  consigné 


ii; 


PAR 


DICTIONNAIKE 


PU'v 


1148 


coiil'ijinliis  des  ossements  qui  ont  ôi^  il-coii- 
mis  ,'i|)|i;irtenir  à  une  leninie  Me  vin^'t-liuit 
ù  trente  ans,  et  nui  enniposent  la  plus  gi'amle 
partie  d'un  sijuelclle;  au  milieu  de  cos  osse- 
ments se  trouvaient  (icux  petites  parties  de 
planelie  en  bois  de  clii^ne,  provenant  prolia- 
Llement  d'un  cerrui'ij ,  ainsi  qu'une  plaque 
de  |)londj  de  0°'..'J4.  de  longueur  sur  0"',1'.)  de 
largeur,  qui  (Hait  pliéc  eu  deux  :  cette  pla- 
(|ue  porte  l'inscription  Innciaiie  d'Atnie  de 
Bourgogne,  duchesse  de  Ik'thloil. Le  caveau, 
placé  contre  le  mur,  à  droite  du  cliœur,  était 
construit  en  moellons  suiillés;  le  côté  (jui 
touchait  le  mur  était  récrépi;  il  présentait 
une  longueur  de  2'", 13  sur  l'",3,'i  do  iirolon- 
deurel0",70  de  largeur  h  0'",35  ;  au-des- 
sus du  sol  inférieur  étaient  scellées  trois 
harresen  lerde  O^.OâT  d'équarissage  :  la  pre- 
uiiôre  de  ces  barres  se  trouvait  ;>  0'°,53  de  la 
lace  du  caveau  la  plus  rajiiirochée  de  l'ab- 
side ;  la  seconde  barre  était  à  0"',0G  de  la 
première,  et  la  lioisième  à  0",C3  de  la  se- 
conde :  le  caveau  était  recouvert  par  (Jeux 
pierres  portant  une  inscription  en  caractères 
orientaux. 

A  la  môme  époque,  près  la  jiarlie  droite 
de  l'abside,  sur  le  |)oint  où  était  placée  la 
chapelle  des  Rostaing,  on  a  trouvé  une  boile 
en  ])lomb  qui  renfermait  dos  débris  de  serge 
blanche,  et  qui  semblait  avoir  contenu  des 
entrailles.  Cette  boite,  qui  est  eliondrée,  a 
0",()8  <le  long  sur  0''\±2  de  large  et  O^.IS  de 
haut  ;  elle  présente  à  sa  i)artie  supérieure 
une  ouverture  fermée  par  une  ])la([ue  sou- 
dée égaleminit  en  |ilomb,  de  0"',10  carrés. 

Queli[ues  jours  apiès,  sur  l'emplacement 
du  chujur,  à  gauche,  on  a  mis  là  découvert 
un  cercueil  en  iilonib,  dont  les  pieds  étaient 
tour'iiés  vers  l'abside;  ce  cercueil,  qui  ac- 
cuse la  foi'mc  lie  la  tète  et  des  éjiaules,  à 
l"',Tô  de  long  sur  une  largeur  qui  est,  à  la 
tète  de  0",  23,  au  cou  de  0'%13,  aux  épaules 
deO^.iO;  son  é|iaiss'ur  est,  à  la  tète,  do 
0-27,  et  aux  [lieds  O'Mi). 

Ce  cercueil  a  été  ouvert  en  présence  de  la 
comnnssion,  le  13  juin,  au  moyen  d'une  in- 
cision longitudinale  pratiquée  sous  le  cou- 
vercle, du  coté  gauche;  il  renfermait  le 
corps  d'un  homme  de  1"',60  de  hauteur  en- 
viron, dont  les  mains  étaient  croisées  sur  le 
bassin;  ces  restes,  embaumés  et  envelojipés 
d'un  linceul,  étaient  tournés  à  raili|)0(ire  ; 
on  n'a  trouvé  aucune  indication  (]ui  per- 
mît de  reconnaître  le  |)ersonnage  auquel  ils 
appartenaient. 

Dans  le  courant  de  juin  suivant,  on  a  re- 
trouvé un  cirMir  en  cuivre  de  0"',I8  de  hau- 
teursur(r,15  de  largeur  et  0"',13irépaisseur; 
l'inscription  qui  occupe  u:ie  de  sesfaces  afait 
recoimaître  (pj'il  rcnlcrmc  le  (cein-  de  Louis 
de  Lux(Mnbourg,  ronde  lloucy. 

1-e  27  octobre,  dans  un  caveau  prati(|U(5 
sous  l'ancienne  chapelle  des  Hostaing,  au- 
dessous  (les  barres  de  fer  qui  garnissaient 
le  fond  connue  .*!  l'ordinaire,  ou  a  trouvé  un 
cercueil  en  |iloud)  sans  insciiption. 

Le  môme  joiu',  on  a  (h'^couvert  la  pierre  do 
f  indation  de  la  chaiielh»,  ainsi  (pic  i'iiidiipiu 
l'inscription  dord  elle  est  ch.u-gée;  elle  était 


placée  sur  le,  sol  mi'-me,  dans  l'axe  princioal 
du  moimmeid,  et  elle  était  engagée  dans'  la 
ni;w;onnerie  du  mur  de  face  du  cho'ur.  Cette 
pierre  porte  0'",-28  de  largeur  sur  autant  d'é- 
j)aisseur  et  sur  0'",12  de  hauteur. 

Le  30  du  môme  mois,  on  a  rencoidré  m 
S(juelelte  (pii  avait  été  inhumé  dans  un  sim- 
ple cercueil  de  bois,  aujourd'hui  détruit  par 
le  temps;  ces  ossements,  qui  étaient  évideiH- 
meul  à  la  place  oij  ils  avaient  été  inhumés 
Iirimitiveraent,  ont  été  reportés  sur  plûtre, 
dans  la  position  où  ils  se  trouvaient. 

Le  lendemain,  les  fouilles  ont  mis  h.  dé- 
couvert un  cercueil  en  plomb  sur  lequel 
étaient  déposés  une  boîte  à  entrailles  et  un 
cœur  également  en  plomb,  le  tout  en  bon 
état  de  conservation  ;  ces  objets  n'étaient 
accompagnés  d'aucune  inscription. 

Le  'i-  novembre,  on  a  trouvé  un  cercueil 
en  |ilouib  sans  iuscriptioii,  dont  le  dessous 
était  en  fort  mauvais  état  ;  parmi  les  os  et 
les  débris  d'étoiles  rpii  s'en  écliapi)aient,  on 
a  recueilli  une  bague. 

Le  lendemain,  on  a  découvert  un  cer- 
cueil en  plomb  également  en  mauvais  état  et 
sans  inscription. 

Enfin,  le  4  décembre,  on  a  rencontré  un 
Cercueil  en  plonjb  en  bon  état  ;  l'inscription, 
gravée  sur  une  [daque  de  cuivre  scellée  à 
la  partie  supérieure  de  ce  cercueil,  a  fait 
reconnaître  qu'il  renhïrmait  les  restes  du  mar- 
quis d'Aulède, 

Les  cercueils  ont  été  trouvés  de  deux  à 
tiois  mèti-es  au-dessous  du  niveau  du  sol 
actuel  ;  ([uant  au  scpielette  découvert  le  30 
juin,  il  était  à  une  profondeur  de  3",o0  au 
moins. 

Ls  fouilles  ont  mis  à  découvert,  pendant 
toute  leur  durée,  de  nombreux  ossements 
]>rovenant  de  la  violation  des  sé|>ullures 
liendant  la  première  l'évolution  ;  des  débiis 
de  sculpture  et  d'architecture  ;  quelques 
moîinaies  et  quel(pies  rares  objets  d'art  ; 
enliu  les  anciens  caveaux  funéraires.  On  a 
égaleinenl  trouvé,  près  du  portail,  un  vaste 
caveau  voûté  et  rcnqili  de  gravois,  comme 
l'étaient  aussi  tous  les  autres.  Ce  caveau, 
d'une  construction  [il us  récente  que  le  reste 
de  la  chapelle,  était  transversal  h  l'axe  prin- 
cipal du  monument,  et  il  en  occupait  pres- 
que toide  la  largeur:  à  la  voîlte  étaient 
scellés  des  anneaux  de  fer;  l(>s  parois  por- 
taient de  nombreuses  iiiscii|ilions,  gravées 
plus  ou  moins  grossièrement  dans  la  pierre; 
ces  inscriptions  étaient  toutes  des  noms  pro- 
pres, acconijiagnés  souvent  d'une  date  et  de 
(piel()ues  mots,  soit  latins,  soit  français; 
elles  ne  présentaient  aucun  intérôl  ;  la  plus 
ancienne  était  de  1(115  et  la  plus  mo  lerne 
de  1731.  l'Jles  semblaieul  avoir  été  tracées 
par  des  moines,  auxi|uels  le  caveau  aui'ait 
servi  de  prison  ;  c'est  du  moins  ce  i]ni  peut 
ôtre  conclu  tant  de  l'aspect  des  lieux  que 
des  deux  inscriptions  suivantes  : 

F.  M»l.  nabiii  novice 

1700 

V.  P.  Nicolavs 

D.inip    Jaii    !693 


ÎIW 


PAU 


D'EPIGRAPHIE. 


PAR 


HbO 


§  2.  —  Arcneotogie. 

Ainsi  que  l'on  vient  île  le  voir,  les  fouilles 
opérées  dans  la  chapelle  des  Célestins  ont 
produit  des  résultats  moins  importants  qu'on 
avait  lieu  de  l'espérer,  malgré  la  violation 
de  1793.  Les  objets  recueillis  ne  manquent 
pas  d'intérêt,  e-t  ils  vont  être  décrits  sucres- 
sivement  ;  ils  se  divisent  en  pierres  turau- 
lai'res  ,  inscriptions  ,  fragments  d'arcliitoc- 
ture,  peintures,  sculptures, bijoux,  monnaies 
et  D&teries. 

Pierres  tuinulaires. 

1"  Dalle  en  pierre  de  2",  10  de  longueur 
sur  1",  10  de  largeur  et  0",  10  d'épaisseur  : 
ce  monument  a  été  trouvé  vers  la  partie 
se]itentrionale  du  chœur;  il  est  brisé  en 
deux  morceaux,  dont  l'un,  celui  du  haut, 
Q  0",  52  de  longueur,  et  dont  l'autre  a  l",  58; 
il  manque  deux  fragments  de  cette  seconde 
partie  ;  mais  on  peut  reconnaître  que  la 
longueur  primitive  totale  n'est  que  fort  peu 
réduite. 

Sur  cette  pierre,  qui  est  très-usée  par  le 
frottement,  est  gravé  un  personnage  revêtu 
d'une  robe  ;  la  tête,  dont  les  cheveux  sont 
longs  et  coupés  en  rond ,  ainsi  que  les 
mains,  qui  sont  jointes  sur  la  ])oitrine, 
étaient  rapportées  en  une  autre  matière, 
probablement  en  marbre  (1),  et  manquent 
aujourd'hui  ;  on  ne  voit  plus  que  le  creux 
dans  lequel  les  pièces  de  rapport  étaient 
encastrées.  La  figure  est  renfermée  dans  un 
monument  d'architecture  formant  dais  au- 
dessus  de  la  tête,  dont  le  caractère  appar- 
tient au  XIV'  siècle.  A  chacun  des  angles 
supérieurs,  dans  un  entourage  formé  de 
quatre  arcs  de  cercle  réunis  par  quatre  an- 
gles, se  trouve  iin  écusson,  dont  on  ne  dis- 
tingue que  difticilement  les  traces  ;  il  semble 
chargé  de  quatre  losanges  posées  deux  et 
deux,  accompagnées  en  cœur  et  en  pointe 
d'une  lame  ou  d'une  moucheture  d'hermine. 
Une  inscription,  en  gothique  du  xiV  siècle, 
est  gravée  sur  le  bord  extrême  de  la  pierre  : 
cette  inscrijition  commence  à  droite  du 
pinacle  qui  courotnie  le  monument  d'archi- 
tecture ci-dessus  décrit,  et  se  termine  h  la 
gauche.  Suivant  l'usage,  elle  courait  proba- 
blement sur  tout  le  pourtour  du  monument  ; 
mais  on  n'en  trouve  plus  de  traces  que  sur  le 
haut  et  sur  les  côtés  ;  voici  ce  qu'elle  oorte  : 

Ci  gist  MaisU'e 
Pierr     e     secret  ire    du    Roy   lire  ô    Coiiseillier 
de  n  s  Jean  Bapt 

Priez  povr  li 

Si  l'on  rapproche  cette  inscription  de  celle 
que  donne  le  recueil  manuscrit  appartenant 
à  la  ville  de  Paris  (2),  ainsi  que  des  rensei- 
gnements que  fournit  le  P.  L.  Beurrier  (3), 

(1)  MiLLiN,  Anlkiiiilds  nalionalcs,  t.  I,  5'  pari., 
p.  19;  Paris,  Droiiliin,  1790,  in-fol. 

(2)  Recueil  des  sépultures,  tombeaux,  cpitaplics  et 
inscriptions  qui  se  trouvent  dans  toutes  les  églises, 
abbnyes  et  monastères  de  la  mile  et  faubourqs  de 
Paris.  3  vol.  in-fol.  iiis.  ttiio,  t.  Il,  p.  228. 

(3)  Histoire  du  monastère  et  couvent  des  Pères  Cé- 


jn  ne  peut  douter  que  le  monument  qui 
nous  occupe  ne  soit  celui  de  Pierre  Cunet 
ou  Cuvet,  seigneur  de  Tournay.  Ce  person- 
nage, qui  était  tout  à  la  fois  secrétaire  du 
roi  Charles  V  et  conseiller  de  la  comtesse 
d'Artois  et  de  Bourgogne  (1),  a  été  enterré 
en  137;5,  nu  côté  gauche  du  grand  autel  des 
Célc-lins,  sous  une  tombe  on  pierre,  qui  a 
élé  transportée  plus  tard  prés  de  la  porte  de 
l'église,  du  côté  du  préau. 

Vitici,  du  reste,  l'inscription  donnée  par 
le  recueil  précité  ;  il  est  à  remaniuer  que  le 
copiste  n'a  pas  respecté  l'orthographe,  et 
(|u'il  a  même  tronqué  le  texte. 

Ci-gîl  .M«  Pierre  Cuvet,  jadis  secrétaire  du  roi  no- 
ire sire,  con^'  de  noble  dame  madame  la  com- 
tesse d'Arlois  et  de  Bourgogne  el  s''"  de  Tournai 
qui  décéda  le  jour  de  ia  S'  Jean-Baptisle  (2) 
l'an  1373. 

La  place  occupée  par  celte  tombe  pendant 
longues  années  explique  l'état  de  détériora- 
tion dans  lequel  elle  se  trouve  ;  il  est  même 
élonnant  qu'on  puisse  encore  y  distinguer 
quelques  traces  de  gravure. 

2°  Deux  pierres  tumulaires,  en  forme  de 
stèle,  surmontées  de  trilobés  du  xiv'  siècle, 
et  portant  cliacune  une  inscription  en  carac- 
tères orientaux  :  ces  pierres  sont  celles  qui 
recouvraient  le  caveau  de  la  duchesse  de 
Bethford. 

3°  Deux  fragments  d'une  pierre  tumulaire 
du  xV  siècle,  gravée  avec  beaucoup  de 
soin.  Sur  un  de  ces  fragments,  au  milieu  de 
détails  très-riches  d'architecture,  se  voient 
deux  têtes,  l'une  coitl'ée  d'une  couronne  et 
l'autre  accompagnée  d'une  crosse  d'évêque  : 
les  angles  de  cette  pierre  étaient  probable- 
ment ornés  de  cartouches  contenant  les  at- 
tributs des  quatre  évaugélistes  ;  ce  qui  doit 
appuyer  cette  conjecture,  c'est  que  l'aigle 
de  saint  Jean  existe  encore  sur  le  principal 
fragment. 

loscriplions. 

1°  La  pierre  de  fondation  de  la  chapelle 
est,  aiuî;  qu'on  l'a  va  plus  haut,  de  forme 
h  peu  près  cubique  :  le  dessus  est  chargé 
d'une  croix  fleurdelisée  gravée  en  creux; 
SU!'  la  face  principale  se  lisent  les  mots  sui- 
vants : 

L'an  M  ccc  lxv  le  xxiv 

jovr  de  inay  niassil 

Cliarles  loy  de  France 

Celte  inscription  est  précieuse  pour  l'his- 
toire du  monument  ;  car  elle  fixe  une  date 
restée  incertaine  jusqu'à  présent.  En  effet, 
la  charte  du  24  mars  1367,  par  laquelle 
Chailes  V  donne  aux  Célestins  une  somme 
de  dix  , mille  francs  il'or  «  pour  édifier,  par- 
faire et  achever  leur  église,  »  apprend  bien 
que  ce  monarque  avait  «  mis  et  assis  »  la 

lesiins  de  Paris,  par  le  P.  Louis  Beurrier  ,  Céleslin 
proie/,  de  Paris;  Paris,  lG3i,  iii-4°,  p    409. 

(t)  Jeanne,  fille  aînée  de  Philippe  V,roi  deFrance, 
et  de  Jeanne  ,  comlesse  pa'aline  de  Bourgogne  et 
d'Arlois,  mariée  le  18  juin  1518  à  Eudes  IV,  duc  de 
Bouri;ogiie  ,  morte  en  1347.  (Le  P.  A.nselme  ,  l.  L 
p.  diei  548.) 

(-2)  Le  24  juin. 


IISI 


PAR 


DICTIONNAIRf: 


PAR 


14Si 


première  pierre  du  moiuiniciit  (1).  Le  I'. 
Ik'iuiier  fait  t''p;nlcint;iit  conn.u'tro  (2)  que 
l'église  fui  déiliée,  lo  lii  seplomlirc  1570, 
par  (iiiillaiiiiic  ilc  Meliin ,  ari:lii'V(''i|iio  de 
Sens  (3),  mais  l'époipie  <ln  la  fondation  même 
n'était  point  parvenue  jnsqii'ii  nous;  voici 
celte  lacune  lieiireuscnienl  comblée. 

2°  Une  autre  insciiplion,  non  moins  im- 
portante, est  celle  d'Anne  ilc  Hourgogne, 
femme  du  duc  de  Betlifoit,iég('nt  de  France  : 
cette  inscription,  gravée  au  ciseau  sur  une 
lame  de  plomb  qu'on  a  pliée  en  deux  pour 
protéger  les  caractères,  est  plus  étendue  cpie 
celle  qui  existait  sur  le  tond)enu  de  la  prin- 
cesse et  qui  est  rapportée  par  le  Père 
L.  Beurrier  (4-).  En  voici  le  contexte  (5) 

Cy  gisl  1res  liavlle  pvissanle  princesse  Mada 
inc  Anne  (le  Bovrg"''  filii»  de  fev  liesliavil  cl  pvissat 
prince  Jehan  dvc  de  Boiiri;'"-'  Ciintc  de  Flandres  d'Ar 
lois  Cl  de  Bovrg'"?  famé  de  iresliavlt  et  pviss  prince 
Jcii  govvnâl  elregenl  lero)""=  de  France  dvc  de  Bedfo 
ri  Ia(|  vile  irespassa  en  loslcl  de  Bovibon  a  Paris  le  xni" 
jii\r  de  novendire  mil  qvalie  cens  Irenle  devx 

Anne  de  Bourgogne,  sejHiémc  enfant  de 
Jean,  duc  de  Boui-gogne,  comte  de  Flandres, 
et  de  .Margueritede  Bavière,  naquit  vers  l'iOV. 
Le  13  avril  1V23  (6),  étant  au  château  de 
M'iUthard,  elle  fut  liancée  h  Jean,  duc  do 
Bethfiii-t,  nagent  de  Fronce.  Ce  |)rince,  retenu 
par  les  événements  de  la  guerre,  était  re|)ré- 
senté  par  Pierre  de  Fontena>,  chevalier,  sei- 
gneur de  Rance,  son  maître  d'hôtel,  qu'il 
avait  fondé  de  procuration  à  cet  effet,  par 
acte  du  18  mars  (irécédent  (7).  Ce  ne  fut  cpie 
le  IV  juin  suvant  (8)  que  h;  duc  et  sa  femme 
purent  se  rejoindre  à  Troye.s,  oiJ  leurs  noces 
furerd  célébrées  avec  beaucoup  d'appareil. 

Après  neuf  ans  de  mariage,  la  duchesse 
de  Bethfort  mourut  à  Poi'is,saiis  laisser  d'en- 
fnnls.  Le  passage  suivant  d'un  contempo- 
rain (9)  contient  un  bel  éloge  de  celte  prin- 
C-'Sse,  et  donne,  sur  ses  obsèques,  quelques 

(1)  Le  P.  Bf.uKRicn,  p.  59. 

(-2)  Id.  Ibid. 

(3i  Guillaume,  (ils  de  Jean  \<",  vicomte  deMelun, 
chanil  cllan  de  Fraiire.  clc. ,  el  de  Jeanne  de  Tan- 
çai \ille,  cliauiiine  de  Noire-Danie  de  Paris,  élu  ar- 
chevêque de  Sens  eu  lôUJ,  mort  le  i  ma.  1378,  cl 
inli'iiuc  aux  CelesUns  ,  dans  le  chœur,  devant  le 
s.iuttuaire.  (Le  P.  .'V.nselme,  l.  V,  p.  2â3;  le  P. 
BrcRRiKn,  p.  579.) 

(i)  Vuijcz  l'épiiaplie  latine,  cl  celle  en  français  ipii 
suit,  col.  1 1  tô. 

(."i)  CeUe  leçon  présente  quelques  diflërences  avec 
celles  (|ni  ont  élé  données  dans  le  llttlU'liii  nrclicolu- 
tjhint' lin  ciiinilé  ili'x  iirtu  cl  iiuinniiiriiln.  l.  IV,  p.  3(10 
fl  393;  mai.s  elle  esl  li'  résultai  il'un  sérieux  cxaineii, 
ei  elle  csl  d'une  cxactiludc  qui  ne  peut  ùirc  cun- 
lesiée. 

{6;  llhioire  ijénérale  de  liiiunioqne,  pai'  D.  Plan- 
cher elD.  Salazard;  l»iji>n,  I7."p9  1781,  lu-fol. -i  \(d., 
t.  III,  p.  5a3.  — Juuiniil  <lt'  l'iiria  svus  /es  ?i''(/(ii's  de 
Charles  \'l  et  de  Chuiles  »//;  Paris,  17-ilt,  iu-l", 
p.  93.  —  Mcmaiiea  de  l'ieiie  de  l-'ciiiii,  pnhiiés  p.ir 
M""  Dupont  |)onr  la  Soeic'lii  de  Chisloire  i(i;  Fiaucc; 
Paris  1837,  in-S',p.  199. —  Le  P.  Ansci.mi;,  l.  I, 
p.  210. 

(7)  Uhtoire  qniéidie  de  llouryogiie,  l.  IV,  p.  69. 

(8)  Taille,  idem,  p.  71. 

(9)  JiiiiiiKil  lie  l'iiiis,  p.  \'.'>i,  I."i3. 


détails    qui   ne    manquent    pas     d'intérêt  : 

«  Item,  en  cellui  temps  estoit  t(jujours  la 
mortalité  h  Paris,  laquelle  assailli  la  Du- 
cliesse  do  Bethfoit,  femme  du  régent  de 
F" rance,  sœur  ilu  duc  de  Boui'gongne,  nom- 
mée Anne,  laiilus  idaisanli'de  toutles  Dames 
qui  adompies  fussent  en  France;  car  elle 
estoit  bonne  et  belle  et  de  belle  aage  :  car 
elle  n'avoit  (pie  vingt-huit  ans  quand  elle 
U'espassa,  et  certes  elle  estoit  bien  amée  du 
peujile  lie  Paris,  et  vi'ay  est  qu'elle  Irespassa 
en  rOstel  de  Bourbon  einprès  le  Louvre,  le 
trei/ièmejourde Novembre,  deux  euresaprôs 
mynuit,  entre  le  Jeiidy  et  le  Vendredy,  dont 
ceulx  de  Paris  perdiient  moult  de  leur  espé- 
rance; mais  à  souffrir  leur  convint. 

«  item,  le  samcdy  ensuivant  elle  fut  en- 
terrée aux  Céleslins,  et  soncœur  fut  enterré 
aux  Augustins,  et  au  porter  le  cor|>s  en  terre 
esloient  tous  ceulx  de  Saint-Germain,  et  les 
jTrétres  delà  Confrairiedcs  Bourgeois,  clias- 
cun  une  estolle  noire  et  ung  cierge  ardent 
en  leur  main,  et  ils  chantoient  en  portant  le 
corps  en  terre  seulement,  les  Angloys  en  la 
guise  du  Pays  moult  piteusement. 

«  Item,  le* Jeudi  8'  jour  de  Janvier  fisl  lo 
Régent  robseijue  de  sa  femme  aux  Cèles- 
tins,  et  list  faire  une  donnée  à  cliascun  de 
deux  blancs,  et  furent  bien  quatorze  milliers 
à  la  donnée,  et  y  ot  bien  quatre  cent  lumi- 
naires de  cire.  » 

La  duchesse  do  Bethforl  fut  enterrée  sous 
une  tondje  de  marbre  noir  placée  à  l'entrée 
du  chœur,  du  côté  de  l'Fvangile:  sur  cette 
tombe  était  l'elligie  de  la  princesse,  en  mar- 
bre blanc  (1)  :  cette  statue  est  gravée  dans 
Millin  (2);  idle  a  fait  partie  du  musée  des 
Petits-Augustins  (3);  et  elle  se  trouve  au- 
jourd'hui à  Versailles  (i). 

3°  Fragment  d'une  inscription  du  xv' 
siècle,  trop  jifu  étendue  pourolfrir  un  sens. 

/!■"  Plusieurs  jiortions  d'une  inscription 
sur  marbre  noir,  en  caractères  du  xvii' 
siècle;  on  voit  encore  une  partie  de  cartou- 
che armoirié  soutenu  par  des  lions  :  mais 
ces  fragments  ne  permettent  (las  de  rétablir 
l'écusson,  et  les  lettres  (pii  restent  sont  in- 
sullisantes  pour  reconstituer  un  texte  quel- 
conque. 

5'  Sur  un  cœur  en  cuivre  : 

Le  cœvr  de  Lovis  de  Luxëbovrg 

conte  de  Rovssi  qvi 

Irespassa  le 

XI*  jovr  de 

mai 

i;.7i 

Louis  de  Luxcraboin-g  était  le  deuxième 
fds   do  Charles  de   Luxembourg,  comte  de 

(1)  Le  P.  BF.rHiur.K,  loe.  cit.,  p.  370.  —  Lr.  La- 
lioiiiiKiR,  ï'oiii/ii'dii.r  (/i\s  iiersoiiiies  illitures;  Paris, 
1012,  in-(ol.  p.  109.  —  Le  P.  Anselme.  (.  I,  p.  2i,i. 

(2)  .l;iiii;iii/i's  iiiiliviiiiles,  t.  I,  5"  par(ie,  pi.  x\ui, 
(ig.  i. 

(3)  Dcsciiiilion  historique  et  chronologique  de  nw- 
iiiiiiieiits  de  sculpture  réunis  nu  Musée  des  wonumenlf 
jninenis,  par  .Mevandre  l.euuir;  l'aris,  an  Xl  ^I803), 
p.   I.'il,  W"  83. 

I  4)  Versiiilles,  giderics  historiques  ;  Paris,  Gavard  ; 
1838,  série  u'.seelion  i",  u"  102. 


nsô 


PAR 


D'EPIGRAPIIIE. 


PAR 


1154 


Bricuiie,  de  Ligny  et  do  Rouss}-,  baron  de 
Raaiei'u  cl  de  Pincy,  et  de  CliarloUe  d'Eslou- 
teville  (1). 

11  eut  en  partage  ]e  comté  deRoussy  ainsi 
que  la  baronnie  de  Saint-Martin  d'Ablais  et 
de  la  Nouvelle;  sa  feiunie,  Antoinette  d'Am- 
boise,  fdle  de  Guy,  seigneur  de  Ravel,  et 
veuve  d'Antoine  de  la  Roclie-Foucaull ,  sei- 
gneur de  Barbezieux,  ne  lui  donna  pas  d'en- 
fant, et  mourut  en  lao3  (2). 

Louis  assista  son  frère  aîné,  Charles, 
comte  de  Brienne,  dans  la  délense  de  la  ville 
et  du  château  de  Ligny,  assiégés  par  rem|)e- 
reur  Charli's-Quint,  en  15i4  (3).  Il  fut  capi- 
taine de  cinfiuanle  bommes  d'armes  et  che- 
valier de  l'ordre  du  roi  (1). 

Il  mourut ,  ainsi  que  l'inaïque  l'inscrip- 
tion ci-dessus,  le  11  mai  1571;  son  cœur  fut 
déposé  aux  Célestins,  dans  la  chapelle  de 
Saint-Pierre-Célestin,  qui  devint  plus  tard 
la  chapelle  de  Gèvres  (5).  Quant  à  son  corps, 
il  l'ut  inhumé  à  Ligny  (6). 

G°  Sur  le  cercueil  en  plomb  découvert  le 
4  décembre  : 

Ha\t  et  pvissanl  seignevr 
Messire  Frauçois  Deiphin  clievalier 
marquis  dAvlede  baron  de  Margavs 
et  decede  a  Paris  le  26  aovst 
1746  âge  de  88  ans  etans 
ne  a  Bordeavs  dans  le  mois 
davrll  1660  a  etc  enlerc 
dans  leglise  des  RR  PP 

Célestins 
Reqviescal  in  pace. 

François-Delpbin  d'Aulède  de  Lestonac, 
marquis  de  Margaux,  fils  de  Jean-Denis  ou 
Charles-Denis  d'Aulède  de  Lestonac,  baron 
de  Margaux  ,  preiBier  président  au  parle- 
ment de  Bordeaux  (1673-1695),  et  de  Thérèse 
de  Pontac,  était  né  en  avril  1660  (7). 
11  fut  marié  deux  fois,  savoir: 
1°  Le  17  juillet  1696,  àElisabeth-Antoinette- 
Jiilie,  buitième  enfant  de  Louis-François  le 
Fèvre,  seigneur  de  Caumarlin  ,  conseiller 
au  parlement  de  Paris,  intendant  de  justice 
eu  Champagne,  conseiller  d'Etat,  et  de 
Catherine-Madeleine  de  Verlliamon,  morte 
le  11  avril  1713(8). 

2°  Le  11  décembre  1715,  à  Antoinette- 
Charlotte,  cinquième  enfant  deCharles-Henri- 
Gaspard  do  Lénoncourt,  marquis' de  Blain- 
ville,  comte  de  l'empire,  grand  chaiïibellan 
de  Léopold,  duc  de  Lorraine,  et  de  Char- 
Ci)  Le  F.  Anselme,  t.  m,  p.  729. 

(2)  N.  ViG.MER,  Histoire  de  la  maison  de  Luxem- 
hounj  ;  cd.  du  Cliesiie,  Paris,  1617,  in-8°,  p.  515.  — 
Id.  cd.  Pavillon,  Paris,  1619;  .in-4",  p.  b08. 

(3)  Le  P.  Anselme,  Ioc.  cil. 

{i)  N.  ViGMEii,  éd.  Pavillon,  Ioc.  cil. 

(5)  MiLLiN.  Ioc.  cil.,  p.  0-i. 

(6)  Le  P.  Anselme,  Yigmer  ,  Ioc.  cil.  —  Le  P. 
BEi'KitiLn,  p.  57i.  —  Recueil  manuscrit  d'inscrivlions, 
l.  II,  p.  183. 

(7)  Tablettes  de  Tliéniis,  t.  II  ,  p.  33.  —  Mercure 
de  francr,  oclobie  1748,  p.  227  et  suiv. 

(H)  Le  P.  A.NSELME,  t.  IV,  p.  545. 


loitc-Yolande  de  NettancourI,  daine  d'alour 
de  la  duchesse  de  L'irraino  (Jj. 

Le  marquis  d'Aulède  n'eut  aucun  enfuit 
de  ses  deux  femmes,  et  moiu'ut  à  Paris, 
dans  sa  qualre-vingl-neuvième  année,  le  26 
août  IT'tB.  Le  lendemain  ,  après  avoir  été 
présonlé  à  l'église  Saint  Paul,  sa  paroisse, 
il  fit  i'iluimé  aux  Célestins  (2),  dans  la  nef 
de  la  chaiielle  de  (îèvres  (3). 

La  date  de  1746,  donnée  par  l'inscription 
ci-dessus  rapportée,  est  fautive;  c'est  ce 
qu'établissent  d'utie  manière  péremptoire  le 
registre  des  sépullurcs  de  l'église  Saint- 
Paul  pour  l'année  1748,  et  celui  des  inhu- 
mations laites  aux  Célestins.  11  n'y  a  donc 
cas  ici  de  discussion  possible. 

Arcbilecture. 

1°  Deux  cha|)iteaux  très-anciens;  l'un 
d'eux,  portant  0", 31  de  haut  sur  0'>',40  do 
large,  rappelle  tout  à  fait  les  formes  corin- 
thiennes; il  est  orné  de  quatre  têtes  humai- 
nes, une  sur  chaque  face;  des  pommes  de 
pin  décorent  en  outre  les  côtés  tles  grandes 
feuilles.  Ces  deux  cha])iteaux  sont  évidetu- 
ment  d'une  époque  antérieure  à  la  construc- 
tion des  Célestins,  car  ils  oin  été  découverts 
dans  les  fondations  de  la  façade,  à  un  métro 
environ  au-dessous  de  l'escalier  conduisant 
aux  combles;  ils  portent ,  du  reste,  tous  les 
caractères  du  xii"  siècle. 

2°  Groupe  de  trois  chapiteaux  du  xni*  siè- 
cle sculptés  dans  une  ]tierre  :  ce  morceau  , 
d'un  travail  situple  et  d'un  beau  caractère, 
a  été  également  trouvé  dans  le  massif  de 
fondation  de  la  façade. 

Les  fragments  d'architecture  qui  précè- 
dent, ainsi  que  quelques  fills  de  colonnes 
rencontrés  sous  le  sol ,  proviennent,  suivant 
toute  probabilité,  des  chapelles  qui  ont  été 
remplacées  par  l'église  dont  Charles  'V  est 
le  fondateur. 

3°  Dix  petits  clia])iteaux  du  xiv'  siècle  por- 
tant des  traces  de  coloralion  et  i)rovenant  de 
diverses  parties  de  l'éj,-lise. 

4°  Uti  chapiteau  du  xv'  siècle,  de  dimen- 
sions plus  fortes  que  les  précédents  :  ce 
morceau,  trouvé  sous  le  sol  de  la  nef,  doit 
avoir  ai)partenu  à  un  caveau  orné,  construit 
postérieurement  à  l'église. 

5°  Un  petit  chapiteau  corinthien,  de  la  re- 
naissance, ayant  fait  partie  des  promenoirs 
du  cloître. 

6°  Une  tôte  de  gargouille. 

7°  Un  piédestal  du  xiv  siècle  en  pierre 
tendre,  portant  des  traces  de  cnlora'ion  sur 
les  moulures;  les  faces  de  ce  fragment ,  dont 
le  plan  est  un  polygone  ,  présentent  des 
quatre  feuilles  s'enlevant  en  jaune  sur  un 
fond  noir. 

8°  Une  croix  surmontée  d'un  chapeau  de 
cardinal  appliquée  sur  des  moulures  décou- 
pées du  xiV  siècle. 

(1)  Idem,  t.  n,  p.  64. 

(2)  Registre  des  séjjutlures  de  l'église  royale  et  pa- 
roissiale de  Saint-Paul  de  Pans,  pour  l'année  1748. 
—  Registre  des  inliumations  des  Célestins.  (Arcb.  de 
la  prél'cct.  de  la  Seine.) 


1  prèle 
(5)  M 


ILLIN.  Ivc.  cit.,  p.  40. 


1155 


l'AK 


DICTIONNAIRE 


PAR 


ilîJC 


9°  Un  fragment  de  pinacle  de  la  même 
époque. 

10"  Un  lioaumc ,  un  morceau  de  frise 
orné  et  divers  fiagineiils  d'écussons  armo- 
riés, le  tout- peint  et  doré.  Ces  écussoiis 
sont   les  suivants  : 

A.  Partie  inférieure  d'un  écusson  aux  ar- 
mes de  Bourbon  (d'a/ur  à  trois  fluurs  de  lis 
d'or,  au  IjAton  de  j^ueules  péri  en  bandes). 
Ce  débris  doit  jirovenir  de  la  chapelle  Sainl- 
Louis,  construite  par  Charles,  cardinal  de 
Bourbon  :  dans  cette  chapelle  se  trouvaient 
les  armes  du  prélat,  accomiiagnécs,  de  cha- 
que côté  ,  de  sa  devise  ,  qui  était  uni;  main 
tenant  une  épée  flaudjloyanle  entourée  d'un 
listel,  sur  lequel  étaient  les  mots  ji'espoir 
»i)  peur,  devise  singulière  pour  un  prince  de 
l'Eglise  (1). 

Charles,  troisième  fils  de  Charles  1",  duc 
de  Bourbon  et  d'Auvergne,  comte  de  Cler- 
mont,  pair  et  chambrier  de  France,  et  d'A- 
gnèsde  Bourgogne,  était  né  vers  l43'i-.  Nommé 
d'abord  chanoine  et  chantre  de  Lyon,  il  fut 
l»romu,  en  IV'iO,  au  trône  archiépiscop  d  de 
cette  ville  ;  mais  il  ne  fut  sacré  (pi'en  li70. 
Il  fut  légat  d'Avignon  de  liCo  à  IVTG, 
époque  à  laquelle  Sixte  IV  lui  donna  le 
chapeau  de  cardinal,  à  la  demande  du  roi 
Louis  XL  Charles  de  Bourbon  réunit,  en 
outre,  sur  sa  tète  de  nombreux  bénéliees, 
Après  la  mort  de  Jean  II,  son  frère  aine, 
il  prit  le  titre  de  duc  de  Bourbon  ;  mais 
il  fut  obligé  de  transiger  avec  sa  belle-sœur, 
la  duchesse  de  Beaujeu,  et  de  se  contenter 
du  Beaujolais  et  de  20,000  livres  de  pension. 

Il  mourut  à  Lyon,  le  13  septembre  U88, 
et  fut  enterré  dans  l'église  de  Saint-Jean  de 
cette  ville,  où  l'on  voit  sa  tombe  en  marbre 
blanc  (2). 

Selon  le  P.  Beurrier  (3)  et  le  recueil  d'é- 
pitaphes  ci-dessus  cité  (k),  le  corps  du  car- 
dinal, après  être  resté  en  dépôt  pendant 
une  année  dans  l'église  Saiat-Jcun,  fut  trans- 
j)orté  aux  Célestins  de  Paris,  et  inhumé 
dans  la  chapelle  Saint-Louis;  mais  ce  fait 
semble  contestable  aux  auteuis  de  l'Histoire 
des  grands  olliciers  de  la  couronne. 

B.  Partie  sujiérieure  de  deux  écussons  ac- 
colés et  surmontés  de  la  couionne  de  mar- 
quis ;  le  premier  est  aux  armes  de  Montmo- 
rency-Laval (d'or  à  la  croix  de  gueules  char- 
gée de  cinq  coquilles  d'argent  et  cantonnée 
de  seize  alérions  d'azur,  quatre  dans  chaque 
canton);  le  second,  aux  armes  des  Hurault 
(d'or  à  la  crtiix  d'azur  cantonnée  de  quatre 
ombres  de  soleil  de  gueules) 

C.  Partie  supérieure;  d'uii  écusson  en  lo- 
sange aux  armes  des  Hurault,  surmonté 
également  d'une  couronne. 

Les  débris  côtés  ci-dessus  11  ci  C  provien- 
nent, sans  aucun  doute,  du  tombeau  élevé 
à  MargueriteUurault,  dans  la  chapelle  Saint- 
Martin. 

(I)  Le  P.  Bkdkiueu,  p.  38').  —  Recueil  il'épiia- 
plies,  l.  Il,  p.  iil'J. —  Li;  Lauoijiieuii, /or.  cil.  p.  HO. 
'i)  Le  P.  Anm.i.mi:,  i.  1,  p.  iUU. 
(ô    1'.  50». 
(i)  T.  Il,  p.  319. 


Marguerite,  cinquième  enfant  de  Phili[)pe 
Hurault,  comte  de  Chiverny  et  de  Limours, 
chanceliei-  do  France,  et  d'Anne  de  Thon, 
naquit  à  Paiis,  le  21  août  15Gi  ;  eile  fut 
mariée  trois  fois,  savoir  : 

1"  A  Cuy  de  Laval,  marquis  de  Nesles, 
comte,  de  Joigny,  mort  sans  enfants,  le  12 
avril  1500,  des  blessures  qu'il  avait  reçues 
à  la  bataille  d'ivry. 

2"  A  Anne  d'Anglure,  baron  de  Givry, 
mort  au  siège  de  Laon,  en  loOV. 

3"  A  Arnauld  le  Dangereux,  seigneur  de 
Beaupuy  ,  comte  de  Maillé. 

File  mourut  à  Paris,  le  13  juin  ICIV,  et  fut 
enterrée,  comme  on  l'a  vu  jdus  haut,  dans 
la  chapelle  Saint-Martin,  aux  Célestins  (1). 

D.  Portion  d'un  écusson  écartelé  au  1  et  au 
k  d'azur  à  trois  dés  d'or,  au  2  et  au  3  d'ar- 
gent h  la  bande  d'azur,  chargé  au  chef  d'un 
oiseau  d'or. 

Les  recherches  faites  jusqu'à  ce  jour  n'ont 
])U  faire  découvrir  la  famille  à  laqvrelle  ap- 
jiartiennent  ces  armoiries. 

11°  Une  architrave  et  une  corniche  de  la 
renaissance,  prolilées  avec  beaucoup  de  fi- 
nesse, qui  ont  pu  appartenir  au  cloître. 

Peintures. 

1°  Une  grande  portion  de  peinture  mu- 
rale exécutée  sur  plâtre  ;  on  y  distingue  les 
traces  de  deux  personnages,  dont  l'un  est 
couvert  d'une  cuirasse. 

2"  Plusieurs  petits  fragments  de  peinture 
sur  plûtre. 

Ces  débris,  trouvés  dans  les  gros  murs 
de  fondation  de  l'église,  au  midi,  devaient 
décorer  les  chapelles  antérieures  au  monu- 
ment de  Charles  V. 

Scolptures. 

1°  Une  tôte  de  femme  sculptée  en  pierre. 
Ce  morceau,  bien  modelé ,  appartient  au 
XVI' siècle  ;  il  a  été  jieint  en  totalité;  on 
voit  encore  des  traces  des  couleurs  de  chair 
sur  la  ligurt;,  de  l'or  sur  les  cheveux  et  du 
bleu  sur  le  vole  qui  les  couvre. 

2"  Portion  du  pied  droit  d'une  tigiu'e  en 
bas-riîlief  ;  il  est  chaussé  il'une  saiulale,  et 
se  rattache  îi  une  portion   de  dra|)i.'rie. 

3°  Petite  statuette  en  fer  fondu,  d'une 
épouue  douteuse.  Cette  ligure,  agenouillée, 
les  bras  croisés  sur  la  |)oilrine,  est  revêtue 
d'une  cotte  de  maille,  sur  laquelle  se  trouve 
un  manteau  ;  elle  a  0"',12  de  hauteur,  et 
est  placée  sur  un  socle  haut  de  0'",13.  La 
]iarlie  antérieure  de  ce  socle  est  armée  d'un 
treillis  dont  chaque  interstice  renferme  un 
gros  point. 

V'  une  é|)ée  paraissant  avoir  fait  |)artie 
d'un  trophée  :  le  plus  simple  examen  sullit 
pour  établir  que  ce  n'a  jamais  été  une  ai  lue 
de  guérie. 

Ces  deux  derniers  objets  ont  été  ilécou- 
verls,  le  premier,  dans  le  massif  de  l'esca- 
lier conduisant  à  la  chaire  de  l'ancien  ré- 
fectoire, le  second,  dans  l'épaisseur  du  mur 
sud  do  cette  pièce,  sous  la  corniche. 


(  I  )  Le  P.  A^sr.l.Ml; , 
iiEun,  lue.  cil.  p.  207. 


l.  Yl,  p.  507. —  Ll  L.\bûu 


1157 


PAR 


DEl'IGRAPIIIE. 


PAR 


1158 


Bijoux. 

1°  Une  bague  en  argent  doré,  trouvée  dans 
le  cercueil  n°  7. 

L'anneau  j)résente  plusieurs  filets  |)nral- 
lèles  ;  le  chaton  contient  un  cristal  blanc, 
transparent,  taillé  en  pyramide  ,  orésentant 
sa  base  en  dehors. 

2°  Fibule  ou  ornement  eu  cuivre  doré, 
auquel  sont  encore  attachés  des  fils  de 
métal 

3°  Bouton  sphérique  en  cuivre,  gauffré 
sur  la  partie  antérieure. 

Monnaies. 

1°  Deniers  de  Louis  VIII,  1223,  1226. 

LVDOvicvs  REx  daiis  le  champ  sur  deux  lignes,  en 
bouslrophédon  : 

FRA 
03N 

1^. +  PABIS1I  civis  :  dans  le  champ,  croix  grecque 
pattêe. 

Billon  :  diamètre  0°,020. 

2°  Demi -gros  de  Jean,  roi  de  France, 
1350,  1364. 

Légende  extérieure  : me  d...uv....  (  bene- 

DICTVi   SlTi    NOSlii    DNI  •    IHV;    xpi. 

Deuxième  légende  concentrique  :  iohannes  deix 
CRA.  Dans  le  champ,  croix  haute  dont  le  pied  coupe 
la  lijgende  intérieure,  et  dont  la  tête  et  les  bras  sont 
terminés  par  une  fleur  de  lis. 

1^.  Bordure  de  fleurs  de  lis  renfermées  chacune 
dans  un  ove  ;  dans  le  champ,  couronne  ouverte  sur- 
moiilant  la  légende  suivante  :  frangorv...rex. 

Billon  :  diamètre  0",026. 

Mauvaise  fabrication  ;  le  flan  n'a  pris 
qu'une  partie  de  l'empreinte  du  coin  ;  la 
pièce  n'a  aucunement  frayé. 

3°  Douzain  de  Henri  IV.   (1589,  1610.) 

b.nricvs.iiii.d.g a. re  (  uenricvs.iiii.d.g.frah. 

et.na.rex) 

Ecusson  aux  armes  de  France,  surmonté 
de  la  couronne  royale  fermée. 

i^.  SlT.NOUEN.DNl.B (sIT.NOMEN.DNI.BENEDICTUm) 

Croix  ancrée,  cantonnée  au  1  et  au  4. 
d'une  couronne  fermée,  au  2  et  au  3,  d'une 
Heur  de  lis. 

Billon  :  diamètre  0'",02'+ ;  fabrication  et 
conservation  mauvaises. 

4»  Liaid  de  Louis  XIV,  (1643,  1715.) 

L.XIIII.ROÏ.DE.F (l.xiih.roy.de.fr.et.de.na.) 

buste  à  gauche  revêtu  des  ornements  royaux. 

R.  lARD  LURD 

DE  DE 

ANC  FRANCE 
B  B 

Au  dessous,  trois  fleurs  ae  lis. 
Cuivre  :  diamètre  G" ,023. 
Celte  pièce,  qui  porte  le  différent  moné- 
taire de  Rouen,  est  fort  mal  conservée. 
5°  Jeton  de  la  prévôté  de  Paris. 

|9_DE. LA. PREVOSTE'.DE^M'^^MOBEAV.LIEUT"*. CIVIL 


Ecusson  armorié,  surmonté  d'un  casque 
taré  de  trois  quarts ,  orné  de  ses  lambre- 
quins ;  il  est  chargé  dos  armes  suivantes  : 
d'or,  à  trois  (êtes  de  Maurede  sable,  tortillées 
d'argent ,  écartelées  d'or,  à  trois  fasccs  de 
gueules. 

R.  0  QVO.NVLLA.PRIORVM  0 

Vaisseau  pavillonné  de  France,  voguant 
à  droite. 

A  l'exergue  :  1633. 

Cuivre  ;  diamètre  :  0'°,028. 

Michel  Moreau,  conseiller  d'Etat  et  lieu- 
tenant civil,  à  qui  appartient  ce  jeton  ,  a 
rempli  les  charges  de  prévôt  des  marchands, 
h  Paris,  de  1632  h.  16.38.  11  est  mort  dans 
l'exercice  de  ses  fonctions. 

6°  Essai  de  coin  représentant  des  orrn- 
ments  gravés  avec  beaucoup  de  soin. 

Cuivre  ;  diamètre  :  0°,029.  Incus 

Poteries. 

1'  Deux  pots  en  terre  jaune,  d'une  très- 
faible  épaisseur,  ornés  de  lignes  rouges  ap- 
pliquées au  pinceau  :  ces  vases,  qui  ser- 
vaient à  briller  des  aromates,  ont  les  flancs 
percés  de  trous  destinés  à  faciliter  le  pas- 
sage de  la  fumée  ;  ils  se  plaçaient  auprès 
des  morts,  pendant  leur  exposition  à  dé- 
couvert dans  les  églises. 

2°  Un  petit  vase  garni  d'anses,  en  terre 
grise;  sa  forme  paraît  peu  ancienne. 

La  commission  terminera  ici  son  travail. 
Elle  eût  désiré  obtenir  des  résultats  plus 
intéressants  pour  l'histoire  et  pour  lasciencp  ; 
elle  s'estime  heureuse,  cependant,  d'avoir 
pu  mettre  au  jour  quelques  documents 
nouveaux. 

Ce  travail  serait  plus  complet,  s'il  était 
accompagné  d'un  plan  indiquant  le  mouve- 
ment quotidien  des  fouilles;  les  relevés 
nécessaires  avaient  été  faits  dans  ce  but. 
Mais,  au  mois  de  février  1848,  la  caserne 
des  Célestins  a  été  occupée  par  la  première 
garde  républicaine;  le  bureau  des  architectes 
a  été  bouleversé,  et  la  plupart  des  documents 
recuillis  ne  se  sont  pas  retrouvés. 

On  n"a  pas  respecté  davantage  les  cer- 
cueils qui  avaient  été  déposés  à  la  suite  du 
bureau  des  architectes.  Les  restes  qu'ils 
contenaient,  et  qui  avaient  échappé  à  la 
violation  de  1793,  ont  été  tirés  de  leurs 
linceuls  et  dispersés  par  la  révolution  de 
1848.  Il  n'a  pas  été  possible,  dès  lors,  de 
les  dé|)0ser  dans  les  cavaux  de  l'église 
Saint-Paul,  ainsi  que  la  commission  en  avait 
d'abord  eu  le  i)rojct  ;  en  conséquence,  ils  ont 
été  transportés  à  l'ossuaire  de  l'Ouest  avec 
les  ossements   découverts  dans  les  fouilles. 

Toutefois,  quelques-uns  de  ces  ossements, 
qui  offraient  de  l'intérêt  sous  le  rapport  de 
l'anthropologie  ou  de  la  science  anatomique, 
ont  été  donnés  au  Muséum  d'histoire  na- 
turelle. 

Quant  aux  restes  de  la  duchesse  de  Be!h- 
fort,  la  commission  avait  pensé  qu'ils  de- 
vaient être  remis  à  l'Angleterre.  Mais  lord 
Norniaiiby,  sur  les  ouvertures  qui  lui  ont 
été  faites  à  ce  sujet,  a  expi'imé  l'avis  que  des 


1159 


l'AU 


restes  apiiniti.'nout  à  une  princesse  du  sang 
rov.îl  français  ne  ilcvaicnl  ^^as  Cire  déposés 
à  SVesliiiiu'stcr.  La  commission  .s'occupe  eu 
conséquence  des  moyens  de  les  l'aire  trans- 
férer dans  les  cavaux  de  Saint-Denis. 

Les  divers  objets  d'art  el  d'antiquité  ont 
été  remis  au  musée  de  Cluny. 

Il  n'est  pas  inutile  ici  de  remarquerque  les 
niches  qui  décoraient  la  façade  de  l'église, 
el()ui,  autrefois,  avaient  renfermé  les  statues 
de  Charles  V,  roi  de  France,  el  de  la  reine 
Jeanne  de  Bourbon,  sa  femme,  ont  été  trans- 
portées à  l'église  Saint-Denis,  qui  possédait 
déjà    les   deux  statues    précitées. 

La  commission  ne  terminera  pas  son  tra- 
vail sans  témoigner  sa  gratitude  toute  par- 
ticulière K  M.  de  Bourran,  architecte  ins- 
pecteur des  travaux,  qui  lui  a  prêté  son 
concours  avec  un  zèle  et  un  bon  vouloir 
qui  ne   se  sont  jias  démentis   un   instant. 

Chaillot,  au  faubourg  de  ce  nom. 

La  plus  ancienne  des  trois  n)aisons  reli- 
gieuses de  Chaillot  est  celle  qui  est  bâtie  sur 
le  fonds,  ([ui  a  conservé  le  nom  de  Nijon,  qui 
était  le  nom  primitif  de  toute  la  côte. 

Anne  de  Bretagne ,  femme  du  roi  Char- 
les VlU,  ayant  eu  de  ses  ancêtres  le  manoir 
de  Nijon  ,  ou  riiôlcl  de  Bretagne  ,  en  lit  la 
destination  pour  rétablissement  d'un  cou- 
vent de  Minimes  {les  lions-Hommes),  y  ajou- 
tant un  autre  hôtel  contigii,  qu'elle  acheta 
en  1V9G  de  Jean  de  Cérisy  ,  bailli  de  Mont- 
fort-l'Amaury,  lequel  hôtel  dépendait  de  la 
seigneurie  d'Auteuil ,  et  contenait  sept  ar- 
l)ents  entourés  de  murs  ,  avec  un  vivier  au 
bas  el  une  chapelle  dite  Notre-Dame  de  toutes 
grâces.  La  même  reine  lit  corumencer  une 
église  plus  grande,  qui  ne  fut  achevée  que 
sous  le  règne  de  François  1",  et  pcut-ôlre 
encore  plus  tard  ,  puisque  ce  no  fut  qu'en 
loC3  iiue  le  roi  donna  à  ces  religieux  toutes 
les  pierres  de  taille  restées  sur  le  bord  de 
la  Seine,  du  côté  de  Grenelle.  On  appela  la 
nouvelle  église  du  nom  île  l'ancienne  cha- 
jielle,  Notre-Dame  de  toutes  grâces,  el  elle 
fut  dédiée  sous  ce  titre,  le  12  juillet  1378, 
]K\v  Henri  Le  Meignen,  évéquo  de  Digne,  au 
nom  de  l'évèque  de  l'aris  ,  (pii  ordonna  que 
l'anniversaireseraitlixéau  premier  dimanche 
de  juillet.  Ce  couvent  fui  le  |ireuiicr  que  cet 
ordre  cul  aux  (Uivirons  de  Paris  ,  el  ils  en 
lureul  redevables  aux  soins  de  deux  doc- 
teurs de  celle  ca[iilale,  qui  s'y  étaient 
d'abord  opjjosés  (on  ne  dit  pas  pour  ([uelle 
raison),  savoir ,  Jeaii  Quentin,  iiénitencier 
de  Notre-Dame  ,  el  Michel  Standoncht,  jirin- 
cipal  du  collège  de  Moataigu.  Le  premier 
logea  chez  lui  les  six  religieux  que  saint 
François  de  Paule  y  envoya  ,  en  attendant 
que  ce  couvent  de  Nijon  fût  en  état,  el  voulut 
par  sou  testament  que  son  eceur  fût  enterré 
d;;ns  la  chapelh'  de  Sainte-Anne  de  leur 
église,  où  sont  gravés  les  vers  suivants  : 


('.y  (jisi  au  bas.dc  ce  pilier 
Le  cœur  ilu  hou  Péniiciicicr, 


D1CT10NNA1I\£  l'.VK  H0\) 

Maislre  Jean  Qiienlin  sans  errer, 
Qui  de  ce  Couveiil  bionfaicieur 
Fui,  el  lie  l'Ordre  amateur. 

Les  autres  sépultures  plus  remarquable.s 
qu'on  voit  dans  la  uK'me  église  sont  de  dame 
Françoise  de  N'eyne  ,  fennne  d'Antoine  Du- 
prat ,  chancelier  de  France  ,  avant  (]u'il  em- 
brassAl  l'état  ecclésiasti(|ue;  d'un  Jean  d'A- 
lesso,  piîlit-neveu  de  saint  François  de  Paule, 
décédé  en  1572 ,  et  de  son  épouse  Marie  de 
la  Saussaye;  de  M.ideleine  d'Alesso,  femme 
de  Pierre  Chailloii,  secrétaire  de  hi  chambre 
du  roi, morte  en  lo83;  celle  d'Olivier  Lefèvre, 
seigneur  d'Ormesson,  d'Eaubonne,  etc.,  i)ré- 
sident  de  la  chambre  des  conq)tes ,  décédé 
le  26mai,l()00,  et  Anne  d'Alesso,  son  épouse, 
moite  (lès  l'an  1590;  celle  de  Marie  de  Drac, 
veuve  de  Jaciiues  Avrillot,  conseiller  au  par- 
lement, femme  très-pieuse,  décédée  le  11 
septembre  1390,  el  d'Anne  Le  Lieur,  veuve 
de  Uené  \ivian  ,  correcteur  des  com|)tes  , 
aussi  d'une  très-grande  piété,  laquelle  mourut 
le  3  avril  1591.  Dans  le  dernier  siècle,  Fran- 
çois Jourdan  ,  Angevin,  pr 'fesseur  royal  en 
hëbreu  ,  a  été  inhumé  dans  la  môme  église. 

Le  village  de  Chaillot  a  donné  naissance  à 
Jean  du  Housset ,  célèbre  reclus  du  Mont- 
Valérien  ,  qui  mourut  en  odeur  de  sainteté , 
l'an  1G09,  le  3  d'août. 

Sa  nourriture  ordinaire  était  du  pain  bis, 
auquel  il  ajoutait  quelques  racines,  rarement 
des  œufs  ou  du  poisson,  el  encore  plus  rare- 
ment de  la  viande,  et  sa  boisson  était  de 
l'eau.  11  ne  consentit  à  boire  un  peu  de  vin 
que  quelques  jours  avant  sa  mort.  La  prière 
était  son  occu])ation  pres(iue  continuelle, 
avec  la  lecture.  11  couchait  dans  une  bière, 
révolu  de  son  cilice  et  de  sa  robe  blanche. 
C'est  ainsi  qu'il  vécut  iiendant  ([uarante  six 
ans,  exce|)té  quelque  tenqis  durant  les  guerres 
civiles  ,  qu'il  se  retira  au  collège  de  Mon- 
taigu  ,  à  Paris,  parmi  les  pauvres  écoliers  , 
ou  bien  chez  les  Chartreux  ;  il  mourut 
accablé  d'austérités  ,  à  l'âge  de  soixante-dix 
ans.  11  fut  honoré ,  pendant  sa  vie  ,  de  plu- 
sieurs visites  des  rois  Henri  HI  ot  Henri  1\'. 
Le  piemier  lui  avait  'ait  bûlir  ini  oratoire, 
joignant  sa  cellule.  Les  auteurs  de  sa  \ie 
(Colletct  el  de  la  Croix)  disent  qu'il  prédit  à 
ces  deux  monari]ues  le  genre  de  leur  mort. 
Ils  ajoutent  que  les  habitants  de  Suresncs 
el  des  villages  voisins  avaient  recours  à  lui 
dans  les  calamités  publiques,  et  (lu'ils  avaient 
toujours  ressenti  la  puissance  de  son  inter- 
cession. 

Mézerny  ,  lnstoriogra|ihe  de  France  ,  dont 
le  vrai  nom  était  Fiançois  Kudes ,  avait  une 
maison  de  canq>agne  h  Chaidot.  On  dit  (lu'il 
avait  eu  dessein  de  se  faire  enterrer  iians 
l'enclos  de  cette  nuiison  ,  sur  une  éminence 
à  l'extrémité  de  sa  vigne,  el  de  s'y  faire 
construire  \ine  espèce  de  mausolée  en  pyra- 
mide ,  soutenu  d'un  piédestal  ,  orné  de  bas- 
reliefs  ,  où  devaient  être  gravés  cinq  ou  six 
Milumes,  avec  le  titre  d'.Xnecilotes ,  el  une 
iiiscriplioii.  II  avait  eu  même  la  lénu'rité  de 
n'uinner  l'alibc  de  la  Chambre  pour  exécu- 
teur d'un  nrojct  si  bigarre. 


1161 


PAR 


iriipIGUAPHlE. 


PAR 


n.ci 


Le  président  Jeannin  a  en  pareillement  sa 
maison  de  campagne  à  Cliaillot ,  en  1619. 

Chanoinesses  du  saint-sépulcre  ,  ou  COll- 
venl  de  Belle-Chasse.  Ce  couvent ,  qui  est 
situé  dans  la  rue  Saint-Dominique,  fani)nurg 
saint-Germain,  est  un  couvent  de  religieuses 
clianoinesses  du  Saint-Sépulcre,  autrement 
a|)i)elé  le  couvent  da  Brllc-Chasse ,  dn  nom 
que  portait  autrefois  le  lieu  où  il  est  situé. 
Ce  fut  la  baronne  de  Plancv  qui  allira  ces 
religieuses  de  Charleville  à  Paris  ,  en  1G32. 

La  principale  hienfaitrice  de  cette  maison 
a  été  la  Mère  de  Verdaille,  qui  en  était 
prieure.  Cet  ordre  a  été  institué  dans  la  Pa- 
lestine par  ceux  à  qui  les  Sarrasins,  et  puis 
les  rois  de  Jérusalem,  conlièi'ent  la  garde  du 
Saint-Sépulcre,  vers  la  tin  du  xi'  siècle.  Les 
couvents  de  cet  ordre  ,  tant  d'hommes  que 
de  femmes  ,  se  sont  multipliés  en  Europe, 
excepté  en  France,  où  il  y  en  a  très-peu.  De 
celui-ci  sont  sorties  les  chanoinesses  du 
Saint-Sépulcre,  que  Louis-Charles  d'Albert, 
duc  de  Luynes  ,  établit  d.ins  sa  terre  de 
Luynes  en  1656.  (IIurtaut  et  Magny.) 

Chanoinesses  régulières  de  Saint -Au- 
gustin. Ce  monastère  est  dans  la  rue  et  du 
même  côté   que  les  religieuses  de  Picpus. 

Le  corps  de  Marguerite-Louise  d'Orléans, 
grande  duchesse  de  Toscane,  et  fille  de  Jean 
Gaston  de  France  ,  duc  d'Orléans ,  et  de 
Marguerite  de  Lorraine  ,  a  été  inhumé  dans 
l'église  de  ce  couvent ,  où  il  y  a  deux,  épi- 
taphes  ,  l'une  française  et  l'autre  latine  : 
voici  l'une  et  l'autre  : 

Ici  repose  le  corps  de  très-haute,  très-puissante 
et  très-vertueuse  princesse  M.  Aloyse  d'Orléans, 
épouse  de  magnanime  Cosme  III  de  Médicis, 
Grand  Duc  de  Toscane,  décédée  le  27  septem- 
bre 1721.  Priez  Dieu  pour  le  repos  de  son  âme. 

D.  0.  M. 
Margarilx  Aloys'se,  Joannis  Gastonis  Ducis  Au- 
reliani  liliœ ,  Ludovici  XIV  nupliaruni  auspicis 
palrueli,  Henri  IV  neptl,  Magnie  Duci  Elruri», 
regiis  corporis,  animique  dolibus  insigni  cliri- 
slianx  pietatis  exeniplo  conjugi  carissimae  caris- 
simoruni  pignoruni  matri  Cosmus  111,  Magnus 
Dux  Elruriae,  mœrens  monumentum  posuit.  A. 
S.  M.D.  ce.  xxni. 

Chartreux  (L'église  et  couvent  des).  Saint 
Louis ,  dont  le  zèle  pour  la  propagation  des 
ordres  religieuï  était  presque  sans  bornes  , 
fut  si  édifié  du  récit  qu'on  lui  faisait  de  la 
vie  solitaire  et  pénitente  des  disciples  de 
saint  Bruno ,  qu'en  1257  il  demanda  à  dom 
Bernard  de  la  Tour ,  prieur  de  la  Grande- 
Chartreuse,  général  de  tout  l'ordre,  quelques- 
uns  de  ses  frères  ,  qu'il  voulait  établir  près 
de  Paris.  Dom  Bernard  envoya  aussitôt  au 
roi  dom  Jean  de  Josseran  ,  jirieur  du  Val- 
Sainte-.Marie ,  au  diocèse  de  Valence,  avec 
quatre  autres  religieux.  Le  roi  les  établit  à 
Gentilly,  et  leur  donna  la  maison,  les  vignes 
et  les  terres  qu'il  avait  achetées  des  enfants 
de  Pierre  Le  Queux.  Après  un  an  de  séjour 
en  cet  endroit ,  ces  cinq  Chartreux  suppliè- 
rent le  roi  de  vouloir  bien  leur  accorder  son 
Dictionn.  u'Epigraphie.  I. 


hôtel  do  V'alvert  ou  Vauvert,  maison  de 
plaisance  que  le  roi  Robert  avait  fait  bAlir, 
et  (pli  était  abandonnée,  à  cause  ,  disent  les 
bonnes  gens ,  que  les  diables  s'en  étaient 
emparés,  et  y  faisaient  un  tintamarre  épou- 
vantable (l);mais  que  saint  Louis  l'ayant 
accordée  aux  Chartreux  ,  la  [irésence  et  les 
prières  de  ces  saints  religieux  les  en  chas- 
sèrent :  Aniles  fahulœ.  Le  motif  que  ces  reli- 
gieux alléguèrent  était  que  la  doctrine,  qui 
se  répandait  de  la  ville  de  Paris  dans  toute 
l'Eglise,  ferait  rclleurirleur  ordre.  Quoique 
celte  raison  ne  fût  guère  valable ,  |)uis<jue 
Gentilly  n'est  qu'à  une  petite  lieue  de  Paris, 
et  que  d'ailleurs  saint  Bruno  ait  voulu  plutôt 
former  des  solitaires  et  des  saints  (pie  des 
savants  ,  cependant  le  roi  leur  accorda  leur 
demande  ,  et  non-seulement  leur  donna  le 
lieu  et  l'hôtel  de  Vauvert,  avec  toutes  ses 
appartenances  et  dépendances  ,  mais  môme 
leur  laissa  la  maison,  les  vignes  et  les  terres 
où  il  les  avait  établis  à  Gentilly,  et  ajouta  à 
tous  ces  bienfaits  cinq  muids  de  blé  de 
Gonesse  ,  à  prendre  tous  les  ans  à  la  Tous- 
saint dans  les  greniers  de  Paris.  L'acte  de 
cette  fondation  est  daté  de  Melun,  et  du  mois 
de  mai  de  l'an  1259. 

On  entre  dans  ce  monastère  par  un  portail 
qui  est  sur  la  rue  d'Enfer  :  une  avenue  assez 
longue  et  plantée  d'arbres  conduit  à  la  grande 
porte  intérieure  de  cette  maison.  L'on  entre 
ici  dans  la  première  cour  du  couvent,  et  l'on 
remarque,  à  main  gauche,  unechajielle  assez, 
grande,  qu'on  nommela  chapelle  des  femmes, 
parce  que  c'est  la  seule  où  les  femmes  aient 
entrée.  Elle  fut  consacrée  sous  l'invocation 
de  la  sainte  Vierge  et  de  saint  Biaise  ,  le  14. 
de  mai  de  l'an  l!i60.  Dans  cette  chapelle  est 
une  tombe  plate  de  pierre  de  liais  ,  sur 
laquelle  on  lit  une  épitaphe  qui  nous  apprend 
que  c'est  en  cet  endroit  qu'a  été  inhumé 
Laurent  Bouchel  ,  avocat  fameux  au  parle- 
ment deParis,mort  l'an  1629, âgé  de  soixante- 
dix  ans.  On  aurait  rapporté  ici  cette  épitaphe, 
si  la  balustrade  de  l'autrl  de  la  chapelle 
permettait  qu'on  pût  la  lire  tout  entière. 

Dans  le  chœur  des  Pères  ,  sur  une  petite 
lame  de  cuivre ,  qui  est  dans  une  des  ar- 
moires ]iratiquées  dans  les  basses  formes , 
vis-h-vis  les  stalles  des  religieux  ,  est  cette 
inscription  : 

Ces  chaises  sont  des  marques  de  la  belle  écono- 
mie du  V.  P.  D.  Léon  lllnselin  ;  ont  été  faites 
en  l'année  1680,  par  le  Frère  Henri  Fuzilicis. 

Dans  le  chœur  des  Frères  ,  sur  une  autre 

(1)  On  a  même  poussé  la  crédulilé  sur  ce  point , 
jusqu'à  s'imaginer  (|ue  la  rue  où  sont  ces  religieux  n'a- 
vait éié  nommée  la  rue  d'Enfer,  qu'à  cause  des  ma- 
lins esprits  qui  s'étalent  emparés  de  ce  cliàleau,  et 
cepenilani,  pour  peu  ipi'on  veuilte  approfondir  celle 
maliére,  ou  trouvera  dans  les  auleuis  (|iii  ont  éciit 
le  plus  conetlement  sur  la  recherche  des  antiquités 
de  Paris,  que  celte  rue  est  nommée  dans  les  vieux 
litres,  via  liifcrior,  comme  qui  dirait  la  rue  basse, 
par  rapport  à  la  rue  Sainl-Jacqnes,  qui  était  appel- 
lée  via  Siiperior;  el  qu'ainsi  c'est  par  corruption  et 
par  coniraclion  de  nom,  qu'elle  est  appi'K'C  la  rua 
(l'Eiifcr.  {('•T.KM.  Rrue,  lOMi.  III.  pag.  KI.t.) 

37 


DICTION 


H 05  PAR 

petite  lame  de  cuivre ,  ndossée  à  un  pdit 
volet  pratiqué  vis-h-vis  les  stalles,  on  lit  : 
La  menuiserie  du  chœur  des  Frères  coiivers 
de  la  Charlreuse  de  Paris,  a  été  commeiRce  le 
20  février  l(J81,i-l  fiiiifi  le  10  d'octobre  1C8-2, 
par  l'orilre  et  belle  ecDiioiiiie  du  V.  V.  D.  Léon 
Hinsolin,  Prieur  de  la  Cbnrlrense  de  Paris,  i!t 
le  tout  conduit  par  le  iMÙre  Henri  Fuziliers 
convcrs. 

Plusieurs  personnes  de  grande  considt'ra- 
lion  ont  étt^  inhumées  dans  cette  é^^lise. 
Philippe  de  Mari.^ny,  évLVjuo  de  Caiiihiai. 
puis  arehevôquo  de  Sens,  mort  en  1325,  lui 
inhumé  dans  l'aneienne  chapelle  qui  sert 
aujourd'hui  de  réfectoire  ,  et  ensuite  trans- 
porté dans  celle  église  ,  devant  le  grand- 
autel.  Jean  de  Blangy,  docteur  en  théologie, 
évéque  d'Auxerre  ,  mort  le  la  mars  13'r'i.  11 
était  né  au  bouri;  de  Blangy,  dans  le  comté 
d'Kii ,  et  en  avait  pris  le  nom.  11  fui  grand 
théologien  et  grand  négociateur.  Jean  de 
Chissé  ,  évoque  de  Grenoble,  mort  à  Pans 
le  17  aoilt  1330.  Amé  de  Genève  ,  frère  de 
Robert  de  Genève  ,  juipe  sous  le  nom  de 
Clément  YII.  Amé  mourut  le  k  décembre 
I.3G9.  Son  tombeau  est  à  côté  de  l'autel,  sous 
une  arcade;  il  y  est  reiirésenté  armé,  et  ou 
y  lit  cette  épitaphe  : 

CI   GIST 

Noble,  et  Pnissani  Prince  Mossire 

Amé  de  Genève, 

(lui  trépassa  l'an  de  grâce  lôGO, 

le  i'  jour  de  décembre. 

Jean  de  Dorinans  ,  évoque  de  Beauvais  , 
cardinal  de  l'Eglise  romaine  et  chancelier  de 
France;  et  Guillaume  do  Dormans ,  son 
frère  ,  aussi  chancelier  de  France  ,  eurent 
leur  sépulture  dans  le  choeur  de  cette  église. 

Guillauiuo  mourul  le  11  juillet  1373,  et 
le  cardinal,  le  7  novembre  de  la  même  année. 
Ou  ôta  leur  tombeau  du  clionir  en  1611  ,  à 
cause  qu'il  incommodait  dans  la  célébralion 
de  l'ollice  divin;  cl  le  cha!u;elier  Boucherai, 
issu  par  femmes  de  la  famille  des  Dormans, 
lil]>lacerce  lombeau,  en  ItiDG,  devanU'aulil 
de  la  chapelle  Sainte- Anne,  et  mcllre  l'épi- 
laphe  qu'on  va  lire  où  était  l'ancien  lom- 
beau : 

me    J.VCET 

llhislrissinuis  lÀdesiiC  Prinreps 

J)anni'S  de  Doiniano, 

S.  U.  E.  C.ardinalls, 

Episcopiis   Itelvacensis, 

Et   [-'rancix   Canccllarins 

Designatus  aimo  m.  c.cciaiv. 

Qui  mnnU'i  suuni  in  réglas  niainis 

Ueposuil  anuo  m.  ccclxxi, 

Fratrc  ejus , 

Qui  hic  Cliani  adjacet ,  in  iticin  ninnus 

Mon  suffe<:lo  ; 

lliijus  Cirilinalis  cfligies  de  uii'l.dio, 

Caipreo  unte  hic  cxposila, 

Pni  faciiiori  dl\irn   cidlns  et  liliis 


NMUH  PAK  llUi 

Carlusiensis,  quibus  dinlurim 

linpediuienlo  fuit  celebraliune, 

Tran>lala  est  anle  allare 

Sacelli  Sincta;  Anna,',  consensii, 

Pielale   et    religionc    ilbislrissiini 

Duinini  Douiiiii  Ludovic!  Boucherai, 

Coinilis  lie  Conipaus  Laville, 

îte;>ioruin  Ordiuum  Coniincndatoris 

El  Franeiie  Cancillarii,  n(djili  faniilia: 

De  Dorinauo  aflinis. 

Qui  suniptibus  suis  boc  monuincnta 

Parenlavit. 

Anno  Doinini  m.  uc.  xcvi. 

Marguerite  de  ChAlons  ,  dame  de  Thieri 
et  de  Puisoye  ,  fille  de  Jean  de  Cli;Uons , 
comie  d'Auxerre  et  de  Tonnerre ,  et  femme 
de  Jean  de  Savoie,  chevalier,  morle  le  U 
oclobre  1378. 

Guillaume  de  Sens  ,  premier  piésident  du 
parlement  de  Paris,  morl  le  11  avril  13t)9. 

Michel  de  Cernay ,  évèque  d'Auxerre  et 
confesseur  du  roi  Charles  VI ,  morl  le  13 
octobre  liOO. 

Pierre  de  Navarre,  conile  de  Morlain,  lils 
do  Charles  II,  roi  de  Naviure.  dit  le  Mauvais, 
et  de  Jeanne  de  France,  lille  du  roi  Jean, 
mort  à  Bourges  le  29  juillet  1V12  ,  d'où  son 
corps  fui  transporté  en  l'abbaye  Saini-An- 
loine-lez-Paris  ,  et  de  là  ,  le  o  août  sui\ai)t , 
en  l'église  des  Chartreux  .  où  l'on  voit  son 
tnmbeau  ,  qui  est  de  marbre  Idanc.  Il  est 
sous  une  arcade  prise  dans  le  mur,  (pii 
sépare  le  sancluairede  la  chapelle  de  Sainl- 
Eliennc  et  de  la  sacristie.  Pierre  de  Navarre 
y  est  représenté  avec  Calherim-  d'Alençon  , 
sa  feiinne  ,  qiniiqne  celle  princesse  ,  qui 
mourul  à  Pans  le  H  juin  l\6-2,  ail  été  in- 
liuméo  à  Sainle-Geneviève,  où  se  voit  son 
épilaphe  sur  une  tombe  de  pierre ,  devant 
la  chapelle  de  Saint-.Martin ,  dans  la  nef,  à 
droite  en  enlrant. 

Philipped'Harcourl.  premier  chambellan  du 
roi  Charles  VI,  morl  le  13  d'oclol>re  IVli. 

Jean  d'.\rsonvalle  ,  évèqiie  de  Ch;Uons  et 
confesseur  du  dauphin  ,  fils  de  Charles  Vi , 
morl  le  27  d'août  de  l'an  IVIO. 

Jean  de  Lune,  neveu  de  l'anlipai'e  Be- 
noît Xlll,  mort  en  l'i.2'i-. 

Adam  de  Cambray  ,  premier  présidenl  do 
Paris  ,  mort  le  la  mars  1436;  et  Charlotte 
Alexandre,  sa  femme,  innrlc  le  12  mars  1472. 
Louis  Sluard  ,  seigneur  il'.Xubigny  ,  lils 
d'Kdinond  Sluard,  duc  de  Lenox  ,  l'I  ukuI  .'i 
Paris  l'an  KiOa  ,  fui  inhumé  au  milieu  du 
chœur  ,  sous  la  cloche.  Il  avait  été  envoyé 
en  France  dès  l'jlge  de  ciiK}  ans.  Il  prit 
les  ordres  fort  jeune ,  et  fut  chanoine  de 
l'église  mélropoiitaine  de  Paris.  Lors  du 
rétablisseinenl  de  Charles  II  sur  le  IrAiie  do 
ses  ancêtres,  il  lelourna  e:i  Angleterre  ,  et 
ce  prince  le  lil  graïui-anmônier  de  la  leiiie, 
sa  femme.  Il  fut  iKumiié  nu  cardinalat;  mais 
il  mourut  à  Paris  ,  (luehpics  heures  avant 
l'arrivée  tlu  courrier  (pii  lui  en  ajiporlail  la 
nouvelle. 

