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ARTES SCIENTLA VERITAS
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UNIVERSITT LIBRARY
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DIC TIONNAIRE
DSLAMATÏQUE-
TOME TROISIEME.
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DICTIONNAIRE
DRAMATIQUE,
CONTENANT
L* H I S T o I R E des Théâtres, les Régies du
genre Dramatique , les Obièrvations des
Maîtres les plus célèbres , & des Réfle-
xions nouvelles fur les Speâades , fur le
génie & la conduite de tous les genres ,
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Catalogue de tous les Drames , & celd
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TOME TROISIEME,
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Chez Lacoube, Libraire • tue Chriftine»
M. DCC. LXXVI.
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DICTIONNAIRE
DRAMATKIUE.
R A C R A G
-3fS.yiC0LLEt;R5, (Z^x) Opéra - Comique en un ARe i
en Profe fr e/i Vers , par ^4^^, à U Poire Saint Germain «
aime, mois paircc ^u ciic en niic a une marcnande de
Poiflon , qui cil affcz riche pour fyn éuu EJlc appro-
che , Bc il veut lui parlée de Ton amour ; mais elle le
rembarre de la bonne maoîere. Elle le traite ainfî , parce
Qu'elle eft amoureufe de M. de la Rrcche , Sergent des
etitt-Corps , à ^ui fa mère rcfufe de la donner : ce qui
porte ce Sergent a ufct de Ûratagcmc. U s*agit d*enga«
ger Toupet ; 8c pour cet effet, il fait dégutfcr JoJi-Bois ^
ion Camarade , en Marchand de Loterie ; ils font %tiet
le Frater (ar une foclété dont le papier efl double ; 8c il
fe trouve avoir fîgné Ton engagement. On lui met une
cocarde; & M. de la Brèche obtient la main de Javotte
KAGOTINff CcmédieencînqASest enVers i par liFon*
tainCf au Théâtre Frénçùis ^ léZé^m
La Fontaine , autant qu*il lui a été poflSble, a raflcm-;
blé dans cette Comédie^ tou$ les éyenomcns du Roman
ToaitlIL A
1»5113
DIC TIONNAIRE
DRAMATIQUE-
TOME TROISIEME.
^ R A J
CoinI<)ue de Scarron , particulièrement les Arentures
de Ragotin. Cependant ce n'tiï point ce Pcrfonnage qui
fonde rîntrîgir de la Pièce ; c*eft l'Amour de Dcftin , le
Comédien 9 & d'Kabelle , fillo de la Baguenaudiere , pro*
mife en mariage, par ton pferc, à Blaifc Bouvillon >
fils de Madame Bouvillon. Deflin enlevé Ifabelle ;
la Rancune , qui s'cft appcrçu de rintclligcnce de ces
Amans, court après eux; &, fécondé de quelques Pay-
fàns, il ramené les fugitifs. Dans le moment que ces
derniers efîuient de vifs reproches de la Baguenaudiere
& de Madame Bouvillon , fùrvient le Décorateur de la
Troupe des Comédiens » qui apprend a Madame Bou-
villon , que fon fils a tué (on père ; mais il fe trouve
que ce père n'efi pas tué > & que ce fils n*efl pas celui
ide Madame Bouvillon.
RAJEUNISSEMENT INUTILE, (k) Comédie en trois
A6les , en Vers libres 9 avec un DïvertiJJiment y par la
Grange y aux François y i738«
La Fable de Titon & l'Aurore a , fans doute , fourni
ridée de cette Comédie ; mais l'Auteur a changé les
noms, & choifî des Pcrfonnages d'un genre très -infé-
rieur à ceux de la Fable. Une Fée , qui s'eft toujours
occupée à faire du bien , voudroit récompen(èr les
lervices de Crifpin (on Portier; elle l'exhorte à lui de-
mander une grâce , un bienfait, en un mot, ce qu'il
croira lui être le plus utile. Crifpin , las d'être vieux ,
prie la Fée de le rajeunir ; & cette faveur lui eft ac-
cordée : mais une condition , qui ne l'effraye point d'a-
bord, s'y trouve jointe : c'eft que, s'il devient amou-
Teux, il retombera fubîtement dans toute (a décrépi-
tude. Crifpin , qui a réfiflé , étant vieillard , à toutes les
agaceries & â tous les charmes de la jeune Angélique ,
leur cède la viâoire lorfqu'il a repris toute fa vigueu* ;
ce n'eft cependant qu'après avoir combattu, qu'aprèt
avoir même fui la jeune Coquette , qui ne fe lanc point
de le pourfuivre : la Fée elle - même vient à fon
lecours ; mais il a la fatuité de croire que la Fée cfl
rivale d'Angélique. Il n'ajoute donc plus aucune foi â
ics confeils nj a fes menaces. Il cciTè d'éviter An-
gélique» il l'aime & redevient tout-à coup le vieux
RAI RAM f
Crlfplft. Un double mariage termine cette C>mé(lie »
trop longtte de deux Ades. Angélique efl condamnée
par la Fée, à époufer n>n Amant décrépit; & Vaierc»
qui avoît d'abord (bupiré pour elle», époufe Colette «
jeune perfonne au(fi iimpie âfr ingénue , que fa Rivule cil
coquette & rufôe.
RAILLEUR % (le) ou la Satyre vu Tems^ Comédie en
cinq AdeSf par Maréchal f 1636.
L* Auteur , dam la Préface qui précède cette Corné*
die , affiare que quoique (a Pièce foit dans le goùc dej
Comédies Italiennes» elle e(l cependant toute en*
tiere de (on invention, & que Paris lui a fourni tout
fcs caradères. « J'ai penfé, lajoute-t-il , qu'une Cour-
M tiCànne plus adroite que vilaine. Se un filou ion
M Proteâeur , valoient mieux qu'un Parafite & un«
•y Effrontée dans Plaute bc chez les Italiens ; qu*un
»> Financier , auflS tain que riche & prodigue , ne
d> âendroit pas mal fa partie ; que la Muguecre & i.\
K> Niaifc donneroient beaucoup d'éclat à la Gaillarde ;
»> Se dans leurs accords & leurs difputes , j'ai dépeint
3> les fiintaifies 5c les efprits de nos Dames. Le fujct
•> cà petit; auflt la Comédie n'en demande pas un
» grand ; & ceux qui l'ont vu représenter au Louvre ,
n à THotel de Richelieu , ôc au Marais , n*ignorenc
9> pas comment il a été reçu. Il efl vrai qu'aux Pièces
» purement Comiques , comme efl celle ci , le papier
9^ ote beaucoup de leur grâce , & que Faâion en ed
•y i'amc. Ces vers coupés Se ces petits mots interrompus^
» qui font du jeu Comique , &qui, pour être familiers,
3> entrent H facilement dans l'imagination lorf^u'ils font
» prelTés chaudement, languiffent lorfqu'ils font écrits. »
RAMÉE ET VONDON, {la) Parodie en un A6le, de
la Tragédie d'Ênée &* Didon , par Panard , Ponteau »
Cdlet &• Pir«/2, d la Foire Saint Laurent % 1754.
Belle-Barbe, SmTc de Nation, 8c Maître d'un gros
Cabaret, cû amoureux de Madame Dondon, Cabare-
tiere. Il a mis dans Ces intérêts Chopinei, premier
Garçon de Madame Dondon. Après les premiers corn-
(Umens^ Belle-Barbe s*exhale en reprocher, prcad à
4 RAM
témoin Choplnel , Bc Nanette , foeur d« Mùdame Don-»
don, des fer vicies qu*il a rendus à cette dernière » <}m
lui doit fon établifîcment ; 8c fort en colère , en jurant
qu'il fera parler xle lui. Madame Dondon , peu inquiète
éc les menaces , fait confidence à Nanette de Tamour
qu'elle fcnt pour la ftamce , Se avoue même que c*eû
une affaire déjà fort avancée. La Ramée lui jure une fi-
délité éternelle ; & dans le moment où elle croit (c li-
vrer â la joie , elle voit entrer Belle -fiarbe en fureur.
Elle le fait arrêter par les Garçons du Cabaret , & enfer-
mer dans le Cellier. Chopinel , boitant & moulu de
coups y accourt annoncer que les amis & les garçons de
fcelle - Barbe font entrés , dc\ force , pour le délivrer.
« Doucement , s'écrie la Ramée , ceci me regarde. Je
*> fuis la première caufe de cette querelle ; & c^ft à moi
•» à la foutenir «é II fort , malgré les pleurs de Dondon ;
9c , pendant que cette dernière s'entretient avec ù. iœut
Nanette , on entend un grand bruit : Chopinel vient
annoncer la vidoire de la Ramée, ce Ne va-t-il pas re-
w venir ici , dit Dondon ^ m'en faire un pompeux dé-
*> tail f II n'a garde ^ répond Chopinel : car » comme il
a» craint d'avoir tué quelqu'un , Se qu*il connoit la viva-
93 cité de la Juflîce , il a promptement ga^né au pied «
•3 en me chargeant de vous faire fes complimens ». Ma-
dame Dondon fe défefpere â cette nouvelle ; Se dans
le premier tranfport , veut fe pendre. Nanette la dé-
tourne de ce deffein furieux , 8c lui confeilie plutôt de lè
Tengcr de ion perfide , en époufant M. Belle-Barbe.
a AMI RE , Comédie en cinq A&es , en Vers , fat M. MéL*
hol 9 aux Italiens i I7f7*
Un Comte de Cerdagne ,* ^out avoir épouf? iêcret-
tement la fœur du Roi de Léon y efi traite en criminel
d'Etat , & emprisonné dans le Château de Lune. Ramire,
le fruit de cette union , eâ découvert dans la retraite
fàuvage où Tavoit caché fbn père , & ame^é au Roi de •
Léon. Pendant ces incidens y les Maures y (bus la con-
duite d'Almanzor , & de Zeline (à (œur , s'avancent vers
fiurgos. Ramire > dont le courage bouillant ne refpire
^ue les combats 9 ell tout-â-coup fait Chevalier par le
Roi fbn oncle , & va combattre les Africains. Il défait
RAM f
f es barbares % tue Almanzor , Hc fait Zéllne captire.
Après cette expédition , Ramirc force la prifan de (on
père , & lui rend la liberté. Le Roi dç Léon les furprei^d
dans les épanchemens de leur joie ; mais , n'écoutant que
(à clémence , il pardonne au Comte de Cerdagne\ lui
donne la place du Miniftre fui travailloit à fa perte »
& unit Ramire & Zéiine , qui fe font trouvés , après le
coml^at , (ubitement épris Tun de Tautre*
R^ONEURS , (Us) Comédie en un Aâle , en Vêts , par.
piliers % i^6i0
Le (Ujet de cette G}médie eft tiré d'une autre du
même titre^ qui avoit paru quarante-deux ans aupara-
vant* Villiers , en la réduifant en un Ade ) a Tupprimé
les épifbdes ^ & certaines expreffîons trop libres.
•Leandre , chaffé , pour U fçconde fois « par le Çapitan
ÇcanderbeCf don^ {l aime la fœur , fe détermine « fiii^
Tant le coofcil de Philippin , à prendre 9 ainfl que lui f
un habit de Ramoneur, Galaffre , Valet du (Japitan ,
^ui a reçu ordre de Ton Maître de préparer fon apparte*
nfient, appelle ces Ramoneurs. Avant que de montée
dans la cheminée > Philippin laifTe une bouteille pleine
de vin , que Galaffre prend foin de vuidcr. Les fumées
lui montent au cerveau » & rafToupificnt. Léandre & Phi-
lippin profitent de ce tems pour fe (auver avec Diane n
(c'eft le nom de la foeurde Scandcrbec, ) chc^ une Bou-
quetière t appellée Dame Nicole. A (on retour , le Ça-
pitan trouve les portes ouvertes , & fon Valet ronflant Sc
étendu (ùr le plancher. Ne doutant point du tour qu'on
lui a joué t il frappe à coups redoublés à la porte de la
Bouquetière : on fait quelque difficulté d'ouvrir ; mais
enfin Léandre fort avec Diane ; & cette dernière fe jette
aux pieds de Scanderbec. La facilité qu'elle a d'obtenir
le pardon , & Con confentcment pour fon mariage , fait
bien voir que Léandre a eu tort de recourir à ce. Urata-
gême y & à un traveflifTcxnent auffi bas > dont on n'éta-
blit pas affcz la néceflité » non plus aue la raifbn d'avpit
fait prendre à Diane un pareil habit , pui(qu'en quit-
tant la maifon de (on frère > & laifTant Galaffre endormi ,
elle ne pouvoit être apperçue de perfonne. 11 y a dans
fcttc Pièce uiiç Scène » à-peu-près femblable « pour Iç
A • ••
I R É B
pine ; ic Mereurc vient rendre c«mpte à Jupiter de f^
commidîon,
J*ai vu les Déïtés des campagnes (kléts ;
J*aî viiîté les monts , les coteaux , les vallées ;
J'ai vu Pan Se Cà, fuite au milieu des forets ;
J'ai couru les étangs , les fleuves , les marais ;
J*ai lompu le femme il des Nymphes des fontaines i
J*ai fommé les buiiïbos > les cavernes , les plaines ;
Tout rUnivers enfin , par ferment (blemnel ,
Vous promet y grand Monarque » un filence éternel*
REBUT POUR REBUT y Çomédii $n cinq Aéles , auM
Italiens ^ 1717*
Scapin confôle Lélio (on Maître , de Tindlfférence qu'il
éprouve de Flaminia, 9c lui promet de la lui faire ob«
tenir , s'il veut s'en fier à lui. Flaminia fe fait apport
ter tous les billets-doux que Pantalon y Mario & Lélio ^
fes trois Amans , lui ont adreffés^ les relit pour s'en
moquer , êc les brûle en leur pré^nce. Violette » A
Soubrette « fait le même facrifice des lettres qu'Arlequin
& Scaramouche lui ont écrites; & les brûle devant
eux. Lélio ne fait plus quel parti prendre; mais Sca-«
pin imagine de piquer la jaloufie de Flaminia; & il lui
fait entendre avec beaucoup d'adreïïè > 8c Cous le (beau
du fecret, que (on Maître doit époufer Silvia. Flami-
nia paiFe â Vinfiant de l'indifférence à l'amour le plui
violent; 8c après- avoir prié Scapin de détourner Lélio de
ce mariage, & celui-ci avant refufé de (è charger de
cette commifSon , crainte ae déplaire a (on Maître , elle
prend fur elle de lui écrire « & de lui envoyer (à lettre
par Violette (à Suivante. A peine e(l-elle entrée chez
Lélio ) que Scapin, qui l'a introduite , prie tout bas
Ton Maître de lui donner quelques coups de bâton. Lé*
lio ne comprend rfen à cette demande; mais Scapin
len inilruit; ^ Lélio lui dit, après l'avoir frappé en
pré(ence de Violette : ce Je t'apprendrai ^ Maraud , à
») introduire chez moi une Suivante de Flaminia ,
M pour apporter une lettre de (a part » ! Violetce eil
R É C 9
fort ét«nnée de la manière doAt on Ta reçue ) & fait le
récit de tout ce qui s*eft pafTé, i Flaminia, qui ne (ait
plus comment s'y prendre pour fléchir Lélio : elle décou-
vre enfin àScapin qu'elle aime fou Maître* Scapin y qui a
conduit cette intrigue , introduit Flaminia chez Lélio ^
où , après quelaues reproches obligeans de part Se d'au^
tre « lélio lui découvre Tamour qu'il a toujours eu poue
elle ; & rHvmcn achevé de les réunir.
Cette Pièce, très-ancienne, connue en Italien fout
le nom de Ritrojia per Ritrefia % efi ticée d'une autre
Comédie Efbagnole intitulée : Uefdein con el Defdeirif
d'Auguflin Moreto» Ocù de cette dernière , que Mo-
lière a pris ridée de la PrinceJJè éCÈlide ; 9c plufîeur»
Poètes Modernes ont plus d'une fois employé cette â«
tuation. Afarivaux , (ur-tout > en a trèsrbiçn profit d^f
f Heureux Stratagime^
RÉCIT DRAMATIQUE. Le Récit Dramatique qut
termine ordinairement nos Tragédies, eft la def-
cription d'un événement fimefte , deftiné à met^*
tre le comble aux paillons tragiques, c^e(l-à-dire »
à porter à leur plus haut point la terreur Se la pi"
tie , qui fe font accrues durant tout le cours de la
Pièce. Ces fortes de récits font, pourTordinaîre^
dans la bouche des Perfonnages , qui , s'ils n'onc
pas un intérêt à Tadlion du Pocme , en ont du
moins un très - fort , qui les attache au Perfon-
nage le plus întérefTé dans l'événement funefte
qu'ils^ ont à raconter. Ainfi , quand ils viennent
rendre compte de ce quîs'eft pallé fous leurs yeux >
ils font dans cet état de trouble , qui naît du mé-
lange des paffions. La douleur , le dcfir de faire
pafler cette douleur chez les autres , la jufte indi-
gnation contre les auteurs du défaftre dont- ils
viennent d*être témoins , Penvie d'exciter à les
en punir , & les divers fenciaiens qui peuvent naî«
ao R É G
tre des différentes raifons de leuf attachement k
ceux dont ils déplorent la perte > toutes ces rai*
ions agiflènt en eux » en même tems > iodiftinc-
tement , fans qu'ils le fâchent eux-mêmes , & les
mettent dans une licuation à-peu-pjrès pareille k
celle où Longin nous fait remarquer qu*eft Sapho ,
qui , racontant ce qui fe paflfè dans fon ame> à la
vue de Tinfidélitc de ce qu elle aime , préfente eij
elle y non pas une paflion unique , mais un con-
cours de paflions. On voit ailcment que je me
reftraîns aux récits qui décrivent la fport des Per-
fonnages, pour lefquels on s'eft Intéteffé duranc
la Pièce. Les récits de la mort des Perfonnages
odieux ne font pas abfolument aflujettis aux mê-
mes régies , quoique , cependant , il ne fut pas
difficile de les y ramener , à l'aide d'un peu d*ex-
plication. Le but de nos Récits étant donc de por-
ter la terreur & la pitié le plus loin qu'elles puif-^
fent aller , il eft évident qu'ils ne doivent renfer-
mer que les cîrconftances qui CQnduifenc à ce
bien. Dans l'événement le plus triûe & le plus,
terrible , tout n'eft pas égalemenç capable d'im-
primer de la terreur , ou de faire coulei; des lar*
tnes. Il y a donc un choix à faire; & ce choix
commence par écarter les circonftances frivoles ,
petites & pucrilçs : voilà la première régie pref-
crite par Longin ; & fa néceffité fe fait fi bien
fcntir, qu'il eft inutile delà détailler plus au long,
La féconde régie eft de préférer, dans le choix
des circonftances , les principales circonftances
entre les principales. Laraifon de cette régie , eft
claire. Il eft impoffibie , moralement parlant , que
dans les grands mouvemens ^ le feu de l'Orateur
R É C 11
0u du Poète , Cç founeane toujours au même de^
gré. Pendant qu'on paCTe en revue une longue
nie de circonftances , le feu fe rallentic nécetiai--
rement 5 & Timpreffion qu on veut foire fur T Au-»
diceur » languit en même tems. Le pathétique
manque une partie de fon efïèt i & Ton peut dire
que dès qu'il en manque une part , il le perd roue
entier* Cette fecondç régie n'eft pas moins nécef*
faire pour nos récits , que la première. Les Per-
Tonnages qui les font, font dans une fituation
extrêmement violente ; & ce que le Pocte leur
fait dire , doit être ime peinture exade de leuc
Ctuatidn. Le tumulte des paffions qui les agitent ,
ne les rend eux-mêmes attentifs dans le défordre
d*un premier mouvement , qu'aux traits les plus
frappans de ce qui s'cft paÂTé fous leurs yeux. Je
dis dans le défordre d'un premier mouvement ♦
parce que ce qu'ils racontent , venant de fe palTer
dans je moment même , il feroie abfurde de fup*
po{er qu'ils euffent eu le tems de la réflexion ; Se
que le comble da ridicule feroit de les faire parler,
comme s'ils avoîent pu méditer à loifir , l'ordre Se
l'art qu'il leur faudroit employer pour arriver plus
fûrement à leurs fins. C'eft pourtant fur ce mo-
dèle y G. déraifontiable , que (ont faits la plupart
des Récits de nos Tragédies ; & on n*en connoîc
gucres, qui ne pèche contre la vratfembUnce.
La troificme régie eft que les récits foîent rapi-
des, parce que les defcriptîons pathétiques doivent
être prefque toujours véhémentes , & qu'il n'y a
point de véhémence fans rapidité. Nos Récits font
afltrvis à cette régie ; mais il ne paroît pas que la
plupart de nos Tragiques la çonooidcnt > ou q^u ill
M
«X R E C
fe foucîent de la pratiquer. Sî leurs Eécîts font
quelqu imprcflÎQn au Théâtre , elle cft l'ouvrage
de rÂâeur , qui fupplce, par fon art , à ce qui
leur manque. Le ftyle le plus vif & le plus ferré »
convient à nos récits. Les circonftances doivent
$'y précipiter les unes fur les autres. Chacune doit
itre préicntée avec le moins de mots quil eft
poiEble- Ce n*eft point à Racine , comme Poète »
que l'on &it le procès dans fon Récit : c'eft à Ra«*
cîne , faifant parler Théramène ; c'eft à Théra-
niène lui-même , qui ne peut pas plus jouir des
privilèges accordes aux Poètes , qu aucun Perfon-
nage de Tragédie. L^ première partie du récit de
Théramène , répond à ceux que les Anciens ont
feits de la mort d'Hypolite. Racine en avoir- trois
devant les yeux ; celui d'Euripide , celui d'Ovide ,
& celui de Séneque. Il les admira ; & » feloti
toute apparence, les fautes qu*on lui reproche
ne viennent que.de la noble ambition qu'il a eue
de vouloir furpaflèr tous ces modèles. Au refte t
on a difcuté ce beau morceau avec la dernière
rigueur . dans la dernière édition de Defpréaux ,
à caufe de l'excellence de l'Auteur. Mais les cri-
tiques qu'on en 4 faites y toutes bonnes qu'elles
fJUiflTent être , ne tournent qu'à la gloire des r^-
ens admirables d'un illuAre Ecrivain , qui , dès
l'jnftanr qu'il commença de dpniier f^s Tragé-
dies au Public f fit voir que Corneille , le grand
Corneille , n'ctoit plus le feul ï'octe Tragique ea
France.
Exemple £un Récit.
Ulyflfe à Clytemneftre dans Iphigénîe , après
lui avoir appris que fa fille étoit fauvéç :
R É G 1}
Cl.YTlMMItTRI»
Ma fille ! ah ! Prince ! 6 Ciel ! je demeure cpcrckc t
Quel miracle , Seigneur ! quel Dieu me l'a tendue i
U L y « S !•
Vous m'envoyez moi-même, en cet heureux moment^
Saifi d*horreur % de joie » âc de raviiTemenc*
Jamais jour n'a paru iî mortel i la Grèce.
Déj^a de tout le camp , la Difcorde maîtredè 9
Avoit fur tous les yeux mis Ton bandeau fatal f
Et donné du combat le fuQcfie fignal.
De ce (peâacle affreux votre fille allât mée ,
Voyoît pour elle Achille , & contr'elle TArméct
Mais^ quoique leul pour elle , Achille furieux»
Epouvantoit l'Armée, & oartageoit les Dieux»
Déjà de traits en l'air s'élevoit un nuage ;
Dé]9^ couloit le Hing , prémices du carnage.
Entre les deux partis Calchas s'eft avancé ,
L*oeil farouche , l'air fombre , 8c le poil héride ,
Terrible & plein du Dieu qui l'agitoit , "(ans doute»
Vous, Achille^ a-t-il dit^ & vous, Grecs, qu'on m'écoute
Le Dieiji qui , maintenant , vous parle par ma voix ,
M'explique fbn Oracle , & m'inftruit de fon choix*
Un autre fàn^ d'Hélène, une autre Iphi^énie»
Sur ce t^rd unmolée , y doit laiflèr la vie*
Théfée avec Hélène, uni (ccrettcment»
Fit fùcceder Thyaien à fon enlèvement*
Une fille en fbrtit , que fa mcre a celée »
Du nom d'Iphigénie elle fut appellée»
Je vis moi-même alors ce fruit de leurs amours ;
D'un finiilre avenir je menaçai fès jours»
Sous un nom emprunté , fa noire dedinée »
£t (es propres fureurs ici l'ont amenée*
Elle me voit , m'entend , elle efl devant mes yeux ;
Et c'e() elle , en un mot , que demajident les Dieux»
Ainfi parle Calchas. Tout le camp immobile »
Ecoute avec frayeur , 9c regarde Eriphile.
Elle étoit à l'Autel , 8c peut-être en (on cceur |
Du fatal facrifice accufoit la lenteur*
EUe-meme tantôt ^ d'une courft fubitc ^
14 , R E C
Etoii venue aux Grecs annoncer votre fuite*
On adniire en feoret là naifTance & (on (art;
Mais , pui(que Troye enfin eft le prix de fa mort i
L'Armée à haute voix fe déclare contr'elle.
Et prononce à Calchas fa (èntence mortelle.
Déjà pour la (âîdr Calchàs levé le bras.
Arrête , a-t-elle dit , & ne m'approche pas.
Le (àng de ces Héros , dont tu me fais defcendre t
Sans tes profanes mains y (aura bien (è répandre.
Furieufe , elle vole , & fur TAutel prochain ,
Prend le (âcré couteau y le plonge dans Ton fein,
A peine (on fang coule & fait rougir la terre ;
Les Dieux font lùr T Autel entendre le tonnerre*
Les vents agitent Tair d'heureux frémifTemens ;
Et la mer leur répond par (es mugiffemens.
La rive au loin gémit , blanchifTante d'écume >
La flamme du bûcher d'ellc-mcme s*allume :
Le Ciel brille d'éclairs , s'entr'ouvre > & parmi nous^
Jette une fainte horreur qui nous raifure tous.
Le Soldat étonné , dit que dans une nuë ,
Jufques (ur le bûcher , Diane eu defcenduë ^
Et croit que s'élevant au travers de Tes feux ^
Elle portoit au Ciel notre encens & nos vœux»
Tout s*empreflè ; tout part*
RÉCITATIF i eft une manière de chant quî appro»
che beaucoup de la parole y c'eft proprement une
déclamation en muhque , dans laquelle le Mu(i«
cîen doit imiter, autant qu il eft poflîble, les in-
flexions de voix du Déclamateur. Ce chanc eft
ainfî nommé récitatif, parce qu'il s'applique au
récit ou à la narration , & qu'on s'en lert dans le
dialogue. On ne mefure point le récitatif au
chant ; car cette cadence, qui mefure le chanc ,
gâteroit la déclamation : c'eft la paflion feule qui
doit diriger la lenteur ou la rapidité des fons. Le
Compofitcur , en notant le récitatif fur quelque
mefure déternjûnéei na ea vue que d'indiquer ,
, R £ C r^
à-peu-ptès , comment on doit paflcr ou appuyer
les vers Se les fyllabes , ^ de marquer !e r^^pôrc
exaâ: de la baJTe continue & du chant. Les Ita«
liens ne fe fervent pour cela que de la mefure à
quatre tems j inais les François entremêlent leur
récitatif de toutes fortes de mefures. Le rccit^if
n*eft pas moins différent chez ces deux Nations,
que du refle de la mufique. La langue Italienne,
douce , flexible & compofée de mots faciles à
prononcer , permet au récitatif toute la rapidité
de la ^déclamation : ils veulent , d'ailleurs , que
rien d'étranger ne (e mêle à la (implicite du réci-
tatif» & croiroient le gâter , en y mêlant aucun
des ornemens du chant. Les François» au con-
traire 9 en remplidènt le leur autant qu'Us peu-
vent. Leur langue » plus chargée de confonnes,
plus âpre f plus difficile à prononcer , demande
plus de lenteur ; & c'eft fur ces fons rallentis ,
qu'ils épuifent les cadences ^les accens, les porcs-
de voix , même les roulades , fans trop s*embar-
raffèr Ci tous ces agrcmens conviennent au perfon-
nage qu'il font parler , & aux cho fes qu'ils lui
font dire. Auflî , dans nos Opéra , les Etrangeri
ne peuvent-ils diftinguer ce qui eft récitatif, 8c ce
qui eft air., Avec tout cela, on prétend, en France,
que le récitatif François l'emporte infiniment fur
l'Italien ; on y prétend même que les Italiens en
conviennent ; & l'on va jufqu'à dire , qu'ife
font peu de cas de leur propre récitatif Ce n*eft
pourtant que par cette partie , que le fameux Por-
pora s'immortalife aujourd'hui en Italie , comme
Lully s'eft immfartalifé en France. Quoi qu'il cm
fôic , il efl certain que , d'un commun aveu» le
té R É C
François approche plus du chant » & Tltalien de
la déclamation. Que faut-il de plus pour décider
la queftion fur ce point ?
RÉCITATIF OBLIGÉ j c'eft celui qui , entremêlé
de ritournelles & de traits de fymphonic, obliee ,
pour ainfi dire , le Recitant & TOrcheftre Pua
envers Tautre ; en forte qu'ils doivent être atten*
tifs, & s'attendre mutuellement. Ces paffàges
alternatifs de récitatif & de mélodie , revêtus
de tout réçlat de TOrcheftre , font tout ce qu'il
y a de plus touchant , de plus raviflànt , de plus
énergique dans toute la Mufique moderne^ L*Ac-
reur agité , tranfporté d'une paflîon qui ne lui
permet pas de tout dire , s^interrompt , s'arrête ,
fait des réticences , durant lefquelles rOrcheftre
parle pour lui ; & ces filences , ainfi remplis ,
aflTeûent infiniment plus l'Auditeur , que fi l'Ac^
teur difoit lui-même tout ce que la Mufique fait
entendre. Jufqu'ici » la Mufique Françoife n'a fu
faire aucun ufage du Récitatif obligé. L'on a tâ-
ché d'en donner quelqu'idée dans une Scène du
Devin du Village : il paroît que le Public a trouvé
qu'une -fituation vive , ainfi traitée , en devenoit
plus intéreflante. Que ne feroit point le Récitatif
obligé dans les Scènes grandes & pathétiques , fi
l'on en peut tirer ce parti dans un genre ruftique
& badin }
RÉCONCILIATION DES SENS, (la) Opera-Comiçue
en un Aâle » par un Auteur Anonyme ^ d la. Foire Saint
Laurent f i73*»
La Nature prenant à cœur la réconciliation des Sens^
ordonne à l'Inftînô, qui paroît Cous la figure d'un Pay-
fan , de les faire venir; & on Ici lui préfcntc danj l'or-
dre
RÉC %?!
^tc où ils ont pafu à l'Opcra : ils yîcnncrit , tôur-â-<
tour , (bus des habits & des noms de femmes , faire Icui!
apologie. Cette Pièce , Motalc & Critique , peut étrel
Regardée comme une Pafodie du Ballet des Seas » & di|
Procès des Sensé
HÉCONCtLIATION NORMAlStDE, (la) Comédie en
cinq Aéles^ en Vers , par du Frefny , au Théâtre François %
Le Sujet, & prefque tous les Perfônhages de là Ré-^
conciliation Normande , font annoncés & caraôérifés dc|
la première Scène , par la Suivante d'Angélique :
• k . Voîcî donc THôtel de Normandie ,
A Paris ) rendez Vous des illuftres Normands ;
Des nôtres^ aujourd'hui, les intérêts (ont grands.
Haine, amour! nous verrons la très-haineufe Tante j
L'Oncle très rancunier , puis l'amoureux Dorante ,
Le galant Chevalier , le gravé Arbitre & moi*
Les deux principaux Aâeurs font le Comte & la Mar-^
quife , oncle & tante d'Angélique» La Soubrette ajouts l
Le pAmier eft brutal , fon faûg brûlant pétille.
A l'égard de fa foeur , cent fois je vous l'ai dit ;
L'efprit de la Marquifè eil UA terrible efprit.
On ne peut définir cette capricieufê :
Je la vois tantôt gaie, & tantôt furieufè;
Elle laiffe échapper à moitié fes fecrcts;
Ënfiiitc les retient, puis les dcguife après.'
Elle eft, crt même tems, irtdifcrette & prudente ^
Franche , dîflimulée , & fiere , & carreflàtite.
». En riant ^ elle pouffc une vengeance à bout ;
Et dans fes palfions met le tout pour le tout*
. Cette Tante , qui connoît fî bien la hairte , coiîrtoîi
aufli l'amour. Elle devient Rivale de fa Nièce , quï
aime Dorante, & qui en eft aimée. Le Chevalier,
qui l'avoit été lui-même de la Marquife, eft, par elle ,
offert en échange à la Nièce de Dorante; & cet
échange prétendu amené le dénouement. On trouve
Tome IIL , . B
i^ R É C
réuni 9 dans cette Comédie , ce qui diflingue nos bonnes
Pièces d'intrigue , une conduite intéreiïance , & des
caradères originaux, fàillans, & agréablement cofi-
. traâés.
RÉCONCILIATION VILLAGEOISE , (la) Opera-Co^
miaue d'un A6le , en Proje , mêlée d^ Ariettes , par M. ib
■ la Ribadiere , retouchée j!ar Poinfinety Mufique de Ta'
rade 9 aux Italiens 'y 176^.
Roft & Colin 6ht de Tailnôur ï*uh pour Tautrc ; mats J
• ils craignent que leurs parens ne traverfent leur union, j
La Mère de Rofe la de/îre avec ardeur ; mais le Père
eil d*un avis contraire; & c*ell ce qui met le trouble
dans leur ménage* Ces deux personnes (e difputent *
continuellement, (è brouillent avec éclat, & voilà le
Mariage plus éloig^ié que jamais* Le Bailli du Village
entreprend de réconcilier les deux Époux. La femme ,
au contraire, veut plaider -en réparation. Le Bailli pa-
roit fc prêter à fes vues; il en tiré de l'argent; il
acheté leur vigne, leur maifbn ; & quand il les a rui-
nés tous deux , il leur apprend qu'ils ont çlus befbin que
jamais l'un de l'autre ; qu'ils doivent s'aider mutuelle-
ment. Les deux Époux en Tentent la néceCté, & fe
raccommodent. Alors le Bailli leur rend tout leur bien»
& les engage à permettre que Colin époufe Ro(è*
RECONNOISSANCE. La reconnoîflTance, comme
fon nom même le témoigne , eft un change-
ment qui, faifant palier de Tignorance à la con-
noifTance , produit ou la haine ou Tamitié dans
ceux que le Poète a deflTein de rendre heureux
ou malheureux. La reconnoidance eft fimple ou»
double. Elle eft fimple , lorfqu une perfonne eft
reconnue par une autre , qu'elle connpît. Elle eft
double 9 quand deux perfonnes , qui ne fe con-
hoiffent ni Tune ni Tautre > viennent à fe recon-
lïoîrte.
Il y a deux fortes de reconnoiftances. La
R E c; îi^
première > qui eft la plus fîmple Se fans au»-
cun art , (& dont les Poètes fans génie fe fer-J
vent , c'eft celle qui fe fait par les marques extc-.
rieures -, & ces marques font naturelles ou faAi-
ces. Naturelles , lorfque ce font des fignes im-
primés par la nature, comme la lance, empreinte
fur le corps des Thébains , qui étoient ncs de la
terre. FaÂices , comme des lettres, des portraits,
des bracelets , des exclamations , des paroles qui
rappellent des fouvenirs.
La (econde efpéce de reconnoiffànce , eft celle
qui eft imaginée par le Poète. C'eft ainfi que dans
riphigénie d'Euripide , Orefte ayant reconnu fa
focur, par le moyen d'une lettre, eft reconnu
d'elle , à fon tour , à certaines enfeignes qu*il lui
donne. Cette reconnoilfance eft double. >
La troifieme , eft celle qui fe fait par la mé-
moire , lorfqu un objet réveille en nous quelque
fouvenir qui produit la reconnoiffànce. Comme
chez Alcinoiis , Ulyfle entendant un joueur de
Harpe, & fe fouvenant*de fes travaux pafles,
ne put retenir fes larmes , Se fut reconnu.
La quatrième eft produite parle raifonnement ,
lorfque , dans le Dialogue , il échappe des pa-
roles qui nous décèlent. Orefte , prêt à être im-
molé par fa fceur Iphigénie , devenue Prêcreflè
de Diane , à laquelle Orefte la croyoit facrifiée
elle-même , s'écrie : Ce n'eft donc pas affez que
ma fœur ait été immolée à Diane , il faut que le
frère le foit auffi. Cette réflexion de raifonne-
ment, pro'duit la reconnoiffànce.
Les plus belles de toutes les reconnoîffànces ,
font celles qui naiffent des incidens mêmes , par
B ij ^
lo R E C
des moyens vraifcmblables , & fans le fecours des
ifignes naturels ou inventes. Ce font celles qui prcK
duifent les furprifes les plus touchantes^
Entre les fituatîons , celles qui peuvent réuffir
à moins de nouveauté Se même de mérite , de la
part de PAuteur , ce font les reconnoî (Tances ; je
n^entends pas les reconnoiflances de fimple vue i
qui n*ont qu'un moment , & qui retombent auffi-
tôt dans le cours des Scènes ordinaires ; celles-là
font dangereufes , parce que , la première yfur-
prife ne le foutenant pas , on paflè trop vîte'd'uii
grand mouvement à un moindre 5 qui » dès-là »
eft languiffànt : j*entends les reconnoiflances d*é-
clairciflement » où deux perfonnes chères , qui ne
fe font point encore vues , ou qui , féparces de^
puis long-tems , fe croyent mortes , ou du moins
fort éloignées Tune de l'autre » s'émeuvent peu-
à-peu par les queftions qu elles fe font , Se les
détails qu'elles fe racontent ; & viennent enfin »
fur une circonftànce décifive , à fe reconnoître
tout'à-toup. Ah ! ma mère ! ah! mon fils ! ah ! mon
frère î ah ! ma fœur ! Ces exclamations feules font
prefque fûres de nos larmes ; & , fans s'embar-
rafler fi la reconnoiflance reflèmble à d'autres ,
ni même fi elle eft filée avec aflez de jufteffè , on
fe latffè entraîner à l'émotion des perfonnages :
car, plus ils font émus , moins ils taiflent de li-
berté pour réfléchir s'ils ont raifon de l'être.
RECRUES DE VOPERA- COMIQUE y (les) Prolo^
gue de M» Favarty d la Foire Saint Laurent j 1740»
L'Opéra- Comique, pcrfuadé qu'il Hoît attribuer le
peu de (uccès de fbn Speâacle , pendant le cours de La
Foire précédente , au défaut d'Adeurs^ fait Ton pof&ble
R E C R E G ât
pour en acquérir. On lui préfente d'abord MademoIfeUe
Emilie , Adrice qui a déjà paru au Théâtre , & qui a
brillé par la beauté de fa voix. Sur la queftion qu^on
lui fait, fi elle Ta bien confervce , elle chante une Chan-
fbn, & s'attire de nouveaux applaudiffemens. Paroit
enfuite un Amoureux , qui demande à débuter ; & en-
fin les deux Demoiselles Vérités. La cadette > crai-
gnant de ne pas plaire , veut empêcher (a foeur d'en-
trer à rOpera- Comique. M. Grifonnet , Poëtc , tra*
vaillant pour ce Théâtre , emploie ici fon éloquence «
& parvient enfin à engager les deux fœurs. L*aînée
accepte Temploi de Soubrette. Suit un petit Diver«
tiiTement 8c un Vaudeville , où la Demoifelle Deflou-
ches , Adrice de TOpera Comique , fait un Compliment
au Public ) & lui demande fon influlgence , en reprér
rêntant la difficulté de le fatisfaire*
REFREIN ; terminai fon de tous les couplets d'une
.Chanfon , par les mêmes paroles & par le même
chant , qui fe die ordinairement deux fois.
RÉGIMENT DE LA CALOTFE y (le) Oper a-Comique
en un Aâe ^ par le Sage, Fuieiier &• à^Ornevaly i la
Foire Saint Laurent , 1 7 & i •
Dans TAvertiflèmcpt que les Amcurs ont joint i
Timpreffion de cette Pièce, ils difbient : <c Pour mettre
3> au fait du Régiment de la Calotte, ceux qui n'y
» CtMit pas , ils fauront que c*cft un Régiment métaphy-
03 il que, inventé- par quelques efprits badins, qui s*en
a> font fait eux-mêmes les principaux Officiers^ Ils y
3> enrôlent tous les Particuliers nobles 8c roturiers qui
M Ce diflinguent par quelque folie marquée , ou quelque
9> trait ridicule. Cet enrôlement (è fait par des Brevets
39 en Profe ou en Vers , qu'on a foin de diftribuer dans
n le monde ; m^ais la plupart de ces Brevets (bnt l'ou-
39 vrage des Poètes téméraires , qui , de leur propre au-
3» torité, font des levées de Gens qui deshonoreroient
»> le Corps par leur mérite & Içur fageflc , file Com-
9» miflaire ne les caffoit point aux revues ->'.
Il y a dans cette Pièce , plufiears Scènes qui font alla-
Bii|
1» . R E G
/Ion â des aventures arrivées dans le tems où cette
Pièce fiit jouée pour la première fois. L'une cft celle
d'un Avocat qui fit des Faâums chargés de paflàges La-^
tins , pour prouver la maùvaîfe conduite de (a femme.
Il y rapportoit le détail circondancié de toutes les. infi-
délités de Ton époufe. Ces Fadums firent grand bruit
alors ; & comme l'Avocat s'étoit rendu ridicule , en
publiant fbn deshonneur , on ne manqua pas de ,lui
donner place parmi les Calotins ; il fut nommé Trom-
pette dans la Brigade des Cocus.
Une autre Sceme de la même Pièce regarde un Par-
ticulier fort riche , qui , voyant qu^il pleuvoit le joue
de la Fête de Saint Gervais ^ paria des fbmmes très-
con/idérables , qu*il pleuveroît i Paris pendant qua-
rante jours de fuite. Il plut effeâivement durant quinze
jours uns difcontinuer : le (eizieme il fit beau ; 8c il
perdit la gageure. Sa famille lé fit interdire. L'Au-
teur de la Comédie lui donna le nom de M. Pluvio';.
êc cette Scène efl une de;s plus ingénieu fes de toute.
la Pièce.
Les Comédiens Italiens âvoîent tran(porté leur Théa-;
tre de l'Hôtel de Bourgogne à la Foire Saint Laurent.
Ils n'omirent rien pour plaire au Public j & ils firent-
des dépenfes prodigieufes en décorations & en habits.
Ils donnèrent même des Bals; mais comme il fai(bît
fort chaud, on ne fe prefla pas beaucoup d*y. aller. Les
Auteurs de l'Opéra 7 Comique , qui fài/iilblent toutes
les occafîons de compofer des Couplets fatyriqtres y fi-
rent ie Couplet fuivant dans le Régiment de la Calotte.
C'efI un Aâeur de la Comédie Italienne « qu'on intro^
duit fiir le Théâtre, & qui dit :
■
Nous avons , pour plaire aux yeux ^
Fait grande dcpenfe ,
Croyant qu'on n*aime en ces lieux
Qjjie vaine apparence ;
JMais le trait original , ^
C'efl d'imaginer un Bal
DcOis laça» ca^ca^
»
1
\
R E G %f
Dans la ni, ni, ni.
Dans la ca , dans la ni y
Dans la canicule :
Cho(ë ridicule,
REGISTRE INUTILE y (le) Opera-Comi^ue en un Aâle^
' avec un Prolegue^ par Panard , d la foire Saint Lau*
rentj i74i*
Le fujet de cette Pièce efl tiré d'un Conte de bi
Fontaine , intitulé : On ne 5*avije jamais de tout»
M. Orgon ^ Tuteur & Amant de Julie , la tient ren*
fermée aiiè^ foigneufement ; & pour (ê défendre des
firatagémes de Tes Rivaux , il. a raiïemblé , autant qu'il
lui a été poffible , le récit de tous les cours qu*on a
joués aux Maris & aux Tuteurs. Pendant qu il ed fort!
pour faire exécuter quelques ordres , Valerc, Amanc
de Julie , s^cfl introduit dans la mai(bn par le moyen de
Frontin^ (on Valet , qui pafTe pour Maître de Mu-
iîque de cette Ville. La converfation de ces deux
*' Amaos commence, à Tordinaire, par des reproches.
Les pxoteft^tions de Julie ne peuvent ralFurcr cet
Amant; il craint .qu'elle ne foit obligée de céder aux
violences de Tes Tuteurs. Pour le contenter , Lifctts ,
Suivante- de Julie , propofc à Valere.de jouer un mo-
ment le Perfonnage de M- Orgon, & de voir comment
fa Maîtrefie va lui répondre. Cela s'exécute : Julie
traite le prétendu Tuteur avec tout le mépris & l'avcr-
fion poflible. Orgon , ignorant cette feinte , loin de croire
que ce difcours s adrefle à lui , entend ce Dialogue avec
des tranfports de joie : Valere , de (on côté , (brt fort
content , fâchant de quelle façon Julie penfe fur fbn
Tuteur. Dans ce tcms, Frontin lui apporte une lettre
de Chrifante, père de Julie, qui approuve la recherche
de ce Cavalier, Il veut inftruire Julie de cette hcu-
Teufè nouvelle ; mais la difficulté efl de lui faire rendre
une lettre. Frontin s'en charge , & de la lui faire lire
en préfence même d' Orgon. Pour ceticfFet, il (c tra-
veftit en femme, &, pafïant pour une Couturière , Hxur
du Maître -à- dan fer, il vient apporter une robe-dc-
cfaambre à Orgon : en faiCànt femblani de lui arrangée
Biv
^4 R E G
Je collet , il attache fur le dos du Tuteur une lettre dé
Valere très-tendre & prefTante ; Julie la lit tout haut»
Orgon croit que c'eft fa Pupille qui lui ^jarlc : péné-
tré de (on affeâion, il ne fz Cent pas de joie. On en-
tend crier dans la rue : Hijloire nouvelle G* récréative
à*un Vieillard amoureux 9 attrapé par une jeune fille:
Hijloire nouvelle & divertiflhnte* C'efi. un nouveau toyr
de Frontin. Orgon court l'acheter, pour la faire tranfr
crirc fur fon Regiftre. Pendant ce tems-là « Valcrê
vient, & fê cache foui une table. Orgon revient avec
la Relation, la lit tout haut; & il fè trouve que c'eff
préciCement fa propre Hifloire. Frontin, en Makre de
Mufîque , arrive fort â propos pour amulèr Orgon , Se
laifler le tems à (on Maître de s'efquivcr , pendant qu*U
donne une leçon à Julie. Mathurine, Cuifîniere du
Tuteur, vient lui demander de Targent pour la dé-
penfe. Orgon fc met en colère , & fort un moment
pour régler (es comptes : continuez , dit il au Muficien ,
je vous entendrai de mon cabinet. Valere profite de cet
mftant d'ab(cnce pour emmener Julie : Frontin , contre-
fai(ant la voix de cette dernière , paroit lui donner (9^
leçon. Orgon, de retour, (c voyant fcul, demande où
cft fa Pupille? Elle eft, Monteur, répond Frontin,
dans un endroit où je (erai dans un moment. LiCcnc 8c
Mathurine lui font une réponfe à-peii-près femblable*
Griffardiii , (on Secrétaire , achevé de le déconcerter ,
en lui apportant (on Régidre : écrive^ , Monfieur ; Thif^
toire eil mémorable Se digne du grand jour. Orgon au
dé(e(poir , veut avoir raifbn du tour qu'on lui joue ;
mais une troupe de Mafques Tempcche dç (brtir , & for-»
nie un DivertiiTemçnt,
REGLES. On entend ici par régies , les préceptes
généraux & particuliers qui erifeigncnc la ma-
nière dont il faut conduire un Drame , pour le
rendre agréable & intérefTant. Ces préceptes Ce
font formés des difïcrentes obfervations que des
efprits criHques & judicieux ont faites fur tout
ce qui pouvoir contribuer à la perfedion d'un
Ouvrage Dramatique ^ d'après la route que les
R É G iS
grandç^Maîtres ont fuivie. Il arrive quelquefois
c}ue des pièces irrcgulieres , telles que le Cid , ne
laiflenc pas de plaire extrêmement ; auffi-tôt on
fe met à méprifer les régies : c'eft , dit- on , une
pédanterie gênante & inutile ; & il y a un certain
art de plaire qui eft au-delTus de tout. Mais,
qu*eft-ce que cet art de plaire ? Il ne fe définit
point , on l'attrape par hafard : on n'eft pas fur
de le rencontrer deux fois ; enfin , c'eft une ef-
pcce de magie tout à fait inconnue. Peut-être tout
cela n*eft'îl pas vrai. Il y a beaucoup d'apparence
que quand les Pièces irrcgulieres plaifent , ce n*eft
pas' par les endroits irréguliers ; fie il eft certain
qu'il n'y a point de Pièce fur le Théâtre qui foit »
à de certains égards , moins régulière que le Cid.
Mais il fe poutroit bien faire que tout ce qu'il y
a d'important pour le Théâtre , ne fût point ré-
dmt en règles , ou du moins , ne fût pas fort connu.
Ces régies , qui ne font pas encore faites, ou que
tout le monde ne fait pas , voilà apparemment
l'art de plaire, voilà en quoi confifte la magie.
,20. Pour trouver les régies du Théâtre , il Êiu-
droit remonter jufqu'aux premières foutces du
beau , découvrir quelles font les chofes dont la
vue peut plaire aux hommes, c'eft -à- dire, leur
occuper l'efprit, ou leur renrluer le coeur agréa-
blement ; Se cela eft déjà d'une vafte étendue , &
d'une fine difcuffion. Après avoir découvert quel-
les font les adions qui , de leur nature , font pro-
pres à plaire , il faudroît examiner quels change-
mens y apporte la forme du Théâtre , ou par né-
cefîîté , ou par le feul agrément ; & ces recher-
ches étant faites avec toute Texaétitude Se toute la
X6 R É G
. juftcflc ncccffàJre , alors on n*auroît pas fe»Jc-î
xncnt trouve les régies du Théâcre 5 mais on feroit
fur de les avoir trouvées routes s & H , en defcen-
dant dana le détail, il en étoic échappé quel-
qu'une f on la tameneroic fans peine aux prin-
. dpes qui auroient été établis.
j^. Avoir trouvé toutes les régies du Théâtre,
ce ne feroit pas encore toute la.Poëtique y il fau-
droit comparer enfenjbk ces différentes régies,
, & juger de leur diflTéreute importance. Telle eft ,
. prefque toujours , la nai^ure des fujets , qu'ils n'ad-
. mettent pas toutes fortes de beautés : il faut faire
: un choix, & facrifier les uns. aux autres. Ainfi,
. îl feroit fort utile d'avoir une balance où l'on
pût , pour ainfi dire, pefer les régies. On verroit
» qu'elles ne méritent pas .tomes une égale auto-
rité. Il y en a qu'il faut obferver à la rigueur ,
. d'autres qu'on peut éluder v & » 6 on peut le dire ,
les unes demandent une foumiffion fincère , les
autres fe contentent d'une foumiffion apparente.
Si l'on avoir trouvé les différentes fources qui les
- produifent , il ne feroit pas diflScile de donner à
: chacune fa véritable valeur.
1MGULUS , Tragédie de Pradon • 16ÈB.
La mort de Régulas , fu)et très-difficile à être afRijettî
au Tlacâtre , avoit effrayé pluficurs Auteurs , qui n'a-
voient ofé le tenter. Le refped pour les grandes régies
" d*unité , de tems & de lieu , a fait imaginer à Pradon ,
' de placer la Scène dans le Camp des Romains , à la vue
de Carthage. C'cft-là que Régulus , trahi par un de Ces
Tribuns 9 fbn ennemi lecrct & fon rival , donne dans
une embpfcadc , cfl fait prifonnier , conduit à Carthagc »
& renvoyé fijf û parole , à condition qu'il fera conclure
la paix , ou qu'il reviendra ^bir la mort cruelle & in-!
R É G %7
fâmc , dont îl a vu les préparatifs. Tel cft le fonds des
trois premiers Aâes , qui ne fervent qu'à préparer Tac-
tion la plus héroïque , & peut*ctre la moins Théâtr^U
qui (bit dans Thiftoire*
Ils demandent la paix, qu'on leur fafle la guerre ;
Que la flamme & le fer défblent cette terre ;
Et quoi qu*à Régulus U en puifTe coûter »
Continuez la guerre , il vient vous y porter.
Les; Chefs & les Soldats s*oppo{ènt à (on retour à
Carthage -, c'efl alors que ce Conful paroît plus grand.
Infenfible aux larmes de (on fils , aux cris d*ufie Amaiitc
affligée , aux regrets de (es amis , il n*envi(à?e que la
gloire de fa patrie. Il s'échappe , rentre dans Cartnage ;
mais (es ordres s'exécutent : on livre un aifaut à la ViUe ;
& Régulus eft égorgé à la vue des Romains. L'aâion. eft
(impie y noble , grande , & remplie de cette majefié ftap*
.pante, qui élevé Tame , & lui in(pire des (cntiftiens. gé-
néreux. L'auiière vertu de l'ancienne Rome forniç; le
. caraâère du Héros de cette Tragédie ; l'Amour y fi-
gure adez mal ; mais elle ed bien conduite ; & , ce qui
lurprendra dans Pradon , aiTez bien veriîfiée.
RÉGULUS » Tragédie en trois Aéles , par M. Dpfat i
«773. . ';.;
Marclç ^époufè de Régulus y (bUîcite le rappel de ce
Général , faitprKbnnier par les Carthaginois. Servîlius ,
Tribun du Peuple, attaché à ce grand homme , pat're-
Connoi(ran'ce des fervices qu'il en a reçus , excite en
ft faveur l'intérêt des Romains^ Manlius , Conful , fon
Collègue & (on ami , mais encore plus ami de la Répu--
' blique , dé(îre qu'il revienne fans nuire à (a gloire & à
celle de fa patrie. C'cfl alors qu'on annonce le retour
de Régulus. On s'empre(rc d'aller à fa rencontre ; &
Marcie veut avoir l'avantaje dv fe montrer la première
à fcs regards. Le Général Romain arrive avec Amilcar »
. AmbaiTadeur de Charthage ; le Sénat cft aflèmblé dans
le Temple de Bellone , pour le recevoir. Le Go«î(îiI
veut faire prendre à Régulus fa place dans le Sénat ;
mais il refu(c un honneur, dont il fc croit indigne^ de-
*« R É G
puis fà captivité. L'Ambaflàdeur déclare que Carthage
ofFire de rendre Régulas aux vœux de Rome , en échange
des Carthaginois prilbnniers. Cette propolition , fi agrâ*
ble aux Romains , efl rejettée par Régulus feul» 11 re-
j>réfente que ce (eroit trahir les intérêts de la Républi-
que , que de rendre aux Carthaginois Télite de leur Jeu-
neile & de leurs Officiers , pour un vieillard affoibli par
l'âge & par Tes malheurs. Le Conflil 8c le Sénat le laif^
fènt lui-même l'arbitre de fbn fort. Le Tribun & la femme
de Régulus employent en vain les prières & leurs ten-
dres fbllicitations , pour vaincre fa rédilance, Régulus
leur oppo(ê toujours une fermeté floique. Le Soldat Car«
thaginois , qui (ervoit Régulus dans fa prKbii, & qui Ta
fùivi à Rome par un lentimcnt d'admiration & de (bu-
miflion , vient déclarer à JVlarcie le fupplice affreux que
la rage & la cruauté des Carthaginois préparent à Ré-
gulus , s'il n^obtient pas l'échange des prifônniers 5 8c
s'il retourne à Çarthage. Cet Efclave ne demande y pour
irécompenfè de cet important fecret , que Ton efUme « 8c
de refier inconnu. Marcie fait de nouveaux eflPorts pour
fléchir le fanatifîne patriotique de (on époux. Elle im-
plore le fecours du Tribun ; & le Tribun fbuleve le Peu-
ple contre un defTein ii funefle. Mais le ConHil fert le
projet de (on ami , en le facrifiant à Tintérét de la Ré-
publique ; il fait ordonner , par le Sénat , que l'échange
ne fera pas accepté. Régulus apprend cette réfblutioii
avec un fentiment de joie. L'époufe défefpérée , ayant
épuifë tous les moyens d'arrêter Régulus , lui prélcntc
fbn fils. Régulus ne peut lui refufer des larmes de ten*
dreflè ; mais fbn courage fe ranime , en laiflànt aux'Ro-
mains un vendeur de U mort. Il tâche de s'échapper â
travers la foule du Peuple , qui s'oppofc â fbn paffage ;
te il veijt remplir fbn deflin. Déjà il fê glorifie d'une
mort qui doit relever l'éclat de fa gloire ; qui va mettre
dans l'ame des Romains le -defir de la vengeance ; & fes
mânes, fbrtant du fond de fa tombe, animeront un jour
les légions , & les conduiront à la viâoire. Il donne au
Conful les éloges 4ûs à Ton amitié 81 à fbn patriotifme ;
il lui recommande fbn fils ; il lui laifTe un protecteur dans
chaque Romain ; s'élance enfin dans le VaifTeau , qui le
ramené à Çarthage»
R É J X9
Cette Pièce avoit été imprimée plu(îeurs années arant
^'elle fut donnée au Théâtre. L'Auteur y fit des chan-
gemens & des corredions qui la mirent en état de Sou-
tenir la grand )our de la repréfentation Elle fut fuiWe
d*une Comédie , qu'il donna le même jour , intitulée
la Feinte par Amour* Le fuccès des deux Pièces , de la
^conde (ûr tout , fit demander l'Auteur â cris redou-
blés ; mais M. Dorât ne jugea pas à propos de fè mon-
trer au Parterre > qui, à force de s'être habitué à faire
paroitre devant lui les Auteurs Dramatiques , a perdu
tout le mérite de Tes applaudifTemens. Ce qui étoit autre«>
fois une diâinâion flatteufe , efl devenu une efpéce de
corvée y dont ces mêmes Auteurs cherchent , avec rai-
[on y à Ce dilpenfer* ^
RiJÇUISSANCES PUBLIQUES, (les) AmbigwComiaue
en un Aâe , en Profe > par M, Favart ^^ donné d Voccajion
du Mariage de Madame avec F Infant Don- Philippe y dla,
foire Saint" Laurent y 1739.
Arlequin , fils d'un Marchand An?lois , a pris > en dé-
barquant en France ) le nom de Milord fircloque. Il
vient époufer Angélique , nièce d'Araminte , & rupiilc
de M. Cacarellc , Apothicaire. Clitandrc , Amant aimé
d'Angélique , engage Frontin & l'Eveillé , fes deux Va-
lets , â rompre cette union. Araminte , de (on coté , oc-
cupée des Fêtes publiques , prend le prétexte de les
faire voir à (à nièce. On attend Milora Breloque, qui
arrive enfin. Frontin , en habit étranger , afièâant un
jargon à peu près Italien , fe trouve â la rencontre de la
compagnie : il fait porter avec lui une paire de grandes
balances , pour pefer les perfonnes qui veulent avoir
cette (àtisfaâinn. Araminte & le Milord Souhaitent d'en
faire l'efTai. Tandis qu'il| font élevés en l'air , Clitandrc
fait Con poflible pour déterminer Angélique à le fiiivre ;
mais inutilement. Araminte s'apperc^oit cie la fourberie ;
êc Arlequin , fautant en bas , pourfiiit Frontin , qui s'en-
fuit. La Compagnie veut pafTer Teau ; deux Bateliers
le préfentent : ce font Clitandrc & l'Eveillé, déguifés ; ce
dernier fiait femblant de counoitre le Milord; &, par
les diiTérens tours qu'on lui joue , ainii qu'au Tuteur ,
I •
30 R E N
les Valets viennent à bout de terminer la Pièce au gré
des deux Amans.
RENAUD ETARMIDE , Comédie en un AÛt , en Profe^
de DancouTty au Théâtre François y \6^6m
Renaud & Armide n*eil point une Parodie de TOpera
de ce nom. Clitandre, Amoureux d'Angélique^ trouye
un Rival dans fbn Père ; ii efl obligé de fè prêter aux
Tues de fbn Valet , qui le fait pafTer pour fou ; moyen
fort u(e pour obliger un Père à con(èntir aux defîrs aun
Fils. Ce moyen, toutefois, réuflit. Clitandre en eii quitte
pour chanter quelques airs de TOpera d'Armide , &
pour feindre qu'il croit être Renaud, il eâ fécondé par
Madame Jacquet , Veuve uéja fur le retour , à qui
Clitandre s'eâ vu obligé de rendre quelques foins , &
qui, réellement, fe croît Armide. Ce font ces deux '
Perfbnnagcs qui donnent le titre à cette Comédie, en-
tièrement hors de la vraifemblance.
RENDEZ 'VOUS y (le) Comédie en un Aâle, en Vets^
mêlée d^ Ariettes , par M. Legier , Mujiijue de M* Duni «
aux Italiens y 1763.
Les Ariettes de cette Pièce font afîèz Lyriques ; mais
peut-être d'un coloris un peu trop fort pour ce genre
de Spedacle. Le Dialogue en eà naturel, facile, &
quelquefois piquant ; mais trop coupé par la Mufîque.
Ce Poëme eft dépourvu d^intrigue, & de ces incicîens -^
qui font toute la magie du Speâacle de l'Opéra Co- *
mique : ce qui jette un peu de froid dans le jeu des
Adeur^ , & peu d^intérêt dans l'ame du Spedateur.
RENDEZ 'VOUS y (le) ou l'Amour suffosé^ Corné-
die en un Aâle , en Vers , pa$ Fagan , au Théâtre Fran-
çois ^ 173 3*
Toute l'intrigue efl conduite par une Soubrette &
un Valet. Ils s'aiment , & veulent obliger leurs Maî-
tres à s'aimer. Ceux-ci ne fe voient que rarement, 8c
pour affaires; ils font même prêts à fe feparer. Valere
doit partir le lendemain pour Paris ; mais Crifpin lui
perfuade qu'il cii aimé de Lucile ^ & lui donne pour
R E N 51
HYi Rendez-vous en forme , une Promenade ou cette
belle Veuve doit fe trouver fans deffein. Rien de plus
agréable que la Scène oà Lifètte interprète à (â Mai-
trefle, comme un billet tendre, une lettre où il n'eH
queflion que d'affaires d'intérêt. L*entrevue de ces pré-
tendus Amans eâ encore plus divertiiïante , plus théâ-
V traie. Cet Ouvrage , enfin , eâ une vraie Comédie , &
pour le flyle, & pour le fond des chofès. *
L'invention de cette Pièce n'appartient point à Fa-
gan : (on fujet reifemble à celui de l* Amour vengé y petite
Comédie en un Aôe , en Vers , de Lafont , jouée pour
la première fois, & très-applaudie 9 en 17119 reprife
avec fuccès en 1711. Le Rendei^vous a été fait d'après
ï Amour vengée. C'efl la même intrigue , la même mar-
che } les mêmes idées.
-RENDEZ 'VOUS DES THUILLERIES , (le) ou le
CodUET TROAîPÉj Comédîe de Baron y en trois Aâes^
' en Prof e y avec un Prologue y i^8j.
Il y a peu d'intrigue dans cette Pièce ; mais elle of-
fre un dialogue vif & des caraâères amu^ns. Le prin-
cipal perfbnnage eH Eraûe, jeune homme , dont une
JWarquifè fe défie avec raifbn ; il partage fcs foins entre
elle & Dorimène. Pour s'en éclaircir, la Marquiifè
trouve moyen de faire croire à Dorimène , qu'elle doit
avoir un Rendez -vous aux Thuiileries avec un autre
Amant* Dorimène ne manque pas d'en inflruire Eraâe ,
qui vole au lieu indiqué. Il y trouve la Femme-de-cham-
bre de la Marquifê , qu'il prend pour elle , & Dumont y
Ion Gri(bn , deguifé en Homme d'importance. Il mal-
traite Dumont; & la prétendue Marquife difparoît.
Erafte vient chez elle pour l'accabler de reproches : il
eft alors inftruit de fa feinte , & ne peut nier fon intel-
ligence avec Dorimène , par qui feule il a pu être infor-
mé du Rendez -vous. Tel eft le fond de cette Comédie ,
que des acccfToircs agréables font valoir.
RENDEZ -VOUS BIEN EMPLOYÉ y (le) Pièce en un
Aâe y en Vers y mêlée d* Ariettes y par M. Anfeaume,
Mufique de M» Martini y aux Italiens > 1774-
Colûmbine aime Arlequin ^âc en eft aimée* Artequin
ji REN
a pourtant des fbupçons'; il craint que ]*intérét ne Ifll
failè préférer Pantalon , ou le Dodeur, £ès Amans, Ccm
lombine le raflure : Arlequin jouit d'avance de la dif-
grace des deux Vieillards trompés. Il s*amu(e à parodiée
tour-à-tour ces Galans furannés. Colombîne s'apprête
auffî à les bien duper. Pantalon & le Doâeur,, excités
par une mutuelle jaloufîe, & ridiculement accoutrés en
Spadaffîns , entrent en explication , & fe font un défi*
Chacun des deux Champions tâche d'intimider fon &!•«
▼al. Pantalon vante Tes exploits fur terre, lorsque, dans
fa jeunefTc , il étoit Houzard ; & le Doâeur chante (es
exploits CvLT mer lor{qu*il étoit Corfaire. Ils Ce batttnc
â l'épée avec tout le cérémonial de braves Guerriers.
Colombine fùrvient, & exige que fes vieux Amans ju*
rent de fc (bumettre à (on choix. Elle donne cn(uite f
mais en fecret, à l'un & à l'autre , un Rendez - vous •
lor(que la nuit (era venue. Chacun des deux Rivaux (t
croit le Favori : Pantalon gliile en cachette un pré(ènc
d'une bourfe remplie d'or à Colombine ; & le Doreur
lui donne , avec le même myflère , un diamant. Pan-
talon 8c le Doâeur viennent en tapinois , chacun avec
une lanterne (burde , au Rendez-vous ; mais au lieu de
Colombine qu'ils cherchent, ils s'interrogent & fe
gucrellent. éolombine (c moque d'eux; & les Vieillards
jaloux & confus , lui pardonnent , pourvu que l'Amant
qu'elle choifîra , ne (bit point Pantalon ou le Doôeur,
Colombine les met d'accord, en leur déclarant que
c'eft Arlequin qu'elle aime.
RENTRÉE DES THÉÂTRES, (la) Comédie en um
A6lej en Vers, par Brunetj aux Italiens 9 17 60.
Le Bon-Sens , & l'Invention , DéefTe du Génie , que
rE(prit avoit pro(crite du Parnailè François , (ont éton*
nés de s'y revoir. L'état malheureux de l'Empire d'Apol-
lon afflige beaucoup le Bon -Sens. L'Invention le con-*
ible , & lui dit , que l'Eiprit , (e trouvant forcé de les
rappcller auprès de lui, il y a tout à efpérer de Icuf
réunion. L'E(prit paroît ; (on clinquant éblouit le Bon-
Sens lui-même; & l'Eiprit eft ravi de le voir auffi pris
pour dupe. Il avoue naturellement, qu'il eft à bout, Sc
4ju'il s'eà retourné de toutes les façons j mais il ajoute 9
• qu'en
R £ P II
' fttVn fiuUtnt beaucoup , il n*SL pas UiSR de retidre quel*
ûuts fervices. Ces trois Perlbnnages fe réuniflenc pOuc
nire, chacun à Gl façon, la Critique des Pièces du
tems. Arrivent divers Aàeurs, Poètes & Mu£cieiiS| qui
font fuir le lion -Sens*
REBAS ALLÉGORIQUE^ (le) ou ia GAutRioLM^
OpfTOrLomiqut tn un A&e% de Panard %dla Foire Sainte,
Laurent^ '73P«
L'Opéra - Comique dit a la Joie , qu^il (è prépare k
donner le (bir un Repas au Public. La Joie l'approuve
fort , & fbrt en afTurant TOperai^omique > qu'elle joxo«
dra à ce Repas un Plat de là façon. Le Public parott %
rOpera - Comique lui demande Icn lèntiment (iir les
tnets que les autres Spedacles lui ont préfentés i Le
Public repalfè en revue les différentes Pièces jouées de-
puis quelque tems (iir les divers Théâtres de Paris*»'
• éc en fait la Critique. Il demande enfuite à TOpera**
Comique > comment il (e tirera lui même du Repas
Iu'il lui promet/ Ce dernier appelle Gaudriole, là
'.uifîniere, & lui ordonne de préfentcr le menu, «c Je
9» vous donnerai, dit Gaudriole . un Gitfcon au Cara»
99 mei , un Petit - Maure à la Dergamote , un Abbé ait
9> bain -marie, un Procureur à la tarure , un Jaloux
*• en compote, un financier au gros (el , un Efpagnof
»> â la ciboulette, un Provençal aux oignons , un bran*
» çois à la fieur-dWange) une Agnès aux truffes, une
■• prude au vin de Champagne , une V euve à la brailè >
9» un Peintre à l'efpritde-vin , un Robin aux concom«>
s» bres , un Sergent au feu d'enfer ; le tout avec ui^
•> peu de Farce , & un Coulis d'Epigrammes* »
RÉPÉTITION. La tépétîon eft une figure fort or*
dinaire dans le difcours de ceux iqui parlent âve^
chaleur , & qui déiîrenc avec padîon qu'on re**
çoive les chofes qu'ils veulent faire conceToi^*
Elle fe fait en deux mai^iéfes , ou en répétant K*
mcmes mots, ou enftpétant les mêmes chofes t^
diâférens termes. Ces Vers de David i oà il parte
T9m€ lU., C
E
de ralTurance qu'il a dans les pfome(fes Cfât lOiM
lui a faites de le fecourîr , ierviront d'exemple
de la première efpéce de répétition. Pour exemple
de la féconde efpcce , j'ai choifi ces beaux Vert
de Saint ProCpcr , dans lefquels il exprime en
diffère nces tnanieres cette feule vérité » que nom
ne faifons aucun bien, que par le fecours de la
grâce divine • • • «
Grand Dieu ! quoique t^oppofe une erreur téméraire f
Si l'homme fait leAicn , toi tèul tu lui fais £ûre t
Ton efprit pénétrant dans les replis du C9ur ,
Pouilè la volonté vers Con divin Moteur.
Ta bonté nous donnant ce que tu nous demandes.
Pour accomplir nos voeux » forme encor nos demandai |
Tu con(èrve$ tes dons par ton puiilànt (ècours ;
Tu £ds notre mérite , & l'augmentes toujours ;
Et dans ce dernier prix , qui tout autre fUrpailè »
Couronnant nos travaux , tu couronnes ta grâce.
RÉPÉtiTION 5 eflai que l'on fait en particulier
d'une pièce de Mufîque que l'on veut exécuter
en public. Les répétitior^s font néceflaires pour
s'adurer que les copies font exaâes , pour que
les Aâreurs puiflent prévoir leurs parties , pour
qu'ils fe concertent & s'accordent bien eniem-
ble 9 pour au ils fàififlènt l'efprit de l'ouvrage ,
.Se rendent ndellement ce qu'ils ont à exprimer.
Les répétitions fervent au Compofîteur , même
pour juger de l'efïèt de fa Pièce , ôc faire les chaa«
gemens dont elle peut avoir befoin.
R £ P ,y,
tlÈPÈJiTlOîf INTERROMPUE, (U) Optra-Comique
■en un ASe, de MM. Panard & Favartt i U Foire iSaint
Laurent f i73$«
»
Dans un Ayant -Prologue, le Répétiteur, chargé) par
TAuteur , du foin de faire exécuter Cz Pièce , rauemble
les Aâeurs ^ les Aârices <yii doivent y jouer. Tout le
inonde s*écrie contre la diâribution des r61es«
Madame Armante ouvre la Scène avec M. Chevrotin i
Mufîcien , & M • GambiUard , Maître de Ballets , qu*ell«
invite à faire briller leurs talens pour la noce de fa Fille ^
qu'elle marie le loir même, à Dorante ) fils de M»
Oronte. Lucile , qui eft amoureutè d*un jeune homme
2u'elie n'a vu qu'une feule fois, n'ofânt déclarer Cz paT*
on , fe contente de témoigner une grande répugnance
exprimez, ne montre pas
d'oppo/ition au mariage» Il eA bien diâScile, répond
TAdrlce , de marquer ce que 1 on ne fent pas» Le Répén
titeur apofhophe aulC Mademoifèlle Catln^ qui joue
le râle de Lîfette y jeune Sœur de Lucile , & la reprend
de ce qu'elle ne met cas alTez de fimplicité dans ce
Perfonnagc. AufH , répliquent- elle , pourquoi me don-*
fie-t-on toujours des rôles de Petite-Fille f Cela ne mp
convient plus. On continue la répétition. Crtfpin »
Valet de Dorante , arrive : l'Adèur qui eÛ chargé de
ce rôle , feint d'héfiter , & s'emporte contre la Souftteufè,
qui élevé trop la voix. Enfin Dorante paroit ; il eâ dans
le même cas que Lucile , Amant d'une belle Inconnue.
Crifpin lui repréfènte inutilement , qu'il doit fe rendre
aux volontés de fbn Père, CeÛ dans cet endroit qu'O-
ronte doit venir. Le Sieur Desjardins , choifi pour ce
rôle, manque d'abord fbn entrée. Il i5aroit , au bout de
quelque tems , ivre , tout débraillé , le nez barbouillé de
tabac, ayant un bas d'une couleur, & l'autre d'une au«
tre , & joue tout de travers. Le Répétiteur , lafTé de le
reprendre, croit en impofer, en difant que l'Auteur fera
fâché. L'Adeur répond, qu'il s'embarraflè fort peu de
l'Auteur. Le Sieur Lombard, qui repréfcnte ce der-
. HJier» t*éicY« d« mUifiU 4es &p,câateurs > où ileftccnfi!^
g il
Eisg
Vouloir g^ticf l^incognito , & s^arancc Gif le Tlititre ;
pour avoir raifbn de cette infblence* On l'arrête ; Dé^
jardins déchire (on rôle , & le jette au yifkge de rAu-*
teur. Ils prennent querelle ; on les fépare encore ; £c
enfin ) après pluïïeurs lazûs, le prétendu Â-uteur dit
qu'il va achever le rôle d'Oronte, & continue la Scène
avec Madame Argante, qui l'enmene chez le /Notaire
pour terminer.
Cette Pièce reparut en 17 ^7» avec les changemens que
voici. Dorval, jeune Avocat de Province, amoureux d'une
Demoi(èile , pour éblouir les yeux de la Mère ,. chez
qui tous les travers des jeunes gens réufliflènt à titre de
coût , de bon air , de mode , de ton, fè contrefait , & les
amîte. Son déguifcment fait naître une équivoque. Le
ï^ere arrive pour l'éclaircir , & amené le dénouement.
Il y a dans 1 aâion de ce petit Drame » trois intermp*
fions qui en produisent le Comique : i ^« une querelle
entre t'Aâeur qui fait le rôle de Valet , & le Souffleur %
ft^. une autre ^erelle de l'Aôear chargé du rôle de
Père ^ & qui (è trouve ivre , avec celui qui repréf ente
l'Auteur ; 3*. autre querelle entre l'Amante & l'Amant ^
au milieu de la plus tendre Scène » êc qui devient géné^
irale entre tous les Aâeurs*
REPRÉSENTATION s c*eft rexécutîon de la Pièce
devant Tes Speâateurs. La repréfentation d'une
Tragédie eft ordinairement bornée à un peu
moins de deux heures. Quelques-uns réduilenc
le nombre des Vers qu'on y récite à quinze cens ,
6c veulent que Tatcention du Speâateur ne puiffe
gucrcs fe foutcnir au-delà. Cependant Corneille
a toujours phis de dix- huit cens Vers à Tes Tra-
gédies. La longueur de la repréfentation ne dé-
cide de rrcn , pourvu qu'on fâche y occuper
le Speâateur , & qu'on ne le laîflè pas reconvt
ber dans k froideur » le dégoût & Tennui.
lÊÊâux. Lé Théâtre de la Foire a^ commencé par
des Farces» que les Danfeurs de Corde mêloient.
à leurs exercices , ainû que le. pcaJtique encore
Nicolet & les autres» qui » avec, plus de goût
& d'intelligence , viendroîenc à bout de refluf-
citer ce genre. On joua enfuite des Fragnoens^de:
vieilles Pièces Italiennes , au grand mécoatent&«
ment des Comédiens François > qui firent défen*
dre aux Forains de donneit aw;UAe Comédie par*
Dialogue ni par Momologue. Ceux-ci eurent re-
cours aux écriteawc » que chaque Aâeur pEéfen-^
toit d'abord aux yeux des Speâateurs ; mais^
comme la gro({èur > qu'il £itloit nécefikirement^
donner aux caraâères» les rendoic embarrafl^ns.
fur la Scène. , osv pirit te parti de les faire def-
cendre du Ceinrre. L'Orchoftre jouoir Tair , 8c
le Speâateur chantoit lui-même les couplets qui
lui etoient préfentés. C'eft ce. qu'on appelle iouet
à la muette &; par écriteaux».
RESSOURCE j (h) Opita^Çomique^ en un ASè i avecu/k
Divértijf&neat % pat CoînoUt % i la poitc Scdm Getméh:^
La Reilburce pcrfonifiée donne Ces Audicncec* L%
Femme d'un Procureur vient la remercier de ce qu*cUe-
lui procure , pajr le jeu qu*eUe tient chez eUe» le-
moyen de Ibutenir fbn ménage. Une Dan(cu(e imploro
fes bontés pour paroitre avec (ùccès à rOj^era. EUc eft
iiiivie par un Ga(coa , 8c celui«ci par un )euae Femmes
^ui a epoufé un Vieillard; 8c le dentlle^qtti paroitt cft
sn Jardinier qui Ce félicite de ce que ibn Maître eft ^^^
siilier avec & Fesuac coaunc fi c'était û Gvmit
tmm
'fiESSOURCE COMIQUE^ (la) êu îa PUcb a thffX
jicTEURSj Comédie en un A^e^ mêlée d'Ariettes , wec
Itif Prolçguef par M^ Anfeaume^ Wnfique! de Ma ife«
rfluf, aux Italiens y 1772*
Un Marquis a promis un Divertiilèmçnt à unç Com^
IfeiTc , avec qui il fe trouve à la Campagnç ; mais tout
les Perfbnnages fur qui il comptoit lui manquant â U
fois, un Valet & une Soubrette s'offrent de \ouerunç
Pièce intitulée C Armoire '^ dans laquelle ils ont eu autre-
fois chacun un rôle. La difficulté eft qu'il y en a^fX) ft
iqu*il manque quatre Aâeur^s ; mais comme ils favent b
Pièce par cœur, ils fe proposent de prendre chacun troii
rôles , & jouent la Rejjource Comique ^ dont une Armoire
fatt efièdivement toute l'intrigue que voici*
Frontin & Lifètte introduifent Valere dans la mai&n
'<de Mz^dame Argantc , où ce dernier a une entrevue avee
Lucile* Celle-ci le fait cacher dans une Armoire ^ en
.Voyant entrer ^Avocat Platinet , (on Prétendu , qui Tcn-
iiuie par Ces fadeurs. Après la (ortie de ce Rival impor*
^ame Argante, que Valere enlevé Lucile, 8c dédarç
?u*il y renonce. Valere revient , 8ç appai.(e MadamQ
Lrgantç, qui lui donne (k Nièce.
'RESSOURCE DES THÉÂTRES, (la) Prologue- en
Vaudevilles ^ par M. Favart y à la Foire S aint^Cer main %
Crîfpîn, Aôeur de l'Opéra - Comique , arrive mont^
'|ûr Pégaze, & vient chercher au ParnafTe, des reflbur-if
ces pour fcn Çpeâac^le. L'Indufhr^e lui offre (es fervices ^
non pas pour lui, procurer des Nouveautés y mais pour
lui apprendre à r'habilkr do vieux Sujets : c'efl elle
qui travaille aîniî pour tous les Théâtres. Les Députés:
d^ la Comédie Fran^oifè , de la Comédie luliemie St
4ç l'Opère , Qn£ auili recours i l'înduilrie. Celle ci les
|u:tft.9tç à la Foli^ , qui leur donnç i chacun ce qui peut
«ço^Tçniç à lei^ir Çpçâaçlc*. Cvi(pia voit , avec douleur,,
^^^ croîs Théâtres ?*approçri^rdçsoiîyra|rcs que TOper^cih
H E t %9
klq[iie p<Nitfoît revendiquer. La Folie i pour leçon-
ibler, s'engage à jouer les premiers rAles à Ton Speâa-t
€Ï€f 8i à y porter la gaieté qu*il doit avoir. Ce rrolo-
gue eft terminé par une Contre-danft Bonrgeoife % nom-
mée les Portraits k la mode » 8c par des Couplets His
rah de cette Contre-danfe ; ils ont fait le pliiur le plut
vif, & «nt été chantés pendant une bonne partie de
la Foire. De la bouche des Aâeurs, ils ont pailé dans
celle du Peuple, qui les % répétés & parodiés pendant
toute Tannée.
RETICENCE. L'apofîopèfe ou réticence eft une
efpcce d'ellîpre Oii d'omiflîon. Elle fe fait lorC^
2ue , venant tout d'un coup à changer de paf«
on , ou à la Quitter entièrement , on coupe tel-
lement fon dil cours , qu à peine ceux qui écou-
lent peuvent -ils deviner ce que Ton vouloic
dire. Cette figure eft fort ordinaire dans les me-
naces. Si }e vous , ôcç. Mais , . • • • , &c.
Cette figure eft extrêmement Théâtrale.
KETOUR D' ARLEQUIN j {U) Comédie en ua Aâle^ en
¥rofe^fûT VeTone\ey aux Italiens^ 175 W
Arlequin, qui revient de la Guerre» rapporte quel^
Î[U*argent pour s'établir à Bergame; mais Scapin , qui
e rencontre , le lui gagne jusqu'au dernier (ol , quoi-
qu'il l'ait aiTuré qu'il perd toujours ; il lui gagne en-
core (bn chapeau , Gl perruque , fon ceinturon , fbn
épée, fon habit. Se toutes Ces chemifes, dont il fe dé«
pouille, & qui (ont au nombre de Hx, & toujours en
aflurant qu'il ne gagne jamais. Arlequin entre en fureur t
9WS Scapin le conlole Ik le dédommage , en lui faifsnt
Signer vingt -cinq louis pour une fourberie qu'il lui
it fkire pour lélio Ion IVlaitre , au ienricç duquel iX
le fait entrer. 4^
lETOt/R D'ARLEQÏTIN A LA FOJfll^ (U) Opérai
Comique 4 la- muette , en m Aâîe 9 en Profe , mêlé de
Vaudevilles , pat le Sage , FuieLiçt fy à^Oraeval % 4 h
Foire Saint' Germain , 1711.
TlwAiç,. ProtQÔtlçQ des FQraiû|.^î»plore, ttk kur fa?*
C ini
4«^ R ET
vce d'Arlequin. Celui ci, aidé de Pierrot, le bat âTcc
le Romain & ion ^ onfident , & le chafTe. Thalie aflkct
les Forains , que quoiqu'ils foient privéjs de la faculté
^e parler « ils plairont par leur )eu Italien. O» ameuta
Fegaze ; Arlequin , avant que de le monter , dit à Tha^
lie , qu'il faut boire le vin de Tétrier ; & la Pièce finit
par plu {leurs r^fa^es qu'il boit à la fanté du Parterrf*
Cette Pièce efl une efpece de Prologue fur la défenfê
&ite aux Forains de chanter fur leur Théâtre»
'RETOUR DE LA QJASSE VU CERF^ (le) Parodie en
un Aélç de la Comédie de la Cbjs^^ pu Cerf it le
Grande par M^ P ***^ d POpera^Comique^ 171^.
M. Crotîn, Auteyr de la Chajfe du Cerf y ft retire dint
une taverne avec des pipes & du tabac , des plumes » de
l'encre & (a Pièce , pour la réformer au goût du Public «
qui vient de la ■ fier. Il défend qu on lalfTe entrer qui
quç ce foit. Un Savoyard qui a fait le rôle de Chien dans
là Pièce ^ lorfqu'Aôeon , chanj^é en Cerf par Diane «
vient expirer fur le Théâtre , djit à Crotin , qu'il eft tn-
trè par la cheminée , ne pouvant entrer par la porte %
pour lui demander le paiement de ion rôle. Le Maître
du Combat du Taureau vient en(uite conter à Crotin
de quelle façon il a pénétré jufqu'cn ce lieu, par le
ifioycn des animaux q^ù l'accompagnent. Il propofe i
Crotin de lui vendre un certain monflre qui n eft ni
fînge ni homme , & qui a blelTè toute rafiembiée dant
ik rièce ; que c'eft le meilleur de Tes animaux , dent il
croît qu'il veut (e défaire, parce que« dit -il, le Public
ne veut plus voir de combat à mort lur la Scène Fran-
çoi(e. Aprèi quelque» plaifanteries du même goût , Ar«*
lequin en MMt'Maitre , & Colombine en Femme de
Qualité» "nkient trouver Crotin, 3r difcnt; qu'ils (q
Ibnt fait jou^èpèç à la main dans ce réduit. Arlequin
ireu< que Crgtii^ ly! faCe.r^lbn 4e l'in wre qu'il a raite
au Public, en lui donnant une pareille Farce* CroU4
<è «içt çn 4éf(ffifç*J £c ÇolombipC lei f^l^^re*
ll£T %il
METOtm DE LA TRAGÉDIE^ (2e) Cmiiie en m
AâCf en Profe^ayec un Uù^trtiJJtmeiUfforRomagaifi^
eux Italiens^ i7z6.
Le Théâtre repréfeme Montmartre; & fai Scène efl
fiir le Théâtre même des Comédiens François* LaTroupe
Î[ui étoit allée à Fontainebleau , y ed perfoniiîée lous
e nom de la Tragédie. Elle eu fort (urpi*ifc de trou-
Ter fur (on Théâtre , une Décoration aulfi nouvelle à fes
yeux , que celle de Montmartre; elle en demande la
lai&n â Pafquin« qui lut dit, que le pitoyable état oik
û four la Comédie s'étoit t-ouvée réduite par le départ
de fes principaux Aâeurs , Tavoit obligée à donner quel-
que chofe qui pût rappcUcr le Public chez elle, La Tra-
gédie apprend avec colère les baflèflès de fa Sœur; matt
elle efi bien plu^ irritée, quand elle la voit approcher
ibus rhabit d'Arlequin. Sanglans reproches d'un côté »
jttfiifications plaifantes de l'autre, (^ette Scène efl in-
terrompue par l'arrivée du Baron de Trin^uemberg^ qui
c& dans une colère épouvantable. Le (ujet de ce grand
courroux y c'cfl que M. l'Qpera veut faire ailigner la
Comédie Francoi(b , pour avoir joué (ur (on Théâtre
une Pièce dévolue de plein droit à £bn frère l'Opéra*.
Comique : ce qui donne lieu à la Tragédie d'évaporer
encore fa bile contre une Sœur, par qui elle prétend avoir
été deshonorée pendant fon abrènce* Elle lui dit , qu'où-
tre ce Procès qu'elle lui fait de la part de l'Opéra y '
elle a porté les Comédiens Italiens à faire une Pièce
nouvelle > où leur vengeance éclatera Le Baron pré«>
tend la rafTurer de ce c^é-U , en lui difànt que cette
Pièce eft détefiable ; qu'il vient d'en voir le Prologue »
qui a été mal reçu ; & la raifbn qu*il en donne , c'eil
qu'on n'a fait que rire depuis le commencement yiG*
qu'à la fin, La Tragédie ne prend pas le change comme
le Baron ; elle ne voit que trop , que ce Prologue , où
l'on n'a fkit que rire» a réuffi; ce qui luiÉfi confirmé
fur le champ par un de (es amis « qui lui prouve , par
fès larmes , combien le Public a ri au Prologue en quel^
tion. La Tragédie le prie d'aller voir G la Pièce aura
Je mêm^luccès*
Arlequin I en Marquis Gaicon ^ peâe contre les Co-
I
méiîtt\% Italictis, Se les trouve bien plaiûns dé Taroûf
fait rire dans le Prologue, pour l'enzaire repentir dès
la première Scène du premier Aâe. Il dit qu'il li'si
pu y tenir , ni en voir davantage* Une femme (ùrvienc ^
qui a vu foute la^iéce 9 mais n'y à rien compris : on
Y a fait un fî -grand bruit , qu'il lui a été impomble de
ju^er G elle efl bonne ou mauvaise. La Tragédie brAle
d'impatience d'être mieux inâruite du fucces d*un du*
vrage qui lui tient fi fort au cœur. Pafquin vient enfin
la tirer d'une incertitude qu'elle ne peut plus fbutenir ;
& le récit qu'il lui &it du mauvais fiiccès , efl parodié
partie de la Conjuration de Qnna y partie du Gd*
RETOUR DE VOMBRE DE MOLIERE ^ (k)ComiT
die en un A&e^ en Vers- libres ^ eutribuée d M*> l'Abbi
de ••••• aux Ftançois^ i73^«
On (uppofê que Molière étoit chargé d^interdire aux
Auteurs ennuyeux , l'entrée de l'appartement de Thalie.
Finette le remplace dans cet emploi durant (bn abfence»
Elle éconduit tous les Auteurs quife préfèntent; Mo«
mus lui-même ne peut entrer. Il eft vrai que c'eft Mo-^
mus amoureux , Momus débitant des &deurs au lieu
de bons mots. Il paroît , d'ailleurs , que le but de cette
Comédie efl de faire la critique de PÉcole du Monde , &
de deux autres Pièces jouées le même jour , qui. eureni
la même dcftinée : l'une étoit le Médecin de rEfprit ^.
l'autre, Éfope au Parnajfem,
RETOUR DE VOPERA - COMIQUE ^ (le) Comédie
en un Aêle , en Profe^ mêlée de Couplets , par M, Favart %
â la Foire Saint Laurent , 17 5 9*. '
Crifpin , équipé moitié â la grecque, moitié à la bur«
lefque, entre en appellant tous les Gagiftes faits pour
fèrvir le Speâacle. Son zèle pour le Public l'anime
avec tant aardeur, qu'il veut tout entreprendre pour
lui plaire. On lui rend compte dt la. fituation du Spec-^
tacle, 8c des Sujets* Un Poète nommé Trantran , ust
Muficien nommé l'Arieue , font l'efpoir de ce Théâtre ,
quant aux produâions, pourvu qu'on vienne à bout de
les raccommoder enfèmble. Une Dame d'ETcarbillas ,
la perle de Peienas^' (è préftntc pour }ouec les rôles
8e Caraftères , ft' propofe deux de (es Filles ; Tune pour
les Nlai(ès y l'autre pour le Chant. Après Pépreuve des
trois Débutantes , quand les Juges» & le Public même 9
(ont très'Contens de leurs débuts , on eft (ùrpris agréa-
blement d'avoir été trompé, parce que les trois Débu-
- tantes ne font qu'une feule Âârice.
RETOUR DE MARS , ( fc ) Comédie en un ASe » e/i Ven
libres , avec un Divertijfement ^ far la Noue , a^^^ «ï^^»"!
liens^ iriU
»
Tout, dans ce petit Drame, eft fin, vif, léger &
penié, L'cfprît, l'art & le jugement s'y trouvient réunis. .
Il doit figurer parmi nos meUleures Pièces épilbdiques.
Les Pcrfonnagcs font Mars, Apollon, l'Amour, Metr
cure , Vénus , la Fidélité & Thémis. L'Auteur a fu alliet
â propos au badinage làtyrique , les images les plus vî«
Ves & les plus nobles. Mars repréfènte nos Guerriers ;
Thémis, les Gens de Robe; Apollon, les Beaux £f«
prits; & Plutus, les Financiers. Une allégorie (bute«
nue avec art, & conduite avec jugement, a fourni à
M. de la Noue les traits les plus ingénieux fie les plus
agréables.
RETOUR DES OFFICIERS^ (le) Comédie en un Age i
en Profe, avec un DivertiMment ^ par Dancourt^ Mujiquê
de GillierSf au Théâtre François % 1697 ^
Une Veuve 9 prévenue contre tout Homme d'Epée i
eft ré(blue de ne faire époufer à (a Fille, & même à
(a Nièce 9 qu'un Homme de Robe ou de Finance. Cli-
tandre & Damis , touç deux Militaires , Ce voient rebu-
tés par cette raifon : un Confeiller au Pré/îdial d'A--
miens, & ui^ Sous-Fermier, font prêts à leur être préfé-
rés. La Guerre eft finie ; Clitandre iaifit cette occafioA
d'endoflèr la robe , plutôt que de perdre 8c là Maîtreffe
& une fortune conlidérable pour un Cadet de Gaf-
cogne. L'échange qu'il fait de fà Compagnie avec le
Confeiller d'Amiens , la fottiCc de ce Confeiller , au-
paravant Abbé , 8c devenu Militaire à cinquante ans »
donnent lieu à quelques Scènes amufantcs. Le ftrata-
^ême réuflit; Pamis imûc Clit^dre^ 8c les deux Ri**
ar^us; font congédiés.
RETOUR DE TENDRESSE , (le) Comiiie en v^
ASe^enVers^ mêlée à* Ariettes -^ par t/L jinfeeume^ ISur
^que de M» Méreaux > le premier OSobre 1774*
Cette Pièce t& tirée de la Réconciliation Villageoife
ée, Poinfinet, Rofe & Colas s'aiment ; mais le fucces de
leurs amours dépend de la bonne intelligence de Lu-»
cas & de Perrette » père & mère de KoCc : ils paroiflcRt
confentir â l'amour des Amans ; mais Lucas ayant dit «
par malkeur , qu'il vouloit di(poier de la main de A
Fille » ce mot révolte Perrette : tout dH brouillé au
point que les Amans défèfpérés ont recours au Bailly »
qui leur promet Tes fervices. Lucas veut quitter Ik fem-
me & le Village , vend Tes vignes au Bailly; & l'argent
qu'il dépofè chez lui, eil trouvé par (a femme 9 qui
s'en lèrt pour engager le Bailly à faire caflêr fon mariage*
Lucas > furieux d'avoir été volé , & voulant toujours
s*en aller , vend encore la maifbn au Bailly > qui le
met ain£ en poiTeffion de tous leurs biens* Cependant
le mari & la femme commencent à fe repentir de leur
fiparatlon. Ils fe réconcilient; mais ils font au comble
du malheur , apprenant l'un de l'autre la privation de
leur fortune* Le Bailly n'a voulu que leur £ûre con*
noitre les malheurs caufés par la me/intelligence.
L'homme & la femme (ê réconcilient de bonne foi 9 flt
contentent au mariage*
BETOUR DE TENDRESSE^ (le) ou la Fuiutm
VÉRITABLE, Comédit en un A6le , en Profe %par Ro^
magnéjyj fous le nom ^un nommé Fu^elier y'différent de
eelui qui se[i rendu célèbre fur tous nos Théâtres^ aux
Italiens^ 1718»
Dorante eft brouillé avec Lucinde » qu'il affcâe de
ne plus aimer. Il efl prêt* à (è marier avec (a Couine »
Îui ne l'aime pat. Celle-ci vient trouver Lucinde » &
a prie de le raccommoder avec Dorante. Elle content
â faire le premier pas : l'amour de Dorante redevient
plus vif que jamais ; & il retire la parole quU avoit
donnée â Oronte , d'époirfer là Fille*
RETOUR DU GOUT y (le) Comédie en un ASe^ en
Vers libres^ par Chevrier, aux Italiens y 1754.
Un Marquis petit-maitre» £u & ridicule ; une Femme
R E T 11 É ▼ 4f
finguliere, quibait tout runivers, un Galcon ^ c4«
conte (es anciens exploits 2 votii les princlpauK Per-
lonnages au3rf|aels ie Goât donne aadieiioe« Ce Diea
* cft un Phiio(bphe qui débite des maximes utiles poar
iè bien conduire , & non des principes kuninewc po«r
bien écrire 8c bien pen(èr«
RETOUR IMPRÉVU, (le) Comédie en utt AOe^em
' Frofe , de Renard > au Théâtre Franfoîs % "^^joo,.
Géronte (êmble ne rei^enir d'Efpagnet ^ne poor don*
lier y tête baiflee , dans tous les pi^es qu'on vent lui
tendre : pour (àuver un fac de vin^ mille francs
qvTû fe voit enlever, il fait grâce â fou Fils de ^InjjjjL
mille écus de dépenfes extravagantes : ce qui n'empêche
pes qu'il n*y ait^ dans cette Comédie » aes détails qui
amufent.
BSVE^ {le) Opera^Comîque en un AScf ie Panaris
àla foire Saint^Germain 9 i738«
Le Rêve eft fondé inr un fonge que Julie raconte l(n
Suivante Florette* Chrifante, le mari, qui eâ aux
. écoutes ) prend le récit de ce (bnge pour celui d'une
réalité* 11 eft furieux contre fa femme , chaflè Ces Do*
meftiques. Il faut ajouter , qu'il croit ùl femme amoa-
reu(e d'un certain Clitaiidre , ^ui aime Angélique ^
nièce de ce jaloux* Tout s'éclaîrcit : le Mari cfk guéri
de (es (bupçons ; & Clitandre a la parole de Chryf^nce »
. d'époufer Angélique.
tLÉVEIL D'ÉPIMÊNIDE, (h) Comédie entroUAâesi
en Vers y avec un Prologue j par Philippe PaiJUon^ awt
françoisy 1735^.
Ce Phllofbphe Cretois, qui dormit, dit-on , quarante
innées de Hiite , croyant n'avoir dormi qu'un jour, four-
nît le (ujct de cette Comédie dans le genre Pathétique ,
genre devenu fi fort à la mode. L'étonnemcnt d*Epimé-
nide, les changemens arrivés. dans (à Patrie, (à fijie,
qu'il croit frrès-^eune, & qu'il trouve mère de Cloé , en
âge elle-même d'être mariée ; le fils de (on Affi-anchî »
' ievcnu maipre d« tous lèi biens , de qui alpixç i ctre*(ba
4* kÊV
gendre ; les difficultés qu'il éprouve à (è faire rscoiÙidiM
pour ce qu'il efi : tels font les reflbrts que l'Auteur met
en jeu pour former cette intrigue ; il a itrfme eu (ôin àt
£ûre preflentir, par un Oracle, le retour d'Epiménidc
dans fa Patrie. Cependant il ne paroit^pas avoir tiré de
ce fujet tout ce qu'on pouvoit en attendre.
RÉVEIL DE THALIE, (le) Comédie en unASe^ en
Vers libres , avec un Prologue , attribuée à Af. PAbbi
de . . ••% aux Italiens^ i750«
Le Réveil de Thalie ed une Comédie â Scènes déta-
chées. Ce font les détails qui font valoir ces fortes de
produâions; & celle-ci en onre de trèsbrillans« On Gx^
pofê que la Mu(ê Comique s'eH ei\dormie dans les bras
de Melpomene, Différens Personnages s'intéreilènt â
entretenir ou â interronipre fon fômmeil. Du nombre
des premiers efi un Poète Traei-Comique ; il Ce flatte
snéme d'avoir eu , lui feul , la gloire d'alloupir Thalîe»
REVENANT^ ( le) Opera-Comique en un Aâle , par MH/li
FAffichard &* Valois iOrville y d la Foire Saint Laurent »
Certaine Marqulfê ayant appris que fon mari a été
tué â la Bataille de Parme, s'efl retirée dans (on Châ-
teau pour éviter les pourfuites des importuns* Il y a trois
ans qu'elle cù, dans cette retraite , & il n'y a que huit
jours qu'Erade, coufîn du Marquis, 8c Amant de la
Marquife , s'eft avifé de contre^re le Revenant pour
l'obliger à lui donner fa main. Par une promefTe de
deux mille écus , il a gagné Marton, Suivante de la
Marqui(è« Marton a engagé M. Grapillard , fon Amou*
reux, â la (ècondcr; de forte que le bruit de ce Re*
Tenant a rempli le Village d'épouvante, La Mar-
quise, ne fâchant trop que pen(êr ,'^veut employer un
Devin , qui fc fait fort de conjurer refprit , & de le
chaflêr. Ce Devin paroit : c'cft le Marquis lui-même ^
qui n'eft point mort , & veut , fous ce travedifTement ,
s'informer fècretetment de la conduite de fa femme.
Grapillard , â qui il fe fait connoitre d'abord , l'inflruic
du Aratapéme d'Erafle* Cette découverte le met en état
idUntîmiacc Marton ^i fç dç paiTec auprès de cette Soii^
IR. EU' ii
^ hft^ pour un habile Sorcier* Elle ayoue^ eil tretoU^ttc^
' toute la fourberie. Le Marqub continuant Ton Perlpn-
liagc , donne de nouvelles preuves de (on (avoir. Témoin
des carreflès du petit Comte (on fils, & de Julie (à
. iiiéce , il devine que ces deux enfans (ont amoureux rmi
àe l'autre. La paiuon de Lucas ^ Jardinier du Château «
. pour Martôn , lui c& également coniwe ; mais ce qu*il
ignore , ce (ont les (èntimens de la 9ilarqui(è* Enfin ,
lor(ou'H tû tems que la Pièce finiflè ) le mur s*ouvre i
' Eraâe , îbus les habits du Marquis prétendu défont , âc
ïeignant d'être (bn ombre , vient , en ion nom , déclarer
ibn intention i la Marquife, Le Marquis fe découvre ; 9c
ion épou(« exprime toute (k joie par une Péte.
BÉUNION DES AMOURS, (h) Comédie en ua Msi
en ProfCf dt Marivaux,, aux François « 1731»
L'Amour ancien & VAmour moderne (è difptitent U
^prééminence. Le premier ell railbnnable « mais enjoué.
Il dit à (on Camarade , après leur réconciliation : «c £m<<
«» braflbns-nous ; je vous apprendrai à n'être plus fi bti
^. & vous m'apprendrez a être plus fage »•
HÉUNION FORCÉE j(la) Comédie en un A&e, en Vrofii
. ëPec un DiverdJJèment , par Avijfe 9 aux Italiens , ijjq, '
Une Comteflê , fur le retour , ayant épou(e un jeune
, Cavalier, qui n'a pas pour elle tous les égards qu'elle
co avoir efpérés 9 veut s'en venger par un divorce que
JU. du Doffier,. (on Procureur, lui a trop légèrement
promis , & $(1 obligée de reder avec rétour£ auquel
elle s'ed liée , &: de boire toute entière la (btti(è qu'elle
« faite.
Cette Comédie fut compofce au (ujet du Procès que
la Demoi(èlle Duclos avoit intenté contre Duchemin,
ibn mari , pour annuller leur mariage. Elle perdit (bn
, Procès ; Se Aviflè , qui eft l'Auteur de cette Pièce , ne
Fagna pas le lien avec le Public , qui la condanma à
oubU.
HEVUE DES THÉÂTRES, (la) Comédie en unASe^eit
Prof e y par Dominique tr Romagnéfi $ au Théâtre Italien »
,1718.
Uomu$it ^vMSm d*A£QUQDt|» Mgt à MontoArfirQ
R ET R MA
pour y pddêr en revue les Pièces publiles pefictanl tl
cours de Tannée. Elles viennent, pcffbniâées, les uhet
après les autres , (è difènt leur vérité quand elles le
icncontreut, 6u (bnt jugées par MomUsi
"KEVUE des THEATRES ^ Pièce Éfifodique en m Me;
em Vers^ avec im Dipertijfementf far Chevrier^ aux lu:
I2L Critique ouvre la Scène, 8c porte fôn Jugement
lur les diiFérens Spe^cles Elle reçoit les vifîtes de la
Mode ) de la Comédie moderne , d'un Adeur Tragique ^
de rOpera, de la Comédie Italienne, d*une Danfeuft
& d'une Chanteuse d^Iulie. La Critique dit à tous ces
Perfônnages, des choses dures. Les Ballets, le ton lan-
goureux ou fopkiôique de la Comédie Francoifè , & le
jeu fbrcé de quelques-uns de fcs Adeurs ; les Bouffons
de rOpera, les mmauderies des Danfèu^s , les lazzis
trop répétés chez les Italiens, le vuide de leur Piéc^,
& leur peu de talent pour jouer le François ; voilà , en
' général , ce que la Critique , un peu trop févere, repror
che à nos Speâacles , aux Auteurs & aux Aâeurs.
KHADAMISTE ET ZÉNOBIE, Tragédie de Cribillon i
La nouveauté des £tuatIons Bc des caraâères, lai
force despen(ées & de Texpreflion , placeront, dans tous
les tems , cette Tragédie au rang des chefs - d'œuvres
Dramatiques. Elle parut au Théâtre avec un éclat qui
sie s*c(l point démenti, & qui femblé s'accroître Le (u-
jet en efl terrible , <%: traité avec la vigueur qui lui
' convient. On y trouve une reconnoiflance . reilburçe
aujourd'hui fort ufée , mais qui ne l'étoit pas tant
alors. D'ailleurs, la reconnoifTance de Rhadamide &
de Zénçbie efl d'une efpèce unique ; elle efl, de plus ,
amenée avec art , & traitée avec chaleur. L'amour d'Ar*
lame efl beaucoup plus froid , Se moins tragique Si on en
excepte l'aveu qui échappe à Zénobie dans le <)uatriem^:
Aâe, cet amour ne produit aucun effet remarquable.
J'ofe croire que fi Zénobie eût encore pu ainier cpt
époux qui l'avoit poignardée , ce même amour eût pu
nire naître de gr$ui4cs beautéi dans k cours de la Pièce,
JEUci
R I C 4,
celles qui exiftent ; mais
. intérieures. On a trouvé
. àc un peu obfcure , quoique
, i'ciit-ctre auifi le cara^ère de
.u de la nature ; il eft du moins
Amant poignarder ce qu'il aime »
. il craint d'en être prive. Mais on
rie de bornes aux fureurs de Ta-
iir donc s'étendre aufli loin qu'un Au-
aiis un Roman ou dans une Tragédie,
-.ion plus envi(a^er un Ferfbnnage tra-
. un homme ordinaire ; c'efl une figure
as doivent être grofTis , pour être vus de
)S£ ; c'eft le nom que les Latins ont
à une efpéce de Comédie du genre lar-
me , qui s'appelloic encore Hilarotragedia ,
. '..atina Comœdia^ ou Co/ncedia Italica. L'in-
.vLîteur de ces Pièces fut un bouftbn de Tarcnce,
nommé Rhintone. On ne fait aucun détail intc-.
relfanc fur ces fortes de Drames,
UCIÎE MÉCONTENT, (le) ou le Noble ht agi-
HAïKE f Comédie en cinq Aâes » ^n Vers i par Chapufeau s
Raymond , riche Partifan^ voulant acquérir du luflre
par quelque alliance , recherche Aminte , fille de Gé-
ronte , Gentilhomme de très-ancienne extradion , mais
peu {avorité de la fortune* Ce vieillard content d'au-
tant plus aifêment â ce mariage j que le Financier lut
ofire en même tems Polixene , (à nièce , avec une dot
confidérable. La plus grande difficulté eâ du coté d'A-
mlnte , qui aime Lyfàndre ^ jeune homme aufïi noble ,
éc en même tems auffi peu opulent que Géronté. Cli-
tophon , Valet de Lyfandre , (achant qu'il ne manque à
(on Maitre qu'une centaine de mille ecus pour obtenir
la préférence ) entreprend d'arracher cette (bmme de
ton Rival , & de ruiner fcs projets» Il va le trouver ,
TofUf nu D
|o R I C R I D
fous prétexte de vouloir faire (a Généalogie , & luî en
présente une , dans laquelle il le fait de (cendre , en
droite ligne , des anciens Comtes de Toulouse. Clito-
pli on ioint à cette Généalogie un con(èntcment de l'on-
cle de Lyfàndre , qui permet à Raymond de porter (es ar-
mes , & de fc dire fbn coufîn. Ce Partiiân , ne croyant
pas que cent mille écus (bicnt trop , pour payer des ti-
tres iî magnifiques , les acheté , comptant s'en | arer au-
près de (à rigoureuse Maitreflc ; mais , lorfque l'affaire
. cft conclue , il apprend qu'elle fc marie avec Ly(àndre ;
& que l'argent , qu'il vient de donner , fcrt â faire cet
établiffement.
RIDICULE. Le ridiciilp dans le Pocme Comique
cft, félon Ariftote , tout défaut qui caufe diffor-
mité fans douleur , & qui ne menace perfonnc
de deftruûion , pas même celui en qui fe trouve
le défaut ; car s'il menaçoit de deftruâion y il ne
pourroit faire rire ceux qui ont le cœur bien
fait. Un retour fecret fur eux-mêmes , leur fcroit
trouver plus de charmes dans la compaflion. Le
ridicule eft eflcntiellement Tobjet de la Comédie.
Un Philofophe diflcrte contre le vice ; un Saty
rique le reprend aigrement ; un Orateur le com-
bat avec feu ; la Comédie Tattaque par des rail-
leries ; & il réuffit quelquefois mieux , qu'on ne
feroit avec les plus forts argumens. La difformité
qui conftitue le ridicule , fera donc une contra**
diâion des penfces de quelque homme » de fes
fentimens , de fes moeurs » de fon air y de la fa-
çon de faire » avec la nature , avec les Loix re-
çues , avec les ufages , avec ce que fcmble exiger
la fituation préfente de celui en qui eft la aifîor-
inité. Un homme eft dans la plus bafle fortune ;
il ne parte que des Rois & des Tétrarques : il eft
de Paris ; à Paris » il s'habille à la Chinoife : il
RIO 5«
t anc^uante ans ; & il s'amafe rérieufenienc k
atteler des rats de papier à un petit charriot de
carte ; il eft accablé de dettes » ruiné , Se veut
apprendre aux autres à Ce conduire ic à s'enri*
chir : voilà des diâbrmicés ridicules , qui font »
comme on le voit » autant de contradi&ions avec
une certaine idée d'ordre ou de décence établie»
Il faut obfecver que tout ridicule n'eft pas ri(i-
ble. Il y a un ridicule qui nous ennuie , qui eft
mauffade ; c'eft le ridicule groiliet : il y en a uti
qui nous caufe du dépit , parce qu il tient à un
défaut qui prend fur notre amour propre : tel ed
le fot orgueil. Celui qui fe montre fur la Scène
Comique eft toujours agréable, délicat, & ne
nous caufe aucune inquiétude fecrette. Le Co-
mique» ce que les Latins appellent {visComica)
eft donc le ridicule vrai ; mais chargé plus ou
moins , félon que le Comique eft plus ou moins
délicat. Il y a un point exquis en -deçà duquel
on ne rit point» & au-delà, duquel on ne rit plus ,
au moins les honnêtes- gens. Plus oh a le goûc
fin & exercé fur les boas modèles , plus on le
fent ; .mais c eft de ces chofes qu on ne peut que
fentir. Or , la vérité paroît pouffée au-delà des
limites, Ip. quand les traits font multipliés &
préfeiités les uns à côté des autres. Il y a des ri-*
dicules.dans U Société ; mais ils font moins frap-
pans f parce qu'ils font moins fréquens. Un
avare, par exemple , ne fait Ces preuves d'avarice s
que de loin en loin : les traits qui prouvent font
noyés , perdus dans une infinité d autres traits qui
portent un autre caraâcre : ce qui leur ôte pref-
que toute leur force. Sur le Théâtre un avare ne
51 R I D
dît pas un mot , ne fait pas un gefte , qui ne re-
|)rclente ravarice ; ce qui fait un'fpeÂacle fiiiga-
ier , quoique vrai , & d*un ridicule qui , nécet-
fairement , fait rire. i*. Elle eft au-delà des limi-
tes , quand elle paflè la vraîfémblance ordinaire.
Un avare voit deux chandelles allumées, il en foiif-
fle une ; cela eft jufte : on la rallume encore ; il la
met dans fa poche : c'eft aller loin ; mais cela n*eft
peut-être pas au-delà des bornes du Comique. Dom
Quichotte eft ridicule par fes idées de Chevale-
rie 5 Sancho ne Teft pas moins f^our fes idées de
fortune. Mais il femole que l'Auteur fe moque de
tous deux , & qu*il leur fouffle des chofes ou-
trées & bifarres , pour les rendre ridicules aux
autres , Se pour fe divertir lui-même.
La troifieme manière de faire fortir le Comique,
eft de faire contrafter le décent avec le ridicule. On
voit fur la même Scène un homme fenfé , & un
joueur de tricftrac, qui vient lui tenir des propos im-
pertînens : Tun tranche l'autre & le relevé. Là fem-
me ménagère figure à côté de la favante 5 l'homme
poli & humain , à côté du Mifantrope ; & un
jeune hdmnîie prodigue , à côté d'un père avare*
La Comédie eft le choc dçs travers des ridicules
entr'eux , ou avec la droite raifon & la décence.
Le ridicule fe trouve par-tout : il n'y .a pas une
de nos a6lions, de nos penfées, pas un de nos
geftes , de nos mouvemens , qui n'en foient fuf-
ceptibles. On peut les conferver tout entiers ,
& les faire grimacer par la plus légère addition,
D*où il eft aifé de conclure , que quiconque eft
^ vraiment né pour être Poe te Comique, a ua
fond inépuifable de ridicules à mettre fur la Scè*
R I D RIE II
tie ) dans tous les caraftcres de gens qui compa-
rent la Société.
RIDICULE SUPPOSÉE, (la) Comédie en un Aâe^ en
Profe , avec un DivertiJJement , par Fagan , aux Italiens %
Une femme raisonnable affeâe ici des travers qu'elle
n*a pas. Son but eft de guérir un jeune homme de la
paHion qu*il a conçue pour elle , & qu'elle-même par-,
tage en fecret. Une telle réfolutton efl bien peu yrai<«
femblable , & manque Con effet fur le Public , comme
fur TAmant. Le rôle de Cléon , Petit-Maitre compafTé ^
efl lui-même trop froid « pour réchauffer la. Pièce , qui »
toutefois , en auroit oefoin* Il ed vrai qu'elle vaut
mieux par le flyle , que par le fond*
KlENj Opera-Comiaue en un A&ey gyec un.DivertiJJè"
ment » par Panard Cf Pontau ^ à la Foire SùnuGermain »
Ï757»
Afiorgan, Magicien , a enlevé Ifménie, jeune Ber-
fere > Amante du Berger Coridon « & la tient renfermée
ans fbn Château , pour la foumetire à fès volontés. If^
xnénie , avant d'obéir , prie le Magicien At la laiilèr
feule un moment, pour réfléchir fiir le parti> qu'on lui
propofe. Afiorfan y confènt , & fè retire* La Bergère
fi'a pas le loinr de rêver ; Coridon paroît à fes yeux ,
iàns qu^on fâche par quel moyen il efi arrivé. Ces deux
Amans , charmés de, le revoir , fè jurent une fidélité à
'- toute épreuve. Aflorgan , fuiprenant Coridon aux pieds
â'Ifménie , enlevé cette dernière : le Berger au défef^
poir y veut s'élancer au fond d'un précipice ; mais il efl
arrêté par la Fée Bienfaifance , qui lui enfeigne les
moyens de recouvrer fà Bergère , & de détruire -en même
tems les charmes d'Afforgan. Pour cet effet , il faut fè
défendre des attraits f^duâeurs de l'inconflance. ce Ce
•» n'eft pas tout , ajouté la Fée ; a l'approche de la de-
9> meure du Magicienf V t^ verras un Géant horrible »
' » qui te propofera une fatale énigme. Si tu ta devines ,
9» tes fbuhaits feront remplis ; fi , au contraire , tu man-
ij ques à l'expliquer , tu tomberas dans les ftrs du
*y Géant ou L'amour de Coridon lui fait méçtîCct lé
danger ; & il cherche avec joie la fin de cette aventure.
Il pourdiit Ton chemin vers le Palais d*A(lorgan. Lç
Géant paroit , & lui pré fente Ténlgme que voici ;
Sans traits , fans yaleui; , fans figure ^
Chacun me nomme (ans me voir ;
Et depuis le moment qu'exifte la nature ,
Jamais l'œil le plus vif n'a pu m'appercevoir.
A la Ville , ainfi qu'au Village ,
Un mortel avec moi n'efl jamais bien reçu;
Et cependant j'ai l'avantage ,
D'accompagner (buvent l'honneur 8c la vertu*
Un dernier trait (uffit pour me faire comprendre*
A ce CcvlIl trait , Leâeur , attache toi :
t)e tout ce qu'ici-bas , chacun dans fbn emploi ,
Les hommes ofent entreprendre ,
Plus de la moitié yiCt , & n'aboutit qu'à moi.
Coridon croît que le mot de cette énigme eft Vlntértu
Vous n'y êtes pas, lui dit-on, C'efl donc VAmour.^ ajoute-
t-^Il ? Non plus, C'eft la Gloire ; encore moins. On lui
dit de chercher encore. On lui demande ce qu'il a trouvé î
Il répond : Riejim A ce mot , le tonnerre £e fait enten-
dre ; le Géant s'abîme ; le Défert fe change en un Palais
enchanté ; & les Amans délivrés , viennent remercier
leur Libérateur,
RIEN 9 (Je) Parodie des Parodies de Titonù* T Aurore j par
Fade 9 à la. Foire Saint-Germain , i753»
Raton & Totînet (è reprochant mutuellement leurs
défauts , le premier trouve trop de folie dlns Ton Rival.
Celui ci accu(e Raton de trop de langueur. On dit à
Totînet, qu'il efl l'enfant de plufîe\}rs pères ; on dit à
Raton , que f'^n père auroit pu faire un plus bel enfant.
Ils fè reprennent l'un l'autre fur quelques équivoques
précédentcfs. On reproche à l'un , (es fbufQets \ a l'autre ^
R I M ff
fa lune 8c fes étoiles. Cette Scène eu fuivle de celle de
Rofètte & de Tricolor , qui £c critiquent encore plus fé-
vérement que les précédens. Ils prennent tous Momus
pour juffe ; & voici (on Arrêt. 11 dit , en parlant de To-
tinet ,1 un fait ennuyer gaiement ; âc parlant de Raton ^
l'autre amufe froid ment.
RIME. Malgré toutes nos réflexions & toutes nos
plaintes contre la rime , nous ne pourrons jamais
en fecouer le joug •, elle eft eflentielle à la Poéiîe
Françoife. Notre langue ne comporte point d'in^
verfion$ : nos vers ne fouffient point d'enjambe-
ment : nos fyllabes ne peuvent produire une har*»
monie fenâble , par leurs mefures longues ou
brèves : nos céfures Se un certain nombre de
pieds , ne fufEroient pas pour diftinguer la profe
d'avec la verfîfication. La rime efl; donc nccef-
faire aux vers François ; de plus , tant de grands
Maures , qui ont fait des vers rimes , tels que les
Corneilles , les Racines , les Defpréaux , ont tel-
lement accoutumé nos oreilles à cette harmonie ,
que nous n*en pourrions pas fupporter d'autres ;
& , je le répète encore j quiconque voudroit fe
délivrer d*un fardeau qu'a porté le grand Cor-
neille, feroît regardé, avec raifon, non pas comme
un génie hardi qui s'ouvre une route nouvelle ;
mais comme un homme trcs-foible, qui ne peut
fe foutenir dans l'ancienne carrière. On a tenté
de nous donner des Tragédies en profe ; mais je
ne crois pas que cette entreprife puifle déformais
rcuflir : qui a le plus , ne fauroit fe contenter du
moins. On fera toujours mal reçu à dire au Pu-
blic, ]t viens diminuer votre plaifir. Si, au mi-
lieu des Tableaux de Rubens ou de Paul Véro-
nèfe , quelqu'un venoit placer fes deffeins au
D iv
jrf R I M R I R
craïon , n*auroit-il pas tort de s'égaler à ces Peîn-2
très ? On eft accoutumé dans les Fêtes, à des dan-
fcs Se à des chants ; feroitce aCTez de marcher &
de parler , fous prétexte qu onmarcheroit & qu'on
parleroit bien » & que cela feroit plus aifé & plus
naturel ? Il y a grande apparence qu'il faudra tou-
jours des vers fur tous les Théâtres Tragiques , &
des rîmes fur le nôtre. Ceft même à cette con-
trainte de la rime , & à cette févérité extrême de
notre verfification , que nous devons ces exceilens
Ouvrages que nous avons dans notre langue. Nous
voulons que la rime ne coûte jamais rien aux pen-
fées ; qu elle ne foit ni triviale i ni trop recherchée :
nous exigeons rigoureu fement dans un vers lamême
pureté, la même exaditude que dans la profe. Nous
ne permettons pas la moindre licence^ nous deman-
dons qu'un Auteur porte fans difcontinuer toutes
ces chaînes ; & cependant , qu'il paroiffe toujours
libre î 6c nous ne reconnoiflbns pour Poètes, que
ceux qui ont rempli toutes ces conditions* Cepen-
dant tous les Peuples de la terre , excepté les an-
ciens Romains & les Grecs , ont rimé & riment
encore. Le retour des mêmes fons eft fi naturel
à l'homme , qu'on a trouvé la rime établie chez
les Sauvages » comme elle l'eft à Rome , à Paris ,
à Londres & à Madrid. Il y a dans Montagne
une Chanfon en rimes Américaines , traduite en
François. On trouve, dans un des Speftateurs de
M. AddîiTon , une traduâion d'une Ode La-
ponne rimée , qui eft pleine de fentiment.
RIRE THEATRAL. Les Philofoohes qui ont traité
du rire , en ont cherché la caufe : les uns datis la
joie , les autres dans laf elle 9 d'autrçs enfin dans Tor^
R I R ,7
fueîl. Ce dernier fentimenc parole le plus vraîfem-
lable. En efïèt) les ibus ne rient pas toujours ;
& lorfqu'ils cèdent de rire » ils n en font pas plus
raifonnables : on en voit même dont la folie, eft
mélancolique. La fource du rire ne fe trouve pas
non plus dans la joie ; le plus grand des rieurs, le
fameux Démocrite , dont le génie profond em-
brafToit toutes les fciences ; qui fe retiroit dans
les tombeaux d'Abdere , où pour mieux méditer ,
il fe creva » dit-on , les yeux , ne peuc être foup*
çonné de cette humeur légère , de cette joie in-
conféquente& folle , à laquelle on attribue le rire.
II faut i'avouer , le rire perpétuel de ce Philofo-
phe, n*avoit d'autre caufe que fon orgueil ex-
cefEf. Démocrite ne voyoit dans la vie qu'une
i^ce méprifable & riflble. Quoi qu'il en foit> nous
n'entrerons pas dans une plus longue difcuffion
fur la caufe phyfîque du rire « & nous nous con-
tenterons de parler du rire Théâtral.
On joue avec fucccs , à Londres , une Pièce in-
titulée le Deuil. La Scène de cette Comédie , qui
provoque le plus à rire , eft précifémcnt celle où
il eft le plus qucftion de cris , de pleurs , de mort
& de catafalque. Le Juré-Crieur paflè en revue
fa troupe de pleureurs à gages , & leur fait répéter
leurs grimaces & leurs contordons, louant les
uns , grondant les autres > &c.
En général , un Adeur chargé des rôles où le
Perfonnage doit faire rire à fes dépens , ne par-
viendra guères à fon but , que par une forte de
dégradation de fon être , & qu en fe compofant
un mafque 9 un ton > un maintien , qui paroiilè
5« R I R
appeller fur lui îa rifée du SpeAatetir. Cétoit le
principal talent d^Armand , du fameux Poiflon ,
& fur tout de notre Previllc.
Pourquoi la. plâpart des Auteurs aâuels font-
ils moins rire que Molière & Rcgnard î Ccft que
leurs Perfonnages , même les plus plaifants , con-
fcryenc une teinture de dignité. Cétoit le défaut
et Ménandre & de Térence.
Un trop grand intérêt nuit vinblement dans la
Comédie àiaâiion du rire; il eft difficile d^allier
ces deux mobiles incohérans#
La furprifc eft de tous les rc (Torts le plus propre
z déterminer le mouvement du rire : l'art d'exciter
dans Tame cette commotion fubite, demande une
étude particulière , qui confifte dans tufage de
quelques moyens oratoires » dijignis fous le nom
de tropes ou Jigures. On ne croit pas inutile de
rapporter quelques exemples de ces manières d'ex-
citer le rire par le concours de la furprife.
Par împrovifte , comme le Valet Carie « dans
le Plutus d'Arifliophane.
Chremyie.
"Et cette tour que d'ici Ton peut voir ;
Qu'à nos frais Timothcc a , dit-on , fait conflruîrc i
Carie.
Que fiir toî puifle- t-elle chéoîr.
Par contradiâion dans les termes , comme Sofîe
dans Amphitrion.
• Et j'étoîs venu , je v^us Jure »
Avant que je fufTc arrivé.
RIR S9
Par contradiction fous -entendue , comme dans
l'Epreuve réciproque , lorfque le faux Financier
dit à la fàufTe Comtelle :
Oui , cette femme-U me coûte folxante mille écus^«««
eu rien.
Par furabondance • comme dans la même Pièce %
où M, Patin dit encore :
Je Teuflè époufé ^ je penfe , (ans un vieux mari • ; • ;
qu*eUe avoit encore, de -refle.
Par contre-fens # conune lorfque TAvare , pour
dire :
Il £iut manger pour vivre , 8c non vivre pour nian«
ger , & trompe^ & dit: Il faut vivre pour manger. Sec.
Par effronterie , comme dans Crifpin 9 rival de
fon Maître:
Pardonnez-nous cette fripponneric , à caufe de Thaï
bitiïde.
Par difparate , comme dans ce vers de Regnard :
On ne peut s'empéeher d*en pleurer • • , & d'en rire*
Par exagération , comme dans ce paflage d'Arif-
tophane , où Plutus répond à Chrémyle , qui lut
demande comment il traîceroir les bons^ (ile del-
tin venoit à lui rendre la vue ?
Ah ! pour eux vous me verriez tout faire,
A les bien careilèr je mettrois tous mes foins ^
Car je n*en ai pas vu depuis mille ans au moins.
Par Taffemblage incohérent de deux expreflîons »
comme les aunes de moutons de M. Guillaume^
dans la Comédie de T Avocat Patelin.
éB KIK
Par contre*attente , comme dans le Fragment
de Nœrius. Un vieux avare prend pitié d^un jieune
homme qu'il voit mener en prifon pour dettes :
il veut le racheter ^ mais la fomcne qu'on lui de-
mande le décourage à tel point , qu'il fe croie
obligé de fpécifier Ton refus deux fois &lle deux
manières inattendues.
C H É M I s.
J'ai pitié de ce jeune homme ; pour combien
eft-il condamné ? Parlez , que vous faut-il ? • • . »
Klitle écus • ... Je ne vous dis plus rien s vous pou<
vez l'emmener.
H faut nécelïàircment des dupes fur le Théâ-
tre pour Éstire rire 5 & ces Perfonnages , très-
fouvent dupes d'eux-mêmes par leur méfian-
ce » & dupes des autres par leur crédulité »
font très-propres à remplir l'objet de la Comé-
die. En effet, fi l'on examine bien la vraie fourcc
du rire Théâtral , on verra qu'il naît du plaifir
d'intérêt & de la malignité. Ainfi, dans la qua-
torzième Scène du fécond A£ke de l'Ecole des
Maris , Ifabelle feignant d'embraffer fon Tuteur ,
qu'elle détefte , profite de cette fituation pour don-
ner fa main à baifer à Valere, fon Amant j &
elle lui jure une fidélité inviolable , par les ex-
preffions amoureùfes qu'elle femble adrefler à fon
jaloux , & que celui-ci prend en eflfet pour lui ;
l'Amant qui intéreffe eft parvenu à ce qu'il faifoit
' défirer pour lui i de plus» il a trompé un furveil-
lant importun : alors le plaifir fourit | & la n>ali?
' gniié éclate.
R I R R I V 6t
Le tire, pour être vif, doit être une faillie de
famé , ôc naître de la furprife. Les déguifemens
peuvent au(Ii prêter à la bonne plaifanterie. Telles
font , dans la Comédie du Légataire aniverfei »
les métamorphofes de Crifpin. La Scène de Clian*
this & de Strabon , dans le Dcmocrite de Re-
gnard , &c.
Une bonne fource du rire Théâtral , eft lorfque
le gefte ou le difcours d*un Perfonnage eft con-
traire à l'idée qu'il a donnée de lui. Par exempte»
dans le Cocu Imaginaire , Sganarelle , après s*c«
rre livré à la crainte qu'il a de Lélio , forme le
projet courageux de If lier attaquer. De même ,
on ne peut s'empêcher de rire , de voir Arlequin
démentant , par le tremblement involontaire de
tous fes membres , la hardiefle & la réfolution
qu'il fait paroitre dans fes paroles & fes geftes.
Le rire s'excite encore par les méprifes , par
les &u(Iès confidences , par les doubles ententes ,
les étourderies , les fupercheries , &c ; enfin il y a
mille manières ; il faut un génie né plaifant Se co-
mique pour les faifir.
On remarquera ici qu'il y a de la diflfcrence en-
tre la plaifanterie de Théâtre , & la plaifanterie
de Société. Celle-ci feroit trop foible fur la Scène ,
Se n'y feroit aucun effet. L'autre feroit trop rude
dans le monde, & elle ofîènferoit. Le cynifme,
û odieux , fi incommode dans la Société , eft ex*
cellent fur la Scène.
RH^AL DANGEREUX, (le) Oper a-Comique en un ASle^
avec un DivertiJJement , yar le Sage , à la Foire Sainte
Laurent , 173 4»
Cette pièce à iti «empofSç iur ua particulier qui ft
e^ R I V
hiCoit appellcr le Marquis Damis , & paflblt pour (catoif
faire la pierre Philofophale.'Ses Mémoires paroinbient
alors tout nouyellement imprimés; & le Sage a (àifî bien
vite le Vaudeville du tems.
Un inconnu , tel à peu-près qu'on vient de le déiigner ,
s^efi introduit chez M. Cornet , Procureur , à titre de
Penfionnaire : il efi amoureux de Julie , fille de la Mai^^
fon ; & comme Targent ne lui coûte rien , il le répand
avec prodigalité. Le père & la mère de ^a Maitrefle , (e-
' .duits par Tes riches préfèns y ont déjà réfolu de congédier
Valere» à qui Julie eft promifè ; mais avant de rien cotn-
dure , ils veulent (bavoir le nom àc l'état de l'inconnu.
JV!artôn> fùivante de Julie, entièrement gagnée par l'éclat
loîi
avoir exigé le fecret , lui avoue que fon Maître eô un
célèbre Chymiûe , qui pofTcde le fecret de faire de l'or ;
8( pour preuve de ce Iqu'il dit , il montre un lingot que
l'inconnu a compose le matin même avec un chandelier
de cuivre. Marton iatisfaltc , fans faire une plus ample
information , promet fa main à Dubois , Se (k fait forte
de celle de Julie pour l'inconnu. Elle n'a pas tort. Mon-
iîcur 8c Madame'Cornet a.}outantfoi auffi légèrement au
récit de Marton , que cette dernière aux difcours de Du-*
bois , décident le mariage de leur £lle avec TincoHnu f
qu'ils regardent comme un parti d'une richeffe inépuifa-
blç : conféquemment , Manon fîgnlfie à Merlin , Valet
de Valere » fon congé & celui de Ibn Maître. Il n*efl plug
c)ueilion que d'obliger Julie à foufcrire aux volontés de
ion père & de (a.'racre. Malgré (on amour pour Valere ^
cette fille n'ofe refufer une bague & un écrin de pierre*
lies, dont Tincônhu lui fait don. Il ajoute qn*il veut lui
acheter un équipage magnifique & un fuperbe H6tel ^
qu'il fera meubler richement , 8c fort en laiflànt une
bourfe entre les mains de l'obligeante Marton. Julie ,
Tcflée feule avec (à fuivante , lemble avoir renoncé à
Valere ; elle va même jufqu'à fentir une certaine incli- jj
nation pour l'inconnu, .Valcr« & Merlin fe pré(entent ; ,■
8c dans le moment on voit entrer un JExempt & des Ar- i\
chers. L'Exempt met la main fur le Collet de Valere , ft .\\
k
■ ^^ ■ s.
R. I V tf)
Farréce de la part du Roi : » je cherche , dlc-^il , un !n^
coanu ) Pen^onnaire chez M. Cornet , âc je ne doute
t» pas que ce ne Coit tous » : Valere fe nomme , 5c fait
connoicre qull n'efl pak celui qu'on veut arrêter. L'Exempt
. & les Archers courre nt chercher leur proies Julie 8c Miar-
ton, par un mouvement de reconnoiilànce , craignent
S oor l'inconnu & Con Valet. Ce dernier vient forte^ayi ;
larton le fait paffer par une fauITe porte , 8c lui concilie
d'aller au plutôt trouver Con Maître et de (e Ckuver avec
lui. Valere 8c Merlin délivrés de leurs dangereux Rivaux,
pourroient alors triompher ; mais ils tbnc trop humains
pour vouloir Ce prévaloir de cette circonflance ; il leur
- fttifit de ne plus trouver d'obliacles à leur mariage.
RO^AL DE LUI-MEME ,, {le) Cmcàie en un Aâe.
en Vers libres , par la CkauJJie , au Théâcre François »
On peut (c rappeller d'avoir lu , dans les Lettres-
Turques , l'aventure de ce jeune homme , qui s'étant
fait aimer fous un nom emprunté, tua celui à qui ce nom
appartenoit, Se dilparut* Sa Maitreflè, toujours trompée
par ce faux nom , pleura conmc mort > cet Amant fugi-
tif. Il Ce remontra à Tes yeux au bout de quelques années.
Elle fut frappée de la reifemjLince ; mais il ayoit repris
fon nom véritable ; Se ce nom démentoit le rapport de
(es traits avec ceux du prétendu mort. Un feul mot (i*é-
dairdflement pouvoit r'allumer des feux mal éteints ,
ou, pour mieux dire , qui n'avoient prefque rien perdu
■ de leur vivacité. Loin d'y avoir recours , il forma le pro-
jet de fe fuccédv.rà lui même dans le cœur de fa Mai-
trèfle ; d'effacer les traces que Con imago y avoit lai (Tce ;
de Ce faire aimer d'elle une féconde fois , 8c Cous un.
nom propre. Il ne put y réufïir ; & lorfiu'il voulut lui
apprendre que c'étoit à «lui qu'elle redoit fidelie , cette
' fidélité même di .'parut. On le punit du (îlence lii^arrc 8c
cruel qu'il avoit girdé. C'eft précisément ce récit , qui
a fourni à la Ch luffée fa petite Comédie , intitulée , le
Ripai de Luî-mime ; à cette différence près , qu'Emilie
époufe le Rival que DofVille croyoit avoir tué , 8c dont
il avoit long-tcms emprunté le nom. Ce fonds cft de lui-
aiërae affe^ heureux , ^ n'a point été gâté par le nouvel
<4 R 1 V
Auteur. La rencontre des deux Rivaux peint le caraâèrtf
du François vif & prompt » mais peu capable de haine Se
de rancune.
■N
RIFAL FAVORABLE 4 (le) Comédie en trois ASes , en
Vers 9\ par BoiJjy% aux Italiens y 173^.
Ceft ici une des meilleures pièces de Boîfïy ; on y
trouve des fituations neuves» & une intrigue heureufe-
ment conduite , ce qu'on ne peut pas dire de toutes les
autres pièces que TAuteur a fait jouer fur nos Théâtres,
"RWAL SUPPOSÉ y (le) Comédie en un Aâe , en Profe ,
de M. de Saint*Foix 9 aux François ^ 17 A9*
Le Rival fuppofc t& un Roi qui veut être aimé pour
lui-même. Ce Prince , fous le nom de Dom Frédéric ,
fbn favori , fe fait aimer de Dona Léonor , fille de Don
Félix, vieux Courtifan dc(àbufé de la Coiir , & rotiré
dans un de fcs Châteaux. Le Roi veut mettre Léonor à
«ne épreuve délicate : il Tinlhuit de la paflîon que Con
portrait a infpirc au Roi d'Arragon. Ce n'cft pas tout;
il fe préfente fous Ion véritable titre , (uivi d'une troiipc
de Mafqucs & mafqué lui-même. Il peint à Léonor (on
amour dans les termes les plus exprelïîfs > & a le bon-
heur de n'être point écouté. Le Monarque eft facrifié au
Courtifan. Il apprend de plus , que Don Félix eft dans
les mêmes fcntimens que la fille. Alors il n'héfîte pluii â
fe faire connoître , & a couronner celle qui Ta préféré â
. un Trône. Cette Comédie me paroît intéreflante , bien
dialoguée , bien conduite ; les caraâères en font fbute-
lius : ceux- de Don Félix & du Roi (ont même auffi
neufs , qu'il foit poffible aujourd'hui d'en placer £iir la
Scène*
RIVALE CONFIDENTE y (la) Comédie en trois AÉles;
en Profe , par Mademoifelle de Saint-Phalier y aux Ita^,
liens y I7S.1»
11 s'agît d'un Portrait que Julie envoyé à Con Amant
Valere, Arlequin chargé de la commiffion , fe laifïc vo-
ler. Le Portrait efl remis à Orphilc , confidente de Julie
«c fa Rivale. Orphife veut brouiller enfemble les deux
Amans
R I V 6 s
Amans , i la fareur du Portrait , qu^elle feint avoir été
envoyé par Julie , à un autre que Valere. L'artifice eft
reconnu : Orphi(e facrifie fa paffion au bonheur de Julio
& de Valere , dont le mariage terndne la Pièce.
KiyALE D'ELLE-MEME > (la) ou VAmaht di sa
Femme j Comédie en un Ade ^ en Profe , de BoiJJ} j au
Théâtre François ,1711*
Ceft le premier né de la Mufè Dramatique de Boifly,ou
ponr mieux parler , ce n*efl qu'un enfant adoptif ; car
'im Comédien- Auteur , appelle Dorimond , fit jouer ea
1^61, lurle Théâtre de la rue des quatre- Vents, C Amant
ée fa Femme , Comédie en un Aôe , en Vers , qui eut
beaucoup de Hiccèi , & qui fut imprimée la même année*
Boifly n*a prefque fait que mettre en Profè les Vers de
Dorimond. Avant lui , la Font s'étoit fervi du même (u-
i*et pour compoftr fon Aôe de la Femme , dans Con Ballet
[iyrique des Fites de Thalie* Enfin , cette aventure , d*un
mari qui devient amoureux dt fa Femme , qu'il prend
pour une autre , parce qu'çlie efi mafquée , avoit été lue
dans des Romans , avant que Boiiïy s'en emparât. Il den
voit du moins tirer de cette idée ineénieufe , un meilleui
parti qu'il n'a fait. Les Epifodes aAngélique , d'Alidor
ft du Maître deMufîque font inutiles & déplacés. La Fleur
fe trouve dans la même fituation vis-à-vis de Lifètte ,
que (on Maître Philinte vis -à-vis de Dorimène (a femme .-
repétition ennuyeufe , traînante , hors de la nature. Do-
rimène dit qu'elle n'a point d'Amant , parce qu'elle en
craint trop les (uites. Eft ce là , au Théâtre , le langage
d'une femme mariée , d'une femme vertueu(ê>, comme
on le fûppofè ! Eft -il auffi dans le bon fens, qu'un homme»
quelque chargé qu'il Coit de ridicules , écrive à une
zemme à laquelle il veut plaire •' » je vous facrifie une
w demi-douzaine de MaitrefTes que j'avois faites pour
» remplir le vuide du tems i Eft-il encore vraifemblable»
que Philinte « après avoir reconnu Dorimène « vienne
tottt-àcoup à changer de caraâère , & à aimer (à femme
de nouveau ?
WAUX AMIS j (les) Tragi-Comidie , de Boisrohert i
1638.
Phalante , vaillant inconnu 1 devient amoureux de
Tome m. fi
te R O B
Bérénice , fille du Duc de Calabre , èc s'en fait aimer ;
mais obligé d'aller faire la guerre en Afrique , il (e Ce»
pare de cette PrinceiTe. Fendant fbn abfence , Bérénice ^
par l'ordre de fbn père , efl obligée d*épou(er lolas •
rrince deTarente & ami de'Phalantc. Quelque tems aprèf
le mariage, le Duc de Calabre fe brouille avec (on gen-
dre & vient Taffiéger dans Tarente. Phalante arrive au
Recours de (on ami, qui apprend fa pafTion pour Bérénice »
êc qui ayant été bleflé d'une flèche empoifônnée» lui laide
fa femme Se Tes Etats ; mais on le guérit. Phalante efl re«
jconnu pour le fils du Duc de Calabre , & par con(équene
pour le frère de Bérénice. Il époufe Liliane , (œur
d'Iolas ; & la paix fe fait entre le Duc 4c Calabre & le
Prince de Tarente.
ROBE DE DISSENSION Ala) ou le Favx Phodigb,
Opera^Comique en deux AÛes » de Piron ^âla Foire Saint'-
léuirent^ 1^x6
Léatidre dé(e(peré d*avoir appris que Don Pedre «
frère de fa Maitreffe Ifabelle , la marie à Fernand €on.
Rival , prie Arlequin de trouver quelque moyen de tra-
ver(er ce mariage. Arlequin en imagine un ; c'eft de le
faire paffer dans re(]prit de Don Pedre & de Don Fer-
nand , pour une e(péce de Magicien, & de leur perliiader
qu'une Robe noire , qu'il a empruntée à un Alguazil »
paroit couleur de feu , & brodée d'or , aux yeux des mères
lir des frères dont les femmes & les fœurs (ont irrépro-
chables. Plufieurs Per(bnnages veulent faire l'épreuve
de cette Robe , pour connoitrc fi leurs femmes leur (ont
fidèles. Les femmes ^ de leur côté^ veulent la mettre en
pièces. Arlequin feint de ne pas vouloir la montrer à
Don Fernand , dans la crainte que s'il avoit une femme
qui fût dans le cas , on ne fit jouer le poignard fur elle»
Il voit cependant cette Robe fatale, & la vxilt toute noire •
Il en eâ conflerné , parce qu'il doit épou(er Kabclle. Il
prie /arlequin de la faire voir.à Don Pedre , frère de (k
A^aitrefiTe , aux yeix duquel la Robe paroit noire égale-
ment ; & alors r ernand prend brufquement la réfblutioii
4e renoncer à Ifabelle ^ que ion frère accorde tout de (iiicei
à Léandre.
R O D éf
RODOGUNE , Tragédie de Gilbert , Ua6.
Lotfque Corneille travailloit à Rodogune , une per*»
fbnne indifcrette , i qui il confia £bn projet, le trahit 9l
communiqua (on plan à Gilbert qui fit une Kodogune %
dont le fécond , le troifiéme & le quatrième Aâe étoient
cout-à-fait femblables à ceux de Corneille , & par le
. pian & par les fituations , & quelquefois même par les
difcours ; mais cet ^indifcret confident de Corneille con-
fondit Rodogune avec Géopâtre , 9c mit fur le compte
de la première , tout ce que Corneille fait dire & faire
a l'autre. Cette erreur fut peut-être occaiîonnée par l'at*
Cention vicieufè que Corneille a eue de ne point nom-
mer Cléopâtre dans toute fa Pièce. On ne parla point
non-plus a Gilbert du cinquième Aâe de Rodogune ,
qui eftle chef-d'œuvre de Cforneille & du Théâtre. Cor-
neille garda le (îlence fur la trahi(bn de (on ami & fus
le plagiat de Gilbert. Son triomphe lui fit mèprifer le
procédé de ces deux perfbnnes. Ce noble orgueil ctoit
digne du caraâère de Corneille.
RODOGUNE , Trâgét&: ie Pierre Corneille^ 164^.
On fçait que Corneille prèféroit Rodogune à toutes fèf
autres Pièces ; & Corneille^ fçavoit juger fès propres ou-
yrag». Rodogune afUr Polieuâe la force du nylc, 8ç fut
Horace la gradation d'intérêt. Elle efi plus tragique que
Onna 9 pltts régulière oue le Cid. Le caraâère de Clèo-
pâtre efl d un genre neut& d*uneyigeur fbutenue. Sèlen-
eus & Antiochus intérefTent ; Se grâce au talent de Cor-
neille , Rodogune ne révolte pas ; c'efl pourtant ce qui
devoit réliilter de la propofition qa'elle fait aux deux nls
de Ciéopâtre. En la lifant, on voit combien Corneille
exprimoit fiicilement les chofès les plus difficiles. Je ne
jparle point du dénouement ; c^eâ un coup de génie ^ que
rien n'a peut-être encore égalé.
Cefl ici le lieu de placer la copie d'une Lettre écrite
à un Journalifte , ( i'Obfèryateur Littéraire , ) au fajet
de la repréfentation de la Tragédie de Rodogune y que les
Comédiens donnèrent en 1760 , au profit d'un arriere-
petit-neveu de Corneille» qui viroit alors m iférablemenr
d'un petit emploi , avec fa fille > que M* de Voltaire
xeûra depuis chez lui , £c maria ayqç Mt Dupuis»
E ij
éS R O G
» QnU efi firig&ifent pour moi ^ M onficnr ) de repicn^
drc notre commerce Epiâolaîre (br quelques éTénemcns!
Un Etranger , peu infiruit des affaires pré£cntes de TEa-
topc , eut cru la France en pleine paix dans ce moment »
£c jouiflànt de tous les biens qu'elle procure. Au moins
fi'eôt-il pu €e difpenfer de la regarder comme la SouTe-
taine des Nations , du coté de Tefprit & des talens. Ro-
doffune fut repréfentée , fut écoutée « fut (êntie comme
cm a pu rétre dans le fiécle brillant , digne d'avoir pro-
duit fon Auteur. Le génie de Corneille s'étoit renouvelle ;
ies élocutions (urannées avoicnt même triomphé de la
jeune 8c frivole Nobleffe de nos jours ; enfin les Speâa-
teurs étoient dignes du Speâacle «•
hOGER-BQN-TEMS ET JAVOTTE , TarodU de TO-
fera tfORraÉE , par MAL • • • • aux Italiens » 1775*
On s'eft vraifèmblablement propofe dans cette Pièce ,
de rappeller l'idée de l'ancien genre , qui a fourni i la
gaieté Françoiie tant de Vaudevilles heureux ; mais il
fie nous a pas femblé que cet effai fut compofS de ma-
nière â en ramener le goàt. Raton & Rofette , Bajtien tr
bajlienne f &C) avoient le double mérite d'être , par elles-
snemes , de petites Pièces intereflantes , & d'offrir en
même tems une critique fine de l'Opéra dont elles fuî-
iroient la marche* On y fàifoit fêntir , (ans afièâation ,
le fbible dés morceaux que Ton travefUfIbit : des allu-
£ons laiflôient deviner la cenfure. Les imitateurs n'é-
ioienc pas cruels j ni les originaux avilis. Celle-ci ne
nous a paru précifément « d un bout à l'autre > qu^une
Satyre mire & amère. Sans avoir vu Titon & t Aurore »
on pouvoit s'amufer de la rivalité de Gringole , & des
Amours ingénUs de Rofette'; mais M. Fumeron ^ Roget^
Bon-tcms , Javotte , ne paroifTeht fur le Théâtre ^ que
pour relever des défauts vrais ou (uppofés dans les rôles «
qu'ils ne travefliilent même pas. La Sccne des Forge-
rons , prife d'après celle des DTables de l'Opéra , eâ
afTez plaifantc ; mais nous ofons croire qu*elle le fèrolt
înfinimeRt davantage , fi l'imitation étoit moins fèrviie ^
& la critique moins direâe. Il femble que la foibleflè
du principal Perfonnage 9 ^ de tout le Poème en gini^
rai I pouvoit être rendue fcnfible d'une toute autre ma*
ROI 6f
alere , que par les réflexions froides 8c monotones du
Maître de Forges , qui efl cenCè parodier Plucon»
ROI DE COCAGNE , ( /e ) Comédie en trois A^es , ai
Vers libres , avec des Intermèdes de Chants & de Danfes >
& un rologuè , par le Grand, Mufique de Quinault, au
Théâtre François 91718.
Voici une Pièce , dont la Bague de Toubli > Tragi-
Comédie de Rotrou , a fourni le fujet. Rotrou lui-même
ne la Honne que comme une traduâion de Vega ; mais
le Grand a (îi en tirer un meilleur parti. Toutes les gen-
tillcfles du Livre bleu > qui porce le même titre que
cettç Comédie » s'y trouvent accompagnées des ornemens
de la verfification , des avantages de la représentation »
. de la vivacité de Paâion , & forment un divertUTement
' complet. Telle étoit rintention de M. le Duc , qui avoit
demandé t pour Chantilly , une efpéce de Farce plailàm-
ment imaginée , divertiffante « uii peu folle ; & celle-ci
remplit parfaitement cette idée. Elle efi toujours gaie %
Couvent bouffonne » 9c quelquefois dans le genre comi-
que.
HOl ET LE FERMIER , (le) Comédie en trois AÛes ^
milée à* Ariettes , tirée d*une Pièce An^loife intitulée le
Roi &• le Meunier de Mansfiel , ^ par M. Sédaine , Mufi-
que de Monfigny y aux Italiens f ly^i»
L*Auteur fuppofj qu'un Roi d'Angleterre s'étant égaré
1 la chaiTe > avoit été obligé de pafTer la nuit dans un
Moulin ^ns fe faire connoitre. Le fils du Meunier « ap-
pelle Richard , aimoit la jeune Jcnni ; mais un Milord
avoit féduit cette fille par une promefTc de mariage , Se
Tavoit enfbite abandonnée. Elle étoit revenue trouver
Richard, & lui avoit demandé fbn amitié. Richard 8e,
Jennâ , qui prennent le Roi pour un fîmpic Gentilhom-
me , s*entrctienncnt devant lui dé la perfidie.de ce Mi*
trd. Ils difcnt que le Roi vient fouvent à la chafTe dans
Forêt voifîne, & que leur deffein cil d'aller fe jetter
3l fes pieds, pour lui demander juilice. Sur ces entre -
faiies arrivent les Courtifans qui avoicnt accompagné
le Roi à la chalTe , & parmi Icfquels étoit le Milord.
ic Prînc c fait au coupable une (5vcrc réprimande , & U
£ iu
fe R O L
condanfnc à époufcr Peggy. Cclle-cî dît au Prince qu'elle!
préfère la main de Richard. Le Roi change fon premier
Jugement , & oblige le Milord à faire vuie penuon via^
gère aux deux époux,
ROLAND y TragUie de Mairetf i éj^oi
La Scène Lyrique n'efi pas 1^ (eulc, où les fureurs de
Roland fc Ibient déployées. Mairet avoit faiiî ce fujet
lon^ - tems avant Quinaut ; mais Taâion efl double dans
la Pièce du premier. L'Epifode d'Ifabelle & de Zerbin ^
en occupe une partie. Zerbin efl tué dans le troifîémc
Ade par Rodomont ; & ICàbelle » pour ne point lui lur-
vivi'e , tend â ce Roi d*Alger , un piège qui la délivre
en meme-tems de Tes poumiites. Elle lui promet de le
rendre invulnérable depuis la tête jufqu'à la cejnture ,
8c l'engage a en faire Tépreuve Cur elle-même. Rodomont
ivre « fç iaiife perlùader ; il porte à Ifkbelle un coup '
d'épée qui la fait tomber morte ; voilà donc une Tragédie
enclavée dans une Pièce , d'ailleurs prefque toute comi<
?[ue. Les fadeurs lafcives d'Angélique & de Médor,
es plàifànteries de Bertrant & de' (a femme, les fureur»
de Roland, composent Tautre partie de ce Drame fingu-
Iter. On y retrouve les principales fituations^ de l'Opéra
de Quinault.
ROLAND , Tragédie^Opern , avec un prologue 9 par QuU
nault , Mufique de Lully , 1^89.
Roland trouva quelques Ccnlcurs : peut -être , en effet*
Angélique '&: Médor paroi (Tent- ils trop (bûvent fur la
fcène ; peut être que Roland n'y paroît point aflcz. Les
fureurs de cç Héros devroient , fiir-tout , le porter â
quelque çhofe de plus , qu'à ébrancher des arbres & à
combattre des êtres inanimés. Il n'en cft pas moins vrai *
que ce quatrième Adc & toute la Pièce offrent des beau-
tés , bien propres à faire oublier ces défauts. Les traits
de critique , répandus fur cet Ouvrage , (è trouvent tous
reafermés dans le (bnnec iiiivant » qui a été fait dans le
fems«
Dans un bols,. Angélique » errante à l'aventure ,^
Voit ttédoir étendu , blellë uns nul e^oir ;
R O L 71
Le trouve beau , le pan(é arec Templâtre noir»
Lui fait des bouillons frais & guérit fa bleflure*
Son amoureux Roland fait piteufè figure »
Joue à Colin^maillard » lui parle fans la voir J
Pefie en vain ; car la Reine » oubliant (on devoir ^^ '
De (on Qonvalefcent veut être la monture.
Thémire a beau chanter » beau dire de beau crier ||
Qu'il efl peut être iflu de quelque cuifînier ;
Angélique le veut , & Ta guéri pour elle.
Elle enlevé Médor, & plante-là Roland,
" Qui va dans des Hameaux faire le Capitan ^
Fuis un doux menuet lui remet la cervelle*
ROLAND f Parodie de Vdpera de ce nom , par Panari tf
Sticottjff aju Théâtre Italien^ i744*
Rekmd , ce fameiix Guerrier 9 efi épris des charmes
4e la belle Angélique ; piais la beauté touche plus les
femmes que la valeur ; 0: le beau Afédor , quoique |imple
C^det de Milice» & peu courageux , obtient le cœur 4e
la Princeflfe. Cependant une troupe d'Inlulaire^i Orien-
taux viennent , de la part de Roland, leur Libéra*,
teur , offrir à Angélique un Perro(]uet attaché zvtcfl
une chaîne d*or. La, Reiae accepte toujours le pré&nt ,
Se ilfp^roit , par 1^ moy.çn de (a bague m^igique , aux
approche^ de Roland, qui le .plaint comiqueaient.de
la rigueur de (on fort* La belle' ne devient vifibie que
pojar fbn cher Médor. Pour ttomper les yeux* 'jaloux
d*ua Rivsii , A^goli^l^ i^i^^ d*aimer Roland, 8c lui
donne up ren<ieji; - vous^^^ la: Foirç Sainit« Geimain.
Médor en eft allarmé ; mais Angélique le raïïure) en
lui jur2|nt due Rqlaivl n^en croquera qye d*une deiil/Le
vainqvieur des Mondres & des Géants , (ê rend 1 la Foire
Saint Germain ; il parcourt tous les objets » eh^ attendant
Angélique ; mais dç nouveaux mariés lui côofiPflwit Gm
snafheur ; & Iç yieux Théûiudre lu| montre la {chaîne du
Perroquet , dont Angeliq^up lui fait préCtup^^^o^ ren-
gager au (ècret» En vain ^ leloa rulàge, oh cherche i
£ ir
ri R O L ROM
calmer fâ douleur par des Danfes & des Ccmcerts. Rcr-»
land furieux , fabre les décoration s, ïc tranfporte en cf-
prit fur le Théâtre Lyrique. Il Ce déchaine contre le cin-
quième Adc de rOpera. La migraine le prend : il vole
chez Mclpomènc : il voit Cortez , l'admire , & le trouve
trop long. De -là il paiFe chez la Troupe Italienne ; &
Ta^éâ â*un lieu fatal , od on le parodie , réveille toute
ÙL fureur : Il veut Tenfevelir fous (es ruines»
ROLE. Au Théâtre , c*eft la partie que TAfteur doit
^favoîr & débiter. Il faut qu'outre fon rôle» il fâ-
che les mots de chacun des rôles des autres Ac-
teurs après lefquels il doit répondre. On appelle
grands rôles ou principaux rôles , ceux où les Ac-
teurs repréfentent le Héros ou les Perfonnagcs les
plus întéreffaos d*une Pièce.
ROMAN. Cefl: le nom qu'on donne quelquefois au
tiflù d'événcmens <jui entrent dans Ta^kiôn. Ce
mot fert auflî quelquefois à défigner les Pièces ,
dont le fond eft un Roman connu , telles que fpat
la plupart des Pièces de la ChauCfée.
ROMANEDIE. Mot fabriqué par TAbbé Desfontai-
nes; pour défîgner ces Ouvrages Dramatique^ > qui
ne péuventctre appelles Comédies ni Tragédies, &
qui iVexpofent fur la Scène , que des Aventuref^
romahe(ques. Ce mot n'étant ni harmonieux ni
très-nécelTaire » n'a point palTé dans la langue*
C*eft ce qu'on appelre Pièce ii fentiment.
ROMANCE ; air fur lequelon chante un petit Poè-
me du même nom » divifé par couplets , duquel
le fujct eft> pour l'ordinaire, quelque hiftoire
amoufeufe , & fouvent tragique. Comme la Ro-
mance doit être écrite d'Un (lyle fimple , touchant
ROM 7>
Se d'un goût pn peu antique % Taîr doit répondre
au caradcre des paroles ; point d*oi;nemens » rien de
maniéré » une mélodie douce , naturelle » chani*
pêtre 9 & qui produife fon effet par elle-même 9
indépendamment de la manière de la chanter. Il
n*eft pas nécefTaire que le chant foit piquant : il
fuffit qu il foit naïf; qu il n*ctouffè point la pa-
role f qu'il la fa(re bien entendre « & qu il n*exige
Eas une grande étendue de voix. Une Romance
ien faite , n'ayant rien de faillant , n'aflfeâe pa»
d'abord ; maïs chaque couplet ajoute quelque
chofe à l'effet des prccédens : l'intérêt augmente
înfenfîblcment ; &, quelquefois, on fe trouve
attendri jufqu'aux larmes , fans pouvoir dire g\
eft le charme qui a produit cet effet. Ceft une ex-
périence certaine , que tout accompagnement
d'inftrumenty affbiblit cette impreffion. Il ne faut »
pour le chant de la Romance , qu'une voix jufte »
nette » qui prononce bien , &c qui chante (impie-
ment.
ROMjINS y (les) -Opéra-Ballet , compofé de quatre Entrée f
&* d*un Prologue j par Bonnevat, Mufique de Niel > 175^.
Le Prologue (è paflè entre la Fiâlon , Cllo 8c la Re-
nommée. La première Entrée eft une Bergerie ; la (ç-
conde un Hijet de Chevalerie ; la troifieme une Furie , 8c
la quatrième a pour titre le Roman merveilleux.
ROME SAUVÉE^ Tragédie de M. de Voltaire, 1751.
Ceft ici une des Tragédies où Télévation des carac-
tères , & la pompe du nylc , régnent plus que Flntérét»
, Ceft le même fujet que Catilina , déjà traité par M. de
Crébillon ; 8c peut être ce fujet.ne devoit-il point paroi*
tre (ur notre Scène. Dans la plus ancienne des deux Tr$i«
' gédies , Ciceron eft avili par Catilina ; dans la nouvelle »
, Catilina eft inférieur à Ciceroa. L'une 8c Tautre renfçcv
74 R. O M
ment des traits dignes d'un grand Maître ; & il (croit
plus facile de déterminer laquelle a le moins de défauts,
^ue celle qui préfente le plus de beautés.
Deux Tragédies , (ùr le même fujet , par deux grands
Maîtres de ia Scène encore vivans , eufîent rappciié les
fameuiiêd époques littéraires des deux Sophonisbe & des
deux Phèdre du dernier iîécle , s'ils^uflcnt été, Tun i Tau-
tre 9 ce que le grand Corneille fut à Mairet » & Racine à
Fradon ; mais Pun y par la force de.fes crayons terribles »
m fait la gloire de notre âge ; Se l'autre en tû l'idole ,
par le charme cie^fon coloris, toujours du goût d'une
Nation vive & brillante* Comparons les deux Ouvrages*
Dans la Tragédie de Crébillon , Catilina , Chef des
Conjurés , fe peint en fcélérat fublime , & développe , en
politique fbmbre , tous les refforts du projet qu'il a formé ,
de régner (ur les débris ftimans de fa patrie. Le Grand-
Prêtre Probus arrive au Temple de TcUus i lieu de ja
Scène. C'cfl un efprit fanatique , & conféquemmeiit fac-
tieux , fbperficiel , borné. 11 confirme Catilina dans les
forfaits qu'il médite contre l'Etat : il achevé de fc pein-
dre par ces deux vers /i recçmmandables :
D*Armes 8c de Soldats rempl^fTcns tous cçs li^ux %
Où le Sénat impie oCt troubler mes Dieux*
AinH la Religion lui fert de prétexte ; il ne déclame
jKontre le Sénat , & ne le veut perdre , que parce qu'on
veut limiter fa puifTance. TuUie, fille de Ciceron, vient
(è plaindre à Catilina > dont elle efl l'Amante , de ce
qu'il entreprend de (àcrifier fon y ère & la patrie à (k
' coupable ambition ,• & comme Catilina veut s'en défen-
dre , elle lui produit une Efclave pour témoin de (es cri-
mes. Cette Efclave. eu Fulvie etlerméme , qui, fou»
ce déguii'ement, viçn;c , par jalou.fîf' , accufer le perfide
;Catihn a, qu'elle adore. L'œil pénétrant du traître la
îeconnoit d abord : il diflimule, & veut qu'elle paroifTe
dans le Sénat. Il la confie au Grand-Prétre dans cette
tue ; & finit par un monologue , où (on caraâère (c dé-
filoyc tout entier. Probus d'abord , & enfuîte Catilina ,
veulent calmer là fureur de Fulvit , irritée de ce qu'on
lui donne TuUie pour rivale. Ciceron arrive ^ & de lii-
ROM 75
Î>art du Sénat , fait Catilina Gouverneur de TAffe , vou-
ant y par cette politique « éloigner de Rome le fléau de
la vertu. Catilina > qui fe doute de Tintrigue » rejette
loin de lui cet honneur ; il laiflè le Condii dans Tenr.-^
barras , & le menace même de le faire trembler , lui »
Rome , & tout le Sénat. Sunnon , Ambaf&deur Gau-*
lois , confère avec Catilina , qui ne lui demande qu'une
retraite dans les Gaules , fi Ton entreprise a le malheur
d'échouer. TuUië revient , & conjure toB, terrible Amant
d'épargner Rome. Catilina perfifte dans (à vengeance ;
&: va 9 de ce pas même , braver le Sénat; Il lui parle du
ton le plus fiiperbe & le plus infiiltant. Tout tremble de-
vant lui ; & le (célérat éloquent ^ fe (àuve par la fourbe ^
en persuadant que c*eft lui-même qui défend Rome con-
tre les attentats des Conjurés. On Ten croijt fur fa pa-
role ; les honneurs lui (ont rendus : Il refte avec Céthé-
gus , qui s'étonne de cette conduite. Catilina fè jufltfie «
en lui montrant le fùccès ailuré , par les fauflès sdlarhiet
qu*il donne aux Sénateurs , & qui leur font craindre
tout autre traître que l'auteur même de la trahifbn. £n«
fin Ciceron , qui s'apperçoit de la fcélérateflè » veut en
garantir la République. Il voit Caton (bus les armes,
qui lui apprend la cruelle position de Rome. Tout eâ en
feu par les Conjuré? ; tout va périr (ans un prompt (c-
cours. Lucius , qui furvient , leur fait preflèntir un
triomphe proéhain , ^ar l'arrivée de^ Petreius , qu'il leur
annonce.' Ils volent tous deux où le péril demande ^eur
préfènce. TuHie revient au Temple , (è plaindre ^ux
Dieux de la- barbarie de (on Amant. Catilina (e pré-
iènte couvert de (atng & de pbuffieré , levant un poi*
Snard pour s'en frapper, Tullie s'épouvante , & veut le
é(i|rmer ; mais inutilement. Il ne lui donne le poijg^nard
qujaprès l'avoir plongé dans (on (cîh. Les Sénateiîrs^a-
roiffent alors « condu^(âht les Conjurés au fiipplice; A
leur a(peâ , Catilina meurt en dé(e(^'été«
^ Le premiicr A^ 4e Rome fauvie , s'ouvre par Catî*
lina , qui , dans un monologue fort vif, expofe tout le fu*
jet > en prononçant la deilruâion du Sénat, pour (è rendre
* maitre de Rome. Céthégus vient. lui rendr^e compte de
l'état aduel de la conjuration. On craint l'œil d'Aurélie ,
' £emme de Catitina^ dans le Palais de laquelle tout te
ROM
trame , & où Ton a fait le dépât des armes. Elle eft fille
de Nonnius « zélé Citoyen , 8c grand Général à la tête
d'une Armée. Aurélie a des (entimens Romains ^ que
tempère la tendrefTe conjugale Sa frayeur eÛ extrême ,
iesioupçons foist terribles Ciceron paroit : il vient fou-
droyer Catilina par les reproches les plus (angian.s &
le^ mieux fondés. Le fcélérat le braye , & lui répond
avec l'arrogance d'un grand coupable. Il fort en fureur ;
Caton , qui (urvient , accule Cé(àr , qu'il regarde comme
jun des loutiens. de la conjuration. Le Conlul , <]^ui con-
çoit la gran(le ame de^Céfar , n'accufe que Catilma. Le
Conful & le Sénateur. ^'unifient tous deux pour mourir ,
s'il le faut , en défendant la patrie.
Au fécond Aâe ,. Catilina confulte , avec Céth^gus ^
''les moyens d'attirer Céfàr à Ton parti. Les Conjures fc
préfèntent; & Catilina afliire chacun d'eux , que le
triomphe efl prochain , infaillil le , plein de gloire. Son
entrevue avec Célàr , fe termine par des proteOations
d'amitié^- Cé(âr né promet rien davantage. 11 veut bien
Catilina pour ami ; mais il le dédaigneroit pour maitre»
Les Chefs des Conjurés reparoiflênt ; Catilina leur donne
Tordre d'immoler Ciceron , Caton , Çé&v lui-même* Ili
fpnt (crment de tout mafTacrer..
Dans le troi/ieme Aâe , Catilina prend de nouveaux
arrangemens avec les Conjurés : il veut qu*on enlevé de
Rome Aurélie y dont la tendreflè lui paroit redoutable.
JEUe arrive, en ce moment , toute éperdue , une lettre i
. la main , . ou , Konnius l'accufè d'être complice de Ca«
cilina. Elle veut ramener le coupable à la vertu ; mais
il diffimule toujours , & même s'emporte contre Aurélie ,
qui le menace alors de tout révéler au Sénat. Arrivent
cet Conjurés ^ qui confirment Catilina dans la crainte, de
Nonrius, en l'aitUrant qu'il vient au fecours de Ro'me«
Aurélie lui promet d'obtenir £a grâce par (on père ; il
fait Semblant d*y confentir. A peine eu- elle fortie , qu'il
donre ordre d'afTaflUher Nonnius* .Le Conful , qui dir-
Tient tout-s«coup 4 (urprend les Conjurés; il en fait
arrêter deux , qui n'éipient qu'affranchis* 11 ordonne à
Catihna de fc, rendre au Sénat , pour s'y jufiifier. Le
perfide fc réfput auffi-t6t à mafiTacrcc lui-même Ton beau-*
pcre.
ROM 77
Au quatrième Aâe , rafTemblée du Sénat fe forme ;
le Confui arrive , Se raconte le meurtre de Nonnius ^
qui renoit les éclairer fur la conjuration. Catilina fur-
vient y & Ce vante d'avoir égorgé Nonnius , comme un
traître à la patrie. Il ofe citer en témoignage ces mêmes
armes qu'il a lui-même dépofôes dans le Palais de Non-
nius. Ciceron veut le convaincre d*impoilure ; Cé(àr dé-
fend Catilina. Mais Auréiie , venant demander ven-
geance tu Sénat du maiTacre de (on père , le ConHil lui
montre TafTaffin* Elle voit Catilina , s'évanouit ; 8c reve-
nue de fôn trouble , elle ne peut contenir (on défèfpoir ^
quand elle entend accu ter Ton père d'avoir préparé dés
armes contre (a patrie. A de telles horreurs , elle ceilè
enfin d'être époufe , pour n'être plus que Romaine ; & en
criant aux Sénateurs , voilà votre ennemi , elle Ce tue*
Catilina , plus furieux par la mort d' Auréiie , qu'il ai-
moit , accable d'imprécations & le Confui» & le Sénat »
& les Romains. Son défefpoir eft au comble \ il Cort
en menai^ant. Céfar , qu'on accufoit d'être fbn complice ,
va Ce juftifier en combattant pour la patrie « au (ècours de
laquelle tous les Sénateurs volent après lui , (bus la con-
duite êc (bus les yeux du Con'ùl.
Dans le cinquième Ade , Clodius (e plaint hautement
de l'injiUle autorité de Ciceron , qui condamne à mort des
Romains: Caton le juflifie. Le Confui arrive, & peine
les fureurs de Catilina. Cé(ar , dont on.(è défie « paroit ;
il dit que Petreïus efi bleffé dans le combat , & q ue Cati-
lina eâ près de remporter la viâoire. Convne il eft foup-
conné de trahir la patrie , Ciceron , par ime pré(ènce
a'efprit admirable ^ le nomme lui même pour conri-
mander l'armée. Cé(ar y voie , 8c revient vainqueur ^
pre(que dans le moment : il (èmble que fa préience ait
(Iiffi pour fixer la viâoire. Le récit qu'il fait de la ba*-
taille 9 flatte des cœurs vraiment Romains/ Catilina n'y
meurt qu'en Héros. Le Confui triomphe , 8c Rome eu
fauvée.
Dans IcCatilina de M.Crébillon , il me femble d'abonl
^ue l'expofîtion du (ujet s'embarrafTe dans une foule d'ob«
jets trop multipliés j pour qu'il en refte une idée nette
& dominante. On ne voit pas que LentuUus , à qui Cati-
lina s*ettvre | foit plujf néceflàire qu'ua autre , à l'exécur
7» ROM
tion de (es horribles projets. Le Grand Prêtre ne (ert pas
davanuge à i'adion : ou plutôt , il la retarde. Les plaintes
élégiaques de Tullie , & £es emportemens peu tragi-
ques ) font un épisode qui n*eft point lié nécefTairement
à l'aâion. Fulyie ( autre femme , autre embarras ) y pa-*
roit fous un vil déguifement , en Enclave , pour accu(et
Catilina , qui s'en moque & la brave j en la reconnoK^
iànt. Ce jeu de Théâtre dégénère de la grande Tragé-
die ; le terrible Crébillon devoit fe mettre au-defTus de
ces petitcfTei que Thalie feule peut revendiquer y & que
IVIelpomène abjura toujours» '
Le déguifement de Fulvie enEfclave, revient au fécond
Aôe. Catilina veut la produire au Sénat : on difpute de
part 8c d'autre : le Grand-Prétre fe met au(fi de la partie ;
ce qui devient puérile. Le Confiil vient encore faire des
ofires inutiles a Catilina , qu'il (ait les devoir rejetter.
Au lieu de tonner, foudroyer, d'exterminer, conune
dans rhifloire , Ciceron , dans la Tragédie , tente , mé-
nage , veut réduire , par l'appas des dignités , le plus
. grand fléau de la République ^ ce qui ne réuifit point , de
ce pouvoit réuffir.
Deux Amba(IàdeursGaulois,viennent dans le troiiieme,
parler politique , & conférer enfemble pour tirer avan-
tage de la conjuration* Catilina leur fait un pompeux
étalage de raifbns ,* & tout cela , pour s'aflurer chez eux
une retraite. L'aâion , qui doit toujours marcher à Tévé*
nement , n'avoit pas beioin de tant de prévoyance ; d'ail-
leurs , on a peint Catilina comme devant triompher ou
mourir : dans les deux cas , il ne faut point d'afyle. Tul-
lie Se Probus , qui viennent l'un après l'autre , font beau-
coup pour le rempUflàge de la Scène; mais rien pour (on
progrès.
Le quatrième Ade commence par une aflèmblée fort
tumultueu(è du Sénat tremblant , à la tête duquel efi
Ciceron. Catilina vient y réchauffer Taâion par des bra-
vades qui ne fe font point i des Condils , à des Sénateurs »
à des Romains : il va même jufqu'à trancher du Citoyen ,
du Héros , du grand homme ; il leur fait accroire tout ce
qu'il veut, en leur fafcinant les yeux (ur fes véritables
crimes , & fe fait combler d'honneurs avec un pardon (b-
lemneL L'aôion , tombée par cette e(péce d'accommoder
ROM
ment , Ce relevé dès que CatUina patle à Céchégus« troi-
fiemc Confident, qui vi^nc occuper iaScenc un peu tard*
On remarquera que Lcnculus ôc r'robus, qui le mèioieat
' de l'incrigue avant lui , le (ont retiré? fans rien faire t
A que Fui vie ne reparoît plus depuis fon dé2;uireinent«
Ciceron ne prend fon C4rai^ère de fagciie « d'intrépi-
dite) d'éloquence même, qu au cinquième iâe; 8c Tac-
tion marche enfin par ies faits , des mailacres , des in-
cendies* Caton y joue aufC (on véritable rôle de Cenleuc
i2vere,autantqu éclairé. Catilina devient à la fin ce |U*il
de voit être dès le commencement , un (celé rat ptofond »
impétueux , déterminé , ne refpirant que le fing k le
carnage > fans foi , (ans amour , fans véritable grandeur
d'ame. Mais , pendant qu'on fe bat dans Rome , Tullie
vient j (ans néceiG:é > remplir le vuide de la Scène ; elle
ne paroit que pour vo r Catilina fe poignarder ; ce qu*U
aaroit pu faire fans Tullie , & plus honorablement , lue
le champ de bataille , en y mourant les armes à la main ^
comme dans Sallude. Ce dénouement du Cutilina n'eft
pas plus heureux que vrai , pui(qu'il offre les Conjuré»
qu'on mené au (upplice : on n*airae point â voir padèc
fôleiùnellcment fur un Théâtre > des gens qu on va pen-
dre ou étrangler ; Taâion même étoit finir avec Catilina»
Tullie , pour une fille de Conful Ro.nain , 8c lUr-tJUt de
Ciceron , etl chargée d'un allez miuvais per(bnnage«
Mais en cela y fans doute y elle reflèmble à Coa père t
gui , tout Con(ul & tout Orateur qu'il ed , avec la parole
6 le pouvoir en main , a . dansprefque tout le cours de
la Pièce , un caradère de foiblefle démenti formellement
par rhidoire y qui lui donne Tame 8c le cœur d'un grand
homme ; du moins pendant fon Confulat , ou lui leul »
par (a vigilante fermeté , fauva fa patrie.
Il ne faut pas croire cependant que cette Tragédie (oit
fans beautés y 8c fans beautés du premier ord/e. 11 y a de
ces grands tableaux de Maîtres , dignes des Sophocle X
des Corneille. On y admire, de plus, de ces terrioles coups
de pinceau , qui ne (ont propres qu'à Oébillon ; mais 4r
7 paroiffent plus rares que dans les autres Pièces. L'ef*
prit cil étonné de tems en tems : le coeuf ed rarement
ièrré* La hardieiTe des pen(ees , 1 élévation des fentimens»
un certain cnchoufiaCne tragique | une çercainç fougue
«o ROM
d'cxprcffions , voîlà le mérite de Catilina : ce n*cfi <pi*i"
la force du flyle , & qù*au ton mâle du coloris , que l'on
y peut reconnoitre encore le grand Poète , dont les plans
etoient autrefois en droit de fe faire admiret.
Sans y penfer, j'ai fait l'éloge de la Rome fauvée de
JVI. de Voltaire. On n'a qu'à fubfîïtuer des beautés d'or-
^ donnance aux défauts aue j'ai relevés , àc l'on aura une
idée jufie de cette Pièce ; c'eft-à-dire , d'un Drame où
l'aâion marche avec force , avec énergie , avec rapi-
dité : rien qui ne porte coup , qyi lie remue , qui n'inté-
reflè. Les caraâères v font vrais , reflèmblans > (butenus ;
Ciceron eil le véritable Héros de la Pièce : il devoit l'être ,
& non Catilina. Caton de Céfâr , ces fameux Romains ,
y font repréCcntés avec des traits qui enchantent ; les
connoiflèurs 8c les favans doivent en être fàtisfaits* Cati-
lina n'ed par-tout que Catilina : c'efi-à-dire , un furieux ,
un fcélérat , 8c non un héros , un grand homme. Le carac-
tère d'Aurélie eft de toute beauté dans fa précifion , puif-
qu'elle remplit tous les devoirs d'épou(è , de fille 8c de
Romaine ; elle s*immole à fon époux > à fon père , à (a
patrie.
