Skip to main content

Full text of "Dictionnaire dramatique"

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  lechnical  restrictions  on  automated  querying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark"  you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countiies.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http: //books.  google  .com/l 


Google 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 

précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 

ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 

"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 

expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 

autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 

trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  maige  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 

du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  apparienani  au  domaine  public  et  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 
Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  l'attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

A  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 
des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //book  s  .google .  coïrïl 


I 

^ 

r 

^      .     PROPEBTÏ    OF    TKB 

Mâlgm 

^ 

ARTES       SCIENTLA      VERITAS 

1 

1^ 

UNIVERSITT      LIBRARY 


DDDnD  i», 

DEODW 


CAITTION  — -  Pleafie  handle  this  volume  with  car 
The  paper  is  very  brittle. 


DIC  TIONNAIRE 

DSLAMATÏQUE- 


TOME  TROISIEME. 


( 


^ 


DICTIONNAIRE 

DRAMATIQUE, 

CONTENANT 


L*  H I S  T  o  I R  E  des  Théâtres,  les  Régies  du 
genre  Dramatique ,  les  Obièrvations  des 
Maîtres  les  plus  célèbres ,  &  des  Réfle- 
xions nouvelles  fur  les  Speâades  ,  fur  le 
génie  &  la  conduite  de  tous  les  genres , 
avec  les  Notices  des  meilleures  Pièces ,  le 
Catalogue  de  tous  les  Drames ,  &  celd 
des  Auteurs  Dramatiques. 

TOME   TROISIEME, 


A    PARIS» 
Chez  Lacoube,  Libraire •  tue  Chriftine» 

M.  DCC.  LXXVI. 
JI^SC  P  RIVILEGE  DU  RQL 


\.       • 


Cm 


«  « 


.\ 


Il 

• 


^^■M^^^vV^^^^^^v ^^^^^^V  ^^^^^^v  v^^^^^  9^^^^>9  ^^^^^^^ ^^^^^^9  w^^^^^^^^^^^^  ^ 


DICTIONNAIRE 

DRAMATKIUE. 


R   A   C  R  A  G 

-3fS.yiC0LLEt;R5,  (Z^x)  Opéra  -  Comique  en  un  ARe  i 
en  Profe  fr  e/i  Vers ,  par  ^4^^,  à  U  Poire  Saint  Germain  « 


aime,  mois  paircc  ^u  ciic  en  niic  a  une  marcnande  de 
Poiflon ,  qui  cil  affcz  riche  pour  fyn  éuu  EJlc  appro- 
che ,  Bc  il  veut  lui  parlée  de  Ton  amour  ;  mais  elle  le 
rembarre  de  la  bonne  maoîere.  Elle  le  traite  ainfî ,  parce 

Qu'elle  eft  amoureufe  de  M.  de  la  Rrcche ,  Sergent  des 
etitt-Corps  ,  à  ^ui  fa  mère  rcfufe  de  la  donner  :  ce  qui 
porte  ce  Sergent  a  ufct  de  Ûratagcmc.  U  s*agit  d*enga« 
ger  Toupet  ;  8c  pour  cet  effet,  il  fait  dégutfcr  JoJi-Bois  ^ 
ion  Camarade ,  en  Marchand  de  Loterie  ;  ils  font  %tiet 
le  Frater  (ar  une  foclété  dont  le  papier  efl  double  ;  8c  il 
fe  trouve  avoir  fîgné  Ton  engagement.  On  lui  met  une 
cocarde;  &  M.  de  la  Brèche  obtient  la  main  de  Javotte 

KAGOTINff  CcmédieencînqASest  enVers  i  par  liFon* 
tainCf  au  Théâtre  Frénçùis  ^  léZé^m 

La  Fontaine ,  autant  qu*il  lui  a  été  poflSble,  a  raflcm-; 
blé  dans  cette  Comédie^  tou$  les  éyenomcns  du  Roman 

ToaitlIL  A 


1»5113 


DIC  TIONNAIRE 

DRAMATIQUE- 


TOME  TROISIEME. 


^  R  A  J 

CoinI<)ue  de  Scarron ,  particulièrement  les  Arentures 
de  Ragotin.   Cependant  ce  n'tiï  point  ce  Pcrfonnage  qui 
fonde  rîntrîgir  de  la  Pièce  ;  c*eft  l'Amour  de  Dcftin ,  le 
Comédien 9  &  d'Kabelle ,  fillo  de  la  Baguenaudiere ,  pro* 
mife  en  mariage,  par  ton  pferc,  à   Blaifc   Bouvillon  > 
fils  de    Madame    Bouvillon.    Deflin  enlevé  Ifabelle  ; 
la  Rancune  ,  qui  s'cft  appcrçu  de  rintclligcnce  de  ces 
Amans,  court  après  eux;  &,  fécondé  de  quelques  Pay- 
fàns,  il  ramené  les  fugitifs.    Dans  le  moment  que  ces 
derniers  efîuient  de  vifs  reproches  de  la  Baguenaudiere 
&  de  Madame  Bouvillon  ,  fùrvient  le  Décorateur  de  la 
Troupe  des  Comédiens  »  qui  apprend  a  Madame  Bou- 
villon ,  que  fon  fils  a  tué  (on  père  ;  mais  il  fe  trouve 
que  ce  père  n'efi  pas  tué  >  &  que  ce  fils  n*efl  pas  celui 
ide  Madame  Bouvillon. 

RAJEUNISSEMENT  INUTILE,  (k)  Comédie  en  trois 
A6les  ,  en  Vers  libres  9  avec  un  DïvertiJJiment  y  par  la 
Grange  y  aux  François  y  i738« 

La  Fable  de  Titon  &  l'Aurore  a ,  fans  doute ,  fourni 
ridée  de  cette  Comédie  ;  mais  l'Auteur  a  changé  les 
noms,  &  choifî  des  Pcrfonnages  d'un  genre  très -infé- 
rieur à  ceux  de  la  Fable.  Une  Fée ,  qui  s'eft  toujours 
occupée  à  faire  du  bien ,  voudroit  récompen(èr  les 
lervices  de  Crifpin  (on  Portier;  elle  l'exhorte  à  lui  de- 
mander une  grâce ,  un  bienfait,  en  un  mot,  ce  qu'il 
croira  lui  être  le  plus  utile.  Crifpin ,  las  d'être  vieux  , 
prie  la  Fée  de  le  rajeunir  ;  &  cette  faveur  lui  eft  ac- 
cordée :  mais  une  condition ,  qui  ne  l'effraye  point  d'a- 
bord, s'y  trouve  jointe  :  c'eft  que,  s'il  devient  amou- 
Teux,  il  retombera  fubîtement  dans  toute  (a  décrépi- 
tude. Crifpin ,  qui  a  réfiflé ,  étant  vieillard ,  à  toutes  les 
agaceries  &  â  tous  les  charmes  de  la  jeune  Angélique  , 
leur  cède  la  viâoire  lorfqu'il  a  repris  toute  fa  vigueu*  ; 
ce  n'eft  cependant  qu'après  avoir  combattu,  qu'aprèt 
avoir  même  fui  la  jeune  Coquette  ,  qui  ne  fe  lanc  point 
de  le  pourfuivre  :  la  Fée  elle  -  même  vient  à  fon 
lecours  ;  mais  il  a  la  fatuité  de  croire  que  la  Fée  cfl 
rivale  d'Angélique.  Il  n'ajoute  donc  plus  aucune  foi  â 
ics  confeils  nj  a  fes  menaces.  Il  cciTè  d'éviter  An- 
gélique» il  l'aime  &  redevient  tout-à  coup   le  vieux 


RAI        RAM  f 

Crlfplft.  Un  double  mariage  termine  cette  C>mé(lie  » 
trop  longtte  de  deux  Ades.  Angélique  efl  condamnée 
par  la  Fée,  à  époufer  n>n  Amant  décrépit;  &  Vaierc» 
qui  avoît  d'abord  (bupiré  pour  elle»,  époufe  Colette  « 
jeune  perfonne  au(fi  iimpie  âfr  ingénue ,  que  fa  Rivule  cil 
coquette  &  rufôe. 

RAILLEUR  %  (le)  ou  la  Satyre  vu  Tems^  Comédie  en 
cinq  AdeSf  par  Maréchal  f  1636. 

L* Auteur ,  dam  la  Préface  qui  précède  cette  Corné* 
die ,  affiare  que  quoique  (a  Pièce  foit  dans  le  goùc  dej 
Comédies  Italiennes»  elle  e(l  cependant  toute  en* 
tiere  de  (on  invention,  &  que  Paris  lui  a  fourni  tout 
fcs  caradères.  «  J'ai  penfé,  lajoute-t-il ,  qu'une  Cour- 
M  tiCànne  plus  adroite  que  vilaine.  Se  un  filou  ion 
M  Proteâeur  ,  valoient  mieux  qu'un  Parafite  &  un« 
•y  Effrontée  dans  Plaute  bc  chez  les  Italiens  ;  qu*un 
»>  Financier ,  auflS  tain  que  riche  &  prodigue ,  ne 
d>  âendroit  pas  mal  fa  partie  ;  que  la  Muguecre  &  i.\ 
K>  Niaifc  donneroient  beaucoup  d'éclat  à  la  Gaillarde  ; 
»>  Se  dans  leurs  accords  &  leurs  difputes ,  j'ai  dépeint 
3>  les  fiintaifies  5c  les  efprits  de  nos  Dames.  Le  fujct 
•>  cà  petit;  auflt  la  Comédie  n'en  demande  pas  un 
»  grand  ;  &  ceux  qui  l'ont  vu  représenter  au  Louvre  , 
n  à  THotel  de  Richelieu ,  ôc  au  Marais ,  n*ignorenc 
9>  pas  comment  il  a  été  reçu.  Il  efl  vrai  qu'aux  Pièces 
»  purement  Comiques  ,  comme  efl  celle  ci ,  le  papier 
9^  ote  beaucoup  de  leur  grâce  ,  &  que  Faâion  en  ed 
•y  i'amc.  Ces  vers  coupés  Se  ces  petits  mots  interrompus^ 
»  qui  font  du  jeu  Comique ,  &qui,  pour  être  familiers, 
3>  entrent  H  facilement  dans  l'imagination  lorf^u'ils  font 
»  prelTés  chaudement,  languiffent  lorfqu'ils  font  écrits.  » 

RAMÉE  ET  VONDON,  {la)  Parodie  en  un  A6le,  de 
la  Tragédie  d'Ênée  &*  Didon ,  par  Panard ,  Ponteau  » 
Cdlet  &•  Pir«/2,  d  la  Foire  Saint  Laurent  %  1754. 

Belle-Barbe,  SmTc  de  Nation,  8c  Maître  d'un  gros 
Cabaret,  cû  amoureux  de  Madame  Dondon,  Cabare- 
tiere.  Il  a  mis  dans  Ces  intérêts  Chopinei,  premier 
Garçon  de  Madame  Dondon.  Après  les  premiers  corn- 
(Umens^  Belle-Barbe  s*exhale  en  reprocher,  prcad  à 


4  RAM 

témoin  Choplnel ,  Bc  Nanette ,  foeur  d«  Mùdame  Don-» 
don,  des  fer  vicies  qu*il  a  rendus  à  cette  dernière  »  <}m 
lui  doit  fon  établifîcment  ;  8c  fort  en  colère ,  en  jurant 
qu'il  fera  parler  xle  lui.  Madame  Dondon  ,  peu  inquiète 
éc  les  menaces  ,  fait  confidence  à  Nanette  de  Tamour 
qu'elle  fcnt  pour  la  ftamce ,  Se  avoue  même  que  c*eû 
une  affaire  déjà  fort  avancée.  La  Ramée  lui  jure  une  fi- 
délité éternelle  ;  &  dans  le  moment  où  elle  croit  (c  li- 
vrer â  la  joie  ,  elle  voit  entrer  Belle -fiarbe  en  fureur. 
Elle  le  fait  arrêter  par  les  Garçons  du  Cabaret ,  &  enfer- 
mer dans  le  Cellier.  Chopinel ,  boitant  &  moulu  de 
coups  y  accourt  annoncer  que  les  amis  &  les  garçons  de 
fcelle  -  Barbe  font  entrés  ,  dc\  force ,  pour  le  délivrer. 
«  Doucement ,  s'écrie  la  Ramée  ,  ceci  me  regarde.  Je 
*>  fuis  la  première  caufe  de  cette  querelle  ;  &  c^ft  à  moi 
•»  à  la  foutenir  «é  II  fort ,  malgré  les  pleurs  de  Dondon  ; 
9c ,  pendant  que  cette  dernière  s'entretient  avec  ù.  iœut 
Nanette  ,  on  entend  un  grand  bruit  :  Chopinel  vient 
annoncer  la  vidoire  de  la  Ramée,  ce  Ne  va-t-il  pas  re- 
w  venir  ici ,  dit  Dondon  ^  m'en  faire  un  pompeux  dé- 
*>  tail  f  II  n'a  garde  ^  répond  Chopinel  :  car  »  comme  il 
a»  craint  d'avoir  tué  quelqu'un  ,  Se  qu*il  connoit  la  viva- 
93  cité  de  la  Juflîce  ,  il  a  promptement  ga^né  au  pied  « 
•3  en  me  chargeant  de  vous  faire  fes  complimens  ».  Ma- 
dame Dondon  fe  défefpere  â  cette  nouvelle  ;  Se  dans 
le  premier  tranfport ,  veut  fe  pendre.  Nanette  la  dé- 
tourne de  ce  deffein  furieux  ,  8c  lui  confeilie  plutôt  de  lè 
Tengcr  de  ion  perfide ,  en  époufant  M.  Belle-Barbe. 

a  AMI  RE ,  Comédie  en  cinq  A&es  ,  en  Vers ,  fat  M.  MéL* 
hol  9  aux  Italiens  i  I7f7* 

Un  Comte  de  Cerdagne  ,*  ^out  avoir  épouf?  iêcret- 
tement  la  fœur  du  Roi  de  Léon  y  efi  traite  en  criminel 
d'Etat ,  &  emprisonné  dans  le  Château  de  Lune.  Ramire, 
le  fruit  de  cette  union  ,  eâ  découvert  dans  la  retraite 
fàuvage  où  Tavoit  caché  fbn  père ,  &  ame^é  au  Roi  de  • 
Léon.  Pendant  ces  incidens  y  les  Maures  y  (bus  la  con- 
duite d'Almanzor ,  &  de  Zeline  (à  (œur ,  s'avancent  vers 
fiurgos.  Ramire  >  dont  le  courage  bouillant  ne  refpire 
^ue  les  combats  9  ell  tout-â-coup  fait  Chevalier  par  le 
Roi  fbn  oncle ,  &  va  combattre  les  Africains.  Il  défait 


RAM  f 

f  es  barbares  %  tue  Almanzor ,  Hc  fait  Zéllne  captire. 
Après  cette  expédition ,  Ramirc  force  la  prifan  de  (on 
père  ,  &  lui  rend  la  liberté.  Le  Roi  dç  Léon  les  furprei^d 
dans  les  épanchemens  de  leur  joie  ;  mais ,  n'écoutant  que 
(à  clémence ,  il  pardonne  au  Comte  de  Cerdagne\  lui 
donne  la  place  du  Miniftre  fui  travailloit  à  fa  perte  » 
&  unit  Ramire  &  Zéiine  ,  qui  fe  font  trouvés ,  après  le 
coml^at ,  (ubitement  épris  Tun  de  Tautre* 

R^ONEURS ,  (Us)  Comédie  en  un  Aâle ,  en  Vêts ,  par. 
piliers  %  i^6i0 

Le  (Ujet  de  cette  G}médie  eft  tiré  d'une  autre  du 
même  titre^  qui  avoit  paru  quarante-deux  ans  aupara- 
vant* Villiers ,  en  la  réduifant  en  un  Ade  )  a  Tupprimé 
les  épifbdes  ^  &  certaines  expreffîons  trop  libres. 

•Leandre ,  chaffé  ,  pour  U  fçconde  fois  «  par  le  Çapitan 
ÇcanderbeCf  don^  {l  aime  la  fœur  ,  fe  détermine  «  fiii^ 
Tant  le  coofcil  de  Philippin  ,  à  prendre  9  ainfl  que  lui  f 
un  habit  de  Ramoneur,  Galaffre ,  Valet  du  (Japitan , 
^ui  a  reçu  ordre  de  Ton  Maître  de  préparer  fon  apparte* 
nfient,  appelle  ces  Ramoneurs.  Avant  que  de  montée 
dans  la  cheminée  >  Philippin  laifTe  une  bouteille  pleine 
de  vin ,  que  Galaffre  prend  foin  de  vuidcr.  Les  fumées 
lui  montent  au  cerveau  »  &  rafToupificnt.  Léandre  &  Phi- 
lippin profitent  de  ce  tems  pour  fe  (auver  avec  Diane  n 
(c'eft  le  nom  de  la  foeurde  Scandcrbec,  )  chc^  une  Bou- 
quetière t  appellée  Dame  Nicole.  A  (on  retour ,  le  Ça- 
pitan trouve  les  portes  ouvertes ,  &  fon  Valet  ronflant  Sc 
étendu  (ùr  le  plancher.  Ne  doutant  point  du  tour  qu'on 
lui  a  joué  t  il  frappe  à  coups  redoublés  à  la  porte  de  la 
Bouquetière  :  on  fait  quelque  difficulté  d'ouvrir  ;  mais 
enfin  Léandre  fort  avec  Diane  ;  &  cette  dernière  fe  jette 
aux  pieds  de  Scanderbec.  La  facilité  qu'elle  a  d'obtenir 
le  pardon  ,  &  Con  confentcment  pour  fon  mariage ,  fait 
bien  voir  que  Léandre  a  eu  tort  de  recourir  à  ce.  Urata- 
gême  y  &  à  un  traveflifTcxnent  auffi  bas  >  dont  on  n'éta- 
blit pas  affcz  la  néceflité  »  non  plus  aue  la  raifbn  d'avpit 
fait  prendre  à  Diane  un  pareil  habit ,  pui(qu'en  quit- 
tant la  maifon  de  (on  frère  >  &  laifTant  Galaffre  endormi , 
elle  ne  pouvoit  être  apperçue  de  perfonne.  11  y  a  dans 
fcttc  Pièce  uiiç  Scène  »  à-peu-près  femblable  «  pour  Iç 

A       •  •• 


I  R  É  B 

pine  ;  ic  Mereurc  vient  rendre  c«mpte  à  Jupiter  de  f^ 
commidîon, 

J*ai  vu  les  Déïtés  des  campagnes  (kléts  ; 
J*aî  viiîté  les  monts ,  les  coteaux  ,  les  vallées  ; 
J'ai  vu  Pan  Se  Cà,  fuite  au  milieu  des  forets  ; 
J'ai  couru  les  étangs ,  les  fleuves ,  les  marais  ; 
J*ai  lompu  le  femme  il  des  Nymphes  des  fontaines  i 
J*ai  fommé  les  buiiïbos  >  les  cavernes ,  les  plaines  ; 
Tout  rUnivers  enfin  ,  par  ferment  (blemnel , 
Vous  promet  y  grand  Monarque  »  un  filence  éternel* 

REBUT  POUR  REBUT  y   Çomédii  $n  cinq  Aéles ,  auM 
Italiens  ^  1717* 

Scapin  confôle  Lélio  (on  Maître ,  de  Tindlfférence  qu'il 
éprouve  de  Flaminia,  9c  lui  promet  de  la  lui  faire  ob« 
tenir ,  s'il  veut  s'en  fier  à  lui.  Flaminia  fe  fait  apport 
ter  tous  les  billets-doux  que  Pantalon  y  Mario  &  Lélio  ^ 
fes  trois  Amans ,  lui  ont  adreffés^  les  relit  pour  s'en 
moquer ,  êc  les  brûle  en  leur  pré^nce.  Violette  »  A 
Soubrette  «  fait  le  même  facrifice  des  lettres  qu'Arlequin 
&  Scaramouche  lui  ont  écrites;  &  les  brûle  devant 
eux.  Lélio  ne  fait  plus  quel  parti  prendre;  mais  Sca-« 
pin  imagine  de  piquer  la  jaloufie  de  Flaminia;  &  il  lui 
fait  entendre  avec  beaucoup  d'adreïïè  >  8c  Cous  le  (beau 
du  fecret,  que  (on  Maître  doit  époufer  Silvia.  Flami- 
nia paiFe  â  Vinfiant  de  l'indifférence  à  l'amour  le  plui 
violent;  8c  après- avoir  prié  Scapin  de  détourner  Lélio  de 
ce  mariage,  &  celui-ci  avant  refufé  de  (è  charger  de 
cette  commifSon ,  crainte  ae  déplaire  a  (on  Maître ,  elle 
prend  fur  elle  de  lui  écrire  «  &  de  lui  envoyer  (à  lettre 
par  Violette  (à  Suivante.  A  peine  e(l-elle  entrée  chez 
Lélio )  que  Scapin,  qui  l'a  introduite  ,  prie  tout  bas 
Ton  Maître  de  lui  donner  quelques  coups  de  bâton.  Lé* 
lio  ne  comprend  rfen  à  cette  demande;  mais  Scapin 
len  inilruit;  ^  Lélio  lui  dit,  après  l'avoir  frappé  en 
pré(ence  de  Violette  :  ce  Je  t'apprendrai  ^  Maraud  ,  à 
»)  introduire  chez  moi  une  Suivante  de  Flaminia  , 
M  pour  apporter  une  lettre  de  (a  part  »  !   Violetce  eil 


R  É  C  9 

fort  ét«nnée  de  la  manière  doAt  on  Ta  reçue  )  &  fait  le 
récit  de  tout  ce  qui  s*eft  pafTé,  i  Flaminia,  qui  ne  (ait 
plus  comment  s'y  prendre  pour  fléchir  Lélio  :  elle  décou- 
vre enfin  àScapin  qu'elle  aime  fou  Maître*  Scapin  y  qui  a 
conduit  cette  intrigue ,  introduit  Flaminia  chez  Lélio  ^ 
où ,  après  quelaues  reproches  obligeans  de  part  Se  d'au^ 
tre  «  lélio  lui  découvre  Tamour  qu'il  a  toujours  eu  poue 
elle  ;  &  rHvmcn  achevé  de  les  réunir. 

Cette  Pièce,  très-ancienne,  connue  en  Italien  fout 
le  nom  de  Ritrojia  per  Ritrefia  %  efi  ticée  d'une  autre 
Comédie  Efbagnole  intitulée  :  Uefdein  con  el  Defdeirif 
d'Auguflin  Moreto»  Ocù  de  cette  dernière ,  que  Mo- 
lière a  pris  ridée  de  la  PrinceJJè  éCÈlide  ;  9c  plufîeur» 
Poètes  Modernes  ont  plus  d'une  fois  employé  cette  â« 
tuation.  Afarivaux ,  (ur-tout  >  en  a  trèsrbiçn  profit  d^f 
f  Heureux  Stratagime^ 

RÉCIT  DRAMATIQUE.  Le  Récit  Dramatique  qut 
termine  ordinairement  nos  Tragédies,  eft  la  def- 
cription  d'un  événement  fimefte ,  deftiné  à  met^* 
tre  le  comble  aux  paillons  tragiques,  c^e(l-à-dire  » 
à  porter  à  leur  plus  haut  point  la  terreur  Se  la  pi" 
tie ,  qui  fe  font  accrues  durant  tout  le  cours  de  la 
Pièce.  Ces  fortes  de  récits  font,  pourTordinaîre^ 
dans  la  bouche  des  Perfonnages ,  qui ,  s'ils  n'onc 
pas  un  intérêt  à  Tadlion  du  Pocme ,  en  ont  du 
moins  un  très  -  fort ,  qui  les  attache  au  Perfon- 
nage  le  plus  întérefTé  dans  l'événement  funefte 
qu'ils^  ont  à  raconter.  Ainfi  ,  quand  ils  viennent 
rendre  compte  de  ce  quîs'eft  pallé  fous  leurs  yeux  > 
ils  font  dans  cet  état  de  trouble ,  qui  naît  du  mé- 
lange des  paffions.  La  douleur ,  le  dcfir  de  faire 
pafler  cette  douleur  chez  les  autres ,  la  jufte  indi- 
gnation contre  les  auteurs  du  défaftre  dont-  ils 
viennent  d*être  témoins ,  Penvie  d'exciter  à  les 
en  punir ,  &  les  divers  fenciaiens  qui  peuvent  naî« 


ao  R  É  G 

tre  des  différentes  raifons  de  leuf  attachement  k 
ceux  dont  ils  déplorent  la  perte  >  toutes  ces  rai* 
ions  agiflènt  en  eux  »  en  même  tems  >  iodiftinc- 
tement ,  fans  qu'ils  le  fâchent  eux-mêmes ,  &  les 
mettent  dans  une  licuation  à-peu-pjrès  pareille  k 
celle  où  Longin  nous  fait  remarquer  qu*eft  Sapho , 
qui ,  racontant  ce  qui  fe  paflfè  dans  fon  ame>  à  la 
vue  de  Tinfidélitc  de  ce  qu  elle  aime ,  préfente  eij 
elle  y  non  pas  une  paflion  unique ,  mais  un  con- 
cours de  paflions.  On  voit  ailcment  que  je  me 
reftraîns  aux  récits  qui  décrivent  la  fport  des  Per- 
fonnages,  pour  lefquels  on  s'eft  Intéteffé  duranc 
la  Pièce.  Les  récits  de  la  mort  des  Perfonnages 
odieux  ne  font  pas  abfolument  aflujettis  aux  mê- 
mes régies ,  quoique ,  cependant ,  il  ne  fut  pas 
difficile  de  les  y  ramener ,  à  l'aide  d'un  peu  d*ex- 
plication.  Le  but  de  nos  Récits  étant  donc  de  por- 
ter la  terreur  &  la  pitié  le  plus  loin  qu'elles  puif-^ 
fent  aller ,  il  eft  évident  qu'ils  ne  doivent  renfer- 
mer que  les  cîrconftances  qui  CQnduifenc  à  ce 
bien.  Dans  l'événement  le  plus  triûe  &  le  plus, 
terrible ,  tout  n'eft  pas  égalemenç  capable  d'im- 
primer de  la  terreur ,  ou  de  faire  coulei;  des  lar* 
tnes.  Il  y  a  donc  un  choix  à  faire;  &  ce  choix 
commence  par  écarter  les  circonftances  frivoles , 
petites  &  pucrilçs  :  voilà  la  première  régie  pref- 
crite  par  Longin  ;  &  fa  néceffité  fe  fait  fi  bien 
fcntir,  qu'il  eft  inutile  delà  détailler  plus  au  long, 
La  féconde  régie  eft  de  préférer,  dans  le  choix 
des  circonftances  ,  les  principales  circonftances 
entre  les  principales.  Laraifon  de  cette  régie ,  eft 
claire.  Il  eft  impoffibie ,  moralement  parlant ,  que 
dans  les  grands  mouvemens  ^  le  feu  de  l'Orateur 


R  É  C  11 

0u  du  Poète ,  Cç  founeane  toujours  au  même  de^ 
gré.  Pendant  qu'on  paCTe  en  revue  une  longue 
nie  de  circonftances ,  le  feu  fe  rallentic  nécetiai-- 
rement  5  &  Timpreffion  qu  on  veut  foire  fur  T  Au-» 
diceur  »  languit  en  même  tems.  Le  pathétique 
manque  une  partie  de  fon  efïèt  i  &  Ton  peut  dire 
que  dès  qu'il  en  manque  une  part ,  il  le  perd  roue 
entier*  Cette  fecondç  régie  n'eft  pas  moins  nécef* 
faire  pour  nos  récits ,  que  la  première.  Les  Per- 
Tonnages  qui  les  font,  font  dans  une  fituation 
extrêmement  violente  ;  &  ce  que  le  Pocte  leur 
fait  dire ,  doit  être  ime  peinture  exade  de  leuc 
Ctuatidn.  Le  tumulte  des  paffions  qui  les  agitent , 
ne  les  rend  eux-mêmes  attentifs  dans  le  défordre 
d*un  premier  mouvement ,  qu'aux  traits  les  plus 
frappans  de  ce  qui  s'cft  paÂTé  fous  leurs  yeux.  Je 
dis  dans  le  défordre  d'un  premier  mouvement  ♦ 
parce  que  ce  qu'ils  racontent ,  venant  de  fe  palTer 
dans  je  moment  même ,  il  feroie  abfurde  de  fup* 
po{er  qu'ils  euffent  eu  le  tems  de  la  réflexion  ;  Se 
que  le  comble  da ridicule  feroit  de  les  faire  parler, 
comme  s'ils  avoîent  pu  méditer  à  loifir ,  l'ordre  Se 
l'art  qu'il  leur  faudroit  employer  pour  arriver  plus 
fûrement  à  leurs  fins.  C'eft  pourtant  fur  ce  mo- 
dèle y  G.  déraifontiable ,  que  (ont  faits  la  plupart 
des  Récits  de  nos  Tragédies  ;  &  on  n*en  connoîc 
gucres,  qui  ne  pèche  contre  la  vratfembUnce. 

La  troificme  régie  eft  que  les  récits  foîent  rapi- 
des, parce  que  les  defcriptîons  pathétiques  doivent 
être  prefque  toujours  véhémentes ,  &  qu'il  n'y  a 
point  de  véhémence  fans  rapidité.  Nos  Récits  font 
afltrvis  à  cette  régie  ;  mais  il  ne  paroît  pas  que  la 
plupart  de  nos  Tragiques  la  çonooidcnt  >  ou  q^u  ill 


M 


«X  R  E  C 

fe  foucîent  de  la  pratiquer.  Sî  leurs  Eécîts  font 
quelqu  imprcflÎQn  au  Théâtre ,  elle  cft  l'ouvrage 
de  rÂâeur  ,  qui  fupplce,  par  fon  art ,  à  ce  qui 
leur  manque.  Le  ftyle  le  plus  vif  &  le  plus  ferré  » 
convient  à  nos  récits.  Les  circonftances  doivent 
$'y  précipiter  les  unes  fur  les  autres.  Chacune  doit 
itre  préicntée  avec  le  moins  de  mots  quil  eft 
poiEble-  Ce  n*eft  point  à  Racine ,  comme  Poète  » 
que  l'on  &it  le  procès  dans  fon  Récit  :  c'eft  à  Ra«* 
cîne ,  faifant  parler  Théramène  ;  c'eft  à  Théra- 
niène  lui-même ,  qui  ne  peut  pas  plus  jouir  des 
privilèges  accordes  aux  Poètes ,  qu  aucun  Perfon- 
nage  de  Tragédie.  L^  première  partie  du  récit  de 
Théramène ,  répond  à  ceux  que  les  Anciens  ont 
feits  de  la  mort  d'Hypolite.  Racine  en  avoir-  trois 
devant  les  yeux  ;  celui  d'Euripide ,  celui  d'Ovide , 
&  celui  de  Séneque.  Il  les  admira  ;  &  »  feloti 
toute  apparence,  les  fautes  qu*on  lui  reproche 
ne  viennent  que.de  la  noble  ambition  qu'il  a  eue 
de  vouloir  furpaflèr  tous  ces  modèles.  Au  refte  t 
on  a  difcuté  ce  beau  morceau  avec  la  dernière 
rigueur  .  dans  la  dernière  édition  de  Defpréaux  , 
à  caufe  de  l'excellence  de  l'Auteur.  Mais  les  cri- 
tiques qu'on  en  4  faites  y  toutes  bonnes  qu'elles 
fJUiflTent  être ,  ne  tournent  qu'à  la  gloire  des  r^- 
ens  admirables  d'un  illuAre  Ecrivain  ,  qui ,  dès 
l'jnftanr  qu'il  commença  de  dpniier  f^s  Tragé- 
dies au  Public  f  fit  voir  que  Corneille ,  le  grand 
Corneille ,  n'ctoit  plus  le  feul  ï'octe  Tragique  ea 
France. 

Exemple  £un  Récit. 

Ulyflfe  à  Clytemneftre  dans  Iphigénîe ,  après 
lui  avoir  appris  que  fa  fille  étoit  fauvéç  : 


R  É  G  1} 

Cl.YTlMMItTRI» 

Ma  fille  !  ah  !  Prince  !  6  Ciel  !  je  demeure  cpcrckc  t 
Quel  miracle ,  Seigneur  !  quel  Dieu  me  l'a  tendue  i 

U  L  y  «  S  !• 

Vous  m'envoyez  moi-même,  en  cet  heureux  moment^ 
Saifi  d*horreur  %  de  joie  »  âc  de  raviiTemenc* 
Jamais  jour  n'a  paru  iî  mortel  i  la  Grèce. 
Déj^a  de  tout  le  camp ,  la  Difcorde  maîtredè  9 
Avoit  fur  tous  les  yeux  mis  Ton  bandeau  fatal  f 
Et  donné  du  combat  le  fuQcfie  fignal. 
De  ce  (peâacle  affreux  votre  fille  allât mée , 
Voyoît  pour  elle  Achille ,  &  contr'elle  TArméct 
Mais^  quoique  leul  pour  elle  ,  Achille  furieux» 
Epouvantoit  l'Armée,  &  oartageoit  les  Dieux» 
Déjà  de  traits  en  l'air  s'élevoit  un  nuage  ; 
Dé]9^  couloit  le  Hing ,  prémices  du  carnage. 
Entre  les  deux  partis  Calchas  s'eft  avancé , 
L*oeil  farouche  ,  l'air  fombre ,  8c  le  poil  héride , 
Terrible  &  plein  du  Dieu  qui  l'agitoit ,  "(ans  doute» 
Vous,  Achille^  a-t-il  dit^  &  vous,  Grecs,  qu'on  m'écoute 
Le  Dieiji  qui ,  maintenant ,  vous  parle  par  ma  voix  , 
M'explique  fbn  Oracle ,  &  m'inftruit  de  fon  choix* 
Un  autre  fàn^  d'Hélène,  une  autre  Iphi^énie» 
Sur  ce  t^rd  unmolée ,  y  doit  laiflèr  la  vie* 
Théfée  avec  Hélène,  uni  (ccrettcment» 
Fit  fùcceder  Thyaien  à  fon  enlèvement* 
Une  fille  en  fbrtit ,  que  fa  mcre  a  celée  » 
Du  nom  d'Iphigénie  elle  fut  appellée» 
Je  vis  moi-même  alors  ce  fruit  de  leurs  amours  ; 
D'un  finiilre  avenir  je  menaçai  fès  jours» 
Sous  un  nom  emprunté  ,  fa  noire  dedinée  » 
£t  (es  propres  fureurs  ici  l'ont  amenée* 
Elle  me  voit ,  m'entend ,  elle  efl  devant  mes  yeux  ; 
Et  c'e()  elle  ,  en  un  mot ,  que  demajident  les  Dieux» 
Ainfi  parle  Calchas.  Tout  le  camp  immobile  » 
Ecoute  avec  frayeur ,  9c  regarde  Eriphile. 
Elle  étoit  à  l'Autel ,  8c  peut-être  en  (on  cceur  | 
Du  fatal  facrifice  accufoit  la  lenteur* 
EUe-meme  tantôt  ^  d'une  courft  fubitc  ^ 


14  ,  R  E  C 

Etoii  venue  aux  Grecs  annoncer  votre  fuite* 
On  adniire  en  feoret  là  naifTance  &  (on  (art; 
Mais ,  pui(que  Troye  enfin  eft  le  prix  de  fa  mort  i 
L'Armée  à  haute  voix  fe  déclare  contr'elle. 
Et  prononce  à  Calchas  fa  (èntence  mortelle. 
Déjà  pour  la  (âîdr  Calchàs  levé  le  bras. 
Arrête ,  a-t-elle  dit ,  &  ne  m'approche  pas. 
Le  (àng  de  ces  Héros ,  dont  tu  me  fais  defcendre  t 
Sans  tes  profanes  mains  y  (aura  bien  (è  répandre. 
Furieufe  ,  elle  vole ,  &  fur  TAutel  prochain  , 
Prend  le  (âcré  couteau  y  le  plonge  dans  Ton  fein, 
A  peine  (on  fang  coule  &  fait  rougir  la  terre  ; 
Les  Dieux  font  lùr  T Autel  entendre  le  tonnerre* 
Les  vents  agitent  Tair  d'heureux  frémifTemens  ; 
Et  la  mer  leur  répond  par  (es  mugiffemens. 
La  rive  au  loin  gémit ,  blanchifTante  d'écume  > 
La  flamme  du  bûcher  d'ellc-mcme  s*allume  : 
Le  Ciel  brille  d'éclairs  ,  s'entr'ouvre  >  &  parmi  nous^ 
Jette  une  fainte  horreur  qui  nous  raifure  tous. 
Le  Soldat  étonné ,  dit  que  dans  une  nuë , 
Jufques  (ur  le  bûcher ,  Diane  eu  defcenduë  ^ 
Et  croit  que  s'élevant  au  travers  de  Tes  feux  ^ 
Elle  portoit  au  Ciel  notre  encens  &  nos  vœux» 
Tout  s*empreflè  ;  tout  part* 

RÉCITATIF  i  eft  une  manière  de  chant  quî  appro» 
che  beaucoup  de  la  parole  y  c'eft  proprement  une 
déclamation  en  muhque ,  dans  laquelle  le  Mu(i« 
cîen  doit  imiter,  autant  qu  il  eft  poflîble,  les  in- 
flexions de  voix  du  Déclamateur.  Ce  chanc  eft 
ainfî  nommé  récitatif,  parce  qu'il  s'applique  au 
récit  ou  à  la  narration ,  &  qu'on  s'en  lert  dans  le 
dialogue.  On  ne  mefure  point  le  récitatif  au 
chant  ;  car  cette  cadence,  qui  mefure  le  chanc , 
gâteroit  la  déclamation  :  c'eft  la  paflion  feule  qui 
doit  diriger  la  lenteur  ou  la  rapidité  des  fons.  Le 
Compofitcur ,  en  notant  le  récitatif  fur  quelque 
mefure  déternjûnéei  na  ea  vue  que  d'indiquer , 


,  R  £  C  r^ 

à-peu-ptès  ,  comment  on  doit  paflcr  ou  appuyer 
les  vers  Se  les  fyllabes ,  ^  de  marquer  !e  r^^pôrc 
exaâ:  de  la  baJTe  continue  &  du  chant.  Les  Ita« 
liens  ne  fe  fervent  pour  cela  que  de  la  mefure  à 
quatre  tems  j  inais  les  François  entremêlent  leur 
récitatif  de  toutes  fortes  de  mefures.  Le  rccit^if 
n*eft  pas  moins  différent  chez  ces  deux  Nations, 
que  du  refle  de  la  mufique.  La  langue  Italienne, 
douce ,  flexible  &  compofée  de  mots  faciles  à 
prononcer ,  permet  au  récitatif  toute  la  rapidité 
de  la  ^déclamation  :  ils  veulent ,  d'ailleurs ,  que 
rien  d'étranger  ne  (e  mêle  à  la  (implicite  du  réci- 
tatif» &  croiroient  le  gâter ,  en  y  mêlant  aucun 
des  ornemens  du  chant.  Les  François»  au  con- 
traire 9  en  remplidènt  le  leur  autant  qu'Us  peu- 
vent. Leur  langue  »  plus  chargée  de  confonnes, 
plus  âpre  f  plus  difficile  à  prononcer ,  demande 
plus  de  lenteur  ;  &  c'eft  fur  ces  fons  rallentis , 
qu'ils  épuifent  les  cadences  ^les  accens,  les  porcs- 
de  voix ,  même  les  roulades ,  fans  trop  s*embar- 
raffèr  Ci  tous  ces  agrcmens  conviennent  au  perfon- 
nage  qu'il  font  parler ,  &  aux  cho fes  qu'ils  lui 
font  dire.  Auflî ,  dans  nos  Opéra ,  les  Etrangeri 
ne  peuvent-ils  diftinguer  ce  qui  eft  récitatif,  8c  ce 
qui  eft  air.,  Avec  tout  cela,  on  prétend,  en  France, 
que  le  récitatif  François  l'emporte  infiniment  fur 
l'Italien  ;  on  y  prétend  même  que  les  Italiens  en 
conviennent  ;  &  l'on  va  jufqu'à  dire  ,  qu'ife 
font  peu  de  cas  de  leur  propre  récitatif  Ce  n*eft 
pourtant  que  par  cette  partie ,  que  le  fameux  Por- 
pora  s'immortalife  aujourd'hui  en  Italie ,  comme 
Lully  s'eft  immfartalifé  en  France.  Quoi  qu'il  cm 
fôic ,  il  efl  certain  que ,  d'un  commun  aveu»  le 


té  R  É  C 

François  approche  plus  du  chant  »  &  Tltalien  de 
la  déclamation.  Que  faut-il  de  plus  pour  décider 
la  queftion  fur  ce  point  ? 

RÉCITATIF  OBLIGÉ  j  c'eft  celui  qui ,  entremêlé 
de  ritournelles  &  de  traits  de  fymphonic,  obliee  , 
pour  ainfi  dire ,  le  Recitant  &  TOrcheftre  Pua 
envers  Tautre  ;  en  forte  qu'ils  doivent  être  atten* 
tifs,  &  s'attendre  mutuellement.  Ces  paffàges 
alternatifs  de  récitatif  &  de  mélodie ,  revêtus 
de  tout  réçlat  de  TOrcheftre ,  font  tout  ce  qu'il 
y  a  de  plus  touchant ,  de  plus  raviflànt ,  de  plus 
énergique  dans  toute  la  Mufique  moderne^  L*Ac- 
reur  agité  ,  tranfporté  d'une  paflîon  qui  ne  lui 
permet  pas  de  tout  dire ,  s^interrompt ,  s'arrête  , 
fait  des  réticences ,  durant  lefquelles  rOrcheftre 
parle  pour  lui  ;  &  ces  filences ,  ainfi  remplis , 
aflTeûent  infiniment  plus  l'Auditeur ,  que  fi  l'Ac^ 
teur  difoit  lui-même  tout  ce  que  la  Mufique  fait 
entendre.  Jufqu'ici  »  la  Mufique  Françoife  n'a  fu 
faire  aucun  ufage  du  Récitatif  obligé.  L'on  a  tâ- 
ché d'en  donner  quelqu'idée  dans  une  Scène  du 
Devin  du  Village  :  il  paroît  que  le  Public  a  trouvé 
qu'une  -fituation  vive  ,  ainfi  traitée  ,  en  devenoit 
plus  intéreflante.  Que  ne  feroit  point  le  Récitatif 
obligé  dans  les  Scènes  grandes  &  pathétiques ,  fi 
l'on  en  peut  tirer  ce  parti  dans  un  genre  ruftique 
&  badin  } 

RÉCONCILIATION  DES  SENS,  (la)  Opera-Comiçue 
en  un  Aâle  »  par  un  Auteur  Anonyme  ^  d  la.  Foire  Saint 
Laurent  f  i73*» 

La  Nature  prenant  à  cœur  la  réconciliation  des  Sens^ 
ordonne  à  l'Inftînô,  qui  paroît  Cous  la  figure  d'un  Pay- 
fan ,  de  les  faire  venir;  &  on  Ici  lui  préfcntc  danj  l'or- 
dre 


RÉC  %?! 

^tc  où  ils  ont  pafu  à  l'Opcra  :  ils  yîcnncrit ,  tôur-â-< 
tour ,  (bus  des  habits  &  des  noms  de  femmes ,  faire  Icui! 
apologie.  Cette  Pièce ,  Motalc  &  Critique ,  peut  étrel 
Regardée  comme  une  Pafodie  du  Ballet  des  Seas  »  &  di| 
Procès  des  Sensé 

HÉCONCtLIATION  NORMAlStDE,  (la)  Comédie  en 
cinq  Aéles^  en  Vers ,  par  du  Frefny ,  au  Théâtre  François  % 

Le  Sujet,  &  prefque  tous  les  Perfônhages  de  là  Ré-^ 
conciliation  Normande ,  font  annoncés  &  caraôérifés  dc| 
la  première  Scène ,  par  la  Suivante  d'Angélique  : 

•  k  .  Voîcî  donc  THôtel  de  Normandie  , 
A  Paris  )  rendez  Vous  des  illuftres  Normands  ; 
Des  nôtres^  aujourd'hui,  les  intérêts  (ont  grands. 
Haine,  amour!  nous  verrons  la  très-haineufe  Tante  j 
L'Oncle  très  rancunier ,  puis  l'amoureux  Dorante  , 
Le  galant  Chevalier ,  le  gravé  Arbitre  &  moi* 

Les  deux  principaux  Aâeurs  font  le  Comte  &  la  Mar-^ 
quife ,  oncle  &  tante  d'Angélique»  La  Soubrette  ajouts  l 

Le  pAmier  eft  brutal ,  fon  faûg  brûlant  pétille. 
A  l'égard  de  fa  foeur ,  cent  fois  je  vous  l'ai  dit  ; 
L'efprit  de  la  Marquifè  eil  UA  terrible  efprit. 

On  ne  peut  définir  cette  capricieufê  : 
Je  la  vois  tantôt  gaie,  &  tantôt  furieufè; 
Elle  laiffe  échapper  à  moitié  fes  fecrcts; 
Ënfiiitc  les  retient,  puis  les  dcguife  après.' 
Elle  eft,  crt  même  tems,  irtdifcrette  &  prudente ^ 
Franche ,  dîflimulée ,  &  fiere ,  &  carreflàtite. 
».        En  riant  ^  elle  pouffc  une  vengeance  à  bout  ; 
Et  dans  fes  palfions  met  le  tout  pour  le  tout* 

.  Cette  Tante  ,  qui  connoît  fî  bien  la  hairte ,  coiîrtoîi 
aufli  l'amour.  Elle  devient  Rivale  de  fa  Nièce ,  quï 
aime  Dorante,  &  qui  en  eft  aimée.  Le  Chevalier, 
qui  l'avoit  été  lui-même  de  la  Marquife,  eft,  par  elle , 
offert  en  échange  à  la  Nièce  de  Dorante;  &  cet 
échange  prétendu  amené  le  dénouement.    On  trouve 

Tome  IIL  ,  .  B 


i^  R  É  C 

réuni  9  dans  cette  Comédie ,  ce  qui  diflingue  nos  bonnes 
Pièces  d'intrigue ,  une  conduite   intéreiïance ,    &    des 
caradères  originaux,  fàillans,    &   agréablement  cofi- 
.    traâés. 

RÉCONCILIATION  VILLAGEOISE ,  (la)  Opera-Co^ 
miaue  d'un  A6le  ,  en  Proje ,  mêlée  d^ Ariettes  ,  par  M.  ib 

■  la  Ribadiere ,  retouchée  j!ar  Poinfinety  Mufique  de  Ta' 
rade 9  aux  Italiens  'y  176^. 

Roft  &  Colin  6ht  de  Tailnôur  ï*uh  pour  Tautrc  ;  mats  J 
•  ils  craignent  que  leurs  parens  ne  traverfent  leur  union,  j 
La  Mère  de  Rofe  la  de/îre  avec  ardeur  ;  mais  le  Père 
eil  d*un  avis  contraire;  &  c*ell  ce  qui  met  le  trouble 
dans  leur  ménage*  Ces  deux  personnes  (e  difputent  * 
continuellement,  (è  brouillent  avec  éclat,  &  voilà  le 
Mariage  plus  éloig^ié  que  jamais*  Le  Bailli  du  Village 
entreprend  de  réconcilier  les  deux  Époux.  La  femme , 
au  contraire,  veut  plaider -en  réparation.  Le  Bailli  pa- 
roit  fc  prêter  à  fes  vues;  il  en  tiré  de  l'argent;  il 
acheté  leur  vigne,  leur  maifbn  ;  &  quand  il  les  a  rui- 
nés tous  deux ,  il  leur  apprend  qu'ils  ont  çlus  befbin  que 
jamais  l'un  de  l'autre  ;  qu'ils  doivent  s'aider  mutuelle- 
ment. Les  deux  Époux  en  Tentent  la  néceCté,  &  fe 
raccommodent.  Alors  le  Bailli  leur  rend  tout  leur  bien» 
&  les  engage  à  permettre  que  Colin  époufe  Ro(è* 

RECONNOISSANCE.  La  reconnoîflTance,  comme 
fon  nom  même  le  témoigne ,  eft  un  change- 
ment qui,  faifant  palier  de  Tignorance  à  la  con- 
noifTance  ,  produit  ou  la  haine  ou  Tamitié  dans 
ceux  que  le  Poète  a  deflTein  de  rendre  heureux 
ou  malheureux.  La  reconnoidance  eft  fimple  ou» 
double.  Elle  eft  fimple ,  lorfqu  une  perfonne  eft 
reconnue  par  une  autre ,  qu'elle  connpît.  Elle  eft 
double  9  quand  deux  perfonnes ,  qui  ne  fe  con- 
hoiffent  ni  Tune  ni  Tautre  >  viennent  à  fe  recon- 
lïoîrte. 

Il  y  a  deux  fortes   de  reconnoiftances.   La 


R  E  c;  îi^ 

première  >  qui  eft  la  plus  fîmple  Se  fans  au»- 
cun  art ,  (&  dont  les  Poètes  fans  génie  fe  fer-J 
vent ,  c'eft  celle  qui  fe  fait  par  les  marques  extc-. 
rieures  -,  &  ces  marques  font  naturelles  ou  faAi- 
ces.  Naturelles ,  lorfque  ce  font  des  fignes  im- 
primés par  la  nature,  comme  la  lance,  empreinte 
fur  le  corps  des  Thébains ,  qui  étoient  ncs  de  la 
terre.  FaÂices ,  comme  des  lettres,  des  portraits, 
des  bracelets ,  des  exclamations ,  des  paroles  qui 
rappellent  des  fouvenirs. 

La  (econde  efpéce  de  reconnoiffànce ,  eft  celle 
qui  eft  imaginée  par  le  Poète.  C'eft  ainfi  que  dans 
riphigénie  d'Euripide  ,  Orefte  ayant  reconnu  fa 
focur,  par  le  moyen  d'une  lettre,  eft  reconnu 
d'elle  ,  à  fon  tour ,  à  certaines  enfeignes  qu*il  lui 
donne.  Cette  reconnoilfance  eft  double.  > 

La  troifieme  ,  eft  celle  qui  fe  fait  par  la  mé- 
moire ,  lorfqu  un  objet  réveille  en  nous  quelque 
fouvenir  qui  produit  la  reconnoiffànce.  Comme 
chez  Alcinoiis ,  Ulyfle  entendant  un  joueur  de 
Harpe,  &  fe  fouvenant*de  fes  travaux  pafles, 
ne  put  retenir  fes  larmes ,  Se  fut  reconnu. 

La  quatrième  eft  produite  parle  raifonnement , 
lorfque ,  dans  le  Dialogue ,  il  échappe  des  pa- 
roles qui  nous  décèlent.  Orefte ,  prêt  à  être  im- 
molé par  fa  fceur  Iphigénie ,  devenue  Prêcreflè 
de  Diane ,  à  laquelle  Orefte  la  croyoit  facrifiée 
elle-même ,  s'écrie  :  Ce  n'eft  donc  pas  affez  que 
ma  fœur  ait  été  immolée  à  Diane  ,  il  faut  que  le 
frère  le  foit  auffi.  Cette  réflexion  de  raifonne- 
ment,  pro'duit  la  reconnoiffànce. 

Les  plus  belles  de  toutes  les  reconnoîffànces , 
font  celles  qui  naiffent  des  incidens  mêmes ,  par 

B  ij      ^ 


lo  R  E  C 

des  moyens  vraifcmblables ,  &  fans  le  fecours  des 
ifignes  naturels  ou  inventes.  Ce  font  celles  qui  prcK 
duifent  les  furprifes  les  plus  touchantes^ 

Entre  les  fituatîons ,  celles  qui  peuvent  réuffir 
à  moins  de  nouveauté  Se  même  de  mérite  ,  de  la 
part  de  PAuteur ,  ce  font  les  reconnoî  (Tances  ;  je 
n^entends  pas  les  reconnoiflances  de  fimple  vue  i 
qui  n*ont  qu'un  moment ,  &  qui  retombent  auffi- 
tôt  dans  le  cours  des  Scènes  ordinaires  ;  celles-là 
font  dangereufes ,  parce  que ,  la  première  yfur- 
prife  ne  le  foutenant  pas ,  on  paflè  trop  vîte'd'uii 
grand  mouvement  à  un  moindre  5  qui  »  dès-là  » 
eft  languiffànt  :  j*entends  les  reconnoiflances  d*é- 
clairciflement  »  où  deux  perfonnes  chères ,  qui  ne 
fe  font  point  encore  vues ,  ou  qui ,  féparces  de^ 
puis  long-tems ,  fe  croyent  mortes ,  ou  du  moins 
fort  éloignées  Tune  de  l'autre  »  s'émeuvent  peu- 
à-peu  par  les  queftions  qu  elles  fe  font ,  Se  les 
détails  qu'elles  fe  racontent  ;  &  viennent  enfin  » 
fur  une  circonftànce  décifive ,  à  fe  reconnoître 
tout'à-toup.  Ah  !  ma  mère  !  ah!  mon  fils  !  ah  !  mon 
frère  î  ah  !  ma  fœur  !  Ces  exclamations  feules  font 
prefque  fûres  de  nos  larmes  ;  &  ,  fans  s'embar- 
rafler  fi  la  reconnoiflance  reflèmble  à  d'autres , 
ni  même  fi  elle  eft  filée  avec  aflez  de  jufteffè ,  on 
fe  latffè  entraîner  à  l'émotion  des  perfonnages  : 
car,  plus  ils  font  émus ,  moins  ils  taiflent  de  li- 
berté pour  réfléchir  s'ils  ont  raifon  de  l'être. 

RECRUES  DE  VOPERA- COMIQUE  y  (les)  Prolo^ 

gue  de  M»  Favarty  d  la  Foire  Saint  Laurent  j  1740» 

L'Opéra- Comique,  pcrfuadé  qu'il  Hoît  attribuer  le 
peu  de  (uccès  de  fbn  Speâacle ,  pendant  le  cours  de  La 
Foire  précédente ,  au  défaut  d'Adeurs^  fait  Ton  pof&ble 


R  E  C  R  E  G  ât 

pour  en  acquérir.  On  lui  préfente  d'abord  MademoIfeUe 
Emilie ,  Adrice  qui  a  déjà  paru  au  Théâtre ,  &  qui  a 
brillé  par  la  beauté  de  fa  voix.    Sur  la  queftion  qu^on 
lui  fait,  fi  elle  Ta  bien  confervce ,  elle  chante  une  Chan- 
fbn,   &  s'attire  de  nouveaux  applaudiffemens.    Paroit 
enfuite  un  Amoureux ,  qui  demande  à  débuter  ;  &  en- 
fin les  deux  Demoiselles  Vérités.    La  cadette  >  crai- 
gnant de  ne  pas  plaire  ,  veut  empêcher  (a  foeur  d'en- 
trer à  rOpera- Comique.    M.  Grifonnet ,  Poëtc  ,  tra* 
vaillant  pour  ce  Théâtre  ,  emploie  ici  fon  éloquence  « 
&  parvient  enfin  à  engager  les    deux   fœurs.    L*aînée 
accepte  Temploi  de  Soubrette.    Suit  un  petit  Diver« 
tiiTement  8c  un  Vaudeville ,  où  la  Demoifelle  Deflou- 
ches ,  Adrice  de  TOpera  Comique ,  fait  un  Compliment 
au  Public  )  &  lui  demande  fon  influlgence ,  en  reprér 
rêntant  la  difficulté  de  le  fatisfaire* 

REFREIN  ;  terminai  fon  de  tous  les  couplets  d'une 
.Chanfon ,  par  les  mêmes  paroles  &  par  le  même 
chant ,  qui  fe  die  ordinairement  deux  fois. 

RÉGIMENT  DE  LA  CALOTFE  y  (le)  Oper a-Comique 
en  un  Aâe  ^  par  le  Sage,  Fuieiier  &•  à^Ornevaly  i  la 
Foire  Saint  Laurent ,  1 7  &  i  • 

Dans  TAvertiflèmcpt  que  les  Amcurs  ont  joint  i 
Timpreffion  de  cette  Pièce,  ils  difbient  :  <c  Pour  mettre 
3>  au  fait  du  Régiment  de  la  Calotte,  ceux  qui  n'y 
»  CtMit  pas ,  ils  fauront  que  c*cft  un  Régiment  métaphy- 
03  il  que,  inventé- par  quelques  efprits  badins,  qui  s*en 
a>  font  fait  eux-mêmes  les  principaux  Officiers^  Ils  y 
3>  enrôlent  tous  les  Particuliers  nobles  8c  roturiers  qui 
M  Ce  diflinguent  par  quelque  folie  marquée ,  ou  quelque 
9>  trait  ridicule.  Cet  enrôlement  (è  fait  par  des  Brevets 
39  en  Profe  ou  en  Vers  ,  qu'on  a  foin  de  diftribuer  dans 
n  le  monde  ;  m^ais  la  plupart  de  ces  Brevets  (bnt  l'ou- 
39  vrage  des  Poètes  téméraires ,  qui ,  de  leur  propre  au- 
3»  torité,  font  des  levées  de  Gens  qui  deshonoreroient 
»>  le  Corps  par  leur  mérite  &  Içur  fageflc ,  file  Com- 
9»  miflaire  ne  les  caffoit  point  aux  revues  ->'. 

Il  y  a  dans  cette  Pièce ,  plufiears  Scènes  qui  font  alla- 

Bii| 


1»  .  R  E  G 

/Ion  â  des  aventures  arrivées  dans  le  tems  où  cette 
Pièce  fiit  jouée  pour  la  première  fois.  L'une  cft  celle 
d'un  Avocat  qui  fit  des  Faâums  chargés  de  paflàges  La-^ 
tins ,  pour  prouver  la  maùvaîfe  conduite  de  (a  femme. 
Il  y  rapportoit  le  détail  circondancié  de  toutes  les.  infi- 
délités de  Ton  époufe.  Ces  Fadums  firent  grand  bruit 
alors  ;  &  comme  l'Avocat  s'étoit  rendu  ridicule ,  en 
publiant  fbn  deshonneur  ,  on  ne  manqua  pas  de  ,lui 
donner  place  parmi  les  Calotins  ;  il  fut  nommé  Trom- 
pette dans  la  Brigade  des  Cocus. 

Une  autre  Sceme  de  la  même  Pièce  regarde  un  Par- 
ticulier fort  riche ,  qui ,  voyant  qu^il  pleuvoit  le  joue 
de  la  Fête  de  Saint  Gervais  ^  paria  des  fbmmes  très- 
con/idérables  ,  qu*il  pleuveroît  i  Paris  pendant  qua- 
rante jours  de  fuite.  Il  plut  effeâivement  durant  quinze 
jours  uns  difcontinuer  :  le  (eizieme  il  fit  beau  ;  8c  il 
perdit  la  gageure.  Sa  famille  lé  fit  interdire.  L'Au- 
teur de  la  Comédie  lui  donna  le  nom  de  M.  Pluvio';. 
êc  cette  Scène  efl  une  de;s  plus  ingénieu fes  de  toute. 
la  Pièce. 

Les  Comédiens  Italiens  âvoîent  tran(porté  leur  Théa-; 
tre  de  l'Hôtel  de  Bourgogne  à  la  Foire  Saint  Laurent. 
Ils  n'omirent  rien  pour  plaire  au  Public  j  &  ils  firent- 
des  dépenfes  prodigieufes  en  décorations  &  en  habits. 
Ils  donnèrent  même  des  Bals;  mais  comme  il  fai(bît 
fort  chaud,  on  ne  fe  prefla pas  beaucoup  d*y. aller.  Les 
Auteurs  de  l'Opéra  7  Comique  ,  qui  fài/iilblent  toutes 
les  occafîons  de  compofer  des  Couplets  fatyriqtres  y  fi- 
rent ie  Couplet  fuivant  dans  le  Régiment  de  la  Calotte. 
C'efI  un  Aâeur  de  la  Comédie  Italienne  «  qu'on  intro^ 
duit  fiir  le  Théâtre,  &  qui  dit  : 

■ 

Nous  avons ,  pour  plaire  aux  yeux  ^ 

Fait  grande  dcpenfe , 
Croyant  qu'on  n*aime  en  ces  lieux 
Qjjie  vaine  apparence  ; 
JMais  le  trait  original ,  ^ 

C'efl  d'imaginer  un  Bal 
DcOis  laça»  ca^ca^ 


» 
1 
\ 


R  E  G  %f 

Dans  la  ni,  ni,  ni. 
Dans  la  ca ,  dans  la  ni  y 
Dans  la  canicule  : 
Cho(ë  ridicule, 

REGISTRE  INUTILE  y  (le)  Opera-Comi^ue  en  un  Aâle^ 
'  avec  un  Prolegue^  par  Panard ,  d  la  foire  Saint  Lau* 
rentj   i74i* 

Le  fujet  de    cette  Pièce  efl  tiré  d'un  Conte  de  bi 
Fontaine ,  intitulé  :  On  ne  5*avije  jamais  de  tout» 

M.  Orgon  ^  Tuteur  &  Amant  de  Julie ,  la  tient  ren* 
fermée  aiiè^   foigneufement  ;  &  pour  (ê  défendre  des 
firatagémes  de  Tes  Rivaux ,  il.  a  raiïemblé  ,  autant  qu'il 
lui  a  été  poffible ,  le  récit  de  tous  les   cours  qu*on  a 
joués  aux  Maris  &  aux  Tuteurs.    Pendant  qu  il  ed  fort! 
pour  faire  exécuter  quelques  ordres ,   Valerc,  Amanc 
de  Julie  ,  s^cfl  introduit  dans  la  mai(bn  par  le  moyen  de 
Frontin^   (on  Valet  ,    qui  pafTe  pour  Maître  de  Mu- 
iîque   de   cette  Ville.    La  converfation    de  ces    deux 
*'  Amaos   commence,  à  Tordinaire,  par  des  reproches. 
Les    pxoteft^tions    de    Julie   ne  peuvent  ralFurcr    cet 
Amant;  il  craint  .qu'elle  ne  foit  obligée  de  céder  aux 
violences  de  Tes  Tuteurs.    Pour  le  contenter  ,  Lifctts , 
Suivante- de  Julie  ,  propofc  à  Valere.de  jouer  un  mo- 
ment le  Perfonnage  de  M-  Orgon,  &  de  voir  comment 
fa  Maîtrefie  va  lui  répondre.    Cela  s'exécute  :   Julie 
traite  le  prétendu  Tuteur  avec  tout  le  mépris  &  l'avcr- 
fion  poflible.  Orgon ,  ignorant  cette  feinte ,  loin  de  croire 
que  ce  difcours  s  adrefle  à  lui ,  entend  ce  Dialogue  avec 
des  tranfports  de  joie  :  Valere ,  de  (on  côté  ,  (brt  fort 
content ,  fâchant  de  quelle  façon  Julie  penfe   fur  fbn 
Tuteur.  Dans  ce  tcms,  Frontin  lui  apporte  une  lettre 
de  Chrifante,  père  de  Julie,  qui  approuve  la  recherche 
de  ce  Cavalier,  Il  veut  inftruire  Julie  de  cette  hcu- 
Teufè  nouvelle  ;  mais  la  difficulté  efl  de  lui  faire  rendre 
une  lettre.    Frontin  s'en  charge ,  &  de  la  lui  faire  lire 
en  préfence  même  d' Orgon.    Pour  ceticfFet,  il  (c  tra- 
veftit  en  femme,  &,  pafïant  pour  une  Couturière  ,  Hxur 
du  Maître -à- dan  fer,  il  vient  apporter  une    robe-dc- 
cfaambre  à  Orgon  :  en  faiCànt  femblani  de  lui  arrangée 

Biv 


^4  R  E  G 

Je  collet ,  il  attache  fur  le  dos  du  Tuteur  une  lettre  dé 
Valere  très-tendre  &  prefTante  ;  Julie  la  lit  tout  haut» 
Orgon  croit  que  c'eft  fa  Pupille  qui  lui  ^jarlc  :  péné- 
tré de  (on  affeâion,  il  ne  fz  Cent  pas  de  joie.  On  en- 
tend crier  dans  la  rue  :  Hijloire  nouvelle  G*  récréative 
à*un  Vieillard  amoureux 9  attrapé  par  une  jeune  fille: 
Hijloire  nouvelle  &  divertiflhnte*  C'efi.  un  nouveau  toyr 
de  Frontin.  Orgon  court  l'acheter,  pour  la  faire  tranfr 
crirc  fur  fon  Regiftre.  Pendant  ce  tems-là  «  Valcrê 
vient,  &  fê  cache  foui  une  table.  Orgon  revient  avec 
la  Relation,  la  lit  tout  haut;  &  il  fè  trouve  que  c'eff 
préciCement  fa  propre  Hifloire.  Frontin,  en  Makre  de 
Mufîque  ,  arrive  fort  â  propos  pour  amulèr  Orgon ,  Se 
laifler  le  tems  à  (on  Maître  de  s'efquivcr  ,  pendant  qu*U 
donne  une  leçon  à  Julie.  Mathurine,  Cuifîniere  du 
Tuteur,  vient  lui  demander  de  Targent  pour  la  dé- 
penfe.  Orgon  fc  met  en  colère  ,  &  fort  un  moment 
pour  régler  (es  comptes  :  continuez ,  dit  il  au  Muficien  , 
je  vous  entendrai  de  mon  cabinet.  Valere  profite  de  cet 
mftant  d'ab(cnce  pour  emmener  Julie  :  Frontin ,  contre- 
fai(ant  la  voix  de  cette  dernière ,  paroit  lui  donner  (9^ 
leçon.  Orgon,  de  retour,  (c  voyant  fcul,  demande  où 
cft  fa  Pupille?  Elle  eft,  Monteur,  répond  Frontin, 
dans  un  endroit  où  je  (erai  dans  un  moment.  LiCcnc  8c 
Mathurine  lui  font  une  réponfe  à-peii-près  femblable* 
Griffardiii ,  (on  Secrétaire  ,  achevé  de  le  déconcerter  , 
en  lui  apportant  (on  Régidre  :  écrive^  ,  Monfieur  ;  Thif^ 
toire  eil  mémorable  Se  digne  du  grand  jour.  Orgon  au 
dé(e(poir ,  veut  avoir  raifbn  du  tour  qu'on  lui  joue  ; 
mais  une  troupe  de  Mafques  Tempcche  dç  (brtir ,  &  for-» 
nie  un  DivertiiTemçnt, 

REGLES.  On  entend  ici  par  régies ,  les  préceptes 
généraux  &  particuliers  qui  erifeigncnc  la  ma- 
nière dont  il  faut  conduire  un  Drame ,  pour  le 
rendre  agréable  &  intérefTant.  Ces  préceptes  Ce 
font  formés  des  difïcrentes  obfervations  que  des 
efprits  criHques  &  judicieux  ont  faites  fur  tout 
ce  qui  pouvoir  contribuer  à  la  perfedion  d'un 
Ouvrage  Dramatique  ^  d'après  la  route  que  les 


R  É  G  iS 

grandç^Maîtres  ont  fuivie.  Il  arrive  quelquefois 
c}ue  des  pièces  irrcgulieres ,  telles  que  le  Cid ,  ne 
laiflenc  pas  de  plaire  extrêmement  ;  auffi-tôt  on 
fe  met  à  méprifer  les  régies  :  c'eft ,  dit- on ,  une 
pédanterie  gênante  &  inutile  ;  &  il  y  a  un  certain 
art  de  plaire  qui  eft  au-delTus  de  tout.  Mais, 
qu*eft-ce  que  cet  art  de  plaire  ?  Il  ne  fe  définit 
point ,  on  l'attrape  par  hafard  :  on  n'eft  pas  fur 
de  le  rencontrer  deux  fois  ;  enfin ,  c'eft  une  ef- 
pcce  de  magie  tout  à  fait  inconnue.  Peut-être  tout 
cela  n*eft'îl  pas  vrai.  Il  y  a  beaucoup  d'apparence 
que  quand  les  Pièces  irrcgulieres  plaifent ,  ce  n*eft 
pas'  par  les  endroits  irréguliers  ;  fie  il  eft  certain 
qu'il  n'y  a  point  de  Pièce  fur  le  Théâtre  qui  foit  » 
à  de  certains  égards ,  moins  régulière  que  le  Cid. 
Mais  il  fe  poutroit  bien  faire  que  tout  ce  qu'il  y 
a  d'important  pour  le  Théâtre ,  ne  fût  point  ré- 
dmt  en  règles ,  ou  du  moins ,  ne  fût  pas  fort  connu. 
Ces  régies ,  qui  ne  font  pas  encore  faites,  ou  que 
tout  le  monde  ne  fait  pas ,  voilà  apparemment 
l'art  de  plaire,  voilà  en  quoi  confifte  la  magie. 
,20.  Pour  trouver  les  régies  du  Théâtre ,  il  Êiu- 
droit  remonter  jufqu'aux  premières  foutces  du 
beau ,  découvrir  quelles  font  les  chofes  dont  la 
vue  peut  plaire  aux  hommes,  c'eft -à- dire,  leur 
occuper  l'efprit,  ou  leur  renrluer  le  coeur  agréa- 
blement ;  Se  cela  eft  déjà  d'une  vafte  étendue  ,  & 
d'une  fine  difcuffion.  Après  avoir  découvert  quel- 
les font  les  adions  qui ,  de  leur  nature ,  font  pro- 
pres à  plaire  ,  il  faudroît  examiner  quels  change- 
mens  y  apporte  la  forme  du  Théâtre ,  ou  par  né- 
cefîîté ,  ou  par  le  feul  agrément  ;  &  ces  recher- 
ches étant  faites  avec  toute  Texaétitude  Se  toute  la 


X6  R  É  G 

.  juftcflc  ncccffàJre ,  alors  on  n*auroît  pas  fe»Jc-î 
xncnt  trouve  les  régies  du  Théâcre  5  mais  on  feroit 
fur  de  les  avoir  trouvées  routes  s  &  H ,  en  defcen- 
dant  dana  le  détail,  il  en  étoic  échappé  quel- 
qu'une f  on  la  tameneroic  fans  peine  aux  prin- 
.   dpes  qui  auroient  été  établis. 

j^.  Avoir  trouvé  toutes  les  régies  du  Théâtre, 
ce  ne  feroit  pas  encore  toute  la.Poëtique  y  il  fau- 
droit  comparer  enfenjbk  ces  différentes  régies, 
,  &  juger  de  leur  diflTéreute  importance.  Telle  eft , 
.  prefque  toujours ,  la  nai^ure  des  fujets ,  qu'ils  n'ad- 
.  mettent  pas  toutes  fortes  de  beautés  :  il  faut  faire 
:  un  choix,  &  facrifier  les  uns.  aux  autres.  Ainfi, 
.  îl  feroit  fort  utile  d'avoir  une  balance  où  l'on 
pût ,  pour  ainfi  dire,  pefer  les  régies.  On  verroit 
»  qu'elles  ne  méritent  pas  .tomes  une  égale  auto- 
rité. Il  y  en  a  qu'il  faut  obferver  à  la  rigueur  , 
.  d'autres  qu'on  peut  éluder  v  &  »  6  on  peut  le  dire  , 
les  unes  demandent  une  foumiffion  fincère ,  les 
autres  fe  contentent  d'une  foumiffion  apparente. 
Si  l'on  avoir  trouvé  les  différentes  fources  qui  les 
-  produifent ,  il  ne  feroit  pas  diflScile  de  donner  à 
:  chacune  fa  véritable  valeur. 

1MGULUS ,  Tragédie  de  Pradon  •  16ÈB. 

La  mort  de  Régulas ,  fu)et  très-difficile  à  être  afRijettî 
au  Tlacâtre ,  avoit  effrayé  pluficurs  Auteurs  ,  qui  n'a- 
voient  ofé  le  tenter.  Le  refped  pour  les  grandes  régies 
"  d*unité ,  de  tems  &  de  lieu  ,  a  fait  imaginer  à  Pradon  , 
'  de  placer  la  Scène  dans  le  Camp  des  Romains ,  à  la  vue 
de  Carthage.  C'cft-là  que  Régulus ,  trahi  par  un  de  Ces 
Tribuns  9  fbn  ennemi  lecrct  &  fon  rival ,  donne  dans 
une  embpfcadc ,  cfl  fait  prifonnier ,  conduit  à  Carthagc  » 
&  renvoyé  fijf  û  parole  ,  à  condition  qu'il  fera  conclure 
la  paix ,  ou  qu'il  reviendra  ^bir  la  mort  cruelle  &  in-! 


R  É  G  %7 

fâmc  ,  dont  îl  a  vu  les  préparatifs.  Tel  cft  le  fonds  des 
trois  premiers  Aâes ,  qui  ne  fervent  qu'à  préparer  Tac- 
tion  la  plus  héroïque ,  &  peut*ctre  la  moins  Théâtr^U 
qui  (bit  dans  Thiftoire* 

Ils  demandent  la  paix,  qu'on  leur  fafle  la  guerre  ; 
Que  la  flamme  &  le  fer  défblent  cette  terre  ; 
Et  quoi  qu*à  Régulus  U  en  puifTe  coûter  » 
Continuez  la  guerre ,  il  vient  vous  y  porter. 

Les;  Chefs  &  les  Soldats  s*oppo{ènt  à  (on  retour  à 
Carthage  -,  c'efl  alors  que  ce  Conful  paroît  plus  grand. 
Infenfible  aux  larmes  de  (on  fils ,  aux  cris  d*ufie  Amaiitc 
affligée ,  aux  regrets  de  (es  amis ,  il  n*envi(à?e  que  la 
gloire  de  fa  patrie.  Il  s'échappe ,  rentre  dans  Cartnage  ; 
mais  (es  ordres  s'exécutent  :  on  livre  un  aifaut  à  la  ViUe  ; 
&  Régulus  eft  égorgé  à  la  vue  des  Romains.  L'aâion.  eft 
(impie  y  noble ,  grande ,  &  remplie  de  cette  majefié  ftap* 
.pante,  qui  élevé  Tame  ,  &  lui  in(pire  des  (cntiftiens.  gé- 
néreux. L'auiière  vertu  de  l'ancienne  Rome  forniç;  le 
.  caraâère  du  Héros  de  cette  Tragédie  ;  l'Amour  y  fi- 
gure adez  mal  ;  mais  elle  ed  bien  conduite  ;  &  ,  ce  qui 
lurprendra  dans  Pradon ,  aiTez  bien  veriîfiée. 

RÉGULUS  »  Tragédie  en  trois  Aéles  ,  par  M.  Dpfat  i 

«773.  .  ';.; 

Marclç  ^époufè  de  Régulus  y  (bUîcite  le  rappel  de  ce 
Général ,  faitprKbnnier  par  les  Carthaginois.  Servîlius  , 
Tribun  du  Peuple,  attaché  à  ce  grand  homme ,  pat're- 
Connoi(ran'ce  des  fervices  qu'il  en  a  reçus ,  excite  en 
ft  faveur  l'intérêt  des  Romains^  Manlius ,  Conful ,  fon 
Collègue  &  (on  ami ,  mais  encore  plus  ami  de  la  Répu-- 

'  blique  ,  dé(îre  qu'il  revienne  fans  nuire  à  (a  gloire  &  à 
celle  de  fa  patrie.  C'cfl  alors  qu'on  annonce  le  retour 
de  Régulus.  On  s'empre(rc  d'aller  à  fa  rencontre  ;  & 
Marcie  veut  avoir  l'avantaje  dv  fe  montrer  la  première 
à  fcs  regards.  Le  Général  Romain  arrive  avec  Amilcar  » 

.  AmbaiTadeur  de  Charthage  ;  le  Sénat  cft  aflèmblé  dans 
le  Temple  de  Bellone  ,  pour  le  recevoir.  Le  Go«î(îiI 
veut  faire  prendre  à  Régulus  fa  place  dans  le  Sénat  ; 
mais  il  refu(c  un  honneur,  dont  il  fc  croit  indigne^  de- 


*«  R  É  G 

puis  fà  captivité.  L'Ambaflàdeur  déclare  que  Carthage 
ofFire  de  rendre  Régulas  aux  vœux  de  Rome ,  en  échange 
des  Carthaginois  prilbnniers.  Cette  propolition ,  fi  agrâ* 
ble  aux  Romains ,  efl  rejettée  par  Régulus  feul»  11  re- 
j>réfente  que  ce  (eroit  trahir  les  intérêts  de  la  Républi- 
que ,  que  de  rendre  aux  Carthaginois  Télite  de  leur  Jeu- 
neile  &  de  leurs  Officiers  ,  pour  un  vieillard  affoibli  par 
l'âge  &  par  Tes  malheurs.  Le  Conflil  8c  le  Sénat  le  laif^ 
fènt  lui-même  l'arbitre  de  fbn  fort.  Le  Tribun  &  la  femme 
de  Régulus  employent  en  vain  les  prières  &  leurs  ten- 
dres fbllicitations  ,  pour  vaincre  fa  rédilance,  Régulus 
leur  oppo(ê  toujours  une  fermeté  floique.  Le  Soldat  Car« 
thaginois ,  qui  (ervoit  Régulus  dans  fa  prKbii,  &  qui  Ta 
fùivi  à  Rome  par  un  lentimcnt  d'admiration  &  de  (bu- 
miflion  ,  vient  déclarer  à  JVlarcie  le  fupplice  affreux  que 
la  rage  &  la  cruauté  des  Carthaginois  préparent  à  Ré- 
gulus ,  s'il  n^obtient  pas  l'échange  des  prifônniers  5  8c 
s'il  retourne  à  Çarthage.  Cet  Efclave  ne  demande  y  pour 
irécompenfè  de  cet  important  fecret ,  que  Ton  efUme  «  8c 
de  refier  inconnu.  Marcie  fait  de  nouveaux  eflPorts  pour 
fléchir  le  fanatifîne  patriotique  de  (on  époux.  Elle  im- 
plore le  fecours  du  Tribun  ;  &  le  Tribun  fbuleve  le  Peu- 
ple contre  un  defTein  ii  funefle.  Mais  le  ConHil  fert  le 
projet  de  (on  ami ,  en  le  facrifiant  à  Tintérét  de  la  Ré- 
publique ;  il  fait  ordonner ,  par  le  Sénat ,  que  l'échange 
ne  fera  pas  accepté.  Régulus  apprend  cette  réfblutioii 
avec  un  fentiment  de  joie.  L'époufe  défefpérée ,  ayant 
épuifë  tous  les  moyens  d'arrêter  Régulus ,  lui  prélcntc 
fbn  fils.  Régulus  ne  peut  lui  refufer  des  larmes  de  ten* 
dreflè  ;  mais  fbn  courage  fe  ranime  ,  en  laiflànt  aux'Ro- 
mains  un  vendeur  de  U  mort.  Il  tâche  de  s'échapper  â 
travers  la  foule  du  Peuple ,  qui  s'oppofc  â  fbn  paffage  ; 
te  il  veijt  remplir  fbn  deflin.  Déjà  il  fê  glorifie  d'une 
mort  qui  doit  relever  l'éclat  de  fa  gloire  ;  qui  va  mettre 
dans  l'ame  des  Romains  le  -defir  de  la  vengeance  ;  &  fes 
mânes,  fbrtant  du  fond  de  fa  tombe,  animeront  un  jour 
les  légions ,  &  les  conduiront  à  la  viâoire.  Il  donne  au 
Conful  les  éloges  4ûs  à  Ton  amitié  81  à  fbn  patriotifme  ; 
il  lui  recommande  fbn  fils  ;  il  lui  laifTe  un  protecteur  dans 
chaque  Romain  ;  s'élance  enfin  dans  le  VaifTeau  ,  qui  le 
ramené  à  Çarthage» 


R  É  J  X9 

Cette  Pièce  avoit  été  imprimée  plu(îeurs  années  arant 
^'elle  fut  donnée  au  Théâtre.  L'Auteur  y  fit  des  chan- 
gemens  &  des  corredions  qui  la  mirent  en  état  de  Sou- 
tenir la  grand  )our  de  la  repréfentation  Elle  fut  fuiWe 
d*une  Comédie ,  qu'il  donna  le  même  jour ,  intitulée 
la  Feinte  par  Amour*  Le  fuccès  des  deux  Pièces ,  de  la 
^conde  (ûr  tout ,  fit  demander  l'Auteur  â  cris  redou- 
blés ;  mais  M.  Dorât  ne  jugea  pas  à  propos  de  fè  mon- 
trer  au  Parterre  >  qui,  à  force  de  s'être  habitué  à  faire 
paroitre  devant  lui  les  Auteurs  Dramatiques ,  a  perdu 
tout  le  mérite  de  Tes  applaudifTemens.  Ce  qui  étoit  autre«> 
fois  une  diâinâion  flatteufe ,  efl  devenu  une  efpéce  de 
corvée  y  dont  ces  mêmes  Auteurs  cherchent ,  avec  rai- 
[on  y  à  Ce  dilpenfer*    ^ 

RiJÇUISSANCES  PUBLIQUES,  (les)  AmbigwComiaue 
en  un  Aâe  ,  en  Profe  >  par  M,  Favart  ^^  donné  d  Voccajion 
du  Mariage  de  Madame  avec  F  Infant  Don- Philippe  y  dla, 
foire  Saint" Laurent  y  1739. 

Arlequin ,  fils  d'un  Marchand  An?lois ,  a  pris  >  en  dé- 
barquant en  France  )  le  nom  de  Milord  fircloque.  Il 
vient  époufer  Angélique  ,  nièce  d'Araminte  ,  &  rupiilc 
de  M.  Cacarellc  ,  Apothicaire.  Clitandrc ,  Amant  aimé 
d'Angélique  ,  engage  Frontin  &  l'Eveillé ,  fes  deux  Va- 
lets ,  â  rompre  cette  union.  Araminte  ,  de  (on  coté ,  oc- 
cupée des  Fêtes  publiques  ,  prend  le  prétexte  de  les 
faire  voir  à  (à  nièce.  On  attend  Milora  Breloque,  qui 
arrive  enfin.  Frontin ,  en  habit  étranger ,  afièâant  un 
jargon  à  peu  près  Italien  ,  fe  trouve  â  la  rencontre  de  la 
compagnie  :  il  fait  porter  avec  lui  une  paire  de  grandes 
balances  ,  pour  pefer  les  perfonnes  qui  veulent  avoir 
cette  (àtisfaâinn.  Araminte  &  le  Milord  Souhaitent  d'en 
faire  l'efTai.  Tandis  qu'il|  font  élevés  en  l'air ,  Clitandrc 
fait  Con  poflible  pour  déterminer  Angélique  à  le  fiiivre  ; 
mais  inutilement.  Araminte  s'apperc^oit  cie  la  fourberie  ; 
êc  Arlequin ,  fautant  en  bas ,  pourfiiit  Frontin ,  qui  s'en- 
fuit. La  Compagnie  veut  pafTer  Teau  ;  deux  Bateliers 
le  préfentent  :  ce  font  Clitandrc  &  l'Eveillé,  déguifés  ;  ce 
dernier  fiait  femblant  de  counoitre  le  Milord;  &,  par 
les  diiTérens  tours  qu'on  lui  joue  ,  ainii  qu'au  Tuteur , 


I  • 


30  R  E  N 

les  Valets  viennent  à  bout  de  terminer  la  Pièce  au  gré 
des  deux  Amans. 

RENAUD  ETARMIDE ,  Comédie  en  un  AÛt ,  en  Profe^ 
de  DancouTty  au  Théâtre  François  y   \6^6m 

Renaud  &  Armide  n*eil  point  une  Parodie  de  TOpera 
de  ce  nom.  Clitandre,  Amoureux  d'Angélique^  trouye 
un  Rival  dans  fbn  Père  ;  ii  efl  obligé  de  fè  prêter  aux 
Tues  de  fbn  Valet ,  qui  le  fait  pafTer  pour  fou  ;  moyen 
fort  u(e  pour  obliger  un  Père  à  con(èntir  aux  defîrs  aun 
Fils.  Ce  moyen,  toutefois,  réuflit.  Clitandre  en  eii  quitte 
pour  chanter  quelques  airs  de  TOpera  d'Armide  ,  & 
pour  feindre  qu'il  croit  être  Renaud,  il  eâ  fécondé  par 
Madame  Jacquet ,  Veuve  uéja  fur  le  retour ,  à  qui 
Clitandre  s'eâ  vu  obligé  de  rendre  quelques  foins  ,  & 
qui,  réellement,  fe  croît  Armide.  Ce  font  ces  deux  ' 
Perfbnnagcs  qui  donnent  le  titre  à  cette  Comédie,  en- 
tièrement hors  de  la  vraifemblance. 

RENDEZ 'VOUS  y  (le)  Comédie  en  un  Aâle,  en  Vets^ 
mêlée  d^ Ariettes ,  par  M.  Legier ,  Mujiijue  de  M*  Duni  « 
aux  Italiens  y  1763. 

Les  Ariettes  de  cette  Pièce  font  afîèz  Lyriques  ;  mais 
peut-être  d'un  coloris  un  peu  trop  fort  pour  ce  genre 
de  Spedacle.  Le  Dialogue  en  eà  naturel,  facile,  & 
quelquefois  piquant  ;  mais  trop  coupé  par  la  Mufîque. 
Ce  Poëme  eft  dépourvu  d^intrigue,  &  de  ces  incicîens  -^ 
qui  font  toute  la  magie  du  Speâacle  de  l'Opéra  Co-  * 
mique  :  ce  qui  jette  un  peu  de  froid  dans  le  jeu  des 
Adeur^ ,  &  peu  d^intérêt  dans  l'ame  du  Spedateur. 

RENDEZ 'VOUS  y  (le)  ou  l'Amour  suffosé^  Corné- 
die  en  un  Aâle  ,  en  Vers ,  pa$  Fagan ,  au  Théâtre  Fran- 
çois ^  173  3* 

Toute  l'intrigue  efl  conduite  par  une  Soubrette  & 
un  Valet.  Ils  s'aiment ,  &  veulent  obliger  leurs  Maî- 
tres à  s'aimer.  Ceux-ci  ne  fe  voient  que  rarement,  8c 
pour  affaires;  ils  font  même  prêts  à  fe  feparer.  Valere 
doit  partir  le  lendemain  pour  Paris  ;  mais  Crifpin  lui 
perfuade  qu'il  cii  aimé  de  Lucile  ^  &  lui  donne  pour 


R  E  N  51 

HYi  Rendez-vous  en  forme ,  une  Promenade  ou  cette 
belle  Veuve  doit  fe  trouver  fans  deffein.  Rien  de  plus 
agréable  que  la  Scène  oà  Lifètte  interprète  à  (â  Mai- 
trefle,  comme  un  billet  tendre,  une  lettre  où  il  n'eH 
queflion  que  d'affaires  d'intérêt.  L*entrevue  de  ces  pré- 
tendus Amans  eâ  encore  plus  divertiiïante ,  plus  théâ- 
V  traie.  Cet  Ouvrage ,  enfin ,  eâ  une  vraie  Comédie ,  & 
pour  le  flyle,  &  pour  le  fond  des  chofès.  * 

L'invention  de  cette  Pièce  n'appartient  point  à  Fa- 
gan  :  (on  fujet  reifemble  à  celui  de  l* Amour  vengé  y  petite 
Comédie  en  un  Aôe ,  en  Vers ,  de  Lafont ,  jouée  pour 
la  première  fois,  &  très-applaudie  9  en  17119  reprife 
avec  fuccès  en  1711.  Le  Rendei^vous  a  été  fait  d'après 
ï Amour  vengée.  C'efl  la  même  intrigue ,  la  même  mar- 
che }  les  mêmes  idées. 

-RENDEZ 'VOUS  DES  THUILLERIES ,  (le)  ou  le 
CodUET  TROAîPÉj  Comédîe  de  Baron  y  en  trois  Aâes^ 
'  en  Prof e  y  avec  un  Prologue  y  i^8j. 

Il  y  a  peu  d'intrigue  dans  cette  Pièce  ;  mais  elle  of- 
fre un  dialogue  vif  &  des  caraâères  amu^ns.  Le  prin- 
cipal perfbnnage  eH  Eraûe,  jeune  homme ,  dont  une 
JWarquifè  fe  défie  avec  raifbn  ;  il  partage  fcs  foins  entre 
elle  &  Dorimène.  Pour  s'en  éclaircir,  la  Marquiifè 
trouve  moyen  de  faire  croire  à  Dorimène ,  qu'elle  doit 
avoir  un  Rendez -vous  aux  Thuiileries  avec  un  autre 
Amant*  Dorimène  ne  manque  pas  d'en  inflruire  Eraâe , 
qui  vole  au  lieu  indiqué.  Il  y  trouve  la  Femme-de-cham- 
bre de  la  Marquifê ,  qu'il  prend  pour  elle ,  &  Dumont  y 
Ion  Gri(bn ,  deguifé  en  Homme  d'importance.  Il  mal- 
traite Dumont;  &  la  prétendue  Marquife  difparoît. 
Erafte  vient  chez  elle  pour  l'accabler  de  reproches  :  il 
eft  alors  inftruit  de  fa  feinte  ,  &  ne  peut  nier  fon  intel- 
ligence avec  Dorimène  ,  par  qui  feule  il  a  pu  être  infor- 
mé du  Rendez -vous.  Tel  eft  le  fond  de  cette  Comédie , 
que  des  acccfToircs  agréables  font  valoir. 

RENDEZ -VOUS  BIEN  EMPLOYÉ  y  (le)  Pièce  en  un 
Aâe  y  en  Vers  y  mêlée  d* Ariettes  y  par  M.  Anfeaume, 
Mufique  de  M»  Martini  y  aux  Italiens  >  1774- 

Colûmbine  aime  Arlequin  ^âc  en  eft  aimée*  Artequin 


ji  REN 

a  pourtant  des  fbupçons';  il  craint  que  ]*intérét  ne  Ifll 
failè  préférer  Pantalon ,  ou  le  Dodeur,  £ès  Amans,  Ccm 
lombine  le  raflure  :  Arlequin  jouit  d'avance  de  la  dif- 
grace  des  deux  Vieillards  trompés.  Il  s*amu(e  à  parodiée 
tour-à-tour  ces  Galans  furannés.    Colombîne  s'apprête 
auffî  à  les  bien  duper.  Pantalon  &  le  Doâeur,,  excités 
par  une  mutuelle  jaloufîe,  &  ridiculement  accoutrés  en 
Spadaffîns ,  entrent  en  explication ,  &  fe  font  un  défi* 
Chacun  des  deux  Champions  tâche  d'intimider  fon  &!•« 
▼al.  Pantalon  vante  Tes  exploits  fur  terre,  lorsque,  dans 
fa  jeunefTc ,  il  étoit  Houzard  ;  &  le  Doâeur  chante  (es 
exploits  CvLT  mer  lor{qu*il  étoit  Corfaire.   Ils  Ce  batttnc 
â  l'épée  avec  tout  le  cérémonial  de  braves  Guerriers. 
Colombine  fùrvient,  &  exige  que  fes  vieux  Amans  ju* 
rent  de  fc  (bumettre  à  (on  choix.  Elle  donne  cn(uite  f 
mais  en  fecret,  à  l'un  &  à  l'autre ,  un   Rendez  -  vous  • 
lor(que  la  nuit  (era  venue.  Chacun  des  deux  Rivaux  (t 
croit  le  Favori  :  Pantalon  gliile  en  cachette  un  pré(ènc 
d'une  bourfe  remplie  d'or  à  Colombine  ;  &  le  Doreur 
lui  donne ,  avec  le  même  myflère ,  un  diamant.    Pan- 
talon 8c  le  Doâeur  viennent  en  tapinois  ,  chacun  avec 
une  lanterne  (burde ,  au  Rendez-vous  ;  mais  au  lieu  de 
Colombine  qu'ils  cherchent,    ils  s'interrogent  &    fe 
gucrellent.  éolombine  (c  moque  d'eux;  &  les  Vieillards 
jaloux  &  confus ,  lui  pardonnent ,  pourvu  que  l'Amant 
qu'elle  choifîra ,  ne  (bit  point  Pantalon  ou  le  Doôeur, 
Colombine  les  met  d'accord,  en  leur  déclarant  que 
c'eft  Arlequin  qu'elle  aime. 

RENTRÉE  DES  THÉÂTRES,  (la)   Comédie  en  um 
A6lej  en  Vers,  par  Brunetj  aux  Italiens  9  17 60. 

Le  Bon-Sens  ,  &  l'Invention ,  DéefTe  du  Génie  ,  que 
rE(prit  avoit  pro(crite  du  Parnailè  François ,  (ont  éton* 
nés  de  s'y  revoir.  L'état  malheureux  de  l'Empire  d'Apol- 
lon afflige  beaucoup  le  Bon -Sens.  L'Invention  le  con-* 
ible ,  &  lui  dit ,  que  l'Eiprit ,  (e  trouvant  forcé  de  les 
rappcller  auprès  de  lui,  il  y  a  tout  à  efpérer  de  Icuf 
réunion.  L'E(prit  paroît  ;  (on  clinquant  éblouit  le  Bon- 
Sens  lui-même;  &  l'Eiprit  eft  ravi  de  le  voir  auffi  pris 
pour  dupe.  Il  avoue  naturellement,  qu'il  eft  à  bout,  Sc 
4ju'il  s'eà  retourné  de  toutes  les  façons  j  mais  il  ajoute  9 

•  qu'en 


R  £  P  II 

'  fttVn  fiuUtnt  beaucoup ,  il  n*SL  pas  UiSR  de  retidre  quel* 
ûuts  fervices.  Ces  trois  Perlbnnages  fe  réuniflenc  pOuc 
nire,  chacun  à  Gl  façon,  la  Critique  des  Pièces  du 
tems.  Arrivent  divers  Aàeurs,  Poètes  &  Mu£cieiiS|  qui 
font  fuir  le  lion -Sens* 

REBAS  ALLÉGORIQUE^  (le)  ou  ia  GAutRioLM^ 
OpfTOrLomiqut  tn  un  A&e%  de  Panard  %dla  Foire  Sainte, 
Laurent^  '73P« 

L'Opéra  -  Comique  dit  a  la  Joie ,  qu^il  (è  prépare  k 
donner  le  (bir  un  Repas  au  Public.  La  Joie  l'approuve 
fort ,  &  fbrt  en  afTurant  TOperai^omique  >  qu'elle  joxo« 
dra  à  ce  Repas  un  Plat  de  là  façon.  Le  Public  parott  % 
rOpera  -  Comique  lui  demande  Icn  lèntiment  (iir  les 
tnets  que  les  autres  Spedacles  lui  ont  préfentés  i  Le 
Public  repalfè  en  revue  les  différentes  Pièces  jouées  de- 
puis quelque  tems  (iir  les  divers  Théâtres  de  Paris*»' 
•  éc  en  fait  la  Critique.  Il  demande  enfuite  à  TOpera** 
Comique  >  comment  il  (e   tirera  lui    même   du  Repas 

Iu'il  lui  promet/  Ce  dernier  appelle  Gaudriole,  là 
'.uifîniere,  &  lui  ordonne  de  préfentcr  le  menu,  «c  Je 
9»  vous  donnerai,  dit  Gaudriole  .  un  Gitfcon  au  Cara» 
99  mei ,  un  Petit  -  Maure  à  la  Dergamote  ,  un  Abbé  ait 
9>  bain -marie,  un  Procureur  à  la  tarure ,  un  Jaloux 
*•  en  compote,  un  financier  au  gros  (el ,  un  Efpagnof 
»>  â  la  ciboulette,  un  Provençal  aux  oignons  ,  un  bran* 
»  çois  à  la  fieur-dWange)  une  Agnès  aux  truffes,  une 
■•  prude  au  vin  de  Champagne ,  une  V  euve  à  la  brailè  > 
9»  un  Peintre  à  l'efpritde-vin  ,  un  Robin  aux  concom«> 
s»  bres ,  un  Sergent  au  feu  d'enfer  ;  le  tout  avec  ui^ 
•>  peu  de  Farce ,  &  un  Coulis  d'Epigrammes*  » 

RÉPÉTITION.  La  tépétîon  eft  une  figure  fort  or* 
dinaire  dans  le  difcours  de  ceux  iqui  parlent  âve^ 
chaleur ,  &  qui  déiîrenc  avec  padîon  qu'on  re** 
çoive  les  chofes  qu'ils  veulent  faire  conceToi^* 
Elle  fe  fait  en  deux  mai^iéfes ,  ou  en  répétant  K* 
mcmes  mots,  ou  enftpétant  les  mêmes  chofes  t^ 
diâférens  termes.  Ces  Vers  de  David  i  oà  il  parte 
T9m€  lU.,  C 


E 


de  ralTurance  qu'il  a  dans  les  pfome(fes  Cfât  lOiM 
lui  a  faites  de  le  fecourîr ,  ierviront  d'exemple 
de  la  première  efpéce  de  répétition.  Pour  exemple 
de  la  féconde  efpcce ,  j'ai  choifi  ces  beaux  Vert 
de  Saint  ProCpcr ,  dans  lefquels  il  exprime  en 
diffère nces  tnanieres  cette  feule  vérité  »  que  nom 
ne  faifons  aucun  bien,  que  par  le  fecours  de  la 
grâce  divine  •  •  •  « 

Grand  Dieu  !  quoique  t^oppofe  une  erreur  téméraire  f 
Si  l'homme  fait  leAicn ,  toi  tèul  tu  lui  fais  £ûre  t 
Ton  efprit  pénétrant  dans  les  replis  du  C9ur , 
Pouilè  la  volonté  vers  Con  divin  Moteur. 
Ta  bonté  nous  donnant  ce  que  tu  nous  demandes. 
Pour  accomplir  nos  voeux  »  forme  encor  nos  demandai  | 
Tu  con(èrve$  tes  dons  par  ton  puiilànt  (ècours  ; 
Tu  £ds  notre  mérite ,  &  l'augmentes  toujours  ; 
Et  dans  ce  dernier  prix ,  qui  tout  autre  fUrpailè  » 
Couronnant  nos  travaux ,  tu  couronnes  ta  grâce. 

RÉPÉtiTION  5  eflai  que  l'on  fait  en  particulier 
d'une  pièce  de  Mufîque  que  l'on  veut  exécuter 
en  public.  Les  répétitior^s  font  néceflaires  pour 
s'adurer  que  les  copies  font  exaâes ,  pour  que 
les  Aâreurs  puiflent  prévoir  leurs  parties ,  pour 
qu'ils  fe  concertent  &  s'accordent  bien  eniem- 
ble  9  pour  au  ils  fàififlènt  l'efprit  de  l'ouvrage  , 
.Se  rendent  ndellement  ce  qu'ils  ont  à  exprimer. 
Les  répétitions  fervent  au  Compofîteur  ,  même 
pour  juger  de  l'efïèt  de  fa  Pièce ,  ôc  faire  les  chaa« 
gemens  dont  elle  peut  avoir  befoin. 


R  £  P  ,y, 

tlÈPÈJiTlOîf  INTERROMPUE,  (U)  Optra-Comique 
■en  un  ASe,  de  MM.  Panard  &  Favartt  i  U  Foire  iSaint 
Laurent  f  i73$« 

» 

Dans  un  Ayant -Prologue,  le  Répétiteur,  chargé)  par 
TAuteur  ,  du  foin  de  faire  exécuter  Cz  Pièce ,  rauemble 
les  Aâeurs  ^  les  Aârices  <yii  doivent  y  jouer.  Tout  le 
inonde  s*écrie  contre  la  diâribution  des  r61es« 

Madame  Armante  ouvre  la  Scène  avec  M.  Chevrotin  i 
Mufîcien ,  &  M •  GambiUard ,  Maître  de  Ballets ,  qu*ell« 
invite  à  faire  briller  leurs  talens  pour  la  noce  de  fa  Fille  ^ 
qu'elle  marie  le  loir  même,  à  Dorante )  fils  de  M» 
Oronte.  Lucile ,  qui  eft  amoureutè  d*un  jeune  homme 

2u'elie  n'a  vu  qu'une  feule  fois,  n'ofânt  déclarer  Cz  paT* 
on ,  fe  contente  de  témoigner  une  grande  répugnance 


exprimez,  ne  montre  pas 
d'oppo/ition  au  mariage»  Il  eA  bien  diâScile,  répond 
TAdrlce ,  de  marquer  ce  que  1  on  ne  fent  pas»  Le  Répén 
titeur  apofhophe  aulC  Mademoifèlle  Catln^  qui  joue 
le  râle  de  Lîfette  y  jeune  Sœur  de  Lucile ,  &  la  reprend 
de  ce  qu'elle  ne  met  cas  alTez  de  fimplicité  dans  ce 
Perfonnagc.  AufH  ,  répliquent- elle ,  pourquoi  me  don-* 
fie-t-on  toujours  des  rôles  de  Petite-Fille  f  Cela  ne  mp 
convient  plus.  On  continue  la  répétition.  Crtfpin  » 
Valet  de  Dorante ,  arrive  :  l'Adèur  qui  eÛ  chargé  de 
ce  rôle ,  feint  d'héfiter ,  &  s'emporte  contre  la  Souftteufè, 
qui  élevé  trop  la  voix.  Enfin  Dorante  paroit  ;  il  eâ  dans 
le  même  cas  que  Lucile ,  Amant  d'une  belle  Inconnue. 
Crifpin  lui  repréfènte  inutilement ,  qu'il  doit  fe  rendre 
aux  volontés  de  fbn  Père,  CeÛ  dans  cet  endroit  qu'O- 
ronte  doit  venir.  Le  Sieur  Desjardins ,  choifi  pour  ce 
rôle,  manque  d'abord  fbn  entrée.  Il  i5aroit ,  au  bout  de 
quelque  tems  ,  ivre ,  tout  débraillé ,  le  nez  barbouillé  de 
tabac,  ayant  un  bas  d'une  couleur,  &  l'autre  d'une  au« 
tre ,  &  joue  tout  de  travers.  Le  Répétiteur ,  lafTé  de  le 
reprendre,  croit  en  impofer,  en  difant  que  l'Auteur  fera 
fâché.  L'Adeur  répond,  qu'il  s'embarraflè  fort  peu  de 
l'Auteur.  Le  Sieur  Lombard,  qui  repréfcnte  ce  der- 
.  HJier»  t*éicY«  d«  mUifiU  4es  &p,câateurs  >  où  ileftccnfi!^ 

g  il 


Eisg 


Vouloir  g^ticf  l^incognito ,  &  s^arancc  Gif  le  Tlititre  ; 
pour  avoir  raifbn  de  cette  infblence*  On  l'arrête  ;  Dé^ 
jardins  déchire  (on  rôle ,  &  le  jette  au  yifkge  de  rAu-* 
teur.  Ils  prennent  querelle  ;  on  les  fépare  encore  ;  £c 
enfin  )  après  pluïïeurs  lazûs,  le  prétendu  Â-uteur  dit 
qu'il  va  achever  le  rôle  d'Oronte,  &  continue  la  Scène 
avec  Madame  Argante,  qui  l'enmene  chez  le /Notaire 
pour  terminer. 

Cette  Pièce  reparut  en  17  ^7»  avec  les  changemens  que 
voici.  Dorval,  jeune  Avocat  de  Province,  amoureux  d'une 
Demoi(èile ,  pour  éblouir  les  yeux  de  la  Mère ,.  chez 
qui  tous  les  travers  des  jeunes  gens  réufliflènt  à  titre  de 
coût ,  de  bon  air ,  de  mode ,  de  ton,  fè  contrefait ,  &  les 
amîte.  Son  déguifcment  fait  naître  une  équivoque.  Le 
ï^ere  arrive  pour  l'éclaircir  ,  &  amené  le  dénouement. 
Il  y  a  dans  1  aâion  de  ce  petit  Drame  »  trois  intermp* 
fions  qui  en  produisent  le  Comique  :  i  ^«  une  querelle 
entre  t'Aâeur  qui  fait  le  rôle  de  Valet ,  &  le  Souffleur  % 
ft^.  une  autre  ^erelle  de  l'Aôear  chargé  du  rôle  de 
Père  ^  &  qui  (è  trouve  ivre ,  avec  celui  qui  repréf ente 
l'Auteur  ;  3*.  autre  querelle  entre  l'Amante  &  l'Amant  ^ 
au  milieu  de  la  plus  tendre  Scène  »  êc  qui  devient  géné^ 
irale  entre  tous  les  Aâeurs* 

REPRÉSENTATION  s  c*eft  rexécutîon  de  la  Pièce 
devant  Tes  Speâateurs.  La  repréfentation  d'une 
Tragédie  eft  ordinairement  bornée  à  un  peu 
moins  de  deux  heures.  Quelques-uns  réduilenc 
le  nombre  des  Vers  qu'on  y  récite  à  quinze  cens , 
6c  veulent  que  Tatcention  du  Speâateur  ne  puiffe 
gucrcs  fe  foutcnir  au-delà.  Cependant  Corneille 
a  toujours  phis  de  dix- huit  cens  Vers  à  Tes  Tra- 
gédies. La  longueur  de  la  repréfentation  ne  dé- 
cide de  rrcn ,  pourvu  qu'on  fâche  y  occuper 
le  Speâateur ,  &  qu'on  ne  le  laîflè  pas  reconvt 
ber  dans  k  froideur  »  le  dégoût  &  Tennui. 


lÊÊâux.  Lé  Théâtre  de  la  Foire  a^  commencé  par 
des  Farces»  que  les  Danfeurs  de  Corde  mêloient. 
à  leurs  exercices ,  ainû  que  le.  pcaJtique  encore 
Nicolet  &  les  autres»  qui  »  avec,  plus  de  goût 
&  d'intelligence ,  viendroîenc  à  bout  de  refluf- 
citer  ce  genre.  On  joua  enfuite  des  Fragnoens^de: 
vieilles  Pièces  Italiennes ,  au  grand  mécoatent&« 
ment  des  Comédiens  François  >  qui  firent  défen* 
dre  aux  Forains  de  donneit  aw;UAe  Comédie  par* 
Dialogue  ni  par  Momologue.  Ceux-ci  eurent  re- 
cours  aux  écriteawc  »  que  chaque  Aâeur  pEéfen-^ 
toit  d'abord  aux   yeux   des  Speâateurs  ;  mais^ 
comme  la  gro({èur  >  qu'il  £itloit  nécefikirement^ 
donner  aux  caraâères»  les  rendoic  embarrafl^ns. 
fur  la  Scène. ,  osv  pirit  te  parti  de  les  faire  def- 
cendre  du  Ceinrre.  L'Orchoftre  jouoir  Tair ,  8c 
le  Speâateur  chantoit  lui-même  les  couplets  qui 
lui  etoient  préfentés.  C'eft  ce.  qu'on  appelle  iouet 
à  la  muette  &;  par  écriteaux». 

RESSOURCE j  (h)  Opita^Çomique^ en  un  ASè i  avecu/k 
Divértijf&neat  %  pat  CoînoUt  %  i  la  poitc  Scdm  Getméh:^ 

La  Reilburce  pcrfonifiée  donne  Ces  Audicncec*  L% 
Femme  d'un  Procureur  vient  la  remercier  de  ce  qu*cUe- 
lui  procure  ,  pajr  le  jeu  qu*eUe  tient  chez  eUe»  le- 
moyen  de  Ibutenir  fbn  ménage.  Une  Dan(cu(e  imploro 
fes  bontés  pour  paroitre  avec  (ùccès  à  rOj^era.  EUc  eft 
iiiivie  par  un  Ga(coa ,  8c  celui«ci  par  un  )euae  Femmes 
^ui  a  epoufé  un  Vieillard;  8c  le  dentlle^qtti  paroitt  cft 
sn  Jardinier  qui  Ce  félicite  de  ce  que  ibn  Maître  eft  ^^^ 

siilier  avec  &  Fesuac  coaunc  fi  c'était  û  Gvmit 


tmm 


'fiESSOURCE  COMIQUE^  (la)  êu  îa  PUcb  a  thffX 

jicTEURSj  Comédie  en  un  A^e^  mêlée  d'Ariettes ,  wec 
Itif  Prolçguef  par  M^  Anfeaume^  Wnfique!  de  Ma  ife« 
rfluf,  aux  Italiens  y  1772* 

Un  Marquis  a  promis  un  Divertiilèmçnt  à  unç  Com^ 
IfeiTc ,  avec  qui  il  fe  trouve  à  la  Campagnç  ;  mais  tout 
les  Perfbnnages  fur  qui  il  comptoit  lui  manquant  â  U 
fois,  un  Valet  &  une  Soubrette  s'offrent  de  \ouerunç 
Pièce  intitulée  C  Armoire '^  dans  laquelle  ils  ont  eu  autre- 
fois chacun  un  rôle.  La  difficulté  eft  qu'il  y  en  a^fX)  ft 
iqu*il  manque  quatre  Aâeur^s  ;  mais  comme  ils  favent  b 
Pièce  par  cœur,  ils  fe  proposent  de  prendre  chacun  troii 
rôles ,  &  jouent  la  Rejjource  Comique  ^  dont  une  Armoire 
fatt  efièdivement  toute  l'intrigue  que  voici* 

Frontin  &  Lifètte  introduifent  Valere  dans  la  mai&n 
'<de  Mz^dame  Argantc ,  où  ce  dernier  a  une  entrevue  avee 
Lucile*  Celle-ci  le  fait  cacher  dans  une  Armoire  ^  en 
.Voyant  entrer  ^Avocat  Platinet ,  (on  Prétendu ,  qui  Tcn- 
iiuie  par  Ces  fadeurs.  Après  la  (ortie  de  ce  Rival  impor* 


^ame  Argante,  que  Valere  enlevé  Lucile,  8c  dédarç 

?u*il  y  renonce.  Valere  revient ,  8ç  appai.(e  MadamQ 
Lrgantç,  qui  lui  donne  (k  Nièce. 

'RESSOURCE   DES  THÉÂTRES,  (la)    Prologue-  en 
Vaudevilles  ^  par  M.  Favart  y  à  la  Foire  S aint^Cer main  % 

Crîfpîn,  Aôeur  de  l'Opéra  -  Comique ,  arrive  mont^ 
'|ûr  Pégaze,  &  vient  chercher  au  ParnafTe,  des  reflbur-if 
ces  pour  fcn  Çpeâac^le.  L'Indufhr^e  lui  offre  (es  fervices  ^ 
non  pas  pour  lui,  procurer  des  Nouveautés  y  mais  pour 
lui  apprendre  à  r'habilkr  do  vieux  Sujets  :  c'efl  elle 
qui  travaille  aîniî  pour  tous  les  Théâtres.  Les  Députés: 
d^  la  Comédie  Fran^oifè  ,  de  la  Comédie  luliemie  St 
4ç  l'Opère ,  Qn£  auili  recours  i  l'înduilrie.  Celle  ci  les 
|u:tft.9tç  à  la  Foli^ ,  qui  leur  donnç  i  chacun  ce  qui  peut 
«ço^Tçniç  à  lei^ir  Çpçâaçlc*.  Cvi(pia  voit ,  avec  douleur,, 
^^^  croîs  Théâtres  ?*approçri^rdçsoiîyra|rcs  que  TOper^cih 


H  E  t  %9 

klq[iie  p<Nitfoît  revendiquer.  La  Folie  i  pour  leçon- 
ibler,  s'engage  à  jouer  les  premiers  rAles  à  Ton  Speâa-t 
€Ï€f  8i  à  y  porter  la  gaieté  qu*il  doit  avoir.  Ce  rrolo- 
gue  eft  terminé  par  une  Contre-danft  Bonrgeoife  %  nom- 
mée les  Portraits  k  la  mode  »  8c  par  des  Couplets  His 
rah  de  cette  Contre-danfe  ;  ils  ont  fait  le  pliiur  le  plut 
vif,  &  «nt  été  chantés  pendant  une  bonne  partie  de 
la  Foire.  De  la  bouche  des  Aâeurs,  ils  ont  pailé  dans 
celle  du  Peuple,  qui  les  %  répétés  &  parodiés  pendant 
toute  Tannée. 

RETICENCE.  L'apofîopèfe  ou  réticence  eft  une 
efpcce  d'ellîpre  Oii  d'omiflîon.  Elle  fe  fait  lorC^ 

2ue  ,  venant  tout  d'un  coup  à  changer  de  paf« 
on ,  ou  à  la  Quitter  entièrement ,  on  coupe  tel- 
lement fon  dil cours ,  qu  à  peine  ceux  qui  écou- 
lent peuvent -ils  deviner  ce  que  Ton  vouloic 
dire.  Cette  figure  eft  fort  ordinaire  dans  les  me- 
naces. Si  }e  vous , ôcç.  Mais ,  .  •  •  • ,  &c. 

Cette  figure  eft  extrêmement  Théâtrale. 

KETOUR  D' ARLEQUIN j  {U)  Comédie  en  ua  Aâle^  en 
¥rofe^fûT  VeTone\ey  aux  Italiens^  175  W 

Arlequin,  qui  revient  de  la  Guerre»  rapporte  quel^ 

Î[U*argent  pour  s'établir  à  Bergame;  mais  Scapin  ,  qui 
e  rencontre ,  le  lui  gagne  jusqu'au  dernier  (ol ,  quoi- 
qu'il l'ait  aiTuré  qu'il  perd  toujours  ;  il  lui  gagne  en- 
core (bn  chapeau ,  Gl  perruque ,  fon  ceinturon ,  fbn 
épée,  fon  habit.  Se  toutes  Ces  chemifes,  dont  il  fe  dé« 
pouille,  &  qui  (ont  au  nombre  de  Hx,  &  toujours  en 
aflurant  qu'il  ne  gagne  jamais.  Arlequin  entre  en  fureur  t 
9WS  Scapin  le  conlole  Ik  le  dédommage ,  en  lui  faifsnt 

Signer  vingt -cinq  louis  pour  une  fourberie  qu'il  lui 
it  fkire  pour  lélio  Ion  IVlaitre ,  au  ienricç  duquel  iX 
le  fait  entrer.  4^ 

lETOt/R  D'ARLEQÏTIN  A  LA  FOJfll^  (U)  Opérai 
Comique  4  la-  muette  ,  en  m  Aâîe  9  en  Profe ,  mêlé  de 
Vaudevilles ,  pat  le  Sage ,  FuieLiçt  fy  à^Oraeval  %  4  h 
Foire  Saint'  Germain  ,  1711. 

TlwAiç,.  ProtQÔtlçQ  des  FQraiû|.^î»plore,  ttk  kur  fa?* 

C  ini 


4«^  R  ET 


vce  d'Arlequin.  Celui  ci,  aidé  de  Pierrot,  le  bat  âTcc 
le  Romain  &  ion  ^  onfident ,  &  le  chafTe.  Thalie  aflkct 
les  Forains ,  que  quoiqu'ils  foient  privéjs  de  la  faculté 
^e  parler  «  ils  plairont  par  leur  )eu  Italien.  O»  ameuta 
Fegaze  ;  Arlequin ,  avant  que  de  le  monter ,  dit  à  Tha^ 
lie ,  qu'il  faut  boire  le  vin  de  Tétrier  ;  &  la  Pièce  finit 
par  plu  {leurs  r^fa^es  qu'il  boit  à  la  fanté  du  Parterrf* 
Cette  Pièce  efl  une  efpece  de  Prologue  fur  la  défenfê 
&ite  aux  Forains  de  chanter  fur  leur  Théâtre» 

'RETOUR  DE  LA  QJASSE  VU  CERF^  (le)  Parodie  en 
un  Aélç  de  la  Comédie  de  la  Cbjs^^  pu  Cerf  it  le 
Grande  par  M^  P  ***^  d POpera^Comique^  171^. 

M.  Crotîn,  Auteyr  de  la  Chajfe  du  Cerf  y  ft  retire  dint 
une  taverne  avec  des  pipes  &  du  tabac ,  des  plumes  »  de 
l'encre  &  (a  Pièce  ,  pour  la  réformer  au  goût  du  Public  « 
qui  vient  de  la  ■  fier.  Il  défend  qu  on  lalfTe  entrer  qui 
quç  ce  foit.  Un  Savoyard  qui  a  fait  le  rôle  de  Chien  dans 
là  Pièce  ^  lorfqu'Aôeon  ,  chanj^é  en  Cerf  par  Diane  « 
vient  expirer  fur  le  Théâtre ,  djit  à  Crotin ,  qu'il  eft  tn- 
trè  par  la  cheminée  ,  ne  pouvant  entrer  par  la  porte  % 
pour  lui  demander  le  paiement  de  ion  rôle.  Le  Maître 
du  Combat  du  Taureau  vient  en(uite  conter  à  Crotin 
de  quelle  façon  il  a  pénétré  jufqu'cn  ce  lieu,  par  le 
ifioycn  des  animaux  q^ù  l'accompagnent.  Il  propofe  i 
Crotin  de  lui  vendre  un  certain  monflre  qui  n  eft  ni 
fînge  ni  homme ,  &  qui  a  blelTè  toute  rafiembiée  dant 
ik  rièce  ;  que  c'eft  le  meilleur  de  Tes  animaux  ,  dent  il 
croît  qu'il  veut  (e  défaire,  parce  que«  dit -il,  le  Public 
ne  veut  plus  voir  de  combat  à  mort  lur  la  Scène  Fran- 
çoi(e.  Aprèi  quelque»  plaifanteries  du  même  goût ,  Ar«* 
lequin  en  MMt'Maitre ,  &  Colombine  en  Femme  de 
Qualité»  "nkient  trouver  Crotin,  3r  difcnt;  qu'ils  (q 
Ibnt  fait  jou^èpèç  à  la  main  dans  ce  réduit.  Arlequin 
ireu<  que  Crgtii^  ly!  faCe.r^lbn  4e  l'in wre  qu'il  a  raite 
au  Public,  en  lui  donnant  une  pareille  Farce*  CroU4 
<è  «içt  çn  4éf(ffifç*J  £c  ÇolombipC  lei  f^l^^re* 


ll£T  %il 

METOtm  DE  LA  TRAGÉDIE^  (2e)  Cmiiie  en  m 

AâCf  en  Profe^ayec  un  Uù^trtiJJtmeiUfforRomagaifi^ 
eux  Italiens^  i7z6. 

Le  Théâtre  repréfeme  Montmartre;  &  fai  Scène  efl 
fiir  le  Théâtre  même  des  Comédiens  François*  LaTroupe 

Î[ui  étoit  allée  à  Fontainebleau ,  y  ed  perfoniiîée  lous 
e  nom  de  la  Tragédie.  Elle  eu  fort  (urpi*ifc  de  trou- 
Ter  fur  (on  Théâtre ,  une  Décoration  aulfi  nouvelle  à  fes 
yeux  ,  que  celle  de  Montmartre;  elle  en  demande  la 
lai&n  â  Pafquin«  qui  lut  dit,  que  le  pitoyable  état  oik 
û  four  la  Comédie  s'étoit  t-ouvée  réduite  par  le  départ 
de  fes  principaux  Aâeurs ,  Tavoit  obligée  à  donner  quel- 
que chofe  qui  pût  rappcUcr  le  Public  chez  elle,  La  Tra- 
gédie apprend  avec  colère  les  baflèflès  de  fa  Sœur;  matt 
elle  efi  bien  plu^  irritée,  quand  elle  la  voit  approcher 
ibus  rhabit  d'Arlequin.  Sanglans  reproches  d'un  côté  » 
jttfiifications  plaifantes  de  l'autre,  (^ette  Scène  efl  in- 
terrompue par  l'arrivée  du  Baron  de  Trin^uemberg^  qui 
c&  dans  une  colère  épouvantable.  Le  (ujet  de  ce  grand 
courroux  y  c'cfl  que  M.  l'Qpera  veut  faire  ailigner  la 
Comédie  Francoi(b ,  pour  avoir  joué  (ur  (on  Théâtre 
une  Pièce  dévolue  de  plein  droit  à  £bn  frère  l'Opéra*. 
Comique  :  ce  qui  donne  lieu  à  la  Tragédie  d'évaporer 
encore  fa  bile  contre  une  Sœur,  par  qui  elle  prétend  avoir 
été  deshonorée  pendant  fon  abrènce*  Elle  lui  dit ,  qu'où- 
tre  ce  Procès  qu'elle  lui  fait  de  la  part  de  l'Opéra  y  ' 
elle  a  porté  les  Comédiens  Italiens  à  faire  une  Pièce 
nouvelle  >  où  leur  vengeance  éclatera  Le  Baron  pré«> 
tend  la  rafTurer  de  ce  c^é-U ,  en  lui  difànt  que  cette 
Pièce  eft  détefiable  ;  qu'il  vient  d'en  voir  le  Prologue  » 
qui  a  été  mal  reçu  ;  &  la  raifbn  qu*il  en  donne ,  c'eil 
qu'on  n'a  fait  que  rire  depuis  le  commencement  yiG* 
qu'à  la  fin,  La  Tragédie  ne  prend  pas  le  change  comme 
le  Baron  ;  elle  ne  voit  que  trop ,  que  ce  Prologue ,  où 
l'on  n'a  fkit  que  rire»  a  réuffi;  ce  qui  luiÉfi  confirmé 
fur  le  champ  par  un  de  (es  amis  «  qui  lui  prouve ,  par 
fès  larmes ,  combien  le  Public  a  ri  au  Prologue  en  quel^ 
tion.  La  Tragédie  le  prie  d'aller  voir  G  la  Pièce  aura 
Je  mêm^luccès* 
Arlequin  I  en  Marquis  Gaicon  ^  peâe  contre  les  Co- 


I 
méiîtt\%  Italictis,  Se  les  trouve  bien  plaiûns  dé  Taroûf 
fait  rire  dans  le  Prologue,  pour  l'enzaire  repentir  dès 
la  première  Scène  du  premier  Aâe.  Il  dit  qu'il  li'si 
pu  y  tenir ,  ni  en  voir  davantage*  Une  femme  (ùrvienc  ^ 
qui  a  vu  foute  la^iéce  9  mais  n'y  à  rien  compris  :  on 
Y  a  fait  un  fî -grand  bruit ,  qu'il  lui  a  été  impomble  de 
ju^er  G  elle  efl  bonne  ou  mauvaise.  La  Tragédie  brAle 
d'impatience  d'être  mieux  inâruite  du  fucces  d*un  du* 
vrage  qui  lui  tient  fi  fort  au  cœur.  Pafquin  vient  enfin 
la  tirer  d'une  incertitude  qu'elle  ne  peut  plus  fbutenir  ; 
&  le  récit  qu'il  lui  &it  du  mauvais  fiiccès ,  efl  parodié 
partie  de  la  Conjuration  de  Qnna  y  partie  du  Gd* 

RETOUR  DE  VOMBRE  DE  MOLIERE ^  (k)ComiT 
die  en  un  A&e^  en  Vers-  libres  ^  eutribuée  d  M*>  l'Abbi 
de  •••••  aux  Ftançois^  i73^« 

On  (uppofê  que  Molière  étoit  chargé  d^interdire  aux 
Auteurs  ennuyeux ,  l'entrée  de  l'appartement  de  Thalie. 
Finette  le  remplace  dans  cet  emploi  durant  (bn  abfence» 
Elle  éconduit  tous  les  Auteurs  quife  préfèntent;  Mo« 
mus  lui-même  ne  peut  entrer.  Il  eft  vrai  que  c'eft  Mo-^ 
mus  amoureux ,  Momus  débitant  des  &deurs  au  lieu 
de  bons  mots.  Il  paroît ,  d'ailleurs  ,  que  le  but  de  cette 
Comédie  efl  de  faire  la  critique  de  PÉcole  du  Monde ,  & 
de  deux  autres  Pièces  jouées  le  même  jour  ,  qui.  eureni 
la  même  dcftinée  :  l'une  étoit  le  Médecin  de  rEfprit  ^. 
l'autre,  Éfope  au  Parnajfem, 

RETOUR  DE  VOPERA  -  COMIQUE  ^  (le)  Comédie 
en  un  Aêle ,  en  Profe^  mêlée  de  Couplets ,  par  M,  Favart  % 
â  la  Foire  Saint  Laurent ,  17 5 9*.  ' 

Crifpin ,  équipé  moitié  â  la  grecque,  moitié  à  la  bur« 
lefque,  entre  en  appellant  tous  les  Gagiftes  faits  pour 
fèrvir  le  Speâacle.  Son  zèle  pour  le  Public  l'anime 
avec  tant  aardeur,  qu'il  veut  tout  entreprendre  pour 
lui  plaire.  On  lui  rend  compte  dt  la.  fituation  du  Spec-^ 
tacle,  8c  des  Sujets*  Un  Poète  nommé  Trantran ,  ust 
Muficien  nommé  l'Arieue  ,  font  l'efpoir  de  ce  Théâtre  , 
quant  aux  produâions,  pourvu  qu'on  vienne  à  bout  de 
les  raccommoder  enfèmble.  Une  Dame  d'ETcarbillas  , 
la  perle  de  Peienas^'  (è  préftntc  pour  }ouec  les   rôles 


8e  Caraftères ,  ft'  propofe  deux  de  (es  Filles  ;  Tune  pour 
les  Nlai(ès  y  l'autre  pour  le  Chant.  Après  Pépreuve  des 
trois  Débutantes ,  quand  les  Juges»  &  le  Public  même  9 
(ont  très'Contens  de  leurs  débuts ,  on  eft  (ùrpris  agréa- 
blement d'avoir  été  trompé,  parce  que  les  trois  Débu- 
-    tantes  ne  font  qu'une  feule  Âârice. 

RETOUR  DE  MARS ,  (  fc  )  Comédie  en  un  ASe  »  e/i  Ven 
libres ,  avec  un  Divertijfement  ^  far  la  Noue ,  a^^^  «ï^^»"! 
liens^  iriU 

» 

Tout,  dans  ce  petit  Drame,  eft  fin,  vif,  léger  & 
penié,  L'cfprît,  l'art  &  le  jugement  s'y  trouvient  réunis.  . 
Il  doit  figurer  parmi  nos  meUleures  Pièces  épilbdiques. 
Les  Pcrfonnagcs  font  Mars,  Apollon,  l'Amour,  Metr 
cure ,  Vénus ,  la  Fidélité  &  Thémis.  L'Auteur  a  fu  alliet 
â  propos  au  badinage  làtyrique ,  les  images  les  plus  vî« 
Ves  &  les  plus  nobles.  Mars  repréfènte  nos  Guerriers  ; 
Thémis,  les  Gens  de  Robe;  Apollon,  les  Beaux  £f« 
prits;  &  Plutus,  les  Financiers.  Une  allégorie  (bute« 
nue  avec  art,  &  conduite  avec  jugement,  a  fourni  à 
M.  de  la  Noue  les  traits  les  plus  ingénieux  fie  les  plus 
agréables. 

RETOUR  DES  OFFICIERS^  (le)  Comédie  en  un  Age  i 
en  Profe,  avec  un  DivertiMment  ^  par  Dancourt^  Mujiquê 
de  GillierSf  au  Théâtre  François  %  1697 ^ 

Une  Veuve  9  prévenue  contre  tout  Homme  d'Epée  i 
eft  ré(blue  de  ne  faire  époufer  à  (a  Fille,  &  même  à 
(a  Nièce  9  qu'un  Homme  de  Robe  ou  de  Finance.  Cli- 
tandre  &  Damis ,  touç  deux  Militaires ,  Ce  voient  rebu- 
tés par  cette  raifon  :  un  Confeiller  au  Pré/îdial  d'A-- 
miens,  &  ui^  Sous-Fermier,  font  prêts  à  leur  être  préfé- 
rés. La  Guerre  eft  finie  ;  Clitandre  iaifit  cette  occafioA 
d'endoflèr  la  robe ,  plutôt  que  de  perdre  8c  là  Maîtreffe 
&  une  fortune  conlidérable  pour  un  Cadet  de  Gaf- 
cogne.  L'échange  qu'il  fait  de  fà  Compagnie  avec  le 
Confeiller  d'Amiens ,  la  fottiCc  de  ce  Confeiller ,  au- 
paravant Abbé ,  8c  devenu  Militaire  à  cinquante  ans  » 
donnent  lieu  à  quelques  Scènes  amufantcs.  Le  ftrata- 
^ême  réuflit;  Pamis  imûc  Clit^dre^  8c  les  deux  Ri** 
ar^us;  font  congédiés. 


RETOUR  DE  TENDRESSE ,  (le)  Comiiie  en  v^ 
ASe^enVers^  mêlée  à* Ariettes -^  par  t/L  jinfeeume^  ISur 
^que  de  M»  Méreaux  >  le  premier  OSobre  1774* 

Cette  Pièce  t&  tirée  de  la  Réconciliation  Villageoife 
ée,  Poinfinet,  Rofe  &  Colas  s'aiment  ;  mais  le  fucces  de 
leurs  amours  dépend  de  la  bonne  intelligence  de  Lu-» 
cas  &  de  Perrette  »  père  &  mère  de  KoCc  :  ils  paroiflcRt 
confentir  â  l'amour  des  Amans  ;  mais  Lucas  ayant  dit  « 
par  malkeur ,  qu'il  vouloit  di(poier  de  la  main  de  A 
Fille  »  ce  mot  révolte  Perrette  :  tout  dH  brouillé  au 
point  que  les  Amans  défèfpérés  ont  recours  au  Bailly  » 
qui  leur  promet  Tes  fervices.  Lucas  veut  quitter  Ik  fem- 
me &  le  Village  ,  vend  Tes  vignes  au  Bailly;  &  l'argent 
qu'il  dépofè  chez  lui,  eil  trouvé  par  (a  femme 9  qui 
s'en  lèrt  pour  engager  le  Bailly  à  faire  caflêr  fon  mariage* 
Lucas  >  furieux  d'avoir  été  volé ,  &  voulant  toujours 
s*en  aller ,  vend  encore  la  maifbn  au  Bailly  >  qui  le 
met  ain£  en  poiTeffion  de  tous  leurs  biens*  Cependant 
le  mari  &  la  femme  commencent  à  fe  repentir  de  leur 
fiparatlon.  Ils  fe  réconcilient;  mais  ils  font  au  comble 
du  malheur ,  apprenant  l'un  de  l'autre  la  privation  de 
leur  fortune*  Le  Bailly  n'a  voulu  que  leur  £ûre  con* 
noitre  les  malheurs  caufés  par  la  me/intelligence. 
L'homme  &  la  femme  (ê  réconcilient  de  bonne  foi  9  flt 
contentent  au  mariage* 

BETOUR  DE  TENDRESSE^  (le)  ou  la  Fuiutm 
VÉRITABLE,  Comédit  en  un  A6le ,  en  Profe %par  Ro^ 
magnéjyj  fous  le  nom  ^un  nommé  Fu^elier  y'différent  de 
eelui  qui  se[i  rendu  célèbre  fur  tous  nos  Théâtres^  aux 
Italiens^  1718» 

Dorante  eft  brouillé  avec  Lucinde  »  qu'il  affcâe  de 
ne  plus  aimer.  Il  efl  prêt*  à  (è  marier  avec  (a  Couine  » 

Îui  ne  l'aime  pat.  Celle-ci  vient  trouver  Lucinde  »  & 
a  prie  de  le  raccommoder  avec  Dorante.  Elle  content 
â  faire  le  premier  pas  :  l'amour  de  Dorante  redevient 
plus  vif  que  jamais  ;  &  il  retire  la  parole  quU  avoit 
donnée  â  Oronte ,  d'époirfer  là  Fille* 

RETOUR  DU  GOUT  y  (le)  Comédie  en  un  ASe^  en 
Vers  libres^  par  Chevrier,  aux  Italiens  y  1754. 

Un  Marquis  petit-maitre»  £u  &  ridicule  ;  une  Femme 


R  E  T  11  É  ▼  4f 

finguliere,  quibait  tout  runivers,  un  Galcon  ^  c4« 
conte  (es  anciens  exploits  2  votii  les  princlpauK  Per- 
lonnages  au3rf|aels  ie  Goât  donne  aadieiioe«  Ce  Diea 
*  cft  un  Phiio(bphe  qui  débite  des  maximes  utiles  poar 
iè  bien  conduire ,  &  non  des  principes  kuninewc  po«r 
bien  écrire  8c  bien  pen(èr« 

RETOUR  IMPRÉVU,   (le)  Comédie  en  utt  AOe^em 
'    Frofe ,  de  Renard  >  au  Théâtre  Franfoîs  %  "^^joo,. 

Géronte  (êmble  ne  rei^enir  d'Efpagnet  ^ne  poor  don* 
lier  y  tête  baiflee ,  dans  tous  les  pi^es  qu'on  vent  lui 
tendre  :  pour  (àuver  un  fac  de  vin^  mille  francs 
qvTû  fe  voit  enlever,  il  fait  grâce  â  fou  Fils  de  ^InjjjjL 
mille  écus  de  dépenfes  extravagantes  :  ce  qui  n'empêche 
pes  qu'il  n*y  ait^  dans  cette  Comédie  »  aes  détails  qui 
amufent. 

BSVE^  {le)  Opera^Comîque  en  un  AScf  ie  Panaris 
àla  foire  Saint^Germain  9  i738« 

Le  Rêve  eft  fondé inr  un  fonge  que  Julie  raconte  l(n 
Suivante    Florette*   Chrifante,  le  mari,  qui  eâ  aux 

.  écoutes  )  prend  le  récit  de  ce  (bnge  pour  celui  d'une 
réalité*  11  eft  furieux  contre  fa  femme ,  chaflè  Ces  Do* 
meftiques.  Il  faut  ajouter ,  qu'il  croit  ùl  femme  amoa- 
reu(e  d'un  certain  Clitaiidre  ,  ^ui  aime  Angélique  ^ 
nièce  de  ce  jaloux*  Tout  s'éclaîrcit  :  le  Mari  cfk  guéri 
de  (es  (bupçons  ;  &  Clitandre  a  la  parole  de  Chryf^nce  » 

.   d'époufer  Angélique. 

tLÉVEIL  D'ÉPIMÊNIDE,  (h)  Comédie  entroUAâesi 
en  Vers  y  avec  un  Prologue  j  par  Philippe  PaiJUon^  awt 
françoisy  1735^. 

Ce  Phllofbphe  Cretois,  qui  dormit,  dit-on ,  quarante 
innées  de  Hiite ,  croyant  n'avoir  dormi  qu'un  jour,  four- 
nît le  (ujct  de  cette  Comédie  dans  le  genre  Pathétique  , 
genre  devenu  fi  fort  à  la  mode.  L'étonnemcnt  d*Epimé- 
nide,  les  changemens  arrivés. dans  (à  Patrie,  (à  fijie, 
qu'il  croit  frrès-^eune,  &  qu'il  trouve  mère  de  Cloé ,  en 
âge  elle-même  d'être  mariée  ;  le  fils  de  (on  Affi-anchî  » 
'    ievcnu  maipre  d«  tous  lèi  biens ,  de  qui  alpixç  i  ctre*(ba 


4*  kÊV 

gendre  ;  les  difficultés  qu'il  éprouve  à  (è  faire  rscoiÙidiM 
pour  ce  qu'il  efi  :  tels  font  les  reflbrts  que  l'Auteur  met 
en  jeu  pour  former  cette  intrigue  ;  il  a  itrfme  eu  (ôin  àt 
£ûre  preflentir,  par  un  Oracle,  le  retour  d'Epiménidc 
dans  fa  Patrie.  Cependant  il  ne  paroit^pas  avoir  tiré  de 
ce  fujet  tout  ce  qu'on  pouvoit  en  attendre. 

RÉVEIL  DE  THALIE,  (le)  Comédie  en  unASe^  en 
Vers  libres ,  avec  un  Prologue ,  attribuée  à  Af.  PAbbi 
de  . .  ••%  aux  Italiens^  i750« 

Le  Réveil  de  Thalie  ed  une  Comédie  â  Scènes  déta- 
chées. Ce  font  les  détails  qui  font  valoir  ces  fortes  de 
produâions;  &  celle-ci  en  onre  de  trèsbrillans«  On  Gx^ 
pofê  que  la  Mu(ê  Comique  s'eH  ei\dormie  dans  les  bras 
de  Melpomene,  Différens  Personnages  s'intéreilènt  â 
entretenir  ou  â  interronipre  fon  fômmeil.  Du  nombre 
des  premiers  efi  un  Poète  Traei-Comique  ;  il  Ce  flatte 
snéme  d'avoir  eu ,  lui  feul ,  la  gloire  d'alloupir  Thalîe» 

REVENANT^  ( le)  Opera-Comique  en  un  Aâle ,  par  MH/li 
FAffichard  &*  Valois  iOrville  y  d  la  Foire  Saint  Laurent  » 

Certaine  Marqulfê  ayant  appris  que  fon  mari  a  été 
tué  â  la  Bataille  de  Parme,  s'efl  retirée  dans  (on  Châ- 
teau pour  éviter  les  pourfuites  des  importuns*  Il  y  a  trois 
ans  qu'elle  cù,  dans  cette  retraite ,  &  il  n'y  a  que  huit 
jours  qu'Erade,  coufîn  du  Marquis,  8c  Amant  de  la 
Marquife ,  s'eft  avifé  de  contre^re  le  Revenant  pour 
l'obliger  à  lui  donner  fa  main.  Par  une  promefTe  de 
deux  mille  écus  ,  il  a  gagné  Marton,  Suivante  de  la 
Marqui(è«  Marton  a  engagé  M.  Grapillard  ,  fon  Amou* 
reux,  â  la  (ècondcr;  de  forte  que  le  bruit  de  ce  Re* 
Tenant  a  rempli  le  Village  d'épouvante,  La  Mar- 
quise, ne  fâchant  trop  que  pen(êr  ,'^veut  employer  un 
Devin ,  qui  fc  fait  fort  de  conjurer  refprit ,  &  de  le 
chaflêr.  Ce  Devin  paroit  :  c'cft  le  Marquis  lui-même  ^ 
qui  n'eft  point  mort ,  &  veut ,  fous  ce  travedifTement , 
s'informer  fècretetment  de  la  conduite  de  fa  femme. 
Grapillard  ,  â  qui  il  fe  fait  connoitre  d'abord ,  l'inflruic 
du  Aratapéme  d'Erafle*  Cette  découverte  le  met  en  état 
idUntîmiacc  Marton  ^i  fç  dç  paiTec  auprès  de  cette  Soii^ 


IR.  EU'  ii 

^  hft^  pour  un  habile  Sorcier*  Elle  ayoue^  eil  tretoU^ttc^ 

'  toute  la  fourberie.  Le  Marqub  continuant  Ton  Perlpn- 
liagc ,  donne  de  nouvelles  preuves  de  (on  (avoir.  Témoin 
des  carreflès  du  petit  Comte  (on  fils,  &  de  Julie   (à 

.  iiiéce ,  il  devine  que  ces  deux  enfans  (ont  amoureux  rmi 
àe  l'autre.  La  paiuon  de  Lucas  ^  Jardinier  du  Château  « 

.  pour  Martôn  ,  lui  c&  également  coniwe  ;  mais  ce  qu*il 
ignore ,  ce  (ont  les  (èntimens  de  la  9ilarqui(è*  Enfin  , 
lor(ou'H  tû  tems  que  la  Pièce  finiflè  )  le  mur  s*ouvre  i 

'  Eraâe ,  îbus  les  habits  du  Marquis  prétendu  défont ,  âc 
ïeignant  d'être  (bn  ombre ,  vient ,  en  ion  nom  ,  déclarer 
ibn  intention  i  la  Marquife,  Le  Marquis  fe  découvre  ;  9c 
ion  épou(«  exprime  toute  (k  joie  par  une  Péte. 

BÉUNION DES  AMOURS,  (h)  Comédie  en  ua  Msi 
en  ProfCf  dt  Marivaux,,  aux  François  «  1731» 

L'Amour  ancien  &  VAmour  moderne  (è  difptitent  U 
^prééminence.  Le  premier  ell  railbnnable  «  mais  enjoué. 
Il  dit  à  (on  Camarade ,  après  leur  réconciliation  :  «c  £m<< 
«»  braflbns-nous  ;  je  vous  apprendrai  à  n'être  plus  fi  bti 
^.  &  vous  m'apprendrez  a  être  plus  fage  »• 

HÉUNION FORCÉE  j(la)  Comédie  en  un  A&e,  en  Vrofii 
.  ëPec  un  DiverdJJèment ,  par  Avijfe  9  aux  Italiens ,  ijjq,   ' 

Une  Comteflê  ,  fur  le  retour ,  ayant  épou(e  un  jeune 
,  Cavalier,  qui  n'a  pas  pour  elle  tous  les  égards  qu'elle 
co  avoir  efpérés  9  veut  s'en  venger  par  un  divorce  que 
JU.  du  Doffier,.  (on  Procureur,  lui  a  trop  légèrement 
promis ,  &  $(1  obligée  de  reder  avec  rétour£  auquel 
elle  s'ed  liée ,  &:  de  boire  toute  entière  la  (btti(è  qu'elle 
«  faite. 

Cette  Comédie  fut  compofce  au  (ujet  du  Procès  que 

la  Demoi(èlle  Duclos  avoit  intenté  contre  Duchemin, 

ibn  mari ,  pour  annuller  leur  mariage.   Elle  perdit  (bn 

,  Procès  ;  Se  Aviflè ,  qui  eft  l'Auteur  de  cette  Pièce  ,  ne 

Fagna  pas  le  lien  avec  le  Public ,  qui  la  condanma  à 
oubU. 

HEVUE  DES  THÉÂTRES,  (la)  Comédie  en unASe^eit 
Prof e  y  par  Dominique  tr  Romagnéfi  $  au  Théâtre  Italien  » 
,1718. 

Uomu$it  ^vMSm  d*A£QUQDt|»  Mgt  à  MontoArfirQ 


R  ET  R  MA 

pour  y  pddêr  en  revue  les  Pièces  publiles  pefictanl  tl 
cours  de  Tannée.  Elles  viennent,  pcffbniâées,  les  uhet 
après  les  autres ,  (è  difènt  leur  vérité  quand  elles  le 
icncontreut,  6u  (bnt  jugées  par  MomUsi 

"KEVUE  des  THEATRES  ^  Pièce  Éfifodique  en  m  Me; 
em  Vers^  avec  im  Dipertijfementf  far  Chevrier^  aux  lu: 

I2L  Critique  ouvre  la  Scène,  8c  porte  fôn  Jugement 
lur  les  diiFérens  Spe^cles  Elle  reçoit  les  vifîtes  de  la 
Mode  )  de  la  Comédie  moderne ,  d'un  Adeur  Tragique  ^ 
de  rOpera,  de  la  Comédie  Italienne,  d*une  Danfeuft 
&  d'une  Chanteuse  d^Iulie.  La  Critique  dit  à  tous  ces 
Perfônnages,  des  choses  dures.  Les  Ballets,  le  ton  lan- 
goureux ou  fopkiôique  de  la  Comédie  Francoifè ,  &  le 
jeu  fbrcé  de  quelques-uns  de  fcs  Adeurs  ;  les  Bouffons 
de  rOpera,  les  mmauderies  des  Danfèu^s ,  les  lazzis 
trop  répétés  chez  les  Italiens,  le  vuide  de  leur  Piéc^, 
&  leur  peu  de  talent  pour  jouer  le  François  ;  voilà  ,  en 
'  général ,  ce  que  la  Critique ,  un  peu  trop  févere,  repror 
che  à  nos  Speâacles ,  aux  Auteurs  &  aux  Aâeurs. 

KHADAMISTE  ET  ZÉNOBIE,  Tragédie  de  Cribillon  i 

La  nouveauté  des  £tuatIons  Bc  des  caraâères,  lai 
force  despen(ées  &  de  Texpreflion ,  placeront,  dans  tous 
les  tems ,  cette  Tragédie  au  rang  des  chefs  -  d'œuvres 
Dramatiques.  Elle  parut  au  Théâtre  avec  un  éclat  qui 
sie  s*c(l  point  démenti,  &  qui  femblé  s'accroître  Le  (u- 
jet  en  efl  terrible ,  <%:  traité  avec  la  vigueur  qui  lui 
'  convient.  On  y  trouve  une  reconnoiflance  .  reilburçe 
aujourd'hui  fort  ufée  ,  mais  qui  ne  l'étoit  pas  tant 
alors.  D'ailleurs,  la  reconnoifTance  de  Rhadamide  & 
de  Zénçbie  efl  d'une  efpèce  unique  ;  elle  efl,  de  plus  , 
amenée  avec  art ,  &  traitée  avec  chaleur.  L'amour  d'Ar* 
lame  efl  beaucoup  plus  froid ,  Se  moins  tragique  Si  on  en 
excepte  l'aveu  qui  échappe  à  Zénobie  dans  le  <)uatriem^: 
Aâe,  cet  amour  ne  produit  aucun  effet  remarquable. 
J'ofe  croire  que  fi  Zénobie  eût  encore  pu  ainier  cpt 
époux  qui  l'avoit  poignardée ,  ce  même  amour  eût  pu 
nire  naître  de  gr$ui4cs  beautéi  dans  k  cours  de  la  Pièce, 

JEUci 


R  I  C  4, 

celles  qui  exiftent  ;  mais 
.  intérieures.  On  a  trouvé 
.  àc  un  peu  obfcure  ,  quoique 
,  i'ciit-ctre  auifi  le  cara^ère  de 
.u  de  la  nature  ;  il  eft  du  moins 
Amant  poignarder  ce  qu'il  aime  » 
.  il  craint  d'en  être  prive.  Mais  on 
rie  de  bornes  aux  fureurs  de  Ta- 
iir  donc  s'étendre  aufli  loin  qu'un  Au- 
aiis  un  Roman  ou  dans  une  Tragédie, 
-.ion  plus  envi(a^er  un  Ferfbnnage  tra- 
.  un  homme  ordinaire  ;   c'efl  une  figure 
as  doivent  être  grofTis ,  pour  être  vus  de 

)S£  ;  c'eft  le  nom  que  les  Latins  ont 
à  une  efpéce  de  Comédie  du  genre  lar- 
me ,  qui  s'appelloic  encore  Hilarotragedia , 
.   '..atina  Comœdia^  ou  Co/ncedia  Italica.  L'in- 
.vLîteur  de  ces  Pièces  fut  un  bouftbn  de  Tarcnce, 
nommé  Rhintone.  On  ne  fait  aucun  détail  intc-. 
relfanc  fur  ces  fortes  de  Drames, 

UCIÎE  MÉCONTENT,  (le)  ou  le  Noble  ht  agi- 
HAïKE  f  Comédie  en  cinq  Aâes  »  ^n  Vers  i  par  Chapufeau  s 

Raymond  ,  riche  Partifan^  voulant  acquérir  du  luflre 
par  quelque  alliance ,  recherche  Aminte ,  fille  de  Gé- 
ronte  ,  Gentilhomme  de  très-ancienne  extradion ,  mais 
peu  {avorité  de  la  fortune*  Ce  vieillard  content  d'au- 
tant plus  aifêment  â  ce  mariage  j  que  le  Financier  lut 
ofire  en  même  tems  Polixene ,  (à  nièce ,  avec  une  dot 
confidérable.  La  plus  grande  difficulté  eâ  du  coté  d'A- 
mlnte  ,  qui  aime  Lyfàndre  ^  jeune  homme  aufïi  noble  , 
éc  en  même  tems  auffi  peu  opulent  que  Géronté.  Cli- 
tophon  ,  Valet  de  Lyfandre  ,  (achant  qu'il  ne  manque  à 
(on  Maitre  qu'une  centaine  de  mille  ecus  pour  obtenir 
la  préférence  )  entreprend  d'arracher  cette  (bmme  de 
ton  Rival ,  &  de  ruiner  fcs  projets»  Il  va  le  trouver , 

TofUf  nu  D 


|o  R  I  C  R  I  D 

fous  prétexte  de  vouloir  faire  (a  Généalogie ,  &  luî  en 
présente  une  ,  dans  laquelle  il  le  fait  de  (cendre  ,  en 
droite  ligne  ,  des  anciens  Comtes  de  Toulouse.  Clito- 
pli  on  ioint  à  cette  Généalogie  un  con(èntcment  de  l'on- 
cle de  Lyfàndre ,  qui  permet  à  Raymond  de  porter  (es  ar- 
mes ,  &  de  fc  dire  fbn  coufîn.  Ce  Partiiân  ,  ne  croyant 
pas  que  cent  mille  écus  (bicnt  trop  ,  pour  payer  des  ti- 
tres iî  magnifiques ,  les  acheté  ,  comptant  s'en  |  arer  au- 
près de  (à  rigoureuse  Maitreflc  ;  mais  ,  lorfque  l'affaire 
.  cft  conclue  ,  il  apprend  qu'elle  fc  marie  avec  Ly(àndre  ; 
&  que  l'argent ,  qu'il  vient  de  donner ,  fcrt  â  faire  cet 
établiffement. 

RIDICULE.  Le  ridiciilp  dans  le  Pocme  Comique 
cft,  félon  Ariftote  ,  tout  défaut  qui  caufe  diffor- 
mité fans  douleur  ,  &  qui  ne  menace  perfonnc 
de  deftruûion  ,  pas  même  celui  en  qui  fe  trouve 
le  défaut  ;  car  s'il  menaçoit  de  deftruâion  y  il  ne 
pourroit  faire  rire  ceux  qui  ont  le  cœur  bien 
fait.  Un  retour  fecret  fur  eux-mêmes ,  leur  fcroit 
trouver  plus  de  charmes  dans  la  compaflion.  Le 
ridicule  eft  eflcntiellement  Tobjet  de  la  Comédie. 
Un  Philofophe  diflcrte  contre  le  vice  ;  un  Saty 
rique  le  reprend  aigrement  ;  un  Orateur  le  com- 
bat avec  feu  ;  la  Comédie  Tattaque  par  des  rail- 
leries ;  &  il  réuffit  quelquefois  mieux ,  qu'on  ne 
feroit  avec  les  plus  forts  argumens.  La  difformité 
qui  conftitue  le  ridicule ,  fera  donc  une  contra** 
diâion  des  penfces  de  quelque  homme  »  de  fes 
fentimens  ,  de  fes  moeurs  »  de  fon  air  y  de  la  fa- 
çon de  faire  »  avec  la  nature ,  avec  les  Loix  re- 
çues ,  avec  les  ufages ,  avec  ce  que  fcmble  exiger 
la  fituation  préfente  de  celui  en  qui  eft  la  aifîor- 
inité.  Un  homme  eft  dans  la  plus  bafle  fortune  ; 
il  ne  parte  que  des  Rois  &  des  Tétrarques  :  il  eft 
de  Paris  ;  à  Paris  »  il  s'habille  à  la  Chinoife  :  il 


RIO  5« 

t  anc^uante  ans  ;  &  il  s'amafe  rérieufenienc  k 
atteler  des  rats  de  papier  à  un  petit  charriot  de 
carte  ;  il  eft  accablé  de  dettes  »  ruiné ,  Se  veut 
apprendre  aux  autres  à  Ce  conduire  ic  à  s'enri* 
chir  :  voilà  des  diâbrmicés  ridicules ,  qui  font  » 
comme  on  le  voit  »  autant  de  contradi&ions  avec 
une  certaine  idée  d'ordre  ou  de  décence  établie» 
Il  faut  obfecver  que  tout  ridicule  n'eft  pas  ri(i- 
ble.  Il  y  a  un  ridicule  qui  nous  ennuie ,  qui  eft 
mauffade  ;  c'eft  le  ridicule  groiliet  :  il  y  en  a  uti 
qui  nous  caufe  du  dépit ,  parce  qu  il  tient  à  un 
défaut  qui  prend  fur  notre  amour  propre  :  tel  ed 
le  fot  orgueil.  Celui  qui  fe  montre  fur  la  Scène 
Comique  eft  toujours  agréable,  délicat,  &  ne 
nous  caufe  aucune  inquiétude  fecrette.  Le  Co- 
mique» ce  que  les  Latins  appellent  {visComica) 
eft  donc  le  ridicule  vrai  ;  mais  chargé  plus  ou 
moins ,  félon  que  le  Comique  eft  plus  ou  moins 
délicat.  Il  y  a  un  point  exquis  en -deçà  duquel 
on  ne  rit  point»  &  au-delà,  duquel  on  ne  rit  plus , 
au  moins  les  honnêtes-  gens.  Plus  oh  a  le  goûc 
fin  &  exercé  fur  les  boas  modèles ,  plus  on  le 
fent  ;  .mais  c  eft  de  ces  chofes  qu  on  ne  peut  que 
fentir.  Or ,  la  vérité  paroît  pouffée  au-delà  des 
limites,   Ip.  quand  les  traits  font  multipliés  & 
préfeiités  les  uns  à  côté  des  autres.  Il  y  a  des  ri-* 
dicules.dans  U  Société  ;  mais  ils  font  moins  frap- 
pans  f   parce  qu'ils  font  moins  fréquens.   Un 
avare,  par  exemple ,  ne  fait  Ces  preuves  d'avarice  s 
que  de  loin  en  loin  :  les  traits  qui  prouvent  font 
noyés ,  perdus  dans  une  infinité  d  autres  traits  qui 
portent  un  autre  caraâcre  :  ce  qui  leur  ôte  pref- 
que  toute  leur  force.  Sur  le  Théâtre  un  avare  ne 


51  R  I  D 

dît  pas  un  mot ,  ne  fait  pas  un  gefte ,  qui  ne  re- 

|)rclente  ravarice  ;  ce  qui  fait  un'fpeÂacle  fiiiga- 
ier  ,  quoique  vrai ,  &  d*un  ridicule  qui ,  nécet- 
fairement ,  fait  rire.  i*.  Elle  eft  au-delà  des  limi- 
tes ,  quand  elle  paflè  la  vraîfémblance  ordinaire. 
Un  avare  voit  deux  chandelles  allumées,  il  en  foiif- 
fle  une  ;  cela  eft  jufte  :  on  la  rallume  encore  ;  il  la 
met  dans  fa  poche  :  c'eft  aller  loin  ;  mais  cela  n*eft 
peut-être  pas  au-delà  des  bornes  du  Comique.  Dom 
Quichotte  eft  ridicule  par  fes  idées  de  Chevale- 
rie 5  Sancho  ne  Teft  pas  moins  f^our  fes  idées  de 
fortune.  Mais  il  femole  que  l'Auteur  fe  moque  de 
tous  deux  ,  &  qu*il  leur  fouffle  des  chofes  ou- 
trées &  bifarres ,  pour  les  rendre  ridicules  aux 
autres ,  Se  pour  fe  divertir  lui-même. 

La  troifieme  manière  de  faire  fortir  le  Comique, 
eft  de  faire  contrafter  le  décent  avec  le  ridicule.  On 
voit  fur  la  même  Scène  un  homme  fenfé ,  &  un 
joueur  de  tricftrac,  qui  vient  lui  tenir  des  propos  im- 
pertînens  :  Tun  tranche  l'autre  &  le  relevé.  Là  fem- 
me ménagère  figure  à  côté  de  la  favante  5  l'homme 
poli  &  humain ,  à  côté  du  Mifantrope  ;  &  un 
jeune  hdmnîie  prodigue ,  à  côté  d'un  père  avare* 
La  Comédie  eft  le  choc  dçs  travers  des  ridicules 
entr'eux ,  ou  avec  la  droite  raifon  &  la  décence. 
Le  ridicule  fe  trouve  par-tout  :  il  n'y  .a  pas  une 
de  nos  a6lions,  de  nos  penfées,  pas  un  de  nos 
geftes ,  de  nos  mouvemens ,  qui  n'en  foient  fuf- 
ceptibles.  On  peut  les  conferver  tout  entiers , 
&  les  faire  grimacer  par  la  plus  légère  addition, 
D*où  il  eft  aifé  de  conclure ,  que  quiconque  eft 
^  vraiment  né  pour  être  Poe  te  Comique,  a  ua 
fond  inépuifable  de  ridicules  à  mettre  fur  la  Scè* 


R  I  D  RIE  II 

tie  )  dans  tous  les  caraftcres  de  gens  qui  compa- 
rent la  Société. 

RIDICULE  SUPPOSÉE,  (la)  Comédie  en  un  Aâe^  en 
Profe ,  avec  un  DivertiJJement ,  par  Fagan ,  aux  Italiens  % 

Une  femme  raisonnable  affeâe  ici  des  travers  qu'elle 
n*a  pas.  Son  but  eft  de  guérir  un  jeune  homme  de  la 
paHion  qu*il  a  conçue  pour  elle  ,  &  qu'elle-même  par-, 
tage  en  fecret.  Une  telle  réfolutton  efl  bien  peu  yrai<« 
femblable  ,  &  manque  Con  effet  fur  le  Public ,  comme 
fur  TAmant.  Le  rôle  de  Cléon ,  Petit-Maitre  compafTé  ^ 
efl  lui-même  trop  froid  «  pour  réchauffer  la.  Pièce  ,  qui  » 
toutefois  ,  en  auroit  oefoin*  Il  ed  vrai  qu'elle  vaut 
mieux  par  le  flyle ,  que  par  le  fond* 

KlENj  Opera-Comiaue  en  un  A&ey  gyec  un.DivertiJJè" 
ment  »  par  Panard  Cf  Pontau  ^  à  la  Foire  SùnuGermain  » 
Ï757» 

Afiorgan,  Magicien  ,  a  enlevé  Ifménie,  jeune  Ber- 

fere  >  Amante  du  Berger  Coridon  «  &  la  tient  renfermée 
ans  fbn  Château  ,  pour  la  foumetire  à  fès  volontés.  If^ 
xnénie ,  avant  d'obéir ,  prie  le  Magicien  At  la  laiilèr 
feule  un  moment,  pour  réfléchir  fiir  le  parti> qu'on  lui 
propofe.  Afiorfan  y  confènt ,  &  fè  retire*  La  Bergère 
fi'a  pas  le  loinr  de  rêver  ;  Coridon  paroît  à  fes  yeux , 
iàns  qu^on  fâche  par  quel  moyen  il  efi  arrivé.  Ces  deux 
Amans ,  charmés  de,  le  revoir  ,  fè  jurent  une  fidélité  à 

'-  toute  épreuve.  Aflorgan ,  fuiprenant  Coridon  aux  pieds 
â'Ifménie ,  enlevé  cette  dernière  :  le  Berger  au  défef^ 
poir  y  veut  s'élancer  au  fond  d'un  précipice  ;  mais  il  efl 
arrêté  par  la  Fée  Bienfaifance  ,  qui  lui  enfeigne  les 
moyens  de  recouvrer  fà  Bergère ,  &  de  détruire  -en  même 
tems  les  charmes  d'Afforgan.  Pour  cet  effet ,  il  faut  fè 
défendre  des  attraits  f^duâeurs  de  l'inconflance.  ce  Ce 
•»  n'eft  pas  tout ,  ajouté  la  Fée  ;  a  l'approche  de  la  de- 
9>  meure  du  Magicienf  V  t^  verras  un  Géant  horrible  » 

'  »  qui  te  propofera  une  fatale  énigme.  Si  tu  ta  devines  , 
9»  tes  fbuhaits  feront  remplis  ;  fi ,  au  contraire  ,  tu  man- 
ij  ques  à  l'expliquer ,  tu  tomberas  dans  les  ftrs  du 


*y  Géant  ou  L'amour  de  Coridon  lui  fait  méçtîCct  lé 
danger  ;  &  il  cherche  avec  joie  la  fin  de  cette  aventure. 
Il  pourdiit  Ton  chemin  vers  le  Palais  d*A(lorgan.  Lç 
Géant  paroit ,  &  lui  pré  fente  Ténlgme  que  voici  ; 

Sans  traits ,  fans  yaleui; ,  fans  figure  ^ 

Chacun  me  nomme  (ans  me  voir  ; 
Et  depuis  le  moment  qu'exifte  la  nature , 
Jamais  l'œil  le  plus  vif  n'a  pu  m'appercevoir. 

A  la  Ville ,  ainfi  qu'au  Village , 
Un  mortel  avec  moi  n'efl  jamais  bien  reçu; 

Et  cependant  j'ai  l'avantage , 
D'accompagner  (buvent  l'honneur  8c  la  vertu* 
Un  dernier  trait  (uffit  pour  me  faire  comprendre* 

A  ce  CcvlIl  trait ,  Leâeur ,  attache  toi  : 
t)e  tout  ce  qu'ici-bas ,  chacun  dans  fbn  emploi , 

Les  hommes  ofent  entreprendre , 
Plus  de  la  moitié  yiCt ,  &  n'aboutit  qu'à  moi. 

Coridon  croît  que  le  mot  de  cette  énigme  eft  Vlntértu 
Vous  n'y  êtes  pas,  lui  dit-on,  C'efl  donc  VAmour.^  ajoute- 
t-^Il  ?  Non  plus,  C'eft  la  Gloire  ;  encore  moins.  On  lui 
dit  de  chercher  encore.  On  lui  demande  ce  qu'il  a  trouvé  î 
Il  répond  :  Riejim  A  ce  mot ,  le  tonnerre  £e  fait  enten- 
dre ;  le  Géant  s'abîme  ;  le  Défert  fe  change  en  un  Palais 
enchanté  ;  &  les  Amans  délivrés ,  viennent  remercier 
leur  Libérateur, 

RIEN 9  (Je)  Parodie  des  Parodies  de  Titonù*  T Aurore j  par 
Fade 9  à  la.  Foire  Saint-Germain  ,  i753» 

Raton  &  Totînet  (è  reprochant  mutuellement  leurs 
défauts  ,  le  premier  trouve  trop  de  folie  dlns  Ton  Rival. 
Celui  ci  accu(e  Raton  de  trop  de  langueur.  On  dit  à 
Totînet,  qu'il  efl  l'enfant  de  plufîe\}rs  pères  ;  on  dit  à 
Raton  ,  que  f'^n  père  auroit  pu  faire  un  plus  bel  enfant. 
Ils  fè  reprennent  l'un  l'autre  fur  quelques  équivoques 
précédentcfs.  On  reproche  à  l'un ,  (es  fbufQets  \  a  l'autre  ^ 


R  I  M  ff 

fa  lune  8c  fes  étoiles.  Cette  Scène  eu  fuivle  de  celle  de 
Rofètte  &  de  Tricolor ,  qui  £c  critiquent  encore  plus  fé- 
vérement  que  les  précédens.  Ils  prennent  tous  Momus 
pour  juffe  ;  &  voici  (on  Arrêt.  11  dit ,  en  parlant  de  To- 
tinet  ,1  un  fait  ennuyer  gaiement  ;  âc  parlant  de  Raton  ^ 
l'autre  amufe  froid  ment. 

RIME.  Malgré  toutes  nos  réflexions  &  toutes  nos 
plaintes  contre  la  rime ,  nous  ne  pourrons  jamais 
en  fecouer  le  joug  •,  elle  eft  eflentielle  à  la  Poéiîe 
Françoife.  Notre  langue  ne  comporte  point  d'in^ 
verfion$  :  nos  vers  ne  fouffient  point  d'enjambe- 
ment :  nos  fyllabes  ne  peuvent  produire  une  har*» 
monie  fenâble  ,  par  leurs  mefures  longues  ou 
brèves  :  nos  céfures  Se  un  certain  nombre  de 
pieds ,  ne  fufEroient  pas  pour  diftinguer  la  profe 
d'avec  la  verfîfication.  La  rime  efl;  donc  nccef- 
faire  aux  vers  François  ;  de  plus ,  tant  de  grands 
Maures ,  qui  ont  fait  des  vers  rimes  ,  tels  que  les 
Corneilles  ,  les  Racines ,  les  Defpréaux ,  ont  tel- 
lement accoutumé  nos  oreilles  à  cette  harmonie , 
que  nous  n*en  pourrions  pas  fupporter  d'autres  ; 
& ,  je  le  répète  encore  j  quiconque  voudroit  fe 
délivrer  d*un  fardeau  qu'a  porté  le  grand  Cor- 
neille, feroît  regardé,  avec  raifon,  non  pas  comme 
un  génie  hardi  qui  s'ouvre  une  route  nouvelle  ; 
mais  comme  un  homme  trcs-foible,  qui  ne  peut 
fe  foutenir  dans  l'ancienne  carrière.  On  a  tenté 
de  nous  donner  des  Tragédies  en  profe  ;  mais  je 
ne  crois  pas  que  cette  entreprife  puifle  déformais 
rcuflir  :  qui  a  le  plus ,  ne  fauroit  fe  contenter  du 
moins.  On  fera  toujours  mal  reçu  à  dire  au  Pu- 
blic, ]t  viens  diminuer  votre  plaifir.  Si,  au  mi- 
lieu des  Tableaux  de  Rubens  ou  de  Paul  Véro- 
nèfe ,   quelqu'un  venoit  placer  fes  deffeins  au 

D  iv 


jrf  R  I  M  R  I  R 

craïon  ,  n*auroit-il  pas  tort  de  s'égaler  à  ces  Peîn-2 
très  ?  On  eft  accoutumé  dans  les  Fêtes,  à  des  dan- 
fcs  Se  à  des  chants  ;  feroitce  aCTez  de  marcher  & 
de  parler ,  fous  prétexte  qu  onmarcheroit  &  qu'on 
parleroit  bien  »  &  que  cela  feroit  plus  aifé  &  plus 
naturel  ?  Il  y  a  grande  apparence  qu'il  faudra  tou- 
jours des  vers  fur  tous  les  Théâtres  Tragiques ,  & 
des  rîmes  fur  le  nôtre.  Ceft  même  à  cette  con- 
trainte de  la  rime ,  &  à  cette  févérité  extrême  de 
notre  verfification ,  que  nous  devons  ces  exceilens 
Ouvrages  que  nous  avons  dans  notre  langue.  Nous 
voulons  que  la  rime  ne  coûte  jamais  rien  aux  pen- 
fées  ;  qu  elle  ne  foit  ni  triviale  i  ni  trop  recherchée  : 
nous  exigeons  rigoureu  fement  dans  un  vers  lamême 
pureté,  la  même  exaditude  que  dans  la  profe.  Nous 
ne  permettons  pas  la  moindre  licence^  nous  deman- 
dons qu'un  Auteur  porte  fans  difcontinuer  toutes 
ces  chaînes  ;  &  cependant ,  qu'il  paroiffe  toujours 
libre  î  6c  nous  ne  reconnoiflbns  pour  Poètes,  que 
ceux  qui  ont  rempli  toutes  ces  conditions*  Cepen- 
dant tous  les  Peuples  de  la  terre ,  excepté  les  an- 
ciens Romains  &  les  Grecs ,  ont  rimé  &  riment 
encore.  Le  retour  des  mêmes  fons  eft  fi  naturel 
à  l'homme  ,  qu'on  a  trouvé  la  rime  établie  chez 
les  Sauvages  »  comme  elle  l'eft  à  Rome ,  à  Paris , 
à  Londres  &  à  Madrid.  Il  y  a  dans  Montagne 
une  Chanfon  en  rimes  Américaines ,  traduite  en 
François.  On  trouve,  dans  un  des  Speftateurs  de 
M.  AddîiTon ,  une  traduâion  d'une  Ode  La- 
ponne rimée ,  qui  eft  pleine  de  fentiment. 

RIRE  THEATRAL.  Les  Philofoohes  qui  ont  traité 
du  rire ,  en  ont  cherché  la  caufe  :  les  uns  datis  la 
joie ,  les  autres  dans  laf elle  9  d'autrçs  enfin  dans  Tor^ 


R  I  R  ,7 

fueîl.  Ce  dernier  fentimenc  parole  le  plus  vraîfem- 
lable.  En  efïèt)  les  ibus  ne  rient  pas  toujours  ; 
&  lorfqu'ils  cèdent  de  rire  »  ils  n  en  font  pas  plus 
raifonnables  :  on  en  voit  même  dont  la  folie,  eft 
mélancolique.  La  fource  du  rire  ne  fe  trouve  pas 
non  plus  dans  la  joie  ;  le  plus  grand  des  rieurs,  le 
fameux  Démocrite ,  dont  le  génie  profond  em- 
brafToit  toutes  les  fciences  ;  qui  fe  retiroit  dans 
les  tombeaux  d'Abdere ,  où  pour  mieux  méditer , 
il  fe  creva  »  dit-on ,  les  yeux ,  ne  peuc  être  foup* 
çonné  de  cette  humeur  légère ,  de  cette  joie  in- 
conféquente&  folle ,  à  laquelle  on  attribue  le  rire. 
II  faut  i'avouer ,  le  rire  perpétuel  de  ce  Philofo- 
phe,  n*avoit  d'autre  caufe  que  fon  orgueil  ex- 
cefEf.  Démocrite  ne  voyoit  dans  la  vie  qu'une 
i^ce  méprifable  &  riflble.  Quoi  qu'il  en  foit>  nous 
n'entrerons  pas  dans  une  plus  longue  difcuffion 
fur  la  caufe  phyfîque  du  rire  «  &  nous  nous  con- 
tenterons de  parler  du  rire  Théâtral. 

On  joue  avec  fucccs ,  à  Londres ,  une  Pièce  in- 
titulée le  Deuil.  La  Scène  de  cette  Comédie ,  qui 
provoque  le  plus  à  rire ,  eft  précifémcnt  celle  où 
il  eft  le  plus  qucftion  de  cris ,  de  pleurs ,  de  mort 
&  de  catafalque.  Le  Juré-Crieur  paflè  en  revue 
fa  troupe  de  pleureurs  à  gages ,  &  leur  fait  répéter 
leurs  grimaces  &  leurs  contordons,  louant  les 
uns ,  grondant  les  autres  >  &c. 

En  général ,  un  Adeur  chargé  des  rôles  où  le 
Perfonnage  doit  faire  rire  à  fes  dépens ,  ne  par- 
viendra guères  à  fon  but ,  que  par  une  forte  de 
dégradation  de  fon  être  ,  &  qu  en  fe  compofant 
un  mafque  9  un  ton  >  un  maintien ,  qui  paroiilè 


5«  R  I  R 

appeller  fur  lui  îa  rifée  du  SpeAatetir.  Cétoit  le 
principal  talent  d^Armand ,  du  fameux  Poiflon , 
&  fur  tout  de  notre  Previllc. 

Pourquoi  la.  plâpart  des  Auteurs  aâuels  font- 
ils  moins  rire  que  Molière  &  Rcgnard  î  Ccft  que 
leurs  Perfonnages ,  même  les  plus  plaifants ,  con- 
fcryenc  une  teinture  de  dignité.  Cétoit  le  défaut 
et  Ménandre  &  de  Térence. 

Un  trop  grand  intérêt  nuit  vinblement  dans  la 
Comédie  àiaâiion  du  rire;  il  eft  difficile  d^allier 
ces  deux  mobiles  incohérans# 

La  furprifc  eft  de  tous  les  rc  (Torts  le  plus  propre 
z  déterminer  le  mouvement  du  rire  :  l'art  d'exciter 
dans  Tame  cette  commotion  fubite,  demande  une 
étude  particulière  ,  qui  confifte  dans  tufage  de 
quelques  moyens  oratoires  »  dijignis  fous  le  nom 
de  tropes  ou  Jigures.  On  ne  croit  pas  inutile  de 
rapporter  quelques  exemples  de  ces  manières  d'ex- 
citer le  rire  par  le  concours  de  la  furprife. 

Par  împrovifte ,  comme  le  Valet  Carie  «  dans 
le  Plutus  d'Arifliophane. 

Chremyie. 

"Et  cette  tour  que  d'ici  Ton  peut  voir  ; 

Qu'à  nos  frais  Timothcc  a  ,  dit-on  ,  fait  conflruîrc  i 

Carie. 
Que  fiir  toî  puifle- t-elle  chéoîr. 

Par  contradiâion  dans  les  termes ,  comme  Sofîe 
dans  Amphitrion. 

•    Et  j'étoîs  venu  ,  je  v^us  Jure  » 
Avant  que  je  fufTc  arrivé. 


RIR  S9 

Par  contradiction  fous -entendue  ,  comme  dans 
l'Epreuve  réciproque ,  lorfque  le  faux  Financier 
dit  à  la  fàufTe  Comtelle  : 

Oui ,  cette  femme-U  me  coûte  folxante  mille  écus^««« 
eu  rien. 

Par  furabondance  •  comme  dans  la  même  Pièce  % 
où  M,  Patin  dit  encore  : 

Je  Teuflè  époufé  ^  je  penfe  ,  (ans  un  vieux  mari  •  ;  •  ; 
qu*eUe  avoit  encore,  de  -refle. 

Par  contre-fens  #  conune  lorfque  TAvare ,  pour 
dire  : 

Il  £iut  manger  pour  vivre ,  8c  non  vivre  pour  nian« 
ger ,  &  trompe^  &  dit:  Il  faut  vivre  pour  manger.  Sec. 

Par  effronterie ,  comme  dans  Crifpin  9  rival  de 
fon  Maître: 

Pardonnez-nous  cette  fripponneric  ,  à  caufe  de  Thaï 
bitiïde. 

Par  difparate ,  comme  dans  ce  vers  de  Regnard  : 

On  ne  peut  s'empéeher  d*en  pleurer  •  • ,  &  d'en  rire* 

Par  exagération ,  comme  dans  ce  paflage  d'Arif- 
tophane  ,  où  Plutus  répond  à  Chrémyle  ,  qui  lut 
demande  comment  il  traîceroir  les  bons^  (ile  del- 
tin  venoit  à  lui  rendre  la  vue  ? 

Ah  !  pour  eux  vous  me  verriez  tout  faire, 

A  les  bien  careilèr  je  mettrois  tous  mes  foins  ^ 

Car  je  n*en  ai  pas  vu  depuis  mille  ans  au  moins. 

Par  Taffemblage  incohérent  de  deux  expreflîons  » 
comme  les  aunes  de  moutons  de  M.  Guillaume^ 
dans  la  Comédie  de  T Avocat  Patelin. 


éB  KIK 

Par  contre*attente ,  comme  dans  le  Fragment 
de  Nœrius.  Un  vieux  avare  prend  pitié  d^un  jieune 
homme  qu'il  voit  mener  en  prifon  pour  dettes  : 
il  veut  le  racheter  ^  mais  la  fomcne  qu'on  lui  de- 
mande le  décourage  à  tel  point ,  qu'il  fe  croie 
obligé  de  fpécifier  Ton  refus  deux  fois  &lle  deux 
manières  inattendues. 

C  H  É  M  I  s. 

J'ai  pitié  de  ce  jeune  homme  ;  pour  combien 
eft-il  condamné  ?  Parlez ,  que  vous  faut-il  ?  •  • .  » 
Klitle  écus  • ...  Je  ne  vous  dis  plus  rien  s  vous  pou< 
vez  l'emmener. 

H  faut  nécelïàircment  des  dupes  fur  le  Théâ- 
tre pour  Éstire  rire  5  &  ces  Perfonnages  ,  très- 
fouvent  dupes  d'eux-mêmes  par  leur  méfian- 
ce »  &  dupes  des  autres  par  leur  crédulité  » 
font  très-propres  à  remplir  l'objet  de  la  Comé- 
die. En  effet,  fi  l'on  examine  bien  la  vraie  fourcc 
du  rire  Théâtral ,  on  verra  qu'il  naît  du  plaifir 
d'intérêt  &  de  la  malignité.  Ainfi,  dans  la  qua- 
torzième Scène  du  fécond  A£ke  de  l'Ecole  des 
Maris ,  Ifabelle  feignant  d'embraffer  fon  Tuteur  , 
qu'elle  détefte ,  profite  de  cette  fituation  pour  don- 
ner fa  main  à  baifer  à  Valere,  fon  Amant  j  & 
elle  lui  jure  une  fidélité  inviolable ,  par  les  ex- 
preffions  amoureùfes  qu'elle  femble  adrefler  à  fon 
jaloux ,  &  que  celui-ci  prend  en  eflfet  pour  lui  ; 
l'Amant  qui  intéreffe  eft  parvenu  à  ce  qu'il  faifoit 
'  défirer  pour  lui  i  de  plus»  il  a  trompé  un  furveil- 
lant  importun  :  alors  le  plaifir  fourit  |  &  la  n>ali? 
'  gniié  éclate. 


R  I  R  R  I  V  6t 

Le  tire,  pour  être  vif,  doit  être  une  faillie  de 
famé ,  ôc  naître  de  la  furprife.  Les  déguifemens 
peuvent  au(Ii  prêter  à  la  bonne  plaifanterie.  Telles 
font ,  dans  la  Comédie  du  Légataire  aniverfei  » 
les  métamorphofes  de  Crifpin.  La  Scène  de  Clian* 
this  &  de  Strabon ,  dans  le  Dcmocrite  de  Re- 
gnard ,  &c. 

Une  bonne  fource  du  rire  Théâtral ,  eft  lorfque 
le  gefte  ou  le  difcours  d*un  Perfonnage  eft  con- 
traire à  l'idée  qu'il  a  donnée  de  lui.  Par  exempte» 
dans  le  Cocu  Imaginaire ,  Sganarelle ,  après  s*c« 
rre  livré  à  la  crainte  qu'il  a  de  Lélio ,  forme  le 
projet  courageux  de  If  lier  attaquer.  De  même , 
on  ne  peut  s'empêcher  de  rire  ,  de  voir  Arlequin 
démentant ,  par  le  tremblement  involontaire  de 
tous  fes  membres ,  la  hardiefle  &  la  réfolution 
qu'il  fait  paroitre  dans  fes  paroles  &  fes  geftes. 

Le  rire  s'excite  encore  par  les  méprifes ,  par 
les  &u(Iès  confidences ,  par  les  doubles  ententes , 
les  étourderies ,  les  fupercheries ,  &c  ;  enfin  il  y  a 
mille  manières  ;  il  faut  un  génie  né  plaifant  Se  co- 
mique pour  les  faifir. 

On  remarquera  ici  qu'il  y  a  de  la  diflfcrence  en- 
tre la  plaifanterie  de  Théâtre ,  &  la  plaifanterie 
de  Société.  Celle-ci  feroit  trop  foible  fur  la  Scène , 
Se  n'y  feroit  aucun  effet.  L'autre  feroit  trop  rude 
dans  le  monde,  &  elle  ofîènferoit.  Le  cynifme, 
û  odieux ,  fi  incommode  dans  la  Société ,  eft  ex* 
cellent  fur  la  Scène. 

RH^AL  DANGEREUX,  (le)  Oper a-Comique  en  un  ASle^ 
avec  un  DivertiJJement ,  yar  le  Sage ,  à  la  Foire  Sainte 
Laurent ,   173 4» 

Cette  pièce  à  iti  «empofSç  iur  ua  particulier  qui  ft 


e^  R  I  V 

hiCoit  appellcr  le  Marquis  Damis ,  &  paflblt  pour  (catoif 
faire  la  pierre  Philofophale.'Ses  Mémoires  paroinbient 
alors  tout  nouyellement  imprimés;  &  le  Sage  a  (àifî  bien 
vite  le  Vaudeville  du  tems. 

Un  inconnu ,  tel  à  peu-près  qu'on  vient  de  le  déiigner , 
s^efi  introduit  chez  M.  Cornet ,  Procureur  ,  à  titre  de 
Penfionnaire  :  il  efi  amoureux  de  Julie ,  fille  de  la  Mai^^ 
fon  ;  &  comme  Targent  ne  lui  coûte  rien  ,  il  le  répand 
avec  prodigalité.  Le  père  &  la  mère  de  ^a  Maitrefle ,  (e- 
'  .duits  par  Tes  riches  préfèns  y  ont  déjà  réfolu  de  congédier 
Valere»  à  qui  Julie  eft  promifè  ;  mais  avant  de  rien  cotn- 
dure  ,  ils  veulent  (bavoir  le  nom  àc  l'état  de  l'inconnu. 
JV!artôn>  fùivante  de  Julie,  entièrement  gagnée  par  l'éclat 

loîi 


avoir  exigé  le  fecret ,  lui  avoue  que  fon  Maître  eô  un 

célèbre  Chymiûe ,  qui  pofTcde  le  fecret  de  faire  de  l'or  ; 

8(  pour  preuve  de  ce  Iqu'il  dit ,  il  montre  un  lingot  que 

l'inconnu  a  compose  le  matin  même  avec  un  chandelier 

de  cuivre.  Marton  iatisfaltc  ,  fans  faire  une  plus  ample 

information  ,  promet  fa  main  à  Dubois ,  Se  (k  fait  forte 

de  celle  de  Julie  pour  l'inconnu.  Elle  n'a  pas  tort.  Mon- 

iîcur  8c  Madame'Cornet  a.}outantfoi  auffi légèrement  au 

récit  de  Marton  ,  que  cette  dernière  aux  difcours  de  Du-* 

bois  ,  décident  le  mariage  de  leur  £lle  avec  TincoHnu  f 

qu'ils  regardent  comme  un  parti  d'une  richeffe  inépuifa- 

blç  :  conféquemment ,  Manon  fîgnlfie  à  Merlin  ,  Valet 

de  Valere  »  fon  congé  &  celui  de  Ibn  Maître.  Il  n*efl  plug 

c)ueilion  que  d'obliger  Julie  à  foufcrire  aux  volontés  de 

ion  père  &  de  (a.'racre.  Malgré  (on  amour  pour  Valere  ^ 

cette  fille  n'ofe  refufer  une  bague  &  un  écrin  de  pierre* 

lies,  dont  Tincônhu  lui  fait  don.  Il  ajoute  qn*il  veut  lui 

acheter  un  équipage  magnifique  &  un  fuperbe  H6tel  ^ 

qu'il  fera  meubler  richement ,    8c  fort  en  laiflànt  une 

bourfe  entre  les  mains  de  l'obligeante  Marton.  Julie  , 

Tcflée  feule  avec  (à  fuivante ,  lemble  avoir  renoncé  à 

Valere  ;  elle  va  même  jufqu'à  fentir  une  certaine  incli-     jj 

nation  pour  l'inconnu,  .Valcr«  &  Merlin  fe  pré(entent  ;     ,■ 

8c  dans  le  moment  on  voit  entrer  un  JExempt  &  des  Ar-     i\ 

chers.  L'Exempt  met  la  main  fur  le  Collet  de  Valere ,  ft   .\\ 

k 


■  ^^   ■  s. 


R.  I  V  tf) 

Farréce  de  la  part  du  Roi  :  »  je  cherche  ,  dlc-^il ,  un  !n^ 
coanu  )  Pen^onnaire  chez  M.  Cornet ,  âc  je  ne  doute 
t»  pas  que  ce  ne  Coit  tous  »  :  Valere  fe  nomme  ,  5c  fait 
connoicre  qull  n'efl  pak  celui  qu'on  veut  arrêter.  L'Exempt 
.  &  les  Archers  courre nt  chercher  leur  proies  Julie  8c  Miar- 
ton,  par  un  mouvement  de  reconnoiilànce ,  craignent 

S oor  l'inconnu  &  Con  Valet.  Ce  dernier  vient  forte^ayi  ; 
larton  le  fait  paffer  par  une  fauITe  porte ,  8c  lui  concilie 
d'aller  au  plutôt  trouver  Con  Maître  et  de  (e  Ckuver  avec 
lui.  Valere  8c  Merlin  délivrés  de  leurs  dangereux  Rivaux, 
pourroient  alors  triompher  ;  mais  ils  tbnc  trop  humains 
pour  vouloir  Ce  prévaloir  de  cette  circonflance  ;  il  leur 
-  fttifit  de  ne  plus  trouver  d'obliacles  à  leur  mariage. 

RO^AL  DE  LUI-MEME  ,,  {le)  Cmcàie  en  un  Aâe. 
en  Vers  libres  ,  par  la  CkauJJie  ,  au  Théâcre  François  » 

On  peut  (c  rappeller  d'avoir  lu ,  dans  les  Lettres- 
Turques  ,  l'aventure  de  ce  jeune  homme  ,   qui  s'étant 
fait  aimer  fous  un  nom  emprunté,  tua  celui  à  qui  ce  nom 
appartenoit,  Se  dilparut*  Sa  Maitreflè,  toujours  trompée 
par  ce  faux  nom  ,  pleura  conmc  mort  >  cet  Amant  fugi- 
tif. Il  Ce  remontra  à  Tes  yeux  au  bout  de  quelques  années. 
Elle  fut  frappée  de  la  reifemjLince  ;  mais  il  ayoit  repris 
fon  nom  véritable  ;  Se  ce  nom  démentoit  le  rapport  de 
(es  traits  avec  ceux  du  prétendu  mort.  Un  feul  mot  (i*é- 
dairdflement  pouvoit  r'allumer  des  feux  mal  éteints , 
ou,  pour  mieux  dire  ,  qui  n'avoient  prefque  rien  perdu 
■  de  leur  vivacité.  Loin  d'y  avoir  recours ,  il  forma  le  pro- 
jet de  fe  fuccédv.rà  lui  même  dans  le  cœur  de  fa  Mai- 
trèfle  ;  d'effacer  les  traces  que  Con  imago  y  avoit  lai (Tce  ; 
de  Ce  faire  aimer  d'elle  une  féconde  fois ,  8c  Cous  un. 
nom  propre.  Il  ne  put  y  réufïir  ;  &  lorfiu'il  voulut  lui 
apprendre  que  c'étoit  à  «lui  qu'elle  redoit  fidelie  ,  cette 
'  fidélité  même  di .'parut.  On  le  punit  du  (îlence  lii^arrc  8c 
cruel  qu'il  avoit  girdé.  C'eft  précisément  ce  récit ,  qui 
a  fourni  à  la  Ch  luffée  fa  petite  Comédie  ,  intitulée  ,  le 
Ripai  de  Luî-mime  ;  à  cette  différence  près ,  qu'Emilie 
époufe  le  Rival  que  DofVille  croyoit  avoir  tué  ,  8c  dont 
il  avoit  long-tcms  emprunté  le  nom.  Ce  fonds  cft  de  lui- 
aiërae  affe^  heureux  ,  ^  n'a  point  été  gâté  par  le  nouvel 


<4  R  1  V 

Auteur.  La  rencontre  des  deux  Rivaux  peint  le  caraâèrtf 
du  François  vif  &  prompt  »  mais  peu  capable  de  haine  Se 
de  rancune. 


■N 


RIFAL  FAVORABLE  4  (le)  Comédie  en  trois  ASes ,  en 
Vers 9\  par  BoiJjy%  aux  Italiens  y  173^. 

Ceft  ici  une  des  meilleures  pièces  de  Boîfïy  ;  on  y 
trouve  des  fituations  neuves»  &  une  intrigue  heureufe- 
ment  conduite ,  ce  qu'on  ne  peut  pas  dire  de  toutes  les 
autres  pièces  que  TAuteur  a  fait  jouer  fur  nos  Théâtres, 

"RWAL  SUPPOSÉ  y  (le)  Comédie  en  un  Aâe ,  en  Profe  , 

de  M.  de  Saint*Foix  9  aux  François  ^  17  A9* 

Le  Rival  fuppofc  t&  un  Roi  qui  veut  être  aimé  pour 
lui-même.  Ce  Prince  ,  fous  le  nom  de  Dom  Frédéric  , 
fbn  favori ,  fe  fait  aimer  de  Dona  Léonor  ,  fille  de  Don 
Félix,  vieux  Courtifan  dc(àbufé  de  la  Coiir ,  &  rotiré 
dans  un  de  fcs  Châteaux.  Le  Roi  veut  mettre  Léonor  à 
«ne  épreuve  délicate  :  il  Tinlhuit  de  la  paflîon  que  Con 
portrait  a  infpirc  au  Roi  d'Arragon.  Ce  n'cft  pas  tout; 
il  fe  préfente  fous  Ion  véritable  titre ,  (uivi  d'une  troiipc 
de  Mafqucs  &  mafqué  lui-même.  Il  peint  à  Léonor  (on 
amour  dans  les  termes  les  plus  exprelïîfs  >   &  a  le  bon- 
heur de  n'être  point  écouté.  Le  Monarque  eft  facrifié  au 
Courtifan.  Il  apprend  de  plus  ,  que  Don  Félix  eft  dans 
les  mêmes  fcntimens  que  la  fille.  Alors  il  n'héfîte  pluii  â 
fe  faire  connoître  ,  &  a  couronner  celle  qui  Ta  préféré  â 
.  un  Trône.  Cette  Comédie  me  paroît  intéreflante  ,  bien 
dialoguée  ,  bien  conduite  ;  les  caraâères  en  font  fbute- 
lius  :  ceux-  de  Don  Félix  &  du  Roi  (ont  même  auffi 
neufs  ,  qu'il  foit  poffible  aujourd'hui  d'en  placer  £iir  la 
Scène* 

RIVALE  CONFIDENTE  y  (la)  Comédie  en  trois  AÉles; 
en  Profe ,  par  Mademoifelle  de  Saint-Phalier  y  aux  Ita^, 
liens  y  I7S.1» 

11  s'agît  d'un  Portrait  que  Julie  envoyé  à  Con  Amant 
Valere,  Arlequin  chargé  de  la  commiffion  ,  fe  laifïc  vo- 
ler. Le  Portrait  efl  remis  à  Orphilc  ,  confidente  de  Julie 
«c  fa  Rivale.  Orphife  veut  brouiller  enfemble  les  deux 

Amans 


R  I  V  6  s 

Amans ,  i  la  fareur  du  Portrait ,  qu^elle  feint  avoir  été 
envoyé  par  Julie  ,  à  un  autre  que  Valere.  L'artifice  eft 
reconnu  :  Orphi(e  facrifie  fa  paffion  au  bonheur  de  Julio 
&  de  Valere ,  dont  le  mariage  terndne  la  Pièce. 

KiyALE  D'ELLE-MEME  >  (la)  ou  VAmaht  di  sa 
Femme  j  Comédie  en  un  Ade  ^  en  Profe  ,  de  BoiJJ}  j  au 
Théâtre  François  ,1711* 

Ceft  le  premier  né  de  la  Mufè  Dramatique  de  Boifly,ou 
ponr  mieux  parler  ,  ce  n*efl  qu'un  enfant  adoptif  ;  car 
'im  Comédien- Auteur ,  appelle  Dorimond ,  fit  jouer  ea 
1^61,  lurle  Théâtre  de  la  rue  des  quatre- Vents,  C  Amant 
ée  fa  Femme ,  Comédie  en  un  Aôe ,  en  Vers  ,  qui  eut 
beaucoup  de  Hiccèi ,  &  qui  fut  imprimée  la  même  année* 
Boifly  n*a  prefque  fait  que  mettre  en  Profè  les  Vers  de 
Dorimond.  Avant  lui ,  la  Font  s'étoit  fervi  du  même  (u- 

i*et  pour  compoftr  fon  Aôe  de  la  Femme  ,  dans  Con  Ballet 
[iyrique  des  Fites  de  Thalie*  Enfin ,  cette  aventure ,  d*un 
mari  qui  devient  amoureux  dt  fa  Femme  ,  qu'il  prend 
pour  une  autre  ,  parce  qu'çlie  efi  mafquée  ,  avoit  été  lue 
dans  des  Romans ,  avant  que  Boiiïy  s'en  emparât.  Il  den 
voit  du  moins  tirer  de  cette  idée  ineénieufe ,  un  meilleui 
parti  qu'il  n'a  fait.  Les  Epifodes  aAngélique  ,  d'Alidor 
ft  du  Maître  deMufîque  font  inutiles  &  déplacés. La  Fleur 
fe  trouve  dans  la  même  fituation  vis-à-vis  de  Lifètte , 
que  (on  Maître  Philinte  vis  -à-vis  de  Dorimène  (a  femme  .- 
repétition  ennuyeufe  ,  traînante  ,  hors  de  la  nature.  Do- 
rimène dit  qu'elle  n'a  point  d'Amant ,  parce  qu'elle  en 
craint  trop  les  (uites.  Eft  ce  là ,  au  Théâtre ,  le  langage 
d'une  femme  mariée ,  d'une  femme  vertueu(ê>,  comme 
on  le  fûppofè  !  Eft -il  auffi  dans  le  bon  fens,  qu'un  homme» 
quelque  chargé  qu'il  Coit  de  ridicules  ,  écrive  à  une 
zemme  à  laquelle  il  veut  plaire  •'  »  je  vous  facrifie  une 
w  demi-douzaine  de  MaitrefTes  que  j'avois  faites  pour 
»  remplir  le  vuide  du  tems  i  Eft-il  encore  vraifemblable» 
que  Philinte  «  après  avoir  reconnu  Dorimène  «  vienne 
tottt-àcoup  à  changer  de  caraâère ,  &  à  aimer  (à  femme 
de  nouveau  ? 

WAUX  AMIS  j  (les)  Tragi-Comidie  ,  de  Boisrohert  i 
1638. 

Phalante  ,  vaillant  inconnu  1  devient  amoureux  de 
Tome  m.  fi 


te  R  O  B 

Bérénice ,  fille  du  Duc  de  Calabre  ,  èc  s'en  fait  aimer  ; 
mais  obligé  d'aller  faire  la  guerre  en  Afrique  ,  il  (e  Ce» 
pare  de  cette  PrinceiTe.  Fendant  fbn  abfence ,  Bérénice  ^ 
par  l'ordre  de  fbn  père  ,  efl  obligée  d*épou(er  lolas  • 
rrince  deTarente  &  ami  de'Phalantc.  Quelque  tems  aprèf 
le  mariage,  le  Duc  de  Calabre  fe  brouille  avec  (on  gen- 
dre &  vient  Taffiéger  dans  Tarente.  Phalante  arrive  au 
Recours  de  (on  ami,  qui  apprend  fa  pafTion  pour  Bérénice  » 
êc  qui  ayant  été  bleflé  d'une  flèche  empoifônnée»  lui  laide 
fa  femme  Se  Tes  Etats  ;  mais  on  le  guérit.  Phalante  efl  re« 
jconnu  pour  le  fils  du  Duc  de  Calabre  ,  &  par  con(équene 
pour  le  frère  de  Bérénice.  Il  époufe  Liliane  ,  (œur 
d'Iolas  ;  &  la  paix  fe  fait  entre  le  Duc  4c  Calabre  &  le 
Prince  de  Tarente. 

ROBE  DE  DISSENSION Ala)  ou  le  Favx  Phodigb, 
Opera^Comique  en  deux  AÛes  »  de  Piron  ^âla  Foire  Saint'- 
léuirent^  1^x6 

Léatidre  dé(e(peré  d*avoir  appris  que  Don  Pedre  « 
frère  de  fa  Maitreffe  Ifabelle  ,  la  marie  à  Fernand  €on. 
Rival ,  prie  Arlequin  de  trouver  quelque  moyen  de  tra- 
ver(er  ce  mariage.  Arlequin  en  imagine  un  ;  c'eft  de  le 
faire  paffer  dans  re(]prit  de  Don  Pedre  &  de  Don  Fer- 
nand ,  pour  une  e(péce  de  Magicien,  &  de  leur  perliiader 
qu'une  Robe  noire  ,  qu'il  a  empruntée  à  un  Alguazil  » 
paroit  couleur  de  feu ,  &  brodée  d'or ,  aux  yeux  des  mères 
lir  des  frères  dont  les  femmes  &  les  fœurs  (ont  irrépro- 
chables. Plufieurs  Per(bnnages  veulent  faire  l'épreuve 
de  cette  Robe  ,  pour  connoitrc  fi  leurs  femmes  leur  (ont 
fidèles.  Les  femmes  ^  de  leur  côté^  veulent  la  mettre  en 
pièces.  Arlequin  feint  de  ne  pas  vouloir  la  montrer  à 
Don  Fernand ,  dans  la  crainte  que  s'il  avoit  une  femme 
qui  fût  dans  le  cas ,  on  ne  fit  jouer  le  poignard  fur  elle» 
Il  voit  cependant  cette  Robe  fatale,  &  la  vxilt  toute  noire • 
Il  en  eâ  conflerné ,  parce  qu'il  doit  épou(er  Kabclle.  Il 
prie  /arlequin  de  la  faire  voir.à  Don  Pedre  ,  frère  de  (k 
A^aitrefiTe ,  aux  yeix  duquel  la  Robe  paroit  noire  égale- 
ment ;  &  alors  r  ernand  prend  brufquement  la  réfblutioii 
4e  renoncer  à  Ifabelle  ^  que  ion  frère  accorde  tout  de  (iiicei 
à  Léandre. 