Il  en  est  .-ouvenl  parlé  dans  les  ouvrages 


I1G5  PAR  DKPIG 

de  SaiiU-Evremond ,  avec  qui  il  éliiil  uni 
(Tune  élroile  amitié.  Voici  réiiilnpln»  i\\\\  lui 
mise  sur  sa  louibe  : 

D.  0.  M. 
Lmiovico  Sliiarlo,  Alhiiii  Regiilo,  Eilnniiuli  Lc- 
vini:c  Diicis  filio,  ex  regia  SliiaiUHiirn  apiiil 
Stolos  faniilia  oriiiiiuo  ,  Catliaiiiix  Lusilani;e 
Caioli  II,  Magn;v!  Brilaniii;e  Régis  el  coiijugis, 
mngiio  Eleeraosliiaiio;  viro  non  lam  claris  nata- 
l'ibus,  qiiain  religione,  morum  saavilaii;,  urba- 
iiiUUe,  iiigenii  eleganlia,  cœlerlsqnc  aniiiii  doli- 
inis  conspicuo  ;  oui  euni  in  Cartliiialiiuii  Collc- 
gium  niox  coopîandus  essct,  iinmaUu'a  nioiie 
pereinpliis  est.  An.  xlalis  4G,  aiino  Cluisti 
l(iG5,  3  iiliis  noveinb. 

De  se  plura  ne  dicerenlur, 
Supremis  labuiis  cavil. 

De  l'église  on  passe  dans  le  petit  cloître, 
qui  est  orné  de  pilastres  d"ordre  dorique , 
avec  des  tabloaui  dans  les  arcs,  qui  repré- 
sentent les  circonstances  les  plus  remarqua- 
bles de  la  vie  de  saint  Bruno,  de|)uis  qu'il 
eut  quitté  le  monde  jusqu'à  sa  mort,  et 
môme  jusqu'à  sa  canonisation.  Eustache 
Lesueui"  commença  cet  excellent  ouvrage  en 
1649,  et  l'acheva  en  moins  de  trois  ans  (1). 

Le  grand  cloître  a  été  bûti  à  plusieurs 
reprises ,  de  môme  que  les  cellules ,  ou 
petites  maisons  qui  l'environnent.  La  fon- 
dation (le  quatorze  cellules,  que  fit  Jeanne 
de  Chûtillon,  comtesse  d'Alençon,  de  Blois, 
de  Chartres,  etc.,  est  repiéséntée  dans  ce 
grand  cloître,  du  côté  de  réj,lise,  où  l'on  a 
sculpté  sur  la  muraille  cette  princesse,  qui 
présente  à  la  sainte  Vierge,  tenant  l'Enfant 
Jésus entreses  mains,  età  saint Jean-Baplistc, 
quatorze  chartreux  à  genoux.  En  1712 ,  on 
couvrit  ce  bas-relief  avec  des  planches  , 
fermées  d'un  treillis,  et  sur  ces  [ilanches  on 
a  peint,  d'après  le  bas-relief,  toutes  les  figures 
dont  on  vient  de  parler;  ce  qui  fait  un  tableau 
de  quinze  pieds  de  largeur,  sur  quatre  pieds 
de  hauteur.  Le  peintre  fait  sortir  de  la  bouche 
de  Jeanne  de  Chàtillon  cette  prière  qu'elle 
adresse  à  la  Vierge  : 

Vierge  Mère,  el  Piicelle,  à  ton  cher  Fieus  pré- 
sente quatorze  Frères  qui  prient  pour  moi. 

L'Enfant  Jésus  lui  répond  : 

Ma  fille,  je  prends  le  don  que  tu  me  fais, 
Et  te  rends  tous  les  niesfaits. 

Le  haut  de  ce  tableau  est  orné  de  17  écus 
sons  aux  armes  de  France  et  de  ChâtiUou, 
alternativement. 

Au  bas  du  tableau,  est  rinscrifition  sui- 
vante : 

L'an  de  grâce  1712,  cet  ancien  monumcnl  de  la 
piété  de  Madame  Jeanne  de  Chàiillon,  comtesse 
de  Blois,  qui  fut  accordée  à  dix  ans,  et  mariée 
à  douze,  à  M.  Pierre  de  France,  comte  d'Alen- 
çon,  fils  de  saint  Louis,  fut   dressé,  pour  con- 

(1)  Ces  tableaux  sont  anjannl'hai  au  musée  du 
Louvre. 


RAPIIIE.  l'Ai!  IIOS 

server  la  mémoire  d'un.'  l'oiulaiiou  i|M(lle  fil  de 
quatorze  Chartreux  à  Paris,  et  a  été  renouvelle 
conformément  à  son  original  ci-dessous,  sur 
plâtre,  par  les  ordres  de  très-hauts  et  trcs- 
illustres  seigneurs  Claude  Blzéar,  comte  de 
Chàtillon,  et  Alexis  Henri,  chevaliers  des  Or- 
dres du  roi,  frères,  pour  empêcher  que  la  lon- 
gueur des  temps  n'achevât  de  le  détiiiire,  et 
conserver  à  la  postérité  la  mémoire  d'une  si 
illustre  parenté. 

Cette  inscription  n'est  pas  bien  faite;  car^ 
outre  que  la  date,  qui  est  à  la  tète,  y  cause 
une  é(}uivoque,  l'auteur  qui  l'a  composée, 
ou  celui  qui  l'a  écrite,  se  sotit  servis  d'une 
phrase  louche,  qui  jetterait  dans  l'erreur  la 
plupart  des  lecteurs.  Claude  Elzéar,  comie 
de  Chàtillon  ,  n'a  jamais  été  chevalipr  des 
ordres  du  roi;  il  n'y  a  qu'Alexis  Henri, 
marquis  de  Chàtillon,  qui  ait  été  décoré  do 
ces  ordres.  On  ti'a  garde  de  porter  des  souf)- 
çoiis  ailleurs  que  sur  l'auteur,  ou  sur  l'écri- 
vain de  cette  inscription  :  quand  on  a  l'hon- 
neur d'être  de  l'ancienne  et  de  la  grande 
maison  de  Châtillon-sur-Marne,  u:i  chi'valier 
des  ordres  de  plus,  ou  de  moins  doit  être 
une  illuslration  assez  indiiférente. 

Plusieurs  personnes  de  mérite  ont  él6 
inhumées  dans  ce  cloître,  ou  dans  le  grand 
cimetière.  Les  plus  connues  sont  les  trois 
dont  ou  va  |iarler. 

Jean  Versoris,  avucat,  mort  le  2G  décem- 
bre de  l'an  1583.  Il  descendait  do  Jean  Lo 
Tourneur,  qui  vint  s'établir  à  Paris  sous  le 
règne  de  Charles  VU;  et  (jui,  à  l'exemple  de 
la  plujiart  des  gens  de  lettres  de  son  temps, 
latinisa  son  nom,  et  se  lit  apiHîler  Versoris, 
qui  est  le  génitif  de  Versor.  Sa  postérité 
porta  toujours  depuis  le  surnom  de  S'ersoris. 
Celui  qui  donne  lieu  h  cet  article  est  connu 
pour  avoir  plaidé  pour  les  Jésuites  ,  contre 
Etienne  Pasquier ,  et  pour  avoii' été  un  si 
furieux  ligueur,  qu'ayant  appris  la  mort  du 
duc  et  du  cardinal  de  Guise,  il  en  fut  telle- 
ment saisi,  c[u'il  en  mourut,  avec  des  seuli- 
mcnts  contre  son  roi  qui  probablement  ne  le 
conduisirent  point  en  paradis. 

Jean  Descordes,  né  à  Langres  ,  mais  ori- 
ginaire de  Tournay,  fit  paraître,  dès  son  bas 
ûge,  beaucoup  d'inclination  [  our  les  lettres  : 
cependant ,  après  la  mort  de  son  père,  ses 
parents  l'obligèrent  de  quitter  les  études 
|)0ur  se  faire  marchand;  mais  son  penchant 
dominant  l'y  ramena,  et  à  l'iîge  de  trente 
ans,  il  reprit  les  études,  el  se  fit  ensuito 
Jésuite  à  Avignon.  Ses  infirmités  l'obligèrent 
de  sortir  du  noviciat.  11  obtint ,  quelque 
temps  après,  un  canonicat  de  Limoges,  où  il 
aclietala  bibliothèque  de  Simon  Bosius,  qu'il 
augmenta  considérablement  ;  car  il  était 
grand  amateur  et  grand  connaisseur  de  bons 
livres.  Il  mourut  à  Paris  en  16i2 ,  âgé  de 
soixante-douze  ans,  estimé  et  regretté  de 
tous  les  savants  de  son  temps.  Le  cardinal 
Mazarin  acheta  sa  bibliothèque  pour  le  pris 
de  dix-neuf  ou  vingt  mille  livres,  et  elle  a 
servi  de  tonds  à  celle  qu'on  voit  aujourd'hui 
au  collège  Mazarin,  ou  des  Ountrc-Nalions. 


1167 


PAR 


Dt'scordes  a  composé  qiii'i|ups  ouvrages, 
qui  iront  pas  fuit  grand  bi  uil  dans  le  uiondu 
savant. 

Pierre  Danet ,  al)l)6  do  Saint-Nicolas  do 
A'erdun  ,  et  ruré  de  Saiiile-Croiv  d(^  la  Cité, 
à  Paris,  mort  en  1709.  Il  a  fait  un  Diction- 
naire français-latin  ,  et  un  autre  lalin-1'ran- 
çais,  et  un  troisièuKï  des  antiquités  grecipies 
et  romaines;  lo  Imit  à  l'usage  ilu'daupliin  , 
(Ils  du  roi  Louis  XIV.  Ses  diitionnaires  de 
la  langue  latine  ont  eu  beaucoup  de  cours; 
ce|)eudanl,  ou  peut  dire  que  Danet  ne  con- 
naissait pas  assez  les  linesses  des  deu\ 
langues  |)Our  faire  (pjelque  chose  d'excellent 
là-dessus. 

Avant  que  l'imiirimoiie  fi'il  connue  en 
Euro|ie,  les  Bénédictins,  les  Hernardins  et 
les  Chartreux  s'occupaient  à  copier  les  an- 
ciens auteurs  :  nous  leur  avons  l'obligation 
de  nous  avoir  conservé  une  intiuité  de  li- 
vres. Les  Chartreiix  sachant  queliuy,  comte 
de  Nevers,  voulait  leur  faire  présent  de 
vases  d'argent,  marquèrent  (pi'il  leur  ferait 
plus  de  plaisir,  s'il  voulait  leur  donner  du 
jiarchemin.  L'usage  du  papier,  tel  que  nous 
lavons  aujourd'hui,  n'est  pas  bien  ancien  : 
on  ne  se  servait  encore  que  de  parchemin 
sous  le  règne  du  roi  Jean.  {Ess.  Itist.  sur 
Paris,  tom.  I,  p.  253.)  (Hlrtalt  et  Magm.) 

CnEucuE-Mini,  ou  Cliassc-Midi ,  ancien 
couvent  de  religieuses. 

Madame  de  Uohan  fit  sa  demeure  dans  ce 
firieuré  jusqu'à  sa  mort,  qui  arriva  le  8  avril 
de  l'an  1G81  :  elle  n'était  âgée  (jue  de  cin- 
ipianle-deux  ans  et  quelques  mois.  On  voit 
(ians  l'église  de  ce  prieuré,  réjiilajthe  que  le 
fameux  Pélisson  fit,  en  1G82,  pour  cette  il- 
lustre abbesse.  La  voici  : 

ICI     UEPÛSE. 

Très-illustre  et  vcrliieuse  princesse  M:\rie 
tléonore  de  Holian ,  preiniérenienl  abbesse  de 
Caen,  puis  de  Malnoue,  seconde  Fondalrice  de 
ce  prieuré,  qu'elle  ledoniia  à  Dieu,  cl  ou  elle 
voulait  liiiir  ses  jours;  plus  révérée  par  ses 
grandes  qualités,  (piu  par  .•■a  haute  naissance,  le 
sang  des  Uois  trouva  en  elle  une  àuie  royale  : 
cil  sa  personne,  en  son  esprit,  en  louies  ses 
actions,  éclata  loiil  ce  qui  peut  rendre  la  piété 
cl  la  vertu  plus  aimables.  Sa  profession  fui 
son  rjioix,  et  non  pas  celui  de  ses  parents  : 
elle  leur  lit  violence,  pour  ravir  le  royaume  des 
cienx.  Capable  de  gouverner  des  Etals,  autant 
que  de  grand("s  communanlés,  elle  se  réduisit 
voloiit.iirenicnt  à  nue  pclili',  pour  y  servir  avec 
!e  droit  d'y  eoininander  ;  douce  aux  autres,  sé- 
vère à  clle-inènie  :  ce  ne  fui  qu'humaiiité  an- 
deliors,  qu'austérité  audedans.  lille  joignit  à  la 
inoilestie  de  son  sexe,  le  savoir  <lu  nôtre;  an 
siècle  de  Louis  le  Grand,  rien  ne  lut  ni  plus 
poli,  ni  plus  élevé  que  s^cs  écrits  :  Salomon  y 
vil ,  y  parle ,  y  règne  encore ,  cl  Sidonion  en 
toute  sa  gloire.  Les  eonstiluliuns  qu'elle  lit  pour 
<e  HKinasIere,  serviront  de  modèle  pour  toutes 
Il  »  .mires.  Comme  si  elle  n'eOl    v('i  ii   que  pour 


DICTIONN.MRE  P.AU  UG8 

sa  sainte  postc'iiié,  le  mèmej(mr  qu'elle  arlicva 
son  travail,  elle  tomba  dans  une  inala<lic  conrle 
et  mortelle,  ei  y  succomba  le  8  d'avril  1C81,  en 
la  HZ'  année  de  son  âge.  Jus(|u'en  ses  derniers 
moments,  et  dans  la  mort  même,  bonne,  ten- 
dre,  vive  el  ardente  pour  tout  ce  qu'elle  ai- 
malt,  ei  surtout  pour  son  Dieu.  TaiU  que  celle 
maison  aura  des  vierges  Cpouscs  d'un  seul 
époux,  tant  que  le  monde  aura  des  chrétiens, 
el  l'b-glise  des  lidéles,  sa  incmoiie  y  sera  en 
hénédielion  :  ceux  qui  lonl  vue  n'y  pensent 
point  sans  douleur,  et  u'iii\  parlent  point  sans 
larmes. 

Qui  que  vous  soyez ,  priez  pour  elle,  encore 
qu'il  soit  bien  plus  vraisemblable  que  c'est 
inaiulenant  à  elle  ;\  prier  pour  nous,  cl  ne  vous 
contentez  pas  de  la  regretter  on  de  l'admirer  ; 
mais  tâchez  de  l'imiler  el  de  la  suivre. 
Sœur  Françoise  de  Lougaunay,  première  prieure 
de  cette  maison,  sa  plnsehère  lille,  l'autre  moi- 
tié d'elle-même,  dans  l'espérance  de  la  rejoindre 
liieiuôl,  lui  a  fait  élever  ce  tombeau. 
Le  moindre  et  le  plus  allligé  de  ses  serviteurs 
eut  l'hoiMieur  el  le  plaisir  de  lui  faire  celle  épi- 
taplie,  où  il  snp|iiima,  coiUre  lu  coutume,  beau- 
coup de  justes  louanges,  el  n'ajouta  rien  à  la 
vérité. 


On  admire  tous  les  jours  celte  é]iilaplie, 
digne  de  son  auteur  et  de  l'illustre  abbesse 
l)0ur  laquelle  elle  a  été  faite.  Feu  M.  Gilbert 
de  Clioiseul,  évèi|ue  de  Tournay,  la  traduisit 
en  latin.  Elle  fut  aussi  traduite  en  italieri, 
par  l'auteur  de  la  ('onyiura  di  lîafacllo  délia 
Turre,  et  elle  a  été  imprimée  un  graïul  nom- 
bre de  fois.  (UinTAiï  et  Magny.) 

COKDELIEIlS  DL'  GRAM)COLVEXT  (LeS).    Saiut 

François  d'Assise  en  Oudjrie,  est  rinslilu- 
leur  des  frères  Mineurs,  vulgairement  nom- 
més Cordcliers,  à  cause  qu'ils  ont  une  corde 
pour  ceinture.  Il  lit  une  règle,  qui  fut  ap- 
prouvée par  le  pape  Iimoienl  111,  en  1210, 
et  envoya  en  Fr;uice  quelques-uns  de  ses 
disciples,  (]ui  furent  Irèslavciriibleincnt  reçus 
à  Paris,  en  1216  ou  1217;  mais  oîi  ils  demeu- 
rèrent cependant  (piehpies  aimées  sans  éta- 
blissement lixfî.  Après  la  mort  de  saint  Fran- 
çois, les  disci|iles  qu'il  avait  à  Paris  eurent 
fe  père  Ange  de  Ptse  pour  ]iremier  gardien, 
et  chaugèicnt  [ilusieuis  fois  de  demeure, 
jusqu'en  12;i0,  ipie  l'évèque  de  Paris  leur 
permit  tle  s'établir  dans  cette  ville. 

Leur  église  ne  fut  dédiée  qu'a|rès  le  retour 
de  saint  Louis  de  la  terre  sainte;  savoir,  le 
Ojuin  1202  ou  1203,  sous  l'invocation  do 
sainte  Madeleine.  Le  roi  laissa  aux  Corde- 
liers  de  ce  couvent,  jiar  son  leslaiiient,  une 
]iarlie  de  sa  bibliolbèque  ,  et  quatre  cents 
livres  d'argent,  somme  alors  fort  considé- 
rable. 

Comme  les  Jacobins  et  les  Cmdelieis 
avaient  |)artagé  l'allection  et  les  bienfaits  do 
saint  Louis,  ils  partagèrent  a\issi  riioineur 
d'inhumer  dans  leurs  éf^lises  plusieurs  princes 
et  princesses  issus  d<'  ce  roi. 


1IG9 


PAR 


OliPIGRAl'IllE. 


PAR 


il7» 


L'église  des  Cordeliers  fui  brCilée  par  un 
incendie  ariivé  le  19  novembre  de  l'an  1580, 
sur  les  neuf  ou  dix  heures  du  soir,  par  l'ini- 
jirudence  d'un  religieux  de  ce  couvent,  qui, 
étant  seul  dans  l'église  où  il  voulait  achever 
de  dire  l'office,  attacha  uni'  bougie  allumée 
au  lambris  de  la  chapelle  Saint-Anloine  de 
Padoue,  où  il  y  avait  quantité  d'ex-voto  eu 
cire;  s'étant  endornri,  le  feu  y  prit,  et  se 
communiqua  avec  tant  de  ra|iidité  et  tant  de 
violence,  qu'en  un  moment  toute  l'église  fut 
embrasée ,  sans  qu'on  pût  y  apporter  le 
moindre  secours.  Les  cloches  furent  fon- 
<lues;  le  chœur,  la  nef,  les  chapelles,  et  une 
l)artie  du  cloître  furent  ravagés  par  le  feu, 
qui  détruisit  la  plupart  des  tombeaux  qu'on 
y  voyait  auparavant ,  et  dont  Corrozet  nous 
a  conservé  la  mémoire.  Ces  tombeaux  étaient 
de  marbre  noir,  et  les  effigies  des  princes  et 
princesses  qui  y  avaient  été  inhumés  étaient 
lie  marbre  ou  d'albâtre.  On  peut  voir  leurs 
noms  et  épitaphes  dans  Corrozet. 

Le  roi  Henri  III ,  touché  de  l'incendie  de 
cette  église,  donna  une  somme  considérable 
jjour  faire  rebâtir  le  chœur,  et  les  chevaliers 
de  l'ordre  du  Saint-Esprit,  qu'il  venait  d'ins- 
tituer, y  contribuèrent  aussi.  On  commença 
donc  à  rebâtir  le  chœur  en  1382 ,  et  le  1*9 
novembre  1583,  il  fut  béni,  et  le  grand  autel 
dédié  sous  l'invocation  de  sainte  Madeleine, 
de  saint  Roch  et  de  saint  Sébastien.  La  net 
et  les  bas-côtés  furent  rebâtis  l'an  1606,  par 
les  soins  et  les  libéralités  de  Christophe  de 
Thou ,  premier  président  du  parlement  de 
Paris,  et  de  Jacques  de  Thou,  son  fils. 

Voici  les  tombeaux  qu"on  voit  encore 
dans  cette  église,  et  les  noms  des  personnes 
les  plus  distinguées  par  leur  naissance,  ou 
les  plus  connues  par  leur  esprit  ou  par  leur 
science,  qui  y  ont  été  inhumées. 

Louis  de  Luxembourg,  comte  de  Saint- 
Fol  ,  connétable  de  France  ,  à  qui  le  roi 
Louis  XI  lit  trancher  la  tôle  en  place  de 
Grève,  le  19  décembre  li'o. 

Derrière  le  chœur,  et  à  côté  du  grand  au- 
tel, on  voit  un  tombeau  de  pierre,  sur  le- 
quel est  couchée  la  statue  d'un  prélat:  c'est 
la  ligure  de  Pierre  Filhol ,  de  Gannat  en 
Bourbonnais,  anhevêqued'Aix  en  Provence, 
lieutenant  général  pour  le  roi  François  I", 
au  gouvernement  de  Paris  et  Ile-de-France  ; 
lequel,  après  avoir  vécu  cent  deux  ans, 
trépassa  le  22  janvier  loiO.  Ce  tombeau  est 
in  de  ceux  qui  ont  échappé  à  l'incendie  de 
l'a  1  1380. 

Au  côté  gauche  du  sanctuaire,  près  du 
m:iitre-autel,  est  un  monument  adossé  à  la 
giille  du  chœur.  On  y  voit  une  ligure  de 
bronze,  à  demi -couchée.  L'é|)itaphe  qui 
accomj)ague  ce  tombeau,  est  ainsi  conçue: 

Alberto  Pio  de  Sabudia  ,  Carpeiisium  Principi. 
Francise!  Régis  fortunam  seculo,  qiiem  pruden- 
lia  clarissiimim  reddidit,  doclrina  fecit  imiiior- 
lalein,  et  vera  pleias  Cœlo  iiiservil.  Vixil  an- 
nos  53,  liseredes  mœsliss.  pos.  an.  ».  d.  xxxv. 

Albert  Pio,  dépouillé  de  sa  principauté  de 
Ciar[ii   par   le  duc   de  Ferrare,  se  retira   à 


Paris,  où  il  employa  les  dernières  années 
de  sa  vie  à  écrire  contre  les  nouvelles  ojii- 
nions.  S'étant  avisé  de  critiquer  les  plaisan- 
teries (pi'Erasme  à  jetées  dans  ses  ColUxjues, 
il  devint  l'objet  des  bons  mots  de  ce  bel 
esprit ,  qui  même  ne  l'épargna  pas  après 
son  décès  ;  car  ce  prince  étant  mort  à  Paris, 
revêtu  d'un  habit  de  Cordelier,  dans  lequel 
il  ordonna  qu'on  l'inhumât,  Erasme  com- 
posa cette  satire  ingénieuse,  qu'il  joignit  à 
ses  premiers  Colloques,  sous  le  titre  d'Exse- 
guiœ  Seraphicœ ,  Enterrement  séraphique. 
C'est  aussi  à  l'occasion  de  cet  enterrement 
monacal  que  Marot  a  dit  dans  sa  seconde 
Epître  du  coq  à  l'âne  :  Témoin  le  comte  de' 
Carpi,  qui  se  fit  moine  après  sa  mort.  Ce 
tombeau  est  encore  un  de  ceux  qui  ont 
échappé  h  l'incendie  de  cette  église. 

Alexandre  de  Aies,  religieux  de  cet  ordre, 
fut  inhumé  dans  la  nef,  vis-à-vis  le  cru- 
cilix,  sous  un  tombeau  élevé  d'environ  deux 
pieds,  transféré  depuis  entre  le  chœur  et  le 
sanctuaire,  sous  la  grille,  à  hauteur  d'appui, 
qui  les  sépare.  Sur  cette  tombe  on  lit  : 

R.    P. 

Alexandri  de  Aies 
Doctocis  irrefragabilis  ; 
Quondam  Sanctoruin  TlioiiKC  Aquiiialis, 
Et  Bonnaveniune  Prreceploris, 
Epilapliiuin. 
Clauililur  boc  saxo  fani;ini  sorliliis  alxinde, 
Gloria  Docloniiii,  Deeus,  et  flr,s  Pbilosophoruni  ; 
Auclor  Sciiplorum  vir  Alexander  varioruni  ; 
Norraa  modernorum  fous  veri,  hix  alioruni, 
Inclilus  Angloriim  fuit  Arcbilevila,  sed  horum 
Sprelor  cmictorum,  fraler  collega  Miiioruiii, 
Facuis  egenonini,  lit  Docior  primas  eorum. 
Obiit  anno  Don).  1245,  Cal.  Seplembris. 
Si  quis  honos  merilis,  si  qui  virtute  coliinhu- 
Hune  animo  prcefer,  hune  venerare  Paironi. 
Reverendus  Pater  Benignus  a  Genna, 
Tolius  Ordinis  Sancii  Francisci,. 
Minister  Generalis, 
Pro  sua  in  sancHim  Doctorem  pielale, 
Et  Religionis  zelo. 
Hoc  monumenlum  erigi  curavit, 
Ann.Dom.  16-22,  mari.  25. 
Alexandre  de  Aies  ou  de  Haies,  dit  le  Doc- 
teur irréfragable  et  la    Fontaine  de  vie,  était 
Anglais,  et  avait  pris  le  surnom  de  Aies  ou 
Haies    d'un    monastère    dans   le  comté  de 
Ghester,  où  il  avait  été  élevé.  Il  vint  à  Paris; 
et  après  y  avoir  pris  le  bonnet  de  docteur, 
il  y  professa  la  philosophie  et  la  théologie 
avec  beaucoup  de    réjiutation.  Son   savoir- 
était  soutenu  par  une  grande  piété,  et  sur- 
tout par  une  grande  dévotion  à  la  sainte 
Vierge. 

Saint  Thomas  et  saint  Bonaventure  avaient 
été  ses  écoliers.  11  composa,  par  ordre  du 
pape  Innocent  IV,  un  Commentaire  sur  les' 
quatre  livres  des  Sentences,  c'est  à-dire, 
une  somme  de  Théologie,  dans  la([uejje  il 
fait  paraître  beaucoup  de  subtilité,  et •iina 
connaissance  médiocre  de  l'antiiiuité  ecclé- 


int 


PAU 


si.istiqiic.  C'est  lo  seul  dos  «iivi;i:ics  (|ui 
porte  son  nom,  qui  soit  ceilaiiiciiieiit  de  lui. 

L'on  voit  aussi  devant  le  ^rand  autel,  au 
côlé  puche,  la  loiiihc  d(>  .lo.in  do  la  Hâve, 
leligieux  de  l'ordie  de  Saint  Franeois,  né  h 
Paris  lo  20  mars  loi)3.  Il  fut  pnîdiealeur 
ordinaire  de  In  reine  Anne  d'AnIriclie.  Il  a 
doiiné  au  public  (luarante  volumes  in-folio, 
dont  il  y  en  a  dix  -  neuf  intitulés,  lii- 
blia  maxinia.  C'est  une  iiolyglotte  acconi- 
pajçnée  d'uiteriirétalions  et  de  i-oniinentiires. 
AI.^  Simon  i)rétend  (|ue  le  P.  de  la  Haye 
n'avait  |  as  la  caiiaeiLé  nécessaire  pour  réus- 
sir dans  un  pareil  ouvrai^'e  ;  et  le  peu  de 
cas  i|u'on  fait  anjourd'iuii  de  celle  Bilil.' , 
eonlirme  le  jugement  (pi'm  a  porté  cel  ha- 
bile eiilique.  Il  mourut  dans  ce  couvent  le 
13  d'octobre  de  l'an  KKil,  et  l'on  voit  sur 
sa  tombe  l'épilaplie  ([ue  le  P.  Jacques 
Seguin,  du  môme  ordre,  y  a  fait  metire. 

Dans  le  chœur,  on  lit  celte  épitaiilie  : 


(;y    CIST 

liant  ul  puissant  seigneiii',  niessirc  Bernard  de 
Booii  et  du  Massé,  soigneur  df,  Boiileville,  Cor- 
iiefoi),  Escljssan,  et  tlievalier  do  l'Ordre  du 
Koi,  Capitaine  de  SO  hommes  d'arnios  de  ses 
or.lonnaiices,  son  Conseiller  en  ses  conseils  d'E- 
tal, et  lientenanl  pour  Sa  Majesté  an  pnys  de 
Xainlonge,  Angouniois  cl  Limousin,  lo(|n(d  (!(■- 
tcda  à  Monceaux  ,  le  8»  jour  <raoût  1607. 
Priez  Dieu  pour  lui. 

André  Thevet  fut  aussi  irdiumé  dans  l'en- 
eeinte  du  rhœur,  sous  une  tombe  [>late,  sur 
taquelle  on  mit  celte  épitaphe  : 

CI   CIST 

Vénérable  et  scienlifnpie  personne,  maître  An- 
dré Tlievcl,  Cosmographe  de  (jiiatre  rois;  le- 
quel, étant  Agé  de  88  ans,  scroit  décédé  dans 
cette  ville  de  Paris,  le  23'  jour  de  novem- 
bre la'JO.  Priez  Dieu  pour  lui. 

Thevet  estautour  do  plusieurs  ouvrages 
très-médiocres,  et  qui  ne  sont  aujourd'liui 
guère  lus.  Il  était  d'Angoidème,  et  ()assa  la 
meilleure  partie  do  sa  vie  îi  voyager. 

François  do  Belleforét ,  genlilhome,  né 
dans  le  comté  de  Cominges,  au  mois  de  no- 
vembre l.'J.'ÎO,  mort  h  Paris  loi"  janvier  158."], 
;1gé  de  cinquante-lrois  ans  :  il  élail  fort  sa- 
vant et  écrivait  beaucoup  ;  mais  avec  peu 
do  discernement,  et  peu  (le  clarté  dans  le 
style. 

Dans  la  cha;:elle,on  voit  l;i  .vl.-ilue  de  Ciillrs 
bi  Maître,  premier  jirésident  au  parlement 
di'  Paris,  cl  dodniiie  Marie  Sapin,  sa  femme. 
Ce  premier  président  mourut  lo  5  décembre 
i'Ml.  Auprès  de  celto  sépulture,  contre  le 
mur,  sont  atlachéi's  trois  lames  de  cuivre, 
sur  lesquelk'S  sont  gravées  autant  d'épi- 
taplies. 

Dans  la  i  hapelle  de  Condi  a  é(i;  inbunif 
le  corps  de  Dom  Anloine,  prétendu  roi  do 
l»ortugal  ;  il  élail  lil.s  (b;  IJdiii  Louis,  infant 
de   Purlugal.  cl   d'une    iiiivc,  nommée  Nio- 


D'.CTIONTs'AlUE  l'Ail  1172 

lenle  Ciomez.  Il  fut  pourvu  de  la  comman- 
(lerio  d'Ocralo,  ou  do  Crato.  de  l'ordre  de 
Saint-Jean  de  J 'rnsalein,  qui  rapportait  en 
ce  temps  l.'i  -i;),OnO  ducats  de  renie.  Le  com- 
mandeur d<-  Crato  accom|)asna  le  roi  Dom 
Sébastien  on  Afrique,  et  se  trouva  îi  la  ba- 
laille  d'Alcaçar,  donnée  au  mois  d'aoilt  de 
l'an  L"i78,  où" le  roi  fut  tué,  et  Dora  Antonio 
fait  prisonnier.  Comme  celui-ci  avait  beau- 
coup d'esprit,  il  cacha  si  bien  ce  (ju'il  élail, 
(pie  .sa  ]irison  ne  fut  jias  longue,  et  qu'il  se 
lachela  pour  2,000  cruzades.  Aprc'S  la  mort 
du  roi  cardinal,  Antoine  prélendit  devoir 
succéder  au  royauun!  de  Portugal  ,  et  fut 
d'abord  assez  lieureux  pour  ôtre  prp(^^;lam6 
roi  à  Santarom  ,  puis  à  Lisbonne,  où  il  fut 
mis  on  [lossession.  Cei)endanl,  n'ayant  iioint 
de  forces  pour  s'y  mainlenir  contre  le  duc 
d'AIbo,  qui  commandait  l'armée  de  Philippe 
M,  et  (pii  prenait  sans  résistance  toutes 
les  places  doiil  il  aiiprochail.  il  fallut  (pt'An- 
loino  se  cichiU;  et  il  le  fit  avec  tant  de  bon- 
heur, que  depuis  le  mois  d'octobre  1580, 
jusque  à  celui  de  juin  l.")81,  il  fut  toujours 
en  P(]rtugal.  Enfin,  il  fut  o'.iligé  de  iiasser 
en  France,  où  il  finit  une  vie  malheureuse 
aux  yeux  des  bommes ,  mais  peul-être 
heureuse  en  elfel,  puisqu'elle  semble  l'avoT 
ramené  à  Dieu.  Nous  avons  de  lui  des  psau- 
mes pénilentiaux  en  latin  ,  qui  ont  [ilu- 
sieurs  fois  été  traduits  en  notre  langue.  Jl 
n'y  a  ici  que  le  corps  do  Dom  Anloine,  son 


c.enr   ayant   été  inhumé   dans  l'église  des 
Ueligieuses  de  VAve-Marid. 

Diego  Bothelh.  l'un  des  plus  grands  soi- 
gneurs do  Portugal,  qui  tirait  son  origine 
des  rois  do  Bohème,  eut  tant  d'altacbement 
pour  le  roi  Antoine,  (]u"il  lui  sarrilia  ses 
amis,  ses  parents,  sa  femm<^,  ses  eidanls, 
ses  espérances,  et  les  avantages  qu'on  lui 
offrait,  s'il  voulait  abandonner  ce  prince; 
mais  il  lui  fut  conslâmiuonl  tidèle,  et  ne 
souhaita,  ]iour  tonl'e  récompense,  fjuo  d'être 
enterré  aux  pieds  do  ce  cher  maître.  Dom 
Diego  Bothelh  mourut  en  1G07. 

M.'\L  de  Longueil,  marquis  de  Maisons, 
avaient  um^  chapolle  et  leur  sépulluro  dans 
celte  église  do|uiis  plus  de  trois  cents  ans. 
Dans  l'épaisseur  du  mur  de  colle  chapelle, 
esl  un  tombeau  sur  lequel  est  représenlé 
Anloine  de  Longueil,  évèiiuc  de  Sainl-Pol 
de  Léon,  (pii  mtuirul  le  -lo  août  IJiOO.  Jean- 
Honé  de  Longueil,  marciuis  do  Maisons  et 
de  Pois.sy,  président  à  mortier  au  parlo- 
inenl  do  Paris ,  académicien  honoraire  de 
l'Académie  rovale  d(\s  scionc(;s,  mort  îi  Paris 
le  15  septembre  1731  ,  et  Bené-Prosper'  de 
Longueil,  manpiis  do  Maisons  et  de  Poissy, 
lilsdudit  Jean-Ileiu!  de  Longueil  et  de  Marie- 
Louise  Baii\n  d'Angorvilliers,  sa  femme, 
iiKiit  à  Paris  la  nuit  du  20  au  21  d'octobre 
17;!2.  .'igé  de  IS  mois,  sont  les  derniers  (jui 
ont  él(''  inhiiinés  dans  celle  chapelle,  et  on 
eux  a  liiii  l.i  binnche  des  !,ongueil,  manpiis 
de  Maisons  et  de  Poissy,  etc. 

La  cbapcllo  di'S  Besan(;on  renferme  les 
cendres  de  plusieurs  magisirals  de  ce  nom. 
ol  de  plusieurs  autres  dos  lamillos  des  l>ul- 


!17j 


PAU 


lion  cl  dos  Lamoignon,  qui  en  descendent 
jinr  r.luii-loUe  de  Besançon,  l'enune  do  Charles 
do  Lamoignon,  conseiller  d'Etat,  mort  en 
1373.  Celte  chapelle  fut  décorée  d'une  belle 
menuiserie,  cl  de  plusieurs  autres  orne- 
meiils,  aux  dépens  de  M.  de  Biillion,  sur- 
intendant des  Onances,  dont  on  voit  ici  le 
\niile  eu  marbre  blanc,  au-dessus  d'un 
tOQibi^au  de  marbre  noir.  Sun  corps  y  fut 
apporté  et  inhumé  au  mois  de  d  cembre 
IGVO. 

Le  P.  Bouhours  ,  dans  ses  Remarques 
sur  la  langue  fraiiiaise,  [oiu.  I,  jiag.  21  ; 
ol  Ménai^e,  dans  ses  Observaliovs,  tom.  II, 
pag.  212,  rapporlent  que  le  surintendant 
de  Bullion  ayant  fait  décorer  cette  chapelle, 
et  quelques  Cordeliers  étant  venus  lui  de- 
mander à  quel  saint  il  voulait  qu'elle  fût 
dédiée,  il  leur  avait  répondu  :  «  Hélas,  mes 
Pères,  ils  me  sont  tous  indifférents  ;  je  n'en 
aO'ectionne  aucun  en  particulier.  » 

Les  Lamoignon  sont  originaires  du  Niver- 
nais ,  et  d;^scendeiit  de  Guillaume  de  La- 
moignon, qui  vivait  du  temps  de  saint  Louis, 
et  à  qui  on  donne  la  qualité  de  clievalier, 
dans  un  titre  de  l'an  1288,  par  lequel  Agnès, 
sa  veuve,  acquit  de  Guillaume  Augeron, 
chevalier,  la  maison  forte  et  seigneurie  de 
Pomay.  Leur  postérité  suivit  la  profession 
des  armes  jusqu'à  Charles  de  Lamoignon, 
issu  d'une  branche  cadette  ;  lequel  vint  s'é- 
tablir à  Paris,  où  il  fut  conseiller  au  parle- 
ment ,  puis  maître  des  requêtes,  et  enliii 
conseiller  d'Etat.  Son  mérite  lui  acquit  l'es- 
time et  la  confiance  du  roi  Charles  IX.  Il 
avait  épousé  Charlotte  de  Besançon,  et  de 
ce  mariage  sont  issus  tous  les  Lamoignon, 
qui  ont  brillé  dans  le  parlement  de  Paris  et 
dans  le  conseil  de  nos  rois.  Charlotte  de 
Lamoignon,  fille  de  Charles  et  de  Charlotte 
d(i  Besançon,  fut  mariée  à  Jean  de  Bullion  , 
maître  dt>s  requêtes  ;  et  de  leur  mariage 
naquit  Claude  de  Bullion,  marquis  de  Gai- 
lardon,  seigneur  de  Bonnelles,  et  qui  fut 
surintendant  des  tinances ,  chancelier  et 
garde  des  sceaux  des  ordres  du  roi ,  et 
l)résident  à  mortier  au  parlement  de  Pa- 
ris, etc. 

Les  Bullion  sont  originaires  du  Maçon- 
nais. Jean  de  Bullion,  deuxième  du  nom, 
fut  secrétaire  du  roi,  et  eut  de  Jeanne  Vin- 
cent, sa  femme,  Jean  de  Bullion,  troisième 
du  nom,  maître  des  requêtes.  Celui-ci  épousa 
Charlotte  de  Lamoignon,  fille  de  Charles  de 
Lamoignon,  et  de  Charlotte  de  Besançon. 
De  leur  mariage  naquit  Claude  de  Bullion, 
qui  fut  successivement  conseiller  au  parle- 
ment de  Paris,  maître  des  requêtes,  conseil- 
ler d'Etat,  surintendant  des  finances,  chan- 
celier et  garde  des  sceaux  des  ordres  du 
roi ,  président  à  mortier  au  parlement  de 
Paris,  et  un  des  grands  hommes  de  robe  de 
son  siècle,  etc. 

On  voit,  dans  cette  même  cha|)elle ,  les 
épitaphes  de  Charles,  de  Guillaume  et  de 
Madeleine  de  Lamoignon.  Celle  de  Charles 
a  été  composée  |iar  Guillaume  de  Lamoi- 
gnon, son  pctit-flls,  premier  président  du 


D'EPICUAI'UIE.  PAR  »174 

parlement  de  Paris.  Celle  de  ce  premier 
président,  mort  au  mois  de  décembre  de 
l'an  1G77,  est  de  la  composition  de  Chré- 
tien de  Lamoignon,  son  fils,  mort  président 
à  mortier  du  môme  iiarlemeni,  qui  a  été 
inhumé  à  Saint-Leu. 


xMadeleino  de  Lamoignon 


sœur  de  Guil- 
laume de  Lamoignon,  premier  président  du 
parlement  de  Paris,  et  fille  de  Chrétien  de 
Lamoignon  ,  président  à  mortier  au  même 
pailomenl,  et  de  Marie  Doslandes,  est  aussi 
inhumée  dans  celte  chapelle;  de  môme  que 
Chrétien  de  Lamoignon  ,  marquis  de  Bas- 
ville,  président  à  mortier  au  parlement  de 
Paris  .  mort  le  28  d'octobre  de  l'an  1729, 
dans  la  cinquante-quatrième  année  de  son 
âge. 

La  chapelle  des  Briconnet  est  auprès  de 
la  petite  porte  de  colle  église  ,  vis-à-vis  la 
rue  Hautefeuille.  On  y  voit  quatre  bustes 
de  marbre  blanc,  accompagnés  d'ins(Tiptions 
qui  nous  apprennent  qu'ils  représentent 
François  Briconnet ,  conseiller  en  la  cour 
des  aides  ,  seigneur  do  Glatigny,  mort  le 
27  seplembre  1673,  ûgé  de  quaire-vingt-un 
ans;  Thomas  Briconnet,  conseiller  en  la 
cour  des  aides,  mort  le  20  décembre  l()o8, 
âgé  de  soixante  ans;  Charles  Briconnet, 
président  à  mortier  au  parlement  de  Metz, 
mort  le  12  mai  1G80 ,  âgé  de  soixanle-un 
ans.  C'est  celui-ci  qui  vendit  au  roi  Louis 
XIV  la  terre  de  Glatigny,  par  contrat  pa.ssé 
par-devant  Beauvais,  notaire,  le  3  juin  lG7à. 
Guillaume  Briconnet,  frère  aîné  du  cardinal 
Briconnet,  et  "cinquième  aïeul  de  Charles, 
avait  acquis  celle  terre,  qm  a  été  possédée 
de  père  en  fils,  par  MM.  Briconnet,  pendant 
plus  de  deux  cents  ans.  Le  quatrième  buste 
représente  Thomas  d'Elbène,  secrétaire  du 
roi,  mort  l'an  1393.  A  l'un  des  piliers  de 
celle  chapelle  on  voit  une  figure  tie  inort, 
qui  lient  en  ses  mains  l'épitapbe  de  Cathe- 
rine Briconnet ,  femme  d'Adrien  du  Drac, 
laquelle  mourut  le  10  septembre  1680,  âgée 
de  quatre-vingt-deux  ans. 

Vis-à-vis  de  la  chapelle  de  la  confrérie  du 
Saint-Sépulcre  est  la  tombe  d'un  homme  qui 
a  mérité  l'estime  du  public,  en  fondant  une 
chaire  de  théologie  dans  l'école  de  Sorbonne. 
Sur  cette  tombe  est  écrit  : 

IIlC   JACET 

Venerabilis  vir  Magisler, 

Joannes  de  Rouen  ,  Rolliomagensis, 

Singulari  pielaLc,  cxiiiiia  doctiiiia, 

El  accurala  linguanim  (leritia, 

Dum  vixit,  coiispicuus. 
Obiit  pridie  non.  novemb.  161.o. 

Proche  de  cette  tombe,  on  voit  attachée 
à  la  muraille  une  autre  épilaphe  de  ce  môme 
docteur. 

En  1G72,  fut  bâtie,  au  bout  de  cette  église, 
une  fort  belle  et  grande  chapelle,  sous  l'in- 
vocation de  sainte  Elisabeth,  reine  de  Hon- 
grie ,  et  c'est  ici  que  s'assemblent  les  con- 
frères du  tiers-ordre  de  Saint-François.  Une 
éoitaphe,  qui  est  au  milieu,  sur  une  lomt^ 


ii">  PAR 

}il;il.!  ,    nous    aiipreiid   .|ue    -Maiiii  -  Tiiéiùso 
il'Auliiclie,   reine  do    Fniiici' ,  élait  supé- 
rieurcdi'celle  Loulrérie.  Voici  cetlc  épilapho  : 
cv  cisr 
ïrcs-illiislie  cl puissaiilc il.iiiio, m:ul:iiiie Claiiilc- 
Fram.oise-Angi'liqiie  de   l'oiiilly  d'Eue,   mar- 
quise  d'Esiie ,   liaroDiie  de  Manoiiville  ,   etc., 
épouse    de    iiùs-illusirc   ol   puissant    iiiossiie 
Alexandre,  niarqnis  de  Redon,  de  Pranzac,  el 
d'aniros  lieux, ut  souverain  d'Argilliers,  laquelle 
élanl  siq)érienrc  de  tetle  congrégalion ,  sous  la 
Reine  tiés-tiirélienne,  acheva  saiulenient  sa  vie 
le  22  mars  1072. 

Ce  fut  la  reine  Marie  Thérèse  d'Auhichc, 
(|ui,  par  ses  liljéralil(^s,  donna  au  feu  P. 
Frasseï)  les  moyens  d'orner  cette  cliapclle 
et  son  autel  coiuiue  nous  le  voyons. 

Plusieurs  autres  familles  distinguées  dans 
la  robe  ou  dans  l'épée  ont  eu  leurs  sépujiu- 
res  dans  celte  éj^lise.  Telles  sont  celles  di^s 
Aimerel,  des  KinnIz-'Nillernj,  des  Hardi-la- 
Trousse,  de  la  Palu-IJouhi^iieux,  des  Verta- 
uiun,  des  Faucon  de  Ris,  elc. 

C'est  dans  cette  éi;lise  que  MM.  de  l'Aca- 
dén)ie  française  font  célébrer  les  services 
qu'il  font  faire  à  la  mort  de  leurs  confrères. 

Le  portai!  de  l'église  des  Cordeliers  se 
ressent  du  goi'it  gothique  qui  régnait  au  eom- 
inencement  du  xiii'  siècle,  et  qui  a  ré'gné 
encore  longtemps  après.  La  statue  de  saint 
Louis  qu'on  voil,  est  estimée  des  antiquaires, 
et  regardée  comme  très-ressemblante.  Ce 
portail  est  situé  sur  une  petite  place,  où 
couuuenre  la  rue  de  l'Observance,  qui  fut 
percée  en  1G72,  et  ([ui  a  été  ainsi  nommée, 
h  cause  (pie  la  grande  porte  du  couvent  des 
Cordidiers  y  donne.  Sur  cette  porte,  qui  est 
sur  la  même  ligne  (pie  le  portail  de  l'église, 
on  lit  celle  inscription  : 

Le  graTid  couvent 
de  l'Observance  de  saint  François,  1 073. 

Ce  couvent  occupe  un  grand  emplace- 
meiil,  et  consiste  en  bâtiments  modernes  et 
réguliers,  sous  lesiiuels  est  le  cloître  le 
(dus  beau  (|u'ii  y  ait  à  Paris.  Ce  bAtiment 
l'St  un  carré  olilong,  au  milieu  du(]uel  il  y 
a  u;i  jiartcrre.  11  est  construit  de  [lierre  de 
taille,  et  d'une  même  svmi''lrie,  à  cela  près 
(■e|iendant  que  le  corps  du  bâtiment,  (jui  est 
du  côté  de  l'église,  n'a  été  élevé  que  d'un 
flage,  alin  de  ne  pas  ùter  le  jour  aux  chapel- 
les :  au  lieu  que  les  trois  autres  corps  de 
bâtiment  S(jnt  élevés  de  trois  étages,  etcon- 
lienncnt  plus  décent  chambi-es.  Le  cloitre, 
qui  est  drssous,  consiste  en  quatre  corridors 
voùiés  correctemeni,  et  dont  les  arcades  en 
•  eintre  Irès-surbaissé,  sont  h^rinées  par  des 
grilles  de  fer,  faites  au\  dépens  de  plusieurs 
persnriiifs,  dont  on  a  eu  soin  de  conserver 
la  mémoire,  en  y  faisant  melire  leurs  armes. 
t. es  bâtiments  furent  commencés  en  IG7;{,  cl 
achevés  dix  ans  après,  comme  il  parait  par 
celle  hiscriplidii  mise  au-dessus  d'une  poric 
■  iiil  est  à  cûli'  (lu  cliaiiilre. 


1176 


DIC1IU.\.\AIRE  PAU 

Hoc  clauslruni 

decennio  claliornlnm, 

cxlieinani  uljlinnil  niauiini 

annu  1083. 

Celle  salle  du  chapitre  est  dans  un  de-5 
c(,Més  du  cloitre.  FJle  est  ouverte  par  cimi 
arcades  golhi((iies  non  fermées.  File  est 
ornée  d'un  c(Mé  par  la  peinture  d'une  église, 
du  mémo  goût  (pie  celle  de  ce  couvent,' dont 
les  bis-côlés  sont  représentés  en  pers|)eclive. 
Dans  une  lrès-i)elile  frise,  (jui  règne  tout 
aiilidir  dans  le  liaul  de  la  menuiserie,  el  di- 
reclemeiit  sous  lessolives,  sont  peintes,  dans 
de  pelils  carrés,  les  t(Mes  des  cardinaux, 
[)atriar(hes,  généraux  d'ordre,  saints  et  sain- 
tes de  l'ordre  de  Saint-Fran(;ois.  Au  milieu 
de  cette  salle,  est  une  tombe  plate,  élevée 
d'un  pied,  sur  laquelle  est  écrit  : 

HIC  J.\CET 

Fraler  Nicolaus  de  Lira,  Sacrae  Tlieologiae  vene- 

raliilis  boclor,  ciijus  vila^  el (Inclrina;  fama  ditTusa 
est  perdivcrsa  minnîi  <  liniata,  poslillavit  cnira 
prinuis  Sacra  Bililia  ad  Lilleram  ,  a  principio 
usqiie  ad/ineni,  niidlaqiiealia  scripsit  voluinina: 
Provinci;c  Franci;e  aliniinus,  in  Cuuvenlii  Ver- 
iiolensl  cuslodiic  .Normani;e  liai  iluiu  Mlnorum 
acfopil,  quem  liouoriliio,  cxeinplarilerque  qua- 
diagiiKa  oeio  annis  porlavii ,  et  illustrissim» 
Jeaniue  de  Biirgiindiic,  qiiondain  Francis ,  et 
Navarra?  Regiua',  nec  non  Aurelialensis,  et  Bur- 
piuidiie  Coniiliss;!:,  etc.,  a  couressionilius,  et  ex- 
licune  volunlalis ,  cxeciitor  fuit,  morlemque 
obiil  annoDomiiii  1310,  die  23  oclob. 
F.  .M.  Doles,  Rlicdonensis.  Doclor  Parisicnsis,  et 
luiiusConveuliis  Gardiainis.ob  suuimam  in  bea- 
tuin  l»()(lorein  piclaU^m,  biinc  luniuluni,  el  reli- 
qiiuin  hiijus  C.apiluli  ornaluni,  erigi,  et  restau- 
rari  curavil,  anuoDomiui  1631. 

Des  auteurs  contemporains  lui  avaient  coin- 
posé  un  autre  éloge,  ([u'ils  hreiit  graveren  let- 
tres d'or  sur  un  marbre  noir,  (jui  fut  allaché 
vis-îi-vis  son  tombeau  ;  mais  on  ne  le  voit  jibis 
aujourd'hui,  soit  t[u'on  l'ait  ôté,  soit  qu'il 
S(jil  caché  par  le  lambris. 

Nicolas  de  Lyre  tirait  son  nom  d'un  bourg 
(lu  diocèse  d'Fvreuxoù  il  était  né,  et  où  ses 
[iarenls(piiélaienljuifs,raliaiul(  limèrent, sans 
iju'on  en  sache  la  raison.  S'élanl  l'ail  baptiser, 
il  pril  riiahit  de  Saint-FraïKjois,  chez  les  Cor- 
deliers de  Aerneuil,  au  teiups  de  leur  fonda- 
lion,  sous  le  règne  de  Louis  le  Hulin,  en  l'JOi. 
Jlyinl  ensuite  à  l'aris,  où  il  achovaseséludes, 
prit  le  lionnet  de  docleur,  enseigna  pltisi(nirs 
années,  et  composa  la  pi  u|iart  des  ou  vrag('S(|Ue 
lions  avons  de  lui.  Non-seulement  de  Lvre  fut 
savantdans  la  langue  héliraï(pieet(lanslerab- 
biiiisine,  dans  un  tempsoùrigmirance régnait 
encore  parmi  nous  ;  mais  aussi  dans  la  théo- 
logie. 11  avait  même  beaucoup  de  talcns 
pour  les  all'aires,  et  l'on  dit  (jue  Philippe 
d'F'vreux  lu-enait  ses  avis  sur  tout  ce  qu'il 
enl II  prenait  de  coiisiih-rable.  Nous   voyc;:is 


1177  PAR 

(l.uislecodicille  delà  reine  Jeanne,  comtesse 
de  Bourgogne,  femme  du  roi  Philippe  V,  fait 


on  1325,  que  de  Lyre  est  nommé  un  des 
exécuteurs  testamentaires  de  cette  princesse. 
11  mourut  le  23  d'octobre  13i-0,  comme  le 
marquent  les  épitaphes  qu'on  vient  de  rap- 
porter, et  non  pas  en  13i9,  comme  le  disent 
Dom  Félibien  et  Dom  Lohincau. 

(HURTAUT  et  Magsy.) 

Autres  épitaphes  des  Cordeliers  extr(nts  du 
Recueil  manuscrit  de  la  Bibliothèque  nationale. 
•1°  9i80. 

I. 

Hic  jacet  Reverendiis in  Chrisio  Paier  ac  Dominus 
Fraler  Johannes  AnialJi  de  Provincia  Turo- 
ni;e,  qiiomlain  Episcopiis  Sarlalensis ,  Sacra; 
Tlieologjj;  Doclor  exiiiiius  ac  su!  leiiiporis  Hi- 
sloricus  priinarius,  C()iifessi)rf|iie  llliistrissinii 
Piiiicipis  Jolianiiis  priini  Diicis  Biliiri;e  :  ipii 
obiil  Anno  Doraini  1416.  Sexla  die  mensis 
Mail:  Cujus  Anima  requiescal  in  pacc. 

11. 

Ici  gisl  vénérable  et  scienlifique  personne  M'|Ni- 
colas  Leniaislre  ,  en  son  vivant  conseiller  du 
roy  en  lad.  cour  de  parlement,  prienr  et  sei- 
gneur de  Choisy  en  Brie  et  de  Saint-Georges-Iez- 
Moniaign  en  Poiclou,  et  chanoine  prebendé  en 
l'Eglise  de  Paris,  fils  dudict  feu  S''  président  et 
de  lad.  sa  femme;  qui  trospassa  en  cette  ville 
le  Sôe  raay  15G8. 

Priez  Dieu  pour  leurs  âmes. 

Collège  du  cardinal  Lemoine,  f[uarlier 
de  la  place  Maubert ,  rue  Saint-Victor.  Ce 
collège,  qui  est  de  plein  exercice,  a  été  fondé 
en  1302,  par  J.  Lemoine,  natif  de  Créci , 
diocèse  d'Amiens. 

Le  cardinal  Lemoine  fut  a[iporté  d'Avi- 
gnon après  sa  mort,  et  inhumé  dans  son  col- 
lège, comme  il  l'avait  ordonné  par  son  tes- 
tament. Son  frère  André  Lemoine,  évoque 
de  Noyon,  qui  avait  aussi  contribué  à  la 
fondation  de  ce  collège,  est  inhumé  à  côté, 
dans  le  même  tombeau. 

Voici  leurs  épitaphes  renouvellées  par  M. 
Leroi,  professeur  d'éloquence  dansce  collège. 
D.  0.  M. 

HIC      JACET 

D.  D.  Joanncs  le  Moine,  Cressiacus  Ambianensis. 
'fil.  S.  Marcelli  et  Pétri  Presbyter,  Gard,  hiijiis 
Donuis  Fundator.  Obiit  Avenione.  an.  D.  1513. 
(lie  2'2  Ang.  bicfiue  sepultus  prima  die  mensis 
Oclobris. 

Ilic  et  ad  sinistrum  latus  jacet  Eininent.Funda- 
loris  D.  D.  Andra;as  le  Moine,  Novioiliinensis 
Episcopus.  Obiil  ann.  1315.  Quos  sanguisfiaires 
conjunxerat  arclior  anibos  juii.\il  religio,  legnm 
prudenlia,  conslans  in  Regeni  Regnunique  lides. 
Quid  Clerus  unique  debeal  et  civis.  te  sat  do- 
nrns  isla  doccbil. 


D'EPIGRAPIIIE.  PAR  ll"8 

Collège  de  Navarre  ,  fondé  on  130V  ,  par 
Jeanne  de  Navarre  et  Phili|ipe  le  Rel ,  son 
mari,  est  le  seul  de  l'Université  oii  l'ensei- 
gnement soit  si  complet. 

Aux  deux  côtés  de  la  porte  de  ce  collège, 
on  voit  les  statues  de  Jeanne  et  de  Philippe  : 
on  lit  au-dessous  de  la  statue  du  roi,  lins- 
cription  suivante  : 


Philippus  Pulcher  Cliristianissimus,   hujus  domus 
Fundator. 
Et  sous  celle  de  la  reine  : 

Joanna  Francise  et  Navarraî  Regina,  Campaniai 
Briaeque  Cornes  Palatina,  lias  cèdes  fundavit 
1304. 

On  a  encore  gravé  ces  vers  au  milieu  : 
Dexira  potens,  lex  a;(|ua,  fuies,  tria  lilia  Regem 
Francorum,  Chrisio  Principe,  ad  astia  l'erent. 

De  tous  les  collèges,  c'est  celui  dont  rem- 
placement est  le  i^lus  grand.  La  première 
pierre  de  la  chapelle  fut  posée  par  Simon 
Festn,  évêque  de  Meaux,  le  12  avril  1309,  et 
la  dédicace  en  fut  faite  en  13T3,  par  Pierre 
de  Villiers,  évèqiie  de  Nevers,  sous  l'invo- 
cation de  Saint-Louis. 

On  y  voit  une  bibliothèque  établie  par  la 
reine  Jeanne.  Elle  est  composée  des  ineil- 
ieurs  manuscrits  qu'on  pîit  trouver  dans  ce 
temps-là,  où  rim[)rimerie  n'était  pas  encore 
connue.  Depuis,  elle  fut  iiresque  ruinée, 
mais  rétablie  en  14Gi,  sous  Louis  XI. 

Le  collège  acheta,  en  1637,  la  bibliothèque 
de  feu  M.  de  Peiresc,  et  cette  augmentalioa 
est  ce  qu'il  y  a  île  mieux. 

Le  fameux  Nicolas  de  Clemongis,  natif  de 
Clamange  ,  diocèse  de  Chàlons,  recteur  de 
l'université  de  Paris,  docteur  de  cette  mai- 
son ,  trésorier  de  la  cathèilrule  de  Langres, 
et  secrétaire  de  Benoît  Xlll,  est  inhumé  au 
milieu  du  chœur,  sous  la  lam[ie.  Voici  ce 
qu'on  lit  sur  sa  tombe  : 

Qui  lampas  fuit  Ecclesiae,  sub  lanipaJe  jacet,  etc. 

On  voit  aussi  dans  la  nef  l'èpi'aphe  de 
Jean  Teissier,  fameux  grammaiiien,  natif 
de  Nevers,  connu  sous  le  nom  de  Ravisius 
Texlor  ;  il  mourut  le  3  décembre  loV2. 

On  peut  à  dire,  la  gloire  de  ce  collège, 
qu'il  a  élevé  un  grand  nombre  do  sujets  dis- 
tinguèsdans  les  sciences  etdans  l'Eglise  ;  tels 
sont  Nicolas  Oi'esme,  grand  maître  de  ce  col- 
lège, depuis  précepteur  de  Charles  V,  mort 
évêque  de  Bayeux  en  1382.  On  peut  voir  le 
catalogue  de  ses  ouvrages  dans  VUisloire 
du  Collège  de  Navarre,  par  Launoy- Pierre 
u'Ailly,  évêque  deCambray  et  cardinal.  Gilles 
Beschamps,  évêque  de  Coutance  et  cardinal. 
Jean  Gerson,  dont  le  vrai  nom  était  Char- 
lier,  docteur,  chancelier  de  l'université  de 
Paris,  grand  maître  du  collège,  et  une  des 
plus  grandes  lumières  de  l'Eglise;  il  défen- 
dit au  concile  de  Constance  la  bonne  doc- 
trine et  les  libertés  de  l'Eglise  gallicane.  Il 
mourut  en  14-20,  à  soixante-six  ans,  et  est 
inhumé  à  Lyon,  dans  l'église  de  Sainl-Lau- 
■eut.  On  voit  cette  éiiilaphe  : 


H79  PAR  DICTIONNAIUK 

rucnilciiiiiii  el  creilile  Evangelio. 

Louis  Lasson'ï,  élu  pu  1308  proviseur  du 
collège,  dont  on  voit  le  |iorlr;iit  sur  une  dos 
vitres  de  la  rhapcile,  à  cùté  du  cliœur,  où  il 
est  re|)ri'!senlé  îi  genoux,  et  auprès  de  lui  ses 
armniiies  à  trois  lasees  d'argent,  en  cliauip 


r\ii 


nso 


rie  gueule,  et   ailleurs  dans    le   collège. 


descendait  de  Tancienne  famille  de  M.  de 
Lasseré,  conseiller  au  parlement  de  Paris. 
Il  assista  avec  les  grands  de  ]"Kt.it  aux  con- 
seils (|ue  l'on  tint  |ioiir  les  intérôls  de  l'ran- 
cois  I",  qui  était  prisonnier  eu  Kspagne.  Il 
fut  nonimé  curé  de  Saint-Henoît  ii  Paris. 
Nous  avons  de  lui,  entre  aulres  ouvrages, 
les  Vies  (11'  saint  Jérôme,  de  sainte  Paule  et 
(le  saint  l.ouis  ,  et  la  lettre  (]ui  est  à  la  tète 
des  sern'.ons  de  Josse  Cliclou.  Il  faisait  les 
délices  des  plus  grands  seigneurs  et  des 
meilleures  sociétés,  jiar  sou  es|)rit,  son  eu- 
joueiuenl  et  sa  mémoire  prodigieuse.  Il  est 
in'nimé  dans  Téglisé  du  Temple,  où  il  de- 
iiieurail.  Il  mourut  en  173T.  Jean  de  Launo}-, 
auteur  de  Tliistoirc  de  ce  collège  et  d'un 
grand  nombre  d'autres  ouvrat;es.  César 
Êgasse  du  Bnuldy,  natif  de  Saint-Ellier  dans 
le  .Maine,  prolVsseui-  de  rln'toriipie  dans  ce 
collège,  auteur  de  Vflistoirc  de  l'Univrrsiié 
de  Paris,  6  vol.  in-folio.  I!  avait  été  recteur 
et  grellier  dans  la  môme  université.  Il  mourut 
le  16  octobre  1678.  après  avoir  fondé,  en 
167'i- ,  une  messe  et  un  panégyrique  en 
riionneur  de  saint  Char!ema:.ine,  qui  se  di- 
sent tous  les  ans  le  28  ou  ie  29  janvier,  |)ar 
la  Faculté  des  arts,  (;ui ,  ajirès  la  messe,  vu 
chanter  un  Lihrra  sur  la  tombe  du  fonda- 
teur. Jacques-Bénigne  liossuei,  évèque  de 
Meaux. 

Collège  Mazariv,  ou  les  QuaCre-Nntions{l). 

Pour  enlierdans  la  chapelle,  il  faut  monter 
sur  un  [lerronde  se|)t  marches;  au-dessusde 
la  bai(;  delà  porte,  est  nue  inscription  en  let- 
tres d'or,  gravée  sur  une  table  de  marbre 
noir,  et  enfermée  dans  une  bordure  :  cette 
iiiscription  est  conçue  dans  les  termes  les 
plus  mesurés,  et  les  plus  conformes  au  culte 
que  nous  devons  .^  Dieu. 

D.  0.  M. 
Sub  iiivocattone  Saiicti  Ludovici. 

C'esl-îi-dire,  à  Dieu  Irès-lion  et  (rès-f/rnnd, 
sons  l'iniocalion  de  saint  Louis.  On  iccon- 
naît  aisément  l'université  (h;  Paris,  à  la.jiLs- 
tesse  el  à  la  précision  qu'on  remar(]ue  dans 
celte  inscription. 

Des  gens  moins  altacliés  aux  grands  princi- 
pes de  la  religion,  auraient  mis  : 

Saiiclo  Liulovico  sacrum. 

Sur  la  frise  de  ce  frontispice  ,  est  celle 
inscription  : 

Jul.  Mazarin.  S.  R.  E.  Card.  Iiasilicaiii  (;yninas. 
!•'.  C.  A.  M.  DC.  LXI. 

Au  milieu  du  fronton  triangulaire,  est  \iii 
cailran  ;  <;l  ii  c(jté  et  au-dessus,  sont  six  grou- 
pes de  ligures,  qui  furent  posés  l'.-ui  IG7'I  : 

(1)  C'est  aiijouid'hiii  i  liislilul  df  l''iuiite. 


les  deux  prcmieisdecesgrou|iesrejprésenlenl 
les  (juatre  l'ivangélises.  Les  figures  de  saint 
Jean  et  de  saint  Luc;  avec  leurs  attributs, 
sont  de  l'ouvrage  de  Desjardins,  scul|iteur 
estimé;  les  troisième  et  quatrième  sont  com- 
posés des  figures  des  Pèr  s  de  l'Eglise  grec- 
que, qui  sont  saint  Basile,  saint  Atlianflse, 
saint  Chrysoslome  et  saint  ("iré,4oirc  de  Na- 
zianze.  Les  ciKpiièuu'  et  sixième  groupes 
représent(>nt  les  tpialre  Docteurs  do  l'Kglise 
latine,  rpii  sont  saint  Jérônu',  saint  Augus- 
tin, saint  Audn'oise  et  saint  Grégoire  le 
Grand. 

Le  Maire,  en  (h'crivani  la  ville  de  Paris,  a 
remarqué  que  le  dôme  de  cette  église,  cni 
chapelle,  a  une  l)eaulé  singulière  dans  sa  li- 
giue  ,  qui  au-dehors  est  ronde,  et  ovale  en 
dedans;  ce  ([ui  a  été  pratiqué  avec  beaucoup 
d'art,  alin  de  mi''nager,  dans  les  épaisseurs, 
i'espaci'  de  quatre  escaliers  à-vis,  pour  monter 
non-seulement  à  autant  de  tribunes,  qui 
s(int|dans  le  giand  ovale  du  milieu  de  l'église, 
mais  encore  pour  monter  sur  le  comble  de 
tout  l'édifice. 

«le  dôme  est  décoré,  en  dehors,  de  i)ilas- 
Ires  et  de  bandes  de  plomb  doré,  qui  répon- 
dent à  ces  pilastres.  Il  est  terminé  par  un 
cara|)anile,  entouré  d'une  balustrade  de  fer, 
et  surmonté  d'un  globe  doré,  qui  porte  une 
croix.  Les  proportions  de  ce  dôme  sont  si 
belles  ,  que  la  iilupart  des  architectes  ,  ;\ 
commencer  par  feu  M.  Blondel ,  le  regardent 
comii;e  un  chef-d'œuvre  île  l'art. 

Les  deilans  de  l'église  sont  décorés  de  pi- 
lastres corinthiens,  et  de  [)ilastres  d'm-dre 
composite.  L(,'S  ligures  de  feunnes  en  bas- 
relief,  qui  sont  placées  dans  les  angles  ,  au- 
dessus  des  arcades,  re|irésentenl  les  huit 
Béatitudes,  et  sont  l'ouvrage  de  Desjar- 
dins, de  même  que  les  doii/e  apôtres  en 
médailles,  les  têtes  de  chérubins,  el  plu- 
sieurs autres  ornemens  de  sculptures,  qui 
sont  au-dessus  des  tribunes. 

Le  sanctuaii'eestsousla  coupole  du  th'ime; 
et  aux  deux  côtés  de  cet  ovaU',  il  y  a  deux 
cha[ielles  ouvertes  par  deux  grandes  arcades. 
Aux  côti'S  de  ces  cha|U'lles,  sont  des  places 
destinées  jiour  recevoir  les  tombeaux  do 
ceux  du  nom  de  .Mazarin. 

Dans  la  frise  qui  règne  sous  le  dôme,  ou 
lit  celte  inscription  en  lettres  d'or: 

Sedebiisub  unibraciilo  ejus  in  nicdiu  naiioiium. 
(Cicc/i.,  XXXI,  17.; 

Sur  les  quatre  portes  feintes,  ipii  sont  en- 
Ire  les  pilastres,  ijui  semblent  soutenir  le 
dôme,  sont  autant  d'inscriplions.  Les  voici  : 

l'rxccdelial  sapieiuiam  oiniiiimi  (Iriciitaliiiin. 

{lll  fl.'g.  IV.) 

Cor  c'jiis  aiivt'isiim  lîc^ciii  Auslri. 

{Dan.  XI  ) 
AbOrienlc  parcl  iisqiie  in  Oceidonk'ni. 
{Mailli.  XXIV.) 
lAlondel  iiiniiiiiii   stiani  siipi'i'  Aiiuili)iieiii. 

(S'n/).  II.) 


liSI  PAR  D'EIMCnAPIIIE. 

Les  arraoiries,  sculptées  sur  les  ciels  dos 
vfiillos,  sont  colles  des  (jiiatre  provinces  li- 
mitrophes, en  faveur  dos([uclles  cette  fon- 
(kiiion  a  été  faite. 

Le  lahloau  du  grand  autel  représente  la 
circoncision  de  Jésus-Christ,  et  est  d'Alexan- 
dre Véronèse.  Ceux  des  autels  des  chapelles 
ont  été  peints  eu  Italie;  maison  n'en  connaît 
point  les  auteurs.  Les  petits  tableaux,  qui 
sont  dans  des  bordures  rondes,  ont  été 
lieinls  f)ar  feu  Jouvenet,  un  do  nos  plus  ha- 
biles peintres. 

Le  cardinal  de  Mazarin  étant  mort  au  cliA- 
leau  de  Vinceiines,  le  9  de  mars  de  l'an 
IGCI,  son  corps  fut  mis  en  déjiôt  dans  la 
cliaiielle  de  ce  château,  et  y  demeura  jus- 
(ju'au  6  de  seplembre  IGS'i-,  qu'il  fut  trans- 
porté dans  la  chapelle  do  ce  collège,  où  on 
lui  a  fait  élever  un  superbe  mausolée  de 
marbre,  sculpté  par  Co.vsevox.  Le  cardinal  y 
est  représenté,  en  marbre  blanc,  à  genoux 
sur  un  tombeau  de  marbre  noir.  Aux  faces 
de  ce  tombeau,  sont  des  Vertu-  en  bronze, 
de  grandeur  naturelle,  assises  dans  des  atti- 
tudes convenables. 

Sous  l'arc,  qui  est  derrière  ce  tombeau, 
est  l'épitaphe  que  voici  : 

D.  0.  M. 

ET    PERF,>M    MEMORl.E 

Juin,  DucisMazarini,  S.  R.  Ecclesiie  Carilinaiis. 
llaliœ  ad  Cazale,  Geniiani;c  ad  Monaslerluin, 
lolins  deiiiqiie  orl)is  Cluisliani  at  moules  Pyre- 
neos  pacatoris.  Qui  cuni  res  Galllcas,  Ludovico 
Maguoadliuc  iuipubere,  felicissiiiic  adminislras- 
set,  alque  illum  jam  aduUuui,  el  Regiii  curas 
capesseiitem,  fide,  cousilio,  ac  iiidefesso  labure 
jiivasset,  dopressis  undique  Fraiicix  lioslibus, 
ipsisque  famoe  suie  xmulls,  virlulum  spleiidore, 
bcneticiis,  elenienlia  deviclis,  ac  dcviuciis  pla- 
cide elpieobiit.aiino  R.S.  lG61,;cialisLix.  Tem- 
plum  boc,  el  Gymnasiuii)  ad  educaiiuiieiu  iiobi- 
lium,  adolesteiuiuin  ex  i v Provinciis  linperio Gal- 
lieo  recens  addilisoriundorum,  exlruitcslamenlo 
jussil,  el  magjiifice  dolavit. 

(HuRTjiUT  et  Magny.) 

Collège  de  Beauvais,  réuni  au  collège  de 
Louis  le  Grand. 

Ce  fut  au  collège  de  Beauvais  que  saint 
François  Xavier  professa  la  philosophie,  en 
1531,  dans  le  dessein  d'être  reçu  de  la  mai- 
son et  société  de  Sorboime.  11  abandonna 
ensuite  ce  projet,  pour  se  mettre  au  nombre 
dos  disciples  cle  saint  Ignace  de  Loyola. 

Arnaud  d'Ossat,  plus  fameux  encore  par 
son  mérite  que  tiar  la  pourpre  romaine  dont 
il  fut  revêtu,  a  aussi  profossé  dans  ce  col- 
lège. 

Deux  hommes  célèbres  dans  la  rèpubli  [uc 
des  lettres  ont  eu  successivement,  de  nos 
jours,  l'administration  de  ce  collège;  savoir, 
M.\L  Rollni  et  Colîin. 

Charles  Rollin,  né  le  30  janvier  IGGl,  oc- 
cupa d'abord,  à  l'âge  de  vingt-deux  à  vingt- 
trois  ans,  la  chaire  de  seconde  au  collège  du 
Plessis,  et  peu  après  il  passa  à  celle  île  rhé- 


PAR 


1182 


loric[uo.  Le  famoux  M.  Horsan,  h  (|ui  il  suc- 
cédait dans  cotte  |)lacc,  lui  céda  encore,  en 
IG88,  la  survivance  d'une  chaire  d'éloquence 
au  collège  royal.  En  IGO'i',  il  fut  élu  recteur 
de  l'université;  et  quatorze  ans  après,  on  le 
nomma  coadjutour  de  M.  Boutillior,  ipii, 
étant  alors  nrinci|>al  de  Beauvais,  avait  be- 
soin de  secours  pour  la  régie  de  ce  collège. 
En  1701,  M.  Rollin  fut  reçu  de  l'Académie 
royale  des  inscriptions  el  belles-lettres.  Il  en 
obtint  peu  après  la  vétérance,atin  d'être  plus 
en  état  de  vaquer  aux  occupations  que  lui 
donnait  le  soin  de  son  collège.  Lorsqu'il 
l'eut  mis  sur  un  bon  pied,  il  quitta  sa  coad- 
jutorerie,  pour  se  livrer  entièrement  au  ca- 
binet. Son  temps  fut  partagé  alois  entre  l'é- 
tude et  ditîèrentes  occu[)ations,  où  il  fut 
obligé  do  se  livrer,  à  la  prière  de  l'univer- 
sité. En  17-20,  il  fut  promu,  pour  la  seconde 
fois,  au  rectorat,  après  lequel  il  ne  s'occupa 
plus  qu'à  enrichir  le  public  do  dilTorents 
ouvrages,  qui  ont  eu  le  succès  le  plus  écla- 
tant, tels  sont  :  1°  un  Traité  de  la  manière 
d'étudier  et  d'enseigner  les  belles-lettres  ; 
2°  l'Histoire  ancienne  des  Er/f/ptiens,  des  Car- 
tharjinois,  des  Assi/riens,  des  Babyloniens,  des 
Mêdes,  des  Perses,  des  Macédoniens  et  des 
Grecs;  3°  V Histoire  romaine,  depuis  la  fon- 
dation de  Rome,  jusr/n'à  la  bataille  d'Actium. 

La  mort  de  l'auteur,  arrivée  le  li  de  sep- 
tembre 17il,  l'empêcha  do  remplir  son  pro- 
jet. Cet  ouvrage  a  été  continué  avec  succès 
par  le  savant  M.  Crévior,  l'un  de  ses  plus 
dignes  élèves,  qui  a  rempli  avec  honnein-  la 
chaire  d'éloquence  du  collège  de  Beauvais, 
pendant  [)lusieurs  années. 

M.  Rollin,  en  ([uittant  la  coailjutorerie  de 
la  principauté  de  Beauvais,  en  1712,  eut  pour 
successeur  l'illustre  M.  Collin,  qui  devint 
principal  en  titre  après  M.  Boutillier,  lequel 
mourut  en  1713. 