A ces perfeâions du plan, joignez celles du flyle & des
* beautés de détail, qui (e fuccedent rapidement les unes aux
autres. Il ne s'agit point d'antithèies , de vers de rem-
pliffage , ou de maximes purement de parade & d'oflenta*
- tion ; c'eft une éloquence de PoéHe égale « pour ainfi dire , à
l'éloquence de Profe de l'Orateur Romain ; on croit l'en-
fendre parler de (à Tribune , & foudroyer encore Cati-
lina. Les autres Perfbhnages parlent aùfli le langage qui
leur eil propre : celui de la pafllon. En un mot , cette
' Pièce , fi ce n*e(l pas la Tragédie des fenmies » comme
on le difbit dans le tems de la reprélèntation , efl cer-
tainement la Tragédie des hommes ; elle fait honneur à
Tefprit humain ; & je la re^rde comme un des Ouvra-
tes de M. de Voltaire les mieux conçus, les mieux com«
inés, les plus forts 8c les plus fbutenus»
ROMÉO ET JULIETTE, Tragédie de M. Ducis, mi.
Roméo ) fils de Mantaigu , aime avec paflion Juliette ,
* fiUe de Capulct \ & les (&ux pères fe haïITent mortelle-
méat*
ROM R O S »l
mcrrt. Les deux Amans tremblent que leur Bonheur ne
fbit troublé par la haine de leurs parcns. L'excès de
cette haine , porte Montaigu â exiger de fon fils , qu'il
égorge fon Amante (bus les yeux même de Capulet,
père de Juliette. Roméo frémit de cette atrocité , & rc-
fule d'être le minière du crime, Juliette , pour récon-
cilier les deux maifbns , fait elle-même le facrifice de
' fk vie ; elle prend du poifbn , Se expire en donnant ùê
main à fon Amant. Roméo ne peut lui Survivre , & le
plonge le poignard dans le (ein.
EOMULUS, Tragédie de la Motte ^ 1721.
Tatius , Roi des Sabins , veut venger l'affront fait k
ies Sujets , dans la perfbnne de leurs filles. La fienne
même efl au pouvoir de Romulus , qui n'a cependant
point abufé de ce pouvoir. Ce Roi de Rome , trahi par
Proculus , fon confident & fon rival , Teft encore par le
Grand-Prêtre. Tatius entre dans Rome avec fcs troupes.
Romulus défend le Pont lui fcul contre une armée. Il
efl fecouru par Tes Soldats. Tatius , fait prifbnnier , efi
délivré fccrcttemcnt , & donne une nouvelle bataille «
qui eft interrompue par les Sabincs. Un duel eft propofS
par Tatius , & accepté par "fon ennemi. Herfelie , fille
de Tatius , accorde les deux Rois. Romulus eft attaqué
. dans le Bois de Mars , par une troupe d'afTairms , il ne
leur échappe que par des exploits peu vraifèmblables*
Enfin la Pièce cft terminée par la mort de Proculus , le
" mariage de Romulus , la réunion des deux Rois & celle
des deux Peuples, C'eft d*nc avec raifon , qu'on a repro-*
chc à cette Tragédie trop de complication , trop d'évé*
nemens. Il y a de l'énergie dans les détails ; mais cette
force de âyle efl trop fouvent accompagnée de la dureté
des vers.
ROSE ET COLAS , Comédie en un AGte , en Profe , mêlée
d^ Ariettes , par M. Sédaine , Mufique de M. Monfignj f
aux Laliens , 1766.
Un gros Fermier Se un Vigneron ont , le premier une
fille , & l'autre un garçon. Les deux pères fc trouvent
affez difpofés à faire ce mariage , mais ils veulent le reçu*
Tome IIL F
Si R O s
1er 9 parce que leurs enfans (ont trop jeunes* Rofc & Co«
las s'aiment beaucoup : ils font prefles ; & les ohisL»
des ne font qu'irriter leurs feux. Colas , malgré toutes
les défenfes, trouve les moyens de voir Rofc. Apres beau-
coup de propos , les pères font obligés de les marier plu*
tôt qu'ils ne comptoient. 11 y a 'lans ce Drame une vieille
mère Bobi » qui (e plaint ^ue les petits enfans lui font
des niches , & qui vient faire des rapports contre le pau-
vre Colas 5c la petite Rofe, A la £n pourtant , elle eft
bien aife qu'on les marie.
ROSÉLIE ) ou Don Guillot , Comédie en cinq ASes »
r/z Vers y par Dorimon , i66i.
Don Carlos » Gentilhomme de Madrid » ne cottrul-
tant que (on intérêt , eft fiir le point de marier (a fille
Angélique avec Don Pédre. Don Jjuan , Amant aime
d'Angélique , tâche ue différer (bn malheur de quelques
jours ; & après avoir fait prendre â Guillot , Con Laquais »
des habits magnifiques , il le produit à Don Carlos (bus
, le nom du Marquis Don Guillot , riche de vingt mille
ccus de rente , qui recherche Angélique en mariage. Don
Carlos l'accepte bien vite, & rompt avec Don Pédre,
Don Juan > débarrafTé de ce rival , & craignant peu celui
qu'il lui a fubflitué , vient endiite fe prefcnter au bon-
homme , s'annonce comme pofTédant le (ècret de la pierr»
philofbphale , 5c obtient (bn aveu j au préjudice des au^
très. Le dénouement fait voir, qu'en promettant cette
belle , Don Carlos ne s'efi engagé à rien , puif qu'Angé-
lique , qui pafîbit pour (à fille , efl reconnue être celle
d'unPay(àn ; & Rofélie , jolie Payfanne, élevée.auprès
d'Angélique pour lui fiiire compagnie , fe trouve être la
véritable fille de Don Carlos. Cette reconnoifîànce n'a
que d'heureufès (ùites : Don Juan , toujours épris des
charmes de la iaufTe Angélique , lui offre fa main , pour
réparer l'injuflice du fort ; & Thyrfîs , Amant de Rofélie ,
cû comblé de joie de cet événement , qui lui permet de.
découvrir (es (èntimens , que (à qualité de Prince l'a^
voit ju(qu*alors obligé de cacher (bus l'habit de Berger*
ROSEMONDE , Tragédie de Baltha^ard Baro , 16^9.
Rofcmondç apprend la mort de Cunimond Ton père i
R O s y,
êc la perte de Ces Etats. Albouin , Roi des Lombards , (on
Vainqueur , l'accorde à Ermigc , qu'elle aime ; ce Prince
rétrade là parole , & ré^joulc. La diicordc fe met entre
ces deux époux ; Albouin eft aflafllné par Ermige , qui
devient lui-même Roi des Lombards, (ans qu'on fâche par
quel moyen , 5c mari de Rofemonde. Loin de pouvoir
i*ouir de Con bonheur, le nouveau Roi fe Cent agité par
es remords , & tombe dans une profonde mélancolie*
Perédée , qui avoit été fon rival , fuborne un Médecin
pour Tempoifonner ; mais , avant que ce coup foit exé-
cuté , ce traître va au Palais. Ermigc Tapperijoit , & le
tue. Rofemonde accourt au bruit ; de , croyant appaiCer
la fureur de fon mari , l'engage à fe (crvir du remède
dont elle ignore l'effet. La vapeur de ce mortel parfum
redouble les maux d'Ermige : il n'en eft délivré qu'en
mourant. La Reine fe perce le fcin ; & Adiane , fa Con-
fidente , dit en quittant la Scène , qu'elle va fuivre
l'exemple de fa MaitrefFe.
ROSIERE DE SALENCY, (U) Comédie en trois Aeles , mé-
lée d* Ariettes, par M. Favart , Mufique de divers Auieurr^
entr autres de Mi\L Blaifis , Philldor , É^c ; donnée d'abord
d la Cour « enfuite à Pans à la Comédie Italitnne y 1769,
Trois jeunes filles de Salencv partagent les HifFraget
pour le rrix de la SagefTe. Hélène , d'un caraâcre gai ,
vif 8c libre , fille de Madame Michelle , Meunière , qui
l'aime , €r qui en cfl aimée , prouve que le cœur cfi le
meilleur guide pour fe bien conduire. Thérefe , qui a,
dans Madame Grignard , une furveillante lévere de im-
périeufè , fait connoitre que la contrainte efl un moyen
peu fur pour faire aimer la vertu. Nicole , fille fîmple ,
montre les dangers auxquels l'ignorance expofe. Hélène
êc Colin s'aiment (ans ofer fe le dire ; leur amour éclate
par la gène où le Régiileur , homme riche , qui veut
époufer la Rofiere , met les Amans ^ & par la tracaficrie
de Madame Michelle , qui jette des fbup<,'ons fur la fa<-
gefle d'Hélène , en fuppofânt qu'on lui a écrit une décla-
ration d*amour. Se donné un ruban , qui écoient , au con-
traire , deflinés à Thérefe par Richard fon Amant. L e
Bailli , homme cérémonieux , met beaucoup d'impor-
lonce & de fomalité daos iVrdonnance de cette Fétc «
R O s
& dans rcxamcn qu'il fait des filles concurrentes. Le Rc-
gifTcur contraflc parfaitement avec lui, en répandant
beaucoup de gaité , de légèreté & d'aifance dans les en-
tretiens qu'il a avec ces jeunes f Iles. Quand on vient au
moment de déclarer le Prix , Hélène l'obtient , parce
que les reproches qu'on lui faifoit , tombent à l'examen
des preuves de la vertu , & d'une conduite fagc Se pru-
dente. Cependant elle refufc le Prix , en avouant (on
inclination pour Colin , qui a été malheureux & pcr-
fécutc , â caufc de fon amour pour elle. Le RégifTcur j
attendri par la généroiité de Tes fèntimens , féconde lui-
même le mariage de ces Amans.
ROSiERE de SALENCY , {Ja) Comédie en quatre Ac
tes , enfuir e en trois , mêiée d* Ariettes y par Mm de Pc\ay y
Mufique de AJ, Grétry , aux Italiens ^^ i774«
Cécile , fille du bon homme Herpin , & défignce Ro-
fîere , eft à la veille de Ion triomphe Elle aime Colin ^
dont elle ell adorée. JVlalheureufcment le Bailli l'aime
aufïi ; mais , ne pouvant s'en faire aimer , il prend le
parti de la perfévUter. Il épie Cécile , & la fiirprend dans
la nuit , parlant d'amour avec Colin , & lui laiiïant pren-
dre un baifer, 11 a des témoins de ce forfait ; & , tout fier
de la découverte , il menace Cécile de la perdre, fi elle
ne conlent à l'époufer ; mais elle rit de fon aimour & de
les menaces. Furieux , il émeute les Payfàns , leur dé-
nonce Cécile , comme ayant forfait à l'honneur , fait en-
lever le D-..peau blanc qui étoit â la porte de la Roficre ^
& annonce un nouveau choix. Colin prend le parti d'al-
ler trouver le Seigneur du Village , pour lui demander
juflicc : il parr , malgré un orage affreux ; le bruit fe ré-
pand qu'il s'eft noyé en palfantla rivière à la nage. Cécile ,
apprenant ce nouveau malheur , va pour fe noyer ellc-
mcmc , lorfqu'elle appcrçoit Colin , qui vient lui annon-
cer l'arrivée du Seigneur , & la fin de leurs maux. En
effet le Seigneur, inftruit de l'injuflice de fon Bailli ,
couronne Jbi-méme Cécile , & la maiie avec Colin.
Quelques Particuliers , qui ont des maifons à Remain*
ville , Terre appartcna^ite à M. le Marquis de Scgur ,
Commandant de Franche-Cômté , viennent d'établir ,
R O s 8f
'datïs ce Village , une Fête pareille à celle de Salency ;
Madame la iMarquife de Ségur a bien voulu participer
àcettcaftion généreuse. Une Fête inllituéc en faveur
des mœurs , auprès de Paris , ne peut être v[uc trcs-intc-
reflknte pour toutes les âmes honnêtes.
ïiOSSlGNOL^ {le) Opera^Comique en un Aâle ^ par M*
TAbhéie L • • . & autres^ à la Foire Saint Laurent^ ty^x.
LKette , après s'être quelque tems défendue « avoue
a ù. Cousine Mathurine qu'elle vi«:nt avec plaifir dans ce
bo(quet écouter le chant du Roffignol ; mais que la voix
de Colin lui fait encore plus de plaifîr. Il parojt ; Ma*
thurine fe retire. Les deux Amans ont une Scène de ren-
dreflè, que la mère de Lisette interrompt; Se Colin Cz
cache en la voyant venir. Cette mère févère gronde Li-
iètte , qui s'excufe , fur l'envie qu'elle a d'entendre U
Roffignol :
J'avoîs prefque la maîn deffus ,
Ui> jour que j'étoîs au bocage »
Quand deux manans font accourus 9
J'avois prefque la main deflus :
Au bruit qu'ont fait ces malotrus ,
11 s'efl envolé : quel dommage !
J'avois prefque la main deflust • • • • ;
L s Péri.
Tu Tauroîs attrappé , je gage.
La mère Ce plaint de la lotte complaîfance de fon
mari ;. & auffi-tôt que l'un & l'autre font partis , Lifetce
rappelle Ion Amant, qui revient; & ils projettent enfcm-
ble d'attrapper le Roifignol ; mais Lifette ne veut pas
que Con Amant aille feul le dénicher, ils s'en vont d'un
côté ; Se l'on voit arriver , de l'autre , les Adeurs de. la
Scène (ùivante. Mathurine con(eille au père & à la mcre
de Lilètte , de ne pas tarder .à l'unir à Colin , avec le-
quel elle c& au bois tête à tête. lis Tapperçoivent de
Fiiî
U R O U
lohi , & ont Heu de connoitrc la (ôHdîté de ceconjfêS;
ils en profitent, & uniiTent les<leux Amans,
aOUTES DU MONDE j (les) Oper a-Comique en un Me y
par le Sage % Fw^elier &* d'Oineval yd la Foire Saint Lau-
rent ^ i7jo«
Le Tems conduit Léandr^ , jeune homme , Amant d'An*
félîque , vers les trois Portiques , qui (ont les trois routes
u monde , & Tinvite à fuir la débauche , qui rodera
fans cefïe autour de lui , pour le féduire , rbus des for«
mes charmantes. Léandre Taflure qu'il l'a toujours eue
en horreur. Il voudroit encore confultcr le Tems ; mais il
s'échappe de (es mains* Léandre eft prêt à fbrtir, lorfquc
la Débauche l'appelle , Se fe préfente à lui fous le nom
de la Galanterie ; mais elle ne peut le féduire. La Sa-
gefle & la Richefle Portent dhacune par leur porte , 8c
tâchent de s'emparer de la jeune Thérèfe , qai (e laiflè
emmener par la Sagefle. La Richeffe 8c la Débauche ft
confblent de cette perte , par Tempérance qu'elles ont de
lui enlever un jeune héritier , qui paroit en grandes pieu-
têufes. L'une veut qu'il augmente (es richeffes ; l'autre ,
qu'il les diffipe. La Richeife lui crie , amafTez : la' Dé-*
bauche , dépendez. Il ne fait à laquelle entendre ; mais
il Ce détermine enfin en faveur de la Débauche, La Ri«
cheflè 9 â (on tour , a la viftoire fur Guillot j gros Pay-
f an , qui promet à la Débauche qu'il lui donnera bientôt
fbn tour,
Araminte, coquette , un peu fur le retour, paroSt avec
du rouge , des moix hcs , des fieurs & des diamans ;
Lolotte , fa fille , efl en grifette & en linge uni ; elle
lui recommande de toujours conlerver la (implicite
Qu'elle lui a fait obfervcr ; mais l'exemple de la mère a
a'avance corrompu le cœur de cette jeune fille , à qui (a
mère montre en vain le (entier de la vertu. Elle préfère
la route des plaifîrs ; 8c la mère , vovant qu'il efi impof-
fîblc de l'en détourner , fc charge de l'y conduire elle-
même. La Scène qui (uit , efi celle d'un tuteur avec (â
pupille. Cet homme , ^ui fe prétend rai(bnnable , dit
qu'il veut bi(rer à la }eune Angélique le foin de (e
,. choifir elle-même un époux ; le plus jeune de ceux qu'il
lui propofe , efi un h&mme de quarante - neuf ans 8c
R O X RUE «7
demi. L'Amour , qui arrive , congédie ce Doéleur , &
ne propofe qu'un feul Amant , qu'il cft fur de voir
accepter ; c'eft Léandre , en faveur duquel il a déjà pré-
venu le cœur d'Angélique. La Débauche revient encore
à la charge ; mais fon éloquence trompeufe ne peut Cè^
duire deux coeurs que ^l'Amour & la Vertu viennent
d'unir*
ROXANE^ Tragédie de Defmarets ^ i6étO.
Alexandre , Roi de Macédoine , devient amoureux de
Roxane , fille du Satrape Cohortan. Un autre Satrape «
â qui Roxane cû promife par (on père y forme la réfblu-
tion d'alTaffiner Alexandre; & pour cet effet ) il demande
à lui parler. Le Garde à qui il s'adrefle , refufc de le laif^
fer entrer ; & fur (a réfiâance » le Garde eâ forcé de le
tuer. Enfiiite Alexandre époufe Roxane»
ROXELANE ^ Tragédie de Defmarets 9 x^43* ,
Soliman II, Empereur des Turcs , efl fi épris de la
beauté & du mérite de Roxelane , une des Efclaves de
fbn Sérail , qu'il veut l'époufcr , malgré l'ufàge^es Prin-
ces Ottomans , qui , depuis Baja^et , n'ont eu que des
Efclaves favorites. Ce Prince , après avoir rendu Roxe-
lane libre , confulte le Moufti lur l'engagement qu'il
veut prendre,
L K Moufti.
Voui pouvez l'époufèr.
Soliman*
Epoufêr une Efclave 1 Ah ! que dites-Tous i père !
Le Moufti.
. Le remède efl fâcheux ; mais il efl fàlutaire*
Ah ! Seigneur , qui des deux eft indigne de vous »
D'être né d'une Efclave , ou d'en être l'époux ?
. RUE MERCIERE j (la) ou les Maris dupés. Comédie
en un A6te y en Vers , ie le Grand , jouée à Lyon en i^p4.
Ceâ une petite intrigue Boufgeoife , dont tout le mé^
F îv
88 RUE R U P
rite , fi c'en ed un , confiée dans des traits piquans , lait»
€cs contre ces jolies Marchandes de Province , qui font,
de leurs Boutiques , des Bureaux toujours ouverts aux
JWilitaires excédés des ennuis de la Garnifon. Deux maris
fe déguifent en Officiers , pour lurprendre leurs femmes.
Celles-ci en fQnt averties , & s'habillent en Cavaliers »
pour les recevoir. Ce double déguilèment fait tout le jea
de cette bagatelle»
RUE SAINT DENIS , (h) Comédie en un A&e , en Profe >
de Champmêléj au Théâtre François , itfSi.
Le mérite de cette Comédie efl de repré (enter i
affez au naturel , ces petites Sociétés Bourj^eoifes , que
connoîfTent peu les gens du monde » & qui forment un
tableau réiouifTant , pourvu qu'on ne les voye qu'en paf*
fànt ou au Théâtre*
RUPTURE DU CARNAVAL ET DE LA FOLIE .(la)
Comédie en un Aâe ^ en Profe , mêlée de Vaudevilles , àuoe
Italiens > i7ip»
Péiéc , dans l'Opéra d'Alcîane , fe répand en plainte»
î^iutiles , & ne fonge pas à l'eflentiel , qui étoit de fecou-
rir fa M ait reflè- expirante* Cette faute a été relevée d^iis
la Parodie qui a pour titre : la Rupture du Carnaval &•
de la Foire , où Momus dit, en parlant de Pfyché :
Qr.c vois je ? De fes fens
Elle a perdu l'ufage*
L'Amour répond : « fort bien. Allez-vous , à TeJcempIe
M de Pelée , pfalmodier deux heures aux oreilles d'une
» femme évanouie ï Ces Héros d'Opéra prennent , je
3> crois , leurs chànfbns pour de l'eau de la Reine d'Hon-
«c grie ».
Dans cette Pièce , l'Auteur a jette un trait aifez plai-
j(ànt fur l'entreprife des Auteurs , qui voudroient mettre
du bon fèns & de la raiion dans les Opéra, ce Un Opéra
3> raifonnable , dit-il , c'efl un corbeau blanc , un bel ef-
y> prit fîlentieux , un Normand iîncère , un Gafcon ma-
^ defle , un Procureur défintéreflë , enfin un Petit-Maître
m confiant , & un MftiicieA fobre 9:w
RUS 85
BUSE INUTILE j (la) Comédie en un Me y en Vers ^
par M. Roujjeau de Touleufe ^ aux François ^ *749«
Li/îmon fc détermine à marier la fille Lucile , fort en«
nuyée du céLbat ; mais il veut un gendre opulent ; ler
plus belles qualités , les plus grandes vertus ne lui fonc
rien, au prix d'un coffre fort. Il a jette les yeux fuc
Erafte , riche héritier. Ccfl juftement celui pour qui Lu-!
cile avoit le plus de goût* Cet heureux Amant arrive de
Londres. Le père , charmé de fon retour , appréhende
que rabfence n*ait refroidi fa pafïion. Il lui confie (es
craintes : Erafle le rafllire , & lui protefle qu'il adore fa
fille ; mais qu'il efl trop honnête homme pour l'époufer ;
que (a fortune efl renverfée par un fripon qu'il avoit
chargé de fes affaires , qui n'a fait que les fiennes , & qui
a difparu avec tous les fonds. Un gendre ruiné n'eft pas
le compte du vieillard. Il donne mille éloges à -Erafîe ;
Se le Spedateur fe flatte que , touché de ce trait de pro*^
bité ) il ne laiifera pas que de lui accorder Lucile :
Dans votre procédé la candeur feule brille :
Eh ! quoi ! vous rougifTez de mes remercimens !
Que je fuis pénétré de vos bons fcntimens !
Erafle , touche^-là vojis n'aurez pas ma fiUc ;
Mais nous ferons amis.
Cette chute , à laquelle on ne s'attend pas , efl très-^
heureufc & vraiment comique.
Pafquin trouve mauvais que fbn Maître ait fait à Lifî-
mon la confidence de fes malheurs; il lui propofè de
réparer fa faute ; mais le généreux Erafle ne veut point
entrer dans la fourberie de fon Valet : il lui défend même
toute manœuvre. Pafquin ne fc croit pas obligé d'obéir r
il dreflc fes batteries pour tromper Lifimon ; il vient à
bout de lui perfuader que ce que fbn Maître lui a dit »
n'efl qu'une rufe d'amour , pour fàvoir fi Lucile l'aime ^
1 indépendamment de fa fortune. Le père alors offre Ta
. fille à Erafle , qui , furpris d'un pareil changement , ne
fait à quoi l'attribuer. Lifîmon lui fait entendre qu'il (ait
tout le myflère , & qu'il n'y a aucun dérangement dans
ies biens i Eraâc a beau lui jurer qu'il ne lui en a point
fo RUS
împo(S ; le bon - homme n*en yetit rieii croire. Il lui
échappe de dire qu'il a tout appris de Pafquîn. Le Maître
fiirieux . veut tuer fbn Valet ; mais tout s'appailc heu-
reufement, par Tarrivcc de Lucile, qui annonce à fou
Amant , que les parens de Thomme qui Ta volé , (ont ve-
rnis la prier d'aïïbupir cette afiàire ; & que fès efièts &
fbn argent lui feront rendus*
RUSE D* AMOUR ^ (la) Comédie en m Me ^ enProfe^
par Romagnéfy^ aux Italiens^ i73^*
Léonore , fîlle de condition , (ans fortune , n*a d'autre
reflourcc que l'amitié de Lucinde « (à coufîne • dont elle
cil l'héritière ^ & avec qui elle demeure. Lucinde , auffî-
bien que Léonore « efi fille , jeune & aimable ; mais elle
cil fort riche , maitrefTe d'elle même , & a une antipa-
thie pour l'amour ^ le mariage , qu'elle a peur que (à
coufîne ne partage pas. Elle lui déclare nettement, que
ne voulant point la voir malhcurcufe , elle ne doit plus
<X)mptcr (br elle , fî elle prend quelqu'engagcment d'a-
snour ou de mariage , & (brt , en lui répétant la même
menace , malgré celles de Lifette , qui la met fort en
colère , en lui prêtai (an t que l'amour (e vengera d'elle
eôt ou tard , Se qu'elle ne dé(è(pere pas de Toir bientôt
un joli homme à fcs genoux»
Léonore allarmée, fait confidence â Li(ette de (on
amour pour Clitandre , jeune Officier , avec qui elle a
fait connoiiTance à une Ademblée où (a cou/îne n'a pu
Tenir, parce qu'elle étoît indi(po(ee , & que fouvent elle
a revu depuis chez Célimene , dont il eft le neveu ^ 8c
qui cû (on amie , auffi-bien que celle de Lucinde. Celle-
ci ne s'efi point apperçue de leur intelligence , parce
qu'ils (c font ob(crvc$ devant elle ; flt que n'ofant regar-
der un homme en face , elle n'a jamais vu leurs yeux (ê
rencontrer,
Léonore apprend à fon Amant la conver(atîon qu'elle
vient d'avoir avec fa coufîne , de qui dépend fa fortune*
Clitandre lui dit qu'il cfl fon maître y Se affez riche pour
la dédommager de ce qu'elle peut perdre , en perdant
l'amitié de Lucinde ; mais Léonore ne confentira jamais
i déranger (es affaires , en le chargeant d'une femme fans
biens ^ & , d'ailleurs , elle eâ trop attachée à Lucinde %
R TJ s 91
pour (è marier (ans Ton confentement* Lucinde ^ flattée
des complimens que lui fait Âraminte fur Ton averfion
pour tout engagement , lui dit en confidence qu'elle a
compoCe un petit Ouvrage intitulé les Malheurs de fC/-
nion Conjugale y & promet de le lui montrer* Araminte le
veut voir uir le champ , 9c veut Taller chercher dans (on
cabinet. Lucinde l'arrête , & fait des façons d' Auteur*
: L'ouvrage n'efi point achevé ; ce n'eft qu'un brouillon
qu'on ne pourra déchiffrer ,* (es livres (ont trop mal en
ordre : aucune de ces railbns ne retient Arammte , qui
entre dans le cabinet , où elle trouve Clitandre* Elle en
fort toute indicée. Ce n'étoit pas (ans raifon , dit-elle %
que vous vouliez m'empcchcr d'entrer là-dedans ; elle
ajoute qu'elle eft impatiente d'être à Paris , pour répan-
dre cette aventure* Ciitandre fort i (on tour du cabinet ;
il feint d'être amoureux de Lucinde « & lui propofe de
l'époufer. Lucinde lui reproche de s'être introduit dans
fbn cabinet à (on infii ; mais Araminte lui dit qu'elle
ne prend point le change , Se qu'elle ne peut mieux faire
que de répou(èr , puilqu'il parle de mariage. Ciitandre
le met aux genoux de Lucinde « qui perd contenance*
Léonore & Lifctte entrent avec l'Efpîne. Lêonore feint
beaucoup d'étonnement« Lisette rappelle à Lucinde
qu'elle lui a prédit qu'on verroit bientôt un joli homme
a Tes pieds. Lucinde prie tout bas Léonore de dire que
c'eft pour elle que Ciitandre e(l venu , lui promettant
de le lui donner pour mari , avec une dot confidérable«
Léonore fe fait prier, & v confènt enfin, Elle dit à Cii-
tandre qu'il efl inutile ae feindre plus long-tems « Sc
qu'elle ne peut (ôufiFrir de voir fa coufîne accu(ee par (à
faute. Araminte félicite Lucinde de ce au'elle c& heu-
reu(ement jufHfiée. Lucinde , charmée ae la prétendue
générofité de (à confine , l'offre en mariage i Ciitandre »
en lui repréfentant qu'il perdroit fon tems , s'il s'attachoit
à elle ; il paroit n'y con(èntir qu'avec peine ; mais il f
confent*
RUSES D'AMOUR^ (les) Comédie en trois A&es^ en
Fers , par Philippe Poiffon , aux Fr an fois « I7J^«
Une foule de dégui(cmens que Ciitandre employé pour
entretenir Ifabelle^ fille de Dorimon, compodpnt le fond
91 R Û S
de cette Comédie. Le dénouement ne pèche pas plus con*
trc la vraifcmblance 9 que tant d'autres qu'on a vu réufïiré
C'eil Frontin , Valci de chambre de Clitandrc , qui, dé-*
guifé en Clerc de Notaire , parvient à faire (igner un
contrat de mariage pour un contrat de vente. Dorimon ,
inflruit des facultés & du rang de Clitandrc , conlent à
laifîer (libfîflcr le iLi-'TO-quo , & rompt 'es cnî^agemens
avec M Zéro , Ton AfTocié. Ce M Zéro . dont le nom
indique allez bien l'état , figure agréablement dans cette
Pièce , en général intéteflante » & vivement intriguée.
«■■
S.
"SaBINUS , Tragédie de Ricker , i
7Î4.
is un grand nombre de repré-
ite de Ta Pièce originale , dant
fupplèe à l'équivoque accueil
Cette Pièce a été traduite en vers Hollandoîs par le
fameux Havercamp Le luccès qu'a eu cçtte traduâion ^
ibit â la leâurc , (bit dans un grand nombre de repré*
icntations , relevé le mérite
JM. Richer eft Auteur , &
^ue le public lui a fait à Paris. Comment une Tragédie »
qui a été médiocrement goûtée dans cette Capitale , cen-
tre du bon goût 9 a-t*elle eu un iî prodigieux iuccès i
Amderdam ( Quelques perfbnnes prévenues diront cava-
lièrement , ^ue les applauciffemens de Meffieurs les
Hollandois, )ufiifient l'idée que nous avons de la Pièce*
Il faut convenir^ qu'outre la conduite, l'intérêt n les
différentes beautés répandues dans cet Ouvrage , ils ont
pu être déterminés à l'eftimer encore davantage , pat
rapport â un trait de leur hiiloire qui y e(l rappelle II
s'agit du grand projet qu'un Batave, illu^repar fa nail^
fànce, fa valeur & fes exploits, avoit formé , d'affranchir
les Gaules de la domination des Romains, I a Tragédie
de 6abinus a eu à Paris dos repréientations affez brilian-*
tes; mais en très-petit nombre. A Amflerdam, au con-
traire , on la joue îouvent , (bit en Françoi> , loit en lan-
gue HoUandoife, avec un concours , & des applaudiflc-
iQQn& qui étexmenc. M, Richer , fi câimable par les prç^
s A B ff
durions de fbn eCprit , & encore plus par les bonnes qua-
lités de Ton cœur , a joui des honneurs de la traduâion ;
& le fufFrage réfléchi d une foule de flegmitiques Spec-^
tateurs , le venge du jugement précipite de nos Françoîf
vifs y dédaigneux , & toujours portés à méprifcr ce qui
Aâes^ piT M. de
n'cfl pas d'un neuf brillant.
SABINUS 9 Tragédie Lyrique en quatre A
Ckabanon » Mujique de M. Gojfec 9 1774»
Sabinus , Prince Gaulois , aime Eponine , dont il eS
aimé : & il eft près de s'unir i elle ; mais Vlucicn , Gou-
verneur Romain , qui aime au (fi cette rrinLcfTe , défend
à Sabinus d'accomplir cet hymen ^ tous peine de voir pé-
rir fon Amante. Eponine , lan« être eflFvayéc de cet ordre
tyrannique, force Sabinus d'accepter fa main devant le
Peuple entier , qui s'engage à la défendre contre les Ro-i
mains. Sabinus s*arme pour délivrer fon pays du joug de
fès opprefleurs. Pen lanr que les Gaalois s'apprêtent à
attaquer les Romains , Eponine (c retire dans la Foret
iacrée des Druides. Des Bergers cherchent , par leurs
chants & leurs danfes , à calmer fon ame agitée* Elle
s'adrcfîe au grand Druide . qui va confultcr, dans un an-
tre , la Divinité. Un bruit foutcrrain , & Jes pré âges (î-
niftres, annoncent le courro.ix du Ciel, 8c Parrivee des
Romains vainqueurs. Eponine lort effrayée Se défi)I?e«
Mucien^ qui la cherche, arrive , détruit TA Jtel des Drui-
des y Se fait abattre la Foret. :,abinus . vaincn y s'eil retiré
dans un lieu défeft /déplorant le (brt d*Eponine. Le Gé-
nie des Gaules lui apparoit . le raffure « lui apprend que
fon Amante vivra , -Se lui ordonne d aller fc renfermée
dans les tombeaux ie Tes ancêtres. !l va (e rendre dans
les (buterrains obfcurs 01^ fo 7t inhumés les Princes Gau-
lois. Une voix (c fait entendre dans Péloigncment ; il
reconnoît celle d^Eponine : il y court; mais une puiiïànce
inconnue l'arrête -» & Pentrame vers le tombeau , oii il
fù renferme. Eponine , en habit de deuil , vient près de
ce lieu pleurer uries é^drcs le fon é^joux , qu'elle Croie
mort ; & elle veut moarir eî le -même fur Ion tombe iu«
Alucien arrive , & veut la r. tenir ; elle court vers le tom-
beau , le poignard à la main, & prête à fc frapper. Tout-
à-coup le tonnerre gronde > le toçibc^u s'abîme Ibus terre;
^^- s A B
, Sablnus paroît armé , & attaque Mucien , qui fe retire*
La Scène fe change en une Place publique , où Ton voit
tin combat furieux entre les Gaulois & les Romains. Ces
derniers font vaincus* Sabinus tue Mucien ; & les Vaih-
gueurs célèbrent , par des jeux , leur vidoire , & le bon^
eur des deux Amans*
SABOTS 9 (les) Comédie en un Aâe^ mêlée à^ Ariettes y par
Mm Sédainè y Mufique de M» Duni » aux Italiens ^ 17^8*
Le vieux Berger Lucas eft dé(e(péré d'être amoureux
à (on âge ; 5c la jeune Babet eâ l'objet (de fbn amour,
Babet , qui aime Colin , arrive en fabots y & travaille à
faire des corbeilles. AfCfe (oûs un cerifier , le fruit tente
cette jeune fille ; elle 6te fes fàbots , & monte (ur l'arbre»
Lucas la (urprend mangeant les cerifes qui lui appattien-
tient ; il demande un bai(cr pour paiement , & ne l'ob-
tient point. Il prend les (abots de Babet avec fbn panier «
& s'en va en colère. Colin voit fa jeune MaitrefTe ; il va
s'afleoir à côté d'elle. La pluie vient ; Babet efl fans fa-
bots : Colin offre de la porter ; mais elle préfère de pren-
• dre les fàbots de Colin ^ de de lui en aller chercher au
Village. Elle lui laifTe fa colerette , fon tablier & fon
chapeau. Tl s'afRible avec ces ajuflemens ; & , immédia-
tement après , arrive Lucas , qui le prend pour Babet ,
& fe plaint de ce qu'elle ne l'aime pas , & de ce qu'elle
lui préfère Colin. A ces mots , Colin fait éclater fa joie «
faute au col de Lucas , l'embrailè ySclt remercie de lui
avoir appris qu'il efl aimé de Babet. La jeune Bergère
vient : elle déclare bonnement qu'elle aime Colin ; & fà
mère confent à lui donner ce Berger. Lucas prend fon
parti; Se ne voulant point perdre le plaifir de faire du bien
à Babet , il propofe d'époufer la mère , & de lui donner
tout fon bien ; ce qui étant accepté , finit la Pièce.
SAC DE CARTHAGE , (le) Tragédie en Profe y de U
Serre y i64>»
Le Comédien Môntfleury ne fit que mettre en Vers
cette Tragédie « & la donna au Théâtre fous le titre de
la Mort dAfdrubal. Voyez Mort d'Asdrubal^
s A G S A I 9f
SAGE ÉTOURDI^ (le) Cêméiie en trois A6les^en Vers^
parBoiJJly, aux François^ i74f«
Léandre préfère la tante à la nièce f parce qu'il aime
Tune plut que Tautre : il n'y a là ni fagelle ni étourde-
rie. Il efl tout (impie de s'atucher à ce qui plait davan-
tage. On eft pourtant (urpris de voir la froide Eliante
accepter la main d'un jeune homme auffî vif que Léan-
dre ; & la fémillante Lucinde ^ fè déclarer pour un indo«
lent tel que Dorante, On auroit pu intituler ce Drame
les Manager mal ajjorns. Il avoit déjà paru (Ur le méma
Théâtre , fous le titre de V Indépendant
SMNT-GENESTf Tragédie de Rotrou^ i6%o.
Maximin , au retour de Tin de , obtient en mariage la
fille de Dioclétien, Pour embellir la Fête , une Troupe
de Comédiens reprélènte le martvre d'Adrien , Officier
diftingué , que M.iximin avoit condamné à mort en haine
de la Foi. Tel ed le (ujet de la Tragédie du véritable
Saint'Geneft* L'hymen (c prépare ; toute la Cour fe ren J
au Théâtre ; les Adeurs Ce di(po(ent â jouer. Gened renw
plit avec applaudifTement le rôle d'Adrien ; mais frappé
de la grâce » ce n'efi plus Adrien , c'eii Genefl qui parle
pour lui même ; il infulte aux Dieux qu'adore l'Empe-^
reur ^ & re<^oit la couronne du martyre. Il faudroit retran«
cher de cette Tragédie quelques Scènes comiques, com^
me la répétition des rôles « le Décorateur « la diiïerta-n
tion fur les Anciens & les Modernes, 5c plusieurs autres
traits, qu'un goût plus épuré a (àgement bannis du
Théâtre.
SAISONS , (les) Overa^ Ballet en quatre Entrées , avec
un Prologue , par M* TAbbé Pic , Mufique de Louis Lully^
& ColaJJe j ié9S*
Melpomène , Euterpe , Clîo , Apollon & le Fleuve Per^
mefîc îbnt les Personnages du Prologue, Les quatre Saî-
fons forment autant d'Entrées. Le Prmtems efl repréfenté
par les amours de Zéphire & Flore ; l'Eté , par ceux de
Vcrtumne 5c Pomone ; l'Automne , par ceux d'Ariano
^ Bacçhus i & l'Hiver , par ceux dç fiorée 5c Orithie.
f6 SAM SAN
SAMSON^ Tragédie en cinq A6les , en Vers^ tirée de Vltci'i
lien , & auparavant , de rEfpagnol > par Romagnéfy , au
Théâtre Italien^ 1717 •
Sam(bn éproure la plus vive ardeur pour Dalîla* Le
Roi des Philiilins la lui refu(è» La fureur de Tamour (e
mêle au dcfîr de venger ùl Patrie. 11 réduit les Philiftins
a Textrémité , par les prodiges de valeur que lui attribue
rhidoire* Ils ont recours à la ru. e : la Suivante de Da-
lila en fournit les moyens au Roi , qui trouve peu de
répugnance à s'en fervir. Il fait entendre à Dalila que
Samu)n lui préfère une Rivale. La Suivante appuie fes
fbupçoiis , & lui confeille d'exiger de (bn Amant , en
preuve de fa fidélité , qu'il lui avoue en quoi confiée (a
force. Samfbn la fàtisfait ; & aufïi-tot qu'elle en efl inl^
truite , elle coupe fes cheveux pendant qu'il dort « 6t
court l'apprendre au Roi. Samfon efl faiH fur le champ ,
& conduit dans le Temple de Dagon , qu'il détruit* Dar
lila voyant qu'elle a trahi (on Amant , fe tue*
SANCHO'PANÇA , Comédie en cinq A6les , en Vers , par
Dancourt , avec un Divertijjement » dont la Mufique ejl de
ailiers y aux Français ^ 1721.
Le Roman de Don-Quichotte a fourni le fiijct de cette
Comédie. On y retrace l'hiftoire de fon burlefque Gou-
vernement. L'Auteur a eu peu de dépenfe à faire du
coté de l'invention. Il a (u même Ce l'épargner du coté
du dyle ; Se il avoue que parmi plufîcurs Pièces , qui
portent ce titre , il en a trouvé une , dont la vérifica-
tion lui a paru aflez bonne , pour s'en approprier diffé-
rens morceaux. Un tel aveu efl modefle , & étoit r.écef-
ûire. Bien des Auteurs prennent fouvent de pareilles li-
bertés, fans recourir à la même précaution. Cette Pièce
étoit prefque mot à mot la Comédie de Guerin de Boul^
cal. Les Comédiens mirent en Délibération , s'ils ne re-
fufcroicnt pas â Dancourt fa part d'Auteur; mai? la pro-
teôion dont l'honoroît un des premiers Gentilshommes
de la Chambre , lui fauva ce défagrément.
SANCHO-^
SAN 5>
^/INCHO'PANÇAy Gouverneur^ ou la Bagatelle^
Oper.i' Comique en deux^Aélvs y uV2C un ï^roio^u^ . di.s
•Diverti [[cmens ù* des Vaudevilles "> pxr Thierry , Mufijue
de Gidièrs^^à li Foire Saint Laurent , 1717.
Les Adcurs Forains, très-cmbarrafîes , implorent l'af-
Bftance de la Foire , qui eft repréfcntée par Arlequin,
fellc la leur accorde avec g^laifîr; *v les congédie tous ,
pour conférer avec iVléz.étin y fur le moyen de plilrc aix
r ablic. Ce dernier annonce un dcnii-quarteron de Poc-
tcs , qu'il a , dit-il , à Con ferviçe ; mais la Foire , c ip-
ïant peu Cnv ce fecours , s'informe feulement iî les Ac-»
ïrices (ont jolies ; elle prend le parti de ne jouer ue dcj
i'apfôiies, & ajouté qu'elle va donner la Bàgxv^lhs fui-
.Vante pour (on coup d'cfTai , en «ittsndant un AmL»* ^u de
Danfês & de Mufîque.
Dès là première Scène, Sancho , qui efl ArJe-juin ^
lâonÀe aûdiértce, en qualité de Gouvcncur de i jj- Je
Baràicaria, Une fille vient fe plaindre qu'elle a ctc ?ùri:é'ù
J)ar Un Gentilhomme plus petit 8c plus foible qu'cili i
& cela , pour amener le couplet l'uivant.
San c ho.
Air : De tous les Cupacins du Mondei
Il falloît) Madame la prude.
Avoir le poignet auffi rude ,
En voyant hier le galant.
La F I l l e^
Vraiment , la remontrance eft bonne ;
J'ai de la force en querellant ;
Quand je ris , elle m'abandonne.
Madame Gargot, Aubergiile, veut obliger le Cheva-
lier de Cricrac à lui payer quelques mois de nourriture.
Le Gouveriieur décharge ce dernier , attendu qu'il e:l
Gà(con : éndiitc il ordonne qu'on lui ferve à diner. Vo •
fautif , Médecin ordinaire du Gouverneur , entre câ
Tome ni, G
?8 SAM
même tcms , Se Tempêche de manger. Dans le moment ^
un Courier préfente à Sancho une lettre , par laquelle le
Duc lui fait lavoir qu'on veut dans peu furprcndrc Ton
Ifle , & rempoifbnncr, Sancho , très -concerné , & mou-
rant de faim , voit entrer un Poète > qui vient offrir fes
talens au Gouverneur , & termine le détail qu'il en fait
par ce vers :
Nul mieux que mci ne fait des vers,
S A M C H O,
Rîncez-lcs , je veux boire*
Sancho con(eille au Berger Sylvandre d'abandonner
riDfenfîblc Doris : il veut ensuite faire pendre, comme
efpion , un Caâillan , qui vient d'être furprîs efcaladant
la fenêtre de la maifon de fa MaîtrefTe ; & ce n'eft qu'avec
bien de la pciîie , qu'on le fait revenir de fbn erreur.
Enfin, tout-à-coup les lumières s'éteignent. Sancho fe
trouve (eul , tremblant dans l'obrcùrité , lorfqu'à la lueur
de quelques flambeaux , il voit paroitre Merlin , qui lui
ordonne de le donner quatre cens coups d'étrivieres ,
pour empêcher que Tlfle ne foit fubmergée. Merlin,
voyant l'obUination de Sancho , ordonne â (a fuite de lui
appliquer les coups d'étrivieres. Cette cérémonie n'cft
pas plutôt finie , qu'on vient annoncer une descente des
ennemis; Sancho cfl obligé de s'armer, ce fc trouver
au combat : il eft jette par terre ; & pour comble de mal-
heurs , croyant être fauve , il apperçoit Thérèfè Pança
fa femme. C'efI alors, que ne pouvant tenir contre
tant d'adverfités , il abdique le Gouvernement ; & de-
mande avec infiance fbn grifon , pour regagner au plutôt
fon Village,
SANCHO - PANÇA DANS SON ISLE , Pièce en un
Aâle , en Proje , mêlée d^ Ariettes , par Poinjinet , Mufique
de M. Philidory aux Italiens , 17^1.
Tous les fujcts qui ont été tirés du Roman ingénieux
de Don-Quichotte , n'ont point eu de fucccs. Dancourt
donna anciennement un Sancho-Pança, qui ne réuilit
point, Gauthier fit repréfenter , il y a environ quarante
SAN S A K 9$
ans , uhe Pièce en trois Aftes » fous le titre de Bafile G»
QuineTie 9 ou les NoceT ^ff Gamache ; elle prit en quel-
que forte ; mais elle tomba à la rcprift» Le Curieux im^
pertinent de M. DeHouches^^ tiré d'une nouvelle de Don<^
Quichotte i quoique bîeii fupérieur à tous les Dramesf
précédcns , n'a eu qu'un tnédiocre*fuecès . & h'ell pasK
rcfté ;iu Théâtre. M. FaVart a auffi donné un Opéra in-i
tituié : Don- Quichotte , mis en Mufîque par Boi(mortier ^
qui n'a pas eu un (brt plus heureux que les Ouvrages dont
on vient de parler. M. Poinfînet fe trouve malheureufc-'.
ment dans le même cas ; à l'égard de M. Philidor , on a
été généralement content de la Mufîque : on efl feule-^
ment fiche qu'il ait travaillé fur un pareil fujet,
SANNlÔNS j efpcces de Mimes chez les Grecs &
chez les Romains^ qui jouoient avec leur tête
rafe , pour fe faire mieux foufïletcer , & pour
inieux divertir la populace«
SARA^ ou la Fermière Écossoisi^ Comédie ètt déusé
ACles , en VeTSj nJlée (T/lriettes , par M. Collet de Mef^
fine ^ Mufique de Ma Vackon y aux Italiens f 177Î*
Un Seigneur Anglois , en voyageant , s'arrête daiis li
Ferme de Sara ; de il y efl retenu par l'amour que lui
inspirent les grâces & les vertus de la fille de la Fcr-«
miere. Ce Milord eft enchanté de la vie heurcu(c 8è
paiiîble de tette famille , compofée d'un père rclpeda-
blc , de Philips , Fermier , de Sara (a femme , de la
fœur de Philips 8c de fa fille. Il defire de partager ^ avec
ces bonnes gens, le bonheur dont ils jouifTent ) 3c n'héfité
^as à deihander leur alli^ince. Le vieillard n'oie efpêrec
tant d'honneur ; 6c Sara repréfente au Milord^ qu'un goûc
fouvent paffager ^ & le preûige de la paflion ^ ne peuvené
afTurer le bonheui? du mariage ; qu'il mépri(croit y étari€
époux , celle qu'il adore étant Amant ; 9c qu'enfin , elle
tié peut confentii' à lui donner fa fiUci Cependant Phi*
lips ^ qui étoit abfècit ^ pouif les affaires & lé bieii déâ
Habitatis ^ revient , fête égâlcniettt par fes voifîili 6c (à
fàMUle. Lt Mildrd s'empreife âui& de Idi hiàMiiét fa j«lii
100 s A T
de le voir, & lui parle de fon amour; mais Philips ne
veut rien décider fans Tayis de Sara.
Le Mi lord avoit reconnu ^ au langage de la Fermière >
quelle ctoit d'une naifîànce 4i^inguée ; il en fait la con-
fidence au vieillard >qui avoue qu'en effet Sara efl d'une
grande naiffance ; Se qu'étant reSée libre & inaitrefle de
fcs adions , elle avoit cédé (on bien à. l'héritier de (a
maifon , pour époufer & fuivre Philips > dent elle cfli-
moit la probité , l'elprit & les lentimcns, A ce récit , il
reconnoît Sara pour être fa parente ; & il avoue qu'il
cfl celui qui dcvoit tant à fa générofité ; & que (à naif-
fance les rapprochant 5 il ne devoit plus y avoir d'obf-
tacle de l'unir avec fa £Ue : il obtient l'objet de fes
voeux.
SATYRE. Poème dans lequel on attaque direAe-
meiit le vice , ou quelque ridicule blâmable. Ce-
pendant la fatyre n*a pas toujours eu le même
fond ni la même forme dans tous les tems. Elle
a même éprouvé , chez. les Grecs & chez les Ro-
mains » des viciflîtudes & des variations Ci fingu*
lieres , que les Savans ont bien de la peine à en
trouver le fil. J'ai lu , pour le chercher & pour le
fuivre > les Traités qu'en ont fait , avec plus ou
moins d'étendue , Cafaubon , Heinfius , MM.
Spanheim , Dacier & le Batteux. Voici les lumières
que j*ai puifces dans leurs Ouvrages,
De t Origine des Satyres parmi les Grecs»
Les Satyres , dans leur première origine , n*a*
voient pour but que le plaifir & la joie > c*étoienc
des Farces de Village, unamufement ou un Spec-
tacle de gens affemblcs pour fe dclaffer de leurs
^ travaux , & pour fe réjouir de leur récolte ou de
leurs vendanges. Des jeux champêtres , des raille-
ries gtofEeres , des poftures grotefques , des vers
• •
s A T ïo»
feits fur le cKamp , & récites en danfanc, procfuî-
firent cette force de Pocfie , à laquelle Ariftote
donne Iç nom de facyrique & dé danfe, Ceft d'elle
que naquit la Tragédie , qui n'eut pas feulement
la même origine; mais qui en garda atlez long-
rems un caraftcre plus burlefque , pour ainfi dire,
que férieux. Quoique tirée duPoëme Satyrique,
dit Ariftote , elle ne devint grave que long-temsi
après. Ce fur quand^ changement lui arriva ,
que le diveriilfement des compofitions fatvrjques
paflâdela Campagne fur les Théâtres, & fut atta-
ché k la Tragédie même , pour en tempérer la;,
gravité qu on s'étoit enfin avifc de lut donner.
Corpme ces Speftacles ctoient confacrés à l'hon-
neur de Bacchus , le Dieu de la joie , & quils fai-
foient partie de fa Fête » on crut qu'il étoit con-
venable d'y introduire des Satyres , fes compa-
gnons de débauche , & de leur faire jouer un rôle,
également comique par leur équipage , par leurs
aàions & par leurs difcours. On voulue , par ce
moyen , égayer le Théâtre , & donner matière de
rire aux Speftateurs , dans Tefprit defquels on
venoit de répandre la terreur & latriftelTe , par
des repréfentàtîons tragiques. La. différence qui
fe trouvoit entre la Tragédie & les Satyres des^
Grecs , confîftoit uniquenient dans le rire que la
première aadmettoit pas, & qui étoit deTelTence
de ces dernières. Ceft pourquoi Horace les appelle,
d'un coté , agre(fes fatyros , eu égard à leur
origine ; & rifores facyroj , par rapport à leur
but principal.
t)u ums auquel on jouoit ces Pièces fatyriquts^
Ainfi le nom de Satyre ou Satyri . demeura,^
^^ • • •
I G iij
I,
fOi s A T
jattaché parmi les Grecs, aux Pièces de Théâ-
tres donc nous venons de parler , &: qui » d'a-
bord , furent entre-mêlées dans les Aftes des Tra-
gédies , non pas tant pour en marquer les inter-
valles , que comme des intermèdes agréables ; à
quoi les danfes & les poftùres bouffonnes de ces
Satyres ne contribuèrent pas moins , que leurs dif-
cours de plaifanterie- Qa joua eilfuite féparémcnt
ces mêmeç Pièces > î^prcs les repréfencations des
Tragédies j aînfi qu'on joua à Rome , & dans le
même but , les elpéces de Farces nommées Exo-
des. Ces Poèmes fatyriques firent donc la der-s-
nîete partie de ces célèbres repréfentations des
Pièces Dramatiques , à qui on donna le nom de
Tétralogie parmi les Grecs.
Des Pcrfonnages des Satyres.
Sx , dans les commencemens , les Pièces fatyri-
ques n'âvoient pour Afteurs que des Satyres ou des
Sylcnes, les choies changèrent enfuite. LeCyclope
d'Euripide , les litres des anciennes Pièces fatyri-
ques, & plufieurs Auteurs, nous apprennent que
les Diepx , ou demi- Dieux , & des Hcroincs , coni-
Tne Omphale ,7 trouvoient leurs places, & en fai-
foient même le fùjet principal. Le férieux fe mêla
quelquefois parmi -le burlefque des Aèleurs qui
faifoient le rôle des Sylènes & des Satyres. En un
fnot > la Satyrique 5 ( car on la nomnioit aufli de
ce nom,) tenoit alors le milieu entre la Tragédie
^ Tancienne Comédie. Elle avoir de commun ,
, fivec la première , la dignité des Perlbnnages
qu'on y fàifoit entrer , comme nous venons de
voir , & cjui ^ d'ordinaire , étpienc pris des tems
s A T 10}
héroïques ; & elle particîpoît de l'autre , par des
railleries libres & piquantes , des exprcllîons bur-
lefques , & un dénouement de la Fable : dénoue-
ment , le plus fouvent , gai & heureux. Ceft et
que nous apprend le grand Commentateur Grec
d'Homère, Eufthathius. Ceft le propre du Pocmc
. fatyrîque , nous dit-il , de tenir le milieu entre le
Tragique & le Comique. Voilà prefque le Comi-
que larmoyant de nos jours » dont l'origine eft
toute Grecque , fans que nous nous en f uflions
douté,
Viffçrcncç entre Us Pièces Satyriques & Comiques.
Quelque rapport qu'il y eût entre les Pièces fa-
tyriques & celles de l'ancienne Comédie , je ne
Cî^ois pas qu elles ayent été confondues par des Au-
teurs anciens. Il reftoit des difïcrenCwS afl'ez gran-
des qui les diftinguoient » foit à l'égard des lujets
qui , dans les Pièces fatyriques , étoient pris d'or-
dinaire des Fables anciennes, & des demi-Dieux
ou des Héros ; foit en ce que les Satyres y inter-
vinrent avec leurs danfes , & dans l'équipage qui
leut eft propre \ foit de ce que leurs plaiianteries
avoient plutôt pour but de divertir ou de faire rire ,
que de mordre & de tourner en ridicule leurs Con-
citoyens , leurs Villes & leurs Pays , comme Ho-
race dit de Lucilius , l'imitateur d'Ariftophane &
de fes pareils. J'ajoute , que la compofition n'en
ctoit pas la même, ic que l'ancienne Comédie ne
fe lia point aux vers ïambiques , comme firent les
Pièces fatyriques des Grecs. Concluons que ce fut
aux Poèmes Dramatiques, dans lefquels interve-
C IV
lf:>4 S A T
noient des Satyres , avec leurs danfcs & leurs équl-.
pagcs > que demeura attaché , parmi les (îrecs ,
le même nom de Satyre , celui de laçyrique ou de
Pièces fatyriques.
^ATYRE DRAMATIQUE \ gerirr de Drame par-^
ticulier aux Anciens. Les Satyres Dramatiques ,
pu , fi l'on veuç , les Drames fatyriques , fe nom-
moîenc en latin Satyri ; au lieu que les Satyres ,
telles que celles d'Horace & de Juvena.U s'appel-
loicnt Saty «. Il ne nous refte de Drame lacyri-
que , qu'une feule Pièce de l'antiquité ; c'eft le
Cyclope d Euripi4e. Les Perfonnages de cette
Pièce font Polyphème, Ulyfle^ Sylène , & un
Chœur de Satyres. L'aftion eft le danger que court
UlyfTe dans l'antre du Cyçlope , & la manière dont
il s'en tire. Le caradère du Cyclope eftl'infolence ,
& une cruauté digne 4çs bêtes féroces^ Le Sylène
eft badin à fa maniére^^ mauvais plaifant , quel-
quefois ordurier. Ulyfle eft grave ôç férieux , de
manière cependant qu'il y a quelques endroits où
il paroit fe prêter un peu à, l'humeur bouffonne
dés Sylçnes. Le Chçcur des Satyres a une gravite
burlefque : quelquefois il devient auflî mauvais
plaifant que le Sylène. Ce que le Père Rrumoi en
a traduir , fuffit pour convaincre ceux qui auront
quelque doute. Peu împorte, après cela^, de re-
monter a l'origine de ce Speftacle, qui fut, dit-
on , d'abord très- férieux. Il eft certain que du
tems (l'Eu.ripide , c*étoît un mélange du haut & du
bas, du férieux & du bouffon. Les Romains ayant
connu le Théâtre Grec , in trodui firent chez eux
cette forte de Spe6kacle> pour réjouir non-feulc-
s A T S A U 105
ment le Peuple 8c les acheteurs de noîx , maïs quel-
quefois même les Philofophes , à qui lecontrafte ^
quoiqu*outré , peut fournir matière à réflexion.
Horace a prefcric , dans Ton Art Poétique , le goûc
qui doit régner dans ce genre de Poëme ; & ce
qu'il en dit , revient à ceci. Si Ton veut compofer
des Drames fatyriques , il ne faut pas prendre dans
la partie que font les Satyres , la couleur ni le ton
de la Tragédie ; il ne faut pas prendre non plus le
ton de la Comédie : Davus eft trop rufé ; une Cour*
tifane qui excroque un talent à un vieil avare,
tout fin qu'il eft , eft trop fubtile. Ce caraftcrc de
fiueffè ne peut convenir à un Syîène qui fort des
forêts, qui n*a Jamais été que le fervitcur & le gar-
dien d'un Dieu en nourrice. Il doit ctre naïf, fim-
pie , in familier le plus commun. Tout le monde
croira faire parler de même les Satyres, parce que
leur élocution femblera entièrement négligée ;
cependant il y aura un mérite fccret , & que peu
de gens pourront attraper ; ce fera la fuite & la
liaifon mên^e deschofes. U cftaifé dédire '-s c!»o-
fes avec naïveté ; mais foutenir lone ci-v; ce ton
fans être plat, fans laiffer du vuide, faîs raire d'é-
carts, fans liaifons forcées , c'eft peut-être le chef-
d'œuvre du goût & du génie.
SAÛL, Tragédie de VAhhé Nadal, 170^.
Le Pcrfbnnagc de Saùl ^ qui eft le dominant de cctfc
Pièce , ne préfcnte qu'un Prince prefque toujours privé
de fa raî(bnt ^: furieux contre David , fans prétexte plau-
/îble ; ainfi les malheurs de ce Roi ne peuvent exciter
dans Tamç du Specî-nteur, qu'une trille piiic, dénuée d'ad-
miration ou d'intérêt.
Voilà ce que nous penfons du fond de ce Poème :
\çyons préfcntement de qu'elle manière l'Abbé Nadal Ta
lotf s A U
traité. La Scène ouvre par Jonathas , qui fait à fort
confident un récit de tout ce qui s*eil pafTé fous le régne
de Saiil, jufqu'à ce moment. Cette cxpo/îtion eft d'au-
tant plus mal-adroite , qu'elle cfl faite à un Hébreux
de dimnâion, qui en doit (avoir autant 'que Jonathas.
Arrive Michol , qui annonce le défbrdre d'efprit du Roi.
Survient Saùl y qui tient des difcours allez vagues ; 5^ en-
£n , à la (bllicitation de Jonathas , il conl^nt â rece-
voir David. L'arrivée d'AfTer, Confident de Saui, qui
apprend à ce Prince que David marche à la tête des
Philiûins, fait rentrer ce Roi en fureur : il ne veut
plus entendreparler de David ; c'eâ ce qui termine le pre-
mier Ade.Le (ècond n'eil, en fa plus grande partie, qu'une
répétition du premier. L'arrivée imprévue de David
change un peu la Scène , qui finit par une réconciliation
entre ce Prince Se Saii). Ce dernier refle avec Aiicr ,
2ui le fait revenir à fbn premier relfentiment contre
)avid. L'Ade ÎEnit par rordre que Saiil donne à Afîcr , de
lui chercher quelque Devin , qui puifTe évoquer Forubrc
du Prophète Samuel. La Pythoniflc dit qu'elle appcr-
çoit l'ombre de Samuel , 8c elle ajoute :
Mais , que m'apprend (a voix » en montant jufqu'à moi !
Ah ! Dieux ! je fuis perdue j 8c vous êtes le Roi.
Cette effrayante fituation cû Interrompue par l'arrivée
de Jonathas , qui cherche Saiil ; ce dernier fuit la Py-
thoniffè; 8c Jonathas fait un monologue afTez inutile lur
ce ^ui vient de fe paiTer à fa vue. Le quatrième Acte
ouvre par la fiiite du troifîeme. Saiil arrive feul ; & bien-
tôt il efi joint par Jonathas , à qui il commonique le iatal
Oracle dfe Samuel. Saiil ordonne à Ton fils Jonathas de
le défaire de David. Jonathas avertit ce dernier du
dcilein de Saiil , & lui confeille de s'enfuir. David eil
arrêté par Afler , Se enfuite délivré par fcs troupes, les
Philiâins viennent attaquer le camp des Hébreux ; bc
Saiil fort en délèfjpéré pour les combattre* Le cinquième
Adc commence par le récit de la vidoire des Phiiiftins.
David reparoît, pour annoncer à Saul qu'il peut encore
iauver ce Roi, Ce dernier demande des nouvelles de Jona-
s A U 107
thas ; & en apprenant (à mort 9 il (è frappe de (on épée >
6c meurt , en recommandant la famille â David,
SAUT DE LEUCADE ^ (le) Opera-Comique en un ASe ,
en Profe , mêlé de Vaudevilles , O yiijVi à! un DiveTtiJfc^
ment, par Fuiellier, aux Italiens , 171^.
Arlequin & Marton rkMaitrefTe, fe trouvent au Pro-
montoire de Leucade , (ans qu on fâche comment. Cette
fille y qui a quelques raifbns de garder Vincognito • lui
foutient qu'elle n'efl point Marton ; mais Martiliis « Con-
fidente de la Prétrefie d'Apollon. Elle ajoute que cette
éminence qu'on apperçoit , efl le fameux Promontoire de
Leucade, d'où fe précipitent les Amans infortunés, qui veu-
lent (e |[uérir de leurpaflion. ce Puifque tu es dans ce caSf
99 contmue t-elle , je ce confeille de faire galamment ce
a* faut , qui t'illuÂrera autant que le gain aune bataille >
9* ou un entrechat fait avec s^racc >>. Arlequin héfîte beau-*
coup â prendre ce parti ; la PrétreiTe e(l obligée de lui
citer des exemples célèbres pour le déterminer, Arle-
quin reconnoit 6caramouche , fon ancien ami , à ^ui il
fait part de fbn deiïcin. Scaramouche veut l'en diilua*
dcr ; 8c n'en pouvant venir à bout , il le recommande
i Gondolin , Matelot de Leucade , dont l'emploi eu de
pêcher les malheureux qui ont fait le faut.
Erafte, Petit-Maître François y entreprend le yojjagc
de Leucade par pure charité. C'cA mai , dit il à Con«
dolin y qui vous ai donné le plus d'occupation. Plus de
vingt aimables filles ont déjà fait le faut pour l'amouc
de moi ; 8c )'ai pitié d'une infinité d'autres , qui s'étoient
contraintes à (uivre un (î dangereux exemple.
Don-Diegue , vieil Espagnol , fe pré(ente en fuite. Le
motif qui le conduit , cÀ bien différent de celui du Ca-
valier François. Il aime la jeune Lifcttc ; fon mariage
efl conclu avec le père de cette belle ; mais il aime
mieux faire le faut , que de forcer la répugnance de
fa Maitreffe. L'Auteur a placé dans les Scènes qui (ûî-
vent , une Critique faite à la hâte , des Tragédies d'(S-
dip: , de U. Motte , de Pyrrhus 8c de Crébillon.
S AU'/ AGES > ( les ) Parodie de la Tragédie d'Aliire , par
homajrnéjy &* Riccobony y aux Italiens y i756«
^onhoninxès , établilTant Gouverneur de l'Amérique
fo8 S A TT S C A
Ibn fils Garticmcrt , lai fait nne petite réprimande fur
iès égaremcns pafTés , lui confêîllc d'être tout autre à Ta-
Tenir , & de prendre pour modèle le Comte de Mailly ,
dont la Tertu lui a fait tant d'adorateurs. Garnement lui
répond , qu'il n'en a pas été plus heureux. Boohommès
prie ;on fils de mettre en liberté les fîx prifonniers Air.é-
rlcains qj'il a pris ce même jour , & de gagner ^ par cet
aâe de clémence ,. le coeur d'Alûre , qu'il doit épouier >
& qui ne Ce donne à lui , que par une aveugle obeifTance
aux ordres de Fadaise fbn père. Garnement confent à
délivrer les prirbnniers. Fadaifc promet à Bonhommcs
de réduire fa fille , & de l'engager y non feulement à
époufer Garnement ^ mais à l'aimer. Il ajoute , que fa
fîlJe eut toujours 4e Tamour de reûe : elle arrive après que
Bonhommès s'cft retiré . & confirme aflez ce qu'on vient
de dire : elle n'a que trop d'amour pour Matamore. Cc-
rendant elle promet , non d'aimer Garnement , mais de
époufer. Garnement revient ;ur la Scène Alzirc lui
parle fiir un ton à le dégoûter de (on hymen ; mais il n'en
veut pas démordre fcientot il reconnoit Matamcre pour
cet Américain qui lui a autrefois fauve la vie. Matamore
lui demande des nouvelles de Fadaife : Bonhommès lui
dit qu il va le lui envoyer. Fadaife vient; Matamore, après
l'avoir tendrement embraffé , le fait fouvenir de la pro-
sneffe qu'il lui a faite autrefois , de lui donner fa fille
Alzire. Fadaife eft dans un très-grand embarras ; on vient
l'avertir que tout eft prêt pour la cérémonie , & qu'on
n'attend plus que lui. Matamore lui demande quelle cîï
eetre ccrémorsie : Fadaife n'a garde de lui dire que c eil
le mariage d*Akire fa fille , avec Garnement : il ordonne
aux* Gardes de retenir Matamore , qui veut le fuivre. Le
mariage étant fait , Al^ire vient s'occuper du fouvenir
de fbn cher Matamore, Ce malheureux Amant apprend
fbn malheur, accable fon Rival d*injures ; on le met dans
les fers ; mais , toutes réflexions faites , Garnement trouve
qu'il efl mieux de lui rendre Alzire. Il la répudie , & la
donne à Matamore.
$CANDERBERG » Tragédie - Opéra , avec un Prologue ,
par la Motte &* la Serre , Miifique de MM, Rebel fr tran-
taurj I73Î. "
Les dépcnfes qu'exîgeoît cet Opéra > en fit différer lei
s C A iof
reprcfcntatîons. La Motte étant mort avant que d'en airoir
fait le Prologue , & réformé le dernier Ade dont il n'é-
loit pas content , la Serre fe chargea d*y fuppléer ; ain/î
le Prologue & le dernier Adc font de lui. Le Prologue
eft entre Mclpomcne , Polymnie » l'Amour \' la Magie.
Scrvandoni fit le deffio d'une décoration pour le cin-
quième Aâe , rcprélcntant une Mo(quéc , d'une richcffe
& d'une magnificence dont il y a peu d'exemples i au[&
attira-t-elle un fort grand concours,
SCAPIN ; nom d'un Perfoiinage de la Comédie
Italienne. Le Scapin porte un habit de livrée , un
manteau > an bonnet & une dague : il parle Ber-
gamafque ou Lombard, ainfi que i' Arlequin ; fon
caradère eft celui des Efclaves des Comédies de
Plante & de Tcrence , intriguant, fourbe, & tou-
jours prêt à fervir les entreprifes de la jeuneflc
libertine.
SCARAMOUCHE-, nom d'un Perfonnage de fa
Comédie Italienne. L'habit du Scaramouche Na-
politain * eft une imitation de TEfpagnol en Ita-
lie. Son caradcre étoit celui du Capitan ; mais ,
comme Tibcrio Fiorilli, qui parut le premier en
France fous cet habit , étoit un excellent Comé-
dien , on lui fit jouer toutes fortes de rôles ; ce-
pendant le fond de fon caradlère fut toujours fan-
ÎFaron , & poltron tout à la fois.
^CAKAMOUCBE HERMITE , Comédie jouée d ? ancien
Théâtre Italien en 1667.
On permît de jouer aux Italiens cette Pièce très-lîcen-
cieufe , dans laquelle un Hermite , vêtu en Moine ,
monte la nuit , par une échelle , à la fenêtre d'une femme
mariée » & y reparoît de tems en tems , en difant : Quelh
per mortificar la carne. Cette Pièce fut rep:^é(entée à la
Cour ; & le RqÎ , en fortant , dit au grand Condé : ce Je
'^— — ^— ■ ■ ' ■ i . —- .'m
■■B^h-JESS
iio s C A S C E
9) voudrols bien (avoir pourquoi ces gens qui Ce (cahda^
•> lilènt fi fort de la Comédie de JVIoliere , ne difent rien
» de celle de Scaramouche ? A quoi le Prince répondit :
» la raifon de cela , Sire , c'ed que la Comédie de Sca-^
9» ramouche joue le Ciel 8c la Religion , dont ces Mef-
9> fleurs 'ne (e ibucient point ; mais celle de Molière
•> les jouent eux-mêmes i & c*eû ce qu'ils ne peuvent
M fouffrir 9>.
SCARAMOUCHE i PÉDANT SCRUPULEUX^ Pièce
en deux ASes , par Ecriteaux » retouchée par Fu^elier ) à
. la Foire Saint Laurent , 1711.
Ifâbelle , fille du Dodeur » & promifc à Oâave » eil
amoureufè d'Arlequin. Ce jeune Ecolier , à qui Scara*
mouche , fon Précepteur ^ a fait accroire qu'il doit fuir
les femmes , comme des objets les plus dangereux , de-
meure tout interdit à la vue d'If^belle , & veut d'abord
fc fauvcr. Peu-à-peu il s'apprivoife ; Scaramouche le
furprehd, au moment qu'il baife la main de cette belle ;
^ après une vive réprimande ^ le force à fc retirer. Le
Difciplc & le Maître conviennent que le premier d'eux
qui parlera à une femme , recevra de l'autre des coups
de bâton. Cette convention s'exécute. Scaramouche ap-
pcrçoit Arlequin en converfation avec Ifabclle , & Té-
trillc d'importance ; mais peu de tcms après , devenu
lui-même amoureux de Colombine , Suivante difabellc y
il veut lui conter des douceurs : Arlequin interrompt
brufquement ce têtc-à-tctc , éc rend à Ion Précepteur ^
avec ufure , les coups qu'il en a reçus. Le mariage d'Ar-
lequin & d'ifabelle , fait le dénouement.
SCENE ; Théâtre , lieu où les Pièces Dramatiques
croient reprcfentées. Ce mot vient du Grec ^k^vh ,
tente » pavillon ou cabane, dans laquelle en reprc-
fentoit d'abord les Poèmes Dramatiques. Selon
Rolin , la Scène étoit proprement une fuite d'ar-
bres ranges les uns contre les autres fur deux lignes
parallèles , qui formoient une allée & un portique
s C E m
Ghampêtre pour donner de Tombre , Se pour ga-
rantir des injures de l'air ceux qui font placés
deffbus. Cctoit-là , dit cet Auteur , qu'on reprc-
fentoit les Pièces , avant qu*on eût conftruit les
Théâtres, Caflîodore tire aufli le mot Scène de la
couverture & de Tombre du bocage, fous lequel les
Bergers repréfentoient anciennement les jeux de
la belle faifon. Scène fe prend , dans un fens par-
> ticulier , pour les décorations du Théâtre y de-là
cette expreflîon , la Scène change , pour exprimer
un changement de décoration. Vitruve nous ap-
prend que les Anciens avoient trois fortes de Dé-
corations ou de Scènes fur leurs Théâtres. L'ufaj^e
ordinaire étoit de reprcfcnter des bâtimens ornes
de colonnes Se de ftatues fur les côtés ; & dans le
fond du Théâtre » d'autres édifices , dont le prin*
cipal étoit un Temple ou un Palais pour la Tra-
gédie 9 une maifon ou une rue pour la Comédie >
une forêt ou un païfage pour la Paftorale ; c'eft-
à-dire , pour les Pièces fatyriques , les Attellanes ,
&c. Ces décorations étoient ou verfatiles , lorf-
qu elles tournoient fur un pivot y ou coulantes ,
lorfqu on les faifoit gUffer dans des coulilfes ,
comme cela fe pratique encore aujourd'hui. Se-
lon les différentes Pièces , on changeoit la déco-
ration ; & la partie qui étoit tournée vers le Spec*
tateur , s*appello;t Scène Tragique , Comique ou
Paftorale , félon la nature du Speftacle auquel
elle étoit aflbrtie. Oa appelle auffi Scène , le lieu
où le Poète fuppofe que Taâion s'eft paflee. Ainfî
dans Iphigénie , la Scène eft en Aulide dans la
Tente d'Agamemnon. Dans Achaiie, la Scène eft
dans le Temple de Jérufalem, dans un Veftibule
m
lii set
de rAppartement du Graiid Prctre Une des priii-
cipales Loix du Tocme Dramatique, eft d'oblervef
runicé de la Scène ^ qu'oii nomme autrement
unité de lieu. En effet , il n'eft pas naturel que la
Scènt change de place, & qu'un Speâaclc com-
mencé dans un endroit, finiire dans un autre tout
différent, & fouvent très -éloigné. Les Anciens
ont catdé foigneufenient cette règle &c panticu-
licTcnncnt Térence D^ns fes Comédies» la Scène
iie change prclque jamais; tout fe pafle devant
la porte d'une mai Ton , où il fait rencontrer natu-
irellemcht fcs Aûcnirs. Les François ont luivi la
même régie ; mais les Anglpis en ont fécoué le
joug 5 fous prétexte qu'elle empêche la variété &c
Tagréroent des aventures Se des intrigues nécef-
faires pouramufer les SpeÛateurs. Cependant les
Auteurs les plus judicieux tâchent de ne pas négli-
ger totalement la vraifemblance , & ne chan-
gent la Scène que dans les enrie*Aéles, afin quô
pendant cet intervalle , les Aéteurs foient cenfés
avoir fait là chemin nécefîàire ; &' , par la même
raifon , ils changent rarement la Scène d'une Ville
à une autre i mais ceux qui mcprifent ou violent
toutes les régies , fe donnent cette liberté. Ces
Auteurs ne fe font pas même de fcrupule de tranf-
porter tout-à-coup la Scène de Londres au Pérou.
Shakefpear n'a pas beaucoup refpcctc la régie d^
l'unité de Scène y il ne faut que parcourir fes Ou-
vrages , pour s'en convaince. Scène eft auffi une
divifion du Poème Dramatique , déterminée par
rentrée d'un nouvel Aéleur : on divife une Pièce
en Aâes , & les Aftes en Scènes. Dans plufieurs
Pièces imprimées des Anglois , la différence des
Scènes
s c k tTi
Scènes n'eft marquée , que quand le lieu de la
•Scène & les décorations chaaeenc ; cependant la
Scène cà proprement compolee des Aâ:eurs qui
font préfens ou intérellés à l'aâion. Aiiifî » quand
un nouvel Aâeur paroïc » ou qu'il fe retire , Tac-»
tioti change \ & une nouvelle Scène commence*
Les Anciens nemettoient jamais plus de trois Per«
Tonnages fur la Scène , excepté les Choeurs , dont
le nombre n'étoit pas limité : les Modernes ne fe
font point aftreints à cette régie. Corneille, dans
l'examen de fa Tragédie d*Horace , pour juftificr
le èoup d'épée que ce Romain donne à la fœur
Camille , examine cette queftion , s'il eft permis
d enfat^lanter la Scène i Et il décide pour l'afEr*
mative 9 fondé , (^. fur ce qu'Ariftote a dit, que
pour émouvoir puifTamment , il falloit faire voir
de grands déplaiGrs , des biefTures , & même des
morts» i<>. fur ce qu'Horace n'exclut dé la vue des
Speéfcateurs , que les évéïiemens trop dénaturés ,
tels que le fèftin d'Aftrée , le maflfacre que Médée
fait de Tes propres enâtns : encore oppofe-t il un
exemple de Séneque au précepte d'Horace ; & il
prouve celui d'Ariftote par Sophocle » dans une
Tragédie , où Ajax fe tue devant les Speâa-
teurs. Cependant le précepte d'Horace n'en pa«
roit pas moins fondé dans la nature 6c dans les
moeurs. !'• Dans la nature : car enfin , quoique la
Tragédie fe propofe d'exciter la terreur ou la pi*
tié » elle ne tend point à ce but par des Speâa^
clés barbares > & qui choquent l'humanité. Or ,
les morts violentes ^ les meurtres , les aCTaflinais , le
carnage » infpirenttrop d'horreur ; & ce n'eft pas
l'horreur , mais la terreur qu'il faut exciter, x^. Les
Tome IIL H
iî4 S C É
mœurs n*y font pas moins choquées. En effet,
quoi de plus propre à endurcir le cœur, que Ti-
mage rrop vive des cruautés ! Quoi de plus con-
traire aux bienféances , que des aâions dont Tidée
feule eft effrayante i Les Grecs & les Romanis ,
quelque polis qu'on veuille les fuppofer , avoient
encore quelque férocité : chez eux le Suicide paf-
foit pour grandeur d ame ; chez nous , il n'eft
Îiu'une frénéfie y une fureur : les yeux qui fe repaif-
oient au Cirque des combats des Gladiateurs , ôc
ceux mêmes des femmes qui prenoient plaifîr à
voir couler le fang humain, pouvoienc bien en
foucenir l'image au Théâtre : lés nôtres en feroient
-bleffés ; ainfi , ce qui pourroit plaire relativement
à leurs mœurs , étant tout à fait hors des nôtres ,
' c'eft une témérité d'enfanglanter la Scène. L'ufage
vCft encore fréquent chez Anglois, & Shakefpear
fur tout, eft plein de ces (ituations. M. Grerfèt a
voulu les imiter dans fa Tragédie d'Edouard i le
goût de Paris ne s*eft pas trouvé conforme au
goût de Londres. Il eft vrai que toutes fortes de
morts , même violentes , ne doivent point être
. bannies du Théâtre. Phèdre & Inez , empoifon-
nées r y viennent expirer. Jàfon dans la Médée
de Longe - Pierre , & Orofman dans Zaïre , s'ar-
rachent la vie de leur propre main ; mais , outre
que ce mouvement eft extrêmement vif & rapide >
on emporte ces perfonnages; on les dérobe promp-
• tcment aux yeux des Speftateurs , qui n'en font
point blelTés , comme îls le feroient , s'il leur fal-
loir foutenir quelque tems la vue d'un homme
qu'on fuppofe maflacré & nageant dans fon fang.
L'exemple de nos voiflns , quand il n'eft fondé
s c k tf^
<^tfe fur leur façon de penfer , qui dépend du teni'*'
pérammenc & du climat , ne devient point une
loi pour nous , qui vivons fous un autre horifon ^
& dont les mœurs font plus conformes à Thuma-
nité. Il doit y avoir une conduite dans chaque
Scène , comme dans 1» total de la Pièce. Toutes
les fois qu un Aûeur entre ou fort du Théâtre *
Tan exige que le Speûateur foit inftrutt des mo-
tifs qui Ty déterminent. Corneille eft le premîet
qui ait pratiqué cette régie fi belle & fi nccedaire
de lier les Scènes > & de ne faire paroître fur le
. Théâtre aucun Perfonnage fans une raifon évi--
dente. Les Perfonnages importans doivent tou-
jours avoir une raifon d'entrer & de fortir; &
quand cette raifon n'eft pas afTez déterminée» il
feut qu'ils fe donnent bien de garde de dire , je
fors , de peur que le Speftateur , trop averti de la
faute y ne dife : Pourquoi fortez-vous ? Plus il eft
difficile de lier toutes les Scènes d'une Tragédie ^
plus cette difficulté vaincue a de mérite; mais il
ne faut pas la furmonter aux dépens de la vraî*^
femblance & de l'intérêt. Ceft un des fecrets de
ce grand Art de la Tragédie , inconnu encore à la
plupart de ceux qui Texercent. Ce n'eft pas tout ;
chaque Scène veut encore la même perfedion. Il
faut laconfidérer, au moment qu'on la travaille ,
. comme un ouvrage entier qui doit avoir fon com-
mencement, fes progrès & fa fin. Il faut qu'elle
marche comme la Pièce ; & qu elle ait , pour ainfi
dire , fon expofition , fon nœud & fon dénoue-
ment. J'entends par fon expofition, l'état où fe
trouvent les Perfonnages, & fur lequel ils dclibè-
ruit ; i'cutends par fon noeud , les intérêts ou les
H ij
ii« sel;
fenrimens qu*un des Perfonnages oppofe alix dé-
/îrs des autres ; & enfin par (on dénouement. Té-
tât de fortune ou de paillon , où la Scène doit les
laiflTer. Après quoi l'Auteur ne doit plus perdre de
tems en di'fcours , qui , tout beaux qu'ils feroient ,
àuroient du moins ia froideur de Tinutilité.
Toute première Scène , dit Corneille , qui ne
<lonne pas envie de voir les autres , ne vaut rien.
Apres une Scène de politique , il n*eft guères pof-
fible qu une Scène de tendrelîe puiffè réuffîr. Le
c<Eur veut être mené par degrés : il ne peut pafler
rapidement d'un fujet à un autre ; & toutes les
fois qu'on promené ainfi le Specftateur d objets en
objets , tout intérêt cefle. Ceft une des raifons qui
empêchent prefque toutes les Tragédies de Cor-
' neille d'être touchantes. Le tems nous a appris
que , quand on veut mettre la politique fur le
Théâtre , il feut la traiter comme Racine , y jetter
de grands intérêts , des paflîons vraies , & de
grands mouvemens d'éloquence *, ôc que rien n'eft
plus néceflTaire qu'un ftyle pur , noble , coulant
Ôc égal , qui fe foutienne d'un bout de la Pièce à
l'autre*
Tout doit être aflion dans un Drame ) &: fur-
tout dans la Tragédie : non que chaque Scène
doive être un événement ; mais chaque Scène doit
fervîr à nouer ou à dénouer l'intrigue. Chaque dif-
cours doit être préparation ou obftacle.
SCkNES ÉPISODIQUES. Il eft une forte de Scènes
épifodiques, dont nos Poètes nous oflfrent peu d'e-
xemples , 6c qui me paroiflent bien naturelles. Ce
font des Perfonnages comme il y en a dans tout
s C E 1)7
le monde & dans les familles > qui fe fourrent par-
tout fans être appelles ; & qui , Toit bonne ou
mauvaife volonté , intérêt , curiofitc , ou quelque
motif pareil , fe mêlent de nos affaires , & les ter-
minent ou les brouillent malgré nous. Ces Scènes
bien ménagées , ne fufpendroient point l'intérêt ;
loin de couper Tadion , elles pourroient Taccélé-
ren On donnera à ces întervenans le caraâère
qu'on voudra : rien n'empêche même qu ou ne les
faflè contrafter. Us demeurent trop peu pour fati-
guer. Ik relèveront alors le caraÂcre auquel on
les oppofera. Telle eft Madame Pernelle dans le
Tartuffe > & Antiphon dans l'Eunuque.
5CkNES DE VALETS. Les ptaifanteries d'un Va-
Ict , & fon avidité pour l'argent , fons très grof-
ficres. On n'a que trop long-tems avili la Comédie
par ce bas Comique ^ qui n'eft point du tout Co-
mique. Les Scènes de Valets 6c de Soubrettes ne
font bonnes, que quand elles font abfolumentné*
cedaires à Fintcrêt de la Pièce , & quand elles
renouent l'intrigue : elles font infipides dès qu'on
ne les introduit que pour remplir le vaide de la
Scène ; 6c cette infipidité > iointe à !a bafTeiTe des
difcours , deshonorent un Théâtre fait pour amu-
fer , & pour inftrqirç les honnêtes gens. Ces Scè-
nes 9 où les Valets font l'amour , à l'imitation de
leurs Maîtres , font enfin profcrites du Théâtre
avec beaucoup de rai fon. Ce n'efl: qu'une Pai-
rodié baflè & dégoûtante des premiers Perfon-
nages.
SCENES DOUBLES. Scènes dans tefquelles deux
Perfonnages s'entretiennent de leurs intéfêts>
Hiij
*i8 S c k
tércts particuliers , d*un côte , tandis que deux au-
tres en font autant du leur. On ne peut donner dq
plus bel exemple de ces fortes de Scènes , que la
dixième de TAfte troifieme du Bourgeois Gentil^
homme , où Ton voit Cléonte & Lucile , qui font
amoureux , Ce faire des reproches , bouder tour
à tour , & enfin fe racconunoder ; & Covielle Se
Nicole , leurs Valets » faire de même de leur côte
ôc à leur manière.
NicoLi â Lucile.
Pour moî , j'en ai été toute (candaliiSe*
L 0 C X L E.
Ce ne peut être, Nicole , que ce que je dis ; mais le Toilâ«
Cléonti a Coviel e«
Je ne veux pas feulement lui parler.
CoVI£LL£«
Je veux vous imiter.
Lucile.
Qu*efl-ce donc, Cléonte , qu'avez- vous î
N I c o t c.
Qu*as*cu donc> Covielle f
L D c I t c.
Quel chagrin vous poflede !
Nicole.
Quelle mauvaife humeur te tient î
L 0 £ I L E.
Etes-vous muet , Cléonte ?
Nicole.
As-tu perdu la parole , Covielle f
C L i o H r s.
Que f oiU qui eft fcélérat !
s C fe %x^f
CoVIELLit
Que cela efi Judas !
L U C I L t.
Je vois bien que la rencontre de tantàt a troublé TOtre
Cléonte â CovielUm
Ah ! ah ! on voit ce qu*on a fait.
N I c o I. B.
Notre accueil de ce matin t*a fait prendre la chèyré^
CoviELLii Cléonte^
On a deriné Tenclavure.
L u c 1 1. 1.
N'eft-il pas vrai, Clétnte ^ que c'efl-U le fujet de T9tra
4épit i
C L é o M T !•
Oui , perfide i ce Teft.
CoviELLfii Nicole»
Qu*eu-cî 9 qu*eu-mi,
L u c I L E*
VoiU bien du bruit pour un rien* Je^ veux vous dirç i
Cléonte t le Hijet qui m*afaitce matin éviter votre abord,
C L é o M T E voulant s*en alleu
Non , je ne veux rien écouter.
Nicole à Covielle»
Je te veux apprendre la caufe qui nom a fait pailc^
TÎtC.
CoviELLB voulant i^en aller.
Je ne veux rien entendre.
L 0 c I L E fuivant Cliome.
Sachea que ce matin • • • •
^ C L É o M T I«
Non , vous dîsvje.
N I c o X s fuivant Covietle»
Apprcns ^ye , . • t • *
H Vf
^a« s c fe
Ken y traltrellê.
Ecoutez^
Point d^affidre.
^aiiTe^moi dire*
Jt ftis foucd.
ICléonte.
Non,
CoyicUe;
Point,
Arrête:»,
Chanfons,
Entcn9-moi«
Sagatelle,
,Un moment,
X
.pQ^nt du touti
N I c o L i«
Un peu de patience,
C o V I £ I. L B«
Tarare.
L u c I L x«
Deux paroles*
C L E o M T B«
Non , c*en efl fait.
Nz co«.|i«
lin mou
l^ u c I ^ E*
C L é o M T s.
N I c o L B,
»
COVIBLLI*
Il U C I L X»
C L ï O M T i;
N I C O L S,
li U C I L B,
Cl ûo »ru
Ni COL u
COVIXLLB»
L U c I L B«
C L i O N T b;
s c k lit
Covielli.
plus de commerce.
L u c I L E s^arritantm
Hé bien , puUque vous ne voulez pas m*écouter ^ der
Bieurez dans votre penfée , 8c faites ce qu'il vous plam»
Nicole s*arritant aujj^m f\
Puisque tu £ûs comme cela , prens*le comme ta vou;^
dras.
Cl e o m t X fe retournant vers LuciU%
Sçachons donc le fiijet d*un fi bel accueil.
L u o I L É 5*en allant dfon touri
U ne me plait plus de le dire*
CoviiLLEjè retournant vers NicoUi .
Apprens-nous un peu cette bifloire* :ji
Nicole s^en allant de mime;
Je ne veux plus , moi , te rapprendre.
C L s o N T E fuivant Lucile*
Dites-moi»
L u CI L s s'en allant toujoursi
Non 9 je ne veux rien dire*
CoviELLE fuivant NicoUê
Conte-moL
Nicole s*en allant toujours^
Non , ]c ne conte rien.
G L E O N T E*
De grâce.
L D c I L E«
. Non, vous.dif-je«
Coviellb;
Par charité.
Nicole*
Point d'afiàire*
c L s 0 II T i;
Je voui en prie*
m
se È
L U C I Ir I«
*
COVIELLI*
N I C •Lit
Cl lO M T U
Lv Clh M.
Cq y II 1 1 1«
N I c p t s.
Laiflêz-moL
Je t'en conjure.
Ote-toi de-li.
tticile*
Nom *
c
Nicole.
Point»
Au nank des Dieux f
L u c 1 1 1«
Je ne vcu* pas.
C0VIILI.14
Parle-moi»
Nicole,
Point du tout.
, Ç LBOMT It
' EdairciiTez mes doutes. .
* ' '. '
Lu CI lié -
Non , je n'en ferai rien.
GuériiIè2S-moi l'efprit,
N ifcO o. L V
Non , il ne me plait pas.
Hé bien , puifque vous vous foucitz^R peu de me tirer
de peine « éc de vou^aftifier , vous me yo]^e2» ingratte »
pour la dernière fois; aC je vais loin de vous mourir <k dou-
leur & d'amour.
Covi S thM d Nicolei
' . ut y •' " ' "
Et moi , je vais Gmrt Cti p^«
s C E lit
L u c I L E d Cléonte » gui veut finira
Cléonte.
N I c o L 1 *i Covielle ^ qui s*en va êi^%
Covielie*
C L B o M T s s* arrêtant.
Hé!
CoviBLLB s*arritantn
Plaît-îl ?
L u c I L B«
Oà allez-vous ?
C L E O K T f •
OÙ je TOUS ai die*
CoviSlLt.
Nous allons mourir.
L u c I L t.
Vous allez mourir » Cléonte ?
C L £ O Mt T !•
Oui^ cruelle y puisque vous le voulez^
L u c I L E,
Moi 9 je veux que vous mourriez !
Ils en viennent enfin à réclaircifTement 6c] iû
raccommodement. Rien n'eft plus propre que cet
exemple, à faire voir avec quel art» quelle nne(Iè ,
quel jeu & quelle vivacité ces Scènes doubles doi-
vent être conduites , & comment elles doivent erre
dialoguées» pour ne point mettre de confudon dans
refpiit du Spedatear , & pour ramener rintérêc
fubalterne au principal. Ces fortes de Scènes biea
maniées y font un effet admirable fur le Théâtre»
SCEVOLE » Tragédie de Duryer , 1^4^.
Scevole fiit joué encre Rodogune Bc Héracllus. Quoî^
que fort inférieur aux Pièces de Corneille , on y récent*
noit la même manière ; mais avec bien inoins de force
fc lans aucun de ces traits ^ qui , dans Corneille , annon*
ççnt le grand Poëte fie Thomme (îipérieur, Les Romaîm
,114 SCI
de du Ryer (ont les mêmes que ceux de Corneille ; leurs
caraâères ont la même grandeur & les mêmes défauts»
Cette Pièce plairoit encore , fur -tout â ceux qui p^fé-
xcnt , au plailîr d'être vivement émus pendant la rcpré-
ièntation , l'avantage d'emporter du Théâtre un fenti*
ment qui élève leur ame , & qui la fortifie ; & ii le Sce-
vole étoit remis .avec les correâions que le progrès de
l'art & du goût ont rendu néccilaires j peut-être auroit-
il un grand (iiccès.
SCIP ION y Tragédie de Pradon , xS^j. ,
Ce Héros , combattu par l'amour de la gloire » & par
les tendres fentimens qu'il a conçus pour Ifpérie % lû éce
d'Annîbai , fà priiônnicre, remplit les premières Scènet
du détail de fbn amour, en attendant Tefitrevue qu'il doit
avoir avec le Héros Carthaginois. Ifpérie ne l'aime
point ; elle préfère Luceïus , rrince allié de Cartha^e »
a qui fes parcns l'ont promile. Celui-ci apprend qu'An-
tiibal a propofé i Scipion la ToaÀn de fa nièce , pour gage
de la paix qi]|'il veut conclure. Dans le deilcin d'empe«
cher ce mariage , & d'enlever Upérie, il attaque le camp
des Romains. Scipion rompt toute négociation avec An-
Dibal. On court aux armes ; les Carthaginois (ont vain-
cus ; & Luceïus efl fait prisonnier. Scipion , partagé
*•" entre la pitié , l'amotir & la gloire , fait fe vaincre enhn
^ '3lil-ménic , & cède Kpérie à fon Rival. Le grand Scipion »
^ •: ce fameux vainqueur deCarthage, n'eâ, dans cette Tra-
. ; jg'édie > qu*un fen&ron & galant Petit- Maître. C'eft dire
^. coinbien ce r61e efl mal fait , & jufqu'â quel point le
^'l^cintre de Kégùlus 2l pris le change dans le carac-
« ''l'tére de Scipion. L'Auteur ne donne pas une plus grande
3 vidée d'Annibal, & fait de Luceïus un jeune étourdi. Je
i^t-ne parle ni des Confidens inutiles, ni du rôle poillche
d'Erixene , qu'il falloit fupprîmer. J'ai été plus content
**lie celui d'Ifpérie ; mais , en général , cette Pièce efl très-
médiocre.
SaPION V AFRICAIN, Tragédie d$Defmarets, i^^p.
'J' Scipion afiiége Carthagène. Dans cette Ville fe trouve
^' Olinde ^ PrincefTe Efbagnole » accordée en mariage à
' Lucidan , Frmcc des Celtibériens, Garamante , Prmce
f aUié des Carthaginois , Amant rébuté d'O-
SCI s C Y fi|
ïinic i offire à Scîpton de lui livrer U Ville , s*il veut
liii donner Olinde. Sctpion accepte la propo/ition ^ & (e
rend maître de Carthagène. Pendant la prife de cette
Place, Lucidan , qui a appris la trahifon de Garamante»
rencontre ce dernier , le combat « & le blefle dangereih^
fement. Cependant Olinde , prifbnniere des Romains ^
cil préfêntée à Scipion , qui en devient amoureux. La
confiance de la PrincelTe pour Lucidan » & la gloire de
Scipion , combattent le fentiment que Tamour in(pire à
ce grand Capitaine. Non-(èulement Scipion renonce à
(on amour pour Olinde ; mais il rend cette Princeiïe à
Lucidan , à qui il accorde la liberté. Dans le moment
arrivé Garamante 9 qui fbmme Scipion de (a parole. Cet
incident jette Olinde, Lucidan & Scipion dans une
grande perplexité. Heureufement Hianifbe, Princeffè
des Ifles fortunées , que Garamante a aimée , & qu'il a
abandonnée pour Olinde , arrive dansée moment ; elle
rappelle à Scipion la promeiïè qu*il lui a faite de lui
rendre (bn infidèle Amant. Comme cette promefle â pré-
cédé celle de Scipion à Garamante , il abandonne ce
dernier i Hianin>e« C'eft par ce dénouement , que la
Pièce efl terminée. En général, cette Tragi-Comédie
eft durement & bafTement verfîfiée , le (ujet mal conduit ,
êc encore plus mal dénoué. Cependant on y trouve des
fonds de ^nes afTez heureufement imaginées , & qui ,
en d'autres mains , auroient pu devenir intérefîantes.
SCYTHES , {les) Tragédie de M. de Voltaire y 1767.
Lie célèbre Auteur qui a dé}a mis avec tant de Hiccès
fur la Scène , les tableaux contraftés des Mahométans
& des Chrétiens , des Américains 5c des Efpagnols , des
Chinois & des Tartares , a voulu depuis enrichir notre
Théâtre du fpeâacle des mœurs f^veres des Scythes ,
en opposition avec le fafte orgueilleux des anciens Fer-
iàni. La fiiblime iimpliçité de la nature (àuvage a été
lentie par l'Amateur éclairé & (ans prévention ; cVd
en revoyant cette Pièce , que le Public en développera
les beautés , & les mettra au rang des chef-d'oruvres qui
ibnt en poileffion de plaire.
Qui voit-on d'abord (tir la Scène f Deux Vieillards
auprès de leurs cabanes 1 des Bergers , des Laboureurs.
itf s Cï SEC SE J
De qui parlet-on ? D*unc fille qui prend foin de la vielt^
leile de fon père ^ & qui fait le fèryice le plus pénible.
Qui époufè-t elle f Un Pâtre , <}ui n^eft jamais lorti des
champs paternels. Les deux Vieillards s*aiTeyent fur uil
banc de gazon ; que des Aâeurs habiles pourroient faire
valoir cette iîmplicité !
Ceux qui fè connoiïïènt en déclamation & en expref-
£on de la nature , fèntlront fiir-tout quel effet pourroient
faire deux Veillards , dont Tun tremble pour fon fils f 8c
l'autre pour fon gendre ^ dans le tems que le jeune Paf-
tcur efl aux prifes avec la mort. Un père affoibli par l'âge
& la crainte , qui chancelle , qui tombe fur un fiége de
moufle , qui (e relevé avec peine » qui crie d*vne voix
entre - coupée , qu'on coure aux armes , qu'on vole au
fccours de fbn fils ; tm ami éperdu qui partage fes dou-
leurs En ÙL foibleffc » qui Taide d'une main tremblante i
fe relever; ce%éme père, qui, dans ces momens de
'fainfTement & d'angoillè, apprend que Ton fils eÛ tué ;
& qui , le moment d'après , apprend que fon fils efl
vengé % &c« &c.
SECRET RÉVÉLÉ y {le) Comédie en un Me^ en Profe »
far CAhlé de Brujeis , au Théâtre François , i é^o.
Cette Pièce doit fbn origine â l'aventure d'un Roulief
qui conduifoit une Voiture de Vin de grand prix. Les
cerceaux d'un des tonneaux fe caflèrent : le vin s'enfuit :
le Charretier n'épargna rien d'abord pour Tempécher de
couJer ; mais tous fes foins furent inutiles. A la fin il
prit fbn parti : ce fut de profiter de fbn malheur ; 6c en
profita fi bien , qu'il s'enivra , & oublia fà perte. Cette
Scène efl agréablement répétée dans cette Comédie , &
lice à une intrigue, dont le but efl la découverte d'un en-
levé ment. Thibaut ivre, en révèle lemyflère â Léandre ,
êc s'applaudit de fa difcrétion.
SÉJâNUS , Tragédie de Magnon , i6j^6.
Séjanus, Favori de TEmpercur, a formé le deffein de
détruire la famille régnante, d'afTafTiner fbn Maître , &
de s'ouvrir un chemin au Tr6ne , par l'hymen de Livie ,
veuve de Drufc , fils de l'Empereur. Il fait îndifcrctte-
icent part de fa conjuration à Livie : celle ci en avertit
s É L S É M 117
Tibère ; & Séjanus cft confondu chpféftnce de ce Prince ,
pir la perfbnne même à qui il vient de confier (on Ctctcu
Il eu audi-tot conduit au Sénat pour y être jugé. On en-
tend un bruit confus : Tibère croit que la populace a pris
les armes pour défendre Séjanus : on vient le raflTurer ^
& lui dire ^ue ce perfide , s'appercevant que le Sénat ,
prêt de le condamner , n'étoit plus incertain que du choix
du fuppUce, pour (e dérober à cet affront , aroit arraché
répée de Tun de (es Gardes v & (è Tétoit plongée dans le
feiiu
SELEUCUS^ Tragédie de Montauban y i6^u
Laodice , Reine de Syrie > abufànt de la loi qui or-
donne que les Rois (ont ceniés réener jufques au moment
de rinhumation , refu(e , depuis vingt ans , de rendre
ce devoir à fon époux y différant toujours cette triilc
cérémonie , qui doit mettre un à l'autorité dont elle ne
(è laïïe point de jouir , & la faire paflèr entre les mains
de (on nls Séleucus. D'un autre côté y Olimpie f Reine
d'EpIre , a ulurpé la fouverainc puiflance , en vertu du
teftamcnt du feu Roi (bn mari , au préjudice du Prince
Antigonus (bn fils, qui regarde cet Adle comme (Uppo(e :
ces deux Reines ont eu g a erre cnfemble. La Reine de
Syrie a appelle à fon (ecours Eu menés , Roi de Cappa-
doce, à qui elle a promis Alcionée , (à fille , en mariage :
& Olimpie , en offrant la fienne , nommée Eriphile y à
Araxe , Roi de Bythinie, s'eft fortifiée par ce fecours.
Enfin elles font la paix , 8c conviennent de la cimenter
par un double hymen , & de donner la Princeflê Alcyo-
née à. Antigonus ; & la fœur de ce dernier , au Prince
de Syrie.
SÉMIRAMIS , Tragédie de Gilbert y 16^6.
Ninus , Roi des Afryrîens , amoureux de Sémiramîs ,
femme de Ménon , Général de (es Armées y lui propofc
de répou(cr, en faifanc divorce avec fon miri. Il confie
fbn deflein à la Princeife Solarme (à fille , Se lui promet
de Tunir à Ménon. La PrincefTe accepte cette propofi-
tien avec joie ; & Ninus fe charge d*en parler à Ménon ,
à qui il oâfre . avec la main de Soùrme-, la Couronne
t
tiS 5 £ M
des Baâriens. Ménon fe défciid d'époufer la PrlnceiTe ; X
ajoute « que !>émiraniis feule fait toute fa félicité. Nintts
irrita du refus de iUénon ^ ordonne qu'on lui apporté la
tête de Sémiramis. Ménon , pour fkuver la vie de Ton
V «
prévenue de i inlidelite de Ménon « qu
vouloir écouter cet infortuné époux. Ninus profite de
Terreur de Sémiramis , & la réfbut à lui donner fa main »
pour fe venger de Ménon. Sémiramis exige par ferment
une grâce de Ninus ; celui-ci lui jure de la contenter ^
pourvu, a)0Ute-t-il, que ce qu'elle va lui demander
ne fbit point contraire à fbn amour pour elle. Cette grâce
efl y que Ninus lui accorde un règne de cinq jours avant
que de Tépoufer. A peine le Prince eft-il forti , qu'elle
apprend que Ménon s'eft tué , pour ne pas fbrvivre au
malheur de la perdre ; & qu*il ne s'étoit réfblu d'obéir
au Roi, ^ue pour empêcher ce Monarque de la faire mou-
rir. Sémiramis jure de venger la mort' de Ménon ; ce
qu'elle fait en effet, en immolant Ninus aux mânes de
An époux.
SÉMIRAMIS t Tragédie de Desfontaines ^ 1^47.
Dans cette Tragédie , Sémiramis eA fille du Roi dt
Syrie , & femme de Ninus , qui Ta* époufee après la
inort du Roi de Syrie , & la conquête de fes Etats. Sémi-
ramis, animée par l'ambition , la vengeance & l'amour ,
demande à Ninus , pour prix des viâoires qu'elle a rem-
portées pour lui y UR règne de trois jours» Ninus y con-
'ient;& après qu'elle cfî indallée fur le Trône, cette^
Reine, pour le premier ade de fa puiffance , ordonne
la mort de Ninus ; ce aui efl exécuté dans le mom( nt ;
enfùite elle envoyé offrir fa main & fà couronne à Mé".
liflrate , par Oronclide , fils de Merzabane , le Miniilre
de fès volontés. Irritée du refus de Méliflrate $ elle le
£iit arrêter ; mais on lui rend bientôt la liberté , parce
qu'il eft reconnu pour le fils de Ninus Se de Sémiramis ,
qui avoit été enlevé prcfque ^u .moment de fa naiffancc.
Oronclide , oui pafToit peur le fils de Merzabane , fe
trouve celui de Ninus > èc d'une PrincefTè que ce Prince
avoii époufée avaiu Sémiramis. Cette cj^rnlere Ce rcp^t
de
s É M J19
de (biï crime ; Se implore la vengeance de Méll&rate Se
d'Oronclide » pour la punir de la more de Ninus.
SÉMIRAMIS , Tragédie de Madame de Gorne^ , 1716.
Sémîramis e(l fille de Simma , Roi d'Arabie , que Mé-«:
non , Prince Aflyrien , avoit fait enlever , pour vcngec
la mort de (on fils. Ménon la fait paffer pour fa fille , SC
la fait appeller Nitocris. Sèiuîramis devient fi belle ^
que (es charmes lui fbumettent le cœur de ce même Mé-
non 9 d'un inconnu , nommé Arius , & de Ninus , Roi
d'Aflyrie. Méhon, ne pouvant la rendre fenfibie , forme
une confpiration contre Ninus, (on Rival; (01 d^fTein
efl découvert : il eft arrêté : il prend du poîfôn , & /ient
apprendre â 'Ninus , que £a prétendue fille efi Simifa-
mis. Arius eft reconnu pour fon f-e-^ ; V Simmi , qui
joue le rôle de l'Ambafiadeur de Zoroait:e , ^ ji de. Bac*
triens , fè découvre » Si accorde la main de fa fille à
Ninus*
SÉMIRAMIS y Tragédie de Crébillon, 17 if*
Le Tujet de Sémiramis offroit au génie de Crchlllon
une carrière auilî vafte que Tes autres Pièces ; il pou-
voit s'y déployer à fon gré. Pourquoi donc ne Ta-t-il
pas fait f On ne le difiingue que par intervalle ; cepen-
dant on le reconnoît. Sémiramis conferve ici fon vrai
caradere y à quelques remords près. Us ne feroient point
fuperâus , s'ils produifoient quelques effets dignes d'eux •
mais elle n'étouffe pas même ion amour , après avoir étc
inflruite que c'eil fon fils qu'elle aime. Il lui échappe en^
tr^autres ces quatre Vers , dignes d'être ^ités ;
Dangereux Ninias , ne t'avois je formé
Si grand ^ R généreux , d digne d'être aimé y
Que pour me voir moi-même adorer mon ouvrage i
Et trahir la nature , à qui j'en dois l'hommage i
SiMIR4MISj Tragédie de M. de Voltaire y 1748.
Ninias , fils de Ninus Se de Sémiramis » fous le nom
d'Arface , Général d'Armée > paroic dans la première
Tome m. I
i;o S É M
Scène. On Ignoroit (a Téritable nalflàhce ; 8c lul-mcme
fc croyoit le fils de Phradate , auquelNinus , en mourant ,
Favoit confié. La Reine y qui l'avoit vu au camp , avoic
conçu de Tamour pour lui. Oétolt par fes ordres, qu*il
arrivoit à fiabylone. Il y apportoit un dépôt, que Phra-
date 9 avant de mourir , lui avoit recommandé de remet-
tre au Grand-Prétrc. Ce dépôt contcnoit l'Epée , la Cou-
ronne , le Sceau de Ni'.us , avec une lettre cachetée >
qui de voit faire connoitre les auteurs de la mort du Roi ,
ic la naiffance d*Ar(acc. Ce Prince demande à être pré-
fènté à la Reine par le Grand- Prêtre;. & il elpere que
pour prix de Tes fervices , elle lui permettra d*épou(cr
Azéma, Princeffe du Sang Royal. Mais Aflur, premier
Prince du Sang , lui défend de prétendre à la main de
cette Pririceïïe , fiir laquelle il a lui-incme des préten-
tions. Sémiramis , accablée de fes remords , frappée de
la mort de fon mari , qu'elle a fait empoifonncr autre-
fois , vient finir le premier Aâe.
L*amour de Ninîa^ & d'Azéma « forme une partie dit
fécond. Ces deux Amans avoient été élevés dans le même
Défert ; & des- lors ils s'étoient juré un amour inviolable.
AfTur voudroit inutilement être un obflacle à leur ten-
drelTe. Ninias lui déclare ^u'il le redoute peu y Se qu'il
ne craint rien d'un pareil Rival» Cependant Sémiramis «
toujours inquîette , toujours agitée y avoit fait confulter
l'Oracle d'Ammcn ; félon (a réponfe y elle devolt allumer
le flambeau de l'hymen; & appaifer par un (àcrifice^
dans le lombeau de Ninus , les mânes de ce Prince.
Dans l'Aôe fuivant , pour obéir à l'Oracle y Sémira-
mis commande au Grand- Prêtre de préparer le (acrifîce.
Elle fait affembler les Grands de fa Cour y leur apprend
qu'elle doit fe choifîr un nouvel époux , & qu'elle fixe
fon choix fur Arfâce. Ici l'ombre de Ninus paroit : elle
annoncé â Ninias qu'il régnera dans Babylone y mais qu'il
doit auparavant lui immoler une viâime fur fon tom- '
beau. ^ <
Le fecrct de la naiffance d'Arfâce fe découvre au qua- î
triemc AÔe. Le Grand -Prêtre l'avoit appris par la lettre >
de. Ninus. Pour prévenir un iftcefle y il la communique :
à Ninias ; ^ Sémiramis cUe-mémc y lit l'horreur de Ion '
crime.
s tu iji]
Cependant Tombrc de Ninuj avoit demandé un (àcri-i
Sec : l'Oracle Tavoit ordonné ; & c'eft , avec le mariage
d^Azéma , ce oui fait la matière du cinquième AAe. AUur
fait que c'eâ dans Je tombeau de Ninus que ce lacrifica
doit fe faire ; il s'y rend en (ècrct , dans le deflèin d*y*
afla/Iiner Ninias, Sémiramis en ei\ avertie : elle court
pour défendre fon fils ; Ninias y va lui-même pour y
égorger Ailur ; mais , dans la fureur qui le poilSde , il
porte a fa mère le coup mortel ^u'il deiiinoit à ion en-i
Jiemi. Avant que de mourir , sémiramis unît fbn fils avec
Azéma ; & Ninias prononce 1 Arrêt de mort contre le per^
fide Aflùr.
Il ne fera pas hors de propos de parler ici de la ma«
nierc dont'cette Pièce fut remifc au Théâtre en 17^9, 8c
fc repréfente aujourd'hui , qu'un goût plus épuré a éclairé
les Comédiens , 8c qu'on z dégagé le Théâtre des entraves
qui rembarrailbienc. La décoration offre , dans le fond , les
dériftiles extérieurs d'un yaHc & magnifique Palais. Suf
Tune des parties latérales du Théâtre . s'élève un iuperbe
Temple ; & fur l'autre , cil l'entrée du tombeau de Ninus
à côté d'une pyramide. On monte à l'un & à l'autre de
cet Edifices , par des degrés qui , indépendamment du
bel effet qu'ils font dans la compofîtion générale de TAr-
chiteâure 9 procurent des entrées & des fort les aux Ac-^
teurs 9 convenables à la dignité des différentes adions
de la Tragédie. Les fabriques qui compofent cette déco-
ration , non-fêulement font du genre le plus grand & le
plus propre â rendre l'idée de la Majeité des Edifices
antiques % mais encore elles font peintes avec cet art
qui trompe fi ingénie ufement les yeux , 8c qui produit
Tillufion la plus complette» Tous les ornemcns y font
raiibnnés & afiujettis à un coflume exad. Ils n'en contri-
buent pas moins aux effets les plus avantageux â la pein-
ture* U (èra toujours réfervé au feul vrai de produire le
beau ; & Ton voit par-là , combien font mal- fondés les
prétextes des Artiftes ^ 8c l'indulgence des connoilfeurs
de profeffion , lorfqu'ils violent d'un air fauffement fa«
Tant % ces Loix fi neceffaires 8c (i infaillibles.
A la grandeur des décorations , à la vérité de leurs
effets, les Comédiens ont joint l'attention de difpofer
les Pcrfo^nagcs de façon à produire les plus beaux ta-^
1)2 s É M
bleaux, tant pour la fplendeur du Speâacle , que pour
le pathétique des adions. Le moment où Sémiramis ,
fur Con Trône , & dans tout l'éclat de. (a gloire , va dé«
clarer aux Grands & aux Peuples de Ton Fmpire , lô
choix qu'elle a fait d'un époux , efl repréfentc dans la
plus grande manière. On croit voir au-delà du 1 rone
<les troupes nombreufes de Gardes & de Guerriers , qui
forment une barrière à Ja multitude d'un Peuple tumul-
tueux. Les objets rapprochés font les Mages d'un côte ,
les Grands de l'Empire de l'autre ; tout , à peu de chofê
près > affez bien difpofé. En un mot , le lieu de la Scène ,
la diflribution des figures Hir des plans convenables 8c
heureux : le tout onre un des plus riches & des plus
grands Spedacles que nous ayons vus fur aucun Théâtre »
& dont l'exécution réelle répondroit à la Majeflé des plus
puîlTans Monarques de la terre« L'apparition de l'om-
bre de Ninus , ce grand refTort de la Scène antique »
qui fembloit effrayer la délicateffe de la nôtre , 8c
enfreindre la régulière vraifemblance , produit tout
' l'effet qu'on doit en attendre aujourd'hui , au moven de
la difpofition convenable au Théâtre, L'inàant où Ninias
fort du tombeau couvert du (àng de là mère y ( grâces â
l'aâion énergique & vraie de l'Adcur, ) frappe d^orreur
8c de crainte. Le Speâateur fai/i , ne fort de cette Htua-
tion terrible , que pour feotir brifer fbn ame par l'accom-
plifTement d'une catafirophe afTez préparée , pour em-
prunter du prefTentiment la force de fon dernier trait ;
8c afTez prévue , pour ne pas affoiblir la puifTance de
fon effet. C'efl ce que l'on éprouve à la vue de Sémiramis
échevelée , percée de coups, fe traînant fur les marches
du tombeau ^ pour apprendre à Con fils ^u'il dï fon meur-
irier ; 8c à l'Univers ,
Qu'il efl donc des forfaits
Que le courroux des Dieux ne pardonne jamais*
Ce tableau termine une Tragédie qui , â tous égards ,
nous rapproche de ces Spedacles fameux d'Athènes 8c
de Rome, que l'efpace des tems colore peut-être â notre
imagination d'un éclat trop féduâcur ; au lieu que
nulle p**rvention ne peut nous égarer fiir la perfcdion de
celui- ii.
s E M in
SENTENCE. Le mot de Sentenna , chez les an-
ciens Latins , (îgnifioit tout ce que Ton a dans
Tame , tout ce que l'on pcnfe : outre qu'il eft pris
le plus fouvenc en ce fens dans tes Orateurs, nous
voyons encore des rcftes de cette première (îgni-
fication dans l'ufage ordinaire : car , lî nous affir-
mons quelque chofe avec ferment, ou fi nous fé-
licitons quelqu'un d'un heureux fuccès , nous em-
ployons ce terme en latin ex animi fententiâ ,
pour marquer eue nous parlons finccremcnt , &
félon notre ^nfce. Cependant le mot dtjemenna
éto'it aaffi employé allez communément dans le
même fens. Pour celui de fenfus , Je crois qu'il
étoit uniquement afFefté au corps ; mais l'ufage
a changé. Les conceptions de l'efprit font préfen*
tement appellées/<rw///^ ; & nous avons donné le
nom de Jentcntia à ces penfées ingcnieufes &
brillantes, que Ton afFefte particulièrement de pla-
cer à la fin d'une période , par un goût particulier
à notre fiécle. Autrefois on en ctoit moins curieux :
aujourd'hui on s'y livre avec excès (Sr fans bornes.
C'eft pourquoi je crois devoir en diftinguer les
différentes efpèces , & dire quelque chofe de l'u-
fage qu'on en peut faire. Les penfccs brillantes
ou folides les plus connues de l'antiquité , font
celles que les Grecs Se les Latins appellent pro-
prement des fentences. Encore que le mot fsn-
tentia foit un nom générique , il convient néan-
moins plus particulièrement à celles-ci ; parce
' quelles font regardées comme autant de confcils •
ou » pour mieux dire , comme autant d'arrêts en
fait de moeurs. Je définis donc une fentence , une
penfée morale i qui eft univerfcllement vraie &
I ll|
.:iî4 s É N
louable , & même hors du fujet auquel on l'ap-
plique. Tantôr elle fe rapporte feulement à une
chofe f comme celle-ci : rien ne gagne tam Us
cœurs que la bonté ; & tantôt à une perfonne ,
comme cette autre de Domitius Afer : Un Prince
qui veut tout connottre , eftdans la nécejfité de par-
donner tien des chofes.
Voici quelques règles à obferver fur les fen-
tences dans l'Epopée. Il faut les placer dans la
bouche des Aûeurs; pour faire plus d*impreffion.
Elles doivent être claires femces , & telles qu'elles
paroilfent naître indifpenfablement de la iitua-
tion. Il faut qu'elles foient courtes , générales &c
intéreilàntes pour les moeurs. Elles doivent être
générales , parce que , fans cela , elles ne font
pas inftruûives, & nont de vérité & d'applica-
tion , que dans des cas particuliers. Elles doivent
intérefler les moeurs ; ce qui exclut toutes les rè-
gles , toutes les maximes qui concernent les Scien-
ces & les Ans. Enfin , il faut que la fentence con-
vienne dans la bouche de celui qui la débite , 6c
fo't conforme à fon caraâcre. L'Ariofte a fur-tout
péché dans fes fentences morales , qu'il fait débi-
ter à tort & à travers par fon Héros*
SENTIMENS , en Poéfie , & particulièrement dans
le Poëme Dramatique , font les penfées qu'expri-
ment les difïcrens Perfonnages ; foit que ces pen-
iées ayeiu rapport à des matières d'opinion , de
{laflîon , d'affaires * ou de quelque chofe fenibla-
^le. Les mœurs forment l'adion tragiques & les
fentimens Texpcfent , en découvranr (es caufes ,
fes motifs , 6cq. Le$ fentimens font aux mœurs ,
s E R S E R i)j
ce que I«s mcrurs font à la Fable. Dans les fenci-
niens « il faut avoir égard à la nature & à la pro*
babiiité. Un furieux , par exemple , doit parler
comme un furieux -, un Amant , comme un Amant ;
& un Héros » comme un Héros* Les feniimens
fervent beaucoup à foutenir les caraâcres.
Tout fentiment^ dit Corneille, qui n'eft pas k
fa place > féche les larmes qu'une fituation atten-
dri&ante faifoit couler,
SERDEAUDES THÉÂTRES, (U) Comédie en un Aêle^
en Profe , mêlée de Vaudevilles , par Fuielier y aux Italiens »
Apollon 8c TerpHcore rappellent , dans la première
Scène « les Noces de Gamache , le Bouquet desfepr t>agres »
Se Pirithoùs j trois Pièces nouvelles qui ne réuflTirent
point. Cette Parodie efl la cenfure de ces trois Pié«
CCS. Comme elles font peu connues , cette Critique n'of-
friroit Tien de piquant , quoique dans ion tems elle eut
beaucoup de luccès.
SÉRÉNADE f (la) Comédie en un A5ie , en Profe , avec un
Divertip,ement, par Rtgnard , Mujique du même , retouchée
pur Ciihert 9 aux François , 1 693.
Regnard débuta (îirla Scène Françoife par deux petites
Comédies , la Sérénade , & le Bourgeois de Falaife, Ce
iQUt les fruits d'un génie qui , par de légers effais , fe dif
po(e aux grandes entreprifcs L'une eft un badinage in^
génieux , où l'adrefTe d*un Valet efcamote Targent d'un
Vieillard. L'autre e(l une de ces petites intrigues, où
le Valet & la Suivante font échouer le projet d'un ma-
riage forcé. Valere 6c Léonore s'uniffcnt dans Tune &
l'autre Comédie , malgré les oppositions d'un père avare.
Scapin égayé toutes le» Scènes de la première ; & Mer-
lin joue également bien fon rôle dans la fcconde. Ici »
les extravagances d'un Vieillard, moins amoureux de
ÛL maitreife , auc de Ion tréfor ; là , les ridicules d'un
Bourgeois bas-Normand > la groffe gaieté Provinciale ,
I iv
J^6 S E R
la pefànte ingcnuîtc d*un cou/în fort #paîs , fervent de
matière â mille fîtuations piaffantes. L'exécution d'un
Concert & d'un Ballet favorife le dénouement de ces
deux Pièces.
SERMENS INÛISCRETS , (les) Comédie en cinq ASes ;
en Profe 9 de Marivaux , au Théâtre François ,1731.
Les 5ermcns îndifcrets font une des meilleures Pièces
de Marivaux. L'intrigue en eu bien conduite ; mais je
trouve le fujet aufli peu vraifèmblablc , que la manière
dont il eft traité me paroît rpirituellc. Lucile eu pro-
mifc en mariage- à Damis. Tous deux , avant que de fc
connoîtrc , témoignent beaucoup de répugnance pour cet
engagement. Dès la première entrevue, Tamour fait uno
forte imprcffion fur leurs coeurs ; mais ils fc cachent
leur amour mutu<el , & s'engagent l'un 5c l'autre , par
une ef])écc de ferment > à faire tousleurs efforts pour em-
pêcher la conclufîon de ce mariage. Ils agiffent en con-
îéqucnce , 8c craignent de voir leur projet réuffir. Efl-il
naturel que des perfonnes qui s'aiment, travaillent à fc
chagriner pendant tout le cours d'une Pièce en cinq Ac-
tes ; & cela , faute d'une explication, qui les auroit liir
le champ rendus les meilleurs amis î Le Spcdateur ,
inflruit des difpofitions de leur amc , fbuffre de les voir
fî long-tems dans un état de contrainte , qu'il ne tien-
droit qu'à eux de faire finir dans le moment.
SERTORIUSy Tragédie de Pierre Corneille^ j66z.
Tout eft neuf dans Sertorius ; les caradères , les în*
térêts qui y font agités , & Tur-tout la manière dont ils le
font. L'entrevue de Scrtoriiis & de Pompée , eût effrayé,
tout autre que Corneille ; & il a furpafï^ dans cette en*
trevue , l'idée que nous avions de Pompée & de Serto-
rius îl efl au-defTus de tout ce qu'il traite. Les détails
Militaires , répandus dans cet Ouvrage , faifbient dire
à M. de Turcnne : « Où donc Corneille a-til appris TArt
» de la Guerre y^ f
SERVANTE JUSTIIÏIÉE , (la) Opéra - Comique en un
Aéie y par MM* Fagan &• Favart , à la Foire Saint^Ger'^
main , 1740»
Le Tabellion du Village attend que Madame Bertrand,
lui remette Its deux cens écus qu'elle doit lui donner
pour la dot de H ion (a Servante ; mais il craint qu'elle
ne loit informée que cette jeune tîUc eil aimée de Colin ,
fon Garde -Moulin , qu'elle voudroit époulcr elle même.
La Commère Cliquet, envicu:è & bavarde , vient redou-
bler (es craintes , en riant aux éclats ^ de ce que Madame
Bertrand ft croit aimée de Colin. Celle €i arrive ; & la
Commère ne manque pas de (e moquer d'elle, & de lui ap-
prendre que tous les foins de Colin (ont pour Li on. Heu-
reufcment. Madame Bertrand eft trop prévenue en (à fa-
veur , pour pouvoir fc déterminer à croire une nouvelle
£ humiliante pour fon amour*propre ^ Se (î affligeante
pour fort cœur ; cependant elle ne laifTe pas d'avoir
quelques (bupçons ; & elle cherche à les éclaircir ^ efi
interrogeant Lilbn qui arrive. Comme elle voit Madame
Bertrand difpofée à la brufqucr , elle veut s'en retour-
ner , Cous prétexte d'aller à Ion ouvrage ; mais Madame
Bertrand la retient , & fe cache derrière elle , afin de
s'inftruire des véritables fentimens de Colin, qu'elle voit
arriver y en tenant une cage , dans laquelle efl un oiCèau
qu'il defline à Lifon ; mais qu'il offre à Madame Ber-
trand , en Tappercevant cachée derrière fa Maîtrcfic; ce
qui détruit tous les foupt^ons que lui a donné la Com-
mère Cliquât. Elle fort très-contente, emmené Colin
avec elle « afin de hâter la noce. Li(bn eft moins (àtis-
faite, & ne peut (e refaler aux craintes qui troublent
fon petit cœur ; mais fon parrain le Tabellion vient la
tranquillifèr ; & Colin , qui reparoit bientôt , la raffure
encore. Les carrcfTes fuccédent aux juftifications ; il lui
donne un bouquet qu'il place dans (on cor(ct , & finit pat
Tembraflcr; mais, mallieureufement, la Commère Cli-
quet a tout vu de fa fcîiêtrc ; & cette méchante bavarde
court tout apprendre à Madime Bertrand, Lifon eftdans
la plus vive inquiétude ; mais le ru(2 Colin (ait tout pré-
venir , en recommençant avec Madame Bertrand , qui
furvient , tout ce qui s'eft paffé avec Liton , qu'il congé-
die : il lui baife la main , place un bouquet dans (on cor-
fet : l'embraffe , & répète avec elle , par fineife , ce qu'il
a fait avec Lifon par amour. Il fort , & Madame Cliquet
arrive toute efToufflée , lui raconter tout ce qu'elle a vu :
çc qui ne lurprcnd nullement Madame Bertrand » qui
i}8 S E R
croît que la Commère s'cfl trompée , & Soutient que les
çarrcfics de Coiin ne s'adreiïbient pas â d'autre qu*à clic.
Tout eft bientôt cclairci : le Tabellion vient avec le con-
trat de mariape qu'il a drefTé ^ $( que Madame Bertrand
croit être le ucn. Dans cette flattcufe efpérance , elle ne
le fait pas preffer pour donner les deux cens écus qu'elle
a promis à Lin)n , dont elle ne demande pas mieux que
de Ce débarralîcr. Le Tabellion 8c la Commère ont beau
vouloir lui obfcrver tout ce qu'il y a de ridicule dans
une union fî dirproportionnéc : elle ne veut point enten-
dre ration : elle lui répond par ce couplet :
De deux coeurs que l'amour engage
L'hymen doit être le partage ;
Et c'cfl un attentat affreux ,
Que d'ofer s'opppfer aux feux
De deux coeurs que l'amour engage.
Et fi ces cœurs engagés par l'amour , dit le Tabellion «
etoient ceux de Colin & de Li(bn f Madame Bertrand
n'en peut rien croire; mais Colin ne lui laiile aucun
doute ; & Lilbn la condamne par fa propre maxime , en
lui répétant le couplet de deux coeurs quç l'amour en-
gage. La Commère lui confeille de Ce venger , en épou-
lant le Tabellion ; elle profite de cet avis ; Se tous font
d'accord.
SERVANTE MAITRESSE ,(la) Parodie ou TraduSion
en deux Aâles , en Vers » de la Serva P4VR0NA , J/z-
terméde Italien , -par Baurans , au Théâtre Italien, i7Ç4»
Pandolphc Ce plaint de ce que Zerbine fa Servante cft
trpp long'tems a lui apporter Con chocolat : il appelle de
toutes fcs forces : elle paroît , & dit à fon Maître qu'elle n'a
pas eu le tems de faire ce qu'il lui avoit ordonné. De co-
lère , Pandolphc veut fortir de la mailbn : Zerbine s'y
oppofe ; & il faut que le Maître en paiïe par-li. L'inno-
cence de fa Servante lui fait, prendre la réiblution dé Ce
marier. Zerbine feint de vouloir Ce marier aufli. Elle fait
. . d'éguifer Iç Yàlet de Pandolphc çn homme de guefre :
' elle dit à Ibh Maître que c*e(l là TAmant qu'elle veut
SES SIC SID T5^
époaCct'j eUe le prie de (e fouvcnir de tems en tems de
Zerbine. Pandolphe s'attendrit, & finit par Tépouler luit
même.
SÉSOSTRIS9 Tragédie de Longefiene^ U9U
Racine n*ignoroit pas que TAuteur de Séfôfiris aVoit
&it rOuvrage qui a pour titre : Parallèle de Meffieurs
Corneille & Racine, où Lon^epiere lui donnoit de grandi
éloges. Un peu de reconnoiflance fembloît lus prefcrire
Îiuciques égards pour lui ; mais ne pouvant tenir contre
on humeur , qui étoit naturellement critique , il fit TE-;
pigcanune fiiivante :
Ce fameux conquérant , ce vaillant Sé(b(lris ^
Qui y jadis , en Egypte , au gré des Deûinéesy
Véquit de fi longues années ,
N'a vécu qu'un jour à Paris.
SICILIEN ^ (le) ou l* Amour Peintre , Comédie en un
Aâe , en Profe , de Molière , 1667.
Deux Amans , l'un François , Se Tautre Italien y font
tenir a l'Amour , dans cette Pièce > un langage vrai ^
quoique bien oppolé.
SIDNEY9 Comédie en trois Aâles , en Vers , par M, GreJJit i
au Théâtre François y 174^.
pourroit 1 intituler le ùuicide ; il y
dans Ton plus grand jour. Il eil vrai que l'Auteur place
la Scène en Angleterre. Sidney , jeune homme de qua-
lité , & principal Perfbnnage de cette Pièce , a long-
tems aimé Rofalie , qui l'a toujours pavé de retour. Il
l'oublie enfin , & pafie à des objets moiAs dignes de le
fimer. Bientôt il fe repent de Ton inconfiance ; mais Ro«
iâlie a diiparu. Sidney au défefpoir , fe retire dans une
snaiCbn de campagne , réfolu de s'y empoifonner. C'eft
ce deiTein qui l'occupe lèul durant les deux premiers Ac«
ces dé la Pièce. U l'exécute au ti;oificme* Quel déferpoir
T40 s I D S I É
pour lui , d'apprendre alors que Rofalie exifle, 8c de là
revoir trop tard ! Cette Scène forme un tableau neuf &
frappant. Sidncy fort enfin d'erreur. Il apprend que Du-
mont, fon valtt de chambre, a prudemment fubditué
une autre liqweur au breuvage empoifonné qu'il croyoit
avoir pris. Cet cclairciflcmcnt , & la réunion des deux
Amans, termine la Pièce. Je n'ai point parlé du Rôle
d'Hamilron , qui efl le modèle d'un véritable ami. Le
**,:^rand mérite de cet Ouvrage eonfîfle dans la ver/îfîca«-
tion : j'en ai peu lu , qui réuniffent plus d'élégance & plus
' d'énergie.
SIDCNIE y (la) Tragi-Comédie de Mairet , i^ît*
Cynaxarc , Prince de I ydic , mais Prince dépouillé , a
fauve l'Arménie de fa ruine , & l'a rendue triomphante»
La Reine , pc^r l'en récompenfèr , lui fait don de quel*
ques Provinces , & lui accorde la main de Sidonie , qui
pafîe pour fille d'Arcotreine , grand Miniftrc d'Arménie.
Pharnace , fils de la Reine , s'oppofe à ce mariage. Il
;., aîme Sidonie : il efl naturel de lui donner la préférence;
mais Arcomeine déclare , d'après un Oracle , que l'Etat
doit périr , lorfqu'une Efrlave partagera le Trône : il
ajoute que Sidonie efl tlclave, & n'efl point fa fille.
Apres quelques éclairciflemens , elle efl reconnue pour
la focur de Pharnace ; & elle époufe Cynaxare. L'Auteur
a tiré parti de cette adion , par elle-même très fîmplc*
• C'eft une efpéce de Bérénice « à laquelle il ne manque
que l'élégance de l'exprefïîon ; on pourroit même dire
' qu'elle n'y manque pas toujours.
SIÈGE DE CALAIS, (le) Tragédie de Bellay, lyé^.
Eufiache de Saint-Pierre , Maire de Calais , apprend
aux Spedafeurs , que le Comte de Vienne ^ Gouverneur
de la Ville afliégée par Edouard , Roi d'Angleterre ^
' t&. (brti pour tenter un dernier effort. Pendant qu'il ex-
prime vivement fes allarmes , on entend le bruit des ar-
. mes. Amis , tout eft perdu , s*écrie-t-il , en ne voyant
plus l'étendard de la viâoire. A l'inftant arrive Aliénor ,
fille du Comte de Vienne , qui apprend à Eudache que
le Comte, après s'être défendu vaillamment ^ eft de-
meuré prifonnier. Eufiache s'informe du deflin de (on
JBls , & apprend qu*il n*a reçu qu'une légère blcflure au
s I É I4T
bras. Aurèle , c*e(l le nom de ce fils» vient bleflS fur le
Théâtre « avec le rede des Citoyens , pour délibérer fur
le CoTt de la Ville, ALiénor prend la parole , propole de
s'enterrer fur les débris fumans de Calais. Eudache ,
accepte ^ en frémiffànt , cet horrible parti ; mais avant
2ue de le mettre à exécution , il l'envoyé annoncer à
idouard , & lui propofe de le rendre maître de la Ville ,
s*il les en veut laifler (brtir pour aller trouver leur Roi. Le
Comte d'Harcourt a une entrevue avec Aliénor. Cette
Héroïne y qui ne voit plus en lui qu'un traitre , veut fuir
& prélêncc. Harcourt Tatrcte , en la menaçant de s'im-
moler de ûl propre main , & en lui découvrant le re-
mords dont il eit déchiré. Mauny arrive du camp d'E-
douard , & rapporte la réponfe de ce Monarque à Saine-
Pierre. Il veut bien les laiffer (brtir de la Ville; miis
â condition que dx des principaux Bourgeois perdront la
vie. Tous s'offrent , Euflache 8c ion fils à la tête. Mauny
admire l'intrépidité avec laquelle ils volent tous à la
mort. Harcourc défcfpéré , court demander leur grâce
à Edouard. Edouard expofe à Harcourt les motifs de la
Serre quil a déclarée à la France ;& voyant entrer
iénor , ordonne à Harcourt de (c retirer. Scène entre
elle & ce Monarque , où Edouard , pour la corrompre «
loi propofe la maîn de (on Afnant , & la Vice-Royauté
de la France. Elle refu(c généreufcmcnt fes offres , lui
dit qu'il n'y a qu'un Fran^jois qui puiffe régner en France.
Le Monarque inflexible , fe détermine a faire traînera
la mort les (ix Citoyens > lor(qu'Harcourt vient joindre fes
prières â celles d' Aliéner. Défcfpéré de ne pouvoir le
toucher , il fort , dans le deffein de fe rendre digne de fa
Patrie » par un trépas glorieux. Après plusieurs Scènes ,
où les dévoués déplorent moins leur fort que celui de
leur Patrie, & où Aliénor vient leur faire (es adieux ,
paroit Harcourt) qui vient lui-même s'offrir en échange
pour le fils de Saint-Pierre. Après une conteftatton géné-
reuse entre les deux Chevaliers , Aurèle perdile dans le
deffein de mourir. Edouard (e flattant de convaincre plus
ai(ement Saint -Pierre, le fait venir , & lui offre fa fa*
ireur. Saint-Pierre répond :
J'auroîs votre faveur , & perdrois votre e (lime !
Edouard irrité ^ l'envoie^ enfin à la mort. A l'inHant fe
141 S I É SIC
préftntc un Héros de rArméc de Philippe , qui luî Ylcfït
offrir un combat Singulier de la part de ce Prince* Edouard
J'accepte , lorlqu*un Chef de TArmée accourt défavoucr
ion Maître au nom de la France. La fureur d'Edouard
s'accroit encore , par le récit que vient lui faire Har-
court , de la fuite des dix Citoyens qu'il a favorifés.
Bientôt on les voit reparoitre : ils ont été trompés : ils
viennent redemander la mort à Edouard , qui , étonné de
tant d'intrépidité & d'amour pour leur Roi, leur pardonne.
Beaucoup de traits de Patriotiime rendront cette Pièce
chère à la Nation.
SIÈGE DE GRENADE , (/O Comédie, avec des Diver-
tijjemens » par la Dame Riccobonyy dite Flaminia > aux Ita^
liens, i7-i5.
Cléarte « fils d'Oronte , Roi de Grenade , efl dcTena
amoureux de Zulime , fiUe du Roi de Maroc , promifê
â Pharnace , Prince de Fcz , qu'elle aime , & dont elle
<ù padionnément aimée. Oronte a fait demander Zulime
pour (on fils , &: le refus d'Arface a produit une guerre
qui n'a pas été avantageufe au Roi de Grenade. Réduit à
faire la paix qu'Arface lui a accordée jgénéreufement à
des conditions honorables , il s'efl rendu à Maroc , fous
prétexte de ' la jurer en perfonne ; & a enlevé la Prln-
ceffe , pour forcer le Roi de Maroc à l'accorder à (on
fils. Cet enlèvement a occafionné une féconde guerre ,
plus fu^efle encore que la première pour Oronte. Apres
la perte de plu/ieurs batailles , il eft réduit à défendre
les murs de Grenade , & efl prêt d être forcé dans ce der-
nier afyle. Tel efl le fond fur lequel on a conflrult une
Comédie , où l'on ne s'attendoit pas à voir Arlequin jouec
le principal Rôle.
SIGISMOND, Duc de Verfau, Tragédie de Gillet, 1646.
Sigifmond , Généraliffime des Troupes de Venda ,
Reine de Pologne , aime cette Reine ; & fbn amour efl
traverfé par la rivalité de Philon , autre Général de
Venda , fous les ordres de Sigifmond. Philon , d'intel*
ligence avec une PrincefTc réfugiée â la Cdut de Polo-
gne, accufe Sigifmond de pluneurs crimes* La Reine
fait arrêter ce dernier » qui prouve fôn innocence. Venda
abdique la Couronne ; & à fa place , fait élire Sigifmond ,
qui , généreufèihcnt , pardonne a Phifort fôn impôfluric.
s I L lu
SILPHE , ( îe ) Comédie en un Aâle , en Profe^ par M. de
Saint'Foix > iux Italiens , 1743*
Une jeune perfonne , abufëe par la ledure des Livres
de Cabale > & par les di(cours d'une vieille tante , morte
depuis peu , eft l'Héroïne de cette Comédie* Elle palFe la
meilleure partie de fôn tems à con.urer les Génies Elé*
snenuires* Le Marquis , Ton Amant , déjà déguifô auprès
d'elle à titre de Femme de Chambre , l'entretient durant la
nuit en qualité de Silphe.Mais fon principal objet efl de lui
£dre perdre Tenvie de devenir Siiphide* 11 y réufitt, en
lui perHiadant qu'elle ne peut acquérir cette qualité ,
qu'aux dépens d'une partie de fes charmes* Elle regret le
ti^rs qu'Û ne (bit pas lui-même un /impie mortel ; & Il
ùd&t cette occafîon d'avouer ce qu'il efl. Cette petite Co-
médie ) (buvent jouée , & toujours applaudie , eft fertile
enfituations Théâtrales , & écrite avec cette légèreté , cet
agrément , qui donne un nouveau prix aux Htuations.
SILPHE SUPPOSÉ^ (le) Opera<:omique en un A&e^par
Panard &• Fagan ^ à la Foire Saint' Laurent 9 i75o» î
Uratiie , qui croit aux Génies Elémentaires , arpirc
i devenir Silphide ^ & s'bppofè à l'union d'ifabelle , fa
nièce , avec un /impie mortel. Cléantc , Amant d'I/â-
belle, (bnge à /e rendre Uranie favorable : il feint de
l'aimer , & d'être devenu Silphe pour lui plaire : il veut
répouftr en cette qualité. Obligé de reparoître (bus une
forme purement humaine > il eil de nouveau mal reçu.
Enfin ) un prétendu Roi des Silphes termine ces débats.
SILPHIDE j (la) Comédie en un Aâie , en Profe , avec un
pivertijfement 9 par Dominique &* Romagnéfy , aux Ita^
liens 9 1730,
Erafie , ft promenant aux Tuillerîes , a vu trois char-
mantes per/bnnes , dont l'une l'a frappé* Il l'a en vain
recherchée par-tout ; c'cfl une Silphide , épri/c pour lui
d'une rive pailion. Sans fe montrer, elle l'entretient de
ion amour ; elle lui apprend comment une Silphide peut
aimer. Pour s'afTurer £\ c'eft d'elle qu'il eft amoureux »
elle lui dit de retourner aux Tuilleries , & de venir lui
apprendre s'il y a trouvé fon Amante : il part , & revient
lui dire qu'il n'a rencontré que les deux perfonnes avec
lesquelles il l'avoit vue. Sûre alors qu'elle eu aimée ,
14+ SU
elle Ce montre : il la reconnoic ; & tous deux îh ff prcH
mettent de s*aimer toujours*
SILVAIN y Comédie en un Aâe , mêlée i Ariettes , j^ar iW.
Mar monte l « Mufique de M» Grétry , aux Italiens , 1770»
Silvain ^ fils d'un Gentilhomme y a épôufé par inclina-
tion , une femme fans bien & de baflc origine ,• mais ver-
tueufe. 11 en a eu deux filles , dont Tune efl promife au
fils d'un riche Laboureur» 11 ne peut s'cmpécher de s'af-
fliger de fbn état & de celui de Tes enfans* Sa femmq
iè reproche un amour qui a nui à la fortune de (on
xnari. Celui-ci la raflure » & part pour la chaiTc. Pen-
dant (on abfence , la femme de Silvain donne à fa fille
une 'inflrudion pour gagner 8c conferver le cœur de l'é-
poux qu'on va lui donner. La plus jeune écoute cette le-
çon , & femble y-prendre plus de part que fbn aînée «
qui n'ofè avouer fbn amour. Silvain reparoit , fuivi des
Gardes-ChafTc , qui veulenr fe fàifîr de fa perfomic. Le
IWaître de la Terre en efl inftruit , & veut qu'on punifTe
le coupable. La femme 6c les filles de Silvain lui deman-
, dent grâce. Il efl attendri par leurs larmes : il les trouve
intéreifantes : il les embrafTe ; 6c dans le moment Sil-
. vain , qui avoit difparu , revient , & apprend à ce Gen-
tilhomme qu'il efl fon fils , 8c que ces femmes font fês
enfani^. Il obtient Ton pardon, & fait ratifier fbn mariage
par Ton père.
SJLVANIRE y (la) ou la Morte vive^ Tragi-'Comédie
en quatre Aâies , avec un Prologue (r des Chœurs j far
Mairet y i^is.
Le fujct de cette Pièce efl tiré de MAflrée^ & a fourni
à d'Urfé lui-même la matière d'une Paûorale en vers
non rimes. Dans celle de Mairet, Silvanire efl aimée
d'Aglante , Berger , qu'elle paye d'un parfait retour ,
mais fans lui en rien témoigner d'abord. Elle efl , d'ail-
leurs y promife à Thoante , autre Berger y aufTi riche ,
que flupide 8c mal fait. Un troifieme rival fe déclare r
c'efl Tirinte. 11 efl rebute par Silvanire y 8c prend la réfb»
lution de fe précipiter du haut d'un rocher. Alciron le
confble , 8c lui donne un Miroir qui le rendra, dit-il , pof*
fefTeur de fa MaîtrefTe. Il s'agit de l'engager 1 s'y regar-
der une fois , & Tirinte y parvient ; mais â peine Silva-^
nirc a-t-ellc jcué les ; eux fur celte glace , qu'une ian-
l^ucur
fatùt mortelle s^empare de Tes Cens : bleiftât on dé-t
lèfpere de fa yie ; & on la conduit au Temple d'Elcu-
lape, Oe& dans ce moment qu'elle inilruit Aglance dé
lès vrais Hintiihens ^ Se qu'elle obtient la permidiuii
de mourir. L'inûant d'après on la croit morte : e.le
eH mi(ê au tombeau. Tirinte , au dcfefpoir de cet évé«
nement, cherche- Alciron pour le poignarder. Celui-
ci , après avoir mis le lignon entr*eux y a l'aide d'un ECm
quif , explique à Tirinte le fecret du Miroir Une poudre
qu'Alciron donne â^ilvanire, la rcvcillc. Tiriotc c{Jk
prêt d'uCèrde violence pour l'emmener; m^is l'arrivée
d'Aglante 8c de plufîeurs autres Habitans . Tea em;.c-
che. Il eft arrêté & condamné à mourir. Fo/Tind:: . Ber-
gère , qu'il a toujours mépriiéd « s'ofTre de lu* ùunncr
fa main ; & le fauve par ce moyen , qu'une Loi , reçue
dans cette contrée, autorife. Le mariage de Silv;iiûré
êc d'Aglante ta, de nouveau confirmé, il y a dans cerre
Pafiorale , beaucoup trop longue , des Situations, de Tiu*^
térét » & un grand nombre de maximes U de proverbes,
SILVIE , ( /a ) Tragi - Comédie , l^ujtoralt de Aluiret t
1617.
La première Scène fe pafTe en Crète , & la féconde en
Sicile. Thélame , fils du Rot de cette Contrée , prend
tous les jours Thabit de Berger , pour plaire à la Ber«
rere Silvie. Le Roi , inilruit de la conduite de fon fils ^
Sût enlever la Bergère ; mais n'ayant pu ébranler la
confiance de ces deux Amans « il les en punit par un en«<
chantement cruel, & dont TefFet eft Théâtral. Thélarae
te Silvie , placés i coté l'un de l'autre , font plongés
dans un aiiôupiïïèroent alternatif; & celui à'chtr'eux
qniefi éveillé , croit voir Tautre expirer fous les yeux.
Le Roi fe repcnt de fa cruauté ; mais le charme ne peut
^re rompu , <|ue par un Chevalier des plus irttrépides^
Floreftan , Pnnce de Candie « arrive ec Sicile , tente
l'aYeriture , & délivre les deux Amans. Us (ont unis du
tonfèntement du Roi ; & Méliphiie > fœur de Thélame ^
devient le prix des travaux de Floreilan. Cène PaÔorale
t& écrite dans le goûfdu tems où elle parut ; c'efi ui.
tiflu de pointes & de jeux de mots. Maire t l'appelloit *
les Péchés de fa Jeuneilè ; cependant , parce .ju elle
• leifembloit un peu à celles qui font venues depuis , c«
r4< S I L SIM
fut une joie , Une admiration , fit tmt eipéce d^émotîoB
fî grande dans tout Paris > que Ton n*y parloit d*aurre
cliofc.
Un fierger , qui veut en conter à. Silvie , dit à cette
Bergère, qui ne raime point :
O Dieux ! foyez témoins que je foufFre un martyre
Qui fait fendre le tronc ae ce cfiêne endurci !
SUvie lui répond :
Il faut croire plutôt qu*ii s'éclate de rire ,
Oyant les (bts difcours que tu me fais ici.
SILVIE , Opera^Ballet en trois Âéles , avec un PAlogue i
. par M. Laujon , Mufique de MAf. Berton G* Trial ^ijeé^
Le fujet de cet Opéra efi pris de VAmintet Padorale
du Tafle. On lait que ce Berger , amouieux de Silvie ,
trouve fa MaitrcfTe attachée a un arbre par un Satyre ,
en€ammé de les attraits. Aminte la délivre des pour-
fuites de cet Amant , que Silvie abhorre ; & c'cft fur ce
fond que Al. Laujon a conflruit Ton Poème , en s'accom-
modant à la décence de notre Théâtre*
SIMPLICITÉ. Il fem qu'à Tunîté de l'aftion , fc
joigne la fimplicitc. On appelle aûion (impie >
celle qui efi aifce à fuivre » & qui ne fatigue point
lefprit par une kop grande quantité d'inciclens.
JI né faut pas ^imaginer que la (implicite ait par
elle-même aucun agrément; & ceux qui louent
par cet endruit-là les pièces Grecques , ont bien
envie de les louer » & ne Te connoiilènt gucres en
louanges. Hé^racliuSi par exemple , eft charge
de faits & d'intrigues trop éloignes du fimple. il
y a donc quelque clio(è de bon dans la implicite ^
tuais en quoi cela con(îfte-t-il ? La (implicite ne
plaîr point par c41e-même : elle ne fait qu'épar-
gner de la peine à refpnt. La diver(îté, au con-
traire , par elle-même, eft agréable : refpric aime
À changer d'a£tion & d'objet. Une chofe ne plaît
I
SIM S î N T47
point préciféineot pat ctre fimple» & elle ne plaît
pas davantage y à proportion qu'elle efl plus (im-
pie * maïs elle plaît par être diverlifiée , fans cefTec
d'être (impie > plus elle eft diverlifiée fans celTer
d*êcre fimpie , pius elle plaît. En tSti , de deu<
Speâacles , dont ni l'un ni Taucre ne fatigue VeC-
prit n celui qui l'occupe le plus Kû doit être le i4us
agréable.On n'admire point la nature, de ce qu'elle
n'a compofé tous les vifages que d'un nez» d'une
bouche f de deux yeux » mais on l'admire , de ce
qu'en les compofant tous de ces mêmes parties ,
elle les a (àits fort différons. Voilà la fimplicitc &
la diverficé qui plaiicnt par leur union. L'une eft
peu éloignée*d'ctrein(ipide. L'autre eil piquante»
digne d'attention ; mais d'une étendue infinie , Se
qui ^areroit trop l'efprit. Ainfi il arrive , quand
elles s'uni(îênt , que la (Implicite donne de juives
bornes à la diveruté , & que la diver(ité pràe les
agrcmens à la fimplicité.
SINCÈRE A CONTRE'TEMS , {le ) Comédie -n un ASle^
en Vers ^ par Riccoboni €Is , aux balient % 17^7*
Ceft la tradqâion d'une Pièce Italienne du même
titre 9 que Riccoboni perc avoit fait reprélènter dix ans
auparavant,
rantalon chaiTe Arlequin , à caufè de (k bétîfe. Léllo»
^Is ^e Pantalon , tache de le confoler , & TadrefTe à oca-
ramouche (bn ami , pour lequel il lui donne une lettre
de recommandation. 11 vante d*abord les bonnes qualités
de ce nouveau Domeflique ; mais, comme il fe pique
d*une ftncérité outrée ^ il ne peut s'empêcher d'ajouter ,
que c'efl un balourc) ^ un ivrogne , un fainéant , 6'C. Pan-
talon dit à Lélio qu^il vient de conclure ion mariage avec
Hortenfe , fille du Seigneur Albert , & qu*il veut , eu
même tems , finir celui de Flaminia fa nlle , avec Ma*
rio ; que ne pouvant payer en ce moment les cinijuante
mille écus de dot qu*il a promis à Mario , celle que Lélio
zeccvra d'Hortcnfe , lèrvira à i acquitter. Flaminia vient
K ij
14» S I K
trouver Lclio , qui lui dit qu'en bon •frère , il ne peut
' . #empécher de lui apprendre que Mario , à qui ^Ue eu
defiinée, efl enclin à toutes fortes de piaifirs. Alario vient
à (on tour ; il fe félicite de fon mariage avec Flaminia ,
LéJio lui dit , qu'en qualité d'ami & de (on futur beau-
frère , il ne fâuroit lui cacher le caraâère de fa foeur ,
qui cà d'une humeur (î hautaine 8cil impcricufc , que
perfbnne ne fauroit vivre avec elle. Mario remercie fon
ami de ce qu'il lui apprend , & (e retire. Albert arrive
avec (à fille Hortenfe, & la préfente à Lélio, comme lui
ayant été promi(e. Lélio lui dit que fa fincérité ne lui per-
met pas de rien déguifer ; & il avoue de bonne foi , que
la dot qu'il va donner à fà fille «-doit pafler de Tes mains
en celles de Mario. Pantalon efl bien étonné de voir tous
fes projets rcnverfés , par la trop grande fincérité de fou
fils. Mario & Flaminia fe reprochent leurs communs dé-
fauts. Albert dit à Pantalon, qu'il ne f>rétend pac que la
dot de fa fille ferve pour en marier une autre ; chacun fe
retire très-mécontent, & fur-tout Pantalon , pcà<£nt contre
fon fils & fa fincérité déplacée. Ce dernier refle feul , &
£nit la Pièce , en difant qu'il ne peut plus demeurer dans
. cette Ville , où il ne fàuroit mettre en pratique la fincé-
rité dont il fe pique ; & qu'il va , dorénavant «faire fon
féjour à la Cour , où il pourra mieux apprendre l'art de
diffimuler , pour être moins fincère à Tayenir.
SINCERES , (les) Comédie en un A€te , en Vrofe , avec
un Divertîjjement , par Marivaux , au Théâtre Italien ,
Si l'on ne doit reprendre fur la Scène, que des défauts
réels & communs , je doute que le caradère fuivant puifle
jamais être l'obiet d'une cenfiire Théâtrale, u. Ordinaire-
93 ment vous fâchez les autres en leur difant leurs dé«
93 tauts ; vous le chatouillez lui, vous le comblez d'aife ,
91 en lui difânt les fîens ; parce que vous lui procurez le
» rare honneur d'en convenir. Auffi perfonne ne dit-il
•> autant de mal de lui ^ que lui-même. Il en dit plus qu'il
93 n'en fait» A fon compte , il efl fi imprudent , il a fi
9> peu de capacité , il efl fi borné , quelquefois fi
93 imbécile ! . • . ^ Je l'ai entendu s'excufer d'être avare ,
«3 lui qui efl libéral; ftir quoi on lève les épaules; Se
li il triomphe. Il efl connu par-te it pour un homme de
I
s I N 149
. » cœur ; & )e ne dcfelpcrc pas que quelque jour il ne
' M difc qu'il eft poltron : car , plus les medifances qu'il
» fait de lui font grofTes , & plus iJ a de go4t à les faire >
» à caufc du caradère original que cela lui donne. Vou-
•» lez 'VOUS qu'il parle de vous en meilleurs termes que
M de fon ami ? Brouille?. -vous avec lui : la recette eil
« fure. Vanter Con ami , cela eil trop peuple ; mais louer
n (on ennemi , le porter aux nues , voilà le beau. J«e
» l'achèverai par un trait. L'autre jour un homme , con-
» trc qui il avoit un procès prefque (ur , vint lui dire :
9% Tenez., ne plaidons plus ; ^uge^: vous-même ; je vous
» prends pour Arbitre ; je m'y engage. Là-delfus , voilà
•» mon homme qui s'allume de la vanité d'être extraor-
*» dinaire v le voilà qui pèle , qui prononce gravement
*» contre lui, & qui perd (on procès , pour gagner la
a» réputation de s'être condamné lui-même. Il fut huit
» jours enivré 4u bruit que cela fît dans le monde ».
SINCERES MALGRÉ EUX y (/w) Opera-Comique en
trois ASti'f en Profe , mêlé de Vaudevilles , par Fw^elier «
à h Foire Saint' Laurent , 173}.
La Fée Sincère , accompagnée de Foictte fi Confi-
dente , veut établir une des Surces du Puits de la Vç-
rité dans une Forêt de la Picardie , pour faire réuflîr un
firatagéme qu'elle a imaginé en faveur de Clitandre ,
Amant de la ieune iHiblelle , fille d'un Financier. ..Elle
pafTe , & laifle à Folette le foin de la dlftribution des
eaux. La première perfbnne qui fe préfente eft Laurette ,
qui , fans le fecours de l'eau véridique , avoue que ion
attachement & fes foins ne paroifTent faire aucune, im-
preffion fur le cœur du volage Lucas Gogo . plus jeune ,
mais plus expérimentée que Laurette , le pré'ente en-
fuite ; le défblé Clitandre , à qui le Financier a donné
fon congé , fuccéde à la coquette Gogo. Folette lui pro-
met la protedion de la Fée ; & l'cmmene , pour faire
place à Frontin , Valet de Clitandre , t%: à Pafquîn &
Merlin , fes deux camarades. La vertu de l'eau obli/rc
ces trois Fripons à faire un /încère aveu de leur vie
pafîêe. Frontin , contraint par le même pouvoir, juflific
Clitandre des calomnies dont il Ta noirci auprès du
Comte* Tout cela fc paffe en préfcnce de Folette , qui
«rdQnne « de lapart de I4 Fée , que Clitandre foit marié
Kiij
ï/o s I T
avec Ifabelle. Le Financier y confcnt ; îl ne reffe pluf
qu*i fongcr à ce que l'on fera des trois fourbes. Clitan-
ore , 'entant le tour qu'on lui a joué , veut qu'ils foient
pendus ; mais ils obtiennent grâce , en déclarant iîncé-
rement qu'ils n*ont jamais eu intention de tromper Ifa-
belle.
SITUATION. Une fituatîon n*eft autre chofe que
l'état des Perfonnages d'une Scène » à Tégard les.
uns des autres. En ce premier fens, toutes les Scè-
nes d'une Pièce font , malgré qu'on en ait , au- :
Tant de fituations ; mats on n'employé ordinaire-
ment ce terme que dans un fens plus reftreinc , &
pour exprimer des (uuations (inguliérement io-
téreflant^. Elles ne peuvent erre fingulieres que
par deux moyens *, par celui de la nouveauté ,
ou par celui de l'importance des intérêts. La nou-
veauté fuppofée 9 qui feroit touipurs d'un grand
mérite « quand tes paflions ne feroîent pas (i vi-
ves . il fout encore faire attention à rîmportance-
des intérêts. Une fituation bien imaginée dans ce
;cnre , eft d'un fi grand effet , qu'avant que les
^erfonnagcs fe parlent » il s'élève parmi les Spec-
tateurs un murmure d'applaudi (ïcmens 6c une cu-^
rîofité avide , d^ ce que les Aâeurs vont fe dire.
Je remarquerai , en paffanr , qu'on ne fauroit
ménager dans une Pièce plufieurs de ces fituations »
qu'à la faveur d'un nombre d'incidens qui cban-
^gent tout-à-coup la face des chofes , te qui met-
tent ainfi les PerfSnnages dans des fituations nou-
velles & furprenantes.
La Situation , en fait de Tragédie , dit
TAbbé Nadal , eft fouvcnt un état intéreffant &
douloureux , c'eft une contradidion de mouve-*
SIX i5t
ïiîcns qui s'clevcnt tout à-la-fois , & qui fc balan -
ceipt ; c'eft une hidécidon en nous de nos propres
fencimens , dont le Speftateur eft plus inftruît ,
pour ainfi dire , que nous-mêmes , fur ce qu il y
a à conclure de nos mœurs » (i et^s font frap-
pées comme elles doivent Tctre. Au milieu de
toutes les confidérations qui nous divifent & qui
nous déchirent , nous femblons céder à des inté-
rêts où nocis inclinons le moins ; notre vertu ne
nous affiire jamais plus, que lorfque notre foibleflfè
gagne de Ton côté plus de terrein : c eft alors que
le Poète, qui tient dans fa main le fecret de nos dé-
marches, eft fixé par Tes régies , fur le parti qu'il
doit nous faire prendre. & tranche d'après elles fur
hotre deftinée.Ceft dans le Cid qu'il faut chercher
le modèle des (ituations. Rodrigue eft entre Ton
honneur & fon amour ; Chimene eft entre le meur-
trier de fon Père & fon Amant ; elle eft entre les
devoirs facrés & une paffion violente ; c*«ft de là
que naifTent des agitations plus intéreftantes les unes
que les autres; c'eft-là oùs'épuifçnt tous les Ccn-
timens du cœur humain , & toutes les oppodtions
que forment deux mobiles aufli puiflans que l'hon-
neur & l*amour. La fituation de Cornclie entre
les cendres de Pompée & la préfence de Céfar ^
entre fa haine pour ce grand Rival , & l'hommage
refpeâueux qu'il rend à la vertu ; les reffenrimens
en elle d'une ennemie implacable , fans que fa
douleur prenne rien fur fon eftinie pour Céfar ;
tout cela forme de chaque Scène , où ils fe mon-
trent enfemble , une fituation difFcrente. Dans de
pareilles circonftances , leur filence même feroic
éloquent , & leur entrevue une Poéfie fublimc ;
K iv
irjjL S I T S (E U
TTiaîs les préfentervis-à visTun de l'autre, c*eft pouf
Cornclie avoir déjà fait les-bcaux vers & ces tira-
des magnifiques , qui mettent les vertus-Romaines
dans leur plus grand jour. Il eft aift de ne pas con-
fondre les coups de Théâtre & les fituatîons : Tun
eft paflTager , & , à le bien prendre , n'eft point
une partie effentielle de la Tragédie , puifqu*il
leroit facile d y fuppléer \ mais la fituatton fort du
fein disi fujet > & de renchaînement de quelques
încidens , & , par conféquent , s'y trouve beau-
coup plus liée à raâion,
Ç(EUR GÉIsfÉREUSE ^ ( la) Comédie t^n cinq ASesy en
VçTS y par K&tTOu ^ '^45^
Cette Pièce eft un tiffu d'artifices & d'expédiçns f m--
ployés par un Valet fouple & adroit, qui affermit un
vieillard | malgré mille preuves évidentes du contraire ^
dans la croyance de toutes les Fables que l'on débite >
pour lui cacher le mariage de £bn fils avec une incon-.
nue , qui pafTe pour la fille du veillard , & la fœur de
celui dont elle eft Tépoufc. Dans cette Pièce , très-com-r
pliquée & chargée de beaucoup d'incidens , il (e trouve
des Scènes & une intrigue dans le goût de celles 4e Té*
rence.
Ç(EUK GÉNÉREUSE y (k) Comédie (TunAnenyme y attri^
buée d Boyery 1646.
Clodomire , Reine de Themîfcîre y 8c Sophîte Cd CatuT\
font prifbnniercs du Roi de Cilicie. Ce Roi eft amoureu3ç
N de Clodomire ; 8c Hermodor , fils de ce même Roi , aime
Ço^hite. La Reine de Cilicie reproche au Roi fon époux
fon amour pour Clodomire, en des termes peu convena-
bles à fon caraâçre. Comme' ces reproches ne font au-
cun effet, la Reine de Cilicie forme la réfolutipn do
faire poignarder Clodomire. .Sophite , qui apprend ce
deffein , prend la place de (k fœur , pour lui Hiuvcr 1%
.fiç;; ç*çfi ce qui lui £iit doiiner le titre dç Saurgénéreijen
f
s Œ U iji
Enfin tout ft raccommode. Le Roi de Cilicîc renonce à.
(bn amolir pour Clodomirc , & lui rend la liberté , ainfi
^u'â £a (œur Sophite, qui époufe Hermodor.
i(SUR RIDICULE ^ (là) Comédie en quatre ASes , en
Vers 9, de Montfieury y 16^3. Voyez lz Comévieh
PotTs*
SŒURS JALOUSES 9 (les) ou l'Écharfb et le BrA'^
CELRT 9 Comédie en cinq Aéles > en Vers , par Lambert i
Le Comte Hcnrî , Favori du Duc de Florence , ef!
/aimé de Lufîde & de Camille y filles de Fabie ; la préfé-
rence qu'il donne à Tainée , lui fait fàcrifier l'Echarpe
bleue qu'il a reçue de (a fbur. Par malheur , il laifTe tom-
ber le bracelet dont Lufide lui a fait don ; la jaloufe Cs|-
mille le ramafTe, On peut aiicment juger de la (îtuation
des deux fœurs ^ qui Ce flattent d'abord qu'elles triomphent
l'une de l'autre , & (c perfuadent enOiite être trahies par un
infidelç. Hçnrj^bticnt fa grâce de Lufide » par le mpyen
de Phiiipin , qflrfait y difpofer Célic , Suivante de cette
Pemoifêlle. Camille furprend ce Valet chargé d'une let-
tre , & la lui arrache. Lufide accourt aux cris de Phiii-
pin ; Camille déchire promptcment la lettre , & dit à (à
îœur que Henri eft un traître , & qu'il aime Nife leur
coufîne , à qui ce billet étoît adreffé. Ce menfonge efl
appuyé de quelque apparence. Le Duc , rebuté des
rigueurs de Camille , a ordonné à Henri de feindre de
l'amour pour Nife , & de fa voir d'elle le nonfi du Rival
qui s'oppo(j| i Ibn bonheur. En obéifTant aux ordres du
Duc , Henri s'attire l'indignation des deux (œurs , qui
le furprennent en converfation avec Ni(c. Il a une fé-
conde fois le bonheur de faire cpnnoîtrc fbn innocence â
Lu/îde ; mais un nouveau rendez-vous le brouille plug
que jamais avec les deux (œiirs , & le rend ennemi-^de
Fabie leur Père , & d'Oftave , Amant de Nife. Ce n'eft
pas tout : fur le rapport de Fabie , le Duc croit que le
Comte aime Camille , & jure de fe venger de cette tra-
hiion. Dans un tel embarras 9 Henri cherche d'abord à.
fc juftifier auprès de Lufide, & prie Célie , en lui don-
p^t un 4ianiant , de lui rendre ce féryice. Phiiipin ,
j;+ S Œ U
yil apperçoît fon Maître avec cette Soubrette , devient
jaloux À Con tour ; & , ne pouvant faire pis, l'accable d'in -
jures. Henri n'y fait pas attention ; & conformément aux
ordres du Duc , Jl ne manque pas de fe trouver (bus^'le
balcon de NiCe. Dans le moment Oâave Tattaque bruf-
quement , & veut lui faire mettre l'épée z la main , avant
^ qu'il ait le tems de s'expliquer. Fabie & le Duc arrivent
dans le même deflein* Henri , qu'on croyoit un volage ,
qui en vouloit conter à-la-fois aux deux foeurs & à la cou-
fine , uns oublier la fuivante , eil reconnu fidèle Amant
de Lufide* Un heureux hymen couronne (a confiance ;
le Duc époufe Camille : Oâave > guéri de. (es (ôupçons ,
obtient Nife ; & Philipin , Céiie 9 avec le pardon de Tes
infolens difcours*
SiSURS RIVALES , (Zw) Comédie en cinq A&es , en Fers ,
de Quinaulî y i6%im
Ceft une Comédie dans le goût E(pagnol ,. copiée de
Rotrou, Elle ne porte que (ur des mé|||i(ès & des déguife-
fnens ; refibrts fi fbuvent mis en jeu par nos anciens Poè-
tes Comiques , & adoptés par plus d'un Tragique mo-
derne.
SflSCTRS RIVALES , { les) Comédie tu un A&e , en Proje »
mêlée d* Ariettes » par la Ribardiere^ MufiquedèDeJbroJfes %
aux Italiens y iy6i»
•» Colefte & Babet , filles de Lucas , ont peur Amans deux
frères 9 Officiers d'un Régiment en garnifp%dans le pays ,
qui fe nomment tous deux Dorimont. Les deux frères ont
conduit leur intrigue avec tant de fêcret , qu'ils n'ont
point fil qu'ils étoient Amans de deux (œurs ; & chacune
des (œurs a 9 de même > ignoré que (on Amant eût un
£reiie. Les déuit Porimont ayant écrit chacun à (à Mai-
'-' trefTi^^ les deux lettres font tombées entre les matn^ de
Lucas 9 qui 9 ne fâchant rien de cette double intrigue 9
troiiTe Ntrt mftuvàis que (es filles écoutent un Officier ;
èc^ q«Î9llMi#9luiQpçier qui leur fait l'amour à toutes
deux. Ùl Ji^piiiiaiife^'il leur fait 9 étonne les deux
(qkubs • qi$i:9%s^twkit une gr»idc Conteflation^ Cha-
cune d'elles veut tee h MaitreiTe unique. L'arrivée des
s (2 U SOI I5Î
deux Doriniont cclaircit ce myilèrc. Après <jucl<nics
Scènes y qui font le. Comique de* cette Pièce ^ elle nnit
par le mariage des deux foeurs avec les deux Dorimont.
SŒURS Rn^ALES ^{les) Comédie de Féronefe , aux Itd-
liens j 1747»
«■■
C'eft dans cette Pi^ce , dont Mademoifelle Camille fit ^,
tout le fiiccès ) que cette jeune Adrîce déploya ^ pour la
première fois, & à Tâg^e de douze ans, ces talent qui
' depuis Tout rendue fi chère au Public, Scm père , le
fieur Véronefè , qui jouolt le Rôle de Pantalon , fut la
difiinguer ; 5c crut, avec ratfbn , que d'une Danfeufe ai-
^mable , elle pouvoît devenir une excellente Adrice» Sa
fœur , Mademoifelle Coraline , avoît déjà paru tîir la
Scène avec beaucoup de (uccès. Véronefè , qui compas
foie allez fiicilement des Farces Italiennes , fît exprès »
pour le début de fa fille » les Sœurs Rivales. Toute cette
Pièce roule Hir la jaloufie que Coraline porte à Camille
ÙL fœur cadette , qu'elle traite comme un enfant ; ihait
cet enfant lui enlevé tous Ces Amans*
SOIRÉE DES BOULEVARDS ^ {la) Comédie en un
A^e y -par M. Favart^ aux Italiens y i7î8.
Il faut voir ce Spcétacla pour en bien ju^^er. C'efi une
peinture fidelle , naïve & faiilante de ce qui s'eft pafTé fuc
nos Boulevards « cette promenade , aujourd'hui fréquen-
tée avec fureur par la NoblefTe , la Bourçeoifîe & la ca«*
naille. Mats , que dis- je , une peinture f Ce font les Bou-
levards eux-mêmes : c'eft-à-dire , avec la cohue , le ta-
page & la coafufion qu'on y voit régner L'Auteur s*eff
interdit les Scènes pittorcHjues qu'y donnent quelque-^
fois des Petks-Maîtres de robe & d'épée, des femmes
du plus haut rang, & des filles de Spedacle. Il a pris
tous fes Perfonnages dans le Peuple & dans le Bourgeois.
Ce font des Catalans qui font dan(èr des Marionnettes
fut une planche au Ton des Hautbois & des Cornemuses ;
des Nouvelliiècs qui diffisrtcnt dans un CaflFé ; des Gar-
çons LiflAonadiers, des Savoyards & des Savoyardes , des
Chansonnières des rues<, des Marchands Clincaillers , de
petites Marchandes de Croquets « des filles de Boutiques,
des Soldats , des Garçons Perruquiers , &c» Tout cela efl
ijtf s O I
d'une vérité dont rîen n'approche ; Il me (cmble voir les
Pcr(bnnagcs de Ténierc détachés de leurs tableaux , agir
réellement, danfèr^' fauter & boii^ devant moi. Il y avoit
long-tems que Ton n'avoit fènti cette bonne & vraie
gaieté , que la nature , même groffiere , infpire , lorf-
qu'elle eâ parfaitement rendue. Tout le monde connoit
les petites Affichçs qui Ce diftribuent deux fois par fe-
maine dans Paris, ou l'on indique les biens à vendre ,
les maifons à louer , les inventaires , les morts , 8c les
demandes particulières. Un des Nouvellifles , en atten-
dant la Gazette, demande ces Affiches au Garçon CafFe-
tiT. Il dit toute autre chofe que ce qu'elles renferment ;
~ c'eft une Critique fur la forme & fur le ton de? petites
Affiches ; 8c il faut convenir que ce quadre de fatyre «ft
ingénieux. On y indique les effets de la (ùcccffion d'un
Avocat , qui confifie en cabriolets, en déshabillés en
chenille , en plumets blancs , en nœuds d'épée , en mu-
fîque Italienne , en guitarres , &c. fans Livres de Droit ;
celle d'un Abbé, qui a laiffé beaucoup de jarretières bro-
dées , des coupons de différentes étoffes propres à faire
des mules , des boètes à mouches , des lorgnettes d'O-
pera, des toilettes portatives , & une coUcdion de petits
Romans ; celle d'un Chanoine , compofée de toutes fortes
de vins 8c de liqueurs fines , de linge de table , de bat-
terie de cutfîne. Voici un trait qui me paroît excellent
dans une demande particulière. « Un homme de lapre-
?> miere confîdération auroit befbin , pour l'éducation de
a» (on fils unique, d'un Précepteur qui fut au moins lire &
» écrire : les gages font de ^oo liv. La même perfbnnc
s» auroit au (fi beloin d'un bon Cuisinier , dont les hono-
9» raires (èront de cent louis fans les profits : il fera reçu
» à reilki : il y aura concours ».
On rencontre (buvent dans le monde de ces curieux
îgnorans , qui ne comprennent rien de ce qu'on dit , qui
font femblant d'entendre beaucoup ; & qui , lorfqu'on
les interroge , ne répondent jamais que par des monofyl-
Jabes vagues , avec un lérieux & un air de profondeur
qui éù impo(ànt. .Ce ridicule étoit échappé à Molière ,
& M. Favart l'a très-bien fai(î. Son M. Gbbemouchc ,
dans la Scène des Nouvelliftes , eft très-divertiiTant ; ce
rôle étoit fupérieurement rendu par Carlin, ïl^voit la dé*
SOL jff
marche , le maintien, le ton, le gcfle des originaux dont
il cft la copie. On lui demande ce qu'il pcn(c de la
guerre lurvenue entre le Mogol & l'Empereur du Japon ;
li répond : Hé , mais • • • • mais , . . . • MefTicurs »... «
Hc , hé , Une autre fois c'eft , hé , lié , Mel^
'ficurs , . . Meffieurs ... A dire la vérité , . . on fait. • .
cela parle tout feul. Ce n'cft rien que de lire ces propos
lur le papier ; il falloit entendre Carlin lui-même.
La petite Louifbn , qui jouoit la petite Marchande de
Croquets > étoit charmante ; Dcihroiïcs , qui faifbit le
Marchand Clincailler , s'en acquittoit avec une vérité Cm-
guliere ; mais rien n'égaloit Chanville , frerc de notre
riant Pré ville. Il étoit habillé comme ces femmes qui chan-
tent dans les carrefours ; on croyoit que c'en étoit une > à
.fon air , à (à façon de fe préfencer , i (a voix , aux grâces
'iftdicules qu'il affedoit. Mais Madame Bontour«cachee fous
un habit de Savoyarde , vient les épier & troubler leur
tête-i tête ; elle leur montre la curiofité, qui çtt leuc
propre hiftoire ; c'efl à-dirc , une partie noâurne qu'un
mari fait avec fa maitrefle , après avoir fait coucher (a
femme , & feint d'aller lui-même Te mettre au lit.
SOLDAT MAGICIEN j (le) Oper a-Comique à* un Aâle ,
avec des Ariettes 9 par M, Anfeaume , fur un Plan donné
par M. de S .. .. Mufique de M. Philidor y d la Foire
Saint- Laurent y 1760.
,Ce fujet avoit déjà été mis fur la Scène Françoife par
Poifibn , fous le titre du Bon Soldat, On trouve ici les
différences que l'oppofition du tems & des genres a dd
néceflairemcnt produire entre les deux Pièces ; mais ,
dans Tune comme dans l'autre , un Soldat qui fe donne
pour Magicien , tire d'intrigue une femme furprife dans
un tête -à«tête par Ton mari jaloux. Il efl vrai que dans
cette occasion , ce mari « pour un jaloux , porte un peu
loin la crédulité. On ne doit pas , ^ns doute ^ juger à la
rigueur ces fortes d'Ouvrages ; mais, à mérite égal dans
tout le reftc, il eft certain que TOpera-Comiquc le plus
vrailèmblable » fera toujours le meilleur.
SOLDAT POLTRON , (le ) ou Lt Soldat yftALQRj^
Lvif Comédie en un A6le , en Vers de huitfyllabes , ]^ar un
Anonyme ^ 1668.
Angéliquc>&Lifcttela Suivante^dansle deffcin d'corou-
I • .'
ï;S sol
ver la Roque & Guîllot , leurs Amans , donnent un rcn*
dez vous au Dodcur , & a Ragotin Ton Valet, La Roque
au défcfpeir , veut aller à Tarmce , & paroît efFedivc-
ment en habit de campagne •, fuivi de Guillot , qui eft
armé de toutes les armes qu'il peut porter , faifànt mar-
cher deux pièces de canop , tirées par deux chevaux , &
un Gouja: chargé d'une hotte pleine d'armes , de quan-
tité de vivres, attachées à une bandoulière , avec un pain
& une bouteille. Ces deux Chtïnpions viennent , en cet
équipage , fe préfcnter fous^ les fenêtres de leurs Mai-
trcffes , p^ ;ur rompre avec elles. La Roque rend à Angé-
lique le portrait & tous les préftns qu'il a reçus d'elle.