R  O  D  éf 

RODOGUNE ,  Tragédie  de  Gilbert ,  Ua6. 

Lotfque  Corneille  travailloit  à  Rodogune  ,  une  per*» 
fbnne  indifcrette ,  i  qui  il  confia  £bn  projet,  le  trahit  9l 
communiqua  (on  plan  à  Gilbert  qui  fit  une  Kodogune  % 
dont  le  fécond ,  le  troifiéme  &  le  quatrième  Aâe  étoient 
cout-à-fait  femblables  à  ceux  de  Corneille  ,  &  par  le 
.  pian  &  par  les  fituations  ,  &  quelquefois  même  par  les 
difcours  ;  mais  cet  ^indifcret  confident  de  Corneille  con- 
fondit Rodogune  avec  Géopâtre  ,  9c  mit  fur  le  compte 
de  la  première  ,  tout  ce  que  Corneille  fait  dire  &  faire 
a  l'autre.  Cette  erreur  fut  peut-être  occaiîonnée  par  l'at* 
Cention  vicieufè  que  Corneille  a  eue  de  ne  point  nom- 
mer Cléopâtre  dans  toute  fa  Pièce.  On  ne  parla  point 
non-plus  a  Gilbert  du  cinquième  Aâe  de  Rodogune  , 
qui  eftle  chef-d'œuvre  de  Cforneille  &  du  Théâtre.  Cor- 
neille garda  le  (îlence  fur  la  trahi(bn  de  (on  ami  &  fus 
le  plagiat  de  Gilbert.  Son  triomphe  lui  fit  mèprifer  le 
procédé  de  ces  deux  perfbnnes.  Ce  noble  orgueil  ctoit 
digne  du  caraâère  de  Corneille. 

RODOGUNE  ,  Trâgét&:  ie  Pierre  Corneille^  164^. 

On  fçait  que  Corneille  prèféroit  Rodogune  à  toutes  fèf 
autres  Pièces  ;  &  Corneille^  fçavoit  juger  fès  propres  ou- 
yrag».  Rodogune  afUr  Polieuâe  la  force  du  nylc,  8ç  fut 
Horace  la  gradation  d'intérêt.  Elle  efi  plus  tragique  que 
Onna  9  pltts  régulière  oue  le  Cid.  Le  caraâère  de  Clèo- 
pâtre  efl  d  un  genre  neut&  d*uneyigeur  fbutenue.  Sèlen- 
eus  &  Antiochus  intérefTent  ;  Se  grâce  au  talent  de  Cor- 
neille ,  Rodogune  ne  révolte  pas  ;  c'efl  pourtant  ce  qui 
devoit  réliilter  de  la  propofition  qa'elle  fait  aux  deux  nls 
de  Ciéopâtre.  En  la  lifant,  on  voit  combien  Corneille 
exprimoit  fiicilement  les  chofès  les  plus  difficiles.  Je  ne 
jparle  point  du  dénouement  ;  c^eâ  un  coup  de  génie  ^  que 
rien  n'a  peut-être  encore  égalé. 

Cefl  ici  le  lieu  de  placer  la  copie  d'une  Lettre  écrite 
à  un  Journalifte  ,  (  i'Obfèryateur  Littéraire  ,  )  au  fajet 
de  la  repréfentation  de  la  Tragédie  de  Rodogune  y  que  les 
Comédiens  donnèrent  en  1760  ,  au  profit  d'un  arriere- 
petit-neveu  de  Corneille»  qui  viroit  alors  m  iférablemenr 
d'un  petit  emploi ,  avec  fa  fille  >  que  M*  de  Voltaire 
xeûra  depuis  chez  lui ,  £c  maria  ayqç  Mt  Dupuis» 

E  ij 


éS  R  O  G 

»  QnU  efi  firig&ifent  pour  moi  ^  M onficnr  )  de  repicn^ 
drc  notre  commerce  Epiâolaîre  (br  quelques  éTénemcns! 
Un  Etranger  ,  peu  infiruit  des  affaires  pré£cntes  de  TEa- 
topc ,  eut  cru  la  France  en  pleine  paix  dans  ce  moment  » 
£c  jouiflànt  de  tous  les  biens  qu'elle  procure.  Au  moins 
fi'eôt-il  pu  €e  difpenfer  de  la  regarder  comme  la  SouTe- 
taine  des  Nations  ,  du  coté  de  Tefprit  &  des  talens.  Ro- 
doffune  fut  repréfentée  ,  fut  écoutée  «  fut  (êntie  comme 
cm  a  pu  rétre  dans  le  fiécle  brillant ,  digne  d'avoir  pro- 
duit fon  Auteur.  Le  génie  de  Corneille  s'étoit  renouvelle  ; 
ies  élocutions  (urannées  avoicnt  même  triomphé  de  la 
jeune  8c  frivole  Nobleffe  de  nos  jours  ;  enfin  les  Speâa- 
teurs  étoient  dignes  du  Speâacle  «• 

hOGER-BQN-TEMS  ET  JAVOTTE ,  TarodU  de  TO- 
fera  tfORraÉE ,  par  MAL  •  •  •  •  aux  Italiens  »  1775* 

On  s'eft  vraifèmblablement  propofe  dans  cette  Pièce  , 
de  rappeller  l'idée  de  l'ancien  genre ,  qui  a  fourni  i  la 
gaieté  Françoiie  tant  de  Vaudevilles  heureux  ;  mais  il 
fie  nous  a  pas  femblé  que  cet  effai  fut  compofS  de  ma- 
nière â  en  ramener  le  goàt.  Raton  &  Rofette ,  Bajtien  tr 
bajlienne  f  &C)  avoient  le  double  mérite  d'être ,  par  elles- 
snemes ,  de  petites  Pièces  intereflantes ,  &  d'offrir  en 
même  tems  une  critique  fine  de  l'Opéra  dont  elles  fuî- 
iroient  la  marche*  On  y  fàifoit  fêntir  ,  (ans  afièâation  , 
le  fbible  dés  morceaux  que  Ton  travefUfIbit  :  des  allu- 
£ons  laiflôient  deviner  la  cenfure.  Les  imitateurs  n'é- 
ioienc  pas  cruels  j  ni  les  originaux  avilis.  Celle-ci  ne 
nous  a  paru  précifément  «  d  un  bout  à  l'autre  >  qu^une 
Satyre  mire  &  amère.  Sans  avoir  vu  Titon  &  t Aurore  » 
on  pouvoit  s'amufer  de  la  rivalité  de  Gringole ,  &  des 
Amours  ingénUs  de  Rofette';  mais  M.  Fumeron  ^  Roget^ 
Bon-tcms ,  Javotte  ,  ne  paroifTeht  fur  le  Théâtre  ^  que 
pour  relever  des  défauts  vrais  ou  (uppofés  dans  les  rôles  « 
qu'ils  ne  travefliilent  même  pas.  La  Sccne  des  Forge- 
rons ,  prife  d'après  celle  des  DTables  de  l'Opéra ,  eâ 
afTez  plaifantc  ;  mais  nous  ofons  croire  qu*elle  le  fèrolt 
înfinimeRt  davantage  ,  fi  l'imitation  étoit  moins  fèrviie  ^ 
&  la  critique  moins  direâe.  Il  femble  que  la  foibleflè 
du  principal  Perfonnage  9  ^  de  tout  le  Poème  en  gini^ 
rai  I  pouvoit  être  rendue  fcnfible  d'une  toute  autre  ma* 


ROI  6f 

alere  ,  que  par  les  réflexions  froides  8c  monotones  du 
Maître  de  Forges ,  qui  efl  cenCè  parodier  Plucon» 

ROI  DE  COCAGNE ,  (  /e  )  Comédie  en  trois  A^es ,  ai 
Vers  libres ,  avec  des  Intermèdes  de  Chants  &  de  Danfes  > 
&  un  rologuè ,  par  le  Grand,  Mufique  de  Quinault,  au 
Théâtre  François  91718. 

Voici  une  Pièce  ,  dont  la  Bague  de  Toubli  >  Tragi- 
Comédie  de  Rotrou ,  a  fourni  le  fujet.  Rotrou  lui-même 
ne  la  Honne  que  comme  une  traduâion  de  Vega  ;  mais 
le  Grand  a  (îi  en  tirer  un  meilleur  parti.  Toutes  les  gen- 
tillcfles  du  Livre  bleu  >  qui  porce  le  même  titre  que 
cettç  Comédie  »  s'y  trouvent  accompagnées  des  ornemens 
de  la  verfification  ,  des  avantages  de  la  représentation  » 
.  de  la  vivacité  de  Paâion ,  &  forment  un  divertUTement 
'  complet.  Telle  étoit  rintention  de  M.  le  Duc  ,  qui  avoit 
demandé  t  pour  Chantilly ,  une  efpéce  de  Farce  plailàm- 
ment  imaginée  ,  divertiffante  «  uii  peu  folle  ;  &  celle-ci 
remplit  parfaitement  cette  idée.  Elle  efi  toujours  gaie  % 
Couvent  bouffonne  »  9c  quelquefois  dans  le  genre  comi- 
que. 

HOl  ET  LE  FERMIER  ,  (le)  Comédie  en  trois  AÛes ^ 
milée  à* Ariettes  ,  tirée  d*une  Pièce  An^loife  intitulée  le 
Roi  &•  le  Meunier  de  Mansfiel ,  ^  par  M.  Sédaine  ,  Mufi- 
que de  Monfigny  y  aux  Italiens  f  ly^i» 

L*Auteur  fuppofj  qu'un  Roi  d'Angleterre  s'étant  égaré 
1  la  chaiTe  >  avoit  été  obligé  de  pafTer  la  nuit  dans  un 
Moulin  ^ns  fe  faire  connoitre.  Le  fils  du  Meunier  «  ap- 
pelle Richard ,  aimoit  la  jeune  Jcnni  ;  mais  un  Milord 
avoit  féduit  cette  fille  par  une  promefTc  de  mariage ,  Se 
Tavoit  enfbite  abandonnée.  Elle  étoit  revenue  trouver 
Richard,  &  lui  avoit  demandé  fbn  amitié.  Richard  8e, 
Jennâ ,  qui  prennent  le  Roi  pour  un  fîmpic  Gentilhom- 
me ,  s*entrctienncnt  devant  lui  dé  la  perfidie.de  ce  Mi* 
trd.  Ils  difcnt  que  le  Roi  vient  fouvent  à  la  chafTe  dans 
Forêt  voifîne,  &  que  leur  deffein  cil  d'aller  fe  jetter 
3l  fes  pieds,  pour  lui  demander  juilice.  Sur  ces  entre - 
faiies  arrivent  les  Courtifans  qui  avoicnt  accompagné 
le  Roi  à  la  chalTe ,  &  parmi  Icfquels  étoit  le  Milord. 
ic  Prînc  c  fait  au  coupable  une  (5vcrc  réprimande ,  &  U 

£  iu 


fe  R  O  L 

condanfnc  à  époufcr  Peggy.  Cclle-cî  dît  au  Prince  qu'elle! 
préfère  la  main  de  Richard.  Le  Roi  change  fon  premier 
Jugement ,  &  oblige  le  Milord  à  faire  vuie  penuon  via^ 
gère  aux  deux  époux, 

ROLAND  y  TragUie  de  Mairetf  i  éj^oi 

La  Scène  Lyrique  n'efi  pas  1^  (eulc,  où  les  fureurs  de 
Roland  fc  Ibient  déployées.  Mairet  avoit  faiiî  ce  fujet 
lon^  -  tems  avant  Quinaut  ;  mais  Taâion  efl  double  dans 
la  Pièce  du  premier.  L'Epifode  d'Ifabelle  &  de  Zerbin  ^ 
en  occupe  une  partie.  Zerbin  efl  tué  dans  le  troifîémc 
Ade  par  Rodomont  ;  &  ICàbelle  »  pour  ne  point  lui  lur- 
vivi'e ,  tend  â  ce  Roi  d*Alger ,  un  piège  qui  la  délivre 
en  meme-tems  de  Tes  poumiites.  Elle  lui  promet  de  le 
rendre  invulnérable  depuis  la  tête  jufqu'à  la  cejnture  , 
8c  l'engage  a  en  faire  Tépreuve  Cur  elle-même.  Rodomont 
ivre  «  fç  iaiife  perlùader  ;  il  porte  à  Ifkbelle  un  coup  ' 
d'épée  qui  la  fait  tomber  morte  ;  voilà  donc  une  Tragédie 
enclavée  dans  une  Pièce  ,  d'ailleurs  prefque  toute  comi< 

?[ue.  Les  fadeurs  lafcives  d'Angélique  &  de  Médor, 
es  plàifànteries  de  Bertrant  &  de' (a  femme,  les  fureur» 
de  Roland,  composent  Tautre  partie  de  ce  Drame  fingu- 
Iter.  On  y  retrouve  les  principales  fituations^  de  l'Opéra 
de  Quinault. 

ROLAND ,  Tragédie^Opern ,  avec  un  prologue  9  par  QuU 
nault ,  Mufique  de  Lully ,  1^89. 

Roland  trouva  quelques  Ccnlcurs  :  peut -être ,  en  effet* 
Angélique '&:  Médor  paroi (Tent- ils  trop  (bûvent  fur  la 
fcène  ;  peut  être  que  Roland  n'y  paroît  point  aflcz.  Les 
fureurs  de  cç  Héros  devroient ,  fiir-tout ,  le  porter  â 
quelque  çhofe  de  plus  ,  qu'à  ébrancher  des  arbres  &  à 
combattre  des  êtres  inanimés.  Il  n'en  cft  pas  moins  vrai  * 
que  ce  quatrième  Adc  &  toute  la  Pièce  offrent  des  beau- 
tés ,  bien  propres  à  faire  oublier  ces  défauts.  Les  traits 
de  critique  ,  répandus  fur  cet  Ouvrage ,  (è  trouvent  tous 
reafermés  dans  le  (bnnec  iiiivant  »  qui  a  été  fait  dans  le 
fems« 

Dans  un  bols,.  Angélique  »  errante  à  l'aventure  ,^ 
Voit  ttédoir  étendu  ,  blellë  uns  nul  e^oir  ; 


R  O  L  71 

Le  trouve  beau ,  le  pan(é  arec  Templâtre  noir» 
Lui  fait  des  bouillons  frais  &  guérit  fa  bleflure* 
Son  amoureux  Roland  fait  piteufè  figure  » 
Joue  à  Colin^maillard  »  lui  parle  fans  la  voir  J 
Pefie  en  vain  ;  car  la  Reine  »  oubliant  (on  devoir  ^^  ' 
De  (on  Qonvalefcent  veut  être  la  monture. 
Thémire  a  beau  chanter  »  beau  dire  de  beau  crier  || 
Qu'il  efl  peut  être  iflu  de  quelque  cuifînier  ; 
Angélique  le  veut ,  &  Ta  guéri  pour  elle. 
Elle  enlevé  Médor,  &  plante-là  Roland, 
"  Qui  va  dans  des  Hameaux  faire  le  Capitan  ^ 
Fuis  un  doux  menuet  lui  remet  la  cervelle* 

ROLAND  f  Parodie  de  Vdpera  de  ce  nom ,  par  Panari  tf 

Sticottjff  aju  Théâtre  Italien^  i744* 

Rekmd ,  ce  fameiix  Guerrier  9  efi  épris  des  charmes 
4e  la  belle  Angélique  ;  piais  la  beauté  touche  plus  les 
femmes  que  la  valeur  ;  0:  le  beau  Afédor ,  quoique  |imple 
C^det  de  Milice»  &  peu  courageux  ,  obtient  le  cœur  4e 
la  Princeflfe.  Cependant  une  troupe  d'Inlulaire^i  Orien- 
taux viennent  ,  de  la  part  de  Roland,  leur  Libéra*, 
teur ,  offrir  à  Angélique  un  Perro(]uet  attaché  zvtcfl 
une  chaîne  d*or.  La,  Reiae  accepte  toujours  le  pré&nt  , 
Se  ilfp^roit ,  par  1^  moy.çn  de  (a  bague  m^igique ,  aux 
approche^  de  Roland,  qui  le  .plaint  comiqueaient.de 
la  rigueur  de  (on  fort*  La  belle'  ne  devient  vifibie  que 
pojar  fbn  cher  Médor.  Pour  ttomper  les  yeux* 'jaloux 
d*ua  Rivsii  ,  A^goli^l^  i^i^^  d*aimer  Roland,  8c  lui 
donne  up  ren<ieji;  -  vous^^^  la:  Foirç  Sainit«  Geimain. 
Médor  en  eft  allarmé  ;  mais  Angélique  le  raïïure)  en 
lui  jur2|nt  due  Rqlaivl  n^en  croquera  qye  d*une  deiil/Le 
vainqvieur  des  Mondres  &  des  Géants ,  (ê  rend  1  la  Foire 
Saint  Germain  ;  il  parcourt  tous  les  objets  »  eh^  attendant 
Angélique  ;  mais  dç  nouveaux  mariés  lui  côofiPflwit  Gm 
snafheur  ;  &  Iç  yieux  Théûiudre  lu|  montre  la  {chaîne  du 
Perroquet ,  dont  Angeliq^up  lui  fait  préCtup^^^o^  ren- 
gager au  (ècret»  En  vain  ^  leloa  rulàge,  oh  cherche  i 

£  ir 


ri  R  O  L        ROM 

calmer  fâ  douleur  par  des  Danfes  &  des  Ccmcerts.  Rcr-» 
land  furieux ,  fabre  les  décoration  s,  ïc  tranfporte  en  cf- 
prit  fur  le  Théâtre  Lyrique.  Il  Ce  déchaine  contre  le  cin- 
quième Adc  de  rOpera.  La  migraine  le  prend  :  il  vole 
chez  Mclpomènc  :  il  voit  Cortez ,  l'admire ,  &  le  trouve 
trop  long.  De -là  il  paiFe  chez  la  Troupe  Italienne  ;  & 
Ta^éâ  â*un  lieu  fatal ,  od  on  le  parodie ,  réveille  toute 
ÙL  fureur  :  Il  veut  Tenfevelir  fous  (es  ruines» 

ROLE.  Au  Théâtre ,  c*eft  la  partie  que  TAfteur  doit 
^favoîr  &  débiter.  Il  faut  qu'outre  fon  rôle»  il  fâ- 
che les  mots  de  chacun  des  rôles  des  autres  Ac- 
teurs après  lefquels  il  doit  répondre.  On  appelle 
grands  rôles  ou  principaux  rôles ,  ceux  où  les  Ac- 
teurs repréfentent  le  Héros  ou  les  Perfonnagcs  les 
plus  întéreffaos  d*une  Pièce. 

ROMAN.  Cefl:  le  nom  qu'on  donne  quelquefois  au 
tiflù  d'événcmens  <jui  entrent  dans  Ta^kiôn.  Ce 
mot  fert  auflî  quelquefois  à  défigner  les  Pièces , 
dont  le  fond  eft  un  Roman  connu ,  telles  que  fpat 
la  plupart  des  Pièces  de  la  ChauCfée. 

ROMANEDIE.  Mot  fabriqué  par  TAbbé  Desfontai- 
nes; pour  défîgner  ces  Ouvrages  Dramatique^  >  qui 
ne  péuventctre  appelles  Comédies  ni  Tragédies,  & 
qui  iVexpofent  fur  la  Scène ,  que  des  Aventuref^ 
romahe(ques.  Ce  mot  n'étant  ni  harmonieux  ni 
très-nécelTaire  »  n'a  point  palTé  dans  la  langue* 
C*eft  ce  qu'on  appelre  Pièce  ii fentiment. 

ROMANCE  ;  air  fur  lequelon  chante  un  petit  Poè- 
me du  même  nom  »  divifé  par  couplets ,  duquel 
le  fujct  eft>  pour  l'ordinaire,  quelque  hiftoire 
amoufeufe ,  &  fouvent  tragique.  Comme  la  Ro- 
mance doit  être  écrite  d'Un  (lyle  fimple ,  touchant 


ROM  7> 

Se  d'un  goût  pn  peu  antique  %  Taîr  doit  répondre 
au  caradcre  des  paroles  ;  point  d*oi;nemens  »  rien  de 
maniéré  »  une  mélodie  douce ,  naturelle  »  chani* 
pêtre  9  &  qui  produife  fon  effet  par  elle-même  9 
indépendamment  de  la  manière  de  la  chanter.  Il 
n*eft  pas  nécefTaire  que  le  chant  foit  piquant  :  il 
fuffit  qu  il  foit  naïf;  qu  il  n*ctouffè  point  la  pa- 
role f  qu'il  la  fa(re  bien  entendre  «  &  qu  il  n*exige 
Eas  une  grande  étendue  de  voix.  Une  Romance 
ien  faite ,  n'ayant  rien  de  faillant ,  n'aflfeâe  pa» 
d'abord  ;  maïs  chaque  couplet  ajoute  quelque 
chofe  à  l'effet  des  prccédens  :  l'intérêt  augmente 
înfenfîblcment ;  &,  quelquefois,  on  fe  trouve 
attendri  jufqu'aux  larmes ,  fans  pouvoir  dire  g\ 
eft  le  charme  qui  a  produit  cet  effet.  Ceft  une  ex- 
périence certaine  ,  que  tout  accompagnement 
d'inftrumenty  affbiblit  cette  impreffion.  Il  ne  faut  » 
pour  le  chant  de  la  Romance ,  qu'une  voix  jufte  » 
nette  »  qui  prononce  bien ,  &c  qui  chante  (impie- 
ment. 

ROMjINS  y  (les)  -Opéra-Ballet ,  compofé  de  quatre  Entrée  f 
&*  d*un  Prologue  j  par  Bonnevat,  Mufique  de  Niel  >  175^. 

Le  Prologue  (è  paflè  entre  la  Fiâlon ,  Cllo  8c  la  Re- 
nommée. La  première  Entrée  eft  une  Bergerie  ;  la  (ç- 
conde  un  Hijet  de  Chevalerie  ;  la  troifieme  une  Furie  ,  8c 
la  quatrième  a  pour  titre  le  Roman  merveilleux. 

ROME  SAUVÉE^  Tragédie  de  M.  de  Voltaire,  1751. 

Ceft  ici  une  des  Tragédies  où  Télévation  des  carac- 
tères ,  &  la  pompe  du  nylc ,  régnent  plus  que  Flntérét» 
,  Ceft  le  même  fujet  que  Catilina  ,  déjà  traité  par  M.  de 
Crébillon  ;  8c  peut  être  ce  fujet.ne  devoit-il  point  paroi* 
tre  (ur  notre  Scène.  Dans  la  plus  ancienne  des  deux  Tr$i« 
'  gédies ,  Ciceron  eft  avili  par  Catilina  ;  dans  la  nouvelle  » 
,  Catilina  eft  inférieur  à  Ciceroa.  L'une  8c  Tautre  renfçcv 


74  R.  O  M 

ment  des  traits  dignes  d'un  grand  Maître  ;  &  il  (croit 
plus  facile  de  déterminer  laquelle  a  le  moins  de  défauts, 
^ue  celle  qui  préfente  le  plus  de  beautés. 

Deux  Tragédies ,  (ùr  le  même  fujet ,  par  deux  grands 
Maîtres  de  ia  Scène  encore  vivans  ,  eufîent  rappciié  les 
fameuiiêd  époques  littéraires  des  deux  Sophonisbe  &  des 
deux  Phèdre  du  dernier  iîécle ,  s'ils^uflcnt  été,  Tun  i  Tau- 
tre  9  ce  que  le  grand  Corneille  fut  à  Mairet  »  &  Racine  à 
Fradon  ;  mais  Pun  y  par  la  force  de.fes  crayons  terribles  » 
m  fait  la  gloire  de  notre  âge  ;  Se  l'autre  en  tû  l'idole , 
par  le  charme  cie^fon  coloris,  toujours  du  goût  d'une 
Nation  vive  &  brillante*  Comparons  les  deux  Ouvrages* 

Dans  la  Tragédie  de  Crébillon ,  Catilina ,  Chef  des 
Conjurés ,  fe  peint  en  fcélérat  fublime ,  &  développe ,  en 
politique  fbmbre ,  tous  les  refforts  du  projet  qu'il  a  formé  , 
de  régner  (ur  les  débris  ftimans  de  fa  patrie.  Le  Grand- 
Prêtre  Probus  arrive  au  Temple  de  TcUus  i  lieu  de  ja 
Scène.  C'cfl  un  efprit  fanatique ,  &  conféquemmeiit  fac- 
tieux ,  fbperficiel ,  borné.  11  confirme  Catilina  dans  les 
forfaits  qu'il  médite  contre  l'Etat  :  il  achevé  de  fc  pein- 
dre par  ces  deux  vers  /i  recçmmandables  : 

D*Armes  8c  de  Soldats  rempl^fTcns  tous  cçs  li^ux  % 
Où  le  Sénat  impie  oCt  troubler  mes  Dieux* 

AinH  la  Religion  lui  fert  de  prétexte  ;  il  ne  déclame 
jKontre  le  Sénat ,  &  ne  le  veut  perdre ,  que  parce  qu'on 
veut  limiter  fa  puifTance.  TuUie,  fille  de  Ciceron,  vient 
(è  plaindre  à  Catilina  >  dont  elle  efl  l'Amante ,  de  ce 
qu'il  entreprend  de  (àcrifier  fon  y  ère  &  la  patrie  à  (k 

'  coupable  ambition  ,•  &  comme  Catilina  veut  s'en  défen- 
dre ,  elle  lui  produit  une  Efclave  pour  témoin  de  (es  cri- 
mes.  Cette  Efclave.  eu  Fulvie  etlerméme ,  qui,  fou» 
ce  déguii'ement,  viçn;c ,  par  jalou.fîf' ,  accufer  le  perfide 

;Catihn a,  qu'elle  adore.  L'œil  pénétrant  du  traître  la 
îeconnoit  d  abord  :  il  diflimule,  &  veut  qu'elle  paroifTe 
dans  le  Sénat.  Il  la  confie  au  Grand-Prétre  dans  cette 

tue  ;  &  finit  par  un  monologue  ,  où  (on  caraâère  (c  dé- 
filoyc  tout  entier.  Probus  d'abord  ,  &  enfuîte  Catilina  , 
veulent  calmer  là  fureur  de  Fulvit ,  irritée  de  ce  qu'on 
lui  donne  TuUie  pour  rivale.  Ciceron  arrive  ^  &  de  lii- 


ROM  75 

Î>art  du  Sénat ,  fait  Catilina  Gouverneur  de  TAffe ,  vou- 
ant y  par  cette  politique  «  éloigner  de  Rome  le  fléau  de 
la  vertu.  Catilina  >  qui  fe  doute  de  Tintrigue  »  rejette 
loin  de  lui  cet  honneur  ;  il  laiflè  le  Condii  dans  Tenr.-^ 
barras ,  &  le  menace  même  de  le  faire  trembler ,  lui  » 
Rome ,  &  tout  le  Sénat.  Sunnon  ,  Ambaf&deur  Gau-* 
lois ,  confère  avec  Catilina  ,  qui  ne  lui  demande  qu'une 
retraite  dans  les  Gaules ,  fi  Ton  entreprise  a  le  malheur 
d'échouer.  TuUië  revient ,  &  conjure  toB,  terrible  Amant 
d'épargner  Rome.  Catilina  perfifte  dans  (à  vengeance  ; 
&:  va  9  de  ce  pas  même ,  braver  le  Sénat;  Il  lui  parle  du 
ton  le  plus  fiiperbe  &  le  plus  infiiltant.  Tout  tremble  de- 
vant lui  ;  &  le  (célérat  éloquent  ^  fe  (àuve  par  la  fourbe  ^ 
en  persuadant  que  c*eft  lui-même  qui  défend  Rome  con- 
tre les  attentats  des  Conjurés.  On  Ten  croijt  fur  fa  pa- 
role ;  les  honneurs  lui  (ont  rendus  :  Il  refte  avec  Céthé- 
gus ,  qui  s'étonne  de  cette  conduite.  Catilina  fè  jufltfie  « 
en  lui  montrant  le  fùccès  ailuré ,  par  les  fauflès  sdlarhiet 
qu*il  donne  aux  Sénateurs  ,  &  qui  leur  font  craindre 
tout  autre  traître  que  l'auteur  même  de  la  trahifbn.  £n« 
fin  Ciceron  ,  qui  s'apperçoit  de  la  fcélérateflè  »  veut  en 
garantir  la  République.  Il  voit  Caton  (bus  les  armes, 
qui  lui  apprend  la  cruelle  position  de  Rome.  Tout  eâ  en 
feu  par  les  Conjuré?  ;  tout  va  périr  (ans  un  prompt  (c- 
cours.  Lucius ,  qui  furvient  ,  leur  fait  preflèntir  un 
triomphe  proéhain ,  ^ar  l'arrivée  de^  Petreius ,  qu'il  leur 
annonce.' Ils  volent  tous  deux  où  le  péril  demande  ^eur 
préfènce.  TuHie  revient  au  Temple ,  (è  plaindre  ^ux 
Dieux  de  la-  barbarie  de  (on  Amant.  Catilina  (e  pré- 
iènte  couvert  de  (atng  &  de  pbuffieré ,  levant  un  poi* 

Snard  pour  s'en  frapper,  Tullie  s'épouvante ,  &  veut  le 
é(i|rmer  ;  mais  inutilement.  Il  ne  lui  donne  le  poijg^nard 
qujaprès  l'avoir  plongé  dans  (on  (cîh.  Les  Sénateiîrs^a- 
roiffent  alors  «  condu^(âht  les  Conjurés  au  fiipplice;  A 
leur  a(peâ ,  Catilina  meurt  en  dé(e(^'été« 
^  Le  premiicr  A^  4e  Rome  fauvie ,  s'ouvre  par  Catî* 
lina ,  qui ,  dans  un  monologue  fort  vif,  expofe  tout  le  fu* 
jet  >  en  prononçant  la  deilruâion  du  Sénat,  pour  (è  rendre 
*   maitre  de  Rome.  Céthégus  vient. lui  rendr^e  compte  de 
l'état  aduel  de  la  conjuration.  On  craint  l'œil  d'Aurélie  , 
'    £emme  de  Catitina^  dans  le  Palais  de  laquelle  tout  te 


ROM 

trame ,  &  où  Ton  a  fait  le  dépât  des  armes.  Elle  eft  fille 
de  Nonnius  «  zélé  Citoyen  ,  8c  grand  Général  à  la  tête 
d'une  Armée.  Aurélie  a  des  (entimens  Romains  ^  que 
tempère  la  tendrefTe  conjugale  Sa  frayeur  eÛ  extrême  , 
iesioupçons  foist  terribles  Ciceron  paroit  :  il  vient  fou- 
droyer Catilina  par  les  reproches  les  plus  (angian.s  & 
le^  mieux  fondés.  Le  fcélérat  le  braye ,  &  lui  répond 
avec  l'arrogance  d'un  grand  coupable.  Il  fort  en  fureur  ; 
Caton ,  qui  (urvient ,  accule  Cé(àr ,  qu'il  regarde  comme 
jun  des  loutiens.  de  la  conjuration.  Le  Conlul ,  <]^ui  con- 
çoit la  gran(le  ame  de^Céfar  ,  n'accufe  que  Catilma.  Le 
Conful  &  le  Sénateur. ^'unifient  tous  deux  pour  mourir  , 
s'il  le  faut ,  en  défendant  la  patrie. 

Au  fécond  Aâe  ,.  Catilina  confulte ,  avec  Céth^gus  ^ 

''les  moyens  d'attirer  Céfàr  à  Ton  parti.  Les  Conjures  fc 
préfèntent;  &  Catilina  afliire  chacun  d'eux ,  que  le 
triomphe  efl  prochain  ,  infaillil  le ,  plein  de  gloire.  Son 
entrevue  avec  Célàr ,  fe  termine  par  des  proteOations 
d'amitié^-  Cé(âr  né  promet  rien  davantage.  11  veut  bien 
Catilina  pour  ami  ;  mais  il  le  dédaigneroit  pour  maitre» 
Les  Chefs  des  Conjurés  reparoiflênt  ;  Catilina  leur  donne 
Tordre  d'immoler  Ciceron ,  Caton ,  Çé&v  lui-même*  Ili 
fpnt  (crment  de  tout  mafTacrer.. 

Dans  le  troi/ieme  Aâe  ,  Catilina  prend  de  nouveaux 
arrangemens  avec  les  Conjurés  :  il  veut  qu*on  enlevé  de 
Rome  Aurélie  y  dont  la  tendreflè  lui  paroit  redoutable. 
JEUe  arrive,  en  ce  moment ,  toute  éperdue ,  une  lettre  i 

.  la  main , .  ou ,  Konnius  l'accufè  d'être  complice  de  Ca« 
cilina.  Elle  veut  ramener  le  coupable  à  la  vertu  ;  mais 
il  diffimule  toujours ,  &  même  s'emporte  contre  Aurélie  , 
qui  le  menace  alors  de  tout  révéler  au  Sénat.  Arrivent 
cet  Conjurés  ^  qui  confirment  Catilina  dans  la  crainte,  de 
Nonrius,  en  l'aitUrant  qu'il  vient  au  fecours  de  Ro'me« 
Aurélie  lui  promet  d'obtenir  £a  grâce  par  (on  père  ;  il 
fait  Semblant  d*y  confentir.  A  peine  eu- elle  fortie ,  qu'il 
donre  ordre  d'afTaflUher  Nonnius*  .Le  Conful ,  qui  dir- 
Tient  tout-s«coup  4  (urprend  les  Conjurés;  il  en  fait 
arrêter  deux ,  qui  n'éipient  qu'affranchis*  11  ordonne  à 
Catihna  de  fc,  rendre  au  Sénat ,  pour  s'y  jufiifier.  Le 
perfide  fc  réfput  auffi-t6t  à  mafiTacrcc  lui-même  Ton  beau-* 
pcre. 


ROM  77 

Au  quatrième  Aâe ,  rafTemblée  du  Sénat  fe  forme  ; 
le  Confui  arrive  ,  Se  raconte  le  meurtre  de  Nonnius  ^ 
qui  renoit  les  éclairer  fur  la  conjuration.  Catilina  fur- 
vient  y  &  Ce  vante  d'avoir  égorgé  Nonnius ,  comme  un 
traître  à  la  patrie.  Il  ofe  citer  en  témoignage  ces  mêmes 
armes  qu'il  a  lui-même  dépofôes  dans  le  Palais  de  Non- 
nius. Ciceron  veut  le  convaincre  d*impoilure  ;  Cé(àr  dé- 
fend Catilina.  Mais  Auréiie ,  venant  demander  ven- 
geance tu  Sénat  du  maiTacre  de  (on  père ,  le  ConHil  lui 
montre  TafTaffin*  Elle  voit  Catilina ,  s'évanouit  ;  8c  reve- 
nue de  fôn  trouble ,  elle  ne  peut  contenir  (on  défèfpoir  ^ 
quand  elle  entend  accu  ter  Ton  père  d'avoir  préparé  dés 
armes  contre  (a  patrie.  A  de  telles  horreurs ,  elle  ceilè 
enfin  d'être  époufe ,  pour  n'être  plus  que  Romaine  ;  &  en 
criant  aux  Sénateurs ,  voilà  votre  ennemi ,  elle  Ce  tue* 
Catilina ,  plus  furieux  par  la  mort  d' Auréiie  ,  qu'il  ai- 
moit ,  accable  d'imprécations  &  le  Confui»  &  le  Sénat  » 
&  les  Romains.  Son  défefpoir  eft  au  comble  \  il  Cort 
en  menai^ant.  Céfar ,  qu'on  accufoit  d'être  fbn  complice  , 
va  Ce  juftifier  en  combattant  pour  la  patrie  «  au  (ècours  de 
laquelle  tous  les  Sénateurs  volent  après  lui ,  (bus  la  con- 
duite êc  (bus  les  yeux  du  Con'ùl. 

Dans  le  cinquième  Ade ,  Clodius  (e  plaint  hautement 
de  l'injiUle  autorité  de  Ciceron ,  qui  condamne  à  mort  des 
Romains:  Caton  le  juflifie.  Le  Confui  arrive,  &  peine 
les  fureurs  de  Catilina.  Cé(ar ,  dont  on.(è  défie  «  paroit  ; 
il  dit  que  Petreïus  efi  bleffé  dans  le  combat ,  &  q  ue  Cati- 
lina eâ  près  de  remporter  la  viâoire.  Convne  il  eft  foup- 
conné  de  trahir  la  patrie ,  Ciceron ,  par  ime  pré(ènce 
a'efprit  admirable  ^  le  nomme  lui  même  pour  conri- 
mander  l'armée.  Cé(ar  y  voie ,  8c  revient  vainqueur  ^ 
pre(que  dans  le  moment  :  il  (èmble  que  fa  préience  ait 
(Iiffi  pour  fixer  la  viâoire.  Le  récit  qu'il  fait  de  la  ba*- 
taille  9  flatte  des  cœurs  vraiment  Romains/  Catilina  n'y 
meurt  qu'en  Héros.  Le  Confui  triomphe ,  8c  Rome  eu 
fauvée. 

Dans  IcCatilina  de  M.Crébillon ,  il  me  femble  d'abonl 
^ue  l'expofîtion  du  (ujet  s'embarrafTe  dans  une  foule  d'ob« 
jets  trop  multipliés  j  pour  qu'il  en  refte  une  idée  nette 
&  dominante.  On  ne  voit  pas  que  LentuUus ,  à  qui  Cati- 
lina s*ettvre  |  foit  plujf  néceflàire  qu'ua  autre ,  à  l'exécur 


7»  ROM 

tion  de  (es  horribles  projets.  Le  Grand  Prêtre  ne  (ert  pas 
davanuge  à  i'adion  :  ou  plutôt ,  il  la  retarde.  Les  plaintes 
élégiaques  de  Tullie ,  &  £es  emportemens  peu  tragi- 
ques )  font  un  épisode  qui  n*eft  point  lié  nécefTairement 
à  l'aâion.  Fulyie  (  autre  femme ,  autre  embarras  )  y  pa-* 
roit  fous  un  vil  déguifement ,  en  Enclave  ,  pour  accu(et 
Catilina ,  qui  s'en  moque  &  la  brave  j  en  la  reconnoK^ 
iànt.  Ce  jeu  de  Théâtre  dégénère  de  la  grande  Tragé- 
die ;  le  terrible  Crébillon  devoit  fe  mettre  au-defTus  de 
ces  petitcfTei  que  Thalie  feule  peut  revendiquer  y  &  que 
IVIelpomène  abjura  toujours»  ' 

Le  déguifement  de  Fulvie  enEfclave,  revient  au  fécond 
Aôe.  Catilina  veut  la  produire  au  Sénat  :  on  difpute  de 
part  8c  d'autre  :  le  Grand-Prétre  fe  met  au(fi  de  la  partie  ; 
ce  qui  devient  puérile.  Le  Confiil  vient  encore  faire  des 
ofires  inutiles  a  Catilina ,  qu'il  (ait  les  devoir  rejetter. 
Au  lieu  de  tonner,  foudroyer,  d'exterminer,  conune 
dans  rhifloire  ,  Ciceron ,  dans  la  Tragédie ,  tente ,  mé- 
nage ,  veut  réduire ,  par  l'appas  des  dignités ,  le  plus 
.  grand  fléau  de  la  République  ^  ce  qui  ne  réuifit  point ,  de 
ce  pouvoit  réuffir. 

Deux  Amba(IàdeursGaulois,viennent  dans  le  troiiieme, 
parler  politique  ,  &  conférer  enfemble  pour  tirer  avan- 
tage de  la  conjuration*  Catilina  leur  fait  un  pompeux 
étalage  de  raifbns  ,*  &  tout  cela ,  pour  s'aflurer  chez  eux 
une  retraite.  L'aâion ,  qui  doit  toujours  marcher  à  Tévé* 
nement ,  n'avoit  pas  beioin  de  tant  de  prévoyance  ;  d'ail- 
leurs ,  on  a  peint  Catilina  comme  devant  triompher  ou 
mourir  :  dans  les  deux  cas ,  il  ne  faut  point  d'afyle.  Tul- 
lie Se  Probus ,  qui  viennent  l'un  après  l'autre  ,  font  beau- 
coup pour  le  rempUflàge  de  la  Scène;  mais  rien  pour  (on 
progrès. 

Le  quatrième  Ade  commence  par  une  aflèmblée  fort 
tumultueu(è  du  Sénat  tremblant ,  à  la  tête  duquel  efi 
Ciceron.  Catilina  vient  y  réchauffer  Taâion  par  des  bra- 
vades qui  ne  fe  font  point  i  des  Condils ,  à  des  Sénateurs  » 
à  des  Romains  :  il  va  même  jufqu'à  trancher  du  Citoyen  , 
du  Héros ,  du  grand  homme  ;  il  leur  fait  accroire  tout  ce 
qu'il  veut,  en  leur  fafcinant  les  yeux  (ur  fes  véritables 
crimes ,  &  fe  fait  combler  d'honneurs  avec  un  pardon  (b- 
lemneL  L'aôion ,  tombée  par  cette  e(péce  d'accommoder 


ROM 

ment ,  Ce  relevé  dès  que  CatUina  patle  à  Céchégus«  troi- 
fiemc  Confident,  qui  vi^nc  occuper  iaScenc  un  peu  tard* 
On  remarquera  que  Lcnculus  ôc  r'robus,  qui  le  mèioieat 
'  de  l'incrigue  avant  lui ,  le  (ont  retiré?  fans  rien  faire  t 
A  que  Fui  vie  ne  reparoît  plus  depuis  fon  dé2;uireinent« 

Ciceron  ne  prend  fon  C4rai^ère  de  fagciie  «  d'intrépi- 
dite)  d'éloquence  même,  qu  au  cinquième  iâe;  8c  Tac- 
tion  marche  enfin  par  ies  faits ,  des  mailacres ,  des  in- 
cendies* Caton  y  joue  aufC  (on  véritable  rôle  de  Cenleuc 
i2vere,autantqu  éclairé.  Catilina  devient  à  la  fin  ce  |U*il 
de  voit  être  dès  le  commencement ,  un  (celé  rat  ptofond  » 
impétueux ,  déterminé ,  ne  refpirant  que  le  fing  k  le 
carnage  >  fans  foi ,  (ans  amour ,  fans  véritable  grandeur 
d'ame.  Mais ,  pendant  qu'on  fe  bat  dans  Rome ,  Tullie 
vient  j  (ans  néceiG:é  >  remplir  le  vuide  de  la  Scène  ;  elle 
ne  paroit  que  pour  vo  r  Catilina  fe  poignarder  ;  ce  qu*U 
aaroit  pu  faire  fans  Tullie ,  &  plus  honorablement ,  lue 
le  champ  de  bataille ,  en  y  mourant  les  armes  à  la  main  ^ 
comme  dans  Sallude.  Ce  dénouement  du  Cutilina  n'eft 
pas  plus  heureux  que  vrai ,  pui(qu'il  offre  les  Conjuré» 
qu'on  mené  au  (upplice  :  on  n*airae  point  â  voir  padèc 
fôleiùnellcment  fur  un  Théâtre  >  des  gens  qu  on  va  pen- 
dre ou  étrangler  ;  Taâion  même  étoit  finir  avec  Catilina» 
Tullie  ,  pour  une  fille  de  Conful  Ro.nain  ,  8c  lUr-tJUt  de 
Ciceron  ,  etl  chargée  d'un  allez  miuvais  per(bnnage« 
Mais  en  cela  y  fans  doute  y  elle  reflèmble  à  Coa  père  t 
gui ,  tout  Con(ul  &  tout  Orateur  qu'il  ed ,  avec  la  parole 

6  le  pouvoir  en  main ,  a .  dansprefque  tout  le  cours  de 
la  Pièce ,  un  caradère  de  foiblefle  démenti  formellement 
par  rhidoire  y  qui  lui  donne  Tame  8c  le  cœur  d'un  grand 
homme  ;  du  moins  pendant  fon  Confulat ,  ou  lui  leul  » 
par  (a  vigilante  fermeté ,  fauva  fa  patrie. 

Il  ne  faut  pas  croire  cependant  que  cette  Tragédie  (oit 
fans  beautés  y  8c  fans  beautés  du  premier  ord/e.  11  y  a  de 
ces  grands  tableaux  de  Maîtres  ,  dignes  des  Sophocle  X 
des  Corneille.  On  y  admire,  de  plus,  de  ces  terrioles  coups 
de  pinceau  ,  qui  ne  (ont  propres  qu'à  Oébillon  ;  mais  4r 

7  paroiffent  plus  rares  que  dans  les  autres  Pièces.  L'ef* 
prit  cil  étonné  de  tems  en  tems  :  le  coeuf  ed  rarement 
ièrré*  La  hardieiTe  des  pen(ees ,  1  élévation  des  fentimens» 
un  certain  cnchoufiaCne  tragique  |  une  çercainç  fougue 


«o  ROM 

d'cxprcffions ,  voîlà  le  mérite  de  Catilina  :  ce  n*cfi  <pi*i" 
la  force  du  flyle ,  &  qù*au  ton  mâle  du  coloris ,  que  l'on 
y  peut  reconnoitre  encore  le  grand  Poète ,  dont  les  plans 
etoient  autrefois  en  droit  de  fe  faire  admiret. 

Sans  y  penfer,  j'ai  fait  l'éloge  de  la  Rome  fauvée  de 
JVI.  de  Voltaire.  On  n'a  qu'à  fubfîïtuer  des  beautés  d'or- 

^  donnance  aux  défauts  aue  j'ai  relevés ,  àc  l'on  aura  une 
idée  jufie  de  cette  Pièce  ;  c'eft-à-dire  ,  d'un  Drame  où 
l'aâion  marche  avec  force  ,  avec  énergie ,  avec  rapi- 
dité :  rien  qui  ne  porte  coup  ,  qyi  lie  remue  ,  qui  n'inté- 
reflè.  Les  caraâères  v  font  vrais ,  reflèmblans  >  (butenus  ; 
Ciceron  eil  le  véritable  Héros  de  la  Pièce  :  il  devoit  l'être  , 
&  non  Catilina.  Caton  de  Céfâr ,  ces  fameux  Romains  , 
y  font  repréCcntés  avec  des  traits  qui  enchantent  ;  les 
connoiflèurs  8c  les  favans  doivent  en  être  fàtisfaits*  Cati- 
lina n'ed  par-tout  que  Catilina  :  c'efi-à-dire ,  un  furieux , 
un  fcélérat ,  8c  non  un  héros ,  un  grand  homme.  Le  carac- 
tère d'Aurélie  eft  de  toute  beauté  dans  fa  précifion ,  puif- 
qu'elle  remplit  tous  les  devoirs  d'épou(è ,  de  fille  8c  de 
Romaine  ;  elle  s*immole  à  fon  époux  >  à  fon  père ,  à  (a 
patrie. 
A  ces  perfeâions  du  plan,  joignez  celles  du  flyle  &  des 

*  beautés  de  détail,  qui  (e  fuccedent  rapidement  les  unes  aux 
autres.  Il  ne  s'agit  point  d'antithèies ,  de  vers  de  rem- 
pliffage ,  ou  de  maximes  purement  de  parade  &  d'oflenta* 

-  tion  ;  c'eft  une  éloquence  de  PoéHe  égale  «  pour  ainfi  dire ,  à 
l'éloquence  de  Profe  de  l'Orateur  Romain  ;  on  croit  l'en- 
fendre  parler  de  (à  Tribune  ,  &  foudroyer  encore  Cati- 
lina. Les  autres  Perfbhnages  parlent  aùfli  le  langage  qui 
leur  eil  propre  :  celui  de  la  pafllon.  En  un  mot ,  cette 

'  Pièce ,  fi  ce  n*e(l  pas  la  Tragédie  des  fenmies  »  comme 
on  le  difbit  dans  le  tems  de  la  reprélèntation ,  efl  cer- 
tainement la  Tragédie  des  hommes  ;  elle  fait  honneur  à 
Tefprit  humain  ;  &  je  la  re^rde  comme  un  des  Ouvra- 

tes  de  M.  de  Voltaire  les  mieux  conçus,  les  mieux  com« 
inés,  les  plus  forts  8c  les  plus  fbutenus» 

ROMÉO  ET  JULIETTE,  Tragédie  de  M.  Ducis,  mi. 

Roméo  )  fils  de  Mantaigu ,  aime  avec  paflion  Juliette , 
*  fiUe  de  Capulct  \  &  les  (&ux  pères  fe  haïITent  mortelle- 

méat* 


ROM  R  O  S  »l 

mcrrt.  Les  deux  Amans  tremblent  que  leur  Bonheur  ne 
fbit  troublé  par  la  haine  de  leurs  parcns.  L'excès  de 
cette  haine  ,  porte  Montaigu  â  exiger  de  fon  fils ,  qu'il 
égorge  fon  Amante  (bus  les  yeux  même  de  Capulet, 
père  de  Juliette.  Roméo  frémit  de  cette  atrocité ,  &  rc- 
fule  d'être  le  minière  du  crime,  Juliette  ,  pour  récon- 
cilier les  deux  maifbns ,  fait  elle-même  le  facrifice  de 
'  fk  vie  ;  elle  prend  du  poifbn ,  Se  expire  en  donnant  ùê 
main  à  fon  Amant.  Roméo  ne  peut  lui  Survivre ,  &  le 
plonge  le  poignard  dans  le  (ein. 

EOMULUS,  Tragédie  de  la  Motte  ^  1721. 

Tatius ,  Roi  des  Sabins ,  veut  venger  l'affront  fait  k 
ies  Sujets ,  dans  la  perfbnne  de  leurs  filles.  La  fienne 
même  efl  au  pouvoir  de  Romulus ,  qui  n'a  cependant 
point  abufé  de  ce  pouvoir.  Ce  Roi  de  Rome ,  trahi  par 
Proculus ,  fon  confident  &  fon  rival ,  Teft  encore  par  le 
Grand-Prêtre.  Tatius  entre  dans  Rome  avec  fcs  troupes. 
Romulus  défend  le  Pont  lui  fcul  contre  une  armée.  Il 
efl  fecouru  par  Tes  Soldats.  Tatius ,  fait  prifbnnier ,  efi 
délivré  fccrcttemcnt ,  &  donne  une  nouvelle  bataille  « 
qui  eft  interrompue  par  les  Sabincs.  Un  duel  eft  propofS 
par  Tatius ,  &  accepté  par  "fon  ennemi.  Herfelie  ,  fille 
de  Tatius ,  accorde  les  deux  Rois.  Romulus  eft  attaqué 

.  dans  le  Bois  de  Mars ,  par  une  troupe  d'afTairms  ,  il  ne 
leur  échappe  que  par  des  exploits  peu  vraifèmblables* 
Enfin  la  Pièce  cft  terminée  par  la  mort  de  Proculus  ,  le 

"  mariage  de  Romulus  ,  la  réunion  des  deux  Rois  &  celle 
des  deux  Peuples,  C'eft  d*nc  avec  raifon ,  qu'on  a  repro-* 
chc  à  cette  Tragédie  trop  de  complication  ,  trop  d'évé* 
nemens.  Il  y  a  de  l'énergie  dans  les  détails  ;  mais  cette 
force  de  âyle  efl  trop  fouvent  accompagnée  de  la  dureté 
des  vers. 

ROSE  ET  COLAS ,  Comédie  en  un  AGte ,  en  Profe ,  mêlée 
d^ Ariettes ,  par  M.  Sédaine ,  Mufique  de  M.  Monfignj  f 
aux  Laliens  ,  1766. 

Un  gros  Fermier  Se  un  Vigneron  ont ,  le  premier  une 
fille  ,  &  l'autre  un  garçon.  Les  deux  pères  fc  trouvent 
affez  difpofés  à  faire  ce  mariage ,  mais  ils  veulent  le  reçu* 

Tome  IIL  F 


Si  R  O  s 

1er  9  parce  que  leurs  enfans  (ont  trop  jeunes*  Rofc  &  Co« 
las  s'aiment  beaucoup  :  ils  font  prefles  ;  &  les  ohisL» 
des  ne  font  qu'irriter  leurs  feux.  Colas ,  malgré  toutes 
les  défenfes,  trouve  les  moyens  de  voir  Rofc.  Apres  beau- 
coup de  propos ,  les  pères  font  obligés  de  les  marier  plu* 
tôt  qu'ils  ne  comptoient.  11  y  a  'lans  ce  Drame  une  vieille 
mère  Bobi  »  qui  (e  plaint  ^ue  les  petits  enfans  lui  font 
des  niches  ,  &  qui  vient  faire  des  rapports  contre  le  pau- 
vre Colas  5c  la  petite  Rofe,  A  la  £n  pourtant ,  elle  eft 
bien  aife  qu'on  les  marie. 

ROSÉLIE  )  ou  Don  Guillot  ,  Comédie  en  cinq  ASes  » 
r/z  Vers  y  par  Dorimon ,  i66i. 

Don  Carlos  »  Gentilhomme  de  Madrid  »  ne  cottrul- 
tant  que  (on  intérêt ,  eft  fiir  le  point  de  marier  (a  fille 
Angélique  avec  Don  Pédre.  Don  Jjuan ,  Amant  aime 
d'Angélique  ,  tâche  ue  différer  (bn  malheur  de  quelques 
jours  ;  &  après  avoir  fait  prendre  â  Guillot ,  Con  Laquais  » 
des  habits  magnifiques ,  il  le  produit  à  Don  Carlos  (bus 
,  le  nom  du  Marquis  Don  Guillot ,  riche  de  vingt  mille 
ccus  de  rente ,  qui  recherche  Angélique  en  mariage.  Don 
Carlos  l'accepte  bien  vite,  &  rompt  avec  Don  Pédre, 
Don  Juan  >  débarrafTé  de  ce  rival ,  &  craignant  peu  celui 
qu'il  lui  a  fubflitué  ,  vient  endiite  fe  prefcnter  au  bon- 
homme ,  s'annonce  comme  pofTédant  le  (ècret  de  la  pierr» 
philofbphale  ,  5c  obtient  (bn  aveu  j  au  préjudice  des  au^ 
très.  Le  dénouement  fait  voir,  qu'en  promettant  cette 
belle ,  Don  Carlos  ne  s'efi  engagé  à  rien ,  puif qu'Angé- 
lique ,  qui  pafîbit  pour  (à  fille ,  efl  reconnue  être  celle 
d'unPay(àn  ;  &  Rofélie ,  jolie  Payfanne,  élevée.auprès 
d'Angélique  pour  lui  fiiire  compagnie  ,  fe  trouve  être  la 
véritable  fille  de  Don  Carlos.  Cette  reconnoifîànce  n'a 
que  d'heureufès  (ùites  :  Don  Juan ,  toujours  épris  des 
charmes  de  la  iaufTe  Angélique ,  lui  offre  fa  main  ,  pour 
réparer  l'injuflice  du  fort  ;  &  Thyrfîs  ,  Amant  de  Rofélie  , 
cû  comblé  de  joie  de  cet  événement ,  qui  lui  permet  de. 
découvrir  (es  (èntimens ,  que  (à  qualité  de  Prince  l'a^ 
voit  ju(qu*alors  obligé  de  cacher  (bus  l'habit  de  Berger* 

ROSEMONDE ,  Tragédie  de  Baltha^ard  Baro ,  16^9. 

Rofcmondç  apprend  la  mort  de  Cunimond  Ton  père  i 


R  O  s  y, 

êc  la  perte  de  Ces  Etats.  Albouin ,  Roi  des  Lombards ,  (on 
Vainqueur ,  l'accorde  à  Ermigc ,  qu'elle  aime  ;  ce  Prince 
rétrade  là  parole  ,  &  ré^joulc.  La  diicordc  fe  met  entre 
ces  deux  époux  ;  Albouin  eft  aflafllné  par  Ermige ,  qui 
devient  lui-même  Roi  des  Lombards,  (ans  qu'on  fâche  par 
quel  moyen ,  5c  mari  de  Rofemonde.  Loin  de  pouvoir 

i*ouir  de  Con  bonheur,  le  nouveau  Roi  fe  Cent  agité  par 
es  remords ,  &  tombe  dans  une  profonde  mélancolie* 
Perédée ,  qui  avoit  été  fon  rival ,  fuborne  un  Médecin 
pour  Tempoifonner  ;  mais ,  avant  que  ce  coup  foit  exé- 
cuté ,  ce  traître  va  au  Palais.  Ermigc  Tapperijoit ,  &  le 
tue.  Rofemonde  accourt  au  bruit  ;  de ,  croyant  appaiCer 
la  fureur  de  fon  mari ,  l'engage  à  fe  (crvir  du  remède 
dont  elle  ignore  l'effet.  La  vapeur  de  ce  mortel  parfum 
redouble  les  maux  d'Ermige  :  il  n'en  eft  délivré  qu'en 
mourant.  La  Reine  fe  perce  le  fcin  ;  &  Adiane  ,  fa  Con- 
fidente ,  dit  en  quittant  la  Scène ,  qu'elle  va  fuivre 
l'exemple  de  fa  MaitrefFe. 

ROSIERE  DE  SALENCY,  (U)  Comédie  en  trois  Aeles ,  mé- 
lée  d* Ariettes,  par  M.  Favart ,  Mufique  de  divers  Auieurr^ 
entr  autres  de  Mi\L  Blaifis ,  Philldor ,  É^c  ;  donnée  d'abord 
d  la  Cour  «  enfuite  à  Pans  à  la  Comédie  Italitnne  y  1769, 

Trois  jeunes  filles  de  Salencv  partagent  les  HifFraget 
pour  le  rrix  de  la  SagefTe.  Hélène ,  d'un  caraâcre  gai , 
vif  8c  libre ,  fille  de  Madame  Michelle  ,  Meunière  ,  qui 
l'aime ,  €r  qui  en  cfl  aimée  ,  prouve  que  le  cœur  cfi  le 
meilleur  guide  pour  fe  bien  conduire.  Thérefe ,  qui  a, 
dans  Madame  Grignard ,  une  furveillante  lévere  de  im- 
périeufè ,  fait  connoitre  que  la  contrainte  efl  un  moyen 
peu  fur  pour  faire  aimer  la  vertu.  Nicole  ,  fille  fîmple  , 
montre  les  dangers  auxquels  l'ignorance  expofe.  Hélène 
êc  Colin  s'aiment  (ans  ofer  fe  le  dire  ;  leur  amour  éclate 
par  la  gène  où  le  Régiileur ,  homme  riche  ,  qui  veut 
époufer  la  Rofiere ,  met  les  Amans  ^  &  par  la  tracaficrie 
de  Madame  Michelle ,  qui  jette  des  fbup<,'ons  fur  la  fa<- 
gefle  d'Hélène ,  en  fuppofânt  qu'on  lui  a  écrit  une  décla- 
ration d*amour.  Se  donné  un  ruban ,  qui  écoient ,  au  con- 
traire ,  deflinés  à  Thérefe  par  Richard  fon  Amant.  L  e 
Bailli ,  homme  cérémonieux ,  met  beaucoup  d'impor- 
lonce  &  de  fomalité  daos  iVrdonnance  de  cette  Fétc  « 


R  O  s 

&  dans  rcxamcn  qu'il  fait  des  filles  concurrentes.  Le  Rc- 
gifTcur  contraflc  parfaitement  avec  lui,  en  répandant 
beaucoup  de  gaité ,  de  légèreté  &  d'aifance  dans  les  en- 
tretiens qu'il  a  avec  ces  jeunes  f  Iles.  Quand  on  vient  au 
moment  de  déclarer  le  Prix  ,  Hélène  l'obtient ,  parce 
que  les  reproches  qu'on  lui  faifoit ,  tombent  à  l'examen 
des  preuves  de  la  vertu ,  &  d'une  conduite  fagc  Se  pru- 
dente. Cependant  elle  refufc  le  Prix ,  en  avouant  (on 
inclination  pour  Colin  ,  qui  a  été  malheureux  &  pcr- 
fécutc  ,  â  caufc  de  fon  amour  pour  elle.  Le  RégifTcur  j 
attendri  par  la  généroiité  de  Tes  fèntimens ,  féconde  lui- 
même  le  mariage  de  ces  Amans. 

ROSiERE  de  SALENCY ,  {Ja)  Comédie  en  quatre  Ac 
tes ,  enfuir e  en  trois  ,  mêiée  d* Ariettes  y  par  Mm  de  Pc\ay  y 
Mufique  de  AJ,  Grétry  ,  aux  Italiens  ^^  i774« 

Cécile  ,  fille  du  bon  homme  Herpin  ,  &  défignce  Ro- 
fîere  ,  eft  à  la  veille  de  Ion  triomphe  Elle  aime  Colin  ^ 
dont  elle  ell  adorée.  JVlalheureufcment  le  Bailli  l'aime 
aufïi  ;  mais ,  ne  pouvant  s'en  faire  aimer ,  il  prend  le 
parti  de  la  perfévUter.  Il  épie  Cécile  ,  &  la  fiirprend  dans 
la  nuit ,  parlant  d'amour  avec  Colin  ,  &  lui  laiiïant  pren- 
dre un  baifer,  11  a  des  témoins  de  ce  forfait  ;  & ,  tout  fier 
de  la  découverte ,  il  menace  Cécile  de  la  perdre,  fi  elle 
ne  conlent  à  l'époufer  ;  mais  elle  rit  de  fon  aimour  &  de 
les  menaces.  Furieux  ,  il  émeute  les  Payfàns ,  leur  dé- 
nonce Cécile  ,  comme  ayant  forfait  à  l'honneur ,  fait  en- 
lever le  D-..peau  blanc  qui  étoit  â  la  porte  de  la  Roficre  ^ 
&  annonce  un  nouveau  choix.  Colin  prend  le  parti  d'al- 
ler trouver  le  Seigneur  du  Village ,  pour  lui  demander 
juflicc  :  il  parr ,  malgré  un  orage  affreux  ;  le  bruit  fe  ré- 
pand qu'il  s'eft  noyé  en  palfantla  rivière  à  la  nage.  Cécile  , 
apprenant  ce  nouveau  malheur  ,  va  pour  fe  noyer  ellc- 
mcmc ,  lorfqu'elle  appcrçoit  Colin  ,  qui  vient  lui  annon- 
cer l'arrivée  du  Seigneur ,  &  la  fin  de  leurs  maux.  En 
effet  le  Seigneur,  inftruit  de  l'injuflice  de  fon  Bailli , 
couronne  Jbi-méme  Cécile ,  &  la  maiie  avec  Colin. 

Quelques  Particuliers ,  qui  ont  des  maifons  à  Remain* 
ville  ,  Terre  appartcna^ite  à  M.  le  Marquis  de  Scgur  , 
Commandant  de  Franche-Cômté  ,  viennent  d'établir , 


R  O  s  8f 

'datïs  ce  Village ,  une  Fête  pareille  à  celle  de  Salency  ; 
Madame  la  iMarquife  de  Ségur  a  bien  voulu  participer 
àcettcaftion  généreuse.  Une  Fête  inllituéc  en  faveur 
des  mœurs ,  auprès  de  Paris ,  ne  peut  être  v[uc  trcs-intc- 
reflknte  pour  toutes  les  âmes  honnêtes. 

ïiOSSlGNOL^  {le)  Opera^Comique  en  un  Aâle  ^  par  M* 
TAbhéie  L  •  • .  &  autres^  à  la  Foire  Saint  Laurent^  ty^x. 

LKette ,  après  s'être  quelque  tems  défendue  «  avoue 
a  ù.  Cousine  Mathurine  qu'elle  vi«:nt  avec  plaifir  dans  ce 
bo(quet  écouter  le  chant  du  Roffignol  ;  mais  que  la  voix 
de  Colin  lui  fait  encore  plus  de  plaifîr.  Il  parojt  ;  Ma* 
thurine  fe  retire.  Les  deux  Amans  ont  une  Scène  de  ren- 
dreflè,  que  la  mère  de  Lisette  interrompt;  Se  Colin  Cz 
cache  en  la  voyant  venir.  Cette  mère  févère  gronde  Li- 
iètte ,  qui  s'excufe ,  fur  l'envie  qu'elle  a  d'entendre  U 
Roffignol  : 

J'avoîs  prefque  la  maîn  deffus , 
Ui>  jour  que  j'étoîs  au  bocage  » 
Quand  deux  manans  font  accourus  9 
J'avois  prefque  la  main  deflus  : 
Au  bruit  qu'ont  fait  ces  malotrus  , 
11  s'efl  envolé  :  quel  dommage  ! 
J'avois  prefque  la  main  deflust  •  •  •  •  ; 


L  s     Péri. 

Tu  Tauroîs  attrappé ,  je  gage. 

La  mère  Ce  plaint  de  la  lotte  complaîfance  de  fon 
mari  ;.  &  auffi-tôt  que  l'un  &  l'autre  font  partis ,  Lifetce 
rappelle  Ion  Amant,  qui  revient;  &  ils  projettent  enfcm- 
ble  d'attrapper  le  Roifignol  ;  mais  Lifette  ne  veut  pas 
que  Con  Amant  aille  feul  le  dénicher,  ils  s'en  vont  d'un 
côté  ;  Se  l'on  voit  arriver ,  de  l'autre  ,  les  Adeurs  de. la 
Scène  (ùivante.  Mathurine  con(eille  au  père  &  à  la  mcre 
de  Lilètte  ,  de  ne  pas  tarder  .à  l'unir  à  Colin ,  avec  le- 
quel elle  c&  au  bois  tête  à  tête.  lis  Tapperçoivent  de 

Fiiî 


U  R  O  U 

lohi ,  &  ont  Heu  de  connoitrc  la  (ôHdîté  de  ceconjfêS; 
ils  en  profitent,  &  uniiTent  les<leux  Amans, 

aOUTES  DU  MONDE  j  (les)  Oper a-Comique  en  un  Me  y 
par  le  Sage  %  Fw^elier  &*  d'Oineval  yd  la  Foire  Saint  Lau- 
rent ^  i7jo« 

Le  Tems  conduit  Léandr^ ,  jeune  homme ,  Amant  d'An* 

félîque ,  vers  les  trois  Portiques ,  qui  (ont  les  trois  routes 
u  monde ,  &  Tinvite  à  fuir  la  débauche ,  qui  rodera 
fans  cefïe  autour  de  lui ,  pour  le  féduire  ,  rbus  des  for« 
mes  charmantes.  Léandre  Taflure  qu'il  l'a  toujours  eue 
en  horreur.  Il  voudroit  encore  confultcr  le  Tems  ;  mais  il 
s'échappe  de  (es  mains*  Léandre  eft  prêt  à  fbrtir,  lorfquc 
la  Débauche  l'appelle  ,  Se  fe  préfente  à  lui  fous  le  nom 
de  la  Galanterie  ;  mais  elle  ne  peut  le  féduire.  La  Sa- 
gefle  &  la  Richefle  Portent  dhacune  par  leur  porte ,  8c 
tâchent  de  s'emparer  de  la  jeune  Thérèfe ,  qai  (e  laiflè 
emmener  par  la  Sagefle.  La  Richeffe  8c  la  Débauche  ft 
confblent  de  cette  perte ,  par  Tempérance  qu'elles  ont  de 
lui  enlever  un  jeune  héritier ,  qui  paroit  en  grandes  pieu- 
têufes.  L'une  veut  qu'il  augmente  (es  richeffes  ;  l'autre  , 
qu'il  les  diffipe.  La  Richeife  lui  crie  ,  amafTez  :  la' Dé-* 
bauche ,  dépendez.  Il  ne  fait  à  laquelle  entendre  ;  mais 
il  Ce  détermine  enfin  en  faveur  de  la  Débauche,  La  Ri« 
cheflè  9  â  (on  tour ,  a  la  viftoire  fur  Guillot  j  gros  Pay- 
f  an  ,  qui  promet  à  la  Débauche  qu'il  lui  donnera  bientôt 
fbn  tour, 

Araminte,  coquette  ,  un  peu  fur  le  retour,  paroSt  avec 
du  rouge ,  des  moix  hcs ,  des  fieurs  &  des  diamans  ; 
Lolotte ,  fa  fille ,  efl  en  grifette  &  en  linge  uni  ;  elle 
lui  recommande  de  toujours  conlerver  la  (implicite 
Qu'elle  lui  a  fait  obfervcr  ;  mais  l'exemple  de  la  mère  a 
a'avance  corrompu  le  cœur  de  cette  jeune  fille  ,  à  qui  (a 
mère  montre  en  vain  le  (entier  de  la  vertu.  Elle  préfère 
la  route  des  plaifîrs  ;  8c  la  mère ,  vovant  qu'il  efi  impof- 
fîblc  de  l'en  détourner ,  fc  charge  de  l'y  conduire  elle- 
même.  La  Scène  qui  (uit ,  efi  celle  d'un  tuteur  avec  (â 
pupille.  Cet  homme ,  ^ui  fe  prétend  rai(bnnable ,  dit 
qu'il  veut  bi(rer  à  la  }eune  Angélique  le  foin  de  (e 
,.  choifir  elle-même  un  époux  ;  le  plus  jeune  de  ceux  qu'il 
lui  propofe ,  efi  un  h&mme  de  quarante  -  neuf  ans  8c 


R  O  X  RUE  «7 

demi.  L'Amour ,  qui  arrive ,  congédie  ce  Doéleur ,  & 
ne  propofe  qu'un  feul  Amant  ,  qu'il  cft  fur  de  voir 
accepter  ;  c'eft  Léandre ,  en  faveur  duquel  il  a  déjà  pré- 
venu le  cœur  d'Angélique.  La  Débauche  revient  encore 
à  la  charge  ;  mais  fon  éloquence  trompeufe  ne  peut  Cè^ 
duire  deux  coeurs  que  ^l'Amour  &  la  Vertu  viennent 
d'unir* 

ROXANE^  Tragédie  de  Defmarets  ^  i6étO. 

Alexandre ,  Roi  de  Macédoine  ,  devient  amoureux  de 
Roxane  ,  fille  du  Satrape  Cohortan.  Un  autre  Satrape  « 
â  qui  Roxane  cû  promife  par  (on  père  y  forme  la  réfblu- 
tion  d'alTaffiner  Alexandre;  &  pour  cet  effet  )  il  demande 
à  lui  parler.  Le  Garde  à  qui  il  s'adrefle ,  refufc  de  le  laif^ 
fer  entrer  ;  &  fur  (a  réfiâance  »  le  Garde  eâ  forcé  de  le 
tuer.  Enfiiite  Alexandre  époufe  Roxane» 

ROXELANE  ^  Tragédie  de  Defmarets  9  x^43*  , 

Soliman  II,  Empereur  des  Turcs  ,  efl  fi  épris  de  la 
beauté  &  du  mérite  de  Roxelane ,  une  des  Efclaves  de 
fbn  Sérail ,  qu'il  veut  l'époufcr ,  malgré  l'ufàge^es  Prin- 
ces Ottomans ,  qui ,  depuis  Baja^et ,  n'ont  eu  que  des 
Efclaves  favorites.  Ce  Prince  ,  après  avoir  rendu  Roxe- 
lane libre  ,  confulte  le  Moufti  lur  l'engagement  qu'il 
veut  prendre, 

L  K   Moufti. 

Voui  pouvez  l'époufèr. 

Soliman* 

Epoufêr  une  Efclave  1  Ah  !  que  dites-Tous  i  père  ! 

Le    Moufti. 

.  Le  remède  efl  fâcheux  ;  mais  il  efl  fàlutaire* 
Ah  !  Seigneur  ,  qui  des  deux  eft  indigne  de  vous  » 
D'être  né  d'une  Efclave  ,  ou  d'en  être  l'époux  ? 

.   RUE  MERCIERE j  (la)  ou  les  Maris  dupés.  Comédie 
en  un  A6te  y  en  Vers ,  ie  le  Grand  ,  jouée  à  Lyon  en  i^p4. 

Ceâ  une  petite  intrigue  Boufgeoife ,  dont  tout  le  mé^ 

F  îv 


88  RUE  R  U  P 

rite ,  fi  c'en  ed  un  ,  confiée  dans  des  traits  piquans ,  lait» 
€cs  contre  ces  jolies  Marchandes  de  Province ,  qui  font, 
de  leurs  Boutiques ,  des  Bureaux  toujours  ouverts  aux 
JWilitaires  excédés  des  ennuis  de  la  Garnifon.  Deux  maris 
fe  déguifent  en  Officiers ,  pour  lurprendre  leurs  femmes. 
Celles-ci  en  fQnt  averties ,  &  s'habillent  en  Cavaliers  » 
pour  les  recevoir.  Ce  double  déguilèment  fait  tout  le  jea 
de  cette  bagatelle» 

RUE  SAINT  DENIS  ,  (h)  Comédie  en  un  A&e  ,  en  Profe  > 
de  Champmêléj  au  Théâtre  François ,  itfSi. 

Le  mérite  de  cette  Comédie  efl  de  repré (enter  i 
affez  au  naturel ,  ces  petites  Sociétés  Bourj^eoifes ,  que 
connoîfTent  peu  les  gens  du  monde  »  &  qui  forment  un 
tableau  réiouifTant ,  pourvu  qu'on  ne  les  voye  qu'en  paf* 
fànt  ou  au  Théâtre* 

RUPTURE  DU  CARNAVAL  ET  DE  LA  FOLIE  .(la) 

Comédie  en  un  Aâe  ^  en  Profe ,  mêlée  de  Vaudevilles ,  àuoe 
Italiens  >  i7ip» 

Péiéc ,  dans  l'Opéra  d'Alcîane  ,  fe  répand  en  plainte» 
î^iutiles ,  &  ne  fonge  pas  à  l'eflentiel ,  qui  étoit  de  fecou- 
rir  fa  M  ait  reflè- expirante*  Cette  faute  a  été  relevée  d^iis 
la  Parodie  qui  a  pour  titre  :  la  Rupture  du  Carnaval  &• 
de  la  Foire ,  où  Momus  dit,  en  parlant  de  Pfyché  : 

Qr.c  vois  je  ?  De  fes  fens 
Elle  a  perdu  l'ufage* 

L'Amour  répond  :  «  fort  bien.  Allez-vous ,  à  TeJcempIe 
M  de  Pelée ,  pfalmodier  deux  heures  aux  oreilles  d'une 
»  femme  évanouie  ï  Ces  Héros  d'Opéra  prennent ,  je 
3>  crois ,  leurs  chànfbns  pour  de  l'eau  de  la  Reine  d'Hon- 
«c  grie  ». 

Dans  cette  Pièce ,  l'Auteur  a  jette  un  trait  aifez  plai- 
j(ànt  fur  l'entreprife  des  Auteurs ,  qui  voudroient  mettre 
du  bon  fèns  &  de  la  raiion  dans  les  Opéra,  ce  Un  Opéra 
3>  raifonnable  ,  dit-il ,  c'efl  un  corbeau  blanc ,  un  bel  ef- 
y>  prit  fîlentieux ,  un  Normand  iîncère ,  un  Gafcon  ma- 
^  defle ,  un  Procureur  défintéreflë ,  enfin  un  Petit-Maître 
m  confiant ,  &  un  MftiicieA  fobre  9:w 


RUS  85 

BUSE  INUTILE  j  (la)  Comédie  en  un  Me  y  en  Vers  ^ 

par  M.  Roujjeau  de  Touleufe  ^  aux  François  ^  *749« 

Li/îmon  fc  détermine  à  marier  la  fille  Lucile ,  fort  en« 
nuyée  du  céLbat  ;  mais  il  veut  un  gendre  opulent  ;  ler 
plus  belles  qualités ,  les  plus  grandes  vertus  ne  lui  fonc 
rien,  au  prix  d'un  coffre  fort.  Il  a  jette  les  yeux  fuc 
Erafte ,  riche  héritier.  Ccfl  juftement  celui  pour  qui  Lu-! 
cile  avoit  le  plus  de  goût*  Cet  heureux  Amant  arrive  de 
Londres.  Le  père ,  charmé  de  fon  retour ,  appréhende 
que  rabfence  n*ait  refroidi  fa  pafïion.  Il  lui  confie  (es 
craintes  :  Erafle  le  rafllire ,  &  lui  protefle  qu'il  adore  fa 
fille  ;  mais  qu'il  efl  trop  honnête  homme  pour  l'époufer  ; 
que  (a  fortune  efl  renverfée  par  un  fripon  qu'il  avoit 
chargé  de  fes  affaires ,  qui  n'a  fait  que  les  fiennes ,  &  qui 
a  difparu  avec  tous  les  fonds.  Un  gendre  ruiné  n'eft  pas 
le  compte  du  vieillard.  Il  donne  mille  éloges  à  -Erafîe  ; 
Se  le  Spedateur  fe  flatte  que ,  touché  de  ce  trait  de  pro*^ 
bité  )  il  ne  laiifera  pas  que  de  lui  accorder  Lucile  : 

Dans  votre  procédé  la  candeur  feule  brille  : 
Eh  !  quoi  !  vous  rougifTez  de  mes  remercimens  ! 
Que  je  fuis  pénétré  de  vos  bons  fcntimens  ! 

Erafle  ,  touche^-là vojis  n'aurez  pas  ma  fiUc  ; 

Mais  nous  ferons  amis. 

Cette  chute ,  à  laquelle  on  ne  s'attend  pas ,  efl  très-^ 
heureufc  &  vraiment  comique. 

Pafquin  trouve  mauvais  que  fbn  Maître  ait  fait  à  Lifî- 
mon  la  confidence  de  fes  malheurs;  il  lui  propofè  de 
réparer  fa  faute  ;  mais  le  généreux  Erafle  ne  veut  point 
entrer  dans  la  fourberie  de  fon  Valet  :  il  lui  défend  même 
toute  manœuvre.  Pafquin  ne  fc  croit  pas  obligé  d'obéir  r 
il  dreflc  fes  batteries  pour  tromper  Lifimon  ;  il  vient  à 
bout  de  lui  perfuader  que  ce  que  fbn  Maître  lui  a  dit  » 
n'efl  qu'une  rufe  d'amour ,  pour  fàvoir  fi  Lucile  l'aime  ^ 
1  indépendamment  de  fa  fortune.  Le  père  alors  offre  Ta 
.  fille  à  Erafle  ,  qui ,  furpris  d'un  pareil  changement ,  ne 
fait  à  quoi  l'attribuer.  Lifîmon  lui  fait  entendre  qu'il  (ait 
tout  le  myflère  ,  &  qu'il  n'y  a  aucun  dérangement  dans 
ies  biens  i  Eraâc  a  beau  lui  jurer  qu'il  ne  lui  en  a  point 


fo  RUS 

împo(S  ;  le  bon  -  homme  n*en  yetit  rieii  croire.  Il  lui 
échappe  de  dire  qu'il  a  tout  appris  de  Pafquîn.  Le  Maître 
fiirieux  .  veut  tuer  fbn  Valet  ;  mais  tout  s'appailc  heu- 
reufement,  par  Tarrivcc  de  Lucile,  qui  annonce  à  fou 
Amant ,  que  les  parens  de  Thomme  qui  Ta  volé ,  (ont  ve- 
rnis la  prier  d'aïïbupir  cette  afiàire  ;  &  que  fès  efièts  & 
fbn  argent  lui  feront  rendus* 

RUSE  D* AMOUR ^  (la)  Comédie  en  m  Me ^  enProfe^ 
par  Romagnéfy^  aux  Italiens^  i73^* 

Léonore ,  fîlle  de  condition  ,  (ans  fortune  ,  n*a  d'autre 
reflourcc  que  l'amitié  de  Lucinde  «  (à  coufîne  •  dont  elle 
cil  l'héritière  ^  &  avec  qui  elle  demeure.  Lucinde ,  auffî- 
bien  que  Léonore  «  efi  fille  ,  jeune  &  aimable  ;  mais  elle 
cil  fort  riche ,  maitrefTe  d'elle  même  ,  &  a  une  antipa- 
thie pour  l'amour  ^  le  mariage ,  qu'elle  a  peur  que  (à 
coufîne  ne  partage  pas.  Elle  lui  déclare  nettement,  que 
ne  voulant  point  la  voir  malhcurcufe  ,  elle  ne  doit  plus 
<X)mptcr  (br  elle  ,  fî  elle  prend  quelqu'engagcment  d'a- 
snour  ou  de  mariage  ,  &  (brt ,  en  lui  répétant  la  même 
menace ,  malgré  celles  de  Lifette  ,  qui  la  met  fort  en 
colère ,  en  lui  prêtai  (an  t  que  l'amour  (e  vengera  d'elle 
eôt  ou  tard ,  Se  qu'elle  ne  dé(è(pere  pas  de  Toir  bientôt 
un  joli  homme  à  fcs  genoux» 

Léonore  allarmée,  fait  confidence  â  Li(ette  de  (on 
amour  pour  Clitandre ,  jeune  Officier ,  avec  qui  elle  a 
fait  connoiiTance  à  une  Ademblée  où  (a  cou/îne  n'a  pu 
Tenir,  parce  qu'elle  étoît  indi(po(ee ,  &  que  fouvent  elle 
a  revu  depuis  chez  Célimene ,  dont  il  eft  le  neveu  ^  8c 
qui  cû  (on  amie ,  auffi-bien  que  celle  de  Lucinde.  Celle- 
ci  ne  s'efi  point  apperçue  de  leur  intelligence ,  parce 
qu'ils  (c  font  ob(crvc$  devant  elle  ;  flt  que  n'ofant  regar- 
der un  homme  en  face  ,  elle  n'a  jamais  vu  leurs  yeux  (ê 
rencontrer, 

Léonore  apprend  à  fon  Amant  la  conver(atîon  qu'elle 
vient  d'avoir  avec  fa  coufîne  ,  de  qui  dépend  fa  fortune* 
Clitandre  lui  dit  qu'il  cfl  fon  maître  y  Se  affez  riche  pour 
la  dédommager  de  ce  qu'elle  peut  perdre ,  en  perdant 
l'amitié  de  Lucinde  ;  mais  Léonore  ne  confentira  jamais 
i  déranger  (es  affaires ,  en  le  chargeant  d'une  femme  fans 
biens  ^  & ,  d'ailleurs ,  elle  eâ  trop  attachée  à  Lucinde  % 


R  TJ  s  91 

pour  (è  marier  (ans  Ton  confentement*  Lucinde  ^  flattée 
des  complimens  que  lui  fait  Âraminte  fur  Ton  averfion 
pour  tout  engagement ,  lui  dit  en  confidence  qu'elle  a 
compoCe  un  petit  Ouvrage  intitulé  les  Malheurs  de  fC/- 
nion  Conjugale  y  &  promet  de  le  lui  montrer*  Araminte  le 
veut  voir  uir  le  champ ,  9c  veut  Taller  chercher  dans  (on 
cabinet.   Lucinde  l'arrête ,  &  fait  des  façons  d' Auteur* 
:    L'ouvrage  n'efi  point  achevé  ;  ce  n'eft  qu'un  brouillon 
qu'on  ne  pourra  déchiffrer  ,*  (es  livres  (ont  trop  mal  en 
ordre  :  aucune  de  ces  railbns  ne  retient  Arammte ,  qui 
entre  dans  le  cabinet ,  où  elle  trouve  Clitandre*  Elle  en 
fort  toute  indicée.  Ce  n'étoit  pas  (ans  raifon  ,  dit-elle  % 
que  vous  vouliez  m'empcchcr  d'entrer  là-dedans  ;  elle 
ajoute  qu'elle  eft  impatiente  d'être  à  Paris  ,  pour  répan- 
dre cette  aventure*  Ciitandre  fort  i  (on  tour  du  cabinet  ; 
il  feint  d'être  amoureux  de  Lucinde  «  &  lui  propofe  de 
l'époufer.  Lucinde  lui  reproche  de  s'être  introduit  dans 
fbn  cabinet  à  (on  infii  ;  mais  Araminte  lui  dit  qu'elle 
ne  prend  point  le  change ,  Se  qu'elle  ne  peut  mieux  faire 
que  de  répou(èr  ,  puilqu'il  parle  de  mariage.  Ciitandre 
le  met  aux  genoux  de  Lucinde  «  qui  perd  contenance* 
Léonore  &  Lifctte  entrent  avec  l'Efpîne.  Lêonore  feint 
beaucoup    d'étonnement«    Lisette    rappelle   à    Lucinde 
qu'elle  lui  a  prédit  qu'on  verroit  bientôt  un  joli  homme 
a  Tes  pieds.  Lucinde  prie  tout  bas  Léonore  de  dire  que 
c'eft  pour  elle  que  Ciitandre  e(l  venu ,  lui  promettant 
de  le  lui  donner  pour  mari ,  avec  une  dot  confidérable« 
Léonore  fe  fait  prier,  &  v  confènt  enfin,  Elle  dit  à  Cii- 
tandre qu'il  efl  inutile  ae  feindre  plus  long-tems  «  Sc 
qu'elle  ne  peut  (ôufiFrir  de  voir  fa  coufîne  accu(ee  par  (à 
faute.  Araminte  félicite  Lucinde  de  ce  au'elle  c&  heu- 
reu(ement  jufHfiée.  Lucinde ,  charmée  ae  la  prétendue 
générofité  de  (à  confine ,  l'offre  en  mariage  i  Ciitandre  » 
en  lui  repréfentant  qu'il  perdroit  fon  tems ,  s'il  s'attachoit 
à  elle  ;  il  paroit  n'y  con(èntir  qu'avec  peine  ;  mais  il  f 
confent* 

RUSES  D'AMOUR^  (les)  Comédie  en  trois  A&es^  en 
Fers ,  par  Philippe  Poiffon ,  aux  Fr  an  fois  «  I7J^« 

Une  foule  de  dégui(cmens  que  Ciitandre  employé  pour 
entretenir  Ifabelle^  fille  de  Dorimon,  compodpnt  le  fond 


91  R  Û  S 

de  cette  Comédie.  Le  dénouement  ne  pèche  pas  plus  con* 
trc  la  vraifcmblance  9  que  tant  d'autres  qu'on  a  vu  réufïiré 
C'eil  Frontin  ,  Valci  de  chambre  de  Clitandrc ,  qui,  dé-* 
guifé  en  Clerc  de  Notaire ,  parvient  à  faire  (igner  un 
contrat  de  mariage  pour  un  contrat  de  vente.  Dorimon , 
inflruit  des  facultés  &  du  rang  de  Clitandrc  ,  conlent  à 
laifîer  (libfîflcr  le  iLi-'TO-quo  ,  &  rompt  'es  cnî^agemens 
avec  M  Zéro  ,  Ton  AfTocié.  Ce  M  Zéro .  dont  le  nom 
indique  allez  bien  l'état ,  figure  agréablement  dans  cette 
Pièce  ,  en  général  intéteflante  »  &  vivement  intriguée. 


«■■ 


S. 


"SaBINUS  ,  Tragédie  de  Ricker ,  i 


7Î4. 


is  un  grand  nombre  de  repré- 
ite  de  Ta  Pièce  originale  ,  dant 
fupplèe  à  l'équivoque  accueil 


Cette  Pièce  a  été  traduite  en  vers  Hollandoîs  par  le 
fameux  Havercamp  Le  luccès  qu'a  eu  cçtte  traduâion  ^ 
ibit  â  la  leâurc ,  (bit  dans  un  grand  nombre  de  repré* 
icntations ,  relevé  le  mérite 
JM.  Richer  eft  Auteur ,  & 

^ue  le  public  lui  a  fait  à  Paris.  Comment  une  Tragédie  » 
qui  a  été  médiocrement  goûtée  dans  cette  Capitale  ,  cen- 
tre du  bon  goût  9  a-t*elle  eu  un  iî  prodigieux  iuccès  i 
Amderdam  (  Quelques  perfbnnes  prévenues  diront  cava- 
lièrement ,  ^ue  les  applauciffemens  de  Meffieurs  les 
Hollandois,  )ufiifient  l'idée  que  nous  avons  de  la  Pièce* 

Il  faut  convenir^  qu'outre  la  conduite,  l'intérêt  n  les 
différentes  beautés  répandues  dans  cet  Ouvrage  ,  ils  ont 
pu  être  déterminés  à  l'eftimer  encore  davantage ,  pat 
rapport  â  un  trait  de  leur  hiiloire  qui  y  e(l  rappelle  II 
s'agit  du  grand  projet  qu'un  Batave,  illu^repar  fa  nail^ 
fànce,  fa  valeur  &  fes  exploits,  avoit  formé ,  d'affranchir 
les  Gaules  de  la  domination  des  Romains,  I  a  Tragédie 
de  6abinus  a  eu  à  Paris  dos  repréientations  affez  brilian-* 
tes;  mais  en  très-petit  nombre.  A  Amflerdam,  au  con- 
traire ,  on  la  joue  îouvent ,  (bit  en  Françoi> ,  loit  en  lan- 
gue HoUandoife,  avec  un  concours ,  &  des  applaudiflc- 
iQQn&  qui  étexmenc.  M,  Richer ,  fi  câimable  par  les  prç^ 


s  A  B  ff 

durions  de  fbn  eCprit ,  &  encore  plus  par  les  bonnes  qua- 
lités de  Ton  cœur ,  a  joui  des  honneurs  de  la  traduâion  ; 
&  le  fufFrage  réfléchi  d  une  foule  de  flegmitiques  Spec-^ 
tateurs ,  le  venge  du  jugement  précipite  de  nos  Françoîf 
vifs  y  dédaigneux ,  &  toujours  portés  à  méprifcr  ce  qui 

Aâes^  piT  M.  de 


n'cfl  pas  d'un  neuf  brillant. 

SABINUS  9  Tragédie  Lyrique  en  quatre  A 
Ckabanon  »  Mujique  de  M.  Gojfec  9  1774» 


Sabinus  ,  Prince  Gaulois  ,  aime  Eponine  ,  dont  il  eS 
aimé  :  &  il  eft  près  de  s'unir  i  elle  ;  mais  Vlucicn  ,  Gou- 
verneur Romain ,  qui  aime  au  (fi  cette  rrinLcfTe  ,  défend 
à  Sabinus  d'accomplir  cet  hymen  ^  tous  peine  de  voir  pé- 
rir fon  Amante.  Eponine  ,  lan«  être  eflFvayéc  de  cet  ordre 
tyrannique,  force  Sabinus  d'accepter  fa  main  devant  le 
Peuple  entier  ,  qui  s'engage  à  la  défendre  contre  les  Ro-i 
mains.  Sabinus  s*arme  pour  délivrer  fon  pays  du  joug  de 
fès  opprefleurs.  Pen  lanr  que  les  Gaalois  s'apprêtent  à 
attaquer  les  Romains ,  Eponine  (c  retire  dans  la  Foret 
iacrée  des  Druides.  Des  Bergers  cherchent ,  par  leurs 
chants  &  leurs  danfes ,  à  calmer  fon  ame  agitée*  Elle 
s'adrcfîe  au  grand  Druide  .  qui  va  confultcr,  dans  un  an- 
tre ,  la  Divinité.  Un  bruit  foutcrrain  ,  &  Jes  pré  âges  (î- 
niftres,  annoncent  le  courro.ix  du  Ciel,  8c  Parrivee  des 
Romains  vainqueurs.  Eponine  lort  effrayée  Se  défi)I?e« 
Mucien^  qui  la  cherche,  arrive ,  détruit  TA  Jtel  des  Drui- 
des y  Se  fait  abattre  la  Foret.  :,abinus .  vaincn  y  s'eil  retiré 
dans  un  lieu  défeft  /déplorant  le  (brt  d*Eponine.  Le  Gé- 
nie des  Gaules  lui  apparoit  .  le  raffure  «  lui  apprend  que 
fon  Amante  vivra ,  -Se  lui  ordonne  d  aller  fc  renfermée 
dans  les  tombeaux  ie  Tes  ancêtres.  !l  va  (e  rendre  dans 
les  (buterrains  obfcurs  01^  fo  7t  inhumés  les  Princes  Gau- 
lois. Une  voix  (c  fait  entendre  dans  Péloigncment  ;  il 
reconnoît  celle  d^Eponine  :  il  y  court;  mais  une  puiiïànce 
inconnue  l'arrête  -»  &  Pentrame  vers  le  tombeau  ,  oii  il 
fù  renferme.  Eponine  ,  en  habit  de  deuil ,  vient  près  de 
ce  lieu  pleurer  uries  é^drcs  le  fon  é^joux ,  qu'elle  Croie 
mort  ;  &  elle  veut  moarir  eî le -même  fur  Ion  tombe  iu« 
Alucien  arrive  ,  &  veut  la  r. tenir  ;  elle  court  vers  le  tom- 
beau ,  le  poignard  à  la  main,  &  prête  à  fc  frapper.  Tout- 
à-coup  le  tonnerre  gronde  >  le  toçibc^u  s'abîme  Ibus  terre; 


^^-  s  A  B 

,  Sablnus  paroît  armé  ,  &  attaque  Mucien  ,  qui  fe  retire* 
La  Scène  fe  change  en  une  Place  publique  ,  où  Ton  voit 
tin  combat  furieux  entre  les  Gaulois  &  les  Romains.  Ces 
derniers  font  vaincus*  Sabinus  tue  Mucien  ;  &  les  Vaih- 

gueurs  célèbrent ,  par  des  jeux ,  leur  vidoire ,  &  le  bon^ 
eur  des  deux  Amans* 

SABOTS  9  (les)  Comédie  en  un  Aâe^  mêlée  à^  Ariettes  y  par 
Mm  Sédainè  y  Mufique  de  M»  Duni  »  aux  Italiens  ^  17^8* 

Le  vieux  Berger  Lucas  eft  dé(e(péré  d'être  amoureux 
à  (on  âge  ;  5c  la  jeune  Babet  eâ  l'objet  (de  fbn  amour, 
Babet  ,  qui  aime  Colin  ,  arrive  en  fabots  y  &  travaille  à 
faire  des  corbeilles.  AfCfe  (oûs  un  cerifier ,  le  fruit  tente 
cette  jeune  fille  ;  elle  6te  fes  fàbots ,  &  monte  (ur  l'arbre» 
Lucas  la  (urprend  mangeant  les  cerifes  qui  lui  appattien- 
tient  ;  il  demande  un  bai(cr  pour  paiement ,  &  ne  l'ob- 
tient point.  Il  prend  les  (abots  de  Babet  avec  fbn  panier  « 
&  s'en  va  en  colère.  Colin  voit  fa  jeune  MaitrefTe  ;  il  va 
s'afleoir  à  côté  d'elle.  La  pluie  vient  ;  Babet  efl  fans  fa- 
bots :  Colin  offre  de  la  porter  ;  mais  elle  préfère  de  pren- 
•  dre  les  fàbots  de  Colin  ^  de  de  lui  en  aller  chercher  au 
Village.  Elle  lui  laifTe  fa  colerette ,  fon  tablier  &  fon 
chapeau.  Tl  s'afRible  avec  ces  ajuflemens  ;  & ,  immédia- 
tement après ,  arrive  Lucas ,  qui  le  prend  pour  Babet  , 
&  fe  plaint  de  ce  qu'elle  ne  l'aime  pas ,  &  de  ce  qu'elle 
lui  préfère  Colin.  A  ces  mots ,  Colin  fait  éclater  fa  joie  « 
faute  au  col  de  Lucas ,  l'embrailè ySclt  remercie  de  lui 
avoir  appris  qu'il  efl  aimé  de  Babet.  La  jeune  Bergère 
vient  :  elle  déclare  bonnement  qu'elle  aime  Colin  ;  &  fà 
mère  confent  à  lui  donner  ce  Berger.  Lucas  prend  fon 
parti;  Se  ne  voulant  point  perdre  le  plaifir  de  faire  du  bien 
à  Babet ,  il  propofe  d'époufer  la  mère  ,  &  de  lui  donner 
tout  fon  bien  ;  ce  qui  étant  accepté ,  finit  la  Pièce. 

SAC  DE  CARTHAGE  ,  (le)  Tragédie  en  Profe  y  de  U 
Serre  y  i64>» 

Le  Comédien  Môntfleury  ne  fit  que  mettre  en  Vers 
cette  Tragédie  «  &  la  donna  au  Théâtre  fous  le  titre  de 
la  Mort  dAfdrubal.  Voyez  Mort  d'Asdrubal^ 


s  A  G  S  A  I  9f 

SAGE  ÉTOURDI^  (le)  Cêméiie  en  trois  A6les^en  Vers^ 
parBoiJJly,  aux  François^  i74f« 

Léandre  préfère  la  tante  à  la  nièce  f  parce  qu'il  aime 
Tune  plut  que  Tautre  :  il  n'y  a  là  ni  fagelle  ni  étourde- 
rie.  Il  efl  tout  (impie  de  s'atucher  à  ce  qui  plait  davan- 
tage. On  eft  pourtant  (urpris  de  voir  la  froide  Eliante 
accepter  la  main  d'un  jeune  homme  auffî  vif  que  Léan- 
dre  ;  &  la  fémillante  Lucinde  ^  fè  déclarer  pour  un  indo« 
lent  tel  que  Dorante,  On  auroit  pu  intituler  ce  Drame 
les  Manager  mal  ajjorns.  Il  avoit  déjà  paru  (Ur  le  méma 
Théâtre  ,  fous  le  titre  de  V Indépendant 

SMNT-GENESTf  Tragédie  de  Rotrou^  i6%o. 

Maximin ,  au  retour  de  Tin  de ,  obtient  en  mariage  la 
fille  de  Dioclétien,  Pour  embellir  la  Fête  ,  une  Troupe 
de  Comédiens  reprélènte  le  martvre  d'Adrien  ,  Officier 
diftingué ,  que  M.iximin  avoit  condamné  à  mort  en  haine 
de  la  Foi.  Tel  ed  le  (ujet  de  la  Tragédie  du  véritable 
Saint'Geneft*  L'hymen  (c  prépare  ;  toute  la  Cour  fe  ren J 
au  Théâtre  ;  les  Adeurs  Ce  di(po(ent  â  jouer.  Gened  renw 
plit  avec  applaudifTement  le  rôle  d'Adrien  ;  mais  frappé 
de  la  grâce  »  ce  n'efi  plus  Adrien  ,  c'eii  Genefl  qui  parle 
pour  lui  même  ;  il  infulte  aux  Dieux  qu'adore  l'Empe-^ 
reur  ^  &  re<^oit  la  couronne  du  martyre.  Il  faudroit  retran« 
cher  de  cette  Tragédie  quelques  Scènes  comiques,  com^ 
me  la  répétition  des  rôles  «  le  Décorateur  «  la  diiïerta-n 
tion  fur  les  Anciens  &  les  Modernes,  5c  plusieurs  autres 
traits,  qu'un  goût  plus  épuré  a  (àgement  bannis  du 
Théâtre. 

SAISONS  ,  (les)  Overa^ Ballet  en  quatre  Entrées  ,  avec 
un  Prologue ,  par  M*  TAbbé  Pic ,  Mufique  de  Louis  Lully^ 
&  ColaJJe  j  ié9S* 

Melpomène ,  Euterpe ,  Clîo ,  Apollon  &  le  Fleuve  Per^ 
mefîc  îbnt  les  Personnages  du  Prologue,  Les  quatre  Saî- 
fons  forment  autant  d'Entrées.  Le  Prmtems  efl  repréfenté 
par  les  amours  de  Zéphire  &  Flore  ;  l'Eté ,  par  ceux  de 
Vcrtumne  5c  Pomone  ;  l'Automne ,  par  ceux  d'Ariano 
^  Bacçhus  i  &  l'Hiver ,  par  ceux  dç  fiorée  5c  Orithie. 


f6  SAM  SAN 

SAMSON^  Tragédie  en  cinq  A6les ,  en  Vers^  tirée  de  Vltci'i 
lien ,  &  auparavant ,  de  rEfpagnol  >  par  Romagnéfy ,  au 
Théâtre  Italien^  1717 • 

Sam(bn  éproure  la  plus  vive  ardeur  pour  Dalîla*  Le 
Roi  des  Philiilins  la  lui  refu(è»  La  fureur  de  Tamour  (e 
mêle  au  dcfîr  de  venger  ùl  Patrie.  11  réduit  les  Philiftins 
a  Textrémité ,  par  les  prodiges  de  valeur  que  lui  attribue 
rhidoire*  Ils  ont  recours  à  la  ru. e  :  la  Suivante  de  Da- 
lila  en  fournit  les  moyens  au  Roi ,  qui  trouve  peu  de 
répugnance  à  s'en  fervir.  Il  fait  entendre  à  Dalila  que 
Samu)n  lui  préfère  une  Rivale.  La  Suivante  appuie  fes 
fbupçoiis  ,  &  lui  confeille  d'exiger  de  (bn  Amant ,  en 
preuve  de  fa  fidélité  ,  qu'il  lui  avoue  en  quoi  confiée  (a 
force.  Samfbn  la  fàtisfait  ;  &  aufïi-tot  qu'elle  en  efl  inl^ 
truite ,  elle  coupe  fes  cheveux  pendant  qu'il  dort  «  6t 
court  l'apprendre  au  Roi.  Samfon  efl  faiH  fur  le  champ  , 
&  conduit  dans  le  Temple  de  Dagon  ,  qu'il  détruit*  Dar 
lila  voyant  qu'elle  a  trahi  (on  Amant ,  fe  tue* 

SANCHO'PANÇA ,  Comédie  en  cinq  A6les ,  en  Vers ,  par 
Dancourt ,  avec  un  Divertijjement  »  dont  la  Mufique  ejl  de 
ailiers  y  aux  Français  ^  1721. 

Le  Roman  de  Don-Quichotte  a  fourni  le  fiijct  de  cette 
Comédie.  On  y  retrace  l'hiftoire  de  fon  burlefque  Gou- 
vernement. L'Auteur  a  eu  peu  de  dépenfe  à  faire  du 
coté  de  l'invention.  Il  a  (u  même  Ce  l'épargner  du  coté 
du  dyle  ;  Se  il  avoue  que  parmi  plufîcurs  Pièces ,  qui 
portent  ce  titre ,  il  en  a  trouvé  une  ,  dont  la  vérifica- 
tion lui  a  paru  aflez  bonne  ,  pour  s'en  approprier  diffé- 
rens  morceaux.  Un  tel  aveu  efl  modefle  ,  &  étoit  r.écef- 
ûire.  Bien  des  Auteurs  prennent  fouvent  de  pareilles  li- 
bertés, fans  recourir  à  la  même  précaution.  Cette  Pièce 
étoit  prefque  mot  à  mot  la  Comédie  de  Guerin  de  Boul^ 
cal.  Les  Comédiens  mirent  en  Délibération  ,  s'ils  ne  re- 
fufcroicnt  pas  â  Dancourt  fa  part  d'Auteur;  mai?  la  pro- 
teôion  dont  l'honoroît  un  des  premiers  Gentilshommes 
de  la  Chambre ,  lui  fauva  ce  défagrément. 

SANCHO-^ 


SAN  5> 

^/INCHO'PANÇAy  Gouverneur^  ou  la  Bagatelle^ 

Oper.i' Comique  en  deux^Aélvs  y  uV2C  un  ï^roio^u^  .  di.s 
•Diverti [[cmens  ù*  des  Vaudevilles  ">  pxr  Thierry ,  Mufijue 
de  Gidièrs^^à  li  Foire  Saint  Laurent ,  1717. 

Les  Adcurs  Forains,  très-cmbarrafîes ,  implorent  l'af- 
Bftance  de  la  Foire  ,  qui  eft  repréfcntée  par  Arlequin, 
fellc  la  leur  accorde  avec  g^laifîr;  *v  les  congédie  tous  , 
pour  conférer  avec  iVléz.étin  y  fur  le  moyen  de  plilrc  aix 
r ablic.  Ce  dernier  annonce  un  dcnii-quarteron  de  Poc- 
tcs ,  qu'il  a  ,  dit-il  ,  à  Con  ferviçe  ;  mais  la  Foire ,  c  ip- 
ïant  peu  Cnv  ce  fecours ,  s'informe  feulement  iî  les  Ac-» 
ïrices  (ont  jolies  ;  elle  prend  le  parti  de  ne  jouer  ue  dcj 
i'apfôiies,  &  ajouté  qu'elle  va  donner  la  Bàgxv^lhs  fui- 
.Vante  pour  (on  coup  d'cfTai ,  en  «ittsndant  un  AmL»*  ^u  de 
Danfês  &  de  Mufîque. 

Dès  là  première  Scène,  Sancho  ,  qui  efl  ArJe-juin  ^ 
lâonÀe  aûdiértce,  en  qualité  de  Gouvcncur  de  i  jj-  Je 
Baràicaria,  Une  fille  vient  fe  plaindre  qu'elle  a  ctc  ?ùri:é'ù 
J)ar  Un  Gentilhomme  plus  petit  8c  plus  foible  qu'cili  i 
&  cela ,  pour  amener  le  couplet  l'uivant. 

San  c  ho. 

Air  :  De  tous  les  Cupacins  du  Mondei 

Il  falloît)  Madame  la  prude. 
Avoir  le  poignet  auffi  rude  , 
En  voyant  hier  le  galant. 

La    F  I  l  l  e^ 

Vraiment ,  la  remontrance  eft  bonne  ; 
J'ai  de  la  force  en  querellant  ; 
Quand  je  ris  ,  elle  m'abandonne. 

Madame  Gargot,  Aubergiile,  veut  obliger  le  Cheva- 
lier de  Cricrac  à  lui  payer  quelques  mois  de  nourriture. 
Le  Gouveriieur  décharge  ce  dernier ,  attendu  qu'il  e:l 
Gà(con  :  éndiitc  il  ordonne  qu'on  lui  ferve  à  diner.  Vo  • 
fautif ,  Médecin  ordinaire  du  Gouverneur  ,   entre  câ 

Tome  ni,  G 


?8  SAM 

même  tcms ,  Se  Tempêche  de  manger.  Dans  le  moment  ^ 
un  Courier  préfente  à  Sancho  une  lettre  ,  par  laquelle  le 
Duc  lui  fait  lavoir  qu'on  veut  dans  peu  furprcndrc  Ton 
Ifle  ,  &  rempoifbnncr,  Sancho  ,  très -concerné ,  &  mou- 
rant de  faim ,  voit  entrer  un  Poète  >  qui  vient  offrir  fes 
talens  au  Gouverneur ,  &  termine  le  détail  qu'il  en  fait 
par  ce  vers  : 

Nul  mieux  que  mci  ne  fait  des  vers, 

S   A   M    C   H    O, 

Rîncez-lcs  ,  je  veux  boire* 

Sancho  con(eille  au  Berger  Sylvandre  d'abandonner 
riDfenfîblc  Doris  :  il  veut  ensuite  faire  pendre,  comme 
efpion  ,  un  Caâillan ,  qui  vient  d'être  furprîs  efcaladant 
la  fenêtre  de  la  maifon  de  fa  MaîtrefTe  ;  &  ce  n'eft  qu'avec 
bien  de  la  pciîie ,  qu'on  le  fait  revenir  de  fbn  erreur. 
Enfin,  tout-à-coup  les  lumières  s'éteignent.  Sancho  fe 
trouve  (eul ,  tremblant  dans  l'obrcùrité ,  lorfqu'à  la  lueur 
de  quelques  flambeaux  ,  il  voit  paroitre  Merlin ,  qui  lui 
ordonne  de  le  donner  quatre  cens  coups  d'étrivieres , 
pour  empêcher  que  Tlfle  ne  foit  fubmergée.  Merlin, 
voyant  l'obUination  de  Sancho  ,  ordonne  â  (a  fuite  de  lui 
appliquer  les  coups  d'étrivieres.  Cette  cérémonie  n'cft 
pas  plutôt  finie  ,  qu'on  vient  annoncer  une  descente  des 
ennemis;  Sancho  cfl  obligé  de  s'armer,  ce  fc  trouver 
au  combat  :  il  eft  jette  par  terre  ;  &  pour  comble  de  mal- 
heurs ,  croyant  être  fauve  ,  il  apperçoit  Thérèfè  Pança 
fa  femme.  C'efI  alors,  que  ne  pouvant  tenir  contre 
tant  d'adverfités ,  il  abdique  le  Gouvernement  ;  &  de- 
mande avec  infiance  fbn  grifon ,  pour  regagner  au  plutôt 
fon  Village, 

SANCHO  -  PANÇA  DANS  SON  ISLE ,  Pièce  en  un 

Aâle ,  en  Proje ,  mêlée  d^ Ariettes  ,  par  Poinjinet ,  Mufique 
de  M.  Philidory  aux  Italiens  ,  17^1. 

Tous  les  fujcts  qui  ont  été  tirés  du  Roman  ingénieux 
de  Don-Quichotte ,  n'ont  point  eu  de  fucccs.  Dancourt 
donna  anciennement  un  Sancho-Pança,  qui  ne  réuilit 
point,  Gauthier  fit  repréfenter  ,  il  y  a  environ  quarante 


SAN  S  A  K  9$ 

ans  ,  uhe  Pièce  en  trois  Aftes  »  fous  le  titre  de  Bafile  G» 
QuineTie  9  ou  les  NoceT  ^ff  Gamache  ;  elle  prit  en  quel- 
que forte  ;  mais  elle  tomba  à  la  rcprift»  Le  Curieux  im^ 
pertinent  de  M.  DeHouches^^  tiré  d'une  nouvelle  de  Don<^ 
Quichotte  i  quoique  bîeii  fupérieur  à  tous  les  Dramesf 
précédcns  ,  n'a  eu  qu'un  tnédiocre*fuecès  .  &  h'ell  pasK 
rcfté  ;iu  Théâtre.  M.  FaVart  a  auffi  donné  un  Opéra  in-i 
tituié  :  Don-  Quichotte ,  mis  en  Mufîque  par  Boi(mortier  ^ 
qui  n'a  pas  eu  un  (brt  plus  heureux  que  les  Ouvrages  dont 
on  vient  de  parler.  M.  Poinfînet  fe  trouve  malheureufc-'. 
ment  dans  le  même  cas  ;  à  l'égard  de  M.  Philidor ,  on  a 
été  généralement  content  de  la  Mufîque  :  on  efl  feule-^ 
ment  fiche  qu'il  ait  travaillé  fur  un  pareil  fujet, 

SANNlÔNS  j  efpcces  de  Mimes  chez  les  Grecs  & 
chez  les  Romains^  qui  jouoient  avec  leur  tête 
rafe ,  pour  fe  faire  mieux  foufïletcer ,  &  pour 
inieux  divertir  la  populace« 

SARA^  ou  la  Fermière  Écossoisi^  Comédie  ètt  déusé 
ACles ,  en  VeTSj  nJlée  (T/lriettes  ,  par  M.  Collet  de  Mef^ 
fine  ^  Mufique  de  Ma  Vackon  y  aux  Italiens  f  177Î* 

Un  Seigneur  Anglois ,  en  voyageant ,  s'arrête  daiis  li 
Ferme  de  Sara  ;  de  il  y  efl  retenu  par  l'amour  que  lui 
inspirent  les  grâces  &  les  vertus  de  la  fille  de  la  Fcr-« 
miere.  Ce  Milord  eft  enchanté  de  la  vie  heurcu(c  8è 
paiiîble  de  tette  famille  ,  compofée  d'un  père  rclpeda- 
blc ,  de  Philips  ,   Fermier  ,  de  Sara  (a  femme ,  de  la 
fœur  de  Philips  8c  de  fa  fille.  Il  defire  de  partager  ^  avec 
ces  bonnes  gens,  le  bonheur  dont  ils  jouifTent  )  3c  n'héfité 
^as  à  deihander  leur  alli^ince.  Le  vieillard  n'oie  efpêrec 
tant  d'honneur  ;  6c  Sara  repréfente  au  Milord^  qu'un  goûc 
fouvent  paffager  ^  &  le  preûige  de  la  paflion  ^  ne  peuvené 
afTurer  le  bonheui?  du  mariage  ;  qu'il  mépri(croit  y  étari€ 
époux ,  celle  qu'il  adore  étant  Amant  ;  9c  qu'enfin ,  elle 
tié  peut  confentii'  à  lui  donner  fa  fiUci  Cependant  Phi* 
lips  ^  qui  étoit  abfècit  ^  pouif  les  affaires  &  lé  bieii  déâ 
Habitatis  ^  revient ,  fête  égâlcniettt  par  fes  voifîili  6c  (à 
fàMUle.  Lt  Mildrd  s'empreife  âui&  de  Idi  hiàMiiét  fa  j«lii 


100  s  A  T 

de  le  voir,  &  lui  parle  de  fon  amour;  mais  Philips  ne 
veut  rien  décider  fans  Tayis  de  Sara. 

Le  Mi  lord  avoit  reconnu  ^  au  langage  de  la  Fermière  > 
quelle  ctoit  d'une  naifîànce  4i^inguée  ;  il  en  fait  la  con- 
fidence au  vieillard  >qui  avoue  qu'en  effet  Sara  efl  d'une 
grande  naiffance  ;  Se  qu'étant  reSée  libre  &  inaitrefle  de 
fcs  adions  ,  elle  avoit  cédé  (on  bien  à.  l'héritier  de  (a 
maifon ,  pour  époufer  &  fuivre  Philips  >  dent  elle  cfli- 
moit  la  probité  ,  l'elprit  &  les  lentimcns,  A  ce  récit ,  il 
reconnoît  Sara  pour  être  fa  parente  ;  &  il  avoue  qu'il 
cfl  celui  qui  dcvoit  tant  à  fa  générofité  ;  &  que  (à  naif- 
fance les  rapprochant  5  il  ne  devoit  plus  y  avoir  d'obf- 
tacle  de  l'unir  avec  fa  £Ue  :  il  obtient  l'objet  de  fes 
voeux. 

SATYRE.  Poème  dans  lequel  on  attaque  direAe- 
meiit  le  vice ,  ou  quelque  ridicule  blâmable.  Ce- 
pendant la  fatyre  n*a  pas  toujours  eu  le  même 
fond  ni  la  même  forme  dans  tous  les  tems.  Elle 
a  même  éprouvé ,  chez. les  Grecs  &  chez  les  Ro- 
mains »  des  viciflîtudes  &  des  variations  Ci  fingu* 
lieres ,  que  les  Savans  ont  bien  de  la  peine  à  en 
trouver  le  fil.  J'ai  lu ,  pour  le  chercher  &  pour  le 
fuivre  >  les  Traités  qu'en  ont  fait ,  avec  plus  ou 
moins  d'étendue ,  Cafaubon  ,  Heinfius ,  MM. 
Spanheim ,  Dacier  &  le  Batteux.  Voici  les  lumières 
que  j*ai  puifces  dans  leurs  Ouvrages, 

De  t  Origine  des  Satyres  parmi  les  Grecs» 

Les  Satyres ,  dans  leur  première  origine ,  n*a* 
voient  pour  but  que  le  plaifir  &  la  joie  >  c*étoienc 
des  Farces  de  Village,  unamufement  ou  un  Spec- 
tacle de  gens  affemblcs  pour  fe  dclaffer  de  leurs 
^  travaux  ,  &  pour  fe  réjouir  de  leur  récolte  ou  de 
leurs  vendanges.  Des  jeux  champêtres ,  des  raille- 
ries gtofEeres ,  des  poftures  grotefques ,  des  vers 


•  • 


s  A  T  ïo» 

feits  fur  le  cKamp ,  &  récites  en  danfanc,  procfuî- 
firent  cette  force  de  Pocfie ,  à  laquelle  Ariftote 
donne  Iç  nom  de  facyrique  &  dé  danfe,  Ceft  d'elle 
que  naquit  la  Tragédie ,  qui  n'eut  pas  feulement 
la  même  origine;  mais  qui  en  garda  atlez  long- 
rems  un  caraftcre  plus  burlefque ,  pour  ainfi  dire, 
que  férieux.  Quoique  tirée  duPoëme  Satyrique, 
dit  Ariftote ,  elle  ne  devint  grave  que  long-temsi 
après.  Ce  fur  quand^  changement  lui  arriva , 
que  le  diveriilfement  des  compofitions  fatvrjques 
paflâdela  Campagne  fur  les  Théâtres,  &  fut  atta- 
ché k  la  Tragédie  même  ,  pour  en  tempérer  la;, 
gravité  qu  on  s'étoit  enfin  avifc  de  lut  donner. 
Corpme  ces  Speftacles  ctoient  confacrés  à  l'hon- 
neur de  Bacchus ,  le  Dieu  de  la  joie ,  &  quils  fai- 
foient  partie  de  fa  Fête  »  on  crut  qu'il  étoit  con- 
venable d'y  introduire  des  Satyres ,  fes  compa- 
gnons de  débauche ,  &  de  leur  faire  jouer  un  rôle, 
également  comique  par  leur  équipage ,  par  leurs 
aàions  &  par  leurs  difcours.  On  voulue ,  par  ce 
moyen ,  égayer  le  Théâtre ,  &  donner  matière  de 
rire  aux  Speftateurs ,  dans  Tefprit  defquels  on 
venoit  de  répandre  la  terreur  &  latriftelTe  ,  par 
des  repréfentàtîons  tragiques.  La.  différence  qui 
fe  trouvoit  entre  la  Tragédie  &  les  Satyres  des^ 
Grecs  ,  confîftoit  uniquenient  dans  le  rire  que  la 
première  aadmettoit  pas,  &  qui  étoit  deTelTence 
de  ces  dernières.  Ceft  pourquoi  Horace  les  appelle, 
d'un    coté  ,    agre(fes  fatyros ,  eu  égard  à  leur 
origine  ;  &  rifores  facyroj  ,  par  rapport  à  leur 
but  principal. 

t)u  ums  auquel  on  jouoit  ces  Pièces  fatyriquts^ 

Ainfi  le  nom  de  Satyre  ou  Satyri .  demeura,^ 

^^  •  •  • 
I  G  iij 

I, 


fOi  s  A  T 

jattaché  parmi  les  Grecs,  aux  Pièces  de  Théâ- 
tres donc  nous  venons  de  parler  ,  &:  qui  »  d'a- 
bord ,  furent  entre-mêlées  dans  les  Aftes  des  Tra- 
gédies ,  non  pas  tant  pour  en  marquer  les  inter- 
valles ,  que  comme  des  intermèdes  agréables  ;  à 
quoi  les  danfes  &  les  poftùres  bouffonnes  de  ces 
Satyres  ne  contribuèrent  pas  moins ,  que  leurs  dif- 
cours  de  plaifanterie-  Qa  joua  eilfuite  féparémcnt 
ces  mêmeç  Pièces  >  î^prcs  les  repréfencations  des 
Tragédies  j  aînfi  qu'on  joua  à  Rome  ,  &  dans  le 
même  but ,  les  elpéces  de  Farces  nommées  Exo- 
des. Ces  Poèmes  fatyriques  firent  donc  la  der-s- 
nîete  partie  de  ces  célèbres  repréfentations  des 
Pièces  Dramatiques ,  à  qui  on  donna  le  nom  de 
Tétralogie  parmi  les  Grecs. 

Des  Pcrfonnages  des  Satyres. 

Sx ,  dans  les  commencemens ,  les  Pièces  fatyri- 
ques n'âvoient  pour  Afteurs  que  des  Satyres  ou  des 
Sylcnes,  les  choies  changèrent  enfuite.  LeCyclope 
d'Euripide  ,  les  litres  des  anciennes  Pièces  fatyri- 
ques, &  plufieurs  Auteurs,  nous  apprennent  que 
les  Diepx ,  ou  demi- Dieux ,  &  des  Hcroincs ,  coni- 
Tne  Omphale  ,7  trouvoient  leurs  places,  &  en  fai- 
foient  même  le  fùjet  principal.  Le  férieux  fe  mêla 
quelquefois  parmi -le  burlefque  des  Aèleurs  qui 
faifoient  le  rôle  des  Sylènes  &  des  Satyres.  En  un 
fnot  >  la  Satyrique  5  (  car  on  la  nomnioit  aufli  de 
ce  nom,)  tenoit  alors  le  milieu  entre  la  Tragédie 
^  Tancienne  Comédie.  Elle  avoir  de  commun , 
,  fivec  la  première  ,  la  dignité  des  Perlbnnages 
qu'on  y  fàifoit  entrer ,  comme  nous  venons  de 
voir ,  &  cjui  ^  d'ordinaire ,  étpienc  pris  des  tems 


s  A  T  10} 

héroïques  ;  &  elle  particîpoît  de  l'autre ,  par  des 
railleries  libres  &  piquantes ,  des  exprcllîons  bur- 
lefques ,  &  un  dénouement  de  la  Fable  :  dénoue- 
ment ,  le  plus  fouvent ,  gai  &  heureux.  Ceft  et 
que  nous  apprend  le  grand  Commentateur  Grec 
d'Homère,  Eufthathius.  Ceft  le  propre  du  Pocmc 
.  fatyrîque ,  nous  dit-il ,  de  tenir  le  milieu  entre  le 
Tragique  &  le  Comique.  Voilà  prefque  le  Comi- 
que larmoyant  de  nos  jours  »  dont  l'origine  eft 
toute  Grecque ,  fans  que  nous  nous  en  f  uflions 
douté, 

Viffçrcncç  entre  Us  Pièces  Satyriques  &  Comiques. 

Quelque  rapport  qu'il  y  eût  entre  les  Pièces  fa- 
tyriques  &  celles  de  l'ancienne  Comédie ,  je  ne 
Cî^ois  pas  qu  elles  ayent  été  confondues  par  des  Au- 
teurs anciens.  Il  reftoit  des  difïcrenCwS  afl'ez  gran- 
des qui  les  diftinguoient  »  foit  à  l'égard  des  lujets 
qui ,  dans  les  Pièces  fatyriques  ,  étoient  pris  d'or- 
dinaire des  Fables  anciennes,  &  des  demi-Dieux 
ou  des  Héros  ;  foit  en  ce  que  les  Satyres  y  inter- 
vinrent avec  leurs  danfes ,  &  dans  l'équipage  qui 
leut  eft  propre  \  foit  de  ce  que  leurs  plaiianteries 
avoient  plutôt  pour  but  de  divertir  ou  de  faire  rire  , 
que  de  mordre  &  de  tourner  en  ridicule  leurs  Con- 
citoyens ,  leurs  Villes  &  leurs  Pays ,  comme  Ho- 
race dit  de  Lucilius ,  l'imitateur  d'Ariftophane  & 
de  fes  pareils.  J'ajoute ,  que  la  compofition  n'en 
ctoit  pas  la  même,  ic  que  l'ancienne  Comédie  ne 
fe  lia  point  aux  vers  ïambiques  ,  comme  firent  les 
Pièces  fatyriques  des  Grecs.  Concluons  que  ce  fut 
aux  Poèmes  Dramatiques,  dans  lefquels  interve- 

C  IV 


lf:>4  S  A  T 

noient  des  Satyres ,  avec  leurs  danfcs  &  leurs  équl-. 
pagcs  >  que  demeura  attaché  ,  parmi  les  (îrecs , 
le  même  nom  de  Satyre  ,  celui  de  laçyrique  ou  de 
Pièces  fatyriques. 

^ATYRE  DRAMATIQUE  \  gerirr  de  Drame  par-^ 
ticulier  aux  Anciens.  Les  Satyres  Dramatiques , 
pu  ,  fi  l'on  veuç ,  les  Drames  fatyriques ,  fe  nom- 
moîenc  en  latin  Satyri  ;  au  lieu  que  les  Satyres , 
telles  que  celles  d'Horace  &  de  Juvena.U  s'appel- 
loicnt  Saty  «.  Il  ne  nous  refte  de  Drame  lacyri- 
que ,  qu'une  feule  Pièce  de  l'antiquité  ;  c'eft  le 
Cyclope  d  Euripi4e.  Les  Perfonnages  de  cette 
Pièce  font  Polyphème,  Ulyfle^  Sylène  ,  &  un 
Chœur  de  Satyres.  L'aftion  eft  le  danger  que  court 
UlyfTe  dans  l'antre  du  Cyçlope ,  &  la  manière  dont 
il  s'en  tire.  Le  caradère  du  Cyclope  eftl'infolence  , 
&  une  cruauté  digne  4çs  bêtes  féroces^  Le  Sylène 
eft  badin  à  fa  maniére^^  mauvais  plaifant ,  quel- 
quefois ordurier.  Ulyfle  eft  grave  ôç  férieux ,  de 
manière  cependant  qu'il  y  a  quelques  endroits  où 
il  paroit  fe  prêter  un  peu  à,  l'humeur  bouffonne 
dés  Sylçnes.  Le  Chçcur  des  Satyres  a  une  gravite 
burlefque  :  quelquefois  il  devient  auflî  mauvais 
plaifant  que  le  Sylène.  Ce  que  le  Père  Rrumoi  en 
a  traduir ,  fuffit  pour  convaincre  ceux  qui  auront 
quelque  doute.  Peu  împorte,  après  cela^,  de  re- 
monter a  l'origine  de  ce  Speftacle,  qui  fut,  dit- 
on  ,  d'abord  très- férieux.  Il  eft  certain  que  du 
tems  (l'Eu.ripide ,  c*étoît  un  mélange  du  haut  &  du 
bas,  du  férieux  &  du  bouffon.  Les  Romains  ayant 
connu  le  Théâtre  Grec  ,  in trodui firent  chez  eux 
cette  forte  de  Spe6kacle>  pour  réjouir  non-feulc- 


s   A   T  S  A  U  105 

ment  le  Peuple  8c  les  acheteurs  de  noîx ,  maïs  quel- 
quefois même  les  Philofophes ,  à  qui  lecontrafte  ^ 
quoiqu*outré ,  peut  fournir  matière  à  réflexion. 
Horace  a  prefcric ,  dans  Ton  Art  Poétique ,  le  goûc 
qui  doit  régner  dans  ce  genre  de  Poëme  ;  &  ce 
qu'il  en  dit ,  revient  à  ceci.  Si  Ton  veut  compofer 
des  Drames  fatyriques ,  il  ne  faut  pas  prendre  dans 
la  partie  que  font  les  Satyres ,  la  couleur  ni  le  ton 
de  la  Tragédie  ;  il  ne  faut  pas  prendre  non  plus  le 
ton  de  la  Comédie  :  Davus  eft  trop  rufé  ;  une  Cour* 
tifane  qui  excroque  un  talent  à  un  vieil  avare, 
tout  fin  qu'il  eft ,  eft  trop  fubtile.  Ce  caraftcrc  de 
fiueffè  ne  peut  convenir  à  un  Syîène  qui  fort  des 
forêts,  qui  n*a  Jamais  été  que  le  fervitcur  &  le  gar- 
dien d'un  Dieu  en  nourrice.  Il  doit  ctre  naïf,  fim- 
pie ,  in  familier  le  plus  commun.  Tout  le  monde 
croira  faire  parler  de  même  les  Satyres,  parce  que 
leur  élocution  femblera  entièrement  négligée  ; 
cependant  il  y  aura  un  mérite  fccret ,  &  que  peu 
de  gens  pourront  attraper  ;  ce  fera  la  fuite  &  la 
liaifon  mên^e  deschofes.  U  cftaifé  dédire  '-s  c!»o- 
fes  avec  naïveté  ;  mais  foutenir  lone  ci-v;  ce  ton 
fans  être  plat,  fans  laiffer  du  vuide,  faîs  raire  d'é- 
carts, fans  liaifons  forcées ,  c'eft  peut-être  le  chef- 
d'œuvre  du  goût  &  du  génie. 

SAÛL,  Tragédie  de  VAhhé  Nadal,  170^. 

Le  Pcrfbnnagc  de  Saùl  ^  qui  eft  le  dominant  de  cctfc 
Pièce ,  ne  préfcnte  qu'un  Prince  prefque  toujours  privé 
de  fa  raî(bnt  ^:  furieux  contre  David  ,  fans  prétexte  plau- 
/îble  ;  ainfi  les  malheurs  de  ce  Roi  ne  peuvent  exciter 
dans  Tamç  du  Specî-nteur,  qu'une  trille  piiic,  dénuée  d'ad- 
miration ou  d'intérêt. 

Voilà  ce  que  nous  penfons  du  fond  de  ce  Poème  : 
\çyons  préfcntement  de  qu'elle  manière  l'Abbé  Nadal  Ta 


lotf  s  A  U 

traité.  La  Scène  ouvre  par  Jonathas ,  qui  fait  à  fort 
confident  un  récit  de  tout  ce  qui  s*eil  pafTé  fous  le  régne 
de  Saiil,  jufqu'à  ce  moment.  Cette  cxpo/îtion  eft  d'au- 
tant plus  mal-adroite ,  qu'elle  cfl  faite  à  un  Hébreux 
de  dimnâion,  qui  en  doit  (avoir  autant 'que  Jonathas. 
Arrive  Michol ,  qui  annonce  le  défbrdre  d'efprit  du  Roi. 
Survient  Saùl  y  qui  tient  des  difcours  allez  vagues  ;  5^  en- 
£n ,  à  la  (bllicitation  de  Jonathas ,  il  conl^nt  â  rece- 
voir David.  L'arrivée  d'AfTer,  Confident  de  Saui,  qui 
apprend  à  ce  Prince  que  David  marche  à  la  tête  des 
Philiûins,  fait  rentrer  ce  Roi  en  fureur  :  il  ne  veut 
plus  entendreparler  de  David  ;  c'eâ  ce  qui  termine  le  pre- 
mier Ade.Le  (ècond  n'eil,  en  fa  plus  grande  partie,  qu'une 
répétition  du  premier.  L'arrivée  imprévue  de  David 
change  un  peu  la  Scène  ,  qui  finit  par  une  réconciliation 
entre  ce  Prince  Se  Saii).  Ce  dernier  refle  avec  Aiicr , 

2ui  le  fait  revenir  à  fbn  premier  relfentiment  contre 
)avid.  L'Ade  ÎEnit  par  rordre  que  Saiil  donne  à  Afîcr ,  de 
lui  chercher  quelque  Devin  ,  qui  puifTe  évoquer  Forubrc 
du  Prophète  Samuel.  La  Pythoniflc  dit  qu'elle  appcr- 
çoit  l'ombre  de  Samuel ,  8c  elle  ajoute  : 

Mais ,  que  m'apprend  (a  voix  »  en  montant  jufqu'à  moi  ! 
Ah  !  Dieux  !  je  fuis  perdue  j  8c  vous  êtes  le  Roi. 

Cette  effrayante  fituation  cû  Interrompue  par  l'arrivée 
de  Jonathas  ,  qui  cherche  Saiil  ;  ce  dernier  fuit  la  Py- 
thoniffè;  8c  Jonathas  fait  un  monologue  afTez  inutile  lur 
ce  ^ui  vient  de  fe  paiTer  à  fa  vue.  Le  quatrième  Acte 
ouvre  par  la  fiiite  du  troifîeme.  Saiil  arrive  feul  ;  &  bien- 
tôt il  efi  joint  par  Jonathas ,  à  qui  il  commonique  le  iatal 
Oracle  dfe  Samuel.  Saiil  ordonne  à  Ton  fils  Jonathas  de 
le  défaire  de  David.  Jonathas  avertit  ce  dernier  du 
dcilein  de  Saiil ,  &  lui  confeille  de  s'enfuir.  David  eil 
arrêté  par  Afler ,  Se  enfuite  délivré  par  fcs  troupes,  les 
Philiâins  viennent  attaquer  le  camp  des  Hébreux  ;  bc 
Saiil  fort  en  délèfjpéré  pour  les  combattre*  Le  cinquième 
Adc  commence  par  le  récit  de  la  vidoire  des  Phiiiftins. 
David  reparoît,  pour  annoncer  à  Saul  qu'il  peut  encore 
iauver  ce  Roi,  Ce  dernier  demande  des  nouvelles  de  Jona- 


s  A  U  107 

thas  ;  &  en  apprenant  (à  mort  9  il  (è  frappe  de  (on  épée  > 
6c  meurt ,  en  recommandant  la  famille  â  David, 

SAUT  DE  LEUCADE  ^  (le)  Opera-Comique  en  un  ASe , 
en  Profe  ,  mêlé  de  Vaudevilles ,  O  yiijVi  à! un  DiveTtiJfc^ 
ment,  par  Fuiellier,  aux  Italiens  ,  171^. 

Arlequin  &  Marton  rkMaitrefTe,  fe  trouvent  au  Pro- 
montoire de  Leucade  ,  (ans  qu  on  fâche  comment.  Cette 
fille  y  qui  a  quelques  raifbns  de  garder  Vincognito  •  lui 
foutient  qu'elle  n'efl  point  Marton  ;  mais  Martiliis  «  Con- 
fidente de  la  Prétrefie  d'Apollon.  Elle  ajoute  que  cette 
éminence  qu'on  apperçoit ,  efl  le  fameux  Promontoire  de 
Leucade,  d'où  fe  précipitent  les  Amans  infortunés,  qui  veu- 
lent (e  |[uérir  de  leurpaflion.  ce  Puifque  tu  es  dans  ce  caSf 
99  contmue  t-elle ,  je  ce  confeille  de  faire  galamment  ce 
a*  faut ,  qui  t'illuÂrera  autant  que  le  gain  aune  bataille > 
9*  ou  un  entrechat  fait  avec  s^racc  >>.  Arlequin  héfîte  beau-* 
coup  â  prendre  ce  parti  ;  la  PrétreiTe  e(l  obligée  de  lui 
citer  des  exemples  célèbres  pour  le  déterminer,  Arle- 
quin  reconnoit  6caramouche  ,  fon  ancien  ami ,  à  ^ui  il 
fait  part  de  fbn  deiïcin.  Scaramouche  veut  l'en  diilua* 
dcr  ;  8c  n'en  pouvant  venir  à  bout ,  il  le  recommande 
i  Gondolin  ,  Matelot  de  Leucade  ,  dont  l'emploi  eu  de 
pêcher  les  malheureux  qui  ont  fait  le  faut. 

Erafte,  Petit-Maître  François  y  entreprend  le  yojjagc 
de  Leucade  par  pure  charité.  C'cA  mai ,  dit  il  à  Con« 
dolin  y  qui  vous  ai  donné  le  plus  d'occupation.  Plus  de 
vingt  aimables  filles  ont  déjà  fait  le  faut  pour  l'amouc 
de  moi  ;  8c  )'ai  pitié  d'une  infinité  d'autres ,  qui  s'étoient 
contraintes  à  (uivre  un  (î  dangereux  exemple. 

Don-Diegue ,  vieil  Espagnol ,  fe  pré(ente  en  fuite.  Le 
motif  qui  le  conduit ,  cÀ  bien  différent  de  celui  du  Ca- 
valier François.  Il  aime  la  jeune  Lifcttc  ;  fon  mariage 
efl  conclu  avec  le  père  de  cette  belle  ;  mais  il  aime 
mieux  faire  le  faut ,  que  de  forcer  la  répugnance  de 
fa  Maitreffe.  L'Auteur  a  placé  dans  les  Scènes  qui  (ûî- 
vent ,  une  Critique  faite  à  la  hâte  ,  des  Tragédies  d'(S- 
dip:  ,  de  U.  Motte ,  de  Pyrrhus  8c  de  Crébillon. 

S  AU'/ AGES  >  (  les  )  Parodie  de  la  Tragédie  d'Aliire ,  par 
homajrnéjy  &*  Riccobony  y  aux  Italiens  y  i756« 

^onhoninxès ,  établilTant  Gouverneur  de  l'Amérique 


fo8  S  A  TT  S  C  A 

Ibn  fils  Garticmcrt ,  lai  fait  nne  petite  réprimande  fur 
iès  égaremcns  pafTés  ,  lui  confêîllc  d'être  tout  autre  à  Ta- 
Tenir  ,  &  de  prendre  pour  modèle  le  Comte  de  Mailly , 
dont  la  Tertu  lui  a  fait  tant  d'adorateurs.  Garnement  lui 
répond  ,  qu'il  n'en  a  pas  été  plus  heureux.  Boohommès 
prie  ;on  fils  de  mettre  en  liberté  les  fîx  prifonniers  Air.é- 
rlcains  qj'il  a  pris  ce  même  jour ,  &  de  gagner  ^  par  cet 
aâe  de  clémence  ,.  le  coeur  d'Alûre  ,  qu'il  doit  épouier  > 
&  qui  ne  Ce  donne  à  lui ,  que  par  une  aveugle  obeifTance 
aux  ordres  de  Fadaise  fbn  père.  Garnement  confent  à 
délivrer  les  prirbnniers.  Fadaifc  promet  à  Bonhommcs 
de  réduire  fa  fille  ,  &  de  l'engager  y  non  feulement  à 
époufer  Garnement  ^  mais  à  l'aimer.  Il  ajoute  ,  que  fa 
fîlJe  eut  toujours  4e  Tamour  de  reûe  :  elle  arrive  après  que 
Bonhommès  s'cft  retiré  .  &  confirme  aflez  ce  qu'on  vient 
de  dire  :  elle  n'a  que  trop  d'amour  pour  Matamore.  Cc- 

rendant  elle  promet ,  non  d'aimer  Garnement ,  mais  de 
époufer.  Garnement  revient  ;ur  la  Scène  Alzirc  lui 
parle  fiir  un  ton  à  le  dégoûter  de  (on  hymen  ;  mais  il  n'en 
veut  pas  démordre  fcientot  il  reconnoit  Matamcre  pour 
cet  Américain  qui  lui  a  autrefois  fauve  la  vie.  Matamore 
lui  demande  des  nouvelles  de  Fadaife  :  Bonhommès  lui 
dit  qu  il  va  le  lui  envoyer.  Fadaife  vient;  Matamore,  après 
l'avoir  tendrement  embraffé  ,  le  fait  fouvenir  de  la  pro- 
sneffe  qu'il  lui  a  faite  autrefois ,  de  lui  donner  fa  fille 
Alzire.  Fadaife  eft  dans  un  très-grand  embarras  ;  on  vient 
l'avertir  que  tout  eft  prêt  pour  la  cérémonie ,  &  qu'on 
n'attend  plus  que  lui.  Matamore  lui  demande  quelle  cîï 
eetre  ccrémorsie  :  Fadaife  n'a  garde  de  lui  dire  que  c  eil 
le  mariage  d*Akire  fa  fille ,  avec  Garnement  :  il  ordonne 
aux*  Gardes  de  retenir  Matamore  ,  qui  veut  le  fuivre.  Le 
mariage  étant  fait ,  Al^ire  vient  s'occuper  du  fouvenir 
de  fbn  cher  Matamore,  Ce  malheureux  Amant  apprend 
fbn  malheur,  accable  fon  Rival  d*injures ;  on  le  met  dans 
les  fers  ;  mais ,  toutes  réflexions  faites ,  Garnement  trouve 
qu'il  efl  mieux  de  lui  rendre  Alzire.  Il  la  répudie ,  &  la 
donne  à  Matamore. 

$CANDERBERG  »  Tragédie  -  Opéra ,  avec  un  Prologue , 
par  la  Motte  &*  la  Serre  ,  Miifique  de  MM,  Rebel  fr  tran- 
taurj  I73Î.    " 

Les  dépcnfes  qu'exîgeoît  cet  Opéra  >  en  fit  différer  lei 


s  C  A  iof 

reprcfcntatîons.  La  Motte  étant  mort  avant  que  d'en  airoir 
fait  le  Prologue ,  &  réformé  le  dernier  Ade  dont  il  n'é- 
loit  pas  content ,  la  Serre  fe  chargea  d*y  fuppléer  ;  ain/î 
le  Prologue  &  le  dernier  Adc  font  de  lui.  Le  Prologue 
eft  entre  Mclpomcne  ,  Polymnie  »  l'Amour  \'  la  Magie. 
Scrvandoni  fit  le  deffio  d'une  décoration  pour  le  cin- 
quième Aâe  ,  rcprélcntant  une  Mo(quéc  ,  d'une  richcffe 
&  d'une  magnificence  dont  il  y  a  peu  d'exemples  i  au[& 
attira-t-elle  un  fort  grand  concours, 

SCAPIN  ;  nom  d'un  Perfoiinage  de  la  Comédie 
Italienne.  Le  Scapin  porte  un  habit  de  livrée ,  un 
manteau  >  an  bonnet  &  une  dague  :  il  parle  Ber- 
gamafque  ou  Lombard,  ainfi  que  i' Arlequin  ;  fon 
caradère  eft  celui  des  Efclaves  des  Comédies  de 
Plante  &  de  Tcrence ,  intriguant,  fourbe,  &  tou- 
jours prêt  à  fervir  les  entreprifes  de  la  jeuneflc 
libertine. 

SCARAMOUCHE-,  nom  d'un  Perfonnage  de  fa 
Comédie  Italienne.  L'habit  du  Scaramouche  Na- 
politain *  eft  une  imitation  de  TEfpagnol  en  Ita- 
lie. Son  caradcre  étoit  celui  du  Capitan  ;  mais  , 
comme  Tibcrio  Fiorilli,  qui  parut  le  premier  en 
France  fous  cet  habit ,  étoit  un  excellent  Comé- 
dien ,  on  lui  fit  jouer  toutes  fortes  de  rôles  ;  ce- 
pendant le  fond  de  fon  caradlère  fut  toujours  fan- 
ÎFaron ,  &  poltron  tout  à  la  fois. 

^CAKAMOUCBE  HERMITE ,  Comédie  jouée  d  ?  ancien 
Théâtre  Italien  en  1667. 

On  permît  de  jouer  aux  Italiens  cette  Pièce  très-lîcen- 
cieufe ,  dans  laquelle  un  Hermite  ,  vêtu  en  Moine  , 
monte  la  nuit ,  par  une  échelle ,  à  la  fenêtre  d'une  femme 
mariée  »  &  y  reparoît  de  tems  en  tems  ,  en  difant  :  Quelh 
per  mortificar  la  carne.  Cette  Pièce  fut  rep:^é(entée  à  la 
Cour  ;  &  le  RqÎ  ,  en  fortant ,  dit  au  grand  Condé  :  ce  Je 


'^— — ^—  ■   ■  '  ■  i  .      —-      .'m 


■■B^h-JESS 


iio  s  C  A  S  C  E 

9)  voudrols  bien  (avoir  pourquoi  ces  gens  qui  Ce  (cahda^ 
•>  lilènt  fi  fort  de  la  Comédie  de  JVIoliere ,  ne  difent  rien 
»  de  celle  de  Scaramouche  ?  A  quoi  le  Prince  répondit  : 
»  la  raifon  de  cela  ,  Sire ,  c'ed  que  la  Comédie  de  Sca-^ 
9»  ramouche  joue  le  Ciel  8c  la  Religion  ,  dont  ces  Mef- 
9>  fleurs  'ne  (e  ibucient  point  ;  mais  celle  de  Molière 
•>  les  jouent  eux-mêmes  i  &  c*eû  ce  qu'ils  ne  peuvent 
M  fouffrir  9>. 

SCARAMOUCHE i  PÉDANT  SCRUPULEUX^  Pièce 
en  deux  ASes ,  par  Ecriteaux  »  retouchée  par  Fu^elier  )  à 
.  la  Foire  Saint  Laurent ,  1711. 

Ifâbelle  ,  fille  du  Dodeur  »  &  promifc  à  Oâave  »  eil 
amoureufè  d'Arlequin.  Ce  jeune  Ecolier ,  à  qui  Scara* 
mouche ,  fon  Précepteur  ^  a  fait  accroire  qu'il  doit  fuir 
les  femmes  ,  comme  des  objets  les  plus  dangereux  ,  de- 
meure tout  interdit  à  la  vue  d'If^belle  ,  &  veut  d'abord 
fc  fauvcr.  Peu-à-peu  il  s'apprivoife  ;  Scaramouche  le 
furprehd,  au  moment  qu'il  baife  la  main  de  cette  belle  ; 
^  après  une  vive  réprimande  ^  le  force  à  fc  retirer.  Le 
Difciplc  &  le  Maître  conviennent  que  le  premier  d'eux 
qui  parlera  à  une  femme ,  recevra  de  l'autre  des  coups 
de  bâton.  Cette  convention  s'exécute.  Scaramouche  ap- 
pcrçoit  Arlequin  en  converfation  avec  Ifabclle ,  &  Té- 
trillc  d'importance  ;  mais  peu  de  tcms  après ,  devenu 
lui-même  amoureux  de  Colombine ,  Suivante  difabellc  y 
il  veut  lui  conter  des  douceurs  :  Arlequin  interrompt 
brufquement  ce  têtc-à-tctc  ,  éc  rend  à  Ion  Précepteur  ^ 
avec  ufure  ,  les  coups  qu'il  en  a  reçus.  Le  mariage  d'Ar- 
lequin &  d'ifabelle  ,  fait  le  dénouement. 

SCENE  ;  Théâtre  ,  lieu  où  les  Pièces  Dramatiques 
croient  reprcfentées.  Ce  mot  vient  du  Grec  ^k^vh  , 
tente  »  pavillon  ou  cabane,  dans  laquelle  en  reprc- 
fentoit  d'abord  les  Poèmes  Dramatiques.  Selon 
Rolin  ,  la  Scène  étoit  proprement  une  fuite  d'ar- 
bres  ranges  les  uns  contre  les  autres  fur  deux  lignes 
parallèles ,  qui  formoient  une  allée  &  un  portique 


s  C  E  m 

Ghampêtre  pour  donner  de  Tombre  ,  Se  pour  ga- 
rantir des  injures  de  l'air  ceux  qui  font  placés 
deffbus.  Cctoit-là ,  dit  cet  Auteur ,  qu'on  reprc- 
fentoit  les  Pièces ,  avant  qu*on  eût  conftruit  les 
Théâtres,  Caflîodore  tire  aufli  le  mot  Scène  de  la 
couverture  &  de  Tombre  du  bocage,  fous  lequel  les 
Bergers  repréfentoient  anciennement  les  jeux  de 
la  belle  faifon.  Scène  fe  prend ,  dans  un  fens  par- 
>  ticulier  ,  pour  les  décorations  du  Théâtre  y  de-là 
cette  expreflîon ,  la  Scène  change ,  pour  exprimer 
un  changement  de  décoration.  Vitruve  nous  ap- 
prend que  les  Anciens  avoient  trois  fortes  de  Dé- 
corations ou  de  Scènes  fur  leurs  Théâtres.  L'ufaj^e 
ordinaire  étoit  de  reprcfcnter  des  bâtimens  ornes 
de  colonnes  Se  de  ftatues  fur  les  côtés  ;  &  dans  le 
fond  du  Théâtre  »  d'autres  édifices ,  dont  le  prin* 
cipal  étoit  un  Temple  ou  un  Palais  pour  la  Tra- 
gédie 9  une  maifon  ou  une  rue  pour  la  Comédie  > 
une  forêt  ou  un  païfage  pour  la  Paftorale  ;  c'eft- 
à-dire ,  pour  les  Pièces  fatyriques ,  les  Attellanes , 
&c.  Ces  décorations  étoient  ou  verfatiles ,  lorf- 
qu  elles  tournoient  fur  un  pivot  y  ou  coulantes , 
lorfqu  on  les  faifoit  gUffer  dans  des  coulilfes  , 
comme  cela  fe  pratique  encore  aujourd'hui.  Se- 
lon les  différentes  Pièces ,  on  changeoit  la  déco- 
ration ;  &  la  partie  qui  étoit  tournée  vers  le  Spec* 
tateur  ,  s*appello;t  Scène  Tragique  ,  Comique  ou 
Paftorale ,  félon  la  nature  du  Speftacle  auquel 
elle  étoit  aflbrtie.  Oa  appelle  auffi  Scène ,  le  lieu 
où  le  Poète  fuppofe  que  Taâion  s'eft  paflee.  Ainfî 
dans  Iphigénie ,  la  Scène  eft  en  Aulide  dans  la 
Tente  d'Agamemnon.  Dans  Achaiie,  la  Scène  eft 
dans  le  Temple  de  Jérufalem,  dans  un  Veftibule 


m 


lii  set 

de  rAppartement  du  Graiid  Prctre  Une  des  priii- 
cipales  Loix  du  Tocme Dramatique,  eft  d'oblervef 
runicé  de  la  Scène  ^  qu'oii  nomme  autrement 
unité  de  lieu.  En  effet ,  il  n'eft  pas  naturel  que  la 
Scènt  change  de  place,  &  qu'un  Speâaclc  com- 
mencé dans  un  endroit,  finiire  dans  un  autre  tout 
différent,  &  fouvent  très -éloigné.  Les  Anciens 
ont  catdé  foigneufenient  cette  règle     &c  panticu- 
licTcnncnt  Térence  D^ns  fes  Comédies»  la  Scène 
iie  change  prclque  jamais;  tout  fe  pafle  devant 
la  porte  d'une  mai  Ton  ,  où  il  fait  rencontrer  natu- 
irellemcht  fcs  Aûcnirs.  Les  François  ont  luivi  la 
même  régie  ;  mais  les  Anglpis  en  ont  fécoué  le 
joug  5  fous  prétexte  qu'elle  empêche  la  variété  &c 
Tagréroent  des  aventures  Se  des  intrigues  nécef- 
faires  pouramufer  les  SpeÛateurs.  Cependant  les 
Auteurs  les  plus  judicieux  tâchent  de  ne  pas  négli- 
ger  totalement  la  vraifemblance  ,   &  ne  chan- 
gent la  Scène  que  dans  les  enrie*Aéles,  afin  quô 
pendant  cet  intervalle ,  les  Aéteurs  foient  cenfés 
avoir  fait  là  chemin  nécefîàire  ;  &' ,  par  la  même 
raifon  ,  ils  changent  rarement  la  Scène  d'une  Ville 
à  une  autre  i  mais  ceux  qui  mcprifent  ou  violent 
toutes  les  régies  ,  fe  donnent  cette  liberté.  Ces 
Auteurs  ne  fe  font  pas  même  de  fcrupule  de  tranf- 
porter  tout-à-coup  la  Scène  de  Londres  au  Pérou. 
Shakefpear  n'a  pas  beaucoup  refpcctc  la  régie  d^ 
l'unité  de  Scène  y  il  ne  faut  que  parcourir  fes  Ou- 
vrages ,  pour  s'en  convaince.  Scène  eft  auffi  une 
divifion  du  Poème  Dramatique ,  déterminée  par 
rentrée  d'un  nouvel  Aéleur  :  on  divife  une  Pièce 
en  Aâes ,  &  les  Aftes  en  Scènes.  Dans  plufieurs 
Pièces  imprimées  des  Anglois ,  la  différence  des 

Scènes 


s  c  k  tTi 

Scènes  n'eft  marquée ,  que  quand  le  lieu  de  la 
•Scène  &  les  décorations  chaaeenc  ;  cependant  la 
Scène  cà  proprement  compolee  des  Aâ:eurs  qui 
font  préfens  ou  intérellés  à  l'aâion.  Aiiifî  »  quand 
un  nouvel  Aâeur  paroïc  »  ou  qu'il  fe  retire ,  Tac-» 
tioti  change  \  &  une  nouvelle  Scène  commence* 
Les  Anciens  nemettoient  jamais  plus  de  trois  Per« 
Tonnages  fur  la  Scène ,  excepté  les  Choeurs ,  dont 
le  nombre  n'étoit  pas  limité  :  les  Modernes  ne  fe 
font  point  aftreints  à  cette  régie.  Corneille,  dans 
l'examen  de  fa  Tragédie  d*Horace ,  pour  juftificr 
le  èoup  d'épée  que  ce  Romain  donne  à  la  fœur 
Camille ,  examine  cette  queftion ,  s'il  eft  permis 
d  enfat^lanter  la  Scène  i  Et  il  décide  pour  l'afEr* 
mative 9 fondé ,  (^.  fur  ce  qu'Ariftote  a  dit,  que 
pour  émouvoir  puifTamment ,  il  falloit  faire  voir 
de  grands  déplaiGrs ,  des  biefTures ,  &  même  des 
morts»  i<>.  fur  ce  qu'Horace  n'exclut  dé  la  vue  des 
Speéfcateurs ,  que  les  évéïiemens  trop  dénaturés , 
tels  que  le  fèftin  d'Aftrée ,  le  maflfacre  que  Médée 
fait  de  Tes  propres  enâtns  :  encore  oppofe-t  il  un 
exemple  de  Séneque  au  précepte  d'Horace  ;  &  il 
prouve  celui  d'Ariftote  par  Sophocle  »  dans  une 
Tragédie  ,  où  Ajax  fe  tue  devant  les  Speâa- 
teurs.  Cependant  le  précepte  d'Horace  n'en  pa« 
roit  pas  moins  fondé  dans  la  nature  6c  dans  les 
moeurs.  !'•  Dans  la  nature  :  car  enfin ,  quoique  la 
Tragédie  fe  propofe  d'exciter  la  terreur  ou  la  pi* 
tié  »  elle  ne  tend  point  à  ce  but  par  des  Speâa^ 
clés  barbares  >  &  qui  choquent  l'humanité.  Or , 
les  morts  violentes  ^  les  meurtres ,  les  aCTaflinais ,  le 
carnage  »  infpirenttrop  d'horreur  ;  &  ce  n'eft  pas 
l'horreur ,  mais  la  terreur  qu'il  faut  exciter,  x^.  Les 

Tome  IIL  H 


iî4  S  C  É 

mœurs  n*y  font  pas  moins  choquées.  En  effet, 
quoi  de  plus  propre  à  endurcir  le  cœur,  que  Ti- 
mage  rrop  vive  des  cruautés  !  Quoi  de  plus  con- 
traire aux  bienféances ,  que  des  aâions  dont  Tidée 
feule  eft  effrayante  i  Les  Grecs  &  les  Romanis , 
quelque  polis  qu'on  veuille  les  fuppofer  ,  avoient 
encore  quelque  férocité  :  chez  eux  le  Suicide  paf- 
foit  pour  grandeur  d  ame  ;  chez  nous ,  il  n'eft 

Îiu'une  frénéfie  y  une  fureur  :  les  yeux  qui  fe  repaif- 
oient  au  Cirque  des  combats  des  Gladiateurs ,  ôc 
ceux  mêmes  des  femmes  qui  prenoient  plaifîr  à 
voir  couler  le  fang  humain,  pouvoienc  bien  en 
foucenir  l'image  au  Théâtre  :  lés  nôtres  en  feroient 

-bleffés  ;  ainfi ,  ce  qui  pourroit  plaire  relativement 

à  leurs  mœurs ,  étant  tout  à  fait  hors  des  nôtres , 

'  c'eft  une  témérité  d'enfanglanter  la  Scène.  L'ufage 

vCft  encore  fréquent  chez  Anglois,  &  Shakefpear 
fur  tout,  eft  plein  de  ces  (ituations.  M.  Grerfèt  a 
voulu  les  imiter  dans  fa  Tragédie  d'Edouard  i  le 
goût  de  Paris  ne  s*eft  pas  trouvé  conforme  au 
goût  de  Londres.  Il  eft  vrai  que  toutes  fortes  de 
morts ,  même  violentes  ,  ne  doivent  point  être 

.  bannies  du  Théâtre.  Phèdre  &  Inez ,  empoifon- 
nées  r  y  viennent  expirer.  Jàfon  dans  la  Médée 
de  Longe  -  Pierre ,  &  Orofman  dans  Zaïre ,  s'ar- 
rachent la  vie  de  leur  propre  main  ;  mais ,  outre 
que  ce  mouvement  eft  extrêmement  vif  &  rapide  > 
on  emporte  ces  perfonnages;  on  les  dérobe  promp- 

•  tcment  aux  yeux  des  Speftateurs ,  qui  n'en  font 
point  blelTés ,  comme  îls  le  feroient ,  s'il  leur  fal- 
loir foutenir  quelque  tems  la  vue  d'un  homme 
qu'on  fuppofe  maflacré  &  nageant  dans  fon  fang. 
L'exemple  de  nos  voiflns ,  quand  il  n'eft  fondé 


s  c  k  tf^ 

<^tfe  fur  leur  façon  de  penfer ,  qui  dépend  du  teni'*' 
pérammenc  &  du  climat ,  ne  devient  point  une 
loi  pour  nous ,  qui  vivons  fous  un  autre  horifon  ^ 
&  dont  les  mœurs  font  plus  conformes  à  Thuma- 
nité.  Il  doit  y  avoir  une  conduite  dans  chaque 
Scène  ,  comme  dans  1»  total  de  la  Pièce.  Toutes 
les  fois  qu  un  Aûeur  entre  ou  fort  du  Théâtre  * 
Tan  exige  que  le  Speûateur  foit  inftrutt  des  mo- 
tifs qui  Ty  déterminent.  Corneille  eft  le  premîet 
qui  ait  pratiqué  cette  régie  fi  belle  &  fi  nccedaire 
de  lier  les  Scènes  >  &  de  ne  faire  paroître  fur  le 
.  Théâtre  aucun  Perfonnage  fans  une  raifon  évi-- 
dente.  Les  Perfonnages  importans  doivent  tou- 
jours avoir  une  raifon  d'entrer  &  de  fortir;  & 
quand  cette  raifon  n'eft  pas  afTez  déterminée»  il 
feut  qu'ils  fe  donnent  bien  de  garde  de  dire ,  je 
fors ,  de  peur  que  le  Speftateur ,  trop  averti  de  la 
faute  y  ne  dife  :  Pourquoi  fortez-vous  ?  Plus  il  eft 
difficile  de  lier  toutes  les  Scènes  d'une  Tragédie  ^ 
plus  cette  difficulté  vaincue  a  de  mérite;  mais  il 
ne  faut  pas  la  furmonter  aux  dépens  de  la  vraî*^ 
femblance  &  de  l'intérêt.  Ceft  un  des  fecrets  de 
ce  grand  Art  de  la  Tragédie ,  inconnu  encore  à  la 
plupart  de  ceux  qui  Texercent.  Ce  n'eft  pas  tout  ; 
chaque  Scène  veut  encore  la  même  perfedion.  Il 
faut  laconfidérer,  au  moment  qu'on  la  travaille , 
.  comme  un  ouvrage  entier  qui  doit  avoir  fon  com- 
mencement, fes  progrès  &  fa  fin.  Il  faut  qu'elle 
marche  comme  la  Pièce  ;  &  qu  elle  ait ,  pour  ainfi 
dire ,  fon  expofition  ,  fon  nœud  &  fon  dénoue- 
ment. J'entends  par  fon  expofition,  l'état  où  fe 
trouvent  les  Perfonnages,  &  fur  lequel  ils  dclibè- 
ruit  ;  i'cutends  par  fon  noeud ,  les  intérêts  ou  les 

H  ij 


ii«  sel; 

fenrimens  qu*un  des  Perfonnages  oppofe  alix  dé- 
/îrs  des  autres  ;  &  enfin  par  (on  dénouement.  Té- 
tât de  fortune  ou  de  paillon  ,  où  la  Scène  doit  les 
laiflTer.  Après  quoi  l'Auteur  ne  doit  plus  perdre  de 
tems  en  di'fcours ,  qui ,  tout  beaux  qu'ils  feroient , 
àuroient  du  moins  ia  froideur  de  Tinutilité. 

Toute  première  Scène  ,  dit  Corneille ,  qui  ne 
<lonne  pas  envie  de  voir  les  autres ,  ne  vaut  rien. 
Apres  une  Scène  de  politique  ,  il  n*eft  guères  pof- 
fible  qu  une  Scène  de  tendrelîe  puiffè  réuffîr.  Le 
c<Eur  veut  être  mené  par  degrés  :  il  ne  peut  pafler 
rapidement  d'un  fujet  à  un  autre  ;  &  toutes  les 
fois  qu'on  promené  ainfi  le  Specftateur  d  objets  en 
objets ,  tout  intérêt  cefle.  Ceft  une  des  raifons  qui 
empêchent  prefque  toutes  les  Tragédies  de  Cor- 
'  neille  d'être  touchantes.  Le  tems  nous  a  appris 
que ,  quand  on  veut  mettre  la  politique  fur  le 
Théâtre ,  il  feut  la  traiter  comme  Racine ,  y  jetter 
de  grands  intérêts ,  des  paflîons  vraies  ,  &  de 
grands  mouvemens  d'éloquence  *,  ôc  que  rien  n'eft 
plus  néceflTaire  qu'un  ftyle  pur ,  noble ,  coulant 
Ôc  égal ,  qui  fe  foutienne  d'un  bout  de  la  Pièce  à 
l'autre* 

Tout  doit  être  aflion  dans  un  Drame  )  &:  fur- 
tout  dans  la  Tragédie  :  non  que  chaque  Scène 
doive  être  un  événement  ;  mais  chaque  Scène  doit 
fervîr  à  nouer  ou  à  dénouer  l'intrigue.  Chaque  dif- 
cours  doit  être  préparation  ou  obftacle. 

SCkNES  ÉPISODIQUES.  Il  eft  une  forte  de  Scènes 
épifodiques,  dont  nos  Poètes  nous  oflfrent  peu  d'e- 
xemples ,  6c  qui  me  paroiflent  bien  naturelles.  Ce 
font  des  Perfonnages  comme  il  y  en  a  dans  tout 


s  C  E  1)7 

le  monde  &  dans  les  familles  >  qui  fe  fourrent  par- 
tout fans  être  appelles  ;  &  qui ,  Toit  bonne  ou 
mauvaife  volonté  ,  intérêt ,  curiofitc ,  ou  quelque 
motif  pareil ,  fe  mêlent  de  nos  affaires ,  &  les  ter- 
minent ou  les  brouillent  malgré  nous.  Ces  Scènes 
bien  ménagées ,  ne  fufpendroient  point  l'intérêt  ; 
loin  de  couper  Tadion ,  elles  pourroient  Taccélé- 
ren  On  donnera  à  ces  întervenans  le  caraâère 
qu'on  voudra  :  rien  n'empêche  même  qu  ou  ne  les 
faflè  contrafter.  Us  demeurent  trop  peu  pour  fati- 
guer. Ik  relèveront  alors  le  caraÂcre  auquel  on 
les  oppofera.  Telle  eft  Madame  Pernelle  dans  le 
Tartuffe  >  &  Antiphon  dans  l'Eunuque. 

5CkNES  DE  VALETS.  Les  ptaifanteries  d'un  Va- 
Ict ,  &  fon  avidité  pour  l'argent ,  fons  très  grof- 
ficres.  On  n'a  que  trop  long-tems  avili  la  Comédie 
par  ce  bas  Comique  ^  qui  n'eft  point  du  tout  Co- 
mique. Les  Scènes  de  Valets  6c  de  Soubrettes  ne 
font  bonnes,  que  quand  elles  font  abfolumentné* 
cedaires  à  Fintcrêt  de  la  Pièce  ,  &  quand  elles 
renouent  l'intrigue  :  elles  font  infipides  dès  qu'on 
ne  les  introduit  que  pour  remplir  le  vaide  de  la 
Scène  ;  6c  cette  infipidité  >  iointe  à  !a  bafTeiTe  des 
difcours ,  deshonorent  un  Théâtre  fait  pour  amu- 
fer ,  &  pour  inftrqirç  les  honnêtes  gens.  Ces  Scè- 
nes 9  où  les  Valets  font  l'amour ,  à  l'imitation  de 
leurs  Maîtres ,  font  enfin  profcrites  du  Théâtre 
avec  beaucoup  de  rai  fon.  Ce  n'efl:  qu'une  Pai- 
rodié  baflè  &  dégoûtante  des  premiers  Perfon- 
nages. 

SCENES  DOUBLES.  Scènes  dans  tefquelles  deux 
Perfonnages   s'entretiennent    de    leurs  intéfêts> 

Hiij 


*i8  S  c  k 

tércts  particuliers ,  d*un  côte ,  tandis  que  deux  au- 
tres en  font  autant  du  leur.  On  ne  peut  donner  dq 
plus  bel  exemple  de  ces  fortes  de  Scènes ,  que  la 
dixième  de  TAfte  troifieme  du  Bourgeois  Gentil^ 
homme ,  où  Ton  voit  Cléonte  &  Lucile ,  qui  font 
amoureux ,  Ce  faire  des  reproches ,  bouder  tour 
à  tour ,  &  enfin  fe  racconunoder  ;  &  Covielle  Se 
Nicole ,  leurs  Valets  »  faire  de  même  de  leur  côte 
ôc  à  leur  manière. 

NicoLi  â  Lucile. 
Pour  moî ,  j'en  ai  été  toute  (candaliiSe* 

L  0  C  X  L  E. 

Ce  ne  peut  être,  Nicole ,  que  ce  que  je  dis  ;  mais  le  Toilâ« 

Cléonti  a  Coviel  e« 
Je  ne  veux  pas  feulement  lui  parler. 

CoVI£LL£« 

Je  veux  vous  imiter. 

Lucile. 
Qu*efl-ce  donc,  Cléonte  ,  qu'avez- vous  î 

N  I  c  o  t  c. 
Qu*as*cu  donc>  Covielle  f 

L  D  c  I  t  c. 
Quel  chagrin  vous  poflede  ! 

Nicole. 
Quelle  mauvaife  humeur  te  tient  î 

L  0  £  I  L  E. 

Etes-vous  muet ,  Cléonte  ? 

Nicole. 
As-tu  perdu  la  parole  ,  Covielle  f 

C  L  i  o  H  r  s. 
Que  f  oiU  qui  eft  fcélérat  ! 


s  C  fe  %x^f 

CoVIELLit 

Que  cela  efi  Judas  ! 

L  U  C  I  L  t. 

Je  vois  bien  que  la  rencontre  de  tantàt  a  troublé  TOtre 

Cléonte  â  CovielUm 
Ah  !  ah  !  on  voit  ce  qu*on  a  fait. 

N  I  c  o  I.  B. 
Notre  accueil  de  ce  matin  t*a  fait  prendre  la  chèyré^ 

CoviELLii  Cléonte^ 
On  a  deriné  Tenclavure. 

L  u  c  1 1. 1. 

N'eft-il  pas  vrai,  Clétnte  ^  que  c'efl-U  le  fujet  de  T9tra 

4épit  i 

C  L  é  o  M  T  !• 

Oui ,  perfide  i  ce  Teft. 

CoviELLfii  Nicole» 
Qu*eu-cî  9  qu*eu-mi, 

L  u  c  I  L  E* 

VoiU  bien  du  bruit  pour  un  rien*  Je^  veux  vous  dirç  i 
Cléonte  t  le  Hijet  qui  m*afaitce  matin  éviter  votre  abord, 

C  L  é  o  M  T  E  voulant  s*en  alleu 

Non  ,  je  ne  veux  rien  écouter. 

Nicole  à  Covielle» 

Je  te  veux  apprendre  la  caufe  qui  nom  a  fait  pailc^ 

TÎtC. 

CoviELLB  voulant  i^en  aller. 
Je  ne  veux  rien  entendre. 

L  0  c  I  L  E  fuivant  Cliome. 
Sachea  que  ce  matin  •  •  •  • 

^  C  L  É  o  M  T  I« 

Non  ,  vous  dîsvje. 

N I  c  o  X  s  fuivant  Covietle» 
Apprcns  ^ye , .  •  t  •  * 

H  Vf 


^a«  s  c  fe 

Ken  y  traltrellê. 


Ecoutez^ 

Point  d^affidre. 

^aiiTe^moi  dire* 

Jt  ftis  foucd. 

ICléonte. 

Non, 

CoyicUe; 

Point, 

Arrête:», 

Chanfons, 

Entcn9-moi« 

Sagatelle, 

,Un  moment, 

X 

.pQ^nt  du  touti 

N  I  c  o  L  i« 

Un  peu  de  patience, 

C  o  V  I  £  I.  L  B« 

Tarare. 

L  u  c  I  L  x« 

Deux  paroles* 

C  L  E  o  M  T  B« 

Non ,  c*en  efl  fait. 

Nz  co«.|i« 
lin  mou 


l^  u  c  I  ^  E* 

C  L  é  o  M  T  s. 
N  I  c  o  L  B, 

» 

COVIBLLI* 
Il  U  C  I  L  X» 

C  L  ï  O  M  T  i; 

N  I  C  O  L  S, 
li  U  C  I  L  B, 

Cl  ûo  »ru 
Ni  COL  u 

COVIXLLB» 
L  U  c  I  L  B« 

C  L  i  O  N  T  b; 


s  c  k  lit 

Covielli. 
plus  de  commerce. 

L  u  c  I  L  E  s^arritantm 

Hé  bien ,  puUque  vous  ne  voulez  pas  m*écouter  ^  der 
Bieurez  dans  votre  penfée ,  8c  faites  ce  qu'il  vous  plam» 

Nicole  s*arritant  aujj^m  f\ 

Puisque  tu  £ûs  comme  cela ,  prens*le  comme  ta  vou;^ 
dras. 

Cl e  o m t X  fe  retournant  vers  LuciU% 

Sçachons  donc  le  fiijet  d*un  fi  bel  accueil. 

L  u  o  I  L  É  5*en  allant  dfon  touri 

U  ne  me  plait  plus  de  le  dire* 

CoviiLLEjè  retournant  vers  NicoUi    . 

Apprens-nous  un  peu  cette  bifloire*  :ji 

Nicole  s^en  allant  de  mime; 

Je  ne  veux  plus ,  moi ,  te  rapprendre. 

C  L  s  o  N  T  E  fuivant  Lucile* 

Dites-moi» 

L u  CI  L  s  s'en  allant  toujoursi 

Non  9  je  ne  veux  rien  dire* 

CoviELLE  fuivant  NicoUê 

Conte-moL 

Nicole  s*en  allant  toujours^ 

Non ,  ]c  ne  conte  rien. 

G  L  E  O  N  T  E* 

De  grâce. 

L  D  c  I  L  E« 

.   Non,  vous.dif-je« 

Coviellb; 
Par  charité. 

Nicole* 
Point  d'afiàire* 

c  L  s  0  II  T  i; 

Je  voui  en  prie* 


m 


se  È 

L    U    C    I   Ir  I« 

* 

COVIELLI* 
N  I  C  •Lit 

Cl  lO  M  T  U 
Lv  Clh  M. 

Cq  y  II  1 1 1« 

N I  c  p  t  s. 


Laiflêz-moL 
Je  t'en  conjure. 
Ote-toi  de-li. 
tticile* 
Nom  * 

c 

Nicole. 
Point» 

Au  nank  des  Dieux  f 

L  u  c  1 1 1« 

Je  ne  vcu*  pas. 

C0VIILI.14 
Parle-moi» 

Nicole, 
Point  du  tout. 

,     Ç  LBOMT  It 

'  EdairciiTez  mes  doutes.  . 

*  '  '.  ' 

Lu  CI  lié     - 
Non ,  je  n'en  ferai  rien. 

GuériiIè2S-moi  l'efprit, 

N  ifcO  o.  L  V 
Non ,  il  ne  me  plait  pas. 

Hé  bien ,  puifque  vous  vous  foucitz^R  peu  de  me  tirer 
de  peine  «  éc  de  vou^aftifier ,  vous  me  yo]^e2»  ingratte  » 
pour  la  dernière  fois;  aC  je  vais  loin  de  vous  mourir <k  dou- 
leur &  d'amour. 

Covi S thM  d  Nicolei 

'  .        ut    y    •'     "    '     " 

Et  moi ,  je  vais  Gmrt  Cti  p^« 


s  C  E  lit 

L  u  c  I  L  E  d  Cléonte  »  gui  veut  finira 
Cléonte. 

N I  c  o  L  1  *i  Covielle  ^  qui  s*en  va  êi^% 

Covielie* 

C  L  B  o  M  T  s  s* arrêtant. 
Hé! 

CoviBLLB  s*arritantn 
Plaît-îl  ? 

L  u  c  I  L  B« 

Oà  allez-vous  ? 

C  L  E  O  K  T  f  • 

OÙ  je  TOUS  ai  die* 

CoviSlLt. 

Nous  allons  mourir. 

L  u  c  I  L  t. 

Vous  allez  mourir  »  Cléonte  ? 

C  L  £  O  Mt  T  !• 

Oui^  cruelle  y  puisque  vous  le  voulez^ 

L  u  c  I  L  E, 
Moi  9  je  veux  que  vous  mourriez  ! 

Ils  en  viennent  enfin  à  réclaircifTement  6c]  iû 
raccommodement.  Rien  n'eft  plus  propre  que  cet 
exemple,  à  faire  voir  avec  quel  art»  quelle  nne(Iè  , 
quel  jeu  &  quelle  vivacité  ces  Scènes  doubles  doi- 
vent être  conduites ,  &  comment  elles  doivent  erre 
dialoguées»  pour  ne  point  mettre  de  confudon  dans 
refpiit  du  Spedatear ,  &  pour  ramener  rintérêc 
fubalterne  au  principal.  Ces  fortes  de  Scènes  biea 
maniées  y  font  un  effet  admirable  fur  le  Théâtre» 

SCEVOLE  »  Tragédie  de  Duryer ,  1^4^. 

Scevole  fiit  joué  encre  Rodogune  Bc  Héracllus.  Quoî^ 
que  fort  inférieur  aux  Pièces  de  Corneille ,  on  y  récent* 
noit  la  même  manière  ;  mais  avec  bien  inoins  de  force 
fc  lans  aucun  de  ces  traits  ^  qui ,  dans  Corneille ,  annon* 
ççnt  le  grand  Poëte  fie  Thomme  (îipérieur,  Les  Romaîm 


,114  SCI 

de  du  Ryer  (ont  les  mêmes  que  ceux  de  Corneille  ;  leurs 
caraâères  ont  la  même  grandeur  &  les  mêmes  défauts» 
Cette  Pièce  plairoit  encore ,  fur -tout  â  ceux  qui  p^fé- 
xcnt ,  au  plailîr  d'être  vivement  émus  pendant  la  rcpré- 
ièntation  ,  l'avantage  d'emporter  du  Théâtre  un  fenti* 
ment  qui  élève  leur  ame ,  &  qui  la  fortifie  ;  &  ii  le  Sce- 
vole  étoit  remis  .avec  les  correâions  que  le  progrès  de 
l'art  &  du  goût  ont  rendu  néccilaires  j  peut-être  auroit- 
il  un  grand  (iiccès. 

SCIP  ION  y  Tragédie  de  Pradon  ,  xS^j.   , 

Ce  Héros ,  combattu  par  l'amour  de  la  gloire  »  &  par 
les  tendres  fentimens  qu'il  a  conçus  pour  Ifpérie  %  lû éce 
d'Annîbai ,  fà  priiônnicre,  remplit  les  premières  Scènet 
du  détail  de  fbn  amour,  en  attendant  Tefitrevue  qu'il  doit 
avoir  avec  le  Héros  Carthaginois.  Ifpérie   ne  l'aime 
point  ;  elle  préfère  Luceïus ,  rrince  allié  de  Cartha^e  » 
a  qui  fes  parcns  l'ont  promile.  Celui-ci  apprend  qu'An- 
tiibal  a  propofé  i  Scipion  la  ToaÀn  de  fa  nièce ,  pour  gage 
de  la  paix  qi]|'il  veut  conclure.  Dans  le  deilcin  d'empe« 
cher  ce  mariage ,  &  d'enlever  Upérie,  il  attaque  le  camp 
des  Romains.  Scipion  rompt  toute  négociation  avec  An- 
Dibal.  On  court  aux  armes  ;  les  Carthaginois  (ont  vain- 
cus ;  &  Luceïus  efl  fait  prisonnier.  Scipion  ,  partagé 
*•"  entre  la  pitié  ,  l'amotir  &  la  gloire ,  fait  fe  vaincre  enhn 
^  '3lil-ménic ,  &  cède  Kpérie  à  fon  Rival.  Le  grand  Scipion  » 
^  •:  ce  fameux  vainqueur  deCarthage,  n'eâ,  dans  cette  Tra- 
.  ;  jg'édie  >  qu*un  fen&ron  &  galant  Petit- Maître.  C'eft  dire 
^.  coinbien  ce  r61e  efl  mal  fait ,  &  jufqu'â  quel  point  le 
^'l^cintre  de  Kégùlus  2l  pris  le  change   dans  le  carac- 
« ''l'tére  de  Scipion.  L'Auteur  ne  donne  pas  une  plus  grande 
3  vidée  d'Annibal,  &  fait  de  Luceïus  un  jeune  étourdi.  Je 
i^t-ne  parle  ni  des  Confidens  inutiles,  ni  du  rôle  poillche 
d'Erixene  ,  qu'il  falloit  fupprîmer.  J'ai  été  plus  content 
**lie  celui  d'Ifpérie  ;  mais ,  en  général ,  cette  Pièce  efl  très- 
médiocre. 

SaPION  V AFRICAIN,  Tragédie  d$Defmarets,  i^^p. 

'J'     Scipion  afiiége  Carthagène.  Dans  cette  Ville  fe  trouve 

^'  Olinde  ^  PrincefTe  Efbagnole  »  accordée  en  mariage  à 

'  Lucidan  ,  Frmcc  des  Celtibériens,  Garamante ,  Prmce 

f  aUié  des  Carthaginois ,  Amant  rébuté  d'O- 


SCI  s  C  Y  fi| 

ïinic  i  offire  à  Scîpton  de  lui  livrer  U  Ville ,  s*il  veut 
liii  donner  Olinde.  Sctpion  accepte  la  propo/ition  ^  &  (e 
rend  maître  de  Carthagène.  Pendant  la  prife  de  cette 
Place,  Lucidan  ,  qui  a  appris  la  trahifon  de  Garamante» 
rencontre  ce  dernier ,  le  combat  «  &  le  blefle  dangereih^ 
fement.  Cependant  Olinde ,  prifbnniere  des  Romains  ^ 
cil  préfêntée  à  Scipion  ,  qui  en  devient  amoureux.  La 
confiance  de  la  PrincelTe  pour  Lucidan  »  &  la  gloire  de 
Scipion  ,  combattent  le  fentiment  que  Tamour  in(pire  à 
ce  grand  Capitaine.  Non-(èulement  Scipion  renonce  à 
(on  amour  pour  Olinde  ;  mais  il  rend  cette  Princeiïe  à 
Lucidan ,  à  qui  il  accorde  la  liberté.  Dans  le  moment 
arrivé  Garamante  9  qui  fbmme  Scipion  de  (a  parole.  Cet 
incident  jette  Olinde,  Lucidan  &  Scipion  dans  une 
grande  perplexité.  Heureufement  Hianifbe,  Princeffè 
des  Ifles  fortunées ,  que  Garamante  a  aimée ,  &  qu'il  a 
abandonnée  pour  Olinde ,  arrive  dansée  moment  ;  elle 
rappelle  à  Scipion  la  promeiïè  qu*il  lui  a  faite  de  lui 
rendre  (bn  infidèle  Amant.  Comme  cette  promefle  â  pré- 
cédé celle  de  Scipion  à  Garamante ,  il  abandonne  ce 
dernier  i  Hianin>e«  C'eft  par  ce  dénouement ,  que  la 
Pièce  efl  terminée.  En  général,  cette  Tragi-Comédie 
eft  durement  &  bafTement  verfîfiée  ,  le  (ujet  mal  conduit , 
êc  encore  plus  mal  dénoué.  Cependant  on  y  trouve  des 
fonds  de  ^nes  afTez  heureufement  imaginées ,  &  qui , 
en  d'autres  mains ,  auroient  pu  devenir  intérefîantes. 

SCYTHES ,  {les)  Tragédie  de  M.  de  Voltaire  y  1767. 

Lie  célèbre  Auteur  qui  a  dé}a  mis  avec  tant  de  Hiccès 
fur  la  Scène ,  les  tableaux  contraftés  des  Mahométans 
&  des  Chrétiens ,  des  Américains  5c  des  Efpagnols ,  des 
Chinois  &  des  Tartares ,  a  voulu  depuis  enrichir  notre 
Théâtre  du  fpeâacle  des  mœurs  f^veres  des  Scythes , 
en  opposition  avec  le  fafte  orgueilleux  des  anciens  Fer- 
iàni.  La  fiiblime  iimpliçité  de  la  nature  (àuvage  a  été 
lentie  par  l'Amateur  éclairé  &  (ans  prévention  ;  cVd 
en  revoyant  cette  Pièce  ,  que  le  Public  en  développera 
les  beautés ,  &  les  mettra  au  rang  des  chef-d'oruvres  qui 
ibnt  en  poileffion  de  plaire. 

Qui  voit-on  d'abord  (tir  la  Scène  f  Deux  Vieillards 
auprès  de  leurs  cabanes  1  des  Bergers ,  des  Laboureurs. 


itf  s  Cï      SEC      SE  J 

De  qui  parlet-on  ?  D*unc  fille  qui  prend  foin  de  la  vielt^ 
leile  de  fon  père  ^  &  qui  fait  le  fèryice  le  plus  pénible. 
Qui  époufè-t  elle  f  Un  Pâtre ,  <}ui  n^eft  jamais  lorti  des 
champs  paternels.  Les  deux  Vieillards  s*aiTeyent  fur  uil 
banc  de  gazon  ;  que  des  Aâeurs  habiles  pourroient  faire 
valoir  cette  iîmplicité  ! 

Ceux  qui  fè  connoiïïènt  en  déclamation  &  en  expref- 
£on  de  la  nature  ,  fèntlront  fiir-tout  quel  effet  pourroient 
faire  deux  Veillards  ,  dont  Tun  tremble  pour  fon  fils  f  8c 
l'autre  pour  fon  gendre  ^  dans  le  tems  que  le  jeune  Paf- 
tcur  efl  aux  prifes  avec  la  mort.  Un  père  affoibli  par  l'âge 
&  la  crainte  ,  qui  chancelle  ,  qui  tombe  fur  un  fiége  de 
moufle ,  qui  (e  relevé  avec  peine  »  qui  crie  d*vne  voix 
entre  -  coupée ,  qu'on  coure  aux  armes ,  qu'on  vole  au 
fccours  de  fbn  fils  ;  tm  ami  éperdu  qui  partage  fes  dou- 
leurs En  ÙL  foibleffc  »  qui  Taide  d'une  main  tremblante  i 
fe  relever;  ce%éme  père,  qui,  dans  ces  momens  de 
'fainfTement  &  d'angoillè,  apprend  que  Ton  fils  eÛ  tué  ; 
&  qui ,  le  moment  d'après  ,  apprend  que  fon  fils  efl 
vengé  %  &c«  &c. 

SECRET  RÉVÉLÉ  y  {le)  Comédie  en  un  Me^  en  Profe  » 
far  CAhlé  de  Brujeis ,  au  Théâtre  François  ,  i  é^o. 

Cette  Pièce  doit  fbn  origine  â  l'aventure  d'un  Roulief 
qui  conduifoit  une  Voiture  de  Vin  de  grand  prix.  Les 
cerceaux  d'un  des  tonneaux  fe  caflèrent  :  le  vin  s'enfuit  : 
le  Charretier  n'épargna  rien  d'abord  pour  Tempécher  de 
couJer  ;  mais  tous  fes  foins  furent  inutiles.  A  la  fin  il 
prit  fbn  parti  :  ce  fut  de  profiter  de  fbn  malheur  ;  6c  en 
profita  fi  bien ,  qu'il  s'enivra  ,  &  oublia  fà  perte.  Cette 
Scène  efl  agréablement  répétée  dans  cette  Comédie  ,  & 
lice  à  une  intrigue,  dont  le  but  efl  la  découverte  d'un  en- 
levé ment.  Thibaut  ivre,  en  révèle  lemyflère  â  Léandre , 
êc  s'applaudit  de  fa  difcrétion. 

SÉJâNUS  ,  Tragédie  de  Magnon ,  i6j^6. 

Séjanus,  Favori  de  TEmpercur,  a  formé  le  deffein  de 
détruire  la  famille  régnante,  d'afTafTiner  fbn  Maître ,  & 
de  s'ouvrir  un  chemin  au  Tr6ne ,  par  l'hymen  de  Livie , 
veuve  de  Drufc ,  fils  de  l'Empereur.  Il  fait  îndifcrctte- 
icent  part  de  fa  conjuration  à  Livie  :  celle  ci  en  avertit 


s  É  L  S  É  M  117 

Tibère  ;  &  Séjanus  cft  confondu  chpféftnce  de  ce  Prince , 
pir  la  perfbnne  même  à  qui  il  vient  de  confier  (on  Ctctcu 
Il  eu  audi-tot  conduit  au  Sénat  pour  y  être  jugé.  On  en- 
tend un  bruit  confus  :  Tibère  croit  que  la  populace  a  pris 
les  armes  pour  défendre  Séjanus  :  on  vient  le  raflTurer  ^ 
&  lui  dire  ^ue  ce  perfide  ,  s'appercevant  que  le  Sénat , 
prêt  de  le  condamner ,  n'étoit  plus  incertain  que  du  choix 
du  fuppUce,  pour  (e  dérober  à  cet  affront ,  aroit  arraché 
répée  de  Tun  de  (es  Gardes  v  &  (è  Tétoit  plongée  dans  le 
feiiu 

SELEUCUS^  Tragédie  de  Montauban  y  i6^u 

Laodice  ,  Reine  de  Syrie  >  abufànt  de  la  loi  qui  or- 
donne que  les  Rois  (ont  ceniés  réener  jufques  au  moment 
de  rinhumation  ,  refu(e  ,  depuis  vingt  ans  ,  de  rendre 
ce  devoir  à  fon  époux  y  différant  toujours  cette  triilc 
cérémonie ,  qui  doit  mettre  un  à  l'autorité  dont  elle  ne 
(è  laïïe point  de  jouir ,  &  la  faire  paflèr  entre  les  mains 
de  (on  nls  Séleucus.  D'un  autre  côté  y  Olimpie  f  Reine 
d'EpIre ,  a  ulurpé  la  fouverainc  puiflance ,  en  vertu  du 
teftamcnt  du  feu  Roi  (bn  mari ,  au  préjudice  du  Prince 
Antigonus  (bn  fils,  qui  regarde  cet  Adle  comme  (Uppo(e  : 
ces  deux  Reines  ont  eu  g  a  erre  cnfemble.  La  Reine  de 
Syrie  a  appelle  à  fon  (ecours  Eu  menés ,  Roi  de  Cappa- 
doce,  à  qui  elle  a  promis  Alcionée  ,  (à  fille ,  en  mariage  : 
&  Olimpie  ,  en  offrant  la  fienne  ,  nommée  Eriphile  y  à 
Araxe  ,  Roi  de  Bythinie,  s'eft  fortifiée  par  ce  fecours. 
Enfin  elles  font  la  paix  ,  8c  conviennent  de  la  cimenter 
par  un  double  hymen ,  &  de  donner  la  Princeflê  Alcyo- 
née  à.  Antigonus  ;  &  la  fœur  de  ce  dernier  ,  au  Prince 
de  Syrie. 

SÉMIRAMIS  ,  Tragédie  de  Gilbert  y  16^6. 

Ninus ,  Roi  des  Afryrîens ,  amoureux  de  Sémiramîs  , 

femme  de  Ménon ,  Général  de  (es  Armées  y  lui  propofc 

de  répou(cr,  en  faifanc  divorce  avec  fon  miri.  Il  confie 

fbn  deflein  à  la  Princeife  Solarme  (à  fille  ,  Se  lui  promet 

de  Tunir  à  Ménon.  La  PrincefTe  accepte  cette  propofi- 

tien  avec  joie  ;  &  Ninus  fe  charge  d*en  parler  à  Ménon  , 

à  qui  il  oâfre .  avec  la  main  de  Soùrme-,  la  Couronne 

t 


tiS  5  £  M 

des  Baâriens.  Ménon  fe  défciid  d'époufer  la  PrlnceiTe  ;  X 
ajoute  «  que  !>émiraniis  feule  fait  toute  fa  félicité.  Nintts 
irrita  du  refus  de  iUénon  ^  ordonne  qu'on  lui  apporté  la 
tête  de  Sémiramis.  Ménon ,  pour  fkuver  la  vie  de  Ton 


V   « 


prévenue  de  i  inlidelite  de  Ménon  «  qu 
vouloir  écouter  cet  infortuné  époux.  Ninus  profite  de 
Terreur  de  Sémiramis  ,  &  la  réfbut  à  lui  donner  fa  main  » 
pour  fe  venger  de  Ménon.  Sémiramis  exige  par  ferment 
une  grâce  de  Ninus  ;  celui-ci  lui  jure  de  la  contenter  ^ 
pourvu,  a)0Ute-t-il,  que  ce  qu'elle  va  lui  demander 
ne  fbit  point  contraire  à  fbn  amour  pour  elle.  Cette  grâce 
efl  y  que  Ninus  lui  accorde  un  règne  de  cinq  jours  avant 
que  de  Tépoufer.  A  peine  le  Prince  eft-il  forti ,  qu'elle 
apprend  que  Ménon  s'eft  tué ,  pour  ne  pas  fbrvivre  au 
malheur  de  la  perdre  ;  &  qu*il  ne  s'étoit  réfblu  d'obéir 
au  Roi,  ^ue  pour  empêcher  ce  Monarque  de  la  faire  mou- 
rir. Sémiramis  jure  de  venger  la  mort'  de  Ménon  ;  ce 
qu'elle  fait  en  effet,  en  immolant  Ninus  aux  mânes  de 
An  époux. 

SÉMIRAMIS  t  Tragédie  de  Desfontaines  ^  1^47. 

Dans  cette  Tragédie  ,  Sémiramis  eA  fille  du  Roi  dt 
Syrie ,  &  femme  de  Ninus ,  qui  Ta*  époufee  après  la 
inort  du  Roi  de  Syrie ,  &  la  conquête  de  fes  Etats.  Sémi- 
ramis,  animée  par  l'ambition ,  la  vengeance  &  l'amour , 
demande  à  Ninus ,  pour  prix  des  viâoires  qu'elle  a  rem- 
portées pour  lui  y  UR  règne  de  trois  jours»  Ninus  y  con- 
'ient;&  après  qu'elle  cfî  indallée  fur  le  Trône,  cette^ 
Reine,  pour  le  premier  ade  de  fa  puiffance ,  ordonne 
la  mort  de  Ninus  ;  ce  aui  efl  exécuté  dans  le  mom(  nt  ; 
enfùite  elle  envoyé  offrir  fa  main  &  fà  couronne  à  Mé". 
liflrate ,  par  Oronclide  ,  fils  de  Merzabane  ,  le  Miniilre 
de  fès  volontés.  Irritée  du  refus  de  Méliflrate  $  elle  le 
£iit  arrêter  ;  mais  on  lui  rend  bientôt  la  liberté  ,  parce 
qu'il  eft  reconnu  pour  le  fils  de  Ninus  Se  de  Sémiramis  , 
qui  avoit  été  enlevé  prcfque  ^u  .moment  de  fa  naiffancc. 
Oronclide  ,  oui  pafToit  peur  le  fils  de  Merzabane  ,  fe 
trouve  celui  de  Ninus  >  èc  d'une  PrincefTè  que  ce  Prince 
avoii  époufée  avaiu  Sémiramis.  Cette  cj^rnlere  Ce  rcp^t 

de 


s  É  M  J19 

de  (biï  crime  ;  Se  implore  la  vengeance  de  Méll&rate  Se 
d'Oronclide  »  pour  la  punir  de  la  more  de  Ninus. 

SÉMIRAMIS  ,  Tragédie  de  Madame  de  Gorne^ ,  1716. 

Sémîramis  e(l  fille  de  Simma  ,  Roi  d'Arabie ,  que  Mé-«: 
non  ,  Prince  Aflyrien  ,  avoit  fait  enlever  ,  pour  vcngec 
la  mort  de  (on  fils.  Ménon  la  fait  paffer  pour  fa  fille  ,  SC 
la  fait  appeller  Nitocris.  Sèiuîramis  devient  fi  belle  ^ 
que  (es  charmes  lui  fbumettent  le  cœur  de  ce  même  Mé- 
non 9  d'un  inconnu ,  nommé  Arius ,  &  de  Ninus  ,  Roi 
d'Aflyrie.  Méhon,  ne  pouvant  la  rendre  fenfibie  ,  forme 
une  confpiration  contre  Ninus,  (on  Rival;  (01  d^fTein 
efl  découvert  :  il  eft  arrêté  :  il  prend  du  poîfôn  ,  &  /ient 
apprendre  â  'Ninus ,  que  £a  prétendue  fille  efi  Simifa- 
mis.  Arius  eft  reconnu  pour  fon  f-e-^  ;  V  Simmi ,  qui 
joue  le  rôle  de  l'Ambafiadeur  de  Zoroait:e  ,  ^ ji  de.  Bac* 
triens  ,  fè  découvre  »  Si  accorde  la  main  de  fa  fille  à 
Ninus* 

SÉMIRAMIS  y  Tragédie  de  Crébillon,  17 if* 

Le  Tujet  de  Sémiramis  offroit  au  génie  de  Crchlllon 
une  carrière  auilî  vafte  que  Tes  autres  Pièces  ;  il  pou- 
voit  s'y  déployer  à  fon  gré.  Pourquoi  donc  ne  Ta-t-il 
pas  fait  f  On  ne  le  difiingue  que  par  intervalle  ;  cepen- 
dant on  le  reconnoît.  Sémiramis  conferve  ici  fon  vrai 
caradere  y  à  quelques  remords  près.  Us  ne  feroient  point 
fuperâus  ,  s'ils  produifoient  quelques  effets  dignes  d'eux  • 
mais  elle  n'étouffe  pas  même  ion  amour  ,  après  avoir  étc 
inflruite  que  c'eil  fon  fils  qu'elle  aime.  Il  lui  échappe  en^ 
tr^autres  ces  quatre  Vers ,  dignes  d'être  ^ités  ; 

Dangereux  Ninias ,  ne  t'avois  je  formé 
Si  grand  ^  R  généreux ,  d  digne  d'être  aimé  y 
Que  pour  me  voir  moi-même  adorer  mon  ouvrage  i 
Et  trahir  la  nature ,  à  qui  j'en  dois  l'hommage  i 

SiMIR4MISj  Tragédie  de  M.  de  Voltaire  y  1748. 

Ninias ,  fils  de  Ninus  Se  de  Sémiramis  »  fous  le  nom 
d'Arface ,  Général  d'Armée  >  paroic  dans  la  première 
Tome  m.  I 


i;o  S  É  M 

Scène.  On  Ignoroit  (a  Téritable  nalflàhce  ;  8c  lul-mcme 
fc  croyoit  le  fils  de  Phradate ,  auquelNinus ,  en  mourant , 
Favoit  confié.  La  Reine  y  qui  l'avoit  vu  au  camp  ,  avoic 
conçu  de  Tamour  pour  lui.  Oétolt  par  fes  ordres,  qu*il 
arrivoit  à  fiabylone.  Il  y  apportoit  un  dépôt,  que  Phra- 
date 9  avant  de  mourir  ,  lui  avoit  recommandé  de  remet- 
tre au  Grand-Prétrc.  Ce  dépôt  contcnoit  l'Epée ,  la  Cou- 
ronne ,  le  Sceau  de  Ni'.us ,  avec  une  lettre  cachetée  > 
qui  de  voit  faire  connoitre  les  auteurs  de  la  mort  du  Roi , 
ic  la  naiffance  d*Ar(acc.  Ce  Prince  demande  à  être  pré- 
fènté  à  la  Reine  par  le  Grand- Prêtre;.  &  il  elpere  que 
pour  prix  de  Tes  fervices  ,  elle  lui  permettra  d*épou(cr 
Azéma,  Princeffe  du  Sang  Royal.  Mais  Aflur,  premier 
Prince  du  Sang ,  lui  défend  de  prétendre  à  la  main  de 
cette  Pririceïïe ,  fiir  laquelle  il  a  lui-incme  des  préten- 
tions. Sémiramis ,  accablée  de  fes  remords ,  frappée  de 
la  mort  de  fon  mari ,  qu'elle  a  fait  empoifonncr  autre- 
fois ,  vient  finir  le  premier  Aâe. 