M.  Coffin,  né  à  Buzanci,  diocèse  de  Reims, 
le  !^  octobre  lC7o,  montra,  dès  son  enfance, 
les  plus  heureuses  dispositions  pour  les 
belles-lettres.  M.  Rollin,  qui  recherchait  de 
toutes  parts  les  meilleurs  sujets,  l'attacha  à 
son  collège  en  1701,  en  lui  donnant  une 
cliaire  de  seconde,  que  M.  Coflin  quitta  en 
1712,  étant  devenu  coadjuteur  et  ensuite 
principal.  Il  fut  nommé  recteur  de  l'iniiver- 
sité  en  1718.  Ce  fut  à  la  sagesse  de  ses  né' 
gocialions  que  le  public  fut  redevable  do 
fiiistruclion  gratuite  établie  dans  l'univer- 
silè.  Il  mourut  le  20  juin  174.9,  et  repose 
dans  la  chapelle  du  collège  de  Beauvais. 
A'oici  son  ép'itaphe,  dans  huiuelle  on  donne, 
avec  autant  de  précision  que  d'élégance,  un 
détail  succinct  des  vertus,  des  talents  et  des 
ouv.-ages  de  l'illustre  défunt.  Elle  est  de 
M.  Crévier  : 

D.  0.  M. 

Hicresurreclionemexspectai|CarolusCo(rin,C!e- 
ricus  Reniensis,  anliqniis  Acadcniia:  Parislensis 
Recior,  bujus  CoUegii  Primarius  ,  qui  doniuni 
b;iiic,  quaiu  par  scx  el  Irigiiila  rcxil  aniios  glo- 
lia  auclam  ,  iiigeiili  Discipulorum  iiiulliludiiie 
frodueiilalain,  siudiis  doclriiuc  cl  pietalis  iiisi- 


lis-,  PAR  DICTIONNAIUE 

giiili'iii.  Po-liTiiio  eliaiii  legiilo  non  nicdiocii  per' 
l(?si:unoiiliiin  :i:yiilani  ,  ^i>lernii:ii  siii  nieinorciu 
niœrendo  fecil.Magni  IIollim  siiccessor  el xniu- 
l;is.  Cieleras  ejus  landes  cerlaliin  pr;cditanl 
bOM*  arles.  Qnas  Oraior  iJcni  cl  l'ocia  t'gre- 
giiis.Lalioplandenle.cdliiil.  Acadeinicajuveiilus, 
ciijns  siuilia  iiovi  iir^cniii  accessione  siiniulavit: 
Acadeniia  priiiceps  <|nani  jiisiissiina  llegis  op- 
tinii  Lnd.  XV,  niiinilieenlia  dolaïulam  ciiravil. 
Dcniqne  Eccle»ia  Paiisiensis  ciii  pios.diilccsqiie 
liynnios  Clirislianiis  vales  ceciriil.  Viro  bonis 
omnibus,  diini  vivercl  carissimo,  bcn«  post  nioi- 
teni  precentur  omnes  boni.  Vixil  annos  lxxii, 
nienses  viii,dit's  xiv.  Obiil  die  vigesiina  sccunda 
Junii,  anno  17-49.  Qiio  die  antiiversaiiiini  pio  se 
sacnini  in  pi-iprliinni  (■clcliiaii  priccepil. 
Koipiiesiïat  in  pace. 


\'\\\ 


llSt 


Par  lettres  [latontes,  du  21  novembre  1763, 
les  boursiers  de  tous  les  collèges,  dans  les- 
quels il  n'y  avait  pas  plein  et  entier  exer- 
cice, ont  été  réunis  dans  le  collégi^  de  Louis 
le  Grand.  Les  bourses  sont  fixées  à  la  somme 
de  400  liv. 

Collège  des  Cholets.  Ce  collège,  qui  a 
donné  son  nom  à  la  rue  Saint-Syuiphorien, 
a  été  fondé  en  1292,  par  Jean  de  Bulles,  ar- 
chidiacre du  grand  Caux  dans  l'église  de 
Rouen,  Evrard  de  Nointcl  et  (iirard  de  Sainl- 
Just,  ciianoines  de  celle  de  Beauvais,  et  tous 
trois  exécuteurs  testamentaires  du  cardinal 
Cholet,  mort  le  2  août  1291. 

Le  corps  de  Jean  Cholet'  (1)  fut  inhumé 
dans  l'église  de  l'abbaye  de  Saint-Lucieu  de 
Beauvais,  dont  il  avait  été  chanoine  ;  cepen- 
dant, ce  cardinal  a,  dans  la  chapelle  de  ce 
collège,  une  espèce  d'épita[ihe,  en  quatre 
vers. 

Belgarum  me  prlmus  .iger  nnnivil,  iionorat 
Ronia,  seni  cura',  fœdcra  pacis  cranl. 

Religio,  pielas,  studioruni  insignia  crescinit. 
Me  duce;  quis  fuerini  coniprol)al  isla  donius. 
(UuiiTAiJT  et  Mag.xy.) 

Collège  de  Trégiiier  et  de  Léon,  fondé 
par  Guillaume  Koètniuhan,  giand  chancelier 
de  l'èglisi!  de  ïièguicr,  docleur  régent  en.  la 
Faculté  de  di'oit  do  Paris,  et  natif  de  la  pa- 
roisse de  S.dnt-riilles  de  Ponnnerit,  au  dio- 
cèse de  Tréguicr.  On  voit,  par  la  date  du 
testament  du  fondal(,'ur,  cpje  l'inscription 
(]ui  était  autrefois  sur  la  porte  de  ce  collège, 
n'était  pas  vraie,  étant  conçue  en  ces  tei'mes: 

Collegiuni  T/ccorensc ,  fundaluni  anno  Domini 
M.  tccc. 

car  co  collège  fut  fondé  par  le  testament 
de  Guillaume  Koi'lninlian,  fait  en  l.'J  .'i,  pour 
huit  écoliers  de  la  fouille  du  l'onlateui';  ou. 


(I)  Ce  cardinal  fnl  envové  à  Lyon  en  12S9,  par 
Philippe  IV,  iioni-  y  r.iiic  ,  en  pic'M'iici;  iln  légal,  un 
tiailc'  de  p.ii\  l'iilre  la  l-'iam c  cl  l.i  (Àihlllh',  el  pour 
ini'na,(i,T  nue  ligne  dcsdi'nx  couronnes  «onln'.  l'Ara- 
gon.  Le  pa|it-  Mai'liii  IV  l'employa  aussi  dans  les  nliis 
grandes  négocialicnis. 


h  leur  défaut,  pour  huit  étudiants  du  diocèse 
de  Tiéguier. 

Collège  dk  Toins,  rup  Serpente. 

Etienne  de  Bourgueil ,  archevêque  do 
Touis,  fonda  ce  collège  en  1333,  i)Our  un 
principal  et  six  boursiers,  (jui  doivent  être 
natifs  de  Toiuaine,  et  qui  sont  nommés  yav 
l'archevêque  de  Tours. 

Ces  années  dernières,  on  a  fait  des  répa- 
rations considérables  à  ce  collège,  et  on  a 
mis  sur  la  grande  porte  : 

Coliegium  Turonense  fundal.  anno  1353. 
liislaurat.  anno  1730. 

(Hlutaut  et  Magny.) 


Collège  de  Notre-Dame  de  Bayelx,  dit  de 

Mailre-Gerimis,  rue  du  Foin. 

Deux  bourses  pour  los  étudiants  en  ma- 
thématiques (int  clé  fondées  par  le  roi  Char- 
les V,  qui  donna  aussi  à  la  chapelle  de  ce 
collège,  laquelle  est  sous  l'invocation  de  la 
Vierge,  un  leliipiaire  de  vermeil,  sur  lequel 
est  cette  inscription  : 

Charles,  parla  grâce  de  Dieu,  Roi  de  France, 
\'  de  ce  nom,  a  donne  ce  joyau,  avec  la  croix 
(|ni  esi  dedans,  aux  Ecoliers  du  diocèse  de  Noire- 
Dame  de  Eaycnx,  le  24  février  157i. 

11  ajouta  à  ces  bienfaits  la  concession  des 
dîmes  de  Saineville  et  de  Caënchi. 

Les  deux  bourses,  fondées  par  le  roi  Char- 
les V,  pour  des  étudiants  eu  mathématiques, 
ont  donné  lieu  à  plusieurs  mathématiciens 
de  professer  cette  science  dans  ce  collège. 
Parmi  ces  professeurs,  on  dislingue  Oronce 
Fine,  qui  est  regardé  comme  le  restaurateur 
de  la  mathématique  en  France.  Le  fameux 
Postel  y  enseignait,  en  15G3,  ainsi  qu'il  pa- 
raît par  la  lettre  ipi'il  écrivit  cette  année  h. 
Masius,  et  qui  est  datée  de  ce  collège.  Gilles 
Personne,  sieur  de  Roberval,  de  l'Académie 
royale  des  sciences,  et  |)rofesseur  royal  en 
malhémaliques,  a  professé  aussi  jusqu'à  sa 
mort,  dans  ce  collège,  où  il  avait  fixé  sa  de- 
meure. (Hl'RTADT  et  Magnï.) 

Collège  de  Fortet.  Sur  la  porte  est  une 
inscription,  (pii  marque  l'ainièe  de  la  fonda- 
tion de  ce  collège,  et  celle  de  la  construc- 
tioiidu  vestibule  qu'on  y  voit  encore  aujour- 
d'hui. 

Anreliacensium,  el  Forleliea;  famili*  decus,  D. 
Pelrus  l'orlelns.Parisiensis  C.inonicus,  hasaides 
sacralissimis  Miisis  anno  Pomini  lô!)-2  dicavil. 
Prudentissimi  moderalores  ruinosum  veslibuluQl 
resiiluebani,  anno  Domini  I5G0. 

La  chapelle  est  sous  l'invocation  de  saint 
Gèraud,  en  son  vivant  seigeur  d'Aurillac. 

Collège  des  Ecossais,  rue  des  Fossés- 
Saint-Victor,  quartier  de  la   place    Maubert. 

Ce  colli'ge  reconnail  deux  fondateurs  :  sa- 
voir. Daviil,  èvèque  de  .Murray,  en  Ecosse, 
qui  le  fonda  en  132.').  pour  quatre  ètudianis 
(le  la  nalion  écossaise,  dont  un  ihéologieii 
el  trois  arlieiis;  et  Jac(ine>  Bealouii  ou   Bè- 


H8f> 


PAK 


D'EPIGUAPHIE. 


PAK 


iisn 


tliun  (1),  arclirvêque  de  Glascow,  ambassa- 
(iiMir  en  France  de  Marie  Stnait,  ou  du  roi 
Jacques,  son  fils. 

Robert  Barclay,  principal  de  ce  collège, 
acliela,  en  IG62,  une  )ilace  sur  les  Fossés 
Sainl-V'iclor,  sur  laquelle  il  y  fit  b;Mir  la  mai- 
son que  nous  y  voyons  :  elle  fut  achevée  en 
1663,  et  la  chapelle  en  1672  ;  elle  est  sous 
l'invocation  de  saint  André,  apôtre,  patron 
de  l'Ecosse.  On  y  remarque  une  urne  de 
bronze  doré  sur  un  monument  de  fort 
beaux  maibres,  dans  laquelle  est  renfermée 
la  cervelle  de  Jacques  II,  roi  d'Angleterre, 
mort  à  Saint-Germain-en-Laye,  le  16  de  sep- 
tembre 1701.  La  nation  doit  ce  monument 
de  leur  roi,  à  l'amour  et  au  zèle  du  duc   de 

(I)  Parmi  les  cliartes  que  Jacques  Beatoiin  ap- 
porta d'Ecosse,  il  y  en  a  une  qui  est  d'auianl  plus 
impoi'lanle,  qu'elle  intéresse  la  royale  et  infortunée 
maison  de  Stuarl,  et  qu'elle  délriiil  absolument  la 
calomnie  que  Buclianan  avait  iinpudemn}ent  avan- 
cée contre  elle.  Par  cette  charte,  qui  est  datée  du 
12  de  janvier  1364,  Roherl  le  Scnéclial,  second  du 
nom,  fonda  à  perpétuité  une  chapelle  dans  l'église 
de  Glascow,  pour  satisfaire  à  l'ohligation  cpie  le  pape 
lui  avait  imposée,  lorsque  Sa  Sainteté  lui  accorda 
la  dispense  d'épouser  Elisabeth  More,  nonobstant  la 
parenté  qui  était  entre  lui  et  elle.  11  est  dit,  dans 
cet  acte  de  fondation,  qu'il  y  avait  quelque  temps 
qu'Elisabeth  More  était  morte,  et  il  est  signé  de  Jean 
le  Sénéchal,  seigneur  de  Kile,  fds  aîné  et  héritier  de 
Robert  et  d  Elisabeth  More,  lequel  régna  lui-même 
sous  le  nom  de  Robert  III.  L'on  voit,  par  ce  qu'on 
vient  de  dire  l'impudence  de  Buclianan  qui,  sans  la 
moindre  preuve,  et  par  conséquent  sans  raison,  a 
écrit  dans  son  Hisloire  d'Ecosse,  que  Robert  II  avait 
épousé,  en  premifres  noces,  Euphémie  Rosse,  de 
laquelle  il  avait  eu  Walter  David,  et  quelques  autres 
enfants  ;  et  qu'après  la  mort  de  ladite  Euphémie,  il 
avaitépousé,  l'an  137-i,  Elisabeth  -More,  (pii  availété 
auparavant  sa  concubine,  cl  de  laquelle  il  avait  eu 
plusieurs  enlauls,  avant  qu'elle  fut  sa  femme,  en- 
tre autres  Jean  et  Robert,  dont  le  premier  monta 
sur  le  trône,  après  la  mort  de  son  père,  sous  le 
nom  de  Robert  111.  CommerU  Robert  II  pouvait-il 
épouser,  en  1371,  Elisabeth  More,  puisque,  selon  !a 
charte  de  fondation,  elle  était  moite  avant  l'an  I3{j4. 
Ce  fut  Euphémie  Rosse  que  Robert  II  épousa  en 
1574,  et  par  conséquent  le  droit  d'ainesse  ne  pou- 
vait être  disputé  à  Jean,  seigneur  de  Kile,  puisque, 
dés  l'an  loGi,  il  avait  signé  l'acte  de  celle  fonda- 
tion. 

Cette  charte  fut  apportée  en  l'abbaye  de  Saint- 
Germain  des  Prés  de  Paris,  par  Louis  Inese,  princi- 
pal du  collège  des  Ecossais  de  Paris,  l'an  lÔ9i,  le 
26  de  mai  ;  et  là,  ayant  été  examinée  par  M.M.  Ili- 
laire  Rouillé  du  Coudray,  Camille  Letellicr,  connu 
sous  le  nom  d'abbé  de  Lonvois  ,  Eusèbe  Renaudot, 
Etienne  Baluze,  Honoré  Caille,  sieur  du  Fourny  ; 
Nicolas  Clément,  garde  de  la  Bibliothèque  du  roi  ; 
Jean  Mabillon  et  Thiei  ry  Ruinart,  moines  Bènédic- 
lijis  ;  elle  fut  déclarée  véritable,  c'est-à-dire  être  de 
celui  dont  elle  portait  le  nom,  et  du  temps  dentelle 
était  datée. 

Après  cet  examen,  on  fit  faire  cinq  copies  authen- 
tiques de  cette  charte,  par  les  savanls  qu'on  vient 
de  nommer.  L'une  fut  donnée  à  Jacques  11,  roi  de  la 
Grande-Bretagne,  une  aulre  à  l'éalise  mèlropolilaine 
et  à  l'université  de  GUiScow,  la  troisième  à  l'abbaye 
de  Saint-Germain  des  Près,  la  quatrième  au  collège 
des  Ecossais  de  Douai,  et  la  cin(|nième  au  collège 
des  E<'Ossais  de  Paris,  pour  élre  jointe  à  la  charte 
originale,  qui  fait  le  sujet  de  «et  aitiele.  (Descrip- 
tion (le  ['u)is  par  Pigamul,  Tom.  V,  p.  204  et 
suiv.) 


Pcrth,  gouverneur  de  Jaciiues  III,  qui  le  (it 
ériger  h  ses  frais.  Ce  seigneur  s'était  expa- 
trié, et  avait  abandonné  ses  biens  pour  no 
pas  quitter  son  prince  ;  exeiuple  de  fidélité 
qui  l'a  immortalisé,  et  lui  a  gagné  les  cœurs 
de  tout  le  monde.  Ce  monument  est  de 
Louis  Garnier,  sculteur  habile  de  l'Acadé- 
mie de  peinture  et  de  scul|)ture  de  Saint- 
Luc  de  Paris,  déiédé  à  quatre-vingt-neuf 
ans,  le  21  septembre  1728. 
L'épitaphe  est  bien  faite.  La  voici  : 

D.  0.   M. 

JACOBI   11. 

Magnrc  Britanniae, etc.,  Régis.  Ille  partis  terra  ac 
mari  triumpbis  clarus,  sed  constant!  in  Deuin 
fide  clarior,  huic  régna,  opes,  et  omnia  vitae 
florentis  commoda  poslposuit.  Per  summum 
scelus  a  sua  sede  puisus,  Absalonis  impietatem, 
Arcbitophelis  perlidiam,  et  acerba  Seinei  convi- 
tia,  invicta  lenitale  et  patientia,  ipsiseliain  ini- 
micis  amiciis  superavil.  Rébus  humanis  major, 
adversis  superior,  et  cœleslis  gloriœ  studio  in- 
flammaïus,  quod  regno  caruerit,  sibi  visus  bea- 
tior,  miscrani  liane  vilain  felici,  regiium  terre- 
stre cœlesti  commutavit. 
Haec  domus  quam  plus  Princeps  labenlem  siib- 
stinuit,  et  palriœ  fovit,  ciii  etiam  ingenii  sui 
nionimenta  omnia,  scilicet  sua  manu  scripta  cu- 
stodienda  conimisit,  eain  corporis  ipsins  partem 
qua  maxime  aiiimus  vigel,  religiose  scrvandam 
suscepit. 

Vixil  annos 

LXVTII. 

Obiit  Kal.  Oct.  aiino 
Salulis  bumanœ 

M.   D.  CCI. 

Jacobus  Dux  de  Perth, 

Prœfectus  Institutioni 

Jacobus  III. 

Magnœ  Britanniœ  Régis, 

hujus  doinus  benefactor  mcerens  posuit. 

Collège  des  Lombards. 

Ce  collège  fut  fondé  en  1-330  par  quatre 
Italiens,  savoir,  André  Chinni,  né  à  Flo- 
rence, évêque  d'Arras,  puis  de  Tournay,  et 
ci-devant  clerc,  ou  chapelain  du  roi  Charles 
le  Bel,  ensuite  cardinal  ;  François  de  l'Hô- 
pital, bourgeois  de  Modèiie,  clerc  des  arba- 
létriers du  roi  ;  Renier  Jean,  bourgeois  de 
Pistoie,  apothicaire  à  Paris  ;  et  Manuel  Rol- 
land, de  Plaisance,  chanoine  de  Saint-Mar- 
cel-lès-Paris, tous  alors  domiciliés  dans  la 
capitale. 

Le  désordre  se  mit  dans  le  temporel  de 
cette  maison,  au  point  qu'elle  se  trouva 
ruinée  et  entièrement  abandonnée.  Deux 
jirôtres  irlandais,  Patrice  Maginn  et  Mala- 
chie  Kelli  la  demandèrent  au  roi,  pour  y 
faire  instruire  des  prêtres  de  leur  nation,  et 
les  rendre  capables  d'aller  faire  des  missions 
dans  les  royaumes  d'Angleterre,  d'Irlande  et 
d'Ecosse,  pariui  les  protestants.  Le  roi  leur 
accorda  leur  demande  par  ses  lettres  paten- 
tes de  l'an  1677. 


1187 


PAR 


DICTION.NAIUI': 


l'AK 


1188 


On  lit  sur  In  porto  uno  inscriplion,  qui 
ni.irque  les  deux  (iitrércnls  éluls  de  ce  col- 
lège. 

Collci;iiim  DoaUi'  Jlaiix  Viijiinis,  i)ro  Cleiiris 
llibcruis  in  Acadciiiia  l'aiisioiisi  sliii'cnlil.iis, 
instauraliim  anno  1081,  ihd  U;ili.s  CiiiKlalinii, 
aiino  1330. 

riiiillaume  Poslel  enseigna  autrefois  dans 
le  collège  des  Loinlianis,  et  l'on  remarijuo 
que  ce  fut  avec  tant  de  célébrité,  que  la 
grande  salie  de  celte  maison  ne  ]iOuvant 
contenir  la  foule  de  ceux  qui  venaient  l'on- 
tenilre,  il  était  obligé  de  les  l'aire  descendre 
dans  la  cour,  et  de  leur  luire  leçon  par  une 
des  fenêtres. 

Collège  de  Cllnv.  Ce  collège  fut  fon- 
dé par  Yves  de  Vergy,  abbé  de  Cluny ,  en 
1269. 

Plusieurs  abbés,  prieurs  et  docteurs  en 
tliéologie  de  cette  congrégation  ont  été  in- 
humés dans  la  chapelle  de  ce  collège,  sous 
des  lomifes  plates.  On  en  voit  une  à  l'entrée 
du  chœur,  à  droite,  en  marbre  noir,  sur  la- 
quelle on  lit  cette  èpitaplie  : 

D.  0.  M. 

ANNA  d'aBCONNA 

Rolliomageiisis  Al)balissa  ,  liic  jacel,  obiliini 
lacel  ;  clara  vixil.scil  quels  salis  obscuraia 
ullus  vix  scit  ;  caiiia  parum  illi  niedicorum 
séries,  sic  incaula  labiuir  ;  salis  sil  el  taineii 
paleal  (pioel  iinllo  arlis  voliibro  ilevobila  saxo 
lamlem  liiiie  ilcvolviliir.  Obiil  die  20  sepleiiibr. 
an.  11)50. 

Cette  épilaphe,  rapi)ortée  par  Le  Man-e 
dans  son  l'inis  micicn  et  nouveau,  avait  passé 
jusqu'ici,  dans  l'esprit  do  bien  des  person- 
nes, jiour  uno  énigme,  et  elle  en  est  une 
réelle  i)ar  l'obscurité  et  l;i  barbarie  de  son 
style,  oii  se  lit  le  mot  volubro,  ipii  ne  fut 
jamais  latin  ;  d'ailleurs  celte  èpitai>he  lais- 
sait des  im|iressions  désavantageuses  à  la 
mémoire  de  .Madame  d'Arconne.  Ayant  con- 
sulté sur  cette  èpitai)he,  un  savant  l'eligieux, 
il  m'indiqua  V Histoire  de  l'abbaye  de  Saint- 
Amand  deliouen,  |iar  le  1*.  de;  la  ^'or^e- 
raye,  [wg.  G3.  En  elfet,  on  voit  là  et  Texpli- 
caiion  de  l'énigme  et  la  justilication  de  ma- 
dame d'Arconne,  qui  a  été  jilus  malheureuse 
que  cou|iable. 

Anne  d'Arconne  étant  abbesse  do  Saint- 
Amand  de  llouen,  passa  les  premières  années 
de  son  gouverriemcnt  dans  l'union  et  la 
tran(iuillité;  maissur  la  lin  ellese  vil  ex|)Osée 
à  (1er  ml  es  épreuves.  Trois  religieuses,  voyant 
(ju'd  s'était  glissé  divers  abus  dans  l'admi- 
nistration de  la  maison,  i)rèscnlèrent  re- 
«piCte  contre  leur  abbesse  au  parlement  de 
Itouen.  La  cour,  avant  (pie  de  faire  droit 
sur  cette re(|uèle, ordonna  (pie  piéalablemcnl 
il  serait  fait  uik;  visite  à  l'abbaye  de  Saint- 
Amand,  cl  conuuit,  .'i  cet  ell'et.  h;  célèbre  doc- 
teurHallier.pdurlors grand  vicaircsde Rouen. 
C.ependnnt,  d  arriva  (jne  dans  le  foit  de  ces 
broiiulcries,  Anne  de  Souvré,  abbesse  de 
iVèuux,    vint  ii  passer  par  Rouen ,  el  y   lit 


(piehpie  séjour  avec  son  fièie,  évêque 
(I  .\uxerre  :  le  peu  de  temfis  qu'elle  y  (Je- 
meuiM,  ouvrit  une  nouvelle  scène  contre 
Anne  d'Arcoinie.  L'abbesse  de  Préaux,  sans 
songera  l'odieuse  tache  qu'elle  allait  impri- 
mer sur  son  nom,  en  devenant  dévolu- 
taiie,  crut  qu'elle  pouvait  se  servir  de  cette 
voie,  et  obtint,  sous  ce  i)rélexte,  des  bulles 
en  cour  de  Ronu-  sur  la  nomination  du  loi, 
h  la  faveur  desquelles  elle  prit  possession  de 
l'abbaye  de  Saint-Aniand.  Procès  alors  entre 
les  deux  abbesses,  qui  di.ra  jirès  de  deux 
ans.  Enlin,  par  arrêt  au  grand  conseil,  Anne 
d'Arcomu!  fut  mainlenue  dans  son  abb:iye  ; 
mais  victorieuse  de  tous  les  saciilices  et  de 
tous  les  détours  de  la  chic. me,  elle  mourut 
à  Paris  subitement,  avant  l'expédition  de  son 
arrêt,  fut  enterrée  au  collège  de  Cluny,  el 
ensuite  transférée  aux  Dames  de  la  N'isita- 
tion  de  la  rue  Saint-Jacques,  où  elle  gît  pré- 
sentement. 

On  sent  bien  (pie  l'auteur  de  cette  è|)ita- 
phe.a  voulu  s'égayer  par  l'application  (ju'il 
a  l'aile  des  ditl'èrenls  sens  de  dcvolvere,  dcvo- 
lula,  mais  en  pareille  occasion,  le  badinage 
est  bien  froid  et  bien  déplacé.  (Descrip.  de 
Paris,  par  PnjAMOL,  loin.  W,  pag.  367.) 

Feuillants,  rue  Saint-Honoré. 

Le  monastère  dus  Feuillants  est  situé  rue 
Saint-Honoré,  vis-à-vis  la  idace  de  Louis 
le  (jraiid  ou  de  ^'endômo  :  c'est,  apiès  l'ab- 
ba.N  0  de  Feuillants,  la  plus  belle  maison  de 
cette  (:oiig(égation.  Le  [lOitail  fut  élevé  eu 
1(57(5.  11  lait  lace  à  la  place  des  Conquêtes,  et 
a  pour  jioinl  de  vue  la  statue  équestre  de 
Louis  le  (Irand.  il  est  décoré  de  quatre  co- 
lonnes coiinlliiennes  isolées,  d'un  entable- 
ment et  d'un  fionton.  On  voit  sur  cette  |  orte 
un  bas-relief  représentant  le  roi  Henri  111, 
(jui  rei;oit  l'abbé  Dom  Jean  de  la  Rarrièn;  et 
ses  compagnons.  Dans  le  fronton  est  l'ècu 
des  armes  de  France  et  de  Navarre.  Vis-à- 
vis  ce  portail,  est  la  [lorte  intérieure  duc(m- 
vent,  la([uelle  est  en  voussure,  avec  des  re- 
lends  et  d'autres  ornements  qui  font  un  as- 
sez bel  ellet.  A  main  gauche  dans  la  même 
cour,  est  l'église  dont  le  portail  est  de  Fran- 
çois .Mansaid.  Quoique  ce  soit  uih!  produc- 
tion de  la  jeunesse  de  cet  architecte,  et 
qu'il  y  ait  bien  des  défauts,  on  y  voit  ce  beau 
génie  el  ces  excellentes  proj)orlions  qui  ont 
lait  augurer  cpie  l'auteur  ferait  un  jour  u.i 
grand  maître  dans  ce  bel  art. 

Celle  église  fut  commencée  en  1601,  au 
moyen  des  auiiu'nies  (pi'(Ui  lit  à  ces  religieux 
pendant  le  jubilé  du  commencement  du 
dernier  siècle.  Le  roi  Henri  le  (irand  jiosa  la 
première  pierre,  et  ordonna  (pie  ce  monas- 
lère  jcniirait  de  tous  les  droits  et  prérogati- 
ves dont  jouissc.'iit  les  maisons  religieuses  do 
foiidalion  royale.  Le  bAlimeiit  fut  achevé  en 
l()(t:<,  et  l'raïKjois  d'Esioubleau  de  Sourdis, 
aiclievêcpie  de  lîordeanx  et  cardinal,  en  lit 
la  dédicace  la  même  année,  sous  linvoea- 
tion  de  saint  Rernard.  Marie  de  Mèdicis 
donna,  peu  de  lem|is  après,  de  fort  beaux 
oricments  li'èglise,  et  lit  faire  le  retable  du 
maitre-aulel.  Le  portail  restait  encore  à 
laire  ;    mais    le    roi  Louis  Xlll  ayant   bi-n 


H?'J 


PAR 


DEPIGRAPIIIE. 


PAR 


\IW) 


viiiilii  entier  pour  une  sommo  considL'rablo 
(li'.iiÀ  l;i  il('iH'nso  qu'il  coi>venait  Je  faire,  ou 
I  ('!)lri'nrit,  et   il  fut  ai'hevô  eu  i&2k. 

Crtte  v^Wse  a  quatorze  cliapelies,  sept  de 
(:liaq\je  cùté,  dont  quelques-unes  soûl  assez 
om6es  pour  mériter  les  i-ej^ai-tls  des  curieux. 
Dans  la  |iremière,  à  main  droite,  du  côté  du 
maîtie-autel ,  est  une  figure  de  marbre 
lilauc,  de  grandeur  naturelle,  portée  jMr 
un  piédestal  de  marbre  noir  et  blanc,  la- 
quelle représenle  Raymond  Pliélippeaux  , 
seigneur  d'Herbaut,  conseiller  et  secrétaire 
d'Etat  de  Louis  XllI,  mort  le  2  du  mois  de 
mai  de  l'an  1G29.  La  seconde,  du  même 
côté,  apj)artient  à  Messieurs  Pelletier.  On  y 
remarque  quelques  [leintures.  La  troisième 
a  ajjpartenu  à  MM.  de  Vendôme.  On  y  voit 
une  statue  de  la  Vierge,  qui  est  de  Jacques 
Sarrazin,  sculpteur  fameux.  Dans  la  qua- 
trième, est  un  lomljeau  de  marbre  noir,  ac- 
com|)agné  de  deux  Vertus  de  marbre  blanc  : 
au  milieu  est  un  buste  aussi  de  marbre,  qui 
représente  Guillaume  de  Montholon,  conseil- 
ler d'Etat,  mort  le  tl  mai  1722,  âgé  de  cin- 
(^uante-trois  ans.  La  cinquième  renferme  le 
tombeau  de  Louis  de  Maiillac,  maréchal  de 
France,  qui  eut  la  tète  tranchée  en  place  de 
Urève,  le  10  de  mai  1G31.  C'était  un  des  ]ilus 
sages  et  des  plus  vertueux  hommes  de  son 
leiiqis  ;  mais  il  était  suspect  au  cardinal  de 
Richelieu,  premier  ministre,  et  d'ailleurs 
fort  attaché  à  la  reine  Marie  de  Médicis,  dans 
l'alliance  de  laquelle  il  avait  eu  l'honneur 
d'entrer,  ayant  épousé  Catherine  de  Médi- 
cis, fille  de  Côme  de  Médicis,  et  de  Diane 
comtesse  de  Bardi.  La  maréchale  mourut 
de  chagrin  peu  de  temps  avant  l'exécution 
de  son  mari.  Voici  l'épitaphe  qui  est  gravée 
sur  le  tombeau  qui  renferme  les  cexidres  de 
l'un  et  de  l'autre. 

HIC    JACET 

Ludovicus  de  Marillac, 

Francise  Marescallus  : 

Et  Rcgioruii)  ordinuiu  Eques  ordinatiis, 

Spleiidore  generis,   foililudine  gesioruni, 

El  virlulis  iiec  quic(|iiani  integrse. 

Sorte  fuiieslo  cianis. 

Obiil  aniio  R.  S.  m.  b.  c.j  xxxi. 

Jacel  luia  ciini  conjuge 

Calhariiia  de  Médicis 

Ejiisuxor, 

Qu3c  misère  ab  illo  divulsa 

Et  unice  pio  illo  sollicita, 

Paiicis  aille  \iri  supreinum  dieni, 

Mensibiis  vivere  desiii. 

Vialor , 

Forli  viro,  et  piœ  foemina;, 

Facilem  apprecare  siiiiiiiiuiii 

Judiceiu  Oeuin. 

Sur  le  jambage,  qui  est  entre  ces  deux 
chapelles,  est  le  cénotaphe,  ou  tombeau 
vide,  de  Henri  de  Lorraine,  comte  d'Har- 
court,  et  d'Alphonse  de  Lorraine,  son  fils, 
chevalier  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusa- 
lem. F.es  corps   de  l'un  et  de  l'autre  ont  été 


inhumés  dans  l'église  de  l'abbaye  deRoyau- 
mont  ;  mais  ces  deux  princes  étaient  si  cé- 
lèbres par  leurs  ex|)loits,  qu'on  leur  a  érigé 
ii-i  ce  cénotaplie  à  l'exemple  dos  anciens.  Ce 
monument,  qui  est  du  dessin  et  de  l'exé- 
cution de  Nicolas  Renard,  scul()teur,  origi- 
naire de  Nancy,  fut  posé  en  1093,  et  con- 
siste en  une  forme  de- tombeau  de  marbre 
noir,  |)Orté  par  un  piédestal  fort  exhaussé, 
sur  le  devant  duquel  est  un  .bas-relief  d'or 
moulu,  de  môme  que  les  festons.  Sur  lo 
tombeau,  est  la  figure  du  Temps,  couchée 
au  pied  d'un  grand  obélisque,  et  auprès  est 
un  livre  ouvert,  sur  l'une  des  pages  duquel 
on  lit  ces  ((aroles  du  troisième  cliap.  du  li- 
vre de  la  Sagesse  :  Spcs  illorum  immorluiilale 
plcna  est;  et  sur  l'autre,  celles-ci  du  qua- 
rante-unième chap.  de  l'Ecclésiastique  ; 
Bonuin  autein  tioinen  permancbit  in  œcuin. 
Une  grande  figure  ailée,  (lui  est  debout,  et 
qui  semble  triouq)her  du  temps,  désigne 
l'immortalité.  Elle  tient  d'une  main  un  mé- 
daillon sur  lequel  est  le  portrait  du  comte 
d'Harcourt,  et  de  l'autre  l'épée  de  ce  prince. 
A  côté  de  cette  figure,  et  au  bas,  est  un  au- 
tre médaillon,  sur  lequel  est  le  portrait  du 
prince  Alphonse  de  Lorraine,  tenu  par  un 
Génie.  L'obélisque  est  surmonté  d'un  globe 
doré,  sur  lequel  est  un  grand  aigle  aussi 
doré,  ayant  ses  ailes  éployées.  Au  bas  de  ce 
moiiument  est  cette  éiùtapiic  : 

D.  0.  M. 

El  œteriKie  nienioii;e  serenlssiinortim  Principuni 
Heiirici  a  Lotliariiiaia  ,  Coiiiilis  Ilarcuriaiii  , 
Fiaiiciïc  Paris  eisuninii  Aniiigeri  ;  el  Alplionsi 
Liniovici  liiijiis  lilii,  Equilis  ,  et  Melilcnsiuni 
Tnreniiiiiii  l'ia-ioris,  Naiicsei  Primalis.  Ob  vin- 
dicaïaiii  a  paire  regni  gloriam  ,  represso  ad 
iiisulas  Lei iiieases lli^paiio fastii,  libérale Cusali, 
Taurine expiigiialo,  fusis lerra  maiique  boslibiis, 
el  asserUim  a  lllio  Religionuin,  vicia  ap\id  Riio- 
duin  Tuixarjiii  classe,  fraclis  ad  Cycladas  iiavi- 
bus  Bizantinis,  fiigalis  Algeriae,  Bizerlœque  prx- 
doiiibus.  Hic  gcniililine  in  Deum  pictaiis,  in  lio- 
slcs  forlitudinis,  in  singulos  liiiniaiiilalis  hiorcs 
clarissi[niis,  palernceniemoria;  nionunieiHunilioc 
rivens  poni  inandaverat,  seJ  pra'cipiii  niorie 
prœreptiis,  prxslanlissirao  parenti  non  indignas 
accessil  honoris  Socius,  qui  dignissinius  existe- 
rai virtuUini  œninlus.  Obiil  paler  anno  m.  d.  c. 
Lxvi.  13  Kalendas  Aug.  ;claiis  lxvi.  Filius,  vero 
anno  m.d.  c.  lxxxix.  i  Idus  Jun.  xlalis  xliv. 
J.  B.  du  Bignon,  Principia  Maiberaalicis  olim., 
dehinca  secrelis,  mœrori  jnslissime  obsequens 
opus  absolvenduni  curavit  lG9o. 

Dans  la  chapelle  suivante,  l'on  voit  plu- 
sieurs peintures  de  Simon  Vouet.  Le  saint 
Michel  qui  précipite  le  diable  dans  le  fond 
des  enfers  est  regardé  comme  le  chef-d'œuvre 
de  ce  peintre.  Entre  les  sept  cha[)elles,  qui 
sont  de  l'autre  côté  de  la  nef,  l'on  en  dis- 
tingue [irincipalemcnt  trois.  Dans  la  plus 
proclie  du  maitre-autel,  est  un  tombeau  de 
marbre  blanc  en  formed'urne,  de  douze  pieds 


1191 


I'\I\ 


DICTIONNMKK 


r.\K 


fl;)2 


(le  Innsnenr,  sur  (IouzlmIc^  hautour,  soulonu 
par  un  pii-dcslal  de  marbre  jasp(^'.  Ce  lut 
Joamif-Arraamie  de  Sclioinlipi;;,  tViumc  de 
Charles  de  Kolian,  second  du  iimn,  duc  de 
IMoiilhazoïi.  |irii!ce  de  CuenuMié,  etc.,  inorlo 
le  10  juillet  1700,  en  sa  soixante-ijuatorziènie 
annt'^e,  (jui,  de  son  vivant,  se  lit  ériger  ce 
tond)ean.  sur  lequel  il  n'y  a  ni  épilaplie,  m 
inscription. 

La  seconde  appartient  h  M.  de  Béringhen, 
premier  écu.yer  du  roi;  c'est  dans  celle-ci 
qu'a  été  inirumé  le  maréchal  d'Uxellcs,  mort 
à  Paris  le  10  avril  1730,  dans  la  soixante-dix- 
iieuvième  amiée  de  son  Age,  sans  avoir  été 
marié.  11  avait  élé  ambassadeur  extraordi- 
naire et  plénipolen  liai  re  au  congrès  d'Ut  redit, 
njinislre  du  conseil  de  régence,  et  président 
du  conseil  des  atl'aires  étrangères. 

La  chapelle  de  Uoslaiiig  est  la  cinquième 
de  ce  côté-ci,  et  celle  de  toutes  oii   l'on  a 
moins  épargné  le  marbre  (1).  Vis-Ji-vis  l'au- 
tel, il  V  a  une  colonne  de  marbre  [xirtor,  sur 
laquelle  est  une  urne  qui   renlerine  le  cu'ur 
d'Anne  Hurault,  tille  du  chancelier  de  Chi- 
verny,  et  femme  de  Charles,  comte  de  Ros- 
taing,  morte  à  Paris  le  IG  avril  de  l'an  1G35, 
âgée  de  cinquante-deux  ans.  Tout  auprès  est 
un  mausolée  de  marbre  noir,  sur  lequel  sont 
deux  .statues  de  marbre,  à  genoux,  qui  ont 
chacune  leur  inscription.  Sous  l'une,  on  lit  : 
Cl-dcssus  csl  la  roprùscnlalion  ilc  liant  el  piiis- 
saiil  seigneur,  mcsslre  Tristan  de  Koslaing,  che- 
valier des  ordres  du  Roi,  décédé  le  7  mars  1691 , 
âgé  de  78  ans. 

Sous  l'autre  figure,  est  cette  inscription  : 
Cl-dcssus  est  la  représenialion  de  haut  et  puis- 
sant seigneur,  mcssire  Charles  de  Rostaing,  dé- 
cédé le  4  janvier  16C0. 

Ce  tombeau  n'est  que  le  cénotaphe  de 
Tristan  Rostaing,  qui  fut  enterré  en  l'église 
de  Vaulx-A|ioiiil  ,  près  de  Melun;  tnais 
Charles  de  Rostaing,  son  fils,  a  élé  vérita- 
blement inhumé  en  cet  endroit.  Sur  quatre 
colonnes  de  brèche  noir  et  blanche,  dont  les 
chapiteaux  sont  dorés,  on  voit  (piatre  bustes 
de  marbre  blanc,  iiui  représentent  Louis, 
Jean,  Antoine  et  (iaslon  de  Rostaing,  tous 
inhumés  dans  celte  chapelle.  Dans  la  cha- 
jielle  qui  est  auprès,  on  voit  la  statue  h  ge- 
noux, en  marbre  blanc,  de  Claudi;  (h^  l'Au- 
bépine, femme  de  Médéric  de  Rarbesières, 
(pii  n'était  jias  maréchal  de  France,  ainsi  ipie 
le  dit  Lemaire,  dans  son  livre  iiititiih'  :  Paris 
aiicirn  cl  nouveau,  mais  grand  maréchal  tles 
logis  du  roi,  cl  chevalier  de  l'ordre  duSaint- 
Kspril.  Llle  mourut  le  22  juin  1013,  ûgéo  do 
soivaiile-lrois  ans. 

Le  chœur  est  assez  propre.  Il  est  orné  de 

filusieurs  grands  tableaux,  qui  représentent 
a  vie  de  Jésus-Christ.  C(^  sont  d'assez  mau- 
vaises copies  laites  d'afirès  Rubeiis.  Au  milieu 
du  clueur,  est  une  tombe  de  marbre  noir, 
sur  la(pielle  esl  une  insciiplion  en  riionneiir 
de  1).  (i'juhi,  g('iiéral  île  l'onlii'. 

(I)  Nous  diiniions  pins  l.iin  une  insciiplion  i|ni  s« 
lisait  dans  celle  clcipcllr. 


On  voit  dans  le  chajiitre  plusieurs  tombes 
l'areilles  à  celle-ci  .  eiitr'autres  celles  de 
D.  Roger  el  de  1).  Pradillon,  l'un  et  l'autre 
généraux  de  cette  congrégation;  les  tombes 
et  épilaphes  de  D.  Kiislache  de  Saint-Paul 
AsseliiK',  docteur  en  théologie  de  la  Faculté 
de  Paris;  de  I).  Jérrtme,  un  (bs  plus  laineux 
prédicateurs  du  dernier  siècle;  de  D.  'lur- 
quois,  aulre  fameux  prédicateur  du  même 
siècle. 

Ces  deux  célèbres  prédicateurs  ne  sont 
point  les  seuls  que  cette  congrégation  ait 
I)roduils;  ils  ont  élé  précédés  par  trois  antres, 
qui  ont  prêché  avec  plus  d'éclat.  Le  premier 
est  1).  Jean  <le  la  Rairière,  inslituleur  de  la 
congrégation  des  Fenill.inis ,  lequel  avait 
beaucoup  de  zèle  et  de  talent  pour  la  [irédi- 
cation.Lo  second  se  nommait  D.  Bernard  de 
Percin  de  .Moi.lgaillaiil.  Il  était  né  gentil- 
homme; et  s'élant  lait  Feuillant,  il  lut  un 
deceuxque  Doni  di'  la  Rarrière  mena  avec  lui 
à  Paris  et  à  la  cour.  Il  fui  d'abnid  pour  le 
roi  contre  la  Li-iue;  mais  ainès  la  mort  du 
duc  et  du  cardinal  de  (lUise,  il  se  déclara 
pour  la  Ligne  contre  le  roi,  son  maître  et 
son  bienfaiteur.  Son  atlacliemenl  à  ce  mau- 
vais parti  l'oliligea  de  ijnitter  le  royaume  : 
il  se  retira  en  Flandre,  où  il  mourut  abbé 
d'Orval.  C'e-.t  lui  qui  est  nommé  le  petit 
Feuillant  dans  \'Histoire  de  la  Ligue.  Le  troi- 
sième, et  celui  de  tous  cpii  s'est  le  plus  si- 
gnalé pour  la  ]iri'diralion,  est  Dom  Côme, 
prédicateur  ordinaire  du  roi ,  et  ensuite 
évèque  de  Lombez.  11  se  nommait  Coinc 
Roger,  et  était  lils  d'un  avocat  de  Paris.  Il 
joignait  à  beaucoup  de  douceur,  beaucoup 
d'esprit.  (Ht  btalt  et  Magny.) 

Le  recueil  manuscrit  des  épitajihes  de 
Paris,  à  la  Ribliothèqne  nationale,  nous 
fournit  encore!  les  inscriptions  suivantes  de 
l'église  des  Pères  Feuillants. 

l. 

Inscription  pincée  dans  la  diapcllc  de  la  fa- 
tiiille  Jiaslaini/. 

Cette  Chapcllft  appailionl  à  liant  ot  puissant 
Seigneur  M";  Cliarics  Manpiis  de  Rostaing  Che- 
valier, Conseiller  du  Roy  en  ses  Conseils  d'Esial 
el  privé,  Capitaine  de  cent  honiinos  d'arnics  de 
ses  ordomiancos,  suivant  li;  conliad  qui  en  a 
esté  passé  entre  ledicl  Seigneur  ot  lis  Religieux 
et  Conveiit  de  la  maison  de  ccaiis  et  Reclus, 
passé  par-devant  lU-  Uigcs  cl  lionlomps.  Notaires 
an  (;iiaslclol  de  Paris,  le  iS' jour  de  Janvier 
1012.  Ici'llo  Chapelle  deslinée  pour  servir  au 
dict  Seigneur  de  Rostaing  à  conlinncr  les  priè- 
res pourdelTiinct  haut  cl  puissant  Seigneur  Tris- 
tau,  Manpiis  de  Koslaing,  son  père,  en  ses  pre- 
mières années  premier  ('■l'iilillioniiui'  de  la 
Chambre  de.Cliarles,  Une  d'Ork'.ins,  troisiesnie 
lits  du  Roy  François  I,  despuis  Gouverneur  des 
Provinces  de  la  haute  et  hasse  Marche,  Grand 
Maiosihal  des  l.o'^is  di>  France,  Chevalier  iles 
deux  Ordres  du  Koy,  Conseiller  en  ses  Conseils 
dT'Nlat  el    privi',  (:ii:;iiihellaii  cl  Capitaine   do 


If95 


PAR 


D'EP[GRAPH[E. 


PAR 


1191 


cent  hommes  d'armes  ilc  ses  Ordoiinances , 
Capitaine  des  Ville  et  Cliasleau  de  Melun  et 
Lieutenant  général  pour  le  Roy  de  l'isle  de 
France  et  Brie,  Capitaine  de  Fotiiaiiiehloau 
et  de  la  Bastille,  Baron  de  Brou  et  de  la  Guier- 
clie,  Seigneur  de  Vaulx  à  Penil ,  St-Seigne, 
Marceau,  Thieuz,  Villemouble,  de  Noizy  le 
Secq,  après  avoir  fidellemenl  servy  en  telles 
Charges  honorables  soixante  ans  durant  soubs 
six  rois,  rendit  son  Ame  à  Dieu  nu  chasteau 
d'Aunay,  le  mercredy  7'  jour  de  Mars,  l'an 
mil  cinq  cent...  aagé  de  78  ans  ;  et  Haute  et 
puissante  DameFrançoise  Robcrtei,  Dame  d'Hon- 
neur de  la  Beyne  Caterine  de  Médicis,  femme 
du  Roy  Henry  11,  decedée  au  chasteau  de  Vaulx, 
le  10»  jour  de  Novembre  1580.  Lesquels  Sei- 
gneur et  Dame  sont  tous  deux  enterrez  en  leur 
Eglise,  paroisse  de  Vaulx  à  Penil  prés  Melun. 

II. 

Honorable  et  très  vertueuse  Dame,  Dame  Louise 
Du  Frai,  vefve  de  feu  M"  René  de  Chandio, 
jadis  Comte  de  Joigny  et  Marquis  de  Nesle,  s'est 
fait  enterrer  céans  par  dévotion,  laquelle deceda 
l'an  de  Nostre  Seigneur.  ...  le  28'  jour  du 
mois  de  Juin. 

Feuillants  des  Anges  Gardiens,  rue  d'En- 
fer. Ce  monument  fut  d'abord  destiné  pour 
servir  de  noviciat.  La  première  pierre  en  fut 
posée  le  21  juin  1633,  par  Pierre  Séguier, 
pour  lors  garde  des  sceaux  de  France.  On  mit 
sur  cette  pierre  une  lame  de  cuivre,  sur 
laquelle  est  cette  iuscription  : 

D.  0.  M. 

Lapis  iste, 

Pro  fundamento  hujus  Monasterii 

Congiegalionis  Fuliensis  , 

Sub  auspiciis  S.  S.  Angelorum  Custodum, 

Erigendi  ab  illustrissimo  ac  nobilissimo 

Viro  Petro  Seguier 

Procancellario  meritissimo,  positus  est, 

Ânnol635,  11  calendasjulii. 

Les  deux  pierres  fondamentales  de  l'é- 
glise y  furent  posées  le  18  juillet  de  l'an 
1659,  ayant  chacune  sou  inscription  particu- 
lière. Sur  l'une  on  mit  : 

Nobilissimus  et  illustrissimus  Dominus  Antonius 
de  Barillon,  Toparcha  de  Morangis,  Marchio  de 
Branges,  Cornes  Consistorianus,  necnon  jErarii 
Gallise  Director  generalis,  hune  primum  lapidem 
angularem  in  hoc  Oratorio.  D.  0.  M.  et  S.  S. 
Angelis  Custodibus  sacro,  posuit  anno  1659, 
die  18  julii. 

Sur  l'autre  pierre  est  écrit  : 

Nobilissimus  et  illustrissimus  Dominus  Ludovi- 
cus  de  Rochechouart,  Eques,  Comes  de  Maure, 
magnus  Aquilanise  Seneschallus,  et  Régis  in  eo- 
.dem  Seneschallatu  Proprretor,  hune  primum  la- 
DiCTioNM.  d'Epigraphie.  I. 


pideni  angularem  in  hoc  Oratorio.  D.  0.  M.  et 
SS.  Angelis  custodibus  sacro,  posuit  anno  lGo9, 
die  18  julii. 

Celte  église  ayant  été  achevée  dans  la  môme 
année  1659,  elle  fut  bénite  le  [iremier  d'oc- 
tobre, par  Dora  Pierre  de  Saint-Joseph,  pro- 
vincial de  la  province  de  France. 

(Hlrtaut  et  Magny.) 

Feuillantines  (Les),  rue  Saint-Jacques. 
Le  B.  Jean  de  la  Barrière,  usant  de  la  per- 
mission que  le  pape  lui  avait  accordée  d'éta- 
blir partout  des  monastères  de  sa  congréga  - 
tion  de  l'un  ou  de  l'autre  sexe,  en  établit, 
dit-on,  uu  ù  Rome  pour  des  filles,  dont  le 
coiivent  est  sous  le  titre  de  Sainte-Suzanne, 
mais  dont  les  religieuses  n'ont  cependant 
jamais  porté  le  nom  de  Feuillantines.  Le 
premier  couvent  de  filles  de  cet  institut  fut 
étdbli  à  Montesquiou,  dans  le  diocèse  de 
Rieux,  puis  transféré  à  Toulouse  en  1599. 

La  bonne  réputation  de  ces  lilles  étant 
parvenue  jusqu'à  la  reine  Anne  d'Autriche, 
celte  princesse  écrivit  elle-même  le  9  mai 
1622,  aux  Pères  Feuillants,  assemblés  pour 
lors  dans  leur  chapitre  général  à  Pignerol, 
afin  d'établir  un  couvent  de  ces  religieuses  à 
Paris.  (HcRTAUT  et  Maony.) 

Filles  pénitentes.  Nous  trouvons  dans  le 
recueil  manuscrit  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale les  inscriptions  suivantes,  comme  exis- 
tant dans  l'église  des  Filles  Pénitentes.  Nous 
présumons  que  cette  église,  et  le  monastère 
dont  elle  dépendait,  était  la  communauté  des 
Filles  Pénitentes  de  Sainte-Valère  ,  établie 
rue  de  Grenelle,  par  de  pieuses  personnes 
du  faubourg  Saint-Germain. 

I. 

Cy  gist  religieuse  personne  Frère  Pierre  d'Au- 
bray,  en  son  vivant  Religieux  Chevecier  de 
céans  et  Curé  de  la  Chapelle  de  Houis  en  Brie, 
lequel  trépassa  le  27'  jour  de  Mars  1550.    " 

Au  milieu  de  cette  tombe  était  écrit  ce 
qui  suit  : 

Dec  optimo Maxime.  Religiosi  ac  integerrimi  Viri 
F.  Pétri  D'Aubray  Parisiens.,  hujusce  Cœnobii 
primarii  ac  sacrist.,  et  de  Cliapella  a  Houis  in 
Brya  Parochi  ossa  et  Cineres  ut  Cœlo.  Dau- 
breaiorum  familia  raœslissima,  in  diem  novis- 
simuni  sub  hoc  lapide  conservari  curavit.  27' 
Mardi  1550. 

II 

Cy  gist  Estienne  Le  Barillier,  jadis  barillier,  de 
nostre  sire  le  Roy,  qui  trespassa  l'an  1328,  le 
jour  de  S'.  Pol  en  Janvier. 

Priez  Dieu  pour  lui. 

III. 

Hic  jacet  Reverendus  in  Christo  Pater  et  Dnus 
Franciscus  Marceau,  quondam  Abbas  hujus  Mo- 
nasterii, qui  obiit  anno  147i,  die  4»  mensis 
Junii. 

Anima  ejus  requiescut  in  pace. 
38 


M95  PAR  DICTIONNAIRE 

IV. 

Cy  j;isl  lioiioi;iblo  lioiiiiiu'  cl  sirc  Pionc  do  Pisc, 
jadis  Sirugieii  du  lloy  noslrc  Sire  cl  Jmé  en 
SOI!  CliasU'lcl  de  Paris,  qui  irépassa  l'an  de 
grâce  1377,  le  jour  de  veille  delà  mi-ousl. 
Priez  Dieu  pour  lui. 

V. 

Cy  gist  noble  liomnie  Henry  de  Marie  Chevalier, 
en  son  vivant  Conseiller  du  Roy  oi  premier 
Prcsidcpi  du  Parlcmeiil  de  Thoulonse,  lequel 
trépassa  l'an  1403. 

Priez  Dieu  pour  son  Ame. 

VI. 

Cy  gisl de  Cassoingiié,  jadis  chanoine  de  Si. 

Mards  de  Soissons  ei  Prévost  de  la  Chiese,  qui 
irespassa  l'au  de  gr^ce  13"23,  au  mois  de  Juguel. 

Vil. 

Cy  gist  noble  et  religieuse  Personne  Frère  Guil- 
laume Boiiiillicr.Liccnlier  en  Décret,  Religieux 
de  ccaiis,  Prieur  de  S'  J\ilien  de  Versaille,  Dio- 
cèse de  Paris,  et  cure  de  S«  Pierre  de  Tinclie- 
bray,  diocèse  deBayeux,qui  trespassaie  8«  feb- 
vrier  l'an  1535. 

Priez  Djfiix  poijr  luy. 

VIlï. 

Cy  gil  discrdtc  personne  M'«  Guillaume  Pizon, 
en  son  vivant  Curé  de  la  Boissiere,  diocèse  de 
Charire,  et  Chapelain  de  révérend  Père  en 
Dieu  -M"  Guy  de  Montniirail  et  Charles  Bou- 
cher, Abbés  successifs  des  Abbayes  de  céans  et 

de qui  trépassa  le  S»  May  1631. 

Priez  Dieu  pour  luy. 


PAR 


I19G 


XI. 


IX. 

.Ichan  de  Freanmonl,  vivant  Maislre  es  arts,  en 
Médecine  et  Phisicien  ordinaire  de  la  Royiu;  île 
France  :  il  deccda  l'an  de  grâce  de  Nostre  Sei- 
gneur MIO,  le  13e  jour  du  mois  de  Mars. 
Il  a  fondé  une  Messe  en  lad.  Kglise  pour  eslre  dicte 
entre  huit  et  neuf  heures  du  malin. 


Ici  gil.. 


X. 

[effad]...  (1) 


(1)  Sous  le  grand  ironc,  où  est  la  figure  d'un  abbé 
et  ses  armes  auxipialre  coins.  L'écrilure  qui  élail 
à  l'eiilour  en  a  élé  effacée  :  on  lient  que  c'ini  la 
tombe  et  réiiilaphe  du  dernier  abbé  de  ce  nioniis- 
tére,  el  que  Mgr  le  cardinal  de  (.ondy,évé(|iic  de  Paris, 
la  Ht  elluccr  t|iiaiicl  il  y  clablil  les  religieuses.  (.Vd/c 
du  Recueil  Hianuscrit  îles  épilaphes  de  la  Ribliolhè- 
quc  nalidnalc.) 


Cy  gisl  Guillaume  Babillepois,  jadis  sonier  de 
merci  Bourgeois  de  Paris,  qui  irespassa  l'an  de 
grâce  133'2,  le  Mcrcredy  après  les  Rrandons. 
Priez  Dieu  pour  l'Ame  de  li,  que  Dieu  bon  mercy 
luy  face. 

XII. 

CygislSedille,  femme  feu  Guillaume  Babillepois, 
.sonier  es  Halles  de  Paris,  qui  irespassa  l'an 
1334,  le  vendrcdy  fesie  de  Si.  Maillas  l'aposlre 
ou  mois  de  febuiii'r. 

Priez  Dieu  pour  r.\me  d'elle. 

XIII. 

Cy  gist  honorable;honune  HoberlLouvel,  eu  son 
vivant  Clerc  de  la  marchandise  de  la  ville  de 
Paris,  qui  trespassti  l'an  de  grâce  1447,  le  ven- 
dredy  18  jour  d'Aoust. 

Dieu  par  sa  grâce  luy  face  miséricorde. 

xn 

Cy  gist  Martine,  femme  de  feuz  Vincent  Louvel 
jadis  Bourgeois  de  Paris,  niere  de  jeverend 
Père  en  Dieu  l'rere  Pierre  Louvel,  Abbé  de  celle 
présente  Eglise,  laquelle  irespassa  l'au  de  grâce 
1420,  le  17e  jour  du  mois  de  noveotbre. 
Priez  Dieu  pour  l'Ame  d'elle. 

XV. 

Hic  jacel  nobilis.Venerabilis  elReligiosusVirFra- 
ler  Sicphanus  de  Mailly,  quondani  professus  et 
cantor  Sancti  Benigni  Divioncnsis,  Prier  Prio- 
ratusde  S'".  Salino,  de  Saya  et  Qucres:  Parisiis 
deccssit  post  quando  juridice  jura  suarum  admi- 
nislralionum  :  el  Fralei-  Ludovicus  de  Arnou- 
villa,  in  jure  canonieo  l.ieencialus,  Abbas  S'« 
Pclri  Melingdensis,  olim  Pairis  Domini  S''  Be- 
nedicli  ordinis  ,  Lingoncnsis  Diocesis ,  hoc 
curavil  fere  anno  Dfii  1.^30,  cl  prrrdielus  Ste- 
phanus...  die  seplend)ris  anno  Dfii  i&ii. 
Fontaines  anciennes  de  Paris,  où  se  trou- 
vaient licsinscriplioiis. 

Fonlaiiic  d'Aiitin  ou  de  Chamillard ,  est 
une  Ibntaine  dont  rem[ilacuiiu'nt  entre  deux 
(Jgouls,  a  été  avec  raison  désa|iprouvé  du 
public.  Ces  égouts  viennent  rmi  de  la  rue 
Ncuve-Saint-Augustin,  el  iautre  de  la  lue 
(îaillon,  vis-)Vvis  de  laquelle  cette  l'ontaiiio 
est  construite,  alton.MU  l'hôlel,  ci-devant  ap- 
pelée de  Travers,  ou  de  Clianiillard,  cnsuito 
d'Aiitin,  el  aujourd'liui  de  Ririielieu.  ('elle 
fontaine  a  élé  décorée  d'un  ordre  doi'ii]ue, 
dont  i'alti(iuo  est  chargé  de  sculptures,  et 
d'un  inailire,  surleciiiel  sont  gravés  en  lettres 
d'or  les  deux  vers  (pie  voici  : 
Rex  loquilur,  cadit  c  saxo  fons  ;  omen  amemus  : 
Instar  aquic,  o  cives!  omnia  sponle  llucni. 


1197 


PAR 


D'EPIGRAPHIE. 


PAR 


«198 


Fontaine  de  Birague.  Louis  Xlll ,  pour 
remlrc  l'entrée  de  l'Eglise  de  la  maison  pro- 
fesse des  Jésiiilfs,  rue  Saint-Antoine,  plus 
libre  et  ])lus  spacieuse,  donna,  en  1G29,  la 
j:lace  qui  est  vis-à-vis,  et  que  l'on  nommait 
auparavant  le  Cimetière  des  Anglais;  c'est 
là  (pi'on  voit  la  fontaine  de  Birague,  ainsi 
nommée,  jiaroe  qu'en  lo79  René  de  Birague, 
cardinal  de  l'Eglise  romaine,  et  chancelier 
de  France,  la  lit  achever,  et  lit  graver  les 
inscrijjtions  suivantes  sur  une  table  de 
inarbre  : 

IIENIUCO    in , 

Francise  el  Poldiiine  Rege  Cliristianissimo. 

Reiiat.  Birag. 

SanetBC  Romanœ  Ecclesi;e  Presbyt.  Cardin. 

El  Franc.  Cancellar.  illiisiriss. 

Beneficio  Claudii  d'Aiiiiray,  Praîfeclo, 

Mercaior;  Joliann.  le  Comte  : 

Renat.  Bauderi;  Johann.  Gedoyn  ; 

Pelr.  Laisiié,  Tribnnis  plebis 

Curanlibus. 

Anno  Rcdemptionis  m.  d.  lxxix. 

Hune  deduxit  aquam  dnpliccm  Biragiis  in  usum, 

Scrvial  ut  domino  ;  servial  ut  populo. 
Publica,  sed  quanta  priviitis  commoda  tanto 
Prestai  amore  domus,  publions  urbis  amor. 
Renat.  Birag.  Franc.  Cancell. 
Publ.  comni. 

M.   D.  LXXVU. 

Cette  fontaine  fut  refaite  sous  la  prévôté 
des  marchands  de  Nicolas  de  Eailleul,  lieu- 
tenant civil,  et  on  y  grava  cette  inscrip- 
tion : 

Siccatos  laticcs,  el  adeniptum  fonlis  bonorem 
Officio  ^Ediles  rcstiluere  suc. 

Obredilum  aquaruni.  1627. 

Elle  fut  encore  rebâtie  l'an  1707,  en  ma- 
nière de  tour  à  pans  ;  et  son  eau,  qui  vient 
d'une  pompe  que  l'on  construisit  la  môme 
année  auprès  du  pont  Notre-Dame,  est  distri- 
buée dans  plusieurs  quarliiH's,  surtout  dans 
le  faubourg  Saint-Antoine.  La  tour  est  ornée 
dans  ses  faces,  de  plusieurs  sculptures  et 
d'inscriptions  en  vers  latins  : 

Première  face. 

Prselor  et  .lEdiles  fonlem  Imnc  posuerc,  beati 
Sceplrum  si  Lodoix,  dum  fluet  unda,  regat. 

Deuxième. 

Ante  habuit  rares  ,  babet  Urbs  nunc  mille  canales 
Dilion  hos  sumplus  oppida  longa  bibant. 
Troisième. 

Ebibe  quem  fundit  purum  Catharina  liquorem, 
Fontem  at  virginem,  non  nisi  purns,  adi. 

Quatrième. 

Nayas  exesis  maie  tula  recesserat  anlris, 
Sed  notam  seqnilur,  vix  reparata  viam. 

Cinquième. 
Civibus  bine  ut  volvat  opes,  nova   nuuiera  largas 
Nympha,  superne  fous  dcsinii  in  fluvium. 


Ces  inscriptions  sont,  dit-on,  d'un  religieux 
qui  faisait  des  vers  très-ficiicment,  et  qui 
avait  beaucoup  d'esprit;  mais  qui  d'ailleurs 
manquait  d'élév.Ttion  et  de  goiM. 

Fontaine  de  Conti.  Il  y  a  nombre  d'années 
que  l'on  voyait  couler  du  mur  de  l'hôtel  de 
Conti,  quai  Malaqunis.  du  cùlé  de  la  rivière, 
où  l'on  a  bâti  de|uiis  l'hôtel  de  la  Monnaie, 
une  fontaine  publique,  qui  est  tarie  il  y  a 
35  ou  ko  ans.  Celte  fontaine  n'avait  ni  orne- 
ments, ni  inscri()tions,  quoique  ce  îùl  pour 
elle  que  Santeuil  eôt  fait  celle-ci  : 

Sequanides  flebant  imo  sid)  giirs:ilo  Nympha;, 
Cuni  premerent  densae  pigra  lluenla  rates  : 

Ingontem  Luparam  nnc jam  .Tspeclare  poleslas, 
Tarpeii  cédai  cul  domus  alla  Jovis. 

Hue  alacres,  Rex  ipso  vocal,  succe  lilc   Nympb.Te, 
Hinc  Lupara  adverso  litlore  tota  palet. 

Le  grand  Corneille  a  traduit  ainsi  cette 
inscription  : 

C'est  trop  gémir,  Nymphes  de  Seine, 
Sous  le  poids  des  bateaux  qu:  cacbenl  votre  lit, 
Et  qui  ne  vous  laissaieiU  entrevon-  qu'avec  peine 
Ce  chef-d'œuvre  élonuaut,  dont  Pai  is  s'embellit, 

Donl  la  France  s'^înorgueillit. 
Par  une  roule  aisée,  aussi  bien  qu'imprévue, 
Plus  haut  que  le  rivage,  un  Roi  vous  (iùt  monter, 

Qn'avez-vous  plus  à  souhaiter? 
Nymphes,  ouvrez  les  yeux,  lout  le  Louvre  est  en  vue. 

Fontaine  de  l'abbaye  Saint-Germain.  Cette 
fontaine,  qui  est  pour  la  conuuodité  de  ceux 
qui  demeurent  dans  son  enceinte,  et  même 
des  habitants  du  quartier,  appartient  aux 
religieux  de  cette  abbaye,  qui  obtinrent,  h 
cet  elfet,  de  l'eau  de  la  ville,  à  certaines 
conditions.  On  lit  sur  un  marbre  cette  in- 
scription, oii  l'on  fait  ainsi  parler  cette  fon- 
taine : 

Me  dédit  Urbs   claustro,  claustrum  me  reddidit 

[Urbi  : 
jEdibus'addo  decus,  faciles  do  civibus  undas. 

Cette  fontaine  est  dans  un  des  deux  pans 
coupés  de  la  rue  principale.  Tout  vis-à-vis, 
dans  l'autre  pan,  est  un  puits  qui  a  pour 
inscri|ition  ces  deux  vers  latins  assez  mau- 
vais : 

Quam  putcus  non  dal  sanclae  tam  proxlmus  œdi 
A  Christo  vivam  poscere  monstrat  aquam. 

Fontaine  de  la  rue  de  Grenelle.  Cette  fon- 
taine est  située  presque  au  carrefour  de 
cette  rue  et  de  celle  du  Bac;  c'est  la  ville 
qui  l'a  fait  construire  :  elle  est  décorée  de 
sept  statues,  dont  les  trois  principales  grou- 
pent ensemble,  et  représentent  la  ville  de 
Paris,  ayant  la  Seine,  d'un  côté,  sous  une 
figure  masculine ,  pour  marquer  que  c'est 
un  fleuve;  et  la  Marne,  de  l'autre.  Elles 
rendent  hommage  à  cette  ville,  et  lui  appor- 
tent des  productions  et  des  richesses  de 
toutes  les  saisons;  ce  qui  est  désigné  par  les 
statues  des  quatre  saisons,  qui  sont  autour 
du  groupe   dont  on   vient  de    parler.  Ces 


1199 


l>AK 


DICTIONNAIRE 


PAU 


1-200 


figures  sont  du  fameux  Roucliardoii,  profes- 
seur do  rAradt'mie  de  poinluie,  et  dessina- 
teur des  iiiscri|ilioiis,  moit  il  y  a  quelques 
années.  Après  la  foMlaiiw  des  Saints-Inno- 
cents, il  n'y  a  pas  dans  Paris  nue  |>lus  bille 
fontaine  (pie  celle-ci. L'an  17:50,  lelO.iudlct, 
Al.  Turj^ot,  prévôt  des  marcliands,  y  lit  poser 
une  table  de  marbre  noir,  snr  laquelle  est 
gravée  en  lettres  d'or  celte  insLii[)liou  : 

DIM  Ll'DOVICUS  XV. 

Populi  amor  et  pareiis  oplimus, 

Piiblice  iranquillilalis  Assertor, 

Gallici  linporii  fmilMis, 

Innucue  propai,'alis; 

Pacc  Gcnnanos  Uiisosque 

Inler  cl  Oubiiianos 

Féliciter  coiiciliala, 

Gloriose  siiiuilcipacilice 

Uegnabat, 

Fonlcni  liimc  civiiiin  iilililali, 

Urbisipie   ornaiiienlo. 

Coiisccraninl 

PricfecUis  cl  yEdiles, 

Aniio  Doiuiiii. 

M.  D.   G.  C.    X.\X1X. 

Sur  un  avant-corps  de  tables  de  refend, 
avec  une  imiKisle  sous  une  plinthe  prolilée, 
et  une  frise  ornée  de  sculpture,  est  au  devant 
de  la  partie  circulaire,  une  table  de  marbre 
noir,  sur  laquelle  on  lit  : 

DU  BtGKE  CE  LOUIS  XV. 

De  la  Limiuiènie  prévôté  de  mesbire  Michel-Etienne 
Turgol,  clievalicr,  marquis  <lc  Soiismoiis,  de. 
conseiller  d'Etal;  de  l'Eclieviiiage  de  Louis- 
Henri  Verroii,  ccuycr,  conseiller  du  roi  et  de  la 
ville;  Eiliiie  Louis  .\leiiy,  eciiyer,  avocat  an  par- 
lemenl,  conseiller  du  roi,  notaire;  Louis  le  Roi 
de  Feteuil,  éeuycr,  conseiller  du  roi,  quarlinicr; 
Thomas  Germain,  écnyer,  oilévre  du  roi  ;  étant 
Antoine  Moiiau,  «knyei',  procmeur  et  avocat  du 
roi  et  de  la  ville;  Jean  lîaplisle-JulienTaithoiU, 
grediier  en  chef;  Jacques  Boucot,  chevalier  de 
l'ordre  du  roi,  receveur. 

Celle  fontaine  a  été  construile  snr  les  des- 
sins d'Edme  Boucliardon,  sculplenr  du  roi, 
né  à  Chauiuont  en  Bassigny  :  toutes  les  sta- 
tues, bas-reliefs  et  ornements  ont  été  exé- 
cutés [lar  lui. 

Lorsque  l'on  voit  l'an^iiste  nom  du  roi, 
mêlé  avec  ceux  des  (dliciers  municipaux  de 
sa  boime  ville  de  Paris,  o'i  se  rappcdle  ce  (pie 
dit  Sanleuil  à  l'occasion  du  lepas  (jue  le  roi 
Louis  XiV  alla  |irendre  à  l'Ilùlel-de-Ville  eu 
1G87  :  Kex  prupe  civis  tint ,  lo  roi  était 
presque  deveiui  un  des  citoyens. 

Fontaine  de  la  Cliariu'.  Dans  la  rue  ïa- 
ranne,  proche  une  des  |)Ortes  de  l'éj^lise  de 
l'hôpital  de  la  Charité,  est  une  fontaine,  sur 
laquelle  sont  ces  vers  de  Santeuil  : 

Queni  pietas  aperit  niiscroruni  iii  comninda  fonlem, 
Instar  aqu*,  largas  Tuiidere  nionslrat  opes. 


Ces  deux  vers  ont  été  traduits  en  français 
par  du  Périer,  tie  la  manière  suivante  : 

Celle  eau  i\u\  se  répand  pour  tant  de  malheureux, 
Te  dit  :  K(''|)ands  ainsi  les  largesses  pour  eux. 

Fontaine  de  lu  Croix  du  Tiroir.  Elle  était 
autrefois  au  milieu  de  la  rue  de  l'Arbre-Sec. 
Ce  fut  Traneois  1"  qui  la  lit  faire  en  cet  en- 
droit, en  152'.t  ;  tuais  comme  elle  embarras- 
sait les  habitants  du  voisinage,  le  prévôt  des 
marchands  en  ayant  porté  ses  plaintes  au 
conseil,  elle  fut  transférée,  ainsi  que  la  croix 
de  ce  nom,  en  Hi'M,  et  fut  miseà  un  pavillon 
qui  avait  été  bilti  au  coin  de  cetie  rue,  en 
1600,  jiar  les  soins  de  M.  .Miron,  [irévôt  des 
mai  chauds,  pour  servir  du  réservoir  aux 
eaux  il'Arcueil,  (jui  s'y  rentlent  par  des  ca- 
naux qui  passent  sous  le  pavé  du  Pont-Neuf, 
et  sont  distribuées  ensuite  en  idusieurs  en- 
droits de  la  ville.  Elle  vient  d'être  rééditiéo 
cette  année  177(1.  C'est  un  des  beaux  mor- 
ceaux trarchilecture  dans  le  genre  des  fon- 
taines. 

Fontaine  de  la  Samaritaine.  La  Samaritaine 
est  un  des  orUL-ments  du  Pont-Neuf.  Ce 
bAtiment  avait  été  construit  sous  le  règne 
d'Henri  III,  à  la  seconde  ai'chodu  Pont-Neuf, 
du  côté  du  Louvre.  11  fut  détruit  en  1712, 
parce  qu'il  périssait,  et  fut  aussitôt  rétabli 
au  môme  endroit.  Ce  bAtiment  renferme  une 
j)ompe  (pii  élève  l'eau,  et  la  distribue  ensuite 
jiar  plusieurs  canaux  au  Louvre,  et  à  quel- 
ques autres  quartiers  de  la  ville.  Ce  petit 
édilice  a  été  rétabli  avec  plus  d'art  et  de 
goilt  (pi'il  n'était  auparavant.  11  est  coiuposé 
de  trois  étages,  dont  le  second  est  au  niveau 
du  jiont.  Les  faces  des  côtés  sont  percées  de 
cinq  fenêtres  .\  chaque  étage,  et  de  deux  sur 
le  devant.  Ces  deux  dernières  sont  sé[iarées 
])ar  un  avant-corps  en  bossage  rustique, 
vermiculé,  et  cintré  au-tlessus  du  cadran, 
que  l'on  a  i)lacé  dans  un  renfoncement, 
dont  le  bas  est  remfdi  par  un  groujie  qui 
représente  Jésus-Christ  avec  la  Samaritaine 
auprès  du  |)uils  de  Jacob,  ligure  [)ar  un  bas- 
sin, dans  leipiel  tombe  une  nappe  d'eau,  qui 
sort  d'une  coquille  au-dessus. 

La  |iremièrede  ces  figures  est  de  Bernard, 
et  la  seconde  île  Fremin,  sculpteurs  habiles, 
de  l'Académie  de  peinture  et  de  sculpture. 
Sous  le  bassin  est  cette  inscription  : 

Fons  hortornni, 
Puteus  aquarum  vivcnlium. 

Inscription  d'autant  plus  heureuse,  que 
sans  changer  ni  ajouter  uti  mot  aux  paroles 
de  l'Ecriture,  elle  indique  le  sujet  de  la  dé- 
nomination de  cet  édilice,  et  en  même  temps 
sa  destination,  qui  est  de  fournir  de  l'eau  au 
jai'diii  des  Inileries, 

Dans  le  nnlieu,  au-dessus  du  cintre,  l'on 
a  élevé  un  campanile  île  charpente,  revêtu 
de  plomb  doré,  où  sont  les  timbres  de  l'hor- 
loge, el  ceux  qui  composent  le  carillon  qui 
joue  à  toutes  les  heures  el  demi-heures. 

En  1771  ,  le  gouverneur  de  cet  édilice 
étanl  mort,  on  s'est  apenju  peu  après  iju'une 
partie  de  la  charpente  dont  il  est  coiu|iosé, 
tondiailet  se  détruisail.  Le  tout  u  été  reparé 


1201 


PAR 


D'EPIGRÂPHIE. 


PAR 


laoâ 


et)  1775;  le  groupes  et  la  coquille  redorés  à 
neuf  et  le  carillon  rétabli  :  c'est  aujourd'hui 
un  bâtiment  digne  de  la  magnificence  de  la 
ville. 

Fontaine  de  Richelieu ,  dans  la  rue  qui 
porte  ce  nom,  et  au  coin  de  la  rue  Traver- 
sière.  On  y  remarque  ces  deux  vers  de 
Santeuil  : 

Qiiiquondam  magnum  lenuit  moderamen  aquarum 
Riclieiius,  foiiii  plauderet  ipse  novo. 

Fontaine  de  Sainte-Avoye.  On  y  lit  cette 
inscription  : 

Civis  aquam  pelât  liis  de  foniibiis,  illa  benigiio 
De  PalrimiPairiae  munere,  jussa  veiiit. 
1687. 

Imilation. 
Qu'on  ne  trouve  jamais  celte  source  larie, 

Obéissez,  Nymphe,  exactemem  : 
Voire  gloire  par  là  ne  sera  point  llétiie  ; 
Ceux  qui  vous  fonl  un  lel  commandement, 
Sont  les  Pères  de  la  Patrie. 