Guillot , imitant Ton Maître , fait femblant de mettre en
pièces le portrait de Lifette. ce Que fais -tu -là, dît la
»» Roque ? Ne craignez rien , MonHeur, répond Guillot ;
M c'eÔ feulement pour lui faire peur : car je n*ai déchiré
9> que la Dame de carreau )>•
Le Dodeur arrive , accompagné de Ragotîn , & veut
d^abord obliger la Roque â tirer Tepée. Celui-ci fe tire
zGtz mal de cette affaire : i Tégard de Guillot , il dé -
cl arc hautement qu*il ne veut Ce battre qu'à l'armée. An-
gélique & Lifette defcendent fort à propos, & font cefTer
cette querelle , en difant au Dbâeur que ce (Iratapémo
n'cft que pour réveiller Tamqur de la Roque & fon Valet.
Le Doâeur , fatisfait de cette raifon , (e retire poliment ;
& les quatre autres rentrent dans la maifon d'Angélique ,
pour goûter les douceurs de ce raccommodement.
SOLEIL VAINQUEUR DES NUAGES, (le) Divernjfe'
ment allégerique fur le réîablijjement âe la famé du Roi ^
jHir Bordes 9 mufique de Clerai/ibaut , donné fur le Théâtre
4e C Opéra en 1711.
Le fujet de ce petit Poème eft tiré de la devife du Roi ,
qui eft un Soleil naiflant, avec ces mots : Jubeî fperare,
' il fait efpérer. Les iacrifices que les anciens Peuples de
Perle faifoient au Soleil , & les différens tranlî)orts de
joie Se de triftelTe qu'ils y faifpient éclater au lever de
cet Afire , félon qull leur paroiflôit plus ou moins fe-
rein , peignent allégoriquement les divers mouvement
de triflefle & d« jeic qui ont agité le coeur des François ,
fur la maladie & la lafité du Roi Louis XV, en lyzi , lor(^
qu'il eut une ,tCftcc de petite vérole.
SOL 159
SOLILOQUE , eft un raifonnement &: un difcours
que quelqu un fe fait à lui-même. Papiâs dit que
Soliloque eft proprement un difcours en forme de
réponie à une queftion qu'un homme s'eft faite à
lui-même. Les Soliloques font devenus bien com-
muns fur le Théâtre, moderne: il n'y a rien cepen*
dant de fi contraire à Tart & à la nature } que
d'introduire fur la Scène un Aâeur qui fe fait de
longs difcours pour communiquer fes penfées,&c.
à ceux qui Tentendent, Lorfque ces fortes de dé-
couvertes font néceflàires , le Poète devroit avoir
foin de donner à fes Aâeurs des Conâdens à qui
ils putTent , quand il le faut , découvrir leurs pen-
fées les plus fecrettes : par ce moyen » les Spec-
tateurs en feroient inftruits d'une manière oien
plus naturelle : encore eftce une reffource dont
un Poète exad devroit éviter d'avoir befoin. L'u-
fage 8c Tabus des Soliloques eft bien détaillé par
le Duc de Buckingtiam dans le palTàge fuivant»
( Les Soliloques doivent être rares > extrêmement
courts , & même ne doivent être employés que
dans la paŒon. Nos Amans parlant à eux-mêmes ,
fiiute d'autre , prennent les murailles pour confi-
dens. Cette faute ne feroit pas encore réparée ,
quand même ils fe confieroienc à leurs amis pour
nous le dire )•
SOLIMAN f Trûgédie d^ MdrH. Voytz ia Mort ve
Mustapha»
SOLIMAN 9 TrâgUComédU d'Alibray , 1^57.
Muûapha , fils de Soliman , Empereur des Turcs, aime
Perfîne , iillé du Roi de Ferle , & en eft aimé. La ten-
dre(Ie'r^c»pro<]ve de ces deux Amans eft traveiee paria
bainç de Ruftan^ grand Vi& de Soliman , qui tâche de
Uo SOL SON
fkxre périr Muftapha 8r (a Maîtrclïc , en leur fuppôfàn€
des crimes dont ils Ce juftifient ; mais ils n*en périfTeni
pas moins , vidimes des perfidies de Ruflan. Ce dernief
eu tué par les Janniflàires , qui vengent , dans (on fang ^
la mort de ces Amans infortunés.
SOLIMAN, ou L^EscLAvs GÉUiREUSEy Tragédie de Ja*
Soliman , Rival de (on fils Bakzct , apprend que et
î'rince , & Sélim fon ffere , font prêts de décider , par
le fort des armes > leurs prétentions à rËmp*^:, Le feu
de cette divifion , & dangereu(è , efl étouffé dans fa nai(^
fance , par les (oins & la prudence de Roxelane. Par Tes
confèils généreuse^ le Sultan pardonne â fiaj^zet, &laî
cède Afpaiie > Tobjet de leur coiiimun amour.
SOLIMAN Ily ou iBs SvLTANËS i Comédie en trois rfc-
tes , en Vers libres , tirée d*un Conte de M* MarmonttL f
par M. Favart , Mufique de Gilbert, aux Italiens , 1761.
Trois (brtes d*Amours (pnt admirablement développés
dans cette Pièce. L*ambitieu(è Ëlmirc employé toute»
les intrigues de fon Art : la (bumifé Délia ne connoit «
dons (on ardeur , qu*obéir à (on Maître , Se ctok que le
Ciel Ta formée pour cette aveugle obéiflance. La franche
Roxelane , pleine d'ame 6c dV(prit , méprife d'abord ,
cÙlmc enHiite , de finit par aimer un Sultan , dont les
hauteurs & la férocité avôicht fait de loin un montre à
les yeux , qu'elle captive , qu'elle apprivoKc de près ^
.. enfin , qu'elle rend tendre, galant, grand homme ^ éi
héros tout-â-la^fois.
SONGE; fiâion que Ton a employée dans toiis
les genres de Poéfie, Epique, Lyrique, Elégiaqae ^
Dramatique: dans quelques-uns, e'eft une des-
cription d'un fonge que le Poète feint qu'il a , ou
qu*il a eu. Ejjans le genre Dramatique , cette fic-
tion fe fait en deux manières j quelquefois pa-
roÎE fur la Scène ua Adeur qui feint un pro(Âind
foamieil f
SON Ut
■
A>nim6Îl 9 pendant lequel il lui vient un fonge
qui Tagîtc , & qui le fait parler tout haut i d'au-
trefois TAÔeur raconte le fonge qu*il a eu pendant
fon fommeil. Âinfî » dans la Marianne de Triftan ,
Hcrode ouvre la- Scène , en s'éveillant brufque-
racnt î & dans la fuite , il rapporte cefonge qu'il
a fait. Mais la plus belle defcription d'un fonp^e,
qu'on ait donnée fur le Théâtre , eft celle de Ra-
cine dans Athalie : épargnons au Leâcur la peine
d'aller la chercher. C'cft Athalie qui parle, bcènc
5 > Aâe 1.
Un Congé ( me dcvroîs-jc inquiéter d'un fonge ? )
Entretient dans mon cœur un chagrin qui le ronge ;
Je révitc par-tout ; par-tout il me pourfuit ;
C'étoit pendant Thorreur d'une profonde nuit.
Ma mère , Gécabel , devant moi s'eA montrée ,
Comme au jour de (à mort , pompeufement paréej
Ses malheurs n*avoient point abattu fa fierté :
Même elle avoit encor cet éclat emprunté ,
Dont elle eut foin de peindre 8c d'orner fon vllàge j
Pour réparer des ans l'irréparable outrage.
Tremble , m'a-t-elle élt , fille digne de moi :
Le cruel Dieu des Juifs l'emporte aufïl (ur toi.
Je te plains de tomber dans Ces mains redoutables ;
Ma fille • • • • En achevant ces mots épouvantables ,
Son ombre vers mon lit a voulu iè baifTer ;
Et moi f je lui tcndois mes mains ppur l'embraffèr ;
Mais je n*ai plus trouvé qu'un horrible mélange
D'os & de chair meurtris , fie traînés dans la fange ,
Des lambeaux pleins de fang , & des membres affreux i
Qu^ dei chiens dévorans fe difputoient entr'eux. &c.
On a condamaé le fonge de Pauline. On difoit
1^1 SON
que dahi une Piict Chrédeiine , ce fonge eft
envoyé par Dieu même; & que dans ce cas , Dieu
qui a en vue la converfion de Pauline, doit faire
lervir ce foiige à cette même converfion ; mais,
qu'au coiuraire % il (emble uniquement fait pour
înfpirei"* à Pauline dé k haine contre les Chré-
tiens; qu'elle voit desChrétiens qui affadînent fon
mari , 6c qu'elle dévroit voir tout le contraire i
Des Chrétiens une impie afrcnibiéc
A jette Policude aux pieds de fon rivaU
Ceq û'ch pourroit encore reprocher , peut-être ,
à ce fonge , c*eft qu'il ne fert de rien dans la
Pièce ; ce n'eft qu'un morceau de déclamation. Il
n'en eft pas ainfi du fonge d'Athalie > envoyé ex-
près par le Dieu des Juifs : il fait entrer Athalie
dans le Temple , pour lui faire rencontrer ce même
enfant qui lui eft apparu pendant la nuit , & pour
amener Tenfant même , le nœud &c le dénouement
de la Pièce. Un pareil fonge eft à la fois fublimc 9
vraifemblable , intérelTant & ncceftaire. Il y a
néanmoins beaucoup <tintérêt & de pathétique
dans le fonge de Pauline.
Songe agréable^ (le) ou le Réve ve l^Amovr;
Comédie en un Aât , par un Anunjmcj d la Foire Saint'
Laurent , 173 !•
Merlin » & Pierrot fon Valet , s'entretiennent fur la
difficulté de trouver une fille fidelle, « Peur en être ccr-
35 tain, dit Merlin , j'ai pris foin d'endormir, depuis
31 quelques années , une jeune beauté , à qui je deÔine
35 mon' coeur •>'». Pierrot badine fur ce projet ; & en Pab—
fence de Ton Maître , donne audience à Lilctte, qui de-
mande le réveil de fon Amaet. Elle fort fatisfiûtc. Un
vieillard Vîtnt implorer la mémcgracc en faveur d'une
r
SON iÇ»
ièuric fille j dont il veut faire Cà ^çirimc. Maïs cornmc
>ilyic ( c'cfl le nom de la fille ) préfère le fommeil à
l'hymen d'un Vieillard, Pierrot cnJort celui-ci, ifi ré-
veille un jeune Amant , qui cil plus «iu goùc de Silvie*
Le baron de bulk-mbcrg^ Allemand, touché des attraits
(l^une jeUne Danleule, endormie depuis piuflcurs années »
par fes inilances , obtient fon réveil. La Danfeufe exé-
cute une Entrée de Ballet pour remercier Merlin , & faire
tonnoître que Ibii jarret n*eft point engourdi. Il ne refte
qu'Armide, Maitréiïe de Merlin Cette belle e(l fâchée
^u'on ait mtèrrompii un réye qui lUi cauiôit un extrémt
contentement. L'Amour , ou plutôt Polichinelle , fous la
figure de ce Dieu , Tappaife , en l'affuranc que Merlin
lui fera goûter tous les piàiiirs dont ce longe né lui pré-
fentoic que l'ombre.
SONGE VtRlFlÊ , ( /O Comiàie en un ARe , aust Ita-^
. Pantalon apprend à Tes filles qu'il les a vouées à Diane ;
lorf^p'ils ont abordé dans l'iile qu'ils habitent , pour les
fàuvér du danger dont elle* font menacées , de tomber
entre les mains dés Pirates, cilles lui répondent qu'elles
ont beaucbup d'jver/îon ^our lé fervice de Diane , &
beaucoup de pencharïc pour celui de TAmour, qui eil le
prbtcdéur de cette lile. Elles font rencontre d Arlequin
« de Scapin , avec lefquels elles ont des Scènes très-
îiaives. Pantalçn les furprcnd ; & , en fa qualité de Grand-
VrttT^: , il l^s fait arrêter Se conduire dans l'antre de TO-
racle : tout ce qu'ils difent pour le fléchir , eft inutile ;
^ , voyaiit qu'il- ne peuvent vaincre fa févérité , ils s'a-
ArcHent au Dieu lui-même , do.>i ils font mieux écoutes.
Il paroir fur un nuage , & chante plulieurs vers , dont
ioici les principaux :
t>é leurs fcns révoltés refpcde le murmure;
Ha ! la voix de la tiature
ÊÔ un Arrêt de -l'Amour :
T. ■ ' ■
Cefcendb, Hymen , achevé mon ouvrage ;
Et par lin double mariag<* ,
iJnis ces Amans en ce iouré
1^4 SON
Alors un Autel fort de deffous terre ; & en même tems
l'Hymen defcend du Ciel , & chante les paroles fûi«
vantes :
Que les plalfirs , fims.méiange de peines »
Tendres Amans , comblent vos vœux ;
Hâteztvons de porter m«s chaînes ;
UAmour en a formi les nœuds*
L'Hymen unit Coralme & Arlequin « Camille & Sca-
pîn ; le globe du nuage s'ouvre , & laiflc voir le fond du
Théâtre ; & la Pièce finit. Un longe qu'Arlequin a fait ,
& dans.lequel il a vu celle qu'il époufe , eft ce qui a donne
lieu au titre de cette Pièce, dont une Madame de la Cail«
lerie a donné le projet en cinq Aâes , comme elle fut
jouce d'abord.
SONGES i (les) Opsr a -Comique en un Aêle, -par Fi^je-
lier y à la Foire Saint -Germain ^ 1716»
La Scène fe paiTe dans lé Château d'un vieux Nou-
Tellifle , qui s'amufe à faire des contes à dormir debout >
& où Morphée St (a Cour ont choi(î leur demeure , en
quittant l'Opéra à'Âtys , & l'Académie Royale de Mu-
squé. Arlequin y arrive , & trouve la Nuit , Confidente
de Morphée , qui lui apprend que les Songes rendent
' leurs Oracles dans l'amichambrc du Dieu du Sommeil ,
où ils tranfportent les Dormeurs , de qui on veut péné-
trer le defTein ou les (ènrtiniens.
SONGES DES HOMMES ÉVEILLÉS , ( les) Comidie
tn cinq Aâles , en Vers , par de BroJJè , 1646.
Un Gentilhomme qui , dans un naufrage , a vu périr
une aimable personne qu'il étoit prêt d'époufèr , en con-
çoit une fi grande triftcffe , qu'on employé en vain , pour
l'en guérir » plufieurs fortes de moyens. Enfin on lui pro-
pose d'affifier à une petite Comédie , où il pourra goûter
quelque plaifir. Le fujet de la Pièce efl fa propre hif^
itoire , dont le dénouement eft le retour de la Maitrefle
du Gentilhomme , qui a été (âuvée par le fècours d'une
planchç qiû l'a conduite dans une Ifle» Le Gentilhyomme
s O P * • 1^5
qui reconnoSt tes mêmes traits de la perfbnn^ qu^il aime »
dans ceux de la prétendue Comédienne , s*imagine rérer.
Enfin , on lui apprei^d que cette Comédienne de (a Mai*
trèfle , ne (ont qu'une même perfbnne ; & la Pièce finit
par le mariage de ces Amans. Voilà ce oui compofe Fin-
trigue principale de cette Comédie « où l'Auteur a intro«
duit plufieurs Perfonnages épilbdiqucs qui s'imaginent
rc7er > en voyant des objets réels; tel ell Tépifode du
. Payfan ivre & endormi , qu'on emporte dans un apparte-
ment magnifique , & à qui on fait accroire y lorfqu'il eft
réveillé , qu*il eft un Seigneur des plus qualifiés , &c*
SOPHIE , ou LE Mariage caché , Comédie en trois Ac^
tel , mélie f Ariettes^ tirée du Mahiaob clandestin ,
tune des meilleures Comédies du Théâtre Anglois , attri-*
luée au Jieur Gartick , excellent Aâleur de^Londres , Mu"
fique de M. Kohault y aux Ituliens , 1758.
Sophie , PHéroïne de ce Drame y eft la fille d'un an-
cien ami de M. de Saint-Aubin , reftée de bonne heure
orpheline & (ans fi:)rfune« Elle a trouvé un a(yle dans la
maîfbn de ce riche Négociant, qui vient de quitter le
conimercc. Elle a iiifpiré la pamon la plus vive au fils
de (on bienfaitetit ; un mariage lecret les unit. Son
imprudence ft (on ingratitude peuvent avoir des fuites
fîineftcs. Comment en inftruirc M. de Saint-Aubin f II eil
riche : on craint fon avarice. Clarville s'efforce de la ra(^
furer : il e(perc de fléchir fon perc. Il tombe en effet i
(es genoux , lui avoue fà faute , implore fon pardon , &
demande (on aveu. Sophie joint fes prières & lès larmes
à celles de (on Amant. Saint-Aubin ne refu(è , que parce
que Sophie eft fans fortune. Un homme généreux , nom-
mé Dorval , prQpo(e une dot qui levé cette difficulté^* 8c
le mariage & déclare.
SOPHONISBE y Tragédie de Mairet, 1619.
De toutes les Tragédies de Mairet , la SophonKbe e(E
la plus connue ; elle nuifit au fuccès de celle de Cor-
neille. Ce n'eft pas , toutefois , qu'elle lui foit ni (upé-
rieure , ni même égale ; c'eft que Mairet (èmble avoir
2iré meilleur parti du rôle de Maftiniffe. Il s'écarte
de l'hifloire 1, en ce qu'il fait tuer ce Prince , â la fin de
fSg s O P
la Pièce , fur le corps de Sophonîfbe ; & périr SîpHa^
au milieu de la bataille aiii Ce donne au fccot.d A^c Cé>^
toit , comme il le dit loi-mcmc , pour évircr la concuç-
rcnce de deux maris vivans ; & , à 1 égard de iMafSniCTe »
c'étoit lui faire faire ce qu'il dcvoit avoir fait. Au fur-
^lus , les reproches de lubricité que Siphax fait à Sopho-
niibe , les précautions fè* rcttes qu'elle prend j>9ur le
tromper , fon mariage in promptu avec Maffinific , font
autant de fautes contre )a décenie & la vraifcmbUnce du
fujct. Ce font les deux derniers Adcs dé cette Tragédie i
qui en forment tout le mérite ; & qui , fans doute , en
avoient fait tout le fuccès. C'efl cette même Comédie' que
IM. de Voltaire vient de réparer i neuf.
On prétend! xjue le véritable Auteur de cette Pièce efi
le célèbre Théophile Viaut ; c'eft du moins ce quafTure
DcfbarrcaujJ , qui avoit connu Théophile. Voici pourtant
ce qu'on trouve écrit dans les Autturs du tcms', «c Ce fu(
» Chapelain qui fut caufe que l'on commença de fuivrc
»» la régie des vingt-quatre heures dans les Pièces de
i» Théâtre. Comme il fallcJit premièrement le faire
is agréer aux Comédiens , qui impo(bicnt alors , comme
»> depiiiis , la loi aux Adcurs ; &, fâchant que iM. le
s» Comte de Ficfqi^é> qui avoit infiniment d'efprit, avoit
»> du crédit auprès d'eux , il le pria de leur en parler »;
Jl communiqua endiitc la chofe à Mairct , qui fit Cn So-*
fhonishe y première Piccç où cette règle foit obfcrvée.
M. de Voltaire a mis plus de décence dans le pre-
inier A^^e , plus de dignité dans les reproches de Si-
phax, plus dé réferve dans les réponses de Sop'honifbe,
& dans fés confidences. Mais le plus beau ilyle , les plus
belles ^p'jleurs ne redifieront jamais ce premier Ade ^
dont le fond eft vicieux ; rien de moins p«^ogre à figurer
dans une Tr^^édie , que là colère d*un mari contre rà
femme , qui écrit â fon Amant, il me femble que le Ré»
j|ar^tçur moderne auroi' dû fùpprimer total tment le
riole de Siphax , qui ne paroit que pour s'emporter inu-
tilement contre Sophonilbe , & fe faire tuer au (econd
A<^^c. La Pîécè çommencerbit par des craiiitcs que i'ar-
tivéc de Sripix)n infpire à MaffinilTe ; Çc l'on pourroit
iTuppofer que la conquête de la Numidie cft achevée de-
""^is (^bis xaôû^ ^ue dans cet intervalle MallinilTe efi
s O P s O R i(y
devenu paflîoncmcnt épris dv charmes de Soohonîfbc :
ce qui (àuiperoit le ridicule d'un amour de vingt-quatre
heures. Il y a un inconvénient dans ce que je propofc
Jci^cc fujet cft déjà dénué d'événcmcns, &" il ne refteroit
prefque plus d'adion dans la Pièce, \uf-fi je pciifc qu'il
n éiôit propre qu'à iaurnir ?rois Aâcs tout au ;?lus comme
Ja mort de Céfar; 1 intrigue efl foible & peu irnéicf-
ïàntc ; cVft le fpedacle de Timpuiffance d'un Roi de
Numidie , contre les armes & la politiaue des Romains*
1} efl imppiïible , comme Ta remarque autrefois M. de
Vottaire lui-même , que ce Prince n'y (bit avili , & n'y
jouç un rôle délagréable , au moins iufqu'au cinquième
Ade. Il n'y a dans ce lujet, que le dénouement qui can-
viennc à la Tragédie, Cependant , débarrailé du foin
de Finvention , qui n'eft pas la partie brillante de nos
Ecrivains, l'Auteur moderne a fait â la Pièce de Mairct
des c|iangemens heureux. Par exemple , il a très-bien
motivé la précipitation avec laquelle Sophonifbe fe re-
marie,^a^ ridée que ce mariage eil indifpenfabie pour
(►révenir ùl captivité. Cette PrmcefFe ne vipnt plus avec
e deflein de faire les yeux doux à MaHîtiiffe *, elle ne (e
rend qu'à la nécefCté des circonllances. La politique
froide & cruelle des Romains » y çfl beaucoup mieux dé«
. veloppé^.
BOFHOmSB^, Tragédie ie Pierre Corneille^ 1553.
Une Rcîne fameufe , par la haine qu'elle portoît aux
Romains , préfère la mort , à l'affront d'être leur captive.
Tel cft le fond de la Tragédie de i'.ophonifbe , fujct déjà
traité par Maitet) avec un fuccès, que Corneille eut peine
à faire joublier. Ce n'eft pas que la nouvelle .Sophonifbe
ne fût très-.rupcricure à l'ancienne ; c'eft qu'on revient
difHciiement d'une admiration de trente années.
SOKCIEK n (le) Comédie en deux ABes > en Profe G* en
Ariettes xpar Poinfinet , Mufique de Af, Philidor , âux La».
liens ^ 'i7M« ""
Agathe , jeune Villagealfc ^ aime Julien ; maïs il y
'AtroMi|ns^u« Ton n'a <u de fes nouvelles v &« coxxune
t iv
l6i SOS SOT
on veut lui faire époufer Blalfe le Vigneron y on tâche ie
lui per(uader que Julien ne reviendra plus. Elle de-
mande à coiifulter un Sorcier qui fait grand bruit dans ks
environs , pour fàvoir fî , en effet , elle ne reverra plus
ion Amant. Un Soldat arrive ; & ce Soldat eft Julien. Il
entend parler du Sorcier ; il imagine d*en prendre l'ha-
bit ^ & de fc faire pafïbr pour ce Magicien. Toutes les
• pcrÂ)nnes du Village viennent le consulter. Blaife arrive
à Con tour ; Se , comme il avoit en dcp^t une caffettc
pleine d'argent, que Julien , en partant pour les Indes,
lui avoit confiée , & que. filaife vouloit retenir , Julien
profite de Ton déguifemcnt pour lui faire tout avouer 8c
tout rendre* 11 n'a pas de peine enfuite à obtenir la main
de (à ^^aiirefTe , après s'être fait voir à elle avec fa caf-
flo-
fette & fbus l'habit de Julien.
SOSIES , (les) Comédie en cinq Aâies , en Vêts , far
trou^ i6^;i.
Les Sofîes , tirés de VAm-phytrîon de Plautc , ont été
reçus avec de grands applaudifT^mehs ; mais VAmphy"
îTiQn de ^oliere les a fait oublier , & ne leur a laifTé que
la gloire de lui avoir fervi de euide > & fourni des fitua-i
tions , & même de bonnes plaifant^ries.
SOTTIES. Les Sotties étoîent des cfpcces de
Farces caraâcri fées par une Satyre efftcnée. Se
fouvent même perfonnelle. Il ne nous en eft par-
venu qu'un très-petit nombre. Celle qui fat jouée
aux Halles le Mardi-gras de 15 1 1 , étoit un tiffii
de traits amers & piquans contre le Pape Jules
fecoiid. Je hafarderai une conjeâure fur Tétymo*-
logie du mot de Sottie. Les Poètes de ce tems ca-
choient le plus fouvent leur véritable nom , ou ne
Tindiquoient que dans quelque endroit de leurs
Ouvrages, par des efpéces d'acroftiches : c'eft-à-
dire , par lès lettres initiales d'un certain nombre
de Vers , lefqueiles répondoient à celles dotu leurs
SOT SOU iGo
noms étoient compofcs ; mais fouvent auflî ils en
adopcoienc d'autres qui pouvoieiic les faire con-
noîire. Jehan Boucher s'annonçoic fous celui du
traverfeur des voies pcrilleufes \ François Haberc
fous celui du banni de Lieffe , &c. Pierre Gringore
fe déguifoit fous le titre de mère fotte. La Satyre
caraâérifoit particulièrement les Ouvrages de ce
dernier : on peut en voir la preuve dans fes fan-
taifies & fes menus propos. Il eft donc probable
que , d'après le nom que cet Auteur avoir adopte j
on a appliqué la dénomination de Sottie » aux
Pièces de Tliéâtres que le ton fatyrique diftinguoit
des autres. Comme on appelle , dans la converfa-
tîon ordinaire » des Pafquinades . lesplaifanteries
cpigrammatiques & mordantes , femblables à cel-
les qu'on affiche à Rome fur la Statue de Paf-
quin.
SOUBRETTE ; nom afFeâié à un Perfonnage de
femme employée pour divers Rôles de Suivantes.
Il n'importe pas , & peut être même , il eft à pro-
pos que TAdrice ne foit plus de la première jeu-
neffe. Pour d'autres , il eft de la bienféance qu'elle
foit jeune > ou que du moins elle le paroi (Te. Cela
eft convenable , lorfque les difcours peu refpec-
tueux , tenus par la Soubrette , à des perfonnes
auxquelles elle doit des égards , ou les cojafeils peu
fages qu'elle donne à de Jeunes beautés , ne peu- •
vent avoir pour excufe qu*un grand fond d'étour-
derie. CelaTeft fur tout, lorfque, pour favorifer
deux Amans , elle fe permet certaines démarches ,
condamnables au Tribunal d'une morale rigou-
reufe* Moins la Soubrette anra Tair jeune , plus
I70 SOU
Findéccnce fera frappante. Une Soubrette nVït
pas toujours obligée d'avoir l'air jeune : «lie Teft
toujours d'avoir dans la langue une extrême volu-
bilité. Si elle eft privée de cet avantage , elle fera ,
fur-tout dans les Comédies de Regnard , perdre
à plufieurs role$ la plus grande partie de leur
grâce. L'air malin ne lui eft pas moins nécelfaire ,_
que la volubilité. Quand on remarque dans une
Suivante une phyfionorpie fimple & ingénue , ori
s'imagine vpir Louirpn ou Javotte, &ç non Finette
Se Nérine,
SOUBRETTE ^(la) Comédie en trois Aâles , en Profe , par
un Anorjme , aux Italiens , 1711.
Silvia cfl fille unique du Dodeur , qui veut la marier
à Mario , fils de Pantalon Si Chymifte , qu'elle n'aime
point. Colombine , fa Suivante 9 Sç Trivciin > VaJet de
Léiio 9 qu'elle préfère , employcnt toutes fortes de ruCes
■ pour détourner ce mariage ^ & font toujours iravcrlés par
Arlequin , Valet du Dodeur. Colombine , pour dernière
rufe , s*avifo de le travedir & de contrefaire Mario , que
le père de {à MaitrefTe ne connoit point ; & elle lui tient
- des difcours qui le dégoûtent au peint «qu'il avoue , dans
la colère où il cfl , que fi lélio (c préfentoit dans le
moment , il lui donneroit fa fille en mariage ; celui-ci
ne manque pas de paroitre , fe jette à fes pieds , & le
fbpplie de lui accorder Silvia. Colombine , qui a repris
Tes habits , fécondée par Arlequin , qu'elle a mis dans
fes intérêts , fait de nouveaux efforts aux pieds du Doc-
teur , qui fo laifTc fiéchir»
SOUFFLEUR , homme de Théâtre , qui eft ordi-
nairement affis dans une des couliflTes, ou au-
devant du Théâtre & de l'Orcheftre , & place plus
bas , pour n'être pas va , & à portée des Afteurs »
pour fuivre fort attenti^^ement , fur le papier , ce
unie ks AAcurs ont à dire 5 & le leur fuggcrer, fî
la mémoire vieiic h leur manquer.
§OUPÇ.)NS SUR LES APPARENCES , (les) Comédie
en cinq Aéies y en Vers ^ par UouulU j auX Franfois ^
Alçipe 9 amoureux d'Aftréc , femme de léandre, fait
foutïbn polîîblc ppur la féJuirc pendant rabfcnce de Con
inari Le retour de ce dernier ne fait point ceiïcr Ton
bdieulc pourfuite ; au contraire , il tacne de (emer des
fbupçons fuç fa fidélité. A la vérité , les démarches im-
prudentes d'Ailrée , & la foiblcfTe de Tciprit de Léandre^
ne donnent que trop de prife aux calomnies d'Alcipe ;
f. fuite préméditée le fauve , à lacatailrophe , des repro*
es , & , pegt-ctre , des coups qu'il a fi bien mérités.
La Pièce ell embrouillée & mal conduite , 5c les Perlon-
fiages diéteftablcs. Aftrée , que Ton qualifie de femme
yertueule % Icrt trop gratuiteqient Orphife, fnn amie ,
<iahs une intrigue galante , où Philémon , ami de Léan-
jjrc ) le laii'e entraîner comme un jeune lot , fans expé-
rience , & rompt les engagemcns qu'il a avec une pre-
hiiere Maitrcfïe. Orphile cfl une fille oifivc, qui ne de-
mande qu'à faire une inclination ; le Rôle d'Àicipe e(l
celui d'un (célcrat imprudent & fans eiprit.
SOUPER 5 (le) Comédie Anonyme en trois Aâes , en Profe >
aux François y 17^ d^»
Célie a quatre Amans , trois qu'elle ne peut (buffrir,
<Br le quatrième , appelle Verrille , qu'elle aime autant
qu'elle en eu aMpée. i e dernier eu. abfent , & ne paroïc
point dans la riece. Il cû homme de qualité ; mais fa
fortune dépend d'un procès , dont le crédit de fcs Adver-
(kires éloigne la décifion. Il mérite d'être à la tête d'un
Jlégiment ; mais il n'a pas de quoi le payer. Ses trois
rivaux font un homme de Cour ^ qui a beaucoup de cré-
dit ; un Financier fort riche , & un Magiftrat, Céiie ob-
tient, par l'homme de Cour, le Régiment ; par le iVla-
gidrat-Rapporteur , le procès Ce gagne ; & le Financier
prête une (bmme considérable. Chacun fe flatte en par-
ticulier que ce fervicc > qu'il vient de rçiidre > ferarécoinr
i7i SOU S P A
penfé par la main de Céiic. JU la prcfTcnt de conclure
c«t hynien ; mais dans un /buper, où Celle les réunit tous,
elle leur déclare qu'elle époyfe Verville. Les trois rivaux
fe lèvent de table ^ & Ibrtent furieux.
SOUPER MAL-APPRÉTÉ , (Je) Comédie en un Me , en
Vers , de Hauteroche y aux François y 1 669.
Valere , Amant de Célidct n'a plus ni argent , ni cré*
dit , ni reflôurce ; cependant , (a Maitreffe lui dernande
à (buper, êc veut avoir bonne chère & bonne compagnie»
Philippin , Valet intelligent fe met à la torture pour
rompre cette partie. Tout devient inutile ; & â chaque
inftant il arrive des Convives , qui augment l'embarras
du Maître & du Valet. Celui-ci imagine une dernière
rufe i c'efi de flippofer que la petite vérole ed djÉjjt ce
legis , & qu'une jolie Femme-de-Chambre en efHRrte
le jour même. Tous les Convives (c fauvent à cette nou-
Tclle ; & Valere , qui n'avoit rien préparé 1 fe trouve tiré
d'embarras.
SPARTACUS , Trafrédie de M. Saurin , 17^0.
L'Auteur donne pour père à Spartacus , un Chef des
Romains , qu'il nomme Argétorix. Les Romains étant
venus fondre fur fon pays , ce Prince périt en combat-
tant contr'eux. Ils enlèvent Spartacus au berceau y & font
ia mère captive avec lui. Elle ftirvit à (es difgraces,
élevé fbn fils, & lui infpire Tamour de la liberté & de U
vengeance. Contraint de figurer dans les vils exercices
de Gladiateurs , il frémit de cet opprobre , & excite Ces
compagnons à verfer leur (ang ^our un plus noble ufage.
Tous le choififTent pour leur Chef. Il voit fon parti fe-
fortifier ; il gagne quatre batailles llintre les Romains ,
qui lui oppolcnt une cinquième armée , commandée par
CrafTus. Ce Conful a: une fille nommée Emilie , dont
Spartacus eft amoureux , & qu'il a en fen pouvoir.
Toute (on armée demande la mort de cette Romaine.
Spartacus appai(e cette Conjuration ; mais Noricus , (on
Lieutenant & fon Rival , le trahit. Spartacus tombe au
pouvoir du Confîil ; maiis c'eft dans le moment où il ex-
pire d'un coup de poignard , à l'exemple d'Emilie ^ qui
ne veut pas furvivre à la perte de ion Amant,^
s P A 17}
On regardolt d'avance le Héros de cette Tragédie
comme un obftacle invincible â fa réuffite* J'ignore en
quoi cet obftacle pouvoit confîfter. On a vvi Gengîs-Kan
applaudi fur la Scène Françoife ; & je ne doute point
que Tamerlan & Schach- Nadir n'y puiffent écVe intro-
duits avec le même fucccs , par le même Auteur. Ainfî ,
' nul reproche à faire à celui de Spartacus , Hir le choix
de (bn fvL]ct. Un Efclave y tant de fois vainqueur des
Romains , & qui les fit trembler au faîte de leur puif-
(knce 9 a pu être mis en parallèle avec trois (^hefs dt
brigands , que leur audace Ôc leur bonheur placèrent (ur
des Trônes ufurpés. J'avoue que de pareils Sujets pré-
ièntent toujours de grandes difficultés dans l'exécution ;
mais rhonneur de les vaincre en cil d'autant plus flat-
teur. Il s'agit donc (èulement d'examiner ici jufqu'â quel
point on les a furmontées dans Spartacus.
L'hiftoire nous laiiTe ignorer l'origine de ce fameux
révolté. On doit préfumer qu'elle fut relative à (on étac
de Gladiateur; mais dans la nouvelle Tragédie , on le fait
foTtir du fang des Rois ^ & naître parmi les Germains. Il
n'en eût pas plus coûté , puifqu'on vouloit en faire un -
Héros , de placer le lieu de fd naiflànce dans quelque
partie des Gaules , fur - tout de ne point charger un
Gaulois ( Noricus , Lieutenant de Spartacus y & Chef
des Gaulois InHibriens , ) du rôle infâme de traître. Ce
font de petits égards qu'il convient d'avoir pour Gl Na-
tion : il eft rare qu'elle n'en Voit pas reconaoiiïante»
On voit 9 dans cette Tragédie , que l'Auteur a pré-
tendu élever l'ame , plutôt que l'attendrir ou l'effrayer,
La Pièce eft dans le genre de Sertorius & de Nicoméde ;
fenre qui exige une profu(ion d'idées mâles , nobles, lîi-
limes 5 & fortement exprimées. J'en ai remarqué de
toutes les espèces dans la Tragédie de Spartacus. La ver<
fification en efl communément exade & nerveufe. Le
. principal Perlbnnage n'y dément nulle part Con carac-
tère 9 un des plus heureux que la Scène ait encore vu
naître : il fait honneur au génie & à l'ame de l'Auteur.
C*ét(Mt même le feul qu'il pût donner â ion Héros y
pour le rendre intércfTant. Celui d'Emilie offre , dans
ibn genre , le même degré de mérite ; c'cft la vertu d'une
Romaine » dégagée de toute rudeiïe , (ans rien perdre de
6 force* On peut » il eil vrai » regarder ici Cr;ifrus
tomme tin homme fpible >; niais rhîftoîrc ne hcrus l'a jd-
mais peint comme un grand homme. On lait jqu*ii né jou^
gucrcs un Rôle plui dijlUngué dans le premier Tnunî-
virdt , que Lépide dans le fécond. A l'égard de Noricus »
il n'elUlà que pour fervir d*ombre à Spartacus, 6c lùî
fournir roccaftdn de dire ou de faire de grandes cho-
ies : quant à lui , il n'en dit ni n'en fait que de trcs-
communes. Enfin ^ je n'ai point apperi^u (ians les Adei
de cette Tragédie cette gradation que produit uri vif in-
térêt d4hs les Pièces dix genre pathétique , du terrible J
inais cette gradation cil iouvent le fruit des iltuations
Théâtrales ^ plutt^t q^c des fentirriens développes. Ici
l'Auteur, avec Icà^îeuis refibrts du courage & de la gran-
deur d'ame, captive notre attention jufqu'â dénouement.
Se faire écouter dans une Tra^ciie de cette nature , n e^
pas uii fuccès moins réel , que dt fe faire applaudir dan$
toute autre;
SPECTACLE SÂTYRIQUÈ. Ce nom cft tîrc des
Satyres , Divinités champêtres qui fai(oienc tou-
jours Tame de ce Speûacle, & nuliemèm de tai
Satyre, force de Pocfie médifànte qui ne rederh-
ble en rien à ccHc-ci , & qui lui eft fort poftc-^
rieure. Loin même d*erî tirer fon origine, Quiii*
tilien nous apprend qu'elle eft toute Romaine,
tandis que l'autre éft une invention Grecque, peu
ipifc en ocnvte par les Romains, Le Poème Saty-
rîque n eft ni Tragédie ni Comédie; mais il tient
le milieu entre Tune & Tautre. Il tient de la pre-
mière , par la conduite^ le deffin , la nobleftè de
quelques Perfonnages , le fcrieux , le pathétique
éc le tour de quelques Scènes ; & de la féconde,
far la gaieté libre &c fouvenc indécente de quel-
ques jeux de Théâtre , par la verfification fautil-
lanre & vive ; enfin , par Tiffuc toujours agréable
& comique. Son but principal étoit de remettre
les efprits dans une tuuacion plus douce , après
s P É ijs
les impreflions eau fées par la Tragédie ; 8c fa ma-
tiei:e ordinaire ccoic Bacchus ^ loic parce qu'on
jouoit ces Pièces dans la joie des Fctes bachiques ,
foit pour lie paroîcre pas avoir cnriéremenc oublié
ceDieu, comme le fit la Tragédie, en s'ennoblif-
fanc ; ce qui faifoic dire : Que fait ceci à bac^
êhus ?
Les quolibets de Village & la licence ruftique ,
alTez conforme à celle des Saryres, furent les crois
fources des trois Spe£lacles*qui amuferent (î long-
tems Athènes : fa voir, le Tragique, le Comique
& lé Sacyrique , fans compter les Mimes , qui
font le quatrième.
Le Savant Ifaac Cafaubon va plus loin , & pré-
tend trouver l'origine de tout cela dans la nature
même. Il dit que , comme elle eft la mère de tous
les Arts , elle Teft aufli des Fêtes ; que les Fêtes
ont enfanté les danfes & les bons mots; que de
la danfe eft venue la mudque , & que les bons
inots ont produits tous les Speâacles dont nous
parlons. On ne fauroit remonter plus haut. Mais ,
de même que la Tragédie & la Comédie ne pri-
rent leur forme qu'au (îécle d'Efchile , de même
auffi le Poème fatyrique n'at^il été inventé que
de fon tems. Des (Euvres il femblables pour le
plan , doivent avoir eu le même père.
En efïèt , à en juger par te Cyclopc , on doit
teconnoitre dans les Speflacles fatyriques la mar-
che de la Tragédie & de la Comédie en régie ,
même évolution de fujet , même tour d'intrigue ,
même façon de dénouement , nul épifode, nul
incident qui retarde Tadlion. Au contraire, comoie
cette Pièce n'a guères plus de fepc cent vers, if
JyS S P E
paroît que les Pièces du même genre ctoîent très-
courtes ) & (î nous n'avions pas d'autres preuves ,
Ton feroit bien fondé fur cette brièveté feule , à
comparer ces Poèmes aux petites Pièces qu'on
donne aujourd'hui à la fuite des grands Speâa-
cles. Uon fait , d'ailleurs , que chaque Pocre man*
quoit peu à joindre une pareille Pièce aux Tragé'.
dies qu'il donnoit pour difputer le Prix, & qu'on
la reprèfencpit après elles , pour tempérer l'cmo-
rion de crifteffe qu^elles avoient dû caufer. Pour
achever la comparai fon du genre tragique avec
le fatyrique. Ton verra que celui-ci avoit une forte
de (èrieux différent de la majefté qui règne dans
celui-là , des fentenccs affèz relevées > des difcours
étudiés , d'adez beaux traits de morale ; mais rien
d'extrêmement paffîonnè.
Ce Spectacle (ingulier ( en mettant à part fpa
plan) s'éloigne encore plus de la Comédie an-
cienne , que de la Tragédie : car on n'y verra fur
la Scène , ni le Gouvernement , ni les Citoyenis
d'Athènes , comme chez Ariftophane. Le plaifanc »
bon ou mauvais , avoit fes degrés bien marqués
dans lantiquité. Celui de la Comédie n'étoit pas
celui des Mimes-, & le plaifant des Mimes étoit
beaucoup moins le plaifant des Pièces fatyriques.
L'étude profonde du cœur humain > &: de toi|t ce
qui ppuvoit le réjouir, avoit fous-divifécela d'une
manière étonnante. C'étoient autant de claflès de
divertiffeçnens , dont aucune n'ofoit anticiper fur
les autres , bien éloignée , en ceci , de ces Pièces
informes , où Ton confond la Tragédie » la Comé-
die & rOpera.
Nous voyons que les Anciens obferverent dans
chaque
s P Ê Î77
eîiaque ordre de divertiflemcnt, le earaâèr0 quî
leur convenoic » à rimitatioii de la nature , qui
donne toujours à chaque être Ton efpéce, fef
propriétés & fa perfedion fpécifique.
C*eft ce que firent les Athéniens par rappoft àa
Speâacle dont il s'agit. Ils s'appliquèrent à le cuN
tiver^ prefque avec autant de foin que le plus no«
ble > dont il n'étoit qu un délalTement. Il fit donc
une clafTe particulière. Mais étoit-il de nature à
durer toujours f étoit-ce un fonds folide qui mé-
ritât d'éiablir.pour tous les (îédes à vcnir,un genre
deSpeâacle à part? Le fait & l'u^ige contraire*
lembient d'abord décider que non. Car , avant
que de dire ce qu*il eft devenu , & en quoi il s'eft
métamorphofé « on doit avouer que le boufifbn y
gâte le férieux & le délicat ; qu'il y a du bas
comique pour divertir les achetiurs de noix ,
comme s'exprime Horace ; & qu'enfin ce fut le
mauvais goût , Tinconflance & le caprice des Spec*
tateurs, qui lui donna lieu. On fe lafTa ud peu du
tragique « qui faifoit pleurer , & du comique 9 qui
^i(oic rire. On voulut du merveilleux outré , du
bizarre & du nouveau; mais les Poëres, en fe*
coudant cette manie, ne firent pas tout à-fait ce
qu'on a tenté parmi nous. Loin de fe perdre dans
des idées nouvelles , ils ne firent que rajeunir les
anciennes. Ils fe rappellerent les Satyres qui
avoient amufé le Peuple dès le premier âge de la
Tragédie informe : ils les aiuflierent à la mode ?c
fur le goût de ta Tragédie formée, qui les avott
exclus dès qu'elle avoir fongé à s'ennoblir. £lle
fouflrit que les Satyres s devenus moins rufliiques
qu'autrefois 5 priflent un peu: defoa ait , poui:
lotni IIL M
>T^ s P E
di^^rtir auflî rcgulierenienr qu'elle , & moins (é^
rJeufemenr. Les Romains qui fapplcerent au vrai
Spçftacle fîtyrique des Grecs , par leurs Pièces
Atellanes , Ofù il n'emroit point de Satyres , n'in-
-iroduififtnc ces Farces, que pour miciger un peu
le. fMewx trifte du tragique- P*où il eft aifc d in-
, fércr que la Pocfîe en queftion, confidérée, foie
par Ton cflcnce, foit psr fa deftination > ne devoir
. pas former un Spcâacle immortel , comme le font
la Tragédie & la Comédie. Il eii eft de ce genre
. bizarre comme des Mimes. Cctoient des avor-
. tons de Spedbcles lis dévoient avoir le fort du
faux goût * qui eft de pafler pour renaître ; mais
non pas de durer & de plaire toujours.
Cependant , toute méprifable qut paroîfTe au
prçjDier coup d*oeil rCEuvre fatyrique, elle mé-
rite une attention particulière, en ce qu'elle a
. produit , par un changement imperceptible , une
forte de Speôacle qui a un mérite réel j c*eft
• laPâftorale^ On fubftitua, quoique tard, desBer-
gers gracieux à des Satyres effrontés. On mit 17-
dyHe en nâion ; & 1-on prit un milieu entre le
tragique & le comique , qui fit un Speûacle imité
de Pun S< de l'autre , fans être aucun des deux ,
quoiqu'on le range , avec raifon , dans Tordre des
Comédies* On croit que c'eft à Tltalie moderne
; qu'eft due cette ir.génieufe invention ; & , peut-
être , le Spe^âcle fatyrique en a t il été le modèle
: siii.rftnt que TEglogue. Des Satyres aux Bergers , le
pafTîtge eft trèf- naturel.
. L:es Satyres & les Sylènes , Perfonnages difTé-
. jretiSv^U'paî leurre, ou par quclqu'autre bizar-
i «eîrie.pDétt4u£^ conppofoieDtJe Chœur des Pièces
U
s P E Tyf
fatyHques. Ils lui donnèrent leur nom , 8c enca-
râdériferent l'eilence. C'écoicnt des Divinités fa-
bulcufeSj nées du pinceau des Peintres, & de l'ima-
gination des Poc'ces. On a peine à fe perfuader
que les Anciens les aieht jamais bien férieuremene
regardées autrement , que comme des Divinités de
la Fable « eux qui les produtfoient fur la Scène
pour s'en moquer, La peinture qu'ils en fàifoienK
eft toute allégorique , par rapport à Baccfaus , dont
ils étoient les Suivans. Or , uxv le pied d'allégotie ,
l'aiftiquité réalifoit tout » pour frapper davantage
les cfp.rits , non pour leur perfuader que tout cela
fut réel & divin. Il efl; vifible , par la Pièce du
Cyclope , que les Satyres & les Sylcnes étoient les
bouffons de la populace. Leur caradcre cynique ,
mordant, pétulant & lâche, montre aflèz qu'on ne
les mettoit fur la Sccne^que pour y fervir de jouet*
On peut juger , d'aprcs ces faits , que les Pièces
Satyriques étoient des allégories qui reccLoient un
fens plus fier, que celui qui fe préfcntoit d'abord*
Cette idée ne paroît pas ians fondement. Donat
dit que /a Pçéfie batyri^ue ne nommait à U vérité
perjonne ; mais quelle reprenoit les vices des Ci^
toycns (tune manière duré & forte.
S'il eft difficile , nialgré ces autorites & ces
exemples, de montrer que l'allégorie ait toujours
été famé du Pocme Satyrique , au moins prouve*
ton a(ïèz qu'elle en a fait quelquefois Tagrémenc
& le (èl, auffi'bien que la Parodie* L'on fait du
moins que Çratinus fit une Parodie de TOdyffée
d'Homère, La queftion feroit de favoir , fi c'éft Un
Speftacle fatyrique à la lettre , ou fi ce n'étoit p-is
plutôt une Comédie dans les formes , comme cel«
Mij
lia S P £
les des Grenouilles d'Ariftophane. Si Tofi mon*
troit bien que la parodie ou Tallcgorie euflènt été
la bafe de la Poéfie faiyrique , il y auroit de Tin*
jufttce à la regarder comme mauvaife dans fa
fubftance) quoique bouffonne. Mais nous n^avoiic
prefque rien qui nous porte à le penfer ainfi ,
particulièrement du Cyclopc ; non qu'il n*y ait
des alluflons aufli délicates; mais, comme elles
n'en font pas reflcnce , il faut convenir que cette
extrême différence entre la Comédie ancienne &
cet autre genre de Speâacle , rend ce dernier fort
inférieur à la première.
Thefpis Etcrpornia , de Solon , vers la foixan-
tîeme Olympiade , fut , félon toute apparence ,
le premier de ces Auteurs qui fit paroi tre des Sa-
. tyres dans'fon charrior. S*il s'ag't d'un Spdûacle
dialogué , Ton ne fauroit en attribuer Tinvention
qu'à Éfchyle. L'on cite cinq Pièces Satyriques de
ce père des Speélacles , fept ou huit de Sophocle ,
d'un certain Achœus , cinq d'Euripide , quelques-
unes de Xenoclès , de Philoclcs , de Morfimus ,
Poctès , dont parle Arîftophane ; quelques-unes
d'Aftydamas le fils, de Jophon, & même du
Phîlofophe Platon , qui les brûla , auflî-bien que
fes Tragédies, fans les repréfenter. Voilà , à peu-
près, tous les Auteurs du beau fiécle cités; maïs
tous leurs Poètes Satyriques ne le font pas; âc
il eft. hors de doute,qu ils en ont fait un plus grand
nombre que ceux dont on a confervé les noms.
En général , tout Poète tragique étoit en même
tems Poète Satyrique , puifque la petite Pièce
accompagnoit prefque toujours les Trilogies tra-
giques , pour en faire des Titralogies complettes.
s P E iSr
De toutes ces Pièces , nous n*avons.4*çntier que
le Cyclope y qui eft d'Euripide.
La Scène eft conforme à celle des Speâacles
de cette nature : un rocher , un anrre» des pâtu-
rages y des troupeaux Les Satyres le couvrent de
peaux de chèvres. L'aâton elle*nfiênie eft moitié
fèrîeufe , moitié bnrlefque • riflTue eu eft heureufe
pour Ulyffe. Le fujet en eft hiftorique, comme
ceux des Tragédies. Eu un mot» tout annonce ici
un Speâ:acle Satyrique : car, pour dire. quelque
chofé de la Scène , il y en avoit de trois fortes »
la Scène tragique étoit décorée de colonnes, de
. frontons élevés, de Statues, & de tout 'ce qui
orne les Palais des Rois. La comique faifoit voir
des mâifons particulières, avec leurs balcons &
leurs croifées en pct'rpéâLves «. comme les rues
ordinaires. La Satyrique enfin étoit parée de bo»
cages , de grottes , de montagnes & d'omemens
champêtres. Lfes Satyres , vieux & jeunes , tes Sy«
' lènes , plus ou moins âgés , étoient- diltingués pa^
des mafques grotefques imitant destèteâ de cné«
- vres. Ces efpéces de cafques les diftingiioient par
la coëâurea longs poils. Une peau de'bête^céu-
vFok négligemment lès Satyres. Les Sy lènes ëtoienc
ornés de fleurs artifté:ment tifTaes. 'Ccfs uns &^ les
autres- étoient quelquefois repréfentés pax des
Pantomimes grimpés fur des échaflès ^ afin tle
mieux imiter leurs jambes grefles , comme celles
des boucs. Le fonds^dnSpeâacle confiftoit , ainli
que les autres , dans les vers , le chanta U danfe.
Mais tout cela étoit plus gai dans la Satyrique »
^ Aiir-cout la danfe, qui avoir été de tout cems af-
- fcâée^ûliSatyies. ;. •
M ii}
(
i
fiJ* s P E S T A
SPECTACLES MALADES y ( les). Overa-Comîque de le
Sage &• dH)rneval ^ dla thire Saint- Laurent y 17^9»
RiccobonI le père , dit Lélio , ayant quitté pendant
ouelquè tems la Comedlç Italienne avec (on fils & la
lemmc Flaminia, on fit Ce couplet dans cet Opcra-Co-.
ixn<i{tty où Ton fait parler ainH la Comédie :
Air z Quand le péril ejl agréable*
Cki tient de me tirer y ma mie ,
TrtJis bonnes pâléttcfs de (àng;
Mais , cherchant du Coùlagement ,
Je me fuis afibiblie.
STATARIiE ; nom que les Latins donrioienc à une
'Cfpcce. die Comédie, où il y avoit beaucoup de
. .dialogues 6c peu d aidions, telles que THécyrede
Térefice'i& rAiinatré de Piaure.
■r-
STANCES. Rotrou a? qi^t jrnis les Stances à la mode.
. CpmeiUfi 9'Wi les ^çmploy^, les condamne lui-
^^m^n)i^4^^ltes !^pÀçvot\^,(\^r la Tragédie. EHes^
- ^HC QM^^I^VÇ t^ff9^t. à ces Odes que chanroient
Içsi Çhflpurs, encre les Scènes, fur le Théâtre Grec.
..J[[,$&Roinains le$ i/nlfeçenr. .Il me fcmbtc que c*c-
:.;«pfei'îWrfdilQe dfi r§«.Jt éçôjt bien plus aifc d'in-
./cçrE*iCQs inutiles déclamations entre neuf -ou- dix
. ^c^Qf qûî^ôi^^ofoienrwrçeTraigcdie, quede trou-
yoiT; 4à(is Coiï fuiet même de quûî^ animer xpujoçrs
ié TJi^rc-^ .& de foutânir une langue intrigue
toujours twéreffante.Xorfque notrç Théâtre cotn-
mQùq%,\ k foxùt de la Barbarie , & J4r l*afferviflè-
ment/^W^ ttûg€sancien$3 pire encore.quela bar*
barie.À Wi(^ahi(ÎUtta;è».ç^. Odes, des Chceurs qaon
voie dans Garnier , dans Jodtle & dans 0aï£a des
> . •
s T A , it)
Stances que les Perfonnages récitoieat. Ceiie
mode a dure cent années ; le dernier exemple que
nous ayons des Stances » eft dans la Thébaïdc.
Racine fe corrigea bientôt de ce dcFaut -, il fentic
que -cette mefure , difFcrenie de la mefure em-
ployée, dans la Pièce , n'ctoit pas naturelle *> que
les Perfonnages ne dévoient pas changer le laiw
gage convenu ; quMs devenoient Poètes mal à*
propos. On a banni les Stances du Théâtre. On
a penfé que les Perfonnages qui parlent en vers
d'une mefure déterminée 9 ne dévoient jamais
ch-anger cette môfurej parce que s*ilS5>'éxpliquoienc
en Profe , ils devroient toujours continuer à par-
ler en P rofe. Or , les vers de fix pieds étant fubf-
titués à la Profe, le Perfonnage ne doit pas s'é-
carter *dei langage convenu. Les Stances' donnent
trop ridée que c*t& le Poète qui parle.
STATIRA, Tragédie de Pradon , .1679.
Cette fille de Darius , veuve d'Alexandre « aîfnolt
Léonatus « un des fuéceifeurs de ce Prince. Rôx^e »
iuttc veuve dû Roi de Macédoine y cft la rivale'dcSta-
tira » qui devient la vidime de l'ambition de de la jàldufie
de cette femme ficre 8c cruelle. L'une ne forme des
vœux que pour (on Amant , qui roccii{>e uniquement*
Roxane cherche^ allier les intérêts de (on ainotit «^vec
ceux de fon ambition. Elle veut forcer Léonatus â l'é-
poufêr ; Perdicas prétend â la main de Statira. Celle-ci
ne veut aimer que Léonatus > qui ne recônnoit lui-mérnc
d'autre bien,que le creur de (on Amante. C'ell ainfî qu'ils
V s*exprimefit l'uli & l'autre » dans une entrevue oà il faut
fe décider i périr , 9a à céder mutuelltnlcnt àlpurs
Rivaux*
Statira.
Songes; â votre vie.
Roxane.yous rendra le maitf e de TAfie,
M iv '
(•«4 S TA ST I
Oubl]e£<nol ,. Sdgneur , laifîèz-moi dans les fers;
Un Héros , tçl que vous , fe doil i l'Univers ;
JEt R vous péniHez par une mort lî prompte ,
]L'Un4Vçr$ 9 de vos jours y mt demandcrolt compte*
LàonATvSm
Cîcl ! que m*oftz-vous dire ! hélas ! G je vous perds ^
]\^adame > ft que m*impprte i moi de TUnivers f
Pois*je vivre un moment , fi vous m'êtes ravie î
Je cède à Pçrdicas & la Perfc & 1* Afîc,
le Trône çfi-il Tobjet de mes vœux les plus doux ;
Et foupiré-je enfin , pour l'Empire ou pour vqus ?
Hélas ! (ans vous « fpon cœur , dans une paix profonde i
iVcrroit tranquillement la conquête du monde.
Jç l'abandonne à qui peut en être vainqueur ;
JULais je di(p\itçrai celle dç votre cœur.
Voilà des vers de Pradon ; mais des vers choîfîs dans
une Pièce que tout le monde convient être une des mieux
veriîfiées de ce Poète. Les défauts de cette Tragédie font
une multiplicité d'Amours qui retracent neceiTairement ^
ji.pey>près , les mêmes tableaux , & produisent les mé^
xnes lîtuations. Il efl vraifemolable que les veuves d'A-«
lexandre ont trouvé des Amans dans les (ucceflèurs do
.. ce Prince ; maie on ne s'accoutume point â voir des horn^
ines & des femmes vçuloir qu'on tes aime & qu'on les
épou(ç par force,
STATUE MERVEILLEUSE y {la) Opera-Cemique en
trois A0es , par le Sag^ &* tCOrneval , à U Foire «Sa/nr^
Laurent « lyio ,• redonné en 1751 , avec des changemens %
fous U ^U^e de Miroir Magiq^ub , pax M. Fleury,
Voyez.. Miroir Maqiqum^
ÇTILICON, Tragédie dç Thomas Corneille ^ 1660^
Il y 8 de la force dans les caradères , & fur-tout dani
U prlnçi^^t $aUcQli % Céiiéral , MiiuOrQ ^ F^vqH
STR i8;
d'Honorlus , veut encore devenir Empt.reur. Il conf^
pire ,'& n'eft traverH^ dans Ces deilcins que par fbn pro-
pre fils. Cette Tragédie efl une de celles que Pierre Cor^.
neille défîroit avoir faites.
STRATAGÈME DtCOUVEKT^ (le) Comédie en deux
Aâes , en Profe , mêlée d'Ariettes , par M. MonveljMu^
fique de M. Defaides ^ aux Italiens , i77j.
Gérontc veut donner (à fille en mariage i (bn vieil
ami Timanihe, Ifabelle lui préfère Valcre , fils de Ti-
mantke. Crifpin , Valet de Valcre « propose de prendre
la figure de Timanthe , que Géronte n*a pas vu depuis
long-tems , pour engager ce dernier à donner fa fille à
Valerc. Ce ôratagéme eft découvert par les deux Vieil-
lards, qui s'amulent pendant-quelque tems de l'embarras
de leurs enfans > & qui Qonfentent enfin â les unir,
S1:KATAGEMES'DE V amour, (Us) Comédie en trois
Aâesj aux Italiens^ 1 7 1 ^*
Lélio, après s^être (èrvi de toutes (brtes de rufês»
pour ne pas époufer la fille que (bn père veut l'obliger
de prendre pour femme, le réfbut enfin de feindre qu'jla
perdu Telprit , & fe Ccn G bien de ce Stratagème , É|||
des railbnncmens outrés d'extravagance qu'il fait à C(M
Père , que le bon-homme touché de l'état où il voit Con
fils , lui permet enfin d'époufer celle qui voudra , pcr-
iliadé que cette complailance pourra lui faire rcvçnio
refprit 6c la raifon ; ce qui ne manque pas d'arriver
dès qu'il a époulé fa MaîtrcfTe. C'ell de cette Pièce que
Kemond Poifibn paroît avoir tiré le (ujet du Fou raifon-*
noble > & plufieurs Scènes des Fous divertijfans.
STRATAGÈMES DE V AMOUR y (les ^Opera Ballet^
en trois Aâes , avec un Prologue , par Roi , Mufique de
Détouches , 17*5 , pour le Mariage du Roi Louis XV.
Le Prologue de ce Ballet , fait pour le Mariage de
Louis XV, rcpréfe^ite le Temple de la Gloire ; le
Roi y efl placé au milieu de (es plus célèbres pré dé -
^eurs; ÛPrétreflc ôc le Préire delà Gloire , avec
l
jS6 s T K
deux Bergers , en font les interlocuteurs. La première
efl intitulée le Sctanandre ; la (êconde , les Abàiritts ;
& la troifiéme yMkêie de Bhilôds.
STRATAGÈMES DE V AMOUR , (les) Parodie en troîi
Aâes , de la Pièce précédente « par FufeUer £r d^Orneval%
• dla Foire Saint Germain y 17 1 6.
Dans la première Entrée, le Dodeur prêt à fc marier
avec Colombine , paroit fâché contre la Coutume qui or-
donne qu'avant leur hymen , les filles iront s'offrir an
"Fleuve Scamandre. De fon côté, Colombine cû confier-
fiée de ce qu'on doit l'unir à un Epoux qu'elle n'aime
point. Elle fait foa offrande au Fleuve ; & Pierrot tous
cette figure , l'accepte , (e fait conaoitre , &c.
Dans la féconde Entrée, Irène enceinte d'Iphis, prie
l'Amour de lui infpirer quelque Statragême pour éviter
d cpouferTimante qu'elle détcile.CeTimante efi un Gaf-
con fanfaron ^ qui vient faire à (a maîtrefTè une confi-
dence de fcs bonnes fortunes. Elle feint d'être atteinte
du même accè^ que les Abdérites > & contrcfaifant le
perfbnnage de Caffahdre , elle ordonne que Ton donne
dçs coups de birons à Timante qu^elle pifend pour Ajax.
^^phis témoin de l'accident de fon rival , refle interait ;
Ipnnais fa tendre Irène ne le laiiTe pas lon^-tems dans Tin-
certitude ; & ces deux Amans au comble de leur joie,
badinent fur la finefîe du Stratagème,
Troi/îeme Entrée. Emile, Seigneur Romain, eft amou-
reux d'Albine ; & cette derrnicre , pour éprouver la fi-
délité de fon Amant , profite de la célébrité de la fcte de
Philotis , confacréc aux Efclavc* , fe déguife en fervan-
te , & n'oublie rien pour débouter cet Amantl Albinc
fatisfaite de la préférence d'Emile , le fait connoître ; les
deux Amans contens l'un de l'autre, fa difpofcntà voir
' la fétc des Efclavts de Rome.
STKATONlCE.cu LE MALADE D'AMOUR , Tragi-
Comédie de BrriJ^e > 1644.
Conformément au récit des Hiftoricns , l'Auteur fait
paroitre Antiochus accablé d'une maladie caufce par l'a*
' . snour qu^U xcSeni. pour Straconice > £4Bçlle-Mcre^> &
s T R i87
qu'il n'ofe déclarer. Il entreprend cependant de le faire;
mais la fierté que Stratonice afïeâe , lui fait changer
-de ton ; il feint une efpéce de délire, & continue ccper-
Xonnagc julqu'à la fin de la Pièce* Le Médecin Erafîflrate
découvre la caufe de (on mal ; il en fait part à Séltu-
eus ; ce Roi , après avoir bien balancé , prétere enfiil la
vie de fon Fils à (a propre fàtisfadiôn , 8c lui cédc la
belle Stratonice. Thamire , PtinccfTe de Theflklic , qui
jufqu'à ce moment s*étoit flattée que les (bupirs d'An^
tiochus s'adrefibient à elle^ demeure fort furprtfè ; Se-
Icucus ) pour Tapaifer ,lui donne £a main ; & la Pièce
finit par un double hymen.
STRATONICE , Tragédie de Quinaulcy 1660. "
... '•. " »
On f^ait qucSéleucus, Roi de Syrie , înllrutt que
Tamour Teul caùfoit la maladie dont (on Fils périflpit,
lui cède Stratonice , qu'il étoit prêt d'époufer. Quinalilt
lui ùiit céder ju(qu*à (a Couronne ; mais il affoiblst un
; peu (on premier facrifice « en rendant S éleupus • amou-
reux de Bar/ine ,.qu*il dedinoit à (bn Fils. Cette jeune
' Princeffc , dont la feule ambition eft de régner , refu(c
la main d*un riéux Roi qui n'a plus de fccptre. Ce re-
fus étoit fbciitt à prévoir ^âr 'jette une (nrtê de ridictile
fur Séleucus »>intquemen2; parce qu'il s'en étonne* La
prévention oà.ofi Stratonice «' qu^Antiochus la hait, &la
haine qu'elle àffeâe elle-même pour ce même Prince»
produifênt quelques mouvcthcns dans la Pièce , quircn
général , eft très-foible. Au reftç > nul fujet n*a tenté un -
:pius.gtanii.rsn&bee d'Auteurs ; il fournit â la Tcll^nnle-^
re le troifiéipe Adc du Triomphe des cinq Paflions, j à
BrofTe , (a Stratonice ; à Quinault » cette Tragédie;
une autre à- Thomas Coraeiilc ; i Danchct, laquatrié-
'ttieEntréè du Ballet des Muies ; à la Grange -(!han-
cel, les Jeux Olympiques ; d Cahufac ^ le (ccotid Ade
des Fétcsde Polymnie ; en un mot , ce lujet a été traité
.. dans tous lès. genres t & a paru (ur tous les Théâtres,
mcmc fur celui de rOncra-Comique , dans le Médecin
«■ ae i Amour* ~ ^
STROPHE, eft une Stance ou un certain nombre de
Vers, gui renferme un fenscoroplct^ &quieft;fuivî
iSS STR STY
d'un autre de la même mefure & du même nom-
bre devers , dans la même difpofition, qu'on ap-
pelloit Antiftrqphe. La Strophe eft dans les Odes ,
ce que le Couplet eft dans les Chanfons , & la
Stance dans les Poèmes épiques. Ce mot vient du
Grec çTo(pii , qui eft formé de , Je tourne , à caufe
qu'après qu'une Strophe eft finie , la même me-
fure revient encore ; ou plutôt , comme ce terme
fe rapt^orte principalement à la Mufique & à la
Danfe , parce qu$: le Chœur & les Danleurs, qui ,
chez les Anciens , marchoient en cadçnce autour
de l'Autel, pendant qu'on chantoit les Odes ou
- Hymnes en Thonneur des Dieux , tournoient à
gauche, tandis qu'on chantoit la Strophe ; & à
droite » lorfqu'on chantoit rAnriftrophe, Dans
notre Pocfie lyrique , une Strophe ne (auroit être
moindre que de quatre vers-,' ni en contenir plus
. de dix; & la première Strophe fert toujours de
régie aux autres Strophes de la même Ode , foie
pour le nombre , foit pour la mefure des vers &
pour Tarrangement des rimes,
STYLE; c'eft » en général , la manière dont on ex-
'■ prime , par les paroles , fes fentimens êc fes idées«
Le Style Dramatique a pour régie générale de
. devoir être toujours conforme à l'état de celui qui
: parle. Un Roi , un fimple Particulier , un Com-
merçant , un Laboureur , ne doivent point parler
; du même ton ; mais ce n'eft pas aftez. Ces mêmes
hommes font dans la joie ou dans la douleur »
dans refpérance ou dans la crainte ; cet état ac-
tuel doit donner une féconde conformation à leur
fty le , laquelle fera fondée fur lâf rcmî«rc, comme
s r Y »8,
cet état adluel eft fondé fur riiabituel ; & cXl
ce qu'on appelle la condition de la periunne. Pour
ce qui regarde la Comédie , c eft allez de dire que
fon ftyle doit être (împle, clair, familier; cepen-
dant 9 jamais bas ni rempant. Je fais bien que k
Comédie doit élever quelquefois fon toiij mais
dans Tes plus grandes hardielTes , elle ne s'oublie
point : elle eft toujours ce qu'elle doit être. Si elle
alloit jufqu'au Tragique , elle feroit hors de Cos
limites : fon ftyle demande encore d'être afTai-
fonné de penfées fines, délicates » & d*expre(Cons
plus vives qu'éclatantes.
Il eft important de faire ici quelques réflexions
fur le ftyle de la Tragédie. On a accufé Corneille
de fe méprendre un peu à cette pompe de vers ,
& à cette prédileftion qu'il témoigne pour le ftyle
de Lucain : il fauF que cette pompe n'aille jamais
îafqu'à Tenflure & à l'exagération ; on n'eftim^
point dans Lucain , hella per emathios plufquàm
ciyiUa campos \ on eftime nil aSum rèputans ,
fi quii fuperejfec a^endum. Da m3me les connoif-
fetirs ont tou ours condamné, dans Pompée, les
fleuves , rendus rapides par le dibot^^msnt des
parricides , & tout ce qui eft dans ce gotic -, mais
ils ont admiré :
O Ciel ! que de vertus vou^ me faîtes Iiaïr !
Refie â*un demi-Dieux , dont à peine je puis
Egaler le grand nom ^ tout vainqueur que^en fui;*
Voîli le véritable ftyle de la Tragédie \ il doit être
toajoars d'une (implicite noble, qui convient aux
perfonnes du premier ran;: ; jamais rien d'emooulé
&i de bas » januis d'afFe^bation ni d'obfcurité. La
1^0 s T Y
pureté du langage doit être rîgoureufemcnt ofc-
fèrvce j tous les vers doivent être harmonieux ,
fans que cette harmonie dérobe rien à la force
des fentimens. Il ne faut pas que les vers marchenc
* toujours de deux en deux ; mai& que tantôt une
penlce foit exprimée en un vers, tantôt en deux
ou trois, quelquefois dans un feul hémiftiche;
on peut étendre une image dans une phrafc de
cinq ou fix vers , en fuite en renfermer une autre
dans un ou deux. Il faut fouvent finir un fens
par une rime > & commencer un autre fens par la
rime correfpondante.
On peut diftinguer de deut fortes de ftyles dans
la Poéfie : le ftyle d'imagination , & le ftyle de
fentimens & de penfees. Le premier confifte à
relever, à annoblir par des figures, & à repré-
fenter par des images propre!î5 à nous émouvoir »
tout ce qui ne toitcheroit pas , s'il étoit dit fimple-
ment. Si Hypolite difoit nmplcment , depuis que
j'aime'. Je ne puis plus fupporter la chaffe , il ne
toucherait pas ; mais qu'il difc , mes traits , mes
fanglots , mon arc , tout m*importune 7' voilà la
peniée annoblie & rendue touchante. Racine
excelle dans l'art d'embçUir fon ftyle par des ima-
ges. Voyez avec quelle noblcffe Aricie rend une
idée aflez triviale :
♦
Pour moi y je fuis plus ficre , & £\xU la gloire ai(cc
D*arracher un hommage à mille autres oflFert »
Et d'cntrc;r dans un cœur de toutes parts ouvert.
Que de tableaux dans ce peu de vers !
Le ftyle d'images , eft ce qui fait la différence
de la Pocfie & de la Profe. Il fert à cxpf imer les
s T Y 19^
plus communes , d*uné manière non commune. Il
donne de la noblelTe , de la grâce à tout.
Le ftyle de fentiment eft celui qui tire fa force
& fa beauté de la force même , & de la beauté des
fentimens & des penfées qu'il exprime. Ces pre-
mières idées , qui naiffent dans Tame , lorfqu elle
reçoit une affèdion vive , & qu*on appelle commu-
nément fenciment, touchent toujours, bien qu elles
foienc énoncées par les ter,mes les plus (impies. Us
font le langage du cœur.On ne s'arrête point à l'en-
veioppet Les fentimens cefferoient même d'être
auHî touchaos » auflî fublimes , s'ils étoient expri-
més en termes magnifiques &c pompeux. L'amicié
iQtére(Iè quand elle dit :
J*alme encor plus Cînna , que je ne hais AuguHe.
Si ce fameux , çuil mourut , croît rendu avec de;
6gures, il ne feroit plus rien. Où Ton apperçoic
raffèâation, on ne reconnoîc plus le langage du
coeur. Le ftyle dont nous parlons ici , eft indifpen-
fable dans les (ituations padîonnces : celui d'ima-
gination y feroit déplacé. Il faut le rcferver pour
jçs defcriptions , les récits , & poyr tout ce qui
n*eft point mouvement. Mais il faut prendre garde
de n'eniDloyer jamais de grandes expreffions &
àts imxrÊt% fort relevés , pour énoncer un fen ri-
ment fpible : rien ne choque davantage.
Le ftyle faible, non feuîementen Tragédie*
mais en toute Pocfif: , confifte à laiffèr tomber Ççs
vers deux à deux , fans entremêler de longues pé-
riodes & de courtes , & fans varier la mefure ; à
rimer trop en épithctes, à prodiguer d<es expref-
fions trop communes, à répéter fouverit les mêmes
y
1,1 s T Y S U B
mors > à ne pas fe fervir à propos des conjonc**
tiens qui paroiiïenc inutiles aux efpdrs peu m(^
truies , & qui contribuent cependant beaucoup i
Tclégance du difcours.
Tantàm feTÎes junâuraque pollenu
Ce font toutes ces finefles imperceptibles, qui fbni
en même tems la difficulté & la perfeâion de
l'Art.
In tenui lalor^ at tenais non trloTUm
Rien n*eft fi froid que le ftylc empoulé. tTti
Hérps , dans une Tragédie , dît qu'il a efluyé
une tempête; qu'il a vu périr fon ami dans cet
orage. Il touclie, il intérefTe, s'il parle avec dou-
leur de fa perte , s'il eft plus occupé de fou ami
que de tout le refte. Il ne touche point., îl devient
froid , s'il fait une defcription de la tempête , si*if
parle de foutce de feux bouillonnant fur les eaujt,
&c de la foudre qui gronde, & qui frappe à filions
redoubles la terre & l'onde. Ainfi\ le ftyle firoid
vient tantôt de la ftérilité , tantôt de Tiiitempé-
rance des idées , fouvent d'une diiVion trop com-
mune , qu^quefois d'une didion trop recher-
chée.
SUBALTERNES. On défignc, par ce nom , les Per-
fonnages moins importans d'une Pièce. Les fubal-
ternes ne doivent jamais puvrir une Tragédie.
SURLIME. Le fublime, en général , eft tout ce qui
nous élevé au-deflus de ce que nous étions , ôcx^i
nous fait fentir en même tems cette élévation. Il
y a deux fortes de fublimes : le f ublime des ima-
s U B ijl
;es» & le fublime des fencimens. Cen*eft pas que
es fencimens ne préfentenc en un fens de nobles
images, puifquils ne font fublimes » que parce
qu'ils expofenç aux yeux l'ame & le cœur -, mais »
comme le fublime des images peint feulemept un
çbjet fans mouvement , & que l'autre fublime
narque un mouvement du coeur , il a fallu didin-
guer ces deux efpcces par ce qui domine en cha-
cune. Les peintures que Racine fait de la gran-
deur de Dieu t font fublimes- En voici deui
exemples :
J'ai vu rimpie adoré fur la terre ; .
Pareil au cèdre , il cachoit dans les deux ' ,
Son front audacieux.
U (èmblolt à Ton gré gouverner le tonnerre i
Fouloit aux pic js fes ennemis vaincus :
Je n'ai fait que pailèr, il n'étoit déjà plus*
EJlher , Se. V. Aft. y. Racine. . ^
Les' quatre autres vers fuivans , ne font guèf es
moins fublimes:*
L'Eternel eft (on nom ; le monde c& fbn ouvrage.
U entend les (bupirs de l'humble qu'on outrage %
Juge tous les mortels avec d'égales Loix ;
]E.t du haut de Ton Trône , interroge les Rois»
Les fentimens font fublimes , quand , fondés
fur une vraie vertu, ils -paroifTeni être prefque
au-defl[u8 (de la condition humaine, & qu'ils font
voir , comme le dit Scncque , dans la foiblellè de
f humanité, la conftance d'un Dieu ; T Univers
tomberoit fur la tête du Jufte » foa ame fcroit tran«
19* S U B
quille , dans le tems même de fa châte. L'idée
de cette tranquillité , comparée avec le fracas du
monde entier ^ui fe brife , ctt une image fublime »
& la tranquillité du Jufte, eft un fentiment fu-
blime. Le fublinie des fentimens , eft ordinaift-
ment tranquille. Une raifon affermie fur elle-
même» les guide dans tous leurs mouvemens.
L^ame fublime n*eft altérée ni des triomphes de
Tibère , ni des difgraces de Varus. Aria fe donne
tranquillement un coup de poignard, pour donner
à fon mari l'exemple d'une mort héroïque : elle
retire le poignard , Se le lot préfente , en difanc
ce mot fublime : Pœtu$, cela ne fait point de maL
On repréfentoit à Horace fils , allant combattre
contre les Curlace , que » peut être » il faudroic le
pleurer ; il répond :
Quoi ! vous me pleureriez , mourant pour ma Patrie i
1^ Rrine Henriette ^Angleterre , dans un Vaif-
feau , au milieu d'un orage furieux , rafluroic ceux
qui Taccompagnoient , en leur difanc d'un air
tranquille , que les Reines ne fe noyent pas. Cu-
riace , allant combacue pour Rome > difoit à Ca-
mille fa Maitreife » qui , pour le retenir » faifoit
valoir fon amour :
Avant que d'être à rom ) je (ùîs à mon pays.
Augufte ayant découvert k conjuration que Cinna
avoir formée contre ifa vie , ôc l'ayant convaincu ^
lui dit ;
Soyons amis « Cinna , c'eft moi qui t*en convie.
Voilà des fentimens fublimcs ; la Reine étoît au-
defîus de la crainte » Curiacé au-delTus de l'amour >
s U F S U J t^f
Aagufte aa-delTus de la vengeance ; & tous trais»
ibécoientau-deirus des padîons & des vertus com«
munes. Il en eft de même de piuûears autres traits
de fentimens fublimes.
SUFFISANT ^ (k) ou le PgTiT-MAtrns DtffÈ i
Opera^Comique^ en un Ade y en Vaudevilles % par Vadi ,
à la Foire ^aint Laurent % i753»
Uamoureax Lindor ne peut tVmpéchcr de témm-d
gner quelqu^inquiécude à Clicie , (a maitreflè , des (oint
que lui rend un Chevalier fiiffiûot , qui la voit depuis
quelque tems« Clitie le raflUre ; & elle fait voirv à Iqii
tour , à Lindof , les mêmes (bupçont au (ujet d'Elvire,
pour qui elle craini que Lindor ae (e laiflè enflammer.
Après des (èrmens mutuels d^one fidélité inviolable »
la Coquette El vire « qui voudroit voir à (bn char Lifi'*
dor & le Chevalier , fait des agaceries à ce dernier $
qui lui dit que (on cœur eâ prit pour Clitie* Elvire pt«
quée « tourne (es vues du c6té de Lindor , mais avec
auffi peu de (îiccès. Le Chevalier ne doute pas qup
6s vœux ne (bient favorablement écoutés auprès de
celle qu'il aime ; mais il a l'afFront d*étre rebuté ; U
veut revenir i Elvire qui le méprife également ; & re •
jette de toutes parts y il (brt en chantant Von triom-^
phe. Cette petite Pièce a été reçue avec des applau*
diflèmens extraordinaires ; elle les méritée
Sti^ET ; c*eft ce que-les Anciens ont nommé , dans
le Poëme Dramatique » la Fable ; & ce que nous
nommons encore THiftoire 6u le Roman. Ceft le
fond principal del'aétion d^une Tragédie ou d'une
Comédie. Tous les fujets frappans dans l'Hiftoire
ou dans la Fable , ne peuvent point toujours pa-
roitre heureufement fur la Scène i en effet , leur
beauté dépend fouvent de quelque circonflance
' que le Théâtre ne peut fouflfrir. Le Pocce ne peut
letrancher ou ajouter à fon fujet î parce qû*il n*cft
amimS^éOLm
15^ S U I
I)oînt d'une ncceïlîtc abfolue * que la Scène dotînc
es chofes comme elles ont été ; mais feulemènc
cotnme elles ont pu être. Qn peut diftinguer plu-
•fleurs fortes de.fujets ,• les uns font d'inciderîs» les
autres de paillons : il y a des fujets qui admettent
tout-à-la-fbis les incidens & les paflîons. Un fujec
d'incidenseft,lorfqued*Afte en A6le,& prefque de
SccnecnScène,il arrive quelque cbofede nouveau
dans Tadion. Un fujet de pailîon eft , quand d'un
ibnd (impie , en apparence > le Poctea Tart de fai-
re fortir des mouvemens rapides A: extraordinai*
res , qui portent l'épouvante ou Tadmiration dans
. Tame des Speâateur^ Enfin , les fujets mixtes fonc
cent qui produifent en même tems la furprife des
incidens» & le trouble dès pallions. Il eft hors de
doute que les fujets mixtes foiit les plus excellens»
& ceux qui fe fouticnnent le mieux.
SUIVANTE. Ceft dans la Comédie un rôle fubal-
. terne de femme. La Suivante eft attachée au fer-
vice d'une autre femme; c*eft la Confidente de
cette femme i c'eft elle qui laconfeille ,bîen ou
mal 9. qui la révolte contre fes parens » ou qui la
foumét à leurs volontés ; qui conduit fon intri-
gue 5 qui parle à , J'Amant ; qui ménage Tentrc-
' vue, &c, .. • en un mot » qui lui rend à- peu* près
les mêmes fervices que l'Amant reçoit de fon Va-
let • avec lequel la Suivante eft communément
* ru(ïè , întérelfée , fine , à moins qu'il ne plaile au
foëte d'en difpofer autrement , & de placer de
rhonnêteté , du courage » du bon esprit & de It
vertu même dans ce rôle.
SUI SUP 19/
SUn^ANTE % i la ) Comédie en cinq ASef i de Pierie
Corneille, i6^»
• L'Auteur convient lui-même que le fiylç dç cette
Comédie eft plus facile que celui de Tes autres Pièces;
trigue 9 eft une fîmpie Soubrette j qui n'a aucune quali-
té qui la fade forcir de Ton état & mériter cette dif*
tinâion. Un autre défaut qu*il y remarqua 9 eft dans
rentreticn de Daphnis 8c de Clorimond , au troifîéme
Aâe : ces deux per(bnnes , par une affeâation ailei
fingaliérê » ne difent chacun qu'un yers à la fois. Cela
fort tout-â-fait du yraitemblable , puifquc naturelle-
inent on ne peut éire fi meHiré en ce qu'on s*entrc«
die
SUIVANTE GÉNÉREUSE ,[la) Comédie en cinq ASes^
en Vers libres , par un Anonyme » au Théâtre François %
Cette Comédie n*eft qu'une traduâlon libre de la
de la Belle -Mère, & tout le dénouement.
SUPERSTITIEUX ♦ (/e) Comédie en trois A&es , en
Vers libres , par Romagnéfy , aux Italiens^ i740»
Damon eft marié fccrcttoment ; fbn Père veut caf-
fer ce Mariage & le déshériter. Damon engage Fron-
tin à le fervir. Celui-ci lui répond du Hiccès ; & dç ce
moment tout annonce & prélàge quclqu'événcmcnt fî-
siftre. Un Avocat fabrique â dcflcin l'épouvante des
malheurs qu'il dit être inévitablement attachés au Pro-
ces , & il refiife de s'en charger. Une Bohémienne , un
haoi Chirurgien fe fuccédcnt pour porter à fonima-
aination des coups fi bien dirigés , qu'on l'amené au
point de croire qv'il n*a plus qu'une heure à vivre s'il
s'approuve le Marû^e de Ion fils.
N ii)
frirrrr-'iiMiif
"»*« SUR
SURENA, Trt^iiie ie PÙTTê CmneiUe t U74.
•
Surena. fut le trente-deuxième & dernier Poëme Dra*^
matique de Corneille» On y retrouve toute la noblATe
de Ton génie. Le lujet en eft d'ailleurs intéreilânt:
c^efl un grand homme devenu fufped â force de ïèr-
vices , & Qu^on veut perdre parce qu'il eil au-deiTus des
récorapenies.^ Surena réufCt j eSc Corneille finit par un
triomphe*
tUKVKlSE DE LA HAINE , ( /« ) Comiiie en trois
AÛes , en Vers y avec un DivertiJ[[ement ^ par Boijfy^ au
Théâtre Italien ^ i734»
On trouve d^excellcns traits dans la Surprife de la
Haine, quoique le fujet en (bit peu Théâtnde. D'ail-
leurs les défauts de Lifidor de de Lucile ne (ont point
aflêz confidérableSfpour occafionner entre ce deux Amans
une aver^on réciproque ; ils pouvoient Ce quitter fsûis
& haïr. L'oppofîtion des caraâères n'eil pas (uffifantCs
pour exciter dans les cœurs de deux peribnnes aimables
un femimeat aufli cruel*
SURPRISE DE V AMOUR , ( Ul$ Comédie en trois
Aâes , en Profe % avec un Diverti£ement ^ par Marivauxp
aux Italiens » i7i<«
La Surprife de TAmour efi un titre favori , tifflloyé
par Marivaux , à la tête de deux Comédies , repréTen-
tées Xur deux Théitres différcns. Dans celle qui (è toue
aux François , un Amant défefpéré de ce que (a Mai*
trèfle a pris le pani du Couvent , (ê retire à la Campa-
gne pour fe livrer à la douleur. Il y a dans fen voifîna-
Îe une Marquife inconfolabie de la mort de fon Epoux,
: bien rélblue de ne point coniraâerde nouveaux enga-
femcns. Ces deux affligés ne tardent pas à Ce connoitrcy
(c voir , à s'attrifter muiuellement , infênfiblement
ils prennent du goût Tun pour Tautre ; ce goût de-
vient un amour très- vif , de fe termine enfin par un Ma«
riage. On retrouve â peu près les mêmes fituations fiir
la Scène Italienne ; c*efl un Homme que Tinfidélité
jde fa Maitreffc ^ rendu Teimenu de toutes les fem^
SUR. 199
mes i il s*apprivoI(è cependant arec une Comteilè » qui
paroit avoir encore plus d*éioignemencpour les hommes.
Leurs premiers entretiens ne (ont rien moins que ga-
lans ; mais bientôt^ la Scène change « de l'Amour per-
ce d*uii même trait deux coeurs qui fc c|«yoient invul-
nérables. Ces Pièces » ailèz (èmblables pour le fonds «
diSërent néanmoins dans les détails : il y a plus de ^eté
dans celle qui Ce joUe aux Italiens , & plus de fentmient
chez les François*
SURPRISE DE U AMOUR A la) Comédie en trois ASes ,
en Profe » par Marivavx^ aux François , 17^7*
Malgré le peu de fuccès qu*eut cette Pièce dans A
Douyeauté , c'efi celle de Marivaux , qui reparott le
plus Ibuvent au Théâtre, bien différent de ces Auteurs ,
qui enivrés des éloges inconfîdérés du Parterre , qu'ils
ont ébloui par une e(pèce de preiUge , retombent l/ien«
tât dans robf&irité. Manvaux (ortoit rarement des pre-
micres Repréfentations de {es Comédies , conccAp de lui
ou du Public ; mais le tems 8c la réflexion lur conci-
lioient les fiiffra^es ; dt c'cft en particulier ce qui efl ar-
rivé â la Surprije de l* Amour, Deux cœurs tendres , après
avoir déjà éprouvé les plus viFs fcntimens de cette
paifion , s*y livrent de nouveau 8c avec furprife , ne
croyant pas que leur amc fût encore capable d'en rece-
voir quel^*atteinte. Un pédant qui joue un aflè^. grand
I Rôle dans cette Pièce , compare les beaux efpnts de
ce tems à une Coq^uette habillée en pretintailles. m Au
M lieu de grâces > )e lui vois des mouches ; au lieu de
9» vifage , elle a des mines; elle n'agit point , elle gefii-
M cule ; elle ne regarde point , elle lor?ne ; elle ne
a» marche point ^ elle voltige ; elle ne plaît point, elle
m (Sduit ; elle n'occupe point , elle amufe ; on la croit
» belle , & moi je la tiens ridicule ce. Efl-ce U le lan-
fafi[e d'un Pédant f N'efl-ce pas plutôt une faillie de
ci-elprit , où l'Auteur lui-même définit fon âyle î
SURPRISES DE V AMOUR , (les) Opera-Ballet de
trois Entrées^ par M. Bernard ^ Mujique de Rameau ^
I7f7.
Ces' trois Entrées font VEnlevement i^ Adonis , la Lyre
Niv
ioo SUR
Enchantiez 8c Anacréon. L Amour ouvre la Scène» dam
rEnlévement d*Âdonis » par ces Vers :
Four fu^rendre Adonis^j'abandonnelescieux;
C*ei} l'Amour qui le luit ; c*e(l Vénus qui Tadore ;
Diane trop long-temps le dérobe à nos yeux :
C'efl ici chaque jour qu'il devance TAurore ;
Et je viens , plus touché de Temploi glorieux
D*inilrutre un jeune cœur des (ecrets qu'il ignore ;
Que de régner fur tous les Dieux*
Cette expofîtion eft nette , courte > agréable , ingénîeu-
le. La Sc; ne entre l'Amour & Adonis eil faite avec tout
le goût & toute Tentente du Théâtre : c'efl un chef-
d^œuvre Ana^réontique pour la délicateiTe de l'idée &
les grâces de Texpreffion. ^Vénus eft^annoncée par les
Grâces, qui la précèdent; elles environnent Adonis »
qui me fait à laquelle adrefTer Ton hommage. Vénus pa-y
roît ; fbn coeur fe décide pour la DéeiTe de la Beauté*
Cette cène eft encore extrêmement agréable & bien
développée. Adonis Ce rend à Vénus , après avoir laiffé
échapper quelq.ues (bupirs en faveur de Diane qu'il aban-
donne. Diane arrive avec les Nymphes ; elle fe livre à
toute fa fureur. Vénus paroit dans un nuage «^ ayant
devant elle l'Amour & Adonis déguifés fbift les mêmes
traiti , avec les attribufts de ce Dieu. Vénus préfente*
Fiin & l'autre à Diane , qui ne lâchant lequel choifîr »
fort indignée. Un Ballet des Grâces & des Amours ter-
mine cet Aâe , plein de Ces Vers aimables» qui font le
carac ère du Lyriqne.
Lw féconde Entrée n'eH pas aufli agréable que la pre«
tnître , quoiqu'elle foit cependant fort ingénieufe. Par-
thcncpe , une des Syrèncs ) eft amoureule <& Linué , qui ,
en qtalité de fils d'Apollon, eft inftruit par Uranie ^
rcmllême des Arts & de la SagefTc. Uranie engage Li-
nus à fuir le charme des Plaifirs & des Amours. Parthe-
nope & Linus font ferment de s'aimer. La Syrène, pour
fe venger d'Uranie , laiflc fa lyre fufpendue à un arbre*
U»" nie vient; & fa main vole fur la lyre. Aufli^tôt
l'Amour entre dans Con cœur : elle brûle pour Linus :
elle lui déclare fa paffion. Apollon vient, fuivi de^
sus loi
Hulês ; arracher Urânîe à ce h.tà\ enchantement : il
lui (bnne (à lyre à la place de celle de Parthenope , 8c
lui apprend que la lyre de la S y rêne étoît enchantée.
Uranie reconnoit le piège 8c renonce â Ton délire, i.inus
k livre à Con amour pour Pathenope , de Taveu d* Apol-
lon.
A l'égard de la troifîeme Entrée, voye^ Anac^éon;
SUSPENSIONS. On peut laifTer une phrafe fuf-
pendue «quandon craint de s'expliquer, quand on
auroitcrop dechofes à dire , quand on fait enten-
dre psir ce qui fuittCe qu'on n'a pas voulu énoncer
d'abord, & qu'on le fait plus fortement entendre
qSe fi ons'expliquoit : comme dans Britannicus :
Et ce même Sénéque , 8c ce même Burrhus
Qui depuis . • • Rome alors efiîmoit leurs vertus.
m
T.
T
ABERNARIJE. Comédie oà Ton întroduifoît
les gens de la lie du Peuple. On appelloit ces
Pièces Comiques , Tabernari t , Tavernieres ,
parce qu'on y repréfentbit des Tavernes fur le
Théâtre. Feftus nous apprend que ces Pièces
Tavernieres ètoient mêlées de perfonnages de
condition , avec ceux de la lie du Peuple ; ces
fortes de Drames tcnoient le milieu encre les
Farces & les Comédies; elles croient moins hon-
nêtes que les Comédies 9 & plus honnêtes que
les exodes.
TABLEAUX ; ce font des defcriptions de paflîons,
d'éyéaemens, de phénomènes naturels qu'un Ora'«
1» — ■■•JJ-
xoi T A B
reur ou un Poète répand dansTa compoficions o^
leur effet eft d'amufer t ou d'étonner Mon de
toucher . ou d'effrayer , ou d*tmiter , &c; Tadce
fait quelquefois un grand Tableau en quelques
mots ; Bouuet eft plein de ce genre de beau-
tés ^ il y a des Tableaux dans Racine Se dans
Voltaire ; on en trouve même dans Corndlte.
Sans l'art de faire des Tableaux de toutes fortes
de caraâèreSyil ne £aut pas tenter un Poème épi-
que f ce talent edèntiel dans tout genre d'élo-
quence & de Poëfie 9 eft indifpenfable encore
•dans le Dramatique; *
Exemples deTableaux dans les Pièces deThiâtre.
Dans Iphigcnie , qui ne croirQit voir lej re^
tour des Vents que les Crées arrêtés en Aulide »
follicitoient depuis fi longtems , & qu'ils ve-
noient d'obtenir enfin par le facrifice d'une fille
du fang d'Hélène ? Qui ne crpiroit ^ dis-je , voie
ce changement Tubit en lifant ou en entendant
ces Vers :
A peine £bn (àng coule & fait rougir la terre »
Les Dieux font (iir FAutel entendre le tonnerre*
Les vents agitent Tair d*heureux frémiilènaiens ;
Et la mer leur répond par Tes mugiiTemens.
La rive au loin gémit , blanchiflànte d'écume «
La flamme du bûcher d'elle-même s'allume.
Lé Ciel brflle d'éclairs , s'cntr'ouvre, & parmi nous
Jette uncfainte horreur, qui nous rafliire tous.
L'admirable récit de Théramene dans ^hidre »
. T A B Mf
et rempli de Tableaux femblables. Voyez coin«
me il peine Taffliâi on d*Hyppolire» que Ton père
t banni û înjuftemenc de la préfence :
Il école fiir C>ii Char. Ses Gardes affligés
Imieoiene fon filencc , autour de lui rangés;
Il fiiiToie» eout penff, le chemin de Mycènes $
Sa main (ur (es chevaux laiflblt flotter les rênes;
Ses tecrbes courfiers 9 qu*on voyoie autrefois^
Pleirif d*unc ardeur fi noble , obéir à (à Toix ,
L*ail morne maintenant, & la tête baillSe ^
Sembloient le conformer à Ck trifie penlée*
Voyez comme il peine le MonAre eerralTé pat
Hjppoliee :
De rage 9c de douleur , le Monfire bondiflânt ;
Vient aux pieds des chevaux tomber en mugidknt?
Se roule & leur pré(ente une gueule enflammées
Qui les couvre de feu , de (kng Se de himée*
Et Tendroic des cbevaux épouvantés , 8c da
Char mis en pièces :
A travers les rochers la peur les précipite*
L'eflleu crie , & fc rompt.
Les Tableaux fonc fur-eoue aéce(ratres dans Tes
récits : comme Tadlion qu'on décric ne peut fe
paflèr fous les yeux même du Speâaceur , il
nue au moins la peindre à fon efprie avec
des images Ci frappantes , qu'elle lui htté la
même imprefliou que i'il la voyoit des yeux du
corps.
r-.j .u • ■
104^ T A B •
TABLEAU DU MARIAGE, { le) Opéra-Comique^ tm
un /Me, en PTofe, & en Vaudevilles , par U Sage fr
Fu\elieT, à la roife Saint Germain , 1716.
Diamantine , qui cA d^un caraaère inquiet, ne peut
fe réfoudre à donner (a main à Oôave, qu'elle eil prête
d'époufer , parce qu'elle craint d'être roalheureufè en
ménage ; mais M. Minutiu (on Notaire , & Francœur
fon Marchand de Rubans» redoublent encore Ton effroi.
Ce dernier entre dans une colère afireuie. en accablant
fz Femme d*injures , parce qu'elle n*a pajj^core appor-
té les Rubans à Diamantine , qui lui ^^éfcnte que
cVâ un fujet trop mince pour fe mettre dans une &
grande colère* M^ Minutin , qui efl d'un caraâere au(G
tranquille , que l'autre e(l emporté , blâme cette con-
duite , & (e vante de vivre d'une manière bien diffé-
. rente avec fa femme: il ajoute qu'il ne l'd jamais tant
aimée : on lui en demande des nouvelles ? & il répond
en riant , qu'elle ed â l'agonie. Diamantine outrée ,
les congédie l'un éc l'autre , en difant qu'elle n'a be-
(bin ni de Rubans , ni de contrat de Mariage. Le Mar-
chand fort , en difant qu'il va bien battre fa femme »
& le Notaire en promettant de bien payer le Médecin*
Oâave preflè de nouveau Diamantine , qui lui promet
de conclure, filon Oncle & fa Tante parviennent à la
déterminer. Ils arrivent l'un & l'autre , & lui donnent
des marques d'une union d parfaite > qu'elle femble de*
voirfe déterminer; mais une querelle fur la date de leur
Mariage vient tout gâter ; & après s'être accablés d'in-
jures, ils fe chargent de coups. Diamantine renonce ab-
folument au Mariage ; 8c Olivette, qui n'a pas lieu d'ê-
tre plus contente d'Arlequin , employé les Violons qui
étoient defiinés aux Fiançailles , à fe réjouir de n'avoir
point été mariée.
TABLEAU PARLANT, ( le) Comédie en un Aâle^ &•
en Vers , par M* Anfeaume , Mujique de M. Grétry t
auxjtdliens , 17^9»
Caffandre « Tuteur d'Ifabelle , efi amoureux de fâPu*
pile, qui fe r^fout àVépouferi par le confeil de Cos
T A B loj
lambine , fk Suivante , malgré l'amour cfu'elle a pour
' Léanicc ; mais les abfèns ont tort ; & fi>n Amant cil
parti pour la Caïenne. Calfandre , toutefois , fe méfie
d'nn fi prompt changement , & feignant un voyage , il
iè cache dans un cabinet d'où il peut tout obterver.
Pierrot , Valet de Léandre > arrive ; il reconnoit Co-
lombine , dont il étoit amoureux avant Ton départ , lui
apprend le retour de Con Maître > qui efl le Neveu de
Cs^ndre , & eft inflruit à Ion tour « par Colombine ,
des projets du Vieillard, Après avoir renouvelle leurs
anciennes amours , ils promettent de favorilèr celles de
leurs Maîtres , qui fe pardonnent de bonne grâce leurs
petites infidélités réciproques. On profite de l'abfence
au Vieillard : on ne fbnge qu'à bien s'amufer ; Se 1 on
fe préparc â faire un repas agréable. Caflàndre qui cn-
* tre furtivement , ed bien étonné de voir une table dref-
fie pour quatre couverts. Après avoir cherché par-tout
* oi & cacher , il imagine de le placer derrière ton por-
trait ; il en découpe la figure , enfuite il paflè (a tête â
travées le Tableau , & fubditue l'original â la copie. Les
Amans reviennent fe mettre à table; 'Se CafTandre ain/i
placé , fe mêlant à leur converfation par Ces d pané «
rend la fituation très-plai(ànte. Pour s'égayer davanta-
ge , Léandre engage Kàbelle d'aller déclarer l'amour
- qu'elle a pour lui , au Portrait du Bon-homme ; cette
idée folle eil exécutée ; & CafTandre en Ce fai&nt con-
S^itre tout-â-coup , change la joie en allarmes ; mais
les durent peu : il les marie enlèmble , pour fe ven-
ger Se les punir.
TABLEAUX y ( iex ) Comédie en un A6le % en V$rs libre s^
ttifec un DivertiJlèment , par Panard y aux Italiens ,
1747.
•
Les Tableaux expofés dans la Salle. du Louvre , au
iDgement du Public , ont fourni le fujet de cette Pièce.
La Peinture apprend avec pldifîr , que le Public a con-
firmé Tes îugemens fur les Tableaux des grands Maîtres,
.& donne a un de Ces £leves , des leçons de fbn art La
Miniature > (a Sœur cadette , veut aller de pair avec
elle i elle lui montre les Portraits d'un jeune Procureur,
_m-i::ii_L:.' "1 B 1 1 1 1 II ' -■ -'-"
zo6 T A L* T A M
& d'une Nymphe des Chœurs , que la Peinture prtnd
£our le Dieu de la Guerre , & la Décile des boit*
Uvers Portraits fe fuccedent» tels que celui d^un Gai-
con , d*un Guerrier François , de lAmottr , &c ; & la
Pièce finit par l'arrivée de Terp(icore9 qui vient éxécu^
ter un Divertiflèment.
TALENS A LA MODE^ ( les ) Comédie en trois AOts , en
Vers lilres , avec un Diveni£cment » par Boijjf t aict
Italiens^ 17 19.
Il n'y a de vraifèmblable , dans les Talens d la Moiei
que le Rôle de Géronte. Ifabelle , Lucinde»Mélamef
lont trois folles , dont Textravagance eft plus fingulierc
que Comique. On ne Içait quel tû le but de Léandre ,
en cherchant à plaire à ces trois fours. liàbclle VcSà*
me ; Lucinde le confidere ; Mélanic le go&te : il Cent
une efpece d'inclination pour toutes les trois ; mais
comme le choix rembarraifè , il a recours à un fiallec
pour le décider. LaDanfeufè Mêlante obtient h préfé-
rence fur la Rimailleure Ifabelle & la Ckantcuft Lu-'
cinde.
TAMBOUR NOCTURNE ,( le) au le Mars Deviv •
Comédie en cinq ASes , en Profe » imitée éCAddiJJàn »
par Néricaidt uestouckes » 17610
On ne (çait trop pourquoi Létndre/âTec fon Tambotn*!.
s'avife de refTemblcr au fiaron ; cela (ènt le merveil-
leux. Il y a du comique dans les R61es de l'Intendant
& de Madame Cauu ; d'ailleurs peu d'aâion, nul ca-
raâèrc , une froideur in(butenable« Cet^e Piéce^ a été
traduite de la Pro& de Dcltouches , en mauvais Vers
François , par un M. Defcazeaux , qui fait aujourd'hui
le Prophète dans les rues de Londres , habillé à peu
près comme le Baron dans Ion R61e de Devin»
TAMERLAN % ou la Mort dm Bjjazët 9 Tragédie ie
Pradon » 1766.
Après avoir £ut périr dans les fers le Fils.& la F^m*
me de Bajazet fcn Captif > Tamerlan devient amou-
T A M 207
renx <f Afterie « Fille de ce Prince vaincu > promîfe de-
puis long*cems â Andronic; BajazetrefufeliérefiilKnt i*al-
uiuicc de (on ennemi. L'efpérance de toucher le cdeur
de la Princeile retient la colère de Tamerlan :ilne
iàit u&ge cjue de (a clémence ; & Bajazct en éprouve
les eficts, tu(qu*au temsoù las de mener une vie im-
portune 9 il prend le parti de la terminer par le poiCèn.
le caraâère d'Afierie eft tendre 8c intérefTaat ; celui
tf Andcenic n'a rien qui le faffe dillinguer. Bajazet con -
ferve & fierté jufqu'a fa mort. Tamerlan paroit d*abord
im peu fitfouche \ mais il s*humani(e au cinquième Ade
îoiqu'i devenir généreux , & même» pour me fervir des
sennes de la critique , trop honnête homme. Il efi tour-
â-tonr , Amant tendre & cruel 9 impérieux ôc (bumis.U
fint ou accepter (a main , ou voir périr Bajazet & An-
dronic. C'ett l'alternative cruelle qu'il propose à Aftc-
tie : elle doit ou époufèr un tyran , le bourreau de fafa-
nulle t ou perdre un Père & un Amant, Ces (brtes de
7 fituationsjde venues fi communes au Théâtre, manquent
rarement d'être applaudies ; mais elles ne réuffirent pas
toujours entre les mains de Pradon , quoiqu'il les em-
ployât volontiers, le qu'il y revint ibuvent. Dans un de
iès momens de clémence 9 Tamerlan pouftè la gêné*
rofité jufqu'à accorder fa MaîtreiTe à Andronic : on voit
par ces inégalités que cette Tragédie pèche autant par
la conduite , que par les caraâères : quant à la verHfi •
catûm, on conçoit qu'elle doit être lâche 6r foible y
comme le font presque tous les Vers de Pradon.
TAMERLAN , ( le Grand ) ou la Mort vé Bajazet^
Tragédie de Magaon , 1^47*
Tout le monde (çait les vlâoires que Tamerlan rem-
porta Car Bajazet : la Pièce commence avant la ba-
taille oà Ba)azet perdit l'Empire , la liberté , & cn-
liiite la vie. Orcazie , femme de Bajazet , & Roxalie,
fille de ce dernier , font prKbnnieres de Tamerlan :
celui-ci t& amoureux d'Orcazie ; &Thémir, fils de
.Tamerlan y relient une pareille paffion pour Roxalie.
Bi^uttf (bus le nom de (on Ambaflàdeur , vient pro-
poier la paix a Tamerlan , & demande la liberté de (â
«*
' ■^■upw^i^— ^
xoS TAN
Femme 8c de fa fille. Sa propofition efi refufi^e ; on
en vjent à une bataille déci/ive ; Bajazet la perd ; il
cfl arrêté par •Sélim ,, (on Grand-^Vifîr , qui le préien-
^ te à Tanierlan , & qui , pour prix de ùl trabifon j de-
mande Roxalie. File aime Thémir* Et de plus, ce Vi-
dr lui ci} un objet d'horreur , dçpuis la prift de Ba-
jazet* Sélim défè^éré des mépris de Roxalie , ailaffi-
ne Thémir. Tamerlan venge la mort de ,(bn Fils , par
le (upplice de Sélim ; il permet à Bajazet de (e tuer»
en lui envo]^ant un poignard. Orcazie obtient du poi-
fbn de la femme de Tarnerlan , le prend & ineu(t|r
en excitant Bajazet à fuivre (bn exemple.
T/NCKEDE , Tragédie ' Opéra ^ avec un Prologue ^ far
Danchet > Mufique de Campra » 1702.
Le fujet de ce Poème cil tiré de THifloire de Gode -
froi de Bouillon , dont Tancrede étoît un des Géné-
raux d'Armée. Le Rôle de Clorinde fut compoflE pour
Mac^cmoifelle Maupin ; (a figure hardie , U fbn air
cavalier, parurent avec le plus grand éclat fous le cal-
que & la cuirafTe ; & la beauté de fa voix , qui étoit
un bas-deflus ad^nirable , réunit tous les fufFirages que
la £ngularité du Cofiume avoit déjà prévenus.
Ij^NCREDE, Tragédie de M. de Voltaire 1761.
C'eft à Futile changement arrivé fiir la Scène Fran-
çoifê , changement qui la reflitue aux Aôeurs > que
nous fommes redevables de la Tragédie de Tancrede,
& du grand appareil qui la difiingue. JM. de Voltaire
en traça le plan , dès qu'il eut appris que le Théâtre
de Paris étoit changé , 8c commcnçoit à devenir un
vrai Spedaclc. La Scène cft à Syracufe 9 Ville^ qui
avoit lecoué le joug des Sarrafîns. Un Sénat entière»
ment compofé de Chevaliers ^ la gouvernoit 8c la dé-
fcndoit : il avoit banni & pcr(2cuté les Delcendans
d'un Seigneur de Couci , François d'origine , qui étant
venu s'établir en Sicile , avcit régné dans Syracufe«
Tancrede , le Héros de la Piéee , eft un rejetton de
ce Sang illufire & prolcrit. Il fert l'Empereur de By-
^ce, dont les armes viennneni de conquérir Meflifie»
T A M t9^
k^piiCeBf tu Sarrafin U reâe de la Sicile. Deleuc
eècé , les ï)étenCtuT$ de Syracuft (bngent i profite^
de cette diyifîdn ^ pour affermir leur liberté* Argir<? 4
le plus noble, d'entr'eux , a toiijaurs été à leur tête , Aie
dans les oonleils , (bit dans les coxnbats : Con ige a^ariH
ce ne lui perniet plus de remplir ce dernier devoir ; il
ehoifit pour (bn Succeflèur 5t pour Ion Gendre « Orbaflïm
ifoialong-tenis été Ton ennemi pcrftnnelf qui eft encore
plus celui de Tancrcde , & à qui même lés biens de cen
. derniet tiennent d'être donnés par le Sénat. Une loi
de cette même aflembiée^ condamne à perdre Thonneuc
k la TÎe 9 quiconque 'ehtretiendta un commerce (ccréC
me les ennemis de la République : elle ne difiingue
iii le (exe, ni Tige. Cependant Aménaide , fille d* Ar-
Îire , deftinée par lui a épou(er Orbaitàh , ne peut
t ré(burdre i obéit , encore moins â oublier ïancre-
de , qu'elle a connu dans By(ànce » lor(qûe les mal-
kenrs de (a {amille l'avoient elle-même obligée de s*/;
tCfugiet avec (a mère. Elle (çait que Tancreoe eu dant
ilemne ; 9c ^eflée par les circonâances , elle haHir-
de de lui écrire. L'Efclave chargé de (a lettre, eft ar-
tété près du Camp de Solamir. On croit cette lettre*
où Tancrede n*eft point nommé , deditiée pour ce Chef
des Arabes ; Aménaïde n*en parok que plus coupable t
elle eA cokidamnée i (libir les rigueurs de la Loi , 1»
mort Se rinfamie. OrbaiTan , dont le caraâèrè dur 8c
impérieux eft mêlé de grandeur , offre â celle dUi lui
lat promiie , 8c qui Toutrage ainfî , de la jù(iiner les
armes à la main : il y joint cependant une condition^
celle d*étre aimé , ou de pouvoir (e flatter de l'être un
jouf. Aménaïde ne peut Ce réfoudre â Le tromper , mê«
ine polir éviter la mort. C'efI dans ces circohftancee
qneTanCrede arrive dans Syracufe ; il île s'y &it côn*
Aottre qu'au (eul Aldamon , (intplc Soldat , qui dans
tous les tems lui fut attaché : c'eâ par lui qu'il apprend
la prétendue perfidie d' Aménaïde , éc le Cott qui lui eft
téitnè. Tancrede ne peut d'abord la croire coupable ^
aMÎs bientôt la douleur 8c les dKcoùrs d^Argi^e ménde^
tt lui permettent plus d'en douter ; ce qui ne l'empé-^
che pas d^embrafTer fa défenfe. Aménaïde eft conduiCo
. iiir la place publique , lieu de V& Scène , poutf v filbli;
TêmM m. o
Aip. TAN
. fbn arrêt ; elle adreffe la parole au Peuple , aux
Chevaliers , à fbn Père ; & jettant les yeux fur
Tancrcde, elle perd fbbltement la voix & s'évanouit.
Toujours prévenu contr'elle , il croit que fk (èu-
le préfence eft pour elle un reproche ; il n'en eft
pas moins di(po(2 à. la défendre ; il demande i la
judifîer par 1er armes , défie Orbaflân , & jette i (es
pieds le ga^e du combat. Ce gaee eft relevé ;& Amé-
naïde reoevient libre jufqu'à révénement : il lui eft fà*
vorable ; OrbaiTan (îiccombe Se meurt fous les coups
de Tancrede ; mais le vainqueur ne veut pas me*
me paroître aux yeux de celle qui lui doit Thonnéur
& la vie : il ne fonge qu'à marcner contre Solamir ,
en qui il croit avoir un rival , Se un rival préféré. Amé*
fiaïde arrive avec précipitation ; elle veut embraîlerfif
fenoux : il la relevé en fe détournant , lui (buhaite
'heureux jours , & ajoute qu'il va chercher Ja mon.
Aménaïde prétend le fuivre jufqu'au milieu delamélee
pour le détromper* Les Sarra/îns font débits ; tout re-.
tenth des exploits Se du nom de Tancrede : (es enne*
mis rougiflent de l'avoir perfécuté ; ils né longent plur
qu'à réparer leurs tons envers lui. Tancrede cependant
ne paroit point : on apprend qu'il s'efi de nouveau jet«
té Air les débris de l'armée ennemie , Se que (es joun
font en danger. Les Chevaliers volent à fbn feceurs; ilf
trouvent que Solamir vient d'expirer (bus (es coups.
Se que lui fcul a diflïpé le refle des Sarra(ins ; mais
lui-même eft atteint d'un coup mortel. Aménaïdenele
voit reparoître que mourant , & porté par des Soldats:
il (emblc (è ranimer en apprenant qu'elle eft innocen-
te, S^ que jamais elle n'aima que lui. C'eft au milieu
de cette fîtuation pathétique Se terrible y que (es (bup-
cens (b trouvent éclaircis Se diflipés :il meurt après avoir
reçu la foi d' Aménaïde , en la confolant , en lui or-
donnant de vivre : elle refte à Tes côtés (ans conncnf^
lance ; & Argire ne démande qu'a la voir rendre âla
vie avant que d'expirer lui-même.
Tel eft le canevas (îir lec^uel M. do Voltaire a deflî-
né Se rempli cinq ades intcrefTans. Ils n'ont pu ni dû
être tous de la même force. Un mérite qu'on ne peut
rcfufcr a cet Ouvrage , eft d'étaler (iir la Scène un Spec-
tacle tour nouveau , de rappeller des noms Se des faits
TAN iifl
{loneim pour la nation , de retracer des mcetts qui fu^
reotlcs fienncs , Ac qui « malgré qu'elles n'exiiient plut^
doirent encore rintérefTcr. Je dois audi parler d'uno
aourcauté frappante qui s'y rencontre. Cette Pièce eA
écrite en Vers croifés , mais d'une égale mefure ; cd
Si n^offire nui rapport avec les Vers libres de TAgéli^
ik de Corneille. Les Vers libres entrament toujours
arec eux une certaine moUeile, un ton de Madrigai, ou
tout au plus , d'Epigrauune « qui déroge à la dignité du
fiyle tragique* Il n en eft pas ainlî des Vers croilés $
autre quJis (auvent Tuniformité de la rime , & cettoi
alternative toujours égale de Vers malculins 6c fémi-
ains f j['ai cru m'appcrcevoir qu'ils donnoicnt plus de
tpndeuttPlui de facilité au Dialogue , fans lui rien
fiire perdre de ûl force. Que le ubleau qui termina
le cinquième Aôe ^ eA (impie & touchant [ C'eit 1 an-
. erede mourant 9 & qui n'eu pas encore détrompé ; c*eil
Aménaïde à Ces pieds ; c'eft Argire qui s y jette lui*
jneme , & qui le tire , mais trop tard > de ion erreqr 9
Il eft peu d'explications auffi courtes y aulTi vives, auffi
lieureuiement exprimées > que celle qui rend â Amenai-*^
da (on innocence. Toute la Scène eft d'un pathétique
fc d'une vérité qui faiiilTent & pénétrent l'ame. Elle
Euve que dams les mains d'un homme de génie ^
reflerts les plus £mples peuvent produire içs plut
gnutolsr effets,
.«^Je ne dirai qu'un mot des caraôères qui fièrent dan^
cette Tragédie : il n'y avoit peut-être que Corneille êc
M. de Voltaire^quipuiTent créer celui d'Orbaffan, & en
• jhire un per(bnnage qu'on admire , (ans que jamais il
fitércfiTc ; & en efièt, il nedevoit pas intércfTer, Argire
eftun Républicain i^élé ; mais ce li'eil pas un Ërutus. On-*
trçla raifon que M. deVoltaire pou voit avoir, de ne pas
ie fépéter , il a (cmi qu'étant le maître de la balance^
]1 devéit la faire pencher du coté de la nature. A Té^
gïjà de Tancrede, on le jugera toujours digne d*étre Id
éroi d'une Pièce , dont prefque tous les perfbnnages
ont àe la grandeur ; & Aménaide paroïtra toujours di-«
gse de captiver Tancrede.
On peut trouver des défauts dans cette Tragédie ;
, elle n'eft pas le chef-d'oruvre de M. de Voltaire ; de
• ' Veaen uouvcrok da^s tou^ les chçfs-d'œuvres qulcxifi»
Oij
»u T A N|
tent depiiit rorigtiie des Letfres» Vit\îérit (ètoibfe ft
rallcndr ; «u peur iricux dire» il change d'objet a» ^|iiè»
criemc Ade : Aménaïde eâ délivrée de tout danget j
mais elle retombe dans celui de perdre (on Ainant i
qu'elle n*a pn, détremper > 8c qui cherche à mourilr.
Peut -être cette résolution d^ins Vintéret ne dédomMu^
ffe-t*elle pas entièrement it tehii qu'enflent produk
us périls d^Aménaide , fvfptndus jurqu à la fin.Maot
et qu*il £iuf du moins admirer ^ c'eft 1 art arec léqtitil
«ette réYohttton cû amenée , le païïàge prefqut impéc^
cepûble qui y conduit » les traits totichans ou (uUimet
qui en rétultcnt , les (tfntlYrens qu'elle fai: édore« ce
coloris brillant & (butenu « ce beau feu , que onze it&
très complets )(urcliar?és de trois ans ^ àyoitnt éteâit
)dans Boileau , & que dix ans de plus n'ont pfi raileiH
tir dans l'Auteur deTancreJe. Enfin , ce que l'enyk '
«léme fera forcée d'admifer dans M. de Voltaire , c*efl
cette facilité prodigieufe , qxii le met en état d'exécu»
ter en moins de tems , que tl'autres ne projettent ; qui
« lui fait manier â la fois , le poignard de Melpcmène »
les crayons de Thalîe , le burih de Clio ; c*eff cet airt
de prendre tous les tons, & touiôurs le ton le plusjufte;
en un mot , ce talent de plaire a tous ceux qu'il inniuict
& d^infiruirc ceux mcmctqu'il ridiculilc. *
Leiujet de cette Tragédie efltiré d'un Roman ititkulé»
la Comtejfe de Savoje « qui parut en lyii , Bc àmt
l'Auteur fe nommoit Madame la Comteilè de Fofi*
taine , fille du Marquis de Givri , ancien Comman*
dant de la Ville de Metz. L'Ouvraj^e eut le plus grttiA
fuccès dans fa nouveauté , Ôc mérita un éloge en TCrt
de M. de Voltaire,
TANTE RIVALE , ( k) Operû-Comique , en iiux ASeti
par Pannafi O Thietry % d h Foire Saint Gtrmain »
Vcyei TÀmamt MuticiBM ; c^eft la même Pièce»
TARSIS ET ZÉLIE , Tragédie-Opera , avec un Prata*
gue % par la Serre « Mufique de Mm, Rehel & francaur^
Deux Génies , Tun bletifaifant , Tautce malfàifiint,
forment le Prologue. Lt fujet de la Pièce efi tiré d'un
T A R «Il
Itoman , qui porte le méine titre* pir le V^er de Beu*
dgny 9 Maitre des Requftec. Les ASeurs (ont un Roi
ée TheiCdie « une {^mceflè du même pays « une au^
' ne PrincelTe 4« i^Mg des ançiçn^ Rqîs , le Fleuve
Pénée , une S]d^» 6(C
TARTAGUÂ \ nom d\iii Pec foiinage de la Co«
mé^ italienne. Ua bonnet » une vefte , un roan«
(fau de toile f ayée en trarers » de larges culotti^i»
9i uœ paire de lunettes , compofent Ton dégoi^
fement ; fon caraâère eft celm d'un imbéciUe ,
& fon parler bègue » ce qui fournit quelquefois
dn^ Q^nDâque à la Seine.
TARTUFFE^ ( le) Comédie en cinq Mes » en. Verst iw
MùUete « 1^67*
W l^rftufiê efl un do ces chefs-d^cBUvrcs» dont P An*
Soluté n'offire ni modèle , ni exemple. On fçait quelles
perifëcutions cet Ouvrage eut à euuyer de la part des
BOX dévots, lis en firent interrompre Se- défendre les
teprélentations. Un Curé porta Iç zèlç )u(qu*â impri-
mer que TAuteiir étoit di^nt du feu ; en attendant tt
fe dévottoif , de A propre àotorité , aux flammes éter*
«elles. Il fallut Tautorité du Roi * le jugtment d^un
Iiégat ^ de plufîcurs Prélats , pourfiiire taire les Tar-.
tones , et même les Orgons. Mais la Pièce elle (èule
ioffit pour dé^abuf^r les vrais Pévots. U étoit difficile
le traiter avec autant de (àgeflè un ftijet auffi fingu-
Ker & auffl hardi. A Tégari du mérite Théâtral dp
, cette. Comédie , rien de plus heureux, de plus neuf»
' lie plus fimpie & de plus vif, que la nremiere Scène^
Les leçons aigres dç Madajme Pemelle caraâéri(^nt
prefque tous les Adcurs de i^tte Pièce ) 8c lui fêrreiit
i'expofition. Tartuffe ne paroit qu*au troifieme Aâe. Il
aeniloitpas moins que les deux premiers pour aniion^
<Qer un te) per î on nage ;&. rien ne prouve mieux , que
Sloliere ne vou^oit pas qu'on runi; ^e change fiir.fbn
compte La Scène , où Orgon le tieQtçac^e (bus une
^U>le f leroit difficilement reçue aujourd'hui dana le
e i sMii eUfi. çftw^Mv^cmçntdial^^éei
Qï\\
v^
iiT4 T ÉG T EL
ain(î que toutes celles qui la précédent ftqot IzGtirenu
Cette Pièce eft un modèle d'exprefCon ; par- tout -on
y reconnoit la touche, d'un pinceau brillant 8z yigou-r
rcux. Pourquoi le dénouement mérite-t-il moins d'é*
loges ? Louis XIV » à qui TAuteur a recours , figure
mal ici ; c'eft prefque le Jupiter & THercule de <iuol-
ques Comédies anciennes.
TÉGLIS , Tragédie de MôTont , 17J5*
Cette Tragédie a quelque rapport avec Rodogurte 9
J on y voit une mcre qui peut à fon gré choîfîr un Roi
entre fes deux fils zT^^nbition y efi Sacrifiée à Tarn itié fra*
ternelle ; mais les deux frères ne (ont point rivaux ; ils
ont chacun leur Maitreffe. Olympias n*e/l pas , à beau*'
coup près, fî niéchintçque Ciéopâtre, ' Celle-ci cher-
che â faire périr tous fes enfans pour régner à leur pla-
ce ; Taiftre empoKbnne i* Amante de Con fils $ pour em-
pêcher un mariage » qui pouyoit avoir des fiiites fâ-^
cheufes.
JIÈLÉGONE , Tragédie-Opera. « arec un Prologue 9 par
CAhbé Pellegrin , Mufique de Cojle 9 17 »f.
Le fiiîct eft tiré de Dt^is de Crète, qui (tiivit, dit-on^ •
Idoménée au Siège de Troye , & compofii l'HtAoirr de
cette fameufê expédition. Télégone étoit fils d'Ulyflè ft
de Circé.
TÉLÊMAQUE , ou Caiifso , Tragédie-Opera , avec un
Prologue^ par Pellegrin 9 Mufique de Détouches y 1714.
Les Amours de Télémaque & dé Calipfb , font le Ai*
jet de ce Poème , dont le Prologue efi entre Minerve »
Apollon ^ l'Amour & les Arts*
TÉLÊMAQUE 9 Parodie , en un Aâe 9 &* en Vaudevilles è
par le Sage & d*Ornevaly à la Foire Saint Germain^ K71 (•
C*eft une excellente cenHire de TOpera de ce nom >
dans laquellt on critique le r61e de Télémaque , qui* .
malgré (on amour pour Ëucharis , veut fans cefTe, & trop
Jégérement, mourir pour (on père; ainfî que le dénoue-
yueot dans leqncl Minertc ' enlève Tèlémaqùé aiui
TEL ii|
feux de Calipfo. L* Auteur rêleye ainfî ces deux défouîs :
tléone y Confiante d'Bucharis , dit à Téléniaque:
Sur Talr: 0 ! gui lanla$ tçrgfre^ ,
, De quelle vaine crainte ,
Prince iliarmant ,
Votre ame efi-elle atteinte ,
Dans ce «ornent ?
Minerve toujours défendra
Votre bon I^apa«
Et vous le rendra*
Ogué lanla ^laiilaire 9
O .gué lanla.
Télémaquc lui repond :
Sur TA I R : LaÎTC là y laîre lanlair§%
Vous direz ce qu'il vous plaira :
O ! bien , tenez , malgré tout ça »
Moi, je veux mourir pour mon père»
C L B.O M J»
Laire 11 ^ I^îrCr lanlaire »
Laire là y laire ianla.
A la fîa Minerv&4>c A Calipfo .*
Sur l'air : Voùle^voûsfçavM qui des ieu:^^
CalypXq , calme ta furc^ur ,
Pour ton rî^ps ; • 5ç fors; d'e^tur»
Le cœur du fils.- de Pénélope . \*
A par mes Coites été proaiis ^
AUK|wçî^udîf,^ti5pei^ : J
Reconnois-U dans Eucharis* ''-
o> -
kU ^ T É l
Sur rAir: Oui dis ma Commirt $ ûia^
y ous leur prfcez Totre appu|«
jMmift. 1r B«
piii«d| » «t Commère , oui*
G A & Y P s 0«
iVoos me donnere?^ ce déboire i
M I M s & V i*
IVralmeat » ma Commère , Totre j
(Vraiment » ,ma Commère , oui«
C A I. T P $ ••
^e les TOUX retenir ici.
Ml HERVE y if un air mfieuH
Oui di , ma Commère » oui*
C A I. Y p a 9«
Dani u|ie prJTen bien noire.
Vraiment ; ma Commère » yoire ;;
Vraiment » ma Commère , ouï.
C A JL y p 9 o.
Sur r Air : M<in Pçre , ;> viens iivan f vûutl
J'ai fermé le chemin des meru
four Antiope fr Téiémaque
0*autres chemins me (ont fmrevtsl'
Zéphirs , ïbr les rires d*Itaque
STranfpprtez^les dans ce moment
C A I. Y P s O.
]2|m| ! ç*ei 4oBÇ U le iénonement !
TEL »i7
TéUmgque tt Euchtrit t à Caljpfo,
Vraiment » mil Commère » voire %
Vraiment » ma Conunere, oui.
TÉhÉMAQUE , ou £S1 fMÂOjUMMS vus MOVERNMS i
Trajrédi^pera % awec un Prologue ^ difpofée par Us foin»
it Danchet & de Campra » 1704.
Cefi un extrait de plufieurs Opéra qui étoicnt alors
les plus nouveaux , tels que ceux i'Afirie t à^Enés &
Layinie » de Cancntty d*Arithufe « fr de Midée , du Cax^
naval de Venïfi , A*Ariadne t de Grci , des Fifrex Galan^
tes 8c à^UlyJfe. Les deux Auteurs , Danchet fi Campra «
n'y ont nus que la liaUbn nécelTairé pour £ûre de di£K-.
\- rens morceaux» une (èuie Tragédie.
niEPHE , Tragédie^pera de Danchet , «y^c un Prola^.
^ gue , Mufique de Campra 9171}* :
Télephe , reconnu fils d'Hercule , & fes amours pout
irménie, font le fujet de cette Pièce > dont le Prologue
^ cft l'Apothéofe d'Hercule.
TÉLÉPHONTE , Tragédie de la Chapelle, t6Zz.
Il eft aifé de reconnoitre ici la Tragédie de Gilbert ,
dont nous avons parlé (bus le titre de FHiLOCLiE Se TÉ*
iiPHE ; mais Chapelle a traité ce fu}et avec plus de fuo
cet. Hermocrate n'eft point époux de Mérope « mais
feulement prêt à lui donnerfa main. La Chapelle a fup*
primé les Per(bnnages de Démochare & de Philoçlée :
il a lubflitué à leur place Ifmene « fille du Tyran , qu'il
a £ût élever (êcrettement dans une Province éloignée.
Iflttene , qui i^ore le (à^g dont elle fort , a engagé
' fim coeur à un jeune Inconnu ^ appelle Philoxene t donc
elle eâ pareillement aimée. Pendant l'ablênce de Phi-»
' loxene « Hermocrate » qui ne craint plus rien de la part
^de Téléphonte, dont on lui a certifié la mort, mande
fa fille a la Cour , pour conclure Ton mariage avec le
fils d'Amintas , Roi d'Etolie. 11 infiniit la PrinceiTe de
(è aaiflanc^ » k des raiToAs qu'U avoi; de l'éloigner ju(^
lit TEL
qu'alors » & lui annonce rarrivée de rAmbaflàdeur fX-
mintas. Peu (îcnfible â ces grandeurs y. Ifmene n'efi oc-
cupée que de Ton Amant , & regrette Theureux temps
qu'elle a pa(I2 avec lui dans la folitude. Hermocrate k
la fille viennent donner audience â TAnabaiEideur d*£to-
lie. On peut imaginer la furprife d'Ifmene , lorfqa*ellc
le reconnolt pour ce même Philoxene qu'elle aime» Ce-
pendant, comme elle i?npre que Philoxene eft le vérita^
ble Téléphontç > (bii étonnement efi moins grand «que
celui de ce dernier, qui voit la maitreife & la fille du
Tyran , dont il a juré la mort. Sur ce que le bruit (c ré-
pand, que rAmbaflàdeur efl le meurtrier, de Téléphoo»
te, Mérope confent à époufer Hermocrate, à condi-
tien qu'on lui abandonnera la tête de cet Etranger. Le
Tyran Ce fcroit déterminé (ans peine à la contenter , fi,
trompé par les émiïïàires qu'il a en Etoile, il n'eût cm
que le fils d'Amyntas eft caché (bus la pcrfbnne de rAm-
baflàdeur. Ifmene , à qui il fait part de les (bupçons ,
fe plaine àTélcphonte de lui avoir fait un myfiere de â
naifiancc. Téléphônte , croyant être découvert , avoue
qu'il cû fils de Chrefphonte , & le defifein qu'il a pris de
périr ou d'immoler le Tyran. Cet aveu, qu'elle n'at-
tendoit point, jette Ifmene dans un trouble fans égal :
laifferat-elle mailàcrer fon père , ou fe réfbudra t-elleà
trahir fôn Amant f Pour éviter ce malheur , " elle con-
fêilie i celui-ci de (è fauver. Hermocrate , qui avoit en-
fin promis fa mort à Mérope, change d*avis 3 & veut
soême faciliter (a fuite. Cependant Mérope , pour ne
P9int laifTer échapper Toccafion de- fè venger, fait dire
à TAmbaffadeur qu'lfmene veut lui.parler^ Téléphpnte
fe rend à ces ordres. Dans le moment , on vient avertir
le Tyrail, que le Palais efi inveâi par une troupe de (è*
ditiefix. 11 fort pour appaifer les mutins , & emmené
Téléphônte. Ce dernier revient peu de temps «près*
O A apprend que le Tyran t& mort ; que le peuple a
reconnu Téléphônte pour fon légitime. Roi ;& ce der-
nier n*efi plus occupé que du foin d^ eon(bIer Ifinenc* -
T E M iif
TEMPLEVE LA GLOIRE y (le) Op^-BaUet ;en trois
AâeSf avec un Prologue » par Rameau ^ <745*
" Dans le Prologue , qui efi Ici comme le premier
Aâe, TEnyie & ^s Suivantes paroIfTent une torche à la
«nain. Son antre fe découvre entre le Temple de la
Gloire & le Séjour des Mufes. Apollon vient pour dé-
(armer TEnvie ; Se on Tenchaine aux pieds de la Gloire*
Le (ècond Aâe offre aux Speâateurs Lidie, Amante de
Séius Guis en être aimée. Elle fe flatte que Bélus ne
pourra foutenir fa préfence fans rougir. Il paroit eritouré
^ de (es Guerriers. Il efi (ur un tronc porté par huit Rois
.. cnchainés. On ne con(^oit pas trop comment des Rois
enchaînés , (ans doute par les pieds Se par les mains ^
peuvent être les porteurs de Bélus. Lidie veut lui repro-
cher Ces cruautés , qu'il juAifie ainfi : •
Ne condamnez point mes exploits :
. Quand on veut fe rendre le maître »
On efl , malgré foi , quelquefois ,
Plus cruel qu'on ne voudroit être.
Un des Partifans de Roy , Poëte ordinaire delà Cour ;
a heureu(emeht parodié ce Quatrain :
' Quand du Quinault moderne on ufûrpe les dralts i
Et qu'on veut fe rendre le maître ,
On eft ) malgré Coi , quelquefois ^
Plus mauvais qu'on ne voudroit être;
Béhis eft renvoyé par Apollon au Temple de la Fu^
reur,'
Bacchus forme la troifîcme Entrée de ce Ballet. Après
avoir dit beaucoup de chofes agréables à Erigone > il ap«
perçoit un Temple folitaire , & demande ce que c*efl«
On lui dit que c*ell le Temple de la Gloire. Il veufry en-
trer; le Grand Prêtre le rcpouffe.
Plautine^-Maîtreiïe de Trajan, ouvre le quatrième
Afte. Tr4^ Ta quittée pour wer vaiiicre les ennemis.
éxo T E M
Il rçTÎefit arec fix Rois enchaînés » i qui fôn Cttur ptr*
donne* La Gloire derbend d'un vol précipité , & lui çoft
la couronne lur la tète» Il encre dans fon Temple, quiiê
change tout'â-coup en Temple du 3onheur , imagée
pour iervir de cinquième Aâe.
TEMPLS DE LA FAIX^ ( le ) Ofera^Ballet de fix fi-
: rites Entrées , fcur Quinault t Mujique de LuUy > xé85 •
La Trêve de X68f donna lieu à la belle Idyle de 'Ra-
cine » & fournit à Quinault le fujct d'un nouveau Bal-
let; c*eA le Temple de la Hoix. 11 diffère peu desaxptm
Poèmes de ce genre de Quinault quant à là forme Jfte
eut cela de commun avec eux , que plufieurs CourtiGuu
Y danferent devant Louis XIV*
TEMPLE DE LA yÉRITÊ , (le) Cemédie en ievm
Aâess en Profe , avec un Prologue &• des Divertijfe^
mens ^ par Romagnéfy , aux Italiens % i7%6.
La Vérité habite loin des Villes ^ dans ie fond d*tt»
iéfcTU Elle tranfporte ibn Temple i Paris. On voit ve-
nir chez elle la plupart des gçns qui» par leur état oa
leur caraâére t 12 maltraitent le plut Ibuvent ; ce ne
ion t que des Scènes t où la faufleté de chaque per«
fbnne eu mife dans tout fbn jour. Ce qui fuit pourra
donner une idée du reile de la Pièce.
Arlequin t& chafTé d'une hôtellerie , oà preflî par la
faîrii y il étoit venu demander â diner en homme qui ne
Erenoit pas garde aux frais» & qui ne (bngeoit point »
)rrqu'il mangeoit , qu'il faut payer quand on fort. Il fe
trouve bien malheureux » de ce que la Nature lui ayant
donné un R grand appétit , la Fortune ne lui a pas fourni
de quoi le Satisfaire. Un Philofophe attiré par Tes plain-
tes, vient le conlbler , 8c l'exhorte à fe donner à la Phi-
Jo&phie , âr i s'attachçr â la rechçrche de la vérité. Il
lui aflure même fiir (a phyfionomiç, qu'il eO tel qu'il
faut être pour la trpuver. Arlequin fe met en état de
chercher cette Divinité qui doit le rendre heureux : il
regarde de tous côtés pà peut être fon Temple ; mais
les obAacles naifTent à mefure qu'il veut exécuter ce
f ue le Philoibpbe lui ^ CQnIcUlé» D'abord un Mpriuanl
T E M lit
le pr2(eate à lûî ; Il lui dit <fic rien n*eft plut facile, i
troarer que la Vérité , & que dans (on pavs on la faift
comparoître i .1* Audience quand on veut. Au Normand
Kiiccede un Gafcon , qui lui fait entendre que les tréi«tg
de la Vérité roulent fous les eaux de la Garonne »
^mme les lettres de change. Une belle Nymphe (ê
prélènte ; Arlequin en cft enchanté : il lui demande des
aouTcilcs de la Vérité; la Nymphe lui répond qu*il
chefche ce qu'il ne trouvera jamais ; 5c elle lui parle
avec tant de grâce , qu'il croit que c'eft elle feule , 9c
non la Vérité , Qui doit faire (on parfait bonheuf ; mai«
crtyanc la poiTéder , il s'apperçoit qu'elle a difpatu à
fts yeux, 5c Que cette Nymphe n*eft autre cho(è qu'une
Ulunon^ Un r rocureur , un Cavalier, une Dame , deux
Comédiens , viennent implorer le fecours de la Vérité ;
%L aucun d'eux ae fe trouve fatisfait,
tRUPLE DE VENNin , ( Je ) Otera^cndquê fm
Aâe % mili dt Profe & ii Vaudevilles^ par /<^'age&!
FiÊielier ^ à la. Feire Saint Germaim > iri^*
LeThé&tre repté(ènte unTemple rempli de chats-huans^'
dechaitve-fouris 5t d'autres animaux trides. On voit au
fend un grand pavillon relevé avec des guirlandes de
pavots > 5c un Sopha deilbus* Le Dieu de f Ennui , vétut
d'une longue robe de taffetas feuille morte , avec une
couronne de (ôucis^ cA £ur le (bpha ; 5e derrière lui oa
lit dbs titres de Livres » comme^lc Mercure Galant %
Nouvelles Tragédies » O^era Nouveaux ^ 8c le Dieu baille
9t paroit plein d'ihquiétude. Il envie le (brt des Auteurs
qui s'amuient en lilaift leurs propres Ouvrages. Scara-
mouche lui amené un Mufîcien qui lui chante une can*
tateà (a louange, mais qui ne ramu(è point. Un Poète
ne le divertit guères mieux ; mais Arlequin 5c Mé^étin
arrivent en chantant, allons gû^ d'un air gai i ce qui
fcandali(è fort le Dieu de l'Ennui. Ils eiTaient enfin de
le faire rire , 5c voyant qu'ils ne peuvent en venir à
^bout, ils invoquent Momus, qui change le Palais de
l'Ennui en un lieu délicieux ; 5c la Pièce eft terminée
paAles daofêf que forme (a lUitc.
1^4 T B M
•
Ta cherche^ ^uelqu» confblatioit au Téniple é\i $om^
meil. Il eft accompagné de Mé^etin i Coû valet: le bruit
qu^'ls foiit, réreiUe le confident du Dîeii qa^on révère»
<c Paix là ) leur dit 41 > apprenez que quoique je CôIm
«> un petit Dieu de^souipeue &brfque, )e peux voui ren*
s> dre juftice. Je fuit , ajoute^-il , Swrfamj j'ai (èul la
9> pernuiflion dVveiller le Dieu du Sosuneil ; & )e Aii
9> cou^urs dans iJon anti-chambre» >> Damon le prie àm
lui être favorable, pans le moment le Ùiett fe réveille;
mais f comme il (e (ènt extrêmement ailbupi « il or-
donne à Sur(aut de tenir Taudience. Sur&ut canfetUeà
Damon & â fon valet, d'aller faire un tour dans la foréft
de Pavots & de Mandragores : 4 diftribue enluiic fi»
ordres aux Songes heureux & malheureux ^ fle après
leur départ , il donne audience â Doriniese , jeune tem**
ae > qui ayant un extrême défir d^iUer au balt prie le
Dieu du Sommeil d^endormlr (on mari. ParoiiTent en-»
fuite une Plaîdeurè , qui voudroit afibupir (on Juge ; ft
un Jaloux» Surfaut confèillic à la Plàideufe dé s*adreÂèr
à Plut us , 5c au Jaloux de dormir tranquillement* Ricae*
platte , faifeur de Comédies , Tragédies, Tragi-^Conté-
die s , Ballets , Ambigus ^ & autres Ouvrages dans le
genre dramatique , vient fè plaindre de ce qu une Divi-
nité au (H bicnfaifante que le Sommeil , prend plaific i
Te décUrer contre lui. D'autres Perfbnnages luifUcce*
dent. A|^the , Amante de Damon , vient (e préfènte^
pour avoir Texplication d'un fbnge : Sutfàut la i!ktii^«
f^iit ) appellant Damon & Mézetin.Ces ^lans fï jurent
une tcndrefTe & une fidélité éternelle. Agathe baille eii
. achevant fès fèrmens, & s'endort. Damon , très-fùrpris «
t& lui-même ^ dans le moment , obligé de céder au Som*-
\ meil ; c^eâ un tour que le Dieu ^ qui Veut les favorifèf f
leur joue» poUr prévenir l'arrivée d^Orgon : ce boa
père, à qui le foin de garder (a allé ôte le repos , la
trouve endormie auprès de fbn Amant. Il faut , lui
dit Surfaut , que vous confèntiez à fon mariage. Eh
bien ! Seigneur, répond Orgon, je la donne « puifque je
#e f^aurois faire autrement. A ces mots > l'obligeant
Surfaut réveille Damon de Agathe,
T&KtE
TER tijr
TÉRÊE • Tragidii de M. Lemi^e , ly^ti
' ^ Grogné > Reine de Thrace , attend dant la plns^randtf
aiiietude le retour de Térée fon mari , qui étoit parti
thènes pour amener avec lui (a (œur l hiiomelc^ Il
arrlre enfin, mais Jtiyftérieufement , par une entrée fe-«
crelte du Palais , tandis qu*on va l'attendre au port , oà
ftsTaiflfeaux viennent d'aborderi La Reine , &*Agach rfe ,
Prince - Scythe ^ â qui Phiiomele avoit été promife >
trouvent enfin Térée dans le Palais , 8c apprennent dd
lui la mort de Philomele ; fauilè nouvelle , par laquelle
Térée reut éloigner plus rarement (on Rival de lei
Etats. Le Prince eil , enjcffct , fut le point de partir ; ôc
Térée l*a quitté , pour appuyer (on menfi>nge par des
prépjïratifs funèbres dans le Palais, lorfqu'un Thrace ar-
rive , 8c demande qu'on remette à la Reine un morceau
de tapiflerie de la part de Philomele. Progné déploie câ
' tiflii « & y apprend l'aventure malheurealê de & lœur^
tracée fut la toile par Philomele cUe-mcme. Térée Ï2k
enfermée dans une caverne , au fond d'une forêt de lar
Thrace, La Aeinc & le Prince Agathine courent la déli-
Trer , & la ramènent dan^ie Palais. Progné la montrée
, Térée fur la porte du Temple , où elle Ta conduite^ fous
la garde des Dieux , pour époufcr A^athirle > ik étct
aÎD^ toute e(pérance au Tyran. Mais Térée la pourfuic
dans le Temple même , 8c Tenlevc dans un combat au
pied des autels , elle & fon Amant* Fendant ce tems-là,
les Soldats d'Agathirfê fe faifîlfent du Hls de Térée «
pour lervir d'6tage à Philomele. Le Tyran en eft inilruic
par (on Rival lui-même ; mais au lieu de rendre Philo-
mele y il fait courir après fon fils , qu'il eil affe^ heureux
de retirer des mains de fès ennemis. Cependant toutes
les viâimes de Térée font en fon pouvoir, le Prince , la
Reine 8c la (œur. 11 donne ordre alors qu'on éloigne U
Reine, qui, après s'être peint vivement l'avenir de fon
iils , qui (ira ou malheureux comme elle , ,çm cruel
comme (bn perè , dans un moment de délire où elle
croit voir les Furies qui l'environnent , court précipi-
tamment Ters cet enfant, le tue^ & revient , abîtnée de
douleur , reprocher fa mort au Tyran , 8c s'immoler elle-
même aux mânes de ion fils, Tccéc furieux veut ùcxir.
Tgmt UL P
£er encore u^é rlititne â ce fih 9 iôht 3 cil pri1^4 À
Vcfit faire ^ir le Priocc Scythe , qui aroit commencé
tes malheurs de cet enfant en le prenant pout otage )
tfliîs Pbiiomtle ne peut (butenir le ipeâade de Ton
Amant, prêt à mourir devant elle : elle tire un poi-
gnard pour fc tuer. Térée 6c Agathirfc s'avancent. eil
même tems pour le lui arracher, ayanç le même intérêt
i fa vie ; mais le Prince prévient Térec , & le tue lui*
même*
TÊRÊE ET PHILOMÈLE , Tragédie de M. Rçnota ,
Térée veut répudier Progné , & partager fa couronne
&vec Philomèle fa fœur. Celle-ci , qui hait Térée Bt
aime Itamas , eft confiante dans Ton amouir 8c dans â
haine, Térée diflimule Ton refTentiment & (à paffion , &
ordonne même les apprcts de la noce de rhilomèU
avec Itamas ; mais il cmpoifonne ce jeune Prince. Phi-
lomèle ne peut lui furvivre & s*immole« Progné pot*
gnvrdc (on fils &,fc tue. Térée demeure (cui en proie à
la douleur Se à les remords,
TERRÉS AUSTRALES, (les) Comédie en' un AtSe^ en
Profs 9 par Legrand & Dominique ) aux lïaliens ^ \7iu
Arlequin & Trivelin font naufrage dans les Terres
Auflralcs « & y font bien reçus par les habitans. Arlequin
s'arpplaudit de cet heureux accident , parce qu'il fût
bonne chère (ans rien payer ; qu'il ne trouve poim de
Créanciers % point de fiacres , point de Parvenus qui Pé-
clabouflènt > point d'Opera-Comiquc qui Tattrifte , point
de Régiment de la Calotte ; per(bnnc ne critique , ergo y
point de Poète : tout le monde a de la confiance ^ ergo %
point de Procureurs
TERRBUR Grand effroi caufé par la préfcnce ou
par le récit de quelque grande cacaftrophe*
Il paroit affe z difficile de définir la terreur 1
ellefemble pourtant condfter dans la totalité des
sncidens , qui en produifanc chacun leur efiec , &
tttL 117
iiîèrtànt iiifenfiblcmeni rà6lîdrt à JTà fîrt • opcrc
Tur^nous cette appréhenfîoii falucaire^quî metuii
Ireiii à n6s padions fur le trifte exemple d^aucrai,
& nous empêche par- là de tohibcr dans ces mal-
lieiîrs i dont la repréfentation nous arrache des
|armë$ Eii nous coniuifant de la compadion i
h crainte, elle trouve un moyen d'intcrefler no«
ire àmoar- propre par un fentiment d'autaric p\\i$
vif du contre coiip , que Tart de la Poe fie ferme
lios yeux fur une furptife aùflî arantagc^fe , &
fait à rhurtianité plus rhonncut qu'elle ne mcfice.
On rie peut trop appuyer fur les beautés de ce
^uVn appelle terreur dans le Tragique. C'cft pour-^
^ttot lioùs ne pouvons manquer d'avoir utle gran-
de opiiiion de la Tragédie des Adciens : Tunique
dbjecdé leurs Poètes ctok de produire \à tentut
6c ta pitié: ils chériflfoièm ùh fùjetfiifceptibiedc
èes deux pàdions , èc le façonnoiehcpar leur gé*
iiie; Il femble même que Hen n'étoic plùâ tare que
de a beàuk fajets « puifqu'ils ne les pui fuient or*^
4inairémem que dans une ou deux familles de leurs
It.ois«Maisc'e(l triompher de Tartique dèréuflir en
jèef^enre ; èc c'eft ce qui fait la gloire dé Crc-
billon fur le Théâtre François. Toute belle* qu'cft
iâ defctiptibn dé Tcnfér , pàrMilton, bien des
gçns ia trouvent foible auprès de cette Scène de
Hâmiet i dans Shakefpear > où le |5hànt6me pâ-
ioît ; il eft vrai que tétte Scène eft le chef d'dfcu»
Vré dii Théâtre moderne dans le genre terrible :
dié préfente une grande Variété d'obîcts dî-«
VerGnés de cent façons différentes , toutes plus
l>r6pî:es Tune que Tâuircà remplir les Spe^fdteurs
(U cerreor 6c d*e&oi. Il n'y a prefque pas une de
Pij
xiS TE R
. ces variations , qui ne forme un tableau , & qui
ne foit digne du pinceau d'un Caravage.
M. Marmontela oblirvc, dans fa Poétique»
qu'U faut difiinguer deux fortes de craintes ou
de terreur dans Teflet théâtral , Tune direde ,
& l'autre réfléchie. La première eft celle que
nous éprouvons pour le Héros que nous voyons
dans le péril & !a perplexité , & pour lequel nous
frémidbns. Antiochus tient au bord de Tes lè-
vres la coupe empoifonnée ; c*eft pour lui que
je tremble. La féconde eft celle que nous éprou-
vons, lorfque , par réflexion , nous craignons pour
nous-mêmes le fort d'un autre. Orofmane » dans
un moment de fureur & de ialouHe , plonge le
poignard dans le coeur de Zaïre qu'il adoroît.
Capabflès des mêmes fafEons & des mêmes tranf-
ports , ceft pour nous-mêmes , c*eft nouis-mê-
mes ^-que nous craignons à la vue de cet événe-
ment. La terreur que la Tragédie produit en nous,
nous «ft donc quelquefois étrangère ; & quelque^
fois elle nous eft perfonnelle : Tune ceflè avec le
péril du perfonnage intérelTant , ou fe diifipt
peu après ; l'autre laiftè uneimpreffion > qui fur*
vit à TilluGon du fpeââcle.
Il femble que les Anciens fe foient plus ^atta-
chés à exciter la terreur direâe , que l'autre » Se
que leur but ait été même de guérir plutôt de la pi-
tié & de la terreiîr , qu'ils regardoient éomme des
fbibleflcs , que de donner des leçons de morale
par leur moyen. En efîèt , quelle terreur falutai-
re peut produire la vue d'un (Edipe , qui , fans le
fçavoir , fans le vouloir, fans l'avoir mérité, tom-
bes dans des malheurs & dans dc$ crimes qui me
TER 11»
foatdretTer les cheveux d'boiteur. La première
réflexion que je fais en conféqucnce , c'eft de
m'indigner de l'afcendancde ma deftinée fur moi,
de gémir fur ma dépendance des Dieux : la fé-
conde c'eft de ne plus craindre des crimes , que fe
commeccenc nécefTairemenc » ni m'affliger de
malheurs , donc toute ma prudence ne peut me
garantir.
Le Théâtre moderne ne prétend pas nous gué-
rir de la pitié , ni de la terreur , ni umplement fe
borner à exciter ces deux grandes aflfeâions en
nous , pour le plaiHr de nous £siire verfer des lar*
mes, & frémir : mais il prétend s'en fervir comme
dès deux plus pui (Tans reports y pour nous porter
à rhorreur du crime , & à Tamour de la vertu. Ce
n*eft plus par Tordre inévitable des dcftins aveu-
gles & cruels, que le crime & le malheur arri-
vent fur notre Théâtre i ceft par la volonté de
Tbomme , que la paffion égare & emporte. La
terreur réfléchie fe joint à la terreur direûe ; &
elle en devient plus morale êc plus fraâueufe
pour le Speâateur.
La terreur eft , pour ainfi dire ,1e comble de
la pitié ; c*eft par Tune qu il faut aller à l'autre.
Les malheurs épouvantables tomberont fur un
homme, que j'en ferai peu touché , fi vous ne me
l'avez pas montre d'abord digne de ma compaf-
\fion & de ma pitié. I^oy^i P i t i b.
La décoration peut contribuer au terrible ^
une fombre prifon , un bûcher , un échafïàud »
un cercueil &c , tous ces objets font très-propres.
à accroître la terreur : il n'y a que reflfiiuon de
fang y que nous ne voulons point voir fur le
P iij
r
^i' Trié
' condc , lesOphores ; tâi trolfi^me , lesEtifflebi
des. Nous avons encore èestrois Ptcccs ^ rtials
la quatrième r qui étakjc Drame fatyrique » ifc
Snrimlé PrQtéc,ne ftt trouve plus. Or, quoique»
fur -toatdans TAganoiehinon, ii ne foit pârM (Pô*
refte qu'en p;|0ànc» cependant comme la mort du
Prince , qui ^toit peré d*Orcfte , eft Toccafion .
& le fujec des Caephores & des Euménides » ou
<lonna le nom d'OreltUde à cette Tétralogie.
ifilien nous a confervc ïe titre de deinc Tetra-
logîes , dont tes Pièces ont encore entr^ellcs queN
qu'affinité. Il dit qu*en la quatre- vîngt-onzïé^
vne Olympiade , dans laquelle Exainete d*Agri-
gente remporta; te prix de la eourfe, un certahi
-Xénoclçs , qijii lui étoît peu connu , obtînt le prix
de Tétralogie , dont le lujet étoît Œdipe , Licaon
& tes Bâchantes , fuiviçs d'Athamas , Drame fa-
lyrique : vous voyez qve ces trois Pièces \ ^quoique
tirées d'hiftoires diflFcrenies , rouloient cependadç
è peU/ près fur des critnes de même nature. Œdi-
pe avolt tué êÊ^ père. •„ Lycaon mângeoit de h
chair humaincî & les Bacchantes écorchoient
quelquefois; leurs propres enfans. On peut dire la
même chofe de la Tétralogie d'JEuripide , ddrit
la première Tragédie avoit pour titre jlffxandt^
eu Paris; ta féconde ., Paté^éd» î & la trôifiéme ,
tes Troy^nnei ) ces trois fujets avoient tousrap-
Ç3rt à, la ix^me Hiftoirç p qaî eft cette; df^
roye,
tHÉAGÈNE ET CARlCLtE ^Trag^tie M. Jhrati
Cps dimûR An^uw ^ i^ès uae tempête foi les %apç %
THÉ iji
'- -siiordcnt ran. te l*àtitre dans un pays éùtit le Sôuveraifi
. devient amoureux de Chariclée , & veut répoufer. Théa-
, gène retrouve Chariclée , & apprend avec douleur,^f
dcITeins du Monarque. Il ne néglige rien pour les tfa*
Ter(er ; (on Amante eâ de concert avec lui. Le Roi de-
vienrfurïeux ; ilfait enfermer Chariclée ; un ami de
» ^-7héagène vient à bout de la délivrer , Bc de faire moxL^
wk le tyran*
THEATRE. Cécoit chez les Anciens , un fuperbe
. édifice public, deftiné à la repréfencation des Spec-
tacles : il étoit compofc d*un amphithéâtre en de«
Tni-ccrcle, entoure de portiques , & garni de fié-
• ges de pierres , qui environnoient un efpace ap«
Îellce orcheftre. Au devant étoit le plancher du
'héâtre qu'on nommoit le profcenium oupulpi-»
tumy avec la Scène» qui étoit une grande façade»
décprée de trois ordres d'architeûure , derrière
laquelle étoit le lieu où les Aâeurs fe préparoienc»
Ce Théâtre avoit trois fortes de Scènes mobiles
de perfpeftives peintes y fçavoir , la Tragique, la
Comique f & la Satyrique, On parlera des prin-
cipaux Théâtres de TEurope aux mots de Théâtre
^Ucmanâ, jlnglois^ Danois , Efpagnol^ Holhn^
dois^ J aponois^indieiif^baUcn, Chinois, Péruvien.
Ruffcj 6c. *
Idée des Théâtres des anciens.
W y avoit dans les Théâtres jufqu*à trois ctagesi
& chaque étage étoit de neuf degrés, en comp-
' tant le palier qui en faifoit la féparation, & qui
fervoit à tourner autour ; mais comme ce palier
tçaoit la place de deux degrés, il n*en reftoit plus
5ÎUC fçpc , où i*on pût s'affeoir ; 6c chaque étage
; B^avoit par mftféquem que fept fangs éeHéf^
-^înfi -quand on Ht dans les Aiitcuts « que les Cbe-
'^liers çccupoient les quatorze preniiers rangs da
. Thç|d:re, il fàm entendre Te premier & le fécond éta-
•. ge de dégré^J^ g:df(icine étant abandonné au Pen-
' pie avec té- Portique fupérietir ; êc tX)rcheàt«
étoiç » coqoiniç nous l'avons dit « réfervé pour lei
^ Sénateurs & les Veftafes.
Il faut néanmoins prendre garc|e que ces diftinc-»
flonsderang^neconnnencerentpas en mênrie tems;
te fut, fçlon Tite-Live, Tan 568» que le Sénat
comment à être féparé du peuple aux Speâa-
' des \ de ce ne fut que l^an ^85 , fpus le Confu-
lat de L- Metetïus . 8c QylMartius , que la toi
Rofcia affîgna aux Chevaners les quatrepremir r^
^ rangs du Théâtre. Ce re fc% même que (pus Au»
guftc que les femmes commencèrent à être fépii-
' rées des hommes » & à voir Iç Sp^j^açte du tros-
fiéme portique.
Les portes par où le peuple fe répsindoît fur
les dégrés , étoient tellement difpofées entre les
efcaliers » que chacun d'eux répondpît par en
liaut» à une de ces portes , & que toutes ces
' portes fe trouvoîent » par en bas , au milieu des
amas de dégrés , dont ces efcalicrs faifoîent la
féparatîon. CéS; portes & ces 4.fealiers étoient au
nombre de trente- neuf en tout ; il y en avoit al-
ternativement Gx des uns & nx des autres à cha-
que étage , fçavoîr , fept portes 8c fix efcaliers au
premier , fept efcaliers & fix portes au fécond ,
& fppt portes & fix efcaliers au troifieme.
Maïs comme ces efcaliers n'étoient , à propre-
meiir parler , que des efpèçes âc gradins , pour
THÉ Vf
fnontfr pîas aîférTi-nt fur les dcgrc oà Tori s'aC-
ieyoit , ils étoîenc pratiqués dans ces degrés m3-
fnes, & rt'avoiencque la moitié de leur h^^uteurfc
de leur largeur. Les paliers , au contraire ♦ qui er|
rcparoient les étages » avoient deux fois leur lar-:
geat ♦ &' laifToient la place d^i;ri de^rc vuide» de
manière que celui qui étoit au-defliis avoit deux
ibis la hauteur des autres ; tous ces degrés dé-
voient être tellement alignés , qu*uae corde tet|-
due depuis le bas )ufqu'en haut , en couchât toii*
jes les extrémités^
CTctoit foiis ces degrés qu-croîçnt les paflagçs
par oà Ton entroit dans rorcheftre, & les efca-
liers qi^i niotitoient aux dtfferens étapes du théâ-
tre ; & comme une partie de ces efcalier? mon-
toient aux degrés & les autres aux porticiues , il
felloit qu'ils fufTent diflFeremment tournes mais
ils étoient tous également larges entière nent dé-
gagés des vues des autres & fans aucun Jcrour »
afin que 4e peuple y fôc nioins prefTc en for-
tant.
Jufqu-ici leThéàtre desGrecs & celui desRomaînî
étoient entièrement femblables -, ic le premier dé-
partement avoir non feulement chez eux la même
forme en général , mais encore les mêmes dimen-
fions en particulier ; & il n*v avoît de différent
ce dans cette partie de leur Théâtre, que par les
yafes d'airain que les Grecs y nlaçoient » afiti que
tout ce qui fç pronoiçoit, fût px^iflementenreniu
de tout le monde. Cet ufage me ne sMntrodnifîr eai^
fuite chez les R.o mains dans leursThéâtres folU.es,
Les Grecs étiblirent beaucoup d'ordre porir Ic^
places ; Se les Romains les imitèrent encore* Dans
ij6 T H Ê
la Grèce les Magiftràts étoîent au Théâtre fcparés
du peuple. Les jeuvies gens y étoient auflî places
dans, un endroit particulier ; & les femmes y
voyoient de même le Speâacle du troifieme por*
tique î mais il y avoit pucre cela des placer mar-
quées , oà il n'étoit pas permis à tout le monde de
s*affeoir, & qui appartenotent en propre à cer-
taines perfonnes. Ces places étoient héréditai-
res dans les familles , 8c ne s*accordoient qu'aux
particuliers qui avoient rendu de grands fcrvi-
cesâ l'Etat. (J'étoient les premières places du théâ-
tre ; c'eft'à-dire ,|les plus proches de Torchettre ;
car Torcheftre étoît , comme nous l'avons dit ,
une des parties deftinées aux Aâeurs chez lesGrecs;
. ati lieu que c'étoit , chez les Romains , la place des
Sénateurs & des Veftales.
Mais quoique l'orcheftre eût des ufages diflfî-
rens chez ces deux Nations, la forme en étoit ce-
' pendant à peu près de même en général : comme
elle étoit fituée entre les deux autres* parties du
théâtre* dont l'une étoit circulaire, & l'autre quar*
rée, elle tenoit de la forme de Tune & de l'autre» &
cccupojt tout Tefpace qui étoit entr'elles. Sa [gran-
deur varioit , par confequent f fuivant l'étendue
du théâtre » mais fa largeur étoit toujours double
,de fa longueur , à caufe de fa forme ; & cette
largeur etoit précifément le demi-diamétre de
tout l'çdifice.
La Scène , chez les Romains , fe divîfoit , com-
me chez les Grecs, en trois parties , dont la fitua-
tion , les proportions & les ufages étoient les mê-
mes oue dans les Théâtres Grecs.
THE %iT
La première Se la plus cotiddérable partie $*ap -
peiloic proprement la Scène , & donnoit fon nom
à touc ce département. Cétoit une grande face de
bâtiment qui s'étendoit d'un côté du Théâtre à
l'autre , & fur laquelle Te placoit tes décoratidi^s.
Cette façade avoit à Tes extrémités deux petites
ailes en retour qui terminoient cette partie > de
Tun à l'autre de ces ailes s'étendoit une grande
toile à peu près femblable à celle de nos Théâtres»
te deftinée aijx mêmes ufages > mais dont le mou*
yement étoit fort différent ; car au lieu que la nô-
tre fe levé au commejiicement de la pièce, & s*a-
baiflè à la fin de la repréfentation, parce qu'elle fe
plie fur le ceintre > celle des anciens s'abaifloit
pour ouvrir la Scène , & fe levoit dans les en-
tre aâes , pour préparer le Spectacle fuivant, par-
ce qu elle fe ployoit fur le Théâtre î de manière
que lever & baifler la toile , fignifioit précifément
€hez eux tout le contraire de ce que nous enten*
dons aujourd'hui par ces termes.
La féconde partie de la Scène » nommée in-
différemment paf les Latins Profcenium & Put-
fiium , en François Tavant-Scène, étoit un grand
cfpace Ubre au-devant de la Scène , où les Au-
teurs venoient jouer. la Pièce , & qui, par fe
moyen des décorations , repréfentoit une place
publique , un fimple carrefour , ou quelqu'en-
droit champêtre y mais toujours un endroit à
découvert ; car toutes les Pièces des Anciens fe
palToient au dehors , & non dans l'intérieur des
maifons , comme là plupart des nôtres. La lon-
gueur & la largeur de cette partie varioientfiii»
taat l'ésendoe des Théâtres > mais la hauteur
m fut
'. th iioiï foQ*.oiirs1a m£fnc} fçavotr, de aii pieds
thcz les Grecs , & de cinq chez les Romams.
. ..La troiiîéme jSr, dérhiete parrie étoit un efpacë
ijgénag^' detriere la &cènej qui lui (ërvoit dé dé«
. gigtgcmcnc ; c^étoit bà s'habilloiçiic les Aâeurs ,
où l^oii lerrbif lès décôtatîons, 8c où écoit placé
iiDè pahifc des machines» dÔQ^Ies AiKtens avôteni
4i^ ploâéiirs fonès dans leUs Théftci:eS ^ ainlt
\ ^e hoiis lé verrons dan^ la fuite*
y Cotntne lis avbient de trois forces dé Pièces .
, , âes^ Comiqbes » des t*ragiquês 6c de Sàtyriquès,
. ils avoient auÛi des décbratiôns de ces crois dif-
. fêrehs genres; Lès tragédies rcptéfeiuôïénc cdu*
[^ jours dé grands bâcihiens i avec des colonnes i
. 4^s (lacues Ik les aùcres^orneinèns convenable^
lés Comiques reptêfenroiènt des édifices parcicti^
iiers > avec de^ cbties & dé fiinpies eroi fées, coin-
_ tne op en \ou communément dans la ville » 6c \ci
Sâtyriqiies quelques maifons ruftiqucs, avec des
.arbres,» des rochers, & lés aùctés chofes qii'ôn voit
d ordinaire à ta carnpagne. »
, , Ces trois Scènei.jpbùvoienr fe vbii: de bien des
' inaifoiis^ qlibi^e là difpoficioii en dut être rou-
jbuirs la hiême en général ; & il falloic qu'elles
[ tuffini chacune cinq diÇcrentes encrées , crois
en Êuces ^ (jii^ùt jfut les ailes. L'entrée du milieu
écotc touîoiirs celle dti principal Auteur ,* aînfi
. dans là Scène tragique » c écoit ôrdinairemenilâ
[ porte d'un palais ; crelles qui écoient à droice & à
Îiauche, étoiént deftinéês à ceux qui joùoiehc les
ecônds rôles y 6c les deux aucrei.-qùi étoient fur
ks allés» fen^jif^i i'^AC è cfu^
ià éàitipàgnè -, & Tautre à ceux qui tenoîent dix
|>orc , ou de la place publique.
C'écoit à petrprès la m^mé chofe dans la Scè-
ne Comique : le bâciineiu le plus conltiérabb
étoic au milieu ; Celui du côté droit étoic un peu
l^lus élevé ; & <îeTui qui étoic à gauche repré-
femoic ordinaircmem une hôtellerie } mais dans
la Sacyriqub, il y avoic toujours un anrre au mi*
Ueu » quelques méchantes cabanes à droite &
à gauche , un vriiuz Teinple ruiné , ou quelque
bouc de payTagc.
Les Théâtres à Rome ne fé bàtifToient an-
ciennement que de bois, 8c ne fervoient que
pendant quelques purs , de même que les échaf-
£auds quc' nous faifons pour les Cérémonies. L.
Mancînntus fut le premier qui rendit ces Théâ-
tres de bois plus fplenlides, en enrichifîanc les
jeux , qu'on ht à Coi\ triomphe , des débris du
théâtre de Corinthe. Enfuite Scaurius éleva lelîea
avec une relie magnificence , que la defcription
de ce Théâtre paroît appartenir à THiftoire des
Féesj le Théâtre fufpendu & brifé deCurion,fic
voir une machine merveilleufe , quoiqu'en ua
autre genre ; Pompée bâtit le premier un magni-
iîque Théâtre de pierre & de marbre. Marcellus
en conilruitic un autre dans la neuvième ré-»
gion de Rome j Se ce fut Augure qui le con-
facra.
Ce i)*eft pas tout-, les Anciens , par la forme de
leurs Théâtresjdonnoient plus d'étendue, & avec
plus de vraifemblance , à l'unité du lieu , que nd
le peuvent les Modernes -, la Scène qui parmi ces
derniers» ne repréfence qu*une falle > un veftibule^
140 T H È
OÙ tout fe du en fecret , d'où xien ne peut trati(l
pirer aa-dehors ^ que ce que les Aâeurs y ré--
pètent la Scène , dis* )e , il relterrce parmi les Mo-
dernes» fut immenfe chez les Grecs & les Roma^s) ^
elle repréfentoit les places publiques; on y voyoîc
des Palais , des obéUrques »des temples , & iui'-
tout le lieu de l'aâion.
Le peu d'étendue de la Scène théâtrale mo-
derne a mis des entraves aux pioduâions dra-
matiques. L'expodtion doit être &ite avec art ,
peur amener a propos des circonftauces qui
réunifient y dans un leul point de vue ^ ce qui
demandoit une étendue de lieu que Ton n'a pas.
Il faut que les confidens inutiles fc^ient rendus
^ nécefTaireSi quon leur ÙlSc de longs détails. de
ce qu'ils devroîent favoir , & que les catallro-
phes foient ramenées fur la Scène par des narra*
tions exaâes. Les Anciens , par les îUufions de la
perfpeâive , & par la vérité des reliefs , dofi-
noient à la Scène toute la vraifemblance (k toute
l'étendue qu'elle pouvoit admettre. Il y avoir à
Athènes une partie confidérable des fonds publics
deftinés pour l'ornement Se l'entretien du Théi-
tre. On dit même que les décorations des Bac-
chantes, dés Phéniciennes, de la Médée d'£uripi«
de , d'CEdipc » d'Antigone , d'Elcâre & de So-
phocle , coûtèrent prodigieufement à la Répu-
blique.
Un Théâtre cooftruit félon les régies, doit
erre tiès-vafte : il doit repréfenter une partie
d une place publique j le périftyle d'un Palais ,
rentrée d'un Temple. Il doit erre fait de forte
qu'un Perfonnage> vu par les Speâateurs p puiffe
ne
THÊ *4f
M fèttt point par les autres Pef fbnnâges , félon
le befoin : il doit en 'impofer aux yeux , qu'il
6ac toujours féduire les premierSc II doit être
fiifceptible de la pompe la plus majeAueufe.
Tous les Speâateurs doivent Tôir 6c entendre
paiement > en quelqu'endroit qu'ils foenc pa-
cés.
Théâtre Anolois . Che2 les Anglois, te Parterre e(l
en Amphithéâtre ; les honmies & les femmes
y font affis enfemble. Il n*y a qn'un rang dd lo«
ges , 8c au-deflus, des galleries avec des gradins /
où le peuple va fe placer. On fait remonter la
naiflànos du Théâtre Anglois à la fin du feiziemo
itecle. Shakefpear , de voleur de profeflion , fé-
lon quelques-uns , devînt un grand Aâeur & un
Îjrand Poète Dramatique -, c'eft lui & Johnfon qui
ont regardés comme les premiers- Poètes Drama-
tiques en Angleterre. Tout ce que l'imagination
peut inventer de plus horrible & de plus féroce ,
feit la matière des Tragédies Angloi(es ; la Scène
tic ordinairement enfanglantée : il arrive fou-
lent que la Pièce finit par le malTacre de tous les
Afteurs principaux. Si les Pièces Angloifes font
chargées de beaucoup d'incîdens & de traits vio-
lens, c*eft qu'il faut remuer bien puiffamment ce
peuple , qui étant d'un caraftcre rêveur & dif-
trait, prendront peu d'intérêt à la Pièce. LesCo^
médies Angloifes font , la plupart, obfcènes dans
faûion & dans le Dialogue. Mais elles offrent
foavent une peinture très-vive des vices & des
ridicules 5 les intrigues y font toujours fortement
àouées, & mênie compliquées.
Tome m Q
in T H È
Théâtre Chinois. Le peuple Chinois n'a ricrt
emprunté des Grecs & des. Romains \ mais il a
inventé à fa manière une eljpcce de Tragédie &
de Comédie. Les Chinois ^ dit Acofta , ont des
Théâtres vaftes & fort agréables » des habits ma-
Î^ntfîques pour les AâeurS;, & des Comédies donc
a repréfentation dure dix ou douze jours de
fuite , en y comprenant, les nuits y jufqu'à ce que
les Spéâateurs & les Aâeurs » las de le fuccéder
éteffielt^nent en allant boire, manger, dormir,
& continuer la Pièce , ou aflîfter au Speélacle ,
r fans <iue rien y foit interrompu , fe retirent en-
fin tous comme de concert* Au refte les Aijecs de
leurs Pièces font tout-à-feit 'moraux »,& relevés
par les exemples fameux des Philofophes Se des
Héros de l'antiquité Chinoife.
Théâtre Danois. M. le Baron Holberg , encore
vivant , eft le premier qui ait fait repréfenter des
* Comédies Danoifes. Il y en a plufieurs eftimées;
on a commencé à traduire en notre langue des
Pièces de ce Théâtre , dont il a paru un premier
tome en 1 7-^6. Les Danois ne font point de Tra-
gédies. Leurs Comédies font , pour la plupart ,
en prgfe Ils ont d'aflcz bons Afteurs , cette pro-
feflion n'étant point , parmi ce peuple, flétrie par
la Religion ni par les Loix. Il y a à Copenhlugue
une Troupe de Comédiens François,penuonnée du
Roi de Dannemarck. La Salle de Speâacle eft
conftruite avec intelligence ; les Loges font bien
diftribuécs , les machines faites avec beaucoup de
dépenfe & de (implicite.
Théâtre Espagnol L^ Efpagnols peuvent dif-
THE 24i
^met à toutes les autres Nations le r^tablidè^
nent de la véritable Comédie. Ils donnèrent dV
bord de petites Farces en un Aâe, <]u*on appel-
krit Entrtmtjlïs , om Jornadas , Journées. L'aâioti
de cec aâe rouloit fur un f<*it ridicule -, cela eft
fris-conforme aux Mîmes Latines. Ces Entrée
miffis fe cepréfentoienc dans les carrefours à l'oc*
cateon de Quelque Fête facrée ou profane
Ces pafle^terns de la populace tarent place à f^
* Comé<àe« qui commença, comme en Grèce , fans
ornement & fans Aoiz du local. Les Théâti e9
d*Efpagne confervent encore les noms qu'ua
ietir donna dans les commenremens , LorraUs ,
(fn vciit dite Sajp^ cours. QvLznd on veut leur don^
ner un nom plus honnece , Fatîos , grandes^
cours. Ceux des grands Seigneurs fe nomment
Colifco.
Le milieu du quinzième fiecle fut l'époque du
rét^bli(îement de la bonne Comédie chez les Ef-
pagnols, que les François & les Italiens ne datent
que du feizieme & dix-feptieme.
O. Lope de Rueda & Navarro^ qui écoienc
contemporains ^ mirent* en trois Adbes la Cornée
die 9 qui auparavant étoit divifée en quatre, 8c
ils appellerent /orix/titf j ce qu'on nommoit ^3os
' dans ces premiers tems
Les Poètes Dramatiques Efpagnols les plus
connus font Lopès deVega , Calderon, Mure-
to» Solis» Salazar & Molina. A l'égard de. leurs
Ouvrages , ils furpaifent en nombre tous ctux
des François & des Italiens réunis.
Ce n*eft point par ignorance, que les Efpagnols
rfont pâs (ttivi les régies d*Ariftote } D. Lopcs da
244 THE
Vega nous dit que D Lopo de Rueda les a o)>(W-
vées , & que fi les Poètes Efpagnols ne s*y font
point attachés , c eft moins par ignorance que
par la néceilîté de plaire à la Nation. Malgré tout
cela , on peur regarder ce Théâtre comme une
fource ihtaritTable pour toutes les Nations.
Les Comiques du Théâtre Efpagnol fdht plus
dans le goût des Italiens qde àc$ autres Peuples :
On appelle Graciofo^ celui qui îoue le principal
comique : ce Perfonnage reflemble à celui d'Ar*
lequin. 0
. Il y a ordinairement des Soubrettes comiques
dans les Pièces Efpagnoles , que l'on nomme de
Capa y Efvaia. Ces Pièces font du genre de la
Dame invifible » ou de TEf prit Follet , &c.
On peut conclure de tout cela , que le Théâtre
Erpagnol , quoique dénué de régies , peut fervir
de modèle à tous les Théâtres de TEurope y foit
par la fingularité des idées , foit par le nombre
prodigieux & la variété des Sujets de Comédie,
qui n'appartiennent ^u à lui» V^yc^ Actes Sa-
CRAMENTAUX.