L*amour  de  Ninîa^  &  d'Azéma  «  forme  une  partie  dit 
fécond.  Ces  deux  Amans  avoient  été  élevés  dans  le  même 
Défert  ;  &  des- lors  ils  s'étoient  juré  un  amour  inviolable. 
AfTur  voudroit  inutilement  être  un  obflacle  à  leur  ten- 
drelTe.  Ninias  lui  déclare  ^u'il  le  redoute  peu  y  Se  qu'il 
ne  craint  rien  d'un  pareil  Rival»  Cependant  Sémiramis  « 
toujours  inquîette  ,  toujours  agitée  y  avoit  fait  confulter 
l'Oracle  d'Ammcn  ;  félon  (a  réponfe  y  elle  devolt  allumer 
le  flambeau  de  l'hymen;  &  appaifer  par  un  (àcrifice^ 
dans  le  lombeau  de  Ninus  ,  les  mânes  de  ce  Prince. 

Dans  l'Aôe  fuivant ,  pour  obéir  à  l'Oracle  y  Sémira- 
mis commande  au  Grand- Prêtre  de  préparer  le  (acrifîce. 
Elle  fait  affembler  les  Grands  de  fa  Cour  y  leur  apprend 
qu'elle  doit  fe  choifîr  un  nouvel  époux ,  &  qu'elle  fixe 
fon  choix  fur  Arfâce.  Ici  l'ombre  de  Ninus  paroit  :  elle 
annoncé  â  Ninias  qu'il  régnera  dans  Babylone  y  mais  qu'il 
doit  auparavant  lui  immoler  une  viâime  fur  fon  tom-  ' 
beau.  ^  < 

Le  fecrct  de  la  naiffance  d'Arfâce  fe  découvre  au  qua-  î 
triemc  AÔe.  Le  Grand -Prêtre  l'avoit  appris  par  la  lettre  > 
de.  Ninus.  Pour  prévenir  un  iftcefle  y  il  la  communique  : 
à  Ninias  ;  ^  Sémiramis  cUe-mémc  y  lit  l'horreur  de  Ion  ' 
crime. 


s  tu  iji] 

Cependant  Tombrc  de  Ninuj  avoit  demandé  un  (àcri-i 
Sec  :  l'Oracle  Tavoit  ordonné  ;  &  c'eft  ,  avec  le  mariage 
d^Azéma ,  ce  oui  fait  la  matière  du  cinquième  AAe.  AUur 
fait  que  c'eâ  dans  Je  tombeau  de  Ninus  que  ce  lacrifica 
doit  fe  faire  ;  il  s'y  rend  en  (ècrct ,  dans  le  deflèin  d*y* 
afla/Iiner  Ninias,  Sémiramis  en  ei\  avertie  :  elle  court 
pour  défendre  fon  fils  ;  Ninias  y  va  lui-même  pour  y 
égorger  Ailur  ;  mais  ,  dans  la  fureur  qui  le  poilSde ,  il 
porte  a  fa  mère  le  coup  mortel  ^u'il  deiiinoit  à  ion  en-i 
Jiemi.  Avant  que  de  mourir ,  sémiramis  unît  fbn  fils  avec 
Azéma  ;  &  Ninias  prononce  1  Arrêt  de  mort  contre  le  per^ 
fide  Aflùr. 

Il  ne  fera  pas  hors  de  propos  de  parler  ici  de  la  ma« 
nierc  dont'cette  Pièce  fut  remifc  au  Théâtre  en  17^9,  8c 
fc  repréfente  aujourd'hui ,  qu'un  goût  plus  épuré  a  éclairé 
les  Comédiens ,  8c  qu'on  z  dégagé  le  Théâtre  des  entraves 
qui  rembarrailbienc.  La  décoration  offre ,  dans  le  fond ,  les 
dériftiles  extérieurs  d'un  yaHc  &  magnifique  Palais.  Suf 
Tune  des  parties  latérales  du  Théâtre  .  s'élève  un  iuperbe 
Temple  ;  &  fur  l'autre ,  cil  l'entrée  du  tombeau  de  Ninus 
à  côté  d'une  pyramide.  On  monte  à  l'un  &  à  l'autre  de 
cet  Edifices ,  par  des  degrés  qui  ,  indépendamment  du 
bel  effet  qu'ils  font  dans  la  compofîtion  générale  de  TAr- 
chiteâure  9  procurent  des  entrées  &  des  fort  les  aux  Ac-^ 
teurs  9  convenables  à  la  dignité  des  différentes  adions 
de  la  Tragédie.  Les  fabriques  qui  compofent  cette  déco- 
ration ,  non-fêulement  font  du  genre  le  plus  grand  &  le 
plus  propre  â  rendre  l'idée  de  la  Majeité  des  Edifices 
antiques  %  mais  encore  elles  font  peintes  avec  cet  art 
qui  trompe  fi  ingénie ufement  les  yeux ,  8c  qui  produit 
Tillufion  la  plus  complette»  Tous  les  ornemcns  y  font 
raiibnnés  &  afiujettis  à  un  coflume  exad.  Ils  n'en  contri- 
buent pas  moins  aux  effets  les  plus  avantageux  â  la  pein- 
ture* U  (èra  toujours  réfervé  au  feul  vrai  de  produire  le 
beau  ;  &  Ton  voit  par-là  ,  combien  font  mal-  fondés  les 
prétextes  des  Artiftes  ^  8c  l'indulgence  des  connoilfeurs 
de  profeffion  ,  lorfqu'ils  violent  d'un  air  fauffement  fa« 
Tant  %  ces  Loix  fi  neceffaires  8c  (i  infaillibles. 

A  la  grandeur  des  décorations ,  à  la  vérité  de  leurs 
effets,  les  Comédiens  ont  joint  l'attention  de  difpofer 
les  Pcrfo^nagcs  de  façon  à  produire  les  plus  beaux  ta-^ 


1)2  s  É  M 

bleaux,  tant  pour  la  fplendeur  du  Speâacle  ,  que  pour 
le  pathétique  des  adions.  Le  moment  où  Sémiramis  , 
fur  Con  Trône  ,  &  dans  tout  l'éclat  de.  (a  gloire  ,  va  dé« 
clarer  aux  Grands  &  aux  Peuples  de  Ton  Fmpire  ,  lô 
choix  qu'elle  a  fait  d'un  époux  ,  efl  repréfentc  dans  la 
plus  grande  manière.  On  croit  voir  au-delà  du  1  rone 
<les  troupes  nombreufes  de  Gardes  &  de  Guerriers ,  qui 
forment  une  barrière  à  Ja  multitude  d'un  Peuple  tumul- 
tueux. Les  objets  rapprochés  font  les  Mages  d'un  côte  , 
les  Grands  de  l'Empire  de  l'autre  ;  tout ,  à  peu  de  chofê 
près  >  affez  bien  difpofé.  En  un  mot ,  le  lieu  de  la  Scène  , 
la  diflribution  des  figures  Hir  des  plans  convenables  8c 
heureux  :  le  tout  onre  un  des  plus  riches  &  des  plus 
grands  Spedacles  que  nous  ayons  vus  fur  aucun  Théâtre  » 
&  dont  l'exécution  réelle  répondroit  à  la  Majeflé  des  plus 
puîlTans  Monarques  de  la  terre«  L'apparition  de  l'om- 
bre de  Ninus  ,  ce  grand  refTort  de  la  Scène  antique  » 
qui  fembloit  effrayer  la  délicateffe  de  la  nôtre  ,  8c 
enfreindre  la  régulière  vraifemblance  ,  produit  tout 
'  l'effet  qu'on  doit  en  attendre  aujourd'hui ,  au  moven  de 
la  difpofition  convenable  au  Théâtre,  L'inàant  où  Ninias 
fort  du  tombeau  couvert  du  (àng  de  là  mère  y  (  grâces  â 
l'aâion  énergique  &  vraie  de  l'Adcur,  )  frappe  d^orreur 
8c  de  crainte.  Le  Speâateur  fai/i ,  ne  fort  de  cette  Htua- 
tion  terrible ,  que  pour  feotir  brifer  fbn  ame  par  l'accom- 
plifTement  d'une  catafirophe  afTez  préparée ,  pour  em- 
prunter du  prefTentiment  la  force  de  fon  dernier  trait  ; 
8c  afTez  prévue ,  pour  ne  pas  affoiblir  la  puifTance  de 
fon  effet.  C'efl  ce  que  l'on  éprouve  à  la  vue  de  Sémiramis 
échevelée  ,  percée  de  coups,  fe  traînant  fur  les  marches 
du  tombeau  ^  pour  apprendre  à  Con  fils  ^u'il  dï  fon  meur- 
irier  ;  8c  à  l'Univers  , 

Qu'il  efl  donc  des  forfaits 

Que  le  courroux  des  Dieux  ne  pardonne  jamais* 

Ce  tableau  termine  une  Tragédie  qui ,  â  tous  égards , 
nous  rapproche  de  ces  Spedacles  fameux  d'Athènes  8c 
de  Rome,  que  l'efpace  des  tems  colore  peut-être  â  notre 
imagination  d'un  éclat  trop  féduâcur  ;  au  lieu  que 
nulle  p**rvention  ne  peut  nous  égarer  fiir  la  perfcdion  de 
celui- ii. 


s  E  M  in 

SENTENCE.  Le  mot  de  Sentenna ,  chez  les  an- 
ciens Latins ,  (îgnifioit  tout  ce  que  Ton  a  dans 
Tame  ,  tout  ce  que  l'on  pcnfe  :  outre  qu'il  eft  pris 
le  plus  fouvenc  en  ce  fens  dans  tes  Orateurs,  nous 
voyons  encore  des  rcftes  de  cette  première  (îgni- 
fication  dans  l'ufage  ordinaire  :  car ,  lî  nous  affir- 
mons quelque  chofe  avec  ferment,  ou  fi  nous  fé- 
licitons quelqu'un  d'un  heureux  fuccès  ,  nous  em- 
ployons ce  terme  en  latin  ex  animi  fententiâ  , 
pour  marquer  eue  nous  parlons  finccremcnt ,  & 
félon  notre  ^nfce.  Cependant  le  mot  dtjemenna 
éto'it  aaffi  employé  allez  communément  dans  le 
même  fens.  Pour  celui  de  fenfus ,  Je  crois  qu'il 
étoit  uniquement  afFefté  au  corps  ;  mais  l'ufage 
a  changé.  Les  conceptions  de  l'efprit  font  préfen* 
tement  appellées/<rw///^  ;  &  nous  avons  donné  le 
nom  de  Jentcntia  à  ces  penfées  ingcnieufes  & 
brillantes,  que  Ton  afFefte  particulièrement  de  pla- 
cer à  la  fin  d'une  période ,  par  un  goût  particulier 
à  notre  fiécle.  Autrefois  on  en  ctoit  moins  curieux  : 
aujourd'hui  on  s'y  livre  avec  excès  (Sr  fans  bornes. 
C'eft  pourquoi  je  crois  devoir  en  diftinguer  les 
différentes  efpèces ,  &  dire  quelque  chofe  de  l'u- 
fage qu'on  en  peut  faire.  Les  penfccs  brillantes 
ou  folides  les  plus  connues  de  l'antiquité  ,  font 
celles  que  les  Grecs  Se  les  Latins  appellent  pro- 
prement des  fentences.  Encore  que  le  mot  fsn- 
tentia  foit  un  nom  générique  ,  il  convient  néan- 
moins plus   particulièrement  à  celles-ci  ;  parce 

'  quelles  font  regardées  comme  autant  de  confcils  • 
ou  »  pour  mieux  dire ,  comme  autant  d'arrêts  en 
fait  de  moeurs.  Je  définis  donc  une  fentence ,  une 
penfée  morale  i  qui  eft  univerfcllement  vraie  & 

I  ll| 


.:iî4  s  É  N 

louable ,  &  même  hors  du  fujet  auquel  on  l'ap- 
plique. Tantôr  elle  fe  rapporte  feulement  à  une 
chofe  f  comme  celle-ci  :  rien  ne  gagne  tam  Us 
cœurs  que  la  bonté  ;  &  tantôt  à  une  perfonne  , 
comme  cette  autre  de  Domitius  Afer  :  Un  Prince 
qui  veut  tout  connottre ,  eftdans  la  nécejfité  de  par- 
donner  tien  des  chofes. 

Voici  quelques  règles  à  obferver  fur  les  fen- 
tences  dans  l'Epopée.  Il  faut  les  placer  dans  la 
bouche  des  Aûeurs;  pour  faire  plus  d*impreffion. 
Elles  doivent  être  claires  femces ,  &  telles  qu'elles 
paroilfent  naître  indifpenfablement  de  la  iitua- 
tion.  Il  faut  qu'elles  foient  courtes ,  générales  &c 
intéreilàntes  pour  les  moeurs.  Elles  doivent  être 
générales ,  parce  que  ,  fans  cela  ,  elles  ne  font 
pas  inftruûives,  &  nont  de  vérité  &  d'applica- 
tion ,  que  dans  des  cas  particuliers.  Elles  doivent 
intérefler  les  moeurs  ;  ce  qui  exclut  toutes  les  rè- 
gles ,  toutes  les  maximes  qui  concernent  les  Scien- 
ces &  les  Ans.  Enfin ,  il  faut  que  la  fentence  con- 
vienne dans  la  bouche  de  celui  qui  la  débite ,  6c 
fo't  conforme  à  fon  caraâcre.  L'Ariofte  a  fur-tout 
péché  dans  fes  fentences  morales  ,  qu'il  fait  débi- 
ter à  tort  &  à  travers  par  fon  Héros* 

SENTIMENS  ,  en  Poéfie ,  &  particulièrement  dans 
le  Poëme  Dramatique  ,  font  les  penfées  qu'expri- 
ment les  difïcrens  Perfonnages  ;  foit  que  ces  pen- 
iées  ayeiu  rapport  à  des  matières  d'opinion  ,  de 

{laflîon  ,  d'affaires  *  ou  de  quelque  chofe  fenibla- 
^le.  Les  mœurs  forment  l'adion  tragiques  &  les 
fentimens  Texpcfent ,  en  découvranr  (es  caufes  , 
fes  motifs ,  6cq.  Le$  fentimens  font  aux  mœurs , 


s  E  R  S  E  R  i)j 

ce  que  I«s  mcrurs  font  à  la  Fable.  Dans  les  fenci- 
niens  «  il  faut  avoir  égard  à  la  nature  &  à  la  pro* 
babiiité.  Un  furieux  ,  par  exemple ,  doit  parler 
comme  un  furieux  -,  un  Amant ,  comme  un  Amant  ; 
&  un  Héros  »  comme  un  Héros*  Les  feniimens 
fervent  beaucoup  à  foutenir  les  caraâcres. 

Tout  fentiment^  dit  Corneille,  qui  n'eft  pas  k 
fa  place  >  féche  les  larmes  qu'une  fituation  atten- 
dri&ante  faifoit  couler, 

SERDEAUDES  THÉÂTRES,  (U)  Comédie  en  un  Aêle^ 
en  Profe ,  mêlée  de  Vaudevilles ,  par  Fuielier  y  aux  Italiens  » 

Apollon  8c  TerpHcore  rappellent ,  dans  la  première 
Scène  «  les  Noces  de  Gamache ,  le  Bouquet  desfepr  t>agres  » 
Se  Pirithoùs  j  trois  Pièces  nouvelles  qui  ne  réuflTirent 
point.  Cette  Parodie  efl  la  cenfure  de  ces  trois  Pié« 
CCS.  Comme  elles  font  peu  connues ,  cette  Critique  n'of- 
friroit  Tien  de  piquant ,  quoique  dans  ion  tems  elle  eut 
beaucoup  de  luccès. 

SÉRÉNADE  f  (la)  Comédie  en  un  A5ie ,  en  Profe  ,  avec  un 
Divertip,ement,  par  Rtgnard ,  Mujique  du  même ,  retouchée 
pur  Ciihert  9  aux  François ,  1 693. 

Regnard  débuta  (îirla  Scène  Françoife  par  deux  petites 
Comédies ,  la  Sérénade ,  &  le  Bourgeois  de  Falaife,  Ce 
iQUt  les  fruits  d'un  génie  qui ,  par  de  légers  effais ,  fe  dif 
po(e  aux  grandes  entreprifcs  L'une  eft  un  badinage  in^ 
génieux ,  où  l'adrefTe  d*un  Valet  efcamote  Targent  d'un 
Vieillard.  L'autre  e(l  une  de  ces  petites  intrigues,  où 
le  Valet  &  la  Suivante  font  échouer  le  projet  d'un  ma- 
riage forcé.  Valere  6c  Léonore  s'uniffcnt  dans  Tune  & 
l'autre  Comédie ,  malgré  les  oppositions  d'un  père  avare. 
Scapin  égayé  toutes  le»  Scènes  de  la  première  ;  &  Mer- 
lin joue  également  bien  fon  rôle  dans  la  fcconde.  Ici  » 
les  extravagances  d'un  Vieillard,  moins  amoureux  de 
ÛL  maitreife  ,  auc  de  Ion  tréfor  ;  là ,  les  ridicules  d'un 
Bourgeois  bas-Normand  >  la  groffe  gaieté  Provinciale  , 

I  iv 


J^6  S  E  R 

la  pefànte  ingcnuîtc  d*un  cou/în  fort  #paîs ,  fervent  de 
matière  â  mille  fîtuations  piaffantes.  L'exécution  d'un 
Concert  &  d'un  Ballet  favorife  le  dénouement  de  ces 
deux  Pièces. 

SERMENS  INÛISCRETS ,  (les)  Comédie  en  cinq  ASes  ; 
en  Profe  9  de  Marivaux  ,  au  Théâtre  François  ,1731. 

Les  5ermcns  îndifcrets  font  une  des  meilleures  Pièces 
de  Marivaux.  L'intrigue  en  eu  bien  conduite  ;  mais  je 
trouve  le  fujet  aufli  peu  vraifèmblablc ,  que  la  manière 
dont  il  eft  traité  me  paroît  rpirituellc.  Lucile  eu  pro- 
mifc  en  mariage- à  Damis.  Tous  deux ,  avant  que  de  fc 
connoîtrc ,  témoignent  beaucoup  de  répugnance  pour  cet 
engagement.  Dès  la  première  entrevue,  Tamour  fait  uno 
forte  imprcffion  fur  leurs  coeurs  ;  mais  ils  fc  cachent 
leur  amour  mutu<el ,  &  s'engagent  l'un  5c  l'autre ,  par 
une  ef])écc  de  ferment  >  à  faire  tousleurs  efforts  pour  em- 
pêcher la  conclufîon  de  ce  mariage.  Ils  agiffent  en  con- 
îéqucnce ,  8c  craignent  de  voir  leur  projet  réuffir.  Efl-il 
naturel  que  des  perfonnes  qui  s'aiment,  travaillent  à  fc 
chagriner  pendant  tout  le  cours  d'une  Pièce  en  cinq  Ac- 
tes ;  &  cela ,  faute  d'une  explication,  qui  les  auroit  liir 
le  champ  rendus  les  meilleurs  amis  î  Le  Spcdateur , 
inflruit  des  difpofitions  de  leur  amc  ,  fbuffre  de  les  voir 
fî  long-tems  dans  un  état  de  contrainte  ,  qu'il  ne  tien- 
droit  qu'à  eux  de  faire  finir  dans  le  moment. 

SERTORIUSy  Tragédie  de  Pierre  Corneille^  j66z. 

Tout  eft  neuf  dans  Sertorius  ;  les  caradères ,  les  în* 
térêts  qui  y  font  agités  ,  &  Tur-tout  la  manière  dont  ils  le 
font.  L'entrevue  de  Scrtoriiis  &  de  Pompée ,  eût  effrayé, 
tout  autre  que  Corneille  ;  &  il  a  furpafï^  dans  cette  en* 
trevue ,  l'idée  que  nous  avions  de  Pompée  &  de  Serto- 
rius îl  efl  au-defTus  de  tout  ce  qu'il  traite.  Les  détails 
Militaires  ,  répandus  dans  cet  Ouvrage  ,  faifbient  dire 
à  M.  de  Turcnne  :  «  Où  donc  Corneille  a-til  appris  TArt 
»  de  la  Guerre  y^  f 

SERVANTE  JUSTIIÏIÉE  ,  (la)  Opéra  -  Comique  en  un 
Aéie  y  par  MM*  Fagan  &•  Favart ,  à  la  Foire  Saint^Ger'^ 
main  ,  1740» 

Le  Tabellion  du  Village  attend  que  Madame  Bertrand, 


lui  remette  Its  deux  cens  écus  qu'elle  doit  lui  donner 
pour  la  dot  de  H  ion  (a  Servante  ;  mais  il  craint  qu'elle 
ne  loit  informée  que  cette  jeune  tîUc  eil  aimée  de  Colin  , 
fon  Garde -Moulin ,  qu'elle  voudroit  époulcr  elle  même. 
La  Commère  Cliquet,  envicu:è  &  bavarde  ,  vient  redou- 
bler (es  craintes ,  en  riant  aux  éclats  ^  de  ce  que  Madame 
Bertrand  ft  croit  aimée  de  Colin.  Celle  €i  arrive  ;  &  la 
Commère  ne  manque  pas  de  (e  moquer  d'elle,  &  de  lui  ap- 
prendre que  tous  les  foins  de  Colin  (ont  pour  Li  on.  Heu- 
reufcment.  Madame  Bertrand  eft  trop  prévenue  en  (à  fa- 
veur ,  pour  pouvoir  fc  déterminer  à  croire  une  nouvelle 
£  humiliante  pour  fon  amour*propre  ^  Se  (î  affligeante 
pour  fort  cœur  ;  cependant  elle  ne  laifTe  pas  d'avoir 
quelques  (bupçons  ;  &  elle  cherche  à  les  éclaircir  ^  efi 
interrogeant  Lilbn  qui  arrive.  Comme  elle  voit  Madame 
Bertrand  difpofée  à  la  brufqucr ,  elle  veut  s'en  retour- 
ner ,  Cous  prétexte  d'aller  à  Ion  ouvrage  ;  mais  Madame 
Bertrand  la  retient ,  &  fe  cache  derrière  elle  ,  afin  de 
s'inftruire  des  véritables  fentimens  de  Colin,  qu'elle  voit 
arriver  y  en  tenant  une  cage ,  dans  laquelle  efl  un  oiCèau 
qu'il  defline  à  Lifon  ;  mais  qu'il  offre  à  Madame  Ber- 
trand ,  en  Tappercevant  cachée  derrière  fa  Maîtrcfic;  ce 
qui  détruit  tous  les  foupt^ons  que  lui  a  donné  la  Com- 
mère Cliquât.  Elle  fort  très-contente,  emmené  Colin 
avec  elle  «  afin  de  hâter  la  noce.  Li(bn  eft  moins  (àtis- 
faite,  &  ne  peut  (e  refaler  aux  craintes  qui  troublent 
fon  petit  cœur  ;  mais  fon  parrain  le  Tabellion  vient  la 
tranquillifèr  ;  &  Colin  ,  qui  reparoit  bientôt ,  la  raffure 
encore.  Les  carrcfTes  fuccédent  aux  juftifications  ;  il  lui 
donne  un  bouquet  qu'il  place  dans  (on  cor(ct ,  &  finit  pat 
Tembraflcr;  mais,  mallieureufement,  la  Commère  Cli- 
quet a  tout  vu  de  fa  fcîiêtrc  ;  &  cette  méchante  bavarde 
court  tout  apprendre  à  Madime  Bertrand,  Lifon  eftdans 
la  plus  vive  inquiétude  ;  mais  le  ru(2  Colin  (ait  tout  pré- 
venir ,  en  recommençant  avec  Madame  Bertrand  ,  qui 
furvient ,  tout  ce  qui  s'eft  paffé  avec  Liton  ,  qu'il  congé- 
die :  il  lui  baife  la  main ,  place  un  bouquet  dans  (on  cor- 
fet  :  l'embraffe  ,  &  répète  avec  elle  ,  par  fineife ,  ce  qu'il 
a  fait  avec  Lifon  par  amour.  Il  fort ,  &  Madame  Cliquet 
arrive  toute  efToufflée  ,  lui  raconter  tout  ce  qu'elle  a  vu  : 
çc  qui  ne  lurprcnd  nullement  Madame  Bertrand  »  qui 


i}8  S  E  R 

croît  que  la  Commère  s'cfl  trompée ,  &  Soutient  que  les 
çarrcfics  de  Coiin  ne  s'adreiïbient  pas  â  d'autre  qu*à  clic. 
Tout  eft  bientôt  cclairci  :  le  Tabellion  vient  avec  le  con- 
trat de  mariape  qu'il  a  drefTé  ^  $(  que  Madame  Bertrand 
croit  être  le  ucn.  Dans  cette  flattcufe  efpérance ,  elle  ne 
le  fait  pas  preffer  pour  donner  les  deux  cens  écus  qu'elle 
a  promis  à  Lin)n ,  dont  elle  ne  demande  pas  mieux  que 
de  Ce  débarralîcr.  Le  Tabellion  8c  la  Commère  ont  beau 
vouloir  lui  obfcrver  tout  ce  qu'il  y  a  de  ridicule  dans 
une  union  fî  dirproportionnéc  :  elle  ne  veut  point  enten- 
dre ration  :  elle  lui  répond  par  ce  couplet  : 

De  deux  coeurs  que  l'amour  engage 
L'hymen  doit  être  le  partage  ; 
Et  c'cfl  un  attentat  affreux , 
Que  d'ofer  s'opppfer  aux  feux 
De  deux  coeurs  que  l'amour  engage. 

Et  fi  ces  cœurs  engagés  par  l'amour  ,  dit  le  Tabellion  « 
etoient  ceux  de  Colin  &  de  Li(bn  f  Madame  Bertrand 
n'en  peut  rien  croire;  mais  Colin  ne  lui  laiile  aucun 
doute  ;  &  Lilbn  la  condamne  par  fa  propre  maxime  ,  en 
lui  répétant  le  couplet  de  deux  coeurs  quç  l'amour  en- 
gage. La  Commère  lui  confeille  de  Ce  venger ,  en  épou- 
lant  le  Tabellion  ;  elle  profite  de  cet  avis  ;  Se  tous  font 
d'accord. 

SERVANTE  MAITRESSE  ,(la)  Parodie  ou  TraduSion 
en  deux  Aâles  ,  en  Vers  »  de  la  Serva  P4VR0NA  ,  J/z- 
terméde  Italien  ,  -par  Baurans  ,  au  Théâtre  Italien,  i7Ç4» 

Pandolphc  Ce  plaint  de  ce  que  Zerbine  fa  Servante  cft 
trpp  long'tems  a  lui  apporter  Con  chocolat  :  il  appelle  de 
toutes  fcs  forces  :  elle  paroît ,  &  dit  à  fon  Maître  qu'elle  n'a 
pas  eu  le  tems  de  faire  ce  qu'il  lui  avoit  ordonné.  De  co- 
lère ,  Pandolphc  veut  fortir  de  la  mailbn  :  Zerbine  s'y 
oppofe  ;  &  il  faut  que  le  Maître  en  paiïe  par-li.  L'inno- 
cence de  fa  Servante  lui  fait,  prendre  la  réiblution  dé  Ce 
marier.  Zerbine  feint  de  vouloir  Ce  marier  aufli.  Elle  fait 
.  .  d'éguifer  Iç  Yàlet  de  Pandolphc  çn  homme  de  guefre  : 
'  elle  dit  à  Ibh  Maître  que  c*e(l  là  TAmant  qu'elle  veut 


SES        SIC        SID  T5^ 

époaCct'j  eUe  le  prie  de  (e  fouvcnir  de  tems  en  tems  de 
Zerbine.  Pandolphe  s'attendrit,  &  finit  par  Tépouler  luit 
même. 

SÉSOSTRIS9  Tragédie  de  Longefiene^  U9U 

Racine  n*ignoroit  pas  que  TAuteur  de  Séfôfiris  aVoit 
&it  rOuvrage  qui  a  pour  titre  :  Parallèle  de  Meffieurs 
Corneille  &  Racine,  où  Lon^epiere  lui  donnoit  de  grandi 
éloges.  Un  peu  de  reconnoiflance  fembloît  lus  prefcrire 

Îiuciques  égards  pour  lui  ;  mais  ne  pouvant  tenir  contre 
on  humeur ,  qui  étoit  naturellement  critique ,  il  fit  TE-; 
pigcanune  fiiivante  : 

Ce  fameux  conquérant ,  ce  vaillant  Sé(b(lris  ^ 
Qui  y  jadis ,  en  Egypte ,  au  gré  des  Deûinéesy 

Véquit  de  fi  longues  années , 

N'a  vécu  qu'un  jour  à  Paris. 

SICILIEN ^  (le)  ou  l* Amour  Peintre  ,  Comédie  en  un 
Aâe  ,  en  Profe  ,  de  Molière ,  1667. 

Deux  Amans ,  l'un  François  ,  Se  Tautre  Italien  y  font 
tenir  a  l'Amour  ,  dans  cette  Pièce  >  un  langage  vrai  ^ 
quoique  bien  oppolé. 

SIDNEY9  Comédie  en  trois  Aâles ,  en  Vers ,  par  M,  GreJJit  i 
au  Théâtre  François  y  174^. 


pourroit  1  intituler  le  ùuicide  ;  il  y 
dans  Ton  plus  grand  jour.  Il  eil  vrai  que  l'Auteur  place 
la  Scène  en  Angleterre.  Sidney ,  jeune  homme  de  qua- 
lité ,  &  principal  Perfbnnage  de  cette  Pièce ,  a  long- 
tems  aimé  Rofalie ,  qui  l'a  toujours  pavé  de  retour.  Il 
l'oublie  enfin  ,  &  pafie  à  des  objets  moiAs  dignes  de  le 
fimer.  Bientôt  il  fe  repent  de  Ton  inconfiance  ;  mais  Ro« 
iâlie  a  diiparu.  Sidney  au  défefpoir ,  fe  retire  dans  une 
snaiCbn  de  campagne ,  réfolu  de  s'y  empoifonner.  C'eft 
ce  deiTein  qui  l'occupe  lèul  durant  les  deux  premiers  Ac« 
ces  dé  la  Pièce.  U  l'exécute  au  ti;oificme*  Quel  déferpoir 


T40  s  I  D  S  I  É 

pour  lui ,  d'apprendre  alors  que  Rofalie  exifle,  8c  de  là 
revoir  trop  tard  !  Cette  Scène  forme  un  tableau  neuf  & 
frappant.  Sidncy  fort  enfin  d'erreur.  Il  apprend  que  Du- 
mont,  fon  valtt  de  chambre,  a  prudemment  fubditué 
une  autre  liqweur  au  breuvage  empoifonné  qu'il  croyoit 
avoir  pris.  Cet  cclairciflcmcnt ,  &  la  réunion  des  deux 
Amans,  termine  la  Pièce.  Je  n'ai  point  parlé  du  Rôle 
d'Hamilron  ,  qui  efl  le  modèle  d'un  véritable  ami.  Le 
**,:^rand  mérite  de  cet  Ouvrage  eonfîfle  dans  la  ver/îfîca«- 
tion  :  j'en  ai  peu  lu ,  qui  réuniffent  plus  d'élégance  &  plus 
'  d'énergie. 

SIDCNIE y  (la)  Tragi-Comédie  de  Mairet ,  i^ît* 

Cynaxarc  ,  Prince  de  I  ydic ,  mais  Prince  dépouillé  ,  a 
fauve  l'Arménie  de  fa  ruine  ,  &  l'a  rendue  triomphante» 
La  Reine  ,  pc^r  l'en  récompenfèr  ,  lui  fait  don  de  quel* 
ques  Provinces  ,  &  lui  accorde  la  main  de  Sidonie ,  qui 
pafîe  pour  fille  d'Arcotreine  ,  grand  Miniftrc  d'Arménie. 
Pharnace  ,  fils  de  la  Reine ,  s'oppofe  à  ce  mariage.  Il 

;.,  aîme  Sidonie  :  il  efl  naturel  de  lui  donner  la  préférence; 
mais  Arcomeine  déclare  ,  d'après  un  Oracle  ,  que  l'Etat 
doit  périr  ,  lorfqu'une  Efrlave  partagera  le  Trône  :  il 
ajoute  que  Sidonie  efl  tlclave,  &  n'efl  point  fa  fille. 
Apres  quelques  éclairciflemens ,  elle  efl  reconnue  pour 
la  focur  de  Pharnace  ;  &  elle  époufe  Cynaxare.  L'Auteur 
a  tiré  parti  de  cette  adion ,  par  elle-même  très  fîmplc* 

•     C'eft  une  efpéce  de  Bérénice  «  à  laquelle  il  ne  manque 
que  l'élégance  de  l'exprefïîon  ;  on  pourroit  même  dire 
'  qu'elle  n'y  manque  pas  toujours. 

SIÈGE  DE  CALAIS,  (le)  Tragédie  de  Bellay,  lyé^. 

Eufiache  de  Saint-Pierre ,  Maire  de  Calais ,  apprend 
aux  Spedafeurs  ,  que  le  Comte  de  Vienne  ^  Gouverneur 
de  la  Ville  afliégée  par  Edouard  ,  Roi  d'Angleterre  ^ 
'  t&.  (brti  pour  tenter  un  dernier  effort.  Pendant  qu'il  ex- 
prime vivement  fes  allarmes ,  on  entend  le  bruit  des  ar- 
.  mes.  Amis ,  tout  eft  perdu ,  s*écrie-t-il ,  en  ne  voyant 
plus  l'étendard  de  la  viâoire.  A  l'inftant  arrive  Aliénor  , 
fille  du  Comte  de  Vienne  ,  qui  apprend  à  Eudache  que 
le  Comte,  après  s'être  défendu  vaillamment  ^  eft  de- 
meuré prifonnier.  Eufiache  s'informe  du  deflin  de  (on 
JBls ,  &  apprend  qu*il  n*a  reçu  qu'une  légère  blcflure  au 


s  I  É  I4T 

bras.  Aurèle  ,  c*e(l  le  nom  de  ce  fils»  vient  bleflS  fur  le 
Théâtre  «  avec  le  rede  des  Citoyens ,  pour  délibérer  fur 
le  CoTt  de  la  Ville,  ALiénor  prend  la  parole ,  propole  de 
s'enterrer  fur  les  débris  fumans  de  Calais.  Eudache  , 
accepte  ^  en  frémiffànt ,  cet  horrible  parti  ;  mais  avant 

2ue  de  le  mettre  à  exécution  ,  il  l'envoyé  annoncer  à 
idouard ,  &  lui  propofe  de  le  rendre  maître  de  la  Ville , 
s*il  les  en  veut  laifler  (brtir  pour  aller  trouver  leur  Roi.  Le 
Comte  d'Harcourt  a  une  entrevue  avec  Aliénor.  Cette 
Héroïne  y  qui  ne  voit  plus  en  lui  qu'un  traitre  ,  veut  fuir 
&  prélêncc.  Harcourt  Tatrcte ,  en  la  menaçant  de  s'im- 
moler de  ûl  propre  main ,  &  en  lui  découvrant  le  re- 
mords dont  il  eit  déchiré.  Mauny  arrive  du  camp  d'E- 
douard ,  &  rapporte  la  réponfe  de  ce  Monarque  à  Saine- 
Pierre.  Il  veut  bien  les  laiffer  (brtir  de  la  Ville;  miis 
â  condition  que  dx  des  principaux  Bourgeois  perdront  la 
vie.  Tous  s'offrent ,  Euflache  8c  ion  fils  à  la  tête.  Mauny 
admire  l'intrépidité  avec  laquelle  ils  volent  tous  à  la 
mort.  Harcourc  défcfpéré ,  court  demander  leur  grâce 
à  Edouard.  Edouard  expofe  à  Harcourt  les  motifs  de  la 

Serre  quil  a  déclarée  à  la  France  ;&  voyant  entrer 
iénor  ,  ordonne  à  Harcourt  de  (c  retirer.  Scène  entre 
elle  &  ce  Monarque  ,  où  Edouard ,  pour  la  corrompre  « 
loi  propofe  la  maîn  de  (on  Afnant ,  &  la  Vice-Royauté 
de  la  France.  Elle  refu(c  généreufcmcnt  fes  offres ,  lui 
dit  qu'il  n'y  a  qu'un  Fran^jois  qui  puiffe  régner  en  France. 
Le  Monarque  inflexible  ,  fe  détermine  a  faire  traînera 
la  mort  les  (ix  Citoyens  >  lor(qu'Harcourt  vient  joindre  fes 
prières  â  celles  d' Aliéner.  Défcfpéré  de  ne  pouvoir  le 
toucher  ,  il  fort ,  dans  le  deffein  de  fe  rendre  digne  de  fa 
Patrie  »  par  un  trépas  glorieux.  Après  plusieurs  Scènes , 
où  les  dévoués  déplorent  moins  leur  fort  que  celui  de 
leur  Patrie,  &  où  Aliénor  vient  leur  faire  (es  adieux  , 
paroit  Harcourt)  qui  vient  lui-même  s'offrir  en  échange 
pour  le  fils  de  Saint-Pierre.  Après  une  conteftatton  géné- 
reuse entre  les  deux  Chevaliers ,  Aurèle  perdile  dans  le 
deffein  de  mourir.  Edouard  (e  flattant  de  convaincre  plus 
ai(ement  Saint -Pierre,  le  fait  venir ,  &  lui  offre  fa  fa* 
ireur.  Saint-Pierre  répond  : 

J'auroîs  votre  faveur ,  &  perdrois  votre  e  (lime  ! 

Edouard  irrité  ^  l'envoie^  enfin  à  la  mort.  A  l'inHant  fe 


141  S  I  É  SIC 

préftntc  un  Héros  de  rArméc  de  Philippe  ,  qui  luî  Ylcfït 
offrir  un  combat  Singulier  de  la  part  de  ce  Prince*  Edouard 
J'accepte  ,  lorlqu*un  Chef  de  TArmée  accourt  défavoucr 
ion  Maître  au  nom  de  la  France.  La  fureur  d'Edouard 
s'accroit  encore ,  par  le  récit  que  vient  lui  faire  Har- 
court  ,  de  la  fuite  des  dix  Citoyens  qu'il  a  favorifés. 
Bientôt  on  les  voit  reparoitre  :  ils  ont  été  trompés  :  ils 
viennent  redemander  la  mort  à  Edouard ,  qui ,  étonné  de 
tant  d'intrépidité  &  d'amour  pour  leur  Roi,  leur  pardonne. 
Beaucoup  de  traits  de  Patriotiime  rendront  cette  Pièce 
chère  à  la  Nation. 

SIÈGE  DE  GRENADE ,  (/O  Comédie,  avec  des  Diver- 
tijjemens  »  par  la  Dame  Riccobonyy  dite  Flaminia  >  aux  Ita^ 
liens,  i7-i5. 

Cléarte  «  fils  d'Oronte  ,  Roi  de  Grenade ,  efl  dcTena 
amoureux  de  Zulime  ,  fiUe  du  Roi  de  Maroc ,  promifê 
â  Pharnace  ,  Prince  de  Fcz ,  qu'elle  aime  ,  &  dont  elle 
<ù  padionnément  aimée.  Oronte  a  fait  demander  Zulime 
pour  (on  fils ,  &:  le  refus  d'Arface  a  produit  une  guerre 
qui  n'a  pas  été  avantageufe  au  Roi  de  Grenade.  Réduit  à 
faire  la  paix  qu'Arface  lui  a  accordée  jgénéreufement  à 
des  conditions  honorables  ,  il  s'efl  rendu  à  Maroc ,  fous 
prétexte  de  '  la  jurer  en  perfonne  ;  &  a  enlevé  la  Prln- 
ceffe ,  pour  forcer  le  Roi  de  Maroc  à  l'accorder  à  (on 
fils.  Cet  enlèvement  a  occafionné  une  féconde  guerre  , 
plus  fu^efle  encore  que  la  première  pour  Oronte.  Apres 
la  perte  de  plu/ieurs  batailles ,  il  eft  réduit  à  défendre 
les  murs  de  Grenade ,  &  efl  prêt  d  être  forcé  dans  ce  der- 
nier afyle.  Tel  efl  le  fond  fur  lequel  on  a  conflrult  une 
Comédie ,  où  l'on  ne  s'attendoit  pas  à  voir  Arlequin  jouec 
le  principal  Rôle. 

SIGISMOND,  Duc  de  Verfau,  Tragédie  de  Gillet,  1646. 

Sigifmond  ,  Généraliffime  des  Troupes  de  Venda  , 
Reine  de  Pologne ,  aime  cette  Reine  ;  &  fbn  amour  efl 
traverfé  par  la  rivalité  de  Philon ,  autre  Général  de 
Venda ,  fous  les  ordres  de  Sigifmond.  Philon ,  d'intel* 
ligence  avec  une  PrincefTc  réfugiée  â  la  Cdut  de  Polo- 
gne,  accufe  Sigifmond  de  pluneurs  crimes*  La  Reine 
fait  arrêter  ce  dernier  »  qui  prouve  fôn  innocence.  Venda 
abdique  la  Couronne  ;  &  à  fa  place ,  fait  élire  Sigifmond  , 
qui ,  généreufèihcnt ,  pardonne  a  Phifort  fôn  impôfluric. 


s  I  L  lu 

SILPHE ,  (  îe  )  Comédie  en  un  Aâle ,  en  Profe^  par  M.  de 
Saint'Foix  >  iux  Italiens  ,  1743* 

Une  jeune  perfonne ,  abufëe  par  la  ledure  des  Livres 
de  Cabale  >  &  par  les  di(cours  d'une  vieille  tante ,  morte 
depuis  peu ,  eft  l'Héroïne  de  cette  Comédie*  Elle  palFe  la 
meilleure  partie  de  fôn  tems  à  con.urer  les  Génies  Elé* 
snenuires*  Le  Marquis ,  Ton  Amant ,  déjà  déguifô  auprès 
d'elle  à  titre  de  Femme  de  Chambre ,  l'entretient  durant  la 
nuit  en  qualité  de  Silphe.Mais  fon  principal  objet  efl  de  lui 
£dre  perdre  Tenvie  de  devenir  Siiphide*  11  y  réufitt,  en 
lui  perHiadant  qu'elle  ne  peut  acquérir  cette  qualité  , 
qu'aux  dépens  d'une  partie  de  fes  charmes*  Elle  regret le 
ti^rs  qu'Û  ne  (bit  pas  lui-même  un  /impie  mortel  ;  &  Il 
ùd&t  cette  occafîon  d'avouer  ce  qu'il  efl.  Cette  petite  Co- 
médie )  (buvent  jouée ,  &  toujours  applaudie  ,  eft  fertile 
enfituations  Théâtrales ,  &  écrite  avec  cette  légèreté ,  cet 
agrément ,  qui  donne  un  nouveau  prix  aux  Htuations. 

SILPHE  SUPPOSÉ^  (le)  Opera<:omique en  un  A&e^par 
Panard  &•  Fagan  ^  à  la  Foire  Saint' Laurent  9  i75o»  î 

Uratiie  ,  qui  croit  aux  Génies  Elémentaires ,  arpirc 
i  devenir  Silphide  ^  &  s'bppofè  à  l'union  d'ifabelle  ,  fa 
nièce ,  avec  un  /impie  mortel.  Cléantc  ,  Amant  d'I/â- 
belle,  (bnge  à  /e  rendre  Uranie  favorable  :  il  feint  de 
l'aimer  ,  &  d'être  devenu  Silphe  pour  lui  plaire  :  il  veut 
répouftr  en  cette  qualité.  Obligé  de  reparoître  (bus  une 
forme  purement  humaine  >  il  eil  de  nouveau  mal  reçu. 
Enfin  )  un  prétendu  Roi  des  Silphes  termine  ces  débats. 

SILPHIDE  j  (la)  Comédie  en  un  Aâie ,  en  Profe ,  avec  un 
pivertijfement  9  par  Dominique  &*  Romagnéfy ,  aux  Ita^ 
liens  9  1730, 

Erafie ,  ft  promenant  aux  Tuillerîes ,  a  vu  trois  char- 
mantes per/bnnes ,  dont  l'une  l'a  frappé*  Il  l'a  en  vain 
recherchée  par-tout  ;  c'cfl  une  Silphide  ,  épri/c  pour  lui 
d'une  rive  pailion.  Sans  fe  montrer,  elle  l'entretient  de 
ion  amour  ;  elle  lui  apprend  comment  une  Silphide  peut 
aimer.  Pour  s'afTurer  £\  c'eft  d'elle  qu'il  eft  amoureux  » 
elle  lui  dit  de  retourner  aux  Tuilleries ,  &  de  venir  lui 
apprendre  s'il  y  a  trouvé  fon  Amante  :  il  part ,  &  revient 
lui  dire  qu'il  n'a  rencontré  que  les  deux  perfonnes  avec 
lesquelles  il  l'avoit  vue.  Sûre  alors  qu'elle  eu  aimée  , 


14+  SU 

elle  Ce  montre  :  il  la  reconnoic  ;  &  tous  deux  îh  ff  prcH 
mettent  de  s*aimer  toujours* 

SILVAIN  y  Comédie  en  un  Aâe ,  mêlée  i Ariettes ,  j^ar  iW. 
Mar monte l  «  Mufique  de  M»  Grétry ,  aux  Italiens  ,  1770» 

Silvain  ^  fils  d'un  Gentilhomme  y  a  épôufé  par  inclina- 
tion ,  une  femme  fans  bien  &  de  baflc  origine  ,•  mais  ver- 
tueufe.  11  en  a  eu  deux  filles ,  dont  Tune  efl  promife  au 
fils  d'un  riche  Laboureur»  11  ne  peut  s'cmpécher  de  s'af- 
fliger de  fbn  état  &  de  celui  de  Tes  enfans*  Sa  femmq 
iè  reproche  un  amour  qui  a  nui  à  la  fortune  de  (on 
xnari.  Celui-ci  la  raflure  »  &  part  pour  la  chaiTc.  Pen- 
dant (on  abfence  ,  la  femme  de  Silvain  donne  à  fa  fille 
une  'inflrudion  pour  gagner  8c  conferver  le  cœur  de  l'é- 
poux qu'on  va  lui  donner.  La  plus  jeune  écoute  cette  le- 
çon ,  &  femble  y-prendre  plus  de  part  que  fbn  aînée  « 
qui  n'ofè  avouer  fbn  amour.  Silvain  reparoit ,  fuivi  des 
Gardes-ChafTc  ,  qui  veulenr  fe  fàifîr  de  fa  perfomic.  Le 
IWaître  de  la  Terre  en  efl  inftruit ,  &  veut  qu'on  punifTe 
le  coupable.  La  femme  6c  les  filles  de  Silvain  lui  deman- 
,  dent  grâce.  Il  efl  attendri  par  leurs  larmes  :  il  les  trouve 
intéreifantes  :  il  les  embrafTe  ;  6c  dans  le  moment  Sil- 
.  vain  ,  qui  avoit  difparu  ,  revient ,  &  apprend  à  ce  Gen- 
tilhomme qu'il  efl  fon  fils  ,  8c  que  ces  femmes  font  fês 
enfani^.  Il  obtient  Ton  pardon,  &  fait  ratifier  fbn  mariage 
par  Ton  père. 

SJLVANIRE y  (la)  ou  la  Morte  vive^  Tragi-'Comédie 

en  quatre  Aâies  ,  avec  un  Prologue  (r  des  Chœurs  j  far 
Mairet  y   i^is. 

Le  fujct  de  cette  Pièce  efl  tiré  de  MAflrée^  &  a  fourni 
à  d'Urfé  lui-même  la  matière  d'une  Paûorale  en  vers 
non  rimes.  Dans  celle  de  Mairet,  Silvanire  efl  aimée 
d'Aglante  ,  Berger ,  qu'elle  paye  d'un  parfait  retour  , 
mais  fans  lui  en  rien  témoigner  d'abord.  Elle  efl ,  d'ail- 
leurs y  promife  à  Thoante ,  autre  Berger  y  aufTi  riche  , 
que  flupide  8c  mal  fait.  Un  troifieme  rival  fe  déclare  r 
c'efl  Tirinte.  11  efl  rebute  par  Silvanire  y  8c  prend  la  réfb» 
lution  de  fe  précipiter  du  haut  d'un  rocher.  Alciron  le 
confble ,  8c  lui  donne  un  Miroir  qui  le  rendra,  dit-il ,  pof* 
fefTeur  de  fa  MaîtrefTe.  Il  s'agit  de  l'engager  1  s'y  regar- 
der une  fois  ,  &  Tirinte  y  parvient  ;  mais  â  peine  Silva-^ 
nirc  a-t-ellc  jcué  les  ;  eux  fur  celte  glace  ,  qu'une  ian- 

l^ucur 


fatùt  mortelle  s^empare  de  Tes  Cens  :  bleiftât  on  dé-t 
lèfpere  de  fa  yie  ;  &  on  la  conduit  au  Temple  d'Elcu- 
lape,  Oe&  dans  ce  moment  qu'elle  inilruit  Aglance  dé 
lès  vrais  Hintiihens  ^  Se  qu'elle  obtient  la  permidiuii 
de  mourir.  L'inûant  d'après  on  la  croit  morte  :  e.le 
eH  mi(ê  au  tombeau.  Tirinte ,  au  dcfefpoir  de  cet  évé« 
nement,  cherche-  Alciron  pour  le  poignarder.  Celui- 
ci  ,  après  avoir  mis  le  lignon  entr*eux  y  a  l'aide  d'un  ECm 
quif ,  explique  à  Tirinte  le  fecret  du  Miroir  Une  poudre 
qu'Alciron  donne  â^ilvanire,  la  rcvcillc.  Tiriotc  c{Jk 
prêt  d'uCèrde  violence  pour  l'emmener;  m^is  l'arrivée 
d'Aglante  8c  de  plufîeurs  autres  Habitans .  Tea  em;.c- 
che.  Il  eft  arrêté  &  condamné  à  mourir.  Fo/Tind::  .  Ber- 
gère ,  qu'il  a  toujours  mépriiéd  «  s'ofTre  de  lu*  ùunncr 
fa  main  ;  &  le  fauve  par  ce  moyen  ,  qu'une  Loi ,  reçue 
dans  cette  contrée,  autorife.  Le  mariage  de  Silv;iiûré 
êc  d'Aglante  ta,  de  nouveau  confirmé,  il  y  a  dans  cerre 
Pafiorale ,  beaucoup  trop  longue ,  des  Situations,  de  Tiu*^ 
térét  »  &  un  grand  nombre  de  maximes  U  de  proverbes, 

SILVIE  ,   (  /a  )    Tragi  -  Comédie ,   l^ujtoralt  de  Aluiret  t 
1617. 

La  première  Scène  fe  pafTe  en  Crète  ,  &  la  féconde  en 
Sicile.  Thélame ,  fils  du  Rot  de  cette  Contrée ,  prend 
tous  les  jours  Thabit  de  Berger ,  pour  plaire  à  la  Ber« 
rere  Silvie.  Le  Roi ,  inilruit  de  la  conduite  de  fon  fils  ^ 
Sût  enlever  la  Bergère  ;  mais  n'ayant  pu  ébranler  la 
confiance  de  ces  deux  Amans  «  il  les  en  punit  par  un  en«< 
chantement  cruel,  &  dont  TefFet  eft  Théâtral.  Thélarae 
te  Silvie ,  placés  i  coté  l'un  de  l'autre ,  font  plongés 
dans  un  aiiôupiïïèroent  alternatif;  &  celui  à'chtr'eux 
qniefi  éveillé ,  croit  voir  Tautre  expirer  fous  les  yeux. 
Le  Roi  fe  repcnt  de  fa  cruauté  ;  mais  le  charme  ne  peut 
^re  rompu ,  <|ue  par  un  Chevalier  des  plus  irttrépides^ 
Floreftan  ,  Pnnce  de  Candie  «  arrive  ec  Sicile  ,  tente 
l'aYeriture  ,  &  délivre  les  deux  Amans.  Us  (ont  unis  du 
tonfèntement  du  Roi  ;  &  Méliphiie  >  fœur  de  Thélame  ^ 
devient  le  prix  des  travaux  de  Floreilan.  Cène  PaÔorale 
t&  écrite  dans  le  goûfdu  tems  où  elle  parut  ;  c'efi  ui. 
tiflu  de  pointes  &  de  jeux  de  mots.  Maire  t  l'appelloit  * 
les  Péchés  de  fa  Jeuneilè  ;  cependant  ,  parce  .ju  elle 
•  leifembloit  un  peu  à  celles  qui  font  venues  depuis ,  c« 


r4<  S  I  L  SIM 

fut  une  joie ,  Une  admiration  ,  fit  tmt  eipéce  d^émotîoB 
fî  grande  dans  tout  Paris  >  que  Ton  n*y  parloit  d*aurre 
cliofc. 

Un  fierger  ,  qui  veut  en  conter  à.  Silvie ,  dit  à  cette 
Bergère,  qui  ne  raime  point  : 

O  Dieux  !  foyez  témoins  que  je  foufFre  un  martyre 
Qui  fait  fendre  le  tronc  ae  ce  cfiêne  endurci  ! 

SUvie  lui  répond  : 

Il  faut  croire  plutôt  qu*ii  s'éclate  de  rire  , 
Oyant  les  (bts  difcours  que  tu  me  fais  ici. 

SILVIE ,  Opera^Ballet  en  trois  Âéles  ,  avec  un  PAlogue  i 
.    par  M.  Laujon ,  Mufique  de  MAf.  Berton  G*  Trial  ^ijeé^ 

Le  fujet  de  cet  Opéra  efi  pris  de  VAmintet  Padorale 
du  Tafle.  On  lait  que  ce  Berger ,  amouieux  de  Silvie , 
trouve  fa  MaitrcfTe  attachée  a  un  arbre  par  un  Satyre  , 
en€ammé  de  les  attraits.  Aminte  la  délivre  des  pour- 
fuites  de  cet  Amant ,  que  Silvie  abhorre  ;  &  c'cft  fur  ce 
fond  que  Al.  Laujon  a  conflruit  Ton  Poème  ,  en  s'accom- 
modant  à  la  décence  de  notre  Théâtre* 

SIMPLICITÉ.  Il  fem  qu'à  Tunîté  de  l'aftion ,  fc 
joigne  la  fimplicitc.  On  appelle  aûion  (impie  > 
celle  qui  efi  aifce  à  fuivre  »  &  qui  ne  fatigue  point 
lefprit  par  une  kop  grande  quantité  d'inciclens. 
JI  né  faut  pas  ^imaginer  que  la  (implicite  ait  par 
elle-même  aucun  agrément;  &  ceux  qui  louent 
par  cet  endruit-là  les  pièces  Grecques ,  ont  bien 
envie  de  les  louer  »  &  ne  Te  connoiilènt  gucres  en 
louanges.  Hé^racliuSi  par  exemple  ,  eft  charge 
de  faits  &  d'intrigues  trop  éloignes  du  fimple.  il 
y  a  donc  quelque  clio(è  de  bon  dans  la  implicite  ^ 
tuais  en  quoi  cela  con(îfte-t-il  ?  La  (implicite  ne 
plaîr  point  par  c41e-même  :  elle  ne  fait  qu'épar- 
gner de  la  peine  à  refpnt.  La  diver(îté,  au  con- 
traire ,  par  elle-même,  eft  agréable  :  refpric  aime 
À  changer  d'a£tion  &  d'objet.  Une  chofe  ne  plaît 


I 


SIM  S  î  N  T47 

point  préciféineot  pat  ctre  fimple»  &  elle  ne  plaît 
pas  davantage  y  à  proportion  qu'elle  efl  plus  (im- 
pie *  maïs  elle  plaît  par  être  diverlifiée ,  fans  cefTec 
d'être  (impie  >  plus  elle  eft  diverlifiée  fans  celTer 
d*êcre  fimpie ,  pius  elle  plaît.  En  tSti ,  de  deu< 
Speâacles ,  dont  ni  l'un  ni  Taucre  ne  fatigue  VeC- 
prit  n  celui  qui  l'occupe  le  plus  Kû  doit  être  le  i4us 
agréable.On  n'admire  point  la  nature,  de  ce  qu'elle 
n'a compofé  tous  les  vifages  que  d'un  nez»  d'une 
bouche  f  de  deux  yeux  »  mais  on  l'admire  ,  de  ce 
qu'en  les  compofant  tous  de  ces  mêmes  parties , 
elle  les  a  (àits  fort  différons.  Voilà  la  fimplicitc  & 
la  diverficé  qui  plaiicnt  par  leur  union.  L'une  eft 
peu  éloignée*d'ctrein(ipide.  L'autre eil  piquante» 
digne  d'attention  ;  mais  d'une  étendue  infinie ,  Se 
qui  ^areroit  trop  l'efprit.  Ainfi  il  arrive  ,  quand 
elles  s'uni(îênt ,  que  la  (Implicite  donne  de  juives 
bornes  à  la  diveruté ,  &  que  la  diver(ité  pràe  les 
agrcmens  à  la  fimplicité. 

SINCÈRE  A  CONTRE'TEMS ,  {le  )  Comédie  -n  un  ASle^ 
en  Vers  ^  par  Riccoboni  €Is ,  aux  balient  %  17^7* 

Ceft  la  tradqâion  d'une  Pièce  Italienne  du  même 
titre  9  que  Riccoboni  perc  avoit  fait  reprélènter  dix  ans 
auparavant, 

rantalon  chaiTe  Arlequin ,  à  caufè  de  (k  bétîfe.  Léllo» 
^Is  ^e  Pantalon ,  tache  de  le  confoler ,  &  TadrefTe  à  oca- 
ramouche  (bn  ami ,  pour  lequel  il  lui  donne  une  lettre 
de  recommandation.  11  vante  d*abord  les  bonnes  qualités 
de  ce  nouveau  Domeflique  ;  mais,  comme  il  fe  pique 
d*une  ftncérité  outrée  ^  il  ne  peut  s'empêcher  d'ajouter  , 
que  c'efl  un  balourc)  ^  un  ivrogne  ,  un  fainéant ,  6'C.  Pan- 
talon dit  à  Lélio  qu^il  vient  de  conclure  ion  mariage  avec 
Hortenfe  ,  fille  du  Seigneur  Albert ,  &  qu*il  veut ,  eu 
même  tems  ,  finir  celui  de  Flaminia  fa  nlle  ,  avec  Ma* 
rio  ;  que  ne  pouvant  payer  en  ce  moment  les  cinijuante 
mille  écus  de  dot  qu*il  a  promis  à  Mario ,  celle  que  Lélio 
zeccvra  d'Hortcnfe ,  lèrvira  à  i  acquitter.  Flaminia  vient 

K   ij 


14»  S    I    K 

trouver  Lclio ,  qui  lui  dit  qu'en  bon  •frère  ,  il  ne  peut 
'  .  #empécher  de  lui  apprendre  que  Mario  ,  à  qui  ^Ue  eu 
defiinée,  efl  enclin  à  toutes  fortes  de  piaifirs.  Alario  vient 
à  (on  tour  ;  il  fe  félicite  de  fon  mariage  avec  Flaminia , 
LéJio  lui  dit ,  qu'en  qualité  d'ami  &  de  (on  futur  beau- 
frère  ,  il  ne  fâuroit  lui  cacher  le  caraâère  de  fa  foeur , 
qui  cà  d'une  humeur  (î  hautaine  8cil  impcricufc ,  que 
perfbnne  ne  fauroit  vivre  avec  elle.  Mario  remercie  fon 
ami  de  ce  qu'il  lui  apprend ,  &  (e  retire.  Albert  arrive 
avec  (à  fille  Hortenfe,  &  la  préfente  à  Lélio,  comme  lui 
ayant  été  promi(e.  Lélio  lui  dit  que  fa  fincérité  ne  lui  per- 
met pas  de  rien  déguifer  ;  &  il  avoue  de  bonne  foi ,  que 
la  dot  qu'il  va  donner  à  fà  fille  «-doit  pafler  de  Tes  mains 
en  celles  de  Mario.  Pantalon  efl  bien  étonné  de  voir  tous 
fes  projets  rcnverfés ,  par  la  trop  grande  fincérité  de  fou 
fils.  Mario  &  Flaminia  fe  reprochent  leurs  communs  dé- 
fauts. Albert  dit  à  Pantalon,  qu'il  ne  f>rétend  pac  que  la 
dot  de  fa  fille  ferve  pour  en  marier  une  autre  ;  chacun  fe 
retire  très-mécontent,  &  fur-tout  Pantalon ,  pcà<£nt  contre 
fon  fils  &  fa  fincérité  déplacée.  Ce  dernier  refle  feul ,  & 
£nit  la  Pièce ,  en  difant  qu'il  ne  peut  plus  demeurer  dans 
.  cette  Ville ,  où  il  ne  fàuroit  mettre  en  pratique  la  fincé- 
rité dont  il  fe  pique  ;  &  qu'il  va  ,  dorénavant  «faire  fon 
féjour  à  la  Cour ,  où  il  pourra  mieux  apprendre  l'art  de 
diffimuler ,  pour  être  moins  fincère  à  Tayenir. 

SINCERES ,  (les)  Comédie  en  un  A€te ,  en  Vrofe ,  avec 
un  Divertîjjement ,  par  Marivaux ,  au  Théâtre  Italien , 

Si  l'on  ne  doit  reprendre  fur  la  Scène,  que  des  défauts 
réels  &  communs ,  je  doute  que  le  caradère  fuivant  puifle 
jamais  être  l'obiet  d'une  cenfiire  Théâtrale,  u.  Ordinaire- 
93  ment  vous  fâchez  les  autres  en  leur  difant  leurs  dé« 
93  tauts  ;  vous  le  chatouillez  lui,  vous  le  comblez  d'aife , 
91  en  lui  difânt  les  fîens  ;  parce  que  vous  lui  procurez  le 
»  rare  honneur  d'en  convenir.  Auffi  perfonne  ne  dit-il 
•>  autant  de  mal  de  lui  ^  que  lui-même.  Il  en  dit  plus  qu'il 
93  n'en  fait»  A  fon  compte ,  il  efl  fi  imprudent ,  il  a  fi 
9>  peu  de  capacité  ,  il  efl  fi  borné  ,  quelquefois  fi 
93  imbécile  !  .  • .  ^  Je  l'ai  entendu  s'excufer  d'être  avare , 
«3  lui  qui  efl  libéral;  ftir  quoi  on  lève  les  épaules;  Se 
li  il  triomphe.  Il  efl  connu  par-te  it  pour  un  homme  de 


I 


s  I  N  149 

.  »  cœur  ;  &  )e  ne  dcfelpcrc  pas  que  quelque  jour  il  ne 
'    M  difc  qu'il  eft  poltron  :  car ,  plus  les  medifances  qu'il 
»  fait  de  lui  font  grofTes ,  &  plus  iJ  a  de  go4t  à  les  faire  > 
»  à  caufc  du  caradère  original  que  cela  lui  donne.  Vou- 
•»  lez 'VOUS  qu'il  parle  de  vous  en  meilleurs  termes  que 
M  de  fon  ami  ?  Brouille?. -vous  avec  lui  :  la  recette  eil 
«  fure.  Vanter  Con  ami  ,  cela  eil  trop  peuple  ;  mais  louer 
n  (on  ennemi ,  le  porter  aux  nues ,  voilà  le  beau.  J«e 
»  l'achèverai  par  un  trait.  L'autre  jour  un  homme  ,  con- 
»  trc  qui  il  avoit  un  procès  prefque  (ur ,  vint  lui  dire  : 
9%  Tenez.,  ne  plaidons  plus  ;  ^uge^:  vous-même  ;  je  vous 
»  prends  pour  Arbitre  ;  je  m'y  engage.  Là-delfus ,  voilà 
•»  mon  homme  qui  s'allume  de  la  vanité  d'être  extraor- 
*»  dinaire  v  le  voilà  qui  pèle  ,  qui  prononce  gravement 
*»  contre  lui,  &  qui  perd  (on  procès ,  pour  gagner  la 
a»  réputation  de  s'être  condamné  lui-même.  Il  fut  huit 
»  jours  enivré  4u  bruit  que  cela  fît  dans  le  monde  ». 

SINCERES  MALGRÉ  EUX  y  (/w)  Opera-Comique  en 
trois  ASti'f  en  Profe ,  mêlé  de  Vaudevilles ,  par  Fw^elier  « 
à  h  Foire  Saint' Laurent ,  173}. 

La  Fée  Sincère ,  accompagnée  de  Foictte  fi  Confi- 
dente ,  veut  établir  une  des  Surces  du  Puits  de  la  Vç- 
rité  dans  une  Forêt  de  la  Picardie  ,  pour  faire  réuflîr  un 
firatagéme  qu'elle  a  imaginé  en  faveur  de  Clitandre  , 
Amant  de  la  ieune  iHiblelle  ,  fille  d'un  Financier. ..Elle 
pafTe ,  &  laifle  à  Folette  le  foin  de  la  dlftribution  des 
eaux.  La  première  perfbnne  qui  fe  préfente  eft  Laurette  , 
qui ,  fans  le  fecours  de  l'eau  véridique  ,  avoue  que  ion 
attachement  &  fes  foins  ne  paroifTent  faire  aucune,  im- 
preffion  fur  le  cœur  du  volage  Lucas  Gogo  .  plus  jeune  , 
mais  plus  expérimentée  que  Laurette  ,  le  pré'ente  en- 
fuite  ;  le  défblé  Clitandre  ,  à  qui  le  Financier  a  donné 
fon  congé ,  fuccéde  à  la  coquette  Gogo.  Folette  lui  pro- 
met la  protedion  de  la  Fée  ;  &  l'cmmene  ,  pour  faire 
place  à  Frontin  ,  Valet  de  Clitandre  ,  t%:  à  Pafquîn   & 
Merlin  ,  fes  deux  camarades.  La  vertu  de  l'eau  obli/rc 
ces  trois  Fripons  à  faire  un  /încère  aveu  de  leur  vie 
pafîêe.  Frontin  ,  contraint  par  le  même  pouvoir,  juflific 
Clitandre  des  calomnies  dont  il  Ta   noirci  auprès  du 
Comte*  Tout  cela  fc  paffe  en  préfcnce  de  Folette ,  qui 
«rdQnne  «  de  lapart  de  I4  Fée  ,  que  Clitandre  foit  marié 

Kiij 


ï/o  s  I  T 

avec  Ifabelle.  Le  Financier  y  confcnt  ;  îl  ne  reffe  pluf 
qu*i  fongcr  à  ce  que  l'on  fera  des  trois  fourbes.  Clitan- 
ore  ,  'entant  le  tour  qu'on  lui  a  joué  ,  veut  qu'ils  foient 
pendus  ;  mais  ils  obtiennent  grâce  ,  en  déclarant  iîncé- 
rement  qu'ils  n*ont  jamais  eu  intention  de  tromper  Ifa- 
belle. 

SITUATION.  Une  fituatîon  n*eft  autre  chofe  que 
l'état  des  Perfonnages  d'une  Scène  »  à  Tégard  les. 
uns  des  autres.  En  ce  premier  fens,  toutes  les  Scè- 
nes d'une  Pièce  font ,  malgré  qu'on  en  ait ,  au-  : 
Tant  de  fituations  ;  mats  on  n'employé  ordinaire- 
ment ce  terme  que  dans  un  fens  plus  reftreinc ,  & 
pour  exprimer  des  (uuations  (inguliérement  io- 
téreflant^.  Elles  ne  peuvent  erre  fingulieres  que 
par  deux  moyens  *,  par  celui  de  la  nouveauté , 
ou  par  celui  de  l'importance  des  intérêts.  La  nou- 
veauté fuppofée  9  qui  feroit  touipurs  d'un  grand 
mérite  «  quand  tes  paflions  ne  feroîent  pas  (i  vi- 
ves .  il  fout  encore  faire  attention  à  rîmportance- 
des  intérêts.  Une  fituation  bien  imaginée  dans  ce 
;cnre ,  eft  d'un  fi  grand  effet ,  qu'avant  que  les 
^erfonnagcs  fe  parlent  »  il  s'élève  parmi  les  Spec- 
tateurs un  murmure  d'applaudi (ïcmens  6c  une  cu-^ 
rîofité  avide ,  d^  ce  que  les  Aâeurs  vont  fe  dire. 
Je  remarquerai ,  en  paffanr ,  qu'on  ne  fauroit 
ménager  dans  une  Pièce  plufieurs  de  ces  fituations  » 
qu'à  la  faveur  d'un  nombre  d'incidens  qui  cban- 
^gent  tout-à-coup  la  face  des  chofes ,  te  qui  met- 
tent ainfi  les  PerfSnnages  dans  des  fituations  nou- 
velles &  furprenantes. 

La  Situation  ,  en  fait  de  Tragédie  ,  dit 
TAbbé  Nadal ,  eft  fouvcnt  un  état  intéreffant  & 
douloureux ,  c'eft  une  contradidion  de  mouve-* 


SIX  i5t 

ïiîcns  qui  s'clevcnt  tout  à-la-fois ,  &  qui  fc  balan  - 
ceipt  ;  c'eft  une  hidécidon  en  nous  de  nos  propres 
fencimens ,  dont  le  Speftateur  eft  plus  inftruît , 
pour  ainfi  dire ,  que  nous-mêmes ,  fur  ce  qu  il  y 
a  à  conclure  de  nos  mœurs  »  (i  et^s  font  frap- 
pées comme  elles  doivent  Tctre.  Au  milieu  de 
toutes  les  confidérations  qui  nous  divifent  &  qui 
nous  déchirent ,  nous  femblons  céder  à  des  inté- 
rêts où  nocis  inclinons  le  moins  ;  notre  vertu  ne 
nous  affiire  jamais  plus,  que  lorfque  notre  foibleflfè 
gagne  de  Ton  côté  plus  de  terrein  :  c  eft  alors  que 
le  Poète,  qui  tient  dans  fa  main  le  fecret  de  nos  dé- 
marches, eft  fixé  par  Tes  régies ,  fur  le  parti  qu'il 
doit  nous  faire  prendre. &  tranche  d'après  elles  fur 
hotre  deftinée.Ceft  dans  le  Cid  qu'il  faut  chercher 
le  modèle  des  (ituations.  Rodrigue  eft  entre  Ton 
honneur  &  fon  amour  ;  Chimene  eft  entre  le  meur- 
trier de  fon  Père  &  fon  Amant  ;  elle  eft  entre  les 
devoirs  facrés  &  une  paffion  violente  ;  c*«ft  de  là 
que  naifTent  des  agitations  plus  intéreftantes  les  unes 
que  les  autres;  c'eft-là  oùs'épuifçnt  tous  les  Ccn- 
timens  du  cœur  humain  ,  &  toutes  les  oppodtions 
que  forment  deux  mobiles  aufli  puiflans  que  l'hon- 
neur &  l*amour.  La  fituation  de  Cornclie  entre 
les  cendres  de  Pompée  &  la  préfence  de  Céfar  ^ 
entre  fa  haine  pour  ce  grand  Rival ,  &  l'hommage 
refpeâueux  qu'il  rend  à  la  vertu  ;  les  reffenrimens 
en  elle  d'une  ennemie  implacable ,  fans  que  fa 
douleur  prenne  rien  fur  fon  eftinie  pour  Céfar  ; 
tout  cela  forme  de  chaque  Scène  ,  où  ils  fe  mon- 
trent enfemble ,  une  fituation  difFcrente.  Dans  de 
pareilles  circonftances ,  leur  filence  même  feroic 
éloquent ,  &  leur  entrevue  une  Poéfie  fublimc  ; 

K  iv 


irjjL  S  I  T        S  (E  U 

TTiaîs  les  préfentervis-à  visTun  de  l'autre,  c*eft  pouf 
Cornclie  avoir  déjà  fait  les-bcaux  vers  &  ces  tira- 
des magnifiques ,  qui  mettent  les  vertus-Romaines 
dans  leur  plus  grand  jour.  Il  eft  aift  de  ne  pas  con- 
fondre les  coups  de  Théâtre  &  les  fituatîons  :  Tun 
eft  paflTager ,  &  ,  à  le  bien  prendre  ,  n'eft  point 
une  partie  effentielle  de  la  Tragédie ,  puifqu*il 
leroit  facile  d  y  fuppléer  \  mais  la  fituatton  fort  du 
fein  disi  fujet  >  &  de  renchaînement  de  quelques 
încidens ,  & ,  par  conféquent ,  s'y  trouve  beau- 
coup plus  liée  à  raâion, 

Ç(EUR  GÉIsfÉREUSE  ^  (  la)  Comédie  t^n  cinq  ASesy  en 
VçTS  y  par  K&tTOu  ^  '^45^ 

Cette  Pièce  eft  un  tiffu  d'artifices  &  d'expédiçns  f m-- 
ployés  par  un  Valet  fouple  &  adroit,  qui  affermit  un 
vieillard  |  malgré  mille  preuves  évidentes  du  contraire  ^ 
dans  la  croyance  de  toutes  les  Fables  que  l'on  débite  > 
pour  lui  cacher  le  mariage  de  £bn  fils  avec  une  incon-. 
nue ,  qui  pafTe  pour  la  fille  du  veillard  ,  &  la  fœur  de 
celui  dont  elle  eft  Tépoufc.  Dans  cette  Pièce ,  très-com-r 
pliquée  &  chargée  de  beaucoup  d'incidens ,  il  (e  trouve 
des  Scènes  &  une  intrigue  dans  le  goût  de  celles  4e  Té* 
rence. 

Ç(EUK  GÉNÉREUSE  y  (k)  Comédie  (TunAnenyme  y  attri^ 
buée  d  Boyery  1646. 

Clodomire ,  Reine  de  Themîfcîre  y  8c  Sophîte  Cd  CatuT\ 
font  prifbnniercs  du  Roi  de  Cilicie.  Ce  Roi  eft  amoureu3ç 
N  de  Clodomire  ;  8c  Hermodor ,  fils  de  ce  même  Roi ,  aime 
Ço^hite.  La  Reine  de  Cilicie  reproche  au  Roi  fon  époux 
fon  amour  pour  Clodomire,  en  des  termes  peu  convena- 
bles à  fon  caraâçre.  Comme' ces  reproches  ne  font  au- 
cun effet,  la  Reine  de  Cilicie  forme  la  réfolutipn  do 
faire  poignarder  Clodomire.  .Sophite ,  qui  apprend  ce 
deffein ,  prend  la  place  de  (k  fœur ,  pour  lui  Hiuvcr  1% 
.fiç;;  ç*çfi  ce  qui  lui  £iit  doiiner  le  titre  dç  Saurgénéreijen 


f 


s  Π U  iji 

Enfin  tout  ft  raccommode.  Le  Roi  de  Cilicîc  renonce  à. 
(bn  amolir  pour  Clodomirc  ,  &  lui  rend  la  liberté  ,  ainfi 
^u'â  £a  (œur  Sophite,  qui  époufe  Hermodor. 

i(SUR  RIDICULE ^  (là)  Comédie  en  quatre  ASes ,  en 
Vers  9,  de  Montfieury  y  16^3.  Voyez  lz  Comévieh 
PotTs* 

SŒURS  JALOUSES 9  (les)  ou  l'Écharfb  et  le  BrA'^ 
CELRT  9  Comédie  en  cinq  Aéles  >  en  Vers ,  par  Lambert  i 

Le  Comte  Hcnrî ,  Favori  du  Duc  de  Florence ,  ef! 
/aimé  de  Lufîde  &  de  Camille  y  filles  de  Fabie  ;  la  préfé- 
rence  qu'il  donne  à  Tainée  ,  lui  fait  fàcrifier  l'Echarpe 
bleue  qu'il  a  reçue  de  (a  fbur.  Par  malheur ,  il  laifTe  tom- 
ber le  bracelet  dont  Lufide  lui  a  fait  don  ;  la  jaloufe  Cs|- 
mille  le  ramafTe,  On  peut  aiicment  juger  de  la  (îtuation 
des  deux  fœurs  ^  qui  Ce  flattent  d'abord  qu'elles  triomphent 
l'une  de  l'autre ,  &  (c  perfuadent  enOiite  être  trahies  par  un 
infidelç.  Hçnrj^bticnt  fa  grâce  de  Lufide  »  par  le  mpyen 
de  Phiiipin ,  qflrfait  y  difpofer  Célic ,  Suivante  de  cette 
Pemoifêlle.  Camille  furprend  ce  Valet  chargé  d'une  let- 
tre ,  &  la  lui  arrache.  Lufide  accourt  aux  cris  de  Phiii- 
pin ;  Camille  déchire  promptcment  la  lettre  ,  &  dit  à  (à 
îœur  que  Henri  eft  un  traître  ,  &  qu'il  aime  Nife  leur 
coufîne  ,  à  qui  ce  billet  étoît  adreffé.  Ce  menfonge  efl 
appuyé  de  quelque  apparence.  Le  Duc  ,  rebuté  des 
rigueurs  de  Camille ,  a  ordonné  à  Henri  de  feindre  de 
l'amour  pour  Nife ,  &  de  fa  voir  d'elle  le  nonfi  du  Rival 
qui  s'oppo(j|  i  Ibn  bonheur.  En  obéifTant  aux  ordres  du 
Duc  ,  Henri  s'attire  l'indignation  des  deux  (œurs ,  qui 
le  furprennent  en  converfation  avec  Ni(c.  Il  a  une  fé- 
conde fois  le  bonheur  de  faire  cpnnoîtrc  fbn  innocence  â 
Lu/îde  ;  mais  un  nouveau  rendez-vous  le  brouille  plug 
que  jamais  avec  les  deux  (œiirs ,  &  le  rend  ennemi-^de 
Fabie  leur  Père  ,  &  d'Oftave ,  Amant  de  Nife.  Ce  n'eft 
pas  tout  :  fur  le  rapport  de  Fabie  ,  le  Duc  croit  que  le 
Comte  aime  Camille ,  &  jure  de  fe  venger  de  cette  tra- 
hiion.  Dans  un  tel  embarras  9  Henri  cherche  d'abord  à. 
fc  juftifier  auprès  de  Lufide,  &  prie  Célie ,  en  lui  don- 
p^t  un  4ianiant ,  de  lui  rendre  ce  féryice.  Phiiipin  , 


j;+  S  Π U 

yil  apperçoît  fon  Maître  avec  cette  Soubrette  ,  devient 
jaloux  À  Con  tour  ;  & ,  ne  pouvant  faire  pis,  l'accable  d'in - 
jures.  Henri  n'y  fait  pas  attention  ;  &  conformément  aux 
ordres  du  Duc ,  Jl  ne  manque  pas  de  fe  trouver  (bus^'le 
balcon  de  NiCe.  Dans  le  moment  Oâave  Tattaque  bruf- 
quement ,  &  veut  lui  faire  mettre  l'épée  z  la  main ,  avant 
^  qu'il  ait  le  tems  de  s'expliquer.  Fabie  &  le  Duc  arrivent 

dans  le  même  deflein*  Henri ,  qu'on  croyoit  un  volage  , 
qui  en  vouloit  conter  à-la-fois  aux  deux  foeurs  &  à  la  cou- 
fine  ,  uns  oublier  la  fuivante  ,  eil  reconnu  fidèle  Amant 
de  Lufide*  Un  heureux  hymen  couronne  (a  confiance  ; 
le  Duc  époufe  Camille  :  Oâave  >  guéri  de. (es  (ôupçons  , 
obtient  Nife  ;  &  Philipin  ,  Céiie  9  avec  le  pardon  de  Tes 
infolens  difcours* 


SiSURS  RIVALES ,  (Zw)  Comédie  en  cinq  A&es ,  en  Fers , 
de  Quinaulî  y  i6%im 

Ceft  une  Comédie  dans  le  goût  E(pagnol ,.  copiée  de 
Rotrou,  Elle  ne  porte  que  (ur  des  mé|||i(ès  &  des  déguife- 
fnens  ;  refibrts  fi  fbuvent  mis  en  jeu  par  nos  anciens  Poè- 
tes Comiques ,  &  adoptés  par  plus  d'un  Tragique  mo- 
derne. 

SflSCTRS  RIVALES ,  { les)  Comédie  tu  un  A&e ,  en  Proje  » 
mêlée  d* Ariettes  »  par  la  Ribardiere^  MufiquedèDeJbroJfes  % 
aux  Italiens  y  iy6i» 

•»  Colefte  &  Babet ,  filles  de  Lucas ,  ont  peur  Amans  deux 
frères  9  Officiers  d'un  Régiment  en  garnifp%dans  le  pays  , 
qui  fe  nomment  tous  deux  Dorimont.  Les  deux  frères  ont 
conduit  leur  intrigue  avec  tant  de  fêcret ,  qu'ils  n'ont 
point  fil  qu'ils  étoient  Amans  de  deux  (œurs  ;  &  chacune 
des  (œurs  a  9  de  même  >  ignoré  que  (on  Amant  eût  un 
£reiie.  Les  déuit  Porimont  ayant  écrit  chacun  à  (à  Mai- 
'-'  trefTi^^  les  deux  lettres  font  tombées  entre  les  matn^  de 
Lucas  9  qui  9  ne  fâchant  rien  de  cette  double  intrigue  9 
troiiTe  Ntrt  mftuvàis  que  (es  filles  écoutent  un  Officier  ; 
èc^  q«Î9llMi#9luiQpçier  qui  leur  fait  l'amour  à  toutes 
deux.  Ùl  Ji^piiiiaiife^'il  leur  fait  9  étonne  les  deux 
(qkubs  •  qi$i:9%s^twkit  une  gr»idc  Conteflation^  Cha- 
cune d'elles  veut  tee  h  MaitreiTe  unique.  L'arrivée  des 


s  (2  U  SOI  I5Î 

deux  Doriniont  cclaircit  ce  myilèrc.  Après  <jucl<nics 
Scènes  y  qui  font  le.  Comique  de* cette  Pièce  ^  elle  nnit 
par  le  mariage  des  deux  foeurs  avec  les  deux  Dorimont. 

SŒURS  Rn^ALES  ^{les)  Comédie  de  Féronefe ,  aux  Itd- 

liens  j  1747» 

«■■ 

C'eft  dans  cette  Pi^ce ,  dont  Mademoifelle  Camille  fit  ^, 
tout  le  fiiccès  )  que  cette  jeune  Adrîce  déploya  ^  pour  la 
première  fois,  &  à  Tâg^e  de  douze  ans,  ces  talent  qui 
'  depuis  Tout  rendue  fi  chère  au  Public,  Scm  père ,  le 
fieur  Véronefè  ,  qui  jouolt  le  Rôle  de  Pantalon ,  fut  la 
difiinguer  ;  5c  crut,  avec  ratfbn  ,  que  d'une  Danfeufe  ai- 
^mable ,  elle  pouvoît  devenir  une  excellente  Adrice»  Sa 
fœur ,  Mademoifelle  Coraline  ,  avoît  déjà  paru  tîir  la 
Scène  avec  beaucoup  de  (uccès.  Véronefè ,  qui  compas 
foie  allez  fiicilement  des  Farces  Italiennes ,  fît  exprès  » 
pour  le  début  de  fa  fille  »  les  Sœurs  Rivales.  Toute  cette 
Pièce  roule  Hir  la  jaloufie  que  Coraline  porte  à  Camille 
ÙL  fœur  cadette  ,  qu'elle  traite  comme  un  enfant  ;  ihait 
cet  enfant  lui  enlevé  tous  Ces  Amans* 

SOIRÉE  DES  BOULEVARDS ^  {la)  Comédie  en  un 

A^e  y  -par  M.  Favart^  aux  Italiens  y  i7î8. 

Il  faut  voir  ce  Spcétacla  pour  en  bien  ju^^er.  C'efi  une 
peinture  fidelle ,  naïve  &  faiilante  de  ce  qui  s'eft  pafTé  fuc 
nos  Boulevards  «  cette  promenade  ,  aujourd'hui  fréquen- 
tée avec  fureur  par  la  NoblefTe ,  la  Bourçeoifîe  &  la  ca«* 
naille.  Mats ,  que  dis- je ,  une  peinture  f  Ce  font  les  Bou- 
levards eux-mêmes  :  c'eft-à-dire  ,  avec  la  cohue  ,  le  ta- 
page &  la  coafufion  qu'on  y  voit  régner  L'Auteur  s*eff 
interdit  les  Scènes  pittorcHjues  qu'y  donnent  quelque-^ 
fois  des  Petks-Maîtres  de  robe  &  d'épée,  des  femmes 
du  plus  haut  rang,  &  des  filles  de  Spedacle.  Il  a  pris 
tous  fes  Perfonnages  dans  le  Peuple  &  dans  le  Bourgeois. 
Ce  font  des  Catalans  qui  font  dan(èr  des  Marionnettes 
fut  une  planche  au  Ton  des  Hautbois  &  des  Cornemuses  ; 
des  Nouvelliiècs  qui  diffisrtcnt  dans  un  CaflFé  ;  des  Gar- 
çons LiflAonadiers,  des  Savoyards  &  des  Savoyardes  ,  des 
Chansonnières  des  rues<,  des  Marchands  Clincaillers ,  de 
petites  Marchandes  de  Croquets  «  des  filles  de  Boutiques, 
des  Soldats ,  des  Garçons  Perruquiers ,  &c»  Tout  cela  efl 


ijtf  s  O  I 

d'une  vérité  dont  rîen  n'approche  ;  Il  me  (cmble  voir  les 
Pcr(bnnagcs  de  Ténierc  détachés  de  leurs  tableaux ,  agir 
réellement,  danfèr^' fauter  &  boii^  devant  moi.  Il  y  avoit 
long-tems  que  Ton  n'avoit  fènti  cette  bonne  &  vraie 
gaieté  ,  que  la  nature  ,  même  groffiere  ,  infpire  ,  lorf- 
qu'elle  eâ  parfaitement  rendue.  Tout  le  monde  connoit 
les  petites  Affichçs  qui  Ce  diftribuent  deux  fois  par  fe- 
maine  dans  Paris,  ou  l'on  indique  les  biens  à  vendre  , 
les  maifons  à  louer  ,  les  inventaires ,  les  morts  ,  8c  les 
demandes  particulières.  Un  des  Nouvellifles ,  en  atten- 
dant la  Gazette,  demande  ces  Affiches  au  Garçon  CafFe- 
tiT.  Il  dit  toute  autre  chofe  que  ce  qu'elles  renferment  ; 
~  c'eft  une  Critique  fur  la  forme  &  fur  le  ton  de?  petites 
Affiches  ;  8c  il  faut  convenir  que  ce  quadre  de  fatyre  «ft 
ingénieux.  On  y  indique  les  effets  de  la  (ùcccffion  d'un 
Avocat  ,  qui  confifie  en  cabriolets,  en  déshabillés  en 
chenille  ,  en  plumets  blancs  ,  en  nœuds  d'épée  ,  en  mu- 
fîque  Italienne  ,  en  guitarres ,  &c.  fans  Livres  de  Droit  ; 
celle  d'un  Abbé,  qui  a  laiffé  beaucoup  de  jarretières  bro- 
dées ,  des  coupons  de  différentes  étoffes  propres  à  faire 
des  mules ,  des  boètes  à  mouches ,  des  lorgnettes  d'O- 
pera,  des  toilettes  portatives ,  &  une  coUcdion  de  petits 
Romans  ;  celle  d'un  Chanoine ,  compofée  de  toutes  fortes 
de  vins  8c  de  liqueurs  fines ,  de  linge  de  table ,  de  bat- 
terie de  cutfîne.  Voici  un  trait  qui  me  paroît  excellent 
dans  une  demande  particulière.  «  Un  homme  de  lapre- 
?>  miere  confîdération  auroit  befbin  ,  pour  l'éducation  de 
a»  (on  fils  unique,  d'un  Précepteur  qui  fut  au  moins  lire  & 
»  écrire  :  les  gages  font  de  ^oo  liv.  La  même  perfbnnc 
s»  auroit  au  (fi  beloin  d'un  bon  Cuisinier  ,  dont  les  hono- 
9»  raires  (èront  de  cent  louis  fans  les  profits  :  il  fera  reçu 
»  à  reilki  :  il  y  aura  concours  ». 

On  rencontre  (buvent  dans  le  monde  de  ces  curieux 
îgnorans  ,  qui  ne  comprennent  rien  de  ce  qu'on  dit ,  qui 
font  femblant  d'entendre  beaucoup  ;  &  qui ,  lorfqu'on 
les  interroge  ,  ne  répondent  jamais  que  par  des  monofyl- 
Jabes  vagues ,  avec  un  lérieux  &  un  air  de  profondeur 
qui  éù  impo(ànt.  .Ce  ridicule  étoit  échappé  à  Molière  , 
&  M.  Favart  l'a  très-bien  fai(î.  Son  M.  Gbbemouchc  , 
dans  la  Scène  des  Nouvelliftes ,  eft  très-divertiiTant  ;  ce 
rôle  étoit  fupérieurement  rendu  par  Carlin,  ïl^voit  la  dé* 


SOL  jff 

marche  ,  le  maintien,  le  ton,  le  gcfle  des  originaux  dont 
il  cft  la  copie.  On  lui  demande  ce  qu'il  pcn(c  de  la 
guerre  lurvenue  entre  le  Mogol  &  l'Empereur  du  Japon  ; 
li  répond  :  Hé  ,  mais  •  •  •  •  mais  ,  .  .  .  •  MefTicurs  »...  « 

Hc  ,  hé , Une  autre  fois  c'eft ,  hé ,  lié  ,  Mel^ 

'ficurs , .  .  Meffieurs  ...  A  dire  la  vérité  ,  . .  on  fait.  • . 
cela  parle  tout  feul.  Ce  n'cft  rien  que  de  lire  ces  propos 
lur  le  papier  ;  il  falloit  entendre  Carlin  lui-même. 

La  petite  Louifbn ,  qui  jouoit  la  petite  Marchande  de 
Croquets  >  étoit  charmante  ;  Dcihroiïcs ,  qui  faifbit  le 
Marchand  Clincailler  ,  s'en  acquittoit  avec  une  vérité  Cm- 
guliere  ;  mais  rien  n'égaloit  Chanville  ,  frerc  de  notre 
riant  Pré  ville.  Il  étoit  habillé  comme  ces  femmes  qui  chan- 
tent dans  les  carrefours  ;  on  croyoit  que  c'en  étoit  une  >  à 
.fon  air ,  à  (à  façon  de  fe  préfencer ,  i  (a  voix ,  aux  grâces 
'iftdicules  qu'il  affedoit. Mais  Madame  Bontour«cachee  fous 
un  habit  de  Savoyarde ,  vient  les  épier  &  troubler  leur 
tête-i  tête  ;  elle  leur  montre  la  curiofité,  qui  çtt  leuc 
propre  hiftoire  ;  c'efl  à-dirc  ,  une  partie  noâurne  qu'un 
mari  fait  avec  fa  maitrefle  ,  après  avoir  fait  coucher  (a 
femme ,  &  feint  d'aller  lui-même  Te  mettre  au  lit. 

SOLDAT  MAGICIEN j  (le)  Oper a-Comique  à* un  Aâle  , 
avec  des  Ariettes  9  par  M,  Anfeaume ,  fur  un  Plan  donné 
par  M.  de  S ..  ..  Mufique  de  M.  Philidor  y  d  la  Foire 
Saint- Laurent  y  1760. 

,Ce  fujet  avoit  déjà  été  mis  fur  la  Scène  Françoife  par 
Poifibn ,  fous  le  titre  du  Bon  Soldat,  On  trouve  ici  les 
différences  que  l'oppofition  du  tems  &  des  genres  a  dd 
néceflairemcnt  produire  entre  les  deux  Pièces  ;  mais , 
dans  Tune  comme  dans  l'autre ,  un  Soldat  qui  fe  donne 
pour  Magicien ,  tire  d'intrigue  une  femme  furprife  dans 
un  tête  -à«tête  par  Ton  mari  jaloux.  Il  efl  vrai  que  dans 
cette  occasion  ,  ce  mari  «  pour  un  jaloux  ,  porte  un  peu 
loin  la  crédulité.  On  ne  doit  pas ,  ^ns  doute  ^  juger  à  la 
rigueur  ces  fortes  d'Ouvrages  ;  mais,  à  mérite  égal  dans 
tout  le  reftc,  il  eft  certain  que  TOpera-Comiquc  le  plus 
vrailèmblable  »  fera  toujours  le  meilleur. 

SOLDAT  POLTRON  ,  (le  )  ou  Lt  Soldat  yftALQRj^ 
Lvif  Comédie  en  un  A6le ,  en  Vers  de  huitfyllabes ,  ]^ar  un 
Anonyme  ^  1668. 

Angéliquc>&Lifcttela  Suivante^dansle  deffcin  d'corou- 
I  •  .' 


ï;S  sol 

ver  la  Roque  &  Guîllot ,  leurs  Amans ,  donnent  un  rcn* 
dez  vous  au  Dodcur  ,  &  a  Ragotin  Ton  Valet,  La  Roque 
au  défcfpeir ,  veut  aller  à  Tarmce ,  &  paroît  efFedivc- 
ment  en  habit  de  campagne  •,  fuivi  de  Guillot ,  qui  eft 
armé  de  toutes  les  armes  qu'il  peut  porter  ,  faifànt  mar- 
cher deux  pièces  de  canop  ,  tirées  par  deux  chevaux ,  & 
un  Gouja:  chargé  d'une  hotte  pleine  d'armes ,  de  quan- 
tité de  vivres,  attachées  à  une  bandoulière ,  avec  un  pain 
&  une  bouteille.  Ces  deux  Chtïnpions  viennent ,  en  cet 
équipage ,  fe  préfcnter  fous^  les  fenêtres  de  leurs  Mai- 
trcffes ,  p^ ;ur  rompre  avec  elles.  La  Roque  rend  à  Angé- 
lique le  portrait  &  tous  les  préftns  qu'il  a  reçus  d'elle. 
Guillot ,  imitant  Ton  Maître  ,  fait  femblant  de  mettre  en 
pièces  le  portrait  de  Lifette.  ce  Que  fais -tu -là,  dît  la 
»»  Roque  ?  Ne  craignez  rien ,  MonHeur,  répond  Guillot  ; 
M  c'eÔ  feulement  pour  lui  faire  peur  :  car  je  n*ai  déchiré 
9>  que  la  Dame  de  carreau  )>• 

Le  Dodeur  arrive  ,  accompagné  de  Ragotîn  ,  &  veut 
d^abord  obliger  la  Roque  â  tirer  Tepée.  Celui-ci  fe  tire 
zGtz  mal  de  cette  affaire  :  i  Tégard  de  Guillot ,  il  dé  - 
cl  arc  hautement  qu*il  ne  veut  Ce  battre  qu'à  l'armée.  An- 
gélique &  Lifette  defcendent  fort  à  propos,  &  font  cefTer 
cette  querelle  ,  en  difant  au  Dbâeur  que  ce  (Iratapémo 
n'cft  que  pour  réveiller  Tamqur  de  la  Roque  &  fon  Valet. 
Le  Doâeur ,  fatisfait  de  cette  raifon ,  (e  retire  poliment  ; 
&  les  quatre  autres  rentrent  dans  la  maifon  d'Angélique  , 
pour  goûter  les  douceurs  de  ce  raccommodement. 

SOLEIL  VAINQUEUR  DES  NUAGES,  (le)  Divernjfe' 
ment  allégerique  fur  le  réîablijjement  âe  la  famé  du  Roi  ^ 
jHir  Bordes  9  mufique  de  Clerai/ibaut ,  donné  fur  le  Théâtre 
4e  C Opéra  en  1711. 

Le  fujet  de  ce  petit  Poème  eft  tiré  de  la  devife  du  Roi , 
qui  eft  un  Soleil  naiflant,  avec  ces  mots  :  Jubeî  fperare, 
'  il  fait  efpérer.  Les  iacrifices  que  les  anciens  Peuples  de 
Perle  faifoient  au  Soleil ,  &  les  différens  tranlî)orts  de 
joie  Se  de  triftelTe  qu'ils  y  faifpient  éclater  au  lever  de 
cet  Afire ,  félon  qull  leur  paroiflôit  plus  ou  moins  fe- 
rein  ,  peignent  allégoriquement  les  divers  mouvement 
de  triflefle  &  d«  jeic  qui  ont  agité  le  coeur  des  François  , 
fur  la  maladie  &  la  lafité  du  Roi  Louis  XV,  en  lyzi ,  lor(^ 
qu'il  eut  une  ,tCftcc  de  petite  vérole. 


SOL  159 

SOLILOQUE ,  eft  un  raifonnement  &:  un  difcours 
que  quelqu  un  fe  fait  à  lui-même.  Papiâs  dit  que 
Soliloque  eft  proprement  un  difcours  en  forme  de 
réponie  à  une  queftion  qu'un  homme  s'eft  faite  à 
lui-même.  Les  Soliloques  font  devenus  bien  com- 
muns fur  le  Théâtre,  moderne:  il  n'y  a  rien  cepen* 
dant  de  fi  contraire  à  Tart  &  à  la  nature }  que 
d'introduire  fur  la  Scène  un  Aâeur  qui  fe  fait  de 
longs  difcours  pour  communiquer  fes  penfées,&c. 
à  ceux  qui  Tentendent,  Lorfque  ces  fortes  de  dé- 
couvertes  font  néceflàires ,  le  Poète  devroit  avoir 
foin  de  donner  à  fes  Aâeurs  des  Conâdens  à  qui 
ils  putTent ,  quand  il  le  faut ,  découvrir  leurs  pen- 
fées  les  plus  fecrettes  :  par  ce  moyen  »  les  Spec- 
tateurs en  feroient  inftruits  d'une  manière  oien 
plus  naturelle  :  encore  eftce  une  reffource  dont 
un  Poète  exad  devroit  éviter  d'avoir  befoin.  L'u- 
fage  8c  Tabus  des  Soliloques  eft  bien  détaillé  par 
le  Duc  de  Buckingtiam  dans  le  palTàge  fuivant» 
(  Les  Soliloques  doivent  être  rares  >  extrêmement 
courts ,  &  même  ne  doivent  être  employés  que 
dans  la  paŒon.  Nos  Amans  parlant  à  eux-mêmes , 
fiiute  d'autre ,  prennent  les  murailles  pour  confi- 
dens.  Cette  faute  ne  feroit  pas  encore  réparée , 
quand  même  ils  fe  confieroienc  à  leurs  amis  pour 
nous  le  dire  )• 

SOLIMAN f  Trûgédie  d^  MdrH.  Voytz  ia  Mort  ve 
Mustapha» 

SOLIMAN  9  TrâgUComédU  d'Alibray  ,  1^57. 

Muûapha ,  fils  de  Soliman ,  Empereur  des  Turcs,  aime 
Perfîne  ,  iillé  du  Roi  de  Ferle ,  &  en  eft  aimé.  La  ten- 
dre(Ie'r^c»pro<]ve  de  ces  deux  Amans  eft  traveiee  paria 
bainç  de  Ruftan^  grand  Vi&  de  Soliman ,  qui  tâche  de 


Uo  SOL         SON 

fkxre  périr  Muftapha  8r  (a  Maîtrclïc ,  en  leur  fuppôfàn€ 
des  crimes  dont  ils  Ce  juftifient  ;  mais  ils  n*en  périfTeni 
pas  moins  ,  vidimes  des  perfidies  de  Ruflan.  Ce  dernief 
eu  tué  par  les  Janniflàires  ,  qui  vengent ,  dans  (on  fang  ^ 
la  mort  de  ces  Amans  infortunés. 

SOLIMAN,  ou  L^EscLAvs  GÉUiREUSEy  Tragédie  de  Ja* 

Soliman ,  Rival  de  (on  fils  Bakzct ,  apprend  que  et 
î'rince ,  &  Sélim  fon  ffere ,  font  prêts  de  décider ,  par 
le  fort  des  armes  >  leurs  prétentions  à  rËmp*^:,  Le  feu 
de  cette  divifion ,  &  dangereu(è ,  efl  étouffé  dans  fa  nai(^ 
fance  ,  par  les  (oins  &  la  prudence  de  Roxelane.  Par  Tes 
confèils  généreuse^ le  Sultan  pardonne  â  fiaj^zet,  &laî 
cède  Afpaiie  >  Tobjet  de  leur  coiiimun  amour. 

SOLIMAN  Ily  ou  iBs  SvLTANËS  i  Comédie  en  trois  rfc- 
tes ,  en  Vers  libres  ,  tirée  d*un  Conte  de  M*  MarmonttL  f 
par  M.  Favart ,  Mufique  de  Gilbert,  aux  Italiens  ,  1761. 

Trois  (brtes  d*Amours  (pnt  admirablement  développés 
dans  cette  Pièce.  L*ambitieu(è  Ëlmirc  employé  toute» 
les  intrigues  de  fon  Art  :  la  (bumifé  Délia  ne  connoit  « 
dons  (on  ardeur ,  qu*obéir  à  (on  Maître ,  Se  ctok  que  le 
Ciel  Ta  formée  pour  cette  aveugle  obéiflance.  La  franche 
Roxelane ,  pleine  d'ame  6c  dV(prit ,  méprife  d'abord  , 
cÙlmc  enHiite  ,  de  finit  par  aimer  un  Sultan  ,  dont  les 
hauteurs  &  la  férocité  avôicht  fait  de  loin  un  montre  à 
les  yeux ,  qu'elle  captive ,  qu'elle  apprivoKc  de  près  ^ 
..  enfin  ,  qu'elle  rend  tendre,  galant,  grand  homme  ^  éi 
héros  tout-â-la^fois. 

SONGE;  fiâion  que  Ton  a  employée  dans  toiis 
les  genres  de  Poéfie,  Epique,  Lyrique,  Elégiaqae  ^ 
Dramatique:  dans  quelques-uns,  e'eft  une  des- 
cription d'un  fonge  que  le  Poète  feint  qu'il  a ,  ou 
qu*il  a  eu.  Ejjans  le  genre  Dramatique ,  cette  fic- 
tion fe  fait  en  deux  manières  j  quelquefois  pa- 
roÎE  fur  la  Scène  ua  Adeur  qui  feint  un  pro(Âind 

foamieil  f 


SON  Ut 

■ 

A>nim6Îl  9  pendant  lequel  il  lui  vient  un  fonge 
qui  Tagîtc  ,  &  qui  le  fait  parler  tout  haut  i  d'au- 
trefois TAÔeur  raconte  le  fonge  qu*il  a  eu  pendant 
fon  fommeil.  Âinfî  »  dans  la  Marianne  de  Triftan , 
Hcrode  ouvre  la-  Scène ,  en  s'éveillant  brufque- 
racnt  î  &  dans  la  fuite ,  il  rapporte  cefonge  qu'il 
a  fait.  Mais  la  plus  belle  defcription  d'un  fonp^e, 
qu'on  ait  donnée  fur  le  Théâtre ,  eft  celle  de  Ra- 
cine dans  Athalie  :  épargnons  au  Leâcur  la  peine 
d'aller  la  chercher.  C'cft  Athalie  qui  parle,  bcènc 
5  >  Aâe  1. 

Un  Congé  (  me  dcvroîs-jc  inquiéter  d'un  fonge  ?  ) 
Entretient  dans  mon  cœur  un  chagrin  qui  le  ronge  ; 
Je  révitc  par-tout  ;  par-tout  il  me  pourfuit  ; 
C'étoit  pendant  Thorreur  d'une  profonde  nuit. 
Ma  mère  ,  Gécabel ,  devant  moi  s'eA  montrée  , 
Comme  au  jour  de  (à  mort ,  pompeufement  paréej 
Ses  malheurs  n*avoient  point  abattu  fa  fierté  : 
Même  elle  avoit  encor  cet  éclat  emprunté  , 
Dont  elle  eut  foin  de  peindre  8c  d'orner  fon  vllàge  j 
Pour  réparer  des  ans  l'irréparable  outrage. 
Tremble  ,  m'a-t-elle  élt ,  fille  digne  de  moi  : 
Le  cruel  Dieu  des  Juifs  l'emporte  aufïl  (ur  toi. 
Je  te  plains  de  tomber  dans  Ces  mains  redoutables  ; 
Ma  fille  •  •  •  •  En  achevant  ces  mots  épouvantables , 
Son  ombre  vers  mon  lit  a  voulu  iè  baifTer  ; 
Et  moi  f  je  lui  tcndois  mes  mains  ppur  l'embraffèr  ; 
Mais  je  n*ai  plus  trouvé  qu'un  horrible  mélange 
D'os  &  de  chair  meurtris  ,  fie  traînés  dans  la  fange , 
Des  lambeaux  pleins  de  fang ,  &  des  membres  affreux  i 
Qu^  dei  chiens  dévorans  fe  difputoient  entr'eux.  &c. 

On  a  condamaé  le  fonge  de  Pauline.  On  difoit 


1^1  SON 

que  dahi  une  Piict  Chrédeiine  ,  ce  fonge  eft 
envoyé  par  Dieu  même;  &  que  dans  ce  cas ,  Dieu 
qui  a  en  vue  la  converfion  de  Pauline,  doit  faire 
lervir  ce  foiige  à  cette  même  converfion  ;  mais, 
qu'au  coiuraire  %  il  (emble  uniquement  fait  pour 
înfpirei"*  à  Pauline  dé  k  haine  contre  les  Chré- 
tiens; qu'elle  voit  desChrétiens  qui  affadînent  fon 
mari ,  6c  qu'elle  dévroit  voir  tout  le  contraire  i 

Des  Chrétiens  une  impie  afrcnibiéc 
A  jette  Policude  aux  pieds  de  fon  rivaU 

Ceq  û'ch  pourroit  encore  reprocher ,  peut-être , 
à  ce  fonge ,  c*eft  qu'il  ne  fert  de  rien  dans  la 
Pièce  ;  ce  n'eft  qu'un  morceau  de  déclamation.  Il 
n'en  eft  pas  ainfi  du  fonge  d'Athalie  >  envoyé  ex- 
près par  le  Dieu  des  Juifs  :  il  fait  entrer  Athalie 
dans  le  Temple ,  pour  lui  faire  rencontrer  ce  même 
enfant  qui  lui  eft  apparu  pendant  la  nuit ,  &  pour 
amener  Tenfant  même ,  le  nœud  &c  le  dénouement 
de  la  Pièce.  Un  pareil  fonge  eft  à  la  fois  fublimc  9 
vraifemblable ,  intérelTant  &  ncceftaire.  Il  y  a 
néanmoins  beaucoup  <tintérêt  &  de  pathétique 
dans  le  fonge  de  Pauline. 

Songe  agréable^  (le)  ou  le  Réve  ve  l^Amovr; 
Comédie  en  un  Aât ,  par  un  Anunjmcj  d  la  Foire  Saint' 
Laurent ,  173  !• 

Merlin  »  &  Pierrot  fon  Valet ,  s'entretiennent  fur  la 
difficulté  de  trouver  une  fille  fidelle,  «  Peur  en  être  ccr- 
35  tain,  dit  Merlin  ,  j'ai  pris  foin  d'endormir,  depuis 
31  quelques  années ,  une  jeune  beauté ,  à  qui  je  deÔine 
35  mon'  coeur  •>'».  Pierrot  badine  fur  ce  projet  ;  &  en  Pab— 
fence  de  Ton  Maître  ,  donne  audience  à  Lilctte,  qui  de- 
mande le  réveil  de  fon  Amaet.  Elle  fort  fatisfiûtc.  Un 
vieillard  Vîtnt  implorer  la  mémcgracc  en  faveur  d'une 


r 


SON  iÇ» 

ièuric  fille  j  dont  il  veut  faire  Cà  ^çirimc.  Maïs  cornmc 
>ilyic  (  c'cfl  le  nom  de  la  fille  )  préfère  le  fommeil  à 
l'hymen  d'un  Vieillard,  Pierrot  cnJort  celui-ci,  ifi  ré- 
veille un  jeune  Amant ,  qui  cil  plus  «iu  goùc  de  Silvie* 
Le  baron  de  bulk-mbcrg^  Allemand,  touché  des  attraits 
(l^une  jeUne  Danleule,  endormie  depuis piuflcurs  années  » 
par  fes  inilances  ,  obtient  fon  réveil.  La  Danfeufe  exé- 
cute une  Entrée  de  Ballet  pour  remercier  Merlin  ,  &  faire 
tonnoître  que  Ibii  jarret  n*eft  point  engourdi.  Il  ne  refte 
qu'Armide,  Maitréiïe  de  Merlin  Cette  belle  e(l  fâchée 
^u'on  ait  mtèrrompii  un  réye  qui  lUi  cauiôit  un  extrémt 
contentement.  L'Amour  ,  ou  plutôt  Polichinelle  ,  fous  la 
figure  de  ce  Dieu ,  Tappaife ,  en  l'affuranc  que  Merlin 
lui  fera  goûter  tous  les  piàiiirs  dont  ce  longe  né  lui  pré- 
fentoic  que  l'ombre. 

SONGE  VtRlFlÊ ,  (  /O  Comiàie  en  un  ARe ,  aust  Ita-^ 

.  Pantalon  apprend  à  Tes  filles  qu'il  les  a  vouées  à  Diane  ; 
lorf^p'ils  ont  abordé  dans  l'iile  qu'ils  habitent ,  pour  les 
fàuvér  du  danger  dont  elle*  font  menacées ,  de  tomber 
entre  les  mains  dés  Pirates,  cilles  lui  répondent  qu'elles 
ont  beaucbup  d'jver/îon  ^our  lé  fervice  de  Diane  ,  & 
beaucoup  de  pencharïc  pour  celui  de  TAmour,  qui  eil  le 
prbtcdéur  de  cette  lile.  Elles  font  rencontre  d  Arlequin 
«  de  Scapin ,  avec  lefquels  elles  ont  des  Scènes  très- 
îiaives.  Pantalçn  les  furprcnd  ;  & ,  en  fa  qualité  de  Grand- 
VrttT^:  ,  il  l^s  fait  arrêter  Se  conduire  dans  l'antre  de  TO- 
racle  :  tout  ce  qu'ils  difent  pour  le  fléchir ,  eft  inutile  ; 
^  ,  voyaiit  qu'il-  ne  peuvent  vaincre  fa  févérité ,  ils  s'a- 
ArcHent  au  Dieu  lui-même  ,  do.>i  ils  font  mieux  écoutes. 
Il  paroir  fur  un  nuage ,  &  chante  plulieurs  vers ,  dont 
ioici  les  principaux  : 

t>é  leurs  fcns  révoltés  refpcde  le  murmure; 
Ha  !  la  voix  de  la  tiature 
ÊÔ  un  Arrêt  de -l'Amour  : 

T.  ■  '  ■ 

Cefcendb,  Hymen  ,  achevé  mon  ouvrage  ; 
Et  par  lin  double  mariag<* , 
iJnis  ces  Amans  en  ce  iouré 


1^4  SON 

Alors  un  Autel  fort  de  deffous  terre  ;  &  en  même  tems 
l'Hymen  defcend  du  Ciel ,  &  chante  les  paroles  fûi« 
vantes  : 

Que  les  plalfirs ,  fims.méiange  de  peines  » 
Tendres  Amans ,  comblent  vos  vœux  ; 
Hâteztvons  de  porter  m«s  chaînes  ; 
UAmour  en  a  formi  les  nœuds* 

L'Hymen  unit  Coralme  &  Arlequin  «  Camille  &  Sca- 
pîn  ;  le  globe  du  nuage  s'ouvre  ,  &  laiflc  voir  le  fond  du 
Théâtre  ;  &  la  Pièce  finit.  Un  longe  qu'Arlequin  a  fait , 
&  dans.lequel  il  a  vu  celle  qu'il  époufe ,  eft  ce  qui  a  donne 
lieu  au  titre  de  cette  Pièce,  dont  une  Madame  de  la  Cail« 
lerie  a  donné  le  projet  en  cinq  Aâes  ,  comme  elle  fut 
jouce  d'abord. 

SONGES  i  (les)  Opsr a -Comique  en  un  Aêle,  -par  Fi^je- 
lier  y  à  la  Foire  Saint -Germain  ^  1716» 

La  Scène  fe  paiTe  dans  lé  Château  d'un  vieux  Nou- 
Tellifle ,  qui  s'amufe  à  faire  des  contes  à  dormir  debout  > 
&  où  Morphée  St  (a  Cour  ont  choi(î  leur  demeure  ,  en 
quittant  l'Opéra  à'Âtys  ,  &  l'Académie  Royale  de  Mu- 
squé. Arlequin  y  arrive ,  &  trouve  la  Nuit ,  Confidente 
de  Morphée ,  qui  lui  apprend  que  les  Songes  rendent 
'  leurs  Oracles  dans  l'amichambrc  du  Dieu  du  Sommeil , 
où  ils  tranfportent  les  Dormeurs  ,  de  qui  on  veut  péné- 
trer le  defTein  ou  les  (ènrtiniens. 

SONGES  DES  HOMMES  ÉVEILLÉS ,  (  les)  Comidie 
tn  cinq  Aâles ,  en  Vers ,  par  de  BroJJè ,  1646. 

Un  Gentilhomme  qui ,  dans  un  naufrage ,  a  vu  périr 
une  aimable  personne  qu'il  étoit  prêt  d'époufèr ,  en  con- 
çoit une  fi  grande  triftcffe  ,  qu'on  employé  en  vain ,  pour 
l'en  guérir  »  plufieurs  fortes  de  moyens.  Enfin  on  lui  pro- 
pose d'affifier  à  une  petite  Comédie ,  où  il  pourra  goûter 
quelque  plaifir.  Le  fujet  de  la  Pièce  efl  fa  propre  hif^ 
itoire  ,  dont  le  dénouement  eft  le  retour  de  la  Maitrefle 
du  Gentilhomme  ,  qui  a  été  (âuvée  par  le  fècours  d'une 
planchç  qiû  l'a  conduite  dans  une  Ifle»  Le  Gentilhyomme 


s  O  P  *    •         1^5 

qui  reconnoSt  tes  mêmes  traits  de  la  perfbnn^  qu^il  aime  » 
dans  ceux  de  la  prétendue  Comédienne ,  s*imagine  rérer. 
Enfin ,  on  lui  apprei^d  que  cette  Comédienne  de  (a  Mai* 
trèfle  ,  ne  (ont  qu'une  même  perfbnne  ;  &  la  Pièce  finit 
par  le  mariage  de  ces  Amans.  Voilà  ce  oui  compofe  Fin- 
trigue  principale  de  cette  Comédie  «  où  l'Auteur  a  intro« 
duit  plufieurs  Perfonnages  épilbdiqucs  qui  s'imaginent 
rc7er >  en  voyant  des  objets  réels;  tel  ell  Tépifode  du 
.  Payfan  ivre  &  endormi ,  qu'on  emporte  dans  un  apparte- 
ment magnifique  ,  &  à  qui  on  fait  accroire  y  lorfqu'il  eft 
réveillé  ,  qu*il  eft  un  Seigneur  des  plus  qualifiés ,  &c* 

SOPHIE ,  ou  LE  Mariage  caché  ,  Comédie  en  trois  Ac^ 
tel ,  mélie  f  Ariettes^  tirée  du  Mahiaob  clandestin  , 
tune  des  meilleures  Comédies  du  Théâtre  Anglois ,  attri-* 
luée  au  Jieur  Gartick ,  excellent  Aâleur  de^Londres  ,  Mu" 
fique  de  M.  Kohault  y  aux  Ituliens ,  1758. 

Sophie ,  PHéroïne  de  ce  Drame  y  eft  la  fille  d'un  an- 
cien ami  de  M.  de  Saint-Aubin  ,  reftée  de  bonne  heure 
orpheline  &  (ans  fi:)rfune«  Elle  a  trouvé  un  a(yle  dans  la 
maîfbn  de  ce  riche  Négociant,  qui  vient  de  quitter  le 
conimercc.  Elle  a  iiifpiré  la  pamon  la  plus  vive  au  fils 
de  (on  bienfaitetit  ;  un  mariage  lecret  les  unit.  Son 
imprudence  ft  (on  ingratitude  peuvent  avoir  des  fuites 
fîineftcs.  Comment  en  inftruirc  M.  de  Saint-Aubin  f  II  eil 
riche  :  on  craint  fon  avarice.  Clarville  s'efforce  de  la  ra(^ 
furer  :  il  e(perc  de  fléchir  fon  perc.  Il  tombe  en  effet  i 
(es  genoux ,  lui  avoue  fà  faute  ,  implore  fon  pardon ,  & 
demande  (on  aveu.  Sophie  joint  fes  prières  &  lès  larmes 
à  celles  de  (on  Amant.  Saint-Aubin  ne  refu(è  ,  que  parce 
que  Sophie  eft  fans  fortune.  Un  homme  généreux ,  nom- 
mé Dorval ,  prQpo(e  une  dot  qui  levé  cette  difficulté^*  8c 
le  mariage  &  déclare. 

SOPHONISBE  y  Tragédie  de  Mairet,  1619. 

De  toutes  les  Tragédies  de  Mairet ,  la  SophonKbe  e(E 
la  plus  connue  ;  elle  nuifit  au  fuccès  de  celle  de  Cor- 
neille. Ce  n'eft  pas ,  toutefois ,  qu'elle  lui  foit  ni  (upé- 
rieure  ,  ni  même  égale  ;  c'eft  que  Mairet  (èmble  avoir 
2iré  meilleur  parti  du  rôle  de  Maftiniffe.  Il  s'écarte 
de  l'hifloire  1,  en  ce  qu'il  fait  tuer  ce  Prince  ,  â  la  fin  de 


fSg  s  O  P 

la  Pièce ,  fur  le  corps  de  Sophonîfbe  ;  &  périr  SîpHa^ 
au  milieu  de  la  bataille  aiii  Ce  donne  au  fccot.d  A^c  Cé>^ 
toit ,  comme  il  le  dit  loi-mcmc  ,  pour  évircr  la  concuç- 
rcnce  de  deux  maris  vivans  ;  &  ,  à  1  égard  de  iMafSniCTe  » 
c'étoit  lui  faire  faire  ce  qu'il  dcvoit  avoir  fait.  Au  fur- 
^lus ,  les  reproches  de  lubricité  que  Siphax  fait  à  Sopho- 
niibe  ,  les  précautions  fè*  rcttes  qu'elle  prend  j>9ur  le 
tromper ,  fon  mariage  in  promptu  avec  Maffinific  ,  font 
autant  de  fautes  contre  )a  décenie  &  la  vraifcmbUnce  du 
fujct.  Ce  font  les  deux  derniers  Adcs  dé  cette  Tragédie  i 
qui  en  forment  tout  le  mérite  ;  &  qui ,  fans  doute ,  en 
avoient  fait  tout  le  fuccès.  C'efl  cette  même  Comédie' que 
IM.  de  Voltaire  vient  de  réparer  i  neuf. 

On  prétend! xjue  le  véritable  Auteur  de  cette  Pièce  efi 
le  célèbre  Théophile  Viaut  ;  c'eft  du  moins  ce  quafTure 
DcfbarrcaujJ ,  qui  avoit  connu  Théophile.  Voici  pourtant 
ce  qu'on  trouve  écrit  dans  les  Autturs  du  tcms',  «c  Ce  fu( 
»  Chapelain  qui  fut  caufe  que  l'on  commença  de  fuivrc 
»»  la  régie  des  vingt-quatre  heures  dans  les  Pièces  de 
i»  Théâtre.  Comme  il  fallcJit  premièrement  le  faire 
is  agréer  aux  Comédiens ,  qui  impo(bicnt  alors  ,  comme 
»>  depiiiis  ,  la  loi  aux  Adcurs  ;  &,  fâchant  que  iM.  le 
s»  Comte  de  Ficfqi^é>  qui  avoit  infiniment  d'efprit,  avoit 
»>  du  crédit  auprès  d'eux ,  il  le  pria  de  leur  en  parler  »; 
Jl  communiqua  endiitc  la  chofe  à  Mairct ,  qui  fit  Cn  So-* 
fhonishe  y  première  Piccç  où  cette  règle  foit  obfcrvée. 

M.  de  Voltaire  a  mis  plus  de  décence  dans  le  pre- 
inier  A^^e  ,  plus  de  dignité  dans  les  reproches  de  Si- 
phax,  plus  dé  réferve  dans  les  réponses  de  Sop'honifbe, 
&  dans  fés  confidences.  Mais  le  plus  beau  ilyle ,  les  plus 
belles  ^p'jleurs  ne  redifieront  jamais  ce  premier  Ade  ^ 
dont  le  fond  eft  vicieux  ;  rien  de  moins  p«^ogre  à  figurer 
dans  une  Tr^^édie  ,  que  là  colère  d*un  mari  contre  rà 
femme ,  qui  écrit  â  fon  Amant,  il  me  femble  que  le  Ré» 
j|ar^tçur  moderne  auroi'  dû  fùpprimer  total tment  le 
riole  de  Siphax  ,  qui  ne  paroit  que  pour  s'emporter  inu- 
tilement contre  Sophonilbe ,  &  fe  faire  tuer  au  (econd 
A<^^c.  La  Pîécè  çommencerbit  par  des  craiiitcs  que  i'ar- 
tivéc  de  Sripix)n  infpire  à  MaffinilTe  ;  Çc  l'on  pourroit 
iTuppofer  que  la  conquête  de  la  Numidie  cft  achevée  de- 
""^is  (^bis  xaôû^  ^ue  dans  cet  intervalle  MallinilTe  efi 


s  O  P  s  O  R  i(y 

devenu  paflîoncmcnt  épris  dv  charmes  de  Soohonîfbc  : 
ce  qui  (àuiperoit  le  ridicule  d'un  amour  de  vingt-quatre 
heures.  Il  y  a  un  inconvénient  dans  ce  que  je  propofc 
Jci^cc  fujet  cft  déjà  dénué  d'événcmcns,  &"  il  ne  refteroit 
prefque  plus  d'adion  dans  la  Pièce,  \uf-fi  je  pciifc  qu'il 
n  éiôit  propre  qu'à  iaurnir  ?rois  Aâcs  tout  au  ;?lus  comme 
Ja  mort  de  Céfar;  1  intrigue  efl  foible  &  peu  irnéicf- 
ïàntc  ;  cVft  le  fpedacle  de  Timpuiffance  d'un  Roi  de 
Numidie  ,  contre  les  armes  &  la  politiaue  des  Romains* 
1}  efl  imppiïible  ,  comme  Ta  remarque  autrefois  M.  de 
Vottaire  lui-même  ,  que  ce  Prince  n'y  (bit  avili ,  &  n'y 
jouç  un  rôle  délagréable ,  au  moins  iufqu'au  cinquième 
Ade.  Il  n'y  a  dans  ce  lujet,  que  le  dénouement  qui  can- 
viennc  à  la  Tragédie,  Cependant  ,  débarrailé  du  foin 
de  Finvention  ,  qui  n'eft  pas  la  partie  brillante  de  nos 
Ecrivains,  l'Auteur  moderne  a  fait  â  la  Pièce  de  Mairct 
des  c|iangemens  heureux.  Par  exemple ,  il  a  très-bien 
motivé  la  précipitation  avec  laquelle  Sophonifbe  fe  re- 
marie,^a^  ridée  que  ce  mariage  eil  indifpenfabie  pour 
(►révenir  ùl  captivité.  Cette  PrmcefFe  ne  vipnt  plus  avec 
e  deflein  de  faire  les  yeux  doux  à  MaHîtiiffe  *,  elle  ne  (e 
rend  qu'à  la  nécefCté  des  circonllances.  La  politique 
froide  &  cruelle  des  Romains  »  y  çfl  beaucoup  mieux  dé« 
.   veloppé^. 

BOFHOmSB^,  Tragédie  ie  Pierre  Corneille^  1553. 

Une  Rcîne  fameufe ,  par  la  haine  qu'elle  portoît  aux 
Romains ,  préfère  la  mort ,  à  l'affront  d'être  leur  captive. 
Tel  cft  le  fond  de  la  Tragédie  de  i'.ophonifbe  ,  fujct  déjà 
traité  par  Maitet)  avec  un  fuccès,  que  Corneille  eut  peine 
à  faire  joublier.  Ce  n'eft  pas  que  la  nouvelle  .Sophonifbe 
ne  fût  très-.rupcricure  à  l'ancienne  ;  c'eft  qu'on  revient 
difHciiement  d'une  admiration  de  trente  années. 

SOKCIEK  n  (le)  Comédie  en  deux  ABes  >  en  Profe  G*  en 
Ariettes  xpar  Poinfinet ,  Mufique  de  Af,  Philidor  ,  âux  La». 
liens  ^  'i7M«  "" 

Agathe  ,  jeune  Villagealfc  ^  aime  Julien  ;  maïs  il  y 
'AtroMi|ns^u«  Ton  n'a  <u  de  fes  nouvelles  v  &«  coxxune 

t  iv 


l6i  SOS  SOT 

on  veut  lui  faire  époufer  Blalfe  le  Vigneron  y  on  tâche  ie 
lui  per(uader  que  Julien  ne  reviendra  plus.  Elle  de- 
mande à  coiifulter  un  Sorcier  qui  fait  grand  bruit  dans  ks 
environs  ,  pour  fàvoir  fî ,  en  effet ,  elle  ne  reverra  plus 
ion  Amant.  Un  Soldat  arrive  ;  &  ce  Soldat  eft  Julien.  Il 
entend  parler  du  Sorcier  ;  il  imagine  d*en  prendre  l'ha- 
bit ^  &  de  fc  faire  pafïbr  pour  ce  Magicien.  Toutes  les 
•  pcrÂ)nnes  du  Village  viennent  le  consulter.  Blaife  arrive 
à  Con  tour  ;  Se  ,  comme  il  avoit  en  dcp^t  une  caffettc 
pleine  d'argent,  que  Julien  ,  en  partant  pour  les  Indes, 
lui  avoit  confiée  ,  &  que.  filaife  vouloit  retenir  ,  Julien 
profite  de  Ton  déguifemcnt  pour  lui  faire  tout  avouer  8c 
tout  rendre*  11  n'a  pas  de  peine  enfuite  à  obtenir  la  main 
de  (à  ^^aiirefTe ,  après  s'être  fait  voir  à  elle  avec  fa  caf- 


flo- 


fette  &  fbus  l'habit  de  Julien. 

SOSIES ,  (les)  Comédie  en  cinq  Aâies ,  en  Vêts ,  far 
trou^  i6^;i. 

Les  Sofîes ,  tirés  de  VAm-phytrîon  de  Plautc ,  ont  été 
reçus  avec  de  grands  applaudifT^mehs  ;  mais  VAmphy" 
îTiQn  de  ^oliere  les  a  fait  oublier ,  &  ne  leur  a  laifTé  que 
la  gloire  de  lui  avoir  fervi  de  euide  >  &  fourni  des  fitua-i 
tions ,  &  même  de  bonnes  plaifant^ries. 

SOTTIES.  Les  Sotties  étoîent  des  cfpcces  de 
Farces  caraâcri fées  par  une  Satyre  efftcnée.  Se 
fouvent  même  perfonnelle.  Il  ne  nous  en  eft  par- 
venu qu'un  très-petit  nombre.  Celle  qui  fat  jouée 
aux  Halles  le  Mardi-gras  de  15 1 1 ,  étoit  un  tiffii 
de  traits  amers  &  piquans  contre  le  Pape  Jules 
fecoiid.  Je  hafarderai  une  conjeâure  fur  Tétymo*- 
logie  du  mot  de  Sottie.  Les  Poètes  de  ce  tems  ca- 
choient  le  plus  fouvent  leur  véritable  nom ,  ou  ne 
Tindiquoient  que  dans  quelque  endroit  de  leurs 
Ouvrages,  par  des  efpéces  d'acroftiches :  c'eft-à- 
dire ,  par  lès  lettres  initiales  d'un  certain  nombre 
de  Vers ,  lefqueiles  répondoient  à  celles  dotu  leurs 


SOT  SOU  iGo 

noms  étoient  compofcs  ;  mais  fouvent  auflî  ils  en 
adopcoienc  d'autres  qui  pouvoieiic  les  faire  con- 
noîire.  Jehan  Boucher  s'annonçoic  fous  celui  du 
traverfeur  des  voies  pcrilleufes  \  François  Haberc 
fous  celui  du  banni  de  Lieffe ,  &c.  Pierre  Gringore 
fe  déguifoit  fous  le  titre  de  mère  fotte.  La  Satyre 
caraâérifoit  particulièrement  les  Ouvrages  de  ce 
dernier  :  on  peut  en  voir  la  preuve  dans  fes  fan- 
taifies  &  fes  menus  propos.  Il  eft  donc  probable 
que ,  d'après  le  nom  que  cet  Auteur  avoir  adopte  j 
on  a  appliqué  la  dénomination  de  Sottie  »  aux 
Pièces  de  Tliéâtres  que  le  ton  fatyrique  diftinguoit 
des  autres.  Comme  on  appelle ,  dans  la  converfa- 
tîon  ordinaire  »  des  Pafquinades  .  lesplaifanteries 
cpigrammatiques  &  mordantes ,  femblables  à  cel- 
les qu'on  affiche  à  Rome  fur  la  Statue  de  Paf- 
quin. 

SOUBRETTE  ;  nom  afFeâié  à  un  Perfonnage  de 
femme  employée  pour  divers  Rôles  de  Suivantes. 
Il  n'importe  pas ,  &  peut  être  même ,  il  eft  à  pro- 
pos que  TAdrice  ne  foit  plus  de  la  première  jeu- 
neffe.  Pour  d'autres ,  il  eft  de  la  bienféance  qu'elle 
foit  jeune  >  ou  que  du  moins  elle  le  paroi  (Te.  Cela 
eft  convenable ,  lorfque  les  difcours  peu  refpec- 
tueux ,  tenus  par  la  Soubrette ,  à  des  perfonnes 
auxquelles  elle  doit  des  égards ,  ou  les  cojafeils  peu 
fages  qu'elle  donne  à  de  Jeunes  beautés ,  ne  peu-  • 
vent  avoir  pour  excufe  qu*un  grand  fond  d'étour- 
derie.  CelaTeft  fur  tout,  lorfque,  pour  favorifer 
deux  Amans ,  elle  fe  permet  certaines  démarches , 
condamnables  au  Tribunal  d'une  morale  rigou- 
reufe*  Moins  la  Soubrette  anra  Tair  jeune ,  plus 


I70  SOU 

Findéccnce  fera  frappante.  Une  Soubrette  nVït 
pas  toujours  obligée  d'avoir  l'air  jeune  :  «lie  Teft 
toujours  d'avoir  dans  la  langue  une  extrême  volu- 
bilité. Si  elle  eft  privée  de  cet  avantage  ,  elle  fera , 
fur-tout  dans  les  Comédies  de  Regnard  ,  perdre 
à  plufieurs  role$  la  plus  grande  partie  de  leur 
grâce.  L'air  malin  ne  lui  eft  pas  moins  nécelfaire ,_ 
que  la  volubilité.  Quand  on  remarque  dans  une 
Suivante  une  phyfionorpie  fimple  &  ingénue ,  ori 
s'imagine  vpir  Louirpn  ou  Javotte,  &ç  non  Finette 
Se  Nérine, 

SOUBRETTE  ^(la)  Comédie  en  trois  Aâles ,  en  Profe ,  par 
un  Anorjme ,  aux  Italiens  ,  1711. 

Silvia  cfl  fille  unique  du  Dodeur ,  qui  veut  la  marier 
à  Mario ,  fils  de  Pantalon  Si  Chymifte ,  qu'elle  n'aime 
point.  Colombine ,  fa  Suivante  9  Sç  Trivciin  >  VaJet  de 
Léiio  9  qu'elle  préfère ,  employcnt  toutes  fortes  de  ruCes 

■  pour  détourner  ce  mariage  ^  &  font  toujours  iravcrlés  par 
Arlequin  ,  Valet  du  Dodeur.  Colombine  ,  pour  dernière 
rufe  ,  s*avifo  de  le  travedir  &  de  contrefaire  Mario  ,  que 
le  père  de  {à  MaitrefTe  ne  connoit  point  ;  &  elle  lui  tient 

-  des  difcours  qui  le  dégoûtent  au  peint  «qu'il  avoue ,  dans 
la  colère  où  il  cfl ,  que  fi  lélio  (c  préfentoit  dans  le 
moment ,  il  lui  donneroit  fa  fille  en  mariage  ;  celui-ci 
ne  manque  pas  de  paroitre  ,  fe  jette  à  fes  pieds ,  &  le 
fbpplie  de  lui  accorder  Silvia.  Colombine  ,  qui  a  repris 
Tes  habits  ,  fécondée  par  Arlequin  ,  qu'elle  a  mis  dans 
fes  intérêts ,  fait  de  nouveaux  efforts  aux  pieds  du  Doc- 
teur ,  qui  fo  laifTc  fiéchir» 

SOUFFLEUR  ,  homme  de  Théâtre  ,  qui  eft  ordi- 
nairement affis  dans  une  des  couliflTes,  ou  au- 
devant  du  Théâtre  &  de  l'Orcheftre ,  &  place  plus 
bas ,  pour  n'être  pas  va  ,  &  à  portée  des  Afteurs  » 
pour  fuivre  fort  attenti^^ement ,  fur  le  papier ,  ce 


unie  ks  AAcurs  ont  à  dire  5  &  le  leur  fuggcrer,  fî 
la  mémoire  vieiic  h  leur  manquer. 

§OUPÇ.)NS  SUR  LES  APPARENCES ,  (les)  Comédie 
en  cinq  Aéies  y  en  Vers  ^  par  UouulU  j  auX  Franfois  ^ 

Alçipe  9  amoureux  d'Aftréc ,  femme  de  léandre,  fait 
foutïbn  polîîblc  ppur  la  féJuirc  pendant  rabfcnce  de  Con 
inari  Le  retour  de  ce  dernier  ne  fait  point  ceiïcr  Ton 
bdieulc  pourfuite  ;  au  contraire ,  il  tacne  de  (emer  des 
fbupçons  fuç  fa  fidélité.  A  la  vérité ,  les  démarches  im- 
prudentes d'Ailrée  ,  &  la  foiblcfTe  de  Tciprit  de  Léandre^ 
ne  donnent  que  trop  de  prife  aux  calomnies  d'Alcipe  ; 

f. fuite  préméditée  le  fauve ,  à  lacatailrophe  ,  des  repro* 
es  ,  & ,  pegt-ctre  ,  des  coups  qu'il  a  fi  bien  mérités. 
La  Pièce  ell  embrouillée  &  mal  conduite ,  5c  les  Perlon- 
fiages  diéteftablcs.  Aftrée  ,  que  Ton  qualifie  de  femme 
yertueule  %  Icrt  trop  gratuiteqient  Orphife,  fnn  amie  , 
<iahs  une  intrigue  galante  ,  où  Philémon  ,  ami  de  Léan- 
jjrc  )  le  laii'e  entraîner  comme  un  jeune  lot ,  fans  expé- 
rience ,  &  rompt  les  engagemcns  qu'il  a  avec  une  pre- 
hiiere  Maitrcfïe.  Orphile  cfl  une  fille  oifivc,  qui  ne  de- 
mande qu'à  faire  une  inclination  ;  le  Rôle  d'Àicipe  e(l 
celui  d'un  (célcrat  imprudent  &  fans  eiprit. 

SOUPER  5  (le)  Comédie  Anonyme  en  trois  Aâes ,  en  Profe  > 
aux  François  y  17^  d^» 

Célie  a  quatre  Amans ,  trois  qu'elle  ne  peut  (buffrir, 
<Br  le  quatrième  ,  appelle  Verrille  ,  qu'elle  aime  autant 
qu'elle  en  eu  aMpée.  i  e  dernier  eu.  abfent ,  &  ne  paroïc 
point  dans  la  riece.  Il  cû  homme  de  qualité  ;  mais  fa 
fortune  dépend  d'un  procès ,  dont  le  crédit  de  fcs  Adver- 
(kires  éloigne  la  décifion.  Il  mérite  d'être  à  la  tête  d'un 
Jlégiment  ;  mais  il  n'a  pas  de  quoi  le  payer.  Ses  trois 
rivaux  font  un  homme  de  Cour  ^  qui  a  beaucoup  de  cré- 
dit ;  un  Financier  fort  riche  ,  &  un  Magiftrat,  Céiie  ob- 
tient,  par  l'homme  de  Cour,  le  Régiment  ;  par  le  iVla- 
gidrat-Rapporteur  ,  le  procès  Ce  gagne  ;  &  le  Financier 
prête  une  (bmme  considérable.  Chacun  fe  flatte  en  par- 
ticulier que  ce  fervicc  >  qu'il  vient  de  rçiidre  >  ferarécoinr 


i7i  SOU  S  P  A 

penfé  par  la  main  de  Céiic.  JU  la  prcfTcnt  de  conclure 
c«t  hynien  ;  mais  dans  un  /buper,  où  Celle  les  réunit  tous, 
elle  leur  déclare  qu'elle  époyfe  Verville.  Les  trois  rivaux 
fe  lèvent  de  table  ^  &  Ibrtent  furieux. 

SOUPER  MAL-APPRÉTÉ ,  (Je)  Comédie  en  un  Me  ,  en 
Vers ,  de  Hauteroche  y  aux  François  y  1 669. 

Valere ,  Amant  de  Célidct  n'a  plus  ni  argent ,  ni  cré* 
dit ,  ni  reflôurce  ;  cependant ,  (a  Maitreffe  lui  dernande 
à  (buper,  êc  veut  avoir  bonne  chère  &  bonne  compagnie» 
Philippin ,  Valet  intelligent  fe  met  à  la  torture  pour 
rompre  cette  partie.  Tout  devient  inutile  ;  &  â  chaque 
inftant  il  arrive  des  Convives ,  qui  augment  l'embarras 
du  Maître  &  du  Valet.  Celui-ci  imagine  une  dernière 
rufe  i  c'efi  de  flippofer  que  la  petite  vérole  ed  djÉjjt  ce 
legis  ,  &  qu'une  jolie  Femme-de-Chambre  en  efHRrte 
le  jour  même.  Tous  les  Convives  (c  fauvent  à  cette  nou- 
Tclle  ;  &  Valere  ,  qui  n'avoit  rien  préparé  1  fe  trouve  tiré 
d'embarras. 

SPARTACUS ,  Trafrédie  de  M.  Saurin ,  17^0. 

L'Auteur  donne  pour  père  à  Spartacus ,  un  Chef  des 
Romains ,  qu'il  nomme  Argétorix.  Les  Romains  étant 
venus  fondre  fur  fon  pays ,  ce  Prince  périt  en  combat- 
tant contr'eux.  Ils  enlèvent  Spartacus  au  berceau  y  &  font 
ia  mère  captive  avec  lui.  Elle  ftirvit  à  (es  difgraces, 
élevé  fbn  fils,  &  lui  infpire  Tamour  de  la  liberté  &  de  U 
vengeance.  Contraint  de  figurer  dans  les  vils  exercices 
de  Gladiateurs ,  il  frémit  de  cet  opprobre ,  &  excite  Ces 
compagnons  à  verfer  leur  (ang  ^our  un  plus  noble  ufage. 
Tous  le  choififTent  pour  leur  Chef.  Il  voit  fon  parti  fe- 
fortifier  ;  il  gagne  quatre  batailles  llintre  les  Romains , 
qui  lui  oppolcnt  une  cinquième  armée ,  commandée  par 
CrafTus.  Ce  Conful  a:  une  fille  nommée  Emilie ,  dont 
Spartacus  eft  amoureux ,  &  qu'il  a  en  fen  pouvoir. 
Toute  (on  armée  demande  la  mort  de  cette  Romaine. 
Spartacus  appai(e  cette  Conjuration  ;  mais  Noricus ,  (on 
Lieutenant  &  fon  Rival ,  le  trahit.  Spartacus  tombe  au 
pouvoir  du  Confîil  ;  maiis  c'eft  dans  le  moment  où  il  ex- 
pire d'un  coup  de  poignard  ,  à  l'exemple  d'Emilie  ^  qui 
ne  veut  pas  furvivre  à  la  perte  de  ion  Amant,^ 


s  P  A  17} 

On  regardolt  d'avance  le  Héros  de  cette  Tragédie 
comme  un  obftacle  invincible  â  fa  réuffite*  J'ignore  en 
quoi  cet  obftacle  pouvoit  confîfter.  On  a  vvi  Gengîs-Kan 
applaudi  fur  la  Scène  Françoife  ;  &  je  ne  doute  point 
que  Tamerlan  &  Schach- Nadir  n'y  puiffent  écVe  intro- 
duits avec  le  même  fucccs  ,  par  le  même  Auteur.  Ainfî , 
'  nul  reproche  à  faire  à  celui  de  Spartacus ,  Hir  le  choix 
de  (bn  fvL]ct.  Un  Efclave  y  tant  de  fois  vainqueur  des 
Romains ,  &  qui  les  fit  trembler  au  faîte  de  leur  puif- 
(knce  9  a  pu  être  mis  en  parallèle  avec  trois  (^hefs  dt 
brigands ,  que  leur  audace  Ôc  leur  bonheur  placèrent  (ur 
des  Trônes  ufurpés.  J'avoue  que  de  pareils  Sujets  pré- 
ièntent  toujours  de  grandes  difficultés  dans  l'exécution  ; 
mais  rhonneur  de  les  vaincre  en  cil  d'autant  plus  flat- 
teur. Il  s'agit  donc  (èulement  d'examiner  ici  jufqu'â  quel 
point  on  les  a  furmontées  dans  Spartacus. 

L'hiftoire  nous  laiiTe  ignorer  l'origine  de  ce  fameux 
révolté.  On  doit  préfumer  qu'elle  fut  relative  à  (on  étac 
de  Gladiateur;  mais  dans  la  nouvelle  Tragédie ,  on  le  fait 
foTtir  du  fang  des  Rois  ^  &  naître  parmi  les  Germains.  Il 
n'en  eût  pas  plus  coûté ,  puifqu'on  vouloit  en  faire  un  - 
Héros ,  de  placer  le  lieu  de  fd  naiflànce  dans  quelque 
partie  des  Gaules ,  fur  -  tout  de  ne  point  charger  un 
Gaulois  (  Noricus ,  Lieutenant  de  Spartacus  y  &  Chef 
des  Gaulois  InHibriens ,  )  du  rôle  infâme  de  traître.  Ce 
font  de  petits  égards  qu'il  convient  d'avoir  pour  Gl  Na- 
tion :  il  eft  rare  qu'elle  n'en  Voit  pas  reconaoiiïante» 

On  voit  9  dans  cette  Tragédie ,  que  l'Auteur  a  pré- 
tendu élever  l'ame  ,  plutôt  que  l'attendrir  ou  l'effrayer, 
La  Pièce  eft  dans  le  genre  de  Sertorius  &  de  Nicoméde  ; 

fenre  qui  exige  une  profu(ion  d'idées  mâles ,  nobles,  lîi- 
limes  5  &  fortement  exprimées.  J'en  ai  remarqué  de 
toutes  les  espèces  dans  la  Tragédie  de  Spartacus.  La  ver< 
fification  en  efl  communément  exade  &  nerveufe.  Le 
.  principal  Perlbnnage  n'y  dément  nulle  part  Con  carac- 
tère 9  un  des  plus  heureux  que  la  Scène  ait  encore  vu 
naître  :  il  fait  honneur  au  génie  &  à  l'ame  de  l'Auteur. 
C*ét(Mt  même  le  feul  qu'il  pût  donner  â  ion  Héros  y 
pour  le  rendre  intércfTant.  Celui  d'Emilie  offre  ,  dans 
ibn  genre ,  le  même  degré  de  mérite  ;  c'cft  la  vertu  d'une 
Romaine  »  dégagée  de  toute  rudeiïe  ,  (ans  rien  perdre  de 
6  force*  On  peut  »  il  eil  vrai  »  regarder  ici  Cr;ifrus 


tomme  tin  homme  fpible  >;  niais  rhîftoîrc  ne  hcrus  l'a  jd- 
mais  peint  comme  un  grand  homme.  On  lait  jqu*ii  né  jou^ 
gucrcs  un  Rôle  plui  dijlUngué  dans  le  premier  Tnunî- 
virdt ,  que  Lépide  dans  le  fécond.  A  l'égard  de  Noricus  » 
il  n'elUlà  que  pour  fervir  d*ombre  à  Spartacus,  6c  lùî 
fournir  roccaftdn  de  dire  ou  de  faire  de  grandes  cho- 
ies :  quant  à  lui  ,  il  n'en  dit  ni  n'en  fait  que  de  trcs- 
communes.  Enfin  ^  je  n'ai  point  apperi^u  (ians  les  Adei 
de  cette  Tragédie  cette  gradation  que  produit  uri  vif  in- 
térêt d4hs  les  Pièces  dix  genre  pathétique  ,  du  terrible  J 
inais  cette  gradation  cil  iouvent  le  fruit  des  iltuations 
Théâtrales  ^  plutt^t  q^c  des  fentirriens  développes.  Ici 
l'Auteur,  avec  Icà^îeuis  refibrts  du  courage  &  de  la  gran- 
deur d'ame,  captive  notre  attention  jufqu'â  dénouement. 
Se  faire  écouter  dans  une  Tra^ciie  de  cette  nature  ,  n  e^ 
pas  uii  fuccès  moins  réel ,  que  dt  fe  faire  applaudir  dan$ 
toute  autre; 

SPECTACLE  SÂTYRIQUÈ.  Ce  nom  cft  tîrc  des 
Satyres ,  Divinités  champêtres  qui  fai(oienc  tou- 
jours Tame  de  ce  Speûacle,  &  nuliemèm  de  tai 
Satyre,  force  de  Pocfie  médifànte  qui  ne  rederh- 
ble  en  rien  à  ccHc-ci ,  &  qui  lui  eft  fort  poftc-^ 
rieure.  Loin  même  d*erî  tirer  fon  origine,  Quiii* 
tilien  nous  apprend  qu'elle  eft  toute  Romaine, 
tandis  que  l'autre  éft  une  invention  Grecque,  peu 
ipifc  en  ocnvte  par  les  Romains,  Le  Poème  Saty- 
rîque  n  eft  ni  Tragédie  ni  Comédie;  mais  il  tient 
le  milieu  entre  Tune  &  Tautre.  Il  tient  de  la  pre- 
mière ,  par  la  conduite^  le  deffin  ,  la  nobleftè  de 
quelques  Perfonnages ,  le  fcrieux ,  le  pathétique 
éc  le  tour  de  quelques  Scènes  ;  &  de  la  féconde, 
far  la  gaieté  libre  &c  fouvenc  indécente  de  quel- 
ques jeux  de  Théâtre ,  par  la  verfification  fautil- 
lanre  &  vive  ;  enfin  ,  par  Tiffuc  toujours  agréable 
&  comique.  Son  but  principal  étoit  de  remettre 
les  efprits  dans  une  tuuacion  plus  douce ,  après 


s  P  É  ijs 

les  impreflions  eau  fées  par  la  Tragédie  ;  8c  fa  ma- 
tiei:e  ordinaire  ccoic  Bacchus  ^  loic  parce  qu'on 
jouoit  ces  Pièces  dans  la  joie  des  Fctes  bachiques , 
foit  pour  lie  paroîcre  pas  avoir  cnriéremenc  oublié 
ceDieu,  comme  le  fit  la  Tragédie,  en  s'ennoblif- 
fanc  ;  ce  qui  faifoic  dire  :  Que  fait  ceci  à  bac^ 
êhus  ? 

Les  quolibets  de  Village  &  la  licence  ruftique , 
alTez  conforme  à  celle  des  Saryres,  furent  les  crois 
fources  des  trois  Spe£lacles*qui  amuferent  (î  long- 
tems  Athènes  :  fa  voir,  le  Tragique,  le  Comique 
&  lé  Sacyrique ,  fans  compter  les  Mimes ,  qui 
font  le  quatrième. 

Le  Savant  Ifaac  Cafaubon  va  plus  loin ,  &  pré- 
tend trouver  l'origine  de  tout  cela  dans  la  nature 
même.  Il  dit  que ,  comme  elle  eft  la  mère  de  tous 
les  Arts ,  elle  Teft  aufli  des  Fêtes  ;  que  les  Fêtes 
ont  enfanté  les  danfes  &  les  bons  mots;  que  de 
la  danfe  eft  venue  la  mudque ,  &  que  les  bons 
inots  ont  produits  tous  les  Speâacles  dont  nous 
parlons.  On  ne  fauroit  remonter  plus  haut.  Mais , 
de  même  que  la  Tragédie  &  la  Comédie  ne  pri- 
rent leur  forme  qu'au  (îécle  d'Efchile ,  de  même 
auffi  le  Poème  fatyrique  n'at^il  été  inventé  que 
de  fon  tems.  Des  (Euvres  il  femblables  pour  le 
plan ,  doivent  avoir  eu  le  même  père. 

En  efïèt ,  à  en  juger  par  te  Cyclopc  ,  on  doit 
teconnoitre  dans  les  Speflacles  fatyriques  la  mar- 
che de  la  Tragédie  &  de  la  Comédie  en  régie  , 
même  évolution  de  fujet ,  même  tour  d'intrigue  , 
même  façon  de  dénouement ,  nul  épifode,  nul 
incident  qui  retarde  Tadlion.  Au  contraire,  comoie 
cette  Pièce  n'a  guères  plus  de  fepc  cent  vers,  if 


JyS  S  P  E 

paroît  que  les  Pièces  du  même  genre  ctoîent  très- 
courtes  )  &  (î  nous  n'avions  pas  d'autres  preuves  , 
Ton  feroit  bien  fondé  fur  cette  brièveté  feule  ,  à 
comparer  ces  Poèmes  aux  petites  Pièces  qu'on 
donne  aujourd'hui  à  la  fuite  des  grands  Speâa- 
cles.  Uon  fait ,  d'ailleurs ,  que  chaque  Pocre  man* 
quoit  peu  à  joindre  une  pareille  Pièce  aux  Tragé'. 
dies  qu'il  donnoit  pour  difputer  le  Prix,  &  qu'on 
la  reprèfencpit  après  elles ,  pour  tempérer  l'cmo- 
rion  de  crifteffe  qu^elles  avoient  dû  caufer.  Pour 
achever  la  comparai fon  du  genre  tragique  avec 
le  fatyrique.  Ton  verra  que  celui-ci  avoit  une  forte 
de  (èrieux  différent  de  la  majefté  qui  règne  dans 
celui-là ,  des  fentenccs  affèz  relevées  >  des  difcours 
étudiés ,  d'adez  beaux  traits  de  morale  ;  mais  rien 
d'extrêmement  paffîonnè. 

Ce  Spectacle  (ingulier  (  en  mettant  à  part  fpa 
plan)  s'éloigne  encore  plus  de  la  Comédie  an- 
cienne ,  que  de  la  Tragédie  :  car  on  n'y  verra  fur 
la  Scène  ,  ni  le  Gouvernement ,  ni  les  Citoyenis 
d'Athènes ,  comme  chez  Ariftophane.  Le  plaifanc  » 
bon  ou  mauvais ,  avoit  fes  degrés  bien  marqués 
dans  lantiquité.  Celui  de  la  Comédie  n'étoit  pas 
celui  des  Mimes-,  &  le  plaifant  des  Mimes  étoit 
beaucoup  moins  le  plaifant  des  Pièces  fatyriques. 
L'étude  profonde  du  cœur  humain  >  &:  de  toi|t  ce 
qui  ppuvoit  le  réjouir,  avoit  fous-divifécela  d'une 
manière  étonnante.  C'étoient  autant  de  claflès  de 
divertiffeçnens ,  dont  aucune  n'ofoit  anticiper  fur 
les  autres ,  bien  éloignée ,  en  ceci ,  de  ces  Pièces 
informes ,  où  Ton  confond  la  Tragédie  »  la  Comé- 
die &  rOpera. 

Nous  voyons  que  les  Anciens  obferverent  dans 

chaque 


s  P  Ê  Î77 

eîiaque  ordre  de  divertiflemcnt,  le  earaâèr0  quî 
leur  convenoic  »  à  rimitatioii  de  la  nature ,  qui 
donne  toujours  à  chaque  être  Ton  efpéce,  fef 
propriétés  &  fa  perfedion  fpécifique. 

C*eft  ce  que  firent  les  Athéniens  par  rappoft  àa 
Speâacle  dont  il  s'agit.  Ils  s'appliquèrent  à  le  cuN 
tiver^  prefque  avec  autant  de  foin  que  le  plus  no« 
ble  >  dont  il  n'étoit  qu  un  délalTement.  Il  fit  donc 
une  clafTe  particulière.  Mais  étoit-il  de  nature  à 
durer  toujours  f  étoit-ce  un  fonds  folide  qui  mé- 
ritât d'éiablir.pour  tous  les  (îédes  à  vcnir,un  genre 
deSpeâacle  à  part?  Le  fait  &  l'u^ige  contraire* 
lembient  d'abord  décider  que  non.  Car ,  avant 
que  de  dire  ce  qu*il  eft  devenu ,  &  en  quoi  il  s'eft 
métamorphofé  «  on  doit  avouer  que  le  boufifbn  y 
gâte  le  férieux  &  le  délicat  ;  qu'il  y  a  du  bas 
comique  pour  divertir   les  achetiurs  de  noix  , 
comme  s'exprime  Horace  ;  &  qu'enfin  ce  fut  le 
mauvais  goût ,  Tinconflance  &  le  caprice  des  Spec* 
tateurs,  qui  lui  donna  lieu.  On  fe  lafTa  ud  peu  du 
tragique  «  qui  faifoit  pleurer ,  &  du  comique  9  qui 
^i(oic  rire.  On  voulut  du  merveilleux  outré ,  du 
bizarre  &  du  nouveau;  mais  les  Poëres,  en  fe* 
coudant  cette  manie,  ne  firent  pas  tout  à-fait  ce 
qu'on  a  tenté  parmi  nous.  Loin  de  fe  perdre  dans 
des  idées  nouvelles ,  ils  ne  firent  que  rajeunir  les 
anciennes.  Ils   fe  rappellerent  les  Satyres  qui 
avoient  amufé  le  Peuple  dès  le  premier  âge  de  la 
Tragédie  informe  :  ils  les  aiuflierent  à  la  mode  ?c 
fur  le  goût  de  ta  Tragédie  formée,  qui  les  avott 
exclus  dès  qu'elle  avoir  fongé  à  s'ennoblir.  £lle 
fouflrit  que  les  Satyres  s  devenus  moins  rufliiques 
qu'autrefois  5  priflent  un  peu:  defoa  ait ,  poui: 

lotni  IIL  M 


>T^  s  P  E 

di^^rtir  auflî  rcgulierenienr  qu'elle  ,  &  moins  (é^ 
rJeufemenr.  Les  Romains  qui  fapplcerent  au  vrai 
Spçftacle  fîtyrique  des  Grecs ,  par  leurs  Pièces 
Atellanes  ,  Ofù  il  n'emroit  point  de  Satyres ,  n'in- 

-iroduififtnc  ces  Farces,  que  pour  miciger  un  peu 

le.  fMewx  trifte  du  tragique-  P*où  il  eft  aifc  d  in- 

,    fércr  que  la  Pocfîe  en  queftion,  confidérée,  foie 

par  Ton  cflcnce,  foit  psr  fa  deftination  >  ne  devoir 

.  pas  former  un  Spcâacle  immortel ,  comme  le  font 
la  Tragédie  &  la  Comédie.  Il  eii  eft  de  ce  genre 

.  bizarre  comme  des  Mimes.  Cctoient  des  avor- 

.  tons  de  Spedbcles  lis  dévoient  avoir  le  fort  du 
faux  goût  *  qui  eft  de  pafler  pour  renaître  ;  mais 
non  pas  de  durer  &  de  plaire  toujours. 

Cependant ,  toute  méprifable  qut  paroîfTe  au 
prçjDier  coup  d*oeil  rCEuvre  fatyrique,  elle  mé- 
rite une  attention  particulière,  en  ce  qu'elle  a 

.  produit ,  par  un  changement  imperceptible  ,  une 
forte  de  Speôacle  qui  a  un  mérite  réel  j  c*eft 

•  laPâftorale^  On  fubftitua,  quoique  tard,  desBer- 
gers  gracieux  à  des  Satyres  effrontés.  On  mit  17- 
dyHe  en  nâion  ;  &  1-on  prit  un  milieu  entre  le 
tragique  &  le  comique ,  qui  fit  un  Speûacle  imité 
de  Pun  S<  de  l'autre ,  fans  être  aucun  des  deux  , 
quoiqu'on  le  range ,  avec  raifon ,  dans  Tordre  des 
Comédies*  On  croit  que  c'eft  à  Tltalie  moderne 

;  qu'eft  due  cette  ir.génieufe  invention  ;  &  ,  peut- 
être ,  le  Spe^âcle  fatyrique  en  a  t  il  été  le  modèle 

:  siii.rftnt  que  TEglogue.  Des  Satyres  aux  Bergers  ,  le 
pafTîtge  eft  trèf- naturel. 
.  L:es  Satyres  &  les  Sylènes ,  Perfonnages  difTé- 

.  jretiSv^U'paî  leurre,  ou  par  quclqu'autre  bizar- 

i  «eîrie.pDétt4u£^  conppofoieDtJe  Chœur  des  Pièces 

U 


s  P   E  Tyf 

fatyHques.  Ils  lui  donnèrent  leur  nom ,  8c  enca- 
râdériferent  l'eilence.  C'écoicnt  des  Divinités  fa- 
bulcufeSj  nées  du  pinceau  des  Peintres,  &  de  l'ima- 
gination des  Poc'ces.  On  a  peine  à  fe  perfuader 
que  les  Anciens  les  aieht  jamais  bien  férieuremene 
regardées  autrement ,  que  comme  des  Divinités  de 
la  Fable  «  eux  qui  les  produtfoient  fur  la  Scène 
pour  s'en  moquer,  La  peinture  qu'ils  en  fàifoienK 
eft  toute  allégorique ,  par  rapport  à  Baccfaus ,  dont 
ils  étoient  les  Suivans.  Or ,  uxv  le  pied  d'allégotie , 
l'aiftiquité  réalifoit  tout  »  pour  frapper  davantage 
les  cfp.rits  ,  non  pour  leur  perfuader  que  tout  cela 
fut  réel  &  divin.  Il  efl;  vifible ,  par  la  Pièce  du 
Cyclope ,  que  les  Satyres  &  les  Sylcnes  étoient  les 
bouffons  de  la  populace.  Leur  caradcre  cynique  , 
mordant,  pétulant  &  lâche,  montre  aflèz  qu'on  ne 
les  mettoit  fur  la  Sccne^que  pour  y  fervir  de  jouet* 

On  peut  juger ,  d'aprcs  ces  faits ,  que  les  Pièces 
Satyriques  étoient  des  allégories  qui  reccLoient  un 
fens  plus  fier,  que  celui  qui  fe  préfcntoit  d'abord* 
Cette  idée  ne  paroît  pas  ians  fondement.  Donat 
dit  que  /a  Pçéfie  batyri^ue  ne  nommait  à  U  vérité 
perjonne  ;  mais  quelle  reprenoit  les  vices  des  Ci^ 
toycns  (tune  manière  duré  &  forte. 

S'il  eft  difficile  ,  nialgré  ces  autorites  &  ces 
exemples,  de  montrer  que  l'allégorie  ait  toujours 
été  famé  du  Pocme  Satyrique ,  au  moins  prouve* 
ton  a(ïèz  qu'elle  en  a  fait  quelquefois  Tagrémenc 
&  le  (èl,  auffi'bien  que  la  Parodie*  L'on  fait  du 
moins  que  Çratinus  fit  une  Parodie  de  TOdyffée 
d'Homère,  La  queftion  feroit  de  favoir ,  fi  c'éft  Un 
Speftacle  fatyrique  à  la  lettre ,  ou  fi  ce  n'étoit  p-is 
plutôt  une  Comédie  dans  les  formes ,  comme  cel« 

Mij 


lia  S  P  £ 

les  des  Grenouilles  d'Ariftophane.  Si  Tofi  mon* 
troit  bien  que  la  parodie  ou  Tallcgorie  euflènt  été 
la  bafe  de  la  Poéfie  faiyrique ,  il  y  auroit  de  Tin* 
jufttce  à  la  regarder  comme  mauvaife  dans  fa 
fubftance)  quoique  bouffonne.  Mais  nous  n^avoiic 
prefque  rien  qui  nous  porte  à  le  penfer  ainfi , 
particulièrement  du  Cyclopc  ;  non  qu'il  n*y  ait 
des  alluflons  aufli  délicates;  mais,  comme  elles 
n'en  font  pas  reflcnce ,  il  faut  convenir  que  cette 
extrême  différence  entre  la  Comédie  ancienne  & 
cet  autre  genre  de  Speâacle ,  rend  ce  dernier  fort 
inférieur  à  la  première. 

Thefpis  Etcrpornia ,  de  Solon ,  vers  la  foixan- 
tîeme  Olympiade  ,  fut ,  félon  toute  apparence  , 
le  premier  de  ces  Auteurs  qui  fit  paroi tre  des  Sa- 
.  tyres  dans'fon  charrior.  S*il  s'ag't  d'un  Spdûacle 
dialogué  ,  Ton  ne  fauroit  en  attribuer  Tinvention 
qu'à  Éfchyle.  L'on  cite  cinq  Pièces  Satyriques  de 
ce  père  des  Speélacles ,  fept  ou  huit  de  Sophocle , 
d'un  certain  Achœus ,  cinq  d'Euripide  ,  quelques- 
unes  de  Xenoclès ,  de  Philoclcs ,  de  Morfimus , 
Poctès ,  dont  parle  Arîftophane  ;  quelques-unes 
d'Aftydamas  le  fils,  de  Jophon,  &  même  du 
Phîlofophe  Platon ,  qui  les  brûla  ,  auflî-bien  que 
fes  Tragédies,  fans  les  repréfenter.  Voilà ,  à  peu- 
près,  tous  les  Auteurs  du  beau  fiécle  cités;  maïs 
tous  leurs  Poètes  Satyriques  ne  le  font  pas;  âc 
il  eft.  hors  de  doute,qu  ils  en  ont  fait  un  plus  grand 
nombre  que  ceux  dont  on  a  confervé  les  noms. 
En  général ,  tout  Poète  tragique  étoit  en  même 
tems  Poète  Satyrique  ,  puifque  la  petite  Pièce 
accompagnoit  prefque  toujours  les  Trilogies  tra- 
giques ,  pour  en  faire  des  Titralogies  complettes. 


s  P  E  iSr 

De  toutes  ces  Pièces ,  nous  n*avons.4*çntier  que 
le  Cyclope  y  qui  eft  d'Euripide. 

La  Scène  eft  conforme  à  celle  des  Speâacles 
de  cette  nature  :  un  rocher ,  un  anrre»  des  pâtu- 
rages y  des  troupeaux  Les  Satyres  le  couvrent  de 
peaux  de  chèvres.  L'aâton  elle*nfiênie  eft  moitié 
fèrîeufe ,  moitié  bnrlefque  •  riflTue  eu  eft  heureufe 
pour  Ulyffe.  Le  fujet  en  eft  hiftorique,  comme 
ceux  des  Tragédies.  Eu  un  mot»  tout  annonce  ici 
un  Speâ:acle  Satyrique  :  car,  pour  dire. quelque 
chofé  de  la  Scène ,  il  y  en  avoit  de  trois  fortes  » 
la  Scène  tragique  étoit  décorée  de  colonnes,  de 

.  frontons  élevés,  de  Statues,  &  de  tout 'ce  qui 
orne  les  Palais  des  Rois.  La  comique  faifoit  voir 
des  mâifons  particulières,  avec  leurs  balcons  & 
leurs  croifées  en  pct'rpéâLves  «.  comme  les  rues 
ordinaires.  La  Satyrique  enfin  étoit  parée  de  bo» 
cages ,  de  grottes ,  de  montagnes  &  d'omemens 
champêtres.  Lfes  Satyres ,  vieux  &  jeunes ,  tes  Sy« 

'  lènes ,  plus  ou  moins  âgés  ,  étoient-  diltingués  pa^ 
des  mafques  grotefques  imitant  destèteâ  de  cné« 

-  vres.  Ces  efpéces  de  cafques  les  diftingiioient  par 
la  coëâurea  longs  poils.  Une  peau  de'bête^céu- 
vFok  négligemment  lès  Satyres.  Les  Sy  lènes  ëtoienc 
ornés  de  fleurs  artifté:ment  tifTaes.  'Ccfs  uns  &^  les 
autres- étoient  quelquefois  repréfentés  pax  des 
Pantomimes  grimpés  fur  des  échaflès  ^  afin  tle 
mieux  imiter  leurs  jambes  grefles ,  comme  celles 
des  boucs.  Le  fonds^dnSpeâacle  confiftoit ,  ainli 
que  les  autres ,  dans  les  vers ,  le  chanta  U  danfe. 
Mais  tout  cela  étoit  plus  gai  dans  la  Satyrique  » 

^  Aiir-cout  la  danfe,  qui  avoir  été  de  tout  cems  af- 

-  fcâée^ûliSatyies.      ;.  • 

M  ii} 


( 

i 


fiJ*  s  P  E  S  T  A 

SPECTACLES  MALADES  y  (  les).  Overa-Comîque  de  le 
Sage  &•  dH)rneval  ^  dla  thire  Saint- Laurent  y  17^9» 

RiccobonI  le  père ,  dit  Lélio ,  ayant  quitté  pendant 
ouelquè  tems  la  Comedlç  Italienne  avec  (on  fils  &  la 
lemmc  Flaminia,  on  fit  Ce  couplet  dans  cet  Opcra-Co-. 
ixn<i{tty  où  Ton  fait  parler  ainH  la  Comédie  : 

Air  z  Quand  le  péril  ejl  agréable* 

Cki  tient  de  me  tirer  y  ma  mie , 
TrtJis  bonnes  pâléttcfs  de  (àng; 
Mais ,  cherchant  du  Coùlagement , 
Je  me  fuis  afibiblie. 

STATARIiE  ;  nom  que  les  Latins  donrioienc  à  une 
'Cfpcce. die  Comédie,  où  il  y  avoit  beaucoup  de 

.  .dialogues  6c  peu d aidions,  telles  que  THécyrede 
Térefice'i&  rAiinatré  de  Piaure. 


■r- 


STANCES.  Rotrou  a? qi^t  jrnis  les  Stances  à  la  mode. 

.   CpmeiUfi  9'Wi  les  ^çmploy^,  les  condamne  lui- 

^^m^n)i^4^^ltes  !^pÀçvot\^,(\^r  la  Tragédie.  EHes^ 

-  ^HC  QM^^I^VÇ  t^ff9^t.  à  ces  Odes  que  chanroient 

Içsi  Çhflpurs,  encre  les  Scènes,  fur  le  Théâtre  Grec. 

..J[[,$&Roinains  le$  i/nlfeçenr.  .Il  me  fcmbtc  que  c*c- 

:.;«pfei'îWrfdilQe  dfi  r§«.Jt  éçôjt  bien  plus  aifc  d'in- 

./cçrE*iCQs  inutiles  déclamations  entre  neuf -ou- dix 

.  ^c^Qf  qûî^ôi^^ofoienrwrçeTraigcdie,  quede trou- 

yoiT;  4à(is  Coiï  fuiet  même  de  quûî^  animer  xpujoçrs 

ié  TJi^rc-^  .&  de  foutânir  une  langue  intrigue 

toujours  twéreffante.Xorfque  notrç  Théâtre  cotn- 

mQùq%,\  k  foxùt  de  la  Barbarie ,  &  J4r  l*afferviflè- 

ment/^W^  ttûg€sancien$3  pire  encore.quela  bar* 

barie.À  Wi(^ahi(ÎUtta;è».ç^. Odes,  des  Chceurs  qaon 

voie  dans  Garnier ,  dans  Jodtle  &  dans  0aï£a  des 


> .  • 


s  T  A       ,  it) 

Stances  que  les  Perfonnages  récitoieat.  Ceiie 
mode  a  dure  cent  années  ;  le  dernier  exemple  que 
nous  ayons  des  Stances  »  eft  dans  la  Thébaïdc. 
Racine  fe  corrigea  bientôt  de  ce  dcFaut  -,  il  fentic 
que  -cette  mefure  ,  difFcrenie  de  la  mefure  em- 
ployée, dans  la  Pièce ,  n'ctoit  pas  naturelle  *>  que 
les  Perfonnages  ne  dévoient  pas  changer  le  laiw 
gage  convenu  ;  quMs  devenoient  Poètes  mal  à* 
propos.  On  a  banni  les  Stances  du  Théâtre.  On 
a  penfé  que  les  Perfonnages  qui  parlent  en  vers 
d'une  mefure  déterminée  9  ne  dévoient  jamais 
ch-anger  cette  môfurej  parce  que  s*ilS5>'éxpliquoienc 
en  Profe  ,  ils  devroient  toujours  continuer  à  par- 
ler en  P  rofe.  Or ,  les  vers  de  fix  pieds  étant  fubf- 
titués  à  la  Profe,  le  Perfonnage  ne  doit  pas  s'é- 
carter *dei  langage  convenu.  Les  Stances' donnent 
trop  ridée  que  c*t&  le  Poète  qui  parle. 

STATIRA,  Tragédie  de  Pradon ,  .1679. 

Cette  fille  de  Darius  ,  veuve  d'Alexandre  «  aîfnolt 
Léonatus  «  un  des  fuéceifeurs  de  ce  Prince.  Rôx^e  » 
iuttc  veuve  dû  Roi  de  Macédoine  y  cft  la  rivale'dcSta- 
tira  »  qui  devient  la  vidime  de  l'ambition  de  de  la  jàldufie 
de  cette  femme  ficre  8c  cruelle.  L'une  ne  forme  des 
vœux  que  pour  (on  Amant  ,  qui  roccii{>e  uniquement* 
Roxane  cherche^  allier  les  intérêts  de  (on  ainotit  «^vec 
ceux  de  fon  ambition.  Elle  veut  forcer  Léonatus  â  l'é- 
poufêr  ;  Perdicas  prétend  â  la  main  de  Statira.  Celle-ci 
ne  veut  aimer  que  Léonatus  >  qui  ne  recônnoit  lui-mérnc 
d'autre  bien,que  le  creur  de  (on  Amante.  C'ell  ainfî  qu'ils 
V  s*exprimefit  l'uli  &  l'autre  »  dans  une  entrevue  oà  il  faut 
fe  décider  i  périr  ,  9a  à  céder  mutuelltnlcnt  àlpurs 
Rivaux* 

Statira. 

Songes;  â  votre  vie. 

Roxane.yous  rendra  le  maitf e  de  TAfie, 

M  iv    ' 


(•«4  S  TA  ST  I 

Oubl]e£<nol ,.  Sdgneur ,  laifîèz-moi  dans  les  fers; 
Un  Héros ,  tçl  que  vous ,  fe  doil  i  l'Univers  ; 
JEt  R  vous  péniHez  par  une  mort  lî  prompte  , 
]L'Un4Vçr$  9  de  vos  jours  y  mt  demandcrolt  compte* 

LàonATvSm 

Cîcl  !  que  m*oftz-vous  dire  !  hélas  !  G  je  vous  perds  ^ 
]\^adame  >  ft  que  m*impprte  i  moi  de  TUnivers  f 
Pois*je  vivre  un  moment ,  fi  vous  m'êtes  ravie  î 
Je  cède  à  Pçrdicas  &  la  Perfc  &  1* Afîc, 
le  Trône  çfi-il  Tobjet  de  mes  vœux  les  plus  doux  ; 
Et  foupiré-je  enfin ,  pour  l'Empire  ou  pour  vqus  ? 
Hélas  !  (ans  vous  «  fpon  cœur ,  dans  une  paix  profonde  i 
iVcrroit  tranquillement  la  conquête  du  monde. 
Jç  l'abandonne  à  qui  peut  en  être  vainqueur  ; 
JULais  je  di(p\itçrai  celle  dç  votre  cœur. 

Voilà  des  vers  de  Pradon  ;  mais  des  vers  choîfîs  dans 
une  Pièce  que  tout  le  monde  convient  être  une  des  mieux 
veriîfiées  de  ce  Poète.  Les  défauts  de  cette  Tragédie  font 
une  multiplicité  d'Amours  qui  retracent  neceiTairement  ^ 
ji.pey>près ,  les  mêmes  tableaux  ,  &  produisent  les  mé^ 
xnes  lîtuations.  Il  efl  vraifemolable  que  les  veuves  d'A-« 
lexandre  ont  trouvé  des  Amans  dans  les  (ucceflèurs  do 
..  ce  Prince  ;  maie  on  ne  s'accoutume  point  â  voir  des  horn^ 
ines  &  des  femmes  vçuloir  qu'on  tes  aime  &  qu'on  les 
épou(ç  par  force, 

STATUE  MERVEILLEUSE  y  {la)  Opera-Cemique  en 
trois  A0es ,  par  le  Sag^  &*  tCOrneval ,  à  U  Foire  «Sa/nr^ 
Laurent  «  lyio  ,•  redonné  en  1751 ,  avec  des  changemens % 
fous  U  ^U^e  de  Miroir  Magiq^ub  ,  pax  M.  Fleury, 
Voyez..  Miroir  Maqiqum^ 

ÇTILICON,  Tragédie  dç  Thomas  Corneille  ^  1660^ 

Il  y  8  de  la  force  dans  les  caradères ,  &  fur-tout  dani 
U  prlnçi^^t  $aUcQli  %  Céiiéral  ,  MiiuOrQ  ^  F^vqH 


STR  i8; 

d'Honorlus ,  veut  encore  devenir  Empt.reur.  Il  conf^ 
pire  ,'&  n'eft  traverH^  dans  Ces  deilcins  que  par  fbn  pro- 
pre fils.  Cette  Tragédie  efl  une  de  celles  que  Pierre  Cor^. 
neille  défîroit  avoir  faites. 

STRATAGÈME  DtCOUVEKT^  (le)  Comédie  en  deux 
Aâes  ,  en  Profe ,  mêlée  d'Ariettes  ,  par  M.  MonveljMu^ 
fique  de  M.  Defaides  ^  aux  Italiens ,  i77j. 

Gérontc  veut  donner  (à  fille  en  mariage  i  (bn  vieil 
ami  Timanihe,  Ifabelle  lui  préfère  Valcre  ,  fils  de  Ti- 
mantke.  Crifpin ,  Valet  de  Valcre  «  propose  de  prendre 
la  figure  de  Timanthe ,  que  Géronte  n*a  pas  vu  depuis 
long-tems ,  pour  engager  ce  dernier  à  donner  fa  fille  à 
Valerc.  Ce  ôratagéme  eft  découvert  par  les  deux  Vieil- 
lards, qui  s'amulent  pendant-quelque  tems  de  l'embarras 
de  leurs  enfans  >  &  qui  Qonfentent  enfin  â  les  unir, 

S1:KATAGEMES'DE  V amour,  (Us)  Comédie  en  trois 
Aâesj  aux  Italiens^  1 7 1  ^* 

Lélio,  après  s^être  (èrvi  de  toutes  (brtes  de  rufês» 
pour  ne  pas  époufer  la  fille  que  (bn  père  veut  l'obliger 
de  prendre  pour  femme,  le  réfbut  enfin  de  feindre  qu'jla 
perdu  Telprit ,  &  fe  Ccn  G  bien  de  ce  Stratagème  ,  É||| 
des  railbnncmens  outrés  d'extravagance  qu'il  fait  à  C(M 
Père  ,  que  le  bon-homme  touché  de  l'état  où  il  voit  Con 
fils  ,  lui  permet  enfin  d'époufer  celle  qui  voudra  ,  pcr- 
iliadé  que  cette  complailance  pourra  lui  faire  rcvçnio 
refprit  6c  la  raifon  ;  ce  qui  ne  manque  pas  d'arriver 
dès  qu'il  a  époulé  fa  MaîtrcfTe.  C'ell  de  cette  Pièce  que 
Kemond  Poifibn  paroît  avoir  tiré  le  (ujet  du  Fou  raifon-* 
noble  >  &  plufieurs  Scènes  des  Fous  divertijfans. 

STRATAGÈMES  DE  V  AMOUR  y  (les  ^Opera  Ballet^ 
en  trois  Aâes ,  avec  un  Prologue ,  par  Roi  ,  Mufique  de 
Détouches  ,  17*5 ,  pour  le  Mariage  du  Roi  Louis  XV. 

Le  Prologue  de  ce  Ballet ,  fait  pour  le  Mariage  de 
Louis  XV,  rcpréfe^ite  le  Temple  de  la  Gloire  ;  le 
Roi  y  efl  placé  au  milieu  de  (es  plus  célèbres  pré  dé - 
^eurs;  ÛPrétreflc  ôc  le  Préire  delà  Gloire ,  avec 


l 


jS6  s  T  K 

deux  Bergers  ,  en  font  les  interlocuteurs.  La  première 
efl  intitulée  le  Sctanandre  ;  la  (êconde  ,  les  Abàiritts  ; 
&  la  troifiéme  yMkêie de  Bhilôds. 

STRATAGÈMES  DE  V AMOUR  ,  (les)  Parodie  en  troîi 
Aâes  ,  de  la  Pièce  précédente  «  par  FufeUer  £r  d^Orneval% 
•    dla  Foire  Saint  Germain  y  17 1 6. 

Dans  la  première  Entrée,  le  Dodeur  prêt  à  fc  marier 
avec  Colombine ,  paroit  fâché  contre  la  Coutume  qui  or- 
donne qu'avant  leur  hymen ,  les  filles  iront  s'offrir  an 
"Fleuve  Scamandre.  De  fon  côté,  Colombine  cû  confier- 
fiée  de  ce  qu'on  doit  l'unir  à  un  Epoux  qu'elle  n'aime 
point.  Elle  fait  foa  offrande  au  Fleuve  ;  &  Pierrot  tous 
cette  figure ,  l'accepte  ,  (e  fait  conaoitre ,  &c. 

Dans  la  féconde  Entrée,  Irène  enceinte  d'Iphis,  prie 
l'Amour  de  lui  infpirer  quelque  Statragême  pour  éviter 
d  cpouferTimante  qu'elle  détcile.CeTimante  efi  un  Gaf- 
con  fanfaron  ^  qui  vient  faire  à  (a  maîtrefTè  une  confi- 
dence de  fcs  bonnes  fortunes.  Elle  feint  d'être  atteinte 
du  même  accè^  que  les  Abdérites  >  &  contrcfaifant  le 
perfbnnage  de  Caffahdre  ,  elle  ordonne  que  Ton  donne 
dçs  coups  de  birons  à  Timante  qu^elle  pifend  pour  Ajax. 
^^phis  témoin  de  l'accident  de  fon  rival ,  refle  interait  ; 
Ipnnais  fa  tendre  Irène  ne  le  laiiTe  pas  lon^-tems  dans  Tin- 
certitude  ;  &  ces  deux  Amans  au  comble  de  leur  joie, 
badinent  fur  la  finefîe  du  Stratagème, 

Troi/îeme  Entrée.  Emile,  Seigneur  Romain,  eft  amou- 
reux d'Albine  ;  &  cette  derrnicre  ,  pour  éprouver  la  fi- 
délité de  fon  Amant ,  profite  de  la  célébrité  de  la  fcte  de 
Philotis  ,  confacréc  aux  Efclavc* ,  fe  déguife  en  fervan- 
te  ,  &  n'oublie  rien  pour  débouter  cet  Amantl  Albinc 
fatisfaite  de  la  préférence  d'Emile ,  le  fait  connoître  ;  les 
deux  Amans  contens  l'un  de  l'autre,  fa  difpofcntà  voir 
'     la  fétc  des  Efclavts  de  Rome. 

STKATONlCE.cu  LE  MALADE  D'AMOUR  ,  Tragi- 
Comédie  de  BrriJ^e  >  1644. 

Conformément  au  récit  des  Hiftoricns ,  l'Auteur  fait 

paroitre  Antiochus  accablé  d'une  maladie caufce  par  l'a* 

'  .  snour  qu^U  xcSeni.  pour  Straconice  >  £4Bçlle-Mcre^>  & 


s  T  R  i87 

qu'il  n'ofe  déclarer.  Il  entreprend  cependant  de  le  faire; 
mais  la  fierté  que  Stratonice  afïeâe  ,  lui  fait  changer 
-de  ton  ;  il  feint  une  efpéce  de  délire,  &  continue  ccper- 
Xonnagc  julqu'à  la  fin  de  la  Pièce* Le  Médecin  Erafîflrate 
découvre  la  caufe  de  (on  mal  ;  il  en  fait  part  à  Séltu- 
eus  ;  ce  Roi ,  après  avoir  bien  balancé  ,  prétere  enfiil  la 
vie  de  fon  Fils  à  (a  propre  fàtisfadiôn  ,  8c  lui  cédc  la 
belle  Stratonice.  Thamire  ,  PtinccfTe  de  Theflklic  ,  qui 
jufqu'à  ce  moment  s*étoit  flattée  que  les  (bupirs  d'An^ 
tiochus  s'adrefibient  à  elle^  demeure  fort  furprtfè  ;  Se- 
Icucus  )  pour  Tapaifer  ,lui  donne  £a  main  ;  &  la  Pièce 
finit  par  un  double  hymen. 

STRATONICE  ,  Tragédie  de  Quinaulcy  1660.  " 

...  '•.   "  » 

On  f^ait  qucSéleucus,  Roi  de  Syrie  ,  înllrutt  que 

Tamour  Teul  caùfoit  la  maladie  dont  (on  Fils  périflpit, 

lui  cède  Stratonice ,  qu'il  étoit  prêt  d'époufer.  Quinalilt 

lui  ùiit  céder  ju(qu*à  (a  Couronne  ;  mais  il  affoiblst  un 

;  peu  (on  premier  facrifice  «  en  rendant  S éleupus  •  amou- 
reux de  Bar/ine  ,.qu*il  dedinoit  à  (bn  Fils.   Cette  jeune 

'  Princeffc  ,  dont  la  feule  ambition  eft  de  régner  ,  refu(c 
la  main  d*un  riéux  Roi  qui  n'a  plus  de  fccptre.  Ce  re- 
fus étoit  fbciitt  à  prévoir  ^âr 'jette  une  (nrtê  de  ridictile 
fur  Séleucus  »>intquemen2;  parce  qu'il  s'en  étonne*  La 
prévention  oà.ofi  Stratonice  «'  qu^Antiochus  la  hait,  &la 
haine  qu'elle  àffeâe  elle-même  pour  ce  même  Prince» 
produifênt  quelques  mouvcthcns  dans  la  Pièce  ,  quircn 
général ,  eft  très-foible.  Au  reftç  >  nul  fujet  n*a  tenté  un  - 
:pius.gtanii.rsn&bee  d'Auteurs  ;  il  fournit  â  la  Tcll^nnle-^ 
re  le  troifiéipe  Adc  du  Triomphe  des  cinq  Paflions,  j  à 
BrofTe  ,  (a  Stratonice  ;  à  Quinault  »  cette  Tragédie; 
une  autre  à-  Thomas  Coraeiilc  ;  i  Danchct,  laquatrié- 
'ttieEntréè  du  Ballet  des  Muies  ;  à  la  Grange -(!han- 
cel,  les  Jeux  Olympiques  ;  d  Cahufac  ^  le  (ccotid  Ade 
des  Fétcsde  Polymnie  ;  en  un  mot ,  ce  lujet  a  été  traité 

..  dans  tous  lès. genres  t  &  a  paru  (ur  tous  les  Théâtres, 
mcmc  fur  celui  de  rOncra-Comique ,  dans  le  Médecin 

«■  ae  i  Amour*        ~   ^ 

STROPHE,  eft  une  Stance  ou  un  certain  nombre  de 
Vers,  gui  renferme  un  fenscoroplct^  &quieft;fuivî 


iSS  STR  STY 

d'un  autre  de  la  même  mefure  &  du  même  nom- 
bre devers ,  dans  la  même  difpofition,  qu'on  ap- 
pelloit  Antiftrqphe.  La  Strophe  eft  dans  les  Odes , 
ce  que  le  Couplet  eft  dans  les  Chanfons  ,  &  la 
Stance  dans  les  Poèmes  épiques.  Ce  mot  vient  du 
Grec  çTo(pii ,  qui  eft  formé  de ,  Je  tourne ,  à  caufe 
qu'après  qu'une  Strophe  eft  finie ,  la  même  me- 
fure revient  encore  ;  ou  plutôt ,  comme  ce  terme 
fe  rapt^orte  principalement  à  la  Mufique  &  à  la 
Danfe ,  parce  qu$:  le  Chœur  &  les  Danleurs,  qui , 
chez  les  Anciens ,  marchoient  en  cadçnce  autour 
de  l'Autel,  pendant  qu'on  chantoit  les  Odes  ou 

-  Hymnes  en  Thonneur  des  Dieux ,  tournoient  à 
gauche,  tandis  qu'on  chantoit  la  Strophe  ;  &  à 
droite  »  lorfqu'on  chantoit  rAnriftrophe,  Dans 
notre  Pocfie  lyrique ,  une  Strophe  ne  (auroit  être 
moindre  que  de  quatre  vers-,'  ni  en  contenir  plus 

.  de  dix;  &  la  première  Strophe  fert  toujours  de 
régie  aux  autres  Strophes  de  la  même  Ode ,  foie 
pour  le  nombre ,  foit  pour  la  mefure  des  vers  & 
pour  Tarrangement  des  rimes, 

STYLE;  c'eft  »  en  général ,  la  manière  dont  on  ex- 
'■  prime ,  par  les  paroles ,  fes  fentimens  êc  fes  idées« 
Le  Style  Dramatique  a  pour  régie  générale  de 
.  devoir  être  toujours  conforme  à  l'état  de  celui  qui 
:  parle.  Un  Roi ,  un  fimple  Particulier ,  un  Com- 
merçant ,  un  Laboureur ,  ne  doivent  point  parler 
;  du  même  ton  ;  mais  ce  n'eft  pas  aftez.  Ces  mêmes 
hommes  font  dans  la  joie  ou  dans  la  douleur  » 
dans  refpérance  ou  dans  la  crainte  ;  cet  état  ac- 
tuel doit  donner  une  féconde  conformation  à  leur 
fty le ,  laquelle  fera  fondée  fur  lâf  rcmî«rc,  comme 


s  r  Y  »8, 

cet  état  adluel  eft  fondé  fur  riiabituel  ;  &  cXl 
ce  qu'on  appelle  la  condition  de  la  periunne.  Pour 
ce  qui  regarde  la  Comédie  ,  c  eft  allez  de  dire  que 
fon  ftyle  doit  être  (împle,  clair,  familier;  cepen- 
dant 9  jamais  bas  ni  rempant.  Je  fais  bien  que  k 
Comédie  doit  élever  quelquefois  fon  toiij  mais 
dans  Tes  plus  grandes  hardielTes  ,  elle  ne  s'oublie 
point  :  elle  eft  toujours  ce  qu'elle  doit  être.  Si  elle 
alloit  jufqu'au  Tragique  ,  elle  feroit  hors  de  Cos 
limites  :  fon  ftyle  demande  encore  d'être  afTai- 
fonné  de  penfées  fines,  délicates  »  &  d*expre(Cons 
plus  vives  qu'éclatantes. 

Il  eft  important  de  faire  ici  quelques  réflexions 
fur  le  ftyle  de  la  Tragédie.  On  a  accufé  Corneille 
de  fe  méprendre  un  peu  à  cette  pompe  de  vers , 
&  à  cette  prédileftion  qu'il  témoigne  pour  le  ftyle 
de  Lucain  :  il  fauF  que  cette  pompe  n'aille  jamais 
îafqu'à  Tenflure  &  à  l'exagération  ;  on  n'eftim^ 
point  dans  Lucain  ,  hella  per  emathios  plufquàm 
ciyiUa  campos  \  on  eftime  nil  aSum  rèputans  , 
fi quii  fuperejfec  a^endum.  Da  m3me  les  connoif- 
fetirs  ont  tou  ours  condamné,  dans  Pompée, les 
fleuves ,  rendus  rapides  par  le  dibot^^msnt  des 
parricides  ,  &  tout  ce  qui  eft  dans  ce  gotic  -,  mais 
ils  ont  admiré  : 

O  Ciel  !  que  de  vertus  vou^  me  faîtes  Iiaïr  ! 
Refie  â*un  demi-Dieux ,  dont  à  peine  je  puis 
Egaler  le  grand  nom  ^  tout  vainqueur  que^en  fui;* 

Voîli  le  véritable  ftyle  de  la  Tragédie  \  il  doit  être 
toajoars  d'une  (implicite  noble, qui  convient  aux 
perfonnes  du  premier  ran;:  ;  jamais  rien  d'emooulé 
&i  de  bas  »  januis  d'afFe^bation  ni  d'obfcurité.  La 


1^0  s  T  Y 

pureté  du  langage  doit  être  rîgoureufemcnt  ofc- 
fèrvce  j  tous  les  vers  doivent  être  harmonieux  , 
fans  que  cette  harmonie  dérobe  rien  à  la  force 
des  fentimens.  Il  ne  faut  pas  que  les  vers  marchenc 
*  toujours  de  deux  en  deux  ;  mai&  que  tantôt  une 
penlce  foit  exprimée  en  un  vers,  tantôt  en  deux 
ou  trois,  quelquefois  dans  un  feul  hémiftiche; 
on  peut  étendre  une  image  dans  une  phrafc  de 
cinq  ou  fix  vers  ,  en  fuite  en  renfermer  une  autre 
dans  un  ou  deux.  Il  faut  fouvent  finir  un  fens 
par  une  rime  >  &  commencer  un  autre  fens  par  la 
rime  correfpondante. 

On  peut  diftinguer  de  deut  fortes  de  ftyles  dans 
la  Poéfie  :  le  ftyle  d'imagination ,  &  le  ftyle  de 
fentimens  &  de  penfees.  Le  premier  confifte  à 
relever,  à  annoblir  par  des  figures,  &  à  repré- 
fenter  par  des  images  propre!î5  à  nous  émouvoir  » 
tout  ce  qui  ne  toitcheroit  pas ,  s'il  étoit  dit  fimple- 
ment.  Si  Hypolite  difoit  nmplcment  ,  depuis  que 
j'aime'.  Je  ne  puis  plus  fupporter  la  chaffe  ,  il  ne 
toucherait  pas  ;  mais  qu'il  difc  ,  mes  traits ,  mes 
fanglots ,  mon  arc  ,  tout  m*importune  7'  voilà  la 
peniée  annoblie  &  rendue  touchante.  Racine 
excelle  dans  l'art  d'embçUir  fon  ftyle  par  des  ima- 
ges. Voyez  avec  quelle  noblcffe  Aricie  rend  une 

idée  aflez  triviale  : 

♦ 

Pour  moi  y  je  fuis  plus  ficre  ,  &  £\xU  la  gloire  ai(cc 
D*arracher  un  hommage  à  mille  autres  oflFert  » 
Et  d'cntrc;r  dans  un  cœur  de  toutes  parts  ouvert. 

Que  de  tableaux  dans  ce  peu  de  vers  ! 

Le  ftyle  d'images ,  eft  ce  qui  fait  la  différence 
de  la  Pocfie  &  de  la  Profe.  Il  fert  à  cxpf  imer  les 


s  T  Y  19^ 

plus  communes ,  d*uné  manière  non  commune.  Il 
donne  de  la  noblelTe ,  de  la  grâce  à  tout. 

Le  ftyle  de  fentiment  eft  celui  qui  tire  fa  force 
&  fa  beauté  de  la  force  même ,  &  de  la  beauté  des 
fentimens  &  des  penfées  qu'il  exprime.  Ces  pre- 
mières idées ,  qui  naiffent  dans  Tame ,  lorfqu  elle 
reçoit  une  affèdion  vive ,  &  qu*on  appelle  commu- 
nément fenciment,  touchent  toujours,  bien  qu  elles 
foienc  énoncées  par  les  ter,mes  les  plus  (impies.  Us 
font  le  langage  du  cœur.On  ne  s'arrête  point  à  l'en- 
veioppet  Les  fentimens  cefferoient  même  d'être 
auHî  touchaos  »  auflî  fublimes ,  s'ils  étoient  expri- 
més en  termes  magnifiques  &c  pompeux.  L'amicié 
iQtére(Iè  quand  elle  dit  : 

J*alme  encor  plus  Cînna  ,  que  je  ne  hais  AuguHe. 

Si  ce  fameux  ,  çuil  mourut ,  croît  rendu  avec  de; 
6gures,  il  ne  feroit  plus  rien.  Où  Ton  apperçoic 
raffèâation,  on  ne  reconnoîc  plus  le  langage  du 
coeur.  Le  ftyle  dont  nous  parlons  ici ,  eft  indifpen- 
fable  dans  les  (ituations  padîonnces  :  celui  d'ima- 
gination  y  feroit  déplacé.  Il  faut  le  rcferver  pour 
jçs  defcriptions  ,  les  récits ,  &  poyr  tout  ce  qui 
n*eft  point  mouvement.  Mais  il  faut  prendre  garde 
de  n'eniDloyer  jamais  de  grandes  expreffions  & 
àts  imxrÊt%  fort  relevés ,  pour  énoncer  un  fen ri- 
ment fpible  :  rien  ne  choque  davantage. 

Le  ftyle  faible,  non  feuîementen  Tragédie* 
mais  en  toute  Pocfif: ,  confifte  à  laiffèr  tomber  Ççs 
vers  deux  à  deux  ,  fans  entremêler  de  longues  pé- 
riodes &  de  courtes ,  &  fans  varier  la  mefure  ;  à 
rimer  trop  en  épithctes,  à  prodiguer  d<es  expref- 
fions  trop  communes,  à  répéter  fouverit  les  mêmes 


y 


1,1  s  T  Y  S  U  B 

mors  >  à  ne  pas  fe  fervir  à  propos  des  conjonc** 
tiens  qui  paroiiïenc  inutiles  aux  efpdrs  peu  m(^ 
truies ,  &  qui  contribuent  cependant  beaucoup  i 
Tclégance  du  difcours. 

Tantàm  feTÎes  junâuraque  pollenu 

Ce  font  toutes  ces  finefles  imperceptibles,  qui  fbni 
en  même  tems  la  difficulté  &  la  perfeâion  de 
l'Art. 

In  tenui  lalor^  at  tenais  non  trloTUm 

Rien  n*eft  fi  froid  que  le  ftylc  empoulé.  tTti 
Hérps ,  dans  une  Tragédie ,  dît  qu'il  a  efluyé 
une  tempête;  qu'il  a  vu  périr  fon  ami  dans  cet 
orage.  Il  touclie,  il  intérefTe,  s'il  parle  avec  dou- 
leur de  fa  perte ,  s'il  eft  plus  occupé  de  fou  ami 
que  de  tout  le  refte.  Il  ne  touche  point.,  îl  devient 
froid ,  s'il  fait  une  defcription  de  la  tempête ,  si*if 
parle  de  foutce  de  feux  bouillonnant  fur  les  eaujt, 
&c  de  la  foudre  qui  gronde,  &  qui  frappe  à  filions 
redoubles  la  terre  &  l'onde.  Ainfi\  le  ftyle  firoid 
vient  tantôt  de  la  ftérilité ,  tantôt  de  Tiiitempé- 
rance  des  idées ,  fouvent  d'une  diiVion  trop  com- 
mune ,  qu^quefois  d'une  didion  trop  recher- 
chée. 

SUBALTERNES.  On  défignc,  par  ce  nom ,  les  Per- 
fonnages  moins  importans  d'une  Pièce.  Les  fubal- 
ternes  ne  doivent  jamais  puvrir  une  Tragédie. 