Fontaine  de  Vendâme.  Elle  est  située  au 
bout  des  murailles  de  l'enceinte  du  Temple, 
du  côté  du  reuipart  ou  du  cours.  Elle  est 
nommée  de  Vendôme ,  parce  qu'elle  fut 
construite  du  temps  que  le  chevalier  de 
Vendôme  était  grand  prieur  de  France.  Les 
deux  vers  qui  suivent  servent  d'inscription 
à  celte  fontaine  : 

Quem  cernis  fonleni,  llalilue  debelur  et  Urbi, 
Hic  praebel  nndas,  priebuil  illa  locuni. 

Fontaine  de  Saint-Claude.  Elle  est  située 
au  bout  de  la  rue  du  même  nom,  du  côté  du 
Temple;  elle  a  été  construite  depuis  quel- 
ques années,  avec  cette  inscription  : 

Fausta  Parisiacani,  Lodoico 

Rege  per  Urbem, 

Pax  ul  fundel  opes,  fons 

lia  iundit  aquas. 

Fontaine  de  Saint-Martin  ou  du  Yertbois. 
Les  religieux  Bénédictins  de  Saint-Martin- 
des-Champs  otfrirent  en  1712 ,  de  donner 
pour  la  commodité  publique,  un  emplace- 
ment suffisant  pour  construire  une  fontaine 
publique  au  bout  de  leur  mur,  au  coin  des 
rues  Saint-Martin  et  du  Vertbois.  Le  roi  ap- 
prouva et  ratifia,  par  arrêt  de  son  conseil  du 
28  mai  de  celte  même  année,  les  arrange- 
ments faits  par  ces  religieux,  et  lit  en  même 
temps  adresser  un  ordre  aux  prévôt  des 
marchands  et  échevins  de  la  ville  de  Paris, 
à  l'effet  de  donner  leur  avis  sur  la  requête 
des  religieux.  Leur  avis  ayant  été  favorable, 
Sa  Majesté,  par  ses  lettres  patentes  du  4  de 
juillet  suivant,  approuva  et  contirma  son  ar- 
rêt du  28  mai  précédent;  en  consé(iuence, 
les  religieux  de  Saint- Martin  des  Champs 
donnèrent ,  suivant  leurs  offres  ,  l'emplace- 
ment en  question;  à  condition  que  le  regard 
de  la  fontaine  serait  établi  dans  une  ancienne 
tour  du  couvent,  sur  la  rue  Saint-Martin, 
près  l'encoignure  de  la  rue  du  Vertbois,  et 


qu'il  y  serait  fait  une  porte  pour  le  libre 
accès  "des  officiers  de  la  ville,  (|ui  ont  la 
garde  des  fontaines  [lubliques  ,  sans  qu'ils 
soient  obligés  d'entrer  dans  l'enclos;  que 
cette  tour  resterait  toujours  pour  y  contenir 
le  regard  public  des  eaux,  sans  aucune  porte 
du  côté  du  couvent;  et  en  considération  de 
l'abandonnement  fait  par  les  religieux  du 
terrain  de  cette  tour,  il  leur  sera  donné  par 
les  prévôts  des  marchands  et  échevins , 
douze  lignes  d'eau  pour  le  service  de  leur 
maison,  et  qu'ils  les  prendront  à  leurs  frais 
dans  le  regard  de  la  tour.  Le  corps  de  ville 
posa  la  première  pierre  des  bâtiments,  qu'oa 
allait  élever  pour  ces  religieux  ,  en  môme 
temps  que  la  fontaine,  et  cela  se  fit  avec 
pompe  et  cérémonie.  Sur  cette  pierre  est 
l'inscription  qui  suit  : 

Anno  Domini  m.  d.  ce.  xii. 
Imperii  Ludovici  Magni, 

LXX. 

Primum  liiijus  «dilicii  lapideni 

Posuerunl 

Hieronymus  Bignon, 

Cornes  CoMsislorianus, 

PR.EFECTUS    URBIS, 

Ludovicus-Michel  llason ,  Pclrus-JacobusBrillon, 
Nicolaus-Franciscus  Tardif,  el  Carolus-Baldui- 
nus  Presly. 

jEDILES  , 

Nicolaus-GuillelmusMoriau,  Procuralor  Regiset 
Urbis  ;  Joannes- Bapiisla-Julianus  Tailbout, 
Scriba  ;  et  Jacobus  Boucot,  Quaeslor,  die  12 
mensis  augusli. 

Aderant  honoris  causa 
Joannes  Paulus  Bignon, 

Abbas  S.  Qiiintini , 

Cornes   Consislurianus  ;  * 

Roi.  Armandus  Bignon , 

Comes  ilidem  Consistorianus, 

Nec  non  Regius  in  Insula  Franciœ 

Pra-feclus, 

Prsesentibus  insciper  ac  piolwnlibus, 

Jul.  Paulo  de  Lyonnc, 

Hujusce  Monaslerii  Sancli  Mariini, 

A  Campis, 

Priore  Commendatarlo , 

Domino  Paulo  Rabusson  ,  slriclœ 

Regul;e  Ord.  Cluniacensis, 

Superiore  generali, 

D.  Maurilio  Bence,  Priore  Clausirali, 

CoBlerisque  toiius  Coenobii  Monachis. 

Cette  fontaine  donne  de  l'eau  de  l'aqueduc 
de  Belleville. 

Fontaine  Saint-Michel.  Lorsqu'en  1684,  on 
abattit  la  porte  Saint-Michel ,  qui  était  au 
haut  de  la  rue  de  la  Harpe  ,  on  y  bâtit  une 
niche  sous  un  arc  assez  élevé,  ornée  de  deux 
colonnes  doriques.  De  celte  niche  ,  qui  est 
du  dessin  de  Bullct,  sort  une  fontaine,  au- 
dessus  do  laquelle  est  un  marbre  de  Dinan, 
où  on  lit  ces  deux  vers  de  Santeuil  : 


Ii03 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


1204 


Hoc  iii  iiionic  siios  l'oserai  sitpieiiiia  loiilos  ; 
INe  lanioii  liane  puii  rcs|iiiL'  loiiiis  aqiuiiii. 

Fontaine  de  Saint-Séverin.  l'allé  est  située 
à  ran-,lu  des  nies  Saiiil-Séveiiii  et  de  Suint- 
Jacqiit;s.  On  y  lilees  deux  vers  de  S.iiileuil  : 

Dom  scnndiinl  jnga  iiioiiiib  aiilielo  pecloreNyinphiB, 
Hic  una  e  sociis,  valtis  amore,  sejel. 

Fontaine  des  Capucins.  Celle  foiiUiiiie  est 
constriMte  dans  la  rue  Saint-Hoiioré  ,  entre 
les  Capuciis  et  les  Feuillanls.  Ellf  fut  robA- 
tie  en  1718;  on  y  a  j^ravé  ces  vers  de  San- 
teuil,  qui  foHt  allusion  à  sa  silu'itiou  au[irès 
de  quatro  nionast(''r(\s  (  les  Ca|)ucins ,  les 
Feuillanls,  les  Filles  de  l'Assomption,  et  les 
Kécolletles  de  la  Conce[ition). 

Toi  loca  sacra  inler,  pura  est,  qu%  laliiuir  umla  ; 
Hune  non  inipuro,  qtiisqnis  es,  ore  bibas. 

Fontaine  des  Cannes  de  la  place  Mauhert. 
Elle  l'ut  b;\lie  dans  eellc  place  en  lG7i  ,  et 
l'on  y  conduisit  Fejiu  di'  celle  qui  était  au- 
près du  couveni,  cl  qui  lut  détruite  la  même 
année.  Les  deux  vers  latins  qui  lui  servent 
d'inscri[ilion  sont  de  Santeuil,  de  même  que 
ceux  de  presque  toutes  les  autres  fontaines 
de  Paris. 

• 

Qui  lot  vénales  populo  locus  exhibel  escas. 

Hic  prsebet  faciles,  ne  siiis  ural,  aqiias. 

Imitalion. 
Pour  vous  sauver  île  la  faim  dévorante. 
Si  dans  ces  lieux  on  vous  vend  des  secours. 
Peuples,  cliez  iiioi,  contre  la  soif  biùl;inle. 
Sans  intérêt,  vous  en  trouvez  toujours. 

(BOSQUILLON.) 

Fontaine  desCordeliers.  Cette  fontaine  fut 
bâtie  dans  la  rue  des  Cordeliers  ,  en  1G72, 
dans  le  tem[>s  qu'on  abattit  la  port''  Saint- 
Germain;  mais  celle  qu'on  voit  aujourd'hui 
a  été  rebâtie  en  1717,  et  n'a  rien  que  de  fort 
ordinaire  pour  l'architecture.  Les  vers  sui- 
vants lui  servent  d'inscription  ,  et  sont  de 
Santeuil  : 

Vrnain  Nympha  gerens  dominam  properabat  in 

[Urbeiii, 
Hic  stetit,  el  largas  la!ta  prol'udit  aquas. 

Il  n'y  a  que  ces  deux  vers  gravés  en  lettres 
d'or  sur  une  table  do  marbri;;  mais  dans  le 
Kecueildes  jioésiesdc  Santeuil, cette  inscrip- 
tion est  en  (juatre  vers,  et  mieux  faite  ijue 
l'autre,  où  il  n'y  a  point  de  pensée. 

l  iiKim  Nympha   gerens  dominam    properabat  in 

[L'rbein, 

Duni  lamen  liic  ceisas  suspiclt  illa  diimos  : 
Fcrvcre  lot  populos,  qua;  sitani  eiedidil  Urbem, 

Constilii,  el  largas  la'ta  profudit  aquas. 

M.  Bos(piillona  fait,  eu  vers  français,  iino 
imitation  assez,  plato  de  cette  [liècu.  On  la 
rapporte  néanmoins  en  faveur  des  iiorsonnes 
qui  n'entendent  pus  le  latin. 


Lne  Nyniplu!  à  sou  bras  tenant  son  urne  pleine, 
S'avaiiçoit  vers  Paris,  la  Keiiie  des  Cités  : 
Mais  en  ces  lieux  voyant  tant  de  beautés, 
Tant  lie  peuples  de  tous  cotés. 
Joyeuse,  elle  croit  être  où  son  désir  la  mène, 
Et  répan Janl  ses  eaux,  forme  celte  fontaine. 

Fontaine  des  Innocents.  Dom  Félibien  et 
dom  Lobinau  ont  fort  bien  remarqué  que  la 
fontaine  des  Sainls-lnnocenls  est  |)lus  an- 
cienne (le  plusieurs  siècles  que  ne  l'ont  cru 
les  autours  des  descriptions  de  Paris  ,  qui 
ont  avancé  unanimemei/l  qu'elle  ne  fut  brltie 
(pi'en  l')50.  Il  est  cependant  fait  mention  de 
cette  fontaine  dans  les  lettres  patentesdc  Phi- 
lippe le  Hardi,  de  l'an  1273,  (|ui  contieiment 
un  acc(jrd  entre  ce  roi  et  le  chapitre  de  Saint- 
Meny.  Il  y  a  ap|)arence  que  les  arts  ayant 
coiinnoncé  à  revivre  en  France  au  commen- 
cement du  XVI'  siècle,  on  rebAtit  en  1550, 
cette  ancienne  fontaine ,  et  l'on  y  employa 
tous  les  ornem"nts  d'arcliitecture  et  de  sculp- 
ture, (pii  font  l'admiration  des  connaisseurs. 
L'architecture  est  de  Pierre  Lescot  de  Cla- 
gny,  et  la  sculpture  de  Jean  Goujon,  l'un  des 
preini(MS  et  des  |ilus  habiles  sculpteurs  ([ue 
la  France  ait  eus.  Il  n'y  a  rien  dans  Paris  qui 
égale  ce  morceau  en  beauté,  surtout  pour 
les  grAces,  l'élégance  des  contours?  et  la  lé- 
gèreté des  figures,  dont  les  deux  faces  de 
cette  f(jnîaine  sont  ornées.  Ce  morceau,  qui 
seul  illustrerait  une  ville,  est  ici  fort  négli- 
gé, et  serait  peut-être  entièrement  détruit, 
si,  en  1708,  on  n'y  eût  fait  quelques  répara- 
tions qui  en  ont  empêché  la  ruine.  On  y  lit 
une  inscription  ,  qui  en  est  comme  la  dédi- 
cace. 

Fontium  Nympliis. 

Outre  cette  inscription ,  (]ui  est  aussi  do 
l'an  1550,  on  y  lit  deux  vers  de  Santeuil,  le 
meilleur  poète  latin  du  dernier  sièclej;  les 
voici  : 

Quos  dure  cernis  siinulatos  marmore  fluclus, 
Hujus  Nymplia  loci  credidit  esse  sucs. 
1G89. 

Un  poète  dont  on  a  souvent  rapporté  les 
traductions ,  a  traduit  ce  distique  en  vers 
français  : 

Quand  d'un  savant  ciseau  l'adresse  singulière, 
Surce  marbre  rebelle  eut  feint  ces  doux  ruisseaux, 
La  Nymphe  de  ce  lieu  s'y  trompa  la  première. 
Et  les  crut  de  ses  propres  eaux. 

Fontaine  des  Petits-Pères.  Celle  fontaine 
(pii  est  publique,  est  située  contre  le  mur  de 
la  cour  du  couvent  des  Augustins  déchaus- 
sés, ap|ielés  Pclits-l'ères ,  au  coin  des 
rues  Nolre-l)ame-des-^■ictoireset  Vide-Gous- 
set, où,  sur  un  marbre  de  Uinan,  sonl  gravés 
ces  vers  de  Santeuil,  dont  la  peusée  est  ingé- 
ideuse  et  morale. 

Qu:e  dat  aipias,  saxo  lalet  hospila  Nympha  sub  imo  : 
Sic  lu  cum  dedcriâ  doua,  lalcrc  vclis. 


1205 


PAR 

ImUalion. 

qui  donne  celle  eau 


D'EPlGRAPlllE. 


PAR 


1206 


La  Nympho 
Aii  plus  creux  du  rocher  se  cache  : 
Suivez  un  exemple  si  beau, 
Donnez,  sans  vouloir  qu'on  te  sache. 

(BOSOIMLLON., 

Fontaine  du  Calvaire  du  Temple.  Ct'tje 
fontaine  est  bâlie  en  manière  de  piédestal. 
Sur  le  devant  sont  deux  Triions  de  sculpture. 
Les  vers  qui  lui  servent  d'inscription  sont 
de  Santunil. 

Félix  sorte  tua  Naias  aniabilis, 
Dtgnun),  que  flueres,  nacla  siUnn  loci  : 

Cui  lot  spleudida  tecla 

Fluclu  lanibere  conligit. 
Te  Triton  geniinus  personat  .'cniula 
Concha,  le  célébrât  noniinc  Rcgiani, 

Lœto  non  sine  cantu, 

Portât  vasta  per  œquora. 
Cèdent,  credo  equidem,  dolibus  bis  tibi, 
Poslhac  nobilium  nuniina  fonliura  : 

Hac  lu  sorte  beala 

Labi  non  eris  ininiemor  : 

Fontaine  du  Marché  Carreau  on  du  Pilori. 
Elle  est  située  h  l'extrémité  de  la  place  du  Pi- 
lori,et  dans  celle  où  se  vendent  toutes  sorte9 
de  poissons.  Elle  fut  bâtie  l'an  1601,  pendant 
que  M.  Antoine  Gujot,  président  en  la  cham- 
bre des  comptes,  était  prévôt  des  marchands; 
mais  les  eaux  n'y  furent  conduites  que  sous 
la  prévôté  de  M.  François  Miron,  comme  il 
est  marqué  dans  les  vers  qu'on  y  lit  : 

Saxeus  agger  erani,  ficii  modo  fonlis  imago, 
Yiva  niihi  lalicis  Miro  fluenla  dédit. 

Cette  fontaine  donne  de  l'eau  de  l'aqueduc 
du  pré  Saint-Grrvais. 

Fontaine  Garencière.  En   entrant  dans   la 
rue  qui  porte  ce  nom,  du  côté  de  la  rue  de 
Vaugirard  ,  on  remarque  une  fontaine  con- 
struite avec  assez  de  goût,  et  sur  laquelle  on 
Ht  cette  inscription  latine  : 
Aquani 
A  Praîfeclo  et  .^dilibus 
Acccptam 
Hic 
Suis  impensis  civibus  fluere  voluit. 
Serenissima  Princeps, 
Anna  Pahilina,^ 
Ex  Bavariis 
Relicla  serenissimi  Principis, 
Henrici-liiiii  Borbonii, 
frincipis 
Condail, 
Anno  Doniinl 
u.  D.  ce.  XV. 

Cette  inscription  nous  apprend  que  c'est 
la  princesse  Anne  Palatine  de  Bavière,  veuve 
de  Henri-Jules  de  Bourbon,  prince  de  Cou- 
dé, qui  a  fait  construire  cette  fontaine  à  ses 
dépens  en  1715. 

(HiiRTAUT  et  Magny.) 


Koh-l'Evéque  (le).  Le  For-l'Evéque,  Fo- 
rum Fpiscopif  est  lui  b.'ilirnent  public,  situé 
au  milieu  de  la  rue  Saint-Gonuain-i'Auxcr- 
rois,  et  qui  sert  de  prison  à  roux  (pii  sont 
arrêtés  pour  dettes.  Adrien  do  Valois  dit  q\io 
l'on  dit  Fnrt-VEréque,  au  lieu  de  Four-l'Evê- 
qiie,  e-f.  quij  le  four  banal  où  les  vassaux  do 
l'évoque  envoyaient  cuir(!  lenr[)ain,  occupait 
nue  [larlie  do  ce  bâlimenl.  Ce  n'était  ni  un 
fort,  ni  un  four;  mais  un  lion  h  plaider,  et 
le  siège  de  la  jurisdiction  épiscopale.  Comme 
il  y  avait  dans  Paris  dix-neuf  juridictions 
de  seigneurs,  l'incertitude  de  leurs  limites 
causait  souvent  des  conflits;  mais  par  édit 
de  février  167'(  ,  tontes  ces  justices  furent 
réunies  à  celle  duChâtelet.  On  conserva  seu- 
lement lesjustiees  d'enclos  :  celle  de  l'arche- 
vêché ou  chapitre  de  Notre-Dame;  l'abbaye' 
de  Saint-Germain  des  Prés,  celle  du  grand 
prieur,  celle  de  Saint-Jean  de  Lalrnn  et  du 
prieuré  de  Saint-Martin.  Le  For-l'Evèciue, 
tel  qu'il  est  aujourd'hui ,  fut  bâti  en  1652, 
aux  dépens  et  par  les  soins  de  Jean-Fram^ois 
de  Gondy,  premier  archevêque  de  Paris,  ainsi 
qu'il  parait  par  cette  inscription  latine,  gra- 
vée au-dessus  de  la  porte  qui  est  sur  le  quai 
de  la  Mégisserie. 

Forum  Episcopi  ssecuiare, 
Nimia  œdiuni  veUistale  collabens, 
A  fundamenlis  excilavit, 
Joannes-Franciscus  de  Gondy, 
Primus  Parisiorum  Archiepiscopus, 
PacJs  artes,  jura,  legesque  medilans; 
Urbe  armis  incessa,  factionibus 
Turbata, 
Anno  Domini  1652. 
La  porte  de  ce  lieu,  qui  est  du  cûfé  de  la 
rue   Saint  -  Germain  ,   parait  ètie  de  quatre 
cents  ans.  On  y  voit  au-dessus  en  relief,  ua 
évèqueet  un  roi  en  face,  agennuillés  devant 
une  Notre-Dame,  symbole  de  l'association  à 
laquelle  Louis  le  Gros  fut  admis,    ou  du 
traité  de  paix  fait  entre  Philippe-Auguste  et 
l'évêque  de  Paris.  Les  armes  de  France  sont 
à  fleurs  de  lis  sans  nombre,  traversées  d'une 
crosse  droite. Al'autre  coin,  sont  en  relief  un 
juge  en  robe  et  en  capuchon,  des  assesseurs,  et 
un  greffier  vêtu  comme  un  homme  d'église. 
C'était  quelquefois  des  personnes  de  qualité. 
qui  exerçaient  l'oflice  de  bailli  de  l'évêque. 
Un  Henri  de  Béthune  l'était  en  1303;  et  à  la 
fin  du  même  siècle,  un  Henri  de  Marie.  Sau- 
vai nous  apprend,  tom.  lU,  pag.  330,  ([u'eu 
1452,  il  y  avait  le  For-le-Roi,  situé  devant  le 
Fort-l'Evêque. 

ÇHiRTAUT  et  Magny.) 
Hôpital  ou  Hôtel-Dieu.  Cet  hôpital ,  le 
premier  sans  contredit  et  le  plus  considéra- 
ble de  la  ville,  ne  nous  présente  aucune  con- 
naissance certaine  sur  l'ancienneté  de  sua 
origine.  L'opinion  la  plus  commune  l'attri- 
bue à  saint  Landry,  évêque  de  Paris;  mais 
elle  n'est  fondée  que  sur  une  tradition  qui 
ne  remonte  pas  au  delà  du  siècle  passé. 
M.  Jaillot  pense  f|u'il  a  toujours  été  situé 
vis-à-vis  l'ancienne  église  de  Saint-Etienne, 
et  que  la  chapelle,  tombant  en  ruines ,  fut 


4307 


PAR 


rebûlie  il  y  a  environ  trois  cnnt  soixante  ans, 
par  les  soins  d'Oudart  de  Maucreux  ,  ban- 
quier, bourgeois  de  Paris,  qui  fit  plusieurs 
Jibéralités  à  cette  maison,  comme  il  paraît 
par  des  vers  fran(;ais  (lui  sont  dans  celte  cha- 
pelle, sur  une  lame  de  cuivre,  et  cjui  prou- 
Tenl  le  misérable  goût  de  la  poésie  du  xiv* 
siècle.  En  voici  quelques-uns  : 

Oudari  de  Mocretix  en  surnom, 
Changeur,  homme  de  bon  renom, 

El  Bourgeois  de  Paris  jadis, 
Que  Dieu  nietle  en  son  paradis. 
A  fait  faire  celle  chapelle  (1),  etc. 

On  l'appela  dans  la  suite ,  VHÔtel-Dieii- 
Saint-Christophe,  comme  il  paraît  par  une 
lettre  de  Renaud  de  Vendôme,  évêque  de 
Paris,  de  l'an  1005,  par  la(iuelle  il  donna  au 
chapitre  de  Paris,  déjà  possesseur  de  la  moi- 
tié de  rHôtel-Dieu-Saint-Clirislophe,  l'autre 
moitié  de  cet  Hôtel-Dieu  qui  lui  appartenait  : 
Capitula  jam  possessori  medictatis  Domus  Dei 
Sancti  Christnpliori,  do  alteram  medictatem 
dicti  hospitalis  Sancti  Christophori.  (Pastoral 
de  l'Eglise  de  Paris,  pag.  15.)  (2) 

Saint  Louis  lui  (il  de  grands  biens,  et  l'aug- 
menla  considérablement.  Plusieurs  person- 
nes ont  depuis  imité  un  si  pieux  exemple. 

La  salle  de  Sainte-Marthe  s'appelle  aussi 
salle  du  Légat,  parce  qu'elle  l'ut  fondée  par 
Antoine  Dupial,  chancelier  de  France,  car- 
dinal de  l'Eglise  romaine,  et  légat  en  France 
de  la  part  du  pape  Clément  VIL  La  grande 
porte  est  sur  la  rue,  au  bout  du  Petit-Pont  : 
on  voit,  sur  la  face  de  ce  portail ,  les  figures 
de  saint  Jean-Bapliste,  de  saint  Jean  l'Evan- 
géliste,  de  François  1",  et  celle  du  fonda- 
teur, etc.  La  salle  de  Saint-Thomas  a  été 
bAtie  en  1606,  des  bienfaits  du  roi  Henri  IV. 
Sur  la  porte  de  celle  de  Saint-Charles,  qui 
fut  commencée  en  1602,  et  achevée  en  1606, 
est  une  grande  table  de  marbre,  sur  laquelle 
on  lit  une  inscription  gravée  en  lettres  d'or, 
qui  est  du  fameux  Olivier  Patru.  La  voici  : 

Qui  que  lu  sois,  qui  entres  dans  ce  sainl  lieu,  lu 
n'y  verras  presque  parloul  que  des  fruils  de  la 
chariic  du  grand  Pompone.  Le  brocard  d'or  et 
d'argent,  les  meubles  précieux  qui  parèrent 
autrefois  sa  chainbrc,  par  une  heureuse  niéla- 
niorphose  ,  servent  iiiainlcnant  aux  nccessilés 
des  malades.  Cel  homme  divin,  qui  fut  l'orne- 
nicnlcl  les  délices  de  son  siècle,  dans  le  combat 
même  de  la  mort,  a  pensé  au  soulagement  des 
afQigcs.  Le  sang  de  Bellièvre  s'est  montre  dans 
toutes  les  actions  de  sa  vie  :  la  gloire  de  ses 
ambassades  n'est  que  trop  connue.  Il  fut  pre- 
ijiier  président  et  petit-lils  de  deux  chanceliers. 
Son  hme,  encore  plus  grande  que  sa  naissance 

(1)  Yorslô80. 

(2)  Avani  le  règne  de  sainl  Louis,  les  biMimenls  qui 
composent  :iiijiiiir(l'bni  rilùli'IDIcii  ne  ciinslslaient 
qui;   ilans  troi-,  on  i|nalri'  (orps  do  loj;i>,  avec   l'an- 

cic ;  i:bapclle  ilo  Saliil-Clirihliiplu;  :  ce    prince  les 

aîigiiieiilacdnsiili'iabli'iiii'rit,  l'I  (il  lanl  de  bien  à  celle 
inuison,  (|ii"il  en  csl  regarde  comme  le  fiindatcur. 


DICTIONNAIRE  PAR  1208 

cl  que  sa  foilune,  fut  un  abîme  de  sagesse.  La 
France  ne  porla  jamais  un  enfant  pins  digne 
d'elle.  Touie  la  terre  dira  ses  vertus;  maisceite 
salle  parlera  éternellement  de  sa  piélé,  el  de 
l'amour  qu'il  eut  pour  les  pauvres. 

En  1625,  les  administrateurs  de  l'Hôtel- 
Dieu  demandèrent  au  roi  et  à  la  ville  la  per- 
mission de  faire  construire  un  ])ont  de  [lierre. 
Ce  pont  commence  au  coin  du  jardin  de 
l'archevêché  ,  et  conduit  h  la  rue  de  la  Bu- 
cherie.  Il  fut  fini  en  163i.  La  porto  du  pont 
qui  est  de  ce  côté-15  est  d'un  assez  bon  goût. 
Au-dessus  est  cette  inscription  : 

Ludovic!  Xin,  Franciae  el  Navarra;  Régis  auspiciis, 
post  reslitutas  a  fundamenlis  novisque,  et  ara- 
plissimis  xdificiis  aucias  iedes  Nausocomil,  et 
ex  veiuslate  collabantis,  pontem  hune  qnadralo 
lapide  Urbis  ornamento  ,  cunclis  civihus  usui, 
npgrorum  commodo,  in  flumine  exirui  curarnnt, 
rei  segrorum  pauperum  curalores,  anno  Doniini 
1G36. 


Tous  ces  édifices  furent  achevés  en  163i, 
et  les  habitants  et  propriétaires  ,  tant  des 
maisons  de  la  place  Manbert  que  des  rues 
voisines,  ayant  demandé  qu'il  leur  fût  per- 
mis de  passer  sur  le  pont,  le  roi  Louis  XIII 
ordonna  que  les  gens  qui  passeront,  payeront 
un  double,  et  les  gens  de  cheval,  deux  liards, 
ce  qui  s'est  toujours  jiratiqué  depuis;  mais 
les  gens  à  cheval  n'y  passent  jamais,  y  ayant 
une  liarrière  ou  tourniquet,  qui  n'en  laisse 
l'entrée  libre  qu'aux  personnes  qui  sont  à 
pied.  Les  deniers  n'ayant  jilus  de  cours 
actuellement,  on  paye  un  liard  pour  le  droit 
de  péage,  el  ce  pont  a  retenu  le  nom  de 
Pont-au-Double. 

HÔPITAL  DU  SàiNT-EspRiT,  placB  de  Grève. 
Cet  hôpital  fut  fmdé  l'an  1362,  par  quelques 
bourgeois  charitables,  en  faveurdes  jiauvres 
orphelins  de  Paiis  destitués  de  tout  se- 
cours. Us  achetèrent  pour  cet  elfet  une 
maison  et  une  grange  dans  la  Grève,  atte- 
nant l'hôtel  du  Daui)hin,  où  l'on  a  bâti  de- 
puis l'Hôlel-de-Ville.  Jean  de  Meulan,  évo- 
que de  Paris,  permit  d'y  b;\tir  une  chapelle, 
oiî  il  établit  une  confrérie  du  Saint-Esprit, 
pour  exciter  les  tldèles  à  soutenir  cet  éta- 
blissement par  leurs  aumônes.  Le  pape  Ur- 
bain V  conlirma  cette  fondation,  et  donna  uu 
an  et  quarante  jours  d'indulgence  à  ceux 
qui  visiteraient  ce  nouvel  hôpital.  Cette 
concession  d'indulgence  fut  renouvelée  de- 
puis par  les  papes  Grégoire  IX  et  Clé- 
ment VIL 

L(.'s  administrateurs  de  cet  hôpital  et  les 
maitresde  la  confrérie  du  Saiiit-Es[)ril  lirciit 
b.ilir,  en  HOti,  l'église  (]u'oii  voit  aujour- 
d'hui, qui  fut  bénite  le  •'••  août  par  Gérard 
de  Montaigu,  évoque  de  Paris,  el  dédiée 
solennelleiiieiit  le  10  de  juillet  1603.  L'ad- 
iniiustratioii  de  cel  hôpital  a  élé  réunie  à 
ii'llc  de  l'hôpital  général ,  jiar  lettres  pa- 
tentes du  23  mai  i:i7'J,  (■nregistrées  le  28 
avril  de  l'aniiée  suivante. 

On  liiiida  dans  celli'  église,  le  8  se|>l('mbie 
de  l'an   ril3,  iuh' cimlierio  de    Notre-Dame 


1209 


PAR 


D'EPIGRAPHIE. 


PAR 


l'^lO 


de  Liesse.  Le  roi  Charles  VI  et  Isabelle  de 
Bavière,  sa  femme,  en  furent  les  principaux 
bienfaiteurs.  Leurs  portraits  sont  aux  vilres, 
auprès  du  grand  autel.  Commo  ceux  qui 
étaient  reçus  dans  cette  confrérie  étaient 
obligés  de  donner  un  grand  festin,  les  rieurs 
l'avaient  surnommée,  à  cause  de  ce  repas, 
la  Confrérie   aux   Gotilus. 

(Hlrtait  et  Magxy. ) 

HÔPITAL  DE  LA  ïrimté.  La  plupart  des 
historiens  fixent  l'origine  de  cette  maison 
en  1202;  mais  cependant  elle  existait  aupa- 
ravant avec  sa  chapelle.  Des  lettres  de  Sully, 
évêque  de  Paris,  disent  :  1°  que  cet  hôpital 
avait  été  fondé  par  Guillaume  Escuacol,  à 
l'usage  des  pauvres  de  cet  endroit  ;  2°  qu'il 
s'appelait  l'hôpital  de  la  Croix  de  la  Reine, 
à  cause  d'une  croix  ainsi  nommée  placée  au 
coin  des  rues  Grenetat  et  de  Saint-Denis,  oii 
cet  hôpital  fut  construit  ;  3°  que  l'on  convint 
que,  pour  ne  pas  préjudicier  aux  droits  de 
l'église  de  Saint-Germain,  ou  pour  l'indem- 
niser, il  lui  serait  payé  10  sols  chaque  année, 
et  qu'il  n'y  aurait  point  de  cloclies  à  la  cha- 
pelle ;  mais  ce  dernier  article  ne  fut  pas 
longtemps  exécuté.  Alors  celte  maison  prit 
le  nom  de  la  Sainte-Trinité,  qui  apparem- 
ment était  le  titre  de  la  chapelle. 

Des  lettres  de  Pierre  de  Nemours,  évêque 
de  Paris,  de  1210,  nous  apprennent  que 
Jehan  Paâlée  et  Guillaume  Escuacol,  son 
frère  utérin,  étaient  fondateurs  de  cet  hôpi- 
tal; qu'ils  l'avaient  donné  aux  Préraontrés 
de  l'abbaye  d'Hermières,  à  condition  qu'il  y 
en  aurait  au  moins  trois  d'entre  eux  chargés 
d'y  exercer  l'hospilalilé  à  l'égard  des  pèle- 
rins seulement  qui  ne  font  que  passer; 
qu'ils  célébreraient  la  messe  et  l'office  di- 
vin, etc.  On  lit  dans  les  Annales  de  cet 
ordre,  que  l'abbé  Thomas  souscrivit  à  ces 
conditions,  et  y  envoya  un  maître  et  quatre 
de  ses  chanoines. 

Ces  religieux  ne  restèrent  en  possession 
de  cette  maison  que  jusqu'en  loiS.  Comme 
l'hospitalité  avait  cessé  d'être  observée  à  la 
Trinité  ,  les  confrères  de  la  P.ission  y 
avaient  loué  une  grande  salle  pour  y  re[iré- 
senter  les  mystères.  On  sait  quelle  était 
alors  la  complaisance  des  curés  de  Paris,  qui 
faisaient  avancer  l'heure  des  Vè|)res  les 
dimanches  et  les  fêtes  (jours  auxquels  se 
représentaient  les  mystères),  alln  de  faciliter 
à  leurs  paroissiens  la  liberté  de  se  procurer 
le  plaisir  d'un  spectacle  qu'on  regardait 
comme  édifiant.  Le  roi  Charles  VI  s'était 
fait  inscrire  dans  cette  confrérie.  Dans  la 
suite,  ce  théâtre  dégénéra  en  farce,  et  fut 
appelé  le  Jeu  des  Pois  piles.  Enfin,  le  parle- 
ment ordonna,  au  mois  de  janvier  15i5,  que 
les  enfants  mâles  des  pauvres,  étant  au-dessus 
de  l'âge  de  sept  ans,  seraient  ségrégés  d'avec 
leurs  pères  et  mères,  et  mis  à  un  lieu  â  part 
pour  y  être  nourris,  logés  et  enseignés  en  la 
religion  chrétienne;  et,  dans  l'arrêt  du  6  août 
suivant,  il  est  dit  que  par  ci-devant,  les 
maîtres  et  gouverneurs  dudit  hôpital  ont  mis 
et  mettent  journellement  à  métier  plusieurs 
desdits  enfants,  etc.  Personne  n'ignore  les 
privilèges  que  nos  rois  ont  accordés  à  cet 


établissement,  qui  est  devenu  do  [ilus  en 
plus  utile. 

Aujourd'hui,  il  est  fondé  pour  cent  gar- 
çons et  trente-six  filles,  nés  à  Paris,  orphe- 
lins de  père  ou  de  mère,  mais  valides.  On 
donne  en  entrant  400  liv.  |)Our  les  garçons 
et  50  liv.  pour  les  filles,  qu'on  leur  rend  en 
sortant.  On  leur  apprend  à  lire  et  à  écrire. 
Jls  sont  tous  destinés  à  afiprendre  des  mé- 
"tiers.  L'enclos  de  la  maison  est  privilégié. 
Les  artistes  qui  s'y  établissent  gagnent  leur 
maîtrise  en  instruisant  dans  leur  art  un  de 
ces  enfants,  qui  acquiert  la  qualité  de  fils  de 
maître.  Les  maîtres  sont  tenus  de  leur  nour- 
riture et  de  donner  quelques  finances  à 
l'hôpital  (comme,  par  exemple,  700  liv.  i)Our 
l'horlogerie),  et  plus  ou  moins,  suivant  la 
qualité  de  leur  profession.  11  y  a  d'ailleurs 
des  personnes  préposées  pour  veiller  aux 
progrès  que  font  ces  enfants. 

Le  frère  et  la  sœur  ne  peuvent  être  reçus 
dans  celte  maison  que  successivement.  Le 
procureur  général  est  le  chef  des  admi- 
nistrateurs. (HuRTAUT  et  Magny.) 

Epitaphes  de  l'église  de  l'hôpital  de  la  Trinité 
extraites  du  Recueil  manuscrit  de  la  Bi- 
bliothèque nationale,  n°  9i80. 

I. 

Cy  devant  gist  M''  Claude  de  Bulle,  vivant  prestre 
receveur  des  eiifaiis  de  céans,  jadis  cliapelain 
du  cabinel et  aumosnier  ordinaire  de  la  chambre 
du  roy  Henry  5«,  lequel  s'  de  Bulle  a  fondé  a 
perpétuité  en  cette  église  luiit  saints  ,  chacun 
d'iceulx  èz  quatre  testes  annuelles  de  l'an  et  èz 
quatre  testes  de  noslrt;  Dame,  et  deux  services 
soleninels  tous  les  ans,  l'un  d'iceulx  services  le 
23'  aoust,  et  l'autre  le  "ii'  mars  ,  comme  plus 
amplement  est  contenu  au  contract  passé  par- 
devant  C.Pourcet  et  P.Huart,  notaires,  l'an  1002 
le  2i=  jour  de  juillet. 

Hic Bulla  jacet  natura  ac  nomine   quorum; 

HIncniemor,  liajc  moricns  ultima  verba  dédit  : 

Bulla  fui;  nunc  puluisero  :  quid  lu  ergo  superbis, 
Homo?  puluis  erit  qui  modo  Bulla  fuit. 
Et  plus  bas  ; 

Cy  devant  cet  autel  feras  humble  prière. 

Mon   froid  tombeau   voyant,   de   triste  voix  diras; 

D'eslre  semblable  à  loy  quelque  jour   m'adviendra  ; 

Dieu  le  fasse  jouir  d'éternelle  lumière. 


II. 

Chrestien  fidelle  qui  viens  voir  mon  repos 
Souvienne  loy  qu'ainsy  que  tu  me  vois. 
Pareillement  seront  réduits  tes  os  : 
Retiens  cela  de  quelque  eslat  que  sois  : 
Si  tu  désire  de  sçavoir  qui  je  suis, 
Loys  Pépin  chacun  aiusy  m'appelle  • 
Et  à  bon  droit  bien  vanter  je  me  puis 
Avoir  servy  d'un  devoir  1res  lidelle 
Cet  hospital  tout  le  lenips  de  ma  vie. 
Diligemment,  sans  offenser  personne: 


lâil 


PAR 


DICTIONNAIKE 


PAft 


M\i 


Par  quo^   ,our  iiioy  priez  le  grand  Dieu   loiii 

[puissaiil 
Qu'en  parmlis  un  duux  repos  me  duiiiie. 
Mcnienlo  mûri. 


III. 

Cygisl  noble  homme  Jean  de  Gaiile,  vivant  ail  vocal 
au  parlemeril  de  Paris,  el  fils  do  noble  iioiiimc 
Mcolas  de  Gaule,  conseiller  du  roy  auparlenicnl 
et  commissaire  aux  requesles  an  palaisde  Dijon, 
lequel  deceda  en  celle  ville  le  -29'  juillel  de  l'an 
1637  et  de  son  aàge  de  22'. 

Priez  Dieu  pour  luy. 
Non  miruni  Juveneni  sic  mors  hnnc  dira  pcrcniit 
Prudenlem  cernens,  credidil  esse  Senem. 
Parpermijsionde  messieurs  de  l'Uosiel-Dicu. 

HÔTEL  DE  Savoisy  OU  DE  LoRUAiNE,  quar- 
tier Saint-Antoine,  rue  Pavée,  hAli  par  Char- 
les de  Savoisy,  (-liaïubcilaii  du  roi  Ciiar- 
les  VI,  et  un  de  ses  favoris.  Cet  hôtel  est 
fameux  dans  l'iiistoire  de  Funiversité  de 
Paris. 

Voici  ce  que  dit  à  son  sujet  Piganiol. 
Dcscrip.  de  Paris,  tom.  IV,  pag.  W2. 

«  L'an  1W8,  le  IV  de  juillet,  comme  la 
procession  des  écoliers  passait  le  long  de 
la  rue  du  Hoi-de-Sicile,  allant  à  l'église  de 
Sainte-Catherine  du  Val-des-Ecoliers,  un  des 
valets  de  Charles  de  Savoisy  revenant  d'n- 
linaiver  un  cheval,  cl  le  faisant  galop.ier  par 
1.1  rue  aux  travers  des  écoliers,  fit  rejaillir 
d"  la  houe  sur  l'un  d'eux.  Cet  écolier  donna 
un  couji  de  [loing  au  valet,  qui  appela  k  son 
secours  les  autres  domestiques deson  maîtie, 
qui  poursuivirenten  armes  les écoliersjusqu'à 
la  |)orte  de  l'église  de  Saiiile-Cathciine; 
el  un  des  valets  tirant  plusieurs  llèchus,  il 
y  en  eut  une  (jui  vola  de  la  porte  jusqu'au 
inaîlre-autol,  oij  la  messe  se  céléhrait.  L'u- 
niversité |)Oursuivit  si  vivement  cette  insulte 
contre  Savoisy,  qui  avait  avoué  ses  domes- 
tiques, que,  par  arrêt  du  conseil  d'Etal,  le 
roi  y  séant  avec  tous  les  princes  de  son 
sang,  il  fut  ordonné  cpie  la  maison  de  Sa- 
voisy serait  démolie,  cl  il  fut  condamné  à 
1,500  livres  d'amende  envers  les  blessés,  et 
à  1,000  liv.  envers  l'Université.  Trois  (l(>  ses 
gens  furent  condamnés  h  faire  une  amende 
honorable,  ims  en  chemise ,  la  torche  en 
main,  devant  les  églises  do  Sainle-Cene- 
viève,  de  Sainte-Catherine  et  de  Saint-Sé- 
verin  ,  après  ijuoi  ils  furent  fouettés  aux 
carrefours  de  la  ville,  et  bannis  ijour  trois 
ans. 

Imi  14.16.  Savoisy  obtint  du  roi  la  permis- 
sion de  faire  rebiltir  .«on  hôlel;  mais  l'Uni- 
versité s'y  opposa  avec  tant  de  force,  (pie 
ce  ne  fut  qu'après  cent  douze  ans,  qu'elle 
permit  qu'un  le  rebAlit,  encore  fut-ce  à  con- 
dition (pi'ou  mettrait  au-dessus  do  la  porte 
du  nouvel  hôlel,  une  pierre  sur  latjuelle 
serait  gravée  une  ins(  riplifin  ipii  ferait  men- 
tion de  l'arrêt  donné  en  140!),  <'ontre  Savoi.sy, 
et  de  la  pcrmis.sion  aceurdée  pai  l'iniversilé 
de  rcbiitir  col  liùlel.  Colle  piervo  qui  u  deux 


pie(ls  en  carré,  fut  ôtée  quand  on  bAlit  l'hô- 
tel de  Lorraine,  el  a  6lé  tiouvéedejiuis  dans 
quelques  démolitions,  et  donnée  à  M.  Fou- 
cault, conseiller  d'Etat,  nui  la  lit  encastrer 
dans  un  mur  de  son  jaraia  do  Paris.  On  y 
lit  ce  qui  suit  : 

Celle  maison  de  Savoisi,  en  1409,  fui  démolie  et 
abaltiic  par  arrèl,  pour  cerlains  forf.iils  el  ex- 
cès counnis  par  messire  Charles  de  Savoisi, che- 
valier, pour  lors  seigneur  et  propriétaire  d'icelle 
maison,  et  ses  serviteurs,  à  aucuns  écoliers  et 
snppois  de  l'Université  de  Paris,  en  faisant  la 
procession  de  lad.  Universilé  à  Slc-Calherinc 
du  Val-des-Ecoliers,  prés  dudit  lieu,  avec  autres 
réparations,  fondations  de  chapelles,  et  charges 
déclarées  audit  arrèl,  el  a  demeurée  démolie  el 
abatliic  l'espace  de  cent  douze  ans,  cl  jusqu'à  ce 
que  ladite  Universilé,  de  grâce  spéciale,  et  pour 
certaines  causes,  a  permis  la  réédificaiion  d'icelle, 
aux  charges  contenues  et  déclarées  es  lettres, 
sur  ce  faites  et  passées  à  ladite  Université;  en 
l'an  1517.  i 

Sauvai  dit  que  François  I"  donna  à  Fran- 
çoise d(;  Longny,  veuve  de  l'amiral  Cihabot, 
l'hôtel  de  Savoisy;  (|u'elle  le  vendit,  avant 
de  mourir,  à  Chai'les,  duc  de  Lorraine,  cjui 
lui  donna  son  nom.  Nicole,  duchesse  do 
Lorraine,  étant  venue  à  Paris  en  163V,  le 
lit  rebâtir  et  le  fit  metlre  dans  l'état  où  nous 
le  voyons.  Elle  y  lixa  sa  demeure,  et  y  mou- 
rut en  1637,  a[)iès  avoir  été  abandoiuiée  de 
Charles ,  troisième  duc  de  Lorraine ,  son 
mari,  et  avoir  été  dépouillée  de  ce  duché, 
qu'elle  lui  avait  a|)i)orté  en  mariage. 

lIoTEL  DE  SouBisE,  (juarlier  Sainte-Avoie, 
entre  le  carré  (jue  lormenl  les  rues  du 
Chaume,  des  Quatie-Fils,  de  Paradis  et  la 
rue  Vieille  du  Temple.  Cet  hôtel  doit  ses 
premières  constructions  à  Olivier  de  Clis- 
son,  connélable  de  France  (1).  C'était  aupa- 
rav;inl  une  grande  maison  nommée  le  yruml 
clidutirr  du  Tciiijile,  dont  les  Parisiens  firent 
présent  à  ce  seigneur;  cette  maison  a  tlotnié 
le  nom  à  la  rue.  L'hôlel  de  Clisson  apparte- 
nait, au  commencement  du  xv'  siècle,  au 
comte  lie  Pentliièvre;  il  passa  ensuite  au 
sieiir  Habou  de  la  IJourdaisièi'e,  (jui,  par 
contiat  du  IV  juin  1553,  le  vemlil  16,000  liv. 
à  Aune  d'Est,  épouse  de  François  de  Lor- 
laine,  duc  de  Cuise.  Celui-ci  le  donna,  le  7 
octobre  1530,  au  cardinal  do  Loriaine,  sou 
frère,  qui  en  lit  don  le  4  novembre  suivant, 
h  chargi.'  de  subsliliou,  i»  Henri  do  Lorraine, 
luince  de  Joinville,  son  neveu.  Il  a  |>orlé  lo 
nom  de  Guise  jusqu'en  169",  (juc  François 
de  Uolian,  pritu'e  de  Soubise,  qui  l'acheta 
lies  héiitieis  do  la  duchesse  de'  Cuise,  le  fil 
leeonstruii-e  presque  en  entier,  lel  ipie  nous 
le  voyons  à  présent. 

On  comnu'iiça  ii  y  travailler  en  1706,  sous 
la  conduite  de  Lannire,  excellent  an  liiteclo. 
On  leinia  la  principale  porte  (jui  était  dans 
la  rue  du  Chaume;  on  en    (uivril   une  autre 

(Ij  Voyez  ta  longue  note  ci-aniicxcc. 


1213 


PAK 


DEPlGRAPlllE. 


PAR 


t21i 


à  coté,  vis-à-vis  la  rue  de  Braque,  pour 
laisser  le  passage  libre  à  une  rue  qui  va  de 
la  rue  de  Braque,  à  travers  la  cour  de  cet 
hôtel,  à  ia  rue  Vieille  du  Temple.  On  ouvrit 
la  principale  porte  dans  la  rue  du  Paradis, 
vis-à-vis  la  façade  principale  de  rhôtel.EUe 
est  décorée  de  chaque  côté  de  deux  groupes 
de  colonnes  corinthiennes,  avec  leurs  cou- 
ronnements en  ressault,  sur  lesquels  ou  a 
posé  une  statue  d'Hercule  et  une  de  Puilas, 
scul[itées  par  Coustou  le  jeune,  et  par  Bour- 
dis.  Au  milieu  de  l'atlique,  sont  les  armes 
de  Rohan-Soubise.  Plusieurs  tro|iliées  iKar- 
raes  dont  on  a  orné  les  côtés,  servent  d'ac- 
compagnements, et  terminent  la  décoration. 

La  cour  est  si  s|iatieuse  et  si  bien  décoiée, 
qu'il  n'y  en  a  point  dans  Paris  qui  lui  suit 
comparable.  Un  entablement  contiriu,  soutenu 
par  des  colonnes  couplées,  d'ordre  compo- 
site, règne  en  pourtour,  et  forme  un  corri- 
dor, à  la  faveur  duquel  on  peut  aller  à 
couvert.  Sur  cet  entablement ,  règne  une 
balustrade,  avec  les  massifs  sur  les  colonnes. 
Celte  cour  est  terminée  par  une  grande 
façade  d'architecture  plaquée  contre  l'ancien 
édifice,  pour  en  cacher  la  difformité.  Deux, 
ditférents  ordres  d'architecture  ont  servi  à 
cette  décoration.  Au  rez-de-chaussée,  sont 
huit  colonnes  couplées  d'ordre  composite, 
entre  lesquelles  sont  trois  grandes  portes 
ceintrées,  qui  conduisent  dans  un  vestibule, 
oii  est  le  grand  escalier.  Le  même  nombre 
de  colonnes,  mais  d'ordre  corinthien,  forme 
un  second  ordre  sur  le  premier,  et  l'un  et 
l'autre  sont  terminés  par  un  fronton  trian- 
gulaire, dans  le  tympan  duquel  sont  les 
armes  de  Rohan-Soubise,  sculptées  par  Lor- 
rain. Sur  ce  fronton  sont  deux  tiguies  à 
demi  couchées,  et  dans  les  encoignures, 
sont  des  groupes  de  génies.  Pour  raccorder 
ce  grand  corps  d'architecture  avec  le  péristyle 
qui  règne  au  pourtour  de  la  cour,  on  a  mis 
de  chaque  côté,  des  groupes  de  colonnes, 
sur  l'entablement  desquelles  on  a  placé  les 
figures  des  quatre  saisons,  qui  ont  chacune 
rattrif)ut  qui  leur  convient. 

Armand  -  Gaston  de  Rohan  ,  évèque  de 
Strasbourg,  grand  aumônier  de  Fiance,  et 
cardinal  de  l'Eglise  romaine,  a  fait  bâtir  un 
grand  hùtel  sur  une  portion  du  terrain  de 
l'hôtel  de  Soubise,  et  que  l'on  nomme  l'hô- 
tel de  Strasboui'g.  Il  a  sa  principale  entrée 
dans  la  rue  Vieille  du  Temple.  Cet  édifice 
est  assez  siuqilement  décoré  du  cùfé  de  la 
cour,  et  a|iar  làquelque beauté;  mais  les  faces 
des  bâtiments,  qui  sont  à  droite  et  à  gauche, 
ont  peu  de  convenance  avec  le  principal 
corps  d'architecture.  La  façade  qui  règne 
sur  le  jardin,  est  d'un  meilleur  goût.  C'est 
un  ordre  dorique  au  rez-de-chaussée,  avec 
un  avant-corps  au  milieu,  orné  de  quatre 
colonnes.  L'ordre  ionique  est  au-dessus  du 
dorique  (1).  (Hurtaut  et  Magny.) 

(1)  M.  Quiclierat,  professeur  àl'Eeoleiles  chartes, 
a  publié  la  iiolice  suivante  sur  la  porle  de  l'iiôtel 
Clissoii,  devenue  aujourd'hui  la  porle  d'entrée  de 
riîcole  des  Chaiies. 

C'esl  avec  raison,  dit  M.  Quicherat,  dans  sa  No- 
lice,  que  les  journaux  eu  signalant  la  réouverlurede 


Jacoiîins,  Fhères  PitiicuEURS  ou  Domini- 
cains, l'ue  Saint-Jacques.  Saint  Dominique 
qui  s'était  signalé  par  la  conversion  de  plu- 

celle  porte  se  sont  servis  dn  ternie  de  découverte. 
Elle  a  été  découvcile  en  effet,  i|uoique  le  toriis  de 
logis  dans  lequel  elle  est  pratiquée  soit  une  de  nos 
aiMi(|niiés  les  plus  connues.  Il  n'esl  personne  sachant 
tant  soit  peu  son  vieux  Paris,  qui  n'ait  mémoire 
(l'avoir  vu  deux  touielles  placées  obliquement  sur  le 
Itàtiiuent  principal  des  Archives  nationales,  au  bout 
de  la  rue  de  Braque.  On  n'ignorait  pas  non  plus  que 
ces  Idurelles  avaient  jadis  appartenu  à  l'holel  du 
connélablo  Olivier  de  Clisson.  Mais  à  quelle  partie 
de  riiolel?  c'est  ce  que  \a  gént-rylion  actuelle  avait 
lotalcincnt  oublié  ou  plulol  ii'avail  jamais  su;  car  à 
une  époque  incertaine,  mais  nécessairement  aiité- 
rieuiT  à  notre  première  révolnlion,  la  porte  fut  mas- 
quée de  telle  sorte  que  ni  du  dcchms  ni  du  dehors 
on  n'en  pouvait  soupçonner  l'existence.  H  a  fallu, 
pour  la  retrouver,  que  l'entrée  des  Archives  ait  été 
transportée  de  la  rue  du  Chaume  à  la  rue  de  Para- 
dis. L'ancienne  loge  du  concierge  ayant  alors  été 
visitée,  on  aperçut,  a  l'intérieur  d'une  soupente,  le 
couronnement  d'une  grande  porte  évidemment  con- 
temporaine des  deux  tourelles.  Dès  ce  moment, 
M.  Lelionne  résolut  de  faire  restaurer  celle  porte, 
et  de  h»  donner  pour  entrée  à  l'Ecole  des  chartes 
transportée  aux  Archives.  L'à-propos  de  la  rencon- 
tre a  été  merveilleux,  puisque,  du  même  coup,  on  a 
vu  sortir  de  dessous  les  plâtras  qui  l'obstruaient,  un 
dégagement  dont  on  avait  besoin,  et  un  monument 
dont  l'aichiteciuie  annonce  l'enseignement  professé 
à  l'Ecole  des  chartes. 

La  porle  de  l'bôiel  Clisson  est  pratiquée  dans  un 
petit  pavillon  flanqué  de  deux  loiirelles  en  encoibel- 
lenient.  Elle  s'ouvre  par  une  double  embrasure  sur 
un  couloir  de  quatre  mètres  six  cenlimètres  de  lon- 
gueur, par  lequel  on  entre  dans  une  cour  entourée 
de  constructions  du  xvP  siècle.  La  première  embra- 
sure forme  une  arcade  gothique  de  cinq  mètres 
trente  centimètres  de  haut,  encadrant  la  seconde 
embrasure  qui,  elle,  est  en  cintre  surbaissé  et  haute 
seuicment  de  trois  mètres  qnatie-vingl  centimètres. 
Toutes  deux  ont  pour  pieds-droits  des  colonnettes 
continuées  au-dessus  de  leur  chapiteau  pour  faire 
archivoltes  autour  de  l'un  et  de  l'autre  arc.  Dans  l'é- 
paisseur de  la  première  embrasure,  et  à  son  sommet, 
existe  une  de  ces  meurlrières  qui  servaient  au  be- 
soin à  verser  de  l'eau  bouillante  du  premier  étage 
sur  les  gens  amassés  devant  la  maison.  Pareille  dis- 
position' se  remartpie  M'hôlel  de  Sens  (a),  rue  du 
Figuier  Saint-Paul,  et  dans  une  foule  de  manoirs 
du  xv«  et  du  xvi«  siècle. 

Sur  le  tympan  formé  par  la  différence  d'ainortis- 
sement  des  deux  embrasures,  on  a  retrouvé  deux 
écussons  de  la  maison  de  Guise  anciennement  peints, 
à  l'huile.  Ils  sont  disposés  l'un  à  côté  de  l'autre  sur 
un  manleau  ducal,  qui  lui-même  se  déploie  sur  un 
champ  de  couleur  rouge,  semé  de  croix  de  Lorraine 
et  d'un  chitTie  où  l'on  distingue  une  H  couronnée 
avec  lieux  C  en  forme  de  croissants.  Ces  emblèmes 
paraissent  dater  de  diflérenles  époques.  Le  champ 
rouge  ainsi  que  le  manteau  ducal  et  l'écusson  de  gau- 
che, sont  moins  chargés  de  couleurs  que  l'écusson 
de  droite.  Déplus,  une  ancre  d'or  qui  parait  der- 
rière l'écusson  de  gauche  est  évidemment  une  ad- 
dition postérieure,  trahie  par  l'inhabilité  de  la  main 
qui  l'a  faite.  Or  celle  ancre  est  une  date  à  elle  seule. 
Elle  ne  [)eut  se  lapporler  qu'au  lils  du  Balafré,  le 
seul  de  sa  maison  ipii  ail  possédé  un  grand  ollice 
dans  la  marine.  , 

Charles  de  Lorraine,  duc  de  Guise,   amiral   des 

(a)  Une  coupe  longitudinale  de  la  meurtrière  de  rhotel 
(le  Sens  est  gravée  dans  les  Instructions  du  Coraitédes 
Ails  et  iMomniniiits,  publiées  par  le  miuistècc  de  l'ius- 
iruclion  publique. 


ISIS 


PAR 


DICTIONNAIRE 


l'AR 


I2KJ 


sieurs  albigeois,  qui  soulenaient,  dans  li; 
xir  siècle,  l'iiérésic  des  mauicliéens,  connut 
le  dessein  de  s'associer  des  personnes  ani- 

iiiers  lin  Levant  sous  Louis  XIII,  n'a  pas  laissé  un 
grand  renom  dans  lliisloiio,  (|noi(|ii"il  ail  diibulé,  on 
jienl  dire  sur  les  inarilii's  du  irone.  Cunnne  prince 
el  comme  capilaine,  il  ne  inanqnail  pas  de  eerlaines 
qnalilés.  Il  élail  pardessus  loul  d'un  sang-Croid  ad- 
niiiahle  dans  le  danger;  mais  distrail,  facile  à  re- 
liulci',  el  plus  curieux  d'inlrigncs  (pie  de  grandes 
affaires.  On  a  conservé  un  mol  plaisant  el  courageux 
qu'il  dit  au  cond)al  naval  gagne  par  lui  sur  les  Uo- 
cliellais,  en  l()i-2.  Son  vaisseau  ayanl  piis  feu,  son 
second  lui  criail  loul  Idanc  de  frayeur  :  <  Monsieur, 
nous  sommes  perdus!  — Touriu',  lo\irne,  dil  le  duc 
au  pilolc;  aulanl  vaul  rôli  ipie  lioiiilli  (n).  i  II  eùl 
élé  homme  à  bien  faire  au  siège  de  1028;  mais  il  le 
quiUa  bien  avanl  la  fin  ,  ne  Irouvanl  ))as  assez  beau 
le  commandenienl  donl  le  cardinal  de  Uicbelieu  l'a- 
vail  chargé.  11  inourui  aux  enviiims  de  l'ioreuce  eu 
IGiO,  après  neuf  ans  d'un  exil  auipn^l  il  s'était  sage- 
ment condamné  pour  avoir  soutenu  jusqu'au  bout  le 
parti  de  la  reine  mère.  II  ri'sidail  à  Marseille  comme 
gouverneur  de  Provence.  Ayant  reçu  l'oidre  de  ve- 
nir lendre  compte  de  sa  conduite  au  roi,  il  demanda 
la  permission  d'aller  auparavant  en  pèlerinage  à  l,o- 
retle,  l'obtint  et  iv:  revint  plus.  Les  Mémoires  du 
rardiiiiil  île  liiclielieit  rapporlenl  celle  fuite  au  mois 
de  juillel  1631  (b). 

Si  c'est  nécessairement  avant  cette  époque  que 
l'ancre  eu  question  fui  ajoutée  aux  armes  hé- 
réditaires de  Chailes  de  Guise,  on  peut  aflirmer  aussi 
que  l'écusson  placé  à  côté  du  sien  n'a  pas  pu  être 
peint  avant  l'amièe  l(>ll,cai'  il  est  parti  de  Guise 
el  de  Joyeuse  et  représente  par  cons(MpnMit  l'alliance 
du  prince  avec  Ilcniiette-Cathcrine  de  Joyeuse,  al- 
liance qui  eut  lieu  dans  les  premiers  jours  de  1611. 
On  peut  voir  par  les  confidences  de  Fontenay-Ma- 
renil  cond)ien  île  didiciilli's  ('q)rouva  ce  mariage,  qui 
était  un  retour  sur  la  politique  d'Henri  IV.  Empê- 
cher les  Guise  de  se  marier  avait  été  l'iilée  constante 
du  sage  monarque  (f).  Ouani  à  l'c^pousèe,  elle  élail 
fille  de  ce  singulier  duc  de  Joyeuse, 

que  Paris  vit  pisser  tour  ii  loiir 

Du  siècle  au  fond  d'nii  cluitre  ci  du  cloilreiila  cour  (d), 

el  qui  finalement  mourut  capucin.  Lllc  était  veuve 
en  outre  de  M.  de  Montpensier  {e)  et  belle-mère  fu- 
ture du  duc  d'Orléans,  parce  que  le  feu  roi,  avanl 
sa  mort,  avaii  concerté  l'union  <lu  jeune  prince, 
son  dernier  lils,  avec  une  fille  (pi'elle  avait  eue  de 
son  premier  mari.  Tous  les  auteurs  du  temps  ren- 
dent hommage  à  sa  beauté  el  à  sa  sagesse.  Llle  avait 
vingi-six  ans  lors  de  ses  secondes  noces,  et  le  duc  de 
Guise  quaianle  passés. 

La  circonstance  des  armoiries  du  duc  moins  char- 
gées de  couleur  que  celles  de  sa  femme,  et  lescliif- 
ires  donl  le  tympan  de  la  porte  est  semé,  cliillres 
qui  ne  rapporlenl  pas  à  (Charles  de  Guise,  font  re- 
monter ces  peinlures  à  ime  èpoipie  plus  ancienne. 
Kxecutées  peut-èlre  du  teiiqis  du  Bal.ifié,  elles  fu- 
rent coriigées  postérieurement,  selon  ce  qu'exi- 
geaient la  pobition  et  l'alliance  de  son  lils.  Les  II  et 
les  doubles  G  s'aci  ordent  très-bien  avec  celte  snp- 
posilion,  puis(pie  le  diu-  assassiné  à  lilois,  s'appelait 
llenri  et  qu'il  avait  ('pousé  liallierine  de  Glèves. 
M.  Lclong,  architecte  (les  Archives,  qui  a  examiné 
loul  cela  de  Irés-prcs,  pendant  qu'il  faisait  faire  des 

(il)  Tallemant  des  DéAUx,  t.  II,  p.  2i  de  la  petite  édi- 
tion. 

(d)  Livre  XXII,  p  ":.ô,  t.  VIII,  3*  série  de  la  collocti'jii 
Mii'h  iiid  et  Piinjoulal. 

ici  riilIcTlKiii  Mit;li,iuil,  2'  série,  l.  V,  p.  11. 

((/)  Ihniiude,  cliani  IV,  versai. 

\e]  Ce  qu'indique  la  cordelière  cinoulée  autour  de  sou 
écus^oii. 


mées  du  niôme  zèle  el  du  même  esprit,  pour 
prôclier  aux  j>euples  les  vérités  saintes  do 
l'Evangile,  et  ramener  les  hérétiques  par  la 

restaurations,  ne  serait  pas  éloigné  de  croire  que 
les  cbillns  eux-mêmes  sont  une  première  addition, 
el  (ju'avant  (pi'ils  fussent  posés,  le  manteau  ducal  el 
l'iTussou  de  gaiulie,  moins  (pielqnes  accessoires, 
cxislaii'nt  di'jà  tels  (ju'oii  les  voit  aujourd'hui.  Celle 
opinion  d'un  juge  très-compétent  feraildoru'  rennin- 
ler  la  première  application  de  peinture  au  duc  Frau- 
(ois,  père  du  Balafré,  c'esl-à-dire  à  l'époque  même 
où  les  Guise  achetèrent  l'iuîtel  de  Clisson. 

(]'est  en  lo.'iô  que  le  vieil  lujlel  de  la  rue  du  Chaume 
passa  des  liabou  de  la  Bourdaisière,  qui  le  possé- 
daient alors,  à  la  branche  cadette  de  la  maison  de 
Lorraine.  Les  actes  encore  existants  de  celle  trans- 
mission in)  témoignent  ipi'il  fui  vendu  pour  la  somme 
de  seize  mille  livres  à  madame  la  duchesse  de  Guise 
(Anne  d'Est),  <  soy  disant  el  portant  fort  en  ceste  partie 
(lu  sieur  duc  de  Guise  sf>n  espoux.  t  Connue  le  duc  de 
Guise  se  liouvail  à  Paris  le  lô  juin  l.'i.'iô.  jour  oii  fut 
passélecorilral,  la  iniseen  nom  de  Sa  femme  danscet 
acte  indique  un  inolifi|u'il  avait  de  ne  pas  y  figurer  per- 
sonnellement, soit  pour  faire  comprendre,  soil  pour 
donnei'  àcroirequeracquisilionavait  été  faile  desde- 
niers  de  la  duchesse.  La  secondi'  hypothèse  est  peul- 
èlre  la  meilleure,  eu  égard  à  ce  qui  se  passa  par  la  suiie, 
el  qui  csl  ccnstaté  aussi  par  documents  antbciui- 
(pies. 

Le  7  octobre  1356,  le  duc  et  la  ddchessc  de  Guise 
allèreni  au  (Ib.àlelet  faire  renonciation  de  leur  lui- 
lel  de  Clisson  en  faveur  de  leur  frère  et  beau-frère 
le  cardinal  de  Lorraine.  Celui  ci  accepta,  pour  re- 
noncer à  sou  tour,  six  mois  plus  lard,  en  faisant 
passer  la  propriété  i-nr  la  lêie  de  son  neveu  le  prince 
de  Joiriville,  fils  aine  de  la  maison.  Or,  quel  élait 
l'objet  de  ces  renonciations  et  transmissions  suc- 
cessives? 11  n'y  a  qu'une  manière  de  les  expliquer, 
cl  la  voici  :  Le  grand  duc  de  Guise  n'était  pas  riche 
dans  la  mesure  de  ses  prétentions  et  de  sa  gloire; 
pour  lenii-  maison  de  prince,  il  enqMunlail  à  loul  le 
niondi!.  11  laissa  en  mourani  i)lusdedeux  cimiI  mille 
éc'US  de  délies  (/)),  el  cela  après  avoir  eu  à  sa  dispo- 
sition le  trésor  de  l'Elal,  où  on  l'accuse  d'avoir  puisé 
à  pleines  mains.  Qu'était-ce  donc  dans  le  temps  où 
sa  prospérité  ne  faisait  (|ue  de  poindre?  Peu  rassuré 
sur  l'hcritage  de  ses  enfanis,  il  est  visible  qu'il  von- 
liil  au  moins  sauver  celui  de  l'aîné,  el,  pour  le 
niilli'c  à  l'abii  de  loul  recours,  il  passa,  de  conni- 
vence avec  son  trère,  les  acies  énoncés  ci-dessug, 
lesquels  n'étaient  ipie  des  actes  fictifs.  Ce  ipii  pnuive 
le  parlai!  (Iésin!éressen)eiil  du  cardinal  de  Lorraine 
dans  celle  all'aire,  c'est  que,  vers  le  même  lemits  il 
donna  à  son  frère,  pour  accroître  d'anlant  la  part 
de  l'héi'itier  présouqilif,  l'Iiôtel  de  Laval,  dont  il 
.s'était  lui-même  récennnent  enrichi  (r).  Cet  liiilel  de 
Laval  occupait  l'euqila<emenl  où  s'est  élevé  depuis 
le  magnifique  portail  de  l'InUel  de  Sonbise. 

Mais  ces  particularités  nous  éloignent  un  peu  de 
noire  porle. 

En  deliois  de  l'arcade  golhique,  ou  voit  sur  le  mur 
de  face  du  bàtimenl  deux  inedailloiis  sculplés  cl 
IKMul!-:  l'im  à  droite  et  l'aulre  à  gauche,  avec  une 
.M  onciale  couronnée  au  milieu,  el  les  mois  yionr  ce 
iju'il  uie  i>lel,  gravés  sur  tme  banderolle.  Os  orne- 
meius  n'exislaieni  pas  aulrefois;  c'esl  M.  Lelroiinc 
(pii  les  a  lail  faire,  pour  ra|)peler  l'illustre  origine 
du  miniumciil.  L"  médaillon  île  droili'  ligure  en  etlel 
l'i'cu  d'Olivier  de  Clisson  (un  lion  vermeil  en  champ 
d'argi.-nt),  et  celui  de  gaucliu  est  la  copie  de  son  ca- 

(«i  .11'  les  cil  p  d'après  d'exrelleiites  copies  qui  font  p.irlie 
delà  l>ililiollièi|ue  de  M.  l.e  Knux  de  LInry. 

(/>)  lliuNTOMK,  Hommes  iitiulres  Ht  grnhds  capilaine*, 
111,  IL 

(clCopicsde  liirosà  M.  I.e  Houx  de  Lino.v. 


1217 


PAR 


D'EPIGRAPHIE. 


PAR 


1218 


force  lie  la  iiorsuasion.  Cet  ordre  futnpprouvu 
par  Honoriiis  III,  en  1216,  sous  le  titre  de 
Frères  Prêcheurs.   Quelques-uns  des  ilisci- 

chet,  ou,  comme  on  disait  au  xiv  siècle,  <le  son  si- 
gnet, tc\  qii'W  cxisloauhas  il'iin  litre  original  qui 
fait  partie  du  Trésor  (les  Charles  («).  On  y  voit  nn 
heaume  suriiiouté  d'une  paii'c  d'ailes  ou  vol.  Le 
ctiamp  tout  autour  est  semé  d'M.  Pour  ce  qu'il  me 
jtlel  est  la  devise  de  Clisson,  tirée  de  son  ijraud  sceau 
de  connétable  (b),  où  elle  est  gravée  avec  accompa- 
gnement d'M  pareilles  à  colles  du  signet.  Au  dire  des 
vieux  historiens  de  Paris,  la  même  lettre  était  ré- 
pétée de  mille  manières  dans  la  décoration  taiU  ex- 
térieure qu'intérieure  de  l'hôtel.  La  confirmation  du 
fait  s'est  trouvée  dans  les  derniers  travaux.  La  lu- 
carne établie  dans  le  comble  de  la  tourelle  de  gau- 
che est  ornée  d'une  M  couronnée,  dont  on  n'a  eu  qu'à 
raviver  la  dorure  pour  lui  rendre  l'effet  qu'elle  pro- 
duisait il  y  a  quatre  cent  cinquante  ans;  elle  a  servi 
de  modèle  pour  celle  qu'on  a  gravée  au-dessus  de  la 
porte.  D'autres  M  décorent  des  carreaux  employés  à 
Un  ancien  pavement  dont  les  débris  existaient  sous 
la  cage  du  grand  escalier  de  Soubise.  Enfin  le  même 
emblème  se  trouve  entremêlé  avec  des  feuillages 
dans  une  frise  peinte  dont  l'ancienne  chapelle  pré- 
sente encore  quelques  vestiges.  La  frise,  large  de 
quatorze  ceiilimètres,  est  composée  d'un  tond  brun 
sur  lequel  les  ornements  se  détachent  en  bleu  d'a- 
zur ;  elle  a  pour  bordure  deux  cordons  d'un  vermil- 
lon extrêmement  tendre.  Au-dessus  sont  posés  en 
saillie  les  abouts  des  pièces  de  bois  qui  portaient  les 
arceaux  d'une  couverture  en  charpente.  Ces  abouts, 
sculptés  avec  un  art  remarquable,  offrent  des  figures 
d'hommes  accroupis  sous  un  tailloir  bordé  d'astra- 
gales, le  tout  enluminé  des  couleurs  les  plus  vives. 
Pour  ce  qui  est  des  carreaux,  ils  sont  en  terre  cuite, 
les  uns  carrés,  les  autres  en  losanges,  ces  derniers 
recouveris  d'un  émail  vert,  les  autres  d'un  jaujic 
pareil  à  celui  du  marbre  antique.  Sur  ces  fonds  sont 
exécutés  les  dessins  et  les  M,  au  moyen  d'une  pâte 
d'un  brun  rouge,  incrustée  à  deux  millimètres  de 
profondeur. 

Il  ressort  de  tout  ceci  que  l'M  était  l'ornemeiit 
par  excellence  de  la  demeure  de  Clisson.  Dieu  sait 
combien  de  contes  on  a  faits  à  l'occasion  de  celte 
lettre.  On  a  prétendu  qu'elle  était  là  comme  initiale 
du  mot  miséricorde,  et  que  l'hôlel,  dans  l'origine,  s'é- 
tait appelé  llôiel  de  la  miséricorde.  La  ville  de  Pa- 
ris, ajoute-t-on,  l'avait  offert  à  Olivier  de  Clisson, 
voulant  que  ce  cadeau  lût  un  monument  de  son  hu- 
manité, après  ([ii'il  eut  par  ses  supplications  adouci 
Charles  Vl,  irrité  contre  les  Parisiens,  en  138,")  (c). 
Celte  tradition  n'est,  comme  toutes  les  Iradilions, 
que  de  l'histoire  travestie.  Il  est  bien  vrai  que  Char- 
les VI,  vainqueur  à  Koosbeck,  vint  achever  la  dé- 
faite des  Flamands  sur  les  Parisiens;  bien  vrai  qu'il 
les  désarma,  qu'il  abolit  leur  gouvernement  munici- 
pal, qu'il  les  fit  emprisonner  par  centaines,  confis- 
quer les  uns  et  pendre  les  autres.  11  est  très-vrai 
encore  qu'après  plusieurs  semaines  de  cette  terreur, 
on  convoqua  le  peuple  au  palais,  pour  lui  faire  en- 
lendre,  le  roi  présent,  ((ue  tout  ce  qu'on  avait  lait 
jusque-là  n'était  rien,  et  qu'on  aurait  à  en  supplicier 
bien  d'autres.  Sur  quoi  les  princes  et  princesses  du 
sang  qui  avaient  le  mol,  se  jetant  à  genoux  et  criant 
miséricorde,  le  gracieux  souverain  se  laissa  toucher, 
et  consentit  à  ce  que  le  criminel  fût  converli  en  ci- 
vil, c'est-à-dire  à  ce  que  la  coupable  cilé  se  rache- 
tât par  des  écusau  lieu  de  se  racheter  par  le  sang  (d). 

(a)  Archives  nationales,  J,  400,  n'  66.Vovez  noire  plan- 
che 83,  lig.  3. 

(6)  Koi/.;ia  gravure  de  ce  sceau  à  la  fin  du  lome  11  de 
ï Histoire  de  Hrelayne,  lar  D.  MonicE,  pi.  lO. 

(c)  PiGANioL,  Description  de  Fans.  i.  Il,  p. 83. 

(d)  Histoire  de  Charles  VI,  parle  nligieux  anonyme  do 
Saiul-Deais;  Froissart. 


pies  de  saint  Dominique  vinrent  se  loger  à 
Paris,  le  12  septembre  1217,  dans  une  maison 
près  de  Notre-Dame,  entre  l'Hùtel-Dieu  et 

Telle  fut  la  miséricorde  de  1383.  Les  Parisiens 
auraient-ils  été  assez  sols  pour  en  consacrer  la 
ménmire  par  un  monument?  Et  quand  ils  l'auraient 
voulu,  auraient-ils  pu  le  faire,  puisqu'après  leur 
avoii'  pris  leur  deniers  communs,  on  se  mit  à  les 
écraser  d'amendes.  Voilà  pour  ce  (pii  est  de  la  do- 
nation de  l'hôtel  par  la  ville.  Quant  à  la  popularité 
de  Clisson  en  1583,  elle  est  encore  plus  probléma- 
tique. Non-seulement  ce  capitaine  ne  passe  pas  pour 
avoir  adouci  le  courroux  du  roi,  mais  au  contraire  il 
est  nommé  expressément  comme  l'un  des  conseillers 
de  la  rigueur.  C'est  lui  qui  suggéra  et  opéia  le  dés- 
armement de  Paris,  et,  en  inûigeant  celte  humi- 
liation aux  habitants,  il  prit  à  lâche  de  la  leur  faire 
sentir  le  plus  qu'il  put.  Il  alla  jusiprà  ordonner  que 
les  portes  de  la  ville  lussent  déposées  et  couchées  par 
terre,  pour  être  piétinées  par  les  hommes  et  par  les 
animaux.  Un  vaincpieur  impitoyable  faisait  cela  le 
jour  qu'il  entrait  dans  une  place  rendue  à  merci  : 
les  Parisiens  subirent  neuf  années  durant  cet  ou- 
trage sans  exemple.  Leurs  portes  étaient  encore  par 
terre  lorsque  Clisson  faillit  périr  assassiné  par 
Pierre  de  Craon,  en  1392  :  ce  qui  fait  dire  à  Frois- 
sarl  que  «  le  connétable  fut  battu  de  la  verge  qu'il 
avait  cueillie,  t  car,  les  portes  fermant  de  nuit,  l'at- 
lentat  n'aurait  jamais  eu  lieu  {a). 