En Efpagne , les Théâtres font prefque quar-
rés i ils ont trois étages , avec àts Loges, au pre-
mier & au fécond rang : audeffbus eft un km.-
phithéâtre , garni de bancs i c*eft-Ià que fe pla-
cent les femmes Dans la Loge en face du Théâ*
tre , il y a toujourî un Intendant de Police. Le
Juge Royal affifte auffi au Speâracle avec trois
Archers derrière lui -, il fè place ou fur le Théâtre,
ou dans une des deux Loges qui lui font defti-
. nées , aux côtés de la porte qui eft vis^-vis du
Théâtre. Les perfonnes qui ne veulent point etrt
THÉ i4|
▼nés , font au fécond rang des Loges. Sur la
• même ligne, & dans route la façade du fond, eft
Fenidroit deftiné pour les Moines. On eft aflîç aux
^ux côtés du Parterre , fur des gradins ; & il y a
un autre endroit , appelle Pacio , où il y a des
bancs, & qui eft de la largeur du Théâtre. Les
Efpagnols compoferent plutôt que les autres Na-
tions polies de l'Europe , des Tocnies. Dramati-
ques , où Ton remarque quelque méthode. On
&it remonter l'époque de ce Théâtre au milieu
du quinzième liecle. Leurs Pièces étoient d'abord
de petites Farces (atyriques depuis ; l'étonnante
fécondité de leurs Poètes donna à ce peuple le
piaifîr de la variété. Lopès de Vega a, dit-on ,
compofé lut feul plus de quinze cens Pièces Dans
les Drames Efpagnols ^ on trouve quelquefois de
ces beautés de détails , fruits d'une imagination
échaufïee. Au refte , les François n'ont point dé-
daigné d'aller puifer à cetre"^ fource > entre nos
* Auteurs , Rotrou , Corneille & fur-tout Molière,
font ceux qui ont le plus emprunté des Pièces
Efpagnoles.
Théâtre François. Les Confrères de laPafïïon
ayant loué une falle à l'Hôpital de la Trinité ,
élevèrent un Théâtre propre à ce genre derepré-
fentations , qu'ils donnoient au peuple les jours
de Fêtes. Le devant de leur Théâtre étoit fembla-
ble à celui que nous avons aujourd'hui. Mais ils
avoient dreffé dans le fond des échaffàuds , dont
le plus élevé étoit deftiné à repréfenter lé Para-
dis; un autre repréfentoit la maifon de Pilaie,
&c. Sur chaque côté du Théâtre 9 il y avoit de&
QHj
T. -
THE
gradins,fiir lefquels k$ Adeurs s'aflTcyoîcnt après
avoir joué leurs rôles , ou pour attendre cjue kçr
tour revînt; car ils ne'difparoifloient qu*apfè$
avoir fini entièrement tout ce qu'ils avoient à
dire ; cnforte qu'il falloir que le Speôaieur les
/uppoftr ab^ènsy tdrfquMs croient aflîs. Sur le. bord
du Théâtre on avolt placé PEnfer ; c'ctoit une
gneule de dAigon , par laquelle les diables en-
troiehr pu (ortoient. Il y avoir encore une petite
niche avec des rideaux ; & c'ctoit une cfpcce de
«chambre, pour cacher aux Speâateurs certains
détails qu*on ne pouvoir leUr repréfenrcr* Le
Théâtre eft aujourd'hui une grande Salle » dont
une partie e(l occupée par hi Scèi^f que nous
appelions particuliéreraent Théâtre , & quiconr-
prend Tefpace où les Adeurs repréfcmcnt ^ te
dans lequel font les décorations & les macbiaes»
Le refte de la Salle eft diftribué en un efpace nonv
mé Parterre , où Ton eft debout >• & dans iin Am*
phithéâtre quarré oppofé au Théâtre, avec plu-
(leurs rangs de fiéges & dé loges par étages au
pourtour.
Théathe GiKMAHiquE. Daus les grandes Villes de
J'AIIemagne, certains Corps de métiers font en
poffefilon , depuis un tems immémorial , de jouer
des farces dans leurs procédions. On appelloit
Pjionafques , ou Maîtres Chantes , ces fociétés
d'Ouvriers & de Poètes en même tems. Au mi-
lieu du fcixiemc (îecle, un d'entr'eux , nommé
Hannfachs » Cordonnier de profcffion, corn*
pofa un. grand nombre de Drames Allemands;
&:il avoir un génie ù prodi'gîeufemenc fécond^
THE 447
Nquc fes Pièces forment des volumes în folîo. Oa
précend qu'il a fait près de fix mille Pièces en
tout genre, depuis i;C4Jurquen ij^y* L'ufage
des Pièces Italiennes s'introduifit enfuite dans les
écoles publiques. Enfin en 1616 , une Troupe d»
Comédiens Hollandois^ & à leur imitation une
Troupe de Comédiens Allemands s'établirent , à
Hambourg» où par leuts )eux , 8c par leurs Pièces,
ils changèrent tellement le goût des Allemands ,
que la Confrérie des Maures Poètes n'ofa plus
rcparottre. Le Dramatique Allemand eft enco*
re aujourd'hui dans le mauvais goût de Tanciea
Théâtre HoUandois. Rien de plus affi:eux 8c de
plus atroce, que le fu jet ordinaire de leurs Pièces.
Cependant les Speâateurs fe plai(ent auflî aux
traduâions qu*on leur repré(ente de quelques
Pièces Françoifes, Italiennes , Efpagnoles, ou An-
gloifes. Les Comédiens ont auiu des canevas Ita-
liens , traduits en leur langue , & qu'ils jouent à
Pimpromptu à Timitation des Italiens. Les Co^
médiens Allemands font , pour l'ordinaire » les
Auteurs des Pièces nouvelles qu'on reprcfente fur
le Théâtre. Sî un particulier en compofoit il n*en
reiireroit aucun honoraire , & feroit obligé d'e»
faire préfent à un Afteur ou à une Aftrice. Le
Comédien Afteur ou poflTeffèur de la Pièce, pré-
levé > lui & fes héritiers » un certain droft qui lui
appartient toutes les fois que la Pièce fe rcpré-
fente* On n'imprime point les Pièces nouvelles;
parce que Timpreffion oteroit , fuivant le droit
Germanique , la poffeffion de la Pièce aux parti*
culiers , pour la donner au public. En Allemagne „
l'état de Coméditn eft honorable -, 8c cette pro*
Qiv
*t48 THÉ
icflion n*eA point un obftacle pour poïïéder des
charges importances dans l*Entt.
Théâtre Hollandois. Ce Théâtre doit fon
origine à une aiTociacion de beaux efprits ^ pa«
reille à celle des Troubadours de Provence. Le
Miroir de tjimourcftlzplvis ancienne Pièce du
Théâtre Hollandois : elle fut imprimée à Har-
lem en t^^u Dans les anciennes Pièces Dramati-
ques > on repréfentoit tout natiirellement : dans
une de ces Pièces , Aman eft. pendu fur la Sec- ^
ne , & Mardoché fait le tour du Théâtre , mon-
té fur une mule. On introduit dans unç autre
Pièce , un Prince qui» étant condamné à mourir ,
cft accompagné de deux Prêtres pour leconfertèr,
Tun habillé en Evcque i Vautre en Cardinal. Les
Poètes HoUandois , pour fe conformer au goût
des Speâateurs qui aiment l'extraordinaire & le
merveilleux , ont quelquefois rempli la Scène
de chofes extravagantes. Dans la Tragédie de
Circé , un compagnon d'UlyflTe eft amené devant
le Tribunal de cette Magicienne , pour être con-
damné. Le Lion eft le Préfident ; le Singe , le
Greffier î l*Oifrs , le Bourreau. On pend le mal-
heureux fur la Scène; & fes membres tombent
pièce à pièce dans un puits qui eft au-deflTous
de la potence ; enfin ,à la prière d*Ulyflè, Circé
reffufcite le pendu , & le fait fortir fain & entier,
du puits.
Les HoUandois ne fontaffezpas prévenus, pour
mettre leurs Comédies à côté des nôtres ; il nen
eft pas de même pour le genre tragique ;& Louis
Vondel leur paroît aflcz fort f pour Toppcfer à
Corneille Se à Racine : ils difent de lui comme
/
'• THÉ . 149
di'Hbmcre , que dans quelque fiécle qu*il eût vé-
cu , il eût été un grand Poctc ; que fi des fa
jeaiielTcîl avoir, par des études , perfeâiionné fes
calens , s'il avoir puifé le bon goût dans les four*
ces de rantiqifité > s'il avoic vécu dans un temfi
& chez une Nation ou la Poéfie ait été cultivée,
il auroit égalé , furpafTé même les Anciens & les
Modernes; mais il monta fur le Parnadè , fans le
fecours d'^cune étude 5 Se il àvoit près de trente
ans » lorfqu'il commença à apprendre le Latin Se
le François. Les fruits de fa Mufe offrent , dans
quelques endroits , une imagination fi noble & fi
Poétique , qu on fouffte de le voir enfuite tomber
fouvent dans Fenflure & dans la balTefie. Ses Poé-
fîes ont été imprimées en neuf volumes ; &' celles
qui orticnt le plus le recueil » font les deux Tra-
gédies de la deflruftion de Jérufalem , & de la
prife d'Amfterdam , dont on fera peut-être bien-
, aifc d avoir une idée.
L'Empereur Titus & le Général Lîbrarîus pa-
roiffent dans le premier Afte , pour faire l'éloge
du vainqueur de la Judée. Ce n'eft pas le Géné-
ral qui fe charge feul de louer les exploits de
fon Maître -, Titus prend^lui-même le foin de s'é-
lever jufqu*au nues. Librarius ajoute quelques
traits à l'image que l'Empereur vient de tracer
. de fon propre mérite ; '& toute la Scène n'eft
• qu'un combat entre ces deux perfonnages , à qui
élèvera le plus les aftions héroïques de Titus. Par-
mi les Juifs dont on entend les plaintes, la fille de
Sion tiient le premier rang \ c'çfl: une grande Prin-
ceffè , efcortée de fes Dames d'honneur ; mais
cUe a beau pou^er des fanglots , elle ne fauroic
.^
i;o THÉ
amollir la dirreté barbare de Ton vainquent .lllle
veut fe cacher dans des mafures \ on découvre f*
retraite ; & on la force de fuivre l'Empereur pour
fervir d'ornement à fon triomphé. Simcon , Evc-
- que de Jcrufalçm , qui s'étoit çnfuî j revient
pour voir le lieu de fa réfidence. Il eft pris pour
un efpion \ mais il didipe les ombrages , en dé-
clarant qu'il cft de la SeÂe paîftble des Chrétiens.
Enfuîte, il déclame contre la barbarie des vain-
queurs. L'Ange Gabriel arrive pourle confoler;
il fait voir que la ruine de Jérufalem > fi bien'
méritée par les Juifs , avoir été prédite par les
Prophètes ; & il étale toutes les réflexions qu'il
faut tirer de ce funefte événement.
Le fujet delà féconde Tragédiç cft la prijc
Jt Amfitriam , par les Partifans de Florent V ^
. Comte de Hollande , tué par Gérard de Velfcn.
Celui-ci étoit neveu de Gilbert d'Amftel , Sei-
gneur de cette malheurcufe Ville ; &il avoît en-
trepris cet aflàflîniat , parce que le Comte avoît
violé fa femme. C'eft par-là qu Amfterdam fut
.enveloppée dans la vengeance qu*on exerça con*
tre le meurtrier. Cette Ville fut prife à peu près
de la mcme^ manière que Tancjenne Troye. Les
ennemis ayant fait femblant de fe retirer, avoient
abandonné un grand vaifTeau » qui , fous des fa-
gots, cachoit leurs meilleurs Soldats. Les AfSé«
geans traînèrent ce bâtiment dans la Ville ; on
devine le refte du fujet. Cet événemerit arrivé
la nuit de Noël , donne à l'Auteur occafion de
répandre 9 à fon ordinaire , de l'onâion fur le
Théâtre : on y voit des Evêques , des Abbés ,
des AbbefTes , des Moines , des Religièufes» qui
THÉ ijT
parlent toas d'une manière digne deléurProfcr-
fian. L'époufe d'Amftel met Ion habit de Di«
manche pour aller à TEglife : on chante des
Hymnes propres à la célébration d'une fête fo-
Icmnelle ; & TEvêque d'Ucreâ: entonne dévote-
ment le Cantique de Saint Siméon , mis en très-
beaux vers Hollandois. La Ville eft au pouvoir de
l'ennemi qui imite la barbarie exercée par Pyr-
rhus dans le Palais de Priam. Gilbert fe retire
dans une forterefTe , & veut faire embarquer fa
femme & fes enfans pour les dérober aux in fui-
tes des vainqueurs. Cette fidelle époufe ne peut
fe réfoudre à quitter Ton mari; elle veut lubir
le même fort ; & toutes les raifons imaginables
ne lui font point changer de réfolution. Les en-
fans fe mettent de la partie ; & cette tendre con-
teftation ne nniroit pas , (i T Archange Gabriel ne
venoit terminer la difpute.U exhorte cette famille
défolée à fe foumettre à la Providence , & ' à
quitter la ville , pour chercher une retraite en
Prude , oà il lui promet un bonheur tranquille. Il
annonce la future grandeur d'Amfterdam , & le
changement de culte, qui doit y arriver après
qu'elle aura fecoué la tyrannie Efpagnole.
Vondel 9 né Anabaptifte , avoit embraflc , dans
la fuite , le parti des Arminiens ; mais dans fa
vieillcfle , il fe rangea du côté de TEglife Ro-
maine. Cette conduite fcandatifafesadmirateurs,
même» fur-tout lor(icju*il compofa une Tragé-
die fur la Reine Marie d'Ecoffe , dont il fait une
5ainte. Dans le tems que fa Mufe étoit encore
Arminienne, fe Prince Maurice lui fournit un au«
tre fujec Théâtral , en faifanc mourir fur Tc^
f
x$t T HE
chaflaud le grand Petifionnaire Barnevelt. L*Afl-
teur en fit une Pièce Allégorique, fous le nom de
la Mort de Palamcdefaujcment accufé parUl^e.
Axk lieu des Prêtres Grecs , on y introduit des Mi-
niftres Hollandois ; & Palamede ^ qui mourut
jeune , y paroît comme un vieillard , pour mieux
roiTembler au Penfionnaire. Il étale d'abord tous
les chefs d'accufgtions , dont les Grecs le char-
gent injuftemcnt , & prouve ion innocence d'u*
' ne manière fort étendue. Mégère évoque des en-
fers Syfiphe , un des A gens d'Ulyffc » le mené
dans le camp des Grecs, & le porte à augmenter
la malice & la rufe dans le eceur de fon pedt-
fils. Quoique Syfiphe traite aflcz ma! la DéeflTei
en lui donnant les noms de Cochemar & àt vieille
forciere, il ne lai (le pas que de lui obéir. Il en-
tre dans la tente d'Ulyflè, & lui infpîre la fraude
qui doit caufer la perte de Palamede. Le refte de
VKQte & les trois fui vans font employés à inftruire
le procès de TAccufé ; & on le condamne fur une
faufTe lettre de Priam,&fur un cafque rempli d'or,
enterré par Ulyffè dans la tente de ce Prince îh-
nocenç. Enfin , un Courier vient annoncer fa
mort \ on en décrit toutes les particularités : on
en demande la vengeance à Neptune. Le Dieu
paroit , prédit les malheurs qui doivent arriver
a tous ceux qui ont confpiré contre Palamede.
Cette Pièce irrita le Prince Maurice de Na0àu,inf- '
tîgateur de ce meurtre ; on voulut faire le pro- j
ces à l'Anteur ; mais il en fut quitte pour une
amende. Toutes fes Tragédies pèchent du côté
dies régies & du plan.
En 1^20 > un certain Pierre Corneille Hoolf»
THÉ tsi
donna une forme plus régulier^ au Théâtre Hol-
landofs, tandis qu'en France un autre Pierre Cor-
neil travailloic auflî » mais avec plus de fuccès»
à la gloire de la Scène Françoife : depuis » les
HoUandois ont goûté les Pièces Dramatiques de
nos meilleurs Auteurs en ce genre* Les Adeurs
de ce pays font prefque tous des Bourgeois & des
Bourgeoifes : 6c cd qui paroîtra peut-être ici
bien finguliei y c*eft qu'une Âârice efl: obligée
de veiller à fa réputation , parce que autrement
tes autres Comédiens ne voudroient plus jouer
avec elle. Le Théâtre d'Amfterdam paflè pour le
plus beau de TEurope.
On s'eft un peu étendu fur ce Théâtre, parce
que c'eft un des moins connus.
Théâtre Japônois. Les Pièces de Théâtre , au Ja-
pon , les chants , les danfes , font des Speûacles
dont la Nation eft fort avide : loin de les con-
damner, tomme parmi nous , la Religion du
pays les autorife & les confacre. Cependant y
quoique ces diverti flemens faffent partie 4ef
Fêtes célébrées à l'honneur des Divinités , les
mœurs dépravées des Comédiens ne rendent
pas leur profeflîon plus honorable qu en Fran-
ce. Quant au Théâtre , on y voit des décorations
& des machines furprenantes , jointesa unemu-
fique bizarre , compofée de flûtes , de tambours,
de cymbales , & de groffès cloches 5 ce qui for-
me un charivari , qui ne peut être agréable qu'à
des oreilles Japonnoifes. Ces peuples ont cela
de particulier , qu on y régie le chant fur la
danfe » & non la danfe lur la mufique. A Tégard
2;+ THÉ
des machines , il faut avouer qu'après les Chh
nois» nul peuple ne les entend auifi-bien que
ces lufulaires ; nos décorateurs d'Opéra au«
roient befoin d*y venir prendre des le^ns : on
leur apprendroit à faire paroîcre des Géants monf*
crueux , des montagnes ambulantes , des villes
peuplés & animées , des fontaines Taillantes, &
mille autres objets que nous n'imitons que fur
la toile.
Ces décorations ne font pas négliger le plaifîr
4e Tefprit & de Toreille. Les Japonois ont des
Comédies dont ils ne font pas moins charmés que
nous des nôtres i les fujets en font tirés de leurs
Hiftoires- On y repréfente les aventures de leurs
Dieux, & quelquefois leurs intrigues amoureufes.
Les genres tragique , comique , lyrique & panto«
mimique , fe trouvent ordinairement mêlés dans
une longue fuite de rôles. Les ouvrages fontdiftri-
bues comme les nôtres , en Scènes & en Aùcs.
Un Prologue en expofé le plan ; mais fans toucher
4u dénouement qui doit toujours caufer de la
furprife. Les intermèdes font des Ballets ^ ou des
farces bouflonnes ; mais dans les Tragédies &
les Comédies , tout eft rapporté à la morale. Le
ftyle des premières a de Temphafe & de Téner-
gie ; & elles roulent toujours fur des aâions
héroïques. Les mêmes Scènes ne doivent pas être
répétées d'une année à l'autre. Les Adeurs font
déjeunes garçons , choifis parmi les babitans »
qui font la ciépenfe du Speûacle>car chaque quar-
tier de la ville la fait, à fon tour, une fois ou deux
dans Tannée. Les Aârices font des filles que Ton
prend dans les lieux de débauche.
THE 2SS
Ceft mie chofe aifez curieufe , âne la manière
donc ceux qui doivent donner la ComAie »
conduifenCy comme en proceffîon , les Aâeurs &
les machines. On voir d'abord , fous uA daiç
ibrr riche ^ un large bouclier > fur lequel e(l
' écrit en gros caraâère le nom de ta rue qui fair ,
ce jour-la « les firais du SpeAacle. Il eft accom-
pagné d*une mufique bruyante $ qui attire un^
foule de peuple des lieux voifins & qui eft fuivie
des décorations & de tout Tappareil Théâtral.
Ce qu'il y a de plus lourd eft porté par des
hommes à gages , lerefte par des en fans propre*-
ment vêtus. Les Aâeurs viennent enfuite » Se
après eux tous les habitant du quartier , eu'habit
de cérémonie. La marche eft fermée par une
multitude de gens du bas ordre > qui portent
des bancàvou des nattes f & qui vont deux à
deux.
Comme les Speâacles fe donnent aux gran*
des fèces , &c quefouvent ils font partie du culte,
religieux , lesPrccres occupent toujours les pre-
miers rangs. Ces ademblées fe tiennent dans le
voifinage des Temples , ou dans les Temples
même , quani ils font alTez vaftes. Vis*à«vis du
Clergé , font aflis le Gouverneur , leurs Officiers
& leurs Gardes. Le devoir de ces derniers eft de
bire ranger la populace.
Une fête remarquable eft celle que célèbre
chaque ville à Thonneur de fon Pacron. Elle
commence de grand macin par une Proceffion
général^ » 4*^^ craverfe les principales rues , fe
rend da"* ^^ Temple , & de-là dans la place def-
Qnéc à ^^ reprélentatîoos de cous les genres.
2>< _ THÉ
On voit d'abord arriver huit jeunes filles dl-»
v#femenc hàbillccs , jqui portent à la main des
■ fleurs & un éventail. Elles fom relevées par deux
Tieliles matrones , qui paroiiTent dans un autre
hal^illement.
La Scène teprcfente enfuite un grand jardin
émaillé de fleurs , & au milieu une cabane ruf-
tique» d'où Ibrtenc à la fois huit autres filles vê-
tues de btanc» qui exécutent de nouvelles dan-
fes. L'arrivée de huit chars de triomphe, traînés
par de jeunes garçons mis galamment , fuccéde
à cette décoration. Ces chars portent des arbres
de différentes efpcce 9 une colline couverte de
verdure y un épaKTe forêt, au milieu de laquelle
cftun.tygre endormi , une baleine à .derni-
cachée dans les eaux , & plufieurs 'autres figures
de grandeur nanirellç.
On voit paroîtrc à kùr fuite une montagne
mobile , une fontaine environnée d'arbres , un
tonneau, & enân une maifon, qui fait place à
une danfe de deux géants ; un troifiemc fort de
la montagne , armé d'une longue épée, & fuivi
de fept Chinois , qui entrent rn lice avec ces
colofles. Le combat fini , un de ces géans met
en pièces le itonneau où eft enfermé un jeune
garçon, qui récite un difcours avec autant d'é-
loquence que de grâces : il danfe enfuite avec
le géant • tandis que trois finges fortant de la
fontaine , avec des têtes de poifiôhs , fautent au-
tour d'eux , en les contrefaifani. Les autres dé-
corationsqui paroiffent fucceffivement , font un 1P
arc de.triomphe à la Chinoife , une maifon de
campagne ^Iç train d'un Roi du Japon qui
voyrfgc.
T H fe tsi
VQVftg^ 9 un puits avec tous tés inftrurtiem né^
celTaires pour un încetidiej une montagne coU'-
verte de neige ? le tout mêlé d* Aâeur^ , de Oair
feurs^ de Pantomiities.
Théâtre Indifn* L'établidemenf de ta Foi Chré^^
tienne dans les Indes . étoit le Ai'ct d'un Ballet
que donnèrent les Jéfuîtes Portugais àGoa,
exécute par de jeunes. Indiens que. ces Pères
avoient baptîfés & inftruîts. LaprcnuCiC £4itrée
fe fit par un MaîtriàiDanfer feul ^ qui s'en tira
allez bien pour un .ppitqg^is. Les autres Dan leur J
étoient habillés confbrnjicment à leur rôle, mais
fans mafque, & avoient tous une couronne lur
la tcte. L'Entrée , qui. fittonnoitre le lujet du
Ballet , étoit de quinzeperfonnes , dunt les unes
porcoient différentes piécçj d'une colonne orilee,
qu'il? reîoignoient.enfemble, pour lareiabtvr Se
la drefler ; les aigres J^ypieu des guirlande», de
fleurs , dont ils onvoi.erit U colonne> quandon
Tavoît rétablie.'^. pour. ,de cette Cplpnne, oa
voyoit une fleUr qui;S-ouyrpit d'elle même 5, Se
lai (Toit appercevoTv.tïftc Im^gede la Yiefg©,te,
nant entre Tes t)«t%ji-6nfent J^^"5. R^^(ieurs;Jets-
dVau de fenteur fortoiejpc en méfiée teQ|$ , com«
. me autant' de fontaines» de toutes tes; parties de
la colonne^ & répand9.tenritne odeur ex>iui|ç dans
toute la falle. Cetre E^cré^ étoit fuiyie de douze
Jeunes Indiens quf îouoient chacun-dun inftru-
menç différent Des Miiiifques uia^îju^s dan-
foient en fuite aux caAagnectes. q»ii fépo^i^latenc
k l^ mufique avecJa plus grande juftelTq^ JUt$
àomrne feul yeuait^aiési il étoitLféW Jihé^^
Tome m. K
tjS T E fe
^ oué à PErpagtiel \ & tout crâivttr de ffidl dV)}-»
ieauxyavec des mines & de atrirudes baufibnhes)
c'écoit. comme la farce de ce Ballet. La Pièce fi*
ni (Toit par une Encrée de douée petits gardons» ba-
billes en (inges , & par une mufique à la Pottu-»
. gaife.' Les Jéfuites donnoieut de tems en tetns
i de ces iortes de ditertiiTemens > tant pour attirer
. les Idolâtres à la Religion Chrétienne, que pour
amufer & récréer les en&tis après leurs études*
Th£at«.ê Italien. Les Théâtres eh Italie emcom^
tnunément quatre ratigs die loges » ouure unau*
tre rang qui fait renceinte du ratterrç. On voit
même à Venife uii Thé&tre*à fepc rangs de loges.
Celui de Parme nV-ji^olnt déloges , mais feule-
ment des gradins ett'* Amphithéâtre. A Vcûife,
on peut ai^r mai^^é-* aiii Speâacle. 11 y a otdi-
nairerliént dan^ ceete Vttlè huit Théâtres ouverts i
quatre pour les Comédies*^ > & quatre pour \ti
Opcrà. Lé Pàrteite eft^J^ôû refpe^é dans ce
1>ays. L^Speélacles, datis prfefque toutes les vil-
es d*Itâli^ , font tûnfïûlru^ux ; les Italiens' crient
• deftpwtes leurs forces vlvd\, lorfque le Poète ou
- les Aâeùr^ tes ont cotitènfés-î fi^cieftrte contrai*
^ rcr» ils" drieïit t/ii<A^>ijrf^/'etif accablant quetqae-
f . foistes A^ursd*in)tires^5 fotivent môihfc teuria*
: dignmiofl Va pki^:k>!iir A^ Gênes ; à Lue<|Ues> a
Florehce, il y a pliô'de police, & par cbnfé-
' quenrjillis de décence dans \t% Speâacie^ Dans
• pludètfrs villes, dfi repté(^nt^ la Cèrriédîè^ea
f>iéin^jdiir , alors tes Spèâacïes font j>ltis thui'
quilles. A Rome les femniet» lie môttténc p^inc
- filrk Théâtre» (kpitis lai^ défeûfe ^iievû^ feofuc
:\' ' ^ ■..-.■
. i^ce pat Innocenc XI ; iiiai^ lëilts foies font
remplis par de jeunes garçons , qui eu preri.ienc
les habiilemais. La Comcdie eue eu itaiie ^
connue ailleurs u e origine trcs-gro.iiere. -idé
coiidftoit d'abord' dans des farces au li iniipides
qu'ind centesquonreprelenioicdeplaceenp acei
. à ces farces iucccderent les Comcaies de U Fai'^
npn > qui fureuc jouées à Rome , iur la hn dut
Xitl^ uécle. Ces Comédies pveufes ecoienc queU
quefois acconlpagnces de i^iéces l^rofanes » ii-
tencieufes & tÀal conduites » & encore piu^ mal
dialoguéés. Bib^ena , Marchiavel , l'Anolle, ont
mieux conduit la fable de leurs Pièces ; mais il^
femblent s'êtr6 modelés ittC;.les anciens Aâeurs
pour la Ucence qui régne dans l'aâioii & dans
les Dialogues de' leurs Comédies. Enfin des per-
fonties d^efprit & de goût , oppolerentaLcetabusi
du Théâtre Italien , des traduirions de Corneille
Bc de Racine , & des Pièces imitées de nos meil-
leurs Auteurs ; d'autres travaillèrent dans le goûc
des anciens Poètes dt la Grèce & de Rome. Il y
à un genre fîngulier de Comédié$ , que nous
avons reçu en France ^ & qiii e(l allez en vogue
en Italie; céd uneerpcce d'iiitrigue » mile ent
adion 9 niais dont les Dialogues (ont remplis fur
le champ > & comme à l'impromptu » par le$
Aâeurs ; cette efpéce de Comédie tire fon pHn--
tipal niérite de plufieurs rôles boufIx>n$ . qui loi
font enentieis , de de renioiiement qu * en fait
i'ame. Cett èil Italie qu eft le véritab j règne dd
l'Operà » puifqu il y a eii des lems oïl Ton eri à
joues tous les jodrs fur (îx Théâtres à la fois. Lé
premier Opéra # iuivaai; Mi Ricoboni| p«ti:ttt eil
Ri)
le
k«d T H fi
• i^j7 à Vcnife. Autrefois on repréfentoîc ce
Speftacle avec un fuperbe appareil de machines
& de décorations -, mais les machines font au-
jourd'hui négligées dans ce pays; & tout Tart s'c-
puife en décorations.
Théatrb Peu s an. Les Perfâns ont, en géné-
ral 5 un goiït très-décidé pour les Speâades. Il
n'cft pas de Gouverneur Un peu confidérable ,
lui n'ait fes Lutrcufs , fes Muficiens , fes Dan-
eufes. Les premiers font encore ce qu'iis étoien
chez les Grecs 9 excepte tju ils ne s'exercent qu'à
la Lutte» Les Muficiens & les Danfeufes occupent
les Théâtres. Tout s*y chante comme dans nos
Opéra v & ce qui rend Kanalogie encore plus mar-
quée , te danfe y eft réuniclau chant 5 la galan-
terie eft l'apanage des Danfeufes : mais un Fran-
çois chercheroit vainement une Armide fur la
Scène Orientale. Les Drames Afiatiques ne con-
ï^ftent que dans des peintures lafcives de l'A-
mour 6c de fes plaifirs les plus immodérés. Les
Adrices, pour l'ordinaire, le furpaffènt dans ces
defcrjpttons. Leur danfe n'eft ni moins expreffi-
vc , ni moins indécente ; elles y joignent une
légèreté extraordinaire , une volubilité , une va-
riéfé dans leurs mouvemens » qui étonne. La
danfe n'eft pratiquée que par elles dans toute la
Pièce; bn y regarde cet exercice comme in-r
ûine.
TnÉAtuB PÉRUVIEN. Chez les célèbres Incas^
au Pérou , on repréfentoit , aux jours de Fêtes »
des Tragédies & des Comédies dans les formes ,
THÊ i*r*
■ en les entremêlant f Intermèdes , qtiî n*)ivoieat
rien de bas ni cU rem pane. Les fujets desTragé-
dies, ctoiem les exploits & les viâoiresdeleurs '
Rois. 8c de leurs Héros ; ceux , au contraire , de&
Comédies fe tiroient de l'agriculture , 8c des ac«
ions les plus communes de la. vie \ le tout aflai-*
(bni\é de: Sentences pleines jàt fens de de gravi^.
Th'Éa^tre Rus^&e. Le dernier Jour de Tannée
on donne ^ en Sibérie » un Spejftacle , dont le
but eft de^appeller l'idée de la mort, & dont le
motif principat , dans ceux qui y jouent , eft de
gagner quel^u*a^ent. 9» Nous vîmes tout *à coup,
• dit un> Voyagent , en^r dans notre chambra,
» une troupe de Mafques. L*un d^eui « habillé de
«blanc , tenoit unefaulx «qu'il aiguifoit avec un
» morceau de bois ; il vint droit à moi , meme-
» naç» avec fâ fouit , & médit : Chrift veut
»aue ru meure. Parmi les-aurres Mafques , Tu»
» ctoit le Diable» & Taurre la Mort 5 quelques-uns,
; » des Mu(îciên8 > & d'autres , des Hommes , des
• Femmes quidanfoienrauv-for^ des inftrumen^.
«La Mort. & he Diable les.regardoient, en di-
»• fane^: ces gens-là^ feront bientôt, en notre pou-
« voir. ConwneceSpeétacle ne nous amufoit pas,
« nous donnâmes nien vke à la Mort de quoi
» boire à notre fant^; & ^oute h comp^guîe prie
«congé de nous *sb.
Pâques & les autres grandes Pc tes, oiY les Théâ-
tres font fermés en Europe , font proprement lei
fours de Spedacles en Sibérie. Pour donner une
idée dfe ce qu*^ori y Joue . je rapporterai une courte
laalyfe à'me de ces repréfentations ThéâtrabeK
Ml THt:
On y^ rcc«nnoîtfa nos anciens Myjleus , nos
• anciennes Moralités \ Se Ton conclura qu'en
Sibérie , l'art Draipatique n'eft prccifé-
pnent que cç qi)*U était en France il y 4
qpaire fiécles Le pircmier Aéte s'ouvre par des
f liants : un pettt garçon fe prcfente enfuitc , &
vient fouhaiter une bonne Fête aux Speftateurs.
Vt) autre habillé comme on nous peint le Dia-
ble . fait inarch r devant lui un vieillard , qui
lui représente la foiblede de fon âge L'Efprit
infernal fait mille efpiégleries , lui ^met autour
4u çou un (erpçpt empaillé , qui tient unepom*
. fne dans fa gvcqle \ & le vieil Adam tombe à
fes pîed$ 9 lans coH«pi (Tance &c fans vie. La
Wort entrç , unç fawlx à la main , & Te prépare
fi enlever le, cadavre le petit Diable s'y oppofe;
pais J. C , une Croix d'une main , & de l'au-
tre une Couronne , oblige TElprit infernal à s'çn*
fuir. La vertu de la Croix donne au vieil Adam
yne nouvelle viç, Jçfus-C hrift le fait lever , lui
înet fur la tête la Couronne ; & le vieillard tranf-
portc deîoie , lui témoigne fa reconnoiflance V
le Saviveur bi dit de le fuivre dans le Ciel; ils
difparoiflentrun &Tautre Dans TAde fuivant ,
çn joue les dix Commandetnens de Dieu ; &
dans le troifiéme , le Baptême. Ici un homme
armé, reprçfentant un Seigneur Tartare , vante
la bravoure avec fanfaronnade. Deux Chrétiens,
fans a.rmçs & demi nuds , s*approchant de lui ,
If dépouillent de fes habits , font apporter une
Çùvç ,,lç jettent dedans, Tarrofantde trois ou
quatre, feau^ d'eau -, le font renoncer à fes vê-
çeoiiçî^ , à fesarn^s,^ à tout ce qu'il pofTcde*
THÉ
^«f.
Voîlà Fimage & le Symbole du Baptême. On fait
cnlaice quelques bouffonneries ; & le SpecSkacIe
finit comme il a commencé ; c'eft^à-dirc > qu©
le Diable , le vieil Adam, la Mort, Jefus-Chrift,
reparoifTem fur la Scène , & un petit Garçon
vient prononcer un difcours, fuivi dechanrs.Tou-
res ces Pièces font verfifiées 5 & les Jeunes gens ,
qui les débitent , le font avec une aiTurance éton-
nante. Ce font les Prêtres qui préfî4cnt à ces JeuXf
& qui exercent les Aâeurs.
L'Impératrice Etifabeth fit condruire à Mof-
toxL U première Salle d'Opéra 5 elle eft trcs-vafte,
iç peur contenir cinq mille Speâateurs. Peu de
tems après , on donna , pour la preiniere fois, à
Pétersbourg, un Opéra en tangue Rufle L'Auteur
it$ Paroles , TAuteur de la Mufîque , les Aftcura
& les Adkrices étoi^nt tous de la Nation. Ce phé-'
pomèn? &t fuivi d'un plus remarquable encore par
fa fingularité ; c'étoit une MuGque deChaflè, qui
parfongoât& fon exécution , fe diftingne dç
foutes les autrea n\u(îques de ce genre en Eu-^
lope.
Catherine II , ^tant moiilée fur le Trône , ap-
pefla à fa Cour le fameux Balthafar Galuppi,
furnommé BurancHe , Maître de Mufique de U
Chapelle de Saint Marc , à Venife , un des plus
célèbres Compoiîteurs dç Tltalia moderne* Sa
JJidone AHandonoicL eut le plus grand fuccès.
Après la première repréfentation» Tlmpératrice .
remît elle - mcme à l'Auteur une mag^nifique,
bocte, remplie de pièces d'or, A Galuppi a fuc^
. ççdç Tctmafo-Traetra , Aftiftç Napolitain , noft
. Riv
4(^4 THE
moins ccicbre ; de forte que TOpcra de Pctcrf-
bourg eft aU)Ourd'hui un des plus brilUius de
TEuropc.
THÉByiliJE^ X la ) ou les Frerts Ennemis , Tragédie de
tiu '.ne . 1^04,
•
Racine débuta, par les Frères Ennemis > qu*il corn-
pola 2 la fbiliciurion de Molière» Quoique fort éloi-
gné de la pc^fedion des autres pièces du même
Auteur, te début fut un heureux préfage de ce que ce
Poète fe-oit un jour. Déjà les rôles de jfocafte ^ d'Anti-
gone annonv^'oienc les T-agcJies d'Aniromaque & de Bé-
rénice Dcià l'on croyoit voir Néron dans Etéo.lc . de
d^t-3 Pplini^c Mltridate. La l hé^^uide n'eft donc point le
foi'jle eflai J'un Aurcur o^-imaire; c'eft le' germe des
plus rares talens; c^ell Taurore du plus beau jour.
2HEMIRE , Pahrale en un AÛe^i^éiée d'arïmes^fcirM.
bedaine » muftque de M* Duny « aux Italiens « 1 770.
Le fujet de cette Paftorale eft tiré d*une Egloque de
Fonteneiles. Le berger Paiémon , père de Thémire , dc-
/ire que fa fille lui faffe Taveu de Ton inclination four
un berger ; mai* Thémire détourne toujours les que(^
tion» de (on père. Timante , jeune berger , aime pafïîon-
nément Thém.re , & veut lui déclarer Ion amour. Thé-
mire ne demande que de Tarnîtié , & oblige même le
berger de furer • en répétant l<- ferment qu'elle lui dit ,
de n*étre fcnfîble qu'à ramitié. Timante eft affligé de Tin-
diftércncc de ia maitrefîc ; il revç à Tes oeines ;mais Pa-
lémon le con(^le , & lui con cille ic feindre d*aimer
J)oris âr de vouloir Tépoufcr. Le pe're le fait cacher, &
apprcndà Tafille le préten iu mariage El'e eft in^uiette ,
• fait beaucoup de queftioas auxquellei Palémon feint i
^n tour de ne vouloir pas '•épon Ire Timante « enchanté
de la rendre inquiétude de (on aminte , paroit & déclare
qii^il ne veut aimer qu'elle. Thémire, malgré fon ferment >
lui donne fon cœ.^r & fa jsain.
THE a6j
THEMfSTOCLE^ Tragédie de Dutjery 16^7.
Thémîftocle banni de fa patrie» trouve un afyle auprès
du Rot de Per(e ; mais il éprouve une Hiite de perfécu-
tiens de la part de Maindane , fœur du Roi « 8c d'Artabaze
(on premier Mîniftre , qui , de Ces proteÂeurs , devien-
nent Ces plus cruels ennemis, & conspirent en(^mble Q
perte: Ce n*efl pas encore là tout fon milheur; il aime
ralmts , fille de Mandane , & Aftaba^e e(l Ton Rival.
Thémilloclefaffuré Hir la vertu 5c Hir Con irinocence>mé«
pri& Ces ennemis y & néglige les confeils de Rt>xane ,con*
ndente de Mandane» Cette Roxane e(l d*un caraderc
nouveau , & bien (in^ulier : confidente des amours de
Palmis Se de Thémiftocle , fans efpoir de toucher le
c«ur de ce dernier qu'elle aime ; /ans of^r feulement
lui déclarer Ces (êntimens , elle ne Ce rebute pour-
tant point , 8r ne cefle He le (èrvir , raverciiFanc
4e tout ce qui Ce trame contre lui. Malgré la h line S: les
'pourftiites de Mandant & d'Artabaze y Tliémidoclc plai-
de fa caulè devant le Roi, 8c le juftifie des crimes qu'on
hi impute* Xercès lui rend toute fbn amitié , 8c veut 9
pourlerécompcnfer,runir avec Palmis. Mandine n^ofant
s*oppofer ouvertement à la volonté du Roi, tache de U
traverfèr par le moyen d* Artabazc; ce coup , lui dit-«lle ^
t5 regarde plus que nfioi> Pa** bonheur poir Thémiftocle 9
un nouveau /caprice de Mandane rompt Con union
avec Artabazc ^ le fauve de cette perfécution ;
mais c*eil pour Texpofer à une nouvelle ^ d'autant piu;
violente, qu'elle ed voilée des apparences de Tamitié. Le
Roi, non content de lui accorder la Princeffc , veut lé
«cnger de Ces ingrats Concitoyens ,& l'engager i p^fTet
en Oréce à la tête d'une formidable armée. Palmis
emplc^e tout le pouvoir qu'elle a fur fbn cœur,-pour faire
fiiccomber fa vertu ; il eh plus |iifé k Themiibcle de Te
.<léfendre des pièges de l'artificieux Arf abaze, que des em«
prt'iremens 8c des reproches de (a maitreiïe: fa réj^o.ife au
Hoi de Perfe cft en même tems belle, fefpedueu(c , «c
pleine de fermeté, Xercès , touché de la vertu, cpn *
fent â fon hymen avec Palmis ,' & promet d'entretenir
une paix durable avec la Grèce.
aW t H E
THÉODAT^ Tragédie de Thomas Corneille y i^/i.
Ce (ujct cft le 'même que ce lui d'Amalafontc do
Quinauh ; le même encore que celui de M. le Marquis de
' Ximénez* La Pièce de Corneille tomba fans être mau-
vaife ;^ & fans doute que le fujet n'e^ pas propre a.ux
(bccès*
THÉODORE, Tragédie de Pierre Corneille y i6^ S.
Deux caraôères agiffans y ^ un plus grand nombre
3ui languifTent, conîpofent toute la Tragédie de Théo-
ore. » Une Vierge & Martyre fur un Théâtre , dit Cor-
» neille lui-même , n'eft autre choie qu'un Terme qui
99 n*a ni jambes ni bras', & par conféquent point d'ac-
» tion. ^ Ce ne fut donc pas la feule idée de proflitutionn
qui fit tomber cette Pièce, Il efl vrai qu'elle y contribua;
tant Corneille avoit fçu épurer un Théâtre, où le viol
même réuflifToit auparavant. Cette chute étoit donc
pour lui un triomphe,
THÉODORE y Reine vzHongrikx TragifComédit de
VAhbé de Bols- Robert ,1657.
On arcuta l'Auteur d'avoir pris en entier le fu]ct , Vin*
trigue & la diflribution des Scènes de la Tragi-Comé^
die de rincejlefuppaféxdt la Ca2e,pourenconipo(crcciio
de 7 héod or e'^zinfi point d'autre compte à fendre de cette
dernière , que d'ajouter qu'elle éprouva une critique
aimère , fous le titre de ce Remarques fur la Théodore %
» Tragi - Comédie de TAutçur de Cafîandre , dédiée à
» M. de Bols«Robert Méiel , Abbé df ChâtiUon , par
V A. B. /îeur de Saumaize *«. Dans cette critique , non-
• ftulcm^nt on reproche à r Auteur de Théodore d'avoir
cmpJioyé en entier la Tragi-Comédie de Plncejlefuppofé,
au changement des noms près* mais encore de s'être
fervi de la plus grande partie des vers de cette Pièce,
Saumaize rapporte des preuves de tout ce qu'il avance ,
^ finit par des vérités un peu pffenCantes fur le compte
de Bois-Robert.
THÊONISi Aae ^Opera , par Poînjlnet , mufique de Trial
ù^Bertony lydy.
Théonis, infenfîble à l'Amour , craignant d'offen fer
Diane , 8c n'ayant de padion que pour la chafTe , reje^tç
T H Ê i<7
les rmvix iù Dorîlas (pris de Ces charales. Ce Berger Ifi«
voque le Dieu de Cychère ; il en eil écouté : rÂmouv
icntouré des Grâces & porté par les Zéphirs > defcend fur
des nuages, & lui donne Un carquois , avec lequel il
doit raincre Ql MaitrcfTe. Théonis e arrêtée par un
charme inconnu ; elle, s'en Jort « (on amant lui âte Cùa
carquois , 3c fubfiltue celui ^*il a reçu, de TAmour. Do'
riias vient encore l'entretenir de fà paffîon/ Elle s*irrite,
prend un trait ; mais auflitôt qu'elle a touché ce tr4it ,
elle ne peut Ce défendre d'aimer & d'avouer (à foiblefle»
THÉSÉE^ Tragédie-Opera « avec un ProloguCy for Quinault%
nuijique de Lully > 1 6r j,
L^ gradation d'intérêt y eft fûpérieurement ohUrvic,
Chaquç ade qui fuit (urpade ceux que le précédent;
& 1^ dernier rafTemblo tout ce qui peut attacher & émou*
voir. L'expreiGon , dans toute cette Tragédie , répond
au fujct ; 8c Taifance des yersfavorife i'arr du Muficien,
le rôle de Méiée efl un de ceux qui produiront toujours
)c plus grand effet fur la Scène lyrique. Tout ce qu'elle
4iç la caf^érife ; Se Ces fureurs contribuent à rendre ce
$pedacl<9 plus complet & le plus varié. L'iti vocation de
cette Magicienne aux habitans des enfers, eft de la
plus grande force.
THÉSÉE , fragUie de la Fofe, i^oo-
Médéc , fiir le point d'époufer Egée , Roi d* Athènes »
forme le prçije^ de perdre Thé fée , qui , fous le nom de
^ténéiusL. profite de la faveur du Roi , pour traverser C€|
. Hymen. tUe conxpte fur le fecours de Thrafîle , qui
briguoît Iç commandement des armées^deféré aSténélus,
k Tengagç, dans cè moment i^ dépit y à rendre fufpede
la fidélité du nouveau Général. Thrafile. découvre
ou'Erixcne^q,ui Ce trouve par hazard à la Cour d*Ègée,cft
nlledç Pallante , 9i amante de Sténélus. Il en avertit
ic Roi : ce Prince veuoit de j^jter la t>erte de tous les
Pallantidef , (|u'il crqyoit éti;e les Auteurs de la mort de
fon fils.Erîxene cft arrêtée : Sténélus l'enJève fur ^ti faux
avis donné par Médée : maisThrafîle veut s'oppoler à leur
fuitc.Sténélus enfonce fon épée dans le cceur de ce traître.
«Nt'
^69 THE
Le glaive lui édiappe , 8c refte dans le corps de Ion ett*
lïcmi : â rinfpedion de ce fer, .Egéc'rcconnoît Stcné-
lus pour (on fils qu'il croyoit mort ; & Erixcnc, en' cpou-
fent ce jeune Prince , termine les différends qui divi-
foient les deux faitiilles* La honte 8c le dépit forcent
' Médée de quitter Athènes*
Que le rôle que jou€ ici cette Médée. efl bas &
fubalterne ! >Peniploycr que la rufe contre un en-
nemi , recourir a un fecours étranger pour rete-
nir un vieil Amant dans fa chaîne -, efl - ce là Tidée
que nous avons de cette célèbre Magicienne ISwMéàed
jerox. Ce précepte d*Horace eA violé dans tout le cours
de la Pièce : l'Auteur croit fc jufitfier en difant que
a> Médée de voit fe conduire avec moins de colère &
9> d'emportement dans Athènes, où fa fortune Tobligeoit
9> à ménager la bienveillance d'un peuple, chez qui elle
^ avoit trouvé un afyle, & fur lequel elle devoit régner^
3> d'autant plus qu'elle ne croyoit alors avoir befoin que
« d'artifice pour perdre (on ennemi. « Mais Médée né
perd point cet ennemi :.elle étoit cependant incapable
dune vengeance infrudueufè : quel que fut l'artifice ,
la difHmulation , & même la tranquillité ap^ente avec
laquelle elle ménagea le fucccs de fes veiïgeances, on
devoit toujours y appercevoir un fonds de férocité ; 8c
tout , dans Mé^ée , jufqu'au iâng-froid , fi «0110 en fût
capable , devoit porter l'empreinte de la fureur. D'ail-
leurs , & c'eft ce que nos Auteurs Dramatiques nç de-
vroient jamais perdre d^ vue, il fautfaifîr un caradèrq,
tel qu'il cft en lui-nicme ♦ ou conformément aux idées
généralement adoptées Ce rôle efl donc manqué totale-
ment ;&ae ce défaut. naiflent la plupart de ceux qui (e
trouvent dans la conduite & dans les détails de ccttcTra-
gédîc. On y remarque cef>endant quelques (îtuations tou-
chantes , 3e lîélévation dans les idées , & de la rioblefle
dans l'expreffion. Sténéli^s y fbutient le caraftère d'uir.
Héros accompli; c'eft fiir lui que roule prefque tout
l'intérêt. Erixene enchante parla icndrefTe de Tes fen-
timens. Egée n'a que les vertus que peut avoir un Prince
foible.
THE a<>
*
THÉSÉEj PaToiie de POpera de ce nom » far MNL Fvafart »
Laujoiki (rc ; à la Foire Saint-^ermain ^ 1745*
Nous ne remarquerons qu*un feul couplet de critique»
pris de la Scène de Théiéc Se d'Ëglë : le premier , pour
ràfiurer (on Amahte, lui dit :
Du Roi fc crains peu la colère :
Apprens enfin qu'il efi mon pere«
È a L £m'
Quoi !
T H I s É £•
Oui «fans qu*il en (ache rien ,
Je fuis ce fils qu'il idolâtre.'
•
E G L i.
Pourquoi le taire/
T B :É s É I.
Il le faut bien ;
Je ménage un coup de Théâtre.
Thésée , ou U Prince rbconnu » Tragédie en proji « de
Pujet delàScTUt 16^^.
Le Héros qui donne (on nom â la Pièce , vient , (àng
être connu , au fecours d'Athènes , affiéjée par Antio-
Dc y Reine des Amazones. Plufîeurs raî(bns rengagent
a prendre ce parti; l'honneur de la patrie , la Sé^nCc
d'un Etat où il doit un jour commander, & la noble am-
bition de ne paroitrc devant Egée , que couvert degloire»
& digne fucceffeur de fa couronne. U efpere aum, que
le ha£ard lui fournira l'occafiuA de voir la Reine desAma*
zones , qu'il aime conftamment. C'eft en cet état qu'il
ouvre la Scène. Pirithoiis, (on ami, ed pcis dans une
fortie ; Ahtiope lui rend la liberté , (è flattant qu*Egée
en u(èra de même â l'égard d'Egérie , (a. (œur , qui i
ité faite prifonnière au combat précédant. Pirithoiis ne
pouvant obtenir la liberté de la FrincefFe , & ne voulant
pas céder en générofité â la Riçia^ » cmbraiTe (es intérctà*
••»,
ifo T H È
Pendant ce temps là» Médéc , ^ui s'efl emparée de Ycù
pt-it du Roi d'Athènes , devient «uiioureule de TsïiéiLCyM
ofi:re de le faire régner a« la pUct d'hgée* Théliée re)ct«
te cette propoiîtion avec iiorreur. Alédée > irritée , taitf
entendre au Koi, que le Frin4,e, d'intelligence avea
Antiopc, conspire contre là vie , & pour appuyer la ca«
lomnie , elle fe Icrt d'une lettre iUterccptcc . qu^Antio-
pe écrit à Théine, Le jeune l rince demande à parier au
Koi, & lui préfente Ton épée > & un lettre de R)tra , la
snere* A ia vue de la lettre de Ion époule , & dt; Tépée
qu'il lui avoit laiiiée, Egée ' reconnoit Ion fiU, '& ne
doute plu> de la perfidie de Médéc. Cette Magicienne
le lauye à tra.ers les aifs. D*ab6rd que Théfce e(l re-
connu pour fils du feoi , Antiope lève le ^ége qu'elle
cenoit devant Athènes : Egée accepte avec une extrême
joie ia paix qu'elle luiofiit, charmé qu'elle Ibit afTurée,
par ion mariage avec Thélee.
THESSALlENl^iES i (les) ou ÂRLEduiu au sabbat ^
Loiuédïe en trois A&eSyen Profit par MVl.Prép6t 6* Caja-
liopej aux Italie ns\ 17$ i.
Lés Auteurs ont tu peu de chofe à tirer de leur fonds*
lis ont, a la vérité*, em-héri Hir l'idée d'Autreau dans
IsL Magie de l^ Amour % & fur le Roman des t^ei liées de
The^aiie y de Màdcmoifclle de Luflan , en faifant pa-
roitre deux Amans., qui, trompés p^run fourbe , s'ima-
ginent , chacun de leur côté , avoir été enforcelés l'uit
par Tautfe. On y retrouve auffi le fond de la Scè-
ne principale des Amans ignorant» Ajoutez à toutes
- ces teiTembiailces , un mélange de tragique dépla-
cé 1k i*ennui d'un Didogué aune froideur & d'une
langueur infupportabks ; & on Hé fera point étonné du
peu de fuccès qu'eUrent les quatre repréfentations de
cette Pièce , qUlhe dok être regardée que comme un
cahevas Italien, quoiqu'entièi:ement écrite en François,
â: qui fatis doute eût mieux réuffi vivement dialoguée
par J^s Aâeur^ Italiens 9 que récitée d'une manière lan*
giiiflante.
'îi.ÉTÎS ET PELÉE9 tr^édie-Opera avec vn prologue <
par Fontenelle ^ 16^9'
Le fuccès de cet Opéra ne s*efi point démenti* lï Ail
*¥*
HÊ 171
tttîs cil mufîqup par ColafTc » Elrévc de Lully ; mais les
paroles font uisii fupéricarcs â la Mufiqùe. On y trouve,
avec la déHcatefTe de Quinauit i une éiégancc plus ^u-
tenue , plus d*c(prit , u prcfquc le même degré de fen-
tîment,
TH0i}4AS MORUSyOU le Triomphe de la Foi et db la
ConsTAUCE^TragédU^ en ProfeyparPujet de la Serre,i64i,
L'Épifodc de cette Tragédie cft TAmour d'Henry VHI ,
Roi d'Angleterre, pour Anne de Boulen. La Serre donne ,
à cette dernière , les fentimcns les plus vertueux. Mal*
gré les avis de (a mère , qui lui conseille de tout per«
mettre au Roi « Anne de Boulen lui répond , qu*elle veut
fuivre les loix de la venu, Se qu*Hehry Vllï n'obtiendra
rien , qu>n partageant avec elle fa couronne , par la
voie de l'Hymen* : ,
L' Auteur du ParnafTe réformé fait parler ain(i la Serre
au fuj^t de cette Tragédie: 9> On f^ait que mon Thomas
3» Morus s*c(l acquis une réputation que toutes les autres
^ Comédies du tems n'avoient jamais eue. M* le Cardi-
9> nai deRichelieu a pleuré dans toutes les représentations
9) qu*ila vue$ de cette Fièce*Il lui a donné des témoi^na-
«> ges publics de (on edime ; Se toute la Cour ne lui a pas
a> été moins favorable que fon Éminence. Le Palais Royal
ii étoit trop petit^-pour contenir ceux que la curiofîté atti-
» roit à cette Trargédie.On y (uoit au moiÉs de Décembre ;
M & l'on tua quatre Portiers, de compte fait, la première
i» fois qu'elle fut jouée;Vôilà ce. qu'on appelle de bonnes
u Piêces.M. Corneille n*a point de' preuves fî puifTantcs
«c de Texcellence des Sennes ; & je lui céderai volontiers
9> le pas ) quand il aura fait tuer cin^ portiers ta un (èul
3> jour, 3>
THOMIRIS^ Tragédie de MaieUngifelU Barbier, attribuée
d l'Abbé PeUegritiy i7b^«
Fidèle à fuivre k pUn qUe s'étbît tracé Mademoifclle
Barbier, de mettre fur la Scène les Héroïnes qui ont kit
le plus d'h«nneur à ïbn iexe . elle crut ne pouvoir rien
ehoifir ^de mieuxy que Thiiloire de Thbmiris, Reine des
Meilkgettes 9 qui eÛ cette même Thomiris , Reine des
Scythes y fameuse par fes viâoircs fur Cyri^, On dit
inx THE
avec quelle barbarie , plongeant dani le fîin|rla tére ià
ce Héros . elle lui d«t : y* cruel •- àbreftTc toi du iaflj^
» dont tu as toujours paru it altéré. «Croit- on ^e €1! foA
un ipeétacle bien flatteur pour les femmes ^ que ceint
d'uoc Tragéaie qui laiiie voir» tour-à court un amonr
forcené. & une fureur barbare dans une de leurs l'embla*
blés i Thomiris , en triomphant de Cyrus « a coimçu pour
lui la plus forte pa/fion. Elle troute une rivale dans
Mandanc,(a*f rifonniere ;celle ci ed une Princeile douce»
tendre, aimable « & joint aux charmes de on e(pVit« dé
Xa figure ,. & de (on cœur , le Trônedes Médes » qui lai
appartient par la mort de (on père. Thomiris' la de iUtae
à ion fils /.rgante , Roi des lifedons , qui en cil épetdû-
nxcnt amoureux. Elle emploie les promcflês & les me-
nai es. Cyrus même eft forcé d entrer daiu fes tueï, pour
fauvcr les jours de (a maitrefle. iViandane. informée de
toutes ces intrigues « préfère la mort â la perte de (ba
Amant. Argante la fouûrait aux fureurs de Thomiris»
qui s'en venge fur Cyrus, qu'elle met dans les. fers.
Les troupes dé ce Prince attaquent le camp ; tout cède
i leur impétuoiîté ; Argante tombe (bus leurs coups ; il
expire en demandant â la mère le (an^ de Cyrus. Cette
Reine barbare fait couper la te te à loit vainqueur» 1^
plonge elle-même dans le (ang, & prévient la fureur dv
îbldat, en fe perçant d'un poignard. Le public n*a jamais
pu goûter cette Pièce , tant â caufe de la cruauté de
Thomiris , que de celle de (on fils » qui efl féroce enver*
fa mère même.
Je frémis des horreurs que mon efprit railèmble ;
Mais , fî je dois trembler , qu'âfon tour elle-tremble»
Du (kng de Thomiris j*ai déjà la fierté»
Si je vais » quelque jour » jufqu'à (à cruauté »
Jufqu'à fulvre (es pas « fi jamais je m'égare»
Je ferai digne fils d'une mère barbare*
A Thomiris enfin , malgré tout (bn orgueil » . .
En (bulevant les fiots veut trouver un cerceueil f •
Elle n'a pas befoin que nia fureur s'irrite ;
Et je ne fcns que trop, • • • ; Cette
& p
THUI
i
t!fetté Aifpenfion laifte entrevoir un (èntlment de fu«
ttuf » qui peut fe trouver dans un Scythe ; mais ce
Scythe eft un mondre que Tonne met point lur la
Scène , fur-tout dans un nSle fiibalterne ; parce qu'alors
la punition du crime eft moins éclatante , que dans un
premier perfbnhage. Cyrus ne paroit grand , que dans
le (àcrifice , qu*il fait de (on amour , pour fàuver la vie
à ÙL makrefle. Du reile » il n*eft Héros que dans l'en-
nuyeux jécit que fait Artabafe des exploits de cePrince :
il a la même précaution de remonter jufqu'a fes ayeux*
Mandane reflèmi)le à toutes ces PrincefTesdeTragédie^que
le ^rt periS^cute injufiement ^ 8c qui ne font pas plus fa-
vorif2es de l'Amour que de la Fortune. Ce peut être
quclqucfw un rôle qui intéreife $ &. quelquefois
aoifi, cdmme dans cette riéce^cen'ed qu'un rôle iniîpidc
^ poftichc.
iÎLERtES ( les ) Comidit des cinq Auteurs qui tta*
^àlloient fous les ordres du Cardinal de Richelieu » itf jS,
Cette pièce fîit représentée dans le Palais de ce MlniG
t^qui en avoit arrangé lui même toutes les Scènes. Cor-
neille , un de ces Auteurs» plus dooile à (on génie, que
(ôuple aux volontés du premier Minière y crut devoir
dianger quelque choie dans le troifiéme Adc qui lui fut
confie. Cette liberté ddimable déplut beaucoup au Cardi-
^y qui lui dit qu'il falloir avoir un efprit de fuite ; il
^tendoit , par esprit de (uite > la foumiflioa qui fuit
aveuglément les ordres d'un Supérieur.
Chapelain paflôit pour être l'Auteur du^ Prologue
ÎJi'Un'avoit fait que retoucher. L'ouvrage étoît tout cn-
^r du Cardinal, qui avoit prié Chapelain 4e lui prêter
||)n nom, ajoutant qu'en récompense , il lui prêteroit (à
•ourfc en quelqu'autre occafion.
^ Dans le même Prologue , on nommoit avec éloge les
J^ Auteurs : leurs pièces étoient toujours repréf entées
^vant k Roi & coûte la Cour ; & ils avoicnt , par dif«
^ïïôion,un banc à part dans un des endroits les pluscom-
n^odcs de la falle.
^ Colleter porta au Cardinal Le Monologue des Thuilc
^jcs & lui en fit la leôure. Lorfqu'il vint à la dcfcrip-^
tioQ du quarré d'eau ^ où il dit que l'on voit ,
Tome m. i
/
k74 THÉ
La canne s*humeôer de la bourbe dç Teaiil
ly^nt voix enrouée 8c d'un battement d'aile »
Animer le Canard qui lamguit auprès d'elle ,
Son Eminence lui donna de (à propre main cinquante
piftoles ) & lui dit obligeamment que c'étoît feulement
pour If s vers qu'il a voie trouvé il beaux ; mais que le
Koin'étoit pas afîcz riche pour payer tout le^refle.
CoUetet a dit à ce nijet.
Armand, qui pour fix rers m'as donné fix cents livres*
Que ne pais-)e, à ce prix, te vendre tous mes livres!
TJMOCRATE j Tragédie de Thomas Corneille, i6s6^
Ce fut par cette piéce,que l'Auteur s'eflaya dans le tra**
gique ; & jamais coup d'effai ne fut plus applaudi. Le
principal nœud confiile dans les dégtkifemens de Tiftio-
crate , qui pafTe pour Cléomene aux yeux de la Reine
d'Argos, la fèrt fous ce nom, & la combat fi>ns celui de
Timoerate. C'eA dans le Roman de Cléopatre , que l'Au-
teur a puifé le fujét de cette Tragédie. La conduite es
eft ingénieu(ê ; mais le ilyle en efl foible. Cependant
elle occupa le Théâtre durant tout un hiver ; & les
Comédiens fe laiTerent plutât de la jouer, que le puUic
de la voir.
On ne peut trop répéter, pour humilier rAmonr-pro*
pre des Auteurs qui s'en orgueilliffent du ^and noinbre
de Reprélentations qu'ont eues certaines Pièces : oue la
Tragédie de Timocrate en a eu quatre -vingt de imtt ,
avec une affluence de Speâateurs , qui ne ceubient point
de la redemande rXes Comédiens s*en ennuyérent;Sr l'un
d'entr'eux s'avanc^a un jour iîir le bord {du Théâtre , ft
» dit : » Meiïieurs , vous ne vous laflez point d'entendre
33 Timocrate ; pour nous , nous femmes las de le jouer*
Nous courrons ri/que d'oublier nos autres Pièces* Trou<
»> vezbon que nous ne le repré(èntions plus ; » les Re-
prélentations ceilërent en effet ; 8c ils ne Tont pas donné,
depuis.
TIMOLÉONj Tragédie de M. delaHarpey 17^4.
Timophane , Citoyen & Magifirat de Corinthe , aime
JEronime » Fille d'un Roi voiun^ Se en cft aimé >Jiiaii
THÉ i7f
le Pete d^Etonîme ne veut conftntîr i PHyMeii de Tîmo-
phane avec (a fille, qu'en le voyant (ut le Trône de Co-
rinthe. L'amour rend Timophane afnbitieux ; quelques
Vertus , quelques exploits , des libéralités prodiguées
éi peuple i lui ont vendu la nation qui veut le procla-
mer Roi. Le Sénat s*y oppofe & appelle Sparte â foti
ftcours. ifménie, mère de Timophane, apprend les def-
ftins de (on fils , 8c comme mère & Citoyenne , frémit
pour (bn (ang , & pour l'Etat, Timoléon fbn frère entre
tu port aux acclamations de tout le peuple. C'eft un
Héros que précède le bruit de Tes exploits, & qui a ac
quis beaucoup de gloire chez les Nations voifîncs.Il ed,
par (es vertus,refpoir du Sénat qui tremble (ôus (bn frère*
il (failles projets de Timophane ; 8c plein d'amour pour
fiy>atrie , il reproche au Sénat de ne s'en être point
afiuré. On lui répond qu*on Tattendoit pour être le ven-
geur de l'Etat , & que dms l'impuidance où l'on Ce trou-
voit de réfiiler à (bnfrere^on a appelle Sparte au (ècours
deCorinthe. Timoléon rougit de tant de foiblefTe, fait
lê^rder les Lacédémoniens comme des ennemis (ècrets,
fpn veulent les fubjuguer (bus prétexte de les fervir , 8c
* con(êille au contraire d*aller les combattre. Son frers
entre ; Timoléon lui fait connoitre qu'il l'a dévoilé , 8c
l'ÎAvtte à laver fa honte 8c Tes forfaits dans le fang des
Lacédémoniens. Ils fortent pour aller leur livrer batail-
le. Ils remportent la viâoire dit les Lacédémoniens ; ft
Timoléon (kuve la vie i(bn frère ; mats il ne peut le
fendre à & patrie. Sa mère fait (tir lui les mêmes
efforts auffi inutilement. Elle entreprend de gagner
ûmaitrefTe: c'eft le plus bel endroit du rôle d'Ëro*
nime. Elle eil ce que doit être une amante ; elle
renonce i une ambition qui peut perdre ce qo'elle aime.
Ce défintéreflcmcnt achevé d'outrer Timophane ; il
veut con(bmmer fes projets ; & eft aflailiné prefque
dans les bras de fa mère par la fanion de Timoléon.
TIMOLÉON DE CORÎNTHE ( le Grand ) Tra^iCo-
méiie de Su Germain ^ i^^r»
Timophane,Tyran de Corinthe, fait emp^fonne'- în]u(l
fem6ntPhilarque,ua des principaux Citoyens de TEtatf
daos i'intoaùon de JTédujurc la femme de ce mémePhiiar«>
Sij
17* TIM
que » doat il: efi amoureux. Timoléon « frcre de Tlmos
phane > qui a Qiis ce dernier dans la htuation de com-
LJuûice. L amour de la patrie ouige
féon d'entrer dans une con(piration contre Ion frère , &
dont ii eft nommé le Chef. Timopliane efi tué« & Timo* -
léon ) après avoir rempli les devoirs d*un Citoyen zé-
lé pour fa patrie , pleure la mort de Ton frère t & le
malheur qui Ta forcé d'être Ton aiïaffin ; il prend la ré «
fblution de s'exîlcr de Con pais , & d'aller finir (es jours ;
dans le plus affreux délèrN
TIMON , Comédie en un A{le\ en Vers j far Brecourft
' s^84»
l'Auteur n'a fait autre chofe,que de te.ettre en aâion
Bc en vers 1« dialogue de Lucien, qui a pour titre Timon »
ou le Mifannope y failant paroitre les mêmes perlcmna-
ges , dans le même ordte , & tenant les mêmes dif*
cours (^ue chez ^Auteur Grec , (ans y ajouter la moindre
idée d^mtrigue. Il n*v a de fon invention » aue la Ceint
où parolt la maitrellè de Timon } 8i le dénouement y
qui n'efi pas difficile à imaginer.
TIMON LE MlSANTROPEyCotniàikentroîsAaet^en
Profejavec deiàiveTti£emenSiparde Plsle^aux ItaUens,iy ii»
Mercure en habit de femme , & fbusje nom d'Aipafie «
dit qu'il veut (c fervir d'Eucharis & d'Arlequin pour
corriger Timon , dont la feule bonté a caufé tous les
malheurs. L'ingratitude des hommes l'a aigrie 8c chafigée
en des'(cntiments de haine & de vengeance. Mercure a
une fcene avec cette Eucharis , qui lui apprend que les
nouvelles richefTes de Timon ramèneront à (es pieds les
lâches amis que fa mifere avoit écartés « & qu'il les
a re^us avec tout le mépris qu'ils méritent. Elle admiro
la fermeté que Timon a fait paroitre , & avoue de bonne
foi à Afpafîc, qu'elle feroit flattée de foumettrc un coeiir
noble & fier , tel que celui de Timon. 11 lui a plfi par (à
(incérité ; & elle ne voudroit pas emplover d'autres ar-
mes . Af^afie combat ces (cntimens , & dévoile les capri-
ces du cœurhumain» qui même lor(qu'il efiimc la nan-
çhiCc , aime à fe rendre aux rufes .innocoutes ju'ua-i
w
TIR ijf,
' Amante délicatt fait employer adroitement. Eucharis (e
rend aux contèils d'Âlpafie > lui promet .de les fi^ivre Se
d'emplo/er des moyens nourcaux pour gagner le cœur de
Timon. Cette intrigue eft celle de la p;éce dont l'idée eft
tirée de Lucien : mais de nfle Ta beaucoup embellie.
Tottf^ ce qui en fait Iç fuccès èft de (on inVentioi\ , ex«
cepcél^apoflrophe queTimon fait à Jupiter^la defcente de
Mercure & de Pliyus Hir la tmCySc (Quelques traits desdeux
amis de Timon , qui viennçnl le féliciter de Ton bonheui:.
TIRADE. Expreffidtn, nouycllcmenî întrodultc^^Uns
la langue poui; désigner certains lieux commuas,
donc nos Poeces Dramatiques fur-tout embeliir*
fenc 9 ou pour mieux dire , défigurent leurs Ou-
vrages. S'ils rencontrent par hawd dans te coqrs
,f une Scène , les moc^ de mifere , de vertu » de
crime; ,^ de patrie-, de fuperftition , de Prêtreç ,
de Religion , &c » ik ont dans leurs portes feuiN
IfS fine demi douzaine deVers ,&us d'avance^qu'ils
plaquent dans, ces endroits. (1 n'y a qu'un arc
Ifiçroyable > un grand charme dà di&ion , & la
j^ouveautéould' force des idées, qui puifle fake
fiipporter ces hors-d*fcBuvre$. Pgiir juger cora-
llien ils font dj6ptàcés » on n'a qu*à conHdérer
l!embarra$ de TA^eur dans ces endroits ; il ne
^aic à qui s'adrelTer : à celui avec lequel il eft
iur la Scène? cela feroic ridicule ;on ne (ait pas
de ce$ fortes, de petits fermons à ceux qu on.èn-
irecient de fa (Ituatioa : au Parterre : on ne dpic
jamais lui parler.
Les Tkades , quelque belles qu'elles, feienc »
ibnt donc de mauvais goât , & touc hpmme un
peu verfé dans la leétyre des Ançi^s , les rejet-
tera comme le lambeau de pourprç dont Horace
a di( : fUTfunm t^atè qui fpUndeat unus c^
S iij
4lt€r affùhur pannut. Sei non etAt iii loeûfi
Cela fent l'Ecolier qui £ait l'amplification.
TiRC/S ET DORISTÉE , Parodie en Vauiepilîes ♦ en
unA&e 9 Gr avec des divemjjiments » de r0perad*4cis it
iGiiXiJTif » par Af* Fai^ârt » au Théine Italien^ i^.
Le Berger Tircis ie pHht de Tablênce de Dorifiéf ;
'<& il cû interrompu par le chant de Colinet qne le cla-
prin end<)rt & qui veut faire Tamour gaiement. Il cofi»
leille à Tircis de vaincre fa tîniîdité , & de tout tenter
pour vaincre (on inhumaine. Tircis fait le récit du com-
mencement 8c des progrès de (on amour « d'une maiiitre
fi tendre^ fi touchante.que Colinet en eâ ému. Ilfiiutjui
dit Tircis>donner une Fête à ta maitrefTe^fic je veux raf«
ranger pour toi.Doridée arrive^en voulant cacherleplaifîr
qu'elle a devoir Tircis , elle feint de chercher fa compa«
gne.Tircis profite des con(èils de CoHnet,Sc devient f>re(^
vint La Bergère qui craint également de ne pas réfiiler ,
& de réiîfier trop , lui annonce un rival. Tircis en £ré«
mit. CéVival eâ Horiphéme, maître de forge « homme
riche, puii&nt 9c embrageux. Celui-ci apperçoit du haut
d'une montagrilfles amans qui Ce jurent une tendeefle éter«
nelle.Ils (è fauvent auffi-t6t qu'ils le yoyent.Il tire un coup
de carabine ; fie de peur , Tircis (è laifle tomber. Heri*
phéme qui croit l-avoir tué, pead (on reilèntiment ; &le
mépris uiccédant à la paffion qu'il avoit pour Doriftce»il
éteint pour jamais (on amour. Cette Bergère vient avec
précipitation rejoindre (on amant. Quelle eft (a (urprife
^n le trouvant évanoui ! elle (ê livre à toute la douceur
flue liii cau(l un fi crue) événement ; (bn ieul efpoir eS
de recourir à Tamour qui fait des miracles quand il lui
plait. Le miracle arrive ; car M. Guillaume , operateur ,
paroit (ur le champ avec du baume pour Tircis. Colinet
ylent annoncer la fuite d'Horiphcmc qiri croit avoir cal,
le la tête â (on rival ; ^ il forme avec une troupe de pé-»
cheurs & de Pêchcufes, un divertiflèment à Foccafion dci
néccs deTirçis 6ç de Dçriiiéo,
TIR tiT 17^
TOtlDATE^ tragédie ie VAhhiBoyer^ ié^%i
ABtiochide « fille d'Antiochus le 6rand,Roi de Syrie j
voyant qu'elle n*avoit point d*enfans du ftôi de Cappa-
doce (on mati, eti ruppofè deux , Âriaraiire & Holopher-
ne« Dans la fuite elle conçoit, contre (on e(pérance , êc
met au jour deux fiUes, & un fils>. appelle MithridatCt
Ceft (ur ce paflage , tité des fragmens île Diodore de
Sicile 9 que Boyer a confiruit le pian de (a Tragédie*
« Des deux cnfans (uppofês « ( dit-il } )e n'ai pns que
99 Mithridate , dont j'ai changé le nom en celui de Tyri-
' 99 date ) parce qu'étant obligé d'en faire mon Héros > 5c
» donner (on nonj a ma Pièce % je craignais qu'on ne la
«.confondit avec une autre Pièce qui porte le nom de
a» Mitridatt. »> *
L*Autettr (uppoCe encore que le Roi de Cappadoce #
ftti croit Ariaraidre Talné de ces deux Princes , a arrêté
Ion mariaj^e arec Bérénice , fille unique du Roi de Bi'
thinie ; mais qu'Amiochide , q]ai n*a ofé découvrir ce
myâere ^ voulant au moins cohCerver une couronne à An
fils légitime , a envoyé Tyridate à la Cour de Bithinie t
fbns le nom d'Axiaraûre* Cette adrcflè fert à prévenir lo
corar de la Princeilé en &veur du jeune Prince ; mais
elle ne peut empêcher le Roi de prefler la conclufion de
l'hymen qu'il %céfolu«
TlkiDATÊ , tragédie ie Campîpon i l'é^^i;
Le fond de cette Tragédie eft l'amour d'Ammon, fils
de David « pour la fœurThamar, que l'Auteur , par
relpeô pour les liyres faînts , a. appliqué à Thifèoire des
Parthes. Ce fiijet délicat eô très -bien difpo(é : desacci-
dens natureb & pathétiques (buticnnent l'aérien 9 8c
j^réparent le Speâateur aux mouvemens de pitié Ôc de
terreur ^ ^ui (ont le but de la Tragédie.
rjTE ET BÈRÉNiCE , Tr^g^rfie de Pierre Corneille^
Un &]ex traité en même tcms par Corneille & par
Racine « ne peut manquer d'être célèbre. On fait que
Bérénice fut une efpccc de duel entre ces deux Poètes;
k qu'une grande Princcfle mit ces deux rivauj^aut
S ir
'jkS6 . T I T
mains. FqnteneUc dit quç la Yiâoïtc demeura ati plul
jeune. Corneille a cependant mis plus d^aâion dans, la
pièce que fon rival ; mais enfin Tamour eft mieux expri-
mé dans R^çint ; é c'çtoit )â| (ans dpute > le point çf^
icntiçl.
TITONl^T VàURORE , Âffç défera , p^rRoy , iiftt*
Jique de M^ de Bury y 17SÏ 9
Le rajeuniflèment de Titon , ft fbn amour pour FAh'^
rore ^ font le fujet de cet Aâe., dans lequel l'Auteur fnp-
po(è Titon vieilli dès fa jeuneffe par la vengeance du
Soleil , Amant rebuté de l'Aurore >^ odieux à Vénus »
dont il avoit découvert l'intrigue avec le Dieu Mars.
TITON ET V AURORE , Papràle héroïque en trois AAes^
avec un Prolhgkie^par la Marre y MuJ^que de MandoUr.
ville y 1753. £e PTologue ejl de la Motte*
Titon , Amant de TAuroite , en eil aimé également.
Eole ) furieux de voir qu*on lui préfère une /impie ber-
gère , veut'fè venger fur Titon des mépris que l'Au-
rore lui témoigne, raies , Déeflè des Bergers « vient, le
trouver , & demande à ce Dieu le fujet de /à douleur.
JE)lc apprend qu'il veut faire périr Titon. LaDéeflè. ,
qui eil amoureufe de ce Berger, cen|urc!||Eole de lui laif-
^r le Coin de Je débarr^fler de fon rival. Le Dieu y con*»
fent; & Paies efîâye fî elle ne pourra pas vaincre l'indif-
férence que Titon a poyr plie, Vovant qu'elle ne peut
réuflir , elle fe venge en vicjlliflant les traits du Berger,
qui , dans cet état , ne deyoit plus attirer les regards de
}' Aurore. Mais l'Amour , en rajeuniifant Titon y le rend
encore plus aimable aux yeux de fbn Amante.
]Lt fujpt 4u Prologue cil le feu du ciel ravi par Pro-
méthée ; avec ce fçu & pelui de l' Ampur , il anime des
S^tMçs ^'h^jn^ipes Se dç fen^ipes , dont il peuple l'Uni-
vers, ;
TirUS , Tr^g^irfie de Belloy , 1 7 5 Pt
Cette Piçcç n'a riçn de commun avec la Tragédie de
Pérénice de Haçine ; c'efl Titvis , vainqueur des Breton
. gjii rçvifnt i Rçmç fÇ ÏÇn4rÇ 4u^ Vceu^ç dç fon peuple
T I T i»t
Sont U cQ fc^^,», ^pi'ès une longue- Ili9h4ie « avec les
tranfports de la joie la plus vive, il parott quo le Poçte a
voulu peindre la bonté & la bienfaiunce qui&i(bient le
caraélere de cet Empereur.
Ced au célèbre Méta^afè, que BcUoy a été redevable
de (on fujet: U l'a puifé dans un de Tes Opéra , intitulé
la ClemenX^ <^î Tito» 11 imite 1* Auteur Italien dans tout
ce que celui-ci n*a point trop imité d< Qnna & d'An-
dromaque ; car Métaflafe n*a fbuvent fait que traduire de
Jrands morceaux de ces deux Pièces, qui ont beaucoup
'analogie avec )a fîennc. L'Auteur François a (uppléé
par lui-même à ces mutations ; mais il n'a'pu empêcher
que^ le fond du (ujet ne fût , comme dans Cinna , un fa*
vorî qui çonfpire contre fon bienfaiteur» Il s'eft borné i
traiter ce fond d'une manière différente , en tâchant d'6^
viter toute reffcmblance avçc cette Pièce de Corneille »
(bit dans l'intrigue , Coït dans Içs caraderes , foit dans
le dénouement. Un précis du canevas de fa Tragédie va
démontrer jufqu'où s'étend cette difficulté.
Vîtellie , fille de VitcUius , détrôné par Vefpafîcn ,
tfi comblée de bienfaits par Titus * devenu Empereur*
EUe aime ardemment ce Prince ^ qui n'a pour elle que
de l'eâime ; & cette froideur la détermine à venger fur
)ui la mort de fon père. Sextus, Amant de Vitellie, Se
ï'ami le plus chéri de Titus, fait céder Tamitié à l'a-
mour : il promet à Vitellie la mort de fon bienfaiteur ;
nuis ce n'efl pas fans fdutcnir bien des combats , fans
éprouver bien des remords. Titus , abfènt , revient à
Rome ; 9c les remords dç Sextus augmentent. Il ne peut
réfifier aux nouvelles marques d'aneâion de Titus ; 8c
infiruit, par un billet anonyme , du danger qui le me-
nace, Titus le charge lui-même de veillera fà fureté»
JLçntullus 9 Amant fecret de Vitellie , mais qui a plus
d'ambition que d*amour , veut que Sextus porte lui-
même le coup mortel à Titus , pour avoir çnfuite occa-
fion de l'en punir. Il lui perfîiade que l'Empereur c&
fcn rival ; qu'il aime Vitellie , & fe difpofe à la Cou-
ronner, Sextus n'écoute plus qu'une fureur jàloufc : il
fuTprend Titus fçul, & levé le bras pour le frapper,
C'cildans cet inftint même , que l'Empereur fe rc-
iDume ^ apperçoit Sextus & lui tend les bras avec les ex-*
â% T I T
S»reffi6ils de II plus ylve amitié* Settvs \ troublé^ ttm^
iMdii , hors de lui , ayoue fon crime , & Veut s'immo-
ler. Il eâ défàrmé par Titu$. De fon c6té> Leotullus
croyant le parricide confommé, accourt peur en punir
Fauteur : il le trouve aux pieds de celui qui devoit tom-
ber fous fès coups. L'Empereur vole au (ccours de Do-
snitien fon frère 9 qui efl en danger. Lentullss raccom-
pagne & veut le percer au milieu de la mêlée. Il efl
prévenu & tué par Annius 9 l'un des deux Confuls.Titus
interroge Sextut;il veut favoir quel motif le porta à
. confpirer contre lui. Ses^tvs ne peut fe réfbudre à tra-
Iiir Vitellie , & efl remis entre les mains des gardes*
Toutefois l'Empereur fùfpend l'Arrêt de Sextus. Vitel-
lie accourt pour l'infiruire de tout ; & alors il refîifç
d*étre édairci \ il veut pardonner à Sextus , & ignorer
it% complices. Il lui pardonne en effet en préfence de
Vitellie , à qui il réitère une offre que Lentullus avoit
empêché de parvenir jufqu*à elle 9 l'offre du trône &
de fa main. Il n'efl plus tcms : Vitellie n'eil venue fur
la Scène qu'après avoir pris du poifbn : elle meurt en
inUruifant Titus de fès projets, en lui avouant l'amour
qu'elle eut pour lui 9 & en déplorant fa perte.
On voit que cette intrigue n'efl point celle de Cinna 9
du moins a beaucoup d'égards. Il en efl de même des ca-
raôeres : quelques uns ont entr'eux certains rapports ;
mais ils différent par des nuances très-dlflinâes. Titus,
quoique placé dans la même fîtuation qu'Augufle , cil
plus mtéref^nt , plus conflamment lui-même. Sextus a
moins de raifôns pour conlpirer que Cinna ; mais auifi
é]t>rouve"t-il plus de remords , marque-t il plus d'incer-
titude, ce qui n'efl point foiblcffc en lui. Plus de fer-
meté dans cette occasion n'eut fèrviqu'à le rendre odieux.
Vitellie ne veut perdre Titus, que parce qu'il ne peut
Taimerren cela elle paroit moins Romaine qu'Emilie 9
' que la feule vengeance fait mouvoir , & qui hafàrde
ju (qu'aux jours de (on Amant pour fc venger. Peut-être
n'en efl^lle que plus dans nos mcsurs ; & à coup fur elle
en efl plus différente d'Emîlic, A l'égard de Lentullus ,
je n'y vois nul rapport avec Maxime ,• fon caraâere eft
plus décidé , plus agiiTant 9 plus théâtral. Annius, Per-
Ibnnàge vertueux & riéccffaire dans la nouvelle Tra^
TOI- Ol
"fie , n^a point de. rival dans J^^dennè. Oti «e jpeut
euères lui oppofcnr Fulvie «qui conleille & pertuaae à
AuguHe d'u(er de clémence » tandis qu'Annius exhorte
Titus â ik faire judice. On voit du moins que ce Cour-
tifail^ dont les confcils font rejettes , contribue plus à la
gloire de (on maître , que Suivie à celle de Con époux»
Au rcfte , je ne prétends pas mettre en balance un chef-
d'œuvre éprouvé par les Hiffrages de plus d'un fieclc ,
avec it coup d'effai d'un jeune Auteur , qu'il eut fallu
uns doute mieux accueillir ^ mais dont le (uccès n'eût
jamais pu pafler que pour un encouragement nécdfTaire
& mérité.
TOILE DE THÉÂTRE : efpécc de tapiflerie , qui
bordoit le Théâtre des Anciens : elie diffëroit de
la nôtre > en ce qa*elle écoit attachée par le bas ,
enforte que quand nos Pièces commencent » on
levé la toile , qui eft attachée par te haut , les
Romains la b^TitToient , la laifToient tomber fous
le Théâtre ; & quand la Pièce étott 6ate , ou me-
me après chaque Ade , on la relevoit pour les
changemcns de décorations ^ au Heu que nous
la baiftons De-là vient qu'on difoit en Latin :
*$QU?r€ aul<zA , lever la Toile , quand on fer •
fnoic la Scène & que les Aâeurs fe retiroient ;
& premere aulctd , baiffer la Toile > quand on
découvroit le Théâtre pour commencer l'aâion.
Ovide a peint merveilleufement cette manière
d'ouvrir le Théâtre chez les Anciens , & en a
fait ufage pour une des plus belles & des plus
brillantes comparaifons que je connoiffe s c'eft
dans le troifiéme Livre de fes Métamorphofes ,
où, après avoir parlé des hommes armé?, qui na-
Quîrent des dents du Dragon , que Cadmus avoft
icmécs 1 il ajoute dans un ftyle élevé :
'*
TOI
{ndèvildcs fluijns 9 gleba? espère tnùvttl,
Prima^ue de fiilds aclei apparuic hafis ; <
Tegmina mox capitum pido nutantia coiio ;
Mox humeij , peânT^ue 9 onerataque brachia teiîl
Exifiunt : crelcit^ue îçges clypeata Ttrorunu
Sic ubi toUuntur feitis aulxa Theatris ,
Surgere ligna fblent primùmque oilendere yultos :
Caetera paulatim ^ placidoque eduâa tenore
Tota patent , imoque pedes in m^rginc ponunt*
Alors pfodigè étonnant & incroyable îles mot-
tes de terre commencèrent à s'entr'ouvrir , & du
milieu des filions 9 on vit fortir des pointes de
piques , des panaches , àçs cafqaes , enfuite des
épaules & des bras armés d*épées , de boucliers»
de javelots ; enfin une moiffbit de combattans
acheva de paroître. Ainfi quand on baifle la todle
dans nos Théâtres, on voit s'élever peu à peu les
figures qui y font tracées : d'abord, on n'en voit
que la tête; enfuite elles fepréfentent peu à peu;
& fe découvrant infenfiblement, dlesparaiT*
ient enfin toutes entières > & femblent debout
fur le bord do la Scène*
TOI NO NET TOINETTE » Comédie en deux A&es , mi-
lie i' Ariettes ^i par des Boulmiers^ Hûufique de Cojfecy aux
Italiens^ 17^7 m
La Aoche a placé autrefois deux mille écus fur la Fré-
gate la Belle Marguerite. N'en ayant point de nouvelles ,
il a emprunté d'Antoine Bertrand mille livres > à con-
dition que s'il ne les rend pas dans un an » Bertrand
épou(era Toinette , fille de la Roche. Cette Toinettc
aime Toinon 8c elle en câ aimée ; mais comme la Roche
«e peut rendre les cent piàoles » îl y a apparence que
TOI T O U iS|
- Isttf mariage ne fe fera pas. Ils (ont dans cette inquié'-
cud^ lorlquc le Capitaine Sabord ^ qui aime la ftosh^ ^
Se veut du bien aux deux Amans , lui prête les mille
livres , avec lefquelles la Roche iatisfait Ion créancier.
TOISO!^ DVR , (U) Tragi-Cùmidie it P. Corneille^ en
cinq AQes > e/i Vers , tntUe de Danfes & de Mufique #
Voici une Tragédie dant le même genre qu^Andro'*
méde , avec le mérite de plus , que Tart du Poète v a
ren^ les machines inféparables du Poème* Il fut fait à
Toécafîon du piariage de Louis XIV» avec Tlnfante
^ d*£(pagne. Son titre en explique fuifiramment le lujct»
TOMBEAU DE NOSTRADAMUS^ ( le) Opera<:om^
w en un Aâe 9 en VaudevUUs , par le Sage y dla Boire
àaint'Laurent ^ 1 7 1 4-
Oâave j qui retrouve (on valet Ârlequifl , lui^ ap« *
prend qu*apres avoir époufé Ifabelle, qui l'aimoit , il en
efi devenu jaloux , fie que l'ayant Turprifè avec un hom«
me , U a tué ce téméraire ; mais que , prefIS par (es re*.
mords , il craint que (à femme ne (bit innocente , d'au*^
tant plus qu'il a appris que cette épouCe Infortunée efl
partie de Florence pour le (uivre. Jlla cherche de foa
côté ; ne pouvant la trouver , il eâ ré(blu d^ouvrir le
Tombeau de Noftradamus* Arlequin , effrayé , effaye en
vain de l'en détourner ; mais Oâave frappe (ûr le Mau^
Colée 9 qui s'ouvre. Il en (brt un Monftre affreux , qui yo^
mit des tourbillons de feu. Arlequin s'enfuit de peur*
Intrépide Oâave embraffè le Mondre , qui s'abîme
maH'tôt ; un Magicien noir paroit : il donne un coup de
baguette (ur le Tombeau , qui s'ouvre entièrement , Se
lame voir tout Tintérieur. Noflradamus y paroit dans un
fiiuteuil ; il écrit fur une table d'ébène. Autour de lui
(ont rangés plu/ieurs bouquins» 11 a la tête couverte d'un
bonnet violet à longues preiiles; une barbe blanche lui
defcend* )u(qu'à la ceinture , & il porte une robe de
saême couleur , par(èmée de caraâères talilmaniques.
Ndiradamus promet fa protedion à Oâave ; il lui
ipprend ^ue rbomme qu'il a tué n'eft pas mort» éc que
t9i T O M
' fôn époufe efi Innocente. Il l'envoie chercher par les
' Lutins , & la lui rend. Les deux époux réconcilié%i& réu-
nis , remercient le Prophète 8c le quittent. Ils font rem-
' placés par deux jeunes gens qui fe diiputent i'ur Tancien"
neté de leur noblefTe »& qui preiTent Tun & l'autre Nof^
tradamus de décider en leur faveur. Celui-ci offre de
faire paroitre devant eux leurs aïeux ; dans le moment
on voit paJTer un vieux Gentilhomme de campagne ;
après lui un fiaiili de village ^ qui eâ Gxivi d'un Meu-
nier. Le fécond jeune homme le moque du premier ;
. nais il a bientôt fon tour ; & l'on voit paroi tre pour fou
compte un gros homme richement vêtu , un petit Com-
mis aux Aides 9 & enfin un Cocher. Les deux jeunes gens
fortent pleins de dépit , & couverts de confufion.
* Une Meunière vient avec Pierrot^ fon Garde-mouIIn,
- qu'elle aime 9 & dont el!e voudroit faire (on mari en
place de celui qui l'a quittée- depuis fix ans « dont elle
n'a point entendu parler depuis, & qu'elle croit mort;
nais - Noflradamus lui apprend que fon mari s'ef^ fait
agioteur 9 & qu'il a gagné des fommes confîdérables* La
Ifleuniere perd à Pin fiant le goût qu'elle avoit pour Pier*
rot : un accès conjugal: la reprend; & elle part à l'infiant
pour aller prouver ton mari,
TOAJ'JONES , Comédie en trois ASes f en profe , mtlée
à* Ariettes , par i^oinjiaet 9 Mufique de Phiiidor , aux hâ^
liens j i7^5»
Tom-J6nes & Blifîl font frères & neveux d'Alwor-
thys. Le premier , par des circonflances connues dans le
Roman de ce nom , pafle pour bâtard , & n'cfl paspar
confequent reconnu pour le neveu d'Alvrorthys.WcHFrn,
père de Sophie,a pour Tom*J6nes l'amitié d'un père: il a
promis fà fille â Blifil ; & il fait part de ce mariage futur
a fon ami. Tom-J6nes aime Sophie Ifc en eft aimé ;
& Sophie a de Péloignement pour Blifil. Elle fait con-
noStre l'un & l'autre de ces deux fèntimens à fon père ;
& comme elle le trouve inflexible , elle prend le parti
de fuir la maifbn paternelle. On va â (a poursuite ,, Se
on la trouve dans une hôtellerie avec Tom-J6nes, dont
«n alloit découvrir la naifTance ^ ùuas la fecfiçUe de Brir
TON aJr
fil. Il (oufiraît des papiers qui font cotmoitce que (bn
mal cà fon frère & neveu d'Alworthys, Malgré cela, la
yérité (e découvre ; Toncle efl indigné de la conduite de
filifil dans c^tte occafîon , reconnoit avec joie Tom-Jâ*
■es pour fpn neveu ; & Wcftern efl enchanté d'en
£ùre (entendre. Biifil efl deshérité par Tonde ; & Tom^,
JÔBes a là fucce/fion & la main de Sophie*
TONNELIER y (le) Ooera-Comique en un Aâle , méli
f Ariettes , attribué d Audinotjjoit pour les paroles ^Joit
pour la Mufique , d la Foire Saint-Laurent 1 1761.
Martin y Tonnelier de village , aime une Pavfanne
nommée Fanchette, qu'il a élevée : il defire d'en faire (â
femme ; mais Fanchette n'eu pas di(pofée à ce mariage »
p^rce qu'elle aime Colin, jeune Hilicien réformé , qui
demeure & travaille chez Martin en qualité de compa-*
{non» Le Tonnelier Ibupconne leur intelligence ; êc na-
turellement grondeur, il le devient d'autant plusen«^
. core ,' que lejeune MiUuire , qui efi d'un caraâere rail-
leur , ne cefle de Timpatienter par des quolibets, 8c de
Tinterrompre quand il lui parle , par des chansons, Mar-
tin prend la ré(blucion de le mettre i la porte. Fanchette
eu avertit (on amoureux ; 8c comme elle ne veut pas (or*
tir mal de chez (bn maître 9 à qui elle a des obligations V
Colin lui propo(è de mettre Ton oncle Gervais,le Meu-^
nier, dans leurs intérêts, 8c de l'engager à venir deman-
der au Tonnelier le paiement d'un billet qu'il lui doit
depuis long-tems , efpérant que n*ayant pas , (bit les
moyens , (bit la volonté de payer , il (c prêtera plus fa->
cîlement à la proportion qu*on lui fera de donner Fan-
chette â Colin. Martin vient & chafFe Colin ; Fanchette >
à qui il rapprend lui>méme , lui témoigne du mécon-
tentement. Le Tonnelier TappAife , l'envoie dans (i
chambre pour (b coucher , & (b retire dans la (îen-
ae« A peine y eft « il , que Fanchette rentre dans la
boutique pour épier fi (on Amant revient , comme il le
lui a promis , avec (bn oncle. Coliii entre avec la clef
de la boutique, que Martin a oublié de lui âter, 8c dit
i Fanchette que ton oncle va venir. Elle en eft charmj^,
|& retient Colin prè« d'elU gour fouper avec un g4(çaa
^h
TON
&une bouteille de vin qu'on lui a donnés.. Pendant ce
tems-là arrive un ivrogne qui fait un bruit épouvantable,
impatiente |es jeunes gens , boit leur vin ^ renverfe , en
s'en allant , le tonneau fut lequel ils mangeoient , &
éteint la lumière* Martin arrive au bruit : Fanchette
trouve le moyen de £c retirer (ans être vue ; Colin , ca-
ché derrière uh tonneau, ^oudroit bien s'échapper auHî ;
mais le Tonnelier l'apperçoit , veut courir après ; Colin
fc Czmyc , Fanchette arrive aux cris de Ton maître ; celui-
ci lui fait des reproches : elle lui en fait d'autres fur Tes
in juives fbup^ons. Martin fè refTou vient qu'il n'a pas 6té
la clef à Colin , avoue â Fanchette qu il a tort , la prie
de lui pardonner; 8c afin de reâer un peu avec ellC) il
veut travailler , & entre dans un cuvier pour l'accommo-
der* Colin arrive; le Tonnelier dans le cuvier prie Fan-
. chette de lui dire .une chanfbn ; & à chaque couplet il
. répète le refrein en riant & s'applaudiiTant. Il entend
quelque btutt à la fin de ia chanfon , (ort la tête du eu-
. vier , & voit Colin qui baife la main de Fanclîettc. Il
court à lui pour rafIommer;mais le Meunier qui arrive
.s'oppofè a (a colère , Se lui demande fon argent : ce qu'on
■ avoit prévu arrive ; le Tonnelier n'a pas de quoi payer :
Colin propofe de répondre de la dette, à condition qu'on
lui donnera Fanchette. Martin s'emporte ; mais ne pou-
vant mieux faire , il confent à tout. AlorsGervais ,jpour
le confbler , lui rend fon billet : le Tonnelier furpns de
ce trait de générofîté , remercie le Meunier , l'embraiTe t
& tout le monde fè trouve fatisfait* %
TOA/TfNE % ( /« ) Comiàit en un Aâlt , en profe ^ par le
Sage 9 aux Italiens^ i732«
Un Médecin avare veut donner (a fille à un vieil Apo-
thicaire ; il s'agit d'emp6cher ce mariage en faveur d'un
Amant aimé : un Valet adroit fe charge de cette affaire.
Le Médecin avoir choifi un Payfan fort & robufl^ pour
placer fiir û tête dix mille francs à la Tontine , & le fai«
lôit enrager par le réginie aufli rigoureux que ridicule ,
qu'il lui prefcrivoit. Le Valet met ce Payfan dans fcs
'intérêts ; & (bus des habits d'Officier^ ils viennent lui de
fon Maître le revendiquer comme déferteur de leur Ré-
gir tnt 5
4
T 6 R TOT: a8p
Î[lmenc. Le Médecin , cifrayé pour là Tontine « accorde
a fille en échange ; & le mariage le fait à la jàtûfac*
tion des deux Amans.
TORISMON^ ( fc ) Tragéiie d'AUbraj^ lé^S.
Germon , Roi de Suéde « l'étant trouvé i un fameux
Tournois en Norvège, a le malheur d6 tuer, chns un
. combat y le Èls du Roi du pays. Il devient amoureux 8e
la Princefle Alvide ; & ne pouvant Tobtenir du Roi (on
frère , à cau(e du meurtre précédent , il prie Torifmon»
Roi des Goths^ avec qui il câ lié d*une amitié très*
étroite v de faire la demande en ion nom , ft de lui céder
cnfnîte la Prlnceflè. L*amitié fait entreprendre cette ac-
■ tion i Torifmon ; mais Tamour le rend infidèle ; il ou «
blie (a promeflTe ; & u&nt des droits que l'hymen lui
domie , il emmené Alvide daâs (es Etats. Ceft en cette
fituation que s*ouvre la Scène. Torifmoii paroSt accablé
de remords ; Tarrivéc de Germon ne Ccrt qu'à les aug-
menter. C'eil-U le commencement de fts malheurs ,
que la cauftrc^he porte i leur comble : i;ouc Ce décou-
vre;, cette même Alvide qui aime tendrement Toril^
mon . dont elle ignore la perfidie, eft reconnue pouffa
tat des Goths (bus la puiiTànce d*un Etranger. Cet Ora*
de barbare n'ayant pas été exécuté , par une fuite d'à*
ventures , cette PrinceiTe avolt rempli la pl^ce de Thé*
ritiere de Norvège. L'Oracle n'en a pas moins (on effet.
Alvide apprenant fà naifTance , termine , par uh coup
de poignard , une vie que Ton hvmen inceâueax lui fait
paroitre odieufe. Toriimon la mit au tombeau ; 5c près
d'expirer , no/nme Germon pour fon lucceflTcfir.
TOtjNËT, Parodie it Titon et L\iuRaRâ « par MM. iê
fortelance Er Pohfinet » d la foire Saint-Germfiin , 1755.
Totînct , jeune garçon , aime une bouquetière nom*=
Jnéctrkolor ;& il en ed aimé. Un Marchand de CftC»
flctf,iuritux de ne recevoir que des mépris dcTrîça*
zç^ Ton TUA
lor^^oar^ 3 i cencv deTaunour, tetit s*en venger
Ar àtk Amaiitf Lite £hafbMintere qui aime To/inct , fe
charge de b yengcance , eipérant que lorfqu'elie aura
fon amant en (à puiilànce 9 rUe fçaura gagner Ton cœur»
Mais tout ce qu'elle tait pMir attendrir Totinec, eS
inutile ; ft de rage elle lui noircit tout le vifàge
avec du charbon. Tricolor voit fon amant dans cet
état i èi eUe en cft effrayée. La nourrice de ce jeune
gardon en efl aufli épouvantée d*abord ; mais s'apperce-^
Tant que ce n'efl qu*un peu de charbon qui le rendiS
noir 9 elle le mené auprès <run puits , hix lave le vifâge;
9i Totinet revient trouver (à chère Tricolor, qui rènta«-
. «roitre pour lui fon amour*
"Î^VK DOUBLE ( U)intU Pxiti xxurrtr , Opéra Otoi-
ëe'ea un A&e % enptafi trtnmonohgue^ ih Foire Saint
€rmain%'\7\u
m
Le (Ujei- de cette piéee eft f!r^ d*un« hifloire trèf-eo»
ittique éts Contes Arabes, doiic Gallct , Auteur de IW
vra^e y a confervé rintrigncf les lituaci^s êc les plaiiiui*
teriei. Cehi du Caii iupé^ qui eA k fliéme chdâ, a'a pas
noins réuffi.
TRAGÉDIE. Le hafard & Bacchtt$ donnèrent les
prenniieres idées de. la Tragédie en GréM. L'flif
toire en eft affec connue* Bacchus qui avoic
crouvé le fecrec de cuhfver la vigne , & d*cn ri*
ter le ViDi Tenfeigna à un certain Icarius dans
une contrée de l'Accique^ qui prit depuis le nom
d^Irarie.Cet homme ufijinir rencontra un bouc
jui fàifôit du dégât dans (es vignes , Timiiiola à
on bienfaiteur , autant par intérêt que par re«
comioiffiuice. Des Payfans témoins de ce facri-
fice» fe siirent à dan fer autour de la yidime t
«n chantant les louanges du Dieu. Ce Diverti ÂTe-
ment paflàger devînt un ufage annuel » puis fa*
le
T H A. i$t
crifice puUic y eofuiu cérémoaie tinivetfelle >
& enfin Speâade public pio&ne. Car comme
tout c€oi€ facré dans rancîquicé Payenne $ les
Jeux & les Amufemens fe tournertnc en Fêtes ;
ic les Temples à leur cour Ce métamorphofe-
renr en Thé&cres. Mais cela n*arrifa que par de-
5ïé$. Les Grecs venant à fe polir» tciimrporterenc
ans leurs Villes une Fête née du loi(ir de la
Campagne* Les Poètes les plus diftingués fe fi-
rent gloire de compofer des Hymnes retigieu*
Tes en l'honneur de Bacchus , 8c d'y aloucer
tout ce que la Mufique & la Oanfe pouvoient y
répandre d'agrémens. Ce (ut une occafion de
difputsr le pfîx de laPoéfîe s 6c ce prix , au
moins à la Campagne, ê^oic un bouc ,ou un ou-
tre de vin , par altufion au nom de THymne ba«
chique,at>péllée depuis long-temsTragédie yc'eft-
i*dîre,Cnanfon du bouc où des Vendanges.Ce ne
fiit9en efifèttrien ^utre cbofe durant un loiig efpa-
ce d*annces«On perfeâionna déplus en plus le ma*
mie genre ; maison ne le changea pas. Il fit et^
ir^amres la réputation de plus de 15 ou i( Poc«
tes « prefque tous fuccefleurs \c% uns des antres.
On voit afTez que ni dans ces Hymnes 9
ai dans les Chcrurs "qui les chamoiem » on
u trouve aucune trace de la véritable Tri^« .
gédie » à en pénétrer Tidée plutôt que le
nom. On peut toutefois conjeâurer avec fon-
dement , que ce$ Poé6es devinrent graves ,
touchantes 6c paflîonnées , telles à peu près que
THymnc des Pcrfans , qui eH rapportée pac
Chatdin » & qu'on trouve diftribuée en ltp%
Cbaiits f compoCée en Tbonneur 4e Mahçmet
tft T R A
• •
& d'Ali , avec des penfées & des fentîmens qui
ont quelque cbofe de refpric Tragique^. Auflî
les Poètes fe laiTerent-ilsàla fin de ces éloges
bachiques , qui apparemment devehoîent firoids,
comme les louanges réitérées fur le même fujett
Se qui d'ailleurs tournoient plus au profit des
Prêtres de Bacchus , qu'au plaifir des Speâateurs*
L'un de ces Poctes , ce fut Thefpis , eut la bar-
die0è d'y changer quelque chofe, & eut le bon-
heur de réuifir. 11 s'avifa d'interrompre le Chœur
par des récits 3 fous prétexte de le delà (Ter. Cette
nouveauté plut. Mais qu'étoit-ce que ces récits?
L'unique Aâeur qu'il introduifoit » jouoit-il feul
une Tragédie ? Il eft vitible que non* Point de
Tragédie fans Dialoguç ; & point dé Dialogue
fans deux interlocuteurs pour le moins. Je me
iigtre que Thefpis , fur l'idée d'Homère , dont
on récitoït les livres dans la Grèce, crut que des
traits d'Hiftoice ou de Fable , Toit fé^ieux, /oit
Comiques , pourroient amufer les Gtecs. Il bar-
bouillloit même ces Ââeurs de lie» dit Horace»
pour. les rendre plus fembUbles à des Satyres ^ &
il les promenoit dans des Chariots , d'où ils di-
foîent fouvent des paroles piquantes aux paffans.
Voilai l'origine^desTragédies Satytiqaes;maisil y
avoit quelque cbofe de plusdans les Tragédies fé-
rieuH^Si dont il n'inventa pourtant que l'ébauche.
II y a lieu de croire , que bien qu^uii
feul Aâeur parât & récitât , il f upppfoit une
aâion réelle > & qu'il venoit dans les intervalles
du Choeur en rendre compte au Speâateur, foit
par voie de narration, foit en jouant Te rôle d'un
Héros # puis d'un autre 9 ^enfuited^in troidc^
T It A %9i
me Je fuppofe, par exemple , que Thefpis ou
Quelqu'aucre de Tes SucceCTeurs eût pris pour
iujet , comme Homère , la Colère d'Achille. Je
m'imagine que Ton Aâeur repréfencanc le Prêtre
d'Apollon , venoîc dire que vainemenc il avoic
tâché de fléchir Âgamemnon par des prières &
des préfens ; que ce Roi inflexible s'étoit obf-
tiné à ne lui pas rendre fa fille Chryfeïde ;
que fur cela , Chryfes imploroic le fecours du
Dieu pour fe venger« Dans un fécond Monologue
fe même Aâeur , ou un autre , (l'on veut , fai-
foit entendre qu'Apollon avoir vengé Chry*
/es 9 en répandant fur le camp des Grecs une
Peflc cruelle , qui y caufoit la défolaiion. Selon
les apparences , on continuoit de même jufqu'à
.h&WySc voilà ce qu'on peut inwginer de plus
vraifemblable , en ne fuppofant >.av€C Ariftore»
qu'un Adeur. Mais après tout , ces récits d*une
aâion qu'on nevoyoit pas , n'étdient quunecf*
pécede Poème Epique, En un mot , il n'y a point
encore là de vraie Tragédie. Il peut au plus y en
avoir un léger crayon. Car outre que le fujet
des récits de l'Aâeur étoit une aâion Hiivie ,
laccefloire temporta peu à peu fur le principal.
Thefpis, Phrynicus, Chérilus, & tous ceux qui
coniporerent dans le goût de Thefpis , oublièrent
pre(qu'entiérement la deftinatk>n du Chœur , &c
ne parlèrent plus de Bacchus. De-là , dit Pluiar-
que , il arriva que la Tragédie fut détournée de
Ton but , & pana des honneurs rendus à Bacchus
à des Fables & à des Reprcfentations palEonnées,
Les Prêtres s'en plaignirent j & leurs plaintes
T» »•
1^4 t ft A
fonlefenttth pfôvcAe. Gela tH teâu , dîftfît-
on ; rhais oti n*y vùk rien de B^ccbers, L'enibar-
raseft dcfçavoir comment Tbcf pis imagina le
prcmficx cette iHtibfe dé la Tragédie , fi les
Choeurs né lui en ont pas donné lieu. Là Natu-
re va ordinairement de l'un à Tautre dans les
arts , âinfi que dans Cts produAions ; & il arrî*
ve > prefque toujours , que Tidéç ûouvelle qui
iurvient , a queloue rajpport avec celle qui la
Élit naître. Il eft lurpre'nant ^e ni Ariï^e , ni
ceux qui oniArasté cette matière , ne nous mon«
trent pas avec prccifion les divers changemens
que re^t la Tragédie • dépuis fa naiiTance , îuf-
qu^à fa maturité en Créce. Il neTeft pas moins »
qu'ilsne nous difent point nettement , excepté
Philéflrate & QmntiHen » une cboie qu'il faut
toutefois nécefTàtrement condure de leurs. écrits,
à favoîr s qu'Efchyle fut le véritable inventeur
de là Tragédie , proprement dite- Tous» en effet,
s'accordent à dire , qu'il îôîgnît un fécond Ac-
teur à celui de Thefpi^ Voilà des Interlocuteurs ;
tbilà le Dialogue , oc par conféquent un germe
de la Tragédie. Avant lui , rien de tout cebu
C*cft donc Efchyle qui en eft le Père.
Sophocle & Euripe coururent après lui la mê-
me carrière •, & enmoins d'un ficelé, la Tragédie
Grecque , qui avoir pris forme tout d^un coup
ientre les mains d'Efchyle , arriva au point où les
Grecs nous l'ont laiflTée.Car quoique lesPoctfeô,
dont je viens de parler , eulTent des Rivaux d'un
très-grand mérite, qui même l'emportèrent fou-
vént fur eux dans les jeux publics , les fuflfra-
£esdes Contemporains & de la poftéricé , fe font
t 1t A i,s
néanmoins réuiûs en leur &vear. On les rtcon-
noie pour les Maîtres de la Scène ancienne ; 6c
€ eft uniquememenc fur It peu de Pièces , qui
nous refte d^eux » que nous devons jnger du
Théâtre des Grecs. AufS les palfions prindpa*
les que touche Homère » font elles conformes à
Ja durée de fon Poème , & à la natui^ de l'hom-
me , confidéré comme leâeur. Ceft la joie , la
curiodlté , & Tadmiration » paflîons douces » qui
peuvent attacher long-tems le cœur fans le ht-
tigucr ; au lieu que la terreur » Tindigùation » la
haine » la compaffîoh » 8c ouandté d'autres
dont la vivacité peut épuîfer rame , ne font
traitées , dansTIliàde, qu'en paffant , Oc toujours
avec fubordinaiîon aux p^iffions modérées qo*oa
y voit régner. Mais dans un Speâacle qui doit
peu durer > les paflioni vives peuvent jouer leurs
jeux , & de fubalternes qu'elles font dan^ le
Focme épiaue > devenir dominantes dans là
Tragédie , (ans iafler le Speâateur t que des
mouvemens trop lents ne feroient qu'endormir.
Ceraifonnement, au tefie^ eft fondé fur la na«
turc des pallions même. Un homme ne peut fou-
tcnir long-tems une violente agitation. La co*
1ère a fcs emporcemens , la vengeance a Tes fu*
reurs ; mais leurs derniers éclats font de peu
de durée. Si ces mouvemens rcfident plufieurs
années dans un cœur , ce n'eft que comme un
feu alToupi fous la cendre. Leur flamme caur
fe un incendie trop grand pour être durable^
Defir ^efïroi , pitié, amour , haine même, tout
•cla poné aux derniers excès s'épuîfe bientôt.
i,« T R A
La viôIeDce d*ane tempête eft un préfage de
fa fin Les pafllons vives & courtes font donc
les vrais mobiles , propres à animer le Théâtre ;
car fi ce que je viens de dire eft vrai dans la
nature » le Spedacle qui en eft une imitation,
deit s*y conformer , d'amans plus que les paf-
fions , luflènt elles feintes , Te communiquent
d'homme à homme > d'une maniéré plus fou*
ilatne que la flanime d'une roaifon embrâfée
ne s'attache aux édifices voifins. Ne Tentons-
nous pas nos entrailles s'émouvoir à la vue d'un
malheuteux » qui avec des cris pitoyables nous
éxpofeune extrême mifereîLacraince ne pénètre-
t-eile pas îuTques dans la moelle des os, quand on
voit une Ville livrée à-l'Ennemifdesvifages pâles»
des .femmes tremblantes , des Soldats furieux ,
Se tout l'appareil d'une prochaine défolation ?
Qu6 leroit - ce fi Ton voyoit les traits de
la rage Sc^ du défefpoir que la nature grave
elle*même fur le front d'un homme ou d'un
Peupledeftiné à périr fans reflburcc ? Et quel
efifèt ne prodttiroit point une terreur panique }
Une pamon bien imitée , trouve auflî aifcmene
entrée dans le caur humain , parce Qu'elle va
trouver les mêmes reflbrts pour les ébranler ^
avec cette différence remarquable , qui a ians
doute frappé Efchyle : c'eft que les paiïions
feintes nous procurent un^plaîfir pur, au iiçuque
les paflîoos véritables ne no^sdonnent qu'une fa-^
tisraâ;ion légère > & noyée dan$ une grande amer'
tume. Un monftre horrible nouç ieroit f^^c^her
de frayeur. Un miférable que nous ne pourrions
foolager , nous dcchireroit les entrailles. Mais ce
T R a; if7
iQonftrc & ce malheureux en p^matret Tan fût-
il /plus eârayanc que THydre de Lerne» 6cYzur
cre plus à plaindre que Bélifaice , ne figauroienc
manquer de Étire un plaiiir très-grand aux Spec*
taceurs » s'ils font tracés par une main habile ;
& voilà, pourquoi Boileau a fi bien die après
^iftote:
3
^m» m
U' n^cfi point de Serpent ni de Monfire edîenxy
Qui 9 par Tan imité , ne puiflè plaire aux yeux«
D'un Pinceau délicat ^ Tartifice agréable ,
Du plus affreux objet, fait un objet aimable.
Ainfî^ pour nous charmer, la Tragédie en pleurs »
D (Edipe tout (anglant fit parler les douleurs »
D'Orcfie parricide , exprima les allarmes ,
Et pour nous divertir , nous arracha des larmes*
Mais n toutes les pafHons , bien repréfentées,
produifent ce plaifir délicat , il n'en eft aucune
qui le caufe avec plus de vivacité , que la ter-
reur 6c la compaflion. Ce font là proprement
les deux pivots de Tame : comme nous fommes
plus fenfîbles au mal qu'au bien , nous haïflbus
Deaucoup plus Tun que nous n aimons l'autre ;
& nous ibuhaitoiis moins vivement d'être heu-
reux,, que nous n'appréhendons d'être miférables.
D'où il arrive que la crainte nous eft plus natu-
relle,& nous donne des fecouflès plus fréquentes ,
^ue toute autre pâflion , par le fentiment intime
& expérimental qui nous avertit topîours que les
maux aflié^enr de toutes parts la vie humaine.
. La pitié , qui n'eft qu'un fecret repli fur
nous à la vite dQ$ maux d'autrui , doht nous
ïf\ i n X
; fouTons lare également lei tlâlmes, jt «iie^*
|bn fi Miroite ivée, la craime «Que eei Âèiix paf-
fions font Inséparables dains i es liommei » que
. le befoîiy inmtuel oblige de Vivre datis la Sodecé
^vîte- Ceft ce qiû fiiit dire à Virgile , eh par*
tant dia bohhéor ilieftîmifi4e d'un hearèax tosfir
que goâre m Philo fophe SoTHaire : I(n*eftpbint
oaoi la oéçelCté dé compatir -a la mifere d'un
▼érmeux iodigém t ou ae^ porter envie au riche
coupable. La ctaime 6c la piné font les paflîons
les plus dangereufes ^ coipme elles font les jplus
commîmes. Car û l^une , & par conféquont laa»
tre. icaufe de leur liaifon » glace éterDellemenr
les hommes » il n*y a plus lieu à la fermeté d*a«
me néceflaire pour fupporter les ihalbèurs iné-
vitables de la vie ,. 6c pour furvivre k Leur im*
prellion trop ibuvent réitérée. C*e/l pour cela
que la Philoiophie a employé tant d*art à purger
Pune & l'autre» pour ufer du terme d'Ariftoie^ à
delfein de confefver ce qu'elles ont d'tt|fle $ en
écartant ce âu*elles peuvent avoir de pernicieux.
Mais il^iaut convenir qu'en céd , la Poë-
6c remporte infiniment (ur la Philofophie ,
dont les raifonnemen!! trop crus (ont Un préfer*
vatif trop (bible ^ on un remède peu fâr contre
1^ mauvais effets de ces paflîons \ au lieu que
. les images Poétiques ont quelque chofe de pius
flateur & de plus infinuant pour faire goûter la
xaifon. Ce qu'il y a de particulier & de furpre-
nanr en cette matiéfe » c'eft que la Poefie corrige
la crainte par la crainte , & la pitié par la pitié »
chore d'autant plus agréable , oue le ccBur hu-
m^ùn âûme fes lentimens & fes foiblefles. 11 é'ir
T R A I99
maginè donc qu'on veut les flatter \ 9c W (c
trouve intêniîblemenc guéri par le plaifîr même
?|u*il a pris à fe féduire. Heureufe erreur donc
tSct eft d*aaiant plus cercaiti JÊj^ le remède uatc
du mal même qu on cfiéttjl A% vérité , la vie
humaine eft un grand ThStre , où Ton eft Spec*
tateur de bien des malheurs de toute efpéce. L*on
V voit parolrre tous'ies jours ( outre Tindigence^
U douteur ôc la mort » ) les défirs fougueux » Se
les efpérances trompées , les craintes defefpéran-
tes , & les foucis dévorans. Mais tout ce Spec*
tade n*infpire qu'une terreur & qu'une pitié
plus capable d*abattre le cœur que deTaflèrmir.
On a beau dire ; la vue des mifcrables ne nous
confole point de Terre ; fans compter que Thom-
me fe porte avec foin à éviter » autant qu'il le
peut 3 une fi trifte vue » pour îouir plus rran--*
qmllement des douceur^ de la vie , ou qu'il fe
rend dur & infenfible fur les miféres de Tes pa-
reilSfOubliancqu'ileiR: homme comme eux. 8c qu'il
payera chèrement de courtes joies par de lon-^
gués douleurs. Comment donc précautionnec
1 homme contre des maux inévitables i Com-
ment le rendre fenfible autant qu'il doit l'être }
Comment le fortifier contre l'abattement où le
jettent la crainte & la pitié? On le peut faire en
le réjouiflànt par le Speâade même de fes maux ,
eh y attachant fes regards malgré lui par un at-
trait de plaifir donc il ne puifTe fe détendre » &
en infinuanc dans fon cœur ce que cette crainte
-& cette pitié ont d'agréable & de doux ; non-
feulement pour le rendre humain , mais enco-
re poiir lui apprendre à modérer fes p'aïHons ,
loo. T R A
quand des maux réels viendront les: exciter. Car
lorfqu'on s'apprivoîfe avec Tidce des maux , on
fe fortifie foi- même contr'eiix , & on fe porte
plus vivemeaflàles foulager en autrui par Tef-
poir du retoilPP|^e moyen la Poèfie procure
deux avantages c^Rdérables à Thumanité ; Tun
d'adoucir les mœurs des hommes , comme font
Élit Orpliée , Linus , & Homère ; l'autre de ren-
dre leur fenfibilité raifonnable > & de la ren-
fomer dans de )uftes bornes , comme Tont pra-
tiqué les Poètes Tragiques de la Grèce.
L'on me dira , peut être > qu'il neii pas croyable
que toutes ces réflexions ayent paflfé par Tefprit
d'Homère & d'Efchyle , quand ils fe font mis à
compofer , Tun fon Iliade , & Tautre fes Tragé-
dies; que ces idées paroiflent poûichei& venues
aprèscoup;qu'Ariftote charmé d'avoir démêlédans
leurs Ouvrages de quoi fonder le but & I art de
l'Epopée & le la Tragédie » a mis fur le compte
de ces Auteiurs des chofes auxquelles , félon les
apparences, ils n'ont pas fongc ; qu'enfin je m'ef-
force vainement moi - même de leur prêter
des vues qu'ils n'avoient pas. Mais croira-t-on
que ces grands hommes ayent travaillé fans def-
iein ? Je l'ai déjà dit d'Homère, & je dois le dire
' des Poètes Tragiques fes imitateurs. S'il eft vrai
Su*en efïèt l'art de la Tragédie réfulte de leurs
ouvrages , leur refufera-t-on le mérite de l'y
avoir mis ; ôc voudra-t-on leur ravir l'honneur
d'avoir pu penfer ce que nous n'avons penfé
qu'après eux , & par eux? Mais Je veux qu'ils
n'ayent pas eu dans l'efprit ces réflexions auflî
analyfces qu'elles l'ont été depuis. On ne peut
t R A )•!
aumoms nîerraîfonnablernent, qu'ils n*cn avenc
eu te fends & la fubftance , qu'ils ont déveJop*
pés peu-à-peu , à mefare qu'ils voyoient le fuc-
ces Don où maurais de leurs fpeftacles^ Car alors
non contents d'étudier la nature dans leur pro«
pre cceur , ils )ugeoient de ce qui devoit plaire,
par ce qui plaiioiten eflfet « & fé conformoienc
au goût des Peuples , pour fuivre de plus près la
nature v^eommeun Sculpteur habile & éclairé
étudie l'antique qui a plû pour approcher déplus
près du vtai beau qui doit plaire.
Jevais encore plus loin j&îe fuppofe qu'Efchyle
n'ait pas connu tout d'un coup,que le but delaTta*
gédieétoitde corriger la crainte & la pitié par leurs
propres eflFets ; du moins on doit conrenir que
pui [qu'il a tâché de les exciter dans Tes Pièces »
il a eu en vue de réjouir fes Speâaceurs '(>ac
Pimitation de la crainte & de la pitié , & que
par conféquent il a lenti le prix de ces palCous
mifes en oeuvres. S'il n'a youhi inftruire , il a
prétendu plaire. Et pouvoît-il imaginer deux
moyens plus efGiçaces pour y parvenir f Enfin Ef-
chyle a conçu viiîblement que la Tragédie de-
voir fe nourrir de paflîons , aîniï que le Poème
épique , quoique d'une façon dîÉFcrente-,c*eft-i^
dire , avec un air plus vif & plus animé , à pro-
portion delà difFérencç qui doit fe trouvèrent
tre la durée de l'un & celle de l'autre , entre
un livre & un Speftacle. Jl s'eft rcpréfenté 1-E-
popée comme une Reine Augufte , afliCe fur aa
Thrône» & dont le front chargé de nuages , latflè
entrevoir de vaftes projets , & d'étranges révolu*
^ons ;au lieu quMl s'cft figuré^la Tragédie éplo-
f^. TUA
téc , & le poignard en main , telle qvfon la pré*
fente, accompagnée delà terreur &de U compaf-
£on , précédée par le déferpotr , & bientôt faivîe
de la rrifte(Te&du deuiLMaîs pour ces mottvemenrt
ilfautdescliangemens de fortune, des rcconnoii-
fanccs » des intrigues 9 & tout cela fuppofe une
ou plufîeurs aâions. Homère , guidé paf la rai-
Ton y n'en a cboifi qu'une feule , qu'il a conduite
jufqu'à vingt- quatre Chants fort étendus. La rai-
fon veut donc beaucoup plus encore « qu*on n'en
ffaite qu'une dans un Speâacle die peu d'heures.
L'ordre & la proportion des parties leur ont pa*
ru le point le plus etTentiel de flliade , & confé-
quemment de la Tragédie. En cflfet , puifque le
Poème E pique fait un corps accompli avec fes
)u(les dimenfions, & que par-Ià, il eft con*
forme à la nature , il a fallu faire couler cet or*»
dre Si cet heureux arrangement dani^ le Speâacle
Tragique pour le rendre agréable. Il a fallu pour
cela déterminer fa vériiable durée • mais d'une
manière plus précife qde n'a fait Homcxe dans fon
IIiadej& dansfon OdyiTée. Car un Poëme^u'on
doit lire , peut prolonger ou raccourcir la durce
de fon aûion un peu plus ou un peu moins, fans
autre régie, finon que l'étendue n'en doit pas être
pu trop confidérable , ou trop petite. Un Poésie
Epique eft un édifice dont on doit voit les dimen-
jGons d'un coup d'ceil , après l'avoir examiné par
parties & en détail Que l'édifice foit plus ou
moins grand , pourvu qu'il foit bien propor-
tionné , ôc qa'il ne paÛè pas la portée de Toril ,
il n'importe. Voilà la régie de la nature telle
^'Hmacxe Fa chpi£le , ainfi que je l'ai déjà &n*
T R A )0|
fitiiié ; & je ne penfe pas qu*on putiïe ratfonna-
blemenc en alléguer d'autres. Mais il n*en efl pas
de même d'une a6kion mife en Speâacle. Ceft
ane autre forte d'édifice, qui non- fculemem doit
avoir une étendue beaucoup moindre que le pre-
mier, maisencore qui ne peut fouf&ir qu une mefa*
re déterminée* pour ne pas rebuter le Speflaceur,
obligédele parcourir fans reposSc fans interruption.
Il eft donc naturel que la mefurede Tac*
cion ne pafle pas de beaucoup celle de ta ne*
Méfentadoii. Telle eft la régie du bon feus que
la réflexion fie naître à Efchyle ; Se plus nette-
"^ ment à fes fucceffèurs, en conAdérant qu'une ac«
(ion repréfentée doit eSêntiellement reflèmUer
' à l'aftion réelle dont elle eft l'image. Car fans cela
' il n'y a plus d'imitation , plus d'erreur , plus de
naiiembliaiice, & par conu^quent plus d^enchan-
lenient. Toutefois , comme cène relTemblance
ne faurbit être tooiours (i parfaite , qu'elle n'ad-
mette quelque dltfirence en faveur des beautés
dç l'art ; l'arc niême, pour ménager ces beautés ,
.peut Étire illufîon au Speârateur , & lui montrer
avec fuccès une aûion ,dont la durée exige S ou
lo heures , quoique le SpeAacle n'en employé
que 1 oa ) • Ceft que fimpatience du Speâarcur
qui ai'me à voir la fuite d'une aâion intérefTan-
te, lui aide à fe tromper lui-même , & à fuppofer
que le tems nécelTaire s'cft-éconW, ou que ce qui
exigeoit un tems confidétable, s't^ft pu faire en
moins de tems. Il ne va pas fe chtcanner lui-mê-
me i Se a fe prête fi naturellement à Cor\ erreur»
pour peu due l'art la favorffe , qu'il lui faudroit
•ita des rcftexMns pour s'en prer -, tant fon im-
m^^m
504 T R A
patience eft ingénieufe à le Céàuitt. Ainfi Ttru*
nce joint à la nature 9 juftîfie afTez la conduite des
premiers PoctesTragiqaes, qui n*ont paflé que de
tort peu la durée de la re^réfentation dans Tefpa*
ce qu'ils ont donné àl^aâion de leurs Tragédies*
Je me contente de marquer » par ce que
|e viens de dire » la différence^ exaâe des ex«
podcions du Poème Epique , & 4c celles des Tra-
gédies , afin qu'on diftingue nettement Ce qu'Ëf*
chyle &4es Tragiques Grecs ont emprunté de
. rilliade9& ce qu'ils y ont changé quantàl'ex-
1>ontion du fu jet. Homère n*a pas été gêné dans
a (îenne,n'étant que narrateur.Maîs lesTragiques
. ont été obligés d'en reâifier l'art, pour l'ajuder à la
. Tragédie : il faut des coups de maîtres pour expo-
ier heureufement un fujet fur le Thé&tre, au lieu
. qu'il n'eft befoin que d'une belle implicite , qui
. toutefois eft rare ,• pour commencer un Poënie
; Epique. C'eft donc un efibrt d'efprit confîdérable
dans Efchyle d'avoir le premier apperçu cette
différence de l'Epique & du Tragique» en fàifant
naure l'un de l'autre avec tant d'art , que le D}f«
ciplc en ceci l'emporte fur le Maure. Après
cet effort 9 il lui étoit bien moins difficile
de tianfporter de TEpopée à la Tragédie ,
. ce qui s'appelle intrigue ou nœud. Car on
vient plus aifément à bout de &ire oublier
le Poète & le Narrateur » quand on vient à
brouiller diffêrens intérêts & à nouer le jeu de di-
vers Perfonnages » que quand on veut mettre les
Speâateurs au fait d'une aébion » fans qu'ils
s'apperçoivent qu'on ait eu deflein de le faire. Le
nœud eft cependant la partie la plus confidé-
rablc
T R A joi
table àt la Tragédie. Ceft ce qui lui donne cette
efpèce de vie qui Tanime aum-bien que le Pûe-
tne Epique. Les Poètes Grecs , pleins du génie
d'Homère , y trouvèrent , fans contredit , ce ba-
lancement de raifons , de mouvemens , d'intérêts
& de paflîons , qui tient les efprits fufpendus , Se
qui pique iufqu'a la fin la curiofité des Auditeurs.
Sur ce principe • Tart de varier à l'infini les mou*
vemens ae la balance du Théâtre, fe pré fente de
foi-mêmè à Tefprir. Deux ou trois incidens fuffi«
fent pour produire de grands eflFèts , fans en«
WlSqv y comme on fait fouvent , un nombre pro-
digieux de machines , qui marquent plus la di-
fette que la fécondité. Un outrage vengé dans
leCid aenÉstnté feul ce chef-d'œuvre d'intrigue,
que le Public révolté , comme dit Defpréaux ,
s'eft obftiné à toujours admirer , malgré une ca«
baie puiflknte , des raifonnemens fpécieux , &
Îjuantité de vifibles défauts. Le goât aidé du bon
ens & de l'exemple d'Homère , eft la plus fûre
régie pour faire croître le trouble de Scène en
Scène » & d'aifte en aâe. Mais la beauté des in«
trigues dépend du choix des aâions ; & ce choix
eft fouvent Tefîèt du bonheur , plutôt que du dlf-
cernement. L'hiftoire & la Fable en fourni (lènc
d'intéreflarites> mais en plus petit nombre qu'oa
ne peut penfer. Cependant c'eft le fond où il
6ut puifer pour fe rendre croyable. Un fujec
de pure imagination préviendroit le Speélareur
incrédule, & l'empêcheroit de concourir à fe laif-
fer tromper. Les changcmens légers dont il peut
ne pas s'appercevoir , font les feuls qu'il prr-
metteau Pocte, & que le Foccc, doive cmployw
Tome m. y
301 T ?* A
pour Tartifice de rintrîgue. Son adreffè confiée
a inventer des ficuations délicates , où le Père fe
trouve en compromis avec fes enfàns r l'Amant
avccla personne aimée , l'intérêt avec Tamitié,
rhoiineur avec Tamour. Plus la dccifion eft eni-
barraflfante > plus le trouble s'accroît. L'intrigue
enun mot eftun Dédale , unlabyrinte qui va Se
revient toujours fur lui même , où Ton aime à fe
perdre; d'où Ton cherche pourtant à fortir ; mais
où Ton rentre avec plaifir , quand une feuffè ifliie
nous y rejette. Pour cela il faut que le (il qui con-
duit le Spcûateur fans qu'il y penfe , foit>n
effet fi délié , qu'il ne le fente pas. L'art une fois
découvert fait évanouir tout le charme. C'eft par
le choc violent des paflîons, qu'on vient particu<
lierement à bout de fauver l'art. Ainfi Homère
l'apprit-ilaux Grecs. Chez eux les paflîons rou-
lent , fe heurtent, fe boulverfcnt , & retournent
fans ceffè fur elles-mêmes , comme les vagues
de la mer , jufqu'à la fin de la tempête , qui n'cft
autre chofe que le dénouement. Ce dénouement,
autre invention des Grecs, fur les pas d'Homère,
réfout j*embarras , & démêle pen-à-pcu, ou tout-
à-ooup, Tinirigue, quand elle eft portée au flî loin
qu'elle peut l'être. C eft encore la nature qui le
veut ainfi ; car Tefprit impatient court avide-
ment ànflue. Piqué par leconcours de differens
projets , & de diverfes paflîons , dont on a mêlé
le jeu , il attend la main qui doit délier le nœud
Gordien. 11 me femble que la plus grande utilité
du Théâtre , eft de rendre la vertu aimable aux
hommes , de les accoutumuer à s'intérclfer pour
elle ; de donner ce pli à leur cœur , de leur
T R A 505
prppôfeY de grands exemples de fermeté & de cou-
t'dgc dans leurs malheurs^de fortifier par -là & d*é-
lever leurs femimens. Il s enfuit de4à > que non-
feulement il faut des caraâicres vertueux , à la nia* '
niere élevée & fiere de Corneille ; qu'ils affèr*
miflcnt le cœur & donnent des leçons de courage.
D'autres Caraâères, vertueux aufli.mai^ plus con-
formes à la nature commune, amoliroient rame,&
feroient prendre au Spedateur une habitude de
foibleffe & d'abattement. Pour l'amour , puifque
c'eftun mal nécelfaire, il feroit à fouhaiter que
les Pièces de Corneille ne rinfpiraflent aux
Spedateurs, que tel qu'elles le rcpréfentent.
Les parties principales de toute Tragédie f font
rexpofîtion , le noeud ou intrigue , & le dénoue-
tnent^ ou cataftrophe : f^oye^ ces mots. Mais ces
mêmes parties > qu'Ariftote appelle les parties
d*extennon ou de quantité , en Ibppofent plu-
fleurs autres qui font corps avec elles , & que le
même Poète nomme parties intégrantes. Il en
trouve (ix qui font le fujet ou la Fable , les
mœurs , les fentimens ,ia diâion ou le (lyle , U
Mufique & la décoration. La Mufique n'entre
plus jpojir rien dans nos Tragédies modernes, ex-
cepte nos Tragédies Lyriques , ou Opéra » à
moins que par Mu(îque,on ne veuille entendra la
déclamation.
TRAGÉDIE-BALLET. On appelle ainfi uqe Tra-
gédie ,. qui doit ftre accompagnée de Chants
9c de Danies.
Vij
1^4 T R A
TRAGÉDIE DE PIÉTÉ. On apperçoît dans le
XIIc fiécle,lcs premières traces des Repréfenta-
tions de Théâtre , un Moine nommé Geoffroî ,
qui fut depuis Abbc de Saint Alban , en Angle-
terre , charge de Tcducation de la jeunefle , fài^
foît reprcfenter avec appareil des Tragédies de
Piété. Les fujets de la première Pièce Dramati-
que furent tes Miracles de Sainte Catherine 9 ce
qui eft bien antérieur à nos Reprcfentationsdes
Myftcres , qui n*ont commencé qu'en i j5>8 , fur
un Théâtre que Ion dreffa à Paris , à THôtcI
de la Trinité.
TRAGÉDIE EN PROSE , (la) Comédie en un ÀSe ;
avec un DivertiJJhment ^ dont les Vaudevilles étaient au£i
en Profe , par Ducajhre d^Auvignjj au Théâtre François ^
117J0.
La diverfîte des opinions de quelques Auteurs du
tems , fur la queâion » , fi la ver/ification eft abCblu-
d) ment nécefTaire à la Tragédie m , a fourni le fujet
■àc cette Pièce.
TRAGÉDIE-LYRIQUE. Voyei Opéra. On ne
fera pas fâché de trouver ici ce que M. de Vol-
taire diede ceSpeftacle , & des obfervations qu il
y fait. L'Opéra , dit-il , eft un Spcftacle aulll
bifarre que magnifique 5 où les yeux & les oreil-
les font plus f atisfaits que refprît ; oùraffèrvifle-
ment à la Mufique rend nécelîaires les fautes les
phis ridicules 5 où il feut chanter des Ariettes dans
îa deftrudion d'une Ville, & danfer autour d'un
toHibeau ; où Ton voit le Palais de Pluton , &
celui dn ^^Icil > des Oieux, des Démons^ des Ma*
T R A }oy
ticîens , des preftiges , des Monftres » des Palais
formés & détruits en undin-d'œil. On tolère ces
extravagances ^ on les aime mêmet parce qu*on
eft là dans un pays des Fées; ôc pourvu qu'il y aie
du Speftacle , de belles danfes , une belle Mufî-
que , & quelques Scènes intére (Tantes, on eft con-
tent. Il ferpit auffi ridicule d'exiger dans j4lcejle^
Tunitc de lieu , de tems , & d'aftion , que de
vouloir introduire des danfes, des Démons dans
Cinna , ou dans Rodogune. Le vice de notre
Opéra, dit-il encore, c'eft qu'une Tragédie ne
peut être par-tout paflîonnée ; qu*il y faut du
raifonnement , du détail, des événemens prépa-
rés, & que la Mufique ne peut rendre heureu*.
fement ce qui n'eft pas aaimé» & ce qui ne va pas
au cœur.
L'art du Muficien n'eft pas moins néceflaîre
pour la compolîtion d'une Tragédie-Lyrique ,
que le génie du Poëte- Ils doivent concouritJ^ua
& l'autre à faire un même tableau » & à rendre ,
par lesnnoyens propres à leur art » les mê-
mes idées & les mêmes fentimens. Le Poète
trace le plan , & donne l'ordonnance. Ceft au
Muficien à mettre le coloris , & àr. faire paroî-
tre les objets fous les traits qui leuMfcnt pro-
pres. Selon la judicieufe remarque c^ l'Auteur
du Speftacle des beaux Arts , le Muficien eft fou*
mis pour la compofition de fon récitatif & de
fon chant , aux mêmes régies que l'eft le Poète
lui-même pour la compofition de fon Poëme.
Il ne doit pas fe contenter de donner une expref-
fi<on vague aux paroles du Poëte. Il doit mettre
ée l'unité ; de b marche , de la progreflîoa ; en?
V iij
fofi T R A
fin un enfemble 9 un tout dans fa compofitioni
de manière qa tl y ait une gradation fenfibla
d'intérêt dans le plan Mafical » ainfi que dans le
Poème. Pour cela il Êiudroit , félon le même Au-
teur^éteindre Se fupprimer THarmonie & léchant
du récitatif 9 & donner plus d*éclat & de faillie
aux airs. Les Vers dcrvroient être rendus plutôt
d'un ton de déclamation , que d'un chant fou-
tenu & travaillé. Les morceaux defttncs à for*
mer les airs, en fortiroient mieux , au lieu qu'ils
font, pour l'ordinaire , cnfevelis & noyés dans le
récitarif. Une régie excellente pour le Muficien ,
c'eftde nedonner un mouvement marqué,un chant
vif & faillant , en un mot, un caraâ:cre , qu'aux
traits principaux du Poème , & de chercher feu*
lement un ton dé déclamation analogue & pro->
pre à Taccent & au génie de la langue , pour
tout ce qui n*eft que de rccît.'ll doit fe confort'
mer à la nature ; être fimple dans fon récit» éner«
gique dans les morceaux de paflion & de fenti«
ment. Ain(î dans le langage ordinaire » & dans
la bonne déclamation Théâtrale» la voix a peu
d'inflexion , lorfqu'elle rend des chofes indiffé-
rentes ; mais elle s'élève & devient forte dahs 1cj5
mouvâMcns de paffion.
TRAGÉDIE ROMAINE, Les Romains avoîcnt
des Tragédies de deux efpéces» Ils en avoienc
dont les mœurs & les perfonnages étoient Grecs ;
îls les apelloient Palliata , parce qu'on fe fervoit
des habits des Grecs pour les repréfenter. Les
Tragédies dont les Perfonnages étoient Romains,
s'appelloiem Prœtextata , du nom de l'habit
t ft A $07
qâe les jeunes gens de qualité portolent à Rome.
Quoîqu*îl ne nous foit reftc qu'une Tragédie de
cette èfpéce , TOftavie, qui paflfe fous le nom de
Sénéque , nous favons néanmoins que les Ro-
mains en avoient un '{^f and nombre. Telles étoient
le Brutus qui chaÏÏa les Tarquî ns , & le Décius
du Poète Altius ; & telle éioit encore le Catoii
d'Urique de Curiatîus Maternus ; mais nous ne
favons pas fi cette dernière a Jamais été jouée.
C*eft dommage qu*aucune de toutes ces Tragé-
dies ne nous foit parvenue.
TRAGLCOMÉDIE. Ceft un Pocme.oùleférîeux
de la Tragédie eft marié avec le plaifant de la Co*
médie On a donné auffi ce nom à un Pocme
Dramatique, contenant les Aventures de Per-
fonnagès héroïques , & fini (Tant par une heureu-
fccataftrophe C*eft dans ce fens, que Corneille
a nommé fon Poème du Cîd une Tragi-Co-
médîe.
M. Dacîer prétend que TAntiqùîté n*a point
connu ces fortes de cbmpofitions , où Ton con-
• fond le férîeux avec le Comique , & que Tépî-
thète qtie Corneille leur donne de Comédie-hé-
roïque, ne juftifie point leur irrégularité.
Le plan en eft foncièrement mauvais , par-
■ ce qu en voulant nous faire rire & pleurtr tour-
à-tour , on excite dès mouvemens contraires qui
révolte le cœur ', & toiit ce qui nous difpofe à
participer à la îoiel x^ous empêche de pafler fubi-
tement à l'affliaion & à la pitié.
Autrefois la Trapi-Comédie régnoît fur les
V ly
i<^i ï R K
Théâtres Angloîs j 8c dans le xvî)c ficelé on ne
favoit point encore ce que ic'éioit qu'une Tra-
gédie qui ne fût point aflàifonnce de quelque
Comédie ou farce pour faire rire.
Aujourd'hui que le Théâtre & le goût fe font
rapprochés de la nature & du génie des Anciens,
laTragi Comédie eft abfolument tombée
Ce n'eft que ïans la Tragi Comédie , où Ton
tourne en ridicule un fujet Tragique , qu il foit
Eermis d'introduire & de traiter comiqueraent
î$ Rois & les Héros,
TRAGIQUE. Le Tragique eft ce qui forme
Teffènce de la Tragédie. Il contient le terrible
_& le pitoyable, ou fi Ton veut , la terreur & la
pitié. La terreur eft un fentiment vif de fa propre
tbiblefTe à la vue d'un grand danger : elle eft
^ entre la crainte & le délefpoir. La crainte nous
JaifTe encore entrevoir , au moins confûfément »
des moyens d'échapper au danger. Le défefpoir
nous précipite dans le danger même ^ la terreur
au contraire affàifTe Tame , l'abat , l'anéantie
en quelque forte , & lui ôte Tufage de tou^
les les facultés. Elle ne peut ni fuir le danger,
ni s^y précipiter. Or c'eft le fentiment que pro-
duit , dans ^phocle 5 le malheur d'CEdipe. On
y voit un homme né fous une étoile malheu-
reufe» pourfuivi conftamment par fon deftin,
& conduit au plus grand des malheurs par des
fuccès apparens. Ce n'eft point là, quoi qu'en
ait dit un de nos beaux efprits , un coup ^e
foudre qui fait horreur. Ce font des malheurs
del'hamamté qui nous eâraient. Qu^l eft VhQtar
T R A 50»
tne malheureux qui n'accrîbue au moins une
partie de Ton malheur à une étoile funefte ?
Nous Tentons tous que nous ne fommes pas les
maures de notre fort ; que c*eft un Etre fuprcme
qui nous guide . qui nous emporte quelquefois ;
Se le tableau d'(Bdipe n'eft qu'un aflemblage de
malheurs , dont la plupart des hommes ont
éprouvé au moins quelque partie ou quelque
degré Aînfi en voyant ce Prince , Thomme
foible » l'homme ignorant Tavenir » Thomme
fentant l'empire de la Divinité fur lui , craint >
tremble pour lui-même, & pleure pour Œdipe :
c'eft l'autre partie du Tragique , la pitié qui
accompagne néceffairement la terreur , quand
celle-ci eft caufée en nous par le malheuf
d'autrui.
Nous ne fommes effîayés des malheurs d'au-
trui , que parce que nous voyons une cer-
taine parité entre le malheureux & nous > c'eft
la même nature qui fouiïre,^ dans rAâ:eur,&
dans le Speâateur. Ainfi Tadion d'Œdipe étanc
terrible , elle eft en même tems pitoyable ; par
. conféquent elle eft Tragique. Et à quel degré
Teft-elle ? Cet homme a commis les plus noirsfor-
fâits 9 tué fon père , époufé fa mère : fes en-
. fans font fes frerès ; il Tapprendj il en eft con-
vaincu dans le tems de fa plus grande fécurité;
' fa femme , qui eft en même tems fa mère , s'é-
. trangb j il le crevé les yeux dans fon défefpoir ;
il n'y a pas d'aftion poUÎble ^ qui renferme plus
de douleur ,& de pitié.
. . Le premier Ade expofe le fujet ; le fécond fait
fta^rc l'ini^uiétudc ; dans le troifieme , l'inquiç-
tudc augmente; le quatrième eft fecrrîWc. n Me
fc voilà prêt à dire ce qu'il y a de plus affreux
w Et moi à Tentendre. *• Le cinquième eft tout
rempli de larmes.
Par-tout où le Tragique ne domine pas , il n'y
a point de Tragédie. Le vrai Tragique régne lorf-
qu*un homme vertueux , ou du moins plus ver-
tueux que vicieux , eft vidime de fon devoir ,
comme le foiit les Curiaces ; ou de fa propre
foibleffe, comme Ariana & Phèdre; ou de la
foiblefle d'un autre homme, comme Polieufte ;
ou de la prévention d'un père , comme Hyppo-
lyte; ou de l'emportement palTager d'un frère,
comme Camille ; qu'il foit précipité par un mal-
heur qu'il n'a pu éviter,comme Andromaque; ou
par une forte de fatalité à laquelle tous les hom-
mes font fujets , comme (Edipe ; voilà le vrai
Tragique ; voilà ce qui nous trouble jufqu*âa
fond de l'ame , & qui nous fait pleurer. Qu'on
y joigne l'atrocité de l'adtion avec l'éclat de la
grandeur, ou Télévation des Perfonnap.es , l'ac-
tion eft héroïque en même tems & tragique, &
produit en nous une compaflîon mêlée de ter-
reur ; parce que nous voyons des hommes , &
des honunes plus grands , plus puiflans , plus
Farfaits que nous , écrafés par les malheurs de
humanité. Nous avons le plaifir de l'émotion ,
& d'une émotion qui ne va point jufqu'à la dou-
leur , parce que la douleur eft le fentiment de
la perfonne qui fouffre , mais qui refte au point
où elle doit être, pour être un plaifir.
Il n'eft pas nécelTaire qu'il y ait du fang ré-
pandu,pour exciter le fentiment tragique. Ariane
T R A |ii
abandonnée par Théfée dans Tlfle de Ntxe, Phi-
lodcte , dans celle de Lemnos , y font dans des
(îcuations tragiques y parce quelles font auffi
cruelles que la mort mcmç : elles en préfentenc
même une idée funcfte , où Ton voit la douleur,
le dcfefpoir , l'abattement î enfin tous les maux
du cœur humain.
Mais la punition d*un oppreffeur n*operc point
le Tragique i Mithridate tué, ne me caufe
pas dé pitié , non plus qu Athalie Se Aman ,
ni Pyrrhus. De même les fituations de Monime,
de Joad ,|d'Efther , d'Andromaque » ne me eau*
fent point de terreur. Ces fituations font très'
touchantes •, elles ferrent le cœur , troublent
l'ame à un certain point j mais elles ne vont pas
jufqu'au but. Si nous les prenons pour du Tra-
gique , c'eft parce qu'on, l'a donné pour tel ;
que nous fommes accoutumés à nous en tenir à
quelque reflcmblance > & qu'enfin , quand il s'a-
git de plaifir , nous ne croyons pas toujours né-
cedàire de calculer exadement ce qu'on pourroit
nous donner.
OA font donc les dénouemens vraiment Tra-
giques ? Phèdre & Hyppolyte , les Frères Enne-
mis , Britannicus , (Edipe , Polieucle , les Ho-
races ; en voilà des exemples. Le Héros pour qui
le Spectateur s'intéreffe , tombe dans un mal-
heur atroce , effrayant : on fent avec lui les
malheurs de l'humanité •, on eft pénétré ; on
fouffrc autant que lui.
Ariftote fe plaignoit de la moUelTe des Speâra-
teurs Athéniens , qui craîgnoienr la douleur Tra"^
gique. Pour leur épagner des larmes , les Poe-
5^* TRA
tes prirent le parti de tîrcr du danger le Hcro^
aimé ; nous ne fommcs pas moins timides fur cet
article que les Athéniens. Nous avons (î peur
de la douleur , que nous en craignons même
l'ombre & l'image , quand elle a un peu de corps.
Ceft ce qui amollit » abâtardit le Tragique par-
mi nous. On fent TefFèt de cette altération ,
^uand on compare Timpreffion que fait Polieuc-
te avec celle d'Athalie : elles lont touchantes
toutes deux ; mais dans l'une » Tame eft plon-
gée , noyée dans une ttifteflè délicieufe : dans
l'autre, après quelques inquiétudes , quelques
momens d'allarmes , Tame eft foulevée par une
joie qui s'évapore , & fe perd dans l'inftant,
TRAGIQUE BOURGEOIS : le Tragique Bour-
geois eft une Pièce dramatique , dont Taûton
n'eft pas héroïque, foit par elle-même , foit par
le caradcre de ceux qui la font i elle n'eft pas
héroïque par elle-même , c*eft-à-dire qu'elle n*cft
pas un grand objet , comme Tacquifition du
Trône , la punition d'un Tyran ; elle n'eft pas
non plus héroïque par le caraâère de ceux
' qui la font , parce que ce ne font pas des Rois,
. des Gonquérans , des Princes qui agiffent , ou
contre lefquels on agît.
Quoique la Tragédie définilTc la reprcfcnta-
tîon d'une aftion héroïque, il n'eft pas douteux
qu'on ne puifle mettre lur le Théâtre un Tra-
gique Bourgeois. Il arrive tous les jours , dans
les conditions médiocres , des évenemens tou-
chans qui peuvent être l'objet de rimitation
poétique. Il femble même que le grand nom-^
T R A }Tj
4re àts Speâateurs écânc dans cet état mitoyen •
la proximité du malheureux & de ceux qui
le voient foufïrir ; ferott un motif de plus
pour s'attendrir. Cependant, s'il eft vrai qu'on
ne peut donner le Brodequin aux Rois , il n eft
pas moins vrai qu*on ne peut ajufter le Co-
thurne au Marchand, La Tragédie ne peut
confenrir à cette dégradation.
Indlgnatur enim privatis , ac propè (bcco
Dignis carminibus narrari caena Thycda?»
D'ailleurs , l'objet des arts , qui foitt tous Ëiits
|)our emibellir la nature f étant de vifer tou-
jours au plus grand Se au plus noble , oîi peut-
on trouver le Tragique parfait , que dans les
Rois } Sans compter qu'étant hommes comme
nous , ils nous touchent par le lien de l'humanité;
le degré d'élévation où ils font , donnent plus
d'éclat à leur chute. L'efpace qu'ils rempliffoient
par leur grandeur » femble laifler un plus grand
vuide dans le monde. Enfin l'idée de force &
de bonheur qu*on attache à leur nom » augmente
^infiniment la terreur & la compaflîon. Con-
chions qu'il neft pas d'un habile Artifte,de met-
tre for la Scène le Tragique Bourgeois , ou,
ce qui revient au même , des fujets non héroï-
ques*
TRAHISONS lyARBIRAN ( les ) Tragi - Com4die de
Douville^ x^37«
Arbîran , Seigneur Napolitain ^ chaiTé de la Cour à cau«
fc de fcs déteftabies fourberies>trouye un afyie à Salerne»
auprès du Prince Rodoife. Ce traître donne bien-t6t des
marques de (bncaraâère^en youlantréduireLéonide,femme
écfoa. bicnfaitew, Conune il ffait ^u'cUe e0 yevtueufè»
|i4 TÏIA
U tâche d^cxcîtsr fa jaloufîe ^ Bc lui décoUyf e ta pafSon
fècretce de Rodolfe, pour la femme de Cléontc, dont ce
prince lui avdit fait la confidence^ il ajoute que cet in*
£dele Epoux ed dans le deffein d'empoifbnnerla Prin-*
ceffc, ainlique Cléontc, pour pouvoir épouler fa Maî-
treilè. 11 jette les mêmes (bup(;ons dans Telprit de Cléon->
te y 8c confeille à Léonide » pour éviter ce coup y
d'aller accufcr fbn Mari de crime de lèze-Majeilé, La
PrincefTe de Salerne^un peu trop crédule, fuit ce confeil>
& va fe jetter aux pieds du Roi de Naples ; fes pleurs
font naître une pallion fubite dans le cœur de ce Sou-»
verain ; heureufement pour Rodoife , la chofe n'a pat
de ^ite ^attendu qu'on reconnoit bien-tôt qu^Arbiran
e(l l'Auteur de ces défèrdres. Les deux époux fe réconci-*
lient ; Se le traître tû. condamné ai finir fès jours daûs un^
tour. Cefl dans ce trifle lieu , qu'Arbiran paroit i la
£n de la Pièce qu'il termine par des fiances morales»
TRAHISON PUNIE ( la ) Comédie en cinq Mes, enVeu%
par Dancourt > au Théâtre François » 1707*
Dancourt a mis en vers cette Comédie Efpagnolc
de Roxas, traduite en profe pas le S^ge. Il en a tire cinq
Ades peu remplis , trop férieux, & peu intéreflàns* Le
cinquième n'efl , pour ainfi dire , compofe que de fcènes
de Valets. Cette Comédie efl paflkblement écrite, quoi-
qu'elle le foit en vers de Dancourt , qui , comme l^n
fait , n'excelloit pas en cette partie,
IRAITRE PUNI ( le ) Comédie en cinq Aâes^en profe^ de U
Sage , 1 7oo«
Ctû la même ^ que la précédente , dans laquelle ic
traître Don André Alvarade joue l'Amant paffionné au*
'près de toutes les femmes.Le père & l'Amant de Léonor ,
^ fille très-riche & d'une grande naiffance , lui déclarant ,
avec toutes les formules Efpagnoles , qu'il ait à finir Ces
pourfuites auprès de cette jeune perfbnnc.Les obflacles nt
font qu'animer fbn courage ;le mariage même de Léojiore
avec Don Jouan,ne le rebute pas.Léonore n'aime point fou
nouvel époux ^ tous fes t«ux font pour Don Garcie 1 foa
TRA jfj
premier Amant, Don Juan ne l'Ignore pas ; contraint
de s'abf enter pour quelque tems , il confie à Don André,
fon ami , le foin d'éloigner de fa femme un rival aimé »
& dont il craint le défefpoir. Don André s'^ptroduit le
(bir même dans l'appartement de Léonore* Elle crie ;
Don Garcie yole à (on fecours ; Don Juan arrive »
trouve |[bn époufè au milieu de deux hommes ar*
snésf Don André perfuade à fon ami , qu'il eft venu
iecourir Léonore contre les entreprifès de Don Garcie.
Ce dernier s'étoit rétiré dans (a maifbn '^ les deux amis
entrent chez lui (ubtilement , dans le de/ir de le
poignarder ; mais par una méprile que caufe l'obfcurité
de ta nuit , Don André reçoit le coup « & fait , en expi-
rant , l'aveu de fa lâcheté & de fà trahifbn. On reconnoit
le génie efpagnol à cette confufion d'intrigues >. d'incî^s
dens & de méprifes.
TRASIBULE , TragUComédie deMontfleury , i66^.
Trafîbule, jeune Prince , qui donne (on nom à la pièce i
y contrefait l'infenfe , pour tromper un u(urpateur ,
venger la mort de (on frère , & rentrer dans fes droits.
Diomede , c'efi le nom du Tyran , donne dans le piège ;
& ce qu'il y a de plus /Ingulier , c'eft qu'Elipédie , mère
de Trafîbule , ignore ab(blument ce âratagéme. Arif-
tide , qu'il (e propo(e d'époufèr ^ n'en efl pas plus in(^
tniit;e; c'efl chez elle, que Trafîbule, dans un de (es accès
fîmulés , poignarde le frère de Dioméde. Celui-ci ca
prend occanon de vouloir le faire périr. Ellpédle n'a
d'autre moyen pour (auver (bn fils , que d'épou(cr le ty-
ran. Elle ne peut cependant s'y ré(budre ; & lor(qu'elle
y con(ènt , Dioméde lui apprend qu'il eil trop tard ; il
Içait que l'extravagance de Trafibule n'étoit que (uppo-
iée* Il le fait conduire dans un fort , où Thébalde > pcre
d'Aridide , & confident du Prince , a déjà été enfermé
pat fon ordre.U s'y rend lui-même pour faire punir l'unâc
l'autre «n fa pré(cnce ; mais lui (cul y périt, C'étoit une
rufe de Thébalde pour attirer l'ùfurpateur dans cette
fortereilc occupée par (es créatures. Cette Tragédie, fi
c'en efi une , eft foible de (lylc & d'invention. Il eu cer-
tain d'ailleurs, que la folie (iippoféc de Trafîbule déroge
à la dignité dm Tragique*
jTtf T R E TRI
TRÉSOR CACHÉ , ( ic ) Comédie en cinq ASest en prisfei
de NericAult Découches^ aux Italiens^ i7M •
Dorlmon , en partant pour les Indes « avoir laiflé fst
inaKbn à Ton fils Léandre , & mis fa fille Horren(è che£
fon ami Géronte. Cet ami avoit aufli une fille nommée
Julie , aimée de Léandre qu'elle adoroit ; mais ce Léan-
dre étoit un diffipateur qui peu de tems après le départ
de rbn père , s'étoit endetté au point d'ctre obligé de
vendre (à maifbn pour payer fes créanciers. Il y avoit t
dans cette maifon , un tvcfor que Dorimon y avoit ca-
ché ) & dont il n*avoit fait confidence qu'à Géronte »
fon ami. Ce dernier craignant que le ttcCor ne fl&t perda
pour la famille de Dorimon , acheta la maiCbn , & ré'
lerva l'argent caché pour la dot d'Hortenle qui dévoie
épouCèr Clitandre. Le confentement de Léandre , frère
d'Hortenfe , étoit nécefTaire pour ce mariage. Comme il
ienoroit le tréfbr , Se que par (es diffipations il avoit
dépend (on bien & celui d'Horten(e , à l'exception
d'une Tcrre'qui lui reçoit , il ne confent au mariage »
qu'à condition que cette terre (cra la dot de .£k fœur,
Clitandre , qui ne veut pas le réduire à l'aumône , refu(è
cette condition ; & le mariage auroit manqué de (e fairef
fans )e tréfor caché , Se le retour de Dorimon qui reviq^t
des Indes chargé de richelTes.
TRIGAUDIN, ou, MARTIN -BRAILLARD, Comédie en
cinq Aâes , en vers ^par Montfieury > i^74«
Voici un de ces fujets qu'on ne devroît jamais ex-
pofer fur la fcène. Trigaudin , qui donne le titre
à la pièce , a époufé (ecretement la jeune Lucie , la
fait pa(rer pour fa confine , & porte l'indécence ju (qu'à
prétendre lui faire époufer Géronte , (on ami. (je c'e(l
pas tout ; il veut , à l'aide de ce mariage , empoifonner
Géronte , & s'approprier cent mille francs dont il (çaic
que fes coffres (ont garnis. Lucie ne femble adopter ce
projet; que pour en înfiruire Géronte. On prend (es me-
îures y Se Trigaudin berné durant trois Ades^ efl à la fin
couvert de la confufîôn qu'il mérite» Cette Comédie
porte aufli le titre de Martin^BraillArd > nom f ue presd
un
TRI su
tel valet pour s'crîgcr en rival dç Trîgaudîn» L'indécence
du (îijct n'cft pas le feul défaut de cet ouyragc ; il ne
pèche pas moins contre la vraiCèmblance , que contre
nos mœurs,
TRIO ^ en Italien terzetto, Mufique à trois parties
principales ou récitances.Cette efpèce de compo-
fition pa({è pour la plus excellente » & doit
, être auffi la plus régulière de toutes. Outre les
régies générales du contre-point , il y en a
{»our le Trio de plus rigoureufes , donc
a parfaite obrervation tend à produire la plus
agréable de toutes les Harmonies. Ces régies
découlent toutes de ce principe , que Taccord
parfait étant compofé de trois fons diffêrens ,
il faut, dans chaque ^accord, pour remplir
IHarmonie , diftribuer ces trois fons , autant
Juil fe peut , aux trois parties Au Trio. A
égard des dKTonanccs , comme on ne les
doit jamais doubler , & que leur accord efl:
«ompofé de plus de trois fons , c'eft encore
une plus grande ncceffité de les diverfificr , &c
dt bien choifir , outre la diflbnance , les fons
qui doivent par préférence Taccompagner.
De-là, ces diverfes régies,, de ne pafler aucun
accord fans y faire entendre la tierce ou la
fixte i par conféquent d'éviter de frapper à la
fois la quinte ; de ne pratiquer Toârave qu'a,
vec beaucoup de précaution , & de n'en ja-
tnais Tonner deux de fuite , même entre diffé-
rentes parties ; d'éviter la quarte autant qu il fe
peut j car toutes les parties d'un Trio , prifes
deux à deux , doivent former des doo parfaitSi^
\
}ii TRI
. De4à , en un mot, toutes ces petites règles de dé-
tail, qu'an pratique même ians les avoir apprifes,
quand on en fait bien le principe. Comme
toutes ces règles font incompatibles avec l'unité
de mélodie , & qu*on n'entendit jamais Trio
régulier & harmonieux avoir un chant déter-
miné & fenfible dans l'exécution , il s'enfuit
que le Trio rigoureux efl: un mauvais genre de
mufique. Aufli ces règles fi févcres font-elles de-
puis long-tems abolies en Italie, où Ton ne
reconnoit jamais^our bonne une mufique qui ne
chante point » quelque harmonîeufe d'ailleurs
quelle puiffc être , & quelque peine qu'elle ait
coûté à compofer. On doit fe rappeller ici
ce que j'ai dit au mot de Duo. Ces termes Duo
& Trio s'entendent feulement des parties prin-
cipales & obligées ; & l'on n'y comprend ni les
accompagnemens , ni les rémpliffages. De fone
qu'une Mufique à quatre ou cinq parties , peut
n'être pourtant qu'un Trio. Les François , qui
aiment beaucoup la multiplication des parties»
attendu qu'ils trouvent plus aifément des accords
que des chants > non contents des difficultés du
Trio ordinaire , ont encore imaginé ce qu'ils
/ appellent Double-Trio , dont les partie font
doublées & toutes obligées^ ils ont un double Trio
dufieur Duché, qui paffe pour un chef-d'ocu-
Vre d'harmonie.
TRIOMPHE UAKLEQUm>{le) ou lePELRRiNAàt de la
Foire, , Comédie en un Àâle , par Dominique , au Théâtre
Italien y 1719*
{a Meuiûerc Colette , montée fur (on âne , 9c alhntà
TRI ,t,
Rn moulin , cfi attaquée par un autre âne beaucoup
plus mauvais que le /fen ; Arlequin Se Trivelin accou-
rent au bruit & aux cris de Colette; 5c Arlequin la délivre
du danger où elle étoit expo(2e , en tuant Tâne
d'un coup de couteau. Trivelin , qui veut s'en attribuer
la gloire , tire du ventre de Tâne le couteau avec lequel
il a été tué , &pré(ènte comme en triomphe , ce couteau
i Colette » pour la perfiiader que c'eft lui qui eu Con li-
bérateur ; mais Arlequin à qui ce titre eâ du avec plus de
lailbn , puifque c*e(l lui qui a délivré Colette du péril ,
arrache ce couteau des maîn^ de Trivelin , qu'il traite
de fanfaron , Se le remet dans fa gaine , qu'il tire de (a
poche« Trivelin qui (e trouve confondu par cette preuve>
(è retire konteulèment. Colette époulê Arlequin Con li-
btoiteur , & le bit foa garde-moulin.
WIOMPHE DE LA FOLIE , ( fe ) Comiiie en un ASe ,
e» ]i!riûfe , & ea Vaudevilles ^ avec un dhfertijfemcnt t par
Dominique ^ aux baliens » iji^»
La Raifbn ouvre la (cène par un dialogue qu'elle fait
trec Mercure , i qui elle demande des nouvelles de TA-
noar > qui Ta abaadoanéc (ans lui dire pourquoi. Mer«
cure lui apprend qa*il a fuivi cet infidèle époux dans
tMs lesdifTérens pays qu'il a parcourus; & de-li il prend
occafion de parier de Ces progrès félon les génies des
Nations .dont il a entrepris de triompher. L'Amour paroit
eodiîte « (è moque de la Rai(bn , & plai(ânte fur la
Ufvrerie de leur union t qui avoît banni les plaifîrs
dont (a Cour avoit toujours été formée avant ce mariage
£dt en dépit du bon fens» La Folie (brvient , raille la
Rai(bn far de nouveaux frab , la chaffe Se ordonne à fa
riante fuite , des chanu Se des danfes qui terminent
la pièce»
TRIOMPHE DE VAMOUK ( le ) Ballet de quatre En^
tréesy (r fun frologue » par Quinault & Lully %i69u
Ce Ballet rappelle l'idée de ceux qui précéder At en
•SnuicerinYeiittondcs Opéra*
XiJ
Itf T R I
7:RI0MPHE de VAMOUR^ C U ) Comédie en trois AâUsi
çn profe y par Marivaux > aux Italiens , 173 i»
Une Priilccfle fait parade de beaux fcntimens, ft com-
porte comm:; une aventurière , & viole tout à la fois
les règles de la vraifemblance & celles de la bien-
réance.
Hermocrate,Phîlo(bphe> a élevé dès fa plus tendre en-
fance 9 un jeune Prince nommé Agis, afin de le dérober
au péril qui menaçoit fa vie , s'il la paffoit dans Tétat
convenable à fa naifïànce. Léonide , jeune Princefl'e,
amoureufè d'Agis 9 ^ traveflit , & s'introduit chez Her-
mocrate fous le nom de Phocion* Le Philofbphe a une
lœur appellée Léon tin e y qui eâ d'une humeur encore
plus auôere que lui; mais le prétendu Phocion commen-
ce par la mettre dans fes intérêts ^ en lui faifànt croire
qu'il l'aime , & que c'eflle bruit de fes pcrfeâipns, qui
Ta attiré dans cette retraite.
L'aufiérité de la prude çfl é^bord effarouchée ; elle ne
fauroit confcmir à laiffer entrer & demeurer chez elle un
jeune homme , dont elle efl aimée ; mais l'amour qui
triomphe bien tôt de fon corur, lui fait infsn/îblemcnt
oublier ce qu'elle doit à ùl gloire ; elle promet à fbn
jeune Amant, de faire confcntir Hermocrate , fon frère 9
à le recevoir chez lui 9 & à l'y fbuf&ir quelques jours
par droit d'hofpitalité. Ce premier obâacle vaincu 9 la
Princeffc Léonidc n'a pas beaucoup de peine à lier un
commerce d'amitié avec Agis, Ion Amant. Cependant
comme tout eft liifpcd aux yeux d'Hermocrate , ce Phi-
lofbphe qui craint toujours qu'Agis ne (bit reconnu , ne
peut confcntir â recevoir Phocion dans fa retraite; ce qui
letteroii ce dernier dans un nouvel embarras , (î cet
incident n'a voit été prévu. Léonide a eu foin de (c faire
voir à Hermocrate dans la foret prochaine fous les habits
de fon fexe ; & ce Philofophe ne manque pas de le
xeconnoîtrç malgré fon déguifemcnt. Loin de lui en faire
un myftere 9 Léonide apprend au Philofophe qu'elle n'a
eu recours à c« travcûiflemeat 9 que pour fc procurer le
plaiHr de le voir , & fe livrer à la douceur de fon entre-
rien 9 fans compromettre (a gloire. Enfin elle joue auifi
jidrpitemcnt le rôle d'Aaant (mçttç auprès du PhUoi«^
T R ! jiy
^lic , que celui d^Amant paflîonné auprès de (a four* La
^geflè du bon Hermocrate ne fait pas une plus lonjg[u#
Tcnftancc que TauHérité de Léoutine ; & la Prînccffe fe
▼oit également l'objet de l'amour de la prude & de ce*
lui du Philofophc,
Il ne luirede plus qu'à infpirer une égale pafHon à (on
cher Agis. Elle fe découvre i lui avec autant de bien-
fiance aue. de tendtrefle : l'amitié du jeune Prince fe
changç tacilement dans un fentiment plus tendre ; il en
éprouve un plus violent & moins agréable « lorsqu'il ap-
prend qu'Hermocrate aime Léonide ; mais ce (entiment
jaloux n'eft pas de longue durée , & ne (ert qu'à prouver
à la Princefle y que la paflion d'Agis n'cd pas moms vive
qiiela^enne. Pour écajter le Phiiolophe & (a four , elle
leur dît de l'aller attendre à. Athènes , où elle doit les
époufer {blcmncUcmcht: ils fe font une confidence ré-
ciproque de leur amour , qu'ils ceffent d'envifager corn*
me une foibleife. Léontine nomme fbn vainqueur au
Philolbphe , qui ne lui répond que par un grand
éclkt de rire ,• il lui dit que Phocion eft une fille ;
& que c'eft l'amour qu'elle a pour lui, qui Ta obligée à
déguifer fort fexe : mais le pauvre Philofbphe eft con-
£)ndu à fotï tour, quand il apprend de la bouche d'Agis»
que c'cô lui qui eft l'Amant favorifc ^ & qui doit dcvçnit
l'heureux époux. Hermocrate a beau vouloir s'y op«
pofer , & prendre le ton de m^aître ; on vient lui
dire que fa maiibn eft entourée de (bldats > comman-
dés par le Capitaine des Gardes de la Princeffe. Léoni-
de vient , (c fait reconnoîtr;; pour la Princefle de Spar^»
& rend a fon cher Agis ^ fils de Cléomene , le trône que
fen p.cre avoir ufurpé fur lui»
TRlOmUE DE V AMOUR ET DU HAZARD, {Je )
Comédie en trois Aâes^envers » par Guyot de Merville, im^*
primée dans h troifieme Tome defes Œuvres.
Le dçguifement des Adeurs forme le nœud de la
pièce. Confiance , fous le nom de Méhemet , eft auprès
de fon oncle qui l'aime beaucoup; elle a fui fa patrie fous
ce déguifement , parce qu'elle croit avoir des preuves
cert^nes ,que Florimon eft innocçnt » & le fait chercher
©ar-iout ; maii iansrien témoignera fa nièce, Zaide^
X iij
)»fi T RI
jeune Grecque » vient demander un aiyle i Tonde.
Confiance cft frappée de la rcfTcmblance qu'elle a
avec fon perfide ; Zaide n'eil pas moins fùrprifc de
la reflcmblance de Mchémct ?ivec Conftanre ) dont
le fouvenir paroit l'occuper vivement: elles ifc ra-
content leurs malheurs, & s'aiment Kans favoir pour qui;
elles veulent engager l'Oncle à quitter la Turquie, où
îr s'cil retiré- H aime le pays ; il en fait un grand
éloge .• on tuî répond : la Turquie
Efl-elle comparable â cetillufire Empire 9
Où , par la politelTè & par la liberté ,
Tout paroit être fait pour la fociété ;
Où le fexe en (on air, dans (on port, fur £ès traces ^
Réunit la gaité , Tçnjouement & les grâces;
Où les hommbs que Mars a pris fous (on appui ,
Sont formés parTAmour, 8c femblent faits pour lui ;
Un (?jour , en un mot , de qui vingt peuples fages
Ont adopté les mœurs y la langue & les u(ages î
Enfin , Cotiftance découvre Florimon dans la faufle
Zaïde ; & Florimon reconaoit Confiance dans Mé«
hémet»
TRIOMPHE DE V HARMONIE , (le) Ballet de troit
Entrées , avec un Prologue , par M, le Franc de Pompignan%
Mufique de Grenet , i7j8.
La première entrée tfk Orphie aux Enfers ^ redeman-
dant Euridice. La féconde eft intitulée Wz7ûx; & la troî^
(îémc eft Amphion , bâtiffant les murs de Thébes. Le Fro^
logue eft entre la Paix , l'Amour $ç l'Harmonie»
TRIOMHE DE UIGNORANCE ^ {le) Opêra^ Comique
en un A6k , par Boijjy , à la Foire Saint^Germain , 173» ,
L'Enjouement perfbnifié s'étonne que l'Ignorance vîen-
Ae fixer Ton féjour i Paris ^ où elle donne Tes audiences*
TK ï '517
£a précîeufe Elîahte cft la première qùî ft prérentc ,, &
vient y au nom de fon fcxe , demander les mêmes pté-
jogatlves que les hommes; mais Flgnorance lui con(eille
de demeurer (bus fbn Empire , & de ne (bnger qu'à plaire»
' Je:)hté vient enHiitc reprocher à l'Ignorance , aavoir nuî
à (on (Iiccès. Celle-ci lui lâche cjuelques traits critiques,
k veut (è retirer, n Reftes , lui dit Jephté , je n'aurai
» pas quitté inutilement le (acréféjour de Mafpna ; je me
y> fais un facré devoir de vous faire entendre mes Ucrés
» concerts» Eh ! finiflez vos juremens , répond Tlgno*
' rance >»• Eriphilc & plufîeurs autres viennent auflfî porter
leurs plaintes. La dernière fcène eft celle d'un Médecia
Petit-Maitre , qui n'efl pas moins plai(ant que les autres.
TRIOMPHE DE U INTÉRÊT , (le) Comédie en un Mei
en Vers libres , avec un divernjfement , Cr des Vaudevilles^
par Boijfy , Mufique de Mourez % au Théâtre Italien^
1750.
I
Les aventures (candaleules du Juif Dulis & de la Pé«
lîflîer , Adrice de l'Opéra y celle de la vieille Duclos «
Îui avoit époufë le jeune Duchemin, rendues avec toute
\ malignité de la Satyre , je dirai plus , du Libelle , exci*
terent les applaudiiTemens & le rire de la multitude »
tandis. que les honnêtes -gens ne virent cet ouvrage qu'a-
vec indignation : il pèche d'ailleurs contre les bonties-
mœurs Si contre la régie fondamentale de la Comédie »
puifque c'eft le Triomphe du vice depuis le commence-
. ment jufqu'à la fin* L'honneur y (îiccombe , ft devient la
vidime de Tintérér. Cette Pièce néanmoins efi écrite avec
• feu » & pétillante d'efprit*
TKIOMPHE DE PLUTUSy (le) Comédie en un ÀSe;
en profe , de Marivaux , avec des Divertijfemens qui
font de Pannard y Mufique de Mouret , aux Italiens y
17*8.
Plutus apprend qu'Apollon» s'étant vante de l'em-
poiftcr fur lui, pr^tçn^ loutenir la gageure , & qu'il
X iv
|i« T R I
cft deftcfldtt de rOljntpc, pPiir pfouret^ c« qu'il D(«
avancer. Plutus fe difpofe à rabattre Ion orgueil pac
des conquêtes qui ne laifTent plus douter de 1 avantage
«lu'ila fur le Dieu des Vers. Aminte , nièce d'Ofmi-
das , efl l'objet de cette amour ; m^is quoiqu'Âpollon
foit le premier en date , & qu*il ait déjà fait quelqiics
progrès fiir le coeur de leur maitrefTe , Plutus ne dc-
fèfpere pas de lui enlever la yiâoire. Apollon le plai-
fante , & le traite même avec mépris ; ce qui engage
Plutus 1 ne rien négliger pour triompher d'un rival
il înfblent. Chacun fc ccclare en faveur du Dieu des
BichefTes. Apollcn pique » remonte dans TOlympe.
TRIOMPHE DES ARTS , (le) Opera-Bailet de cinq
Entrées ^ dont la dernière a été reprife fous le titre àt
PiGMALîON^for la Motte 'i Mufique de la Barrcy i7oo«
L'Archîtedaie , la Pocfie , la Mu/îquc , la Pein-
ture & la Sculpture*-, forment les cinq Entrées de ce
Ballet.