SURLIME.  Le  fublime,  en  général ,  eft  tout  ce  qui 
nous  élevé  au-deflus  de  ce  que  nous  étions ,  ôcx^i 
nous  fait  fentir  en  même  tems  cette  élévation.  Il 
y  a  deux  fortes  de  fublimes  :  le  f ublime  des  ima- 


s  U  B  ijl 

;es»  &  le  fublime  des  fencimens.  Cen*eft  pas  que 
es  fencimens  ne  préfentenc  en  un  fens  de  nobles 
images,  puifquils  ne  font  fublimes  »  que  parce 
qu'ils  expofenç  aux  yeux  l'ame  &  le  cœur  -,  mais  » 
comme  le  fublime  des  images  peint  feulemept  un 
çbjet  fans  mouvement  ,  &  que  l'autre  fublime 
narque  un  mouvement  du  coeur ,  il  a  fallu  didin- 
guer  ces  deux  efpcces  par  ce  qui  domine  en  cha- 
cune. Les  peintures  que  Racine  fait  de  la  gran- 
deur de  Dieu  t  font  fublimes-  En  voici  deui 
exemples  : 

J'ai  vu  rimpie  adoré  fur  la  terre  ;  . 

Pareil  au  cèdre ,  il  cachoit  dans  les  deux  '   , 

Son  front  audacieux. 
U  (èmblolt  à  Ton  gré  gouverner  le  tonnerre  i 

Fouloit  aux  pic  js  fes  ennemis  vaincus  : 
Je  n'ai  fait  que  pailèr,  il  n'étoit  déjà  plus* 

EJlher  ,  Se.  V.  Aft.  y.  Racine.  .     ^ 

Les'  quatre  autres  vers  fuivans ,  ne  font  guèf es 
moins  fublimes:* 

L'Eternel  eft  (on  nom  ;  le  monde  c&  fbn  ouvrage. 
U  entend  les  (bupirs  de  l'humble  qu'on  outrage  % 
Juge  tous  les  mortels  avec  d'égales  Loix  ; 
]E.t  du  haut  de  Ton  Trône  ,  interroge  les  Rois» 

Les  fentimens  font  fublimes  ,  quand ,  fondés 
fur  une  vraie  vertu,  ils  -paroifTeni  être  prefque 
au-defl[u8  (de  la  condition  humaine,  &  qu'ils  font 
voir ,  comme  le  dit  Scncque  ,  dans  la  foiblellè  de 
f humanité,  la  conftance  d'un  Dieu  ;  T Univers 
tomberoit  fur  la  tête  du  Jufte  »  foa  ame  fcroit  tran« 


19*  S  U  B 

quille  ,  dans  le  tems  même  de  fa  châte.  L'idée 
de  cette  tranquillité ,  comparée  avec  le  fracas  du 
monde  entier  ^ui  fe  brife ,  ctt  une  image  fublime  » 
&  la  tranquillité  du  Jufte,  eft  un  fentiment  fu- 
blime. Le  fublinie  des  fentimens ,  eft  ordinaift- 
ment  tranquille.  Une  raifon  affermie  fur  elle- 
même»  les  guide  dans  tous  leurs  mouvemens. 
L^ame  fublime  n*eft  altérée  ni  des  triomphes  de 
Tibère ,  ni  des  difgraces  de  Varus.  Aria  fe  donne 
tranquillement  un  coup  de  poignard,  pour  donner 
à  fon  mari  l'exemple  d'une  mort  héroïque  :  elle 
retire  le  poignard ,  Se  le  lot  préfente ,  en  difanc 
ce  mot  fublime  :  Pœtu$,  cela  ne  fait  point  de  maL 
On  repréfentoit  à  Horace  fils ,  allant  combattre 
contre  les  Curlace ,  que  »  peut  être  »  il  faudroic  le 
pleurer  ;  il  répond  : 

Quoi  !  vous  me  pleureriez ,  mourant  pour  ma  Patrie  i 

1^  Rrine  Henriette  ^Angleterre ,  dans  un  Vaif- 
feau ,  au  milieu  d'un  orage  furieux ,  rafluroic  ceux 
qui  Taccompagnoient ,  en  leur  difanc  d'un  air 
tranquille ,  que  les  Reines  ne  fe  noyent  pas.  Cu- 
riace ,  allant  combacue  pour  Rome  >  difoit  à  Ca- 
mille fa  Maitreife  »  qui ,  pour  le  retenir  »  faifoit 
valoir  fon  amour  : 

Avant  que  d'être  à  rom  )  je  (ùîs  à  mon  pays. 

Augufte  ayant  découvert  k  conjuration  que  Cinna 
avoir  formée  contre  ifa  vie ,  ôc  l'ayant  convaincu  ^ 
lui  dit  ; 

Soyons  amis  «  Cinna ,  c'eft  moi  qui  t*en  convie. 

Voilà  des  fentimens  fublimcs  ;  la  Reine  étoît  au- 
defîus  de  la  crainte  »  Curiacé  au-delTus  de  l'amour  > 


s  U  F  S  U  J  t^f 

Aagufte  aa-delTus  de  la  vengeance  ;  &  tous  trais» 
ibécoientau-deirus  des  padîons  &  des  vertus  com« 
munes.  Il  en  eft  de  même  de  piuûears  autres  traits 
de  fentimens  fublimes. 

SUFFISANT  ^  (k)  ou  le   PgTiT-MAtrns  DtffÈ  i 

Opera^Comique^  en  un  Ade  y  en  Vaudevilles  %  par  Vadi  , 
à  la  Foire  ^aint  Laurent  %  i753» 

Uamoureax  Lindor  ne  peut  tVmpéchcr  de  témm-d 
gner  quelqu^inquiécude  à  Clicie ,  (a  maitreflè ,  des  (oint 
que  lui  rend  un  Chevalier  fiiffiûot ,  qui  la  voit  depuis 
quelque  tems«  Clitie  le  raflUre  ;  &  elle  fait  voirv  à  Iqii 
tour ,  à  Lindof ,  les  mêmes  (bupçont  au  (ujet  d'Elvire, 
pour  qui  elle  craini  que  Lindor  ae  (e  laiflè  enflammer. 
Après  des  (èrmens  mutuels  d^one  fidélité  inviolable  » 
la  Coquette  El  vire  «  qui  voudroit  voir  à  (bn  char  Lifi'* 
dor  &  le  Chevalier  ,  fait  des  agaceries  à  ce  dernier  $ 
qui  lui  dit  que  (on  cœur  eâ  prit  pour  Clitie*  Elvire  pt« 
quée  «  tourne  (es  vues  du  c6té  de  Lindor ,  mais  avec 
auffi  peu  de  (îiccès.  Le  Chevalier  ne  doute  pas  qup 
6s  vœux  ne  (bient  favorablement  écoutés  auprès  de 
celle  qu'il  aime  ;  mais  il  a  l'afFront  d*étre  rebuté  ;  U 
veut  revenir  i  Elvire  qui  le  méprife  également  ;  &  re  • 
jette  de  toutes  parts  y  il  (brt  en  chantant  Von  triom-^ 
phe.  Cette  petite  Pièce  a  été  reçue  avec  des  applau* 
diflèmens  extraordinaires  ;  elle  les  méritée 

Sti^ET  ;  c*eft  ce  que-les  Anciens  ont  nommé ,  dans 
le  Poëme  Dramatique  »  la  Fable  ;  &  ce  que  nous 
nommons  encore  THiftoire  6u  le  Roman.  Ceft  le 
fond  principal  del'aétion  d^une  Tragédie  ou  d'une 
Comédie.  Tous  les  fujets  frappans  dans  l'Hiftoire 
ou  dans  la  Fable  ,  ne  peuvent  point  toujours  pa- 
roitre  heureufement  fur  la  Scène  i  en  effet ,  leur 
beauté  dépend  fouvent  de  quelque  circonflance 

'  que  le  Théâtre  ne  peut  fouflfrir.  Le  Pocce  ne  peut 
letrancher  ou  ajouter  à  fon  fujet  î  parce  qû*il  n*cft 


amimS^éOLm 


15^  S  U  I 

I)oînt  d'une  ncceïlîtc  abfolue  *  que  la  Scène  dotînc 
es  chofes  comme  elles  ont  été  ;  mais  feulemènc 
cotnme  elles  ont  pu  être.  Qn  peut  diftinguer  plu- 
•fleurs  fortes  de.fujets  ,•  les  uns  font  d'inciderîs»  les 
autres  de  paillons  :  il  y  a  des  fujets  qui  admettent 
tout-à-la-fbis  les  incidens  &  les  paflîons.  Un  fujec 
d'incidenseft,lorfqued*Afte  en  A6le,&  prefque  de 
SccnecnScène,il  arrive  quelque  cbofede  nouveau 
dans  Tadion.  Un  fujet  de  pailîon  eft ,  quand  d'un 
ibnd  (impie ,  en  apparence  >  le  Poctea  Tart  de  fai- 
re fortir  des  mouvemens  rapides  A:  extraordinai* 
res ,  qui  portent  l'épouvante  ou  Tadmiration  dans 
.  Tame  des  Speâateur^  Enfin ,  les  fujets  mixtes  fonc 
cent  qui  produifent  en  même  tems  la  furprife  des 
incidens»  &  le  trouble  dès  pallions.  Il  eft  hors  de 
doute  que  les  fujets  mixtes  foiit  les  plus  excellens» 
&  ceux  qui  fe  fouticnnent  le  mieux. 

SUIVANTE.  Ceft  dans  la  Comédie  un  rôle  fubal- 
.  terne  de  femme.  La  Suivante  eft  attachée  au  fer- 
vice  d'une  autre  femme;  c*eft  la  Confidente  de 
cette  femme  i  c'eft  elle  qui  laconfeille  ,bîen  ou 
mal  9. qui  la  révolte  contre  fes  parens  »  ou  qui  la 
foumét  à  leurs  volontés  ;  qui  conduit  fon  intri- 
gue 5  qui  parle  à  , J'Amant  ;  qui  ménage  Tentrc- 
'  vue,  &c, .. •  en  un  mot  »  qui  lui  rend  à- peu* près 
les  mêmes  fervices  que  l'Amant  reçoit  de  fon  Va- 
let •  avec  lequel  la  Suivante  eft  communément 
*  ru(ïè ,  întérelfée  ,  fine ,  à  moins  qu'il  ne  plaile  au 
foëte  d'en  difpofer  autrement ,  &  de  placer  de 
rhonnêteté ,  du  courage  »  du  bon  esprit  &  de  It 
vertu  même  dans  ce  rôle. 


SUI  SUP  19/ 

SUn^ANTE  %  i  la  )  Comédie  en  cinq  ASef  i   de   Pierie 
Corneille,  i6^» 


•  L'Auteur  convient  lui-même  que  le  fiylç  dç  cette 
Comédie  eft  plus  facile  que  celui  de  Tes  autres  Pièces; 


trigue  9  eft  une  fîmpie  Soubrette  j  qui  n'a  aucune  quali- 
té qui  la  fade  forcir  de  Ton  état  &  mériter  cette  dif* 
tinâion.  Un  autre  défaut  qu*il  y  remarqua  9  eft  dans 
rentreticn  de  Daphnis  8c  de  Clorimond  ,  au  troifîéme 
Aâe  :  ces  deux  per(bnnes  ,  par  une  affeâation  ailei 
fingaliérê  »  ne  difent  chacun  qu'un  yers  à  la  fois.  Cela 
fort  tout-â-fait  du  yraitemblable  ,  puifquc  naturelle- 
inent  on  ne  peut  éire  fi  meHiré  en  ce  qu'on  s*entrc« 
die 

SUIVANTE  GÉNÉREUSE  ,[la)  Comédie  en  cinq  ASes^ 
en  Vers  libres ,  par  un  Anonyme  »  au  Théâtre  François  % 

Cette   Comédie  n*eft  qu'une  traduâlon  libre  de  la 


de  la  Belle -Mère,  &  tout  le  dénouement. 

SUPERSTITIEUX  ♦  (/e)  Comédie  en  trois  A&es  ,  en 
Vers  libres ,  par  Romagnéfy ,  aux  Italiens^  i740» 

Damon  eft  marié  fccrcttoment  ;  fbn  Père  veut  caf- 
fer  ce  Mariage  &  le  déshériter.  Damon  engage  Fron- 
tin  à  le  fervir.  Celui-ci  lui  répond  du  Hiccès  ;  &  dç  ce 
moment  tout  annonce  &  prélàge  quclqu'événcmcnt  fî- 
siftre.  Un  Avocat  fabrique  â  dcflcin  l'épouvante  des 
malheurs  qu'il  dit  être  inévitablement  attachés  au  Pro- 
ces  ,  &  il  refiife  de  s'en  charger.  Une  Bohémienne ,  un 
haoi  Chirurgien  fe  fuccédcnt  pour  porter  à  fonima- 
aination  des  coups  fi  bien  dirigés  ,  qu'on  l'amené  au 
point  de  croire  qv'il  n*a  plus  qu'une  heure  à  vivre  s'il 
s'approuve  le  Marû^e  de  Ion  fils. 

N  ii) 


frirrrr-'iiMiif 


"»*«  SUR 

SURENA,  Trt^iiie  ie  PÙTTê  CmneiUe  t  U74. 

• 

Surena.  fut  le  trente-deuxième  &  dernier  Poëme  Dra*^ 
matique  de  Corneille»  On  y  retrouve  toute  la  noblATe 
de  Ton  génie.  Le  lujet  en  eft  d'ailleurs  intéreilânt: 
c^efl  un  grand  homme  devenu  fufped  â  force  de  ïèr- 
vices  ,  &  Qu^on  veut  perdre  parce  qu'il  eil  au-deiTus  des 
récorapenies.^  Surena  réufCt  j  eSc  Corneille  finit  par  un 
triomphe* 

tUKVKlSE  DE  LA  HAINE  ,  (  /«  )  Comiiie  en  trois 
AÛes  ,  en  Vers  y  avec  un  DivertiJ[[ement  ^  par  Boijfy^  au 
Théâtre  Italien ^  i734» 

On  trouve  d^excellcns  traits  dans  la  Surprife  de  la 
Haine,  quoique  le  fujet  en  (bit  peu  Théâtnde.  D'ail- 
leurs les  défauts  de  Lifidor  de  de  Lucile  ne  (ont  point 
aflêz  confidérableSfpour  occafionner  entre  ce  deux  Amans 
une  aver^on  réciproque  ;  ils  pouvoient  Ce  quitter  fsûis 
&  haïr.  L'oppofîtion  des  caraâères  n'eil  pas  (uffifantCs 
pour  exciter  dans  les  cœurs  de  deux  peribnnes  aimables 
un  femimeat  aufli  cruel* 

SURPRISE  DE  V AMOUR  ,  (  Ul$  Comédie  en  trois 
Aâes  ,  en  Profe  %  avec  un  Diverti£ement  ^  par  Marivauxp 
aux  Italiens  »  i7i<« 

La  Surprife  de  TAmour  efi  un  titre  favori ,  tifflloyé 
par  Marivaux  ,  à  la  tête  de  deux  Comédies ,  repréTen- 
tées  Xur  deux  Théitres  différcns.  Dans  celle  qui  (è  toue 
aux  François ,  un  Amant  défefpéré  de  ce  que  (a  Mai* 
trèfle  a  pris  le  pani  du  Couvent ,  (ê  retire  à  la  Campa- 
gne pour  fe  livrer  à  la  douleur.  Il  y  a  dans  fen  voifîna- 
Îe  une  Marquife  inconfolabie  de  la  mort  de  fon  Epoux, 
:  bien  rélblue  de  ne  point  coniraâerde  nouveaux  enga- 
femcns.  Ces  deux  affligés  ne  tardent  pas  à  Ce  connoitrcy 
(c  voir  ,  à  s'attrifter  muiuellement  ,  infênfiblement 
ils  prennent  du  goût  Tun  pour  Tautre  ;  ce  goût  de- 
vient un  amour  très- vif ,  de  fe  termine  enfin  par  un  Ma« 
riage.  On  retrouve  â  peu  près  les  mêmes  fituations  fiir 
la  Scène  Italienne  ;  c*efl  un  Homme  que  Tinfidélité 
jde  fa  Maitreffc  ^  rendu  Teimenu  de  toutes  les  fem^ 


SUR.  199 

mes  i  il  s*apprivoI(è  cependant  arec  une  Comteilè  »  qui 
paroit  avoir  encore  plus  d*éioignemencpour  les  hommes. 
Leurs  premiers  entretiens  ne  (ont  rien  moins  que  ga- 
lans  ;  mais  bientôt^  la  Scène  change  «  de  l'Amour  per- 
ce d*uii  même  trait  deux  coeurs  qui  fc  c|«yoient  invul- 
nérables. Ces  Pièces  »  ailèz  (èmblables  pour  le  fonds  « 
diSërent  néanmoins  dans  les  détails  :  il  y  a  plus  de  ^eté 
dans  celle  qui  Ce  joUe  aux  Italiens ,  &  plus  de  fentmient 
chez  les  François* 

SURPRISE  DE  U  AMOUR  A  la)  Comédie  en  trois  ASes , 
en  Profe  »  par  Marivavx^  aux  François  ,  17^7* 

Malgré  le  peu  de  fuccès  qu*eut  cette  Pièce  dans  A 
Douyeauté ,  c'efi  celle  de  Marivaux  ,  qui  reparott  le 
plus  Ibuvent  au  Théâtre,  bien  différent  de  ces  Auteurs  , 
qui  enivrés  des  éloges  inconfîdérés  du  Parterre  ,  qu'ils 
ont  ébloui  par  une  e(pèce  de  preiUge ,  retombent  l/ien« 
tât  dans  robf&irité.  Manvaux  (ortoit  rarement  des  pre- 
micres  Repréfentations  de  {es  Comédies  ,  conccAp  de  lui 
ou  du  Public  ;  mais  le  tems  8c  la  réflexion  lur  conci- 
lioient  les  fiiffra^es  ;  dt  c'cft  en  particulier  ce  qui  efl  ar- 
rivé â  la  Surprije  de  l* Amour,  Deux  cœurs  tendres ,  après 
avoir  déjà  éprouvé  les  plus  viFs  fcntimens  de  cette 
paifion ,  s*y  livrent  de  nouveau  8c  avec  furprife ,  ne 
croyant  pas  que  leur  amc  fût  encore  capable  d'en  rece- 
voir quel^*atteinte.  Un  pédant  qui  joue  un  aflè^.  grand 
I  Rôle  dans  cette  Pièce  ,  compare  les  beaux  efpnts  de 
ce  tems  à  une  Coq^uette  habillée  en  pretintailles.  m  Au 
M  lieu  de  grâces  >  )e  lui  vois  des  mouches  ;  au  lieu  de 
9»  vifage  ,  elle  a  des  mines;  elle  n'agit  point ,  elle  gefii- 
M  cule  ;  elle  ne  regarde  point ,  elle  lor?ne  ;  elle  ne 
a»  marche  point  ^  elle  voltige  ;  elle  ne  plaît  point,  elle 
m  (Sduit  ;  elle  n'occupe  point ,  elle  amufe  ;  on  la  croit 
»  belle ,  &  moi  je  la  tiens  ridicule  ce.  Efl-ce  U  le  lan- 

fafi[e  d'un  Pédant  f  N'efl-ce  pas  plutôt  une  faillie  de 
ci-elprit ,  où  l'Auteur  lui-même  définit  fon  âyle  î 

SURPRISES  DE  V AMOUR  ,  (les)  Opera-Ballet  de 
trois  Entrées^  par  M.  Bernard ^  Mujique  de  Rameau ^ 

I7f7. 

Ces'  trois  Entrées  font  VEnlevement  i^ Adonis ,  la  Lyre 

Niv 


ioo  SUR 

Enchantiez  8c  Anacréon.  L  Amour  ouvre  la  Scène»  dam 
rEnlévement  d*Âdonis  »  par  ces  Vers  : 

Four  fu^rendre  Adonis^j'abandonnelescieux; 
C*ei}  l'Amour  qui  le  luit  ;  c*e(l  Vénus  qui  Tadore  ; 
Diane  trop  long-temps  le  dérobe  à  nos  yeux  : 
C'efl  ici  chaque  jour  qu'il  devance  TAurore  ; 
Et  je  viens ,  plus  touché  de  Temploi  glorieux 
D*inilrutre  un  jeune  cœur  des  (ecrets  qu'il  ignore  ; 
Que  de  régner  fur  tous  les  Dieux* 

Cette  expofîtion  eft  nette ,  courte  >  agréable ,  ingénîeu- 
le.  La  Sc;  ne  entre  l'Amour  &  Adonis  eil  faite  avec  tout 
le  goût  &  toute  Tentente  du  Théâtre  :  c'efl  un  chef- 
d^œuvre  Ana^réontique  pour  la  délicateiTe  de  l'idée  & 
les  grâces  de  Texpreffion.  ^Vénus  eft^annoncée  par  les 
Grâces,  qui  la  précèdent;  elles  environnent  Adonis  » 
qui  me  fait  à  laquelle  adrefTer  Ton  hommage.  Vénus  pa-y 
roît  ;  fbn  coeur  fe  décide  pour  la  DéeiTe  de  la  Beauté* 
Cette  cène  eft  encore  extrêmement  agréable  &  bien 
développée.  Adonis  Ce  rend  à  Vénus ,  après  avoir  laiffé 
échapper  quelq.ues  (bupirs  en  faveur  de  Diane  qu'il  aban- 
donne. Diane  arrive  avec  les  Nymphes  ;  elle  fe  livre  à 
toute  fa  fureur.  Vénus  paroit  dans  un  nuage  «^  ayant 
devant  elle  l'Amour  &  Adonis  déguifés  fbift  les  mêmes 
traiti ,  avec  les  attribufts  de  ce  Dieu.  Vénus  préfente* 
Fiin  &  l'autre  à  Diane  ,  qui  ne  lâchant  lequel  choifîr  » 
fort  indignée.  Un  Ballet  des  Grâces  &  des  Amours  ter- 
mine cet  Aâe  ,  plein  de  Ces  Vers  aimables»  qui  font  le 
carac  ère  du  Lyriqne. 

Lw  féconde  Entrée  n'eH  pas  aufli  agréable  que  la  pre« 

tnître  ,  quoiqu'elle  foit  cependant  fort  ingénieufe.  Par- 

thcncpe  ,  une  des  Syrèncs  )  eft  amoureule  <&  Linué ,  qui  , 

en  qtalité  de  fils  d'Apollon,  eft  inftruit  par  Uranie  ^ 

rcmllême  des  Arts  &  de  la  SagefTc.  Uranie  engage  Li- 

nus  à  fuir  le  charme  des  Plaifirs  &  des  Amours.  Parthe- 

nope  &  Linus  font  ferment  de  s'aimer.  La  Syrène,  pour 

fe  venger  d'Uranie  ,  laiflc  fa  lyre  fufpendue  à  un  arbre* 

U»"  nie  vient;  &  fa  main  vole  fur    la  lyre.  Aufli^tôt 

l'Amour  entre  dans  Con  cœur  :  elle  brûle  pour  Linus  : 

elle  lui  déclare  fa  paffion.  Apollon  vient,  fuivi  de^ 


sus  loi 

Hulês  ;  arracher  Urânîe  à  ce  h.tà\  enchantement  :  il 
lui  (bnne  (à  lyre  à  la  place  de  celle  de  Parthenope  ,  8c 
lui  apprend  que  la  lyre  de  la  S  y  rêne  étoît  enchantée. 
Uranie  reconnoit  le  piège  8c  renonce  â  Ton  délire,  i.inus 
k  livre  à  Con  amour  pour  Pathenope ,  de  Taveu  d* Apol- 
lon. 
A  l'égard  de  la  troifîeme  Entrée,  voye^  Anac^éon; 

SUSPENSIONS.  On  peut  laifTer  une  phrafe  fuf- 
pendue  «quandon  craint  de  s'expliquer,  quand  on 
auroitcrop  dechofes  à  dire ,  quand  on  fait  enten- 
dre psir  ce  qui  fuittCe  qu'on  n'a  pas  voulu  énoncer 
d'abord,  &  qu'on  le  fait  plus  fortement  entendre 
qSe  fi  ons'expliquoit  :  comme  dans  Britannicus  : 

Et  ce  même  Sénéque  ,  8c  ce  même  Burrhus 

Qui  depuis .  •  •  Rome  alors  efiîmoit  leurs  vertus. 


m 


T. 


T 


ABERNARIJE.  Comédie  oà  Ton  întroduifoît 
les  gens  de  la  lie  du  Peuple.  On  appelloit  ces 
Pièces  Comiques ,  Tabernari  t  ,  Tavernieres  , 
parce  qu'on  y  repréfentbit  des  Tavernes  fur  le 
Théâtre.  Feftus  nous  apprend  que  ces  Pièces 
Tavernieres  ètoient  mêlées  de  perfonnages  de 
condition  ,  avec  ceux  de  la  lie  du  Peuple  ;  ces 
fortes  de  Drames  tcnoient  le  milieu  encre  les 
Farces  &  les  Comédies;  elles  croient  moins  hon- 
nêtes que  les  Comédies  9  &  plus  honnêtes  que 
les  exodes. 
TABLEAUX  ;  ce  font  des  defcriptions  de  paflîons, 
d'éyéaemens,  de  phénomènes  naturels  qu'un  Ora'« 


1» — ■■•JJ- 


xoi  T  A  B 

reur  ou  un  Poète  répand  dansTa  compoficions  o^ 
leur  effet  eft  d'amufer  t  ou  d'étonner  Mon  de 
toucher  .  ou  d'effrayer  ,  ou  d*tmiter ,  &c;  Tadce 
fait  quelquefois  un  grand  Tableau  en  quelques 
mots  ;  Bouuet  eft  plein  de  ce  genre  de  beau- 
tés ^  il  y  a  des  Tableaux  dans  Racine  Se  dans 
Voltaire  ;  on  en  trouve  même  dans  Corndlte. 
Sans  l'art  de  faire  des  Tableaux  de  toutes  fortes 
de  caraâèreSyil  ne  £aut  pas  tenter  un  Poème  épi- 
que f  ce  talent  edèntiel  dans  tout  genre  d'élo- 
quence &  de  Poëfie  9  eft  indifpenfable  encore 
•dans  le  Dramatique;  * 

Exemples  deTableaux  dans  les  Pièces  deThiâtre. 

Dans  Iphigcnie ,  qui  ne  croirQit  voir  lej  re^ 
tour  des  Vents  que  les  Crées  arrêtés  en  Aulide  » 
follicitoient  depuis  fi  longtems ,  &  qu'ils  ve- 
noient  d'obtenir  enfin  par  le  facrifice  d'une  fille 
du  fang  d'Hélène  ?  Qui  ne  crpiroit  ^  dis-je  ,  voie 
ce  changement  Tubit  en  lifant  ou  en  entendant 
ces  Vers  : 

A  peine  £bn  (àng  coule  &  fait  rougir  la  terre  » 
Les  Dieux  font  (iir  FAutel  entendre  le  tonnerre* 
Les  vents  agitent  Tair  d*heureux  frémiilènaiens  ; 
Et  la  mer  leur  répond  par  Tes  mugiiTemens. 
La  rive  au  loin  gémit  ,  blanchiflànte  d'écume  « 
La  flamme  du  bûcher  d'elle-même  s'allume. 
Lé  Ciel  brflle  d'éclairs ,  s'cntr'ouvre,  &  parmi  nous 
Jette  uncfainte  horreur,  qui  nous  rafliire  tous. 

L'admirable  récit  de  Théramene  dans  ^hidre  » 


.  T  A  B  Mf 

et  rempli  de  Tableaux  femblables.  Voyez  coin« 
me  il  peine  Taffliâi on  d*Hyppolire»  que  Ton  père 
t  banni  û  înjuftemenc  de  la  préfence  : 

Il  école  fiir  C>ii  Char.  Ses  Gardes  affligés 
Imieoiene  fon  filencc ,  autour  de  lui  rangés; 
Il  fiiiToie»  eout  penff,  le  chemin  de  Mycènes  $ 
Sa  main  (ur  (es  chevaux  laiflblt  flotter  les  rênes; 
Ses  tecrbes  courfiers  9  qu*on  voyoie  autrefois^ 
Pleirif  d*unc  ardeur  fi  noble ,  obéir  à  (à  Toix  , 
L*ail  morne  maintenant,  &  la  tête  baillSe  ^ 
Sembloient  le  conformer  à  Ck  trifie  penlée* 

Voyez  comme  il  peine  le  MonAre  eerralTé  pat 
Hjppoliee  : 

De  rage  9c  de  douleur  ,  le  Monfire  bondiflânt  ; 
Vient  aux  pieds  des  chevaux  tomber  en  mugidknt? 
Se  roule  &  leur  pré(ente  une  gueule  enflammées 
Qui  les  couvre  de  feu ,  de  (kng  Se  de  himée* 

Et  Tendroic  des  cbevaux  épouvantés  ,  8c  da 
Char  mis  en  pièces  : 

A  travers  les  rochers  la  peur  les  précipite* 
L'eflleu  crie ,  &  fc  rompt. 

Les  Tableaux  fonc  fur-eoue  aéce(ratres  dans  Tes 
récits  :  comme  Tadlion  qu'on  décric  ne  peut  fe 
paflèr  fous  les  yeux  même  du  Speâaceur  ,  il 
nue  au  moins  la  peindre  à  fon  efprie  avec 
des  images  Ci  frappantes  ,  qu'elle  lui  htté  la 
même  imprefliou  que  i'il  la  voyoit  des  yeux  du 
corps. 


r-.j   .u  •  ■ 


104^  T  A  B  • 

TABLEAU  DU  MARIAGE,  {  le)  Opéra-Comique^  tm 
un  /Me,  en  PTofe,  &  en  Vaudevilles  ,  par  U  Sage  fr 
Fu\elieT,  à  la  roife  Saint  Germain ,  1716. 

Diamantine  ,  qui  cA  d^un  caraaère  inquiet,  ne  peut 
fe  réfoudre  à  donner  (a  main  à  Oôave,  qu'elle  eil  prête 
d'époufer  ,  parce  qu'elle  craint  d'être  roalheureufè  en 
ménage  ;  mais  M.  Minutiu  (on  Notaire  ,  &  Francœur 
fon  Marchand  de  Rubans»  redoublent  encore  Ton  effroi. 
Ce  dernier  entre  dans  une  colère  afireuie.  en  accablant 
fz  Femme  d*injures ,  parce  qu'elle  n*a  pajj^core  appor- 
té les  Rubans  à  Diamantine  ,  qui  lui  ^^éfcnte  que 
cVâ  un  fujet  trop  mince  pour  fe  mettre  dans  une  & 
grande  colère*  M^  Minutin  ,  qui  efl  d'un  caraâere  au(G 
tranquille  ,  que  l'autre  e(l  emporté  ,  blâme  cette  con- 
duite ,  &  (e  vante  de  vivre  d'une  manière  bien  diffé- 
.  rente  avec  fa  femme: il  ajoute  qu'il  ne  l'd jamais  tant 
aimée  :  on  lui  en  demande  des  nouvelles  ?  &  il  répond 
en  riant ,  qu'elle  ed  â  l'agonie.  Diamantine  outrée  , 
les  congédie  l'un  éc  l'autre  ,  en  difant  qu'elle  n'a  be- 
(bin  ni  de  Rubans  ,  ni  de  contrat  de  Mariage.  Le  Mar- 
chand fort ,  en  difant  qu'il  va  bien  battre  fa  femme  » 
&  le  Notaire  en  promettant  de  bien  payer  le  Médecin* 
Oâave  preflè  de  nouveau  Diamantine  ,  qui  lui  promet 
de  conclure,  filon  Oncle  &  fa  Tante  parviennent  à  la 
déterminer.  Ils  arrivent  l'un  &  l'autre ,  &  lui  donnent 
des  marques  d'une  union  d  parfaite  >  qu'elle  femble  de* 
voirfe  déterminer;  mais  une  querelle  fur  la  date  de  leur 
Mariage  vient  tout  gâter  ;  &  après  s'être  accablés  d'in- 
jures, ils  fe  chargent  de  coups.  Diamantine  renonce  ab- 
folument  au  Mariage  ;  8c  Olivette,  qui  n'a  pas  lieu  d'ê- 
tre plus  contente  d'Arlequin ,  employé  les  Violons  qui 
étoient  defiinés  aux  Fiançailles  ,  à  fe  réjouir  de  n'avoir 
point  été  mariée. 

TABLEAU  PARLANT,  (  le)  Comédie  en  un  Aâle^  &• 
en  Vers ,  par  M*  Anfeaume  ,  Mujique  de  M.  Grétry  t 
auxjtdliens ,  17^9» 

Caffandre  «  Tuteur  d'Ifabelle ,  efi  amoureux  de  fâPu* 
pile,  qui  fe  r^fout  àVépouferi  par  le confeil de Cos 


T  A  B  loj 

lambine  ,  fk  Suivante  ,  malgré  l'amour  cfu'elle  a  pour 
'  Léanicc  ;  mais  les  abfèns  ont  tort  ;  &  fi>n  Amant  cil 
parti  pour  la  Caïenne.  Calfandre  ,  toutefois ,  fe  méfie 
d'nn  fi  prompt  changement ,  &  feignant  un  voyage  ,  il 
iè  cache  dans  un  cabinet  d'où  il  peut  tout  obterver. 
Pierrot  ,  Valet  de  Léandre  >  arrive  ;  il  reconnoit  Co- 
lombine  ,  dont  il  étoit  amoureux  avant  Ton  départ ,  lui 
apprend  le  retour  de  Con  Maître  >  qui  efl  le  Neveu  de 
Cs^ndre ,  &  eft  inflruit  à  Ion  tour  «  par  Colombine , 
des  projets  du  Vieillard,  Après  avoir  renouvelle  leurs 
anciennes  amours ,  ils  promettent  de  favorilèr  celles  de 
leurs  Maîtres  ,  qui  fe  pardonnent  de  bonne  grâce  leurs 
petites  infidélités  réciproques.  On  profite  de  l'abfence 
au  Vieillard  :  on  ne  fbnge  qu'à  bien  s'amufer  ;  Se  1  on 
fe  préparc  â  faire  un  repas  agréable.  Caflàndre  qui  cn- 

*  tre  furtivement ,  ed  bien  étonné  de  voir  une  table  dref- 
fie  pour  quatre  couverts.  Après  avoir  cherché  par-tout 

*  oi  &  cacher  ,  il  imagine  de  le  placer  derrière  ton  por- 
trait ;  il  en  découpe  la  figure ,  enfuite  il  paflè  (a  tête  â 
travées  le  Tableau ,  &  fubditue  l'original  â  la  copie.  Les 
Amans  reviennent  fe  mettre  à  table; 'Se  CafTandre  ain/i 
placé ,  fe  mêlant  à  leur  converfation  par  Ces  d  pané  « 
rend  la  fituation  très-plai(ànte.  Pour  s'égayer  davanta- 
ge ,  Léandre  engage  Kàbelle  d'aller  déclarer  l'amour 

-  qu'elle  a  pour  lui ,  au  Portrait  du  Bon-homme  ;  cette 
idée  folle  eil  exécutée  ;  &  CafTandre  en  Ce  fai&nt  con- 

S^itre  tout-â-coup  ,  change  la  joie  en  allarmes  ;  mais 
les  durent  peu  :  il  les  marie  enlèmble  ,  pour  fe  ven- 
ger Se  les  punir. 

TABLEAUX  y  (  iex  )  Comédie  en  un  A6le  %  en  V$rs  libre s^ 
ttifec  un  DivertiJlèment  ,  par  Panard  y  aux  Italiens  , 

1747. 

• 

Les  Tableaux  expofés  dans  la  Salle. du  Louvre  ,  au 
iDgement  du  Public  ,  ont  fourni  le  fujet  de  cette  Pièce. 
La  Peinture  apprend  avec  pldifîr  ,  que  le  Public  a  con- 
firmé Tes  îugemens  fur  les  Tableaux  des  grands  Maîtres, 
.&  donne  a  un  de  Ces  £leves ,  des  leçons  de  fbn  art  La 
Miniature  >  (a  Sœur  cadette  ,  veut  aller  de  pair  avec 
elle  i  elle  lui  montre  les  Portraits  d'un  jeune  Procureur, 


_m-i::ii_L:.' "1 B 1 1  1 1  II         '    -■   -'-" 


zo6  T  A  L*  T  A  M 

&  d'une  Nymphe  des  Chœurs  ,  que  la  Peinture  prtnd 

£our  le  Dieu  de  la  Guerre  ,  &  la  Décile  des  boit* 
Uvers  Portraits  fe  fuccedent»  tels  que  celui  d^un  Gai- 
con ,  d*un  Guerrier  François  ,  de  lAmottr ,  &c  ;  &  la 
Pièce  finit  par  l'arrivée  de  Terp(icore9  qui  vient  éxécu^ 
ter  un  Divertiflèment. 

TALENS  A  LA  MODE^  (  les  )  Comédie  en  trois  AOts ,  en 
Vers  lilres  ,  avec  un  Diveni£cment  »  par  Boijjf  t  aict 
Italiens^  17 19. 

Il  n'y  a  de  vraifèmblable  ,  dans  les  Talens  d  la  Moiei 
que  le  Rôle  de  Géronte.  Ifabelle  ,  Lucinde»Mélamef 
lont  trois  folles ,  dont  Textravagance  eft  plus  fingulierc 
que  Comique.  On  ne  Içait  quel  tû  le  but  de  Léandre  , 
en  cherchant  à  plaire  à  ces  trois  fours.  liàbclle  VcSà* 
me  ;  Lucinde  le  confidere  ;  Mélanic  le  go&te  :  il  Cent 
une  efpece  d'inclination  pour  toutes  les  trois  ;  mais 
comme  le  choix  rembarraifè  ,  il  a  recours  à  un  fiallec 
pour  le  décider.  LaDanfeufè  Mêlante  obtient  h  préfé- 
rence fur  la  Rimailleure  Ifabelle  &  la  Ckantcuft  Lu-' 
cinde. 

TAMBOUR  NOCTURNE ,(  le)  au  le  Mars  Deviv  • 
Comédie  en  cinq  ASes ,  en  Profe  »  imitée  éCAddiJJàn  » 
par  Néricaidt  uestouckes  »  17610 

On  ne  (çait  trop  pourquoi  Létndre/âTec  fon  Tambotn*!. 
s'avife  de  refTemblcr  au  fiaron  ;  cela  (ènt  le  merveil- 
leux. Il  y  a  du  comique  dans  les  R61es  de  l'Intendant 
&  de  Madame  Cauu  ;  d'ailleurs  peu  d'aâion,  nul  ca- 
raâèrc ,  une  froideur  in(butenable«  Cet^e  Piéce^  a  été 
traduite  de  la  Pro&  de  Dcltouches ,  en  mauvais  Vers 
François ,  par  un  M.  Defcazeaux  ,  qui  fait  aujourd'hui 
le  Prophète  dans  les  rues  de  Londres ,  habillé  à  peu 
près  comme  le  Baron  dans  Ion  R61e  de  Devin» 

TAMERLAN %  ou  la  Mort  dm  Bjjazët  9  Tragédie  ie 
Pradon  »  1766. 

Après  avoir  £ut  périr  dans  les  fers  le  Fils.&  la  F^m* 
me  de  Bajazet  fcn  Captif  >  Tamerlan  devient  amou- 


T  A  M  207 

renx  <f  Afterie  «  Fille  de  ce  Prince  vaincu  >  promîfe  de- 
puis long*cems  â  Andronic;  BajazetrefufeliérefiilKnt  i*al- 
uiuicc  de  (on  ennemi.  L'efpérance  de  toucher  le  cdeur 
de  la  Princeile  retient  la  colère  de  Tamerlan  :ilne 
iàit  u&ge  cjue  de  (a  clémence  ;  &  Bajazct  en  éprouve 
les  eficts,  tu(qu*au  temsoù  las  de  mener  une  vie  im- 
portune 9  il  prend  le  parti  de  la  terminer  par  le  poiCèn. 
le  caraâère  d'Afierie  eft  tendre  8c  intérefTaat  ;  celui 
tf  Andcenic  n'a  rien  qui  le  faffe  dillinguer.  Bajazet  con  - 
ferve  &  fierté  jufqu'a  fa  mort.  Tamerlan  paroit  d*abord 
im  peu  fitfouche  \  mais  il  s*humani(e  au  cinquième  Ade 
îoiqu'i  devenir  généreux  ,  &  même»  pour  me  fervir  des 
sennes  de  la  critique  ,  trop  honnête  homme.  Il  efi  tour- 
â-tonr  ,  Amant  tendre  &  cruel  9  impérieux  ôc  (bumis.U 
fint  ou  accepter  (a  main ,  ou  voir  périr  Bajazet  &  An- 
dronic. C'ett  l'alternative  cruelle  qu'il  propose  à  Aftc- 
tie  :  elle  doit  ou  époufèr  un  tyran ,  le  bourreau  de  fafa- 
nulle  t  ou  perdre  un  Père  &  un  Amant,  Ces  (brtes  de 
7 fituationsjde venues  fi  communes  au  Théâtre,  manquent 
rarement  d'être  applaudies  ;  mais  elles  ne  réuffirent  pas 
toujours  entre  les  mains  de  Pradon  ,  quoiqu'il  les  em- 
ployât volontiers,  le  qu'il  y  revint  ibuvent.  Dans  un  de 
iès  momens  de  clémence  9  Tamerlan  pouftè  la  gêné* 
rofité  jufqu'à  accorder  fa  MaîtreiTe  à  Andronic  :  on  voit 
par  ces  inégalités  que  cette  Tragédie  pèche  autant  par 
la  conduite  ,  que  par  les  caraâères  :  quant  à  la  verHfi  • 
catûm,  on  conçoit  qu'elle  doit  être  lâche  6r  foible  y 
comme  le  font  presque  tous  les  Vers  de  Pradon. 

TAMERLAN  ,  (  le  Grand  )  ou  la  Mort  vé  Bajazet^ 
Tragédie  de  Magaon  ,  1^47* 

Tout  le  monde  (çait  les  vlâoires  que  Tamerlan  rem- 
porta Car  Bajazet  :  la  Pièce  commence  avant  la  ba- 
taille oà  Ba)azet  perdit  l'Empire  ,  la  liberté  ,  &  cn- 
liiite  la  vie.  Orcazie  ,  femme  de  Bajazet ,  &  Roxalie, 
fille  de  ce  dernier  ,  font  prKbnnieres  de  Tamerlan  : 
celui-ci  t&  amoureux  d'Orcazie  ;  &Thémir,  fils  de 
.Tamerlan  y  relient  une  pareille  paffion  pour  Roxalie. 
Bi^uttf  (bus  le  nom  de  (on  Ambaflàdeur  ,  vient  pro- 
poier  la  paix  a  Tamerlan ,  &  demande  la  liberté  de  (â 


«* 


'  ■^■upw^i^— ^ 


xoS  TAN 

Femme  8c  de  fa  fille.  Sa  propofition  efi  refufi^e  ;  on 
en  vjent  à  une  bataille  déci/ive  ;  Bajazet  la  perd  ;  il 
cfl  arrêté  par  •Sélim  ,,  (on  Grand-^Vifîr  ,  qui  le  préien- 
^  te  à  Tanierlan  ,  &  qui ,  pour  prix  de  ùl  trabifon  j  de- 
mande Roxalie.  File  aime  Thémir*  Et  de  plus,  ce  Vi- 
dr  lui  ci}  un  objet  d'horreur  ,  dçpuis  la  prift  de  Ba- 
jazet*  Sélim  défè^éré  des  mépris  de  Roxalie  ,  ailaffi- 
ne  Thémir.  Tamerlan  venge  la  mort  de  ,(bn  Fils ,  par 
le  (upplice  de  Sélim  ;  il  permet  à  Bajazet  de  (e  tuer» 
en  lui  envo]^ant  un  poignard.  Orcazie  obtient  du  poi- 
fbn  de  la  femme  de  Tarnerlan  ,  le  prend  &  ineu(t|r 
en  excitant  Bajazet  à  fuivre  (bn  exemple. 

T/NCKEDE  ,  Tragédie  '  Opéra  ^  avec  un  Prologue  ^  far 

Danchet  >  Mufique  de  Campra  »  1702. 

Le  fujet  de  ce  Poème  cil  tiré  de  THifloire  de  Gode - 
froi  de  Bouillon ,  dont  Tancrede  étoît  un  des  Géné- 
raux d'Armée.  Le  Rôle  de  Clorinde  fut  compoflE  pour 
Mac^cmoifelle  Maupin  ;  (a  figure  hardie  ,  U  fbn  air 
cavalier,  parurent  avec  le  plus  grand  éclat  fous  le  cal- 
que &  la  cuirafTe  ;  &  la  beauté  de  fa  voix  ,  qui  étoit 
un  bas-deflus  ad^nirable  ,  réunit  tous  les  fufFirages  que 
la  £ngularité  du  Cofiume  avoit  déjà  prévenus. 

Ij^NCREDE,  Tragédie  de  M.  de  Voltaire  1761. 

C'eft  à  Futile  changement  arrivé  fiir  la  Scène  Fran- 
çoifê ,  changement  qui  la  reflitue  aux  Aôeurs  >  que 
nous  fommes  redevables  de  la  Tragédie  de  Tancrede, 
&  du  grand  appareil  qui  la  difiingue.  JM.  de  Voltaire 
en  traça  le  plan ,  dès  qu'il  eut  appris  que  le  Théâtre 
de  Paris  étoit  changé  ,  8c  commcnçoit  à  devenir  un 
vrai  Spedaclc.  La  Scène  cft  à  Syracufe  9  Ville^  qui 
avoit  lecoué  le  joug  des  Sarrafîns.  Un  Sénat  entière» 
ment  compofé  de  Chevaliers  ^  la  gouvernoit  8c  la  dé- 
fcndoit  :  il  avoit  banni  &  pcr(2cuté  les  Delcendans 
d'un  Seigneur  de  Couci ,  François  d'origine  ,  qui  étant 
venu  s'établir  en  Sicile  ,  avcit  régné  dans  Syracufe« 
Tancrede  ,  le  Héros  de  la  Piéee  ,  eft  un  rejetton  de 
ce  Sang  illufire  &  prolcrit.  Il  fert  l'Empereur  de  By- 
^ce,  dont  les  armes  viennneni  de  conquérir  Meflifie» 


T  A  M  t9^ 

k^piiCeBf  tu  Sarrafin  U  reâe  de  la  Sicile.  Deleuc 
eècé  ,  les  ï)étenCtuT$  de  Syracuft  (bngent  i  profite^ 
de  cette  diyifîdn  ^  pour  affermir  leur  liberté*  Argir<?  4 
le  plus  noble,  d'entr'eux  ,  a  toiijaurs  été  à  leur  tête ,  Aie 
dans  les  oonleils  ,  (bit  dans  les  coxnbats  :  Con  ige  a^ariH 
ce  ne  lui  perniet  plus  de  remplir  ce  dernier  devoir  ;  il 
ehoifit  pour  (bn  Succeflèur  5t  pour  Ion  Gendre  «  Orbaflïm 
ifoialong-tenis  été  Ton  ennemi  pcrftnnelf  qui  eft  encore 
plus  celui  de  Tancrcde ,  &  à  qui  même  lés  biens  de  cen 
.  derniet  tiennent  d'être  donnés  par  le  Sénat.  Une  loi 
de  cette  même  aflembiée^  condamne  à  perdre  Thonneuc 
k  la  TÎe  9  quiconque  'ehtretiendta  un  commerce  (ccréC 
me  les  ennemis  de  la  République  :  elle  ne  difiingue 
iii  le  (exe,  ni  Tige.  Cependant  Aménaide ,  fille  d* Ar- 

Îire ,  deftinée  par  lui  a  épou(er  Orbaitàh  ,  ne  peut 
t  ré(burdre  i  obéit ,  encore  moins  â  oublier  ïancre- 
de ,  qu'elle  a  connu  dans  By(ànce  »  lor(qûe  les  mal- 
kenrs  de  (a  {amille  l'avoient  elle-même  obligée  de  s*/; 
tCfugiet  avec  (a  mère.  Elle  (çait  que  Tancreoe  eu  dant 
ilemne  ;  9c  ^eflée  par  les  circonâances ,  elle  haHir- 
de  de  lui  écrire.  L'Efclave  chargé  de  (a  lettre,  eft  ar- 
tété  près  du  Camp  de  Solamir.  On  croit  cette  lettre* 
où  Tancrede  n*eft  point  nommé ,  deditiée  pour  ce  Chef 
des  Arabes  ;  Aménaïde  n*en  parok  que  plus  coupable  t 
elle  eA  cokidamnée  i  (libir  les  rigueurs  de  la  Loi ,  1» 
mort  Se  rinfamie.  OrbaiTan ,  dont  le  caraâèrè  dur  8c 
impérieux  eft  mêlé  de  grandeur ,  offre  â  celle  dUi  lui 
lat  promiie  ,  8c  qui  Toutrage  ainfî  ,  de  la  jù(iiner  les 
armes  à  la  main  :  il  y  joint  cependant  une  condition^ 
celle  d*étre  aimé  ,  ou  de  pouvoir  (e  flatter  de  l'être  un 
jouf.  Aménaïde  ne  peut  Ce  réfoudre  â  Le  tromper ,  mê« 
ine  polir  éviter  la  mort.  C'efI  dans  ces  circohftancee 
qneTanCrede  arrive  dans  Syracufe  ;  il  île  s'y  &it  côn* 
Aottre  qu'au  (eul  Aldamon  ,  (intplc  Soldat ,  qui  dans 
tous  les  tems  lui  fut  attaché  :  c'eâ  par  lui  qu'il  apprend 
la  prétendue  perfidie  d' Aménaïde ,  éc  le  Cott  qui  lui  eft 
téitnè.  Tancrede  ne  peut  d'abord  la  croire  coupable  ^ 
aMÎs  bientôt  la  douleur  8c  les  dKcoùrs  d^Argi^e  ménde^ 
tt  lui  permettent  plus  d'en  douter  ;  ce  qui  ne  l'empé-^ 
che  pas  d^embrafTer  fa  défenfe.  Aménaïde  eft  conduiCo 
.  iiir  la  place  publique ,  lieu  de  V&  Scène ,  poutf  v  filbli; 

TêmM  m.  o 


Aip.  TAN 

.  fbn  arrêt  ;  elle  adreffe  la  parole  au  Peuple  ,  aux 
Chevaliers  ,  à  fbn  Père  ;  &  jettant  les  yeux  fur 
Tancrcde,  elle  perd  fbbltement  la  voix  &  s'évanouit. 
Toujours  prévenu  contr'elle  ,  il  croit  que  fk  (èu- 
le  préfence  eft  pour  elle  un  reproche  ;  il  n'en  eft 
pas  moins  di(po(2  à.  la  défendre  ;  il  demande  i  la 
judifîer  par  1er  armes  ,  défie  Orbaflân  ,  &  jette  i  (es 
pieds  le  ga^e  du  combat.  Ce  gaee  eft  relevé  ;&  Amé- 
naïde  reoevient  libre  jufqu'à  révénement  :  il  lui  eft  fà* 
vorable  ;  OrbaiTan  (îiccombe  Se  meurt  fous  les  coups 
de  Tancrede  ;  mais  le  vainqueur  ne  veut  pas  me* 
me  paroître  aux  yeux  de  celle  qui  lui  doit  Thonnéur 
&  la  vie  :  il  ne  fonge  qu'à  marcner  contre  Solamir  , 
en  qui  il  croit  avoir  un  rival ,  Se  un  rival  préféré.  Amé* 
fiaïde  arrive  avec  précipitation  ;  elle  veut  embraîlerfif 

fenoux  :  il  la  relevé  en  fe  détournant  ,  lui  (buhaite 
'heureux  jours ,  &  ajoute  qu'il  va  chercher  Ja  mon. 
Aménaïde  prétend  le  fuivre  jufqu'au  milieu  delamélee 
pour  le  détromper*  Les  Sarra/îns  font  débits  ;  tout  re-. 
tenth  des  exploits  Se  du  nom  de  Tancrede  :  (es  enne* 
mis  rougiflent  de  l'avoir  perfécuté  ;  ils  né  longent  plur 
qu'à  réparer  leurs  tons  envers  lui.  Tancrede  cependant 
ne  paroit  point  :  on  apprend  qu'il  s'efi  de  nouveau  jet« 
té  Air  les  débris  de  l'armée  ennemie  ,  Se  que  (es  joun 
font  en  danger.  Les  Chevaliers  volent  à  fbn  feceurs;  ilf 
trouvent  que  Solamir  vient  d'expirer  (bus  (es  coups. 
Se  que  lui  fcul  a  diflïpé  le  refle  des  Sarra(ins  ;  mais 
lui-même  eft  atteint  d'un  coup  mortel.  Aménaïdenele 
voit  reparoître  que  mourant ,  &  porté  par  des  Soldats: 
il  (emblc  (è  ranimer  en  apprenant  qu'elle  eft  innocen- 
te,  S^  que  jamais  elle  n'aima  que  lui.  C'eft  au  milieu 
de  cette  fîtuation  pathétique  Se  terrible  y  que  (es  (bup- 
cens  (b  trouvent  éclaircis  Se  diflipés  :il  meurt  après  avoir 
reçu  la  foi  d' Aménaïde  ,  en  la  confolant  ,  en  lui  or- 
donnant de  vivre  :  elle  refte  à  Tes  côtés  (ans  conncnf^ 
lance  ;  &  Argire  ne  démande  qu'a  la  voir  rendre  âla 
vie  avant  que  d'expirer  lui-même. 

Tel  eft  le  canevas  (îir  lec^uel  M.  do  Voltaire  a  deflî- 
né  Se  rempli  cinq  ades  intcrefTans.  Ils  n'ont  pu  ni  dû 
être  tous  de  la  même  force.  Un  mérite  qu'on  ne  peut 
rcfufcr  a  cet  Ouvrage ,  eft  d'étaler  (iir  la  Scène  un  Spec- 
tacle tour  nouveau ,  de  rappeller  des  noms  Se  des  faits 


TAN  iifl 

{loneim  pour  la  nation  ,  de  retracer  des  mcetts  qui  fu^ 
reotlcs  fienncs  ,  Ac  qui  «  malgré  qu'elles  n'exiiient  plut^ 
doirent  encore  rintérefTcr.  Je  dois  audi  parler  d'uno 
aourcauté  frappante  qui  s'y  rencontre.  Cette  Pièce  eA 
écrite  en  Vers  croifés  ,  mais  d'une  égale  mefure  ;  cd 

Si  n^offire  nui  rapport  avec  les  Vers  libres  de  TAgéli^ 
ik  de  Corneille.  Les  Vers  libres  entrament  toujours 
arec  eux  une  certaine  moUeile,  un  ton  de  Madrigai,  ou 
tout  au  plus ,  d'Epigrauune  «  qui  déroge  à  la  dignité  du 
fiyle  tragique*  Il  n  en  eft  pas  ainlî  des  Vers  croilés  $ 
autre  quJis  (auvent  Tuniformité  de  la  rime  ,   &  cettoi 
alternative  toujours  égale  de  Vers  malculins  6c  fémi- 
ains  f  j['ai  cru  m'appcrcevoir  qu'ils  donnoicnt  plus   de 
tpndeuttPlui  de  facilité  au  Dialogue  ,  fans  lui   rien 
fiire  perdre  de  ûl  force.  Que  le  ubleau  qui  termina 
le  cinquième  Aôe  ^  eA  (impie  &  touchant  [  C'eit  1  an- 
.  erede  mourant  9  &  qui  n'eu  pas  encore  détrompé  ;  c*eil 
Aménaïde  à  Ces  pieds  ;  c'eft  Argire  qui  s  y  jette  lui* 
jneme  ,  &  qui  le  tire ,  mais  trop  tard  >  de  ion  erreqr  9 
Il  eft  peu  d'explications  auffi  courtes  y  aulTi  vives,  auffi 
lieureuiement  exprimées  >  que  celle  qui  rend  â  Amenai-*^ 
da  (on  innocence.  Toute  la  Scène  eft  d'un  pathétique 
fc  d'une  vérité  qui  faiiilTent  &  pénétrent  l'ame.   Elle 

Euve  que  dams  les   mains  d'un  homme  de  génie  ^ 
reflerts  les  plus  £mples  peuvent  produire  içs  plut 
gnutolsr  effets, 

.«^Je  ne  dirai  qu'un  mot  des  caraôères  qui  fièrent  dan^ 
cette  Tragédie  :  il  n'y  avoit  peut-être  que  Corneille  êc 
M.  de  Voltaire^quipuiTent  créer  celui  d'Orbaffan,  &  en 
•  jhire  un  per(bnnage  qu'on  admire  ,  (ans  que  jamais  il 
fitércfiTc  ;  &  en  efièt,  il  nedevoit  pas  intércfTer,  Argire 
eftun  Républicain  i^élé  ;  mais  ce  li'eil  pas  un  Ërutus.  On-* 
trçla  raifon  que  M.  deVoltaire  pou  voit  avoir,  de  ne  pas 
ie  fépéter  ,  il  a  (cmi  qu'étant  le  maître  de  la  balance^ 
]1  devéit  la  faire  pencher  du  coté  de  la  nature.  A  Té^ 

gïjà  de  Tancrede,  on  le  jugera  toujours  digne  d*étre  Id 
éroi  d'une  Pièce  ,  dont  prefque  tous  les  perfbnnages 
ont  àe  la  grandeur  ;  &  Aménaide  paroïtra  toujours  di-« 
gse  de  captiver  Tancrede. 
On  peut  trouver  des  défauts  dans  cette  Tragédie  ; 
,  elle  n'eft  pas  le  chef-d'oruvre  de    M.   de  Voltaire  ;  de 
•  '  Veaen  uouvcrok  da^s  tou^  les  chçfs-d'œuvres  qulcxifi» 

Oij 


»u  T  A  N| 

tent  depiiit  rorigtiie  des  Letfres»  Vit\îérit  (ètoibfe  ft 
rallcndr  ;  «u  peur  iricux  dire»  il  change  d'objet  a»  ^|iiè» 
criemc  Ade  :  Aménaïde  eâ  délivrée  de  tout  danget  j 
mais  elle  retombe  dans  celui  de  perdre  (on  Ainant  i 
qu'elle  n*a  pn,  détremper  >  8c  qui  cherche  à  mourilr. 
Peut -être  cette  résolution  d^ins  Vintéret  ne  dédomMu^ 
ffe-t*elle  pas  entièrement  it  tehii  qu'enflent  produk 
us  périls  d^Aménaide ,  fvfptndus  jurqu  à  la  fin.Maot 
et  qu*il  £iuf  du  moins  admirer  ^  c'eft  1  art  arec  léqtitil 
«ette  réYohttton  cû  amenée ,  le  païïàge  prefqut  impéc^ 
cepûble  qui  y  conduit  »  les  traits  totichans  ou  (uUimet 
qui  en  rétultcnt  ,  les  (tfntlYrens  qu'elle  fai:  édore«  ce 
coloris  brillant  &  (butenu  «  ce  beau  feu  ,  que  onze  it& 
très  complets  )(urcliar?és  de  trois  ans  ^  àyoitnt  éteâit 
)dans  Boileau  ,  &  que  dix  ans  de  plus  n'ont  pfi  raileiH 
tir  dans  l'Auteur  deTancreJe.  Enfin  ,  ce  que  l'enyk  ' 
«léme  fera  forcée  d'admifer  dans  M.  de  Voltaire ,  c*efl 
cette  facilité  prodigieufe  ,  qxii  le  met  en  état  d'exécu» 
ter  en  moins  de  tems  ,  que  tl'autres  ne  projettent  ;  qui 
«  lui  fait  manier  â  la  fois  ,  le  poignard  de  Melpcmène  » 
les  crayons  de  Thalîe ,  le  burih  de  Clio  ;  c*eff  cet  airt 
de  prendre  tous  les  tons,  &  touiôurs  le  ton  le  plusjufte; 
en  un  mot ,  ce  talent  de  plaire  a  tous  ceux  qu'il  inniuict 
&  d^infiruirc  ceux  mcmctqu'il  ridiculilc.        * 

Leiujet  de  cette  Tragédie  efltiré  d'un  Roman  ititkulé» 
la  Comtejfe  de  Savoje  «  qui  parut  en  lyii  ,  Bc  àmt 
l'Auteur  fe  nommoit  Madame  la  Comteilè  de  Fofi* 
taine ,  fille  du  Marquis  de  Givri ,  ancien  Comman* 
dant  de  la  Ville  de  Metz.  L'Ouvraj^e  eut  le  plus  grttiA 
fuccès  dans  fa  nouveauté  ,  Ôc  mérita  un  éloge  en  TCrt 
de  M.  de  Voltaire, 

TANTE  RIVALE ,  (  k)  Operû-Comique  ,  en  iiux  ASeti 
par  Pannafi  O  Thietry  %  d  h  Foire  Saint  Gtrmain  » 

Vcyei  TÀmamt  MuticiBM  ;  c^eft  la  même  Pièce» 

TARSIS  ET  ZÉLIE  ,  Tragédie-Opera ,  avec  un  Prata* 
gue  %  par  la  Serre  «  Mufique  de  Mm,  Rehel  &  francaur^ 

Deux  Génies ,  Tun  bletifaifant ,  Tautce  malfàifiint, 
forment  le  Prologue.  Lt  fujet  de  la  Pièce  efi  tiré  d'un 


T  A  R  «Il 

Itoman ,  qui  porte  le  méine  titre*  pir  le  V^er  de  Beu* 
dgny  9  Maitre  des  Requftec.  Les  ASeurs  (ont  un  Roi 
ée  TheiCdie  «  une  {^mceflè  du  même  pays  «  une  au^ 
'  ne  PrincelTe  4«  i^Mg  des  ançiçn^  Rqîs  ,  le  Fleuve 
Pénée  ,  une  S]d^»  6(C 

TARTAGUÂ  \  nom  d\iii  Pec foiinage  de  la  Co« 
mé^  italienne.  Ua  bonnet  »  une  vefte ,  un  roan« 
(fau  de  toile  f ayée  en  trarers  »  de  larges  culotti^i» 
9i  uœ  paire  de  lunettes ,  compofent  Ton  dégoi^ 
fement  ;  fon  caraâère  eft  celm  d'un  imbéciUe  , 
&  fon  parler  bègue  »  ce  qui  fournit  quelquefois 
dn^  Q^nDâque  à  la  Seine. 

TARTUFFE^  (  le)  Comédie  en  cinq  Mes  »  en.  Verst  iw 
MùUete  «  1^67* 

W  l^rftufiê  efl  un  do  ces  chefs-d^cBUvrcs»  dont  P An* 
Soluté  n'offire  ni  modèle  ,  ni  exemple.  On  fçait  quelles 
perifëcutions  cet  Ouvrage  eut  à  euuyer  de  la  part  des 
BOX  dévots,  lis  en  firent  interrompre  Se-  défendre  les 
teprélentations.  Un  Curé  porta  Iç  zèlç  )u(qu*â  impri- 
mer que  TAuteiir  étoit  di^nt  du  feu  ;  en  attendant  tt 
fe  dévottoif ,  de  A  propre  àotorité  ,  aux  flammes  éter* 
«elles.  Il  fallut  Tautorité  du  Roi  *  le  jugtment  d^un 
Iiégat  ^  de  plufîcurs  Prélats ,  pourfiiire  taire  les  Tar-. 
tones  ,  et  même  les  Orgons.  Mais  la  Pièce  elle  (èule 

ioffit  pour  dé^abuf^r  les  vrais  Pévots.  U  étoit  difficile 
le  traiter  avec  autant  de  (àgeflè  un  ftijet  auffi  fingu- 
Ker  &  auffl  hardi.  A  Tégari  du  mérite  Théâtral  dp 
,  cette.  Comédie ,  rien  de  plus  heureux,  de  plus  neuf» 
'  lie  plus  fimpie  &  de  plus  vif,  que  la  nremiere  Scène^ 
Les  leçons  aigres  dç  Madajme  Pemelle  caraâéri(^nt 
prefque  tous  les  Adcurs  de  i^tte  Pièce  )  8c  lui  fêrreiit 
i'expofition.  Tartuffe  ne  paroit  qu*au  troifieme  Aâe.  Il 
aeniloitpas  moins  que  les  deux  premiers  pour  aniion^ 
<Qer  un  te)  per  î  on  nage  ;&.  rien  ne  prouve  mieux  ,  que 
Sloliere  ne  vou^oit  pas  qu'on  runi;  ^e  change  fiir.fbn 
compte  La  Scène  ,  où  Orgon  le  tieQtçac^e  (bus  une 
^U>le  f  leroit  difficilement  reçue  aujourd'hui  dana  le 

e  i  sMii  eUfi.  çftw^Mv^cmçntdial^^éei 

Qï\\ 


v^ 


iiT4  T  ÉG  T  EL 

ain(î  que  toutes  celles  qui  la  précédent  ftqot  IzGtirenu 
Cette  Pièce  eft  un  modèle  d'exprefCon  ;  par- tout -on 
y  reconnoit  la  touche,  d'un  pinceau  brillant  8z  yigou-r 
rcux.  Pourquoi  le  dénouement  mérite-t-il  moins  d'é* 
loges  ?  Louis  XIV  »  à  qui  TAuteur  a  recours  ,  figure 
mal  ici  ;  c'eft  prefque  le  Jupiter  &  THercule  de  <iuol- 
ques  Comédies  anciennes. 

TÉGLIS  ,  Tragédie  de  MôTont ,  17J5* 

Cette  Tragédie  a  quelque  rapport  avec  Rodogurte  9 
J  on  y  voit  une  mcre  qui  peut  à  fon  gré  choîfîr  un  Roi 
entre  fes  deux  fils  zT^^nbition  y  efi  Sacrifiée  à  Tarn itié  fra* 
ternelle  ;  mais  les  deux  frères  ne  (ont  point  rivaux  ;  ils 
ont  chacun  leur  Maitreffe.  Olympias  n*e/l  pas ,  à  beau*' 
coup  près,  fî  niéchintçque  Ciéopâtre, ' Celle-ci  cher- 
che â  faire  périr  tous  fes  enfans  pour  régner  à  leur  pla- 
ce ;  Taiftre  empoKbnne  i* Amante  de  Con  fils  $  pour  em- 
pêcher un  mariage  »  qui  pouyoit  avoir  des  fiiites  fâ-^ 
cheufes. 

JIÈLÉGONE ,  Tragédie-Opera.  «  arec  un  Prologue  9  par 
CAhbé  Pellegrin  ,  Mufique  de  Cojle  9  17 »f. 

Le  fiiîct  eft  tiré  de  Dt^is  de  Crète,  qui  (tiivit,  dit-on^    • 
Idoménée  au  Siège  de  Troye  ,  &  compofii  l'HtAoirr  de 
cette  fameufê  expédition.  Télégone  étoit  fils  d'Ulyflè  ft 
de  Circé. 

TÉLÊMAQUE ,  ou  Caiifso  ,  Tragédie-Opera  ,  avec  un 
Prologue^  par  Pellegrin  9  Mufique  de  Détouches  y  1714. 

Les  Amours  de  Télémaque  &  dé  Calipfb  ,  font  le  Ai* 
jet  de  ce  Poème  ,  dont  le  Prologue  efi  entre  Minerve  » 
Apollon  ^  l'Amour  &  les  Arts* 

TÉLÊMAQUE  9  Parodie ,  en  un  Aâe  9  &*  en  Vaudevilles  è 
par  le  Sage  &  d*Ornevaly  à  la  Foire  Saint  Germain^  K71  (• 

C*eft  une  excellente  cenHire  de  TOpera  de  ce  nom  > 
dans  laquellt  on  critique  le  r61e  de  Télémaque  ,  qui*   . 
malgré  (on  amour  pour  Ëucharis ,  veut  fans  cefTe,  &  trop 
Jégérement,  mourir  pour  (on  père;  ainfî  que  le  dénoue- 
yueot  dans  leqncl  Minertc  '  enlève  Tèlémaqùé   aiui 


TEL  ii| 

feux  de  Calipfo.  L* Auteur  rêleye  ainfî  ces  deux  défouîs  : 
tléone  y  Confiante  d'Bucharis ,  dit  à  Téléniaque: 

Sur  Talr:  0  !  gui  lanla$  tçrgfre^    , 

,    De  quelle  vaine  crainte , 

Prince  iliarmant , 

Votre  ame  efi-elle  atteinte  , 

Dans  ce  «ornent  ? 

Minerve  toujours  défendra 

Votre  bon  I^apa« 
Et  vous  le  rendra* 

Ogué  lanla  ^laiilaire  9 

O  .gué  lanla. 

Télémaquc  lui  repond  : 

Sur  TA  I  R  :  LaÎTC  là  y  laîre  lanlair§% 

Vous  direz  ce  qu'il  vous  plaira  : 
O  !  bien  ,  tenez  ,  malgré  tout  ça  » 
Moi,  je  veux  mourir  pour  mon  père» 

C    L   B.O    M  J» 

Laire  11  ^  I^îrCr  lanlaire  » 
Laire  là  y  laire  ianla. 

A  la  fîa  Minerv&4>c  A  Calipfo  .* 

Sur  l'air  :  Voùle^voûsfçavM  qui  des  ieu:^^ 

CalypXq ,  calme  ta  furc^ur  , 

Pour  ton  rî^ps  ;  •  5ç  fors;  d'e^tur» 

Le  cœur  du  fils.-  de  Pénélope       .  \* 

A  par  mes  Coites  été  proaiis  ^ 

AUK|wçî^udîf,^ti5pei^    :        J 

Reconnois-U  dans  Eucharis*  ''- 

o>  - 


kU  ^  T  É  l 

Sur  rAir:  Oui  dis  ma  Commirt  $  ûia^ 

y ous  leur  prfcez  Totre  appu|« 
jMmift.  1r  B« 
piii«d|  »  «t  Commère ,  oui* 

G  A  &  Y  P  s  0« 

iVoos  me  donnere?^  ce  déboire  i 
M  I  M  s  &  V  i* 

IVralmeat  »  ma  Commère ,  Totre  j 
(Vraiment  »  ,ma  Commère ,  oui« 

C  A  I.  T  P  $  •• 

^e  les  TOUX  retenir  ici. 

Ml  HERVE  y  if  un  air  mfieuH 

Oui  di  ,  ma  Commère  »  oui* 

C  A I.  Y  p  a  9« 
Dani  u|ie  prJTen  bien  noire. 

Vraiment  ;  ma  Commère  »  yoire  ;; 
Vraiment  »  ma  Commère  ,  ouï. 

C  A  JL  y  p  9  o. 
Sur  r Air  :  M<in  Pçre ,  ;>  viens  iivan  f  vûutl 
J'ai  fermé  le  chemin  des  meru 

four  Antiope  fr  Téiémaque 
0*autres  chemins  me  (ont  fmrevtsl' 
Zéphirs  ,  ïbr  les  rires  d*Itaque 
STranfpprtez^les  dans  ce  moment 

C  A  I.  Y  P  s  O. 

]2|m|  !  ç*ei  4oBÇ  U  le  iénonement  ! 


TEL  »i7 

TéUmgque  tt  Euchtrit  t  à  Caljpfo, 

Vraiment  »  mil  Commère  »  voire  % 
Vraiment  »  ma  Conunere,  oui. 

TÉhÉMAQUE  ,    ou  £S1    fMÂOjUMMS    vus   MOVERNMS  i 

Trajrédi^pera  %  awec  un  Prologue  ^  difpofée  par  Us  foin» 
it  Danchet  &  de  Campra  »  1704. 

Cefi  un  extrait  de  plufieurs  Opéra  qui  étoicnt  alors 
les  plus  nouveaux ,  tels  que  ceux  i'Afirie  t  à^Enés  & 
Layinie  »  de  Cancntty  d*Arithufe  «  fr  de  Midée ,  du  Cax^ 
naval  de  Venïfi ,  A*Ariadne  t  de  Grci ,  des  Fifrex  Galan^ 
tes  8c  à^UlyJfe.  Les  deux  Auteurs ,  Danchet  fi  Campra  « 
n'y  ont  nus  que  la  liaUbn  nécelTairé  pour  £ûre  de  di£K-. 
\-  rens  morceaux»  une  (èuie  Tragédie. 

niEPHE ,  Tragédie^pera  de  Danchet ,  «y^c  un  Prola^. 
^    gue ,  Mufique  de  Campra  9171}*    : 

Télephe ,  reconnu  fils  d'Hercule  ,  &  fes  amours  pout 
irménie,  font  le  fujet  de  cette  Pièce  >  dont  le  Prologue 
^  cft  l'Apothéofe  d'Hercule. 

TÉLÉPHONTE  ,  Tragédie  de  la  Chapelle,  t6Zz. 

Il  eft  aifé  de  reconnoitre  ici  la  Tragédie  de  Gilbert , 

dont  nous  avons  parlé  (bus  le  titre  de  FHiLOCLiE  Se  TÉ* 

iiPHE  ;  mais  Chapelle  a  traité  ce  fu}et  avec  plus  de  fuo 

cet.  Hermocrate  n'eft  point  époux  de  Mérope  «  mais 

feulement  prêt  à  lui  donnerfa  main.  La  Chapelle  a  fup* 

primé  les  Per(bnnages  de  Démochare  &  de  Philoçlée  : 

il  a  lubflitué  à  leur  place  Ifmene  «  fille  du  Tyran ,  qu'il 

a  £ût  élever  (êcrettement  dans  une  Province  éloignée. 

Iflttene  ,  qui  i^ore  le  (à^g  dont  elle  fort ,  a  engagé 

'    fim  coeur  à  un  jeune  Inconnu  ^  appelle  Philoxene  t  donc 

elle  eâ  pareillement  aimée.  Pendant  l'ablênce  de  Phi-» 

'  loxene  «  Hermocrate  »  qui  ne  craint  plus  rien  de  la  part 

^de  Téléphonte,  dont  on  lui  a  certifié  la  mort,  mande 

fa  fille  a  la  Cour ,  pour  conclure  Ton  mariage  avec  le 

fils  d'Amintas ,  Roi  d'Etolie.  11  infiniit  la  PrinceiTe  de 

(è  aaiflanc^  »  k  des  raiToAs  qu'U  avoi;  de  l'éloigner  ju(^ 


lit  TEL 

qu'alors  »  &  lui  annonce  rarrivée  de  rAmbaflàdeur  fX- 
mintas.  Peu  (îcnfible  â  ces  grandeurs  y.  Ifmene  n'efi  oc- 
cupée  que  de  Ton  Amant ,  &  regrette  Theureux  temps 
qu'elle  a  pa(I2  avec  lui  dans  la  folitude.  Hermocrate  k 
la  fille  viennent  donner  audience  â  TAnabaiEideur  d*£to- 
lie.  On  peut  imaginer  la  furprife  d'Ifmene  ,  lorfqa*ellc 
le  reconnolt  pour  ce  même  Philoxene  qu'elle  aime»  Ce- 
pendant,  comme  elle  i?npre  que  Philoxene  eft  le  vérita^ 
ble  Téléphontç  >  (bii  étonnement  efi  moins  grand  «que 
celui  de  ce  dernier,  qui  voit  la  maitreife  &  la  fille  du 
Tyran  ,  dont  il  a  juré  la  mort.  Sur  ce  que  le  bruit  (c  ré- 
pand, que  rAmbaflàdeur  efl  le  meurtrier,  de  Téléphoo» 
te,  Mérope  confent  à  époufer  Hermocrate,  à  condi- 
tien  qu'on  lui  abandonnera  la  tête  de  cet  Etranger.  Le 
Tyran  Ce  fcroit  déterminé  (ans  peine  à  la  contenter ,  fi, 
trompé  par  les  émiïïàires  qu'il  a  en  Etoile,  il  n'eût  cm 
que  le  fils  d'Amyntas  eft  caché  (bus  la  pcrfbnne  de  rAm- 
baflàdeur. Ifmene  ,  à  qui  il  fait  part  de  les  (bupçons , 
fe  plaine  àTélcphonte  de  lui  avoir  fait  un  myfiere  de  â 
naifiancc.  Téléphônte  ,  croyant  être  découvert ,  avoue 
qu'il  cû  fils  de  Chrefphonte  ,  &  le  defifein  qu'il  a  pris  de 
périr  ou  d'immoler  le  Tyran.  Cet  aveu,  qu'elle  n'at- 
tendoit  point,  jette  Ifmene  dans  un  trouble  fans  égal  : 
laifferat-elle  mailàcrer  fon  père ,  ou  fe  réfbudra  t-elleà 
trahir  fôn  Amant  f  Pour  éviter  ce  malheur ,  "  elle  con- 
fêilie  i  celui-ci  de  (è  fauver.  Hermocrate  ,  qui  avoit  en- 
fin promis  fa  mort  à  Mérope,  change d*avis 3  &  veut 
soême  faciliter  (a  fuite.  Cependant  Mérope ,  pour  ne 
P9int  laifTer  échapper  Toccafion  de- fè  venger,  fait  dire 
à  TAmbaffadeur  qu'lfmene  veut  lui.parler^  Téléphpnte 
fe  rend  à  ces  ordres.  Dans  le  moment ,  on  vient  avertir 
le  Tyrail,  que  le  Palais  efi  inveâi  par  une  troupe  de  (è* 
ditiefix.  11  fort  pour  appaifer  les  mutins ,  &  emmené 
Téléphônte.  Ce  dernier  revient  peu  de  temps  «près* 
O A  apprend  que  le  Tyran  t&  mort  ;  que  le  peuple  a 
reconnu  Téléphônte  pour  fon  légitime.  Roi  ;&  ce  der- 
nier n*efi  plus  occupé  que  du  foin  d^  eon(bIer  Ifinenc*   - 


T  E  M  iif 

TEMPLEVE  LA  GLOIRE  y  (le)  Op^-BaUet  ;en  trois 
AâeSf  avec  un  Prologue  »  par  Rameau ^  <745* 

"  Dans  le  Prologue ,  qui  efi  Ici  comme  le  premier 
Aâe,  TEnyie  &  ^s  Suivantes  paroIfTent  une  torche  à  la 
«nain.  Son  antre  fe  découvre  entre  le  Temple  de  la 
Gloire  &  le  Séjour  des  Mufes.  Apollon  vient  pour  dé- 
(armer  TEnvie  ;  Se  on  Tenchaine  aux  pieds  de  la  Gloire* 
Le  (ècond  Aâe  offre  aux  Speâateurs  Lidie,  Amante  de 
Séius  Guis  en  être  aimée.  Elle  fe  flatte  que  Bélus  ne 
pourra  foutenir  fa  préfence  fans  rougir.  Il  paroit  eritouré 
^  de  (es  Guerriers.  Il  efi  (ur  un  tronc  porté  par  huit  Rois 
..  cnchainés.  On  ne  con(^oit  pas  trop  comment  des  Rois 
enchaînés  ,  (ans  doute  par  les  pieds  Se  par  les  mains  ^ 
peuvent  être  les  porteurs  de  Bélus.  Lidie  veut  lui  repro- 
cher Ces  cruautés ,  qu'il  juAifie  ainfi  :   • 

Ne  condamnez  point  mes  exploits  : 
.  Quand  on  veut  fe  rendre  le  maître  » 
On  efl ,  malgré  foi ,  quelquefois  , 
Plus  cruel  qu'on  ne  voudroit  être. 

Un  des  Partifans  de  Roy  ,  Poëte  ordinaire  delà  Cour  ; 
a  heureu(emeht  parodié  ce  Quatrain  : 

'  Quand  du  Quinault  moderne  on  ufûrpe  les  dralts  i 
Et  qu'on  veut  fe  rendre  le  maître , 
On  eft  )  malgré  Coi ,  quelquefois  ^ 
Plus  mauvais  qu'on  ne  voudroit  être; 

Béhis  eft  renvoyé  par  Apollon  au  Temple  de  la  Fu^ 
reur,' 

Bacchus  forme  la  troifîcme  Entrée  de  ce  Ballet.  Après 
avoir  dit  beaucoup  de  chofes  agréables  à  Erigone  >  il  ap« 
perçoit  un  Temple  folitaire ,  &  demande  ce  que  c*efl« 
On  lui  dit  que  c*ell  le  Temple  de  la  Gloire.  Il  veufry  en- 
trer; le  Grand  Prêtre  le  rcpouffe. 

Plautine^-Maîtreiïe  de  Trajan,  ouvre  le  quatrième 
Afte.  Tr4^  Ta  quittée  pour  wer  vaiiicre  les  ennemis. 


éxo  T  E  M 

Il  rçTÎefit  arec  fix  Rois  enchaînés  »  i  qui  fôn  Cttur  ptr* 
donne*  La  Gloire  derbend  d'un  vol  précipité ,  &  lui  çoft 
la  couronne  lur  la  tète»  Il  encre  dans  fon  Temple,  quiiê 
change  tout'â-coup  en  Temple  du  3onheur  ,  imagée 
pour  iervir  de  cinquième  Aâe. 

TEMPLS  DE  LA  FAIX^  (  le  )  Ofera^Ballet  de  fix  fi- 
:  rites  Entrées ,  fcur  Quinault  t  Mujique  de  LuUy  >  xé85  • 

La  Trêve  de  X68f  donna  lieu  à  la  belle  Idyle  de 'Ra- 
cine »  &  fournit  à  Quinault  le  fujct  d'un  nouveau  Bal- 
let; c*eA  le  Temple  de  la  Hoix.  11  diffère  peu  desaxptm 
Poèmes  de  ce  genre  de  Quinault  quant  à  là  forme  Jfte 
eut  cela  de  commun  avec  eux ,  que  plufieurs  CourtiGuu 
Y  danferent  devant  Louis  XIV* 

TEMPLE  DE  LA  yÉRITÊ  ,  (le)  Cemédie  en  ievm 
Aâess  en  Profe ,  avec  un  Prologue  &•  des  Divertijfe^ 
mens ^  par  Romagnéfy ,  aux  Italiens  %  i7%6. 

La  Vérité  habite  loin  des  Villes  ^  dans  ie  fond  d*tt» 
iéfcTU  Elle  tranfporte  ibn  Temple  i  Paris.  On  voit  ve- 
nir chez  elle  la  plupart  des  gçns  qui»  par  leur  état  oa 
leur  caraâére  t  12  maltraitent  le  plut  Ibuvent  ;  ce  ne 
ion  t  que  des  Scènes  t  où  la  faufleté  de  chaque  per« 
fbnne  eu  mife  dans  tout  fbn  jour.  Ce  qui  fuit  pourra 
donner  une  idée  du  reile  de  la  Pièce. 

Arlequin  t&  chafTé  d'une  hôtellerie ,  oà  preflî  par  la 
faîrii  y  il  étoit  venu  demander  â  diner  en  homme  qui  ne 

Erenoit  pas  garde  aux  frais»  &  qui  ne  (bngeoit  point  » 
)rrqu'il  mangeoit ,  qu'il  faut  payer  quand  on  fort.  Il  fe 
trouve  bien  malheureux  »  de  ce  que  la  Nature  lui  ayant 
donné  un  R  grand  appétit ,  la  Fortune  ne  lui  a  pas  fourni 
de  quoi  le  Satisfaire.  Un  Philofophe  attiré  par  Tes  plain- 
tes, vient  le  conlbler ,  8c  l'exhorte  à  fe  donner  à  la  Phi- 
Jo&phie  ,  âr  i  s'attachçr  â  la  rechçrche  de  la  vérité.  Il 
lui  aflure  même  fiir  (a  phyfionomiç,  qu'il  eO  tel  qu'il 
faut  être  pour  la  trpuver.  Arlequin  fe  met  en  état  de 
chercher  cette  Divinité  qui  doit  le  rendre  heureux  :  il 
regarde  de  tous  côtés  pà  peut  être  fon  Temple  ;  mais 
les  obAacles  naifTent  à  mefure  qu'il  veut  exécuter  ce 
f  ue  le  Philoibpbe  lui  ^  CQnIcUlé»  D'abord  un  Mpriuanl 


T    E  M  lit 

le  pr2(eate  à  lûî  ;  Il  lui  dit  <fic  rien  n*eft  plut  facile,  i 
troarer  que  la  Vérité ,  &  que  dans  (on  pavs  on  la  faift 
comparoître  i  .1* Audience  quand  on  veut.  Au  Normand 
Kiiccede  un  Gafcon  ,  qui  lui  fait  entendre  que  les  tréi«tg 
de  la  Vérité  roulent  fous  les  eaux  de  la  Garonne  » 
^mme  les  lettres  de  change.  Une  belle  Nymphe  (ê 
prélènte  ;  Arlequin  en  cft  enchanté  :  il  lui  demande  des 
aouTcilcs  de  la  Vérité;  la  Nymphe  lui  répond  qu*il 
chefche  ce  qu'il  ne  trouvera  jamais  ;  5c  elle  lui  parle 
avec  tant  de  grâce  ,  qu'il  croit  que  c'eft  elle  feule  ,  9c 
non  la  Vérité  ,  Qui  doit  faire  (on  parfait  bonheuf  ;  mai« 
crtyanc  la  poiTéder ,  il  s'apperçoit  qu'elle  a  difpatu  à 
fts  yeux,  5c  Que  cette  Nymphe  n*eft  autre cho(è  qu'une 
Ulunon^  Un  r rocureur ,  un  Cavalier,  une  Dame  ,  deux 
Comédiens  ,  viennent  implorer  le  fecours  de  la  Vérité  ; 
%L  aucun  d'eux  ae  fe  trouve  fatisfait, 

tRUPLE  DE  VENNin ,  (  Je  )  Otera^cndquê  fm 
Aâe  %  mili  dt  Profe  &  ii  Vaudevilles^  par  /<^'age&! 
FiÊielier  ^  à  la.  Feire  Saint  Germaim  >  iri^* 

LeThé&tre  repté(ènte  unTemple  rempli  de  chats-huans^' 
dechaitve-fouris  5t  d'autres  animaux  trides.  On  voit  au 
fend  un  grand  pavillon  relevé  avec  des  guirlandes  de 
pavots  >  5c  un  Sopha  deilbus*  Le  Dieu  de  f  Ennui ,  vétut 
d'une  longue  robe  de  taffetas  feuille  morte ,  avec  une 
couronne  de  (ôucis^  cA  £ur  le  (bpha  ;  5e  derrière  lui  oa 
lit  dbs  titres  de  Livres  »  comme^lc  Mercure  Galant  % 
Nouvelles  Tragédies  »  O^era  Nouveaux  ^  8c  le  Dieu  baille 
9t  paroit  plein  d'ihquiétude.  Il  envie  le  (brt  des  Auteurs 
qui  s'amuient  en  lilaift  leurs  propres  Ouvrages.  Scara- 
mouche  lui  amené  un  Mufîcien  qui  lui  chante  une  can* 
tateà  (a  louange,  mais  qui  ne  ramu(è  point.  Un  Poète 
ne  le  divertit  guères  mieux  ;  mais  Arlequin  5c  Mé^étin 
arrivent  en  chantant,  allons gû^  d'un  air  gai i  ce  qui 
fcandali(è  fort  le  Dieu  de  l'Ennui.  Ils  eiTaient  enfin  de 
le  faire  rire ,  5c  voyant  qu'ils  ne  peuvent  en  venir  à 
^bout,  ils  invoquent  Momus,  qui  change  le  Palais  de 
l'Ennui  en  un  lieu  délicieux  ;  5c  la  Pièce  eft  terminée 
paAles  daofêf  que  forme  (a  lUitc. 


1^4  T  B  M 

• 

Ta  cherche^  ^uelqu»  confblatioit  au  Téniple  é\i  $om^ 
meil.  Il  eft  accompagné  de  Mé^etin  i  Coû  valet:  le  bruit 
qu^'ls  foiit,  réreiUe  le  confident  du  Dîeii  qa^on  révère» 
<c  Paix  là  )  leur  dit 41  >  apprenez  que  quoique  je  CôIm 
«>  un  petit  Dieu  de^souipeue  &brfque,  )e  peux  voui  ren* 
s>  dre  juftice.  Je  fuit  ,  ajoute^-il ,  Swrfamj  j'ai  (èul  la 
9>  pernuiflion  dVveiller  le  Dieu  du  Sosuneil  ;  &  )e  Aii 
9>  cou^urs  dans  iJon  anti-chambre»  >>  Damon  le  prie  àm 
lui  être  favorable,  pans  le  moment  le  Ùiett  fe  réveille; 
mais f  comme  il  (e  (ènt  extrêmement  ailbupi  «  il  or- 
donne à  Sur(aut  de  tenir  Taudience.  Sur&ut  canfetUeà 
Damon  &  â  fon  valet, d'aller  faire  un  tour  dans  la  foréft 
de  Pavots  &  de  Mandragores  :  4  diftribue  enluiic  fi» 
ordres  aux  Songes  heureux  &  malheureux  ^  fle  après 
leur  départ ,  il  donne  audience  â  Doriniese ,  jeune  tem** 
ae  >  qui  ayant  un  extrême  défir  d^iUer  au  balt  prie  le 
Dieu  du  Sommeil  d^endormlr  (on  mari.  ParoiiTent  en-» 
fuite  une  Plaîdeurè ,  qui  voudroit  afibupir  (on  Juge  ;  ft 
un  Jaloux»  Surfaut  confèillic  à  la  Plàideufe  dé  s*adreÂèr 
à  Plut  us ,  5c  au  Jaloux  de  dormir  tranquillement*  Ricae* 
platte ,  faifeur  de  Comédies ,  Tragédies,  Tragi-^Conté- 
die  s ,  Ballets ,  Ambigus  ^  &  autres  Ouvrages  dans  le 
genre  dramatique ,  vient  fè  plaindre  de  ce  qu  une  Divi- 
nité au  (H  bicnfaifante  que  le  Sommeil ,  prend  plaific  i 
Te  décUrer  contre  lui.  D'autres  Perfbnnages  luifUcce* 
dent.  A|^the  ,  Amante  de  Damon ,  vient  (e  préfènte^ 
pour  avoir  Texplication  d'un  fbnge  :  Sutfàut  la   i!ktii^« 
f^iit  )  appellant  Damon  &  Mézetin.Ces  ^lans  fï  jurent 
une  tcndrefTe  &  une  fidélité  éternelle.   Agathe  baille  eii 
.  achevant  fès  fèrmens,  &  s'endort.  Damon ,  très-fùrpris  « 
t&  lui-même  ^  dans  le  moment ,  obligé  de  céder  au  Som*- 
\  meil  ;  c^eâ  un  tour  que  le  Dieu  ^  qui  Veut  les  favorifèf  f 
leur  joue»  poUr  prévenir  l'arrivée  d^Orgon  :  ce  boa 
père,  à  qui  le  foin  de  garder  (a  allé  ôte  le  repos  ,  la 
trouve  endormie  auprès  de  fbn  Amant.  Il  faut ,  lui 
dit  Surfaut ,  que  vous  confèntiez  à  fon  mariage.    Eh 
bien  !  Seigneur,  répond  Orgon,  je  la  donne  «  puifque  je 
#e  f^aurois  faire   autrement.  A  ces  mots  >  l'obligeant 
Surfaut  réveille  Damon  de  Agathe, 

T&KtE 


TER  tijr 

TÉRÊE •  Tragidii  de  M.  Lemi^e  ,  ly^ti 

'   ^  Grogné  >  Reine  de  Thrace ,  attend  dant  la  plns^randtf 

aiiietude  le  retour  de  Térée  fon  mari ,  qui  étoit  parti 
thènes  pour  amener  avec  lui  (a  (œur  l  hiiomelc^  Il 
arrlre  enfin,  mais  Jtiyftérieufement ,  par  une  entrée  fe-« 
crelte  du  Palais  ,  tandis  qu*on  va  l'attendre  au  port ,  oà 
ftsTaiflfeaux  viennent  d'aborderi  La  Reine ,  &*Agach  rfe  , 
Prince  -  Scythe  ^  â  qui  Phiiomele  avoit  été  promife  > 
trouvent  enfin  Térée  dans  le  Palais ,  8c  apprennent  dd 
lui  la  mort  de  Philomele  ;  fauilè  nouvelle ,  par  laquelle 
Térée  reut  éloigner  plus  rarement  (on  Rival  de  lei 
Etats.  Le  Prince  eil ,  enjcffct ,  fut  le  point  de  partir  ;  ôc 
Térée  l*a  quitté  ,  pour  appuyer  (on  menfi>nge  par  des 
prépjïratifs  funèbres  dans  le  Palais, lorfqu'un  Thrace  ar- 
rive ,  8c  demande  qu'on  remette  à  la  Reine  un  morceau 
de  tapiflerie  de  la  part  de  Philomele.  Progné  déploie  câ 

'  tiflii  «  &  y  apprend  l'aventure  malheurealê  de  &  lœur^ 
tracée  fut  la  toile  par  Philomele  cUe-mcme.  Térée  Ï2k 
enfermée  dans  une  caverne  ,  au  fond  d'une  forêt  de  lar 
Thrace,  La  Aeinc  &  le  Prince  Agathine  courent  la  déli- 
Trer ,  &  la  ramènent  dan^ie  Palais.  Progné  la  montrée 

,  Térée  fur  la  porte  du  Temple  ,  où  elle  Ta  conduite^  fous 
la  garde  des  Dieux  ,  pour  époufcr  A^athirle  >  ik  étct 
aÎD^  toute  e(pérance  au  Tyran.  Mais  Térée  la  pourfuic 
dans  le  Temple  même ,  8c  Tenlevc  dans  un  combat  au 
pied  des  autels  ,  elle  &  fon  Amant*  Fendant  ce  tems-là, 
les  Soldats  d'Agathirfê  fe  faifîlfent  du  Hls  de  Térée  « 
pour  lervir  d'6tage  à  Philomele.  Le  Tyran  en  eft  inilruic 
par  (on  Rival  lui-même  ;  mais  au  lieu  de  rendre  Philo- 
mele y  il  fait  courir  après  fon  fils  ,  qu'il  eil  affe^  heureux 
de  retirer  des  mains  de  fès  ennemis.  Cependant  toutes 
les  viâimes  de  Térée  font  en  fon  pouvoir,  le  Prince ,  la 
Reine  8c  la  (œur.  11  donne  ordre  alors  qu'on  éloigne  U 
Reine, qui,  après  s'être  peint  vivement  l'avenir  de  fon 
iils  ,  qui  (ira  ou  malheureux  comme  elle ,  ,çm  cruel 
comme  (bn  perè ,  dans  un  moment  de  délire  où  elle 
croit  voir  les  Furies  qui  l'environnent ,  court  précipi- 
tamment Ters  cet  enfant,  le  tue^  &  revient ,  abîtnée  de 
douleur ,  reprocher  fa  mort  au  Tyran  ,  8c  s'immoler  elle- 
même  aux  mânes  de  ion  fils,  Tccéc  furieux  veut  ùcxir. 

Tgmt  UL  P 


£er  encore  u^é  rlititne  â  ce  fih  9  iôht  3  cil  pri1^4  À 
Vcfit  faire  ^ir  le  Priocc  Scythe ,  qui  aroit  commencé 
tes  malheurs  de  cet  enfant  en  le  prenant  pout  otage  ) 
tfliîs  Pbiiomtle  ne  peut  (butenir  le  ipeâade  de  Ton 
Amant,  prêt  à  mourir  devant  elle  :  elle  tire  un  poi- 
gnard pour  fc  tuer.  Térée  6c  Agathirfc  s'avancent. eil 
même  tems  pour  le  lui  arracher,  ayanç  le  même  intérêt 
i  fa  vie  ;  mais  le  Prince  prévient  Térec  ,  &  le  tue  lui* 
même* 

TÊRÊE  ET  PHILOMÈLE  ,  Tragédie  de  M.  Rçnota , 

Térée  veut  répudier  Progné ,  &  partager  fa  couronne 
&vec  Philomèle  fa  fœur.  Celle-ci  ,  qui  hait  Térée  Bt 
aime  Itamas ,  eft  confiante  dans  Ton  amouir  8c  dans  â 
haine,  Térée  diflimule  Ton  refTentiment  &  (à  paffion  ,  & 
ordonne  même  les  apprcts  de  la  noce  de  rhilomèU 
avec  Itamas  ;  mais  il  cmpoifonne  ce  jeune  Prince.  Phi- 
lomèle ne  peut  lui  furvivre  &  s*immole«  Progné  pot* 
gnvrdc  (on  fils  &,fc  tue.  Térée  demeure  (cui  en  proie  à 
la  douleur  Se  à  les  remords, 

TERRÉS  AUSTRALES,  (les)  Comédie  en' un  AtSe^  en 
Profs  9  par  Legrand  &  Dominique  )  aux  lïaliens  ^  \7iu 

Arlequin  &  Trivelin  font  naufrage  dans  les  Terres 
Auflralcs  «  &  y  font  bien  reçus  par  les  habitans.  Arlequin 
s'arpplaudit  de  cet  heureux  accident  ,  parce  qu'il  fût 
bonne  chère  (ans  rien  payer  ;  qu'il  ne  trouve  poim  de 
Créanciers  %  point  de  fiacres ,  point  de  Parvenus  qui  Pé- 
clabouflènt  >  point  d'Opera-Comiquc  qui  Tattrifte ,  point 
de  Régiment  de  la  Calotte  ;  per(bnnc  ne  critique  ,  ergo  y 
point  de  Poète  :  tout  le  monde  a  de  la  confiance  ^  ergo  % 
point  de  Procureurs 

TERRBUR  Grand  effroi  caufé  par  la  préfcnce  ou 
par  le  récit  de  quelque  grande  cacaftrophe* 

Il  paroit  affe z  difficile  de  définir  la  terreur  1 
ellefemble  pourtant  condfter  dans  la  totalité  des 
sncidens ,  qui  en  produifanc  chacun  leur  efiec ,  & 


tttL  117 

iiîèrtànt  iiifenfiblcmeni  rà6lîdrt  à  JTà  fîrt  •  opcrc 
Tur^nous  cette  appréhenfîoii  falucaire^quî  metuii 
Ireiii  à  n6s  padions  fur  le  trifte  exemple  d^aucrai, 
&  nous  empêche  par- là  de  tohibcr  dans  ces  mal- 
lieiîrs  i  dont  la  repréfentation  nous  arrache  des 
|armë$  Eii  nous  coniuifant  de  la  compadion  i 
h  crainte,  elle  trouve  un  moyen  d'intcrefler  no« 
ire  àmoar- propre  par  un  fentiment  d'autaric  p\\i$ 
vif  du  contre  coiip  ,  que  Tart  de  la  Poe  fie  ferme 
lios  yeux  fur  une  furptife  aùflî  arantagc^fe  ,  & 
fait  à  rhurtianité  plus  rhonncut  qu'elle  ne  mcfice. 
On  rie  peut  trop  appuyer  fur  les  beautés  de  ce 
^uVn  appelle  terreur  dans  le  Tragique.  C'cft  pour-^ 
^ttot  lioùs  ne  pouvons  manquer  d'avoir  utle  gran- 
de opiiiion  de  la  Tragédie  des  Adciens  :  Tunique 
dbjecdé  leurs  Poètes  ctok  de  produire  \à  tentut 
6c  ta  pitié:  ils  chériflfoièm  ùh  fùjetfiifceptibiedc 
èes  deux  pàdions ,  èc  le  façonnoiehcpar  leur  gé* 
iiie;  Il  femble  même  que  Hen  n'étoic  plùâ  tare  que 
de  a  beàuk  fajets  «  puifqu'ils  ne  les  pui  fuient  or*^ 
4inairémem  que  dans  une  ou  deux  familles  de  leurs 
It.ois«Maisc'e(l  triompher  de  Tartique  dèréuflir  en 
jèef^enre  ;  èc  c'eft  ce  qui  fait  la  gloire  dé  Crc- 
billon  fur  le  Théâtre  François.  Toute  belle*  qu'cft 
iâ  defctiptibn  dé  Tcnfér  ,  pàrMilton,  bien  des 
gçns  ia  trouvent  foible  auprès  de  cette  Scène  de 
Hâmiet  i  dans  Shakefpear  >  où  le  |5hànt6me  pâ- 
ioît  ;  il  eft  vrai  que  tétte  Scène  eft  le  chef  d'dfcu» 
Vré  dii  Théâtre  moderne  dans  le  genre  terrible  : 
dié  préfente  une  grande  Variété  d'obîcts  dî-« 
VerGnés  de  cent  façons  différentes  ,  toutes  plus 
l>r6pî:es  Tune  que  Tâuircà  remplir  les  Spe^fdteurs 
(U  cerreor  6c  d*e&oi.  Il  n'y  a  prefque  pas  une  de 

Pij 


xiS  TE  R 

.  ces  variations ,  qui  ne  forme  un  tableau  ,  &  qui 
ne  foit  digne  du  pinceau  d'un  Caravage. 

M. Marmontela  oblirvc,  dans  fa  Poétique» 
qu'U  faut  difiinguer  deux  fortes  de  craintes  ou 
de  terreur  dans  Teflet  théâtral ,  Tune  direde  , 
&  l'autre  réfléchie.  La  première  eft  celle  que 
nous  éprouvons  pour  le  Héros  que  nous  voyons 
dans  le  péril  &  !a  perplexité ,  &  pour  lequel  nous 
frémidbns.  Antiochus  tient  au  bord  de  Tes  lè- 
vres la  coupe  empoifonnée  ;  c*eft  pour  lui  que 
je  tremble.  La  féconde  eft  celle  que  nous  éprou- 
vons, lorfque  ,  par  réflexion ,  nous  craignons  pour 
nous-mêmes  le  fort  d'un  autre.  Orofmane  »  dans 
un  moment  de  fureur  &  de  ialouHe  ,  plonge  le 
poignard  dans  le  coeur  de  Zaïre  qu'il  adoroît. 
Capabflès  des  mêmes  fafEons  &  des  mêmes  tranf- 
ports  ,  ceft  pour  nous-mêmes ,  c*eft  nouis-mê- 
mes  ^-que  nous  craignons  à  la  vue  de  cet  événe- 
ment. La  terreur  que  la  Tragédie  produit  en  nous, 
nous  «ft  donc  quelquefois  étrangère  ;  &  quelque^ 
fois  elle  nous  eft  perfonnelle  :  Tune  ceflè  avec  le 
péril  du  perfonnage  intérelTant  ,  ou  fe  diifipt 
peu  après  ;  l'autre  laiftè  uneimpreffion  >  qui  fur* 
vit  à  TilluGon  du  fpeââcle. 

Il  femble  que  les  Anciens  fe  foient  plus  ^atta- 
chés à  exciter  la  terreur  direâe ,  que  l'autre  »  Se 
que  leur  but  ait  été  même  de  guérir  plutôt  de  la  pi- 
tié &  de  la  terreiîr ,  qu'ils  regardoient  éomme  des 
fbibleflcs ,  que  de  donner  des  leçons  de  morale 
par  leur  moyen.  En  efîèt ,  quelle  terreur  falutai- 
re  peut  produire  la  vue  d'un  (Edipe  ,  qui ,  fans  le 
fçavoir ,  fans  le  vouloir,  fans  l'avoir  mérité,  tom- 
bes dans  des  malheurs  &  dans  dc$  crimes  qui  me 


TER  11» 

foatdretTer  les  cheveux  d'boiteur.  La  première 
réflexion  que  je  fais  en  conféqucnce  ,  c'eft  de 
m'indigner  de  l'afcendancde  ma  deftinée  fur  moi, 
de  gémir  fur  ma  dépendance  des  Dieux  :  la  fé- 
conde c'eft  de  ne  plus  craindre  des  crimes ,  que  fe 
commeccenc  nécefTairemenc  »  ni  m'affliger  de 
malheurs ,  donc  toute  ma  prudence  ne  peut  me 
garantir. 

Le  Théâtre  moderne  ne  prétend  pas  nous  gué- 
rir de  la  pitié ,  ni  de  la  terreur ,  ni  umplement  fe 
borner  à  exciter  ces  deux  grandes  aflfeâions  en 
nous ,  pour  le  plaiHr  de  nous  £siire  verfer  des  lar* 
mes,  &  frémir  :  mais  il  prétend  s'en  fervir  comme 
dès  deux  plus  pui (Tans  reports  y  pour  nous  porter 
à  rhorreur  du  crime  ,  &  à  Tamour  de  la  vertu.  Ce 
n*eft  plus  par  Tordre  inévitable  des  dcftins  aveu- 
gles &  cruels,  que  le  crime  &  le  malheur  arri- 
vent fur  notre  Théâtre  i  ceft  par  la  volonté  de 
Tbomme  ,  que  la  paffion  égare  &  emporte.  La 
terreur  réfléchie  fe  joint  à  la  terreur  direûe  ;  & 
elle  en  devient  plus  morale  êc  plus  fraâueufe 
pour  le  Speâateur. 

La  terreur  eft  ,  pour  ainfi  dire  ,1e  comble  de 

la  pitié  ;  c*eft  par  Tune  qu  il  faut  aller  à  l'autre. 

Les  malheurs  épouvantables  tomberont  fur  un 

homme,  que  j'en  ferai  peu  touché  ,  fi  vous  ne  me 

l'avez  pas  montre  d'abord  digne  de  ma  compaf- 

\fion  &  de  ma  pitié.  I^oy^i  P  i  t  i  b. 

La  décoration  peut  contribuer  au  terrible  ^ 
une  fombre  prifon  ,  un  bûcher ,  un  échafïàud  » 
un  cercueil  &c  ,  tous  ces  objets  font  très-propres. 
à  accroître  la  terreur  :  il  n'y  a  que  reflfiiuon  de 
fang  y  que  nous  ne  voulons  point  voir  fur   le 

P  iij 


r 

^i'  Trié 

'  condc ,  lesOphores  ;  tâi  trolfi^me  ,  lesEtifflebi 
des.  Nous  avons  encore  èestrois  Ptcccs ^  rtials 
la  quatrième r  qui  étakjc  Drame  fatyrique  »  ifc 
Snrimlé  PrQtéc,ne  ftt trouve  plus.  Or, quoique» 
fur  -toatdans  TAganoiehinon,  ii  ne  foit  pârM  (Pô* 
refte  qu'en  p;|0ànc»  cependant  comme  la  mort  du 
Prince  ,  qui  ^toit  peré  d*Orcfte  ,  eft  Toccafion  . 
&  le  fujec  des  Caephores  &  des  Euménides  »  ou 
<lonna  le  nom  d'OreltUde  à  cette  Tétralogie. 

ifilien  nous  a  confervc  ïe  titre  de  deinc  Tetra- 
logîes ,  dont  tes  Pièces  ont  encore  entr^ellcs  queN 
qu'affinité.  Il  dit  qu*en  la  quatre- vîngt-onzïé^ 
vne  Olympiade  ,  dans  laquelle  Exainete  d*Agri- 
gente  remporta;  te  prix  de  la  eourfe,  un  certahi 
-Xénoclçs  ,  qijii  lui  étoît  peu  connu  ,  obtînt  le  prix 
de  Tétralogie  ,  dont  le  lujet  étoît  Œdipe ,  Licaon 
&  tes  Bâchantes ,  fuiviçs  d'Athamas  ,  Drame  fa- 
lyrique  :  vous  voyez  qve  ces  trois  Pièces  \  ^quoique 
tirées  d'hiftoires  diflFcrenies ,  rouloient  cependadç 
è  peU/ près  fur  des  critnes  de  même  nature.  Œdi- 
pe avolt  tué  êÊ^  père.  •„  Lycaon  mângeoit  de  h 
chair  humaincî   &  les  Bacchantes  écorchoient 
quelquefois;  leurs  propres  enfans.  On  peut  dire  la 
même  chofe  de  la  Tétralogie  d'JEuripide  ,  ddrit 
la  première  Tragédie  avoit  pour  titre  jlffxandt^ 
eu  Paris;  ta  féconde  .,  Paté^éd»  î  &  la  trôifiéme  , 
tes  Troy^nnei  )  ces  trois  fujets  avoient  tousrap- 

Ç3rt  à,   la  ix^me  Hiftoirç  p   qaî  eft  cette;   df^ 
roye, 

tHÉAGÈNE  ET  CARlCLtE  ^Trag^tie M.  Jhrati 
Cps  dimûR  An^uw  ^  i^ès  uae  tempête  foi  les  %apç  % 


THÉ  iji 

'-  -siiordcnt  ran.  te  l*àtitre  dans  un  pays  éùtit  le  Sôuveraifi 

.    devient  amoureux  de  Chariclée ,  &  veut  répoufer.  Théa- 

,  gène  retrouve  Chariclée  ,  &  apprend  avec  douleur,^f 

dcITeins  du  Monarque.  Il  ne  néglige  rien  pour  les  tfa* 

Ter(er  ;  (on  Amante  eâ  de  concert  avec  lui.  Le  Roi  de- 

vienrfurïeux  ;  ilfait  enfermer  Chariclée  ;   un  ami  de 

»  ^-7héagène  vient  à  bout  de  la  délivrer  ,  Bc  de  faire  moxL^ 

wk  le  tyran* 

THEATRE.  Cécoit  chez  les  Anciens  ,  un  fuperbe 
.  édifice  public,  deftiné  à  la  repréfencation  des  Spec- 
tacles :  il  étoit  compofc  d*un  amphithéâtre  en  de« 
Tni-ccrcle,  entoure  de  portiques ,  &  garni  de  fié- 
•  ges  de  pierres ,  qui  environnoient  un  efpace  ap« 

Îellce  orcheftre.  Au  devant  étoit  le  plancher  du 
'héâtre  qu'on  nommoit  le  profcenium  oupulpi-» 
tumy  avec  la  Scène»  qui  étoit  une  grande  façade» 
décprée  de  trois  ordres  d'architeûure  ,  derrière 
laquelle  étoit  le  lieu  où  les  Aâeurs  fe  préparoienc» 
Ce  Théâtre  avoit  trois  fortes  de  Scènes  mobiles 
de  perfpeftives  peintes  y  fçavoir  ,  la  Tragique,  la 
Comique  f  &  la  Satyrique,  On  parlera  des  prin- 
cipaux Théâtres  de  TEurope  aux  mots  de  Théâtre 
^Ucmanâ,  jlnglois^  Danois ,  Efpagnol^  Holhn^ 
dois^  J aponois^indieiif^baUcn,  Chinois,  Péruvien. 
Ruffcj  6c.  * 

Idée  des   Théâtres  des  anciens. 

W  y  avoit  dans  les  Théâtres  jufqu*à  trois  ctagesi 
&  chaque  étage  étoit  de  neuf  degrés,  en  comp- 
'  tant  le  palier  qui  en  faifoit  la  féparation,  &  qui 
fervoit  à  tourner  autour  ;  mais  comme  ce  palier 
tçaoit  la  place  de  deux  degrés,  il  n*en  reftoit  plus 
5ÎUC  fçpc ,  où  i*on  pût  s'affeoir  ;  6c  chaque  étage 


;  B^avoit  par  mftféquem  que  fept  fangs  éeHéf^ 
-^înfi -quand  on  Ht  dans  les  Aiitcuts  «  que  les  Cbe- 
'^liers  çccupoient  les  quatorze  preniiers  rangs  da 
.  Thç|d:re,  il  fàm  entendre  Te  premier  &  le  fécond  éta- 
•.  ge  de  dégré^J^  g:df(icine  étant  abandonné  au  Pen- 
'  pie  avec  té-  Portique  fupérietir  ;  êc  tX)rcheàt« 
étoiç  »  coqoiniç  nous  l'avons  dit  «  réfervé  pour  lei 
^  Sénateurs  &  les  Veftafes. 

Il  faut  néanmoins  prendre  garc|e  que  ces  diftinc-» 

flonsderang^neconnnencerentpas  en  mênrie  tems; 

te  fut,  fçlon  Tite-Live,  Tan  568»  que  le  Sénat 

comment  à  être  féparé  du  peuple  aux  Speâa- 

'  des  \  de  ce  ne  fut  que  l^an  ^85  ,  fpus  le  Confu- 

lat  de  L-  Metetïus  .  8c  QylMartius  ,   que  la  toi 

Rofcia  affîgna  aux  Chevaners  les  quatrepremir r^ 

^  rangs  du  Théâtre.  Ce  re  fc%  même  que  (pus  Au» 

guftc  que  les  femmes  commencèrent  à  être  fépii- 

'  rées  des  hommes  »  &  à  voir  Iç  Sp^j^açte  du  tros- 

fiéme  portique. 

Les  portes  par  où  le  peuple  fe  répsindoît  fur 
les  dégrés ,  étoient  tellement  difpofées  entre  les 
efcaliers  »  que  chacun  d'eux  répondpît  par  en 
liaut»  à  une  de  ces  portes ,  &  que  toutes  ces 
'  portes  fe  trouvoîent  »  par  en  bas ,  au  milieu  des 
amas  de  dégrés ,  dont  ces  efcalicrs  faifoîent  la 
féparatîon.  CéS; portes  &  ces  4.fealiers  étoient  au 
nombre  de  trente- neuf  en  tout  ;  il  y  en  avoit  al- 
ternativement Gx  des  uns  &  nx  des  autres  à  cha- 
que étage  ,  fçavoîr ,  fept  portes  8c  fix  efcaliers  au 
premier  ,  fept  efcaliers  &  fix  portes  au  fécond , 
&  fppt  portes  &  fix  efcaliers  au  troifieme. 

Maïs  comme  ces  efcaliers  n'étoient ,  à  propre- 
meiir  parler ,  que  des  efpèçes  âc  gradins  ,  pour 


THÉ  Vf 

fnontfr  pîas  aîférTi-nt  fur  les  dcgrc  oà  Tori  s'aC- 
ieyoit ,  ils  étoîenc  pratiqués  dans  ces  degrés  m3- 
fnes,  &  rt'avoiencque  la  moitié  de  leur  h^^uteurfc 
de  leur  largeur.  Les  paliers ,  au  contraire  ♦  qui  er| 
rcparoient  les  étages  »  avoient  deux  fois  leur  lar-: 
geat  ♦  &'  laifToient  la  place  d^i;ri  de^rc  vuide»  de 
manière  que  celui  qui  étoit  au-defliis  avoit  deux 
ibis  la  hauteur  des  autres  ;  tous  ces  degrés  dé- 
voient être  tellement  alignés ,  qu*uae  corde  tet|- 
due  depuis  le  bas  )ufqu'en  haut ,  en  couchât  toii* 
jes  les  extrémités^ 

CTctoit  foiis  ces  degrés  qu-croîçnt  les  paflagçs 
par  oà  Ton  entroit  dans  rorcheftre,  &  les  efca- 
liers  qi^i  niotitoient  aux  dtfferens  étapes  du  théâ- 
tre ;  &  comme  une  partie  de  ces  efcalier?  mon- 
toient  aux  degrés  &  les  autres  aux  porticiues  ,  il 
felloit  qu'ils  fufTent  diflFeremment  tournes  mais 
ils  étoient  tous  également  larges  entière  nent  dé- 
gagés des  vues  des  autres  &  fans  aucun  Jcrour  » 
afin  que  4e  peuple  y  fôc  nioins  prefTc  en  for- 
tant. 

Jufqu-ici  leThéàtre  desGrecs  &  celui  desRomaînî 
étoient  entièrement  femblables  -,  ic  le  premier  dé- 
partement avoir  non  feulement  chez  eux  la  même 
forme  en  général ,  mais  encore  les  mêmes  dimen- 
fions  en  particulier  ;  &  il  n*v  avoît  de  différent 
ce  dans  cette  partie  de  leur  Théâtre,  que  par  les 
yafes  d'airain  que  les  Grecs  y  nlaçoient  »  afiti  que 
tout  ce  qui  fç  pronoiçoit,  fût  px^iflementenreniu 
de  tout  le  monde.  Cet  ufage  me  ne  sMntrodnifîr  eai^ 
fuite  chez  les  R.o mains  dans  leursThéâtres  folU.es, 
Les  Grecs  étiblirent  beaucoup  d'ordre  porir  Ic^ 
places  ;  Se  les  Romains  les  imitèrent  encore*  Dans 


ij6  T  H  Ê 

la  Grèce  les  Magiftràts  étoîent  au  Théâtre  fcparés 
du  peuple.  Les  jeuvies  gens  y  étoient  auflî  places 
dans, un  endroit  particulier  ;  &  les  femmes  y 
voyoient  de  même  le  Speâacle  du  troifieme  por* 
tique  î  mais  il  y  avoit  pucre  cela  des  placer  mar- 
quées ,  oà  il  n'étoit  pas  permis  à  tout  le  monde  de 
s*affeoir,  &  qui  appartenotent  en  propre  à  cer- 
taines perfonnes.  Ces  places  étoient  héréditai- 
res dans  les  familles ,  8c  ne  s*accordoient  qu'aux 
particuliers  qui  avoient  rendu  de  grands  fcrvi- 
cesâ  l'Etat.  (J'étoient  les  premières  places  du  théâ- 
tre ;  c'eft'à-dire  ,|les  plus  proches  de  Torchettre  ; 
car  Torcheftre  étoît ,  comme  nous  l'avons  dit , 
une  des  parties  deftinées  aux  Aâeurs  chez  lesGrecs; 

.  ati  lieu  que  c'étoit ,  chez  les  Romains ,  la  place  des 
Sénateurs  &  des  Veftales. 

Mais  quoique  l'orcheftre  eût  des  ufages  diflfî- 
rens  chez  ces  deux  Nations,  la  forme  en  étoit  ce- 

'  pendant  à  peu  près  de  même  en  général  :  comme 
elle  étoit  fituée  entre  les  deux  autres*  parties  du 
théâtre*  dont  l'une  étoit  circulaire,  &  l'autre  quar* 
rée,  elle  tenoit  de  la  forme  de  Tune  &  de  l'autre»  & 
cccupojt  tout  Tefpace  qui  étoit  entr'elles.  Sa  [gran- 
deur varioit ,  par  confequent  f  fuivant  l'étendue 
du  théâtre  »  mais  fa  largeur  étoit  toujours  double 

,de  fa  longueur  ,  à  caufe  de  fa  forme  ;  &  cette 
largeur  etoit  précifément  le  demi-diamétre  de 
tout  l'çdifice. 

La  Scène ,  chez  les  Romains ,  fe  divîfoit ,  com- 
me chez  les  Grecs,  en  trois  parties ,  dont  la  fitua- 
tion  ,  les  proportions  &  les  ufages  étoient  les  mê- 
mes oue  dans  les  Théâtres  Grecs. 


THE  %iT 

La  première  Se  la  plus  cotiddérable  partie  $*ap  - 
peiloic  proprement  la  Scène ,  &  donnoit  fon  nom 
à  touc  ce  département.  Cétoit  une  grande  face  de 
bâtiment  qui  s'étendoit  d'un  côté  du  Théâtre  à 
l'autre  ,  &  fur  laquelle  Te  placoit  tes  décoratidi^s. 
Cette  façade  avoit  à  Tes  extrémités  deux  petites 
ailes  en  retour  qui  terminoient  cette  partie  >  de 
Tun  à  l'autre  de  ces  ailes  s'étendoit  une  grande 
toile  à  peu  près  femblable  à  celle  de  nos  Théâtres» 
te  deftinée  aijx  mêmes  ufages  >  mais  dont  le  mou* 
yement  étoit  fort  différent  ;  car  au  lieu  que  la  nô- 
tre fe  levé  au  commejiicement  de  la  pièce,  &  s*a- 
baiflè  à  la  fin  de  la  repréfentation,  parce  qu'elle  fe 
plie  fur  le  ceintre  >  celle  des  anciens  s'abaifloit 
pour  ouvrir  la  Scène  ,  &  fe  levoit  dans  les  en- 
tre aâes  ,  pour  préparer  le  Spectacle  fuivant,  par- 
ce qu  elle  fe  ployoit  fur  le  Théâtre  î  de  manière 
que  lever  &  baifler  la  toile ,  fignifioit  précifément 
€hez  eux  tout  le  contraire  de  ce  que  nous  enten* 
dons  aujourd'hui  par  ces  termes. 

La  féconde  partie  de  la  Scène  »  nommée  in- 
différemment paf  les  Latins  Profcenium  &  Put- 
fiium ,  en  François  Tavant-Scène,  étoit  un  grand 
cfpace  Ubre  au-devant  de  la  Scène ,  où  les  Au- 
teurs venoient  jouer. la  Pièce  ,  &  qui,  par  fe 
moyen  des  décorations ,  repréfentoit  une  place 
publique  ,  un  fimple  carrefour  ,  ou  quelqu'en- 
droit  champêtre  y  mais  toujours  un  endroit  à 
découvert  ;  car  toutes  les  Pièces  des  Anciens  fe 
palToient  au  dehors ,  &  non  dans  l'intérieur  des 
maifons ,  comme  là  plupart  des  nôtres.  La  lon- 
gueur &  la  largeur  de  cette  partie  varioientfiii» 
taat  l'ésendoe  des  Théâtres  >  mais  la  hauteur 


m  fut 

'.  th  iioiï  foQ*.oiirs1a  m£fnc}  fçavotr,  de  aii  pieds 

thcz  les  Grecs ,  &  de  cinq  chez  les  Romams. 

.    ..La  troiiîéme  jSr,  dérhiete  parrie  étoit  un  efpacë 

ijgénag^'  detriere  la  &cènej  qui  lui  (ërvoit  dé  dé« 

.  gigtgcmcnc  ;  c^étoit  bà  s'habilloiçiic  les  Aâeurs  , 

où  l^oii  lerrbif  lès  décôtatîons,  8c  où  écoit  placé 

iiDè  pahifc  des  machines»  dÔQ^Ies  AiKtens  avôteni 

4i^  ploâéiirs  fonès  dans  leUs  Théftci:eS  ^  ainlt 

\  ^e  hoiis  lé  verrons  dan^  la  fuite* 

y  Cotntne  lis  avbient  de  trois  forces  dé  Pièces  . 

, ,  âes^  Comiqbes  »  des  t*ragiquês  6c  de  Sàtyriquès, 

.  ils  avoient  auÛi  des  décbratiôns  de  ces  crois  dif- 

.  fêrehs  genres;  Lès  tragédies  rcptéfeiuôïénc  cdu* 

[^  jours  dé  grands  bâcihiens  i  avec  des  colonnes  i 

.  4^s  (lacues  Ik  les  aùcres^orneinèns  convenable^ 

lés  Comiques  reptêfenroiènt  des  édifices  parcicti^ 

iiers  >  avec  de^  cbties  &  dé  fiinpies  eroi  fées,  coin- 

_  tne  op  en  \ou  communément  dans  la  ville  »  6c  \ci 

Sâtyriqiies   quelques  maifons  ruftiqucs,  avec  des 

.arbres,»  des  rochers,  &  lés  aùctés  chofes  qii'ôn  voit 

d  ordinaire  à  ta  carnpagne.     » 

,    ,  Ces  trois  Scènei.jpbùvoienr  fe  vbii:  de  bien  des 

'  inaifoiis^  qlibi^e  là  difpoficioii  en  dut  être  rou- 

jbuirs  la  hiême  en  général  ;  &  il  falloic  qu'elles 

[  tuffini  chacune  cinq  diÇcrentes  encrées ,  crois 

en  Êuces  ^  (jii^ùt  jfut  les  ailes.  L'entrée  du  milieu 

écotc  touîoiirs  celle  dti  principal  Auteur  ,*  aînfi 

.  dans  là  Scène  tragique  »  c  écoit  ôrdinairemenilâ 

[  porte  d'un  palais  ;  crelles  qui  écoient  à  droice  &  à 

Îiauche,  étoiént  deftinéês  à  ceux  qui  joùoiehc  les 
ecônds  rôles  y 6c  les  deux  aucrei.-qùi  étoient  fur 
ks  allés»  fen^jif^i  i'^AC  è  cfu^ 


ià  éàitipàgnè  -,  &  Tautre  à  ceux  qui  tenoîent  dix 
|>orc ,  ou  de  la  place  publique. 

C'écoit  à  petrprès  la  m^mé  chofe  dans  la  Scè- 
ne Comique  :  le  bâciineiu  le  plus  conltiérabb 
étoic  au  milieu  ;  Celui  du  côté  droit  étoic  un  peu 
l^lus  élevé  ;  &  <îeTui  qui  étoic  à  gauche  repré- 
femoic  ordinaircmem  une  hôtellerie  }  mais  dans 
la  Sacyriqub,  il  y  avoic  toujours  un  anrre  au  mi* 
Ueu  »  quelques  méchantes  cabanes  à  droite  & 
à  gauche  ,  un  vriiuz  Teinple  ruiné  ,  ou  quelque 
bouc  de  payTagc. 

Les  Théâtres  à  Rome  ne  fé  bàtifToient  an- 
ciennement que  de  bois,  8c  ne  fervoient  que 
pendant  quelques  purs ,  de  même  que  les  échaf- 
£auds  quc'  nous  faifons  pour  les  Cérémonies.  L. 
Mancînntus  fut  le  premier  qui  rendit  ces  Théâ- 
tres de  bois  plus  fplenlides,  en  enrichifîanc  les 
jeux  ,  qu'on  ht  à  Coi\  triomphe  ,  des  débris  du 
théâtre  de  Corinthe.  Enfuite  Scaurius  éleva  lelîea 
avec  une  relie  magnificence  ,  que  la  defcription 
de  ce  Théâtre  paroît  appartenir  à  THiftoire  des 
Féesj  le  Théâtre  fufpendu  &  brifé  deCurion,fic 
voir  une  machine  merveilleufe  ,  quoiqu'en  ua 
autre  genre  ;  Pompée  bâtit  le  premier  un  magni- 
iîque  Théâtre  de  pierre  &  de  marbre.  Marcellus 
en  conilruitic  un  autre  dans  la  neuvième  ré-» 
gion  de  Rome  j  Se  ce  fut  Augure  qui  le  con- 
facra. 

Ce  i)*eft  pas  tout-,  les  Anciens ,  par  la  forme  de 
leurs  Théâtresjdonnoient  plus  d'étendue,  &  avec 
plus  de  vraifemblance  ,  à  l'unité  du  lieu ,  que  nd 
le  peuvent  les  Modernes  -,  la  Scène  qui  parmi  ces 
derniers»  ne  repréfence  qu*une  falle  >  un  veftibule^ 


140  T  H  È 

OÙ  tout  fe  du  en  fecret ,  d'où xien  ne  peut  trati(l 
pirer  aa-dehors  ^  que  ce  que  les  Aâeurs  y  ré-- 
pètent  la  Scène  ,  dis*  )e ,  il  relterrce  parmi  les  Mo- 
dernes» fut  immenfe  chez  les  Grecs  &  les  Roma^s)  ^ 
elle  repréfentoit  les  places  publiques;  on  y  voyoîc 
des  Palais  ,  des  obéUrques  »des  temples  ,  &  iui'- 
tout  le  lieu  de  l'aâion. 

Le  peu  d'étendue  de  la  Scène  théâtrale  mo- 
derne a  mis  des  entraves  aux  pioduâions  dra- 
matiques. L'expodtion  doit  être  &ite  avec  art  , 
peur  amener  a  propos  des  circonftauces  qui 
réunifient  y  dans  un  leul  point  de  vue  ^  ce  qui 
demandoit  une  étendue  de  lieu  que  Ton  n'a  pas. 
Il  faut  que  les  confidens  inutiles  fc^ient  rendus 
^  nécefTaireSi  quon  leur  ÙlSc  de  longs  détails. de 
ce  qu'ils  devroîent  favoir ,  &  que  les  catallro- 
phes  foient  ramenées  fur  la  Scène  par  des  narra* 
tions  exaâes.  Les  Anciens  ,  par  les  îUufions  de  la 
perfpeâive ,  &  par  la  vérité  des  reliefs ,  dofi- 
noient  à  la  Scène  toute  la  vraifemblance  (k  toute 
l'étendue  qu'elle  pouvoit  admettre.  Il  y  avoir  à 
Athènes  une  partie  confidérable  des  fonds  publics 
deftinés  pour  l'ornement  Se  l'entretien  du  Théi- 
tre.  On  dit  même  que  les  décorations  des  Bac- 
chantes, dés  Phéniciennes,  de  la  Médée  d'£uripi« 
de  ,  d'CEdipc  »  d'Antigone  ,  d'Elcâre  &  de  So- 
phocle ,  coûtèrent  prodigieufement  à  la  Répu- 
blique. 

Un  Théâtre  cooftruit  félon  les  régies,  doit 
erre  tiès-vafte  :  il  doit  repréfenter  une  partie 
d  une  place  publique  j  le  périftyle  d'un  Palais  , 
rentrée  d'un  Temple.  Il  doit  erre  fait  de  forte 
qu'un  Perfonnage>  vu  par  les  Speâateurs  p  puiffe 

ne 


THÊ  *4f 

M  fèttt  point  par  les  autres  Pef  fbnnâges ,  félon 
le  befoin  :  il  doit  en  'impofer  aux  yeux  ,  qu'il 
6ac  toujours  féduire  les  premierSc  II  doit  être 
fiifceptible  de  la  pompe  la  plus  majeAueufe. 
Tous  les  Speâateurs  doivent  Tôir  6c  entendre 
paiement  >  en  quelqu'endroit  qu'ils  foenc  pa- 
cés. 

Théâtre  Anolois  .  Che2  les  Anglois,  te  Parterre  e(l 
en  Amphithéâtre  ;  les  honmies  &  les  femmes 
y  font  affis  enfemble.  Il  n*y  a  qn'un  rang  dd  lo« 
ges ,  8c  au-deflus,  des  galleries  avec  des  gradins  / 
où  le  peuple  va  fe  placer.  On  fait  remonter  la 
naiflànos  du  Théâtre  Anglois  à  la  fin  du  feiziemo 
itecle.  Shakefpear ,  de  voleur  de  profeflion ,  fé- 
lon quelques-uns ,  devînt  un  grand  Aâeur  &  un 
Îjrand  Poète  Dramatique  -,  c'eft  lui  &  Johnfon  qui 
ont  regardés  comme  les  premiers-  Poètes  Drama- 
tiques en  Angleterre.  Tout  ce  que  l'imagination 
peut  inventer  de  plus  horrible  &  de  plus  féroce , 
feit  la  matière  des  Tragédies  Angloi(es  ;  la  Scène 
tic  ordinairement  enfanglantée  :  il  arrive  fou- 
lent que  la  Pièce  finit  par  le  malTacre  de  tous  les 
Afteurs  principaux.  Si  les  Pièces  Angloifes  font 
chargées  de  beaucoup  d'incîdens  &  de  traits  vio- 
lens,  c*eft  qu'il  faut  remuer  bien  puiffamment  ce 
peuple ,  qui  étant  d'un  caraftcre  rêveur  &  dif- 
trait,  prendront  peu  d'intérêt  à  la  Pièce.  LesCo^ 
médies  Angloifes  font ,  la  plupart,  obfcènes  dans 
faûion  &  dans  le  Dialogue.  Mais  elles  offrent 
foavent  une  peinture  très-vive  des  vices  &  des 
ridicules  5  les  intrigues  y  font  toujours  fortement 
àouées,  &  mênie  compliquées. 
Tome  m  Q 


in  T  H  È 

Théâtre  Chinois.  Le  peuple  Chinois  n'a  ricrt 
emprunté  des  Grecs  &  des.  Romains  \  mais  il  a 
inventé  à  fa  manière  une  eljpcce  de  Tragédie  & 
de  Comédie.  Les  Chinois  ^  dit  Acofta ,  ont  des 
Théâtres  vaftes  &  fort  agréables  »  des  habits  ma- 

Î^ntfîques  pour  les  AâeurS;,  &  des  Comédies  donc 
a  repréfentation  dure  dix  ou  douze  jours  de 
fuite ,  en  y  comprenant,  les  nuits  y  jufqu'à  ce  que 
les  Spéâateurs  &  les  Aâeurs  »  las  de  le  fuccéder 
éteffielt^nent  en  allant  boire,  manger,  dormir, 
&  continuer  la  Pièce  ,  ou  aflîfter  au  Speélacle , 
r  fans  <iue  rien  y  foit  interrompu ,  fe  retirent  en- 
fin tous  comme  de  concert*  Au  refte  les  Aijecs  de 
leurs  Pièces  font  tout-à-feit  'moraux  »,&  relevés 
par  les  exemples  fameux  des  Philofophes  Se  des 
Héros  de  l'antiquité  Chinoife. 

Théâtre  Danois.  M.  le  Baron  Holberg  ,  encore 
vivant ,  eft  le  premier  qui  ait  fait  repréfenter  des 

*  Comédies  Danoifes.  Il  y  en  a  plufieurs  eftimées; 
on  a  commencé  à  traduire  en  notre  langue  des 
Pièces  de  ce  Théâtre  ,  dont  il  a  paru  un  premier 
tome  en  1 7-^6.  Les  Danois  ne  font  point  de  Tra- 
gédies. Leurs  Comédies  font ,  pour  la  plupart , 
en  prgfe  Ils  ont  d'aflcz  bons  Afteurs ,  cette  pro- 
feflion  n'étant  point ,  parmi  ce  peuple,  flétrie  par 
la  Religion  ni  par  les  Loix.  Il  y  a  à  Copenhlugue 
une  Troupe  de  Comédiens  François,penuonnée  du 
Roi  de  Dannemarck.  La  Salle  de  Speâacle  eft 
conftruite  avec  intelligence  ;  les  Loges  font  bien 
diftribuécs ,  les  machines  faites  avec  beaucoup  de 
dépenfe  &  de  (implicite. 

Théâtre  Espagnol  L^  Efpagnols  peuvent  dif- 


THE  24i 

^met  à  toutes  les  autres  Nations  le  r^tablidè^ 
nent  de  la  véritable  Comédie.  Ils  donnèrent  dV 
bord  de  petites  Farces  en  un  Aâe,  <]u*on  appel- 
krit  Entrtmtjlïs ,  om  Jornadas ,  Journées.  L'aâioti 
de  cec  aâe  rouloit  fur  un  f<*it  ridicule  -,  cela  eft 
fris-conforme  aux  Mîmes  Latines.  Ces  Entrée 
miffis  fe  cepréfentoienc  dans  les  carrefours  à  l'oc* 
cateon  de  Quelque  Fête  facrée  ou  profane 

Ces  pafle^terns  de  la  populace  tarent  place  à  f^ 
*  Comé<àe«  qui  commença,  comme  en  Grèce ,  fans 
ornement  &  fans  Aoiz  du  local.  Les  Théâti  e9 
d*Efpagne  confervent  encore  les  noms  qu'ua 
ietir  donna  dans  les  commenremens ,  LorraUs  , 
(fn  vciit  dite  Sajp^ cours.  QvLznd  on  veut  leur  don^ 
ner  un  nom  plus  honnece  ,  Fatîos  ,  grandes^ 
cours.  Ceux  des  grands  Seigneurs  fe  nomment 
Colifco. 

Le  milieu  du  quinzième  fiecle  fut  l'époque  du 
rét^bli(îement  de  la  bonne  Comédie  chez  les  Ef- 
pagnols,  que  les  François  &  les  Italiens  ne  datent 
que  du  feizieme  &  dix-feptieme. 

O.  Lope  de  Rueda  &  Navarro^  qui  écoienc 

contemporains  ^  mirent*  en  trois  Adbes  la  Cornée 

die 9 qui  auparavant  étoit  divifée  en  quatre,  8c 

ils  appellerent /orix/titf  j  ce  qu'on  nommoit  ^3os 

'  dans  ces  premiers  tems 

Les  Poètes  Dramatiques  Efpagnols  les  plus 
connus  font  Lopès  deVega  ,  Calderon,  Mure- 
to»  Solis»  Salazar  &  Molina.  A  l'égard  de. leurs 
Ouvrages ,  ils  furpaifent  en  nombre  tous  ctux 
des  François  &  des  Italiens  réunis. 

Ce  n*eft  point  par  ignorance,  que  les  Efpagnols 
rfont  pâs  (ttivi  les  régies  d*Ariftote }  D.  Lopcs  da 


244  THE 

Vega  nous  dit  que  D  Lopo  de  Rueda  les  a  o)>(W- 
vées ,  &  que  fi  les  Poètes  Efpagnols  ne  s*y  font 
point  attachés  ,  c  eft  moins  par  ignorance  que 
par  la  néceilîté  de  plaire  à  la  Nation.  Malgré  tout 
cela ,  on  peur  regarder  ce  Théâtre  comme  une 
fource  ihtaritTable  pour  toutes  les  Nations. 

Les  Comiques  du  Théâtre  Efpagnol  fdht  plus 
dans  le  goût  des  Italiens  qde  àc$  autres  Peuples  : 
On  appelle  Graciofo^  celui  qui  îoue  le  principal 
comique  :  ce  Perfonnage  reflemble  à  celui  d'Ar* 
lequin.  0 

.  Il  y  a  ordinairement  des  Soubrettes  comiques 
dans  les  Pièces  Efpagnoles  ,  que  l'on  nomme  de 
Capa  y  Efvaia.  Ces  Pièces  font  du  genre  de  la 
Dame  invifible  »  ou  de  TEf  prit  Follet ,  &c. 

On  peut  conclure  de  tout  cela ,  que  le  Théâtre 
Erpagnol  ,  quoique  dénué  de  régies  ,  peut  fervir 
de  modèle  à  tous  les  Théâtres  de  TEurope  y  foit 
par  la  fingularité  des  idées ,  foit  par  le  nombre 
prodigieux  &  la  variété  des  Sujets  de  Comédie, 
qui  n'appartiennent  ^u  à  lui»  V^yc^  Actes  Sa- 

CRAMENTAUX. 

En  Efpagne ,  les  Théâtres  font  prefque  quar- 
rés  i  ils  ont  trois  étages ,  avec  àts  Loges,  au  pre- 
mier &  au  fécond  rang  : audeffbus  eft  un  km.- 
phithéâtre ,  garni  de  bancs  i  c*eft-Ià  que  fe  pla- 
cent les  femmes  Dans  la  Loge  en  face  du  Théâ* 
tre ,  il  y  a  toujourî  un  Intendant  de  Police.  Le 
Juge  Royal  affifte  auffi  au  Speâracle  avec  trois 
Archers  derrière  lui  -,  il  fè  place  ou  fur  le  Théâtre, 
ou  dans  une  des  deux  Loges  qui  lui  font  defti- 
.  nées ,  aux  côtés  de  la  porte  qui  eft  vis^-vis  du 
Théâtre.  Les  perfonnes  qui  ne  veulent  point  etrt 


THÉ  i4| 

▼nés ,  font  au  fécond  rang  des  Loges.  Sur  la 

•  même  ligne,  &  dans  route  la  façade  du  fond,  eft 
Fenidroit  deftiné  pour  les  Moines.  On  eft  aflîç  aux 
^ux  côtés  du  Parterre ,  fur  des  gradins  ;  &  il  y  a 
un  autre  endroit ,  appelle  Pacio ,  où  il  y  a  des 
bancs,  &  qui  eft  de  la  largeur  du  Théâtre.  Les 
Efpagnols  compoferent  plutôt  que  les  autres  Na- 
tions polies  de  l'Europe  ,  des  Tocnies.  Dramati- 
ques ,  où  Ton  remarque  quelque  méthode.  On 
&it  remonter  l'époque  de  ce  Théâtre  au  milieu 
du  quinzième  liecle.  Leurs  Pièces  étoient  d'abord 
de  petites  Farces  (atyriques  depuis  ;  l'étonnante 
fécondité  de  leurs  Poètes  donna  à  ce  peuple  le 
piaifîr  de  la  variété.  Lopès  de  Vega  a,  dit-on  , 
compofé  lut  feul  plus  de  quinze  cens  Pièces  Dans 
les  Drames  Efpagnols  ^  on  trouve  quelquefois  de 
ces  beautés  de  détails ,  fruits  d'une  imagination 
échaufïee.  Au  refte ,  les  François  n'ont  point  dé- 
daigné d'aller  puifer  à  cetre"^  fource  >  entre  nos 

*  Auteurs  ,  Rotrou ,  Corneille  &  fur-tout  Molière, 
font  ceux  qui  ont  le  plus  emprunté  des  Pièces 
Efpagnoles. 

Théâtre  François.  Les  Confrères  de  laPafïïon 
ayant  loué  une  falle  à  l'Hôpital  de  la  Trinité , 
élevèrent  un  Théâtre  propre  à  ce  genre  derepré- 
fentations ,  qu'ils  donnoient  au  peuple  les  jours 
de  Fêtes.  Le  devant  de  leur  Théâtre  étoit  fembla- 
ble  à  celui  que  nous  avons  aujourd'hui.  Mais  ils 
avoient  dreffé  dans  le  fond  des  échaffàuds ,  dont 
le  plus  élevé  étoit  deftiné  à  repréfenter  lé  Para- 
dis; un  autre  repréfentoit  la  maifon  de  Pilaie, 
&c.  Sur  chaque  côté  du  Théâtre  9  il  y  avoit  de& 

QHj 


T.  - 


THE 

gradins,fiir  lefquels  k$  Adeurs  s'aflTcyoîcnt  après 
avoir  joué  leurs  rôles  ,  ou  pour  attendre  cjue  kçr 
tour  revînt;  car  ils  ne'difparoifloient  qu*apfè$ 
avoir  fini  entièrement  tout  ce  qu'ils  avoient  à 
dire  ;  cnforte  qu'il  falloir  que  le  Speôaieur  les 
/uppoftr  ab^ènsy  tdrfquMs  croient  aflîs.  Sur  le. bord 
du  Théâtre  on  avolt  placé  PEnfer  ;  c'ctoit  une 
gneule  de  dAigon  ,  par  laquelle  les  diables  en- 
troiehr  pu  (ortoient.  Il  y  avoir  encore  une  petite 
niche  avec  des  rideaux  ;  &  c'ctoit  une  cfpcce  de 
«chambre,  pour  cacher  aux  Speâateurs  certains 
détails  qu*on  ne  pouvoir  leUr  repréfenrcr*  Le 
Théâtre  eft  aujourd'hui  une  grande  Salle  »  dont 
une  partie  e(l  occupée  par  hi  Scèi^f  que  nous 
appelions  particuliéreraent  Théâtre ,  &  quiconr- 
prend  Tefpace  où  les  Adeurs  repréfcmcnt  ^  te 
dans  lequel  font  les  décorations  &  les  macbiaes» 
Le  refte  de  la  Salle  eft  diftribué  en  un  efpace  nonv 
mé  Parterre ,  où  Ton  eft  debout  >•  &  dans  iin  Am* 
phithéâtre  quarré  oppofé  au  Théâtre,  avec  plu- 
(leurs  rangs  de  fiéges  &  dé  loges  par  étages  au 
pourtour. 

Théathe  GiKMAHiquE.  Daus  les  grandes  Villes  de 
J'AIIemagne,  certains  Corps  de  métiers  font  en 
poffefilon  ,  depuis  un  tems  immémorial ,  de  jouer 
des  farces  dans  leurs  procédions.  On  appelloit 
Pjionafques  ,  ou  Maîtres  Chantes  ,  ces  fociétés 
d'Ouvriers  &  de  Poètes  en  même  tems.  Au  mi- 
lieu du  fcixiemc  (îecle,  un  d'entr'eux ,  nommé 
Hannfachs  »  Cordonnier  de  profcffion,  corn* 
pofa  un. grand  nombre  de  Drames  Allemands; 
&:il  avoir  un  génie  ù  prodi'gîeufemenc  fécond^ 


THE  447 

Nquc  fes  Pièces  forment  des  volumes  în  folîo.  Oa 
précend  qu'il  a  fait  près  de  fix  mille  Pièces  en 
tout  genre,  depuis  i;C4Jurquen  ij^y*  L'ufage 
des  Pièces  Italiennes  s'introduifit  enfuite  dans  les 
écoles  publiques.  Enfin  en  1616  ,  une  Troupe  d» 
Comédiens  Hollandois^  &  à  leur  imitation  une 
Troupe  de  Comédiens  Allemands  s'établirent ,  à 
Hambourg»  où  par  leuts  )eux ,  8c  par  leurs  Pièces, 
ils  changèrent  tellement  le  goût  des  Allemands  , 
que  la  Confrérie  des  Maures  Poètes  n'ofa  plus 
rcparottre.  Le  Dramatique  Allemand  eft  enco* 
re  aujourd'hui  dans  le  mauvais  goût  de  Tanciea 
Théâtre  HoUandois.  Rien  de  plus  affi:eux  8c  de 
plus  atroce,  que  le  fu jet  ordinaire  de  leurs  Pièces. 
Cependant  les  Speâateurs  fe  plai(ent  auflî  aux 
traduâions  qu*on  leur  repré(ente  de  quelques 
Pièces  Françoifes,  Italiennes ,  Efpagnoles,  ou  An- 
gloifes.  Les  Comédiens  ont  auiu  des  canevas  Ita- 
liens ,  traduits  en  leur  langue ,  &  qu'ils  jouent  à 
Pimpromptu  à  Timitation  des  Italiens.  Les  Co^ 
médiens  Allemands  font  ,  pour  l'ordinaire  »  les 
Auteurs  des  Pièces  nouvelles  qu'on  reprcfente  fur 
le  Théâtre.  Sî  un  particulier  en  compofoit  il  n*en 
reiireroit  aucun  honoraire  ,  &  feroit  obligé  d'e» 
faire  préfent  à  un  Afteur  ou  à  une  Aftrice.  Le 
Comédien  Afteur  ou  poflTeffèur  de  la  Pièce,  pré- 
levé >  lui  &  fes  héritiers  »  un  certain  droft  qui  lui 
appartient  toutes  les  fois  que  la  Pièce  fe  rcpré- 
fente*  On  n'imprime  point  les  Pièces  nouvelles; 
parce  que  Timpreffion  oteroit ,  fuivant  le  droit 
Germanique  ,  la  poffeffion  de  la  Pièce  aux  parti* 
culiers ,  pour  la  donner  au  public.  En  Allemagne  „ 
l'état  de  Coméditn  eft  honorable  -,  8c  cette  pro* 

Qiv 


*t48  THÉ 

icflion  n*eA  point  un  obftacle  pour  poïïéder  des 
charges  importances  dans  l*Entt. 

Théâtre  Hollandois.  Ce  Théâtre  doit  fon 
origine  à  une  aiTociacion  de  beaux  efprits  ^  pa« 
reille  à  celle  des  Troubadours  de  Provence.  Le 
Miroir  de  tjimourcftlzplvis  ancienne  Pièce  du 
Théâtre  Hollandois  :  elle  fut  imprimée  à  Har- 
lem en  t^^u  Dans  les  anciennes  Pièces  Dramati- 
ques >  on  repréfentoit  tout  natiirellement  :  dans 
une  de  ces  Pièces  ,  Aman  eft.  pendu  fur  la  Sec-  ^ 
ne  ,  &  Mardoché  fait  le  tour  du  Théâtre ,  mon- 
té fur  une  mule.  On   introduit  dans   unç  autre 
Pièce  ,  un  Prince  qui»  étant  condamné  à  mourir , 
cft  accompagné  de  deux  Prêtres  pour  leconfertèr, 
Tun  habillé  en  Evcque  i  Vautre  en  Cardinal.  Les 
Poètes  HoUandois ,  pour  fe  conformer  au  goût 
des  Speâateurs  qui  aiment  l'extraordinaire  &  le 
merveilleux  ,  ont  quelquefois  rempli  la  Scène 
de  chofes  extravagantes.  Dans  la  Tragédie  de 
Circé  ,  un  compagnon  d'UlyflTe  eft  amené  devant 
le  Tribunal  de  cette  Magicienne  ,  pour  être  con- 
damné. Le  Lion  eft  le  Préfident  ;   le  Singe  ,  le 
Greffier  î  l*Oifrs ,  le  Bourreau.  On  pend  le  mal- 
heureux fur  la  Scène;  &  fes  membres  tombent 
pièce  à  pièce  dans   un  puits  qui  eft  au-deflTous 
de  la  potence  ;  enfin  ,à  la  prière  d*Ulyflè,  Circé 
reffufcite  le  pendu ,  &  le  fait  fortir  fain  &  entier, 
du  puits. 

Les  HoUandois  ne  fontaffezpas  prévenus,  pour 
mettre  leurs  Comédies  à  côté  des  nôtres  ;  il  nen 
eft  pas  de  même  pour  le  genre  tragique  ;&  Louis 
Vondel  leur  paroît  aflcz  fort  f  pour  Toppcfer  à 
Corneille  Se  à  Racine  :  ils  difent  de  lui  comme 


/ 


'•  THÉ  .  149 

di'Hbmcre ,  que  dans  quelque  fiécle  qu*il  eût  vé- 
cu ,  il  eût  été  un  grand  Poctc  ;  que  fi  des  fa 
jeaiielTcîl  avoir,  par  des  études  ,  perfeâiionné  fes 
calens  ,  s'il  avoir  puifé  le  bon  goût  dans  les  four* 
ces  de  rantiqifité  >  s'il  avoic  vécu  dans  un  temfi 
&  chez  une  Nation  ou  la  Poéfie  ait  été  cultivée, 
il  auroit  égalé  ,  furpafTé  même  les  Anciens  &  les 
Modernes;  mais  il  monta  fur  le  Parnadè  ,  fans  le 
fecours  d'^cune  étude  5  Se  il  àvoit  près  de  trente 
ans  »  lorfqu'il  commença  à  apprendre  le  Latin  Se 
le  François.  Les  fruits  de  fa  Mufe  offrent ,  dans 
quelques  endroits ,  une  imagination  fi  noble  &  fi 
Poétique ,  qu  on  fouffte  de  le  voir  enfuite  tomber 
fouvent  dans  Fenflure  &  dans  la  balTefie.  Ses  Poé- 
fîes  ont  été  imprimées  en  neuf  volumes  ;  &' celles 
qui  orticnt  le  plus  le  recueil  »  font  les  deux  Tra- 
gédies de  la  deflruftion  de  Jérufalem  ,  &  de  la 
prife  d'Amfterdam  ,  dont  on  fera  peut-être  bien- 
,  aifc  d  avoir  une  idée. 

L'Empereur  Titus  &  le  Général  Lîbrarîus  pa- 
roiffent  dans  le  premier  Afte ,  pour  faire  l'éloge 
du  vainqueur  de  la  Judée.  Ce  n'eft  pas  le  Géné- 
ral qui  fe  charge    feul  de  louer  les  exploits  de 
fon  Maître  -,  Titus  prend^lui-même  le  foin  de  s'é- 
lever jufqu*au  nues.  Librarius  ajoute  quelques 
traits  à  l'image  que  l'Empereur  vient  de  tracer 
.  de  fon  propre  mérite  ;  '&  toute  la  Scène   n'eft 
•  qu'un  combat  entre  ces  deux  perfonnages ,  à  qui 
élèvera  le  plus  les  aftions  héroïques  de  Titus.  Par- 
mi les  Juifs  dont  on  entend  les  plaintes,  la  fille  de 
Sion  tiient  le  premier  rang  \  c'çfl:  une  grande  Prin- 
ceffè ,  efcortée  de  fes  Dames  d'honneur  ;  mais 
cUe  a  beau  pou^er  des  fanglots ,  elle  ne  fauroic 


.^ 


i;o  THÉ 

amollir  la  dirreté  barbare  de  Ton  vainquent .lllle 
veut  fe  cacher  dans  des  mafures  \  on  découvre  f* 
retraite  ;  &  on  la  force  de  fuivre  l'Empereur  pour 
fervir  d'ornement  à  fon  triomphé.  Simcon ,  Evc- 

-  que  de  Jcrufalçm  ,  qui  s'étoit  çnfuî  j  revient 
pour  voir  le  lieu  de  fa  réfidence.  Il  eft  pris  pour 
un  efpion  \  mais  il  didipe  les  ombrages  ,  en  dé- 
clarant qu'il  cft  de  la  SeÂe  paîftble  des  Chrétiens. 
Enfuîte,  il  déclame  contre  la  barbarie  des  vain- 
queurs. L'Ange  Gabriel  arrive  pourle  confoler; 
il  fait  voir  que  la  ruine  de  Jérufalem  >  fi  bien' 
méritée  par  les  Juifs  ,  avoir  été  prédite  par  les 
Prophètes  ;  &  il  étale  toutes  les  réflexions  qu'il 
faut  tirer  de  ce  funefte  événement. 

Le  fujet  delà  féconde  Tragédiç  cft  la  prijc 
Jt Amfitriam  ,  par  les  Partifans  de  Florent  V  ^ 

.  Comte  de  Hollande ,  tué  par  Gérard  de  Velfcn. 
Celui-ci  étoit  neveu  de  Gilbert  d'Amftel  ,  Sei- 
gneur de  cette  malheurcufe  Ville  ;  &il  avoît  en- 
trepris cet  aflàflîniat ,  parce  que  le  Comte  avoît 
violé  fa  femme.  C'eft  par-là  qu  Amfterdam   fut 

.enveloppée  dans  la  vengeance  qu*on  exerça  con* 
tre  le  meurtrier.  Cette  Ville  fut  prife  à  peu  près 
de  la  mcme^  manière  que  Tancjenne  Troye.  Les 
ennemis  ayant  fait  femblant  de  fe  retirer,  avoient 
abandonné  un  grand  vaifTeau  »  qui ,  fous  des  fa- 
gots, cachoit  leurs  meilleurs  Soldats.  Les  AfSé« 
geans  traînèrent  ce  bâtiment  dans  la  Ville  ;  on 
devine  le  refte  du  fujet.  Cet  événemerit  arrivé 
la  nuit  de  Noël ,  donne  à  l'Auteur  occafion  de 
répandre  9  à  fon  ordinaire ,  de  l'onâion  fur  le 
Théâtre  :  on  y  voit  des  Evêques  ,  des  Abbés  , 
des  AbbefTes ,  des  Moines ,  des  Religièufes»  qui 


THÉ  ijT 

parlent  toas  d'une  manière  digne  deléurProfcr- 
fian.  L'époufe  d'Amftel  met  Ion  habit  de  Di« 
manche  pour  aller  à  TEglife  :  on  chante  des 
Hymnes  propres  à  la  célébration   d'une  fête  fo- 
Icmnelle  ;  &  TEvêque  d'Ucreâ:  entonne  dévote- 
ment le  Cantique  de  Saint  Siméon  ,  mis  en  très- 
beaux  vers  Hollandois.  La  Ville  eft  au  pouvoir  de 
l'ennemi  qui  imite  la  barbarie  exercée  par  Pyr- 
rhus  dans  le  Palais  de  Priam.  Gilbert   fe  retire 
dans  une  forterefTe  ,   &  veut  faire  embarquer  fa 
femme  &  fes  enfans  pour  les  dérober  aux  in  fui- 
tes des  vainqueurs.  Cette  fidelle  époufe  ne  peut 
fe  réfoudre  à  quitter  Ton  mari;  elle  veut  lubir 
le  même  fort  ;  &  toutes  les  raifons  imaginables 
ne  lui  font  point  changer  de  réfolution.  Les  en- 
fans  fe  mettent  de  la  partie  ;  &  cette  tendre  con- 
teftation  ne  nniroit  pas ,  (i  T Archange  Gabriel  ne 
venoit  terminer  la  difpute.U  exhorte  cette  famille 
défolée  à  fe  foumettre  à  la  Providence  ,  &  '  à 
quitter  la  ville ,  pour  chercher   une  retraite  en 
Prude  ,  oà  il  lui  promet  un  bonheur  tranquille.  Il 
annonce  la  future  grandeur  d'Amfterdam ,  &  le 
changement  de  culte,  qui  doit  y  arriver  après 
qu'elle  aura  fecoué  la  tyrannie  Efpagnole. 

Vondel  9  né  Anabaptifte ,  avoit  embraflc ,  dans 
la  fuite ,  le  parti  des  Arminiens  ;  mais  dans  fa 
vieillcfle ,  il  fe  rangea  du  côté  de  TEglife  Ro- 
maine. Cette  conduite  fcandatifafesadmirateurs, 
même»  fur-tout  lor(icju*il  compofa  une  Tragé- 
die fur  la  Reine  Marie  d'Ecoffe  ,  dont  il  fait  une 
5ainte.  Dans  le  tems  que  fa  Mufe  étoit  encore 
Arminienne,  fe  Prince  Maurice  lui  fournit  un  au« 
tre  fujec  Théâtral ,  en  faifanc  mourir  fur  Tc^ 


f 


x$t  T  HE 

chaflaud  le  grand  Petifionnaire  Barnevelt.  L*Afl- 
teur  en  fit  une  Pièce  Allégorique,  fous  le  nom  de 
la  Mort  de  Palamcdefaujcment  accufé parUl^e. 
Axk  lieu  des  Prêtres  Grecs  ,  on  y  introduit  des  Mi- 
niftres  Hollandois  ;  &  Palamede  ^  qui  mourut 
jeune  ,  y  paroît  comme  un  vieillard ,  pour  mieux 
roiTembler  au  Penfionnaire.  Il  étale  d'abord  tous 
les  chefs  d'accufgtions  ,  dont  les  Grecs  le  char- 
gent injuftemcnt ,  &  prouve  ion  innocence  d'u* 
'  ne  manière  fort  étendue.  Mégère  évoque  des  en- 
fers Syfiphe  ,  un  des  A  gens  d'Ulyffc  »  le  mené 
dans  le  camp  des  Grecs,  &  le  porte  à  augmenter 
la  malice  &  la  rufe  dans  le  eceur  de  fon  pedt- 
fils.  Quoique  Syfiphe  traite  aflcz  ma!  la  DéeflTei 
en  lui  donnant  les  noms  de  Cochemar  &  àt  vieille 
forciere,  il  ne  lai  (le  pas  que  de  lui  obéir.  Il  en- 
tre dans  la  tente  d'Ulyflè,  &  lui  infpîre  la  fraude 
qui  doit  caufer  la  perte  de  Palamede.  Le  refte  de 
VKQte  &  les  trois  fui  vans  font  employés  à  inftruire 
le  procès  de  TAccufé  ;  &  on  le  condamne  fur  une 
faufTe  lettre  de  Priam,&fur  un  cafque  rempli  d'or, 
enterré  par  Ulyffè  dans  la  tente  de  ce  Prince  îh- 
nocenç.  Enfin ,  un  Courier  vient  annoncer  fa 
mort  \  on  en  décrit  toutes  les  particularités  :  on 
en  demande  la  vengeance  à  Neptune.  Le  Dieu 
paroit ,  prédit  les  malheurs  qui  doivent  arriver 
a  tous  ceux  qui  ont  confpiré  contre  Palamede. 
Cette  Pièce  irrita  le  Prince  Maurice  de  Na0àu,inf-    ' 
tîgateur  de  ce  meurtre  ;  on  voulut  faire  le  pro-    j 
ces  à  l'Anteur  ;  mais  il  en  fut  quitte  pour  une 
amende.  Toutes  fes  Tragédies  pèchent  du  côté 
dies  régies  &  du  plan. 

En  1^20  >  un  certain  Pierre  Corneille  Hoolf» 


THÉ  tsi 

donna  une  forme  plus  régulier^  au  Théâtre  Hol- 
landofs,  tandis  qu'en  France  un  autre  Pierre  Cor- 
neil  travailloic  auflî  »  mais  avec  plus  de  fuccès» 
à  la  gloire  de  la  Scène  Françoife  :  depuis  »  les 
HoUandois  ont  goûté  les  Pièces  Dramatiques  de 
nos  meilleurs  Auteurs  en  ce  genre*  Les  Adeurs 
de  ce  pays  font  prefque  tous  des  Bourgeois  &  des 
Bourgeoifes  :  6c  cd   qui  paroîtra  peut-être  ici 
bien  finguliei  y  c*eft  qu'une  Âârice  efl:  obligée 
de  veiller  à  fa  réputation  ,  parce  que  autrement 
tes  autres  Comédiens  ne  voudroient  plus  jouer 
avec  elle.  Le  Théâtre  d'Amfterdam  paflè  pour  le 
plus  beau  de  TEurope. 

On  s'eft  un  peu  étendu  fur  ce  Théâtre,  parce 
que  c'eft  un  des  moins  connus. 

Théâtre  Japônois.  Les  Pièces  de  Théâtre ,  au  Ja- 
pon ,  les  chants ,  les  danfes ,  font  des  Speûacles 
dont  la  Nation  eft  fort  avide  :  loin  de  les  con- 
damner,  tomme  parmi  nous  ,  la  Religion  du 
pays  les  autorife  &   les  confacre.  Cependant  y 
quoique  ces    diverti  flemens    faffent  partie  4ef 
Fêtes  célébrées  à  l'honneur  des  Divinités  ,  les 
mœurs   dépravées    des  Comédiens  ne  rendent 
pas  leur  profeflîon  plus  honorable  qu  en  Fran- 
ce. Quant  au  Théâtre ,  on  y  voit  des  décorations 
&  des  machines  furprenantes ,  jointesa  unemu- 
fique  bizarre  ,  compofée  de  flûtes ,  de  tambours, 
de  cymbales  ,  &  de  groffès  cloches  5  ce  qui  for- 
me un  charivari ,  qui  ne  peut  être  agréable  qu'à 
des  oreilles  Japonnoifes.  Ces  peuples  ont  cela 
de  particulier ,  qu  on  y  régie  le  chant  fur  la 
danfe  »  &  non  la  danfe  lur  la  mufique.  A  Tégard 


2;+  THÉ 

des  machines  ,  il  faut  avouer  qu'après  les  Chh 
nois»  nul  peuple  ne  les  entend  auifi-bien  que 
ces  lufulaires  ;  nos  décorateurs  d'Opéra  au« 
roient  befoin  d*y  venir  prendre  des  le^ns  :  on 
leur  apprendroit  à  faire  paroîcre  des  Géants  monf* 
crueux ,  des  montagnes  ambulantes ,  des  villes 
peuplés  &  animées  ,  des  fontaines  Taillantes,  & 
mille  autres  objets  que  nous  n'imitons  que  fur 
la  toile. 

Ces  décorations  ne  font  pas  négliger  le  plaifîr 
4e  Tefprit  &  de  Toreille.  Les  Japonois  ont  des 
Comédies  dont  ils  ne  font  pas  moins  charmés  que 
nous  des  nôtres  i  les  fujets  en  font  tirés  de  leurs 
Hiftoires-  On  y  repréfente  les  aventures  de  leurs 
Dieux,  &  quelquefois  leurs  intrigues  amoureufes. 
Les  genres  tragique ,  comique ,  lyrique  &  panto« 
mimique  ,  fe  trouvent  ordinairement  mêlés  dans 
une  longue  fuite  de  rôles.  Les  ouvrages  fontdiftri- 
bues  comme  les  nôtres  ,  en  Scènes  &  en  Aùcs. 
Un  Prologue  en  expofé  le  plan  ;  mais  fans  toucher 
4u  dénouement  qui  doit  toujours  caufer  de  la 
furprife.  Les  intermèdes  font  des  Ballets  ^  ou  des 
farces  bouflonnes  ;  mais  dans  les  Tragédies  & 
les  Comédies  ,  tout  eft  rapporté  à  la  morale.  Le 
ftyle  des  premières  a  de  Temphafe  &  de  Téner- 
gie  ;  &  elles  roulent  toujours  fur  des  aâions 
héroïques.  Les  mêmes  Scènes  ne  doivent  pas  être 
répétées  d'une  année  à  l'autre.  Les  Adeurs  font 
déjeunes  garçons  ,  choifis  parmi  les  babitans  » 
qui  font  la  ciépenfe  du  Speûacle>car  chaque  quar- 
tier  de  la  ville  la  fait,  à  fon  tour,  une  fois  ou  deux 
dans  Tannée.  Les  Aârices  font  des  filles  que  Ton 
prend  dans  les  lieux  de  débauche. 


THE  2SS 

Ceft  mie  chofe  aifez  curieufe  ,  âne  la  manière 
donc  ceux  qui  doivent  donner  la  ComAie  » 
conduifenCy  comme  en  proceffîon ,  les  Aâeurs  & 
les  machines.  On  voir  d'abord  ,  fous  uA  daiç 
ibrr  riche  ^   un  large  bouclier  >  fur  lequel   e(l 
'  écrit  en  gros  caraâère  le  nom  de  ta  rue  qui  fair , 
ce  jour-la  «  les  firais  du  SpeAacle.  Il  eft  accom- 
pagné d*une  mufique  bruyante  $  qui  attire  un^ 
foule  de  peuple  des  lieux  voifins  &  qui  eft  fuivie 
des  décorations  &  de  tout  Tappareil  Théâtral. 
Ce  qu'il  y  a  de  plus  lourd  eft  porté  par  des 
hommes  à  gages  ,  lerefte  par  des  en  fans  propre*- 
ment  vêtus.  Les  Aâeurs  viennent  enfuite  »  Se 
après  eux  tous  les  habitant  du  quartier ,  eu'habit 
de  cérémonie.  La  marche  eft  fermée  par  une 
multitude  de  gens  du  bas  ordre  >  qui  portent 
des  bancàvou  des  nattes  f  &  qui  vont  deux  à 
deux. 

Comme  les  Speâacles  fe  donnent  aux  gran* 
des  fèces  ,  &c  quefouvent  ils  font  partie  du  culte, 
religieux  ,  lesPrccres  occupent  toujours  les  pre- 
miers rangs.  Ces  ademblées  fe  tiennent  dans  le 
voifinage  des  Temples ,  ou  dans  les  Temples 
même ,  quani  ils  font  alTez  vaftes.  Vis*à«vis  du 
Clergé ,  font  aflis  le  Gouverneur  ,  leurs  Officiers 
&  leurs  Gardes.  Le  devoir  de  ces  derniers  eft  de 
bire  ranger  la  populace. 

Une  fête  remarquable  eft  celle  que  célèbre 
chaque  ville  à  Thonneur  de  fon  Pacron.  Elle 
commence  de  grand  macin  par  une  Proceffion 
général^  »  4*^^  craverfe  les  principales  rues  ,  fe 
rend  da"*  ^^  Temple ,  &  de-là  dans  la  place  def- 
Qnéc  à  ^^  reprélentatîoos  de  cous  les  genres. 


2><     _  THÉ 

On  voit  d'abord  arriver  huit  jeunes  filles  dl-» 
v#femenc  hàbillccs ,  jqui  portent  à  la  main  des 
■  fleurs  &  un  éventail.  Elles  fom  relevées  par  deux 
Tieliles  matrones ,  qui  paroiiTent  dans  un  autre 
hal^illement. 

La  Scène  teprcfente  enfuite  un  grand  jardin 
émaillé  de  fleurs  ,  &  au  milieu  une  cabane  ruf- 
tique»  d'où  Ibrtenc  à  la  fois  huit  autres  filles  vê- 
tues de  btanc»  qui  exécutent  de  nouvelles  dan- 
fes.  L'arrivée  de  huit  chars  de  triomphe,  traînés 
par  de  jeunes  garçons  mis  galamment ,  fuccéde 
à  cette  décoration.  Ces  chars  portent  des  arbres 
de  différentes  efpcce  9  une  colline  couverte  de 
verdure  y  un  épaKTe  forêt,  au  milieu  de  laquelle 
cftun.tygre  endormi  ,  une  baleine  à  .derni- 
cachée  dans  les  eaux  ,  &  plufieurs 'autres  figures 
de  grandeur  nanirellç. 

On  voit  paroîtrc  à  kùr  fuite  une  montagne 
mobile  ,  une  fontaine  environnée  d'arbres ,  un 
tonneau,  &  enân  une  maifon,  qui  fait  place  à 
une  danfe  de  deux  géants  ;  un  troifiemc  fort  de 
la  montagne  ,  armé  d'une  longue  épée,  &  fuivi 
de  fept  Chinois ,  qui  entrent  rn  lice  avec  ces 
colofles.  Le  combat  fini  ,  un  de  ces  géans  met 
en  pièces  le  itonneau  où  eft  enfermé  un  jeune 
garçon,  qui  récite  un  difcours  avec  autant  d'é- 
loquence que  de  grâces  :  il  danfe  enfuite  avec 
le  géant  •  tandis  que  trois  finges  fortant  de  la 
fontaine  ,  avec  des  têtes  de  poifiôhs ,  fautent  au- 
tour d'eux  ,  en  les  contrefaifani.  Les  autres  dé- 
corationsqui  paroiffent  fucceffivement ,  font  un  1P 
arc  de.triomphe  à  la  Chinoife  ,  une  maifon  de 
campagne  ^Iç  train  d'un  Roi  du  Japon  qui 

voyrfgc. 


T  H  fe  tsi 

VQVftg^  9  un  puits  avec  tous  tés  inftrurtiem  né^ 
celTaires  pour  un  încetidiej  une  montagne  coU'- 
verte  de  neige  ?  le  tout  mêlé  d*  Aâeur^ ,  de  Oair 
feurs^  de  Pantomiities. 

Théâtre  Indifn*  L'établidemenf  de  ta  Foi  Chré^^ 
tienne  dans  les  Indes .  étoit  le  Ai'ct  d'un  Ballet 
que  donnèrent  les  Jéfuîtes  Portugais    àGoa, 
exécute  par  de  jeunes.  Indiens  que.  ces  Pères 
avoient  baptîfés  &  inftruîts.  LaprcnuCiC  £4itrée 
fe  fit  par  un  MaîtriàiDanfer  feul  ^  qui  s'en  tira 
allez  bien  pour  un  .ppitqg^is.  Les  autres  Dan  leur  J 
étoient  habillés  confbrnjicment  à  leur  rôle,  mais 
fans  mafque,  &  avoient  tous  une  couronne  lur 
la  tcte.  L'Entrée  ,  qui.  fittonnoitre  le  lujet  du 
Ballet ,  étoit  de  quinzeperfonnes ,  dunt  les  unes 
porcoient  différentes  piécçj d'une  colonne  orilee, 
qu'il? reîoignoient.enfemble,  pour  lareiabtvr  Se 
la  drefler  ;  les  aigres  J^ypieu  des  guirlande»,  de 
fleurs  ,  dont  ils  onvoi.erit  U  colonne>  quandon 
Tavoît  rétablie.'^. pour.  ,de  cette  Cplpnne,  oa 
voyoit  une  fleUr  qui;S-ouyrpit  d'elle  même  5,  Se 
lai  (Toit  appercevoTv.tïftc  Im^gede  la  Yiefg©,te, 
nant  entre  Tes  t)«t%ji-6nfent  J^^"5.  R^^(ieurs;Jets- 
dVau  de  fenteur  fortoiejpc  en  méfiée  teQ|$  ,  com« 
.  me  autant'  de  fontaines»  de  toutes  tes;  parties  de 
la  colonne^  &  répand9.tenritne  odeur  ex>iui|ç  dans 
toute  la  falle.  Cetre  E^cré^  étoit  fuiyie  de  douze 
Jeunes  Indiens  quf îouoient  chacun-dun  inftru- 
menç  différent    Des  Miiiifques  uia^îju^s  dan- 
foient  en  fuite  aux  caAagnectes.  q»ii  fépo^i^latenc 
k  l^  mufique  avecJa  plus  grande  juftelTq^  JUt$ 
àomrne  feul  yeuait^aiési  il  étoitLféW  Jihé^^ 
Tome  m.  K 


tjS  T  E  fe 

^  oué  à  PErpagtiel  \  &  tout  crâivttr  de  ffidl  dV)}-» 
ieauxyavec  des  mines  &  de  atrirudes  baufibnhes) 
c'écoit.  comme  la  farce  de  ce  Ballet.  La  Pièce  fi* 
ni  (Toit  par  une  Encrée  de  douée  petits  gardons»  ba- 
billes en  (inges ,  &  par  une  mufique  à  la  Pottu-» 
.    gaife.'  Les  Jéfuites  donnoieut  de  tems  en  tetns 
i    de  ces  iortes  de  ditertiiTemens  >  tant  pour  attirer 
.    les  Idolâtres  à  la  Religion  Chrétienne,  que  pour 
amufer  &  récréer  les  en&tis  après  leurs  études* 

Th£at«.ê  Italien.  Les  Théâtres  eh  Italie  emcom^ 
tnunément  quatre  ratigs  die  loges  »  ouure  unau* 
tre  rang  qui  fait  renceinte  du  ratterrç.  On  voit 
même  à  Venife  uii  Thé&tre*à  fepc  rangs  de  loges. 
Celui  de  Parme  nV-ji^olnt  déloges  ,  mais  feule- 
ment des  gradins  ett'* Amphithéâtre.  A  Vcûife, 
on  peut  ai^r  mai^^é-*  aiii  Speâacle.  11  y  a  otdi- 
nairerliént  dan^  ceete  Vttlè  huit  Théâtres  ouverts  i 
quatre  pour  les  Comédies*^  >  &  quatre  pour  \ti 
Opcrà.   Lé  Pàrteite  eft^J^ôû  refpe^é  dans  ce 

1>ays.  L^Speélacles,  datis  prfefque  toutes  les  vil- 
es d*Itâli^  ,  font  tûnfïûlru^ux  ;  les  Italiens'  crient 
•   deftpwtes  leurs  forces  vlvd\,  lorfque  le  Poète  ou 

-  les  Aâeùr^  tes  ont  cotitènfés-î  fi^cieftrte  contrai* 
^  rcr»  ils"  drieïit  t/ii<A^>ijrf^/'etif accablant  quetqae- 
f .  foistes  A^ursd*in)tires^5  fotivent  môihfc  teuria* 
:    dignmiofl  Va  pki^:k>!iir  A^  Gênes  ;  à  Lue<|Ues>  a 

Florehce,  il  y  a  pliô'de  police,  &  par  cbnfé- 

'    quenrjillis  de  décence  dans  \t%  Speâacie^  Dans 

•     pludètfrs  villes,  dfi  repté(^nt^  la  Cèrriédîè^ea 

f>iéin^jdiir  ,  alors  tes  Spèâacïes  font  j>ltis  thui' 

quilles.  A  Rome  les  femniet»  lie  môttténc  p^inc 

-  filrk Théâtre»  (kpitis lai^ défeûfe  ^iievû^ feofuc 

:\'  '  ^  ■..-.■ 


.  i^ce  pat  Innocenc  XI  ;  iiiai^  lëilts  foies  font 
remplis  par  de  jeunes  garçons ,  qui  eu  preri.ienc 
les  habiilemais.   La  Comcdie  eue   eu    itaiie  ^ 
connue  ailleurs     u  e  origine  trcs-gro.iiere.  -idé 
coiidftoit  d'abord' dans  des  farces  au  li  iniipides 
qu'ind  centesquonreprelenioicdeplaceenp  acei 
.  à  ces  farces  iucccderent  les  Comcaies  de  U  Fai'^ 
npn  >  qui  fureuc  jouées  à  Rome  ,  iur  la  hn  dut 
Xitl^  uécle.  Ces  Comédies  pveufes  ecoienc  queU 
quefois  acconlpagnces  de  i^iéces  l^rofanes  »    ii- 
tencieufes  &  tÀal  conduites  »  &  encore  piu^  mal 
dialoguéés.  Bib^ena  ,  Marchiavel  ,  l'Anolle,  ont 
mieux  conduit  la  fable  de  leurs  Pièces  ;  mais  il^ 
femblent  s'êtr6  modelés  ittC;.les  anciens  Aâeurs 
pour  la  Ucence  qui  régne  dans  l'aâioii  &  dans 
les  Dialogues  de' leurs  Comédies.  Enfin  des  per- 
fonties  d^efprit  &  de  goût ,  oppolerentaLcetabusi 
du  Théâtre  Italien  ,  des  traduirions  de  Corneille 
Bc  de  Racine ,  &  des  Pièces  imitées  de  nos  meil- 
leurs  Auteurs  ;  d'autres  travaillèrent  dans  le  goûc 
des  anciens  Poètes  dt  la  Grèce  &  de  Rome.  Il  y 
à  un  genre  fîngulier  de  Comédié$  ,   que  nous 
avons  reçu  en  France  ^  &  qiii  e(l   allez  en  vogue 
en  Italie;  céd  uneerpcce  d'iiitrigue  »  mile  ent 
adion  9  niais  dont  les  Dialogues  (ont  remplis  fur 
le  champ  >  &  comme  à  l'impromptu  »   par   le$ 
Aâeurs  ;  cette  efpéce  de  Comédie  tire  fon  pHn-- 
tipal  niérite  de  plufieurs  rôles  boufIx>n$  .  qui  loi 
font  enentieis ,  de  de  renioiiement  qu  *  en  fait 
i'ame.  Cett  èil  Italie  qu  eft  le  véritab  j  règne  dd 
l'Operà  »  puifqu  il  y  a  eii  des  lems  oïl  Ton  eri  à 
joues  tous  les  jodrs  fur  (îx  Théâtres  à  la  fois.  Lé 
premier  Opéra  #  iuivaai;  Mi  Ricoboni|  p«ti:ttt  eil 

Ri) 


le 


k«d  T  H  fi 

•  i^j7  à  Vcnife.  Autrefois  on  repréfentoîc  ce 
Speftacle  avec  un  fuperbe  appareil  de  machines 
&  de  décorations  -,  mais  les  machines  font  au- 
jourd'hui négligées  dans  ce  pays;  &  tout  Tart  s'c- 
puife  en  décorations. 

Théatrb  Peu  s  an.  Les  Perfâns  ont,  en  géné- 
ral 5  un  goiït  très-décidé  pour  les  Speâades.  Il 
n'cft  pas  de  Gouverneur  Un  peu  confidérable , 
lui  n'ait  fes  Lutrcufs  ,  fes  Muficiens  ,  fes  Dan- 
eufes.  Les  premiers  font  encore  ce  qu'iis  étoien 
chez  les  Grecs  9  excepte  tju  ils  ne  s'exercent  qu'à 
la  Lutte»  Les  Muficiens  &  les  Danfeufes  occupent 
les  Théâtres.  Tout  s*y  chante  comme  dans  nos 
Opéra  v  &  ce  qui  rend  Kanalogie  encore  plus  mar- 
quée ,  te  danfe  y  eft  réuniclau  chant  5  la  galan- 
terie eft  l'apanage  des  Danfeufes  :  mais  un  Fran- 
çois chercheroit  vainement  une  Armide  fur  la 
Scène  Orientale.  Les  Drames  Afiatiques  ne  con- 
ï^ftent  que  dans  des  peintures  lafcives  de  l'A- 
mour 6c  de  fes  plaifirs  les  plus  immodérés.  Les 
Adrices,  pour  l'ordinaire,  le  furpaffènt  dans  ces 
defcrjpttons.  Leur  danfe  n'eft  ni  moins  expreffi- 
vc  ,  ni  moins  indécente  ;  elles  y  joignent  une 
légèreté  extraordinaire  ,  une  volubilité ,  une  va- 
riéfé  dans  leurs  mouvemens  »  qui  étonne.  La 
danfe  n'eft  pratiquée  que  par  elles  dans  toute  la 
Pièce;  bn  y  regarde  cet  exercice  comme in-r 
ûine. 

TnÉAtuB  PÉRUVIEN.  Chez  les  célèbres Incas^ 
au  Pérou  ,  on  repréfentoit ,  aux  jours  de  Fêtes  » 
des  Tragédies  &  des  Comédies  dans  les  formes , 


THÊ  i*r* 

■  en  les  entremêlant  f  Intermèdes  ,  qtiî  n*)ivoieat 

rien  de  bas  ni  cU  rem  pane.  Les  fujets  desTragé- 
dies,  ctoiem  les  exploits  &  les  viâoiresdeleurs  ' 
Rois.  8c  de  leurs  Héros  ;  ceux  ,  au  contraire ,  de& 
Comédies  fe  tiroient  de  l'agriculture ,  8c  des  ac« 
ions  les  plus  communes  de  la.  vie  \  le  tout  aflai-* 
(bni\é  de: Sentences  pleines  jàt  fens  de  de  gravi^. 

Th'Éa^tre  Rus^&e.  Le  dernier  Jour  de  Tannée 

on  donne  ^  en  Sibérie  »  un  Spejftacle  ,  dont  le 

but  eft  de^appeller  l'idée  de  la  mort,  &  dont  le 

motif  principat ,  dans  ceux  qui  y  jouent ,  eft  de 

gagner  quel^u*a^ent.  9»  Nous  vîmes  tout  *à  coup, 

•  dit  un>  Voyagent ,  en^r  dans  notre  chambra, 

»  une  troupe  de  Mafques.  L*un  d^eui  «  habillé  de 

«blanc  ,  tenoit  unefaulx  «qu'il  aiguifoit  avec  un 

»  morceau  de  bois  ;  il  vint  droit  à  moi ,  meme- 

» naç» avec  fâ  fouit  ,  &  médit  :   Chrift  veut 

»aue  ru  meure.  Parmi  les-aurres  Mafques ,  Tu» 

»  ctoit  le  Diable»  &  Taurre  la  Mort  5  quelques-uns, 

;  »  des  Mu(îciên8  >  &  d'autres  ,  des  Hommes ,  des 

•  Femmes  quidanfoienrauv-for^  des  inftrumen^. 

«La  Mort. &  he Diable  les.regardoient,  en  di- 

»•  fane^:  ces  gens-là^  feront  bientôt,  en  notre  pou- 

«  voir.  ConwneceSpeétacle  ne  nous  amufoit  pas, 

«  nous  donnâmes  nien  vke  à  la  Mort  de  quoi 

»  boire  à  notre  fant^;  &  ^oute  h  comp^guîe  prie 

«congé  de  nous *sb. 

Pâques  &  les  autres  grandes  Pc  tes,  oiY  les  Théâ- 
tres font  fermés  en  Europe  ,  font  proprement  lei 
fours  de  Spedacles  en  Sibérie.  Pour  donner  une 
idée  dfe  ce  qu*^ori  y  Joue  .  je  rapporterai  une  courte 
laalyfe  à'me  de  ces  repréfentations  ThéâtrabeK 


Ml  THt: 

On  y^  rcc«nnoîtfa  nos  anciens  Myjleus  ,  nos 
•  anciennes  Moralités   \  Se  Ton   conclura    qu'en 
Sibérie    ,     l'art    Draipatique     n'eft    prccifé- 
pnent    que    cç    qi)*U   était    en   France    il   y    4 
qpaire  fiécles    Le  pircmier  Aéte  s'ouvre  par  des 
f  liants  :  un  pettt  garçon  fe  prcfente  enfuitc  ,  & 
vient  fouhaiter  une  bonne  Fête  aux  Speftateurs. 
Vt)  autre   habillé  comme  on  nous  peint  le   Dia- 
ble .  fait  inarch  r  devant  lui  un  vieillard  ,    qui 
lui  représente  la  foiblede  de  fon  âge   L'Efprit 
infernal  fait  mille  efpiégleries  ,  lui ^met  autour 
4u  çou  un  (erpçpt  empaillé ,  qui  tient  unepom* 
.  fne  dans  fa  gvcqle  \  &  le  vieil  Adam  tombe  à 
fes  pîed$  9  lans   coH«pi  (Tance  &c   fans  vie.  La 
Wort  entrç  ,  unç  fawlx  à  la  main  ,  &  Te  prépare 
fi  enlever  le,  cadavre    le  petit  Diable  s'y  oppofe; 
pais  J.  C   ,  une  Croix  d'une  main  ,  &  de  l'au- 
tre une  Couronne  ,  oblige  TElprit  infernal  à s'çn* 
fuir.  La  vertu  de  la  Croix  donne  au  vieil  Adam 
yne  nouvelle  viç,  Jçfus-C  hrift  le  fait  lever ,  lui 
înet  fur  la  tête  la  Couronne  ;  &  le  vieillard  tranf- 
portc  deîoie  ,  lui  témoigne  fa  reconnoiflance  V 
le  Saviveur  bi  dit  de  le  fuivre  dans  le  Ciel;  ils 
difparoiflentrun  &Tautre  Dans  TAde  fuivant , 
çn  joue  les  dix  Commandetnens  de  Dieu  ;  & 
dans  le  troifiéme  ,  le  Baptême.  Ici   un  homme 
armé,  reprçfentant  un  Seigneur  Tartare  ,  vante 
la  bravoure  avec  fanfaronnade.  Deux  Chrétiens, 
fans  a.rmçs  &  demi  nuds ,  s*approchant  de  lui , 
If  dépouillent  de  fes  habits  ,  font  apporter  une 
Çùvç  ,,lç  jettent  dedans,  Tarrofantde  trois  ou 
quatre,  feau^  d'eau -,  le  font  renoncer  à  fes  vê- 
çeoiiçî^  ,  à  fesarn^s,^  à  tout  ce  qu'il  pofTcde* 


THÉ 


^«f. 


Voîlà  Fimage  &  le  Symbole  du  Baptême.  On  fait 
cnlaice  quelques  bouffonneries  ;  &  le  SpecSkacIe 
finit  comme  il  a  commencé  ;  c'eft^à-dirc  >  qu© 
le  Diable ,  le  vieil  Adam,  la  Mort,  Jefus-Chrift, 
reparoifTem  fur  la  Scène  ,  &  un  petit  Garçon 
vient  prononcer  un  difcours,  fuivi  dechanrs.Tou- 
res  ces  Pièces  font  verfifiées  5  &  les  Jeunes  gens , 
qui  les  débitent ,  le  font  avec  une  aiTurance  éton- 
nante. Ce  font  les  Prêtres  qui  préfî4cnt  à  ces  JeuXf 
&  qui  exercent  les  Aâeurs. 

L'Impératrice  Etifabeth  fit  condruire  à  Mof- 
toxL  U  première  Salle  d'Opéra  5  elle  eft  trcs-vafte, 
iç  peur  contenir  cinq  mille  Speâateurs.  Peu  de 
tems  après ,  on  donna  ,  pour  la  preiniere  fois,  à 
Pétersbourg,  un  Opéra  en  tangue  Rufle  L'Auteur 
it$  Paroles  ,  TAuteur  de  la  Mufîque  ,  les  Aftcura 
&  les  Adkrices  étoi^nt  tous  de  la  Nation.  Ce  phé-' 
pomèn?  &t  fuivi  d'un  plus  remarquable  encore  par 
fa  fingularité  ;  c'étoit  une  MuGque  deChaflè,  qui 
parfongoât&  fon  exécution ,  fe  diftingne  dç 
foutes  les  autrea  n\u(îques  de  ce  genre  en  Eu-^ 
lope. 

Catherine  II ,  ^tant  moiilée  fur  le  Trône  ,  ap- 
pefla  à  fa  Cour  le  fameux  Balthafar  Galuppi, 
furnommé  BurancHe  ,  Maître  de  Mufique  de  U 
Chapelle  de  Saint  Marc ,  à  Venife ,  un  des  plus 
célèbres  Compoiîteurs  dç  Tltalia  moderne*  Sa 
JJidone  AHandonoicL  eut  le  plus  grand  fuccès. 
Après  la  première  repréfentation»  Tlmpératrice  . 
remît  elle  -  mcme  à  l'Auteur  une  mag^nifique, 
bocte,  remplie  de  pièces  d'or,  A  Galuppi  a  fuc^ 
.  ççdç  Tctmafo-Traetra ,  Aftiftç  Napolitain  ,  noft 

.      Riv 


4(^4  THE 

moins  ccicbre  ;  de  forte  que  TOpcra  de  Pctcrf- 
bourg  eft  aU)Ourd'hui  un  des  plus  brilUius  de 
TEuropc. 

THÉByiliJE^  X  la  )  ou  les  Frerts  Ennemis  ,  Tragédie  de 

tiu   '.ne  .   1^04, 

• 

Racine  débuta,  par  les  Frères  Ennemis  >  qu*il  corn- 
pola  2  la  fbiliciurion  de  Molière»  Quoique  fort  éloi- 
gné de  la  pc^fedion  des  autres  pièces  du  même 
Auteur,  te  début  fut  un  heureux  préfage  de  ce  que  ce 
Poète  fe-oit  un  jour.  Déjà  les  rôles  de  jfocafte  ^  d'Anti- 
gone  annonv^'oienc  les  T-agcJies  d'Aniromaque  &  de  Bé- 
rénice Dcià  l'on  croyoit  voir  Néron  dans  Etéo.lc  .  de 
d^t-3  Pplini^c Mltridate.  La  l hé^^uide  n'eft  donc  point  le 
foi'jle  eflai  J'un  Aurcur  o^-imaire;  c'eft  le' germe  des 
plus  rares  talens;  c^ell  Taurore  du  plus  beau  jour. 

2HEMIRE ,  Pahrale  en  un  AÛe^i^éiée  d'arïmes^fcirM. 
bedaine  »  muftque  de  M*  Duny  «  aux  Italiens  «  1 770. 

Le  fujet  de  cette  Paftorale  eft  tiré  d*une  Egloque  de 
Fonteneiles.  Le  berger  Paiémon  ,  père  de  Thémire  ,  dc- 
/ire  que  fa  fille  lui   faffe  Taveu   de  Ton  inclination   four 
un  berger  ;   mai*  Thémire  détourne   toujours  les  que(^ 
tion»  de  (on  père.  Timante  ,  jeune  berger ,  aime  pafïîon- 
nément  Thém.re ,  &  veut  lui  déclarer  Ion  amour.  Thé- 
mire ne  demande  que  de  Tarnîtié ,   &  oblige  même  le 
berger  de  furer  •  en   répétant  l<-  ferment  qu'elle  lui  dit , 
de  n*étre  fcnfîble  qu'à  ramitié.  Timante  eft  affligé  de  Tin- 
diftércncc  de  ia  maitrefîc  ;  il  revç  à  Tes  oeines  ;mais  Pa- 
lémon  le  con(^le  ,  &  lui  con  cille  ic  feindre  d*aimer 
J)oris  âr  de  vouloir  Tépoufcr.  Le  pe're  le  fait  cacher,  & 
apprcndà  Tafille  le  préten  iu  mariage  El'e  eft  in^uiette , 
•  fait  beaucoup  de  queftioas  auxquellei  Palémon  feint  i 
^n  tour  de  ne  vouloir  pas  '•épon  Ire  Timante  «  enchanté 
de  la  rendre  inquiétude  de  (on  aminte  ,  paroit  &  déclare 
qii^il  ne  veut  aimer  qu'elle. Thémire,  malgré  fon  ferment  > 
lui  donne  fon  cœ.^r  &  fa  jsain. 


THE  a6j 

THEMfSTOCLE^  Tragédie  de  Dutjery  16^7. 

Thémîftocle  banni  de  fa  patrie»  trouve  un  afyle  auprès 
du  Rot  de  Per(e  ;  mais  il  éprouve  une  Hiite  de  perfécu- 
tiens  de  la  part  de  Maindane ,  fœur  du  Roi  «  8c  d'Artabaze 
(on  premier  Mîniftre ,  qui ,  de  Ces  proteÂeurs ,  devien- 
nent Ces  plus  cruels  ennemis,  &  conspirent  en(^mble  Q 
perte:  Ce  n*efl  pas  encore  là  tout  fon  milheur;  il  aime 
ralmts  ,  fille  de  Mandane ,  &  Aftaba^e  e(l  Ton  Rival. 
Thémilloclefaffuré  Hir  la  vertu  5c  Hir  Con  irinocence>mé« 
pri&  Ces  ennemis  y  &  néglige  les  confeils  de  Rt>xane  ,con* 
ndente  de  Mandane»  Cette  Roxane  e(l  d*un  caraderc 
nouveau  ,  &  bien  (in^ulier  :  confidente  des  amours  de 
Palmis  Se  de  Thémiftocle  ,  fans  efpoir  de  toucher  le 
c«ur  de  ce  dernier  qu'elle  aime  ;  /ans  of^r  feulement 
lui  déclarer  Ces  (êntimens  ,  elle  ne  Ce  rebute  pour- 
tant point ,  8r  ne  cefle  He  le  (èrvir  ,  raverciiFanc 
4e  tout  ce  qui  Ce  trame  contre  lui.  Malgré  la  h  line  S:  les 
'pourftiites  de  Mandant  &  d'Artabaze  y  Tliémidoclc  plai- 
de fa  caulè  devant  le  Roi,  8c  le  juftifie  des  crimes  qu'on 
hi  impute*  Xercès  lui  rend  toute  fbn  amitié  ,  8c  veut  9 
pourlerécompcnfer,runir avec  Palmis.  Mandine  n^ofant 
s*oppofer  ouvertement  à  la  volonté  du  Roi,  tache  de  U 
traverfèr  par  le  moyen  d* Artabazc;  ce  coup ,  lui  dit-«lle  ^ 
t5 regarde  plus  que  nfioi>  Pa**  bonheur  poir  Thémiftocle 9 
un  nouveau  /caprice  de  Mandane  rompt  Con  union 
avec  Artabazc  ^  le  fauve  de  cette  perfécution  ; 
mais  c*eil  pour  Texpofer  à  une  nouvelle  ^  d'autant  piu; 
violente,  qu'elle  ed  voilée  des  apparences  de  Tamitié.  Le 
Roi,  non  content  de  lui  accorder  la  Princeffc  ,  veut  lé 
«cnger  de  Ces  ingrats  Concitoyens  ,&  l'engager  i  p^fTet 
en  Oréce  à  la  tête  d'une  formidable  armée.  Palmis 
emplc^e  tout  le  pouvoir  qu'elle  a  fur  fbn  cœur,-pour  faire 
fiiccomber  fa  vertu  ;  il  eh  plus  |iifé  k  Themiibcle  de  Te 
.<léfendre  des  pièges  de  l'artificieux  Arf  abaze,  que  des  em« 
prt'iremens  8c  des  reproches  de  (a  maitreiïe:  fa  réj^o.ife  au 
Hoi  de  Perfe  cft  en  même  tems  belle,  fefpedueu(c  ,  «c 
pleine  de  fermeté,  Xercès  ,  touché  de  la  vertu,  cpn  * 
fent  â  fon  hymen  avec  Palmis ,'  &  promet  d'entretenir 
une  paix  durable  avec  la  Grèce. 


aW  t  H  E 

THÉODAT^  Tragédie  de  Thomas  Corneille  y  i^/i. 

Ce  (ujct  cft  le  'même  que  ce  lui  d'Amalafontc   do 

Quinauh  ;  le  même  encore  que  celui  de  M. le  Marquis  de 

'  Ximénez*  La  Pièce  de  Corneille  tomba  fans  être  mau- 

vaife  ;^  &  fans  doute  que  le  fujet  n'e^  pas  propre  a.ux 

(bccès* 

THÉODORE,  Tragédie  de  Pierre  Corneille  y  i6^ S. 

Deux  caraôères  agiffans  y  ^  un  plus  grand  nombre 

3ui  languifTent,  conîpofent  toute  la  Tragédie  de  Théo- 
ore.  »  Une  Vierge  &  Martyre  fur  un  Théâtre ,  dit  Cor- 
»  neille  lui-même ,  n'eft  autre  choie  qu'un  Terme  qui 
99  n*a  ni  jambes  ni  bras',  &  par  conféquent  point  d'ac- 
»  tion.  ^  Ce  ne  fut  donc  pas  la  feule  idée  de  proflitutionn 
qui  fit  tomber  cette  Pièce,  Il  efl  vrai  qu'elle  y  contribua; 
tant  Corneille  avoit  fçu  épurer  un  Théâtre,  où  le  viol 
même  réuflifToit  auparavant.  Cette  chute  étoit  donc 
pour  lui  un  triomphe, 

THÉODORE  y  Reine  vzHongrikx  TragifComédit  de 
VAhbé de  Bols- Robert  ,1657. 