Arrivons  à  une  hypothèse  plus  raisonnable  sur 
l'origine  de  l'hôtel  Clisson.  L'auteur  de  l'Histoire 
(jéiiécilogique  de  la  maison  de  France  mentionne  deux 
allocations  de  quatre  mille  livres  que  Charles  V  fit 
en  1370  etl571  à  Olivier  Clisson,  pour  se  pourvoir 
d'un  hôtel  à  Paris.  N'est-il  pas  irès-supposable  que 
la  demeure  achetée  en  conséquence  de  ce  don  royal 
fut  celle  de  la  rue  du  Chaume?  C'est  vers  1370  que 
la  vieille  enceinte  de  Philippe  Auguste,  qui  passait 
à  peu  près  dans  la  direction  de  la  rue  des  Quatre- 
Fils,  lut  supprimée  comme  inutile,  à  cause  que  la 
nouvelle  foriification,  établie  nn  inilier  de  pas  plus 
loin,  venait  d'être  terminée.  C'est  eu  ce  temps  aussi 
que  la  noblesse  commença  à  habiter  le  Marais,  at- 
tirée de  ce  côté  par  le  séjour  de  Charles  V  à  l'hôtel 
Saint-Paul.  Un  quartier  neuf,  où  le  lerraiu  coûtait 
nécessairement  moins  cher  ([u'ailleurs,  dut  fixer  tout 
naturellement  le  choix  d'un  élianger  au  début  de  sa 
forUiiie.  Celte  hypothèse  admise,  le  palais  des  Ar- 
chives ne  cesse  d'être  nn  monument  de  nos  révolu- 
lions  que  pour  devenir  un  monument  de  nos  victoires, 
car  la  première  des  sonuiies  spécifiées  ci-dessus  fut 
accordée  au  capitaine  breton  peu  après  la  bataille  de 
Pontvallain,  au  gain  de  laquelle  il  contribua  puis- 
samment sous  les  ordres  de  Uuguesclin. 

Pour  qu'il  ne  reste  rien  de  la  légende  qui  a  voulu 
faire  Clisson  miséricordieux,  j'ajoute  (jue  bien  avant 
1383  il  avait  adopté  l'Ai  pour  eml.lenie.  Le  fait  a  été 
établi  déjà  d'une  manière  inconteslable  [b),  à  l'aide  de 
ce  même  signet  dont  nous  avons  lait  reproduire  le 
dessin.  L'acte  scellé  de  ce  signet  est  une  obligation 
relative  à  la  saisine  du  château  de  Josselin,  nouvel- 
lement acquis  par  Olivier  de  Clisson.  Il  est  d.ilé  du 
21  juillet  157U;  ce  qui  fait  remonler  les  M  au  temps 
même  où  il  est  si  vraisemblable  que  l'hôlel  fit 
construit.  .Mainlenanl,  est-ce  le  mot  miséricorde  que 
celle  leltre  veut  exprimer?  Ceux  qui  le  prelendent 
n'ont  qu'à  produire  le  texte  sur  quoi  ilsfoiuleni  leur 
opinion,  l'récisément  du  temps  de  Clisson,  c'est-à- 
dire  à  la  lin  du  xiv«  siècle,  la  mode  s'élablil  entre 
les  nobles  d'ajouter  à  leurs  armoiries  el  à  leur  de- 
vise une  leltre,  qui  depuis  a  été  appelée  cliifj'rc.  Le 
cliilîre  était  une  sorte  d'hiéroglyphe,  une  allusion 
cachée  à  quelque  aventure,  ordinairement  de  galan- 

l«)  Kboissjrt,  livre  IV,  c.  xxvai,  édition  BucUon. 
(('!  Par  M.  Dessales,  dans  ua  article  du  recueil  intitulé 
Vans  piuoresque  (1857),  t.  II,  p.  ICI. 


1219  PAR 

la  rue  l'Evoque  :  l'yiinée  suivanto  ,  Jo;iii 
Bar.isti-o,  doyen  de  Saiiit-Quoiitin,  leur  en 
donna  une  autre,  avec  une  cliaiiulle  près  des 

icrie.  Les  conlcmpovains  n'en  savaient  pas  le  mot 
la  pliipail  ilu  leiiips.  Noiisqiii  snniincs  posléricins  de 
tant  lie  siècles,  coiniiiiMil  le  ilevinerions-iioiis? 

•Passons  Jes  orncinenlsd^'  la  poile  à  la  place qu  elle 
occiipail  pai'  rapport  à  l'Iiùlcl. 

Le  renlonceiiR'iil  (lu'ellc  l'orme  sur  la  rue  «lu 
Cbaumo  est  iiiinli'Uigible,  à  moins  île  coniiaitre 
l'aiiPion  élal  (les  licnx.  Voici  eoniinenl  cet  étal  est 
prcscnlé  dans  l'acte  de  vcnlo  i!ii  13  juin  looô  : 

I  l  lit'  grand  maison  conlenant  plusieurs  corps 
d'li(jsleiz,\'slalilos,  courts  cl  jardins,  assise  à  Paris, 
lUc  ilu  Cliaulinc,  appelée  riioslel  deCliclion,  devant 
ei  à  l'opposilc  de  la  cliapclle  de  Ura(iue(«);  tous 
Icsdils  lieux  tcnans   d'une  part  et  faisant  l'un  des 

coings  de   la  rue  de et  d'autre  pari  cl  faisant 

l'autre  coing  de  la  rue  de....;  alioutissani  d'ung  bout 
par  derrière  a  la  vefve  et  héritiers  de  feu  noide 
homme  messire  Jacques  Doulcei,  en  son  vivant 
advûcat  en  la  court  du  Parlunieul,  et  d'autre  bout, 
par  devant,  sur  lailiclc  rue  du  Cliaidme,  etc.,  etc.  > 
Il  résulte  de  ce  passage  q\u;  l'hôlel  faisait  les  en- 
coignures de  la  rue  du  Chaume  et  de  deux  rues 
dont  les  noms  ont  été  laissés  en  blanc.  Pourquoi  ces 
lacunes?  C'est  que  les  deux  rms  en  quesuon  n'a- 
vaient pas  encore  de  nom  arrêté,  et  que,  baptisées 
tantôt  <l'une  façon,  laniol  d'une  autre,  elle  pouvaient 
tlonner  lieu  à  des  malentendus,  qu'on  évitait  en 
s'abslenaiit  de  les  nommer.  Cela  était  ainsi  en  15o3 
et  n'était  plus  en  laSli  ;  car,  dans  un  acte  de  cette 
année  (b),  la  maison  deJacques  Doulcet,  sur  laquelle 
on  \ient  de  voir  que  s'appuyaient  MM.  de  GuibC,  est 
déterndnée  comme  «  aboutissant  d'un  bout  par 
derrière  à  la  rue  des  Qualrc-Fils-Aymon,  et  d'aune 
pari,  devant,  à  la  rue  appelée  vulgairement  de  la 
Uoche.  >  Ces  deux  noms  sont  ceux  par  lesqu-  Is  il 
convient  de  renq)laccr  les  blancs  de  la  description 
ci-dessus;  et  ainsi  l'hôtel  de  Clisson  faisant  deux 
retours  d'équerre,  l'un  île  la  rue  du  Chaume  sur  la 
rue  des  Quatie-Fils,  l'anlre  de  la  rue  ilu  Chaume 
sur  celle  de  La  Koche,  avait  sa  porte  principale  pra- 
tiquée à  celte  dernière  encoignure. 

La  rue  <ie  La  Koche  éiail  un  prolongement  de  la 
rue  de  Braque,  qui  originairement  avait  débouché 
dans  la  rue  Vieille  du  Tenq)le,  en  face  de  la  rue 
lîarbelie.  Elle  fut  obstruée  au  xv«  siècle  par  la 
construclion  d'un  hôtel  appartenant  aux  seigneurs 
de  La  liocheguyon;  des  lors  elle  n'eut  plus  d'issue 
qu'un  passage  ijui  tortillait  à  travers  les  communs 
lie  cet  hôtel.  La  Ilochegujon  a  fait  naine  le  nom 
abrégé  de  La  Roche.  La  rue  de  La  Roche  séparait 
riiôlel  de  Clisson  de  l'hôtel  de  Laval.  Elle  coupa 
donc  en  deux  la  propriété  de  .MM.  de  Guise  du  mo- 
liienl  que  les  deux  holels  leur  alil).ii  tinrent.  Il  lie  pa- 
rait pas  cependant  (|u"ils  aienl  jamais  songé  à  user 
de  leur  poi)nlaiilé  pour  faire  cesser  un  élaL  de  choses 
qui  les  gênait  si  fort.  Mais  ce  que  n'avait  [las  fait  lu 
maison  de  Lorraine,  le  prince  de  Soubise  l'essaya 
dès  (pi'il  se  fut  rendu  l'acquéreur  des  deux  hôtels 
en  11)97.  Il  lit  agir  de  concert  sa  faveur,  qui  était 
grande,  et  celle  de  sa  femme,  <|ui  ('laii  plus  grande 
encore,  de  sorte  qu'à  ftnce  d'inliiguer  l't  de  con- 
tester, il  parvint,  non  pas  à  faire  suppriuuM'  la  rue, 
mais  à  la  convenir  en  un  jiassage  rerniant  la  nuit 
Cl  interdit  dejour  aux  >oilures(().  Cetli;  servitude  du 
•lassage  est  vraiscmijabtement  ce  ipii  donna  l'idée 
de  la  grande  cour  ijiii  fait  aujourd'hui  du  palais  des 
Archives  un  monument  sans  rival.  Le  seul  moyen 
«le  mettre  le  prince  chez  lui  était  de  rejeter  tous  les 
làtimen-ts  d'habitalion  d'un  côté  ou  de  l'anlre  de  la 

(a)  lOofiHis,  les  l'crcs  de  la  Merci. 

|(»)  Colletliou  lia  M.  I.e  Uoux  do.  Lnic.y. 

ici  IKeNUEi.,  VArehiieciure,  t.  M,  p. 3ot>. 


DICTIONNAIRE  PAR  19.20 

murs,  et  du  titre  de  Saint-Jacques.  C'était  la 
chapelle  d'un  liù|iital  pour  les  pèlerins,  qu'on 
appelait  yilôpil'il  de  Saint-Queutin,  el  qui 
laisail  pallie  de  ladite  niaisun.  C'est  de  cette 
chapelle  que  la  rue  Sainl-Jae(|uesa  pris  son 
nom,  et  que  les  Dominicains  ont  été  appelés 
Jacobins,  non-seuleiuent  à  Paris,  mais  dans 
tout  le  royaume. 

Ces  relii^ieux  furent  trois  ans  en  cet  en- 
droit, sans  pouvoir  obtenir  la  |iermission  do 
chanter  l'olïice  dans  leur  chapelle,  ni  d'avoir 
un  cimelière.  Pendant  ce  temps-là,  les  René- 
dictins  de  Notre-Dame  des  Cham|is  ou  des 


Vignes,  leur  permirent  de  dire  la  messe 
chez  eux,  d'y  assister  aux  offices  et  d'y  avoir 
leur  sépulture  (1). 

Kn  1221,  l'Université  renonça,  en  leur 
faveur,  à  tous  les  droits  qu'elle  pouvait 
avoir,  ou  avoir   eus  sur  la  chapelle  Sainl- 

voie  réservée  au  public.  L'architecle  Delamalre,  au- 
torise à  prendre  ce  grand  parti,  sacrilia  l'hôtel  de 
Laval  el  lit  du  vieux  manoir  de  Clisson  le  palais  de 
Soubise.  11  en  établit  la  façade  sur  le  côlé  que  lim- 
geait  jadis  la  rue  de  La  Roche,  et  ayant  consiruit  le 
portique  (jui  enveloppe  tout  l'espace  entre  celle  fa- 
çade et  la  rue  de  Paradis,  il  [irali(pia,  dans  l'axe  de 
la  rue  de  Braque,  deux  issues  pour  les  passants,  l'une 
sur  la  rue  dn  Chaume,  l'autre  sur  les  flancs  de 
l'hôtel  de  Rohan  (pi'il  coiislriiisil  dans  le  nièine 
temps  à  la  place  de  l'hôlel  de  La  Rocbcguyou.  La 
rue  de  Soubise  (c'csl  le  nom  que  prit  le  passage) 
resla  ouverts  au  public  Jusqu'au  momenl  oii  on  mit 
là  le  dépôt  des  .Archives  en  1808.  Alors  elle  fui  fer- 
mée pour  toujours,  et  la  porte  cochére  de  la  rue  du 
Chaume  devint  l'eiitrée  principale  du  nouvel  éla- 
blisscment.  Quant  à  la  porle  golhique,  sa  suppres- 
sion ne  reinonle  pas  au  temps  du  premier  ni  inènie 
du  second  prince  de  Soubise.  Elle  se  montre  encore 
parfaitement  dégagée  sur  le  plan  de  Paris  que  lit 
exécuter  le  prévôt  des  marchands  Turgoi,  en  1759. 
Peut-être  ne  fut-elle  bouchée  qu'en  1787,  à  la  mort 
de  .M.  lie  Soubise,  le  maréchal  de  France.  Il  est  cer- 
tain toulefois  que  cela  se  lit  avant  la  révolution. 
L'existence  des  armoiries  des  Guise  en  est  la 
preuve. 

On  peut  dire  que  la  restauration  Je  celle  porle, 
e.véculée  sur  les  dessins  de  M.  Ch.  Leiong,  est  une 
des  plus  heureuses  du  même  genre  qui  aienl  été 
faites  de  nos  jours  ;  elle  rend  à  l'histoire  cl  à  l'art 
un  monununl  perdu  depuis  nombre  d'années,  le  seul 
vestige  il'arcbil  eluie civile  du  xiv  siècle  qui  existe 
maintiiiant  à  Paris. 

(I)  En  li"21  ,  le  chapitre  de  Notre-Dame  leur 
donna  la  peiinissiou  de  célébrer  le  service  divin  dans 
leur  chapelle,  el  d'a\oir  un  cimetière  particulier; 
mais  comme  cette  maison  était  située  dans  la  pa- 
roisse de  Saint-Benoit,  le  cliaiHlre  et  le  curé  de 
cette  église  s'y  opposèieni.  Ce  dilTerend  fut  terminé 
liois  comniissairi's  que  les  chanoines  de  Nolrc- 
lame  choisirent  parmi  eux,  lesciuels  deciilèienl  que 
h  s  Frères  Prêcheurs  seraient  obligés,  aux  cinq 
fêtes  annuelles  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  la 
Iraiislalion  de  saint  Benoit,  de  la  Toussaint  el  de 
^oel,  de  dire  ou  faire  dire  en  chaire  dans  leur  cha- 
pelle, sous  peine  d'excommunication,  que  personne 
lie  devait  (juitler  sa  paroisse  pour  venir  entendre  le 
scriiee  eliei  eux  ;  et  qu'ils  seraient  tenus  de  payer  au 
curé  de  Saiiil-Heiioîl,  l'i  sols  par  cliacun  au  en  deux 
leruw^s;  savoir,  l'un  à  Noël  cil  autre  la  à  Sainl-Jean, 
el  5  sols  au  i  liapdre.  Par  cette  es|>èce  de  sentence, 
il  n'est  pas  peiinib  aux  Frères  Prêcheurs  de  ce  cou- 
M'iit  d'avoir  plus  d'une  cloche,  dont  le  poids  est 
limite  à  5U11  liv.  (PinvMiii. ,  /)cscrt';i.  de  Paris, 
tome  V.  page  149.) 


par 
Dam 


fS21 


PAR 


D'EPIGRAPHIE.' 


PAR 


1222 


Jacques,  dont  elle  avait  la  nomination.  On 
fixa,  par  le  même  acte,  les  prières  que  les 
Jacobins  seraient  tenus  de  tlire,  et  les  ser- 
vices qu'ils  feraient  célébrer;  et  l'on  convint 
que,  si  quelqu'un  des  membres  do  l'Univer- 
sité choisissait  sa  sépulture  chez  les  Jacobins, 
il  serait  inhumé  dans  le  chapitre,  si  c'était 
un  théologien  ;  et  dans  le  cloître,  s'il  était 
d'une  autre  faculté  :  enfui,  que  ces  religieux 
reconnaîtraient  l'Université  pour  leur  dame 
et  patronne.  Saint  Louis  les  combla  de  i)ien- 
faits,  fit  achever  leur  église,  sur  les  ruines 
du  château  des  seigneurs  de  Hautefeuille), 
bAlir  leur  dortoir  et  les  écoles,  et  leur  donna 
deux  maisons  dans  la  rue  de  l'Hirondelle. 
Jls  en  acquirent  plusieurs  autres  [irès  de  leur 
couvent;  elles  étaient  contiguës  au  collège 
de  Cluny,  d'une  part,  et  donnaient  de  l'autre 
sur  la  rue  Saint-Jacques,  touchant  à  la  voûte 
Saint-Quentin,  où  est  aujourd'hui  l'entrée 
de  ce  côté-là. 

Leur  cimetière,  l'infirmerie  et  un  dortoir 
étaient  situés  au  delà  des  murs  de  l'enceinte 
de  Philippe-Auguste.  Louis  X  leur  avait 
donné  la  partie  de  ce  mur  qui  régnait  le  long 
de  leur  couvent,  et  les  deux  tours  qui  se 
trouvaient  dans  cet  espace  :  ce  qui  leur 
procurft-la facilité  de  s'étendre  de  ce  côté-là; 
mais  en  1358,  on  abaltit  toules  leurs  cons- 
tructions, pour  creuser  un  fossé  autour  de 
l'enceinle  méridionale. 

Charles  V  les  indemnisa,  en  achetant  des 
religieux  de  Bourgmo^en,  près  Blois,  la 
maison  et  les  jardins  ((u'ils  avaient  acquis 
de  la  ville;  et  les  leur  donna  francs  et  quittes 
d(;  12  den.  de  cens  et  de  60  sols  de  rente, 
dont  ils  étaient  chargés  envers  le  Parloir- 
aux-Bourgeois.  11  paraît,  dit  M.  Jaillot,  que 
celte  maison  occupait  une  grande  partie  du 
tei'rain  qui  forme  aujourd'hui  leur  jardin.  A. 
l'égard  de  ceux  des  religieux  deBourgmoyeu, 
ils  sont  aujourd'hui  couverts  des  maisons 
qui  forment  les  rues  Saint-Dominique  et 
Saint-Thomas. 

Ils  obtinrent  aussi  de  Louis  XII,  au  mois 
de  mars  lo04  (vieux  style),  l'ancien  Parloir» 
aux  Bourgeois.  Ce  prince  leur  donua  encore 
une  ruelle  qui  régnait  le  long  du  mur  de  la 
ville,  appelée  rue  du  Coupe-gorge  ,  à  cause 
des  accidents  fréquents  qu'on  y  voyait  ar- 
river. 

Le  cloître  fut  reconstruit  en  1556,  par  les 
libéralités  d'un  riche  bourgeois  nommé  Ni- 
colas Hennequin;  et  l'an  1563  ,  ils  firent  re- 
bâtir leurs  écoles  qui  tombaient  en  ruine  , 
au  moyen  des  aumônes  que  leur  procura  un 
jubilé  que  le  Pape  Pie  IV  leur  avait  accordé 
pour  cet  objet. 

Leur  église  est  fort  grande,  mais  n'a  rien 
de  régulier  ni  qui  flatte  la  vue.  Elle  est  par- 
tagée en  deux  dans  toute  sa  longueur,  par 
un  rang  de  piliers,  comme  celle  que  les  qié- 
mes  religieux  ont  à  Toulouse. 

L'enceinte  de  ce  couvent  renferme  un  as- 
sez grand  terrain  ;  mais  les  bâtiments  en 
sont  gothiques  i)Our  la  plupart,  et  sans  sy- 
métrie. 

On  voit  dans  leur  église  plusieurs  tom- 
beaux de  rois,  reines,  prince.s,  princesses  de 


la  maison  de  France  ;  et,  par  un  choix  sin- 
gulier et  honorable  à  ces  religieux  ,  on  voit 
parmi  ces  tomlicaux  ceux  des  chefs  des  trois 
branches  royales  des  Valois,  d'Evreux  et  de 
Bourbon.  Voici  leurs  notns  : 

Charles  de  France,  comte  de  Valois,  chef 
de  la  branche  de  ce  nom,  laquelle  a  régné 
deux  cent  soixante  années.  Il  j)orta  le  litre 
d'empereur  de  Constantinople,  du  chef  de  sa 
seconde  fennnc  ,  Catherine  de  Courtenay  , 
fille  de  Philippe  et  petite  (illu  de  Baudouin , 
empereurs  de  Constantinople;  couronnée 
en  1300  impératrice  titulaire  de  Constanti- 
nople. 

Charles  de  Valois  ,  comte  d'Alençon  ,  se- 
cond fils  de  Charles  de  France,  il  fut  la  tige 
des  comtes  d'Alençon. 

Agnès  de  France,  septième  fille  de  Jean  de 
France,  duc  de  Normandie,  titre  alors  da 
l'aîné  des  enfants  de  France,  qui  aujourd'hui 
est  ajipelé  Dauphin. 

Louis  de  France,  comte  d'Evreux  ,  et  chef 
de  la  branche  de  ce  nom. 

Robert  de  France,  comte  de  Clermont  en 
Beauvoisis  ,  fils  de  saint  Louis,  et  chef  de  la 
branche  de  Bourbon,  par  son  mariage  avec 
Béatrix  de  Bourgogne,  héritière  do  Bour- 
bon. 

Louis  I",  duc  do.  Bourbon,  fils  de  Robert 
de  France ,  fut  comte  de  Clermont  et  de  la 
Marche. 

Marguerite  de  Bourbon,  fille  de  Robert,  et 
première  femme  de  Jean  de  Flandre,  comte 
de  Narnur. 

Pierre  ,  duc  de  Bourbon  et  comte  de  la 
Marche,  fils  de  Louis  1". 

Louis,  troisième  du  nom,  fils  puîné  de 
Louis,  deuxième  du  nom,  duc  de  Bourbon, 
et  d'Anne,  daui)hine  d'Auvergne. 

Béatrix  de  Bourbon  ,  fille  de  Louis  I"  et 
de  Marie  de  Haiiîaut.  On  voit  sa  figure  de- 
bout et  appuyée  contre  un  pilier  du  sanc- 
tuaire du  maître  autel ,  et  son  épilaphe  au- 
dessus,  outre  un  tombeau  de  marbre  qui  est 
dans  la  nef,  à  main  gauche. 

Anne  de  Bourbon,  fille  de  Jean  I",  comte 
de  la  Marche,  de  Vendôme  et  de  Castres. 

Outre  ces  princes  et  princesses  du  sang,  il 
y  a  eu  plusieurs  autres  personnes  de  dis- 
tinction qui  ont  été  inhumées  en  celte  église, 
savoir  : 

Philippe  d'Artois,  fils  aîné  de  Robert, 
comte  d'Artois;  et  Blanche ,  sa  compagne, 
fille  du  duc  de  Bretagne;  Gaslon,  comte  de 
Foix,  premier  du  nom  ,  inhumé  dans  le  tom- 
beau de  Philippe,  premier  du  nom,  comte 
d'Artois,  son  IJeau-père;  Clémence,  fille  de 
Charles-Martel,  rui  de  Hongrie,  et  seconde 
femme  du  roi  de  France,  Louis  X. 

Les  rois,  reines  et  autres  personnes  dont 
il  n'y  a  dans  cette  église  que  les  cœurs  ou 
les  entrailles,  sont  : 

Philippe  m,  dit  le  Hardi,  roi  de  France, 
et  fils  de  saint  Louis.  Son  cœur  y  est  inhumé. 
Celui  de  Pierre  de  France,  comte  d'Alençon, 
cinquième  fils  de  saint  Louis;  celui  de 
Charles  IV,  roi  de  France;  celui  de  Phi- 
lippe, troisième  du  nom,  roi  de  Navarre,  dit 
le  Sage,  fils  de  Louis  de  France,  comte  d'E- 


12-23 


PAK 


DICTIONNAIUE 


PAR 


liM 


vreux;  celui  de  Charles  de  France,  roi  de 
Naples  et  de  Sicile,  frère  do  saint  Louis. 

On  V  a  inlunné  les  entrailles  do  Pliilippe 
\,  dit'lo  Long;  et  de  Pliilipiio  VI,  dit  de  Va- 
lois, rois  de  France. 

Devant   le  j^rand  autel,  est   la  tombe  de 
Hunibert  do  la  Tonr-dii-Pin,  deuxième   du 
nom,  dauphin  de  Viennois.  Il  se  consacra  h 
Dieu  après  ia  mort  de  son  lils,  qu'il  avait  eu 
le  malheur  de  laisser  tomber  dans   l'Isère, 
rivière  qui  se  jette  dans  le  Ilhône  au-dessus 
dcA'alence,  oii  il  se  noya;  et  après  la    mort 
de  sa  femme,  qui  décéda  dans  l'île  de  Khodes. 
Il  céda  ses  Etats  au  roi  Philippe  VI,  et  étant 
entré   dans  l'ordre  de  Saint-Dominique,  il 
fui  fait  prêtre  en  1330,  par  le  Pape   Clément 
VI,  ensuite  patriarche  d'Alexandrie,  et  admi- 
nistrateur   perpétuel    de    l'archevêché    de 
Reims;  il  mourut  à  Clermont  en  Auvergne 
en  odeur  de  sainteté,  le  22  mai  1333,  et  son 
corps  fut  transporté  à  sou  couvent  de  Paris, 
auprès  du  tombeau  de  sa  tante    Clémence, 
reine  de  France,  sœur  de  sa  mère.  Sa  tombe 
est  composée  de  quatre  grandes  plaques  de 
cuivre,  jetées  en  moule.   Il   est  reiirésenté 
dans  toute  sa  hauteur,  revêtu  des  habits  de 
son  ordre,  la  chape  plus  courte  que  la  robe. 
Il  a  la   mitre,  les   gants   et   le  pallium,  qui 
descend  jusqu'à  ses  pieds,  de  même  que   le 
bâton  de  la  croi-s.  patriarcale,  à  deux  bran- 
ches, qu'il  tient  sous  son  bras  gauche.   La 
niche,  dans  laquelle  il  est,  mérite  d'être  re- 
marquée. Voici  son  épitaphe  dans  son  inté- 
grité. 
Hic  jacet  Pr.  et  Diis.  amplissiraus  D.   Himbek- 
Tus,  primo   Vienne  Dclpliinus.  Deinde   reliclo 
Prïcipalu,  Fr.  Ordinis  Pio.  in  hoc  Con'"  Pari- 
si'iin.  ac  denrù.  Patriarclia  Alcxandrinus,  cl  per- 
peluus  Adminislralor  Remensis,  et  precipuus 
Bnfacior    liujus  Conventus.  Obiit  aulem  anno 
Dni.  C13  CGC  LV,  die  xxii.  luaii.  Orale  pro  eo  Pr. 
Kr.  Ave. 

Au-dessus  de  la  porte  du  revestiaire  ,  on 
voit  le  cardinal  Guy  de  Malsec,  à  genoux 
devant  un  crucitix. 

Dans  la  chapelle  de  Saint-Thomas  ou  des 
Bourbons  ,  sont  inhumés  Nicolas  Coell'eteau 
et  le  P.  Noël  Alexandre ,  savants  d'une  grande 
distinction,  tous  deux  de  l'ordre  des  Frères 
Prêcheurs;  le  premier  mort  évéque  de  Mar- 
seille, et  celui  de  nos  écrivains  qui  a  com- 
mencé à  travailler  à  la  pureté  et  à  la  politesse 
de  notre  langue. 

Sous  une  grande  tombe,  qui  est  devant  la 
chapelle  de  la  Passion  ,  fut  inhumé  Pierre 
de  la  Palu,  petit-lils  de  Jeanne  de  Savoie,  re- 
ligieux de  Saint-Dominique  et  patriarche  de 
Jérusalem. 

Dans  la  nef,  devant  les  orgues  ,  sont  trois 
grandes  tombes,  sous  lesquelles  ont  été  in- 
humées trois  générales  perpétuelles  des  Bé- 
guines de  Paris  :  Agnès  d'Orchies,  Jeanne  la 
Brii  harde  et  Jeanne  Boumaine.  Il  y  a  ([uel- 
(lue  apiiarence  (jue  c'était  ici  la  sépulture 
commune  des  Béguines  de  Paris,  que  saint 
Louis  lit  venir  de  Flandre. 
Dans  cette  môme  nef,  on  voit  deux  bustes, 


celui  de  Jean  Passerai,  professeurd'éloquenee 
au  collège  royal,  précepteur  de  Jean-Jacques 
de  Mesiiie,qui  lui  a  fait  ériger  le  monument 
qu'on  V  remarque,  el  le  buste  de  Georges  Crit- 
ton ,  Ecossais,  savant  docteur  en  droit  civil 
et  canonique  ,  et  professeur  royal  en  langue 
grec(iue  et  latine. 

Dans  l'aile  oii  est  la  chapelle  du  Bosaire, 
a  été  inhumé  Nicolas  de  Paris,  substitut  du 
procureur  général  du  fiarlement  de  Paris. 
Auprès  de  l'œuvre  de  la  confrérie  du  Rosaire, 
on  voit  sur  la  porte  d'une  chapelle  un  évé- 
que à  genoux  :  c'est  la  reiirésentation  de 
Claude  Dormy  ,  évêque  de  Boulogne-sur- 
Mer,  auparavant  moine  de  Cluny,  et  prieur 
de  Saint-Martin  des  Champs.  Près  de  cette 
chapelle,  sur  une  tombe  élevée,  est  cou- 
chée une  figure  d'albûtre  ,  qui  est  celle  de 
Pierre  de  Bostrenan,  chambellan  du  roi  Char- 
les VII,  etc.;  Jean  Clupinel,  dit  de  Meung, 
continuateur  du  Roman  de  la  Rose,  nommé 
Clopinel,  à  cause  qu'il  boitait ,  fut  aussi  in- 
humé dans  ce  couvent;  mais  on  ne  sait  si  ce 
fut  dans  l'église  ou  dans  le  cloître. 

La  dévotion  et  la  confrérie  du  Rosaire  at- 
tirent dans  cette  église  un  grand  concours 
de  peuple  tous  les  premiers  dimanches  du 
mois.  La  reine  Anne  d'Autriche  engagea  le 
roi  Louis  XIII  à  entrer  dans  cette  confrérie, 
et  y  ht  inscrire  Louis  XIV,  son  ûls,  encore 
au  berceau.  Depuis  ce  temps-là,  la  coutume 
s'est  introduite  d'y  inscrire  les  enfants  de 
France  ,  peu  après  leur  naissance.  Un  reli- 
gieux de  saint  Dominique  va  les  recevoir  de 
la  confrérie,  et  s'oblige  de  réciter  pour  eux 
le  Rosaire. 

Le  cardinal  Mazarin  fit  décorer  le  maître- 
autel  de  colonnes  de  marbre  d'ordre  corin- 
thien, et  donna  le  tableau  qui  est  au-dessus 
de  la  porte  du  chœur.  Il  représente  la  nais- 
sance de  la  sainte  Vierge,  et  passe  non-seu- 
lement pour  le  chef-d'œuvre  de  Valentin  , 
mais  encore  pour  un  des  plus  beaux  qu'il  y 
ail  en  France. 

Les  écoles  de  saint  Thomas ,  qui  sont  à 
cûlé  de  l'église  furent  commencées  aux  dé- 
pens du  P.  Jean  Binel,  docteur  en  théologie 
et  religieux  de  Saint-Dominique,  mort  en 
1530.  La  chaire  est  ornée  de  marbre,  et  faite 
aux  dépens  de  M.Zamet.abbé  de  Joigny;  ou 
dit  que  celle  chaire  renferme  celle  oui  a  servi 
à  saint  Thomas  d'Aquin.  Celle  salle  est  or- 
née de  plusieurs  statues  et  portraits  des 
grands  hommes  de  l'ordre  de  Sainl-Domini- 
(jue,  qui  ont  été  docteurs  en  théologie  de  la 
Faculté  de  Paris,  et  qui  ont  enseigné  dans 
celle  école 

La  figure  qui  est  au  milieu,  en  entrant,  esl 
sur  un  piédestal,  el  représente  saint  Domini- 
que, instituteur  de  l'ordre.  Celle  ([ui  est  vis- 
à-vis,  de  l'autre  côté,  représente  Pierre  de 
Tarentaise,  Pape,  sous  le  nom  d'Innocent  V. 
Sur  le  second  piédestal,  du  mémo  cùlé,  est 
la  statue  de  Hugues  de  Saint-Cher,  en  habit 
de  cardinal ,  el  tenant  une  couronne  de  duc 
à  la  main.  Il  lui  religieux  de  Saint-Domini- 
que, et  cardinal  du  titre  de  Sainte-Sabine,  le 
liremier  de  cet  ordre. 

Saint  Louis  fut  le  premier  do  nos  rois  iiui 


1235 


PAR 


DKPIGRAPIIIE. 


PAR 


1226 


prit,  dès  sa  jeunesse,  des  confesseurs  dnns 
l'ordre  de  Saint-Dominique.  Le  pieniier  l'ut 
le  bienheureux  Barthéieiui  de  Bragance , 
maître  du  sacré  palais  sous  Innocent  IV, 
évoque  de  Limisso,  de  Vicence,  et,  selon 
son  épitaphe,  patriarche  de  Jérusalem.  Quel- 
ques-unes de  nos  reines  ont  eu  aussi  des 
Dominicains  pour  confesseurs.  Marie  de 
Luxembourg,  seconde  éfiouse  du  roi  Char- 
les IV',  les  choisit  tous  dans  cet  ordre.  Elle 
voulut  être  enterrée  aux  Dominicains  de 
Montargis,  avec  leur  habit,  qu'elle  n'avait 
quitté  étant  novice  que  pour  des  raisons  d'E- 
tat. (Ballze,  MiscA.  1,  pag.  162.) 

L'ordre  de  Saint-Dominique  est  un  des 
plus  célèbres  qu'il  y  ait  dans  l'Eglise.  11  a 
donnédouzesainls  quiont  été  canonisés,  plu- 
sieurs qui  ont  été  béatifiés;  quatre  Souve- 
verains  Pontifes,  Innocent  V,  Benoît  XI, 
saint  Pie  V  et  Benoît  XIII;  cinquante-huit 
cardinaux;  vingt-trois  patriarches;  tous  les 
maîtres  du  sacré  palais  ,  depuis  saint  Domi- 
nique ,  qui  fut  le  premier  en  1217  ;  vingt- 
huit  confesseurs  à  nos  rois,  et  quarante-deux 
à  ceux  d'Espagne.         (Hurtaut  et  Magny.) 

Jacobins  du  noviciat  général,  rue  Saint- 
Dominique.  Cette  maison  a  été  fondée  en 
1631,  par  le  cardinal  de  Richelieu  ,  pour  y 
élever  des  novices  de  différentes  provinces, 
dans  l'observance  la  plus  étroite.  Ils  logè- 
rent d'abord  ,  en  petit  nombre,  dans  une 
maison  isolée,  au  milieu  de  quelques  jar- 
dins et  terres  cultivées  ;  et  quoique  cette 
maison  fût  très-petite ,  ils  y  demeurèrent 
cinquante-un  ans.  En  1682,  ils  élevèrent  le 
corps  de  logis  qui  est  du  côté  de  la  rue  de 
l'Université.  En  1735,  jusqu'en  1740,  ils  fi- 
rent bâtir  trois  autres  corps  de  logis,  et  les 
quatre  ailes  voûtées  du  cloître. 

Hyacinthe  Serroni ,  premier  archevêque 
d'Albi ,  et  Anne  de  Rohan-Montbazon  ,  du- 
chesse de  Luynes ,  posèrent  la  première 
pierre  de  l'église,  le  5  de  mars  1683,  d'après 
les  dessins  de  Pierre  Bullet,  un  des  meilleurs 
architectes  de  son  temps.  Cette  église  a  22 
toises  de  longueur,  depuis  le  portail  jusqu'au 
fond  du  sanctuaire.  La  nef  en  a  douze  de  hau- 
teur sous  clef  de  la  voûte,  et  une  largeur 
proportionnée.De  grands  pilastres  corinthiens 
décorent  l'intérieur,  et  soutiennent  une  cor- 
niche enrichie  de  toutes  les  moulures  conve- 
nables. Les  vitraux  distribuent  une  lumière 
si  douce  que  les  yeux  les  plus  faibles  n'en 
sont  point  offensés.  On  a  fait  servir  pour  la 
chapelle  du  Rosaire,  l'autel  princijial  de  cette 
église,  qui  t'tait  du  dessin  et  de  l'exécution 
de  Martin,  sculpteur,  de  même  que  les  mar- 
bres et  les  deux  tombeaux. 

Parmi  les  religieux  qui  ont  illustré  ce  cou- 
vent, on  distingue  le  P.  Vincent  Baron,  et  le 
frère  François  Romain.  Le  premier  était  doc- 
teur conventuel  de  l'u-iiverstité  de  T(julouse, 
et  inquisiteur  en  1663.  Le  P.Echardi'apiielle 
primi  nominis  theologus.  Le  second  était  un 
des  habiles  ingénieurs  et  architectes  de  son 
temps.  En  168i,  il  entreprit  la  construction 
du  pont  de  Maestrick,  et  mit  la  dertnère  main 
à  la  premièi'e  arche.  Les  Etats  de  Hollande 
lui  en  témoij,nèreiit  Ilmu-  recou'iaissajice  par 

DlCTlONN.    D  EpIGRAPHIB,    I. 


une  somme  considérable.  Louis  XIV  lui  con- 
fia la  conduite  et  l'inspection  du  pont  Royal, 
h  Paris,  et  le  commit  pour  faire  les  visites, 
dresser  les  devis  et  les  rap|)orts  pour  la  ré- 
ception des  ouvrages  des  ponts  et  chaussées , 
les  réparations  des  bâtiments  dépendants 
des  domaines  de  Sa  Majesté ,  et  autr.?s  ou- 
vrages publics  dans  toute  la  généralité  de 
Paris.  Le  grand  architecte  était  la  qualité  la 
moins  estimable  du  Frère  Romain,  et  cédait 
à  celle  du  parfait  religieux.  II  se  comjiorta 
toujours  dans  le  monde  avec  édification,  ce 
qui  a  fourni  au  R.  P.  Matthieu  Texte,  son 
confrère  et  son  ami,  le  juste  sujet  de  l'épi- 
taphe  qu'on  va  lire. 

Qui,  fractis  siiperbse  Sequariae  fluclibus  ,  ar- 
cuatae  raolis,  PoiUein  Regiuni ,  Parisiis  prope 
Luparam  ,  arte  inirabili  construclum  ,  anno 
M.  D.c.  Lxxxv,  a  fundaraenlis  erexit. 

me    JACET 
FRATER     FRANCISCIS    ROMAIN, 

Gandavus ,  iiaiiis  anno  reparatae  salulis 
H.D.  c.  XLi.  Conventus  Trajeclensis  ad  Mosani, 
Ordiiiis  Fratrum  Prfedicalorum,  aluraniis.  Do- 
niinii  Regalis  Arcliiteclus ,  necnon  ponlium 
aggerumqiie  Conductor  in  Generafilate  Pari- 
sieusi  etTeclus,  ac  par  lolam  fere  Gatfiam  dele- 
galus,  denatus  Luietiœ  Parisiorum,  die  vu  ja- 
nuarii  m.  d.  ce.  xxxv. 

ORA    VIATOR, 

Ut  virum  Religiosum,  professione  conversuni, 
prudenlia  cl  moribus  conspicunni,  qiieni  loi 
Arcliilectuiae  prœclaris  monumeniis  célébrera, 
terra  el  ponius  ubique  comniendant,  aeilierese 
sedes  suscipiant  gloriosum.  Amen.  Luge  aevi 
noslri  opificum  decus,  illiusque  non  iinmemor 
jaclurae,  tuam  provide  :  abi,  et  resipisce.  Sodali 
carissimo  raœrens  posait. 

F.  Maiiliaeus.  Texte. 

Dans  les  murs  des  côtés  de  la  chapelle  du 
Rosaire,  on  a  placé  en  1722,  les  tombeaux 
de  Philippe  de  Montault,  deuxième  du  nom, 
duc  de  Navailles  et  maréchal  de  France;  et 
celui  de  Suzanne  de  Beaudéan  do  Neuillan 
de  Parabeyre,  son  épouse;  les  corps  de  Fran- 
çoise Berteau  de  Freauville,  épouse  du  mar- 
quis de  Goetenfao,  et  du  sieur  Louis  le  Gay, 
qui  avait  donné  une  partie  de  sa  bibliothè- 
que à  ce  couvent.  Dans  la  chapelle  de  Saint- 
Hyacinthe,  est  inhumé  Maximilien  de  Belle- 
fourière  ,  mari]uis  de  Soyecouit.  Sous  la 
lampe,  vis-à-vis  le  grand  autel,  est  la  si'pul- 
ture  de  H  .acinthe  Serroni,  premier  archevê- 
que d'Albi,  reçu  à  l'âge  de  quatorze  ans  dans 
l'ordre  de  Saint-Dominique  ,  où  il  lia  une 
étroite  amitié  avec  le  P.  Michel  Mazarin, 
frère  du  cardinal ,  premier  ministre  de  ce 
nom.  Son  mérite  le  fit  em[)loyer  dans  plu- 
sieurs négociations ,  où  il  soutint  seul  les 
intérêts  de  la  France. 

Auprès  de  la  tombe  de  M.  Serroni  est  celle 
de  M.  Jacques  de  Fieux,  évèque  el  comte  de 
Toul.  Du  môme  côté  est  inhumée  Henriette 
de  Contlans,  merquise  d'AruKiitières.   Du 


1227  PAR 

côté   do  la  chapelle   (le   Sain 


DIC^10^^AIRE 


PAK 


122S 


-Doniiniiliie, 
fsl  la  loiiibc  lie  Fraiicois-Réné  du  Bec-CiTS- 
piii-Griiu;ildi,  marquis  de  Vurd'S.  Aigres 
relie  loinlje  est  c<,'!le  de  Marie  de  beliuiinve, 
veuve  de  lUMié  de  «liliier.  inaniuis  de  Llé- 
lembault,  mèiede  la  diichessu  de  Luxem- 
bourg, et  aïeule  de  la  duchesse  de  \illeroi 
Sur  îa  lace  latérale  de  la  chapelle  qui  est 
vis-h-vis  celle  du  Rosaire,  est  le  tombeau 
de  Marguerite  de  Laigue,  veuve  de  Lliailes 
Olivier,  niarqms  de  Leuville,  dont  le  dessin 
est  ,1e  Cilles-Marie  Opiienord,  pienutM;  ar- 
chilecte  de  feu  S.  A.  U.  le  duc  d Orléans, 
et  réiùlaphe  de  Ferdinand,  comte  de  Uelin- 

^Vans  le  caveau,  au  pied  de  ce  monmneat, 
sont  i'ihumés  Francois-Aniablede  Monestay, 
marquis  de  C.lia/.eron,  et  l'abbé  Arlus  Pous- 
sin ,  docteur  eu  théologie,  <|U)  donna  sa  bi- 
bîiolhèiiue  à  cette  mai:  on.  ,,    c  ■   f 

Sur  le  confessionnal  de  la  chapelle  Sauit- 
Barlhélemi ,  est  Téiùtaphe  de  Rarthélemi 
Maserani,  maître  des  requêtes ,  qui  legna 
10,000  liv.  aux  religieux  de  cette  maison,  a 
condition  qu'ils  diraient  tous  les  jours  une 
messe  dans  celte  chapelle.  La  grille  de  Ki 


porté  à  en  adoucir  l'austf'rité.  Le  P.  Sébastien 
Michaëlis,dé>iranlde  fairv'  revivre  l'ancienije 
ferveur,  institua  une  léforme  de  sou  ordre; 
el  après  l'avoir  fait  recevoir  dans  quelques 
couvents  de  la  Provence  et  du  I^auguedoc, 
il  vint  avec  ci'iq  religieux  .de  ct^lt'e  lélorme 
a^  chapitre  liénéral.^  qui  se  tint  il  Paris  en 
1611.  Malgré'  ses  ellorls,  les  Jacohuis  du 
grand  0)uvent  de  cetle  ville  formèreni  tant 
d'op)iosilioMS  à  cet  élablissenieuti  qi^C  J.u 
chapitre  général  ne  put  l'adopter.  Ce  r.  fus 
lie  la  enlil  point  le  zèle  du  P.  Michaélis;  il 
demanda  au  roi  1 1  à  la  régente  la  l'ermissioii 
de  faire  bi'air  un  couvent  deFrèresPrôeheurs 
de  sa  rélorme,  ce  qui  lui  fut  accordé  par 
lettres  (latenles  du  mois  de  septembre  de  la 
même  année  lOil,  enregistrées  le  23  mars 
14j13.  11  oijlint  le  consentement  de  Hein  de 
Gondi,  évèque  de  Paris,  qui  donna  îi  ces 
Pères  oO,0(JO  liv.  pour  bàlir  le  couvent  et 
réalise.  Avec  ce  secours,  et  au  nunen  des 
libéi  alités  dusieur  du  Tillet  de  la  IJuissière 
et  'it:  (pielqiies  autres  personnes  rich('s_.  Us 
aclifctèient  u-i  em  li>s  de  dix  arpenls,  où  ils 
édevèreni  la  maison  que  nous  voyons  aujour- 
d'iiui.  L'i'^lise  est  dédiée  sous  le  litre    de 


""T  "^^^i^f-nile;  lion  des  cou-      rAnnouciSion  de  la  sainte   Vierge;  le  ta- 
voit  mérite  lallentioii  des  cou       ^^^^^^^  _^^.  ^^  ,.^|^,..  ,^,^,(^,  ,„.,  j^  „,;,a,,e  autel. 


(|ue  l'on  y 

naisseurs.  ,  ,   »,  ,■ 

An  premier  étage  est  le  chœur  de  Matines. 
On  y  remarque  un  tableau  de  liois  |M.eds  , 
qui  reinéseme  un  cruciiix,  ayant  d  un  cote 
fa  Mad"leine  debout,  el  de  lanUe  un  hom- 
me di!  guerre  à  genoux.  Au  bas ,  et  sur  la 
mêiae  loile  ,  est  celle  inscription  : 

En  ce  tableau  est  reprosoDié  le  portrait  au  uu- 
inrel  de  fcii  iiiossin».  Ciiavles  Glgault,  seigneur 
deBdlefoiu!,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils, 
iiiaicelial  de  ses  camps  (H  armées,  qu'il  a  coiii- 
mandnes  pour  Sa  Majesté  en  plusieurs  lieux  , 
villes  cl  IVoulières,  gonv.'rneur  du  Calelfl,  lais 
de  sou  décès,  (pii  fui  ii  S-j  de  son  âge,  le  20  no- 
vembre IG4i  ;  son  corps  a  éié  iiiluinié  eu  celle 
Eglise.  Priez  pour  le  repos  de  sou  âme. 

Nota.  Celui  qui  a  fait  cette  inscription,  a 
commis  deux  fautes  :  1°  Chailes  (li^ault  fut 
seigneur  du  Merlus,  et  non  pas  de  Rellelond: 
2"  il  peut  avoir  connnandé  en  plusieurs  lieux 
et  en  dillerentes  places  de  guerre,  et  |MUt- 
ôtre  commanda-t-il  aussi  quelques  corps  de 
troupes  en  qualité  do  maréchal  des  camps  et 
armées  du  roi;  mais  cela  ne  s'appelle  pas 
commander  les  armées  du  roi.  Si  l'on  doit 
ajouter  foi  h  la  généalogie  de  (iiganlt,  ra|i- 
portéo  par  le  P.  ^implieien,  dans  Ulnlonr 
(les  grands  officiers  de  la  eourovne,  il  faut 
que  la  terre  de  Rcllefond  soit  possédé,;  par 
indivis  par  ceux  du  nom  de  Gigaull  ;  car  de- 
puis Jean  Gigault,  iiui  vivait  en  IS'iO,  tons 
ceux  de  ce  nom  y  sont  qualiliés  seigneurs  de 
ce  te  terre.  (Piganiol,  Desc.  de  Paris, 
tom.  Vin,  pag.  iG-i.  ) 

Jacohins  Riu-ouMiis,  rue  Saint-Honore. 
L'ordre  des  Frères  Pré:;heuis  avait  toujours 
suivi  les  règles  çjue  saint  l)oiinMi(iue,  son 
fu  iilaleur,  lui  avait  prescriles  ;  mais  les  nial- 
l>iurs  des    temps    l'avaient   insensiblement 


est  de  Fi:aiiçois  Porbus,  du  même  que  ceîui 
de  saint  Franv^i»,  qui  est  dans  une  des  cha- 
pelles de  la  nul'. 

A  côté  du  maître-autel,  h  main  gauche, 
est  une  magnilique  chapelle,  qui  a  été  bâtie 
et  décorée  aux  dépens  de  Cath,-ruu'  de 
Rongé  Duplessis-Cellière,  veuve  de  François 
de  Blanchefort  de  Créiiui,  maréchal  do  Fiance. 
Le  tableau  de  l'autel  est  une  copie  do  la 
descente  de  Croix  de  Lebrun,  par  llouasse. 
Le  tombeau  du  maréchal  a  été  exécute  sur 
les  dessins  du  premier  peintre.  Le  héros  y 
est  repittsenté  à   genoux.  Sa  ligure  est  de 

Coysevox.  ,    »,.    ,      j 

Cette  église  est  la  sépulture  d«  Nicolas  de 
Veiduii,  premier  iirésidcnt  du  parlement  do 
Paris;  de  Thomas  do  Cam|)anolla,  qui  élait 
l'objet  delà  haine  des  Espagnols,  et  aime  du 
cardinal  de  Richelieu,  qui  lui  doiria  U'ie 
pensio-i  de  2,01.0  liv.;  d'Andté  Félib.en, 
historiographe  des  biUimenls  ilu  loi.qui  a 
donné  au  public  plusionis  ouvrages  estimés; 
entre  autres,  les  EiUrctinis  sur  tes  vies  et 
les  ouvrages  des  peiiUns:  de  Nicolas-And.é 
Félibio'i,  .son  lils,  prieur  de  Sainl-Flienne 
de  \  irasel. 

Le  célèbre  Pierre  Mignard,  premier  pein- 
tre de  Louis  XIV,  a  élé  aussi  inhumé  dans 
cette  église.  Il  n'avait  (ju'une  tille  ap  elée 
Catlierine,  que  le  lomte  de  Fouquieres 
(.|.oiisa  iionrsa  rare  beauté.  Aussi  Mignar,!, 
dans  les  grands  morceaux  de  poinlure  qu  u 
a  exécutes,  a-t-il  eu  soin  de  peindre,  ou 
l'une  des  Muses  ou  l'une  des  Grâces  d  après 
sa  tille,  la  regardant,  avec  raison,  comme  o' 
modèle  le  plus  achevé  qu'il  pilt  choisir,  hlle 
mourut  on  1742,  iigéo  de  quatre-vingt-dix 
ans.  Celle  dame  s'était  proposé  il  elev,  r  un 
monumoiit  à  la  gloire  de  son  il.uslre  père. 
Cet  ouvrage  n'a  élé  lini  tiue  queliiues  années 
après  sa  mort;  ut  ce  magnilique  mausolée  a 


t229 


PAR 


D  EPlGOA-PaiE. 


PAR 


i250 


étéinveniè  et  exécuté  parle  fameux  Lemoine, 
sculpteur  de  rAcadéuiie,  h  l'excciiliou  du 
buste  de  Miguard,  qui  avait  été  fait  l'Or 
Desjardins,  du  vivant  de  ce  grand  peintre. 
Madame  de  Feuquières  est  représentée  de 
grandeur  naturi'lle,  à  genoux,  pn  Mit  Dieu 
pour  son  père.  Celte  statue  mérite  l'atlenliou 
des  connaisseurs,  tant  jiar  la  nianièie  élé- 
gante avec  laquelle  le  savant  ai'tisle  a  su  ex- 
primer les  gràc  'S  et  la  beauli'  de  sou  modèle, 
que  par  l'art  --ingulier  avec  lequel  il  a-nianié 
la  uiultiplicilé  des  plis  des  vêtements,  et 
imité  la  légèreté  de  l'éiolfe.  Derrière  le  buste 
de  Mignard,  s'élève  une  pyramide  de  marbre 
gris,  adossée  au  mur  avec  peu  de  saillie.  Le 
Temjsy  e.st  représenté  en  bronze,  un  sablier 
h  la  main;  ce  monument  est  porté  par  une 
base  de  marbre  de  brèche  posée  de  biais, 
sur  lequel  on  lit  cette  inscription  : 

ALleTnx  niemorioe  Pétri  Mignard,  Eqiiilis,  Regii 
P.icloris  primarii,  queni  inoiiini  génère  PicUira; 
Discipuluni,  iEniiiliini,  quaniloque  viflonin  iia- 
tura  seniper  aiiiavil.    Calarina    Mignard,  Jnlii 
de  Pas  Coniilis   de  Feuquière,    iixor,  ipsaniel 
quoiuiani   nalurs  pulclierrinuin)    opns,    nuiic 
cinis  el  umijra  ,  lioc  pielaiis  aniorisqiie  mnnii- 
nienlum  qiiod  carissimo  pair!   voverat   et  jara 
proxime  dicanduin  ciiraveral,  morieas  porlici 
jussil.  OIjiil  Pater  30  mail  1093,  «lalis  83.  Filia 
vero  3  feliruarii  1742,  a;latis  90. 
La  maison  des  J.icobins  a  vu  fleurir  dans 
sou  sein  plusieurs  religieux,  qui  n'ont   pas 
fait  moins  d'honneur  à  la  religion  par  leurs 
vertus,  qu'aux  sciences  et  anx  belles-lettres 
par  leurs  talents  :  tels  que  les  RK.  PP.  Goar, 
Antoine   Lequien,   missionnaii-es;  François 
Combelis,  dont  la  nondireusn  liste  des  ou- 
vrages se   t'ouve    dans  le  Dictionnaire  de 
Moréri,  François  Peiion,  grand  huuianiste  et 
grand  thé(jlogien;  Jacques Qiiétif,  Idléiateur 
efi  tout  genre,  et  biijliothécaire    de  ce  cou- 
vent; Jacques  Barelier,  bntanisto  distingué; 
Jacques  Echard,  au-si  bibliothécaire;  Michel 
Lequien,  habile  dans  les   langues  gr-ecques 
et  orientales;   Jean-Ba|)liste   Labat ,   connu 
par  son  voyage  aux  lies  de  l'Amérique,  sa 
relation    de   l'AlVique    occidentale ,   el   ses 
voyages  en  Espagne  et  en  Italie,  et  d'autres 
religieux. 

HijRTAiiT  et  Magny. 

Addition  aux  Epitaphes  de  l'église  des  Jaco- 
bins réformés,  d'après  le  Recueil  manuscrit 
de  la  Bibliothèque  nationale,  u°  9i80. 

L 

Dans  la  Cliapelle  auprès  de  la  sacristie  est 
inhumé  le  corps  de  vertueuse  Dame  Madame 
Marie  Ruzé,fllle  de  M"  Antoine  Ruzé,  Marquis 
d'Effîat  el  Mareschal  de  France,  et  de  Duine 
Marie  de  Fourcy,  en  son  vivant  première  femme 
de  haut  et  puissant  Seigneur  M"'"  Charles  de  la 
Porte,  Seigneur  de  la  Moilier.iye,  graihl  Maistre 
de  l'Ariilterie  el  Maresclial  do  France;  laquelle 
est  décédée  à  Paris  en  riiôiel  de  l'Arsenal,  l'an 
1633,  peu  après  Pasques. 


IL 


'loy  gist  noble  homme  M"  Salval  de  la  Salrata, 
vivant  Socrélaire  de  la  clianihre  aux  deniers  du 
Roy,  Bienfaicieur  de  celle  maison,  qui  décéda 
le  26'  may  iti6i. 

Et  aussy  Danioiselle  NicoUe  Jamain  sa  feiuatç, 
pareillcmeni  bienraictrice  de  celte  Maison,  qui 
décéda  le  .  .  . 

Requiescanl  in  pace. 

Jacques  de  la  Bocciieiue.  (Saint-)  Cette 
église,  qui  a  doiuié  son  nom  au  (|i!artier  do 
la  ville  où  elle  est  située,  et  qui  a  pris  lo 
sien  de  la  boucherie  de  la  porte  de  Paris,  est 
du  nombre  de  celles  dont  l'origine  est  incon- 
nue. Il  existait  cerlainement  au  xii"  siècle, 
une  chapelle  au  lieu  môme  où  est  l'église  de 
Saint-Jacques  de  la  Boucherie,  sous  l'invo- 
cation de  sainte  Anne  selon  les  uns,  ou  de 
sainte  Agnès  selon  d'autres;  mais  on  ne 
peut  adopter  aucun  de  ces  sentiments.  Les 
religieux  de  Saint-Martin  ne  la  possédaient 
point  encore  en  1097,  ni  en  IIOS;  mais  elle 
ne  tarda  pas  à  leur  aiipartenir.  Il  y  a  grande 
apparence  qu'elle  fut  alors  érigée  en  paroisse 
pour  la  coniinodilé  des  habitants  qui  se  trou- 
vaient trop  éloigné-,  lie  Saint-Martin  ,  où  ils 
faisaient  faire  l'oflice,  et  (pii  (louvaient  avoir 
besoin  des  sacrements  la  nuit.  L'église,  telle 
que  nous  la  voyons,  et  la  tour,  ont  été  ache- 
vées sous  le  règne  de  François  I".  La  cure 
est  à  la  nomination  du  urieur  et  des  religieux 
de  Saint-Martin  des  Champs.  Ils  confèrent 
aussi  trois  chapelles  de  cette  église,  alterna- 
tivement avec  l'archevêque  de  Paris. 

L'église  de  Saint-Jacques  étant  devenue 
trop  jietite  pour  le  grand  nombre  de  ses 
paroissiens,  on  a  été  obligé  d'y  faire  des 
augmentations  à  diverses  refirisës,  qui  l'ont 
rendue  entièrement  irrégulière,  parce  qu'on 
n'a  pas  été  maître  de  choisir  le  terrain.  Le 
vaisseau  est  grand  et  élevé,  mais  d'un  mau- 
vais gothique;  il  y  a  nombre  de  chapelles 
autour. 

Au-dessus  de  la  belle  grille  de  fer  qui  en- 
vironne le  chœur,  et  sur  la  porte  principale, 
est  un  Christ  de  bois,  fait  par  Jacques  Sar- 
rasin, sculpteur,  qui  excellait  dans  les  pièces 
de  ce  genre.   C'est  un  morceau  admirable. 

Nicoias  Flamel,  natif  de  Pouloise,  et 
Pernelle,  sa  femme,  sont  enterrés  dans  cette 
église.  Ils  sont  représentés  sur  le  [lilier, 
près  de  la  chaire  du  prédicateur,  et  sur  la 
petite  porte  de  cette  église,  du  côté  de  la  rue 
Marivaux.  Ils  avaient  leur  maison  au  coin 
de  cette  rue.  Les  insiriplioiis,  les  bas-reliefs 
les  figures  hiéroglyphiques  dont  Flamel  avait 
décoré  les  maisons  qui  lui  aj)partenaient, 
ont  excité  de  tout  temps  la  curiosité  des 
alchimistes,  qui  ont  préfendu  qu'il  avait 
trouvé  la  pierre  philosophale  dans  celle  de 
la  rue  .Marivaux. 

L'i  lustre  Jean  Fernel,  iiremier  médecin  du 
roi  Henri  II,  moit  en  1558,  est  enterré  avec 
sa  femme  au  ba.s  du  pilier  qui  termine  Ja 
chapelle  de  Saint-îsicolas.  il  fut  un  des  pius 


1S3I 


PAR 


savants  médecins  qui  aient  paru  on  France. 
HuRTALT  et  Magny. 

Epitaphes  diverses  de  VéijUne  d('lruitede  Sainl- 
Jacques  lu  Boucherie ,  d'uprcs  le  Recueil 
de  la  Bibliothèque  nationale. 

I. 


Carolus  de  la  Saussaye ,  génère  Aurelianensis 
Episeopi  Pairui  clarus,  ulroque  Parente  nohilis, 
Tlicologia;  Parisiensis  Doclor,  Ecclesi*  Aure- 
lianensis (liu  Dccaniis,  cnjiis  Annales  publico 
(iedil,  ilenmni  ad  I£i'cli'si:e  Parisiensis  Canonica- 
tiis  liujiis  Basiliciu  ciirani  assiiniptus  ,  lanli 
Aposloli  dignns  Parocluis,  Coneionibiis  pielalis, 
niiseronini  cura,  opliini  Pastoris  spécimen  de- 
dii  :  adeoqiie  grcgi  se  loluin  incunibens,  in 
niorbuin  lelhalem  incidit  et  occidil  die  21"  sep- 
leinbris,  anno  ICil,  quiiKinaginla  sc\  annos 
naïus. 

Eodenimel  lenipoie  nonduni  Periodo  Lnnari 
eniersa,  Anilionius  Martin,  illuslrissinio  Priii- 
cipi  Condaeo  a  Secretis,  Caroli...  raplus,  hoc 
lapide  claudilur,  ut...  quos  afflnilas...  el  cha- 
ritalis  oHiciis  Patrem  et  liiiuin...  hic...  arni- 
ca... socielate  conjnncii,  Aiiauia  magnum  et 
Dieni  Majestalis  Cliristi  expectarent. 
Tussanus  Martin  nicerens,  amantissimo  Patri  ac 
bene  merenti  fratri  hoc  monumeutua)  posuit. 


II. 

Passant,  au  pied  de  ce  marbre  repose  le  corps 
de  Ednie  Le  Roy,  natif  de  Gignac,  ville,  en  Laa- 
giiciloc  et  Citoyen  de  Paris:  sa  condition  fut  de 
Bourgeois  marchand  de  soyc;  son  négoce  fut 
plus  céleste  que  terrestre  et  ses  affections  plus 
spirituelles  que  coiporelles,  puisiiii'il  converiil 
son  conq)loir  en  oratoire,  et  vesquit  dans  le  cé- 
libat; après  auoir  durant  75  ans  fait  lieureuse- 
ment  profiter  le  talent  que  Dieu  luy  avoit  donné 
de  son  amour,  il  c.\pira  parmi  plusieurs  signes 
d'cleclioii,  le  5'  de  Novembre  1G53.  regretté 
des  liommes  d'honneur  ses  amis  pour  sa  pro- 
fité, pleuré  de  ses  Parens  pour  sa  bonté  nalu- 
relie,  et  lainanlé  des  Panures  pour  sa  charité. 
Passant,  prie  Dieu  pour  sou  Ame  et  songe  à  loy. 
Pierre  Custol  sou  nepiicu  ,  e.xéculeur  de  son 
testament  a  voué  ce  nutrbrc  à  sa  mémoire, 
pour  tesmoin  perpétuel  de  ses  obligations. 
Messieurs  lis  Marguiilierssonl  olili:;e/.,par  con- 
Iract  passe;  par-devant  Gerbaux  et  Tronson,  no- 
taires, le 6'  Mars  IGô"),  défaire  dire  quatie  mes- 
ses basses  tous  les  ans,  sçavoir  le  jour  de  Pas- 
(|ues,  de  Penlecoste,  de  Toussaints  et  de  Noël. 
Prie/,  Dieu  pour  luy. 


III. 

Cy  devant  snus  celle  toudje  gisent  en  scpiiliurc 
Vénénblc  el  Docte  Personne  .M»-  Guillaume  Les- 


DICTIONNAIUE  PAK  1232 

cliappe,  Prestie,  eu  son  vivant  Curé  de  Thiers  et 
Lavarc,  el  Sire  Alexandre  Lescliappc  son  frère, 
quand  il  vivoil  Marchand  el  liourgeois  de  Paris; 
lesquels  en  leur  vivant  (uit  donné  et  laissé  à 
l'œuvre  et  f.iluique  de  ceaus  la  somme  de 
000  liv.  tournois,  une  fois  payée,  pour  faire  et 
célébrer  à  perpétuité  deux  Messes  basses  par 
chacune  semaine,  au  jour  de  Lundy  et  Ven- 
dredy,  connue  appert  par  Lettres  p.issées  par 
les  uottaires  du  Roy  nostre  Sire  au  (^haslelet  île 
Paris  ;  et  décédèrent,  c'est  assauoir  led.  Véné- 
rable le  veadrcdy  dernier  jour  de  feurier  1521. 
el  led.  Alexandre  le  29'  d'Aoust  1525. 
Vous  qui  ce  lisez, 
Priez  Dieu  pour  les  Trespassez. 


lY. 

Cy  devant  gist  le  Corps  de  feu  Vénérable  el  Docte 
Personne  .M"  Ferry  Le  Normaul,  Prestre,  naiif 
de  Garches  prés  Saint-Clou,  viuaiil  l'un  des 
grands  Chapelains  de  céans,  lequel  après  auoir 
rendu  scruice  en  celle  Eglise  l'espace  de  vingt 
ans,  décéda  eu  la  crainte  de  Dieu  le  28=  May 
1620. 

Priez  Dieu  pour  luy. 


V. 

Cy  gisent  noble  homme  Nicolas  Lescalopier 
escnyer,  Baron  de  Giury,  Conseiller  et  Secré- 
taire du  Roy  el  de  ses  finances,  el  DainoiscUc 
Denise  Scoparl  son  Espouse;  lesquels  déeele- 
reiil,  lad.  Damoiseile.le  l"ji)iir  de  l'année  1605. 
et  led.  Lescalopier,  le  29'  juin  ttilO. 
Requiescant  in  pace.  .\men. 

Au-dessus  île  celte  épithaplie,  on  voyait, 
sur  une  lame  de  cuivre,  une  grande  foiidaliou 
qui  a  été  faite  par  Jean  Lescalopier,  éiu\ er 
et  contrôli'ur  de  la  Maison  du  Koi.  et  Marie 
rUeiniite  sa  femme,  dès  l'an  lotJO.  Ifs  sont 
décédés  le 

VI. 

Epitaphe  de  Nicolas  Flamel. 

Feu  Nicolas  Flamel  jadis  cscriv 
ain  a  laissié  par  son  lestamc'nl  a 
l'œuvre  de  celle  église  cvrtaines 
renies  el  maisons  qu'il  avait 
acquesléos  et  acliclées  à  son  vi- 
vant pour  faire  eerlain  service 
divin  el  dislribiicions  d'argent 
ehaseun  au  par  aumosnc.  (ou 
ehaiis  les  quinze  vins  l'Oslel  Di 
eu  el  aultres  églises  et  bospilaux 
de  Paris.  Soit  prié  pour  les  ircspassez. 

Au-dessus  de  cette  inscriplion  .se  iriuve 
grav('<  sur  la  pii'nc  le  hiisle  de  Jisus-Clirist 
leiiail  le  globe  du  uioiulc,  a\anl  à  ïa  droite 


123" 


PAK 


le  soleil  et  le  nuste  de  saint  Pierre  avec  la 
clef,  h  sa  yauclio  la  lune  et  le  busle  de  saint 
Paul  avec  l'épée. 

Au-dessous,  l'iuiage  d'un  squelette  avec 
ces  inscriptions  :  , 

Domine  Deus,  in  Ina  miseiicordia  siimiis. 

De  terre  suis  venus  et  en  terre  reiuriie 

L'ànie  fuis  a  son  Dieu  qui  les  pecliiés  pardonne. 

Nicolas  Flamel,  mort  à  Paris  on  lil8,  avait 
fait  faire  cette  inscription  funéiaire  de  son 
vivant.  Elle  fut  placée  sur  un  pilier  de  lY'glise 
de  Saint-Jacques  la  Boucherie,  sa  paroisse, 
j>rès  du  [)ortail  du  coté  de  la  rue  Maiivanx, 
qui  avait  été  reconstruit  à  ses  frais  en  1399. 
La  maison  qu'il  habitait  faisait  le  coin  de  la 
rue  Marivaux  et  de  la  rue  des  Écrivains. 
L'inscription  enlevée  lors  de  la  démolition 
de  l'église  Saint-Jacques  la  Boucherie  en 
1T9~,  a  été  retrouvée  chez  un  marchand 
d'antiquités  en  184-7.  Rachetée  par  ordre  de 
M.  le  Préfet  de  la  Seine,  elle  a  été  déposée  au 
musée  de  l'iiùtel  de  Cluny. 

L-4NDI.  Fôte  fort  ancienne,  que  les  écoliers 
de  l'Université  célèbrent  entre  eux  tous  les 
ans,  le  premier  lundi  après  la  Saint-Barnabe. 
Voici  l'étymologie  de  ce  mot,  et  l'origine  de 
cette  fête. 

Le  mot  latin  indictum  signifiait  au  xir  siè- 
cle, un  jour  et  un  lieu  indiqués  pour  quel- 
que assemblée  de  peuple.  Ce  mot  a  souffert 
deux  altérations  dans  notre  langue.  L'*"  fut 
d'abord  changé  en  e,  ensuite  en  a  :  on  a  |iro- 
noncé  Vindict,  ïendict,  et  ensuite  landit.  Ce 
dernier  mot  signifie  donc  la  même  chose  que 
le  premier,  c'esl-à-dire  un  lieu  où  l'on  s'as- 
semblait par  l'ordre,  ou  avec  la  permission 
du  Prince.  Lorsqu'on  eut  apporté  en  France 
du  bois  de  la  vraie  croix  apjiortée  à  Paris  le 
14  septembre  12il,  l'évéque  de  Paris,  pour 
satisfaire  la  piété  des  fidèles  de  son  diocèse, 
qui  souhaitaient  voir  cette  |irécieuse  relique, 
établit  un  indkt  annuel  dans  la  plaine  de 
Saint-Denis,  n'y  ayant  pas  d'emplacement 
assez  vaste  dans  la  ville  pour  contenir  tant 
de  monde.  Le  clergé  y  allait  en  procession, 
l'évéque  y  prêchait,  et  donnait  la  bénédic- 
tion au  peuple.  L'université  de  Paris,  ayant 
pris  une  certaine  forme,  s'y  rendit  pareille- 
ment avec  son  recteur,  de  même  que  le  jiar- 
lement,  lorsqu'il  fut  rendu  siideii taire.  L'en- 
droit était  sec  et  aride;  car  il  n'y  avait  ni 
ruisseau  ni  fontaine  :  on  fut  donc  obligé  d'y 
apporter  des  rafraîchissements;  [leu  à  [leu  il 
s'y  forma  une  foire:  elle  fut  continuée  du- 
rant plusieurs  jours  ,  et  devint  bientôt  fa- 
meuse. Comme  le  parchemin  était  alors  la 
matière  dont  on  seseinait  le  plus  communé- 
ment [)our  écrire  ,  il  s'en  faisait  un  débit 
considérable  à  celte  foire;  le  recteur  de  l'U- 
niversité allait  lui-même  acheter  ce  qu'il  lui 
en  fallait  pour  lui  et  pour  tous  ses  collèges, 
et  il  n'était  pas  permis  d'en  vendre  aux  mar- 
chands de  Paris  avant  qu'il  ttùi  fait  ses  em- 
plettes. Cette  procession  du  recteur  à  la  foire 
du  Lundi  procura  aux  écoliers  quelques 
jouis  de  vacances.  Tous  voulurent  escorter 
le  chef  de  l'Université,  ne  croyant  [)as  qu"il 


O'EPIGRAPHIE.  PAR  4.234 

fût  accompagné  suffisamment  de  ses  pre- 
miers officiers.  Le  voyage  se  faisait  avec 
toute  la  pompe  et  toute  la  magnificence  pos- 
sibles. Les  régents  et  les  écoliers  se  trou- 
vaient à  cheval  dans  la  place  de  Sainte- 
Geneviève  ;  de  là  ,  ils  marchaient  en  ordre 
jusqu'aux  charais  du  Landi.  Cette  longue 
cavalcade  se  terminait  rarement  sans  effu- 
sion de  sang.  Malgré  la  vigilance  de  leurs 
maîtres,  ces  jeunes  gens,  après  avoir  diné, 
se  querellaient  et  en  venaient  aux  mains. 
Outre  ces  petites  guerres,  le  Landi  était  en- 
coresujet  àd'autres  inconvénients.  Plusieurs 
vagabonds,  domestiques  et  gens  sans  aveu, 
se  joignaient  au  cortège  de  l'Université;  les 
filles  et  les  femmes,  en  habits  de  garçons, 
s'y  mêlaient  aussi,  et  y  causaient  des  désor- 
dres épouvantables.  Il  fallut  plusieurs  ar- 
rêts du  parlement  pour  y  remédier;  encore 
ne  vii.t-on  à  bout  de  les  faire  cesser  entiè- 
rement que  lorsqu'on  eut  transféré  cette 
foire  célèbre,  du  milieu  de  la  plaine,  dans  la 
ville  même  de  Saint-Denis.  Le  temps  de  la 
Ligue  qui  survint,  et  l'inutilité  d'aller  ache- 
ter des  parchemins,  depuis  que  le  papier 
était  devenu  commun,  contribuèrent  aussi 
beaucoup  à  l'abolissement  du  Landi.  Le 
nom  cependant  en  est  resté,  et  l'on  appelle 
ainsi  le  congé  que  prend  encore  l'Université, 
le  lundi  après  la  Saint-Barnabe. 

Les  loges  des  marchands  étaient  construi- 
tes non-seulement  dans  les  champs,  du  côté 
de  la  rivière,  mais  aussi  sur  le  l)ord  du  che- 
min; et  c'était  dès  le  premier  jour  de  mai, 
que  les  marchands  de  Pans  venaient  les  re- 
tenir et  les  marquer.  Un  poète ,  vers  l'an 
1290,  composa  les  vers  suivants,  sur  la  dis- 
position des  loges  des  diverses  professions; 
nous  les  rapporterons  pour  donner  au  lec- 
teur une  idée  de  la  poésie  de  ce  temps-là. 

Ctj  commence  le  DU  du  Lendit  rimé. 
En  l'onneur  de  la  Marclieandie 
M'est  pris  talent  que  je  vous  die 
Se  il  vous  plaist  un  nouvel  Dit. 
Bonne  gens,  ce  est  du  Lendit, 
La  plus  roi;il  Foire  du  monde. 
Si  con  Dicx  la  fait  à  la  ronde, 
Por  qui  gi  ai  m'entention  {V. 

Pronierain  (2)  h»  Pourcession 
De  JNotre-Danie  de  Paris 
Y  vient,  que  Dieu  gart  de  péris 
Tous  les  bons  Marcheans  qui  y  sont. 
Uni  les  grans  richesses  y  ont, 
Que  Dieu  les  puil  tous  avaucier; 
L'Evesque  ou  le  Penancler  (3) 
Leur  f.iit  de  Dieu  l)eiieison  (4), 
Du  digne  bras  Saint  Seniioii  (5) 
Devant  après  ne  doit  nus  (6)  vendre. 


(1) 

m 


i«) 


Mon  inienlion. 

Premièrement. 

Pénitencier. 

Bénédiction. 

Saint  Siméon. 

Aucun, 


>U35  PAR 

Oi  vous  voiulic  ge  faire  entendre 
La  rcriiaisie  qui  me  vint 
^uanl  à  riinuïor  nie  conviiiu 

An  lioiil  par  (lessi  (I)  Hi'giatiers 
Trouvé,  lîailiicis  cl  Ccrvoisiers  (2), 
Taverniers  et  puis  Tapiciei's; 
Assez  prés  d'eux  sont  li  Merciers. 
A  la  coste  (lu  grand  ciieiiiin 
Esl  la  Foire  dn  Cartliemui  ; 
Kl  après  Irove  li  pDiiipciinl  (7>), 
Dont  maint  honiine  esl  veslii  a  poinl 
El  pnis  la  grant  peleleric. 
(//  y  a  ici  un  vers  oublié  dans  le  manuscrii. 
La  lirelaine  dont  simple  gent 
Sont  revi'slu  de  pon  d'argent  : 
Los  Lingieres  ne  sont  pas  lonles. 
Je  m'en  relonrné  par  les  coûtes  : 
Puis  m'en  reving  en  une  plaine, 
La  où  on  vent  cuirs  cruz  ei  laine  : 
Pnil  ailressai  au  boutarier 
Là  où  je  conimen(;ai  premitT 
Par  devers  la  Croix  du  Lcndi!  (i) 
Pour  iniex  acoiisevoir  mon  Hit  ; 
M'en  ving  par  la  Ferroiierie 
Après  Ironvo  la  BalliMie  (S), 
Coidonanicr  el  Bourrelier, 
Sellier  et  Frennier  (6)  el  Cordier, 
Clianvre,  fde  et  cordouan  (7). 
Assez  y  ot  paineet  alian 
Marclians  ipii  là  sonl  as  cniblea, 
Faux,  après  lausilles  à  blez 
Si  y  trouvé  on  qui  les  set  querre, 
Queuz  (8)  d'Ardenne  et  d'Fngleterre. 
Haches,  coignécs  et  tarii'rres, 
Tranclians  de  plusieurs  manières, 
Mortelier  (9)  bancicr  trouvai, 
Taiicur,  Megeis  de  bon  conroi  (10), 
(.liausier,  Ilucliier  (11)  el  Cliaugeour 
CJui  ne  sont  mie  le  meneur  (l-l) 
Il  se  sont  logiè  bel  et  gent  (13). 
Apres  sont  li  JoiicI  d'argent  (14). 
Qui  sonl  ouvré  d'Orlavrerie  : 
Ce  me  semble  grande  desverie  (15). 
Je  ni  vi  (jue  Irois  Kspisiers, 
Et  si  le  me  convient  noncier. 
Puis  m'en  vins  en  une  ruelle 

(1)  Ou  coti-  de  Paris. 

(2)  Vciidcuis  de  bière. 
(5)  Vendeurs  d'habits. 

(■Il  (/éiail  une  cKiix  de  pierre. 

(*))  Cliaudionniers. 

(G)  Kperonniers. 

(7)  Cuirs. 

(8)  Pierre  à  aiguiser. 
(!»)  Espèce  de  londcur. 

(10)  Passeurs  île  peaux  fines. 

(il)  Faiseurs  de  cod'res. 

(I2|  Qui  ne  sonl  pas  les  moindres. 