TRIOMPHE DES CINQ PASSIONS ^ (le) Tragî-,
. Comédie de Gillet de la Tejfonnerie , i ^4z.
Cette Pièce efi composée de cinq fujets différens,
propofés pour exemple par un Sage à un jeune Sei-
gneur prêt à entrer dans It grand monde. C*eâ ce qui
forme une efpéce de Prologue , qui annonce les Aâcs
iuivans :
La Vaine Gloire. Manlius le fils , condamné à la
mort par fin père , pour avoir , malgré la défenfc ,
donné une bataille y quoiqu'il eût remporté une grande
vidoire.
y Ambition. Rhadamifle s'empare des Etats de Mî-
fhridate , Roi d'Arménie , & fait cnfiiîte étouffer ce
sialheureux Prince.
V Amour. Antiochus brfile en ftcrct d'un feu încef-
tueux pour Stratonice (à belle-mere.
La Jaloufie, Martiane , femme d'Emile , fait épier
fecrettement (on mari à la chaffc , s'imaginant le lur-
prendre avec une Maitrcflc» Elle (c cache dans un pe-
tit bois ; Emile entend du bruit » tire une flèche 8c ^e
Martiane , croyant frapper un ccr^
T R ï $19
Lz Fureur. BIfathie , fille du Ro! des Mafliliens ,
€roya6t que (on Amant efl infidèle, le livre i la ren-
geance du Roi , qui le fait mourir. BiCkchie Te repenl
de (k cruauté , & fe tue enfuite. ^
TRIOMPHE DES DAMES y (le) Comédie en cinq
Aclet j en profe , avec des Intermèdes , par Thomas
Corneille^ 1676,
Le Ballet du Jeu de Piquet étoit un des Intermèdes
de cette Comédie. Les quatre Valets parurent d*abord
arec leurs hallebardes pour faire faire place ; enfuite
les Reis arrivèrent (ucceUivement , donnant la main aux
Dames , dont la queue étoit portée par quatre Encla-
ves; le premier repréfèntoit la paume; le fécond le
billard; le troiilemc les dés, & le quatrième le tric-
trac. Les Rois , les Dames & les Valets , après avoir
formé par leurs danfes des tierces & des quatorzes ,
après s\étre rangés , tous les rouges d'un câté 8c - les
noirs de l'autre , finirent par une contredanfe où toutes
les couleurs étoicnt mêlées confufément 8c fans fuiu*
Je croîs que cet Intermède n'étoit pas nouveau , 8c
qu^il n'offroit que l'efquiffe d'un grand ballet exé-
cuté à la Cour de Charles VII » 8c fur lequel on eut
l'idée du Jeu du Piquet » qui ne fut imaginé que vers
la fin du règne de ce Prince»
JRIOMPHE DU TEMS, (le) compofé d*un Prologue
&• de trois Aâes , en profe , avec des DivertiJJemens >
par It Grand , Mufiquê de Quinault , au Théâtre Fran*
çoisy 172 J#
Cette Comédie eft formée de trois petites Pièces ,'quî
çpmprcnnent le Préfentvle Pafîé & l'Avenir. Dans la
première , la Baronne de.Roquentin fc perfuade n'avoir
pas vingt ans , & être encore la petite Javotte : le vieux
Cléon , fbn ancien Amant , fe croit toujours le beau
Cléon d'autrefois. Après une abfence de quarante an-
nées 9 ils fe propofènt de renouer leurs vieilles amours »
de conclure un mariage que leurs parens avoient rompu
jadis» 8c d'uoir Léandre*» fils de Cléoji » avec Ifabelle ,
JLJL© T R ï
filJc de la Baronne. Leur cntrcTuc fc fait avec la îut*
prife de deux perfbnnes, qui fe croyant toujours jeunes,
fc retrouvent vieilles, & ne peuvent le croire. La Ba-
ronne veut que Léandre foit Clcon; Cléonfoutient qu*I-
fabelle eft (a petite Javotte, Forcés enfin de convenir de
leur méprife , ils avouent que leurs beaux jours ne font
plus, & uliifTent Ifabeitc avec Léandre. Voilà le Triom-
phe du Tems paflc , dont la puiflance détruit la beauté
& la jeuneflc.
La féconde Pièce montre , dans les effets de rabfcnce ,
le triomphe du tems prélent (ur Tamour & la confiance.
Lucile , éloignée de ton Amant Licidas , apprend que ce
volage ne forme plus de vopux que pour la coquette Hor-
tenfe. Cette Amante négligée arrive de Lyon , déguifée
en Cavalier. Elle s'introduit chez fa rivale , s'en fait ai-
mer , Çc exige qu'elle lui facrific les lettres , les préfens
êc le portrait de Licidas. Celui-ci veut (è battre contre le
prétendu Cavalier. Lucile fe fait connoître , & leur ré-
conciliation eft le fruit du moment préfent.
Le but de la troifieme Comédie eft de prouver qu'il
..n'eft point de douleur dont le tems ne triomphe , ôc qui
ne foit adouci par l'elpérance. Lucinde , défolée de la
perte de (on époux, en paroît inconfblable ; mais un fé-
cond hymen ne tarde pas à efîuycr toutes fes larmes.
. Voilà d'abord le pouvoir du tems fur la douleur. Un
Gafcon
danj
lui manqi
Cette troifîeme eft encore donnée à un autre ; & le ïîaf»
con cfpere toujours. La Fortune luiréferve un meilleur
parti ; ainfî l'efpérance adoucit toutes les difgraces.
De ces trois Pièces, la première feule eft reftée au
Théâtre: ce n'eft pas qu'il n'y ait dans les deux autres
beaucoup de naturel f de variété & de bonnes plaUan-
teries.
TRIPLE MARIAGE , ( te ) Comédie en un A&e, en profe^
avec un Divertijfement , par Néricdult Defiouches , Mufi^
que de Gilliers^au Théâtre François , i7i^«
C'eft ici une des plus agréables petites Pièces que nous
ayons au Théâtre. Defiouches la eompbfa (^r ui^ avea-
T Rr î)f
pÊte arrivée ({uelques mois auparavant i Paris entre M.
de Saint-Aul • . • • Ton fils & fa fille* Le père , quoique
d'un âge avancé , avoit époufé eu fecret une jeune per«
fonne , qui , au bout de quelques mois , exigea de lui
qu'il rendit Ton mariage public. Il le déclara à la fin d*un
grand repas > où il avoit invité Con fils , (a fille ^ les pa«
rens de là femme , & beaucoup d'autres. Son fils le féli-
cita Cur Con choix, & montra en même tems une fort jo-
lie femme de l'afTemblée, dont il étoit le mari depuis
quelques années. La fille « de Ibncoté , fit un pareil aveu
pour un Cavalier de la même compagnie. Le père éton-
né , mais confondu par (on propre exemple , approuva
(es enfans ; la joie fe mit de la partie , 8c Ton but une
(ànté générale a ce triple mariage. Defiouches a répan^
du (ùr ce canevas la plus agréable broderie. Un Comi-
que fin , naturel & (aillant , une aâion (butenue , une
intrigue concertée avec art & dénpuée avec efprit y de la
très-bonne plaifanterie « c'efl ce qu'on peut dire de ce
charmant badinage , qui efi demeuré au Théâtre , & que
le Public revoit toujours avec plaifirt
TRIUMyiRATy ( le) Tragédie deCrébillon , 17 J4.
Il 7 a eu deux Triumvirats;il s'agit ici du fécond entre
Oâave « Lepjde & Antoine. Tout le monde connoit cet
endroit de l'Hifloire Romaine ; & l'Auteur en a fuivi les
traits principaux ; il a leulement ajouté ce qui concerne
l'amour d'Oâave pourTullie, fille de Ciceron. Le but
d'Odave étoit de gagner le père de (à maitreffe , & de
l'engager dans Ion parti; mais Tullie étoit promife à
SextuSffils de Pompée. D'ailleurs Ciceron aimoit trop
là patrie, pour contribuer à lui donner un maître. Ces
mêmes fentimens étoient dans le cœur de Tullie ; Se
malgré Ion amour pour Sextus , elle conlënt à époulcr
Oâave , s'il veut le départir de lès deiTeins , & rendre à
Rome la liberté. Oâave n*ayant rien obtenu ni du père
ni de la fille ^ laifle agir Antoine , ennemi de Cicéron ;
& ce Triumvir » qui ne paroit pas dans la Pièce , donne
lès ordres pour faire mourir Ion ennemi. Tullie apprend
avec horreur la mort de Ion père , dont elle voit la tête >
& lèp tue de délèipoir*
Ij:* T R 6
L'AutèuiP ftVôIt ^atre-yin^t-unf ans lortqu^n compeCf,
cette Tragédie ; ic ce grand âge n'avoit point encore
glacé fa verve. Il (èmble au fiirplus qu'il ait voulu ré-
parer la gloire de Ciceron : il le fait agir & parler avec
une grandeur d*ame qu'il n'avoit point manifedée dans
Catilina; c'efi qu'en effet il fut beaucoup plus grand à
fa mort, que dans le cours de là vie ; c'eft qu'ici le péril
' le regarde peribnnellement , que lui (èul fixe notre at-
! tcntion; en un mot, qu*il réunit le principal intérêt^ trop
divifé « lorfqu'ii s'agit du péril de toute une Répu-
, blique*
"pâUWIKS j(lii) Tragédie de M. de Voltaire , ir<^4.
Augufic, Antoine 8c Lépide veulent faire entr'eux le
. partage de l'Univers» Un fils de Pompée, dont la tête
ed profcrite , veut s'oppolèr à cette udirpation. U eH
fécondé par d'illuflres Romains , qui s'efforcent de dé-
fendre la liberté de la République. Ce fils de Pompée fe
tient caché ; ou s'il fe montre , c'eff fans être connu da
Triumvir. Il pàroit enfin pour ce qu'il eft ; mais il té-
moigne tant de fermeté, de courage & de grandeur d'ame»
qu'ils l'effkcent de la lifie des profcrits*
TROÀDEy (la) Tragédie de Sallebray^ i6j^o.
C'efl la prifê & la deffrudion de Troye, Se le partage
des Captifs par les Vainqueurs ; la mort d'Affyanax ,
celle de Polvxene , immolée (ur le tombeau d'Achillcst
celle de Polymneffor 9 tué par Hécube , pour vengcy le
• meurtrier de fbn fils Polydore, inhumainement égorgé
par ce Roi de Thrace , afin de s'emparer des richefles
qu'on loi avoit confiées avec ce jeune Prince,
TROADE , ( U) Tragédie de Pradon » 167 9*
Uliffe veut immoler à la iûretédes Grecs It fils d'An-
dromaque ; Pyrrhus veut (acrifier Polyxene aux mânes
: d'Achilles, Ccfl le fujet ^de deux Tragédies d'Euripide,,
que Séneque a raffcniblées en une feule ; & Pradon Ta
imité. Les traits qu'il a empruntés de ces deux Poètes ^
T R O ,H
loi ont fourni des morceaux touchans i qu^il a malheu->
reufèment gâtés par fa verlification, La Scène où An«
dromaque , vaincue par les arcifices d'Uliflè , eft con-
trainte d*ayouer qu'elle a caché (on fils dans le tombeau
d'Heâor , me paroit conduite avec adrefle, A l'exemple
de Séneque , l'Auteur a Cq\i ménager la gloire d'Ulifle fie
de Pyrrhus, fie leur épargne un crime énorme , en (ùp-
pofant que le fils d'Heâor s'eft précijpité du haut d'une
tour 9 8c que Polixene s'eft tuée de la propre main fut
le tombeau d'Achilles. Quel tableau offiriroit â Hécube
le récit de ces deux morts « fi le mérite du fiyle répon-
doit à la bçauté de cette fituation ! On a fur-tout repro-
ché à TAuteur l'amour d'Uliilè pour Polixene ; â quoi
l'on deyoit ajouter la longueur de quelques détails*
TROIS COMMERES , (les) Opera-Comique en ttoit
A&es% avec un Prologue^ par le Sage y d^Ornevalù' Piron^
d la Foire Saint^Germain , ij^l^
La Comédie intitulée le Banquet des fept Sa^ex, n'ayant
paf été goûtée fur le Théâtre italien , fut critiquée affez
finement dans les Trois Commères. Cefi dans la Scène
quinzième qui & pafle entre Pierrot , M. Martin fie le
Diable CuiCnîer.
Lb Diable*
On va vous donner un banquet qui vient de nous arrî*^
ter de l'autre monde.
P 1 1 a R o T«
Je vais gager que c'cfi le Banquet des fept Sagesm
Ll DlABLB«
Tout jufie,
M« M A R T I M,
Nous ne voulons point des refies de là- haut*
Ll DiABLi*
On n*y a prelque pas touché.
P I I R R o T»
N*ilDf orte ; cela âra bon»
ji$4 T R O
L 1 D I A BL lé
Il n'y a ^ti*à le faire rechaufier.
M* M A & T z N«
Fi donc^ c*eft du maigre ; les (àuilès tourneront*
TROIS œUSINESf {Us) Comice en trois Aâes ^ en
profe 9 avec un Prologue & des Intermèdes 9 par Dancûiah
Mufique deGilUers ^ au Théâtre François $ 1700,
Dans le Prologue qui précède cette Pièce , & qui lui
* cApoftérieur, Dancourt eflàye de ridiculKèr ceux qui
avoicnt critiqué £à Comédie; ce qui n'eft pas répondre à
la critique,
TROIS FRERES RIVAUX, (les) Comédie eu unAâe^en
Vers » par La/ont % au Théâtre fr an fois » 1 7 1 3 •
Le Comte, le Mar<|ttis & le Chevalier Lifîftion , tous
trois fireres , tous trois Capitaines dans le même Régi->
aient , tous trois amoureux d'Angélique , fe croient
bien (èrvis par Af erliil , qui les trompe tous trois. Il pré-
lente Je Comte au père d'Angélique, le Marouis â â
snere , le Chevalier à Angélique même. Ce Cnevalicr
eu celui qu'il trompe le moins ; parce que c'eft celui des
trois qui lui donne le plus. La rcflèmblance des nonis &
des qualités ocçafîonne quelques (urprifcs, & mcf^
quelques fituatîons très-pjaifantes. Cette petite PiécAf
heureufèment conduite , de agréablement dialoguée, câ
â tous égards digne de Ion fiiccès.
TROIS GASCONS, l les ) Comédie en un ASe , en profe %
avec un Divertijjement, par la Motte & Boindin, au Théâ*.
ire François ,1701.
Le deflèin de fupplanter un rival, oblige Erafie d'em-
prunter le nem , & jusqu'aux habits de certain Gafcon »
nommé Spadagnac , à qui Lucile efl promlfe. Frontin ,
valet du Gafcon , ièrt les projets d*Era(ie. Il l'annonce
comme Ton maître au. père de Lucile ; mais l'arrivée du
vrai Spadagnac dérange. leurs vues. La Scène qui Te
palTc entre les deux rivaux ^ en préfcnce du pcre ac Lu-
TRO iif
die, cil agréablement traltéea Un troldeme Spadagnac
furvienr ; c'eâ Julie > jeune 8c viveGafconne, aue le rU
val d'Erade avoit promis d*épou(êr. Elle arrive dégMide^
fe fait connoitre, & oblige ion infidèle à lui tenir pa-
role. Dès-lors elle dégage celle du père de Lucile , qui
accepte Erafie pour gendre. Cette petite Pièce onre
quelques fituations piquantes. Le r61e de Julie eu théâ-
tral ) mais 9 à l'âge près , il refTemble beaucoup à laBa*
tonne dans le Chevalier à la modeè
TROIS ORONTES , (les) Comédie en cinq Aâes , en
Vers » p^r Boisroben > i ^^ i«
Amldori riche bourgeois de Paris , a promis en ma-
riage (a fille Califle à Oronte , Gentilhomme de Bor- '
deaux , qui doit arriver inceflamment. Califte aime
Cléante , qui n'eft point connu de (on oere , ce qui fait
naître à Cléante le deilèin de Se prélenter à Amidor ^
ibus le nom d'Oronte , avant que celui-ci arrive. Ce ftra*
tageme y dans lequel la mère de Califle &: Calide elle-*
même entrent > eft dérangé par l'arrivée d*un fé-
cond Oronte , qui , muni d'une lettre du père du véri-
table Oronte , foutient ion rôle parfaitement. Ce nou-
vel Oronte eH Caflandre , Demoifelle de Bordeaux »
Amante d'Oronte » qui vient, déguifie en homme, fit^
ibus le nom de (bn Amant , rompre (on mariag: avec
* Caliûe ; cependant le vrai Oronte fe pré (ente devant
Amidor, qui le prenant pour un impofieur, le traite
. très-mal. On imagine aifément la (uite de cette intri-
gue ; Cléante & Caffandre fe font connoître. Oronte »
. qui croyoit fa maîtreffe morte , fe réconcilie avec elle ;
ic Amidor confent que Cléante époule Calide.
TROMPEUR PUNI, {U) ou rHisToiRE Seftentrio'.
NALE 9 Tragi-' Comédie de Scudéry , 1^33.
Cléon aime Nérée , Prînceiïc d'Angleterre, & n'en
reçoit que des mépris : (a paffion lui infpire le projet de
brouiller Arfidor avec fa Maitrefîe , & il en vient à bout
À force dç Qoirc^u^St U efi découvert ^ 8c tombe fous les
V
I3« T R. O
toups de fon rival, te ,Roî de Dannemarck , frère du
Roi d'Angleterre » demande Nérée pour Alcandre , fon
Favori. Ar/îdor va di(puter fa Maîtrcflc au Prince Da-
nois. Il le trouve attaqué par trois ennemis, lui fauve
la vie , le connoit pour fon rival & le bleÔe dans un
duel. Nérée arrive â la Cour 8c demande la mort, parce
qu*on Taflure de celle de fbn Amant, Arfidor paroît ;
Alcandre lui cède Nérée*
TROMPEUR TROMPÉ ^(le) ou ks Pemrix , Comi^
die. en un A6te , aux Italiens , 17 ^£*
Pantalon envoie par Arlequin deux perdrix à undefès
amis ; mais Arlequin,qui Ce rappelle que Camille, (à mai*
CrefTe^les aime 9 fe di/po(ê à les lui porter, lorfqu'il ren-
contre Scapin Conrhû, qui les lui efcamote, 8c met en
leur place une paire de Cziots Cous une (èrviette qui cou-
vre le pannier. Arlequin porte avec confiance fon préfent,
que Camille lui jette à la tête. 11 (bup<^onne Scapin de
lui avoir joué ce tour , l'épie & les lui dérobe à /on tour;
mais Lélio , qui fort défcfpéré de chez fa MaitreiTe , ar-
rête Arlequin , fe faifit d*une des perdrix , 8c envie le
bonheur de cet innocent animal , qui n'a jamais éprouvé
les rigueurs de Taniour ; qui a paifé fà vie dans une
douce liberté ou dans d'heureuies chaînes , 8: que la
mort a bientôt affranchi de l'efclavagc des humains. Il
fort , emporte la perdrix dans fon tranfport. Arlequin
demeure interdit ; mais avant qu'il ait eu le tems de
revenir de fbn étonnement , Mario , Joueur malheu-
reux , s'empare de l'autre , qu'il félicite de n'avoir ja^
mais éprouvé les rigueurs du fort ; & il l'emporte. Des
qu'il efl fbrti , le Maître d'Arlequin paroit , & lui de*
mande compte de facommiffion : Arlequin, pour toute
réponfc, lui répète les belles moralités qu'il vient d*cn-
tendre, en contrefaifant le ton 8c le gefie de Mario 8c de
Lélio«
TROMPEUR TROMPÉ^ [le) Opera-Comique de Vadéy
d la Foire Saint'Ger main , 17 54*
Un Comte i Amant de Gdalife , C9mme9ce â fe dé-
tacher
T R O )}7
larlicr de (à Maitrefle , parce qu*une VinageoIfe9 nom-
ince Colette , a f^u lui plaire. ]1 s'étoit rendu dans 1er
village de Colette, à Tinfçu de Cid^lifè ; mais la Villa^.
geoi e 9 qui aimoit le jeune Licidas , mépriibit fon
amour. Cidalifè ne fâchant ce qui attiroit G fouvent foti
Amant à la campagne > examine fes démarches ; elle
apprend que le Comte propole à Colette de l'enlevée
fous un habit de bal : elle prend elle-même cet habit ;
& le Comte croyant parler à la Villageoife , reconnoSt
Cidalife qui fe démarque. Se voyant ainH trompé, il
coulent â époufer fa première MaitreiTe.
TROMPEURS TROMPÉS ^ (les) ou les Femmes Ver»:
7UEUSES j Comédie en un Aâe » en Vers , par Rofimond j
1670.
Damon , riche Bour^ols » eâ amoureux d* Angélique ^
epoufè d*Ariâe, Gentilhomme , qui eu épris des char-
mes de Julie , femme de Damon : ces deux femmes ifH
ûmes amies , fe communiquent mutuellement les Let«
très galantes de leurs maris ; & , pour les faire plus aife^
ment donner dans le piège y elles leur font dire de fî»
trouver le Coir à un rendez-vous , fie de fe déguifer 9
Damon ne (cachant où prendre un habit , prie Arifie d«
lui prêter le flen , (bus prétexte d'une partie de BaU
Arifte qui eft dans le même cas , efl charmé de cette de4
mande , qui Tautorife i en faire une pareille à Damon*
Cet arrangement fait , les deux Maîtres conviennent de
s'envoyer leurs habits ; & pendant cet échange , ils font
obligés d'endoffer ceux de leurs Valets. Cuiman & Fa-
brice revêtus des habits d'Arifle &; de Damon^rencontrent
un Cabaretier à qui ils doivent de l'argent , & qu'ils
ont menacé de coups de bâton. Bernard , c'cfi le nom dt^
créancier » croyant parler à leurs Maîtres ^ fe plaint de
l'inlblence des Domefiiques. Gufman & Fabrice profi-
tant de Ion erreur , entrent chez Angélique & Julie ;
a» va , mon ami ^ lui difènt-ils , nos Valets font des fa-
» quins ; nous te les abandonnons ; ailbmmcs-les fi tu
» peux, y* Fendant ce temps-là , Ariûe & Damon ne
voyant point revenir leurs gens, s'Inlpatientent « & ren-
entrent en leur chenûn «tr même Cabiretier > qui ^
T0mé( nu Y
Sii t R o
trompé parPapparcncc , s'imagine voir fcs débiteurs , C
mCc amplement de la permiffion qu'on lui a donnée.
TROPES. Les Tropcs font des figures , par lef*
quelles on feit prendre à un mot une fignîfi-
cation , qui n eft pas précifément fa (ignification
propre : il y a donc autant de Tropes qu'il
y a de manières différentes , par lefquelles on
donnera un ternie une fignification qui n'eft
f>as précifément fa (Ignification : aveugle , dans
e fens propre , iignifie une perfonne qui
eft privée de l'ufage de la vue : fi Je me
fers de ce mot « pour marquer ceux qui ont
été guéris de leur aveuglement , comme quand
Jefus-Chrift a dit , les aveugles voient i alors
Aveugles n*eft plus dans le fens propre ; il eft dans
. «n fens divifé : ce Xens divifé eft un Trope ,
farce qu'alors aveugles (ignifie ceux qui ont
té aveugles , & non pas ceux qui le foh^
IÇROQVEURS j ( les ) A6le de Vadi , Mufique de M. SAxii
wergne j à U Foire Saint-'Laurent^ x/^.
Lubln & Lucas font tous c|eux à la veille de (è marier ;
les contrats en (ont paflës par-deyant Notaire. Lubin ,
qui efi fiancé avec Margot , la trouve trop éj^rillarde >
trop vive , trop grondcufc ; & il aimeroit mieux Fan-
, €h«n , qve Lucas doit époufèr. Lucas , au contraire »
|>réfereroit Margot à fà future , parce que Fanchon e(l
indolente & parefifcufè» Ils fe font l'un i l'autre confi-
• dence de leur fac^on de penfèr lâ-deffus y 8c Ce détermi*
. ncntà faire un troc. Ils en avcrtiilent les deux fiancées,
qui d'abord en paroiflènt étonnées ; mais après s'être par-
lé à ToretUe » elles font femblant d'accepter le change-
ment. Margot fcâée lèule avec L^cas , le traite fi nul »
j[uç cclui«ci efi défeCpéré d'avoir Voulu changer, LubLa
T R O fîjt
AV^âs été plus content de Fanchon ; 4« (brte que Ici
4eux Amans veulent s'en tenir à leur premier marché ;
mais Fanchoa & iVlargot s'y opposent > ft diient que le
troc étant fait « il n'y a plus de retour : après s'être bien
fait prier , après avoir vu leurs Amans à leurs genoux ,
tUes contentent enfin à s'en tenir à la première dilpolition
^ui a voit été faite. Margot époufe Lubin ; Se Fanchon de«
vient la femme de Lucas.
7R0YENNES {Us) Tragédie ie Ckateaulrurty 17 H*
Hécube , femme de Priam , & (es filles Caflàndre i
Polixene 8c Andromaque, tombent toutes auatrc <i>i pou«
voir des Grecs après la prift de Troye. Hecube s'.iccufe
elle-même d*étre la cau(e des malheurs de lès Sujets 8c
de fes Enfans « pour s'être prêtée à l'amour criminel de
Paris pour Hélène. CaiTàndre prédit tout ce qui doit arri-
ver à ik mère 9 à lès fœurs 8c aux Grecs eux-mêmes»
On vient demander à Andromaque fbn fils Aflianax , de
* la part dès Grecs , pour le (acriner aux mânes d'Achille.
On apprend que le Grand-Frétre a (bufhait cet enfant à
leur fureur ; 8c l'on arrache Polixene des bras de fa mère
pour l'immoler. Tout cela fait naître les fituations les
plus touchantes 8c les mieux amenées. Hécube meurt de
douleur f & la pièce finit*
TROYENNES DE CHAMPAGNE » (les) Opera-Co*
miquey ou Parodie des Troyennes^ en un Aâe ^ par Vadé^ à
la toWe Sdint^Germain » x 7 5 f .
C'eft la parodie de la Piécef précédente, L'Auteur (iip«
pôle qu'Attila a pris d'aflaut la Ville de Troye en Charn^
pagne. Trois Liéutenans de (bn-armée veulent arracher
,jtrois filles des bras de leur mère. L'une de ces filles eil
xnere aufli ; elle a un petit garçon qu'elle cache dans un
tonneau , pour le dérober à la fureur des Soldats ; voilà
Hécube , CafTandre , Polixene ^ Andromaque & Aftia-
ftax caché dans le tonneau. Les va'mqueurs , qui aiment
le vin de Champagne , vont pour percer la futailfe : la
ttierc fc jette devant eux ; elle prie qu'on les talFe retirer.
Finus , îuifait le xôlc d'Uiiffe , iôupçonne ^uel^uq,
Yij
34^ T U R TUT
slvfière. Il lève le tonneau , 8c trouve Tenfane. lût
. Tro^ennes confbntent d'ailez bon caur à fuivre les Gre-
nadiers,
TURBAN ENCHANTÉ ^ (le) Cêméiie en quatre ARes ,
avec des Divertijfemêns ^ par Verone^e » fils » aux Italiens^
Arlequin , ^ue Pantalon a chalHE <ie fa maifon , parce
qu*ii a découvert /on amour pour Camille , dont il efi lui-
même épris , approche d'une grotte d'où il voit (brtir
des fiâmes. Elle eft habitée par un Magicien, qui lui offre
éà proteâion pour enlever Camille à Pantalon 9 qui par
jaloufic la retient en prifon. Arlequin accepte les offires
ou Mage > lequel en fa préfence enchante un Turban qui
leren^a inyifîble. 11 s'en fert utilement pour échapper
à ceux que Pantalon envoyé pour l'arrêter. Il change en
un indant de fix formes différentes ; & à la dernière , il
parott (ùr un Char de Triomphe , orné de Drapeaux &
de Trophées. Ces différens changemens fe font iî fubtile-
iment , que l'œil le pltis attentif ne peut appercevoir la
manière dont ils s'opèrent*
lURCAKET^ Comédie en cinq ASes , enProfe , par M. le
Sage , aux François , 170^.
Sous le point de vue le plus comique , le Sage nous
préfente « dans Turcaret 9 tous les fbuterreins , les ref^
/burces , le manège , les folles dépenfes , les amours in-
fènfées , la faufle graiideur , les profu/ions , les airs , 1&
ton, la fatuité , la fbttife des gens d'affaires 6c des nou«
veaux parvenus, m Les Financiers de ce tems , a dit
6» un homme d'efprit , fè font fi confîdérablement éloi-
9t> gnés du caraâère joué & bafoué par l'Auteur , qu'ils
» peuvent en rire aujourd'hui avec le public , comme
•> d'un ridicule entièrement étranger à leur état.
TUTEUR » (le) Comédie en un Aàe , en Profe , far Dan*
cêurt y au Théâtre François 9 169$ •
Dorante & fbn valet l'Olive , , fe font introduits , le
^ J^remîer ^ comme Peintre , l'autre comme Jardinier >
T TJ T Hî
chez M. Bernard , tuteur d'Angélique. Elle efi înftruîte
& du penchant , fie de la vraie qualité de Dorante ; 8c
pour Ce ménager avec lui un entretien plus libre' , elle
fait entendre à M. Bernard , que le prétendu Peintre a
ofé lui demander un rendez-vous i telle heure , & dans
tel endroit. Le Tuteur s*y rend à fa place , accompagné
de (on confident Lucas , tous deux déguifôs en femmes :
iU (ont fuivis de Dorante 5c de TOliVe , qui leur diftri*
buent bon nombre de coups de bâton* M. Bernard y trèsr
fatisfait , cft furpris dans cet équipage par le Chevdier ,'
oncle d'Angélique. Ce dernier emmené (à nièce , & con-
clut fon mariage avec Dorante. On trouve dans cette
Comédie une Scène de nuit très -divertiflantc. Elle a été
imitée depuis dans deux Opera-Comiques , VEcole des
Tuteurs y & le Mattre €n Droit.
TUTEUR DUPÉ » (le ) Comédie en cinq Aâtes , en Pr^fe {
par M» Cailkava y aux François ^ i7^S*
Un vieux Tuteur abufe d'un Tefiaracnt ridicule , pour
cpoufèr (a pupile qui ne l'aime pas , Se qui cil aimée
d'un Marquis. Un Valet intriguant fe prête â ces Amans^
& employé la ru(c de Ton état & de (on rôle , pour trom-
per le Vieillard* On lui fait accroire que la fœur de 11
Pupille veut l'époufèr ; il refu(è cette union ; il con(ent
Seulement qu'elle fe marie avec le Marquis ; & il Rgtic
le contrat* Cette (œur ne paroit pas ; mais la Pupille cUe*
même, qui, dit-on, lui relTemble, 8c qui prend Tes habits»
cft jiccordce au Marquis ; Se le contrat qu'a /igné le Tu*
teur , e(l précifément celui de (à Maitrcflè avec Ion Ri-*
val* Le Vieillard (è voyant dupé , époufe une tante de I4
Pupille.
TUTEURS , (les) Comédie en deux AâleSy en Vers , par M.
Palijfot j aux François j 17 J4-
Un père, en mourant, laifTc (à fille entre les mains de
' trois Tuteurs , & ne la fait fon héritière , qu'à conditioa
ou'elle ne (c mariera qu'avec le conlèntement unanime
de (es trois amis» Ce font trois originaux , qui ne font
Y ni
} 4i TUT V A C!
jamais d*accord eutt^cux ; îl fufïit que Tuti veuille un^
chofc , pour que l'autre fbutienne le contraire. Ces trois
hommes font un Voyageur, un Nouvelliftc & utr Anti-
quaire. L* Amant de la jeune Pupille vient â bout de les
gagner tous trois. Il parle de Voyages avec lé premier ,
fe fait Nouvellific avec le fécond ; & avec le troisième il
joue parfaitement le rôle d*Antiquaire. Par ce ftrata-
gême , il réunit en fa favçur le confentemcnt des Tu-
teurs , & épouft la Pupille,
JYND ARIDES ^(ks) Tragédie de Danchety 1707.
Idas vient de Ce couvrir du fâng de fon frère Lyncée ^
jpours'affurer du Trône de Chypre, & de la main d'Êlaïrc.
Cette Princeffe ne voit ce monflre qu'avec horreur : Caf-
ter s'offre de venger ce forfait ; il veut remplacer auprès
d'oUe un Amant qui lui eâ odieux , 8c met fon frère dans
fa confidence, PoUux , également épris des charmes
d'Elaïrc , eft affez généreux pour difCmuler (on amour,
êc ccdcr une Maîtrcife qu'il adore , & dpnt il eft tendrc-
jr.ent aîmé. Cette lîtuation n'intércflë qu'auunt qu'on
adopte ces (brtes de fèntimens ; & pour(^uoî ne les aaop«
teroit-on pas f Ces efforts ne font point au-deflùs de
l'humanité ; ils font même conformes au caradère des
£lles de Tyndare , regardées comme des modèles par-
faits de l'amitié fraternelle. Cependant Caôor cô vaincu
par Idas qui le fait mourir ; ^ il ne reile plus a Pollux
qu'à venger la mort de Con frerc ^ & le pleurer. Le peu
de fuccès qu'eut cette Pièce , doit être moins attribué au
choix du fùjet, qu'aux longueurs , aux répétitions taux
réflexions languiffàntes qui régnent dans les détails.
V. / ,
VACANCES » l /w) Comédie en un ASle , en Profe , pcff
Dancourt , au Théâtre François > 1696.
Le (ucchs de cette Comédie cil dû au genre de ridicuU
que l'Auteur y met en jeu. C'eft un Procureur devenu 1
par fraude ) Seigneur de Paroiifc t Se berné par fèspiQ*
près Vaflàux» Clitandre ^ neveu de Taficlefi Seigneur j
youioic faire plus que berner M. Grimaudin ; mais il re-*
trouve dans (a fille , une personne qu^il aîmoit fans la
connoitre. Voilà où commence le nœud de rintrij;ue* Le
dénouement n'en e(l pas éloigné. M. Grimaudin confènt
à donner (a fille à Clitandre , pourvu qu'il le faiTe jouit
en paix des honneurs dûs au Seigneur d'un Village* Ce
fonds, par lui-même alTez: fimple » eil égaie par les ac*.
ccllôires.
VALET AUTEUR ^ (le) Comédie en trois A6les , en
Vers libres , par de rifle i aux Italiens % 17 jo.
m
Valerc , Amant de Julie y s*entretient avec elle de 1
fituation où il ed, parce que Dorante , Con père , veut 1^
marier à Ifabclle qu'il n'aime point. Il Ini apprend qu^
la venue de Gérontc , père d'iîàbelle , lui fait craindre
2ue celui-ci ne veuille achever le mariage projette aveC
)orante , Con père , 8c que c'ed ce qui l'a déterminé à
Sarder l'incognito dans ce Château où il n'efi connu que
'elle.
Valentîn , Valet de Léandre , & Cocher de Géronte ,
père d'Ilâbelle , apprend à Léandre , Ton premier Maitre *
que po ir (ervir Ton amour pour Ifabelle , il s'eft introduit
chez Géronte en qualité de Cocher , 8c qu'ayant fait bri-
fer fort à propos fa cfaaifè auprès du Château où ils font
aâuellement , il lui a perfuadé qu'il appartenoit à Do«
rante , père de Valere , i qui il a deiUné (a fille Ifabelle
qu'il amenoit avec lui, p&ur achever ce mariage arrétf
depuis long*tems : il ajoute que , pour faire reuffir Con
firatagême , il faut qu'il pafle pour Valere , gendre futur
de Géronte. Léandre a quelque peine à fe prêter à cette
fuppofition ; mais fbn amour pour IfàbcUc le fait pailèr
par-defTus les fcrupules de fa délicateflè. Valentin ne lui
en dit pas davantage , Ik réferve un plus grand détail
dans la conversation qu'il doit avoir avec Nérine y fiii-i
vante d'Ifabelle, En efïct , il lui apprend qu'il a été au-
trefois Comédien , 8c même Auteur, Nérine lui demande
guelle Pièce il a mis au jour ?; Il lui répond que ç'eff
Y i4
M*
VAX
celle qu'oïl va jouer dans le Château de léandret& qu'elle
en fera une des principales Aârices; il ajoute que le ma-
riage de Léandre ayec Ifabelle en fera rheureuxdé'-
Bouement.
VALET EMBARRASSÉ^ile) ou la Vieille Amovreùsèp
Comédie en trois A&es^ en vers 9 par Avijje j auxltaiiths^
Valentin , &l Ton maître Arlfie » degulfés en (oldats qui
voyagent, arrivent devant unChâteauliabité par une jeune
pcrfbnne 9 dont Arifte eft amoureux , & par une tante »
£lle très majeure y qui lui fert de furvelllante. Ce de-
gui(êment qu'ils ont pris, autorife à demander rhofpi-
talité* Pour n'être pomt refufés, Arifte engage Valentin
à feindre d'être bleiTé ; Arlequin , valet de la mai(bn »
rebute les voyageurs , & (e radoucit néanmoins à la vue
d'une bourfè qu'il trouve à (es pieds , & qu'ils ne récla-
maient point. Il explique là-deflus fes qualités, fait le por*
trait de fes deux MaîtrefTes , & inafle fur-tout fur la
nécefQté de cajoler la tante Madame Durmpnt* fans
parler i la nièce. Il rentre dans le Château pour prépa-
rer les deux Dames à permettre l'entrée des nouveaux
venus. Arifte charge Valentin de jouer l'amoureux au-
Srès de la tante. Elle paroit avec (à nièce ; & (ur l'avis
e (à fuivante , qui l'engage â prendre pitié de ces deux
pauvres fbldats , elle conent à les recevoir. Valentin
nit palier les transports qu'Arifte fait éclater imprudem-
ment devant la nièce , 'pour les accès fâcheux d*un dé-
lire habituel , cau(% par une ancienne paftion. En même
tems il dit à la tante tout ce qui peut la flatter & gagner
fin affei^on. Elle ordonne donc que l'on fafle bien iilan«
ger celui qui aie cerveau unpeubleflfé» à ce qu'elle
s'imagine, & qu'on faflè au contraire obferver une
rî^oureuiê abftinence i Valentin qu'elle croit avoir la
fièvre. \^alentin qui &tigué du voyage a bon appétit
ic ^e(bin de réparer Cet forces, n'cft pas content de ce ré-
gime. Julie croit reconnoitre Arifte, malgré (on dégui(è-
ment. Rofette , la fuivante , tente de pénétrer s^il n'efi
point aimé. Julie efi piquée qu'on croye qu'elle s'al^aiflc
)ufqu'à un (bldat inconnu. Rofette réplique , qu'après
^voir eu i'infolcnce de l'aimer ^ U pourroit biea avoit
y A c 141
telle de lai plaire» quand ce ne Cctolt quo^ pour imitée
fon heureux compagnon. Comme la tante efl toute chan-
gée depuis l'arrivée de ces deux étrangers » Julie Tim-
pute à la feule charité. Cette tante charitable arrive ef-
cortée de deuxChirugiens,pourvîfîterles bleiïlires du pré-
tendu malade» qui, pour Ce tirer de cette vifite embarral-
fante , efl fur le point de tout révéler. Son Maître dit
qu'il a un baume (buverain ; mais les Chirurgiens infîf-
tent. Le valet, pour dernière reffburce, fe retranche fuc
la bienféance.Madame Durmont fc retire , & exhorte
les Chirurgiens à faire leur devoir. Arifle Icf Mgne :dti
vient â bout » par les foins de Rofette, de s'afmrer qu'il
n'eft pas indifférent à celle qu'il aime. Les deux Amans
ont une explication, & (brtent contensTun de l'autre par
Tentrcmifc de laSoubrette.Pleîn de l'entretien qu'il vient
d'avoir avec Julie, Arifie laiiTe fon valet avec Madame
Durmont » dont il faut qu'il efTuye la déclaration for^
melle que la folle lui fait de fcs fcntimcnsiTioareux.
Valentm » pour s'en débarraflcr , dit qu'il c^ engagé
avec une autre pcrfbnne dont il montre le portrait ,
c'eil celui qu'il a trouvé ; mais il ignore que ce por-
trait r^epréfente Madame Durmont , telle qu'elle étoit
dans la jeunefTe. Celle-ci qui croit n'avoir perdu que Isi
parure de Flore, que le peintre lui avoit donnée,prend le
dlfcours de Valentin pour une nouvelle galanterie, 8c fort
pour aller s'habiller en Flore. Valentin crie au fecoursrEr-
gaile,qui efl arrivé,pour époufcr Julie,reconnoît Valentin
pour Valet de fon neveu Arifte , & en demande des nou*
velles : furcroît d'embarras pour le Valet. Il dit qu'il
ne (çait rien de ce qu'on lui demande, Rofètte accourt
au bpuit, Se efl auffi fort embarraflTée en reconnoifTant fon
maître , qui lui annonce qu'Ergafle eft l'époux qu'il def^
tinc à fa fille. Elle,de fon c6té,annonce au Comte,qu'Er-
gafle a pris une peine inutile , & fait entendre que Ju-
lie a un autre attachement. Julie vient avec Arifle ; elle
fe jette aux genoux de fon père , qui » avec le con fente -
ment d'Ergafle, la donne, par point d'honneur, i Arifle.
VALET MAITRE ( le) Comédie en trois AOes^ tn Fers ,
par M. de Moijjy^ aux François ^ i75i»
tormo/, Valet de Géronte» apris untelafcendant
\
^J4< ^ V AL
furrcfprïtdc ion maître, que celui-ci n*agît que.paf
fes confeils. Damis, neveu de Géronce > aime Julie &
couiîne 9 & pr eiTe (on oncle de lui permettre de Tépoor
fer,
Lormoy a une fœur jeune & jolie ^ nommée LouKbn^
à qui il fait prendre le titre & les airs de ComicfTe ; &
il veut en faire Tépouic de Damis. Géronte fe laifTc
tromper à Tappartncc ; il ignore l'intérêt que (on Valet
prend à Louifun ; il fe pcrfuade ^ue Lormoy ne la pro-
pofc pour répoufc de Damis.^ que parce qu'elle eft pour
lui un parti convenable. Damis feint d'entrer dans les
vues du Valet de Géronte ; il promet à lormoy qu'il
épou(era la Comteite ^ & pendant ce tems-là , il ne né-
glige rien pour ouvrir les yeux de Ion oncle, furie
. compte de Ion Valet.
Timante , frère de Géronte , efi un honnête homme »
qui déplore l'aveuglement de ton freré; mais il ne dé-
ieff»ere par de lui démafquer le fourbe , qui s'eil ainfi
rendu maître de fon efprit, Géronte regarde comme un
effet de l'envie qu'on a conçue contre Ion Valet , tout ce
qu'on fait pour le détromper ; 8c plus on s'attache à le tit-
rer d'erreur, plus il (c prévient contre tout ce qu*on lui
dit pour le défabuier. On apporte à Géronte une lettre
Tenant de Guinée , dans laquelle efl dévoilé le fecret
de la naiifance de la faufle Comtefle & de toutes les four-
beries de Lormoy. Géronte, qui n'a pas fur lui fes lunet-
tes, ne peut lire cette lettre ; il la fait lire par (on hom-
me de confiance , qui donne un tour d'éloge à tout ce
qu'elle contient , & il la déchire par modeihe , fous pré-*
texte qu'on lui donne trop de louanges , & par ménage-
ment pour Timante, qui y efl, dit-il , trop maltraité.
En effet , Lormoy ne Tavoit pas ménagé dans I4
tournure qu'il avoit donnée à cette lettre en la lifànt.
Ces traits de modération , de la part d'un Domedique ,
attachent de plus en plus Géronte à fbn Valet : il lui
promet de ne jamais l'abandonner , de ne rien écouter
de tout ce qu'on pourroit dire contre lui , & H lui affurc
. une rente de mille écus,
La lettre n'ayant point eu l'effet qu'on s'en étoît pro-
!mis , on commençoit à défefpérer de tirer d'erreur le
bonhomme Géronte, lorfqu'un Valet» qui écoit.iyrc^
T A t
découyrit ce que Lormoy avoit eu Tailrefle de cacher i
ion Maître, Ce Valet , plein de vin ^ parloit (èul , & ne
pen^bit pas que Géronte &.Timante écoient là qui l'é*
coutoient. Gérante commence donc à concevoir des
ibupçons contre Lormo^ ; mais celui-ci les diffipe bien-
ign^j
. . que
ion , qui fe tait connoître pour ce qu'elle efi; ce n*efi en-
fin que fur la confeilioii de Lormoy lui-même » qui
avoue. tout , que Géronte £ê laifle détrompe^; & le toA%
rlage de Julie avec Damis termine la Pièce.
VALETS » Perfonnages de Comédie* Aarant Tair
malin eft-il néceOàire aux Smvances » autant la
foupleflè 6c ragiiité le font aux Valets. }*ai ob*
Tervé que dans une Pièce bien faite, tous les Per«
Tonnages étoient toujours en moavement;& pour
lors je n'empioyoîs cette expreflion qae dans le
fens figure. Par rapport aux Valets , elle doit être
prife au propre. Il eft eflèntiel que fans ce(Ie
ils amafent nos yeux auffi-bien que notre ef-*^
prit. De ce principe > il s'enfuit , qu'une taille
epaifTe ne leur fied pas mieux^quelebégayement
à une Soubrette babillarde*
i
VALETS MAITRES (les) Comédie en deux Aâes , en Vers
libres j fuîvie de deux divertiffimens ^ par Boiffy » aux
Italiens f ty^S.
0>raline , en habit de Dan{eu(ê 9' paroit avec Arle-
quin habillé en HuiTard. Tous deux débarraiïes de leurs
itf aitres & de leurs Maitreflès-, prétendent Ce bien diver-
fir 9 & faire les honneurs de la maifbn à leurs amis « qui
ne tardent pas d'arriver. Lafleur, Coureur du Marquis^
Se Scapin , Héducque de la Baronne t entrent en ce
moment » éc (ont bientôt fuivis de Colombine & de Li-
^tCt Arleqoiti (è prop^Iè de Ce mettre à table ; Confine
14« VAL
& Lafl«iir reuléftt commencer par la datifc» Çolominné
par un concert ; mais après quelques objeâions, l'avis de
Lifette réunit tous les autres ; ils conviennent d'ouvrir
la Féce par une Comédie qui fera (uivie d'un fbuper ,
& le louper d'un grand bal : la difficulté ed qu'ils n'ont
point de pièce prête. Arlequin imagine d'en compofer
une & de la jouer à l'impromptu ; Lafleurperfeâionne
cette idée ; il ajoute qu'il faut que la parodie de leurs
Maîtres & de leurs Maitreflès (bit le (ùjet de la pièce.
Lifette (c charge du rôle de la Préfîdente « qui efl une
Prédeufe ; Coraline de celui de la Comtcflc > qui efl une
Petite-MaitrefTc. Arlequin prétend briller dans le rôle du
Chevalier, & fe vcnger,en le jouant , d'un Maître qui le
bat fans le payer. Tout ce qu'il craint , c'eft de lui prêter
des grâces naturelles qu'il n'a pas* LaBeur,' fous le nom
Se les habits du Marquis & Arlequin (bus ceux du Cheva-
lier, ouvrent la Scène. Le Chevalier £e plaint qu'il efl
obfedé par la Préfîdente , la Comteiïè 8c la Baronne, 8c
que trop de mérite expofê i bien des perfécutions» Le
Marquis lui promet de Ce charger 4.'une ou deux de ces
Dames, pour l'en débarraflcr 8c lui faire plaifir, s*il veut
les lui céder. Le Chevalier s'en défend,flir ce que toutes
trois lui font néctfTaires ; la Comteflè l'amufê par (à ce-
âuetterie 8c Con extravaganceda fadeur & le ton précieux
e la Préfîdente ne l'empêchent point de vouloir l'épou-
fcr , parce qu'elle efl riche , 6c que fa conduite efl flus
raifonnable ; & la vieille Baronne efl bonne à ruiner»
Scapin tout effrayé, vient avertir (es camarades que
leurs Maîtres arrivent ; ils paroiffent en effet : les habits
<fc la Comteffe & de la Préfîdente les trompent un inf^
tant ; mais ils reconnoiflent bientôt ces Soubrettes»
qu'ils trouvent charmantes dans ce nouvel équipage , &
auxquelles ils accordent la {grâce de leurs Valets , aui
vont reprendre les habits convenables à leur conoi-
fion.
Cette Pièce , qui efl de Boifly , n'eut pas Un Hiccès
aufli heureux, que la plupart de lès autres Comédie^ : il
la retira après la féconde repréfentation , & ne Ta pas
même fait imprimer dans fès Œuvres : elle efl cepen-«
dant remplie de Scènes très-plaîfantes, & de détails fort ,
bien écrits ,* mais le fond de l'intrigue eâ trop médiocre «
VAL V A R 14^
A les Perfônnages ne pouvolent guères être employés de
cette manière, que dans un Canevas italien*
VALETS MAITRES DE LA MAISON, {les) ou h
Tour du Carnaval y Comédie en un AQe , enprofe^
far M. Rochon de Chahanne « au Théâtre François , n6Xt.
Un Maître & une MaîtrefTe de maifbn , également
jaloux l'un de l'autre , & également 'oupçonneux ^ con-
ièntent de (brtir , chacun (eparément«de leur logis « pour
laiflèr â leurs gens la liberté de le réjouir. Les Domefli-
ques (e déguifent en Maîtres > Te font régaler aux dé-
pens d*un Traiteur , & perfiflent un jeune Provincial ,
qui croit époufer la fille des Maîtres aans une des Fem*
mes-de-chambre de Madame. Ceâ la Cuifiniere qui
paffe pour (a mère , le Cocher pour Con oncle , & d'au-
tres Domefiiques figurent en Abbé, en Marchand, en
Officier , en Notaire. Leur but eil de s'emparer det
bijoux & des autres préfens de noces , que le prétendu
Marié doit donner. Au milieu du feflin, la joie de tout ce
inonde efi interrompue par les Maîtres, que leurs fbup-
çons & leur jalou/ie mutuels ont ramenés. Tout s'éclair-
cit ; le complot des Domeftiqaes efi découvert ; & ils
iontchafles»
VAKRONy Tragédie du Vicomte de Gy ave, 17Î1.
Un Citoyen de Syracufe , nommé Varron , qui a privé
de la Couronne le Prince légitime, qui lui a oté la vie ,
&qui a fait mourir tous (es enfans , a l'exceprion d'une
)eune Princeffe appellée Cléonice , qu'il fait paflèt pour
fa fille y (bus le nom de Zoraide : un Prince de la Fa«
mille Royale , nommé Sodrate , & Amant de la Prin-
ceffe , qui prend les armes pour monter fiir le trône d-
lès ancêtre? ; qui en veut à la vie du Tyran]; qui fe laiffê
attendrir , mais qui ne (e rend ni aux pleurs ni aux
prières de fbn Amante ; Zorauie , qui ne fait quel parti
prendre entre un pcre qu'elle aime & un Amant qu'elle
adore ; qui eil (bllicitée par Varron de faire périr So(^
trate ; & qui conjure Softrate d'épargner Içs jours de
Varron , qui entend dire qu'elle n'eft point la fille du
.Tyran , & qui ne découvre sç myâere que par une rufe
55^ VAS VAtr
qui fait le dénouement de la Pièce : voilà les Fer(ôtinA^
ges qui fonrient les trois principaux rôles de cette TrjH
gédie»
FASSAL GÉNÉREUX ile) TragUComidie de Scudérj é
Ceft un tableau touchant du refpeâ 9c de Tamouf
que les Sujets Hoivent à leurs IVIaitrcs. Théandre efl un
de ces Héros parfaits , tels qu'on n'en trouve que dans
les Romans ou au Théâtre* Il aime Roiilie & en eft
aimé. Lueidan , héritier préfbmptif de la Couronne , le
donne ouvertement pour (on rival ) & (è trouve en état
de tout entreprendre par la mort du Roi fon père » qui
s'oppofbit à fon amour« Les Francs ^ révoltés par la con-
duite de leur nouveau Roi , le détrônent , & préfentent
la Couronne àThéandre, qui ne l'accepte que pour la
remettre avec plus d'éclat lur la tête du Souverain lé*
gîtime. Lueidan ^ infirme par Tes malheurs , confirme le
mariage de Théandre avec Rofîlie* On (ent combien la
texture de ce Poenie pouvoit fournir de Scènes tou-
chantes. L'Auteur en a tiré tout le parti poflible dansuit
tems où le goût gothique regnoit^ encore fur la Scène
Françoife. *
/
/
YAUDEVILLE. Sorte de chanfonà couplets, qui
roule ordmairemenc fur des fujets badins ou faty-
riques. On fait remonter Torigine de ce petic
Poème jufqu'au'regne de Charlemagne;maîs , fé-
lon la plus commune opinion, il fut inventé par
un certain Ba(Ielin,Foulon , de Vire en Norman-
die ; & comme, pour danfer fur ces chants , on
s'aiTembloit dans le_Val-de-Vire , ils furent ap-
pelles , dit-on , Vaux-de-Vire , puis , par cor-
ruption , Vaudevilles. L*aîr des Vaudevilles eft
communément peu mulical ; comme on n'y
fait atttention qu's^ùx paroles , Tair ne fert qu*à
rendre la récitation un peu plus appuyée > da
V AU jji
tefte , on n'y fent , pour l'ordinaire » peu de
goût , peu de chant , peu de mefure : le Vau-
deville appartient exclufîvement aux François ;
Se ils en ont de très-piquants.
VAUDEVILLE^ ( le ) Opera-Comique^ en un aSe^ avec un
dïvertijfement , par Panard y à h Foire Saint Germain ^
1757.
Momus ouvre la Scène avec fa fille la Foîre. Cette
dernière paroît trifte; & Momus n'a pas beaucoup de
peine à lui faire avouer que l'amour qu'elle a coni^-u pour
le Vaudeville, dont elle et! mépri(ee>cft la fburce de ion
chagrin. Conlole-toi, lui dit -il; Bacchus 5:1a Joie, père
& mère de ton Amant, viennent ici Iblliciter Apollon de
recevoir leur fils au ParnafTe ; je profiterai de l'occafion
' pour conclure ton mariage ; & je compte que je ne ferai
pasrefufé. Il obtient en cffe^ leur conlentement; mais le
Vaudevillc.qui redoute leur nœud coniugal,y rc/îfle.Mo-
anus touché des pleurs de fa fille, après avoir rêvé quel-
que tems^trouve cet expédient. Bacchus 8c la Joietdit'il»
vont Ce rendre au Tribunal d'Apollon , pour (butenir les
droits de leurs fils ; il faut que tu te travcftifïes , & que
tu viennes plaider la caufe de ton Amant ; tu la gagneras;
& peut-être cjue la reconnoiflance vaincra (a légèreté.
)ollon paroit , accompagné de Melponiène , de TElé-
Apoll<
fie , de l'Eglogue , & de deux Auteurs. On annonce
acchus & la Joie , qui (upplient le Dieu des vers
d'accorder les honneurs du ParnafTe au Vaudeville, Cette
propofition révolte les fui vans d'Apollon. La Foire, dé-
fuifée fous une robe d'Avocat 9 demande la permiffion
e plaider la caulc du Vaudeville. Après un exorde très-
pathétique,elle s'efforce de prouver qu'on ne peut , (ans
iiijuûicc , refufer à fa partie une place fur le Pamaflc
Fran<^ais>& fait voir que le Vaudeville eft l'agrément des
converfations ; qu'il eft reçu , chéri Se aimé dans tous
les états ; à la Courra la Ville & au Village. Apollon va
aux opinions ; 8c le Vaudeville eft mis en pofTedion de
tous les droits du facré Vallon. Pour témoigner fare-
connoifTance à la Foire y le Vaudeville le détermine cn^
in i répoufer.
35 V VEâ
VEAU ?ERDÛ\ {le ) Comiiie en un Aâe , en Profe , par
la fontaine , fous le nom de Champmilé^ aux François f
L'Auteur n'a fait que mettre en aâion les deux Contes
• Ue la Fontaine , la Gageure des trois l.ommeres , dont le
tour de la première (c trouve employé ici ; & le Villa-
geois qui cherche fon Veau : voici de quelle façon ces
deux Contes étoient liés , & formoîent l'intrigue de cette
petite Comédie , qui étoit jouée par cinq Adeurs ; fça-
voir, un Gentillatre , fa Femme y ùl Servante, Ricato y
fon Fermier , & le fils du Fermier. Après deux ou trois
Scènes nécefTaires pour l'expofitiQn du fujet , paroit Ri«
cato : ce Villageois qui a cherché inutilement un veau
qu'il a perdu , monte fur un arbre , pour découvrir de
plu? loin. Le Gentillatre arrive , & fe croyant (cul avec
fa Servante , lui conte des douceurs , veut TembrafTer ^
Se lui porter la main (ùr le fein : à chaque mouvement «
il s'écrie : m Ah Ciel ! que d'appas ! que vois-je ! que ne
» vois-je pas ! » Ricato impatienté d'entendre répéter la
même chofe , crie du haut de (on arbre ; » notre bon
a> Seigneur , qui voyez tant de cho(es , ne voyez-vous
» point mon veau ? Je fuis perdu ( dit alors le Gentil-
9> homme tout-bas , ) ce Ruflre ne va pas manquer de ra-
sa conter à ma femme tout ce qui vient de fe païïcr: cours
9> vite 9 ajoute-t'il à (a Servante , & va dire à Madame
» 'qu'elle vienne en diligence me trouver ici a». Dans le
moment , la Dame arrive ; le mari fait l'emprefTé auprès
d'elle , & recommence le même jeu qu'avec fa Ser-
vante. Ricato rapporte à la Dame ce qu'il a vu du mari
avec fa Servante ; & la Dame répond toujours , c^t'oit
moi , jufqu'à ce que Bicato perdant patience : 3> jarni ,
»» dit-il , vous me feriez enrager ; un mari n'eft point
» fî fbt à l'entour de fa femme. Commment donc » in(b-
î» lent , reprend la Dame fort en colère : vous manquez
»3 ain(î de refpéd à M. le Comte ^ ?
Dans une autre Scène , la fui vante , longeant ii un
établifTement folide , & voulant époufer le nJs du Fer-
mier y parce qu'il efi jeune & riche » trouve le moyen de
lui
^<
îin piCtttt : après quelques dilcours , elle fait eliferte qu*il
lui touche dans la main. »> Ah ! Dame ! dit-elle alors , ta
»» ne fçaurois plus t*cn dédire , nous voila mari & femme.
9»> Je t'ai donné ma foi ;-tu m'as touché dans la main ; le
î» mariage cû en bonne forme. Oui , ipais , répond le
9> jeune nomme : dan» tout cela je n'ai vft ni Curé, ni
■ai» Notaire »•
La femme du Gentillâtrc , à qtiiles dîfcours de Ricato
^'ont pas laiffé de faire concevoir quelques foupçons^pour
^ metijie l'efprit en repos /oblige fon mari a marier fa
Servantéthrec le jeune Payfan ; & c'cû par ce mariage
^ue finit la Pièce*
NCESLAS y Tragédie de Rotrou , imitée ou 'prefgu€ ira»
•€iuiîe en entier du Patte EfpagnoUFrançoi{ de koxas %dont
^'Ouvrage ejl intitulé^ on ne feut être Père et Roi%
-^ ladiflas > fiU aîné de Veftcellas , Roî de Pologne j
tjcunc Prince ambitieux , jaloux , violent , impérieux >
^ cependant aimable malgré tous ces défauts, eft Amant
^rieux de CafTandre , DuchcfTe de Kunifberg , qu'il
^eut époufer, n'ayant pu la féduire. Sa haine pour le Duc
^e Courlande , favori du Roi , & dont le crédit & les
exploits lui font ombrage 9 cft augmentée encore pat la
faufTe prévention où il eu , que ce Duc eft (on Rival.
Alexandre y fécond fils de Venceflas , eft l'objet aimé ;
ftn refped pour fon père , la crainte d'uft Rival tel que
fon frère , lui font tei^ir (es feux cachés (bus le nom dtt
bue , fon confident & fofi ami. Sa fœut , la Prînccfîe
Théodore , aime le Duc de Courlande , favorifè Tamout
de Ladiflas , 8t n'oftiet rien pour engager la DuchcfTe
de Kunift)erg â confentir à fon mariage avec ce Prince.
Caiïandre, excédée par tant de pourfuitcs , s'en plaint au
Dgc & à Alexandre Con Amant. Celui-ci ne trouve plus
de rcflburce que dans un Hymeti fecret ; & ce projet
eft prêt â s'exécuter* Ladiflas , toujours pcrfuadé que
c'eft le Duc qui aime CafTandre , ne doute plus que ce
mariage , dont il vient d'étrç informé » ne fe fafTe entre
lui & la DuchefTe* Dans cette perfuafîon , il ne prend
«onfeil que de fon défefpoir , & Te rend > à la faveur de
Tome UU Z
!j;4 V EN
la nuit, au Palais de Caifandre. Au nom du Duc ,_ il en*
tend ouvrir la porte ; il entre , éteint la lumière ,' & de
.trois coups de poignard, croit avoir blefîe â mort le Duc
de Courlande. CafTandre apporte au Roi la nouvelle de
cet aflàffinat , lui apprend , en Amante dérefpéréc , que
Ladiflas eft le meurtrier de Ton frère , & demande ven-
* geance de cet attentat. Venceflas condamne ion fils à
perdre la tctc. Le Peuple demande la vie du Prince ; &
le Duc l'obtient à titre de récompenfè. Une grâce t au
choix de ce favori , deyoit être le prix de (ç^fervices ;
en peu de jours • 8c avec des forces bien infllRleures , il
avoitipéduit la Mofcpvie à demander la piSix. Venceflas
ne croit pouvoir (àuver la tête de Con fils , qu^en la char-
geant de là couronne ; & il abdique la royauté en fa fa«
veur. La PrinccfTè Théodore efl accordée au Duc de
Courlande ; & CafTandre perfîfîe à refufcr la main de
Ladiflas;elle laifTe cependant entrevoir que le tems amè-
nera du changement dans (a réfolution*
VENCESLAS , Tragédie de Rotrou , retouchée par M,
Marmontelj i755«
Sans doute que le refpeô que M. Marmontel a cru de-
voir à Rotrou , ne lui a pas permis de faire toutes les
Cbrredions dont il étoit capable , 5r la pièce fufceptible.
Quelle autre confî dération , en effet , l'auroît empêché
de changer le caradère de Venceflas , de lui donner plus
de fermeté , de lui 6ter ce ton de déclamation éternel
contre des vices odieux , qu'il n'a pas la force de punir?
Le rôle d'Alexandre auroit pu faire > avec celui de La-
diflas, un contrafle plusjieureux entre les mains de M.
IWarmontel , s'il eût entrepris d'y mêler plus de noblcffe
& de grandeur d'ame. La mort de ce Prince foible& peu-
reux n^intérefTe aucunement ; au lieu que le Ppëte eût
fait regretter un jeune Héros , qui auroit donné de plus
grandes espérances.
Le caraâcre du Duc de Courlande efl plus vrai , plus
naturel , plus IntérefTant. Sujet fbumis , général habile,
ami généreux , favori modefle , Amant timide & refpec-
tueux ,il ne manquoit à fa prudence , fî vantée dans tout
le cours de la pièce ^ que de veiller davantage fur là
V E N j;;
ton^uïte dMlexanàfe , au fujet de Con mariage (ècret
avec la DuchcfTe. Cet endroit cft traite par M, Marmon-
tei avec plus de décence que dans Rotrou , & avec
bien plus de n^énagcment pour les Sjpeâateurs» Caflàh-
dre frémit à la feule propofition d'un Hymen clandeftin >
pour lequel Rotrou ne lui (uppofe aucune répugnance »
êc que le Duc. eâ le premier à lui conseiller.
La Ducheife de Kunifberg eft d'un caraâère fier 8c
décidé , qui répondroit mieux à Ibn rang , fi le Poète
moderne avoit cru qu'il lui fût permis die retrancher
ce qu'il a de romane fque , Se d'y (ubfiitucr des traits
plus doux y plus fins , plus aimables. Elle efl toujours
guindée fur foii honneur & Cz condition. On pôufoit
ne dire qu'un mot (ur ce Ppînt; les vertus d'Alexandre^
les vices de Ladidas, euHent ensuite CuSi pour la dé-
terminer. Théodore excède la DuchefTe avec lès éloget
perpétuels du Trône, du (ceptre , du diadème; ils
feroientpius pardonnables dans fa bouche, G. elle-même
portoit fes vues plus haut que flir un fujet.
VENDANGES y (les) Comédie en un Aâe^ en Profei
avec un divertijiement ;par Dancourt^ Mufique dt Grandr
val y perc, au Théâtre François ^ 1/69^*
Erafie, & TOUve (on valet, tous deux déguilés en
Payfans , font admis chez Lucas en qualité de ven«
dangeurs. Sa femme, par le cpnlèil de l'Olive , feint
d'être amoureufe d'Erafic , & détermine par-là foit
mari à lui accorder Claudine. La jalovifie qu'elle donne
à Lucas parvient même à l'éloigner du cabaret. L'in*^
triguç de cette Comédie refiemble à plufieurs autres ^
& offre peu de fcènes piquantes.
VENDANGES D.E CHAMPAGNE , (les) Opera-Comiqus
en un A6ie ^ en profe ^ &* en Vaudevilles^ par Fuielktt
d la foire Saint Laurent , 1714.
Un Marquis Champenois fe transforme en Auber-
gifie , par le confcil de Pierrot, pour recevoir une
Marchande Drapierc de Paris, & là fille dont il e^
amoureux. Par les intrigues' de ce même Pierrot, il
parvient à l'époufer , au préjudice d'un Gencilhpmmç
y
jjtf V E N
Bourguignon, qui la recherchoit par cupJ.dité pour Cà
fortune.
VENDANGES DE LA FOIRE (les) Pièce en un ASe , for
Écriteaux y à la Foire Saint Laurent y 17x4-
Cet ouvrage cfi une critique très -vive des Entre-
•preneurs de rOperd-Comiquc, & des Auteurs qui tra-
vaiiloient pour ce Speâaçie.
VENDANGES DE SURÈNE (les) Comédie en cinqAaes^
m verSf de Duryer^ 1635.
Polidor eft amoureux de Dorimène, fille d'un Bour-
geois de Paris nommé Crifere. L'amour de Polido^^
efl traverse par la rivalité d'un de Tes amis, & Ta ^.
varice de Crifere , qui ne lui trouve pas afTez de bier^
pour en faire Ton gendre. Ce dernier obftacle eft lev^e
par la mort d'un oncle de Polidor , qui laifTe à ce der-
nier une ample fucceffion. Crilcre accorde Dorimène
à Polidor; & le Rival fe défîfle de fa pourfuite. L'Au-
teur qui a voulu jetter du comique dans fa pièce > y
introduif un vigneron' nommé Guillaume; mais tout
ce qu'il dit efl déplacé, & peu comique.
VENDANGES DE SURÈNE^ (les) Comédie en un
Aâte , en Profe , avec un DivertiJJement , par Daacourt %
Mufique de Gilliers ^ au Théâtre irançùis^ ^69 S.
La (bttiii de Vivien , & les refîbrts plaifans que Clî*
tandre fait mouvoir pour écarter ce rival imbccilie.
forment le principal nœud de cette petite Comédie.
^"^NGEANCE COMIQUE , (la) Comédie en trois Aâle:
*"»• d*Alençonj aux Italiens y 1718.
■^ VEN isy
avec eux 9 dans la crainte d'être découverts. Ils (ont
atrctés par le Prévôt, Se Mario avec eux, quoiqu'il
protefle de Ton innocence. Ils font conduits devant
le Podcftat , qui projette de faifir cette occafîon pour
fe venger de Flaminia, en lui faifant épouler un de
ces voleurs. Pour exécuter plus facilement ce defTein ,
il prend Arlequin à Ton fervice, & ft fait remettre
par lui une lettre j dont le perc de Mario l'a chargé
pour Pantalon. Il fait venir enfûite un de ces voleurs ,
êc lui promet de lui fauver la vie , s'il veut paflèr
pour un nommé Mario. Ce prétendu voleur cA Mario
lui-même ; il ne fait à quoi attribuer cette ruppoHtion ,
parce qu'il ignore que (on valet Ta fait mort. Cepen-
dant il (ê prête facilement aux vues de Lélio pour (brtir
de pri(bn , & celui-ci le fait habiller magnifiquei«ent>
lui remet la lettre de (on père , & l'envoyé a Panta«
Ion, qui le re<^oît très^-bien, ainfi que (a fille; mais
Lélio craint que Trivelin fon valet ne découvre cette
rufe, & le charge d'une lettre pour Gênes , dans laquelle
il recommande qu'on le fafTe embarquer pour les Indes.
Avant que de partir', il va boire avec Arlequin: la
curiofite les prend ; ils décachettent la lettre , & y
voyent la (upercherie de Lélio : ré(blu de s'en ven-
ger, il ne manque p^as d'aller apprendre â Pantalon
celle que le Podedat a cru lui faire. D*aprês cet avis t
Pantalon chaffe Mario , quelque cho(è qu'U puifTe dirc«
Heureu(êment Scaramquche, qui 1« cttfmoit , arrive «
& détrompe Pantalon. Trivelin & Arlequin aident k
expliquer Iç refle ; & toute l'intrigue de Lélio fe déve-
loppe 2 mais Argentine , Suivante de Flaminia , veut
tirer vengeance du Podefiac , & a recours a la ru(ê
qui fait le fujet du Cadi Dupé , tiré du même Conte
Arabe des MUle & une Nuits.
VENGEANCE D' ARLEQUIN Jhi)Comédie en trois A^e:;
pat Gan'dini , aux Italiens , ^7<^.7•
Mario demande au Doâeur (à fille FlamJnia en
mariage. Le Dodeur s'excufe fur ce qu'il l'a promifc
a Lélio, qui efl très - riche ; mais Mario lui promet
• **» • • •.
$SS V E N
de le mettre en poflefEon d*un trefôr , s'il ye||^ luf
accorder (a demande. Ils fbrtent 4>our aller le voir ,
4c reviennent (ans doute après l'avoir vu : car le Doc-
" teur donne rettde2-vous à Lélio pour le même fbir.
Pantalon , qui a aiifli connoiflànce du tréfor , offre à
Coraline > dont il eâ amoureux , de le lui remettre , ii
elle veut Tépoufer: elle y consent; & ils fe propo-
ient de l'aller enlever la nuit fuivante; mais ils ibnc
prévenus par Arlequin & Scapin,qui ayant entendu kuff
projet ^ les devancent , & qui, en place de la cal^
Ictte ou cfi le tréfar , en mettent une autre que Pan-
talon déterre \ qu'il ouvre, & dont il fort un cochoa 9
i . qui le renverft en s'enfuyant. Lélio , à qui le Doc-
: ' ^ teur avoit promis (à fille , vient l'accabler de repro-
•^ ches; & Mario le remplace , & en fait au Dodeur
à€ bien plus vifs , tn lui reprochant d'avoir dérobé
le tréfor. Pantalon furvient aufïi , & tous trois foup-
^onnent Arlequin de les avoir devancés. Coraline (c
joint à eux , leur apprend que c'efl lui en effet qui s'en
cfl emparé, 8c ajoute qu'il a tué Scapin dont die
vouloit fe venger ; mais Scapin paroit,& Arlequin aufli,
..^ qui après beaucoup de Scènes très -comiques , partage
, vie /tréfor dont il donne moitié i Mario, à condition
v* ilîu^tt époufera Flaminia, & fe réferve l'autre moitié
|>our lui 6c Coraline , qui confent à Tépoufer.
VENGEA^E DE MELPOMENE , (la) Opera-Comi-
que enfmm de Prologue^ par Mm Anfeaume ^ à la foire
SâintLaurirty i753*
Mclpomene, choquée de ce que les Comédiens Fran-
:Vv> Çois donnent des Comédies-Ballets plus fbuvent que
-^ïi^î?'' des Tragédies, vient fe réfugier à l'Opéra -Comique,
& veut déformais y fixer fon féjour ; & puifque fcs
cnfans ne donnent plus que des divertifîcmens propres i
la Foire , elle veut qu'à la Foire on joue les Pièces qui
appartiennent à fbn théâtre. Ce Prologue fut fait pour
annoncer la Mon de Goitu
VEN ï/9
VENISE SAUVÉE y Tragédie imitée de T Anglais^ par
Mr. de la Place y 174^.
La Tragédie Angloifc , qu'a imitée M, de la Place;
ed celle d'Otway, dont il a été parlé à Tarticle de
Manlius. Dins le Poète Anglois , Jafficrau défefooir
de n'avoir pu fléchir Priuli , Sénateur Vénitien , dont
il a ravi la fille , (e laifle engager dans la confpiration
par Pierre fbn ami , dont le Sénateur Antonio vient
dcnlever la MaitrefTe. Le Sénat^par une fentcnce fîgnée
de Priuli même , autori(c les créanciers de Jaffier X
faiiir tous (es biens. Pierre Ce fcrt de cette circonûarv'*
pour affermir la réfolution de Ton ami. 11 le prcfc*^
aux autres conjurés ; Renault en témoigne les craJT?i.l •
les plus vives : Jaiïier donne pour garant de fa fidélité f i
Belvidéra fbn époufe ; main vaincu par les larmes'de
cette femme , & par le reiïentiment d'unie infulte > il
lui découvre toute la conspiration*
La Foffe repré fente Manlius animé du defir de ven-
ger (es propres injures • : ce dernier découvre i Ser-
vilius , fbn ami intime^ fes projets contre le Sénat , 8c
le deffein où il efl de changer la forme du gouver-
nement. Servilius , brouillé lui*méme avec le Conful
Valerius , dont il vient d'enlever la fille , dégradé,
proscrit , banni de Rome par un décret du Sénat > s'en*
gage dans la conjuration.
La peinture effrayante de Tétat où Rome va toth*
ber , le jette dans un trouble dont Valérie , fbn épouft ,
fc (èrt avec aiïcz d'avantage , pour arracher le fecfet
des conjurés.
Belvidéra force fon mari de Jk fiiivrc auprès des
Sénateurs , & de leur découvrir -tout le comploty-à
condition qu'ils lâuveront le$ jours de lès amis. De
même Valérie informe le Sénat de la confpiratidn ,
& obtient la vie des conjures. Les Sénateurs ront-^ille-
ver & charger de fers tous les complices de Jatficr,
Rutile, averti que le Sénat eft informé du projet, ça
prévient Manlius, & s'échappe avec fes amis.
Jaffier fuit Pierre fur l'échaflFaud , lui fauve la honte
du fupplice en le perçant d'un poignard qu'il tourne
auiTi-tot contre lui-mc'me ; & Belvidéra refulc de lui
ZiT
*.«
lïirvme. Le Confiil fait arrêter Manlïti»; le Confcîl
des Tribuns va le juger ; Servilius fend la preflc ^
cmbraiTe (on ami , fe précipite aves lui du haut du Capi-^
, tolc ; & Valérie (c tue d'un coup de poignard».
Il ne faut <}ue jctier un coup - d'opii fur ces deuic
Tragédies , pour rctrouyer le Sénateur Priuli dans le
ConHil Valérius , Renault dam Rutile , JafHer dans
Senrilius , Bclvidéra dans Valérie : l'épifode du ma-
riage de Servilius efl la même que celle du maria-
fe de Jafiier; les caraâères prin<:ipattx & la plupart
es incidens (ont les mêmes ; la catailrophe eil 1%
même ; & les traits de rcfîemblance ne (ont ni moins
rqués , ni moins frappans dans les détails. Jafficr
urluivi par (es créanciers, forcé de quitter Venitè,
invi(âge la conspiration , comme le feul remède i
t'fcs maux ,- Servilius obligé d'aller traîner loin de
i Rome une vie importune , s'engage dans la conju-
. ration par un motif d'intérêt & de vengeance.
f -■ ' Jaffier a tiré Bclvidéra du (ein àt% flots ; Servilius
.à £kuvé Valérie des mains des Gaulais. Ils (e fervent
de ces prétextes pour juilifier leur hymen aux yeux
-de deux pères en courroux , qui , pour le fond, di(ènt
l ahfolument les mêmes cho(es. La fidélité de Servilius
. paroît Tufpeôe à Rutile ; les conjurés portent la dé-
.'Jancc au point de vouloir poignarder Jaffier. Valé-
rie & Bclvidéra autorifent également ces (bupcjon^ y
, éi (bot livrées en otages aux mêmes conditions de
Sayer de la vie l'infidélité de leurs époux. Rutile 5c
.enault , dans le defïcin d'éprouver la fermeté d'un
conjuré dont ils (c défient , font une peinture vive
; éi frappante des maux qu'ils préparent i leur Repu-
. blique ; & les couleurs effrayantes de ce tableau ne
fbnt pasmoios empruntées de l'Abbé de Saint-Réal, que
le plan deoa conjuration , les rôles entiers de Rena\iit
!& ac.-:Riy4le, le confeil que celui-ci donne â Maù-
lius de wcrifier Servilius a la fureté de l'entrcprifc ,
,^ mille, autres traits qui procurent de grandes beautés
â ces d^ux Poèmes, Otway *a traite (a matière avec
le génie de (â Nation ; de grandes tirades philofo-
Shiqucl & étrangères au (Iijet ; des fentimcns outrés »
es traits hardis > tout l'appareil des fers , du cackot^
VER jtfi
ic de TéchafFaud fiir lequel on: voit JafEer ft percer
avec fon ami. La Foflc; a rendu Con (ujet plus noble >
plus majeflueux , plus analogue aux mœurs des Ro*
mains» & au caradère de notre Théâtre. A l'exem-
ple de Campifiron , il a changé le tems & le lieu
de la Scène ; il a caché fes Héros Cous le voile de
l'antiquité , pour les faire paroitre plus re(peâables.
M. de la Place auroit pu profiter des défauts & des
beautés qui fc trouvent dans Otway & dans l^Fofle;
adopter les unes » éviter les autres , (c rendre pro-
pres les idées qui dévoient néceflairement «ntrcr dans
fon Poème , & produire un ou\^rage qui eût été plus
à lui. Sa Vcnife (auvée a reçu des applaudiflèmens
qu'elle méritoit à plusieurs égards ; elle n'en eH pas
moins la copie de celle d'Otway : il n'a fait qu'a-
bréger quelques détails , changer l'ordre de quelques
fîtuations , déranger la marche de quelques évene-
mens : il a pourtant profité avec plus d'avantage que
fôn modèle, de Tinfulte faire ^par Renault, chef des
Conjurés , à l'époufe de Jafficr , & a rendu par - là
plus vraifemblable la révélation du complot ; mais
quel que ioit le mérite de cette Pièce , & de celle
d'Otway , 'l'on donnera toujours la préférence à
Manlius.
VÉRITÉ. Pour ce qui eft de la Vérité qui doit ré-
gner dans le Drame, voy^ç les mots VaAi, Vrai-
semblance. On entend ici par Vérité, celle qu'il
cff néceflaire que le Poète obferve jufquesdanj
certains détails hiftoriques , géographiques, &
autres , dans lefquels il peut oflfènfer des Spec-
tateurs trop inftruîts , & plus éclairés que le
commun , auxquels ces manquemens de vérité
échappent.
Par exemple , quand Mithtîdate dît à fes fils
dans rexpofitibn qu'il leur fait de fon projet de
paflTer en Italie, & de furprendre Romç:
3^» VfeR
' Doutez-vous qu« TEuxin ne me porte cîî' deux joutlt
Aux lieux où le Dauubc y vient finir Ton cours ?
Ils en pourroîent très-bien douter , puifquc la
chofe eft réellement impoflible.
11 faiu éviter foigneufement ces fortes de pe-
tits contre-fens d'Hiftoire , de Géographie, de
Topographie & autres de cette nature. Il ne
faut pas falfifier les faits ni les caradtères connus
du^public. Un Auteur qui repréfenteroit Céfar
battu à Pharfâle, feroit ridicule. Il ne le feroit pas
moins , s'il^ lui donnoit un autre caraâcre que
l'ambition.
VÉRITÉ FABULISTE y (la) Comédie en un A6le y en
Profe , mêlée de Fables en Vers libres 9 avec un Divex*.
tijjémeht y -par Launay^ aux Italiens ^^ 175 1.
La Vérité ouvre la Scène avec Mercure. Elle fc pro-
pose de corriger les humains , non par des reproches »
mais par des peintures variées & naïves.
Prefquc sûre de révolter les hommes fi elle fe préfente
2 eux (ans voile , la Vérité fe détermine à en pren-
dre un , c'ell celui de la fable ; c*eft même le
moyen qiJ'elle employé pour faire approuver (on pro-
jet à JV!<^rcure, qui d'abord le défapprouve. Il (c rend &
jfè charge même d'aller inftruire les hommes des Ic-
cours que la Vérité leur prépare. On voit fucceflive-
nient paroître un Gentilhomme d'une Province éloi-
gnée qui paiTe fa vie à tourmenter (es VafTaux ; un
Ambitieux , unGafcon, un Poète & (on Proteôcur >
une Capricieufè , un Fadueux , un faux Politique. La
Vérité adrcffe â chacun de ces différens perfonnagcs
une Fable qui renferme une leçon utile & frappante :
ils en font tous leur profit, excepté rAmbitieux, le Poëre
& le Gafcon v cfpcces d'hommes plus difficiles à corriger
que les autres.
■;»>■
f-
VERS. Ceft par Theureux choix des mots & par
la mélopée, que la Poéfie réuflîr. Les penfées les
plus fublimes ne font ren , fi elles font mal ex-
primées. Si on examinoic tous les Vers , on en
trouveroit beaucoup plus qu'on ne penfe , de
défedueux & charges de mots impropres. Il
n'y a de beau que le vrai , exprimé clairement.
Que le Lefteur applique cette remarque à tous
les Vers qui lui feront de la peine , qu'il tour-
ne les Vers en Profe , qu'il voye C\ les paroles de
cette Profe font préciles , fi le fens eft clair ,
s'il eft vrai, s'il n'y a rien de trop, ni de trop
peu ; & qu'il foit fur que tout Vers qui n'a
pas la netteté & la précifion de la i^rofc la plus
exacte , ne vaut rien. Les Vers , pour être bons, '
doivent avoir tout le mérite d'une Profe
parfaite, en s'élevant au delTus d'elle parle
rithme , la cadence , la mélodie, & par la fage
hardiefle des figures. Les Vers foibles.ne font
pas ceux qui pèchent contre les régies , mais
contre le génie ; qui , dans leur méchanique,
font fans variété , fans choix de termes , fans
heureufesinverfions, & qui , dans leur Poéfie,
confervent trop la fimplicîté de la Profe. On ne
peut mieux fentir cette différence , qu'en com-
parant les endroits que Racine, Se Campiftron
fon imitateur , ont traités. Des Vers peuvent
avoir de la force, & «manquer de toutes les au-
tres beautés. La force d'un Vers , dans notre lan-
gue, vient prinoipalement débilite quelque chofe
dans chaque hémiftiche.
3^4 VER
» Et monté fur le faîte , il afplre à deC:endre;
» L'Eternel e(l Ton nom , le monde e(l n)n*o\iyrager
Ces deux Vers , pleins de force & d'élégance >
font le meilleur modèle de la Poéfie. On eft
quelquefois étonne que les mêmes Vers, le rtiê-
roe hémiftiche, faflent un très grand eflfet dans
un endroit, & foientà peine remarqués dans un
autre. La fituation en eft caufe : aufllon appelle
Vers de fituation , ceux qui par eux-mêmes
n'ayant rien de fublime , le deviennent par les
circonftances où ils font placés.
L'ufageeft d'écrire les Tragédies en Vers Ale-
xandrins 5 mêlés alternativement de deux rimes
mafculines,& de deux féminines. L^arrangemenc
même de ces rimeSjpeut être varié, comme M. de
Voltaire Ta fait dans fon Ttî/icr^^^. Les Vers mê-
me irréguliers , c'eft-à-dire , compofés tantôt
de douze, de dix , de huit , ou de moins de
fyllabes, pourroient, à la rigueur, entrer dans la
Tragédie. Nous en avons quelques exemples , &
dans Corneille, & dans Racine. Ce dernier fait
tenir un monologue alTez long à Antigone ea
Vers irrcguliers , dans les Frères Ennemis X
A quoi te réfbus-tu, PrlncefTe infortunée ?
Ta mère vient de mourir dans tes bras ;
' Ne faurois-tu fuivrê Tes pas.
Et finir, en mourant, ta trifte deôinée î 8cCm
Mais ces exemples n'ont pas prévalu-, &les Yen
îrréguliers conviennent mieux au Drame lyri^
que, où ils font indifpenfables pour laMufiquc*
VER i(s
Quant à la Comédie , les Menandres &
les Tcrences ont écrit les leurs en Vers. Ceft
un mérite de plus , & ce n'eft gucres que
par impuiflance de ^ieux faire , par parefle» oa
par envie de faire vite , que les Modernes ont
écrit des Comédies en Profe. L'Avare, que Mo-
lere n'eut pas le tems de verfifier , détermina plu-
fleurs Auteurs à faire leurs Comédies de la
même façon.
Bien des gens prétendent que la Profe eft plus
naturelle , & fert mieux le Comique : mais iL
paroît inconteftable que les Vers y feront tou-
jours un tout autre eflfèt. Le MifMtropc Se le
Tartuffe perdroient bien de leur force & de leur
énergie , s'ils étoienten Profe. La Profe eft af-
fez convenable dans les Farces.
Vers blancs. Les Vers blancs , ou non rîmes,
ne coûtent que la peine de les difter. Cela n*eft
pas plus difficile à faire qu'une lettre. Si on s*a-
vife de faire des Tragédies en Vers blancs , & de
les jouer fur notre Théâtre , la Tragédie eft per-
due. Dès que vous ôtez la difficulté , vousôtez le
mérite.
VERSIFICATlON.Rimons fans fuperftition & fans
négligence ; faifons fentir le repos du Vers ; évi-
tons les articulations difficiles , 6c n'enjanibons
point : nous voilà irrépréhenfibles en tant que
Verfificateurs ; & les autres reproches ne pour-
ront plus tomber que fur ledifcours même. Il
. fe prcfente un peu de réflexions à faire fur la
verfification entant que difcours. Premièrement s
j<« V Ê R
tes celles dont je viens de parler, ceft d'être M^
turel , je veux dire de ne faire tenir aux perfonna^
ges que des difcours tels que la nature les înfpi-
reroit à des hommes qui feroient dans lafituatiom
& agites des paflîons qu'on repréfente.
VERT GALANT^ (le) Comédie en un Me , enFrofe^ avec
un Divertijfement^par Daiicourt, Mafique de Gilliersy aiat
. irançois^ 17 14.
ff
Une aventure bizarre , & qui, dans le tems, fît beau*
coup de bruit, eft le fujet du Vert Galant. M. Tarifa
ufarier de profeffion, aime la femme de M. Jérôme^
riche Teinturier, Les difpoljtions que fait ce derniet
pour aller coucher à fà maison de campagne , cnga-
fent Tarif à profiter de roccafîon : un foupcr fplen-
ide eft commandé; mais Jérôme , inftruit de tout par
fa femme , diffère Ton départ & fonge à le venger. Il
eft fécondé par Erafte , (on neveu , Officier de Dra-
gons, & par rOlive, Valet d'Erafte. LU furier galant
eft furpris â table par Jérôme, qui borne fa Vengeance
à le faire teindre en vert. Mais, en faveur du mariage
de fâ Nièce avecErafte, on lui rend fa couleur natu-
relle. Dancourt a joint à ce fonds les entours les plus
propres â le faire valoir.
VEUVE (la) Comédie en unAâc, en Profe^ par Ckamp'
mêlé j aux François, 16 9^
Cette pièce fut faite fur ce que la Rai/în n'avolt
pas pu pleurer la mort de fbn mari , quoiqu'elle Taimât
beaucoup. Elle fe plaignoit de ce que la nature ne
Tavoit pas traitée comme les autres femmes, qui ont le
talent de pleurer quand elles veulent.' Ce fut fîir ces
plaintes , que Champmélé composa fa Comédie.
VEUVE , (la) Comédie en un Aâle , en Profe , par M. Collé i
1 7 70. .
La veuve d'un Négociant de Saint- Malo> très-riche *
fit encore jeune , aime le Chevalier du Lauret , Capt-
laine , mais ne veut point Tépoufer , parce qu'elle a
ta trihe expérience , que le mariage c& le tombeiiii
de l'amour. Un oncle du Chevalier lui donne de grands
biens en faveur de ce mariage ; mais la Veuve réfifte
tdujours. Urtt femme de chambre Ce (candalife de cet
attachement libre , parce qu'elle n'en tire pas avan-
tage. Un Commandeur , ami de la Veuve & du Che-
valier , veut en vain les unir ; il n'y a que la nouvelle
de la perte de la fortune du Chevalier par un naufrage,
qu4 détermine enfin U Veuve à lui offrir (à main.
VEWE A LA MODE , (la) ou la Veuve Coquette^
Comédie en trois Aôles , en profe y fuivie Sun diveTtiJJe-r^
ment 9 pnr M* de Saïnt-Foix^ aux Italiens^ 171^»
Eliante & Damon ont de l'amour l'un pour l'autre ;
cependant ils aiment encore mieux leur liberté que la
chaîne qui les unit , toute légère qu'elle eâ , & 11g
font également portés à fuir un . engagement auflî fe<^.
rieux que celui de l'hymen. ^'Dorante leur oncle veut
les marier ; mais ils s'y oppofênt. Il les menace de le»
priver de fk fucceflîon s'ils perfîflcnt , & d^époufer lui-
même une jeune perfonne appellée Dorimène, à qui
il fera une donation de tous Tes biens. Ce coup leuc
paroit également terrible; ils n'attendent rien que de
leur oncle ; cependant ils demeurent fermes dans leur
réfolutio n. Eliante imagine un expédient pour empêchée
le mariage de (on oncle ; c'efl de (è déguifer en Cava*
liçr, & de rè faire aimer de cette même Dorimène que
l'oncle veut époufer ; de la faire renoncer à cet hy-
men. Dorimène donne dans le piège ; mais j>our s'en
venger, elle entreprend de marier enfemble Eliante
& Damon malgré eux. Elle perfiiade à Damon qu'£-
liante eft mariée fecrettêment depuis fix mois. Elle fait
croire la même chofe à Eliante, & tous deux donnent (i
bien dans le piège , qu'ils témoignent à Dorante , leur
oncle , qu'ils (ont enfin déterminés à lui obéir* Dorante
les prend au mot ; ils i^gnent le contrat, chacun d'eux
croyant qu'il fera nul par leur premier engagement j
Tome IIL A a
J7« V E U
mais ils (ont obliges de s'en tenir â leur fîgnature «&
4c conclure leur mariage*
yEUVE COQUETTE ^ lia) Pièce en un Aôle , en profe ,
par Defp$Tief j aux Italiens ^ ijii*
Une Veuve (urannce 9( Coquette , qlfc ne (bnge qu'à
fc marier , s'imagine que tous les Amans de ùi fiïlc
Silvia font amoureux d'elle. Mario, à qui Silvia a donné
fa foi) eftfort en peine d'obtenir le confentement de
Flaminta (a prétendue belle- mère « qui devenant amou-
reufe d< lui . a envie de l'époufcr. Cette vieille folle
rebute le Médecin Rubarbin , qui , Hir le bruit de fcs
richefTes , la recherche en mariage , Ôc lui fait une dé-
claration en dyle de la Faculté. Mario, de concert avec
ÙL MaitrefTe , vient la demander avec les compliraens
ordinaires , Ik les proteilations générales qu'il feroit
enchanté d'entrer dans fa famille ; mais la Veuve qui
efi plus portée à fe flatter , qu'à pourvoir fa fille , prend
!• compliment pour (on compte , reçoit Mario le plus
favorablement du monde, lui dit qu*il y a long-tems
* qu'elle s'eft apperçue de (à paÛion ; qu'elle ne veut pas
le faire languir davantage ; & pour lui en donner des
/; preuves véritables , elle le charge d'aller che2 fbn No-
taire faire drelTer le contrat , & d'y foire mettre , qu'elle
: lui ^bnne les trois quarts de Ton bien en faveur de ce
mariage qui lui paroît fi a^^réable 6c /? avantageux.
Mario rù au comble de fâ joie de trouver des dirpo/i-
tion^ a favorables , Se fur lesquelles il avoit fî peu
compté , ne doutant pas qu'il ne s'agifTe de Silvia Se
de lui. 11 fait faire le contrat avec précipitation^ &
revient avec le Notaire & Silvia. La Veuve cû d tranf-
portïe de joie de (on prétendu mariage , qu'elle iîgnc
fans vouloir en entendre la ledure , & enpage fa fîfie ,
' d'un ton de mère, à faire la même choie. Le divertiflè-
sneot que Mario a fait préparer pour célébrer Tes noces,
arrive en même tems. La Veuve ordonne que les nou*
Teauji: mariés comniencent la fête : aufïi-tot Silvia &
Mario fe prennent par la main pour dan(èr Flaminia
croit que c'efl un quiproquo ; mais on lui fait entendra
' fu'cllcs'eA trompée elle même^ Ouuce de dépit ^ clic
I '
¥
VEir jyi
, ^eut (edédoihnïager cnépouûnt le Médecin; celuî-cî^
l|uî a appfls (on aventure en arrivant « lui dit que U
Uign^c qu'elle Vient de faire à Ton bien , Ta guérï
tadicalement de fu paffion. La VeuVe fe rritire en co*
1ère ; la fête continuq^^. 8c finit par un V^audevillc*
HUf^E Dû MÀL/lBARt (k ) Tragédii de M^ li Metrei
177<K
Le Chef des draurnmes, hâte U (ac^ce auquel une
Veuve, (uivant la coutume diirraj^s , doit fe dévoue^
pour honorer la mort d<^ Kbn mari. Un jeune Bramind
t&, indigné de cet ulage fanatique. La Veuve ^ ^g^c-
illent révoltée de ce préjugé cruel, eâ cependant déter-^
initiée à s'y fbumettrè, d autant plus qu*elle a ptrdii
refpérahcé de révoir uii François ion amant. Ce Fran»
fois eft le Chef d'une troupe qui afliégela ville. Oa
lui apprend iè (acrince abominable qui Çt prépare ;
il né lait pas encore quelle eH la viâime ; il entré
daiis la j^UCe ; U offre (es (ecours â cette Veuve^quî^
à fa VOIX, tombe fans connoifTanceè L*Officier Fran-
çois « qui reconnôît (a maitreile, jette un cri de fur-s*
prifè ; X k pièce finit par la délivrance de cette
femmcè
t^EÛVÈ FIDÈLE y [US au le Soldat fàk viNùiÀNCii
Comédie en troii Àâes^ aux Italiens ^ 1716 h
Mario apprend à Scapin Côà valet, qu'il aimé Fia'
ininia de la paffîon la plus violente , & qu'il eH ait
défelpolr de ce qu'elle aépou(2 Lélio* Il a,dit-il, fer*»
iné la réfolution de faire* afTalIiner ce riv a odieux'; fie
il charge Scapin d'exécuter cette horrible ré(o)utionè
Celui-ci lui repréfente en vain les fuites d une a<âlon
fi coupable; ric ne peut Ten détourneré Scapin [ra>
ijuî fe retire pour voir l'cftet de Coà entreprifo
|6t que Lélio paroiit, Scapin tire foii coup cii Taii^t
Lélio voyant qu'on eii veuf à les jours • Ce laiflè torti*
ha ]^ar terre > & contrefait lé mort ; iJUiuà iVtii àj^
Aâij
57* ^'E tf
proche , 8c le croyant fans Vie , ordonne i. Scapîn if
le jet ter dans un puits qui ft* trouve proche.
Arlequin, valet de Lélio , qui a pris la faîteau
bruit du piflolet, a donné avis à Flaminia de ce qui
s'eft pafTé : Mario lui fait la vifîtc , & après les com-
plimens de condoléance , il lui parle d'amour. Me
le rejette avec mépris ; fe voyant aînfi mahraité,
Ion caradère violent le porte à dire à Flaminia, que
c'eft lui qui a tué fon époux, Se que ce ne .fera pas
la dernière vidime immolée à fa vengeance. Flami-
nia effrayée , fe retire , & forme le courageux defTein
de venger la mort de Ton mari. Cepr ndant Lélio trouve
heureufcment le moyen de fortir du puits, 8c forme
la réfolution de faire périr (on afTalIîn , afin d*apprendre
en même temps i (ônépoufè Se le crime & la vengeance.
D'un autre côté , (uivant les confcils de Scapin ,
pour éviter les pourfuites de Flaminia , Mario lève une
Compagnie de Soldats. Lélio s'étant déguifc , vient
s'enrôler dans cette compagnie : Flammia habillée
en homme , en fait autant , 8c dit à Mario qu'elle
Toudroit lui parler en particulier. Lorfatf ils font /êuîs»
elle lui apprend qu'elle eft le frère de Flaminia, '&
lui rend de (a part une lettre , par laquelle elle lui
donne un rendez-vous hors de la ville. Silvia,qui aime
Mario , & qui a entendu lés projets de vengeance de
Flaminia 9 forme celui de (c trouver au rendez-vous»
afin d'en détourner l'exécution. Lélio, qui n'a pas ce^
d'obfcrver fon ennemi , le fuitauflî hors de la ville; s'f
étant rendus tous quatre , au moment où Flaminia ya
percer Mario , elle voit & reconnoit fon mari : comme
ce n'étoit qu'à la mort de cet époux qu'elle vouloit
làcrifier Mario , elle cefTe dé lui en vouloir : Lélio loi
^ pardonne également; & Silvia,pour fuivre un fi bel exem-
ple , oublie auifi l'infidélité de fon amant,
VEUVE INDÉCISE , (la) Opéra - Comique » Pawii«
m unA&e de la Veuve Coquette j en un A&e iO*
pera , fur un canevas de Vadé , avec des Ariettes % A^"
Jique de Af. Duni , d la Foire Saint-Laurent 9 i7î^*
Vadé , dont la mémoire eft chère aux Amateurs dû
vrai genre de TOpera Comique , & fera de plus en
'^lus regrettée , avoît laiiîc dans C^s papiers quelques
-croquis de pièces, dont lés plans & la conduite ctoient
dan s ^ tête. La Veuve in'décife efl un de ces canevas
pofthumes. LeîJ CoM xl'une^phime « pas affez gaie
peut-être, mais correcte, ont-rendu cette pièce digne
d'être offerte au Public.
Aiifon , jeune veuve d'un mari qui , fans doute , Ta
rendue fort difficile fur un. fcçond lien , eft pendant
toute la pièce dans l'indécifion. On veut qu'elle choi-
fiilc entre un riche Fermier & un jeune Payfan. Celle
?!ui la prefTc de choîRr a (on intérêt , puiique le re-
ufé par' Aiifon doit être accepté par celle-ci. Après
beaucoup de oui , de non , de (i , de mais , celle qui
devoit avoir l'honneur du choix , efl contrainte de
prendre ce qui refie. La mudque de cette petite Pièce
cû également (butenue, gaie , charmante par- tout»
& rempliffant , fans contredit > le genre qu'y auroit
défîré l'Auteur des paroles»
VEUVES ^ (les) Opera-Comîque tn un ASe , en Profe ;
&• en Vaudevilles , par Valois , à la Foire Saint-Lau^
tenty 173^*
Aramînte ^ Dorimene font (œurs , & toutes deuj^
Teuves ; la première de fba /îxième mari ; & Tautre du
premier. Ces deux lœurs penfent d'une façon bien dif«
férente. Araminte, peu contente de (es défunts époux, dt
que les épreuves réitérées auroient du dégoûter du ma«
riage , veut s*y engager encore, ce Je n attribue , dit-»
9> elle , mon malheur qu^à mon mauvais choix , Se pe(n
s> père que celui que je prendrai, me dédommagera dei
m chagrins que m'ont caufés les autres. ^^ A l'égard de
Dorimene , comme elle fe voit délivrée d'un mari qui
en lui fèul renfermoit tous les défauts de ceux de (k
fœur, cl|||tefl réfolue de confèrver (a liberté le refle de
fa vie. IjSix Amans, l'un tran/i & paffablement béte^
l'autre le fat le plus imbécille que Ton ait préfcnté Hit
. JU Scène , fourniffcnt le comique de cette Pièce.
T .9*
4.
a ii|
, ■*
^■,
• i
ÎT4 VI.^>^'
l'EUVES TURQUES ^i les) ou les VEvvMSi jiiyjw\
Comédie en un A£îe^ en profe, avec un Divertiffem^it jfif
M. de Saint-Foîx > aux Italiens » 1741^
Ce font les mœurs Turoucs que TAutcur nous rctf?-
çe. Cfmin , amoureux de Fatime , veuve ^'A/Tan, Toi|
fes foupirs accueillis. Fatitne confent à répoufêr ; m^s
ç*e(l à condition qu*il époufcra en sncme tems Z^ide^
autre veuve d*Afîan , qu'elle dételle & voudroii humi-
])ier. Ofmin fait part de fôn embarras à une Juive, qui
lui procure fur le champ une entrevue avec Zaïde.Ilçil
cft fubîtement épris, & n'a plus de répugnance d'obéir
^ Fatime. Autre embarras : ?aide nç confent à éppufcf
0(min , qu'à condition qu'il n'époufera point f^ rivalci
Enfin, l'adreÏÏc de la Juive" intércfTe l'amour-propre dç
Zaïdç à fe relâcher fur ce ppint. Ofmin époufç les Veu-
ves , & fa ru fée Confidente lui procure inême Iç plailîf
de fbuper le premier foir avec Zaide , fans que Fatimç
ibit ofTcnfée.'L^ rivalité, quidiûingue fur>tout les fem^
mes Turqv.çs , eft très-bien caraétériféc dans cette Co-
médie. Ce même efprit, dira -t> on, agite les femmes dç
prefque toute la terre : njais je crois pouvoir y apporter
♦ cette diftindion ; c'eft qu'en Turquie les femmes nç fbnf
& nç peuvent étrç jaloufes que de leiir xn^rii^
f JE EST UN- SOKGE , fia) Comédie fférotquey en trou
Mes jçn Vers- libres xpar l^oiJ[y ^ aux lialii^s > i75*«
Cette Pièce cil une tradudîon , pu plutôt une imita-
tion d'une Pièce Italienne dont le titre tîkla Vira e un
Jogno., traduite en François fous le titre dcTragiCp-
snédie en cinq Adçs, en proie : çlk fut iouéç aux Italiens
au mois de Février 1717 avec appl^ydifement ; maisU
Pièce Italienne elle méire étoit une ver/lf^l de Caldé-
ron : elle porte d;ans l'original Efpagnol le ' titre de la
. i^ida es t^ueno. Celle de Boiffy , donnéo en Novçmbrç
1751 , Téu(ïlt :.on la joue cncoi^e de tems en lenis. R au-^
; xoit pu faire dç cç fùjet une Pièce bien plus intèreiîan-
te ; ^e fond ètpit riche & neuf: il attache , il touche par
)ui-;rnéme ; mais il aurpit fallu , ponr en' tirer parti, ui^
çfprit plus mâle , jplv^^ phUoibphi^e ^QÇ^^^lui dç optrç
vfc- * >
V I Ê VIN 575
'X GARÇONS , (les) Comédie en trois ABes > en
^^ Le Baron de Pouffignac , Gentilhomme du«LImoufîn »
6c vieux garçon^ veut cpoulcr , à Tâ^e de (bixante-nev f
ans , la jeune Lucindc , qm n*en a que feizc. Lucindc a
^ pour mère une Madame Afgànte , qui s'eft ruinée par
ion inconduite , & à qui il ne relie , pour toute reffburcc ,
»qu'un procès dbuteux. Elle a donc befbin d*un gendre
aflcz riche pour le poursuivre Se même pour en réparer
la perte. Le Baron de Pouffignac eil âpeu-près ioa fait ;
mais il ne convient pas également â Lucinde , qui aime
iècrettement Valere, neveu de ce même Baron» Celui-
ci trouve encore un autre rival dans (on frerc le Vi-
comte , prefque auffi âgé que lui. L'Agent de cette in-
trigue eÛ un certain Chevalier , qui puife tout (on re-
venu dans (on indudrie. Ce/l lui qui prétend former aux
belles manières y aux ufages du grand monde , le Baron
de Pouffignac , qui n'eit jamais forti de fa Province,
Frontin, valet de ce Baron , veut épargner à fon Maître
le ridicule d'époufer une îoune personne. Il embrafle les
intérêts de Valerc, Ôc y fait de même entrer la Soubrette
de Madame Argante. Ce n'efl pas tout , il pique Tà-
mour propre du Vicomte , qui craint de fe voir préférée
fon frère aine : c'cH ce qui le détermine à donner tout
fon bien à Valerc , très-perfuadé qu'avec ce fecours le
neveu remportera facilement fur l'oncle; & c'eft en
effet ce qui arrive. Madame Argante, qui aime (a fille ,
ne gène plus Ion penchant , dès qu'il peut s'accorder
avec (es intérêts ; & le B iron , qui veut abfblumenc il-
ter du mariage , époufe Madame Argante*
VINDICATIP, ( U) Drame en cinq Aâles , en Vers libres »
par Af. Dudojer , aux trançôisj 17 74»
Mîlord Saint- Alban , Chef de JufKcc , a deux fils :
Taîné , Sir Edouard , ell amoureux de MifTWorthy , de
en fait confidence à fon frère cadet Sir James. Celui-ci
prend de l'amour pour la messie perfbnne , en cfl aimé ,
Ir cft près de Tépoufer , quand les pères fe brouillent
« ft le mariage cfl rompu. Les doux Amans quittent Icwe
A a iv
i76 VIN
famille y (c marient en (ècret, changent de nom , fe rc*
tirent dans un logement oblcur , & vivent du travail de
MifTWorthy, qui fait peindre. Sir Edoua-rd leur eft at-
taché Si les voit tous les )ours. Ils reçoivent auffi un Lord
Dcly , jeune homme aimable, honnçte & (enfiblc, qui,
fkns s'en appercevoir , a pris de l'amour peur la femme
de M. Flins ; [ c'eft le nom qu'a pris Sir James.]
Sir Edouard n'a jamais pardonné à Ion frère d'avoir
abufé de (a confiance , pour lui enlever fa Maitre% ;
mais il a foigneufcmcnt caché fon refTentiment ; & il
s'cft fait l'ami de (on frère & de fa belle-fœur , pour
mieux les obfcrver II a pénétré Tamour de Milord ; il
- fait que fon frère eft jaloux à l'excès , & qu'il a contraâé
des dettes qu'il ne peut acquitter. Il fonde là-defTus fon
plan de vengeance. Il engage les créanciers à preflcr le
paiement des dettes : il arrache à Milord le lecret de
ion amour ; & lui apprend ^ n même tems la fituation
fâchcufe de Flins & de fa femme- Milord acquitte , fans
fe faire connoître , la dette la plus confîdérable. Flins ,
étonné de ce bienfait , en recherche l'auteur avec fon
frère j qui fait tomber les foupçons fur Milord. Cette
idée, & les afOduités du Lord, enflamment la jaloufîe
de Flins. Sir Edouard , voyant l'effet de fes artifices ,
travaille à fortifier l'amour de Milord, 8c à lui donner
des efpérances. Il lui peint Flins comme un jaloux fé-
roce , & fa femme comme la vidimc de fes violences. Il
lui dit que leur mariage n'efl pas légal , que ce feroit
délivrer celle qu'il aime du plus horrible malheur , que
de l'arracher à fon tyran ; enfin , Milord fe détermine à
écrire à MiftriiTFlins pour lui offrir (es fccours, afin de
rompre des nœuds qu'elle détefte , & pour lui offrir fon
cœur & fa main. Sir Edouard fe charge de remettre fa
) lettre , & il fe hâte de la donner à fon frère , qui ,
croyant que le fecret de fà naiffance, de fon mariage
& de fa jaloufîe , n'a pu être révélé que par fa femme ,
ne peut plus contenir fa fureur, va attaquer Milord , 8c
l'étçnd fur la place d'un coup d'épée. On l'arrête chc2
lui, 8c on le traîne chez Milord Saint- Alban fon père ,
qui recojinoît fon fils d^ns un aflàflin. Ne voulant pas
être le Juge d'un femhlable criminel^, il efl prêt à le
^envoyer à un autre Tribune , lorfqu'on annonce le Lord
VIN )77
Dely , qui n^eft pas blefTé mortellement. Il commence
par déclarer que Sir James n'efl pas fbn aflaflin ; oi^
renvoie les Recors : il confefle en fuite la faute qu'il Â
faite de vouloir téduire une femme vertueufe ; & ap[-
prenant que Flins efl le fils de Miiord Saint- Alban, il
le conjure d'accorder à Con fils fon pardon de Con cot^lèn-
tement au mariage. Sir Edouard arrive , avoue tous fcs
crimes , renonce â (on nom & à (es biens , & va « dit-il >
s'exiler pour jamais. Miiord Saint- Alban embraflè Ion
£ls & £a £lle , & fe réconcilie avec eux
VINGT'SIX INFORTUNES D'ARLEQUIN , ( les)
Comédie en cinq AÛes$ Canevas Italien > retouché par Ve-
Tone\e ^ t71i»
Arlequin , après avoir (ervî long-tei^s en différens
pays « n'avoit pu amafîer que vingt ecus, qu'il a dans (a '
bourfè. Il ne veut pas y toucher , parce qu'il les dedine
à fe procurer un établilTem«it dans fa patrie , & il e(l
réfblu de demander plutôt l'aumône que de toucher à
fbn argent. Il s'adrene à un Aubergifte, qui le renvoie
avec une extrême dureté , quand il apprend que c'efl par
charité qu'il lui demande à loger dans (a maifon.
Arlequin veut pourfuivre fa route ; il eil arrêté pat
des voleurs « qui lui enlèvent fes hardes ; mais ils lui
lailTent fa bour(ê > qu'ils n'ont pas trouvée. D'autres vo-
leurs fbrviennent , lui prennent Con argent & fe (au-
vent. Mario accourt aux cris d'Arlequin , en a compa(^
iion , & le recommande à l'Aubergifte , en promettant
de payer (a dépen(e. On met Arlequin à l'écurie , où il
ne peut dormir , parce qu'on avoit refuCc de lui donner
â foupcr : il trouve une botte de paille ; il la prend, l'é-
tend devant la porte , s'y couche & s'y endort. Des vo-
leurs viennent, voyent cette paille; & comme il fait
froid , ils y mettent le feu pour (è dhauffer. La flamme
éveille Arlequin; il épouvante les voleurs y qui » en
fuyant , lailfent tomber un piflolet. Arlequin s'en (kifît.
L'Aubergifte vient lui apporter le mémoire de (a dé-
pcnfe ; Arlequin enrage d'entendre nommer des mets
qu'il n'a pas feulement vus. On ne l'écoute point ; on
Tcut qu'il paye. Pour le débaapflèr de ce fripon, U veut
^
VlN
loi donner le pUtoIee qu*il a trcravé. IMubergîftc «toit
qu'il yeut le tuer , & il le dénonce i la Jufiîce.
Mario ayant appris ce qui s^ed paile , ordonne à Sca^
pi» de donner â manger à Arlequin, On lui fert des ma-
carons & du fromage; mais lorfqull (ê difpofè à man-
ger, des Archers viennent & le mènent en pri(bn. Sous
la caution de Mario , on lui rend la liberté : il demande
£x écns à (on bienfaiteur pour le conduire dans la pa«
trie. Mario tire (a bourlc pour les lui donner ; mais dans
ce moment arrive Lélio , Tépcc à la main contre Mario
avec qui il a une querelle perfonnelle.- Mario remet la
bourfc dans fa poche , & Arlequin n'a point d'argent. Il
maudit Lélio d'avuir empêché Mario de lui donner de
quoi revoir Ibn pays. Lélio en a compafïion ; il veut ré-
parer cette perte ; mais ayant oublié (on argent; il veut
écrire un billet à Ton père pour donner au porteur les fîx
écus : il prend la plume , ft lorfqu'il eft prêt â écrire ,
Célio fe préfcntc , & Lélio efl auffi obligé de mettre
répée à la main contre#tti , & le billet ne s*écrit point.
Célio , charmé de la /implicite d'Arlequin , veut le
prendre à Ton fervice & le mener chez fon Tailleur pour
le faire habiller , lorfqu'il eft lui-même arrêté par la
Ju/lice à caufe du duel, df mené en prifon,
ÇoraJine voit Arlequin; il lui conte fes infortunes ;
elle en a pitié ; elle veut le conduire chez elle : il
trouve la porte fermée ; il veut entrer par la fenêtre ;
mais le mur s'écroule fous lui , & il manque d'être écra-
fe. Coraline lui ordonne d'aller chercher de l'eau , pour
faire revenir Lucinde fa maîtreffe d'un êvanouiffcmcnt :
il y court , revient précipitamment avec une cruche >
qu'il laiflc tomber & qu'il cafTe. Il entend la voix de Panta.
Ion qui ne l'aime point ; il va (c cacher dans le tuyau de
la cheminée , on vient avertir que le feu eft à la chemi-
née voifîne ; cette cheminée le crève , & Ton voit Ar-
lequin au milieu des flammes & des ruines. Il s'eftrqpîe
en tombant & ne fait plus que devenir. Deux hommes
quitte battent le font tomber par terre. Un Meunier
fouette fonâne, qui voulant avancer, tombe fiif Arlequin.
Il fe relevé. On lui promet de l'argent pour l'engager i
maltraiter un Etranger dont on eft. mécontent \'ÛU UiS%
' éblouir par la r jcompeiife : mats II fê Cwrc quand il
. voit que rEtranger met Tépéc à la main. Il vient de-
mander Targcnt qu'on lui a promis , & il aiTure qu'il a
tué (on homme. On efl prêt â lui donner ce qu*u de-*
mande , lorfque Mario vient avertir que TEtranger eff
la fille de Pantalon , déguilée en homme. Pantalon , qui
croit qu'Arlequin Ta tuée , tombe évanoui. Arlequin fort
d'un cabinet où il s étoic caché > & croit que Pantalon
dort: mais celui-ci revient de (on évanouiflement, 8c
yçut tuer AMequin , qu'il regarde comme le meurtrier de
là fille. liFvérité fe découvre ; & pour conlbler Arle-
quin de toutes fes infortunes , on veut lui donner Cora->
line en mariage ; mais lorfqu'il eil lùr le point de Té*
poufer , un II uiiîîer vient fîgnificr à Mario ]u'Arlcquia
cd banni de TFtat ^ pour avoir porté des armes à feu^
malgré les défcnfes. Arlequin pleure, ic délcfpere, 8c
dît qu'il va promptement quitter €e(te mailôn^ de peut
qu'elle nç lui tombe iur |e cor^s,
VIRGINIE, Tragédie de Mairet ^ i6id.
Ce n'eft point dans l'HifloIre Romaine que Mairet
a pijifé {à Virginie; c'cft un lujct abfoiument d'inven-
tion;'. L'Auteur (uppol^ qu'un Oracle effrayant interdi-
foit aux Rois de Thrace & d'Epire la liberté de s'allier
ce , 8c Oronte , Roi d'Epire , avoient remis , le premier
ion fils , le fécond (à fille , à Calidor , Mage renommé
par ÙL (àgeflè ; mais bicntôi on apprend que le Palais
qui renferme le Mage & Tes élevés , a été confumé avec
çux par les flammes. Oronte croit cet incendie un ar-
tifice dont fe fert Cléarque pour cfFeduer ralliancc re-
doutée. Il porte la guerre dans la Thrace , & cft tué par
Cléarque dans une bataille Euridice , fa veuve , entre-
quc Vir^i
|u'çllç croU '(on &çre ) lont jettes rMUr ces bords par um
r
i.
.4
naufrage , 5r reçus par Euridicc avec bonté. Voîcî oà
. commence la Pièce. Périandre fe diflingue au Siège de
Byfance d'une manière qui lui attire l'eflime & les élo-
ges d'Amintas , qui commande Parmée de la Reine i
mais la Princefle Andromirc , dont Amintas efl: amou-
reux , lui préfère bientôt Périandre Elle fait à ce der-
nier la même avance que Phèdre fait à Hippolite , mais
avec aufïi peu de fuccès. On trouve dans cette Scène
jufqu'à Pépée tant blâmée dans Racine. Il c(k vrai qu'on
n\ retrouve ni la même force d'expreffiqMidiî le même
génie ; point de refiemblance : c'eft la^Bouvernante
d'Andromire qui la porte â accufer Périandre d'avoir
. voulu attenter à fa vertu. Amintas ne fonge dès-lors
qu'à perdre (on rival Oh veut même envelopper Virgi-
nie dans (a ruine ; mais une méprife (àuve Périandre ;
& Virginie , placée au milieu de deux aiTafiins prêts à
rimpiolcr , tombe (ùr Tes genoux au moment qu'ils veu-
lent frapper. Cette défai&ance la (auve , & les deux
fcélérats s'enferment eux-mêmes. J'ignore quel fut le
fuccès de ce coup de Théâtre , plus fingulier que vrai-«
femblable. D'un autre côté , Périandre inflruit du dun*
gér qu'il a couru , fè jette dans la ville àffiégée, où
Cléarque l'accueille avec diflinâion. Il n'en Cort que
pour venger l'honneur de la Reine , faufTement attaqué
par Amintas. Il tue ce dernier dans un combat fingu-
lier. Le Roi de Thrace , qui a voulu (crvir de fecond à
Périandre « s'abouche avec la Reine d'Epîre. Le Mage
Calydor paroît ; il leur apprend que Périandre efl fils de
Cléarque , & Virginie fille d'Euridice. Il développe kl
railbns qui lui ont fait (iippofèr la mort de les élevés &
la fiennc même. Enfin Virginie & Périandre (ont unis.
Cette Pièce , où Ton trouve plus d'invention que de
yrailèmblance f eft prodigieufement compliquée ; l'ac-
tion y efl double ; 8c chaque ade voit plus d'une fois va-i
rier le lieu de la Scène.
VIRGINIE , Tragédie dt Campiftron ,1^8}.
C'ell la première Tragédie de cet Auteur : il étoît
jeune alors ; dix ans après il eût peut-être renc^ncé k
cette idée de viol q[ui prélèntc toujours [c ne fais ^oi
y is j8i
d^ayilîfTànt ; ou , en traitant ce Hifet , Il en eût fauve
rîgnominie , en donnant plus de noblefle â tous fès Per-
ibnnagcs. Plautic , mcre de Virginie $ auroit rempli
l'idée que fcmble annoncer d'abord fon caradère » c'eft-
à-dirc, toute la tcndreflê d'une mcre & toute la fermeté
d'une Romaine. Icilc, Amant de Virginie , n'aùroit cé-
dé à fa Maitrcffe , ni en grandeur dame , ni endêli-
cateiïc de icntimcns, & les Scènes où ik Ce trouvent en-
semble auroient eu tout l'effet qu'on devoit attendre na-
turellement 8c de deux Amans & de deux Romains. Le
caradère d'Appius eût été moins odieux & mieux (bute-
nu»; celui de Virginie plus intéreffant , & le flyle moins
lâche , moins diffus , moins inégal.
VISIONNAIRES , (/w ) Comédie en cinq A^es^ en Vets^
par Defmarets i i^37«
' Dans cette Comédie font repréfentés 'plufîeurs fortes
d*Ci.prits chimériques « vifionnaires , qui font atteints
chacun de quelque folie particulière ; mais c'cfi feule-
ment de ces folies pour lefquelles on ne renferme- per-
: ionne ; & tous les jours nous voyons parmi nous des èf^
prits femblables, qui penfent, pour le moins, d"auffi graîn-
des extravagances, s'ils ne les difent.
Le premier eft un Capitan qui veut qu'on le croye
fort vaillant ; toutefois il eft poltron à un tel point qu'il
eô réduit à craindre la fureur d'un Poète ; & h ignorant,
qu'il prend toutes fes façons de parler poétiques, pour
des noms de démons & des paroles magiques*
Le fécond cfl un Poète bifarre , leélateur paflîonné
des Poètes François qui vivoient avant ce fîécle , lef^
quels fembloient , par leurs termes empoulés & obscènes,
avoir deffein d'épouvanter le monde. Celui-ci s'efl formé
un flyle poétique fî extravagant , qu'il croit que plus il
fe relevé en mots compofés & en hyperboles , plus il at-
teint la perfcâion de la Poéfîe.
Le troifîcme eft un de ceux qui fè piquent d'aimer les
Vers fans les entendre , font des admirations fur des
chofcs de néant , pafTcrit fur ce qu'il y a de meilleur ,
& prennent le galimathias pour quelques belles Senten-
ces 8c pour les plus grandi efforts de la Poéfie. Il n'y a
V NI j«j
f rendre la réfelutîan de retotirneir à Itaque. Il icnmLvtc
Euriloquc , qui « loin de le fccoftder dans ce dcflçîn ^
en avertît Circé , qui cmploj^c tout Ion pouvoir pour re-
tenir Uliffe, Euriloque trahit Uiiflc parce qu'il eU amou-
reux de Leucofîe, Nymphe de Circé , de qui il eP haï^
ec qui aime Elpénor , autre compagnon d Uiiflc. Eufl«
loque , fécondé de Circé , enlevé Leucofie. Cette Nym-
phe reclame Taffiftance des Dieux ; il s*éléve une tem-
pête « et enfin Euriloque eft foudroyé* Circé Ce reAda&K
juflcs railbns d'Uliffe , & confent à Con départe
UNION DE V AMOUR ET DES ARTS ^ (f) Balkt
Héroique en tr$ii Entrées > compofédes AQes ie Batbi^
X.S & CHLoi , de Théovors & de la Coun d^Amqum^
■par M» le Monder ^^ Mufique de M, Floquet^ i77î«
Chloé ne doit être accordée qu*â celui qui faura le
mieux' animer fiir la toile & chanter fur la lyre €ba
Amante.
fiathile , inipiré par (on amour, apprend Fart die chan*
" ter & de peindre, & remporte la vidoirc fur fes rivaux*
L'Empereur Théophile ayant rencontré à la chaflc U
, belle Théodore > lui cache fon rang ; & certain d'en être
aimé> la fait venir a la Cour & la place Hir ton Trône.
Aglaé, Préfîdente de la Cour a'Ampur, n'a pas en-
core avoué ià tendrefTe pour Floridan ; mais ce Berger ^
ibus le nom & (bus le maf^ue de Mi/îs , (e plaint de
rinfenfibilîté de fa Maît-cfTc , & veut qu*Aglaé en (bit
le Juge, Aglaé prononce en fa faveur; alors il fc décou-
vre , & elle ne peut le défendre d'avouer (k défaite^
UNITÉ- dans la Poéfie Dramatique » eft une rè-
gle qu^onc établie les Critiques , par laquelle
on doit obferver dans tout Drame une Unitt
d'aftion , une Unité de teras , & une Unité dâ
1 lieu : c'eft ce que M. Dcfpréaux a exprimé pai
ces dc^u Vers :
/
V N î iii
ttà]Ct Gitiptè pùifle admettre Utt înicUent confi-*
idérablê e)u'on nonimçêpifole , pourvu que ceC
incident ait un rapport direâ & néceïïaire aved
l'aûion principale , & cjue le fu'et rnixce qui
par lui'nicnil& eft alTez intrigué » il ait pas befoin
de ce fecours pour (e foutenir ; cependant dans
i'un & dans l'autre » Talion doit erre une
& continue , parce qu'en la divifant , oh di«
Viferoît & Ton aflEôibiiroit hécertairement Tin-
tércr & les irtipreflîons que la Tragédie fe prO-
pofe d'e^tciter. L'art conufte donc à n'avoif ètl
vue qu'une feule & rtième aâion ^ Coït que lé
fujet foit (impie , foit qilM foit compofé } à ne
la pas furcharger d'incidens, à n'y aîouter aucuti
épifodequîne foit naturçllemeht lié avec l'ac*
tion i rien n'étant fi contraire à la vraifemblan-
ce, que de vouloir réunie éc rapporter à une mê-^
meaûion un grand nombre d'incidens , qui
pourroient à peine arriver en plufieurs femaî-
nes.Ceft par la beauté de» fentimens, par la vio^,
lencèdes paiinôiis,pâr Télcgancedes expreflfîonsi
dit M, Racine dans fa Préface de Bérénice ^ que
1 otl doit foutenir la (implicite d*une aâion, plu*
tôt que par cette multiplicité d incideris j paf
cetre foiile de reconnoi(ïànces amenées comme
j>ar force , refuge ordinaire des Poc^e$ stériles
qui fe jettent daos l'extraordinaire etl s*écartanc
du naturel. Cette fimplicité dadlion qui con-
tribue infiniment % fon Unité » eft admirable
da;ns les Poètes Grecs. Les Anglo s , & cnrr'au-
tres Shakefpear , n ont point connu cet régie ;
fes Tragédies d'Henry IV , de Richard III , de
Klacbeth, (ont des Hiftoifes qui co.nprennenc
Tome III. Bù
)S6 U NI
les cvcnemcns d'un règne tout entier. Nos Au-»
teurs Dramatiques , quoiqu'ils aient pris moins
de licences , fe font pourtant donné quelque-
fois celle , ou d*embrafler trop d'objets , com-
me on le peut voir dans quelques Tragédies mo-
dernes , ou de joindre à Taftion principale des
Epifodes qui par leur inutilité ont refroidi Tin-
térct,oupar leur longueur Font tellement par-
tagé , quMl en a réfulté deux aftions au lieu d'u-
ne. Corneille & Racine n'ont pas entièrement
évité cet écueil : le premier , par fon Epifode
de l'amour de Dircé pour Théfée , a défiguré fa
Tragédie d*(Edipe j lui-mcme a reconnu que
dans Horace Tadion eft double , parce que
fon Héros court deux périls différents ,^ dont
Tun ne l'engage pas néceflairemeiît dans l'autre ,
puifque d'un péril public qui intéreffe tout l'E-
tat , il tombe dans un péril particulier l oà il
y va de fa vie. La Pièce auroit donc pu finir au
quatrième Aâe, le cinquième formant pour ainfî
dire une nouvelle Tragédie. Auffi l'Unité d'ac-
tion dans le Poeine Dramatique dépend-*elle
beaucoup de l'Unité de péril pour la Tragédie ,
& de l'Unité d'intrigue pour la Comédie. : ce
qui a lieu non- feulement dans le plan delà Fa-
ble , mais auffi dans la Fable étendue 6c rem*
plie d'Epifodes. Les Epifodes y doivent entrer
ians en corrompre TUnité , ou fans former une
double aftion : il faut que les differens mem-
bres foient fi bien unis & liés enfemble , qu'il»
n'interrompent point cette Unité d'aârion fi
néceflaire au corps du Poème , & fi conforme
su précepte d'Hoxacc , qui veut que tout,fe
Iréduife à la fimplicité & à TUnitc de lac-
tion.
L'Unité de teiiis eft établie par Àriftote dans fa
^Poétique > où il dit expreirément que la durée
de Tadion ne doic point excéder le tems que
le Soleil employé à faire fa révolution ; c'eft-
à 'dire > Tefpace d'anjour naturel. Quelques cri-
tiques veulent que Taâion Dramatique fuit ren-
fermée dans un )our artificiel , ou Tefpuce de
Il heures; mais le plus grand nombre pénCé
que Taftiort qui fait le fujet ^*\iïïe Pièce de
Théâtre , doit être Dorrtée à l'efpace de 14 heu-
res , ou » comme on dit communément , que fa
durée commence & fini (te entre deux Soleils ; cat
on fuppofe qu'on prcfeUte aux Spedateurs un
fujet de Fable où d'Hilloire » ou tiré de la vi^,
coramune pour les indruire où les aniufer ; ôc
comme on n'y parvient qu*en excitant les paf-
fions,fi on leur laifTe le tenis de fe refroidir, il eft
impoflible de produire Tefïèt qu'on feprbpofoir.
Or, en mettant fur la Scène une aâ^ion qui
vraifemblablement j ou mcnie néceflairemenr,
nauroit pu fe paûTer qu'en plusieurs années, la
vivacité des mouvemens fe rallentit } ou fi re-
tendue dé TaÀion vient à excéder de beaucoup
celle dû tems , il en réfulte nécelTairement de
la confufion , parce que lé Spedtateur ne peut
fe faire illufion jufqu'à penfer que les évé le-
mens en fi grand nombre fe feroient terminés
dans un fi court efpàce de tems. L'art confifte
donc à proportionner tellement l'aftion èc fa
durée , que l'une paroiffè être rcciproqueinent
B b ij
,S8 UNI
la mefure de Paùtre ; ce qui dépend Cut^tont ie
la fimpHcitc de Taôion : car fi Ton eiï i^cunit
plufieurs , fous prétexte de varier & d^augmen-
ter le plaifir , il eft cvidisnc qu'elles fortiront
des bornes du tems prefcrit & de celles de la
vrai femblance.
Dans le Cid , par exemple , Corneille fait
donner dans un même jour trois combats fin*
guliers & une bataille , & termine la journée
par Tefpérance du mariage de Chiroene avec
Rodrigue encore tout fumant du fang du Com-
te de Gormas , père de cette même Chimene t
fans parler des autres incidens , qui naturel-
lement ne pouvoient arriver en auflî peu de tems,
& que PHiftoire met effectivement à deux ou
trois ans les uns des autres. Guillen de Caftro ,
Auteur Efpagnol , dont Corneille avoit emprun-
té le fujet du Cid , l'avoit traité à la manière de
fon tems Se de fon pays, qui permettant qu'on fît
paroître fur la Scène un Héros qu'on voyoit ,
comme dit M. Defpréaux , enfant au premier
-Ade , & barbon au dernier , n'affujettifloit
point les Auteurs Dramatiques à la règle des 14
heures \ 8c Corneille , pour vouloir y ajuftcr un
événement trop vafte , a péché centre la vrai-
femblance. Les Anciens n'oht pas toujours ref-
pefté cette régie , mais nos premiers Dramati-
ques François & les Anglois Tont violée ouver-
tement. Parmi ces derniers , Shakefpear fur-
rout femble ne Tavoir pas feulement connue î
Se on lit à la tête de Quelques unes de Ct$ Pièces,
que la durée de Taâion eft de j , 10 , |6 an-
UNI j?,
nées , & quelquefois de davantage. Ce n eft pas
qu'en gênerai on doive condamner les Auteurs
qui,pour plier uu événement aux règles du Théâ-
tre , négligent la yécic^é hiftorique , en rappro-
chant, comme en i^n même point» des circonftan-
ccs éparfes qui font arrivées en diffêrens rems ,
pourvu que cela fe faflè avec jugement , & en
matières peu connues pu peu importantes : car
le Poète jdifent MM. de l'Académie Françoife
dans leurs fentimçns fur le Cid > ne conCidctê
dans THiftoire que la,vraifçmblance des événe-
mens , fans Ce rendrç efclave des circonftances
qui en accompagnent la vérité^ de manière que
pqur<^ qu'il foit vraifemWable que plufieurs ac-
tions fe (oient aufK-bien- pu faire conjointement
que féparément, il eft libre au Poçte de les rap-
procher * iî par ce moyen il peut rendre fon
ouvrage plus merveilleux : mais la liberté à cet
égard, ne doit point dégénérer en licence , &
le droit qu'ont les Poct€S de rapprocher les objets
éloigné , n'emporte pas avec foi celui de les en-
talTer & de les multiplier de manière que le
tems prefcrit ne fuffife pas pour les développer
tous , puifqu il en réfulteroit une confufîon égale
à celle qui régneroit dans un tableau où le Pein-
tre auroit voulu réunir un plus grand nombre
de Pcrfonnages que fa toile ne pouvoit natu-
rellement en contenir,
L'Unité de lieu eft une régie dont on nç trouve
nulle trace dans Ariftote & dans Horace , mais
qui n'en eft pas moins fondée dans la nature.
Rien ne demande une fi exafte vraifemblance
que le Pocme Dramatique : comme il confifte
B b iij
jge' tJ N 1
dans limitation d'une aâion cotnptette & bor^.
née , \\ eft d'une égale néceflîté de borner en-
core cette aftioîi à un feul & •même lieu , afin,
d'éviter la confufîon , & d'obferver ta. vrai-
feniblance ' en foutenant le Speûateur dansi
une illufion qui ceffe bientôt dès qu*«n veut lui
perfuader que les Perfbnnages qu'il vient de
voir agir dans un tieu , vont agir à ro pu 20
]ieups de ce même endroit , & toujours fo\is fe^
regards , quoiqu'il foit bien fâr que lui^mênie
n'a pas changé de pl.açe. Que le lieu de la Scè-
ne foit fixé & marqué , dit M. Defpréaux ; voi^
là la loi. En effet , 6 les Scènes ne font pré*
parées , amenées & enthiitqées les unts aux
autres , 4e ^naniere que tous les Perfonnages
puiflènt fe rencontrer (bcceflîvement & avec
Dîenféance dans un endroit commun ; fi les di-
vers incidens d*nï>e pièce exigent néceffairenaent
une tfop grande étendue de lerreici ; fi enfin
le Thc^cie reprcfèntc plufieurs Beux diflfcrens
les uns après les autres , le Speâ:ateur trouve
toujours ces changemens incroyables , & ne fc
prête point à l'imagination du Poète qui cho
que à cet égard les idées ordinaires, & pour par^
jer plus nettement» le bonfens. Corneille con-
nut mieux les, régies , mais il ne les refpedla
pas toujours , & lui-même en convient dans
l'examen du Cid . où il reconnpît que quoique
i'aftion fe pafle dans Sévitle , cependant cette
4étei:mination eft trop générale , & qu'en cflfèt
le iteu particulier change de Scène en Scène :
tantôt ç'cft le Palais du Roi , tantôt l'appar-
jçfiHnt 4ç rjnfanfe > tantôt la niaifon de Cbi^
UNI 3pT
imene, & tantôt une rue ou une place publique.
Or , non-feulement le lieu général , mais enco-
re le lieu particulier doit être déterminé, comme
un Palais , un veftibule , un Temple î & ce que
Corneille ajoute , qu'il faut quelquefois aider
au Théâtre » & fuppléer favorablement à ce qui
ne peut s'y repréfenter, n^autorife point à por-
ter , comme il Ta fait en cette matif re , Tincer-
îitude & la çonfufion dans Tefprit des Spefta-
teurs. La duplicité du lieu fi marquée 4ans Cin-
lia, puifque la moitié delà Pièce fe pafTe dans
l'appartement d'En^îHc , & Tautre dans le cabi-
net d'Augufte, eft inexcufable > à moins qu*on
n'admette un lieu vague , indéterminé , comme
un quartier de Rome j ou même toute cette
Ville , pour le lieu de la Scène. N'étoit-il pas
plus fimple d'imaginer un grand veftibule com-
mun à tous les appartemens du Palais » comme
dans Polyeude & dans la mort de Pompée ?
Le feeret qu'éxigeoit la confpiration n*eât point
été un obftacle , puifque Çinna , Maxime 8c
Emilie , auroient pu là , comme ailleurs , s'en
entretenir, en les fuppofant fans témoins ;cir-
conftance qui n eût point choqué la vraisem-
blance , & qui auroit peut-être augmenté la
furprife. Dans TAndromaque de Racine, Orefte,
dans le Palais même de Pyrrhus, forme le deflfèin
d'aflaflîner ce Prince, & s'en explique aflèz hau-
tement avec Hermione , fans que le Spectateur
en foit choqué. Toutes les autres Tragédies du
même Pocte font remarquables par cette unité
de lieu , qui fans effort & fans contrainte , eft
par r tout çxadcmcnt obfçrvée » & particulière-
^ Bbiv
j
ivi UNI
ment dans Brîtannîcus , dans Phédrç , Se dans
Ipbigénie : s'il femble s*en être écarté dans
Efliher , on fçait aflez que c eft parce que cette
pi(!cç demandoit du Sptûacle. Au réfte, toute
faifïion eft renfermée dans Tenceinte 'u Palais
d'Afluérus. Celle d*Atl alie fe pafle auffi toute
entière dans un veftibule extérieur du Tcm-»
pie, proche de Tappartement du Grand- Prêtre î
& le çl^^ngement de décoration , qui arrive à!a
Cinquième Scène du dernier aâe , n'eft qu*unc
extenfion de lieu ablolument néceffaire & qui
préfeniç un Speftacle majettuçux,
UNITÉ D'ACTION- Outre ce qu'on vient d'en
dire dans l'Article précédent au mot Unité, on
ne croit pas inutile d ajouter ici les remarques
particulières qu'on a faiteç fur TUnitc d'Adion,
nécelTaire dans tout Drame régulier.
Selon le grand Corneille , le mot d'Unité
d'^ijlion ne veut pas dire que la Tragédie ne
doivç faire voir fur le Théâtre qu'un feule
aâion Celle que le Poète ehoifit pour fonfu-
jet doiç îivoir un commeiKement , un milieu,
Se une fin ; & ces trois parties non - feulement
font autant d'aôions qui aboutifTent à la prin*
cipale ^ mais en outre chacune d'elles peut en
contenir plufieurs avec la même fubordination,
Jl eft néceflaire que chaque Ade laiffc une at-
tente de quelque chofe qui doive fe faire dans
}'A^ç fuivant. Par Unité d-Aâ:ion , on entçnd
4onc uneaélion principale , à laquelle foîent fu-
bor4onnées toutes les autres. Souvent même la
pièce prçn4 ion inx9 4ç cçue a^ion priuçipalo,
tJ N I )9)
comme la Mon de C far , h Siégi de Calais ,
Rome Sauvée &c. *
Mais on demande pourquoi ît ne fiiut s'atta-
cher qu'à une leule action principale ? Ceft
i^ue I et prit humain ne ptut cmbralFer piu-
fleurs objecs à la fois ; é'eft que rintcrêc qui fe
parcage > s^anéancit bi^ntôf \ c'eft quç nous fom-
mt*s choqués de voir" , même dans un tableau ,
deux evéneinens \ c'eft qa enfin U nature feule
nf^us a inliqtié ce préceptes qui doit être iu-^
variable comme elle. .
Mais en' quoi concilié Tàrt de cette Uni*'
te do u on parle ? Cèft , (î 'e ne me trompe,
à f^avo r dçs le commencement d'une pièce
indiquer à refpric & au cœur Tobjet principal
donc on veut occuper l'un & émouvoir Tautre :
enfuice à n'enployer de perfonnages que ceux
q li aug nencent ce danger , ou qui le partagent
ifivec le H.\os ; a occuper toujours le fpeâateur
d'cefeul imérât,ie manière qa*il foit préfent dans
cha.iuj Sec le , & qu'on ne s*y petmerte aucun
diicwîtrs qui , fous prétexte d'ornement , puiflc
diHiraire Tefprtt de c:t objet ; & enfin à mar-
cher auiii iuiqu'au dénouement où il faut ména-
ger le plus haut point du pénl , &"le plus grand
etforc de la vertu qui le furmonrfe ; tout ceU
(bucenu d'une variété de circon^alices , qui eti
fervanr à l'unité, ne la laiffent pas déj^éncrer en rc-
pétirion & en enrtui. Je ne doute ^oint que ce
fie To'.t là le pluî grand art d'une Tragédie , &
qu .1 beautés d'ailleurs égales , celles où ces coa*
dirions feroienc le mieux obfervées , ne Tcm*
pprt^flçat de beaucoup fur les autres.
??♦ UNI
Le Pocfte iVeft paç tçnu d'cxpofer à la vue tou-
tes les aâions particulières, qui conduifencàla
principale. 11 doit choitir les plus avantageu*
fcs , & foire cônnoître les autres par une narra-
tion , ou par quelqu*autre adrefle de fon art.
5ur-tout il doit fe fouvenir que les unes & Ids au*
très doivent avoir une telle liaifon enfemble ,
que les dernières ioient produites par celles qui
les précèdent, & que toutes ayent leur fource
dan$ la prot^fe ^ qui doit former le premier
Aâe.
L'Unité d'aûion dans la Comédie confiftc
dans l'unité d'intrigues , ou d'obftacles aux dcf-
fein$ des principaux Aûeurs i& dans Ja Tragé-
die , en Tunîté de péril , foit quç le Héros y fuc-
combe , foit qu'il çn forte • Ce n'eft pas qu*on
ne puifle admettre plufieurs périls dans Tune ,
& piufîeurs obftactes dans l'autre \ car aloi^s la
fortîe d'un premier péril ne rend pas raâion
complette , puifqu'ellc en attire un fécond { &
réclaîrciffement d'une intrigue ne met point
les Adeurs en repos, puifquil Içs jette d^ns
une autre,
■
UNITÉ DE DESSEINS. Ceft d^ordinaire un grand
défaut dans une pièce, foit Tragique , foit Co-
mique , qu'un Per fon nage paroiflTe fans rappel-
ler lespremîcrs fentimens& les premiers defleins
qu'il a d'abord annoncés ; c'eft rompre fUnité
de deflein qui doit régner dans tout Touvrage.
Confervez Tunité dans le caraélère ;'mais va-
riez^a par mille nuances ; tantôt par des foup-
çons,par des craintes,par deç efpérances, par des
UNI ,9,
l-écoticiliacions & des ruptures ; tantôt par un
incident qui donne à tout une face nouvelle Les
Perfonnages doivent toujours confcrver leurs ca-
raâères , ni^ non pas dire toujours les mêmes
chofes. L*t7nité de caraftcre n*eft belle que par
Ja variété des idées. Toutes les fois que dans un
fujet pathétique & terrible p fondé fur ce que la
Religion a dç plus augufte & de plus effirayant,
vous introduirez un intérêt d*Ëtat , cet intérêt (î
puifTant ailleurs devienr alors petit & foible.Si
ga milieu d*un intérêt d'Etat , d'une confpira-
tion , ou d une grande intrigue politique qui
attache l*ame ,(fuppofé qu'une intrigue politique
puifle attacher ,) fi , dis je, vous feites entrer la
ferreur & Ib fublime tiré de la Religion ou de la
Fable , dans ces fujçts , ce fublime déplacé perd
toure fa grandeur , & n'eft plus qu'une froide
(déclamation. Il ne faut jamais détourner Tcfprit
du but principal Si vous traitez Iphigénie, ou
Eleftre, ou Pélopc, n*y mêlez point de petite
intrigue de Cour. Si votre fujet eft un intérêt
d'Etat , un droit au Trône difputé , une con-
i'uration découverte, n'allez pas y mêler les Dieux,
es Autels, les Oracles, les facrifices , les pro-
phéties : nch crat hic focus. S'agita! de la
guerre & de la paix ? raifonnez. S'agit-il de
ces fiorribles infortunes qqe la deftinée ou la
vengeance célefte envoyent fur la tçrre ? ef-
frayez, touchez ;. pénétrez. Peignez -vous un
^mour n^àlheùreut } faites répandre des lar-
3$^ UNI
UNITÉ DE LIEU; LOJnité de Lîeu n eft pas moins
effentielle que l*Unité d*adion 5 car une feule
aâioQ ne peut fe palTer en p!u6eurs iieux à la
fois. Si les Per (otages que je y pis font à Azhè"
nés au premier A ôe , comment peuvent-ils fe
trouver en Perfe au fécond ? M. Lebrun a-t il
peint Alexandre à Arbelles & dans les Indes fur
ia même toile ? L*Unité de lieu ne confifte pas
à refter toujours dans le même tndroit > 8c la
Scène peut fe pader dans pludeurs lieux repré**
. fentes fur le Théâtre avec vraifemblance. Rien
n*empêcbe qu'on ne voye aifcment un jardin ,
un vefiibute , une chambre. La Scène du Cid eft
tantôt au Palais du Roi , tantôt dans la mai*
fon du Çomte.de Gormas, tantôt dans la Ville»
mais rUnité du lieu feroit obfervce aux yeux
des Spe&ateurs , fi on avoir eu des Théâtres
dignes de Corneille, & femblables à celui de Vi-
ccncc , qui reprcfente une Ville , un Palais, des
rues , une place. ... car cette unité ne confifle
pas à repréiemter toute l'adion dans un cabi*
net , dans une chambre » mais dans plufieurs
cndroirs contigus , que rœit puilTe appercevoir
fans peine.
UNITÉ DE TEMS. TUnité de Tems eft jointe na-
turellement aux deux premières ; en voici , je
croîs , une preuve bien fenfible* J'aflîfte à une
Tragédie , c'eft- à-dire , à la repréfentatton
d'une aâion. Le fujet eft Taccompliflèment de
cette aftion unique. On confpire contre Au-
gufte dans Rome ; je veux fçavoir ce qui va a^
river d'Augufte & des conjurés. Si le Poète
V.;Nt ,97
feît durer Taftîon quinze jours , îl doit rtiè rca-
dre compte de ce qui fe fera pafTé dans ces i f
jours ; car J8 fuis là pour être informé de ce qui
fepaflc, & rien ne doit arriver d*inuti!e. Or,
s*il met devant mes yeux 15 jours d'évéaemens,
voilà au moins 1 5 aâions différentes » quelque
petites qu'elles puiflent être. Ce n'eft plus uni-
quement cet accompliffcment de la confpira-
tion , auquel il falioit marcher rapidement ; c*eft
une longue hiftoire qui ne fera plus intcreffàn-
te, parce quelle ne fera plus vive , parce que
tout fe fera écarté du moment de la décision ,
qui eft le feul oue j'attends. Je ne fuis point ve«
nu à la Comédie pour entendre Thiftoire d un
Héros , mats pour voir un icul événement de
fa vie. Il y a plus , le Speftateur n*eft que trois
heures à la Comédie ; il ne faut donc pas que
Tadion dure plus de trois heures. Cinna, Andro-
maque , Bajazet , Œdipe , foît celui du granj
Corneille, foit celui de M. de la Motte, foit
celui de Maie Voltaire, ne durent pas davantage^
Si quelques autres pièces exigent plus de tems,
c*eft une licence qui a*eft pardonnable qu*eii
faveur des beautés de fouvrage ; & plus cette
licence eft grande , plus elle eft faute. Nou«
étendons fouvent TUnité de tems jufqu'à 24.
heures, & TUnitéde Lieuà l'enceinte de tout un
Palais. Plus de févérité rendrolt quelquefois d*af-
fez beaux fujets impraticables, & plus d'indul*
gence ouvriroitia carrière à de trop grands abus:
car s*il étoit une fois établi qu une aftion théâ-
trale pût fe paffer en deux jours , bientôt quel-
qu'Âuteur y empioieroit deux femaines , & un
avait deux années ; & fi Ton ne rédaîroit pas
le liM de la Scène a on efpaee limité » nons
verrions en peu de tètfis des pièces telles que
l'ancien Joies- Céfar .dc% Anglois oi^ Caffios &
bru tus font à Rome au premier Aûe, 6c en Ihef-
falie dans le cinquième.
La règle des 14 heures n*eft point une tègle ;
c*eftutie extenfion Êivorablede la véritable règU
30 i n'accorde àTaâion de la Tragédie que la
orée de fa repréfentation. Mais pourquoi cette
etcenCon va t-elle fi loin que 24 heures , oa
pourquoi ne va-i*elle pas plus loin ? Fixation
purement arbitraire , & qui ne doit avoir nulle
autorité. Cependant la règle des 2 4 heures eft
la plus généralement connue de toutes celles dit
Théâtre ^ même la plus refpeâée , & celle qui i
dans le teitis que lès règles reparurent au mon-
de , fortit la préiniere des ténèbres de ronbli.
• Elle peut fervir d'exemple de la facilité qu*ont
les hommes à recevoir des maximes qu ils n'en-
tendent point , & à s'y attacher de tout le
cœur. Il femble que ItJnité de tems doive
être plus importance que celle de lieù^ On vient
àunSjpeâade , prArenu que ce .qu'on va voir
fe oaUe dans un autre lieu que celui oà Ton éft :
la décoration du Théâtre aide à cette illufion ;
quand elle change , nous croyons fans pei^
ne que les Adeurs ont aufli changé de lieu ;&
comme nous n'avons jamais cru être avec eux i
ce font eux que Ton tranfporte & non pas nous*
Mais à l'égard du tems , noas n'arrivons point
j perfuadés que ce que nous verrons fe paflcra
^ daujs un tems plus long .que celui que nous
UNI VŒU )^9
mettons à le voir ; rien ne nous mec dans cette
erreur » & la durée de deux heures cft nécef-
(airemem la mefure de ce qui Ce fait (bas nos
yeux pendant ce tems-là.
Cependant TUnité de lieu , quoique peut-être
un peu moins importante , eil plus obfervée que
celle de tems.Ii eft plusaifé de mettre tous les
Perfonnages , non pas à la vérité dans le mê-
me appartement , mais dans le même Palais ,
que de renfermer en deux heures un grand évé*
neraent.
La régie de TUnité de jour, ou de tems , a (oti
fondement fur ce mot d*Ariftote , que la Tragé-
die doit renfermer la durée de Ton a£kion dans
un tour de foleil ; & cette régie d'Ariftoteeft
fondée fur la raifon , Se puilce dans la na«
ture.
On ne doit jamais indiquer le tems de la du-
rée d'un Drame s à moins que le fujet n*en ait
befoin , principalement quand la vraifembiance
y efl: un peu forcée. Dans les avions même qui
n'ont pas plus de durée que la repréfentation, il
feroit ridicule de marquer d'Aéte en Ade qu'il
s*eft: palTc une demi-heure de Tun à Tautre.
V(RUX ACCOMPLIS , (les) Comédie en un Aâle^ en Vert
libres t mêléf de Divernjfèmens ^ par Panard 5 pour U
naijjance de feu M, le Puc de Bourgogne , aux Icalienr »
La Ville de Paris , ious le nom de Lutèce » rcmcrcîe
la Joie qui anime tous Tes Citoyens. La Bourgogne arrive
(tir une barque décorée de pampres & de lierre, 8c or-
née de bandc.roUes. Après qu'elle a débarqué & rcqu les
coinpiiiuens de Lutèce & de la Joie, les Bourguignons
46» V O V )
, qui font à fii fiiîte ferment une danft. I a Bourgogiiè (bti
Jpbur allçr rendre Tes honimages à foii Prince. Lutèce en*
page h Joîc à la iuivre & à faire les honneurs de Paris*
yAVe feçbit cnfuitc M Chrifologi'c, qui efltout à la fois
Poète, Peintre Se Muficicn : il donne difiérens éibantil-
lons de les divers talcns , 6, cû renn placé par Arlequiil
ivre qui ,- dans le tranfport de fa )t)ié ^ veut cmbrafTcr
1 utècc. D'aulr«s Perîonnagéô fc fuccedcnt. Va'erc ap-
prend à Danrion qu'il vient de trouver dans la foule deux
îeunes villageoifcs charmantes, con JiJtes par un nian.mt*
Elles paroifient. & Jacot les tichr par deflcus ie bras. Va-
lerc falue ces delix filles , qui lui répon<. tnr py des ré-
vérences ; toutes ces politti-es déplaifent à jacot , qui
cherche à abrégei* le cérémonial: mais Tlércfè & Ni-
cole prennent goût aux ca*'olcnes de V alcrc 8( de Da-
xnon , qui leur donnent l'un une bague > l'autre une ta-
batiè-e. Conime ils vont pour les embrafèr, elles le
retirent , & Jacot reçoit les deux baiers. Il fe ir.oque
4'eux ; ils le menacent. Jacot qui cû un homme de copur^
dit qu'il ne demande pas mieux que de letir prêter le
coi4ct ; il ote Ton habit comme s'il vouioit Ce barcrë, 8t
l'on voit def bus une vefic de drap d'or. Alors les Galans
pris pour dupes , recornoircnt dans Jacot le Baron IcUr
ami; dans Nicole, Madame de la Kozange ; & dahd
Thércfc , 1 ifette fa femme de chambre. Après qu'on les
a raisonnable meri perlîffiés, Madame de la Rozange Ici
emmené ibuper, h: de-là au bal*
VOYAGES DE VâMCVR > ( les ) Opera-Ballet de qua^
tre Entrées , avtc un Prologue t p^r i^a, Bruere % M'ujiqué
de Boisniottier i 1756,
Las de faire des heuréiix fans l'être iuî-méme ^
l'Amour voudroit le devenir & trouver un coeur qui
l'aimât (încèrement. Ccfl ce qui Je détermine à vifî-
tcr le Village , la Ville & la Cour.^ l e Village cft le fli^
jet du premier^ etc. L'Amour, déguifé en Berger foui
le nom de Silvandre , elfaye d'attendrir Daphné, jeune
Bergère qui n aime rien. FUc doit diftribuer le prix des
jeux qu'on va célébrer en l'honneur de l'Amour inéme 9
ce qui fait dire au faux Silvandre :
Vous
y R A Ifor
Votti allez couronner le Vainqueur de nos jeux.
Qu'une nuin fi charmante embellira la gloire !
Ah ! s'il falloit chanter Téclat de to> beaux yeux»
Je terois sûr de la viôoire*
•
Cette Scène efl terminée par un aveu réciproque , dt
TAôe par le couronnement de TAmour qui a été déelaté
vainqueur.
Il paroit enfuite à la Ville (bus le nom d'Alcidon» Il /
devient rival de lui-même , en faifant inflruire Lucila
que l'Amour (bupire pour elle. Sa confiance ne tient
point* contre cette épreuve* Alcidon efl (acrifié , 5c fe
ytngz en (è faifànt connoitre. Enfin , dans le troifîcme
Aâe , TAmour paroit i la Cour d'Augufie , (bus le nom
d*Emile. Il rend des (oins à Julie « & a pour rival Ovide«
Celui-ci , rébuté en apparence , eft favorKS (ècrette*?
mente II ne le cache point au faux Emile. L'Amour
prend le parti de retourner à Daphné , la (èule qu'il ait
trouvée iincere. Il lui apprend quel eft celui qu'elle a
mis dans Tes fers ; il couronne (à confiance , & c'eft le
fujet du quatrième Aâe. L'Auteur fît quelques change-
jnens au (econd & au troifieme. Il donnoit dans ce der«
inîer un Empereur pour rival à l'Amour ^ & dans l'au^
tre « Maderbal « Tyrien , dont il t& Paml. Je n'ai point
lènti la néceffité de ces changemens» Au relie « l'idée
de cet Opéra me paroit avoir quelque rapport avec une
Comédie d* Autreau , intitulée Panurge d marier > dont
le fujet cfi tiré de Rabelais. .
VRAI. Boileau a die , après les Anciens :
Le Vrai (èul efi aimable ;
Il doit régner par-tout , & même dans la Fable;
lia été le premier à obferver cette loi quMl a
donnée : prefque tous fes ouvrages refpirent
le Vrai ; c*eft- à-dire , qu'ils font une copie fi-
dèle de la nature» Ce Vrai doit fe trouver dans
Tome m. C c
/ ■ ■
- • ' f •" "'T
^hî ^ R A
rhiftorique» dans 1« morale 9 dans la fiâiloit J
dans les fcntences , dans les defcripcîons&dans
, rallégorle*. Racine n'a {xrefqae jamais pittdjx de
vue le Vrai dans fcs Pièces de Théâtre. II n'y a
guères chez lui Téxemple d'un Pèrfonnagequi aip
unfèntii;neht jfaux , qui l'exprime d'une maniwe
oppofée à fa fituation 5 u vous en exceptez
Thcrafrtene , Gouverneur' d'Hyppolite > qui
l'encourage ridiculement dans fes froides amottrt
pourAricie:
Vous-même , où fcrIc2-vous , vcitis qui la combattez ^
Si toujours Antiope, à fcs loix oppofec ,
D'une pudique ardeur n'eût brûlé pour Théféc ?
Il eft vr^i phyfiqucmenc qu*Hyppolite ne fe-
roic pas venu au monde fans fa mère : mais il
n eft pas dans le vrai des moeurs „ dans le carac-
. tcre d'un Gouverneur fagt, d*infpirer à fon Pu-
pille de faire Taniour contre la dcfenfe de fon
Père. Ceft pécher contre le vrai , que de peindre
. Cinna comme un conjuré timide > entraîné mal*
gré lui dans la confpiration contre Auguftè ,
& de faire enfuitô confeiller à Augufte , par
ce même Cinna , de garder l'Empire, pour avoir
un prétexte de Taflàffiner. Ce trait n'eft pas con-
forme à fon caradcre. Il n'y a rien de vraî.
Corneille pèche fouvent contre cette loi dans
les détails.
LE VRAI. Il y a une logique fecrette qui doit
régner dans tout ce qu'on dit , & même' dans
les paffions les plus violentes/: fans cette logi*
' ^ue y on ne parle qu*au hafard j on débite des
fçavôirli une pcnL , ,
minez la propo(icion contraire : R ce contraire
tA vsai , la pen(ée qae vous examinez eft
faude.
La principale régie pour lire les Auteurs avec
firuit , c'eft d'examiner û ce qu'ils difeat eft vtal
en général ; s'il eft vrai dans la bouche des Per«
Tonnages qu'on fait parler : car enfin la vérité
eft toujours la première beauté , Se les autres
doivent lui fervir d'ornement ; c'eft ja pierre de
touche dans toutes les langues 3c dans tous ' les
genres d'écrire.
LE VRAIETLEVULAISEMBLABLE, font affei
diffcrens. Le Vrai eft tout ce qui eft ; le Vrai*
femblable eft ce que nous jugeons qui peut être>
& nous n*en jugeons que par de certaines idées
qui réfultcnt de nos expériences ordinairesé Ainft
le Vrai a infiniment plus d'étendue que le Vrai*
femblable, puifquele Vralfemblable n'eft qu'une
petite portion du Vrai y conforme à la olâparc
de nos expériences. Le Vrai n'a pas beloin de
preuves ; il fuffit qu'il foit & qu'il fe montre»
Le Vrai femblable en a befoin » il faut pour être
feçu qu'il fe rapporte à nos idées communes. In-
certains que nous fommes , & avec beaucoup
de raifon , fur l'infinie poffibilité des chofes ,
nous n'admettons pour poffibles .que celles qui
reflemblentà ce que nous voyons fouvenr. Touc
<;e que verroîc liotre contemplateur feroit vrai ,
^ par -là fttffifamraent prouvé , quelqu'extrao^-»
C c i j
404 Vf R^
dinahe qu*il fut ; mais.ap Théâcre*pi^toi}t^
feint > il &UC néc^ffaircfhent que lié vfai/em*
blable prenne la place da vrai. II. faut. donc
conferver exaâement le vrâiremblable ^. tant
dans les événemens que. dans les caraâerês',^ à
moins que celui qui en forciroic ne fSf un élit
confiant par Thiftoire > & extrêmement connu >
auquel cas le vrai rentre dans Tes droits > 8c en-
core eft-il périlleux de montrer ce. vrai qui n'eft
pas vraifemblable. LorfqaHoract tue Camille»
cette aâion dcplait non-fçulenient par Ton ex*
tréme barbarie « mais par lé peu de vraifem*
bjance qu'il y a qu'un frère tue fa fœur , pour
quelques paroles emportées* que lui ^rracbe. la
douleur d'avoir perdu fon Amant. L^hiftoire mê-
^ me . paroit avoir peine à ft charger de vérités
peu vraifemblables ; elle adoucit, autant qu'elle
peut f les chofes trop bifarrês ; elle imagine des
. vue$ & des moti& proportionnés à la grandeur
des événemens & des^aâions } elle travaille à
rendre les caraâcres uniformes 6c fuivis ; &
cet amour du vraifemblable la jette très- fou-
vent dans le faux. Il s^en faut bien que la na-
ture foit renfermée dans tes petites régies qui font
notre vraifemblable » & qu'elle s'almjettifle aux
convenances qu'ils nous a pIû d'imaginer ; mais
c'cft au Poëte à s'y affujettir , & à fe tenir
dans les bornes étroites oà la vraifemblance eft
refferrée.
VRAISEMBLANCE. A Pégard des ^véiicmens ,
comme à l'égard des caraâàres , il y, a deux
è
fortes de vrâifemblables ; Tun ordinaire, (impie;
Taatre exrraordinatre ^ fingulier , tel que celui
.. des aventures de ipman, qui font à;la vérité
* poiCbleS) mais qui n'àrrivéat jamais* Le fîngu«
lier dans les caraâères eft excellent fur le Théâ«
tre 9 mais pçur Jes événeniens y c'eft aua:e chofe.
Le fîngùlier , du moins le (inguliér romanefquey
ne convient pas bien à laTragédie: .c*eû: qu'elle
vife plus au cœur qu'à i'ef prie ; elle aime mieux
* toucher par les caraâères & par les fentimens
qu'ils preduifent , que -rurprendre par desaven^
tures imprévues ; & ces aventures mêmes auroienc
le défaut à Tégard de refprit , de Tavertir trop
delà fiâion. Y at-il rien fur la Scène de plus
étonnant » de plus propre à exciter la curtou^é,
que Timocrate » qui ed en même tems à la tête
des deux armées ennemies » & qui e(l nomhié
pour combattre contre lui-èiême f Mais c'eft-là
du romane fque tout pur , 6c qui fe doniie trop
pour ce qu'il eft« Un traie y non pas tout-à-&ît
de cette efpèce, mais un peu hardi , unique dans
la Pièce , placé à propos , ne laifferoit pas de
réuffin Mais pour rordinaire il faut des événe-
mens fimples,qui produifcnt des fentimens vife.
Il eft même très-agréable d*y ménager des fur-
prifes ; mais elles doivent naître de la dîfpofition
des Perfon nages , plutôt que de la bifarreric
des aventures,
. Il y a beaucoup de chofes où rîmagînatioa
des Poètes & des Peintres peut fe donner car*
riere j car il ne faut pas toujours la rèflcrrer danr
I^ raiion étroite Se rigoureufe ;
Gc 11)
Pî^oribus aiquc Pocfiç' ' *. :1 : ^
Quîdlibet audendi fempcF ftiit a^qua potefiaf». «ti* •
Maésitne leut eft jamais permis d^ violer M
<vrailcrnbiance , & de ndUS préfenter des cBofes»
incompatibles , d'accoupler les oifeaux avec lea
- ferpens , Se tes tigres avec les agneaux»
Sed non ut placidis cotant îmmitie , liotï ut '
Serpentes avibus geminetttur » tigribiîs agnu . HoE#
USURIER GENTILHOMME , (DComédie en un Adei
en profe , avec un DiveTtiJfement , par le Grand ^ Mifiquc
ée Grandval ftre , aux François 9 1 7 1 ) «
M. MananTiIfe, que fés ufiires ont enrichi , pen(ê à
snatler honorablerritnt Am fils le Baron tle la Oruku*
diere ; mais la ridicule Madame Mananville taiz man-
iiuer ce .mariage , heureiifement pour Hentictte qui
avolt déjà difpofé de (6t\ co^ur en faveur d*un autre. Les
earaâères plaifans de M. Mananville & de fbn fils ,
leurs naïvetés placées à propos , le portrait de TUfii-
Her, jettent Air cette intrigue, qtii d'ailieurs eâ fort
peu de chofe , une forte de comique fort amufant,
X
J!^E^XESi Tragédie de Cribillon , iff^.
ta Tragédie de Xcrxès réuffit peu ; ce n'cff paj qu^cIIc
ne renfermât beaucoup d'endroits dignes de (on Auteur;
mais Texceflive crédulité de Xcrxès ne devoit pas moins
' révolter les Spectateurs , que Tcxtrcme kélérateile d'Ar«
taban. Tout rincérèt tombe lùr Darius 9 dépouillé de
fci droits par fon frère , & accufé d*un parricide par ce-
lui-là mcmç ^ui en cfi coupable. Artaxcrcc à AntoHi
^'•^
au /Il crédule que Xcrxès , ne donne point à Darius le
tcms de s^cxpliquer. 11 ordonne que le Con.ell s'alTcm-
ble pour juger fon frère, tandis que ce frère impute Je
crime â Ton accu(atcur. Il falloit donc juger Tun flc l'au-
tre ; mais Darius eu. condamné fans être entendu. le
dénouement qui (au.vc ce Prince ne mt paroitni fuififam-'
ment préparé , ni fuffi(ammcnt éclairci. II faut , pour
juflifier Darius , s'en rapporter à Tiffàpherne ; de ihcme
que povr le troire coupable , 11 auroit fallu ne conful*
ter qu'Aruban.
'lE^EUX DE PHILIS CHANGÉS EN ASTRES *
( fe^ V Comédie en trois Aôles » en Vers > par Bourjault >
Le Poëme de TAbbé de Cérîfy a fourni le fîijct de
cette Comédie. Phiiis préfère* Daphnîs à Apollon; ce
Dieu , pour s'en venger , empoifbnne Teau d'une fon-
taine où les deux Amans doivent aller boire. Daphnis
y trouve la mort, & Phiiis enlevée par les vents, re-
çoit Ton Berger dans TOlympe, Jupiter Ici unit , &
change en Aftres les yeux de la Bergère. La tendre fie
naïve expreflîon de la nature éclate dans le caradcre
des deux Amans. On auroit du ménager avec plus d'é*.
conomie les peintures , les defcriptions , & tous les or-
nemcns que l'Abbé de Cérîfy pouvoit employer dans (on
Poëme , mais qui ne conviennent pas également dans un
Ouvrage Dramatique. Ces beautés de détails , maljgré
leur profuiion , ne lailTent pas d'être toujours agréales*
Ccit
ijot 2 A I
z
\jZiAIDE , Ttftgiàïe de la Chxpeïïe , UZu
Le (ûjet de cette I^iéce n'efi tiré n! de THISoire del
Maures de Grenade « ni des fables anciennes 9l meder«
fies , que les aventures de ces peuple^ nous ont four*
nies. L'Auteur, eft inventeur du fuj[ct & des noms ; &
comme il s*étoit piqué de ne devoir cet Ouvrage qu'à
lui-même , il n*y a voulu employer aucun trait d'Hit
toire , que ce qui regarde le nom des deux célèbres &•
milles des Zégris & des Abencerragcs.
ZAÏRE , Tragidii dt M» de Vobaire^ ^71*»
Qui ne connoit la touchante Zaïre , ce chef-d*a^uTre
dUntérét & de fentiment ! L'Amour , qui ne devroit ja*
snais paroître qu'en (êcond dans une Tragédie , occupe
iâns ceflè ici le premier rang. Jamais cette paf&on ne
parla mieux Ton langage , ni ne (ê fit mieux écoutert
Quelle naïveté touchante dans l^caraâère de Zaïre !
Quelle noble & ficre candeur dans celui d'Orpfînane !
On n'admire pas moins les accefToires que l'Antei^r a
fçu joindre au nœud principal. Rien de plus heureux
que ce contrade des mœurs Européennes 8c Orientales ;
rien en même tems de plus agréable pour nous que de
. retrouver dans cette Tragédie des noms eonfàcrés dans
les fades de notre Nation, Ceux qui prétendent qu'O-
rolmane eft lui même trop François , n'ont qu'à le com*
parer au fiajazet de Racine. Ceil .d'ailleurs s'abufer »
que de n'envifàger dans un Soudan qu'un Barbare. On
trouve dans la vie de Saladin des traits de générolîté
qui euflent fait honneur aux plus grands Princes de
TEurope. Oro(manc jaloux reprend tout le caradère
oriental. On regrette feulement de voir Zaïre f!icrifiée
a un^ équivoque de mots ; mais en rapprochant toutes
les circonftances qui accompagnent cette lettre , on
verra qu'il en faut Ibuvent moins pour cnlànglanter 1%
t Aï SAN ^ AR '4Ô9
^Ifnard de r Amour fiirieux & jaloux. M, de Voiture
nous apprend que cette Tragédie fut compofée en dix^
huit jours : c'eâ nous rappeUer l'idée de ces Palais Ci-^
perbes bids £ promptement par Armide.
ZàIS 9 Ballet Héroïque en quatre Aâes 9 avec un Prol§^
gue^ par Cakufac » Mufique de Rameau 9 i74S«
L*Idée de cet Ouvrage eS un Génie qui , amoureux
d*une Bergère 4îgne de toilte (à tendrelTe par les épreu-
Tes qu'il en a faites f renonce à (à puifTance de Génie de *
l'air, pour né plus abandonner Gl nui trèfle,
ZANNI. UArleqiun & le Scapin font appelles ed
Italie Zamis. On a beaucoup difputé lur Técy-
mologie de ce mot ; repinioula plus vrairem*
blable eft quMl vient de Sannio , mot Latin, qui
(ignifie un Mime qui de la bouche, duvifage»
des geftes , de la voix , Se des mouvemei^s du
corps, fait rire les SpeÂateurs.. K<0>y ^^ Aïlleq.uim,
^Scapin» Sanmio»
ZARÈS , Trflg^rfîe de M. PaUJTot^ 17^.
Calciope , Princeflê du Sang Royal de Sparte , enle-^
tée par des Pirates , 8c conduite au Sérail de Sardana-
pale , eut un fils de ce Prince voluptueux* Ce fils fut
nommé Zarès : (on père , auifî-tâç après fa naiflance »
ordonna qu'on le fit mourir. Paramis , chargé de ce;
ordres barbares , ne les exécuta point , & fauva Zarès ,
de concert avec Calciope. Il lui (ervit de père ; & Zarès
fe /îgnala dans les combats (ous Gl conduite. Sardana«
pale , au mépris de la foi qu'il avoic jurée à Calciope %
venoit de faire enlever Artazîrc , fille d'Arbacès , Gou-
verneur de la Médée y dont il etoit éperduement amou«
reux , 8c il avoit porté tn ordre d'exil contre la mère
de Zarès , dont les reproches & les plaintes continuelles
rlmportunoient. Arbacès avoit autrefois promis à Zarès^
ia fille Artazire, en mariage ; pour fe venger duTy-
Tac qui la lui avoit enlevée | U fait avancer une armée
•^ é
T •
$^9 S > :;: îa-'A-.K"
...aux enirlr^ns de Ninlre; mw ;:6ft Sti^etJrèfftfSÛt^H
veut aupafarant tenter les voies de la doueeur pour re«
. tirer ùk fille des mains de Sardanapale* : ' : -
Zarès ignorioit û. :]iaillànce:; Calciope lui- apprend
qu'il efl ion fils ; mais elle lui lalfTe ignorer que le T^^
^ tan efl fon perê , dé peur de PexpoCcr S fa barbarie, Ar-
tazire apprend de fon Amant ce que lui^inéme vient
. d'apprcndre-de fà :mer-e ,. & elle Ivtrdit i foH totir f|u'Ar-
f>acès vient d^arriverilaCour ; xnais qu'elle craint q4*il
.. lie conlènte aux vœux de Sardanswale , dans la crainte
que ce Tyran ne Ce venge de Tes relui; par qujelque a<^n
jcruelle.
, Arbacès arrive : il ei| fiurpris de vois fa iUle & Zarèf
• iréûsi^. Touché des i vertus d['Aîcazirc,*îl lui annonce
Ï|u'il vient la détivrer; Zarèt s -ofBfe à : combattre avec
ui pour venger Ifftti amour. Arbacès efk charmé d'àcqué»
lir un Guerrier tei.que luL Paramis,po]ur mrttre Zarès
ibr le Trône , entretient Arbacès dont il eft ami , dans
fon defTèin : Il lui ahiene des conjurés., dont il connaît
la valeur k la fidélité. Il Taffurc que Zarès & lui com-
battront dans le Palais pendant ou'ii fera avancer (bu
' armée aux portes de Ninive. 11 lait promettre à Zar^
d'attendre fts ordres & de n'agir qu'avec lui.
Sardanapale employé* tour* â-tour la tendrellè êc les
menaces avec Artazire flul le brave. .Elle fait -confi-
dence de tout à èarès fon Amant. Elle hii demande fi
Arbacès viendra bientôt l'arracher à la fèrvitude ï^
Calciope vient fiûre fès adieux à Zarès , qui fait de
nouveaux efforts pour apprendre d'elle qui cift fbn pcrc»
' Elle s'en défend avec peine ; mais enfin fbn (ecret lui
échappe. Zarès fc livre à toute la douleur de fà iîtua-
tion. Il voit venir fbn Amante; il veut la fuir : elle l'ar-
rête , 8c elle apprend ' qu'il a reçu la vie du Tyraft
qu'elle abhorre. 11 lui déclare que fon deffein efl de tout
oévoiler à Sardanapale. Artazire veut l'en empêcher ;
mais le Tyran avoit tout découvert. Artazire veut d'a-
bord le fléchir , le ramener à la vertu , & l'engager à h
rendre à fbn perc. Sardanapale cû inflexible : il n'offre
qu'une condition a Artazire , c'cfl de le fiiivrç aux Au-
tels i c'eft â ce prix, dît il » qu'il veut pardonner. Arta-
^re indignée lui répond qu^eUé efl en fon pouvoir ^ ^
2 A R
^ûVlîfc il'atleid ^Ué la mort. Sardahapàle là fait arfc-i
ter. Zarès entre & fe jette aux genoux de fon pcrc : il
Tcxcite à la clémence pour les dônjurés. Le Tyran com-
prend pa^ les diCcours de Ton fils , que celui-ci le re-
• connoit pour fon père. 11 feint d'être attendri , & Za-
rès y eft trompé • Calcîope , remplie d'agitation , ne (ait
que pcnfer de rattendrifTemenc apparent de Sardana-
pale. Pour comble de malheur, elle craint lei conju-
rés. Zarès va défendre fon père : il peut trouver la mort
-dans le combat. Elle accufe la lenteur de Paramis , que
Zarès a voit chargé de lui apprendre quel feroit Té^é-
ncmcnt. îl arrive & fait le récit de ce qui s'eft paffé.
Arbacès a été vainqueur , 8c Sardanapale » prefté de
toutes parts , s*eft retiré dans fon Palais «-où il s*e0 brûlé
avec Tes tréfbrs & Artazire fa maîtreffc. Zarès ne trou--
vint plus d'obftacles du côt'é du Tyran ^ cfl bientôt l'e-
connu pour l'héritier du Trône ; mais voyant Cz Maî-
treffc morte, il ne veut pas lui furvivre. Il eft furie
point de fe tuer lui-même ; on l'en empêche > & il con*
. lent à vivre & à régner*
Z4RUCKMA^ Tragédie de M. Cordier^ \i6x.
ZoTTLC ^ ufurpateur de la Couronne d'Arabie , dont
Said étoit Roi , ayant feint d'élever (on i!ls en fecret «
pour le (builraire à la haine publique , fait annoncer
dans (a Capitale que , touché des vœux de Cts Sujets»
11 confènt enfin que ce fils paroiffe à leurs yeux. Sia-
xnek eft ce fils à qui il dedine Zaruckma pour épou(e.
Celle-ci efl la fiUé du Roi détrôné. Zorac a^voit fait cou-
rir le bruit de (a mort , & l'ayoit fait élever comme une
inconnue , Cous le nom de Zaruckma , dans le deffein de
joindre fa de/linéc à celle de fon fils. Ces deux jeunes
Air.ans l'ignoroient eux mêmes, & s'aimoient (ans (à-
voir que l'un étoit le fils de Zorac , & l'autre la fille de
Saïd. Cette ignorance , & les rcconnoiiïànces qui Ce font
cnfuite , forment l'intérêt de cette Tragédie , qui finit
par ^te)ort de Zorac. Saïd remonte Cut fon Trône » 5c
Siamel , fils du Tyran , épeufe Zaruckma.
Ceuc Tragédie manque de cette chaleur qui doftne
, rimmottalité aux Pièces ée Théâtre. iL^4'autrésdé«
fauts q^fb la iàinc critique a faifis. Efl-il yrailèmblable
que Saïd (bit méconnu de Zoracf U n'eâ pas pofGble qu«
la di(grace ait changé (es traits au poii>t de le rendre
toat*à*fait méconnoiuablé. Zaruckma , afienniflknt Sia-
sneirdans le projet du meurtre de Zorac, a des traits* de
iimilitude avecPsîmire dans Mahomet, qui détermine
Saïd â immoler Zopire. La Scène entière du fécond Aâe
ell pleine de cette refTemblance, qui emp.éche Zaruckma
de découvrir à Siamek qu'il efi nls de Zorac. Il efivrai
que ce refibrt eâ la baîlè des trois derniers Aâes ; niais
FAuteur ne pouvoit«il trouver quelque raîfbn plus iR>lide,
qui irendit néceflaire ce filcnce obfiiné de Zaruckma 2! A
chaque moment le Speôateur fe fent preiTé de^ s'écrier :
dites- lui donc que Zorac ejl fan père» Conmient Saïd fe
$rouve-t-ii efclave dans Ifc Palais de Zorac , & joviilknt
d'un» e(pece de liberté î Le '^tisi enfin no reflèmble-'
> t-il pas a tous ces Tyrans de Tragédie , fi mal-adroits,
..fi bons & fi aveuglés f Quand Zorac croit avoir reconnu
Saïd dans Tefclave , pourquoi n'en eu- il pas. convaincu
par les tranfports de Zaruckma?