On  arcuta  l'Auteur  d'avoir  pris  en  entier  le  fu]ct ,  Vin* 
trigue  &  la  diflribution  des  Scènes  de  la  Tragi-Comé^ 
die  de  rincejlefuppaféxdt  la  Ca2e,pourenconipo(crcciio 
de  7  héod  or  e'^zinfi  point  d'autre  compte  à  fendre  de  cette 
dernière ,  que  d'ajouter  qu'elle  éprouva  une  critique 
aimère  ,  fous  le  titre  de  ce  Remarques  fur  la  Théodore  % 
»  Tragi  -  Comédie  de  TAutçur  de  Cafîandre  ,  dédiée  à 
»  M.  de  Bols«Robert  Méiel ,  Abbé  df  ChâtiUon  ,  par 
V  A.  B.  /îeur  de  Saumaize  *«.  Dans  cette  critique  ,  non- 
•  ftulcm^nt  on  reproche  à  r  Auteur  de  Théodore  d'avoir 
cmpJioyé  en  entier  la  Tragi-Comédie  de  Plncejlefuppofé, 
au  changement  des  noms  près*  mais  encore  de  s'être 
fervi  de  la  plus  grande  partie  des  vers  de  cette  Pièce, 
Saumaize  rapporte  des  preuves  de  tout  ce  qu'il  avance , 
^  finit  par  des  vérités  un  peu  pffenCantes  fur  le  compte 
de  Bois-Robert. 

THÊONISi  Aae  ^Opera  ,  par  Poînjlnet ,  mufique  de  Trial 
ù^Bertony   lydy. 

Théonis,  infenfîble  à  l'Amour  ,  craignant  d'offen  fer 
Diane ,  8c  n'ayant  de  padion  que  pour  la  chafTe  ,  reje^tç 


T  H  Ê  i<7 

les  rmvix  iù  Dorîlas  (pris  de  Ces  charales.  Ce  Berger  Ifi« 
voque  le  Dieu  de  Cychère  ;  il  en  eil  écouté  :  rÂmouv 
icntouré  des  Grâces  &  porté  par  les  Zéphirs  >  defcend  fur 
des  nuages,  &  lui  donne  Un  carquois  ,  avec  lequel  il 
doit  raincre  Ql  MaitrcfTe.  Théonis  e  arrêtée  par  un 
charme  inconnu  ;  elle,  s'en  Jort  «  (on  amant  lui  âte  Cùa 
carquois ,  3c  fubfiltue  celui  ^*il  a  reçu,  de  TAmour.  Do' 
riias  vient  encore  l'entretenir  de  fà  paffîon/  Elle  s*irrite, 
prend  un  trait  ;  mais  auflitôt  qu'elle  a  touché  ce  tr4it , 
elle  ne  peut  Ce  défendre  d'aimer  &  d'avouer  (à  foiblefle» 

THÉSÉE^  Tragédie-Opera  «  avec  un  ProloguCy  for  Quinault% 
nuijique  de  Lully  >  1 6r  j, 

L^  gradation  d'intérêt  y  eft  fûpérieurement  ohUrvic, 
Chaquç  ade  qui  fuit  (urpade  ceux  que  le  précédent; 
&  1^  dernier  rafTemblo  tout  ce  qui  peut  attacher  &  émou* 
voir.  L'expreiGon  ,  dans  toute  cette  Tragédie  ,  répond 
au  fujct  ;  8c  Taifance  des  yersfavorife  i'arr  du  Muficien, 
le  rôle  de  Méiée  efl  un  de  ceux  qui  produiront  toujours 
)c  plus  grand  effet  fur  la  Scène  lyrique.  Tout  ce  qu'elle 
4iç  la  caf^érife  ;  Se  Ces  fureurs  contribuent  à  rendre  ce 
$pedacl<9  plus  complet  &  le  plus  varié. L'iti vocation  de 
cette  Magicienne  aux  habitans  des  enfers,  eft  de  la 
plus  grande  force. 

THÉSÉE ,  fragUie  de  la  Fofe,  i^oo- 

Médéc  ,  fiir  le  point  d'époufer  Egée ,  Roi  d* Athènes  » 

forme  le  prçije^  de  perdre  Thé  fée  ,  qui  ,  fous  le  nom  de 

^ténéiusL.  profite  de  la  faveur  du  Roi ,  pour  traverser  C€| 

.  Hymen.    tUe  conxpte  fur  le  fecours  de  Thrafîle  ,  qui 

briguoît  Iç  commandement  des  armées^deféré  aSténélus, 


k  Tengagç,  dans  cè  moment  i^  dépit  y  à  rendre  fufpede 
la  fidélité  du  nouveau  Général.  Thrafile.  découvre 
ou'Erixcne^q,ui  Ce  trouve  par  hazard  à  la  Cour  d*Ègée,cft 
nlledç  Pallante  ,  9i  amante  de  Sténélus.  Il  en  avertit 
ic  Roi  :  ce  Prince  veuoit  de  j^jter  la  t>erte  de  tous  les 
Pallantidef ,  (|u'il  crqyoit  éti;e  les  Auteurs  de  la  mort  de 
fon  fils.Erîxene  cft  arrêtée  :  Sténélus  l'enJève  fur  ^ti  faux 
avis  donné  par  Médée  :  maisThrafîle  veut  s'oppoler  à  leur 
fuitc.Sténélus  enfonce  fon  épée  dans  le  cceur  de  ce  traître. 


«Nt' 


^69  THE 

Le  glaive  lui  édiappe ,  8c  refte  dans  le  corps  de  Ion  ett* 
lïcmi  :  â  rinfpedion  de  ce  fer,  .Egéc'rcconnoît  Stcné- 
lus  pour  (on  fils  qu'il  croyoit  mort  ;  &  Erixcnc,  en'  cpou- 
fent  ce  jeune  Prince  ,  termine  les  différends  qui  divi- 
foient  les  deux  faitiilles*  La  honte  8c  le  dépit  forcent 
'  Médée  de  quitter  Athènes* 

Que  le  rôle  que    jou€    ici  cette  Médée.  efl  bas   & 
fubalterne   !  >Peniploycr  que   la  rufe   contre  un    en- 
nemi ,    recourir  a   un    fecours  étranger    pour    rete- 
nir un  vieil  Amant  dans  fa  chaîne  -,  efl  -  ce  là  Tidée 
que  nous  avons  de  cette  célèbre  Magicienne  ISwMéàed 
jerox.  Ce  précepte  d*Horace  eA  violé  dans  tout  le  cours 
de  la  Pièce  :   l'Auteur  croit  fc  jufitfier  en  difant  que 
a>  Médée  de  voit  fe  conduire  avec  moins  de  colère  & 
9>  d'emportement  dans  Athènes,  où  fa  fortune  Tobligeoit 
9>  à  ménager  la  bienveillance  d'un  peuple,  chez  qui  elle 
^  avoit  trouvé  un  afyle,  &  fur  lequel  elle  devoit  régner^ 
3>  d'autant  plus  qu'elle  ne  croyoit  alors  avoir  befoin  que 
«  d'artifice  pour  perdre  (on  ennemi.  «  Mais  Médée  né 
perd  point  cet  ennemi  :.elle  étoit  cependant  incapable 
dune  vengeance  infrudueufè  :  quel  que  fut  l'artifice  , 
la  difHmulation ,  &  même  la  tranquillité  ap^ente  avec 
laquelle  elle  ménagea  le  fucccs  de  fes  veiïgeances,  on 
devoit  toujours  y  appercevoir  un  fonds  de  férocité  ;  8c 
tout ,  dans  Mé^ée  ,  jufqu'au  iâng-froid  ,  fi  «0110  en  fût 
capable  ,  devoit  porter  l'empreinte  de  la  fureur.  D'ail- 
leurs ,  &  c'eft  ce  que  nos  Auteurs  Dramatiques  nç  de- 
vroient  jamais  perdre  d^  vue,  il  fautfaifîr  un  caradèrq, 
tel  qu'il  cft  en  lui-nicme  ♦  ou  conformément  aux  idées 
généralement  adoptées  Ce  rôle  efl  donc  manqué  totale- 
ment ;&ae  ce  défaut. naiflent  la  plupart  de  ceux  qui  (e 
trouvent  dans  la  conduite  &  dans  les  détails  de  ccttcTra- 
gédîc.  On  y  remarque  cef>endant  quelques  (îtuations  tou- 
chantes ,  3e  lîélévation  dans  les  idées ,  &  de  la  rioblefle 
dans  l'expreffion.  Sténéli^s  y  fbutient  le  caraftère  d'uir. 
Héros  accompli;   c'eft  fiir  lui  que  roule  prefque  tout 
l'intérêt.  Erixene  enchante  parla  icndrefTe  de  Tes  fen- 
timens.  Egée  n'a  que  les  vertus  que  peut  avoir  un  Prince 
foible. 


THE  a<> 

* 

THÉSÉEj  PaToiie  de  POpera  de  ce  nom  »  far  MNL  Fvafart  » 
Laujoiki  (rc  ;  à  la  Foire  Saint-^ermain  ^  1745* 

Nous  ne  remarquerons  qu*un  feul  couplet  de  critique» 
pris  de  la  Scène  de  Théiéc  Se  d'Ëglë  :  le  premier  ,  pour 
ràfiurer  (on  Amahte,  lui  dit  : 

Du  Roi  fc  crains  peu  la  colère  : 
Apprens  enfin  qu'il  efi  mon  pere« 

È  a  L  £m' 
Quoi  ! 

T  H    I     s  É    £• 

Oui  «fans  qu*il  en  (ache  rien , 
Je  fuis  ce  fils  qu'il  idolâtre.' 

• 

E  G    L   i. 
Pourquoi  le  taire/ 

T   B  :É   s  É   I. 

Il  le  faut  bien  ; 
Je  ménage  un  coup  de  Théâtre. 

Thésée  ,  ou  U  Prince  rbconnu  »  Tragédie  en  proji  «  de 
Pujet  delàScTUt  16^^. 

Le  Héros  qui  donne  (on  nom  â  la  Pièce ,  vient ,  (àng 
être  connu  ,  au  fecours  d'Athènes ,  affiéjée  par  Antio- 
Dc  y  Reine  des  Amazones.  Plufîeurs  raî(bns  rengagent 
a  prendre  ce  parti;  l'honneur  de  la  patrie  ,  la  Sé^nCc 
d'un  Etat  où  il  doit  un  jour  commander,  &  la  noble  am- 
bition de  ne  paroitrc  devant  Egée ,  que  couvert  degloire» 
&  digne  fucceffeur  de  fa  couronne.  U  efpere  aum,  que 
le  ha£ard  lui  fournira  l'occafiuA  de  voir  la  Reine  desAma* 
zones ,  qu'il  aime  conftamment.  C'eft  en  cet  état  qu'il 
ouvre  la  Scène.  Pirithoiis,  (on  ami,  ed  pcis  dans  une 
fortie  ;  Ahtiope  lui  rend  la  liberté ,  (è  flattant  qu*Egée 
en  u(èra  de  même  â  l'égard  d'Egérie  ,  (a.  (œur  ,  qui  i 
ité  faite  prifonnière  au  combat  précédant.  Pirithoiis  ne 
pouvant  obtenir  la  liberté  de  la  FrincefFe ,  &  ne  voulant 
pas  céder  en  générofité  â  la  Riçia^  »  cmbraiTe  (es  intérctà* 


••», 


ifo  T  H  È 

Pendant  ce  temps  là»  Médéc  ,  ^ui  s'efl  emparée  de  Ycù 
pt-it  du  Roi  d'Athènes ,  devient  «uiioureule  de  TsïiéiLCyM 
ofi:re  de  le  faire  régner  a«  la  pUct  d'hgée*  Théliée  re)ct« 
te  cette  propoiîtion  avec  iiorreur.   Alédée  >  irritée  ,  taitf 
entendre  au  Koi,  que  le  Frin4,e,  d'intelligence  avea 
Antiopc,  conspire  contre  là  vie  ,  &  pour  appuyer  la  ca« 
lomnie ,  elle  fe  Icrt  d'une  lettre  iUterccptcc  .  qu^Antio- 
pe  écrit  à  Théine,  Le  jeune  l  rince  demande  à  parier  au 
Koi,  &  lui  préfente  Ton  épée  >  &  un  lettre  de  R)tra ,  la 
snere*  A  ia  vue  de  la  lettre  de  Ion  époule  ,  &  dt;  Tépée 
qu'il  lui  avoit  laiiiée,  Egée  '  reconnoit  Ion  fiU,  '&  ne 
doute  plu>  de  la  perfidie  de  Médéc.    Cette  Magicienne 
le  lauye  à  tra.ers  les  aifs.  D*ab6rd  que  Théfce   e(l  re- 
connu pour  fils  du  feoi  ,  Antiope   lève  le  ^ége  qu'elle 
cenoit  devant  Athènes  :  Egée  accepte  avec  une  extrême 
joie  ia  paix  qu'elle  luiofiit,  charmé  qu'elle Ibit  afTurée, 
par  ion  mariage  avec  Thélee. 

THESSALlENl^iES  i  (les)  ou  ÂRLEduiu  au  sabbat ^ 
Loiuédïe  en  trois  A&eSyen  Profit  par  MVl.Prép6t  6*  Caja- 
liopej  aux  Italie ns\  17$  i. 

Lés  Auteurs  ont  tu  peu  de  chofe  à  tirer  de  leur  fonds* 
lis  ont,  a  la  vérité*,  em-héri  Hir  l'idée  d'Autreau  dans 
IsL  Magie  de  l^ Amour  %  &  fur  le  Roman  des  t^ei liées  de 
The^aiie  y  de  Màdcmoifclle  de  Luflan  ,  en  faifant  pa- 
roitre  deux  Amans.,  qui,  trompés  p^run  fourbe  ,  s'ima- 
ginent ,  chacun  de  leur  côté ,  avoir  été  enforcelés  l'uit 
par  Tautfe.  On  y  retrouve  auffi  le  fond  de  la  Scè- 
ne principale  des  Amans  ignorant»  Ajoutez  à  toutes 
-  ces  teiTembiailces  ,  un  mélange  de  tragique  dépla- 
cé 1k  i*ennui  d'un  Didogué  aune  froideur  &  d'une 
langueur  infupportabks  ;  &  on  Hé  fera  point  étonné  du 
peu  de  fuccès  qu'eUrent  les  quatre  repréfentations  de 
cette  Pièce  ,  qUlhe  dok  être  regardée  que  comme  un 
cahevas  Italien,  quoiqu'entièi:ement  écrite  en  François, 
â:  qui  fatis  doute  eût  mieux  réuffi  vivement  dialoguée 
par  J^s  Aâeur^  Italiens  9  que  récitée  d'une  manière  lan* 
giiiflante. 

'îi.ÉTÎS  ET  PELÉE9  tr^édie-Opera  avec  vn  prologue  < 
par  Fontenelle  ^  16^9' 

Le  fuccès  de  cet  Opéra  ne  s*efi  point  démenti*  lï  Ail 


*¥* 


HÊ  171 

tttîs  cil  mufîqup  par  ColafTc  »  Elrévc  de  Lully  ;  mais  les 
paroles  font  uisii  fupéricarcs  â  la  Mufiqùe.  On  y  trouve, 
avec  la  déHcatefTe  de  Quinauit  i  une  éiégancc  plus  ^u- 
tenue  ,  plus  d*c(prit ,  u  prcfquc  le  même  degré  de  fen- 
tîment, 

TH0i}4AS  MORUSyOU  le  Triomphe  de  la  Foi  et  db  la 

ConsTAUCE^TragédU^  en  ProfeyparPujet  de  la  Serre,i64i, 

L'Épifodc  de  cette  Tragédie  cft  TAmour  d'Henry  VHI , 
Roi  d'Angleterre,  pour  Anne  de  Boulen.  La  Serre  donne , 
à  cette  dernière  ,  les  fentimcns  les  plus  vertueux.  Mal* 
gré  les  avis  de  (a  mère  ,  qui  lui  conseille  de  tout  per« 
mettre  au  Roi  «  Anne  de  Boulen  lui  répond ,  qu*elle  veut 
fuivre  les  loix  de  la  venu,  Se  qu*Hehry  Vllï  n'obtiendra 
rien ,  qu>n  partageant  avec  elle  fa  couronne ,  par  la 
voie  de  l'Hymen*  :  , 

L' Auteur  du  ParnafTe  réformé  fait  parler  ain(i  la  Serre 
au  fuj^t  de  cette  Tragédie:  9>  On  f^ait  que  mon  Thomas 
3»  Morus  s*c(l  acquis  une  réputation  que  toutes  les  autres 
^  Comédies  du  tems  n'avoient  jamais  eue.  M*  le  Cardi- 
9>  nai  deRichelieu  a  pleuré  dans  toutes  les  représentations 
9)  qu*ila  vue$  de  cette  Fièce*Il  lui  a  donné  des  témoi^na- 
«>  ges  publics  de  (on  edime  ;  Se  toute  la  Cour  ne  lui  a  pas 
a>  été  moins  favorable  que  fon  Éminence.  Le  Palais  Royal 
ii  étoit  trop  petit^-pour  contenir  ceux  que  la  curiofîté  atti- 
»  roit  à  cette  Trargédie.On  y  (uoit  au  moiÉs  de  Décembre  ; 
M  &  l'on  tua  quatre  Portiers,  de  compte  fait,  la  première 
i»  fois  qu'elle  fut  jouée;Vôilà  ce.  qu'on  appelle  de  bonnes 
u  Piêces.M.  Corneille  n*a  point  de'  preuves  fî  puifTantcs 
«c  de  Texcellence  des  Sennes  ;  &  je  lui  céderai  volontiers 
9>  le  pas  )  quand  il  aura  fait  tuer  cin^  portiers  ta  un  (èul 
3>  jour,  3> 

THOMIRIS^  Tragédie  de  MaieUngifelU  Barbier,  attribuée 
d  l'Abbé  PeUegritiy  i7b^« 

Fidèle  à  fuivre  k  pUn  qUe  s'étbît  tracé  Mademoifclle 
Barbier,  de  mettre  fur  la  Scène  les  Héroïnes  qui  ont  kit 
le  plus  d'h«nneur  à  ïbn  iexe  .  elle  crut  ne  pouvoir  rien 
ehoifir  ^de  mieuxy  que  Thiiloire  de  Thbmiris,  Reine  des 
Meilkgettes  9  qui  eÛ  cette  même  Thomiris ,  Reine  des 
Scythes  y  fameuse  par  fes  viâoircs  fur  Cyri^,  On  dit 


inx  THE 

avec  quelle  barbarie  ,  plongeant  dani  le  fîin|rla  tére  ià 
ce  Héros  .  elle  lui  d«t  :  y*  cruel  •-  àbreftTc  toi  du  iaflj^ 
»  dont  tu  as  toujours  paru  it  altéré. «Croit- on  ^e  €1!  foA 
un  ipeétacle  bien  flatteur  pour  les  femmes  ^  que  ceint 
d'uoc  Tragéaie  qui  laiiie  voir»  tour-à  court  un  amonr 
forcené.  &  une  fureur  barbare  dans  une  de  leurs  l'embla* 
blés  i  Thomiris ,  en  triomphant  de  Cyrus  «  a  coimçu  pour 
lui  la  plus  forte  pa/fion.  Elle  troute  une  rivale  dans 
Mandanc,(a*f  rifonniere  ;celle  ci  ed  une  Princeile  douce» 
tendre,  aimable  «  &  joint  aux  charmes  de  on  e(pVit«  dé 
Xa  figure ,.  &  de  (on  cœur  ,  le  Trônedes  Médes  »  qui  lai 
appartient  par  la  mort  de  (on  père.  Thomiris' la  de iUtae 
à  ion  fils  /.rgante ,  Roi  des  lifedons  ,  qui  en  cil  épetdû- 
nxcnt  amoureux.  Elle  emploie  les  promcflês  &  les  me- 
nai es.  Cyrus  même  eft  forcé  d  entrer  daiu  fes  tueï,  pour 
fauvcr  les  jours  de  (a  maitrefle.  iViandane.  informée  de 
toutes  ces  intrigues  «  préfère  la  mort  â  la  perte  de  (ba 
Amant.  Argante  la  fouûrait  aux  fureurs  de  Thomiris» 
qui  s'en  venge  fur  Cyrus,  qu'elle  met  dans  les.  fers. 
Les  troupes  dé  ce  Prince  attaquent  le  camp  ;  tout  cède 
i  leur  impétuoiîté  ;  Argante  tombe  (bus  leurs  coups  ;  il 
expire  en  demandant  â  la  mère  le  (an^  de  Cyrus.  Cette 
Reine  barbare  fait  couper  la  te  te  à  loit  vainqueur»  1^ 
plonge  elle-même  dans  le  (ang,  &  prévient  la  fureur  dv 
îbldat,  en  fe  perçant  d'un  poignard.  Le  public  n*a  jamais 
pu  goûter  cette  Pièce ,  tant  â  caufe  de  la  cruauté  de 
Thomiris ,  que  de  celle  de  (on  fils  »  qui  efl  féroce  enver* 
fa  mère  même. 

Je  frémis  des  horreurs  que  mon  efprit  railèmble  ; 

Mais ,  fî  je  dois  trembler ,  qu'âfon  tour  elle-tremble» 

Du  (kng  de  Thomiris  j*ai  déjà  la  fierté» 

Si  je  vais  »  quelque  jour  »  jufqu'à  (à  cruauté  » 

Jufqu'à  fulvre  (es  pas  «  fi  jamais  je  m'égare» 

Je  ferai  digne  fils  d'une  mère  barbare* 


A  Thomiris  enfin  ,  malgré  tout  (bn  orgueil  »         .  . 
En  (bulevant  les  fiots  veut  trouver  un  cerceueil  f  • 
Elle  n'a  pas  befoin  que  nia  fureur  s'irrite  ; 
Et  je  ne  fcns  que  trop,  •  •  •  ;  Cette 


&  p 

THUI 


i 


t!fetté  Aifpenfion  laifte  entrevoir  un  (èntlment  de  fu« 

ttuf  »  qui  peut  fe  trouver  dans  un  Scythe  ;  mais  ce 

Scythe  eft  un  mondre  que   Tonne  met  point  lur  la 

Scène  ,  fur-tout  dans  un  nSle  fiibalterne  ;  parce  qu'alors 

la  punition  du  crime  eft  moins  éclatante ,  que  dans  un 

premier  perfbnhage.  Cyrus  ne  paroit  grand  ,  que  dans 

le  (àcrifice  ,  qu*il  fait  de  (on  amour ,  pour  fàuver  la  vie 

à  ÙL  makrefle.  Du  reile  »  il  n*eft  Héros  que  dans  l'en- 

nuyeux  jécit  que  fait  Artabafe  des  exploits  de  cePrince  : 

il  a  la  même  précaution  de  remonter  jufqu'a  fes  ayeux* 

Mandane  reflèmi)le  à  toutes  ces  PrincefTesdeTragédie^que 

le  ^rt  periS^cute  injufiement  ^  8c  qui  ne  font  pas  plus  fa- 

vorif2es  de  l'Amour  que  de  la  Fortune.  Ce  peut  être 

quclqucfw    un    rôle    qui    intéreife  $  &.    quelquefois 

aoifi,  cdmme  dans  cette  riéce^cen'ed  qu'un  rôle  iniîpidc 

^  poftichc. 
iÎLERtES  (  les  )  Comidit  des  cinq  Auteurs  qui  tta* 

^àlloient  fous  les  ordres  du  Cardinal  de  Richelieu  »  itf  jS, 

Cette  pièce  fîit  représentée  dans  le  Palais  de  ce  MlniG 
t^qui  en  avoit  arrangé  lui  même  toutes  les  Scènes.  Cor- 
neille ,  un  de  ces  Auteurs»  plus  dooile  à  (on  génie,  que 
(ôuple  aux  volontés  du  premier  Minière  y  crut  devoir 
dianger  quelque  choie  dans  le  troifiéme  Adc  qui  lui  fut 
confie.  Cette  liberté  ddimable  déplut  beaucoup  au  Cardi- 
^y  qui  lui  dit  qu'il  falloir  avoir  un  efprit  de  fuite  ;  il 
^tendoit ,  par  esprit  de  (uite  >  la  foumiflioa  qui  fuit 
aveuglément  les  ordres  d'un  Supérieur. 

Chapelain  paflôit  pour  être  l'Auteur  du^  Prologue 
ÎJi'Un'avoit  fait  que  retoucher.  L'ouvrage  étoît  tout  cn- 
^r  du  Cardinal,  qui  avoit  prié  Chapelain  4e  lui  prêter 
||)n  nom,  ajoutant  qu'en  récompense ,  il  lui  prêteroit  (à 
•ourfc  en  quelqu'autre  occafion. 

^  Dans  le  même  Prologue ,  on  nommoit  avec  éloge  les 
J^  Auteurs  :  leurs  pièces  étoient  toujours  repréf  entées 
^vant  k  Roi  &  coûte  la  Cour  ;  &  ils  avoicnt ,  par  dif« 
^ïïôion,un  banc  à  part  dans  un  des  endroits  les  pluscom- 
n^odcs  de  la  falle. 

^  Colleter  porta  au  Cardinal  Le  Monologue  des  Thuilc 
^jcs  &  lui  en  fit  la  leôure.  Lorfqu'il  vint  à  la  dcfcrip-^ 
tioQ  du  quarré  d'eau  ^  où  il  dit  que  l'on  voit , 

Tome  m.  i 


/ 


k74  THÉ 

La  canne  s*humeôer  de  la  bourbe  dç  Teaiil 
ly^nt  voix  enrouée  8c  d'un  battement  d'aile  » 
Animer  le  Canard  qui  lamguit  auprès  d'elle  , 

Son  Eminence  lui  donna  de  (à  propre  main  cinquante 
piftoles  )  &  lui  dit  obligeamment  que  c'étoît  feulement 
pour  If  s  vers  qu'il  a  voie  trouvé  il  beaux  ;  mais  que  le 
Koin'étoit  pas  afîcz  riche  pour  payer  tout  le^refle. 

CoUetet  a  dit  à  ce  nijet. 

Armand,  qui  pour  fix  rers  m'as  donné  fix  cents  livres* 
Que  ne  pais-)e,  à  ce  prix,  te  vendre  tous  mes  livres! 

TJMOCRATE  j  Tragédie  de  Thomas  Corneille,  i6s6^ 

Ce  fut  par  cette  piéce,que  l'Auteur  s'eflaya  dans  le  tra** 
gique  ;  &  jamais  coup  d'effai  ne  fut  plus  applaudi.  Le 
principal  nœud  confiile  dans  les  dégtkifemens  de  Tiftio- 
crate ,  qui  pafTe  pour  Cléomene  aux  yeux  de  la  Reine 
d'Argos,  la  fèrt  fous  ce  nom,  &  la  combat  fi>ns  celui  de 
Timoerate.  C'eA  dans  le  Roman  de  Cléopatre ,  que  l'Au- 
teur a  puifé  le  fujét  de  cette  Tragédie.  La  conduite  es 
eft  ingénieu(ê  ;  mais  le  ilyle  en  efl  foible.  Cependant 
elle  occupa  le  Théâtre  durant  tout  un  hiver  ;  &  les 
Comédiens  fe  laiTerent  plutât  de  la  jouer,  que  le  puUic 
de  la  voir. 

On  ne  peut  trop  répéter,  pour  humilier  rAmonr-pro* 
pre  des  Auteurs  qui  s'en  orgueilliffent  du  ^and  noinbre 
de  Reprélentations  qu'ont  eues  certaines  Pièces  :  oue  la 
Tragédie  de  Timocrate  en  a  eu  quatre -vingt  de  imtt , 
avec  une  affluence  de  Speâateurs ,  qui  ne  ceubient  point 
de  la  redemande  rXes  Comédiens  s*en  ennuyérent;Sr  l'un 
d'entr'eux  s'avanc^a  un  jour  iîir  le  bord  {du  Théâtre  ,  ft 
»  dit  :  »  Meiïieurs  ,  vous  ne  vous  laflez  point  d'entendre 
33  Timocrate  ;  pour  nous ,  nous  femmes  las  de  le  jouer* 
Nous  courrons  ri/que  d'oublier  nos  autres  Pièces*  Trou< 
»>  vezbon  que  nous  ne  le  repré(èntions  plus  ;  »  les  Re- 
prélentations ceilërent  en  effet  ;  8c  ils  ne  Tont  pas  donné, 
depuis. 

TIMOLÉONj  Tragédie  de  M.  delaHarpey  17^4. 

Timophane ,  Citoyen  &  Magifirat  de  Corinthe ,  aime 
JEronime  »  Fille  d'un  Roi  voiun^  Se  en  cft  aimé  >Jiiaii 


THÉ  i7f 

le  Pete  d^Etonîme  ne  veut  conftntîr  i  PHyMeii  de  Tîmo- 
phane  avec  (a  fille,  qu'en  le  voyant  (ut  le  Trône  de  Co- 
rinthe.  L'amour  rend  Timophane  afnbitieux  ;  quelques 
Vertus  ,  quelques  exploits ,  des  libéralités  prodiguées 
éi  peuple  i  lui  ont  vendu  la  nation   qui  veut  le  procla- 
mer Roi.  Le  Sénat  s*y  oppofe  &  appelle  Sparte  â  foti 
ftcours.  ifménie,  mère  de  Timophane,  apprend  les  def- 
ftins  de  (on  fils  ,  8c  comme  mère  &  Citoyenne ,  frémit 
pour  (bn  (ang ,  &  pour  l'Etat,  Timoléon  fbn  frère  entre 
tu  port  aux  acclamations  de  tout  le  peuple.  C'eft  un 
Héros  que  précède  le  bruit  de  Tes  exploits,  &  qui  a  ac 
quis  beaucoup  de  gloire  chez  les  Nations  voifîncs.Il  ed, 
par  (es  vertus,refpoir  du  Sénat  qui  tremble  (ôus  (bn  frère* 
il  (failles  projets  de  Timophane  ;  8c  plein  d'amour  pour 
fiy>atrie  ,  il  reproche  au  Sénat  de  ne  s'en  être   point 
afiuré.  On  lui  répond  qu*on  Tattendoit  pour  être  le  ven- 
geur de  l'Etat ,  &  que  dms  l'impuidance  où  l'on  Ce  trou- 
voit  de  réfiiler  à  (bnfrere^on  a  appelle  Sparte  au  (ècours 
deCorinthe.  Timoléon  rougit  de  tant  de  foiblefTe,  fait 
lê^rder  les  Lacédémoniens  comme  des  ennemis  (ècrets, 
fpn  veulent  les  fubjuguer  (bus  prétexte  de  les  fervir ,  8c 
*  con(êille  au  contraire  d*aller  les  combattre.  Son  frers 
entre  ;  Timoléon  lui  fait  connoitre  qu'il  l'a  dévoilé ,  8c 
l'ÎAvtte  à  laver  fa  honte  8c  Tes  forfaits  dans  le  fang  des 
Lacédémoniens.  Ils  fortent  pour  aller  leur  livrer  batail- 
le. Ils  remportent  la  viâoire  dit  les  Lacédémoniens  ;  ft 
Timoléon  (kuve  la  vie  i(bn  frère  ;  mats  il  ne  peut  le 
fendre  à  &  patrie.  Sa    mère  fait  (tir  lui  les  mêmes 
efforts  auffi  inutilement.    Elle  entreprend  de  gagner 
ûmaitrefTe:  c'eft  le  plus  bel  endroit  du  rôle  d'Ëro* 
nime.  Elle  eil  ce  que  doit    être  une  amante  ;  elle 
renonce  i  une  ambition  qui  peut  perdre  ce  qo'elle  aime. 
Ce    défintéreflcmcnt  achevé    d'outrer  Timophane  ;  il 
veut  con(bmmer  fes  projets  ;   &  eft  aflailiné  prefque 
dans  les  bras  de  fa  mère  par  la  fanion  de  Timoléon. 

TIMOLÉON  DE  CORÎNTHE  (  le  Grand  )  Tra^iCo- 
méiie  de  Su  Germain  ^  i^^r» 

Timophane,Tyran  de  Corinthe,  fait  emp^fonne'-  în]u(l 
fem6ntPhilarque,ua  des  principaux  Citoyens  de  TEtatf 
daos i'intoaùon  de  JTédujurc  la  femme  de  ce  mémePhiiar«> 

Sij 


17*  TIM 

que  »  doat  il:  efi  amoureux.  Timoléon  «  frcre  de  Tlmos 
phane  >  qui  a  Qiis  ce  dernier  dans  la  htuation  de  com- 


LJuûice.  L  amour  de  la  patrie  ouige 
féon  d'entrer  dans  une  con(piration  contre  Ion  frère ,  & 
dont  ii  eft  nommé  le  Chef.  Timopliane  efi  tué«  &  Timo*  - 
léon  )  après  avoir  rempli  les  devoirs  d*un  Citoyen  zé- 
lé pour  fa  patrie ,  pleure  la  mort  de  Ton  frère  t  &  le 
malheur  qui  Ta  forcé  d'être  Ton  aiïaffin  ;  il  prend  la  ré  « 
fblution  de  s'exîlcr  de  Con  pais ,  &  d'aller  finir  (es  jours  ; 
dans  le  plus  affreux  délèrN 

TIMON ,  Comédie  en  un  A{le\  en  Vers  j  far  Brecourft 
'    s^84» 

l'Auteur  n'a  fait  autre  chofe,que  de  te.ettre  en  aâion 
Bc  en  vers  1«  dialogue  de  Lucien,  qui  a  pour  titre  Timon  » 
ou  le  Mifannope  y  failant  paroitre  les  mêmes  perlcmna- 
ges ,  dans  le  même  ordte ,  &  tenant  les  mêmes  dif* 
cours  (^ue  chez  ^Auteur  Grec ,  (ans  y  ajouter  la  moindre 
idée  d^mtrigue.  Il  n*v  a  de  fon  invention  »  aue  la  Ceint 
où  parolt  la  maitrellè  de  Timon }  8i  le  dénouement  y 
qui  n'efi  pas  difficile  à  imaginer. 

TIMON  LE  MlSANTROPEyCotniàikentroîsAaet^en 
Profejavec  deiàiveTti£emenSiparde  Plsle^aux  ItaUens,iy  ii» 

Mercure  en  habit  de  femme ,  &  fbusje  nom  d'Aipafie  « 
dit  qu'il  veut  (c  fervir  d'Eucharis  &  d'Arlequin  pour 
corriger  Timon ,  dont  la  feule  bonté  a  caufé  tous  les 
malheurs.  L'ingratitude  des  hommes  l'a  aigrie  8c  chafigée 
en  des'(cntiments  de  haine  &  de  vengeance.  Mercure  a 
une  fcene  avec  cette  Eucharis  ,  qui  lui  apprend  que  les 
nouvelles  richefTes  de  Timon  ramèneront  à  (es  pieds  les 
lâches  amis  que  fa  mifere  avoit  écartés  «    &  qu'il  les 
a  re^us  avec  tout  le  mépris  qu'ils  méritent.  Elle  admiro 
la  fermeté  que  Timon  a  fait  paroitre ,  &  avoue  de  bonne 
foi  à  Afpafîc,  qu'elle  feroit  flattée  de  foumettrc  un  coeiir 
noble  &  fier  ,  tel  que  celui  de  Timon.  11  lui  a  plfi  par  (à 
(incérité  ;  &  elle  ne  voudroit  pas  emplover  d'autres  ar- 
mes . Af^afie  combat  ces  (cntimens ,  &  dévoile  les  capri- 
ces  du  cœurhumain»  qui  même  lor(qu'il  efiimc  la  nan- 
çhiCc ,  aime  à  fe  rendre  aux  rufes  .innocoutes  ju'ua-i 


w 


TIR  ijf, 

'  Amante  délicatt  fait  employer  adroitement.  Eucharis  (e 
rend  aux  contèils  d'Âlpafie  >  lui  promet  .de  les  fi^ivre  Se 
d'emplo/er  des  moyens  nourcaux  pour  gagner  le  cœur  de 
Timon.  Cette  intrigue  eft  celle  de  la  p;éce  dont  l'idée  eft 
tirée  de  Lucien  :  mais  de  nfle  Ta  beaucoup  embellie. 
Tottf^  ce  qui  en  fait  Iç  fuccès  èft  de  (on  inVentioi\ ,  ex« 
cepcél^apoflrophe  queTimon  fait  à  Jupiter^la  defcente  de 
Mercure  &  de  Pliyus  Hir  la  tmCySc  (Quelques  traits  desdeux 
amis  de  Timon ,  qui  viennçnl  le  féliciter  de  Ton  bonheui:. 

TIRADE.  Expreffidtn,  nouycllcmenî  întrodultc^^Uns 
la  langue  poui;  désigner  certains  lieux  commuas, 
donc  nos  Poeces  Dramatiques  fur-tout  embeliir* 
fenc  9  ou  pour  mieux  dire  ,  défigurent  leurs  Ou- 
vrages. S'ils  rencontrent  par  hawd  dans  te  coqrs 
,f  une  Scène ,  les  moc^  de  mifere  ,   de  vertu  »  de 
crime;  ,^  de  patrie-,  de  fuperftition ,  de  Prêtreç  , 
de  Religion ,  &c  »  ik  ont  dans  leurs  portes  feuiN 
IfS  fine  demi  douzaine  deVers  ,&us  d'avance^qu'ils 
plaquent  dans,  ces  endroits.  (1  n'y  a  qu'un  arc 
Ifiçroyable  >  un  grand  charme  dà  di&ion  ,  &  la 
j^ouveautéould' force  des  idées,  qui  puifle  fake 
fiipporter  ces  hors-d*fcBuvre$.  Pgiir  juger  cora- 
llien ils  font  dj6ptàcés  »  on  n'a  qu*à  conHdérer 
l!embarra$  de  TA^eur  dans  ces  endroits  ;  il  ne 
^aic  à  qui  s'adrelTer  :  à  celui  avec  lequel  il  eft 
iur  la  Scène?  cela  feroic  ridicule  ;on  ne  (ait  pas 
de  ce$  fortes,  de  petits  fermons  à  ceux  qu  on.èn- 
irecient  de  fa  (Ituatioa  :  au  Parterre  :  on  ne  dpic 
jamais  lui  parler. 

Les  Tkades  ,  quelque  belles  qu'elles,  feienc  » 
ibnt  donc  de  mauvais  goât ,  &  touc  hpmme  un 
peu  verfé  dans  la  leétyre  des  Ançi^s ,  les  rejet- 
tera comme  le  lambeau  de  pourprç  dont  Horace 
a  di(  :  fUTfunm  t^atè  qui  fpUndeat  unus    c^ 

S  iij 


4lt€r  affùhur  pannut.  Sei  non  etAt  iii  loeûfi 
Cela  fent  l'Ecolier  qui  £ait  l'amplification. 

TiRC/S  ET  DORISTÉE ,  Parodie  en  Vauiepilîes  ♦  en 
unA&e  9  Gr  avec  des  divemjjiments  »  de  r0perad*4cis  it 
iGiiXiJTif  »  par  Af*  Fai^ârt  »  au  Théine  Italien^  i^. 

Le  Berger  Tircis  ie  pHht  de  Tablênce  de  Dorifiéf  ; 
'<&  il  cû  interrompu  par  le  chant  de  Colinet  qne  le  cla- 
prin  end<)rt  &  qui  veut  faire  Tamour  gaiement.  Il  cofi» 
leille  à  Tircis  de  vaincre  fa  tîniîdité ,  &  de  tout  tenter 
pour  vaincre  (on  inhumaine.  Tircis  fait  le  récit  du  com- 
mencement 8c  des  progrès  de  (on  amour  «  d'une  maiiitre 
fi  tendre^  fi  touchante.que  Colinet  en  eâ  ému.  Ilfiiutjui 
dit  Tircis>donner  une  Fête  à  ta  maitrefTe^fic  je  veux  raf« 
ranger  pour  toi.Doridée  arrive^en  voulant  cacherleplaifîr 
qu'elle  a  devoir  Tircis ,  elle  feint  de  chercher  fa  compa« 
gne.Tircis  profite  des  con(èils  de  CoHnet,Sc  devient  f>re(^ 
vint  La  Bergère  qui  craint  également  de  ne  pas  réfiiler , 
&  de  réiîfier  trop ,  lui  annonce  un  rival.  Tircis  en  £ré« 
mit.  CéVival  eâ  Horiphéme,  maître  de  forge  «  homme 
riche,  puii&nt  9c  embrageux.  Celui-ci  apperçoit  du  haut 
d'une  montagrilfles  amans  qui  Ce  jurent  une  tendeefle  éter« 
nelle.Ils  (è  fauvent  auffi-t6t  qu'ils  le  yoyent.Il  tire  un  coup 
de  carabine  ;  fie  de  peur ,  Tircis  (è  laifle  tomber.  Heri* 
phéme  qui  croit  l-avoir  tué,  pead  (on  reilèntiment  ;  &le 
mépris  uiccédant  à  la  paffion  qu'il  avoit  pour  Doriftce»il 
éteint  pour  jamais  (on  amour.  Cette  Bergère  vient  avec 
précipitation  rejoindre  (on  amant.  Quelle  eft  (a  (urprife 
^n  le  trouvant  évanoui  !  elle  (ê  livre  à  toute  la  douceur 
flue  liii  cau(l  un  fi  crue)  événement  ;  (bn  ieul  efpoir  eS 
de  recourir  à  Tamour  qui  fait  des  miracles  quand  il  lui 
plait.  Le  miracle  arrive  ;  car  M.  Guillaume ,  operateur , 
paroit  (ur  le  champ  avec  du  baume  pour  Tircis.  Colinet 
ylent  annoncer  la  fuite  d'Horiphcmc  qiri  croit  avoir  cal, 
le  la  tête  â  (on  rival  ;  ^  il  forme  avec  une  troupe  de  pé-» 
cheurs  &  de  Pêchcufes,  un  divertiflèment  à  Foccafion  dci 
néccs  deTirçis  6ç  de  Dçriiiéo, 


TIR  tiT  17^ 

TOtlDATE^  tragédie  ie  VAhhiBoyer^  ié^%i 

ABtiochide  «  fille  d'Antiochus  le  6rand,Roi  de  Syrie j 
voyant  qu'elle  n*avoit  point  d*enfans  du  ftôi  de  Cappa- 
doce  (on  mati,  eti  ruppofè  deux ,  Âriaraiire  & Holopher- 
ne«  Dans  la  fuite  elle  conçoit,  contre  (on  e(pérance  ,  êc 
met  au  jour  deux  fiUes,  &  un  fils>.  appelle  MithridatCt 
Ceft  (ur  ce  paflage ,  tité  des  fragmens  île  Diodore  de 
Sicile  9  que  Boyer  a  confiruit  le  pian  de  (a  Tragédie* 
«  Des  deux  cnfans  (uppofês  «  (  dit-il }  )e  n'ai  pns  que 
99  Mithridate ,  dont  j'ai  changé  le  nom  en  celui  de  Tyri- 
'  99  date  )  parce  qu'étant  obligé  d'en  faire  mon  Héros  >  5c 
»  donner  (on  nonj  a  ma  Pièce  %  je  craignais  qu'on  ne  la 
«.confondit  avec  une  autre  Pièce  qui  porte  le  nom  de 
a»  Mitridatt.  »>  * 

L*Autettr  (uppoCe  encore  que  le  Roi  de  Cappadoce  # 
ftti  croit  Ariaraidre  Talné  de  ces  deux  Princes ,  a  arrêté 
Ion  mariaj^e  arec  Bérénice  ,  fille  unique  du  Roi  de  Bi' 
thinie  ;  mais  qu'Amiochide  ,  q]ai  n*a  ofé  découvrir  ce 
myâere  ^  voulant  au  moins  cohCerver  une  couronne  à  An 
fils  légitime ,  a  envoyé  Tyridate  à  la  Cour  de  Bithinie  t 
fbns  le  nom  d'Axiaraûre*  Cette  adrcflè  fert  à  prévenir  lo 
corar  de  la  Princeilé  en  &veur  du  jeune  Prince  ;  mais 
elle  ne  peut  empêcher  le  Roi  de  prefler  la  conclufion  de 
l'hymen  qu'il  %céfolu« 

TlkiDATÊ ,  tragédie  ie  Campîpon  i  l'é^^i; 

Le  fond  de  cette  Tragédie  eft  l'amour  d'Ammon,  fils 
de  David  «  pour  la  fœurThamar,  que  l'Auteur  ,  par 
relpeô  pour  les  liyres  faînts  ,  a.  appliqué  à  Thifèoire  des 
Parthes.  Ce  fiijet  délicat  eô  très -bien  difpo(é  :  desacci- 
dens  natureb  &  pathétiques  (buticnnent  l'aérien  9  8c 
j^réparent  le  Speâateur  aux  mouvemens  de  pitié  Ôc  de 
terreur  ^  ^ui  (ont  le  but  de  la  Tragédie. 

rjTE  ET  BÈRÉNiCE  ,  Tr^g^rfie  de  Pierre  Corneille^ 

Un  &]ex  traité  en  même  tcms  par  Corneille  &  par 
Racine  «  ne  peut  manquer  d'être  célèbre.  On  fait  que 
Bérénice  fut  une  efpccc  de  duel  entre  ces  deux  Poètes; 
k  qu'une  grande  Princcfle  mit  ces  deux  rivauj^aut 

S  ir 


'jkS6  .     T  I  T 

mains.  FqnteneUc  dit  quç  la  Yiâoïtc  demeura  ati  plul 
jeune.  Corneille  a  cependant  mis  plus  d^aâion  dans,  la 
pièce  que  fon  rival  ;  mais  enfin  Tamour  eft  mieux  expri- 
mé dans  R^çint  ;  é  c'çtoit  )â|  (ans  dpute  >  le  point  çf^ 
icntiçl. 

TITONl^T  VàURORE  ,  Âffç  défera ,  p^rRoy ,  iiftt* 
Jique  de  M^  de  Bury  y  17SÏ 9 

Le  rajeuniflèment  de  Titon ,  ft  fbn  amour  pour  FAh'^ 
rore  ^  font  le  fujet  de  cet  Aâe.,  dans  lequel  l'Auteur  fnp- 
po(è  Titon  vieilli  dès  fa  jeuneffe  par  la  vengeance  du 
Soleil ,  Amant  rebuté  de  l'Aurore  >^  odieux  à  Vénus  » 
dont  il  avoit  découvert  l'intrigue  avec  le  Dieu  Mars. 

TITON  ET  V AURORE ,  Papràle  héroïque  en  trois  AAes^ 
avec  un  Prolhgkie^par  la  Marre  y  MuJ^que  de  MandoUr. 
ville  y  1753.  £e  PTologue  ejl  de  la  Motte* 

Titon  ,  Amant  de  TAuroite ,  en  eil  aimé  également. 
Eole  )  furieux  de  voir  qu*on  lui  préfère  une  /impie  ber- 
gère ,  veut'fè  venger  fur  Titon  des  mépris  que  l'Au- 
rore lui  témoigne,  raies ,  Déeflè  des  Bergers  «  vient,  le 
trouver ,  &  demande  à  ce  Dieu  le  fujet  de  /à  douleur. 
JE)lc  apprend  qu'il  veut  faire  périr  Titon.  LaDéeflè. , 
qui  eil  amoureufe  de  ce  Berger,  cen|urc!||Eole  de  lui  laif- 
^r  le  Coin  de  Je  débarr^fler  de  fon  rival.  Le  Dieu  y  con*» 
fent;  &  Paies  efîâye  fî  elle  ne  pourra  pas  vaincre  l'indif- 
férence que  Titon  a  poyr  plie,  Vovant  qu'elle  ne  peut 
réuflir ,  elle  fe  venge  en  vicjlliflant  les  traits  du  Berger, 
qui ,  dans  cet  état ,  ne  deyoit  plus  attirer  les  regards  de 
}' Aurore.  Mais  l'Amour ,  en  rajeuniifant  Titon  y  le  rend 
encore  plus  aimable  aux  yeux  de  fbn  Amante. 

]Lt  fujpt  4u  Prologue  cil  le  feu  du  ciel  ravi  par  Pro- 
méthée  ;  avec  ce  fçu  &  pelui  de  l' Ampur ,  il  anime  des 
S^tMçs  ^'h^jn^ipes  Se  dç  fen^ipes  ,  dont  il  peuple  l'Uni- 
vers, ; 

TirUS ,  Tr^g^irfie  de  Belloy  ,  1 7  5 Pt 

Cette  Piçcç  n'a  riçn  de  commun  avec  la  Tragédie  de 
Pérénice  de  Haçine  ;  c'efl  Titvis ,  vainqueur  des  Breton 
.    gjii  rçvifnt  i  Rçmç  fÇ  ÏÇn4rÇ  4u^  Vceu^ç  dç  fon  peuple 


T  I  T  i»t 

Sont  U  cQ  fc^^,»,  ^pi'ès  une  longue-  Ili9h4ie  «  avec  les 
tranfports  de  la  joie  la  plus  vive,  il  parott  quo  le  Poçte  a 
voulu  peindre  la  bonté  &  la  bienfaiunce  qui&i(bient  le 
caraélere  de  cet  Empereur. 

Ced  au  célèbre  Méta^afè,  que  BcUoy  a  été  redevable 
de  (on  fujet:  U  l'a  puifé  dans  un  de  Tes  Opéra ,  intitulé 
la  ClemenX^  <^î  Tito»  11  imite  1* Auteur  Italien  dans  tout 
ce  que  celui-ci  n*a  point  trop  imité  d<  Qnna  &  d'An- 
dromaque  ;  car  Métaflafe  n*a  fbuvent  fait  que  traduire  de 

Jrands  morceaux  de  ces  deux  Pièces,  qui  ont  beaucoup 
'analogie  avec  )a  fîennc.  L'Auteur  François  a  (uppléé 
par  lui-même  à  ces  mutations  ;  mais  il  n'a'pu  empêcher 
que^  le  fond  du  (ujet  ne  fût ,  comme  dans  Cinna ,  un  fa* 
vorî  qui  çonfpire  contre  fon  bienfaiteur»  Il  s'eft  borné  i 
traiter  ce  fond  d'une  manière  différente ,  en  tâchant  d'6^ 
viter  toute  reffcmblance  avçc  cette  Pièce  de  Corneille  » 
(bit  dans  l'intrigue  ,  Coït  dans  Içs  caraderes  ,  foit  dans 
le  dénouement.  Un  précis  du  canevas  de  fa  Tragédie  va 
démontrer  jufqu'où  s'étend  cette  difficulté. 

Vîtellie ,  fille  de  VitcUius  ,  détrôné  par  Vefpafîcn  , 
tfi  comblée  de  bienfaits  par  Titus  *  devenu  Empereur* 
EUe  aime  ardemment  ce  Prince  ^  qui  n'a  pour  elle  que 
de  l'eâime  ;  &  cette  froideur  la  détermine  à  venger  fur 
)ui  la  mort  de  fon  père.  Sextus,  Amant  de  Vitellie,  Se 
ï'ami  le  plus  chéri  de  Titus,  fait  céder  Tamitié  à  l'a- 
mour :  il  promet  à  Vitellie  la  mort  de  fon  bienfaiteur  ; 
nuis  ce  n'efl  pas  fans  fdutcnir  bien  des  combats ,  fans 
éprouver  bien  des  remords.  Titus ,  abfènt ,  revient  à 
Rome  ;  9c  les  remords  dç  Sextus  augmentent.  Il  ne  peut 
réfifier  aux  nouvelles  marques  d'aneâion  de  Titus  ;  8c 
infiruit,  par  un  billet  anonyme ,  du  danger  qui  le  me- 
nace, Titus  le  charge  lui-même  de  veillera  fà fureté» 
JLçntullus  9  Amant  fecret  de  Vitellie  ,  mais  qui  a  plus 
d'ambition  que  d*amour  ,  veut   que  Sextus  porte  lui- 
même  le  coup  mortel  à  Titus ,  pour  avoir  çnfuite  occa- 
fion  de  l'en  punir.  Il  lui  perfîiade  que  l'Empereur  c& 
fcn  rival  ;  qu'il  aime  Vitellie  ,  &  fe  difpofe  à  la  Cou- 
ronner,  Sextus  n'écoute  plus  qu'une  fureur  jàloufc  :  il 
fuTprend  Titus  fçul,  &  levé  le  bras  pour  le  frapper, 
C'cildans  cet  inftint  même  ,  que   l'Empereur    fe  rc- 
iDume  ^  apperçoit  Sextus  &  lui  tend  les  bras  avec  les  ex-* 


â%  T  I  T 

S»reffi6ils  de  II  plus  ylve  amitié*  Settvs  \  troublé^  ttm^ 
iMdii ,  hors  de  lui ,  ayoue  fon  crime ,  &  Veut  s'immo- 
ler. Il  eâ  défàrmé  par  Titu$.  De  fon  c6té>  Leotullus 
croyant  le  parricide  confommé,  accourt  peur  en  punir 
Fauteur  :  il  le  trouve  aux  pieds  de  celui  qui  devoit  tom- 
ber fous  fès  coups.  L'Empereur  vole  au  (ccours  de  Do- 
snitien  fon  frère  9  qui  efl  en  danger.   Lentullss  raccom- 
pagne &  veut  le  percer  au  milieu  de  la  mêlée.  Il  efl 
prévenu  &  tué  par  Annius  9  l'un  des  deux  Confuls.Titus 
interroge  Sextut;il  veut  favoir  quel  motif  le  porta  à 
.  confpirer  contre  lui.  Ses^tvs  ne  peut  fe  réfbudre  à  tra- 
Iiir  Vitellie  ,  &  efl  remis  entre  les  mains  des  gardes* 
Toutefois  l'Empereur  fùfpend  l'Arrêt  de  Sextus.  Vitel- 
lie accourt  pour  l'infiruire  de  tout  ;  &  alors  il  refîifç 
d*étre  édairci  \  il  veut  pardonner  à  Sextus ,  &  ignorer 
it%  complices.  Il  lui  pardonne  en  effet  en  préfence  de 
Vitellie ,  à  qui  il  réitère  une  offre  que  Lentullus  avoit 
empêché  de  parvenir  jufqu*à  elle  9  l'offre  du  trône  & 
de  fa  main.  Il  n'efl  plus  tcms  :  Vitellie  n'eil  venue  fur 
la  Scène  qu'après  avoir  pris  du  poifbn  :  elle  meurt  en 
inUruifant  Titus  de  fès  projets,  en  lui  avouant  l'amour 
qu'elle  eut  pour  lui  9  &  en  déplorant  fa  perte. 

On  voit  que  cette  intrigue  n'efl  point  celle  de  Cinna  9 
du  moins  a  beaucoup  d'égards.  Il  en  efl  de  même  des  ca- 
raôeres  :  quelques  uns  ont  entr'eux  certains  rapports  ; 
mais  ils  différent  par  des  nuances  très-dlflinâes.  Titus, 
quoique  placé  dans  la  même  fîtuation  qu'Augufle  ,  cil 
plus  mtéref^nt ,  plus  conflamment  lui-même.  Sextus  a 
moins  de  raifôns  pour  conlpirer  que  Cinna  ;  mais  auifi 
é]t>rouve"t-il  plus  de  remords  ,  marque-t  il  plus  d'incer- 
titude, ce  qui  n'efl  point  foiblcffc  en  lui.  Plus  de  fer- 
meté dans  cette  occasion  n'eut  fèrviqu'à  le  rendre  odieux. 
Vitellie  ne  veut  perdre  Titus,  que  parce  qu'il  ne  peut 
Taimerren  cela  elle  paroit  moins  Romaine  qu'Emilie  9 
'  que  la  feule  vengeance  fait  mouvoir  ,  &  qui  hafàrde 
ju (qu'aux  jours  de  (on  Amant  pour  fc  venger.  Peut-être 
n'en  efl^lle  que  plus  dans  nos  mcsurs  ;  &  à  coup  fur  elle 
en  efl  plus  différente  d'Emîlic,  A  l'égard  de  Lentullus  , 
je  n'y  vois  nul  rapport  avec  Maxime  ,•  fon  caraâere  eft 
plus  décidé  ,  plus  agiiTant  9  plus  théâtral.  Annius,  Per- 
Ibnnàge  vertueux  &  riéccffaire  dans  la  nouvelle  Tra^ 


TOI-  Ol 

"fie ,  n^a  point  de.  rival  dans  J^^dennè.  Oti  «e  jpeut 
euères  lui  oppofcnr  Fulvie  «qui  conleille  &  pertuaae  à 
AuguHe  d'u(er  de  clémence  »  tandis  qu'Annius  exhorte 
Titus  â  ik  faire  judice.  On  voit  du  moins  que  ce  Cour- 
tifail^  dont  les  confcils  font  rejettes  ,  contribue  plus  à  la 
gloire  de  (on  maître  ,  que  Suivie  à  celle  de  Con  époux» 
Au  rcfte  ,  je  ne  prétends  pas  mettre  en  balance  un  chef- 
d'œuvre  éprouvé  par  les  Hiffrages  de  plus  d'un  fieclc , 
avec  it  coup  d'effai  d'un  jeune  Auteur ,  qu'il  eut  fallu 
uns  doute  mieux  accueillir  ^  mais  dont  le  (uccès  n'eût 
jamais  pu  pafler  que  pour  un  encouragement  nécdfTaire 
&  mérité. 

TOILE  DE  THÉÂTRE  :  efpécc  de  tapiflerie ,  qui 

bordoit  le  Théâtre  des  Anciens  :  elie  diffëroit  de 

la  nôtre  >  en  ce  qa*elle  écoit  attachée  par  le  bas , 

enforte  que  quand  nos  Pièces  commencent  »  on 

levé  la  toile ,  qui  eft  attachée  par  te  haut ,   les 

Romains  la  b^TitToient ,  la  laifToient  tomber  fous 

le  Théâtre  ;  &  quand  la  Pièce  étott  6ate ,  ou  me- 

me  après  chaque  Ade  ,  on  la  relevoit  pour  les 

changemcns  de  décorations  ^  au  Heu  que  nous 

la  baiftons    De-là  vient  qu'on  difoit  en  Latin  : 

*$QU?r€  aul<zA ,  lever  la  Toile  ,  quand  on  fer  • 

fnoic  la  Scène  &  que  les  Aâeurs  fe  retiroient  ; 

&  premere  aulctd  ,  baiffer  la  Toile  >  quand  on 

découvroit  le  Théâtre  pour  commencer  l'aâion. 

Ovide  a  peint  merveilleufement  cette  manière 

d'ouvrir  le  Théâtre  chez  les  Anciens  ,  &  en  a 

fait  ufage  pour  une  des  plus  belles  &  des  plus 

brillantes  comparaifons  que  je  connoiffe  s  c'eft 

dans  le  troifiéme  Livre  de  fes  Métamorphofes  , 

où,  après  avoir  parlé  des  hommes  armé?,  qui  na- 

Quîrent  des  dents  du  Dragon  ,  que  Cadmus  avoft 

icmécs  1  il  ajoute  dans  un  ftyle  élevé  : 


'* 


TOI 


{ndèvildcs  fluijns  9  gleba?  espère  tnùvttl, 
Prima^ue  de  fiilds  aclei  apparuic  hafis  ;  < 
Tegmina  mox  capitum  pido  nutantia  coiio  ; 
Mox  humeij  ,  peânT^ue  9  onerataque  brachia  teiîl 
Exifiunt  :  crelcit^ue  îçges  clypeata  Ttrorunu 
Sic  ubi  toUuntur  feitis  aulxa  Theatris  , 
Surgere  ligna  fblent  primùmque  oilendere  yultos  : 
Caetera  paulatim  ^  placidoque  eduâa  tenore 
Tota  patent ,  imoque  pedes  in  m^rginc  ponunt* 

Alors  pfodigè  étonnant  &  incroyable  îles  mot- 
tes de  terre  commencèrent  à  s'entr'ouvrir ,  &  du 
milieu  des  filions  9  on  vit  fortir  des  pointes  de 
piques  ,  des  panaches ,  àçs  cafqaes  ,  enfuite  des 
épaules  &  des  bras  armés  d*épées ,  de  boucliers» 
de  javelots  ;  enfin  une  moiffbit  de  combattans 
acheva  de  paroître.  Ainfi  quand  on  baifle  la  todle 
dans  nos  Théâtres,  on  voit  s'élever  peu  à  peu  les 
figures  qui  y  font  tracées  :  d'abord,  on  n'en  voit 
que  la  tête;  enfuite  elles  fepréfentent  peu  à  peu; 
&  fe  découvrant  infenfiblement,  dlesparaiT* 
ient  enfin  toutes  entières  >  &  femblent  debout 
fur  le  bord  do  la  Scène* 

TOI  NO  NET  TOINETTE  »  Comédie  en  deux  A&es ,  mi- 
lie  i' Ariettes  ^i  par  des  Boulmiers^  Hûufique  de  Cojfecy  aux 
Italiens^  17^7  m 

La  Aoche  a  placé  autrefois  deux  mille  écus  fur  la  Fré- 
gate la  Belle  Marguerite.  N'en  ayant  point  de  nouvelles  , 
il  a  emprunté  d'Antoine  Bertrand  mille  livres  >  à  con- 
dition que  s'il  ne  les  rend  pas  dans  un  an  »  Bertrand 
épou(era  Toinette  ,  fille  de  la  Roche.  Cette  Toinettc 
aime  Toinon  8c  elle  en  câ  aimée  ;  mais  comme  la  Roche 
«e  peut  rendre  les  cent  piàoles  »  îl  y  a  apparence  que 


TOI  T  O  U  iS| 

-  Isttf  mariage  ne  fe  fera  pas.  Ils  (ont  dans  cette  inquié'- 
cud^  lorlquc  le  Capitaine  Sabord  ^  qui  aime  la  ftosh^  ^ 
Se  veut  du  bien  aux  deux  Amans ,  lui  prête  les  mille 
livres ,  avec  lefquelles  la  Roche  iatisfait  Ion  créancier. 

TOISO!^  DVR ,  (U)  Tragi-Cùmidie  it  P.  Corneille^ en 
cinq  AQes  >  e/i  Vers ,  tntUe  de  Danfes  &  de  Mufique  # 

Voici  une  Tragédie  dant  le  même  genre  qu^Andro'* 

méde ,  avec  le  mérite  de  plus ,  que  Tart  du  Poète  v  a 

ren^  les  machines  inféparables  du  Poème*  Il  fut  fait  à 

Toécafîon  du  piariage  de  Louis  XIV»  avec  Tlnfante 

^  d*£(pagne.  Son  titre  en  explique  fuifiramment  le  lujct» 

TOMBEAU  DE  NOSTRADAMUS^  (  le)  Opera<:om^ 
w  en  un  Aâe  9  en  VaudevUUs ,  par  le  Sage  y  dla  Boire 
àaint'Laurent  ^  1 7 1 4- 

Oâave  j  qui  retrouve  (on  valet  Ârlequifl ,  lui^  ap«  * 
prend  qu*apres  avoir  époufé  Ifabelle,  qui  l'aimoit ,  il  en 
efi  devenu  jaloux ,  fie  que  l'ayant  Turprifè  avec  un  hom« 
me ,  U  a  tué  ce  téméraire  ;  mais  que ,  prefIS  par  (es  re*. 
mords ,  il  craint  que  (à  femme  ne  (bit  innocente ,  d'au*^ 
tant  plus  qu'il  a  appris  que  cette  épouCe  Infortunée  efl 
partie  de  Florence  pour  le  (uivre.  Jlla  cherche  de  foa 
côté  ;  ne  pouvant  la  trouver ,  il  eâ  ré(blu  d^ouvrir  le 
Tombeau  de  Noftradamus*  Arlequin ,  effrayé ,  effaye  en 
vain  de  l'en  détourner  ;  mais  Oâave  frappe  (ûr  le  Mau^ 
Colée  9  qui  s'ouvre.  Il  en  (brt  un  Monftre  affreux ,  qui  yo^ 
mit  des  tourbillons  de  feu.  Arlequin  s'enfuit  de  peur* 
Intrépide  Oâave  embraffè  le  Mondre ,  qui  s'abîme 
maH'tôt  ;  un  Magicien  noir  paroit  :  il  donne  un  coup  de 
baguette  (ur  le  Tombeau ,  qui  s'ouvre  entièrement  ,  Se 
lame  voir  tout  Tintérieur.  Noflradamus  y  paroit  dans  un 
fiiuteuil  ;  il  écrit  fur  une  table  d'ébène.  Autour  de  lui 
(ont  rangés  plu/ieurs  bouquins»  11  a  la  tête  couverte  d'un 
bonnet  violet  à  longues  preiiles;  une  barbe  blanche  lui 
defcend*  )u(qu'à  la  ceinture  ,  &  il  porte  une  robe  de 
saême  couleur ,  par(èmée  de  caraâères  talilmaniques. 

Ndiradamus  promet  fa  protedion  à  Oâave  ;  il  lui 
ipprend  ^ue  rbomme  qu'il  a  tué  n'eft  pas  mort»  éc  que 


t9i  T  O  M 

'   fôn  époufe  efi  Innocente.  Il  l'envoie  chercher  par  les 

'  Lutins ,  &  la  lui  rend.  Les  deux  époux  réconcilié%i&  réu- 
nis ,  remercient  le  Prophète  8c  le  quittent.  Ils  font  rem- 

'  placés  par  deux  jeunes  gens  qui  fe  diiputent  i'ur  Tancien" 
neté  de  leur  noblefTe  »&  qui  preiTent  Tun  &  l'autre  Nof^ 
tradamus  de  décider  en  leur  faveur.  Celui-ci  offre  de 
faire  paroitre  devant  eux  leurs  aïeux  ;  dans  le  moment 
on  voit  paJTer  un  vieux  Gentilhomme  de  campagne  ; 
après  lui  un  fiaiili  de  village  ^  qui  eâ  Gxivi  d'un  Meu- 
nier. Le  fécond  jeune  homme  le  moque  du  premier  ; 

.    nais  il  a  bientôt  fon  tour  ;  &  l'on  voit  paroi tre  pour  fou 
compte  un  gros  homme  richement  vêtu  ,  un  petit  Com- 
mis aux  Aides  9  &  enfin  un  Cocher.  Les  deux  jeunes  gens 
fortent  pleins  de  dépit ,  &  couverts  de  confufion. 
*  Une  Meunière  vient  avec  Pierrot^  fon  Garde-mouIIn, 

-  qu'elle  aime  9  &  dont  el!e  voudroit  faire  (on  mari  en 
place  de  celui  qui  l'a  quittée- depuis  fix  ans  «  dont  elle 
n'a  point  entendu  parler  depuis,  &  qu'elle  croit  mort; 
nais  -  Noflradamus  lui  apprend  que  fon  mari  s'ef^  fait 
agioteur  9  &  qu'il  a  gagné  des  fommes  confîdérables*  La 
Ifleuniere  perd  à  Pin  fiant  le  goût  qu'elle  avoit  pour  Pier* 
rot  :  un  accès  conjugal:  la  reprend;  &  elle  part  à  l'infiant 
pour  aller  prouver  ton  mari, 

TOAJ'JONES  ,  Comédie  en  trois  ASes  f  en  profe  ,  mtlée 
à* Ariettes  ,  par  i^oinjiaet  9  Mufique  de  Phiiidor ,  aux  hâ^ 
liens  j  i7^5» 

Tom-J6nes  &  Blifîl  font  frères  &  neveux  d'Alwor- 
thys.  Le  premier ,  par  des  circonflances  connues  dans  le 
Roman  de  ce  nom ,  pafle  pour  bâtard ,  &  n'cfl  paspar 
confequent  reconnu  pour  le  neveu  d'Alvrorthys.WcHFrn, 
père  de  Sophie,a  pour  Tom*J6nes  l'amitié  d'un  père:  il  a 
promis  fà  fille  â  Blifil  ;  &  il  fait  part  de  ce  mariage  futur 
a  fon  ami.  Tom-J6nes  aime  Sophie  Ifc  en  eft  aimé  ; 
&  Sophie  a  de  Péloignement  pour  Blifil.  Elle  fait  con- 
noStre  l'un  &  l'autre  de  ces  deux  fèntimens  à  fon  père  ; 
&  comme  elle  le  trouve  inflexible  ,  elle  prend  le  parti 
de  fuir  la  maifbn  paternelle.  On  va  â  (a  poursuite ,,  Se 
on  la  trouve  dans  une  hôtellerie  avec  Tom-J6nes,  dont 
«n  alloit  découvrir  la  naifTance  ^  ùuas  la  fecfiçUe  de  Brir 


TON  aJr 

fil.  Il  (oufiraît  des  papiers  qui  font  cotmoitce  que  (bn 
mal  cà  fon  frère  &  neveu  d'Alworthys,  Malgré  cela, la 
yérité  (e  découvre  ;  Toncle  efl  indigné  de  la  conduite  de 
filifil  dans  c^tte  occafîon  ,  reconnoit  avec  joie  Tom-Jâ* 
■es  pour  fpn  neveu  ;  &  Wcftern  efl  enchanté  d'en 
£ùre  (entendre.  Biifil  efl  deshérité  par  Tonde  ;  &  Tom^, 
JÔBes  a  là  fucce/fion  &  la  main  de  Sophie* 

TONNELIER  y  (le)  Ooera-Comique  en  un  Aâle ,  méli 
f  Ariettes  ,  attribué  d  Audinotjjoit  pour  les  paroles  ^Joit 
pour  la  Mufique ,  d  la  Foire  Saint-Laurent  1 1761. 

Martin  y  Tonnelier  de  village  ,  aime  une  Pavfanne 
nommée  Fanchette,  qu'il  a  élevée  :  il  defire  d'en  faire  (â 
femme  ;  mais  Fanchette  n'eu  pas  di(pofée  à  ce  mariage  » 
p^rce  qu'elle  aime  Colin,  jeune  Hilicien  réformé ,  qui 
demeure  &  travaille  chez  Martin  en  qualité  de  compa-* 
{non»  Le  Tonnelier  Ibupconne  leur  intelligence  ;  êc  na- 
turellement grondeur,  il  le  devient  d'autant  plusen«^ 
.  core ,'  que  lejeune  MiUuire ,  qui  efi  d'un  caraâere  rail- 
leur ,  ne  cefle  de  Timpatienter  par  des  quolibets,  8c  de 
Tinterrompre  quand  il  lui  parle ,  par  des  chansons,  Mar- 
tin prend  la  ré(blucion  de  le  mettre  i  la  porte.  Fanchette 
eu  avertit  (on  amoureux  ;  8c  comme  elle  ne  veut  pas  (or* 
tir  mal  de  chez  (bn  maître  9  à  qui  elle  a  des  obligations  V 
Colin  lui  propo(è  de  mettre  Ton  oncle  Gervais,le  Meu-^ 
nier,  dans  leurs  intérêts,  8c  de  l'engager  à  venir  deman- 
der au  Tonnelier  le  paiement  d'un  billet  qu'il  lui  doit 
depuis  long-tems ,  efpérant  que  n*ayant  pas  ,   (bit  les 
moyens  ,  (bit  la  volonté  de  payer ,  il  (c  prêtera  plus  fa-> 
cîlement  à  la  proportion  qu*on  lui  fera  de  donner  Fan- 
chette â  Colin.  Martin  vient  &  chafFe  Colin  ;  Fanchette  > 
à  qui  il  rapprend  lui>méme ,  lui  témoigne  du  mécon- 
tentement. Le  Tonnelier  TappAife  ,  l'envoie  dans    (i 
chambre   pour  (b  coucher  ,  &  (b   retire  dans  la  (îen- 
ae«  A  peine  y  eft  «  il  ,  que  Fanchette   rentre  dans  la 
boutique  pour  épier  fi  (on  Amant  revient ,  comme  il  le 
lui  a  promis  ,  avec  (bn  oncle.  Coliii  entre  avec  la  clef 
de  la  boutique,  que  Martin  a  oublié  de  lui  âter,  8c  dit 
i  Fanchette  que  ton  oncle  va  venir.  Elle  en  eft  charmj^, 
|&  retient  Colin  prè«  d'elU  gour  fouper  avec  un  g4(çaa 


^h 


TON 


&une  bouteille  de  vin  qu'on  lui  a  donnés..  Pendant  ce 
tems-là  arrive  un  ivrogne  qui  fait  un  bruit  épouvantable, 
impatiente  |es  jeunes  gens ,  boit  leur  vin  ^  renverfe ,  en 
s'en  allant ,  le  tonneau  fut  lequel  ils  mangeoient ,  & 
éteint  la  lumière*  Martin  arrive  au  bruit  :  Fanchette 
trouve  le  moyen  de  £c  retirer  (ans  être  vue  ;  Colin ,  ca- 
ché derrière  uh  tonneau,  ^oudroit  bien  s'échapper  auHî  ; 
mais  le  Tonnelier  l'apperçoit ,  veut  courir  après  ;  Colin 
fc  Czmyc  ,  Fanchette  arrive  aux  cris  de  Ton  maître  ;  celui- 
ci  lui  fait  des  reproches  :  elle  lui  en  fait  d'autres  fur  Tes 
in  juives  fbup^ons.  Martin  fè  refTou  vient  qu'il  n'a  pas  6té 
la  clef  à  Colin ,  avoue  â  Fanchette  qu  il  a  tort ,  la  prie 
de  lui  pardonner;  8c  afin  de  reâer  un  peu  avec  ellC)  il 
veut  travailler ,  &  entre  dans  un  cuvier  pour  l'accommo- 
der* Colin  arrive;  le  Tonnelier  dans  le  cuvier  prie  Fan- 

.   chette  de  lui  dire  .une  chanfbn  ;  &  à  chaque  couplet  il 

.  répète  le  refrein  en  riant  &  s'applaudiiTant.  Il  entend 
quelque  btutt  à  la  fin  de  ia  chanfon ,  (ort  la  tête  du  eu- 

.  vier ,  &  voit  Colin  qui  baife  la  main  de  Fanclîettc.  Il 
court  à  lui  pour  rafIommer;mais  le  Meunier  qui  arrive 
.s'oppofè  a  (a  colère ,  Se  lui  demande  fon  argent  :  ce  qu'on 

■  avoit  prévu  arrive  ;  le  Tonnelier  n'a  pas  de  quoi  payer  : 
Colin  propofe  de  répondre  de  la  dette,  à  condition  qu'on 
lui  donnera  Fanchette.  Martin  s'emporte  ;  mais  ne  pou- 
vant mieux  faire ,  il  confent  à  tout.  AlorsGervais  ,jpour 
le  confbler ,  lui  rend  fon  billet  :  le  Tonnelier  furpns  de 
ce  trait  de  générofîté ,  remercie  le  Meunier ,  l'embraiTe  t 
&  tout  le  monde  fè  trouve  fatisfait*  % 

TOA/TfNE  %  (  /«  )  Comiàit  en  un  Aâlt ,  en  profe  ^  par  le 
Sage 9  aux  Italiens^  i732« 

Un  Médecin  avare  veut  donner  (a  fille  à  un  vieil  Apo- 
thicaire ;  il  s'agit  d'emp6cher  ce  mariage  en  faveur  d'un 
Amant  aimé  :  un  Valet  adroit  fe  charge  de  cette  affaire. 
Le  Médecin  avoir  choifi  un  Payfan  fort  &  robufl^  pour 
placer  fiir  û  tête  dix  mille  francs  à  la  Tontine ,  &  le  fai« 
lôit  enrager  par  le  réginie  aufli  rigoureux  que  ridicule  , 
qu'il  lui  prefcrivoit.  Le  Valet  met  ce  Payfan  dans  fcs 
'intérêts  ;  &  (bus  des  habits  d'Officier^  ils  viennent  lui  de 
fon  Maître  le  revendiquer  comme  déferteur  de  leur  Ré- 
gir tnt  5 


4 


T  6  R  TOT:  a8p 

Î[lmenc.  Le  Médecin ,  cifrayé  pour  là  Tontine  «  accorde 
a  fille  en  échange  ;  &  le  mariage  le  fait  à  la  jàtûfac* 
tion  des  deux  Amans. 

TORISMON^  ( fc  )  Tragéiie  d'AUbraj^  lé^S. 

Germon ,  Roi  de  Suéde  «  l'étant  trouvé  i  un  fameux 
Tournois  en  Norvège, a  le  malheur d6  tuer,  chns  un 

.  combat  y  le  Èls  du  Roi  du  pays.  Il  devient  amoureux  8e 
la  Princefle  Alvide  ;  &  ne  pouvant  Tobtenir  du  Roi  (on 
frère  ,  à  cau(e  du  meurtre  précédent ,  il  prie  Torifmon» 
Roi  des  Goths^  avec  qui  il  câ  lié  d*une  amitié  très* 
étroite  v  de  faire  la  demande  en  ion  nom ,  ft  de  lui  céder 
cnfnîte  la  Prlnceflè.  L*amitié  fait  entreprendre  cette  ac- 

■  tion  i  Torifmon  ;  mais  Tamour  le  rend  infidèle  ;  il  ou  « 
blie  (a  promeflTe  ;  &  u&nt  des  droits  que  l'hymen  lui 
domie  ,  il  emmené  Alvide  daâs  (es  Etats.  Ceft  en  cette 
fituation  que  s*ouvre  la  Scène.  Torifmoii  paroSt  accablé 
de  remords  ;  Tarrivéc  de  Germon  ne  Ccrt  qu'à  les  aug- 
menter. C'eil-U  le  commencement  de  fts  malheurs  , 
que  la  cauftrc^he  porte  i  leur  comble  :  i;ouc  Ce  décou- 
vre;, cette  même  Alvide  qui  aime  tendrement  Toril^ 
mon .  dont  elle  ignore  la  perfidie,  eft  reconnue  pouffa 


tat  des  Goths  (bus  la  puiiTànce  d*un  Etranger.  Cet  Ora* 
de  barbare  n'ayant  pas  été  exécuté ,  par  une  fuite  d'à* 
ventures ,  cette  PrinceiTe  avolt  rempli  la  pl^ce  de  Thé* 
ritiere  de  Norvège.  L'Oracle  n'en  a  pas  moins  (on  effet. 
Alvide  apprenant  fà  naifTance ,  termine ,  par  uh  coup 
de  poignard ,  une  vie  que  Ton  hvmen  inceâueax  lui  fait 
paroitre  odieufe.  Toriimon  la  mit  au  tombeau  ;  5c  près 
d'expirer ,  no/nme  Germon  pour  fon  lucceflTcfir. 

TOtjNËT,  Parodie  it  Titon  et  L\iuRaRâ  «  par  MM.  iê 
fortelance  Er  Pohfinet  »  d  la  foire  Saint-Germfiin ,  1755. 

Totînct ,  jeune  garçon ,  aime  une  bouquetière  nom*= 
Jnéctrkolor  ;&  il  en  ed  aimé.  Un  Marchand  de  CftC» 
flctf,iuritux  de  ne  recevoir  que  des  mépris  dcTrîça* 


zç^  Ton         TUA 

lor^^oar^  3  i  cencv  deTaunour,  tetit  s*en  venger 
Ar  àtk  Amaiitf  Lite  £hafbMintere  qui  aime  To/inct ,  fe 
charge  de  b  yengcance ,  eipérant  que  lorfqu'elie  aura 
fon  amant  en  (à  puiilànce  9  rUe  fçaura  gagner  Ton  cœur» 
Mais  tout  ce   qu'elle  tait  pMir  attendrir  Totinec,  eS 


inutile  ;  ft  de  rage  elle  lui  noircit  tout  le  vifàge 
avec  du  charbon.  Tricolor  voit  fon  amant  dans  cet 
état  i  èi  eUe  en  cft  effrayée.  La  nourrice  de  ce  jeune 
gardon  en  efl  aufli  épouvantée  d*abord  ;  mais  s'apperce-^ 
Tant  que  ce  n'efl  qu*un  peu  de  charbon  qui  le  rendiS 
noir  9  elle  le  mené  auprès  <run  puits ,  hix  lave  le  vifâge; 
9i  Totinet  revient  trouver  (à  chère  Tricolor,  qui  rènta«- 
.  «roitre  pour  lui  fon  amour* 

"Î^VK  DOUBLE  (  U)intU  Pxiti  xxurrtr ,  Opéra  Otoi- 

ëe'ea  un  A&e  %  enptafi  trtnmonohgue^  ih  Foire  Saint 
€rmain%'\7\u 

m 

Le  (Ujei-  de  cette  piéee  eft  f!r^  d*un«  hifloire  trèf-eo» 
ittique  éts  Contes  Arabes,  doiic  Gallct ,  Auteur  de  IW 
vra^e  y  a  confervé  rintrigncf  les  lituaci^s  êc  les  plaiiiui* 
teriei.  Cehi  du  Caii  iupé^  qui  eA  k  fliéme  chdâ,  a'a  pas 
noins  réuffi. 

TRAGÉDIE.  Le  hafard  &  Bacchtt$  donnèrent  les 
prenniieres  idées  de.  la  Tragédie  en  GréM.  L'flif 
toire  en  eft  affec  connue*  Bacchus  qui  avoic 
crouvé  le  fecrec  de  cuhfver  la  vigne ,  &  d*cn  ri* 
ter  le  ViDi  Tenfeigna  à  un  certain  Icarius  dans 
une  contrée  de  l'Accique^  qui  prit  depuis  le  nom 
d^Irarie.Cet  homme  ufijinir  rencontra  un  bouc 
jui  fàifôit  du  dégât  dans  (es  vignes  ,  Timiiiola  à 
on  bienfaiteur ,  autant  par  intérêt  que  par  re« 
comioiffiuice.  Des  Payfans  témoins  de  ce  facri- 
fice»  fe  siirent  à  dan  fer  autour  de  la  yidime  t 
«n  chantant  les  louanges  du  Dieu.  Ce  Diverti ÂTe- 
ment  paflàger  devînt  un  ufage  annuel  »  puis  fa* 


le 


T  H  A.  i$t 

crifice  puUic  y  eofuiu  cérémoaie  tinivetfelle  > 
&  enfin  Speâade  public  pio&ne.  Car  comme 
tout  c€oi€  facré  dans  rancîquicé  Payenne  $  les 
Jeux  &  les  Amufemens  fe  tournertnc  en  Fêtes  ; 
ic  les  Temples  à  leur  cour  Ce  métamorphofe- 
renr  en  Thé&cres.  Mais  cela  n*arrifa  que  par  de- 

5ïé$.  Les  Grecs  venant  à  fe  polir»  tciimrporterenc 
ans  leurs  Villes  une  Fête  née  du  loi(ir  de  la 
Campagne*  Les  Poètes  les  plus  diftingués  fe  fi- 
rent gloire  de  compofer  des  Hymnes  retigieu* 
Tes  en  l'honneur  de  Bacchus  ,  8c  d'y  aloucer 
tout  ce  que  la  Mufique  &  la  Oanfe  pouvoient  y 
répandre  d'agrémens.  Ce  (ut  une  occafion  de 
difputsr  le  pfîx  de  laPoéfîe  s  6c  ce  prix  ,  au 
moins  à  la  Campagne,  ê^oic  un  bouc  ,ou  un  ou- 
tre de  vin ,  par  altufion  au  nom  de  THymne  ba« 
chique,at>péllée  depuis  long-temsTragédie  yc'eft- 
i*dîre,Cnanfon  du  bouc  où  des  Vendanges.Ce  ne 
fiit9en  efifèttrien  ^utre  cbofe  durant  un  loiig  efpa- 
ce  d*annces«On  perfeâionna  déplus  en  plus  le  ma* 
mie  genre  ;  maison  ne  le  changea  pas.  Il  fit  et^ 
ir^amres  la  réputation  de  plus  de  15  ou  i(  Poc« 
tes  «  prefque  tous  fuccefleurs  \c%  uns  des  antres. 
On  voit  afTez  que  ni  dans  ces  Hymnes  9 
ai  dans  les  Chcrurs  "qui  les  chamoiem  »  on 
u    trouve    aucune  trace  de  la  véritable  Tri^« . 
gédie  »  à  en  pénétrer  Tidée    plutôt  que  le 
nom.  On  peut  toutefois  conjeâurer   avec  fon- 
dement ,  que  ce$  Poé6es  devinrent   graves , 
touchantes  6c  paflîonnées ,  telles  à  peu  près  que 
THymnc  des  Pcrfans  ,    qui  eH  rapportée  pac 
Chatdin  »  &  qu'on  trouve  diftribuée  en  ltp% 
Cbaiits  f  compoCée  en  Tbonneur  4e  Mahçmet 


tft  T  R  A 

•  • 

&  d'Ali ,  avec  des  penfées  &  des  fentîmens  qui 
ont  quelque  cbofe  de  refpric  Tragique^.  Auflî 
les  Poètes  fe  laiTerent-ilsàla  fin  de  ces  éloges 
bachiques ,  qui  apparemment  devehoîent  firoids, 
comme  les  louanges  réitérées  fur  le  même  fujett 
Se  qui  d'ailleurs  tournoient  plus  au  profit  des 
Prêtres  de  Bacchus ,  qu'au  plaifir  des  Speâateurs* 
L'un  de  ces  Poctes  ,  ce  fut  Thefpis  ,  eut  la  bar- 
die0è  d'y  changer  quelque  chofe,  &  eut  le  bon- 
heur de  réuifir.  11  s'avifa  d'interrompre  le  Chœur 
par  des  récits  3  fous  prétexte  de  le  delà  (Ter.  Cette 
nouveauté  plut.  Mais  qu'étoit-ce  que  ces  récits? 
L'unique  Aâeur  qu'il  introduifoit  »  jouoit-il  feul 
une  Tragédie  ?  Il  eft  vitible  que  non*  Point  de 
Tragédie  fans  Dialoguç  ;  &  point  dé  Dialogue 
fans  deux  interlocuteurs  pour  le  moins.  Je  me 
iigtre  que  Thefpis ,  fur  l'idée  d'Homère ,  dont 
on  récitoït  les  livres  dans  la  Grèce,  crut  que  des 
traits  d'Hiftoice  ou  de  Fable  ,  Toit  fé^ieux,  /oit 
Comiques ,  pourroient  amufer  les  Gtecs.  Il  bar- 
bouillloit  même  ces  Ââeurs  de  lie»  dit  Horace» 
pour. les  rendre  plus  fembUbles  à  des  Satyres  ^  & 
il  les  promenoit  dans  des  Chariots ,  d'où  ils  di- 
foîent  fouvent  des  paroles  piquantes  aux  paffans. 
Voilai  l'origine^desTragédies  Satytiqaes;maisil  y 
avoit  quelque  cbofe  de  plusdans  les  Tragédies  fé- 
rieuH^Si  dont  il  n'inventa  pourtant  que  l'ébauche. 
II  y  a  lieu  de  croire  ,  que  bien  qu^uii 
feul  Aâeur  parât  &  récitât ,  il  f upppfoit  une 
aâion  réelle  >  &  qu'il  venoit  dans  les  intervalles 
du  Choeur  en  rendre  compte  au  Speâateur,  foit 
par  voie  de  narration,  foit  en  jouant  Te  rôle  d'un 
Héros  #  puis  d'un  autre  9  ^enfuited^in  troidc^ 


T  It  A  %9i 

me  Je  fuppofe,  par  exemple ,  que  Thefpis  ou 
Quelqu'aucre  de  Tes  SucceCTeurs  eût  pris  pour 
iujet ,  comme  Homère  ,  la  Colère  d'Achille.  Je 
m'imagine  que  Ton  Aâeur  repréfencanc  le  Prêtre 
d'Apollon ,  venoîc  dire  que  vainemenc  il  avoic 
tâché  de  fléchir  Âgamemnon  par  des  prières  & 
des  préfens  ;  que  ce  Roi  inflexible  s'étoit  obf- 
tiné  à  ne  lui  pas  rendre  fa  fille  Chryfeïde  ; 
que  fur  cela ,  Chryfes  imploroic  le  fecours  du 
Dieu  pour  fe  venger«  Dans  un  fécond  Monologue 
fe  même  Aâeur  ,  ou  un  autre ,  (l'on  veut ,  fai- 
foit  entendre  qu'Apollon  avoir  vengé  Chry* 
/es  9  en  répandant  fur  le  camp  des  Grecs  une 
Peflc  cruelle ,  qui  y  caufoit  la  défolaiion.  Selon 
les  apparences  ,  on  continuoit  de  même  jufqu'à 
.h&WySc  voilà  ce  qu'on  peut  inwginer  de  plus 
vraifemblable ,  en  ne  fuppofant  >.av€C  Ariftore» 
qu'un  Adeur.  Mais  après  tout ,  ces  récits  d*une 
aâion  qu'on  nevoyoit  pas ,  n'étdient  quunecf* 
pécede  Poème  Epique,  En  un  mot ,  il  n'y  a  point 
encore  là  de  vraie  Tragédie.  Il  peut  au  plus  y  en 
avoir  un  léger  crayon.  Car  outre  que  le  fujet 
des  récits  de  l'Aâeur  étoit  une  aâion  Hiivie  , 
laccefloire  temporta  peu  à  peu  fur  le  principal. 
Thefpis,  Phrynicus,  Chérilus,  &  tous  ceux  qui 
coniporerent  dans  le  goût  de  Thefpis ,  oublièrent 
pre(qu'entiérement  la  deftinatk>n  du  Chœur ,  &c 
ne  parlèrent  plus  de  Bacchus.  De-là  ,  dit  Pluiar- 
que ,  il  arriva  que  la  Tragédie  fut  détournée  de 
Ton  but ,  &  pana  des  honneurs  rendus  à  Bacchus 
à  des  Fables  &  à  des  Reprcfentations  palEonnées, 

Les  Prêtres  s'en  plaignirent  j  &   leurs  plaintes 

T»  »• 


1^4  t  ft  A 

fonlefenttth  pfôvcAe.  Gela  tH  teâu  ,  dîftfît- 
on  ;  rhais  oti  n*y  vùk  rien  de  B^ccbers,  L'enibar- 
raseft  dcfçavoir  comment  Tbcf  pis  imagina  le 
prcmficx  cette  iHtibfe  dé  la  Tragédie  ,  fi  les 
Choeurs  né  lui  en  ont  pas  donné  lieu.  Là  Natu- 
re va  ordinairement  de  l'un  à  Tautre  dans  les 
arts ,  âinfi  que  dans  Cts  produAions  ;  &  il  arrî* 
ve  >  prefque  toujours ,  que  Tidéç  ûouvelle  qui 
iurvient ,  a  queloue  rajpport  avec  celle  qui  la 
Élit  naître.  Il  eft  lurpre'nant  ^e  ni  Ariï^e ,  ni 
ceux  qui  oniArasté  cette  matière  ,  ne  nous  mon« 
trent  pas  avec  prccifion  les  divers  changemens 
que  re^t  la  Tragédie  •  dépuis  fa  naiiTance ,  îuf- 
qu^à  fa  maturité  en  Créce.  Il  neTeft  pas  moins  » 
qu'ilsne  nous  difent  point  nettement  ,  excepté 
Philéflrate  &  QmntiHen  »  une  cboie  qu'il  faut 
toutefois  nécefTàtrement  condure  de  leurs. écrits, 
à  favoîr  s  qu'Efchyle  fut  le  véritable  inventeur 
de  là  Tragédie ,  proprement  dite-  Tous»  en  effet, 
s'accordent  à  dire ,  qu'il  îôîgnît  un  fécond  Ac- 
teur à  celui  de  Thefpi^  Voilà  des  Interlocuteurs  ; 
tbilà  le  Dialogue ,  oc  par  conféquent  un  germe 
de  la  Tragédie.  Avant  lui  ,  rien  de  tout  cebu 
C*cft  donc  Efchyle  qui  en  eft  le  Père. 

Sophocle  &  Euripe  coururent  après  lui  la  mê- 
me carrière  •,  &  enmoins  d'un  ficelé,  la  Tragédie 
Grecque ,  qui  avoir  pris  forme  tout  d^un  coup 
ientre  les  mains  d'Efchyle ,  arriva  au  point  où  les 
Grecs  nous  l'ont  laiflTée.Car  quoique  lesPoctfeô, 
dont  je  viens  de  parler  ,  eulTent  des  Rivaux  d'un 
très-grand  mérite,  qui  même  l'emportèrent  fou- 
vént  fur  eux  dans  les  jeux  publics  ,  les  fuflfra- 
£esdes  Contemporains  &  de  la  poftéricé ,  fe  font 


t  1t  A  i,s 

néanmoins  réuiûs  en  leur  &vear.  On  les  rtcon- 
noie  pour  les  Maîtres  de  la  Scène  ancienne  ;  6c 
€  eft  uniquememenc  fur  It  peu  de  Pièces  ,  qui 
nous  refte  d^eux  »  que  nous  devons  jnger  du 
Théâtre  des  Grecs.  AufS  les  palfions  prindpa* 
les  que  touche  Homère  »  font  elles  conformes  à 
Ja  durée  de  fon  Poème ,  &  à  la  natui^  de  l'hom- 
me ,  confidéré  comme  leâeur.  Ceft  la  joie  ,  la 
curiodlté ,  &  Tadmiration  »  paflîons  douces  »  qui 
peuvent  attacher  long-tems  le  cœur  fans  le  ht- 
tigucr  ;  au  lieu  que  la  terreur  »  Tindigùation  »  la 
haine  »  la  compaffîoh  »  8c  ouandté  d'autres 
dont  la  vivacité  peut  épuîfer  rame  ,  ne  font 
traitées ,  dansTIliàde,  qu'en  paffant ,  Oc  toujours 
avec  fubordinaiîon  aux  p^iffions  modérées  qo*oa 
y  voit  régner.  Mais  dans  un  Speâacle  qui  doit 
peu  durer  >  les  paflioni  vives  peuvent  jouer  leurs 
jeux  ,  &  de  fubalternes  qu'elles  font  dan^  le 
Focme  épiaue  >  devenir  dominantes  dans  là 
Tragédie ,  (ans  iafler  le  Speâateur  t  que  des 
mouvemens  trop  lents  ne  feroient  qu'endormir. 
Ceraifonnement,  au  tefie^  eft  fondé  fur  la  na« 
turc  des  pallions  même.  Un  homme  ne  peut  fou- 
tcnir  long-tems  une  violente  agitation.  La  co* 
1ère  a  fcs  emporcemens ,  la  vengeance  a  Tes  fu* 
reurs  ;  mais  leurs  derniers  éclats  font  de  peu 
de  durée.  Si  ces  mouvemens  rcfident  plufieurs 
années  dans  un  cœur ,  ce  n'eft  que  comme  un 
feu  alToupi  fous  la  cendre.  Leur  flamme  caur 
fe  un  incendie  trop  grand  pour  être  durable^ 
Defir  ^efïroi ,  pitié,  amour  ,  haine  même,  tout 
•cla  poné  aux  derniers  excès  s'épuîfe  bientôt. 


i,«  T  R  A 

La  viôIeDce  d*ane  tempête  eft  un  préfage  de 
fa  fin  Les  pafllons  vives  &  courtes  font  donc 
les  vrais  mobiles ,  propres  à  animer  le  Théâtre  ; 
car  fi  ce  que  je  viens  de  dire  eft  vrai  dans  la 
nature  »  le  Spedacle  qui  en  eft  une  imitation, 
deit  s*y  conformer ,  d'amans  plus  que  les  paf- 
fions ,  luflènt  elles  feintes ,  Te  communiquent 
d'homme  à  homme  >  d'une  maniéré  plus  fou* 
ilatne  que  la  flanime  d'une  roaifon  embrâfée 
ne  s'attache  aux  édifices  voifins.  Ne  Tentons- 
nous  pas  nos  entrailles  s'émouvoir  à  la  vue  d'un 
malheuteux  »  qui  avec  des  cris  pitoyables  nous 
éxpofeune extrême  mifereîLacraince  ne  pénètre- 
t-eile  pas  îuTques  dans  la  moelle  des  os,  quand  on 
voit  une  Ville  livrée  à-l'Ennemifdesvifages  pâles» 
des  .femmes  tremblantes ,  des  Soldats  furieux  , 
Se  tout  l'appareil  d'une  prochaine  défolation  ? 

Qu6  leroit  -  ce  fi  Ton  voyoit  les  traits  de 
la  rage  Sc^  du  défefpoir  que  la  nature  grave 
elle*même  fur  le  front  d'un  homme  ou  d'un 
Peupledeftiné  à  périr  fans  reflburcc  ?  Et  quel 
efifèt  ne  prodttiroit  point  une  terreur  panique  } 
Une  pamon  bien  imitée  ,  trouve  auflî  aifcmene 
entrée  dans  le  caur  humain ,  parce  Qu'elle  va 
trouver  les  mêmes  reflbrts  pour  les  ébranler  ^ 
avec  cette  différence  remarquable  ,  qui  a  ians 
doute  frappé  Efchyle  :  c'eft  que  les  paiïions 
feintes  nous  procurent  un^plaîfir  pur,  au  iiçuque 
les  paflîoos  véritables  ne  no^sdonnent  qu'une  fa-^ 
tisraâ;ion  légère  >  &  noyée  dan$  une  grande  amer' 
tume.  Un  monftre  horrible  nouç  ieroit  f^^c^her 
de  frayeur.  Un  miférable  que  nous  ne  pourrions 
foolager ,  nous  dcchireroit  les  entrailles.  Mais  ce 


T  R  a;  if7 

iQonftrc  &  ce  malheureux  en  p^matret  Tan  fût- 
il /plus  eârayanc  que  THydre  de  Lerne»  6cYzur 
cre  plus  à  plaindre  que  Bélifaice  ,  ne  figauroienc 
manquer  de  Étire  un  plaiiir  très-grand  aux  Spec* 
taceurs  »  s'ils  font  tracés  par  une  main  habile  ; 
&  voilà,  pourquoi  Boileau  a  fi  bien  die  après 
^iftote: 

3 

^m»     m 

U'  n^cfi  point  de  Serpent  ni  de  Monfire  edîenxy 
Qui  9  par  Tan  imité  ,  ne  puiflè  plaire  aux  yeux« 
D'un  Pinceau  délicat  ^  Tartifice  agréable  , 
Du  plus  affreux  objet,  fait  un  objet  aimable. 
Ainfî^  pour  nous  charmer,  la  Tragédie  en  pleurs  » 
D  (Edipe  tout  (anglant  fit  parler  les  douleurs  » 
D'Orcfie   parricide ,  exprima  les  allarmes  , 
Et  pour  nous  divertir  ,  nous  arracha  des  larmes* 

Mais  n  toutes  les  pafHons ,  bien  repréfentées, 
produifent  ce  plaifir  délicat ,  il  n'en  eft  aucune 
qui  le  caufe  avec  plus  de  vivacité ,  que  la  ter- 
reur 6c  la  compaflion.  Ce  font  là  proprement 
les  deux  pivots  de  Tame  :  comme  nous  fommes 
plus  fenfîbles  au  mal  qu'au  bien  ,  nous  haïflbus 
Deaucoup  plus  Tun  que  nous  n  aimons  l'autre  ; 
&  nous  ibuhaitoiis  moins  vivement  d'être  heu- 
reux,, que  nous  n'appréhendons  d'être  miférables. 
D'où  il  arrive  que  la  crainte  nous  eft  plus  natu- 
relle,&  nous  donne  des  fecouflès  plus  fréquentes , 
^ue  toute  autre  pâflion  ,  par  le  fentiment  intime 
&  expérimental  qui  nous  avertit  topîours  que  les 
maux  aflié^enr  de  toutes  parts  la  vie  humaine. 

.  La  pitié ,  qui  n'eft  qu'un  fecret  repli  fur 
nous  à   la  vite  dQ$  maux  d'autrui  ,  doht  nous 


ïf\  i  n  X 

;  fouTons  lare  également  lei  tlâlmes,  jt  «iie^* 
|bn  fi  Miroite  ivée,  la  craime  «Que  eei  Âèiix  paf- 
fions  font  Inséparables  dains  i es  liommei  »  que 
.    le  befoîiy  inmtuel  oblige  de  Vivre  datis  la  Sodecé 
^vîte-  Ceft  ce  qiû  fiiit  dire  à  Virgile ,  eh  par* 
tant  dia  bohhéor  ilieftîmifi4e  d'un  hearèax  tosfir 
que  goâre  m  Philo fophe  SoTHaire  :  I(n*eftpbint 
oaoi  la  oéçelCté  dé  compatir -a  la  mifere  d'un 
▼érmeux  iodigém  t  ou  ae^  porter  envie  au  riche 
coupable.  La  ctaime  6c  la  piné  font  les  paflîons 
les  plus  dangereufes  ^  coipme  elles  font  les  jplus 
commîmes. Car û l^une  ,  &  par  conféquont  laa» 
tre.  icaufe  de  leur  liaifon  »  glace  éterDellemenr 
les  hommes  »  il  n*y  a  plus  lieu  à  la  fermeté  d*a« 
me  néceflaire  pour  fupporter  les  ihalbèurs  iné- 
vitables de  la  vie ,.  6c  pour  furvivre  k  Leur  im* 
prellion  trop  ibuvent  réitérée.  C*e/l  pour  cela 
que  la  Philoiophie  a  employé  tant  d*art  à  purger 
Pune  &  l'autre»  pour  ufer  du  terme  d'Ariftoie^  à 
delfein  de  confefver  ce  qu'elles  ont  d'tt|fle  $  en 
écartant  ce  âu*elles  peuvent  avoir  de  pernicieux. 
Mais  il^iaut  convenir  qu'en  céd  ,  la  Poë- 
6c  remporte   infiniment  (ur    la  Philofophie  , 
dont  les  raifonnemen!!  trop  crus  (ont  Un  préfer* 
vatif  trop  (bible  ^  on  un  remède  peu  fâr  contre 
1^  mauvais  effets  de  ces  paflîons  \  au  lieu  que 
.  les  images  Poétiques  ont  quelque  chofe  de  pius 
flateur  &  de  plus  infinuant  pour  faire  goûter  la 
xaifon.  Ce  qu'il  y  a  de  particulier  &  de  furpre- 
nanr  en  cette  matiéfe  »  c'eft  que  la  Poefie  corrige 
la  crainte  par  la  crainte ,  &  la  pitié  par  la  pitié  » 
chore  d'autant  plus  agréable  ,  oue  le  ccBur  hu- 
m^ùn  âûme  fes  lentimens  &  fes  foiblefles.  11  é'ir 


T  R  A  I99 

maginè   donc  qu'on  veut  les  flatter  \  9c  W  (c 
trouve  intêniîblemenc  guéri  par  le  plaifîr  même 

?|u*il  a  pris  à  fe  féduire.  Heureufe  erreur  donc 
tSct  eft  d*aaiant  plus  cercaiti  JÊj^  le  remède  uatc 
du  mal  même  qu  on  cfiéttjl  A%  vérité ,  la  vie 
humaine  eft  un  grand  ThStre  ,  où  Ton  eft  Spec* 
tateur  de  bien  des  malheurs  de  toute  efpéce.  L*on 
V  voit  parolrre  tous'ies  jours  (  outre  Tindigence^ 
U  douteur  ôc  la  mort  »  )  les  défirs  fougueux  »  Se 
les  efpérances  trompées ,  les  craintes  defefpéran- 
tes ,  &  les  foucis  dévorans.  Mais  tout  ce  Spec* 
tade  n*infpire  qu'une  terreur  &  qu'une  pitié 
plus  capable  d*abattre  le  cœur  que  deTaflèrmir. 

On  a  beau  dire  ;  la  vue  des  mifcrables  ne  nous 
confole  point  de  Terre  ;  fans  compter  que  Thom- 
me  fe  porte  avec  foin  à  éviter  »  autant  qu'il  le 
peut  3  une  fi  trifte  vue  »  pour  îouir  plus  rran--* 
qmllement  des  douceur^  de  la  vie  ,  ou  qu'il  fe 
rend  dur  &  infenfible  fur  les  miféres  de  Tes  pa- 
reilSfOubliancqu'ileiR:  homme  comme  eux.  8c  qu'il 
payera  chèrement  de  courtes  joies  par  de  lon-^ 
gués  douleurs.   Comment  donc  précautionnec 
1  homme  contre  des  maux  inévitables  i  Com- 
ment le  rendre  fenfible  autant  qu'il  doit  l'être } 
Comment  le  fortifier  contre  l'abattement  où  le 
jettent  la  crainte  &  la  pitié?  On  le  peut  faire  en 
le  réjouiflànt  par  le  Speâade  même  de  fes  maux , 
eh  y  attachant  fes  regards  malgré  lui  par  un  at- 
trait de  plaifir  donc  il  ne  puifTe  fe  détendre  »  & 
en  infinuanc  dans  fon  cœur  ce  que  cette  crainte 
-&  cette  pitié  ont  d'agréable  &  de  doux  ;  non- 
feulement  pour  le  rendre  humain  ,  mais  enco- 
re poiir  lui  apprendre  à  modérer  fes  p'aïHons , 


loo.  T  R  A 

quand  des  maux  réels  viendront  les:  exciter.  Car 
lorfqu'on  s'apprivoîfe  avec  Tidce  des  maux  ,  on 
fe  fortifie  foi- même  contr'eiix  ,  &  on  fe  porte 
plus  vivemeaflàles  foulager  en  autrui  par  Tef- 
poir  du  retoilPP|^e  moyen  la  Poèfie  procure 
deux  avantages  c^Rdérables  à  Thumanité  ;  Tun 
d'adoucir  les  mœurs  des  hommes ,  comme  font 
Élit  Orpliée  ,  Linus ,  &  Homère  ;  l'autre  de  ren- 
dre leur  fenfibilité  raifonnable  >  &  de  la  ren- 
fomer  dans  de  )uftes  bornes  ,  comme  Tont  pra- 
tiqué les  Poètes  Tragiques  de  la  Grèce. 

L'on  me  dira ,  peut  être  >  qu'il  neii  pas  croyable 
que  toutes  ces  réflexions  ayent  paflfé  par  Tefprit 
d'Homère  &  d'Efchyle  ,  quand  ils  fe  font  mis  à 
compofer  ,  Tun  fon  Iliade ,  &  Tautre  fes  Tragé- 
dies; que  ces  idées  paroiflent  poûichei&  venues 
aprèscoup;qu'Ariftote  charmé  d'avoir  démêlédans 
leurs  Ouvrages  de  quoi  fonder  le  but  &  I  art  de 
l'Epopée  &  le  la  Tragédie  »  a  mis  fur  le  compte 
de  ces  Auteiurs  des  chofes  auxquelles  ,  félon  les 
apparences,  ils  n'ont  pas  fongc  ;  qu'enfin  je  m'ef- 
force vainement  moi  -  même  de  leur  prêter 
des  vues  qu'ils  n'avoient  pas.  Mais  croira-t-on 
que  ces  grands  hommes  ayent  travaillé  fans  def- 
iein  ?  Je  l'ai  déjà  dit  d'Homère,  &  je  dois  le  dire 
'  des  Poètes  Tragiques  fes  imitateurs.  S'il  eft  vrai 

Su*en  efïèt  l'art  de  la  Tragédie  réfulte  de  leurs 
ouvrages ,  leur  refufera-t-on  le  mérite  de  l'y 
avoir  mis  ;  ôc  voudra-t-on  leur  ravir  l'honneur 
d'avoir  pu  penfer  ce  que  nous  n'avons  penfé 
qu'après  eux  ,  &  par  eux?  Mais  Je  veux  qu'ils 
n'ayent  pas  eu  dans  l'efprit  ces  réflexions  auflî 
analyfces  qu'elles  l'ont  été  depuis.  On  ne  peut 


t  R  A  )•! 

aumoms  nîerraîfonnablernent,  qu'ils  n*cn  avenc 
eu  te  fends  &  la  fubftance ,  qu'ils  ont  déveJop* 
pés  peu-à-peu ,  à  mefare  qu'ils  voyoient  le  fuc- 
ces  Don  où  maurais  de  leurs  fpeftacles^  Car  alors 
non  contents  d'étudier  la  nature  dans  leur  pro« 
pre  cceur ,  ils  )ugeoient  de  ce  qui  devoit  plaire, 
par  ce  qui  plaiioiten  eflfet  «  &  fé  conformoienc 
au  goût  des  Peuples ,  pour  fuivre  de  plus  près  la 
nature  v^eommeun  Sculpteur  habile  &  éclairé 
étudie  l'antique  qui  a  plû  pour  approcher  déplus 
près  du  vtai  beau  qui  doit  plaire. 
Jevais  encore  plus  loin  j&îe  fuppofe  qu'Efchyle 
n'ait  pas  connu  tout  d'un  coup,que  le  but  delaTta* 
gédieétoitde  corriger  la  crainte  &  la  pitié  par  leurs 
propres  eflFets  ;  du  moins  on  doit  conrenir  que 
pui  [qu'il  a  tâché  de  les  exciter  dans  Tes  Pièces  » 
il  a  eu  en  vue  de  réjouir  fes  Speâaceurs '(>ac 
Pimitation  de  la  crainte  &  de  la  pitié  ,  &  que 
par  conféquent  il  a  lenti  le  prix  de  ces  palCous 
mifes  en  oeuvres.  S'il  n'a  youhi   inftruire  ,  il  a 
prétendu  plaire.  Et  pouvoît-il  imaginer  deux 
moyens  plus  efGiçaces  pour  y  parvenir  f  Enfin  Ef- 
chyle  a  conçu  viiîblement  que  la  Tragédie  de- 
voir fe  nourrir  de  paflîons ,  aîniï  que  le  Poème 
épique  ,  quoique  d'une  façon  dîÉFcrente-,c*eft-i^ 
dire ,  avec  un  air  plus  vif  &  plus  animé ,  à  pro- 
portion  delà  difFérencç  qui  doit  fe  trouvèrent 
tre  la  durée  de  l'un  &  celle  de  l'autre  ,  entre 
un  livre  &  un  Speftacle.  Jl  s'eft  rcpréfenté  1-E- 
popée  comme  une  Reine  Augufte  ,  afliCe  fur  aa 
Thrône»  &  dont  le  front  chargé  de  nuages ,  latflè 
entrevoir  de  vaftes  projets ,  &  d'étranges  révolu* 
^ons ;au lieu quMl  s'cft  figuré^la Tragédie  éplo- 


f^.  TUA 

téc ,  &  le  poignard  en  main  ,  telle  qvfon  la  pré* 
fente,  accompagnée  delà  terreur  &de  U  compaf- 
£on ,  précédée  par  le  déferpotr ,  &  bientôt  faivîe 
de  la  rrifte(Te&du  deuiLMaîs  pour  ces  mottvemenrt 
ilfautdescliangemens  de  fortune,  des  rcconnoii- 
fanccs  »  des  intrigues  9  &  tout  cela  fuppofe  une 
ou  plufîeurs  aâions.  Homère ,  guidé  paf  la  rai- 
Ton  y  n'en  a  cboifi  qu'une  feule ,  qu'il  a  conduite 
jufqu'à  vingt-  quatre  Chants  fort  étendus.  La  rai- 
fon  veut  donc  beaucoup  plus  encore  «  qu*on  n'en 
ffaite  qu'une  dans  un  Speâacle  die  peu  d'heures. 
L'ordre  &  la  proportion  des  parties  leur  ont  pa* 
ru  le  point  le  plus  etTentiel  de  flliade ,  &  confé- 
quemment  de  la  Tragédie.  En  cflfet ,  puifque  le 
Poème  E  pique  fait  un  corps  accompli  avec  fes 
)u(les  dimenfions,  &  que  par-Ià,  il  eft  con* 
forme  à  la  nature  ,  il  a  fallu  faire  couler  cet  or*» 
dre  Si  cet  heureux  arrangement  dani^  le  Speâacle 
Tragique  pour  le  rendre  agréable.  Il  a  fallu  pour 
cela  déterminer  fa  vériiable  durée  •  mais  d'une 
manière  plus  précife  qde  n'a  fait  Homcxe  dans  fon 
IIiadej&  dansfon  OdyiTée.  Car  un  Poëme^u'on 
doit  lire ,  peut  prolonger  ou  raccourcir  la  durce 
de  fon  aûion  un  peu  plus  ou  un  peu  moins,  fans 
autre  régie,  finon  que  l'étendue  n'en  doit  pas  être 
pu  trop  confidérable ,  ou  trop  petite.  Un  Poésie 
Epique  eft  un  édifice  dont  on  doit  voit  les  dimen- 
jGons  d'un  coup  d'ceil ,  après  l'avoir  examiné  par 
parties  &  en  détail  Que  l'édifice  foit  plus  ou 
moins  grand  ,  pourvu  qu'il  foit  bien  propor- 
tionné ,  ôc  qa'il  ne  paÛè  pas  la  portée  de  Toril , 
il  n'importe.  Voilà  la  régie  de  la  nature  telle 
^'Hmacxe  Fa  chpi£le  ,  ainfi  que  je  l'ai  déjà  &n* 


T  R  A  )0| 

fitiiié  ;  &  je  ne  penfe  pas  qu*on  putiïe  ratfonna- 
blemenc  en  alléguer  d'autres.  Mais  il  n*en  efl  pas 
de  même  d'une  a6kion  mife  en  Speâacle.  Ceft 
ane  autre  forte  d'édifice,  qui  non- fculemem  doit 
avoir  une  étendue  beaucoup  moindre  que  le  pre- 
mier, maisencore  qui  ne  peut  fouf&ir  qu  une  mefa* 
re  déterminée*  pour  ne  pas  rebuter  le  Speflaceur, 
obligédele  parcourir  fans  reposSc  fans  interruption. 
Il  eft  donc   naturel  que  la  mefurede  Tac* 
cion  ne  pafle  pas  de  beaucoup  celle  de  ta  ne* 
Méfentadoii.  Telle  eft  la  régie  du  bon  feus  que 
la  réflexion  fie  naître  à  Efchyle  ;  Se  plus  nette- 
"^  ment  à  fes  fucceffèurs,  en  conAdérant  qu'une  ac« 
(ion  repréfentée  doit  eSêntiellement  reflèmUer 
'  à  l'aftion  réelle  dont  elle  eft  l'image.  Car  fans  cela 
'  il  n'y  a  plus  d'imitation  ,  plus  d'erreur  ,  plus  de 
naiiembliaiice,  &  par  conu^quent  plus  d^enchan- 
lenient.  Toutefois  ,  comme  cène  relTemblance 
ne  faurbit  être  tooiours  (i  parfaite ,  qu'elle  n'ad- 
mette quelque  dltfirence  en  faveur  des  beautés 
dç  l'art  ;  l'arc  niême,  pour  ménager  ces  beautés , 
.peut  Étire  illufîon  au  Speârateur ,  &  lui  montrer 
avec  fuccès  une  aûion  ,dont  la  durée  exige  S  ou 
lo  heures  ,  quoique  le  SpeAacle  n'en  employé 
que  1  oa  )  •  Ceft  que  fimpatience  du  Speâarcur 
qui  ai'me  à  voir  la  fuite  d'une  aâion  intérefTan- 
te,  lui  aide  à  fe  tromper  lui-même ,  &  à  fuppofer 
que  le  tems  nécelTaire  s'cft-éconW,  ou  que  ce  qui 
exigeoit  un  tems  confidétable,  s't^ft  pu  faire  en 
moins  de  tems.  Il  ne  va  pas  fe  chtcanner  lui-mê- 
me  i  Se  a  fe  prête  fi  naturellement  à  Cor\  erreur» 
pour  peu  due  l'art  la  favorffe  ,  qu'il  lui  faudroit 
•ita  des  rcftexMns  pour  s'en  prer  -,  tant  fon  im- 


m^^m 


504  T  R  A 

patience  eft  ingénieufe  à  le  Céàuitt.  Ainfi  Ttru* 
nce  joint  à  la  nature  9  juftîfie  afTez  la  conduite  des 
premiers  PoctesTragiqaes,  qui  n*ont  paflé  que  de 
tort  peu  la  durée  de  la  re^réfentation  dans  Tefpa* 
ce  qu'ils  ont  donné  àl^aâion  de  leurs  Tragédies* 
Je  me  contente  de  marquer  »    par  ce  que 
|e  viens  de  dire  »  la  différence^  exaâe  des  ex« 
podcions  du  Poème  Epique  ,  &  4c  celles  des  Tra- 
gédies ,  afin  qu'on  diftingue  nettement  Ce  qu'Ëf* 
chyle  &4es  Tragiques  Grecs  ont  emprunté  de 
.  rilliade9&  ce  qu'ils  y  ont  changé  quantàl'ex- 

1>ontion  du  fu jet.  Homère  n*a  pas  été  gêné  dans 
a  (îenne,n'étant  que  narrateur.Maîs  lesTragiques 
.  ont  été  obligés  d'en  reâifier  l'art, pour  l'ajuder  à  la 
.  Tragédie  :  il  faut  des  coups  de  maîtres  pour  expo- 
ier  heureufement un  fujet  fur  le  Thé&tre, au  lieu 
.  qu'il  n'eft  befoin  que  d'une  belle  implicite ,  qui 
.  toutefois  eft  rare  ,•  pour  commencer  un  Poënie 
;  Epique.  C'eft  donc  un  efibrt  d'efprit  confîdérable 
dans  Efchyle  d'avoir  le  premier  apperçu  cette 
différence  de  l'Epique  &  du  Tragique»  en  fàifant 
naure  l'un  de  l'autre  avec  tant  d'art ,  que  le  D}f« 
ciplc   en   ceci  l'emporte  fur  le  Maure.  Après 
cet    effort  9  il  lui  étoit    bien   moins  difficile 
de  tianfporter    de  TEpopée  à   la  Tragédie  , 
.  ce  qui  s'appelle    intrigue  ou   nœud.  Car  on 
vient   plus    aifément    à  bout  de  &ire  oublier 
le  Poète  &  le  Narrateur  »  quand  on  vient  à 
brouiller  diffêrens  intérêts  &  à  nouer  le  jeu  de  di- 
vers  Perfonnages  »  que  quand  on  veut  mettre  les 
Speâateurs  au   fait  d'une  aébion  »  fans  qu'ils 
s'apperçoivent  qu'on  ait  eu  deflein  de  le  faire.  Le 
nœud  eft  cependant  la  partie  la  plus  confidé- 

rablc 


T  R  A  joi 

table  àt  la  Tragédie.  Ceft  ce  qui  lui  donne  cette 
efpèce  de  vie  qui  Tanime  aum-bien  que  le  Pûe- 
tne  Epique.  Les  Poètes  Grecs  ,  pleins  du  génie 
d'Homère  ,  y  trouvèrent ,  fans  contredit ,  ce  ba- 
lancement de  raifons ,  de  mouvemens ,  d'intérêts 
&  de  paflîons ,  qui  tient  les  efprits  fufpendus ,  Se 
qui  pique  iufqu'a  la  fin  la  curiofité  des  Auditeurs. 
Sur  ce  principe  •  Tart  de  varier  à  l'infini  les  mou* 
vemens  ae  la  balance  du  Théâtre,  fe  pré  fente  de 
foi-mêmè  à  Tefprir.  Deux  ou  trois  incidens  fuffi« 
fent  pour  produire  de  grands  eflFèts  ,  fans  en« 
WlSqv  y  comme  on  fait  fouvent ,  un  nombre  pro- 
digieux de  machines ,  qui  marquent  plus  la  di- 
fette  que  la  fécondité.  Un  outrage  vengé  dans 
leCid  aenÉstnté  feul  ce  chef-d'œuvre  d'intrigue, 
que  le  Public  révolté ,  comme  dit  Defpréaux  , 
s'eft  obftiné  à  toujours  admirer  ,  malgré  une  ca« 
baie  puiflknte ,  des  raifonnemens  fpécieux  ,  & 

Îjuantité  de  vifibles  défauts.  Le  goât  aidé  du  bon 
ens  &  de  l'exemple  d'Homère  ,  eft  la  plus  fûre 
régie  pour  faire  croître  le  trouble  de  Scène  en 
Scène  »  &  d'aifte  en  aâe.  Mais  la  beauté  des  in« 
trigues  dépend  du  choix  des  aâions  ;  &  ce  choix 
eft  fouvent  Tefîèt  du  bonheur ,  plutôt  que  du  dlf- 
cernement.  L'hiftoire  &  la  Fable  en  fourni (lènc 
d'intéreflarites>  mais  en  plus  petit  nombre  qu'oa 
ne  peut  penfer.  Cependant  c'eft  le  fond  où  il 
6ut  puifer  pour  fe  rendre  croyable.  Un  fujec 
de  pure  imagination  préviendroit  le  Speélareur 
incrédule,  &  l'empêcheroit  de  concourir  à  fe  laif- 
fer  tromper.  Les  changcmens  légers  dont  il  peut 
ne  pas  s'appercevoir  ,  font  les  feuls  qu'il  prr- 
metteau  Pocte,  &  que  le  Foccc, doive  cmployw 

Tome  m.  y 


301  T  ?*    A 

pour  Tartifice  de  rintrîgue.  Son  adreffè  confiée 
a  inventer  des  ficuations  délicates ,  où  le  Père  fe 
trouve  en  compromis  avec  fes  enfàns  r  l'Amant 
avccla  personne  aimée ,  l'intérêt  avec  Tamitié, 
rhoiineur  avec  Tamour.  Plus  la  dccifion  eft  eni- 
barraflfante  >  plus  le  trouble  s'accroît.  L'intrigue 
enun  mot  eftun  Dédale ,  unlabyrinte  qui  va  Se 
revient  toujours  fur  lui  même  ,  où  Ton  aime  à  fe 
perdre;  d'où  Ton  cherche  pourtant  à  fortir  ;  mais 
où  Ton  rentre  avec  plaifir ,  quand  une  feuffè  ifliie 
nous  y  rejette.  Pour  cela  il  faut  que  le  (il  qui  con- 
duit  le  Spcûateur  fans  qu'il  y  penfe  ,  foit>n 
effet  fi  délié  ,  qu'il  ne  le  fente  pas.  L'art  une  fois 
découvert  fait  évanouir  tout  le  charme.  C'eft  par 
le  choc  violent  des  paflîons,  qu'on  vient  particu< 
lierement  à  bout  de  fauver  l'art.  Ainfi  Homère 
l'apprit-ilaux  Grecs.  Chez  eux  les  paflîons  rou- 
lent ,  fe  heurtent, fe  boulverfcnt ,  &  retournent 
fans  ceffè  fur  elles-mêmes  ,  comme  les  vagues 
de  la  mer  ,  jufqu'à  la  fin  de  la  tempête ,  qui  n'cft 
autre  chofe  que  le  dénouement.  Ce  dénouement, 
autre  invention  des  Grecs,  fur  les  pas  d'Homère, 
réfout  j*embarras ,  &  démêle  pen-à-pcu,  ou  tout- 
à-ooup,  Tinirigue,  quand  elle  eft  portée  au flî  loin 
qu'elle  peut  l'être.  C  eft  encore  la  nature  qui   le 
veut  ainfi  ;  car  Tefprit  impatient  court   avide- 
ment ànflue.  Piqué  par  leconcours  de  differens 
projets ,  &  de  diverfes  paflîons  ,  dont  on  a  mêlé 
le  jeu  ,  il  attend  la  main  qui  doit  délier  le  nœud 
Gordien.  11  me  femble  que  la  plus  grande  utilité 
du  Théâtre  ,  eft  de  rendre  la  vertu  aimable  aux 
hommes ,  de  les  accoutumuer  à  s'intérclfer  pour 
elle  ;  de  donner  ce  pli  à  leur  cœur  ,   de  leur 


T  R  A  505 

prppôfeY  de  grands  exemples  de  fermeté  &  de  cou- 
t'dgc  dans  leurs  malheurs^de  fortifier  par -là  &  d*é- 
lever  leurs  femimens.  Il  s  enfuit  de4à  >  que  non- 
feulement  il  faut  des  caraâicres  vertueux ,  à  la  nia*  ' 
niere  élevée  &  fiere  de  Corneille  ;  qu'ils  affèr* 
miflcnt  le  cœur  &  donnent  des  leçons  de  courage. 
D'autres  Caraâères,  vertueux  aufli.mai^  plus  con- 
formes à  la  nature  commune,  amoliroient  rame,& 
feroient  prendre  au  Spedateur  une  habitude  de 
foibleffe  &  d'abattement.  Pour  l'amour  ,  puifque 
c'eftun  mal  nécelfaire,  il  feroit  à  fouhaiter  que 
les  Pièces  de  Corneille  ne  rinfpiraflent  aux 
Spedateurs,  que  tel  qu'elles  le  rcpréfentent. 

Les  parties  principales  de  toute  Tragédie  f  font 
rexpofîtion  ,  le  noeud  ou  intrigue  ,  &  le  dénoue- 
tnent^  ou  cataftrophe  :  f^oye^  ces  mots.  Mais  ces 
mêmes  parties  >  qu'Ariftote  appelle  les  parties 
d*extennon  ou  de  quantité  ,  en  Ibppofent  plu- 
fleurs  autres  qui  font  corps  avec  elles ,  &  que  le 
même  Poète  nomme  parties  intégrantes.  Il  en 
trouve  (ix  qui  font  le  fujet  ou  la  Fable  ,  les 
mœurs  ,  les  fentimens  ,ia  diâion  ou  le  (lyle  ,  U 
Mufique  &  la  décoration.  La  Mufique  n'entre 
plus  jpojir  rien  dans  nos  Tragédies  modernes,  ex- 
cepte nos  Tragédies  Lyriques  ,  ou  Opéra  »  à 
moins  que  par  Mu(îque,on  ne  veuille  entendra  la 
déclamation. 

TRAGÉDIE-BALLET.  On  appelle  ainfi  uqe  Tra- 
gédie ,.  qui  doit  ftre  accompagnée  de  Chants 
9c  de  Danies. 

Vij 


1^4  T  R  A 

TRAGÉDIE  DE  PIÉTÉ.  On  apperçoît  dans  le 
XIIc  fiécle,lcs  premières  traces  des  Repréfenta- 
tions  de  Théâtre  ,  un  Moine  nommé  Geoffroî , 
qui  fut  depuis  Abbc  de  Saint  Alban  ,  en  Angle- 
terre  ,  charge  de  Tcducation  de  la  jeunefle  ,  fài^ 
foît  reprcfenter  avec  appareil  des  Tragédies  de 
Piété.  Les  fujets  de  la  première  Pièce  Dramati- 
que furent  tes  Miracles  de  Sainte  Catherine  9  ce 
qui  eft  bien  antérieur  à  nos  Reprcfentationsdes 
Myftcres ,  qui  n*ont  commencé  qu'en  i  j5>8  ,  fur 
un  Théâtre  que  Ion  dreffa  à  Paris  ,  à  THôtcI 
de  la  Trinité. 

TRAGÉDIE  EN  PROSE  ,  (la)  Comédie  en  un  ÀSe  ; 
avec  un  DivertiJJhment  ^  dont  les  Vaudevilles  étaient  au£i 
en  Profe  ,  par  Ducajhre  d^Auvignjj  au  Théâtre  François  ^ 
117J0. 

La  diverfîte  des  opinions  de  quelques  Auteurs  du 
tems ,  fur  la  queâion  »  ,  fi  la  ver/ification  eft  abCblu- 
d)  ment  nécefTaire  à  la  Tragédie  m  ,  a  fourni  le  fujet 
■àc  cette  Pièce. 

TRAGÉDIE-LYRIQUE.  Voyei  Opéra.  On  ne 
fera  pas  fâché  de  trouver  ici  ce  que  M.  de  Vol- 
taire diede  ceSpeftacle ,  &  des  obfervations  qu  il 
y  fait.  L'Opéra  ,  dit-il ,  eft  un  Spcftacle  aulll 
bifarre  que  magnifique  5  où  les  yeux  &  les  oreil- 
les font  plus  f atisfaits  que  refprît  ;  oùraffèrvifle- 
ment  à  la  Mufique  rend  nécelîaires  les  fautes  les 
phis  ridicules  5  où  il  feut  chanter  des  Ariettes  dans 
îa  deftrudion  d'une  Ville,  &  danfer autour  d'un 
toHibeau  ;  où  Ton  voit  le  Palais  de  Pluton  ,  & 
celui  dn  ^^Icil  >  des  Oieux,  des  Démons^  des  Ma* 


T   R  A  }oy 

ticîens ,  des  preftiges ,  des  Monftres  »  des  Palais 
formés  &  détruits  en  undin-d'œil.  On  tolère  ces 
extravagances  ^  on  les  aime  mêmet  parce  qu*on 
eft  là  dans  un  pays  des  Fées;  ôc  pourvu  qu'il  y  aie 
du  Speftacle ,  de  belles  danfes ,  une  belle  Mufî- 
que ,  &  quelques  Scènes  intére (Tantes,  on  eft  con- 
tent. Il  ferpit  auffi  ridicule  d'exiger  dans  j4lcejle^ 
Tunitc  de  lieu  ,  de  tems ,  &  d'aftion  ,  que  de 
vouloir  introduire  des  danfes,  des  Démons  dans 
Cinna  ,  ou  dans  Rodogune.  Le  vice  de  notre 
Opéra,  dit-il  encore,  c'eft  qu'une  Tragédie  ne 
peut  être  par-tout  paflîonnée  ;  qu*il  y  faut  du 
raifonnement ,  du  détail, des  événemens  prépa- 
rés, &  que  la  Mufique  ne  peut  rendre  heureu*. 
fement  ce  qui  n'eft  pas  aaimé»  &  ce  qui  ne  va  pas 
au  cœur. 

L'art  du  Muficien  n'eft  pas  moins  néceflaîre 
pour  la  compolîtion  d'une  Tragédie-Lyrique  , 
que  le  génie  du  Poëte-  Ils  doivent  concouritJ^ua 
&  l'autre  à  faire  un  même  tableau  »  &  à  rendre  , 
par  lesnnoyens  propres  à  leur  art  »  les  mê- 
mes idées  &  les  mêmes  fentimens.  Le  Poète 
trace  le  plan  ,  &  donne  l'ordonnance.  Ceft  au 
Muficien  à  mettre  le  coloris ,  &  àr.  faire  paroî- 
tre  les  objets  fous  les  traits  qui  leuMfcnt  pro- 
pres. Selon  la  judicieufe  remarque  c^  l'Auteur 
du  Speftacle  des  beaux  Arts ,  le  Muficien  eft  fou* 
mis  pour  la  compofition  de  fon  récitatif  &  de 
fon  chant ,  aux  mêmes  régies  que  l'eft  le  Poète 
lui-même  pour  la  compofition  de  fon  Poëme. 
Il  ne  doit  pas  fe  contenter  de  donner  une  expref- 
fi<on  vague  aux  paroles  du  Poëte.  Il  doit  mettre 
ée  l'unité  ;  de  b  marche ,  de  la  progreflîoa  ;  en? 

V  iij 


fofi  T  R  A 

fin  un  enfemble  9  un  tout  dans  fa  compofitioni 
de  manière  qa  tl  y  ait  une  gradation  fenfibla 
d'intérêt  dans  le  plan  Mafical  »  ainfi  que  dans  le 
Poème.  Pour  cela  il  Êiudroit ,  félon  le  même  Au- 
teur^éteindre  Se fupprimer  THarmonie  &  léchant 
du  récitatif  9  &  donner  plus  d*éclat  &  de  faillie 
aux  airs.  Les  Vers  dcrvroient  être  rendus  plutôt 
d'un  ton  de  déclamation ,  que  d'un  chant  fou- 
tenu  &  travaillé.  Les  morceaux  defttncs  à  for* 
mer  les  airs,  en  fortiroient  mieux  ,  au  lieu  qu'ils 
font,  pour  l'ordinaire ,  cnfevelis  &  noyés  dans  le 
récitarif.  Une  régie  excellente  pour  le  Muficien  , 
c'eftde  nedonner  un  mouvement  marqué,un  chant 
vif  &  faillant  ,  en  un  mot,  un  caraâ:cre  ,  qu'aux 
traits  principaux  du  Poème  ,  &  de  chercher  feu* 
lement  un  ton  dé  déclamation  analogue  &  pro-> 
pre  à  Taccent  &  au  génie  de  la  langue  ,  pour 
tout  ce  qui  n*eft  que  de  rccît.'ll  doit  fe  confort' 
mer  à  la  nature  ;  être  fimple  dans  fon  récit»  éner« 
gique  dans  les  morceaux  de  paflion  &  de  fenti« 
ment.  Ain(î  dans  le  langage  ordinaire  »  &  dans 
la  bonne  déclamation  Théâtrale»  la  voix  a  peu 
d'inflexion ,  lorfqu'elle  rend  des  chofes  indiffé- 
rentes ;  mais  elle  s'élève  &  devient  forte  dahs  1cj5 
mouvâMcns  de  paffion. 

TRAGÉDIE  ROMAINE,  Les  Romains  avoîcnt 
des  Tragédies  de  deux  efpéces»  Ils  en  avoienc 
dont  les  mœurs  &  les  perfonnages  étoient  Grecs  ; 
îls  les  apelloient  Palliata  ,  parce  qu'on  fe  fervoit 
des  habits  des  Grecs  pour  les  repréfenter.  Les 
Tragédies  dont  les  Perfonnages  étoient  Romains, 
s'appelloiem  Prœtextata  ,    du  nom  de  l'habit 


t  ft  A  $07 

qâe  les  jeunes  gens  de  qualité portolent  à  Rome. 
Quoîqu*îl  ne  nous  foit  reftc  qu'une  Tragédie  de 
cette  èfpéce  ,  TOftavie,  qui  paflfe  fous  le  nom  de 
Sénéque  ,  nous  favons  néanmoins  que  les  Ro- 
mains en  avoient  un '{^f and  nombre.  Telles  étoient 
le  Brutus  qui  chaÏÏa  les  Tarquî ns  ,  &  le  Décius 
du  Poète  Altius  ;  &  telle  éioit  encore  le  Catoii 
d'Urique  de  Curiatîus  Maternus  ;  mais  nous  ne 
favons  pas  fi  cette  dernière  a  Jamais  été  jouée. 
C*eft  dommage  qu*aucune  de  toutes  ces  Tragé- 
dies ne  nous  foit  parvenue. 

TRAGLCOMÉDIE.  Ceft  un  Pocme.oùleférîeux 
de  la  Tragédie  eft  marié  avec  le  plaifant  de  la  Co* 
médie  On  a  donné  auffi  ce  nom  à  un  Pocme 
Dramatique,  contenant  les  Aventures  de  Per- 
fonnagès  héroïques ,  &  fini  (Tant  par  une  heureu- 
fccataftrophe  C*eft  dans  ce  fens,  que  Corneille 
a  nommé  fon  Poème  du  Cîd  une  Tragi-Co- 
médîe. 

M.  Dacîer  prétend  que  TAntiqùîté  n*a  point 
connu  ces  fortes  de  cbmpofitions ,  où  Ton  con- 
•  fond  le  férîeux  avec  le  Comique ,  &  que  Tépî- 
thète  qtie  Corneille  leur  donne  de  Comédie-hé- 
roïque, ne  juftifie  point  leur  irrégularité. 

Le  plan  en  eft  foncièrement  mauvais ,  par- 
■  ce  qu  en  voulant  nous  faire  rire  &  pleurtr  tour- 
à-tour  ,  on  excite  dès  mouvemens  contraires  qui 
révolte  le  cœur ',  &  toiit  ce  qui  nous  difpofe  à 
participer  à  la  îoiel  x^ous  empêche  de  pafler  fubi- 
tement  à  l'affliaion  &  à  la  pitié. 
Autrefois  la  Trapi-Comédie  régnoît  fur    les 

V  ly 


i<^i  ï  R  K 

Théâtres  Angloîs  j  8c  dans  le  xvî)c  ficelé  on  ne 
favoit  point  encore  ce  que  ic'éioit  qu'une  Tra- 
gédie qui  ne  fût  point  aflàifonnce  de  quelque 
Comédie  ou  farce  pour  faire  rire. 

Aujourd'hui  que  le  Théâtre  &  le  goût  fe  font 
rapprochés  de  la  nature  &  du  génie  des  Anciens, 
laTragi  Comédie  eft  abfolument  tombée 

Ce  n'eft  que  ïans  la  Tragi  Comédie  ,  où  Ton 
tourne  en  ridicule  un  fujet  Tragique  ,  qu  il  foit 

Eermis  d'introduire  &  de  traiter  comiqueraent 
î$  Rois  &  les  Héros, 

TRAGIQUE.  Le  Tragique  eft  ce  qui  forme 
Teffènce  de  la  Tragédie.  Il  contient  le  terrible 
_&  le  pitoyable,  ou  fi  Ton  veut ,  la  terreur  &  la 
pitié.  La  terreur  eft  un  fentiment  vif  de  fa  propre 
tbiblefTe  à  la  vue  d'un  grand  danger  :  elle  eft 
^  entre  la  crainte  &  le  délefpoir.  La  crainte  nous 
JaifTe  encore  entrevoir ,  au  moins  confûfément  » 
des  moyens  d'échapper  au  danger.  Le  défefpoir 
nous  précipite  dans  le  danger  même  ^  la  terreur 
au  contraire  affàifTe  Tame  ,  l'abat ,  l'anéantie 
en  quelque  forte  ,  &  lui  ôte  Tufage  de  tou^ 
les  les  facultés.  Elle  ne  peut  ni  fuir  le  danger, 
ni  s^y  précipiter.  Or  c'eft  le  fentiment  que  pro- 
duit ,  dans  ^phocle  5  le  malheur  d'CEdipe.  On 
y  voit  un  homme  né  fous  une  étoile  malheu- 
reufe»  pourfuivi  conftamment  par  fon  deftin, 
&  conduit  au  plus  grand  des  malheurs  par  des 
fuccès  apparens.  Ce  n'eft  point  là,  quoi  qu'en 
ait  dit  un  de  nos  beaux  efprits ,  un  coup  ^e 
foudre  qui  fait  horreur.  Ce  font  des  malheurs 

del'hamamté  qui  nous  eâraient.  Qu^l  eft  VhQtar 


T  R  A  50» 

tne  malheureux  qui  n'accrîbue  au  moins  une 
partie  de  Ton  malheur  à  une  étoile  funefte  ? 
Nous  Tentons  tous  que  nous  ne  fommes  pas  les 
maures  de  notre  fort  ;  que  c*eft  un  Etre  fuprcme 
qui  nous  guide  .  qui  nous  emporte  quelquefois  ; 
Se  le  tableau  d'(Bdipe  n'eft  qu'un  aflemblage  de 
malheurs  ,  dont  la  plupart  des  hommes  ont 
éprouvé  au  moins  quelque  partie  ou  quelque 
degré  Aînfi  en  voyant  ce  Prince  ,  Thomme 
foible  »  l'homme  ignorant  Tavenir  »  Thomme 
fentant  l'empire  de  la  Divinité  fur  lui ,  craint  > 
tremble  pour  lui-même,  &  pleure  pour  Œdipe  : 
c'eft  l'autre  partie  du  Tragique  ,  la  pitié  qui 
accompagne  néceffairement  la  terreur  ,  quand 
celle-ci  eft  caufée  en  nous  par  le  malheuf 
d'autrui. 

Nous  ne  fommes  effîayés  des  malheurs  d'au- 
trui  ,  que  parce  que  nous  voyons  une  cer- 
taine parité  entre  le  malheureux  &  nous  >  c'eft 
la  même  nature  qui  fouiïre,^  dans  rAâ:eur,& 
dans  le  Speâateur.  Ainfi  Tadion  d'Œdipe  étanc 
terrible  ,   elle  eft  en  même  tems  pitoyable  ;  par 

.  conféquent  elle  eft  Tragique.  Et  à  quel  degré 
Teft-elle  ?  Cet  homme  a  commis  les  plus  noirsfor- 
fâits  9  tué  fon  père  ,  époufé  fa  mère  :  fes  en- 

.  fans  font  fes  frerès  ;  il  Tapprendj  il  en  eft  con- 
vaincu dans  le  tems  de  fa  plus  grande  fécurité; 

'  fa  femme ,  qui  eft  en  même  tems  fa  mère  ,  s'é- 

.  trangb  j  il  le  crevé  les  yeux  dans  fon  défefpoir  ; 
il  n'y  a  pas  d'aftion  poUÎble  ^  qui  renferme  plus 
de  douleur  ,&  de  pitié. 

.  .  Le  premier  Ade  expofe  le  fujet  ;  le  fécond  fait 
fta^rc  l'ini^uiétudc  ;  dans  le  troifieme  ,  l'inquiç- 


tudc  augmente; le  quatrième  eft  fecrrîWc.  n  Me 
fc  voilà  prêt  à  dire  ce  qu'il  y  a  de  plus  affreux 
w  Et  moi  à  Tentendre.  *•  Le  cinquième  eft  tout 
rempli  de  larmes. 

Par-tout  où  le  Tragique  ne  domine  pas ,  il  n'y 
a  point  de  Tragédie.  Le  vrai  Tragique  régne  lorf- 
qu*un homme  vertueux  , ou  du  moins  plus  ver- 
tueux que  vicieux  ,  eft  vidime  de  fon  devoir , 
comme  le  foiit  les  Curiaces  ;  ou  de  fa  propre 
foibleffe,  comme  Ariana  &  Phèdre;  ou  de  la 
foiblefle  d'un  autre  homme,  comme  Polieufte  ; 
ou  de  la  prévention  d'un  père  ,  comme  Hyppo- 
lyte;  ou  de  l'emportement  palTager  d'un  frère, 
comme  Camille  ;  qu'il  foit  précipité  par  un  mal- 
heur qu'il  n'a  pu  éviter,comme  Andromaque;  ou 
par  une  forte  de  fatalité  à  laquelle  tous  les  hom- 
mes font  fujets  ,  comme  (Edipe  ;  voilà  le  vrai 
Tragique  ;  voilà  ce  qui  nous  trouble  jufqu*âa 
fond  de  l'ame  ,  &  qui  nous  fait  pleurer.  Qu'on 
y  joigne  l'atrocité  de  l'adtion  avec  l'éclat  de  la 
grandeur,  ou  Télévation  des  Perfonnap.es  ,  l'ac- 
tion eft  héroïque  en  même  tems  &  tragique,  & 
produit  en  nous  une  compaflîon  mêlée  de  ter- 
reur ;  parce  que  nous  voyons  des  hommes  ,  & 
des  honunes  plus  grands ,   plus  puiflans  ,  plus 

Farfaits  que  nous ,  écrafés  par  les  malheurs  de 
humanité.  Nous  avons  le  plaifir  de  l'émotion  , 
&  d'une  émotion  qui  ne  va  point  jufqu'à  la  dou- 
leur ,  parce  que  la  douleur  eft  le  fentiment  de 
la  perfonne  qui  fouffre ,  mais  qui  refte  au  point 
où  elle  doit  être,  pour  être  un  plaifir. 

Il  n'eft  pas  nécelTaire  qu'il  y  ait  du  fang  ré- 
pandu,pour  exciter  le  fentiment  tragique.  Ariane 


T  R  A  |ii 

abandonnée  par  Théfée  dans  Tlfle  de  Ntxe,  Phi- 
lodcte ,  dans  celle  de  Lemnos ,  y  font  dans  des 
(îcuations  tragiques  y  parce  quelles  font  auffi 
cruelles  que  la  mort  mcmç  :  elles  en  préfentenc 
même  une  idée  funcfte  ,  où  Ton  voit  la  douleur, 
le  dcfefpoir ,  l'abattement  î  enfin  tous  les  maux 
du  cœur  humain. 

Mais  la  punition  d*un  oppreffeur  n*operc  point 
le  Tragique  i  Mithridate  tué,  ne  me  caufe 
pas  dé  pitié  ,  non  plus  qu  Athalie  Se  Aman , 
ni  Pyrrhus.  De  même  les  fituations  de  Monime, 
de  Joad  ,|d'Efther  ,  d'Andromaque  »  ne  me  eau* 
fent  point  de  terreur.  Ces  fituations  font  très' 
touchantes  •,  elles  ferrent  le  cœur  ,  troublent 
l'ame  à  un  certain  point  j  mais  elles  ne  vont  pas 
jufqu'au  but.  Si  nous  les  prenons  pour  du  Tra- 
gique ,  c'eft  parce  qu'on,  l'a  donné  pour  tel  ; 
que  nous  fommes  accoutumés  à  nous  en  tenir  à 
quelque  reflcmblance  >  &  qu'enfin ,  quand  il  s'a- 
git de  plaifir  ,  nous  ne  croyons  pas  toujours  né- 
cedàire  de  calculer  exadement  ce  qu'on  pourroit 
nous  donner. 

OA  font  donc  les  dénouemens  vraiment  Tra- 
giques ?  Phèdre  &  Hyppolyte  ,  les  Frères  Enne- 
mis ,  Britannicus ,  (Edipe  ,  Polieucle  ,  les  Ho- 
races  ;  en  voilà  des  exemples.  Le  Héros  pour  qui 
le  Spectateur  s'intéreffe  ,  tombe  dans  un  mal- 
heur atroce  ,  effrayant  :  on  fent  avec  lui  les 
malheurs  de  l'humanité  •,  on  eft  pénétré  ;  on 
fouffrc  autant  que  lui. 

Ariftote  fe  plaignoit  de  la  moUelTe  des  Speâra- 
teurs  Athéniens ,  qui  craîgnoienr  la  douleur  Tra"^ 
gique.   Pour  leur  épagner  des  larmes  ,  les  Poe- 


5^*  TRA 

tes  prirent  le  parti  de  tîrcr  du  danger  le  Hcro^ 
aimé  ;  nous  ne  fommcs  pas  moins  timides  fur  cet 
article  que  les  Athéniens.  Nous  avons  (î  peur 
de  la  douleur  ,  que  nous  en  craignons  même 
l'ombre  &  l'image ,  quand  elle  a  un  peu  de  corps. 
Ceft  ce  qui  amollit  »  abâtardit  le  Tragique  par- 
mi nous.  On  fent  TefFèt  de  cette  altération  , 
^uand  on  compare  Timpreffion  que  fait  Polieuc- 
te  avec  celle  d'Athalie  :  elles  lont  touchantes 
toutes  deux  ;  mais  dans  l'une  »  Tame  eft  plon- 
gée ,  noyée  dans  une  ttifteflè  délicieufe  :  dans 
l'autre,  après  quelques  inquiétudes  ,  quelques 
momens  d'allarmes ,  Tame  eft  foulevée  par  une 
joie  qui  s'évapore ,  &  fe  perd  dans  l'inftant, 

TRAGIQUE  BOURGEOIS  :  le  Tragique  Bour- 
geois eft  une  Pièce  dramatique ,  dont  Taûton 
n'eft  pas  héroïque,  foit  par  elle-même  ,  foit  par 
le  caradcre  de  ceux  qui  la  font  i  elle  n'eft  pas 
héroïque  par  elle-même ,  c*eft-à-dire  qu'elle  n*cft 
pas  un  grand  objet  ,  comme  Tacquifition  du 
Trône ,  la  punition  d'un  Tyran  ;  elle  n'eft  pas 
non  plus  héroïque  par  le  caraâère  de  ceux 
'  qui  la  font ,  parce  que  ce  ne  font  pas  des  Rois, 
.  des  Gonquérans  ,  des  Princes  qui  agiffent  ,  ou 
contre  lefquels  on  agît. 

Quoique  la  Tragédie  définilTc  la  reprcfcnta- 
tîon  d'une  aftion  héroïque,  il  n'eft  pas  douteux 
qu'on  ne  puifle  mettre  lur  le  Théâtre  un  Tra- 
gique Bourgeois.  Il  arrive  tous  les  jours  ,  dans 
les  conditions  médiocres  ,  des  évenemens  tou- 
chans  qui  peuvent  être  l'objet  de  rimitation 
poétique.  Il  femble  même  que  le  grand  nom-^ 


T  R  A  }Tj 

4re  àts  Speâateurs  écânc  dans  cet  état  mitoyen  • 
la  proximité  du  malheureux  &  de  ceux  qui 
le  voient  foufïrir  ;  ferott  un  motif  de  plus 
pour  s'attendrir.  Cependant,  s'il  eft  vrai  qu'on 
ne  peut  donner  le  Brodequin  aux  Rois ,  il  n  eft 
pas  moins  vrai  qu*on  ne  peut  ajufter  le  Co- 
thurne au  Marchand,  La  Tragédie  ne  peut 
confenrir  à  cette  dégradation. 

Indlgnatur  enim  privatis ,  ac  propè  (bcco 
Dignis  carminibus  narrari  caena  Thycda?» 

D'ailleurs ,  l'objet  des  arts ,  qui  foitt  tous  Ëiits 
|)our  emibellir  la  nature  f  étant  de  vifer  tou- 
jours au  plus  grand  Se  au  plus  noble ,  oîi  peut- 
on  trouver  le  Tragique  parfait ,  que  dans  les 
Rois }  Sans  compter  qu'étant  hommes  comme 
nous ,  ils  nous  touchent  par  le  lien  de  l'humanité; 
le  degré  d'élévation  où  ils  font ,  donnent  plus 
d'éclat  à  leur  chute.  L'efpace  qu'ils  rempliffoient 
par  leur  grandeur  »  femble  laifler  un  plus  grand 
vuide  dans  le  monde.  Enfin  l'idée  de  force  & 
de  bonheur  qu*on  attache  à  leur  nom  »  augmente 
^infiniment  la  terreur  &  la  compaflîon.  Con- 
chions  qu'il  neft  pas  d'un  habile  Artifte,de  met- 
tre for  la  Scène  le  Tragique  Bourgeois ,  ou, 
ce  qui  revient  au  même ,  des  fujets  non  héroï- 
ques* 

TRAHISONS  lyARBIRAN  (  les  )  Tragi  -  Com4die  de 
Douville^  x^37« 

Arbîran ,  Seigneur  Napolitain  ^  chaiTé  de  la  Cour  à  cau« 
fc  de  fcs  déteftabies  fourberies>trouye  un  afyie  à  Salerne» 
auprès  du  Prince  Rodoife.  Ce  traître  donne  bien-t6t  des 
marques  de  (bncaraâère^en  youlantréduireLéonide,femme 
écfoa.  bicnfaitew,  Conune  il  ffait  ^u'cUe  e0  yevtueufè» 


|i4  TÏIA 

U  tâche  d^cxcîtsr  fa  jaloufîe  ^  Bc  lui  décoUyf e  ta  pafSon 
fècretce  de  Rodolfe,  pour  la  femme  de  Cléontc,  dont  ce 
prince  lui  avdit  fait  la  confidence^  il  ajoute  que  cet  in* 
£dele  Epoux  ed  dans  le  deffein  d'empoifbnnerla  Prin-* 
ceffc,  ainlique  Cléontc,  pour  pouvoir  épouler  fa  Maî- 
treilè.  11  jette  les  mêmes  (bup(;ons  dans  Telprit  de  Cléon-> 
te  y  8c  confeille  à  Léonide  »  pour  éviter  ce  coup  y 
d'aller  accufcr  fbn  Mari  de  crime  de  lèze-Majeilé,  La 
PrincefTe  de  Salerne^un  peu  trop  crédule,  fuit  ce  confeil> 
&  va  fe  jetter  aux  pieds  du  Roi  de  Naples  ;  fes  pleurs 
font  naître  une  pallion  fubite  dans  le  cœur  de  ce  Sou-» 
verain  ;  heureufement  pour  Rodoife  ,  la  chofe  n'a  pat 
de  ^ite  ^attendu  qu'on  reconnoit  bien-tôt  qu^Arbiran 
e(l  l'Auteur  de  ces  défèrdres.  Les  deux  époux  fe  réconci-* 
lient  ;  Se  le  traître  tû.  condamné  ai  finir  fès  jours  daûs  un^ 
tour.  Cefl  dans  ce  trifle  lieu ,  qu'Arbiran  paroit  i  la 
£n  de  la  Pièce  qu'il  termine  par  des  fiances  morales» 

TRAHISON  PUNIE  (  la  )  Comédie  en  cinq  Mes,  enVeu% 
par  Dancourt  >  au  Théâtre  François  »  1707* 

Dancourt  a  mis  en  vers  cette  Comédie  Efpagnolc 
de  Roxas,  traduite  en  profe  pas  le  S^ge.  Il  en  a  tire  cinq 
Ades  peu  remplis ,  trop  férieux,  &  peu  intéreflàns*  Le 
cinquième  n'efl ,  pour  ainfi  dire  ,  compofe  que  de  fcènes 
de  Valets.  Cette  Comédie  efl  paflkblement  écrite,  quoi- 
qu'elle le  foit  en  vers  de  Dancourt ,  qui  ,  comme  l^n 
fait ,  n'excelloit  pas  en  cette  partie, 

IRAITRE  PUNI  (  le  )  Comédie  en  cinq  Aâes^en  profe^  de  U 
Sage ,  1 7oo« 

Ctû  la  même  ^  que  la  précédente  ,  dans  laquelle  ic 
traître  Don  André  Alvarade  joue  l'Amant  paffionné  au* 
'près  de  toutes  les  femmes.Le  père  &  l'Amant  de  Léonor  , 
^  fille  très-riche  &  d'une  grande  naiffance  ,  lui  déclarant , 
avec  toutes  les  formules  Efpagnoles ,  qu'il  ait  à  finir  Ces 
pourfuites  auprès  de  cette  jeune  perfbnnc.Les  obflacles  nt 
font  qu'animer  fbn  courage  ;le  mariage  même  de  Léojiore 
avec  Don  Jouan,ne  le  rebute  pas.Léonore  n'aime  point  fou 
nouvel  époux  ^  tous  fes  t«ux  font  pour  Don  Garcie  1  foa 


TRA  jfj 

premier  Amant,  Don  Juan  ne  l'Ignore  pas  ;  contraint 
de  s'abf enter  pour  quelque  tems ,  il  confie  à  Don  André, 
fon  ami ,  le  foin  d'éloigner  de  fa  femme  un  rival  aimé  » 
&  dont  il  craint  le  défefpoir.  Don  André  s'^ptroduit  le 
(bir  même  dans  l'appartement  de  Léonore*  Elle  crie  ; 
Don  Garcie  yole  à  (on  fecours  ;  Don  Juan  arrive  » 
trouve    |[bn  époufè   au  milieu    de  deux   hommes   ar* 
snésf  Don  André    perfuade  à  fon  ami  ,    qu'il  eft  venu 
iecourir  Léonore  contre  les  entreprifès  de  Don  Garcie. 
Ce  dernier  s'étoit  rétiré  dans  (a  maifbn  '^  les  deux  amis 
entrent   chez  lui  (ubtilement  ,    dans  le    de/ir  de    le 
poignarder  ;  mais  par  una  méprile  que  caufe  l'obfcurité 
de  ta  nuit ,  Don  André  reçoit  le  coup  «  &  fait ,  en  expi- 
rant ,  l'aveu  de  fa  lâcheté  &  de  fà  trahifbn.  On  reconnoit 
le  génie  efpagnol  à  cette  confufion  d'intrigues  >.  d'incî^s 
dens  &  de  méprifes. 

TRASIBULE ,  TragUComédie  deMontfleury ,  i66^. 

Trafîbule,  jeune  Prince ,  qui  donne  (on  nom  à  la  pièce  i 
y  contrefait  l'infenfe  ,  pour  tromper  un  u(urpateur  , 
venger  la  mort  de  (on  frère  ,  &  rentrer  dans  fes  droits. 
Diomede ,  c'efi  le  nom  du  Tyran  ,  donne  dans  le  piège  ; 
&  ce  qu'il  y  a  de  plus  /Ingulier  ,  c'eft  qu'Elipédie ,  mère 
de  Trafîbule ,  ignore  ab(blument  ce  âratagéme.  Arif- 
tide  ,  qu'il  (e  propo(e  d'époufèr  ^  n'en  efl  pas  plus  in(^ 
tniit;e;  c'efl  chez  elle,  que  Trafîbule, dans  un  de  (es  accès 
fîmulés , poignarde  le  frère  de   Dioméde.  Celui-ci  ca 
prend  occanon  de  vouloir  le  faire  périr.  Ellpédle  n'a 
d'autre  moyen  pour  (auver  (bn  fils ,  que  d'épou(cr  le  ty- 
ran. Elle  ne  peut  cependant  s'y  ré(budre  ;  &  lor(qu'elle 
y  con(ènt ,  Dioméde  lui  apprend  qu'il  eil  trop  tard  ;  il 
Içait  que  l'extravagance  de  Trafibule  n'étoit  que  (uppo- 
iée*  Il  le  fait  conduire  dans  un  fort ,  où  Thébalde  >  pcre 
d'Aridide  ,  &  confident  du  Prince   ,  a  déjà  été  enfermé 
pat  fon  ordre.U  s'y  rend  lui-même  pour  faire  punir  l'unâc 
l'autre  «n  fa  pré(cnce  ;  mais  lui  (cul  y  périt,  C'étoit  une 
rufe  de  Thébalde  pour  attirer  l'ùfurpateur  dans  cette 
fortereilc  occupée  par  (es  créatures.  Cette  Tragédie,  fi 
c'en  efi  une ,  eft  foible  de  (lylc  &  d'invention.  Il  eu  cer- 
tain d'ailleurs,  que  la  folie  (iippoféc  de  Trafîbule  déroge 
à  la  dignité  dm  Tragique* 


jTtf  T  R  E  TRI 

TRÉSOR  CACHÉ  ,  (  ic  )  Comédie  en  cinq  ASest  en  prisfei 
de  NericAult  Découches^  aux  Italiens^  i7M • 

Dorlmon  ,  en  partant  pour  les  Indes  «  avoir  laiflé  fst 
inaKbn  à  Ton  fils  Léandre  ,  &  mis  fa  fille  Horren(è  che£ 
fon  ami  Géronte.  Cet  ami  avoit  aufli  une  fille  nommée 
Julie  ,  aimée  de  Léandre  qu'elle  adoroit  ;  mais  ce  Léan- 
dre étoit  un  diffipateur  qui  peu  de  tems  après  le  départ 
de  rbn  père ,  s'étoit  endetté  au  point  d'ctre  obligé  de 
vendre  (à  maifbn  pour  payer  fes  créanciers.  Il  y  avoit  t 
dans  cette  maifon  ,  un  tvcfor  que  Dorimon  y  avoit  ca- 
ché )  &  dont  il  n*avoit  fait  confidence  qu'à  Géronte  » 
fon  ami.  Ce  dernier  craignant  que  le  ttcCor  ne  fl&t  perda 
pour  la  famille  de  Dorimon  ,  acheta  la  maiCbn  ,  &  ré' 
lerva  l'argent  caché  pour  la  dot  d'Hortenle  qui  dévoie 
épouCèr  Clitandre.  Le  confentement  de  Léandre ,  frère 
d'Hortenfe  ,  étoit  nécefTaire  pour  ce  mariage.  Comme  il 
ienoroit  le  tréfbr ,  Se  que  par  (es  diffipations  il  avoit 
dépend  (on  bien  &  celui  d'Horten(e  ,  à  l'exception 
d'une  Tcrre'qui  lui  reçoit ,  il  ne  confent  au  mariage  » 
qu'à  condition  que  cette  terre  (cra  la  dot  de  .£k  fœur, 
Clitandre  ,  qui  ne  veut  pas  le  réduire  à  l'aumône ,  refu(è 
cette  condition  ;  &  le  mariage  auroit  manqué  de  (e  fairef 
fans  )e  tréfor  caché  ,  Se  le  retour  de  Dorimon  qui  reviq^t 
des  Indes  chargé  de  richelTes. 

TRIGAUDIN,  ou,  MARTIN -BRAILLARD,  Comédie  en 
cinq  Aâes  ,  en  vers  ^par  Montfieury  >  i^74« 

Voici  un  de  ces  fujets  qu'on  ne  devroît  jamais  ex- 
pofer  fur  la  fcène.  Trigaudin ,  qui  donne  le  titre 
à  la  pièce ,  a  époufé  (ecretement  la  jeune  Lucie  ,  la 
fait  pa(rer  pour  fa  confine ,  &  porte  l'indécence ju (qu'à 
prétendre  lui  faire  époufer  Géronte  ,  (on  ami.  (je  c'e(l 
pas  tout  ;  il  veut ,  à  l'aide  de  ce  mariage  ,  empoifonner 
Géronte ,  &  s'approprier  cent  mille  francs  dont  il  (çaic 
que  fes  coffres  (ont  garnis.  Lucie  ne  femble  adopter  ce 
projet;  que  pour  en  înfiruire  Géronte.  On  prend  (es  me- 
îures  y  Se  Trigaudin  berné  durant  trois  Ades^  efl  à  la  fin 
couvert  de  la  confufîôn  qu'il  mérite»  Cette  Comédie 
porte  aufli  le  titre  de  Martin^BraillArd  >  nom  f  ue  presd 

un 


TRI  su 

tel  valet  pour  s'crîgcr  en  rival  dç  Trîgaudîn»  L'indécence 
du  (îijct  n'cft  pas  le  feul  défaut  de  cet  ouyragc  ;  il  ne 
pèche  pas  moins  contre  la  vraiCèmblance  ,  que  contre 
nos  mœurs, 

TRIO  ^  en  Italien  terzetto,  Mufique  à  trois  parties 
principales  ou  récitances.Cette  efpèce  de  compo- 
fition  pa({è  pour  la  plus  excellente  »    &  doit 

,  être  auffi  la  plus  régulière  de  toutes.  Outre  les 
régies  générales  du  contre-point  ,  il  y  en   a 

{»our  le  Trio  de  plus  rigoureufes  ,  donc 
a  parfaite  obrervation  tend  à  produire  la  plus 
agréable  de  toutes  les  Harmonies.  Ces  régies 
découlent  toutes  de  ce  principe ,  que  Taccord 
parfait  étant  compofé  de  trois  fons  diffêrens  , 
il  faut,  dans  chaque  ^accord,  pour  remplir 
IHarmonie  ,  diftribuer  ces  trois  fons  ,  autant 

Juil  fe  peut  ,  aux  trois   parties  Au  Trio.    A 
égard   des  dKTonanccs  ,   comme   on   ne    les 
doit  jamais   doubler ,  &  que  leur    accord   efl: 
«ompofé  de  plus  de  trois  fons  ,  c'eft   encore 
une  plus  grande  ncceffité  de  les  diverfificr  ,  &c 
dt  bien  choifir  ,  outre  la  diflbnance ,  les  fons 
qui  doivent    par     préférence    Taccompagner. 
De-là,  ces  diverfes  régies,,  de  ne  pafler  aucun 
accord  fans  y    faire  entendre  la  tierce  ou  la 
fixte  i   par  conféquent  d'éviter  de  frapper  à  la 
fois  la  quinte  ;  de   ne  pratiquer  Toârave  qu'a, 
vec  beaucoup  de  précaution  ,  &   de  n'en  ja- 
tnais  Tonner  deux  de  fuite  ,  même  entre  diffé- 
rentes parties  ;  d'éviter  la  quarte  autant  qu  il  fe 
peut  j  car  toutes  les  parties  d'un  Trio  ,  prifes 
deux  à  deux ,  doivent  former  des  doo  parfaitSi^ 


\ 


}ii  TRI 

.     De4à ,  en  un  mot,  toutes  ces  petites  règles  de  dé- 
tail, qu'an  pratique  même  ians  les  avoir  apprifes, 
quand   on    en   fait  bien  le  principe.  Comme 
toutes  ces  règles  font  incompatibles  avec  l'unité 
de  mélodie  ,  &  qu*on  n'entendit  jamais  Trio 
régulier  &  harmonieux  avoir  un  chant  déter- 
miné &  fenfible  dans  l'exécution  ,   il   s'enfuit 
que  le  Trio  rigoureux  efl:  un  mauvais  genre  de 
mufique.  Aufli  ces  règles  fi  févcres  font-elles  de- 
puis long-tems  abolies   en  Italie,  où  Ton  ne 
reconnoit  jamais^our  bonne  une  mufique  qui  ne 
chante   point  »  quelque   harmonîeufe    d'ailleurs 
quelle  puiffc  être ,  &  quelque  peine  qu'elle  ait 
coûté  à  compofer.  On  doit    fe    rappeller  ici 
ce  que  j'ai  dit  au  mot  de  Duo.  Ces  termes  Duo 
&  Trio  s'entendent   feulement  des  parties  prin- 
cipales &  obligées  ;  &  l'on  n'y  comprend  ni  les 
accompagnemens  ,  ni  les  rémpliffages.  De  fone 
qu'une  Mufique  à  quatre  ou  cinq  parties  ,  peut 
n'être  pourtant  qu'un  Trio.   Les  François ,  qui 
aiment  beaucoup  la  multiplication  des  parties» 
attendu  qu'ils  trouvent  plus  aifément  des  accords 
que  des  chants  >  non  contents  des  difficultés  du 
Trio  ordinaire  ,    ont  encore  imaginé  ce  qu'ils 

/  appellent  Double-Trio  ,  dont  les  partie  font 
doublées  &  toutes  obligées^  ils  ont  un  double  Trio 
dufieur  Duché,  qui  paffe  pour  un  chef-d'ocu- 
Vre  d'harmonie. 

TRIOMPHE  UAKLEQUm>{le)  ou lePELRRiNAàt  de  la 
Foire,  ,  Comédie  en  un  Àâle  ,  par  Dominique  ,  au  Théâtre 
Italien  y  1719* 

{a  Meuiûerc  Colette ,  montée  fur  (on  âne ,  9c  alhntà 


TRI  ,t, 

Rn  moulin  ,  cfi  attaquée  par  un  autre  âne  beaucoup 
plus  mauvais  que  le  /fen  ;  Arlequin  Se  Trivelin  accou- 
rent au  bruit  &  aux  cris  de  Colette;  5c  Arlequin  la  délivre 
du  danger  où  elle  étoit  expo(2e  ,  en  tuant  Tâne 
d'un  coup  de  couteau.  Trivelin  ,  qui  veut  s'en  attribuer 
la  gloire ,  tire  du  ventre  de  Tâne  le  couteau  avec  lequel 
il  a  été  tué ,  &pré(ènte  comme  en  triomphe ,  ce  couteau 
i  Colette  »  pour  la  perfiiader  que  c'eft  lui  qui  eu  Con  li- 
bérateur ;  mais  Arlequin  à  qui  ce  titre  eâ  du  avec  plus  de 
lailbn ,  puifque  c*e(l  lui  qui  a  délivré  Colette  du  péril , 
arrache  ce  couteau  des  maîn^  de  Trivelin ,  qu'il  traite 
de  fanfaron ,  Se  le  remet  dans  fa  gaine ,  qu'il  tire  de  (a 
poche«  Trivelin  qui  (e  trouve  confondu  par  cette  preuve> 
(è  retire  konteulèment.  Colette  époulê  Arlequin  Con  li- 
btoiteur ,  &  le  bit  foa  garde-moulin. 

WIOMPHE  DE  LA  FOLIE ,  (  fe  )  Comiiie  en  un  ASe , 
e»  ]i!riûfe  ,  &  ea  Vaudevilles  ^  avec  un  dhfertijfemcnt  t  par 
Dominique  ^  aux  baliens  »  iji^» 

La  Raifbn  ouvre  la  (cène  par  un  dialogue  qu'elle  fait 
trec  Mercure  ,  i  qui  elle  demande  des  nouvelles  de  TA- 
noar  >  qui  Ta  abaadoanéc  (ans  lui  dire  pourquoi.  Mer« 
cure  lui  apprend  qa*il  a  fuivi  cet  infidèle  époux  dans 
tMs  lesdifTérens  pays  qu'il  a  parcourus;  &  de-li  il  prend 
occafion  de  parier  de  Ces  progrès  félon  les  génies  des 
Nations  .dont  il  a  entrepris  de  triompher.  L'Amour  paroit 
eodiîte  «  (è  moque  de  la  Rai(bn ,  &  plai(ânte  fur  la 
Ufvrerie  de  leur  union  t  qui  avoît  banni  les  plaifîrs 
dont  (a  Cour  avoit  toujours  été  formée  avant  ce  mariage 
£dt  en  dépit  du  bon  fens»  La  Folie  (brvient ,  raille  la 
Rai(bn  far  de  nouveaux  frab  ,  la  chaffe  Se  ordonne  à  fa 
riante  fuite ,  des  chanu  Se  des  danfes  qui  terminent 
la  pièce» 

TRIOMPHE  DE  VAMOUK  (  le  )  Ballet  de  quatre  En^ 
tréesy  (r  fun  frologue  »  par  Quinault  &  Lully  %i69u 

Ce  Ballet  rappelle  l'idée  de  ceux  qui  précéder  At  en 
•SnuicerinYeiittondcs  Opéra* 

XiJ 


Itf  T  R  I 

7:RI0MPHE  de  VAMOUR^  C  U  )  Comédie  en  trois  AâUsi 
çn  profe  y  par  Marivaux  >  aux  Italiens ,  173  i» 

Une  Priilccfle  fait  parade  de  beaux  fcntimens,  ft  com- 
porte comm:;  une  aventurière ,  &  viole  tout  à  la  fois 
les  règles  de  la  vraifemblance  &  celles  de  la  bien- 
réance. 

Hermocrate,Phîlo(bphe>  a  élevé  dès  fa  plus  tendre  en- 
fance 9  un  jeune  Prince  nommé  Agis,  afin  de  le  dérober 
au  péril  qui  menaçoit  fa  vie  ,  s'il  la  paffoit  dans  Tétat 
convenable  à  fa  naifïànce.  Léonide  ,  jeune  Princefl'e, 
amoureufè  d'Agis  9  ^  traveflit ,  &  s'introduit  chez  Her- 
mocrate  fous  le  nom  de  Phocion*  Le  Philofbphe  a  une 
lœur  appellée  Léon  tin  e  y  qui  eâ  d'une  humeur  encore 
plus  auôere  que  lui;  mais  le  prétendu  Phocion  commen- 
ce par  la  mettre  dans  fes  intérêts  ^  en  lui  faifànt  croire 
qu'il  l'aime  ,  &  que  c'eflle  bruit  de  fes  pcrfeâipns,  qui 
Ta  attiré  dans  cette  retraite. 

L'aufiérité  de  la  prude  çfl  é^bord  effarouchée  ;  elle  ne 
fauroit  confcmir  à  laiffer  entrer  &  demeurer  chez  elle  un 
jeune  homme ,  dont  elle  efl  aimée  ;  mais  l'amour  qui 
triomphe  bien  tôt  de  fon  corur,  lui  fait  infsn/îblemcnt 
oublier  ce  qu'elle  doit  à  ùl  gloire  ;  elle  promet   à  fbn 
jeune  Amant,  de  faire  confcntir  Hermocrate ,  fon  frère  9 
à  le  recevoir  chez  lui  9  &  à  l'y  fbuf&ir  quelques  jours 
par  droit  d'hofpitalité.  Ce  premier  obâacle  vaincu  9  la 
Princeffc   Léonidc  n'a  pas  beaucoup  de  peine  à  lier  un 
commerce  d'amitié  avec  Agis,  Ion  Amant.  Cependant 
comme  tout  eft  liifpcd  aux  yeux  d'Hermocrate ,  ce  Phi- 
lofbphe qui  craint  toujours  qu'Agis  ne  (bit  reconnu ,  ne 
peut  confcntir  â  recevoir  Phocion  dans  fa  retraite;  ce  qui 
letteroii  ce  dernier  dans  un  nouvel  embarras   ,    (î  cet 
incident  n'a  voit  été  prévu.  Léonide  a  eu  foin  de  (c  faire 
voir  à  Hermocrate  dans  la  foret  prochaine  fous  les  habits 
de  fon  fexe  ;   &  ce  Philofophe  ne  manque   pas  de  le 
xeconnoîtrç  malgré  fon  déguifemcnt.  Loin  de  lui  en  faire 
un  myftere  9  Léonide  apprend  au  Philofophe  qu'elle  n'a 
eu  recours  à  c«  travcûiflemeat  9  que  pour  fc  procurer  le 
plaiHr  de  le  voir  ,  &  fe  livrer  à  la  douceur  de  fon  entre- 
rien 9  fans  compromettre  (a  gloire.  Enfin  elle  joue  auifi 
jidrpitemcnt  le  rôle  d'Aaant  (mçttç  auprès  du  PhUoi«^ 


T  R   !  jiy 

^lic ,  que  celui  d^Amant  paflîonné  auprès  de  (a  four*  La 
^geflè  du  bon  Hermocrate  ne  fait  pas  une  plus  lonjg[u# 
Tcnftancc  que  TauHérité  de  Léoutine  ;  &  la  Prînccffe  fe 
▼oit  également  l'objet  de  l'amour  de  la  prude  &  de  ce* 
lui  du  Philofophc, 

Il  ne  luirede  plus  qu'à  infpirer  une  égale  pafHon  à  (on 
cher  Agis.  Elle  fe  découvre  i  lui  avec  autant  de  bien- 
fiance  aue.  de  tendtrefle  :  l'amitié  du  jeune  Prince  fe 
changç  tacilement  dans  un  fentiment  plus  tendre  ;  il  en 
éprouve  un  plus  violent  &  moins  agréable  «  lorsqu'il  ap- 
prend qu'Hermocrate  aime  Léonide  ;  mais  ce  (entiment 
jaloux  n'eft  pas  de  longue  durée ,  &  ne  (ert  qu'à  prouver 
à  la  Princefle  y  que  la  paflion  d'Agis  n'cd  pas  moms  vive 
qiiela^enne.  Pour  écajter  le  Phiiolophe  &  (a  four  ,  elle 
leur  dît  de  l'aller  attendre  à. Athènes ,  où  elle  doit  les 
époufer  {blcmncUcmcht:  ils  fe  font  une  confidence  ré- 
ciproque de  leur  amour ,  qu'ils  ceffent  d'envifager  corn* 
me  une  foibleife.  Léontine  nomme  fbn  vainqueur  au 
Philolbphe  ,  qui  ne  lui  répond  que  par  un  grand 
éclkt  de  rire  ,•  il  lui  dit  que  Phocion  eft  une  fille  ; 
&  que  c'eft  l'amour  qu'elle  a  pour  lui,  qui  Ta  obligée  à 
déguifer  fort  fexe  :  mais  le  pauvre  Philofbphe  eft  con- 
£)ndu  à  fotï  tour,  quand  il  apprend  de  la  bouche  d'Agis» 
que  c'cô  lui  qui  eft  l'Amant  favorifc  ^  &  qui  doit  dcvçnit 
l'heureux  époux.  Hermocrate  a  beau  vouloir  s'y  op« 
pofer  ,  &  prendre  le  ton  de  m^aître  ;  on  vient  lui 
dire  que  fa  maiibn  eft  entourée  de  (bldats  >  comman- 
dés par  le  Capitaine  des  Gardes  de  la  Princeffe.  Léoni- 
de vient ,  (c  fait  reconnoîtr;;  pour  la  Princefle  de  Spar^» 
&  rend  a  fon  cher  Agis  ^  fils  de  Cléomene ,  le  trône  que 
fen  p.cre  avoir  ufurpé  fur  lui» 

TRlOmUE  DE  V AMOUR  ET  DU  HAZARD,  {Je  ) 
Comédie  en  trois  Aâes^envers  »  par  Guyot  de  Merville,  im^* 
primée  dans  h  troifieme  Tome  defes  Œuvres. 

Le  dçguifement  des  Adeurs  forme  le  nœud  de  la 
pièce.  Confiance  ,  fous  le  nom  de  Méhemet ,  eft  auprès 
de  fon  oncle  qui  l'aime  beaucoup;  elle  a  fui  fa  patrie  fous 
ce  déguifement  ,  parce  qu'elle  croit  avoir  des  preuves 
cert^nes  ,que  Florimon  eft  innocçnt  »  &  le  fait  chercher 
©ar-iout  ;  maii  iansrien  témoignera  fa  nièce,  Zaide^ 

X  iij 


)»fi  T  RI 

jeune  Grecque  »  vient  demander  un  aiyle  i  Tonde. 
Confiance  cft  frappée  de  la  rcfTcmblance  qu'elle  a 
avec  fon  perfide  ;  Zaide  n'eil  pas  moins  fùrprifc  de 
la  reflcmblance  de  Mchémct  ?ivec  Conftanre  )  dont 
le  fouvenir  paroit  l'occuper  vivement:  elles  ifc  ra- 
content leurs  malheurs,  &  s'aiment  Kans  favoir  pour  qui; 
elles  veulent  engager  l'Oncle  à  quitter  la  Turquie,  où 
îr  s'cil  retiré-  H  aime  le  pays  ;  il  en  fait  un  grand 
éloge  .•  on  tuî  répond  :  la  Turquie 

Efl-elle  comparable  â  cetillufire  Empire  9 
Où ,  par  la  politelTè  &  par  la  liberté , 
Tout  paroit  être  fait  pour  la  fociété  ; 
Où  le  fexe  en  (on  air,  dans  (on  port,  fur  £ès  traces  ^ 
Réunit  la  gaité  ,  Tçnjouement  &  les  grâces; 
Où  les  hommbs  que  Mars  a  pris  fous  (on  appui  , 
Sont  formés  parTAmour,  8c  femblent  faits  pour  lui  ; 
Un  (?jour ,  en  un  mot ,  de  qui  vingt  peuples  fages 
Ont  adopté  les  mœurs  y  la  langue  &  les  u(ages  î 

Enfin  ,  Cotiftance  découvre  Florimon  dans  la  faufle 
Zaïde  ;  &  Florimon  reconaoit  Confiance  dans  Mé« 
hémet» 

TRIOMPHE  DE  V HARMONIE  ,  (le)  Ballet  de  troit 
Entrées ,  avec  un  Prologue ,  par  M,  le  Franc  de  Pompignan% 
Mufique  de  Grenet ,  i7j8. 

La  première  entrée  tfk  Orphie  aux  Enfers  ^  redeman- 
dant Euridice.  La  féconde  eft  intitulée  Wz7ûx;  &  la  troî^ 
(îémc  eft  Amphion ,  bâtiffant  les  murs  de  Thébes.  Le  Fro^ 
logue  eft  entre  la  Paix  ,  l'Amour  $ç  l'Harmonie» 

TRIOMHE  DE  UIGNORANCE  ^  {le)  Opêra^  Comique 
en  un  A6k  ,  par  Boijjy ,  à  la  Foire  Saint^Germain ,  173» , 

L'Enjouement  perfbnifié  s'étonne  que  l'Ignorance  vîen- 
Ae  fixer  Ton  féjour  i  Paris  ^  où  elle  donne  Tes  audiences* 


TK   ï  '517 

£a  précîeufe  Elîahte  cft  la  première  qùî  ft  prérentc  ,,  & 
vient  y  au  nom  de  fon  fcxe  ,  demander  les  mêmes  pté- 
jogatlves  que  les  hommes;  mais  Flgnorance  lui  con(eille 
de  demeurer  (bus  fbn  Empire ,  &  de  ne  (bnger  qu'à  plaire» 

'  Je:)hté  vient  enHiitc  reprocher  à  l'Ignorance ,  aavoir  nuî 
à  (on  (Iiccès.  Celle-ci  lui  lâche  cjuelques  traits  critiques, 
k  veut  (è  retirer,  n  Reftes  ,  lui  dit  Jephté  ,  je  n'aurai 
»  pas  quitté  inutilement  le  (acréféjour  de  Mafpna  ;  je  me 
y>  fais  un  facré  devoir  de  vous  faire  entendre  mes  Ucrés 
»  concerts»  Eh  !  finiflez  vos  juremens  ,  répond  Tlgno* 

'  rance  >»•  Eriphilc  &  plufîeurs  autres  viennent  auflfî  porter 
leurs  plaintes.  La  dernière  fcène  eft  celle  d'un  Médecia 
Petit-Maitre ,  qui  n'efl  pas  moins  plai(ant  que  les  autres. 

TRIOMPHE  DE  U INTÉRÊT ,  (le)  Comédie  en  un  Mei 
en  Vers  libres ,  avec  un  divernjfement ,  Cr  des  Vaudevilles^ 
par  Boijfy  ,  Mufique  de  Mourez  %  au  Théâtre  Italien^ 
1750. 

I 

Les  aventures  (candaleules  du  Juif  Dulis  &  de  la  Pé« 
lîflîer  ,  Adrice  de  l'Opéra  y  celle  de  la  vieille  Duclos  « 

Îui  avoit  époufë  le  jeune  Duchemin,  rendues  avec  toute 
\  malignité  de  la  Satyre ,  je  dirai  plus ,  du  Libelle ,  exci* 
terent  les  applaudiiTemens  &  le  rire  de  la  multitude  » 
tandis. que  les  honnêtes -gens  ne  virent  cet  ouvrage  qu'a- 
vec indignation  :  il  pèche  d'ailleurs  contre  les  bonties- 
mœurs  Si  contre  la  régie  fondamentale  de  la  Comédie  » 
puifque  c'eft  le  Triomphe  du  vice  depuis  le  commence- 

.  ment  jufqu'à  la  fin*  L'honneur  y  (îiccombe  ,  ft  devient  la 
vidime  de  Tintérér.  Cette  Pièce  néanmoins  efi  écrite  avec 

•   feu  »  &  pétillante  d'efprit* 

TKIOMPHE  DE  PLUTUSy  (le)  Comédie  en  un  ÀSe; 
en  profe  ,    de  Marivaux ,  avec  des  Divertijfemens  qui 
font  de  Pannard  y  Mufique  de  Mouret  ,  aux   Italiens  y 
17*8. 

Plutus  apprend  qu'Apollon»  s'étant  vante  de   l'em- 
poiftcr  fur  lui,   pr^tçn^  loutenir  la  gageure  ,  &  qu'il 

X  iv 


|i«  T  R  I 

cft  deftcfldtt  de  rOljntpc,  pPiir  pfouret^  c«  qu'il  D(« 
avancer.  Plutus  fe  difpofe  à  rabattre  Ion  orgueil  pac 
des  conquêtes  qui  ne  laifTent  plus  douter  de  1  avantage 
«lu'ila  fur  le  Dieu  des  Vers.  Aminte  ,  nièce  d'Ofmi- 
das  ,  efl  l'objet  de  cette  amour  ;  m^is  quoiqu'Âpollon 
foit  le  premier  en  date ,  &  qu*il  ait  déjà  fait  quelqiics 
progrès  fiir  le  coeur  de  leur  maitrefTe ,  Plutus  ne  dc- 
fèfpere  pas  de  lui  enlever  la  yiâoire.  Apollon  le  plai- 
fante  ,  &  le  traite  même  avec  mépris  ;  ce  qui  engage 
Plutus  1  ne  rien  négliger  pour  triompher  d'un  rival 
il  înfblent.  Chacun  fc  ccclare  en  faveur  du  Dieu  des 
BichefTes.  Apollcn  pique  »  remonte  dans  TOlympe. 

TRIOMPHE  DES  ARTS  ,  (le)  Opera-Bailet  de  cinq 
Entrées  ^  dont  la  dernière  a  été  reprife  fous  le  titre  àt 
PiGMALîON^for  la  Motte 'i  Mufique  de  la  Barrcy  i7oo« 

L'Archîtedaie  ,  la  Pocfie  ,  la  Mu/îquc  ,  la  Pein- 
ture &  la  Sculpture*-,  forment  les  cinq  Entrées  de  ce 
Ballet. 

TRIOMPHE  DES  CINQ  PASSIONS  ^  (le)  Tragî-, 
.  Comédie  de  Gillet  de  la  Tejfonnerie ,  i  ^4z. 

Cette  Pièce  efi  composée  de  cinq  fujets  différens, 
propofés  pour  exemple  par  un  Sage  à  un  jeune  Sei- 
gneur prêt  à  entrer  dans  It  grand  monde.  C*eâ  ce  qui 
forme  une  efpéce  de  Prologue ,  qui  annonce  les  Aâcs 
iuivans  : 

La  Vaine  Gloire.  Manlius  le  fils  ,  condamné  à  la 
mort  par  fin  père  ,  pour  avoir  ,  malgré  la  défenfc , 
donné  une  bataille  y  quoiqu'il  eût  remporté  une  grande 
vidoire. 

y  Ambition.  Rhadamifle  s'empare  des  Etats  de  Mî- 
fhridate ,  Roi  d'Arménie  ,  &  fait  cnfiiîte  étouffer  ce 
sialheureux  Prince. 

V Amour.  Antiochus  brfile  en  ftcrct  d'un  feu  încef- 
tueux  pour  Stratonice  (à  belle-mere. 

La  Jaloufie,  Martiane  ,  femme  d'Emile  ,  fait  épier 
fecrettement  (on  mari  à  la  chaffc  ,  s'imaginant  le  lur- 
prendre  avec  une  Maitrcflc»  Elle  (c  cache  dans  un  pe- 
tit bois  ;  Emile  entend  du  bruit  »  tire  une  flèche  8c  ^e 
Martiane ,  croyant  frapper  un  ccr^ 


T  R  ï  $19 

Lz  Fureur.  BIfathie  ,  fille  du  Ro!  des  Mafliliens  , 
€roya6t  que  (on  Amant  efl  infidèle,  le  livre  i  la  ren- 
geance  du  Roi ,  qui  le  fait  mourir.  BiCkchie  Te  repenl 
de  (k  cruauté ,  &  fe  tue  enfuite.  ^ 

TRIOMPHE  DES  DAMES  y  (le)  Comédie  en  cinq 
Aclet  j  en  profe  ,  avec  des  Intermèdes  ,  par  Thomas 
Corneille^  1676, 

Le  Ballet  du  Jeu  de  Piquet  étoit  un  des  Intermèdes 
de  cette  Comédie.  Les  quatre  Valets  parurent  d*abord 
arec  leurs  hallebardes  pour  faire  faire  place  ;  enfuite 
les  Reis  arrivèrent  (ucceUivement ,  donnant  la  main  aux 
Dames ,   dont  la  queue  étoit  portée  par  quatre  Encla- 
ves; le  premier  repréfèntoit  la  paume;  le   fécond   le 
billard; le  troiilemc  les  dés,  &  le  quatrième  le  tric- 
trac. Les  Rois ,  les  Dames  &  les  Valets  ,  après  avoir 
formé  par  leurs  danfes  des  tierces  &    des  quatorzes  , 
après   s\étre   rangés ,  tous  les  rouges  d'un  câté  8c  -  les 
noirs  de  l'autre  ,  finirent  par  une  contredanfe  où  toutes 
les  couleurs  étoicnt  mêlées  confufément  8c  fans  fuiu* 
Je   croîs   que  cet  Intermède  n'étoit  pas  nouveau  ,  8c 
qu^il    n'offroit    que    l'efquiffe  d'un  grand  ballet  exé- 
cuté à  la  Cour  de  Charles  VII  »  8c  fur  lequel  on  eut 
l'idée  du  Jeu  du  Piquet  »   qui  ne  fut  imaginé  que  vers 
la  fin  du  règne  de  ce  Prince» 

JRIOMPHE  DU  TEMS,  (le)  compofé  d*un  Prologue 
&•  de  trois  Aâes ,  en  profe  ,  avec  des  DivertiJJemens  > 
par  It  Grand ,  Mufiquê  de  Quinault ,  au  Théâtre  Fran* 
çoisy  172  J# 

Cette  Comédie  eft  formée  de  trois  petites  Pièces  ,'quî 
çpmprcnnent  le  Préfentvle  Pafîé  &  l'Avenir.  Dans  la 
première  ,  la  Baronne  de.Roquentin  fc  perfuade  n'avoir 
pas  vingt  ans  ,  &  être  encore  la  petite  Javotte  :  le  vieux 
Cléon ,  fbn  ancien  Amant ,  fe  croit  toujours  le  beau 
Cléon  d'autrefois.  Après  une  abfence  de  quarante  an- 
nées 9  ils  fe  propofènt  de  renouer  leurs  vieilles  amours  » 
de  conclure  un  mariage  que  leurs  parens  avoient  rompu 
jadis»  8c  d'uoir  Léandre*»  fils  de  Cléoji  »  avec  Ifabelle , 


JLJL©  T  R  ï 

filJc  de  la  Baronne.  Leur  cntrcTuc  fc  fait  avec  la  îut* 
prife  de  deux  perfbnnes,  qui  fe  croyant  toujours  jeunes, 
fc  retrouvent  vieilles,  &  ne  peuvent  le  croire.  La  Ba- 
ronne veut  que  Léandre  foit  Clcon;  Cléonfoutient  qu*I- 
fabelle  eft  (a  petite  Javotte,  Forcés  enfin  de  convenir  de 
leur  méprife  ,  ils  avouent  que  leurs  beaux  jours  ne  font 
plus,  &  uliifTent  Ifabeitc  avec  Léandre.  Voilà  le  Triom- 
phe du  Tems  paflc  ,  dont  la  puiflance  détruit  la  beauté 
&  la  jeuneflc. 

La  féconde  Pièce  montre ,  dans  les  effets  de  rabfcnce , 
le  triomphe  du  tems  prélent  (ur  Tamour  &  la  confiance. 
Lucile ,  éloignée  de  ton  Amant  Licidas  ,  apprend  que  ce 
volage  ne  forme  plus  de  vopux  que  pour  la  coquette  Hor- 
tenfe.  Cette  Amante  négligée  arrive  de  Lyon  ,  déguifée 
en  Cavalier.  Elle  s'introduit  chez  fa  rivale  ,  s'en  fait  ai- 
mer ,  Çc  exige  qu'elle  lui  facrific  les  lettres  ,  les  préfens 
êc  le  portrait  de  Licidas.  Celui-ci  veut  (è  battre  contre  le 
prétendu  Cavalier.  Lucile  fe  fait  connoître ,  &  leur  ré- 
conciliation eft  le  fruit  du  moment  préfent. 

Le  but  de  la  troifieme  Comédie  eft  de  prouver  qu'il 
..n'eft  point  de  douleur  dont  le  tems  ne  triomphe ,  ôc  qui 
ne  foit  adouci  par  l'elpérance.  Lucinde  ,  défolée  de  la 
perte  de  (on  époux,  en  paroît  inconfblable  ;  mais  un  fé- 
cond hymen  ne  tarde  pas  à  efîuycr  toutes  fes  larmes. 
.  Voilà  d'abord  le  pouvoir  du  tems  fur  la  douleur.  Un 
Gafcon 
danj 

lui  manqi 

Cette  troifîeme  eft  encore  donnée  à  un  autre  ;  &  le  ïîaf» 
con  cfpere  toujours.  La  Fortune  luiréferve  un  meilleur 
parti  ;  ainfî  l'efpérance  adoucit  toutes  les  difgraces. 

De  ces  trois  Pièces,  la  première  feule  eft  reftée  au 
Théâtre:  ce  n'eft  pas  qu'il  n'y  ait  dans  les  deux  autres 
beaucoup  de  naturel  f  de  variété  &  de  bonnes  plaUan- 
teries. 

TRIPLE  MARIAGE ,  (  te  )  Comédie  en  un  A&e,  en  profe^ 
avec  un  Divertijfement ,  par  Néricdult  Defiouches  ,  Mufi^ 
que  de  Gilliers^au  Théâtre  François  ,  i7i^« 

C'eft  ici  une  des  plus  agréables  petites  Pièces  que  nous 
ayons  au  Théâtre.  Defiouches  la  eompbfa  (^r  ui^  avea- 


T  Rr  î)f 

pÊte  arrivée  ({uelques  mois  auparavant  i  Paris  entre  M. 
de  Saint-Aul  • .  •  •  Ton  fils  &  fa  fille*  Le  père  ,  quoique 
d'un  âge  avancé ,  avoit  époufé  eu  fecret  une  jeune  per« 
fonne ,  qui  ,  au  bout  de  quelques  mois ,  exigea  de  lui 
qu'il  rendit  Ton  mariage  public.  Il  le  déclara  à  la  fin  d*un 
grand  repas  >  où  il  avoit  invité  Con  fils  ,  (a  fille  ^  les  pa« 
rens  de  là  femme ,  &  beaucoup  d'autres.  Son  fils  le  féli- 
cita Cur  Con  choix,  &  montra  en  même  tems  une  fort  jo- 
lie femme  de  l'afTemblée,  dont  il  étoit  le  mari  depuis 
quelques  années.  La  fille  «  de  Ibncoté ,  fit  un  pareil  aveu 
pour  un  Cavalier  de  la  même  compagnie.  Le  père  éton- 
né ,  mais  confondu  par  (on  propre  exemple ,  approuva 
(es  enfans  ;  la  joie  fe  mit  de  la  partie ,  8c  Ton  but  une 
(ànté  générale  a  ce  triple  mariage.  Defiouches  a  répan^ 
du  (ùr  ce  canevas  la  plus  agréable  broderie.  Un  Comi- 
que fin ,  naturel  &  (aillant ,  une  aâion  (butenue ,  une 
intrigue  concertée  avec  art  &  dénpuée  avec  efprit  y  de  la 
très-bonne  plaifanterie  «  c'efl  ce  qu'on  peut  dire  de  ce 
charmant  badinage ,  qui  efi  demeuré  au  Théâtre  ,  &  que 
le  Public  revoit  toujours  avec  plaifirt 

TRIUMyiRATy  (  le)  Tragédie  deCrébillon ,  17 J4. 

Il  7  a  eu  deux  Triumvirats;il  s'agit  ici  du  fécond  entre 
Oâave  «  Lepjde  &  Antoine.  Tout  le  monde  connoit  cet 
endroit  de  l'Hifloire  Romaine  ;  &  l'Auteur  en  a  fuivi  les 
traits  principaux  ;  il  a  leulement  ajouté  ce  qui  concerne 
l'amour  d'Oâave  pourTullie,  fille  de  Ciceron.  Le  but 
d'Odave  étoit  de  gagner  le  père  de  (à  maitreffe ,  &  de 
l'engager  dans  Ion  parti;  mais  Tullie  étoit  promife  à 
SextuSffils  de  Pompée.  D'ailleurs  Ciceron  aimoit  trop 
là  patrie,  pour  contribuer  à  lui  donner  un  maître.  Ces 
mêmes  fentimens  étoient  dans  le  cœur  de  Tullie  ;  Se 
malgré  Ion  amour  pour  Sextus  ,  elle  conlënt  à  époulcr 
Oâave  ,  s'il  veut  le  départir  de  lès  deiTeins ,  &  rendre  à 
Rome  la  liberté.  Oâave  n*ayant  rien  obtenu  ni  du  père 
ni  de  la  fille  ^  laifle  agir  Antoine ,  ennemi  de  Cicéron  ; 
&  ce  Triumvir  »  qui  ne  paroit  pas  dans  la  Pièce  ,  donne 
lès  ordres  pour  faire  mourir  Ion  ennemi.  Tullie  apprend 
avec  horreur  la  mort  de  Ion  père ,  dont  elle  voit  la  tête  > 
&  lèp  tue  de  délèipoir* 


Ij:*  T  R  6 

L'AutèuiP  ftVôIt  ^atre-yin^t-unf  ans  lortqu^n  compeCf, 
cette  Tragédie  ;  ic  ce  grand  âge  n'avoit  point  encore 
glacé  fa  verve.  Il  (èmble  au  fiirplus  qu'il  ait  voulu  ré- 
parer la  gloire  de  Ciceron  :  il  le  fait  agir  &  parler  avec 
une  grandeur  d*ame  qu'il  n'avoit  point  manifedée  dans 
Catilina;  c'efi  qu'en  effet  il  fut  beaucoup  plus  grand  à 
fa  mort,  que  dans  le  cours  de  là  vie  ;  c'eft  qu'ici  le  péril 
'    le  regarde  peribnnellement ,  que  lui  (èul  fixe  notre  at- 
!    tcntion;  en  un  mot,  qu*il  réunit  le  principal  intérêt^  trop 
divifé  «  lorfqu'ii  s'agit  du  péril  de  toute  une  Répu- 
,      blique* 

"pâUWIKS  j(lii)  Tragédie  de  M.  de  Voltaire ,  ir<^4. 