(!.">)  Ilien  et  agréablement. 

(H)  Bijoux. 

(15)  Sujet  de  fàclierie. 


DICIIO.N.NAIKE  PAR  123ti 

Elroiie,  où  l'on  vend  la  telle, 
Y  ceuls  doi-je  bien  anoncier, 
El  après  le  Clianevacier  (I), 
Ahicois,  que  je  soie  a  repos 
Plaliaux  (2l,  escueles  cl  pos 
Trouvé,  qui  sonl  ouvre  d'eslain. 
Or  dirai  du  mcsllcr  hautain. 
Qu'a  ma  inalere  miex  apere  (ô) 
C'est  cis  «pie  tous  les  autres  porc  (4) 
Ce  sonl  li  Drapier  qiu:  Dieu  garl 

;  Pour  biaus  dras  l'allions  regari. 

Diex  gard  ceux  qui  les  seveni  faire 

\  Des  Marcheans  de  bon  afaire  (.5) 

Doi'.-on  parler  en  tous  bons  liens. 
Por  ce  que  je  ne  soie  oisons, 
Voudrai  nommer  selon  mon  sens 
Tonles  les  Villes  par  as^ens  (6), 
Dont  la  Foire  est  maiulenue  (7). 
Premier  esl  Paris  anuMilue  (8), 
Qui  esl  du  monde  la  meillour, 
Si  li  doit-on  porter  honneur 
Tous  bien  en  viennent,  dras  el  vins; 
Apres  parlerai  de  Provins, 
Vous  savez  bien  comment  qu'il  siet 
Que  c'est  l'une  des  dix- sept: 
Apres,  Rouen  en  Normandie, 
Or  oez  ('•)  que  je  vous  on  die. 
En  mon  Dit  vous  amenleuvrai  (10) 
Gant  et  \pre  et  puis  Douay, 
Et  Maalineci  Broiselles  (II) 
Je  les  doi  bien  nommer  con  celles 
Qui  plus  belles  sont  à  voir; 
Ce  vous  lai-je  bien  assavoir; 
Cambrai  cilé,  el  Moncornet, 
Maubeuge  ;  ci  Aues  i  met, 
Nogent-le-Relio  el  Dinem, 
Manueval,  Tcnol  etCaèn, 
Louviers  el  Brcteuil  et  Yernon, 
Chartres,  Bianvais  cilé  de  nom, 
Evreus,  ot  Amiens  noble  halle, 
Et  Troie  el  Sens,  el  Aubemalle  (12), 
EndcUi,  Doullens,  Saint  Lubin, 
Selon  con  dit  on  Conslanlin  ; 
El  Montereul  dessus  la  mer, 
El  Saint  Coinlin  (13)  et  Sainl  Orner, 
Abbeville,  el  Tenremonde, 
Chaulons  on  moult  de  puopic  abonde, 
B(Ui  Marcheans  et  plain  d'engien  (14) 

(1)  Vendeur  de  loile  de  chanvre. 

(2)  Plais. 

(5)  Couvienne. 

(i)  Celui   (pii  surpasse. 
(,'))    D'imporlauce. 

(6)  Ordre. 

(7)  Fré«iuoiilée. 

(8)  Moiilionné. 
(0)  Or  eccinloz. 

(10)  Je  vous  ferai  mention. 

(11)  BruNolles. 
(I2|  Anmale. 

(13)  S.nul-Queulin. 

(14)  Indusiricux. 


1-237 


PAU 


Di  estre  après  el  puis  &ignicii, 
Louvain,  Papeliiies  (1)  trouvai, 
ValencicMines  el  puis  Tournai, 
Toviç;ni,  et  puis  Danieslal, 
El  après  Irovai  Bnneval, 
Nogenl-leUdi  et  Chasliaudun, 
ïlaiiriimier  incllrai  en  gneimin  (2), 
Aultenlon  y  oloil  èire  bol, 
El  le  Temple  de  Mondouhlel, 
Corliie,  Courierai  el  Erre  (3), 
Bakus,  Cliambel;  m'I  f;iul  altraire  (4) 
Haï  el  Graiil-iiioiit  trpl(.>)en   BreîianI, 
Contras,  et  gent  pleins  île  Urafis  (6): 
Yillevort  ne  veut  pas  lessier; 
PaviHi,  ne  Moiuier-Viliier, 
Mnnsiaus  y  niellrai,  el  Blangi. 
Lille  en  Flandres,  Cressi  el  llui, 
El  Arras  cité,  el  Vervin, 
Partant  en  sarez  le  couvin  (7)  : 
Estampes  mettrai  en  commun 
El  le  Chastiau  tle  Melleiin, 
Saint  Denis  où  je  fui  lant  aise, 
Nommerai  el  après  Pont-aise, 
Ganiache,  B.iiUeul  el  en  Sene. 
Par  ce  que  je  ne  nies-asene  (8), 
N'oiibli  pas  Miaus  ne  Laigny, 
ISe  ChasHan-Landon  quant  y  fuy 
Au  Lenilii  ;  merci  Jliesu-t'hrist, 
Je  les  mis  tous  en  mon  escrit. 
Si  n'oubli  pas,  comment  qu'il  aille. 
Ceux  qui  aniainenl  la  heslaille, 
Vaciies,  bueus,  brebis  el  porciaus. 
Et  ceux  qui  vendent  les  chevaus, 
Rnnsins,  palefrois  et  destrier, 
Les  meilleurs  que  l'on  puel  trover; 
Jumens,  poulains  el  palefrois, 
Tels  coniniR  por  Contes  el  pour  Roys. 
Jbesus  qui  est  souverain  Dif?x, 
Leur  sauve  à  irelous  leur  cliaiiex  (9) 
Et  leur  (loinl  grâce  de  gaapnier. 
Qnan  qu'il  est  de  bon  pormengier  (10) 
El  bon  vin,  toul  vient  au  Lendit, 
Il  me  semble  que  j'ai  voir  dit  (II). 
Latîdry  (Saint-)  ,  petite  église  paroissiale, 

bâtie  dans  la  Cité,  sur  le  bord  de  la  rivière 

de  Seine. 
Dans  le  chœur  de  cette  église,  fut  inhumé 

Nicolas  Lpt'iurncux,  ecclésiastique  fam."ux. 

par  5a  piété,  par  son  savoir  et  par  ses  grands 

talents   pour  l'éloquence   chrétienne.  Il  est 


{|1  Poperingue,  près  d'Ypres. 

(2)  En  général  ;  mais  le  mol  dont  il 
connu. 

(3)  Aire. 

(4)  Il  m'y  faut  ajouter. 
(di  Droit. 

(Cl  D'épét's,  sabres. 

(7)  Tous  ceux  qui  s'y  assemblenl. 

{8i  Une  manque  à  rien. 

(9)  Leurs  biens. 

(10)  Toul  ce  qui  est  bon  à  manger. 

(11)  J'ai  dit  vrai. 


s  agit  est  M 


DEPlGRAPlIiE.  PAR  1238 

sans  épilaphe;  et  ce  n'est  que  par  tradition 
qu'on  sait  oCi  il  a  été  enterré.  Il  mourut  le  -l'i 
de  novembre  1686,  âgé  de  quarante-six  ans 
et  ciiKj  mois. 

Dans  le  bas-cùté,  du  côté  de  rEpîlre,  oa 
voit  un  tomi)e;iu  orné  de  quatre  colonnes  -lo 
niarlire,  au  haut  duquel  sont  les  armes  du 
chancelier  Boucherai ,  d'azur  au  coq  d'or, 
barbé  et  crété  de  gueules. 

Le  chancelier  Boucherat ,  cpii  avait  fait 
élever  ce  monument  en  169'i-,  parut  ne  pas 
s'en'  souvenir  cinq  ans  après;  car,  <^tant  mort 
leSsepleinbre  1099,  il  fut  iniiuraédans  l'église 
de  Saint-Gervais,  comme  il  l'avait  ordonné. 

Du  même  côté,  mais  plus  bas,  est  un  beau 
mausolée,  que  François  Girardon  fit  éiiger 
pour  CatherineDucliemin,  sa  femme,  et  pour 
lui.  Ce  sculpteur  fameux  en  donna  lui-même 
le  modèle,  et  le  fit  exécuter  par  Nouriisson 
et  Lelorrain,  deux  de  ses  élèves.  Ce  mo- 
nument consiste  en  un  grand  sarcophage  de 
marbre  vert  d'Egypte,  surmonté  d"une  croix, 
au  pied  de  laquelle  est  la  figure  de  la 
Vierge  debout,  pénétrée  de  douleur,  et  le- 
vant les  yeux  au  ciel.  A  ses  pieds,  est  le 
coi|)s  de  son  divin  Fils,  étendu  sur  le  sarco- 
phage. Deux  anges  sont  auprès  de  la  tête  du 
Christ;  un  autre  est  assis  au  pied  de  la  croix, 
et  deux  sont  en  l'air,  qui  contemplent  la 
croix,  et  tous  sont  consternés  et  dans  l'ado- 
ration. Ces  figures  sont  de  grandeur  na- 
turelle, et  h  demi  relief,  sur  un  fond  de  mar- 
bre de  couleur. 

Ce  tombeau  est  un  des  moindres  ouvrages 
de  Girardon.  Quoique  la  composition  en  soit 
assez,  belle,  l'exécution  en  es!  froide  et  dure. 
Cet  habile  sculpteur  n'a  jamais  excellé  que 
quand  il  a  été  conduit,  el  qu'il  a  liavaillé 
sur-  les  dessins  de  Lebrun,  comme  lorsqu'il 
a  fait  le  tombeau  du  cardinal  de  Richelieu 
et  plusieurs  autres.  On  peut  dire  Cependant 
que  s'il  ne  donnait  pas  au  marbre  le  feu  et 
la  vie  tju'on  .'dmire  dans  les  ouvrages  de 
Bernin  et  dePuget,  il  leur  donnait  une  pré- 
cision et  une  correction  de  dessin  qu'on  ne 
trouve  que  dans  l'antique,  ou  dans  les  ou- 
vrages de  ce  sculpteur.  Catherine  Duchemin, 
dont  on  vient  de  décrire  le  tombeau,  était 
aussi  un  excellent  peintre,  h:ibile  surtout  à 
peindre  les  fleurs.  De|)uis  son  mariage  avec 
Girardon,  elle  ne  s'occupa  plus  que  de  ses 
devoirs  domestiques.     (Hlrtaut  et  Magny.) 

Marché  Saint-Germain  (Le),  appelé  le 
Petit-Marché  avant  que  M.  le  cardinal  de 
Bissy,  abbé  de  Saint-Germain  des  Prés  ,  y 
eût  fuit  construire,  en  1726,  celui  que  nous 
voyons  aujourd'hui ,  au  lieu  des  loges  de 
chàr[iente  qui  servaient  aux  danseurs  et 
autres  petits  spectacles,  dans  le  préau  de  la 
foire  Saint-Germain.  Au  milieu  de  l'attique 
de  l'une  des  quatre  portes  est  une  table  de 
marbre  noir, surlaquelle est  gravée, en  leiîres 
d'or,  l'inscription  qui  suit,  et  qui  est  de  la 
con)position  du  sieur  Julien,  un  des  oliiciers 
du  cardii.al  de  Bissy. 

REG.NAXTE    LDDOVICO    \V. 

Henricus  de  Tliiard  de  Bissi,  S.  R.  E. 
Presbyler  Cardinalis,  Episcopus  Meldensis,  Saur 


1239  1*AR  0\C  1  ION 

cii  Cermaiii  a  l'ratis  Abljas,  Kigii  Oriliiiis  Coni- 
mendaloi-;  dinilis  llisliiomim  llioairis,  viam, 
(lomos  ,  fl  aniplissiimiiii  l'ormn  ail  Civiiim  utili- 
laleiii,  cl  Urljis  oriiainciiiiiiii  ,  magna  cura  el 
iiiipensa  inclioavil  et  al)Solvit  mdccxxvi. 

Au  revers  des  ninies  de  ce  cardinal  sont 
posées  celles  de  l'atibaye  de  Saint-derniain 
des  Pr('S,  lesquelles  sont  (Tiizurà  trois  lleurs 
de  Us  d'or,  qui  est  de  Franco,  et  sur  le  tout 
de  sable,  h  trois  besansd'nriirnl.  Au-dessous 
de  ces  armes  est  celte  inscription  de  l'abbé 
Raguet  : 

Aliile,  Minii,  lii(li;«  faccssile. 
Hinc  iiiipmjenlom  exlinl>at  liistrioniam, 
Dum  Civitatis  cominoila  Iloiiriciis  parai, 
Quoil  ecliile  ponliis,  fliiincii,  agri  procréant, 
Exubcraiiii  ileeiil  haiiil  DiKinain  foro. 
Ailesle,  Cives,  eligile,  eiiiile,  viviic. 

Au-dessus  de  la  porte  qui  est  du  côté  de 
la  rue  de  Tournon,  il  y  a  une  table  de  mar- 
bre noir,  sur  laquelle  sont  ces  deux  vers  de 
feu  M.  de  la  Moiinoye. 

Hic  ulii  se  iiidis  pascebat  iiiaiiibus  oiim. 
Sorte  capit  solidas  Uriis  iiieliore  dapes. 

(HiBTVLT  et  Magny.) 

Mathl'rins,  ou  les  Religieux  de  la  Saintc- 
Trinilé  de  la  Uédemption  des  Captifs,  rue 
des  Matliurins.  Celte  église  renferme  les 
sépultures  de  Robert  daguin  ,  de  Jean  de 
Sacro-Bosco,  grand  mathéniaticien  de  son 
temps,  et  de  François  Baudouin  ou  Balduin, 
savant  jurisconsulte. 

Au  bout  du  cloître  est  une  tombe  plaie, 
sur  laquelle  s(jnt  représentés  deux  hommi'S, 
jivec  cette  épitaplie  : 

Hic  siibliis  jaccnt  Leodegarius  du  Moiissel  de 
Noriiiania,  el  Olivarius  Boiugeois  de  Brilannla, 
01  lundi  ,  ('.leiiL-i  Sclicilaics,  (luoiulaui  ducli  ad 
Jiihiiilani  sxcularcm,  ubi  obieniiil,  rcslituti  ho- 
iiorifice,  el  hic  sepulti.  Anno  0011)11111408,  die 
10  nieiisis  Mali. 

On  lit  cette  inscription  française  contre 
une  muraille,  et  bien  plus  au  long  : 

Ci-dessous  gisseiil  Léger  du  Moussel  el  Olivier 
Bourgeois,  jadis  clercs  écoliers  eu  l'Université 
de  Paris ,  exécutés  à  la  justice  du  roi  notre  Sire , 
par  le  prévôl  do  Paris,  l'an  1  i07,  le  26"  jour 
d'octobre,  pour  certains  cas  à  eux  imposés;  les- 
quels, à  la  poursiiile  de  l'Université,  fuient  res- 
titués et  amenés  au  parvis  de  Notre-Dame,  et 
rendus  ii  l'évéïpic  de  Paris ,  comme  clercs ,  el 
aurecienret  aux  députés  de  l'Uiiiversilé,  comme 
suppôts  d'il  elle,  à  très-grande  soleuinilé,  el  de- 
là en  ce  lien-ri  ,  lurent  amenés  ,  pour  être  mis 
en  sépubure,  l'an  1-408,  le  Iti*  jour  de  mai,  el 
furent  lesilils  prévôt  el  son  lieulenaul  démis  de 
leurs  ollins,  à  ladile  piiursuili',  ronime  [dus  à 
plein  appert  par  lellres- patentes  el  iuslrumens 
sur  ce  cas.  Prie?,  Dieu  ipi'il  leur  pardonne  leurs 
Jtéehé».  Amen. 


NAIRF. 


P.AU 


1210 


Guillaume  do  Tignonville,  qui  était  le 
j>révôt,  non-seulemenl  l'ut  destitué  de  sa 
charge,  mais  on  l'obligea  d'aller  prendre  ces 
deux  corps  au  gibet  île  Maul'aucon,  en  céré- 
monie ,  et  avec  tous  ses  archers ,  de  les 
ilélacher  lui-même  du  gibit,  de  les  baiser  à 
la  bouche  en  piésencc  des  assistants,  et  en- 
suite de  les  conduire  jusqu'en  cette  église. 
(HinTAi  T  et  Magny.) 
Mkrci  (L'église  et  couvent  des  religieux 
de  Notre -DniE  nr;  la  Rkdemption  dus 
Captifs  de  la  ) ,  rue  du  Cliaume.  (a'IIc  mai- 
son tire  son  origine  d'un  hùpilal  el  d'une 
chapelle  qu'Arnoul  de  Braque  lit  bâtir  dans 
ce  lieu  en  l."3'»8,  et  que  Nicolas  de  Braque 
augmenta  beaucoup  en  y  faisant  bAtir  un 
hôtel.  Cet  ordre,  qui  i)rit  naissance  à  Barce- 
lone, n'était  en  1218  qu'une  congrégation  de 
gentilshommes  qui  avaient  consacré  une 
parlie  do  leurs  biens  pour  la  rédemption 
des  captifs,  et  que  l'on  ai)pelait/es  Confrères 
de  la  congrégation  de  Notre-Dame  de  Miséri- 
corde. 

On  voit  dans  cette  église  le  tombeau  de  la 
funilli'  de  Braque,  et  la  sépulture  du  cœur 
de  Charles  de  Thémines,  et  de  celui  de  Pons- 
Cliarles  de  Thémines,  son  fils. 

Quoique  le  rachat  des  esclaves  clirétiens 
soit  la  lin  princi()ale  de  cet  ordre,  de  môme 
que  celui  des  Trinitaires-Mathurins ,  ce  qui 
les  distingue,  est  que  ceux  de  la  Merci  font 
un  ipiatrième  vœu,  qui  est  non-seulement 
d'aller  racheter  les  esclaves,  ce  qui  leur  est 
commun  avec  les  Trinitaires,  mais  môme 
de  demeurer  en  otage  pour  eux  ;  vœu  que 
ces  derniers  ne  font  point. 

Minimes  de  la  place  Royale.  Le  roi 
Louis  XI,  instruit  de  la  sainlelé  de  François 
(le  Paule,  et  des  miracles  qui  l'attestaient, 
le  fit  venir  en  France  en  1V82,  espérant  ob- 
tenir par  ses  prières  la  guérison  de  la  ma- 
ladie dont  il  était  allligé.  Il  lui  donna,  dans 
le  cliAtean  du  Plessis-les-Tours,  où  il  faisait 
sa  résidence,  un  logement  pour  lui  et  pour 
les  religieux  qui  l'avaient  accompagné  ; 
mais  le  saint  religieux,  malgré  les  instances 
du  roi,  ne  voulut  jamais  faire  d'autre  prière 
à  Dieu,  sinon  ipie  son  adorable  volonté  fût 
accomplie.  Charles  Alll  honora  également 
les  Minimes  de  son  estime  et  de  sa  protec- 
tion, et  leur  lit  b.ltir  un  couvent  où  ce  saint 
homme  mourut  le  2  avril  1507.  Il  lut  cano- 
nisé par  Léon  X  le  1"  mai  1519.  Anne  de 
Bretagne,  en  H93,  donna  aux  disciples  de 
ce  pieux  instilutrur  ,  qui  avaient  pris 
par  humilité  le  nom  de  Minimes  ,  c'est- 
à-dire  les  plus  petits  des  hommes  ,  son 
hôtel  de  Nigeon,  tlans  la  paroisse  de  Cliaillot, 
]iour  en  faire  nn  monastère,  et  contribua, 
par  ses  libéralilés.  à  l'aire  achever  ce  mo- 
nastère et  l'église  déjà  commenci'e.  iiui  était 
alors  sous  le  titre  de  Notre-Dame  de  toutes 
(îrdces ,  nom  d'une  ancienne  chapelle. 
Henri  III  fonda  un  autre  monasière  dans  le 
bois  de  \'ince'ines,  le  27  oclobre  1585,  pour 
remplacer  les  relij,icu!iL  de  Crannnoiil,  que 
ce  prince  avait  établis  au  cidlége  Mignou 
l'année  précédente,  el  auxquels  il  avait 
subsliiué  di's  Hiéronimiles,  el  ensuite  dos 


an 


PAR 


Cord'cliei's  qui  ne  purent  s'y  accommoder. 
En  1611,  un  cluinoine  do  l'église  de  Paris, 
nommé  Olivier  Cliaillou,  et  descendant  d'uiie 
sœur  de  saint  François  de  Paule,  entra  dans 
l'ordre  des  Minimes,  et  par  le  don  cju'il  leur 
fit  de  ses  biens,  il  les  mit  en  état  d'acheter 
une  jiartie  des  jardins  de  l'ancien  palais  des 
Tournelles.  La  reine  Marie  de  Médicis,  vou- 
lant se  porter  pour  fondatrice  de  cette  mai- 
son, fit  rendre  aux  Minimes  le  prix  qu'ils 
avaient  donné  pour  l'achat  de  l'emplacement, 
et  tit  mettre,  en  son  nom,  par  le  cardinal 
Henri  de  Gondi,  la  première  pierre  de  l'é- 
glise que  nous  voyons  aujourd'hui.  Plu- 
sieurs [lersonnes  jiuissantes,  telles  que  le 
marquis  de  la  Vieuville,  petit-neveu  de  saint 
François  de  Paule,  le  marquis  de  Sourdis, 
MM.  Lefèvre  d'Eaubonne  et  d'Ormesson,  fi- 
rent aussi  des  dons  considérables  à  cette 
maison  ,  et  en  furent  déclarés  principaux 
bienfaiteurs.  Tant  de  bienfaits  mirent  bien- 
tôt les  Minimes  en  état  de  bâtir  l'église  et  la 
maison  qu'ils  ont  derrière  la  place  Royale. 
Elle  fut  dédiée  le  29  août  1679,  sous  l'invo- 
cation de  saint  François  de  Paule,  par  Fran- 
çois Bouthillier  deChavigny,  évéque  <le 
Troyes. 

La  chapelle  de  Saint-Michel  est  la  sépul- 
tur.e  des  Colbert-Villacerf.  Le  tableau  qui 
représente  suint  Michel  est  une  copie  de 
celui  de  Raphaël,  qui  est  au  château  de  Ver- 
sailles. On  y  voit  le  médaillon  d'Edouard 
Colbeit  de  Villacerf,  un  des  beaux  morceaux 
de  sculpture  de  Coustou  l'aîné;  les  armes 
sont  de  Spingola,  sculpteur  estimé. 

La  chapelle  de  Saint-François  de  Sales 
renferme  le  tombeau  du  duc  de  la  Vieuville 
et  de  dame  Marie  Bouhier,  son  épouse.  Les 
quatre  Vertus  cardinales  sont  de  Gilbert 
(iuérin. 

Dans  la  chapelle  que  l'on  nomme  de  Notre- 
Dame  de  Bon-Secours  ou  d'Angoulème  sor.t 
les  tombeaux  de  Diane  de  France,  duchesse 
d'Angoulème,  fdle  naturelle  du  roi  Henri  II, 
et  celui  de  Charles  de  Valois,  duc  d'Angou- 
lème, iils  naturel  de  Charles  IX.  Sous  cette 
chapelle  est  un  caveau  où  sont  les  cercueils 
depiesque  tous  ceux  ou  celles  qui  ont  ap- 
partenu au  duc  d'Angoulème,  savoir  :  le 
cœur  de  François  de  Valois  ,  comte  d'Alès  ; 
le  corps  de  Charlotte  de  Montmorency, 
épouse  de  Charles  de  Valois,  duc  d'Angou- 
lème ;  Louis  de  Valois,  comte  d'Auvergne  ; 
Marie  Touchet  de  Belleville,  veuve  de  Fran- 
çois de  Balzac  ,  et  Armand  de  Valois,  comte 
d'Auvergne. 

La  cinquième  chapelle  du  même  côté,  oii 
sont  trois  ossements  du  bienheureux  Jean 
de  Dieu,  a  servi  de  sépulture  à  plusieurs 
personnes  de  la  famille  de  Lecamus. 

Dans  celle  de  Sainte-Marguerite  est  celle 
d'Octave  de  Périgny,  président  en  la  troi- 
sième chambre  des  enquêtes,  et  précejiteur 
de  Louis  de  France,  dauphin  de  Viennois. 

La  chapelle  de  Saint-Nicolas  renferme  le 
mausolée  en  inarbre  blanc  du  [iremier  pré- 
sident Lefay  et  de  Madeleine  Marchand,  son 
épouse,  et  les  bustes  de  Guillaume  de  Le- 


D'EPIGRAPHFE.  PAR  mi 

frat,  seigneur  de  Lancrau,  et  de  Charles 
Lejay,  baron  de  Maison-Rouge,  etc. 

Plusieurs  seigneurs  et  dames  de  la  maison 
de  THôpital-Vitry  sont  inhumés  dans  la  cha- 
pelle de  Saint-Charles  Borromée. 

Dans  cette  même  église  sont  inhumés 
Jean  de  Launoy,  docteur  en  théologie  de  la 
Faculté  de  Paris  ;  personne  n'a  défendu  avec 
plus  do  force  que  lui  les  droits  des  rois, 
l'autorité  des  conciles,  etc.;  Abel  de  Sainte- 
Marlho,  doyen  de  la  cour  des  aides,  garde 
de  la  Bibliothèque  royale  de  Fontainebleau. 

(HuRTAUT  et  Magny.) 

Textes  de  diverses  épitaphes  des  Minimes, 
d'après  le  Recueil  manuscrit  de  la  Biblio- 
thèque nationale,  ii°  9i80. 


Dans  la  chapelle  de  M.  le  duc  d'Angou- 
lème se  voyait  une  sépulture  de  marbre  noir 
de  Diane  de  France,  duchesse  d'Angoulème, 
lllle  naturelle  de  Henri  II.  Sur  le  tombeau 
était  une  ligure  de  marbre  blanc  représen- 
tant la  duchesse  à  genoux,  les  mains  jointes 
et  le  visage  vers  l'autel.  Ou  voyait  aux  deux 
côtés  deux  grandes  tables  de  marbre  noir 
avec  ses  armes  au-dessus.  Sur  celle  placée 
du  côté  de  l'autel  était  gravé  ce  qui  suit  : 

Plis  Manibiis  Memoriœque. 

Dianne  Francise ,  Ducissse  Engolismensls  ,  Cliri- 
slianiss.  Régis  Henrici  II  naluralis  fili;B  et  in 
jura  legiliniorum  iiataliiim  adscripioe  ,  qiiaî  pri- 
nium  Horatii  FarnesiiDiicisCastereiisis,  Inoljsi- 
dione  Ilediiia  ca,'si  paticis  diebus  uxor,  postino- 
diiiii  Francisco  Moniiioranlio  illustrlssima;  fa- 
miliœ  Pririclpi  elorjiiata  ,  susceploque  ex  eo 
unius  diei  et  long!  iiiœroris  fillo  vidiia  relicta 
diii  supersles  fuit ,  cuin  aliaruin  virUiliiin  con- 
cursu  ,  luin  intégra  pudicitlue  fania  insignis  , 
cuituque  in  Deuni  Regemque  incornparabili, 
cujus  vel  maximum  documentura  (le<lit  sub  ini- 
tio  Belli  ciiiilis,  deposiio  apud  illom  fuie!  pigiiore 
inler  duos  potentissimos  Reges  Henricuni  111  et 
ejus  mox  successorem  llenrlcum  Navarne  Ra- 
gent niutua  Concordia  alque  amicitia  slabilita 

est  :  et  tandem  ul  quod  acerbo occasu  per- 

diderat,  adoptione  resarciiet,  moriens,  Franci- 
scuni  Valesium  ex  Regia  slirpe  Pronepoiem 
sibi  liLi'iedem  ex  asse  instiluit ,  atque  incortœ 
niorlalium  vitae  niemor  Ludovicuni  fiatrem  non 
niinns  vil  tutis  quani  sanguinis  subsliliiU. 
Obiit  ociogenaria  major,  anno  saliuis  supra 
milie  et  sexcentos  undevigèsimo ,  tertio  nonas 
Jannaril. 

Sur  ce  môme  cercueil  était  une  lame  de 
cuivre  sur  laquelle  on  lisait  : 

Diane  de  France,  Fille  et  Soeur  légitimée  de  Roy, 
Ducliessed'Aiigoulesme,  Douairière  de  Montmo- 
rency, decedée  ii  Paris  en  Janvier  1G19. 


1213 


PAR 


DICTIONNAIRF, 


PAR 


lî-U 


II. 


Dans  la  cave  de  cetlu  m(''me  cliapelle  on 
voyait  giavé  sur  un  cœur  de  |iloiuli  : 

Cœur  (le  François  lit'  V:il<)is,  Cniiiie  d'Alez,  <1e- 
ceilé  (luraiil  le  Sié;;o  de  Moiilpcllier  eu  10-2-2. 
Son  Coips  esleiuené  eu  la  grande  Eglise  d'Ayde. 

m. 

On  y  rein.ininait  aussi  deux  petits  cercueils 
de  plomb.  Sur  l'un  était  écrit  : 

Louis  de  Valois,  Coinle  d'Auvergne,  docedé  au 
Cliasleau  d'Escoùen  eu  Faiinée  1U57. 

"  Et  sur  l'autie  : 

Armand  de  Valois,  Couile  d'Auvergue,  decedéà 
Paris  eu  novembre  IGÔt). 

IV. 

Cy  gisl  baille  et  puissante  Princesse  Cbarlolie 
de  Moulniorenry,  Diicbesse  d'Aiigoulesuie,  Es- 
ponsedelrèsbaulcl  puissanl Prince  Monseigaenr 
Cliarics  de  Valois,  Duc  d'Angoulesnie  ,  Pair  de 
France  :  est  decedée  en  l'an  1(J5G,  le  jour 
de 


Cy  gist  le  corps  de  baute  et  puissante  Dame , 
Madame  .Marie  Toucbel  de  Belleville  ,  au  jour 
de  sou  decés  vefve  de  leu  haut  cl  puissanl  .Sei- 
neur  Messire François  de  Balsac,  Seigneur  d'En- 
iragues  Cbevalier  des  Ordres  du  Roy  et  Gou- 
verneur d'Orléans ,  Ia(|uellc  deceda  le  '28"  Mars 
1638,  âgée  de  89  ans. 

VI. 

Chapelle  de  Maréchal  de  Vitnj. 

Premièrement  y  repose  le  corps  de  liaul  et  puis- 
sant Seigneur  Messire  Louis  de  l'Hospital  Che- 
valier Mar.|uis  de  Vilry  ,  Seigneur  de  Caubert , 
Cbevalier  des  deux  Ordres  du  Roy,  lequel  est  dé- 
cédé eu  Angleterre  (;u  l'an  Itil2,  le  join-  de 
cl  depuis  a  esté  aj)porlé  pour  eslrc  iubunié  en 
celle  chapelle. 

tll. 

Aussi  y  gist  el  repose  le  Corps  de  haute  et 
puissante  Dame  Mad'.  Françoise  de  Briebau- 
tcau,  vivante  vel'vc  de  M"  Louis  de  l'Hospital, 
Maïquis  de  Vilry,  la  quelleesl  decedée  le...  jour 
de  .lanvier  IGiO,  cl  est  inhumée  a\ec  sond. 
Mary. 

.Montmartre  (Ancicniiu  abbaye  du),  près 
Paris. 

Eu  11!).'},  la  roiiio  de  France  AdîMaïde  se 
relira  datis  celle  abbaye  dont  ellf  était  l'on- 
uatiice,  pour  liiiir  SCS  jours  dans  la  reliaile 
el  dans  les  exercices  d''  i<iélé.  Llle  y  mourut 


le  clueiir  (les  reli 
aju'ès,  Reiié'e  d 


environ  un  an  après,  en  Hd'i  ;  son  corps  fut 
inliuiné  devant  le  grand  anlel;  son  lonibeau 
n'avail  rien  de  remarquable,  sinon  ipi'on  ne 
voyait  que  quatre  lleurons  à  sa  rouromie 
royale,!  onrormémcn là  l'usage dcce temps-là. 
Kii  IG'i3,  .Marie  de  Beauvilliors,  abiiesse  de 
]Mo  itin.irlre,  lit  tr.insporler  ce  tombeau  dans 
"v^ieuses;  et, qiieliiucs  années 
Lorraine,  fioiir  lors  abbesse 
de  la  même  abbaye,  le  lit  renouveler,  el  y  fit 
graver  l'inscription  et  épita[ilie  moderne 
ipie  voici  : 

Ici  esl  le  tombeau  de  très-illustre  el  irès-pieuse 
Prinec^ssc,  Madame  Alix  de  Savoye ,  Reine 
de  France  .  femme  du  Roi  Louis  VI  du  nom  , 
surnommé  le  Gros,  mère  du  Roi  Louis  VII  dit  le 
Jeune,  et  fille  de  Humbcrt  II,  Comte  de  Savoye, 
et  de  Gisie  de  Bourgogne,  sœur  du  Pape  Ca- 
lixie  11. 

Cy  gist  Madame  Alix,  qui  de  France  fut  Reine, 
Femme  du  Roi  Lo  lis  sixième,  dit  le  Gros. 
Son  amc  vit  au  ciel,  el  sou  corps  en  repos, 
Attend  dans  ce  tombeau  la  gloire  souveraine. 
Sa  beauté,  ses  vertus  la  vendirent  aimable 
An  Prince  son  époux,  comme  à  tons  ses  sujets; 
Mais  Monlmarlre  fut  l'un  de  ses  plus  doux  objets, 
Pour  y  vivre,  el  trouver  une  mort  délectable. 
Un  exemple  si  grand,  o  passant!  te  convie. 
D'imiter  le  mépris  qu'elle  fil  des  gi'andeurs; 
Comme  elle,  sèvre-loi  dès  plaisirs  de  la  vie. 
Si  lu  vctrx  des  élus  posséder  les  splen  leurs. 

Notre-Dame,  calliédrale  de  i^aiis. 

Description  de  l'église  de  Notre-Dame  ,  telh 

quelle  était  avant  la  révolution. 

Notice  par  Hcrtaut  el  Magny. 

C'est  un  bAliinent  gothique ,  grand  et 
majestueux.  Sa  longueur  est  de  soixante- 
ciiiq  toises,  sa  largeur  de  vin^'t-quatre  et  sa 
liauteurd.' dix-sept.  La  façade  se  fait  remar- 
quer par  son  élévation  el  par  sa  scul()ture. 
Oiiy  voit  des  statues  de  vingl-buitde  nos  rois, 
dont  celle  de  Cbildebcrl  est  la  première,  et 
celle  de  Philippe-Auguste  la  dernière.  Cette 
façade  est  terminée  par  deux  grosses  tours 
cariées  qui  soni  dans  les  deux  angles  et  qui 
onl  treUe-quatre  toises  de  iiaut  chacune. 
On  y  monte  par  trois  cent  (piatre-vingts 
degrés,  et  l'on  va  de  l'une  à  l'autre  par  dent 
galerifs  hors  d'ieuvre.  Dans  la  tour  ipii  est 
du  cùlé  de  raniievOché,  il  n'y  a  que  dent 
grosses  clociies,  dont  la  plus  consitléralile 
fui  donnée  en  IVOO  par  Jean  di-  Monlaigu, 
qui  la  nomma  Jacipieline,  du  nom  de  Jac- 
queline de  ta  Cirange,  sa  femme.  Celle  cloche 
no  s'étanl  point  trouvée  d'accoid  avec  les 
antres,  le  chapitre  la  fit  retondre  en  1661, 
et  le  roi  Louis  le  d'and  la  nomma,  avec  la 
reine  Marie-Th  lèse  d'Autriche,  sa  femme; 
le  même  défaut  subsislani  encore,  le  cha- 
|iilre  de  Paris  la  lit  refondre  une  sconde 
fois  en  l;.8(),  et  quoi(iue  la  reine  ftlt  moite 
en  1(J8;J,  on  mit  cependant  sur  celle  cbx  he 
la  môme  inscription  qu'on  y  avail  |ilacée  à 


iU' 


PAR 


D'EPIGRAPIIIE. 


PAR 


12W 


la  première'  refonte,  en  changeanf  seule- 
ment la  date.  Cette  insciiplion  est  conçue  en 
ces  termes  : 

Qiiœ  prius  Jacqiieliiia  Joaiinis  Comilis  de  Mmile 
Aculo  doiHim  PoRil.  xv  M",  mine  diiplo  aiicia, 
Emmaiiuel  Ludovica-Tlicresia  vocor,  a  Liiln- 
vico  Magiio  ,  et  Maria-TliCiesia  Auslriaea  ejiis 
conjuge  nominata  ;  et  a  F'iaiieisco  llarlico,  pri- 
mo ex  Arcliiepiseopis  Parisiensibus  Duce  et 
Pari  Fraiicire,  beneilicla ,  die  29  Aprilis  aimo 
Doniini  1G8G. 

Dans  l'autre  tour,  il  y  a  sept  cloches,  et 
six  clans  le  petit  clociier  qui  est  sur  la  croi- 
sée. Ces  quinze  cloches  sont  estimées  pour 
leur  sonnerie  harmonieuse.  An-ilessus  de 
ces  deux  tours  sont  deux  terrasses,  d'où 
l'on  peut  voir  le  plan  et  toute  l'cHendue  de 
Paris.  Les  voîltes  de  cette  église  sont  toutes 
couvertes  de  plomb. 

Cette  façade  est  percée  de  trois  grandes 
portes,  par  lesquelles  on  entre  dans  l'é^^lise, 
dont  la  nef  et  le  chœur  sont  aceom[)agnés 
(le  doubles  ailes,  au-dessus  des  voûles 
desipielles  ^ont  des  galeries  spacieusi's  aussi 
voûtées  et  qui  règuent  autour  de  celte  église. 
Ces  galeries  ont  élé  longtemps  sans  balus- 
trades; mais  comme  dans  h'S  céréiïionies 
extraordinaires  elles  sont  remplies  de  peuple 
que  la  dévotion  ou  la  curiosité  y  attire,  le 
chajiitre  a  voulu  prévenir  les  accidents,  et 
y  a  fait  mettr'e  une  balustrade  de  fer,  qui 
aurait  été  beaucoup  plus  riche  et  i)lus  con- 
venable en  pierre.  C'est  à  ces  galeries  ou 
tribunes  que,  pendant  la  guerre,  on  expose 
les  drapeaux  et  les  étendards  pris  sur  les 
ennemis  de  la  France  :  on  les  ôle  en  temps 
de  paix. 

En  entrant  dans  cette  église,  on  remarque 
une  colonne  qui  est  adossée  au  premier 
pilier  à  main  droite,  sur  laquelle  est  la 
ligure  d'un  homme  armé  de  loutes  pièces, 
à  genoux,  et  qui  semide  prier  saint  Chris- 
tophe, dont  la  statue  colossale  est  adossée 
an  pilier  suivant.  Au  bas  de  la  figure  de  cet 
homme  est  cette  inscription  : 

C'est  la  représentation  de  noble  boinme  Mes- 
sire  Antoine  des  Essarts,  Chevalier,  jadis  Sieur 
de  Tbieiix  et  de  Glaligiiyaii  Val-deGalie,  Con- 
seiller et  Chambellan  du  Roi  noire  Sire  Char- 
les VI  de  ce  nom,  leipiel  Ciievalier  lit  faire  ce 
grand  image  en  l'Iionnenr  et  révérence  de  Mon- 
sieur S.  Clirislophe,  en  l'an  1415.  Priez  Dieu 
pour  son  anie. 

On  voit  au-dessous  les  armes  des  Essarts, 
qui  sont  de  gueules  à  trois  croissants  d'or. 
Antoine  des  Essarts,  valet  li-anclianlet  gai'de 
des  deniers  de  l'épargne  du  roi,  suivit  le 
parti  du  duc  de  Rourgogne  avec  Pierre  des 
Essarts,  son  frère  aîné;  mais  ayant  l'un  et 
l'auti-e  changé  de  [)arli,  il  en  coûta  la  vie  à 
Pierre,  (pii  eut  la  tète  tranché.'  aux  halles, 
en  1413,  et  Antoine  courut  grand  risque 
d'avoir  le  niéuie  sort.  Ce  fui  en  rccoimais- 
sance  de  ce  danger  évité  qu'Antoine  lil  faire 


cette  statue  colossale  de  saint  Christophe 
qu'on  voit  ici. 

Contre  le  dernier  inlier  de  la  nef,  et  vis- 
h-vis  la  cha[)elle  de  la  Vierg(%  est  appuyée 
la  statue  éijuestre  de  Philippe  le  Bel.  C'est 
en  cet  état  que  ce  mi  vint,  dit-on  ,  rendre 
grâces  à  Dieu  et  à  la  Vierge  de  la  victoire 
qn'il  avaii  rempoitée  sur  les  Flamands  h 
Mons-en-Puelle,  le  18  d'août  130i.  D'autres 
prétendent  que  c'est  la  statue  votive  de  ce 
riii,  (pji  la  lit  mettre  dans  cette  église  en 
actions  de  grâces  de  cette  grande  victoire. 
Jl  donna  en  môme  temps  100  livres  de  rente 
annuel  e  |iour  la  fondi'lion  d'une  télé  qui  se 
célèbre  tons  les  ans  le  18  d'août,  en  ujémoire 
de  cet  avantage  signalé.  !1  y  a  m'anmoins 
des  savants,  |)armi  lesquels  est  le  P.  Mont- 
faucon  ,  qui  préleiuleiit  que  cette  statue 
équestre  est  celle  de  Philippe  de  Valois,  c|ui 
fit  ériger  ce  monuinenl  en  mémoire  d'un 
vœu  qu'il  avait  fait  à  la  sainte  Vierge,  s'é- 
taiit  trouvé  en  trô^^-grand  danger  à  la  bataille 
de  'loutcassel,  qu'il  gagna  sur  les  Flauiands 
le  22  d'août  1328. 

L'autel  et  le  chœur  de  réf/lise  Nolre-Dmne. — 
Le  roi  Louis  XIII,  ayant  fait  vœu  de  faire 
élever  un  mailre-autel  dans  celte  église,  qui 
fût  digne  de  sa  piété  et  de  sa  magniticence, 
en  laissa  l'accomplissement  à  Lntiis  le  Crand, 
son  lils.  Ce  prince  est  allé  au  delà  des  inten- 
tions de  Louis  le  Juste,  son  jière,  et  a  fait 
faire  cet  autel  avec  des  ornements  et  une 
magniticence  fort  au-dessus  du  [)rcmier  pro- 
jei,  tout  magnitique  qu'il  élau. 

Ce  grand  ouvrage,  qui  e.>t  du  dessin  de 
Robert  de  Cotte,  premier  architecte  du  roi, 
fut  commencé  au  mois  de  septembre  de  l'an 
1099;  mais  ayant  été  discontinué  |)endant 
)ilusieurs  années,  on  ne  recommença  à  y 
travailler  qu'en  ITOS,  et  il  a  élé  achevé  en 
1714. 

Ce  nouvel  et  magnifique  autel  est  isolé  et 
])lai'é  presqu'au  centre  du  chevet  ou  rond- 
lioinl  du  sanctuaire.  Le  corps  de  l'autel  esti 
construit  dt;  mai-bre  d'Egypte,  et  taillé  en 
forme  de  tombeau  antique.  Il  esl  décoré  par 
des  chérubins  et  autres  riches  ornements  de- 
bronze  doré  au  f -u.  Deux  grands  anges  eai 
adoration,  l'un  à  droite  et  l'autre  à  gauche, 
sont  snr  des  enroulements  de  même  matière,, 
et  ont  été  jetés  d'a|irès  les  modèles  de  Cayot^ 
de  l'académie  de  sculpture.  Entre  ces  deux 
anges  est  un  gratlin  (levé,  de  marbre  blanc, 
chargé  d'un  bas-relief  ovale,  et  de  plusieurs 
ornemen's  symboliques  de  bronze  doré,  par 
Vassé,  sculpteur  habile.  Sur  ce  gradin  on 
voit  un  crucitix  et  six  chandelims  d'argent; 
d'un  excellent  travail.  Cet  autel  est  élevé 
sur  trois  inarches  circulaires  d  •  marbie  de 
Languedoc,  qui  forment  ui:  mar.hepied  en 
derui-ovale,  fait  en  marqueterie  do  marbre 
de  diverses  couleurs.  Ce  travail  est  des  plus 
pai'faits  en  ce  genre,  de  même  que  le  marche- 
pied qui  est  au-dessous  de  la  niche,  derrière 
le  mailre-autel,  le  chiffre  et  les  armes  du  roi,- 
et  les  ornements  desa  igles;  tout  le  reste  du 
pavé  du  chœur  esl  incrusté  de  grands  com- 
|iarlimenls  de  marbre  de  div(n-SfS  couleurs. 
On  monte  au  sanctuaire  [>ar  quatre  marches 


1247 


PAR 


niCTIONNAlRE 


PAR 


13ig 


do  Languedoc,  boidées  île  |)aii  et  d'autre 
par  une  balustrade,  eu  portiou  de  cercle, 
dont  les  tablettes  et  les  soubassements  sont 
de  marbre  de  Raucé,  et  les  baluslres  de 
bronze  doré  au  feu,  et  ciselés  avec  beaucoup 
de  soin. 

Poui'  accompagner  cet  autel,  on  a  incrusté 
de  marbre  blanc,  veiné  de  gris,  six  des  ar- 
cades qui  forment  le  rond-point  du  sanc- 
tuaire, de  même  que  les  jal^ba,^(,■s  ou  pieds 
droils  qui  sont  posés  sur  des  soubassements 
de  marbre  de  Languedoc.  Ces  arcades  sont 
séparées  par  des  espèces  de  |iilastres  ou 
montants  en  saillies,  dont  les  impostes  ser- 
vent de  chapiteau,  et  sur  les(|uels  ces  mûmes 
nujntanls  s'élèvent  encore  en  forme  de  pi- 
lastres attiques,  terminés  d'une  corniche  ou 
plate-bande  en  ressaut,  sans  amortissement. 
Les  uns  et  les  autres  de  ces  [lilastres  ont 
leurs  ravalements  de  marbre  de  Languedoc, 
chargés  de  trojjhées  de  métal  doré.  Les 
anges  en  bas-relief  qui  sont  placés  dans  les 
tympaîis  de  marbre  rouge,  au-dessous  des 
archivoltes  des  arcades,  sont  aussi  de  métal 
doré,  de  môme  que  les  ornements  que  l'on 
a  mis  sous  les  bandeaux  da  ces  ai'cs,  dont 
les  dosserets  sont  aussi  incrustés  de  marbre 
de  Languedoc;  enfii],  au  bas  de  chacun  des 
montants  ou  [)ilastres,  on  voit  un  grand  ange 
de  métal  doré,  posé  sur  une  es[)èce  de  cul- 
de-lampe.  Deux  de  ces  anges  ont  été  mode- 
lés par  Vanclerc,  un  antre  par  Poirier,  un 
jiar  Hurtrelle,  un  par  Nagnier,  et  le  sixième 
par  Anselme  Flamen.  Vanclerc  a  jeté  en 
fonte  les  deux  dont  il  a  fait  les  modèles,  et 
Robert  Schabol  les  quatre  autres. 

La  baie  de  l'arcade  du  milieu  qui  est  der- 
rière le  grand  autel,  est  formée  en  niche  oc- 
cupée par  un  groupe  de  marbre  blanc,  com- 
posé de  quatre  ligures.  Celle  de  la  Vierge 
domine  sur  tout  le  groupe,  et  nous  la  fait 
voir  assise,  ajant  les  bras  étendus  et  les 
yeux  en  larmes,  et  levés  vers  le  ciel.  La 
douleur  d'une  mère  et  sa  parfaite  soumis- 
sion à  la  volonté  de  Dieu  sont  ici  exprimées 
de  la  manière  la  jikis  vraie.  Sur  ses  genoux 
est  la  tète  et  une  |)artie  du  corps  de  son  lils 
descendu  de  la  croix.  Le  reste  du  corps  de 
Jésus-Christ  est  étendu  sur  un  suaire.  Un 
ange  à  genoux  soutient  à  droite  une  main 
du  Sauveur,  un  autre  tient  la  couronne  d'é- 
pines, et  regarde  douloureusement  les  im- 
pressions meuitrières  qu'elles  a  faites  sur  la 
tête  du  Christ.  Ce  groupe  de('ouslou  l'aîné  est 
un  ouvr'age  admirable.  La  tètt'  du  Christ  est 
d'une  rare  beauté  par  la  belle  expression  et 
la  dignité  du  caractère.  L(^  soubassement 
ravalé  au-dessous,  est  incrusté  de  marbre 
vei'l  campan  ,  et  semé  de  Heurs  de  lis  de 
lironzi!  doié.  On  _y  voit  une  croix  de  marbre 
blanc  et  une  éihar|)e  volante  de  même.  Au- 
dessous  est  un  autel  ou  crédence  pontilii'ale 
de  marbre  blane  jas|)é,  chargé  de  consoles, 
de  chi'ruhins,  de  l'usions  et  d'un  carlouche 
au  miliiMi,  h;  tout  de  bronze  doré.  Le  haut 
de  cette  nirhe  est  ren)[)li  d'une  gloire,  au- 
dessus  de  laquelle  des  anges  soutiennent  la 
sainte  l'Jichaiistic!  d'où  partent  île  grands 
rayons  de  lumière. 


Dans  les  baies  des  ai'cades  les  plus  pro- 
ches de  l'autel,  l'on  a  pratirjué  deux  |)iédes- 
taux  de  marbre  blanc,  chargés  des  armes  du 
roi.  Celui  qui  est  du  côté  de  l'EiiîIre,  sou- 
tient la  statue  de  Louis  XIII  h  genoux,  qui 
offre  son  vfeu  et  sa  couronne  ;  et  du  côté 
de  l'Evangile,  est  la  statue  du  roi  Louis  le 
(irand,  qui  accomplit  ce  même  vœu.  La  sta- 
tue de  Louis  XIII  est  de  Coustou  le  jeune, 
et  celle  de  Louis  le  (îrand,  de  Coysevox.Ces 
deux  statues  sont  de  marbre  blanc. 

Au-dessus  des  arcades  sont  les  vertus  dé- 
signées par  les  attibuts  (pii  leur  convien- 
nent. A  droite  en  connnençant  du  côté  de 
l'autel,  l'on  voit  la  Charité  'et  la  Persévé- 
rance, sculptées  |iar  Poulh'tier  ;  la  Prudence 
et  la  'i'eni|)érance  par  Fremin;  l'Humilité  et 
l'Innocence,  par  Lepaulre.  A  gauche  sont  la 
Foi  et  l'Espi'rance,  par  Lemoine  ;  la  Justice 
et  la  Force  par  Bertrand  ;  la  Virginité  et  la 
Pureté,  par  Thiéry. 

Les  portes  latérales  sont  entre  les  der- 
nières arcades,  ornées  de  marbre  de  diver- 
ses couleurs,  et  chargées  au-dessus  de  ché- 
rubins et  de  chilfrcs  de  broiize  doré.  Auprès 
de  ces  |)ortes,  et  à  la  tète  des  stalles  des 
chanoines,  s'élèvent  deux  espèces  de  chai- 
res épiscopales  d'une  belle  sculpture,  enri- 
chies d'ornements  et  de  bas-reliefs.  Sur 
celle  de  l'archevêque,  le  sculj)teur  a  repré- 
senté l'histoire  du  martyre  de  saint  Di'uis  ; 
sur  l'autre  chaire,  qui  est  vis-à-vis,  est  repré- 
sentée en  bas-relief  la  guérison  du  l'oi  Chil- 
debert,  ])ar  l'intercession  de  saint  Germain, 
évoque  de  Paris. 

Les  stalles  des  chanoines  sont  aussi  or- 
nées de  sculi)tures  et  de  cartouches  alterna- 
tivement carrés  et  ovales,  dans  lesquels 
sont  des  bas-reliefs  qui  représentent  des  su- 
jets choisis  delà  vie  de  la  sa  in  te  Vierge,  ou  de 
l'histoire  du  Nouveau  'l'eslament.  Les  onze 
sujets  qui  sont  du  côté  de  la  chaire  de  l'ar- 
chevêque sont  la  Naissance  de  la  \'ierge,  sa 
Piésenlation  au  temjilê,  la  Vierge  instruite 
l>ai'  sainte  Anne,  le  Mariage  de  la  Vierge, 
l'Annonciation,  la  \'isitation  .  la  Naissance 
de  Notre-Scigneur,  l'Adoration  des  Rois,  la 
(Conception,  la  Purilication  et  la  fuite  eu 
Egy|)te.  De  l'autre  côté,  dans  les  bas-i-eliefs 
di'S  stalles,  on  voit  la  Sainte-Famille,  Jésus- 
(Christ  disputant  avec  les  docteurs,  les  Noces 
(le  Cana,  la  N'iergo  au  pied  de  la  croix,  la 
Descente  du  Saint-Esprit,  l'Assomption; 
une  femme  h  genoux  qui  représente  la 
Prière;  la  Piu<lence,  la  Modestie  et  l'Humi- 
lité. Toute  cette  sculpture  est  de  Du  Cioullon, 
siulpleur  du  roi,  et  l'un  des  jilus  fameux 
sinipteuis  en  bois. 

.\u-dessus  des  chaires  é|)iscopales  et  des 
slales  des  ehanoini'S,  l'on  a  jilacé  huit  grands 
lalileaux  dans  des  bordures  niai;niliques.  Le 
premier  re()résente  r.Vnnonciaiiou  de  la 
sainli!  Vierge:  il  a  été  peint  par  Halle  ;  la 
^■isilation  de  la  sainte  N'ierge,  |ieint  par  Jou- 
venet;  la  Nalivitédiî  Jésus-Chiist,  peint  parla 
Fosse;  r.\doration  des  Mages,  |iar  le  même 
peintre;  la  Présentation  de  Jésus-(]lnist  au 
temple  par  Louis  Roulogne;  la  fuite  cri 
Egypte,  par  le  même  ;  Jésus-Christ  dans  lo 


Iâi9 


PAR 


temple,  où  il  dispute  avec  les  docteurs,  p;ir 
Antoine  Coypel  ;  l'Assomption  de  la  Vic'i'ij,o, 
du  même  |)einlre. 

La  pri!ici|>ulo  [lorte  du  chœur,  c'est-h-dlre 
celle  qui  est  du  côté  de  la  nef,  les  deux 
moyennes  et  les  six  arcades  sont  fermées 
]iar  des  grilles  de  fer,  d'un  travail  et  d'une 
richesse  qui  méritent  l'attention  des  con- 
naisseurs. On  n'enterre  jamais  dans  le  chœur 
de  cette  église  que  des  princes,,  des  prin- 
cesses,des  arclievô(}uesde  Paris,  ou  d'autres 
prélats  ,  par  inie  laveur  particulière;  tels 
qu'ont  été  Renaud  de  Beaune,  archevêque  de 
Sens,  et  Jean-Baptiste  du  Chillelier,  noice  du 
pape  Grégoire  XIII,  mort  à  Paiis  en  1583. 

Lo  5  mai  IGO'J,  en  reconstruisant  le  grand 
autel,  comme  il  est  aujourd'hui,  on  trouva 
au  bas  des  degrés  de  l'ancien  grand  autel, 
une  petite  tombe  de  cuivre,  où  étaient  gra- 
vées les  armes  de  France  et  de  Savoie,  et  un 
cœur  couronné  qui  représentait  celui  de 
Louise  de  Savoie,  OUe  de  Philibert,  comte 
de  Bresse,  puis  duc  de  Savoie,  et  femme  de 
Charles,  comte  d'Angoulôme,  mère  du  roi 
François  I",  laquelle  décéda  le  22  septem- 
bre 1331.  On  y  lisait  cette  épitaphe: 

Cor  magiioruni  Opifex,Fi'aiicùm  quae  et  viscera Uegem 
Porlavere  hic  suiil  ;  spirilus,  in  superis. 

Sous  cette  tombe  était  un  petit  cotTre  de 
plomb  de  demi-pied  en  carré,  qui  enfermait 
Je  cœur  de  cette  princesse. 

Au  bas  des  degrés  du  grand  autel  ,  au 
milieu,  et  sous  une  pierre  carrée  de  mar- 
bre noir ,  sont,  dans  un  barrillet  de  bois, 
les  entrailles  du  roi  Louis  Xill,  avec  cette 
inscription  : 

Viscera  Liulovici  XHI,  Régis  Clirislianissimi, 
posuit  Ludoviciis  de  Bernage,  Régis  Eleeiiiosina- 
riiis ,  et  Ecclesiiï  Parisiensis  Caiionicus.  Amiu 
Domiiii  1643,  U  iMaii. 

Derrière  l'autel,  sous  la  châsse  de  saint 
Marcel,  on  trouva  un  tombeau  de  plâtre, 
placé  autrement  que  les  autres,  ayant  la  tète 
tournée  du  côté  droit,  et  les  pieds  du  côté 
gauche.  11  n'était  couvert  que  d'une  pierre 
de  taille,  et  il  n'y  avait  dedans  que  la  tèto, 
cjuelques  ossements,  des  morceaux  de  [lan- 
touflos  de  cuir  et  des  petits  pots  de  terre 
rouge,  dans  lesquels  il  y  avait  des  charbons 
et  de  l'encens.  Sur  la  pierre  qui  couvrait  ce 
tombeau  étaient  ces  mots  : 

Hic  jacet  Philippus  filiiis  Liulovici  Crassi,  Re 
gisFiaiicoruiii.ArcliidiaconusEcclesiai  Parisien- 
sis,  qui  oblit  anno  1161. 

Le  mercrecï  6  mai  1699,  on  découvrit  le 
tombeau  d'un  évèque,  proche  l'autel,  du  côté 
de  l'Evangile.  11  était  d'environ  un  pied  [)lus 
grand  que  les  autres  tombeaux,  et  était  cou- 
vert d'une  triple  tombe,  dont  deux  de  pierre, 
et  la  troisième  de  cuivre,  sur  laquelle  il  y 
avait  eu  une  inscription  qui  était  effacée.  Il 
y  avait  quelques  morceaux  de  bois  de  cèdre, 
qui  étaient  les  restes  d'une  bière,  une  bague 
d'or  dont  le  chaton  était  d'un  faux  rubis  de 
wistal  convexe,  environné  d'autres  fausses 


D'EPlGRAl'lUh;.  PAR  i^fiO 

pierreries,  et  plusieurs  morceaux  d'étoffu  à 
demi  pouriis,  qui  paraissaient  avoir  été  des 
orfrois  de  chasubli;  brorliés  d'or. 

Le  même  jour  on  ouvrit  un  tombeau  de 
marbre  noir,de  huit  piedsdelong,  sur  quatre 
de  large,  où  était  inhumé  Pierre  d'Orgemont, 
évoque  de  Paris.  Ce  tombeau  était  élevé 
d'environ  trois  pieds,  et  situe  entre  deux 
gros  iiiliers  du  chœur,  du  côté  de  l'Evangile; 
dessus  était  couchée  une  statue  de  marbre 
blanc,  et  autour  du  bord  supérieur  du  tom- 
beau, étaient  gravés  ces  mots  : 

Hic  jacei  Reverendiis  in  Chris'o  Pater  Doniinus 
PeUusdeOrdeinionte, Parisiisoriundus,  in  ulro- 
qiie  Jure  Liceiilialiis,  olliii  Morinensis,  poslmo- 
diira  vero  Parisiensis  Episcopus,  qui  obiit  anno 
1409,  die  mensis  Julii  (1). 

Sous  ce  marbre  ou  trouva  un  cercueil  de 
pierre  en  façon  d'auge,  où  il  n'y  avait  ni 
ossements,  ni  habits,  le  tout  étant  pourri  et 
réduit  en  [)oussière,  hormis  une  bague  d'or, 
dont  le  cliaton  était  d'un  doublet  vert,  façon 
d'émeraude. 

Le  même  jour  fut  ouvert  le  tombeau  de 
Louis  de  France,  duc  de  Guyenne,  dauphin 
du  Viennois,  lîls  de  Charles  VI  et  d'isabeau 
de  Bavière,  mort  le  mercredi  18  décembre 
1415,  âgé  de  dix-neuf  ans,  et  inhumé  le 
lundi  23  du  même  mois,  du  côté  de  l'Epître, 
au  pied  des  sièges  où  se  mettaient  autrefois 
le  prêtre,  le  diacre  et  le  sous-diacre  durant 
la  célébration  de  la  sainte  messe.  Dans  ce 
tombeau  qui  était  à  Heur  de  terre,  on  trouva 
un  cercueil  de  plomb  qui  était  enfermé  dans 
un  autre  de  bois,  dans  lequel  il  n'y  avait  que 
des  cendres. 

Le  jeudi  7  mai  1699,  on  trouva  derrière 
l'autel,  du  côté  de  l'Evangile,  un  tombeau  à 
six  |)ieds  de  terre,  fait  d'une  seule  pierre 
concave,  dans  lequel  étaient  les  cendres  d'E- 
tienne II,  dit  Tempier,  évêquL'  de  Paris,  avec 
sa  crosse  de  cuivre  et  sa  bague  d'or  ;  le 
chaton  d'un  doublet  blanc,  de  nulle  valeur, 
quelques  morceaux  d'étoll'e  et  une  plaque 
de  cuivre  rompue  en  deux,  et  sur  laquelle 
o'i  lisait  : 

Hic  jacet  Stephanus  de  Aurelianis,  quondam 
Parisiensis  Episcopus ,  qui  decessil  Dominica 
anle  iNiUivilaieii!  beatse  Mari»  Virginis,  anno 
1279.  Anima  ejus  requiescal  iu  pace. 

Le  vendredi  8  du  même  mois,  on  décou- 
vrit le  corps  d'un  évèque  qui  était  à  qu^itre 
ou  cinq  pieds  en  terre,  dans  une  tombe  fort 
étroite  du  côté  des  fiieds,  avec  une  crosse 
de  cuivre  et  une  bague  d'or;  le  chalon  d'un 
doublet  bleu,  façon  de  turquoise  ,  et  une 
partie  des  ossements  en  poudre.  11  était  au 
coin  postérieur  de  l'autel,  du  côté  de  l'Epî- 
tre. On  ne  sait  de  qui  il  est,  [)arce  qu'il  n'y 
avait  aucune  inscrij)ticn. 

(I)  On  trouvera  l'opitaplie  de  Pierre  d'Orgemont 
un  peu  plus  exacienieiii  rapportée  dans  les  oxiraiis 
du  l\ecuoit  nis.  de  la  Biliiioilio(|iio  iiaiiimile,  que 
nous  donnerons  à  la  suite  de  la  notice  dHurl.iut, 


1351 


PAR 


DICTlONNAmE 


PAR 


1232 


Le  Icndoniaiii  samedi,  on  ilécmivrit  lo 
tombeau  do  Denis  Duiiioiiii'i,  évèque  de 
Pfiiis,  qui  (''tait  à  llcur  de  tene,  du  côlé  de 
l'K|)itie,d;ins  lequel  éUiil  le  h;uilde  sa  crosse 
de  cuivre,  el  un  tiès-gios  anneau  |);\sloral 
d'ori;  le ciialou  d'un  doublet  blanc  de  ciitlal, 
en  l'orme  de  diamani  entouré  do  |ietit(.'.s  per- 
les, quel(|ues  ossements,  des  cendres  et  des 
pièces  d'étoiles.  Ce  tombeau  était  couvt  rt 
d'une  lame  de  cuivre,  autour  de  laquelle, 
par-dessus,  était  tjravée  celle  épitaplie  : 

Hic  jacel  recolcnd;!'  mcniori:r!  Doiniiiiis  Dioiiy- 
siiis  (le  Moliiiiliiio,  iliini  dccossil  Pulriarcliu  Aii- 
liochoiiiis,  tpisoopiis  Parisieiisis  ,  el  per  aiilea 
Arcliiepis(()|)iis  Tolos;imis  ,  de  Foro  Mel.lensi 
eriuiidus.  Régi  Caroli  sepliiiii  C'oiisiliiniiis  l'aiiio- 
sissiiiuis,  vir  ii  agiii  coiisilii,  al(|m;  pniilciilissi- 
imis,  proliilalis  exiiiii.c  ,  el  lingiia  disi'ilissliiiiis, 
f|iii  pliue<  focil  ri:iid;Ui()iies  liic,  Tolos^n  ar  Mi'l- 
dls,  el  oliiil  Parisiis  die  veiieris  déclina  (|iiliiia 
Sepiemliris,  aniio  Doiuini  1447.  Anima  ejus  re- 
qiiieseal  iu  pace.  Amci». 

Ce  Denis  du  Moulin  ou  Pninnulin  avait 
été  marié  nvee  Marie  de  Couiluiay,  dont  il 
avait  eu  Jean  du  Moulin  ;  après  la  mort  de 
sa  feurnie,  il  embrassa  l'état  ecclésiastique, 
et  |)arvi!U  aux  di^j;nitésdont  il  est  [^arlé  dans 
l'épitaptie  ei-dessus.  De  ce  Jean  du  Moulin 
sortirent  plusieurs  brandies  lie  ce  nom,  i  n- 
tre  aulres  (;ell'  dont  était  issu  le  farnonx 
Charles  du  Moulin,  avocat  an  lailemeiil  de 
Paris  el  le  plus  s^r-aird  jrrriseonsulle  (|u"il  y 
ait  eu  pour  le  droit  fiançais.  La  famille  des 
du  Nioulin  était  alliée  ii  celle  de  Bolevne  ou 
de  Hoiilen,  de  laipielle  était  Arme  de  Buulen, 
mariée  le  l'i-  noverirbre  lo.'i2  avec  Hi  rrri  \II1, 
roi  d  Angli'terre.  La  reine  lilisabelb  rpii  s  .r- 
tii  de  ce  marias»'  ne  lougil  pas  de  din;  au 
maréchal  de  >iorilnior-eiiey,einoyé  parle  roi 
en  Anglelerii-,  l'an  1372,  pour  l'alliance  des 
deiix  royaumes,  (lu'Aiine  du  Moulin,  tille  de 
Charles,  el  ses  erriants,  qiii  a'. aient  été  mas- 
sacrés av(;c  elle  à  Paris,  par  des  voleurs,  la 
nuit  du  10  février  de  celle  même  année, 
étaii-nt  de  ses  parents. 

Li'  même  jour,  !)  mai,  on  démolit  l'autel 
de  la  isarnte-'riiiiité,  vult^aii-emeiit  dit  l'autel 
des  Ardents,  qu/  éiait  ilerrière  le  ^land  aiilel, 
enli-e  les  di  ux  i^vos  pilims  du  foiiil,  au-dessus 
duquel  était  une  lijUie  de  la  sainte  Vierge, 
d'aliiAtre,  parrailement  bien  travaillée.  Cet 
auti'l  éla.l  i  levé  île  telle  sorte  qu'on  le  v  yail 
des  stalles  du  cliceur  par-dessus  le  jjrand 
aiilel  ;  di'ssous  él.'il  le  lieu  iinmmé  le  Cun- 
(//<(;//(■,  l'erirré  à  clef  par'  une  porte  h  deux 
battants,  et  ouverte  à  joui'  par'  de  petits  ba- 
luslres.  C'est  en  ce  lieu  que  i'oir  serr-ait  dans 
des  armoires  tout  ce  qui  était  nécessaire 
pour  céli'tirer  les  {grandes  messes.  Dans  le 
forej^du  eonditoiie  était  un  (lelil  laber-nacle 
douille  en  dedans  do  brocard  d'or  et  d'argent 
à  fond  r-ou|^e,  où  l'on  mettait  le  Sairil  sacre- 
ment, qu'on  y  portail  eu  i  ériniionie,  lorsiju'il 
y  avait  des  prières  de  Quaranle-Heures  pour 
(pielqui'  nécessité  publiqire.  On  nmnlait  k 
cet  autel    par  deux   rauijies  à  ba lustres  de 


cuivr'e.  Sous  la  i;rande  pierre  supérieure  du 
même  auUl,  on  découvrit  un  petit  sépulcre 
de  plo.i  b  d'environ  un  demi-|iied  de  long, 
sur  li'ois  pouces  de  lai-ge,  avec  son  couver-- 
cli'jdans  lequel  il  y  avait  des  reliques  enve- 
]o,ipées  dans  du  lalletas  cramoisi  ;  el  sur-  ce 
[ictit  sé|)ulcre  était  placé  un  vase  de  vciie 
de  composition,  en  foim  ■  de  ciboire  avic  >-a.i 
couvercle,  dans  lequel  étaient  plusieurs  le- 
liijucs,  el  un  morceau  du  procès-verbal  écrit 
sur  du  velin  à  demi  pour  ri,  où  l'on  put  seu- 
lemenl  lir-e  le  nom  de  Hatlon,  secrétaire  de 
l'évètuie  de  Paris. 

Le  lundi  11  mai  1G99,  on  trouva  î\  cinq 
pieds  de  terre  un  tombeau  de  pierre  qui  éiait 
celui  d'A.\mericde  .Maj^niac,  cardinal  el  évo- 
que de  Paris,  dans  lequel  é  ait  son  corjis 
embaumé,  et  enveloppé  d'un  suaire  dont  il 
était  couvert.  Sur  le  même  lombeau  était  en- 
cliâssée  une  grande  jilaque  de  cuivre,  sur  la- 
quelle était  gravée  l'épilaiilie  qui  suit  : 

Hic  j.icel  in  Cliristo  Paler  Reverendissimns  Do- 
minus  .\yiiieiiciis  de  M^giiiaco,  narione  Lemovi- 
censis  in  Villa  Saiirii  Juriiaiii ,  ex  miliilibiis  pa- 
reiiiilms  ,  uliiiis(|iie  Jiiris  Professor,  (inoiulam 
Rcgiim  Joaiiiiis  el  Caioli  qiiinli  Consiliarins  et 
M;igisler  Ueqiicslariini  tiospilii.  Primo  fiiil  De- 
caiius  Eeclesise  Parisieiisis  p.oniiiiauis  ,  deiiide 
ad  Pôiilitlcaleniassiiiiipliis  esldigiiilaleni  :  lun- 
deiii  faclus  fuit  liliili  Sancli  Eusehii  SancUs 
K()iiian;c  E(clesi;e  Presldler  Ci'rdinalis.  Obiil 
aiuio  1581  Aveiiioiie,  20  die  Mariis;  cujus  cor- 
pus ialej^riini  Parisos  asportaluni  sub  bac 
lomba  requiescit.  Aiùiua  ejus  requiescai  ia  pace. 
Amen. 

Sa  statue  était  élevée  sur  un  inlier  dans  le 
cliu.'ur-,  près  la  porte  du  côté  de  l'Evangi'e. 
A  cùti''  du  tombeau  de  Piene  d'Oigmiiont 
élsit  élevé  siu'une  grande  colonne  de  jnerre, 
adosée  h  l'un  des  ur'os  piliers  du  clueur,  la 
statue  de  Philippe-Aiigusle,  tilsde  Louis  Vil, 
et  grand-père  de  saint  Louis. 

Tous  les  ossements  énoncés  dans  le  procès- 
verbal  ci-devant  énoncé,  après  avoir  eli'  dé- 
cemment dé,  osés  dans  la  clia:ielle  di'  Saint- 
Li  onai'd,  lurent  mis  ensemble  le  G  juin  1G!)9, 
dans  un  tombeau  de  pierre  de  taille,  cuuverl 
de  même,  et  l'ait  exprès,  de  cinq  pieds  de 
long  sur-  deux  pieds  de  large,  et  d.  liuit  (>ûu- 
ces  de  pr'ofondeur,  placé  sorrs  terre  dans  le 
sanclu.iire  près  le  grand  aulel  du  cùlé  de 
l'Kpilre,  vers  l'eiidr'nit  où  le  célébrant  dil  le 
De  prafinidis  à  la  messe  avant  le  Lavabo. 

Le  lundi  7  déeembre  1G1>0,  après  midi, 
entre  Noues  et  \épres,  l'ai'i  iievêtpie  eir  lia- 
b.ls  poutiliiaux,  accompagné  des  ihanoines 
el  du  elia-ur,  lit  la  bénédiction  de  la  pre- 
mière pierre  de  l'aulel,  comme  il  est  mar-qué 
au  r'iiuel  pour  la  première|>ierred'uneéglise, 
en  changeant  seulement  le  mot  lïeccksiam 
en  celui  d'allare. 

Dans  la  nliis  haute  pierre  des  fondements, 
on  creusa  resi>ace  d'un  demi-pied  carré,  et 
l'on  y  mit  d'abord  une  couche  de  charhoti 
broyé,  et  par-dessus  uire  lame  de  criivie  car- 
rée, sur  laiiuclle  est  cette  inscriiilion  : 


i-2^ô  PAR  DKiiGU 

Lmiis  11!  Gi;\ii<.!,  (ils  de  Louis  le  iiisie  ,  et  pi-iil- 
fils  trHenni  le  GimikI  ,  après  avoir  iloinplc  l'Iic- 
rosio,  l'élaWi  la  vraie  Ri-ligioii  dans  loul  son 
Royaume  ,  ici-minc  gloriciisciiicnl  plusieurs 
grandes  guerri'S  par  lerre  et  par  mer  ;  voulant 
accouiplir  le  vœu  du  Uoi  son  père,  el  y  ajouier 
des  marques  de  sa  pieté  ,  a  fait  faiic  dans  l'E- 
glise cathédrale  de  Paris,  un  Autel  avec  ses  oi- 
iienienis,  d'une  maguilitouce  au-dess!is  du  pre- 
mier projet,  el  l'a  dédiée  au  Dieu  des  armées, 
Maître  de  la  paix  et  de  la  victoire,  sous  l'iiivoca- 
iion  de  la  Sainte  Vierge,  Pirtronne  et  Proleelrice 
de  ses  Etals.  L'an  de  N.  S.  1699. 

Par-dessus  cette  lame  on  [remit  du  char- 
bon liro^é,  et  siu'  ce  cliarbon  on  mit  quatre 
médaillés,  savoir-  une  d'or,  pesant  u'i  marc 
un  gros,  faite  |)ar  lîcsnard,  représentant  d'un 
côté  le  roi  Louis  XllI  en  buste,  avec  cette 
légende  : 

LudovicusXllL  Fr.  el  Nav.  Rcx 

et  sur  le  revers  est  représenlé  une  Nolre- 
Jîanie  de  Pitié  q'Ji  tient  Jésus-Cln-  si  mort 
«ur  ses  gen  ux  et  le  mi'ine  Louis  X!!l  .^  ge- 
noux, qui  lui  présente  son  scepire  et  sacou- 
•ronne,  avec  ces  mots  dci«us  l'exeryue  : 

Aram  vovit  1635. 

pour  légende  : 

Se  et  Rcgnum  Deo,  sub  B.  Marise  lulela  consecravit. 

Une  autre  médaille  d'or,  pesant  un  marc 
juste,  laite  par  Roussel,  représe'itant  d'un 
côté  Louis  XIV  en  buste,  avec  cette  inscriii- 
lion  autour  : 

Ludovicus  Maguus  Rex  Christiauissimus, 

et  sur  le  revers  est  représenté  l'autel  comme 
il  devait  èlre  selon  le  iiremier  projet,  avec 
ces  mots  dans  l'exergue  : 

Aram  posuit  1699. 

et  cette  légende  autour  : 

Votum  a  paire  nnncupatum  solvil. 

On  y  mit  aussi  deux  aulres  médailles  d'ar- 
gent de  la  même  grandeur,  et  rejiréseutnnt 
les  mêmes  choses  (jue  les  deux  d'or,  oesant 
chacune,  celle  d"  Louis  Xlil  rimi  onces  un 
gros,  et  celle  de  L'avis  XiV'cinq  onces  .juste. 
Entre  les  tomlies  des  évoques  et  archevê- 
ques qui  ont  été  inliuinés  dans  ce  chieur,  il 
y  en  avait  quelque-- u'ie*>  sur  lesquelles  il  y 
avait  des  é.pitapiies.  Celle  tie  Renaud  de 
Beanne,  archevêque  de  Bourges,  iniis  de 
Sens,  et  granJ-aumônier  de  France,  était  de 
marbre  noir,  et  on  y  lisait  cette  épitaphe  : 

D.  0.  M. 

Et  jfilernse  mémorise  viri  inmiorlalilale  dignis- 
siuii  Regiiialdi  de  Beaiiiie  ,  (jui  sex  Chiistianis- 
simis  Regilius  ,  Francisco  I,  Heniico  H,  Fran- 
cisco 11,  Carolo  IX,  Ilenrico  III,  llenrico  IV, 
fiileleiii  slrenuuuKiue  navavi  topera  m;  Francisci 
Anilium,  et  Alleiu^onii  Ducis  Cancellarius  ,  in 
Aula  Palaiinus,  in  Senaiu  Parisiens),  Sanctiorque 


\I'I!IE,  PAR  I2:i4 

(".()!;silio  Scnalor;  in  SacerdoKim  Convontu  Ee- 
clesiaslicis  Olîiciis  gloriose  porfunclus,  primum 
Miriiatensis  Epi'scopus,  deindo  BitnrisensisPa- 
triar(li;\  Arehiepiscopus,  Aquilania;  Piiuias,  posl 
ea  Se;ionum  Aixliiepiscopus,  Galli;e  et  Gernia- 
ni,c  Primas  ,  Maguusque  Fra]ici;e  Eleeinosina- 
rius.  plenus  honoribtis  el  annis  ajùmara  scientiis 
omniijus,  et  viilulilms  decoratam  Deo  reddidit 
Anuo  a•lati^79,  l'JlO.  {'arola  et  MaiiadeUcaunc, 
e  IValribus  lili*  mœrentes  posuerunl. 