ZÉLIDE , Comédie en un AÇle , en Vers lihres , aveê un
Divertijfementypar M.Renout^ aux François^ i7S1*
Les Fées , jaloufes autrefois du prix de la beauté que
la Fée Armantine avoit remporté fur elles , -firent fer-
ment d'unir contr'elle tous leurs traits. Un des premiers
c&ts de leur haine fut d'attirer toute forte de malheurs
ïiir le royaume d'Armantiné. EUe confùlte l'Oracle : il
répond qu'il faut que TAmour unifie Azcma, fils de
cette Fée , avec Zélide , fille d^une. autre Fée , la plus
cruelle ennemie d'Armantiné. La mère de Zélide ne né-
glige rien pour infpirer à (a fille de l'éloignement pour
Azema. Elle lui lait envifager l'amc/ur qu'elle auroit
£our lui comme le plus*grand de tous les malheurs*
>e Deflin .ivoit réglé que l'amour des deux joines per-
sonnes dépendroit du don qu'ils (e feroient ^ptuellç*
ment d'un bouquet & d'un bracelet. Azema avoit fait
tous Tes cSbrts pour toucher le cœur de Zélide ^ éc celles
* èi étolt {nfénfible ; mais ajane âpperçu m bouquet â cet
^ Amant d(fe(péré , elle veulut l'avoir. Azema eut d*abord
beaueoup de peine à s'en défaire , parce qu'ignorant les
loix du Deflin , il (kroit (èulemertt que ce bouquet ren«
fermoit un mnd ^yfiere , 8c qu'il étoit de (on intérêt de
ne pas s*en aéfaire aifément ; mais Ibllicité par Zélide
A: par fon amour , il donne le bouquet. Zélide (ênt ton
cœur enflammé : elle donne le bracelet y & le charme
ceflè. Les Fées ennemies (ê réconcilient par le mariage
des deux Amans*
ZELMIREj Tragiiie de Belhjy 176%.
Polidore , Roi de Leibos » & père de Zelmirc, a été
détrôné par Azor fon fils. Celui-ci avoit formé le projet
de laifTer périr de faim fon père dans la prifon , oà il le
tenoit renfermé. Zelmire , qui connoiilbit l'ame cruelle
de fon frère ^ n'avoit imaginé q«*un moyen de fafiver
Polidor; c'étoit d'approuver en apparence la révolte
d'Azor , de d'aller fecrettement dans (a prilbn le nour-
rir de Con lait. Elle profite de la facilité qu'oUe a de le
voir pour lui procurer la liberté. Elle apprend que la
nuit même Azor £bn frère a été aflàfliné ; c'étoit Ante-
nor y Régent du Royaume , qui avoit commis cet atten-
tat , dans l'efpérance de monter (iir le Trdne , croyant
que Polidor avoit auffi perdu la vie. Zelmire âribn père
Ângent â Ce retirer à Troye > où étoit Ilus ^ époux de
Zelmire : mais celui-ci arrive 9 croyant (à femme cou-^
pable du meurtre de (on père « parce que, comme od
vient de le dire , elle paroiflôit approuver la révolte <PA«
- zor« Son innocence e^ reconnue ; Antenor (iiccombe
fi>us le poignard : Polidore reprend (es droits « & Zelmire
jouit de (on triomphe.
Tout le monde connoit Thlfloire de la fille dcCimon»
^ qui allaita (on père. Ce n'efl pas le Cimon, Général des
Athéniens , mais un autre Cimon , Citoyen Romain »
< vieillard extrêmement pauvre , qui avoit été ccAidamné
pour quelque crime à mourir de faim dans un cachot*
- Feâus dit que ce fat fon jpere que cette fiJlc nourrit de
• Con fein. Cicéron ,Tite-Livc , Valére-Maximc 8c Pline»
f lus croyables (ùr ce point » aflfurent que ce fut (à mère ;
^ ^uoi qu'il en CoUy Ut Juges inânûts de cet têtt de pl4t4
£lialc 9 donnerenjt la liberté à la mere . avec un^ pen**
iîon pour elle 5c pour fà fille. On bâtit cUns le heu oà
iëtoit la prifon un Temple à la Déclic Piété. Belloy a cru
«que cette charité Romaine contribueroit à faire valoir fa
, Pièce. Il eil certain que cette a... ion , où U nature eâ^
, pour ainfi dire , en compromis avec ciic-meme « c9
belle ; on la lit avec plaifir dans Thilloire : eit elle vrai-
femblable f eil elle touchante au lûéatre : Je ne fais
quelle (brte d'imprei&bn défagréable ic mêle au lemir
xnent d'admiration que cette générofîté m Infpire. Je
7i*aime point à me r epré fente r Pi^lidore tett4nt fa fîll«
dans ce tombeau. Il (e peut que ce (bit une t'auife déli*
^ catefTe; mais enfin ce prodige a quelque choie qui réi
pugne dans le tems même qu'il étonne.
ZÉLOIDE , Tragédie en un A6le , un frofi ^ par M. ii
Saint'hoixy au Théâtre Italien^ 1747.
On s'eft plus d'une fois élevé contre les Tragédies en
proie : en voici toutefois une qui a réuIH. La ocènt- tù
placée dans un Camp près du Cange. Arimant 8i OroP>
min font rivaux. Tous deux ont un pouvoir égal damfi
Tarmée ; tous deux font épris de ZéloVde ; mais Zéloide
eft répoufè d'Arimant. Il Ta furprilè s'cntretenant avec
fbn rival , & la jaloufîe le fait recourir à la vengeance*
11 en faiiït d'abord un premier moyen , c*efl de faire pc«
rir Métrobate , père d'Orofmin, qu'il tient en fon pau^
' voir. Il pourHiit fiir lui la mort d'un efclave qu%iiVîé«
trobate n'a fait que punir de Ta trahifon. Orolmin re-*
connott fbn père dans l'inflant où on le conduit au fup«
plice. Il s'y oppofe , & offre le combat à Arimant, Ce
dernier l'accepte : ce mais , lui dit*il , longe, Ii tu ex«>
M pire fous ce fer , qu'auili-tôt , au même lieu, 'une
3> main infâme y confondra le lang de ton pete avec le
9y tien : mais (i je luccombe f»nge aux Loix de ce
»9 payS. m,é» Ces Loix font que lorlque 1 époux meurt ,
Ûl femme efl brûlée avec lui fur le même bûcher. La
iîtuation d'Orofmin efl affreufe pour un Amant & pour
un fils. Enfin l'honneur l'emporte : Orofmin va trouver
Arimant« Ce dernier » vaincu & délàrmé ;atJfi>n adver^
T t ^ fe^ ê ft fî/
jfàîrc; vient lui-même raliltonccif à Métrobate. Il trouve
Zcloïde âiês^piedsi ; Zéloïde tû 'reconnue fillo de Me-
trobate & (œut d'Orofinin. Différentes caufès oiit con-
tribué au fuccèjs de cette Tragédie: elle offire de Pinte -
rét, des iîtuatiousi uofi^le noble y & ne renferme att'msi
ZÉLOMDE y Princçjfe àt Sparxe , Tragédie de rAhUG^
. ne[l jjôSim
, L'amour d*Acorate & de Zclonide , (econdé des vœti«
de tous les Lacédémoniens qui s'intérefltnt a leur bon-
heur , cû l'aâion de cette PieCe ; la jaloufie & le reiTen-
timent de Cléonime , appuyés par Pyrrhus qui aifiége
Sparte , en font le nœud : la mort de Cléonime 8c le
fecours du Roi en font le dénouement.
ZÉMIDEj Aâe de Ballet j dont les paroles font de M. le
Chevalier de Laurésy & la Mujique rfc Af, T/b , 1759,
Zémide , Reine de Scyros , a reçu de Pallas une égîde
<qui la défend contre les traits de TÂmour* Phafîs adore
en vain cette cruelle PrincefTe. L*Amour le plaint , esc
forme le projet de le rendre heureux. Sa gloire d'ailleurs
«fl intéreflée à dompter un cœur qui réfide à fon pouvoir»
Il feint de (e livrer au (bmmeil entre des rochers. Zé-
mide , armée de (on égide , chante avec fes peuples les
charmes de la liberté. Elle apper^oit un enfant qui dore
fur le rivage; elle apprbche ; un arc , un carquois^ des
aîles frappent fes yeux. Elle reconnoit fon ennemi , l'A-
mour. Lcy femmes de la Cour de Zémide veulent fuir ;
la Reine au contraire fe félicite de ce que le (bmnieil
livre l'Amour à fon courroux. Elle le déûrmc & l'en-
chaine. 11 fait (èmblant de s'éveiller, 8c d'un air timide
il implore la pitié de la Reine y qui loin d'être touchée
de les larmes , voudroit égaler (on (ùpplice aux maux
qu'il a fai|s. Le tendre Phaiis furvient ; Zémide s'applau-
dit de l'avoir pour témoin de fa viâoire. Vainement l'A-
mour employé (bn éloquence pour engager Zémide à ré-
noacer aux vœux de Phafîs. Il dit malignement à I4
fiçiuç qu'elle s'enflammeroit bientôt (ans cette égide
dont la (hetc Pallas lui a fidt préfênt. La Reine ImÀrtf^
)ù r A^
frappe
Zémide d*un trait qu*ti avcnt icaché. Les deux Amans s'u-^
nfflènt Bc célèbrent leur bonheur.
ZÉMIRE ET AZOR, Comiâie^BalUtenquatnAâes^eiê
Vers j mêlée de Chants & de Danfes , par NU Marmontel ^
Mufique de M, Gretry^au Théâtre Italien 9 i77i#
Sander » Négociant f Ormus , a trois filles très-aimaf
blés. Il efl tombé dans la miCere ; & un vaiflèau , <]vi {ai*
ibit toute (bn espérance , eâ ctiCtvtli dans les flots« Un
orage Toblî^e à fe retirer dans un Palais de Fées» oti ,
Voulant cueillir une ro(e pour la belle Zémire (a fiUe« il
excite la colère d*Azor , maître du Palais» iiui le menace
de la mort fi Zémire ne vient à (à place mériter ùl graçe«
Sander veut âcrifier ùl vie plutôt que dVxpofer (k fille s
mais Zémire , pour (àuver fim père » va trouver Azor.
Ce Prince eu. d*une laideur horrible , & ne peut recou-
vrer fa beauté , que lorfqu'il aura touché un |eui|e cœur.
Zémire , en le voyant > efi eflEra^ée ; mais les (oins tou-
chans d'Azor , (bn refpeâ , Tes (entimens , commeneene
à la rendre (èniTble. Il gagne fa confiance en lui per-
mettant d'aller voir (bn père & (es (œurs. Elle s*arrache
bientôt i leurs embraiïèmens , pour revenir trouver
Azor , qui périflbit 9 fi elle ne (e rendoit pas à fon attente
Tant de fidélité & d*amour détruit enfin renchantement«
d*Azor , qui parost (iir fon trône dans tout Téelat de &
beauté. Cet Amant couronne fa maitrefle , & comble de
biens (bn père & (es (œurs. Ceft ainfi que M, Marmon-
tel a ajufié au Théâtre le Cbnte fi connu de Madame de
Villeneuve » inutulé la Belle & la Bite.
ZÉNOBIE y Keint des Palmjréniens > Tragédie enjfrofi de
T Abbé t Aubignac , i^47*
.Zabas , Prince Arabe « & Tinugène, Prince Syrien ^
attachés aux intérêts de Zénobie par les liens de 1 amour
, wtçlus àifkrct &1q^1us refpeàaéux; îc fbnt une conà'<
' îlçnce fhutuellé. Cecjte rivalité ne porte aucune atteinte
' â la généroiité de li^urs feiitimens. Zénobié^ qui lès
ignore, les confulte furTétatoù ces nouvelles inlultes
oc rEnipcFcur, Chrétien la réduifcnt ^ 9c confé'^ueni*
imdnt à Içurs offres ; doilne â Zabas le commandement dct
ibn armée, & à Timogène celui de la Ville. A peine
iôiit ils fortis, qu*Iléone ^ cdnftciente de la Pleine, lui
déclare la paillon dçs .deux Prince$* L'auftere ve^tu de
Zénobie en eS allarmée : elle fe fait quelque fcrupulc^
de les avoir chargés de Tes ordres ; mais la nécefHté la
Tôrce â vouloir ignûfer.un amour qui ToâTentek On vient
lui àhnphceK la défaite. :de Zabas ; dans le moménè elle
Japprend qu*Àurélien eâ fait prilbahier. ZabaS qui a^<A
rive peu àc tèms après « détruit une fî flatteuib nouVelléé
baiis, cette extrémité , on c6n(eille à la Reine de fe fau«>
Ver fecrettement. Àprè? bien des contefiatioris « Tim6-4
gène efi choi(i pour; i'accompagnen ZsibaS pétcé dé
'coups , vient chercher Uil aCyle dans le Palais d^ Zénd-*
\>ïc* Cette Reine tombe (bus U puilTance d'Aurélien , $é
ïiniogèné n^eurt à les ^pi^ds. Zénobie pztlt â Ton vaiti^*
\quêur avec fierté. Aurélien avoue â fan confident , qutf
hialgré ces duretés , il adore la Reint , 8c veut qu'on lii
traité avec la di^inâion qui lui efl due : mais c^tte Prin*^
cefle , apprenant que TEniperettr veut la faire -f^vir â
foil triomphe 9 fe frappe d*un poignard*
ZÈNOBIE , Reine ff Arménie ♦ Tragédie de MàTiiàtâàn i
C*cfl le même fiijct qucÇrébîllon a traité long-êcnié
après (bus le titre de Rhadamifle ù* Zénobie i mais d*uné
facôh toute différente. Dans ia.Tragédiè de Montauban ^
Zénobie poignardée par Rhadamifte & jêttée dans lé
fleuve Araxè , fut fâuyée par un pécheur ché£ qui elle
accoucha d'une PrihcefTe^ Dans la fuite cette RéinÀ
époufà Tiridate , Roi dei J'arthe^ ^ dont elle eut duffi une
fille; mais cette dermeÀ^^tant décédée en bis-âgc , Zéa
nobie- cacha cette perte, en Xubftit^aniià-fi Je qu'elle
avoit eue de Rhadamiftc ï celle dd Tyridatc. Cette pré-^.
taution qu'elle crut capable de lui confcrver la teri^
»iS Z E N
drefle cle ce (êcond époux , ne la garantie pa^ dToir^^
dureprifbn où ce Prince la retint long-tems. Elle trouva
cependant le moyen d'échapper & d'obtenir le fecours
des Romains qui la rétablirent fur fbn trône , & la
rendirent maitrcflc du fort de Rhadamiik & de T^ridate,
C'efl par le récit de ces événemens que Zcnobie com-
mence la Pièce. Elle goûte d'avance le plaifîr de fe ven«
fer de fcs deux épotuu L'amour d'Helvidîus pour Per-
de efi le feul obflacle qu'elle ait à (urmonter. La Prin«
. cefTe , qui Ce croit fille de Tyridate , engage le ConJful à
défendre les jours de ce Roi. Zénobic^ irritée de cette
réfîfhnce , déclare à Phraarte , fils de Tyridate , que
Perfide n*efi point fa (ceur. On ne comprend point quct
Phraarte aui eft déjà inftruir de ce £ècret par le pécheur
?ui a élere Perfide , attende^ pour en faire part a cett»
rineefle qu'il aime , que Zénobie lui eft donne U per-
tniflîon. Ces Amans s'imaginant que la Reine a calmé
les fureurs, ft que la vie des deux .Rois eft en (l&recé , nof
croyent plus devoir ménager Htlvidius. Parun coupdt
la bi&rerie ordinaire , 2!enobie fe rétraâe de ce qu'elle
a dit à Phraarte , s'excufant fur un défaut de mémoire ,
& rejette Perfide dans l'incertitude de favoir quel efi
Ion père. Dans le mon^nt , Hel vidius entre tranfport^
de fureur, & déckrcque voulant s'acquitter de fa com*
aniflion , il ne peut plus diflSrer le fupplice des dciot
Rois. Perfide & Phraarte épouvantés de fcs menaces »
. oublient leurs amours , ^ ne fengent plus qu'à gagner
le Confûl par les (bumiffions les pkis baflès. Heîvidius
attendri , ordonne qu'on falTe monter les deux Rois ;, ft
malgré Zénobie , il remet le fort de l'un d'eux entre les
s»ains de Perfide. La Panccilè balance long-tems , &
prononce enfin en tremblant, en faveur de KhadamiAe»
C'efi dans cette circonSance que l'on vient annoncef
l'arrivée de Corbulon. Ce nouveau Conful , plus judi-
cieux que les autres perfbnnages , cbafTe honteufement
Helvidius; & fans vouloir écouter les criailleries de Zé-
nobie , il ordmne qu'elle fe réo^cilie avec Rhadamifkit
laifTe Tyridate en paix > &'iKifentç au in^riaj;c di
f hr^artç avec JU Friacefib*
■
CoRBUtONf
) Rois.
U M Garde;
Seigneur, ces Roîs fi»nt morts. ^
c cataftrophe termine tous les différends :
.c touchée d'un (brc Ci funefle , & les deux
jnlcmble pleurer leur perc , en attenddnc I4
c leur hymen.
; FLEURETTE , Parodie de Zêlindor i
, far MMm Panard , Fayart & Laujon , aux
754.
, Amant de Fleurette , veut être fiir d*cn être
** (c fait voir d*abord en fonge à fa MaitrefTc*
i eft enchantée de Ton Amant. Elle veut dormic
s y pour avoir toujours le plai/ir de le voir. Zé-<
voyant l'impreffion qu'il a faite fur le cœur de
ette pendant fon fommeil , lui fait entendre (à voix
u*elle eft éveillée : mais il ne veut point encore fa
j voir. Fleurette s'en plaint ; Zéphir lui répond
dufli-tât qu'il fe fèroit rendu vifible « elle perdroit la
duté. N'ioiporte « dit Fleurette ; pourvu que Zéphic
'aime « je (erai contente. Quand ton Amant ne peut
lus douter de l'amour de fa Maitrefle, il paroit à Tes
^eux 9 & tranquillife Fleurette > en TaiTurant qu'elle n'9
jamais été fi belle*
ZÉPHIR ET FLORE , Pajlorale Héroïque en trois Aâles i
en Vers libres » milie de DiyertiJTemens y par Riccoboni le
fis , aux Italiens » 1727*
Zéphir fe plaint de l'infenfibilitc de Clorîs ; il va cher-
cher c'ettc Nymphe qu'il aime. Fatiguée de la chaffe ,
cUe veut goûter les douceurs du fommeil fur un lit de
gjèiwn s çw invite le Zéphir à rafraîchir l'air. Zéphic
Ddij
41Ô Z.fiP
s'^tendant nommer, vient à elle; il lui parle it Ai
amour •' elle lui îure une éternelle indifférence & (e rb<^
tire. Zéphir fe plaiilt dé foii inalheur; Vénus arrive dans
un char avec l'Amour : elle invite (on fils à reQ4r%^é^
tohir heureux. L'Amour lui répond que ce î)icû a tou-
purs été rébelle a Tes loix, & que pour l'en punirait
veut qu'il fente tout le poids de (es chaînes. Vénus
voyant qu'elle re peut rien obtenir par la douceur , lui
^ parle d'un ton de mère qui veut être obéie. L'Amour n'efl
pas moins rebelle au commandement , ^u'il a été itif(ea«
(îl le â la prière. Venus irritée lui offre l'alternative; d'o-
béir pu d'être banni pour Jamais de Cythcfe. L'Amour ,
toujours plus fier , choifit l'exil « & (e retire en pra^
tedant qu'il n'accordera pas le moindre (bulagement à
Zéphir. Cêlui-ct eâ audé&fpoir de ce qui vient de^e
. palier entrs la mère 5c le .fils, prévoyant qu'il (èrala
première viâime de leur défunion. Vénus lui promet de
mettre tous les Dieux dans Tes intérêts. Mercure vieïïfi
annoncer que Jupiter l'envoyé pour terminer le^fcanda-
leux procès qui cfft erifre la mère & l6 fils. Il feint de
prendre le parti de l'Amour contre (à mère : il dit à ce Dieu
qu'il régnera bien plus agréablement dans ces forêts que
dans Cythere , o\\ fa (uperbe mère prétend qu'il lui
obéifle. On entend une douce fymphoiiie : Mercure fait
croire â l'Amout que les Divinités des forêts viennent
lui rendre hommage. Il Pinvite à s'affeoir pour écouter
leurs dafifes Se leurs chanfbns ; & â la faveur du (bmracil
qui vient le (urprendre « il lui dérobe Ton carquois & (oB
flambeau, & s'enfuit. A peine l'Amour efl-ilî dcfarmé ,
que les Sylvains l'infultent: il s'éveille au bruit des bro-
cards qu'ils lâchent contre lui dans leurs nouveaux
chants. Il eft outfé du tour que Mercure lui a joué , &
dit aux Sylvains que tout défàrmé qu'il efl, il a encord
aflez de puifTance pour leur faire (cntir (a xolere.
Vénus s'eft fefvi des traits que Mercure a volés â
t'Amour. Le coeur de Cloris a été blefTé : elle en fait
l'aveu charmant à Zéphir , qui en redouble la tendrelfe
pour elle. Sa joie éclate aux yeux de l'Amour, qui efi
ibrpris de les voir fî tendrement unis fans qu'il s'en foie
jiiclé 1 & malgré lui-même» Il ne comprend pas costl-
2 E P 4»*
f&tnt une; autre main que la iienne a pu lancer (es traltf »
oeut-ctre en (bupçonnçrQiwl Mercure : mab Vénus ne
le laiflc pas long-tems dans cette incertitude ; elle vient
armée de Con carquois « de (on flambeau , infulte à la
difgrace de Ton fils , 8c charge Mercure de porter les
frau^ qui înfpirent Tamour, au Souverain des Diçux 9 afin
qu'il en difpole en faveur de quei(|u'autre que dç ce fiit
rebelle aux ordres de (a mère*
L'Amour irrité contre les Cieux^ a recours aux Enfçrs*
Il invoque Pluton, & le conjure au npm de Pro(çrpine ^
qu'il a autrefois attendrie, de lui prêter quelques monftres
Îui puifTent le fcrvir dans (a vengeance. Pluton invoque
a Jaloufîe qui inSruite par l'Amour de ce qu*el(ç doit
faire , (brt pour ^ller prendre la forme de Philis, Nym-
phe chérie de Cloris. Celle-ci (e plaint de ne point voit
képhir* La Jaloufie , (bus la forme dç Philis , lui fait en«
cendre que Zéphir la trompe , Se qu'il eft en çc ^loment
à foupirer aux pieds de la Nymphe Aréthule. Elle tou-
che en même tems Clgr^ d'un caducée , autour -duquel
oti voit des (crpens « & le charme opère* Cloris fort « au
^éCèfpoir. Zéphir vient , & la fauflè Philis le rend jalQUH
à (on tour , en l'aflurant que Cloris aime le Dieu c|'un
£euve , & qu'elle en e(l tendrement aimée. Le caducée
fait le même effet (br Zéphir , qui témoigne (4. douleur^
Zc ne veut plus régner (br des lieux qui lui (ont de^e-
nus ii fqneSes. Il invite les Aquilons à venir pcçupçr (a
place : ils y font des ravages affreux.
Mercure de/cend des Lieux pour la (èconde fois « 8C
fait entendre que tous les Dieux veulent que Vénus (ci
réconcilie, avec fpn.fils pour le bonheur de l'Univers. Le
raccommpdement (e fait aux conditions que Vénus pre(^
crit à PAmour. La première eft ^ue Zéphir & Clorif
ibient parfaitement heureux. Cùpidon confent à tout ,
Îourvu qu'on lui rende (es armes. Mercure les lui remet ;
s (è retirent tous trois pour faire place à Zéphir & à
Clbris. Ces deux Amans jaloux, après quelques plaintes
4e part 8c d'autre, en viennent enfin i un éclairçi!ub(AçnC
^Hl (ûffit ppur les dé(iail>ulçr 8c Içs réunir.
Ddiij
4*« tÉP ,
jJÉPH/R ET LA LUNE » ou h Nuit v^ÊtJ , Opera^ùi
, mique en un 4^e y en profe &• en Vaudevilles » p^T Boi^ji
à la Foire Saint- Laurent » I733*
Morpbée , dont remploi , comme !I en convîepfi « cfl
d^amuier le tapis , veut Uer conyer(àtion avec la Nuit ,
qui voudroit faire un (bmme. ce Ah ! dit Morpbée à p^r^
a> je lais le moyen de VéveilJer , en lui parlant de Z^«
fc>Jphir qu'elle aime* » La Nuit répond quelle n'cfl pai
^dlez aimable pour engager un Amant iî léger» » Ah !
99 vous êtes tropmpdcue , réplique Mprphie: demander
•> à la Lune qui parpjt ; )e p^rie; qu'elle lera de mon
" n Lal^r"- - ' ^'^ ■*- -1-1
Lin coup]
;flre )ou
parfait ,. ^ ,
efl amoiurQVPç 4^^ 1^ Lune j, & ]^Ar<îit fi^r de cette coa*
quête.
L^ÂmoiUr attend avec impatience que Zéphir raconte
<:é qu'il a fa^t à l'Opéra » à la Comédie 8c. aux promç*
liades* iç je mfi iuis amu(é « dit- il « à déranger Is^ irifure
a?, de deux Marquis ^ ^ i*ai fai^ vo],er leur poudre aux
•* j^eux d'un ma^r^ J4low(;«t A quelques pas de là , un
•y ]eunç^ Abbé s'eiî^vu décçiç/Fcr , & un. vieux ^ourgcoi^ a
9 été ^brprbé fous le x^t(o panier dhinç Coquette ; maisi
»> l'aventuré qui m'a le plus (atisfait , eil le ^çoi^rs fa-
a? voral^^lç que }'ai donne i une Beauté oue la choeur in-;
B» lup^prcable faifoit langAi^r fiir \(^ fopna oi^ çUq étpit
a^ nonchalamment couchcç SX,
L'A"^Pur , (cnfîy ç aux foins de l'obligeant Zépbir ^
%ui promet (a prote^iotx. (^a» Lune parole, & s'amufe ui|
i|;noineo^ à regarder un Ballet exécuté par des figures dç
J porcelaine que l'Ampur a animées. Ce Diei^ déguife
ancç en pajiant un trait contre la Lune , 8c, it cachç
|>our ^coûter les réflexions qu'elle va faire- Zéphir U
S réfente ^vec confiance. La Lune aQc^c d'abor4 un pet|
c fierté. Zéphir feint de s'en aller , 5c la Déefle le
lawçUct t rAff^our paro/t dès qu'il apperçoit la bonne iflh
2 O !t iif
Ifeîlîgence des deux Amans. On atmonce ramTée de
fHymcn , qui termine cette Pièce.
Çi^OROASTREf Opert^Tragédiâj arec un Prohgue^ pa$
Cahufac , Mujique de Rameau » 174^*
La Tragédie de Zoroaflre efi un grand tableau <A le
#rime , enorgueilli d'abord par des uccès 9 bientôt dé<-
chiré par les remords^ enluite humilié par des revers %
iuccombe enfin , & laiifc en paix triompher l'inno-
cence.
C'eft un Légiflateur pacifique « Tinfiituteur d*un cuite
fliouveau , l'inventeur d'un Art bien&iûnt , un homme
né pour le bonheur des hommes « un Philo(bphe enfiji
armé du dé/îr de les voir tous heureux , que Caholac a
o(S préfenter fiir la Scène Epique. Abramanc, rival èc
cnnemi.de Zoroaftre, a des vues toutes oppolées : celui*
ci eft le Minière du Dieu du Bien , de ceue lumière
éternelle , qu'il prélente aux honunes comme le feul
objet digne de leur culte. L'autre efi le Grand*Prétre du
Dieu du Mal, de ce principe affrënx de ténèbres , (but
la puiflànce duquel il fait trembler l'Univers. Zoroaftre
a toute la tendrefle , la douceur , l'aménité de l'Etre
bienfàifànt dont il efi l'organe & le Minifire. Abramane
efi livré à toutes les paffions violentes « ï toutes les fu-
reurs qui peuvent le rendre (èmblable à la Divinité bar-*
bare i laquelle il a élevé des autels. Voilà les deux
grands Per(bnnages qui font mouvoir tous les reflbrtsde
cette Tragédie « & qui forment un contrafie fuivi ^ donc
le but ^^ d'infpirer l'amour de la Vertu Se l'horreur da
Vice.
Zoroaftre , qui avolt gagné la confiance de Phaerès^
jeune Roi de la fiaâriane , aimeit Amélite % Princeile
du San^ Royal , & l'héritière préfbmpcive de la Giuron-
se , & il en étoit aimé* Tous deux « (àii»< le vouloir ,
avoient infpîré une égale pafïîon » Tun i Erinicc , autre
frinccilè de la Baâriaoc • & Tautre au farouche Abra«
Odiv
mane. Ce barbare , qui , par Ip fecours dç fes ench^n|fj
L jueai , venoit de creufer le tombeau du )eune Phaer^s ^
haiilpit & çraignoit Zproaftre ; mais (a puUTance , bQrnco
pialgré lui par un Oracle de Tes Dieux, iravoît pu at^
« ^en^r fi^ir Ces jours. ZbrpaÛrc n*eâ que prprcrit ; il fuit
loin de la Badriane « d*où une loi cruelle Ta exilé.) &
l\ efl queftion pendant ibn abfence de remplir le trônq
lue la mort du Roi a laiflfé vacant» Voilà les &its qui fç
[ont paffés lorfijue la Tragédie commence. ■;
On açcufe 1 Auteur de n'avoir mis s^uçunç liaiÇm
: flans les parties quMa compo(ent ; de i^*avoie donné que;
^ps morceaux decoudiSt dés Ââes qui n*ont aucun rap-
port Içs uns avec les autreCf Je ne répondrai 4*3bprd ice
ireproche , quVn expofknt tout le plan de (on Ouvrage,
^branian^ , furieux de ce qu'Amélite lui a préféré (ba
riv^l ) Eriniçé outrée de n'avoir pu fç faire aimer de^or
joaftpe . Fun & l'autre poiTé4és dii déiîr de la vengeance
' (cde Tcnvie de fegnér , conjurent enfcmble la. perte de
' ççs deux Amans : un hymen affreux doit être le prix de
leurs forfaits: fans §*aiTper , ils confentent à s*unir ; ils;
S/y engagent pas fernient , fi i^n heurçux (uccès termine
}^ur entreprilê , sUls triomphent de leurs ennemis , fi
Erinice monte fur, le tr<Sne. Amélite ne fait rien de ce
■ fiinefle complpt ; elle ainiç Erînicç & l'çn croit ajméç :
raaî^ ()ient6t elle rcconnoît fpn erreur , êc les barbares
traitèmens qu'elle éprouve de f^ part ne lui laiflent plus
voiv en elle que /à plus cruellç çnnemîe. Zoroaûre ef|
éloigné y ScÛ Ignore une partie d^ ces malheurs \ mai)
une voix' ft taie entendre : il apprend dans ton exil les
snaux qui affligent les Baâriens ; & felqn Tordre qu'il en
' recroît , il accourt pour venger (a 'patrie & pour délivrée
* 4on Amante. Revêtu du pouvoir magique que lui cpnfe?
rent les Efprits Aériens , il rçfîfle à tous les efforts d'A-
^iramane \ & rend inutl|çs jfes enchantemçns : mais ce Mi-*
l^iflre fcélérat efpete que par un nquveau facrifice il ob*
fiendra une pbifTance plus étendue. Il évoque pour cela
les Efprits de ténèbres , qui lui pron^ettent à lui & â Efi<
jijcc une vié^oire certaine. Flatté de ces promcfTcs , il
yiçf!!4'!i^ tête de iès prêtres pour attai^uer Zoroaàre|
» /
TXJ t 41/
m^s il re^it la juûe punition de ici crimes : la terre
' e*^uyre foa$ fes p^s , & il eft englouti avec toute £a
troupe. Sa mort & celle d'Erinice rendent la paix auiç
Baâriens , à Amélite un Amant chéri , & procure unç
ronronne à Zoroafire , qui, par un hymen qui met le
comble aux vœux de la Nation , devient Roi, Prêtre fie
Légiflj^teur 4ç (on peuple , à qui il porte un çuU^ no\9.«.
ve^u*
ZUUÇA , Tragiiie de M, Dorât , i7^o#
Timur , Empereur de Tarurie , a été , de climats en
climats, recueillir les (ciences èc les arts inconnus â fès
Sujets. $on abfence a réveillé Tainbition de Zéangir »
Fnace du Sang Royal , qui ef{ prêt à s'emparer du tr6«
se , qu^ni Tarrivée de Timur dérange £es projets. Il
croît enfin le moment propre à les exécuter ^ & pour cela
il choîÇt ^uliça, Favori de TEm^'Oreur. Ce Zulica aime
Àmétis . fille de Zéingir ; elle lui eft promiie , fous
condicton quUl aflaiîiner^ ibn bienfaiteur & Con maître*
Il frémît d'abord, 9c accepte enluite cet horrible em-
ploi. Mientôt , troublé par (es remords , il inftruit Amé-
tis de$ projets de (on perç « & de la part que lui-même
cd forcé d'y prendre. Elle lui ordonne d'avertir l'Empe-
' reur du péril qui le menace : il dpit feulement lui taire
le no!n du Chef de rentrepriiC. L'impatient Zéangir lui
en laiilè â peine le tems : il lelomme d'exécuter (a pro«
niefTe. Pour toute réponfe , Zulîci edaye de l'adoucîr
i.ui-n>éme. Zéangir lui reproche fa foioleiïè & fa lâche-
té. Il veut l'en punir dans Amétis ; il veut immoler (â
propre fille , pour fe venger de l'inconftant Zulica. Elle
paroit « ^c Zéangir , qui ne l'cntendoit pas , lui ordonne
de le fuivre. Zuiica s'y oppo(e ; ils font prêts d'en ve-
nir au}f mains, & Amétis demeure immobile. Zulica la
fait retenir p^r des Gardes. Zéangir furieux (c retire
pour s'aller mettre à la tètt de fbn parti. L'Empereur ,
}n(lri|i( de ce qui (ê trame , croit l'apprendre i Zulica ,
j|iii Irrigue ihomiçttr d'aller eu ^ef combattre Us ré-i
4t^ ï TT C
. Toltés. n A*obtknt ^c celui de combattre 1 céti ieifH
maître. Zéangir cù défait Sr |pris II ne nomme pàbii
Zulica pour avoir été fon complice ; mais il jette de nou«
Teaux (oupçons dans l'ame de FEmpereûr.^ 2Si]]ica s'ac<
cu(è lui-même & obtient (on pardon. Tîmur porte la
clémence Jufqu^â pardonner à Zéangir. Ce nXlpas tout;
il tire un poignard , le lui donne , & l'exhorte à Timmof
1er : il c& aflez heureux pour que Zéangir fc donne Ifli
préférence.
ZULIMEj Tragédie de M. de Voltaîrs , 1740*
Ramire , héritier du Royaume de Valence , & AiUti
Princcffe du même Sang , étoient nés tous deux de pa«
rensv captifs à Trémifène. Ils étoient unis Tun de l'autre
vpar les liens de l'hymen. Zulime , fille du Souverain de
Trémifène , conçoit une forte pallion pour Ramire , dont
elle ignore le mariage avec Atide « & veut l'engager i
fuir avec elle à Valence, dans le deflein del'cpou^»
Elle eu, décidée à renoncer à jamais à fa patrie ; & Atide
qui ne forme des voeux que pour la liberté *de Ramire
fbn époux , s'applique à entretenir dans fon erreur la
tendre & araoureufè Zulime, qui Ta choifie pour la con«
. £dente & pour (on amie. Zamire qui ne fait feindre ,
eft déterminé à détromper Ton Amante. En vain il oppofcL
la différence de Religion qui ne leur permet pas d'être
unis l'un à l'autre. Zulime l'engage à changer la^enne;
mais quand enfin elle apprend que fon Amant e A i'epoux
d' Atide , elle termine (es jours par un coup de pot-«
gnard. . *
Voici ce que M, de Voltaire a écrit à Tocca/îon de
cette Tragédie qui n'eft pas la meilleure de celles qu'il
a faites,
ce Dans le nombre immenfe de Tragédies , Comédies» '
•» Opera-Comiques , Difcours nouveaux & Facéties , au
» nombre d'environ cinq cens mille > qui font l'honneur
9' éternel de la France , on vient dUmpriiner une Tr4^
2IJX Ç^
Il g^dîe <buf mon nom » intitulée Ziil^i^i* J^ Cchnt eff
I» ^n AfricjueV'li eft bien yr^i gu^aUtféFoIs ayant' été
•» avec Alurç en Amérique, )ç fis un petit tour en Afrî-»
»» que avec Zulîmè\ avant que d*aller voir fdamé â la
if Chine. Mais mon voyage d'Afrique ne me réufntpotnt*
»• Vrefque perlpnae dans le p^rtçrre q? connoiuoit la
»» vînè d'Ar(cnie,-quî étojt le lieu de la Scène :Vcft
*• pourtant une Colonie Romaine % nommée Arfenaria %
» 8( c'efl encore par cette raifon U qu'on ne la connoiP*
M foit pas* n
ce Tremîzenc eft un nom bien ionore ; c'cft un joli pe-:
99 tit Royaume ; mais on n*en avoit aucune idée. La
»» Pièce ne donna nulle envie de s'informer du giffcment
pt de ces cotes. Je retirai prudemment ma flotre ; Et qum
» defperat tra^tta nitefcere pojfe relinqidu Dèis CorCaires
m fe (ont enfin (aifis de la Pièce , 9c Vont fait imprimer ;
M mais , par droit de conquête « ils ont (ùpprin&é deux
99 ou trois cens Vers de ma façon , & en ont mis autant
»» de la leur. Je crois qu'ils ont très-bien fiiic. Je ne
»9 veux point leur voler leur gloire comme ils m'ont
93 volé fOÊÊÊL ouvrage* J'ayoue que le dénouement leur
M apparmit , & qu'il eft aum mauvais que l'étoit le
93 mien. Les Rieurs auront beau jeu ; car au lieu d'avdiv
M une Pièce à fiffler, ils en auront deux. 11 cfl vrai que
99 les Rieurs (eront en petit nombre ; car peu de geiu
TMÉtourroicnt lire les deux Pièces : je fuis de ce nombre;
M K de tous ceux qvi priant ces bagatelles ce qu'elles
a» valent , je fuis peut-être celui qui y met le^plus bas
M prix. Enchanté des chefs-d*œuvres du fiede pailë , au«
M tant que dégoûté du fatras prodigieux de nos méiio«
f» critès , j« vais expier les miennes en me faifant Je
» commentateui! de Pierre Corneille*
M L'Académie agrée ce travail ; je me flatte que le
931 Public le fécondera en faveur des héritiers decç grand
91 nom. Il vaut mieux commenter Héraclius que de
M faire Tancrede ; on rifque bien moins. Le premier
^ JQur que rpn joua ce Tancrede » beaucoup de Speâ^
#
M
îtTt
s» teurs étolent tenus armés d'uii mxftulcrlt qui éM^
M roit le monde , & qu'on aQuroit être mon ouyragç';4
•9 rcfTembloit à cette Zuiimc imprimée, u
fia 4a trêifiénu & demîer Volume du Di&ionnaîfi
Dram(uiiHç%
*
Pb ff h g » r i fr ir ir ir Wamt» t^ jj i m r
SUPPLEMENT
AU
DICTIONNAIRE DRAMATÎQI/Ê.
AB AC
JjBDILLY, ROI DE GRENADE , Co«^rfi> en ttoîi
'Aetes , c/i PrJè $ l^ar M. rfc 27//c , &• /« Dame Ricc^-
boni j mère ^ dite tiaminia i auxlulieni^ iZ^P*
Abdllly régne i Grenade ; ihais il doit (a coufonM
âAbcncefragé qui a détrôné rururpateiir Mulèy. Aben«
métrage a iin fils nommé Abuamet , qui doit époufer Ga;
lienne , foeur de Zégri» Ce dernier ell également ^rd-^
mis à Moraïfelle * nllc d'Abencerrage. Cependant Ab-»
diily devient amoureux de Moraïfelle ; & Moi^iïèile
prend une pareille paffion pour Abdilly* Zégrifib con«
ibie de la perte d'une amant infidelle ; & la pièce finit
par le mariage du Roi aVcc MoraïTelle » de celui d^A-
buamet avec Galiemie*
ACADÉMIE BOURGEOISE (f) Opera-Comique en un
Aâey enprofei mêlé de Vaudevilles ^ par Panard ^ àla
Foiré S. Getmain^ i735*
Bélîfe , Bourgeoîfc ridicule * veut établir che^^ellé
une Académie 9 malgré Içs remontrances de fa Suivante
Îui n*a pas grande eflime pour les Gens de Lettres^
élliç a encore une autre mianic pour défennuyer tes
4î» * C T
ttiécec ; ctle îenr bit apprendre des râes de com^^^
* Pendant qu'eltes vont les étudier , on procède â Texa*
sien des Candidats ^ui Ce présentent pour remplir
TAcadéroie de Bélife. On y reçoit un bel-e(prit qui
lie s*exprinie que par Sentence^ ; Orphi(ê qui Ce vante
jd*interprcter les diTcoùrs des peribnnes qui parlent à
idemi-mot ; & Bclilè elle-même n'y efl reçue que pac
£on talent a £iire en paroles des ubleaux de tout co
qui Ce paflè. Dorante , frère de Béli(è , qui eft chargé
iae cet examen , donne l'exdufion à quelques préten*-
idaos 9 ehtf 'autres à un déda mateur violent ^ oont loi
gefles lui font appréhender quelque accident* Le der« ^
nier reçu efl le plus néceilaire ; c'cft un Maître da
fallets qui compote le DivertiùQiemcnt qui termine
ïouvrage.
aiCTRrCE NOUVELLE, (F )Cûmidie en unABe^en
versf attribuée à PldlippePQiJfon, mpriméeen ijti.
Cette pièce eilùya , à peu près 9 les mêmes tracailè^
ries que C Amour Mujicien. Une Comédienne célèbre»
Mademoifelle Le Couvreur 9 crut lè rcconnoitrc dan|
fti vers que débite un Valet ;
Je connois (on e(prit , & te donne ma foi i
Que s*il en efi qui vont dans les loges pour plaire |
Celle-ci pourroit bien aller jufqu'au parterre.
• ••••••••••••••
Il fiittt qu'elle ait entré en vingt mille maifôns; ,
Car avec tout le monde elle a des liaifbns ;
Se mêle du Barreau , de la Cour 9 de la Guerre j
Et rien 9 je croisyn'efi fait que par (bn minifiercyf
Qu'un emploi (bit vacant 9 elle le fait avoir ^
Sans trop (blliciter , à qui peut lo vouloir*
Un mariage fait 9 elle le fait dé&ire ;
tJnc teq:c vendue ^ elle la £ut letraires
Brôu31e toMi ceux qui (ont étroitement Uf s ,
£t raccommode auffi tous ceux qui font brouillés^
Entre dans le détail des chargés , des offices.
Des fonds des hôpitaux , de ceux des Bénéficest
Par elle , celui-là devient Introduâeur ,
Celui^^ci Secrétaire , Se l'autre Ambailàdeur*
I
L'Aârice eut le même crédit qu'avoit eu le Ma?if>
trat au fujet de V Amour Mujicien ; la pièce ne put être
jouée* Elle offre cependant «quelques caradèfes plai-
fans, & qui ne font pas toujours fantafliques ; tels,
entr*autres , que cette Baronne qui ne parle qu'en
déclamant; cette ComtefTe , qui ne répond aux difcours
de Ton amant que par des paiiages d'Opéra ; cet Abbé»
qui fe croit un grand déclanuceur , Dârce qu'il paflbic
pour tel au Collège, &c. Le ftyle oc cette Comédie
cfi d'ailleurs facile, naturel , fertile en (kiliies.
ADÉLAÏDE DE HONGRIE , Tragédie en einq MeSf
en Vers par M* Dorât » x774«
Adélaïde efl accordée en mariage à PepIn 9 Roi de
France , & conduite fur les* frontières avec une escor-
te , par fa Gouvernante. Cette femme conçoit le pro^
jet de fubdituer (a fille Ali<e à la place d'Adélaïde.
Elle s'ouvre de ce deflein à un fcune homme qu'elle croit
capable de la féconder, & qui ^charge de poignarder
Adélaïde au moment où la première efcorte doit la quit-
ter &la remettre entre les mains H^me autre efcorte ent
voyée par le Roi de France. En effet , Alife efl remifè
aux Gardes de Pépin ; & Adélaïde efl conduite dans un
bois par Taflaflin qui s'efl charge de la poignarder, âe
^uilalaiiïe bleflée & prefque expirante. En s*enfuyant,
ri efl arrêté furies frontières comme un transfuge & un
cfpion ,& il refle enfermé cinq ans dans un cichot. Il
en fort enfin , & entend dire qu*Alife ell fur le Tr6nc d^
France. Preflë Mr fes remords , il va tout révéler à ui^
vieil Officier de Pépin, & fo mettre entre les mains da
^pi« Adélaïde | mounuitc w oûUeu d'un bois , avoit! été
#•
43i A t s
" *
f en contrée par ce vieil Officier tiommé Rlcemef i- ^
Tavoit reçiie chez lui , & elle y étoit reâée cinq ans fans
j(p faire connoitre ; alors elle efl menée à la Cour pa^
Ricomer ; & pour ne pas être reconnue de la Reine
qui à été fa meilleure amie « elle ne paroit jque couverte
atih voile* Riconter éclairé par la dépbfitioh du meur-
trier ^ devine qu Adélaïde efi dansfes maiifs , 8c là forcé
d'en convenir. Adélaïde (e fou venant toujours dé' Cou
ancienne amitié pour Alife , ne veut point éclater ni (è>
faire connoitre: Ricomer raconte à Prpin cette étrângd
aventure; lé Roi fe trouve dans une fîtuation embar*
taffante ; il faut (Ju'il choifîffe entre Alift & Adélaïde;
celle-ci â des droits ihcdnte fiables; mais Aiife eff aimée;
elle a deux ehfans de Pépin, iticomer annonce au Rot
que la Natioft réprouve & la mère & les enfans. Pépin
balance; mais Alift prend le parti de Ce faire juAicc)
' elle s*empoifbnné«
'AJ^BERT J, àu^j/^VELiNn « Comédie héroïque en ttoU
A6te5 , & en Vers de dix fy dalles % par M. Leblanc , au:i
François j i775« ' .
tJhe aventure arrivée à l'Empereur , où plutôt iih
aâe de bienfainince & de judice , donne Tidée de ce
Drame , dont les Adeurs font rEmpercùr, le Baroii de
Tezel , le Comte Valrer, Madame lavrançe , Adelinë,
tin Menuifîer , uii Laquais. Le Menuifîer efl dàn^ là plus
grande affliôion ; le Baron s'infoi'me de Tétai de deux
femmes infortunées, Madaine Lavrançe 8c fa fille Adé-
iine. Le Menui/ier leur fait une peinture touchante dés
vertus de la mère 8c des léntiinens de la fille. Il lui
apprend que ce jour même > Faucher, leur créancier'),
doit les pourfuivre. Le cruel Baron , fous prétexte de lés
obliger ) veut (e rendre Maître des droits de leur créan-
cier , & compte s'en (ervir comme de moyeii de féduc^
tion auprès de la jeune Adeline. Madame Lavrançe im-
plore vainement (a procedion pour obtenir dé l'Ettipé-
reur des bienfaits dus aux fervices de fon mari. Le pet'-^
fide Courtifan lui répréfente la Cour fous les couleurs
lés plus faufTcs , & défefpéran de rien obtenir du Prince,
elle ordonne à fa fille de renoncer â Tefpérance qu'elle
avoii
A t IB Hii
tlroît tfépôufer le Garde de TEmpefeut. tJn Huîffict*
àirrcce cette mère infortuniée; mais l'honnête Menuifîeif
fe rend caution > 8c iiilpena (a captivité* Elle engage (oQf
bienfaiteur d'accompagner ia fille polir aller vendre
quelques bîioux< L'Empereur dézuifS Se le Comte Val-
tervont au devant d'Adeljne ; eUe marque ion effroi j
ie Prince la rafTure , & lui demande le fujet de là trifw
tcffe ; elle garde le /Ilcncctmais leMenui/îer raconte
tout ce qu'il lirait. Le Prince demande pourquoi To^
ne s'cil p<is adrcifé à TEmpereur. Adeline dit alors ce
que le Baron de Tci^cl lui a rapporté de les (bllicita«>
tions &: des refus qu'il prétend avoir cfTuyés. Le Prince
indigné , préfente de Ter êcuxi diamant à Adeline qui
ne veut rien recevoir d un inconnu : mais il force le Me
nuifier de tout accepter, & lui dit de venir le lende^
main avec Adeline a l'Audience de l'Empereur, Le Prince
arrive ; il voit le Biron de Tetel ; il cà indigné ; il ré-
comBcnfc lei ftcviccs d'un vieil Officiel ; il honore
un Fermier ; il encourage un Artifle ; enfin toute l'Au-
dience îc païïc enadions de générofîté & de bierifàifance;
21 s'iiiquicte de nep.ointyoir venir les inconnus qu'il »
tciiwontrés & Qu'il veut (ecourîren confondant le perfide
Tezel. Il lui demande 8*il n'a pas connoilTance de quel-
que nialheureule famille n^i mérite fês bienfaits ! il lui
ticîiimc même Lavrancc. Il reconnoit toute fk perfidie
à Tes rrponfes. U accorde aux (bllicitations d'un grandi
^eirn<iit' , la défenfc d'une mai(bn opprimée , &c« Enfin
Adeline Se le Menuiiîcr Tiennent i l'Audience. L'Em-
pcrci!- s'en apper^oît au trouble qu'il remarque dans les
j^ciiïî du fiaron. Ce CourtKàn veut les écarter , mais en
Vain. Adeline voyant l'Empereur dans l'inconnu de l^
vèilie, eft troublée. Le Priflcela raflilre par uri accueil
favoi'abîc, Adeline veut tendre Por & le diamant; l'Em-
pereur les refufe» Il envoyé chercher Lavifance que le
l^arô'.a fait ari*cter/I] Confond cet honime perfide, le
bannitdc lés Etats , comMe de biens ces femmes info^-t
tunées » & /peline époufè (on Amanfé
orne
IIL Et
43i AL8
rencontrée par ce vieil Officier tiom
1 avoit reçue chez lui . & die y étoit .- _ «. .
fc faire connoitrc ; alors elle eiè n^c ' ^ •'-' ' P^^^'"*
Kicomer ; & pour ne pas être re.oi.
qui a etc fa meilleure aiiie , elle n-^
ûuh voile. Ricomer éclairé par ia et des Amours dci
trier, devine qu Adélaïde eil dan^/iUe-Dicu. Socratc,à
a en convenir. Adélaïde fc fouvc ir.ourant , Timandrc,
ancienne amitié pour Alifc , nu vi^s une folitudeoùla
taire connoitre: Ritomer racontera- U fe propofe fur-tout
aventure ; le Roi fe trouve daiiruit en partie de ce quifc
rallante; il faut qu'il choifilFjoi.mcme. Après quelques
^L.^"j* * °«s droits ihtdntclî Alcibiade voit Timandrc 5
clJ« adcux encans de Pepinwiir caché de Socrate pourû
que la Natioft réprouve & Iç^, _ viciUc Aftrologue , pow
balance ; mais Alift prend Je Mirto ^ femme du Philofo-
eiic s empoifonnc. ,, .^aicic & du mouvement dasl
'ALBERT /, ou j/^vELj\
Aaesyïj' en Vers de d.y,^uij w h Motte , Mufijueii
trançoisy 177 y. . ^ ' «-
Une aventure arr'
ade de bienfailancc ^^.i^ines , aîmc Alcîonc , fille d'EoIc,
Drame , dont \c^ A^**h icmblc fkvorifcr leurs vœux : mais
Tezel, le Comte Vll^> cmployc les charmes de fon art
un Mcnuifîer , un Lsv*»ïocn , & féconde la paffioB fîjprette
grande afRidîon , i©:* Ccix. Alcîonc & Ceîx fe jurent une
femmes infortunées w m*:mc infiant le tonnerre grondc<
line. Le Mcnui/îer itfk * 1 Autel eft renvcrfe, &le Palaii
vertus delà mcxe c • Magicienne, & Phorbas, s'unifient
apprend que ce jm: vTcLx. Ce Prince vient les confeillcr,&
doit les pourfnivrr -crfidic. Phorbas annonce à Ceixqu^»
obliger ,
cicr
tioi
A L E
.:, '■•■
• 1 J-
'• • 1
:-.r £r-'«:-r: T-ri't . 2*.:' * i* « rrr*-
vîcnncn: crir st:: r*-*^-2r.^2^ • t zt-tt.t- ir:
'..:■; mtinc-tr-r? ç;.» f -■-:^ t trr T^r'- Ttr -^
::ci:lc comssc im mriv^^Tf.^^ 2c or #tT?ii-:r'^ i •-
:c:ccnd dam CD char &: it-Ltrc -^s >fri?î:::- st ic
.:.:5 f.dclcs.
'i ît-n connue, C« *dc wS»ai"=.tr:.:.r li*- ur»» îTj» vi **•
convives (ciris par àa ÇjoltzLz^'.t: . i» -^-^ir j,^
plailïr. On leur aor^ric driir îscîirîïr: n-.. tîrfirr^
dent le bîcafait dî iilîibiti-iif ; ?T:2_i rr .i.-m •-••::.1^
Le théâtre chais ?r s r^-^è'vrzz ui. îbt '-ratiui^^-» ^ ^j
Donneur, ql -c *-— •.*sr.- ..-■^i jz^ — .^*^i.v- »"i>.'.*:f
& Mercij rc d ï:: c aT-rim : i; :*r - ^ç* ; ' : .- • % , .^^ - * , . , ^
ïcs riches hâzi-.iLrî cj ijjtr-.Tr , >.»--. iv^.j#- _,. >^ x^^
té? parccç viril^i-ds L'-tJ^r-t- Lr? ih»rt JLr-fri^ vu-
rilTciît le ctimc à. 't'Ctri't: 't'r <* v#r-j, . ,, -rr? t*.»-'*»-?!;
Phîlenr.en 5r Ei-J- i-' ^ei r..:v.-et"î - îr -----r- r* t' i,*r*î
aux eaux de r,:..T.frtr ^t rir: -,r*,t-r -T-î -T-v^vf.
Ils font fjccédrr -„- it*.- ^^-j- « '-îr. '.■'.r^ c^V^••' / , îfc
un temple lé^ér^ tr ^rvrr.-;.* c-; Jti"r -t^î ,V #-./,
Jupiter P-'..-r,fr*-. P';-*^.-: i: Ei..:',>i >^--' >' •'• a«#v
cfaar£é& de hiiçë:ù #<s;x£t c ^ j-r.v. ' :*Jift>-,r ' ji
*•
accorde a ces detiv cpoux les vœux fermés par leur am6i«
de finir enferr blc le cours de leur vie. Ils célèbrent la
bienfairasce & la juflice des Dieux.
'AMANS DUPÉS , ( les ) Comédie en trois ades , aux
Italiens -i 172.3.
Pantalon» Lelîo^ Arlequin 5c Scaramouche font amou«
reux de Colombine ^ & s'en difputent la conquête. Le
I>oâeur en eÛ' auili amoureux , mais avec de plus jufles
prétentions , puifqu'elle eft fa gouvernante & fa pupile.
x^ependant Colombîne trouve le moyen de fè défaire de
lès autres Amans , Ac de voir Lélio qu'elle leur préfère*'
Leur mariage termine la Pièce.
yUMNS GÉNÉREUX, (les ) Comédie en cirw aêles;
en Profe , par M, Rochon de Chabannes^ aux François i
«774*
Pendant la ?uerre que le Roi dePruflè faifbit enSaxe;
- un Major Pruiuen , nommé Telem « avoit été chargé de
lever des contributions en argent fur les habitans du
pays: comme ils étoient hors détat de payer ce qu'on
exigeoit,le Major, plein d'humanité» completta la
fomme de fa propre bourfe , & re^ut pour fa créance
le billet des principaux habitans. On l'accufa demalver-
^tion , Se l'on cita contre lui ce même billet , comme
un préfent que lui faifbient les Sauçons , en reconnoif-
fance de ce qu'il les avoit exemptés d'une partie des con-
tributions. L'accu fationétoit fî fpécicufe , que le Roi &
fon Alinifirc le jugèrent coupable; il alloit être cafR Se
. déshonoré. Tclcm étoit chéri en Save « 9c aimé d'une
veuve jeune & riche , qui lui avoit offert (a main & fà
. fortune ; mais il avoit ei|^a générofîté de les rcfu-
fèr , parce que l'état de fes affaires ne lui permet toit
point de reconnaître de fi grands avantages. Les Saxons
députèrent à Berlin le Comte de Bruxall pour follici-
tcr auprès du Roi la 5"ftice due a leur bienfaiteur.
Ce Comre de Bruxall cd l'oncle de la jeune veuve : il
va avec eilc à Berlin ; c'efl un bon Gentilhomme, plein
d'honneur 8( de vertu , mais bien glorieux de fon nom
^ de fts feize quartiers , aimant la bonne chère y un peu
brutal ; à cela près t le n^eillcur homme du monde*
C'cil â fon arrivée à Berlin que commence la Pièce»
-t
, A M A 4J7
T clem îc trouve logé dans ia picme auberge où àci»
•en Jcnc le Comte & ia ComteiTc. Celle-ci a une encrc'
vue avec le Major. Elle lui renouvelle TaiTurance de fa
tcndrefTe & TofFre de fa main. Telcm,- pénétré d'a-
mour & de reconnoifTancc , refu:c conûamment une of-
fre il fçduilantc , parce qu'il ne Te trouve pas di^nc de
la ComtefTe : H Ce rcgaràe comme ftés honoré ;,^'il
n'obtient pas du Roi la judice qu'il attei^d , il eu prêt à
renoncer à tout. Pendant ce tems-lâ , le Comte de Bru-
xall cil allé voir le Miniilre ; on le fait attendre d^n»
une anti - chambre; quand on 1 annonce., on oe con-
çoit pas feulement fpn nom ; blelTé du peu d'égards
qu'on marque â un homme comme lui, il s'emporte
contre le Miniilre , au lieu de le di pofer .favorabie-
nient pour le Major Telem : il ne fait qu'accroi^re Ccè
préventions : il revient furieux de l'accueil qu*il a
reçu ; . ce qui nc l'empêche cependant pas de bien
dmcr.
La Comteffe voyant la mauvailc tournure que prenoit
TafFairc de Telem , & craignant de le perdre pour ja^
mais vs'avile d'un expédient^ peut-être un peu hai:ar«
de > pour vaincre (a délicateffe : elle lui fait dire
qu'elle cil perfécutée par ion oncle qui veut la iha-
hcr à un autre ; qu'elle n'a plus que Tcicm pour
défcnfeur Se pour appui contre cet oncle cruel ; que &
elle le perd > il ne lui relie plus qu'à cacher fpn mal-
heur êc fa honte dans quelque défcrt.
Cette Fable produit tout fon effet. Telem ie regardant
comme néceffaire â (à nuitreffe , n'écoute plus que loi)
amour ; il efl prêta fuir avec elle où elle voudra, 8c à
la défendre contre (on pcnccuteur. Dans ces entrefaite»
le Ccmc Se lui le rencontrent fur le Tiiéitrc. Telem
perfuadéque Bruxall ne veut pas qu'il cpoufe (a nièce ^
^' celui -r ci croyant au contraire que Telem perlî (le i
refufer la main de la Comtefic , ils ort cnferable une
Icènc dç qui'DTO-qvo afTci; comique.
La jeune Comteffe entre , Se débrouille rcnigm:c. Te-
lem n'ofe pas retirer ia parole. Tandis qu'il ett en fuf-
pens t on vient l'avertir qu'on le cherche de la part du
Acû ,* on le croit perdu : il tort , croyant lui-mçme qu\Mi
%ii
A MA
Tai*arr£tcr ; mais II rentre avec une lettre du Roi, y^ i
étant injftruit de la vérité % lui rend Ton emploi ^ uèkt
veur y & tout le monde pù l)eureu,x»
^4MANT PRÊTÉ ^(T) Biéce en un Aâc , par un Anonymz ^
aux Italiens y i/io.
Flaminla qui s*apperçoit de quelques réfroidiflement
lie la part de Léljo fbn Amant , prie Svlvia fbn amie
^c lui prêter Mario , que cette dernière aime «afin d*iR(^
pirer de la jalouiîe à Lélio. Mario & Flamlnia ic pren-^
nent d'amour Ton pour l'autre , &la feinte dévient une
^fèriti^ Sylvia, qui s'en niéfie » mais trop tard^ re^emaàde
. fyn Amant a Flamlnia qui ne peut confentir à le lui ren-
dre. Elles fe querellent; mais Mario termine le ^^i'^
rend , en le déclarant pour Flaminla qu il époufc. Léiio
qui fùrvient , outré du changement de Flaminia , s'offre
par délèlpoir à Syly^a, qui Paccepte par dépit.
'^MAkTE HYPOCRITE » ( T ) Pièce en trois A^es , te^
touchée par Dominique ) aux Italiens , 1 7 1 8«
Lélio qui efi aimé de Flaminia & de Sjlvia , mais qu)
ti'aime que la première de ces deux iburs, cil iurprisavec
<lles par Oâave leur frère , qui le pourluit , & qu'il eil
pbligé de tuer en défendant fa vie. Pantalon , père de
cette famille , le défère à la Juilice. Lélio fe (auvc , (e
déguife , fi: trouve moyeu de rentrer chez Pant4lon ,
qui ne le connoit pas. ALiis il eil facilement reconnu
par Sylvia , qui le fert dans le déguifemcnt dont elle (è
croit l'objet. 11 çagncla confiance dePancaion , qui le
prie d'engager Flaminia à recevoir Scaramouchc qu'il
veut lui faire é ouLer. Lélio fe prévaut de la crédulité
du vieillard, & d^ la Signature qu'il a mifc au bas du
fontrat qu'il lui a kiflé ; il le remplit de fon nom , en
place de celui de Scaramouche qui étoit relié en blanc«
Jl obtient de Flaminia le pardon de la mort de (on frère*
4r ii l'emmené comme (a légitime époul!è hors de la mai-
fon de Ion per^ , qui eu bientôt i^ilniit de cette fuite
par Svlvia qui voudrpit lui faire partager £4 vengeance^
AME. 4Sf
Mais il confulte Tes amis qat lui coii(<til{ëat cf ufcr dlii-
duigencc, & de recevoir Lélio pourfbn gendre«i
«
AME USE ^ Tragédie de M. Dafis^ i7<î8.
Orobafc, Frcrc de Phraate » Roî des Parthes,cQ
un ambitieux qui , fous les dehors du patriotiHiie 8c
de la vertu , veut gagner la confiance du Peuple, Se
ic frayer par Iç crime un chemin au Tronc : il répani
des (bu pçons calomnieuse fur Améliiê> Taccufè d'avoir
«u le jeune Prince» héritier du Trône, d'un Minière
ftn favori. Phraatç part pour la guerre contre les
Arméniens; mais perîuadé de la vertu de fbn époule f
& voulant afTurer Iq fort 4c (on fils , il Tappellc avec
p ià mère dans (on Camp y Se ic difpofe à le faire
reconnoitre pour Con. (ucceiïcur par ton armée Le per^
£de Orobafe prévient cet aâe de îufiice , contraire
à fes projets , en alTaifinant le Roi (on Frère dans la
mêlée d'un combat* Cependant la Reine Se Con fîls
arrivent dans le C^mp , & tombent fous la puiflance
de leur plus cruel ennemi. Oroba(e pourfuit Ton deflèim
de faire déclarer Amclî(e adultère,' Se (^n fils inca-
pable dç régner; il confie (on complot au Grand- Prêtre,
qui a tout pouvoir fur le Peuple. Le Grand-Prêtre
flatte Tes çfpérances; il projette avec Orobafe de faire
facrifier la merç Se le fils, comme des viâimes que
les Dieux demandent; il les fait venir dans le tem-
ple , (bus prétexte de les protéger. AméU(è craint tout
de l'union d'Orobafe Se du Grand-Prêtr^ j elle craint
plus encore pour (bn fils que pour pll<f*-même. Elle
evpo(e (es terreurs au Chef des Orec« , qui étoit amî
de (on époux > & Ic principal appui de (bn Trône ç
elle cherche un défen(eur , Se trouve un amant qui U
précipite dans de nouveaux malheurs. Enfin le monient
vient où le Grand-Prêtre doit révéler devant l'ar-
mée l'oracle des Dieux* Améli(c pré(ente (on fils i
fes (ujets , Se fait parler la tendrefTe pour leur Prince ,
& Con indignation contre rufurpateur. Ofobafe , (Jkr
du Grand Prêtre, reclame la juftice ëe la volonté dei
Dieux* Le Graad-Prêuc déclare enfin qu'Orobafe^ci}
Cet?
i4# A MO*
le feul cmxpMe^ le meurtrier du Rot, 8c le calofii^
nîateur de jav Reine* Il demande pardon à fes Dieux
d'avoir paru quelque tems favoriler le criminel pour
découvrir Ton crime de prévenir fes attenuts. Oro-<
bafe veut fe venger > il excite les loldats; mais le chef
des Grecs paroit à la tête de Ces troupes, & le force
de céder* Cet annbitieux, vaincu & découvert , fc pu«
nit lui-même & le tue»
^MOUR EXTRAVâGAJST , (T) ou. les Filles a/uou-
jtEUSEs DU Diable, Pièce Anonyme. en trois Ailes , au»
Italiens % *7I7»
lilio revenant de /es voyages , & près d'arriver chez
le Doâ;eur« (on Père, eâ attaqué par des voleurs , qu^
' le réduifent à mendier pour achever (a route. Flaiiu-
«ia , que Pantalon Ton I^ere veut obliger d'époulèr Mario ,
ijcA prêt de tout entreprendre , & même d'avoir recours
au Diable , pour éviter ce mariage. Arlequin qui lui
«pparoit en ce moment, efl pris pour refprit infernal,
éc commt elle n*eil pas peureufe, elle fouhaiceroit
Seulement qu'il eût pris une figure plus agréable. Lélio
qui a entendu ce difcours, profite de cette circonf-
cance-, & ié montie à la place d'Arlequin qu'H fait
e^uiver. Il perfuadc à Flaminia qu'il efl , non pas
4in Diable , mais un eQ>rit-follet , qui mettra tout en
u(age pour rompre un hymen qui lui déplaît. Silvia
Vouaroit avoir aufH quelque commerce avec cet efpric ;
«nais Flaminia qui en eil jaloufc* lui ordonne de repren*
<lre (a laide figure; ce qu'il exécute, en fubditUant
adroitement Arlequin à fa place. Tranfportée de cette
aventure , Flaminia court en faire part à fon père qui
]a traite d'extravagante. I c Doâcur qui n'y croit pas
davantage, demande à Lélio sUl pourroit lui donner
des nouvelles de Ion fils.^ Celui-ci qui le rcconnoît
pour (on pcre, lui promet de le lui montrer avant la
»n de la journée. En tfftct, il lui remet une Médaille
au moyen de laquelle il fe f*iit rcconnoîtrc, dç cpoul<i
^lÀiiÛAia,
^MiOURJ^USiaENy (r) OméiieenunASle, envers^
ds Philippe Poijjon'f *743.
J^* Amour Muficien a quelque rapport arec T Amour
Médecin Sel Amour Peintre de Molière. Cefk un amant
qui emprunte une profeflion, pour approcher plus libre**
sncnc de fa maitrcilè* Damon , père d'ilàbelle f 9c Ma«
giflrat , cà plus occupé de la Mu/îque 8c des beaux
- Arts, que des ddvoiri de fa charge. Pour l'aborder,
il faut être Poète ou Mu/icien. Léandre prend Tu'â Ôc
l'autre titre pour s'annoncer chez lui. Outre qu'il aime
la fille de Damon > celui-ci tû fon Rapporteur dans
une affaire de très - grande importance. Il plaît
au point que Damon lui fait gagner fon Procès , &
lui accorde Ifabelle. Un Magiflrat qui crut que l'Au-
teur ayoit voulu le jouer dans cette Pièce , en empê-
cha la repréfentatioh. Pareil accident penfa arriTcr au
Tartuffe ; mais le Public tût beaucoup plus perdu i
l'un , qu'il n'a pu perdre à rautrc.
'AMOUR SECRET y (T) C$m4iie en un Me. en Ver si
de Philippe Poijfony au ThiAtre François ^ »740.
Erafle 8c Clitandrc font unis. Le dernier engage Erifle
'a demander pour lui en mariage» Lucile, nièce de
Gcronte. La dénurche réuffit; mais Erade & Lucile
font devenus Ai bitem^iit amoureux l'un de l'autre. De
fon coté, Clitandrc a déjà changé de réfolution-, le
snariaige l'effraye; èc iflflruit dti'amp.ur qu']Erafie cft
bien réfolu de cacher & de vaincre , il s'amufc quel-
que tcms de fôn embarras ,& finit par bâter lui-même
l'union des deux amans.
>
AMOURS AQUATIQUES, (les) Comédie en un Aâle. en
Profe,parle Grande aux Italiens ^ lyxim
Les amours d'Alphée pour Aréthufc font traverfécs
par le Diçu du fleuve Ladon » & par la Nymphe de la
rivière d'Érimanth.c , qui font amoureux, le premier
|lAréthu(e, te l'autre a'Alphée; mais tout fe concilie;
44i AMd fAMP
Alphée épottft Arctfanft , ic Ladon la Nymphe Eit«4
manthe.
AMOURS D'ARLEQUIN ET DE CAMIILE, (Us)
Comédie en trois A^es , en Profa > f^ Mm Goldoni »
âux ItaUenSf .1^6^.
•
Arlequin $c Camille « domeftlques de Pantalon $ $*al*
ment 8t (ont dans le deflein de s'unir.
Pantalon , qui a élevé Camille « ne permettrolt
point le mariage , vft la paurreté d'Arlequin ; auffi nos
deux Amans lui ont caché leur amour avec (oin ^ mais
la jaloufie de Scapin qui aime Camille , le lui fait
découYrir. Scapin , oui croit qu*en éloignant fon rirait
il pourra parvenir à le faire oublier de Camille , trouve
SBoyen'de faire chalTër Arlequin. Camille ne tarde pas
non plus à être renvoyée par (a maitrefle , époufe de
Pantalon qu'elle croit épns de Camille. Ces (bupçws
ibnt confirmés par Lelio « fils de Pantalon , amoureux
qu
tance de* Camille & de fa généroilté «pardonne à Arle*
quin ^ fic'conient de Tunir à û maitrtfle.
AMPHÏON, ABe à^Opera , par At TAornox , Mufiqut U
Mm De la Borde » 1 7^7«
CetAâe offre le contrafie heureux d^un Peuple Sau*
^ge adouci & civilifc par l'harmonie & par les arts. An*
tiope ne peut (bufTrir l*horreur de la lolitude , depuis
2u'Amphion lui a fait éprouver le charme de fa 'voix,
!n vain le Chef d'un peuple fauvage lui offre (on caur,
elle le refufe ; eJle s'oppole au facrifice fanglani que
ce barbare veut faire à Tes Dieux en leur immolant les
Captifs* Amphion triomphe det:esiauvages.par le Eénie
de l'harmonie; il obtient même Antiope^dc l'aveu de (ôa
rival|& il ajoute â Ton bonheur en faifant des heureux. Une
Ville s'élève , & les peuples & ralTembkm, aidréi
par le charme de Tes accens»
A N N A R L ?4*
'JINKEAU PERDU ET RETROUf^Éih OperorComique
(ta deux Aâês « pat M. Sedaine , Mufique de iS, De h
fiordCf aux Italiens 9 X7^4«
Une homme marié épourante par des contes de Sor«
/csers , une feune fiilè, fiancée â un Jeune homme de
Ces aihls. Il la mçne dans un bois , êc profitant de Qt
4rayeur,ii veut lui ravir fon innocence;mais la femme de
ce (célëraitj a fait cacher tous les habitans du village 9
qui paroiiïent déguifSs en revenans ; de forte que le
méchant homme eft effrayé lui-même par ces fantôn^es 9
i& lorsqu'ils veulent le traiter conune il le mérite « Â
femme , trop bonne « les en empêche i découvre tout » Se
il en efi quitte pour la peur*
4RLEQUIN ARBITRE , Comédie Anonyme , en un
^sâ.e , en frofe 9 aux Italiens^ i7i8«
Un Procureur Abfiitue Arlequin i A place p^*
«tre Tarbitre de fts clients , parmi lesquels eft un. Poète
qui demande à un Gaicon le prix de dix-huit â vînpc
mille vers qu'il a faits pour chanter fa gloire & &ff
amours , & qu'il refufe de lui payer. Ces deux per-
fbnnages font remplacés par deux Procureurs qui le
disputent une Comme de vingt mille francs « que la
Comte/Te de Pembécbe a Iczuée au plus habile Pro-*
curcur ; mais tandis qu'ils Valant leur mârite , Arle-
quin fe fai/it de la bour& 9 les chafle â coup^ de bâtoa
ôc termide ainji la pièce » qui n'eil qu'une mauvaife
copie du Procureur Arbitre»
'ARLEQUIN CORSAIRE AFRICAIN , Comédie en
cinq aâesyen Profe , par Coutelier , aux halienî » « 7» 8»
t
Lélio 9 Ainovretix de SiWia , informé que Pantalon ,
Petc dé Csk MaitrefTe , veut la marier à Mario , qu il
attend 6c qu'il ne connoit point » imagine de paffer
^ou^ Mario, fantalon le pc^icntci Silvia.qui refù(è
>44 , A K t ,
de le voir , mais qui le reconnoit bientôt & feint ié
céder aux volontés de ïbn . Père. .. Arlequin' , valiez
; de Mario , annonce fon arrivée ; il ett féduit par
Trivelin êc par Lelio qu'il reconnoit pour (on . Maître
en présence de Pantalon qui reile dans une perplexité
continuelle , par les différentes fourberies^ue Trivelin
d: Lélio employent pour le tromper. Le vieillard , qui
fie peut démêler quel efi le véritable Lélio , propotè
aiux dpux rivaux de Hi^endre lear' reflèntiment {uf-
?u^â ce qu'il ait envoyé chercher à Boulogne le Doâeur
'ère de Mario , qui peut feul lui faire connoitre fon
~ £ls. Ils y confentenc ; mais cette' réfolutlon allarme
lelio 4 que Trivelin raffùre , en lui découvrant la nou-
velle fourberie qu'il vient d'inventer êc qui réufSt à
'ion eré. Scapin , valet de Lélio, arrive ^ déguifé en
Co^faire » êc enlève Silvia. Pantalon eSrayé promet de
la donnera celui qui la délivrera",; ce qui il ta pas
difficile à Lélio qui la rsAnene bientdt à Ion Pçre > 9c
^obtient fuivant la {>rotnefIe*
n ARLEQUIN IDÉMÉTRIUS , Comédie en cinq aêles »
mix Italiens ,17 17*
On (uppefeque le Prince Déipétrius a été élevé dans
une condition obfcure , pour dérober Ton enfance aux
fourfuices de Boris qui -s'efl emparé du Trône de ion
'ore. Un des principaux Seigneurs Mofcorites, nommé
Gernan « fe révolte i (on tour contre Théodore > fils
& fuccefleur de Boris; & pour juiltfier (on encreprifc»
: il iàit*répandre que Démécrius eil encore vivant. Dans
cette circon (lance , Pantalon in ilruit le véritable Dé-
métrius de (a naifTance , êc l'emmène en Molcovîe y
afin de profiter de cette conjonâure favorable. Les deux
Concurrcns engagent un combat â la fin duquoi
JDémétrius rencontre Théodore auquel il fç découvre »
l'attaque , le blefTe & le laiflc parmi les morts. Théo-
dore eft eniîiite trouvé par Gernan , auquel il apprend
qu'il s eil battu contre Démétrius \ mais que ce Prince
ne doit pas être moins blcflé que lui , fie qu'on ne maiH
. )uera pas de le trouver fur le qhanip de b^taiUe*
A R L 44f
Gernan efi lùrprls de cette nouvelle ; mais il en pr^^
fite , Se faitchercher le Prince. Ses folàits rencontrent
Arlequin qui s*çÛ trouvé engagé dans le combat
par Démétrius « Se qui effrayé de ce Speâacle , s^eÉ
couche parmi les morts pour fauver fa y le* Les (ôldats «
après l'avoir dépouillé , pour examiner s'il e(l bleflS «
appef'çoivenc les marques qui diflinguént les Princec
<iu fang Royal , précaution Uge que Pantalon a prifê
Sour tromper le Tyran. Arlequin eft reconnu pour
ïgîtime Souverain de Mo(covie ; & Gernan tend plu-
fîeurs pièges i Ces jours , entr'autres la chute d'un
amphithéâtre qui l'expofe , ainfi que Démétrius , à être
dévoré par les bétes que l'on devoir y faire combattre*
Mais le Prince Ce fait connoitré par fa valeur 8c le de'
clare au moment où Gernan Ce difpofè â monter fur
le Trône qu'il croyoit vacant par la prétendue mort
d'Arlequin.
ARLEQUINJ^LÈLIO VALETS DANS LA MÊME
AlAISON^fbméiie en trais Aâtes » aux Italiens >-
J7\6,
* ■
Lélîo , amoureux de Silvia « s'cll introduit en qua-
lité d'Intendant dans la mai(bn de Pantalon ^ père de
fd maitrciïc ; & Arlequin , dont il a fait rogner la portion ^
lui (u^ite toutes fortes de tours pour l'en faire (brtir. On
prétend que Molière a tiré de cette pièce la Scène de
la Cafîèttc de l'Avare.
ARLEQUIN ET SCAPIN MAGICIENS PAR HA-
SARD , Comédie êh quatre A6les » aux Italiens y 1743*
Arlequin 5t Scapin entreprennent de devenir leç rivaux
de leurs Maîtres, & d'enlever leurs MaitrefTcs; maisayant
manqué leur coup , ils quittent la Ville, & Ce rcti'-ent
dans un beis , chacun avec un fufîi,daris le detîëia
d'y vivre de leur chafTe. Au premier coup que tire
Arlequin , il voit tomber d'un atbre un livre ou et-
péce de Grimoire qui contient tous les fccrets de la
44' ' . A K L
^éudfflcflt , ft font f Jlc6mpeii(!s par la main de Cocraliiii
qu'il époule,
ARLEQUIN GRAND MOGOL , amidie en ttois aSesf
tn profe , avtc des diverti£imens 9 par de Vl[le%au Théâ^
tre Italien » 1734»
Aibuf, Général des tfotipes de Cha- Jean, Empereur dit
JMogolf iè révolte contre ce Prince qui a répudié fà
fille « & qiii veut époufer ftoxane % petite-fille du Sultan
Amajottt Pour accréditer Ion parti , Alouf (è fcït d'Ar-
lequin , fimple Berger ^ qu*U présente aux révoltés
ibus le nom du Prince Boulakis , frère aîné de Cha*
Jean , mort depuis quelques années. Le prétendu Prince
fou tient fore mal la digtaité de Ton nouveau rang; & Zai-
de«)eune bergère qu'il a abandonnée , vient lui reprocher
fon incon(lance« Enfin PEmpcreur défait les rebelles ;
Afouf périt dans la bataille , âr Arlequin épou(è Zaïde»
ARLEQUIN MAITRE D'AMOUR » Comédie en troii
Aâes ^ aux Italien^ ^ 171^*
Arlequin apprend a Lélio Fair de faire Ta^ouf ; A
tiélio pratique fes leçons « toutes ridicules qu-'elles font 1
fie époufe la pupUe d'Arleqiiin«
ARLEQUIN MALHEUREUX DANS LA PROSPÉ-
RITÉ p Cotiiéile en trois A^es % aux Italiens , 17 «g*
Flaminîa , qui aime épefduement Lélio , quitte (on
Père & fa Patrie pour fuivre fbn Atnanti mais cet ingrat
en arrivant à Milan , devient amoureux de Silvil^ iilie
de Pantalon , que celui-ci a p'romi(e à Arlequin qui
arrive de Sergarae , & ne parle à fon futur beau-pcr'c
que de boire & de manger. Pantalon, pour le contenter,
ordonne qu'on lui (crve un repas des plus complets ;
maisTrivelin , qui eft dans les intérêts de Lélio, a eu
foin d'enlever tout ce qui étoit dans les plaM : de forte
qu'Arlequin ne trouve plus rien lorfqu'il arrive pour
m;ingcr.
A R L 449
mangen D'un autre côté » ce mariage eft encore trt«
yej(e par Mario qui aime auffi Silvia & en eft aimé*
Enfin tout s'arrange : Lclio ft raccommode avec Plami-
nia qu'il époufe ; 8c ce mariage efl accompagné de celui
de Mario avec Silvia, & d'Arlequin avec Violette i
qui il avoit promis foi de mariage à Bergame*
ARLEQUIN MILJTAÎRË ^ Comédie en trou Aâes »
Juivie à* un divertijfement ^ aux Italiens^ 1740»
&
faire part à Argentine dont il efl aihoureux, 9c lui avoue
quHl a u(é de Tapercherîe en jouant avec Arlecjuin» Ce
dernier entend ce difcours ; u trouve Argentine , en
devient amoureux , 8c s'en fait aimer. Scapin vient de-
mander Argentine en mariage à Pantalon (on Maître
qui la lui accorde. Arlequin eil dans le fond du théâtre »
qui fonge à (e venger de Scapin ; en effet Argentine qui
s'entend avec lui » dit à Scapin qu'il lui fà\Lt des habita
& des meubles pour Ibn ménage, Scapin tire (a bouriô
où efl l'argent qu'il a gagné à Arlequin « & le ptéfcntt
à Argentine : celle-ci la prend & la donne i Arlequin ,
en difànt que c'eâ celui4i qu'elle accepte pour époux «
ARLEQUIN VALET ÉTOURDI, Comédie en trois Aâeîi
aux Italiens 9 f 7i^«
Pantalon efl fort amoureux de Flaminia qui ne l'aîme
point; mais cofhme la fortune de Flaminia efl médiocre ^
Scapin , fbn Valet , lui confcille de feindre de l'amoue
pour ce vieillard qui efl fort riche. Pantalon demande f
par grâce 9 à £a MaitreiTe , la pcrmiifion de la voir un
)our en particulier. Flaminia kii accorde le rende2-v6Us;
& lorfque Pantalon efl près de s'y rendre , Scapin Ui
détache diftércntes perfonnes qui l'Occupent Tune aprèi
l'autre fous des prétextes frivoles , 8c lui font maftqttef
le rende2>vous ^ CC qui oceafionne fa rupture aY«<l
Flaminia.
Tom€ m. ^ F f
4yo ARL ARS AVE
ARLEQUIN VOLEUR , PRÉVÔT ET JUGE , Ccmi^
die en trois A6leSy aux Italiens ^ 171^»
Arlequin , chef d'une bande de voleurs, cfl: atrcté ; 5c
lorfqu'il ed près d*étre pendu , il demande à parler à la
PrinccfTe & lui découvre que Lëlio qu'elle aime fc
dKpofe à fuir avec Silvia (a rivale. La Princeffc atcordc
fa grâce à Arlequin , le crée fon Prcv6t , & le charge
de vehler fur la conduite de Lélio & de Silvia : il les
furprend dans leur fuite , les arrête , & la PrincefTe qui
craint de les voir traiteg^rop favorablement par Pantalon
éc le Doâeur,'4fbi foflPfes confeillers & leurs parens,
charge encore Arlequin d'être leur Juge ; mais les cou-
pables qui ont très-peu de re(peâ pour lui, s'en moquent)
lui arrachent fa perruque , & lui déchiremiû robe.
ARS ACIDES , (les) Tragédie en fix Aâes , par M. Pej/raui
deBeaufoly 177U
Un des Succeflèurs d'Arfâcc Roi des Parthcs, efl
fait prisonnier dans un combat que lui livre le Roi de
Bithinie avec le lecours des Romains, Il a échappé à la
mort par la générofîté de fon frère qui le voyant en
danger & lâchant qu'on en vonloit au Koi , lui arrache
le Bandeau Royal , en ceint fon front, devient l'objet
des pourAiites du vainqueur furieux, & fubit le trépas»
Le prince captif aime une Romaine & en eft aimé. Il
o(c cependant con(pirer contre Rome ; il engage même
dans Ion parti le Roi de Bithinie ; mais il trouve dans
ce Roi un rival jaloux & terrible* Son nom & (à paffion
font découverts ; il Hiccombe au moment de voir réalilcr
fes grands projets. Le Roi de Bithinie ne peut lui-même
fupporter l'inlortune de Ion Amante , & fe tue.
AVENTURES DELA RUE QUINCAM?OIX,{Us)
Comédie en un afie, enprofey aux Italiens^ 17 19*
C'cil un afièmblagc de Scènes qui n'ont aucune liaîfbn
|!emc*eUest La première ouvre par un Procureur qui a
A 2 Ô fi A G < j t
mU it tiitWàls pàplcfï ààm ÙL poche dans llnefeAtioA dé
tromper quelques filoux qui les lui prennent* Eii Affet
on les lui dérobe ; il crie au voleur , en arrêtant celui
qui a fait le coup^ & lui denlinde quatre aâiofls qu*il
aiïure qu'il avoit dans (à poche. Lé voleur)dans la ctainte
d*étre arrêté, lâi donne quatre Adions. Autre (cène d'une
femme qui (ubftitue un billet d'enterrement à u«e aâion
qu'elle vend à un particulier,&c. EifHn la pièce eâ terni*
née par une Péte que Lélio donne à Silvia.
jiZOLAN , ou LE SERMENT Inviscjist , Bdllêt hfrfifju^
en trois MeSy ^ar M» Lemonier^ Mufique êeM* Floquer ,
Î774*
Alcîndor , Jlois des Génies j 8c proteâeUr du jeuilie
Azolan , lui remet (on (ccptre avec lequel il verra Pu-
iiîvers à Tes pieds , pourvu qu'il s'engage à ne jamais
brûler des fciix de l'Amour. Aiolan s'engage par (er-*
ment à porter à ce Dieu une Inaine implacable: mais
înalhcureulemenj il voit la jeune Agatinc , & des ce
noment il reiTent la puiflance des feux qu'il avoit juré
de braver : il en fait l'aveu , & révoque fon (*erment#
Alcindor menace (bn favori, & porte le ravage dans fort
Palais. Agatine veut en Vain déterminer Azolan de fa*
crifier ton .amour qui lui eft funefte ; il jure de l'aimet
toujours. Le Génie outragé , veut venger Ion ofFcnfe ;
mais l'Amour venant au lecôufs des amans fidèles , les
délivre de leut perlécuteur. Alcindot lui-même ne peut
réfiflcr au charme de l'Amour , reconnoit fa puifTance ,
êc rend (es faveurs à Asolan. Ce fujet efl tiré d'un Conte
de M* de Voltaire.
a. ■ ■ ' — .' m/' . !'!■ ' ' rt ' i gai
B A e
RA 3 ARE, ( la ) Comédie en un Aâie , en Prùfe ^ mêlée $A*
rlettes , par Poinfinet , Mufique de Van^Malder^ aun It€*
liens y 176^,
Trois Pay(ans ont ttôùvé une bour/e de cent é^us; ii#
conviennent etftr'eux qpe celui qi|îPa vi# \c pfemîef
en aura la moîtfé . & les'dettx autres chacun ^i^ a»at£«
F f ij
4Ji B A G
Taftdif qu*ils yont au cabaret f e réjouir de la troQtruIlç
Si faire le partage , le Magifter arrive ; c'étoit lui qui
ayoit perdu la Inrurfe , laquelle contenoit précifémcnt
la dot de fa^ nièce qu'il alltît marier à* Julien, {eune
Pap^fan qu'elle ^imoit, de le coq de Ton village. Dérèf-
pbir du Magifier , plaintes de la nièce au moment où il
lui apprend la perte qu'il a faite Kperte qui la met hors
d'état de prétendre à Julien, dont les parent ne confèn-
firont jamais qu'il épôufe une fille (ims dot. Prêt à for-
cir , le Magiller entend des éclats de grofic joie (brtir du
cabaret Toifîn ; il écoute ; le vin fait parler les Paylàns ,
éic il apptend que ce (ont eux qtii ont là bour(è.^ Il
court cnercher main-forte. LesPayHins fuient; rH6-
eefle ne les rovant plus , ^fit le Mâgifter au collet pour
Ittifidrepajer l'écot ; les Records, oui £bnt en guette des
Payfiuis t culbutent , en courant , ia Dame du lieu qui
<è prometoit, donnent des coups de poing â VHoténe^
renverftnt le |VIagifter , &c. Voilà effeâivement de la
bagare , de le titre eft déjà rempli, ^our finir la Pièce ,
il falloit ^e Julien fût marié avec Xk maîtreilè , 8c qu'on
tfçût i qui appartiendroit la bour(è« Après des icènes
de condoléance entre les deux Amans , le fiailli dX"
tive , 9c s'empare d'abord de la bourfè , il infiruit Taf-
£ûre , entend les Parties , Se ayant de décider, il corn*
fnence par s'adjuger à lui-même, à ùis Clercs & à Tes
; Records, la meilleure partie des cent écus ;il en accords
une autre partie aux rayûins ^ autre partie à la Caba-
xejiere, autre i un Meunier , dans un fac duquel on
ayoit trouvé caché un des trois Payûns , Se rend enfin
la bourle au Ma^ifter. La Dame du lieu , qui n'eft ici
que la machine du dénouement , donne les cent écus , &
les deux Amans s'épouftnt,
BAGUETTE DE VULCAIN^ (la) Comédie en m ASe,
de Renard 9 enfociitiavec Dtfiinj , aux Italiens y remife
> •
^ ' [Arlequin » fous le nom & l'habillement de Roger,
ftprès avoir combattu un Géant, au moyen d'une baguette
ibmt Vulcaia lui a fait prélÔAt 9 délivre Bradamante &
BAL 4JJ
pJu/ieur^ autres personnes de renchantement qui ici
retenoit dans un profond fommeil depuis deux cens ans.
Ces différentes allufîons à lafMythologie » à des faits ré-
cents 8c aux anciens Romans de Chevalerie > ont quel-
que chofè de (ingulier. Les fcènes font formées par les
quefiions que fait Arlequin aux perfônnes qu'il réveille »
& par les répdhfes qu'il en reçoit. Les noms des perlon*
nés (ont tirés pour la plupart de TArio^e ; mais les àiPm
cours qu'ils tiennent , n'ont rien ou prefque rien de
commun avec les aventures que ce Poète leur attribue»
Le (uccès <ie la Baguette de Vulcain fut prodigieux
dans la nouveauté ; les Auteurs ajoutèrent pendant le
cours des repréfèntationi , trois (cents nouvelles y (bus
le titre d'augmentation â la Baguette de Vulcain , fc
Roger 01) Arlequin débitoit à cette occa/ion la Fable
d'un Cabaretier qui pour perpétuer un muid de vin
vieux que les pratiques avoient trouvé de leur goût ^
le remplifToit â mefure de vin nt uveau*
BAL BOURGEOIS, ,{le) Oper a-Comique en un ARe , par
M* F(ivcLTt\ d la Foire Saint Germain , I7x9.
Julie , pupile d'Orgon , efi aimée de (on tuteur 8c de
Clitandre. Cehii-ci , avec l'aveu de Julie « a encore ce*
lui de Dorimeiie fa tante. Frontin , oncle de Clitandre»
s'introduit dans la maifon (bus le nom de M» Saute-
en-l'air , Maître à danfen Ce dratagéme ayant échoué ,
Frontin tente un fécond travefiifTèment ; mais » par mal-
heur ) il laiffe tomber la lettre qu'il veut donner i Ju«
lie. Orgon la ramaffe 8c la lit. Frontin fe retire de cet
embarras , en difant que cette lettre eâ d'une vieille Mar*
quife qui a cent mille écus de bien , Scqui efl amoureufc
de lui. Orgon donne aifément dans le panneau^demande
à voir la £)ame ; & c'eft Frontin qui joue encore ce pet*
(bnnage y en prenant le titre de la Marqui(è de Teinta
fanép Clitandre , déguKé en Fripier « rient offrir des
Domines^ La prétendue MarquKe en retient deux , uti
. pour elle , l'autre pour Julie ^ afin de s'en (ervir au Bal
que prépare M. Orgon. Le Bal comrhencc ; arrivent
plu£curs Matques. Orgon , occupé de fon Bal » ne s'ap*
Ffiîj
454 BAI,-
perçoit pas que Julie ft- Froutin ont changé de Dcinl<*
nos , & croyant parler à (a pupile , il enterme Frontxn
fous la cie^» Dans ce mon^jcnt, Clitandre, déguil^'en
Capitaine de Dragons , & fe dtfant neveu de la fauBe
flarquife , entre en colère , ic s*oppofant au mariage
d'Orgon & delà tante, il emmené Julie qui aux yeuaç
d*Orgon pafîc pour la Marquife. Orgon reçoit une
lettre de Dorîmene , qui Jui apprend que Julie & Clitanr
drc (ont chez elle , & qu'ils vont s*y marier. Orgon e{|
d'autant plus charmé, qu'il croît Julie enfermée dansfk
chambre y te ne rcçonnoit la tromperie quç lorfque
Frontin fe décauvre. L^ntriguc de cette Pièce , qui ne
con£Aeqù'â remettre une lettre , reflèmble un peu à 1^
Comédie d'Arlequin Enf4nt , Statue êc Perroquet ; maî^
les détails qui font trçs agréables , font pftfTçr fur 1^^
inédiocrité du ftijct.
fAL MASQUÉ y ( le ) Comédie en un Aâle , milles d'Ar
riettes « par un Anonyme » Mujlqufi de M% (Axcis, fils^
aux ftaiiens, , i77*«
Jl!. Duçuy ) Seigneur d'un Château , y donne beaucoup!
de divertiflemensdc dcBals. Le Jardinier Blaifè fe plaint
de la di^ipalion que ces amulemeris occa(îonn»Rt â Gl
femme qui , faute de mieux , l'aimoit autrefois ; mais
que les plaifîrs ont rendu un peu coquette. Il la cherche
r êtes lont données lur-taut a 1 occalion du mariage de la
£lle du Seigneur av^c Valere. Les Amans fe felicitoni
4e leur .bonheur, &croyent legoftterfàns trouble ,lor(^
que la jaleuiie vient le > inquiéter par les intrigues d*uii
am^ de Yalere , & de la fœur de cet ami. Les Amans
croyant avpir à Ce plaindre l'un de l'autre ^ fe font desi
reproches ; mais le père réconcilie fa fille avec Ton
fms^nt. fis recennoiflènt leurs torts. Se n'ont pas de peine
cçjftjfQndtelesenyiçux,q[uifçlaiflent fi^rçrçndrç ^(aJiift
^ç^r jtfoprç pîéçç.
BAL B A It 451
BALOURDE y (la) Comédie enimAOt^ au Théâtre Ita-^
lien , i7«7»
Flaminia, ^géc de vingt ans^s'amule encore à faire
des poupées & aautres jeux d*enfans.Lélioqui en devient
amoureux à cau(è de Con innocence » s'introduit dans la
mai(bn de Con père déguifé en ouvrier : il (è prête d'a-
bord à tous les enfantillages de (a maitreiïe , & joue
avec elle à la cligne -mu le tte Se à colin- maillard. Il lui
enfeigae enfuitele jeud*amour ^ Se voici comme il s'y
prcjia : il la prie de le regarder fixement, & d'arrêter Tes
yeux fur les fîens. Il (bupireen même tems 8c lui (erre la
main, Flaminia le regardie , lui ferre la main èc Ibu-
pire à (on tour. Pantalon arrive dans ces circonflancey,
ôc veut tuer Lêlio comme un vil luborneur ; alors Lélio
fe découvre , iSc )e Doâeur ami de Pantalon , ^ui ac-
court ?.u bruit , détermine ce deraler à, donner Ck fille à
Lélio y dont il rend un bon témoignage.
BARBIER DE SÉVILLE , (le) 9u la PRtCAurioti
m UT ILE y Comédie en cinq A^es y réduite à quatre y en
Profs y par M. de Beaumarchais y aux Franpis y 177^.
».
Bartolo veut époufer Rofine (à pupile ; c'eil un avare,
êtit 8c jaloux , qui fait tout ce qu'il faut pour Ce refidre
•dieux. Le Comte d'Almaviva 9 jeune homme , cherche
tous les moyens de gagner 8c d'obtenir la main de Ro-<
âne II employé differens firatagémes pour lui faire te-
mr des lettres 8c ppur }avqir. Il y parvient e0 jouant de la
fuitarre Cous '{es fertétrçs , pnCc dégui(knt , en faiïànt au
uteur des confidençesqui lui font même contraires à lui«
même , en (eduifant les Valets > j^c. il eô fur-tpuj bien
fécondé par Figaro , Barbier y qui efl un intriguanc
prêt â tout faire pour de l'argent. Ce même Figaro e(l
Chirurgien de la maifbn de Bartolo ,. il rend fès Va-
lets des furvcillans inutiles > en donnant des drogues fb*
porifiqucs à VEveillé , qui ne fait que bâiller ^ 8c un fter-
nutatoire à Lajeuneffe , qui éternue à chaque infhnt. Dort
"hiSilz^ Maître de S/tufique , quoiqu'attaché au Dodeur,^
Ffiv
reçoit de l'argent du Comte d^Alrnaviri^. puis le emhif»
puis le féconde dans fes amours* Ro(îne le fcrt dm toutes
ibrtetde ru(ês pour tromper (on Tuteur , quieft toujours
très- défiant , A: toujours dupé» Enfin il mande le No-
taire , qui efl auffi mandé par le Comte d'Almaviva*- Le
Comte introduit dans la mailbn du Tuteur, fe&it con-
noStre â Ro/ine pour un Amant fidèle , dérange !• pr<^efe
quelle ftvoitconç\i par dépit d'épouftr fbn Tuteur, ob<
tient Ton confentement , fe fèct des gens même de Bar-*
tolo pour être fês témoins , & le contraint enfin de cen*
Tenir que toutes les précautions font inutiles contre Ta-
miour. Cette Comédie eft unîmbrogliê comiquagi où il
y a beaucoup de facéties , d'allufions plaifantes 9 de fituar
dons fingulieres de vraiment Théâtrales , de caraâèiet
originaux , k fUr-touc de gaieté vive 9ç ingénieu(e«
BARRIERE DU PARNASSE y (U) Ôpera-Cor^iqu^ en
un Aâe , en Profe t gar M^ Favarù j i la Foire Siiint*
Germain 9 1749«
«
Apollon qui a fait mettre une barrière au Parnailê «
#fi confie la ffarde à la Mufé Chan(bnniere y avec ordre
de défendre rentrée du iacré Vallon 'à tout ouvrage qui
iCtn fera pas di^ne* La }/\\xCc n'ignçre pas la. difficulté
dHin pareil emploi ; mais elle Ce raflure par la réflexion
Qu'elle n'a qu'à le .conformer au jugement du Public.
y^rdanus » Opéra de Rameau , (k préfente avec fa Pa««
radie ; la Mufeles congédie brufquement. hc Marié fans
Ufçavoir vient après, enfuite Edouard III. de M. Gre^
fctf puis le Valet Auteur , qui tous font traités afièz légè-
rement par la Mufe Chanlbnniere. D'autres leur fùcce<«
dent ;& Ton ne fait l'éloge que de VOr$çlcScit$ Aâcur|
f ui ont jou4 dans «este riéce«
BEL 457
BELLE ARSENE i (la) Cokiédie en quatre Atlts ^ en
Vers , far M. Fa^orr, Mujique de M. Msnjigny , eux ha*
liens , 177J»
Cefl un fiijct de Féerie , dont Tldée t& empruntée
ë*unContedeM. de Voltaire. La Belle Arfene défcfpc-^
re fes Amans par fes mépris & par ion indifférence. Al«
cindor , le plui confiant de tous « & le plus digne de lui
plaire ,ne peut vaincre fa fierté ; ilaffeâe , pourlaxor^
riger d*étre inconftiuit ; mais U oSênfe (on orgueil , (ànt
réveiller fa (ènfibilité* Cependant elle ne peut Itippor-*
ter les dédains de cet Amant ; elle prie la Fée fa ma-
raine, de le transporter dans (on Palais* La Fée y con^
fent ; la belle Arfene comnunde en Souveraine; tout ce
qu'elle defire s'exécute. On s'emprefle de Tamufer par
des danfes & par des concerts ;maisil n*y apoint d'hom*-
laes dans la Cour de la fée , point d'Amans > & fur-
tout point Alcindor , qu'elle ne peut s'empêcher de
regretter. Elle renonce a ces Fêtes iniîpides ; elle fuie
ce féjour brillanuLaFée qui ne la perd^oint de vue »
excite un orage affreux lorlqtl'elle eft errante dans une
forêt. Un Charbonnier augmente (es frayeurs par fes
propos groffiers; elle tombe, accablée de crainte & de
ficigue , au pied d'un arbre. La (cène change pendant
fbn fommeil ; elle fe trouve au milieu de la Cour bril-
lante de la Fée ; on célèbre le mariage d* Alcindor, Elle
laifle enfin échapper (es regrets & fes delîrs ; «'Me re-
nonce à (à (btte vanité ; & elle fait fon bonheur en lai*^
&nt celui de (pn Amant fidèle.
BELLE^MERE SUPPOSÉE , (/a) Cêmédie en tnir
A5les , aux Italiens , i6i^.
Flaminia aime paffionément Lélio qui n*aime que le
jeu. Elle a inutilement tenté toutes fortes de moyens
pour le rendre fenfîble. Le dernier auquel elle a recours,
cft celui qui réuffit le mieux. Elle feint d*aîmer Panta-
lon I père de fon Amant , & le détermine facilement i
A
45* B O £ B OH
f épouser. Lélîo , piqué de rinconfiance de Flaminî^,-
s'adrcffe à Scapin qui lui promep de le fervîr , & i^ît
dé^écberà Pantalon un 'Courrier, par lequel un de Ces
amis lui apprend que fa femme n'efi pas morte* Lé lia
arrivé en même tems , 8i feint de fe réjouir d^avtir re^
trouvé ÛL mère qu'il croyoit morte. Pantalon l'engage i
acquitter la parole qu'il a donnée à Flaminia qui| de
ion coté y fait un peu la difficile ^ mais elle Ce rend en-
fin , âe le mariage ft conclut au grand contentement dQ
tout le monde , excepté de Pantalon y qui appreadquil
eâ la dupe de la double rufè des deux Amans,
BOETE DE PANDORE y (la) Omédie en un AQe , «
Vers ) etve£ un Prologue , far Philippe Poïjlon y au Théir
tre François^ 17*^»
Jupiter irrité contre les humains, dépêche Mercure
chez Pluton, pour en tirer tous les maux & les répan»
dre fur la terre. La VieillefTe, la Migraine, laNéccffité»
la Haine, TEnvie, la Paralyfîe , rETquînancie, la Fièvre,
Je Tranfport , tous accîdens perfbnifiés , (ç prefentcnt
iîicceffivement au MefTagrr des Dieux , qui n'en rebute
aucun. Heureufcmentr/^mour ^l'Erpérance fe joignent
i cette foule deilrudive , pour confbler l'humanitCi
Cette Pièce offre plufîeurs détails heureux & piquons J
mais il eftrarc que ce mérite fùpplée entièrement àTui*
térét , dont ce genre de drame cilpeùfufceptible,
BOHEMIENNE ,11a) Parodie en deux Aâles , en Vers y
. mêlée d'Ariettes , delà Zinç^ara , Intermède Italien >par
JW. Favart , aux Italiens , 17 5^.
Cette Parodie a le même fond que celle dont «ous
^vons dontté l'extrait à la page 17^ du Tome premier dt
!^ ce Di(5ionnaxrci
BON B O U 4^9
MONSEIGNEUR , ( /« ) Comédie en un ASie , en Profe ,
mêlée d^ Ariettes , ]^ir Desboulmiers , Mufijue de M* Des*
hojfes , aux Italiens ,17^3.
Le Comte » Seigneur du Village , donne à (on Valet
Dubois des leçons d'une Morale douce Se bienfalQn-
te. Il le dérobe pour qucltjue^ momèns i rcmprcfTe-
ment de fcs Vaiîaux t qui font entendre , par leurs
chants , la )oie (ju'IU reflententde Ton arrivée. Le Bail-
li y 8c Thomas , Fermier du Château , arrivent à la
tcte des autres Payfans ; 8c après avoir épanché leurs
cœurs (îir le compte d'un (i bon maître , ils projettent de
deux Fêtes n'çn lalrc qu^une , & de marier Lubin , ne •
vcu du fiailliy à une des nièces de Thomas, nommée
Li^tte, pour laquelle ce Fermier a le plus de prédilec*
tion. Nanette , autre nièce , qui furvient fans être vue »
écoute tout cet arrangement , & fe promet bien de no
ft pas laifler priver de Ton Jroit d'aînefTe. Elle fe plaint
au Seigneur du paiTe-droit que lui fait fon oncle , 8c lui
demande (a protedion. Celui-ci la lui promet , ain/i que
la main de Lubin > ^ ce jeune homme lui donne la pré-
férence. Lubin avoue qu'il en aîrâc ui i autre \ 8c celle
qu'il aime eH Colette > troifîéme nièce du Fermier, U
répoule du conlentement du Seigneur,
BOURRU BIENFAISANT t (le) Comédie en troU ac^
tes , en Profe , par Af. Golioni , aux François , M77i» H
Gérontc , avec un coeur excellent > a le ton brufque
& un caraâère impatient. Il gronde toujours > &jinti-
mlde ceux qui l'approchent. Il:n'y a que Dorval « homme
flegmatique , qui ait quelque ascendant fur lui. C'etl
un ami avec lequel il le plaît â jouer fapartie d'é-
checs. Dalancourt , neveu de Géronte , dontjl^s affaires
jfbnt très -dérangées , par la complaifance qu'il a toujours
eue de prévenir 8c de contenter fa femme dans toutes
fts fiiAUn fi€8 > jriç DQ^raî d'engager (on oncle de ven
4^« B O U
QÎr i fon (cc6urs. Mais GérptKc ne veut pas entenclre
parler de Dalaitcourt , dont il blâme la fotte complai«
Ance pour (à femme. Cet oncle aime mieux faire le
bien d'Angélique fa «iéce ; il la fait venir ; il Tefiraye
en rinterrogeant ; elle avoue qu'elle préfère le mariage
a un Couvent ; mais elle n'ofe lui dire que Valere eft Ion
Amant ; elle déclare au contraire qu'elle n'a fait au-
cun choix. L'oncle la propolè â Dorval avec une dot
conftdérable. Cet ami prudent lui oppofe la dilpropor-
tion d'âge 9 èc ne cède à Tes inâances qu'autant qu'il
aura aunl le confentem^nt d'Angélique* Géromte y qui
' ne doute pas de la docilité de (a nièce y court chez Ion
' Notaire^ le fait faire le contrat. Il eA agré^lement (ur-
pris â Con retour , de trouver Dorval en converfation ré-
glée avec Angélique, Il les excite à s'aimer ic à fêle
dire ; il ne (çait pas qu'Angélique a un Amant , &
qu'elle en a fait l'aveii à Dorval qui a promis de parler
pour elle contre lui- même. L'oncle raconte tout ce qu'il
vient de conclure chez (on Notaire à (on avantage ;
Dorval veut en vain le détromper; Gérante ne veut pas
l'écouter. Enfîn'(bn ami lui dit qu'il ne peut être le mari
d'Angélique , 8c que (a nièce lui apprendra ce myfière»
Géronte ed furieux ; Angélique (è Hiuve ; il attefie la
parole que Dorval lui a donnée ; & Dorval eA déjà bien
loin. Seul , H (e livre a toute ton humeur ; il appelle
Picard fbn Valet , le maltraite , 8c le fak tomber.
Picard (è bleffe à la jambe ; fon maître le plaint ymau-
' dit (a brufquerie , lui donne de l'argent y 8c lui prête fa
canne« Dalancourt vient (ejetter aux genoux deîbn on-
cle y qui le rebute d'abord y 8c qui finit par hii accor-
der (a demande ; mais il ne veut pas voir (a femme, au»
teur de (on infortune. Elle paroît auffi-tot elle-même;
fa pré(cncc Tirritc ; elle s'évanouit. Géronte eft le pre-
mier à la (ècourir. Enfin il retient le mari 8c la femme
dans (à mai(c)n y 8c prend Coin de leur fortune. Arrivent
Angélique y Valere & Dalancourt. On apprend à Gé-
ronte l'ai^our d'Angélique. Il rejette d'abord ce maria*
gc y parce que (a nîccc n'a pas été (înccre envers lui ;
mais les prières de Dorval , de Con neveu > de (es do"
mediques , arrachent Ton confentcmcm i fturtout loxk
B U O BRI 4<ji
^u^II apprend que Valere a eu la généToCité de vouloir
employer ûi fortuie â réparer les malheurs de Dalaa*
c^urt 1 on ami.
BUONA TIGLIOLA ^(U) Operd-Comifue en troif Mes »
traduit de C Italien^ p^r M, Cailhaya^MuJique de Piccini^
du Théâtre Italien > 1771*
La Euona Flgliolt efl une orpheline retirée dans un
Château , êi élevée par une Dame oui en prend foin. Sa.
bçauté , Tes (èntimens ^ Tes vertus 1 ont fait aimer d'un
jeune Seigneur. £lle a fçn plaire auifi au Jardinier qui
veut répoufer. La femme^de-chambre de la Dame 8c
une Paysanne coquette , qui a(pirent à la main du Jardi*
nier , répandent des foupçons lur la vertu ft les inclina-
tions delà Buona Figliola. Le jeune Seigneur en efiof-
fenfé ; 8t la MaîtreiTe du Château veut la faire enlever ,
& l'envoyer dans un Couvent pour la fbuftraire â la paC-
fion du Marquis amoureux. Le Jardinier la délivre des
mains des raviiïeurs , & la conduit en triomphe ; mais
le Marquis Temmene à (on tour. Enfin arrive un Soldat
Allemand , qui vient s*informer d'un enfant que Con
Colonel a lâiiië malade en paflànt dans le Village « d'où
il avoit été obligé de fuir avec précipitation a cau(e
d'une affaire d*honneur. Le Colonel vient lui-même »
êc reconnoît fa fille « qu'il accorde en mariage au jeune
Seigneur. C'cfl le même fiijet de Pamel^ ou de Nanine,
avec quelques changemens dans les fituations»
BRIOCHÉ ^ ou rOniGiNE vks MarionuttbSj Parodie
de Pigmalion^par Gautier « aux Italiens 9 1753.
Le Théâtre repréfentc TAttelier oji Brioché fjdCoît
Ces Marionettes. On en voit plusieurs paquets de toute
efpece, attachés en différens endroits. 5ur une table , au
milieu de rAttelier , ed une petite Marionctte debout^
attachée fur un chevalet de Sculpteur. Brioché déplore
(es malheurs : il a commencé par être pris en Suiife
^61 B U C
t>Ouf uti forcîer , & il s'en cft peu fallu qu^il lie ftibît Itt
iupplice du feu. U devient enîuite amoureux d'un objet
infen/îble , d'une Marionette , qu'il voudroit bien aniper*
Pour la faire mouvoir , on entend une (ymphonie qui
eft alternativement vive 6^ tendre; & Brioché croyant
s'appercevoir que la Marionette s'anime , s'imagine être
dans l'erreur d'un ibnge , ou que l'amour lui a dérangé
la cervelle* Effeâivement) la Marionette lui parle & hii
répond. Brioché en efl tranfporté ; il déclare Tes feux à
ion Amante , qui fent autant de trouble le autant de
joie que lui* On entend un grand bruit de tonnerre* Brio-
ché & la Marionette ont également peur » 9c dans le
tems que Brioché invoque l'Amour & le conjure de fe
montrer le père de la Marionette , la Folie parolt, 8c
dit que c'eA à elle au'elle doit la vie Se à Brioché }
qu'elle prendra loin de l'éducation de fa fille , & qu'elle
la lui accorde en mariage.
BUCHERON , ( /e ) Comédie en un A6lê\ en profe , mêlée
it Ariettes ) par M. Guichard > Mufique de A/. Philidor )
aux Italiens y n^l^
Suzette (on de la foret en chantant une ehanfbn qui
annonce fà gaieté. Colin Ton Amant , attiré par fa voix ^
arrive fur (es pas ; mais elle rcfufe de rcfter avec lui ,
parce que fa mère l'a bien grondée la veille pour le bou-
quet qu'il lui avoit donné* Elle lui apprend encore qu'on
veut la donner en mariage à M. Simon , riche Fermier,
qui la recherche* Colin s'afflige ; mais ils font obliges
de fc réparer , parce qu'ils entendent Blaifc , pcre de
Suzette. Il vient déplorer la triftefTe de Ton état. On en-
tend gronder le tonnerre; Mercure paroît (ur un nuage,
& annonce â Blaife , de la part de Jupiter , que touché
de fil mifere , ce Dieu remplira les trois premiers fbu-
haits qu'il voudra former, Blaile eft fort étonné de cet
événement ; mais l'embarras eft le choix de les fouHaits.
11 va confulter le Bailli , avec lequel il fe meta table
pour caufer plus commodément de cette importante af-
faire. Après que chacun a bu un coup , Blaife offre quel-
C AB
4^)
f ues petits poifibns au BaîlU ; 8c comme U f^att qti*il
aime les anguilles ) il lôuhaiteroit en avoir une à lui
préfenter. Auiii-tât il en paroit une dans le plat , au
grand étonnement de tous les convivM, 5c fur tout au
grand mécontentement de Blaife , de fur-tout de Margot
là femme , qui devient furieufè du peu de fruit que ion
mari vient de retirer de Ton premier (buhait. Elle lui fait
tant de reproches 9 fit Taccable de tant d'injures, que
dans fon premier mouvement , il fbuhaite de la voir
muette. Auffi-t6t la parole expire fur les lèvres de fon
époufe, Blaife fe livre aux regrets futTimprudence que
Tindifcrétion de là femtme vient de lui faire commettre ;
mais il a bien plus lieu de s'en repentir » lorfqu'il fc voit
réduit à ne tirer d'autre avantage de {on dernier {bu*
hait , que de rendre la parole à là femme ; i quoi il eon-
fent enfin » à condition qu'elle approuvera le mariage de
Su-zettc avec Colin , auquel elle s'étoit toujours oppofée.
Alors Tabondance de paroles qui la fuffoquoit depuis près
d'un quart-d'heure qu'elle n'avoit parlé » Cott de la bou«
che avec \tne volubilité incroyable*
i^z:
C
C/IBINET ( le ) Comédie en trois A5les,fuivïe d^un- divers
tijfementj aux Italiens ^ i7^7*
Lélio qui eft obligé de fc cacher pour une a^re
d'honneur, a fait pratiquer un Cabinet fècret dont l'en-
trée ne peut être apperçuc. Ceux qui habitent la, mai-
fon où eft le Cabinet , la quittent , & (ont remplacés par
d'autres qui n'ont nulle connoiflànce de cette retraite ,
d'où Lélio 5? Arlequin (brtent incclFamms nt)& y rentrent
fans être apperçus ; ce çui cau(c des (cènes très-comi-
ques, fur-tout celle qui iè paflc pendant la nuit entre
Arlequin Sl Scapin.
\
4*4 C A M CAP
CAM? DES AMOURS , ( k ) Ofera^mique^ en un ASei
en profe » par Fiqelier ^àU Foire St* Germain « if io«
t
0
Junon , irritée contre T Amour qui lui dérobe conti*
tiuellement le coaur de £bn mari par quelque nouvelle
pafHon ) fait d*abord tomber fa vengeaiiice fur (à rivale,
qui efi une Couturière pour Tamour de laquelle Jupi-
ter s'eft travefii' ei|| garçon Barbier ; & elle la change
en aiguille. Junon appelle enfuite Vulcain â fon lècours.
Ce Dieu arrive avec un détachement de maris mé*
contons , prêts à livrer le combat. A cette ^formida-
ble armée y l'Amour n'oppofê que le corps des vi-
vandières de h. fienne qui Hiffit peur mettre en fuite
les maris mécontens. Arlequin fê joint aux vainaueurs »
le décoëfiè Junon « qui (e retire au plutôt avec Vulcain.
Après cette viâoire^ FAmour pafTè les troupes en revue,
ic cette cérémonie termine la pièce.
CAVKICÎEUSE RAISONNABLE, (la) Opera<:omîqueen
un Aâty en profe ^ en Vaudevilles y par RouJJeletyd la
foire S* Laurent , 174%*
Lucile 8c Lucinde> filles de Pirante>Bourgeois de Paris,
fe font formé des idées bien difFért ntes du mariage. La
première a cfonçu une averfîon des phis marquée pour
ce lien ; Se Tautre , fuivant (on penchant, fou fFre , fans
répugnance,Ia recherche de Valere. L'indifférente Lucile
que r Auteur qualifie de Capricieulè raîlbnnable , ne
manque cependant pas d'amans. M. Général , homme
qui n*ignore rien de tout ce qu'on peut favoir , 8c JVL
d'Ombre-clahre , peintre, lui font régulièrement leur
cour. Nérine> Suivante de Lucile >fe déguifê en homme
pour infpîrer aufH à (à makrefre,(bus ce traveniiïèment,
le goût du mariage. Enfin Lucile prefTée par (on père
de fe choifir elle-même un parti , déclare qu'elle va
obéir en préfènce de tous Ces prétendans ; & lorsqu'ils
font afiemblés , elle préfente la main à Pirante en
' difant Qu'elle a réfolu de pafler le refle de fès jours
avec lui ^ ne voulant point s'aflujcttir à d'autres
devoirs
/
C A V CÉL 4tff
devoirs quW ceux quç la nature & le Guig lui ont im^*
pofés. Les Amans font fiirpris de cette réfolution, (Ur-loui
M. d'Ombre-claire qui ne peut sVmpécher d'en témoin
gner (on étonnenieiu* Valere obtient la main de Lu-
cinde»
CAVALCADE^ {la) Comédie en un AAe » aux JtaUâns i
177U
Lélio f amoureux de la fille de Pantalon « entre en
qualité de commis dans la maifon , & n'oublie rien de
ce qui peut le rendre agréable â (à Maitreflc. Cependant
on propoCê un parti avànugeux pour Rolàura ; c'eft
le Capitaine Bomba ^fui la demande en mariage^
Pantalon charmé de cet honneur , donne fa pacole»
Lclio amoureux témoigne Tes inquiétudes à Scapin qui
lui donne pour expédient di Ce £ûrc pailèr lui-mêmo
pour le Capitaine Bomba , U de venir a la tête de ion
Kégiment demander Mademoilèlle Rolaiinu Ce firata-*
gcme efi approuvé ; Lélio fe déguiie. ay»t des mouf^
taches & un habit d*OiBcicr. Son RégM^âc compoli
d^un grand nombre de Cavaliers t vient' Aire l'exercice
en prelènce de Pantalon* Lélio eil prè? d'obtenir Ro(àura(
mais un Courier du vrai Capitaine Bomba annonce fon
arrivée. Pantalon découvre alors la fourberie de Lélio $
mais comme il eft riche 9 & qu'il c& aimé de (à fille , il
lui acçordf Tobjet de &s.vcpux«
CÉLIBATAIRE , ( le) Comédie en cinq ASes, en VeTS$ ia
M* Dotât ^ lyry»
Terville ^ ncvett de M* de Montbrifbn ,& Julie (à pu-
pile y ont été élevés cnfçmble ; ils (ont accoutumés ife
voie , à s'aimer. Mais Tetville fe repré(èbte le mariage
comme un joug infuponak^le ^ c'cû pourquoi il s'efi voué
au célibat. Il engage le Comte de Vcrfcuil , fon ami ^
a donner fa main à^ Julie* Il croit par-là échapper aux
{>reirantes foilicitations de «M, de Montbrilôn , fon on-
de* 11 ignore que le Comte de Verfeuil efi marié en
fecret avec une Marquife \ dont il veut gagner le aceur,
pour (c détournes d*un engagement férieux ; il a nvèmt
l'imprudence de met(r^ Qims fa confidence le Comte t
SUi rit d'être U d^PQJStiJiSfi dçs projets amoureux que
Tçme m. G g
466 C É P
fort ami a (ur fa femme. Terville oppofè aux rai(bnn^
mens qu'on lui fait contre le célibat , les exemples trop
communs des mariages n\^lheureux ; cependant la
Marquife défirant le bonheur de Julie , & connoiflant
fbn inclination , la àéCdbuCc à Tégard du feint amour
de Verfeuil 9 & lui confèille néanmoins de paroitre
l'aimer , afin d'exciter la jaloufie êc l'amour de Ter-
ville» Arrive M* de Saint-Geran , oncle du Comte de
Verfeuil ; c'eUun vieux garçon fort ennuyé du célibat»
& qui vient pour Ce marier avec la Marquife ;il apprend
bientôt que fbn neveu Ta provenu ; il offre enfuite fa
main à Julie « efpérant que fès grandes richeiïcs feront
excufer fbn âge. Mais Juli^ tourmentée par Ton amour,
prend la réfblution' de s'enfermer dans un Cloître ; elle
éerit uiie lettre à M* de Montbfifbn 9 pour lui faire
part de Ton projet qu'elle^ n'a pas ofélui dire de vive
voix. Alors ce généreux bienfaiteur fait une dernière
tentative pour détruire le faux fyfléme de fbn neveu.
11 le troMr43'fênfible , & même pa/fionné pour Julie 9 &
toujou^'ttPMeraire à fcs vues. Terville veut fuir ; mais la
lettre de^lUlie l'arrête , & l'expreflîon de fbn amour
triomphe enfin de fbn averiîon pour le mariage ; ilju*
re de lui prouver que Ton peut être époux lans celTer
d'être amant« Son exemple autorifè Lafleur , Ton valet)
à époufer Nérine 9 Fenàne de Chambre de Julie ; car
auparavant fbn maître lui avoit refufé fbn confentementi
cn|difànt : non 9 Monjieur le coquin 9 vous Teflere^ garçon.
Quant au vieux M. de Saint-Géran , il efi obligé aal-
1er chercher fortune ailleurs.
CÉPHALEET PROCRÎS , ùu^l' Amour Conjugal,
Tragédie hrigue en trois ASes i par M, MarmonteU ^""
E* Aurore déguifëe en Nymphe, efl de fcendue du célcfie
féjour pour voir le^beau Céphale, Elle lui raconte le tour-
tûttit defbn ame, fans dédàreif qu'il efl Con vainqueur.
Il apprend d'elle que Diane doit f^ire périr Procris,& que
c'eft lui qui doit ritttifaolêh Procris jaloufb dé voir ion
époux avec une Nymphe » lui re]^r<9thé de voler auprès
d'une Amante AoUYtUt j il fe ]uififiic y A: lui apprend
C H I ^47
Vhomvit de (on dcftin. L*Aurorc veut en vaîn diffimuîer
ion amour pour Céphale;eUe eâ obligée d'avouer qu'elle
Tadore , lorfque Céphale adore Procris. Elle conreiUe à
cet Amant de rompre des nœuds que Diane a proscrits»
Céphale fuit|& refu(e de délivrer aux vœux de l'Aurore.
La jaloufîe 8c û fuite (e préparent à verfer leur, poifen
4ans le cceur de Procris qui appelle Céphale. Celui-ci,
accablé de douleur , tombe Cvlt un lit de gazon « & ^--
pelle Aura. Il voit le feuillage s'agiter ; il s'acpe de
fon javelot ; le lance , & atteint Procris qui parjbit avec
le' javelot qu'elle a retiré de (bnfein ; mais l'Amour, len*
iîble.à l'infortune de ces Amans, trompés fidèles, rend
le jour à Procrîs.
Le fujet de cet Opçra eft tiré du (èptiéme Livre des
Métamorphofcs d'Ovide. L'Auteur a voulu con(«rver
la forme générale de TOpera François ; le merveilleux
qui produit les chaogemens inattendus des Scènes 8c àc%
muations dont ce Speâacle a beibin ; le mélange des
Fêtes 8c des danfès liées à l'aâion principale ^ 8c qviy
répandent de la variété Aides contraàes. Il s'efi contenté
de couper les Scènes 8c lesparoles des airs, dcnuMii^re
à donner au Mufîcien des pâmons , des mouvcmetts t 9c
des tableaux à peindre.
CHIMERES^ C les ) ou ieBokhevr ve l^Iliusioh ,
Opéra-Comiquç 9 en deux A3es\par^iron fdh Faire St.
Germain^ 17* T»
Jupiter ordonne à la Vérité de ne pat flatter les
hommes, de quelque rang qu'ils puiilent être, 8c àcïeut
laontrer leurs 4é£^uts. Cette Déifié n'o(è affronter le
péril qu'elle envifàge dans cet emploi. Elle en charge
Arlequin, qui le refu(e d'abord; mats elle'l'y fait con*
fentir , par l'elpérance qu'elle lui donne , que la inai»
treflè dont il eft jaloux, piquée de fca abQsnce » le vien-
dra chercher dans les elpaces îmagioaires , 8c ièra con-
trainte de lui ouvrir Ion cœur. Aivant que de quitte?
Arlequin, elle lui remet entre Icrmji^ns unmifoir fi-
dèle , qui ne flatte point cetut qor ^y regardent , * qui
les pciM à leuri proprci vew |4«1« qu'As fommw ^w
Ggi)
tfS^ C L A C O #
des autres. Arlequin en fait la première épreuve ; !1 s'y
inire f Bcfc trouve fort vilain : ce miroir défabufe une
vieille qui ^e croyoit auffi belle à fbixante ans , qu'elle
Tavoit été à quinze* Les premiers à qui Arlequin dit des
vérités, font, un homme entêté de nobleflê , un Vifion-
nalre qui croit poiféder tous les trésors du monde. dans
un (èul livre qu il tient entre fes mains , 8c une jeune
fille qui aime éperduement £bn finge de fbn perroquet.
Arlequin donne a tous les trois des épithètes convenables
â leur genre de folie* Il en eâ payé fur le champ à coups
de bâton; ce qui le détermine à ne plus exercer un
emploi fi fatal à Con dos« Mais la Vérité le lui fait conti-
nuer, dans l'efpérance de voir fa Maitreflè. En effet»
elle arrive , & fait le dénouement de la pièce*
CLAPERMÀNj (le) Ofera-Comique en deux AÛes , en
Profe &• en Vaudevilles » par Piton , à la Foire Saint*
Germain f i744»
L'Amour fè plaint 1 Apollon du tort que le Sommeil
fait a THjmen fbn frère ; ce qui détermine le Dieu du
Permeflè à établir la charge de Claperman pour réveil-
ler les époux. Un Claperman efl un homme qui fait la
ronde pendant la nuit , & indique les heures dans toutes
les villes de Hollande»
COFFRES files) Opera-Comique en un A&e , en Profe ,
mêlé de Vaudevilles , par Gallet, à la Foire Saint-Laurent ,
Le Père de Jaquette a chargé le Tabellion de fbif
village • de remettre à fa fille une fbmme d'argent pour
lui fcrvir de dot. Il youdroît bien garder l'argent & la
fille ; ce qui efi d'autant moins du goût de cette dernière^
qu'elle efpere , dès le jour même , d'époutêr Jaquot fbn
Amant. Elle s'adrefTeau Juçe , pour avoir jufliccNdu Ta-
bellion ; mais quel efl fbn etonnement, lorfqu'elle voit
que le Juge lui propofè le même marché qu'elle vient de
refufer ! Jaquette au d^fcf^oir , fait confidence de Gl fî-
tuation à (à Nourrice ti d^ion Prétendu, On lui con^
COL 4^9
fèille de feindre t & d'engager (es deux Amans i un
rendez-Yous , où ils ne manquent pas de fê trouver l'ar-
gent à là inaîn. Dans le moment , ils apper^olvcnt leurs
femmes ; on les fait cacher chacun dans un cofire , dont
on les fait (brtîr peu de tems après , en préfènce de leurs
époufès 8c du Seigneur du village » qui les condamne
adonner l'argent qu'ils ont apporte , pour (èrvir de
dot â Jaquette qui époufe Jaquot. Les Maris (è reti-
rent fort confus , livrés aux aigres reproches de leurs
femmes.
COLONIE 9 (la) Comiiie en deux ASes ^ traduite de
Vltalien , far M» Framerj , Mufique de M» Sacchini »
aux Italiens , 177^*
FoniAlbe , Capitaine de Vaifleau , a échoué dans une
ifle déferte « où il fonde avec les gens de (on équipage
une Colonie donc il eft nommé Gouverneur* Il établit
pour loi que touèe jeune fille qui viendra dans cette
Ifle 9 fera obligée de choifîr) dans la huitaine, us mari f
ou de partir (ur une nacelle â la merci des flots. Il
regrette Bélinde ^ui l'a quitté dans (on voyage , en
paiiant de (on navire (ùr un autre. Il la croit infidèle ;
& n'efpérant plus la revoir^ il promet (a main â Marine»
jeune Payfanne qui recette (on Amant Blaife. Mais
ion abfence , & la vanité d'être la femme du Gouver-
neur , lui font accepter ces offres avec joie» Cependant
Biai(e échappé du naufrage « revient avec des ncheffes.
Il (è félicite de retrouver Marine , dont il efi accueilli
avec de. certains airs de prétention & de fierté qui l'of-
fen(cnt : il prend déjà (on parti d'oublier cette infidèle;
mais l'efpérance le ranime â l'arrivée de Belinde* La
confiante Belinde a d'abord beaucoup â (oufFrir des
reproches de (on Amant qui la croit perfide. Enfin elle
le dé(âbu(è par une lettre de l'Ami qui l'avoit trahi.
Fontalbc quitte Marine pour retourner à (es pre mieres
amouis ; & Marine eil trop heurçu(e que BUu(e veuille
encore lui donner la main.
Ggiii
47^ C O M
COMÉDIE SANS HOMME, (la) ou riNFtDiuri pu^
jyriii Opeta-Comiqué in un Aâle , avec un Prolt^ue (run
diuertijfement ) par Panard , d la Foire Saint Germain i
. «
^ Vnt Marquée 9 8c duatre ou citta de (es amies « Imar
ginent catr'elles, penaant que les nommes de leur Co*
ciéfé (bnc à la chaiïe ^ de jouet fans leur (ècours , une
Comédie intitulée, VlnfiàéUté punie. Pendant qu'elles
%*y préparent , Javottc i petite fille du village , vient
annoncer le Mariage de (à coufîtie Su(bn , qui épôulè le
vieux Bailli. La Marquife lâifit cet événement , k
ordonne à Javotte de faire venir les gens de la noce au
Châieau ^ pour former le divertiffement de la Pièce
qu'elle s'eft propoféde représenter, fr dont voici le nijeté
L^ iœur de Clytandre voulant guérir An frère de fon
entêtement pour Julie , s'offre , dans l'espace de trois
jours f de lui donner une preuve que cette fille qu'il
^ime , n'efl qu'une coquette. Pour cet effet , elle s'efi
déguiiSe en homme ; 6c fous le nom d'Eraflc , elle a déjà
gagné le coeur de Julie dans un Bal où elle paroiffoit
pour la première fois. Le faux Erafle, après s être fidt
annoncer par Scapin , qui n'efl autre que fa Suivante
travellie , vient trouver Julie , 8c joue fi adroitement
fon rôle, qu'elle achevé de Tenfiammer. Alors il feint
un évanouifTement à la vue du Portrait de Clitandre, que
la Belle porte à fbn bras. La coquette ne balance pas 2
lui en faire un lacrifice ; & le faux Erafle , fous prétexte
de ^quelque commiffion , le donne fècrettement à Scapin
qui va le porter à Clitandrc , & revient quelque tems
après avec une lettre adreiïee à Julie, par laquelle elle
apprend le tour qu'on lui a joué ^ & que fon Amant,
convaincu de fa perfidie , renonce à elle pour toujours»
Julie, & Spinette fk Suivante , qui ^ de fon coté , avoit
écouté les cajoleries du prétendu Sci^pin , refient un peu
furprifes ; mais elles prennent bien-tôt leur parti ; de Ct
cônfolent par Tefpérance de trouver de nouYcaux
Amans
C O M 471
COMÉDIENNE ILLUSTRE ,(la) Operâ-^omîque en un
A6le 9 en Proje &• en Vaudevilles y par t Affichât i & Va-^
lois f à la Foire Saint-Laurent % i738«
DonFélix^quI aime pafnonément une Comédienne nons-
mée Camille) fait 'un portrait /î avantageux d'elle àDon
Guflnan (on fils , que celui-ci devient S>n rival. Il (e dé-
guifè , 8c Ce fait pré(ènter chez Camille en qualité de la-
quais, par Rofettefafiiivante.Elle l'accepte^ft lorfqu'il
fe trouve feul avec elle , il lui déclare (à aaiflànce èc fa
paffion. 11 le Jette à Tes pieds, & la conjure de lui accor-
der fa main. Dans ce moment Don Félix arrive ; il efl
fort lurpris de ce qu'il voit ; mais , en bon père 1 il par-
donne à Ton 61$ fi content qu'il époufe Camille , ajou«
^ tant qui eft plus^lorieux à un homme de qualité de
Vuoir à une fille uns bien » que-d'en prendre une riche
& fans mœurs. Camille ^ à ibn tour, (e fait connoitre
pour la fille de Don Fernand de Tofelles , ancien ami
de Don Félix,
COMPLAISANT 9 (le ) Comédie en cinq A&esy en profe^
.attribuée d Launay^ & enfuite d r Auteur du Fat Punt^
& d plufieuTS autres Perfonnes^au Théâtre François ^
i7}î.
M. Orgen eft un Plaideur inquiet « trifle t & qu*un
Procès près d'être jugé 9c une fille pourvojtr occupent
douloureusement. Madame Orgon efi une extravagante
qui rit 4e tout , & ne s'occupe' de rien , finon des r êtes
que le Mariage de (a fille Angélique doit occafionner*
Le complaisant Damis plie (on humeur â celle dé ces
deux perfbnnages : il eft férieux 8c raisonneur avec l'un»
frivole & enjoué avec l'autre ; par ce moyen il plaît à
tous les deux : il promet à M. Orgbn d'aller parler à
(on Raporteur qui eft de (es amis ; mais â Tinftant même
il (t laifTe entraîner ailleurs par un étourdi , & pour un
motif puérile. Il pleure avec M. Orgon fur la perte
de Ton procès : il danfe 8c chante avec Madame Orgon
dans un projet de diveriifl^ment. Ce n'eft pas tout ; pac
^ya c o M • C O R
un nouveau trait de complaîûmce , U ra feindrt auptil
de la MaitrefTe d'un autre ; tandis qu'il eft attendu payt
époufcr la (îennc. Toutes ces fauffei décparches contri«
buent à le faire éconduire. Toutes les aâions d'Eraile ,
au contraire , lui méritent la préférence qu'il obtient l
fliais cç qui rend ce dénouement 4rès-agréable » c'eft
^ue le Complàîfant pî^roît l'approuver lui-même. Cequi
oblige un certain Armant à s^écrier ; « Le bpurreau ne
M fortira jamais de (on maudit caraâère ! »
Celui de cet Areant eH d'une nature bien Qppo£2e ;
il contrarie (ans celle , de fert à remplir agréablement
lie vuide que Tadion la mieux T^ivie laiiïe toujours de
tems à autre d^ns le cours de cinq Aâçs. Le caraâère de
Madatùe Orgpn pourroit (çmbler un peu outré : peut-être
cependant n^ft-u pas fans modèle. D'ailleurs le Théâtre
eil une optique ; il eft quelquefois nécçflàire d'y pOk^
ployer )a brpfTç au lieu du pinceau,
:ÛMITE DE BELFLOR, (te) Ôpera Comique m trois
AB.es , avec des iivertijfemens^ par Panard % à la Fohe
Çaint' Laurent i I74f*
Le Confite de Belflor ed amoureux 4e Jacintè, pupile
de Don Cornuero, Alcade de Campo Mayor, qui I4
garde dans le defTein d'en faire. Ton époufe. Le Comte
s'introduit chez l'Alcade , (e découvre à Jacinte , & la
fait cpnfençir à fc laiflcr enlever. L'Alcade veut courir
après le RavifTeur ; mais le Corrégidor l'arrête , lui décla*
te qu'il le dépofTéde de (^ charge pour fes tnalverfàtions »
Ac le fait emmener par fes Alguafils. Aprèf leur départf
on çélçbre l^noce duCo^te qui forme les diveriflemens»
CORAUNE ARlEQUINt Comédie enifoisA^es , aiaç
italiens , 1744.
Pantalon t& tuteur de Flamînia & de Coraline ; il
garde la dernière avec beaucoup de fbin , parce qu'il
veut l'époufer-, afin de n'être pas obligé de lui rendrq
^inptede la ruc€e(}ion diç (à mère» t^ui eft co^fidér^fad^.
COR 47Î
Cofaline lui demande du tems pour fc réfbudre ; maisau
fond c'ed pour trouer quelque Araugéme qui lui faflè
époufèr Mario. Us ont recours à un Magicien qui donne
une chaîne d*or , laquelle portée au cou d'Arlequin y le
£ùt pafTer pour Coraiine;& à CoraUne»un bouquet qui lui
donne la figure d* Arlequin. Ces métamorpholes produi-
feiit pluHeurs fituations irès«comiques ; 9c les Amans (ont
unis (iiivant leur inclination*
CORÂLINE ESPRIT - FOLET , Comédie en trois
Aâcs y f récédée i^un prologue f aux Italiens ^ i744«
Coraline , E(prit-folet , s*atuche à Flasiinîa êc en
lesAman:
Taîme
d*abord n'en veut rien croire;inais TEfprit (è montre êc ne
content à fe retirer aux Enfers ^ qu'à la prière d'^le-
quin ) à qui il en a donné le pouvoir , 9c qui le conjure
d'une manière comique.
CORALINE FÉE . Comédie en trois Aâes » au Théâtre
Italien , 174^.
Coraline implore le'fecours d'une Silphide pourle faire
^mer d'Arlequin qui aime Spinette. Elle ebtîent fa
. protedion , fait enlever Arlequin & tâche de le ftduire
(bus différens dégui(bmens« Elle employé le même pou-
voir pour fervir Tlaminia la maîtreiie, qui aime l'ingrat
Mario. Elle l'enchante ainfi qu'Arlequin, & ne leur
rend leur forme naturelle 9 qu'après qu'ils leur ont pra«
mis de les époufèr*
CORALINE JARDINIERE , Comédie en trois ASes ,
fuivie é!un diverti£iment , aux Italiens > 1 744.
Mario » fils dt Pantalon , 9c promis i la Comtefle
ÇUvi^ I voit Coraline » en cft amoureux , ôc fait faire
fett pot tnûf ! comme U le confronte avec celui de R^
ininia; Ton Pcre le lurprend &lui^erfuadeqtte c'cft celui
de U PrinceiTe. P^ talon , qui, quelque tems après Clc
trouTc avec Coraline^qu'il rcconnoit,marquei cette der*
osere beaucoup derefpeâ; & la croyant oéguifSeyili'iH
bliçe à prendre de plus riches habits. Mais Flasiiiiiaqui
eft inquiète de ne pas recevoir de nourelles de (bn Amaiit,
arrive déguifee en Arménien , & apprend rinfidélité
de Mario , lorfqu'il eft près aépoufer Coralïne. Ello
le fait coonoître ; Mario conyient de Cc$ torts » lui en
demande pardon » Tobtient 9c répoufcé
<X)RÀLINE y FRûTscTRicE vE l'iNnoczucn > Omiâiri
en trois AAes , aux Italiens , 174^*
Un Dragon ravage un pays ; le Roi interroge POracIe»
qui lui répond, qu'une main fans expérience tuera le
nonflre » Sr partagera le Trône. Arlequin & Scapin fe
trroptfèntde combattre le monflrePendantqu'ils preiment
eur réfblutlon , Coraline le combat & le cipe. Scapin,
arrive 9^ & le voyant mort, lui coupe la queue & s'^ va*
arlequin le Gxit & lui coupe la tête dans le même deflèin.
L'un & l'autre fè di(ènt vainqueurs du Dragon .Coraline
paroi t,& après avoir vengé Flarainia de Pinconfiance,
de Mario , clic fait connoitrc qu*Arlequin & Scapin (ont
des impoftcurs , en préfcntant au Roi la langue du Dra-
gbn qu'elle a tué. Le Roi l'époufc ; & rOraclc s'acn
coraplit.
COURTISANNESy(les ) Comédie en trois AôleSy en Versy
par M. Palijjbt , lue aux Comédiens François en 1775»
LaFable de cette pièce eft d'une fîmplicité extrême;
Rofàlie » courtifannc , -eune & brillante, a in (pire une
paffion romaner^uc à Gernance,clle l'a même amené au
point que cet Amant infenfé fc propofc de l'époufcr.
Lyfîmon , parent fie ami de Gernance , apprend
qu'il v^ Ce déshonorer par cette union. U vient oppofer à
la fougue de l'amour, Us confcilsde l'amitié ^ de Thon-
C O * 47 5
neuf y de rexpérîence ;mais en méme-tems que le Génie
tutélaire veille fur la conduite de Gernance » & qu'il
cherche à le dé{àbu(èr , des conseils plus adroits envi-^
tonnent Rolàlie.
C'eil d'abord une Marthon, Courtiûnne douairière i
qui dirige les goûts un peu trop volages de Rôfalie «
qui lui parle d'économie & d'intérêt « & qui lui cnfei-
gne Part de concilier enfemble fes plaifiré & les affaires,
C'cH un M. Sophanès, faux Philofppbc > qui fc fait
gloire d'être au-deffiis de tous les préjugés > 5c qui
aide les deux Courtifànnei à fiibjusuer Gernance*
Pour achever d'égarer la raîfbii de celui-ci) onem-»
ploie un prétendu billet de certain Milord ^ qu'on
croit parti pour Londres. On exagère aux y.^^^âj*
crédule Gernance le fa orifice que Rofalie lui a tSx
de la fortune & de la main de ce Milord. Comme oti
a lieu de craindre que les difcours de Lyfimoir n'a vent'
ébranlé fà folle réfblution , on lui infînue que ce luyS.-
mon a eu fès raifbns pour Téloigner de Rofàlie , fur
laquelle il avoit eu lui-même de grands projets.
Pendant que tout confpire à retenir Gernance dans
ces licins indignes « Lyfimon cherche des preuves de
raviliflemcnt & des impofhires de Rofalie* On feraf-
fèmble chez elle le fbir pour aller à un Bal célèbre,
Plufieurs Courtifannés s'y rendent, dans l'efpérance de
profiter d'une voiture Angloifc que le financier Mondor
/leur a promifè. Mondor manque de parole. On fc dé-
termine , avec bien de la répugnance , à envoyer cher-
cher un Fiacre.
Dans cet intervalle , on apporte à Lyfimon une lettre
du Milord , qui n'efl point parti. Lyfimon met fbus les
yeux de Gernance cette preuve des fourberies odieufès
& de la trame dans laquelle on reut l'envelopper , &ce
trait commence à jetter de l'incertitude d^fhs Ton
cœur.
Le Sflpâateur croit que cette lettre feule fera le
dénouement; mais Martin revient avec le Fiacre ivre»
qui veut vfaite fbn prix , dit-il , & qui regardant Rofalie
avec une attention marquée» lareconnoit pour fà fôeuc
JavDtte.
■4: i
'1
47< C R «
Rofàlie » cotifondue , efi expofée aux iârcafines ft 1
la dérifi^n impitoyable des CourtUànnes. Gemaiice ac-
cablé , défeCpéré « honteux du précipice qui Tattendeit
ft qu'il fe dégulCoit a lui-même ; efi emmené par le
courageux & Sage Lyfimon , & la pièce finit par cette
leçon ^e le Fiacre donne â ùl fixur :
Je crois que par orgueil tu méconnois ton frète !
C*eil à toi de rougir ; reipeâe nu mifere »
Elle efi honnête au moins.
CRÉDIT EST MORT , Opera-Comique en un Aaei pat
Piron 9 à la Foire Smnt'Germain > 1716m
Léandre , jeune homme de Famille , vient d'acherer
de perdre tout ce qu'il pofTédoit. La mauTaUè Foi perfb-
nifiée fe pré(ènte « lui offre Ton fecours , auffi»tôt qu'elle
fera en pofleffion de l'Hâtel de Crédit* Elle lui recom-
mande Hxr-tout d'éviter le fcrupule ; & lor^u'il efi
parti avec (on valet , la mauvaifè Foi frappe à l'HôteL
Le SuifTe , à qui la garde en efi confiée ^ n« veut pas la
laiffer pafTer. La vue d'une bourfe de cent écus lui fait
changer de ton ; mais il s*apperçoit bien-tot que c'efl
de la fauile Monnoie. Palquin , valet de la mauvaifè
Foi , vient lui apprendre par un récit pompeux y que
Crédit efi mort. Le SuifTe prend (on partifparce qu'il étoit
déjà las de fervir à crédit , & qu'il veut maintenant
que Ton dife » : point d'argent, point de SuifTe* » Une
Âôrice de l'Opéra -Comique fe pré fente ,& demande
un Poëte Chanfbnnîer* Le SuifTe fîfle , pour appeller M*
Oreguingué. Ce Poëte entre d'un air fâché, m SuifTe ,
» dit- il, ]e te prie de ne pas fîfler quand on me demande;
» j'ai mes raifbns pour te dire cela. J'aimcrois mieux
a> vingt coups de bâton fur le dos , qu'un coup de fiflet
«c par les oreilles* m Le Poète, par la T^oêmc raifon que
le SuifTe , veut être payé d'avance. Léancflfe fe préfènte
à Ton tour , pour emprunter de Madame Courtois , Mar«
chande de Draps , & de Madame Carême , Rotifi^ufe ;
mais il manque de rcSronterjie nécefTaire > & ne trouvt
C Y D ékn
point de Crédit. Un Marquis , plus adroit qtit lui , tSk
plus heureux auprès de Madame Gourgouran • Mar-
chande d*étofFes > qui fe promet de fe dédommager^
en lui faifànt payer le double. La pièce cil ccrmtoce
par l'arrivée de pîu/ieurs perfonsages en bonnets yerls %
qui témoignent leurs regrets fur la mort de Créait*
CïDIPPE , Opera-Comique en un Aâc , par Marîgni « il
la Foire S. * Germain , 1 7 3 1 •
•Aconce,déguî(?en Bergefiaime Cydippe & en fait con-
fidence à Straton. Cette belle cependant cil au Temple
pour y être mariée à CUton ; mais ûl nourrice yient éplo-
rée appren .re que cette fille â*efl évanouie deux fois» an'
moment d'être unie à £bn futur. Elle court chercher un
Médecin, qui inftruit desfymptomes de la maladie- de
Cydippe , décide qu'elle efi caufëe par l'amour* Cette
jeune perCbnne avoue qu'elle eft amoureuCè d'un berger
homme Tircis 2 ce berger n'eft autre chofe qu'Aconce
qui fait connoître Cx richefle Se ùl naiflance ^ de qui ob-
tient l'objet de (es amours.
CYTHÈRE ASSIÉGÉE » BaUet en trois ASles ; Fêim
de Ml. Favart y Mujique de M. le Chevalier Cleuk %
jouée fur le Théâtre de V Académie Royale de Mifjlque %
le premier Août i77f.
Nous ne répéterons point ici ce que nous avons d&
ailleurs de ce Poème. Il a beaucoup réufli à TOpera^
Comique , parce qu'il étoit à la place , & que la gaieté
.& la naïve /implicite du Vaudeville ajoutoit l'agrément
convenable aux paroles ; mais il a tout perdu fur le
5 rand Théâtre de TOpcra» avec toiles les prétentions
'une muiique grave , fçavante & liu>orieufe«
47f D Ë F D E R
i«i
D
VÊn D'ARLEQUIN ET DE SCAPIN , Coméiit
en triât ASet » ma baluns ^ 174 1<
ArleqvU & Scapin €t difputent la gloire de réuffir
Auis leurs entreprkes» pour tromper le Doâtur ft
Pïmtilon , dont la Fille ft la Nièce font aimées de Mad«
ac de Lélio , oui parviennent à les époufèr après aroir
obtenu le conientement des deux vieillards.
On a bit une autre Pièce (bus le même titre en 1 74^ »
qui eft un combat de fourberies entre Coraline » Arle<-
quin & Scapitt , pour un Efclave. L'intrigue a quelque
veflêmbkince avee VÈtourdi de Molière ; de la Scène la
Îlus plaifantct efl celle où Arlequin fè traveiHt en
)o6dur , Conline en Scapin , & Scapin en Arlc«
quin.
DÉBOUTE DES DEUX PAMELA,(h) Comédie en un
ASe 9 en vers Uhres^par M. Godard tAucourt , Fermier'
CMrabt âun Italiens « i743«
Cefi une critique des deux Comédies intitulées Va^
mela^ Tune dé la Chaulfêe, l'autre de Boifly^. repré-
Tentées fur le Théâtre François & à la Comédie Italienne.
La veuve Oudot « Libraire de Troye , fi célèbre par la
Bibliothèque bleue,recl»Bie rimpreflion des deux Famela,
qu'elle promet de joindre à fès autres ouvrages t tel que
Richard (ans peur» Robert le Diable, &c. San$<-Raifim »
Chanteur du Pont-Neuf , Poète k gage de Madame
Oudot» a compofè un divertiflèment « le Uk cxé«
tuter.
v>>
D £ U D I A 479
DEUX COMPERESy(Us) Comédie en ieuxASes^ ea
vers , méUe à^ Ariette , par m Anonyme , Mjfiiuc de Mm
la Rueue ^ aux Italiens » ijJ^m
Mathutîn 8c Lucas ont lié «ne grande imîdé ao ca-
baret, & neconnoiilent rien de préférable à la bouteiUe«
La Femme de Mathorin veut en vain détoaraer (oa
mari de s'enivrer ; elle ne gagne rien , 8c ne réuffit psis
davantage à vouloir la déterminer de donner Cl fille
Colette au CKirurgtcn du village qui Taime , 9c dont ii
JC& aimé. Mathurin la deftine à Lucas » (on ami, 8c lui
donne cent écus d'avance pour (a dot* Les deux Com-
pères vont au cabaret » 8c %*y enyvrent* Mathurin revient.
8c s'endort â côté de û Mauon. La Chirurgien , de
concert avec la femme y imagine de le cordger de (ôa
ivrognerie, en lui fiuUant accroire ({u'il eu près de fliloii-
rir. On le tranfporte dans un fautettil,tout endormi : la
femme fe défoie à coté de lui ; & les gens du village
feignent de pleuirer fa maladie* Le Chirurgien, (bus un
habillement grotefque , contrefait le A^decin Aile*
mand \ il perfuade à Mathurin qu'il eâ bien malade ,
8c qu'il n'a pas de tems à perdre pour faire Ton Tefla ment,
L'yvrogne a beau dire qu'il ne (ènt que la foif , 8c qu'il
fê porte bien ; il faut qu'il convienne à la fin qu'il eft
crès-malade ; 8c il con&nt à tout ce qu'on exige de lut.
Le fujet de cette Comédie eâ tii^é de la fable ae la Fon-
taine qui a pour titre i rbrogne ïf f<tf'emme.
DIABLE BOITEUX , {le) Comédie fn trois ASes , par
Véroneie % aux Italiens j I74^.
AHnodée prend Arlequin en a'initié , 8c lui fait pré-
lent d'une aigrette qui le rend invi/ible , & d'un fîfflet
avec lequel if pourra l'appelkt dans le plus grand dan>
ger. U s'ei^ lèrt pour lutlner les autres Aâeurs , 8c
pour manger ^ (ans étcc apperçu » une coiation toute
CAtiercf
I
éj^U
D Ô U
DOUBLE ENOM^MENT, (le) Comédie en cinq A&ei i
« ji^i^^' Flaminia ayant appris que Mario, (bh Amant^ eft Efcla-
'^' ■" vc en Turquie » vend (es bijoux pdut le racheter ; & la
ftmme qu'elle en tire ne pouvant pas fiiffire pout là ran-*
çon,elle (e vend elle-même comme efclave au Doôdbr.
Mais l'infidèle Mario arrive en ce moment à Livourne,où
fë paflè la (cène ^ avec Rolklde qu'il a enlevée du £èr-
rail 9 è: à laquelle il eft redevable de la liberté. Il fe
trouve partagé entre la double reconnoiilànce qu'il doit
à l'une & à l'autre de ces deux femmes ; mais la dernière
fè fait comioitre pour (a four qui avoir été priie par un
Corfaire, & pour laquelle il avoit entrepris le voyage où
il avoit été lui-même &it Captif* Cette retonnoiflance
le tire de l'embarras où il étoit , pour s'acquitter avec
Flaminia qu'il époufe ; (Sl fa f«ur donne la main à
Oâave fon Amant.
E
lÉcOLE D'ASNlERESy ( F ) Oper atomique en un Aâe^
par Panard ^ ila Foire Stànt-Germain , 1740.
tfAf-
meres , ^
der à l'éleâion d'un nouveau Maître. M.-Aliboron efi
choifi à la pluralité des voix pour examiner les Préten-
dansf qui (ont, Afînard, pilier de eaffé ;Sublimia la Pré«
cieufê ; Songe«creux, donneur d'avis ; la Faculté de Mé^
decîne , repréftntée par une femme ; & enfin Chryfolo-
gue 9 qui eâ tout, & n'efl rien C'eâ ce dernier qui ob-
tient la place de Direâeur , & reçoit en cérémonie le
bonnet de Midas* La réception de ce célcbre Candi-^
dat fcrt de divertiiTement»
ÉCOLE
Ê CO É D ¥ 481
SCOLE DES TUTEURS ♦ (/*) Opih<^Mué en un
yjâe 9 en Vaudevilles , par Rochon de la^^iiitu^^ à U
Foire Sainte-Germain ^ 1754»
Orgon, tuteur de Lifctte, Ce dî(pofe à répoufer. Lifttte
aime G>lin , 81 elle cherche un moyen d*empécher fon
mariage avec Orgon» Elle dit à ce vieillard que Colin
lui^ a donné un rendez-vous dans le jardin pendant la
nuit. Orgon prend les habits de Li(ette & fc rend au
lieu marqué. Colin ^ à- qui (a Maitreffe a donné le mot,
sy rend de ihcme ; & faifant lemblant di^tre indigné de
ce que Lifctte a accepté un rendezrvous , il parle avec
une extrême févérité au vieillard, qu'il feint de prendre
pour fa Maitreffe. 11 dit qu'il ne lui a propo^ de Ce ren-
dre au jardin que pour éprouver (à vertu ; mais qu'elle
n*efl plus digne de lui , puifqu'clle en a fi peu. 11 ne s'en
tient point aux paroles, il prend un bâton âc la rofTe.
Orgon , bien battu , croit qu'il va époufer Lifctte ; mats
Belle-humeur , qui le trouve dans cet équipage , veut
l'emmener en pri(bn, 8c ne lui laifTe la liberté qu'à con-
dition ^'il confcntira au mariage de Li(ètte êc de
Colin»
ÉDUCATION PERDUE, (t) Comédie en un Aâle, par Coy-^
pelf aux Italiens i 17174
Cette Pièce l'ouïe fut Urte (îippofition d'enfant , faîte
par une Nourrice qui n'ofe avouer à Lélio qu'ellea perdu
ion fils; mais il la trouve (ans la c«nne*trc , 8c Ce charge
de l'élever par compaffion. La conduite de ce jeune
homme le fait s'applaudir des foihs qu'il a pris de fon
éducation , tandis que Mario, qu'il croit fon fils , ne pro-
fite en aucune manière de celle qu'il lui donne. Enfin
une mériaille (ert à faire rçconnoître le véritable fils de
Lélio , ce qui cfl confirmé par l'aveu que la Nourrice
fait de fà fupercheric*
Tome III. H h
4t2 EF^ END ENF
EFFETS DE UÀMOUR. ET DU JEU , (/w) Comiiï$
en tms Aâes , en prcfe » par Mé Sablier , aux ItaUcns *
Lélîo , amoureux de Silvia qui n*aiine que le jeu ,
imagine de ft déffuifer en Soubrette, pour la débouter
de cette paiSon» Les moyens qu'il tente font trèslenfés ,
très-naturelt. Il réuffit oans (on projet, après avoir payé
pour ùk Makreile % fans qu'elle le (ache , une (bmme con-
fidérable qu'elle a perdue* Senfible à ce procédé géné-
reux, elle lui promet , après qu'il s'eâ fait connoitre, de
fenpncer à ce penchant condamnable , pour ne Ce livrer
' qu'à celui de ramour»
ENDIMION$ Comédie en trois Aâes , ornée de chants &
iidanfeSfpar Dominique & Kiccobonif aux Italiens %
L'Amottr,pour Ce venger de Diane^ la blefij| d'un de Tes
traits par Endimion,& lui donne Aurille,une de Ces Nyn-
i>hes,pouT rivale. Diane, après avoir éprouvé tour â-tonr
es douceurs de TAmour (k les fureurs de la Jâdou/ie,
efl obligée d'abroger les loix qu'elle avoit données contre
les Amans ; 8c la Suite de l'Hymen & celle de T Amour (t
mêlant aux Nymphes de Diane , célèbrent par des
chants 8c des danlès les noces de cette Défie avec En-
dimion*
l^NFANS DE LA JOIE , (Us) Comédie en un ASe ,
en Profe , mêlée de Vers^ avec un DiyertiJJement ^ par
Piron , aux Italiens , lyi j-
Momus a épou(% la Joie , qui met au monde trois en-
fans > Scaramouche , Pierrot & Arlequin. Atée, Déeft«
du Malheur, s'introduit che2 Momus pour troubler b ^
fètc f où elle n*a poin tété invitéet Elle tait éclater à
ÉPR E SO 48}
fureur , 8c annonce au père que Ces enfans ne feront que
trois fcélé rats , Scaramouchc un matamore, Pierrot un
fainéant, & Arlequin un poltron , un gourmand & un
fripon, La Morale , malgré les iniprécations d'Atéc , fc
charge de l'éducation des trois enfans de Momus , pro-
met de les inflruirc , & fait confcntir les trois Grâces à
les époufer,
ÉPREUl^E AMOUREUSE , ( T ) Opera-Comique en un
Adlejpar VAffichard , d la Foire Saint^Laurent ^ i73^«
Une fille qui fe déguift pour (avoir les véritables fcn-
tîmcns dé Ton Amant , eft le fiijet de cette Pièce.
ÈVREUVE DES FÉES y (F ) Opera-Comique en un AQe ,
en proje , & e/z Vauiepilles « par un Anonyme » à la Foire
S aint'Laurent/ 17 lu
Finette, nièce de Merlincttc , qui Ce ptéfente pour
être reçue au nombre des Fées, fiibit Tépreuvc ordinai-
re, qiu efi de faire conno'tre fa fagacité dans toutes les
réponfès qu'on doit faire aux perfonncs qui viendront la
consulter. Elle s'en acquitte aHez médiocrement j cepen-
dant elle eâ reçue.
ESOPE A CYTHÈREy Comédie en un Aéle, mêlée tAriet-
tes , par M. Dancourt^ au Théâtre Italien ^ 17 6i.
Les Dieux ont envoyé E(bpe ponr enfêigner la morale
aux hommes , & l'Amour s'afTbcîe à fa miflRon. Des
Amoureux mécontens fe plaignent à E(bpe ; le FabuliiiC
leur donne des leçons à fa manière. Un Jaloux eft cor-
damné par une fable. Thalie paroît en veuve de Mo«
liere ,* & TOpera en vieillard décrépit, (c préfcntc
auffi à Efope , qui renvoyé le vieillard à fon Machinifle
Qommc à (on foutien. Une Débutante & Terpfîcore (èm-
Hh ij
4?4 É S P Ë T O
blcnt rajeftnir TOpera. La Pièce efi afiàîfbnnée d^EpI-
grammes qui font Quelquefois rburire la malignité* On
avoit déjà introduit Èfope à la Cour ^ à la Ville » au Par-
naflè.
ESPRIT t)U JOUR Af) Comédie en un AQe , «i Tcts
libres j par M. Rouffeau de Touloufe^ aux Italiens ^ 1754*
Nota. A la page 4f4.<lu premier Tome de ce Daâion-
naire y on troure une autre Pièce fous ce même titre »
par M. Harni ; & par une faute d*Imprimeur , on
a çlacé rextrait de la Comédie de M. Rouflèau » foui
le titre de la Comédie de lU. Harni» Pour réparer cette
faute , nous placerons ici Textrait de la Pièce de M.
Harni , & nous renvoyons le Leâeur â cette même page
454 pour y. trouver le Précis de la Pièce de M, Roul-
fèau , ci-deïïûs annoncée.
M. Harni , dans fà Comédie en Ariettes , avoulu
peindre ies mœurs 5c rEfprit du Jour. C'eA un Abbé
coquet, Toracle d'une maison. Ce (ont des femmes mé*
diUntei 9 & occupées de leur figure* C'efiun homme eq
place , qui protège Cins choix , & qui ne s*oiccupe que
de bagatelles. C*e un Peintre Anglois, qui £e dit Peintre
en animaux , & qui a le talent de reprélenter les vices t
les ridicules des hommes fous Tembléme de ces ani-
maux. Une jeune Indienne oui a encore toutes les grâces
naïves de fon pays , efl aimée de l'homme en place. Ce
Seigneur joue la charge dans une partie de tridrac &la
perd. La ftule des flatteurs le quittent pour paflèr du cô-
té de celui qui a gagné ; mais Ion adverHurc lui tend
£k charge , éc lui donne en même temps uqe leçon de
conduite. La jeune Indienne , fidelkment attachée â
l'homme e phce , répou(è»
ETOURDI CORRIGÉ , (r)ôu l*Ecole pes Pskès,
Comédie en trois Aâes , en Vers t por M. Koujfeau de Twft
loufe , aux Italiens 9 1754»
Un père tendre , frappé du mérite d'une jeune veuve 1
en devient amoureux,* mais la ration reprend Ion effl-
PAT 48/
péî;^nccs.
I^AT , {le) Comédie en cinq ABes , en Vers^ par M* de tÂti
taignant de Bainyille^ aux François » 17^.
Un oncle a deux neveux , un Marchais 8c un Cheva-
lier. Le Marquis eft le Héros de la Pièce. Le Chevalier
cû d'une humeur douce t d'un caradere timide , mais
extrêmement raisonnable & tout-à-fait oppofS à celui
de Ton frère. Ils aiment tous deux , mais chacun à (à man
miere, la jeune Cloé, fille d'Araminte. Cloéefi» à peu«
près , du caraôert du Chevalier, Sa mcre eft une vieille
coquette , qui, fèmblable à BéiiCc dans les Femmes Sa-
vantes de Molière , fe pcrfuade qu'elle in(pire de Ta-
mour a tous ceux cjui la voyent. L'oncle eft un homme
plein de raifon , qui veut marier fon neveu le Marquis
avec Cloé ; mais qui craint que par les fatuités il ne (è
faffe détefler de Gl jeune Maitreflè. VoiU les principaux
rôles de cette Pièce.
L*oncle fait Ibuvent de vives réprimandes i TaSné de
ies neveux fur fes manières pleines de fuffifance : le
Marquis les reçoit en Fat , & croit que Cloé fera encore
trop heureufè de l'époufer. Elle aime le Chevalier , qui
n'a garde de faire confidence à (on firere de cet amour.
Celui-ci fait que le Chevalier eft aimé ; mais il ignore
le nom de ion Amante* «Vous êtes jeune , lui dit-il ,
«c & vous avez peu d'expérience ; je vais vous donner
9i des le<|Ons qui vqu& apprendront de quelle manière
H h iij
4»* FAT
sh youlu dette vous conduire avec celle qui tû Tobjet d».
99 vos feu^ il». Ces leçons font conformés à Con caraâère»
& Con frère eft trop (âge pour les fuivre« Le Marquis (up-
prehd le Chevalier qui écrit une lettre d'amour : il de-
mande à la voir ; mais comme il n*y avoit pas tncore
d'adreflè , il ignore toujours que c'eA Cloé qu'il aime ,&
qu'elle a pour (on Axtiant un partait retou>» Le Marquis
veut écrire auflî à fa Maitrefle; <« mais comme ces (brtes de
9> lettres , dit-il à (on frère , doivent avoir toutes le
9> même àyle , écrivons -en une en commun ; elle (èr-
9> vira & pour votre MaitrefTe & pour la mienne. »,Le
Chevalier y confent , & dide lui-même ceue lettre! Il
dit bien des cho(ès, qui ne font guères dû carâôère du
Marquis : mais enfin celui-ci les laiïïè telles qu'elles '
(ont, en tire une copie, 8c tous deux envoyent à Cloé leur
lettre en même tems. Cloé a une Souhrectjè £:>rt aitathée
au Chevalier , & peu amie du Marquis*. Le Marquis i un
Valet 9 Amant de la Soubrette , & celui-ci comCtnt à tra-
hir (on Maître pour (èrvir (k Maitreilè. Voici comment
on remet la lettre du Marquis à Araminte. Cloé reçoit
celle du Chevalier, ^a vieille Aramime , enchantée de
la lettre qu'on vient de lui remettre , (è pare comme
une jeune perfonne ^ 8c Ce trouve avec le Marquis,
qu'elle regarde comme (on Amant. Mais il ne la laifle.
pas long-tems dans cette erreur : il lui déclare net ^ &
même avec ailèz peu de ménagement , qu'il ne l'aime
point. Araminte en eft outrée ; elle parle de la lettre
qu'elle a reçue , & le Marquis ne doute plus que ce ne
foit (on frère qui eft l'Amoureux de la mère de Cloé. Le
Chevalier arrive , qui le dérabu(è j 8c qui tient à-peu-
prés le même langage que lui à la vieille Aratninte »
mais avec plus de polite(Ie. Araminte , qui (è croit jouée»
. devient furieu(ê : k Soubrette lui dit beaucoup de mal
du Marquis; & pour la convaincre qu'il ne cherche qu'à
iê moquer d'elle » & à ram«(er dans l'amour qu'il té*
moigne à (à fille, elle la fait cacher dans un cabinet»
d'où elle cntehd tout ce que le Valet du Marquis dit
contre fon Maître à la (blUcitation de la Soubrette. Il
ti'cn faut pas davantage pour meure la mère de Cloé
F A U 487
dans les intérêts du Chevalier. Elle fe déclare en â fà-
yeur , & le choiCu pour Tépoux de fa fille. L'oncle eft
charmé de ce mariage ; il fait au Marquis fon neveu une
leçon qui ne le touche ?uères» & celui-ci (e confole
d*av9ir perdu Cloé , en diûnt qu'il n'a perdu qu'une
femme.
FAUSSE MAGIE ^ (Ja) Comédie en trois A^es ffuivle
et un DiP€rti[[ementfparMoncrif^ aux Italiens f 1719*
Arlequin efi envoyé par fon Maître à une maison de
campagne , pour faire préparer un (buper qu'il veut
donner à la Maîtreire9& lui ordonne de mettre dans le
falon une table à Rx couverts « oii l'on puifTe manger à
(on aife 8c (ans être prefIS* Arlequin , pour exécuter les
ordres de (on Maitre ponâucUement & à la lettre , après
qu'il amis les fîx couverts & les fiéges, appelle Scara-
mouch? & quatre pay (ans » & les fait aOeoir pourvoir
s'ils leront à leur ai(è. Ils s'y trouvent fort bien ; mais Ar-
quelqi
vir le fouper , & tous les fix mangent comme des affa-
més , le tout pour voir s'ils peuvent manger & boire com-
modément. Le Maître d'Arlequin amve avec fa Mat •
treïïe ; il trouve cette troupe de Valets qui a prefque
mangé tout le (bupcr ; Arlequin TaiTure qu'on mange
fort a (on ai(è à cette table»
FAUSSE MAGIE y (la) Comédie milée dé Chants , en deux
Aôies , réduits dun , par M. Marmontel , Mufique de M.
Grétri , aux Italiens y 177^*
Madame de Saintclair efi une bonne tante « qui , dans
un âge avancé , (ait goûter encore des platfîrs tranquil-
les , & s'intérefTet au bonheur de Lucette (à nièce. Elle
la trouve inquiette , & l'engage i lui faire Taveu de fcm
amour. La niéce avoue qirelle aime Linval. Celui-ci
trouve un rival dans la pcrfonne de Dalin , homme cré-
Hh iv
I
♦lit F A tJ
duU j tuteur te aimant de Lucette. Madame de SaintcUlv
iàit un moyen de l'éloigner en profitant de fn. crédulité
& dç 1^ croyaficç qu'il donne aux pré(àgcf« E41 effet, il
çii tourmenté piEir un («nge , dans lequel il a cru voir
un milan enlever ujne poulette , & le coq qui Taimoit fe
changer en oifon. Il vient parler d'amour â (à pupille ;
mais/rfUcette , déjà inûruite de fon rêve , feint d'en
nvolr eu un pareil* L'olScieufê tante difpoft une troupe
de Bohémiens à tirer le blanc-fêing deDâlin, ft i^ lui
faire peur fur la folie qu'il a d'épeuier (à jeune pupille.
On raconte devant lui des chofès merveilleufès de ces
FylUSSE PEUK , ( Ja ) Comiiie en m ASte , milie <f A
fîmes 'i par Jlf. ilf * ** * » Mufiqu^ de fiL d'Arcis teJUs^ au^
Italiens^ ï774t ' .
La Marqi^Ifè de*** , Jeune veuve , a eu l'impru^^
4ence d'écrire quelques lettres au Chevalier de ***,
dont celui-ci veut profiter pour fe donner l'air d'un
homme ii bonnes fortunes. Mais comme il a beaucoup
d'amour-propre « il tombe facilement dans les pièges
tendus â (à vanité. La Comtçfle de * * * , d'accord avec
la Marquifè , feint de Tamour pour le Chevalier , ^
parvient à lui faire fâcrifier ces lettres qu'elle rapporte
a fçn amie. Al or? la Marquife fbngc au mo.yt n de (e vcn^
ger du fat & de le perfiflcr. Elle lui éorit & luidbnncun
rendez- vous* Lç Chevalier arrive plein de confiance $c
de (uffifance. La Marquife feint la douleur 8c le dép^t
d'une Amante trahie» Le Chevalier la traite légère*
ment ; alors on apporte des places y 8c quand elles font
prifes, la Marpife dit au Chevalier qu'elle n'a pu (àtu-
tenir (à perfidie , 8c qu'elle s'cft en^poilonnée* EUe^joute
qu'elle s'eft anHi vengée de lui « & que la glace étoit
préparée pout le punir. La MaP4uire fe fauve* Le Che-
vaher crie aiî fecours ; il croit déj4 fentir l'efiet du poi<!
F A U F E M 4S>
(on. les £ens de la Marquife viennent au bruit • & con-
courent à pcriifler le Chevalier.
FAUSSE STATUE ^ (la) Comédie en un A&ej enprofef
par M. le Chevalier Laurés , d Berniy 175 3»
Cette petite Pièce , reprétcntée chez feu M. le Comte
de CleFmont-Prince ^ offre une peinture agréable des
premiers mouvemens d'un coeur naïf & pur. Aflaé^ fille
de Timo.'i le Mifantrope ^ & élevée dans la haine contre
les hommes , ne peut cependant s*empccher de con/r*-
dérer avec plaifir une datue d'Endimion. Mais cette fla-
tue eu le jeune Phais fon Amant »<iui a pris ce dégui(e-*
ment pour apprivoiièr en quelque forte Àglaé avec l'A-
mour. Cette ilatue fuppofée donne une nouvelle ame â
la jeune Athénienne , 8c fait naître pour la première fois
dans Çon coeur la douce chaleur du fentiment,
FEMMES VENGÉES y ^leî) Opera-Comique en un ABe
en Ver 5^ par M. Sédaine ^ Mufijue de M. Philidor ^ aut
Italiens , 177Ç.
Madame Rifs fe dif^oft i venger deux de (es tir Ici
de la perfidie de leurs mariî qui lui font l'amour. Elle
avertit Madame Leck & la Pré/îdente , qui croycnt leurs
maris abfens > qu'elle recevra (es deux Amans , paroîtra
céder à leur amour , 8c qu'alors M, Rîïs (ùrvienclra. Les
deux époux , effrayés de ce contre -tems, fe cacheront
dans un cabinet: arriveront enHiîte les femmes trom-
pées , & chacune d'elles paroîtra tour â tour demeurer
icule en téte-à-tête avec M. Ri(s, 8c feindra une infidé-
lité, dont chaque mari fera auffi tour â tour le témoin
fans o{er (c plaindre. Ce projet s'exécute , * les maris
ne tardent pas à reconnoitre qu'ils ont été dupes de Ma-
dame Rifs , 8^ perfifiés psi^ leuré femmes. Ils demandent
pardon de leur écart » ôc s*en vont corrigés 8c contents.
"è^
T
490 F È T '
FÊTE DES DRUIDES, {la) ou le Gvt m Cr^ne, Pu/,
lorale ei w ASe, en Vns libres , avec des Ariettes , par
i/L de Jon^iâeres , Mufique de M, Laruetie , aux Italiens,
La cérémonie de l'an neuf, célèbre dans l'Hifrire Sa-
crée de l'ancienne Gaule , a fourni l'idée de la Pièce ;
mats le [ujct elî de pure fiflion. Zelï & Thyanie , berger
& bergcre, s'aîmeni mutuellemenc , & attendent avec
iHipaiicnce le moment qui doit les unir. Ils ne foupçon-
ooïcnt aucun obllaclc à leur union y lorfque la jaloufie
en &ït naître un très capable de tes allarmer. Par un
alage imméniorial , celui des bergers qui , dans la re-
clicTcbc du Guy , avoit eu le bonhear de découvrir le
lanteau aui]ael II écoit attaché , époufoit la plus belle
des bergères. Quoiqu'il y en eût peu dans le canton qui
pufEcnt difputet le prix de la beauté à Thyanie , peut-
être nVûc-ellc pas été dé/îgnée comme vainqueur , S une
TÏeîlie bergcre , amoureufe de Zeli , n'eût engagé le
nd Druide à nommer Tliyanie. Inquiétudes dei deux
i!i à ce fujet. Thyanie engage fon Amant à cher-
cher le Guy avant les autres bergers,- une grive , qui
tnverlè le lieu de la Scène , leur paraît être un oi^au
envoyé par l'Amour , pour le guider dans fa re-
cherche. Zeli part ; l'adroite Thyanie reilc fur la
Scène pour amufcr les bergers qui s'acheminent vers le
bois facré , afin que foa Amant ait de l'avance fur eax.
Elle feint d'avoir vu un loup ; elle les engage à relier
pour la défendre ; & les bergers ne s'apperçoivent de la
lufè , qu'au moment où Zdi, vainqueur, revient avec le
nuneau précieux,
FÊTE DU VILLAGE, ( U ) Comédie « ieux Mes^mt-
Ue iTAriettes -, far M, Dorvignj , A^jtnue de M. Defor-
iberi I aux Italiens , i775>
Un Setgneurdoit venir prendre ponèflion defaterr*;
Ces Vaflàujt , le fiaitUà IcUr tête , s'apprêtent à lé
F L Ë 49<
bien recevoir. Comme le Seigneur eft Colonel « (on
régiment vient prendre auffi (a part des réjouiflanccs
& du repas. Le Seigneur fait plufî'eurs mariages pour
célébrer fa bion-venue. Le fils du Bailli fie Ut jeune
Colette, qui s*aimoient en fècret , (ont heureux par Tes
bienfaits. Tout le Village répète les chanfons au*onr
lui doit dire. Le Bailli ed prié de faire des couplets ;
il joue rhomme entendu , 6c ne peut réulâr à rien. Ull
vieux Milicien, îvrpgne , a plus d'efprit qu'on ne peut
avoir. Ses faillies naïves font toute la gaieté 8c tout le
comique de cette fête. Le plan de cette Comédie n'a
point paru aiTez fenfible ; & les détails pouvoient être
plus intéreflans. Au refte , c'eft une (brte d*imprompta
à roccafion de la fête du Couronnement*
FLEUFE se AM ANDRE, ( le ) Comédie en un Aâe^mi-
iée £ Ariettes , par M^ Renout * Mufique de M, BortAt •
lemont^ aux Italiens, i7^^«
Une jeune Grecque , ayant le coeur tendre i mats
ambitieufe de captiver un de ces Dieux que les Grecs
croyoient habiter parnâ eux, refufe l'hommage des jeu-
nes gens de £bn canton. CJn Athénien exilé , êc réfugié
dans le pays de cette beauté , eft épris de tlk char-
mes ; Se connoifTant fon ambition , il répond aux fou-
pirs de (on Amante, du fond des rofèaux , de ne parott
à fes yeux , qu*cn lui faifant accroire qu'elle a triom-
phé du Fleuve Scamandre. Elle vante Ci conquête à Ces
compagnes ; mais TAmant avoue qu*îl a ufé de ftra-
tagéme pour fcrvir fon amour, de vaincre les dédiins
de (à^maîtreflè. Elle lui pardonne cette rufe qui Ta
guérie de Gl foiblelTc , en faifant fon bonheur.
t
4n H EU HIR.