Augufic,  Antoine  8c  Lépide  veulent  faire  entr'eux  le 
.  partage  de  l'Univers»  Un  fils  de  Pompée,  dont  la  tête 
ed  profcrite ,  veut  s'oppolèr  à  cette  udirpation.  U  eH 
fécondé  par  d'illuflres  Romains ,  qui  s'efforcent  de  dé- 
fendre la  liberté  de  la  République.  Ce  fils  de  Pompée  fe 
tient  caché  ;  ou  s'il  fe  montre ,  c'eff  fans  être  connu  da 
Triumvir.  Il  pàroit  enfin  pour  ce  qu'il  eft  ;  mais  il  té- 
moigne tant  de  fermeté,  de  courage  &  de  grandeur  d'ame» 
qu'ils  l'effkcent  de  la  lifie  des  profcrits* 

TROÀDEy  (la)  Tragédie  de  Sallebray^  i6j^o. 

C'efl  la  prifê  &  la  deffrudion  de  Troye,  Se  le  partage 
des  Captifs  par  les  Vainqueurs  ;  la  mort  d'Affyanax , 
celle  de  Polvxene  ,  immolée  (ur  le  tombeau  d'Achillcst 
celle  de  Polymneffor  9  tué  par  Hécube ,  pour  vengcy  le 
•  meurtrier  de  fbn  fils  Polydore,  inhumainement  égorgé 
par  ce  Roi  de  Thrace ,  afin  de  s'emparer  des  richefles 
qu'on  loi  avoit  confiées  avec  ce  jeune  Prince, 

TROADE  ,  (  U)  Tragédie  de  Pradon  »  167 9* 

Uliffe  veut  immoler  à  la  iûretédes  Grecs  It  fils  d'An- 

dromaque  ;  Pyrrhus  veut  (acrifier  Polyxene  aux  mânes 

:     d'Achilles,  Ccfl  le  fujet  ^de  deux  Tragédies  d'Euripide,, 

que  Séneque  a  raffcniblées  en  une  feule  ;  &  Pradon  Ta 

imité.  Les  traits  qu'il  a  empruntés  de  ces  deux  Poètes  ^ 


T  R  O  ,H 

loi  ont  fourni  des  morceaux  touchans  i  qu^il  a  malheu-> 
reufèment  gâtés  par  fa  verlification,  La  Scène  où  An« 
dromaque ,  vaincue  par  les  arcifices  d'Uliflè ,  eft  con- 
trainte d*ayouer  qu'elle  a  caché  (on  fils  dans  le  tombeau 
d'Heâor ,  me  paroit  conduite  avec  adrefle,  A  l'exemple 
de  Séneque ,  l'Auteur  a  Cq\i  ménager  la  gloire  d'Ulifle  fie 
de  Pyrrhus,  fie  leur  épargne  un  crime  énorme  ,  en  (ùp- 
pofant  que  le  fils  d'Heâor  s'eft  précijpité  du  haut  d'une 
tour  9  8c  que  Polixene  s'eft  tuée  de  la  propre  main  fut 
le  tombeau  d'Achilles.  Quel  tableau  offiriroit  â  Hécube 
le  récit  de  ces  deux  morts  «  fi  le  mérite  du  fiyle  répon- 
doit  à  la  bçauté  de  cette  fituation  !  On  a  fur-tout  repro- 
ché à  TAuteur  l'amour  d'Uliilè  pour  Polixene  ;  â  quoi 
l'on  deyoit  ajouter  la  longueur  de  quelques  détails* 

TROIS  COMMERES  ,  (les)  Opera-Comique  en  ttoit 
A&es%  avec  un  Prologue^  par  le  Sage  y  d^Ornevalù'  Piron^ 
d  la  Foire  Saint^Germain ,  ij^l^ 

La  Comédie  intitulée  le  Banquet  des fept  Sa^ex,  n'ayant 
paf  été  goûtée  fur  le  Théâtre  italien ,  fut  critiquée  affez 
finement  dans  les  Trois  Commères.  Cefi  dans  la  Scène 
quinzième  qui  &  pafle  entre  Pierrot ,  M.  Martin  fie  le 
Diable  CuiCnîer. 

Lb  Diable* 

On  va  vous  donner  un  banquet  qui  vient  de  nous  arrî*^ 
ter  de  l'autre  monde. 

P  1 1  a  R  o  T« 

Je  vais  gager  que  c'cfi  le  Banquet  des  fept  Sagesm 

Ll      DlABLB« 

Tout  jufie, 

M«      M  A  R  T  I  M, 

Nous  ne  voulons  point  des  refies  de  là- haut* 

Ll      DiABLi* 

On  n*y  a  prelque  pas  touché. 

P  I  I  R  R  o  T» 

N*ilDf  orte  ;  cela  âra  bon» 


ji$4  T  R  O 

L  1   D  I  A  BL  lé 

Il  n'y  a  ^ti*à  le  faire  rechaufier. 

M*    M  A  &  T  z  N« 
Fi  donc^  c*eft  du  maigre  ;  les  (àuilès  tourneront* 

TROIS œUSINESf  {Us)  Comice  en  trois  Aâes  ^  en 
profe  9  avec  un  Prologue  &  des  Intermèdes  9  par  Dancûiah 
Mufique  deGilUers  ^  au  Théâtre  François  $  1700, 

Dans  le  Prologue  qui  précède  cette  Pièce ,  &  qui  lui 
*  cApoftérieur,  Dancourt  eflàye  de  ridiculKèr  ceux  qui 
avoicnt  critiqué  £à  Comédie;  ce  qui  n'eft  pas  répondre  à 
la  critique, 

TROIS  FRERES  RIVAUX,  (les)  Comédie  eu  unAâe^en 
Vers  »  par  La/ont  %  au  Théâtre  fr  an  fois  »  1 7 1 3  • 

Le  Comte,  le  Mar<|ttis  &  le  Chevalier  Lifîftion ,  tous 
trois  fireres ,  tous  trois  Capitaines  dans  le  même  Régi-> 
aient ,  tous  trois  amoureux  d'Angélique  ,  fe  croient 
bien  (èrvis  par  Af  erliil ,  qui  les  trompe  tous  trois.  Il  pré- 
lente Je  Comte  au  père  d'Angélique,  le  Marouis  â  â 
snere ,  le  Chevalier  à  Angélique  même.  Ce  Cnevalicr 
eu  celui  qu'il  trompe  le  moins  ;  parce  que  c'eft  celui  des 
trois  qui  lui  donne  le  plus.  La  rcflèmblance  des  nonis  & 
des  qualités  ocçafîonne  quelques  (urprifcs,  &  mcf^ 
quelques  fituatîons  très-pjaifantes.  Cette  petite  PiécAf 
heureufèment  conduite  ,  de  agréablement  dialoguée,  câ 
â  tous  égards  digne  de  Ion  fiiccès. 

TROIS  GASCONS,  l  les  )  Comédie  en  un  ASe ,  en  profe  % 
avec  un  Divertijjement,  par  la  Motte  &  Boindin,  au  Théâ*. 
ire  François  ,1701. 

Le  deflèin  de  fupplanter  un  rival,  oblige  Erafie  d'em- 
prunter le  nem ,  &  jusqu'aux  habits  de  certain  Gafcon  » 
nommé  Spadagnac ,  à  qui  Lucile  efl  promlfe.  Frontin  , 
valet  du  Gafcon ,  ièrt  les  projets  d*Era(ie.  Il  l'annonce 
comme  Ton  maître  au.  père  de  Lucile  ;  mais  l'arrivée  du 
vrai  Spadagnac  dérange. leurs  vues.  La  Scène  qui  Te 
palTc  entre  les  deux  rivaux  ^  en  préfcnce  du  pcre  ac  Lu- 


TRO  iif 

die,  cil  agréablement  traltéea  Un  troldeme Spadagnac 
furvienr  ;  c'eâ  Julie  >  jeune  8c  viveGafconne,  aue  le  rU 
val  d'Erade  avoit  promis  d*épou(êr.  Elle  arrive  dégMide^ 
fe  fait  connoitre,  &  oblige  ion  infidèle  à  lui  tenir  pa- 
role. Dès-lors  elle  dégage  celle  du  père  de  Lucile  ,  qui 
accepte  Erafie  pour  gendre.  Cette  petite  Pièce  onre 
quelques  fituations  piquantes.  Le  r61e  de  Julie  eu  théâ- 
tral )  mais  9  à  l'âge  près ,  il  refTemble  beaucoup  à  laBa* 
tonne  dans  le  Chevalier  à  la  modeè 

TROIS  ORONTES  ,  (les)  Comédie  en  cinq  Aâes ,  en 
Vers  »  p^r  Boisroben  >  i  ^^  i« 

Amldori  riche  bourgeois  de  Paris  ,  a  promis  en  ma- 
riage (a  fille  Califle  à  Oronte ,  Gentilhomme  de  Bor-    ' 
deaux  ,   qui  doit  arriver  inceflamment.   Califte  aime 
Cléante  ,  qui  n'eft  point  connu  de  (on  oere  ,  ce  qui  fait 
naître  à  Cléante  le  deilèin  de  Se  prélenter  à  Amidor  ^ 
ibus  le  nom  d'Oronte ,  avant  que  celui-ci  arrive.  Ce  ftra* 
tageme  y  dans  lequel  la  mère  de  Califle  &:  Calide  elle-* 
même   entrent  >    eft  dérangé  par  l'arrivée  d*un   fé- 
cond Oronte  ,  qui ,  muni  d'une  lettre  du  père  du  véri- 
table Oronte  ,  foutient  ion  rôle  parfaitement.  Ce  nou- 
vel Oronte   eH  Caflandre ,  Demoifelle  de  Bordeaux  » 
Amante  d'Oronte »  qui  vient,  déguifie  en  homme,  fit^ 
ibus  le  nom  de  (bn  Amant ,  rompre  (on  mariag:  avec 
*  Caliûe  ;  cependant  le  vrai  Oronte  fe  pré  (ente   devant 
Amidor,  qui  le  prenant  pour  un  impofieur,  le  traite 
.  très-mal.  On  imagine  aifément  la  (uite  de  cette  intri- 
gue ;  Cléante  &  Caffandre  fe  font  connoître.  Oronte  » 
.  qui  croyoit  fa  maîtreffe  morte  ,  fe  réconcilie  avec  elle  ; 
ic  Amidor  confent  que  Cléante  époule  Calide. 

TROMPEUR  PUNI,  {U)  ou  rHisToiRE  Seftentrio'. 
NALE  9  Tragi-' Comédie  de  Scudéry ,  1^33. 

Cléon  aime  Nérée ,  Prînceiïc  d'Angleterre,  &  n'en 
reçoit  que  des  mépris  :  (a  paffion  lui  infpire  le  projet  de 
brouiller  Arfidor  avec  fa  Maitrefîe ,  &  il  en  vient  à  bout 
À  force  dç  Qoirc^u^St  U  efi  découvert  ^  8c  tombe  fous  les 


V 


I3«  T  R.  O 

toups  de  fon  rival,  te  ,Roî  de  Dannemarck ,  frère  du 
Roi  d'Angleterre  »  demande  Nérée  pour  Alcandre ,  fon 
Favori.  Ar/îdor  va  di(puter  fa  Maîtrcflc  au  Prince  Da- 
nois. Il  le  trouve  attaqué  par  trois  ennemis,  lui  fauve 
la  vie ,  le  connoit  pour  fon  rival  &  le  bleÔe  dans  un 
duel.  Nérée  arrive  â  la  Cour  8c  demande  la  mort,  parce 
qu*on  Taflure  de  celle  de  fbn  Amant,  Arfidor  paroît  ; 
Alcandre  lui  cède  Nérée* 

TROMPEUR  TROMPÉ  ^(le)  ou  ks  Pemrix  ,  Comi^ 
die. en  un  A6te ,  aux  Italiens ,  17 ^£* 

Pantalon  envoie  par  Arlequin  deux  perdrix  à  undefès 
amis  ;  mais  Arlequin,qui  Ce  rappelle  que  Camille,  (à  mai* 
CrefTe^les  aime  9  fe  di/po(ê  à  les  lui  porter,  lorfqu'il ren- 
contre Scapin  Conrhû,  qui  les  lui  efcamote,  8c  met  en 
leur  place  une  paire  de  Cziots  Cous  une  (èrviette  qui  cou- 
vre le  pannier.  Arlequin  porte  avec  confiance  fon  préfent, 
que  Camille  lui  jette  à  la  tête.  11  (bup<^onne  Scapin  de 
lui  avoir  joué  ce  tour  , l'épie  &  les  lui  dérobe  à  /on  tour; 
mais  Lélio  ,  qui  fort  défcfpéré  de  chez  fa  MaitreiTe ,  ar- 
rête Arlequin  ,  fe  faifit  d*une  des  perdrix ,  8c  envie  le 
bonheur  de  cet  innocent  animal ,  qui  n'a  jamais  éprouvé 
les  rigueurs  de  Taniour  ;  qui  a  paifé  fà  vie  dans  une 
douce  liberté  ou  dans  d'heureuies  chaînes ,  8:  que  la 
mort  a  bientôt  affranchi  de  l'efclavagc  des  humains.  Il 
fort ,  emporte  la  perdrix  dans  fon   tranfport.  Arlequin 
demeure  interdit  ;  mais  avant  qu'il  ait  eu  le  tems  de 
revenir  de  fbn  étonnement ,  Mario ,  Joueur  malheu- 
reux ,  s'empare  de  l'autre ,  qu'il  félicite  de  n'avoir  ja^ 
mais  éprouvé  les  rigueurs  du  fort  ;  &  il  l'emporte.  Des 
qu'il  efl  fbrti ,  le  Maître  d'Arlequin  paroit ,  &  lui  de* 
mande  compte  de  facommiffion  :  Arlequin,  pour  toute 
réponfc,  lui  répète  les  belles  moralités  qu'il  vient  d*cn- 
tendre,  en  contrefaifant  le  ton  8c  le  gefie  de  Mario  8c  de 
Lélio« 

TROMPEUR  TROMPÉ^  [le)  Opera-Comique  de  Vadéy 
d  la  Foire  Saint'Ger main ,  17  54* 

Un  Comte  i  Amant  de  Gdalife ,  C9mme9ce  â  fe  dé- 
tacher 


T  R    O  )}7 

larlicr  de  (à  Maitrefle ,  parce  qu*une  VinageoIfe9  nom- 
ince  Colette  ,  a  f^u  lui  plaire.  ]1  s'étoit  rendu  dans  1er 
village  de  Colette,  à  Tinfçu  de  Cid^lifè  ;  mais  la  Villa^. 
geoi  e  9  qui  aimoit  le  jeune  Licidas ,  mépriibit  fon 
amour.  Cidalifè  ne  fâchant  ce  qui  attiroit  G  fouvent  foti 
Amant  à  la  campagne  >  examine  fes  démarches  ;  elle 
apprend  que  le  Comte  propole  à  Colette  de  l'enlevée 
fous  un  habit  de  bal  :  elle  prend  elle-même  cet  habit  ; 
&  le  Comte  croyant  parler  à  la  Villageoife  ,  reconnoSt 
Cidalife  qui  fe  démarque.  Se  voyant  ainH  trompé,  il 
coulent  â  époufer  fa  première  MaitreiTe. 

TROMPEURS  TROMPÉS  ^  (les)  ou  les  Femmes  Ver»: 
7UEUSES  j  Comédie  en  un  Aâe  »  en  Vers ,  par  Rofimond  j 
1670. 

Damon ,  riche  Bour^ols  »  eâ  amoureux  d* Angélique  ^ 
epoufè  d*Ariâe,  Gentilhomme  ,  qui  eu  épris  des  char- 
mes de  Julie  ,  femme  de  Damon  :  ces  deux  femmes  ifH 
ûmes  amies  ,  fe  communiquent  mutuellement  les  Let« 
très  galantes  de  leurs  maris  ;  &  ,  pour  les  faire  plus  aife^ 
ment  donner  dans  le  piège  y  elles  leur  font  dire  de  fî» 
trouver  le  Coir  à  un  rendez-vous  ,  fie  de  fe  déguifer  9 
Damon  ne  (cachant  où  prendre  un  habit ,  prie  Arifie  d« 
lui  prêter  le  flen  ,  (bus  prétexte  d'une  partie  de  BaU 
Arifte  qui  eft  dans  le  même  cas ,  efl  charmé  de  cette  de4 
mande  ,  qui  Tautorife  i  en  faire  une  pareille  à  Damon* 
Cet  arrangement  fait ,  les  deux  Maîtres  conviennent  de 
s'envoyer  leurs  habits  ;  &  pendant  cet  échange  ,  ils  font 
obligés  d'endoffer  ceux  de  leurs  Valets.  Cuiman  &  Fa- 
brice revêtus  des  habits  d'Arifle  &;  de  Damon^rencontrent 
un  Cabaretier  à  qui  ils  doivent  de  l'argent  ,  &  qu'ils 
ont  menacé  de  coups  de  bâton.  Bernard  ,  c'cfi  le  nom  dt^ 
créancier  »  croyant  parler  à  leurs  Maîtres  ^  fe  plaint  de 
l'inlblence  des  Domefiiques.  Gufman  &  Fabrice  profi- 
tant de  Ion  erreur ,  entrent  chez  Angélique  &  Julie  ; 
a»  va  ,  mon  ami  ^  lui  difènt-ils ,  nos  Valets  font  des  fa- 
»  quins  ;  nous  te  les  abandonnons  ;  ailbmmcs-les  fi  tu 
»  peux,  y*  Fendant  ce  temps-là  ,  Ariûe  &  Damon  ne 
voyant  point  revenir  leurs  gens,  s'Inlpatientent  «  &  ren- 
entrent  en  leur  chenûn  «tr  même  Cabiretier  >   qui  ^ 

T0mé(  nu  Y 


Sii  t  R  o 

trompé  parPapparcncc ,  s'imagine  voir  fcs  débiteurs ,  C 
mCc  amplement  de  la  permiffion  qu'on  lui  a  donnée. 

TROPES.  Les  Tropcs  font  des  figures  ,  par  lef* 
quelles  on  feit  prendre  à  un  mot  une  fignîfi- 
cation  ,  qui  n  eft  pas  précifément  fa  (ignification 
propre  :  il  y  a  donc  autant  de  Tropes  qu'il 
y  a  de  manières  différentes ,  par  lefquelles  on 
donnera  un  ternie  une  fignification  qui  n'eft 

f>as  précifément  fa  (Ignification  :  aveugle ,  dans 
e  fens  propre  ,  iignifie  une  perfonne  qui 
eft  privée  de  l'ufage  de  la  vue  :  fi  Je  me 
fers  de  ce  mot  «  pour  marquer  ceux  qui  ont 
été  guéris  de  leur  aveuglement ,  comme  quand 
Jefus-Chrift  a  dit ,  les  aveugles  voient  i  alors 
Aveugles  n*eft  plus  dans  le  fens  propre  ;  il  eft  dans 
.  «n  fens  divifé  :  ce  Xens  divifé  eft  un   Trope , 

farce  qu'alors  aveugles  (ignifie  ceux  qui  ont 
té  aveugles ,  &  non  pas  ceux  qui  le  foh^ 

IÇROQVEURS  j  (  les  )  A6le  de  Vadi ,  Mufique  de  M.  SAxii 
wergne  j  à  U  Foire  Saint-'Laurent^  x/^. 

Lubln  &  Lucas  font  tous  c|eux  à  la  veille  de  (è  marier  ; 
les  contrats  en  (ont  paflës  par-deyant  Notaire.  Lubin , 
qui  efi  fiancé  avec  Margot ,  la  trouve  trop  éj^rillarde  > 
trop  vive  ,  trop  grondcufc  ;  &  il  aimeroit  mieux  Fan- 
,  €h«n ,  qve  Lucas  doit  époufèr.  Lucas  ,  au  contraire  » 
|>réfereroit  Margot  à  fà  future  ,  parce  que  Fanchon  e(l 
indolente  &  parefifcufè»  Ils  fe  font  l'un  i  l'autre  confi- 
•  dence  de  leur  fac^on  de  penfèr  lâ-deffus  y   8c  Ce  détermi* 
.  ncntà  faire  un  troc.  Ils  en  avcrtiilent  les  deux  fiancées, 
qui  d'abord  en  paroiflènt  étonnées  ;  mais  après  s'être  par- 
lé  à  ToretUe  »  elles  font  femblant  d'accepter  le  change- 
ment. Margot  fcâée  lèule  avec  L^cas ,  le  traite  fi  nul  » 
j[uç  cclui«ci  efi  défeCpéré  d'avoir  Voulu  changer,  LubLa 


T  R  O  fîjt 

AV^âs  été  plus  content  de  Fanchon  ;  4«  (brte  que  Ici 
4eux  Amans  veulent  s'en  tenir  à  leur  premier  marché  ; 
mais  Fanchoa  &  iVlargot  s'y  opposent  >  ft  diient  que  le 
troc  étant  fait  «  il  n'y  a  plus  de  retour  :  après  s'être  bien 
fait  prier  ,  après  avoir  vu  leurs  Amans  à  leurs  genoux  , 
tUes  contentent  enfin  à  s'en  tenir  à  la  première  dilpolition 
^ui  a  voit  été  faite.  Margot  époufe  Lubin  ;  Se  Fanchon  de« 
vient  la  femme  de  Lucas. 

7R0YENNES  {Us)  Tragédie  ie  Ckateaulrurty  17 H* 

Hécube  ,  femme  de  Priam  ,  &  (es  filles  Caflàndre  i 
Polixene  8c  Andromaque,  tombent  toutes  auatrc  <i>i  pou« 
voir  des  Grecs  après  la  prift  de  Troye.  Hecube  s'.iccufe 
elle-même  d*étre  la  cau(e  des  malheurs  de  lès  Sujets  8c 
de  fes  Enfans  «    pour  s'être  prêtée  à  l'amour  criminel  de 
Paris  pour  Hélène.  CaiTàndre  prédit  tout  ce  qui  doit  arri- 
ver à  ik  mère  9   à  lès  fœurs  8c  aux  Grecs  eux-mêmes» 
On  vient  demander  à  Andromaque  fbn  fils  Aflianax  ,  de 
*  la  part  dès  Grecs  ,  pour  le  (acriner  aux  mânes  d'Achille. 
On  apprend  que  le  Grand-Frétre  a  (bufhait  cet  enfant  à 
leur  fureur  ;  8c  l'on  arrache  Polixene  des  bras  de  fa  mère 
pour  l'immoler.  Tout  cela  fait  naître  les  fituations  les 
plus  touchantes  8c  les  mieux  amenées.  Hécube  meurt  de 
douleur  f  &  la  pièce  finit* 

TROYENNES  DE  CHAMPAGNE  »  (les)  Opera-Co* 
miquey  ou  Parodie  des  Troyennes^  en  un  Aâe  ^  par  Vadé^  à 
la  toWe  Sdint^Germain  »  x  7  5  f . 

C'eft  la  parodie  de  la  Piécef  précédente,  L'Auteur  (iip« 
pôle  qu'Attila  a  pris  d'aflaut  la  Ville  de  Troye  en  Charn^ 
pagne.  Trois  Liéutenans  de  (bn-armée  veulent  arracher 
,jtrois  filles  des  bras  de  leur  mère.  L'une  de  ces  filles  eil 
xnere  aufli  ;  elle  a  un  petit  garçon  qu'elle  cache  dans  un 
tonneau  ,  pour  le  dérober  à  la  fureur  des  Soldats  ;  voilà 
Hécube  ,  CafTandre  ,  Polixene  ^  Andromaque  &  Aftia- 
ftax  caché  dans  le  tonneau.  Les  va'mqueurs  ,  qui  aiment 
le  vin  de  Champagne  ,  vont  pour  percer  la  futailfe  :  la 
ttierc  fc  jette  devant  eux  ;  elle  prie  qu'on  les  talFe  retirer. 
Finus  ,  îuifait  le  xôlc  d'Uiiffe  ,  iôupçonne  ^uel^uq, 

Yij 


34^  T  U  R  TUT 

slvfière.  Il  lève  le  tonneau  ,   8c  trouve  Tenfane.  lût 
.  Tro^ennes  confbntent  d'ailez  bon  caur  à  fuivre  les  Gre- 
nadiers, 

TURBAN  ENCHANTÉ ^  (le)  Cêméiie  en  quatre  ARes  , 
avec  des  Divertijfemêns  ^  par  Verone^e  »  fils  »  aux  Italiens^ 

Arlequin ,  ^ue  Pantalon  a  chalHE  <ie  fa  maifon ,  parce 
qu*ii  a  découvert  /on  amour  pour  Camille ,  dont  il  efi  lui- 
même  épris ,  approche  d'une  grotte  d'où  il  voit  (brtir 
des  fiâmes.  Elle  eft  habitée  par  un  Magicien,  qui  lui  offre 
éà  proteâion  pour  enlever  Camille  à  Pantalon  9  qui  par 
jaloufic  la  retient  en  prifon.  Arlequin  accepte  les  offires 
ou  Mage  >  lequel  en  fa  préfence  enchante  un  Turban  qui 
leren^a  inyifîble.  11  s'en  fert  utilement  pour  échapper 
à  ceux  que  Pantalon  envoyé  pour  l'arrêter.  Il  change  en 
un  indant  de  fix  formes  différentes  ;  &  à  la  dernière  ,  il 
parott  (ùr  un  Char  de  Triomphe  ,  orné  de  Drapeaux  & 
de  Trophées.  Ces  différens  changemens  fe  font  iî  fubtile- 
iment ,  que  l'œil  le  pltis  attentif  ne  peut  appercevoir  la 
manière  dont  ils  s'opèrent* 

lURCAKET^  Comédie  en  cinq  ASes ,  enProfe ,  par  M.  le 
Sage  ,  aux  François ,  170^. 

Sous  le  point  de  vue  le  plus  comique  ,  le  Sage  nous 
préfente  «  dans  Turcaret  9  tous  les  fbuterreins  ,  les  ref^ 
/burces ,  le  manège  ,  les  folles  dépenfes ,  les  amours  in- 
fènfées ,  la  faufle  graiideur ,  les  profu/ions ,  les  airs ,  1& 
ton,  la  fatuité  ,  la  fbttife  des  gens  d'affaires  6c  des  nou« 
veaux  parvenus,  m  Les  Financiers  de  ce  tems  ,  a  dit 
6»  un  homme  d'efprit ,  fè  font  fi  confîdérablement  éloi- 
9t>  gnés  du  caraâère  joué  &  bafoué  par  l'Auteur  ,  qu'ils 
»  peuvent  en  rire  aujourd'hui  avec  le  public  ,  comme 
•>  d'un  ridicule  entièrement  étranger  à  leur  état. 

TUTEUR  »  (le)  Comédie  en  un  Aàe , en  Profe ,  far  Dan* 
cêurt  y  au  Théâtre  François  9  169$  • 

Dorante  &  fbn  valet  l'Olive  , ,  fe  font  introduits  ,  le 
^  J^remîer  ^  comme  Peintre  ,  l'autre  comme  Jardinier  > 


T  TJ  T  Hî 

chez  M.  Bernard  ,  tuteur  d'Angélique.  Elle  efi  înftruîte 
&  du  penchant  ,  fie  de  la  vraie  qualité  de  Dorante  ;  8c 
pour  Ce  ménager  avec  lui  un  entretien  plus  libre' ,  elle 
fait  entendre  à  M.  Bernard  ,  que  le  prétendu  Peintre  a 
ofé  lui  demander  un  rendez-vous  i  telle  heure ,  &  dans 
tel  endroit.  Le  Tuteur  s*y  rend  à  fa  place  ,  accompagné 
de  (on  confident  Lucas  ,  tous  deux  déguifôs  en  femmes  : 
iU  (ont  fuivis  de  Dorante  5c  de  TOliVe  ,  qui  leur  diftri* 
buent  bon  nombre  de  coups  de  bâton*  M.  Bernard  y  trèsr 
fatisfait ,  cft  furpris  dans  cet  équipage  par  le  Chevdier  ,' 
oncle  d'Angélique.  Ce  dernier  emmené  (à  nièce  ,  &  con- 
clut fon  mariage  avec  Dorante.  On  trouve  dans  cette 
Comédie  une  Scène  de  nuit  très -divertiflantc.  Elle  a  été 
imitée  depuis  dans  deux  Opera-Comiques  ,  VEcole  des 
Tuteurs  y  &  le  Mattre  €n  Droit. 

TUTEUR  DUPÉ  »  (le  )  Comédie  en  cinq  Aâtes  ,  en  Pr^fe  { 
par  M»  Cailkava  y  aux  François  ^  i7^S* 

Un  vieux  Tuteur  abufe  d'un  Tefiaracnt  ridicule ,  pour 
cpoufèr  (a  pupile  qui  ne  l'aime  pas  ,  Se  qui  cil  aimée 
d'un  Marquis.  Un  Valet  intriguant  fe  prête  â  ces  Amans^ 
&  employé  la  ru(c  de  Ton  état  &  de  (on  rôle ,  pour  trom- 
per le  Vieillard*  On  lui  fait  accroire  que  la  fœur  de  11 
Pupille  veut  l'époufèr  ;  il  refu(è  cette  union  ;  il  con(ent 
Seulement  qu'elle  fe  marie  avec  le  Marquis  ;  &  il  Rgtic 
le  contrat*  Cette  (œur  ne  paroit  pas  ;  mais  la  Pupille  cUe* 
même, qui,  dit-on,  lui  relTemble,  8c  qui  prend  Tes  habits» 
cft  jiccordce  au  Marquis  ;  Se  le  contrat  qu'a  /igné  le  Tu* 
teur  ,  e(l  précifément  celui  de  (à  Maitrcflè  avec  Ion  Ri-* 
val*  Le  Vieillard  (è  voyant  dupé ,  époufe  une  tante  de  I4 
Pupille. 

TUTEURS ,  (les)  Comédie  en  deux  AâleSy  en  Vers ,  par  M. 
Palijfot  j  aux  François  j  17  J4- 

Un  père,  en  mourant,  laifTc  (à  fille  entre  les  mains  de 

'   trois  Tuteurs  ,  &  ne  la  fait  fon  héritière  ,  qu'à  conditioa 

ou'elle  ne  (c  mariera  qu'avec  le  conlèntement  unanime 

de  (es  trois  amis»  Ce  font  trois  originaux  ,  qui  ne  font 

Y  ni 


}  4i  TUT  V  A  C! 

jamais  d*accord  eutt^cux  ;  îl  fufïit  que  Tuti  veuille  un^ 
chofc ,  pour  que  l'autre  fbutienne  le  contraire.  Ces  trois 
hommes  font  un  Voyageur,  un  Nouvelliftc  &  utr  Anti- 
quaire. L* Amant  de  la  jeune  Pupille  vient  â  bout  de  les 
gagner  tous  trois.  Il  parle  de  Voyages  avec  lé  premier  , 
fe  fait  Nouvellific  avec  le  fécond  ;  &  avec  le  troisième  il 
joue  parfaitement  le  rôle  d*Antiquaire.  Par  ce  ftrata- 
gême  ,  il  réunit  en  fa  favçur  le  confentemcnt  des  Tu- 
teurs ,  &  épouft  la  Pupille, 

JYND ARIDES  ^(ks)  Tragédie  de  Danchety  1707. 

Idas  vient  de  Ce  couvrir  du  fâng  de  fon  frère  Lyncée  ^ 
jpours'affurer  du  Trône  de  Chypre,  &  de  la  main  d'Êlaïrc. 
Cette  Princeffe  ne  voit  ce  monflre  qu'avec  horreur  :  Caf- 
ter s'offre  de  venger  ce  forfait  ;  il  veut  remplacer  auprès 
d'oUe  un  Amant  qui  lui  eâ  odieux ,  8c  met  fon  frère  dans 
fa  confidence,  PoUux  ,    également  épris  des  charmes 
d'Elaïrc ,   eft  affez  généreux  pour  difCmuler  (on  amour, 
êc  ccdcr  une  Maîtrcife  qu'il  adore  ,  &  dpnt  il  eft  tendrc- 
jr.ent  aîmé.  Cette  lîtuation  n'intércflë  qu'auunt  qu'on 
adopte  ces  (brtes  de  fèntimens  ;  &  pour(^uoî  ne  les  aaop« 
teroit-on  pas  f  Ces  efforts  ne  font  point  au-deflùs  de 
l'humanité  ;  ils  font  même  conformes  au  caradère  des 
£lles  de  Tyndare  ,  regardées  comme  des  modèles  par- 
faits de  l'amitié  fraternelle.  Cependant  Caôor  cô  vaincu 
par  Idas  qui  le  fait  mourir  ;  ^  il  ne  reile  plus  a  Pollux 
qu'à  venger  la  mort  de  Con  frerc  ^  &  le  pleurer.  Le  peu 
de  fuccès  qu'eut  cette  Pièce  ,   doit  être  moins  attribué  au 
choix  du  fùjet,  qu'aux  longueurs ,  aux  répétitions  taux 
réflexions  languiffàntes  qui  régnent  dans  les  détails. 


V.  /      , 

VACANCES  »  l  /w)  Comédie  en  un  ASle ,  en  Profe  ,  pcff 
Dancourt ,  au  Théâtre  François  >  1696. 

Le  (ucchs  de  cette  Comédie  cil  dû  au  genre  de  ridicuU 
que  l'Auteur  y  met  en  jeu.  C'eft  un  Procureur  devenu  1 
par  fraude  )  Seigneur  de  Paroiifc  t  Se  berné  par  fèspiQ* 


près  Vaflàux»  Clitandre  ^  neveu  de  Taficlefi  Seigneur  j 
youioic  faire  plus  que  berner  M.  Grimaudin  ;  mais  il  re-* 
trouve  dans  (a  fille  ,  une  personne  qu^il  aîmoit  fans  la 
connoitre.  Voilà  où  commence  le  nœud  de  rintrij;ue*  Le 
dénouement  n'en  e(l  pas  éloigné.  M.  Grimaudin  confènt 
à  donner  (a  fille  à  Clitandre  ,  pourvu  qu'il  le  faiTe  jouit 
en  paix  des  honneurs  dûs  au  Seigneur  d'un  Village*  Ce 
fonds,  par  lui-même  alTez:  fimple  »  eil  égaie  par  les  ac*. 
ccllôires. 

VALET  AUTEUR  ^  (le)  Comédie  en  trois  A6les  ,  en 
Vers  libres ,  par  de  rifle  i  aux  Italiens  %  17  jo. 

m 

Valerc ,  Amant  de  Julie  y  s*entretient  avec  elle  de  1 
fituation  où  il  ed,  parce  que  Dorante ,  Con  père  ,  veut  1^ 
marier  à  Ifabclle  qu'il  n'aime  point.  Il  Ini  apprend  qu^ 
la  venue  de  Gérontc ,  père  d'iîàbelle  ,  lui  fait  craindre 

2ue  celui-ci  ne  veuille  achever  le  mariage  projette  aveC 
)orante ,  Con  père  ,  8c  que  c'ed  ce  qui  l'a  déterminé  à 
Sarder  l'incognito  dans  ce  Château  où  il  n'efi  connu  que 
'elle. 

Valentîn ,  Valet  de  Léandre  ,  &  Cocher  de  Géronte , 
père  d'Ilâbelle ,  apprend  à  Léandre  ,  Ton  premier  Maitre  * 
que  po  ir  (ervir  Ton  amour  pour  Ifabelle ,  il  s'eft  introduit 
chez  Géronte  en  qualité  de  Cocher  ,  8c  qu'ayant  fait  bri- 
fer  fort  à  propos  fa  cfaaifè  auprès  du  Château  où  ils  font 
aâuellement  ,  il  lui  a  perfuadé  qu'il  appartenoit  à  Do« 
rante  ,  père  de  Valere ,  i  qui  il  a  deiUné  (a  fille  Ifabelle 
qu'il  amenoit  avec  lui,  p&ur  achever  ce  mariage  arrétf 
depuis  long*tems  :  il  ajoute  que ,  pour  faire  reuffir  Con 
firatagême  ,  il  faut  qu'il  pafle  pour  Valere  ,  gendre  futur 
de  Géronte.  Léandre  a  quelque  peine  à  fe  prêter  à  cette 
fuppofition  ;  mais  fbn  amour  pour  IfàbcUc  le  fait  pailèr 
par-defTus  les  fcrupules  de  fa  délicateflè.  Valentin  ne  lui 
en  dit  pas  davantage  ,  Ik  réferve  un  plus  grand  détail 
dans  la  conversation  qu'il  doit  avoir  avec  Nérine  y  fiii-i 
vante  d'Ifabelle,  En  efïct  ,  il  lui  apprend  qu'il  a  été  au- 
trefois Comédien ,  8c  même  Auteur,  Nérine  lui  demande 
guelle  Pièce  il  a  mis  au  jour  ?;  Il  lui  répond  que  ç'eff 

Y  i4 


M* 


VAX 


celle  qu'oïl  va  jouer  dans  le  Château  de  léandret&  qu'elle 
en  fera  une  des  principales  Aârices;  il  ajoute  que  le  ma- 
riage de  Léandre  ayec  Ifabelle  en  fera  rheureuxdé'- 
Bouement. 

VALET EMBARRASSÉ^ile)  ou  la  Vieille  Amovreùsèp 
Comédie  en  trois  A&es^  en  vers  9  par  Avijje  j  auxltaiiths^ 

Valentin ,  &l  Ton  maître  Arlfie  »  degulfés  en  (oldats  qui 
voyagent,  arrivent  devant  unChâteauliabité  par  une  jeune 
pcrfbnne  9  dont  Arifte  eft  amoureux ,  &  par  une  tante  » 
£lle  très  majeure  y  qui  lui  fert  de  furvelllante.  Ce  de- 
gui(êment  qu'ils  ont  pris,  autorife  à  demander  rhofpi- 
talité*  Pour  n'être  pomt  refufés,  Arifte  engage  Valentin 
à  feindre  d'être  bleiTé  ;  Arlequin  ,  valet  de  la  mai(bn  » 
rebute  les  voyageurs ,  &  (e  radoucit  néanmoins  à  la  vue 
d'une  bourfè  qu'il  trouve  à  (es  pieds ,  &  qu'ils  ne  récla- 
maient point.  Il  explique  là-deflus  fes  qualités,  fait  le  por* 
trait  de  fes  deux  MaîtrefTes ,  &  inafle  fur-tout  fur  la 
nécefQté  de  cajoler  la  tante  Madame  Durmpnt*  fans 
parler  i  la  nièce.  Il  rentre  dans  le  Château  pour  prépa- 
rer les  deux  Dames  à  permettre  l'entrée  des  nouveaux 
venus.  Arifte  charge  Valentin  de  jouer  l'amoureux  au- 

Srès  de  la  tante.  Elle  paroit  avec  (à  nièce  ;  &  (ur  l'avis 
e  (à  fuivante ,  qui  l'engage  â  prendre  pitié  de  ces  deux 
pauvres  fbldats  ,  elle  conent  à  les  recevoir.  Valentin 
nit  palier  les  transports  qu'Arifte  fait  éclater  imprudem- 
ment devant  la  nièce  ,  'pour  les  accès  fâcheux  d*un  dé- 
lire habituel ,  cau(%  par  une  ancienne  paftion.  En  même 
tems  il  dit  à  la  tante  tout  ce  qui  peut  la  flatter  &  gagner 
fin  affei^on.  Elle  ordonne  donc  que  l'on  fafle  bien  iilan« 
ger  celui  qui  aie  cerveau  unpeubleflfé»  à  ce  qu'elle 
s'imagine,  &  qu'on  faflè  au  contraire  obferver  une 
rî^oureuiê  abftinence  i  Valentin  qu'elle  croit  avoir  la 
fièvre.  \^alentin  qui  &tigué  du  voyage  a  bon  appétit 
ic  ^e(bin  de  réparer  Cet  forces,  n'cft  pas  content  de  ce  ré- 
gime. Julie  croit  reconnoitre  Arifte,  malgré  (on  dégui(è- 
ment.  Rofette ,  la  fuivante ,  tente  de  pénétrer  s^il  n'efi 
point  aimé.  Julie  efi  piquée  qu'on  croye  qu'elle  s'al^aiflc 
)ufqu'à  un  (bldat  inconnu.  Rofette  réplique  ,  qu'après 
^voir  eu  i'infolcnce  de  l'aimer  ^  U  pourroit  biea  avoit 


y  A  c  141 

telle  de  lai  plaire»  quand  ce  ne  Cctolt  quo^  pour  imitée 
fon  heureux  compagnon.  Comme  la  tante  efl  toute  chan- 
gée depuis  l'arrivée  de  ces  deux  étrangers  »  Julie  Tim- 
pute  à  la  feule  charité.  Cette  tante  charitable  arrive  ef- 
cortée  de  deuxChirugiens,pourvîfîterles  bleiïlires du  pré- 
tendu malade»  qui,  pour  Ce  tirer  de  cette  vifite  embarral- 
fante  ,  efl  fur  le  point  de  tout  révéler.  Son  Maître  dit 
qu'il  a  un  baume    (buverain  ;  mais  les  Chirurgiens  infîf- 
tent.  Le  valet,  pour  dernière  reffburce,  fe  retranche  fuc 
la  bienféance.Madame   Durmont  fc  retire  ,  &  exhorte 
les  Chirurgiens  à  faire  leur  devoir.  Arifle  Icf  Mgne  :dti 
vient  â  bout  »  par  les  foins  de  Rofette,  de  s'afmrer  qu'il 
n'eft  pas  indifférent  à  celle  qu'il  aime.  Les  deux  Amans 
ont  une  explication,  &  (brtent  contensTun  de  l'autre  par 
Tentrcmifc  de  laSoubrette.Pleîn  de  l'entretien  qu'il  vient 
d'avoir  avec  Julie,  Arifie  laiiTe  fon  valet  avec  Madame 
Durmont  »  dont  il  faut  qu'il  efTuye  la  déclaration  for^ 
melle  que  la  folle  lui  fait  de  fcs  fcntimcnsiTioareux. 
Valentm  »  pour   s'en  débarraflcr  ,  dit  qu'il  c^  engagé 
avec  une    autre  pcrfbnne  dont  il  montre  le  portrait  , 
c'eil  celui  qu'il  a  trouvé  ;  mais  il   ignore  que  ce  por- 
trait r^epréfente    Madame  Durmont  ,  telle  qu'elle  étoit 
dans  la  jeunefTe.  Celle-ci  qui  croit  n'avoir  perdu  que  Isi 
parure  de  Flore, que  le  peintre  lui  avoit  donnée,prend  le 
dlfcours  de  Valentin  pour  une  nouvelle  galanterie,  8c  fort 
pour  aller  s'habiller  en  Flore.  Valentin  crie  au  fecoursrEr- 
gaile,qui  efl  arrivé,pour  époufcr  Julie,reconnoît  Valentin 
pour  Valet  de  fon  neveu  Arifte ,  &  en  demande  des  nou* 
velles  :  furcroît  d'embarras  pour  le  Valet.    Il  dit  qu'il 
ne  (çait  rien  de  ce  qu'on  lui  demande,  Rofètte  accourt 
au  bpuit,  Se  efl  auffi  fort  embarraflTée  en  reconnoifTant  fon 
maître  ,  qui  lui  annonce  qu'Ergafle  eft  l'époux  qu'il  def^ 
tinc  à  fa  fille.  Elle,de  fon  c6té,annonce  au  Comte,qu'Er- 
gafle  a  pris  une  peine  inutile ,  &  fait  entendre  que  Ju- 
lie a  un  autre  attachement.  Julie  vient  avec  Arifle  ;  elle 
fe  jette  aux  genoux  de  fon  père ,  qui  »  avec  le  con  fente - 
ment  d'Ergafle,  la  donne,  par  point  d'honneur,  i  Arifle. 

VALET  MAITRE  (  le)  Comédie  en  trois  AOes^  tn  Fers  , 
par  M.  de  Moijjy^  aux  François  ^  i75i» 

tormo/,  Valet  de   Géronte»  apris  untelafcendant 


\ 


^J4<  ^  V  AL 

furrcfprïtdc  ion  maître,  que  celui-ci  n*agît  que.paf 
fes  confeils.  Damis,  neveu  de  Géronce  >  aime  Julie  & 
couiîne  9  &  pr eiTe  (on  oncle  de  lui  permettre  de  Tépoor 
fer, 

Lormoy  a  une  fœur  jeune  &  jolie  ^  nommée  LouKbn^ 
à  qui  il  fait  prendre  le  titre  &  les  airs  de  ComicfTe  ;  & 
il  veut  en  faire  Tépouic  de  Damis.  Géronte  fe  laifTc 
tromper  à  Tappartncc  ;  il  ignore  l'intérêt  que  (on  Valet 
prend  à  Louifun  ;  il  fe  pcrfuade  ^ue  Lormoy  ne  la  pro- 
pofc  pour  répoufc  de  Damis.^  que  parce  qu'elle  eft  pour 
lui  un  parti  convenable.  Damis  feint  d'entrer  dans  les 
vues  du  Valet  de  Géronte  ;  il  promet  à  lormoy  qu'il 
épou(era  la  Comteite  ^  &  pendant  ce  tems-là ,  il  ne  né- 
glige rien  pour  ouvrir  les  yeux  de  Ion  oncle,  furie 
.      compte  de  Ion  Valet. 

Timante ,  frère  de  Géronte  ,  efi  un  honnête  homme  » 
qui  déplore  l'aveuglement  de  ton  freré;  mais  il  ne  dé- 
ieff»ere  par  de  lui  démafquer  le  fourbe  ,  qui  s'eil  ainfi 
rendu  maître  de  fon  efprit,  Géronte  regarde  comme  un 
effet  de  l'envie  qu'on  a  conçue  contre  Ion  Valet ,  tout  ce 
qu'on  fait  pour  le  détromper  ;  8c  plus  on  s'attache  à  le  tit- 
rer d'erreur,  plus  il  (c  prévient  contre  tout  ce  qu*on  lui 
dit  pour  le  défabuier.  On  apporte  à  Géronte  une  lettre 
Tenant  de  Guinée ,  dans  laquelle  efl  dévoilé  le  fecret 
de  la  naiifance  de  la  faufle  Comtefle  &  de  toutes  les  four- 
beries de  Lormoy.  Géronte,  qui  n'a  pas  fur  lui  fes  lunet- 
tes, ne  peut  lire  cette  lettre  ;  il  la  fait  lire  par  (on  hom- 
me de  confiance  ,  qui  donne  un  tour  d'éloge  à  tout  ce 
qu'elle  contient ,  &  il  la  déchire  par  modeihe ,  fous  pré-* 
texte  qu'on  lui  donne  trop  de  louanges ,  &  par  ménage- 
ment pour  Timante,  qui  y  efl,  dit-il ,  trop  maltraité. 
En  effet  ,  Lormoy  ne  Tavoit  pas  ménagé  dans  I4 
tournure  qu'il  avoit  donnée  à  cette  lettre  en  la  lifànt. 
Ces  traits  de  modération  ,  de  la  part  d'un  Domedique  , 
attachent  de  plus  en  plus  Géronte  à  fbn  Valet  :  il  lui 
promet  de  ne  jamais  l'abandonner ,  de  ne  rien  écouter 
de  tout  ce  qu'on  pourroit  dire  contre  lui ,  &  H  lui  affurc 
.  une  rente  de  mille  écus, 

La  lettre  n'ayant  point  eu  l'effet  qu'on  s'en  étoît  pro- 
!mis ,  on  commençoit  à  défefpérer  de  tirer  d'erreur  le 
bonhomme  Géronte,  lorfqu'un  Valet»  qui  écoit.iyrc^ 


T  A  t 

découyrit  ce  que  Lormoy  avoit  eu  Tailrefle  de  cacher  i 
ion  Maître,  Ce  Valet ,  plein  de  vin  ^  parloit  (èul ,  &  ne 
pen^bit  pas  que  Géronte  &.Timante  écoient  là  qui  l'é* 
coutoient.  Gérante  commence  donc  à  concevoir  des 
ibupçons  contre  Lormo^  ;  mais  celui-ci  les  diffipe  bien- 

ign^j 
.  .  que 

ion ,  qui  fe  tait  connoître  pour  ce  qu'elle  efi;  ce  n*efi  en- 
fin que  fur  la  confeilioii  de  Lormoy  lui-même  »  qui 
avoue. tout ,  que  Géronte  £ê laifle  détrompe^;  &  le  toA% 
rlage  de  Julie  avec  Damis  termine  la  Pièce. 

VALETS  »  Perfonnages  de  Comédie*  Aarant  Tair 
malin  eft-il  néceOàire  aux  Smvances  »  autant  la 
foupleflè  6c  ragiiité  le  font  aux  Valets.  }*ai  ob* 
Tervé  que  dans  une  Pièce  bien  faite,  tous  les  Per« 
Tonnages  étoient  toujours  en  moavement;&  pour 
lors  je  n'empioyoîs  cette  expreflion  qae  dans  le 
fens  figure.  Par  rapport  aux  Valets ,  elle  doit  être 
prife  au  propre.  Il  eft  eflèntiel  que  fans  ce(Ie 
ils  amafent  nos  yeux  auffi-bien  que  notre  ef-*^ 
prit.  De  ce  principe  >  il  s'enfuit ,  qu'une  taille 
epaifTe  ne  leur  fied  pas  mieux^quelebégayement 
à  une  Soubrette  babillarde* 

i 

VALETS  MAITRES  (les)  Comédie  en  deux  Aâes ,  en  Vers 
libres  j  fuîvie  de  deux  divertiffimens  ^  par  Boiffy  »  aux 
Italiens  f  ty^S. 

0>raline  ,  en  habit  de  Dan{eu(ê  9'  paroit  avec  Arle- 
quin habillé  en  HuiTard.  Tous  deux  débarraiïes  de  leurs 
itf  aitres  &  de  leurs  Maitreflès-,  prétendent  Ce  bien  diver- 
fir  9  &  faire  les  honneurs  de  la  maifbn  à  leurs  amis  «  qui 
ne  tardent  pas  d'arriver.  Lafleur,  Coureur  du  Marquis^ 
Se  Scapin ,  Héducque  de  la  Baronne  t  entrent  en  ce 
moment  »  éc  (ont  bientôt  fuivis  de  Colombine  &  de  Li- 
^tCt  Arleqoiti  (è  prop^Iè  de  Ce  mettre  à  table  ;  Confine 


14«  VAL 


&  Lafl«iir  reuléftt  commencer  par  la  datifc»  Çolominné 
par  un  concert  ;  mais  après  quelques  objeâions,  l'avis  de 
Lifette  réunit  tous  les  autres  ;  ils  conviennent  d'ouvrir 
la  Féce  par  une  Comédie  qui  fera  (uivie  d'un  fbuper  , 
&  le  louper  d'un  grand  bal  :  la  difficulté  ed  qu'ils  n'ont 
point  de  pièce  prête.  Arlequin  imagine  d'en  compofer 
une  &  de  la  jouer  à  l'impromptu  ;  Lafleurperfeâionne 
cette  idée  ;  il  ajoute  qu'il  faut  que  la  parodie  de  leurs 
Maîtres  &  de  leurs  Maitreflès  (bit  le  (ùjet  de  la  pièce. 
Lifette  (c  charge  du  rôle  de  la  Préfîdente  «  qui  efl  une 
Prédeufe  ;  Coraline  de  celui  de  la  Comtcflc  >  qui  efl  une 
Petite-MaitrefTc.  Arlequin  prétend  briller  dans  le  rôle  du 
Chevalier,  &  fe  vcnger,en  le  jouant ,  d'un  Maître  qui  le 
bat  fans  le  payer.  Tout  ce  qu'il  craint ,  c'eft  de  lui  prêter 
des  grâces  naturelles  qu'il  n'a  pas*  LaBeur,'  fous  le  nom 
Se  les  habits  du  Marquis  &  Arlequin  (bus  ceux  du  Cheva- 
lier, ouvrent  la  Scène.  Le  Chevalier  £e  plaint  qu'il  efl 
obfedé  par  la  Préfîdente ,  la  Comteiïè  8c  la  Baronne,  8c 
que  trop  de  mérite  expofê  i  bien  des  perfécutions»  Le 
Marquis  lui  promet  de  Ce  charger  4.'une  ou  deux  de  ces 
Dames,  pour  l'en  débarraflcr  8c  lui  faire  plaifir,  s*il  veut 
les  lui  céder.  Le  Chevalier  s'en  défend,flir  ce  que  toutes 
trois  lui  font  néctfTaires  ;  la  Comteflè  l'amufê  par  (à  ce- 

âuetterie  8c  Con  extravaganceda  fadeur  &  le  ton  précieux 
e  la  Préfîdente  ne  l'empêchent  point  de  vouloir  l'épou- 
fcr ,  parce  qu'elle  efl  riche  ,  6c  que  fa  conduite  efl  flus 
raifonnable  ;  &  la  vieille  Baronne  efl  bonne  à  ruiner» 
Scapin  tout  effrayé,  vient  avertir  (es  camarades  que 
leurs  Maîtres  arrivent  ;  ils  paroiffent  en  effet  :  les  habits 
<fc  la  Comteffe  &  de  la  Préfîdente  les  trompent  un  inf^ 
tant  ;  mais  ils  reconnoiflent  bientôt  ces  Soubrettes» 
qu'ils  trouvent  charmantes  dans  ce  nouvel  équipage ,  & 
auxquelles  ils  accordent  la  {grâce  de  leurs  Valets  ,  aui 
vont  reprendre  les  habits  convenables  à  leur  conoi- 
fion. 

Cette  Pièce ,  qui  efl  de  Boifly ,  n'eut  pas  Un  Hiccès 
aufli  heureux,  que  la  plupart  de  lès  autres  Comédie^  :  il 
la  retira  après  la  féconde  repréfentation ,  &  ne  Ta  pas 
même  fait  imprimer  dans  fès  Œuvres  :  elle  efl  cepen-« 
dant  remplie  de  Scènes  très-plaîfantes,  &  de  détails  fort  , 
bien  écrits  ,*  mais  le  fond  de  l'intrigue  eâ  trop  médiocre  « 


VAL  V  A  R  14^ 

A  les  Perfônnages  ne  pouvolent  guères  être  employés  de 
cette  manière,  que  dans  un  Canevas  italien* 

VALETS  MAITRES  DE  LA  MAISON,  {les)  ou  h 
Tour  du  Carnaval  y  Comédie  en  un  AQe  ,  enprofe^ 
far  M.  Rochon  de  Chahanne  «  au  Théâtre  François  ,  n6Xt. 

Un  Maître  &  une  MaîtrefTe  de  maifbn ,  également 
jaloux  l'un  de  l'autre  ,  &  également  'oupçonneux  ^  con- 
ièntent  de  (brtir ,  chacun  (eparément«de  leur  logis  «  pour 
laiflèr  â  leurs  gens  la  liberté  de  le  réjouir.  Les  Domefli- 
ques  (e  déguifent  en  Maîtres  >  Te  font  régaler  aux  dé- 
pens d*un  Traiteur ,  &  perfiflent  un  jeune  Provincial , 
qui  croit  époufer  la  fille  des  Maîtres  aans  une  des  Fem* 
mes-de-chambre  de  Madame.  Ceâ  la  Cuifiniere  qui 
paffe  pour  (a  mère  ,  le  Cocher  pour  Con  oncle ,  &  d'au- 
tres Domefiiques  figurent  en  Abbé,  en  Marchand,  en 
Officier  ,  en  Notaire.  Leur  but  eil  de  s'emparer  det 
bijoux  &  des  autres  préfens  de  noces ,  que  le  prétendu 
Marié  doit  donner.  Au  milieu  du  feflin,  la  joie  de  tout  ce 
inonde  efi  interrompue  par  les  Maîtres,  que  leurs  fbup- 
çons  &  leur  jalou/ie  mutuels  ont  ramenés.  Tout  s'éclair- 
cit  ;  le  complot  des  Domeftiqaes  efi  découvert  ;  &  ils 
iontchafles» 

VAKRONy  Tragédie  du  Vicomte  de  Gy ave,  17Î1. 

Un  Citoyen  de  Syracufe ,  nommé  Varron ,  qui  a  privé 
de  la  Couronne  le  Prince  légitime,  qui  lui  a  oté  la  vie  , 
&qui  a  fait  mourir  tous  (es  enfans ,  a  l'exceprion  d'une 
)eune  Princeffe  appellée  Cléonice ,  qu'il  fait  paflèt  pour 
fa  fille  y  (bus  le  nom  de  Zoraide  :  un  Prince  de  la  Fa« 
mille  Royale ,  nommé  Sodrate ,  &  Amant  de  la  Prin- 
ceffe ,  qui  prend  les  armes  pour  monter  fiir  le  trône  d- 
lès  ancêtre?  ;  qui  en  veut  à  la  vie  du  Tyran];  qui  fe  laiffê 
attendrir  ,  mais  qui  ne  (e  rend  ni  aux  pleurs  ni  aux 
prières  de  fbn  Amante  ;  Zorauie ,  qui  ne  fait  quel  parti 
prendre  entre  un  pcre  qu'elle  aime  &  un  Amant  qu'elle 
adore  ;  qui  eil  (bllicitée  par  Varron  de  faire  périr  So(^ 
trate  ;  &  qui  conjure  Softrate  d'épargner  Içs  jours  de 
Varron ,  qui  entend  dire  qu'elle  n'eft  point  la  fille  du 
.Tyran ,  &  qui  ne  découvre  sç  myâere  que  par  une  rufe 


55^  VAS  VAtr 

qui  fait  le  dénouement  de  la  Pièce  :  voilà  les  Fer(ôtinA^ 
ges  qui  fonrient  les  trois  principaux  rôles  de  cette  TrjH 
gédie» 

FASSAL  GÉNÉREUX  ile)  TragUComidie  de  Scudérj é 

Ceft  un  tableau  touchant  du  refpeâ  9c  de  Tamouf 
que  les  Sujets  Hoivent  à  leurs  IVIaitrcs.  Théandre  efl  un 
de  ces  Héros  parfaits  ,  tels  qu'on  n'en  trouve  que  dans 
les  Romans  ou  au  Théâtre*  Il  aime  Roiilie  &  en  eft 
aimé.  Lueidan  ,  héritier  préfbmptif  de  la  Couronne ,  le 
donne  ouvertement  pour  (on  rival  )  &  (è  trouve  en  état 
de  tout  entreprendre  par  la  mort  du  Roi  fon  père  »  qui 
s'oppofbit  à  fon  amour«  Les  Francs  ^  révoltés  par  la  con- 
duite de  leur  nouveau  Roi ,  le  détrônent ,  &  préfentent 
la  Couronne  àThéandre,  qui  ne  l'accepte  que  pour  la 
remettre  avec  plus  d'éclat  lur  la  tête  du  Souverain  lé* 
gîtime.  Lueidan  ^  infirme  par  Tes  malheurs ,  confirme  le 
mariage  de  Théandre  avec  Rofîlie*  On  (ent  combien  la 
texture  de  ce  Poenie  pouvoit  fournir  de  Scènes  tou- 
chantes. L'Auteur  en  a  tiré  tout  le  parti  poflible  dansuit 
tems  où  le  goût  gothique  regnoit^  encore  fur  la  Scène 
Françoife.  * 

/ 
/ 

YAUDEVILLE.  Sorte  de  chanfonà  couplets,  qui 
roule  ordmairemenc  fur  des  fujets  badins  ou  faty- 
riques.  On  fait  remonter  Torigine  de  ce  petic 
Poème  jufqu'au'regne  de  Charlemagne;maîs ,  fé- 
lon la  plus  commune  opinion,  il  fut  inventé  par 
un  certain  Ba(Ielin,Foulon  ,  de  Vire  en  Norman- 
die ;  &  comme,  pour  danfer  fur  ces  chants ,  on 
s'aiTembloit  dans  le_Val-de-Vire  ,  ils  furent  ap- 
pelles ,  dit-on  ,  Vaux-de-Vire  ,  puis ,  par  cor- 
ruption ,  Vaudevilles.  L*aîr  des  Vaudevilles  eft 
communément  peu  mulical  ;  comme  on  n'y 
fait  atttention  qu's^ùx  paroles ,  Tair  ne  fert  qu*à 
rendre  la  récitation  un  peu  plus  appuyée  >  da 


V  AU  jji 

tefte  ,  on  n'y  fent ,  pour  l'ordinaire  »  peu  de 
goût ,  peu  de  chant  ,  peu  de  mefure  :  le  Vau- 
deville appartient  exclufîvement  aux  François  ; 
Se  ils  en  ont  de  très-piquants. 

VAUDEVILLE^  (  le  )  Opera-Comique^  en  un  aSe^  avec  un 
dïvertijfement ,  par  Panard  y  à  h  Foire  Saint  Germain  ^ 
1757. 

Momus  ouvre  la  Scène  avec  fa  fille  la  Foîre.  Cette 
dernière  paroît  trifte;  &  Momus  n'a  pas  beaucoup  de 
peine  à  lui  faire  avouer  que  l'amour  qu'elle  a  coni^-u  pour 
le  Vaudeville,  dont  elle  et!  mépri(ee>cft  la  fburce  de  ion 
chagrin.  Conlole-toi,  lui  dit -il;  Bacchus  5:1a  Joie,  père 
&  mère  de  ton  Amant, viennent  ici  Iblliciter  Apollon  de 
recevoir  leur  fils  au  ParnafTe  ;  je  profiterai  de  l'occafion 
'  pour  conclure  ton  mariage  ;  &  je  compte  que  je  ne  ferai 
pasrefufé.  Il  obtient  en  cffe^  leur  conlentement;  mais  le 
Vaudevillc.qui  redoute  leur  nœud  coniugal,y  rc/îfle.Mo- 
anus  touché  des  pleurs  de  fa  fille,  après  avoir  rêvé  quel- 
que tems^trouve  cet  expédient.  Bacchus  8c  la  Joietdit'il» 
vont  Ce  rendre  au  Tribunal  d'Apollon  ,  pour  (butenir  les 
droits  de  leurs  fils  ;  il  faut  que  tu  te  travcftifïes ,  &  que 
tu  viennes  plaider  la  caufe  de  ton  Amant  ;  tu  la  gagneras; 
&  peut-être  cjue  la  reconnoiflance  vaincra  (a  légèreté. 

)ollon  paroit  ,  accompagné  de  Melponiène  ,  de  TElé- 


Apoll< 

fie ,  de  l'Eglogue  ,  &  de  deux  Auteurs.  On  annonce 
acchus  &  la  Joie  ,  qui  (upplient  le  Dieu  des  vers 
d'accorder  les  honneurs  du  ParnafTe  au  Vaudeville,  Cette 
propofition  révolte  les  fui  vans  d'Apollon.  La  Foire,  dé- 

fuifée  fous  une  robe  d'Avocat  9  demande  la  permiffion 
e  plaider  la  caulc  du  Vaudeville. Après  un  exorde  très- 
pathétique,elle  s'efforce  de  prouver  qu'on  ne  peut ,  (ans 
iiijuûicc  ,  refufer  à  fa  partie  une  place  fur  le  Pamaflc 
Fran<^ais>&  fait  voir  que  le  Vaudeville  eft  l'agrément  des 
converfations  ;  qu'il  eft  reçu  ,  chéri  Se  aimé  dans  tous 
les  états  ;  à  la  Courra  la  Ville  &  au  Village.  Apollon  va 
aux  opinions  ;  8c  le  Vaudeville  eft  mis  en  pofTedion  de 
tous  les  droits  du  facré  Vallon.  Pour  témoigner  fare- 
connoifTance  à  la  Foire  y  le  Vaudeville  le  détermine  cn^ 
in  i  répoufer. 


35  V  VEâ 

VEAU  ?ERDÛ\  {le  )  Comiiie  en  un  Aâe ,  en  Profe  ,  par 
la  fontaine  ,  fous  le  nom  de  Champmilé^  aux  François  f 

L'Auteur  n'a  fait  que  mettre  en  aâion  les  deux  Contes 
•  Ue  la  Fontaine  ,  la  Gageure  des  trois  l.ommeres  ,  dont  le 
tour  de  la  première  (c  trouve  employé  ici  ;  &  le  Villa- 
geois qui  cherche  fon  Veau  :  voici  de  quelle  façon  ces 
deux  Contes  étoient  liés ,  &  formoîent  l'intrigue  de  cette 
petite  Comédie  ,  qui  étoit  jouée  par  cinq  Adeurs  ;  fça- 
voir,  un  Gentillatre  ,  fa  Femme  y  ùl  Servante,  Ricato  y 
fon  Fermier  ,  &  le  fils  du  Fermier.  Après  deux  ou  trois 
Scènes  nécefTaires  pour  l'expofitiQn  du  fujet  ,  paroit  Ri« 
cato  :  ce  Villageois  qui  a  cherché  inutilement  un  veau 
qu'il  a  perdu  ,  monte  fur  un  arbre  ,  pour  découvrir  de 
plu?  loin.  Le  Gentillatre  arrive  ,  &  fe  croyant  (cul  avec 
fa  Servante ,  lui  conte  des  douceurs  ,  veut  TembrafTer  ^ 
Se  lui  porter  la  main  (ùr  le  fein  :  à  chaque  mouvement  « 
il  s'écrie  :  m  Ah  Ciel  !  que  d'appas  !  que  vois-je  !  que  ne 
»  vois-je  pas  !  »  Ricato  impatienté  d'entendre  répéter  la 
même  chofe  ,  crie  du  haut  de  (on  arbre  ;  »  notre  bon 
a>  Seigneur  ,  qui  voyez  tant  de  cho(es  ,  ne  voyez-vous 
»  point  mon  veau  ?  Je  fuis  perdu  (  dit  alors  le  Gentil- 
9>  homme  tout-bas ,  )  ce  Ruflre  ne  va  pas  manquer  de  ra- 
sa conter  à  ma  femme  tout  ce  qui  vient  de  fe  païïcr:  cours 
9>  vite  9  ajoute-t'il  à  (a  Servante  ,  &  va  dire  à  Madame 
»  'qu'elle  vienne  en  diligence  me  trouver  ici  a».  Dans  le 
moment ,  la  Dame  arrive  ;  le  mari  fait  l'emprefTé  auprès 
d'elle  ,  &  recommence  le  même  jeu  qu'avec  fa  Ser- 
vante. Ricato  rapporte  à  la  Dame  ce  qu'il  a  vu  du  mari 
avec  fa  Servante  ;  &  la  Dame  répond  toujours  ,  c^t'oit 
moi ,  jufqu'à  ce  que  Bicato  perdant  patience  :  3>  jarni  , 
»»  dit-il  ,  vous  me  feriez  enrager  ;  un  mari  n'eft  point 
»  fî  fbt  à  l'entour  de  fa  femme.  Commment  donc  »  in(b- 
î»  lent ,  reprend  la  Dame  fort  en  colère  :  vous  manquez 
»3  ain(î  de  refpéd  à  M.  le  Comte  ^  ? 

Dans  une  autre  Scène  ,  la  fui  vante  ,  longeant  ii  un 
établifTement  folide  ,  &  voulant  époufer  le  nJs  du  Fer- 
mier y  parce  qu'il  efi  jeune  &  riche  »  trouve  le  moyen  de 

lui 


^< 


îin  piCtttt  :  après  quelques  dilcours ,  elle  fait  eliferte  qu*il 
lui  touche  dans  la  main.  »>  Ah  !  Dame  !  dit-elle  alors ,  ta 
»»  ne  fçaurois  plus  t*cn  dédire ,  nous  voila  mari  &  femme. 
9»>  Je  t'ai  donné  ma  foi  ;-tu  m'as  touché  dans  la  main  ;  le 
î»  mariage  cû  en  bonne  forme.  Oui  ,  ipais ,  répond  le 
9>  jeune  nomme  :  dan»  tout  cela  je  n'ai  vft  ni  Curé,  ni 
■ai»  Notaire  »• 

La  femme  du  Gentillâtrc  ,  à  qtiiles  dîfcours  de  Ricato 
^'ont  pas  laiffé  de  faire  concevoir  quelques  foupçons^pour 
^  metijie  l'efprit  en  repos  /oblige  fon  mari  a  marier  fa 
Servantéthrec  le  jeune  Payfan  ;  &  c'cû  par  ce  mariage 
^ue  finit  la  Pièce* 


NCESLAS  y  Tragédie  de  Rotrou ,  imitée  ou  'prefgu€  ira» 
•€iuiîe  en  entier  du  Patte  EfpagnoUFrançoi{  de  koxas  %dont 
^'Ouvrage  ejl  intitulé^  on  ne  feut  être  Père  et  Roi% 

-^  ladiflas  >  fiU  aîné  de  Veftcellas  ,  Roî  de  Pologne  j 

tjcunc  Prince  ambitieux  ,  jaloux  ,  violent  ,  impérieux  > 

^  cependant  aimable  malgré  tous  ces  défauts,  eft  Amant 

^rieux  de  CafTandre  ,  DuchcfTe  de  Kunifberg ,  qu'il 

^eut  époufer, n'ayant  pu  la  féduire.  Sa  haine  pour  le  Duc 

^e  Courlande  ,  favori  du  Roi ,  &  dont  le  crédit  &  les 

exploits  lui  font  ombrage  9  cft  augmentée  encore  pat  la 

faufTe  prévention  où  il  eu  ,  que  ce  Duc  eft  (on  Rival. 

Alexandre  y  fécond  fils  de  Venceflas ,  eft  l'objet  aimé  ; 

ftn  refped  pour  fon  père  ,  la  crainte  d'uft  Rival  tel  que 

fon  frère  ,  lui  font  tei^ir  (es  feux  cachés  (bus  le  nom  dtt 

bue  ,    fon  confident  &  fofi  ami.  Sa  fœut ,  la  Prînccfîe 

Théodore ,  aime  le  Duc  de  Courlande ,  favorifè  Tamout 

de  Ladiflas ,   8t  n'oftiet  rien  pour  engager  la  DuchcfTe 

de  Kunift)erg  â  confentir  à  fon  mariage  avec  ce  Prince. 

Caiïandre,  excédée  par  tant  de  pourfuitcs ,  s'en  plaint  au 

Dgc  &  à  Alexandre  Con  Amant.  Celui-ci  ne  trouve  plus 

de  rcflburce  que  dans   un  Hymeti  fecret  ;  &  ce   projet 

eft  prêt  â  s'exécuter*  Ladiflas  ,  toujours  pcrfuadé  que 

c'eft  le  Duc  qui  aime  CafTandre  ,  ne  doute  plus  que  ce 

mariage  ,  dont  il  vient  d'étrç  informé  »  ne  fe  fafTe  entre 

lui  &  la  DuchefTe*  Dans  cette  perfuafîon  ,  il  ne  prend 

«onfeil  que  de  fon  défefpoir  ,  &  Te  rend  >  à  la  faveur  de 

Tome  UU  Z 


!j;4  V  EN 

la  nuit,  au  Palais  de  Caifandre.  Au  nom  du  Duc  ,_  il  en* 
tend  ouvrir  la  porte  ;  il  entre  ,  éteint  la  lumière  ,'  &  de 
.trois  coups  de  poignard,  croit  avoir  blefîe  â  mort  le  Duc 
de  Courlande.  CafTandre  apporte  au  Roi  la  nouvelle  de 
cet  aflàffinat ,  lui  apprend  ,  en  Amante  dérefpéréc ,  que 
Ladiflas  eft  le  meurtrier  de  Ton  frère  ,  &  demande  ven- 
*  geance  de  cet  attentat.  Venceflas  condamne  ion  fils  à 
perdre  la  tctc.  Le  Peuple  demande  la  vie  du  Prince  ;  & 
le  Duc  l'obtient  à  titre  de  récompenfè.  Une  grâce  t  au 
choix  de  ce  favori  ,  deyoit  être  le  prix  de  (ç^fervices  ; 
en  peu  de  jours  •  8c  avec  des  forces  bien  infllRleures  ,  il 
avoitipéduit  la  Mofcpvie  à  demander  la  piSix.  Venceflas 
ne  croit  pouvoir  (àuver  la  tête  de  Con  fils ,  qu^en  la  char- 
geant de  là  couronne  ;  &  il  abdique  la  royauté  en  fa  fa« 
veur.  La  PrinccfTè  Théodore  efl  accordée  au  Duc  de 
Courlande  ;  &  CafTandre  perfîfîe  à  refufcr  la  main  de 
Ladiflas;elle  laifTe  cependant  entrevoir  que  le  tems  amè- 
nera du  changement  dans  (a  réfolution* 

VENCESLAS  ,   Tragédie  de  Rotrou  ,  retouchée  par  M, 
Marmontelj  i755« 

Sans  doute  que  le  refpeô  que  M.  Marmontel  a  cru  de- 
voir à  Rotrou  ,  ne  lui  a  pas  permis  de  faire  toutes  les 
Cbrredions  dont  il  étoit  capable  ,  5r  la  pièce  fufceptible. 
Quelle  autre  confî dération  ,  en  effet  ,  l'auroît  empêché 
de  changer  le  caradère  de  Venceflas ,  de  lui  donner  plus 
de  fermeté  ,  de  lui  6ter  ce  ton  de  déclamation  éternel 
contre  des  vices  odieux  ,  qu'il  n'a  pas  la  force  de  punir? 
Le  rôle  d'Alexandre  auroit  pu  faire  >  avec  celui  de  La- 
diflas, un  contrafle  plusjieureux  entre  les  mains  de  M. 
IWarmontel ,  s'il  eût  entrepris  d'y  mêler  plus  de  noblcffe 
&  de  grandeur  d'ame.  La  mort  de  ce  Prince  foible&  peu- 
reux n^intérefTe  aucunement  ;  au  lieu  que  le  Ppëte  eût 
fait  regretter  un  jeune  Héros  ,  qui  auroit  donné  de  plus 
grandes  espérances. 

Le  caraâcre  du  Duc  de  Courlande  efl  plus  vrai ,  plus 
naturel ,  plus  IntérefTant.  Sujet  fbumis  ,  général  habile, 
ami  généreux ,  favori  modefle  ,  Amant  timide  &  refpec- 
tueux  ,il  ne  manquoit  à  fa  prudence  ,  fî  vantée  dans  tout 
le  cours  de  la  pièce  ^  que  de  veiller  davantage  fur  là 


V  E  N  j;; 

ton^uïte  dMlexanàfe ,  au  fujet  de  Con  mariage  (ècret 
avec  la  DuchcfTe.  Cet  endroit  cft  traite  par  M,  Marmon- 
tei  avec  plus  de  décence  que  dans  Rotrou  ,  &  avec 
bien  plus  de  n^énagcment  pour  les  Sjpeâateurs»  Caflàh- 
dre  frémit  à  la  feule  propofition  d'un  Hymen  clandeftin  > 
pour  lequel  Rotrou  ne  lui  (uppofe  aucune  répugnance  » 
êc  que  le  Duc.  eâ  le   premier  à  lui  conseiller. 

La  Ducheife  de  Kunifberg  eft  d'un  caraâère  fier  8c 
décidé  ,  qui  répondroit  mieux  à  Ibn  rang ,  fi  le  Poète 
moderne  avoit  cru  qu'il  lui  fût  permis  die  retrancher 
ce  qu'il  a  de  romane fque ,  Se  d'y  (ubfiitucr  des  traits 
plus  doux  y  plus  fins ,  plus  aimables.  Elle  efl  toujours 
guindée  fur  foii  honneur  &  Cz  condition.  On  pôufoit 
ne  dire  qu'un  mot  (ur  ce  Ppînt;  les  vertus  d'Alexandre^ 
les  vices  de  Ladidas,  euHent  ensuite  CuSi  pour  la  dé- 
terminer. Théodore  excède  la  DuchefTe  avec  lès  éloget 
perpétuels  du  Trône,  du  (ceptre  ,  du  diadème;  ils 
feroientpius  pardonnables  dans  fa  bouche,  G.  elle-même 
portoit  fes  vues  plus  haut  que  flir  un  fujet. 

VENDANGES  y  (les)  Comédie  en  un  Aâe^  en  Profei 
avec  un  divertijiement  ;par  Dancourt^  Mufique  dt  Grandr 
val  y  perc,  au  Théâtre  François  ^  1/69^* 

Erafie,  &  TOUve  (on  valet,  tous  deux  déguilés  en 
Payfans ,  font  admis  chez  Lucas  en  qualité  de  ven« 
dangeurs.  Sa  femme,  par  le  cpnlèil  de  l'Olive ,  feint 
d'être  amoureufe  d'Erafic  ,  &  détermine  par-là  foit 
mari  à  lui  accorder  Claudine.  La  jalovifie  qu'elle  donne 
à  Lucas  parvient  même  à  l'éloigner  du  cabaret.  L'in*^ 
triguç  de  cette  Comédie  refiemble  à  plufieurs  autres  ^ 
&  offre  peu  de  fcènes  piquantes. 

VENDANGES  D.E  CHAMPAGNE ,  (les)  Opera-Comiqus 
en  un  A6ie  ^  en  profe  ^  &*  en  Vaudevilles^  par  Fuielktt 
d  la  foire  Saint  Laurent ,  1714. 

Un  Marquis  Champenois  fe  transforme  en  Auber- 
gifie  ,  par  le  confcil  de  Pierrot,  pour  recevoir  une 
Marchande  Drapierc  de  Paris,  &  là  fille  dont  il  e^ 
amoureux.  Par  les  intrigues' de  ce  même  Pierrot,  il 
parvient  à  l'époufer ,  au  préjudice  d'un  Gencilhpmmç 


y 


jjtf  V  E  N 

Bourguignon,  qui  la  recherchoit  par  cupJ.dité  pour  Cà 
fortune. 

VENDANGES  DE  LA  FOIRE  (les)  Pièce  en  un  ASe ,  for 
Écriteaux  y  à  la  Foire  Saint  Laurent  y  17x4- 

Cet  ouvrage  cfi  une  critique  très -vive  des  Entre- 
•preneurs  de  rOperd-Comiquc,  &  des  Auteurs  qui  tra- 
vaiiloient  pour  ce  Speâaçie. 

VENDANGES  DE  SURÈNE  (les)  Comédie  en  cinqAaes^ 
m  verSf  de  Duryer^  1635. 

Polidor  eft  amoureux  de  Dorimène,  fille  d'un  Bour- 
geois   de   Paris   nommé  Crifere.  L'amour  de  Polido^^ 
efl  traverse  par  la  rivalité  d'un  de  Tes  amis,  &  Ta  ^. 
varice  de  Crifere  ,  qui  ne  lui  trouve  pas  afTez  de  bier^ 
pour  en  faire  Ton  gendre.  Ce  dernier  obftacle  eft  lev^e 
par  la  mort  d'un  oncle  de  Polidor ,  qui  laifTe  à  ce  der- 
nier une  ample  fucceffion.  Crilcre  accorde  Dorimène 
à  Polidor;  &  le  Rival  fe  défîfle  de  fa  pourfuite.  L'Au- 
teur qui  a  voulu  jetter  du  comique  dans  fa  pièce  >  y 
introduif  un  vigneron' nommé  Guillaume;  mais  tout 
ce  qu'il  dit  efl  déplacé,  &  peu  comique. 

VENDANGES  DE  SURÈNE^  (les)  Comédie  en  un 
Aâte ,  en  Profe  ,  avec  un  DivertiJJement ,  par  Daacourt  % 
Mufique  de  Gilliers  ^  au  Théâtre  irançùis^  ^69 S. 

La  (bttiii  de  Vivien ,  &  les  refîbrts  plaifans  que  Clî* 
tandre  fait  mouvoir  pour  écarter  ce  rival  imbccilie. 
forment  le  principal  nœud  de  cette  petite  Comédie. 

^"^NGEANCE  COMIQUE  ,  (la)  Comédie  en  trois  Aâle: 
*"»•  d*Alençonj  aux  Italiens  y  1718. 


■^  VEN  isy 

avec  eux  9  dans  la  crainte  d'être  découverts.  Ils  (ont 
atrctés  par  le  Prévôt,  Se  Mario  avec  eux,  quoiqu'il 
protefle   de  Ton  innocence.  Ils  font   conduits   devant 
le  Podcftat ,  qui  projette  de  faifir  cette  occafîon  pour 
fe  venger  de  Flaminia,  en  lui  faifant  épouler  un  de 
ces  voleurs.  Pour  exécuter  plus  facilement  ce  defTein  , 
il  prend  Arlequin  à  Ton  fervice,  &  ft  fait  remettre 
par  lui  une  lettre  j  dont  le  perc  de  Mario  l'a  chargé 
pour  Pantalon.   Il  fait  venir  enfûite  un  de  ces  voleurs , 
êc  lui  promet  de  lui  fauver  la  vie  ,  s'il   veut  paflèr 
pour  un  nommé  Mario.  Ce  prétendu  voleur  cA  Mario 
lui-même  ;  il  ne  fait  à  quoi  attribuer  cette  ruppoHtion  , 
parce  qu'il  ignore  que  (on  valet  Ta  fait  mort.  Cepen- 
dant il  (ê  prête  facilement  aux  vues  de  Lélio  pour  (brtir 
de  pri(bn  ,  &  celui-ci  le  fait  habiller  magnifiquei«ent> 
lui  remet  la  lettre  de  (on  père ,  &  l'envoyé  a  Panta« 
Ion,  qui  le  re<^oît  très^-bien,  ainfi  que  (a  fille;  mais 
Lélio  craint  que  Trivelin  fon  valet    ne  découvre  cette 
rufe,  &  le  charge  d'une  lettre  pour  Gênes ,  dans  laquelle 
il  recommande  qu'on  le  fafTe  embarquer  pour  les  Indes. 
Avant  que  de  partir',  il  va  boire  avec  Arlequin:  la 
curiofite  les  prend  ;  ils   décachettent  la  lettre ,  &  y 
voyent  la  (upercherie  de  Lélio  :  ré(blu  de  s'en  ven- 
ger, il  ne  manque  p^as  d'aller  apprendre  â   Pantalon 
celle  que  le  Podedat  a  cru  lui  faire.  D*aprês  cet  avis  t 
Pantalon  chaffe  Mario ,  quelque  cho(è  qu'U  puifTe  dirc« 
Heureu(êment  Scaramquche,  qui  1«  cttfmoit ,  arrive  « 
&  détrompe  Pantalon.  Trivelin  &  Arlequin   aident  k 
expliquer  Iç  refle  ;  &  toute  l'intrigue  de  Lélio  fe  déve- 
loppe  2  mais  Argentine  ,  Suivante  de  Flaminia  ,  veut 
tirer  vengeance  du  Podefiac ,    &  a  recours   a  la  ru(ê 
qui  fait  le  fujet  du  Cadi  Dupé  ,  tiré  du  même  Conte 
Arabe  des  MUle  &  une  Nuits. 

VENGEANCE  D' ARLEQUIN Jhi)Comédie  en  trois A^e:; 
pat  Gan'dini  ,  aux  Italiens  ,  ^7<^.7• 

Mario   demande    au    Doâeur  (à  fille  FlamJnia  en 
mariage.  Le  Dodeur  s'excufe  fur  ce  qu'il  l'a  promifc 

a  Lélio,  qui  efl  très  -  riche  ;   mais  Mario  lui   promet 

•  **»  •  •  •. 


$SS  V  E  N 

de  le  mettre  en  poflefEon  d*un  trefôr  ,   s'il  ye||^  luf 
accorder  (a  demande.  Ils  fbrtent  4>our  aller  le  voir , 
4c  reviennent  (ans  doute  après  l'avoir  vu  :    car  le  Doc- 
"   teur  donne  rettde2-vous  à  Lélio  pour  le  même  fbir. 
Pantalon  ,  qui  a  aiifli  connoiflànce  du  tréfor  ,   offre  à 
Coraline  >  dont  il  eâ  amoureux  ,  de  le  lui  remettre  ,  ii 
elle  veut  Tépoufer:  elle  y  consent;  &  ils  fe  propo- 
ient  de  l'aller  enlever  la  nuit  fuivante;  mais  ils  ibnc 
prévenus  par  Arlequin  &  Scapin,qui  ayant  entendu  kuff 
projet  ^  les    devancent  ,  &  qui,  en  place  de    la  cal^ 
Ictte  ou  cfi  le  tréfar  ,  en  mettent  une  autre  que  Pan- 
talon déterre \  qu'il  ouvre,  &  dont  il  fort  un  cochoa   9 
i .       qui  le  renverft  en  s'enfuyant.  Lélio  ,  à  qui  le  Doc- 
:  '  ^    teur  avoit  promis  (à  fille ,  vient  l'accabler  de  repro- 
•^     ches;  &  Mario  le  remplace ,  &   en  fait  au  Dodeur 
à€  bien  plus  vifs ,  tn  lui  reprochant  d'avoir  dérobé 
le  tréfor.  Pantalon  furvient  aufïi ,    &  tous  trois  foup- 
^onnent  Arlequin  de  les  avoir  devancés.  Coraline  (c 
joint  à  eux ,  leur  apprend  que  c'efl  lui  en  effet  qui  s'en 
cfl  emparé,  8c  ajoute   qu'il  a  tué  Scapin    dont   die 
vouloit  fe  venger  ;  mais  Scapin  paroit,&  Arlequin  aufli, 
..^    qui  après  beaucoup  de  Scènes  très -comiques  ,  partage 
,  vie  /tréfor  dont  il  donne  moitié  i    Mario,  à  condition 
v*   ilîu^tt  époufera  Flaminia,  &  fe  réferve  l'autre  moitié 
|>our  lui  6c  Coraline ,  qui  confent  à  Tépoufer. 

VENGEA^E  DE  MELPOMENE ,  (la)  Opera-Comi- 
que  enfmm  de  Prologue^  par  Mm  Anfeaume  ^  à  la  foire 
SâintLaurirty  i753* 

Mclpomene,  choquée  de  ce  que  les  Comédiens  Fran- 
:Vv>  Çois  donnent  des  Comédies-Ballets  plus  fbuvent  que 
-^ïi^î?''  des  Tragédies,  vient  fe  réfugier  à  l'Opéra -Comique, 
&  veut  déformais  y  fixer  fon  féjour  ;  &  puifque  fcs 
cnfans  ne  donnent  plus  que  des  divertifîcmens  propres  i 
la  Foire  ,  elle  veut  qu'à  la  Foire  on  joue  les  Pièces  qui 
appartiennent  à  fbn  théâtre.  Ce  Prologue  fut  fait  pour 
annoncer  la  Mon  de  Goitu 


VEN  ï/9 

VENISE  SAUVÉE  y  Tragédie  imitée  de  T  Anglais^  par 
Mr.  de  la  Place  y  174^. 

La  Tragédie  Angloifc  ,  qu'a  imitée  M,  de  la  Place; 
ed  celle  d'Otway,  dont  il  a  été  parlé  à  Tarticle  de 
Manlius.  Dins  le  Poète  Anglois ,  Jafficrau  défefooir 
de  n'avoir  pu  fléchir  Priuli ,  Sénateur  Vénitien  ,  dont 
il  a  ravi  la  fille  ,  (e  laifle  engager  dans  la  confpiration 
par  Pierre  fbn  ami  ,  dont  le  Sénateur  Antonio  vient 
dcnlever  la  MaitrefTe.  Le  Sénat^par une  fentcnce  fîgnée 
de   Priuli  même ,  autori(c  les  créanciers  de  Jaffier  X 
faiiir  tous  (es  biens.  Pierre  Ce  fcrt  de  cette  circonûarv'* 
pour  affermir  la  réfolution  de  Ton  ami.  11  le  prcfc*^ 
aux  autres  conjurés  ;  Renault  en  témoigne  les  craJT?i.l  • 
les  plus  vives  :  Jaiïier  donne  pour  garant  de  fa  fidélité  f  i 
Belvidéra  fbn  époufe  ;  main  vaincu  par  les  larmes'de 
cette  femme ,  &  par  le  reiïentiment  d'unie  infulte  >  il 
lui  découvre  toute  la  conspiration* 

La  Foffe  repré fente  Manlius  animé  du  defir  de  ven- 
ger (es  propres  injures  •  :  ce  dernier  découvre  i  Ser- 
vilius ,  fbn  ami  intime^  fes  projets  contre  le  Sénat ,  8c 
le  deffein  où  il  efl  de  changer  la  forme  du  gouver- 
nement. Servilius ,  brouillé  lui*méme  avec  le  Conful 
Valerius  ,  dont  il  vient  d'enlever  la  fille  ,  dégradé, 
proscrit ,  banni  de  Rome  par  un  décret  du  Sénat  >  s'en* 
gage  dans  la  conjuration. 

La  peinture  effrayante  de  Tétat  où  Rome  va  toth* 
ber ,  le  jette  dans  un  trouble  dont  Valérie ,  fbn  épouft  , 
fc  (èrt  avec  aiïcz  d'avantage  ,  pour  arracher  le  fecfet 
des  conjurés. 

Belvidéra  force  fon  mari  de  Jk  fiiivrc  auprès  des 
Sénateurs ,  &  de  leur  découvrir -tout  le  comploty-à 
condition  qu'ils  lâuveront  le$  jours  de  lès  amis.  De 
même  Valérie  informe  le  Sénat  de  la  confpiratidn , 
&  obtient  la  vie  des  conjures.  Les  Sénateurs  ront-^ille- 
ver  &  charger  de  fers  tous  les  complices  de  Jatficr, 
Rutile,  averti  que  le  Sénat  eft  informé  du  projet,  ça 
prévient  Manlius,  &  s'échappe  avec  fes  amis. 

Jaffier  fuit  Pierre  fur  l'échaflFaud  ,  lui  fauve  la  honte 
du  fupplice  en  le  perçant  d'un  poignard  qu'il  tourne 
auiTi-tot  contre  lui-mc'me  ;  &  Belvidéra  refulc  de  lui 

ZiT 


*.« 


lïirvme.  Le  Confiil  fait  arrêter  Manlïti»;  le  Confcîl 
des  Tribuns  va  le  juger  ;   Servilius  fend  la   preflc  ^ 
cmbraiTe  (on  ami ,  fe  précipite  aves  lui  du  haut  du  Capi-^ 
,    tolc  ;  &  Valérie  (c  tue  d'un  coup  de  poignard». 

Il  ne  faut  <}ue  jctier  un  coup  -  d'opii  fur  ces  deuic 
Tragédies ,  pour  rctrouyer  le  Sénateur  Priuli  dans  le 
ConHil  Valérius  ,  Renault  dam  Rutile ,  JafHer  dans 
Senrilius ,  Bclvidéra  dans  Valérie  :  l'épifode  du  ma- 
riage de  Servilius    efl  la  même  que   celle  du  maria- 
fe  de  Jafiier;  les  caraâères  prin<:ipattx  &  la  plupart 
es  incidens  (ont   les  mêmes  ;  la  catailrophe    eil  1% 
même  ;  &  les  traits  de  rcfîemblance  ne  (ont  ni  moins 
rqués  ,  ni  moins  frappans  dans  les    détails.    Jafficr 
urluivi  par  (es  créanciers,  forcé  de  quitter  Venitè, 
invi(âge    la  conspiration  ,   comme  le   feul  remède  i 
t'fcs  maux  ,-  Servilius    obligé    d'aller    traîner   loin   de 
i  Rome  une  vie  importune  ,   s'engage    dans  la  conju- 
.         ration  par  un  motif  d'intérêt  &  de  vengeance. 
f     -■  '  Jaffier  a  tiré  Bclvidéra  du  (ein  àt%  flots  ;  Servilius 
.à  £kuvé  Valérie  des  mains  des  Gaulais.  Ils  (e  fervent 
de  ces  prétextes  pour  juilifier  leur  hymen   aux  yeux 
-de  deux  pères  en  courroux  ,  qui ,  pour  le  fond,  di(ènt 
l  ahfolument  les  mêmes  cho(es.  La  fidélité  de  Servilius 
.  paroît  Tufpeôe  à  Rutile  ;  les  conjurés  portent  la  dé- 
.'Jancc  au  point  de  vouloir  poignarder  Jaffier.    Valé- 
rie &  Bclvidéra  autorifent    également  ces  (bupcjon^  y 
,  éi   (bot  livrées  en   otages   aux  mêmes   conditions  de 

Sayer  de  la  vie    l'infidélité    de  leurs  époux.   Rutile  5c 
.enault  ,  dans  le  defïcin  d'éprouver  la  fermeté  d'un 
conjuré    dont  ils  (c  défient ,    font  une  peinture  vive 
;  éi  frappante  des  maux  qu'ils   préparent  i  leur  Repu- 
.  blique  ;   &  les  couleurs  effrayantes  de  ce  tableau  ne 
fbnt  pasmoios  empruntées  de  l'Abbé  de  Saint-Réal,  que 
le  plan  deoa  conjuration ,  les  rôles  entiers  de  Rena\iit 
!&  ac.-:Riy4le,  le  confeil  que  celui-ci   donne  â  Maù- 
lius  de  wcrifier  Servilius  a  la  fureté  de  l'entrcprifc  , 
,^  mille,  autres  traits  qui  procurent  de  grandes  beautés 
â  ces  d^ux  Poèmes,    Otway  *a  traite  (a  matière  avec 
le  génie   de  (â   Nation  ;  de  grandes    tirades    philofo- 

Shiqucl  &  étrangères  au  (Iijet  ;   des  fentimcns  outrés  » 
es  traits  hardis  >  tout  l'appareil  des  fers ,  du  cackot^ 


VER  jtfi 

ic  de  TéchafFaud  fiir  lequel  on:  voit  JafEer  ft  percer 
avec  fon  ami.  La  Foflc;  a  rendu  Con  (ujet  plus  noble  > 
plus  majeflueux  ,  plus  analogue  aux  mœurs  des  Ro* 
mains»  &  au  caradère  de  notre  Théâtre.  A  l'exem- 
ple de  Campifiron  ,  il  a  changé  le  tems  &  le  lieu 
de  la  Scène  ;  il  a  caché  fes  Héros  Cous  le  voile  de 
l'antiquité  ,  pour  les  faire  paroitre  plus  re(peâables. 
M.  de  la  Place  auroit  pu  profiter  des  défauts  &  des 
beautés  qui  fc  trouvent  dans  Otway  &  dans  l^Fofle; 
adopter  les  unes  »  éviter  les  autres  ,  (c  rendre  pro- 
pres les  idées  qui  dévoient  néceflairement  «ntrcr  dans 
fon  Poème  ,  &  produire  un  ou\^rage  qui  eût  été  plus 
à  lui.  Sa  Vcnife  (auvée  a  reçu  des  applaudiflèmens 
qu'elle  méritoit  à  plusieurs  égards  ;  elle  n'en  eH  pas 
moins  la  copie  de  celle  d'Otway  :  il  n'a  fait  qu'a- 
bréger quelques  détails  ,  changer  l'ordre  de  quelques 
fîtuations  ,  déranger  la  marche  de  quelques  évene- 
mens  :  il  a  pourtant  profité  avec  plus  d'avantage  que 
fôn  modèle,  de  Tinfulte  faire ^par  Renault,  chef  des 
Conjurés  ,  à  l'époufe  de  Jafficr ,  &  a  rendu  par  -  là 
plus  vraifemblable  la  révélation  du  complot  ;  mais 
quel  que  ioit  le  mérite  de  cette  Pièce  ,  &  de  celle 
d'Otway  ,  'l'on  donnera  toujours  la  préférence  à 
Manlius. 

VÉRITÉ.  Pour  ce  qui  eft  de  la  Vérité  qui  doit  ré- 
gner dans  le  Drame,  voy^ç  les  mots  VaAi,  Vrai- 
semblance. On  entend  ici  par  Vérité,  celle  qu'il 
cff  néceflaire  que  le  Poète  obferve  jufquesdanj 
certains  détails  hiftoriques  ,  géographiques,  & 
autres  ,  dans  lefquels  il  peut  oflfènfer  des  Spec- 
tateurs trop  inftruîts  ,  &  plus  éclairés  que  le 
commun  ,  auxquels  ces  manquemens  de  vérité 
échappent. 

Par  exemple  ,  quand  Mithtîdate  dît  à  fes  fils 
dans  rexpofitibn  qu'il  leur  fait  de  fon  projet  de 
paflTer  en  Italie,  &  de  furprendre  Romç: 


3^»  VfeR 

'  Doutez-vous  qu«  TEuxin  ne  me  porte  cîî'  deux  joutlt 
Aux  lieux  où  le  Dauubc  y  vient  finir  Ton  cours  ? 

Ils  en   pourroîent  très-bien  douter ,  puifquc  la 
chofe  eft  réellement  impoflible. 

11  faiu  éviter  foigneufement  ces  fortes  de  pe- 
tits contre-fens  d'Hiftoire  ,  de  Géographie,  de 
Topographie  &  autres  de  cette  nature.  Il  ne 
faut  pas  falfifier  les  faits  ni  les  caradtères  connus 
du^public.  Un  Auteur  qui  repréfenteroit  Céfar 
battu  à  Pharfâle,  feroit  ridicule.  Il  ne  le  feroit  pas 
moins  ,  s'il^  lui  donnoit  un  autre  caraâcre  que 
l'ambition. 

VÉRITÉ  FABULISTE  y  (la)  Comédie  en  un  A6le  y  en 
Profe ,  mêlée  de  Fables  en  Vers  libres  9  avec  un  Divex*. 
tijjémeht y -par  Launay^  aux  Italiens  ^^  175 1. 

La  Vérité  ouvre  la  Scène  avec  Mercure.  Elle  fc  pro- 
pose de  corriger  les  humains ,  non  par  des  reproches  » 
mais  par  des  peintures  variées  &  naïves. 

Prefquc  sûre  de  révolter  les  hommes  fi  elle  fe  préfente 
2  eux  (ans  voile ,  la  Vérité  fe  détermine  à  en  pren- 
dre un  ,  c'ell  celui  de  la  fable  ;  c*eft  même  le 
moyen  qiJ'elle  employé  pour  faire  approuver  (on  pro- 
jet à  JV!<^rcure,  qui  d'abord  le  défapprouve.  Il  (c  rend  & 
jfè  charge  même  d'aller  inftruire  les  hommes  des  Ic- 
cours  que  la  Vérité  leur  prépare.  On  voit  fucceflive- 
nient  paroître  un  Gentilhomme  d'une  Province  éloi- 
gnée qui  paiTe  fa  vie  à  tourmenter  (es  VafTaux  ;  un 
Ambitieux  ,  unGafcon,  un  Poète  &  (on  Proteôcur  > 
une  Capricieufè  ,  un  Fadueux  ,  un  faux  Politique.  La 
Vérité  adrcffe  â  chacun  de  ces  différens  perfonnagcs 
une  Fable  qui  renferme  une  leçon  utile  &  frappante  : 
ils  en  font  tous  leur  profit,  excepté  rAmbitieux,  le  Poëre 
&  le  Gafcon  v  cfpcces  d'hommes  plus  difficiles  à  corriger 
que  les  autres. 


■;»>■ 


f- 


VERS.  Ceft  par  Theureux  choix  des  mots  &  par 
la  mélopée,  que  la  Poéfie  réuflîr.  Les  penfées  les 
plus  fublimes  ne  font  ren  ,  fi  elles  font  mal  ex- 
primées. Si  on  examinoic  tous  les  Vers ,  on  en 
trouveroit  beaucoup  plus  qu'on  ne  penfe  ,  de 
défedueux  &  charges  de  mots  impropres.  Il 
n'y  a  de  beau  que  le  vrai  ,  exprimé  clairement. 
Que  le  Lefteur  applique  cette  remarque  à  tous 
les  Vers  qui  lui  feront  de  la  peine  ,  qu'il  tour- 
ne les  Vers  en  Profe  ,  qu'il  voye  C\  les  paroles  de 
cette  Profe  font  préciles  ,  fi  le  fens  eft  clair , 
s'il  eft  vrai,  s'il  n'y  a  rien  de  trop,  ni  de  trop 
peu  ;  &  qu'il  foit  fur  que  tout  Vers  qui  n'a 
pas  la  netteté  &  la  précifion  de  la  i^rofc  la  plus 
exacte  ,  ne  vaut  rien.  Les  Vers ,  pour  être  bons,  ' 
doivent  avoir  tout  le  mérite  d'une  Profe 
parfaite,  en  s'élevant  au  delTus  d'elle  parle 
rithme  ,  la  cadence  ,  la  mélodie,  &  par  la  fage 
hardiefle  des  figures.  Les  Vers  foibles.ne  font 
pas  ceux  qui  pèchent  contre  les  régies  ,  mais 
contre  le  génie  ;  qui  ,  dans  leur  méchanique, 
font  fans  variété  ,  fans  choix  de  termes  ,  fans 
heureufesinverfions,  &  qui ,  dans  leur  Poéfie, 
confervent  trop  la  fimplicîté  de  la  Profe.  On  ne 
peut  mieux  fentir  cette  différence  ,  qu'en  com- 
parant les  endroits  que  Racine,  Se  Campiftron 
fon  imitateur ,  ont  traités.  Des  Vers  peuvent 
avoir  de  la  force,  &  «manquer  de  toutes  les  au- 
tres beautés.  La  force  d'un  Vers ,  dans  notre  lan- 
gue, vient  prinoipalement  débilite  quelque  chofe 
dans  chaque  hémiftiche. 


3^4  VER 

»  Et  monté  fur  le  faîte  ,  il  afplre  à  deC:endre; 
»  L'Eternel  e(l  Ton  nom  ,  le  monde  e(l  n)n*o\iyrager 

Ces  deux  Vers ,  pleins  de  force  &  d'élégance  > 
font  le  meilleur  modèle  de  la  Poéfie.  On  eft 
quelquefois  étonne  que  les  mêmes  Vers,  le  rtiê- 
roe  hémiftiche,  faflent  un  très  grand  eflfet  dans 
un  endroit,  &  foientà  peine  remarqués  dans  un 
autre.  La  fituation  en  eft  caufe  :  aufllon  appelle 
Vers  de  fituation  ,  ceux  qui  par  eux-mêmes 
n'ayant  rien  de  fublime  ,  le  deviennent  par  les 
circonftances  où  ils  font  placés. 

L'ufageeft  d'écrire  les  Tragédies  en  Vers  Ale- 
xandrins 5  mêlés  alternativement  de  deux  rimes 
mafculines,&  de  deux  féminines.  L^arrangemenc 
même  de  ces  rimeSjpeut  être  varié, comme  M.  de 
Voltaire  Ta  fait  dans  fon  Ttî/icr^^^.  Les  Vers  mê- 
me irréguliers ,  c'eft-à-dire  ,  compofés  tantôt 
de  douze,  de  dix  ,  de  huit  ,  ou  de  moins  de 
fyllabes,  pourroient,  à  la  rigueur,  entrer  dans  la 
Tragédie.  Nous  en  avons  quelques  exemples  ,  & 
dans  Corneille,  &  dans  Racine.  Ce  dernier  fait 
tenir  un  monologue  alTez  long  à  Antigone  ea 
Vers  irrcguliers ,  dans  les  Frères  Ennemis  X 

A  quoi  te  réfbus-tu,  PrlncefTe  infortunée  ? 
Ta  mère  vient  de  mourir  dans  tes  bras  ; 
'     Ne  faurois-tu  fuivrê  Tes  pas. 
Et  finir,  en  mourant,  ta  trifte  deôinée  î  8cCm 

Mais  ces  exemples  n'ont  pas  prévalu-,  &les  Yen 
îrréguliers  conviennent  mieux  au  Drame  lyri^ 
que, où  ils  font  indifpenfables  pour  laMufiquc* 


VER  i(s 

Quant  à  la  Comédie  ,  les  Menandres  & 
les  Tcrences  ont  écrit  les  leurs  en  Vers.  Ceft 
un  mérite  de  plus  ,  &  ce  n'eft  gucres  que 
par  impuiflance  de  ^ieux  faire ,  par  parefle»  oa 
par  envie  de  faire  vite ,  que  les  Modernes  ont 
écrit  des  Comédies  en  Profe.  L'Avare,  que  Mo- 
lere  n'eut  pas  le  tems  de  verfifier ,  détermina  plu- 
fleurs  Auteurs  à  faire  leurs  Comédies  de  la 
même  façon. 

Bien  des  gens  prétendent  que  la  Profe  eft  plus 
naturelle ,  &  fert  mieux  le  Comique  :  mais  iL 
paroît  inconteftable  que  les  Vers  y  feront  tou- 
jours un  tout  autre  eflfèt.  Le  MifMtropc  Se  le 
Tartuffe  perdroient  bien  de  leur  force  &  de  leur 
énergie  ,  s'ils  étoienten  Profe.  La  Profe  eft  af- 
fez  convenable  dans  les  Farces. 

Vers  blancs.  Les  Vers  blancs ,  ou  non  rîmes, 
ne  coûtent  que  la  peine  de  les  difter.  Cela  n*eft 
pas  plus  difficile  à  faire  qu'une  lettre.  Si  on  s*a- 
vife  de  faire  des  Tragédies  en  Vers  blancs  ,  &  de 
les  jouer  fur  notre  Théâtre ,  la  Tragédie  eft  per- 
due. Dès  que  vous  ôtez  la  difficulté ,  vousôtez  le 
mérite. 

VERSIFICATlON.Rimons  fans  fuperftition  &  fans 
négligence  ;  faifons  fentir  le  repos  du  Vers  ;  évi- 
tons les  articulations  difficiles  ,  6c  n'enjanibons 
point  :  nous  voilà  irrépréhenfibles  en  tant  que 
Verfificateurs  ;  &  les  autres  reproches  ne  pour- 
ront plus  tomber  que  fur  ledifcours  même.  Il 
.  fe  prcfente  un  peu  de  réflexions  à  faire  fur  la 
verfification  entant  que  difcours.  Premièrement  s 


j<«  V  Ê  R 

tes  celles  dont  je  viens  de  parler,  ceft  d'être  M^ 
turel ,  je  veux  dire  de  ne  faire  tenir  aux  perfonna^ 
ges  que  des  difcours  tels  que  la  nature  les  înfpi- 
reroit  à  des  hommes  qui  feroient  dans  lafituatiom 
&  agites  des  paflîons  qu'on  repréfente. 

VERT  GALANT^  (le)  Comédie  en  un  Me ,  enFrofe^  avec 
un  Divertijfement^par  Daiicourt,  Mafique  de  Gilliersy  aiat 
.    irançois^  17 14. 

ff 

Une  aventure  bizarre ,  &  qui,  dans  le  tems,  fît  beau* 
coup  de  bruit,  eft  le  fujet  du  Vert  Galant.  M.  Tarifa 
ufarier  de  profeffion,  aime  la  femme  de  M.  Jérôme^ 
riche  Teinturier,  Les  difpoljtions  que  fait  ce  derniet 
pour  aller  coucher  à  fà  maison   de    campagne  ,  cnga- 

fent  Tarif  à  profiter  de  roccafîon  :  un  foupcr  fplen- 
ide  eft  commandé;  mais  Jérôme  ,  inftruit  de  tout  par 
fa  femme ,  diffère  Ton  départ  &  fonge  à  le  venger.  Il 
eft  fécondé  par  Erafte ,  (on  neveu  ,  Officier  de  Dra- 
gons, &  par  rOlive,  Valet  d'Erafte.  LU  furier  galant 
eft  furpris  â  table  par  Jérôme,  qui  borne  fa  Vengeance 
à  le  faire  teindre  en  vert.  Mais,  en  faveur  du  mariage 
de  fâ  Nièce  avecErafte,  on  lui  rend  fa  couleur  natu- 
relle. Dancourt  a  joint  à  ce  fonds  les  entours  les  plus 
propres  â  le  faire  valoir. 

VEUVE  (la)  Comédie  en  unAâc,  en  Profe^  par  Ckamp' 
mêlé  j  aux  François,   16  9^ 

Cette  pièce  fut  faite  fur  ce  que  la  Rai/în  n'avolt 
pas  pu  pleurer  la  mort  de  fbn  mari ,  quoiqu'elle  Taimât 
beaucoup.  Elle  fe  plaignoit  de  ce  que  la  nature  ne 
Tavoit  pas  traitée  comme  les  autres  femmes,  qui  ont  le 
talent  de  pleurer  quand  elles  veulent.'  Ce  fut  fîir  ces 
plaintes ,  que  Champmélé  composa  fa  Comédie. 

VEUVE ,  (la)  Comédie  en  un  Aâle ,  en  Profe ,  par  M.  Collé i 
1 7  70. . 

La  veuve  d'un  Négociant  de  Saint- Malo>  très-riche  * 


fit  encore  jeune  ,  aime  le  Chevalier  du  Lauret ,  Capt- 
laine ,  mais  ne  veut  point  Tépoufer ,  parce  qu'elle  a 
ta  trihe  expérience ,  que  le  mariage  c&  le  tombeiiii 
de  l'amour.  Un  oncle  du  Chevalier  lui  donne  de  grands 
biens  en  faveur  de  ce  mariage  ;  mais  la  Veuve  réfifte 
tdujours.  Urtt  femme  de  chambre  Ce  (candalife  de  cet 
attachement  libre ,  parce  qu'elle  n'en  tire  pas  avan- 
tage. Un  Commandeur  ,  ami  de  la  Veuve  &  du  Che- 
valier ,  veut  en  vain  les  unir  ;  il  n'y  a  que  la  nouvelle 
de  la  perte  de  la  fortune  du  Chevalier  par  un  naufrage, 
qu4  détermine  enfin  U  Veuve  à  lui  offrir  (à  main. 

VEWE  A  LA  MODE ,  (la)  ou  la  Veuve  Coquette^ 
Comédie  en  trois  Aôles ,  en  profe  y  fuivie  Sun  diveTtiJJe-r^ 
ment  9  pnr  M*  de  Saïnt-Foix^  aux  Italiens^  171^» 

Eliante  &  Damon  ont  de  l'amour  l'un  pour  l'autre  ; 
cependant  ils  aiment  encore  mieux  leur  liberté  que  la 
chaîne  qui  les  unit ,  toute  légère  qu'elle  eâ  ,  &    11g 
font  également  portés  à  fuir  un .  engagement  auflî   fe<^. 
rieux  que  celui  de  l'hymen.  ^'Dorante  leur  oncle  veut 
les  marier  ;  mais  ils  s'y  oppofênt.  Il  les  menace  de  le» 
priver  de  fk  fucceflîon  s'ils  perfîflcnt ,  &  d^époufer  lui- 
même  une  jeune  perfonne  appellée  Dorimène,  à  qui 
il  fera  une  donation  de  tous  Tes  biens.  Ce  coup  leuc 
paroit  également  terrible;  ils  n'attendent  rien  que  de 
leur  oncle  ;  cependant  ils  demeurent  fermes  dans  leur 
réfolutio  n.  Eliante  imagine  un  expédient  pour  empêchée 
le  mariage  de  (on  oncle  ;  c'efl  de  (è  déguifer  en  Cava* 
liçr,  &  de  rè  faire  aimer  de  cette  même  Dorimène  que 
l'oncle  veut  époufer  ;  de  la  faire  renoncer  à  cet  hy- 
men. Dorimène  donne  dans  le  piège  ;  mais  j>our  s'en 
venger,    elle  entreprend  de  marier  enfemble  Eliante 
&   Damon  malgré  eux.  Elle  perfiiade  à  Damon    qu'£- 
liante  eft  mariée  fecrettêment  depuis  fix  mois.  Elle  fait 
croire  la  même  chofe  à  Eliante,  &  tous  deux  donnent  (i 
bien  dans  le  piège  ,  qu'ils  témoignent  à  Dorante ,  leur 
oncle ,  qu'ils  (ont  enfin  déterminés  à  lui  obéir*  Dorante 
les  prend  au  mot  ;  ils  i^gnent  le  contrat,  chacun  d'eux 
croyant  qu'il    fera  nul  par  leur  premier  engagement  j 

Tome  IIL  A  a 


J7«  V  E  U 

mais  ils  (ont  obliges  de  s'en  tenir  â  leur  fîgnature  «& 
4c  conclure  leur  mariage* 

yEUVE  COQUETTE  ^  lia)  Pièce  en  un  Aôle ,  en  profe , 
par  Defp$Tief  j  aux  Italiens  ^  ijii* 

Une  Veuve  (urannce  9(  Coquette ,  qlfc  ne  (bnge  qu'à 
fc  marier  ,  s'imagine  que  tous  les  Amans  de  ùi  fiïlc 
Silvia  font  amoureux  d'elle.  Mario,  à  qui  Silvia  a  donné 
fa  foi)  eftfort  en  peine  d'obtenir  le  confentement  de 
Flaminta  (a  prétendue  belle- mère  «  qui  devenant  amou- 
reufe  d<  lui .  a  envie  de  l'époufcr.  Cette  vieille  folle 
rebute  le  Médecin  Rubarbin  ,  qui  ,  Hir  le  bruit  de  fcs 
richefTes ,  la  recherche  en  mariage ,  Ôc  lui  fait  une  dé- 
claration en  dyle  de  la  Faculté.  Mario,  de  concert  avec 
ÙL  MaitrefTe  ,  vient  la  demander  avec  les  compliraens 
ordinaires ,  Ik  les  proteilations  générales  qu'il  feroit 
enchanté  d'entrer  dans  fa  famille  ;  mais  la  Veuve  qui 
efi  plus  portée  à  fe  flatter ,  qu'à  pourvoir  fa  fille ,  prend 
!•  compliment  pour  (on  compte  ,  reçoit  Mario  le  plus 
favorablement  du  monde,  lui  dit  qu*il  y  a  long-tems 

*  qu'elle  s'eft  apperçue  de  (à  paÛion  ;  qu'elle  ne  veut  pas 
le  faire  languir  davantage  ;  &  pour  lui  en  donner  des 
/;        preuves  véritables  ,  elle  le  charge  d'aller  che2  fbn  No- 
taire faire  drelTer  le  contrat ,  &  d'y  foire  mettre  ,  qu'elle 

:  lui  ^bnne  les  trois  quarts  de  Ton  bien  en  faveur  de  ce 
mariage  qui  lui  paroît  fi  a^^réable  6c  /?  avantageux. 
Mario  rù  au  comble  de  fâ  joie  de  trouver  des  dirpo/i- 
tion^  a  favorables  ,  Se  fur  lesquelles  il  avoit  fî  peu 
compté  ,  ne  doutant  pas  qu'il  ne  s'agifTe  de  Silvia  Se 
de  lui.  11  fait  faire  le  contrat  avec  précipitation^  & 
revient  avec  le  Notaire  &  Silvia.  La  Veuve  cû  d  tranf- 
portïe  de  joie  de  (on  prétendu  mariage ,  qu'elle  iîgnc 
fans  vouloir  en  entendre  la  ledure ,  &  enpage  fa  fîfie , 

'  d'un  ton  de  mère,  à  faire  la  même  choie.  Le  divertiflè- 
sneot  que  Mario  a  fait  préparer  pour  célébrer  Tes  noces, 
arrive  en  même  tems.  La  Veuve  ordonne  que  les  nou* 
Teauji:  mariés  comniencent  la  fête  :  aufïi-tot  Silvia  & 
Mario  fe  prennent  par  la  main  pour  dan(èr  Flaminia 
croit  que  c'efl  un  quiproquo  ;  mais  on  lui  fait  entendra 

'  fu'cllcs'eA  trompée  elle  même^  Ouuce  de  dépit  ^  clic 


I       ' 


¥ 


VEir  jyi 

,  ^eut  (edédoihnïager  cnépouûnt  le  Médecin;  celuî-cî^ 
l|uî  a  appfls  (on  aventure  en  arrivant  «  lui  dit  que  U 
Uign^c  qu'elle  Vient  de  faire  à  Ton  bien  ,  Ta  guérï 
tadicalement  de  fu  paffion.  La  VeuVe  fe  rritire  en  co* 
1ère  ;  la  fête  continuq^^.  8c  finit  par  un  V^audevillc* 

HUf^E  Dû MÀL/lBARt  (k  )  Tragédii  de  M^  li  Metrei 

177<K 

Le  Chef  des  draurnmes,  hâte  U  (ac^ce  auquel  une 
Veuve,  (uivant  la  coutume  diirraj^s  ,  doit  fe  dévoue^ 
pour  honorer  la  mort  d<^  Kbn  mari.  Un  jeune  Bramind 
t&,  indigné  de  cet  ulage  fanatique.  La  Veuve  ^  ^g^c- 
illent  révoltée  de  ce  préjugé  cruel,  eâ  cependant  déter-^ 
initiée  à  s'y  fbumettrè,  d  autant  plus  qu*elle  a  ptrdii 
refpérahcé  de  révoir  uii  François  ion  amant.  Ce  Fran» 
fois  eft  le  Chef  d'une  troupe  qui  afliégela  ville.  Oa 
lui  apprend  iè  (acrince  abominable  qui  Çt  prépare  ; 
il  né  lait  pas  encore  quelle  eH  la  viâime  ;  il  entré 
daiis  la  j^UCe  ;  U  offre  (es  (ecours  â  cette  Veuve^quî^ 
à  fa  VOIX,  tombe  fans  connoifTanceè  L*Officier  Fran- 
çois «  qui  reconnôît  (a  maitreile,  jette  un  cri  de  fur-s* 
prifè  ;  X  k  pièce  finit  par  la  délivrance  de  cette 
femmcè 

t^EÛVÈ  FIDÈLE  y  [US  au  le  Soldat  fàk  viNùiÀNCii 
Comédie  en  troii  Àâes^  aux  Italiens ^  1716 h 

Mario  apprend  à  Scapin  Côà  valet,  qu'il  aimé  Fia' 
ininia  de  la  paffîon  la  plus  violente ,  &  qu'il  eH  ait 
défelpolr  de  ce  qu'elle  aépou(2  Lélio*  Il  a,dit-il,  fer*» 
iné  la  réfolution  de  faire*  afTalIiner  ce  riv  a  odieux';  fie 
il  charge  Scapin  d'exécuter  cette  horrible  ré(o)utionè 
Celui-ci  lui  repréfente  en  vain  les  fuites  d  une  a<âlon 
fi  coupable;  ric  ne  peut  Ten  détourneré    Scapin  [ra> 


ijuî  fe  retire  pour  voir  l'cftet  de  Coà  entreprifo 
|6t  que  Lélio  paroiit,  Scapin  tire  foii  coup  cii  Taii^t 
Lélio  voyant  qu'on  eii  veuf  à  les  jours  •  Ce  laiflè  torti* 
ha  ]^ar  terre  >  &  contrefait  lé  mort  ;  iJUiuà  iVtii  àj^ 

Aâij 


57*  ^'E  tf 

proche ,  8c  le  croyant  fans  Vie ,  ordonne  i.  Scapîn  if 
le  jet  ter  dans  un  puits  qui  ft*  trouve  proche. 

Arlequin,  valet  de  Lélio  ,  qui  a  pris  la  faîteau 
bruit  du  piflolet,  a  donné  avis  à  Flaminia  de  ce  qui 
s'eft  pafTé  :  Mario  lui  fait  la  vifîtc  ,  &  après  les  com- 
plimens  de  condoléance ,  il  lui  parle  d'amour.  Me 
le  rejette  avec  mépris  ;  fe  voyant  aînfi  mahraité, 
Ion  caradère  violent  le  porte  à  dire  à  Flaminia,  que 
c'eft  lui  qui  a  tué  fon  époux,  Se  que  ce  ne  .fera  pas 
la  dernière  vidime  immolée  à  fa  vengeance.  Flami- 
nia effrayée ,  fe  retire ,  &  forme  le  courageux  defTein 
de  venger  la  mort  de  Ton  mari.  Cepr  ndant  Lélio  trouve 
heureufcment  le  moyen  de  fortir  du  puits,  8c  forme 
la  réfolution  de  faire  périr  (on  afTalIîn ,  afin  d*apprendre 
en  même  temps  i  (ônépoufè  Se  le  crime  &  la  vengeance. 
D'un  autre  côté ,  (uivant  les  confcils  de  Scapin , 
pour  éviter  les  pourfuites  de  Flaminia ,  Mario  lève  une 
Compagnie  de  Soldats.  Lélio  s'étant  déguifc ,  vient 
s'enrôler  dans  cette  compagnie  :  Flammia  habillée 
en  homme  ,  en  fait  autant  ,  8c  dit  à  Mario  qu'elle 
Toudroit  lui  parler  en  particulier.  Lorfatf  ils  font  /êuîs» 
elle  lui  apprend  qu'elle  eft  le  frère  de  Flaminia,  '& 
lui  rend  de  (a  part  une  lettre  ,  par  laquelle  elle  lui 
donne  un  rendez-vous  hors  de  la  ville.  Silvia,qui  aime 
Mario  ,  &  qui  a  entendu  lés  projets  de  vengeance  de 
Flaminia  9  forme  celui  de  (c  trouver  au  rendez-vous» 
afin  d'en  détourner  l'exécution.  Lélio,  qui  n'a  pas  ce^ 
d'obfcrver  fon  ennemi ,  le  fuitauflî  hors  de  la  ville;  s'f 
étant  rendus  tous  quatre  ,  au  moment  où  Flaminia  ya 
percer  Mario ,  elle  voit  &  reconnoit  fon  mari  :  comme 
ce  n'étoit  qu'à  la  mort  de  cet  époux  qu'elle  vouloit 
làcrifier  Mario ,  elle  cefTe  dé  lui  en  vouloir  :  Lélio  loi 
^  pardonne  également;  &  Silvia,pour  fuivre  un  fi  bel  exem- 
ple ,  oublie  auifi  l'infidélité  de  fon  amant, 

VEUVE  INDÉCISE  ,  (la)  Opéra  -  Comique  »  Pawii« 
m  unA&e  de  la  Veuve  Coquette  j  en  un  A&e  iO* 
pera ,  fur  un  canevas  de  Vadé ,  avec  des  Ariettes  %  A^" 
Jique  de  Af.  Duni  ,  d  la  Foire  Saint-Laurent  9  i7î^* 

Vadé  ,  dont  la  mémoire  eft  chère  aux  Amateurs  dû 
vrai  genre  de  TOpera  Comique ,   &  fera  de  plus  en 


'^lus  regrettée ,  avoît  laiiîc  dans  C^s  papiers  quelques 
-croquis  de  pièces,  dont  lés  plans  &  la  conduite  ctoient 
dan  s  ^  tête.  La  Veuve  in'décife  efl  un  de  ces  canevas 
pofthumes.  LeîJ  CoM  xl'une^phime  «  pas  affez  gaie 
peut-être,  mais  correcte,  ont-rendu  cette  pièce  digne 
d'être  offerte  au  Public. 

Aiifon  ,  jeune  veuve  d'un  mari  qui ,  fans  doute  ,  Ta 
rendue  fort  difficile  fur  un.  fcçond  lien  ,  eft  pendant 
toute  la  pièce  dans  l'indécifion.  On  veut  qu'elle  choi- 
fiilc  entre   un  riche  Fermier  &  un  jeune  Payfan.  Celle 

?!ui  la  prefTc  de  choîRr  a  (on  intérêt  ,  puiique  le  re- 
ufé  par' Aiifon  doit  être  accepté  par  celle-ci.  Après 
beaucoup  de  oui ,  de  non ,  de  (i ,  de  mais  ,  celle  qui 
devoit  avoir  l'honneur  du  choix  ,  efl  contrainte  de 
prendre  ce  qui  refie.  La  mudque  de  cette  petite  Pièce 
cû  également  (butenue,  gaie  ,  charmante  par- tout» 
&  rempliffant  ,  fans  contredit  >  le  genre  qu'y  auroit 
défîré  l'Auteur  des  paroles» 

VEUVES  ^  (les)  Opera-Comîque  tn  un  ASe  ,  en  Profe  ; 
&•  en  Vaudevilles  ,  par  Valois  ,  à  la  Foire  Saint-Lau^ 
tenty  173^* 

Aramînte  ^  Dorimene  font  (œurs  ,  &  toutes  deuj^ 
Teuves  ;  la  première  de  fba  /îxième  mari  ;  &  Tautre  du 
premier.  Ces  deux  lœurs  penfent  d'une  façon  bien  dif« 
férente.  Araminte,  peu  contente  de  (es  défunts  époux,  dt 
que  les  épreuves  réitérées  auroient  du  dégoûter  du  ma« 
riage  ,  veut  s*y  engager  encore,  ce  Je  n  attribue  ,  dit-» 
9>  elle ,  mon  malheur  qu^à  mon  mauvais  choix ,  Se  pe(n 
s>  père  que  celui  que  je  prendrai,  me  dédommagera  dei 
m  chagrins  que  m'ont  caufés  les  autres.  ^^  A  l'égard  de 
Dorimene  ,  comme  elle  fe  voit  délivrée  d'un  mari  qui 
en  lui  fèul  renfermoit  tous  les  défauts  de  ceux  de  (k 
fœur,  cl|||tefl  réfolue  de  confèrver  (a  liberté  le  refle  de 
fa  vie.  IjSix  Amans,  l'un  tran/i  &  paffablement  béte^ 
l'autre  le  fat  le  plus  imbécille  que  Ton  ait  préfcnté  Hit 
.  JU  Scène ,  fourniffcnt  le  comique  de  cette  Pièce. 


T  .9* 


4. 


a  ii| 


,  ■* 


^■, 


•  i 


ÎT4  VI.^>^' 

l'EUVES  TURQUES ^i  les)  ou  les  VEvvMSi  jiiyjw\ 
Comédie  en  un  A£îe^  en  profe,  avec  un  Divertiffem^it  jfif 
M.  de  Saint-Foîx  >  aux  Italiens  »  1741^ 

Ce  font  les  mœurs  Turoucs  que  TAutcur  nous  rctf?- 
çe.  Cfmin ,  amoureux  de  Fatime  ,  veuve  ^'A/Tan,  Toi| 
fes  foupirs  accueillis.  Fatitne  confent  à  répoufêr  ;  m^s 
ç*e(l  à  condition  qu*il  époufcra  en  sncme  tems  Z^ide^ 
autre  veuve  d*Afîan  ,  qu'elle  dételle  &  voudroii  humi- 
])ier.  Ofmin  fait  part  de  fôn  embarras  à  une  Juive, qui 
lui  procure  fur  le  champ  une  entrevue  avec  Zaïde.Ilçil 
cft  fubîtement  épris,  &  n'a  plus  de  répugnance  d'obéir 
^  Fatime.  Autre  embarras  :  ?aide  nç  confent  à  éppufcf 
0(min  ,  qu'à  condition  qu'il  n'époufera  point  f^  rivalci 
Enfin,  l'adreÏÏc  de  la  Juive" intércfTe  l'amour-propre  dç 
Zaïdç  à  fe  relâcher  fur  ce  ppint.  Ofmin  époufç  les  Veu- 
ves ,  &  fa  ru  fée  Confidente  lui  procure  inême  Iç  plailîf 
de  fbuper  le  premier  foir  avec  Zaide  ,  fans  que  Fatimç 
ibit  ofTcnfée.'L^  rivalité,  quidiûingue  fur>tout  les  fem^ 
mes  Turqv.çs ,  eft  très-bien  caraétériféc  dans  cette  Co- 
médie. Ce  même  efprit,  dira -t>  on,  agite  les  femmes  dç 
prefque  toute  la  terre  :  njais  je  crois  pouvoir  y  apporter 
♦   cette  diftindion  ;  c'eft  qu'en  Turquie  les  femmes  nç  fbnf 
&  nç  peuvent  étrç  jaloufes  que  de  leiir  xn^rii^ 

f JE  EST  UN-  SOKGE ,  fia)  Comédie  fférotquey  en  trou 
Mes  jçn  Vers-  libres xpar  l^oiJ[y  ^  aux  lialii^s  >  i75*« 

Cette  Pièce  cil  une  tradudîon  ,  pu  plutôt  une  imita- 
tion d'une  Pièce  Italienne  dont  le  titre  tîkla  Vira  e  un 
Jogno.,  traduite  en  François  fous  le  titre  dcTragiCp- 
snédie  en  cinq  Adçs,  en  proie  :  çlk  fut  iouéç  aux  Italiens 
au  mois  de  Février  1717  avec  appl^ydifement  ;  maisU 
Pièce  Italienne  elle  méire  étoit  une  ver/lf^l  de  Caldé- 
ron  :  elle  porte  d;ans  l'original  Efpagnol  le  '  titre  de  la 

.  i^ida  es  t^ueno.  Celle  de  Boiffy  ,  donnéo  en  Novçmbrç 
1751 ,  Téu(ïlt  :.on  la  joue  cncoi^e  de  tems  en  lenis.  R  au-^ 

;  xoit  pu  faire  dç  cç  fùjet  une  Pièce  bien  plus  intèreiîan- 
te  ;  ^e  fond  ètpit  riche  &  neuf:  il  attache  ,  il  touche  par 
)ui-;rnéme  ;  mais  il  aurpit  fallu  ,  ponr en' tirer  parti,  ui^ 
çfprit  plus  mâle ,  jplv^^  phUoibphi^e  ^QÇ^^^lui  dç  optrç 


vfc-       *      > 


V  I  Ê  VIN  575 

'X  GARÇONS ,  (les)  Comédie  en  trois  ABes  >  en 

^^  Le  Baron  de  Pouffignac  ,  Gentilhomme  du«LImoufîn  » 
6c  vieux  garçon^  veut  cpoulcr  ,  à  Tâ^e  de  (bixante-nev  f 
ans ,  la  jeune  Lucindc  ,  qm  n*en  a  que  feizc.  Lucindc  a 
^  pour  mère  une  Madame  Afgànte  ,  qui  s'eft  ruinée  par 
ion  inconduite ,  &  à  qui  il  ne  relie  ,  pour  toute  reffburcc  , 
»qu'un  procès  dbuteux.  Elle  a  donc  befbin  d*un  gendre 
aflcz  riche  pour  le  poursuivre  Se  même  pour  en  réparer 
la  perte.  Le  Baron  de  Pouffignac  eil  âpeu-près  ioa  fait  ; 
mais  il  ne  convient  pas  également  â  Lucinde  ,  qui  aime 
iècrettement  Valere,  neveu  de  ce  même  Baron»  Celui- 
ci  trouve  encore  un  autre  rival  dans  (on  frerc  le  Vi- 
comte ,  prefque  auffi  âgé  que  lui.  L'Agent  de  cette  in- 
trigue eÛ  un  certain  Chevalier  ,  qui  puife  tout  (on  re- 
venu dans  (on  indudrie.  Ce/l  lui  qui  prétend  former  aux 
belles  manières  y  aux  ufages  du  grand  monde ,  le  Baron 
de  Pouffignac  ,  qui  n'eit  jamais  forti  de  fa  Province, 
Frontin,  valet  de  ce  Baron  ,  veut  épargner  à  fon  Maître 
le  ridicule  d'époufer  une  îoune  personne.  Il  embrafle  les 
intérêts  de  Valerc,  Ôc  y  fait  de  même  entrer  la  Soubrette 
de  Madame  Argante.  Ce  n'efl  pas  tout  ,  il  pique  Tà- 
mour  propre  du  Vicomte ,  qui  craint  de  fe  voir  préférée 
fon  frère  aine  :  c'cH  ce  qui  le  détermine  à  donner  tout 
fon  bien  à  Valerc ,  très-perfuadé  qu'avec  ce  fecours  le 
neveu  remportera  facilement  fur  l'oncle;  &  c'eft  en 
effet  ce  qui  arrive.  Madame  Argante, qui  aime  (a  fille  , 
ne  gène  plus  Ion  penchant ,  dès  qu'il  peut  s'accorder 
avec  (es  intérêts  ;  &  le  B  iron  ,  qui  veut  abfblumenc  il- 
ter  du  mariage ,  époufe  Madame  Argante* 

VINDICATIP,  (  U)  Drame  en  cinq  Aâles ,  en  Vers  libres  » 
par  Af.  Dudojer ,  aux  trançôisj  17  74» 

Mîlord  Saint- Alban  ,  Chef  de  JufKcc  ,  a  deux  fils  : 
Taîné  ,  Sir  Edouard  ,  ell  amoureux  de  MifTWorthy  ,  de 
en  fait  confidence  à  fon  frère  cadet  Sir  James.  Celui-ci 
prend  de  l'amour  pour  la  messie  perfbnne  ,  en  cfl  aimé  , 
Ir  cft  près  de  Tépoufer , quand  les  pères  fe  brouillent 
«    ft  le  mariage  cfl  rompu.  Les  doux  Amans  quittent  Icwe 

A  a  iv 


i76  VIN 

famille  y  (c  marient  en  (ècret,  changent  de  nom  ,  fe  rc* 
tirent  dans  un  logement  oblcur  ,  &  vivent  du  travail  de 
MifTWorthy,  qui  fait  peindre.  Sir  Edoua-rd  leur  eft  at- 
taché Si  les  voit  tous  les  )ours.  Ils  reçoivent  auffi  un  Lord 
Dcly  ,  jeune  homme  aimable,  honnçte  &  (enfiblc,  qui, 
fkns  s'en  appercevoir ,  a  pris  de  l'amour  peur  la  femme 
de  M.  Flins  ;  [  c'eft  le  nom  qu'a  pris  Sir  James.] 

Sir  Edouard  n'a  jamais  pardonné  à  Ion  frère  d'avoir 
abufé  de  (a  confiance  ,  pour  lui  enlever  fa  Maitre%  ; 
mais  il  a  foigneufcmcnt  caché  fon  refTentiment  ;  &  il 
s'cft  fait  l'ami  de  (on  frère  &  de  fa  belle-fœur ,  pour 
mieux  les  obfcrver  II  a  pénétré  Tamour  de  Milord  ;  il 
-    fait  que  fon  frère  eft  jaloux  à  l'excès  ,  &  qu'il  a  contraâé 
des  dettes  qu'il  ne  peut  acquitter.  Il  fonde  là-defTus  fon 
plan  de  vengeance.  Il  engage  les  créanciers  à  preflcr  le 
paiement  des  dettes  :  il  arrache  à  Milord  le  lecret  de 
ion  amour  ;  &  lui  apprend  ^ n  même  tems  la  fituation 
fâchcufe  de  Flins  &  de  fa  femme-  Milord  acquitte  ,  fans 
fe  faire  connoître  ,  la  dette  la  plus  confîdérable.  Flins , 
étonné  de  ce  bienfait ,  en  recherche  l'auteur  avec  fon 
frère  j  qui  fait  tomber  les  foupçons  fur  Milord.  Cette 
idée,  &  les  afOduités  du  Lord,  enflamment  la  jaloufîe 
de  Flins.  Sir  Edouard  ,  voyant  l'effet  de  fes  artifices , 
travaille  à  fortifier  l'amour  de  Milord,  8c  à  lui  donner 
des  efpérances.  Il  lui  peint  Flins  comme  un  jaloux  fé- 
roce ,  &  fa  femme  comme  la  vidimc  de  fes  violences.  Il 
lui  dit  que  leur  mariage  n'efl  pas  légal ,  que  ce  feroit 
délivrer  celle  qu'il  aime  du  plus  horrible  malheur  ,  que 
de  l'arracher  à  fon  tyran  ;  enfin ,  Milord  fe  détermine  à 
écrire  à  MiftriiTFlins  pour  lui  offrir  (es  fccours,  afin  de 
rompre  des  nœuds  qu'elle  détefte  ,  &  pour  lui  offrir  fon 
cœur  &  fa  main.  Sir  Edouard  fe  charge  de  remettre  fa 
)  lettre ,  &  il  fe  hâte  de  la  donner  à  fon  frère  ,  qui , 
croyant  que  le  fecret  de  fà  naiffance,  de  fon  mariage 
&  de  fa  jaloufîe  ,  n'a  pu  être  révélé  que  par  fa  femme  , 
ne  peut  plus  contenir  fa  fureur,  va  attaquer  Milord  ,  8c 
l'étçnd  fur  la  place  d'un  coup  d'épée.   On  l'arrête  chc2 
lui,  8c  on  le  traîne  chez  Milord  Saint- Alban  fon  père  , 
qui  recojinoît  fon  fils  d^ns  un  aflàflin.  Ne  voulant  pas 
être  le  Juge  d'un  femhlable  criminel^,  il  efl  prêt  à  le 
^envoyer  à  un  autre  Tribune ,  lorfqu'on  annonce  le  Lord 


VIN  )77 

Dely ,  qui  n^eft  pas  blefTé  mortellement.  Il  commence 
par  déclarer  que  Sir  James  n'efl  pas  fbn  aflaflin  ;  oi^ 
renvoie  les  Recors  :  il  confefle  en  fuite  la  faute  qu'il  Â 
faite  de  vouloir  téduire  une  femme  vertueufe  ;  &  ap[- 
prenant  que  Flins  efl  le  fils  de  Miiord  Saint- Alban,  il 
le  conjure  d'accorder  à  Con  fils  fon  pardon  de  Con  cot^lèn- 
tement  au  mariage.  Sir  Edouard  arrive  ,  avoue  tous  fcs 
crimes  ,  renonce  â  (on  nom  &  à  (es  biens ,  &  va  «  dit-il  > 
s'exiler  pour  jamais.  Miiord  Saint- Alban  embraflè  Ion 
£ls  &  £a  £lle  ,  &  fe  réconcilie  avec  eux 

VINGT'SIX  INFORTUNES  D'ARLEQUIN  ,  (  les) 
Comédie  en  cinq  AÛes$  Canevas  Italien  >  retouché  par  Ve- 
Tone\e  ^  t71i» 

Arlequin ,  après  avoir  (ervî  long-tei^s  en  différens 
pays  «  n'avoit  pu  amafîer  que  vingt  ecus,  qu'il  a  dans  (a  ' 
bourfè.  Il  ne  veut  pas  y  toucher  ,  parce  qu'il  les  dedine 
à  fe  procurer  un  établilTem«it  dans  fa  patrie  ,  &  il  e(l 
réfblu  de  demander  plutôt  l'aumône  que  de  toucher  à 
fbn  argent.  Il  s'adrene  à  un  Aubergifte,  qui  le  renvoie 
avec  une  extrême  dureté ,  quand  il  apprend  que  c'efl  par 
charité  qu'il  lui  demande  à  loger  dans  (a  maifon. 

Arlequin  veut  pourfuivre  fa  route  ;  il  eil  arrêté  pat 
des  voleurs  «  qui  lui  enlèvent  fes  hardes  ;  mais  ils  lui 
lailTent  fa  bour(ê  >  qu'ils  n'ont  pas  trouvée.  D'autres  vo- 
leurs fbrviennent ,  lui  prennent  Con  argent  &  fe  (au- 
vent. Mario  accourt  aux  cris  d'Arlequin ,  en  a  compa(^ 
iion  ,  &  le  recommande  à  l'Aubergifte  ,  en  promettant 
de  payer  (a  dépen(e.  On  met  Arlequin  à  l'écurie ,  où  il 
ne  peut  dormir ,  parce  qu'on  avoit  refuCc  de  lui  donner 
â  foupcr  :  il  trouve  une  botte  de  paille  ;  il  la  prend,  l'é- 
tend  devant  la  porte  ,  s'y  couche  &  s'y  endort.  Des  vo- 
leurs viennent,  voyent  cette  paille;  &  comme  il  fait 
froid ,  ils  y  mettent  le  feu  pour  (è  dhauffer.  La  flamme 
éveille  Arlequin;  il  épouvante  les  voleurs  y  qui  »  en 
fuyant ,  lailfent  tomber  un  piflolet.  Arlequin  s'en  (kifît. 
L'Aubergifte  vient  lui  apporter  le  mémoire  de  (a  dé- 
pcnfe  ;  Arlequin  enrage  d'entendre  nommer  des  mets 
qu'il  n'a  pas  feulement  vus.  On  ne  l'écoute  point  ;  on 
Tcut  qu'il  paye.  Pour  le  débaapflèr  de  ce  fripon,  U  veut 


^ 


VlN 


loi  donner  le  pUtoIee  qu*il  a  trcravé.  IMubergîftc  «toit 
qu'il  yeut  le  tuer  ,  &  il  le  dénonce  i  la  Jufiîce. 

Mario  ayant  appris  ce  qui  s^ed  paile  ,  ordonne  à  Sca^ 
pi»  de  donner  â  manger  à  Arlequin,  On  lui  fert  des  ma- 
carons &  du  fromage;  mais  lorfqull  (ê  difpofè  à  man- 
ger, des  Archers  viennent  &  le  mènent  en  pri(bn.  Sous 
la  caution  de  Mario ,  on  lui  rend  la  liberté  :  il  demande 
£x  écns  à  (on  bienfaiteur  pour  le  conduire  dans  la  pa« 
trie.  Mario  tire  (a  bourlc  pour  les  lui  donner  ;  mais  dans 
ce  moment  arrive  Lélio  ,  Tépcc  à  la  main  contre  Mario 
avec  qui  il  a  une  querelle  perfonnelle.-  Mario  remet  la 
bourfc  dans  fa  poche  ,  &  Arlequin  n'a  point  d'argent.  Il 
maudit  Lélio  d'avuir  empêché  Mario  de  lui  donner  de 
quoi  revoir  Ibn  pays.  Lélio  en  a  compafïion  ;  il  veut  ré- 
parer cette  perte  ;  mais  ayant  oublié  (on  argent;  il  veut 
écrire  un  billet  à  Ton  père  pour  donner  au  porteur  les  fîx 
écus  :  il  prend  la  plume  ,  ft  lorfqu'il  eft  prêt  â  écrire  , 
Célio  fe  préfcntc ,  &  Lélio  efl  auffi  obligé  de  mettre 
répée  à  la  main  contre#tti  ,  &  le  billet  ne  s*écrit  point. 

Célio  ,  charmé  de  la  /implicite  d'Arlequin ,  veut  le 
prendre  à  Ton  fervice  &  le  mener  chez  fon  Tailleur  pour 
le  faire  habiller  ,  lorfqu'il  eft  lui-même  arrêté  par  la 
Ju/lice  à  caufe  du  duel,  df  mené  en  prifon, 

ÇoraJine  voit  Arlequin; il  lui  conte  fes  infortunes  ; 
elle  en  a  pitié  ;  elle  veut  le  conduire  chez  elle  :  il 
trouve  la  porte  fermée  ;  il  veut  entrer  par  la  fenêtre  ; 
mais  le  mur  s'écroule  fous  lui ,  &  il  manque  d'être  écra- 
fe.  Coraline  lui  ordonne  d'aller  chercher  de  l'eau  ,  pour 
faire  revenir  Lucinde  fa  maîtreffe  d'un  êvanouiffcmcnt  : 
il  y  court  ,  revient  précipitamment  avec  une  cruche  > 
qu'il  laiflc  tomber  &  qu'il  cafTe.  Il  entend  la  voix  de  Panta. 
Ion  qui  ne  l'aime  point  ;  il  va  (c  cacher  dans  le  tuyau  de 
la  cheminée  ,  on  vient  avertir  que  le  feu  eft  à  la  chemi- 
née voifîne  ;  cette  cheminée  le  crève  ,  &  Ton  voit  Ar- 
lequin au  milieu  des  flammes  &  des  ruines.  Il  s'eftrqpîe 
en  tombant  &  ne  fait  plus  que  devenir.  Deux  hommes 
quitte  battent  le  font  tomber  par  terre.  Un  Meunier 
fouette  fonâne,  qui  voulant  avancer,  tombe  fiif  Arlequin. 
Il  fe  relevé.  On  lui  promet  de  l'argent  pour  l'engager  i 
maltraiter  un  Etranger  dont  on  eft. mécontent  \'ÛU  UiS% 


'  éblouir  par  la  r  jcompeiife  :  mats  II  fê  Cwrc  quand  il 
.  voit  que  rEtranger  met  Tépéc  à  la  main.  Il  vient  de- 
mander Targcnt  qu'on  lui  a  promis ,  &  il  aiTure  qu'il  a 
tué  (on  homme.  On  efl  prêt  â  lui  donner  ce  qu*u  de-* 
mande ,  lorfque  Mario  vient  avertir  que  TEtranger  eff 
la  fille  de  Pantalon ,  déguilée  en  homme.  Pantalon  ,  qui 
croit  qu'Arlequin  Ta  tuée  ,  tombe  évanoui.  Arlequin  fort 
d'un  cabinet  où  il  s  étoic  caché  >  &  croit  que  Pantalon 
dort:  mais  celui-ci  revient  de  (on  évanouiflement,  8c 
yçut  tuer  AMequin ,  qu'il  regarde  comme  le  meurtrier  de 
là  fille.  liFvérité  fe  découvre  ;  &  pour  conlbler  Arle- 
quin de  toutes  fes  infortunes  ,  on  veut  lui  donner  Cora-> 
line  en  mariage  ;  mais  lorfqu'il  eil  lùr  le  point  de  Té* 
poufer  ,  un  II uiiîîer  vient  fîgnificr  à  Mario  ]u'Arlcquia 
cd  banni  de  TFtat  ^  pour  avoir  porté  des  armes  à  feu^ 
malgré  les  défcnfes.  Arlequin  pleure,  ic  délcfpere,  8c 
dît  qu'il  va  promptement  quitter  €e(te  mailôn^  de  peut 
qu'elle  nç  lui  tombe  iur  |e  cor^s, 

VIRGINIE,  Tragédie  de  Mairet  ^  i6id. 

Ce  n'eft  point  dans  l'HifloIre  Romaine  que  Mairet 
a  pijifé  {à  Virginie;  c'cft  un  lujct  abfoiument  d'inven- 
tion;'. L'Auteur  (uppol^  qu'un  Oracle  effrayant  interdi- 


foit  aux  Rois  de  Thrace  &  d'Epire  la  liberté  de  s'allier 


ce  ,  8c  Oronte  ,  Roi  d'Epire  ,  avoient  remis  ,  le  premier 
ion  fils  ,  le  fécond  (à  fille  ,  à  Calidor ,  Mage  renommé 
par  ÙL  (àgeflè  ;  mais  bicntôi  on  apprend  que  le  Palais 
qui  renferme  le  Mage  &  Tes  élevés ,  a  été  confumé  avec 
çux  par  les  flammes.  Oronte  croit  cet  incendie  un  ar- 
tifice dont  fe  fert  Cléarque  pour  cfFeduer  ralliancc  re- 
doutée. Il  porte  la  guerre  dans  la  Thrace ,  &  cft  tué  par 
Cléarque  dans  une  bataille  Euridice ,  fa  veuve ,  entre- 


quc  Vir^i 
|u'çllç  croU '(on  &çre  )  lont  jettes  rMUr  ces  bords  par  um 


r 


i. 


.4 


naufrage ,  5r  reçus  par  Euridicc  avec  bonté.  Voîcî  oà 
.  commence  la  Pièce.  Périandre  fe  diflingue  au  Siège  de 
Byfance  d'une  manière  qui  lui  attire  l'eflime  &  les  élo- 
ges d'Amintas  ,  qui  commande  Parmée   de  la  Reine  i 
mais  la  Princefle  Andromirc ,  dont  Amintas  efl:  amou- 
reux ,  lui  préfère  bientôt  Périandre  Elle  fait  à  ce  der- 
nier la  même  avance  que  Phèdre  fait  à  Hippolite  ,  mais 
avec  aufïi  peu  de  fuccès.  On  trouve  dans  cette  Scène 
jufqu'à  Pépée  tant  blâmée  dans  Racine.  Il  c(k  vrai  qu'on 
n\  retrouve  ni  la  même  force  d'expreffiqMidiî  le  même 
génie  ;   point   de   refiemblance  :  c'eft  la^Bouvernante 
d'Andromire   qui  la  porte  â  accufer  Périandre  d'avoir 
.   voulu  attenter  à  fa  vertu.  Amintas  ne  fonge  dès-lors 
qu'à  perdre  (on  rival  Oh  veut  même  envelopper  Virgi- 
nie dans  (a  ruine  ;  mais  une  méprife  (àuve  Périandre  ; 
&  Virginie  ,   placée  au  milieu  de  deux  aiTafiins  prêts  à 
rimpiolcr  ,  tombe  (ùr  Tes  genoux  au  moment  qu'ils  veu- 
lent frapper.  Cette  défai&ance  la  (auve ,  &  les  deux 
fcélérats  s'enferment  eux-mêmes.  J'ignore  quel  fut  le 
fuccès  de  ce  coup  de  Théâtre  ,  plus  fingulier  que  vrai-« 
femblable.  D'un  autre  côté  ,  Périandre  inflruit  du  dun* 
gér  qu'il  a  couru ,  fè  jette  dans  la  ville  àffiégée,  où 
Cléarque  l'accueille  avec  diflinâion.  Il  n'en  Cort  que 
pour  venger  l'honneur  de  la  Reine  ,  faufTement  attaqué 
par  Amintas.  Il  tue  ce  dernier  dans  un  combat  fingu- 
lier. Le  Roi  de  Thrace  ,  qui  a  voulu  (crvir  de  fecond  à 
Périandre  «  s'abouche  avec  la  Reine  d'Epîre.  Le  Mage 
Calydor  paroît  ;  il  leur  apprend  que  Périandre  efl  fils  de 
Cléarque  ,  &  Virginie  fille  d'Euridice.  Il  développe  kl 
railbns  qui  lui  ont  fait  (iippofèr  la  mort  de  les  élevés  & 
la  fiennc  même.  Enfin  Virginie  &  Périandre  (ont  unis. 
Cette  Pièce  ,  où  Ton  trouve  plus  d'invention  que  de 
yrailèmblance  f  eft  prodigieufement  compliquée  ;  l'ac- 
tion y  efl  double  ;  8c  chaque  ade  voit  plus  d'une  fois  va-i 
rier  le  lieu  de  la  Scène. 

VIRGINIE  ,  Tragédie  dt  Campiftron  ,1^8}. 

C'ell  la  première  Tragédie  de  cet  Auteur  :  il  étoît 
jeune  alors  ;  dix  ans  après  il  eût  peut-être  renc^ncé  k 
cette  idée  de  viol  q[ui  prélèntc  toujours  [c  ne  fais  ^oi 


y  is  j8i 

d^ayilîfTànt  ;  ou ,  en  traitant  ce  Hifet ,  Il  en  eût  fauve 
rîgnominie ,  en  donnant  plus  de  noblefle  â  tous  fès  Per- 
ibnnagcs.  Plautic  ,  mcre  de  Virginie  $  auroit  rempli 
l'idée  que  fcmble  annoncer  d'abord  fon  caradère  »  c'eft- 
à-dirc,  toute  la  tcndreflê  d'une  mcre  &  toute  la  fermeté 
d'une  Romaine.  Icilc,  Amant  de  Virginie  ,  n'aùroit  cé- 
dé à  fa  Maitrcffe  ,  ni  en  grandeur  dame  ,  ni  endêli- 
cateiïc  de  icntimcns,  &  les  Scènes  où  ik  Ce  trouvent  en- 
semble auroient  eu  tout  l'effet  qu'on  devoit  attendre  na- 
turellement 8c  de  deux  Amans  &  de  deux  Romains.  Le 
caradère  d'Appius  eût  été  moins  odieux  &  mieux  (bute- 
nu»;  celui  de  Virginie  plus  intéreffant ,  &  le  flyle  moins 
lâche  ,  moins  diffus ,  moins  inégal. 

VISIONNAIRES  ,  (/w  )  Comédie  en  cinq  A^es^  en  Vets^ 
par  Defmarets  i  i^37« 

'  Dans  cette  Comédie  font  repréfentés  'plufîeurs  fortes 
d*Ci.prits  chimériques  «  vifionnaires ,  qui  font  atteints 
chacun  de  quelque  folie  particulière  ;  mais  c'cfi  feule- 
ment de  ces  folies  pour  lefquelles  on  ne  renferme-  per- 
:  ionne  ;  &  tous  les  jours  nous  voyons  parmi  nous  des  èf^ 
prits  femblables,  qui penfent,  pour  le  moins, d"auffi  graîn- 
des  extravagances,  s'ils  ne  les  difent. 

Le  premier  eft  un  Capitan  qui  veut  qu'on  le  croye 
fort  vaillant  ;  toutefois  il  eft  poltron  à  un  tel  point  qu'il 
eô  réduit  à  craindre  la  fureur  d'un  Poète  ;  &  h  ignorant, 
qu'il  prend  toutes  fes  façons  de  parler  poétiques,  pour 
des  noms  de  démons  &  des  paroles  magiques* 

Le  fécond  cfl  un  Poète  bifarre  ,  leélateur  paflîonné 
des  Poètes  François  qui  vivoient  avant  ce  fîécle ,  lef^ 
quels  fembloient ,  par  leurs  termes  empoulés  &  obscènes, 
avoir  deffein  d'épouvanter  le  monde.  Celui-ci  s'efl  formé 
un  flyle  poétique  fî  extravagant  ,  qu'il  croit  que  plus  il 
fe  relevé  en  mots  compofés  &  en  hyperboles  ,  plus  il  at- 
teint la  perfcâion  de  la  Poéfîe. 

Le  troifîcme  eft  un  de  ceux  qui  fè  piquent  d'aimer  les 
Vers  fans  les  entendre ,  font  des  admirations  fur  des 
chofcs  de  néant ,  pafTcrit  fur  ce  qu'il  y  a  de  meilleur  , 
&  prennent  le  galimathias  pour  quelques  belles  Senten- 
ces 8c  pour  les  plus  grandi  efforts  de  la  Poéfie.  Il  n'y  a 


V  NI  j«j 

f  rendre  la  réfelutîan  de  retotirneir  à Itaque.  Il  icnmLvtc 
Euriloquc  ,  qui  «  loin  de  le  fccoftder  dans  ce  dcflçîn  ^ 
en  avertît  Circé  ,  qui  cmploj^c  tout  Ion  pouvoir  pour  re- 
tenir Uliffe,  Euriloque  trahit  Uiiflc  parce  qu'il  eU  amou- 
reux de  Leucofîe,  Nymphe  de  Circé ,  de  qui  il  eP  haï^ 
ec  qui  aime  Elpénor  ,  autre  compagnon  d  Uiiflc.  Eufl« 
loque ,  fécondé  de  Circé  ,  enlevé  Leucofie.  Cette  Nym- 
phe reclame  Taffiftance  des  Dieux  ;  il  s*éléve  une  tem- 
pête «  et  enfin  Euriloque  eft  foudroyé*  Circé  Ce  reAda&K 
juflcs  railbns  d'Uliffe  ,  &  confent  à  Con  départe 

UNION  DE  V  AMOUR  ET  DES  ARTS  ^  (f)  Balkt 

Héroique  en  tr$ii  Entrées  >  compofédes  AQes  ie  Batbi^ 
X.S  &  CHLoi ,  de  Théovors  &  de  la  Coun  d^Amqum^ 
■par  M»  le  Monder ^^  Mufique  de  M,  Floquet^  i77î« 

Chloé  ne  doit  être  accordée  qu*â  celui  qui  faura  le 
mieux' animer  fiir  la  toile   &  chanter  fur  la  lyre  €ba 

Amante. 

fiathile  ,  inipiré  par  (on  amour,  apprend  Fart  die  chan* 

"  ter  &  de  peindre,  &  remporte  la  vidoirc  fur  fes  rivaux* 

L'Empereur  Théophile  ayant  rencontré  à  la  chaflc  U 

,  belle  Théodore  >  lui  cache  fon  rang  ;  &  certain  d'en  être 

aimé>  la  fait  venir  a  la  Cour  &  la  place  Hir  ton  Trône. 

Aglaé,  Préfîdente  de  la  Cour  a'Ampur,  n'a  pas  en- 
core avoué  ià  tendrefTe  pour  Floridan  ;  mais  ce  Berger  ^ 
ibus  le  nom  &  (bus  le  maf^ue  de  Mi/îs ,  (e  plaint  de 
rinfenfibilîté  de  fa  Maît-cfTc  ,  &  veut  qu*Aglaé  en  (bit 
le  Juge,  Aglaé  prononce  en  fa  faveur;  alors  il  fc  décou- 
vre ,  &  elle  ne  peut  le  défendre  d'avouer  (k  défaite^ 

UNITÉ-  dans  la  Poéfie  Dramatique  »  eft  une  rè- 
gle qu^onc  établie  les  Critiques  ,  par  laquelle 
on  doit  obferver  dans  tout  Drame  une  Unitt 
d'aftion  ,  une  Unité  de  teras ,  &  une  Unité  dâ 
1  lieu  :  c'eft  ce  que  M.  Dcfpréaux  a  exprimé  pai 
ces  dc^u  Vers  : 


/ 


V  N  î  iii 

ttà]Ct  Gitiptè  pùifle  admettre  Utt  înicUent  confi-* 
idérablê  e)u'on  nonimçêpifole  ,  pourvu  que  ceC 
incident  ait  un  rapport  direâ  &  néceïïaire  aved 
l'aûion  principale  ,  &   cjue  le  fu'et  rnixce  qui 
par  lui'nicnil&  eft  alTez  intrigué  »  il  ait  pas  befoin 
de  ce  fecours  pour  (e  foutenir  ;  cependant  dans 
i'un  &  dans  l'autre   »    Talion   doit  erre   une 
&  continue  ,  parce  qu'en  la  divifant  ,  oh   di« 
Viferoît   &  Ton  aflEôibiiroit  hécertairement  Tin- 
tércr  &  les  irtipreflîons  que  la  Tragédie  fe  prO- 
pofe  d'e^tciter.  L'art  conufte  donc  à  n'avoif  ètl 
vue  qu'une  feule  &  rtième  aâion  ^  Coït  que  lé 
fujet  foit  (impie  ,  foit  qilM  foit  compofé  }  à  ne 
la  pas  furcharger  d'incidens,  à  n'y  aîouter  aucuti 
épifodequîne  foit  naturçllemeht  lié  avec  l'ac* 
tion  i  rien  n'étant  fi  contraire  à  la  vraifemblan- 
ce,  que  de  vouloir  réunie  éc  rapporter  à  une  mê-^ 
meaûion  un  grand   nombre  d'incidens  ,  qui 
pourroient  à  peine  arriver  en  plufieurs  femaî- 
nes.Ceft  par  la  beauté  de»  fentimens,  par  la  vio^, 
lencèdes  paiinôiis,pâr  Télcgancedes  expreflfîonsi 
dit  M,  Racine  dans  fa  Préface  de  Bérénice  ^  que 
1  otl  doit  foutenir  la  (implicite  d*une  aâion,  plu* 
tôt  que  par  cette  multiplicité  d  incideris  j    paf 
cetre  foiile  de  reconnoi(ïànces  amenées  comme 
j>ar  force  ,  refuge  ordinaire  des  Poc^e$  stériles 
qui  fe  jettent  daos  l'extraordinaire  etl  s*écartanc 
du  naturel.  Cette  fimplicité   dadlion  qui  con- 
tribue infiniment  %  fon  Unité  »   eft  admirable 
da;ns  les  Poètes  Grecs.  Les  Anglo  s  ,  &  cnrr'au- 
tres  Shakefpear  ,  n  ont  point  connu  cet    régie  ; 
fes  Tragédies  d'Henry  IV ,   de  Richard  III ,  de 
Klacbeth,  (ont  des  Hiftoifes  qui  co.nprennenc 
Tome  III.  Bù 


)S6  U  NI 

les  cvcnemcns  d'un  règne  tout  entier.  Nos  Au-» 
teurs  Dramatiques  ,  quoiqu'ils  aient  pris  moins 
de  licences ,  fe  font  pourtant  donné    quelque- 
fois celle  ,  ou  d*embrafler  trop  d'objets ,  com- 
me on  le  peut  voir  dans  quelques  Tragédies  mo- 
dernes ,  ou  de  joindre  à  Taftion  principale  des 
Epifodes  qui  par  leur  inutilité  ont  refroidi  Tin- 
térct,oupar  leur  longueur  Font  tellement  par- 
tagé ,  quMl  en  a  réfulté  deux  aftions  au  lieu  d'u- 
ne. Corneille  &  Racine  n'ont   pas  entièrement 
évité  cet  écueil  :  le  premier  ,  par  fon  Epifode 
de  l'amour  de  Dircé  pour  Théfée  ,  a  défiguré  fa 
Tragédie  d*(Edipe   j  lui-mcme  a  reconnu  que 
dans  Horace  Tadion  eft  double  ,    parce  que 
fon   Héros  court  deux  périls  différents  ,^  dont 
Tun  ne  l'engage  pas  néceflairemeiît  dans  l'autre , 
puifque  d'un  péril  public  qui  intéreffe  tout  l'E- 
tat ,  il  tombe  dans  un  péril  particulier  l  oà  il 
y  va  de  fa  vie.  La  Pièce  auroit  donc  pu  finir  au 
quatrième  Aâe,  le  cinquième  formant  pour  ainfî 
dire  une  nouvelle  Tragédie.  Auffi  l'Unité  d'ac- 
tion dans  le  Poeine  Dramatique  dépend-*elle 
beaucoup  de  l'Unité  de  péril  pour  la  Tragédie , 
&  de  l'Unité  d'intrigue  pour  la  Comédie.  :  ce 
qui  a  lieu  non- feulement  dans  le  plan  delà  Fa- 
ble ,  mais  auffi  dans  la  Fable  étendue  6c  rem* 
plie  d'Epifodes.  Les  Epifodes  y  doivent  entrer 
ians  en  corrompre  TUnité  ,  ou  fans  former  une 
double  aftion  :  il  faut  que  les  differens  mem- 
bres foient  fi  bien  unis  &  liés  enfemble ,    qu'il» 
n'interrompent    point  cette  Unité   d'aârion   fi 
néceflaire  au  corps  du  Poème  ,  &  fi  conforme 
su  précepte  d'Hoxacc  ,  qui  veut  que  tout,fe 


Iréduife  à  la  fimplicité  &  à  TUnitc  de  lac- 
tion. 

L'Unité  de  teiiis  eft  établie  par  Àriftote  dans  fa 
^Poétique  >  où  il  dit  expreirément  que  la  durée 
de  Tadion  ne  doic  point  excéder  le  tems  que 
le  Soleil  employé  à  faire  fa  révolution  ;  c'eft- 
à 'dire  >  Tefpace  d'anjour  naturel.  Quelques  cri- 
tiques veulent  que  Taâion  Dramatique  fuit  ren- 
fermée dans  un  )our  artificiel  ,  ou  Tefpuce  de 
Il  heures;  mais  le  plus  grand  nombre  pénCé 
que  Taftiort  qui  fait  le  fujet  ^*\iïïe  Pièce  de 
Théâtre  ,  doit  être  Dorrtée  à  l'efpace  de  14  heu- 
res ,  ou  »  comme  on  dit  communément ,  que  fa 
durée  commence  &  fini  (te  entre  deux  Soleils  ;  cat 
on  fuppofe  qu'on  prcfeUte  aux  Spedateurs  un 
fujet  de  Fable  où  d'Hilloire  »  ou  tiré  de  la  vi^, 
coramune  pour  les  indruire  où  les  aniufer  ;  ôc 
comme  on  n'y  parvient  qu*en  excitant  les  paf- 
fions,fi  on  leur  laifTe  le  tenis  de  fe  refroidir,  il  eft 
impoflible  de  produire  Tefïèt  qu'on  feprbpofoir. 

Or, en  mettant  fur  la  Scène  une  aâ^ion  qui 
vraifemblablement  j  ou  mcnie  néceflairemenr, 
nauroit  pu  fe  paûTer  qu'en  plusieurs  années,  la 
vivacité  des  mouvemens  fe  rallentit }  ou  fi  re- 
tendue dé  TaÀion  vient  à  excéder  de  beaucoup 
celle  dû  tems ,  il  en  réfulte  nécelTairement  de 
la  confufion  ,  parce  que  lé  Spedtateur  ne  peut 
fe  faire  illufion  jufqu'à  penfer  que  les  évé  le- 
mens  en  fi  grand  nombre  fe  feroient  terminés 
dans  un  fi  court  efpàce  de  tems.  L'art  confifte 
donc  à  proportionner  tellement  l'aftion  èc  fa 

durée ,  que  l'une  paroiffè  être  rcciproqueinent 

B  b  ij 


,S8  UNI 

la  mefure  de  Paùtre  ;  ce  qui  dépend  Cut^tont  ie 
la  fimpHcitc  de  Taôion  :  car  fi  Ton  eiï  i^cunit 
plufieurs  ,  fous  prétexte  de  varier  &  d^augmen- 
ter  le  plaifir ,  il  eft  cvidisnc  qu'elles  fortiront 
des  bornes  du  tems  prefcrit  &  de  celles  de  la 
vrai  femblance. 

Dans  le  Cid  ,  par  exemple  ,  Corneille  fait 
donner  dans  un  même  jour  trois  combats  fin* 
guliers  &  une  bataille  ,  &  termine  la  journée 
par  Tefpérance  du  mariage  de  Chiroene  avec 
Rodrigue  encore  tout  fumant  du  fang  du  Com- 
te de  Gormas ,  père  de  cette  même  Chimene  t 
fans  parler   des  autres  incidens  ,  qui  naturel- 
lement ne  pouvoient  arriver  en  auflî  peu  de  tems, 
&  que  PHiftoire  met  effectivement  à  deux  ou 
trois  ans  les  uns  des  autres.  Guillen  de  Caftro  , 
Auteur  Efpagnol ,  dont  Corneille  avoit  emprun- 
té le  fujet  du  Cid  ,  l'avoit  traité  à  la  manière  de 
fon  tems  Se  de  fon  pays,  qui  permettant  qu'on  fît 
paroître  fur  la  Scène  un  Héros  qu'on  voyoit , 
comme  dit  M.  Defpréaux  ,  enfant  au  premier 
-Ade  ,  &  barbon  au  dernier  ,    n'affujettifloit 
point  les  Auteurs  Dramatiques  à  la  règle  des  14 
heures  \  8c  Corneille  ,  pour  vouloir  y  ajuftcr  un 
événement  trop  vafte ,  a  péché  centre  la  vrai- 
femblance.  Les  Anciens  n'oht  pas  toujours  ref- 
pefté  cette  régie  ,  mais  nos  premiers  Dramati- 
ques François  &  les  Anglois  Tont  violée  ouver- 
tement. Parmi  ces   derniers ,  Shakefpear   fur- 
rout   femble  ne  Tavoir  pas  feulement  connue  î 
Se  on  lit  à  la  tête  de  Quelques  unes  de  Ct$  Pièces, 
que  la  durée  de  Taâion  eft  de  j  ,    10  ,  |6  an- 


UNI  j?, 

nées  ,  &  quelquefois  de  davantage.  Ce  n  eft  pas 
qu'en  gênerai  on  doive  condamner  les  Auteurs 
qui,pour  plier  uu  événement  aux  règles  du  Théâ- 
tre ,  négligent  la  yécic^é  hiftorique ,  en  rappro- 
chant, comme  en  i^n  même  point»  des  circonftan- 
ccs  éparfes  qui  font  arrivées  en  diffêrens  rems , 
pourvu  que  cela  fe  faflè  avec  jugement ,  &  en 
matières  peu  connues  pu  peu  importantes  :  car 
le  Poète  jdifent  MM.  de  l'Académie  Françoife 
dans  leurs  fentimçns  fur  le  Cid  >  ne  conCidctê 
dans  THiftoire  que  la,vraifçmblance  des  événe- 
mens ,  fans  Ce  rendrç  efclave  des  circonftances 
qui  en  accompagnent  la  vérité^  de  manière  que 
pqur<^  qu'il  foit  vraifemWable  que  plufieurs  ac- 
tions fe  (oient  aufK-bien-  pu  faire  conjointement 
que  féparément,  il  eft  libre  au  Poçte  de  les  rap- 
procher *  iî  par  ce  moyen  il  peut  rendre  fon 
ouvrage  plus  merveilleux  :  mais  la  liberté  à  cet 
égard,  ne  doit  point  dégénérer  en  licence  ,  & 
le  droit  qu'ont  les  Poct€S  de  rapprocher  les  objets 
éloigné  ,  n'emporte  pas  avec  foi  celui  de  les  en- 
talTer  &  de  les  multiplier  de  manière  que  le 
tems  prefcrit  ne  fuffife  pas  pour  les  développer 
tous  ,  puifqu  il  en  réfulteroit  une  confufîon  égale 
à  celle  qui  régneroit  dans  un  tableau  où  le  Pein- 
tre auroit  voulu  réunir  un  plus  grand  nombre 
de  Pcrfonnages  que  fa  toile  ne  pouvoit  natu- 
rellement en  contenir, 

L'Unité  de  lieu  eft  une  régie  dont  on  nç  trouve 
nulle  trace  dans  Ariftote  &  dans  Horace ,  mais 
qui  n'en  eft  pas  moins  fondée  dans  la  nature. 
Rien  ne  demande  une  fi  exafte  vraifemblance 
que  le  Pocme  Dramatique  :  comme  il  confifte 

B  b  iij 


jge'  tJ  N  1 

dans  limitation  d'une  aâion  cotnptette  &  bor^. 
née  ,  \\  eft  d'une  égale  néceflîté  de  borner  en- 
core cette  aftioîi  à  un  feul  &  •même  lieu  ,  afin, 
d'éviter  la  confufîon  ,  &   d'obferver    ta.  vrai- 
feniblance  '  en    foutenant    le  Speûateur   dansi 
une  illufion  qui  ceffe  bientôt  dès  qu*«n  veut  lui 
perfuader  que  les  Perfbnnages   qu'il  vient  de 
voir  agir  dans  un  tieu  ,  vont   agir  à   ro  pu  20 
]ieups  de  ce  même  endroit ,  &  toujours  fo\is  fe^ 
regards  ,   quoiqu'il  foit  bien  fâr  que  lui^mênie 
n'a  pas  changé  de  pl.açe.  Que  le  lieu  de  la  Scè- 
ne foit  fixé  &  marqué ,  dit  M.  Defpréaux  ;  voi^ 
là  la  loi.  En  effet ,  6  les  Scènes  ne  font  pré* 
parées ,   amenées   &  enthiitqées  les    unts  aux 
autres  ,  4e  ^naniere  que    tous  les   Perfonnages 
puiflènt  fe  rencontrer   (bcceflîvement  &    avec 
Dîenféance  dans  un  endroit  commun  ;  fi  les  di- 
vers incidens  d*nï>e  pièce  exigent  néceffairenaent 
une  tfop  grande  étendue  de  lerreici  ;  fi    enfin 
le  Thc^cie  reprcfèntc  plufieurs   Beux   diflfcrens 
les  uns  après  les   autres  ,   le  Speâ:ateur  trouve 
toujours  ces  changemens  incroyables  ,  &  ne  fc 
prête  point  à  l'imagination  du   Poète  qui  cho 
que  à  cet  égard  les  idées  ordinaires,  &  pour  par^ 
jer  plus  nettement»  le  bonfens.  Corneille  con- 
nut mieux  les,  régies  ,  mais  il  ne  les  refpedla 
pas  toujours  ,  &  lui-même  en  convient   dans 
l'examen  du  Cid  .  où  il  reconnpît  que  quoique 
i'aftion  fe  pafle  dans  Sévitle  ,  cependant  cette 
4étei:mination  eft  trop  générale  ,  &  qu'en  cflfèt 
le  iteu  particulier  change   de   Scène  en  Scène  : 
tantôt  ç'cft  le  Palais  du  Roi   ,  tantôt  l'appar- 
jçfiHnt  4ç  rjnfanfe  >  tantôt  la  niaifon  de  Cbi^ 


UNI  3pT 

imene,  &  tantôt  une  rue  ou  une  place  publique. 
Or  ,  non-feulement  le  lieu  général ,  mais  enco- 
re le  lieu  particulier  doit  être  déterminé,  comme 
un  Palais ,  un  veftibule ,  un  Temple  î  &  ce  que 
Corneille  ajoute  ,  qu'il  faut  quelquefois  aider 
au  Théâtre  »  &  fuppléer  favorablement  à  ce  qui 
ne  peut  s'y  repréfenter,  n^autorife  point  à  por- 
ter ,  comme  il  Ta  fait  en  cette  matif  re  ,  Tincer- 
îitude  &  la  çonfufion  dans  Tefprit  des  Spefta- 
teurs.  La  duplicité  du  lieu  fi  marquée  4ans  Cin- 
lia,  puifque  la  moitié  delà  Pièce  fe  pafTe  dans 
l'appartement  d'En^îHc ,  &  Tautre  dans  le  cabi- 
net d'Augufte,  eft  inexcufable  >  à  moins  qu*on 
n'admette  un  lieu  vague  ,  indéterminé ,  comme 
un  quartier  de  Rome  j   ou  même  toute  cette 
Ville  ,  pour  le  lieu  de  la  Scène.  N'étoit-il   pas 
plus  fimple  d'imaginer  un  grand  veftibule  com- 
mun à  tous  les  appartemens  du  Palais  »  comme 
dans  Polyeude  &  dans  la  mort  de  Pompée  ? 
Le  feeret  qu'éxigeoit  la  confpiration  n*eât  point 
été  un  obftacle  ,  puifque   Çinna  ,  Maxime  8c 
Emilie  ,  auroient  pu  là ,  comme  ailleurs  ,  s'en 
entretenir, en  les  fuppofant   fans  témoins  ;cir- 
conftance  qui  n  eût  point  choqué  la  vraisem- 
blance ,  &  qui    auroit  peut-être    augmenté  la 
furprife.  Dans  TAndromaque  de  Racine,  Orefte, 
dans  le  Palais  même  de  Pyrrhus,  forme  le  deflfèin 
d'aflaflîner  ce  Prince,  &  s'en  explique  aflèz  hau- 
tement avec  Hermione  ,  fans  que  le  Spectateur 
en  foit  choqué.  Toutes  les  autres  Tragédies  du 
même  Pocte  font  remarquables  par  cette  unité 
de  lieu ,  qui  fans  effort  &  fans  contrainte  ,    eft 
par r tout  çxadcmcnt  obfçrvée  »  &  particulière- 
^  Bbiv 


j 


ivi  UNI 

ment  dans  Brîtannîcus  ,  dans  Phédrç  ,  Se  dans 
Ipbigénie  :  s'il  femble  s*en  être  écarté  dans 
Efliher  ,  on  fçait  aflez  que  c  eft  parce  que  cette 
pi(!cç  demandoit  du  Sptûacle.  Au  réfte,  toute 
faifïion  eft  renfermée  dans  Tenceinte  'u  Palais 
d'Afluérus.  Celle  d*Atl  alie  fe  pafle  auffi  toute 
entière  dans  un  veftibule  extérieur  du  Tcm-» 
pie,  proche  de  Tappartement  du  Grand- Prêtre  î 
&  le  çl^^ngement  de  décoration ,  qui  arrive  à!a 
Cinquième  Scène  du  dernier  aâe  ,  n'eft  qu*unc 
extenfion  de  lieu  ablolument  néceffaire  &  qui 
préfeniç  un  Speftacle  majettuçux, 

UNITÉ  D'ACTION-  Outre  ce  qu'on  vient  d'en 
dire  dans  l'Article  précédent  au  mot  Unité,  on 
ne  croit  pas  inutile  d  ajouter  ici  les  remarques 
particulières  qu'on  a  faiteç  fur  TUnitc  d'Adion, 
nécelTaire  dans  tout  Drame  régulier. 

Selon  le  grand  Corneille  ,  le  mot  d'Unité 
d'^ijlion  ne  veut  pas  dire  que  la  Tragédie  ne 
doivç  faire  voir  fur  le  Théâtre  qu'un  feule 
aâion  Celle  que  le  Poète  ehoifit  pour  fonfu- 
jet  doiç  îivoir  un  commeiKement  ,  un  milieu, 
Se  une  fin  ;  &  ces  trois  parties  non  -  feulement 
font  autant  d'aôions  qui  aboutifTent  à  la  prin* 
cipale  ^  mais  en  outre  chacune  d'elles  peut  en 
contenir  plufieurs  avec  la  même  fubordination, 
Jl  eft  néceflaire  que  chaque  Ade  laiffc  une  at- 
tente de  quelque  chofe  qui  doive  fe  faire  dans 
}'A^ç  fuivant.  Par  Unité  d-Aâ:ion  ,  on  entçnd 
4onc  uneaélion  principale  ,  à  laquelle  foîent  fu- 
bor4onnées  toutes  les  autres.  Souvent  même  la 

pièce  prçn4  ion  inx9  4ç  cçue  a^ion  priuçipalo, 


tJ  N  I  )9) 

comme  la  Mon  de  C  far ,  h  Siégi  de  Calais  , 
Rome  Sauvée     &c.  * 

Mais  on  demande  pourquoi  ît  ne  fiiut  s'atta- 
cher qu'à  une  leule  action  principale  ?  Ceft 
i^ue  I  et  prit  humain  ne  ptut  cmbralFer  piu- 
fleurs  objecs  à  la  fois  ;  é'eft  que  rintcrêc  qui  fe 
parcage  >  s^anéancit  bi^ntôf  \  c'eft  quç  nous  fom- 
mt*s  choqués  de  voir" ,  même  dans  un  tableau , 
deux  evéneinens  \  c'eft  qa  enfin  U  nature  feule 
nf^us  a  inliqtié  ce  préceptes  qui  doit  être  iu-^ 
variable  comme  elle.    . 

Mais    en' quoi  concilié  Tàrt  de  cette  Uni*' 
te  do  u  on  parle  ?   Cèft  ,    (î  'e  ne  me  trompe, 
à  f^avo  r  dçs  le    commencement  d'une   pièce 
indiquer  à  refpric  &  au  cœur    Tobjet  principal 
donc  on  veut  occuper  l'un  &  émouvoir  Tautre  : 
enfuice  à  n'enployer  de  perfonnages  que  ceux 
q  li  aug  nencent  ce  danger  ,  ou  qui  le  partagent 
ifivec  le  H.\os  ;  a  occuper  toujours  le  fpeâateur 
d'cefeul  imérât,ie  manière  qa*il  foit  préfent  dans 
cha.iuj   Sec  le  ,  &  qu'on  ne  s*y  petmerte  aucun 
diicwîtrs  qui ,  fous  prétexte  d'ornement  ,  puiflc 
diHiraire  Tefprtt  de  c:t  objet  ;  &  enfin  à   mar- 
cher auiii  iuiqu'au  dénouement  où  il  faut  ména- 
ger le  plus  haut  point  du  pénl ,  &"le  plus  grand 
etforc   de  la  vertu  qui   le  furmonrfe  ;  tout  ceU 
(bucenu   d'une  variété  de  circon^alices  ,  qui  eti 
fervanr  à  l'unité,  ne  la  laiffent  pas  déj^éncrer  en  rc- 
pétirion  &  en  enrtui.  Je  ne  doute ^oint  que  ce 
fie  To'.t  là  le  pluî  grand  art  d'une  Tragédie  ,  & 
qu  .1  beautés  d'ailleurs  égales  ,  celles  où  ces  coa* 
dirions  feroienc  le  mieux  obfervées  ,   ne  Tcm* 
pprt^flçat  de  beaucoup  fur  les  autres. 


??♦  UNI 

Le  Pocfte  iVeft  paç  tçnu  d'cxpofer  à  la  vue  tou- 
tes les  aâions  particulières, qui  conduifencàla 
principale.  11  doit  choitir  les  plus  avantageu* 
fcs ,  &  foire  cônnoître  les  autres  par  une  narra- 
tion ,  ou  par  quelqu*autre  adrefle  de  fon  art. 
5ur-tout  il  doit  fe  fouvenir  que  les  unes  &  Ids  au* 
très  doivent  avoir  une  telle  liaifon  enfemble  , 
que  les  dernières  ioient  produites  par  celles  qui 
les  précèdent,  &  que  toutes  ayent  leur  fource 
dan$  la  prot^fe  ^  qui  doit  former  le  premier 
Aâe. 

L'Unité  d'aûion  dans  la  Comédie  confiftc 
dans  l'unité  d'intrigues  ,  ou  d'obftacles  aux  dcf- 
fein$  des  principaux  Aûeurs  i&  dans  Ja  Tragé- 
die ,  en  Tunîté  de  péril ,  foit  quç  le  Héros  y  fuc- 
combe  ,  foit  qu'il  çn  forte •  Ce  n'eft  pas  qu*on 
ne  puifle  admettre  plufieurs  périls  dans  Tune  , 
&  piufîeurs  obftactes  dans  l'autre  \  car  aloi^s  la 
fortîe  d'un  premier  péril  ne  rend  pas  raâion 
complette ,  puifqu'ellc  en  attire  un  fécond  { & 
réclaîrciffement  d'une  intrigue  ne  met  point 
les  Adeurs  en  repos,  puifquil  Içs  jette  d^ns 
une  autre, 

■ 

UNITÉ  DE  DESSEINS.  Ceft  d^ordinaire  un  grand 
défaut  dans  une  pièce,  foit  Tragique  ,  foit  Co- 
mique ,  qu'un  Per  fon  nage  paroiflTe  fans  rappel- 
ler  lespremîcrs  fentimens&  les  premiers  defleins 
qu'il  a  d'abord  annoncés  ;  c'eft  rompre  fUnité 
de  deflein  qui  doit  régner  dans  tout  Touvrage. 
Confervez  Tunité  dans  le  caraélère  ;'mais  va- 
riez^a  par  mille  nuances  ;  tantôt  par  des  foup- 
çons,par  des  craintes,par  deç  efpérances,  par  des 


UNI  ,9, 

l-écoticiliacions  &  des  ruptures  ;  tantôt  par  un 
incident  qui  donne  à  tout  une  face  nouvelle  Les 
Perfonnages  doivent  toujours  confcrver  leurs  ca- 
raâères ,  ni^  non  pas  dire  toujours  les  mêmes 
chofes.  L*t7nité  de  caraftcre  n*eft  belle  que  par 
Ja  variété  des  idées.  Toutes  les  fois  que  dans  un 
fujet  pathétique  &  terrible  p  fondé  fur  ce  que  la 
Religion  a  dç  plus  augufte  &  de  plus  effirayant, 
vous  introduirez  un  intérêt  d*Ëtat ,  cet  intérêt  (î 
puifTant  ailleurs  devienr  alors  petit  &  foible.Si 
ga  milieu  d*un  intérêt  d'Etat ,  d'une  confpira- 
tion  ,  ou  d  une  grande  intrigue  politique  qui 
attache  l*ame  ,(fuppofé  qu'une  intrigue  politique 
puifle  attacher ,)  fi  ,  dis  je,  vous  feites  entrer  la 
ferreur  &  Ib  fublime  tiré  de  la  Religion  ou  de  la 
Fable  ,  dans  ces  fujçts ,  ce  fublime  déplacé  perd 
toure  fa  grandeur  ,  &  n'eft  plus  qu'une  froide 
(déclamation.  Il  ne  faut  jamais  détourner  Tcfprit 
du  but  principal  Si  vous  traitez  Iphigénie,  ou 
Eleftre,  ou  Pélopc,  n*y  mêlez  point  de  petite 
intrigue  de  Cour.  Si  votre  fujet  eft  un  intérêt 
d'Etat ,  un  droit  au  Trône  difputé  ,   une  con- 

i'uration  découverte,  n'allez  pas  y  mêler  les  Dieux, 
es  Autels,  les  Oracles,  les  facrifices  ,  les  pro- 
phéties :  nch  crat  hic  focus.  S'agita!  de  la 
guerre  &  de  la  paix  ?  raifonnez.  S'agit-il  de 
ces  fiorribles  infortunes  qqe  la  deftinée  ou  la 
vengeance  célefte  envoyent  fur  la  tçrre  ?  ef- 
frayez, touchez  ;.  pénétrez.  Peignez -vous  un 
^mour  n^àlheùreut  }  faites  répandre  des   lar- 


3$^  UNI 

UNITÉ  DE  LIEU;  LOJnité  de  Lîeu  n  eft  pas  moins 
effentielle  que  l*Unité  d*adion  5  car  une  feule 
aâioQ  ne  peut  fe  palTer  en  p!u6eurs  iieux  à  la 
fois.  Si  les  Per  (otages  que  je  y  pis  font  à  Azhè" 
nés  au  premier  A ôe  ,  comment  peuvent-ils  fe 
trouver  en  Perfe  au  fécond  ?  M.  Lebrun  a-t  il 
peint  Alexandre  à  Arbelles  &  dans  les  Indes  fur 
ia  même  toile  ?  L*Unité  de  lieu  ne  confifte  pas 
à  refter  toujours  dans  le  même  tndroit  >  8c  la 
Scène  peut  fe  pader  dans  pludeurs  lieux  repré** 
.  fentes  fur  le  Théâtre  avec  vraifemblance.  Rien 
n*empêcbe  qu'on  ne  voye  aifcment  un  jardin  , 
un  vefiibute  ,  une  chambre.  La  Scène  du  Cid  eft 
tantôt  au  Palais  du  Roi  ,  tantôt  dans  la  mai* 
fon  du  Çomte.de  Gormas,  tantôt  dans  la  Ville» 
mais  rUnité  du  lieu  feroit  obfervce  aux  yeux 
des  Spe&ateurs  ,  fi  on  avoir  eu  des  Théâtres 
dignes  de  Corneille,  &  femblables  à  celui  de  Vi- 
ccncc  ,  qui  reprcfente  une  Ville  ,  un  Palais,  des 
rues  ,  une  place. ...  car  cette  unité  ne  confifle 
pas  à  repréiemter  toute  l'adion  dans  un  cabi* 
net ,  dans  une  chambre  »  mais  dans  plufieurs 
cndroirs  contigus  ,  que  rœit  puilTe  appercevoir 
fans  peine. 

UNITÉ  DE  TEMS.  TUnité  de  Tems  eft  jointe  na- 
turellement aux  deux  premières  ;  en  voici  ,  je 
croîs  ,  une  preuve  bien  fenfible*  J'aflîfte  à  une 
Tragédie  ,  c'eft- à-dire  ,  à  la  repréfentatton 
d'une  aâion.  Le  fujet  eft  Taccompliflèment  de 
cette  aftion  unique.  On  confpire  contre  Au- 
gufte  dans  Rome  ;  je  veux  fçavoir  ce  qui  va  a^ 
river  d'Augufte  &  des  conjurés.    Si  le  Poète 


V.;Nt  ,97 

feît  durer  Taftîon  quinze  jours ,  îl  doit  rtiè  rca- 
dre  compte  de  ce  qui  fe  fera  pafTé  dans  ces  i  f 
jours  ;  car  J8  fuis  là  pour  être  informé  de  ce  qui 
fepaflc,  &  rien  ne  doit  arriver  d*inuti!e.  Or, 
s*il  met  devant  mes  yeux  15  jours  d'évéaemens, 
voilà  au  moins  1 5  aâions  différentes  »  quelque 
petites  qu'elles  puiflent  être.  Ce  n'eft  plus  uni- 
quement cet  accompliffcment  de  la  confpira- 
tion  ,  auquel  il  falioit  marcher  rapidement  ;  c*eft 
une  longue  hiftoire  qui  ne  fera  plus  intcreffàn- 
te,  parce  quelle  ne  fera  plus  vive  ,  parce  que 
tout  fe  fera  écarté  du  moment  de  la  décision , 
qui  eft  le  feul  oue  j'attends.  Je  ne  fuis  point  ve« 
nu  à  la  Comédie  pour  entendre  Thiftoire  d  un 
Héros  ,  mats  pour  voir  un  icul  événement  de 
fa  vie.  Il  y  a  plus ,  le  Speftateur  n*eft  que  trois 
heures  à  la  Comédie  ;  il  ne  faut  donc  pas  que 
Tadion  dure  plus  de  trois  heures.  Cinna,  Andro- 
maque ,  Bajazet ,  Œdipe  ,  foît  celui  du  granj 
Corneille,  foit  celui  de  M.  de  la  Motte,  foit 
celui  de  Maie  Voltaire,  ne  durent  pas  davantage^ 
Si  quelques  autres  pièces  exigent  plus  de  tems, 
c*eft  une  licence  qui  a*eft  pardonnable  qu*eii 
faveur  des  beautés  de  fouvrage  ;  &  plus  cette 
licence  eft  grande  ,  plus  elle  eft  faute.  Nou« 
étendons  fouvent  TUnité  de  tems  jufqu'à  24. 
heures,  &  TUnitéde  Lieuà  l'enceinte  de  tout  un 
Palais.  Plus  de  févérité  rendrolt  quelquefois  d*af- 
fez  beaux  fujets  impraticables,  &  plus d'indul* 
gence  ouvriroitia  carrière  à  de  trop  grands  abus: 
car  s*il  étoit  une  fois  établi  qu  une  aftion  théâ- 
trale pût  fe  paffer  en  deux  jours  ,  bientôt  quel- 
qu'Âuteur  y  empioieroit  deux  femaines ,  &  un 


avait  deux  années  ;  &  fi  Ton  ne  rédaîroit  pas 
le  liM  de  la  Scène  a  on  efpaee  limité  »  nons 
verrions  en  peu  de  tètfis  des  pièces  telles  que 
l'ancien  Joies- Céfar  .dc%  Anglois  oi^  Caffios  & 
bru  tus  font  à  Rome  au  premier  Aûe,  6c  en  Ihef- 
falie  dans  le  cinquième. 

La  règle  des  14  heures  n*eft  point  une  tègle  ; 
c*eftutie  extenfion  Êivorablede  la  véritable  règU 

30  i  n'accorde  àTaâion  de  la  Tragédie  que  la 
orée  de  fa  repréfentation.  Mais  pourquoi  cette 
etcenCon  va  t-elle  fi  loin  que  24  heures  ,  oa 
pourquoi  ne  va-i*elle  pas  plus  loin  ?  Fixation 
purement  arbitraire ,  &  qui  ne  doit  avoir  nulle 
autorité.  Cependant  la  règle  des  2  4  heures  eft 
la  plus  généralement  connue  de  toutes  celles  dit 
Théâtre  ^  même  la  plus  refpeâée ,  &  celle  qui  i 
dans  le  teitis  que  lès  règles  reparurent  au  mon- 
de ,  fortit  la  préiniere  des  ténèbres  de  ronbli. 
•     Elle  peut  fervir  d'exemple  de  la  facilité  qu*ont 
les  hommes  à  recevoir  des  maximes  qu  ils  n'en- 
tendent point ,  &  à  s'y  attacher    de   tout  le 
cœur.  Il  femble   que  ItJnité    de  tems  doive 
être  plus  importance  que  celle  de  lieù^  On  vient 
àunSjpeâade  ,  prArenu  que  ce  .qu'on  va  voir 
fe  oaUe  dans  un  autre  lieu  que  celui  oà  Ton  éft  : 
la  décoration  du  Théâtre  aide  à  cette  illufion  ; 
quand  elle  change  ,   nous  croyons   fans  pei^ 
ne  que  les  Adeurs  ont  aufli  changé  de  lieu  ;& 
comme  nous  n'avons  jamais  cru  être  avec  eux  i 
ce  font  eux  que  Ton  tranfporte  &  non  pas  nous* 
Mais  à  l'égard  du  tems  ,  noas  n'arrivons  point 
j     perfuadés  que  ce  que  nous  verrons  fe  paflcra 
^      daujs  un   tems  plus  long  .que   celui  que  nous 


UNI         VŒU  )^9 

mettons  à  le  voir  ;  rien  ne  nous  mec  dans  cette 
erreur  »  &  la  durée  de  deux  heures  cft  nécef- 
(airemem  la  mefure  de  ce  qui  Ce  fait  (bas  nos 
yeux  pendant  ce  tems-là. 

Cependant  TUnité  de  lieu  ,  quoique  peut-être 
un  peu  moins  importante ,  eil  plus  obfervée  que 
celle  de  tems.Ii  eft  plusaifé  de  mettre  tous  les 
Perfonnages  ,  non  pas  à  la  vérité  dans  le  mê- 
me appartement ,  mais  dans  le  même  Palais  , 
que  de  renfermer  en  deux  heures  un  grand  évé* 
neraent. 

La  régie  de  TUnité  de  jour,  ou  de  tems ,  a  (oti 
fondement  fur  ce  mot  d*Ariftote ,  que  la  Tragé- 
die doit  renfermer  la  durée  de  Ton  a£kion  dans 
un  tour  de  foleil  ;  &  cette  régie  d'Ariftoteeft 
fondée  fur  la  raifon  ,  Se  puilce  dans  la  na« 
ture. 

On  ne  doit  jamais  indiquer  le  tems  de  la  du- 
rée d'un  Drame  s  à  moins  que  le  fujet  n*en  ait 
befoin ,  principalement  quand  la  vraifembiance 
y  efl:  un  peu  forcée.  Dans  les  avions  même  qui 
n'ont  pas  plus  de  durée  que  la  repréfentation,  il 
feroit  ridicule  de  marquer  d'Aéte  en  Ade  qu'il 
s*eft:  palTc  une  demi-heure  de  Tun  à  Tautre. 

V(RUX  ACCOMPLIS ,  (les)  Comédie  en  un  Aâle^  en  Vert 

libres  t   mêléf  de  Divernjfèmens  ^  par  Panard  5  pour  U 
naijjance  de  feu  M,  le  Puc  de  Bourgogne ,  aux  Icalienr  » 

La  Ville  de  Paris ,  ious  le  nom  de  Lutèce  »  rcmcrcîe 
la  Joie  qui  anime  tous  Tes  Citoyens.  La  Bourgogne  arrive 
(tir  une  barque  décorée  de  pampres  &  de  lierre,  8c  or- 
née de  bandc.roUes.  Après  qu'elle  a  débarqué  &  rcqu  les 
coinpiiiuens  de  Lutèce  &  de  la  Joie,  les  Bourguignons 


46»  V    O  V  ) 

,  qui  font  à  fii  fiiîte  ferment  une  danft.  I  a  Bourgogiiè  (bti 
Jpbur  allçr  rendre  Tes  honimages  à  foii  Prince.  Lutèce  en* 
page  h  Joîc  à  la  iuivre  &  à  faire  les  honneurs  de  Paris* 
yAVe  feçbit  cnfuitc  M  Chrifologi'c,  qui  efltout  à  la  fois 
Poète,  Peintre  Se  Muficicn  :  il  donne  difiérens  éibantil- 
lons  de  les  divers  talcns ,  6,  cû  renn placé  par  Arlequiil 
ivre  qui  ,- dans  le  tranfport  de  fa  )t)ié  ^  veut  cmbrafTcr 
1  utècc.  D'aulr«s  Perîonnagéô  fc  fuccedcnt.  Va'erc  ap- 
prend à  Danrion  qu'il  vient  de  trouver  dans  la  foule  deux 
îeunes  villageoifcs  charmantes,  con  JiJtes  par  un  nian.mt* 
Elles  paroifient.  &  Jacot  les  tichr  par  deflcus  ie  bras.  Va- 
lerc  falue  ces  delix  filles  ,  qui  lui  répon<.  tnr  py  des  ré- 
vérences ;  toutes  ces  politti-es  déplaifent  à  jacot ,  qui 
cherche  à  abrégei*  le  cérémonial:  mais  Tlércfè  &  Ni- 
cole prennent  goût  aux  ca*'olcnes  de  V  alcrc  8(  de  Da- 
xnon  ,  qui  leur  donnent  l'un  une  bague  >  l'autre  une  ta- 
batiè-e.  Conime  ils  vont  pour  les  embrafèr,  elles  le 
retirent ,  &  Jacot  reçoit  les  deux  baiers.  Il  fe  ir.oque 
4'eux  ;  ils  le  menacent.  Jacot  qui  cû  un  homme  de  copur^ 
dit  qu'il  ne  demande  pas  mieux  que  de  letir  prêter  le 
coi4ct  ;  il  ote  Ton  habit  comme  s'il  vouioit  Ce  barcrë,  8t 
l'on  voit  def  bus  une  vefic  de  drap  d'or.  Alors  les  Galans 
pris  pour  dupes  ,  recornoircnt  dans  Jacot  le  Baron  IcUr 
ami;  dans  Nicole,  Madame  de  la  Kozange  ;  &  dahd 
Thércfc  ,  1  ifette  fa  femme  de  chambre.  Après  qu'on  les 
a  raisonnable meri  perlîffiés,  Madame  de  la  Rozange  Ici 
emmené  ibuper,  h:  de-là  au  bal* 

VOYAGES  DE  VâMCVR  >  (  les  )  Opera-Ballet  de  qua^ 
tre  Entrées  ,  avtc  un  Prologue  t  p^r  i^a,  Bruere  %  M'ujiqué 
de  Boisniottier  i  1756, 

Las  de  faire  des  heuréiix  fans  l'être  iuî-méme  ^ 
l'Amour  voudroit  le  devenir  &  trouver  un  coeur  qui 
l'aimât  (încèrement.  Ccfl  ce  qui  Je  détermine  à  vifî- 
tcr  le  Village  ,  la  Ville  &  la  Cour.^  l  e  Village  cft  le  fli^ 
jet  du  premier^  etc.  L'Amour,  déguifé  en  Berger  foui 
le  nom  de  Silvandre  ,  elfaye  d'attendrir  Daphné,  jeune 
Bergère  qui  n  aime  rien.  FUc  doit  diftribuer  le  prix  des 
jeux  qu'on  va  célébrer  en  l'honneur  de  l'Amour  inéme  9 
ce  qui  fait  dire  au  faux  Silvandre  : 

Vous 


y  R  A  Ifor 

Votti  allez  couronner  le  Vainqueur  de  nos  jeux. 
Qu'une  nuin  fi  charmante  embellira  la  gloire  ! 
Ah  !  s'il  falloit  chanter  Téclat  de  to>  beaux  yeux» 

Je  terois  sûr  de  la  viôoire* 

• 

Cette  Scène  efl  terminée  par  un  aveu  réciproque ,  dt 
TAôe  par  le  couronnement  de  TAmour  qui  a  été  déelaté 
vainqueur. 