On  remarque  que  Renaud  de  Beaune, étant 
devenu  arehevèque  de  Sens,  continua  à  faire 
porter  devant  lui  la  double  croix  (pi'il  faisait 
porter  h  Bourges  en  qualité  de  [latriarche,  et 
que  ses  sui-oessenrs  archevêques  de  Sens 
ont  toujours  continué  depuis  ii  la  faire  .por- 
ter de  même,  quoique  k's  prédécesseurs  de 
Benand  de  Beaune  n'en  eussent  jamais  porté 
qu'inie  simple. 

S'Mis  une  autre  tombe  de  marbre  noir  qui 
est  vis-à-vis  la  chaii'e  épisropale,  gît  le  corps 
de  Pierre  de  Marca,  président  an  parlement 
de  Navarre,  jiuis  évè(|ue  de  Couseraus.  en- 
suite arciievèque  de  Toulouse,  et  enlin  ai"- 
chevèque  de  Paris.  Celait  un  homme  d'un 
grand  sens  et  d'une  grande  érudition.  Le 
jilns  considérable  des  onvra,j;es  qu'il  a  don- 
nés au  |iublic,  est  son  traiiéiîc  concordi'j  sa- 
ccrdotii  et  imperii,  livre  également  savant  et 
jinlitiqnc,  dans  lequel  l'auteur  travaille  à 
établir  une  médiation  entre  les  droits  du 
roi  et  les  prétentions  de  la  Cour  de  Rome. 
Cei  archevêque  était  d'une  ancienne  no- 
blesse de  Béarn,  qui  porte  pour  armes  d'a- 
zur à  la  barre  d'or,  a.;com|)agnée  de  deux 
lions  passanls  d'or,  (jarsias  de  Marca  com- 
mandait la  cavalerie  de  Gaston,  prince  de 
Béarn  ,  au  siège  de  Saiagosse,  l'an  1118. 
Quoiipie  ses  descendanis  aient  suivi  la  pro- 
fession des  aruiis ,  on  trouve  néamuo.ns, 
vers  l'an  J440,  un  P. erre  de  .yarca  qui  était 
granil  jurisconsulte,  et  président  des  con- 
si;ils  du  prince  son  maître.  M.  de  Marca  n'a- 
vait jamais  été  ministre  du  parti  des  préten- 
dus réiormés,  ni  même  jamais  été  engagé 
dais  leur  secte,  comme  l'a  prétendu  Guy 
Palin,  (|ui  avance  aussi  sans  preuve  (loin.  I, 
lettre  G9)  que  ce  piélat  était  de  basse  ex- 
traction. Voici  son  épitaphe  : 

Pelrus  de  Marca  illustri  et  antiqua  geute  iiobilis 
BearuMS,  morilius,  virlulilius,  pieiaie,ierum  ge- 
reiuiarumperitia,  sciiplis,  Juris  publici,diviiii  el 
Luiiiani,  Ecclesiastici  alque  Civilisscientia  inter 
omnespftrinsigiiis.  ExNavarrœ  Partameuli  Pr*- 
side.Sacri  Consistorii  Cornes  or(linarius,perRu- 
scinoneui  et  Caialoidani  ndssus  Dou.inicus,  et 
BegiMsVisitator,  etCouseranoriiniEpiscopo,  Ar- 
chiepiscopus  Tolnsanus.unus  ex  summis  Regni 
Aduiinisliis;  a  LuJovicoXlV  Arcbiep  scop.:s  Pa- 
risienMsnominalus,  abAlexaudio  VU  confirma 
lus,  obdormivit  in  Domino,  masiuiohujusSedis, 
et  lotins  Ecclesiir,  Rci,'ni,  Rcip.  luciii,  lie  29  Ju- 
nii  166;2. 


♦  235 


PAR 


Dicriu.NNAiiu: 


PAU 


1236 


Vis-h-vis  la  ch.iirc  archiépiscopale,  innis  à 
maiii  gauclie,  était  aussi  la  loiiihu  (rHar- 
douiii  de  Péréllxe,  nrelievèiiue  do  Paris. 

A  ei  il 
Ilicjici'l  llardiiiiiiuis  ^W'  Pm-clixe  de  Bcaumo.it, 
Ludovic!  XIV  Uij;ii:ii  sapientissiiiii  siipieiilissi- 
imis  Pneceptor.  Priiimni  Episcopus  Uuiheneii- 
sis,  dciiidc  P;irisit'iisis  Aicliicpisi  iipiis,  Soiiioii;e 
Provisor,  Hci^ii  T(ii(|ii:iloiiiiii  Liniiluiii  Ordinis 
Comiiieiidalor  cl  Caiicellarius,  vir  corporis  cfi- 
gnilale,  iiigcnil  pi;estaiilia,  aiiiiiii  caiulore,  iiio- 
iiiiu  el  doilrina;  piirilale  ,  bonis  oimiibus  com- 
niciidalus,  iii  tueiidis  rcpelendisque  suae  Sedis 
el  Ecclesi»  lionoribiis  ;diligeiis,  felix.inodcsliis, 
sibi  parcus,  sibi  severus ,  erga  cxieros  liberalis 
cl  indiilgciis;  qui  dum  banc  Ecclesiam  per  seplen- 
niuin  |)ia  cl  assidua  soHiciludiiic  régit,  ornai, 
aniplilicat,  loi  laniis  laboribus  non  defessus,  sed 
exbauslus,  torpore  delicicns  non  aninio,  inspe- 
rala  niorie  suis  erepius  esl  dum  sese  omnibus 
lolum  darel  :  sic  Deo  plenus,  Cœlo  uiatunis, 
obiil  ineunle  annno  lUTl  œtalis  US. 

François  de  Harlay,  archevêque  de  Paris, 
premier  duc  de  Saiiit-Cloud,  pair  de  France, 
fut  aussi  inhumé  dans  ce  chœur.  Il  n'y  avait 
sur  sa  tombe  qu'une  inscription  fort  simple; 
mais  M.  Legendre,  chanoine  de  cette  église, 
et  très-connu  dans  la  républii]ue  des  lettres 
par  les  ouvrages  dont  il  l'a  enrichie,  a  écrit 
la  Vie  de  ce  jirélat  son  bienfaiteur,  et  a  com- 
posé eu  son  honneur  répitai)lie  suivante  : 

me   JACET 

Reverendissinnis  in  Chrislo  Paier  Fianciscus  ex 
anliqiia  aUpic  illuslri  Uail^eorum  génie,  Rolbo- 
magensis  priniuin,deinde  Parisieniis  Arcliiepi- 
scopus ,  Dux  el  Par  Fraiici;e  ,  Uegioruni  Ordi- 
nuMi  Commendalor,  vir  niagnl  nominis  :  forma 
egregia,  vivido  sul)linnqiio  ingenio  :  praecellenli 
lillerarum  omnium  nolilia  ,  facundia  supra  fl- 
deni,  caque  exleniporanea  :  morum  suavilaie  cl 
ck'ganlia  :  incredibili  de  onuiibus  bene  nicrcndi 
studio  :  cxquisilissiiiio  leruni  iisu  :  siiiguiari  in 
pcrlraclandis  negoliis  solcrlia  :  cximia  in  Re- 
gcm  fide  :  amplificand;»  Religionis  zclo  longe 
clarissitnus.  Rolliomagcnsi  Arcliicpiscopalu  an- 
nis  unde  viginli  sapicnlissiine  adiuinistialo ,  ad 
Parisienscm  Catliediain  provectus  esl  a  Ludo- 
vico  XIV,  Rcgum  maximo.  Tum  Régis  volun- 
lalc,  omniMmi|ue  existiniatione,  Ecclcsia;  Galli- 
canic  Arliitcr,  tonlroversias  onmes,  pacis  anian- 
lissiimis,  aui  composuil,  aul  dijudicavil.  CIcri 
Comiliis  novies  ijualer  solus,  pracl'iiil.  A  Cbri- 
slianibsimo  Rcgc  designalus  esl  Cardinalis,  pur 
pura;  lanicn  caruil  bonoribns  ;  rcponlina  ipiippe 
inorle  correplus  ,  rclius  iniiiianis  cxcessil,  sc- 
pluagenarius,  minus  oclodicl)us,  vin.  IJus  Aug. 
ann.  ItiOo.  PonlilicatusParisiensis  fcrc  xxv. 

Lorsqu'eri  1711  oiureusa  une  crypte  pour 
servir  de  séjiiillure  aux  arilievr<jiies  di'  Pa- 
ris, on  dclruibit  toutes  les  lombes  et  les  éiii- 


taphrs  (pii  étaient  dans  ce  chœur,  et  desquels 
on  vient  de  parler  pour  en  conserver  la  iiié- 
luoiic  à  la  postérilé.  Ce  fut  en  ce  môme  lioa 
et  en  ce  môme  temps  iju'on  trouva  plusieurs 
bas-reliefs  el  i;iscri|itions  antiques.  C'est  en- 
core i^-i  ()ue  furent  inhumées  les  entrailles 
du  cardinal  deNuailles,  aielievêqiie  de  Paris, 
mais  sans  aiieune  inscription. 

Au  bas  des  marches  par  lesquelles  on 
monte  au  grand  autel,  ont  été  mises  les  en- 
trailles des  rois  Louis  Xlll  et  Louis  XIV, 
avec  ces  inscrijitions  : 

Viscera   Ludovici  XDl    Régis   Cbistiaiiissimi  , 
nnno  hdcxliu  ,  xiv  .Mail. 


Viscera  Ludovici  XIV,  Régis  Chrislianissinii  , 
anno  mdccxv,  i  Scplembris. 

Le  cardinal  de  Noailles  lit  faire  au  chevet 
de  ce  chœur  une  grande  niche  fort  ornée, 
dans  laqmdle  on  a  placé  la  cliAssi;  de  saint 
Marcel,  évoque  de  Paris,  et  l'un  des  patrons 
de  cette  ville.  On  ne  porte  ordinairement 
cette  châsse  en  procession  qu'une  fois  l'an, 
qui  est  le  jour  de  l'Ascension;  ce  senties 
orfèvres  qui  la  portent. 

En  sortant  du  chœur  par  la  porte  ijrinci- 
pale  pour  entrer  dans  la  nef,  le  premier  ob- 
jet qui  se  présente  est  une  tombe  de  marbre 
noir,  sous  laquelle  a  été  inhumé  M.  de  la 
Porte,  chanoine-jubilé  de  cette  église,  qui  a 
donné  les  huit  tableaux  dont  il  est  jiailé. 
Voici  ré[)itaphe  qui  est  gravée  sur  cette 
tombe  : 

ST\    VIATOR. 

Adoraloque  Dec  mircris  commcniorandam  libe- 
ralilatem  DD.  Anlonii  de  la  Porte  Parisiens. 
Sacerd.  luijiis  Ecel.  Canon.  Jtibikci,  cujus  ciiie- 
res  bie  beatain  rpsimeelioiiem  cxpeclanl.  Ho- 
sii*  salulari  labernaculuin  in  sole  ex  argenlo 
deauralo  pondo  librarum  centuin  posuit.  Tabu- 
lis  octo  egicgie  piitis  iuinc  Cborum  exornavil 
ledilu  annno  800  lilnaruni  Eecl.  Parisi.  auxil. 
Nosocomii  vero  j)aupercs  iueicdcs  ex  asse  iiisli- 
tiiil.  Qux>  doua  non  mors  cxloi'sil  cxanimi ,  sed 
piclas  inipeiavil  incolumi,  deniquc  gravis  annis, 
mciilis  graxior,  qnasC.u'kK'onsecravilopcs,  miil- 
tiplii  aïo  fu'nore  pcrccplurus.  Obiil  xxiv  Deccmb» 
anno  Dom.  1710,  ;.elalis  85,  Can.  tiO  Desiderium 
sui  rclinquens  el  exempliim.  Toi  bcnellciorum 
memor  Eccles.  Paris,  solemni  sacrificio  quol- 
aniiio  xxv,  die  benefaclori  siio  parental. 

Dans  la  croisée,  et  à  cIkkiuo  côté  de  la 
principale  porte  du  chœur,  est  une  chapelle 
iort  ornée  et  ailossée  au  jubé. 

Celle  qui  est  vers  le  midi  était  autrefois 
nommée  la  chapelle  de  Saint-Jean  l'Kvangé- 
lislc,  et  ensuite  la  chapelle  de  la  Aieige,  et 
l'autel  des  Paresseux,  ainsi  nommé  ii  cause 
qu'on  y  devait  dire  tous  les  jours  une  messo 
à  onze  heures  du  malin  pour  ceux  (pii  se  le- 
vai, ni  tard.  Ji  an  Lemoiin',  chanoine  do  l'é- 
,L;lise  di'  Paris,  fonda  un  chapeliin  pour  des- 
servir celte  thai)elle.  ^■oiel  ce  qu'on  lit  à  ce 


1257 


PAR 


DTJ'lGlUPlllE. 


siijotclnnsleNécrologc  do  cettoéglise  :  «2Ca- 
Il'iiiIjis  Junii  obitus  Juiinnis  Monaehi  Sacerdo- 
tis  Coucanonici  nostri,  cnjus  anniversariiiiii 
celobratur  die  21  Junii,  hoc  est  10  caleiujas 
Julii.  Dic.tus  etiam  Monaclius  fuiidavit  unain 
Capellaiiiaiii  pr'i'iicluara,  silain  jiixta  choruiu 
efimagineni  B.  Mariœ  in  iiavi  Ecclesiœ, alias 
diclam  altare  pigrouuji.  » 

Cette  ciiapellenie  est  la  plus  riche  qu'il  y 
ait  dans  cette  église  m(Mi'opolitaine;  elle  rap- 
portait au  moins  2,000  livres  à  celui  qui  en 
était  pourvu.  Mais  le  titre  en  a  été  éteint,  et 
réuni  par  Son  Eminence  le  cardinal  de 
Noailles  au  choeur  de  celte  église,  pour  aug- 
menter les  appointements  des  musiciens  qui 
ne  sont  [)oint  prêtres. Ce  cardinal  qui  lavait 
fait  décorer  avec  le  goût  cl  la  magnilicence 
qu'on  y  remarque,  fit  la  cérémonie  d'en  bé- 
nir l'autel  le  G  mai  de  l'an  1719.  Il  est  de 
marbre  vert  campan,  et  taillé  en  forme  de 
tombeau.  Le  milieu  est  orné  d'un  cartouche, 
dans  lequel  est  le  chilfre  de  la  Vierge,  et, les 
pans  ou  encoignures  sont  enrichis  de  conso- 
les de  bronze,  le  tout  doré  d'or  moulu;  sur 
cetaulel  est  un  gradin  qui  porte  un  taber- 
nacle de  bronze  d'un  dessin  très-riche  et 
d'une  exécution  très-légère.  Au-dessus  de 
ce  tabernacle  est  élevée  sur  des  nuées  une 
statue  de  marbre  blanc  de  ciiK[  pieds  et  demi 
de  hauteur.  Cette  figure  représente  la  sainte 
Vierge  tenant  entre  ses  bras  le  libérateur  du 
genre  humain;  le  tout  est  renfermé  [lardeux 
groupes  de  colonnes  corinthiennes  entre  les- 
quelles sont  des  torchèi-es  de  bronze  à  quatre 
branches  chacune,  qui  servent  de  chandeliers 
d'une  manière  très-convenable  à  l'endroit  où 
elles  sont  placées.  Les  arrière- cor[)S  sont 
composés  de  deux  pilastres  chacun,  et  ren- 
ferment des  bas-reliefs  de  métal  doré  qui  re- 
présentent l'Annonciation  et  la  Visitation. 
L'entablement  est  une  coiniche  arcbitiavée, 
accompagnée  de  consoles  qui  tiennent  lieu 
de  modiilons.  Du  milieu  de  cette  corniche 
s'élèvent  quatre  grandes  consoles  qui  for- 
ment une  espèce  de  baldaquin  avec  deux 
anges  groupés  qui  tiennent  dans  leurs  mains 
des  palmes,  des  lis  et  des  couronnes.  Sur 
l'attique  sont  des  grou|ies  d'enfants  tenant 
des  cartouches  dans  lesquels  sotit  les  attri- 
buts de  la  Vierge.  Cet  attique  est  terminé  par 
deux  grandes  torchères  fort  ornées.  Toute 
cette  sculpture  est  d'Antoine  Vasse,  de  l'A- 
cadémie royale  de  sculpture. 

Le  corps  du  cardinal  de  Noailles,  archevê- 
que de  Paris,  mort  le  4  mai  1729,  fut  inhumé 
devant  cette  chapelle,  ainsi  (ju'il  l'avait  or- 
donné. Voici  l'épi taphe  qu'on  lit  : 

AD    PEDtS  DElPAIt.E. 

Qiiam  semper  religiose  coliierai,  liic  jacet  lit 
teslaiiieniojussiLudovlcus-AiiioiiiusdeN'oailles, 
S.  R.  E.  Cardinalis,  Aicliiepiscopus  Parisicniis, 
Diix  S.  CloiloalJi,  Par  Fraiiciai  :  Regii  Oidinis 
S.  Spiritus  Coniiiiendalor  ,  Provisov  Sorljonae  , 
:ic  Regix  Navarne  Superior;  commissi  sijji  gre- 
gis  solliciludinu  Pastor,  charilale  paler;  mori- 
îms,  forma  doniiii  sux  beiie  prseposiuis,  Doiiuis 
Domiiii  zelo  acceiisus,  in  oralione  assidiuis  ,  iii 
DiCTiOMV.  d'Epigrapuik.  i. 


PAR  1258 

labore  indefossus ,  in  culiu  niodestus ,  in  victu 
siinplex,  sibi  parcus,  In  cœieros  sancte  prodigiis; 
a  teneris  a5  seniuni  œipialis  ideniqiic,  semper 
prudens,  miiis,  pacificiis,  vilain  iransegit  bene» 
faciendo.  Ecclesiani  Parisiensem  annis  xxxiv 
rexil,  dilexil,  excoluil,  ornavit;  ejiis  beneficen- 
tiain  liomiiics  si  taceaiit,  liiijus  basilicac  lapides 
tlamatmnt  :  ol/iit  pli-niis  dieium,  omnibus  flcbi- 
lis,  die  Mail  i,  ann.  Domini  17-29,  œtalis  78,  viro 
inisericordi  divinam  misericordiara  apprecare. 

Au-dessus  de  cette  tombe  on  voit  sept 
lampes  d'argent  d'un  beau  travail,  données 
par  Louis  XIV  et  Marie-Thérèse  d'Autriche 
sa  femme.  Elles  sont  entretenues  par  la  ville. 
Depuis,  le  chapitre  a  fait  faire  à  ses  frais,  jiar 
Ballin,  une  nouvelle  branche  plus  magniiique 
que  la  première. 

La  chapelle  de  Saint-Denis,  qui  est  de 
l'autre  côté  de  la  grande  porte  du  chœur, 
fait  symétrie  avec  celle  de  la  Vierge,  et  est 
également  magnifique;  elle  est  aussi  l'ou- 
vrage de  la  pieuse  libéralité  du  cardinal  de 
Noiilles.  La  statue  de  saint  Denis,  et  toute 
\a.  sculpture  de  cette  chapelle,  sont  de  Cous- 
lou  l'aillé,  un  do  nos  plus  fameux  sculpteurs 
selon  l'ancien  usage.  11  y  a  sous  l'autel  qua- 
tre châsses  oià  l'on  conserve  plusieurs  reli- 
([ues.  La  première  du  côté  du  cloître  ren- 
ferme celles  de  saint  Justin,  martyr;  la  se- 
conde, celles  d<'S  saintes  vierges  martyres  de 
Cologne;  la  troisième,  celles  de  saint  Gen- 
dul|ihe,  dont  le  corps  fut  mis  en  dépôt  dans 
cette  église  vers  le  xin°  siècle  ;  et  la  qua- 
trième, celles  de  saint  Séverin,  solitaire  de 
Paris,  qui  fut  le  père  spirituel  de  saint  Cloud, 
et  t|ui  fut  inhumé  dans  cette  catliédrale  vers 
le  milieu  du  vr  siècle.  Une  petite  grille  qui 
ferme  le  devant  de  cet  autel  laisse  voir  ces 
châsses,  et  c'est  en  présence  de  ces  reliques 
que  ceux  qui  ont  reçu  le  bonnet  de  docteur 
en  théologie  de  la  main  du  chancelier  de  l'é- 
glise et  de  l'université  de  Paris,  viennent 
sur-le-champ  jurer  qu'ils  défendront  la  vé- 
rité de  cette  divine  doctrine  jusqu'à  l'effu- 
sion de  leur  sang. 

C'est  sous  cette  croisée  que  fut  inhumé 
Paul  Emile,  chanoine  de  cette  église  et  au- 
teur d'une  Histoire  de  France.  Il  était  de  Vé- 
rone, et  un  des  plus  beaux  esprits  de  soa 
temps.  Louis  XII,  qui  connut  son  mérite, 
l'amena  en  France,  et  lui  donna  une  pension 
considérable.  11  fut  trente  ans  à  com[)oser 
les  dix  livres  do  son  Histoire  de  France.  Il 
copia  Gaguin,  fit  de  nouvelles  recherches,  et 
observa  l'ordre  chronologique  dans  son  his- 
toire, ce  qu'aucun  de  nos  historiens  n'avait 
fait  avant  lui.  Voici  l'épitaphe  qu'on  lisait 
autrefois  sur  sa  tombe  : 
Paulus  ^railius  Vcronensis  hujus  Ecclesise  Ca- 
nonicus,  qui  prêter  eximiam  vil*  saiictitatem 
quanla  quoipie  doctiina  pixslitcrit,  index  aique 
leslis  eril   bisloria  de  relms  geslis   Fraiicoium 
posleris  ab   eodem   edila.   Obiil  anno  Domini 
1529,  die  5  niensis  Maii. 

La  voûte  et  la  rose  méridionale  de  celle 
croisée  lueniçaut  ruine,  l'on  commença  à  les 

ko 


5239 


PAR 


DlCTlONN'MIit; 


PAR 


12C0 


réparer  au  mois  dn  janvier  1725.  Cos  répa- 
nilioiis,  (]ni  ont  coOlé  plus  de  200, 01)0  iivies, 
ont  L'tô  fait(>saux  IV/iis  du  cardinal  de  Nnail- 
les,  arclievc^qiie  de  l»aris.  Ce  fut  Claude  Pi- 
not, apiiareilleur,  (pii  exécuta  celte  entre- 
jirise  en  172",  sous  les  ordres  de  HollVand, 
arcliileclo  du  roi.  En  1728,  on  f^rala  et  on 
rejjlancliit  le  dedans  du  cliœur  et  de  la  croi- 
sée de  cette  é^dise. 

En  J731,  on  a  t'ait  la  môme  réparation  dans 
la  nef.  On  a  aussi  lait  mettre  tous  les  vitraux 
en  verre  blanc  et  réparer  la  rose  qui  est  au- 
dessus  de  l'orgue.  Cette  dépense  a  éié  faite 
par  le  eliM|iitre,  do  même  qui.>  celle  de  la  res- 
tauration de  l'orgue,  et  d'une  augnienlalion 
de  quatoize  cents  tuyaux,  ce  qui  fait  un  des 
orgues  le  plus  fort  et  le  [dus  paifait  (ju'il  y 
ait  en  Europe. 

On  compte  quarante-cinq  diapclles  autour 
de  celte  vaste  église.  On  ne  décrira  ici  que 
celles  où  il  y  a  des  monuments  qui  peuvent 
servir  à  l'histoire  ou  à  la  perfection  des  aris. 

Attenant  le  portail  qui  est  du  côté  du  cloî- 
tre, et  en  allant  du  côté  du  levant,  est  la 
chapelle  de  Saint-Marcel,  autrefois  nommée 
(Je  Saint-Julien  du  Mans,  mais  qu'on  nomme 
souvent  la  chapelle  Noire,  ou  la  chapelle  du 
Danuié,  h  cause  de  l'histoire  ou  |ilutôt  de  la 
fable  que  l'on  va  rapporter.  On  dit  (pie  Rai- 
mond  Diocres  ,  chanoine  de  Notre-Dame, 
mourut  en  odeur  de  sainteté  vers  l'an  108i, 
et  que  son  corps  ayant  été  porté  dans  le 
chœur  de  cette  église,  il  leva  la  tète  hors  du 
cercueil  h  ces  mois  de  l'oflice  des  morts  : 
llesponde  mihi  quantas  habeo  inicjuitalcs,  etc., 
et  dit  :  Justo  Dei  judicio  accusalus  mm.  Les 
assistants,  saisis  d'étonnement  et  de  fiayeur, 
discontinuèrent  le  service  et  le  remirent  au 
lendemain,  et  cepeni.lanl  le  cor|is  fut  déposé 
dans  la  clia|ielle  (|ui  donne  lieu  Ji  cet  article. 
Le  lendemain  on  recommença  rol'lîce ,  et 
lorsqu'on  fut  au  même  verset,  le  mort  parla 
de  nouveau,  et  dit  :  Justo  Dci  judicio  judi- 
calus  sum.  L'on  remit  encore  l'oflice  au  jour 
.suivant ,  et  au  même  verset  le  mort  dit  : 
Justo  Dci  judicio  condcmnatus  sum.  D'autres 
ra|>portent  autrement  cette  fable,  et  disent 
que  le  mort  se  leva  trois  fois  le  même  jour 
pendant  l'oflice,  c'est-h-dire  une  fois  à  cha- 
que nocturne.  Les  uns  disent  (ju'on  jeta  le 
corps  de  Diocres  à  la  voirie,  et  les  autres 
qu'un  spectre  l'emiiorta.  On  ajoute  que  ce 
terrible  miracle  fut  la  cause  delà  retraite  do 
saint  liruno,  qui  y  était  présent.  Le  docteur 
Launoy,  dans  le  siècle  derriiei',  s'inscrivit  eu 
faux  contr'e  cette  Iradilion,  et  |)ublia  desdis- 
ser'talioiis  fort  curieuses,  intitulées  :  De  rcra 
causa  decessus  sancti  Urunoms  in  crcmum. 
Aux  raisons  de  Launoy  on  en  a  ajouté  d'aii- 
tr(^s,  en  sorte  (pie  la  fausseté  de  ce  [)i'éteirdu 
niir'acle  est  aujourd'hui  démontrée. 

Dans  la  cha|ielle  de  Saint-Eustache  ont  été 
jnhum(''s  Jean-Iiaplisle  Rudes  de  (iuéhi  iaril, 
niar'échal  de  FramM',  et  Renée  de  Rec-Ci'epin, 
sa  femme.  Ce  maréchal  mourut  le  l'i  novem- 
bre de  l'an  IGV.'J,  d'un  coup  de  fiuconneau 
qu'il  avait  re(;u  se|it  jours  auparavant  de- 
vant Rotweil,  dont  il  farsait  le  siège. Sa  veuve 
lit  transporter  S(ni  coi-fis  à   Paris,  où  il  fut 


déposé  h  Saird-Lazarc,  puis  porlé  h  Notre- 
Dame  avec  beaucoup  de  poiiqie,  le  8  de  jnni 
de  l'an  KJVi,  h  dix  lieures  du  soir.  Le  len- 
demain on  lit  pour  lui  un  service  dans  cette 
église,  auquel  assistèrent  toutes  les  couis 
supérieures  et  le  corps  de  ville,  par  ordre  de 
la  reine  légente,  honneur  ([u'ou  n'avait  ja- 
mais l'endu  jusrju'alors  (lu'aux  rois  et  aux 
fils  de  France. 

La  maréchale  de  Guéliriant,  de  son  côté, 
était  une  femme  de  beaucou[i  d'esprit,  fière, 
dissimuh'e  et  amhilieuse.  C'r'st  jusqu'ici  la 
seule  femrne  (]ui  ail  eu  de  son  chef  la  qua- 
lité d'ambassadrice.  Ou  lui  doirna  ce  carac- 
tère en  l()'i.ô,  lorsi(u'on  la  nomma  pour'  con- 
duire Cl!  Pologne  la  reine  Mar-ie  deGonzague, 
et  elle  le  soulint  avec  tout  le  courage  et  toute 
la  pnulunci!  (]u'ori  pourrait  trouv(.'r  ilans  un 
homme  consommé  dans  les  négociations. 
Celle  héroïne  mourut  à  Péi'igueux  le  2  sep- 
tembre 10o9,  et  son  corjis  fut  mis  auprès  du 
maréchal  son  mari.  Voici  leurs  épitaphes, 
qu'on  lit  sur  un  marbre  noir  qui  est  dans 
celte  chapelle  : 

Plis  et  lieioieisnianibus  Joannis-Baplisia!  de  Ru- 
des, Coiiiitis  de  Giiébiiaiil ,  Gailia;  Polemai'clii, 
qui  ex  aiui(|iia  Biilaniiix'  iiiin(jris  geiile  edilus, 
per  ormies  milillne  gradus  ad  rei  bellicse  apicer», 
solo  vii-riilis  siilTi-agio  evectus,  Gcnnaniain  im- 
plevil  rcriim  gcstanim  gloiia,  et  piisl  iimlras  vi- 
ctorias,  in  olisidione  l>ol(iclli:i;  iiilii>  lellialllor 
viiliioratiis,  capia  uibo  inagno  exereilns  dcside- 
rio  cl  I\eip.  daiiiiio,  e  vivis  stiblatus  est  die  2i 
Novcmb.  lGi5,  iL'ialis  -42.  Dclpl)iuo  filio  mode» 
ratoi'crii  deshnaveral  Ludovicns  jll^Uls,  Galli;c 
Rex,  démuni  regio  fiinerc  elaliis,  freriiienri  or- 
dinuni  coiiciirsu  in  bac  Oibis  Galiici  principe 
basilic»  Ijonorifice  condilus  est. 
Hic  eliam  sila  Renala  du  Bcc-Grcpin,  inconipaïa- 
bilis  l'œiiiiiia,  nar:iliiini  spleinlore  ,  et  virUiKini 
gloria,  non  iiiipar  marilo  nxor  qii;c  inler  vidni- 
latis  bicluin  ot  lacbiymas  a  CliiisUanibsimo  Re- 
ge,  SerenissiiiKC  Poloniii)  lîegina:  .Marix  Gonza- 
guie,  coines  ilincris  addila  ,  supra  sc^vns  conili- 
lioncni,  el  ad  singiilaiom  piiiilL'iilia;  cnniiiieii- 
dalioncin  legalionis  iminL'ie  fimgcns,  apiid  scp- 
lonlrionis  Principes,  Gciiiianiam,  Poloniain,  Ira- 
liain,  et  alias  Urbis  plagas  in  admii-aiioiicni  sni 
traxil,  tandem  a  Ludovico  Magno  Ri'gi;e  spons;K 
Mari;c-Tlieresia^  elecla  cnnies  lionoraria,  diim  in 
Aqniianiam  ad  Reginam  pergerei,  apml  Peii'o- 
roiios  obiil  die  2  Seplcmbiis  KiSO,  a?talis59. 
llic  eriani  marilo  jiisla  persoivi  singulis  annis 
ciii'avil  die  21  Novomlnis. 
Les  chapelles  de  Sainl-Martin  et  de  Sainte- 
Anne  n'en  font  plus  qu'une,  ()ui  est  diïstiiiée 
à  la  séi'ulture  de  la  maison  de  Noaillcs.  L'ar- 
chiffclure  intérieure  a  été  ordonnée  et  con- 
duite par  le  sieur  de  Rollr'and. 

L'autel  est  eni-ichi  des  plus  beaux  marbres, 
qui  ont  été  travaillés  par  Tarlet,  marbrier  et 
(■((Utrùleur  des  marbi'es  du  roi.  Au-dessus 
do  cet  autel  e4  un  grand  bas-r'elief  de  métal 
doré,    qui    reiirésente    l'Assomplion   de    la 


I2GI 


PAU 


DXPIGUAPHIE. 


PAU 


128-/ 


Vierge  et  sert  de   tableau  à  celte  chapelle. 
Le  pourtour  est  enrichi  de  nuées  et  de  ché- 
ruljins  aussi  de  métal   doré.  Tout  cet  ou- 
vrage est  de  René  Fremin,  sculfiteur  du  roi. 
Les  deux  statues  de  marbre  blanc  sont  de 
Jacques  Bousseau,   sculpteur  du  roi;  celle 
du  cotéde  l'Epître  représente  saint  Maurice, 
et  celle  qui  est  du  côté  de  l'Evangile,  saint 
Louis.  Dansratti(iue  de  cet  autel  est  un  bas- 
relief  de  bronze,  f[ui  représente  Jésus-Christ 
donnant  les  clefs  à  saint  Pierre.  Ce  bas-reliei 
et  les  autres  ornements  de  bronze  cpii  Tac- 
com[iagnent  sont  aussi  de  Jacques  Bousseau. 
Entre  les  deux  croisées  de  cette  chapelle, 
et  en  face  de  l'autel,  est  une  urne  enrichie 
d'une    tète    de  chérubin  et    de  festons  do 
feuilles  de  cy.près,  le  tout  sculpté  par  du 
Goulon,  excellent  sculpteur  en  bois.  C'est 
dans  celte  urne  qu'a  été  mis  le  cœur  du  feu 
cardinal  de  Noailles.  Le  lourde  cette  cha- 
pelle est  aussi  orné  de  panneaux  de  marbre, 
dont  il  3:  en  a  deux  plus  grands  que  les  au- 
tres, dans  l'un  desquels    le   chapitre   a  fait 
mettre  l'inscription  suivante  : 
Einineni.  et  Revererul.  Liulov.  Ant.  de  Noailles, 
S.   U.    E.    Cardiiiiili    Paris.    Artliicpisc.  '  Duci 
Saiicii  Clod.  Pari  Franc.  Regii  Ordiiiis  S.  Spir. 
Coniniend.  ob  resarcitas,  et  insigniler  decoratas 
coniplures  hujus  redis  parles.  Caduc»   iimllis  lo- 
tis b;cc  Basilica  graviores  in   posleriiin   ruinas 
iiiinabatur.  Necessarios  laiiil  operis  sunipiiis  in 
se  unum  recipere  voluit  pie  muniûcus  Pontifes. 
Nec  satis  Ivabuit  iiisuiurare  sarla  lecla  Templi, 
alcjiie  infirma  el  laltoraiitia  fiilcire,  nisi  insuper 
carissimam  sibi  sponsani,  alienus  ipse  ab  omni 
faslu  eleganter  adornaret.  Sic  autem  Divinœ  Do- 
mus  decori  consuhiit,  ut  inde  nibil  delrimenti 
viva  Cliristi  Teuipla  caperent.  Cui  raunilicenlise 
lion  niagis  ex  annuisreJilibus  quani  ex  uberi  nio- 
desli;e  et    frngalllalis    fundo  suflicit.  Locand;e 
decenlius    S.    Marcelli   capsx    aediculum  pone 
Sancluariuni  condidit.    Duplicem  ainboneni,  et 
applicala   iilrique   Altaria   excitavit.    Cameraiu 
decussatam  sub  minore  canipanili   faliscentem 
deniolitus,  novam  coiistruxit.   Teniplura  inte- 
rius,  deterso  vcleri  situ,  prislino  nilori  restiluit. 
Plumbeum  teclum  veluslate  delriium  inslaura- 
vit.  ElTictam  inniodum  rosse  majoreni  fenestrain 
quaî  spécial  ad  meridiem,  refecil.  Sacelluni  lioc 
liuniandis  gentilium  suoruin  corporibus  assigna- 
luin  decoravit.  Capitulum   Parisiense   hoc  grali 
aninii  erga  oplimum   palreni,  et  sanctissiuuim 
Prssulem  monimenlum  posuil.  Anno  II.  S.  H. 

MDCCXXVnl. 

Anne-Jules  de  Noailles,  pair  et  maréchal 
de  France,  etc.,  mort  à  Versailles  le  2  d'octo- 
bre 1708,  en  sa  cinquante- neuvième  année, 
a  été  inhumé  dans  cette  chapelle. 

Les  chapelles  de  Saint-Louis  et  dé  Saint- 
Rigobert  n'en  font  [dus  qu'une,  depuis  qu'el- 
les ont  été  destinées  à  la  sépullure  de  la  fa- 
mille de  Gondi,  originaire  de  Florence,  et 
illustrée  en  France. 

On  voit  ici  une  statue  de  marbre  blanc  à 


genoux,  sur  un  tombeau  de  marbre   noir. 
L'é|iita|)he,  qui  est  au  bas,  nous  fait    con- 
naître que  c'est  le   tombeau  do   Pierre  de 
Gondi,  évéque  de  Paris,  et  cardinal  de  l'E- 
glise romaine. 
Potrus  S.  R.  E.  Presbylcr  Cardinalis  de  Gondi, 
vir  nota  in  Deam  pielate,  in  Ecclesiani  obser- 
vaniia,  in  Regem  lide,  in  Subdilos  cura,  in  Pa- 
triani  cliaritate,  in  suos  amore,  donii  digrùiate, 
publiée  prœseriim  in  pauperesvinctos  religiosas- 
f|ue  fauiilias  liberaliiate,  autorilatis,  juris,  dis- 
ciplina; ecclesiasticac   tenax,  sacrarum  ^diuni 
collapsaruni  Reslauralor  ,  novarum  iEdificalor, 
freqiiens*ad  Ponlifices  niaximos  Legalus,  Regi- 
bns  Carolo  IX  et  Henrico  111  iniprimis  cliarus, 
Ilenrici  Magni  cnni  Poniifice  niaxiuio  el  Eccle- 
sia  Concilialor,  Ludovic!  XIII  in  Chrislo  Proge- 
nilor;  niorialilatis  nienior  hoc  sibi  funeri  suo 
annis  quatuordecim  siiperslesnionunientum  poni 
curavil.  Excessit  anno  Dwuiiii  1G16,  œlalis  8i, 
15  calend.  niarlii.  * 

Vis-à-vis  ce  tombeau,  et  dans  la  même 
chapelle,  on  en  voit  un  autre,  au  bas  duquel 
est  écrit  : 
yElernae  memorix  illuslrissirai,  ac  generosissinii 
Alberii  de  Gondi,  Ducis  Relzii,  .Maicbionis  Bel- 
insulae,  Paris  Franciaj;  Equiluni  Magislii,  Reg. 
Trirem.  Prœfecli,  duornm  Reguin  Clirislianissi- 
moruni  Caroli  IX  et  Henrici  lit  Cubicukrii, 
ulriusque  Mililiae  regio  lorque  donaii ,  quinque 
Regibus  nuslris,  quibus  triuni  niaxiniaruni  Pro- 
vinciaruin  ProrexoctiesqueExercitum  regioruni 
cuni  imperio  Duclur,  quinque  prœliis  peruiuliis- 
que  obsidiouil)us  egrcgiani  operam  navsvil,  ob 
indusuiaui,  et  lidcni  pergrati,  gravissiniis  ,  et 
difncillimislegalionibus,omiiibusqu€  belli  acpa- 
cis  niuneribus  sumnia  cum  integrilatislaude  per- 
funcli.Frater,  uxor,  fdii,  nepoles,  posuerc  1G02. 

Les  chapelles  de  Saint-Eutrope  et  <le  Sainte- 
Foi  ne  font  plus  qu'une  même  chapelle, 
depuis  que  le  chapitre  de  l'église  de  Paris 
les  a  accordées  à  Charles-Gaspard-Guillaume 
de  Venliraille  du  Luc,  des  comtes  de  Mar- 
seille, duc  de  Saint-Cloud,  pair  de  France, 
chevalier,  commandeur  de  l'ordre  du  Saint- 
Esprit,  et  archevèiiue  de  Paris,  pour  servir 
de  sépulture  à  sa  famille.  Il  fut  inhumé 
dans  la  cave  du  chœur,  le  13  mai  1716.  Ce 
prélat  a  fait  orner  cette  chapelle  avec  beau- 
coup de  goût,  à  ses  frais  et  dépens.  Le  tableau 
de  l'auîel  représente  saint  Charles  Borroinée, 
cardinal,  qui  communie  les  pestiférés  ;  il  a 
été  |)eint  par  le  fameux  Carie  Vanloo.  Le. 
grand  tableau  vis-à-vis  représente  saint  Pierre 
en  prison,  dans  le  moment  que  l'ange  du 
Seigneur  le  délivre  de  ses  chaînes  ;  il  a  été 
peint  par  Simon  Vouet,  le  père,  en  16i0.  Au- 
dessous  des  deux  croisées  de  la  chapelle, 
sont  deux  tables  de  marbre  blanc,  sur  les- 
quelles le  chapitre  de  l'église  de  Paris,  en 
mémoire  des  bienfaits  dont  ce  prélat  a  com- 
blé cette  église,  a  fait  graver  les  deux  ins- 
criptions suivantes  : 


1963  PAU  PiaiON 

Cnrnlus-Gaspnr  Guilleliiuis  de  Yiiiliinillo,  ex  Co- 
iniiiliiis  Massili;i;  Diiliic,  ParisieiisisArcliiepisco- 
jjus,  l>iixS.  CIdiloalili,  Par  Kiaiic'uc,  llcgii  Samli 
Spirilus  Onliiiis  llimiiiioiiilalor,  hoc  satL'lliiiii 
ad  sua-  geiilis  sepiduiiani  decoravil.  Tiiin  cdilo  , 
novo  IJreviaiio,  tiiiii  liaiislalo  Capilido  Saii- 
Corinaiio  AiHissiodorensi  ad  Ecclesiam  Paii- 
siciiscm,  cidliiiii  diviiuim  ainplificavil.  In  Sedi- 
dibus  Massiiiciisi,  A(iiii'iisi,  Parisiensi,  pcr  an- 
nos  scxaginla  fil  1res  Ponlifex ,  in  L'rbe  cii;im 
Aqiicnsi,  diini  peslis  grassarclnr,  Caroli  Medio- 
laneiisis  cliaiilatein  cl  forliliidineni  ainiidaliis 
iiiidlis  iibi(iiio  reljMS,  pie,  sapienlor,  roiistanlci-, 
ac  liberaliler  gcslis,  f.oinniiliornni  Clori  Galli- 
cani  Praeses  oclies  Religion!  profiiil;  nionini 
facililale  cl  di.^'nilale,  qnas  in  ipso  viiKn,  lolo- 
qno  toiporib  lialiilu  geiebal,anioieni  parilcr  ac 
veneralionem  privalini  el  publiée  conseciiuis. 
Seplemdeclni  anaonun  spalio,  qiiibns  Parisien- 
seni  Diœccsiin  gubernavii,  cum  luijiis  Kcclcsi:e 
Canonicis  vixit  el  aniiens  et  paler,  in  eorumdcm 
aiiiniis  perpeliio  vielnrus.  Obiil  die  xm  Mailii, 
snno  D.  mdccxlvi,  xlalis  lxxxxi,  die  xvii  cjns- 
deni  inensis  in  ciioro  linnialus.  Oplinio  Pra-sidi 
hoc  grali  aniini  nionunienliini  capiiulum  posuil. 

Sur  l'aulrc  marbre  : 
Caro'.o  Fi-ancisenileViiiliniille.exConiitibnsMas- 
sirKU  DubicConiili  Didue,  I).  D.  Ai-cbiepiseopi 
Parisiensis  fralri  RegiornmOidinnni  Etpiiii  tor-  . 
qnalo;  Régis  in  Piovincia  Legalo  ,  Insidanim 
P.)iijnerolles  cl  Lingoiistier  Prcefeclo  Coniilis 
Consisioriano  Mililari,  elc,  viro  de  legno  iiene 
mcrilo  ob  suas  prceipiie  legaliones  apnd  Ilelve- 
tios.el  apud  Caiobnn  VI  linperaiorein,  ad  ([n.is 
inissns  esl  à  Rego  Liulovico  XIV.  Canonici  Pa- 
ritienses  hoc  nionnnienlnni  pnsiieie.  Qoin  el 
genti  Vinlimilili.iii:e  genns  ab  iilo  dneenii  ,  no- 
nien  ipsius  el  insignia  geslaiili,  ad  propagandani 
nienioriani  aida;  neccssimdinis  qii;c  D.  D.  Ar- 
cliii^piscopuin  cjus  IValreni  el  Capilulnni  seniper 
CoMJonxil.  Hoc  sacclliini  iideni  ad  sepidilnuni 
dedere.  Obiil  in  Caslro  de  Savigni,  die  xxix 
Julii,  aniio  d.  mdccxl,  iclalis  Lxxxviii. 

Dans  la  cliapelle  do  Saint-Reiiii,  qiio  l'un 
jiouiuio  la  cliapclli!  dos  Ursins,  nu  voil  sur 
un  tuiiibeau  do  |nurre,  olcvé  d'environ  dciiK 
|)iiMJs,  dcnx  sl.itiK^s  à  licnonx,  dont  Tuno  est 
relie  de  Jean  Jnvénal,  qni  est  iei  représeidé 
répée  au  cùlé,  viMii  d'une  cotli;  d'armes  ar- 
moriée devant  el  derrière.  L'autie  re[)résenlo 
MichcUo  lie  Vilry,  sa  feiiiiiie. 

Ce  Jean  Juvéïial  fut  conseiller  au  Clulle- 
let  de  Paris, depuis  lo  8  janvier  i;J80  jusiprcii 
IVOV,  (]u'il  lui  avocat  du  roi  au  |iaileineiil  ; 
et  dès  l'an  i:t80,  il  avait  été  élu  prévôt  des 
marehands  de  eelte  ville.  C'était,  disent  les 
iiistoriens,  un  lioiinne  entier,  sage,  poliiiciue 
et  courageux,  (pii  maintint  les  |)iiviléges  des 
!)oui^cois,  et  s'opposa  si  coui'ai:;eusemenl 
aux  usurpations  et  à  la  tyrannie  des  ^;rands 
Cl  des   t'-'"^  ^^  guerre,  qu'il  pensa  lui  eu 


NAIRE 


PAR 


I'2tJ4 


coûter  la  vie.  La  ville  de  Paris,  par  recon- 
naissance do  ce  (pi'il  avait  fait  ])Our  elle,  lui 
donna  l'Iiôlel  des  Ursins.  ('el'ut  sur  ce  frivole 
fondement  ipie  les  descendants  de  Jean  Ju- 
vénal  prirent  le  nom  et  les  armes  de  la  mai- 
son des  Ursins,  l'une  des  plus  anciennes  et 
des  plus  illustres  de  l'Italie.  On  préleml  que 
ce  fut  Jean  Juvénal,  second  fils  du  prévôt 
des  marciiands,  et  aicjievèque  de  Reims,  (jui 
commença  à  donner  cours  h  cette  chimère, 
et  |)rit  le  nom  et  li's  aimes  de  la  maison  des 
Ui>ins;  au  lieu  que  dans  l'obituaire  deNotre- 
Dame  de.  Paris,  et  dans  d'autres  livres,  ceux 
de  celte  famille  sont  nommés  Jiivc'nnl  de 
Liircin(s,i)n  Juvciial  loùt  court.  Ue  roi  Char- 
les VU,  poLii-  reconiiaîlre  rallachem.-iu  que 
Jean  Jiive'nal  avait  eu  pour  son  service,  h'  lit 
j)résidenl  au  parlement,  |)our  lors  séant  h 
Poitiers, où  d  mourut  le  l"avri!  Ii31. 11  avait 
eu  seize  enfants,  dont  lajdujart  lui  survécu- 
rent, ainsi  que  Michelle  de  N'itry,  sa  femme, 
qui  ne  mourut  que  le  12  de  juin  de  l'-nn  lioG, 
et  qui  fut  inhumée  dans  cette  chapelle  que  lo 
chapiti'o  de  Paris  lui  avait  accordé((  pouridle 
et  pour  sa  postérité,  par  leitrcs  du  l'i-juia 
ik'i'3.  Son  mari  et  elle  sont  re[)résentés  sur 
celte  tombe  ;  et  au-dessus  est  un  grand  ta- 
bleau (jù  ils  sont  peinlsau  naturel,  avec  onze 
de  leurs  enfants,  tous  habillés  selon  la  mode 
du  temps.  Guillaume  Juvénal,  (pii  était  ie 
cinquième  de  ces  etd'aiils,  l'ut  i-hancelier  de 
Franco;  il  mourut  sans  postérité. 

Il  |iaraîl,par  ce  tiuubeau  et  par  le  tableau, 
que,  dès  le  temps  qu'ils  furerit  faits,  la  fable 
qui  fait  descendie  les  Juvi'iial  de  la  maison 
des  Ursins  était  bien  établie  dans  celte  fa- 
iinlle;  car  le  |ȏi'(^  et  les  lils  on!  les  armes 
des  Ursins  sur  leur  cotte  d'armes.  Le  P.  Mo-it- 
faucon  parle  de  ce  tableau  dans  le  troisième 
lome  des  Monuments  de  la  monarchie  fran- 
çaise, page  'Sa'*,  où  il  en  a  fait  metire  une 
estampe,  et  reniar(]ue  ([ue  dans  toules  les 
iiiseriplions  (|ni  sont  sur  ces  deux  monu- 
inenls,  le  nom  des  Ursins  est  toujours  écrit 
par  deux  ss,  au  milieu,  Urssins. 

Jean  Juvénal  n'est  qualilié  en  plusieurs 
endioits  qu'avocat  au  parlement  de  Paris, 
jiaree  (|ue,  ilans  ce  tenms-là,  les  avocats  du 
i-oi  travaillaient  et  plaidaient  |>our  les  parti- 
culiers (jui  s'adressaient  à  eux  ,  et  ils  n'a- 
vaient d'autre  avantage  sur  les  avocats  leurs 
cunfr  èi  es,ipi{,'  clui  d'avoir  la  iiiatiqut'  du  roi. 

La  postérité  masculine  dr  Jean  Juvénal  des 
Uisiiis  b'étanl  élenile,  h'S  biens  de  celle  fa- 
inilhi  furent  porlés  dans  celle  de  Har-ville, 
qui  est  liès-anr  ienne  et  liès-n(d)le,  par  Fran- 
çois Juvénal  di's  Ursir,s.  mari]uis  de  Tr'ainel, 
(|ui  mourut  le  9  d'oelobro  HJoO,  Agé  de  quatre- 
vingt-un  ans.  11  avait  srrbstitué  .-on  nom,  ses 
armes  et  ses  biens  ù  Fiançois  de  Harville, 
son  petit  neveu,  n'ayant  eu  (ju'une  lille  nom- 
mée Charlolte.  qui  iiiouriil  jeune.  La  posté- 
rité de  François  de  Harvrlle  des  Ursins, 
niarijuis  de  'J'r  ainel,  subsiste  encore,  et  c'est 
ilarrre  Louise  -  .Madiloiire  Le  IPanc,  veuve 
d  Lspiit  Juvénal  de  Harville  di\s  Ursins,  mar- 
(]nis  tie  Tr'ainel,  qui  a  fait  irreltr-e  ici  les  epi- 
taphi'S  d'i;s|irit  Juvénal  di' Ilar'ville,  nraicjuis 
de  Tiainel.  premier'  lieuleiuuil  des  gendar- 


120" 


p.vn 


D'EPU; 


nies  de  la  garde  du  loi,  lieutonant  gi'm'-ral 
(ivs  armées  de  Sa  Maiesté.  son  beau-père  ; 
d'Esprit  Juvéïial  do  Harville  des  Ursins, 
mestre  de  camp  du  régiment  de  dragons 
d'Oiléans,  son  mari  ;  de  Madeleine  Polit  de 
Passv,  sa  mère;  de  Claude  Le  lilane,  seeré- 
lairod'Kiat,  son  i  ère  ;  et  de  Simon  Tristan 
de  Harville,  son  (Ils  |iuiné. 

Iii  lioc  avilo  Ursinorum  sacello,  rccondiliim  est 
cor  SpiriUis  Jnven.-ilis  de  Harville  des  Ursiiis, 
Marfliionisde  TraincI,  qui  bellica  virliite  iiisigiiis 
fiiil,  et  F.iiiiiuim  Pi;clorianoriini  LegaUis  aller, 
Legaliqne  Priiiiarii  Inciiiii  lenens,  obiil  anno 
MDccxx,  décima  die  Novembris. 
Hic  eiiam  reqniesciinl  Spiriuis  Jiivenalis  des  Ur- 
sins, Marcbio  de  Trainel,  qiieni  Regni  Modera- 
tor  Pliilippiis  siix  Dracomim  TiirnKC  pnefecit, 
florenleiii  in  média  juvenluUs  spe  invida  mors 
lixori,  liberis,  Uegno  eripiiil,  anno  iielalisxxvni, 
salnlis  mdccxxvi,  die  xi  Jidii. 
M.igdalena  Petit  de  Passi,  mulier  rari  exempli, 
propc  pii  geneii  cineres  sepnlla  est  ,  anno 
MDccxxvM,  die  xni  Aprilis.  Vixii  ann.  lvui  ge- 
iiero  dilectissimo  et  i\xori  piissimx  diii  stiper- 
sles  non  fiiil  Clandins  le  Blanc,  Régi  a  Sanctio- 
ribns  Consiliis,  et  rci  belllc»  Admiidstcr.  Vir 
privalini  el  publiée  clarus,  qui  non  sibi  sed  Pa- 
IriiC  vixit.  Agressa  est  virnin  fortnna,  probavit 
non  vicit.  Celer  fuit  ingenin,  ore  snavis  ,  adilii 
facilis,  civis  ,  paler,  aniirus  optinius  ,  inililnm 
Patronus  ,  omnium  amor  ,  et  delicinm.  Obiit 
anno  mdccxxvui,  die  Maii  xix.  Vi:xit  annos  ux, 
qnos  virtns,  pielas,  Religio  diim  viverent,  con- 
junxerant,  variis,  post  obitnm,  distrabi  Imnnlis, 
nolnit  bnjnsee  Urbis  el  Regni  primari*  Basilic;* 
unanimis  Canonicorum  consensus.  Hnnc  tilnlum 
marito  amantissimo,  colendissimis,  ac  dilectissi- 
mis  parentibus  : 

Lndovica-Magdelena  le  Blanc,  Marchionissa  de 
Trainel,  ipsa  fuies,  mœrens,  bigeiisqne  posuit. 
Dnnique  nuUis  œrunniis  angeri  posse  luctura 
existimabal,  en  heu!  Infans  dulcissinins  : 
Siinon-Maria  Tristanus  Cornes  de  Harville,  in  quo 
spes,  e  siiiu  ejns  erepliis  est  die  Julii ,  anno 
MDCCXXVUI.  Vixit  menses  xviii. 

On  trouve  dans  la  nef  de  cette  église  les 
épitnpiies  de  iilusieurs  clianoines  connus  par 
leur  esprit  et  [lar  leur  savoir. 

Joacliim  du  Bellay  élait  né  à  Lire,  dans  les 
Manges  en  Anjou.  11  fut  fort  estimé  à  la 
cour  de  François  1"  et  de  Henri  H.  On  re- 
niar(iue  dans  ses  vers  beaucoup  do  facilité 
et  de  douceur,  ce  qui  l'a  fait  nommer  le  Ca- 
tulle français.  Il  se  vantait  d'avoir  inventé 
les  odes  tViuiçaises.  Il  fut  chanoine  et  archi- 
diacre de  Paris,  et  mourut  d'apoplexie  en 
1500,  âgé  de  trente-sept  ans,  et  ayant  élé  dé- 
signé archevêque  de  Bordeaux  ;  voici  l'épi- 
taplie  qu'il  se  fit  lui-môme,  mais  on  ne  l'a 
point  mise  sur  sa  tombe  : 

-     Clara  progenie,  el  donio  veinsta, 

(QiioJ  nomen  tibi,  sat  nieuni  indicavit) 


UAPHIE.  VXW  12fi6 

Nains,  conlegor  bac,  viaior,  Urna. 
Suni  Bellaius,  et  Poêla,  jain  me 
Sat  nosti,  pnla,  non  bonus  Poêla, 
Hoc  versus  tibi  sat  inei  indicnrint. 
Hoc  soUim  tibi,  sed  queani,  Viator, 
De  me  dicere,  me  pinm  fuisse, 
Ncc  hcsisse  pios,  pins  si  ipse  es, 
Mânes  lœderc  tn  meos  cavelo. 

Claude  (]hastelain, chanoine  decette  église, 
est  mort  en  1712.  Il  s'était  occupé  toute  sa 
vie  à  l'élude  des  rites  ecclésiastii]ues,  et  de 
l'iiisloire  du  culte  des  saints.  11  fit  imprimer, 
en  1709,  un  Martyrologe  universel,  qui  con- 
tient le  texte  du  Martyrologe  romain,  traduit 
en  français  ;  et  deux  additions  à  chaquejour 
des  saints  qui  ne  s'y  trouvaient  point  ;  lune 
di'S  saints  de  France,  l'autre  des  saints  des 
autres  nalions,  avec  un  catalogue  des  saints 
dont  on  ne  trouve  point  le  jour. 

Les  ornements  de  cette  église  sont  magni- 
fiques; il  y  en  a  un  entre  autres  qui  est 
toutbordéde  perles.  Le  trésor  renferme  plu- 
sieurs reliques,  parmi  lesquelles  on  voit  un 
morceau  considérable  di!  la  vraie  croix,  un 
doigt  de  saint  Jean-Ba|nisle,  le  chef  de  saint 
Pliilippe,  apôtre,  etc.  Le  morceau  de  la  vraie 
croix  fut  envoyé  à  celte  église,  sous  le  pon- 
tificat de  Gallon,  évêque  de  Paris,  par  An- 
selme, clianire  du  Sépulcre  de  Jérusalem,  qui 
avait  élé  chanoine  de  Notre-Dame.  On  cé- 
lèbre tous  les  ans,  le  premier  dimanche 
d'aoïit,  la  réception  de  cette  relique,  qui  est 
jiorlée  en  procession  sous  un  dais,  et  ensuite 
exposée  à  la  dévotion  du  peuple.  La  lampe 
d'arg'nt  à  dix  branches,  qui  est  au  milieu 
du  chœur,  est  l'accomplissement  du  vœu 
que  lit  Louis  XIII  |iour  la  naissance  de  Louis 
le  Grand.  Aux  jours  de  grandes  fôtes,  on  tend 
dans  la  nef  une  tapisserie  magnifique,  qui 
représente  la  vie  de  la  Vierge.  Chainriagne 
en  fit  les  cartons  en  1C36,  et  Miclielle  Le 
Mâle  la  fit  faire  à  ses  dépens,  et  la  donna  à 
cette  église.  Elle  consiste  en  quatorze  pièces 
qui  lui  coûtèrent  42,000  livres. 

Il  n'y  a  pas  d'église  où  le  service  divin  se 
fasse  avec  autant  de  régularité,  de  décence 
et  de  majesté,  que  dans  celle-ci.  La  musique 
est  une  des  plus  excellentes  qu'il  y  ait. 

11  n'y  a  pas  non  plus  d'église  particulière 
qui  ait  donné  un  aussi  grand  nondjre  de 
jiapes.  Grégoire  IX,  Adrien  V,  Bonifaee  VIII, 
Innocent  VI,  Grégoire  XI  et  Clément  VII  en, 
avaient  été  chanoines.  Elle  adonné  aussi  un 
nombre  infini  de  cardinaux,  d'archevêques 
et  d'évèqiies  (1).  ■> 

Parmi  les  fondations  que  nos  rois  ont  fai- 
tes ici,  il  y  en  a  une  de  Louis  XII,  qui  est 
]ilus  connue  que  les  autres,  et  qu'on  nomme 
Vobil  suy,  parce  qu'on  donne  deux  minots 
de  sel  à  chaque  chanoine  qui  assiste  a  l'an- 
niversaire qui  se  célèbre  tous  les  ans.  le  4 
janvier. 

(1)  Alexandre  III  demanda  comme  une  fiivenr  que 
ses  neveux  fussent  élevés  dans  le  cloitre  de  Noire-. 
Daine.  Louis  Vil  et  plusieurs  de  nos  princes  y  nnt 
puisé  l'espril  de  la  religion  ci  des  sciences.  Henri, 
fils  do  Louis  le  Gros,  fui  chanoine  de  Notre-Dame,  et 
Philippe,  son  frère,  préféra  le  simple   titre  d'artlii-^ 


1257 


PAR 


DICTIO.N.NAIUE 


PAR 


1268 


Lo  cor|/S  de  ville  veiuiit  Ions  lus  ans  dans 
(elle  u;;lise,  le  luemier  vendredi  d'après  l'A- 
ques,  et,  après  avoir  entendu  la  messe  h  la 
cliapelle  de  la  Vierge,  il  assistait  au  Te  Deum 
qui  y  était  chanté  en  ninsiciuc,  pnur  renier- 
(  ier  Diru  d'avoir  drlivrr  la  ville  de  Paris  de 
la  domination  des  Anglais,  en  ll;j6. 

Le  chapitre  de  cette  métropole  lait,  tous 
les  ans,  le  22  mars,  une  procession  pour 
rendre  grAces  h  Dieu  de  ce  qu'à  p.ireil  jour, 
J'an  lo9i,  la  ville  de  Paris  se  soumit  à  llenri 
Je  Grand,  et  l'entra  par  là  sous  l'obéissance 
de  son  légitime  souverain.  Celte  [irO(  es- 
sion  va  aux  Gi-ands-Aiigustins,  accompa- 
gnée des  cours  souveraines,  et  là  le  clia- 
jjitre  chante  une  grand'messe;  mais  lor'sque, 
ie  22  mars  arrive  dans  la  semaine  sainte,  on 
remet  cette  pr-ocession  après  Quasimodo. 

Le  lod'aoïlt,  jour  que  l'Kglise  célèbre  la 
fête  de  rAssom|)tion  de  la  Vierge,  on  fait  ici, 
tous  les  airs,  après  Vêpres,  une  procession 
très-solennelle,  qui  fut  instituée  le  10  de 
février  de  l'an  1038,  par  Louis  XHI,  dans 
toutes  les  églises  de  son  royniune,  pour  re- 
mercier Dieu  de  la  grossesse  de  la  reine, 
ajirès  vingt-trois  ans  de  stérilité.  Les  cours 
sufiérieures,  le  gouverneur  de  Paris  et  le 
corps  de  ville  assistent  à  cette  céi'émonie.  11 
y  eut  d'abord,  à  cette  occasion,  de  grandes 
corrtestations  pour  la  |)réséance,  entre  le 
parlement  et  la  chambre  des  comj)tes,  ce  qui 
lit  que  pendant  plusieurs  années  ces  deux 
compagnies  ne  s'y  trouvèrent  plus.  En  1G72, 
le  roi  régla  le  dilfér'end,  et  ordonna  que  ni 
l'une  ni  I  autr-e  de  ces  deux  compagnies  n'en- 
Irer'ait,  en  arrivant,  dans  le  chœur;  que  le 
parlement,  après  s'être  assemblé  dans  le 
chapitre  de  cette  église,  viendrait  joindr-e  la 
procession  à  la  porte  du  chœur,  dans  la  nef 
il  droite,  et  que  cha':|uo  membre  marchei-ait 
ir  la  file,  pendant  que,  de  l'autre  côté,  la 
chambi'e  des  comptes  viendrait  de  l'ollicia- 
lité  pour  joindre  aussi  le  clergé,  et  le  suivre 
à  la  tile  à  gauche,  en  sorte  que  le  premier 
])résidont  de  la  chambre  des  comjites  mar- 
cherait à  la  gauche  du  premier  jirésident  du 
l)arlefiient,  et  ainsi  des  autres;  (]ue  la  pro- 
cession étant  faite,  le  parlemerrt  sortirent  du 
chœur  ]iar  la  porte  (jui  est  sous  le  crucilix, 
et  la  chambre  des  com[ites,  par  celle  qui  est  à 
droite,  vis-à-vis  la  chaire  ar-chiépiscopale.  Kn 
l'în,  le  duc  d'Oi'léans,  régent  du  royaume, 
assista  à  cette  jirocession,  au  nom  du  roi, 
avec  le  cortège  et  les  honncur's  r'oyaux. 

Claude  Joly,  chantre  et  chanoine  do  cette 
église,  a  donné  au  public  dillerenls  ouvr-ages. 
Il  mourut  en  1700,  et  légua  sa  biliolhèipio 
au  cliapitr'e  de  l'église  de  Paris,  à  condition 
qu'elle  serait  iiubliquc  ;  condition  qui  jus- 
qu'ici n'a  pas  été  observée.  Parmi  les  livres 
curieux  de  cette  bibliotlièqire,  on  y  remar- 
que un  manusiril  de  Grégoire  de  tours,  en 
caractères  mérovingiens. 

La  gi-ar;de  sacristie  et  le  trésor 
îiipiés  dans  l'ar-cade  qiri  est  entre 
de  Saint-Pieire,   martyr,  et  celle   de  Saint 


sont  pr-a- 
[1  cha(i('lle 


Denis  et  Sainl-Gcorge 
ment  des  autres 


sin-  le  même  angrre- 
chapelles  qui  éclairent  le 
bas  côté  méridional  du  cineur.  Le  bAtiment 
qui  les  contenait  étant  très-ancien,   et   me- 


|iour  en    cons- 


(li:irrf  ilo  l'églisp  de  P.Tris  aiiv  évèrlips  que  sa  liaule 
naissance  cl  ses  vorliis  lui  ilcslinaieiil. 


naçant  nrine,  on  l'a  démoli 
truire  un  [ilus  solide,  et  en  même  tem|)s  plus 
commode  et  plus  convenable  pour  le  service 
d(!  l'église.  On  l'a  commencé  en  l'année 
l'.'it),  et  il  a  été  fini  en  l'armée  1758 

Cette  reconstruclinri  a  été  faite  de  la  libé- 
ralité du  r-oi  Louis  XV,  sous  les  or'dres  et  la 
conduite  de  M.  le  marqiris  de  :\Iarigny,  di- 
recteur génér'al  des  bâtiments  du  roi,  et  sur 
les  plans  et  dessins  de  l'illustre  M.  Souftlot, 
architecte  et  contrôleur  des  Mtiments  de  Sa 
Majesté. 

La  grande  sacristie,  destinée  à  l'usage  seul 
des  grands  oftices,  forme  la  pièce  principale; 
elle  est  i)r'écédée  d'une  espèce  de  vestibule 
noble  et  majestueux,  de  |ilain-pied  avec  le 
cijo'ur  et  son  bas-côté.  La  jiorte  est  de  forme 
carrée  à  deux  vantaux  ;  elle  est  entourée 
d'irn  chambranle  de  marbre  de  Languedoc, 
de  la  hauteur  de  seize  [lieds;  au-dessus  est 
une  table  de  marbre  de  bleu  tur.piin,  sur  la- 
quelle est  en  relief  le  mot  Sacristie,  en  let- 
tres de  bronze  iloré  d'or  moulu.  Les  van- 
taux sont  enrichis ,  ainsi  que  l'imposte, 
d'une  sculpture  admirable.  L'imposte  l'c- 
présente  l'écusson  de  France,  décoré  de  i)al- 
raes  et  de  guirlandes.  Les  vantaux  rejiré- 
sentent  sous  la  forme  d'épis  de  Ir'oment  et 
de  vigne  changée  de  r'aisin,  les  attributs  et 
S3'nd)otes  des  saints  mystèrx's,  les  vases 
sacrés,  et  généralement  les  principaux  orne- 
le      ments  du  service  de  l'église. 

Dans  ce  vestibule,  à  dr-oite,  est  une  porte 
entourée  d'un  chambranle  de  marbre  de 
Languedoc,  laquelle  communiqi^re  dans  la 
chapelle  de  Saint-Pierre,  martyr.  Cotte  cha- 
jielle  est  ornée  d'uire  belle  mènuisei'ie.  Elle 
a  son  arcade  fermée  d'une  belle  grille  de  fer. 
En  face  de  cette  grille,  et  immédiatement 
au-dessous  de  la  croisée,  est  une  fontaine  eu 
niche  avec  une  cuvette,  le  tout  de  marbre, 
destinée  pour  le  lavement  des  mains  des 
oliiciers.  Dans  l'angle,  à  dr'oite  de  cette  fon- 
taine, est  un  escalier  par  le(pjel  on  descend 
dans  deux  voûtes  souterrairres ,  et  néan- 
moins éclairées  ;  l'uire  est  sous  la  chapelle, 
et  l'autr'c,  qui  est  soirs  la  sacr'istie,  est  desti- 
née à  la  sépulture  de  MM.  les  chanoines. 

A  gauche,  dans  ce  beau  vcstibirle,  est  une 
porte  err  face  de  l'autr'e,  et  décorée  de  même. 
Par'  celle  porte  on  descerrd  à  une  sacristie 
basse,  destinée  pour  l'habillement  de  iM.\L  les 
chanoines,  lorsrju'ils  veulent  célébrer  les 
messes  basses  dans  les  chapelles  autour  du 
chœur.  Cette  sacristie  est  pratiquée  en  voôtc 
soirs  les  chapelles  de  Sairil-Géraud,  de  Saint- 
Denis  et  de  Saint-Georges. 

De  ce  vestibule  on  entre  tout  de  suite  et 
de  [ilein  pied  dans  la  grande  sarr-istie,  desti- 
ni'C  unii]uemerit  pour  le  service  du  chœur; 
elle  est  ornée  d'une  belle  menuiseiie.  La 
voilte  en  for'ine  sphériipie,  est  très-richc- 
rncrit  scul|)tée,  ainsi  que  les  panaches. 

Le  mur'  du  fond  de  cette  sacristie  est  ter- 
miné, en  face  du  vestibule,  par  un  escalier  à 


12C9 


PAR 


D'EPicr.Aiiiit;. 


PAR 


1270 


deux  rampes,  servant  à  monlor  dnns  une 
pièce  voûtée  en  forme  sphéiique,  h  la  hau- 
teur de  celle  de  la  sacristie,  destinée  à  met- 
tre une  partie  des  chdsses  et  des  reliques  de 
l'église  de  Paris.  A  l'arcade  qui  sépare  cette 
pièce  d'avec  la  sacristie,  est  une  très-belle 
grille  de  fer  ouvrant  h  deux  haitanls,  sur- 
montée d'un  couronnement  ningnilique. 

On  monte  ensuite  au  second  étage,  dans 
une  ti'ès-grande  pièce,  éclairée  par  quati'e 
grandes  croisées,  dont  deux  donnent  sur  la 
première  cour,  et  les  deux  autres  sur  la  se- 
conde cour  de  l'archevèclié.  Cette  jiièce  est 
destinée  à  serrer  toute  l'argenterie  et  une 
partie  des  ornements.  La  voûte,  construite 
en  briques  mises  sur  le  plat,  fait  l'admira- 
tion des  connaisseurs.  Au  bout  de  cette 
pièce  est  un  escalier  qui  contluit  dans  une 
pièce,  dont  un  côté  communifpie  à  la  galerie 
qui  est  autour  du  chœur,  et  l'autre  à  un  ré- 
servoir contenant  soixante  muids  d'eau  avec 
des  tuyaux  de  descente,  qui  comnuiniquent 
dans  les  voûtes  basses  de  la  sacristie,  pour 
fournir  de  l'eau  en  cas  d'incendie. 

Au  troisième  étage  est  une  grande  pièce 
de  même  grandeur  que  celle  de  dessous, 
destinée  pareillement  b  serrer  des  orne- 
ments, et  tout  ce  qui  est  nécessaire  pour  le 
service  de  l'église. 

Au-dessus  est  une  plate-fnrme  couverte 
de  plomb  laminé,  ornée  do  balustrades,  qui 
couronne  l'édifice  entier  sur  l'une  et  l'autre 
cour  de  l'arclievèché. 

Pour   ce  qui  concerne  le  li;Uiment  exté- 
rieur, les  deux  façades   sur  les  deux  coiu's 
de  l'archevêché,  sont   très-riches    en  archi- 
tecture. Du  coté  de  la  première  coui'  de  l'ar- 
chevêché,  ce  bAtiment    présente  une    très- 
belle  façade,  ornée  d'un  soubassement,  dé- 
coré en  refend  de  deux  arcades,    au  milieu 
desquelles  est  une   table  de  marbre  blanc, 
sur  laquelle  est  gravée  cette  inscription  : 
Ludovic!  XV   Opliiui   ac  P.elligiosissiiiii  Régis 
pielas  erga  Capiliiliim  Parisiensc  pliirimis  jaiii 
spectala  beneficiis  lioc  sacra;  supelleclills  coiicii- 
toriiim  longiieinporistaljecaJiicumafundaiiR'niis 
refici  ;  et  in  ainpliorem  specieiii  reslilui   regio 
siimplu  curavil  anno  D.  1758. 

Au-dessus  sont  deux  rangs  de  croisées, 
couronnées  par  un  grand  entablement  orné 
de  consoles.  Entre  les  croisées  du  premier 
rang  est  une  niche  surmontée  d'un  lym|ian, 
soutenu  de  deux  consoles  sculptées.  Dans 
celte  niche  est  la  Piété  royale.  Cette  figure 
est  vêtue  à  l'antique.  Elli'  tient  dans  sa  main 
gauche  une  coi-ne  d'abondance,  remplie  de 
ilêurs,  qu'elle  prend  de  sa  main  droite,  pour 
répandi-e  sur  un  autel  di;  forme  antique,  qui 
est  à  son  côté  droit.  Sur  cet  autel  est  une 
croix  rayonnante  qui  paraît  en  relief  au  de- 
vant d'une  de  ses  faces,  ornée  de  guirlandes 
de  fleurs.  Sur  le  [liédestal  est  celte  insci-ip- 
j)tion  en  lettres  de  relief  de  bronze,  doré 
d"or  moulu  : 

Pielas  Regalis. 

Au-dessus  de  cette  figure,  entre  les  croisées 
du  second  rang, est  un  médaillon  q^ui  contient 


le  buste  du  roi  en  profil,  tourné  du  côté  de 
l'église,  autour  duquel  sont  ces  mots  en  let- 
tres de  relief  de  bronze  doré  d'or  moulu  : 

Lud.  XV,  Rex  Chris. 

Ce  médaillon,  soutenu  par  une  tôle  do  lion, 
est  renfermé  dans  une  bordure  enrichie  de 
sculpture,  et  environné  de  guirlandes  et  de 
liranches  de  palme.  Toute  la  sculpture  de  ce 
bâtiment,  tant  intérieure  qu'extérieure,  a 
été  faite  |)ar  le  fameux  Michel-Ange  Slodiz, 
sculpteur  du  roi.  Des  deux  arcades  ([ui  pa- 
raissenl  à  ce  bcltiment,  l'une  est  feinte,  l'au- 
tre est  percée,  et  forme  l'entrée  principale 
du  palais  archiépisco|ial. 

Ln  palais  archiépiscopal  est  au  midi  do 
l'église.  11  a  été  fort  augmenté  et  embelli 
par  le  cardinal  de  Noailles.  Les  vues  sur  la 
rivière  en  sont  très-agréables.  C'est  dans  une 
des  galeries  de  l'archevêché  qu'on  a  |)lacé 
la  bii)liollièque  qu'filienne  Gabriau,  seigneur 
de  Riparfond,  avocat  au  parleinent.  distin- 
gué par  sa  naissance  et  pour  son  habileté 
dans  sa  profession,  légua,  en  170i,  aux  avo- 
cats, à  comlition  qu'elle  serait  ouverte  à  tout 
le  monde  certainsjours  de  la  semaine.  L'ou- 
verture de  cette  bibliothèque  se  fit  avec 
beaucoup  de  solennité  le  5  mai  1708.  La  cé- 
rémonie commença  par  une  messe  qui  fut 
célébrée  parle  cardinal  do  Noailles,  dans  la 
chapelle  haute  de  l'archevêché  :  le  corps  des 
avocats  y  assista.  Son  Eminence,  et  tous 
ceux  qui  composaient  cette  assemblée,  se 
rendirent  ensuite  dans  la  bibliothèque,  oij. 
le  bâtonnier  des  avocats  prononça  un  dis- 
cours pour  prouver  l'utilité  tle  cet  établisse- 
ment. La  vivacité  de  notre  nation,  et  les 
charmes  de  la  nouveauté  lui  donnèrent  d'a- 
bord un  grand  brillant.  Elle  fut  ouverte  à 
tout  le  monde  certains  jours  de  la  semaine  ; 
on  y  fit  des  consultations  gratuites  toutes 
les  semaines,  en  faveur  des  plaideurs  pau- 
vres; et  tous  les  quinze  jours  on  y  fit  des 
confiTences  sur  lajurisprudence,  où  les  avo- 
cats qui  étaient  nommés  |iour  parler,  ve- 
naient, préparés  sur  les  matières  qu'on  y  de- 
vait discuter.  11  eùtété  à  souhaiter- pour  l'uti- 
lité )iublii[ue  et  pour  l'honneur  delà  nation, 
que  de  si  Lieaux  commencements  se  fussent 
toujours  souteims  avec  la  même  ardeur. 

Cette  bibliothèque  est  ornée  des  portraits 
de  plusieurs  illustres  magistrats,  et  de  ceux 
de  quelifues  avocats  fameux.  Celui  de  feu 
M.  de  Kijiarfond  est  au  milieu.  A  droite 
sont  ceux  de  Gilles  Rourdin,  de  Jérôme  Bi- 
gnon,  do  Jacques  Talon,  de  Denis  Talon,  de 
Chrétien-François  de  Lamoignon,  et  de  Jo- 
seph-Omer  Joly  de  Fleuiy.  Les  [lorti-aits  des 
avocats  sont  de  l'autre  côlé,  et  l'on   y   voit 

ceux  de  Mathias  !\Iaréchal  de  N Gorillon, 

de  Jean-JIarie  Ricaid,  de  Germain  Billard, 
de  Jean  Issalis,  de  Bonaventure  de  Four- 
croix,  de  Louis  Dupré  et  de  Denis  Lebrun. 