• ■ ; ■
H
JETeUREUSE RENÇONTREy (T) ComiJie en unAâe,
tr{ frofef par Méfiâmes Rofet &* Çhaumont \ aux
François, i77i«
Laurence % fille d^un paî(àn ^ aime Valentîn ^ fils (fus
riche Fermier , que l*amQur a engagé de venir i&mettre
garçon laboureur dans le village de Ùl maitreilc. Lo
père ne veut pas que Laurenrx époufe V^entin ^ilcroi-
foit déroger « sll donnoit (à fille i un garçoa labou*
rcur, tandis qu'il a un fils au Service , qm eft déjà
Anfpefiàde* X^ mère veut en vain adoucir Phunieur
de fon mari ; elle ne tiouve plus en lui les marnes
complaiânces qu'il avoit eues autrefois pour ellcXe frère
arrive avec fon Sergent , fort ï propos pour le père ,
qui veut (è débarrafler deVàlentin,& lefaire enrâler.Le
Soldat fait le méchant & le brave , il ptoj^ofeà Uxà père
le^ergent pour gendre* Ce Sergent qm &it le t>cl«
e^it y cite tout de travers des traits d'nifioire ^ dont la
condufion eÛ de confentir a (^ marier. Valentin défeé
péré, qui y dans un mouvement décolère 9 adifèo(2 le
' pere de fà Maîtreffe en le menaçant , ne voit a*aûtre
parti i prendre , que de s'engager* Le Sergent prend
fon nom , & reconnoît (bn frère qu*il n*avoit vu aepuis
long-tems. Il cède (k% prétentions à Valentin ; le pere
y conlènt ; & les Amans Coni au comble de leurs voeux*
HIRZA , ou ïes Illinois , Tragédie de M» de Sauyigni,
17^7. \
Le Chef des Sauvages habitants de T Amérique Sep-
tentrionale , a été tue dans un combat. Sa fille , pour le
«venger , arme fon Amant , Officier François , 6c cc(
I M P I ,P H 491
Amant câ vainqueur. LorHiu'il eft près de voir fimammir
& Tes fervices couronnés , les Sauvages Te (bulërem coa*
trc cet Etranger qui veut devenir leur Chef. Le Gé-
néral François vient au (H combattre ce fugitif; & les
armes à la main , il reconnoit Ton fils quUl croyoit mort;
il le rappelle à Ton devoir. Hirza, indignée , retroaTe
dans le Général François , le meurtrier de fbn père;
elle va pour Timmoler fur fa tombe ; mais voulant le
frapper , elle tue fon Amant qui vole au devant de ici
coups*
XmP^ROMPTU de campagne , (f )Çoméiie en m
Aêle^ en vers , far Philipfe Poijfon^ au Théâtre Françoisi
La Scène où Erafie » Comédien (lippo(%, înftruic Angé^
lique de (es fentimens , en pré(ênce même de (on pere^
cette Scène 9 dis-je , qui donne le titre à la Pièce »
ne manque jamais (on effet. Le rôle du Valet a de la
gaieté ; mais le caraâère du Comte ^ père d'Aogéli*
que , ell (hr-tout (ingulier & théâtral* -
IPHIGÉNIE ENAULIDE , Tragédie de Racine , ri-
duite à trois Aâles » &* ceupée en Opéra par M» le Cke*
valier du Kolley y Mujique de M* le Chevallier Gluck ,
1774»
Orphée Cf Euriiicé t Drame Hiroique, en trois Ades,
traduit de l'Italien en François , êc ajufté par M. Mou-
line , (ùr la Mufique de M. Gluck , le z Août.
On rend au tombeau d'Euridice les honneurs fu-*
nèbres y qu'Orphée interrompt par les cris de fa dou«
1
^^4 I S M
leur, L*Ainour touché des plaintes de rani?fit le plus
tendre , vient i fbn fecôurs ; il annonce â Orphée , que
Jes Dieux confèntent qu*il aille trouver Euridice au fê«
jour de là mort ; & il les doux accords de fa lyre peu-^
vent ap^ailèr les tyrans des enfers , il rendra (on amante
i )a lumière. Les Démons étoniiés de Taudace d'Or-
phée , veulent Teflrayer & Tarrcter. Orphée fait fcntir
rcndi^e. Orphée
mené, ians ofer porter fiir elle un regard qui lui fcrbic
funede* Euridice ne (butenant point rindiflFérence de
fbn époux, (iiccombe à ùl douleur. Orphée»ae pouvant
plus réiider à des épreuves fi cruelles , s'emprefle de
porter du fecours à fbn Amante , la regarde, & elle
meurt ; ce malheureux Amant fe livre a tout fon dé-
ièfpoir. Il tire Con épée pour, Ce tuer. L'Amour l'arrête,
ce Dieu rend la vie à Euridice , & couronne les feux
du plus filtèle époux. On célèbre la puifiàlnce^ les .
faveurs de l'Amour.
ISMENOR 9 Ballet Héroïque , en trois Aâîes , par M. des
t\0ntaine5 % Mufique de M. Rodolphe 9 joué d la Cour^
1773.
Ifmenor efl le premier des Speâacles Lyriques, don-
nés dans les Fêtes du Mariage de Monfèigneur le Comte
- d'Artois. Il a été repréfènte dans la magnifique rklle du
Château de» Verfailles, Je 17 Novembre 1773.
Ce fiallct Héroïque efl en trois Aâes , Pars^les de
M, Desfontaines, mufique de M. de Rodolphe, ordinaire
de la Mufique du Roi.
L'Enchanteur Ifmenor veut conpoître l'amour de Zu-
lim 9 & éprouver Zédire , jeune Princefle , dont une
Fée a pris foin de former le cœur. Il traverfc leur hy-
men prêt à fc conclure , enlève Zémirc , & la tranf-
porte dans un défèrt affreux y où il feint de l'amour
pour elle. Il éprouve , par la terreur , la confiance de la
jeune beauté ; mais la fidélité de Zémire fait cefTèr le
fatal enchantement : elle efi tranfportée dans le Palais
du boiibeur, ftfe trouve dans la gallerie de Verfàilles,
J A L 4„
«ù elle Tolt Zulim fon, Amant , & la Fée (a protcânce»
Le Théâtre repréfente alors le parc de Veriaiîlcs du coté
du baflin d'Apollon , avec le Temple de VHymcn , ou
TEnchanteur 8c la Fée d'intelligence , concourent à
la félicité des deux Amans , êc ordo nnent des fêtes.
JALOUSIE D'ARLEQUIN , ( Za ) Comédie en trois J&r,
par Goldoni y aux Italiens j 17 ^Im
Cette Pièce commence par les inquiétudes d'Arle^juin
fur les attentions que Pantalon , Scapin, & principale-
ment Lélio y ont pour Camille. Ces inquiétudes font
bien-tôt place iiajaloufîe la plus caraâériiîe. Quoique
ce qui Toccafionne ne £bit qu'une erreur , il y a altci
de vrailèmblancc pour allarmer un mari tel qu'Arle-
quin. Uue lettre écrite par JLélio à la Cantatrice don^
il e(l amoureux , & que Scapin remet àtCamille, for«
me le nœud & Tintrigue de la Comédie. Cel^ produit
des ^tuations théâtrales , intéreffantes , comi^urs & pa-
thétiques
JALOUX HONTEUX DE UÉTRE y ( le ) Cômf^U
en trois Aâtes , en profe , par Dufrefny , au Théâtre
François » 1708.
Cette Pièce peint un caraâère aflèz rate dans la (b-
ciété , mais qui n'eft point hors de la vraifemblance.
Un Préfidcnt « jaloux de (k femme , & qui a le bon-
heur de rêtre mal-à-propos , craint que Ùl jaloufie ne
le rende ridicule ; & c*eft Damis , Amant de Lucie ,
nièce & pupile du Pré/ident , qu'il prend pour (on ri-
val. Une meprife , occafionnée par la reflemblance des
habits que Lucie & la Préfidenté portoient dans un bal,
a redoublé les (9upçons du jaloux ; & une petite flor-
tcnOty jardinière > les y entretient. C'eft elle qui eft char-
gée d'épier la conduite de la Préfidenté ; mais gagnée
par Frontin ^ Valet de Valerc rival de Damis , elle
dit tout ce qu'on lui (liggere y pour rendre ce dernier
encore plus fiilpeâ. P'un autre cdté» Thibaut, amour
496 J A R
reux d^Hortenfe, & jaloux de bonne foi ^ fofme ua
contrafie agréable avec le Préfîdent foti Maki^e. La
Scène , ôà JLucie couverte de réchàrpc de la Pré-^
jRdente , & d*un robe pareille à la /leiine » veut éprou«
Ver Damis ^ efi par elle-même intéreilànte ^ 8c amené
un dénouement relatif au caraâcre du principal per**
ionnage. Le Jaloux , trompé à (on tour pat cet exté-
rieur , donne les marques les plus éditantes du fei*
ble qu'il Youloît cacher.Ii ne lui relie alors d'autre parti
i prendre , que d*accorder Lueie à Damis pour Fen*
gager i (e taire. Ce (u jet paroit tr aité avec une écono-
mie intelligente. Peut-être niéme lui devons-nous quel-
ques Pièces Hipérieures à celle de Dufrefny ; telles,
par exemple , que le Vréju^é à h Mode , & le Philofo-
2ue payante. Us r<^avent quefCombinéé dans fes rapports
: d^fes oppofitions) une rdée peut devenir lafource
d*unrinfijiiti|E d'autres»
J^nOlNIERS , ( les) Comédie en deuxA^es , mêlée i'A-
titttes f par M* Davefne > Mufique de M. Prudent , aux
Italiens ,1771. _
Colin, garçon jardinier, aime Colette, donx II cû
aimé. Les père & mère de Gl Maitrcfîè confcntent qu*il
répoufe ; mais l'arrivée d*un Nicolas Bertrand trouble
le bonheur des deux Amans* Cet homme , qui a quitté
le village & fait fortune , revient partager /es ri-
chcfTcs & vivre avec le père de Colette. Il demande
fa fille en mariage , Se annonce Ton retour & fa bien-
faifance , en donnant une (bmme d'argent à fon ami,
qui , dès ce moment , ne veut plus de Colin : mais
Colette ed fidelle à fon inclination. Elle conjure en-
vain fon père de tenir (à première parole ; fes priè-
res & celles de l^r mère ne peuvent vaincre le plaifîr
qu'il fe fait de vivre riche. Colirt , défefpéré de ne pou-
voir obtenir Colette , s'engage , & veut fe venger de
^ fon
MAR N Ott ^èt
fbn rirai. Nicolas Bettràncï ^rjrivt , & confirme ïe prd^
jet qu'il a de faire le bonheur de fon ami & de Gê
famille dans utie bôrtne métairie , dont la tetfe felrtile
doit répondre avec uHire à leurs C)ins. Bertrand s*ap-
perçoit bien -tôt qu*Il gène rinçlihatibn dé Colette ;
(file ne tarde pas élle*niéihé â lui avouée le fe'crefe
de fon cœuc. Bertrand ne balance point de faire fbn
bonheur ; U acheté lé congé de Colin , & feconi^oil^
fant en îtii fôn neveu , il fui fait obtenir Colette éii|
mariage , & leur aflurc une fortune.
M
JMlARI AGE CLANDESTIN', ( lel Comédie en iroià
Aôles^ & en Vers Vibres , par M. le Monnîer 9 jouté p«r.
tes Comédiens François > le 11 Ao&t if fS^
CeUé Eiéce eftiitèitéç^éé i'Àngiois-itfc Àu^
leur célèbre de Londres. Elle a été mal reçue , & TAu-
teur Ta retirée après la première repréfcneation : ce-
pendant plufieurs des |S&nqs ont paru agréables Se trai-
tées avec délicateflé ; mais beaucoup aautres ont paru
inutiles.
9S
a^
lÉ*
•N ,. .. •
"m . • -
^^OWtA ÏAi^osTiikès, Ôfferaa
Comique, en un Me^fox W- Cailka^asMifique de Bacceh
li , aux Italiens , iT7<5f a./ .
iràît'dc cette Pièce V'fods le titre d'une Comédie de
Tome Uh ïi
»5» " ». É D
Montfloury. C'efl une fawc coniniîre à rimprïmtrfc;
Voici l'extrait de la Comédie de Momflcury.
M. Vilain , nom Jïgnificaiif, réfute de donntr i U
nouvelle époufc , & à ceux que fon mariage a raflèm-
blés , le divertîflement d'une Comédie. 11 en^rend o^
. calîoti de faire la critique de ces fortes d'amufemensf
ï-esPoiîtes n'y font pa: eux-mêmes épargnés; Se il dit,i
icc fujct 1 des chofes qui Coat encore vrAÎei de nos jours:
C'cll un métici gâté : tout le monde s'en mélcf
Quand j'y fongc , morbleu 1 je tombe de mon hant:
i Iln'cfipas aujourd'hui jufqu'xu moindre Courtaud!
Dans U^démangeaîfon d'exercer (on envie,
Qui ne lôit le bourreau d'un Vers qu'il eflropic.
Enfin , le Bcau-pere de H. Vilain amené une tronpc
ie Comédiens , &ia Pièce commence- Cet Aâe ci
donc plutôt un Preloguc qu'une Pilëce,
JR.ÉDUCriON DE PARIS , (/a) Drame Lyrique m
trois ASh$ , par AS: du Rofij , Mufique de Mi Biaaehi ,
tux Italiens , U ja Septembre i77ï'
' Le fujct du Drame eft tiré de l'Hifloire d'Henri !V ;
lorfque ce' bon Roi fe préfente devant Paris , dunt une
des porter lui eQ ouverte par de lîdèles fùjcts à qui
les Ligueurs en avoïent confié la garde. Henri occupe
rrefquc toujours la {ienne ; S c eft lui qui fait tout
intérêt de ce Drame. Il vient lui-même recevoir daiu
la nuit le ferment de fidélité de quelques liabitans qui
& foDi deuçbis du£iUH de la JU^e< U fudoiuiÇ| i|
R O G V I U ^>^^
lr<lcompçA(e, îl encourajfCt 3 parle, il agît conime VAid
foire Ta repréfènté* Mais ceVefi point un Drame; encore
moins un Drame dilpole pour la Mufique.
ROGER BON-JtMS ET JEANNETTE » PatoiU en
Vaudevilles de Wpéta d^ÛRPHÉM it EuRivicÈf far MM:
MoUne & d^Orrigny » omx htdienî.
Les Parodifles ont cherch! a tourner en ridicule la
Fable d*Orphée , & à relever les fautes du Poème
& de la Mufîque de cet Opéra* Ils blâment les cris ou*
très d'Orphée, & la fbiblefTe des airs de danfès. M.
Fume ton, Maître de forge, qiii a enlevé Jarotte , fait
un r61e que Plu ton auroit dft avoir dans TOpera. Au
refle , la rarodie eft calquée fur Taâion même Parodiée.
C'eil une Servante qui contrefait ridiculement Ùl Mai'
CrefTe* Une fingularité remarquable , c*eâ que M.
Moline , Tradudeur de l'Opéra d'Orphée , s'efi joué
lui-même dans U Parodie y dont il eft aufli un des
Auteurs*
r
T^EUVES CRÊOLESi {Us) C$méiie entrai
AEles y en Profe » 17^8*
On peint dans cette Pièce ,Sc Ton attaque le9 mœun
& les ridicules de nos Colonies, La Scène eft dansl'A-
mérique, M. de la Cale a deux Csurs ^ veuves depuii
quelque rems , une jeune nièce , veuve auffi , & une
fille nouvellement fbrtie du Couvent. Le^ Chevalier de
Fatincourt cherche fortune par le mariage. C'cil un
konune fiii&ûnt » qui s*eft fatt aimer des trois Vcuvtf |^
Xi i j
, V E W
mais incettaki à qui il doit doiûier ht pomme ; il nt
,. coniîdére que la tkhefTe. Cependant les trois Veuves
font. Tune après Tautre, confidence de leurs
tnguant pera tout créait aans i cipru de M. de laCale^
en lui promettant de lui faire avoir une Croix de Saint
Louis , oqu'il n*a pas le crédit de lui obtenir ; enfin Fon<*
val , jeune Négociant , Anuint aimé de Refalie , ii^
clare fqii amour , la demande a Ibn père ^ £c deyicnt
(on épcmxi^
FIN* ^
s
'^^
NOTICES
DES POETES ET MUSICIENS
Qui on^ travaillé pour U Théâtre , a^tc la
lijlc de leurs Ouvrages.
On trouve VAndlyfe des principales Pièces dans le
Diâionnaire Dramatiques
• ». •
f • f -
?•#
■jr a X X <5 je J!
DES POETES ET MUSICIENS
Qui ont travaillé pour le Théâtre , ayec la
Lijh de leurs Ouvragés.
AB A C
.A BANCOURT , (M.d') Anienr vivants U a fait le PW*
hfophe-foi-difani, l'SçtU àti Epoitfet , Elift & Chamuu i Piccet
jouées fur des Théâirei àt Société. ■''
ABEILLE , C G^fpard ) Prieur ie Nofrc-Damede la Mercî,
& reçu 1 l'Académie Françoife, naquit à Rii;s en 1S48. On
a de lui des piles, _des Epicres, & plufieuis Tragédies ifça-
voir, Areélie , CeriaUn, Ljncét 6" Soiiman, On lui attribue
encore Crifptnbet Efprii , & les Traeédies ^Hercule , de
CaiûMjSf ffeSiVan«/,PIufieiirsde ces Pièces Furent repréreni^es
& imprimées fous le nom du eomédien la Tuilerie , l'Ab-
bé Abeille n'olatit plus meure Ton nom à fcs Ouvrages
depuis une aventu-e qui fit tomber fon Argelie , & lui attira
nn déluge d'Epigrammer. Il fut Secrétaire du_ Marcclial do
LuKembourg,8t honoré delà familiarité du Prince de Contî
& du Duc de Vendôme, nies amufoit par iei bons-mots &_(ur-
tout par fes grimdces, gui rcdoubloient de mérite fur un viliiKe
' fort laid & plein de rides , que cet Abbé varioità ton gré.
ABEILLE, Neveu du précc'lent,a donné b PilhVdit.
On ie dit aulTi Auteur de Crîff in- Jaloux , qui n'a point été
«prélenié.
ACHARD, (M.) Auteur vivant, a fait les Priemitom
biiiU, avec M. Anfeaume j & avec NUQutent , le Qiwitr-
^iiiérei, ' ■. ■ , '
p4 Aï AL A M
AXÇVÎB|[K|l£^ ( Jf#» pupast )'CohfcîlÉM: ail Pâ*4
fiient (Te Tôu!6u(e ; où il eit mort en 175T > a fait troh Pittt
fe's de Théâtre, qui font,' les Trots SpeSacki , le Princr âe
VoH^ & Çolinene.
ALAIN, {Rohm ) Parifien , fils cî'un Sellier, & mort en
172Q, a fait en fociété ^avec le Graftd,^la Comédie de TEr
jpfeftt/^ Réciproque^
ALAKlUS , Joueur de Viole , a fait la Mufique éxBdk$
IJex 'Tuileries , en 17 18.
ALBARET , ( i* ) Cenfeur Royal , Auteur de l'Opéra dç
ALENÇON , .(d; ) Huiffier&filsd'Hûiflîerau Parlememde
Paris : il rèfte de lui la Vengeance Comr^ue > & le Marîase par.
henre de Change. Outre ces deux pièces de Théâtre, il a donné
voe édition çomplette des Œuvres de Dufrefny j^ & de celles da
fAbbé Brueys. Il eft mort au mois d'Août i774»
ALEXANDRE ^ ( M. ) connu pour le Violoncelle » a fait k
mufîque des pièces intitulées Géorgçt 0" Çéo^g^fte , le Teth-Maf.
tre en Province' , ti,fprh ivk Jour*
ALIBRÀI 4 ( Charles Vion d' ) fils d\in Auditeuides Comptes
ie Paris , & frère de Mde. de Saintot, connue par fcs Lettres
^ Voiture, Il mourut en i/i^5,& a voit compofé pour le
Théâtre , Ârnynte^ la Tqmp^ Fméhre , le Torifmond & Soliman^
^ AL£AINVAL , ( l'ÀbbéLéonor-Jean-Chriftine Soûlas d' ) né
à Chartres , & Philorophe peu à fpn aife. Il commença à tra-
vailler pour le Théâtre en 172^ , & a donné fucceffivement,
r Embarras des Richfffes^Xe Tour de Carnaval ^ hFauJfe ^Appa-^
rence^ V Ecole des Bourgeois, y le Mari Curieux Se h Fée Marotte.
B mpurut Iç. i Mai 1753 •
ALL ARD , ( Marcellin ) a donné le Ballet en langage Foréfien^
ALLEAU a fait imprimer en 171S, dans fes ÇEuvres me-.
Içes , une Paftorale intitulée IsiFête de V4mour & de l'Hymen^
ALLIQT. Il a donné le Muet par Amour,
AMBLAîNVILLE , {Bajhceirvais d') on a de cet Auteur
hyiorts ou / Heureux Berger 5 la Princefe ou VHeureufe Berz
^Ére; ^ri^/re. Fable Boccag'ere.
AMBOISÇ y ( APRIEN d' ) Grand-Maître du CoU^^ede
Navarre , Curé de Saint- André-dcs- Arts , Evéquede Treguxer-,
?°iî,^r« ï ^1 ^ , a fait , felon la Croix du Maine , pluficurs pièces
^ip Théâtre , cntr>uuç5 la Tragédie fifîafci>/ï«^^
A M IN A R 505
AMBOTSE , ( François d* ) frère du précédent, fut Avocat
nu Parlement de Paris , & fuivit Henri III. en Pologne. La
feule pièce que l'on connoîfTe de lui eft une Comédies facé-
tleufe , intitulée Napolhanui,
ANCHÉRES, {Daniel) Gentilhomme né à Verdun ,«c yjf-
vant au commencement du dix-feptieme lîccle. On croit qu'il
étoit attaché à Jacques ï. Roi 4*AjDgletrer«. Il a fait la Tragc*
die de Tyr & Sidon,
ANDRE', { Charles ) Perruquier, demeurant à Paris, né à
Langres en 1722 , a fait imprinier le Tnmblernenf de Terre de
Lrfl/onne , Tragédie très-finguliere par le ridicule, avec une
Epitre Dédipatoire à ^l• dç Voltaire , qu'il appelle fon cher
confrère.
ANE AU, ( Barheletnî) Auteur du Mypere de la Nativité
far Perfonnages. Il fut Profeffeur de Rhétorique , & enfuit»
Principal au Collège de Lyon en 1542. Accufé d'avoir lancé ,
d'une fenêtre du Collège , nne groffe pierre lur le Saint Sacre-
ment & fur le Prêtre qui le portoit , il fut maffacré par le Peu-
ple en fureup , le 21 de Juin de l'an 1565.
ANSART , f M. Jean-Baptifte^Frariçoîs ) ancien Gendarme;
il a donné les Rejforts Amoureux d* Arlequin,
ANSEAUMEi ( M. )'né à Paris, Secrétaire Répétiteur de la
Comédie Italienne > l'un des principaux Auteurs de ce Théâ-
tre , & auparavant de celui de TOpcra- Comique , débuta par
un Prologue intitulé la Vengeance de MclponT.he^W dpnna en-
fuite le Chinois poli en France , le Monde renverféy les Amans
trompés , la F^ufe Aventurière , le Peintre Amoureux de fon
Modèle , le Doi^eurSangrado , le Médecin de V Amour , le M(^itre
d'Ecole , le Procès des Ariettes & des Vaudevilles , le Soldai
Maf^ic'en^ ; & à la Comédie Italienne , l^fle des Fou:( , Mazvt ,
le Milicien , les deux Chajfcurs & la Laitiers , l'Ecole de U
Jeumjfe , la Clochette , le Tableau parlant , h Coquette de Vil"
lagCi la Rejfource Comhue ^\e Rendez-vous. bien employé , le
Retour 'de Tendrcjfe ; il a fait tous les ConTplimens de Clô-
ture au Théâtre Italien. M. Anfeaumo a eu part à quelques
autres ouvrages , tels que Bsrthold à la Ville , le Di?/>iV Gêné*
reux 5 la Nouvelle Trat^pe , &ç.
ARAIGNON , ( M. ) Avocat au Parlement de Paris , «
donné le Siège de Btauvais , le Vrai Philojophe ; & avec M»
Clément > le Prix de l'- Amour.
ARMAND , ( le fieur ) Privilégié 6\\ Roi pour les Speda-
fles de Fonmnet)leau » é^ £1$. du célèbre A^eivde ce nom»
|o£ A !t AS
tS AateittJepTutîcnn Pièces de Tbéntrc innées « ^mnatéi
ou dansccs Sociiltés parriciilîeres. Ces Pièces font, Falgift
S/mvêt , la Foire aux CompHp'fitj, le _Renur dci Cotnédient ,
It: Eirennef Allèsori^aes d'ArU^iihif l'Hcwtux Evénement ou
le lii(nvtnu, le Vtni-Maiire raïfoanaliU ou les Coftttdw Ja-
féet , i'.dm»;!»' -l'awjawir (Jr défarmt, la Papiile de R^an mifc
en V audevilles , les Effeii de U fengeanci , le Dépit (ioi«i-
MKjicTe Molif reréduit à un aSe , Arlcjuin Poè'ie Exiravagani ^
l'Heureiife tmion, le Retour du Cainmerce , l'Haméie-bamrne t
les Vrvutrhet , le Cri de la Nature , le Moyen d'être heureux on
les Bienfaifam , le Repoj oiTégorimit , rfVne maitvaîfe paye ou
MM « iuûKpen't Si yemre afamén apoint d'arHUei, Proverbes.
de lui Jsamernnan , Tragéd»
ARNAUD , [ M. Franfois-Thonm-Marte de Bacuhrd d' }
né à Paris , & originaire du Comiat d'Avignon, a fait le Ciimie
fie Comminget , Fupliémie, Fayel, Mérinval, Caligtty , Jdaménét
& le Mtmvais Riche, dans le genre dramatique.
ARNOUI.D, (M. François MuiTot! de Befançon; le S«'«.V
dupé y VHtuTsux faloux , \ipetite Mnmterf . k Complinieni in-
xrrompu du Nouvel An, leTcpament dt Politiinel\, PaKilùnet
de retour de l'autre wmide , h. Foniamt merveilleufe . les Au-
diences de Qfihtre , Mennoh fuît totit , ou la Réconciliai ion in-
tére^ée, le Déniiheur de ta. rh i ,\i Répertoire -, la Veillée vil-
tageaife , Robin fan Crufeë . l'Arère de Cracovit , le Mariage af-
Sorti , le Compliment de ctâture^ le Sculpteur ou les Maitequins ,
ie Chai botté, leViUagroii hotte', le Villagioii clair-voyant ,
^Içefle ou h force de l'Amour Û" de l'Amiré , PAffrologue , At-
cîtnaiendre , h Fête de rol(tie,le Bractnnitr. toifeait chéri.
î.a plupart de ces Pièces font jouées fur les Théâtresde ta Foire.
ARTAUp , [ M. Jem-Stfiipe ) né à Montpellier le itf Dé-
«ertibre 173» , Cenftur Royal , BibIiût^écaire de M. le Duc
oeD(irai,& Atuenrd'unc brochure mtîtulée la Petite Pofie
dfvalifée , 3 compote la Comédie de h. Centenaire. •
ARTHUS ylUFere) Jéfuite , Auteur de la Tragédie de
Benjamin.
itdtP»-
ASSOVCl ,{ Charki Ccipeau d' ) naquit k Paris en i6oy
Son lèul ouvrage dramatique eft intitulé les Awourt d'Afot-
Un & de Du£hr.é. 11 moulut feu riche ea. lâj!' > après beaucoup
AXt AT fer
Se fnirerTtpi Sr d*aTçntures , qn'ila écrites hâ-mêmc fan flylt
prefque boufibn.
AUBFRT, ( Jacquet ] a été Intendant delaMufiqne defirnli.
le Duc , & a fait celle de l'Opéra de la A^m des ?hu, 11 cft
mort au Village de Belle-ville près Paris, le if Mai 175 )•
AUBEKT, ( M. F Abbé Jean-Louis ) fils du précédent, Cha*
ipclain de rEglîfc de Paris, né à Paris le 15 Février 17?!, Au-
teur d'un vohune de Fables > de la Tragédie de la Mort SMel^
& des petites A£Bches«
AUBIGNAC , ( François Hédeliu. Abbé d' } d'abord Avo-
cat ^ en fuite Ecclcfiaûique . naquit i Paris en 160^. Il a fait
k Pratique du Théâtre , le Royaume de Coquetterie & l'iéifipidê
Roman de Mac or if e. Ses Tragédies font ^ la VuctlU d'OrleaKs ,
Zénobie 8c Sainte Catherine. On lui attribue aufliî celles de Far
Une Se d'Erioeène.
AUBRY , f Jean-Baptifte ) Maître Paveur, Auteur de Dé-
tnétrius & Agaihocle , eft mort en i6f ».
AUDIERNE , ( M. ) Maître de Mathéniatique j a donné la
Suivante défimér^fse , la Méfrife , le Marié éiart & les trois
Bojpus.
^ AU DINOT , ancien Aâeor de l'Opéra^Comique , aujoa^
d'hui Direâeur du Speâacle qui porte Ton nom , efi réputé
i' Auteur du Tonnelier.
^ AUFFRAY, ( François] Gentilhomme Breton, connu poor
FAuteur d'une pièce intitulée Zoanthropie»
ARDENE , ( Efjrit-Jean de Rome d' ; né à Marfeille en 1684*
mort en 1738 , a compofé la Comédie du Souvellifte.
AUGE' , { JeaurBaptiJie ) fit imprimer i Dijon fa Padorato
ile Doris»
AV ISSE , ( Etienne ) Auteur du Divorce , de la Réunion
forcée y dt h Gouvernante , du Valet embarraffë^ des Petits-Mai"
ires, SLdesVieillards intérejes.
AUNILLON , ( l'Abbé Pierre-Charles Fabiot î mort en 17^0 ,
âgé de 76 ans. On lui attribue les Amans déguifés , Comédie,
& quelques Romans.
AUTREAU . ( Jacques ) Peintre par befoîn & Poète par
goût , mourut dans la pauvreté , prefque toujours attaché a cet
deux profeffions dans Paris fa patrie, à l'Hôpital des Incura-
bles en 174Ç. Ses Drames font le Port à l'Anglois, Démocritt
prétendue fou , le Chevalier Btrjford , la Magie de l'Amour, FA^
vante romane fgue , les Amoursipt^rmu, P^mtrge^à marifr, Im
■foi _ AV AZ
Fîlk tnpr/te j Rhadtn , tei Fatae Antti , tiPMFgt imu Ut tf'
facti inuahuim , Ict Fêitt dt CorhtU , le GÎlant OrStirt ,
ijertuft & Hryat**
AUVERGNE, (M-d'ISutintcBduit (Je la MttfiqneJaK^t
Auteur de celle des Amouti it Temvé,des fUtud'EMterft.it
ta Vti.inair.e , des TrpjHf nr/ , £l.nti & Ldvhtk , de €MtiM^
■ d'NiTtuh mcarant , iJe Tolhhn.ÔM Prix it Uvaltur,àebt
Colette ircri.pc't . di; Riiçur du Frimimi , de la Tour (••
ihatttée , if Sémi'ramij , par Roy , At b Mon ^Orfiée,fit
' M. Marmontei , Tragédie; qui n ont pas été repréfentétt^jdi-
LÏBUt, en tarièté. Se de tons les chûueoiens bits dAnrPO^
pera de CiilUrhoe , des Fêtes Crtcjatt O" RomtAut . BOtâs-
ment dan: l'sâe de T(iu//;, doniilaf^t let ^ deBalIfcB
& les Ctittun. '
ÀUVllXIERS , ( lejAw- i* ) ConrfdTcn Je fSeÛenr io
Bavière, a hit jener i Munich «m CotaéUe de Ta &foii»
tmiralce le Feu»» ou la OmjlwKe.
AUVR^Y , I Jtm ) Atoc:« a» PaHement de Noraundie,
nsquit en ifva, & mourut en léa. 11 a donné FbMKmi
découverte , Mad«im Se la Derinde.
AZEMAR, (M.d') a dçnné les deux Miticient.
£rACHELIER,(M. Jean-Jacquei ) Peintre du Roi, Mi
leAeurdet Ecoles Gratuites de Dtt&n,&tsiti.e(^tudtFg' .
Wf//; , Proverbe enun Aflc,i7T4-
BADON , i ;faac-Jean ) Jéfoilc , ni dans le Diocèfe d9
^onipellier eb 171g, PrcÂ^ïïêur de Rhétoiiquc i Toulomet
y fit jouer la Tragédie de Sînorît.
BAIF , ( Uiart ] né en Anjou proche la Flèche , Abbé .
Confeillerau Parlement, Maître des Reaufces, fiit enroyf
Ambafladeur i VeniCe en 1530. 11 refte de Itii deux Tiagcr
dîes, EUElre & Héeuba. ,
^ BAIF , ( Jean- Antoine ) fils naturel du précédent » naquît
à Venife en ina- Il voulut introduire dans notre lan|ueru«
fige d'uite Pocfie meluiéc à û muiei s <!«» t«« -Gaç» 4(
B A |«>
Lttîns. $es otmtges cle Théâtre font rEwiuftte , le Btavf ,
BATM.ERE , ( M. ^ ne à Pari*?, Auteur Je l>e«r4r?an*
fyrha , '3u RoJJignoJ , du Rfto«r in Trtntemps , de Z/i>*ire
BATÎ-LY , ( Jacques ^ né à Veffaîfltt en ï7ôT , Garde det
BALOT DE SOVOT , mort en 1761 , arecouché TOpcra
ie T^fjpfnnlton , de la Motte.
BAMBIN I , ( M. ) eft Autfur de la Mufîquc dc« Amans d»
Village , & des Ariettes de Ntcaife^
BANZï n eft connu que par le BdUs de Vilkntavf-Saîns^
George.
B VRAGUF , né à Rouert , &mort en t7îf , a laîflS au
Xi dtre la Comédie £Aphos
BAR AN ( Henri ]d, ionnél'HmfnejufltfiéparlaFoi ,Tn*
gi -Comédie.
B AR ANTE , ( daude-^nace Brugiere de ) Avocat à Riom
Cil Au /erg ne, ^^ donné Arlequin' défenfeur du beau Sexe ^bk
Fontaine de Sapience , h taufe Coquette <, le Tombeau de Mahrt
André , la Ihèfe des Damts , Se Arlequin Msfantrope,
BARBIER , ' Marie- Anne ) dirigéepar les confeîis de TAb*
bé Peliegrin , a fait pluiîeurs pièce? de Théâtre. Ces pièces
font Arie & Vêtus , Cornélie , Thomiris , la Mort de Cézcer , le
Faucon , les lêtes d'Eté » le Jugement de Paris , les Plaifirs de
ta Campagne. Elle eit née à Orléant , & morte à Paris en 174^ •
BARBIER a donné , au commc^ncement de ce ficelé , la
Vengeance de Colombine ^ les Eaux de mille-fleurs , VOperq in»
urrompu , la EiUe àlanwde , l'Heureux naufrage éc les Soiréet
£Eté. •
BARBIER, ( M. ^ né à Vitri-le-Françoîs , connu par det
l^enjées diverses ou Réflexions fur l'Efprit^ a fait une Tragédie
intitulée Oafctire*
BARDON , Auteur de la Tragédie de Saint-Jacques^
BA^ET r M ) eft l'Auteur de V Amant fuppofi ^ àeZélidei
Ses ijolijkbett Se d« l'yii deU frivolité.
•i*r
BX
\
mARNST, {km) ConTeaicr & Sccréinie «h Doctt
Lorraine, a pd>iié une Tragédie de b PmcelU dtOrlému.
BARO 9 ( Bédtkaxar ) né à Valence en Daupliiné en i6cê;
fat Secrétaire dHonoré d'Uift. Ce dernier étant mort, coin*
ire il achevoit la quatrième partie ^Aflrie , iaiilà Tes Mémoi-
îes à Baro qui continua cet Ouvrage , & monrat en 16^00
Les Pièces mi'il a laiflëes font, Célmde , dfifi y Ç^e^%
SMnt-Eupache , Ctartnwnde , Fanhénte , If ?rtnc€ Btfhtf^ Qh
rifie ou (es Charmes de U Beauté^ Rafermnde & VAnuaue Km-s
duéitive. •
BARON , {^Michel ) fils d'un Marchand d'IfToBiliifi q« s\h
toit fait Comédien , entra dans la troupe de Molière ^ & qait^
fa le Théâtre en 1691 , avec une penfion du R<m deUllé
icos. n 7 remonta en 1710 , âgé de 6S ans > ft fl bt auiÇ
ap]p4audi que^ dans (à jeuneffe ; on l'appella d'une cooukiaiie
Toix le Rofciui de Ton ^cle, Rouflèau difoit de cef Antettr»
qu'il donnoit un nouveau luAre aux beautés de Racine , é
un voile aux dé&uts de Pradon« Il mourut en 1729 > âgé de
77 ans* Ses Pièces font l'Homme à bonnes fofntnej , le Rat*
déz'vous des Tuileries , les Enlévemens , la Coquette , le U^
bmx , PAndrtenne , P Ecole des Pères on les Adelphes.
BARTHE , ( M, ) né à MarfetHe , de TAcadémie des Bcllcf
LiKttres de b même Ville , conmi par plufîeurs Ouvrages de
Poefie » &par trois Comédies , qui fo^nt, fAnmewr , les F«i»/-
fes ififidélités , & b Mère Jdoufe.
BASSECOUR , ( paude ) natif de Ham en Haînault , à
fait une Tragicomédie Pâfiorale , intitulée MUms.
BASTIDE , ( M. Jean-François df ) né à Marfeille en 1724Î
connu par beaucoup de Romans & d'Ouvrages de Littéra-
ture , a fait pour le Théâtre le Défenchantement înefpêréAe
Jeune-homme , les Deux Talens , l'Epreuve de la probité, les
CaraCîeres de la Mujique , les Etrennes > Géfoncour & démet^fne»
BATISTIN , ( Jean - Baptifle Stux ) Muficien , Allemand
d^originë ^ né à Florence , a &it les Opéra de Méliagre, ié
Manto la Fée , & de Volydore
BAUGE' i ( Daniel-? oui Chapufeau de ) né à Lyon , fils d'un
Miniftre de L. R. P. R.» abjura le Calvinifme Se fixt Abbé
fans bénéfice , marié enfuîte & Financier ; il finît par une
charge de Secrétaire du Roi , & mourut vers Tan 1759. H
fjà Auteur de l'Opéra de Coronis.
.BAURANS » Ré à Touloufe , mon en 17^4 > âgé d'^anl
B A 8 E
fof T4 ^"ns ^ lî rompoîJ fur des airs ItaSefisIa 'Sérvgnte Jlaî-
BEAUSSAtS ( fc Oievalter àt ) a aonnè la t>i7;^e^
B AU VIN, [ JeanrOrêsoire ) Avocat, ancien Profeileiirâ
l'Ecole Royale "Militaire , de la Société Lhcéraire d'Af ras » ûi
patrie , «è en 1714 , a travaille à Toj^fer^fateur^vec M. Mar-
inontel , adi Mercure , 8cc, Il n'a fait pour le Théâtre que la
Tragédie des Oiérttfyuet.
BEAUBRHUIL , ( Jean àe) Avocat au Préfîdial de li-
moges , a fait des Poelies Latines & Françoifes. Nous avow
«ttuî ^e kii une Tragédie de Régulut.
BEAUCHAMP^ ( PterrcB-anfou Gfiart de ) né 1 Par»,
y mourut âgé de 71 ans. On a de lui les Amours d'Ifmene
^ ïfménuu , traduétion Hbre du Roman Grec d*£uftathiiis«
Ses Pièces de Théâtre font , le Vmrvenu , la Soubrette , Arîe-
futn amoureux f^r enchantemene ^ le Jaloux , le Portrait^ \cê
Efett du dépit , les Amours réùnts , le Bracelet , la Mère ri"
xfole 4 la F^ûffe incênfUmce , le Balet des Tuileries.
BEAUCHATEAU , IMs <run Aaeur de la Troupe de TH*-
tcl de Bourgogne , fe rendit célèbre dès Tâge de huit ans par
cliflérentcs petites Piéiçes 4e vers , <îont onraffembla un vo-
lume In^4<>« fous le litre fuivant , la Mufe natfante du jeum
Beauchateau , ou la Lyre du jeune Appêlion \ à quatorze
ans le Pocte quitta Tes parens & paffa^ en Angleterre , où il
abjura la Religion Catholique; enfuite il s'embarqua pour
all« en Perfe y et «k^puis on n'a pa eu de fcs nouvelles.
BEAUriARNAIS, ( Madame de]^c\\t a publié le Trhtce
Rofur^miil^
BEAUTOYEUX, ( Ba'thazar dt) Valct-de-Chambre du
Koi Henri lïl, & de la Reine /a mère, compoûi les pa-
roles du Balet Comîfue de la Reine.
BEAUMANOIR ;, ( ie Père de ) Jéfiiîtc , ProfefTeur de
Rhétorique au Collège d'Aix en Provence , €Û Auteur d'u-
ne Pièce intttuiée le Qénie tutélaire
» ■ * "
BEAUMARCHAIS, ( U.Carronde ) né à Paris , a compote
tf oisComédiesi EugMîeilCê Deux Amis trh Barbier de Sévilte^
BEDENE -, { Vital ) natif de Pézenas , fit imprimer e«
!/»!• une «fpecc de Irarc^ , intttuiée , Secret de ne payer janiaîs*
BËHOURT ^ ( 3tm ) Régent au Collège des Bonç-Enfàks
et K0ueA> y rfah Kmet hJi^ylf^Miée & Efm.
jii B Ë
BELIABD C Guilleitme ) ai. i Eloîi, Secrétaire de il
lîeine de Navarre ,_ii'cft connu comme Aurçut DraroatîqM,
que par une Tragédie de Cléôpatre li une Amtnte.
BELIARD ' Fraiifoii ) Horloger à Paris , entr'autres peliis
Ouvrages de dilKrens genres, a fait [î'Nouvtlle Faujfc Sni*
vmn , Comédie.
BELIN , natif de Marfeille, Secrétaire 8f BiWiothécaireJe
la Ducherte de Bouilion , nous a laifTé trois Tragédies , la
Mort d'Oihon, Varoncz , Mufijfha & Zéjngîr. Il efl mon j
Paris versl'an i6»y.
intitulée le Martase de k
BELLAUD \]tan-Bapiîpe) Provençal, eft Auteur de U
Bergerie iTASHae de Fk^'inn.
BELLAVOINE a travaillé pour les ThéSires de !a Foire su
commencement de ce fiede ; on ne connoii de fes Pièces qoS
Sancho-Pan(a.
, BELLECOUS [M. Co//on,dît) reçu Je 14 Janvier mil -
la-Comédie Françoife « eft Auteur d'une Pïêce înûtulee I0
Pattftt Apparence!,
BELLEFOREST ( Ftonpoit dt ) Gendldoinlne itt Comté de
Comminges , mon à Paris en ij^j , a hiflé piufieursOuro-
ges fur 1 Hilloiie de France > te une Pafiorale intitulée fy
rénit. '
BELLONE [Èttttmtit] Âutetn Âti Àrnourt d'Alctnim.
BELLOI ( TierTe-Lmreat Buirene de ) AVoeat , Cito)-*!!
At Calais, & l'un des Quarante de L'Académie Françoife^
mort à Paris le 5L.Mars i^7ï j âgé d'environ ^7 ant. Sej Tra-
gédies ront,TfMf/, Zelmire, le Sie[e de Odati, GairieUt dt
Vtrgi-, Gafion& Boyard , Pierre le Qrntl,
BENEZIN , Auteur de la PaOctralede IjuiàM 1 8c HvM
Pièce intitulée Amirae* . . . .
BENOIT ( Madame Françtnft-AlbÎM de la Martiniere 1 né»
à Lyon, veuve de M. Benoit, DeOitiatêOr , outre plueun
Komansc^més, a compofé pourleTbéâffe le TrîtBfit it
laProhiié & la Supercherie réciprojue.
BENSERADE ( Ifaacde ) de l' Atiiflémîe FtMçoîfe, iiéeii
tin i Lyoni prèsde Rouen, d'une Famille nOble , fit &>i~
tuiwàlaCoiiiruxlcpiedac Bet-ETEiit, Qvtic In MitanMC
B Ê ^i)
t»tiôfes d^ÔviJé en Rondeaux, il a lajfle viné^Ufl BaDets 8t
îx Tragédies : favoir , déopatre , Yphis & Yimte , la Mark
d'Achile , Guftave , Méléagre & la Pucelle d'Orléans. Jl mourut
âgé de So ans, au moment de fe faire tailler la çierre, pat
la nial-adrefTe d'un Chirargien qui , en voulant lui faîte und
faignée de précaution , lui piqua Tartère 6c fe faUva.
BERNARD, ( Catherine ) née à Rouen en 1662, 8c motte
en (712 , étoit parente de MM. Corneille 8c Fontenelle : ellô
a donné les Tragédies de Brutus & de Léodamie.
BERNARD , ( M ) né en Dauphiné > Secrétairc-Génénd des
Dragons & Garde dès Livres du Cabinet du Roi à Cholfy , a
fait entr'aiitresPoefics, les Opéra de Cajlor Jc PMuii, defSur*
prtfes de l* Amour & d'Anacréon,
BERNIER , ( François ) Sieur de la BroufTc ,né dam le Poî*
tou vers le milieu du feizieme fiecïç , eft connu par des Ber«
geries & par deux Pièces intitulées VEmbrion Romain 8t
ÏHeureux Infortuné,
BERNO WLLY , ( M. ) n'eft connu que pat une Pièce e«
ttois Âdes,''en vers, jouée^&Jmprimée à Bordeaux en 1762^
& intitulée le Philofophe Soi-difanu
BERT AUD étoit frère ou neveu de Madame Motte-^
ville, & l'Auteur d*une Comédie intitulée le Jugement de Jo^
& d'Uranie.
BERTIN, ( Ftlhert )3Ajiflronoîs & Dodeuf^en Médecine , a
traduit en François la Tragédie de Podagrie ^ imprimée en
BERTIN , Maître de Clavecin des Princeffes d'Otléans ^ a
fait la Mu/îque de TOpera de Cajfandrei avec Bouvard; &
feui U a cômporé celle de Dtomede , fïAJax , du Jugement de
Parts , & des Plaijirs de la Campagne, lieu, mort il y a environ
jrente ans.
BERTON , ( M le ) Maître de la MuMe du Roi , & l'urt
.. ï'.î^^fv ^^^>^_rL « * ' "' " e, a Kicom*
Camille^ Il à
, _r r- w.. ...w.w.w «,w^ *w«., ww Ihéonis avec
Trial & Grenier , celui d'EroJtne , feul ; Deucalion & r^rrka
avec Mi Giraud ; pluiîeurs morceaux dans les Fêtes Vemtien-
nés j Grecques
fociété, avec ^ , - -.
Adèle de Pomhteu, Il a fait tpute la Mufiqu- ^
pera de Bellerophon ^ 8c a retouché les divertiiTemens de celui
Tomt jif, K fc
BERTRAND ÎFya«f«V)t!'OrUaiu, a &itiniprim«iS.on«rf
4a Tragédie Je Priam , en t Soj.
BF.THISI ,C M. ) ne à Paris le premîer Novembre i7B\,i
compofé les paroles âeVEnUvetntnt ^Etirope, donné au Con-
cert de la Reine en I7Î9.
BEYS , : Charht ^ mort à Paris le i? Novembre 1S55» . «
donré au Théâtre VHôpital dtt Foax , le 7<i&hx /an/ w*»-,
Céîtme ou les rrrre/Kifaux, r^hnanf liiéral & les Fowa «/«(^
irei. On lu! attribue encore une Comédie des CAdR/orw.
BEZE , ( Théodore di ) Auteur de la Tragédie i\'Ahrdhamt<h
crifiant, & l'une des principales ColonnetiJe la Religion Pré-
tendue Rérormée , efl mort à Genève en 1606, Âge de pfav
de sa ans.
BIRTENA ( letn ) Italien, connu par plttfteuri pedttRo-
patis écrits en François, a fait aulTi une Pièce deThtitie,
intimlée la Som-elU lialh,
BIDOT , ( M. ) Avocat au Parlement de Paris , a donni l'i-
Wdi» déguifi. • ■
' BIELFELD , ( It Saran de ) Allemand , a _compofé en Fr»
çois \eTabltaude la Cour y h Matrone, £w»/t> ou le TrHmrk
-au mcritt & ie' Mà'iage.
BIENVENU, {Jacjtict] Auteur Proteftaut, eft Connu («
la Tragédie du Triomplte de Jtfui-Chrljl.
BILLARD, ( daude, Stew de G)urgenay]Vage de la Du-
chefle de Rets au commencement de l'autre (ïcde, a iailR
leeTragédies de Caflande toh, àeMéroué, de Felixèni.à*
fanihée .deSMlyd'Aiban ,deGeMve,&AeiAMortà'HenriIV,
BILLARD I né à Nancy , a compofé une Congédie du in-
BINET , Auteur duTeiûeme fiecle, une Tragédie ieMiiîi.
' BISSON ( Jeamt ] de b Coudraye , a fait imprimer om
"Tr?PCi!ie de Saint Jean-Bapirpe.
BLAISE , Baffbn de la Comédie Italienne, a compofèjuA
qu'à fa irort, arrivée il y a peu d'années, lieaucoup de Ma*
" Cque vocale & infirumentale pour ce Théâtre , * en parnco-
; fier celle â'ifabtlle & Ginrude.
ELAISEBOIS, Auteur d'une Tragédie ieSatmeRtht.
BI.AMBOUSAUI.Tj né danïlefeitiemc fiecle, eft Aui«
deVInpaliili'é de( Féihttét amouratfet , Tragédie Paâorâle,k
dé la Goutti j.Tragcdie imitée de Lucien.
B L 'B O fiy
BL AMONT , ( François CMn de ] ne à Verfaîltes en 16^0
& mort en 1760, de i*Ordrc de Saint-Michel , Sur-Intendant
hlore y les Fêtes de Ihétis , & Jupiter vainqueur des Titans*
BLANCHET, ( Fierre ] né à Poitiers ea 1459 ^Légifte^ en-
fuite Prêtre , mourut à Poitiers en 1515U C*cltlui qui eftl Au-
teur de V Avocat F aielinr,
BLAVET , célèbre Muficien & Profcfreur de Flute traver-
fîere , né à Befançon en 1700, a mis en Mufique les Jet^e
Olympiques , le Jalousf corrigé & la Félicité de Çythere, Il a
été pendant plus de trente ans Ordinaire de la- Muiique du Roi»
& eà mort en 176^. . . ,
BLIN DE SAINMORE., (M. Adrien- MtcheUByacinthe ) né4
Paris , Auteur de pluireurs Héroides 8^ de la: Tragédie à'Or"
phanîs. Il a eu part aux Commentaires fur Racine ,, publiés
par M, Luneau de Boiîgermain,
BOINDIN , ( î^icolas) né à Paris en- 1676 , Moufquctaî.rè
en 16^6, & Membre de rÀcadcmie des Belles-Lettres en 1706 ^
fut emporté d'une fiftule le 3a Novembore 17s; i> à l'âgé de.7f
ans. On lui refufa les honneurs de la lépultujre , fous. prétexte
'd'Athéifme; il fut entcarré le lendemain fans pompe à trois
heures du matin. Parfait, l'aîné ,. héritier des* Ouvrages de
Boindiri , les donna au public en 175?. U s'y trouve quatre
Congédies en Profè, favoir, les Trois Qafôons ^ compofée avec
la Motte» le Bal d'AufeuU; le Fort de Mir avec la Motte,
\e.Fetit- Maitrf d^Rsbe.^
BOISFRANG , Auteutdc larCômédife intitulée \e\Bains de
la FoKse^Satnt Qernatfd':
BOISMORTIER * connu par un grand ijo^Tobrede Sympho-
nies, a mis en Muhque les Voyages de rjjmur^ Dom Quh
êhotte , Daphnis & CMoif»
BOISROBERT , t François k Mételjit Ifeé'àCaën^n 1^92 >
fils d'un Procureur de la Coujr des Aides de Rouen » étoit Abbé
de Châtilbn-fur-Sèîfw. li fut Coitfeillçr. d'Etat , & Tun des
Qttarainte de rAeadéfnie Franjoife, jpar Da faveur du Cardinal
de Richelieu , qi^il divemffoit par ion efprit tourné à la pW-
fanterie. Il mourut à Paris le 30 Mars. i6éi , âgé de 70 ans.
Il a donné diverfes Poefîes, des Chanfpns , d« Lettres , Se
WP vingtaine de Pièces dé Théâtre, favoir, Firande & Lf-
J^mène ^ Us RhéuxAntisyAkhédre, ics^^<x Alcandres , Fa^
^W facr^ée yU Càtiirotmemenr de Darie^ DtdonyVlncùtttmc^
a Jaloufi à'elle^tnêfhe , la Folle Gageure , les trou Orontes ^
"CàJTandre , la Belle Plaideufe^ les Généreux Ennemis , la Belle
htvtfihle ^ lesi Coi^s d'Amour & de Fortune , Théodore , VA*
want ridicule j Se les ^parences trompeufes. On lui attribue
Dom Bernard de Cabrere , Périandre & la Vérité Trompeufe.
BOI5SIN ( Jean ) deGattardon^ l'un de plus barbares Poe'
tes qui aient exîfté , com^ofa d*abord àe& Pièces Saintes >
telles que le Martyre de Sainte Catherine , de Saint Euftache»^
it Saint Vincent ; ënfixite ïi htAndrome^,^ Méléagre , & les
Urnes vivantes.
BOISSY ( Louis de ) naquit à Vie en Auverge ; après avoir
{ort^ quelque tems le petit-coUet , il s'adonna au Théâtre* A&
locie à l'Académie Françoife en 176 1 , il eut quatre ans après
le privilège du Mercure de France & mourut en i758.^Il a
donné au Théâtre François la Rivale d'elle-même jV Impatient,
ItBàffillard , la Mort d'Alcefte , Alcefle & Admete , le Ftaa^
fois à Londres :. y Impertinent malgré lui y ou les Amours mal
40brtis , le Badinage , ou le Dernier Jour de Vabfence , la Ont-
fidènte d'ellfmême y lés Deux Nièces ^ \e Pouvoir de la Sym*
fathie , les Dehors Trompeurs , VHomme du Jour , Y Homme Jn-^
dépendant , l'Embarras du Choix , la Fête ^Aûteiâil , VEpowi
par Supercherie^ le Médecin par Occafion , la Folie du Jour , le^
Sage Etourdi , le Duc de Surrey , la Péruvienne.
Au Théâtre Italien , Metpomene vengée 9 le Triomphe deFltf
téréty le Je nefai Quoi , la Critique , la Vie ej} un Songe iU$
Etrennes ou la Bagatelle ^ la Surprife de la. haine , l'j^ogie
(du Siècle , ou Momus corrigé , les Billets doux^ les Amours
anonymes , le Comte de Neuilly , la * * * » le Rival favorable ^
les Talent à la mode /le Mars garçon j'Paméla en France ^ ou
la Vertu mieux éprouvée , le Plagiaire , les Valets Mahres ^ le
Retour de la paix ^h Comète, le Prixdu Silence^ & la Frivoltté.
A rOpéra- Comique , ha Vrance galante'^ lè^ Triomphe de l'Igno-
rance , Zéphire & la Lune , Margeon tT Kaltfé ou le Mm
par, amour y le Droit du Seigneur. On luia attribué Dont fiai^e
& Zat'dej avec M. de la Cha2ette. .' ' ^
BOISTEL D'U VEINES , ( jèan^Bmifte-tiQhert) i^ T Acar
^mle d'Amiens , (a patrie , & Tréforier; deFrimçe , cft Au«*
- teur d'une Tragédie d'Antoine tf déopuire ,• Ik de oçUe d'irèt^.
BOIVIN ( Jean ) a traduit en Profç , en 1717 » la Tragé-
die de Sophocle , avec les Intermèdes. ;,
BOMPART DE. SAINT-VICTOR ♦. 4* la Société Lit-
téraire de Clcrmont en Auvei:gne , Auteur dû Départ à^
BO JT7J
^utmer amant» Il moumt en 17^^ Un autre Bonfparf de
Saint- Vîôor avoir donné , en 1667 , une Paflorale intitulée
Alctmène^ . ^
BONFONS eft un de nos plus anciens Auteurs Dramati-
ques. Il refle de lui une Pièce connue Tous le titre de Qri^.
félidis, de Vzméè 119S*
BONNET DU VALQUiER ( M, ) a iraduit TameU & la
Veuve Rufée , de M. Goldoni,
BONNET DE CHEMILÏN , mort vers l'an 1767, avoî^
donné la Comédie de VEtranger , & la tradudion françoife
ile quelques Opéra de TAbb^ Métaftafio.
BONNEVAL , ( Michel de ) ancien Intendant des Menus*
plaifirs du Roi > cfl njort en 1766. Nous avons de lui TOpéra
de Romans ^ ie^ Amours du trintems , & Jupiter vainqueur
des Titans, • '
BON VALET DES BROSSES, ( l'Abbé Paul ^Braticoh)
de TAcadéraie de la Rochelle , a donne la Paftorale die Je*
fus naijfant \ & un Drame Lyrique intitulé les Fites de la
France , pour les Demoifeiles de rEnfant-Jéfus*
-
BORDELON , {Laurent ) né a Bourges en lési^ mourut
à Paris eh. 1750. Quoique Dodeur en Théologie, il n'en
travailla pas moins pour le Théâtre d^ F^ris , mais dans un
ftyle plat & bizarre. On a delui plu(îeurs Pièces entièrement
oubliées , telles gué Myfogîne , ou la Comédie fans Femme ^
la Ba^t^tte , Arlequin Molière ^ &c. Do tous les Ouvrages
il ne refte plus que fon Hiftoire des Inmir^atîonf extrava-
gantes de Af, Ouffléy fervant. de préfervpçiT contre b feéhure
des Livres de Magie , de Démoniaques t in Sorciers ^ &g*
BORDpS , ( M. ) de la vîUe de Lyon , eft Auteur d'un
Dîvertiifement intîtttlé^llf' Ubief/ ^Mnfueprdes Jjluages.
BORFE , quon croit né en Savoye'verslafin du feîziéme
Éécle , & l'un de ces Autèutt.' que la barbarie â comme en-
fevelis daiis la,pouflîere» a compofé Oori/e, Achille viâio-
vieux , Bevaldes y la JujUhe d^ amour , FJiodes fubjuguée , 9c
jjiomtru. . , •
BOSQÛIÉR , f F. Philippe ) Religieux de Saînt-Omer , a
fait le Petit Rafoir des Qrnemens mondains , Tragédie impri-
mée en J1J9.
■ BOU.CHÇRn'eû;coDnu que par f» ÇQu^pdie de Champagne
Coiffeur» ♦ ■
fiS. ' B O
_ BOUCHER , Officier âe Mariitt'î ïdonné au Tbélm Itt^
lien les l/t^ou de la Chtnt. ^ > ■
BOUCHET , Sieur d'Ambillou , pourvu d'une charee ie
Judicanire en Province , vers le commencement da dix-f^ûe-
■ne Cède , efi Auteur de b PaftoraleinûoiléeSfiJtrr. •
llOUCHET , ( Jean 1 dit le Trovtrfear des t^ohi pérîlletiftt ,
procureuràPoiticK, eft l'Auteur d'une Pièce àhuitperlbn-
nagcs , iniiiulce Soiiie , failant allu/îon aux difputes , qui , fou*
le r^goe de Louis XII , dîvifjient la France au fujet de la
Pragmatique.
EOUCIQUAULT , [ Dom Uaii te Meintre de ) Chevalier,
Colonel de Dragons , au ferviee du Roi d'Efpagne , a donne
en 1730 , lej Amiaanet rtwltéts , Roman moderne , en for-
mc.de Parodie, fur rHiftoire Univerfclle flf la Fable , at es
des note; politiques , en cinq ades , en Profe.
BOUDIN , I M. rÙTTe ) de Paris , Auteur de Madame Eh-
[amle , eCpecc de Parade.
BOUGEANT , [ Gttiilanne-Hyacinthe î né à Qulmper en
iSso , Jéluiic en 170* , Profeifeiir d'Humatiirés a Caen & i
Hevers , vint au Collège de Louis- le- Grand i Pan'i. 11 n'en
foriit que dans fon court cxi' à h Flèche , occa/ionné pat
fon Amuftment VlfîUfopkiqtie fur le langage dej Bêtes, livri
pisinde grâces, de faillies Se mêmedeGahnirries, qu'il avait
Tidrcffc à une femme. On a de lui plufieurs Ouvrages qui ren-
dent fa mémoite illuftre , entr'auirer (*Hr7?MVe dei Guerres &
Kéinsiastans qui précédèrent le Traité de H'epphatie. Ce ]t-
fuite , mort en 174; , avoir aulVi publié trois Comédies en
Profe , favoir, la Femme DoBeur , le Saint déttiché , les Qu^t'
ires Français , ou les Nouveaux Tremhleurs.
BOULLANGER DE CHALUSSAY , contemporain de
Molière, a fait deux Pièces deThéàtie , Elomire Hypacondrt,
ic l'Aljuratîan du Mur^uifat.
BOULLANGER , ( Claude-Franfoii-Félix ) Seigneiir Je
Rivery , Membre de rAcadémie d'Amiens , fa patrie , & Lieu-
tenant-Civil au lîaillage de cette Ville, mort en i7^S,r'a,
lailTé dans le genre Dramatique qu'une Pièce imprimée fous
le titre de Mumus PhiUfofht , & la Paflorale de Daphnii &
Amaihre.
BOUNIN,(G4ér«WlLieutenant-Ginéraide Chaf-?uroBJi
en Bcrry, &c,, a publié ven le in>lieudufehieméfîéde,'a
Faporakt tiSulitHt , la Dffti(e dt iuTieftttt Mtthir^
waciùt,
BOURGEOIS d doanf fcil 114^ les Amurs tEroftrate.
BOURGEOIS , né dans le Hainauit , HautC:K:ontre de l'O-
péra , mort à Paris au mois de Janvier 17^0 , âge d'envîroii
7f ans , xompofa la Mufîque^ du Ballet des Amours dégutfés •
êc celle des Plaijhs de fa Paix» ^
BOURGOIN, ( Simon) Valet-de-Chambre de Louis XIK
cft r Auteur d'une Moralité quia pour titre ,f Homme ;j#/?e &.
l'Homme mondain
BOURLIER a fait paroître en is^é une traduAiôii en Pro-
fe de fîx Comédies de Térence*
BÔURGNEUF, i M. FAÙé ) autrefois Jéfuite , aujourd'hui
turc de Ville-Juif, a fait jouer à Tours une Paûofale ih-
iitulée Ikiphms,
BOURSAL ^(de) Auteur de fE/clave cdurom^ > Tifagi--Co-
médie du commencement du dix-feptieme fîécle.
BOURSAULT , { Êdme ) né à Muffy-rEvêqùe eft Bour-
gogne , en 163 S , & mort à Paris en 1701S ne nt point d'é-
tudes & ne (ut jamais le latin. Il ne parlott que le patois
Bourguignon lorf^u'il vint à Paris en i6^u La leâure det
4>ons livres François & fes difpofitions heureulès le mirent
bien-t6t en état d'écrire éléçaiiiment en François : il débu^
.par un livre intitulé la Véritable Etude des Souverains. En-
fuite il fut chargé par la Duclieffe d'Angoulcme de faire touf
les huit jours une Gazette en vers qui amufoit fort h Coiit«
& valut à TAuteuï deux mille livres de peniiDn. Mais ayatic
lâché quelque trait de fatyre contre les Francîfcaîns en géné-
ral , & les Capucins en particulier ,1e ConfeflTeurde la Reine»
Cordelierfirpagnol ,fitlupprimer la Gazette & la penfîon. Ses
principales pièces de Théâtre (ont, Êfbpe à la Cowr^ Sfàpe à la
Ville ,'le Mercure Gai fit ^ oU la Comédie faits titre , le Méde^
cin galant , le Mort vivant , le Portrait du Peintre , les GuU^
nats , Germanicus , Marie-Stuard , PhaëtoH , les Mots à la m^
4e , Méléagre , la fête de la Seine.
BOUSSU , ( Pierre de ) né à Tournay , & Auteur d'uttt
^Tragédie de Méléagre.
BOUTEILL£R ( M. ) n'a travaillé que pour les Théâtres
iForains , les Boulevards &. la Provincfe. Sts pièces fontj
Acmte & Cydippe , h Toilette , le Sellier d*Arnhoife^ le Save-
tier & le Ptnancitr , le P:ité d'Atiguilh , le Gont du fiécle , «
quantité d'autres.
BOUVARD , ne à Paris , & originaire c!e Lyon , entra à
l'Opéra pour y remplir les rôles de Deifus , rdjes qui depuis
■/ :
lui n^ont été chantJs ^ue par des femmes. An fttott tlsÈd*
me , où il alla puiser a la fource d« la bonne Mofîqtie , il don*
ihz celle de l'Opéra de Médut , & une partie de cdni de
'Cajfandrei
BOU VOT , ( Antoine Girard ) lié à Lati^res vers le coto*
menceitient du dix-feptiénie fiécle , a iaiffe une Tragédie de
Judith , ou V/imour de la Patrte.
BOYER ( M. ) eft Auteur de la Mnfique des Etrenncf de
VAmour,
BOYER, ( Claude ) Prêtre, natif d'Alby, reçu en 1666 k
l'Académie Françaife , mourut le xz Juiller 1^58- Cet Auteur
décrié , 6 célèbre par rachamement de Racine Ôc de Boîlean
contre lui ; cet Auteur afpirant au fublime , & d'un galinaii<>
fhias inintelligible à lui-même y a jette comme par hazard
quelques vers heureux dans les pièces lui vantes: Porcie,^
Arifhdewej "Per^t ; la Sœur généreufe , Vljjfe dans tîfle de
Circé, tirtdatey Uoiilde ^ Frédéric , Alexafjdré , les Amours
de Jupiter & de Sémélé^h Fête de Vénus , le Fils fiq^po/é,
Artaxtrxès , Jephté , Judith , & l'Opéra de Médufe.
BRÀCK , ( Pierre de ) n'eft conmi que par une Paftorafe
iAmynte*
BRASSAC , ( le Oievalier de ) attcîen Ecuyef de M. k
Prince de Dombes , Colonel d'une Brigade de Carabiniers
cnfuite Maréchal de Camp , mort depuis peu d'années , étoît
Auteur de la Mufîque de V Empire de F Amour , de Léandre &
Béro , de VA^le de Lmus»
BRET , ( M. ) né à Dijon , fïls d'un célèbre Avocat de
cette Ville, a donné an Théâtre Français, r£co/f amoureufef
le Concert , la Double Extravagance , le Jmoux , le Faux Géné-^
reux , la Fauje confiance , l'Epreuve indifcrette , le Marta^e
ParnaJTe moderne*
BRETOG, (Jean ) Sieur de Saim^Sauveur ^ né à Dîjort,
n^eft connu parmi les Auteurs Dramatiques, que par une pièce
intitulée V Amour d'un Serviteur envers fa MaUreJTe , impn-*
mée en 1561.
BRIDART, Autetfr de la Padorale dVranie.
BRÏE , [de] Auteur peu connu, quoiqu'il ait traduit quel-
ques Odes d'Hpraçe , & que RguiTcau ait fait quatres Epî*
gramme^
grammes contre lui. H étoit fils d'un Chapelier de Paris , êC
iftourut en 171$ , laifTant une Tragédie des Uéraclides , 6c uiko
Comédie du Lourdaud.
BRINON , ( Tierre ) Oônfeiller au Parlement de Norman-»
die , n'eft connu que par deux Pièces ^*EphéJtenne & Baptifii^
ou la Calomnie : on lui a aadbué une Tragédie de Jephté , doo*
née en lôi^é
BRISSET , ( Roland ) Sieur du Sauvage , Avocat., né i
Tours dans le (eiziéme Hécle , eà Auteur des Tragédies de
Thyefle , de Baptifle^ i'Agamemnon, à' Hercule furieux^ &tl'Oc-
4avie» On lui attribué encore la Dîeromène , Se les Traverfes,
d'Amour,
BRISE' i { .Blondel de ) a fait les Combats de V Amour & d9
tAmit's,
BRONAU, (M, ) eft .\uteur d'un Opéra non repréfenté,
iptitulé Zélîe.
BROSSE y [de) qtie quelques-uns ont diftîngué par l'aîné Ai
le cadet , Auteur de Stratonice-y ou le Mariage d^ Amour , de«
Innocens coupables ^ des Songes des Hommes éveillés , du Ci»^
rteux impertinent , du Turne de Virgile , & de V Aveugle claîr^
voyant,
BRUEYS V ( Claude ) Auteur de deux volumes de pièces
^n langage Provençal >^.dOnt la plupart n'ont point d autre ti-
tre que celui de Comédie à onze , a fept , à quatre perfon-r
nages. Ce Recueil eâ intitula, le Jardin des Mufes Provenfolesm
BRUEYS , ( David-Augufltn ) né à Aix en Provence en
1640 , dans le Calvinifme , vint à Paris y où il écrivit contre
le Fameux BoiTuec, qui le convertit. Il compoCa plufîeuis Co-
médies pleines d'efprit & de eaieté , conjointement avec Pa-
hprat , qui y eut pourtant la moindre part. Il cômpofa le
'Grondeur , petite pièce fupérieurè à ki plupart des Farces de
Molière ; le Mmt ^V Important de Cour , V Avocat Putelin,
( pièce ancienne rajeunie par fes foins ) la Force dufangy VO^
pinidtre , les Ën7p^ique$,\^,Quiprôiuo , les Embarras dtê
asrrierre du Théâtre ^Comédies; GMnîe y Afbayhittmachus ^
Tragédks. Sa vue courte luiteodoit Tufage des Lunettes ^^
* .milier , même en mangeant.
«lort
Journal ac xrcvuuA ) «X t^ujujinu'd * xi»/«/*f c «♦r •- *^^ijc kimi^"
cane des PP. de Lon^ueval & Fontenai. Mais Ton Tfaéâtrt! dey
iîrecs lui a fait plus abonoeur que ùs Tragédies difaacy é^
Tome HL JLl
iîi BU Btr CA
Jp^hat , du Cowi>rmemetit du jeune David ; Bc que Tes Ôfi
médlesdèhBôêtédePandcreScdePlutui.
BRUNET , ( Pierre-Nicolas ) né à Paris en 1735 • & mort
"(Çtt j^7i , ^annonea à4^âge de 25 ans par le Poème de Minor^
'ijue confuife » & donna aux François en 17^8 , les Nom/ chani'
Séi ou Vlnàijférefit tbhrigé. Affocic avec le nètir Sdcotti y j)
fit jouer aux italiens les Faux-Devitti, 8c la Rentrée detThéa-
yrk/ ; ië-M ,il donna fur les Tréteaux de la Foire <^ la Faufi
Tufffe* La ^lufe errante de cet Auteur fe produifit enfiiito
fur 17 Scelle Lyrique. Il fat chargé de faire des changenei»
AUis les Opefa Je Scanderbetg^ 8c d'Alpkée & Aréthufe. Il ft
enfuite i'£w/K/tf rfn Rival favorable , qu'on ajouta aux Fétct
4}*Ëf»tef pe ; J'Qpera àthPj^ontèite & Athalimte , Tkéagene &.
thartclée y & un Ade iHAppollon & Daphné.
BRUNIT , ( M. défude ) né à Dijon , employé à ITxtraor-
dinaire des Guerres^ a fait jouet à Caën, en 17^^ , une Paf-"
loralé en un Aâe ^ en profe , intitulée la CouroHne de Fleuri^
tnclée d'Ariettes , Mufiîqiie de M. M . • . . .
BRUT£ ( M« ) a donné les Emtemts récônciliéem
BtJFFI£^l , i Claude ) Jéfuitfe , né en Pologne de parent
François, en 1667 , mort à Paris en 1737, tû Auteur d'une
Pièce de Théâtre intitulée Dâmocle*
BURSAY ( M. ) a imité l'Artaxerxès de Méfaftafîo , dont
H à fait une Tragédie eh trois Ades , jouée à MarfeiQe en 1765*
BURY , ( M. ) ordinaire de la Mufîque du Rdi , & depuis
Maft|!e de la Cbatnbre de S. M. , acompofé lés Opéra dei
Carà6k&es*de la Folie, de Titon, de la Parque vaincue , feul;
^Jtfpifef vaittfuetir des Titans , avec Colin de Blamoiiti
fon oncle.
BUSSY KABUTÎN ^ i le Comte de ) a compofé en quatre
A6es, en vers* une irféce très-libre, intitulée Comédie g^
tante , ou la Comteffe dOlonne. .
B0
- V - -
C
ADET , ( Louts ) on ne Tçaît autre chofe de cet Auteur i
linon qu'il a donné au Théâtre en lif i , la Tragédie d'Otû-
nafe Vrineeft de Vtrfe*
CAKUSAC , ( Lcuh de.) né d'une Emilie Noble à Mon^
tauban , Seqtéiaire de% Commandemcns de S. A, S. leComtd
C A p|
'de Clermont , Ir mort à Paris en jj^p , d'uRC maladie qui
Tavoit d abord conduit i Charenton. On a de liii Grî$ri ,
fort joli petit Roman , VHiûotre de la danfe ancienne & mo-t
derne. Outre Pharamond . il a encore donné au Théâtre Fran-
çois le Comte de IVarivick 8c V Algérien ; à l'Operâ , If s Fête/,
de Polymnie , de l'Hymen , Za'it , Na'ts , Zoroafh^ , là Naiff-
fance à*Ofiris , Anajcréon . les Amours de Tempe, Urt Jfourna-^
lifte ayant beaucoup looe Zoroafire^ Cahufac lui di( > en Vem-t
braffant : que je vous fui? obligé , voua ète$ le reul homme
en France qui ait eu le courage de dire du bien de nfioi !
CAILHAVA, (M, Jean-Prançots de ) né à Touloufe, i
donné i la Comédie trançoifc , la Tréfomptîon à la mode , Id
Tuteur dupé , les Etrennes de^ V Amour & le Mariage imer-^
rompu : aux Italiens , Arlequin Comédien & Mahomet , ou le
Cabriolet volant , la fuite du Cabriolet volant , le Nouveau Ma*
rié ^ ou les Importuns ; Arlequin cru fou , Sultan 8c Mahomet s^
la Bonne Fille.
CAILLEAU, C André'Ch^les ) Libraire à Paris,a faîl
îmorimer une foule de petits Drames ^ dont aucun n'étoit
deftiné pour le Théâtre , tels que ies.Philofopheji manavJs , Jes
Originaux ou les Fourbes punis , les Tragédies de m. de Vol^
taîre , ou Tancrede jugé par fa Sœurs , Ofauréus ouïe Nouvçf
Abaillard;\z Tragédie de Zulïme^ petite Pièce nouvelle d'.un grand,
Auteur , VEÇpiéglejrie amoureufe , ou V Amour Matoi/ , les Fri-
pons faux- fç avons , ou le Bien reflhué^ la Bpnne fHlé > bu le Mon
vhpant,
CAILLET» ( Bénigne) dont ont nefçait autre' diofe , fi*
non qu'il a fait imprimer en 1700. , une Tragédie intitulée j^g
Saints-Amans,
CAMBERT , Orgâniftcde lïgliiç de Saint-rHonofé à Pa-
ris y & Surintendant de la MiiSque de la. Kelne-Mere , Anne
N
clipfa , ayant obtenu ce même prÎTilépe , Cambert pafTa en
Angleterre, où Charkç II te nt Sturintendam de fa Mu-r
fîque , charge qu'il exerça iufqu'à fà^ mprt , arrivée en 1677.
On a de lui la Pafjorale de l'Abbé Pemn , Ariane , Pomoné » Its
fernes & Us Plaiftrs de YAmour^ \
ÇAMPISTRON, ( Jean-Galbert de^) de F Académie Fran-
çoife. Chevalier de TOrdre de Sai nt- Jacques, ?fc. naquit à
Touloufe en i6fé, & fot Elevé de Racine dans la Carrière
Dramatique; m^^ s'U approctia de ce grand homme dan^ {»
Ha atr ca
^ 3L , 2 cotnporc i
iÂoB , ncc Coiin
ïisaf xtirr^K,
c.-^.
conduite Je (et Pièces, Il en fut toujours éloigné dans Oi
beautés de détail & dans fa verfîfication enchanterefle. Caai-
pifiron mourut d*apoplexie à Touloufe eo 1723 • Son Théibc
contient les Tragédies de Virginie , à'ArmtnîjUj d'Andronic^
'à'Alcibiade , de Phraate^ de Phociouy d'Adrien^ de Tiridaté%
^Aetîus & de Tmipeia ; les Comédies du JaUmx défahufé, <)e
X Amante Amant ; 8c les Opéra d*Acis & Galêtét , d^AckiUc^
Tolixène , & d'Acide. *
CAMPRA f { André ) Mufîcîen célèbre né à Aîx en lééo ',
mort à VeriaiDes en 1744 , Maître de la Chapelle du Roi , dé-
buta par des Motets* Son génie trop refterré dans ces petites
ÎroduétioBS, s'exercant fur les Opéra , marcha (tir les pas de
.ully fir l'atteignit de fort près. Son Europe Galante^ Ton Qr-
naval de Ventfe^ (es Fêtes Vénitiennes , Ton Ballet des Ages^
Tes Fragmens de Lully ,' Héfione y Alcine^ Télephe , Catmlle^
Tancrede , Ce maintiennent encore aujourd'hui* Ses autres
Ouvrages font Aréthufe , les Mufes , Télémaqtu , les Fragment
Modernes, Hjfppodamie y Idoménée , les Amours de Mars & de
Vénus , Achille & Déidamie & les Noces de Vénus.
CARCAUL , t fAbLf)Bs d'un Sous-BibHothécaîre du Roî,
s^aYifa , fur la fin de f a vie , de donner deux Pièces d^ Théâ-
tre :, qui font le Pamafe Bonfon & la Comtejè de Follotville ,
& mourut en i7t3 , âgé de 5 S ans*
CARDIN , Auteur du fèiziéme fîecle, qui fît imprimer^ en
%557 , une Tragédie intitulée le Champ de MarteL
CARMONTEL , ( M* 4^ ) Leôeur de Monfeigneur le Duc
'£e Chartres > & d connu par le talent iingulier de rendre par-
faitement avec le crayon ou le pinceau , la reflemlilance Se
jnfqu'aux attitudes des perfonnes qu'il rcprcfente , a comporé
divers recueils de Proverbes Dramatiques très-ingénieux , 8c
d'autres Pièces de Théâtre. Voici les titres & les mots de queî-
^ ques-uns de ces Proverbes*
Le Maître des Ballets , ou , félon les Gens , l'Encens ; les
deux Anglois , ou il ne faut pas jetter le manche après la Coi-
gnée ; \t Poulet ,oxi les Battus pajrent l'Amende ; le Sourd j ou
Je Premier venu engraine ; le Suife malade , ou l'Entente eft
au pifeur; VAprès-dlnée,, ou un Clou chafTe l'autre ; les Faux
indifférens , ou le Feu eft caché fous la Cendre ; le Portrait ,
ou après la Pluîe le Beau-tems ; les Deux Amis , ou les Deux
font la paire ; la Sortie de la Comédie Françoife^ ou la moitié
du Monde fe moque de Tautr&s le Seigmur Auteur, ou un
peu d'aide fait grand bien; le AJari abftnt ^ ou abondance de
nien ne nuit pas , 8lc. &c* Les autres Pièces de Société , fastes
par M* de Carmontel, imprimées ou nph-xmprimées, font;
CA yir
Se iîart Médecin , les Ltaifons du Jour, YHomme i la Mode^ le
htîlet perdu, \e% Faust Inconflans , U Souper ou le Mariage a la
Mode ; les A^eurs de Société^ les Bonnes Amies , V Amant em^
barrafé^ le Roman, le Prifonnier^ le Novice <, l'Heureux df-
gui/ementy le Petit Dom Quichotte^ le Bal de Province^ Dî-
èutade , le Fat de Village , V Amante defon Mari^ &c. ftc
C AROLET , fils d*un Procureur à la Chambre des Comp-
tes, & mort en 1740 , a donné aux Italiens les Aventures de
la rue (^uincamp<nx ^ \z Parodie de Médée & Jafon^ & beau-
coup d*Opera faits feul, ou en fociccé, tels que le Médecin
malgré lut , Tiréfias aux Quinze-Vingts^Xes Audiences de Ihalîe ,
ÏJJle du Mariage ^ le Pert Rivale le Rival de lui-même j le
Racoleur y les Amours des Indes ^ le Dj^-uifement pofl^che , les
François au Serrail , le Mariage en l'air , le Palais de La for^
tune\ la Soce interrompue^ VOuvrage d^une Minute^ VE^tête-
ment des SpeÛacles les Eaux de PoJTj ^ Is Lanterne Véridique ,
le Parterre merveilleux ^ h Mère jaloufe , le Retour de tOpera^
Comique au Fauxbourg Saint^Germain , le Quartier d'Hiver, le
Qui-pro-quo y {'Intrigue inutile » Momus Oculifte , les Amant
embarrqffés , &c.
C AS ANOVE ( M. ) a donné au Théâtre , en 17^* y en fo-
cîété , avec M, Prévôt , les Thefaliemtes,
CASTEKA, ( Louis- Adrien du Perron ) Réfîcîent du Koî^à
Varfovie j mort en 175 1 , a fait deux Ouvrages pour le Théâ-
tre , fa voir le Phénix ^ ou la Fidélité mije à l'Epreuve , & les
Stratagèmes de l'Amour»
CASTET, (M,) a compof? pour le Théâtre Italien, en
fociété avec M. Richard « le Bttcheron,
CASTRES , ( M. ) a donne le Diverti fement de la Fête de la
Paix , & les Surprifes ou le Rival Cor^dent.
ÇAVAILLON (Smfanis de] Confeilier, Aumônier du
Roi , &c. a fait imprimer à Aix une Tragédie facrée , intitulée
Théophile ou la Viôîoire de f Amour divin fur l'Amour pro^
phane.
C AUX , ( Gillet de Montlehert de ) Ecuyer , ne à Lîgnerîs
dans la Généralité d'Alençon , defcendoit de Pierre Corne.tlle
par fa mère. Il fut Contrôleur-Général des Fermes du Roi i
Paris, où il mourut fubitement, âgé d'environ 50 ans, en
173 <. Il n'afait que les deux Tragédies de Martus & de L(/i-
tnachus ; encore cette deriûere â-t-eUc été achevée 8c mifea»
^Théâtre par fou 6is«
Sié et C H
pERISIEKS , connn au Théâtre par un« TrifécUe IsititulÉf
CEROU , ( M. /f Chevalier de ) Auteur des Comédies df
fJtnant Auteur & Valet , & du Fere défahtjjf,.
CHABANON ^ (M. de) Américain , de rAcadémîe^ dei
B.elles^Lettres , a donné Eponhte , Triam au Can^ d* Achille «
èi fOpera de Sabhuu, ^ dont le Ç^nd eft toujours Efoninç ; il a
lu aux Comédiens luîe Tragédie de Virginie.
^ CHABROL, cojinu par une Pièce intitulée Orizelk ; on
lie en tête une Pièce de vers adrelTée au Maréchal de Bafiom-
pierrè , qui eft un chef-d'œuvre de mauvais goût.
CH AIIGNY , ( Franfoit de ) fîeur des Plaints , mort en
jj%l , n'a fait que la Tragédie de Coriolan»
CHAMPFORT^ {M. de] outre la Jeuin Indienne & \t Mar-
chand de Smyme , a &it encore Fannij petite Pièce , jouée en
lociété. ^
CHAMPMESLF, ( Charles Cbevtllety dît ) Comédiens
mourut en fortant des Cordeliers , d'où il venoit de faire dire
deux Meffcs de Requiem , Tune pour fa mère, « l'autre pour-
Ùl femme. Le Moine lui ayant voulu rendre dix fols fur une^
pièce de trente qu'il donnoit pour les deux Mcflfes , Chami»-
meflé lui dit : la troifîéme fera pour moi ; au fortir de-là il
mourut à la porte d'unCabaret. Les Pièces qulforment ce qu'on
appelle fon Théâtre , font les Grrfettes , ou Oriffvn'Charretkr^
les Fr^mens de Molière , l'Hwr^ du Benger , le Farifien , la
Rue Saint Denis.
CKAMPREPUS, Uaçfues) Auteur d'une Tragédie ^(7-
Ijlfe.
CHANTELOUVE ,^ ( François Grofombre de ] Gentilhom-.
me Bôrdeiois, vivoit dans le milieu du (eiziéme (iède, 8t a.
donné les Tragédies de Qaffard de CoUgtrf ^ de Pharoân^
CHAPOTON vivoit au conunencwnent de l'autre ôécle,
le commença tard à travailler pour le Théâtre , ainfi qu'on
l'apprend par Je vers de Collêtet :
J'aime le vol tardif de la Mufe t^iïante. •
On a de lui les Tragédies de Coriolan-^ d'Orphée Se Eury^
dice.
CH APPUIS , ( François ) vivoit en. 1580, tenis où il donna
V Avare Cornu & le Monde des Cornus.
CHAPUISEAU • ( Samud ) né fort pauvre à Genève , cher-
cha la fprtune dans diverfes Çojors d' Alieiuagne » o^i} ex«(çoât
c H î»r
la Mcdccîne & cnreîgnpît les Humanîtcs. Il mourut à Zcll ^
le i8 Août 1701. Il t donne au Théâtre Pithias^ VAcadémU
des Femmes , Colin-Mainard ^ la Dame d' intrigue, ^ le Riche
mécontent , les £âiix de Pirmont & >Armetzar»
CHARENTON vÎYxrit dans le milieu du dernier fîéclc , ic
a compoïe pour le Théâtre les Tragédies de ^thatar & d«
Ttoloméè.
CHARNAIS, né au commencement du dix-rep.tiéme fié*
cle , n*eft connu que parles Boccageiy Paftorale très-finguliere.
CHARPENTIER , {François ) naquît â Paris l'an 1620, &
y mourut en 1701, Doyen de l'Académie Françoife & de
celle des Infcriptîons. Il a traduit tirois Comédies d'Ariflo-
i)hane, & a fait une Pièce intitulée la Kéfolutionperniaeufe.
CH ARPENTliER , ( MarcAnsôtne ) Autetir de la Mufîqu^
de rOpera de Médée , né à Paris en 1634, y mourut Maître de
Mufîque de la Sairtte-Chapelle à Tâgc de 78 ans.
CHARPENTIER , un des pteiniers Commis de feu Ma;
Hérault, mort vers i7j», avoit compofé pour le Théâtre de
la Foire , depuis 1 7 1 5 , les Aventures de Çythere , fui dort dîne ^
Se Jupiter amoureux d^Jo. •
CH AjRVILLE : ( du Èruis de ) ttl Auteur a fait jouer & im-
jjrimer à Touloufe , fa Patrie, en 17*9 ^ les deux Scmrsrhndee
& VE^uivofue*
^CHATEAUBRUN, (M. Jeaf-Baptîfte Vivien 'de) Maîtré-
d'Hotel ordinaire de Monfeignetir" le Duc d'Orléans , a été
reçu de l'Académie Françoife eu 175g , àTâge de 7% ans : il
donna , au mois de Novembre 1714 * «ne Tragédie de AÎi^o-
met^ 11^ & compôfa , quelques années après , les Troyennes;
mais cette féconde ne fut jouée qu'en t^54, pai^ la crainte que
l'Auteur avoit de déplaire à un Prince pieu Je (fetl Monfeigoeur
le Duc d'Orléans ) auquel il étoit attaché. Il eft auffi Aiiceuc
des Tragédies de Philo£iete & d'Afliàtaxl
CHATEAUNEUF, {A. P. P. ie)quMn croit aroîr été
Comédien de M. le Prince > eft Auteur de la Sainte Mort àe
Faner ace ^ en 1663.
CHATEAUVTEtji, ( Cime de la Gambe, dît ) étoit Valets
de-Chambre de Henri III & 3c M. le Duc de Nemours ; il
i»écîta plttfieurs Comédies de fa compofition devant les'Roîs
Charles IX & Henri III. Ses Pièces écôient intitulées fodès ,
Roméo, Edouard^ ^c« tirées de Baridel ; de le Ca^àaîne Bow
doufle & Alfgre,
51* C H
CHAUMÏT , ( Chirki ) Auicur d'une Tragédie de Pootfft,
CHAUMONT, (Madame; a fait en fociété avocMadMiw
Rozet, rHtMrcH/e iifn«n<re. Sa compolc leule ÏÂn^Bun
lenifé.
CHAZETTE ,ilA.dtia} Auteur d'une Tragédie de Dm
Satr.in, en 17-8.
CHEFFAUT , ( Franfois de ) ctcit Prêtre habitué de la Pi-
roille deSaint Gervaîï à Paii: : il donna une Tragédie de
Seint Ctrtiaij en 1670,
CHtN tV lEREi. , I M. dO premier Commis du Bureau d»
L Oucrri: , a donnêj en 1756 , l'Upera de Ldimene.
CHEVALET, | Antoine j .Gentilhomrap du Dauphinéi
Auieurdt: la Tragédie de Sain«Ariy(o/We, en iîJo.
CHEVALIER, Comédien du Marais, aToit débuté fn
1*41 1 & compofa des Pièces de Théâtre huit zm aftèi. Il
(nourut avant 167J ; tes Pièces font Vlmrigtu dei Carojfa i
ih^folt, te Canilde Cm'llol, la Défolation des pileux. Il
JJîj'^raee dei Lomtfli^uei , les Barioni an:oariux , les Gal^i
TtiiiuUt, les /imotirs de CalariH , le Pédagogue emaurci-.x , S
les Avetnurej de nuit. On lui attribue auHi le Soldat PolirnB.
CHEVALlEIUjM.) nf à Bar-fur-Aube en Champagne,
adonné, en focteic avec Madame Favart,UF^>(^^fKCM'.
CHEVILLABD , Prêtre d'Oricans, a compofé, en 1670»
viine Pièce iijcitulée Théandre.
CHEVREAU. ( frarfois ) On croit qu'il étoît Préire Je
Saint Servais ; & il afait une Tragédie du Manyre de ce Saim,
■'^n 1É37'
' CHEVREAU, ((/rij'nlétoÙfils d'un Avocat, & naquit»
I.oudin en Poitou le 10 Avril 161!. 11 fui Secrétaire liei
Commi'ndcmeni de la Keine Clirifiine, enfuiie Préccpieot
de leu M. ie Drc du Maine. Il n-ourut à Loudun le i5"Fè-
Trier 1701 ,■ & laiffa au Théâtre \' Amant ou VAiocat diipit
Lutréce, la Tuire du Cid , CertoUn , la lititx Amii , lei Veri-
tailei Rivaux 8c hydafpe. On itouje dans ("es Qtuvres méléej
ie Profe & de Vers ies Fragmens des Ëidîui aei UbérJiiit
du Dieux , danlés à Stockolni.
CKEVÊIER , 1 frauftif-Antoiat de) né à Nancy d'un Sfi-
créuirc
CM ^z^
trètaîre jù Roi, mort en Hollande eh 17^2 oti i)^é»4>api^âVoî(
parcotirti àrrérs |>a)rs y tantôt riche , tantôt pauvre , dévoue
tour-à-tour .à llntriçuc & aux Lettres* Ses Comédiesfont, la
kevue dçs Théâtres , le jReiônr du Goutylz Campagne, Vl^ufy
Suivante, \e$ Fêtes Parifiennes Scia Petite Maifon, Oh a encore
de lui divers Ouvrages fort fa|yriques en Profe. On lui attri*»
bue Gargula\ Parodie de Catttina > & il a* mis en Versla F^tt
CHEZIER, AvoçA, vîvôît àa commencement dufîéclà
dernier. On luj attribue là Pièce intitulée les Barons ott le*
Xsopieux Flêchofs.
CHILI AC, (fhirmèéedé) Auteur d*une Trâgi^Tomédiè
donnée en 1640 , fous le titre deVOmbre du Comte de Gormas^
ou la Mort du Cid; &dela Comédie dts Cha^fons ; d'autres di-
fent des Souffleurs , & attribuent la Comédte des Oianfêns à
Beys.
CHIMENES, (M. AÉ^ufle-'Lûuis ,M^xqVL\s de) hé à PariÉ
le 28 Février 1726 > aJ^pompoCé les Tragédies i^Amalazonte 9L
de I^omCàrlof.
CHOCQUET , ( tours ) vhroh dans fe ftiîiîea du feizîéme
fiécle ; il ett Auteur des Pièces des A^ts des pâtres y de l'-^*-
pocalypfe , de Saint Jean Zébidée , & de plufieun auttes Myf*
teres.
CHÔLLET , Auteuï dfehConrfdîc intitulée VAn & là
Nature.
CHORIN , ( M, Jean'Éàptifie^karks) hé au Havre /le Grâ-
ce , eft Auteur de la Tragédie de la Mort de Sêjan.
CHilETIEN, ( Florent ) fil» de GuiUaume Chrétien ^ Mé^
«kcin dé François I , naquit à Orléans en 1^40 : fafcience le fit
tchoifir pour être \t Gouverneur & le Bibliothécaire d'Henri! V>
Il abjura le Calvinifme quelques années avant fa rtiort, arrivée
ien Odobre 159^ ; il a fait le Poème Dramatique du Juge^
ment de Paris & une Tragédie de Mpkté.
CHRETIEN., { î!^icolas ) hè.à Argentan en Noirmandie »
à donné vers 1 6o<j , les Portugais infortunés , le RnviJTement
de Céphaîe , Alh)tn , Ammon & Tfiarnar > & les Amantes ;
Pièces (ans caradere , fans ccftume> fans goût , fans arranç *
tnent , & prouvant bien dans quel état pitoyable é toit le The^*
Ire François dans fa naiflancl^»
Tome llh M m
5)ô CI CL C O
CIFOLEI^LI , Auteur de la Mufique de Vindsème , & jn
Ferrin f!r Luctae*
l CIZERON RIVAL , ( M.) Auteur de la RépénttQn.
CLAIRFONTAINE , ( M. Tdqu de ) né à Paris , AlTocic
de rAcadémie des BcUes-Lcttres de Marleille *, eft Àutewt
d'une Tragédie à'HeUor^
CLAUDET, a donné* Emilie y ou le Triomphe def Arts.
CLAVEL , ( P. F. D. ) Volontaire -au Régiment dés Mi-
neurs de Leurs Hautes- Puifîances , la jj^crt de hiadir ou de
Thamas Kouli-Kan , Tragédie imprimée en 175^.
\ CLAVERET , ( Jean ) Avocat , naquh à Orléans. II ofsi
fe mettre en parallèle avec le grand Corneil , dont il avoit été
ami , & qu*il décria enluite , après s*c«* brouillé avec lui. U
a donné au Théâtre , ÏEJprit fort ^ie Roman du Marais^ U
"Place Royale , VEcuyer , la Vijite uifférée , les Enux de horges^
Se le Rax/ijfement de ?roJtrpine.
CLEMENT ,( Pierre ) né à Genève en 1707, & mi>rtà
Paris , â^é de ^o ans , a fait pour le Tl^tre , les Francs-Ma'
fonsj Mer ope, & le Marehand de Londremïzété iong-tems en
Angleterre , où il a publié des Feuilles Périodiques , fous le
titre de Nouvelles Littéraires de France t &c*
CLE'MENT ^ ( M. ) ^ Auteiir du Journal de Clavecin , t
donné la Pigée Se le Prix de l'Amour^
CLEREMB AULT , ( Nicolas ) fameux Organîftc , né à
Paris , où il eft morf le z6 Oétobre 174J > âgé de 71 ans, a
laiiTé d'excellentes Cantates , & n*a • fait pour TOpera qu'un
Divertiffement AllégQ^riquç , intitulé le Soleil vainqut ur des
Nuages» • •
CLEVES, ( Henriette Je) fille de François deCléves,Duc
de Nevers , Se femme de Louis de Gonzague > Prince de
Mantoue , a traduit ÏAmynthe du Taffe.
CLOPINEL , ( Jean ) dit de Meu» • ainfî nommé parce
qu'il boitoit , & qu'il étoit né à Meun-(ur-Loirc , eft réputé
l'Auteur d'une Pièce intitulée la DeflruÛion de Troye.
COIGNAC , { Joachim ) Auteur de la Tragédie de Goli^h.
COIGNFE, Auteur d'une Paftoralc d7r//.
CQLALTO , Adeur de la Comédie Italienne , ^où il ioue
le rôle de Pantalon , a donné au Théâtre , Pantalon Avare t
Pantalon Rajeuni /Iz Farnille en difcprde , Pantalon père /é-
vtre , le Retçur d'Argentine , Pantalon jaloux , Arlequin Ce»-
CO jtt
tîttiomme par hazard , les Nâcef d'Jrlejutii ; le Turban En-
(haaté, les Inrrigaet d Arlequin , le Muriaeepar Mt^îe , le Gait-
i»titr Véuùîtn , le Vieillard amourtax , U Caniairict , le(
Ferdrîx , le Monftrt- Marin, les Trait Jitmeaux Vénitient.
COLAKDEAU, (M.) néà lanviile dans rOrlcanoU,eft
Auteur d djl^bé Se. de Cetifle^
COLASSE , ( FA.'c<d 1 Maître de la Mtifiquc de laChapelle
ia Roi , (i<-)quK à fans en iâ>{é , & mourut à Verrailles en
1709- Elevé de LuUj^ ^ Se fon imûaceur ferviJe., il a laiJfé,
outre l'Opéra de Ttô« & Pelée, [ regardé comme un bon
morceau ) JtkitU & ToUxtAi , Enée & Lavihie , Aflrée, lei
Saifons , Jafon . la NaiffoHce de Vénus , Caatnte , Ptilixent &
Fyrrhiit , le Ballet de VHteHtuvt-Sflint-Geiirge , Si plulteurs Mo-
tets. Ce MuHcien avoit la manie dt la E^ene PhUorophale,
qui mina fa boucfe & fa fautes
COLLE*^ ( M. )J.efttUTde UonCetgnlwîeDncJKMéant^
adonné \e Jaloux carrité , Daphnîi & Eglé , Dupuh&Det"
ronait ,.la Feuve , Vlj!e Janante , lu Partie de Chaffi d'Henri
ly ■ , le Rogîpol . le G^anr Efn'oc ,_ Tiaizai & Neardatié , /•?
f'ortde , tJiciufe , la Virile àav.s U -uîn , Madame Prologue , Ce-
eatrtic , Tragiftàfiut . Ici Accident ou let Abbés, U Tétt A
Terru^ue , jupkonfe Vhnparjfani , &c. lia retouehi les' Co-
médies du^kni(«r 6; de la Mère Qtquttte.^.Ae VAMdriant ,
& du Jalàuj! htmeux,
COLÊT>.[ M. ) Midedn^uKurdu-fi^tJudeSffTnff^
COLLET , (M>) adonuélVyft déferle»
COrXETET. (Fraofo») fils de Guillaimie GoUetft d«
^Académie Franç^re, eft Auteur de la Ow^e iA'dtnnes *.
£glogue à huit Perfonnagej.
CQLONIA , I le Pett Doptini^t ) naquit à Aix en Pro-
vence en liéo , entfa chez leijéruites en 1(71 , au Collera
de L]>on , & fut un des pônctpaux Membres de l'Académie
des .Sciences. & Belles- Lettres de cette Ville , où il inourut ea
i74<* 11 a donné la Fûu:e ffAi^iaiirg , Germaaicur , Jn^a >
Javien , Annâal, & le Prenne dt UPm*.
COLOT D'IIERBOIS,J Lucie on les Parent irt^rudeve ».
KJimence if. Monijair,
CONTANT D'ORVILLE ( M. ) a compor* pour les Théi-
nes Je Pravince, le Pdj'/nnpdrxvoK, ou lesQiHfjde r Amour f
Citera ai(x Esfert\ la &«?«> oa Its Rendex.-i'oitt , Ba^hélît ^
i'Efâi det Tafêot ou l« Héjoatfuieet de ta F^ix , le Mîdect»
Mm ^
S,l c o
f «■ nfflMir , le P/fl/^ & la Rtcomioif'nce.Tl a fait aullî iti
«bangemens au Garantir la Crt^ , de PaiSTon, & au Je-ne-fti'
rvî de Boifljr. 11 a eu pan s.S'AtMur Cenfewr det Tbéàtrn^
la F«( Infernale , & à qucl<}UM auorec Pièces du Théâm
Italien.
COPPIER , ( M. ) Awear du Bal de VArthe-Marion.
COQUILLARD , ( Guillaume ] Officiai de Rhrims en
lïîi , a compote le Ptatdtner d'entre la Simple & la Rafée,
V^ftiite d'entre la Simple & la Rvfée , qu'on peut mettit au
rang d« Pièces Dramatiques.
CORDIER CM. 1 a donné la Tragédie de Zaruchna.
eORIOT , ( Is Père ) de l'Or^oi te , & ProfeiTeur de Rhé-
torique à Marieille . connu j)ar pliifîeurt PocHes , eff Auteui
{du J»etVK»t à'âpollo» fur fti Ancitm & les Modtrnts.
CORMEIL , Auteur du dijt-feprienie fiécle , a donné Oï»-
i«re , outre Fiarife ravie, ou le RaviffemeM de Flvife , qu'oit
Iw atfîbue encore.
CORNEILLE , ( Vierre ] né le t6 Juin i6o*, i Rouen,
cù il fut Avocat - Généra) à la Table de Marbre , mounit h
Paris le premier 'Oftobre i6)t4. Il fut l'un des (Quarante de
FAcadémie Françoile , flt le reftaurateuc de notre Théâtre ,
pour lequel }\ travailla dès l'âge de 19 ans. Voiàle titre de
iê$ trente-trois Pièces dans 1 ordre qu'il les a^ampolées r
Mélhe , (Jitandtt , la f«*ve , la Calierie du Palaù , la Sai-
■vante ,- la Place Rtoaie , Médétt i'ltlafi«n, le Cîd ,lcs Horacts,
Cima , Polieu£le , Pompée , le Menstur , h Suite du Men-
teur , Rkodugune , Théodore , Héracliut , Andromède , Ùom
Sanche d'Arragon , Nïcomede , Pntkarite , Oedipe , la Toi/on
ifOr,Strtoriut,S^h<>nijtg,Oihm,AgéJîtar, AniU, Jiie &
Btrénict , luifc partie de PJiché, Puichérie & Suréna,
CORNEILLE , ( Thomas ) frère du grand Corneille , de
l'Académie Françoife , & de celle des Infcriptions , iia<]uit
ï Rouen en i5if , 9c mourut à Andely en 1709. Il couniila
même carrière que fon frère , mais avec nioins de fuceès,
quoiqu'il obrervât mieux les régies du Théâtre. DcfpréauJC
avoit raifon de l'appeller un Cadet de Normandie , en le com-
parant 3 fon aioé ; fes Pièces font , Ariane , le Comte d'EffeXt
le Geôlier de fti-méme , le Baron à'Aliicrac , la Comic^ê A'Or-.
gueil , le Feftm de Fitrre , Vinconuu.
CORNEILLE DEBLESSEBOIS^ ( PMrre | vivoit encore
en lâSo , & a fait trois Pièces qui font , MddemoiftUt df-
C O C R SU
Siai , Euiénie , & la Comeilk de MadmotfèUt de Scsi.
COSNARD > C Mlle* ) aée à Paris «fit paroicre ^ en léfo.
COSTARp y Lîtraire à Paris > a &it imprimer des Anm*
femens Dramatiques » cofnpo(f$ de trois Pièces j (avoir : let
Orphelins , Z^/iV^ 2c l4ic//f .
COSTE , ( Jf ) on lui attribue la Paftorale de Ltflmene.
COTBR , ( Ckarles) ne à Paris, où il eu mort. en léSi^*
^tojt Chaooiçe de B^yeyx , Aumônier du. Roi , & l'un àtê
Quarante de l'Académie Francotfe» Il efl plus connu par let
Satyres de Soileau que par les OUTtages. Il a fait la Vafi^^
rdeSn^Bàtm ^>
r^COTlBkpN, ( Pierre ). Sieur de la Chefnayc , Auteur
i une Tragédie de Madffnte.
COURTIA(, ( M. ) a &it imprimer un Drame intitulé , Ja
Viété jUialé*^
COURTIN , ( Jacques ) Sieur de Vyie , a fait, en 1584 »
une Piéée intittttée Bergerie.
COUSÎN.f Giï^ifrf^ né en Franche-Comté l'an ifof ,
fut', à ce qu on' croît, domeftiqué d^Efafme. Outre un très-
grand nombct d^écrits, il a fait U Tragédie de V Homme af-
flisé.
COYPEL , ( Charles TPremier Peintre du Roi & de Môn-
feîgneur le Duc d*Orléans , Diredeur de TAcadémie Royale
de Peinture & de Sculpture , mc^rf à Paris en 17c z , âgé de
58 ans, étoit né d*une famille fertile en grands Peintres. Il a
comi>oié plufîeurs Pièces de Théâtre , comme les Amours à la
chaJTe , les Folies de Cardénio , le Triomphe de la Rfitfon , TE-*
cole des Féres , U Qn»ricieufe ; ]t Danger des Richqfes , la
Forfe di VExemle ^ k Défions , ÏIndocilf , la Poiifie , & la
Peinture, &ۥ
CREmLOK .{Profper-Jplyot de ) né à Dijon en i<f74*
dune ancieniie famille ^e Bourgogne , ennoblie .en 1442»
compiença à. travailler pour le Théâtre en 1705 , fut reçu
en 173 1 à TAçadémie Françoife , où il fit fon compliment
en vers. Crébillon rappella fur la (cène tout le Tragique
d'Efcbyle , avec iine régularité de plans qu'Efchiîc ne con-
nut jamais. Se^ pièces font Idoménée.y Atrée & Ihtefie ^ Eleç^
ire , Rhâdaà^e & Z^obie , Xexcès , Smiramis . Pyrrhus •
ÇfiMtna , lo Jtriumvitat. Il «lôunu tù. 17^2. , & fut inhumé à
1)4 . CR eu CY DA
Saiht-Gervais, où le Roi vouloît lui faîw élever un Maû^alé^
. «i
CRISSIN , ( Jacques ) Auteur Proteftant -y a publié en?
1584,, uoe Comédie intitulée le Marchand' converti.
. CROISILLES , j Jean-Bapttfle ) Abbé de Saint-Ouên , Au-
teur d'une pièce intitulée la Chafteté invincible , eft mort
tTi\6%U
CROC^UET. On lui attribue les Saturnales F^nnçoifes ,
imprimées en 17J6 , où fe trouvent quatre pièces dramajtique^
întitttléts , Iç Médifant , les effets dç h Prévention , le
triomphe de V Amitié & VînégaL
CROSNIER n'eft cpnnu qtie par une pièce întituléj^ l'Of?*-
bre defonRivaL
.o^e
' CURI y (de) Intendant des Menus-Plaifîrs du Ron^eû Au^
teur des paroles de Zélie , & a retouché Canente*
' CYRANO , ( Savien ) né à Bergerac en Périgord en 1^20,,
Cadet au Régiment des Gardes , fut bientôt connu comme
la terreur des braves de foh temps. Il mourut en i^>$5 , à 3^
ans , d*un coup à la tête qu'il .a voit reçu quinze mois aupa-^
ravant. Parmi les Ouvrages de cet Auteur , on r\e compte que
cîeux pièces de Théâttre,le Pédant joué ^ 8c htMort d'A-
irippine.
D A
-OaIGALIERS , ( fiirre de l^uàun ) né à Uiij dans le
feizieme fîècle, éft réputé l'Auteur des Tragédies des Horaces-
ic de Dioclétten*
DUC revoit avec piaiiir tes principaux ^pera^ <iui lont ne
fode , Trancrede , Aréthufe , les Fêtes Vénitiennes , lio-
ménée y &c«
DANCOURT , ( Fforent Carton , Sieur 1 naquit à Fontai-
nebleau en 1661. Sollicité par le Perede la Rue , font Régent,
de s'enroUer dans fon Ordte > il aima mieux fe livrer au Bar^
, qu'il abandonna bientôt pour le Théâtre , où il ftit Ac'^
& Auteur diftinguè. Ses Pièces les plus connues ibnt^
reau
ieur
B A DE sif
\e(Ohevalier à la mode , la Femme d'intrigue , les Bourgeoifes
, Jt la mode , les Vendanges de Surène^ la Fête de Village ^ ou le»
Bourgeoises de qualité^ Sancho^Pança , le Galanrjardimer , \tt
deux Diables koiteux » V Amour Charlatan , la Défolation des
Joueufes , &c.
DANCOURT , rtom d'un Comédien de PrcArînce qui t
donné au Théâtre ttsilien les deux Ami^ «s le Mariage pat
capitulation, Se Efûp^^Çythere*
DARCIS, fils. Auteur de la Muiique àx Bal Mafyué^SC
ic la Faufe Petit.
DAVAUX , nom (biis lequel a paru VHomme Mafin.
DAUGOURT > {M. Godard) ne ^ Langres , Fermier*
<3énéral,a 4onné^reul, la Déroute des%Pamela^ & Amout
Second ; & avec MM. Brct & Villaret , le Quartierd'Iiyveré
DAVESNE , [ François ) né daiis le Bas-Armagnac , efpece
de Fanatique ,qm a compofè le Combat d'une ame avec lafuelU
i' Epoux efi en divorce ^ & la Tragédie Sainte»
DAVESNE , ( Bertin ) né à Dinant , & mort à l'âge, da
xS à 30 uns^ en 174^ 9 a donné , feul , Aritquin Apprenttf Phi»
lofophe; de avec Romàgnéfy , le Frae* Ingrat*
DAVESNE, (M. ) Peintre* U a donné les Jardiniers^ Perrii^
^ Lucette.
DAVCfSTf né à Laval , a fait les deux Couriifanes.
D AURE ,^ ( François ) Prêtre, & Auteur de deuxîTragéfies *
jnorales , Dtpne & Geneviève*
DENIS , ( Jmues ) Avocat au Parlement, a compoft let
Plaintes du Paiats , ou la Chicane des Plaideurs.
DENIS, On trouve qu'un Auteur de ce nom a donné , en
1696 , les Travaux divertijans d'Arlefuin , & le Sdmigondit
Cèmifue*
DENNETIERES , ( 7f4it ) Chevalier , Sieur de Baume , t
donné en 164^ , Sainte- Aldégonde.
DENON, ( -M. ) Gentilhomme ordinaire duRûi, Auteuf
de Julie.
DESAUDRA V , ( M. ) Auteur du Cuvier.
SES AUTELS , ( Guillaume { Gentilhomme Ch^rolais , né
ontcénis en Bourgogne , Tan ik%9 , a compoié des I>ia«
Joguas mpi:iu3C à piuueucB jp«cfom»g8s« ,
: DESBIÈZ , ( tonî/ ) Avocat , né à DôIe ^ eft Auicltf iû
DESBOlfLMIERS. C'eft le nom fous lequel cet Auteur
$*eft fait connoitrc dans le monde , & qu il préfera à celui de
fon pere. Il entra dans les Troupes légères ; & n'y ayant pas
fait fortune, il fe tourna, du coté des Lettres. Ses Opera-
Comiquesfont le Bon Seigneur & Toinon& Totnette, Il eft
mortd^une fluxion de poitrine en 1771 , âgé d'environ 40 ans.
DESBROS^ES , ( Rohert ) né à Bonn en Allemagne , Mu-
ficien & Adeur#eçu à penfion au ^Théâtre Italien depuis
1745 ^ a Fait la Mulîque des Statrs rivales , du B(m Seigneur ^
& celle de plufîeurs autres |>etites Pièces dans le mémo
genre* • • .• ,
•DES CAZEAOX MS GRANGES , ( M. ) demeurant à
Londres , a traduit de l'Anglbis en François baroque, la Pré-
tendue Veuve , & compofé dans le méitte ftyle la Femmi
Jatoufe*
m
t>ESCHAMPS» ( François-Michel ) Gentllhomine Cham^
penois , né en 16M j & mort en 1747 > a Sonné au Théâtre
Coton d'Uti^ue » Anttochus & Cléepatre , Ai^taxerce & MéduSé
DES ESSARTS > ( M* ) a compofé V Amour libérateur s
avec M, Mentelle.
DESFONTAINES commença à travaîllet dans le; genre
Dramatique en 1637, & a donné Eur^medon , Béltzaire i
Orpkife , lt/«/Ve du Cid , Èémiramis^ Hermegene , Alcidiane^
les Galantes Vertueufes , Saint Euftache , Ter fie , Saint- Alexis ^
'Saint' GentJ ou l'iUuflre Comédien , & Belfifante, On lui at-
tribue aufli Sainte-Catherine., .
DESFONTAINES ( M. ) a donné le Philofopke prétendu i
VA'^eugle de Talmyre , la 'Bergère des^ Alpes , la Cinquantaine ^
IJmenor , Colette Cr Mathurin , le Billet de mariage , Jeanhêt
O* Colin.
DESFORGES , le même' qui a été long-temps enferihé ait
Mont-Saint- Michel pour des vers fatyriques. l\ eft mort de-
puis quelques années : on lui attribue le Rival Secrétaire,
DESGRANGES , né à CarcafTone , Adeur & Auteur Fo*
taîn « donna en 1717 le Fourbe fincere^
DESHAYES , Maître des Ballets delà Comédie Françoife ♦
a eu part à la Bagatelle. *
DES HOULIERES , ( Antoinette] fille de Melchîor du ht-
gier , Seigneur de la Garde , & femme d« Guillaume de la
Fott
/
Toh de Bo!s-6uerin « Seigneur des Houîieret , Gcnttlhomin^
4c Poitou ; naquit à Paris * vers Tan i6iZ. EUe a fait dtt
Apothcofes « des Ballades , des Caprices , des Chan(ons , dos
Dcclârations , des Dialogue » dts Eglogues , d|s Elégies »
des Ëpigrammes , des Epitxes , des Lettres , dessillées , dei
Idylles > des Invitations , des Madrigaux^ des Odes , de«
portraits , des Réflexions , des Rondeaux , des Songes « dei
Sonnets, des Stances & des Tragédies , fa voir , Qtnfértc^^L
ja Mort de Cochon.
DËSJARDINS a tiradùit de Fltalien éfl Fraiiçûis iei
Aveuglés,
DES ISI.ES , ( le Bas) Gentilhoihnie Normand, a côni-
pofc une Tragédie d'Herménégildt^ & la Mort hurlef^Ue dé
Mauvais Riche. *
DES LONGSCHAMPS i mort afTcx jeune , avoir mis èa
Vers la Pièce de Cénie , de feue Madame cie Graiîgny.
4Brprit j oç lut meier aux piauirs , i jctuac oc la jrmioiopme*
On a de lui la Cpiùédie du Billet perdu ,oude V Impertinente
: DESMàRJETS de SAINT-SORLIN , ( Jean ) Jaborîeux
Ecrivain, né a Paris eri J59^ i paflà d'abord pdUr Tun des
beaux-efprits du dix-feptiénie fiécle , & fut Tun des premiers
Membres de l'Académie Fnipçoife.b compojfavi la follicità-
tion du Cardinal de Richelieu , plufieurs Pièces de Théâtre^
qui furent applaudies '& mémif«adoptéâs de cette Eminence,
i avoir : les Vîftonmires % Ajp^e , Scipion , Mirame , Roxanei
Erigone^ Europe , XeCkartÉeur charme^ le Sourd , Annibàl.
^ DESMARETS, ( Henry ) Parifîcn, né en \6éi , Sdr-rri-
tsnhnt de la Mufîque du Roi d'Efpagné ,^ & ènfuite du Duc
dei Lorraine, a donné, fur le Théâ^e Lyrique^ les Opéra de
Vtdon , Chcé ^ Théasene &. Chàrtdee , le Amours de Momur^
Vénus & Adonis , les Fêtes galantes ^Jphiiénte , Renaud , ou
la fuite d'Armide.llmovnjLt a LunéviÙfi en 174 1 >'^^ ^^ P^s
de 80 ans.
DES MARRES , Tréforîer de M, le Prince , mourut èi
1716 , dans un âge; àrancé; après aroir dôaiié au. Théâtre ^
kolexane ^ éc Metltn Drttgenu
, DESMAZURES , { Uuis ) né à Tournay , ajcomyofi^ vetsi
Pân 156^, Jojîas y David combattons , Davfdfug^tf^dç<D4h
Tome III: '.' a»
SiS t) t
v!dn-!omphmt.lïJutCma\ne de Cavalerie jans tes gueriel'
€ic Metin il. S: de Charles- Qui nt,
,J?^^ ^W^^^ ' Comedifln diwRoi de PrufTe, & cnfuite iû
ITlefteur Palatin, fit quelques Brochure» , & une Pièce de
Théâtre iniiiulée , l'Amour Ttfu&ié. Il eft mort depuis Quel-
ques années. ' ^
DESPERIERS, [ Bonaventure ) a traduit l'Andrlmiie, en t ^37.
DESPORTES , ( Claude Franfoh ] 'é Se mort i Paris,
itoit Peintre de l'Académie ^ & Auteur de ta fcMi/r Ce;»»».
DESROCHES , [ \t% Dames ) n-l-es 3 Poitiers , fe firent
■connoitrc vers _I an 1 570 , rar des Piccw de Théâtre intitulées,
Taïuhée O" Tutic Madchine & CJaihnîne Neveu , éioient les
homs de ces devx Femmes. La première avoit époufc André
Fradonnet , Sieur des Ruhes ; Catherine fa iille ne voulut
pbint fe marjcrlj pour ne f as fe fcparer de fa mère, Ellei
moururent â Poitiers toutes deux de la pelle , le n^éme jour.
DESROCHES , qu'on croit avoir été parent des précé-
dentes , eft Auteur des Amtan A' Angélique & de Médar.
DESTIVM. t ( ]ean j Auteur de la Paftorale du Boccaii
^Amaur.
DESTOUCHES , ( Philippe NéricauU ) né à Tours , fat
Secrétaire d'Ambnflade en Suilfe , où il compofa Je Curitté
imptriineni , la première Comédie. M, le Duc d'Orléans,
Régent , l'envoja en Anglctfrre , où il fut chargé pendant
fept ans des AHaîtes de trEnce , 3c fe maria ayec une jeune
Angloife. Après la mort de ce Prince , Deflouches fe retira
dans une Terre qu'il acheta près de Melun. C"elï-là ^u'il
■compofa totiies Ie6 Pièces qu'il a données depuis le Fkilofopht
tnarié. Il moUtui en 17Î4, âgé de 74 ans. Il avoii éiéreçude
l'Académie Frjnçoife en 1733. Placé entre Molière &
Kegnatd , il n'a pas la force eomiique du premier , ni U gaieté
vive du (econd : mais il réunit à un certain déflré les quali'
tés eflentielles de l'un & de l'artre. Outre les deux Wéce»
(ju'on vi«nt de nommer , Deflouches a fait \'Ir:grai , rirréfolu,
le Mèdifanfy\e Triple Marùige, i'Ôbjlade imprfvit , le Glorteu* ,
le Tambour nofîio uc , l'Hwnme finsuiier , le D-Sipateur , YAnf
àiiieux, & l' Inàifcrette , &c.
DESTOUCHES , ( Atiiré-Cerdhat ] l'un Am meilleurs Mu-
fîcicns Eiuçoii qui aient patu fOus le ngm de Louis XIVvi
DE D I DO n%
fin nommé Sur-Intendant de la Mufîque du Roi, &c. avec
une penfion de quatre mille livres. Il dut cette fortune & fa
réputation A. Ton Opéra d'ifé : ce qu'il y a de fîngulier , ç'eft
^u'il ignoroit la compofîtion quand il fit cette belle Pièce , 8c
qu*îl fut obligé d'avoir recours â des Mufîciens pour Tes Baf-
fes , & pour écrire fes chants \ mais il apprit les régies dans la
fuite. On a encore de lui neuf autres Opéra : Amadtsde Grèce,
Marthéjte , Omphale , le Carnaval & la Folie , Callîrhoëy Té^
lémaque , Sémframîs , les Elémens , avec la Lande, & les Stra-
tasêmvs de \* drnour* Ce Muficien cft mort à Paris en 1749 «
âgé de 75 ans.
DE'Z AIDES , Auteur de la Mufîquc de Julie , de VErreur
dun moment y & du Stratagème découverte
DIDEROT , ( M. Denh l né à Langres , Auteur du FiU
naturel , & du Père de Famille» •
piEUDF , ( M. HONORE* ) Avocat , adonné la Faiifc
Prévention.
PIJON a fait le Valet des deux Mattref.
mSC^LT , Altfon fleurie ,a donné lc« Noce f de Vaugtrard^
DISSON , ( M. ) né à Dijon , a donné V Amante ingénieufe
V Héritier généreux, la Magie inutile , les Fêtes de Vaugirard,
DOMINIQUE , ( Pierre-Franfois Biancolelli ) plus connu
fous le premier nom , & fils du célèbre Dominique , fameux
Arlequin de l'ancienne Troupe* It^lieane , naquit à Paris
en 16S7*
Les Pièces que Dominique a compofées fêul , ou en fociétc
avec Fvomagnefy , Riccoboni , père & fils , le Grand & au-»
très , font, la FemrnefielU y Arlequin Gentilhon^me par hazard >
le Procès des Comédiens , Oedipe travefti >.le Triomphe d'Arle-^
quin , Arlequin foldat , le Triomphe de la Folie , la Difpute
de MJpomène & de Ihalie , le Mariage d'Arlequin & de Sylvia ^
le Jugement de Paris > h Défolation des deux Comédies y ^Ule
de la Folie , la Bonne Femme , Arlequin Huila , les Paroatet^
de Pyame & Thîjhé^ de Médée & Jafon , les Payjans de qua*
lité y &'c. &c.
DPNNEAU , ( François ) a donné la C9cue imaginaire.
DORAT , ( M. \Clauie' Jofeph ) né à Paris , a 4onné lef.
Comédies
&d'
des deux Reines^
ï^. DO DR D tr
DOSIMOND , Comédien de la Troupe du MsrtU , étoît
'Auteur & Aifteur. Lçs Piécei qu'il a corapoféei font , le Ftf-
im dt Tïerre , VAmant de fa femme , les Amsurt de Tripolin,
tEtaledei Cocut, \i Femme indulfrieufe ^l'Iticoupance punie ,
Rofélit & V Avare dupé. On lui attribue encore la D«me i'In-
tfisue , & le Médecin dércbé.
DORNEVAL , né à Paris , oii il eft mort peu riche en (76e ,
dans un âge très-avancé , ('occupant de la Pierre- Phîlofo-
phaie, s'Éioit appliqué dans fajeunL'fle , avec plus de gloire,
a des Opera-dComiqùes. lia donné feul , ou en (bciété avec
le Sage Si Fuidîer , Arlequin Tra.iij.ni , le Jugement de Pârit ,
Ârleiain Gediilhcmme malgré lui , Arlejuht Roi des Ogrei ,
la V'"'"' <if Vérité , les Arrèii £ Amour , la Ténélcpe ¥r<m-
gçife , ,^cbn*i & Almar.%îne , les Pélcrini de la Mecque , lei
trois Cenmeret. Il eft de plus Auteur des Cométljts du Jeuni
Vieillard , Ae la Foret de tAmoar , & de la Foire des Fret ,
. iveclc Sage.
DOROUVIERE,afàilPenffcee on l'Amour Conjugal
DOVIN, (M.FmnMi) de Cacn.adonnéle More dtVenifi^
DOURXIGNE' , [Gazon ) né en Bretagiie,a éonniAlzate.
DOUVILLE , ( Antoine le Méiel ) frère de l'Abbé de Bois-
Soben , efl plui connu par un Recueil de Contes qui pons
/on nom. que par (es Drames. On ignore abfolument le temçs
it fa naillance & celui de fa mort. Ses Ouvrages Dramati-
*ines font inti'iilés Ips TraKfani d'Arbiran , la Darae invi-
fible , les Fttttfc! Vérités , ï'Abfem de chez foi , Aimer faut
Savoir qui ,\a Dame ftiivamt , les Mcrti vivant , Jodelet Âf-
trolagut , la Qoèffeufe à la mode , les Soupfontfur les eipparencei.
DROUHET , ( Jean] Apothicaire à Saint - Maixent , a
Tait la Mifaille à Taitni, Comédie Poitevine.
DROUIN, fM. ) Aâeur retiré de la Comédie Françoîfe,
avec une penfioii du Roi , efl Auteur de la Meunière de
jialiié.
DL'BEREl , Comédien 8t Auteur de Vlfie des Femmti *
des Rivaux 'nd^fcrets.
DU BOCCAGE, ( Madame Marte-Anne Je Page] née i
Bouen , connue par plufcuts Ouvrages de Poefie , a donné
au Théâtre les Amazonti,
DU BOCCAGE , ( Pierre Fijiiet ) Epoux de la précédtnie,
dont elle eft reftée veuve , & né en Normandie comme ellei
a traduit de l'Anglois , Qr-oroko Si i'Orïheliae,
BU 14^
DUBOIS , Mcdçcîn Picard , a donné le J^fon* tromfim
DUBOIS y Avocat , a fait «n fociété avec M. Valois d'Or-
ipille , les Souhaits pour le Roim * »
DUBOULAI , ( J^chel) ne à Paris, Secrétaire de M. de
Vendôme , a comporé les paroles des Opéra d'Orphée , &
^e Zéphîre & Flore^ Il eft mort à Rome au commencement
de ce iïcclc»
DUBOYS , ( Jacquet) né à Péronne, a con^ofécn if5f t
la Comédie & Réjoutfflmce de Parts,
DUCASTRE D'AURIGNl , mort en 1743 1 avoit fait infn
Drame intitulé Tragédie en Profe.
' DUCERCEAU, (le Père Jean- Antoine) Jésuite, né à
Paris en x67o , & mort à Veret en 17J0 , a donn^^ les Jncom-
modîtés de la Grandeur , Y Enfant Prodra^ue^ le Phftofophf à U
mode , Eulo^e , ou le Danger des Rtch^fes , l'Ero/f des Pères ,
' Eiop ' au Collège , le Point £ Honneur , le Rkhe imaginaire »
la Défaite du Solécifme*.
DUCHAT , ( J^ançois. ) Sieur de Saint- Ayentîn , a donné
Agamennon , & Suzanne*
DUCHE' DE y ANCY , ( Jofepk'François ) né à Paris en
1668 , d'un 'Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi.
L'Académie des Infcriprions & Belles- Lettres fefitun plaiHr
de l'admettre dans fon Corps. Elle le perdit en 1704 , dans la
trente-feptiém.e année de fon âge. Duché donna au Théâtre
trois Tragédies ; Jomuhat , Abfalwt & Déhora ; ^ les Opéra
àes Fêtes galantes , à£s Amours de Momus , de Théagcne &
Chariclée , de Chhalc & Procris , de Scylla ^ d'Iphigénîe. Ce
dernier Opéra , ion premier Ouvrage , eft dans le grand goût ;
êc quoique ce ne foit qu'un Opéra , il retrace ce que les Tra-
gédies Grecs avoient de meilleur.
DUÇHESNE , ( Jofeph ) Sieur de la Violette , né à Ge-
liève , eft TAuteur d'une Tragi-Comédie en trois hâcs , en
vers ,^ avec des Choeurs, intitulée VOmhre deGamier Stofacher y
imprimée en 1584 , & d'une Paftorale à cinq perfounages en
un Aôe, envers , avec un Prologue & un Epilogue. •
DUCIS, (M. ) a donné Amélife, Hamlet , Roméo & Juliette^
DUCLAIRON , ( Antoine Maillet ) né en Bourgogne ,
Çenfeur- Royal^CommifTaire de la Marine Se du Commerce
de France en Hollande , Auteur des Tragédie» de Qromu^el 6c
it QkiPave Vaf4. »
/4X D TJ
DUCLOS, ( Charles Veneau ) Hîftorîographe de France,
Cenfeur Royal , Secrétaire Perpétuel de rÂcadémie Franr
çoife , & VeM?ran de celle des Infcriptions & Belles^Lettres^i
de la Société Royale de Londres , & de l'Académie de Ber-
lin , né à Dinant en Bretagne , a comcofé pour l'Opéra , les
Caraâîeres de la Folte. Duclos eft mort en 1772.
DUCROS , ( Stmon ) Auteur d une Phtlîs de Scyre.
PUDOYER , / M.^) a donné , le z Juillet 1774 * au Théâtre
François , le Vindicatif y Drame en cinq Ades , en vers libres*
DUFAUT , Auteur de la Corné Jie de Ylndéch.
DUFAYOT , ( L. ) Auteur de la Nouvelle Stratonice.
DUFOUR , Libraire de Paris , a donné les Rufes de VA"
niQttr 8c les deux Rivaux, y
DUFRESNY , ( Chartes Rivière ) mort en 1724 , eft Auteur
. de ÏOfera de Campagne , de VUnion des deux Opéra , des
Adieux des Officiers , du Départ des Comédiens Italiens , à'Ar-
tendez-moi fous^ POrme , de la Baguette de Vulcain , de Taf-
quin & Marforio Médecins des Mœurs , du î^égligent , du
Chevalier Joueur , de la Norf interrompue , de VEfprit de con^
tradiiîîon ^ du Lot fuppofé ^ de la Joueufe , de la Réconcilia-
tion Normande , &c. &c. VEfprit de contradîBion & le Lot
fuppofé , font prefque les feules Pièces qu'il ait vu réuffir de Ton
vivant. Quelques autres ont pris faveur après fa mort , &
font encore applaudies de nos jours*. '
Le Grand-pere de DuPrefny étoît fils d*une Jardinière d'A-
net , qui fous le nom de la Belle Jardinitre , a voit eu l'hon-
neur de plaire à Henri IV. Dufrefny aufïi peu ambitieux que
fon père & fon Ayeul , ne s'eft jamais prévalu de l'avantage
de fon origine. Louis XIV. ne l'ignoroit pas , .& c'étoit un
des motifs de la bienveillance que ce Monarque a toujours
confervée pour lui.
DUGUE' a compofé, conjointeirient avec un Anonyme,
la Mufîque d'un DivertifTement de Fuzelier, intulc Jupiter,
de Europe,
• DUHAMEL , ( Jàcfues ) Avocat à Rouen , le plus fuppor-
t.ible de tous \qs Poètes Dramatiques qui parurent depuis
Garnier jufqul Hardy , eft Auteur de Sichem Ravijfeur ,
à'Acoubar & de Luc elle*
DUHAMEL , { Mlle. ) a compofé J^-wè/ , DivertifTement.
DUJ ARDIN , ( Roland ) a donné le ëe£mtir Amoureuxj^
DU 5+S
bUJARDIN , adonné le Mariage de la R^ifim ^/tvec tEfprit.
DU LAURENT , ( Otaries ) a donné Bruântùcur.
bUMAR yvfQAi vers Tan 1686, & a fait le Cm$ m htriê
& en gerbe i eh cinq Ades & en vers.
DUMAS , Auteur d'une Padoraie de Lydie.
DU MONÎN , ( Jean^Edàuard ) Auteur de deux Pièces , h
Pefle de la Telle , & Orbèche , naquit en 1 5 ^9 à Gys , Se mourut
ailafGné à l'âge de vingt-fept ans.
bUMORET , ( le Père ) de la Dodrîne Chrétienne , 8c
Profeiîeur du Collège dé TOuloUft , a donné anciennemeiit
|e Sacrifice iLAbranim* .
DUNI , ( M. ) Sujet du Duc de Pçrme jet Ton Muficien , a
mis en Mufîque , foit pour l'Opera-Cohijque ^ foit pour ta
Comédie Itauehne, do)itil étoit Pènfîonnaire,le Vtintre amou"
Veux de fon modèle , la Veuve indécife , Vlfle det Foux ^ Alazéè^
le Trocès , le Milicien , les deux Chajfeurs & la Laitière , le
Hendez vous , V Ecole delà jeum^e , la FeV Urgele y la Uochettei
les Moifonneurj y les Sabots & Jhémire^
DUPERCHE , Avocat , a. compofé VAmbaffadeHr d^Afii"
yue > & les Intfigues de la Vieille Tour de Romn.
DUPERCHIER , né^à Paris, a donné , fous île nom .de
René Barry , la Comédie de la Comédie *, Si i'Amphishcdtre ott
le Théâtre renverfé
DUPLEIX , Auteur de Ourles de Bourgogne.
DUPLESSIS , Auteur dé la Mufique des Fitei nouvelles.
DUPUIS , ( le Préfident ) on lui attribue la Tragédie diè
libire.
DUPUY > Auteur d'une Tragédie Àe Vtarron.
DUPU Y , ( Guillaume-Adrien ) né à Paris , mort eri 174c i
âgé de 48 ans , n'a travaillé qUe pour l'Opera-Comique , qà
il a donné Arlequin & Pterrot favoris des Dieux , le Triom--
^he de Plutus , la Guitarre enchantée , & la Fontaine de Jou-
vence.
• pUPU Y D'EMPORTES , ( M. Jean - Ba^tifle ] a donné lô
Prin-tims.
DU PU Y i ( M. ) de l'Académie des Infcriprioni ., aifaduic
les Tragédies de Sophocle.
DURAND, (Mde. Catherine Bedacîtr ) morte en 1736,
dans un âgo avancé^ eft connue par beaucoup de Romans, '
, i*4 b û
{ onze Conij<lt« en un Aâe^ qui ont tontes pour fûjetiiâ
Prcverle ; en voici le< titres : i bon Chat ban Rat ; a Imé
lalite d'un Ant , on j perd fa legîve ; lionne renommé vM
wùux que Ctincure dorée ; il Ktfi point de BeiUi Vrijoni niit
laidei Awouri ; les juuri fe fui-ueni & ne ft reMctr.kltni pas ;
n'aille au toii qui a peur ûii FeuiiUi ; Oijlijeté efl îmrt u
tout vice ; vn ne reioi.mîi ptuleVinau Cercle ; pour un Flùfir
trJlU douleurs : jui ittirf deux Liévret n'en prend point ^ id
JHniire , til Valet',
D'UhfF, ( JfOKORE") fils d'Un Gcmilliominedu Fotezi
^ïiaiiuit à Marieilk en i;â7. 11 eA Auteur desquaire premieiej
farcies du Itoinan à'Aprée, qoi a foun;t le Tu jet de ramdc
Piicts Dramatique!. 11 a fait aulTi la Btrgtrie de Silvanite , &
tlL mort en ibi% , fn Piémont où il s'ctoit retiré.
_ DOBIVET i ( le Tere Vicohi-Gulrhl ) Jéfûiie , né à IV
fis en 171e I a fait le Di£ipaieur & ['Ecole des JtUnti H^
DU ROCHÈB a compofé l'Indienne ameurettfe & Mélifi.
DU ROLLEY , ( M. le Baîlli ) ancien Officier aUx Gaf-
fes , a fait les Effets du CuraRtre , & a rris en Opéra Vlfl»^
finie de Kacine , dont M. le Chevalier Gtucn a fait li
Wufique.
DURVAL, ( J. C. ) a Compùfé les riravautc d'U^e^
Âcariihe & Ftmthée. ^
Dl'RYER , ( P»Vrr« 1 né à Paris en lÈcs , d'une (àmiUe
KoUe , & mon en i6sÈ,rut Secrétaire du Duc de Ven-
don^e , Si obtint vert la fin de la vie , le Brevet d'Hifto-
riografhe ce France , avec une penficn fur le Sceau. 11 a
Isille dix-dcHf Pièces de Théâtre ,■ celles quilui ont fait le
plus d'honneur font : les Tragédies HMcyerJe , de Saltl, &
lur-iDut de Sce'i/ole. Ses autres Pièces de Théâtre font , Ar-
jéjiii & Fclyarque , Lifandre & Ce'yfe , AÎnmédott , Cléomt-
don , let Vei'daufes de Siirêne,Lutréee,Cliir'gcney EJilur ,
Bénenicet IhémiRoeU , Amarillîs , Dinamii , Nîiocrrj , &
AraXandre. On lui attribue encore, Aréiapkile, Alexandre
CUophon , Ohophott , Ttrquiu, & h Ccunédic .^cs Capii/i. Peut-
■ être ces Pièces font-elles dTfaac Duryer , dont on croit Qu'il
le fils, &c.
DURYER ,( Jp« 1 Auteur de la Vengetmce defSaiyfeSy
des Amouri cenirairci & du Mar'^ge d'Amour. Cet Auteur,
d'abord Secrétaire du Duc de B-rlle-Garde , enfuite commis
au Port Saint-Paul , mourut dans l'indigence.
- *DU SOUHAIT , Auteur du feiïiéme fiécle , a laifîZ det
F'îéCit
ÎPîéces întîtuléci Beamé & Amour , fci Loije ctAmùàr , Rade^
SQ9tde , & les Soulmts d* Amour,
*
DUSSIEUX, { M. ) a donné l«s Héros Brançoîsy ou le Siége Je
Saint' JcMn de Lofne^ Drame Hérpique en Crois Aâes, en Profc %
imprimé en I774*
DU TEMS, { M. Louis ) né à Tours en 1730 , cî-devaàt
chargé des aif&ires du Koi d*Angreterfe i là Cour de Tu-
rin , eft Auteur de deux Pièces de Théâtre , favoir de la
Comédie de V Homme à la mode\f & d'une Tragédie aUlyfim
DU TERRAÏL , ( le Marqui s ) mort à Paris depuis quel-
ques années , avoit fait jouer dans, fa maifon d'Epinay , pro*
che Saint-Denis , une Tragédie de fa façon, intitulée LaguS^
& le Déguifement de l'Amour^ Divertinemcnt*
DUTHEIL ; il ii*eft connu que par une Pièce intitulée 4
Vlnjufii€e funte,
DÙTHEIL , ( M. ) Officier aux Gardes ,Sr de l* Académie
des Belles-Lettres , a traduit Orefte , ou les Cœphores d'Efchyle
DUV AL I ( Mlle. ) andeime Aârîct de TOpera , a mis e^
Mufîque les Génies»
DUVAURE , ( M. ) hé eh baùphîné , CHcValîet de
Saint-Louis » ^ donh)i le F^ix^Sférvann
DU VERDIER , ( Antoine ) Sieuir de Vauprivas , né à
Môntbriijon en Forez en 1544, mort en 1600, Contrô-
leur-Général des Finances de Lyon, Bc Gentilhomme ordinaire
de la Maifon du Roi. Il a cj>nipofé diffêrens Ouvrages dont
le pUïs confîdérable eft fa Bibliothèque des Auteurs François ;
nous n>n avens qu*un dans le genre Drainatîquc; la Tragédie
de Polixene^ donnée eti 1J67.
DU VIGEON , ( Bernard ) pé à Paris , k Peintre en Mi-
iiîàture , a fait avec Romagnefy , la Partie de Carftp^agne. Il
^ft mort en 17^'® > îgé de' ij ans.
DU VIVIER , ( Gérard ) étoit né à Cand , & fi^Ç^^aître
d*Ecole Françoifrà Cologne. On lui attribue trw Pièces dé
Théâtre qui font, Abraham & Àgar , la lideUte nupnale^
titéfée & Défanireà ' . _^
TvfHe nu o •
^ »
iit E M ï T F A
AJiMANVÎLLÏ, ADteur du Capitm Matamore.
KTlENNE , I t*iir/M ] ancien Libraire de Paris , a tradidt
'ie l'icalwn une Viéce fous le ûrie des Des-ai/ujti ; & dx
iT. G. B, Ce fontleîleïtresiniùaleid'un Atlteurquî adoïc
lic en iâf9~Une Triigi-Colnétiie, intinilée 'G^'dit , ou l'I^i-
lâtre OaiTvertî,
FABRICE DE FOURNARIS , dit le Capitan Cocodrilti
n'ell connu qné par une Pièce iniiciilée Angélique.
FAGAN , ( tkrifiopkU-BartheterrA ) né à Paris , Se mottn
I7ÏÎ, fembia d'abord devoir aiigrnenter le nombre de ros
grands Comiques ; peui-étre en eût il approché s'il les eue
Thjs fouvent confuUéî, Le Rtniez-voui , & fur-tout la Ptipilc,
^u'on doit regarder comme le Chef-d'œuvre de cet Auteur,
obtiendront toujours des fuffrages. Ses autres Pièces font, la
Crondeufe , Lucaf& ?errçm , yAmiiîé Rii/ale , les Caraâertt
de Thalle , le MarU fani le ff avoir , la Jalou/îe imprévue, M
tonde, la Rtiîcult fttppojée , V Ifie dei Talent ,VAnnmtt irt-
veflie , la fermière , \'HciiTtux Reioar , le Sylpke fufpDfé , ks i
Eveilléf de Faify , les AiUarr Jages , le Mufulman , le Ma- j
5» Îj Auteur , I Afirefavarabh , les Almanaclit , Pkiionomé, k I
Servante juJ}ifiée',C/ihefe ajfiésée.
FAEOEAU, (_M. ) Procureur au Châtelet, a donné !e
Triumpke de l'Amiiié,
FATpUVILLE a compdffi pour l'ancien Théâtre ItaKco,
Arlequin Mercure Galant , Arlequin Gtapignan , Arlequin lîn-
gere du Palah, Arlequin frotée , Hrle^uin Empereur dani U
Lune , Arlequin Jafon , Arlequin Chevalier du Soleil , CiJm-
hiite Avocat tour & ç*mrt i Colombine ftmmt vtrigée , Ifei^
FA 547
Iflédecîn , la Trécautifn inutile , le Banqueroutier , le March^ni
qupé , & la Fille favante.
FAVART , (M. Charles-;'Simon ) né à Paris , célèbre par fe«
nombreux fuccès, furtouslçs Théarres de la Capitale, lia donné
for celui de l'Opéra , Dom Quichotte , la Coquette trompée. Aux
Frnçois, V Anglais à Bfirdeaux. Ainç Iti McnSj^Hjippuliu' & Aricie,
les Amans inquiets , les Amour- Champêtres , Baiioco^ & Serpilla,
Raton & Rofette , Ninette à la Cour , les Chinois , la Fille
mal gardée , Soliman IL , Ifahelle & Gcrtrude , la Fée Urgek»
les MoiJJomuurs , V Amant déguifé , la Ro^ere de Salency , &c.
A rCpera-Comique , its Jumelles , V Enlèvement ^^ le Nouveau
ParnafTe , la Dragonne , le Bal Bourgeo's , Moulinet , Tyramc
^^ 1 hîjlé ^ la Chcrcheufç d'cfprit , le iJ^r/ïa d^ Alger ^ le Co^ rfe
f^/V/^î^e , le Retour , le Départ de Y Our a-Comique ,^ les f^«-
daiges de Tewpé , V Amour inpromptu , &c. En fociété avec
JPam-.rd , la Rîpétit'on interrompue ., Marramne , le Prince
ncPuirne , Dardanits ; avec M. Valois d'CrviUe , les Valets ^
avec M. RoulTeau de Tculoufe , la Coquette Javs lef^voir i
avec M. le M de P '^ * > le Prix de Cythcre ; avec M«
de Verrière , V Amour & V Innocence ; a"vec i'agan , la
Servante juflifée , Cythcre affiégée ; avec, la Garde 5^ le Sueur ^
les Amours Grivois y\e Bat de Strajbourg , les Fêtes puhliques ;
avec Carolet , VÀmotir au VHlage ; avec MM. laujon & Par-f
vi , la Parodie de Ihéfée ; & fur deux fonds préparés par M.
Parmentier , les Epoux , & la Faufe Ducgne ; le Vaudeville
des Portraits à la mode , V Arrangeaient des Arrièttes , avec
M, Anfeaume ; avec M Marcouvîlle , Fanfaîe ; avec MM«
Pannard & Laujx>n , ZJphire & Flettrette. Aux pefirs Appar-
tements avec la Garde , la Cour de Marbre. A Fontainebleau,
feul , les Nouveaux Intermèdes , 9c DiverrilTeipens de 17»-
çonnue , la Belle Arfene ; en Flandres , un • Prologue fur les
V idoircs du Koi , \e$ Comédiens de Flandres»
FAVART , ( Mde. Jujfine-Benûite du Ronceray , époufe d»
M. ) née à Avignon en i7i7»fille d'André René du Ronceray^
ancien Mrfîcien de la Chapelle de S. M. , & depuis du m\
Roi Staniilas , mourut le zi Avril 1771. Au'ourd'huî ai!^ \i
mort de Mde. Favart a bri(e tous engaj^emens , Se que le "né-
rite du procédé galant & généreux , eft devenu irutî^c rai
ciari ccmplaifant , il eft en droit de revendiquer Icf ^x Pièces
luivantes : les Amours de Baftren & 3aJ1ier,ne ; les EnfcrcelJs^
i>u Jcamot & jeannette ; la F/7/e mat zardée ^ ou le Pédant
amoureux ; la Fortune au Village ; ia Fête d'Amour^ ou Lucas
^ Colinçttt ; & Annette & Lubin.
O O ij
\
J
%
149. FA F E F L
FAURE , ( Antoine ] Premier PréfîdoMt du Parlemeiit M
Chamber^ , & père de Vaugelat , efi Auteur d'une Tragédie
des Goràtans &. Maximins 9 ou VAmoimn.
FAUCHARD DE GRANDMFNIL , ( M. ) a donné le S*- ^
FAÙRÉ , Auteur d'une Tragédie de Manlhts Torquamu
FE'AÙ , ( le Père Charles ) Oiatorien de Marfçille , un de»
Auteurs du Jardin des Mu/es Frovençales^ On coi^oit en^*
core de lui une Comédie i|itîtttlêe Wuf^un*
FENELON , ( M.^ de ) Chevalier de Saint-Louîf , a comr
Çofé uiie Tragédie d'Alexéindre.0
FENOUILLOT DE FALBAÏRE , C M. ) a donné. le F«-.
kriquant de l/>nires , les deux Avares , VHwm{te Criminel >^
Zémire & M^lîde.
FERMELHUIS , fils d'un Médecin de Paris, paflè pour.
TAutètir de TOpcra de Pyrrhus.
HEKRAND > FermicrHQfnéral , Auteur.de h Mufique de,
Zelte»
FERRI (Utd ) Mcffin , a donpé , vers IW léip , Ifabelle >
pu le Dédain de Y Amour , Faftorale en fix Ade^ & en vcrs^
FILLEUL , ( Kicglas ) né à Rouen , Auteur de trois
Pièces de Théâtre , Achille , Lucrèce 8c les Of^es.
FERRIER , iLoutx ) né à Atignon en léio ,fut mis à
rinquifition pour ce Vers , ' *
L'Amour pour les Mortels efi le fouverain bien.
qui fc trouve dans Tes Vréceptes Gâtons. Ce Poète ayaii^
été abfous par lé Saint Office, ^ la prière de fcs amis, fe
tetîra à Paris , & mourut en Normandie en vjzin Outre
Tes Tréceptes Galans ^ on a de li^i les Tragédies d'Anne d^
Bretagne, d'Adraflè , de Montézume , & d'autres Ouvrages qui
ne manquent ni delprit ni de naturel*
FLOT , ( A. Kk H. ) a. donné V Amottr fantafque^ ouïe Jh^,
de foi-même,
FLACÇ* , ( René) Auteur de la Traçcédie d'Elips*
FLEURY, ( M. Jacques) Avocat au Parlement de Paris ,^
Auteur;, dyn Recueil de Pocfiès & de piufîeurs Opera-Co-*
miques , tels que le RefouK, favorakh x le Xemjph de Mpmus ,
F L F O F R y4^
\e RojJ^itol^en fociétc avec M. de L ••..'%{ a retouché le
Mîrotr magique , &c.
FLOQUHT, ( M. ) Auteur de la Mufîque de l'Opéra intitulé,
. f Union de V Amour & des Arts , & de TOpera à'Azolan.
FOLLARD, (lePerf Melchior de ) frère du Chevalier de
Foulard , fî connu pat Tes exçellens Con^nentaires lur Po-
lybc j naquit à Avignon^en i688 , & entra chez les Jéfuites
a l'âge de feizc ans. Apres avoir profefTé la Rhétorique avec
le plus grand fuccès au Collège de Lyon , il fut reçu à l'A-
cadémie des Sciences Se Balles-Lettres de cette Ville. Il avv>ic
lin goût décidé pour le genre Dramatique , 8c Ton doit
regretter qu'il n'ait pas mis la dernière main à Tes Pièces ce
Théâtre , Agrippa , Oedipe & Thémîflocle, Le Père Foi-
lard eft mort à Avignon en i7i^ dans la cinquante-fixiemc
^imée 4e fon âge^
FONTAINE , (MO ? ionné Argtblan , ou le Fanatîfme
des Oroîfaàes.
FONTANELLE , ( Jean -Gaf par d de ) né à Grenoble en
1737. Sçs Ouvrages Dramatiques {ont ^ Vierre-le-Qr and ,
Erîcte , ou la Vefiale , & la Tragédie de Lorédan.
FONTENELLÇ , ( Bernard le Bouvier de ) né à Rouen
en i6Çf , neveu dt$ Corneille , étoit des Académies Fran-
çoife & des Belles-Lettres , ancien Secrétaire perpétuel de
-celle des Sciences , & Afîbcié de celle de PruHe, Toute
l'Europe connoitfes Ouvrages dans différens genres, & il a lou-
lienu (à réputation avec éclat , jufqu*à la mort arrivée à
Paris en 1757. Ses Ouvrages Dramatiq nés hnt\ Abdoloiyme y
Henriette , Idalie ,^ Lyjianaîfe , Macate , le Teflament , le Tyran ,
le Retour de Climene , Enone , Pygmalion , la Cornette, On
lui attribue encore Afpar , & le Comte de^ Gabalis, Ses
Opéra font , Thétis & Pelée , Enée & Laviaie , Endymi^n ,
Bellerophon O* Pfyché.
FONTENI, ( Jacques de ) ancien Confrère de la Paffion,
a donné |e Beau Pafleur , la Chafte Btrgere & Galatée,
FORCALQUIER , ( le Comte de ) mort depuis plufjôurs
années , a lailté quelques Comédies manufcrîtes ,. îouées en
fociété vers l'an T74? , telles que le Jaloux de lui-même ,
VHomme du Bel air , ÏHeureux Menfonge , la Faujfe innocente.
FRAMERY , ( Nicolas-Etienne ) né à Rouen en 174^ , a
i^onnc Nanette & Lucéis , ou la Payfanne CurieuJ'e ; î^tcaij*e
(
S<p FR F tr
de Vadc , remis avec dc^ Ariettes , Vbidkmte , le Frojti , l'i*
lu/ton y ou le Diable amoureux^ la Colonig , Parodie de l'ïfir
d'Amour , inteimede Italien.
FRANCŒUR , ( M. Françoh ) Chevalier de l'Ordre d«
Roi , Sur^Intendact de fa Mulique , n'a travaillé pour TO^ra
qu'en (ociété avec M. Rebel , avec lequel il a conapole la
Mufique des Opéra fuivans : ?yrame& îhijbéj Tarfis & Zér
liej Scanderherg , le Ballet de la Paix , les Auguftales , h Fé-
licité , Zélindor ou le Sylfke , le Trophée , le Frince de Soify %
Ifmène j les Génies tutélaires.
JRANCOEWR , ( m. ) le neveu , Auteur de la Mufique de
Lkidor & Jfmène»
FRANÇOIS DENISMES , ( le F ère Jean ) RécoUet , Pré-
dicateur , a donné une Tragédie de Sainte-Cécile.
FRE'NICLE , ConfeiUer du Roi, &LiemenaHt- Général
de la Cour des Monnoîes , né en t6oo , mourut Dpyen de
cette Cour en lé^i Ses Œuvres Dramatiques font, la Fî*
délie Bergère , Falémon , Nighé
ÇRISIERI, (M. ) aveugles dès l'eofancejîa compoféla
Mufique des deux Miliciens , & des Souliers mor - dorés^
FROMAGET , a faîtirour TOpera - Comique , feulou en
fociété , les Vieillards rajeunis^ le Neveu fu^pofé y leMagafin
des Chofes Ferdues , les Noms enb!ancy & ï Epreuve dangéreufe.
FRONTON DU DUC , ( le Fere ) /éfuite , Auteur de
I Htftotre Tragique de la Fucelle de Dom Rémi.
FUZELIER , ( Louis ) né à Paris, y mourut en 1751 , âgé
de quatre-vingt ans. Il eut le Privilège du Mercure conjoin-
tement avec la Bruere , en récompe n(e de fes travaux & de
{es fucccs Dramatiques. Il a travaillé pour tous nos Théâtres ;^
celui de^ POpera a eu de lui depuis 17T? , \fis Amours dégui'
jés , Arion. le Ballet des Ages^ les Fêtes Grecques & Romaines ^
la Reine des Féris , les Amours des Dieux , les Amours des
DéeJTes , les Indes galantes, V Ecole des Amants , le Crrnaval
du Farnaje , les Amours de Tempe , Fhaëtufe , Jupiter & E«-
rope. Les Pièces jouéps au Théâtre Fra^içois font , Cornélie
Vcjfale , Mcmus fabulijie , les Amufemens^ de P Automne , les
Amazoms ^modernes , les Animaux faifonnables , & le Frocès
des Sens. Les Pièces du Théâtre Italien font , V Amour Nla'tre
de Langues y le N!ay , la Mérid-er.ne , la Mode , la Ruptitre dtê
Carnaval , le Faucon . Mélufine , Hercule filant , Arlequin
Ferfée , le Vieux Monde , les Noces de Gamache , le Serieau des,
2héAfreSi Ja Parodie, les SaturntJes , les ,Détrii des Saturnà
P U G A 'sfi
tet , Amadtf le Caiet , Momus exilé y la ^atue ' Magique»
Enfin Fuzelier a fait (eul , ou en fociétc avec le Sage , d*Or-
ihevnl & autres , pour TOpera - Comique & les Marionnettes ,
Thj'fée,\e "Ravrffiment é* Hélène , Arlequin Grand^Viltr , la
Mairone à*Ephefe^ Arlequin Dé/enfeur dnomere , \c Lendemain
deè Kôces , la Reine du Monomotâpa ^ les. Vacances du Théâtre ^
les Dieux à la Foire , ies Vendanges de Xhampa%ne , le Ravif-
feur de fa femme , les Songes , ie Saut^ de Leucade , le JaIouk
de rien , la Bôetede P-andore yViEclspfe favorable , V Amour tt
Bacchus à la Foire , la Forêt de Dodone , a:c. &c*. &c.
FUZILIER , AUieiit d'une Comédie intitulée le tletour de
Tendrtjfe,
! i " 1,- ^ ' I ' 'i ■ 'i I , sa
G
OTk* , abrégé du nom d'un Auteur qui a Jonné les Eatix
de IVifau,
G AILLAC , { de ) a donné YAmi^ureust fans le f avoir.
GAILLARD , ( Amoihé ) de la Portcncille , ancien
Laquai? d\m Archevêque d'Auch , a fait la Mort du Mare-
thaï d'Ancre , tL ie Qart^l'^
GALLET , mort depuis pluffeurs années, a d^-n^ feul y
ou en fociété avec Piron , Pannard , Ponteau , à TOpera-
Comique , .le Doub 'e Tour , la Précaution inutile , les Cofrcs ,
la Ramée & I>onion , Matotte.
GARDEIN DE VÏLLEMAÏRE, ( Antoine Jofeph'Lout s)
né à Paris en 172^ , de mort depuis quelques années , a fait
imprimer deux petites Pièces Lyriques , le Retour dsi Prin-
tems y & le Triomphe d'Aftrée.
GARNIER , ( Rohert ) né à la Ferté-Bernard dans le Maine
en 1554 î Se. mort au Mans en i J90 , fut Lieutenant-Général
au Préfidial de cette Ville , & enfui te Confeiiler au Grand-
Confeil. Il avoit formé Ton goût fur Sénèque le Tragique ^
qu'il tâcha d*imiter. Ses Tragédies qui , feute d'autres , ont
été long-tems les délices ^e la France , font Cornélie , Hwo-
litèj Marer Antoine yPorcie^ la Troade , Antigone , Bradamante ,
tà* Sédecias , ou les Juives»
fiARNOT , ( M. ) a donné aux Bouto^rds la Faufe Pr/*
jj. 'G A G E
aaai'cn , YAmaxit trompé , le DîriBcur atihulanl , lei ^wil*
M«M dM IVaux-Hdl , \'Ans ftTdH & rttrouvé , le Murit^
fc-rromjiia , ie BailH dupé , le LempUmm du four dt l'An,
les Amours df Balitt , le Déminagetnent du Vo'eie , tes Ali-
litars culbulés , ou la Réforme au ParnaJTe , le Rit <ii/ pmi ;
chez Nicolec , dans des ïociciés ou en Province , la Prévtit-
tioa ridicule , Goso , oii la Fermi.'re de Vaugirm-d , le lemfie
^t la tolic , la Mire Rivale , Loutfe , ou le Pourvoir de la
Petiaé i en Société avec M. Gajlais , l'Atmaklc Vieillard ,
l'Ombre de Piron , San le ■vouloir , les Vendangeurs de Cha-
Uii , On a beau faire , Vhgnèi de U Couriille , & le Marjuit
fers liire.
GASPARINI, adonné W Retour det Comédieni àKaraurf
Kéee Tragi-Comi-L) rique.
GAIJEIER. ( Edrne-Sulpice) PariCeti , anden Valet-de-
Ctiambre du Roi , a donné l'Orlgint dtt Marîonneiiei , S
le Pc( de tkambre café.
GAVINIE'S , [ M 1 a comrnré la MufiqiieJu Tréiei^du. ■:.
GAULTIER, mon depuis plufîeurs années a laiiïë, Ba-
C'îe & QKiiitTie.
GAUMIN , ( Gilbcri ) né à Moulins , Maître des Requêtes,
pi:ii Confeiller d'Eiac , mort en 1667, igé de plusde vu»"«-
■\ingi ans , avoii compote une Tragédie d'iphysénie*
■ GENEST , [ Charlei 'Claude J natif de Paris, Abbé de Saint-
Vilnitr , Aumônier de Madame la DucheiTe d'Orléans , &
Membre de l'AcadérMc Françoile , lé diftingv.a par Ion goiit
cour la l'hylique , la l'oelie K leï Belles- Le tires . Se raoutût
i Paris en '710 , à quatre-vingt-quatre ans. Le plus corb-
dérablede fcsOuvrBges eft intitulé Principei de la Fkilofophie ■■
de Drfcartei, en vers (rançois. On a auili de lui quatre Tra-
gédies, dont celle qui elt intitulée Pénélope eut beaucoup
de Jucccs. Son Jojiph en eut bien" plus encore chez la Du-
cheile du Maine j qui ne dédaigna pas de prendre un rôle
dans cette Pièce Les autres Irasédies oc l'Abbé Geneftlbnt ,
j^^uide , Irinctfe dt Sparte , Si Fblyrmu^or : i\ a eu aoffi beau-
coup de pan au Recueil iniitdé , les Divtri^initni ue Sceaux,
GEN£TA«
Ùt G ri Gî ssi
« _
Uaxiè cette Pièce quix avolt eu tant de fuccès à Clagni , M
parut fur te Théâtre François due pour y mourir , fans efpoit
de renaître. Les autres Tragédies de l'Abbé Geneft font .
Zéldide i PrinceJTe de Sparte i & folynmefor : il a eu auffi beau*
coup de part au Recueil intitulé , les Dtverttjfi^mens de Sceaux^
GE^IEÏM ^ (Oeiawe-Cézar ) Sieur de la GiUeberdiere ^
Auteur de VBthicpiade. 4
GEOFFROI ï ( le ?ere Jern-B^tifie ) ci-devant Jcfuièé. de
FAcadémie de Caën , ancien Profedeur de Rhétorique au C<|(^
Icge de Louis -le-Grasd « né à CharoUes en- Bourgogne en
170^ y eft Auteur de BafilUe , de d'une Comédie du Mf^
SwfttYf^e.
GERLAND \ Gcntilhoihme de h Brcflc \ Auteur d'urié
Tragédie de Montgommerj,
GERVAIS > Maître de Musqué de feu M. le Duc d'O^
S^ans , Récent i enfuite de la Chapelle du Roi » tnort a Paris
en 1744 , âgé d'environ 60 ans $ a donné la Mufique des OperU
de Méaufe^ d*I^ermn^r€., & des Amours de Protée.
tHERARDI, ( Evarifle ) un des Comédiens Italiens , èrè^»
c ^nnu dans le monde fous le nom d'Arlequin , ayant recueilli
les plus belles Scènes des Congédies Italiennes , les fît iinpri*
mer. On les fupprima ; ce qui irrita la curiofité du Public »
au point qu en ipeu de tems on en fit un nombre prodigieux
d'éditions A Paris > à Lyôli s i Roiien , eii Hollande > &c. A
ce premief Tonie (uj^prisisé fut joint iih Suppléiixent , fui vi d'un
troifîéme Volume , & probablement les Italiens avroiënt en-
core groffi le Réciieil « s*j!ï h'avbient pal été renvoyés.
Ghérardi eâ mort en 1700 » â la flelir de loti âge,& n'a huilé
de lui que la Fohre de Èexoni.
GIBERT , { M. ) a &it la Mufique de la S^bUle , du Car-
fiaval d'Eté ^ de là Fortune au Villaie , de Soliman , d' Appelle
<^ Campajpe ^ de Deucalion ^ Fyrrha
GIBQIN > [Gilbert ) de Moniargis , Joueur de Harpe , 8c
grand Aritliméticien ^ à donné , Alexandre , &: les Amours die
Fhiiandre & Marifée.
GILBERT , ( Gabriel )CàUimAci né à Paris» fut Secré-
taire des Commandemens de ChriÛine , Reine de Suéde , 3c
fon Réfîdent en France. Jl mourut vers l'an 167^. Oh a
de lui , Marguerite de France , Téléphonte , Hyppolite , ou
le Garçon infidèle ; Rhùdogune , Sémiramts , les Amours
de Diane & d'Endymion^ Orefpkôme y Arie & Fétus ^le§
.Amours d'Ovide , les ârmurs iAngéU%ut & Médbt , le»
îome Itl, V p
SS& ei GL GO
Jntrizues s^eureufci ^ Léanârt & Héro , les fetnei & Itî
ÏUtfiri de l'amcur. On lui attribue encore , Ihéagene^ &lle
Coûrnfan parfatù
GILLET DE LA TESSONIERE , né en i6io , fut Con*
•feiller à la Cour des Monnoies ^ & fit pour le Théâtre,
Ouixairt , Poiùrite , Francion i le Triomphe der^ civq Paffîorts ,
y An de régner^ ouïe Sage Gouvermment ; SigifnuMd ,Te Dé-
niaifé ^ \z, Mort de Valetittnien ^ ôc le Campagnard. On lui at^
tribue encore Conftamin Se Soliman,
GIKAUD , ( Antoine ) Lyonnais. Il àonnzlcTafleur fidèle,
GIRAUD , ( M. ) Muiîcien de TOpera , a compofé la Mu*
fique de pemalîon & Tyrrha , & de XOpera de Société
GLUCK , ( M. le Chevalier ) Muficlen Allemand , Auteur
de la Mufîque dlphtgénie , d'Alcefie , Orphée^ Paris & Hélène «
.& de plufîeurs autres Opéra. Ipnigénie & Orphée ont été rc*
j^réfemées avec fuccès à Paris.
GODART, ( Jean) hé à Paris en 1^64^ Êc Lieutenant*
Général au Baillage de Ribemont y a laifTé la Brandade Se
les Déguifés.
GOISEAU , Auteur d'une Tragédie 6' Alexandre.
GOLDONI , ( M. Charles ) Avocat Vénitien , a donné au
Théâtre Irançois^'le Botirru hien-faifant ; 8c aux Italiens^
VEnfant perdu & retrouvé , les deux Frères Rivaux , les Amours
d'Arlequin & de Camille , la Jaloûfie d'Arlequin , Arlequin
Valet de deux Métrés , Arlequin Philofophe , la Bague MO"
gique , l'Epreuve Parîfienne.
^GOMBAULT , { Jean Ogier de ) Gentilhomme Calvinifle,
fié près de Brcuage en Saintonge y fut un des premiers df
la petite afîembiée de Beaux-Efprits qui fe forma chezConrart^
Se donna Heu à rétablifîement de TAcadémie Françoifc,
dont il remplit une place. Un accident malheureux termina,
fa^ vie. Un jour qu'il fe promenoit dans fa chambre , le pied
lui avant tourné , il tomba & fe bieffa de telle forte à la
hanche , qu'il fut prefque toujours obligé de garder le lit
jufqu'à fa mort , qui arriva en jf')66. Ses Pièces de Théâtre
lont , Amarante , Aconce & Cydippe , & les Danaïdes,
GOMEZ , ( Madelaine-Angélique Poijfon de ) fille de Paul
Poiffon , fœur du dernier Comédien de ce nom, & veuve
de Dom Gabriel de Gomez , Centilhome Efpagnol , naquit
GO G R s fi
à Paris en 1684 , & mourut à Saint- Germaîn-en-Layc en
177 T. Outre les Romans qui ont fait la réputation de Mde*
de Gomez , on connoît encore Tes Pièces de Théâtre qui
font , HabtSy Sémtramîs , Cléar^ue , Marjîdle , & les Epreuves»
GONDOT , ( m, ) Commiiïàîre des Guerres , Secrétaîrt
^es Maréchaux de France , de M. de Biron & des Gardes-
Françoifes , eft Auteur des Bergers de qualité ^ des Fêtes des
environs de Paris , de la Varodie de Caffor & Potluxy & dei
Couronnes.
GOSSEC , ( M. ) l'un des Oiredeurs du Concert Spiri-
tuel en 1774 ■» Auteur de la Mufîque du Faux-Lord , des Té^
cheurs , du Double Déguifement , de Toinon & Tolriette ,
êiHylas & Sylvie , & de Sabinus
GOUGENOT , Dijonaîs ^ a donné la Comédie des Comi^
diens , 8c là Fidelle Tromperie,
GOYSEAU , de Paris , a fait imprimer , en 1723 , une
Tragédie d'^ilexandre & Darius.
GRAFIGNI, (Françoife ^Ijlembourg d'Happoncourt de)
naquit à Nancy vers la fin du dernier iîécle , d'un Major de
la Gendarmerie du Duc de Lorraine , & d'une petite nièce
du fameux Callot. Elle^ fut mariée ou plutôt fa^crifiée ï Fran-
çois Hugot de Grafigni . Chambellan du Duc de Lorraine ,
homme emporté , avec feqiiel file courut plulieurs fois rilque
de la vie. Séparée juridiquement d*un tel époux , renfermé
pour Tes violences & fa mauvaife con'iuite , elle vint ouvrir
a Paris fa carrierre littéraire par les Lettres Péruviennes : elles
furvsnt fuivies de Cénie , une des meilleures Pièces que nous
ayons dans le genre attendriffant. L'Auteur fit encore la Fille
d Ariflide & Phafa^ & mourut à Paris en 1758 , à 64 ans.
GRAND-CHAMP , Auteur d'une Tragédie d'Omphale.
GRANDVAL, ( NîVo/^x iÎ4<rof ) Muficien - Organifte , 5C
Auteur du Poème de Cartouche ^ étoit né à Paris en 1676 ; ii
y mourut en 1753 , laiflànt les Pièces de Théâtre fuivantes r
le aiuartier d'Hyver , le Valet Apologue , Perfiffler , Agathe^
le Camp de Porché-Fontaine*
GRANDVAL , ( M. Charles-François ) fils du précédent ,
& célèbre Comédien, débuta en 17 19 au Théâtre François
par le rôle d'Andronic , & par celui de Mèlicerte , dans Jno
& Mèlicerte. Il a rempli long-tems les prenuers rôles ; & tout
Pp ij
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le monde a connu fes faleiw rupérien" pour cewx ié Petîrt
Maîwe du bon ton. Il a cjuiicé le Théâire . y eft tentri , Sc
fnËn l'aquittitout-à-rait.M, GraiidTal a faii desPiiçei po-
liflbnnes jntiiuiées , VEtwuque , ou la F/df//f Ti^dtlnt ; Asa.-
ihe , ou li C/M/ïr PrJB.-f/c ; les deux Brfcuiii , LeMudrt , «<-
««(» , S(Voj> ixù cal , le Ttmpérammtnt.
GRANGIEB , ( Btâihaxax ) ConfeUIei 8c Aumônier du
Roi , AbW de Saint-Barihelemi de Noyon , a donné les
Conudiesdu Taradh , de VEnftr & du Purgatoire , du Dante ,
mùCes en rimei rrançolfes.
GRAVE > ( M. le Vhçmtt 4t) aéz Narboone ^ a donné 1|
^Tragédie de Varron.
GRAVELLE , ( M. l'EWjiad. ) adorinéî'AnflK» ihtùfi-
GREBAN, ( Afnml & Simon ) Ces deux Auteurs étoîent
Ae Compiegne & Treres. Arnvul fut Chanom* du Mans , &
Çimon , Secrétaire du Comte du Maine. Ce font les piemieis
qui firent repréfenter dei Myfterçs ; «elui des -4Û« det Aià-
trti parut en 1450.
GRE^AIL-IE , [ Frmtoh ) ^eur de ChâteaunieTes , né î
Uzerche dans le Limofîrt en iëi£ , Autrui de I9 Mm if
Grtfft , ou Vînnoctnt Malhturtun.
GRENET , Maître de MuCque de l'Opéra , a làît celle ia
Triomphe dr l'H4rm*nit , & d Afolloit Berger £Admcte.
GRESSET , [ H. Jean-B^iiffe-Uait ] né à Amiens , de
l'Académie francoife, il s'eft Alfa i^ié dans le genre Dramatique
pat fes Pièces ^Edouard III. , de Sydney , & du MéchMM.
GRETKI, ( M. 1 né à Liège, Auteur de la MuCque du Hurav,,
de Lucth , du Tableau parlant , de Stlvain , des deux Avares,
de Zémire & Atnr j de VAmi de la mai/on , de VAmiiié à
Féfrenve , du Masntjj^ue , de la Rofiere , de h FaufeMagie ,
de Cêphale tà" Froirii i tous chef- d'cfUvres dont les Fran-
GREVIN , [ JacqMt ) né à Clermont en Beauvoifîs , en
iîtS_, fut Médecin de lu Duchefle de Savoie. Ses Pièces Je
Théâtre (ont , les Efba'it te Cézar : on lui attribue encore la
Maubtriine. Cet Auteur s'eft exercé dans plus d'un genre i U
ÏBt-icui cé ulfi dans les Pocfies galantes.
. G R G tJ ',S7
„ 6MGNETTE y { Bénigne ) Avocat , a donné en 1^46 unt
Tragédie intitulée la Mort de Germanicm.
GROSSE -PIERRE, ancien Auteur d'une Tragédie delà
fiTégnciade.
GROUCHY , ( Nicolas ) Sieur de la Cour, Auteur d'une
riéce intitulée BéMthude , &c.
GUERIN DE BOUSCAL, [Gug-on) Languedocien , fils
i^î/iî^?^*^*"^ * ^'^ Avocat au Confeil , mourut en 16^7, &
alaïUé la Mort de Brutus , Dom Quichotte , Cléamène , la fuite
de Dom Quichotte , le Fils déf avoué , Sancho-Pança , la Mort
d'jigis 8c V Amant libéral.
GUERIN , ( Nicolat' Armand' Martial ) fils du Comédien
Guérin Détriché y 8c de la Veuve de Molière , né en 1707 >
a fait Myrtil & Mélicertêylz P fiché de ViUase , Se un Opéra
de Mélicerte»
GUERIN DE FRE'MICOURT , ( M. ) Auteur des Ju-
meaux , a eu part aux EpCorcelés , 8c a quelques Parodies,
GUERSENS , ( a. Julien de ) né z Gifors en^ lUl » Sé-
néchal de Rennec , & mort en 1^83 , a compofé une Eglo-
Î[ue fous le titre de Bergerie , & plufîeurs Pièces qui ont paru
bus le nom de Mlie. Neveu > dont il étoit amoureux , en-
tr'autres celle de Panthée & de Tobie.
GUEULETTE , { Thomas-Sîmon ) Subftîtut du Procureur
du Roi au Châtelet , né à Pari^ en 1683 , & mort en 1766.
Outre les Mille & un quart d heure y les Sultans de Guza"
r^te y &c. il a. fait pour le Théâtre les Comédiens par ha-
zard , Arlequin Pluton , le Tréfor fuppofé , l Amour Précepteur y
VHorofcope accompli y 8c traduit la Vie êflunfonge , Grifelde^
la Statue de VHonneur,
GUIBERT , { Mde. ) née à Verfailles en 171^. ; parmi
plufîeurs petites Piétés de Pocfîes dîverfes , a fait imprimer
les Drames (uivaus : la Coquette Corrigée , le Rendez-vous , les
FiHes à marier.
GUICHARD , ( Henri ] Contrôleur des Bâtimens du Roi ,
a fait rOpera dl/lyfe & Pénélope.
GUICHARD y ( M. Jean - Baptifle ) Auteur des Apprêts de
Uôces , de V Amant ftatue , du Bûcheron , 8c des Réunions , ou
Iç Bon Père de famille.
GUILLEMARD , ( M. ) Secrétaire de l'Intendance de Ma*
frine en Bretagne , a traduit de TAnglois , Coton d'Utique^
ns GU FtA
GUIS , I M. Jtan-Baptifle ) né à Marfeiile , a fait tn^rîmef
Abailard & Héloïfe , Si la Tragédie de TérA.
.GUY DE SAINT-PAUL, Rcfieiirt'erUniveriîtédeP*-
TK y donna en 1174, une TragcJie de Kéran,
GUYOT DE MERVILLE , | Michel ] né i VerfaîlW en
169e. Il mourut près de Genève en i7îî.Nons avons de lui,
outre le Corjfniemeni forcé ,_ les Mafcaraâtt amvunafet . le»
Amgyit agortù fam le favoîr , les imprempru/. Je l'Annur ,
AckiUeà Scjroi , les Epoux réunît , le Dédît tnutîle , les Difwr
trai't/tîj , le RomiiR, YApparfnrttranjpeiife ,)esTaIetif déplacés,
le Médecin de tefprh ^ Achillrà Troyt -, Manliui Torquattu,
Sal'.ute , la Cofueiie punie , le Jugement téméraire , kj Trj-
taferier , le Triomphe de \'AmQur& du Haxard.
Ha
P ABERT , [ Ttâiifait ) fils d'un Ofttcier , né à nToo-hm,
de la famille du célabre Manmtrt , St impnmer en i^jS ■
le IHonarpte.