Il  paroit  enfuite  à  la  Ville  (bus  le  nom  d'Alcidon»  Il  / 
devient  rival  de  lui-même ,  en  faifant  inflruire  Lucila 
que  l'Amour  (bupire  pour  elle.  Sa  confiance  ne  tient 
point*  contre  cette  épreuve*  Alcidon  efl  (acrifié  ,  5c  fe 
ytngz  en  (è  faifànt  connoitre.  Enfin ,  dans  le  troifîcme 
Aâe  ,  TAmour  paroit  i  la  Cour  d'Augufie ,  (bus  le  nom 
d*Emile.  Il  rend  des  (oins  à  Julie  «  &  a  pour  rival  Ovide« 
Celui-ci  ,  rébuté  en  apparence ,  eft  favorKS  (ècrette*? 
mente  II  ne  le  cache  point  au  faux  Emile.  L'Amour 
prend  le  parti  de  retourner  à  Daphné ,  la  (èule  qu'il  ait 
trouvée  iincere.  Il  lui  apprend  quel  eft  celui  qu'elle  a 
mis  dans  Tes  fers  ;  il  couronne  (à  confiance ,  &  c'eft  le 
fujet  du  quatrième  Aâe.  L'Auteur  fît  quelques  change- 
jnens  au  (econd  &  au  troifieme.  Il  donnoit  dans  ce  der« 
inîer  un  Empereur  pour  rival  à  l'Amour  ^  &  dans  l'au^ 
tre  «  Maderbal  «  Tyrien ,  dont  il  t&  Paml.  Je  n'ai  point 
lènti  la  néceffité  de  ces  changemens»  Au  relie  «  l'idée 
de  cet  Opéra  me  paroit  avoir  quelque  rapport  avec  une 
Comédie  d* Autreau ,  intitulée  Panurge  d  marier  >  dont 
le  fujet  cfi  tiré  de  Rabelais.    . 

VRAI.  Boileau  a  die ,  après  les  Anciens  : 

Le  Vrai  (èul  efi  aimable  ; 
Il  doit  régner  par-tout ,  &  même  dans  la  Fable; 

lia  été  le  premier  à  obferver  cette  loi  quMl  a 
donnée  :  prefque  tous  fes  ouvrages  refpirent 
le  Vrai  ;  c*eft- à-dire  ,  qu'ils  font  une  copie  fi- 
dèle de  la  nature»  Ce  Vrai  doit  fe  trouver  dans 

Tome  m.  C  c 


/  ■      ■ 

-    •         '  f  •"       "'T 

^hî  ^   R  A 

rhiftorique»  dans  1«  morale  9  dans  la  fiâiloit  J 
dans  les  fcntences  ,  dans  les  defcripcîons&dans 
,  rallégorle*.  Racine  n'a  {xrefqae  jamais  pittdjx  de 
vue  le  Vrai  dans  fcs  Pièces  de  Théâtre.  II  n'y  a 
guères  chez  lui  Téxemple  d'un  Pèrfonnagequi  aip 
unfèntii;neht  jfaux  ,  qui  l'exprime  d'une  maniwe 
oppofée  à  fa  fituation  5  u  vous  en  exceptez 
Thcrafrtene  ,  Gouverneur'  d'Hyppolite  >  qui 
l'encourage  ridiculement  dans  fes  froides  amottrt 
pourAricie: 

Vous-même  ,  où  fcrIc2-vous  ,  vcitis  qui  la  combattez  ^ 
Si  toujours  Antiope,  à  fcs  loix  oppofec , 
D'une  pudique  ardeur  n'eût  brûlé  pour  Théféc  ? 

Il  eft  vr^i  phyfiqucmenc  qu*Hyppolite  ne  fe- 
roic  pas  venu  au  monde  fans  fa  mère  :  mais  il 
n  eft  pas  dans  le  vrai  des  moeurs  „  dans  le  carac- 
.  tcre  d'un  Gouverneur  fagt,  d*infpirer  à  fon  Pu- 
pille de  faire  Taniour  contre  la  dcfenfe  de  fon 
Père.  Ceft  pécher  contre  le  vrai ,  que  de  peindre 
.  Cinna  comme  un  conjuré  timide  >  entraîné  mal* 
gré  lui  dans  la  confpiration  contre  Auguftè , 
&  de  faire  enfuitô  confeiller  à  Augufte  ,  par 
ce  même  Cinna ,  de  garder  l'Empire,  pour  avoir 
un  prétexte  de  Taflàffiner.  Ce  trait  n'eft  pas  con- 
forme à  fon  caradcre.  Il  n'y  a  rien  de  vraî. 
Corneille  pèche  fouvent  contre  cette  loi  dans 
les  détails. 

LE  VRAI.  Il  y  a  une  logique  fecrette  qui  doit 
régner  dans  tout  ce  qu'on  dit  ,  &  même'  dans 
les  paffions  les  plus  violentes/:   fans  cette logi* 

'    ^ue  y  on  ne  parle  qu*au  hafard  j  on  débite  des 


fçavôirli  une  pcnL ,     , 

minez  la  propo(icion  contraire  :  R  ce  contraire 
tA  vsai  ,  la  pen(ée  qae  vous  examinez  eft 
faude. 

La  principale  régie  pour  lire  les  Auteurs  avec 
firuit  ,  c'eft  d'examiner  û  ce  qu'ils  difeat  eft  vtal 
en  général  ;  s'il  eft  vrai  dans  la  bouche  des  Per« 
Tonnages  qu'on  fait  parler  :  car  enfin  la  vérité 
eft  toujours  la  première  beauté  ,  Se  les  autres 
doivent  lui  fervir  d'ornement  ;  c'eft  ja  pierre  de 
touche  dans  toutes  les  langues  3c  dans  tous  '  les 
genres  d'écrire. 

LE  VRAIETLEVULAISEMBLABLE,  font  affei 
diffcrens.  Le  Vrai  eft  tout  ce  qui  eft  ;  le  Vrai* 
femblable  eft  ce  que  nous  jugeons  qui  peut  être> 
&  nous  n*en  jugeons  que  par  de  certaines  idées 
qui  réfultcnt  de  nos  expériences  ordinairesé  Ainft 
le  Vrai  a  infiniment  plus  d'étendue  que  le  Vrai* 
femblable,  puifquele  Vralfemblable  n'eft  qu'une 
petite  portion  du  Vrai  y  conforme  à  la  olâparc 
de  nos  expériences.  Le  Vrai  n'a  pas  beloin  de 
preuves  ;  il  fuffit  qu'il  foit  &  qu'il  fe  montre» 
Le  Vrai  femblable  en  a  befoin  »  il  faut  pour  être 
feçu  qu'il  fe  rapporte  à  nos  idées  communes.  In- 
certains que  nous  fommes  ,  &  avec  beaucoup 
de  raifon  ,  fur  l'infinie  poffibilité  des  chofes , 
nous  n'admettons  pour  poffibles  .que  celles  qui 
reflemblentà  ce  que  nous  voyons  fouvenr.  Touc 
<;e  que  verroîc  liotre  contemplateur  feroit  vrai , 
^  par -là  fttffifamraent  prouvé  ,  quelqu'extrao^-» 

C  c  i j 


404  Vf  R^ 

dinahe  qu*il  fut  ;  mais.ap  Théâcre*pi^toi}t^ 
feint  >  il  &UC  néc^ffaircfhent  que  lié  vfai/em* 
blable  prenne  la  place  da  vrai.  II. faut. donc 
conferver  exaâement  le  vrâiremblable  ^. tant 
dans  les  événemens  que.  dans  les  caraâerês',^  à 
moins  que  celui  qui  en  forciroic  ne  fSf  un  élit 
confiant  par  Thiftoire  >  &  extrêmement  connu  > 
auquel  cas  le  vrai  rentre  dans  Tes  droits  >  8c  en- 
core eft-il  périlleux  de  montrer  ce.  vrai  qui  n'eft 
pas  vraifemblable.  LorfqaHoract  tue  Camille» 
cette  aâion  dcplait  non-fçulenient  par  Ton  ex* 
tréme  barbarie  «  mais  par  lé  peu  de  vraifem* 
bjance  qu'il  y  a  qu'un  frère  tue  fa  fœur  ,  pour 
quelques   paroles  emportées*  que  lui  ^rracbe.  la 
douleur  d'avoir  perdu  fon  Amant.  L^hiftoire  mê- 
^  me .  paroit  avoir  peine  à  ft  charger  de  vérités 
peu  vraifemblables  ;  elle  adoucit,  autant  qu'elle 
peut  f  les  chofes  trop  bifarrês  ;  elle  imagine  des 
.    vue$  &  des  moti&  proportionnés  à  la  grandeur 
des  événemens  &  des^aâions  }  elle  travaille  à 
rendre  les  caraâcres  uniformes  6c  fuivis  ;  & 
cet  amour  du  vraifemblable  la  jette  très- fou- 
vent  dans  le  faux.  Il  s^en  faut  bien  que  la  na- 
ture foit  renfermée  dans  tes  petites  régies  qui  font 
notre  vraifemblable  »  &  qu'elle  s'almjettifle  aux 
convenances  qu'ils  nous  a  pIû  d'imaginer  ;  mais 
c'cft  au  Poëte  à  s'y  affujettir  ,  &  à  fe  tenir 
dans  les  bornes  étroites  oà  la  vraifemblance  eft 
refferrée. 

VRAISEMBLANCE.  A  Pégard  des  ^véiicmens  , 
comme  à  l'égard  des  caraâàres  ,  il  y,  a  deux 


è 


fortes  de  vrâifemblables  ;  Tun  ordinaire,  (impie; 

Taatre  exrraordinatre  ^  fingulier  ,  tel  que  celui 

..  des  aventures  de  ipman,    qui  font  à;la  vérité 

*  poiCbleS)  mais  qui  n'àrrivéat  jamais*  Le  fîngu« 
lier  dans  les  caraâères  eft  excellent  fur  le  Théâ« 
tre  9  mais  pçur  Jes  événeniens  y  c'eft  aua:e  chofe. 
Le  fîngùlier ,  du  moins  le  (inguliér  romanefquey 
ne  convient  pas  bien  à  laTragédie:  .c*eû:  qu'elle 
vife  plus  au  cœur  qu'à i'ef prie  ;  elle  aime  mieux 

*  toucher  par  les  caraâères  &  par  les  fentimens 
qu'ils  preduifent ,  que  -rurprendre  par  desaven^ 
tures  imprévues  ;  &  ces  aventures  mêmes  auroienc 
le  défaut  à  Tégard  de  refprit ,  de  Tavertir  trop 
delà  fiâion.  Y  at-il  rien  fur  la  Scène  de  plus 
étonnant  »  de  plus  propre  à  exciter  la  curtou^é, 
que  Timocrate  »  qui  ed  en  même  tems  à  la  tête 
des  deux  armées  ennemies  »  &  qui  e(l  nomhié 
pour  combattre  contre  lui-èiême  f  Mais  c'eft-là 
du  romane fque  tout  pur  ,  6c  qui  fe  doniie  trop 
pour  ce  qu'il  eft«  Un  traie  y  non  pas  tout-à-&ît 
de  cette  efpèce,  mais  un  peu  hardi ,  unique  dans 
la  Pièce ,  placé  à  propos ,  ne  laifferoit  pas  de 
réuffin  Mais  pour  rordinaire  il  faut  des  événe- 
mens  fimples,qui  produifcnt des  fentimens  vife. 
Il  eft  même  très-agréable  d*y  ménager  des  fur- 
prifes  ;  mais  elles  doivent  naître  de  la  dîfpofition 
des  Perfon nages  ,  plutôt  que  de  la  bifarreric 
des  aventures, 

.  Il  y  a  beaucoup  de  chofes  où  rîmagînatioa 
des  Poètes  &  des  Peintres  peut  fe  donner  car* 
riere  j  car  il  ne  faut  pas  toujours  la  rèflcrrer  danr 

I^  raiion  étroite  Se  rigoureufe  ; 

Gc  11) 


Pî^oribus  aiquc  Pocfiç' '  *.  :1  :  ^ 

Quîdlibet  audendi  fempcF  ftiit  a^qua  potefiaf».  «ti*  • 

Maésitne  leut  eft  jamais  permis  d^  violer  M 
<vrailcrnbiance  ,  &  de  ndUS  préfenter  des  cBofes» 
incompatibles ,  d'accoupler  les  oifeaux  avec  lea 
-    ferpens  ,  Se  tes  tigres  avec  les  agneaux» 

Sed  non  ut  placidis  cotant  îmmitie ,  liotï  ut    ' 
Serpentes  avibus  geminetttur  »  tigribiîs  agnu .  HoE# 

USURIER  GENTILHOMME ,  (DComédie  en  un  Adei 
en  profe ,  avec  un  DiveTtiJfement ,  par  le  Grand  ^  Mifiquc 
ée  Grandval  ftre ,  aux  François  9  1 7 1  )  « 

M.  MananTiIfe,  que  fés  ufiires  ont  enrichi ,  pen(ê  à 
snatler  honorablerritnt  Am  fils  le  Baron  tle  la  Oruku* 
diere  ;  mais  la  ridicule  Madame  Mananville  taiz  man- 
iiuer  ce  .mariage  ,  heureiifement  pour  Hentictte  qui 
avolt  déjà  difpofé  de  (6t\  co^ur  en  faveur  d*un  autre.  Les 
earaâères  plaifans  de  M.  Mananville  &  de  fbn  fils  , 
leurs  naïvetés  placées  à  propos  ,  le  portrait  de  TUfii- 
Her,  jettent  Air  cette  intrigue,  qtii  d'ailieurs  eâ fort 
peu  de  chofe ,  une  forte  de  comique  fort  amufant, 

X 

J!^E^XESi  Tragédie  de  Cribillon ,  iff^. 

ta  Tragédie  de  Xcrxès  réuffit  peu  ;  ce  n'cff  paj  qu^cIIc 
ne  renfermât  beaucoup  d'endroits  dignes  de  (on  Auteur; 
mais  Texceflive  crédulité  de  Xcrxès  ne  devoit  pas  moins 
'  révolter  les  Spectateurs ,  que  Tcxtrcme  kélérateile  d'Ar« 
taban.  Tout  rincérèt  tombe  lùr  Darius  9  dépouillé  de 
fci  droits  par  fon  frère ,  &  accufé  d*un  parricide  par  ce- 
lui-là mcmç  ^ui  en  cfi  coupable.  Artaxcrcc  à  AntoHi 


^'•^ 


au /Il  crédule  que  Xcrxès  ,  ne  donne  point  à  Darius  le 
tcms  de  s^cxpliquer.  11  ordonne  que  le  Con.ell  s'alTcm- 
ble  pour  juger  fon  frère,  tandis  que  ce  frère  impute  Je 
crime  â  Ton  accu(atcur.  Il  falloit  donc  juger  Tun  flc  l'au- 
tre ;  mais  Darius  eu.  condamné  fans  être  entendu.  le 
dénouement  qui  (au.vc  ce  Prince  ne  mt  paroitni  fuififam-' 
ment  préparé  ,  ni  fuffi(ammcnt  éclairci.  II  faut  ,  pour 
juflifier  Darius ,  s'en  rapporter  à  Tiffàpherne  ;  de  ihcme 
que  povr  le  troire  coupable  ,  11  auroit  fallu  ne  conful* 
ter  qu'Aruban. 


'lE^EUX  DE  PHILIS  CHANGÉS   EN  ASTRES  * 
(  fe^  V  Comédie  en  trois  Aôles  »  en  Vers  >  par  Bourjault  > 

Le  Poëme  de  TAbbé  de  Cérîfy  a  fourni  le  fîijct  de 
cette  Comédie.  Phiiis  préfère* Daphnîs  à  Apollon;  ce 
Dieu  ,  pour  s'en  venger  ,  empoifbnne  Teau  d'une  fon- 
taine où  les  deux  Amans  doivent  aller  boire.  Daphnis 
y  trouve  la  mort,  &  Phiiis  enlevée  par  les  vents,  re- 
çoit Ton  Berger  dans  TOlympe,  Jupiter  Ici  unit ,  & 
change  en  Aftres  les  yeux  de  la  Bergère.  La  tendre  fie 
naïve  expreflîon  de  la  nature  éclate  dans  le  caradcre 
des  deux  Amans.  On  auroit  du  ménager  avec  plus  d'é*. 
conomie  les  peintures  ,  les  defcriptions ,  &  tous  les  or- 
nemcns  que  l'Abbé  de  Cérîfy  pouvoit  employer  dans  (on 
Poëme ,  mais  qui  ne  conviennent  pas  également  dans  un 
Ouvrage  Dramatique.  Ces  beautés  de  détails  ,  maljgré 
leur  profuiion ,  ne  lailTent  pas  d'être  toujours  agréales* 


Ccit 


ijot  2  A  I 

z 

\jZiAIDE ,  Ttftgiàïe  de  la  Chxpeïïe ,  UZu 

Le  (ûjet  de  cette  I^iéce  n'efi  tiré  n!  de  THISoire  del 
Maures  de  Grenade  «  ni  des  fables  anciennes  9l  meder« 
fies ,  que  les  aventures  de  ces  peuple^  nous  ont  four* 
nies.  L'Auteur,  eft  inventeur  du  fuj[ct  &  des  noms  ;  & 
comme  il  s*étoit  piqué  de  ne  devoir  cet  Ouvrage  qu'à 
lui-même ,  il  n*y  a  voulu  employer  aucun  trait  d'Hit 
toire ,  que  ce  qui  regarde  le  nom  des  deux  célèbres  &• 
milles  des  Zégris  &  des  Abencerragcs. 

ZAÏRE ,  Tragidii  dt  M»  de  Vobaire^  ^71*» 

Qui  ne  connoit  la  touchante  Zaïre  ,  ce  chef-d*a^uTre 
dUntérét  &  de  fentiment  !  L'Amour ,  qui  ne  devroit  ja* 
snais  paroître  qu'en  (êcond  dans  une  Tragédie ,  occupe 
iâns  ceflè  ici  le  premier  rang.  Jamais  cette  paf&on  ne 
parla  mieux  Ton  langage ,  ni  ne  (ê  fit  mieux  écoutert 
Quelle  naïveté  touchante  dans  l^caraâère  de  Zaïre  ! 
Quelle  noble  &  ficre  candeur  dans  celui  d'Orpfînane  ! 
On  n'admire  pas  moins  les  accefToires   que  l'Antei^r  a 
fçu  joindre  au  nœud  principal.  Rien  de  plus  heureux 
que  ce  contrade  des  mœurs  Européennes  8c  Orientales  ; 
rien  en  même  tems  de  plus  agréable  pour  nous  que  de 
.  retrouver  dans  cette  Tragédie  des  noms  eonfàcrés  dans 
les  fades  de  notre  Nation,  Ceux  qui  prétendent  qu'O- 
rolmane  eft  lui  même  trop  François ,  n'ont  qu'à  le  com* 
parer  au  fiajazet  de  Racine.  Ceil  .d'ailleurs  s'abufer  » 
que  de  n'envifàger  dans  un  Soudan  qu'un  Barbare.  On 
trouve  dans  la  vie  de  Saladin  des  traits  de  générolîté 
qui  euflent  fait  honneur  aux  plus  grands  Princes  de 
TEurope.  Oro(manc  jaloux  reprend  tout  le    caradère 
oriental.  On  regrette  feulement  de  voir  Zaïre  f!icrifiée 
a  un^  équivoque  de  mots  ;  mais  en  rapprochant  toutes 
les  circonftances  qui   accompagnent   cette  lettre  ,  on 
verra  qu'il  en  faut  Ibuvent  moins  pour  cnlànglanter  1% 


t  Aï     SAN      ^  AR  '4Ô9 

^Ifnard  de  r Amour  fiirieux  &  jaloux.  M,  de  Voiture 
nous  apprend  que  cette  Tragédie  fut  compofée  en  dix^ 
huit  jours  :  c'eâ  nous  rappeUer  l'idée  de  ces  Palais  Ci-^ 
perbes  bids    £  promptement  par  Armide. 

ZàIS  9  Ballet  Héroïque  en  quatre  Aâes  9  avec  un  Prol§^ 
gue^  par  Cakufac  »  Mufique  de  Rameau  9  i74S« 

L*Idée  de  cet  Ouvrage  eS  un  Génie  qui ,  amoureux 
d*une  Bergère  4îgne  de  toilte  (à  tendrelTe  par  les  épreu- 
Tes  qu'il  en  a  faites  f  renonce  à  (à  puifTance  de  Génie  de  * 
l'air,  pour  né  plus  abandonner  Gl  nui  trèfle, 

ZANNI.  UArleqiun  &  le  Scapin  font  appelles  ed 
Italie  Zamis.  On  a  beaucoup  difputé  lur  Técy- 
mologie  de  ce  mot  ;  repinioula  plus  vrairem* 
blable  eft  quMl  vient  de  Sannio ,  mot  Latin,  qui 
(ignifie  un  Mime  qui  de  la  bouche,  duvifage» 
des  geftes  ,  de  la  voix  ,  Se  des  mouvemei^s  du 
corps,  fait  rire  les  SpeÂateurs..  K<0>y ^^  Aïlleq.uim, 

^Scapin»  Sanmio» 

ZARÈS ,  Trflg^rfîe  de  M.  PaUJTot^  17^. 

Calciope  ,  Princeflê  du  Sang  Royal  de  Sparte ,  enle-^ 
tée  par  des  Pirates  ,  8c  conduite  au  Sérail  de  Sardana- 
pale ,  eut  un  fils  de  ce  Prince  voluptueux*  Ce  fils  fut 
nommé  Zarès  :  (on  père  ,  auifî-tâç  après  fa  naiflance  » 
ordonna  qu'on  le  fit  mourir.  Paramis  ,  chargé  de  ce; 
ordres  barbares ,  ne  les  exécuta  point ,  &  fauva  Zarès  , 
de  concert  avec  Calciope.  Il  lui  (ervit  de  père  ;  &  Zarès 
fe  /îgnala  dans  les  combats  (ous  Gl  conduite.  Sardana« 
pale  ,  au  mépris  de  la  foi  qu'il  avoic  jurée  à  Calciope  % 
venoit  de  faire  enlever  Artazîrc ,  fille  d'Arbacès ,  Gou- 
verneur de  la  Médée  y  dont  il  etoit  éperduement  amou« 
reux ,  8c  il  avoit  porté  tn  ordre  d'exil  contre  la  mère 
de  Zarès ,  dont  les  reproches  &  les  plaintes  continuelles 
rlmportunoient.  Arbacès  avoit  autrefois  promis  à  Zarès^ 
ia  fille  Artazire,  en  mariage  ;  pour  fe  venger  duTy- 
Tac  qui  la  lui  avoit  enlevée  |  U  fait  avancer  une  armée 


•^      é 


T        • 


$^9        S  >  :;:    îa-'A-.K" 

...aux  enirlr^ns  de  Ninlre;  mw  ;:6ft  Sti^etJrèfftfSÛt^H 

veut  aupafarant  tenter  les  voies  de  la  doueeur  pour  re« 
.    tirer  ùk  fille  des  mains  de  Sardanapale*  :  '    :       - 

Zarès  ignorioit  û.  :]iaillànce:;  Calciope  lui-  apprend 

qu'il  efl  ion  fils  ;  mais  elle  lui  lalfTe  ignorer  que  le  T^^ 
^  tan  efl  fon  perê ,  dé  peur  de  PexpoCcr  S  fa  barbarie,  Ar- 

tazire  apprend  de  fon  Amant  ce  que  lui^inéme  vient 
.  d'apprcndre-de  fà  :mer-e  ,.  &  elle  Ivtrdit  i  foH  totir  f|u'Ar- 

f>acès  vient  d^arriverilaCour  ;  xnais  qu'elle  craint  q4*il 
..  lie  conlènte  aux  vœux  de  Sardanswale ,  dans  la  crainte 

que  ce  Tyran  ne  Ce  venge  de  Tes  relui;  par  qujelque  a<^n 

jcruelle. 
,      Arbacès  arrive  :  il  ei|  fiurpris  de  vois  fa  iUle  &  Zarèf 
•  iréûsi^.  Touché  des  i  vertus  d['Aîcazirc,*îl  lui  annonce 

Ï|u'il  vient  la  détivrer;  Zarèt  s -ofBfe  à  :  combattre  avec 
ui  pour  venger  Ifftti  amour.  Arbacès  efk  charmé  d'àcqué» 
lir  un  Guerrier  tei.que  luL  Paramis,po]ur  mrttre  Zarès 
ibr  le  Trône  ,  entretient  Arbacès  dont  il  eft  ami ,  dans 
fon  defTèin  :  Il  lui  ahiene  des  conjurés.,  dont  il  connaît 
la  valeur  k  la  fidélité.  Il  Taffurc  que  Zarès  &  lui  com- 
battront  dans  le  Palais  pendant  ou'ii  fera  avancer  (bu 
'  armée  aux  portes  de  Ninive.  11  lait  promettre  à  Zar^ 
d'attendre  fts  ordres  &  de  n'agir  qu'avec  lui. 

Sardanapale  employé*  tour* â-tour  la  tendrellè  êc  les 
menaces  avec  Artazire  flul  le  brave.  .Elle  fait -confi- 
dence de  tout  à  èarès  fon  Amant.  Elle  hii  demande  fi 
Arbacès  viendra  bientôt  l'arracher  à  la  fèrvitude  ï^ 

Calciope  vient  fiûre  fès  adieux  à  Zarès  ,  qui  fait  de 
nouveaux  efforts  pour  apprendre  d'elle  qui  cift  fbn  pcrc» 
'  Elle  s'en  défend  avec  peine  ;  mais  enfin  fbn  (ecret  lui 
échappe.  Zarès  fc  livre  à  toute  la  douleur  de  fà  iîtua- 
tion.  Il  voit  venir  fbn  Amante;  il  veut  la  fuir  :  elle  l'ar- 
rête ,  8c  elle  apprend  '  qu'il  a  reçu  la  vie  du  Tyraft 
qu'elle  abhorre.  11  lui  déclare  que  fon  deffein  efl  de  tout 
oévoiler  à  Sardanapale.  Artazire  veut  l'en  empêcher  ; 
mais  le  Tyran  avoit  tout  découvert.  Artazire  veut  d'a- 
bord le  fléchir ,  le  ramener  à  la  vertu  ,  &  l'engager  à  h 
rendre  à  fbn  perc.  Sardanapale  cû  inflexible  :  il  n'offre 
qu'une  condition  a  Artazire ,  c'cfl  de  le  fiiivrç  aux  Au- 
tels i  c'eft  â  ce  prix,  dît  il  »  qu'il  veut  pardonner.  Arta- 
^re  indignée  lui  répond  qu^eUé  efl  en  fon  pouvoir  ^  ^ 


2  A  R 

^ûVlîfc  il'atleid  ^Ué  la  mort.  Sardahapàle  là  fait  arfc-i 
ter.  Zarès  entre  &  fe  jette  aux  genoux  de  fon  pcrc  :  il 
Tcxcite  à  la  clémence  pour  les  dônjurés.  Le  Tyran  com- 
prend pa^  les  diCcours  de  Ton  fils ,  que  celui-ci  le  re- 

•  connoit  pour  fon  père.  11  feint  d'être  attendri ,  &  Za- 
rès  y  eft  trompé  •  Calcîope ,  remplie  d'agitation  ,  ne  (ait 
que  pcnfer  de  rattendrifTemenc  apparent  de  Sardana- 
pale.  Pour  comble  de  malheur,  elle  craint  lei  conju- 
rés. Zarès  va  défendre  fon  père  :  il  peut  trouver  la  mort 
-dans  le  combat.  Elle  accufe  la  lenteur  de  Paramis ,  que 
Zarès  a  voit  chargé  de  lui  apprendre  quel  feroit  Té^é- 
ncmcnt.  îl  arrive  &  fait  le  récit  de  ce  qui  s'eft  paffé. 
Arbacès  a  été  vainqueur  ,  8c  Sardanapale  »  prefté  de 
toutes  parts ,  s*eft  retiré  dans  fon  Palais  «-où  il  s*e0  brûlé 
avec  Tes  tréfbrs  &  Artazire  fa  maîtreffc.  Zarès  ne  trou-- 
vint  plus  d'obftacles  du  côt'é  du  Tyran  ^  cfl  bientôt  l'e- 
connu  pour  l'héritier  du  Trône  ;  mais  voyant  Cz  Maî- 
treffc morte,  il  ne  veut  pas  lui  furvivre.  Il  eft  furie 
point  de  fe  tuer  lui-même  ;  on  l'en  empêche  >  &  il  con* 

.   lent  à  vivre  &  à  régner* 

Z4RUCKMA^  Tragédie  de  M.  Cordier^  \i6x. 

ZoTTLC  ^  ufurpateur  de  la  Couronne  d'Arabie  ,  dont 
Said  étoit  Roi  ,  ayant  feint  d'élever  (on  i!ls  en  fecret  « 
pour  le  (builraire  à  la  haine  publique  ,  fait  annoncer 
dans  (a  Capitale  que  ,  touché  des  vœux  de  Cts  Sujets» 
11  confènt  enfin  que  ce  fils  paroiffe  à  leurs  yeux.  Sia- 
xnek  eft  ce  fils  à  qui  il  dedine  Zaruckma  pour  épou(e. 
Celle-ci  efl  la  fiUé  du  Roi  détrôné.  Zorac  a^voit  fait  cou- 
rir le  bruit  de  (a  mort ,  &  l'ayoit  fait  élever  comme  une 
inconnue  ,  Cous  le  nom  de  Zaruckma  ,  dans  le  deffein  de 
joindre  fa  de/linéc  à  celle  de  fon  fils.  Ces  deux  jeunes 
Air.ans  l'ignoroient  eux  mêmes,  &  s'aimoient  (ans  (à- 
voir  que  l'un  étoit  le  fils  de  Zorac  ,  &  l'autre  la  fille  de 
Saïd.  Cette  ignorance  ,  &  les  rcconnoiiïànces  qui  Ce  font 
cnfuite  ,  forment  l'intérêt  de  cette  Tragédie  ,  qui  finit 
par  ^te)ort  de  Zorac.  Saïd  remonte  Cut  fon  Trône  »  5c 
Siamel ,  fils  du  Tyran ,  épeufe  Zaruckma. 

Ceuc  Tragédie  manque  de  cette  chaleur  qui  doftne 


,  rimmottalité  aux  Pièces  ée  Théâtre.  iL^4'autrésdé« 
fauts  q^fb  la  iàinc  critique  a  faifis.  Efl-il  yrailèmblable 
que  Saïd  (bit  méconnu  de  Zoracf  U  n'eâ  pas  pofGble  qu« 
la  di(grace  ait  changé  (es  traits  au  poii>t  de  le  rendre 
toat*à*fait  méconnoiuablé.  Zaruckma ,  afienniflknt  Sia- 
sneirdans  le  projet  du  meurtre  de  Zorac,  a  des  traits*  de 
iimilitude  avecPsîmire  dans  Mahomet,  qui  détermine 
Saïd  â  immoler  Zopire.  La  Scène  entière  du  fécond Aâe 
ell  pleine  de  cette  refTemblance,  qui  emp.éche  Zaruckma 
de  découvrir  à  Siamek  qu'il  efi  nls  de  Zorac.  Il  efivrai 
que  ce  refibrt  eâ  la  baîlè  des  trois  derniers  Aâes  ;  niais 
FAuteur  ne  pouvoit«il  trouver  quelque  raîfbn  plus  iR>lide, 
qui  irendit  néceflaire  ce  filcnce  obfiiné  de  Zaruckma  2!  A 
chaque  moment  le  Speôateur  fe  fent  preiTé  de^ s'écrier  : 
dites- lui  donc  que  Zorac  ejl  fan  père»  Conmient  Saïd  fe 
$rouve-t-ii  efclave  dans  Ifc  Palais  de  Zorac ,  &  joviilknt 
d'un»  e(pece  de  liberté  î  Le  '^tisi  enfin  no  reflèmble-' 

>  t-il  pas  a  tous  ces  Tyrans  de  Tragédie  ,  fi  mal-adroits, 
..fi  bons  &  fi  aveuglés f  Quand  Zorac  croit  avoir  reconnu 
Saïd  dans  Tefclave ,  pourquoi  n'en  eu- il  pas.  convaincu 
par  les  tranfports  de  Zaruckma? 

ZÉLIDE ,  Comédie  en  un  AÇle ,  en  Vers  lihres  ,  aveê  un 
Divertijfementypar  M.Renout^  aux  François^  i7S1* 

Les  Fées  ,  jaloufes  autrefois  du  prix  de  la  beauté  que 
la  Fée  Armantine  avoit  remporté  fur  elles  ,  -firent  fer- 
ment d'unir  contr'elle  tous  leurs  traits.  Un  des  premiers 
c&ts  de  leur  haine  fut  d'attirer  toute  forte  de  malheurs 
ïiir  le  royaume  d'Armantiné.  EUe  confùlte  l'Oracle  :  il 
répond  qu'il  faut  que  TAmour  unifie  Azcma,  fils  de 
cette  Fée  ,  avec  Zélide ,  fille  d^une. autre  Fée ,  la  plus 
cruelle  ennemie  d'Armantiné.  La  mère  de  Zélide  ne  né- 
glige rien  pour  infpirer  à  (a  fille  de  l'éloignement  pour 
Azema.  Elle  lui  lait  envifager  l'amc/ur  qu'elle  auroit 

£our  lui  comme  le  plus*grand  de  tous  les  malheurs* 
>e  Deflin  .ivoit  réglé  que  l'amour  des  deux  joines  per- 
sonnes dépendroit  du  don  qu'ils  (e  feroient  ^ptuellç* 
ment  d'un  bouquet  &  d'un  bracelet.  Azema  avoit  fait 
tous  Tes  cSbrts  pour  toucher  le  cœur  de  Zélide  ^  éc  celles 


*  èi  étolt  {nfénfible  ;  mais  ajane  âpperçu  m  bouquet  â  cet 
^  Amant  d(fe(péré ,  elle  veulut  l'avoir.  Azema  eut  d*abord 

beaueoup  de  peine  à  s'en  défaire ,  parce  qu'ignorant  les 
loix  du  Deflin ,  il  (kroit  (èulemertt  que  ce  bouquet  ren« 
fermoit  un  mnd  ^yfiere ,  8c  qu'il  étoit  de  (on  intérêt  de 
ne  pas  s*en  aéfaire  aifément  ;  mais  Ibllicité  par  Zélide 
A:  par  fon  amour ,  il  donne  le  bouquet.  Zélide  (ênt  ton 
cœur  enflammé  :  elle  donne  le  bracelet  y  &  le  charme 
ceflè.  Les  Fées  ennemies  (ê  réconcilient  par  le  mariage 
des  deux  Amans* 

ZELMIREj  Tragiiie  de  Belhjy  176%. 

Polidore ,  Roi  de  Leibos  »  &  père  de  Zelmirc,  a  été 
détrôné  par  Azor  fon  fils.  Celui-ci  avoit  formé  le  projet 
de  laifTer  périr  de  faim  fon  père  dans  la  prifon ,  oà  il  le 
tenoit  renfermé.  Zelmire ,  qui  connoiilbit  l'ame  cruelle 
de  fon  frère  ^  n'avoit  imaginé  q«*un  moyen  de  fafiver 
Polidor;  c'étoit  d'approuver  en  apparence  la  révolte 
d'Azor ,  de  d'aller  fecrettement  dans  (a  prilbn  le  nour- 
rir de  Con  lait.  Elle  profite  de  la  facilité  qu'oUe  a  de  le 
voir  pour  lui  procurer  la  liberté.  Elle  apprend  que  la 
nuit  même  Azor  £bn  frère  a  été  aflàfliné  ;  c'étoit  Ante- 
nor  y  Régent  du  Royaume  ,  qui  avoit  commis  cet  atten- 
tat ,  dans  l'efpérance  de  monter  (iir  le  Trdne  ,  croyant 
que  Polidor  avoit  auffi  perdu  la  vie.  Zelmire  âribn  père 
Ângent  â  Ce  retirer  à  Troye  >  où  étoit  Ilus  ^  époux  de 
Zelmire  :  mais  celui-ci  arrive  9  croyant  (à  femme  cou-^ 
pable  du  meurtre  de  (on  père  «  parce  que,  comme  od 
vient  de  le  dire ,  elle  paroiflôit  approuver  la  révolte  <PA« 

-  zor«  Son  innocence  e^  reconnue  ;  Antenor  (iiccombe 
fi>us  le  poignard  :  Polidore  reprend  (es  droits  «  &  Zelmire 
jouit  de  (on  triomphe. 

Tout  le  monde  connoit  Thlfloire  de  la  fille  dcCimon» 
^  qui  allaita  (on  père.  Ce  n'efl  pas  le  Cimon,  Général  des 

Athéniens  ,  mais  un  autre  Cimon ,  Citoyen  Romain  » 
<  vieillard  extrêmement  pauvre  ,  qui  avoit  été  ccAidamné 

pour  quelque  crime  à  mourir  de  faim  dans  un  cachot* 

-  Feâus  dit  que  ce  fat  fon  jpere  que  cette  fiJlc  nourrit  de 

•  Con  fein.  Cicéron  ,Tite-Livc ,  Valére-Maximc  8c  Pline» 
f  lus  croyables  (ùr  ce  point  »  aflfurent  que  ce  fut  (à  mère  ; 


^  ^uoi  qu'il  en  CoUy  Ut  Juges  inânûts  de  cet  têtt  de  pl4t4 

£lialc  9  donnerenjt  la  liberté  à  la  mere  .  avec  un^  pen** 

iîon  pour  elle  5c  pour  fà  fille.  On  bâtit  cUns  le  heu  oà 

iëtoit  la  prifon  un  Temple  à  la  Déclic  Piété.  Belloy  a  cru 

«que  cette  charité  Romaine  contribueroit  à  faire  valoir  fa 

,  Pièce.  Il  eil  certain  que  cette  a... ion ,  où  U  nature  eâ^ 

,   pour  ainfi  dire  ,  en  compromis  avec  ciic-meme  «  c9 

belle  ;  on  la  lit  avec  plaifir  dans  Thilloire  :  eit  elle  vrai- 

femblable  f  eil  elle  touchante  au  lûéatre  :  Je  ne  fais 

quelle  (brte  d'imprei&bn  défagréable  ic  mêle  au  lemir 

xnent  d'admiration  que  cette  générofîté  m  Infpire.  Je 

7i*aime  point  à  me  r epré fente r  Pi^lidore  tett4nt  fa  fîll« 

dans  ce  tombeau.  Il  (e  peut  que  ce  (bit  une  t'auife  déli* 

^  catefTe;  mais  enfin  ce  prodige  a  quelque  choie  qui  réi 

pugne  dans  le  tems  même  qu'il  étonne. 

ZÉLOIDE  ,  Tragédie  en  un  A6le  ,  un  frofi  ^  par  M.  ii 
Saint'hoixy  au  Théâtre  Italien^  1747. 

On  s'eft  plus  d'une  fois  élevé  contre  les  Tragédies  en 
proie  :  en  voici  toutefois  une  qui  a  réuIH.  La  ocènt-  tù 
placée  dans  un  Camp  près  du  Cange.  Arimant  8i  OroP> 
min  font  rivaux.  Tous  deux  ont  un  pouvoir  égal  damfi 
Tarmée  ;  tous  deux  font  épris  de  ZéloVde  ;  mais  Zéloide 
eft  répoufè  d'Arimant.  Il  Ta  furprilè  s'cntretenant  avec 
fbn  rival ,  &  la  jaloufîe  le  fait  recourir  à  la  vengeance* 
11  en  faiiït  d'abord  un  premier  moyen ,  c*efl  de  faire  pc« 
rir  Métrobate  ,  père  d'Orofmin,  qu'il  tient  en  fon  pau^ 
'  voir.  Il  pourHiit  fiir  lui  la  mort  d'un  efclave  qu%iiVîé« 
trobate  n'a  fait  que  punir  de  Ta  trahifon.  Orolmin  re-* 
connott  fbn  père  dans  l'inflant  où  on  le  conduit  au  fup« 
plice.  Il  s'y  oppofe ,  &  offre  le  combat  à  Arimant,  Ce 
dernier  l'accepte  :  ce  mais  ,  lui  dit*il ,  longe,  Ii  tu  ex«> 
M  pire  fous  ce  fer  ,  qu'auili-tôt ,  au  même  lieu, 'une 
3>  main  infâme  y  confondra  le  lang  de  ton  pete  avec  le 
9y  tien  :  mais  (i  je  luccombe  f»nge  aux  Loix  de  ce 
»9  payS.  m,é»  Ces  Loix  font  que  lorlque  1  époux  meurt  , 
Ûl  femme  efl  brûlée  avec  lui  fur  le  même  bûcher.  La 
iîtuation  d'Orofmin  efl  affreufe  pour  un  Amant  &  pour 
un  fils.  Enfin  l'honneur  l'emporte  :  Orofmin  va  trouver 
Arimant«  Ce  dernier  »  vaincu  &  délàrmé  ;atJfi>n  adver^ 


T  t  ^         fe^  ê  ft  fî/ 

jfàîrc;  vient  lui-même  raliltonccif  à  Métrobate.  Il  trouve 
Zcloïde  âiês^piedsi  ;  Zéloïde  tû  'reconnue  fillo  de  Me- 
trobate  &  (œut  d'Orofinin.  Différentes  caufès  oiit  con- 
tribué au  fuccèjs  de  cette  Tragédie:  elle  offire  de  Pinte - 
rét,  des  iîtuatiousi  uofi^le  noble  y  &  ne  renferme  att'msi 

ZÉLOMDE  y  Princçjfe  àt  Sparxe ,  Tragédie  de  rAhUG^ 
.   ne[l jjôSim 

,  L'amour  d*Acorate  &  de  Zclonide  ,  (econdé  des  vœti« 
de  tous  les  Lacédémoniens  qui  s'intérefltnt  a  leur  bon- 
heur ,  cû  l'aâion  de  cette  PieCe  ;  la  jaloufie  &  le  reiTen- 
timent  de  Cléonime ,  appuyés  par  Pyrrhus  qui  aifiége 
Sparte  ,  en  font  le  nœud  :  la  mort  de  Cléonime  8c  le 
fecours  du  Roi  en  font  le  dénouement. 

ZÉMIDEj  Aâe  de  Ballet  j  dont  les  paroles  font  de  M.  le 
Chevalier  de  Laurésy &  la Mujique  rfc  Af,  T/b ,  1759, 

Zémide  ,  Reine  de  Scyros ,  a  reçu  de  Pallas  une  égîde 
<qui  la  défend  contre  les  traits  de  TÂmour*  Phafîs  adore 
en  vain  cette  cruelle  PrincefTe.  L*Amour  le  plaint ,  esc 
forme  le  projet  de  le  rendre  heureux.  Sa  gloire  d'ailleurs 
«fl  intéreflée  à  dompter  un  cœur  qui  réfide  à  fon  pouvoir» 
Il  feint  de  (e  livrer  au  (bmmeil  entre  des  rochers.  Zé- 
mide ,  armée  de  (on  égide ,  chante  avec  fes  peuples  les 
charmes  de  la  liberté.  Elle  apper^oit  un  enfant  qui  dore 
fur  le  rivage;  elle  apprbche  ;  un  arc  ,  un  carquois^  des 
aîles  frappent  fes  yeux.  Elle  reconnoit  fon  ennemi ,  l'A- 
mour. Lcy  femmes  de  la  Cour  de  Zémide  veulent  fuir  ; 
la  Reine  au  contraire  fe  félicite  de  ce  que  le  (bmnieil 
livre  l'Amour  à  fon  courroux.  Elle  le  déûrmc  &  l'en- 
chaine.  11  fait  (èmblant  de  s'éveiller,  8c  d'un  air  timide 
il  implore  la  pitié  de  la  Reine  y  qui  loin  d'être  touchée 
de  les  larmes  ,  voudroit  égaler  (on  (ùpplice  aux  maux 
qu'il  a  fai|s.  Le  tendre  Phaiis  furvient  ;  Zémide  s'applau- 
dit de  l'avoir  pour  témoin  de  fa  viâoire.  Vainement  l'A- 
mour employé  (bn  éloquence  pour  engager  Zémide  à  ré- 
noacer  aux  vœux  de  Phafîs.  Il  dit  malignement  à  I4 
fiçiuç  qu'elle  s'enflammeroit   bientôt  (ans  cette  égide 


dont  la  (hetc  Pallas  lui  a  fidt  préfênt.  La  Reine  ImÀrtf^ 

)ù  r  A^ 

frappe 

Zémide  d*un  trait  qu*ti  avcnt  icaché.  Les  deux  Amans  s'u-^ 
nfflènt  Bc  célèbrent  leur  bonheur. 

ZÉMIRE  ET  AZOR,  Comiâie^BalUtenquatnAâes^eiê 
Vers  j  mêlée  de  Chants  &  de  Danfes ,  par  NU  Marmontel  ^ 
Mufique  de  M,  Gretry^au  Théâtre  Italien  9  i77i# 

Sander  »  Négociant  f  Ormus ,  a  trois  filles  très-aimaf 
blés.  Il  efl  tombé  dans  la  miCere  ;  &  un  vaiflèau ,  <]vi  {ai* 
ibit  toute  (bn  espérance ,  eâ  ctiCtvtli  dans  les  flots«  Un 
orage  Toblî^e  à  fe  retirer  dans  un  Palais  de  Fées»  oti  , 
Voulant  cueillir  une  ro(e  pour  la  belle  Zémire  (a  fiUe«  il 
excite  la  colère  d*Azor ,  maître  du  Palais»  iiui  le  menace 
de  la  mort  fi  Zémire  ne  vient  à  (à  place  mériter  ùl  graçe« 
Sander  veut  âcrifier  ùl  vie  plutôt  que  dVxpofer  (k  fille  s 
mais  Zémire  ,  pour  (àuver  fim  père  »  va  trouver  Azor. 
Ce  Prince  eu.  d*une  laideur  horrible ,  &  ne  peut  recou- 
vrer fa  beauté ,  que  lorfqu'il  aura  touché  un  |eui|e  cœur. 
Zémire ,  en  le  voyant  >  efi  eflEra^ée  ;  mais  les  (oins  tou- 
chans  d'Azor ,  (bn  refpeâ ,  Tes  (entimens  ,  commeneene 
à  la  rendre  (èniTble.  Il  gagne  fa  confiance  en  lui  per- 
mettant d'aller  voir  (bn  père  &  (es  (œurs.  Elle  s*arrache 
bientôt  i  leurs  embraiïèmens  ,  pour  revenir  trouver 
Azor ,  qui  périflbit  9  fi  elle  ne  (e  rendoit  pas  à  fon  attente 
Tant  de  fidélité  &  d*amour  détruit  enfin  renchantement« 
d*Azor ,  qui  parost  (iir  fon  trône  dans  tout  Téelat  de  & 
beauté.  Cet  Amant  couronne  fa  maitrefle ,  &  comble  de 
biens  (bn  père  &  (es  (œurs.  Ceft  ainfi  que  M,  Marmon- 
tel a  ajufié  au  Théâtre  le  Cbnte  fi  connu  de  Madame  de 
Villeneuve  »  inutulé  la  Belle  &  la  Bite. 

ZÉNOBIE  y  Keint  des  Palmjréniens  >  Tragédie  enjfrofi  de 
T Abbé  t Aubignac  ,  i^47* 

.Zabas ,  Prince  Arabe  «  &  Tinugène,  Prince  Syrien  ^ 
attachés  aux  intérêts  de  Zénobie  par  les  liens  de  1  amour 


,  wtçlus  àifkrct  &1q^1us  refpeàaéux;  îc fbnt une conà'< 
'  îlçnce  fhutuellé.  Cecjte  rivalité  ne  porte  aucune  atteinte 
'  â  la  généroiité  de  li^urs  feiitimens.  Zénobié^  qui  lès 
ignore,  les  confulte  furTétatoù  ces  nouvelles  inlultes 
oc  rEnipcFcur,  Chrétien  la  réduifcnt  ^  9c  confé'^ueni* 
imdnt  à  Içurs  offres  ;  doilne  â  Zabas  le  commandement  dct 
ibn  armée,  &  à  Timogène  celui  de  la  Ville.  A  peine 
iôiit  ils  fortis,  qu*Iléone  ^  cdnftciente  de  la  Pleine,  lui 
déclare  la  paillon  dçs  .deux  Prince$*  L'auftere  ve^tu  de 
Zénobie  en  eS  allarmée  :  elle  fe  fait  quelque  fcrupulc^ 
de  les  avoir  chargés  de  Tes  ordres  ;  mais  la  nécefHté  la 
Tôrce  â  vouloir  ignûfer.un  amour  qui  ToâTentek  On  vient 
lui  àhnphceK  la  défaite.  :de  Zabas  ;  dans  le  moménè  elle 
Japprend  qu*Àurélien  eâ  fait  prilbahier.  ZabaS  qui  a^<A 
rive  peu  àc  tèms  après  «  détruit  une  fî  flatteuib  nouVelléé 
baiis,  cette  extrémité ,  on  c6n(eille  à  la  Reine  de  fe  fau«> 
Ver  fecrettement.  Àprè?  bien  des  contefiatioris  «  Tim6-4 
gène  efi  choi(i  pour;  i'accompagnen  ZsibaS  pétcé  dé 
'coups ,  vient  chercher  Uil  aCyle  dans  le  Palais  d^  Zénd-* 
\>ïc*  Cette  Reine  tombe  (bus  U  puilTance  d'Aurélien ,  $é 
ïiniogèné  n^eurt  à  les  ^pi^ds.  Zénobie  pztlt  â  Ton  vaiti^* 
\quêur  avec  fierté.  Aurélien  avoue  â  fan  confident ,  qutf 
hialgré  ces  duretés  ,  il  adore  la  Reint ,  8c  veut  qu'on  lii 
traité  avec  la  di^inâion  qui  lui  efl  due  :  mais  c^tte  Prin*^ 
cefle  ,  apprenant  que  TEniperettr  veut  la  faire -f^vir  â 
foil  triomphe  9  fe  frappe  d*un  poignard* 

ZÈNOBIE  ,  Reine  ff  Arménie  ♦  Tragédie  de  MàTiiàtâàn  i 

C*cfl  le  même  fiijct  qucÇrébîllon  a  traité  long-êcnié 
après  (bus  le  titre  de  Rhadamifle  ù*  Zénobie  i  mais  d*uné 
facôh  toute  différente.  Dans  ia.Tragédiè  de  Montauban  ^ 
Zénobie  poignardée  par  Rhadamifte  &  jêttée  dans  lé 
fleuve  Araxè  ,  fut  fâuyée  par  un  pécheur  ché£  qui  elle 
accoucha  d'une  PrihcefTe^  Dans  la  fuite  cette  RéinÀ 
époufà  Tiridate ,  Roi  dei  J'arthe^  ^  dont  elle  eut  duffi  une 
fille;  mais  cette  dermeÀ^^tant décédée  en  bis-âgc  ,  Zéa 
nobie- cacha  cette  perte,  en  Xubftit^aniià-fi  Je  qu'elle 
avoit  eue  de  Rhadamiftc  ï  celle  dd  Tyridatc.  Cette  pré-^. 
taution  qu'elle  crut  capable  de  lui  confcrver  la  teri^ 


»iS  Z  E  N 

drefle  cle  ce  (êcond  époux ,  ne  la  garantie  pa^  dToir^^ 
dureprifbn  où  ce  Prince  la  retint  long-tems.  Elle  trouva 
cependant  le  moyen  d'échapper  &  d'obtenir  le  fecours 
des   Romains    qui  la  rétablirent  fur  fbn  trône ,  &  la 
rendirent  maitrcflc  du  fort  de  Rhadamiik  &  de  T^ridate, 
C'efl  par  le  récit  de  ces  événemens  que  Zcnobie  com- 
mence la  Pièce.  Elle  goûte  d'avance  le  plaifîr  de  fe  ven« 
fer  de  fcs  deux  épotuu  L'amour  d'Helvidîus  pour  Per- 
de efi  le  feul  obflacle  qu'elle  ait  à  (urmonter.  La  Prin« 
.  cefTe ,  qui  Ce  croit  fille  de  Tyridate ,  engage  le  ConJful  à 
défendre  les  jours  de  ce  Roi.  Zénobic^  irritée  de  cette 
réfîfhnce ,  déclare  à  Phraarte  ,  fils  de  Tyridate ,  que 
Perfide  n*efi  point  fa  (ceur.  On  ne  comprend  point  quct 
Phraarte  aui  eft  déjà  inftruir  de  ce  £ècret  par  le  pécheur 

?ui  a  élere  Perfide  ,  attende^  pour  en  faire  part  a  cett» 
rineefle  qu'il  aime  ,  que  Zénobie  lui  eft  donne  U  per- 
tniflîon.  Ces  Amans  s'imaginant  que  la  Reine  a  calmé 
les  fureurs,  ft  que  la  vie  des  deux  .Rois  eft  en  (l&recé ,  nof 
croyent  plus  devoir  ménager  Htlvidius.  Parun  coupdt 
la  bi&rerie  ordinaire ,  2!enobie  fe  rétraâe  de  ce  qu'elle 
a  dit  à  Phraarte  ,  s'excufant  fur  un  défaut  de  mémoire , 
&  rejette  Perfide  dans  l'incertitude  de  favoir  quel  efi 
Ion  père.  Dans  le  mon^nt ,  Hel vidius  entre  tranfport^ 
de  fureur,  &  déckrcque  voulant  s'acquitter  de  fa  com* 
aniflion ,  il  ne  peut  plus  diflSrer  le  fupplice  des  dciot 
Rois.  Perfide  &  Phraarte  épouvantés  de  fcs  menaces  » 
.  oublient  leurs  amours ,  ^  ne  fengent  plus  qu'à  gagner 
le  Confûl  par  les  (bumiffions  les  pkis  baflès.  Heîvidius 
attendri ,  ordonne  qu'on  falTe  monter  les  deux  Rois  ;,  ft 
malgré  Zénobie ,  il  remet  le  fort  de  l'un  d'eux  entre  les 
s»ains  de  Perfide.  La  Panccilè  balance  long-tems  ,  & 
prononce  enfin  en  tremblant,  en  faveur  de  KhadamiAe» 
C'efi  dans  cette  circonSance  que  l'on  vient  annoncef 
l'arrivée  de  Corbulon.  Ce  nouveau  Conful  ,  plus  judi- 
cieux que  les  autres  perfbnnages  ,  cbafTe  honteufement 
Helvidius;  &  fans  vouloir  écouter  les  criailleries  de  Zé- 
nobie ,  il  ordmne  qu'elle  fe  réo^cilie  avec  Rhadamifkit 
laifTe  Tyridate  en  paix  >  &'iKifentç  au  in^riaj;c  di 
f  hr^artç  avec  JU  Friacefib* 


■ 

CoRBUtONf 

)  Rois. 

U  M    Garde; 

Seigneur,  ces Roîs fi»nt morts.      ^ 

c  cataftrophe  termine  tous  les  différends  : 
.c  touchée  d'un  (brc  Ci  funefle  ,   &  les  deux 
jnlcmble  pleurer  leur  perc ,  en  attenddnc  I4 
c  leur  hymen. 

;  FLEURETTE  ,  Parodie  de  Zêlindor  i 
,  far  MMm  Panard  ,  Fayart  &  Laujon ,  aux 
754. 

,  Amant  de  Fleurette ,  veut  être  fiir  d*cn  être 

**  (c  fait  voir  d*abord  en  fonge  à  fa  MaitrefTc* 

i  eft  enchantée  de  Ton  Amant.  Elle  veut  dormic 

s  y  pour  avoir  toujours  le  plai/ir  de  le  voir.  Zé-< 

voyant  l'impreffion  qu'il  a  faite  fur  le  cœur  de 

ette  pendant  fon  fommeil ,  lui  fait  entendre  (à  voix 

u*elle  eft  éveillée  :  mais  il  ne  veut  point  encore  fa 

j  voir.  Fleurette  s'en   plaint  ;  Zéphir  lui  répond 

dufli-tât  qu'il  fe  fèroit  rendu  vifible  «  elle  perdroit  la 

duté.  N'ioiporte  «  dit  Fleurette  ;  pourvu  que  Zéphic 

'aime  «  je  (erai  contente.  Quand  ton  Amant  ne  peut 

lus  douter  de  l'amour  de  fa  Maitrefle,  il  paroit  à  Tes 

^eux  9  &  tranquillife  Fleurette  >  en  TaiTurant  qu'elle  n'9 

jamais  été  fi  belle* 

ZÉPHIR  ET  FLORE ,  Pajlorale  Héroïque  en  trois  Aâles  i 
en  Vers  libres  »  milie  de  DiyertiJTemens  y  par  Riccoboni  le 
fis  ,  aux  Italiens  »  1727* 

Zéphir  fe  plaint  de  l'infenfibilitc  de  Clorîs  ;  il  va  cher- 
cher c'ettc  Nymphe  qu'il  aime.  Fatiguée  de  la  chaffe  , 
cUe  veut  goûter  les  douceurs  du  fommeil  fur  un  lit  de 
gjèiwn  s  çw  invite  le  Zéphir  à  rafraîchir  l'air.  Zéphic 

Ddij 


41Ô  Z.fiP 

s'^tendant nommer,  vient  à  elle;  il  lui  parle  it  Ai 
amour  •'  elle  lui  îure  une  éternelle  indifférence  &  (e  rb<^ 
tire.  Zéphir  fe  plaiilt  dé  foii  inalheur;  Vénus  arrive  dans 
un  char  avec  l'Amour  :  elle  invite  (on  fils  à  reQ4r%^é^ 
tohir  heureux.  L'Amour  lui  répond  que  ce  î)icû  a  tou- 
purs  été  rébelle  a  Tes  loix,  &  que  pour  l'en  punirait 
veut  qu'il  fente  tout  le  poids  de  (es  chaînes.  Vénus 
voyant  qu'elle  re  peut  rien  obtenir  par  la  douceur ,  lui 
^     parle  d'un  ton  de  mère  qui  veut  être  obéie.  L'Amour  n'efl 
pas  moins  rebelle  au  commandement ,  ^u'il  a  été  itif(ea« 
(îl  le  â  la  prière.  Venus  irritée  lui  offre  l'alternative;  d'o- 
béir pu  d'être  banni  pour  Jamais  de  Cythcfe.  L'Amour , 
toujours  plus  fier  ,  choifit  l'exil  «  &  (e  retire  en  pra^ 
tedant  qu'il  n'accordera  pas  le  moindre  (bulagement  à 
Zéphir.  Cêlui-ct  eâ  audé&fpoir  de  ce  qui  vient  de^e 
. palier  entrs  la  mère  5c  le  .fils,  prévoyant  qu'il  (èrala 
première  viâime  de  leur  défunion.  Vénus  lui  promet  de 
mettre  tous  les  Dieux  dans  Tes  intérêts.  Mercure  vieïïfi 
annoncer  que  Jupiter  l'envoyé  pour  terminer  le^fcanda- 
leux  procès  qui  cfft  erifre  la  mère  &  l6  fils.  Il  feint  de 
prendre  le  parti  de  l'Amour  contre  (à  mère  :  il  dit  à  ce  Dieu 
qu'il  régnera  bien  plus  agréablement  dans  ces  forêts  que 
dans  Cythere  ,  o\\  fa  (uperbe  mère  prétend  qu'il  lui 
obéifle.  On  entend  une  douce  fymphoiiie  :  Mercure  fait 
croire  â  l'Amout  que  les  Divinités  des  forêts  viennent 
lui  rendre  hommage.  Il  Pinvite  à  s'affeoir  pour  écouter 
leurs  dafifes  Se  leurs  chanfbns  ;  &  â  la  faveur  du  (bmracil 
qui  vient  le  (urprendre  «  il  lui  dérobe  Ton  carquois  &  (oB 
flambeau,  &  s'enfuit.  A  peine  l'Amour  efl-ilî dcfarmé , 
que  les  Sylvains  l'infultent:  il  s'éveille  au  bruit  des  bro- 
cards qu'ils   lâchent  contre  lui    dans   leurs   nouveaux 
chants.  Il  eft  outfé  du  tour  que  Mercure  lui  a  joué  ,  & 
dit  aux  Sylvains  que  tout  défàrmé  qu'il  efl,  il  a  encord 
aflez  de  puifTance  pour  leur  faire  (cntir  (a  xolere. 

Vénus  s'eft  fefvi  des  traits  que  Mercure  a  volés  â 
t'Amour.  Le  coeur  de  Cloris  a  été  blefTé  :  elle  en  fait 
l'aveu  charmant  à  Zéphir ,  qui  en  redouble  la  tendrelfe 
pour  elle.  Sa  joie  éclate  aux  yeux  de  l'Amour,  qui  efi 
ibrpris  de  les  voir  fî  tendrement  unis  fans  qu'il  s'en  foie 
jiiclé  1  &  malgré  lui-même»  Il  ne  comprend  pas  costl- 


2  E  P  4»* 

f&tnt  une;  autre  main  que  la  iienne  a  pu  lancer  (es  traltf  » 
oeut-ctre  en  (bupçonnçrQiwl  Mercure  :  mab  Vénus  ne 
le  laiflc  pas  long-tems  dans  cette  incertitude  ;  elle  vient 
armée  de  Con  carquois  «  de  (on  flambeau  ,  infulte  à  la 
difgrace  de  Ton  fils ,  8c  charge  Mercure  de  porter  les 
frau^  qui  înfpirent  Tamour,  au  Souverain  des  Diçux  9  afin 
qu'il  en  difpole  en  faveur  de  quei(|u'autre  que  dç  ce  fiit 
rebelle  aux  ordres  de  (a  mère* 

L'Amour  irrité  contre  les  Cieux^  a  recours  aux  Enfçrs* 
Il  invoque  Pluton,  &  le  conjure  au  npm  de  Pro(çrpine  ^ 
qu'il  a  autrefois  attendrie,  de  lui  prêter  quelques  monftres 

Îui  puifTent  le  fcrvir  dans  (a  vengeance.  Pluton  invoque 
a  Jaloufîe  qui  inSruite  par  l'Amour  de  ce  qu*el(ç  doit 
faire ,  (brt  pour  ^ller  prendre  la  forme  de  Philis, Nym- 
phe chérie  de  Cloris.  Celle-ci  (e  plaint  de  ne  point  voit 
képhir*  La  Jaloufie ,  (bus  la  forme  dç  Philis ,  lui  fait  en« 
cendre  que  Zéphir  la  trompe  ,  Se  qu'il  eft  en  çc  ^loment 
à  foupirer  aux  pieds  de  la  Nymphe  Aréthule.  Elle  tou- 
che en  même  tems  Clgr^  d'un  caducée  ,  autour  -duquel 
oti  voit  des  (crpens  «  &  le  charme  opère*  Cloris  fort  «  au 
^éCèfpoir.  Zéphir  vient ,  &  la  fauflè  Philis  le  rend  jalQUH 
à  (on  tour ,  en  l'aflurant  que  Cloris  aime  le  Dieu  c|'un 
£euve  ,  &  qu'elle  en  e(l  tendrement  aimée.  Le  caducée 
fait  le  même  effet  (br  Zéphir ,  qui  témoigne  (4.  douleur^ 
Zc  ne  veut  plus  régner  (br  des  lieux  qui  lui  (ont  de^e- 
nus  ii  fqneSes.  Il  invite  les  Aquilons  à  venir  pcçupçr  (a 
place  :  ils  y  font  des  ravages  affreux. 

Mercure  de/cend  des  Lieux  pour  la  (èconde  fois  «  8C 
fait  entendre  que  tous  les  Dieux  veulent  que  Vénus  (ci 
réconcilie,  avec  fpn.fils  pour  le  bonheur  de  l'Univers.  Le 
raccommpdement  (e  fait  aux  conditions  que  Vénus  pre(^ 
crit  à  PAmour.  La  première  eft  ^ue  Zéphir  &  Clorif 
ibient  parfaitement  heureux.  Cùpidon  confent  à  tout , 

Îourvu  qu'on  lui  rende  (es  armes.  Mercure  les  lui  remet  ; 
s  (è  retirent  tous  trois  pour  faire  place  à  Zéphir  &  à 
Clbris.  Ces  deux  Amans  jaloux,  après  quelques  plaintes 
4e  part  8c  d'autre,  en  viennent  enfin  i  un  éclairçi!ub(AçnC 
^Hl  (ûffit  ppur  les  dé(iail>ulçr  8c  Içs  réunir. 


Ddiij 


4*«  tÉP   , 

jJÉPH/R  ET  LA  LUNE  »  ou  h  Nuit  v^ÊtJ  ,  Opera^ùi 

,   mique  en  un  4^e  y  en  profe  &•  en  Vaudevilles  »  p^T  Boi^ji 
à  la  Foire  Saint- Laurent  »  I733* 

Morpbée ,  dont  remploi ,  comme  !I  en  convîepfi  «  cfl 
d^amuier  le  tapis ,  veut  Uer  conyer(àtion  avec  la  Nuit , 
qui  voudroit  faire  un  (bmme.  ce  Ah  !  dit  Morpbée  à  p^r^ 
a>  je  lais  le  moyen  de  VéveilJer ,  en  lui  parlant  de  Z^« 
fc>Jphir  qu'elle  aime*  »  La  Nuit  répond  quelle  n'cfl  pai 
^dlez  aimable  pour  engager  un  Amant  iî  léger»  »  Ah  ! 
99  vous  êtes  tropmpdcue  ,  réplique  Mprphie:  demander 
•>  à  la  Lune  qui  parpjt  ;  )e  p^rie;  qu'elle  lera  de  mon 
"  n  Lal^r"-     -  ' ^'^  ■*-  -1-1 

Lin  coup] 

;flre  )ou 

parfait ,.      ^    , 

efl  amoiurQVPç  4^^  1^  Lune  j,  &  ]^Ar<îit  fi^r  de  cette  coa* 
quête. 

L^ÂmoiUr  attend  avec  impatience  que  Zéphir  raconte 
<:é  qu'il  a  fa^t  à  l'Opéra  »  à  la  Comédie  8c.  aux  promç* 
liades*  iç  je  mfi  iuis  amu(é  «  dit- il  «  à  déranger  Is^  irifure 
a?,  de  deux  Marquis  ^  ^  i*ai  fai^  vo],er  leur  poudre  aux 
•*  j^eux  d'un  ma^r^  J4low(;«t  A  quelques  pas  de  là ,  un 
•y  ]eunç^  Abbé  s'eiî^vu  décçiç/Fcr  ,  &  un.  vieux  ^ourgcoi^  a 
9  été  ^brprbé fous  le  x^t(o  panier  dhinç  Coquette  ;  maisi 
»>  l'aventuré  qui  m'a  le  plus  (atisfait ,  eil  le  ^çoi^rs  fa- 
a?  voral^^lç  que  }'ai  donne  i  une  Beauté  oue  la  choeur  in-; 
B»  lup^prcable  faifoit  langAi^r  fiir  \(^  fopna  oi^  çUq  étpit 
a^  nonchalamment  couchcç  SX, 

L'A"^Pur ,  (cnfîy ç  aux  foins  de  l'obligeant  Zépbir  ^ 
%ui  promet  (a  prote^iotx.  (^a» Lune  parole,  &  s'amufe  ui| 
i|;noineo^  à  regarder  un  Ballet  exécuté  par  des  figures  dç 

J porcelaine  que  l'Ampur  a  animées.  Ce  Diei^  déguife 
ancç  en  pajiant  un  trait  contre  la  Lune  ,  8c,  it  cachç 
|>our  ^coûter  les  réflexions  qu'elle  va  faire-  Zéphir  U 

S  réfente  ^vec  confiance.  La  Lune  aQc^c  d'abor4  un  pet| 
c  fierté.  Zéphir  feint  de  s'en  aller ,  5c  la  Déefle  le 
lawçUct  t  rAff^our  paro/t  dès  qu'il  apperçoit  la  bonne  iflh 


2  O  !t  iif 

Ifeîlîgence  des  deux  Amans.  On  atmonce  ramTée  de 
fHymcn ,  qui  termine  cette  Pièce. 

Çi^OROASTREf  Opert^Tragédiâj  arec  un  Prohgue^  pa$ 
Cahufac  ,  Mujique  de  Rameau  »  174^* 

La  Tragédie  de  Zoroaflre  efi  un  grand  tableau  <A  le 
#rime  ,  enorgueilli  d'abord  par  des  uccès  9  bientôt  dé<- 
chiré  par  les  remords^  enluite  humilié  par  des  revers  % 
iuccombe  enfin  ,  &  laiifc  en  paix  triompher  l'inno- 
cence. 

C'eft  un  Légiflateur  pacifique  «  Tinfiituteur  d*un  cuite 
fliouveau ,  l'inventeur  d'un  Art  bien&iûnt ,  un  homme 
né  pour  le  bonheur  des  hommes  «  un  Philo(bphe  enfiji 
armé  du  dé/îr  de  les  voir  tous  heureux  ,  que  Caholac  a 
o(S  préfenter  fiir  la  Scène  Epique.  Abramanc,  rival  èc 
cnnemi.de  Zoroaftre,  a  des  vues  toutes  oppolées  :  celui* 
ci  eft  le  Minière  du  Dieu  du  Bien  ,  de  ceue  lumière 
éternelle ,  qu'il  prélente  aux  honunes  comme  le  feul 
objet  digne  de  leur  culte.  L'autre  efi  le  Grand*Prétre  du 
Dieu  du  Mal,  de  ce  principe  affrënx  de  ténèbres  ,  (but 
la  puiflànce  duquel  il  fait  trembler  l'Univers.  Zoroaftre 
a  toute  la  tendrefle  ,  la  douceur  ,  l'aménité  de  l'Etre 
bienfàifànt  dont  il  efi  l'organe  &  le  Minifire.  Abramane 
efi  livré  à  toutes  les  paffions  violentes  «  ï  toutes  les  fu- 
reurs qui  peuvent  le  rendre  (èmblable  à  la  Divinité  bar-* 
bare  i  laquelle  il  a  élevé  des  autels.  Voilà  les  deux 
grands  Per(bnnages  qui  font  mouvoir  tous  les  reflbrtsde 
cette  Tragédie  «  &  qui  forment  un  contrafie  fuivi  ^  donc 
le  but  ^^  d'infpirer  l'amour  de  la  Vertu  Se  l'horreur  da 
Vice. 

Zoroaftre ,  qui  avolt  gagné  la  confiance  de  Phaerès^ 
jeune  Roi  de  la  fiaâriane  ,  aimeit  Amélite  %  Princeile 
du  San^  Royal ,  &  l'héritière  préfbmpcive  de  la  Giuron- 
se ,  &  il  en  étoit  aimé*  Tous  deux  «  (àii»<  le  vouloir  , 
avoient  infpîré  une  égale  pafïîon  »  Tun  i  Erinicc ,  autre 
frinccilè  de  la  Baâriaoc  •  &  Tautre  au  farouche  Abra« 

Odiv 


mane.  Ce  barbare ,  qui ,  par  Ip  fecours  dç  fes  ench^n|fj 

L  jueai ,  venoit  de  creufer  le  tombeau  du  )eune  Phaer^s  ^ 
haiilpit  &  çraignoit  Zproaftre  ;  mais  (a  puUTance  ,  bQrnco 
pialgré  lui  par  un  Oracle  de  Tes  Dieux,  iravoît  pu  at^ 

«   ^en^r  fi^ir  Ces  jours.  ZbrpaÛrc  n*eâ  que  prprcrit  ;  il  fuit 
loin  de  la  Badriane  «  d*où  une  loi  cruelle  Ta  exilé.)  & 
l\  efl  queftion  pendant  ibn  abfence  de  remplir  le  trônq 
lue  la  mort  du  Roi  a  laiflfé  vacant»  Voilà  les  &its  qui  fç 
[ont  paffés  lorfijue  la  Tragédie  commence.  ■; 

On  açcufe  1  Auteur  de  n'avoir  mis  s^uçunç  liaiÇm 

:  flans  les  parties  quMa  compo(ent  ;  de  i^*avoie  donné  que; 
^ps  morceaux  decoudiSt  dés  Ââes  qui  n*ont  aucun  rap- 
port Içs  uns  avec  les  autreCf  Je  ne  répondrai  4*3bprd  ice 
ireproche  ,  quVn  expofknt  tout  le  plan  de  (on  Ouvrage, 
^branian^ ,  furieux  de  ce  qu'Amélite  lui  a  préféré  (ba 
riv^l  )  Eriniçé  outrée  de  n'avoir  pu  fç  faire  aimer  de^or 
joaftpe .  Fun  &  l'autre  poiTé4és  dii  déiîr  de  la  vengeance 

'   (cde  Tcnvie  de  fegnér ,  conjurent  enfcmble  la.  perte  de 

'  ççs  deux  Amans  :  un  hymen  affreux  doit  être  le  prix  de 
leurs  forfaits:  fans  §*aiTper  ,  ils  confentent  à  s*unir  ;  ils; 
S/y  engagent  pas  fernient  ,  fi  i^n  heurçux  (uccès  termine 
}^ur  entreprilê  ,  sUls  triomphent  de  leurs  ennemis ,  fi 
Erinice  monte  fur,  le  tr<Sne.  Amélite  ne  fait  rien  de  ce 

■  fiinefle  complpt  ;  elle  ainiç  Erînicç  &  l'çn  croit  ajméç  : 
raaî^  ()ient6t  elle  rcconnoît  fpn  erreur  ,  êc  les  barbares 
traitèmens  qu'elle  éprouve  de  f^  part  ne  lui  laiflent  plus 
voiv  en  elle  que  /à  plus  cruellç  çnnemîe.  Zoroaûre  ef| 
éloigné  y  ScÛ  Ignore  une  partie  d^  ces  malheurs  \  mai) 
une  voix' ft  taie  entendre  :  il  apprend  dans  ton  exil  les 
snaux  qui  affligent  les  Baâriens  ;  &  felqn  Tordre  qu'il  en 

'  recroît ,  il  accourt  pour  venger  (a  'patrie  &  pour  délivrée 
*  4on  Amante.  Revêtu  du  pouvoir  magique  que  lui  cpnfe? 
rent  les  Efprits  Aériens ,  il  rçfîfle  à  tous  les  efforts  d'A- 
^iramane  \  &  rend  inutl|çs jfes  enchantemçns  :  mais  ce  Mi-* 
l^iflre  fcélérat  efpete  que  par  un  nquveau  facrifice  il  ob* 
fiendra  une  pbifTance  plus  étendue.  Il  évoque  pour  cela 
les  Efprits  de  ténèbres  ,  qui  lui  pron^ettent  à  lui  &  â  Efi< 
jijcc  une  vié^oire  certaine.  Flatté  de  ces  promcfTcs ,  il 
yiçf!!4'!i^  tête  de  iès  prêtres  pour  attai^uer  Zoroaàre| 


»  / 


TXJ   t  41/ 

m^s  il  re^it  la  juûe  punition  de  ici  crimes  :  la  terre 
'  e*^uyre  foa$  fes  p^s ,  &  il  eft  englouti  avec  toute  £a 
troupe.  Sa  mort  &  celle  d'Erinice  rendent  la  paix  auiç 
Baâriens  ,  à  Amélite  un  Amant  chéri ,  &  procure  unç 
ronronne  à  Zoroafire ,  qui,  par  un  hymen  qui  met  le 
comble  aux  vœux  de  la  Nation  ,  devient  Roi,  Prêtre  fie 
Légiflj^teur  4ç  (on  peuple ,  à  qui  il  porte  un  çuU^  no\9.«. 
ve^u* 

ZUUÇA ,  Tragiiie  de  M,  Dorât ,  i7^o# 

Timur ,  Empereur  de  Tarurie ,  a  été  ,  de  climats  en 
climats,  recueillir  les  (ciences  èc  les  arts  inconnus  â  fès 
Sujets.  $on  abfence  a  réveillé  Tainbition  de  Zéangir  » 
Fnace  du  Sang  Royal ,  qui  ef{  prêt  à  s'emparer  du  tr6« 
se  ,  qu^ni  Tarrivée  de  Timur  dérange  £es  projets.  Il 
croît  enfin  le  moment  propre  à  les  exécuter  ^  &  pour  cela 
il  choîÇt  ^uliça,  Favori  de  TEm^'Oreur.  Ce  Zulica  aime 
Àmétis .  fille  de  Zéingir  ;  elle  lui  eft  promiie  ,  fous 
condicton  quUl  aflaiîiner^  ibn  bienfaiteur  &  Con  maître* 
Il  frémît  d'abord,  9c  accepte  enluite  cet  horrible  em- 
ploi. Mientôt ,  troublé  par  (es  remords ,  il  inftruit  Amé- 
tis de$  projets  de  (on  perç  «  &  de  la  part  que  lui-même 
cd  forcé  d'y  prendre.  Elle  lui  ordonne  d'avertir  l'Empe- 
'  reur  du  péril  qui  le  menace  :  il  dpit  feulement  lui  taire 
le  no!n  du  Chef  de  rentrepriiC.  L'impatient  Zéangir  lui 
en  laiilè  â  peine  le  tems  :  il  lelomme  d'exécuter  (a  pro« 
niefTe.  Pour  toute  réponfe  ,  Zulîci  edaye  de  l'adoucîr 
i.ui-n>éme.  Zéangir  lui  reproche  fa  foioleiïè  &  fa  lâche- 
té. Il  veut  l'en  punir  dans  Amétis  ;  il  veut  immoler  (â 
propre  fille  ,  pour  fe  venger  de  l'inconftant  Zulica.  Elle 
paroit  «  ^c  Zéangir  ,  qui  ne  l'cntendoit  pas ,  lui  ordonne 
de  le  fuivre.  Zuiica  s'y  oppo(e  ;  ils  font  prêts  d'en  ve- 
nir au}f  mains,  &  Amétis  demeure  immobile.  Zulica  la 
fait  retenir  p^r  des  Gardes.  Zéangir  furieux  (c  retire 
pour  s'aller  mettre  à  la  tètt  de  fbn  parti.  L'Empereur  , 
}n(lri|i(  de  ce  qui  (ê  trame  ,  croit  l'apprendre  i  Zulica  , 
j|iii  Irrigue  ihomiçttr  d'aller  eu  ^ef  combattre  Us  ré-i 


4t^  ï  TT  C 

.  Toltés.  n  A*obtknt  ^c  celui  de  combattre  1  céti  ieifH 
maître.  Zéangir  cù  défait  Sr  |pris  II  ne  nomme  pàbii 
Zulica  pour  avoir  été  fon  complice  ;  mais  il  jette  de  nou« 
Teaux  (oupçons  dans  l'ame  de  FEmpereûr.^  2Si]]ica  s'ac< 
cu(è  lui-même  &  obtient  (on  pardon.  Tîmur  porte  la 
clémence  Jufqu^â  pardonner  à  Zéangir.  Ce  nXlpas  tout; 
il  tire  un  poignard ,  le  lui  donne  ,  &  l'exhorte  à  Timmof 
1er  :  il  c&  aflez  heureux  pour  que  Zéangir  fc  donne  Ifli 
préférence. 

ZULIMEj  Tragédie  de  M.  de  Voltaîrs ,  1740* 

Ramire ,  héritier  du  Royaume  de  Valence ,  &  AiUti 
Princcffe  du  même  Sang ,  étoient  nés  tous  deux  de  pa« 
rensv captifs  à  Trémifène.  Ils  étoient  unis  Tun  de  l'autre 
vpar  les  liens  de  l'hymen.  Zulime  ,  fille  du  Souverain  de 
Trémifène ,  conçoit  une  forte  pallion  pour  Ramire ,  dont 
elle  ignore  le  mariage  avec  Atide  «  &  veut  l'engager  i 
fuir  avec  elle  à  Valence,  dans  le  deflein  del'cpou^» 
Elle  eu,  décidée  à  renoncer  à  jamais  à  fa  patrie  ;  &  Atide 
qui  ne  forme  des  voeux  que  pour  la  liberté  *de  Ramire 
fbn  époux ,  s'applique  à  entretenir  dans  fon  erreur  la 
tendre  &  araoureufè  Zulime, qui  Ta  choifie  pour  la  con« 
.  £dente  &  pour  (on  amie.  Zamire  qui  ne  fait  feindre  , 
eft  déterminé  à  détromper  Ton  Amante.  En  vain  il  oppofcL 
la  différence  de  Religion  qui  ne  leur  permet  pas  d'être 
unis  l'un  à  l'autre.  Zulime  l'engage  à  changer  la^enne; 
mais  quand  enfin  elle  apprend  que  fon  Amant  e A  i'epoux 
d' Atide ,  elle  termine  (es  jours  par  un  coup  de  pot-« 
gnard.  .  * 

Voici  ce  que  M,  de  Voltaire  a  écrit  à  Tocca/îon  de 
cette  Tragédie  qui  n'eft  pas  la  meilleure  de  celles  qu'il 
a  faites, 

ce  Dans  le  nombre  immenfe  de  Tragédies  ,  Comédies»  ' 
•»  Opera-Comiques ,  Difcours  nouveaux  &  Facéties ,  au 
»  nombre  d'environ  cinq  cens  mille  >  qui  font  l'honneur 
9'  éternel  de  la  France ,  on  vient  dUmpriiner  une  Tr4^ 


2IJX  Ç^ 

Il  g^dîe  <buf  mon  nom  »  intitulée  Ziil^i^i*  J^  Cchnt  eff 
I»  ^n  AfricjueV'li  eft  bien  yr^i  gu^aUtféFoIs  ayant'  été 
•»  avec  Alurç  en  Amérique,  )ç  fis  un  petit  tour  en  Afrî-» 
»»  que  avec  Zulîmè\  avant  que  d*aller  voir  fdamé  â  la 
if  Chine.  Mais  mon  voyage  d'Afrique  ne  me  réufntpotnt* 
»•  Vrefque  perlpnae  dans  le  p^rtçrre  q?  connoiuoit  la 
»»  vînè  d'Ar(cnie,-quî  étojt  le  lieu  de  la  Scène  :Vcft 
*•  pourtant  une  Colonie  Romaine  %  nommée  Arfenaria  % 
»  8(  c'efl  encore  par  cette  raifon  U  qu'on  ne  la  connoiP* 
M  foit  pas*  n 

ce  Tremîzenc  eft  un  nom  bien  ionore  ;  c'cft  un  joli  pe-: 
99  tit  Royaume  ;  mais  on  n*en  avoit  aucune  idée.  La 
»»  Pièce  ne  donna  nulle  envie  de  s'informer  du  giffcment 
pt  de  ces  cotes.  Je  retirai  prudemment  ma  flotre  ;  Et  qum 
»  defperat  tra^tta  nitefcere  pojfe  relinqidu  Dèis  CorCaires 
m  fe  (ont  enfin  (aifis  de  la  Pièce ,  9c  Vont  fait  imprimer  ; 
M  mais ,  par  droit  de  conquête  «  ils  ont  (ùpprin&é  deux 
99  ou  trois  cens  Vers  de  ma  façon ,  &  en  ont  mis  autant 
»»  de  la  leur.  Je  crois  qu'ils  ont  très-bien  fiiic.  Je  ne 
»9  veux  point  leur  voler  leur  gloire  comme  ils  m'ont 
93  volé  fOÊÊÊL  ouvrage*  J'ayoue  que  le  dénouement  leur 
M  apparmit ,  &  qu'il  eft  aum  mauvais  que  l'étoit  le 
93  mien.  Les  Rieurs  auront  beau  jeu  ;  car  au  lieu  d'avdiv 
M  une  Pièce  à  fiffler,  ils  en  auront  deux.  11  cfl  vrai  que 
99  les  Rieurs  (eront  en  petit  nombre  ;  car  peu  de  geiu 
TMÉtourroicnt  lire  les  deux  Pièces  :  je  fuis  de  ce  nombre; 
M  K  de  tous  ceux  qvi  priant  ces  bagatelles  ce  qu'elles 
a»  valent ,  je  fuis  peut-être  celui  qui  y  met  le^plus  bas 
M  prix.  Enchanté  des  chefs-d*œuvres  du  fiede  pailë ,  au« 
M  tant  que  dégoûté  du  fatras  prodigieux  de  nos  méiio« 
f»  critès ,  j«  vais  expier  les  miennes  en  me  faifant Je 
»  commentateui!  de  Pierre  Corneille* 

M  L'Académie  agrée  ce  travail  ;  je  me  flatte  que  le 
931  Public  le  fécondera  en  faveur  des  héritiers  decç  grand 
91  nom.  Il  vaut  mieux  commenter  Héraclius  que  de 
M  faire  Tancrede  ;  on  rifque  bien  moins.  Le  premier 
^  JQur  que  rpn  joua  ce  Tancrede  »  beaucoup  de  Speâ^ 


# 


M 


îtTt 


s»  teurs  étolent  tenus  armés  d'uii  mxftulcrlt  qui  éM^ 
M  roit  le  monde ,  &  qu'on  aQuroit  être  mon  ouyragç';4 
•9  rcfTembloit  à  cette  Zuiimc  imprimée,  u 


fia  4a  trêifiénu  &  demîer  Volume  du  Di&ionnaîfi 

Dram(uiiHç% 


* 


Pb  ff  h     g  »  r  i  fr  ir  ir  ir  Wamt»  t^  jj  i  m  r 

SUPPLEMENT 

AU 

DICTIONNAIRE  DRAMATÎQI/Ê. 


AB        AC 

JjBDILLY,  ROI  DE  GRENADE  ,  Co«^rfi>  en  ttoîi 
'Aetes  ,  c/i  PrJè  $  l^ar  M.  rfc  27//c  ,  &•  /«  Dame  Ricc^- 
boni  j  mère  ^  dite  tiaminia  i  auxlulieni^  iZ^P* 

Abdllly  régne  i  Grenade  ;  ihais  il  doit  (a  coufonM 
âAbcncefragé  qui  a  détrôné  rururpateiir  Mulèy.  Aben« 
métrage  a  iin  fils  nommé  Abuamet ,  qui  doit  époufer  Ga; 
lienne  ,  foeur  de  Zégri»  Ce  dernier  ell  également  ^rd-^ 
mis  à  Moraïfelle  *  nllc  d'Abencerrage.  Cependant  Ab-» 
diily  devient  amoureux  de  Moraïfelle  ;  &  Moi^iïèile 
prend  une  pareille  paffion  pour  Abdilly*  Zégrifib  con« 
ibie  de  la  perte  d'une  amant  infidelle  ;  &  la  pièce  finit 
par  le  mariage  du  Roi  aVcc  MoraïTelle  »  de  celui  d^A- 
buamet  avec  Galiemie* 

ACADÉMIE  BOURGEOISE  (f)  Opera-Comique  en  un 
Aâey  enprofei  mêlé  de  Vaudevilles  ^  par  Panard  ^  àla 
Foiré  S.  Getmain^  i735* 

Bélîfe ,  Bourgeoîfc  ridicule  *  veut  établir  che^^ellé 
une  Académie  9  malgré  Içs  remontrances  de  fa  Suivante 

Îui  n*a  pas  grande  eflime  pour  les  Gens  de  Lettres^ 
élliç  a  encore  une  autre  mianic  pour  défennuyer  tes 


4î»  *  C  T 

ttiécec  ;  ctle  îenr  bit  apprendre  des  râes  de  com^^^ 
*  Pendant  qu'eltes  vont  les  étudier ,  on  procède  â  Texa* 
sien  des  Candidats  ^ui  Ce  présentent  pour  remplir 
TAcadéroie  de  Bélife.  On  y  reçoit  un  bel-e(prit  qui 
lie  s*exprinie  que  par  Sentence^  ;  Orphi(ê  qui  Ce  vante 
jd*interprcter  les  diTcoùrs  des  peribnnes  qui  parlent  à 
idemi-mot  ;  &  Bclilè  elle-même  n'y  efl  reçue  que  pac 
£on  talent  a  £iire  en  paroles  des  ubleaux  de  tout  co 
qui  Ce  paflè.  Dorante ,  frère  de  Béli(è ,  qui  eft  chargé 
iae  cet  examen  ,  donne  l'exdufion  à  quelques  préten*- 
idaos  9  ehtf 'autres  à  un  déda  mateur  violent  ^  oont  loi 
gefles  lui  font  appréhender  quelque  accident*  Le  der«  ^ 
nier  reçu  efl  le  plus  néceilaire  ;  c'cft  un  Maître  da 
fallets  qui  compote  le  DivertiùQiemcnt  qui  termine 
ïouvrage. 

aiCTRrCE   NOUVELLE, (F )Cûmidie  en  unABe^en 
versf  attribuée  à  PldlippePQiJfon,  mpriméeen  ijti. 

Cette  pièce  eilùya ,  à  peu  près  9  les  mêmes  tracailè^ 
ries  que  C Amour  Mujicien.  Une  Comédienne  célèbre» 
Mademoifelle  Le  Couvreur  9  crut  lè  rcconnoitrc  dan| 
fti  vers  que  débite  un  Valet  ; 

Je  connois  (on  e(prit ,  &  te  donne  ma  foi  i 
Que  s*il  en  efi  qui  vont  dans  les  loges  pour  plaire  | 
Celle-ci  pourroit  bien  aller  jufqu'au  parterre. 
•    •••••••••••••• 

Il  fiittt  qu'elle  ait  entré  en  vingt  mille  maifôns;     , 
Car  avec  tout  le  monde   elle  a  des  liaifbns  ; 
Se  mêle  du  Barreau ,  de  la  Cour  9  de  la  Guerre  j 
Et  rien  9  je  croisyn'efi  fait  que  par  (bn  minifiercyf 
Qu'un  emploi  (bit  vacant  9  elle  le  fait  avoir  ^ 
Sans  trop  (blliciter ,  à  qui  peut  lo  vouloir* 
Un  mariage  fait  9  elle  le  fait  dé&ire  ; 
tJnc  teq:c  vendue  ^  elle  la  £ut  letraires 


Brôu31e  toMi  ceux  qui  (ont  étroitement  Uf  s , 

£t  raccommode  auffi  tous  ceux  qui  font  brouillés^ 

Entre  dans  le  détail  des  chargés  ,  des  offices. 

Des  fonds  des  hôpitaux ,  de  ceux  des  Bénéficest 

Par  elle ,  celui-là  devient  Introduâeur , 

Celui^^ci  Secrétaire ,  Se  l'autre  Ambailàdeur* 

I 
L'Aârice  eut  le  même  crédit  qu'avoit  eu  le  Ma?if> 
trat  au  fujet  de  V Amour  Mujicien  ;  la  pièce  ne  put  être 
jouée*  Elle  offre  cependant  «quelques  caradèfes  plai- 
fans,  &  qui  ne  font  pas  toujours  fantafliques  ;  tels, 
entr*autres  ,  que  cette  Baronne  qui  ne  parle  qu'en 
déclamant;  cette  ComtefTe ,  qui  ne  répond  aux  difcours 
de  Ton  amant  que  par  des  paiiages  d'Opéra  ;  cet  Abbé» 
qui  fe  croit  un  grand  déclanuceur ,  Dârce  qu'il  paflbic 
pour  tel  au  Collège,  &c.  Le  ftyle  oc  cette  Comédie 
cfi  d'ailleurs  facile,  naturel , fertile  en  (kiliies. 

ADÉLAÏDE  DE  HONGRIE  ,  Tragédie  en  einq  MeSf 
en  Vers  par  M*  Dorât  »  x774« 

Adélaïde  efl  accordée  en  mariage  à  PepIn  9  Roi  de 
France  ,  &  conduite  fur  les*  frontières  avec  une  escor- 
te ,  par  fa  Gouvernante.  Cette  femme  conçoit  le  pro^ 
jet  de  fubdituer  (a  fille  Ali<e  à  la  place  d'Adélaïde. 
Elle  s'ouvre  de  ce  deflein  à  un  fcune  homme  qu'elle  croit 
capable  de  la  féconder,  &  qui  ^charge  de  poignarder 
Adélaïde  au  moment  où  la  première  efcorte  doit  la  quit- 
ter &la  remettre  entre  les  mains  H^me  autre  efcorte  ent 
voyée  par  le  Roi  de  France.  En  effet ,  Alife  efl  remifè 
aux  Gardes  de  Pépin  ;  &  Adélaïde  efl  conduite  dans  un 
bois  par  Taflaflin  qui  s'efl  charge  de  la  poignarder,  âe 
^uilalaiiïe  bleflée  &  prefque  expirante.  En  s*enfuyant, 
ri  efl  arrêté  furies  frontières  comme  un  transfuge  &  un 
cfpion  ,&  il  refle  enfermé  cinq  ans  dans  un  cichot.  Il 
en  fort  enfin  ,  &  entend  dire  qu*Alife  ell  fur  le  Tr6nc  d^ 
France.  Preflë  Mr  fes  remords ,  il  va  tout  révéler  à  ui^ 
vieil  Officier  de  Pépin,  &  fo  mettre  entre  les  mains  da 
^pi«  Adélaïde  |  mounuitc  w  oûUeu  d'un  bois ,  avoit!  été 


#• 


43i  A  t  s 

"  * 

f  en  contrée  par  ce  vieil  Officier  tiommé  Rlcemef  i-  ^ 
Tavoit  reçiie  chez  lui ,  &  elle  y  étoit  reâée  cinq  ans  fans 
j(p  faire  connoitre  ;  alors  elle  efl  menée  à  la  Cour  pa^ 
Ricomer  ;  &  pour  ne   pas   être    reconnue  de  la  Reine 
qui  à  été  fa  meilleure  amie  «  elle  ne  paroit  jque  couverte 
atih  voile*  Riconter  éclairé  par  la  dépbfitioh  du  meur- 
trier ^  devine  qu  Adélaïde  efi  dansfes  maiifs  ,  8c  là  forcé 
d'en  convenir.  Adélaïde  (e  fou  venant  toujours  dé'  Cou 
ancienne  amitié  pour  Alife  ,  ne  veut  point  éclater  ni  (è> 
faire  connoitre:  Ricomer  raconte  à  Prpin  cette  étrângd 
aventure;  lé  Roi  fe  trouve  dans  une  fîtuation  embar* 
taffante  ;  il  faut  (Ju'il  choifîffe  entre  Alift  &  Adélaïde; 
celle-ci  â  des  droits  ihcdnte fiables;  mais  Aiife  eff  aimée; 
elle  a  deux  ehfans  de  Pépin,  iticomer  annonce  au  Rot 
que  la  Natioft  réprouve  &  la  mère  &  les  enfans.  Pépin 
balance;  mais  Alift  prend  le  parti  de  Ce  faire  juAicc) 
'  elle  s*empoifbnné« 


'AJ^BERT  J,  àu^j/^VELiNn  «  Comédie  héroïque  en  ttoU 
A6te5 ,  &  en  Vers  de  dix  fy dalles  %  par  M.  Leblanc ,  au:i 
François  j  i775«  '       . 

tJhe  aventure  arrivée  à  l'Empereur  ,  où  plutôt  iih 
aâe  de  bienfainince  &  de  judice ,  donne  Tidée  de  ce 
Drame ,  dont  les  Adeurs  font  rEmpercùr,  le  Baroii  de 
Tezel ,  le  Comte  Valrer,  Madame  lavrançe  ,  Adelinë, 
tin  Menuifîer  ,  uii  Laquais.  Le  Menuifîer  efl  dàn^  là  plus 
grande  affliôion  ;  le  Baron  s'infoi'me  de  Tétai  de  deux 
femmes  infortunées,  Madaine  Lavrançe  8c  fa  fille  Adé- 
iine.  Le  Menui/ier  leur  fait  une  peinture  touchante  dés 
vertus  de  la  mère  8c  des  léntiinens  de  la  fille.  Il  lui 
apprend  que  ce  jour  même  >  Faucher,  leur  créancier'), 
doit  les  pourfuivre.  Le  cruel  Baron ,  fous  prétexte  de  lés 
obliger  )  veut  (e  rendre  Maître  des  droits  de  leur  créan- 
cier ,  &  compte  s'en  (ervir  comme  de  moyeii  de  féduc^ 
tion  auprès  de  la  jeune  Adeline.  Madame  Lavrançe  im- 
plore vainement  (a  procedion  pour  obtenir  dé  l'Ettipé- 
reur  des  bienfaits  dus  aux  fervices  de  fon  mari.  Le  pet'-^ 
fide  Courtifan  lui  répréfente  la  Cour  fous  les  couleurs 
lés  plus  faufTcs ,  &  défefpéran  de  rien  obtenir  du  Prince, 
elle  ordonne  à  fa  fille  de  renoncer  â  Tefpérance  qu'elle 

avoii 


A  t  IB  Hii 

tlroît  tfépôufer  le  Garde  de  TEmpefeut.  tJn  Huîffict* 
àirrcce  cette  mère  infortuniée;  mais  l'honnête  Menuifîeif 
fe  rend  caution  >  8c  iiilpena  (a  captivité*  Elle  engage  (oQf 
bienfaiteur  d'accompagner  ia  fille  polir  aller  vendre 
quelques  bîioux<  L'Empereur  dézuifS  Se  le  Comte  Val- 
tervont  au  devant  d'Adeljne  ;  eUe  marque  ion  effroi  j 
ie  Prince  la  rafTure  ,  &  lui  demande  le  fujet  de  là  trifw 
tcffe  ;  elle  garde  le  /Ilcncctmais  leMenui/îer  raconte 
tout  ce  qu'il  lirait.  Le  Prince  demande  pourquoi  To^ 
ne  s'cil  p<is  adrcifé  à  TEmpereur.  Adeline  dit  alors  ce 
que  le  Baron  de  Tci^cl  lui  a  rapporté  de  les  (bllicita«> 
tions  &:  des  refus  qu'il  prétend  avoir  cfTuyés.  Le  Prince 
indigné  ,  préfente  de  Ter  êcuxi  diamant  à  Adeline  qui 
ne  veut  rien  recevoir  d  un  inconnu  :  mais  il  force  le  Me 
nuifier  de  tout  accepter,  &  lui  dit  de  venir  le  lende^ 
main  avec  Adeline  a  l'Audience  de  l'Empereur,  Le  Prince 
arrive  ;  il  voit  le  Biron  de  Tetel  ;  il  cà  indigné  ;  il  ré- 
comBcnfc  lei  ftcviccs  d'un  vieil  Officiel  ;  il  honore 
un  Fermier  ;  il  encourage  un  Artifle  ;  enfin  toute  l'Au- 
dience îc  païïc  enadions  de  générofîté  &  de  bierifàifance; 
21  s'iiiquicte  de  nep.ointyoir  venir  les  inconnus  qu'il  » 
tciiwontrés  &  Qu'il  veut  (ecourîren  confondant  le  perfide 
Tezel.  Il  lui  demande  8*il  n'a  pas  connoilTance  de  quel- 
que nialheureule  famille  n^i  mérite  fês  bienfaits  !  il  lui 
ticîiimc  même  Lavrancc.  Il  reconnoit  toute  fk  perfidie 
à  Tes  rrponfes.  U  accorde  aux  (bllicitations  d'un  grandi 
^eirn<iit' ,  la  défenfc  d'une  mai(bn  opprimée  ,  &c«  Enfin 
Adeline  Se  le  Menuiiîcr  Tiennent  i  l'Audience.  L'Em- 
pcrci!-  s'en  apper^oît  au  trouble  qu'il  remarque  dans  les 
j^ciiïî  du  fiaron.  Ce  CourtKàn  veut  les  écarter  ,  mais  en 
Vain.  Adeline  voyant  l'Empereur  dans  l'inconnu  de  l^ 
vèilie,  eft  troublée.  Le  Priflcela  raflilre  par  uri  accueil 
favoi'abîc,  Adeline  veut  tendre  Por  &  le  diamant;  l'Em- 
pereur les  refufe»  Il  envoyé  chercher  Lavifance  que  le 
l^arô'.a  fait  ari*cter/I]  Confond  cet  honime  perfide,  le 
bannitdc  lés  Etats ,  comMe  de  biens  ces  femmes  info^-t 
tunées  »  &  /peline  époufè  (on  Amanfé 


orne 


IIL  Et 


43i  AL8 

rencontrée  par  ce  vieil  Officier  tiom 

1  avoit  reçue  chez  lui .  &  die  y  étoit        .-       _         «. . 

fc  faire  connoitrc  ;  alors  elle  eiè  n^c    '  ^  •'-'  '  P^^^'"* 

Kicomer  ;  &  pour  ne   pas   être    re.oi. 

qui  a  etc  fa  meilleure  aiiie ,  elle  n-^ 

ûuh  voile.  Ricomer  éclairé  par  ia  et    des  Amours  dci 

trier,  devine  qu  Adélaïde  eil  dan^/iUe-Dicu.  Socratc,à 

a  en  convenir.  Adélaïde  fc  fouvc  ir.ourant ,  Timandrc, 

ancienne  amitié  pour  Alifc  ,  nu  vi^s  une  folitudeoùla 

taire  connoitre:  Ritomer  racontera-  U  fe  propofe  fur-tout 

aventure  ;  le  Roi  fe  trouve  daiiruit  en  partie  de  ce  quifc 

rallante;  il  faut  qu'il  choifilFjoi.mcme.  Après  quelques 

^L.^"j*  *  °«s  droits  ihtdntclî  Alcibiade  voit  Timandrc  5 

clJ«  adcux  encans  de  Pepinwiir  caché  de  Socrate  pourû 

que  la  Natioft  réprouve  &  Iç^,  _  viciUc  Aftrologue  ,  pow 

balance  ;  mais  Alift  prend  Je  Mirto  ^  femme  du  Philofo- 

eiic  s  empoifonnc.  ,,  .^aicic  &  du  mouvement  dasl 

'ALBERT  /,  ou  j/^vELj\ 

Aaesyïj'  en  Vers  de  d.y,^uij  w  h  Motte  ,  Mufijueii 
trançoisy  177 y.  .     ^     '  «- 

Une  aventure  arr' 

ade  de  bienfailancc  ^^.i^ines  ,  aîmc  Alcîonc  ,  fille d'EoIc, 

Drame ,  dont  \c^  A^**h  icmblc  fkvorifcr  leurs  vœux  :  mais 

Tezel,  le  Comte  Vll^>  cmployc   les  charmes  de  fon  art 

un  Mcnuifîer  ,  un  Lsv*»ïocn  ,  &  féconde  la  paffioB  fîjprette 

grande  afRidîon  ,  i©:*  Ccix.  Alcîonc  &  Ceîx  fe  jurent  une 

femmes  infortunées    w  m*:mc  infiant  le  tonnerre  grondc< 

line.  Le  Mcnui/îer  itfk  *  1  Autel  eft  renvcrfe,   &le  Palaii 

vertus  delà   mcxe  c  •  Magicienne,  &  Phorbas,  s'unifient 

apprend  que  ce  jm:  vTcLx.  Ce  Prince  vient  les  confeillcr,& 

doit  les  pourfnivrr  -crfidic.  Phorbas  annonce   à  Ceixqu^» 

obliger  , 

cicr 

tioi 


A   L   E 


.:,    '■•■ 


•    1  J- 


'•  •     1 


:-.r  £r-'«:-r:  T-ri't  .    2*.:'  *    i*     «  rrr*- 

vîcnncn:  crir  st::  r*-*^-2r.^2^  •  t  zt-tt.t-  ir: 
'..:■;  mtinc-tr-r?    ç;.»  f  -■-:^  t  trr  T^r'-  Ttr  -^ 

::ci:lc   comssc  im  mriv^^Tf.^^  2c  or  #tT?ii-:r'^  i  •- 
:c:ccnd   dam  CD  char  &:  it-Ltrc  -^s    >fri?î:::-  st    ic 
.:.:5  f.dclcs. 

'i  ît-n  connue,  C«  *dc  wS»ai"=.tr:.:.r  li*-  ur»»  îTj»  vi  **• 
convives  (ciris  par  àa  ÇjoltzLz^'.t:  .  i»  -^-^ir  j,^ 
plailïr.  On  leur  aor^ric  driir  îscîirîïr:  n-..  tîrfirr^ 
dent  le  bîcafait  dî  iilîibiti-iif  ;  ?T:2_i  rr  .i.-m  •-••::.1^ 
Le  théâtre  chais ?r  s  r^-^è'vrzz  ui.  îbt  '-ratiui^^-»  ^  ^j 


Donneur,  ql  -c  *-—    •.*sr.-    ..-■^i    jz^    — .^*^i.v-   »"i>.'.*:f 
&  Mercij  rc  d  ï::  c  aT-rim  :  i;  :*r  -  ^ç*  ;  '  : .- •  % ,  .^^  -  *  , . ,  ^ 
ïcs  riches    hâzi-.iLrî  cj   ijjtr-.Tr    ,  >.»--.  iv^.j#-    _,.    >^  x^^ 
té?  parccç    viril^i-ds    L'-tJ^r-t-  Lr?     ih»rt  JLr-fri^  vu- 
rilTciît  le  ctimc  à.  't'Ctri't:  't'r  <*  v#r-j,  .  ,,  -rr?  t*.»-'*»-?!; 
Phîlenr.en   5r   Ei-J-  i-'  ^ei  r..:v.-et"î  -  îr  -----r- r*  t' i,*r*î 
aux  eaux  de  r,:..T.frtr   ^t  rir:   -,r*,t-r   -T-î    -T-v^vf. 
Ils  font  fjccédrr  -„-  it*.-  ^^-j-   «  '-îr.  '.■'.r^  c^V^••'  /  ,  îfc 
un  temple  lé^ér^  tr  ^rvrr.-;.*  c-;   Jti"r  -t^î    ,V  #-./, 
Jupiter    P-'..-r,fr*-.   P';-*^.-:  i:  Ei..:',>i  >^--'  >'  •'•   a«#v 
cfaar£é&  de  hiiçë:ù  #<s;x£t  c  ^  j-r.v.    '  :*Jift>-,r  '  ji 


*• 


accorde  a  ces  detiv  cpoux  les  vœux  fermés  par  leur  am6i« 
de  finir  enferr  blc  le  cours  de  leur  vie.  Ils  célèbrent  la 
bienfairasce  &  la  juflice  des  Dieux. 

'AMANS  DUPÉS ,  (  les  )  Comédie  en  trois  ades  ,  aux 
Italiens -i  172.3. 

Pantalon»  Lelîo^  Arlequin  5c  Scaramouche  font  amou« 
reux  de  Colombine  ^  &  s'en  difputent  la  conquête.  Le 
I>oâeur  en  eÛ'  auili  amoureux  ,  mais  avec  de  plus  jufles 
prétentions  ,  puifqu'elle  eft  fa  gouvernante  &  fa  pupile. 
x^ependant  Colombîne  trouve  le  moyen  de  fè  défaire  de 
lès  autres  Amans ,  Ac  de  voir  Lélio  qu'elle  leur  préfère*' 
Leur  mariage  termine  la  Pièce. 

yUMNS  GÉNÉREUX,  (les  )  Comédie  en  cirw  aêles; 
en  Profe ,  par  M,  Rochon  de  Chabannes^  aux  François  i 
«774* 

Pendant  la  ?uerre  que  le  Roi  dePruflè  faifbit  enSaxe; 

-  un  Major  Pruiuen  ,  nommé  Telem  «  avoit  été  chargé  de 
lever  des  contributions  en  argent  fur  les  habitans  du 
pays:  comme  ils  étoient  hors  détat  de  payer  ce  qu'on 
exigeoit,le  Major,  plein  d'humanité»  completta  la 
fomme  de  fa  propre  bourfe ,  &  re^ut  pour  fa  créance 
le  billet  des  principaux  habitans.  On  l'accufa  demalver- 
^tion ,  Se  l'on  cita  contre  lui  ce  même  billet ,  comme 
un  préfent  que  lui  faifbient  les  Sauçons  ,  en  reconnoif- 
fance  de  ce  qu'il  les  avoit  exemptés  d'une  partie  des  con- 
tributions. L'accu fationétoit  fî  fpécicufe  ,  que  le  Roi  & 
fon  Alinifirc  le  jugèrent  coupable;  il  alloit  être  cafR  Se 

.  déshonoré.  Tclcm  étoit  chéri  en  Save  «  9c  aimé  d'une 
veuve  jeune  &  riche  ,  qui  lui  avoit  offert  (a  main  &  fà 

.  fortune  ;  mais  il  avoit  ei|^a  générofîté  de  les  rcfu- 
fèr  ,  parce  que  l'état  de  fes  affaires  ne  lui  permet  toit 
point  de  reconnaître  de  fi  grands  avantages.  Les  Saxons 
députèrent  à  Berlin  le  Comte  de  Bruxall  pour  follici- 
tcr  auprès  du  Roi  la  5"ftice  due  a  leur  bienfaiteur. 
Ce  Comre  de  Bruxall  cd  l'oncle  de  la  jeune  veuve  :  il 
va  avec  eilc  à  Berlin  ;  c'efl  un  bon  Gentilhomme,  plein 
d'honneur  8(  de  vertu  ,  mais  bien  glorieux  de  fon  nom 
^  de  fts  feize  quartiers ,  aimant  la  bonne  chère  y  un  peu 
brutal  ;  à  cela  près  t  le  n^eillcur  homme  du  monde* 
C'cil  â  fon  arrivée  à  Berlin  que  commence   la  Pièce» 


-t 


,  A  M  A  4J7 

T clem  îc  trouve  logé  dans  ia  picme  auberge  où  àci» 
•en  Jcnc  le  Comte  &  ia  ComteiTc.  Celle-ci  a  une  encrc' 
vue  avec  le  Major.  Elle  lui  renouvelle  TaiTurance  de  fa 
tcndrefTe  &  TofFre  de  fa  main.  Telcm,-  pénétré  d'a- 
mour &  de  reconnoifTancc  ,  refu:c  conûamment  une  of- 
fre il  fçduilantc  ,  parce  qu'il  ne  Te  trouve  pas  di^nc  de 
la  ComtefTe  :  H  Ce  rcgaràe  comme  ftés honoré  ;,^'il 
n'obtient  pas  du  Roi  la  judice  qu'il  attei^d  ,  il  eu  prêt  à 
renoncer  à  tout.  Pendant  ce  tems-lâ  ,  le  Comte  de  Bru- 
xall  cil  allé  voir  le  Miniilre  ;  on  le  fait  attendre  d^n» 
une  anti  -  chambre;  quand  on  1  annonce.,  on  oe  con- 
çoit pas  feulement  fpn  nom  ;  blelTé  du  peu  d'égards 
qu'on  marque  â  un  homme  comme  lui,  il  s'emporte 
contre  le  Miniilre ,  au  lieu  de  le  di  pofer  .favorabie- 
nient  pour  le  Major  Telem  :  il  ne  fait  qu'accroi^re  Ccè 
préventions  :  il  revient  furieux  de  l'accueil  qu*il  a 
reçu  ; .  ce  qui  nc  l'empêche  cependant  pas  de  bien 
dmcr. 

La  Comteffe  voyant  la  mauvailc  tournure  que  prenoit 
TafFairc  de  Telem ,  &  craignant  de  le  perdre  pour  ja^ 
mais  vs'avile  d'un  expédient^  peut-être  un  peu  hai:ar« 
de  >  pour  vaincre  (a  délicateffe  :  elle  lui  fait  dire 
qu'elle  cil  perfécutée  par  ion  oncle  qui  veut  la  iha- 
hcr  à  un  autre  ;  qu'elle  n'a  plus  que  Tcicm  pour 
défcnfeur  Se  pour  appui  contre  cet  oncle  cruel  ;  que  & 
elle  le  perd  >  il  ne  lui  relie  plus  qu'à  cacher  fpn  mal- 
heur êc  fa  honte  dans  quelque  défcrt. 

Cette  Fable  produit  tout  fon  effet.  Telem  ie  regardant 
comme  néceffaire  â  (à  nuitreffe ,  n'écoute  plus  que  loi) 
amour  ;  il  efl  prêta  fuir  avec  elle  où  elle  voudra,  8c  à 
la  défendre  contre  (on  pcnccuteur.  Dans  ces  entrefaite» 
le  Ccmc  Se  lui  le  rencontrent  fur  le  Tiiéitrc.  Telem 
perfuadéque  Bruxall  ne  veut  pas  qu'il  cpoufe  (a  nièce  ^ 
^' celui -r  ci  croyant  au  contraire  que  Telem  perlî (le  i 
refufer  la  main  de  la  Comtefic  ,  ils  ort  cnferable  une 
Icènc  dç  qui'DTO-qvo  afTci;  comique. 

La  jeune  Comteffe  entre ,  Se  débrouille  rcnigm:c.  Te- 
lem n'ofe  pas  retirer  ia  parole.  Tandis  qu'il  ett  en  fuf- 
pens  t  on  vient  l'avertir  qu'on  le  cherche  de  la  part  du 
Acû  ,*  on  le  croit  perdu  :  il  tort ,  croyant  lui-mçme  qu\Mi 


%ii 


A  MA 


Tai*arr£tcr  ;  mais  II  rentre  avec  une  lettre  du  Roi,  y^  i 

étant  injftruit  de  la  vérité  %  lui  rend  Ton  emploi  ^  uèkt 
veur  y  &  tout  le  monde  pù  l)eureu,x» 

^4MANT  PRÊTÉ  ^(T)  Biéce  en  un  Aâc ,  par  un  Anonymz  ^ 
aux  Italiens  y  i/io. 

Flaminla  qui  s*apperçoit  de  quelques  réfroidiflement 
lie  la  part  de  Léljo  fbn  Amant ,  prie  Svlvia  fbn  amie 
^c  lui  prêter  Mario  ,  que  cette  dernière  aime  «afin  d*iR(^ 
pirer  de  la  jalouiîe  à  Lélio.  Mario  &  Flamlnia  ic  pren-^ 
nent  d'amour  Ton  pour  l'autre  ,  &la  feinte  dévient  une 
^fèriti^  Sylvia,  qui  s'en  niéfie  »  mais  trop  tard^  re^emaàde 
.  fyn  Amant  a  Flamlnia  qui  ne  peut  confentir  à  le  lui  ren- 
dre. Elles  fe  querellent;  mais  Mario  termine  le  ^^i'^ 
rend  ,  en  le  déclarant  pour  Flaminla  qu  il  époufc.  Léiio 
qui  fùrvient ,  outré  du  changement  de  Flaminia ,  s'offre 
par  délèlpoir  à  Syly^a,  qui  Paccepte  par  dépit. 

'^MAkTE  HYPOCRITE  »  (  T  )  Pièce  en  trois  A^es ,  te^ 
touchée  par  Dominique  )  aux  Italiens ,  1 7 1 8« 

Lélio  qui  efi  aimé  de  Flaminia  &  de  Sjlvia ,  mais  qu) 
ti'aime  que  la  première  de  ces  deux  iburs,  cil  iurprisavec 
<lles  par  Oâave  leur  frère  ,  qui  le  pourluit  ,  &  qu'il  eil 
pbligé  de  tuer  en  défendant  fa  vie.  Pantalon  ,  père  de 
cette  famille  ,  le  défère  à  la  Juilice.  Lélio  fe  (auvc ,  (e 
déguife  ,  fi:  trouve  moyeu  de  rentrer  chez  Pant4lon  , 
qui  ne  le  connoit  pas.  ALiis  il  eil  facilement  reconnu 
par  Sylvia  ,  qui  le  fert  dans  le  déguifemcnt  dont  elle  (è 
croit  l'objet.  11  çagncla  confiance  dePancaion  ,  qui  le 
prie  d'engager  Flaminia  à  recevoir  Scaramouchc  qu'il 
veut  lui  faire  é  ouLer.  Lélio  fe  prévaut  de  la  crédulité 
du  vieillard,  &  d^  la  Signature  qu'il  a  mifc  au  bas  du 
fontrat  qu'il  lui  a  kiflé  ;  il  le  remplit  de  fon  nom  ,  en 
place  de  celui  de  Scaramouche  qui  étoit  relié  en  blanc« 
Jl obtient  de  Flaminia  le  pardon  de  la  mort  de  (on  frère* 
4r  ii  l'emmené  comme  (a  légitime  époul!è  hors  de  la  mai- 
fon  de  Ion  per^  ,  qui  eu  bientôt  i^ilniit  de  cette  fuite 
par  Svlvia  qui  voudrpit  lui  faire  partager £4  vengeance^ 


AME.  4Sf 

Mais  il  confulte  Tes  amis  qat  lui  coii(<til{ëat  cf  ufcr  dlii- 
duigencc,  &  de  recevoir  Lélio  pourfbn  gendre«i 

« 

AME  USE  ^  Tragédie  de  M.  Dafis^  i7<î8. 

Orobafc,  Frcrc  de  Phraate  »  Roî  des  Parthes,cQ 
un  ambitieux  qui  ,  fous  les  dehors  du  patriotiHiie  8c 
de  la  vertu  ,  veut  gagner  la  confiance  du  Peuple,  Se 
ic  frayer  par  Iç  crime  un  chemin  au  Tronc  :  il  répani 
des  (bu pçons  calomnieuse  fur  Améliiê>  Taccufè  d'avoir 
«u  le  jeune  Prince»  héritier  du  Trône,  d'un  Minière 
ftn  favori.  Phraatç  part  pour  la  guerre  contre  les 
Arméniens;  mais  perîuadé  de  la  vertu  de  fbn  époule  f 
&  voulant  afTurer  Iq  fort  4c  (on  fils ,  il  Tappellc  avec 
p  ià  mère  dans  (on  Camp  y  Se  ic  difpofe  à  le  faire 
reconnoitre  pour  Con.  (ucceiïcur  par  ton  armée  Le  per^ 
£de  Orobafe  prévient  cet  aâe  de  îufiice  ,  contraire 
à  fes  projets  ,  en  alTaifinant  le  Roi  (on  Frère  dans  la 
mêlée  d'un  combat*  Cependant  la  Reine  Se  Con  fîls 
arrivent  dans  le  C^mp  ,  &  tombent  fous  la  puiflance 
de  leur  plus  cruel  ennemi.  Oroba(e  pourfuit  Ton  deflèim 
de  faire  déclarer  Amclî(e  adultère,'  Se  (^n  fils  inca- 
pable dç  régner;  il  confie  (on  complot  au  Grand- Prêtre, 
qui  a  tout  pouvoir  fur  le  Peuple.  Le  Grand-Prêtre 
flatte  Tes  çfpérances;  il  projette  avec  Orobafe  de  faire 
facrifier  la  merç  Se  le  fils,  comme  des  viâimes  que 
les  Dieux  demandent;  il  les  fait  venir  dans  le  tem- 
ple ,  (bus  prétexte  de  les  protéger.  AméU(è  craint  tout 
de  l'union  d'Orobafe  Se  du  Grand-Prêtr^  j  elle  craint 
plus  encore  pour  (bn  fils  que  pour  pll<f*-même.  Elle 
evpo(e  (es  terreurs  au  Chef  des  Orec« ,  qui  étoit  amî 
de  (on  époux  >  &  Ic  principal  appui  de  (bn  Trône  ç 
elle  cherche  un  défen(eur ,  Se  trouve  un  amant  qui  U 
précipite  dans  de  nouveaux  malheurs.  Enfin  le  monient 
vient  où  le  Grand-Prêtre  doit  révéler  devant  l'ar- 
mée l'oracle  des  Dieux*  Améli(c  pré(ente  (on  fils  i 
fes  (ujets ,  Se  fait  parler  la  tendrefTe  pour  leur  Prince  , 
&  Con  indignation  contre  rufurpateur.  Ofobafe ,  (Jkr 
du  Grand  Prêtre,  reclame  la  juftice  ëe  la  volonté  dei 
Dieux*  Le  Graad-Prêuc  déclare  enfin  qu'Orobafe^ci} 

Cet? 


i4#  A  MO* 

le  feul  cmxpMe^  le  meurtrier  du  Rot,  8c  le  calofii^ 
nîateur  de  jav  Reine*  Il  demande  pardon  à  fes  Dieux 
d'avoir  paru  quelque  tems  favoriler  le  criminel  pour 
découvrir  Ton  crime  de  prévenir  fes  attenuts.  Oro-< 
bafe  veut  fe  venger  >  il  excite  les  loldats;  mais  le  chef 
des  Grecs  paroit  à  la  tête  de  Ces  troupes,  &  le  force 
de  céder*  Cet  annbitieux,  vaincu  &  découvert ,  fc  pu« 
nit  lui-même  &  le  tue» 

^MOUR  EXTRAVâGAJST  ,  (T)  ou. les  Filles  a/uou- 
jtEUSEs  DU  Diable,  Pièce  Anonyme. en  trois  Ailes ,  au» 
Italiens  %  *7I7» 

lilio  revenant  de  /es  voyages ,  &  près  d'arriver  chez 
le  Doâ;eur«  (on   Père,  eâ  attaqué  par  des  voleurs ,  qu^ 
'    le  réduifent  à  mendier  pour  achever  (a  route.  Flaiiu- 
«ia  ,  que  Pantalon  Ton  I^ere  veut  obliger  d'époulèr  Mario , 
ijcA  prêt  de  tout  entreprendre ,  &  même  d'avoir  recours 
au  Diable  ,  pour  éviter  ce  mariage.    Arlequin  qui  lui 
«pparoit  en  ce  moment,  efl  pris  pour  refprit  infernal, 
éc  commt  elle   n*eil  pas  peureufe,  elle  fouhaiceroit 
Seulement  qu'il  eût  pris  une  figure  plus  agréable.  Lélio 
qui  a  entendu  ce  difcours,  profite  de  cette  circonf- 
cance-,  &  ié  montie  à  la  place  d'Arlequin  qu'H  fait 
e^uiver.    Il   perfuadc  à  Flaminia  qu'il  efl ,  non  pas 
4in  Diable ,  mais  un  eQ>rit-follet  ,  qui  mettra  tout  en 
u(age    pour  rompre  un  hymen  qui  lui   déplaît.   Silvia 
Vouaroit  avoir  aufH  quelque  commerce  avec  cet  efpric  ; 
«nais  Flaminia  qui  en  eil  jaloufc*  lui  ordonne  de  repren* 
<lre  (a  laide  figure;  ce  qu'il  exécute,  en   fubditUant 
adroitement  Arlequin  à  fa  place.  Tranfportée  de  cette 
aventure ,  Flaminia  court  en  faire  part  à  fon  père  qui 
]a  traite  d'extravagante.  I  c  Doâcur  qui  n'y   croit  pas 
davantage,  demande  à  Lélio  sUl  pourroit  lui  donner 
des  nouvelles  de    Ion  fils.^    Celui-ci  qui  le  rcconnoît 
pour  (on  pcre,  lui  promet  de  le  lui  montrer  avant  la 
»n  de  la  journée.   En  tfftct,    il  lui  remet  une  Médaille 
au  moyen  de  laquelle  il  fe  f*iit  rcconnoîtrc,  dç  cpoul<i 
^lÀiiÛAia, 


^MiOURJ^USiaENy  (r)  OméiieenunASle,  envers^ 

ds  Philippe  Poijjon'f  *743. 

J^* Amour  Muficien  a  quelque  rapport  arec  T Amour 
Médecin  Sel  Amour  Peintre  de  Molière.  Cefk  un  amant 
qui  emprunte  une  profeflion,  pour  approcher  plus  libre** 
sncnc  de  fa  maitrcilè*  Damon  ,  père  d'ilàbelle  f  9c  Ma« 
giflrat  ,  cà  plus  occupé  de  la  Mu/îque  8c  des  beaux 
-  Arts,  que  des  ddvoiri  de  fa  charge.  Pour  l'aborder, 
il  faut  être  Poète  ou  Mu/icien.  Léandre  prend  Tu'â  Ôc 
l'autre  titre  pour  s'annoncer  chez  lui.  Outre  qu'il  aime 
la  fille  de  Damon  >  celui-ci  tû  fon  Rapporteur  dans 
une  affaire  de  très  -  grande  importance.  Il  plaît 
au  point  que  Damon  lui  fait  gagner  fon  Procès ,  & 
lui  accorde  Ifabelle.  Un  Magiflrat  qui  crut  que  l'Au- 
teur ayoit  voulu  le  jouer  dans  cette  Pièce ,  en  empê- 
cha la  repréfentatioh.  Pareil  accident  penfa  arriTcr  au 
Tartuffe  ;  mais  le  Public  tût  beaucoup  plus  perdu  i 
l'un ,  qu'il  n'a  pu  perdre  à  rautrc. 

'AMOUR  SECRET  y  (T)  C$m4iie  en  un  Me.  en  Ver  si 

de  Philippe  Poijfony  au  ThiAtre  François  ^  »740. 

Erafle  8c  Clitandrc  font  unis.  Le  dernier  engage  Erifle 
'a  demander  pour  lui  en  mariage»  Lucile,  nièce  de 
Gcronte.  La  dénurche  réuffit;  mais  Erade  &  Lucile 
font  devenus  Ai bitem^iit  amoureux  l'un  de  l'autre.  De 
fon  coté,  Clitandrc  a  déjà  changé  de réfolution-,  le 
snariaige  l'effraye;  èc  iflflruit  dti'amp.ur  qu']Erafie  cft 
bien  réfolu  de  cacher  &  de  vaincre ,  il  s'amufc  quel- 
que tcms  de  fôn  embarras  ,&  finit  par  bâter  lui-même 
l'union  des  deux  amans. 


> 


AMOURS  AQUATIQUES,  (les)  Comédie  en  un  Aâle.  en 
Profe,parle  Grande  aux  Italiens ^  lyxim 

Les  amours  d'Alphée  pour  Aréthufc  font  traverfécs 
par  le  Diçu  du  fleuve  Ladon  »  &  par  la  Nymphe  de  la 
rivière  d'Érimanth.c ,  qui  font  amoureux,  le  premier 
|lAréthu(e,  te  l'autre  a'Alphée;  mais  tout  fe  concilie; 


44i  AMd         fAMP 

Alphée  épottft  Arctfanft ,   ic  Ladon  la  Nymphe  Eit«4 
manthe. 

AMOURS  D'ARLEQUIN  ET  DE  CAMIILE,  (Us) 
Comédie   en  trois  A^es ,  en  Profa  >  f^  Mm  Goldoni  » 

âux  ItaUenSf  .1^6^. 

• 

Arlequin  $c  Camille  «  domeftlques  de  Pantalon  $  $*al* 
ment  8t  (ont  dans  le  deflein  de  s'unir. 

Pantalon  ,  qui  a  élevé  Camille  «  ne  permettrolt 
point  le  mariage ,  vft  la  paurreté  d'Arlequin  ;  auffi  nos 
deux  Amans  lui  ont  caché  leur  amour  avec  (oin  ^  mais 
la  jaloufie  de  Scapin  qui  aime  Camille  ,  le  lui  fait 
découYrir.  Scapin ,  oui  croit  qu*en  éloignant  fon  rirait 
il  pourra  parvenir  à  le  faire  oublier  de  Camille ,  trouve 
SBoyen'de  faire  chalTër  Arlequin.  Camille  ne  tarde  pas 
non  plus  à  être  renvoyée  par  (a  maitrefle ,  époufe  de 
Pantalon  qu'elle  croit  épns  de  Camille.  Ces  (bupçws 
ibnt  confirmés  par  Lelio  «  fils  de  Pantalon ,    amoureux 


qu 

tance  de*  Camille  &  de  fa  généroilté  «pardonne  à  Arle* 
quin  ^  fic'conient  de  Tunir  à  û  maitrtfle. 

AMPHÏON,  ABe  à^Opera ,  par  At  TAornox ,  Mufiqut  U 
Mm  De  la  Borde  »  1 7^7« 

CetAâe  offre  le  contrafie  heureux  d^un  Peuple  Sau* 
^ge  adouci  &  civilifc  par  l'harmonie  &  par  les  arts.  An* 
tiope  ne  peut  (bufTrir  l*horreur  de  la  lolitude  ,  depuis 

2u'Amphion  lui  a  fait  éprouver  le  charme  de  fa  'voix, 
!n  vain  le  Chef  d'un  peuple  fauvage  lui  offre  (on  caur, 
elle  le  refufe  ;  eJle  s'oppole  au  facrifice  fanglani  que 
ce  barbare  veut  faire  à  Tes  Dieux  en  leur  immolant  les 
Captifs*  Amphion  triomphe  det:esiauvages.par  le  Eénie 
de  l'harmonie;  il  obtient  même  Antiope^dc  l'aveu  de  (ôa 
rival|&  il  ajoute  â  Ton  bonheur  en  faifant  des  heureux.  Une 
Ville  s'élève  ,  &  les  peuples  &  ralTembkm,  aidréi 
par  le  charme  de  Tes  accens» 


A  N  N         A  R  L  ?4* 

'JINKEAU PERDU  ET RETROUf^Éih  OperorComique 
(ta  deux  Aâês  «  pat  M.  Sedaine ,  Mufique  de  iS,  De  h 
fiordCf  aux  Italiens  9  X7^4« 

Une  homme  marié  épourante  par  des  contes  de  Sor« 
/csers ,  une  feune  fiilè,  fiancée  â  un  Jeune  homme  de 
Ces  aihls.  Il  la  mçne  dans  un  bois ,  êc  profitant  de  Qt 
4rayeur,ii  veut  lui  ravir  fon  innocence;mais  la  femme  de 
ce  (célëraitj  a  fait  cacher  tous  les  habitans  du  village  9 
qui  paroiiïent  déguifSs  en  revenans  ;  de  forte  que  le 
méchant  homme  eft  effrayé  lui-même  par  ces  fantôn^es  9 
i&  lorsqu'ils  veulent  le  traiter  conune  il  le  mérite  «  Â 
femme ,  trop  bonne  «  les  en  empêche  i  découvre  tout  »  Se 
il  en  efi  quitte  pour  la  peur* 

4RLEQUIN  ARBITRE  ,  Comédie  Anonyme  ,  en  un 
^sâ.e ,  en  frofe  9  aux  Italiens^  i7i8« 

Un  Procureur  Abfiitue  Arlequin  i  A  place  p^* 
«tre  Tarbitre  de  fts  clients ,  parmi  lesquels  eft  un.  Poète 
qui  demande  à  un  Gaicon  le  prix  de  dix-huit  â  vînpc 
mille  vers  qu'il  a  faits  pour  chanter  fa  gloire  &  &ff 
amours ,  &  qu'il  refufe  de  lui  payer.  Ces  deux  per- 
fbnnages  font  remplacés  par  deux  Procureurs  qui  le 
disputent  une  Comme  de  vingt  mille  francs  «  que  la 
Comte/Te  de  Pembécbe  a  Iczuée  au  plus  habile  Pro-* 
curcur  ;  mais  tandis  qu'ils  Valant  leur  mârite  ,  Arle- 
quin fe  fai/it  de  la  bour&  9  les  chafle  â  coup^  de  bâtoa 
ôc  termide  ainji  la  pièce  »  qui  n'eil  qu'une  mauvaife 
copie  du  Procureur  Arbitre» 

'ARLEQUIN  CORSAIRE   AFRICAIN  ,  Comédie   en 
cinq  aâesyen  Profe ,  par  Coutelier ,  aux  halienî  »  «  7» 8» 

t 

Lélio  9  Ainovretix  de  SiWia ,  informé  que  Pantalon , 

Petc  dé  Csk  MaitrefTe ,  veut  la  marier  à  Mario ,  qu  il 

attend   6c  qu'il  ne  connoit  point  »    imagine  de  paffer 

^ou^  Mario,  fantalon  le  pc^icntci  Silvia.qui  refù(è 


>44  ,  A  K  t      , 

de  le  voir ,  mais  qui  le  reconnoit  bientôt  &  feint  ié 
céder  aux  volontés  de  ïbn .  Père. ..  Arlequin'  ,  valiez 
;  de  Mario  ,  annonce  fon  arrivée  ;  il  ett  féduit  par 
Trivelin  êc  par  Lelio  qu'il  reconnoit  pour  (on .  Maître 
en  présence  de  Pantalon  qui  reile  dans  une  perplexité 
continuelle ,  par  les  différentes  fourberies^ue  Trivelin 
d:  Lélio  employent  pour  le  tromper.  Le  vieillard ,  qui 
fie  peut  démêler  quel  efi  le  véritable  Lélio ,  propotè 
aiux  dpux  rivaux  de  Hi^endre  lear'  reflèntiment    {uf- 

?u^â  ce  qu'il  ait  envoyé  chercher  à  Boulogne  le  Doâeur 
'ère  de  Mario ,  qui  peut  feul  lui  faire  connoitre  fon 
~  £ls.  Ils  y  confentenc  ;  mais  cette' réfolutlon  allarme 
lelio  4  que  Trivelin  raffùre ,  en  lui  découvrant  la  nou- 
velle fourberie  qu'il  vient  d'inventer  êc  qui  réufSt  à 
'ion  eré.  Scapin  ,  valet  de  Lélio,  arrive  ^  déguifé  en 
Co^faire  »  êc  enlève  Silvia.  Pantalon  eSrayé  promet  de 
la  donnera  celui  qui  la  délivrera",;  ce  qui  il  ta  pas 
difficile  à  Lélio  qui  la  rsAnene  bientdt  à  Ion  Pçre  >  9c 
^obtient  fuivant  la  {>rotnefIe* 

n  ARLEQUIN  IDÉMÉTRIUS  ,  Comédie  en  cinq  aêles  » 
mix  Italiens  ,17 17* 

On  (uppefeque  le  Prince  Déipétrius  a  été  élevé  dans 
une  condition  obfcure  ,  pour  dérober  Ton  enfance  aux 

fourfuices  de  Boris  qui  -s'efl  emparé  du  Trône  de  ion 
'ore.  Un  des  principaux  Seigneurs  Mofcorites,  nommé 
Gernan  «  fe  révolte  i  (on  tour  contre  Théodore  >  fils 
&  fuccefleur  de  Boris;  &  pour  juiltfier  (on  encreprifc» 

:  il  iàit*répandre  que  Démécrius  eil  encore  vivant.  Dans 
cette  circon (lance ,  Pantalon  in ilruit  le  véritable  Dé- 
métrius  de  (a  naifTance ,  êc  l'emmène  en  Molcovîe  y 
afin  de  profiter  de  cette  conjonâure  favorable.  Les  deux 
Concurrcns  engagent  un  combat  â  la  fin  duquoi 
JDémétrius  rencontre  Théodore  auquel  il  fç  découvre  » 
l'attaque ,  le  blefTe  &  le  laiflc  parmi  les  morts.  Théo- 
dore eft  eniîiite  trouvé  par  Gernan  ,  auquel  il  apprend 
qu'il  s  eil  battu  contre  Démétrius  \  mais  que  ce  Prince 
ne  doit  pas  être  moins  blcflé  que  lui ,  fie  qu'on  ne  maiH 

.     )uera  pas   de   le  trouver   fur  le  qhanip  de  b^taiUe* 


A  R  L  44f 

Gernan  efi  lùrprls  de  cette  nouvelle  ;  mais  il  en  pr^^ 
fite  ,  Se  faitchercher  le  Prince.  Ses  folàits  rencontrent 
Arlequin  qui  s*çÛ  trouvé  engagé  dans  le  combat 
par  Démétrius  «  Se  qui  effrayé  de  ce  Speâacle ,  s^eÉ 
couche  parmi  les  morts  pour  fauver  fa  y  le*  Les  (ôldats  « 
après  l'avoir  dépouillé  ,  pour  examiner  s'il  e(l  bleflS  « 
appef'çoivenc  les  marques  qui  diflinguént  les  Princec 
<iu  fang  Royal ,  précaution  Uge  que  Pantalon  a  prifê 

Sour  tromper  le  Tyran.  Arlequin  eft  reconnu  pour 
ïgîtime  Souverain  de  Mo(covie  ;  &  Gernan  tend  plu- 
fîeurs  pièges  i  Ces  jours  ,  entr'autres  la  chute  d'un 
amphithéâtre  qui  l'expofe  ,  ainfi  que  Démétrius  ,  à  être 
dévoré  par  les  bétes  que  l'on  devoir  y  faire  combattre* 
Mais  le  Prince  Ce  fait  connoitré  par  fa  valeur  8c  le  de' 
clare  au  moment  où  Gernan  Ce  difpofè  â  monter  fur 
le  Trône  qu'il  croyoit  vacant  par  la  prétendue  mort 
d'Arlequin. 

ARLEQUINJ^LÈLIO  VALETS  DANS  LA  MÊME 

AlAISON^fbméiie  en    trais  Aâtes  »    aux  Italiens  >- 

J7\6, 

*  ■ 

Lélîo  ,  amoureux  de  Silvia  «  s'cll  introduit  en  qua- 
lité d'Intendant  dans  la  mai(bn  de  Pantalon  ^  père  de 
fd  maitrciïc  ;  &  Arlequin ,  dont  il  a  fait  rogner  la  portion  ^ 
lui  (u^ite  toutes  fortes  de  tours  pour  l'en  faire  (brtir.  On 
prétend  que  Molière  a  tiré  de  cette  pièce  la  Scène  de 
la  Cafîèttc  de  l'Avare. 

ARLEQUIN  ET  SCAPIN  MAGICIENS  PAR  HA- 
SARD ,  Comédie  êh  quatre  A6les  »  aux  Italiens  y  1743* 

Arlequin  5t  Scapin  entreprennent  de  devenir  leç  rivaux 
de  leurs  Maîtres,  &  d'enlever  leurs  MaitrefTcs;  maisayant 
manqué  leur  coup  ,  ils  quittent  la  Ville,  &  Ce  rcti'-ent 
dans  un  beis  ,  chacun  avec  un  fufîi,daris  le  detîëia 
d'y  vivre  de  leur  chafTe.  Au  premier  coup  que  tire 
Arlequin  ,  il  voit  tomber  d'un  atbre  un  livre  ou  et- 
péce  de  Grimoire  qui  contient  tous  les  fccrets  de  la 


44'  '      .  A  K  L 

^éudfflcflt ,  ft  font  f  Jlc6mpeii(!s  par  la  main  de  Cocraliiii 
qu'il  époule, 

ARLEQUIN  GRAND  MOGOL ,  amidie  en  ttois  aSesf 
tn  profe ,  avtc  des  diverti£imens  9  par  de  Vl[le%au  Théâ^ 
tre  Italien  »  1734» 

Aibuf,  Général  des  tfotipes  de  Cha- Jean,  Empereur  dit 
JMogolf  iè  révolte  contre  ce  Prince  qui  a  répudié  fà 
fille  «  &  qiii  veut  époufer  ftoxane  %  petite-fille  du  Sultan 
Amajottt  Pour  accréditer  Ion  parti  ,  Alouf  (è  fcït  d'Ar- 
lequin ,  fimple  Berger  ^  qu*U  présente  aux  révoltés 
ibus  le  nom  du  Prince  Boulakis ,  frère  aîné  de  Cha* 
Jean  ,  mort  depuis  quelques  années.  Le  prétendu  Prince 
fou  tient  fore  mal  la  digtaité  de  Ton  nouveau  rang;  &  Zai- 
de«)eune  bergère  qu'il  a  abandonnée ,  vient  lui  reprocher 
fon  incon(lance«  Enfin  PEmpcreur  défait  les  rebelles  ; 
Afouf  périt  dans  la  bataille ,  âr  Arlequin  épou(è  Zaïde» 

ARLEQUIN  MAITRE  D'AMOUR  »  Comédie  en  troii 
Aâes  ^  aux  Italien^  ^  171^* 

Arlequin  apprend  a  Lélio  Fair  de  faire  Ta^ouf  ;  A 
tiélio  pratique  fes  leçons  «  toutes  ridicules  qu-'elles  font  1 
fie  époufe  la  pupUe  d'Arleqiiin« 

ARLEQUIN  MALHEUREUX  DANS  LA  PROSPÉ- 
RITÉ p  Cotiiéile  en  trois  A^es  %  aux  Italiens ,  17 «g* 

Flaminîa ,  qui  aime  épefduement  Lélio  ,  quitte  (on 
Père  &  fa  Patrie  pour  fuivre  fbn  Atnanti  mais  cet  ingrat 
en  arrivant  à  Milan  ,  devient  amoureux  de  Silvil^  iilie 
de  Pantalon  ,  que  celui-ci  a  p'romi(e  à  Arlequin  qui 
arrive  de  Sergarae  ,  &  ne  parle  à  fon  futur  beau-pcr'c 
que  de  boire  &  de  manger.  Pantalon,  pour  le  contenter, 
ordonne  qu'on  lui  (crve  un  repas  des  plus  complets  ; 
maisTrivelin  ,  qui  eft  dans  les  intérêts  de  Lélio,  a  eu 
foin  d'enlever  tout  ce  qui  étoit  dans  les  plaM  :  de  forte 
qu'Arlequin  ne  trouve  plus  rien  lorfqu'il  arrive  pour 

m;ingcr. 


A  R  L  449 

mangen  D'un  autre  côté  »  ce  mariage  eft  encore  trt« 
yej(e  par  Mario  qui  aime  auffi  Silvia  &  en  eft  aimé* 
Enfin  tout  s'arrange  :  Lclio  ft  raccommode  avec  Plami- 
nia  qu'il  époufe  ;  8c  ce  mariage  efl  accompagné  de  celui 
de  Mario  avec  Silvia,  &  d'Arlequin  avec  Violette  i 
qui  il  avoit  promis  foi  de  mariage  à  Bergame* 

ARLEQUIN  MILJTAÎRË  ^  Comédie  en  trou  Aâes  » 
Juivie  à*  un  divertijfement  ^  aux  Italiens^  1740» 


& 

faire  part  à  Argentine  dont  il  efl  aihoureux,  9c  lui  avoue 
quHl  a  u(é  de  Tapercherîe  en  jouant  avec  Arlecjuin»  Ce 
dernier  entend  ce  difcours  ;  u  trouve  Argentine  ,  en 
devient  amoureux ,  8c  s'en  fait  aimer.  Scapin  vient  de- 
mander Argentine  en  mariage  à  Pantalon  (on  Maître 
qui  la  lui  accorde.  Arlequin  eil  dans  le  fond  du  théâtre  » 
qui  fonge  à  (e  venger  de  Scapin  ;  en  effet  Argentine  qui 
s'entend  avec  lui  »  dit  à  Scapin  qu'il  lui  fà\Lt  des  habita 
&  des  meubles  pour  Ibn  ménage,  Scapin  tire  (a  bouriô 
où  efl  l'argent  qu'il  a  gagné  à  Arlequin  «  &  le  ptéfcntt 
à  Argentine  :  celle-ci  la  prend  &  la  donne  i  Arlequin  , 
en  difànt  que  c'eâ  celui4i  qu'elle  accepte  pour  époux  « 

ARLEQUIN  VALET  ÉTOURDI,  Comédie  en  trois  Aâeîi 
aux  Italiens  9  f  7i^« 

Pantalon  efl  fort  amoureux  de  Flaminia  qui  ne  l'aîme 
point;  mais  cofhme  la  fortune  de  Flaminia  efl  médiocre  ^ 
Scapin ,  fbn  Valet ,  lui  confcille  de  feindre  de  l'amoue 
pour  ce  vieillard  qui  efl  fort  riche.  Pantalon  demande  f 
par  grâce  9  à  £a  MaitreiTe  ,  la  pcrmiifion  de  la  voir  un 
)our  en  particulier.  Flaminia  kii  accorde  le  rende2-v6Us; 
&  lorfque  Pantalon  efl  près  de  s'y  rendre ,  Scapin  Ui 
détache  diftércntes  perfonnes  qui  l'Occupent  Tune  aprèi 
l'autre  fous  des  prétextes  frivoles ,  8c  lui  font  maftqttef 
le  rende2>vous  ^  CC  qui  oceafionne  fa  rupture  aY«<l 
Flaminia. 

Tom€  m.  ^     F  f 


4yo        ARL        ARS        AVE 

ARLEQUIN  VOLEUR ,  PRÉVÔT  ET  JUGE ,  Ccmi^ 
die  en  trois  A6leSy  aux  Italiens  ^  171^» 

Arlequin  ,  chef  d'une  bande  de  voleurs,  cfl:  atrcté  ;  5c 
lorfqu'il  ed  près  d*étre  pendu  ,  il  demande  à  parler  à  la 
PrinccfTe  &  lui  découvre  que  Lëlio  qu'elle  aime  fc 
dKpofe  à  fuir  avec  Silvia  (a  rivale.  La  Princeffc  atcordc 
fa  grâce  à  Arlequin ,  le  crée  fon  Prcv6t ,  &  le  charge 
de  vehler  fur  la  conduite  de  Lélio  &  de  Silvia  :  il  les 
furprend  dans  leur  fuite ,  les  arrête ,  &  la  PrincefTe  qui 
craint  de  les  voir  traiteg^rop  favorablement  par  Pantalon 
éc  le  Doâeur,'4fbi  foflPfes  confeillers  &  leurs  parens, 
charge  encore  Arlequin  d'être  leur  Juge  ;  mais  les  cou- 
pables qui  ont  très-peu  de  re(peâ  pour  lui,  s'en  moquent) 
lui  arrachent  fa  perruque  ,  &  lui  déchiremiû  robe. 

ARS  ACIDES ,  (les)  Tragédie  en  fix  Aâes ,  par  M.  Pej/raui 
deBeaufoly  177U 

Un  des  Succeflèurs  d'Arfâcc  Roi  des  Parthcs,  efl 
fait  prisonnier  dans  un  combat  que  lui  livre  le  Roi  de 
Bithinie  avec  le  lecours  des  Romains,  Il  a  échappé  à  la 
mort  par  la  générofîté  de  fon  frère  qui  le  voyant  en 
danger  &  lâchant  qu'on  en  vonloit  au  Koi ,  lui  arrache 
le  Bandeau  Royal  ,  en  ceint  fon  front,  devient  l'objet 
des pourAiites  du  vainqueur  furieux,  &  fubit  le  trépas» 
Le  prince  captif  aime  une  Romaine  &  en  eft  aimé.  Il 
o(c  cependant  con(pirer  contre  Rome  ;  il  engage  même 
dans  Ion  parti  le  Roi  de  Bithinie  ;  mais  il  trouve  dans 
ce  Roi  un  rival  jaloux  &  terrible*  Son  nom  &  (à  paffion 
font  découverts  ;  il  Hiccombe  au  moment  de  voir  réalilcr 
fes  grands  projets.  Le  Roi  de  Bithinie  ne  peut  lui-même 
fupporter  l'inlortune  de  Ion  Amante ,  &  fe  tue. 

AVENTURES  DELA  RUE  QUINCAM?OIX,{Us) 

Comédie  en  un  afie,  enprofey  aux  Italiens^  17 19* 

C'cil  un  afièmblagc  de  Scènes  qui  n'ont  aucune  liaîfbn 
|!emc*eUest  La  première  ouvre  par  un  Procureur  qui  a 


A  2  Ô  fi  A  G  <  j  t 

mU  it  tiitWàls  pàplcfï  ààm  ÙL  poche  dans  llnefeAtioA  dé 
tromper  quelques  filoux  qui  les  lui  prennent*  Eii  Affet 
on  les  lui  dérobe  ;  il  crie  au  voleur ,  en  arrêtant  celui 
qui  a  fait  le  coup^  &  lui  denlinde  quatre  aâiofls  qu*il 
aiïure  qu'il  avoit  dans  (à  poche.  Lé  voleur)dans  la  ctainte 
d*étre  arrêté,  lâi donne  quatre  Adions. Autre  (cène  d'une 
femme  qui  (ubftitue  un  billet  d'enterrement  à  u«e  aâion 
qu'elle  vend  à  un  particulier,&c.  EifHn  la  pièce  eâ  terni* 
née  par  une  Péte  que  Lélio  donne  à  Silvia. 

jiZOLAN  ,  ou  LE  SERMENT  Inviscjist  ,  Bdllêt  hfrfifju^ 
en  trois  MeSy  ^ar  M»  Lemonier^  Mufique  êeM*  Floquer , 

Î774* 

Alcîndor ,  Jlois  des  Génies  j  8c  proteâeUr  du  jeuilie 

Azolan  ,  lui  remet  (on  (ccptre  avec  lequel  il  verra  Pu- 

iiîvers  à  Tes  pieds  ,  pourvu  qu'il  s'engage  à  ne  jamais 

brûler  des  fciix  de  l'Amour.  Aiolan  s'engage  par  (er-* 

ment  à  porter  à  ce  Dieu  une  Inaine  implacable:  mais 

înalhcureulemenj  il  voit  la  jeune  Agatinc ,  &  des  ce 

noment  il  reiTent  la  puiflance  des  feux  qu'il  avoit  juré 

de  braver  :  il  en  fait  l'aveu  ,  &  révoque  fon  (*erment# 

Alcindor  menace  (bn  favori,  &  porte  le  ravage  dans  fort 

Palais.  Agatine  veut  en  Vain  déterminer  Azolan  de  fa* 

crifier  ton  .amour  qui  lui  eft  funefte  ;  il  jure  de  l'aimet 

toujours.  Le  Génie  outragé  ,  veut  venger  Ion  ofFcnfe  ; 

mais  l'Amour  venant  au  lecôufs  des  amans  fidèles ,  les 

délivre  de  leut  perlécuteur.  Alcindot  lui-même  ne  peut 

réfiflcr  au  charme  de  l'Amour  ,  reconnoit  fa  puifTance  , 

êc  rend  (es  faveurs  à  Asolan.  Ce  fujet  efl  tiré  d'un  Conte 

de  M*   de  Voltaire. 

a.    ■  ■  '         —  .'        m/'  .   !'!■  '  '  rt   '  i  gai 

B  A  e 

RA 3 ARE,  (  la )  Comédie  en  un  Aâie  ,  en  Prùfe  ^  mêlée  $A* 
rlettes  ,  par  Poinfinet ,  Mufique  de  Van^Malder^  aun  It€* 
liens  y  176^, 

Trois  Pay(ans  ont  ttôùvé  une  bour/e  de  cent  é^us;  ii# 
conviennent  etftr'eux  qpe  celui  qi|îPa  vi#  \c  pfemîef 
en  aura  la  moîtfé  .  &  les'dettx  autres  chacun  ^i^  a»at£« 

F  f  ij 


4Ji  B  A  G 

Taftdif  qu*ils  yont  au  cabaret  f  e  réjouir  de  la  troQtruIlç 
Si  faire  le  partage ,  le  Magifter  arrive  ;    c'étoit  lui  qui 
ayoit  perdu  la  Inrurfe  ,  laquelle  contenoit  précifémcnt 
la  dot  de   fa^  nièce  qu'il  alltît  marier  à*  Julien,  {eune 
Pap^fan  qu'elle  ^imoit,  de  le  coq  de  Ton  village.  Dérèf- 
pbir  du  Magifier  ,  plaintes  de  la  nièce  au  moment  où  il 
lui  apprend  la  perte  qu'il  a  faite  Kperte  qui  la  met  hors 
d'état  de  prétendre  à  Julien,  dont  les  parent  ne  confèn- 
firont  jamais  qu'il  épôufe  une  fille  (ims  dot.  Prêt  à  for- 
cir ,  le  Magiller  entend  des  éclats  de  grofic  joie  (brtir  du 
cabaret  Toifîn  ;  il  écoute  ;  le  vin  fait  parler  les  Paylàns , 
éic  il  apptend  que   ce  (ont  eux  qtii  ont  là  bour(è.^  Il 
court cnercher  main-forte.  LesPayHins  fuient;  rH6- 
eefle  ne  les  rovant  plus ,  ^fit  le  Mâgifter  au  collet  pour 
Ittifidrepajer  l'écot  ;  les  Records,  oui  £bnt  en  guette  des 
Payfiuis  t  culbutent ,  en  courant ,  ia  Dame  du  lieu  qui 
<è  prometoit,  donnent  des  coups  de  poing  â  VHoténe^ 
renverftnt  le  |VIagifter  ,  &c.  Voilà  effeâivement  de  la 
bagare  ,  de  le  titre  eft  déjà  rempli,  ^our  finir  la  Pièce , 
il  falloit  ^e  Julien  fût  marié  avec  Xk  maîtreilè ,  8c  qu'on 
tfçût  i  qui  appartiendroit  la  bour(è«   Après  des  icènes 
de  condoléance  entre  les  deux  Amans ,  le  fiailli  dX" 
tive ,  9c  s'empare  d'abord  de  la  bourfè ,  il  infiruit  Taf- 
£ûre ,  entend  les  Parties  ,  Se  ayant  de  décider,  il  corn* 
fnence  par  s'adjuger  à  lui-même,  à  ùis  Clercs  &  à  Tes 
;  Records,  la  meilleure  partie  des  cent  écus  ;il  en  accords 
une  autre  partie  aux  rayûins  ^  autre  partie  à  la  Caba- 
xejiere,  autre  i  un  Meunier ,  dans  un  fac  duquel  on 
ayoit  trouvé  caché  un  des  trois  Payûns  ,  Se  rend  enfin 
la  bourle  au  Ma^ifter.  La  Dame  du  lieu ,   qui  n'eft  ici 
que  la  machine  du  dénouement ,  donne  les  cent  écus ,  & 
les  deux  Amans  s'épouftnt, 

BAGUETTE  DE  VULCAIN^  (la) Comédie  en  m  ASe, 
de  Renard  9  enfociitiavec  Dtfiinj ,  aux  Italiens  y  remife 

>     • 

^  '  [Arlequin  »  fous  le  nom  &  l'habillement  de  Roger, 
ftprès  avoir  combattu  un  Géant,  au  moyen  d'une  baguette 
ibmt  Vulcaia  lui  a  fait  prélÔAt  9  délivre  Bradamante  & 


BAL  4JJ 

pJu/ieur^  autres  personnes  de  renchantement  qui  ici 
retenoit  dans  un  profond  fommeil  depuis  deux  cens  ans. 
Ces  différentes  allufîons  à  lafMythologie  »  à  des  faits  ré- 
cents 8c  aux  anciens  Romans  de  Chevalerie  >  ont  quel- 
que chofè  de  (ingulier.  Les  fcènes  font  formées  par  les 
quefiions  que  fait  Arlequin  aux  perfônnes  qu'il  réveille  » 
&  par  les  répdhfes  qu'il  en  reçoit.  Les  noms  des  perlon* 
nés  (ont  tirés  pour  la  plupart  de  TArio^e  ;  mais  les  àiPm 
cours  qu'ils  tiennent ,  n'ont  rien  ou  prefque  rien  de 
commun  avec  les  aventures  que  ce  Poète  leur  attribue» 
Le  (uccès  <ie  la  Baguette  de  Vulcain  fut  prodigieux 
dans  la  nouveauté  ;  les  Auteurs  ajoutèrent  pendant  le 
cours  des  repréfèntationi ,  trois  (cents  nouvelles  y  (bus 
le  titre  d'augmentation  â  la  Baguette  de  Vulcain ,  fc 
Roger  01)  Arlequin  débitoit  à  cette  occa/ion  la  Fable 
d'un  Cabaretier  qui  pour  perpétuer  un  muid  de  vin 
vieux  que  les  pratiques  avoient  trouvé  de  leur  goût  ^ 
le  remplifToit  â  mefure  de  vin  nt uveau* 

BAL  BOURGEOIS,  ,{le)  Oper a-Comique  en  un  ARe ,  par 

M*  F(ivcLTt\  d  la  Foire  Saint  Germain ,  I7x9. 

Julie  ,  pupile  d'Orgon ,  efi  aimée  de  (on  tuteur  8c  de 
Clitandre.  Cehii-ci ,  avec  l'aveu  de  Julie  «  a  encore  ce* 
lui  de  Dorimeiie  fa  tante.  Frontin  ,  oncle  de  Clitandre» 
s'introduit  dans  la  maifon  (bus  le  nom  de  M»  Saute- 
en-l'air ,  Maître  à  danfen  Ce  dratagéme  ayant  échoué  , 
Frontin  tente  un  fécond  travefiifTèment  ;  mais  »  par  mal- 
heur )  il  laiffe  tomber  la  lettre  qu'il  veut  donner  i  Ju« 
lie.  Orgon  la  ramaffe  8c  la  lit.  Frontin  fe  retire  de  cet 
embarras ,  en  difant  que  cette  lettre  eâ  d'une  vieille  Mar* 
quife  qui  a  cent  mille  écus  de  bien  ,  Scqui  efl  amoureufc 
de  lui.  Orgon  donne  aifément  dans  le  panneau^demande 
à  voir  la  £)ame  ;  &  c'eft  Frontin  qui  joue  encore  ce  pet* 
(bnnage  y  en  prenant  le  titre  de  la  Marqui(è  de  Teinta 
fanép  Clitandre ,  déguKé  en  Fripier  «  rient  offrir  des 
Domines^  La  prétendue  MarquKe  en  retient  deux  ,  uti 
.  pour  elle  ,  l'autre  pour  Julie  ^  afin  de  s'en  (ervir  au  Bal 
que  prépare  M.  Orgon.  Le  Bal  comrhencc  ;  arrivent 
plu£curs  Matques.  Orgon ,  occupé  de  fon  Bal  »  ne  s'ap* 

Ffiîj 


454  BAI,- 

perçoit  pas  que  Julie  ft- Froutin  ont  changé  de  Dcinl<* 
nos ,  &  croyant  parler  à  (a  pupile  ,  il  enterme  Frontxn 
fous  la  cie^»  Dans  ce  mon^jcnt,  Clitandre,  déguil^'en 
Capitaine  de  Dragons ,  &  fe  dtfant  neveu  de  la  fauBe 
flarquife  ,  entre  en  colère ,  ic  s*oppofant  au  mariage 
d'Orgon  &  delà  tante,  il  emmené  Julie  qui  aux  yeuaç 
d*Orgon  pafîc  pour  la  Marquife.  Orgon  reçoit  une 
lettre  de  Dorîmene ,  qui  Jui  apprend  que  Julie  &  Clitanr 
drc  (ont  chez  elle  ,  &  qu'ils  vont  s*y  marier.  Orgon  e{| 
d'autant  plus  charmé,  qu'il  croît  Julie  enfermée  dansfk 
chambre  y  te  ne  rcçonnoit  la  tromperie  quç  lorfque 
Frontin  fe  décauvre.  L^ntriguc  de  cette  Pièce  ,  qui  ne 
con£Aeqù'â  remettre  une  lettre  ,  reflèmble  un  peu  à  1^ 
Comédie  d'Arlequin  Enf4nt ,  Statue  êc  Perroquet  ;  maî^ 
les  détails  qui  font  trçs  agréables  ,  font  pftfTçr  fur  1^^ 
inédiocrité  du  ftijct. 

fAL  MASQUÉ  y  (  le  )  Comédie  en  un  Aâle ,  milles  d'Ar 
riettes  «  par  un  Anonyme  »  Mujlqufi  de  M%  (Axcis,  fils^ 
aux  ftaiiens, ,  i77*« 

Jl!.  Duçuy  )  Seigneur  d'un  Château ,  y  donne  beaucoup! 
de  divertiflemensdc  dcBals.  Le  Jardinier  Blaifè  fe  plaint 
de  la  di^ipalion  que  ces  amulemeris  occa(îonn»Rt  â  Gl 
femme  qui  ,  faute  de  mieux ,  l'aimoit  autrefois  ;  mais 
que  les  plaifîrs  ont  rendu  un  peu  coquette.  Il  la  cherche 


r  êtes  lont  données  lur-taut  a  1  occalion  du  mariage  de  la 
£lle  du  Seigneur  av^c  Valere.  Les  Amans  fe  felicitoni 
4e  leur  .bonheur,  &croyent  legoftterfàns  trouble  ,lor(^ 
que  la  jaleuiie  vient  le  >  inquiéter  par  les  intrigues  d*uii 
am^  de  Yalere  ,  &  de  la  fœur  de  cet  ami.  Les  Amans 
croyant  avpir  à  Ce  plaindre  l'un  de  l'autre  ^  fe  font  desi 
reproches  ;  mais  le  père  réconcilie  fa  fille  avec  Ton 

fms^nt.  fis  recennoiflènt  leurs  torts.  Se  n'ont  pas  de  peine 
cçjftjfQndtelesenyiçux,q[uifçlaiflent  fi^rçrçndrç  ^(aJiift 
^ç^r  jtfoprç  pîéçç. 


BAL  B  A  It  451 

BALOURDE  y  (la)  Comédie  enimAOt^  au  Théâtre  Ita-^ 
lien ,  i7«7» 

Flaminia,  ^géc  de  vingt  ans^s'amule  encore  à  faire 
des  poupées  &  aautres  jeux  d*enfans.Lélioqui  en  devient 
amoureux  à  cau(è  de  Con  innocence  »  s'introduit  dans  la 
mai(bn  de  Con  père  déguifé  en  ouvrier  :  il  (è  prête  d'a- 
bord à  tous  les  enfantillages  de  (a  maitreiïe ,  &  joue 
avec  elle  à  la  cligne -mu le tte  Se  à  colin- maillard.  Il  lui 
enfeigae  enfuitele  jeud*amour  ^  Se  voici  comme  il  s'y 
prcjia  :  il  la  prie  de  le  regarder  fixement,  &  d'arrêter  Tes 
yeux  fur  les  fîens.  Il  (bupireen  même  tems  8c  lui  (erre  la 
main,  Flaminia  le  regardie ,  lui  ferre  la  main  èc  Ibu- 
pire  à  (on  tour.  Pantalon  arrive  dans  ces  circonflancey, 
ôc  veut  tuer  Lêlio  comme  un  vil  luborneur  ;  alors  Lélio 
fe  découvre  ,  iSc  )e  Doâeur  ami  de  Pantalon ,  ^ui  ac- 
court ?.u  bruit ,  détermine  ce  deraler  à,  donner  Ck  fille  à 
Lélio  y  dont  il  rend  un  bon  témoignage. 

BARBIER  DE   SÉVILLE  ,  (le)  9u    la  PRtCAurioti 

m  UT  ILE  y  Comédie  en  cinq  A^es  y  réduite  à   quatre  y  en 

Profs  y  par  M.  de  Beaumarchais  y  aux  Franpis  y  177^. 

». 

Bartolo  veut  époufer  Rofine  (à  pupile  ;  c'eil  un  avare, 
êtit  8c  jaloux ,  qui  fait  tout  ce  qu'il  faut  pour  Ce  refidre 
•dieux.  Le  Comte  d'Almaviva  9  jeune  homme ,  cherche 
tous  les  moyens  de  gagner  8c  d'obtenir  la  main  de  Ro-< 
âne  II  employé  differens  firatagémes  pour  lui  faire  te- 
mr  des  lettres  8c  ppur  }avqir.  Il  y  parvient  e0  jouant  de  la 

fuitarre  Cous  '{es  fertétrçs  ,  pnCc  dégui(knt ,  en  faiïànt  au 
uteur  des  confidençesqui  lui  font  même  contraires  à  lui« 
même  ,  en  (eduifant  les  Valets  >  j^c.  il  eô  fur-tpuj  bien 
fécondé  par  Figaro ,  Barbier  y  qui  efl  un  intriguanc 
prêt  â  tout  faire  pour  de  l'argent.  Ce  même  Figaro  e(l 
Chirurgien  de  la  maifbn  de  Bartolo  ,.  il  rend  fès  Va- 
lets des  furvcillans  inutiles  >  en  donnant  des  drogues  fb* 
porifiqucs  à  VEveillé ,  qui  ne  fait  que  bâiller  ^  8c  un  fter- 
nutatoire  à  Lajeuneffe  ,  qui  éternue  à  chaque  infhnt.  Dort 
"hiSilz^  Maître  de  S/tufique  ,  quoiqu'attaché  au  Dodeur,^ 

Ffiv 


reçoit  de  l'argent  du  Comte  d^Alrnaviri^.  puis  le  emhif» 
puis  le  féconde  dans  fes  amours*  Ro(îne  le  fcrt  dm  toutes 
ibrtetde  ru(ês  pour  tromper  (on  Tuteur ,  quieft  toujours 
très-  défiant  ,  A:  toujours  dupé»  Enfin  il  mande  le  No- 
taire ,  qui  efl  auffi  mandé  par  le  Comte  d'Almaviva*-  Le 
Comte  introduit  dans  la  mailbn  du  Tuteur,  fe&it  con- 
noStre  â  Ro/ine  pour  un  Amant  fidèle  ,  dérange  !•  pr<^efe 
quelle  ftvoitconç\i  par  dépit  d'épouftr  fbn  Tuteur,  ob< 
tient  Ton  confentement ,  fe  fèct  des  gens  même  de  Bar-* 
tolo  pour  être  fês  témoins ,  &  le  contraint  enfin  de  cen* 
Tenir  que  toutes  les  précautions  font  inutiles  contre  Ta- 
miour.  Cette  Comédie  eft  unîmbrogliê  comiquagi  où  il 
y  a  beaucoup  de  facéties ,  d'allufions  plaifantes  9  de  fituar 
dons  fingulieres  de  vraiment  Théâtrales  ,  de  caraâèiet 
originaux  ,  k  fUr-touc  de  gaieté  vive  9ç  ingénieu(e« 

BARRIERE  DU  PARNASSE  y  (U)  Ôpera-Cor^iqu^  en 
un  Aâe ,  en  Profe  t  gar  M^  Favarù  j  i  la  Foire  Siiint* 
Germain  9 1749« 

« 

Apollon  qui  a  fait  mettre  une  barrière  au  Parnailê  « 
#fi  confie  la  ffarde  à  la  Mufé  Chan(bnniere  y  avec  ordre 
de  défendre  rentrée  du  iacré  Vallon  'à  tout  ouvrage  qui 
iCtn  fera  pas  di^ne*  La  }/\\xCc  n'ignçre  pas  la.  difficulté 
dHin  pareil  emploi  ;  mais  elle  Ce  raflure  par  la  réflexion 

Qu'elle  n'a  qu'à  le  .conformer  au  jugement  du  Public. 
y^rdanus  »  Opéra  de  Rameau  ,  (k  préfente  avec  fa  Pa«« 
radie  ;  la  Mufeles  congédie  brufquement.  hc  Marié  fans 
Ufçavoir  vient  après,  enfuite  Edouard  III.  de  M.  Gre^ 
fctf  puis  le  Valet  Auteur ,  qui  tous  font  traités  afièz  légè- 
rement par  la  Mufe  Chanlbnniere.  D'autres  leur  fùcce<« 
dent ;& Ton  ne  fait  l'éloge  que  de  VOr$çlcScit$  Aâcur| 
f  ui  ont  jou4  dans  «este  riéce« 


BEL  457 

BELLE  ARSENE i  (la)  Cokiédie  en  quatre  Atlts ^  en 
Vers ,  far  M.  Fa^orr,  Mujique  de  M.  Msnjigny ,  eux  ha* 
liens ,  177J» 

Cefl  un  fiijct  de  Féerie  ,  dont  Tldée  t&  empruntée 
ë*unContedeM.  de  Voltaire.  La  Belle  Arfene  défcfpc-^ 
re  fes  Amans  par  fes  mépris  &  par  ion  indifférence.  Al« 
cindor ,  le  plui  confiant  de  tous  «  &  le  plus  digne  de  lui 
plaire  ,ne  peut  vaincre  fa  fierté  ;  ilaffeâe  ,  pourlaxor^ 
riger  d*étre  inconftiuit  ;  mais  U  oSênfe  (on  orgueil ,  (ànt 
réveiller  fa  (ènfibilité*  Cependant  elle  ne  peut  Itippor-* 
ter  les  dédains  de  cet  Amant  ;  elle  prie  la  Fée  fa  ma- 
raine,  de  le  transporter  dans  (on  Palais*  La  Fée  y  con^ 
fent  ;  la  belle  Arfene  comnunde  en  Souveraine;  tout  ce 
qu'elle  defire  s'exécute.  On  s'emprefle  de  Tamufer  par 
des  danfes  &  par  des  concerts  ;maisil  n*y  apoint  d'hom*- 
laes  dans  la  Cour  de  la  fée ,  point  d'Amans  >  &  fur- 
tout  point  Alcindor  ,  qu'elle  ne  peut  s'empêcher  de 
regretter.  Elle  renonce  a  ces  Fêtes  iniîpides  ;  elle  fuie 
ce  féjour  brillanuLaFée  qui  ne  la  perd^oint  de  vue  » 
excite  un  orage  affreux  lorlqtl'elle  eft  errante  dans  une 
forêt.  Un  Charbonnier  augmente  (es  frayeurs  par  fes 
propos  groffiers;  elle  tombe,  accablée  de  crainte  &  de 
ficigue ,  au  pied  d'un  arbre.  La  (cène  change  pendant 
fbn  fommeil  ;  elle  fe  trouve  au  milieu  de  la  Cour  bril- 
lante de  la  Fée  ;  on  célèbre  le  mariage  d*  Alcindor,  Elle 
laifle  enfin  échapper  (es  regrets  &  fes  delîrs  ;  «'Me  re- 
nonce à  (à  (btte  vanité  ;  &  elle  fait  fon  bonheur  en  lai*^ 
&nt  celui  de  (pn  Amant  fidèle. 

BELLE^MERE  SUPPOSÉE  ,  (/a)  Cêmédie  en  tnir 

A5les ,  aux  Italiens ,  i6i^. 

Flaminia  aime  paffionément  Lélio  qui  n*aime  que  le 
jeu.  Elle  a  inutilement  tenté  toutes  fortes  de  moyens 
pour  le  rendre  fenfîble.  Le  dernier  auquel  elle  a  recours, 
cft  celui  qui  réuffit  le  mieux.  Elle  feint  d*aîmer  Panta- 
lon I  père  de  fon  Amant ,  &  le  détermine  facilement  i 


A 


45*  B  O £  B  OH 

f  épouser.  Lélîo  ,  piqué  de  rinconfiance  de  Flaminî^,- 
s'adrcffe  à  Scapin  qui  lui  promep  de  le  fervîr ,  &  i^ît 
dé^écberà  Pantalon  un 'Courrier,  par  lequel  un  de  Ces 
amis  lui  apprend  que  fa  femme  n'efi  pas    morte*  Lé  lia 
arrivé  en  même  tems ,  8i  feint  de  fe  réjouir  d^avtir  re^ 
trouvé  ÛL  mère  qu'il  croyoit  morte.  Pantalon  l'engage  i 
acquitter  la  parole  qu'il  a  donnée  à  Flaminia  qui|  de 
ion  coté  y  fait  un  peu  la  difficile  ^  mais  elle  Ce  rend  en- 
fin ,  âe  le  mariage  ft  conclut  au  grand  contentement  dQ 
tout  le  monde ,  excepté  de  Pantalon  y  qui  appreadquil 
eâ  la  dupe  de  la  double  rufè  des  deux  Amans, 

BOETE  DE  PANDORE  y  (la)  Omédie  en  un  AQe ,  « 
Vers  )  etve£  un  Prologue  ,  far  Philippe  Poïjlon  y  au  Théir 
tre  François^  17*^» 

Jupiter  irrité  contre  les  humains,  dépêche  Mercure 
chez  Pluton,  pour  en  tirer  tous  les  maux  &  les  répan» 
dre  fur  la  terre.  La  VieillefTe,  la  Migraine,  laNéccffité» 
la  Haine,  TEnvie,  la  Paralyfîe  ,  rETquînancie,  la  Fièvre, 
Je  Tranfport ,  tous  accîdens  perfbnifiés  ,  (ç  prefentcnt 
iîicceffivement  au  MefTagrr  des  Dieux  ,  qui  n'en  rebute 
aucun.  Heureufcmentr/^mour  ^l'Erpérance  fe  joignent 
i  cette  foule  deilrudive  ,  pour  confbler  l'humanitCi 
Cette  Pièce  offre  plufîeurs  détails  heureux  &  piquons  J 
mais  il  eftrarc  que  ce  mérite  fùpplée  entièrement  àTui* 
térét ,  dont  ce  genre  de  drame  cilpeùfufceptible, 

BOHEMIENNE  ,11a)  Parodie  en  deux  Aâles ,   en  Vers  y 
.     mêlée  d'Ariettes  ,  delà  Zinç^ara  ,  Intermède  Italien  >par 
JW.  Favart ,  aux  Italiens  ,  17  5^. 

Cette  Parodie  a  le  même  fond  que  celle  dont   «ous 
^vons  dontté  l'extrait  à  la  page  17^  du  Tome  premier  dt 
!^  ce  Di(5ionnaxrci 


BON  B   O  U  4^9 

MONSEIGNEUR  ,  (  /«  )  Comédie  en  un  ASie ,  en  Profe  , 

mêlée  d^ Ariettes  ,  ]^ir  Desboulmiers  ,  Mufijue  de  M*  Des* 
hojfes  ,  aux  Italiens  ,17^3. 

Le  Comte  »  Seigneur  du  Village  ,  donne  à  (on  Valet 
Dubois  des  leçons  d'une  Morale  douce  Se  bienfalQn- 
te.  Il  le  dérobe  pour  qucltjue^  momèns  i  rcmprcfTe- 
ment  de  fcs  Vaiîaux  t  qui  font  entendre  ,  par  leurs 
chants  ,  la  )oie  (ju'IU  reflententde  Ton  arrivée.  Le  Bail- 
li y  8c  Thomas ,  Fermier  du  Château  ,  arrivent  à  la 
tcte  des  autres  Payfans  ;  8c  après  avoir  épanché  leurs 
cœurs  (îir  le  compte  d'un  (i  bon  maître  ,  ils  projettent  de 
deux  Fêtes  n'çn  lalrc  qu^une  ,  &  de  marier  Lubin  ,  ne  • 
vcu  du  fiailliy  à  une  des  nièces  de  Thomas,  nommée 
Li^tte,  pour  laquelle  ce  Fermier  a  le  plus  de  prédilec* 
tion.  Nanette  ,  autre  nièce  ,  qui  furvient  fans  être  vue  » 
écoute  tout  cet  arrangement  ,  &  fe  promet  bien  de  no 
ft  pas  laifler  priver  de  Ton  Jroit  d'aînefTe.  Elle  fe  plaint 
au  Seigneur  du  paiTe-droit  que  lui  fait  fon  oncle  ,  8c  lui 
demande  (a  protedion.  Celui-ci  la  lui  promet ,  ain/i  que 
la  main  de  Lubin  >  ^  ce  jeune  homme  lui  donne  la  pré- 
férence. Lubin  avoue  qu'il  en  aîrâc  ui i  autre  \  8c  celle 
qu'il  aime  eH  Colette  >  troifîéme  nièce  du  Fermier,  U 
répoule  du  conlentement  du  Seigneur, 

BOURRU  BIENFAISANT t  (le)  Comédie  en  troU  ac^ 
tes  ,  en  Profe  ,  par  Af.  Golioni  ,  aux  François  ,  M77i»  H 

Gérontc  ,  avec  un  coeur  excellent  >  a  le  ton  brufque 
&  un  caraâère  impatient.  Il  gronde  toujours  >  &jinti- 
mlde  ceux  qui  l'approchent.  Il:n'y  a  que  Dorval  «  homme 
flegmatique  ,  qui  ait  quelque  ascendant  fur  lui.  C'etl 
un  ami  avec  lequel  il  le  plaît  â  jouer  fapartie  d'é- 
checs. Dalancourt ,  neveu  de  Géronte ,  dontjl^s  affaires 
jfbnt  très -dérangées ,  par  la  complaifance  qu'il  a  toujours 
eue  de  prévenir  8c  de  contenter  fa  femme  dans  toutes 
fts  fiiAUn  fi€8  >  jriç  DQ^raî  d'engager  (on  oncle  de  ven 


4^«  B  O  U 

QÎr  i  fon  (cc6urs.  Mais  GérptKc  ne  veut  pas  entenclre 
parler  de  Dalaitcourt ,  dont  il  blâme  la  fotte  complai« 
Ance  pour  (à  femme.  Cet  oncle  aime  mieux  faire  le 
bien  d'Angélique  fa  «iéce  ;  il  la  fait  venir  ;  il  Tefiraye 
en  rinterrogeant  ;  elle  avoue  qu'elle  préfère  le  mariage 
a  un  Couvent  ;  mais  elle  n'ofe  lui  dire  que  Valere  eft  Ion 
Amant  ;  elle  déclare  au  contraire  qu'elle  n'a  fait  au- 
cun choix.  L'oncle  la  propolè  â  Dorval  avec  une  dot 
conftdérable.  Cet  ami  prudent  lui  oppofe  la  dilpropor- 
tion  d'âge  9  èc  ne  cède  à  Tes  inâances  qu'autant  qu'il 
aura  aunl  le  confentem^nt  d'Angélique*  Géromte  y  qui 

'  ne  doute  pas  de  la  docilité  de  (a  nièce  y  court  chez  Ion 
'  Notaire^  le  fait  faire  le  contrat.  Il  eA  agré^lement  (ur- 
pris  â  Con  retour  ,  de  trouver  Dorval  en  converfation  ré- 
glée avec  Angélique,  Il  les  excite  à  s'aimer  ic  à  fêle 
dire  ;  il  ne  (çait  pas  qu'Angélique  a  un  Amant  ,  & 
qu'elle  en  a  fait  l'aveii  à  Dorval  qui  a  promis  de  parler 
pour  elle  contre  lui- même.  L'oncle  raconte  tout  ce  qu'il 
vient  de  conclure  chez  (on  Notaire  à  (on  avantage  ; 
Dorval  veut  en  vain  le  détromper;  Gérante  ne  veut  pas 
l'écouter.  Enfîn'(bn  ami  lui  dit  qu'il  ne  peut  être  le  mari 
d'Angélique  ,  8c  que  (a  nièce  lui  apprendra  ce  myfière» 
Géronte  ed  furieux  ;  Angélique  (è  Hiuve  ;  il  attefie  la 
parole  que  Dorval  lui  a  donnée  ;  &  Dorval  eA  déjà  bien 
loin.  Seul ,  H  (e  livre  a  toute  ton  humeur  ;  il  appelle 
Picard  fbn  Valet ,  le  maltraite  ,  8c  le  fak  tomber. 
Picard  (è  bleffe  à  la  jambe  ;  fon  maître  le  plaint  ymau- 

'  dit  (a  brufquerie  ,  lui  donne  de  l'argent  y  8c  lui  prête  fa 
canne«  Dalancourt  vient  (ejetter  aux  genoux  deîbn  on- 
cle y  qui  le  rebute  d'abord  y  8c  qui  finit  par  hii  accor- 
der (a  demande  ;  mais  il  ne  veut  pas  voir  (a  femme,  au» 
teur  de  (on  infortune.  Elle  paroît  auffi-tot  elle-même; 
fa  pré(cncc  Tirritc  ;  elle  s'évanouit.  Géronte  eft  le  pre- 
mier à  la  (ècourir.  Enfin  il  retient  le  mari  8c  la  femme 
dans  (à  mai(c)n  y  8c  prend  Coin  de  leur  fortune.  Arrivent 
Angélique  y  Valere  &  Dalancourt.  On  apprend  à  Gé- 
ronte l'ai^our  d'Angélique.  Il  rejette  d'abord  ce  maria* 
gc  y  parce  que  (a  nîccc  n'a  pas  été  (înccre  envers  lui  ; 
mais  les  prières  de  Dorval ,  de  Con  neveu  >  de  (es  do" 
mediques ,  arrachent  Ton  confentcmcm  i  fturtout  loxk 


B  U  O  BRI  4<ji 

^u^II  apprend  que  Valere  a  eu  la  généToCité  de  vouloir 
employer  ûi  fortuie  â  réparer  les  malheurs  de  Dalaa* 
c^urt  1  on  ami. 

BUONA  TIGLIOLA ^(U)  Operd-Comifue en  troif  Mes  » 
traduit  de  C Italien^  p^r  M,  Cailhaya^MuJique  de  Piccini^ 
du  Théâtre  Italien  >  1771* 

La  Euona  Flgliolt  efl  une  orpheline  retirée  dans  un 
Château  ,  êi  élevée  par  une  Dame  oui  en  prend  foin.  Sa. 
bçauté ,  Tes  (èntimens  ^  Tes  vertus  1  ont  fait  aimer  d'un 
jeune  Seigneur.  £lle  a  fçn  plaire  auifi  au  Jardinier  qui 
veut  répoufer.  La  femme^de-chambre  de  la  Dame  8c 
une  Paysanne  coquette ,  qui  a(pirent  à  la  main  du  Jardi* 
nier ,  répandent  des  foupçons  lur  la  vertu  ft  les  inclina- 
tions delà  Buona  Figliola.  Le  jeune  Seigneur  en  efiof- 
fenfé  ;  8t  la  MaîtreiTe  du  Château  veut  la  faire  enlever  , 
&  l'envoyer  dans  un  Couvent  pour  la  fbuftraire  â  la  paC- 
fion  du  Marquis  amoureux.  Le  Jardinier  la  délivre  des 
mains  des  raviiïeurs  ,  &  la  conduit  en  triomphe  ;  mais 
le  Marquis  Temmene  à  (on  tour.  Enfin  arrive  un  Soldat 
Allemand ,  qui  vient  s*informer  d'un   enfant  que  Con 
Colonel  a  lâiiië  malade  en  paflànt  dans  le  Village  «  d'où 
il  avoit  été    obligé  de  fuir  avec  précipitation    a  cau(e 
d'une  affaire  d*honneur.    Le   Colonel  vient  lui-même  » 
êc  reconnoît  fa  fille  «  qu'il  accorde  en  mariage  au  jeune 
Seigneur.  C'cfl  le  même  fiijet  de  Pamel^  ou  de  Nanine, 
avec  quelques  changemens  dans  les  fituations» 

BRIOCHÉ  ^  ou  rOniGiNE  vks  MarionuttbSj  Parodie 
de  Pigmalion^par  Gautier  «  aux  Italiens  9  1753. 

Le  Théâtre  repréfentc  TAttelier  oji  Brioché  fjdCoît 
Ces  Marionettes.  On  en  voit  plusieurs  paquets  de  toute 
efpece,  attachés  en  différens  endroits.  5ur  une  table ,  au 
milieu  de  rAttelier ,  ed  une  petite  Marionctte  debout^ 
attachée  fur  un  chevalet  de  Sculpteur.  Brioché  déplore 
(es  malheurs  :  il  a  commencé  par  être  pris  en   Suiife 


^61  B  U  C 

t>Ouf  uti  forcîer  ,  &  il  s'en  cft  peu  fallu  qu^il  lie  ftibît  Itt 
iupplice  du  feu.  U  devient  enîuite  amoureux  d'un  objet 
infen/îble ,  d'une  Marionette ,  qu'il  voudroit  bien  aniper* 
Pour  la  faire  mouvoir  ,  on  entend  une  (ymphonie  qui 
eft  alternativement  vive  6^  tendre;  &  Brioché  croyant 
s'appercevoir  que  la  Marionette  s'anime  ,  s'imagine  être 
dans  l'erreur  d'un  ibnge ,  ou  que  l'amour  lui  a  dérangé 
la  cervelle*  Effeâivement)  la  Marionette  lui  parle  &  hii 
répond.  Brioché  en  efl  tranfporté  ;  il  déclare  Tes  feux  à 
ion  Amante ,  qui  fent  autant  de  trouble  le  autant  de 
joie  que  lui*  On  entend  un  grand  bruit  de  tonnerre*  Brio- 
ché &  la  Marionette  ont  également  peur  »  9c  dans  le 
tems  que  Brioché  invoque  l'Amour  &  le  conjure  de  fe 
montrer  le  père  de  la  Marionette  ,  la  Folie  parolt,  8c 
dit  que  c'eA  à  elle  au'elle  doit  la  vie  Se  à  Brioché  } 
qu'elle  prendra  loin  de  l'éducation  de  fa  fille ,  &  qu'elle 
la  lui  accorde  en  mariage. 

BUCHERON ,  (  /e  )  Comédie  en  un  A6lê\  en  profe  ,  mêlée 
it  Ariettes  )  par  M.  Guichard  >  Mufique  de  A/.  Philidor  ) 
aux  Italiens  y  n^l^ 

Suzette  (on  de  la  foret  en  chantant  une  ehanfbn  qui 
annonce  fà  gaieté.  Colin  Ton  Amant ,  attiré  par  fa  voix  ^ 
arrive  fur  (es  pas  ;  mais  elle  rcfufe  de  rcfter  avec  lui , 
parce  que  fa  mère  l'a  bien  grondée  la  veille  pour  le  bou- 
quet qu'il  lui  avoit  donné*  Elle  lui  apprend  encore  qu'on 
veut  la  donner  en  mariage  à  M.  Simon  ,  riche  Fermier, 
qui  la  recherche*  Colin  s'afflige  ;  mais  ils  font  obliges 
de  fc  réparer  ,  parce  qu'ils  entendent  Blaifc  ,  pcre  de 
Suzette.  Il  vient  déplorer  la  triftefTe  de  Ton  état.  On  en- 
tend gronder  le  tonnerre;  Mercure  paroît  (ur  un  nuage, 
&  annonce  â  Blaife  ,  de  la  part  de  Jupiter  ,  que  touché 
de  fil  mifere  ,  ce  Dieu  remplira  les  trois  premiers  fbu- 
haits  qu'il  voudra  former,  Blaile  eft  fort  étonné  de  cet 
événement  ;  mais  l'embarras  eft  le  choix  de  les  fouHaits. 
11  va  confulter  le  Bailli ,  avec  lequel  il  fe  meta  table 
pour  caufer  plus  commodément  de  cette  importante  af- 
faire. Après  que  chacun  a  bu  un  coup ,  Blaife  offre  quel- 


C  AB 


4^) 


f ues  petits  poifibns  au  BaîlU  ;  8c  comme  U  f^att  qti*il 

aime  les  anguilles  )  il  lôuhaiteroit  en  avoir  une  à  lui 

préfenter.  Auiii-tât  il  en  paroit  une    dans  le  plat ,  au 

grand  étonnement  de  tous  les  convivM,  5c  fur  tout  au 

grand  mécontentement  de  Blaife  ,  de  fur-tout  de  Margot 

là  femme  ,  qui  devient  furieufè  du  peu  de  fruit  que  ion 

mari  vient  de  retirer  de  Ton  premier  (buhait.  Elle  lui  fait 

tant  de  reproches  9  fit  Taccable  de  tant  d'injures,  que 

dans  fon  premier  mouvement  ,  il  fbuhaite  de  la  voir 

muette.  Auffi-t6t  la  parole  expire  fur  les  lèvres  de  fon 

époufe,  Blaife  fe  livre  aux  regrets  futTimprudence  que 

Tindifcrétion  de  là  femtme  vient  de  lui  faire  commettre  ; 

mais  il  a  bien  plus  lieu  de  s'en  repentir  »  lorfqu'il  fc  voit 

réduit  à  ne  tirer  d'autre  avantage  de  {on  dernier  {bu* 

hait ,  que  de  rendre  la  parole  à  là  femme  ;  i  quoi  il  eon- 

fent  enfin  »  à  condition  qu'elle  approuvera  le  mariage  de 

Su-zettc  avec  Colin ,  auquel  elle  s'étoit  toujours  oppofée. 

Alors  Tabondance  de  paroles  qui  la  fuffoquoit  depuis  près 

d'un  quart-d'heure  qu'elle  n'avoit  parlé  »  Cott  de  la  bou« 

che  avec  \tne  volubilité  incroyable* 


i^z: 


C 


C/IBINET  (  le  )  Comédie  en  trois  A5les,fuivïe  d^un- divers 

tijfementj  aux  Italiens ^  i7^7* 

Lélio  qui  eft  obligé  de  fc  cacher  pour  une  a^re 
d'honneur,  a  fait  pratiquer  un  Cabinet  fècret  dont  l'en- 
trée ne  peut  être  apperçuc.  Ceux  qui  habitent  la,  mai- 
fon  où  eft  le  Cabinet ,  la  quittent ,  &  (ont  remplacés  par 
d'autres  qui  n'ont  nulle  connoiflànce  de  cette  retraite  , 
d'où  Lélio  5?  Arlequin  (brtent  incclFamms nt)&  y  rentrent 
fans  être  apperçus  ;  ce  çui  cau(c  des  (cènes  très-comi- 
ques, fur-tout  celle  qui  iè  paflc  pendant  la  nuit  entre 
Arlequin  Sl  Scapin. 


\ 


4*4  C  A  M  CAP 

CAM?  DES  AMOURS ,  (  k  )  Ofera^mique^  en  un  ASei 
en  profe  »  par  Fiqelier  ^àU  Foire  St*  Germain  «  if  io« 

t 

0 

Junon  ,  irritée  contre  T  Amour  qui  lui  dérobe  conti* 
tiuellement  le  coaur  de  £bn  mari  par  quelque  nouvelle 
pafHon  )  fait  d*abord  tomber  fa  vengeaiiice  fur  (à  rivale, 
qui  efi  une  Couturière  pour  Tamour  de  laquelle  Jupi- 
ter s'eft  travefii'  ei||  garçon  Barbier  ;  &  elle  la  change 
en  aiguille.  Junon  appelle  enfuite  Vulcain  â  fon  lècours. 
Ce  Dieu  arrive  avec  un  détachement  de  maris  mé* 
contons  ,  prêts  à  livrer  le  combat.  A  cette  ^formida- 
ble armée  y  l'Amour  n'oppofê  que  le  corps  des  vi- 
vandières de  h.  fienne  qui  Hiffit  peur  mettre  en  fuite 
les  maris  mécontens.  Arlequin  fê  joint  aux  vainaueurs  » 
le  décoëfiè  Junon  «  qui  (e  retire  au  plutôt  avec  Vulcain. 
Après  cette  viâoire^  FAmour  pafTè  les  troupes  en  revue, 
ic  cette  cérémonie  termine  la  pièce. 

CAVKICÎEUSE  RAISONNABLE,  (la)  Opera<:omîqueen 
un  Aâty  en  profe  ^  en  Vaudevilles  y  par  RouJJeletyd  la 
foire  S*  Laurent ,  174%* 

Lucile  8c  Lucinde>  filles  de  Pirante>Bourgeois  de  Paris, 
fe  font  formé  des  idées  bien  difFért ntes  du  mariage.  La 
première  a  cfonçu  une  averfîon  des  phis  marquée  pour 
ce  lien  ;  Se  Tautre  ,  fuivant  (on  penchant, fou fFre  ,  fans 
répugnance,Ia recherche  de  Valere.  L'indifférente  Lucile 
que  r Auteur  qualifie  de  Capricieulè  raîlbnnable  ,  ne 
manque  cependant  pas  d'amans.  M.  Général ,  homme 
qui  n*ignore  rien  de  tout  ce  qu'on  peut  favoir  ,  8c  JVL 
d'Ombre-clahre ,  peintre,   lui  font  régulièrement  leur 
cour.   Nérine>  Suivante  de  Lucile  >fe  déguifê  en  homme 
pour  infpîrer  aufH  à  (à  makrefre,(bus  ce  traveniiïèment, 
le  goût  du  mariage.    Enfin  Lucile    prefTée  par  (on  père 
de  fe  choifir  elle-même  un  parti ,  déclare  qu'elle  va 
obéir  en  préfènce  de  tous  Ces  prétendans  ;  &  lorsqu'ils 
font  afiemblés ,    elle  préfente  la  main    à  Pirante   en 
'  difant  Qu'elle  a  réfolu  de   pafler  le   refle  de  fès  jours 
avec   lui  ^  ne   voulant  point   s'aflujcttir  à    d'autres 

devoirs 


/ 


C  A  V  CÉL  4tff 

devoirs  quW  ceux  quç  la  nature  &  le  Guig  lui  ont  im^* 
pofés.  Les  Amans  font  fiirpris  de  cette  réfolution,  (Ur-loui 
M.  d'Ombre-claire  qui  ne  peut  sVmpécher  d'en  témoin 
gner  (on  étonnenieiu*  Valere  obtient  la  main  de  Lu- 
cinde» 

CAVALCADE^ {la) Comédie  en  un  AAe  »  aux  JtaUâns i 
177U 

Lélio  f  amoureux  de  la  fille  de  Pantalon  «  entre  en 
qualité  de  commis  dans  la  maifon ,  &  n'oublie  rien  de 
ce  qui  peut  le  rendre  agréable  â  (à  Maitreflc.  Cependant 
on  propoCê  un  parti  avànugeux  pour  Rolàura  ;  c'eft 
le  Capitaine  Bomba  ^fui  la  demande  en  mariage^ 
Pantalon  charmé  de  cet  honneur ,  donne  fa  pacole» 
Lclio  amoureux  témoigne  Tes  inquiétudes  à  Scapin  qui 
lui  donne  pour  expédient  di  Ce  £ûrc  pailèr  lui-mêmo 
pour  le  Capitaine  Bomba  ,  U  de  venir  a  la  tête  de  ion 
Kégiment  demander  Mademoilèlle  Rolaiinu  Ce  firata-* 
gcme  efi  approuvé  ;  Lélio  fe  déguiie.  ay»t  des  mouf^ 
taches  &  un  habit  d*OiBcicr.  Son  RégM^âc  compoli 
d^un  grand  nombre  de  Cavaliers  t  vient' Aire  l'exercice 
en  prelènce  de  Pantalon* Lélio  eil  prè?  d'obtenir  Ro(àura( 
mais  un  Courier  du  vrai  Capitaine  Bomba  annonce  fon 
arrivée.  Pantalon  découvre  alors  la  fourberie  de  Lélio  $ 
mais  comme  il  eft  riche  9  &  qu'il  c&  aimé  de  (à  fille ,  il 
lui  acçordf  Tobjet  de  &s.vcpux« 

CÉLIBATAIRE  ,  ( le)  Comédie  en  cinq  ASes,  en  VeTS$  ia 

M*  Dotât  ^  lyry» 

Terville  ^  ncvett  de  M*  de  Montbrifbn  ,&  Julie  (à  pu- 
pile  y  ont  été  élevés  cnfçmble  ;  ils  (ont  accoutumés  ife 
voie  ,  à  s'aimer.  Mais  Tetville  fe  repré(èbte  le  mariage 
comme  un  joug  infuponak^le  ^  c'cû  pourquoi  il  s'efi  voué 
au  célibat.  Il  engage  le  Comte  de  Vcrfcuil ,  fon  ami  ^ 
a  donner  fa  main  à^  Julie*  Il  croit  par-là  échapper  aux 
{>reirantes  foilicitations  de  «M,  de  Montbrilôn  ,  fon  on- 
de* 11  ignore  que  le  Comte  de  Verfeuil  efi  marié  en 
fecret  avec  une  Marquife  \  dont  il  veut  gagner  le  aceur, 
pour  (c  détournes  d*un  engagement  férieux  ;  il  a  nvèmt 
l'imprudence  de  met(r^  Qims  fa  confidence  le  Comte  t 
SUi  rit  d'être  U  d^PQJStiJiSfi  dçs  projets  amoureux  que 
Tçme  m.  G  g 


466  C  É  P 

fort  ami  a  (ur  fa  femme.  Terville  oppofè  aux  rai(bnn^ 
mens  qu'on  lui  fait  contre  le  célibat ,  les  exemples  trop 
communs  des  mariages  n\^lheureux  ;  cependant  la 
Marquife  défirant  le  bonheur  de  Julie  ,  &  connoiflant 
fbn  inclination  ,  la  àéCdbuCc  à  Tégard  du  feint  amour 
de  Verfeuil  9  &  lui  confèille  néanmoins  de  paroitre 
l'aimer  ,  afin  d'exciter  la  jaloufie  êc  l'amour  de  Ter- 
ville»  Arrive  M*  de  Saint-Geran ,  oncle  du  Comte  de 
Verfeuil  ;  c'eUun  vieux  garçon  fort  ennuyé  du  célibat» 
&  qui  vient  pour  Ce  marier  avec  la  Marquife  ;il  apprend 
bientôt  que  fbn  neveu  Ta  provenu  ;  il  offre  enfuite  fa 
main  à  Julie  «  efpérant  que  fès  grandes  richeiïcs  feront 
excufer  fbn  âge.  Mais  Juli^  tourmentée  par  Ton  amour, 
prend  la  réfblution'  de  s'enfermer  dans  un  Cloître  ;  elle 
éerit  uiie  lettre  à  M*  de  Montbfifbn  9  pour  lui  faire 
part  de  Ton  projet  qu'elle^  n'a  pas  ofélui  dire  de  vive 
voix.  Alors  ce  généreux  bienfaiteur  fait  une  dernière 
tentative  pour  détruire  le  faux  fyfléme  de  fbn  neveu. 
11  le  troMr43'fênfible  ,  &  même  pa/fionné  pour  Julie  9  & 
toujou^'ttPMeraire  à  fcs  vues.  Terville  veut  fuir  ;  mais  la 
lettre  de^lUlie  l'arrête  ,  &  l'expreflîon  de  fbn  amour 
triomphe  enfin  de  fbn  averiîon  pour  le  mariage  ;  ilju* 
re  de  lui  prouver  que  Ton  peut  être  époux  lans  celTer 
d'être  amant«  Son  exemple  autorifè  Lafleur ,  Ton  valet) 
à  époufer  Nérine  9  Fenàne  de  Chambre  de  Julie  ;  car 
auparavant  fbn  maître  lui  avoit  refufé  fbn  confentementi 
cn|difànt  :  non  9  Monjieur  le  coquin  9  vous  Teflere^  garçon. 
Quant  au  vieux  M.  de  Saint-Géran ,  il  efi  obligé  aal- 
1er  chercher  fortune  ailleurs. 