La  superbe  église  de  Notre-Dame  de  Paris 
a  étéjdei)uis  peu  reblanchie  totalemeni;  et, 
en  1771,  pavée  tout  à  neuf  avec  des  |)ièces 
carrées  de  marbre  blanc  et  d'un  marbre  bleu. 
On  doit  remarquer  aussi  la  principale  porte, 
dont  on   vient  de  changer   la   forme,  quoi- 


I'27l 


PAR 


DICTION-NAIUE 


PAR 


ir 


qu'on  ait  conservé 


ïonrc   goltiii[iio,  la 


l)i'aul(;  de  ses  vaniniix,  ornés  en  dehors  do 
deux  fi^;iires  en  relief,  dont  l'iino  représente 
Notre-Si'i^nenr  ]ioiiant  sa  croix,  et  l'autre 
la  sainte  Vierge  dans  une  attitude  pieuse; 
en  dedans,  toute  la  ferrure  inagnifiijuc  de 
fer  poli  qui  soutient  les  vantaux,  lit  toutes 
les  pièces  de  scrruieiie  dotées  en  par!ie,qui 
en  font  la  fermeture;  le  tout  du  goût  le  plus 
jiarfait  et  de  la  plus  grande  niagniticence. 
On  a  de  plus  nettoyé  les  vantaux  des  deux 
grandes  portes  (]ui  sont  ?i  droite  et  à  gauclie, 
delà  principah;  |)orle;  et.  par  les  couleurs 
qu'on  a  employées,  on  a  fait  revivre,  autant 
qu'il  a  été  possible,  toute  la  beauté  des  or- 
nements en  fer,  qui  sont  ré|iandus  comme  en 
broderie  sur  les  anciens  vjinlaux.  On  doit 
jiareillement  remarquer  les  deux  autres  por- 
tes collatérales,  aux  extrémités  de  la  croisée 
tle  celte  église,  et  dont  toute  la  boiserie  et  le 
tambour  ont  été  refaits  <"i  neuf  aussi  depuis 
jieu;  enlin  les  dix-liuit  nouvelles  bornes  de 
bronze  qui  bordent  Inule  la  longueur  du 
grand  portail,  et  la  grille  au  devant  de  la  prin- 
cipale porte,  et  qui  en  défend  l'approclie. 

Les  dehors  de  ce  grand  édifice,  et  les  dif- 
férentes parties  destinées  h  son  ornement, 
ou  pour  en  assurer  la  solidité,  tels  que  les 
arcs-boutants  qui  épaulent  des  deux  côtés  la 
nef,  le  cha.'ur  et  le  pourlour;  les  [lyramides 
et  les  obélisques  ipii  régnent  autour,  sont  Jo 
fruit   d'un  grand  travail. 

Le  cloître  est  au  '«ord  de  l'église,  et  les 
maisons  canoniales  y  sont  enfermées  [lar  une 
enceinte  de  vieilles  murailles.  11  y  avait  au- 
trefois dans  ce  cloître  une  maison  royale, 
qui  subsistait  cncoie  du  temps  du  roi 
Louis  VII,  qui  reconnut,  en  115",  y  avoir 
]iassé  ses  premières  années  :  Nos,  dit-il,  Ec- 
clrsîam  Pariaiensem,  in  cvjus  clnuslro  quasi 
(juodam  malcriiili  (jrcmio  incipicntis  vitœ  et 
jxiffitiw  nostrw  pxrginius  tempera,  anteces- 
soribus  nostris  clariorcm  et  iiiler  regni  Ecrle- 
sias  eminentem  cojisidcranics,  etc.  Il  y  alla 
encore  demeurer,  eu  1158,  avec  Constance 
de  Castille,  sa  femme,  ayant  cédé  le  palais  à 
Henri  II,  roi  d'Angleterre.  On  ignore  abso- 
lument en  quel  endroit  du  cloître  était  siiuée 
cette  maison.  On  entend  jiar  le  cloître  tout 
l'espace  compris  depuis  le  Terrain  jusqu'au 
l'ont-Rouge,  et  de  li!,  en  suivant  les  rues 
d'Knfer  et  de  la  Coloudie,  juscpi'à  la  porte 
qui  est  h  l'extrémité  de  la  rue  (les  Marmou- 
zels,  suivant  ensuit(;  l'alignement  ipii  va  re- 
joindre la  principale  porte  (pii  est  h  C(Mé  do 
l'église  de  Notre-Dame.  Dans  celte  étendue 
est  située  la  elia|)('ll('  de  Saint-Agnan;  on  y 
voyait  encore  celle  de  Saint-.Iean  le  Rond, 
qui  a'été  abattue  depuis  quehjucs   années. 

_  Parvis  Notre-Dame. —  La  place  a[)peh'e  Par- 
vis Notre-Dame,  nom  dérivé  di'  l'aradlsus,  se- 
lon .Ménage.  On  ;qi|iclail  ainsi  les  cnilroits  des- 
tinés ?il;i  promenade.  De  J'uradisus  on  a  fait 
J'araiistis,  id  enlin  Parri.sus  par  contraction. 
A  l'entrét;  de  cette  place  était  une  statue  de 
jiierre  longm-  et  mai  faite, (|ni  tenait  un  livre 
d'une  main,  et  ih*  l'jinire  um  bAton  entouré 
d'un  serpent.    Oui'lques-uns    ont  (irétendu 


que  c'était  ïïsculape,  dieu  de  la  médecine, 
dont  le  serpent  est  un  des  symboles.  D'au- 
tres ont  imaginé  (pie,  comme  anciennement 
les  écoles  ])uhliqnes  se  tenaient  en  cet  en- 
droit ,  cette  ligure  représentait  Mercure 
ou  le  dieu  Terme,  car  les  anciens  mettaient 
de  ces  ligures  aux  carri>f(inrs ,  dans  les 
jilaces  publiques,  et  auprès  d(!  leurs  écoles. 
D'autres  ont  cru  que  c'était  la  tigure  d'Ar- 
ch.mibaud,  maire  du  palais  sous  le  règne 
de  (;iovis  II,  lequi'l,  selon  Fauchel,  e'iait 
affectionné  à  l'endroit  des  ccclésiosliiines  et 
Prêtres.  Ils  disent  (]u'on  lui  avait  élevé  celte 
statue,  parce  qu'il  avait  fait  du  bien  à  l'é- 
glise de  Noire-Dame,  el  qii  il  avait  donné  le 
fonds  sur  le(piel  l'Hôlej-Dieu  a  été  bâti. 
Les  hermélirpies,  ((ui  regardent  riuillaiime 
de  Paris  coniuKs  un  de  leurs  patriarches, 
assurent  que  c'est  lui  (|ui  à  fait  bAlir  le  por- 
tail de  Notre-Dame  qui  est  vis-à-vis,  eti)u'il 
y  a  mar(pH''  tous  les  chemins  qu'il  faut  sui- 
vre pour  parvenir  à  ce  grand  œuvre  qu'ils 
lu  croient  voir  |iarloui,  et  (]u'ds  no  trouvent 
mille  fiait.  M.  l'abbé  Lcbeuf,  après  avoir 
bien  examiné  cette  slatiie,  a  prétendu  ([u'elle 
représentait  Jésus-Christ  tenant  dans  sa 
main  le  livre  des  Lvangiles.  Il  croit  que  ciUte 
ligure  antique  avait  fait  partie  des  ornements 
du  portique  de  l'ancienne  cathédrale,  el  que 
lorsipie  l'on  ti'availlaà  rebâtir  celle  église,  la 
statue  fut  plantée  vis-à-vis  rH(jtel-Dieu,dans 
l'endroit  où  on  l'a  vue  jusqu'en  17'i8. 

Derrière  cette  statue  était  une  fontaine  qui 
fut  consiruite  en  1039,  et  sur  laquelle  ou 
avait  mis  celte  inscription: 

Qui  siiis,  liiic  Icndas;  désuni,  si  forte  liqiiores, 
Piogiedcie,  aternas  diva  paravit  aquas. 

Cette  fontaine  n'existe  plus,  ni  la  statue 
derrière  la(pielle  elle  était.  On  a  supprimé 
l'une  et  l'autre  en  17i8,  lorsqu'on  a  tra- 
vaillé il  donner  au  parvis  une  forme  plus 
régulière  :  on  a  ôté  aussi  plusieurs  marches 
jiar  les(|uelles  on  descendait  dans  le  jiarvis; 
et  pour  rendre  la  pente  jilus  aisée,  on  en 
adonné  une  pres(pj'insensilile  à  la  rue  Neuve 
Notre-Dame  qui  y  conduit.  On  peut  juger 
de  combien  on  a  baissé  cette  rue  par  les 
maisons  (jui  sont  dans  le  voisinage  iJe  l'Hù- 
tel-Dieu  ;  on  eniralt  de  plaiii-[iied  dans  les 
boutiques  ,  et  aujourd'hui  il  faut  monter 
cin(|  îi  six  marches  assez  raides. 

L'arclievè(]ne  de  Paris  avait  autrefois  une 
échelle  palihulaii'e  dans  le  Parvis,  et  nno 
aulie  au  jiort  Saint-Landry.  Ces  échelles 
élaient  des   luariiues  de  haute  justice 


Epilaplies  diverses  de  Notre-Dame ,  extraites 

du  lieriieil  manuscrit  des  Epitaphes  de  Paris 

de  la  liHjliolhè(/ae  nationale,  n"  'JiSO. 

I. 

Tonil)CDii  d  lUieniK! ,  dil  de.  l'aris,  cardinal  iHi^que  de 
l';iiis. 

11  ('lait  inhumé  sous  une  tombe  plate  de 
cuivre  ,  devant  le  sunctuaire  ,  avec  cette 
épilaphe  : 

Claudinir  linc  tniimlo  Lux  .Iiiris,  Parisiorum 
Paslor  voce,  lido  Diix  Régis  coiisiliorum, 


1275  PAR  DTJ'IGR 

Fiuilnr  Egonoruni,  damiiaiis  lierescs  rcproboruin, 
Stephanus  hic  sedis  Ronianœ  collaicnilis  ; 
Deserlis  terris,  spe  sanclls  jungiliir  alis  : 
M.  c.  1er  iioc  anno  tribus  audo  soptuageno, 
Oelobris  décima  sexla  Doiiiiiii  cpioipie  prima. 
Il  mourut  à  Avij;no-i  le  16' jour  des  ca- 
lendes  de  iioveuibie  1373. 

Le  roi  lui  donna  pour  armes,  trois  fleurs 
de  lis  sur  un  chevion  d'azur,  que  ion 
voyait  aux  extrémités  de  sa  tombe. 

II. 

Tombeau  de  Eu  les  de  Sully,  évêiiue  de  r:)ris. 

Ce  tombi'au  éiait  de  cuivre,  élevi'  do  tlenx 
pieds   dans  le  ciiœur,  aiiiirès  do  l'ai^^le,  sur 
lequel  un  évoque  était  re[)résenlé  gisant,  eu 
relief. 
(,hiem  catliedrœ  decoravit  bonos,  qneiti  saiiguis  avilus, 

Qiiem  inornm  gravitas;  hic  jacel  Odo  sitiis. 
Pi';esidis  bujiis  erat,  quod  habenl  li;cc  tcmpora  rarum  ; 

Mens  sincera,  niaïuis  miiiida,  pu  lica  caro. 
Leiiibus  hic  leiiis,  toga  nudis,  victns  egents  : 

Vila  fuit  juvenis  clara,  probata  senis. 
Bis  sex  ceiileno  Chrisli,  quarlotpie  bis  anno, 

Tredecimo  Juhi  transiit  Odo  die. 

III. 

Tombeau  de  Pierre  d'Orgemonl,  évêqne  de  Paris. 
1!  était  re|irésenté  gisant,  en  marbre  blanc, 
sur-  un  tombeau   élevé  et  couvert  do  grilles 
de  fer,  bAli  contre  la  muraille   à    gauche  du 
niaîlro-autel,  autour  durjuel   on  lisait  cette 
éj;ita(ihe  : 
llic  jacet  Reverendns  in  Cbristo  Pater  Pelrus 
(le  Oïdeouionte,  Parisins  orinndiis,   in  ulrorpie 
Jure  Liceiiciatus;  olini  Morineiisis,post  modnm 
Parisieusis  Episcopus,   qui  obiil  anno  Doniiui 
1409  16  *  die  mensis  Julii  (1). 

IV. 

Tombeau  de  Guillain'  Cbartier,  évèque  de   Paris. 

Il   était  inhumé  devant   le   maîlre-autel, 

.«ous  une  tombe  de  cuivre,  autour  de  laquelle 

était  répitaphe  suivante  : 

llic  jacet  Revercndissimus  in  Gliristo  Paler 
Doniinus  Guillelnuis  Cbartier  de  Bajocis,  uirius- 
que  Juris  Professor  per  orbem  faniosns  ;  qui 
vita,  verbo  et  exeniplo  comniissi  gregis  Pastor 
vigilans,  plus  ad  pauperes  Largitor,  in  Clero  et 
Populo  milissimus  pacificusque  ;  qui  2i''  anno 
siue  assuniplionisad  Ecclesiani  Parisienseni  per 
viam  sanclorum  foeliciier  in  pace  quievit  1472. 
prima  Maii. 
Il  succéda  à  Denis  du  Moulin  en  l'évêché 

do  Pans,  et  fut  sacré  dans  l'octave  de  saint 

Aictor,  l'an  lii7. 


Tombeau  de  Louis  de  Beaumont,  évêque  de  Paris. 

(I)  Le  jour  du  mois  a  été  omis  dans  l'épilapbc  de 
cet  évéque  donnée  par  Hurtaul. 


VPIIIE.  PAR  1274 

Son  tombeau  était  semblable  aux  précé- 
dents et  environné  de  l'épitaphe  suivante: 
Scpulium  est  hic  corpus  Reverendi  in  Cbristo 
Paliis  et  Doniini  Ludovici  de  Bijlonioiile,  prae- 
cipiii  LiUerariim  amnloris,  (pii  in  carnis  affli- 
elioiie,  in  nmltis  jrjuuiis,  in  elccmosyiiarum 
largitione,  in  olliciorum  divinoruin  t\m  diei 
quam  noetis  assidiia  praesenlia  lau  labililer  du- 
cens  vitam,  in  Prncsulalu  anno  vigesinio  niagis 
Ecclesiam  muneribiis  dnnans  exccssit  Cœliciter 
1492,  tertio  iionas  Julii. 

VI. 

Tombeau  de  Jean  Sinmn,  évfnue  de  Paris. 
Il  était  inliumé  près  de  Eudes  de  Sully. 
Parisiis  ortus,  Pncsul  qui  ex  gi^nte  Sinionum, 

Qiio  Duce  siib  saiitto  Irnmilo  calla  viget. 
Consiile  qui  fuerat  vix  jiislior  aller, 

Ciiique  reformandi  spes  erat  una  gvegis. 
Clarus  Jobannes  sculplo  jacet  a;re  sepuUus  : 

Ipse  feras  illi,  cbare  Vialor,  opem. 
Obiit  anno  Doniini  1502.  23^    die   raensis  De- 
cembris. 

VII. 

Tombeau  de  François  de  Poncher,   évoque  de  Paris,  et 
depuis  archevêipie  de   Sens. 

Le  corps  de  François  et  le  cœur  d'Elienne 
de  Poncher  était'Ut  enterrés  au  milieu  du 
chœur,  l'un  contre  l'autre,  sous  des   lames 
de  cuivre,  sur  lesquelles  ils  étaient  repré- 
sentés, avec  les  épilajihes  suivantes  : 
Cy   gist  le  corps  de   feu  de  bonne  mémoire 
W^  François  de  Ponclier,  en  son  vivant  Eves- 
que  de  Paris,  Abbé  de  S'  Maur  des  Fossez,  qui 
deceda  le  !"■■  jourde  Septembre  1532. 
Priez  Dieu  pour  son  Ame. 

Cy  gist  le  cœur  de  fen  M"  Esiienne  de  Pon- 
clier, Archevesqiie  de  Tours,  Maislre  des  Re- 
quesiesdel'liostelduRoy,  qui  deceda  le  15' jour 
de  .Mars,  1352  avant  Pasqiies. 

Priez  Dieu  pour  luy. 

VIII. 

Tombeau  de  Guillaume  Viole,  évêque  de  Paris. 
L'épitaphe  suivante  était  gravée  sur  une 
lame  de  cuivre,  qui  lui  servait  de  tombeau. 
Cy  gisl  de  bonne  mémoire   Révérend  Peie  en 
Dieu  M"Guillaume  Viole,  en  son  vivant  Evesqiie 
de  Paris,  lequel  deceda  le  mardy  1"  jour  de 

May  1538. 

Priez  Dieu  pour  luy. 

Il  fut  conseiller  au    |iarloment  de  Paris  , 
abbé  d'Onllac  et  de  Notre-Dame  de  Laon. 

IX. 

Tombeau  de  François  Italie,  arcbevLqiie  de  Naibonne. 
A  côté  du  tombeau  d'Eudes  de  Sully,  on 
voyait  une  lame  de  cuivre  gravée,    de   la  li- 
gure d'un  archevêque  en   bas-relief,   avec 
l'épitaphe  suivante  : 


1275  l'AR 

Cy  giil  feu  1res  Révérend  Père  en  Dieu  M"  Fran- 
çois ILillé,  nalif  de  l'aris,  en  son  vivant  Ar- 
<liev('si|iie  (le  N.irl)OMiie  et  grand  Arthidiai  re 
lin  l'Eglise  de  céans,  qui  Uépassu  le  Jeudy  i25' 
jour  de  Ceburier  1191. 

Triez  Dieu  pour  luy.  Amen. 

\. 

Tombeau  de  Jacques  Uoberlet,  évèqiie  d'Alby. 
Il  était  représeiilc  comme  le  piécéilent  sur 
s.i  tombe  (Je  cuivre,  qui  (jlait  immédiatement 
au-(]essous. 

Isla  Uoberleti  tincres  Icgit  urna  Jacobi 

Qiieni  vigiU'in  experla  est  Albia  Poiilificera. 
Corporis  ac  aniini  pra;elaris  dotibus  auclum 
Ame  suos  rapnit  sors  Irucnlenla  dies. 
Obiil  nono  Kalendas  Januarii,  anno  1SI9. 
1!  fut    |iremièreiiK'iit   chaiioino    de  Notre- 
Dame  do  Paris,  comme  porle  le  Martyroloi^e, 
et  l'ail  lolo  il  fut  évé(|ne  d'Alby,  dont  il  tint 
le  siège  quatre  ans  soulement,  n'ayant   pas 
encore  atteint  la  trentième  année  de  son  âge. 

XI. 

Tombeau  He  Rp.né  du  Tiellay.  éiêqiie  da  Mans,  frère  de 
Jean,  cardinal,  et  de  Liiuis  du  lieilay. 

Il  gisait  ilans  le  milieu  du  chœur,  sous  une 
lame  de  cuivre. 
Renalus  Cdcnomanensis  Episcopus,  singniari 
pielaie  insignis  ac  ex  generosa  Beliaïoruni  fa- 
inilia  nalus,  postquain  fralri  primogeniio  jusla 
niagnilice  fecissct ,  Parisiis  magiio  omnium 
nirerore  dieni  rlausil  extremum  annoDùi  1347, 
(lie  17  «  niensis  Augiisti. 

Rcquiescal  in  pace. 

Cy  gist  noble  et  vcnorablc  personne  M''"  Louis 
du  Bellay,  en  son  vivant  Conseiller  du  Roy  nostre 
Sire  en  sa  Cour  de  Parlement  et  grand  Arcbi- 
diacre  et  Clianoiue  en  IT/glise  de  céans.  .  .  . 

(lu  Breuil,  Tbibant,  Selles  el  Ville- 

qiiicr,  lequel  a  csl(!  inliiiiiK!  par  le  Reveiendis- 
siinc  Cardinal  du  Bellay,  Evesque  de  Paris  le 
5' jour  (le  Janvier  1311. 

Priez  Dieu  pour  luy. 

XII. 

Tombeau  dn  Ronnuld  de  Be.iiine,  archov/^qup  de  Sons,  gr.ind 
auiiioiiier  de  l'"rauo,e  el  d(^  l'ordre  du  S.iidl-Espnl. 

Au  milieu  du  clunur,  au-dossous  do  l'aigle, 
on  Vi)yait  utii^  large  tombe  de  marbre  noir, 
a/eo  i'épilaplie  suivante  : 

Viri  iniMiort;dilal(!  dignisaiini  ,  Uenabli  de 
Beaiine,  qui  apud  sex  Cliristianissinios  Franco- 
runi  Keges,  Franciseuin  I,  llenriciiin  II,  Fran- 
ciscmn  II,  CarolunilX,  Ihïurieuni  III  et  llenri- 
ciiin  IV,  (idelein  slreiiiiain(|ue  navans  operani; 
Francisci  Andegavi;e  et  AI(;neoni;e  Diiris,  Can- 
cellarius,  ex  AuLe  Palaiinisin  Senatu  Parisiens! 
sandioriquc  Consilio  Sonalor,  in  Saocrdotuni 
conventu   Ecclcsiaslicus,  oflieio  gravioie  pcr- 


DICTIONNAIRE  PAR  1-270 

fufulus,  priuiuni  Blluricciisis  Palriarcba,  Ar- 
cliiepiocopus,  A(|iiilai]i;r  Primas,  dein  Senornini 
Areliiepis(0|Mrs,  Calli;e  el  Germani:e  Primas  , 
luagiinsiiue  Fraiicia;  Eleeniosynarius,  pleims 
lionorijjus  et  annis,  animant  sapienliis  omnibus 
et  virtulibus  plenam  reddidit  auno  a;talis  scp- 
tuagcsimo  nono  KKIU. 

Karola  et  Maria  de  Beaune  fralri  siio  moeren- 
les  DD. 


XIII. 

Tombeau  de  SimoB  Malifas  de  Bucy,  évêque  de  Paris. 
Il  était  inhumé  dans  sa   rliapelle,  derrière 
le  chœur,  sous  un  grand  tombeau  de  marbre 
blanc  (.'t  noir, 
llic  jacei  bona;  memoria;  Dominus  Simon  Mali- 
fas  de  Bucy,  Siiessoncnsis  Diocesis,  quondain 
Episcopus  Parisiensis,  fundator  (pialuor  Capel- 
laniaruni   bujiis   E<;clesi;e  cl  coir.plurium    alio- 
rum   bnnorum    biiic    Ecclesia;   el    servitoribus 

cjus  laigitor,  qui  per  quiiulcciin   aimos 

anno  Doinini  in  vigilia  Sancii  Joannis  Baptistx. 

Orale  pro  eo. 

Autres  tombeaux. 

XIV. 

Ilicjacet  nobilis  el  discrelns  \ir  Slepbanus  d(5 
Monlediderio,  Canoniciis  Parisiensis,  Régis  in 
sua  Parlamenli  Curia  Consiliariiis,  ac  in  Caméra 
Iiiqnestarum  dum  viveret  Presidens  priions,  qui 
obiit  (lie  Lunaî  2(j'>  mensis  Mail,  anno  Domini 

uns. 

Rcquiescal  in  pace. 
Il  y  avait,  contre  le  mur  de  la  chapelle  oil 
il  était  inhumé,  une  autre  inscription  de  cui- 
vi-c,  qui  faisait  mention  d'une  messe  |)erpé- 
Inelle  jiar  lui  fondée,  et  qui  devait  être  dit& 
dans  la  même  chapelle. 

XV. 

Cy  giil  Jean  de  Bucy,  Arcbidiacre  de  Brie,  Cba- 
noine  île  Paris,  et  Conseiller  du  Roy  en  sa  Cour 
de  Pailomoni,  qui  Irespassa  l'an  U52,  le  !•'■ 
jour  de  leburier. 

XVI. 

Cy  gist  M'  Gaillard  Riizé,  en  son  vivant  clia- 
noiue de  l'Eglise  do  céans,  Arcbidiacre  de 
Toniierrois  en  l'église  do  Langres,  Scbolasliquc 
d'Orléans  el  Conseiller  du  Roy  en  sa  Cour  de 
Parlement,  qui  Irespassa  le  G*  jourd'Aoust  ISiO. 

XVII. 

Snb  lioc  lapide  posiluni  est  cndaver  Jacobi  Lnil- 
lier,  qnondam  Canonici  Parisiensis  ei[in  Theolo- 
gia  Professoris  :  obiil  anno  liS!),  die  19  Augusli. 

xvnr. 

Cy  gist  noble  homme  .M*  Jean  Luillier  Licencié 
ez  Loix,  en  son  vivant  doyen  et  Chanoine  de 


1277 


PAR 


D'EPIGRAPIIIE. 


PAR 


1278 


l'Iii^lise  lie  céans  et  grand  Archidiacre  âe  Laoïi, 
qui  irespassa  le  1"  jour  du  mois  de  novembre 
1510, 

XIX. 

Cy  gist  noble  liomme  et  Sire  Jean-Juvenai  des 
Ursiiis,  clievalier  Baron  de.  .  .  .  CoiiNciller  du 
Roy  nostre  Sire,  qui  Irespassa  a  Poicliers  l'an 
de  grâce  l-iSI,  le  pieniier  jour  d'Apuril,  jour  de 
Pasques  :  et  Dame  Miclielle  de  Vilry  sa  femme , 
qui  irespassa  à  Paris  l'an  de  grâce  1437,  le  50' 
jour  de  Janvier. 

Dieu  ait  l'Ame  de  luy.  Amen. 

XX. 

Icy  gist  noble  liomnie  M"  Guillaume  des  lîrsins, 
....  ou  voyage  de  son  sacre,  el  fui  capitaine 
de  gens  d'armes,  l-ilS.  le  24=  jour  de  Juin 
1472. 

Dieu  ait  l'Ame  de  luy.  Amen. 

XXI. 

Cy  gist  noble  et  discrète  personne  51'  M'  Louis 
Juvenal  des  Ursins,  en  son  vivant  Conseiller  du 
Roy  nostre  sire  en  sa  Cour  de  Parlement,  Cha- 
noine de  l'Eglise  de  céans.  Archidiacre  de 
Champagne  en  l'Eglise  de  céans,  et  Prieur  de 
Coiiicy  au  diocèse  de  Soissons,  qui  Irespassa  le 
22'  jour  de  novembre  1520. 

Priez  Dieu  pour  luy. 

XXII. 

Cy  gist  vénérable  et  discrète  personne  M»  Jean 
Picot,  en  son  vivant  Clianoine  de  l'Eglise  de 
céans.  Conseiller  du  Roy  nostre  Sire  et  Prési- 
dent éz  enquesles  de  sa  Cour  de  Parlement, 
qui  Irespassa  le  20"  jour  d'Auril  1564,  avant 
Pasques. 

XXIII. 

Tombeau  de  Jean  du  Breuil. 
Cy  gist  venerahle  et  discrète  personne  M»  Jean 
du  Breiiil,  en  son  vivant  Archidiacre  de  Bour- 
ges, Chanoine  de  Paris  et  Conseiller  du  Roy  en 
sa  Cour  de  Parlement,  qui  irespassa  le  Samedy. 
jour  de  Décembre,  l'an  de  grâce  1463. 

XXIV. 

Tombeau  de  Nicolas  Seguier. 
Cy  gist  Noble  et  Scientifique  personne  M"  Nico 
las  Segnior,  vivant  Conseiller  et  Aumosnier  du 
Roy,  Chanoine  de  l'Eglise  de  céans  et  Ahbé 
Commeudalaire  de  l'Abhaye  de  Provins,  qui 
deceda  le  14*  jour  du  mois  de  Septembre  1624. 

XXV. 

Tombeau  de  Jean  de  Montirjny. 
Cy  devant  celte  Chapelle  gist  Vénérable  et  docte 
persôûe  M'   Jean   de   Monligny,  en  son   vivant 
Docteur  Regcnl  en  la  Faculté  de  Décret  à  Pî;ris, 


Archidiacre  de  Sczane  en  l'Eglise  de  céans  et 
Chanoine  de  céans ,  Conseiller  du  Roy  noslre 
Sireen  sa  Cour  de  Parlement,  qui  irespassa  l'an 
1471,  le  5'  jour  du  mois  d'Octobre.  Dieu  par 
sa  grâce  de  ses  péchez  pardon  lui  face. 

XXVI. 

Tombeau  de  Jeun  de  Ilanqrst. 

Cy  gist  noble  cl  discrète  |)ersoune  M*  Jean  de 

Ilaiigest,eu  sou  vivant  Prieur  de  Lelion  en  Bie- 

lagne  et  de  Beanmont  en  Auge,  Chanoine  en 

l'Eglise  de  céans,  qui  Irespassa  le  13«  jour  de 

Juin  l'an  1508. 

Priez   Dieu  pour  hiy. 

Oratoire  de  Notuiî-Seiofur  Jésus- 
Christ  (1).  Coni^régnlioii  insliluéi;  eiiFrnnce 
le  11  noveiiii)re  IGll,  pnr  Pierre  de  Ri^'iuUe, 
plus  Ifiril  cariiinai.  Dès  le  mois  de  déceinbrcj 
delà  nJôine  année,  le  roi  ratitoiisa  par  des 
lellres-patentes,  qui  furent  vériliéeset  regis- 
trées  au  parlement  le  4  septembre  1612.  Le 
pa|ie  Paul  V  approuva  relie  iiislilution  par  sa 
bulle  du  10  mai  161.3.  Celte  congrégation  fut 
surnommée  de  France,  pour  la  dislingiier  de 
cellederOraloirede  Rome,appeléf.'/nVf(//(rf/- 
ie,  qui  fut  inslituéo  par  saintPhilippe  de  Néri. 

La  congrégation  des  Prêtres  de  l'Oratoire 
de  France  e-l  une  société  de  prêtres  sé- 
culiers, dépendants  de  leur  supérieur  gé- 
néral, et  qui,  en  même  temps,  sont  sou- 
mis aux  évoques.  C'est  un  corps,  disait  le 
célèbre  Bossuet,  où  tout  le  monde  obéit  et 
où  personne  ne  commande.  M.  de  Bérulie, 
pour  commencer  l'exéeulion  de  son  dessein, 
s'était  associé  cinq  ecclésiastiques  vertueux, 
et  presque  tous  docteurs  eti  théologie  de  la 
faculté  de  Paris.  C'étaient  Jean  Bance,  Fran- 
çois Bourgoing,  Paul  Meiezeau,  Antoine 
Berard  et  Guillaume  Gibieuf. 

Le  portail  de  cette  église  sur  la  rue  Saint- 
Honoré  est  d'une  assez  bonne  arcliitecture. 
Le  rez-de-chaussée  est  élevé  sur  plusieurs 
marches.  Il  est  composé  d'un  avant-corps 
d'ordre  dorique,  dont  les  colonnes  sont 
isolées.  L'architecture  des  deux  arrière-corps 
est  en  pilastres  du  môme  ordre.  Les  deux 
petiles  [lortesj  carrées  de  ces  arrière-corps 
jiorlent  deux  grands  médaillons  ovales,  qui 
représentent  Jésus  naissant  et  Jésus  agoni- 
sant. 

Dans  la  chapelle  qui  est  à  main  gauche, 
du  côté  du  maître-autel,  est  un  mausolée  de 
marbre  nnir,  sur  lequel  est  la  statue  du  car- 
dinal de  Bérulie  à  genoux,  ayant  devant  lui 
un  livre  ouvi^rt  [lorlé  jiar  un  ange  :  le  tout 
de  marbre  blanc.  Au  bas  est  une  épitaphe 
écrite  en  lettres  d'or,  que  sa  longueur  ne 
nous  permet  pas  (h;  transcrire  ici. 

Le  cardinal  de  Bérulie  mourut  en  disant 
la  messe,  et  au  moment  qu'il  prononçait 
ces  mots  du  canon  :  Hanc  igitur  oblatioiiem  ; 
ainsi  il  lut  lui-tiième  la  victime  du  sacrilice 
qu'il  n'eut  pas  le  tem[is  d'achever,   comme 

(1)  L'Oratoire  de  Paris  est  aujourd'hui,  comme 
l'on  sait,  allecié  au  culte  de  l'une  des  confessions  du 
protestantisme. 


!^T9  PAU 

l'ont  (Jill'nulciiiMie  son  éiiilaphe,  cl  celui  du 
uisti(]ui;  ci-api'L'S. 

Cœpla  siib  exlrcniis  nequco  iliim  sacra  Sacerdos 
Peificei-e  ;  et  saltcm  viciiiua  pcrfieiani. 

Ce  iiingniliiiiie  toinhcau  est  de  François 
A'Tgui(M-(',  iiii  dus  plus  li;ibilcs  sculpteurs  du 
rè|j,iie  de  Louis  h;  (iiiind. 

Ucs  ci'M|  supérieurs  généraux  de  celle 
ron,^ré{;atinM,  (pii  sont  morts  depuis  le  car- 
dinal d(;  Hérulle.  il  y  on  a  qunire  qui  ont 
(•lé  i'iIiMMiés  dans  celle  é^^lise.  Le  H.  P.  de 
Sainte -.M.irllie  est  le  seul  dont  il  n'y  ait  que 
lecœur:  leurs  lonibessonl  plal(;s  etsans  or- 
neinents:  on  lit  sur  cliarune  une  inscription 
sini,  le  et  unirornie  :  il  n'y  a  de  dilTérence 
cpie  dans  les  noms  et  les  dates.  Quelques 
jiersonnes  séculières,  mais  en  petit  nombre, 
ont  aussi  été  inhumées  dans  celte  église. 

Dans  une  des  niches  qui  ont  vue  sur  le 
chœur  et  sur  le  grand  aulel  est  un  petit  mo- 
nument de  marbre  blanc,  dont  la  sculjiture 
i^st  d'une  boum;  mnin  ;  il  est  encasti'é  dans 
le  mur,  et  l'on  y  voit  une  femme  allligée  et 
assise,  tenant  <lans  ses  mains  un  rouleau 
aussi  de  marbri!  blanc,  sur  le(iucl  on  lit  une 
l'oidalio'i  bien  singulière. 

Lonis  Barlioleaii,  Conseiller  du  Roi,  Contrôleur- 
Général  de  la  Trésoreile  de  sa  maison,  ayant 
vécu  en  tout  iionneur  et  piété,  et  rempli  d'un 
zèle  ardent  pour  l'augmciUalion  du  Service  di- 
vin ,  a  fondé  à  perpéluili';  en  celte  liaison  de 
l'Oratoire,  une  Messe  basse  chacun  jour  de 
l'année,  et  un  Service  complet  cliacuii  le  26 
d'Oclohre,  aui]uel  assisleiont  le  Gardien  ou 
Vicaire,  et  tiois  lioligicnx  du  Couvent  des  Ca- 
pucins de  la  rue  S.  Ilonoi('',  selon  qu'il  est 
énoncé  au  couiralde  ce  passé  par-devanl  Desjean 
et  l'Kvesqnc,  noiaires,  le  premier  Féviier  1CG7, 
avec  les  Exécuteurs  leslauuMilaircs  du  Sieur 
Bubolean,  décéilc  le  2(j  d'Octobre  170G  :  Priez 
Dieu  pour  son  âme. 

Dans  une  des  chapelles  on  lit  cetto 
ta[ihe. 

D.  0.  M. 
Anlonlns  d'Aulir;iy  Cornes  d'Ossemont,  vir  na- 
lalibus  ac  niuiibus  iuelaus,  qui  in  suprema  Pa- 
risiens! Curla  Senalor,  aiin.  vui,  Libcllnrum 
snpplicuin  Magister,  ann.  vu,  apud  Aurelianos 
inissus  Domiuicus,  postrenio  Pra'tor  urlianus, 
ann.  m,  collapsam  i'oii  disciplinam  rcstituit, 
siiigiilari  in  jure  dicundo  religione  ac  diligentia. 
Obiit  X.V  k.  Julii,  anno  salulis  rep.  muci.xx,  sela- 
lis  sua'xxxvii.  Tlieresia  Mangot,  fuimina,  majo- 
ruu)  a  secr(^tis  Hc^îmI  sigiliis  s<!crelis(iue  daro- 
ruTn  gciicre  spcclaiissima ,  dulcissimo  conjugi 
uxor  uiiicc  amans  ac  mœrcns  posuit ,  anno 
salutis  UDCLXxi. 


M.  d'Aubray,  lieutenant  civil,  dont  on 
vient  de  lire  l'épilaplii-,  était  le  i'rère  aîné 
(le  la  mari^uise  de  hrinvillicrs  et  l'ut  la  se- 
conde victime  de  sa  lamille,  que  cette  scélé- 
rate sacrifia  à  sa  barbare  cupidité,    Thérèse 


DICTiONNUUE  PAR  1230 

Mangol  de  Vilarceaux  était  la  digne  épouse 
d  .\idoine  d'.Vubray,  et  ne  lui  survécut   ipie 
poiu'  venger  sa  murt,    et    pour  pleurer  nuit 
et  Jour  la  piTle  qu'elle  avait  l'aile:  elle  mourut 
le  20  juillet  1()78,  huit  ans  après  son  mari. 
Dans  la  nef,  sur  une  liunbe  plate,   on    lit: 
Ici    j<it   liant   cl   piii^saiU    Seigneur,    Messire 
Chai  les  de   .Moy,   .Marquis   de    Riberpié  et  de 
liove,  Lieutenant  Général   des  Arméfs  du  Roi, 
Gouverneur  de  la  ville  et  château  de  llaiii,  le- 
quel est  décédé  le  15  lévrier  16 Pliez  Dieu 

pour  son  aine. 

Assez  pr(,'s,  mais  <\  C(Mé,  on  lit  celle-cî. 
Ci  git  Messire  Claude  de  Noce,  Chevalier,  Sei- 
gneur de  Fonlenay,  sous-Gouverneur  de  S.  A. 
U.  Monseigneur  le  Duc  d'Orléans,  illustre  par 
l'ancienneté  de  sa  noblesse,  plus  illustre  encore 
par  sou  Tiiérile.  U  conserva  dans  nu  commerce 
continuel  du  grand  nioiule,  une  proliilé  sans 
tache.  11  joignit  il  tous  les  agréments  de  l'esprit, 
toute  la  solidité  de  la  raison.  Aux  qualités  de 
riimiiiéte  honuue,  les  vertus  les  plus  sublimes 
du  Chrétien.  Apres  le  cours  d'une  longue  vie, 
il  mouriil  de  la  mort  <!es  justes,  le  10  mars 
1704-,  âgé  de  quatre-vingt  sept  ans.  Dame  Marie 
le  Roi  deGomlierville,  son  épouse,  lui  a  f.iil  met- 
Ire  ce  monument,  en  allemhinl  (pie  la  mort  la 
rejoigne  dans  le  tombeau  à  celui  dont  la  mort 
seule  l'a  pu  séparer. 

Philippede  France,  duc  d'Orléans,  avait 
apporté  un  soin  extrême  pour  ne  meltre 
auprès  du  duc  de  (^diartres,  son  fils,  que  des 
personnes  (lu  plus  grand  mérite,  et  l'on  |)('ut 
direqu'il  y  avait  réussi  ;  car  sans  parlerdes 
illuslres  maréchaux  de  France,  et  du  seigneur 
qui  occu|>èrent  successivement  la  première 
place  dans  l'éducation  de  ce  prince,  il  lui 
avait  lionne  deux  sous-gouverneurs  d'un  mé- 
rite dislingué.  L'un  était  M.  de  Noce  de  Fon- 
lenay. dont  on  vieil  de  lire  l'éloge,  el  l'aulre 
était  >Ldela  Rerlière, homme  sans  naissance, 
mais  qut,  ])ar  sa  bravoun»,  sa  probilé,  s'élait 
fait  une  grande  réputalion  à  la  cour  et  dans 
les  armées. 

La  chapelle  des  Tubeul  qui  est  h  gauche, 
a  ('dé  peinle  par  Philipjie  de  Champagne  en 
1()V.3. 

Tous  les  ans,  le  jour  de  la  fête  de  saint 
Louis,  l'Académie  des  sciences,  et  celle  des 
inscriptions  et  belles-lettres,  font  chanter 
dans  celle  église  une  messe  eu  inusiipie, 
avec  un  motel,  et  on  y  prononce  lei)anégy- 
rique  de  ce  saint  roi. 

Dès  (pie  celle  église  fut  b.'tie,  la  pliijiart 
di's  gens  de  la  coiw  n'en  fréipuMitaienl  puiiit 
d'autre,  et  alin  de  les  rendie  i»lus  alleiilifs 
aux  ollices  divins  et  plus  dév('ils,  le  P.  Uoiir- 
going,  qui  était  habile  nnisii^ien,  s'avisa  de 
mellre  les  ))saumes  et  (piel(|ues  canliipies 
sur  des  airs  (pr(m  chaulait  pour  lors  ;  el  \  oilà 
rdiiiiine  tlu  cliani  parliculier  (pie  les  prèlres 
de  rOraloire  de  la  coiigrégali(Mi  de  Fiance 
ont  substitué  dans  leur  église  au  chant 
grégorien. 


épi- 


128( 


r\u 


DEI'IURAPHIE. 


PAR 


1282 


Le  roi  Louis  XIII,  par  ses  lottros-patentes 
du  mois  d'avril  1027,  voulut  que  les  prt^tres 
(le  l'Oratoire  de  celle  maison  fussent  tenus 
ses  chapelains,  etdes  rois  ses  successeurs. 

La  bibliothèque  de  celte  niaisoa  n'est 
composée  que  d'environ  ving!-deux  mille 
volumes  ;  mais  elle  est  une  des  plus  curieu- 
ses. M.  de  B'i'ulle  coniniença  [lar  y  mettre 
un  petit  nou]bre  de  livres  bien  choisis,  et 
surtout  de  très-bons  livres  de  controvei'se. 
11  y  en  mit  aussi  ([uohpies-uns  qu'il  avait 
rapportés  d'Espagne,  et  qui  sont  fort  rares 
en  France.  Plusieurs  personnesontconlribué 
depuis  h  augmenter  cette  bibliothèque;  mais 
ce  qu'il  y  a  de  plus  curieux  et  de  |)lus  raie, 
sont  les  manusciils  qu'Achille  de  Harlay, 
marquis  de  Sancy,  et  ambassadeur  de  Cons- 
tantinople,  apporta  de  son  ambassade.  Parmi 
ces  manuscrits,  l'on  remarque  un  beau  Pen- 
lateuque  samaritain,  que  Pietro  délia  Valle 
avait  acheté  dans  le  Levant  jiour  ce  ministre, 
et  (pielipies  Bibles,  dont  il  y  en  a  deux  ou 
tioisqui  sont  d'un  grand  prix.  L'on  y  voit 
aussi  un  exemplaire  grec  des  œuvres  de  saint 
Ephrem,  une  chaîne  giec(iue  sur  Job,  et  une 
auire  sur  l'Evangile  de  saint  Jean,  écrites  en 
grarrds  car'actères  grecs  q\ri  sont  liés  ensem- 
ble comme  les  caractères  arabes. 

La  communauté  de  cette  maison  est  tou- 
jours composée  de  sujets  distingués,  soit 
]iar  un  profond  savoir,  soit  par  la  beauté  de 
l'esprit.  Voici  les  noms  des  plus  fameux 
dans  l'un  et  l'autre  genre. 

Nicolas  Bourbon,  chanoine  de  Langres, 
pi'ofesseur  en  langire  grecque  au  Collège 
l'oyal,  reçu  à  l'Académie  française  en  1()37, 
entra  dans  la  congrégation  de  l'Oratoire 
quelques  années  avant  sa  mort,  et  mourut 
dans  cette  maison  l'an  IGii,  c'^gé  d'environ 
S()ixante-(Jix  ans,  avec  la  réputationd'avoirélé 
un  des  meilleurs  poètes  latins  (pie  la  France 
ait  jamais  produits.  Ses  poésies  lurent  impri- 
mées h  Paris  en  1G30,  en  un  volume  in-12. 

Le  P.  Jean  Moiin  était  très-habile  dans  les 
langues  orientales  et  dans  la  théohjgie  posi- 
tive. Les  ouvrages  qu'il  a  donrrés  au  public 
sur  les  ordinations  et  sur  la  pénitence  sont 
très-estimés.  Il  mourut  le  28   février  1C59. 

Le  P.  Jérôme  Vigiiier  était  aussi  très-versé 
dans  les  langues  orientales,  dans  l'histoire 
et  dans  les  généalogies  des  maisons  souve- 
raines de  l'Europe.  11  mourut  le  14  décembre 
ICGl. 

Le  P.  Denis  Amelotte  a  traduit  le  Nouveau 
Testaiirent. 

Le  P.  Charles  Lecointe  était  très-savant 
dans  l'histoire,  et  eut  le  courage  et  la  capa- 
cité nécessaires  pour  composer  les  Annules 
ecclésiastiques  françaises.  Il  mourut  le  18 
février-  IGsl,  âgé  de  soixante-dix  ans. 

Le  P.  Ciérard  Dubois  était  au>si  très-habile 
dans  l'histoire  et  dans  la  ci'itique.  Feu  M.  de 
Harlay,  archevêque  de  Paris,  le  choisit  |iour 
éciire  l'histoiie  (Je  sou  église.  11  mourut  en 
10%. 

Le  P.  Nicolas  Malebranche  était  de  Paris, 
et  (pioiipje  sectateur  de  Descailes,  il  trouva 
le  moyen  de  pai'aître  origiiral.  Ç'-a  été  un  des 
plus  grands  philosophes  et  des  plus  sublimes 


métaphysiciens  qu'il  y  ait  eu  en  France, 
m_ème  en  Europe.  Il  mourut  le  13  octobre 
1713,  Agé  de  soixante-dix-se|)t  ans. 

Le  P.  Jacipres  Leiong,  bibliothécaire  de 
cette  maison,  avait  une  grande  connaissance 
des  livres  et  des  airteurs.  Il  a  donné  pbrsieurs 
ouvrages  au  public,  entr'autres  une  biblio- 
thètpro  sacrée,  intitulée:  liibliollieca  sacra, 
in  binos  si/llalios  dislincla,  etc.,  et  une  Biblio- 
thèque historique  de  la  France.  Il  uiouiut  l'an 
1721. 

Le  P.  Charles  Reyneau  était  derAcadémio 
des  sciences,  et  connrr  par  d'excellents  ou- 
vrages de  mathématiques.  Il  est  mort  le  2i 
février  1728,  âgé  de  soixante-douze  ans. 

Les  prédicateurs  fameux  qui  ont  illustré 
cette  maison  sont  Guillaume  le  Boux,  mort 
évoque  de  Périgueux  ;  Jules  Mascaron,  mort 
évèque  d'Agen;  Jean  Soanen,  évèque  de 
Sénés;  le  P.  de  la  Tour,  génér-al  cie  la  con- 
grégation; le  P.  Hulian,  le  P.  de  la  Roche; 
le  P.  Massillon,  évoque  de  Clermonr  ;  le 
P.  Jean-Joseph  Maure,  mort  le  27  février 
1728;  le  P.  Jurian,  évèque  de  Vence  ;  les 
PP.  ïerrasson,  etc. 

(HCRTALT  et  MaGN'T.) 

Palais  de  Justice  (Le).  Rien  ne  prouve 
mieux  la  dilTiculté  qu'il  y  a  de  décoirvrir  le 
temps  de  la  foniJation  et  le  nom  du  fondateur 
du  Palais,  que  l'extrême  i-apidité  avec  la- 
quelle nos  écrivains  passent  sur  cet  article. 
Queli]ues-uns  ont  avancé  sans  preuve  qu'il 
y  avait  un  palais  lulti  dès  le  temps  de  Clovis, 
au  meure  lieu  où  est  celui  rpre  irons  voyons 
aujourd'hui  ;  mais  outre  cpje  la  ville  de  Pa- 
ris était  a'ors  trop  serrée  et  trop  petite, 
])Our  qu'il  y  ei-rt  urr  palais  au  milieu,  il  est 
d'ailleurs  constant  que  Clovis  étant  venu  de 
Tours  <à  Paris  l'an  5!)8,  il  établit  sa  demeirre 
au  palais  des  Thermes,  que  les  Bomains 
avaient  lait  bâtir  hm-s  la  ville,  du  ci'ité  du 
midi,  et  dans  lequel  Julien  et  Valeiitinien 
1"  avaient  demeuié.  Ce  fut  pour  lors  que  ce 
roi  fit  b;Uir  t(;ut  auprès  une  église,  sous  le 
nom  de  Saint-Pierre  et  de  Saint-Paul,  pour 
accomplir  le  vœu  qu'il  en  avait  fait,  en  |)ai- 
tant  pour  aller  faire  la  guerre  aux  Wisigollis. 
Childebert  demeurait  aussi  dans  le  palais  des 
Thermes,  auprès  duquel  il  lit  bAtir  l'église 
de  Saint-Vincent,  qu'on  nomme  aujourd'hui 
Saint-Germain  des  Prés.  Fortunat  rappoi-le 
que  ce  roi  allait  de  son  palais  par  ses  jardins 
à  l'église  de  Saint-Vincent,  ce  qui  ne  peut , 
en  aircune  manière,  s'entendre  iJu  palais  rpii 
aui-ait  été  dans  la  Cité.  Cela  s'accorde  avec 
ce  que  dit  Grégoire  de  Toui'S  dans  le  trente- 
deuxième  chapitre  du  sixième  livre,  (jue  le 
roi  Chil[iérie  s'en  retourna  de  la  grande 
église  à  Son  palais,  [lar  la  place  et  par  le 
port,  sur  lequel  il  y  avait,  dès  ce  temps-là, 
des  maisons  de  niarcliaud^.  Les  pi'emiers  rois 
de  la  r-ice  carlovingienne  lii-ent  |ieu  de  sé- 
jour à  Paris,  et  api'ès  Louis  et  Carloiuan, 
pctit-lils  de  Charles  le  Chauve,  ils  n'y  firent 
plus  de  résidence.  Adrien  de  Valois  co"jec- 
ture  que  la  crainte  des  Normands  obligea 
Eudes  et  les  princes  suivants  de  transférer 
leur  demeure  dans  la  Cité  ,  et  d'y  bAtir  ce 
que  nous  appelons  aujourd'hui   le  Palais. 


I28Ô 


PAR 


Co  7wuvc(iu  J'dliiis  l'iit  eaiiso  i|n'on  aiipcl.i 
i;elui  des  l)ains  le  vieux  J'ulais;  car  c'est 
ainsi  ([u'il  est  nommé  dans  une  r/iro/uV/uc  (/e 
VézçUuj,  com|)Osée  |iar  un  muine  de  cello 
ahijave.  «  Les  mnines  de  ^■ézelay,  suivis  du 
peuple,  étant  sortis  du  |)alais  de  Lnuis  le 
Jeune,  tous  les  relij^ieux  de  Saint-lîermain 
Jes  Prés  vinrent  au-devant  d'eux  jusqu'au 
vieux  Palais  et  les  reçurent  avoo  larmes.  » 
Le  palais  (jui  était  dans  la  Clité,  était  appelé 
h'  grand  Pnluis  du  temps  de  s:nnt  Louis;  car 
Mailhirii  P;iris  ilit  cpi'lienri  III,  roid'Angle- 
Icrii',  lui  reçu  l'an  I2.'j'i-,  in  majore  douiini 
ltc</is  rrancorum  Palalio  ,  quod  est  in  inedio 
civiliilis  Parisiacœ. 

Saint  Louis  y  lit  des  réparations  considé- 
rnbles,  et  l'au^Muenta  de  la  Sainle-Cliapelle, 
de  la  pièce  qu'on  appelle  encoi^;  la  salle  de 
Suint  I.nuis,  et  de  la  pelile  salle  (ju'iu)  nomme 
nujoni'd'hui  la  (irand'Cliambre.  Cela  n'em- 
})ùi-lia  pas  que  sous  Philippe  le  licl,  ce  palais 
ne  lût  eniore  considéi-ablemcnt  aj;randi. 
Duliaillou  insinue  même  (pi'il  l'ut  bâti  ?i 
neuf;  il  dit  (pie  Pliili|>pe  le  JJel  «  fit  b;\tir 
dedans  l'isle  de  Paris,  au  lieu  même  où  était 
l'ancien  château    de   la  demeure  tics  rois,  le 

Palais    tel  qu'il  est   aujourd'hui étant 

conducteur  de  cette  œuvre,  messire  Enguer- 
rand  de  Marigny,  comte  de  Lonj;ueville,  et 
«uper-intenJant  des  finances.  »  Jkllel'orest 
j)arle  clairement,  et  dit  (jue  Phili|)pe  le  V>c\ 
«  lit  construire  un  autre  palais  tout  à  neuf, 
tel  (pie  nous  le  voyons  ,  et  (pi'il  fut  achevé 
l'an  1313,  le 28  et  deinier  an  du  lègue  de  ce 
bon  roi.  »  .Mais,  (|uoi(|u'ils  puissent  dire  ,  il 
est  ccnslanl  que  la  salle  de  Saint-Louis  ,  la 
(■rand'Chambre  et  la  Sainte-Chapelle  sont 
(il  s  édifices  du  temps  de  saint  Louis.  Nos 
liisloi-iens  ne  s'expliquent  pas  plus  nette- 
ment sur  la  manière  dont  Louis  le  Hutiu 
voulut  (pie  le  parlement  tint  ses  séances  au 
Palais.  A  ies  eiiti.'iidre,  il  semble  ([ue  nos  rois 
r.djaiidunnèrent  tellemeni,  qu'ils  n'y  tirent 
plus  leur  demeure,  ce|ienilani  nous  trouvons 
qu'ils  y  ont  demeur('^  souvent  depuis  (1). 

Lu  1383,  le  roi  Charles  A"I  y  demeurait, 
lors(prétant  victorieux  des  Flamands,  il  fit 
éh'Vtr  un  dais  sur  le  perron  du  grand  esca- 
lier, oij  tout  le  peuple  de  Paris  vint  lui  crier 
miséricorde,  les  hommes  lôtc'S  nues  ,  et  les 
femmes  éthevelées,  pour  avoir  excité  une 
sédition  pendant  le  voyage  du  roi.  François 
1"  y  demeurait  l'an  lo31,  et  cette  année-là 
il  lendit  le  pain  bénit  en  l'église  de  Saint- 
Bar. hélemy,  en  qualité  di;  premier  parois- 
sien. Celait  dans  la  grande  salle  du  Pa'ais 
(|ue  nos  rois  recevaient  autrefois  les  am- 
bassadeurs, qu'ils  ddimaienl  des  f(;sliiis  pu- 
blics, et  que   l'on  faisait   les  noces  des  en- 

(1)  l'.ii  1ôo7,  Eli(Minc  M.iicel  |iit'V(U(Ii'sinr\r(li:iii(ls, 
fil  :iss;issiiicr  dans  \:\  Cljjiiilnc-,  cl  en  |ircsfiice  iiiciiic 
(lu  il:iii|iliiii,  U()l)iTl  lie  (.leiiiiDiil,  iii;iiitIj;iI  ili;  .Niii- 
lli;ili(lii',  Cl  Jciii  il,.  Ciiiill.iiis,  ni:i|-((li:il  <lc  (;ii;iiii|);i- 
fie'.  IN  cl:iiciil  pour  liiir,  l'un  cl  l'iiuiic  si  pics  du 
(l:iiipliiii,  (pic  leur  s;iii(,'  icjiiillil  sur  ses  li:il)i'.s,  et 
«jui:  te  piince  ciMi^'iiii  (pi'dii  m"cii  vouIûI  ;.iissi  ;i  sa 
Me  ;  iiuiis  .M;u(el  le  i:issui:i  el  lui  jela  un  (■|];ipcr()ii 
iduK^  el  Lieu  pour  le  (jaraiilir  de  l'iiisoleiiec  du 
licupic. 


DlCTlON.NAir.E  PAR  !«Ri 

l'aiils  de  France.  Elle  était  ornée  de  statues 
de  nos  rois  ,  à  commencer  jiar  Pliaramond, 
et  au-dessous  de  chacune  il  y  avait  une 
inscription  ipii  ajiprenait  le  nom  du  roi 
(in'idle  rejirésentait,  la  durée  de  son  règne, 
et  l'année  de  sa  mort. 

Cette  salle  occu[ie  la  place  d'une  chapelle 
qu(!  le  roi  Koberl  avait  fait  bAtir  sous  l'invo- 
cation do  saint  Nicolas.  C'est  en  mémoire  de 
cetle  ancienne  chapelle,  que  celle  ipii  est 
à  un  des  bouts  de  cette  salle  est  encore  sous 
l'invocation  du  même  saint,  et  que  les  pro- 
cureurs du  p.irlement  y  font  dire  l'ollice  de 
saint  Nicolas,  le  jour  (pje  l'Eglise  fait  la  fête 
de  ce  sailli.  La  touiMjui  y  est  encore  servait 
de  clocher  à  cette  ancienne  chapelle.  Ce  fut 
Louis  XL  en  14-77,  qui  lit  construire  une 
chapelli'  à  l'endroit  où  est  celle  que  l'on  voit 
aujourd'hui,  et  ijui  la  fit  décorer  de  deux 
colonnes,  sur  l'une  desquelles  était  la  statue 
de  Charlemagne,  et  sur  l'autre  celle  de  saint 
Louis. 

A  l'autre  bout  delà  grand'salle  était  une 
grande  table  de  marbie  (jui  en  occupait 
jiresque  toute  la  largeur,  et  qui  d'ailleurs 
était  si  large  et  si  épaisse,  qu'on  n'a  jamais 
vu  une  tranche  de  marbre  aussi  granile  i|iie 
l'était  celle-ci;  elle  fut  brisée  et  mise  en 
jiièoes  lors  de  l'incendie  de  1G18.  Celait  sur 
cette  table  ([ue  se  faisaient  les  festins  royaux, 
et  à  laquelle  on  n'admettait  que  les  em|ie- 
reurs,  les  rois,  les  princes  du  sang,  les  jiairs 
de  Fiance,  et  leurs  femmes  ;  car  tous  les 
seigneurs  qui  étaient  au-dessous  de  ce  rang, 
mangeaient  à  d'aulres  tables.  C'était  encore 
sur  cetle  vaste  table  que  les  clercs  de  la 
basoche  représentaient  leurs  farces.  C'était 
jiour  eux  un  tliéAtie  toujours  prêt,  et  dont 
la  conslruciion  ne  leur  coulait  rien.  Outre 
cette  t.ible  de  marbre  ipii,  selon  Froi>sart 
(liv.  IV,  ch.  1 1),  est  eontinueitement  nu  Palais, 
et  point  ne  scbou(je,\\  y  en  avait  une  autre  qui 
était  en  bas,  dans  la  cour  du  Palais;  c'est  de 
celle-ci  dont  il  est  parlé  dans  la  Ciironiquede 
Saint-Denis,  où  il  est  dit  que  les  corps  des 
seigneurs  qui  furent  tués  en  1357,  au  Palais 
dans  la  chambre  du  dauphin,  et  en  sa  pré- 
sence, furent  traînés  jusiiu'à  la  cour  du  Pa- 
lais devant  la  pierre  (Je  marbre ,  cl  (]u'on 
pouvait  les  voir  de  la  chambre  du  daiipliin. 
On  ne  sait  point  ce  qu'est  devenue  cette  table 
de  marbre. 

Cetle  magnifique  salle  et  la  chapelle  furent 
donc  consumées,  comme  aussi  une  grande 
pallie  des  b.timenls  du  Palais,  jiar  un  in- 
cendie arrivé  le  7  de  mars  de  l'an  1018, sans 
ipi'on  ail  jamais  su  au  vrai  comment  le  feu  y 
avait  pris.  L'opinion  la  jilus  (■onmiune  est 
(pie  ce  fut  |iar  la  faute  d'une  servante  (]ui  y 
avait  laissé  un  réchaud  plein  de  feu.  D  au- 
tres disent  ipie  ce  furent  les  complices  de  la 
mort  du  roi  Henri  le  (Irand ,  qui  préteii- 
d.iient  par  l.i  lu  ùler  le  grell'e,  et  le  procès  de 
H.ivaillac.  Ch.icun  en  jugea  comme  il  voulut, 
sans  (lu'on  put  lui  prouver  le  contraire;  ce 
(pi'il  y  a  de  constant,  c'est  que  sans  l'allen- 
lioii  el  les  soins  du  greffier  \'oisiii  ,  qui  lit 
enlever  et  mettre  en  lieu  do  sûreté  les  re- 
gistres du  purlemeiit,  ces  précieux  menu- 


1-255 


PAR 


DEPIGUAPIIIE. 


PAR 


12S0 


iiients  aurnient  été  brûlés.  On  pensa  aiissilôt 
à  i'élal)lir  cette  salle  sous  la  conduite  de  Jac- 
ques Debrosse  ,  un  des  liabiles  airliitecles 
que  la  France  ait  eus  :  elle  le  fut  entièrement 
en  1G22.  Elle  est  voûtée  de  pierre  de  taille, 
avec  une  suite  d'arcades  au  milieu,  soutenues 
par  de  gros  piliers  garnis  de  boutiques. 

L'an  1G83,  ou  ouvrit  six  fenêtres  dans  la 
voûte,  pour  donner  jilus  de  jour  ;  on  y  cons- 
truisit aussi  en  même  temjis  une  riche 
chapelle  à  l'uu  des  bouts,  fermée  par  une 
balustrade  de  fer  doré.  Cette  chapelle  a  en- 
core été  réparée  et  enrichie  de  dorures  et 
autres  ornements  en  1723,  aux  dépens  de  la 
communauté  des  procureurs  du  parlement. 
Au-dessus  est  un  cadran  qui  règle  les  séan- 
ces du  parlement.  On  lit  au-dessous  ce  vers 
de  M.  de  Montmor,  de  l'Acadéuiie  française. 

Sacra  Tliemis  mores,  iil  peiidula  dirigit  lioras. 

La  grand'chambre  a  été  construite  sous 
le  règne  de  saint  Louis  ;  sous  celui  de 
Louis  XII,  elle  a  été  réparée  et  ornée  comme 
nous  l'avons  vue,  il  y  a  quelques  années  ;  le 
plafond  même  en  subsiste  encore  aujour- 
d'hui. Il  est  de  bois  de  chêne,  et  tout  entre- 
lacé d'ogives  ,  qui  ne  sont  ni  ovales  ni  en 
plein-cintre,  mais  qui  tiennent  des  unes  et 
des  autres,  et  se  teiminenl  en  cul-de-lampe. 
On  a  conservé  ce  plafond  jusqu'en  1722. 
On  a  changé  la  décoration  intérieure  do 
cette  chambre,  et  on  l'a  même  redorée  ;  on 
a  aussi  remis  en  couleur  tous  les  endroits 
qui  en  avaient  besoin  ;  et  le  lambris  qui 
règne  au  pourtour  a  été  orné  de  sculptures 
et  (le  dorures.  Sur  la  cheminée  est  le  mo- 
dèle en  plûtre  d'un  bas-relief  de  marbre, 
qui  représente  Louis  XV,  entre  la  Vérité  et 
laJusiice,  par  Coustou  le  jeune  ;  les  trophées 
de  métal  doré  qui  accompagnent  ce  mor- 
ceau sont  de  Rousseau.  On  a  aussi  ouvert 
en  même  tem])S,  à  côté  de  cette  cheuiinée, 
une  grande  porte  qui  fait  face  à  la  galerie 
des  merciers.  C'est  Germain  Bosfrand,  ha- 
bile architecte  ,  qui  a  conduit  les  nouveaux 
ouviagesqu'on  a  faits  dans  la  grand'chambre. 
Les  chanjbres  des  enquêtes  et  des  requêtes 
sont  aussi  ornées  de  plafonds  et  de  lambris. 
On  remarque  dans  la  vieille  cour  du  Palais 
un  grand  arbre  d'environ  cinquante  pieds  de 
haut,  appelé  le  Mai,  que  les  clercs  de  pro- 
cureurs du  parlement  font  planter  tous  les 
ans  au  mois  de  mai,  et  quelquefois  plus  tard 
en  cérémonie,  avec  une  espèce  de  fête  et  de 
cavalcade,  qui  dure  pendant  trois  jours.  On 
voit  des  deux  côtés  de  cet  atbre  des  cartou- 
ches qui  représentent  les  arnjes  de  la  baso- 
che, qui  sont  d'azur  à  trois  écritoires  d'or  , 
avec  deux  anges  pour  supports.  L'inscrip- 
tion qui  est  au-dessous  de  ces  armes  ,  mar- 
que le  jour  que  l'arbre  a  é  é  planté. 

Le  premier  président  est  logé  dans  le 
Palais;  son  hôiel  est  vaste,  accompagné  de 
jardins,  et  de  tout  ce  qui  peut  rendre  celte 
demeure  commode  et  agréable.  Comme  les 
tours  étaient  autrefois  l'ornement  des  bâ- 
timents royaux,  l'on  en  remarque  un  bon 
nombre  au  Palais.  Celle  de  l'horloge  tlanque 
le  Palais,  au  coin  du  quai    des   Morfondus, 


et  h  un  des  bouts  du  pont  au  Change.  En 
1370,  Charles  V  y  fit  mettre  la  première. 
grosse  horloge  qu'il  y  ait  eu  h  Paris  ;  il  fit 
venir  môme  d'Allemagne  un  horloger  nommé 
Henri  de  Vie,  exprès  pour  en  avoir  soin.  Il 
le  logea  dans  cette  même  tour,  et  lui  assi- 
gna fi  sols  jiarisis  |iar  jour  sur  les  revenus  do 
la  ville  de  Paris.  Ouiro  l'horloge,  il  y  a  dans 
cette  tour  une  grosse  cloche,  qui  fut  jetée 
en  fonte  l'an  1371,  par  Jean  Jouvente.  On 
ne  la  sonne  que  dans  les  grandes  réjouis- 
sances ;  mais  le  2'*  d'août  1572,  on  s'en  ser- 
vit pour  une  expédition  bien  horrililo,  puis- 
que ce  fut  au  signrd  do  cette  cloche  que 
commença  le  massacre  de  la  Saint-Barthé- 
Icmy.  Le  cadran  de  cette  horloge  est  orné 
de  (fuelques  figures  de  terre  cuite,  qui  soni 
de  Germain  Pilon.  Lorsipie  ce  cadran  fut  ré- 
paré par  ordre  d'Henri  III,  on  y  mit  les  ar- 
mes de  France  et  celles  de  Pologne  accolées. 

Sans  parler  des  tours  qu'on  comide  en- 
core aujourd'hui  dans  l'enceinte  du  Palais, 
il  y  en  avait  autrefois  plusieurs  autres  qui 
ne  subsistent  l'ius,  comme  celles  de  Beau- 
vais,  de  la  Question,  des  Joyaux  du  Trésor, 
la  tour  Carrée,  la  tour  Civile,  la  Grosso 
tour,  la  Tournelle,  dont  le  nom  est  demeuré 
à  une  des  chambres  du  parlement,  etc. 

Quoique  le  Palais  soit  composé  de  plu- 
sieurs corps  de  bAtiments,  joints  les  uns 
aux  autres  en  dilférents  temps,  sans  beau- 
coup d'ordre  ni  de  symétrie,  c'est  néan- 
moins un  édifice  qui  a  un  air  de  grandeur 
digne  de  nos  rois. 

L'incendie  arrivé  la  nuit  du  10  ou  11  de 
janvier  1776,  ayant  dévasté  toute  la  partie 
où  était  la  chancellerie,  la  ga'erie  des  pri- 
sonniers, etc. ,  jusqu'à  la  Sainle-Chapelle, 
on  s'occupe  aujourd'hui  des  ré[)arations  do 
ceite  partie. 

Voici  la  description  du  cadran  de  la  tour 
de  riioiloge  du  Palais-de-Justice  de  Paris, 
que  l'on  vient  de  restaurer  tout  récemment. 

Ce  cadran,  le  plus  beau  cpii  ait  été  cons- 
truit h  l'époque  de  la  Renaissance,  est  placé 
sur  le  mur  est  tle  la  tour  de  l'Horloge,  à  7 
mètres  du  sol.  Le  dian)ètre  du  cercle  des 
heures  est  de  1  mètre  50  centimètres.  Au 
centre  de  ce  cercle  sont  des  rayons  flamboyants 
dorés.  Sur  ces  rayons  tournent  deux  aiguil- 
les en  cuivre  repoussé  et  bronzé,  les  chiffres 
indicatifs  des  heures  sont  sculptés  en  relief 
dans  la  pierre  et  sont  peints  en  noir.  La 
plus  grande  de  ces  aiguilles,  destinée  h  mar- 
quer les  minutes,re|)résenteleferd'une  lance 
avec  partie  de  son  manche;  l'autre  ai  gui  lie  mar- 
que les  heures  au  moyen  d'une  fleur  de  lys 
sup|)0rtée  par  deux  sphinx,  l'autre  extré- 
mité de  cette  aiguille  représente  un  croissant 
et  ne  sert  qu'à  établir  un  contre-poids.  Ce 
cadrarr  est  inscrit  dans  un  encadrement  orné 
de  rosaces  aux  angles. 

De  chaque  côté  du  cadran  est  une  figure 
bas-relief  ayant  1  mètre  90  cent,  de  hauteur. 

La  figure  qui  se  trouve  sur  le  côté  gauche 
représente  la  Force,  s'appuyant  de  la  main 
gauche  sur  un  faisceau  en  tenant  entre  le 
jiouce  et  l'index  la  main  de. justice  dont 
les  deux  derniers  doigts  sont  fermés  ;  tlans  la 


i'iSl 


PAR 


DICTIO.NNAIRE 


PAR 


1288 


iiKiiii  (li'iiitc,  elle  tient  la  taljlo  do   la    loi  »ur 
Ja(]iJ L'Ile  est  écrit  : 

S;icra  Dei  cclebrare  pins,  logale  liinc  jiis. 
Truduclioii. 
Pieux  observateur    île  la  loi  divine  ,  respecte  le 
droit  royal. 

La  figure  qui  se  trniive  sur  le  côté  droit  ro- 
préseiile  Injustice  I  ena'U  dans  lo  main  gauche 
la  balance  el  d;fns  la  main  droite    un  ylaive. 

Au-di'ssus  de  rencadi-cnienl  est  une  table 
(Ml  niaibre  noir  sur  la(|uelle  est  jiravée  en 
lettres  dorées  rinscription  suivante  : 

()iii  deJit  anle  iliias,  tiMpliceiii  dalnl  ille  coronarn. 
Tnnlitcliuii. 
Celui  qui  lui  a  dejii  duiuié  deux   couronnes  lui 
(loiiiiera  la    troisième. 

Et  de  chaque  côté  de  cède  iriscriptioîi  se 
trouvent  deux  D  entix'lacés  et  entourés  de 
feuilles  de  chêne. 

Celle  table  est  sur^raontée  d'un  fronton  sur 
lequel  deux  j^énies  tenant  des  guirlandes 
viennent  supporter' les  ai'irri'S  de  Henr'i  III. 
Ces  armes  sont  composées  de  deux  écris  ac- 
colés,ci  liri  delà  France poitantsurun  champ 
d'azur' tr-ois  tlerrrs  de  lis  d'or,  sommé  de 
la  cou  oirue  royale  ;  et  celui  de  Pologne,  di- 
visé eir  deux  juu'lies  égales  |iar  une  ligne 
perpendiculaire,  portant  sur  un  champ  de 
gueules, à  garrche,irn aigle  éployée.enai-gent, 
couronnée  à  l'antiriue,  el  à  dnnte,  un  cheva- 
lier' terrant  en  sa  main  dr'oite  uneépée  nue, 
el  eir  sa  main  gauche  la  bride  de  son  cour'- 
sicr'  cabré  ;  le  cavalier'  et  le  cheval  sont  d'ar- 
gerrt.el  l'écu  est  aussi  soiinuéde  lacoiirotme 
royale  cle  France.  Au-dessus  de  ces  deux 
écus  est  une  coiironne  de  laurier  suspendue 
I  ar'  une  colorribe-signiliant  le  Sainl-Espr'it  ; 
au-dessous  de  ces  mêmes  écus  est  une  H,  et 
le  tout  est  eirviro'iné  du  collier  de  l'ordre 
du  Sai'il-Fspi'it  (I),  composé  de  coquilles, 
(li'tlrur  de  lis,  d  H  coui'ininéos,  qui  sont  le 
chiUVe  lie  Henri  lil.  .\u  bas  de  ce  collier 
pend  une  croix  pattée  il  huit  pointes  bou- 
lonnées par'  les  bouts,  et  érnaillée  de  blanc 
par  les  bords,  el  doirt  les  angles  sont  gar'uis 
d'une  fleur-  de  lis  ;  sur  un  des  côtes  est  une 
coloiitbe  éirjaillée  de  blanc  représenlairt  le 
Sainl-l'.spr-il  ;  sur  l'antre  cûlé  est  l'image  de 
sairil.Nlicbel  i;ombatlaul  le  di'agon.Ces  armes 
soiitenl'er'rrréesdairs  rui  caiiouche  sommé  de 
ia  coui'onne  royale  de  France. 

Au-dessous  do  l'encaiir'ement  juinciiial 
esl  placée  une  seconde  table  en  rDar'bre  noir', 
irrais  plus  grande  i|ue  celle  dont  nous  venons 
de  parler,  et  sur  laquelle  sont  gravés  aussi 

(I)  L'onir-c  drr  Saint-Esprit  a  élc  insliriré  Ici" 
jour  de  l'an  l.'iTy,  par  Henri  III,  <'n  rfconiiaissaiHe 
(les  liiiMii'ails  (|n'il  av.iit  ie(.'us  de  Dieu  le  jniir  delà 
l'eiili-i  oli-,  aniiiveisaii'ede  sa  nais^jiice  ;  on  il  lui  élu 
loi  cil-  l'(d(i^he  et  suciéila  a  la  ciiuiDunc  de  France, 
pal  la  mort  (Je  Cliarles  IX,  son  lieie. 


eir  letti'es  dorées  les  deux  vers   suivants  do 
Passerai  : 

tlacliina  qirne  bis  sex  tam  juste  dividit  lieras, 
Jusiitiarn  scrvare  iiionet,  legesque  lueri. 

Triulncliuii. 
Celte  niaeliine  qui   di^i^e  si  justement  les  douze 
lienres,  vous  avertit  qu'il  l'aiil  obseï  ver  la  justice  et 
sauvegarder  les  lois. 

Celle  table  esl  soutenue  par  un  cartouche  or- 
né d'une  tête  d'arrgeelde[ilusieursor'iiemenls. 

Les  diverses  pai'ties  de  cette  décoration, 
qiri  est  sur  un  fond  couleur  a/.ui' el  parsemé 
d'or'ncmeiits  ligurant  broderies  (Ij,  sont 
formées  de  corniches  el  d'encadrements 
d'ar'chileclnre,  ornés  de  chill'res  de  Heni'i  11, 
de  guirlandes,  de  tètes  de  bélier,  de  faune 
el  autres  ornements  d'une  sculpture  très- 
délicate.  'Joutes  ces  parties  sont,  pour  la 
jiliiparl,  dorées,  argentées  el  orirées  de  tons 
de  couleurs  (pii  doiiiienl  à  cet  ensemble  un 
aspect  des  plus  élégants. 

Celte  riche  décoration  est  garantie  de  la 
filuie  |iar  irn  auverrl  demi-circulaire,  en  bois 
sculpté,  et  souteiru  par' tieux  grandes  conso- 
les en  Ibi'mes  de  cai'latides.  Le  dessus  de 
cet  auvent  est  couvert  par  des  feuilles  de 
cuivi'e  estampées,  en  forme  d'écaillés  ;  et 
des  dauphins  servant  de  gouttières,  [ilacés 
l\  chacun  des  c(Jtés  de  l'auvent,  écoulent  les 
eaux  pluviales. 

Dans  les  coin|iartimenls  de  la  voùle  de 
l'anvent  sont  des  D  el  des  H  et  V^  croisés  et 
enlrelaeés  d'ur'nement  ;  ces  chill'r'es,  jilaiés 
alterrialivemerrl  dans  ces  cimipartiiiients  , 
sont  ceux  de  Henr'i  11  el  de  Henri  111. 

Au  centre  de  la  partie  la  plus  élevée  de 
l'auvent,  et  sur' une  orrreiuerrlation  variée, 
esl  le  millésime  1583,  c'est  la  date  df  l'a- 
chèveiiienl  du  monument  sous  Henri  111. 

Aux  deux  angles  inférieurs  du  fond  de  la 
décoration,  on  lil:  ^  gauche,  R.  Aniio  D.  , 
el  au-dessous,  le  miliésime  IGSo,  c'est  la 
date  de  la  r'estauialion  faite  p.u'  Louis  \1V  ; 
et  à  droite,  I{.  Anno  D.,  et  au-dess(jus,  iSo'l, 
c'est  la  (laie  de  la  restauralron  (|ui  vient 
(l'être  faili;  sous  la  direction  d"  MM.  Duc  et 
Dommey,  arcintecles  de  la  ville  de  Paris, 
chargés  des  travaux  d'isolement  et  d'agian- 
disseruent  du  Palais-de-Justice.  M.  Tous- 
saint, statuaire,  a  exécuté  les  ligures  décora- 
tives ;  M.  Flaridrin  a  fait  toute  la  sculplure 
d'ornementalion  ;  M.  Vivet,  peintre-décora- 
teur, a  exécuté  toutes  les  peintni'es,  (jui  sont 
à  la  cire,  et  les  dorures  ;  M.  HeiU'y  Lepaule, 
après  des  dillicullés  sans  nombre,  a  établi 
l'horlogerie,  el  il  est  à  reinanpier  que  les 
aiguilles  ilu  cadr'an  ont  un  mouvement  parfai- 
tement régulier  et  sans  secousse. 

La  hauteur  totale  de  la  décoralion  du  ca- 
dran est  de  7  mètres  (JO  centinièlies,  il  sa 
largeur  totale  de  5  melres  GO  cenliruètres. 

(  1  )  Ce  l'ond  lepi'éseniait  autrefois  le  manteau 
roval  couvert  de  lleurs  de  lis. 


FIN  nu  i'ri;mieu  voll'mu.