HARDY , ( Alexandre } a été le Poëte Dramatique le pin»
fîcond qui ?ù l'amaîs paru , s'il elï vrai que fes Pièces excè-
dcm_ le nombre de fept cens. Il fuivoit une troupe de Co-
médiens à laquelle il foumilToit toutes le* Pièces qu'elle TOti-
loit jouer. Né à Paris , il commença à travailler dan; le genre
IkaiiKiti(]ue en ifioi , & mourut en ifijo. Toutes les Pièce»
jn'on connoît de lui , ou qu'on lui attribue , n'ont pas été
ïmprimées ; en voici quelques-unes : Théagene & Chariclée,
Jiîàan , Méléagre , PenikJt , Procrii , Atc^e , Alphée . Ariane
vauie , Achille , Coriolan , Miriamne , Comèlîe , Alcée , le
Itax/ijinient de Proferpine , la Force du Sang , la Gigatttamachie ,
la Belle Egyptienne , le Triomphe £ Amour , Lucrèce , ou \'A-
duliere , Alexandre ,l3 Bîgamîe ,Turlupin^[e Frère indifcret,
le Jugement d^ Amour , Ofmin , FandoJTe , Paritemie.
HARNY.DE GUF.RVILLE , ( M. 1 a fait feul , ou en fo-
cîèté , les Ainouri de Balien & de Baftienne . les EnfarcJéi,
te Prix det Talent , le Peitr-Mjiire en Province , la S>feî^?e ,
TEfprit du jour , le Bal introtnftit , les Nomieatix Calatiat j
tkorseï & Gtorgettt,
HÀ Ut ^ iS9
tt\ÛtEWER , ( le Steur Fartn rf* ) né à Rôwn , a-devant
Aaent de rOpera-Comique , abonné le Doeieur d amour ^
^lé^uin goarré , lés Ftkts de Vulcatn , les Boulevards , 1 Jii-
promptu dés Halles , la Matj'on à deux portes , le Troc.
HAUTEROCHE , ( Nocl le Breton , Sieiir d|c ) Aâeur 8c
Pocte Dramatique , eîtmort à Paris en 1707 , âge de 90 fins,
ïl fe diftingua dans les rôles comiques y & a laiilc les Pièce»
Suivantes : V Amant <jm ne fiàtte pot^ 3^ \c Souper mal appraé ^
le Deutl , les Apparences trompeufei yCrtfptn Mujîcten^, Crtfpm
Médecin , le Cocher fiippofé , VEfprtt Follet , les Bour^eolfa de
qualité , les NoUvellîfles , &c. Plufieui^s de ces Pièces font
reftées au Théâtre-
HA YS , ( Jean ) naquît au Pont de l'Arclie , & fat Con-
feîUer & Avocat du Roi au Siégé Prcfîdial de Rouen. Il donna
en 1597^ une Tragédie àe Canmate^Sc depuis la Bergerit
tTAmarilU*
HEINS , ( Fterre) vîvoît en 1^96 , il a putUé le Mtroîr des
Veuves , Holopherne & Judith yjokâked, le Miroir des vraies
Mères , VEnfance de Moyfe»
HFNAULT V ( Charles- leMn-François )'de l'Académie Fran*
çoife , Préfident - Honoraire , Sur-Intendant de la Maifon de
Madame la Dauphine , naquit à Paris en ifS^. L'Ouvragé
qtii a le plus contribué à fa réputation ^ eft fon Abrégé Chro-
nologique de l'Hiftoire de France. On lui attribue une Trar
gédie iimtulée AUrius \ dont le véritable Auteur étoit M, de
Caux y de qui nous avons auffi Lifimachus. On lui attribue
auffi une Tragédie de Fuzelier intitulée Cornélie. Il eft bien
vrai que Fuzelier avoit quelquefois travaillé en fociété ave^
le Pré/îdcnt Hénault ; ils avoient fait enfemble9& avec Mon-
crif , VOracle de Delphes , ^petite Comédie. Nous avons dU
Préhdent Hénault le Réveit d'Epiménide , les Chimères^ &
une Tragédie de Fr^wfoiV IL j qui eft m^ins une véritable
Tragédie , que des faits hiftonques mis en dialogue*
HERBAIN , ( le Chevalier d' ) Chevalier de Saint-Louis,
mort depuis quelques années , a compofé la Mufîque du Ballet
de Célime, & d'un Opéra Italien donné en Corfepour la naif-
fance de Monfeigneur le Duc de Bourgogne»
HERSEINT , Chancelier de la Cathédrale de Metz , Au-
teur de deux Drames intitulés , Paftorale Sainte,
HEUpON , ( Jean ) né à Paris , Auteur de Pyrrhus , & d»
Satnt'Cloud. ' '
HOUBRON , ( M. ) a donné le Double Désuifement.
^Sù HE HO MU lA lE JO
HUAU y { h DOe.) Aâncc de h Haye , y a donné U
HUSy \ Mdc.) mcre derAâncedece iiôm,adonncaiui
Itabess vœ Comédie îndtiilce , Planv lifv«/ dr i'^/fnioiir ,
dont M. de Caux a £ût les coiqpkis»
HUISSIER DES ESSARSTS , .a cooipoS en 1707 * lé
Eaêmr de Om^âgm.
K
JaCQUÊLIH , à donné So^mi , cm VEfclavc gi-
uértufe»
JELIOTTE , f le Siemr Tkrtt) né dal» le Béam , hdttni
exceiienr. Se bon Muficicn. Il a quitté TOpéra en 17^5* H avoir
feîtpoiirlespetitsAppartemenssla MofiquedeZe/fTcii, Pièce
de la Nooe.
J06E' , a donné le Buna» Ée Bouille.
JCBEKT > Auteur de la Tngédit de Balde » Reine des
JODELIB , ( Etietme ) Sienf du Limofin , étoît né à VzjnsAl
fut le premier oui efHiya de reffuTciter Fancienne Tragédie.
i ocelle fut chet de la Pléiade , fociété des fept plus fameuse
^oëtes de fon tenis : il étoit à la fois Poëte , Architeôe ,
Sculpteur , Peintre & Militaire. Tous ces titres , & la bienv*!!-
lance des Rois ». nç rempécherent pas de mourir pauvre. Ses
tragédies font , Dtdanfe f actif am jCUopatre » Pièce qui pa-
roitroit bien foible aujourd'hui ; mais «dont la repréfentano"
plut G fort à ^Henri U. , qu'il fit compter cinq cens écus a
l'Auteur , qu'il comhb par la fuite de bienfaits. Ses Coûic-
dies font} Eugène ou la Rencontre , ft la Mafcatadem
JOLIVEAU » ( M. ) ci-devant Secrétaire > aujourd'hui
l'un des Direôeurs de rAcadcniie Royale de Mufîque , a
fait les paroles de TOpéra de Voltxèfe , Hc du Frix de la
Valeur,
JOLLY , ( Antotne-Frarço's ] né à Paris en léy» « êr moft
tu i7il ft& Auteur de^ paroles deTOpcra de Méleagre ,
K
J o î s J U K O L A y«»
t^ âe quatre Comédies : l'Ecàle def Amans ^ la Vtngegncf ie
V Amour , VAmame Capricteufe , 3c la Femme Jalouft.
JOURDAN , ( JeéM-Baptifte ) né à MarfciUc , t& Auteur
^c ÏEc^lc des Prudes,
ISO , ( M. ) Auteur de là Mufique de Phaesufi , de Zémire »
& de quelques Ffagmens*
JUNKER , (M) a publié conjointement arec M. Liébaut>
pluueurs Volumes d*une Traduâion Françoife de Drames Ai-
me ; le Tréfor^ de Gellert.
JUNQUiER£S> ( M., de ) de Senlii , a doitfté le Gui-de^
iJténe.
MdMÉMMMftMMptaÉBriB
K
J^OHAULT, (M.) Mufîclen , a compofé les Ariettes
du Serrurier ^de la Bergtre des Alpes , de Sophie ou le Mariagt
vache ^ '& de la Clojtere^
JL A BARRE , Auteur it déonide*
LA BARRC , célèbre joueur de flutte trayerfiere » moirt
en 1743 9 a &it ^ MuiSque du Triomphe des Ans ^ & la K^
mtiennem
L ABAUME , ( l'Abbé Jâc^nes-Franfois des Dofat de ) Clia-
inoine d'Avignon yde f Académie des Arcades d6 Rome, more
en 17^ • •• • eft Auteur d'un Poème Epique en Profe , inti-<
tulé la ChrifUade^ $c d*une efpece de Paftorale ^égorique,
auffi en Proie , (ous le titre de VArcadie mùdeme*
LABE* , ( Louife Ckarly ) que fa beauté 8c la profeflîon de
ton mari , viche Négociant eii Cordes > ont fait appeller la
Jkîie Cordiere , nafutt a Lyon en 1^16 $ 9c y mourut à Tâgt
TonHÛU Q ^ •
5E 3'^ I
Stx L A
it 40 aiis> Dam lei (Euvtet de la Btlle Cardîere, impriinSn
i Lyon en i^ff , Bc léimpnméet en 1761 « on trouve uin
Pièce trcs~in génie ufe , la meilleure de toutes , intitulée Débâi
àt Folie 6" a Amour,
LA EEDOYERE , ( M. M^gaertie-Hagwi-Charhi-Marlt
Hucket de ) fils du Procuteut-Géneral du Parlement de tien-
nes , a compoie Vlndolente.
LA_B0RDE,(M.dejd-t!e»3nf premier Valet-de-Chamb«
du Roi , ne a l'arit , a fait la Mufiqiie de <^ilUi garfon Peiaire,
àvs Boni Amii , d'Anncrte tr Lahin . d'Jfmtne & Ijméniai ,
A' Alix & Alexit , du Dorwfur ntillé , de Jhéih & Fêlée ,
de Zénïi tir Almaiis , d'^ttriflmn , de la Ctnquaiuuine , d'A-
riiAdit ^A'AdéU.deVanihJeu , de V Anneau pirda & reirouué;
de la Mtunicre de GemtHj , des Amoart de GoneJTe , du Uiai
perdu , iSu Revenant , de ia Mar.dragore , du Coup de PuMt
ée la Chenhttife d'Ef^rii , de Famà , de Candide , du RojfignoL
de Caiein & Matkurin , du HilUt de Mariage , de Jeannot O
Qoitn , & du f rejet.
LABOKDE MONTIBERT, SoUat dans la ColoneUe Ji
Régiment de Rohan , a Tait en fociété avec le neveu de U
Uocte-Hdudaii , \Atn4a1t génénux.
: LA ERUERE , ( Charlei-Aniei^t le CUrc de ) étott , dit;on ,
des environs de Sertli:. 11 accompagna M, le Duc de Miveir
noitdansron Amballade de Rome ,& mourut en 1754, chan-
gé des Affiiires de France en crite Cour , à l'ige de 39 ans.
fies Ouvrages Oramaiiqufs font , les Méconiem , les Vtiyagei
de ï'Atnour, Dardanitt , le Prince de Notfy, & Ertgont
lA Ç.ALPRENEDE , ( Gmhi.r de Cofits de ) Gmtilhora.
*ne ordinalrr; de la Chambre du Roi , né dans le Dioeyc d«
Cahors, vint à Paris en i6u > 8t parla gaieté de Ton ^fprit
S lut à la Reine t,ui lui accorda une penfîon, Il_ comnora Jn
lomsn de Sthandre ; de l'argent qu'il en tira , il fr fit feîre
«n habit ; te lorfqu'on lui demandoit le nom de Tétoffe, il
répondoit , c'eft du Sîlvtmdre. La Calptenede fut Officier dans
Jes C-ixici Francoifes , 8f mourut en 1663. Outre les Romani
de Silvandre , de C^fafdre , de Chtpaire , It de Pharamond,
il a laifie ia Mon de Miihrtdaie , Bradamwte, leConwf d'E/-
Jex , la Mvrt dei Enfani de Brute , Cfarientt , Jeanne Reine
il'Angietcrre , la Suite de Mariamne , Pkalente , Hffmênégildt^
Béliiatre , Edouard, Tragédies. Le Cardinal de Richelieii
ayant eu la patience d'eiientendceÛieune,dit quelle n'était
L A /tf j
ipai fliaoTaîfe, mau que les vers en étofcnt' Mchen 5^"com-
,,ment lâches , s'écria le rimeur Gafcon ÎCadédis, iln y a rien
9> de lâche dans la Mailon de la Calprenede .
w»
LA CASE , Auteur de Vlncefle ftfpofé , & de Câmmane «
il vîvoit vers le milieu du dernier ftécle.
LA CHAPELLE , ( Jean ) né à Bourges c» i6^% , d'une
famille Noble , fut employé par Louis XIV ^ des Négocia-
tions en Suîffe : il fut reçu à TAcadémie Françoîfe , & mou-
rut âgé de 68 ans. On a de lui les Tragédies de Zàidt > de
Cléopatre , de Télémofue » SAfax^
LA CHAPELLE , ( la Smir de ) Relîgîeufc , a fait Impri-
mer à Autun , Vîlluflre Phthfophe^ onïHifloire de &iî«n-Gi-
therlne d'Alexandrie.»'. Tragédie.
LA CHAS;SAIGN£>»(^de) dt» Languedoca fait en
fociété • les Françotf au Pwt Mahon , & le Calendrier des
LA CHAUSSFE, ( Tîerre-Clatêde Sivelle de ) né iParisen
Ié92 fd^unefamiileenrichiedans la Finance .ansnié parlefuc-
ccs de (on Epitre à Cto , fe livra au Théâtre ,. & Tes fucccr
lui méritèrent une place Ji TAcadémie Vrançoife en 1736.
Il mourut dix-hidt ans après , âgé de foixante-deux ans.
Les Pièces que nous avons de lui Font , la FoMjTe Antipathie,
U Critique , le Préjugé à la mode , l'Ecole des Amis , Maxi^
mien » Mélanide , Amour four Amour , PameU > VEcole
des Mères y le Rival de lutrméme, la Gouvernante ^ V Amour
Caftillan ^ VEcole de la JetmeJTe , i'Hommede Fortune , la Ran^
cune^ officieufe , le Retour imprévu , le Vieilwrd amoureux , feg
T^imhieni ; la Princejfe de Sidon , & le R^atriage. LaChauf-
iee s'exerça avec fucces dafns un genre qu on a volt perdu de
vue ;. il y joignit le Pathétique , ce qui valut à ces Pièces le
Xiom de Comédies Larmoyantes* VEcole des Mères paroit là
meilleure de fes Comédies ,^& Mélanide^ le premier de f(tti
Drames Romanelques ; Maximien^ a des beautés , ainii que
I Préjugé à la mode ) qui eft fort intéreflant»
lACLERIERE , Auteur de deux Tragcdîer, Amarat &
p phigénie.
LA CHENE'E,/ Qutfnot de) Auteur d*une Pièce qui a
j^our titre , la Bataille d'OoghJfet»
LA COMBE , ( M. Jacques ) né à Paris , Avocat , & Lî-
faraice , Auteur du Mercure de France , connu par pluCeilrs
Q q u
i?f
OHTfages & Xkfératitfe « &en pantcaiicr par IfsA/cw&nJoil
ie RugU, par le DUHcmatre & par le S^&acle des Beou*
éfiru , par VHi^ire de Chriftine , par les Hifloires du Sord
êc de vEfpçgne , &c. U a donné au Théâtre Italien ^t les
4moun de. Mathmine , & le Çkurlasan > parodiés fnr des
Airs Italiens & François*
LA COSTE , Mufidcfi de TOpera , ft Anteixr d'pn Livra
ide Cantates ; mort depuis quelques années ^ a fait la Mufique
jes Opéra ^ Aride ^ dcPhilomele^ de Brâdammue , de Qréufe y
de Télnope , d'Orjp» & de BibUs.
LA COSTE > ( M. ) Avocat , Auteur de Judhk , & de
Vavid. .
LA COtJR ^ ( le Père Jean-Louis de ) Jéfiiite » né en 1701,
m traduit Agapif , Tragédie latine du Père Potée.
LA CROIX donna en ifdi les trois Enfam dans h
Woumaifen
LA CROIX ,^ Avocat en Parleiment , a donné , dimine %
flnconflauge puni^m
LA CROIX , ( Tierre de ) donna la Oiêerre Comique yOià
la Défenfe de V'Ecoh des Femmes.
LA CROIX , ( Jean-Baptijle ) mort en 174» 9 âgé de 77
9ns , a donné ï Amans Proihee^
L'AFFICHARD , ( thomas ) né à Ponflodh en Bretagne >
Souffleur , enfuite Receveur de la Comédie Italienne ^ efi
mort à Paris en 175 s , âgé de 5^ ans. Il étoit en fociéte de
talens avec Pànnard , Valois y d'Orville 8c GaUet. Quelques*
imes des Pièces qui ont paru fous Ton nom y font , les Atteurs
JUplacésy la Bé^utiley Y Amour imprévu , les Efeis du hazard y
iz Rencontre hr^évuey la Nymphe des Tuileries y les Dieu» y
h Famitk , VAmowr Cenfeur des théâtres , le Fk$ive Sca'
vtandre*
LAFONT , ( Jofeph de la ) fils d'un Procureur au Parie-
ment de Paris , naquit dans cette Ville en 168^ , & mo^t
à PafTy^en I7.i5,» après avoir donné au Théâtre > Danaé\
ou Jupiter Crifpin ,^ le Naufrage , Y Amour vengé , les trots
Frères Rivaux . les Fêtes de Thalie , la Critique , la Provençak,
liypermnejhre , les Amours de Prothée, Il travailla pour TOpera-
Comique avec le Sage & d'Orne val» & a fait feul oU en
fociété % la^DeVo^ewc^ de YOpera-Comique , le Jugement d'A'*
potion. & de Pan • par Midas , la Réforme du Régiment de la
Calotte ^ la Querelle des Théâtres 9 le Mande renverfi. Lafooi
tu
LA s^f
«ft atiin TAutear det trois premiers Aâes de l'Opéra iLArion^
Se d'une Comédie intitulée VEpreuve rectpro^w.
LA FONTAINE , [Jean de) fils d*un Maître des Eaux 9t
Forets, né à Château-Thîeny en i6z£ , reçu de 1* Académie
Françoife en 1684, eft mort à Paris en 169$ , ogé de 74 ans«
Ses Œuvres4>ramatiques confident en fèpt Comédies éc deux
Opéra : bi^oiuV Eunuque , le Florentin , dimène y ]e Voue prends
fans Verd , Ragotin » la Cb»jpe enchantée , le Tf 4» pfrdu , Daphnê
& Aflréf yies Amêwrs d^Acit & Galatbee.
LA FORGE , ( J- de ) vivant au dix-feptieme fiécle , a
fait la Joueufe dufée.
LA FOSSE D'AUBIGNI , ( Jntohe de ) neveu du célèbre
la Foflè) Peintre, né en 1653 , étoit de l'Académie des
Apathîfles de Florence, & mounlt Secrétaire du Duc d*Au-
mont en 1708. Sts Tragédies Cont Polixéne ^ Manlius Capi-
. folinus , Théfée & Coréfus.
LA FOSSE , J M. de ) Officier de la Monnoie, a dontié
VEcole de la Raffon.
LA GARDE , ( Philippe-Bridart de) né à Paris en i7io>
étoit le fils d*un Homme de confiance du Grand* Prieur , M«
de Vendôme. U fiit chargé des détails des Fêtes particulières
que Louis XV donnoit a fà Cour dans (es petits Apparte-
mens, 8c mourut en 1767* On a delus des Lettres de Thé"
rèCe , des Obfervations lur les Arts ; & il a eu part à plu*
fieurs Opera-Comiques «tels que la Rofe , \e Bal de Straf-
yoiurg^ les Amours Grivois , & les Fêtes de la Faix.
LA GARDE 9 (M. ) Maître de Mufique des Enfans de
France , à compote la Mufique i^Eglé , & de la Journée
Galante.
LA GAYE , ( Guillaume de ) Auteur du DuelUfie mal-
heureux m
LA GRANGE , {Guillaume de ) né i Sarlat , Auteur
d*ttne Tragédie, de Didon.
LA GRANGE , ( Ifaac de ) a traduit le Dédain amoureux^
Paftorale en cinq Aâes % en Profe . de l'Iulien de Brac*
cioum.
LA GRANGE-CHANCEL , { Jofeph de) né au Château
d*Antoniac , près de Périgueux, en 1676. Après bien des
traverfes & des pèlerinages chez di verfes PuifTances , il mou*
rut à 81 ans. Ses Pièces de Théâtre font , Aâkerb^ , la
même que Jugurtha ; Orefie & PyUde ^ Méléagre > Aïkénaïs^
fit ' i A
Amattt , Alcfffi , Jna & Mélicirtt , SaphentfBe , Erîtouf^
CaSlus & riClBrmui , Médét , Cafmàre , Ariane & Thcfèr,
les Jtux Ol^mpi^uti , Orphée , la Fille Juppofée , Fjrami'
& Ihtjbé , la Moïc d'Vlyft , & le Crime foni.
LA GKANGE , ( de ] originaire Je Monipellîcr , Jiffip»
Ces biens , & réduit à la foible nllouice de (a pltimt , donne
au Ihcsire Italien àiveiies Comcdies , dont •juelques-uno
furent apfbudies , telles que le Cuutre-umi , i'L'alitn ma-
rié à farti , Se la Gageure. U mit aufli en vers V-tùcafaife ie
M. de Voîtaire , & inounit à l'Hc'ipital de la Charité à Parii
en Tf 67. Outre les Picces dont on a padé , on a encore de
lui le DéguifcTnent , les Femme) Ctrjaires , VAucmmodcmiiit
imprévu , le Ravifiment inutile , la Fontaine de Joat/tncf ,U
Mort de Manària , ï'Heureux déguifemtnt , & le Palaii «n-
LA GRANGE., {M. dt) a doitno te MMufcrit ou Bm-
baeele , le Son Tuteur , les deux Contrait.
LA GRANGE, ( M. d'Olsitoadde ] a donné ^Irméniâe,
on le TrJamphe de la Co^anit , Zéliae , ou'Ite Premier hV
"' iffw ; Abrad
LA GUERRE , ( Mlle. EUxabeth-aatide Jacjun âe ) époofe
d'un Organîfle de Saint- Severin, 8r célèbre par fon goût potf
la Mtifîque , fon talent pour le Clavecin * la Compolmon,
naquit a Paris en 1669 , & y mourut en 1717 j elle a &it 11
-Mu&lue de rOpcra de Cépkalt & Pcocrw
LA HARPE , ( M. de ) célèbre par quanriié de Prix fa
Proie <&en Vers ,remportésàrAcadéiiiieFrançoife, parfli-
fifluts morceaux de bonne Littérature & de belle Pocèe , a feit
le Cemtede Ifarwiik, Timoléon , Fkaramond , Guflavt Vafa ,
, è^la^tt , Mnzikoff, les Barmeeidet , &c.
LA CONQUIERE. ( M. de ) Cet Auteur n"a mi quefc»
Uttrcî inioâles à la léte de deux Volumes impriméf en 177»;
fous le titre de Jkeâirt L^igut , il a public quelques eUM
d'Opéra , entr'autres , Antiepe & Sapko. '
LA LANDE , f Michel Richard de ) li* 1 Paris en liv,
Sur-Intendaitr_ de la Muiîque du Roi , Stc, a compofc ta M»-
Itque de Mélîcerte , du Ballet de î'btctnnH , Se du Ballet ia
Eiément , qu'il a fait conjointement avec Det-Toucbei.
. L'ALLEMAND , [ lie fere ] Jéfuïte j , a compoliE qna»
L À 4t7
•fité de TCtîtes Kéces d'un K6te en Vaudevilles , fousle nom
•de turelures ;.& n a fait imprimer que ï'Opera des Motms.
^ LA MAISON -NEUVE , ( Jean de ] né en Berry , a fait
imprimer en î 5^9 une cipéce de Moralité intitulée , Co/Zo-
^He facial de Paix , Jufltce , Mtfértçord:^ & Vérité , pour cé-
feérer la réconciliation de Henry II avec le Roi d'Ërpagne.
LA MARRE ^ qu*on appelloit FAbbé delà Marre ^quoi-
qu'il eût quitté le petit Collet cinq ou fîx ans avant fa mort »
cft avantageufement jconnu par deux Opéra t Zdide , Tî/o»
d* t Aurore^
LAMBERT vîvoît en \66q. Ses Comédies imstiilëes « le
Sîen perdu retrouvé y les Sœurs Jaloufes , les Ramoneurs « Bc
ia Magie fans Magie , ne font guères plus connues que ù,
perfonne.
lA MERY ,^ ( M. ) Comédien de Province, Auteur ielê.
Comédie du Vingt-un
LA MESNARDIERE , ( Jules-Hymlue Villet de ) né 4
Loudun y Médecin de Gaâon , frère de Louis XIII , fc enr
fuite Maître d'Hôtel du Roi , &c. il captivd la bienveillance
^u Cardinal de Richelieu , qui lui fit du bien , pour Ton Ou-
vrage furies podeffions des Religieufes de LouJun. H fut reçi*
i rAcadémie Francoife en i6{f > & mourut en t653. Outre
nne Tragédie d'AÏinde « on lui attribue encore la Pucellet
d'Orléans.
LA METTRIE , ( Julien Ofroî ) Médecin des Gardes Fran-
çoifès , naquit à Saint - Maio en 1709 > 3c en 17^1 mourut er%
Prude où il s'étoit retiré. On a de lui une Comédie intitulée
ht Faculté vengée»
LA MORELLE y { de) n'eft connu que par un Sonnet de
Malherbe qui fait fon éloge , ^ par les Paftorales , d^EMymion ^
ou le Ravijement ; 8c de Philine , ou V Amour contraire.
LA MORLIERE , { M. Charles-Jacquet'Louis-AuguJîe R9-
chette de ) Chevalier de l'Ordre du Cnrift , né à Grenoble »
a donné le Roman ^Angola , plufieurs autres Romans , & le?
Comédies du Gouverneur , de la Créole , & de V Amant dégutfé.
LA MOTTE , ancien Auteur d'une Tragédie du Qrani
^gnus.
LA MOTTE , ( Antoine Houdart de ) né à Paris > n'a voit
4|ue yingt-un ans lorfqu'on repréfenta aux Italien» les Origh
^
i^*T
ir4fix 9 fa ptemete I^îéce ^ fiurce. en trds Àâes » mâétf tf
Profe & de Vers. Il fit un (kdipe en Proie ^ qa'O fit coô^
trafier avec fon Oed^fe en Vers* li mourut à Paris en r;i$3
lendrter des Vieillards , du Tal^rnaH » ke la Msurone dE^fkefi%
d€ Richard Minutolo , du Magnifique^ Le grand ftt^t 'qf«
cette dernière Pièce eut dans fa nouveauté ^ & 411'dle dm â
refprit , à la vérité & aux grâces qui la caraâénfent , t*eft
toujours foutenu. Les Opéra de la Motte font* YEm^Gf-
lame , ïfé , Jntadis de Grèce » Oftg>hale , le Otrnêvd tf m
Folie • Al<;ycne , Adarthéfie , le Triois^^ i» Tem/ > Omeiùi^l^
Vénitienne , Sémelé , Scanderberg , le BalUs iii Agés , le Sémg
des Fées.
La Motte eft^ après Quinault , celui qui a le mieux fiî£
le véritable efpnt de rOpcn»
LANCEL , '( Antoine ) Auteur dNine andenne Pièce ht;
Htulée le Mhroir de Wnîem Belgifiêi.
LANDOIS s{M.TMd]néi Paris , eft Auteur d\meTw>
gédie de ^Ivie.
LANDÛN , ( /f4fi ) né i SoiiTonii a donné le TrOmut
de l'Amour.
■ LA NOUE , ( Jean Sauvé , plus connu fous le nom de ) né
a Meaux en 1701 ^fameux Comédien » compofa les desrx Bds^
amulement Comique où l'on tf ouve de TeTprit & de la ^aûeté*
Ce coup d'eilai fut fui vi du Retour de Mars ^ repréfente avec
le ph:s grand fuccès. Suivit Mahomet IL compté parmi, le
nombre des Pièces reilées au Théâtre. La Noue compofa pour
ks Fêtes du Mariage de Montèigneur le Dauphin la Comédie*
Ballet de Zélifca ; & en 1756 , couronna fa réputation Dra-* ^
matique par la. Coqugtte corrigée 1 Comédie en cinq A^es &
en V ers. Il avoit tait aiiAi une Pièce intitulé , VObfliné , qui
n*a paru fur aucun Théâtre, & ie canevas de deux Tragédies i
la mort de Oéomem & la Mort de Ikraféas* La fienne ne
lui laiila pas le tems d'achever ces différens Ouvrages; elle
Tenieva aux Lettres & à la Société ie 15 Novembre iihi^
âgé de 60 ans* ^ \
' LAN Y , { le Sieur JtanSarfhcltmji] Maître k Compo-
> fitctir
. . ^ ^ ' . ■ **»
iateur des Balletf de rAeadétnie Royale die Mùfiqûe. H a fait
^quelques airs de Danfe.
LA PERUSB , ( Jean ie ) né à Anjôulénie , mort en i^ jf i
Il a doiine une Tragédie de Médée.
LA PINELLIERE » ( de ] né â Angers. On a de liil une
Tragédie d'Hyppolhe.
LA PLACE , { M. Pieirre'Amoine if ) né i Calais , ancien
Secrétaire de TAcadémie d'Arras , ci-devant Auteur du Mer-
cure de France , de^ plufîeurs Romans, du Théâtre An^loîs>
^c. a coihpofé Ventfe Sauvée , Jeanne aAndeterre , AdeU de
Vonthieù , VEpoufe à là mode , Rénio & Altnde.
LK PORTE , ' M. VAbbé Jofeph de) né i Belfort en Alface ;
a fait jouer dans les Collèges , VEhfant gâté y V Antiquaire » une
Paftorale , & Saînt^^mphorien.
L ARCHER , ( M ) ne à Dijon , a traduit du Grecj U Tra-
gédie 6'Elc6hre*
L ARGILLIERE , fils du célèbre Peintre de ce pom , d'a-
bord Confeilicr au ChAtelet , enfuite Coramliraire des Guet^
tes au Ncuf-Briffach , mort en 1742 , a donné V Amante rctroU"
vée , Aly & Zémire , & PoUchinel Comte de Panfier»
LA RIBARDIERE , ( M. de ) né à Paris , a donné let
Aveux îndifcrets , les Sœurs Rivales , les deux Coujines^ la Ré-
conciliation villascoifem
LA RIVEY , ( Jean de ) Champenois , a Compofc pour le
Théâtre les Jaloux , lé Laquais j^ le Morfondu , les tfpriis , les
Ecoliirs,\iL Veuve* On lui attribue encore la Néphélo.ocuiie.
LA RIVEY , ( fitrre ) né à Troyes , a donne la Conjlance ,
la Fidelle , & les Tromperies»
LA RIVIERE , ( le Marquis de ) a fait les paroles de TOpera
d'I/hé.
LA ROC^UÉ , j Antoine de] né z SfarTe îlle , Chevalier de
Saint-Louis , ancien Gendarme de la^Garde du Roî,ble(ré
d*un boulet de canon à la Bataille de Mal plaquet, fut charge
du Mercure de France , & donna i TOpera Médée & Jafon^
éc Théonée,
LA RUE , ( le Père Charles ) Jéfuite , né à Paris en 1^45 ;
înort dans la même Ville , âgé de 71 ans , connu par de beau*
J^anégyriques , & d'excellentes Pièces Latines , a laiflé Ufinë^
ihus^Scylla.
fomi lin R t
'S7^ LA
LA RUEtTÈ , ( M. ) débuta à rOpera-Cotoîqtlè rrt tf f f j
Zl y joua tes rôles de Père, de Tuteur , &c. Il fuivit fa Trou*
pe au Théâtre Italien , lors de la réunion de ces deux Speda*
clés. La Mu£que du Médecin de fAfnour , de Y Ivrogne corrigé.,
iu DoQeur Sangrado , du Dépit, généreux , dû Gui-de-chêne^
ée VheurittiM Déguifemtnt , des i^i»^ Çomferts , eftde fk coin'»
pofitîon* •
LA SALLE , ( M. le Marquis de ) Auteur it la Muiîqui
icie VAman$ Cor/aire.
LA SANTE , ( le Père Gilles- Anne- Xavier di ) Jéfuîtcï
né près de Rhedon en Bretagne , en xé84 , mort yers Fan
<7^3 » a donné le Fils indoçtle»
LA SELLE a donné C7/jtfe & Circé.
LA SELVE , Auteur des Amours infortunés de téandre&
iHéro.
LA SERRE , ( Jean Puget de ) né à Touloufe vers Tan 1600,
mort en 1666 , fat Garde delà Bibliothèque de Monsiiori
Frère de Louis XIII , Hiftoriographe de France j Confeiller
d*Etat. Nous avons de lui Pyrame ,^ Pandofle , Sctpîon , ou le
Sac de Carthage y Ihomas Morùs^ Ctimène , ov*le Triomphe de
la Vertu y Sainte-Catherine & Thé fée.
hK SERRE , ( Jean-Louis-Ignace de ) Sieur de Lan^lade ,
Cenfeur Royal , Gentilhomme du Querci , mort à Paris ca
ï75^ » âgé de plus de ^4 ans , a laîfTé Potixcne & P^rrlms , DiV
fnedcy Polydore , Pirithous , Pyrame & Thijhé , Tarfis & Zé-
lie > la Paftorale Héroifue y Û* liitétis , outre une partie de
Scanderberg , & une Tragédie d'Artayare , qu'on attribue aufli
à rAbbé PeUegrin.
LA TAILLE DE BONDAROY , { Jean ] Gentilhomme
Je Beauce , mourut en 1608 , à Tagede 71 ans. Ses Pièces
de Théâtre font ^ Saiil furieux y les Corrivaux , le ï^égr ornant y
^e Prince nécefatre ,\€ Combat de Fortune & Pauvreté, hja"
mine , le Courtifan retiré, la Mort de Paris ^ d'Oenone.
LA TAILLE DE BONDAROY • ( Jacfties ) (tête du pré-
cédent > né en 1542 «mort de la peite à vin^t ans , a donné
hL àkrt de Da'ire 9 Alexandre y Athamanty Niobé , Progné*
LA THORILLIEREj ( le Jsloirde ) Gentilhomme, qui d;OP»
ficier de Cavdcric fe fit Comédien pour le:r .rôles de Roi &
de Payfan en 1658 , & mourut en 167^, on a de lui une
{Tragédie de Marc-Antoine.
LATHUILERIE, ( Jean-François Jouvçnonie) ComcdieB)
L A 57*
fous le nom duquel on a Imprimé plufieurs Pièces , dont il
tïétoït que le prête-nom ; favolf , Orifpîn Préctprear , SM^
fnan , Hercule , Orifpin bel efprit. On lui a encore attribué
Merlin Peinfre. On prétend que la plupart de cci Comédiet
ctoient de TAbbé Abeille, ta Thuilcrie. cft mort âgé de ji
ans , en i538.
LATOUR , ( de ) a donné ^ veri x^io , on Poème Tragl-^
Comique , intitulé Ifolhe, ou YAmmite courageufe.
LA TOURNELLE , ( M. de ) Commiffaire des Guerres i
Auteur de quatre Tragédies tOedipe , non rejpréfentées.
L'ATT AIGNANT , ( M- Gabriel-Charles. Ahbê de ) Parî-
/len , Chanoine de Rheîms , Auteur de pluheurs ChanTons «
il a eu part au Rojjlgnol , Opem-Comique i en lociété avec
MM. Fleuri > Anfêaume , Sec».
L*ATTAIGNANT DE BATNVILLE, ( M., de ) cîdevant
Confeiller au Parlement de Paris, aujourdhui Tréforier do
l'Ordre de Saint-Lazare , Auteur de la Comédie du Fof*
LA VAL, C P. A. ) Conjcdien, il adonné une Comédie in*
tîtuUeV Innocente Supercherie. On en a une autre fous le titre d'r-<
fabelle , par M. LAVAL , ou de LA VAL ; on ignore fi elle
fil du même Auteur«
LA VALETRIp , Auteur ic h Chafieté repenties
LA VALETTE , Auteur de i'Jmanfe en tuielle»
LA VALETTE , ( le^ Sieur ) dit Grève , Comédien de Pro^
vlnce , a donné le Théâtre à la mode , 4nnibal à Capouc^ 014
les Campéniens^
L\ VALISE , nom fuppofé > foHs lequel a paru la Tarce des,
Counifans de Pluton , & leur Pèlerinage en fon Royaume.
LA V ARDIN , ( Jaciues ) Sîcur du Pkflis-BouTOt , a don-
ne la Céleftine»^
LAUJON j ( M. Pierre] né à Paris , Secrétaire des Com-
mandemens dé M. le Duc de Bourbon & du Gouvernement
de Champagne , a donné aux diffërens Théâtres de Paris , 8c
ailleurs, r<nil ou en fociété ,la Fi/ft , la Femme &la Veuve ^
les Parodhsd'^Armidejêc de Théfie^ Daphnts & Chloe\ Mglé,
Sylvie , Ifmene & Ifménias^ la Journée galante y Azor & Tké^
mire ^ le Retour ie VAjmur & des, PfafÛKS., V4mour4utiAeit
fuinze ans\ le Fermier crufyurd» v -^^^ ^
LAUNAY , Auteur d'un Recueil de Fables , ne i Paris en»
\i9i » ft xnfttt en X751 , fut après Palaprat^ Secrétaire de Mtu
4
I
Comte de ) né à Paris en 17^^ ^ de l'Académie des Sciences;
r ^. . • ^^^ Tragédie de ClUenmeftre^ ^
''p% ' L A L E
«c Vendôme Grand-Prîcur. H n*eft pas l'Auteur de la Comé-
die du Complalfant ^ juftement revendiquée par^. de Pont de.
Veyle. Les Comédies que perlbmie ne lui contefte, font \^
f'&ité fabuUfle j & le Tarejleuxm
LA VOLIERE « ( M. de ) a fait in\prîmer une Tragédie de
Ifrogné. î
LAUR AGITAIS . (M. UnU-Uon-FélicM de Brmtcêi,
^ mte de) né à^ -- - -^- t.oà _.ji__î. ... o..._.i..
a &it innprinier
LAUREL y ( M. tmé ) a traduit de l'Angloii le loum^
LAURE*S , t M- îe Chevalier Antoine df ) né A Gîgnac ;
Dîocèfc de Montpellier, fils du Doyen des Confeîllers de la'
Cour des Ay des de' cette Ville , a compofé la Statue y hi
Fête de Cythere^ Zémîde , Thomhre*
LAITS DE BOSSY , ( Louù ) né à Paris , t* donné le Q«i-
frcKjtto , ou la Méprife , Vlnpramptu de BoJ^ , Oronofeo , ou lé
^rince Nègre*
L AUTEL ,( M* dje ) Auteiv de Fhtfin & Lirette , du For-
geron , du Départ^ interrompu , de h Géorgienne , des df«jft
Commères^ de la K/c de Plut on , du Trovinciat aux Boulevards ,
de la Matfon mal gardée , du Naufrage d*ArUfuin , & d*un;
Compliment de clôtura.
LEBEAU , f 7ea n-Louts 1 né â Paris en 1711 , mort en 17^^»
frère de M. Charles le Beau , ancien Secrétaire de l'Acadé*
mie A^s Belles-Lettres , fuccéda ^ Ton frère dans la Chaire do^
Khétorjque du Collège èts Graflins> où il compofa le Par -
najpe réformé ^ Comédie de Collège.
[ LE BEAU DE SCHOSNES , f M. ) né à Pan\, de l'Aca-
démie de Nîmes, a fait Thalte corrigée ^ & Mélézinde»
LE BIGRE , Auteur d'Adolphe , & du Fils malheureux.
LE^BLANC , f M, l'Abbé Jean-Bernard ) Hî{!orîognïphe.
des Bâtimens du Roi , connu par {es lettres fîirles Angloisa
a donné au Théâtre Abenzaid*
LE BLANC , { M ) a donné Manço-capac , les Druides ,
t Heureux événement <y Albert L ' ' ^
LE BÈETON , ( Gabriel ) Seîgncitf de la Fond , oc à
LE J75
Neyeri au commencement du fciziéme fiécte » avoît cté dan»
fa jeuneflTe Avocat au Parlement de Paris , où l'on croit qu'il
compofa les Tragédies d'Adonis , de Dîdon , de Dorothée , de
"Tohie , de Carhe , 8c une Comédie du Ramoneur.
LE BBUN , né à Paris en léSo , fils d'un Trcforier de
France , fit fes études au Collège des Jéfuites , voyagea en
Angleterre , en Hollande , en Italie , & mourut à Paris en
174J. Dans lui Volume de fa compoiîtion , intitulé Théâtre
tyrîque , on trouve Tept Pièces qu'il avoit faites ^pour être
mifes en Mufîque , favoir , Arion , Europe , Frédéric , HypO'
crate amoureux , Mélufine , Sémélé , Zoroaflre : on lui donnc^*^
tlvlSx une Comédie intitulée VEtranger,
LE CAMUS ^ ( 4ntotne ) afTôçié des Académies de la Ro*
chelie , d'Amiens 5c de Châlons , né à Paris en 1711 , 5r mot*
en \76 .. y parmi plu/îfurs Ouvrages , alaifîc une Comédie inr
titulée , V Amour & V Amitié ^ qui n'a pas été repréfentée.
LE CLAIR • ( Jean Marie ) né à Lyon en ^697 , d'Antoin®
« Clair > Muucien de Louis XIV. On a de lui un morcea^
eftimé , appelle le Tombeau de le Ciaîr. Le Clair fut aJTaflînc
en rentrant de nuit chez lui « & mourut fans fecoiirs à Tâge d^
^8 ans. Les Opéra au*il a mis en Mufiqne font , Scylla & GlaïC
eus , Apûllon & dimene.
LE CLERC » { Michel) Avocat au Parlement , né à AIW
en i^ii , de r Académie Françoifc , mourut en lépi. Ses Pic-
ces de Théânre font , Virginie , Iphigénie. On lui attribue en-
core OrefteSc Orontée.
LE COQ, ( Thomas ) Prieur de la Trinité de Falaife , & de
Notre-Dame de Guîbrai , a donné le Meurtre d'AheL
LE COMTE , Auteur d'une Pièce intitulée Dorimène,
LE DEVIN , ( Antoine ) a compofé les Tragédies d*ÉJ}her^
6e Judith , de Suzanne»
LE DIGNE , réputé Auteur de deux Tragédies , favoîc
Arface & Hercuk , ^ettu*
LE FEVRE .^Auteur peu connu d\in Drame intitulé , Eu-
génie , ouïe Triomphe de Chajfeté.
LE FEVRE , ( M. ) Auteur de deux Tragédies , Cofrces Se
Florinde* ' • »
LE FEVRE DE SAINT-MARC, ( Charles- Hugues ) né à
Paris en 1698 , mort au mois de Novembre en 1769 > con-
w par des Éditioiu dç divers Auteurs % tels que Rapin-Thoî*
m t E
f» ; Fcoqmdret , Boîlcau , Pavillon , O^dicu , ftc. a JoiH
ac 1 Opéra du Fouvotr de t Amour.
LE tEVRE DE MARCOU VILLE , C M. ) né à Pari ea
ijiî y Secrétaire du Prince de Monaco , a donné le Réven
de ThMie , Far^ale , avec M. Favart , les Amans trompés , la
FauJTe Aventurière , & XHem^eux Déguifement. U a eu part i
Isi Petite Maifon»
LE FEVRE, ( M. ) Baron de Saint-Udephon^ ancien Chc^
van-léçer , a donné , So/^A/p , ou le Triomphe de UVertUjlt»
Orphehns^ l'Antre ^ OU Iç d/r Profoj>p ,Ie Connoi^etsr ,\ti
Cafconêdes
LE FORT DE LA MORINIERE , j Adrhn-aaude ) nci
Paris en U^f , d'une famille Noble originaire de Monagne »
fil divers Recueils de Poëfies. On a de lui deux Comédies,
«on repréfcntées , les Vapeurs ,$c\e Temple de h Pareje*
LEFRANC DE POMPIGNAN, ( M. Jean-Jacp$es ) ancien
reoiier Président de la Cour des Aydes de Montauban. U a
cnné les Tragédies de Didon » Ôc deZoraîde , la Comédie des
'Adieuic de Mars , let Poëme^ d^ Triomphe de l'Harmonie , &
4e Léandre & Héro , Opéra»
LE FRANQ , ( le Frère Jean^Baptifle ] Religieux , a donné
en 1625 une Tragédie 6!Antioche , ou le AÙ^tyrt des Ma-
chabées^
LEGER « ( Louis ) ancien Profefîeijr du Collège des Cape^
tes , fut mis à la Conciergerie par Arrêt du Parlement en 1554»
pour avoir voulu faire jouer ians permiflion. une Tragédie àjt
Chiltéric^ ,
LEGIER 9 ( M» ). né en Franche-Comté , a donné le Renr
iez-vous»
LEGLESIERE, Auteur d'une Comédie dyxPhilantr^ç.
LE GOUVF , ( M. ) a donné Attilie.
LE GRAND , ( Alexandre ) Sieur d'Argicimij Auteur d'unes
Tragédie de Sainte-Reine^
LE GRAND , ( Marc-Antoine ) Comédien , fils d*tan Chî-
mour Diable .
les Amans ridiculç
ttlie f récepteur , la temme ttiie^ CT veuve , 1 a-
^e , la Foire Saint-Laurent , la Famille extravagante ,
idiculçs , la Métamorphofe amottnufe^ VUfuriet: Çtn^
LE j,^,
ÈtÙêonime , V Aveugle claîrvoyani , Carmtche :, le Roi de
Cfic^ne , Vlnpronptu de ia Folie , te Chevalier errant , Agneà
de Chatilot , le iHeuve d'oubli ^ Plutus , le Galant Coureur^ le
Malet des vingt^uatre heures > le Philantro^e , le Triomphe dU
Terres , la Ou^e du Cerf, la Nouveauté ^ les Amazones moder^
nés y Belfhégor , les Amours antiques , Poliphêmey le D^>4r/ d^x
Comédiens Itabens » lé Miuit/a// Minage ^ le GfW , le JL^xa-
LE GRAS i ( Pfca/iii>f ) Prêtre , Confcîllcr Aumônier du
Roî^.Cuté de Saint-Martin^ & Prieur de Saint-Finnin , a
fait imprimer à Paris une Pièce intitulée, DîfcoursTrâ^ifue
fur U Papou de N» 5. /• C. à onze Perfonnages.
LE HAYEït DU PERRON, ( Lo«/j ) Procureur au Bail-
lagO d*Alençon , né dans cette Ville , Auteur des Heur eu/es
jtventt^es^Ttzti^CoJnédié
LE JARS , ( Uuts ) Secrétaire de ia Chambre du Roii
Henri IL a donné une Pièce intitulée Lucelle.
. LE LOYER , ( Pierre ) Sieur de BrofTe , né en. Anjoii
Fan 1540 , Confeiller au Préfîdial d'Angers, & mort ^gQàé
5f4 ans , a laiffé trois Pièces de Théâtre , Erotopegnie , ou le
Paje-tems d'Amour , la Néphélococugie , & le Muet infenfé.
' LE MIERRE , ( M. Antoine Marin ) né à Paris , après avoîf
été couronné phiueurs fois â l'Académie Françoife pour des
Ouvrages de Poëfîe, a doinè les Tragédies fui vantes : Hyperm-
nepre , Tétée y Idoménée , Artaxerce , Barneweldt , Guillaume
Tell > & la Veuve du Malabar.
LE MONNIER , (M. ) de Paris , Secrétaire de.2Si. de Maîl-
lebois ,^a feit le Mastre en droit , les Pèlerins de la Cour tille ^
le Cadt dupé ^\2L Matrone Cttinoife , Renaud d*Afl ^ la Meu-^
niere de Gentilly , l'Union de l'Amour & des Arts , Azolan.
LE MONNIER, (M. ï'Abbé) a donné une bonne Tra*
duf^tion àts Comédies de Térencc* On lui attribue le Éon
Vils , Côniédie en urt Ade.
LE NOBLE , {Euflache Teneliere ) né i Troycs en KÎ43 >
^ d'une famille diilinguée , Procureur - Général du Pariçment
de Metz. Dans le nombrde fes Ouvrages , recueillis en vingt
Volumes, on compte quatre Pièces de Théâtre ; Efope , ici
eux Arlequins , Thaleflris , & le Fourbe.
LE'PINE» Auteur du Mariage ^Orphée.
|7« ^ . t E
. LE PRE^rOT , C M. ) Garde du Roî de Pologne , D«q
^e Lorraine & de Bar , a fait reprcfenter en 1758 , devant ce
Prince , les trcu Rivaux , & la Nouvelle Réconciliatim ; ij
âvoit donné à Paris , aux Italiens > les Vuftdiennet , ou Ah
kqmn au Sahai.
LE PRIEUR , ( Jefin Duprîer , dît ) Maréchal des Logis dd
Roi de Sicjle , René le Bon , donna vers Tan 1440 i le Mffy
i&e du Roi à venir , divifé en trois journées à plus de cent
Perfonnages.
LE PRIEUR, (M. ) Auteur d'une Comédie de Candide.
LE ROUX a fait imprimer en jjii , une Comédie en trois
aâes , en vers , intitulée , le Triomphe de t Amont ^ eu Dm
Pedre de Caftille.
LE SAGE , ( Alain René ) né à Rtiys en Bretagne , en 1^67*.
inort eu 1747 , fe fit d'abord connoître par des Romans de
Caraftere. Il eft le premier qui ait donné une efpéce de forme
enre ca
bre, (
yArlc^u. «.,^,...- , ^- ^....^ j , -
fius , Télemaque , les Eaux de Merlin , Arlequin Orphée le Cadet^
la Princejfe de Carifme , le Régiment de la Calotte , Rohinfon ,
le Jeune Vieillard , la Rage d'Amour , les Pèlerins de là
Mecque , Achmet & Almamine^lz Reine de Baroflan ^^ le Rival
dangereux , les deux Frères , le Mari préféra y VHiftoire de VO-
per a-Comique y ta Sauvageje ^8cc» Ses autres Pièces de Théâtre
tique de Turcaret*
LESBROS , ( M ) ProTènçai , a donné , la Nouvelle OrpJu-
Une léguée y\e Fhilofophe foi-difant , la Rojîere , ou le Triom-
phe de la vertu*
LESCOT , Maître deMufîque de la Cathédrale de Natitesj'
efî Auteur dos paroles & de la Mufîque d'un Prolojgue intitule
Y Amour & YHymen , & d'une Pièce d'un aâe ^ fous le titre
de Thémire , Paftorale > Pièces jouées & imprimées à Auch.
LESSEQUiN
u-
, LESSEQUIN , Chanoine <Je Koyf , «nfuite de Noyon , à
ibiaiporé ÏEdevemnt. de la Ckafa de Saint- Flor (nu
^ LE SUEUR , ( M. ) a eu part aux Opera-ComîqUfes întî-
U\és ^ÏEcqU des Amours grivois » Le Bal de Stràjhourz , tk les
fites publiqi^es.
LE TELLIER , iié à Çliateau-Thierry , où îl efi mort veri
*73i, , a donné au Théâtre de la Foiré , le Feflh de Pierre »
ies Pèlerines de Cythére , Arlequin Suhàné favorise j la Df/-
cenfe de Mezketin aux Enfers»
LETDÏLE • { dàudê ) Seigneur du SàUffajr , petît-fils 8t -
èirricre petit-fils de deux Préfidens , des Ecrits deiqacls on à
nré Ifi Iç^irnA d'I^eori IH. , fut des preiyiiexs reçu à TAca-
"ViéîiMè Francoile , ,& coriipofa la Belle Efclàvie » & V Intrigua
'des Filçux. Il ctoit un des cinq Auteurs que le .Cardinal dc
^chelieU e/hpjpyolt pour travailler à fes Comédies» 11 moi^*
tut âgé d'eiiviroa 50 an^*
. LE VALptS P'ORVILLÈ ; ( Adrien^Jofeph ) ne à Paris ;
fil« d'un Trcfprier de France , Auteur de plufîeurs Ouvrages
4c dîâ^ei^s genres , a fett avec Autreau , le Balet Comique de
platée , .& a donné leul , ou en foçiété < à divers Théâtres dé
Paris , les Souhaits pour le Roi , Jrlefuin Théfée , le Prix des
T^ens yVllluftreComéâienHe^VEcole des Veuves yV Àntîquaïre ^
. la Nouvelle Sapha , V Abondance , ïlllufion , VEpreuve anwu"
ieufe , le Revenant ^ la Fête infernale ; [es Valets , la^^^w/V/^,
Ul Fontaine de Sàpience , Jphis , pixh Fille crût Garfon y en
société avec M. Naii,
, LE VASSÈUR , ( M. ) Auteur de la Mufîque à'Azor ^ Thé-
hiire, dans les araufemens Lyriqnesjrepréfentésà Puteàù.
LE VAYER DÉ BOOTlGNt , ( François ) Maître des Re-
èuêtes , mort eh 1.688 , outre Ton Roman de Tar/k & Zéliel
â laiffé deux Tragédies , le Grand Zèiim , Ôc Manlius.
LE'V^SQU E i Auteur d'une Pièce intitulée , la Jkéofmode ,
kkV^ W CônfeU des Dz>*fi » Divcrtîllçment eh vers pour la
iâiffancc dun Enfant de France ,,doiuié en 1756.
LE VERT , né au conôinenceniant du fiécle paflë , a don-
né . l'-^^i^wr Médçcih , le Do6ltur amoureux , Arijiotime i
quelque
(âépouîlles*
LE VILLE r ( Nicolas ) tiUïis iè$ Célcftins de Louvai^ {
Tmillli S f
SS^ L H L î
a comporé trqîs Trc^ édîes Chrétiennes, Sêintc-Dcrothée^ Sm*
te-Elizabah , & Sainte -Urfule.
L'HE'RITIER NOUVELLON , f î^îcolas ) né enNormad-
die , Moufquetaire & Officier aux Gardes , enfiiite Hîftorio-
graphe de France , & Trércvrier àts Gardes Françoifes , mou-
rut en i6Si , 8c laiffa trois nlles , dont une connue par quel-
ques Ouvrages en profe & .en vers , 5c deux Pièces de Thé4^
tre, Amphîtrton ^ ou Hercule furteiix ^ & le Grand dovis.
L'HERMITE DE YOZELLE y a donné la Omtt de
Phaéton,
LIEUDE'DESEPMANVÎI LÉ , ( U.Cyprien] né à Rôtie*,
a donné les Embarras , Prologue , un DivertifTement & des
Vaudevilles pour la Comédie du Jeu de V Amour & du Ho"
zard ; un ^utre pour la 'Comédie du Frarffoh à Londres \
ie^ Fête de Minerve , ou le Temple de VAmîtté ^ Y Oracle ai
Vùry & des Théâtres ; 8c plufîeurs autres Divertiffemens &
Vaudevilles dont il a fait les Paroles & la Mufique.
LIMIERS , ( de ] Dodeur en Droit , a traduit plufîeun Co-
médies de Plante , imprimées en lo Volumes tn-i i , en 17 ip.
LIN AGE , ( le Père ) Jéfuite , Auteur d'une Tragédie d'A^
gamemnon,
I.ÏNANT j né à Rouen en 1701 > remporta trois fois le prix
de TAcadémie Françoife y mais il ne fut pas (i heureux dans
detix Tragédies de fa façon , Alzaide , & Vanda^ Reine de
Pologne : celle-ci tomba a la première repréfentation. Linant
mourut en 1749. ^
LINGUET , ( M. Sîmon-Nîcolas-î5enrî ) Avocat , né i
Rheims en 173^.1 a donné au Théâtre Italien les Femnfcs
Filles , & a publié en quatre Volumes la tradudion de plu-
fîeurs Comédies Efpagnoles , favoir ^ la Confiance a V épreuve.
le Frécepimr^ ft^Ppofé , les Vapeurs ^\\ y adu mieux , le Viol
puni y la QloiÇon,, fe Défier des Apparences , la Jouf-née diffi^
cile y on ne badine point avec l'Amour , la Citofe impcffihle , la
Rejfcmblance , VOccafon/ait le. Larron , le Sage dans fa re-
traite , la Fidélité dtffictle , le Fan i.tcomrwde , avec les Inter-
mèdes des Melons & de la Femme têtue , des Bignets , du Afc-
lade imaginaire , de la Relique , & de ï Ecolier Magicien. Ces
quatre Volumes ont paru en 1770*
^ LISEMORE , ( MîJord de ) a mis en Mufique le Maître
ff Ecole y avec Mlle, de R. aujourd'hui Mde. D.
LTSLE , ( Lonîs " François de la Drevetien de ) né en Datf*
L Q L U ^ 58»
ÎWné , & mort à Paris en 175^. Ses Pièces , dont plufîeur»
uj font honnneur ; font , Arlequin Sauvûge , Timon^ te Mifan-^
, trope , le Banquet des fept Sager , le Banquet^ ridicule ,, je
Faucon , les Oies de Bocca:;e , le Berger d^Amphife , Arlequin
Aprologue , Arlequin Grand Mogol , le Valet Auteur. , Içs
Cprîces du Çceur & de VEfprit , Dan^us^ Abdilly^ '
LONG-CHAMP, (la Dlle. Pitel) fœur de la Raifin , &
.SoufBeufe de la Comédie Frahçoiffc , Auteur de Titapeuf.
LONG-CHAMPS , { M. VAbbé de ) a donné Malagrida ,•
Tragédie.
LONGE- PIERRE', { Hilaire-Bernard de Roqueleyne , Set-
gneurdr) né à Dijon , d'une famille Noble ^ fut Secrétaire des
Commandement du Duc de Berry , & fit trois Tragédies , Mf-
dée , ElcÛre & Séfoftris , dont la première a été confervce
au Théâtre.
LORME, { M. de ) ancien Moufquetaîre , a donné la Mor^
dç Goret,
LOSME DE MONTCHEN AY , ( Jacques de ) fils d'un Pro*
cu^eur au Parlement de I^ris , mowrut au nfiois de Juin 1740 ,
âge de 75 ans. Il s'étojt diflingi^é par plufieurs Imitations *
de Martial qui lont eftimées. Ses Comédies font intitulées, ja,
Caufe des femmes , la Critique de cette Pièce , le Qrand Sopki,
le Thénix , & les Sojuhaits.
LOUV ART, Auteur d'une Pièce intitulée Urgande.
LOUVET, Auteur d'une Tragédie de la Mort A'Alexfin'^
dire.
' LULLY , ( han-Baptifte ) né à Florence en 1633 ' î^ ^ut at-
tiré en France par le goût & les libéralitcç de Louis XIV. It
mourut à Paris en 1687 à 54 ans 9 d'une bleffure qu'il fe fit au
petit doigt du pied en battant la Mefure.
hpmme , &c.
LULLV ^ ( Louis ) Éis sûné du précédent , a compofé feuL
' Sfii
^^ L U M A
la MuffQiV de l'Opéra d'Orphée ; & en hàété avec Ton fr?<f.*
celle de Zéphjre & de Flore ; avec Marais ^ Alcide ; & avec
Colaffe,les Saifons. ■ ^
LULLY , ( Jean ) fifére dtf précédent , a en part à là Mu-
Çflue de Zéphke& de Flore y & de pluuéufs Divertifrémeifis',
^els que r^wiw v Apollon &,Daphné , lé Triomphe de la Ràifoni
LUSSB , ( M. ^e ) 2t fait la Mufîquè de i'Opera-Cojpiîque d^
V4rhant Statuei
i . . .
. .. • . . . ■ .«
IyIaCEY, (l<» Frère Claude) Hermine , ai ÎÛ^VEnfan^
jé/tti , ou la ï»aifiance de Jéfus( en Bethléem.
MACHARTI , ( l'Abbé ) mort depuis plufîeurs années , à
rompofé une Parodie de PAaè^^foiw.
• MÀCORT , Auteur d'^nè Paftonile de StkaHyre.
MAGNON , ( Jc0i ) né à Tourmis dans lè M2Cohnaî« , fc
'Avocat au t^réiîdial de Lyon , fut affaflîné ï Paris fur le Poftt-»
neuf en i66i , en Portant deiouper d'une maîTpn où îl alloîti
fouvènt. Sts Drames font , Jeanne ^ Reine de Naplts , îéno^
hie^ Artatefce , Jofaphàt , SéjaHus , Tamerlan , le Masciag^e d'0>'
rcndate & de Statira <i Sci^s Amans difcreu.
«
MAÎLIHOL , ( M. Gabriel ) ne à Carcaffbne , a donné la
' Comédie des Femmes , Varos.^ les Lacédémonîennes , le Prhc de
la Beauté , kamir , la Capricteufe ; il a mis en vers la Comé-
die de V Avare , de Molière.
MAILLE' DE LA MALLE , ( M. ) a donné au^j; Oanfeurt
de Corde, le Médecin de valeurs ; & en Province, Barber ouffe%
y Amour Magifler , la Poupée , la Lanterne Mag'que , 7om a L^
pointe detEpee.'
MAINFAY , ( Pierre ) né à Rouen vers la fin du feîzîçme
fiécle , a fait Hercule , Afyagès , Cyrus triomphant ^ la À^
dienne , & la QhaJIe Royale. . •
MAIRET , ( Jean ] né à Befançon en ïéb4 , gratifié pour.
fa valeur d'une Peftfîon de t^cbliv^ & des Lettres de Noblefle»
mourut dans fa patrie en 1686 , laiffant au Théâtre , ChrifiXdt^
$i'f ^'p % Sylvanire , le Vuç aOfbne * Virginie , Sophonijbe ^
AL&^^Antùine , Solimin , tmiâpha , Athéûdis , Vulûpré^ 0?ry
MA 5»J
faire , & Ro/iiwi h furieux. On lui attribue eiîtîQfe la Slinr
nh j 8c Its Viflannakeji,
MALGRE), de h ville de MarfeUle , fit imprimer en jjï6
une Tragédie de Mdrius & Sylla* Il avoît compofc en lyof
iine Tragédie do Thémifioclè que lej Comédiens n'pnt paf
voulu recevoir.
M ALEZÎEU , ( Nkolaii de ) Ecùyér , Secrétaire-général
f3es SuifFes & Grîfons , 8c des Comn^andemens de M, le Dnc
pii Maine ,^ étoitTun des Quarante de TAesklémie Françoife,
8c Honoraire de celle des Sciences. Il mourut d apoplexie
çn 17^7 ï âgé de 7.6 ans 8c (ik mois. Il loignit à beaacoupi
cJe mérite , d^efprît & de probité , une' profonde connoiflTance
du Grec. Nous avons de lui le Prince de Cathay , les Imper"
funs , la Tarentule , V He autant tmorumenot , Vhltémon & Bâti"
ch. On lui attribue Polkhinel derhandaUf une place à VAr.
çadjmHm
«
MANDA JORS , Auteurlde Vh^romptu, de Nîmes.
MANSÙET, (le Père) Capucin, Auteur dune Tragédîa
Chrétienne , YHeureux bJguh'ement.
MARAIS , ( Martn ) célèbre Mufîcîen^ né à Paris en \6%6\
porta la Viole à fon plus haut degré de perfeétion. On a de
lui plufiéurs Opéra ; celui à'Alcyone pafTe pour fon cheP-
d'oeuyre. Ce Muficîen mourut en 1728 » ayant donné , outre
ta Muftque*d'i4fc>a»e, celle à'Arîane Û! Bflcchus , àeSémélé^
& à'Aîcide. ; '
MAR ANDE'^ , Auteur d'une Paftoi;ale du Bercer fidèle.
MARCASSUS , ( Pierre de^ ) Avocat au Parlement \ Au-
teur d'une Tradu^on à'Argênh , & dé deux Pièces de Théâ-
tre , les Pêchsuirs ilhflres^ i & Eromehe.
MARCE' , ( Roland de ) Vice - Sénéchal de Beaugé e^
Anjou , a coniporé en 1601 une Tragédie à'Achah,
MARCEL , Ai\teUr peu confiud'utie Comédie duM^rw^a
fans Mariage.
* MARCET.de MEZîERES., ( M. Vaac Ami de ) Auteur
de Diogène à la Campagne.
MARCHADIER, ( l*Abbé ) mort Jeune en 1748 , eft Au-
teur de la Comédie du Plaifir.
MARCHAND, (7e4»-Lo«;V ) célebtô Ôrgahîftë , né à
^yon , 8Ç moti 4 raris en 173* » âfié dé li am. On prétend
\
I
i84 MA
qu'il avolt mîs en Mufîque un Opéra de fyramt & 'Thtjhê^
4^onf les paroles éfoient de Morfontaine , qu'il n'a jamais voula
Jaîfïer repréfenter.
MARCHAND , ( M. Jefn-Hettri) Avocat » Auteur de
plufîeurs Ouvrages de Littérature , ^ d'une Tragédie de
Mcnzîkof y avec M. Nougaret.
MARE^'CH AL , ( Antoine ) Avocat au Parlement , a donné
au Th^trç , V Inconfiance éCHylas ,, la Généreuje Allemande , la
S^ur valeureufe , le Ratlleur , le Capitan Matamore , le M««-
foléi . la Cour Barg^re , Iç Jmement Equitable , le DiâiateuK
Romain , & Terquatus* ' " ^
MAREL -, Auteur peu connu 4'une Tragédie de Tinwclée ,
ou la Générodté à^ Alexandre.
I4ARGUERITE DE VALOIS , feur de François I. 8c
femme de Henri d^Albret,Roi de Navarre, 'a faityplufîeurs
Pièces de Théâtre , Myfteres & Farces , tels que les Innocens l
la Nativité de Jéfus-Cfarift , l* Adoration des trois Rois , ic
D4fert , la Comédie des quatre Dames & des quatre Gentilhom-r
nies^ la Farce de Trop , Frou , feu , Moiwj. Cette Keine mourut
en 1549 , âgée de 17 ans.
M ARGUERITTE , J M. k Bftron de ) çft Auteur de deux
Pièces jouées tn Province , favoir , la Clémentine , ou l'yîl/-
cçndant de la vertu , 8ç la Révolution de Portugal.
. MÀRIGNIER a domié la Pantoufle , Lydippe & Argénie.
MARIN, i M. Louis-François 'Claude | né a \?. Ciotat en Pro-i
vcnce , Cenfcur-Royal . a donne les Pièces fuivantes , Juliç^
ou le Triomphe de V Amitié , la Fleur d'Agathon , ÏHeureux
Menfonge , Fédine , les Grâces de l'ingénuité.
MARTON , f Pierre-Xavier) Jéfuite , né à Marfeille e».
1704 , eft Auteur de deux Tragédies , Abfalon , & la Mort de
MARIVAUX, ( Pierre-Carlet de Chamblain ) né à Paris
pn 1 66 i, d'une famille ancienne dans îe Parlement de Ro«en ,^^
s'çft diftingué par des Romans , tels que ia F/e de Marianne ^
Se le P ay fan parvenu j & par quantité de Pièces de Ihéâtre^
Celles dont la leâure paroît le plus juftifîer le fuccès, font ,
la Surptfe de V Amour \ le Legs^ & le Préjugé vaincu , aux
François ; & aux Italiens , la Surprife de ï Amour , la Double:^
Inconflance , & VEpreuve. Ses autres Pfèces l'ont , VAmotir <Sp.
Iq Vérité, Arlequin poli par ï Amour , Iç Prince trayelH^f, ^
MA Jïf
f^ufe ttiivanie , VJfie des Efclaves , YHértiter de Village^ Ï6
Triomphe de Vlutm , la Nouvelle Colonie , le Jeu de l Anwur Ùr
^u Hazard , le Triomphe de l'Amour , Y Ecole des Mères , U
Méprife , les Faufes Confidences , ï' Heureux Stratagème , la Me-
f'e Confidmte , la Joie imprévue . l«s Sincères , la Difpute , 4»-
wîW, Tragédie ; I7jffe 4f /a r^/Jb» , la r^'wiîow dw Amours^
le P^re Prudent & Equitable,, VEpreuv,! , le Dénouement *m-
>r^'v« , les Serment indîftrets , Y Amante frivole , le Vetit-Md-
ire corrigeait Chemin de la Fortune^ là Fernme fidèle , Ftf/irie ,
& les AÛeurs de bonne foi. Marivaux eft mort en 1 7 ^3 •
MARET , ( TAbbé ) a mis eh Morale une^ Paftdrale de /e-
fHS^NaiJfanté
MARMONTÉL*(M7e4«-Fr4Mfo// ) né dans le Umofin
en ijzi , de TAcadémie Françoiïè , a donné au Théâtre V
Denys le Tyran , Ariftomene^ Cléopdtre , les Héraclides , £j'vp-
• tus , la Guirlande^ Acmite & Céphife , Lyfis & Délie , les ^y-
èarites ^ Hercule mourant y Céphaie & Procris , la Bergère des
Alpes i le Huron , Lucile , Sylvain , Zémire &^ Azor , Y Ami
de la Maifon , Annette & Lubin ; la Fauj/e Magie, Ses Contes
Moraux , Ouvrage eilimé , ont fourni des (ujets de Comédies
l>our tous les Théâtres.
MAROLI.ES , ( TAbbé de ) a traduit dans notre langue !es
Comédies de Plante en i7$i>.
MARTEL, Auteur d'tiné Comédie intitulée ri//«miW/o»*
M ARTIGNAC a traduit en François trois Comédies de Té-
renc^, YEunuque , YHeautontimorumenos , & YHécyre.
MARTIN a fait laMufîque du Bal Militaire.
MARTINI , ( ^^. ) a compofé la Mufîque de Y Amoureux de
fuînzg ans , & du Fermier cru fcwrd.
MASCRE' , Avocat en Parlement y a ccmpoft en 1^7 r , fa
Trofarite ou Y Ennemi de la vertu , Comédie en cinq Adcs ,
dont il ne refte que des ffagmeris.
MASÇRIER ,^ ( l'Abbé ) mort depuis plu/îeurs années , a
compôfé le Caprtce & la Refourcc , Prologue en vers , joué
tn 173 3^> avant la Sœur ridicule , Comédie de Montfleury.
MASSIF i Auteur de TOpera des Fêtes Neuvelles.
MATHEAU ou MATHO , Mufîcien , nééh Bretagne, 8c
^tîlure de Miifîquc des Enfans de France, avant Roy er eft mort
i Verfaillesen 1746, dans la qùatre-vingt-fi:^iéme année de
£»ji âge , laifTant l'Oper^ d'Arion , & le Ballet des Tuileries
\
t
fSS M A M Ê
■ :V -rHJEU, né à Porentru , près de la Sujïïè , eh iiéi l
àyili'^»%S?i Louis XIII. au Siège de la RochcUe , en qu9&i
^Hîftu'.^ographe de France , tut atteint de la nialadîe qui
I égroit '(A»ij|$ le Camp ; & s*étartt fajt tran(p,6ri^ei;r à Tojilonfc i
il y, irourut eh vCu Nous ayonà de cet A]kiceur,£/f;mn^-
Ire, Eflherj Aman^ V^fihiy la Gut/ade^ où 1^ TIrion/fhe de la Ugutm
MATHON , ( M. jilexh ) né à Lille en Handteç , AutcuiT'
d'une Tiragédie SAnàrifcui.
MATHON DE LA COUR ^ [ w. Charles - Jbfeph ) iié à
Lyon en 1738 , a traduit TOpera Italien ^'OrphéeO' Euirydicei
MAUCOMBLE, [M.Jean'Franfôh Dieu^Dàrmé) Officier
dans le Régiment de Ségur , naquit à Metz en 173 y. Il
çompofa la Tragédie à'Auîla ^ts Amani défefpéiréi^ ovl la
ComejTe d'Olinvali
MAUGER > ( M. ) né à Paris, ^ahdeui Garde;du-CQrpf|
adonné Ame/iris , Corioiany Cofro'e'i , & ï Epreuve .im^ruiitmei
MAUPAS i ( Ouirht ) Auteur d'une Comédie des D^
MAZIERÈS , Auteur cl'unè ancienne Pièce donftée en
iS66 ^ fous le titre dé Bergerie fpirituellei
^^ MELIGLOSSE eft le nom fous lequel Charles Bautcr, Pa-
f îfien , a donné la Mùrt de Roger , & la Rodùmontitde*
MENARD, ( François) Auteur d'une Pièce intitulée la Pàfi
Sàrale.
MENESSON , mort à Paris éh 174a • dans un âgé forç
avancé , efl Auteur des paroles de Mamo la Fée , des Flaijtrd
de la Paix y &. à'Ajax.
MENTELLE , ( m. ) a fait en fociété avec m. des £fîârts i
y Amour libérateur*
MERCIER , ( Lcuis'SébaJjtJen ) né à Paris le è Juin 1740 i
a coitimencé à travailler pour le Théâtre en 1769 , & a donne
imprimé fous le nom de m. de Voltaire y & l'Auteur a jouf
<5uelque tems de la méprife. Ses autres Dranies ont été tra-
4uitsen Italien & en Allemand , & joués en Province & cher
l'Etranger avec fuccèes. Deux de Tes Pièces cm été ptcfen-
tcej & reçues au Théânre de la Capitale ; l'une eft Nat^ilie 4
Dfame
)ifaî?iè en quatre AAes ; & l*autre, la Brouette du VI ./-^
rh trois Aâes.
;MERMET i ( ciaùdé) îi a donné là TraduaTon Je ^Atfi
tfi^e, de Georges Triffin,
. MERMET , ( M. j Atiteiiir de la Mufîquë de la Rejfbisrce Co^
iiî/î«<P » i dii Rel9i& ie UndhJTe.
Corrigée , la Mode & le àouî,
' MERVULE , ( M. ), a donné les Ennemis réconciÙL
, MESMES > i Jern-Pierre ) a tf adùit les SUppoféi , Pièce di
l'Ariofte.
' MESSINE ; ( Ni. Collet de ) a donné $i^a , ou \i fVrmierè
'l^ccfaifei
MEUNIER i Auteur d'urfé Comédie Intitulée les Lunettes
inagtiueU .,
MICHEL, ( Jean) que les uns diférit Médecin, lei autres Evé-
^ue d* Angers , a donné, a ce que i'bn prétend , en 14P0 , des
Myfleres fur la Paffion , la Réfuireïîion & la Vengeance de là
Mort de N. S. /• C« , & une Sôttife à Huit petfônnagés^
MILET , { Jaciueî ) Auteur d'une Tragédie intitulée FH^/-
. ioire de là Dejhrudion de Troye,
MILLOTET i ( Hugues ) Chanoine de Flavigni ^ Auteur
ffune Tragédie de Sàime^Retne , oti le tharriot de Tfioifnphe ^
tiré par deux Aigles dcja gloueufe , noble &illufirc Sainte-
Keine d'Alifc ^ Vierge. & Martyre. Toutes, les Scènes com-
mencent par chaque iettris de ces cir|<] mois ^ Sàipte -^ Reine ^
priez pour nùus ; & toiis lès Aâeurs & Âdrices ont leur acro(^
iiche en leurs difcoUrs par chaque lettré de ièitrs noms Se
^noms.
MINET, (W. ) Comédien de i^rovîrtcè , lié à Paris^ fili
|é Tancieti Souffleur de la Cofnédie Franç^ilè , a donné lii
hoce de Village , Se le Génie de la France*
MION i Makre de Chant , & Neved de la Lande y isiâé
Tome IJIi Te
Itf M î M 0
içn Mufîqce .les Opéra de Shéth , Jf/ quatre Parties h
Monde , & de l'Année Cdlant$.
MOISSY, ( M. Mouîîçr de) né à Paris, ancien Garde dtf
'Corps , a donné au Théâtre , le Provincial à Tari* y les FauJ-
fes Inconflances , le Valet Maître , la Nouvelle Ecole des Fem-
mes y VEnnt^ , Vlnprorr.ftu de l'Amour , la Nouvelle Ecole des
Maris , les deux Frères. Il a auflS publié plufieurs Volumes de
Proverbes Pîdadi Comiques ^ Se la vrate Mere^ Drame Di-
(daéli-Coniiqiie*
MOLIERE , fur nommé le Tragique « Comédien , a com*
rofé vers le conuiiencement du fîécle demief> la Tragédie di
Folixcnen
^MOLARD , né à Marfeîlle * a donné la Tragédie de Ma^
tîus & Sylla, Il a voit compofe une Tragédie cle ThémiflocUé
MOLIERE , ( Jean^Baptifte Toquelin^ fî célèbre fous le nom
de ) né à Paris en i6zo > mort en 1673 9 étoit j^ls & pctit-^fils
de Valet de Chambre-Tapiffier du Roi^ AfTocié avec la Bé*
)art , Comédienne ^t Campagne j il forma une Troupe , &
parti^pour Lyon. On y rcprc(enta VEtourdî , qui enleva pres-
que tous les Speâateurs au Théâtre d'une autre Trovpe éta^
.biie dans cette Ville. L'Etourdi reparut à Beziers avec un
liouyeau fuçcès , & fut fuivi du Dépit Amoureux , des Prér
cieufts Ridicules , & même de quelques Farces d'uns confii'
tution irrégulicre , telles que le DcCieur Imaginaire , les trois
ï>otUtirs Rivaux y ^c« Revenu à Paris , Molière eut accès
auprès de Monsieoh , qui le préfenta au Rpi & à la Reine-
Me; c : il en obtint la permifTion de jouer au vieux-Louvre 1
iSc enfuite au Palais Royal» Enfin fa Troupe fut arrêtée au fer-
vice du Roi en 1665 ; & Ton vit régner le vrai goût de laCo^
fiîédie fur le Théâtre François.
Les Pièces de Molière font connues de tout le monde «
Medectn , le Mifantrope , le Médecin malgré lut , Méhcerte , le
Sicilien^ Awpkjitrion. George- Danditty V Avare ^ Pourceauguac g
les Aman ivanifyues, Pfychéy le Bourgeois Gçntilhommej les Four*
if trie s de Scapin , \es Femrne s Savantes ^ la ComteJTe d*EJJcur^
baguai , & le Malade imaginaire. On a retenu le nom de piu-
fieurs petites Farces qu'il aroit faites en Province , & qui
« ont pas été imprimées , teUcs que le Da^wr amoureux » le
M o i:7r
DoClem pédant , lés trois DoÛeurs riiJaux^ le Mnïfre d'Ecole,-
le Médecin volant , la Jalottfie de Barbomllé , la Jtdoufie dvL
Gros René , Ùorgibus dans le foc , le Fagoteur , le grand Benêt
de fit , gros Rer^ petit Enfant. -
MOLTNE , ( M. ) a&ît imprimer ou Jouer en focîété plu-
fieurs Pièces , telles que les Légijlatrices , Thémtflocle , le Sk^
métier Médecin, le Concert interrompu^ la Fête de Satm-Clond ^
Richard Minutolo , la Couronne de {leurs , VOpheltne Anglaiftà
fa iœurfuppofée , la Meunière enrichie , le Bo» Seigneur , Laur9
& Tétrarque. L'Académie Royale de Mufiquc a donné en 1774
ton Opëta à'Or^ée , traduit de l'Italien.
MONCRIF, 1 François-AufupinParaiisde)moTt i Paris eà
1770 , âgé de Si ans. Attaché à M. le Comte de Clermont eh
oiialité de Secrétaire de Tes Commandemçns , il fit pour amu-
fet Mde. la Duchefle Douairière , la Comédie des Abdérttes
tti un aâe , & en vers libres « qui (iit louée à Fontainebleau*
On lui attribue une autre Pièce intitulée la Faujfe Magie , rer
préfentée aux Italiens. Cet Auteur (ê voua enluite au genre
tyriqut. Son zdte de Zélindor fait encore plaifîr. Sçs^
autres Pièces (ont , l'Empire de l'Amour , Unus , Air
ntazts ^.Ifmène , les G^niVj tmélaires ^ la Syhille t, les ^imçir
réunies.
MONDONVILLE , C Jcan-Jo/eph CaJTanéa if ) né a Nar^
bçnneen 171^. Il débuta à TOpera parh Paftorale A'I/Bé.Cette
Pièce n'a poiiit reparu fur ce Théâtre» Le Carnaval du Parn^ffè
donné en 174^, l'Opéra de Titon& l* Aurore ,^Yec le Prologue
de Prometkée , emprunté de la Motte , & joué en 17^3 , réu-
nirent tous les fuftrages* L'année fuivante Mondonyille re-
montra en qualité de double Compofîteur & de la Mufîqueéc
des Paroles de Daphnis & Alcimadure , d'abord en i argon Lan-
rguedocien , enluite en Franfois. Les derniers Ouvrages do
Mondonville, confidéré comme Mufîcien , (ont lès Fêtes de
Taphpsy l'Ade de F fiché ^ & l'Opéra de Théfée de Quinault ,
remis avec de la nouvelle Mufîque*
MONDORGE , ( Antoine Gauthler.de) Maître de la Cham-
bre aux deniers du Roi , de l'Académie de Lyon , où il naqujt
en 1707. 11 compofa les Fêtes d'Hébé , plus connues fous le-
nom de Talent Lyriques. A l'Aâe de Jhirtée , Mondorge fit
fiiccéder l'O^er^ defociété , fujet moins heureux que lesTo/^M:?
Ifr^ueu L'Auteur mourut à Paris eni768.
f:
i8€) M O
MÔN6IN , Auteur des Prêmenââit de fatk»
MONIC^ULT , iwDCten Conful iç France à Peterlbouig
'^ à DantziK , donna au Tnéâtj:e {ta){ep ,1e pédain a^t^é» ^
fa ^elk Arjïnç , du Rendez-vçui bUn employé*
MONTAGNAC, {U.Loufs Laureni'Joffphde)€zpH2mê
yu B.cçiniçnt de Riom , né en X^nguedoc en ly^i ,z faif
fj]hpi:imer h Fille de fei:^ ans^i ou la Caprkieufe.
MONTAJNDRÇ* , Auçcur de l'^i» du Xr$ne. ^
MONTAUBAN , f JûÇfuet^PouJfet^ Ecw^er^ Sieur de ) Avo*
çat ?u P^rlemçnt de Paris & Echevin de cette Ville ^ xnour
Çut^eii 169V. Ses (Eovres^ DraitiHtiques comprennent , 7^
rohte^ les Çharmts die TéUcêe ^'Sékucui , Indégondfi ^^e Cofjuq.
de Hollande , Pantagruel, les Aventures de Pantirge ;. on im
ittribiie auffi une Tragédie âe Thiefle ; & l'on croit qu'il tr^-
iitihi h Comédie &s Phiidettrs^ '
faije , ou la Bergère*
, MPJSîTECLAIR , ( Mhrhel ) f^uRckn , né à Chaumont en
B^fligni , mort près de Paris en 17 J7 , âgé de 71 ans , a fa»!
la MuiÎQue des Féies de l'Eté , & de Jiphté»
MONTFLEURY , Goipédien de la Troupe du Rot , «koit
Gentilhomme, Il naquit au pars d'Aiiiou , & s*appelloît Zac-
charie jacob^ n6in qu'il quitta pour n être pas reconnu. Oh
a prcrendu qu'il étoit mort en 16^7 , âgé dé 67 ans , des vios-
lens efforts qu'il ût en jouant le rôle d'Orefle^ dans VAndro^
fhàjue de Racine. 11 ^ivoit compofc la Tragédie de la More
d'Afdruh'al. • • , ? • -
M O f 81
fmme , Vlnpromptu de VHSiel de Cénàê^ V Ecole det Jaloujc ^
pu la FauJTe Turque ; Ja Femme Jute & Partie y le ?rocès àe
U femme Juge & Partie ; le Gentilhomme de Beauce ^ VAfïh.
ptgu-CQfniqHe , le Comédien Poète ^ la Saur ridicule ^ Trigandh^
hp^e Médecin ; la Fille Cofitaine , O-irpîn Gentilhomme , \k
Pfipe defot-même. On lui attribue les Bêtes raifonnablesm
MONTFORT , Auteur d^une Tragédie de SéfoMs.
: MONTGAUDIER , a donné Natalie , Tragédie
. ^MONTIGNACrM.dc) a fait;ouprenPravînce,Cf«-f
Î'fce , eu les Rufes de l'Amour ; Hor*phême , ou les Berterj}
e Bouquet 6c MAe Maréchal de Richelieu , &plu(îcurs Corn-?
plimeni^ mêlés de Scènes & de Vaudevilles.
MONTIGNY, ( H. Jean-aartet Bidault de)né i Patîf .
Auteur de la Petite Sémiramts , ^ de Y^Ecole des Officiers.
i • ^
" M0NTLFO^Î , a (ait trqiç Tragédîçs , HeOor , jSmphfr
trîte & iChjepe.
'MONT - LUC , ( Mrien de ) Princp de Chabanoîs , Comte
'dé Craniail » né en 1568 , Auteur d'une Comédie 4ei>Pra-
verbes.
«
MQNTRElJX ÀfiicoUs de ) connu fous le nom d'OJenîx
'idu Mont- Sacré « qui eftPana^ramme de foo nom> né au Mans
vers 1560. Sqs Pièces de Théâtre font, fyrus le jeune , 1^
• J^tife» AnnÛ\al>tAtlet^9 , Diane y Cleopâtr^ , Ifabelle , 4ri*.
V mené y'SophoniAecc Jofeph. On lui attribue ancore Camm^,
la Décevante , Paris & Oenone.
MQNVEL, Adeur de la Congédie Françoife» reçu en 177*.»
ia donné au Théâtre italien , Julie, l'Erreur d*un moment , ou
h fuhe de Julie v & le Stratagème découvert*
' MOR AIÎ^E , né à Angers , Auteur du Mariage fait pm
cratnse»
MORAMBERT , ( M. Antoine- Jacques Lahbef de ) Profef-
feur de Mufîque à Paris , où il eft' né en i7ii » a donné le
Carnaval d^Çte\ Amadîs^ Barbacole , ou le Minufcrit voL\ J
MORAN, ( le Pcrc ) Jéfuite , a donné une Tragédie iiui-9
^liilée Néron^
btm
Sti M O
MORAND , ( Pierfe di) tïé à Atles en t^ôî. îl cômpcA
h Tragédie de lé^lif , & ceilc de Chilàêrit^ L'EfptitdtiUporcif
y'it\t aprèsfc Outre les Ficcet déjà fiomnlées , il avoit ^it
les Mufcs , Mégare ,' VEnlevm^n$ iwpréva , la Vengeanct
ftompée 9 les 4^éurs des Qrmids tivnufies ^ L(çh£tt ^
MORANDET , ( M. } AtiteuT du Qiii->ro-f»f .
IWOREAU , ( kan^Béftiflg ) né à AntCfs eh téf ^ » a frit fa
f/iufique à'BJJh^r k à^Àthatte , & celle des Chceurs de là Tra-
gédie de J^n^ktu par Duché. Il mourut à Paris igi de 7^
anSé
KIORËL , Auteur «Tune Tragédie de Tîptçctée.
MORTSSOT , a fait imprimer à Mirfeillï ^ Tient & fir^
rené ^ ou \q Galant-Jfardinun :
. MOUFFLE , . ( Pierre ) Confciller du Roi ^ Lîeutenaa^Par*
tlCutier de Magny , & Baiil/ de Sainte Clair , Auteur d|uiif
Tragi- Comédie du f /// e^tlé , ou le Martyre de S^int-dair* '
MOULINGHEN , ( L. Ç, ) a coippcfé en Province la MUr
fi<ue cîcs àtux Contrats , du Màrt Sylphe ,' A'Orîpheme > du
Vieillard amoureux ^ desRufes de l'Amour , de Sylvaifu
MOUtON , ( Georges- Mathien de ) eft réputé rAutèui d^
1 ^wow»' t>tabîe , Comédie.
MOUQUE' ou MOUQUAI , ( Jean) de Boulogne , Au^
leur de ï Amour déplumé
MOURET, ( Jean-Jofeph) né à Avignon en i68i»étoîtDî-^
redeur du Conccrt-Spiriîwel, Intendant de la Munque delà
•Duchefîe du Maine , Muficien de la Châlnbre du Roi , & Cora-
pofiteùr de l;i Miifique de là Cônfiédîe Italienne. Outré quaft*
tité de Divcrtiiiemcns , d'Airs, de Sonates , de Cantates,
^c. il a^ fait la Muiîque des Opcra intitulés , les 'Fites de Iha-;
lie y Ariane & Ihéfée , Pirithoiis , Ich Amours des Dieux , lé
Ballet des Sens , les Grâces , le Temple de Qnide , les Amouri
de Ragonde, Il mourut à Charenton en 173^*
MOUSTOU , ( M. ) a donné la Bohémienne , & le Volage^
MURET , ( Antoine dé ) à traduit en Ffânçôis le$ Comédiçi
dç Térencç;
N A N È ' su
jyilUiruilll llilllini II I ■miiili I M.I.I.M . I mrn^
N
jLn ADAL, ( Ausujitn) ne à Poitiers. Il mourut dans fa pa-
trie çn 1741 » âge fiç $^ ans. Ses Pièces (^e Thédtfc font ^
Hérode , SaiU , Antiochus , ou les Macchabées ; Marianne, Of^^
fhh , ou Moffe i & 4rlefu:n au Vàrnafe.
NAIGEON , (M.) Auteur delà Comédie des Oitnùu.
fïANCEt , ( Vitrr^ ) Auteui des Tragédies ie Débora ^ àé
Dtna '8c de Jofué , impcimées çn un Volumç îpus le âtrc d0
Théâtre Sacrée
NANTEUIL , d'abord* Comédien de la Rçioe rCnfuîte de
TElefteur d'Hanovre , a donne le Cçmte de RoquefçuUle , les
BrouUleries no£iurnes ^ VAmçur fentînelle , le Dateur MtrA-
'Vagant , la Dame [nvifiblt , le tarnpagnard dupé»
NAQUET , ( M,. ?ierre ) né à Paris en 17x9 , eil Auteir^
des iS<i»x de Vcjfy , ou les Coquettef ^ h mode , du Peintre ,
de \Heurewt tiçteur ^ d^ l'JSmA/irr^i d^ ^^ele > d« la Mdsffc
fans Magie , DtYertiiïemens ) tout cela n 4 été donne qu'cH
Province^
• • • ■ ■ *
NAU , ( M. ) a fait jouer fur les Théâtres dç Société & eA
Province , le Vépart de VQp:r a-Comique , l^fope au VilUgç i
?>his i la Grande Métaxnorpkofe , ou V Année merveiUeufip
. iéccs imprimées.
N A VIERE , ( Charles ) paffe pour T Autour d'uiie Tr agî-Ço^
tnédie de Philandre*
NERE'E i ( R. J. ) Auteur^ du Triomphe de^ la Ligue. On û
cléjà parlé de cette Pièce à l'article de Mathieu^
NEUFVILLENAINE ,afait imprimer Sj^aw^rf/Zf , ouïe Ca-
eu imaginaire ; c'eft la même Pièce que celle de Molière ,
av€c un argument en proie à chaque Scène. ^
NEUFVILLE'E ,/ M. Çklcaneau de) ncii Naiicy , a doa-
né au Théâtre la Feinte fuppofée%
s.
5 J4 N E « I Ô L ^
NEUWILLE MCNTADOR , ( le CbeviJier Jean-Hoi^fiii^
ibfcfh de Brtmcanboh de )f Calaincn , il a donné une Piété
àc 1 héâtrè inticulce la Comédienne,
NICOLE , Amcbx d'une Comédie du PhmSmt,
\ NI£L , Mahre de Mufique • Auteur de la Mufiqùe 6ê
topera des KomoKS , & de l'Ecole des Amans»
Niy ERnÔiS, ( M. le Ducde)z fait h Miifique dû Tewfh
des chimère j»
. NOGUERES , Auteur d'une Ti'agédîé dfc la Ahrt dé
i^anliui.
' NONANTtS à fait imprifeet la Comédîè de YAfrèt-éSnef
des Damei de la Juivcrie. ^
NONDON 9 on ne connoît de lui qu'une Tragédie de Qrfr/;
NORBY ,.( Milles de ) Gentilhomme de Chartres, Philo-
fophe & Mathématicien , compofa dans fa jeuneiTe les troà
journées à^Hélie , Ahimon & ihaman
NOUGARET , ( M. T terre- Jean-Baptifle ) né à la Roçheilè
en 1741 -, a fait joiier eti Province , Vîncettaîn ^ Parodie dé
ZuUca ; Sancho ; Couvirneur ; la Berfete des Alpes ; la Famille
en défcrdre , Taroaie du Vire de Tamtlle ; le Droit du Seigncut^^
Saim-Simphcrien ^ Tragédie Chrétietinc ; les ïvouveaux Crigi-'
nat:x , le Mari du ums paffé ^ ou la Jaloujte au Village, lï a
donré à l'Ambigu-Ccmique , le Bouquet de Louife , les Jo«r-
èctiis du petit Arlequin ^ il ny a fliès d'^Enfani , Léandré €r
Ifabdle ^VAIftmbUe des Antfnaux lé Mai , Arlequin chez les
Vatagons , la Cornet t , V Education à la mode , VHérrtflge , le
Retour du Frintems, Plufîeurs Scènes des Comédiens de Bofe
font de cet. Auteur , & il a fait Menzikqf, Tragédie en fo*
Ciétc avec M. Marchand.
I ij I
o
^ LBY DE LORIANDRE , Ingénieur dû Roi , a donné
le Héros Irès-Chrétien.
ORIET , ( Didier ) Auteur d'une Tragédie de Suzanne^
GUYENy
ou PÀ sftj
ÔFYk 1 { iàeqnes ) de Normandie 5 a compofé ùiic Tra*
écdiedeToifc. • t
r • ■■> , =ga
. AtÀÀÔNI , ( le Chevalier de ) moit Vers 1747 9 Àtitciif
l*une Tragédie de Bajazét.
^ PADER D'ASSEZAN , fils d'un Peintre dé Toùldufe , oiï
îl naqpit eh 1654 , Auteur des Tragédies à' Agamerhmn &
£Antîgone.
PAGEAU , ( Margarh ) Vendômois > a donné vers Tari
léoo une Tragédie avec des cliauirs. Tous Ife titre deB;-
fathie.
PAGES, ( M. ) Auteur d'une Tragédie de halarif.
PALAPRAT , ( Jean ) né à TouloUfe en U50 , & mort i
Paris y âjjé d'environ 71 ans. Les Pièces qù il n'a point faitel
(tn focîété avec Ion ariiî Brueys, Ibht y \e Concert ridicule , lé
Ballet extravagant , le Secret révéU^ lés Sifflets , la Prude dti
%ems , la Varààte de Vhae'ton , h Fille de bon f eus y les Fourbei
heureux , lé Fàucàn ,• lei VeUves du Lanf^uenet , & lèS
Dervisi
PALISSOT , ( M. Charles ) ne à Nancy le 3 Janvîe? 1730 y
fît à rà^e de 19 ans la Tragédie de Zaw, représentée eri 1754,'
Se inipnmée fous le titre de Ninus IL Enfuiteil donna la-
Comédie des Tuteurs ^ & le Rival par refemblance ; la det-
jliere eft le (ujet des Menechmes , ennobli & rendu plus vrai-
fembhible atix yeux par Une idée plus ingénieufe. L'Auteur
emprunta des Mille & une Nuits le fujet du Barbier de Bag-^
dad, II donna érifuite la Comédie àts Philofophes / celle
de ÏHbmme dangereux , qui n'a pas été repréientée , ainfî que
les Courtifanes.
PANNARD , { Charles-François ) né à CourvîUe , près dé
Chartres , mort à Paris en 1764 , âgé ce 74 ans.
. Voici la liiîe ries Comédies & dés Opérai - Comiques iùé
ï^anhard a donnés i'eùl ou avec d'autres ; aux François y ave©
l'Affichard , les Atùurs déplacés j avec Fagari i l'Heureux Re-^
Terne IJL V i '
JÎ6 P A
tour ; avec TAbté d*Allaînval , le Oarnavat de Milan * t'i^eS.
• ttçve & non jouée. Au Théâtre Italien « avec l'Abbe d'Al-^
' lainval, le Tour de Carnaval^ dont îl fit les Cahtn<aha; avec MM-
T. & M. ) ï* 'Trhrrphe de Vlutus ; avec M. Stkotti , les Fêtei
Jtncères , repréfentées à la Cour â Toccafîon de la convalcf-
cence du Roi : la Parodie de Roland , Vln-p-omptu des ABeurs^
les Ennuis de Thalie , let Tableaux & les Vcpux acowplrs ,
â Toccafion de la naifTance du Duc de Bourgogne ; avec M«
Favart , Dardanus , Parodie ; avec MM. Favart & Laujon ,
Ze'phire & fleurette , Parodie ,• avec M. Sabine , les F//fx/»(}«f
la nai fonce du Duc d'Aquitaine, Seul, les Uivertiflemens de
la Ff^ff ^^ /<i f770c{e, de VHorofcope accompli ^ de ï Italien ma-
fié À Paris , du Contrat de t Amour & de l'Hymen, de r£co/r
^^ . ^f j Mcres , de la Colonie ncuvelle. Au Théâtre de TOpera-
Comique , feul , Vînpromftu dû Pont-neuf , les p£//f/ Ccwir-
4iîfwx , ou 1?. Ville vengée , & le Prologue de la Rancune ; le
Houvellijie dupé , les deux Élevés ; le Pot- pourri , Pantonnine ;
les ^ex , Ballet. Avec Fuzeiier , la Mère ernbarraJTée , 1**4^-
ferce, le Ballet de Dom Quichotte chez la Duchejfe , i* Académie
Bourgeorfe , les Epoux réunis , le Af^^ay/w des Modernes , le
Gûjff tout hé , les Ennemis réconciliés , la Fee kitnfaifante f
, ' Fiiwroipe ^ /tf Paix , le Carnaval , la Comédie k^ di ux AÛeurs ^
& la Déroute des Comédiens , prologues. Maximien , Aizirctte ^
avec TAffichard. Seul encore, la Mufe, Panfomime ; le Âe-
ve , les jrois Prologues , dont le Repas allégorique & 1 Amphi-*
trion fa i (oient partie; \csTalens Comiques ,\z Faujfe Ruptu^
re , le Miroir , Marianne , les Fo«;f volontaires ^ les ACleurs
éclopés , Vlnduprie » ÏAffemhlée des Adfurs , ou le Prologue
du Charbonnier , la Comédie fans hommes ^V Ecole ^'Afnîeres ,
le Badinage ^ h Gageure , le Com/e ^e Belflor, les fardins d*Hé-'
lé, le Fawjf N/^fx 5(f Sologne y le Regiftre inutile ,V Intrigue j
les Obflfi.lcs fuppofés ^ V Arbre de Oracovie , le Fojfé du fcru-^
pule , le S^w j« /q/7>' , le Vaudeville. Avec Fuzeiier & Pon-
taU , la Méprife de V Amour , Parodie ; Ty^mottr & la Nécef-
ftté , Parodie de la Bof>e de Pandore , le Malade par complaî-
fonce. Avec Fu^elier & Thierry , la Tante rivale ; avec Ma-
rignier & Pontau * Argénie. Avec Pontau , les deux Sut-
Foire de Cythere , Momus a Paris , le Temple du Sommeil , les
Atleurs Juges, Avec Pontau & Gal'et, la Ramée & Dondon^
Parocjie d'£w/f & Dr.ion ; avec TAfEchard , Pygmalion , le
Fleuve Scamondre ;^ avec Gallet , la Halle galante ; avec Fa-
gan , la Répétition interrompue , le Prince ténébreux^
jf
P A " s9j
PAPAVOINE , ( M. ) a fait la Mufîque de Barhacoh»
PAPILLON , Auteur d*une Pièce donnée en 1599 , fout
le titre de î^ouvellt TragùComique,
PARASOLS * ancien Auteur du 14". (îécle , qui avoitTaie
riuiieur^ Tragédies àt% GeJIct de Jeanne > Reine de No^
rARFAICT y ( François ) né à Paris ^Jk mort en 17^3 ;
-^ de 5 f ans , outre fon Hifhire du Théâtre François en if
volumes ,& d'autres Ouvrages; i\z eu part au Dénouement
imprévu ^ À à la Faujfe SuîvaanH,
PARMENTIER , ( Jean ) Bourgeois k Marchand de Dî«fp-
pe, né en 1494 % & mort en i^^o , dans Tlfle de Sumatra ,
avoit fait jouer à Dieppe en 15^7 > une Pièce intitulée Mo^
rdité tr et' excellente , à l'honneur de ta glorieufe 4ff<>^ffion de
Notre-Dame.
PARMENTIER * ( M. ) a donné aux François , le Bal de
P4©> le Faux Lira ; à TOpera-Comique , le Vlaifir deVbi*
itocence » A^zinette » les Epoux , de la Fatêffè Duegnem
PARTHENAY, ( Catherine de ) filte & héritière de Jean de
fwrthenap V Archevê<tue y Seigneur de Soubife , née en Tir^4t
fut mariée en fécondes noces avec René , Vicomte de Rohan ,
dont elle eut le fameux Duc de Rohan , le Duc de Sou-
bife , & trois filles. Après la prîfè de la Rochelle , elle fut
enfermée au Chiteau de Niort , & mourut au Parc en Poi-
tou, en 16^ r. Elle avoit compofé plufieurs Pièces «dont il
n'y a eu qyjtHolopherne d*împrimé»
PARVI a donné la Soce de Village , avec M. Minet ; &
avec M. Laujon , la Fille , la Femme & la Veuve*
PASCAL , ( Françoife ) née à Lyon , a donné Agatonphilé
Martyr , Tragédie ; Séfofiris , Tragi-Comédie ; Bndyndon , iè
Vieillard amoureux , & V Amoureux extravagant.
PASQUïER, ( Etienne ) a faitimprimer une Paftorale intir
tulée le Vieillard Amoureux*
'|8| P A P E
PATU , ( Cfaude-Picrre ) Avocat aa Parlement , né & Pà«
fis en T7 2.9, & mort en i757-IlacompoféavecM.Portelancc «
les Adieux du goût ^ 8c z publié deu^ Volumes de Pièces d\i
.trhcatre Anglois.
PE'CHANTRE*, ( NicQlas de ) naqujt à Jouloufc en itfj^»
<d*un Chirurgien de cette Ville. Sa Tragédie à^Géta r?çut de?
spplaudiiTemens , & fuc fuivie de Juguriha , de la Mon de
J^éron , de Jofeph vendu par Ses Frères , & du Slacrifice d'Aùray
ham. Il fit les deux dernières pour le Collège d'Harcourt. Il ve^
noit d'achever TOpera d'Amphiùn & Parthenopée , à la réfer-?
ye du Prologue , lorlqu'il mourut à Paris en 170^.
PEDAULT. On lui attribup une Tragédie de hpécçlàtion
àe Saint Je an-l^aptiflef
PELLEGRÏN ,/ l'Abbé Simon- Jofeph ) de MarfdHe. On
connoit fa Comédie du Nouveau Monde , fon Operà de
Jephté , fa Tragédie de Vélopée. On compte encore parmi fes
Pièces Dramatiques , Hyppolite & Aride , Médee & Jafon ; le
Père huiéreffé , ou la FaufTe inconfiance ; Arlequin rival de Bac-»
ckus^ le Vted'de-nez^ le Divorce de i^ Amour & de la Raifotiylç^
TadorFido ^Vînconflance^W Mort d^Alife, VEcofede ï Hymen ,
Télémaque ; Renaud , ou la juite d'é'irmide ; CatHina , Télégone ,
Orion , la Trincejfe d'Elide ; on lui attritjue les Carafieres d»
P Amour , Ouvrage public fous le nom de Mlle. Barbier.
PELLETIER . ( M. i a donné au Théâtre Italien , Zélie &
Zélindqr , & a fait imprimer une Tragédie de B.althazar*
PERREAU , { M. ) a fait imprimer un Drame intitulé C/«->
rice,
PERRIN ,, ( François ) Chanoine d'Autun , donna en 1589 ^
les Ecoliers , Jephté , & Stchem»
PERRIN , ( VAhbé Pierre ) né à Lyon , mort à Paris Véçç
Pan U%o. Il a fait les Opéra ^Orphée , ^Ercole Amante y
£ Ariane , de Pomone , &: de la Pajforale,
PESAY » ( Mt de ) Auteur ^e la Clo^çre , & de la Ro-
(îre,
■ ^ PESSELIER , ( Charles-Etienne ) des Académies de Nancy ^
d*Amiens, de Rome 8C d'Angers , né à Paris en i7ii> com-
mença à travailler pour If Théâtre en 17^7 , a &donné la Ma/-
çatade du Parnqlfè , VEeok du temfs , & Efope 4K- P^pt^ex
P E ,8j
' PETALOZZI y Auteur d'une Tragédie de Candac^
PETIT a comporé une Pièce en deux zàes^ î^prî<^feell
1702 , fous le titre des Curieux 4e Province , ou VOncleyupJ^
Les Curieux de Provhce forment le premier Aàe *, & i'O^
dupé , ou le Dh'erttftm^nt de Campas^te , le fécond.
PETIT , Auteur d'une Comédie intitulée la Promenade d.
■ l^înt-Severîn,
PETIT, ( M. Marc -^ Antoine ) Médecin, de la Faculté del
Paris , né à Orléans , a donné les Comédies du Miroir S^
iiu Bâcha de Smjrne.
PETIT, ( M. 0 Curé de Monrchauvet en Normandie V
Auteur des Tragédies de David & Bethfabée , & de Qal^
(hazar.
PEYRAUD DE BE AUSSOL ( m. ), de Lyon, Auteur d'una
Tragédie de Stratonice , 5t des Arfacîde^y Tragédie en fijç
Adcs.
PHILIDOR , ( François ) fils d'un Médecin , & Ordinaire
de la Mufiquè de la Chapelle du Roi , auquel on doit l'éta-
biiiïement ou Concert- Spirituel a Paris , a compofé la Ma-
nque d'un Opéra de Uiane &- Endymion.
PHILIDOR , ( M ) Auteur de la Mufîque du Diable à qua-^
tre y de Blaife le Savetier , de VHuitre &^ les Plaideurs ^
du Volage , au Soldat Magicien , du Jardinier & fon Set-*
gneur , du Maréchal , de Sancho - Pança , du Bûcheron , du
Qui'pro-quo , àts fêtes de la Paix , du Sorcier , de Tom- Jones ,
dy Jardinier de Sidon.y du Jardinier fuppofj ^ de la Nouvelle
Ecole des Femmes ^ du Bon Fils ^ de Sémire & Mélîde y & dp
rOpera d'Ernelinde.
PHILONp, ( M.JT^r ) Auteur Pfeudonyme de deux an-»
çîennes Traijjcdies , imprimées fous le titre de Jofias & d'-^-?
àonvas. Quelques-uns ont cru que le véritable Auteur de ce»
àeux Pièces ctoit Pes-Mazures.
PIC 4 ( PAbbé ) a comço^^é trois Opéra { les Saîfons , U
JJaiJjance de Vénus , & Aricie,
PICHOU , Gentilhomme Dijonais, afTaflfiné en i^jf , i
laiflc les Folies de Cardénio , les Aventures de Rôjlléon , la PhHU
4e,Sc^re , Vlnfidelle Confidente , & ÏAmynte du TaflTct
f.
5,» PI PL
VlCÇj » ^ Hugues ) Avocat en Parlement , a donne
pièce j^tiruléc le Déluge UniverfeL
pjl^AKD POULET, Tîfrarchoîs, ancien Auteur de deu»
fr^àics , Charité , & tiortnde.
/IJON, Confciller au Préfîdial dé Provins, fa patrie, n^
«I 17.^6 , mort en 176^ , a fait imprimer une Tragédie de
PIRON, ( Ahxu ) né l Dijon en 1689, commença fa carriefc-
Dramatique Par des Opéra -Comiques , qu'il fit tantôt feul, tan-^
tmen focjcte avec MM. le Sage & d'Ornevai pour les Speâa'-
çles For^'ins.Ildcbuta en 1711 ^zt ArltfMn Dtucalion ^ qui fut
iîiivi de p!u£eurs autres Pièces de ce genre. Le Pucelage , ou la
l^oje , fut imprime fous le titre diés Jardins de VfiymeHm
les autres font ï^ Antre de 7ropkonius , VEndriague , le
Cli^erman , \Ane d*cr , les Chimères , le Fâcheux vew
tfoge , (ffiàfe efl mort , l'EnroUement d*j'hrlefnin , la Ko^jr
de Dtfmjîon^ les Tro/x Commères ,Ja Rainée & D&ndon , P&i«»
/«'^f /^ , y|/// , les Enfans de la Joie , les W/ Mariâmes , Co-^
lombine , Niiétis , la Teif^e^nce de Tiréjias > Parodies; le^
Caprice y le Mariage de Momus»
Le Roman de Tarfis & Ztlîe a donné à Piron l'idée de«
Courfes de lempé^ Paftorale. Ses Tragédies font Femaud Cor^
tes y Callifthène , & Guflave. Son début Comique fut VEcolt^
des Pères , connue d'abord fous le titre des Fils ingrats ; il
donna enfuite V Amant m^flirieux^ LzMétrom^nie ett (on meil*
leur Ouvrage,
PITTENEC , c*eft le nom que prît un des fils de le-
Sage. Il s'étoîc fait Comédien , & a donné un Opera-Comi-
que fous le titre ciu Teftamem de la Foire.
'• PLEIN-CHENE., f M. de ) a donné k\z Comédie Italien-
ne \e Jardinier de Sidon , & y a préfenté une Pièce inritulée
Igul^eine Utrtke ^ qui n'a pas été jouée» Il efl encore l'Auteur
du Mal- entendu , Comédie en trois A^es , en Profe ^ non
repréff Ptce. li a fait jouer à Mort «.rgis, par les enfans de l'Am-
bigu-Coniioue , au pafTage de Madame la Comteffe d'Artois ,
une Piéc.' relative au Mariage de cette Princefîe , en 177} ^
31 a donn<^ d'auires Pièces Comiques pour le Théâtre dt%
Boule v<.rdîï,.
POINSINÇT DE SIVRY, ( M. Lom s ) a traduit çiud^^^^-
Comédies d'Ariftophane , &: il a donné au Théâtre François i
Erlzéis , Ajax , Tragéciies, On a encore de lui Agiaéy le Va' et
iutrigant^ le Temps & la Folie, \e MaUrt de Gmtarre ffJo'^
médias. Il a donné à l'Opéra- Comique. Tytmalion > & Qrf^
Sandre^
POîNSrNET , ( Antotne-Alexândre^Henri ) né à Fontaine-*
bleaii en 173 î. Ori a de cet Auteur urie.py^odie de Tûon Ô' l'Aw*
rore ; les Amours d^Alis & Alexis , Tragédies BourgeoiTes ert
deux Ades ; la Mort à* Adam , Tragédie traduite de l'AUe-
Inand ,* Théories^ , Paflorale en un Ade ; Erneltnàê , Tragédie
Lyrique en trois Ades ; ï Impatient , & le Cercle , Qovtitài^t
en un Ade , en Profe ; à la Comédie Italienne , Sanchê*
fanfa , en un^ Ade ; le Sorcier , Tom» Jones , en tfois Adcs i
la RécortcUîatton Villageoîfe , V Heureux Accord , compliment %
le haux Dervis ; Gilles ^ garçon Peintre >, Parodie du Peintr0
amoureux defon m9dele. Il a encore publié le Choix des Dieux ^
t)ivertiirement pour S. A. S. le Prince de Condé ; & Gi/-
/andre Aubergîfie , Parodie. 11 alla en Efpagne en 17Ô9 pouf
y travailler à ia propagation de la Mudque italienne & de^
Arriettes Françoifes , & fe noya dans le Guadalquivir.
POIRIER , ( Hélie ) a fait imprimer da*is un Recueil de
Poëfîe qui porte Ton nom , une efpéee de Poèine Dramati-
que en dix Eglogues*
POISSON , ( Raymond ) né à Paris , Auteur & Àdeur dit
Théâtre François , a laiffé des Comédies intitulées Lulnn , oit
le Sot vengé ; le Baron de la Crafe , le Foif de qualité , 1'^-
près-fouper des Auberges , les Faux Mofcovites , le Poète Baf^
^ue , les Femmes Coquettes , la Hollande malade ^ 8c les Fwx
divertijTans, On lui attribue encore V Académie Bisrleffue , Se
le Cocu kattu & content,
POISSON, [Philippe ) fils du précédent, après avoir joué
cinq ou (îx ans avec fuccès dans le Tragique , & fur - tout
dans le haut*Comique , quitta le Théâtre , & le retira aveo
fon père à Saint-Germain , où il eft mort en 1743 > âgé de 6t
ans. Nous avons de iui deux Volumes de Pièces de Théâtre
contenant, \e Pro ureur arbitre^ h Boete de Pandore ^ Alci-
kiade , VInpromptu de Campagne , le Réveil d'Epim^nide , le
Mariage par lettre de change , les Rufes d\imour , V Amour
Secret , P Amour Mujicien , & l'A^rice nouvelle.
PONCY DE NEUVILLE ,( l'Abbé Jean - BaptiJU ) né à
Paris, OÙ il cft frortéii i737 > âfic de 39 ans, refcpôtta ju^
qu'à "^ept fois les Prix de Poche des Jeux tioraux , &
coirpota une Tiagédie de Judith^ & une autre de Tôw»^
Ï^ONT'ALAIS, contetnpomn Se camarade de Grîngorcy
fut» cotnmece âtrtim i AUttttt de Afteur, & devint par H
fuite Entreprene»ir de Myfleres par repréfentations.
PONT AU i { ClaUde-Florimond Boîfard de ) tié à Rouen ^
ancien Entrepreneur de l'Opcrà-Comiqùé , a donné VEftamt^
tiene , YOiil du Maître , le haiafd ^ VEcole de Mars , ou le
JrjortphedeVémti , Ballets pLntomiires ; le Coirpltrutrit , Pro-^
logue ; aVet FuzcHer & Pannarr , la Méjrtfe de V Amour , où
fhrrot Tancrede . \e Malade pat ccmplaî fonce ; avec Pannard
& Marignier , Argénh ; avec Pannard , les Deux Suivantes , le
Bouquet du Roi j\2L Comédie] ans hommes , les l'êtes Galantes ^
le Rien, Avec Pannard & M. Favart , le Quen dira-on ï avec
Pannard & Fagan , le Badinage , Prologue ; Jfabelle Arlequin ;
avec Piron , Pannard & Càrolet , ]a Ramée & Vondon ;
avec Pannard & Panmentier , Alzîrette ; avec Pannard y
Marote,
PONT DE VEYLE , ( Antoine de Fetriol , Comte de ) Inten-
dant-Général-Honoraire des Clalles de la Marine , ancien
Leâeur de la Chambre du Roi , &c. mort à Paris le, - Sép^
Icmbre 1774^ étoit né le premier Oélôbre 1697 > du mariage
de M. de Ferriol , Préfidentau Parlement de Metz ^ avec Tune
des focurs du Cardinal de Tentin. Dans fa jeunclte ils*amu-
foit à parodier les airs les plus difficiles ; les parodies du C^i-
price de Rthel , la letipête a^ihyone , les Caraàtres dtla Dan-^
Se , le Vas defx , qiii a paru fous le nom des Amara iguorans ,
lont fcs premiers Ouvrages en ce genre. Ces bagatelles ne lui
luffifant pas , il donna . en gardant Tincognito J le Corrplai-^
PONCET , ( Simon ) de Meîun , Tréforier & S crctaîre de
M. le Chevalier d'Aumale , a dédie à Marie de Lorraine un
Colloque Lhrétim , en vers , lans diïlinétion d'dAes^
PONTOUX , ( Claude ) de Chiilons en Bourgogne Mé^
iaecin , a donne en 15^4 > la Scène tranfoife^
PORE'E 4
PO P R sPi
Î^OM'E , ( ptarles ) Jéfuite , né.en Normandie , Tan 1675 #
tt mort à Paris en 1741 , a compofé plufieurs Comédies ou
Tragédies Latines , isc une Tragédie de Dom Kamtre.
PORTE^LANCE , ( M. ) né à Paris , Auteur de la Tragé*»
die iJLAmtpater. Il a tait en fociété avec Poinfinct > Tnttnet ^
Opera-Comique \ avec Pata > les Adieux du Qo&t ; & feul >
une Comédie intitulé àTron^euiF Trompeufe& demie*
^ JPOTTIERDEMORAIS, Capitaine des ChaflTes, ahîfK
iine^ Comédie manufcrite compofée vers l'année 1700-^ Tous
le titre de Dom Cafiagne y Çhajfeur Bhranf , qui Te trouve dan<
quelques bibliothèques.
i. POUJAlDE y ( la) de. Guyenne , nejevL de h Ca1prenede>
â donné une .Tragédie de Pharamàndy ou le Trhwpke des Ufr
roi- , tirée du Roman de ion Oncle*
*'■ POU JADE DE LA ROCHE -CUSSON >'À\iteur d*âne
Tragédie A'Jlphonfe*
PRADES, ( ]tan le Royet y'^ieur 6e] né eh 1^24, Auteur de
b ViCHme de l'Etat ^ d^Annibal, Se (T Arf ace Roi des Tanker •
- PRADON yiJ^icolas ) né à Rouen , mourut à Paris d'à-
poplexie en '^S > dans un âge très- avancé. Plufîeurs de Tes
Tragédies ont eu des PartiCam > & Régulus le îoçe même
encore qUelquefc is. Les autres l'ont , ?jramt,& Thtjbé ^Ta"*
fnerlan , Theére & Byppoîite , la Troade , Statira , & Scipion
V Africain. On lui attribue auffi une EîeClre , un Téor^uin > &
un Gtrmmttcus^
PRALARD,J Kene) iSls d'un Libraîfe de Paris *& moft
«dans la même Ville en i7^t , âgé d'environ ^^o ans > donna en
fociété avec Seguineau une Tragédie à'Egîfie*
PRE*MARE , ( le Père de ) Jéfuite , nous a donné la tra-
dliâion d*une Tragédie Chinoile intitulée ÏOrphdin de lu
Maifon de Tchao.
' PRF VOST V ( Jean ) Avocat dans la BafTe- Marche , a corn-
pofé Oedift , Hercule , Twrne , & Saint f<lotilde^
- PRFVÔ5T D'EXILES, [VAbhc Antoine-Eranfoii) Auteur
-Je Clévelandy 4^es.Mémoirei d^mn ficntme de fualtté- , ikc. a
traduit une Tragédie Angloife en cinq Aâes > intitulée Tou$
^otar tAmour^ . .
Tome m. X X
j^4 P R P U Q U
RRÔCOPECOUlïAtrX., {MichD nllV^s,At
j^ians la même Ville en tjSj^ , étoit Doâeur en Médeciiie^
& avoit beaucoup H'ehjôueiitent dai^ Tef^rit. Il efi Auteur
des Comédies intttul^ Jbieiuîn Balourd j de V4ff(mMét Mef
Côinédiens, On lui attribue «tiqore la Géigiurc «-«Yecla Grait^
«e ; les tée* , en fociécé avec RomagneS ; ScitUonum^ vree
^uyot tàe Memile.
PROUVAIS) Auteur d'une Pièce intitulée > Ylmacm
MU.
PRUDENT^ f M. l^îaît'la'Mufiqife ae^;>b«i&*ry, C6^
taédîe ■ avec ^de> AtriettWi;
PURE , ( l'Abbè Michtl de ) fils d'uh P^vot des lAar-
4chands'deXydn^ naquit yers l'an >r640.irfk â IBaris deux
^xcœs de ^h^vK ^^'Oftwttis & lies -Préciettkt.
û
OE'ÏANT , ( M, ) •» compofé pdtiif iîrvet*"T1ïattes les
Pièces fuivantes ; aux ^Itâlit?ns , âtec M. Anf^àuroe , lit
D^it [généreux ; avec M. de la Ribardîere , le Sêfrurier ; fifûl,
la Vetnme wguetlleufe. A rOjpera Cohiiqite * la ^fye 'de Be*-
zôns , le Màréchd-ftrrmt ; aux Danfeurs de »Oordé, lei
^moitifiirènadiçrs^^ \eÇlu4r4ifr'Génà^yVMte«r^4mêqûur ,
ou les Mufes Artifanes \ aux Boulevards , avec Atldifiof , Je
Nouveau Totmélier.; ieul, les Femmes & le Secret ^tEculur en
fait plus que le Matire ; à 'Lyon ,1es Deux Ciùfy^s.H a âùfli
îainin Maître en Droit , qui ha pas été rép'réfehè.
QUINAULT , ( Vhiltppe ) né à Paris , entra en qualité de
Clerc <he^uti Avocat auConfeil. Le fuccès-defes "premières
Pièces de Thèâtfe 4uî mérita Teftime d'un Màrcih^od qui ai*-
moit la Comédie , & qui le reçut chez lui. C-e Marchand étanft
mort, Quinault époufala veuve, acheta «ne charge d'Audi-
teur des Comptes, fut recuiTAcadémie Françoife , & mourut
riche à Paris en 1688 âge de jj ans. SesOpera , ge^e dans le^
quel il a exceHé , font )tsFêt s de rAnmtr& deiB4cckus , Cad'*
mus , Jkefle , Tkéfée , Ao^ , Froferpine , le Triomphe Ae l*^
wour , Ferfée ^ FMiton , Amadis de Gaule , Bolaiéd , le Ten^
df la Faix 8c Armide. Ses Tragédies & (es Comédies font les
Rivales , la Qinéreufe Ingratitude » l'Amant indifcret j la O!
inédûjau Cmifdît, Ut Conpi 4e t'AfVoifr & itU Farjuiie, \n
>fcw di ^/mr, ^oudteeonît , le Marthe de CamSyfi , le Fcnn;
Mcibiait , StraMnict , le Fartante amcurtux , jiir^a , ..l^ii^
<!«) )a iMrçc<^t!f*«tWiFA4r4iitd'âÇ&J&t»q^it. Onliiîacipibiie
cncoreiuii;' îiaù-CoiDf die înutqliEe. iiruiA I<f( .ilmourf 4.
QUINAULT, l'ainé, ( Ifan-BaptUte-Matiriee ) excellent.
Comédîeii, moit »n 1^41 > a fait la Mufique det Jmourt dti
Ha
_,Ç.ACAN, ( Honorât *(( B(b»7, Marquis de) né en Touraîntf
en rfS9i dï l'Ac^^^''''^ Françoife, mart en 1570 , a^'Iatfie
qudquM Poclîes eftimées, parmi lefquelleteft une Palloralfl
inutalée les âergerUt ou Ârtémct.
RACINE , ( .Vf«n ) né en i6if K la Ferté-Milon. d'un Con-
trôleur au Gremer à Sel, Tut Secrétaire du Rpi , Genilbomm*
delà Chambre, ScTncmbre de l'Académie Françoife. Umoji,-
nit à Paris en 1699. Ses Piécei de Théâire font , la Tkébàtdt ,
Mexattàrf , Aedromnihe, les Pla/dtiirt , Briiannhui , Birénïce ,
BgjeOLit , MUhrîàett, Ipbttéaîe , Thédre & HwpoUit , Eflher ,
& Athaiie : il ea auffi l'Auteui de i'IdjUe de U Faix.
RADONVILLIERS , ( VAbhé dmde de ) de l'Acadfimi
FrancoiTe , Auteur dei T^tnt iofuSlti 1 Comf die diOnnée au
Collège de Lquii-Ie-Gr^ en 17^.
RAGUENET a donné l£s Avtnturtt Cimifuet ^Arle-
S«ï«.
RAISIN, ( hcquet ) Comédien , frère du haeitjix. Jeat^-
'BapiiAe Raifin -, excellent Aâeur dans tou* les rilés Comç-
quec, quitta leThéâtreen i£p4,&niOQrut4ani'3t>rcs> IlavoK
compofé quatre Comédies repréfenté» & non impiiinée» : le
Viau de Sehgae , le Pet» homme de U Ft>m^ , 1^ ^atlit Gafcaa >
'ft Merlin Cajcon.
RAI5SIGUIER , né ï K\^j en Languedoc , wcomoda au
Tbéâue Fiançoit rjnijfHf dvX^ i fit wt Jmomt'£4Pxêe ,1a
f9^ R A RE
SoitrgeotfeiTalinice yAiVâftovTit de Calme ^ oa FEltife , S
le Rendez-vous dit Tuileries^
HAMEAU , ( Jean'Thiltfpe^ naqmt à Dijon îe 2^ Oâiobrtf
léSj. Son. goût pour la Mufîquc îe condwîfît très-îeune eo Ita-
lie ; il fut long-tetYis Orgatitfte à Clermont en Auvergne , 9c
cnfuUe À Psris , à Sainte-Croix ^e la Bretonnerie. Une re-
Sr^n^ntation <îe l*Opera cîe Upkté c^évtilopjja en lui le talent
e la compofîtîon ^ îeijuel f'ctoit delà manifeflé par p]Q(iear(
^u'el'e eut produi(ît c^'nutres Pièces , dont voici la lifte s
les Têtes Galantes^ , Caf^or &" Vollux Jes Fêtes d^Héhéy
J>axÀarius , lès Fêtes de Tolymnie , îe Triomphe de ta Gfor-
jTf , Vyi^maHon , Zoroaffre^ Acarthe & Céphîfe ^ la Gurrlande^
Paphnh & Eglé , Ltjîs & Délie , les Sybarites , la NaiJTavcc
itodris , I4 f(te de FamiUe j, les Surfrijfes ds fémowc ^_ le«
faladîns^
Hameau mourut en 17^9 « & rAcat^Anie Royale de Mufî-
«ue fit câébrer pour lui un Service folemnel dans l'Eglife de
I*Oràtoîre. Plufîeurs beaux morceaux des Opéra de CaJIor 9c
de Dardanuj furent adaptés aux cbaots lugubres v£tés dans
pareille cérémonie.
RAMPAiE j. Auteur de Béltnde, & de Dorothée*
REBEL y ( Jtzm Feri ) né à Paris en 1 €69 , Compqfifeur &'
prepûer Violon éIcs vingt-quatre de la Chambre du Roi, jouoiÉ
dès lage de huit ans aux Opéra donnés devant S. M. à Saint-
Gerirnin en Laye. M a fiait l'Opéra dVljife , Se pluficurs
Symphonies , favoir , le Caprice , qui lui fut demandé pour
la (érénade que l'Académie de Mufîque donne au Roi tous
les ans à la Saint^Louis , aux Tuileries ; la^ Boutade > le^
CaraCleres de la Danfe^ii Itrpjicore y laFantai/tej ou le Pat
de Tross ; les Plaifîts Champêtres , ou le Fas de fixj & les
J^Umens précèdes du Cahos. Rebcl eft mort à Paris en 1747 â
9gé d'environ 78 ans.
REBEL ^ ( ^ François ) fils du précédent , Chevalier Se
rOrdre de Saint^Michel , Sur-intendant de la Mufîque du Roi,
Adminiftrateur-Gènéral de l'Académie Royale de Mufîque ,
dont il a été longtems Direâeur , a donné avec M. Francœur
fon cûopérateur de Mufique aflîdu , les Opéra de Fyrame d*
thjfié^ de Tarfts ^ lélîe ^ de Scandcrbirg , le Ballet de Ja
RE y,7
P«fx ,lf s duguffalesj la Félicité ^ îfmène ; dans lesPragmensi»
les GÀiVx tutéîains , Zélindor , le PriW de NoijQr. Il cfi mort
en 177^. ^
^R E G A G N A C V ( Fii/ff ie) né à Cahors eft Auteur
d une Gomédîe intitulée les Sabots changés en Aflres.
REGNARD , ( Jean-Françoté ) fils d'un Marchand Epîcîet
de Paris , naquit en 1 6^7 , & fut Tréforier de Friwce. Il avoît
voyagé dans fa jcuheiïè en plusieurs Cours de rEurope , &fut
pris par àe$ Alg^èriens qui le vendirent à Conftantinople. De
retour de Ton e(clavage , il conferva fes chaînes dans fon ca-
binet pour fe rappeller inceffemment ce tenus de difgrace* Il
eft mort à fa Terre de Grillon, près de Dourdan, en 1709. Les
Comédies qu'il a données au Théâtre François font, la Sérénar*
de , le Joueur , le Bal , le Diflrah , p/rftocrhe^ les Folier
amoweujfes , les Menechmes , le Retour imprévu , le Légattre^
8c la Critique du Légataire. Celles gui furent jouées au Théâ-
tre Italien font , le Divorce , la Defcènte de Mezzétin aux E»-
fers , Arlequin homme à bonnes fortunes , la Critique de cettU
Pièce , les Filles errantes , la Coptette , la Naifance d'Ama-
dis. Il a compofé avec Dufrefny , les Chinois , la Baguette de
Vulcaîn , la Foire Saint^erniatn , les Momies d'Egypte, Il a
de plus donné à TOpera le Carnaval de Venife , Pièce où tous
les Spedacles que cette Ville offre en ce tems-làaux Etran-
gers , Comédie , Opcra , Concerts , Jeux , Danfes .,*Com-
bats , Mafcarades font réunis , & liés à une petite intrigue
amoureufe , amufante & bien écrite. On connoit encore de
lui trois Pièces non repréfentées > les Souhaits , les Venàan-^
ges^Sc la Tragédie de Sapor, '' Qui ne fe plaît pas avec Regnard»
^ die M, de Voltaire , n'eft point digne d'admirer Mo-
lière „.
REGNAULT , ancien Auteur de deux Tragédies , Marie
Stuard 8c Blanche de Bourbon*
RELLY , a donné l'Heureux Divorcée
REMOND DE SAINTE ^ ALBINE , ( M. Vierre ) né à
Paris en 170c , de l'Académie des Sciences & Belles-Lettres
de Berlin , ancien Auteur de la Gazette de France , & du
Mercure , a fait^ deux Comédies , P Amour au Village , & U
Convention téméraire»
, RENARD» Maître de Mufîque delà Chambre de la
Clarine ^ a compofé ia Mufique .du Çuvier^ Opera^Co-
snique.
W8
RE RI
EENOUT , ( M. Jean--Julien'<:oTtfla>itin )né i Hdnflenrcit
i7x^ , a donné let Couromies ou V Amant timidi , Zélide , la
JWbr/ d'Hercule , le Caprice , & le P/e i^t/e Scamanàtre*
RETIF • ( M, ) a donné la Chah & la Fourmi, FaWc Dra-
matique yit Jugement de Parts Ces deux Pîéccf ont été jouées
car des en&ns fur des. Théâtres particuliers.
RICCOBONI , ( Louis ) Modenoîs , fils d'un Comédien
célèbre. Il'a compofé quantité de Pièces Italienne 8t
d'autres aiëlées de Scènes Françoifes. Il a auf!î donné ui»
Recueil des anciennes Pièces de fa Nation , avec d'autres
Ouvrages relatifs au Théâtre. Ses Comédies font,^le Ptr^
fartial^ Diane & Endimyon , t Italien marié k Taris ; fatis
coinpter la Défolation des deux Comédies, \c Trocèsdes deux
Jhéatres , & la Fcire renaffante , compofés en fociété avec
Dominique. Ricçoboni mourut en 1753 > ^i^ ^^ 7y -ans.
RICCOBONI ,^ ( Hélène - Virginie BaJletti , femme de
Louis ) dite Flaminia , naquit à Ferrare en* 1686. La leéhxre du
JAercator 8c du Rudens de Plante , infpira à Mlle. Flaminia
Pîdée d'une Comédie intitulée le Naufrage» Le fuccès n*en
ftit poifit heureux. Trois ans après elle s'afTocia avec de ITHe ,
déjà'cékbre par fcn jirlequin Sauvage; mais la Tragi-Çoroédie
qu'ils donnèrent enfemble fous le titre i4hdillj Roi de Cte^
nade , n'eut qu'une repréfentation^
RICCOBONI , ( François ) fils des cîeux précédens, né ik
Mantoue en 1707 > débuta au Théâtre Italien en 172^ , dans
U Surprife de^ l'Amour par le rôle dé Lélib. Il fe retira^ avec
fon pare ; mais le Public eut la fatisfaftion de le revoir juf-
qu'à Tannée 1750 , qu'il quitta une féconde fois. Il reparut en-
core en 1758. François Ricçoboni qui, comme fon père,
avoit pris au Théâtre le nom de LéHo , a fait depuis plufîeurs
Pièces , feul , telles que les Bfes de l'Ecltpfe , 7éphire &
Flore , le Sincère à contre-tems ,h Parodie d'Hyppoliie & Ari^
cie , les Heitreufes Fourberies , la Parodit de PhaetoH , le Prin-
ce de Surène , la Rancune > le Prétendu , les Capieti , ^uand
parler a- 1' elle ? les Bojhs rivaux y & vingt-trois autres en fo^
ciété avec Dominique & Roma^efy. Il mourut en 177^*
RICCOBONI^, ( Madame Marie Laboras de Mezteres^,
Epoufe de François ) op dit qu'elle a compofé les Scènes Fran-*
çoifes du Trince de Saleme^ & les deux premiers Adesde U
Comédie des Caquets» Mais ce qui fau fur- tout la ré-
f^tt<Mi 9é iHit. "Rfccdbom ^ ce fotft les Romans exceîlen»
i!U*éte^a donnés depuis qu'elle a quitté le Théâtre. On a d'eile
sMS *tes fraduéHons de plufîeurs Pièces Atiarloifesintitulécs ,
t Enfant trouvé , la Façon de le Jixçr , la Fauf: déltcatefe , la
Wtmme j^hufe , 0 jefl pçfédé.
RICHEBOURG ^ ( Mde. la Grange de ) eft réputée
TAuteur du Caprice de P Amour , & de la l>upe de foi^ntéme»
RICHELIEU , ( le Cardinal de ) a eu paît , dit-on , à Ea-
^re^e , Mhame i Sec,
RICHEMONT BANOHEREAU, ne à Sa^imur «n i^i»^
'Avocat en Parlement » a donné l'EJpéranç$ ^Urieufe , Se let
Faffmu régm'éîs*
RICHER « ( Henri ) Avocat \ né au Bour^ de Longueil »
auprès de Dieppe , mort à Paris en 174&9 â^é de 63 ailiu
U a cpppo£é deux Tragédies, Salnnw , Se Cortolan.
RIEOSSET , ( Mariin ) Auteur d'une Comédie intitulée la
F4fpuUce émUe^
RIVAUDEAU, ( André du ] Gentilhomme Paitcvîn,à#
tfaiitiHie Tragédie d^Aman.
RÎUPEROUX , ( Théodore ) né à Montauten «n t^4 , fle
dans (h première jeuneife, la Tragédie de Wétéagre, Sbs
iâutres «Tragédies (ont Amtihal , Valérfeu •., Agrip^ , iii^
fiermnefltek
ROB&Ë ^ '( 7arfiffx ) né àSoifTons en i64;..Il a publîé fout
le nota (le Barquibois 9 qui eft Ton Anagramme , une Piéo9
hith}âèeTlhtér^é.
IRÔfiELTN, ( Jean ) natîFde Bourgogne, a donné en 1584,
«nte ^agédie de la Tkébaidt.
ROBERT , Auteur d'une Tragédie imprimée' »n ifirs
fous le titre de la Mort d^Antiochus»
ROBIN , ( Pafchal ) Sieur dû Four , Angerifl , Auteur «1
1572 > de la Tragédie d'Arjinoè\
ROCffON DELA VALETtE, deP^fis,;inoït Jeutte^^i
I7f î , Auteur de yEcolè des tuteurs.
»ÔCa(i)Niœ<HABAWÏES-,( M. )ftere aR:précéden^
né à Pans , a donné a TOpera-Comique yÏ9[€dUfe enchàuée ,
7
foù R O
Us Filles ,UPinivtenni ; au Théâtre Ifalien , k Deuil ÀM^
glois ; au Théâtre Vx^nçots ^ Heurtufement , la Mfnie des Aits%
les Vdett Maîtres de la Maijon , HiLu ir ^Ivte , les Amsmi
généreux»
KODOLPHË , ( M, ) Auteur de la Mufique de FAde tJf^
wencT^
ROMAGliESl* / Jean-Amotne) tié à Namur, cTanc fatnîlle
briginaireinent Italienne , petit fils d'Antonio Romagnefi « dit
Cimhîo , Comédien de l'ancien 1 héâti-e Italien. Ses Pièces^ de
Théâtre font , ArUquîn au Sabat , la Orinque des Comédiefii
^ Marfeille , le Refour de la Tragédie , ïelemple de la Vérité ^
Sam/on y It Petit- Maitre amoureux ^h Feinte inutile , le Baillé
arbitre , la Rufe d'Amour , l'Amant Trotée « le St^erftitieux «
Arlequin Huila , les Ombres parlantes , Arlequin Amadis ,ii,
fille a rbiire^ Alcyons , les Oracles : arec Niveau , le Tenait du
Coàe: airec £)ave(nc >^ icsBreres ingrate; avec L'Affichard, tA*
wour Censeur des 7hédtres\ avec Dotxâniqvit^rbalienFranfoisijm^
tjjle de la Folie , Arlequin Beller^hon , la Bonne Femme ^ Al^
€efte , les P^^/ins de fualité^ les Débuts , BéCiocco & Serptlla^g
le Feu £ Artifice « Héfione^ la Foire des Poètes , fljle d» Ds*
vorce , la Sifphide « Pyrame & ThijBé , le» Terres Aujhrales /
Bolus , Arltquin Roland , Arlequin Phaeton , Arlequin Ama^i
avec Kiccoboni le fils » les Amufemens à la mode ^ le BotMKt^^
les Erniuis du Carnaval , le Coyirf df F/r x , Achtlle &^ Déi-
damie 9 les Indes Chantantes , les Sauvages^, les Complimens ^
Cafter & Pollux , Atys ,^ la Confpiration manquée , la Querelle
du Tragique & du Comique ^ l'Echo du Public : avec Domini*
trouvés <ih Méchante Femme : avec du Vigeon, la Partie de
Campagne ; avec Procope , les Fées ; avec le même & Beau-
rans , Pygmaliom avec le Pelletier , les Pèlerines de Cythere^
avec Ponteau , Arlequin Atys : avec Fufîlier , ou plutôt leul ,
le Retour de Tendrefe*
ROMAIN, ( Nicolas) compora dans les premières années
ide i*autre fîécle , Salmée , de Maurice,,
ROMAN , ( M. l'Abbé ) a donné, en 176* , la Traduâîon
d'une Tragédie Allemande de la Mort £Adam.
RONSARD , a fait repréfentcr le Plmm d'Arîftophane ,
iraduit en François.
ROSIDOR,'
, îàOSÎpÔÀ , Comédien , Auteur je Qrux , èc des Amouri
vie Merlin,
ROSIERS , { Beaulteu de ) à faî; imprimer h Gûlmmtatm
ROSIMOND , ( (:îaude la Rofe, Sieur de ) Comédien de
la Troupe du Maràii , a donné V Avocat fans étnie , le Ditst
fdntafque K le Valet étourdi , le ¥^Qîn de PLrre , l?s Trompeurs
' trompés , u Dupe amonrenfe , le Quî-pro-quo. On lui :jhribué
le S^W^r poltron , c5c ie Volontaire* Il mourut fubitement eà
ROSOY , ( M. de. ; a donné à la Comédie Italienne Henri
IV- oU la Bataille ni'lvrî , Drame en trois Ades , en Proie ^
îavec des A nettes , ainij que là liédutiion de Paris , & les A/i-' .
rsages Samnites, Il a fait jouer à 1 buloufc la Tragédie delii-^
ckard m , & a fair imprimer les Dec tus Français ^ & Azor ^•
ouïes Péruviens»
ROTROy , l Jean ) Lieutetiant-Pàrliculier au Bullage dé
Dreux « où il naquit en 1609 > mort d'une fi^. vre cpidémiqué
'en 1650. Les Pièces de Rotrou dont ori a connoiJiancefont
là Bague de l'oubli , DorWiée & Cléagenor , l'Hypocondre i
Do»î -4/t/arf ÉÎf L««e, Dottî Lc/>e ^e Cardone. le Véritable Saint* .
Gfwj? , Florimondej Cofroës^ VencvflaSy Antigone}
*
ROUHIER, { Ni. ) a fait im^pri mer ou jouer en fociété là
Viuve y Bagatelle i Laurette , Zima > la Soirée de Village ^ Caf*
ttlle &^ vanni , les deux Pères > les Amours Villagiàis , le
Marquis de Solanges , le Bal*
ROUILLET , ( Claude ) né à Beaune , ancien Régent da
Collège de Bourgogne à Paris i a compolé Philanirei
ROUSSEAU , i Jean-Baptiflf ) naquit à P iris , dans une
famille obCcure, en 1670 ; il lucderAcadénùcâes Beiies-Iet-
foconure.
l'orne IlJé Y y
vafe fti
la Ruf^
jour ; & l'a* Coquette fav s h /avoir , avec M. Favart.
ROUSSEAU , ( M. Jean-Jacques ) Citoyen de Genève , Au-:
teur de la petite Comédie de ï Amant de lui-même ou i^ar^
ciJTe , & du Divin du Village , dont il afait les Paroles &
a Mufîquc; lia donné, au/fi Pjgmalion^ Scène Lyrique.
ROUSSEL, Auteur d'une Comédie en cinq Aâes> en vers
Cafcor.s > intitulée Grifoulet , ou Lou Jaloux a.roupat , 169^^
ROUSSELET , Comédien , a donné à l'Opcra- Comique s
en 1741 , la Caprtcieufe raifonnahle*
ROY , ( PierreCharlef ) né à Paris en 1683 , ConfciUer aU
Cbâtelct , de l'Académie des Belles - Lettres s Chevalier de
Saini-Micnel , &c. s'cft rendu célèbre fur la fcèrte Lyrique paf
les Ballet^ des Elément . & des Sent , & par la Tragédie de
Callirhoe, Ses autres Ouvrages ont pour titre : Pkilomele , Erw
damante , Hyppodamie^ Creufe , Ariane & Ihéfée , ^miramis 5
les Stratagèmes de l'Amour , le Balht de la Paix , le Temple
^Gnide<i\es Auguflaîes 5 la Félicité^ les quatre Parties du Mon--
de , V Année galante ^ les Ferez de Thétis , où le trouve liton Ô*
l'Aurore , & le Bal Militaire. Il a auffi compolé deux Comé-
dies , favoir ,les Captifs ^ 8c les Anon^meSé
ROYER , ( Jofeph' î^icolaS' Pancrace ] originaire de Bour-
gogne, né en Savoye, fils d un Gentilhomme, &naturali(é
François, s'étoit fait connoîfre d'abord par la manière favanie
& délicate dont il touchoit l'Orgue & le Clavecin. Il obtint
la place de Maître de Mufique des Enfans de France en 1747 >
ia dircftion du Concert Spirituel, & la charge de Compo-
/îteur de Mufîque de la Chambre du Roi ; & S. M. le nom-
ma Infpedeur-Général de l'Opéra. Il mourut en 17^5 , dans
la $oe. année de fon âge. Outre quantité de Pièces de Cla-
vecin cftimées , nous avons trois Opéra de Royer, Pyrrhus ,
Za'ide , & le Pouvoir de VAn.ùur, Il a âiiffi fait \K6tt
d'Amadis dans les Jrragmens , & Pandore , qui n'a pas été
reprcfcntée.
ROZET j { Mde. ) en focicté avec Mde. Chaumont, a don-
né rHeureufe Rencontre^
SA 6o}
S
ABATHïER , ( M. TAbbé ) ne à Cattres", a hit reprê-
fenter à Touloufe en 1763 , un© Comédie fous le titre dea.'
£4«* <ie Bdgnerei,
SABINE , ( M. ) a donné avec MM. Valois &.Harny , le
Trix des Tàlens.
SABLIER, Auteur de la Jalottfîefans Amour , 8c des Efeu
de l^ Amour & du Jm^
^ S AGI , ( le Père de ) Jéfliite , a donné le Comrafle , Comé-
die en cinq Ades , en vers. On a aulïi de lui une Traîjédie
Intitulée OÛavie.
SAINT - AGNAN > ( B-ançots de Beauvtllier.s , Duc de )
Pair de France , premier Gentilhomme de la Chambre du.
Roi f de l'Académie tiançoife , mort le 16 Juin 1687 , âgé de
So ans ^ étoit, dit -on, Auteus d'une Comédie de Bramante
ridicule*
^SAINT-AMANT , Auteur de la Mufîque d'Alvar & Men^
çiq ^ du Poirier , é^ Médecin d'Amour » & de h Coquette de^.
Village.
SAINT- ANDRE', ni à Embrun, a donné une Paftoraîor
fur la Naiiïance de N, S* J* C, en 1644.
SAINT-AUBIN a traduit & fait imprimer en 1669 trois:
Comédies de Térence , VAïidrienne , les Adelphes , & le?
^hormion*
SAINT-BALMONT , ( Mde. de ) née en Lorraine , a don*
né la Tragédie des Jumeaux A/Urtyrs.
SAINT-CHAMOND, ( Madame Marie -Chtre.hUzarellii,
M^quife de ) a compofé les Amans fans le f avoir.
SAINT-DENIS , ancien Avocat aux Confeils du Roî ,^ &
ancien Greffier au Parlement de Paris , A'».teur d'un-
Qpera-Comique intitulé la Bagatelle , ou Sancko^Pança , Go»t^
^rnem % en fûciétc avec M* Fleur y, Ayojw^
€^4 ' S A(
SAINT- DIDIER > né à Avignon , ofi i\ eft mort e» m^:>^
fjih mprinier à la fin du Voyage 4^u Parnqfie , une Tragédie iax
tàtuUe Iliade^ . •
SAINTtEVREMCND , ( Ckanles de Marguetetîe de Satnh.
I)enfs , Seigneur de ) naquit a la Terre de S?int- Denis le
Guaft en Bafle Normandie. Il a compcfé les Académiciens , Sir
Tvlink , les Oper^ , & la Femme pouffee à bout.
SAINT-FOIX, ( M, Germé^in-hKanfors Tatd'ain de] né i
Rennes en 170; ,? donne au Tfccitre les Piécrs fuivantes
à la mode , le PhHofofbe dupe de l'Amcur , le Comrctjit dt fAr
fnùur & de thymen , le Sylphe^ les VcHves Turques, le Dou^
tfh Dégutfemint , Zéloide^ , Arlequin au Serrait , les Met amer -
fikofcj; 3 Alcefle , le Derviche,
SAINT-GELAIS ^[Mcdin de ) Auteur d'une Tragédie dç
Çophonl/y^ , il mourut à Parii en ijj».
SAINT-GERMAIN eft Auteur de Tfmo/ifo» , «c ^ S^ime^
Cathirine»
SAiNT-GILLES. [.VEnfant dç ) On connoit deux frere$
,.de ce nom , dont Tun eft Auteur de la Mufc Mqufquctaîre y
Gii fe trouvent deux Pièces de Théâtre , Gilonn^ Trccipteiir
des Mujcs y & la Fièvre de Palmerir?, Son Frère qui a été dans
le Service , a donné la Tragédie d'Ariarathe , & eft mon
çn 174T 9 à l'agc de 8^ ans.
. SAINT-GLAS, Pierre , Abbé de Saint-Urfans, donna
une Comédie des Bouts rîmes»
SAÎNT^JEAIS( ^Auteur des Paroles, dç l'Opéra d'Ariane &
Baccf^us,
SAINT- JORY, { Louis Ruffaine de) Chevalier de TOrdre
àe Saint-Lazare , de l'Académie de Cacn , a donné au Théâ-
tre , le PhHofophe trompé par la nofure ^ Arlepàn camarade du
Diable^ & Arlequin en Deuil de lui-même. On lui attribue en*
çore PÀmcur & la Vérité^ eu (bciété avec Marivaux.
SAINT-LAMBERT, f M,de) de l'Académie Franc olfe^
8c de celle de Nancy ^'où il eft né en 1717, a comporé unç.
Comédie-Ballet , intitulée les Fêtes de l'Amour & de l'Hy w (n,
5AINT-LONG a fait imprimer, en 1732 > une Comédi^
çn cinq a^es, en yet» , iot^i^iée le^ 4P^Qurs, de Colas.
' SAINT-NiARC , ( M. de ) ancien Officîer itxx Gardes,
a feît repréfçnter , foît à la Cour, foit à Par^s, leç Opéra dt
U Fefe de Flore & d'Adèle de ]?onthîeu,
SAINT-PAUL , ( Gui de ) Dofteur en l'héologîe & Rcci»
teur de TUniver/îté , donna en 1574 une Tragédie de Nérann
SAINT-PH ALIER , ( Françoife-TkerefeAumerlede ) Epou-^
fe de M. Dn'îihard, morte en i7l>7> avoît fait jouer la Co-{
médir dp h FJvafe Confidente. Elle fit imprimerun Ballet dç
ia Rer.a-!Ja!:ce des Artu
SAINTE COLOMBE , Autjcur d'unç Piéço Intitulée lo
Jugement dç Notre -Seigneur >
SAINTE-MARTHE , ( Gaucher de. ) donna vers b fin d^|
quinzième Siècle , une Tragédie de Saint 'Laurent.
SAINTE-MARTHE, ( Franco! ji Gaucher , dh Scévole de)
Aureùr de 3a Tragédie de Médée.
SAINTE MARTHE , ( Nicolas de ] a donné une Tragédie
4'Oedipe.
SAINTE-MARTHE , ( "Pierre de ) Auteur de l'Amour A^
4çcin ^ & de la Magicienne étrangère,
SAINTE-MARTHE, ( 4M ie ) fijs de Scévohj a compofo
une Pièce intitulée Ifidore
Ç AINTE-M ARTHE , ( Dom Denis de ) Général des Bénédic-
tins , Auteur ^*une 1 ragédie a'Holopherne.
SAINT ONGE, (Louif^-Gçnçvieve Gillot de) nçeà Paris en
i6fo , iTiariçeià un Avocat ,& morte en 171B, a compolé
deux Opéra , Vidon & Circé-^ un Ballet des Saifoni , ôç deux
Comédies , Grifelde > & rintrigt/te dei Cancer t{.
SAINT-YON , mourvt en 1723, On prétend qu'ji a eu.
part au Chevalier à la mode , aux Bj^urgepifes à l^mode. H
adonré, feul, \ç$Fafonsdu Tems ; dcU^nae avec RiccolK>ni
& Dominioye.
^SAINVILLE, Auteur de quatre t^iéces întîtiilées ji DfV//-
tien & Maxîmien , Pantenice , la Retraite des Antan^^ SctIg Fils
iéfmtérejfé. On lui attribue le Mur toge mal-^orti.
SALLEBRAY eft Auteur dv. Jugement de ?ârh y de l'En^'
fèr divertijfant ^ de la Troade , de là B^fle Egyptienne , de l'A^
mante mriémie ^ d^Andromaqujs ^ & du Mariage mal-afortt^
'■ SALOMON , Mu/icien Provençal , compof9 la Mufique 4o
^o« SA
SALVAT» ( M. ) Avocat aw Parlemenf âe TonfouTé, ^
fA imprimer une ifragéolie de Cattifibène ; & un EfTai Tiar«
fiqpe en cinq Ades , en Pro^e, dans le goût du Théâtre Aft-
fffohj Tons le titre de Marguerite ^Anym.
SALVERT , ( M. } eut part en 1761 à l^ Amant. Carfatre.
Wiux,
SAURIl^f , ( M. Bemard^ofepk ) ni à Paris , ^c rAcaoémîe
Françoife , &: Auteur d'Aménophis ^ de SpartaciUy dc&Rruau3f^
iS^ Mœturs du tems , de Blanche & Guifcard , de VOrfhcltne,
kgtfée , ou PAtt^kmanie , de Beverly , du Mariage de Julie»
SAU VIGNY , ( M. Edme de ) Auteur de dififcrens Ouvrages
*n Profe & en Vers , de deux Tragédies , la Mort de Socrate ^
& les llinoii , & d'une Comédie intitulée Iç Pefiffleur^
SCAKRON , ( Faul ) fils d'un Confeillcr au Parlement »
mé à Pari^ fan léio > y eft mort âgé de 50 ans. Epoux de
Mie. d'Aubigné , depuis Mde. de Maintenon. U s'attacha»
au genre burlefque , où il excella en Profe comme en Vers.
Ses Pièces de Théâtre font , Jedclet , ou le Maitre- Valet ^
Tcdelet duellijîe , les Boutades du Capitan Matamore , V Héritier'
ridicule , Dom Japhet d Arménie ,^ V Ecolier de Salamarique , le
Cardien de foi-même , le Marquis ridicule , la Eaujfe apparence ^
li^ Faux Alexandre , & le Frtnce Corfair^.
SCAURUS , Auteur de David combattant cmtre Goliath ^
Tragédie.
^SCHEL ANDRE ^[ Jean) z fait la Tragédie de Tyr Ù^
Sidon»
SCIPION a donné P Avocat Savetier»
SCONÎN , l>rîrciral du Collège de Solfions y y a f^ît înx-i
frimer une Tragédie d*HeClor.
SCUDERY , ( Georges ] né au Havre de Grâce , dont fo»,
yere étoit Gouverneur j en 1601 , d'une famille originaire de
^JapIe$ , fut de l'Académie Françoife , & mourut à Paris en
fcji^e BAJfa , & Axhne. Oh lui attribué la ^t dt UîàaidMê^
^ Licidan,
SF.DAINE, { M. Jeah' Michel ) Sôctétaîre d« TAcâdci^é
d'Arcliiteéiïire -, a donné à l'Opf^ra , la Rtinè de Golcondt ; à U
Comédie Françoîfc , \e philofophe foJis le favotr , & la Gageât»
impré.xnte ; à la Comccîie Italienne , A^iacréon , le Roi "& le
Fermier , Roft & CoUs , l'Anneau perdu & retrouvé ^ les 54-
hots yThémire ,1e Défcrtewr ,le Fiwicow,Je Magnifique^ les Ffw*'
tTzej vengées ; à l'Ope ra-Conji'jlie , le DtabU à quatre. , J3/iif/^ 2é
. Savetttr , V Huître^ & les Plaideurs , les Trof «eiir^ dupés , Ije_
Jardinier &Jon Seigneur , On nes^avife jamais de tofu» lia (ait
imprimer une Pièce intitulée , rinprbmptu de Thalte, On çonr
noit de lui un Drame en cinq Aâes , en Pro(« ^ intitulé Paria
fiauvé*
SEGRAIS , ( Jean-Aenaad de ) de l'Académife FrançôîTe*
fts Pièces de Théâtre font, Hyppolite^ l'Amour guéri par h
tems , & la Paftorale d'Atys,
SEGUINE AU, Avocat au Parlement de Patîî .Hcompofii
€n foci été avec Praj^rd, la Tragédie d'Egyjiey On liii attribue
auffi rOper;^ de Pirithous , donné fous le nom de la Serre*
SEILLANS , f de ) Provençal , mort eh 1^5;$ , Auteur Je
la Gageure de Village,
SENNETERRE , { M Jr Comte de ) pafTe pour ^Auteur Jet
Jeux Olympî^tics , petit Opéra non imprimé.
SERAN DE LA TOUR , { M. VAbbé de ] eft réputé FAo^
•Bur d une Tragédie de Califte , ou la Belle Tenitenu.
SEVIGNY , (F. L* de ) Auteur de Vhilippin Sentinelle ; U
AvL Nonchalant.
SIBILET , n*e{l connu que par une Tragédie d'Tphigénie^.
^ SIMON , i Claude-Trançois ) Imprimeur & Libraire de Pa-
ris , a fait impi inîier ur.o T'îîce intitulée Minos , & a donné en-
fuite les Confidences ré:;iprcqH€s»
SOMAISE , ( Antoine Bodeau de ) vîvoît du tcms de Mo-
lière , dont il le déclara V^v.ns.rJ. Jl fit contre lui lesVéri/a-
hles Precteufes, le Vrocès des Trecicufes. Il mit en vers let
Frecteufes Rtdtculès,
SOy.EV ,{ Nicolas ; né à Rheims dans le dernier /îécle, a
dtonné h OcHtadc , & l'EUSlion divine ds Saint-Nicole,
M
1
» 4
«o« stsûsVta
SOUBRÏ , (M.) de Lyon , Auteur d'une Tragédie de
6TA AI. , ( Madame) Auteur de deux Pièces Drama-
tique:» > l'EnjOtumint , & la Mode , ou les Ridiculn du
jour. .
STICOTTI, fAntoine-Fabîo) anciVn Aâcr.rdela Comédie
Italienne. 11 c ft n^ort depuis queicuc anmVs ^laillari un Tj . a-
tre Cjfbelt AmcLrLttjt ^ iioluici ylaitics fi'cms , VitiyrciTpi»
. de Morambert.
SUBLIGInY , Comciiien , uonra l ne critique d'Androma-
que, tous le titre (ie :a iu'«.i7i^ (^KirtZ/ti On lui attribue en-
core lo Défefpoîr txuavagurt: , la Cioquettey & l'Hun.me à Bon^
^ Kis-fortunu , attribué a teron*
SURGERES > ( Alexandre - A/fo/a/ dtf la Roche - Voucaub ,
de V
SYLVIUS s Auteur d'uue liccé intitutlce , Ma-
J ■ 1 g
n«wp«aaaa«MDB^Rinrar
ACONNFT, ( rottfaht'Cafpard ) né à Paris en 17^0 j
Auteur & Acteur c'u T.Aarre lu lu-.r Nicolet. U mouru't eri
175$. On a de lui , rAioiat Suvethr , & la Mort du tot-jf
gras. Taconnf t a f'onnc r.ux i cires SaintGérirain & Saint-
1 mirent , le Lt^yrirthe d'Amui-r,, Kofiriidamu AoPorJTonaA-'
ir:l • \c Jtige d\ijhirj j la Marke âc Li ^ ountlle y les A-ueux
tmdtê
TA TÉ t rt ^6^
)k iu )ciir de l'An , îes Bonms Termes niai nommées ^ \^ lîl
herie det Cœurs , le Baifer donné & le Baifir rendu, les £c©P
Teï./eJ de /<i Halle , le Savùier GentUhomine ,ïe Savetier Avà^
^cat , les Jh*iris de Chaillat , k Vetit-NUntre Campagnard , ôcci •
En Province , Roféniùnde , l'Indtfctet fnalgré lui , TurlUpih
^ Gamhier'Garguttte , Lazarille , la FaiV# Saint -Deni^ , &c.
Kéces non repîrétentées , E/cpe amoureux , \e , Choix imprévu.jf,
f Aimât Patelin , les Eflwx de P^ , là Petite Ecojfeufe , ie
JVîWj df Sologne , le Médecin Untveffel ,^ le JMf^rî Prudent ',
écc, &c. Pièces manulcriies , le Charhannier pas Maître chez
lui , le Savetier Phiîofofhe , la Mariée de la Place Maûbert , là
iFemme avare & le Galant Efcfôc , la Bourbannoife , l'Homme
^xdeux Fimmes , &c. &c, &c.
TACONNET » ( Tac^ues ) frère du, précédent , à fojt eri fe:
Wété avec M • . . ; , le Cow|:e de Sêmepre ; avec un Divertijfe^
înent Grivois,
TANEVOT ; ( Alexandre ) Cenfeur-RoyaU çî-devaiit prèr
inicr Con^mis de M. de BouUogne , né à Versailles , & ndor^
à Paris vers Tan 177J dans ii;i âgé très- avancé > a compcfe leà
Tragédies d'Adam & Eve y&ae Sethô^ , & la Parque a iiiV
cMe , Divertiffement en un aâe , fur ta convalefcence de M;
le Duc de Firônfac. Il a auffi eu part aux Cata^èrei de l'A^
knour,
, TARADE , ( M. ) Mtificîen ; Vblon de TOpéra ; i mis éii
Mufitjuè rOpeira - Comique intitulée la Récùnciliatiôn Vil"
iageotfe*
TERNET ; [pandf ) Profeffeur éri 'Mathématique ft Ar-
penteur du Roi dans le Chalonnais , fit imprimer utie Tra-«
gédie de Saint e-Reine*
TES! ARD , ': Michel ) Profefleuir ati CoUége divérjun i
donna- vers Taii i^o > un Dranœ facré intitulé 16 PieUx
Ezéckias,
THEIS , ( M de 1 a fait jouer eh Province le Tripot Comi-
que , Fédéik & Clitie.
THEOBALD > ( Thevbaldo Gatti.dii ) Mufîdeii, liatîiFdë
Florence , admirateur & protégé de Lully , joua dans i'Orchelr
itre de l'Opéra pendant ço ans de la Bafiê de Viple • & mou-
rut à Paris en 1717 , laiffant là Mufiqtie des Opéra de Corênii
& de Scylla. / '
' THEOPHILE, ( vjaud ) né vers îf^i à Clerac dans l'Âge-
tois^de parens pauvres, fç fit connoitfe à la Cou^par fofl
talent Poétique. Il mourut âgé de 3^ ans. On a (!e tui jetlX
Tragédies , Pyrame^& Thi/le, & Vafphaé.
THIBAULT, ( M. Thimothée-Françots ) ancien Lîeutenant-
Géncral au Baîllage de Nancy , & de rAcadémie de cette
Ville , (a pdtrie , y a fait Jouer & imprimer la Femme Jaloufe.
tHlBOU VILLE y [M.Henri-Lamhert d'Herhigny^ Marquis
^c ) Meftre de Camp du Régi ment de la Heine ^ Dragons y a
donné la Tragédie dcThélamtre^ & deux Comedies-Prover-
bes 9 intitulées , Qui nerifqtie run n'a tien . & Tlus hettreux
jue Sage , Pièces en trois adcs > en vers , jouées en focîété , Se
imprimées en 1771*
' THULAUX , ( M. ) né â Nantes en 1741 , a fait jouer fut
^n Théâtre de fociété les Libertins dupés.
•*THULLIN, Auteur de \z,Fràdighufe RJsconHol^ance de
Vûphnis & de Ctorts%
TIPH AIGNE , né à Chartres , a fait imprimer une Comé-
die des Enfans^
' TORCHES >^ (t'Abbé de ) a traduit de l^Italiert , f^n^rip
du TaJIe y la Philis de Scyre & le Berger fidèle •
. TORLEZ , Maître de Mufîque de Clermonten Auvergne^
jk. compofé une Paftorale intitulée , le Départ du Guerriet
Amant.
. TOUSTAIN s ( Charles) Sieur delà Mdzurie , Lieutenant-
Général à Falaife , lieu de fa naiffance » a donné , en 1^76 ^
une Tragédie d^Agawennon.
TOUSTAIN. ( Ville ) On attribue a cet Auteur , quatre
Pièces iniprimées vers 1610 : la Tragi-Cpmédie des Enfant
de ïurlupln ; Efiher ; la Naifance ou Création du Monde , <& la
TagéJie ce Samfon,
: TRASYBULE » Auteur Pfeudonyme d'une Pièce inti*
iulée , le Tape malade & tirant à fa fin.
. TR AVERSIER , ( M. Jean-Claude ) né à Paris en if 41 , t
fait imprimer une TragéJie de PanthéCySc jouer en fociété 1«
Thlomphe de Mathurin , Opera-Comique ; Sl au Collège de la
Flèche, le Soldat venu à propos , Drames en Vers libres i
avec un Prologue.
TRIAL, { Jean-Clande ) Diredeur de l'Académie Royale
de MuUqué , né à Avignon , & mort à Paris dans fa 376. ar»-
r.cc , le 23 Juin 1771, a compolé la Mufîqua d'Ejope à Qr
thire j de la CkrcheUfe d" Eprit , des Diycrtilïcmcns de la Tr»'
T R TU T Y VA 6ii
i^ftfate , & de plufîeurs autres dans dîfférens Opéra ; du Prolo?;
gue & des deux premiers adcs de l'Opéra de Sylvie ; de
l'aftc de Tkéonts , avec M. le Berton j & de l'afte de Flore «
feul.
TRIBOLET , { Chrétien ) Capitaine dlnfenrerJe , ni en
l66j y mort en 1700 , a compofé un Opéra de Scylla. «
TRISTAN , ( François ) furnommc rHermite^ né au Châ-
teau de Souliers ^ dans la Province delà Marche, en i6oT,dé
TAcadémie Françoife 9 Gentilhomme ordinaire de Gafton;
Duc d'Orléans, Il mourut en léçç* Ses Pièces Dramatiques
eurent toutes de fon tems , beaucoup de fuccès. La feulo
Tragédie de Mariamne^ fbutient aujourd'hui ia réputation.
Ses autres Œuvres de Théâtre font , Panthée ^ la Chute d^
Pkaeton , la Mort de CriJi>e , la Folte du Sage , la Mort de
Sen€que\ Amarillis , le Parafite , & la Mort du grand Ofman*
On lui attribue encore deux Tragédies , Bajazet & Selim.
TROTEREL,( Pierre ) a fait les Corrivaux , Pafiihée „
r Amour Triomphant ^ Satvite - A^kcs ^ Gillette y Arrijik^^nCx,
Ph/liflée f^ ScGuilLaume d'Aquitaine. On lui attribue en-
core , Tkéocri^ , la Dry/i^t amoureufe > & le Ravijtment de F/on
rife.
TURNEBE.ouTOURNEBU, [Odet.) Profèfreur en Grec
au Collège Royal de Paris , fut «ommc premier Préffdent dç^
la Cour des Monnoies , & mourut jeune d'une fièvre chau-
de en 1581 , après avoir donné I3 Comédie dcsConiens,
TURPIN , ( M. F. H.) ancien ProfefTeur de l'Uni verfité de*
Cacn , Auteur de plufieurs Ouvrages Hi doriques très-eftimés »,
a fait imprimer vers l'an 1774 une Tragédie de Çyrus*
TYRON , ( Antoine ) Auteur de deux Pièces j^TEnfojiit.
Frodi^tée , & Jofeph*
J ,. ■ I ' ' 1
V,
. ACHON , ( M ) a mis en Mufîque les Pièces fùivantesrr
Henaud d'Aft , avec Trial ; feul , les Femmes & le Secret^
hyppomène & Athalante , Sara^ eu la Fermière E€o0aife*.lii
Z,« il
.?H V A -
VADÇS ( .V4»-J</# ) çafcif de Ham en PtcatAe , ^
1 17^0. Lç jB^tirç ppiuarcl , dont 11 eâ créateut ^ ii« doH
^^nt êlrfi coMoQdu avec le Biirlcfqiie^ Ses Piéçt* de Théâtrç.
int i la Fihtife , IçPow-lrr ,1e Bottquetàu Roi,l^ Sufffant^l^
UWh les Troquçurs, , le TrvnipeUx trompé ^llétoîttems , la No«-
ipeiitBapipinè\\t%Troyennes de Champagne , Jérôme & Féot-:
€homtim V le Cor^dem heureux , Foktte , hikaîfe , les lî/icor:
I^IMT^ ,^^hsprçmptu du Cœur , & le Mauvaù platfarj , avec la
Canadienne , Comédie non repréfentéie. Le Canevas de la
I^/Miviç indéctfe eft auffi de Vadé.
VAERNE>jriC , dont dn ne fiiït autre chofe , iîiion qtfîl
'donna, en 1701 , une TÏ'agédie dé Montmeùtk.
VALEF, ( M. k Baron de) a fait imprimer dans le troifiém(^,
yolume de fcs (Euvres Diyerfes , une Tragédie d^Eh0re.
VALÇNTIN , Auteur du Franc Bouxgeùis.
VALENTINE* , ( UuU'Berntn de ) SeignWr dUfé, Çout
^râleur de la Maifon du Kbi , cbnnii par quelques PoçHes , re-
inît au Théâtre la Tragédie de Cofroes , avec des chaîner
^ens. ■ ''' •^'•'
VÀHER , ( M, Frmifois'Charks de ) Comte du SawfTay^ ^
Chevalier de Saint- touii , Colonel d'infanterie ,' des Acadcr'
mies d'Amiens & de Nancy , ne à Paris au commencement de
ce fîccle , a fai^ jouer à la Cour , Eglé , & le Trhmphe de.
flore. ■' '•■••• '''^^ —^- ■ •• ^
^ VAILE'E dédia à la Ducheflè de Mod^ne , une Pièce
dont le titre éû le Fidèle Efclave ; & à Mile. Laura Mar^ino^-^
ti , une Tragédie içtitylé^ la Forte Romawe*
VALLIN , ( J^an ) de Geççve , fit imprimer en 16 jj , JJ=».
rael affJgé.
^ VAN-MALDER , ( M, ) Auteur de la Mufîq^e de la Ba-,
larre , Pièce de Poinfînét.
'\ VARENNE, ( Dents de ) cotiou par une Pièce intitulée 1^
Baron d' A/non.
VAïELET , ( M,^ ) de l'Académie Fi^ançoife , a donné le
plan , & fait une partie de la Comédie de Zéneide , que Cahu-
fiic a mife en Vers.
VAUBÈRTRAisïD , ( M. ) eft Auteur d'une Iphlgénie m
Tawide:
. VAÛHORIERE » ( ^i^rKe d'Àrttgue , Sieur de ) d'Apt eh
Çl^YCfliçe ^ moUruceh 16/1 , laifTaht une finik Pièce de Théâ**
i-
V A V E VI *i|
M indtidéele JBon Mari, Il aroit achevé le Roman ie P&4-
fqmond , de la Câlprenede.
V£INS « ( Aymard 4e ) a publié en 1^99 > une Ctorhàe^
VENEL , Auteur d*iine Tragédie de Jephtê.
y ERO ^N EA U^ Auteur d'une Trafifédieintituléç fhm
futffançe.
VERONESE y ancien Pantahn de la Comédie Iraljenne ,a
r2C<:ommodé plufîeufs Canevai de ce Théâtre , & fait ou re*
touché les Pièces fui van tes , (onvent jouées de fon tenu > dont
plufîeurs fous le titre de Coralîne-, comme , Coraltm Maiir
ctcnne , Jardhtiore , Proteprice de t Innocence , Fée , httrtgutm^.
lie , Efprh follet ,^ Ark^uèn Coraltne ; & Scca»m Médecht , tes
Alarruges fortunés , le Prrnce de Sderne , le Faux Marpds ^
[Heureux- Efclave ^ les deux Sœurs Rivales^ fArcadte m-
çhamée^ les Fourberies ,^ la Fée Rivale , la Fat^ Nobl^, les
deux Arlequînei , les PhHofophes MHitatres , Arlequin fouef dfi
P Amour , les Epoux réconciliés ^hs Intrigues amoureufes ^\i^
deux Arkquins & les deux Scapins , le Fils retrouvé , les
itufesd^Âmotir^ les Jaloux , le Marquis fuppofé , l'Orach ac^
^ornpli y êcc, 8cQ.. 8cç*
VIEILLARD DE BOIS-MARTIN , C M. ) a donné jO^
tpanzoïr ^ Tragédie, en i7fi, " .
VIEUOET , Auteur des Aventures de Politanârtm
^VIGEON, [^Bernard du ) Peintre en Miniature* né à Para^
pu il eft mort âgé de 7.;^ ^nj; , a laiifé une Comédie if\tituiéo
la Partie de Campagne*^ r ^
VIGNEAU vîvoit en 1^57, temjQÙil par^tfe9sfoj;inofi|
une Tragédie <(*JBw^ ^ .^ .
VILLARET,tté à Paris, ât mort en cette Vîtteen iféS.^
(ut un des Continuateurs del'Hiftoire de France commencée!
par r Abbé Vélly. Aptçc avoir joué la Comédie , & dirigé une.
Troupe de Comédiens en Province, il revint à Paris , où ifc
avoit comtpofé en fociété avec MN\. Brct ^ d'Aucourt » là
Co/nédic du Quartier fHyvep.
VILLEDIEU \ ( M^te-Catherine-Hqrtenfe des Jardins de Y
née^à Alençon en 1631 , vint à Paris à Tâge de vingt ans,^.
^ s'y fit plus connoitre par fes Rorrians que pas Tes Piécea.
de Théâtre qui font , M^iu4 & Totquaitus^ « Nitétis ^ h-
tavotî . V - .
yilLEI^OT ,^ ( Jf. } a donné hCof^idfr/ion de Saint-Pat^
fj^ ' VI vo
VILLENEUVE, ancien Maître de Mufîque de la Catîi^^i*i
le d'Aîx , a comporé celle de l'Opéra de la PrmceJTe (^Elide^
yiLLÏERS a joué la Comédie à méte! de Bourgogne ,
9i eft mort vers Tan 1680. Neus avons de lui fîx CoTï^écies:
ie F^flh du Pierre , VApothtcatre dt-vattfé , les Ramomurs ♦ la
yfMgeancè des Marquis , les rro/j Vifages , & les Céteaux. On
ini attribue encore la Tent/e À /^ mode,
-' VILLON > ( François Corbeuikdit] a paflfé pour TAuteur de
l'afictennc ferce de l'Avocat Patelin.
VILLORIE* , ( M. ) a donné les Vii ux Garçons.
. VIONNET , ( Georges ) Jéfuitc , ProfefTeur de Rhctorîqu©
pa Collège de Lyon , né à Lyon en 1712, , & mort en 1754 »
^tok Auteur d'une Tragédie de Xircis.
VIREY , ( Uan ] Sieur des Graviers , de famille Noble en
BalTe Normandie , & Gouverneur de la Ville & du Château
de Cherbourg, vers la fin du i6e^ fîécle , çomporaunçTca-»
gédle intitulée les f^acchahées.
VISE* ,^ { Jegn-Vionmau , Sieur de ) né à Paris en if^-y ^
j\ine famille d'ancienne NoblefTe , fut d*abord deftinc à ÏEr<
glife , enfuite marié à la fille d'un Peintre. Ses Pièces de
Théâtre fôn* , les Amanr brouillés > les Amours de Vénus Sc,
à*Adonis , le Gentilhomme Guefpin , les hitrigues de la Loterie^
ïc Mariage de Bacchus , l* Inconnu , la DevineneJTe ; oesdeux-cf
tn foçiçté avec^ Thomas Corneille , la Comere , les Dames^
vengées , le Vieillard couru ^ Se P Aventurier, On lui attribue^
encore une Comédie des Dames vertueufes. Zélinde, PEmhar^
ras de Godard , la Veuve à la mode , Délie , les Amours dt»
li^leily UWfurieK^
VOISENON. ( VAbbé de ) On lui attribue les Mariages
s^tis > la Cofuette fixée, la Jeune Grecque > Pfyché , le kévei{
éeJbalie.U eft mort en 1775.
VOLANT, ( PW )né en Touraîne, & Avocat au Parler
suent de Rennes , a fait en 1584 > une Tragédie lie Pyrrhus.
VOLTAIRE , ( M, François- Marie Arouet * ) né à Paris Je
go Novembre 1 69^ , a donné i l'Opéra , le Temple de la Gloire ;
au Théâtre François , Oedipe yArtémire^ Hérode & Marianne ,
iindifcret , Brut us , Erypktle , Zaïre^ , Adélaïde du Guefclin >
Alzire , PEnfant Prodigue , Zulime , la Mort de Cézar , le F4-
natîfme oh Mahomet , Mérope^y la Princejpt de Navarre , NanP-
ne y Sémiramis , Orefte , Rome fauvée , le Duc de Foix , POr*
flfilîn 4ç h Chine T^ PEcofaifi^ Tmcreiie x f^çtt^U di^^ Sa^^^
VO XI YO 2E itt
t>lympk 9 lés Scythes , les Tfhimvîrs , Sophoni/hc. Pièces nos
«reprér^ntées , ict Gtichres , Samfon , Pandore , la Prude , 5»-
«Tii/e ^ la Femme qui a raifon , la Comtejfe de Givri , Soif/ ^ let
r^loptdes > le Dépofitahre <^ les Lo/x ci^ Minos^
VOZON^ ( Aenott ) Maître -es- Arts , & Reâeur du Collcftt
^ Saînt-Chaumont, a laiffc une Comédie Françoife intûnlctf
l'Enfer^ Poétique fur les fept péchés Mortels , & lAs/ept v créai
€ontrahres , CA cinq Âôes > en Vers, en 1586»
X
^IMENE*S , ( M. /f .1*^^ îif/ if ) a h\t jouer au ThéiW
Rancis les Tragédies d'Epkiiaris & d*Amalazonte ,' & fur tui
Théâtre particulier , celle de Dom Carlos.
Y.
_ OH, né à Paris, Arocat , a laîffé la Métentpficofe ^
fjimour & la Folie , & les ^mx Sœurs.
YVERNAND , dont on connoit le Martyre de Saime-Ur^
fule^ Se la Farce joyeufe de Martin Bâton qui rabat lecaqua
des Femmes»
SS9SSS
£!^£RBIN , [ Gajpatd ) Avocat de Provence , a fait plufie»
VïèctsProvenfales ^ de un Prologue fur r Amour»
De rimpritncrîc dcVALLïYRE J'ainé , riie de la
Vieille Bouderie ; à TArbre de JelTé.