CÉPHALEET  PROCRÎS ,  ùu^l' Amour  Conjugal, 
Tragédie  hrigue  en  trois  ASes  i  par  M,  MarmonteU  ^"" 

E* Aurore  déguifëe  en  Nymphe,  efl  de fcendue  du  célcfie 
féjour  pour  voir  le^beau  Céphale,  Elle  lui  raconte  le  tour- 
tûttit  defbn  ame,  fans  dédàreif  qu'il  efl  Con  vainqueur. 
Il  apprend  d'elle  que  Diane  doit  f^ire  périr Procris,&  que 
c'eft  lui  qui  doit  ritttifaolêh  Procris  jaloufb  dé  voir  ion 
époux  avec  une  Nymphe  »  lui  re]^r<9thé  de  voler  auprès 
d'une  Amante  AoUYtUt  j  il  fe  ]uififiic  y  A:  lui  apprend 


C  H  I  ^47 

Vhomvit  de  (on  dcftin.  L*Aurorc  veut  en  vaîn  diffimuîer 
ion  amour  pour  Céphale;eUe  eâ  obligée  d'avouer  qu'elle 
Tadore  ,  lorfque  Céphale  adore  Procris.  Elle  conreiUe  à 
cet  Amant  de  rompre  des  nœuds  que  Diane  a  proscrits» 
Céphale  fuit|&  refu(e  de  délivrer  aux  vœux  de  l'Aurore. 
La  jaloufîe  8c  û  fuite  (e  préparent  à  verfer  leur,  poifen 
4ans  le  cceur  de  Procris  qui  appelle  Céphale.  Celui-ci, 
accablé  de  douleur  ,  tombe  Cvlt  un  lit  de  gazon  «  &  ^-- 
pelle  Aura.  Il  voit  le  feuillage  s'agiter  ;  il  s'acpe  de 
fon  javelot  ;  le  lance  ,  &  atteint  Procris  qui  parjbit  avec 
le' javelot  qu'elle  a  retiré  de  (bnfein  ;  mais  l'Amour,  len* 
iîble.à  l'infortune  de  ces  Amans,  trompés  fidèles,  rend 
le  jour  à  Procrîs. 

Le  fujet  de  cet  Opçra  eft  tiré  du  (èptiéme  Livre  des 
Métamorphofcs  d'Ovide.  L'Auteur  a  voulu  con(«rver 
la  forme  générale  de  TOpera  François  ;  le  merveilleux 
qui  produit  les  chaogemens  inattendus  des  Scènes  8c  àc% 
muations  dont  ce  Speâacle  a  beibin  ;  le  mélange  des 
Fêtes  8c  des  danfès  liées  à  l'aâion  principale  ^  8c  qviy 
répandent  de  la  variété  Aides  contraàes.  Il  s'efi  contenté 
de  couper  les  Scènes  8c  lesparoles  des  airs,  dcnuMii^re 
à  donner  au  Mufîcien  des  pâmons  ,  des  mouvcmetts  t  9c 
des  tableaux  à  peindre. 

CHIMERES^  C  les  )  ou  ieBokhevr  ve  l^Iliusioh  , 
Opéra-Comiquç  9  en  deux  A3es\par^iron  fdh  Faire  St. 
Germain^  17*  T» 

Jupiter  ordonne  à  la  Vérité  de  ne  pat  flatter  les 
hommes,  de  quelque  rang  qu'ils  puiilent  être,  8c  àcïeut 
laontrer  leurs  4é£^uts.  Cette  Déifié  n'o(è  affronter  le 
péril  qu'elle  envifàge  dans  cet  emploi.  Elle  en  charge 
Arlequin,  qui  le  refu(e  d'abord;  mats  elle'l'y  fait  con* 
fentir  ,  par  l'elpérance  qu'elle  lui  donne ,  que  la  inai» 
treflè  dont  il  eft  jaloux,  piquée  de  fca  abQsnce  »  le  vien- 
dra chercher  dans  les  elpaces  îmagioaires ,  8c  ièra  con- 
trainte de  lui  ouvrir  Ion  cœur.  Aivant  que  de  quitte? 
Arlequin,  elle  lui  remet  entre  Icrmji^ns  unmifoir  fi- 
dèle ,  qui  ne  flatte  point  cetut  qor  ^y  regardent  ,  *  qui 

les  pciM  à  leuri  proprci  vew  |4«1«  qu'As  fommw  ^w 

Ggi) 


tfS^  C  L  A  C  O  # 

des  autres.  Arlequin  en  fait  la  première  épreuve  ;  !1  s'y 
inire  f  Bcfc  trouve  fort  vilain  :  ce  miroir  défabufe  une 
vieille  qui  ^e  croyoit  auffi  belle  à  fbixante  ans  ,  qu'elle 
Tavoit  été  à  quinze*  Les  premiers  à  qui  Arlequin  dit  des 
vérités,  font,  un  homme  entêté  de  nobleflê  ,  un  Vifion- 
nalre  qui  croit  poiféder  tous  les  trésors  du  monde. dans 
un  (èul  livre  qu  il  tient  entre  fes  mains ,  8c  une  jeune 
fille  qui  aime  éperduement  £bn  finge  de  fbn  perroquet. 
Arlequin  donne  a  tous  les  trois  des  épithètes  convenables 
â  leur  genre  de  folie*  Il  en  eâ  payé  fur  le  champ  à  coups 
de  bâton;  ce  qui  le  détermine  à  ne  plus  exercer  un 
emploi  fi  fatal  à  Con  dos«  Mais  la  Vérité  le  lui  fait  conti- 
nuer,  dans  l'efpérance  de  voir  fa  Maitreflè.  En  effet» 
elle  arrive ,  &  fait  le  dénouement  de  la  pièce* 

CLAPERMÀNj  (le)  Ofera-Comique  en  deux  AÛes  ,  en 
Profe  &•  en  Vaudevilles  »  par  Piton  ,  à  la  Foire  Saint* 
Germain  f  i744» 

L'Amour  fè  plaint  1  Apollon  du  tort  que  le  Sommeil 
fait  a  THjmen  fbn  frère  ;  ce  qui  détermine  le  Dieu  du 
Permeflè  à  établir  la  charge  de  Claperman  pour  réveil- 
ler les  époux.  Un  Claperman  efl  un  homme  qui  fait  la 
ronde  pendant  la  nuit ,  &  indique  les  heures  dans  toutes 
les  villes  de  Hollande» 

COFFRES  files)  Opera-Comique  en  un  A&e ,  en  Profe  , 
mêlé  de  Vaudevilles ,  par  Gallet,  à  la  Foire  Saint-Laurent , 

Le  Père  de  Jaquette  a  chargé  le  Tabellion  de  fbif 
village  •  de  remettre  à  fa  fille  une  fbmme  d'argent  pour 
lui  fcrvir  de  dot.  Il  youdroît  bien  garder  l'argent  &  la 
fille  ;  ce  qui  efi  d'autant  moins  du  goût  de  cette  dernière^ 
qu'elle  efpere ,  dès  le  jour  même ,  d'époutêr  Jaquot  fbn 
Amant.  Elle  s'adrefTeau  Juçe ,  pour  avoir  jufliccNdu  Ta- 
bellion ;  mais  quel  efl  fbn  etonnement,  lorfqu'elle  voit 
que  le  Juge  lui  propofè  le  même  marché  qu'elle  vient  de 
refufer  !  Jaquette  au  d^fcf^oir ,  fait  confidence  de  Gl  fî- 
tuation  à  (à  Nourrice  ti  d^ion  Prétendu,  On  lui  con^ 


COL  4^9 

fèille  de  feindre  t  &  d'engager  (es  deux  Amans  i  un 
rendez-Yous ,  où  ils  ne  manquent  pas  de  fê  trouver  l'ar- 
gent à  là  inaîn.  Dans  le  moment ,  ils  apper^olvcnt  leurs 
femmes  ;  on  les  fait  cacher  chacun  dans  un  cofire ,  dont 
on  les  fait  (brtîr  peu  de  tems  après ,  en  préfènce  de  leurs 
époufès  8c  du  Seigneur  du  village  »  qui  les  condamne 
adonner  l'argent  qu'ils  ont  apporte ,  pour  (èrvir  de 
dot  â  Jaquette  qui  époufe  Jaquot.  Les  Maris  (è  reti- 
rent fort  confus ,  livrés  aux  aigres  reproches  de  leurs 
femmes. 

COLONIE 9  (la)  Comiiie  en  deux  ASes  ^  traduite  de 
Vltalien  ,  far  M»  Framerj ,  Mufique  de  M»  Sacchini  » 
aux  Italiens  ,  177^* 

FoniAlbe ,  Capitaine  de  Vaifleau ,  a  échoué  dans  une 
ifle  déferte  «  où  il  fonde  avec  les  gens  de  (on  équipage 
une  Colonie  donc  il  eft  nommé  Gouverneur*  Il  établit 
pour  loi  que  touèe  jeune  fille  qui  viendra  dans  cette 
Ifle  9  fera  obligée  de  choifîr)  dans  la  huitaine,  us  mari  f 
ou  de  partir  (ur  une  nacelle  â  la  merci  des  flots.  Il 
regrette  Bélinde  ^ui  l'a  quitté  dans  (on  voyage ,  en 
paiiant  de  (on  navire  (ùr  un  autre.  Il  la  croit  infidèle  ; 
&  n'efpérant  plus  la  revoir^  il  promet  (a  main  â  Marine» 
jeune  Payfanne  qui  recette  (on  Amant  Blaife.  Mais 
ion  abfence  ,  &  la  vanité  d'être  la  femme  du  Gouver- 
neur ,  lui  font  accepter  ces  offres  avec  joie»  Cependant 
Biai(e  échappé  du  naufrage  «  revient  avec  des  ncheffes. 
Il  (è  félicite  de  retrouver  Marine  ,  dont  il  efi  accueilli 
avec  de.  certains  airs  de  prétention  &  de  fierté  qui  l'of- 
fen(cnt  :  il  prend  déjà  (on  parti  d'oublier  cette  infidèle; 
mais  l'efpérance  le  ranime  â  l'arrivée  de  Belinde*  La 
confiante  Belinde  a  d'abord  beaucoup  â  (oufFrir  des 
reproches  de  (on  Amant  qui  la  croit  perfide.  Enfin  elle 
le  dé(âbu(è  par  une  lettre  de  l'Ami  qui  l'avoit  trahi. 
Fontalbc  quitte  Marine  pour  retourner  à  (es  pre  mieres 
amouis  ;  &  Marine  eil  trop  heurçu(e  que  BUu(e  veuille 
encore  lui  donner  la  main. 

Ggiii 


47^  C  O  M 

COMÉDIE  SANS  HOMME,  (la)  ou  riNFtDiuri  pu^ 
jyriii  Opeta-Comiqué  in  un  Aâle  ,  avec  un  Prolt^ue  (run 
diuertijfement  )  par  Panard ,  d  la  Foire  Saint  Germain  i 

.  « 

^  Vnt  Marquée  9  8c  duatre  ou  citta  de  (es  amies  «  Imar 
ginent  catr'elles,  penaant  que  les  nommes   de  leur  Co* 
ciéfé  (bnc  à  la  chaiïe  ^  de  jouet  fans  leur  (ècours  ,  une 
Comédie  intitulée,  VlnfiàéUté  punie.  Pendant   qu'elles 
%*y  préparent ,  Javottc  i  petite  fille  du  village  ,  vient 
annoncer  le  Mariage  de  (à  coufîtie  Su(bn ,  qui  épôulè  le 
vieux  Bailli.  La  Marquife  lâifit  cet  événement  ,  k 
ordonne  à  Javotte  de  faire  venir  les  gens  de  la  noce  au 
Châieau  ^  pour  former  le  divertiffement  de  la  Pièce 
qu'elle  s'eft  propoféde  représenter,  fr  dont  voici  le  nijeté 
L^  iœur  de  Clytandre  voulant  guérir  An  frère  de  fon 
entêtement  pour  Julie ,  s'offre  ,  dans  l'espace  de  trois 
jours  f  de  lui  donner  une  preuve  que  cette  fille  qu'il 
^ime  ,  n'efl  qu'une  coquette.   Pour  cet  effet ,  elle  s'efi 
déguiiSe  en  homme  ;  6c  fous  le  nom  d'Eraflc ,  elle  a  déjà 
gagné  le  coeur  de  Julie  dans  un  Bal  où  elle  paroiffoit 
pour  la  première  fois.  Le  faux  Erafle,  après  s  être  fidt 
annoncer  par  Scapin ,  qui  n'efl  autre  que  fa  Suivante 
travellie ,  vient  trouver  Julie  ,  8c  joue  fi  adroitement 
fon  rôle,  qu'elle  achevé  de  Tenfiammer.   Alors  il  feint 
un  évanouifTement  à  la  vue  du  Portrait  de  Clitandre,  que 
la  Belle  porte  à  fbn  bras.  La  coquette  ne  balance  pas  2 
lui  en  faire  un  lacrifice  ;  &  le  faux  Erafle ,  fous  prétexte 
de  ^quelque  commiffion ,  le  donne  fècrettement  à  Scapin 
qui  va  le  porter  à  Clitandrc ,  &  revient  quelque  tems 
après  avec  une  lettre  adreiïee  à  Julie,  par  laquelle  elle 
apprend  le  tour  qu'on  lui  a  joué  ^  &  que  fon  Amant, 
convaincu  de  fa  perfidie  ,  renonce  à  elle  pour  toujours» 
Julie,  &  Spinette  fk  Suivante  ,  qui  ^    de  fon  coté  ,  avoit 
écouté  les  cajoleries  du  prétendu  Sci^pin  ,  refient  un  peu 
furprifes  ;  mais  elles  prennent  bien-tôt  leur  parti  ;  de  Ct 
cônfolent   par   Tefpérance    de    trouver   de  nouYcaux 
Amans 


C  O  M  471 

COMÉDIENNE  ILLUSTRE  ,(la)  Operâ-^omîque  en  un 
A6le  9  en  Proje  &•  en  Vaudevilles  y  par  t  Affichât i  &  Va-^ 
lois  f  à  la  Foire  Saint-Laurent  %  i738« 

DonFélix^quI  aime  pafnonément  une  Comédienne  nons- 
mée  Camille)  fait 'un  portrait  /î  avantageux  d'elle  àDon 
Guflnan  (on  fils ,  que  celui-ci  devient  S>n  rival.  Il  (e  dé- 
guifè  ,  8c  Ce  fait  pré(ènter  chez  Camille  en  qualité  de  la- 
quais,  par  Rofettefafiiivante.Elle  l'accepte^ft  lorfqu'il 
fe  trouve  feul  avec  elle ,  il  lui  déclare  (à  aaiflànce  èc  fa 
paffion.  11  le  Jette  à  Tes  pieds,  &  la  conjure  de  lui  accor- 
der fa  main.  Dans  ce  moment  Don  Félix  arrive  ;  il  efl 
fort  lurpris  de  ce  qu'il  voit  ;  mais  ,  en  bon  père  1  il  par- 
donne à  Ton  61$  fi  content  qu'il  époufe  Camille  ,  ajou« 
^  tant  qui  eft  plus^lorieux  à  un  homme  de  qualité  de 
Vuoir  à  une  fille  uns  bien  »  que-d'en  prendre  une  riche 
&  fans  mœurs.  Camille  ^  à  ibn  tour,  (e  fait  connoitre 
pour  la  fille  de  Don  Fernand  de  Tofelles ,  ancien  ami 
de  Don  Félix, 

COMPLAISANT 9  (le  )  Comédie  en  cinq  A&esy  en  profe^ 
.attribuée  d  Launay^  &  enfuite  d  r Auteur  du  Fat  Punt^ 
&  d  plufieuTS  autres  Perfonnes^au  Théâtre  François  ^ 
i7}î. 

M.  Orgen  eft  un  Plaideur  inquiet  «  trifle  t  &  qu*un 
Procès  près  d'être  jugé  9c  une  fille  pourvojtr  occupent 
douloureusement.  Madame  Orgon  efi  une  extravagante 
qui  rit  4e  tout ,  &  ne  s'occupe' de  rien  ,  finon  des  r  êtes 
que  le  Mariage  de  (a  fille  Angélique  doit  occafionner* 
Le  complaisant  Damis  plie  (on  humeur  â  celle  dé  ces 
deux  perfbnnages  :  il  eft  férieux  8c  raisonneur  avec  l'un» 
frivole  &  enjoué  avec  l'autre  ;  par  ce  moyen  il  plaît  à 
tous  les  deux  :  il  promet  à  M.  Orgbn  d'aller  parler  à 
(on  Raporteur  qui  eft  de  (es  amis  ;  mais  â  Tinftant  même 
il  (t  laifTe  entraîner  ailleurs  par  un  étourdi ,  &  pour  un 
motif  puérile.  Il  pleure  avec  M.  Orgon  fur  la  perte 
de  Ton  procès  :  il  danfe  8c  chante  avec  Madame  Orgon 
dans  un  projet  de  diveriifl^ment.  Ce  n'eft  pas  tout  ;  pac 


^ya  c  o  M    •  C  O  R 

un  nouveau  trait  de  complaîûmce ,  U  ra  feindrt  auptil 
de  la  MaitrefTe  d'un  autre  ;  tandis  qu'il  eft  attendu  payt 
époufcr  la  (îennc.  Toutes  ces  fauffei  décparches  contri« 
buent  à  le  faire  éconduire.  Toutes  les  aâions  d'Eraile  , 
au  contraire ,  lui  méritent  la  préférence  qu'il  obtient  l 
fliais  cç  qui  rend  ce  dénouement  4rès-agréable  »  c'eft 
^ue  le  Complàîfant  pî^roît  l'approuver  lui-même.  Cequi 
oblige  un  certain  Armant  à  s^écrier  ;  «  Le  bpurreau  ne 
M  fortira  jamais  de  (on  maudit  caraâère  !  » 

Celui  de  cet  Areant  eH  d'une  nature  bien  Qppo£2e  ; 
il  contrarie  (ans  celle  ,  de  fert  à  remplir  agréablement 
lie  vuide  que  Tadion  la  mieux  T^ivie  laiiïe  toujours  de 
tems  à  autre  d^ns  le  cours  de  cinq  Aâçs.  Le  caraâère  de 
Madatùe  Orgpn  pourroit  (çmbler  un  peu  outré  :  peut-être 
cependant  n^ft-u  pas  fans  modèle.  D'ailleurs  le  Théâtre 
eil  une  optique  ;  il  eft  quelquefois  nécçflàire  d'y  pOk^ 
ployer  )a  brpfTç  au  lieu  du  pinceau, 

:ÛMITE  DE  BELFLOR,  (te)  Ôpera  Comique  m  trois 
AB.es  ,  avec  des  iivertijfemens^  par  Panard  %  à  la  Fohe 
Çaint' Laurent  i  I74f* 

Le  Confite  de  Belflor  ed  amoureux  4e  Jacintè,  pupile 
de  Don  Cornuero,  Alcade  de  Campo  Mayor,  qui  I4 
garde  dans  le  defTein  d'en  faire.  Ton  époufe.  Le  Comte 
s'introduit  chez  l'Alcade  ,  (e  découvre  à  Jacinte  ,  &  la 
fait  cpnfençir  à  fc  laiflcr  enlever.  L'Alcade  veut  courir 
après  le  RavifTeur  ;  mais  le  Corrégidor  l'arrête  ,  lui  décla* 
te  qu'il  le  dépofTéde  de  (^  charge  pour  fes  tnalverfàtions  » 
Ac  le  fait  emmener  par  fes  Alguafils.  Aprèf  leur  départf 
on  çélçbre  l^noce  duCo^te  qui  forme  les  diveriflemens» 

CORAUNE  ARlEQUINt  Comédie  enifoisA^es  ,  aiaç 
italiens  ,  1744. 

Pantalon  t&  tuteur  de  Flamînia  &  de  Coraline  ;  il 
garde  la  dernière  avec  beaucoup  de  fbin ,  parce  qu'il 
veut  l'époufer-,  afin  de  n'être  pas  obligé  de  lui  rendrq 
^inptede  la  ruc€e(}ion  diç  (à  mère»  t^ui  eft  co^fidér^fad^. 


COR  47Î 

Cofaline  lui  demande  du  tems  pour  fc  réfbudre  ;  maisau 
fond  c'ed  pour  trouer  quelque  Araugéme  qui  lui  faflè 
époufèr  Mario.  Us  ont  recours  à  un  Magicien  qui  donne 
une  chaîne  d*or ,  laquelle  portée  au  cou  d'Arlequin  y  le 
£ùt  pafTer  pour  Coraiine;&  à  CoraUne»un  bouquet  qui  lui 
donne  la  figure  d* Arlequin.  Ces  métamorpholes  produi- 
feiit  pluHeurs  fituations  irès«comiques  ;  9c  les  Amans  (ont 
unis  (iiivant  leur  inclination* 

CORÂLINE    ESPRIT  -  FOLET  ,    Comédie  en  trois 
Aâcs  y  f  récédée  i^un  prologue  f  aux  Italiens  ^  i744« 

Coraline  ,  E(prit-folet ,  s*atuche  à  Flasiinîa  êc  en 

lesAman: 

Taîme 

d*abord  n'en  veut  rien  croire;inais  TEfprit  (è  montre  êc  ne 

content  à  fe  retirer  aux  Enfers  ^  qu'à  la  prière  d'^le- 

quin  )  à  qui  il  en  a  donné  le  pouvoir ,  9c  qui  le  conjure 

d'une  manière  comique. 

CORALINE  FÉE .  Comédie  en  trois  Aâes  »  au  Théâtre 
Italien ,  174^. 

Coraline  implore  le'fecours  d'une  Silphide  pourle  faire 
^mer  d'Arlequin  qui  aime  Spinette.  Elle  ebtîent  fa 
.  protedion  ,  fait  enlever  Arlequin  &  tâche  de  le  ftduire 
(bus  différens  dégui(bmens«  Elle  employé  le  même  pou- 
voir pour  fervir Tlaminia  la  maîtreiie,  qui  aime  l'ingrat 
Mario.  Elle  l'enchante  ainfi  qu'Arlequin,  &  ne  leur 
rend  leur  forme  naturelle  9  qu'après  qu'ils  leur  ont  pra« 
mis  de  les  époufèr* 

CORALINE  JARDINIERE ,  Comédie  en  trois  ASes  , 
fuivie  é!un  diverti£iment ,  aux  Italiens  >  1 744. 

Mario  »  fils  dt  Pantalon  ,   9c  promis  i  la   Comtefle 
ÇUvi^  I  voit  Coraline  »  en  cft  amoureux ,  ôc  fait  faire 


fett  pot tnûf  !  comme  U  le  confronte  avec  celui  de  R^ 
ininia;  Ton  Pcre  le  lurprend  &lui^erfuadeqtte  c'cft celui 
de  U  PrinceiTe.  P^ talon  ,  qui,  quelque  tems  après  Clc 
trouTc  avec  Coraline^qu'il  rcconnoit,marquei  cette  der* 
osere  beaucoup  derefpeâ;  &  la  croyant  oéguifSeyili'iH 
bliçe  à  prendre  de  plus  riches  habits.  Mais  Flasiiiiiaqui 
eft  inquiète  de  ne  pas  recevoir  de  nourelles  de  (bn  Amaiit, 
arrive  déguifee  en  Arménien  ,  &  apprend  rinfidélité 
de  Mario  ,  lorfqu'il  eft  près  aépoufer  Coralïne.  Ello 
le  fait  coonoître  ;  Mario  conyient  de  Cc$  torts  »  lui  en 
demande  pardon  »  Tobtient  9c  répoufcé 

<X)RÀLINE  y  FRûTscTRicE  vE  l'iNnoczucn  >  Omiâiri 
en  trois  AAes  ,  aux  Italiens ,  174^* 

Un  Dragon  ravage  un  pays  ;  le  Roi  interroge  POracIe» 
qui  lui  répond,  qu'une  main  fans  expérience  tuera  le 
nonflre  »  Sr  partagera  le  Trône.   Arlequin  &  Scapin  fe 

trroptfèntde  combattre  le  monflrePendantqu'ils  preiment 
eur  réfblutlon  ,  Coraline  le  combat  &  le  cipe.  Scapin, 
arrive  9^  &  le  voyant  mort,  lui  coupe  la  queue  &  s'^  va* 
arlequin  le  Gxit  &  lui  coupe  la  tête  dans  le  même  deflèin. 
L'un  &  l'autre  fè  di(ènt  vainqueurs  du  Dragon  .Coraline 
paroi t,&  après  avoir  vengé  Flarainia  de  Pinconfiance, 
de  Mario ,  clic  fait  connoitrc  qu*Arlequin  &  Scapin  (ont 
des  impoftcurs  ,  en  préfcntant  au  Roi  la  langue  du  Dra- 
gbn  qu'elle  a  tué.  Le  Roi  l'époufc  ;  &  rOraclc  s'acn 
coraplit. 

COURTISANNESy(les  )  Comédie  en  trois  AôleSy  en  Versy 
par  M.  Palijjbt ,  lue  aux  Comédiens  François  en  1775» 

LaFable  de  cette  pièce  eft  d'une  fîmplicité  extrême; 
Rofàlie  »  courtifannc  ,  -eune  &  brillante,  a  in  (pire  une 
paffion  romaner^uc  à  Gernance,clle  l'a  même  amené  au 
point  que  cet  Amant  infenfé  fc    propofc  de  l'époufcr. 

Lyfîmon  ,  parent  fie  ami  de  Gernance  ,  apprend 
qu'il  v^  Ce  déshonorer  par  cette  union.  U  vient  oppofer  à 
la  fougue  de  l'amour,  Us  confcilsde  l'amitié  ^  de  Thon- 


C  O  *  47  5 

neuf  y  de  rexpérîence  ;mais  en  méme-tems  que  le  Génie 
tutélaire  veille  fur  la  conduite  de  Gernance  »  &  qu'il 
cherche  à  le  dé{àbu(èr  ,  des  conseils  plus  adroits  envi-^ 
tonnent  Rolàlie. 

C'eil  d'abord  une  Marthon,  Courtiûnne  douairière  i 
qui  dirige  les  goûts  un  peu  trop  volages  de  Rôfalie  « 
qui  lui  parle  d'économie  &  d'intérêt  «  &  qui  lui  cnfei- 
gne  Part  de  concilier  enfemble  fes  plaifiré  &  les  affaires, 
C'cH  un  M.  Sophanès,  faux  Philofppbc  >  qui  fc  fait 
gloire  d'être  au-deffiis  de  tous  les  préjugés  >  5c  qui 
aide  les  deux  Courtifànnei  à  fiibjusuer  Gernance* 

Pour  achever  d'égarer  la  raîfbii  de  celui-ci)  onem-» 
ploie  un  prétendu  billet  de  certain  Milord  ^  qu'on 
croit  parti  pour  Londres.  On  exagère  aux  y.^^^âj* 
crédule  Gernance  le  fa  orifice  que  Rofalie  lui  a  tSx 
de  la  fortune  &  de  la  main  de  ce  Milord.  Comme  oti 
a  lieu  de  craindre  que  les  difcours  de  Lyfimoir  n'a  vent' 
ébranlé  fà  folle  réfblution  ,  on  lui  infînue  que  ce  luyS.- 
mon  a  eu  fès  raifbns  pour  Téloigner  de  Rofàlie  ,  fur 
laquelle  il  avoit  eu  lui-même  de  grands  projets. 

Pendant  que  tout  confpire  à  retenir  Gernance  dans 
ces  licins  indignes  «  Lyfimon  cherche  des  preuves  de 
raviliflemcnt  &  des  impofhires  de  Rofalie*  On  feraf- 
fèmble  chez  elle  le  fbir  pour  aller  à  un  Bal  célèbre, 
Plufieurs  Courtifannés  s'y  rendent,  dans  l'efpérance  de 
profiter  d'une  voiture  Angloifc  que  le  financier  Mondor 
/leur  a  promifè.  Mondor  manque  de  parole.  On  fc  dé- 
termine ,  avec  bien  de  la  répugnance  ,  à  envoyer  cher- 
cher un  Fiacre. 

Dans  cet  intervalle  ,  on  apporte  à  Lyfimon  une  lettre 
du  Milord  ,  qui  n'efl  point  parti.  Lyfimon  met  fbus  les 
yeux  de  Gernance  cette  preuve  des  fourberies  odieufès 
&  de  la  trame  dans  laquelle  on  reut  l'envelopper ,  &ce 
trait  commence  à  jetter  de  l'incertitude  d^fhs  Ton 
cœur. 

Le  Sflpâateur  croit  que  cette  lettre  feule  fera  le 
dénouement;  mais  Martin  revient  avec  le  Fiacre  ivre» 
qui  veut  vfaite  fbn  prix ,  dit-il ,  &  qui  regardant  Rofalie 
avec  une  attention  marquée»  lareconnoit  pour  fà  fôeuc 
JavDtte. 


■4:  i 


'1 


47<  C  R  « 

Rofàlie  »  cotifondue  ,  efi  expofée  aux  iârcafines  ft  1 
la  dérifi^n  impitoyable  des  CourtUànnes.  Gemaiice  ac- 
cablé ,  défeCpéré  «  honteux  du  précipice  qui  Tattendeit 
ft  qu'il  fe  dégulCoit  a  lui-même  ;  efi  emmené  par  le 
courageux  &  Sage  Lyfimon ,  &  la  pièce  finit  par  cette 
leçon  ^e  le  Fiacre  donne  â  ùl  fixur  : 

Je  crois  que  par  orgueil  tu  méconnois  ton  frète  ! 
C*eil  à  toi  de  rougir  ;  reipeâe  nu  mifere  » 
Elle  efi  honnête  au  moins. 

CRÉDIT  EST  MORT  ,  Opera-Comique en  un  Aaei  pat 
Piron  9  à  la  Foire  Smnt'Germain  >  1716m 

Léandre ,  jeune  homme  de  Famille  ,  vient  d'acherer 
de  perdre  tout  ce  qu'il  pofTédoit.  La  mauTaUè  Foi  perfb- 
nifiée  fe  pré(ènte  «  lui  offre  Ton  fecours ,  auffi»tôt  qu'elle 
fera  en  pofleffion  de  l'Hâtel  de  Crédit*  Elle  lui  recom- 
mande Hxr-tout  d'éviter  le  fcrupule  ;  &  lor^u'il  efi 
parti  avec  (on  valet ,  la  mauvaifè  Foi  frappe  à  l'HôteL 
Le  SuifTe  ,  à  qui  la  garde  en  efi  confiée  ^  n«  veut  pas  la 
laiffer  pafTer.  La  vue  d'une  bourfe  de  cent  écus  lui  fait 
changer  de  ton  ;  mais  il  s*apperçoit  bien-tot  que  c'efl 
de  la  fauile  Monnoie.  Palquin  ,  valet  de  la  mauvaifè 
Foi ,  vient  lui  apprendre  par  un  récit  pompeux  y  que 
Crédit  efi  mort.  Le  SuifTe  prend  (on  partifparce  qu'il étoit 
déjà  las  de  fervir  à  crédit  ,  &  qu'il  veut  maintenant 
que  Ton  dife  »  :  point  d'argent,  point  de  SuifTe*  »  Une 
Âôrice  de  l'Opéra -Comique  fe  pré  fente  ,&  demande 
un  Poëte  Chanfbnnîer*  Le  SuifTe  fîfle ,  pour  appeller  M* 
Oreguingué.  Ce  Poëte  entre  d'un  air  fâché,  m  SuifTe , 
»  dit- il,  ]e  te  prie  de  ne  pas  fîfler  quand  on  me  demande; 
»  j'ai  mes  raifbns  pour  te  dire  cela.  J'aimcrois  mieux 
a>  vingt  coups  de  bâton  fur  le  dos ,  qu'un  coup  de  fiflet 
«c  par  les  oreilles*  m  Le  Poète,  par  la  T^oêmc  raifon  que 
le  SuifTe  ,  veut  être  payé  d'avance.  Léancflfe  fe  préfènte 
à  Ton  tour  ,  pour  emprunter  de  Madame  Courtois ,  Mar« 
chande  de  Draps ,  &  de  Madame  Carême  ,  Rotifi^ufe  ; 
mais  il  manque  de  rcSronterjie  nécefTaire  >  &  ne  trouvt 


C  Y  D  ékn 

point  de  Crédit.  Un  Marquis ,  plus  adroit  qtit  lui ,  tSk 
plus  heureux  auprès  de  Madame  Gourgouran  •  Mar- 
chande d*étofFes  >  qui  fe  promet  de  fe  dédommager^ 
en  lui  faifànt  payer  le  double.  La  pièce  cil  ccrmtoce 
par  l'arrivée  de  pîu/ieurs  perfonsages  en  bonnets  yerls  % 
qui  témoignent  leurs  regrets   fur  la  mort  de  Créait* 

CïDIPPE ,  Opera-Comique  en  un  Aâc ,  par  Marîgni  «  il 
la  Foire  S.  *  Germain ,  1 7  3 1  • 

•Aconce,déguî(?en  Bergefiaime  Cydippe  &  en  fait  con- 
fidence à  Straton.  Cette  belle  cependant  cil  au  Temple 
pour  y  être  mariée  à  CUton  ;  mais  ûl  nourrice  yient  éplo- 
rée  appren  .re  que  cette  fille  â*efl  évanouie  deux  fois»  an' 
moment  d'être  unie  à  £bn  futur.  Elle  court  chercher  un 
Médecin,  qui  inftruit  desfymptomes  de  la  maladie- de 
Cydippe  ,  décide  qu'elle  efi  caufëe  par  l'amour*  Cette 
jeune  perCbnne  avoue  qu'elle  eft  amoureuCè  d'un  berger 
homme  Tircis  2  ce  berger  n'eft  autre  chofe  qu'Aconce 
qui  fait  connoître  Cx  richefle  Se  ùl  naiflance  ^  de  qui  ob- 
tient l'objet  de  (es  amours. 

CYTHÈRE  ASSIÉGÉE  »  BaUet  en  trois  ASles  ;  Fêim 
de  Ml.  Favart  y  Mujique  de  M.  le  Chevalier  Cleuk  % 
jouée  fur  le  Théâtre  de  V Académie  Royale  de  Mifjlque  % 
le  premier  Août  i77f. 

Nous  ne  répéterons  point  ici  ce  que  nous  avons  d& 
ailleurs  de  ce  Poème.  Il  a  beaucoup  réufli  à  TOpera^ 
Comique  ,  parce  qu'il  étoit  à  la  place  ,  &  que  la  gaieté 
.&  la  naïve  /implicite  du  Vaudeville  ajoutoit  l'agrément 
convenable  aux  paroles  ;  mais  il  a  tout  perdu  fur  le 

5 rand  Théâtre  de  TOpcra»  avec  toiles  les  prétentions 
'une  muiique  grave  ,  fçavante  &  liu>orieufe« 


47f  D  Ë  F  D  E  R 


i«i 


D 


VÊn  D'ARLEQUIN  ET  DE  SCAPIN  ,  Coméiit 
en  triât  ASet  »  ma  baluns  ^  174 1< 

ArleqvU  &  Scapin  €t  difputent  la  gloire  de  réuffir 
Auis  leurs  entreprkes»  pour  tromper  le  Doâtur  ft 
Pïmtilon ,  dont  la  Fille  ft  la  Nièce  font  aimées  de  Mad« 
ac  de  Lélio ,  oui  parviennent  à  les  époufèr  après  aroir 
obtenu  le  conientement  des  deux  vieillards. 

On  a  bit  une  autre  Pièce  (bus  le  même  titre  en  1 74^  » 
qui  eft  un  combat  de  fourberies  entre  Coraline  »  Arle<- 
quin  &  Scapitt  ,  pour  un  Efclave.  L'intrigue  a  quelque 
veflêmbkince  avee  VÈtourdi  de  Molière  ;  de  la  Scène  la 

Îlus  plaifantct  efl  celle  où  Arlequin  fè    traveiHt  en 
)o6dur  ,    Conline  en  Scapin ,  &  Scapin  en  Arlc« 
quin. 

DÉBOUTE  DES  DEUX PAMELA,(h)  Comédie  en  un 
ASe  9  en  vers  Uhres^par  M.  Godard  tAucourt ,  Fermier' 
CMrabt  âun  Italiens  «  i743« 

Cefi  une  critique  des  deux  Comédies  intitulées  Va^ 
mela^  Tune  dé  la  Chaulfêe,  l'autre  de  Boifly^.  repré- 
Tentées  fur  le  Théâtre  François  &  à  la  Comédie  Italienne. 
La  veuve  Oudot  «  Libraire  de  Troye ,  fi  célèbre  par  la 
Bibliothèque  bleue,recl»Bie  rimpreflion  des  deux  Famela, 
qu'elle  promet  de  joindre  à  fès  autres  ouvrages  t  tel  que 
Richard  (ans  peur»  Robert  le  Diable,  &c.  San$<-Raifim  » 
Chanteur  du  Pont-Neuf ,  Poète  k  gage  de  Madame 
Oudot»  a  compofè  un  divertiflèment  «  le  Uk  cxé« 
tuter. 


v>> 


D  £  U  D  I  A  479 

DEUX  COMPERESy(Us)  Comédie  en  ieuxASes^  ea 
vers ,  méUe  à^ Ariette ,  par  m  Anonyme  ,  Mjfiiuc  de  Mm 
la  Rueue  ^  aux  Italiens  »  ijJ^m 

Mathutîn  8c  Lucas  ont  lié  «ne  grande  imîdé  ao  ca- 
baret, &  neconnoiilent  rien  de  préférable  à  la  bouteiUe« 
La  Femme  de  Mathorin  veut  en  vain  détoaraer  (oa 
mari  de  s'enivrer  ;  elle  ne  gagne  rien ,  8c  ne  réuffit  psis 
davantage  à  vouloir  la  déterminer  de  donner  Cl  fille 
Colette  au  CKirurgtcn  du  village  qui  Taime ,  9c  dont  ii 
JC&  aimé.  Mathurin  la  deftine  à  Lucas  »  (on  ami,  8c  lui 
donne  cent  écus  d'avance  pour  (a  dot*  Les  deux  Com- 
pères  vont  au  cabaret  »  8c  %*y  enyvrent*  Mathurin  revient. 
8c  s'endort  â  côté  de  û  Mauon.  La  Chirurgien ,  de 
concert  avec  la  femme  y  imagine  de  le  cordger  de  (ôa 
ivrognerie,  en  lui  fiuUant  accroire  ({u'il  eu  près  de  fliloii- 
rir.  On  le  tranfporte  dans  un  fautettil,tout  endormi  :  la 
femme  fe  défoie  à  coté  de  lui  ;  &  les  gens  du  village 
feignent  de  pleuirer  fa  maladie*  Le  Chirurgien,  (bus  un 
habillement  grotefque ,  contrefait    le  A^decin  Aile* 
mand  \  il  perfuade  à  Mathurin  qu'il  eâ  bien  malade  , 
8c  qu'il  n'a  pas  de  tems  à  perdre  pour  faire  Ton  Tefla ment, 
L'yvrogne  a  beau  dire  qu'il  ne  (ènt  que  la  foif ,  8c  qu'il 
fê  porte  bien  ;  il  faut  qu'il  convienne  à  la  fin  qu'il  eft 
crès-malade  ;  8c  il  con&nt  à  tout  ce  qu'on  exige  de  lut. 
Le  fujet  de  cette  Comédie  eâ  tii^é  de  la  fable  ae  la  Fon- 
taine qui  a  pour  titre  i  rbrogne  ïf  f<tf'emme. 

DIABLE  BOITEUX ,  {le)  Comédie  fn  trois  ASes  ,  par 
Véroneie  %  aux  Italiens  j  I74^. 

AHnodée  prend  Arlequin  en  a'initié  ,  8c  lui  fait  pré- 
lent  d'une  aigrette  qui  le  rend  invi/ible ,  &  d'un  fîfflet 
avec  lequel  if  pourra  l'appelkt  dans  le  plus  grand  dan> 
ger.  U  s'ei^  lèrt  pour  lutlner  les  autres  Aâeurs  ,  8c 
pour  manger  ^  (ans  étcc  apperçu  »  une  coiation  toute 
CAtiercf 


I 


éj^U 


D  Ô  U 


DOUBLE  ENOM^MENT,  (le)  Comédie  en  cinq  A&ei  i 


«  ji^i^^'  Flaminia  ayant  appris  que  Mario,  (bh  Amant^  eft  Efcla- 
'^'  ■"  vc  en  Turquie  »  vend  (es  bijoux  pdut  le  racheter  ;  &  la 
ftmme  qu'elle  en  tire  ne  pouvant  pas  fiiffire  pout  là  ran-* 
çon,elle  (e  vend  elle-même  comme  efclave  au  Doôdbr. 
Mais  l'infidèle  Mario  arrive  en  ce  moment  à  Livourne,où 
fë  paflè  la  (cène  ^  avec  Rolklde  qu'il  a  enlevée  du  £èr- 
rail  9  è:  à  laquelle  il  eft  redevable  de  la  liberté.  Il  fe 
trouve  partagé  entre  la  double  reconnoiilànce  qu'il  doit 
à  l'une  &  à  l'autre  de  ces  deux  femmes  ;  mais  la  dernière 
fè  fait  comioitre  pour  (a  four  qui  avoir  été  priie  par  un 
Corfaire,  &  pour  laquelle  il  avoit  entrepris  le  voyage  où 
il  avoit  été  lui-même  &it  Captif*  Cette  retonnoiflance 
le  tire  de  l'embarras  où  il  étoit ,  pour  s'acquitter  avec 
Flaminia  qu'il  époufe  ;  (Sl  fa  f«ur  donne  la  main  à 
Oâave  fon  Amant. 


E 

lÉcOLE  D'ASNlERESy  (  F  )  Oper atomique  en  un  Aâe^ 
par  Panard  ^  ila  Foire  Stànt-Germain ,  1740. 

tfAf- 


meres ,     ^ 

der  à  l'éleâion  d'un  nouveau  Maître.  M.-Aliboron  efi 
choifi  à  la  pluralité  des  voix  pour  examiner  les  Préten- 
dansf  qui  (ont,  Afînard,  pilier  de  eaffé  ;Sublimia  la Pré« 
cieufê  ;  Songe«creux,  donneur  d'avis  ;  la  Faculté  de  Mé^ 
decîne ,  repréftntée  par  une  femme  ;  &  enfin  Chryfolo- 
gue  9  qui  eâ  tout,  &  n'efl  rien  C'eâ  ce  dernier  qui  ob- 
tient la  place  de  Direâeur ,  &  reçoit  en  cérémonie  le 
bonnet  de  Midas*  La  réception  de  ce  célcbre  Candi-^ 
dat  fcrt  de  divertiiTement» 

ÉCOLE 


Ê  CO        É  D  ¥  481 

SCOLE  DES  TUTEURS  ♦  (/*)  Opih<^Mué  en  un 
yjâe 9  en  Vaudevilles ,  par  Rochon  de  la^^iiitu^^  à  U 
Foire  Sainte-Germain  ^  1754» 

Orgon,  tuteur  de  Lifctte,  Ce  dî(pofe  à  répoufer.  Lifttte 
aime  G>lin ,  81  elle  cherche  un  moyen  d*empécher  fon 
mariage  avec  Orgon»  Elle  dit  à  ce  vieillard  que  Colin 
lui^  a  donné  un  rendez-vous  dans  le  jardin  pendant  la 
nuit.  Orgon  prend  les  habits  de  Li(ette  &  fc  rend  au 
lieu  marqué.  Colin  ^  à- qui  (a  Maitreffe  a  donné  le  mot, 
sy  rend  de  ihcme  ;  &  faifant  lemblant  di^tre  indigné  de 
ce  que  Lifctte  a  accepté  un  rendezrvous ,  il  parle  avec 
une  extrême  févérité  au  vieillard,  qu'il  feint  de  prendre 
pour  fa  Maitreffe.  11  dit  qu'il  ne  lui  a  propo^  de  Ce  ren- 
dre au  jardin  que  pour  éprouver  (à  vertu  ;  mais  qu'elle 
n*efl  plus  digne  de  lui ,  puifqu'clle  en  a  fi  peu.  11  ne  s'en 
tient  point  aux  paroles,  il  prend  un  bâton  âc  la rofTe. 
Orgon  ,  bien  battu ,  croit  qu'il  va  époufer  Lifctte  ;  mats 
Belle-humeur  ,  qui  le  trouve  dans  cet  équipage  ,  veut 
l'emmener  en  pri(bn,  8c  ne  lui  laifTe  la  liberté  qu'à  con- 
dition   ^'il  confcntira  au  mariage  de   Li(ètte  êc  de 

Colin» 

ÉDUCATION  PERDUE,  (t)  Comédie  en  un  Aâle,  par  Coy-^ 
pelf  aux  Italiens  i  17174 

Cette  Pièce  l'ouïe  fut  Urte  (îippofition  d'enfant ,  faîte 
par  une  Nourrice  qui  n'ofe  avouer  à  Lélio  qu'ellea  perdu 
ion  fils;  mais  il  la  trouve  (ans  la  c«nne*trc  ,  8c  Ce  charge 
de  l'élever  par  compaffion.  La  conduite  de  ce  jeune 
homme  le  fait  s'applaudir  des  foihs  qu'il  a  pris  de  fon 
éducation  ,  tandis  que  Mario,  qu'il  croit  fon  fils ,  ne  pro- 
fite en  aucune  manière  de  celle  qu'il  lui  donne.  Enfin 
une  mériaille  (ert  à  faire  rçconnoître  le  véritable  fils  de 
Lélio  ,  ce  qui  cfl  confirmé  par  l'aveu  que  la  Nourrice 
fait  de  fà  fupercheric* 


Tome  III.  H  h 


4t2         EF^         END         ENF 

EFFETS  DE  UÀMOUR.  ET  DU  JEU ,  (/w)  Comiiï$ 
en  tms  Aâes ,  en  prcfe  »  par  Mé  Sablier ,  aux  ItaUcns  * 

Lélîo ,  amoureux  de  Silvia  qui  n*aiine  que  le  jeu  , 
imagine  de  ft  déffuifer  en  Soubrette,  pour  la  débouter 
de  cette  paiSon»  Les  moyens  qu'il  tente  font  trèslenfés , 
très-naturelt.  Il  réuffit  oans  (on  projet,  après  avoir  payé 
pour  ùk  Makreile  %  fans  qu'elle  le  (ache ,  une  (bmme  con- 
fidérable  qu'elle  a  perdue*  Senfible  à  ce  procédé  géné- 
reux, elle  lui  promet ,  après  qu'il  s'eâ  fait  connoitre,  de 
fenpncer  à  ce  penchant  condamnable ,  pour  ne  Ce  livrer 
'    qu'à  celui  de  ramour» 

ENDIMION$  Comédie  en  trois  Aâes  ,  ornée  de  chants  & 
iidanfeSfpar  Dominique  &  Kiccobonif  aux  Italiens  % 

L'Amottr,pour  Ce  venger  de  Diane^  la  blefij|  d'un  de  Tes 
traits  par  Endimion,&  lui  donne  Aurille,une  de  Ces  Nyn- 

i>hes,pouT  rivale.  Diane,  après  avoir  éprouvé  tour  â-tonr 
es  douceurs  de  TAmour  (k  les  fureurs  de  la  Jâdou/ie, 
efl  obligée  d'abroger  les  loix  qu'elle  avoit  données  contre 
les  Amans  ;  8c  la  Suite  de  l'Hymen  &  celle  de  T  Amour  (t 
mêlant  aux  Nymphes  de  Diane  ,  célèbrent  par  des 
chants  8c  des  danlès  les  noces  de  cette  Défie  avec  En- 
dimion* 

l^NFANS  DE  LA  JOIE  ,  (Us)  Comédie  en  un  ASe , 
en  Profe  ,  mêlée  de  Vers^  avec  un  DiyertiJJement  ^  par 
Piron ,  aux  Italiens ,  lyi  j- 

Momus  a  épou(%  la  Joie ,  qui  met  au  monde  trois  en- 
fans  >  Scaramouche ,  Pierrot  &  Arlequin.  Atée,  Déeft« 
du  Malheur,  s'introduit  che2  Momus  pour  troubler  b  ^ 
fètc  f  où  elle  n*a  poin  tété  invitéet  Elle  tait  éclater  à 


ÉPR  E  SO  48} 

fureur  ,  8c  annonce  au  père  que  Ces  enfans  ne  feront  que 
trois  fcélé  rats ,  Scaramouchc  un  matamore,  Pierrot  un 
fainéant,  &  Arlequin  un  poltron  ,  un  gourmand  &  un 
fripon,  La  Morale  ,  malgré  les  iniprécations  d'Atéc  ,  fc 
charge  de  l'éducation  des  trois  enfans  de  Momus  ,  pro- 
met de  les  inflruirc  ,  &  fait  confcntir  les  trois  Grâces  à 
les  époufer, 

ÉPREUl^E  AMOUREUSE  ,  (  T  )  Opera-Comique  en  un 
Adlejpar  VAffichard ,  d  la  Foire  Saint^Laurent  ^  i73^« 

Une  fille  qui  fe  déguift  pour  (avoir  les  véritables  fcn- 
tîmcns  dé  Ton  Amant ,  eft  le  fiijet  de  cette  Pièce. 

ÈVREUVE  DES  FÉES  y  (F  )  Opera-Comique  en  un  AQe , 
en  proje ,  &  e/z  Vauiepilles  «  par  un  Anonyme  »  à  la  Foire 
S  aint'Laurent/ 17  lu 

Finette,  nièce  de  Merlincttc ,  qui  Ce  ptéfente  pour 
être  reçue  au  nombre  des  Fées,  fiibit  Tépreuvc  ordinai- 
re, qiu  efi  de  faire  conno'tre  fa  fagacité  dans  toutes  les 
réponfès  qu'on  doit  faire  aux  perfonncs  qui  viendront  la 
consulter.  Elle  s'en  acquitte  aHez  médiocrement  j  cepen- 
dant elle  eâ  reçue. 

ESOPE  A  CYTHÈREy  Comédie  en  un  Aéle,  mêlée  tAriet- 
tes  ,  par  M.  Dancourt^  au  Théâtre  Italien  ^  17 6i. 

Les  Dieux  ont  envoyé  E(bpe  ponr  enfêigner  la  morale 
aux  hommes ,  &  l'Amour  s'afTbcîe  à  fa  miflRon.  Des 
Amoureux  mécontens  fe  plaignent  à  E(bpe  ;  le  FabuliiiC 
leur  donne  des  leçons  à  fa  manière.  Un  Jaloux  eft  cor- 
damné  par  une  fable.  Thalie  paroît  en  veuve  de  Mo« 
liere  ,*  &  TOpera  en  vieillard  décrépit,  (c  préfcntc 
auffi  à  Efope  ,  qui  renvoyé  le  vieillard  à  fon  Machinifle 
Qommc  à  (on  foutien.  Une  Débutante  &  Terpfîcore  (èm- 

Hh  ij 


4?4  É  S  P  Ë  T  O 

blcnt  rajeftnir  TOpera.  La  Pièce  efi  afiàîfbnnée  d^EpI- 
grammes  qui  font  Quelquefois  rburire  la  malignité*  On 
avoit  déjà  introduit  Èfope  à  la  Cour  ^  à  la  Ville  »  au  Par- 
naflè. 

ESPRIT  t)U  JOUR  Af)  Comédie  en  un  AQe  ,  «i  Tcts 
libres  j  par  M.  Rouffeau  de  Touloufe^  aux  Italiens  ^  1754* 

Nota.  A  la  page  4f4.<lu  premier  Tome  de  ce  Daâion- 
naire  y  on  troure  une  autre  Pièce  fous  ce  même  titre  » 
par  M.  Harni  ;  &  par  une  faute  d*Imprimeur  ,  on 
a  çlacé  rextrait  de  la  Comédie  de  M.  Rouflèau  »  foui 
le  titre  de  la  Comédie  de  lU.  Harni»  Pour  réparer  cette 
faute ,  nous  placerons  ici  Textrait  de  la  Pièce  de  M. 
Harni ,  &  nous  renvoyons  le  Leâeur  â  cette  même  page 
454  pour  y.  trouver  le  Précis  de  la  Pièce  de  M,  Roul- 
fèau ,  ci-deïïûs  annoncée. 

M.  Harni  ,  dans  fà  Comédie  en  Ariettes  ,  avoulu 
peindre  ies  mœurs  5c  rEfprit  du  Jour.  C'eA  un  Abbé 
coquet,  Toracle  d'une  maison.  Ce  (ont  des  femmes  mé* 
diUntei  9  &  occupées  de  leur  figure*  C'efiun  homme  eq 
place ,  qui  protège  Cins  choix ,  &  qui  ne  s*oiccupe  que 
de  bagatelles.  C*e  un  Peintre  Anglois,  qui  £e  dit  Peintre 
en  animaux  ,  &  qui  a  le  talent  de  reprélenter  les  vices  t 
les  ridicules  des  hommes  fous  Tembléme  de  ces  ani- 
maux. Une  jeune  Indienne  oui  a  encore  toutes  les  grâces 
naïves  de  fon  pays ,  efl  aimée  de  l'homme  en  place.  Ce 
Seigneur  joue  la  charge  dans  une  partie  de  tridrac  &la 
perd.  La  ftule  des  flatteurs  le  quittent  pour  paflèr  du  cô- 
té de  celui  qui  a  gagné  ;  mais  Ion  adverHurc  lui  tend 
£k  charge  ,  éc  lui  donne  en  même  temps  uqe  leçon  de 
conduite.  La  jeune  Indienne  ,  fidelkment  attachée  â 
l'homme  e    phce ,  répou(è» 

ETOURDI  CORRIGÉ  ,  (r)ôu  l*Ecole  pes  Pskès, 
Comédie  en  trois  Aâes ,  en  Vers  t  por  M.  Koujfeau  de  Twft 
loufe ,  aux  Italiens  9 1754» 

Un  père  tendre ,  frappé  du  mérite  d'une  jeune  veuve  1 
en   devient  amoureux,*  mais  la  ration  reprend  Ion   effl- 


PAT  48/ 


péî;^nccs. 


I^AT ,  {le)  Comédie  en  cinq  ABes ,  en  Vers^  par  M*  de  tÂti 
taignant  de  Bainyille^  aux  François  »  17^. 

Un  oncle  a  deux  neveux ,  un  Marchais  8c  un  Cheva- 
lier. Le  Marquis  eft  le  Héros  de  la  Pièce.  Le  Chevalier 
cû  d'une  humeur  douce  t  d'un  caradere  timide  ,  mais 
extrêmement  raisonnable  &  tout-à-fait  oppofS  à  celui 
de  Ton  frère.  Ils  aiment  tous  deux ,  mais  chacun  à  (à  man 
miere,  la  jeune  Cloé,  fille  d'Araminte.  Cloéefi»  à  peu« 
près ,  du  caraôert  du  Chevalier,  Sa  mcre  eft  une  vieille 
coquette  ,  qui,  fèmblable  à  BéiiCc  dans  les  Femmes  Sa- 
vantes  de  Molière ,  fe  pcrfuade  qu'elle  in(pire  de  Ta- 
mour  a  tous  ceux  cjui  la  voyent.  L'oncle  eft  un  homme 
plein  de  raifon ,  qui  veut  marier  fon  neveu  le  Marquis 
avec  Cloé  ;  mais  qui  craint  que  par  les  fatuités  il  ne  (è 
faffe  détefler  de  Gl  jeune  Maitreflè.  VoiU  les  principaux 
rôles  de  cette  Pièce. 

L*oncle  fait  Ibuvent  de  vives  réprimandes  i  TaSné  de 
ies  neveux  fur  fes  manières  pleines  de  fuffifance  :  le 
Marquis  les  reçoit  en  Fat  ,  &  croit  que  Cloé  fera  encore 
trop  heureufè  de  l'époufer.  Elle  aime  le  Chevalier ,  qui 
n'a  garde  de  faire  confidence  à  (on  firere  de  cet  amour. 
Celui-ci  fait  que  le  Chevalier  eft  aimé  ;  mais  il  ignore 
le  nom  de  ion  Amante*  «Vous  êtes  jeune  ,  lui  dit-il , 
«c  &  vous  avez  peu  d'expérience  ;  je  vais  vous  donner 
9i  des  le<|Ons  qui  vqu&  apprendront  de  quelle  manière 

H  h  iij 


4»*  FAT 

sh  youlu  dette  vous  conduire  avec  celle  qui  tû  Tobjet  d». 
99  vos  feu^  il».  Ces  leçons  font  conformés  à  Con  caraâère» 
&  Con  frère  eft  trop  (âge  pour  les  fuivre«  Le  Marquis  (up- 
prehd  le  Chevalier  qui  écrit  une  lettre  d'amour  :  il  de- 
mande à  la  voir  ;  mais  comme  il  n*y  avoit  pas  tncore 
d'adreflè  ,  il  ignore  toujours  que  c'eA  Cloé  qu'il  aime  ,& 
qu'elle  a  pour  (on  Axtiant  un  partait  retou>»  Le  Marquis 
veut  écrire  auflî  à  fa  Maitrefle;  <«  mais  comme  ces  (brtes  de 
9>  lettres ,  dit-il  à   (on  frère ,  doivent  avoir  toutes  le 
9>  même  àyle ,  écrivons -en  une  en  commun  ;  elle  (èr- 
9>  vira  &  pour  votre  MaitrefTe  &  pour  la  mienne.  »,Le 
Chevalier  y  confent ,  &  dide  lui-même  ceue  lettre!  Il 
dit  bien  des  cho(ès,  qui  ne  font  guères  dû  carâôère  du 
Marquis  :  mais  enfin  celui-ci  les  laiïïè  telles  qu'elles  ' 
(ont,  en  tire  une  copie,  8c  tous  deux  envoyent  à  Cloé  leur 
lettre  en  même  tems.  Cloé  a  une  Souhrectjè  £:>rt  aitathée 
au  Chevalier ,  &  peu  amie  du  Marquis*.  Le  Marquis  i  un 
Valet  9  Amant  de  la  Soubrette ,  &  celui-ci  comCtnt  à  tra- 
hir (on  Maître  pour  (èrvir  (k  Maitreilè.  Voici  comment 
on  remet  la  lettre  du  Marquis  à  Araminte.  Cloé  reçoit 
celle  du  Chevalier,  ^a  vieille  Aramime ,  enchantée  de 
la  lettre  qu'on  vient  de  lui  remettre ,  (è  pare  comme 
une  jeune  perfonne  ^  8c  Ce  trouve  avec  le  Marquis, 
qu'elle  regarde  comme  (on  Amant.  Mais  il  ne  la  laifle. 
pas  long-tems  dans  cette  erreur  :  il  lui  déclare  net  ^  & 
même  avec  ailèz  peu  de  ménagement ,  qu'il  ne  l'aime 
point.  Araminte  en  eft  outrée  ;  elle  parle  de  la  lettre 
qu'elle  a  reçue  ,  &  le  Marquis  ne  doute  plus  que  ce  ne 
foit  (on  frère  qui  eft  l'Amoureux  de  la  mère  de  Cloé.  Le 
Chevalier  arrive ,  qui  le  dérabu(è  j  8c  qui  tient  à-peu- 
prés  le  même  langage  que  lui  à  la  vieille  Aratninte  » 
mais  avec  plus  de  polite(Ie.  Araminte ,  qui  (è  croit  jouée» 
.  devient  furieu(ê  :  k  Soubrette  lui  dit  beaucoup  de  mal 
du  Marquis;  &  pour  la  convaincre  qu'il  ne  cherche  qu'à 
iê  moquer  d'elle  »  &  à  ram«(er  dans  l'amour  qu'il  té* 
moigne  à  (à  fille,  elle  la  fait  cacher  dans  un  cabinet» 
d'où  elle  cntehd  tout  ce  que  le  Valet  du  Marquis  dit 
contre  fon  Maître  à  la  (blUcitation  de  la  Soubrette.  Il 
ti'cn  faut  pas  davantage  pour  meure  la  mère  de  Cloé 


F  A  U  487 

dans  les  intérêts  du  Chevalier.  Elle  fe  déclare  en  â  fà- 
yeur ,  &  le  choiCu  pour  Tépoux  de  fa  fille.  L'oncle  eft 
charmé  de  ce  mariage  ;  il  fait  au  Marquis  fon  neveu  une 
leçon  qui  ne  le  touche  ?uères»  &  celui-ci  (e  confole 
d*av9ir  perdu  Cloé  ,  en  diûnt  qu'il  n'a  perdu  qu'une 
femme. 

FAUSSE  MAGIE  ^  (Ja)  Comédie  en  trois  A^es  ffuivle 
et  un  DiP€rti[[ementfparMoncrif^  aux  Italiens  f  1719* 

Arlequin  efi  envoyé  par  fon  Maître  à  une  maison  de 
campagne  ,  pour  faire  préparer  un  (buper  qu'il  veut 
donner  à  la  Maîtreire9&  lui  ordonne  de  mettre  dans  le 
falon  une  table  à  Rx  couverts  «  oii  l'on  puifTe  manger  à 
(on  aife  8c  (ans  être  prefIS*  Arlequin  ,  pour  exécuter  les 
ordres  de  (on  Maitre  ponâucUement  &  à  la  lettre ,  après 
qu'il  amis  les  fîx couverts  &  les  fiéges,  appelle  Scara- 
mouch?  &  quatre  pay  (ans  »  &  les  fait  aOeoir  pourvoir 
s'ils  leront  à  leur  ai(è.  Ils  s'y  trouvent  fort  bien  ;  mais  Ar- 


quelqi 

vir  le  fouper ,  &  tous  les  fix  mangent  comme  des  affa- 
més ,  le  tout  pour  voir  s'ils  peuvent  manger  &  boire  com- 
modément. Le  Maître  d'Arlequin  amve  avec  fa  Mat  • 
treïïe  ;  il  trouve  cette  troupe  de  Valets  qui  a  prefque 
mangé  tout  le  (bupcr  ;  Arlequin  TaiTure  qu'on  mange 
fort  a  (on  ai(è  à  cette  table» 

FAUSSE  MAGIE  y  (la)  Comédie  milée  dé  Chants ,  en  deux 
Aôies ,  réduits  dun ,  par  M.  Marmontel ,  Mufique  de  M. 
Grétri ,  aux  Italiens  y  177^* 

Madame  de  Saintclair  efi  une  bonne  tante  «  qui ,  dans 
un  âge  avancé  ,  (ait  goûter  encore  des  platfîrs  tranquil- 
les ,  &  s'intérefTet  au  bonheur  de  Lucette  (à  nièce.  Elle 
la  trouve  inquiette  ,  &  l'engage  i  lui  faire  Taveu  de  fcm 
amour.  La  niéce  avoue  qirelle  aime  Linval.  Celui-ci 
trouve  un  rival  dans  la  pcrfonne  de  Dalin ,  homme  cré- 

Hh  iv 


I 


♦lit  F  A  tJ 

duU  j  tuteur  te  aimant  de  Lucette.  Madame  de  SaintcUlv 
iàit  un  moyen  de  l'éloigner  en  profitant  de  fn.  crédulité 
&  dç  1^  croyaficç  qu'il  donne  aux  pré(àgcf«  E41  effet,  il 
çii  tourmenté  piEir  un  («nge  ,  dans  lequel  il  a  cru  voir 
un  milan  enlever  ujne  poulette ,  &  le  coq  qui  Taimoit  fe 
changer  en  oifon.  Il  vient  parler  d'amour  â  (à  pupille  ; 
mais/rfUcette  ,  déjà  inûruite  de  fon  rêve  ,  feint  d'en 
nvolr  eu  un  pareil*  L'olScieufê  tante  difpoft  une  troupe 
de  Bohémiens  à  tirer  le  blanc-fêing  deDâlin,  ft  i^  lui 
faire  peur  fur  la  folie  qu'il  a  d'épeuier  (à  jeune  pupille. 
On  raconte  devant  lui  des  chofès  merveilleufès  de  ces 


FylUSSE  PEUK  ,  (  Ja  )  Comiiie  en  m  ASte ,  milie  <f  A 
fîmes 'i  par  Jlf.  ilf  *  **  *  »  Mufiqu^  de  fiL  d'Arcis  teJUs^  au^ 
Italiens^  ï774t  '      . 

La  Marqi^Ifè   de***  ,  Jeune  veuve  ,  a  eu  l'impru^^ 
4ence  d'écrire  quelques  lettres  au  Chevalier  de  ***, 
dont  celui-ci   veut  profiter  pour  fe  donner  l'air  d'un 
homme  ii  bonnes  fortunes.  Mais  comme  il  a  beaucoup 
d'amour-propre  «   il  tombe  facilement  dans  les  pièges 
tendus  â  (à  vanité.  La  Comtçfle  de  *  *  * ,  d'accord  avec 
la  Marquifè ,  feint  de  Tamour  pour  le  Chevalier  ,  ^ 
parvient  à  lui  faire  fâcrifier  ces  lettres  qu'elle  rapporte 
a  fçn  amie.  Al  or?  la  Marquife  fbngc  au  mo.yt  n  de  (e  vcn^ 
ger  du  fat  &  de  le  perfiflcr.  Elle  lui  éorit  &  luidbnncun 
rendez- vous*  Lç  Chevalier  arrive  plein  de  confiance  $c 
de  (uffifance.  La  Marquife  feint  la  douleur  8c  le  dép^t 
d'une  Amante  trahie»  Le   Chevalier  la  traite  légère* 
ment  ;  alors  on  apporte  des  places  y  8c  quand  elles  font 
prifes,  la  Marpife  dit  au  Chevalier  qu'elle  n'a  pu  (àtu- 
tenir  (à  perfidie ,  8c  qu'elle  s'cft  en^poilonnée*  EUe^joute 
qu'elle  s'eft  anHi  vengée  de  lui  «  &  que  la  glace  étoit 
préparée  pout  le  punir.  La  MaP4uire  fe  fauve*  Le  Che- 
vaher  crie  aiî  fecours  ;  il  croit  déj4  fentir  l'efiet  du  poi<! 


F  A  U         F  E  M  4S> 

(on.  les  £ens  de  la  Marquife  viennent  au  bruit  •  &  con- 
courent à  pcriifler  le  Chevalier. 

FAUSSE  STATUE  ^  (la)  Comédie  en  un  A&ej  enprofef 
par  M.  le  Chevalier  Laurés  ,  d  Berniy  175 3» 

Cette  petite  Pièce  ,  reprétcntée  chez  feu  M.  le  Comte 
de  CleFmont-Prince  ^  offre  une  peinture  agréable  des 
premiers  mouvemens  d'un  coeur  naïf  &  pur.  Aflaé^  fille 
de  Timo.'i  le  Mifantrope  ^  &  élevée  dans  la  haine  contre 
les  hommes  ,  ne  peut  cependant  s*empccher  de  con/r*- 
dérer  avec  plaifir  une  datue  d'Endimion.  Mais  cette  fla- 
tue  eu  le  jeune  Phais  fon  Amant  »<iui  a  pris  ce  dégui(e-* 
ment  pour  apprivoiièr  en  quelque  forte  Àglaé  avec  l'A- 
mour. Cette  ilatue  fuppofée  donne  une  nouvelle  ame  â 
la  jeune  Athénienne  ,  8c  fait  naître  pour  la  première  fois 
dans  Çon  coeur  la  douce  chaleur  du  fentiment, 

FEMMES  VENGÉES  y  ^leî)  Opera-Comique  en  un  ABe 
en  Ver 5^  par  M.  Sédaine  ^  Mufijue  de  M.  Philidor  ^  aut 
Italiens ,  177Ç. 

Madame  Rifs  fe  dif^oft  i  venger  deux  de  (es  tir  Ici 
de  la  perfidie  de  leurs  mariî  qui  lui  font  l'amour.  Elle 
avertit  Madame  Leck  &  la  Pré/îdente ,  qui  croycnt  leurs 
maris  abfens  >  qu'elle  recevra  (es  deux  Amans ,  paroîtra 
céder  à  leur  amour ,  8c  qu'alors  M,  Rîïs  (ùrvienclra.  Les 
deux  époux ,  effrayés  de  ce  contre -tems,  fe  cacheront 
dans  un  cabinet:  arriveront  enHiîte  les  femmes  trom- 
pées ,  &  chacune  d'elles  paroîtra  tour  â  tour  demeurer 
icule  en  téte-à-tête  avec  M.  Ri(s,  8c  feindra  une  infidé- 
lité, dont  chaque  mari  fera  auffi  tour  â  tour  le  témoin 
fans  o{er  (c  plaindre.  Ce  projet  s'exécute ,  *  les  maris 
ne  tardent  pas  à  reconnoitre  qu'ils  ont  été  dupes  de  Ma- 
dame Rifs  ,  8^  perfifiés  psi^  leuré  femmes.  Ils  demandent 
pardon  de  leur  écart  »  ôc  s*en  vont  corrigés  8c  contents. 


"è^ 

T 


490  F  È  T  ' 

FÊTE  DES  DRUIDES,  {la)  ou  le  Gvt  m  Cr^ne,  Pu/, 
lorale  ei  w  ASe,  en  Vns  libres ,  avec  des  Ariettes  ,  par 
i/L  de  Jon^iâeres  ,  Mufique  de  M,  Laruetie  ,  aux  Italiens, 

La  cérémonie  de  l'an  neuf,  célèbre  dans  l'Hifrire  Sa- 
crée de  l'ancienne  Gaule  ,  a  fourni  l'idée  de  la  Pièce  ; 
mats  le  [ujct  elî  de  pure  fiflion.  Zelï  &  Thyanie  ,  berger 
&  bergcre,  s'aîmeni  mutuellemenc  ,  &  attendent  avec 
iHipaiicnce  le  moment  qui  doit  les  unir.  Ils  ne  foupçon- 
ooïcnt  aucun  obllaclc  à  leur  union  y  lorfque  la  jaloufie 
en  &ït  naître  un  très  capable  de  tes  allarmer.  Par  un 
alage  imméniorial ,  celui  des  bergers  qui ,  dans  la  re- 
clicTcbc  du  Guy  ,  avoit  eu  le  bonhear  de  découvrir  le 
lanteau  aui]ael  II  écoit  attaché ,  époufoit  la  plus  belle 
des  bergères.  Quoiqu'il  y  en  eût  peu  dans  le  canton  qui 
pufEcnt  difputet  le  prix  de  la  beauté  à  Thyanie  ,  peut- 
être  nVûc-ellc  pas  été  dé/îgnée  comme  vainqueur  ,  S  une 
TÏeîlie  bergcre  ,  amoureufe  de  Zeli  ,  n'eût  engagé  le 

nd  Druide  à  nommer  Tliyanie.  Inquiétudes  dei  deux 
i!i  à  ce  fujet.  Thyanie  engage  fon  Amant  à  cher- 
cher le  Guy  avant  les  autres  bergers,- une  grive  ,  qui 
tnverlè  le  lieu  de  la  Scène  ,  leur  paraît  être  un  oi^au 
envoyé  par  l'Amour  ,  pour  le  guider  dans  fa  re- 
cherche. Zeli  part  ;  l'adroite  Thyanie  reilc  fur  la 
Scène  pour  amufcr  les  bergers  qui  s'acheminent  vers  le 
bois  facré  ,  afin  que  foa  Amant  ait  de  l'avance  fur  eax. 
Elle  feint  d'avoir  vu  un  loup  ;  elle  les  engage  à  relier 
pour  la  défendre  ;  &  les  bergers  ne  s'apperçoivent  de  la 
lufè  ,  qu'au  moment  où  Zdi,  vainqueur,  revient  avec  le 
nuneau  précieux, 

FÊTE  DU  VILLAGE,  (  U  )  Comédie  «  ieux  Mes^mt- 
Ue  iTAriettes -,  far  M,  Dorvignj  ,  A^jtnue  de  M.  Defor- 
iberi  I  aux  Italiens ,  i775> 

Un  Setgneurdoit  venir  prendre  ponèflion  defaterr*; 
Ces  Vaflàujt  ,  le  fiaitUà  IcUr  tête  ,    s'apprêtent   à  lé 


F  L  Ë  49< 

bien  recevoir.  Comme  le  Seigneur  eft  Colonel  «   (on 
régiment  vient   prendre  auffi  (a  part  des  réjouiflanccs 
&  du  repas.  Le  Seigneur  fait  plufî'eurs  mariages  pour 
célébrer  fa  bion-venue.  Le  fils  du  Bailli  fie  Ut  jeune 
Colette,  qui  s*aimoient  en  fècret ,  (ont  heureux  par  Tes 
bienfaits.   Tout  le  Village  répète  les  chanfons  au*onr 
lui  doit  dire.  Le  Bailli  ed  prié  de  faire  des  couplets  ; 
il  joue  rhomme  entendu  ,  6c  ne  peut  réulâr  à  rien.  Ull 
vieux  Milicien,  îvrpgne  ,  a  plus  d'efprit  qu'on  ne  peut 
avoir.  Ses  faillies  naïves  font  toute  la  gaieté  8c  tout  le 
comique  de  cette  fête.  Le  plan  de  cette  Comédie  n'a 
point  paru  aiTez  fenfible  ;  &  les  détails  pouvoient  être 
plus  intéreflans.  Au  refte  ,  c'eft  une  (brte  d*imprompta 
à  roccafion  de  la  fête   du    Couronnement* 

FLEUFE  se AM ANDRE,  (  le  )  Comédie  en  un  Aâe^mi- 
iée  £  Ariettes  ,  par  M^  Renout  *  Mufique  de  M,  BortAt  • 
lemont^  aux  Italiens,  i7^^« 

Une  jeune  Grecque ,  ayant  le  coeur  tendre  i  mats 
ambitieufe  de  captiver  un  de  ces  Dieux  que  les  Grecs 
croyoient  habiter  parnâ  eux,  refufe  l'hommage  des  jeu- 
nes gens  de  £bn  canton.  CJn  Athénien  exilé  ,  êc  réfugié 
dans  le  pays  de  cette  beauté  ,  eft  épris  de  tlk  char- 
mes ;  Se  connoifTant  fon  ambition  ,  il  répond  aux  fou- 
pirs  de  (on  Amante,  du  fond  des  rofèaux  ,  de  ne  parott 
à  fes  yeux  ,  qu*cn  lui  faifant  accroire  qu'elle  a  triom- 
phé du  Fleuve  Scamandre.  Elle  vante  Ci  conquête  à  Ces 
compagnes  ;  mais  TAmant  avoue  qu*îl  a  ufé  de  ftra- 
tagéme  pour  fcrvir  fon  amour,  de  vaincre  les  dédiins 
de  (à^maîtreflè.  Elle  lui  pardonne  cette  rufe  qui  Ta 
guérie  de  Gl  foiblelTc ,  en  faifant  fon  bonheur. 


t 


4n  H  EU      HIR. 

•  ■  ;        ■ 

H 

JETeUREUSE  RENÇONTREy  (T)  ComiJie  en  unAâe, 
tr{  frofef  par  Méfiâmes  Rofet  &*  Çhaumont  \  aux 
François,  i77i« 

Laurence  %  fille  d^un  paî(àn  ^  aime  Valentîn  ^  fils  (fus 
riche  Fermier ,  que  l*amQur  a  engagé  de  venir  i&mettre 
garçon  laboureur  dans  le  village  de  Ùl  maitreilc.  Lo 
père  ne  veut  pas  que  Laurenrx  époufe  V^entin  ^ilcroi- 
foit  déroger  «  sll  donnoit  (à  fille  i  un  garçoa  labou* 
rcur,  tandis  qu'il  a  un  fils  au  Service  ,  qm  eft  déjà 
Anfpefiàde*  X^  mère  veut  en  vain  adoucir  Phunieur 
de  fon  mari  ;  elle  ne  tiouve  plus  en  lui  les  marnes 
complaiânces  qu'il  avoit  eues  autrefois  pour  ellcXe  frère 
arrive  avec  fon  Sergent ,  fort  ï  propos  pour  le  père , 
qui  veut  (è  débarrafler  deVàlentin,&  lefaire  enrâler.Le 
Soldat  fait  le  méchant  &  le  brave ,  il  ptoj^ofeà  Uxà  père 
le^ergent  pour  gendre*  Ce  Sergent  qm  &it  le  t>cl« 
e^it  y  cite  tout  de  travers  des  traits  d'nifioire  ^  dont  la 
condufion  eÛ  de  confentir  a  (^  marier.  Valentin  défeé 
péré,  qui  y  dans  un  mouvement  décolère  9  adifèo(2  le 
'  pere  de  fà  Maîtreffe  en  le  menaçant  ,  ne  voit  a*aûtre 
parti  i  prendre  ,  que  de  s'engager*  Le  Sergent  prend 
fon  nom  ,  &  reconnoît  (bn  frère  qu*il  n*avoit  vu  aepuis 
long-tems.  Il  cède  (k%  prétentions  à  Valentin  ;  le  pere 
y  conlènt  ;  &  les  Amans  Coni  au  comble  de  leurs  voeux* 

HIRZA ,  ou  ïes  Illinois  ,  Tragédie  de  M»  de  Sauyigni, 
17^7.  \ 

Le  Chef  des  Sauvages  habitants  de  T Amérique  Sep- 
tentrionale ,  a  été  tue  dans  un  combat.  Sa  fille  ,  pour  le 
«venger  ,    arme  fon  Amant ,  Officier  François  ,  6c  cc( 


I  M  P  I  ,P  H  491 

Amant  câ  vainqueur.  LorHiu'il  eft  près  de  voir  fimammir 
&  Tes  fervices  couronnés ,  les  Sauvages  Te  (bulërem  coa* 
trc  cet  Etranger  qui  veut  devenir  leur  Chef.  Le  Gé- 
néral François  vient  au  (H  combattre  ce  fugitif;  &  les 
armes  à  la  main  ,  il  reconnoit  Ton  fils  quUl  croyoit  mort; 
il  le  rappelle  à  Ton  devoir.  Hirza,  indignée  ,  retroaTe 
dans  le  Général  François ,  le  meurtrier  de  fbn  père; 
elle  va  pour  Timmoler  fur  fa  tombe  ;  mais  voulant  le 
frapper  ,  elle  tue  fon  Amant  qui  vole  au  devant  de  ici 
coups* 


XmP^ROMPTU  de  campagne  ,  (f  )Çoméiie  en  m 

Aêle^  en  vers  ,  far  Philipfe  Poijfon^  au  Théâtre  Françoisi 

La  Scène  où  Erafie  »  Comédien  (lippo(%,  înftruic  Angé^ 
lique  de  (es  fentimens ,  en  pré(ênce  même  de  (on  pere^ 
cette  Scène  9  dis-je  ,  qui  donne  le  titre  à  la  Pièce  » 
ne  manque  jamais  (on  effet.  Le  rôle  du  Valet  a  de  la 
gaieté  ;  mais  le  caraâère  du  Comte  ^  père  d'Aogéli* 
que  ,  ell  (hr-tout  (ingulier  &  théâtral*     - 

IPHIGÉNIE  ENAULIDE  ,  Tragédie  de  Racine  ,  ri- 

duite  à  trois  Aâles  »  &*  ceupée  en  Opéra  par  M»  le  Cke* 
valier  du  Kolley  y  Mujique  de  M*  le  Chevallier  Gluck  , 
1774» 

Orphée  Cf  Euriiicé  t  Drame  Hiroique,  en  trois  Ades, 
traduit  de  l'Italien  en  François ,  êc  ajufté  par  M.  Mou- 
line ,  (ùr  la  Mufique  de  M.  Gluck ,  le  z  Août. 

On  rend  au  tombeau  d'Euridice  les  honneurs  fu-* 
nèbres  y  qu'Orphée  interrompt  par  les  cris  de  fa  dou« 


1 


^^4  I  S  M 

leur,  L*Ainour  touché  des  plaintes  de  rani?fit  le  plus 
tendre  ,  vient  i  fbn  fecôurs  ;  il  annonce  â  Orphée ,  que 
Jes  Dieux  confèntent  qu*il  aille  trouver  Euridice  au  fê« 
jour  de  là  mort  ;  &  il  les  doux  accords  de  fa  lyre  peu-^ 
vent  ap^ailèr  les  tyrans  des  enfers ,  il  rendra  (on  amante 
i  )a  lumière.  Les  Démons  étoniiés  de  Taudace  d'Or- 
phée  ,  veulent  Teflrayer  &  Tarrcter.  Orphée  fait  fcntir 


rcndi^e.  Orphée 
mené,  ians  ofer  porter  fiir  elle  un  regard  qui  lui  fcrbic 
funede*  Euridice  ne  (butenant  point  rindiflFérence  de 
fbn  époux,  (iiccombe  à  ùl  douleur.  Orphée»ae  pouvant 
plus  réiider  à  des  épreuves  fi  cruelles  ,  s'emprefle  de 
porter  du  fecours  à  fbn  Amante  ,  la  regarde,  &  elle 
meurt  ;  ce  malheureux  Amant  fe  livre  a  tout  fon  dé- 
ièfpoir.  Il  tire  Con  épée  pour,  Ce  tuer.  L'Amour  l'arrête, 
ce  Dieu  rend  la  vie  à  Euridice  ,  &  couronne  les  feux 
du  plus  filtèle  époux.  On  célèbre  la  puifiàlnce^  les . 
faveurs  de  l'Amour. 

ISMENOR  9  Ballet  Héroïque  ,  en  trois  Aâîes ,  par  M.  des 
t\0ntaine5  %  Mufique  de  M.  Rodolphe  9  joué  d  la  Cour^ 

1773. 

Ifmenor  efl  le  premier  des  Speâacles  Lyriques,  don- 
nés dans  les  Fêtes  du  Mariage  de  Monfèigneur  le  Comte 
-  d'Artois.  Il  a  été  repréfènte  dans  la  magnifique  rklle  du 
Château  de»  Verfailles,  Je  17   Novembre   1773. 

Ce  fiallct  Héroïque  efl  en  trois  Aâes  ,  Pars^les  de 
M,  Desfontaines, mufique  de  M.  de  Rodolphe, ordinaire 
de  la  Mufique  du  Roi. 

L'Enchanteur  Ifmenor  veut  conpoître  l'amour  de  Zu- 
lim  9  &  éprouver  Zédire  ,  jeune  Princefle  ,  dont  une 
Fée  a  pris  foin  de  former  le  cœur.  Il  traverfc  leur  hy- 
men prêt  à  fc  conclure  ,  enlève  Zémirc  ,  &  la  tranf- 
porte  dans  un  défèrt  affreux  y  où  il  feint  de  l'amour 
pour  elle.  Il  éprouve ,  par  la  terreur ,  la  confiance  de  la 
jeune  beauté  ;  mais  la  fidélité  de  Zémire  fait  cefTèr  le 
fatal  enchantement  :  elle  efi  tranfportée  dans  le  Palais 
du  boiibeur,  ftfe  trouve  dans  la  gallerie  de  Verfàilles, 


J  A  L  4„ 

«ù  elle  Tolt  Zulim  fon,  Amant  ,  &  la  Fée  (a  protcânce» 
Le  Théâtre  repréfente  alors  le  parc  de  Veriaiîlcs  du  coté 
du  baflin  d'Apollon ,  avec  le  Temple  de  VHymcn  ,  ou 
TEnchanteur  8c  la  Fée  d'intelligence  ,  concourent  à 
la  félicité  des  deux  Amans ,  êc  ordo  nnent  des  fêtes. 

JALOUSIE  D'ARLEQUIN ,  (  Za  )  Comédie  en  trois  J&r, 
par  Goldoni  y  aux  Italiens  j  17 ^Im 

Cette  Pièce  commence  par  les  inquiétudes  d'Arle^juin 
fur  les  attentions  que  Pantalon  ,  Scapin,  &  principale- 
ment Lélio  y  ont  pour  Camille.  Ces  inquiétudes  font 
bien-tôt  place  iiajaloufîe  la  plus  caraâériiîe.  Quoique 
ce  qui  Toccafionne  ne  £bit  qu'une  erreur ,  il  y  a  altci 
de  vrailèmblancc  pour  allarmer  un  mari  tel  qu'Arle- 
quin. Uue  lettre  écrite  par  JLélio  à  la  Cantatrice  don^ 
il  e(l  amoureux  ,  &  que  Scapin  remet  àtCamille,  for« 
me  le  nœud  &  Tintrigue  de  la  Comédie.  Cel^  produit 
des  ^tuations  théâtrales ,  intéreffantes  ,  comi^urs  &  pa- 
thétiques 

JALOUX  HONTEUX  DE  UÉTRE  y  (  le  )  Cômf^U 
en  trois  Aâtes  ,  en  profe  ,  par  Dufrefny ,  au  Théâtre 
François  »  1708. 

Cette  Pièce  peint  un  caraâère  aflèz  rate  dans  la  (b- 
ciété ,  mais  qui  n'eft  point  hors  de  la  vraifemblance. 
Un  Préfidcnt  «  jaloux  de  (k  femme ,  &  qui  a  le  bon- 
heur de  rêtre  mal-à-propos  ,  craint  que  Ùl  jaloufie  ne 
le  rende  ridicule  ;  &  c*eft  Damis  ,  Amant  de  Lucie  , 
nièce  &  pupile  du  Pré/ident ,  qu'il  prend  pour  (on  ri- 
val. Une  meprife  ,  occafionnée  par  la  reflemblance  des 
habits  que  Lucie  &  la  Préfidenté  portoient  dans  un  bal, 
a  redoublé  les  (9upçons  du  jaloux  ;  &  une  petite  flor- 
tcnOty  jardinière  >  les  y  entretient.  C'eft  elle  qui  eft  char- 
gée d'épier  la  conduite  de  la  Préfidenté  ;  mais  gagnée 
par  Frontin  ^  Valet  de  Valerc  rival  de  Damis  ,  elle 
dit  tout  ce  qu'on  lui  (liggere  y  pour  rendre  ce  dernier 
encore  plus  fiilpeâ.  P'un  autre cdté» Thibaut, amour 


496  J  A  R 

reux   d^Hortenfe,  &  jaloux  de  bonne  foi  ^  fofme  ua 
contrafie  agréable    avec  le  Préfîdent  foti    Maki^e.  La 
Scène ,  ôà  JLucie  couverte   de   réchàrpc  de    la    Pré-^ 
jRdente  ,  &  d*un  robe  pareille  à  la   /leiine  »  veut  éprou« 
Ver  Damis  ^  efi  par  elle-même  intéreilànte  ^  8c  amené 
un  dénouement  relatif  au  caraâcre  du  principal  per** 
ionnage.    Le  Jaloux  ,  trompé  à  (on  tour  pat  cet  exté- 
rieur ,  donne  les  marques  les  plus  éditantes   du  fei* 
ble  qu'il  Youloît  cacher.Ii  ne  lui  relie  alors  d'autre  parti 
i  prendre ,  que  d*accorder  Lueie  à  Damis  pour  Fen* 
gager  i  (e  taire.  Ce  (u jet  paroit  tr  aité  avec  une  écono- 
mie intelligente.  Peut-être  niéme  lui  devons-nous  quel- 
ques Pièces  Hipérieures  à  celle  de  Dufrefny  ;  telles, 
par  exemple  ,   que  le  Vréju^é  à  h  Mode  ,  &  le  Philofo- 


2ue  payante.  Us  r<^avent  quefCombinéé  dans  fes  rapports 
:  d^fes  oppofitions)  une  rdée  peut  devenir  lafource 
d*unrinfijiiti|E  d'autres» 

J^nOlNIERS  ,  (  les)  Comédie  en  deuxA^es  ,  mêlée  i'A- 
titttes  f  par  M*  Davefne  >  Mufique  de  M.  Prudent  ,  aux 
Italiens  ,1771.  _ 

Colin,  garçon  jardinier,  aime  Colette,  donx  II  cû 
aimé.  Les  père  &  mère  de  Gl  Maitrcfîè  confcntent  qu*il 
répoufe  ;  mais  l'arrivée  d*un  Nicolas  Bertrand  trouble 
le  bonheur  des  deux  Amans*  Cet  homme  ,  qui  a  quitté 
le  village  &  fait  fortune  ,  revient  partager  /es  ri- 
chcfTcs  &  vivre  avec  le  père  de  Colette.  Il  demande 
fa  fille  en  mariage  ,  Se  annonce  Ton  retour  &  fa  bien- 
faifance  ,  en  donnant  une  (bmme  d'argent  à  fon  ami, 
qui ,  dès  ce  moment ,  ne  veut  plus  de  Colin  :  mais 
Colette  ed  fidelle  à  fon  inclination.  Elle  conjure  en- 
vain  fon  père  de  tenir  (à  première  parole  ;  fes  priè- 
res &  celles  de  l^r  mère  ne  peuvent  vaincre  le  plaifîr 
qu'il  fe  fait  de  vivre  riche.  Colirt ,  défefpéré  de  ne  pou- 
voir obtenir  Colette ,  s'engage  ,  &  veut  fe  venger  de 

^  fon 


MAR  N  Ott  ^èt 

fbn  rirai.  Nicolas  Bettràncï  ^rjrivt ,  &  confirme  ïe  prd^ 
jet  qu'il  a  de  faire  le  bonheur  de  fon  ami  &  de  Gê 
famille  dans  utie  bôrtne  métairie  ,  dont  la  tetfe  felrtile 
doit  répondre  avec  uHire  à  leurs  C)ins.  Bertrand  s*ap- 
perçoit  bien -tôt  qu*Il  gène  rinçlihatibn  dé  Colette  ; 
(file  ne  tarde  pas  élle*niéihé  â  lui  avouée  le  fe'crefe 
de  fon  cœuc.  Bertrand  ne  balance  point  de  faire  fbn 
bonheur  ;  U  acheté  lé  congé  de  Colin ,  &  feconi^oil^ 
fant  en  îtii  fôn  neveu  ,  il  fui  fait  obtenir  Colette  éii| 
mariage  ,  &  leur  aflurc  une  fortune. 


M 

JMlARI AGE  CLANDESTIN',  (  lel  Comédie  en  iroià 
Aôles^  &  en  Vers  Vibres ,  par  M.  le  Monnîer  9  jouté  p«r. 
tes  Comédiens  François  >  le  11  Ao&t  if fS^ 

CeUé  Eiéce  eftiitèitéç^éé  i'Àngiois-itfc  Àu^ 

leur  célèbre  de  Londres.  Elle  a  été  mal  reçue  ,  &  TAu- 
teur  Ta  retirée  après  la  première  repréfcneation  :  ce- 
pendant plufieurs  des  |S&nqs  ont  paru  agréables  Se  trai- 
tées avec  délicateflé  ;  mais  beaucoup  aautres  ont  paru 
inutiles. 


9S 


a^ 


lÉ* 


•N  ,.      ..    • 

"m  .  •      - 

^^OWtA  ÏAi^osTiikès,  Ôfferaa 

Comique,  en  un  Me^fox  W-  Cailka^asMifique  de  Bacceh 
li ,  aux  Italiens ,  iT7<5f a./  . 

iràît'dc  cette  Pièce  V'fods  le  titre  d'une  Comédie  de 
Tome  Uh  ïi 


»5»  "         ».  É  D 

Montfloury.  C'efl  une  fawc  coniniîre  à    rimprïmtrfc; 
Voici  l'extrait  de  la  Comédie  de  Momflcury. 

M.  Vilain  ,  nom  Jïgnificaiif,  réfute  de  donntr  i  U 
nouvelle  époufc  ,  &  à  ceux  que  fon  mariage  a  raflèm- 
blés  ,  le  divertîflement  d'une  Comédie.  11  en^rend  o^ 
.  calîoti  de  faire  la  critique  de  ces  fortes  d'amufemensf 
ï-esPoiîtes  n'y  font  pa:  eux-mêmes  épargnés;  Se  il  dit,i 
icc  fujct  1  des  chofes  qui  Coat  encore  vrAÎei  de  nos  jours: 

C'cll  un  métici  gâté  :  tout  le  monde  s'en  mélcf 
Quand  j'y  fongc  ,  morbleu  1  je  tombe  de  mon  hant: 
i  Iln'cfipas  aujourd'hui  jufqu'xu  moindre  Courtaud! 

Dans U^démangeaîfon  d'exercer  (on  envie, 
Qui  ne  lôit  le  bourreau  d'un  Vers  qu'il  eflropic. 

Enfin  ,  le  Bcau-pere  de  H.  Vilain  amené  une  tronpc 
ie  Comédiens  ,  &ia  Pièce  commence-  Cet  Aâe  ci 
donc  plutôt  un  Preloguc  qu'une  Pilëce, 


JR.ÉDUCriON  DE  PARIS  ,  (/a)  Drame  Lyrique  m 
trois  ASh$ ,  par  AS:  du  Rofij ,  Mufique  de  Mi  Biaaehi , 
tux  Italiens ,  U  ja Septembre  i77ï' 

'  Le  fujct  du  Drame  eft  tiré  de  l'Hifloire  d'Henri  !V  ; 
lorfque  ce'  bon  Roi  fe  préfente  devant  Paris  ,  dunt une 
des  porter  lui  eQ  ouverte  par  de  lîdèles  fùjcts  à  qui 
les  Ligueurs  en  avoïent  confié  la  garde.  Henri    occupe 

rrefquc  toujours  la  {ienne  ;  S  c  eft  lui  qui  fait  tout 
intérêt  de  ce  Drame.  Il  vient  lui-même  recevoir  daiu 
la  nuit  le  ferment  de  fidélité  de  quelques  liabitans  qui 
&  foDi  deuçbis  du£iUH  de  la  JU^e<  U  fudoiuiÇ|  i| 


R  O  G  V   I  U  ^>^^ 

lr<lcompçA(e,  îl  encourajfCt  3  parle,  il  agît  conime  VAid 
foire  Ta  repréfènté*  Mais  ceVefi  point  un  Drame; encore 
moins  un  Drame  dilpole  pour  la  Mufique. 

ROGER  BON-JtMS  ET  JEANNETTE  »  PatoiU  en 
Vaudevilles  de  Wpéta  d^ÛRPHÉM  it  EuRivicÈf  far  MM: 
MoUne  &  d^Orrigny  »  omx  htdienî. 

Les  Parodifles  ont  cherch!  a  tourner  en  ridicule  la 
Fable  d*Orphée  ,  &  à  relever  les  fautes  du  Poème 
&  de  la  Mufîque  de  cet  Opéra*  Ils  blâment  les  cris  ou* 
très  d'Orphée,  &  la  fbiblefTe  des  airs  de  danfès.  M. 
Fume  ton,  Maître  de  forge,  qiii  a  enlevé  Jarotte  ,  fait 
un  r61e  que  Plu  ton  auroit  dft  avoir  dans  TOpera.  Au 
refle ,  la  rarodie  eft  calquée  fur  Taâion  même  Parodiée. 
C'eil  une  Servante  qui  contrefait  ridiculement  Ùl  Mai' 
CrefTe*  Une  fingularité  remarquable  ,  c*eâ  que  M. 
Moline ,  Tradudeur  de  l'Opéra  d'Orphée  ,  s'efi  joué 
lui-même  dans  U  Parodie  y  dont  il  eft  aufli  un  des 
Auteurs* 


r 

T^EUVES    CRÊOLESi  {Us) C$méiie entrai 
AEles  y  en  Profe  »  17^8* 

On  peint  dans  cette  Pièce  ,Sc  Ton  attaque  le9  mœun 
&  les  ridicules  de  nos  Colonies,  La  Scène  eft  dansl'A- 
mérique,  M.  de  la  Cale  a  deux  Csurs  ^  veuves  depuii 
quelque  rems ,  une  jeune  nièce  ,  veuve  auffi  ,  &  une 
fille  nouvellement  fbrtie  du  Couvent.  Le^  Chevalier  de 
Fatincourt  cherche  fortune  par  le  mariage.  C'cil  un 
konune  fiii&ûnt  »  qui  s*eft  fatt  aimer  des  trois  Vcuvtf  |^ 

Xi  i j 


,       V  E  W 

mais  incettaki  à  qui  il  doit  doiûier  ht  pomme  ;  il  nt 
,.   coniîdére  que  la  tkhefTe.  Cependant  les  trois  Veuves 
font.  Tune  après  Tautre,  confidence  de  leurs 


tnguant  pera  tout  créait  aans  i  cipru  de  M.  de  laCale^ 
en  lui  promettant  de  lui  faire  avoir  une  Croix  de  Saint 
Louis ,  oqu'il  n*a  pas  le  crédit  de  lui  obtenir  ;  enfin  Fon<* 
val ,  jeune  Négociant  ,  Anuint  aimé  de  Refalie ,  ii^ 
clare  fqii  amour ,  la  demande  a  Ibn  père  ^  £c  deyicnt 
(on  épcmxi^ 

FIN*  ^ 


s 


'^^ 


NOTICES 

DES  POETES  ET  MUSICIENS 

Qui   on^  travaillé  pour  U  Théâtre  ,  a^tc  la 
lijlc  de  leurs  Ouvrages. 

On  trouve  VAndlyfe  des  principales  Pièces  dans  le 

Diâionnaire  Dramatiques 


•  ».      • 


f  •  f   - 


?•# 


■jr  a  X  X  <5  je  J! 

DES  POETES  ET  MUSICIENS 

Qui  ont  travaillé  pour  le  Théâtre  ,  ayec   la 
Lijh  de  leurs  Ouvragés. 


AB      A  C 

.A  BANCOURT ,  (M.d')  Anienr  vivants  U  a  fait  le  PW* 
hfophe-foi-difani,  l'SçtU  àti  Epoitfet ,  Elift  &  Chamuu  i  Piccet 
jouées  fur  des  Théâirei  àt  Société.  ■'' 

ABEILLE  ,  C  G^fpard  )  Prieur  ie  Nofrc-Damede  la  Mercî, 
&  reçu  1  l'Académie  Françoife,  naquit  à  Rii;s  en  1S48.  On 
a  de  lui  des  piles,  _des  Epicres,  &  plufieuis  Tragédies  ifça- 
voir,  Areélie  ,  CeriaUn,  Ljncét  6"  Soiiman,  On  lui  attribue 
encore  Crifptnbet  Efprii ,  &  les  Traeédies  ^Hercule  ,  de 
CaiûMjSf  ffeSiVan«/,PIufieiirsde  ces  Pièces  Furent  repréreni^es 
&  imprimées  fous  le  nom  du  eomédien  la  Tuilerie  ,  l'Ab- 
bé Abeille  n'olatit  plus  meure  Ton  nom  à  fcs  Ouvrages 
depuis  une  aventu-e  qui  fit  tomber  fon  Argelie  ,  &  lui  attira 
nn  déluge  d'Epigrammer.  Il  fut  Secrétaire  du_  Marcclial  do 
LuKembourg,8t  honoré  delà  familiarité  du  Prince  de  Contî 
&  du  Duc  de  Vendôme,  nies  amufoit  par  iei  bons-mots  &_(ur- 
tout  par  fes  grimdces,  gui  rcdoubloient  de  mérite  fur  un  viliiKe 
'  fort  laid  &  plein  de  rides ,  que  cet  Abbé  varioità  ton  gré. 

ABEILLE,  Neveu  du  précc'lent,a  donné  b  PilhVdit. 
On  ie  dit  aulTi  Auteur  de  Crîff  in- Jaloux  ,  qui  n'a  point  été 
«prélenié. 

ACHARD,  (M.)  Auteur  vivant,  a  fait  les  Priemitom 
biiiU,  avec  M.  Anfeaume  j  &  avec  NUQutent ,  le  Qiwitr- 
^iiiérei,  '  ■.     ■    ,         ' 


p4  Aï       AL        A  M 

AXÇVÎB|[K|l£^  (  Jf#»  pupast  )'CohfcîlÉM:  ail  Pâ*4 

fiient  (Te  Tôu!6u(e  ;  où  il  eit  mort  en  175T  >  a  fait  troh  Pittt 
fe's  de  Théâtre,  qui  font,' les  Trots  SpeSacki  ,  le  Princr  âe 
VoH^  &  Çolinene. 

ALAIN,  {Rohm  )  Parifien  ,  fils  cî'un  Sellier,  &  mort  en 
172Q,  a  fait  en  fociété  ^avec  le  Graftd,^la  Comédie  de  TEr 
jpfeftt/^  Réciproque^ 

ALAKlUS ,  Joueur  de  Viole  ,  a  fait  la  Mufique  éxBdk$ 
IJex  'Tuileries  ,  en  17 18. 

ALBARET  ,  (  i*  )  Cenfeur  Royal ,  Auteur  de  l'Opéra  dç 

ALENÇON ,  .(d;  )  Huiffier&filsd'Hûiflîerau  Parlememde 
Paris  :  il  rèfte  de  lui  la  Vengeance  Comr^ue  >  &  le  Marîase  par. 
henre  de  Change.  Outre  ces  deux  pièces  de  Théâtre,  il  a  donné 
voe  édition  çomplette  des  Œuvres  de  Dufrefny  j^  &  de  celles  da 
fAbbé  Brueys.  Il  eft  mort  au  mois  d'Août  i774» 

ALEXANDRE  ^  (  M.  )  connu  pour  le  Violoncelle  »  a  fait  k 
mufîque  des  pièces  intitulées  Géorgçt  0"  Çéo^g^fte ,  le  Teth-Maf. 
tre  en  Province' ,  ti,fprh  ivk  Jour* 

ALIBRÀI 4  (  Charles  Vion  d'  )  fils  d\in  Auditeuides  Comptes 
ie  Paris  ,  &  frère  de  Mde.  de  Saintot,  connue  par  fcs  Lettres 
^  Voiture,  Il  mourut  en  i/i^5,&  a  voit  compofé  pour  le 
Théâtre  ,  Ârnynte^  la  Tqmp^  Fméhre ,  le  Torifmond  &  Soliman^ 

^  AL£AINVAL  ,  (  l'ÀbbéLéonor-Jean-Chriftine  Soûlas  d'  )  né 
à  Chartres ,  &  Philorophe  peu  à  fpn  aife.  Il  commença  à  tra- 
vailler pour  le  Théâtre  en  172^ ,  &  a  donné  fucceffivement, 
r Embarras  des  Richfffes^Xe  Tour  de  Carnaval ^  hFauJfe  ^Appa-^ 
rence^  V Ecole  des  Bourgeois,  y  le  Mari  Curieux  Se  h  Fée  Marotte. 
B  mpurut  Iç.  i  Mai  1753 • 

ALL  ARD ,  (  Marcellin  )  a  donné  le  Ballet  en  langage  Foréfien^ 

ALLEAU  a  fait  imprimer  en  171S,  dans  fes  ÇEuvres  me-. 
Içes  ,  une  Paftorale  intitulée  IsiFête  de  V4mour  &  de  l'Hymen^ 

ALLIQT.  Il  a  donné  le  Muet  par  Amour, 

AMBLAîNVILLE  ,  {Bajhceirvais  d')  on  a  de  cet  Auteur 
hyiorts  ou  /  Heureux  Berger  5  la  Princefe  ou  VHeureufe  Berz 
^Ére;  ^ri^/re.  Fable  Boccag'ere. 

AMBOISÇ  y  (  APRIEN  d' )  Grand-Maître  du  CoU^^ede 
Navarre ,  Curé  de  Saint- André-dcs- Arts ,  Evéquede  Treguxer-, 
?°iî,^r«  ï  ^1  ^ ,  a  fait ,  felon  la  Croix  du  Maine ,  pluficurs  pièces 
^ip  Théâtre ,  cntr>uuç5  la  Tragédie  fifîafci>/ï«^^ 


A  M        IN        A  R  505 

AMBOTSE ,  (  François  d*  )  frère  du  précédent,  fut  Avocat 
nu  Parlement  de  Paris ,  &  fuivit  Henri  III.  en  Pologne.  La 
feule  pièce  que  l'on  connoîfTe  de  lui  eft  une  Comédies  facé- 
tleufe ,  intitulée  Napolhanui, 

ANCHÉRES,  {Daniel)  Gentilhomme  né  à  Verdun  ,«c  yjf- 
vant  au  commencement  du  dix-feptieme  lîccle.  On  croit  qu'il 
étoit  attaché  à  Jacques  ï.  Roi  4*AjDgletrer«.  Il  a  fait  la  Tragc* 
die  de  Tyr  &  Sidon, 

ANDRE',  {  Charles  )  Perruquier,  demeurant  à  Paris,  né  à 
Langres  en  1722 ,  a  fait  imprinier  le  Tnmblernenf  de  Terre  de 
Lrfl/onne ,  Tragédie  très-finguliere  par  le  ridicule,  avec  une 
Epitre  Dédipatoire  à  ^l•  dç  Voltaire  ,  qu'il  appelle  fon  cher 
confrère. 

ANE  AU,  (  Barheletnî)  Auteur  du  Mypere  de  la  Nativité 
far  Perfonnages.  Il  fut  Profeffeur  de  Rhétorique  ,  &  enfuit» 
Principal  au  Collège  de  Lyon  en  1542.  Accufé  d'avoir  lancé , 
d'une  fenêtre  du  Collège ,  nne  groffe  pierre  lur  le  Saint  Sacre- 
ment &  fur  le  Prêtre  qui  le  portoit ,  il  fut  maffacré  par  le  Peu- 
ple en  fureup ,  le  21  de  Juin  de  l'an  1565. 

ANSART ,  f  M.  Jean-Baptifte^Frariçoîs  )  ancien  Gendarme; 
il  a  donné  les  Rejforts  Amoureux  d* Arlequin, 

ANSEAUMEi  (  M.  )'né  à  Paris,  Secrétaire  Répétiteur  de  la 
Comédie  Italienne  >  l'un  des  principaux  Auteurs  de  ce  Théâ- 
tre ,  &  auparavant  de  celui  de  TOpcra- Comique  ,  débuta  par 
un  Prologue  intitulé  la  Vengeance  de  MclponT.he^W  dpnna  en- 
fuite  le  Chinois  poli  en  France  ,  le  Monde  renverféy  les  Amans 
trompés  ,  la  F^ufe  Aventurière  ,  le  Peintre  Amoureux  de  fon 
Modèle ,  le  Doi^eurSangrado ,  le  Médecin  de  V  Amour ,  le  M(^itre 
d'Ecole  ,  le  Procès  des  Ariettes  &  des  Vaudevilles  ,  le  Soldai 
Maf^ic'en^ ;  &  à  la  Comédie  Italienne ,  l^fle  des  Fou:( ,  Mazvt , 
le  Milicien ,  les  deux  Chajfcurs  &  la  Laitiers ,  l'Ecole  de  U 
Jeumjfe ,  la  Clochette  ,  le  Tableau  parlant ,  h  Coquette  de  Vil" 
lagCi  la  Rejfource  Comhue ^\e  Rendez-vous. bien  employé  ,  le 
Retour  'de  Tendrcjfe  ;  il  a  fait  tous  les  ConTplimens  de  Clô- 
ture au  Théâtre  Italien.  M.  Anfeaumo  a  eu  part  à  quelques 
autres  ouvrages ,  tels  que  Bsrthold  à  la  Ville  ,  le  Di?/>iV  Gêné* 
reux  5  la  Nouvelle  Trat^pe ,  &ç. 

ARAIGNON  ,  (  M.  )  Avocat  au  Parlement  de  Paris ,  « 
donné  le  Siège  de  Btauvais  ,  le  Vrai  Philojophe  ;  &  avec  M» 
Clément  >  le  Prix  de  l'- Amour. 

ARMAND ,  (  le  fieur  )  Privilégié  6\\  Roi  pour  les  Speda- 
fles  de  Fonmnet)leau  »  é^  £1$.  du  célèbre  A^eivde  ce  nom» 


|o£  A  !t        AS 

tS  AateittJepTutîcnn  Pièces  de  Tbéntrc  innées  «  ^mnatéi 
ou  dansccs  Sociiltés  parriciilîeres.  Ces  Pièces  font,  Falgift 
S/mvêt ,  la  Foire  aux  CompHp'fitj,  le  _Renur  dci  Cotnédient , 
It:  Eirennef  Allèsori^aes  d'ArU^iihif  l'Hcwtux Evénement  ou 
le  lii(nvtnu,  le  Vtni-Maiire  raïfoanaliU  ou  les  Coftttdw  Ja- 
féet  ,  i'.dm»;!»'  -l'awjawir  (Jr  défarmt,  la  Papiile  de  R^an  mifc 
en  V  audevilles  ,  les  Effeii  de  U  fengeanci ,  le  Dépit  (ioi«i- 
MKjicTe  Molif  reréduit  à  un  aSe ,  Arlcjuin  Poè'ie  Exiravagani  ^ 
l'Heureiife  tmion,  le  Retour  du  Cainmerce ,  l'Haméie-bamrne t 
les  Vrvutrhet ,  le  Cri  de  la  Nature ,  le  Moyen  d'être  heureux  on 
les  Bienfaifam ,  le  Repoj  oiTégorimit ,  rfVne  maitvaîfe  paye  ou 
MM  «  iuûKpen't  Si  yemre  afamén  apoint  d'arHUei,  Proverbes. 
de  lui  Jsamernnan  ,  Tragéd» 

ARNAUD  ,  [  M.  Franfois-Thonm-Marte  de  Bacuhrd  d'  } 
né  à  Paris  ,  &  originaire  du  Comiat d'Avignon,  a  fait  le  Ciimie 
fie  Comminget ,  Fupliémie,  Fayel,  Mérinval,  Caligtty ,  Jdaménét 
&  le  Mtmvais  Riche,  dans  le  genre  dramatique. 

ARNOUI.D,  (M. François MuiTot!  de Befançon; le S«'«.V 
dupé  y  VHtuTsux  faloux ,  \ipetite  Mnmterf .  k  Complinieni  in- 
xrrompu  du  Nouvel  An,  leTcpament  dt  Politiinel\,  PaKilùnet 
de  retour  de  l'autre  wmide  ,  h.  Foniamt  merveilleufe .  les  Au- 
diences de  Qfihtre  ,  Mennoh  fuît  totit ,  ou  la  Réconciliai  ion  in- 
tére^ée,  le  Déniiheur  de  ta.  rh i ,\i  Répertoire  -,  la  Veillée  vil- 
tageaife ,  Robin  fan  Crufeë .  l'Arère  de  Cracovit ,  le  Mariage  af- 
Sorti ,  le  Compliment  de  ctâture^  le  Sculpteur  ou  les  Maitequins , 
ie  Chai  botté,  leViUagroii  hotte',  le  Villagioii  clair-voyant , 
^Içefle  ou  h  force  de  l'Amour  Û"  de  l'Amiré ,  PAffrologue ,  At- 
cîtnaiendre ,  h  Fête  de  rol(tie,le  Bractnnitr.  toifeait  chéri. 
î.a  plupart  de  ces  Pièces  font  jouées  fur  les  Théâtresde  ta  Foire. 

ARTAUp ,  [  M.  Jem-Stfiipe  )  né  à  Montpellier  le  itf  Dé- 
«ertibre  173» ,  Cenftur  Royal ,  BibIiût^écaire  de  M.  le  Duc 
oeD(irai,&  Atuenrd'unc  brochure  mtîtulée  la  Petite  Pofie 
dfvalifée  ,  3  compote  la  Comédie  de  h.  Centenaire.    • 

ARTHUS  ylUFere)  Jéfuite ,  Auteur  de  la  Tragédie  de 
Benjamin. 

itdtP»- 

ASSOVCl ,{  Charki  Ccipeau  d' )  naquit  k  Paris  en  i6oy 
Son  lèul  ouvrage  dramatique  eft  intitulé  les  Awourt  d'Afot- 
Un  &  de  Du£hr.é.  11  moulut  feu  riche  ea.  lâj!'  >  après  beaucoup 


AXt     AT  fer 

Se  fnirerTtpi  Sr  d*aTçntures ,  qn'ila  écrites  hâ-mêmc  fan  flylt 

prefque  boufibn. 

AUBFRT,  (  Jacquet  ]  a  été  Intendant  delaMufiqne  defirnli. 
le  Duc  ,  &  a  fait  celle  de  l'Opéra  de  la  A^m  des  ?hu,  11  cft 
mort  au  Village  de  Belle-ville  près  Paris,  le  if  Mai  175 )• 

AUBEKT,  (  M.  F  Abbé  Jean-Louis  )  fils  du  précédent,  Cha* 
ipclain  de  rEglîfc  de  Paris,  né  à  Paris  le  15  Février  17?!,  Au- 
teur d'un  vohune  de  Fables  >  de  la  Tragédie  de  la  Mort  SMel^ 
&  des  petites  A£Bches« 

AUBIGNAC  ,  (  François  Hédeliu.  Abbé  d' }  d'abord  Avo- 
cat ^  en  fuite  Ecclcfiaûique  .  naquit  i  Paris  en  160^.  Il  a  fait 
k  Pratique  du  Théâtre  ,  le  Royaume  de  Coquetterie  &  l'iéifipidê 
Roman  de  Mac  or  if e.  Ses  Tragédies  font  ^  la  VuctlU  d'OrleaKs  , 
Zénobie  8c  Sainte  Catherine.  On  lui  attribue  aufliî  celles  de  Far 
Une  Se  d'Erioeène. 

AUBRY ,  f  Jean-Baptifte  )  Maître  Paveur,  Auteur  de  Dé- 
tnétrius  &  Agaihocle  ,  eft  mort  en  i6f  ». 

AUDIERNE ,  (  M.  )  Maître  de  Mathéniatique  j  a  donné  la 
Suivante  défimér^fse  ,  la  Méfrife  ,  le  Marié  éiart  &  les  trois 

Bojpus. 

^  AU DINOT  ,  ancien  Aâeor  de  l'Opéra^Comique ,  aujoa^ 
d'hui  Direâeur  du  Speâacle  qui  porte  Ton  nom ,  efi  réputé 
i' Auteur  du  Tonnelier. 

^  AUFFRAY,  (  François]  Gentilhomme  Breton, connu  poor 
FAuteur  d'une  pièce  intitulée  Zoanthropie» 

ARDENE ,  (  Efjrit-Jean  de  Rome  d'  ;  né  à  Marfeille  en  1684* 
mort  en  1738  ,  a  compofé  la  Comédie  du  Souvellifte. 

AUGE' ,  { JeaurBaptiJie  )  fit  imprimer  i  Dijon  fa  Padorato 
ile  Doris» 

AV ISSE ,  (  Etienne  )  Auteur  du  Divorce ,  de  la  Réunion 
forcée  y  dt h  Gouvernante ,  du  Valet  embarraffë^  des  Petits-Mai" 
ires,  SLdesVieillards  intérejes. 

AUNILLON ,  (  l'Abbé  Pierre-Charles  Fabiot  î  mort  en  17^0  , 
âgé  de  76  ans.  On  lui  attribue  les  Amans  déguifés ,  Comédie, 
&  quelques  Romans. 

AUTREAU .  (  Jacques  )  Peintre  par  befoîn  &  Poète  par 
goût ,  mourut  dans  la  pauvreté ,  prefque  toujours  attaché  a  cet 
deux  profeffions  dans  Paris  fa  patrie,  à  l'Hôpital  des  Incura- 
bles en  174Ç.  Ses  Drames  font  le  Port  à  l'Anglois,  Démocritt 
prétendue  fou ,  le  Chevalier  Btrjford ,  la  Magie  de  l'Amour,  FA^ 
vante  romane fgue ,  les  Amoursipt^rmu,  P^mtrge^à  marifr,  Im 


■foi  _  AV     AZ 

Fîlk  tnpr/te  j  Rhadtn  ,  tei  Fatae  Antti ,  tiPMFgt  imu  Ut  tf' 
facti  inuahuim ,  Ict  Fêitt  dt  CorhtU ,  le  GÎlant  OrStirt , 
ijertuft  &  Hryat** 

AUVERGNE,  (M-d'ISutintcBduit  (Je  la  MttfiqneJaK^t 
Auteur  de  celle  des  Amouti  it  Temvé,des  fUtud'EMterft.it 
ta  Vti.inair.e  ,  des  TrpjHf nr/ ,  £l.nti & Ldvhtk ,  de  €MtiM^ 
■  d'NiTtuh  mcarant  ,  iJe  Tolhhn.ÔM  Prix  it  Uvaltur,àebt 
Colette  ircri.pc't .  di;  Riiçur  du  Frimimi ,  de  la  Tour  (•• 
ihatttée  ,  if  Sémi'ramij  ,  par  Roy  ,  At  b  Mon  ^Orfiée,fit 
'  M.  Marmontei ,  Tragédie;  qui  n  ont  pas  été  repréfentétt^jdi- 
LÏBUt,  en  tarièté.  Se  de  tons  les  chûueoiens  bits  dAnrPO^ 
pera  de  CiilUrhoe  ,  des  Fêtes  Crtcjatt  O"  RomtAut .  BOtâs- 
ment  dan:  l'sâe  de  T(iu//;,  doniilaf^t  let  ^  deBalIfcB 
&  les  Ctittun.  ' 

ÀUVllXIERS ,  (  lejAw-  i*  )  ConrfdTcn  Je  fSeÛenr  io 
Bavière,  a  hit  jener  i  Munich  «m  CotaéUe  de  Ta  &foii» 
tmiralce  le  Feu»»  ou  la  OmjlwKe. 

AUVR^Y  ,  I  Jtm  )  Atoc:«  a»  PaHement  de  Noraundie, 
nsquit  en  ifva,  &  mourut  en  léa.  11  a  donné  FbMKmi 
découverte  ,  Mad«im  Se  la  Derinde. 

AZEMAR,  (M.d')  a  dçnné  les  deux  Miticient. 


£rACHELIER,(M.  Jean-Jacquei  )  Peintre  du  Roi,  Mi 
leAeurdet  Ecoles  Gratuites  de  Dtt&n,&tsiti.e(^tudtFg'  . 
Wf//; ,  Proverbe  enun  Aflc,i7T4- 

BADON  ,  i  ;faac-Jean  )  Jéfoilc  ,  ni  dans  le  Diocèfe  d9 
^onipellier  eb  171g,  PrcÂ^ïïêur  de  Rhétoiiquc  i  Toulomet 
y  fit  jouer  la  Tragédie  de  Sînorît. 

BAIF  ,  (  Uiart  ]  né  en  Anjou  proche  la  Flèche  ,  Abbé  . 
Confeillerau  Parlement,  Maître  des  Reaufces,  fiit  enroyf 
Ambafladeur  i  VeniCe  en  1530. 11  refte  de  Itii  deux  Tiagcr 
dîes,  EUElre  &  Héeuba.  , 

^  BAIF ,  (  Jean- Antoine  )  fils  naturel  du  précédent  »  naquît 
à  Venife  en  ina-  Il  voulut  introduire  dans  notre  lan|ueru« 
fige  d'uite  Pocfie  meluiéc  à  û  muiei s  <!«»  t««  -Gaç»  4( 


B  A  |«> 

Lttîns.  $es  otmtges  cle  Théâtre  font  rEwiuftte ,  le  Btavf  , 

BATM.ERE ,  (  M.  ^  ne  à  Pari*?,  Auteur  Je  l>e«r4r?an* 
fyrha  ,  '3u  RoJJignoJ  ,  du  Rfto«r  in  Trtntemps  ,  de  Z/i>*ire 

BATÎ-LY  ,  (  Jacques  ^  né  à  Veffaîfltt  en  ï7ôT ,  Garde  det 


BALOT  DE  SOVOT ,  mort  en  1761 ,  arecouché  TOpcra 
ie  T^fjpfnnlton ,  de  la  Motte. 

BAMBIN I ,  (  M.  )  eft  Autfur  de  la  Mufîquc  dc«  Amans  d» 
Village ,  &  des  Ariettes  de  Ntcaife^ 

BANZï  n  eft  connu  que  par  le  BdUs  de  Vilkntavf-Saîns^ 

George. 

B  VRAGUF  ,  né  à  Rouert ,  &mort  en  t7îf ,  a  laîflS  au 

Xi  dtre   la  Comédie  £Aphos 

BAR  AN  (  Henri  ]d,  ionnél'HmfnejufltfiéparlaFoi  ,Tn* 
gi  -Comédie. 

B AR ANTE ,  (  daude-^nace  Brugiere  de  )  Avocat  à  Riom 
Cil  Au /erg  ne,  ^^  donné  Arlequin' défenfeur  du  beau  Sexe  ^bk 
Fontaine  de  Sapience  ,  h  taufe  Coquette  <,  le  Tombeau  de  Mahrt 
André ,  la  Ihèfe  des  Damts ,  Se  Arlequin  Msfantrope, 

BARBIER ,  '  Marie- Anne  )  dirigéepar  les  confeîis de TAb* 
bé  Peliegrin  ,  a  fait  pluiîeurs  pièce?  de  Théâtre.  Ces  pièces 
font  Arie  &  Vêtus  ,  Cornélie  ,  Thomiris  ,  la  Mort  de  Cézcer ,  le 
Faucon ,  les  lêtes  d'Eté  »  le  Jugement  de  Paris ,  les  Plaifirs  de 
ta  Campagne.  Elle  eit  née  à  Orléant ,  &  morte  à  Paris  en  174^ • 

BARBIER  a  donné  ,  au  commc^ncement  de  ce  ficelé ,  la 
Vengeance  de  Colombine  ^  les  Eaux  de  mille-fleurs ,  VOperq  in» 
urrompu ,  la  EiUe  àlanwde  ,  l'Heureux  naufrage  éc  les  Soiréet 
£Eté.     • 

BARBIER,  (  M.  ^  né  à  Vitri-le-Françoîs ,  connu  par  det 
l^enjées  diverses  ou  Réflexions  fur  l'Efprit^  a  fait  une  Tragédie 
intitulée  Oafctire* 

BARDON ,  Auteur  de  la  Tragédie  de  Saint-Jacques^ 

BA^ET  r  M  )  eft  l'Auteur  de  V Amant  fuppofi ^  àeZélidei 
Ses  ijolijkbett  Se  d«  l'yii  deU  frivolité. 


•i*r 


BX 


\ 


mARNST,  {km)  ConTeaicr  &  Sccréinie  «h  Doctt 
Lorraine,  a  pd>iié  une  Tragédie  de  b  PmcelU  dtOrlému. 

BARO  9  (  Bédtkaxar  )  né  à  Valence  en  Daupliiné  en  i6cê; 
fat  Secrétaire  dHonoré  d'Uift.  Ce  dernier  étant  mort,  coin* 
ire  il  achevoit  la  quatrième  partie  ^Aflrie  ,  iaiilà  Tes  Mémoi- 
îes  à  Baro  qui  continua  cet  Ouvrage ,  &  monrat  en  16^00 
Les  Pièces  mi'il  a  laiflëes  font,  Célmde  ,  dfifi  y  Ç^e^% 
SMnt-Eupache ,  Ctartnwnde ,  Fanhénte ,  If  ?rtnc€  Btfhtf^  Qh 
rifie  ou  (es  Charmes  de  U  Beauté^  Rafermnde  &  VAnuaue  Km-s 
duéitive.  • 

BARON  ,  {^Michel  )  fils  d'un  Marchand  d'IfToBiliifi  q«  s\h 
toit  fait  Comédien ,  entra  dans  la  troupe  de  Molière  ^  &  qait^ 
fa  le  Théâtre  en  1691 ,  avec  une  penfion  du  R<m  deUllé 
icos.  n  7  remonta  en  1710 ,  âgé  de  6S  ans  >  ft  fl  bt  auiÇ 
ap]p4audi  que^  dans  (à  jeuneffe  ;  on  l'appella  d'une  cooukiaiie 
Toix  le  Rofciui  de  Ton  ^cle,  Rouflèau  difoit  de  cef  Antettr» 
qu'il  donnoit  un  nouveau  luAre  aux  beautés  de  Racine ,  é 
un  voile  aux  dé&uts  de  Pradon«  Il  mourut  en  1729  >  âgé  de 
77  ans*  Ses  Pièces  font  l'Homme  à  bonnes  fofntnej  ,  le  Rat* 
déz'vous  des  Tuileries  ,  les  Enlévemens ,  la  Coquette  ,  le  U^ 
bmx ,  PAndrtenne ,  P Ecole  des  Pères  on  les  Adelphes. 

BARTHE ,  (  M,  )  né  à  MarfetHe ,  de  TAcadémie  des  Bcllcf 
LiKttres  de  b  même  Ville ,  conmi  par  plufîeurs  Ouvrages  de 
Poefie  »  &par  trois  Comédies ,  qui  fo^nt,  fAnmewr ,  les  F«i»/- 
fes  ififidélités  ,  &  b  Mère  Jdoufe. 

BASSECOUR ,  (  paude  )  natif  de  Ham  en  Haînault ,  à 
fait  une  Tragicomédie  Pâfiorale ,  intitulée  MUms. 

BASTIDE ,  (  M.  Jean-François  df  )  né  à  Marfeille  en  1724Î 
connu  par  beaucoup  de  Romans  &  d'Ouvrages  de  Littéra- 
ture ,  a  fait  pour  le  Théâtre  le  Défenchantement  înefpêréAe 
Jeune-homme  ,  les  Deux  Talens ,  l'Epreuve  de  la  probité,  les 
CaraCîeres  de  la  Mujique ,  les  Etrennes  >  Géfoncour  &  démet^fne» 

BATISTIN ,  (  Jean  -  Baptifle  Stux  )  Muficien ,  Allemand 
d^originë  ^  né  à  Florence ,  a  &it  les  Opéra  de  Méliagre,  ié 
Manto  la  Fée ,  &  de  Volydore 

BAUGE'  i  (  Daniel-? oui  Chapufeau  de  )  né  à  Lyon ,  fils  d'un 
Miniftre  de  L.  R.  P.  R.»  abjura  le  Calvinifme  Se  fixt  Abbé 
fans  bénéfice ,  marié  enfuîte  &  Financier  ;  il  finît  par  une 
charge  de  Secrétaire  du  Roi ,  &  mourut  vers  Tan  1759.  H 
fjà  Auteur  de  l'Opéra  de  Coronis. 

.BAURANS  »  Ré  à  Touloufe ,  mon  en  17^4  >  âgé  d'^anl 


B  A     8  E 

fof  T4  ^"ns  ^  lî  rompoîJ  fur  des  airs  ItaSefisIa  'Sérvgnte  Jlaî- 

BEAUSSAtS  (  fc  Oievalter  àt  )  a  aonnè  la  t>i7;^e^ 

B  AU  VIN,  [  JeanrOrêsoire  )  Avocat,  ancien  Profeileiirâ 
l'Ecole  Royale  "Militaire  ,  de  la  Société  Lhcéraire  d'Af  ras  »  ûi 
patrie  ,  «è  en  1714 ,  a  travaille  à  Toj^fer^fateur^vec  M.  Mar- 
inontel ,  adi  Mercure  ,  8cc,  Il  n'a  fait  pour  le  Théâtre  que  la 
Tragédie  des  Oiérttfyuet. 

BEAUBRHUIL ,  (  Jean  àe)  Avocat  au  Préfîdial  de  li- 
moges ,  a  fait  des  Poelies  Latines  &  Françoifes.  Nous  avow 
«ttuî  ^e  kii  une  Tragédie  de  Régulut. 

BEAUCHAMP^  (  PterrcB-anfou  Gfiart  de  )  né  1  Par», 
y  mourut  âgé  de  71  ans.  On  a  de  lui  les  Amours  d'Ifmene 
^  ïfménuu ,  traduétion  Hbre  du  Roman  Grec  d*£uftathiiis« 
Ses  Pièces  de  Théâtre  font ,  le  Vmrvenu ,  la  Soubrette ,  Arîe- 
futn  amoureux  f^r  enchantemene  ^  le  Jaloux ,  le  Portrait^  \cê 
Efett  du  dépit ,  les  Amours  réùnts  ,  le  Bracelet ,  la  Mère  ri" 
xfole  4  la  F^ûffe  incênfUmce  ,  le  Balet  des  Tuileries. 

BEAUCHATEAU ,  IMs  <run  Aaeur  de  la  Troupe  de  TH*- 
tcl  de  Bourgogne ,  fe  rendit  célèbre  dès  Tâge  de  huit  ans  par 
cliflérentcs  petites  Piéiçes  4e  vers ,  <îont  onraffembla  un  vo- 
lume In^4<>«  fous  le  litre  fuivant ,  la  Mufe  natfante  du  jeum 
Beauchateau ,  ou  la  Lyre  du  jeune  Appêlion  \  à  quatorze 
ans  le  Pocte  quitta  Tes  parens  &  paffa^  en  Angleterre  ,  où  il 
abjura  la  Religion  Catholique;  enfuite  il  s'embarqua  pour 
all«  en  Perfe  y  et  «k^puis  on  n'a  pa  eu  de  fcs  nouvelles. 

BEAUriARNAIS,  (  Madame  de]^c\\t  a  publié  le  Trhtce 

Rofur^miil^ 

BEAUTOYEUX,  (  Ba'thazar  dt)  Valct-de-Chambre  du 
Koi  Henri  lïl,  &  de  la  Reine /a  mère,  compoûi  les  pa- 
roles du  Balet  Comîfue  de  la  Reine. 

BEAUMANOIR  ;,  (  ie  Père  de  )  Jéfiiîtc  ,  ProfefTeur  de 
Rhétorique  au  Collège  d'Aix  en  Provence ,  €Û  Auteur  d'u- 
ne Pièce  intttuiée  le  Qénie  tutélaire 

»       ■  *      " 

BEAUMARCHAIS,  (  U.Carronde  )  né  à  Paris ,  a  compote 
tf  oisComédiesi  EugMîeilCê  Deux  Amis  trh  Barbier  de  Sévilte^ 

BEDENE  -,  { Vital  )  natif  de  Pézenas  ,  fit  imprimer  e« 
!/»!•  une  «fpecc  de  Irarc^  ,  intttuiée  ,  Secret  de  ne  payer  janiaîs* 

BËHOURT  ^  (  3tm  )  Régent  au  Collège  des  Bonç-Enfàks 
et  K0ueA>  y  rfah  Kmet  hJi^ylf^Miée  &  Efm. 


jii  B  Ë 

BELIABD  C  Guilleitme  )  ai.  i  Eloîi,  Secrétaire  de  il 
lîeine  de  Navarre  ,_ii'cft  connu  comme  Aurçut  DraroatîqM, 
que  par  une  Tragédie  de  Cléôpatre  li  une  Amtnte. 

BELIARD  '  Fraiifoii  )  Horloger  à  Paris ,  entr'autres  peliis 
Ouvrages  de  dilKrens  genres,  a  fait  [î'Nouvtlle  Faujfc  Sni* 
vmn ,  Comédie. 

BELIN  ,  natif  de  Marfeille,  Secrétaire  8f  BiWiothécaireJe 
la  Ducherte  de  Bouilion  ,  nous  a  laifTé  trois  Tragédies ,  la 
Mort  d'Oihon,  Varoncz ,  Mufijfha  &  Zéjngîr.  Il  efl  mon  j 
Paris  versl'an  i6»y. 

intitulée  le  Martase  de  k 

BELLAUD  \]tan-Bapiîpe)  Provençal,  eft  Auteur  de  U 
Bergerie  iTASHae  de  Fk^'inn. 

BELLAVOINE  a  travaillé  pour  les  ThéSires  de  !a  Foire  su 
commencement  de  ce  fiede  ;  on  ne  connoii  de  fes  Pièces  qoS 
Sancho-Pan(a. 
,      BELLECOUS  [M.  Co//on,dît)  reçu  Je  14  Janvier  mil   - 
la-Comédie  Françoife  «  eft  Auteur  d'une  Pïêce  înûtulee  I0 
Pattftt  Apparence!, 

BELLEFOREST  (  Ftonpoit  dt  )  Gendldoinlne  itt  Comté  de 
Comminges ,  mon  à  Paris  en  ij^j ,  a  hiflé  piufieursOuro- 
ges  fur  1  Hilloiie  de  France  >  te  une  Pafiorale  intitulée  fy 
rénit.  ' 

BELLONE  [Èttttmtit]  Âutetn  Âti  Àrnourt  d'Alctnim. 

BELLOI  (  TierTe-Lmreat  Buirene  de  )  AVoeat  ,  Cito)-*!! 
At  Calais,  &  l'un  des  Quarante  de  L'Académie  Françoife^ 
mort  à  Paris  le  5L.Mars  i^7ï  j  âgé  d'environ  ^7  ant.  Sej Tra- 
gédies ront,TfMf/,  Zelmire,  le  Sie[e  de  Odati,  GairieUt  dt 
Vtrgi-,  Gafion&  Boyard  ,  Pierre  le  Qrntl, 

BENEZIN ,  Auteur  de  la  PaOctralede  IjuiàM  1  8c  HvM 
Pièce  intitulée  Amirae*  .     .      .    . 

BENOIT  (  Madame  Françtnft-AlbÎM  de  la  Martiniere  1  né» 
à  Lyon,  veuve  de  M.  Benoit,  DeOitiatêOr ,  outre  plueun 
Komansc^més,  a  compofé  pourleTbéâffe  le  TrîtBfit  it 
laProhiié  &  la  Supercherie  réciprojue. 

BENSERADE  (  Ifaacde  )  de  l' Atiiflémîe  FtMçoîfe,  iiéeii 
tin  i  Lyoni  prèsde  Rouen,  d'une  Famille  nOble ,  fit &>i~ 
tuiwàlaCoiiiruxlcpiedac  Bet-ETEiit,  Qvtic  In  MitanMC 


B  Ê  ^i) 

t»tiôfes  d^ÔviJé  en  Rondeaux,  il  a  lajfle  viné^Ufl BaDets 8t 
îx  Tragédies  :  favoir ,  déopatre ,  Yphis  &  Yimte  ,  la  Mark 
d'Achile  ,  Guftave ,  Méléagre  &  la  Pucelle  d'Orléans.  Jl  mourut 
âgé  de  So  ans,  au  moment  de  fe  faire  tailler  la  çierre,  pat 
la  nial-adrefTe  d'un  Chirargien  qui ,  en  voulant  lui  faîte  und 
faignée  de  précaution ,  lui  piqua  Tartère  6c  fe  faUva. 

BERNARD,  (  Catherine  )  née  à  Rouen  en  1662,  8c  motte 
en  (712 ,  étoit  parente  de  MM.  Corneille  8c  Fontenelle  :  ellô 
a  donné  les  Tragédies  de  Brutus  &  de  Léodamie. 

BERNARD ,  (  M  )  né  en  Dauphiné  >  Secrétairc-Génénd des 
Dragons  &  Garde  dès  Livres  du  Cabinet  du  Roi  à  Cholfy ,  a 
fait  entr'aiitresPoefics,  les  Opéra  de  Cajlor  Jc  PMuii,  defSur* 

prtfes  de  l* Amour  &  d'Anacréon, 

BERNIER ,  (  François  )  Sieur  de  la  BroufTc  ,né  dam  le  Poî* 
tou  vers  le  milieu  du  feizieme  fiecïç ,  eft  connu  par  des  Ber« 
geries  &  par  deux  Pièces  intitulées  VEmbrion  Romain  8t 
ÏHeureux  Infortuné, 

BERNO WLLY ,  (  M.  )  n'eft  connu  que  pat  une  Pièce  e« 
ttois  Âdes,''en  vers,  jouée^&Jmprimée  à  Bordeaux  en  1762^ 
&  intitulée  le  Philofophe  Soi-difanu 

BERT  AUD  étoit  frère  ou  neveu  de  Madame  Motte-^ 
ville,  &  l'Auteur  d*une  Comédie  intitulée  le  Jugement  de  Jo^ 

&  d'Uranie. 

BERTIN,  (  Ftlhert  )3Ajiflronoîs  &  Dodeuf^en  Médecine ,  a 
traduit  en  François  la  Tragédie  de  Podagrie  ^  imprimée  en 

BERTIN ,  Maître  de  Clavecin  des  Princeffes  d'Otléans  ^  a 
fait  la  Mu/îque  de  TOpera  de  Cajfandrei  avec  Bouvard;  & 
feui  U  a  cômporé  celle  de  Dtomede  ,  fïAJax ,  du  Jugement  de 
Parts  ,  &  des  Plaijirs  de  la  Campagne,  lieu,  mort  il  y  a  environ 
jrente  ans. 

BERTON ,  (  M  le  )  Maître  de  la  MuMe  du  Roi ,  &  l'urt 
..  ï'.î^^fv ^^^>^_rL        «       *     '    "'  "    e,  a  Kicom* 

Camille^  Il  à 

, _r r-  w..  ...w.w.w  «,w^  *w«.,  ww  Ihéonis  avec 

Trial  &  Grenier ,  celui  d'EroJtne ,  feul  ;  Deucalion  &  r^rrka 
avec  Mi  Giraud  ;  pluiîeurs  morceaux  dans  les  Fêtes  Vemtien- 
nés j  Grecques 

fociété,  avec  ^ ,  -  -. 

Adèle  de  Pomhteu,  Il  a  fait  tpute  la  Mufiqu- ^ 

pera  de  Bellerophon  ^  8c  a  retouché  les  divertiiTemens  de  celui 

Tomt  jif,  K  fc 


BERTRAND  ÎFya«f«V)t!'OrUaiu, a &itiniprim«iS.on«rf 
4a  Tragédie  Je  Priam ,  en  t  Soj. 

BF.THISI  ,C  M.  )  ne  à  Paris  le  premîer Novembre  i7B\,i 
compofé  les  paroles  âeVEnUvetntnt  ^Etirope,  donné  au  Con- 
cert de  la  Reine  en   I7Î9. 

BEYS ,  :  Charht  ^  mort  à  Paris  le  i?  Novembre  1S55» .  « 
donré  au  Théâtre  VHôpital  dtt  Foax ,  le  7<i&hx  /an/  w*»-, 
Céîtme  ou  les  rrrre/Kifaux,  r^hnanf  liiéral  &  les  Fowa  «/«(^ 
irei.  On  lu!  attribue  encore  une  Comédie  des  CAdR/orw. 

BEZE  ,  (  Théodore  di  )  Auteur  de  la  Tragédie  i\'Ahrdhamt<h 
crifiant,  &  l'une  des  principales  ColonnetiJe  la  Religion  Pré- 
tendue Rérormée ,  efl  mort  à  Genève  en  1606,  Âge  de  pfav 
de  sa  ans. 

BIRTENA  (  letn  )  Italien,  connu  par  plttfteuri  pedttRo- 
patis  écrits  en  François,  a  fait  aulTi  une  Pièce  deThtitie, 
intimlée  la  Som-elU  lialh, 

BIDOT ,  (  M.  )  Avocat  au  Parlement  de  Paris ,  a  donni  l'i- 
Wdi»  déguifi.  •    ■ 

'  BIELFELD ,  (  It  Saran  de  )  Allemand  ,  a  _compofé  en  Fr» 
çois  \eTabltaude  la  Cour  y  h  Matrone,  £w»/t>  ou  le  TrHmrk 
-au  mcritt  &  ie' Mà'iage. 

BIENVENU,  {Jacjtict]  Auteur  Proteftaut,  eft  Connu  (« 
la  Tragédie  du  Triomplte  de  Jtfui-Chrljl. 

BILLARD,  (  daude,  Stew  de  G)urgenay]Vage  de  la  Du- 
chefle  de  Rets  au  commencement  de  l'autre  (ïcde,  a  iailR 
leeTragédies  de  Caflande  toh,  àeMéroué,  de  Felixèni.à* 
fanihée  .deSMlyd'Aiban  ,deGeMve,&AeiAMortà'HenriIV, 

BILLARD  I  né  à  Nancy  ,  a  compofé  une  Congédie  du  in- 

BINET ,  Auteur  duTeiûeme  fiecle,  une  Tragédie  ieMiiîi. 
'  BISSON  (  Jeamt  ]  de  b  Coudraye ,  a  fait  imprimer  om 
"Tr?PCi!ie  de  Saint  Jean-Bapirpe. 

BLAISE  ,  Baffbn  de  la  Comédie  Italienne,  a  compofèjuA 
qu'à  fa  irort,  arrivée  il  y  a  peu  d'années,  lieaucoup  de  Ma* 
"  Cque  vocale  &  infirumentale  pour  ce  Théâtre  ,  *  en  parnco- 
;  fier  celle  â'ifabtlle  &  Ginrude. 

ELAISEBOIS,  Auteur  d'une  Tragédie  ieSatmeRtht. 

BI.AMBOUSAUI.Tj  né  danïlefeitiemc  fiecle, eft Aui« 
deVInpaliili'é  de(  Féihttét  amouratfet ,  Tragédie  Paâorâle,k 
dé  la  Goutti  j.Tragcdie  imitée  de  Lucien. 


B  L    'B  O  fiy 

BL  AMONT ,  (  François  CMn  de  ]  ne  à  Verfaîltes  en  16^0 
&  mort  en  1760,  de  i*Ordrc  de  Saint-Michel ,  Sur-Intendant 


hlore  y  les  Fêtes  de  Ihétis ,  &  Jupiter  vainqueur  des  Titans* 


BLANCHET,  (  Fierre  ]  né  à  Poitiers  ea  1459  ^Légifte^  en- 
fuite  Prêtre ,  mourut  à  Poitiers  en  1515U  C*cltlui  qui  eftl  Au- 
teur de  V Avocat  F aielinr, 

BLAVET ,  célèbre  Muficien  &  Profcfreur  de  Flute  traver- 
fîere ,  né  à  Befançon  en  1700,  a  mis  en  Mufique  les  Jet^e 
Olympiques  ,  le  Jalousf  corrigé  &  la  Félicité  de  Çythere,  Il  a 
été  pendant  plus  de  trente  ans  Ordinaire  de  la-  Muiique  du  Roi» 
&  eà  mort  en  176^.   .  .  , 

BLIN  DE  SAINMORE.,  (M.  Adrien- MtcheUByacinthe  )  né4 
Paris ,  Auteur  de  pluireurs  Héroides  8^  de  la:  Tragédie  à'Or" 
phanîs.  Il  a  eu  part  aux  Commentaires  fur  Racine ,, publiés 
par  M,  Luneau  de  Boiîgermain, 

BOINDIN  ,  (  î^icolas)  né  à  Paris  en- 1676  ,  Moufquctaî.rè 
en  16^6,  &  Membre  de  rÀcadcmie  des  Belles-Lettres  en  1706  ^ 
fut  emporté  d'une  fiftule  le  3a  Novembore  17s; i>  à  l'âgé  de.7f 
ans.  On  lui  refufa  les  honneurs  de  la  lépultujre  ,  fous. prétexte 
'd'Athéifme;  il  fut  entcarré  le  lendemain  fans  pompe  à  trois 
heures  du  matin.  Parfait,  l'aîné ,.  héritier  des*  Ouvrages  de 
Boindiri ,  les  donna  au  public  en  175?.  U  s'y  trouve  quatre 
Congédies  en  Profè,  favoir,  les  Trois  Qafôons  ^  compofée  avec 
la  Motte»  le  Bal  d'AufeuU;  le  Fort  de  Mir  avec  la  Motte, 
\e.Fetit- Maitrf  d^Rsbe.^ 

BOISFRANG ,  Auteutdc  larCômédife  intitulée  \e\Bains  de 
la  FoKse^Satnt  Qernatfd': 

BOISMORTIER  *  connu  par  un  grand  ijo^Tobrede  Sympho- 
nies, a  mis  en  Muhque  les  Voyages  de  rjjmur^  Dom  Quh 
êhotte  ,  Daphnis  &  CMoif» 

BOISROBERT ,  t  François  k  Mételjit  Ifeé'àCaën^n  1^92  > 
fils  d'un  Procureur  de  la  Coujr  des  Aides  de  Rouen  »  étoit  Abbé 
de  Châtilbn-fur-Sèîfw.  li  fut  Coitfeillçr.  d'Etat ,  &  Tun  des 
Qttarainte  de  rAeadéfnie  Franjoife,  jpar  Da  faveur  du  Cardinal 
de  Richelieu ,  qi^il  divemffoit  par  ion  efprit  tourné  à  la  pW- 
fanterie.  Il  mourut  à  Paris  le  30  Mars.  i6éi ,  âgé  de  70  ans. 
Il  a  donné  diverfes  Poefîes,  des  Chanfpns ,  d«  Lettres ,  Se 
WP  vingtaine  de  Pièces  dé  Théâtre,  favoir,  Firande &  Lf- 
J^mène  ^  Us  RhéuxAntisyAkhédre,  ics^^<x  Alcandres ,  Fa^ 


^W  facr^ée  yU  Càtiirotmemenr  de  Darie^  DtdonyVlncùtttmc^ 
a  Jaloufi  à'elle^tnêfhe ,  la  Folle  Gageure  ,  les  trou  Orontes  ^ 
"CàJTandre  ,  la  Belle  Plaideufe^  les  Généreux  Ennemis  ,  la  Belle 
htvtfihle  ^  lesi  Coi^s  d'Amour  &  de  Fortune ,  Théodore  ,  VA* 
want  ridicule  j  Se  les  ^parences  trompeufes.  On  lui  attribue 
Dom  Bernard  de  Cabrere ,  Périandre  &  la  Vérité  Trompeufe. 

BOI5SIN  (  Jean  )  deGattardon^  l'un  de  plus  barbares  Poe' 
tes  qui  aient  exîfté  ,  com^ofa  d*abord  àe&  Pièces  Saintes  > 
telles  que  le  Martyre  de  Sainte  Catherine  ,  de  Saint  Euftache»^ 
it  Saint  Vincent  ;  ënfixite  ïi  htAndrome^,^  Méléagre  ,  &  les 
Urnes  vivantes. 

BOISSY  (  Louis  de  )  naquit  à  Vie  en  Auverge  ;  après  avoir 
{ort^  quelque  tems  le  petit-coUet ,  il  s'adonna  au  Théâtre*  A& 
locie  à  l'Académie  Françoife  en  176 1 ,  il  eut  quatre  ans  après 
le  privilège  du  Mercure  de  France  &  mourut  en  i758.^Il  a 
donné  au  Théâtre  François  la  Rivale  d'elle-même  jV  Impatient, 
ItBàffillard  ,  la  Mort  d'Alcefte  ,  Alcefle  &  Admete  ,  le  Ftaa^ 
fois  à  Londres  :.  y  Impertinent  malgré  lui  y  ou  les  Amours  mal 
40brtis ,  le  Badinage ,  ou  le  Dernier  Jour  de  Vabfence ,  la  Ont- 
fidènte  d'ellfmême  y  lés  Deux  Nièces  ^  \e  Pouvoir  de  la  Sym* 
fathie ,  les  Dehors  Trompeurs ,  VHomme  du  Jour ,  Y  Homme  Jn-^ 
dépendant ,  l'Embarras  du  Choix ,  la  Fête  ^Aûteiâil ,  VEpowi 
par  Supercherie^  le  Médecin  par  Occafion ,  la  Folie  du  Jour ,  le^ 
Sage  Etourdi ,  le  Duc  de  Surrey ,  la  Péruvienne. 

Au  Théâtre  Italien  ,  Metpomene  vengée  9  le  Triomphe  deFltf 
téréty  le  Je  nefai  Quoi ,  la  Critique ,  la  Vie  ej}  un  Songe  iU$ 
Etrennes  ou  la  Bagatelle ^  la  Surprife  de  la. haine ,  l'j^ogie 
(du  Siècle ,  ou  Momus  corrigé  ,  les  Billets  doux^  les  Amours 
anonymes  ,  le  Comte  de  Neuilly ,  la  *  *  *  »  le  Rival  favorable ^ 
les  Talent  à  la  mode  /le  Mars  garçon  j'Paméla  en  France ^  ou 
la  Vertu  mieux  éprouvée ,  le  Plagiaire ,  les  Valets  Mahres  ^  le 
Retour  de  la  paix  ^h  Comète,  le  Prixdu  Silence^  &  la  Frivoltté. 
A  rOpéra- Comique ,  ha  Vrance  galante'^  lè^  Triomphe  de  l'Igno- 
rance ,  Zéphire  &  la  Lune ,  Margeon  tT  Kaltfé  ou  le  Mm 
par,  amour  y  le  Droit  du  Seigneur.  On  luia  attribué  Dont  fiai^e 
&  Zat'dej  avec  M.  de  la  Cha2ette. .'        '  ^ 

BOISTEL  D'U VEINES ,  (  jèan^Bmifte-tiQhert)  i^  T Acar 

^mle  d'Amiens  ,  (a  patrie ,  &  Tréforier;  deFrimçe ,  cft  Au«* 

-  teur  d'une  Tragédie  d'Antoine  tf  déopuire  ,•  Ik  de  oçUe  d'irèt^. 

BOIVIN  (  Jean  )  a  traduit  en  Profç ,  en  1717  »  la  Tragé- 
die de  Sophocle  ,  avec  les  Intermèdes.    ;, 

BOMPART  DE.  SAINT-VICTOR  ♦.  4*  la  Société  Lit- 
téraire de  Clcrmont  en  Auvei:gne ,  Auteur  dû  Départ  à^ 


BO  JT7J 

^utmer  amant»  Il  moumt  en  17^^  Un  autre  Bonfparf  de 
Saint- Vîôor  avoir  donné ,  en  1667 ,  une  Paflorale  intitulée 
Alctmène^  .    ^ 

BONFONS  eft  un  de  nos  plus  anciens  Auteurs  Dramati- 
ques. Il  refle  de  lui  une  Pièce  connue  Tous  le  titre  de  Qri^. 

félidis,  de  Vzméè  119S* 

BONNET  DU  VALQUiER  (  M,  )  a  iraduit  TameU  &  la 
Veuve  Rufée  ,  de  M.  Goldoni, 

BONNET  DE  CHEMILÏN  ,  mort  vers  l'an  1767,  avoî^ 
donné  la  Comédie  de  VEtranger  ,  &  la  tradudion  françoife 
ile  quelques  Opéra  de  TAbb^  Métaftafio. 

BONNEVAL  ,  (  Michel  de  )  ancien  Intendant  des  Menus* 
plaifirs  du  Roi  >  cfl  njort  en  1766.  Nous  avons  de  lui  TOpéra 
de  Romans  ^  ie^  Amours  du  trintems ,  &  Jupiter  vainqueur 
des  Titans,     •  ' 

BON  VALET  DES  BROSSES,  (  l'Abbé  Paul  ^Braticoh) 
de  TAcadéraie  de  la  Rochelle ,  a  donne  la  Paftorale  die  Je* 
fus  naijfant \  &  un  Drame  Lyrique  intitulé  les  Fites  de  la 
France ,  pour  les  Demoifeiles  de  rEnfant-Jéfus* 
- 

BORDELON  ,  {Laurent  )  né  a  Bourges  en  lési^  mourut 
à  Paris  eh.  1750.  Quoique  Dodeur  en  Théologie,  il  n'en 
travailla  pas  moins  pour  le  Théâtre  d^  F^ris ,  mais  dans  un 
ftyle  plat  &  bizarre.  On  a  delui  plu(îeurs  Pièces  entièrement 
oubliées ,  telles  gué  Myfogîne ,  ou  la  Comédie  fans  Femme  ^ 
la  Ba^t^tte ,  Arlequin  Molière  ^  &c.  Do  tous  les  Ouvrages 
il  ne  refte  plus  que  fon  Hiftoire  des  Inmir^atîonf  extrava- 
gantes de  Af,  Ouffléy  fervant. de  préfervpçiT contre  b  feéhure 
des  Livres  de  Magie ,  de  Démoniaques  t  in  Sorciers  ^  &g* 

BORDpS ,  (  M.  )  de  la  vîUe  de  Lyon ,  eft  Auteur  d'un 
Dîvertiifement  intîtttlé^llf'  Ubief/  ^Mnfueprdes  Jjluages. 

BORFE ,  quon  croit  né  en  Savoye'verslafin  du  feîziéme 
Éécle ,  &  l'un  de  ces  Autèutt.'  que  la  barbarie  â  comme  en- 
fevelis  daiis  la,pouflîere»  a  compofé  Oori/e,  Achille  viâio- 
vieux  ,  Bevaldes  y  la  JujUhe  d^ amour  ,  FJiodes  fubjuguée ,  9c 
jjiomtru. .   ,  • 

BOSQÛIÉR  ,  f  F.  Philippe  )  Religieux  de  Saînt-Omer ,  a 
fait  le  Petit  Rafoir  des  Qrnemens  mondains ,  Tragédie  impri- 
mée en  J1J9. 

■  BOU.CHÇRn'eû;coDnu  que  par  f»  ÇQu^pdie  de  Champagne 
Coiffeur»  ♦  ■ 


fiS.  '    B  O 

_  BOUCHER ,  Officier  âe  Mariitt'î  ïdonné  au  Tbélm  Itt^ 
lien  les  l/t^ou  de  la  Chtnt.  ^  >  ■ 

BOUCHET  ,  Sieur  d'Ambillou  ,  pourvu  d'une  charee  ie 
Judicanire  en  Province ,  vers  le  commencement  da  dix-f^ûe- 
■ne  Cède  ,  efi  Auteur  de  b  PaftoraleinûoiléeSfiJtrr.     • 

llOUCHET  ,  (  Jean  1  dit  le  Trovtrfear  des  t^ohi  pérîlletiftt , 
procureuràPoiticK,  eft  l'Auteur  d'une  Pièce  àhuitperlbn- 
nagcs  ,  iniiiulce  Soiiie  ,  failant  allu/îon  aux  difputes ,  qui ,  fou* 
le  r^goe  de  Louis  XII ,  dîvifjient  la  France  au  fujet  de  la 
Pragmatique. 

EOUCIQUAULT ,  [  Dom  Uaii  te  Meintre  de  )  Chevalier, 
Colonel  de  Dragons ,  au  ferviee  du  Roi  d'Efpagne  ,  a  donne 
en  1730  ,  lej  Amiaanet  rtwltéts  ,  Roman  moderne ,  en  for- 
mc.de  Parodie,  fur  rHiftoire  Univerfclle  flf  la  Fable  ,  at es 
des  note;  politiques  ,  en  cinq  ades  ,  en  Profe. 

BOUDIN  ,  I  M.  rÙTTe  )  de  Paris ,  Auteur  de  Madame  Eh- 
[amle ,  eCpecc  de  Parade. 

BOUGEANT  ,  [  Gttiilanne-Hyacinthe  î  né  à  Qulmper  en 
iSso  ,  Jéluiic  en  170*  ,  Profeifeiir  d'Humatiirés  a  Caen  &  i 
Hevers  ,  vint  au  Collège  de  Louis- le- Grand  i  Pan'i.  11  n'en 
foriit  que  dans  fon  court  cxi'  à  h  Flèche ,  occa/ionné  pat 
fon  Amuftment  VlfîUfopkiqtie  fur  le  langage  dej  Bêtes,  livri 
pisinde  grâces,  de  faillies  Se  mêmedeGahnirries,  qu'il  avait 
Tidrcffc  à  une  femme.  On  a  de  lui  plufieurs  Ouvrages  qui  ren- 
dent fa  mémoite  illuftre  ,  entr'auirer  (*Hr7?MVe  dei  Guerres  & 
Kéinsiastans  qui  précédèrent  le  Traité  de  H'epphatie.  Ce  ]t- 
fuite ,  mort  en  174;  ,  avoir  aulVi  publié  trois  Comédies  en 
Profe  ,  favoir,  la  Femme  DoBeur  ,  le  Saint  déttiché ,  les  Qu^t' 
ires  Français ,  ou  les  Nouveaux  Tremhleurs. 

BOULLANGER  DE  CHALUSSAY  ,  contemporain  de 
Molière,  a  fait  deux  Pièces  deThéàtie  ,  Elomire  Hypacondrt, 
ic  l'Aljuratîan  du  Mur^uifat. 

BOULLANGER  ,  (  Claude-Franfoii-Félix  )  Seigneiir  Je 
Rivery ,  Membre  de  rAcadémie  d'Amiens ,  fa  patrie ,  &  Lieu- 
tenant-Civil au  lîaillage  de  cette  Ville,  mort  en  i7^S,r'a, 
lailTé  dans  le  genre  Dramatique  qu'une  Pièce  imprimée  fous 
le  titre  de  Mumus  PhiUfofht ,  &  la  Paflorale  de  Daphnii  & 
Amaihre. 

BOUNIN,(G4ér«WlLieutenant-Ginéraide  Chaf-?uroBJi 
en  Bcrry,  &c,,  a  publié  ven  le  in>lieudufehieméfîéde,'a 
Faporakt  tiSulitHt  ,  la  Dffti(e  dt  iuTieftttt  Mtthir^ 
waciùt,  


BOURGEOIS  d  doanf  fcil  114^  les  Amurs  tEroftrate. 

BOURGEOIS ,  né  dans  le  Hainauit ,  HautC:K:ontre  de  l'O- 
péra ,  mort  à  Paris  au  mois  de  Janvier  17^0  ,  âge  d'envîroii 
7f  ans  ,  xompofa  la  Mufîque^  du  Ballet  des  Amours  dégutfés  • 
êc  celle  des  Plaijhs  de  fa  Paix»  ^ 

BOURGOIN,  (  Simon)  Valet-de-Chambre  de  Louis  XIK 
cft  r Auteur  d'une  Moralité  quia  pour  titre ,f Homme ;j#/?e &. 
l'Homme  mondain 

BOURLIER  a  fait  paroître  en  is^é  une  traduAiôii  en  Pro- 
fe  de  fîx  Comédies  de  Térence* 

BÔURGNEUF, i  M.  FAÙé  )  autrefois  Jéfuite ,  aujourd'hui 
turc  de  Ville-Juif,  a  fait  jouer  à  Tours  une  Paûofale  ih- 
iitulée  Ikiphms, 

BOURSAL  ^(de)  Auteur  de  fE/clave  cdurom^  >  Tifagi--Co- 
médie  du  commencement  du  dix-feptieme  fîécle. 

BOURSAULT  ,  {  Êdme  )  né  à  Muffy-rEvêqùe  eft  Bour- 
gogne ,  en  163  S  ,  &  mort  à  Paris  en  1701S  ne  nt  point  d'é- 
tudes &  ne  (ut  jamais  le  latin.  Il  ne  parlott  que  le  patois 
Bourguignon  lorf^u'il  vint  à  Paris  en  i6^u  La  leâure  det 
4>ons  livres  François  &  fes  difpofitions  heureulès  le  mirent 
bien-t6t  en  état  d'écrire  éléçaiiiment  en  François  :  il  débu^ 
.par  un  livre  intitulé  la  Véritable  Etude  des  Souverains.  En- 
fuite  il  fut  chargé  par  la  Duclieffe  d'Angoulcme  de  faire  touf 
les  huit  jours  une  Gazette  en  vers  qui  amufoit  fort  h  Coiit« 
&  valut  à  TAuteuï  deux  mille  livres  de  peniiDn.  Mais  ayatic 
lâché  quelque  trait  de  fatyre  contre  les  Francîfcaîns  en  géné- 
ral ,  &  les  Capucins  en  particulier  ,1e  ConfeflTeurde  la  Reine» 
Cordelierfirpagnol  ,fitlupprimer  la  Gazette  &  la  penfîon.  Ses 
principales  pièces  de  Théâtre  (ont,  Êfbpe  à  la  Cowr^  Sfàpe  à  la 
Ville  ,'le  Mercure  Gai  fit  ^  oU  la  Comédie  faits  titre ,  le  Méde^ 
cin  galant ,  le  Mort  vivant ,  le  Portrait  du  Peintre ,  les  GuU^ 
nats  ,  Germanicus ,  Marie-Stuard ,  PhaëtoH ,  les  Mots  à  la  m^ 
4e ,  Méléagre ,  la  fête  de  la  Seine. 

BOUSSU ,  (  Pierre  de  )  né  à  Tournay  ,  &  Auteur  d'uttt 
^Tragédie  de  Méléagre. 

BOUTEILL£R  (  M.  )  n'a  travaillé  que  pour  les  Théâtres 
iForains  ,  les  Boulevards  &.  la  Provincfe.  Sts  pièces  fontj 
Acmte  &  Cydippe ,  h  Toilette  ,  le  Sellier  d*Arnhoife^  le  Save- 
tier &  le  Ptnancitr ,  le  P:ité  d'Atiguilh  ,  le  Gont  du  fiécle  ,  « 
quantité  d'autres. 

BOUVARD ,  ne  à  Paris ,  &  originaire  c!e  Lyon  ,  entra  à 
l'Opéra  pour  y  remplir  les  rôles  de  Deifus ,  rdjes  qui  depuis 


■/  : 


lui  n^ont  été  chantJs  ^ue  par  des  femmes.  An  fttott  tlsÈd* 
me  ,  où  il  alla  puiser  a  la  fource  d«  la  bonne  Mofîqtie  ,  il  don* 
ihz  celle  de  l'Opéra  de  Médut  ,  &  une  partie  de  cdni  de 

'Cajfandrei 

BOU  VOT  ,  (  Antoine  Girard  )  lié  à  Lati^res  vers  le  coto* 
menceitient  du  dix-feptiénie  fiécle ,  a  iaiffe  une  Tragédie  de 
Judith ,  ou  V/imour  de  la  Patrte. 

BOYER  (  M.  )  eft  Auteur  de  la  Mnfique  des  Etrenncf  de 
VAmour, 

BOYER,  (  Claude  )  Prêtre,  natif  d'Alby,  reçu  en  1666  k 
l'Académie  Françaife  ,  mourut  le  xz  Juiller  1^58-  Cet  Auteur 
décrié ,  6  célèbre  par  rachamement  de  Racine  Ôc  de  Boîlean 
contre  lui  ;  cet  Auteur  afpirant  au  fublime  ,  &  d'un  galinaii<> 
fhias  inintelligible  à  lui-même  y  a  jette  comme  par  hazard 
quelques  vers  heureux  dans  les  pièces  lui  vantes:  Porcie,^ 
Arifhdewej  "Per^t  ;  la  Sœur  généreufe  ,  Vljjfe  dans  tîfle  de 
Circé,  tirtdatey  Uoiilde  ^  Frédéric  ,  Alexafjdré  ,  les  Amours 
de  Jupiter  &  de  Sémélé^h  Fête  de  Vénus ,  le  Fils  fiq^po/é, 
Artaxtrxès  ,  Jephté ,  Judith ,  &  l'Opéra  de  Médufe. 

BRÀCK ,  (  Pierre  de  )  n'eft  conmi  que  par  une  Paftorafe 
iAmynte* 

BRASSAC ,  (  le  Oievalier  de  )  attcîen  Ecuyef  de  M.  k 
Prince  de  Dombes  ,  Colonel  d'une  Brigade  de  Carabiniers 
cnfuite  Maréchal  de  Camp ,  mort  depuis  peu  d'années ,  étoît 
Auteur  de  la  Mufîque  de  V  Empire  de  F  Amour ,  de  Léandre  & 
Béro  ,  de  VA^le  de  Lmus» 

BRET ,  (  M.  )  né  à  Dijon  ,  fïls  d'un  célèbre  Avocat  de 
cette  Ville,  a  donné  an  Théâtre  Français,  r£co/f  amoureufef 
le  Concert ,  la  Double  Extravagance ,  le  Jmoux  ,  le  Faux  Géné-^ 
reux ,  la  Fauje  confiance  ,  l'Epreuve  indifcrette ,  le  Marta^e 


ParnaJTe  moderne* 

BRETOG,  (Jean  )  Sieur  de  Saim^Sauveur  ^  né  à  Dîjort, 
n^eft  connu  parmi  les  Auteurs  Dramatiques,  que  par  une  pièce 
intitulée  V Amour  d'un  Serviteur  envers  fa  MaUreJTe  ,  impn-* 
mée  en  1561. 

BRIDART,  Autetfr  de  la  Padorale  dVranie. 

BRÏE  ,  [de]  Auteur  peu  connu,  quoiqu'il  ait  traduit  quel- 
ques Odes  d'Hpraçe ,  &  que  RguiTcau  ait  fait  quatres  Epî* 

gramme^ 


grammes  contre  lui.  H  étoit  fils  d'un  Chapelier  de  Paris ,  êC 
iftourut  en  171$  ,  laifTant  une  Tragédie  des  Uéraclides ,  6c  uiko 
Comédie  du  Lourdaud. 

BRINON ,  (  Tierre  )  Oônfeiller  au  Parlement  de  Norman-» 
die ,  n'eft  connu  que  par  deux  Pièces  ^*EphéJtenne  &  Baptifii^ 
ou  la  Calomnie  :  on  lui  a  aadbué  une  Tragédie  de  Jephté  ,  doo* 
née  en  lôi^é 

BRISSET  ,  (  Roland  )  Sieur  du  Sauvage ,  Avocat.,  né  i 
Tours  dans  le  (eiziéme  Hécle ,  eà  Auteur  des  Tragédies  de 
Thyefle ,  de  Baptifle^  i'Agamemnon,  à' Hercule  furieux^  &tl'Oc- 
4avie»  On  lui  attribué  encore  la  Dîeromène  ,  Se  les  Traverfes, 
d'Amour, 

BRISE'  i  { .Blondel  de  )  a  fait  les  Combats  de  V Amour  &  d9 
tAmit's, 

BRONAU,  (M,  )  eft  .\uteur  d'un  Opéra  non  repréfenté, 
iptitulé  Zélîe. 

BROSSE  y  [de)  qtie  quelques-uns  ont  diftîngué  par  l'aîné  Ai 
le  cadet ,  Auteur  de  Stratonice-y  ou  le  Mariage  d^ Amour ,  de« 
Innocens  coupables  ^  des  Songes  des  Hommes  éveillés  ,  du  Ci»^ 
rteux  impertinent ,  du  Turne  de  Virgile ,  &  de  V Aveugle  claîr^ 

voyant, 

BRUEYS  V  (  Claude  )  Auteur  de  deux  volumes  de  pièces 
^n  langage  Provençal  >^.dOnt  la  plupart  n'ont  point  d  autre  ti- 
tre que  celui  de  Comédie  à  onze ,  a  fept ,  à  quatre  perfon-r 
nages.  Ce  Recueil  eâ intitula,  le  Jardin  des  Mufes  Provenfolesm 

BRUEYS ,  (  David-Augufltn  )  né  à  Aix  en  Provence  en 
1640 ,  dans  le  Calvinifme  ,  vint  à  Paris  y  où  il  écrivit  contre 
le  Fameux  BoiTuec,  qui  le  convertit.  Il  compoCa  plufîeuis  Co- 
médies pleines  d'efprit  &  de  eaieté ,  conjointement  avec  Pa- 
hprat ,  qui  y  eut  pourtant  la  moindre  part.  Il  cômpofa  le 
'Grondeur  ,  petite  pièce  fupérieurè  à  ki  plupart  des  Farces  de 
Molière  ;  le  Mmt  ^V Important  de  Cour  ,  V Avocat  Putelin, 
(  pièce  ancienne  rajeunie  par  fes  foins  )  la  Force  dufangy  VO^ 
pinidtre ,  les  Ën7p^ique$,\^,Quiprôiuo  ,  les  Embarras  dtê 
asrrierre  du  Théâtre  ^Comédies;  GMnîe  y  Afbayhittmachus  ^ 
Tragédks.  Sa  vue  courte  luiteodoit  Tufage  des  Lunettes  ^^ 
*  .milier ,  même  en  mangeant. 


«lort 

Journal  ac    xrcvuuA  )  «X  t^ujujinu'd  *  xi»/«/*f  c  «♦r  •-  *^^ijc  kimi^" 

cane  des  PP.  de  Lon^ueval  &  Fontenai.  Mais  Ton  Tfaéâtrt!  dey 
iîrecs  lui  a  fait  plus  abonoeur  que  ùs  Tragédies  difaacy  é^ 

Tome  HL  JLl 


iîi  BU     Btr       CA 

Jp^hat ,  du  Cowi>rmemetit  du  jeune  David  ;  Bc  que  Tes  Ôfi 

médlesdèhBôêtédePandcreScdePlutui. 

BRUNET  ,  (  Pierre-Nicolas  )  né  à  Paris  en  1735  •  &  mort 
"(Çtt  j^7i ,  ^annonea  à4^âge  de  25  ans  par  le  Poème  de  Minor^ 
'ijue  confuife  »  &  donna  aux  François  en  17^8  ,  les  Nom/  chani' 
Séi  ou  Vlnàijférefit  tbhrigé.  Affocic  avec  le  nètir  Sdcotti  y  j) 
fit  jouer  aux  italiens  les  Faux-Devitti,  8c  la  Rentrée  detThéa- 
yrk/  ;  ië-M  ,il  donna  fur  les  Tréteaux  de  la  Foire  <^  la  Faufi 
Tufffe*  La  ^lufe  errante  de  cet  Auteur  fe  produifit  enfiiito 
fur  17  Scelle  Lyrique.  Il  fat  chargé  de  faire  des  changenei» 
AUis  les  Opefa  Je  Scanderbetg^  8c  d'Alpkée  &  Aréthufe.  Il  ft 
enfuite  i'£w/K/tf  rfn  Rival  favorable  ,  qu'on  ajouta  aux  Fétct 
4}*Ëf»tef pe  ; J'Qpera  àthPj^ontèite  &  Athalimte  ,  Tkéagene  &. 
thartclée  y  &  un  Ade  iHAppollon  &  Daphné. 

BRUNIT ,  (  M.  défude  )  né  à  Dijon ,  employé  à  ITxtraor- 
dinaire  des  Guerres^ a  fait  jouet  à  Caën,  en  17^^  ,  une  Paf-" 
loralé  en  un  Aâe  ^  en  profe ,  intitulée  la  CouroHne  de  Fleuri^ 
tnclée  d'Ariettes ,  Mufiîqiie  de  M.  M .  • . . . 

BRUT£  (  M«  )  a  donné  les  Emtemts  récônciliéem 

BtJFFI£^l ,  i  Claude  )  Jéfuitfe  ,  né  en  Pologne  de  parent 
François,  en  1667 ,  mort  à  Paris  en  1737,  tû  Auteur  d'une 
Pièce  de  Théâtre  intitulée  Dâmocle* 

BURSAY  (  M.  )  a  imité  l'Artaxerxès  de  Méfaftafîo ,  dont 
H  à  fait  une  Tragédie  eh  trois  Ades ,  jouée  à  MarfeiQe  en  1765* 

BURY  ,  (  M.  )  ordinaire  de  la  Mufîque  du  Rdi ,  &  depuis 
Maft|!e  de  la  Cbatnbre  de  S.  M. ,  acompofé  lés  Opéra  dei 
Carà6k&es*de  la  Folie, de  Titon,  de  la  Parque  vaincue  ,  feul; 
^Jtfpifef  vaittfuetir  des  Titans  ,  avec  Colin  de  Blamoiiti 
fon  oncle. 

BUSSY  KABUTÎN  ^  i  le  Comte  de  )  a  compofé  en  quatre 
A6es,  en  vers*  une  irféce  très-libre,  intitulée  Comédie g^ 
tante ,  ou  la  Comteffe  dOlonne.    . 


B0 


-    V  -  - 


C 


ADET  ,  (  Louts  )  on  ne  Tçaît  autre  chofe  de  cet  Auteur  i 
linon  qu'il  a  donné  au  Théâtre  en  lif  i ,  la  Tragédie  d'Otû- 
nafe  Vrineeft  de  Vtrfe* 

CAKUSAC ,  (  Lcuh  de.)  né  d'une  Emilie  Noble  à  Mon^ 
tauban ,  Seqtéiaire  de%  Commandemcns  de  S.  A,  S.  leComtd 


C  A  p| 

'de  Clermont ,  Ir  mort  à  Paris  en  jj^p  ,  d'uRC  maladie  qui 
Tavoit  d  abord  conduit  i  Charenton.  On  a  de  liii  Grî$ri  , 
fort  joli  petit  Roman ,  VHiûotre  de  la  danfe  ancienne  &  mo-t 
derne.  Outre  Pharamond  .  il  a  encore  donné  au  Théâtre  Fran- 
çois le  Comte  de  IVarivick  8c  V  Algérien  ;  à  l'Operâ  ,  If  s  Fête/, 
de  Polymnie  ,  de  l'Hymen  ,  Za'it ,  Na'ts  ,  Zoroafh^  ,  là  Naiff- 
fance  à*Ofiris ,  Anajcréon  .  les  Amours  de  Tempe,  Urt  Jfourna-^ 
lifte  ayant  beaucoup  looe  Zoroafire^  Cahufac  lui  di(  >  en  Vem-t 
braffant  :  que  je  vous  fui?  obligé ,  voua  ète$  le  reul  homme 
en  France  qui  ait  eu  le  courage  de  dire  du  bien  de  nfioi  ! 

CAILHAVA,  (M,  Jean-Prançots  de  )  né  à  Touloufe,  i 
donné  i  la  Comédie  trançoifc  ,  la  Tréfomptîon  à  la  mode  ,  Id 
Tuteur  dupé ,  les  Etrennes  de^  V Amour  &  le  Mariage  imer-^ 
rompu  :  aux  Italiens ,  Arlequin  Comédien  &  Mahomet ,  ou  le 
Cabriolet  volant ,  la  fuite  du  Cabriolet  volant ,  le  Nouveau  Ma* 
rié  ^  ou  les  Importuns  ;  Arlequin  cru  fou  ,  Sultan  8c  Mahomet  s^ 
la  Bonne  Fille. 

CAILLEAU,  C André'Ch^les  )  Libraire  à  Paris,a  faîl 
îmorimer  une  foule  de  petits  Drames  ^  dont  aucun  n'étoit 
deftiné  pour  le  Théâtre  ,  tels  que  ies.Philofopheji  manavJs ,  Jes 
Originaux  ou  les  Fourbes  punis  ,  les  Tragédies  de  m.  de  Vol^ 
taîre ,  ou  Tancrede  jugé  par  fa  Sœurs ,  Ofauréus  ouïe  Nouvçf 
Abaillard;\z  Tragédie  de  Zulïme^ petite  Pièce  nouvelle  d'.un grand, 
Auteur ,  VEÇpiéglejrie  amoureufe  ,  ou  V Amour  Matoi/  ,  les  Fri- 
pons  faux- fç avons ,  ou  le  Bien  reflhué^  la  Bpnne  fHlé  >  bu  le  Mon 
vhpant, 

CAILLET»  (  Bénigne)  dont  ont  nefçait  autre' diofe  ,  fi* 
non  qu'il  a  fait  imprimer  en  1700. ,  une  Tragédie  intitulée  j^g 
Saints-Amans, 

CAMBERT ,  Orgâniftcde  lïgliiç  de  Saint-rHonofé  à  Pa- 
ris y  &  Surintendant  de  la  MiiSque  de  la.  Kelne-Mere  ,  Anne 


N 


clipfa  ,  ayant  obtenu  ce  même  prÎTilépe  ,  Cambert  pafTa  en 
Angleterre,  où  Charkç  II  te  nt  Sturintendam  de  fa  Mu-r 
fîque  ,  charge  qu'il  exerça  iufqu'à  fà^  mprt ,  arrivée  en  1677. 
On  a  de  lui  la  Pafjorale  de  l'Abbé  Pemn ,  Ariane  ,  Pomoné  »  Its 
fernes  &  Us  Plaiftrs  de  YAmour^  \ 

ÇAMPISTRON,  (  Jean-Galbert  de^)  de  F  Académie  Fran- 
çoife.  Chevalier  de  TOrdre  de  Sai nt- Jacques,  ?fc.  naquit  à 
Touloufe  en  i6fé,  &  fot  Elevé  de  Racine  dans  la  Carrière 
Dramatique;  m^^  s'U  approctia  de  ce  grand  homme  dan^  {» 


Ha    atr     ca 


^  3L ,  2  cotnporc  i 
iÂoB  ,  ncc  Coiin 


ïisaf  xtirr^K, 


c.-^. 


conduite  Je  (et  Pièces,  Il  en  fut  toujours  éloigné  dans  Oi 
beautés  de  détail  &  dans  fa  verfîfication  enchanterefle.  Caai- 
pifiron  mourut  d*apoplexie  à  Touloufe  eo  1723 •  Son  Théibc 
contient  les  Tragédies  de  Virginie ,  à'ArmtnîjUj  d'Andronic^ 
'à'Alcibiade ,  de  Phraate^  de  Phociouy  d'Adrien^  de  Tiridaté% 
^Aetîus  &  de  Tmipeia  ;  les  Comédies  du  JaUmx  défahufé,  <)e 
X Amante  Amant  ;  8c  les  Opéra  d*Acis  &  Galêtét ,  d^AckiUc^ 
Tolixène  ,  &  d'Acide.  * 

CAMPRA  f  { André  )  Mufîcîen  célèbre  né  à  Aîx  en  lééo  ', 
mort  à  VeriaiDes  en  1744 ,  Maître  de  la  Chapelle  du  Roi ,  dé- 
buta par  des  Motets*  Son  génie  trop  refterré  dans  ces  petites 
ÎroduétioBS,  s'exercant  fur  les  Opéra ,  marcha  (tir  les  pas  de 
.ully  fir  l'atteignit  de  fort  près.  Son  Europe  Galante^  Ton  Qr- 
naval  de  Ventfe^  (es  Fêtes  Vénitiennes ,  Ton  Ballet  des  Ages^ 
Tes  Fragmens  de  Lully ,' Héfione  y  Alcine^  Télephe  ,  Catmlle^ 
Tancrede  ,  Ce  maintiennent  encore  aujourd'hui*  Ses  autres 
Ouvrages  font  Aréthufe ,  les  Mufes ,  Télémaqtu ,  les  Fragment 
Modernes,  Hjfppodamie  y  Idoménée ,  les  Amours  de  Mars  &  de 
Vénus ,  Achille  &  Déidamie  &  les  Noces  de  Vénus. 

CARCAUL ,  t  fAbLf)Bs  d'un  Sous-BibHothécaîre  du  Roî, 
s^aYifa  ,  fur  la  fin  de  f  a  vie ,  de  donner  deux  Pièces  d^  Théâ- 
tre :,  qui  font  le  Pamafe  Bonfon  &  la  Comtejè  de  Follotville  , 
&  mourut  en  i7t3 ,  âgé  de  5  S  ans* 

CARDIN ,  Auteur  du  fèiziéme  fîecle,  qui  fît  imprimer^  en 
%557 ,  une  Tragédie  intitulée  le  Champ  de  MarteL 

CARMONTEL ,  (  M*  4^  )  Leôeur  de  Monfeigneur  le  Duc 
'£e  Chartres  >  &  d  connu  par  le  talent  iingulier  de  rendre  par- 
faitement avec  le  crayon  ou  le  pinceau ,  la  reflemlilance  Se 
jnfqu'aux  attitudes  des  perfonnes  qu'il  rcprcfente  ,  a  comporé 
divers  recueils  de  Proverbes  Dramatiques  très-ingénieux ,  8c 
d'autres  Pièces  de  Théâtre.  Voici  les  titres  &  les  mots  de  queî- 
^  ques-uns  de  ces  Proverbes* 

Le  Maître  des  Ballets ,  ou ,  félon  les  Gens ,  l'Encens  ;  les 
deux  Anglois ,  ou  il  ne  faut  pas  jetter  le  manche  après  la  Coi- 
gnée  ;  \t  Poulet  ,oxi  les  Battus  pajrent  l'Amende  ;  le  Sourd  j  ou 
Je  Premier  venu  engraine  ;  le  Suife  malade ,  ou  l'Entente  eft 
au  pifeur;  VAprès-dlnée,,  ou  un  Clou  chafTe  l'autre  ;  les  Faux 
indifférens ,  ou  le  Feu  eft  caché  fous  la  Cendre  ;  le  Portrait , 
ou  après  la  Pluîe  le  Beau-tems  ;  les  Deux  Amis ,  ou  les  Deux 
font  la  paire  ;  la  Sortie  de  la  Comédie  Françoife^  ou  la  moitié 
du  Monde  fe  moque  de  Tautr&s  le  Seigmur  Auteur,  ou  un 
peu  d'aide  fait  grand  bien;  le  AJari  abftnt  ^  ou  abondance  de 
nien  ne  nuit  pas ,  8lc.  &c*  Les  autres  Pièces  de  Société  ,  fastes 
par  M*  de  Carmontel,  imprimées  ou  nph-xmprimées,  font; 


CA  yir 

Se  iîart  Médecin ,  les  Ltaifons  du  Jour,  YHomme  i  la  Mode^  le 
htîlet  perdu,  \e%  Faust  Inconflans ,  U  Souper  ou  le  Mariage  a  la 
Mode  ;  les  A^eurs  de  Société^  les  Bonnes  Amies ,  V  Amant  em^ 
barrafé^  le  Roman,  le  Prifonnier^  le  Novice  <,  l'Heureux  df- 
gui/ementy  le  Petit  Dom  Quichotte^  le  Bal  de  Province^  Dî- 
èutade ,  le  Fat  de  Village  ,  V Amante  defon  Mari^  &c.  ftc 

C  AROLET ,  fils  d*un  Procureur  à  la  Chambre  des  Comp- 
tes,  &  mort  en  1740 ,  a  donné  aux  Italiens  les  Aventures  de 
la  rue  (^uincamp<nx  ^  \z  Parodie  de  Médée  &  Jafon^  &  beau- 
coup d*Opera  faits  feul,  ou  en  fociccé,  tels  que  le  Médecin 
malgré  lut ,  Tiréfias  aux  Quinze-Vingts^Xes  Audiences  de  Ihalîe  , 
ÏJJle  du  Mariage  ^  le  Pert  Rivale  le  Rival  de  lui-même  j  le 
Racoleur  y  les  Amours  des  Indes  ^  le  Dj^-uifement  pofl^che  ,  les 
François  au  Serrail ,  le  Mariage  en  l'air ,  le  Palais  de  La  for^ 
tune\  la  Soce  interrompue^  VOuvrage  d^une  Minute^  VE^tête- 
ment  des  SpeÛacles   les  Eaux  de  PoJTj  ^  Is  Lanterne  Véridique  , 
le  Parterre  merveilleux  ^  h  Mère  jaloufe  ,  le  Retour  de  tOpera^ 
Comique  au  Fauxbourg  Saint^Germain  ,  le  Quartier  d'Hiver,  le 
Qui-pro-quo  y  {'Intrigue  inutile  »  Momus  Oculifte  ,  les  Amant 
embarrqffés ,  &c. 

C  AS  ANOVE  (  M.  )  a  donné  au  Théâtre ,  en  17^*  y  en  fo- 
cîété ,  avec  M,  Prévôt ,  les  Thefaliemtes, 

CASTEKA,  (  Louis- Adrien  du  Perron  )  Réfîcîent  du  Koî^à 
Varfovie  j  mort  en  175 1 ,  a  fait  deux  Ouvrages  pour  le  Théâ- 
tre ,  fa  voir  le  Phénix  ^  ou  la  Fidélité  mije  à  l'Epreuve ,  &  les 
Stratagèmes  de  l'Amour» 

CASTET,  (M,)  a  compof?  pour  le  Théâtre  Italien, en 
fociété  avec  M.  Richard  «  le  Bttcheron, 

CASTRES ,  (  M.  )  a  donne  le  Diverti fement  de  la  Fête  de  la 
Paix ,  &  les  Surprifes  ou  le  Rival  Cor^dent. 

ÇAVAILLON  (Smfanis  de]  Confeilier,  Aumônier  du 
Roi ,  &c.  a  fait  imprimer  à  Aix  une  Tragédie  facrée ,  intitulée 
Théophile  ou  la  Viôîoire  de  f  Amour  divin  fur  l'Amour  pro^ 
phane. 

C  AUX ,  (  Gillet  de  Montlehert  de  )  Ecuyer ,  ne  à  Lîgnerîs 
dans  la  Généralité  d'Alençon  ,  defcendoit  de  Pierre  Corne.tlle 
par  fa  mère.  Il  fut  Contrôleur-Général  des  Fermes  du  Roi  i 
Paris,  où  il  mourut  fubitement,  âgé  d'environ  50  ans,  en 
173 <.  Il  n'afait  que  les  deux  Tragédies  de  Martus  &  de  L(/i- 
tnachus  ;  encore  cette  deriûere  â-t-eUc  été  achevée  8c  mifea» 
^Théâtre  par  fou  6is« 


Sié  et        C  H 

pERISIEKS ,  connn  au  Théâtre  par  un«  TrifécUe  IsititulÉf 

CEROU ,  (  M.  /f  Chevalier  de  )  Auteur  des  Comédies  df 
fJtnant  Auteur  &  Valet ,  &  du  Fere  défahtjjf,. 

CHABANON  ^  (M.  de)  Américain ,  de  rAcadémîe^  dei 
B.elles^Lettres ,  a  donné  Eponhte ,  Triam  au  Can^  d* Achille  « 
èi  fOpera  de  Sabhuu,  ^  dont  le  Ç^nd  eft  toujours  Efoninç  ;  il  a 
lu  aux  Comédiens  luîe  Tragédie  de  Virginie. 

^  CHABROL,  cojinu  par  une  Pièce  intitulée  Orizelk  ;  on 
lie  en  tête  une  Pièce  de  vers  adrelTée  au  Maréchal  de  Bafiom- 
pierrè ,  qui  eft  un  chef-d'œuvre  de  mauvais  goût. 

CH AIIGNY  ,  (  Franfoit  de  )  fîeur  des  Plaints ,  mort  en 
jj%l ,  n'a  fait  que  la  Tragédie  de  Coriolan» 

CHAMPFORT^  {M.  de]  outre  la  Jeuin  Indienne  &  \t  Mar- 
chand de  Smyme ,  a  &it  encore  Fannij  petite  Pièce ,  jouée  en 
lociété.  ^ 

CHAMPMESLF,  (  Charles  Cbevtllety  dît  )  Comédiens 
mourut  en  fortant  des  Cordeliers ,  d'où  il  venoit  de  faire  dire 
deux  Meffcs  de  Requiem ,  Tune  pour  fa  mère,  «  l'autre  pour- 
Ùl  femme.  Le  Moine  lui  ayant  voulu  rendre  dix  fols  fur  une^ 
pièce  de  trente  qu'il  donnoit  pour  les  deux  Mcflfes  ,  Chami»- 
meflé  lui  dit  :  la  troifîéme  fera  pour  moi  ;  au  fortir  de-là  il 
mourut  à  la  porte  d'unCabaret.  Les  Pièces  qulforment  ce  qu'on 
appelle  fon  Théâtre ,  font  les  Grrfettes ,  ou  Oriffvn'Charretkr^ 
les  Fr^mens  de  Molière ,  l'Hwr^  du  Benger  ,  le  Farifien  ,  la 
Rue  Saint  Denis. 

CKAMPREPUS,  Uaçfues)  Auteur  d'une  Tragédie  ^(7- 
Ijlfe. 

CHANTELOUVE  ,^  (  François  Grofombre  de  ]  Gentilhom-. 
me  Bôrdeiois,  vivoit  dans  le  milieu  du  (eiziéme  (iède,  8t  a. 
donné  les  Tragédies  de  Qaffard  de  CoUgtrf  ^  de  Pharoân^ 

CHAPOTON  vivoit  au  conunencwnent  de  l'autre  ôécle, 
le  commença  tard  à  travailler  pour  le  Théâtre ,  ainfi  qu'on 
l'apprend  par  Je  vers  de  Collêtet  : 

J'aime  le  vol  tardif  de  la  Mufe  t^iïante.  • 

On  a    de  lui  les  Tragédies  de  Coriolan-^  d'Orphée  Se  Eury^ 
dice. 

CH APPUIS ,  (  François  )  vivoit  en.  1580,  tenis  où  il  donna 
V Avare  Cornu  &  le  Monde  des  Cornus. 

CHAPUISEAU  •  (  Samud )  né  fort  pauvre  à  Genève ,  cher- 
cha la  fprtune  dans  diverfes  Çojors  d' Alieiuagne  »  o^i}  ex«(çoât 


c  H  î»r 

la  Mcdccîne  &  cnreîgnpît  les  Humanîtcs.  Il  mourut  à  Zcll  ^ 
le  i8  Août  1701.  Il  t  donne  au  Théâtre  Pithias^  VAcadémU 
des  Femmes ,  Colin-Mainard  ^  la  Dame  d' intrigue, ^  le  Riche 
mécontent ,  les  £âiix  de  Pirmont  &  >Armetzar» 

CHARENTON  vÎYxrit  dans  le  milieu  du  dernier  fîéclc ,  ic 
a  compoïe  pour  le  Théâtre  les  Tragédies  de  ^thatar  &  d« 
Ttoloméè. 

CHARNAIS,  né  au  commencement  du  dix-rep.tiéme  fié* 
cle ,  n*eft  connu  que  parles  Boccageiy  Paftorale  très-finguliere. 

CHARPENTIER  ,  {François  )  naquît  â  Paris  l'an  1620,  & 
y  mourut  en  1701,  Doyen  de  l'Académie  Françoife  &  de 
celle  des  Infcriptîons.  Il  a  traduit  tirois  Comédies  d'Ariflo- 
i)hane,  &  a  fait  une  Pièce  intitulée  la  Kéfolutionperniaeufe. 

CH  ARPENTliER  ,  (  MarcAnsôtne  )  Autetir  de  la  Mufîqu^ 
de  rOpera  de  Médée ,  né  à  Paris  en  1634,  y  mourut  Maître  de 
Mufîque  de  la  Sairtte-Chapelle  à  Tâgc  de  78  ans. 

CHARPENTIER  ,  un  des  pteiniers  Commis  de  feu  Ma; 
Hérault,  mort  vers  i7j»,  avoit  compofé  pour  le  Théâtre  de 
la  Foire  ,  depuis  1 7 1 5 ,  les  Aventures  de  Çythere ,  fui  dort  dîne  ^ 
Se  Jupiter  amoureux  d^Jo.  • 

CH  AjRVILLE  :  (  du  Èruis  de  )  ttl  Auteur  a  fait  jouer  &  im- 
jjrimer  à  Touloufe ,  fa  Patrie,  en  17*9 ^ les  deux  Scmrsrhndee 
&  VE^uivofue* 

^CHATEAUBRUN,  (M.  Jeaf-Baptîfte Vivien  'de)  Maîtré- 
d'Hotel  ordinaire  de  Monfeignetir"  le  Duc  d'Orléans ,  a  été 
reçu  de  l'Académie  Françoife  eu  175g  ,  àTâge  de  7%  ans  :  il 
donna ,  au  mois  de  Novembre  1714  *  «ne  Tragédie  de  AÎi^o- 
met^  11^  &  compôfa  ,  quelques  années  après ,  les  Troyennes; 
mais  cette  féconde  ne  fut  jouée  qu'en  t^54,  pai^  la  crainte  que 
l'Auteur  avoit  de  déplaire  à  un  Prince  pieu  Je  (fetl  Monfeigoeur 
le  Duc  d'Orléans  )  auquel  il  étoit  attaché.  Il  eft  auffi  Aiiceuc 
des  Tragédies  de  Philo£iete  &  d'Afliàtaxl 

CHATEAUNEUF,  {A.  P.  P.  ie)quMn  croit  aroîr  été 
Comédien  de  M.  le  Prince  >  eft  Auteur  de  la  Sainte  Mort  àe 
Faner  ace  ^  en  1663. 

CHATEAUVTEtji,  (  Cime  de  la  Gambe,  dît  )  étoit  Valets 
de-Chambre  de  Henri  III  &  3c  M.  le  Duc  de  Nemours  ;  il 
i»écîta  plttfieurs  Comédies  de  fa  compofition  devant  les'Roîs 
Charles  IX  &  Henri  III.  Ses  Pièces  écôient  intitulées  fodès  , 
Roméo,  Edouard^  ^c«  tirées  de  Baridel  ;  de  le  Ca^àaîne  Bow 
doufle  &  Alfgre, 


51*  C  H 

CHAUMÏT ,  (  Chirki  )  Auicur  d'une  Tragédie  de  Pootfft, 

CHAUMONT,  (Madame;  a  fait  en  fociété  avocMadMiw 
Rozet,  rHtMrcH/e  iifn«n<re.  Sa  compolc  leule  ÏÂn^Bun 
lenifé. 

CHAZETTE  ,ilA.dtia}  Auteur  d'une  Tragédie  de  Dm 
Satr.in,  en  17-8. 

CHEFFAUT ,  ( Franfois  de  )  ctcit  Prêtre  habitué  de  la  Pi- 
roille  deSaint  Gervaîï  à  Paii:  :  il  donna  une  Tragédie  de 
Seint  Ctrtiaij  en  1670, 

CHtN  tV  lEREi. ,  I  M.  dO  premier  Commis  du  Bureau  d» 
L  Oucrri: ,  a  donnêj  en  1756 ,  l'Upera  de  Ldimene. 

CHEVALET,  |  Antoine  j  .Gentilhomrap  du  Dauphinéi 
Auieurdt:  la  Tragédie  de  Sain«Ariy(o/We,  en  iîJo. 


CHEVALIER,  Comédien  du  Marais,  aToit  débuté  fn 
1*41 1  &  compofa  des  Pièces  de  Théâtre  huit  zm  aftèi.  Il 
(nourut  avant  167J  ;  tes  Pièces  font  Vlmrigtu  dei  Carojfa  i 
ih^folt,  te  Canilde  Cm'llol,  la  Défolation  des  pileux.  Il 
JJîj'^raee  dei  Lomtfli^uei ,  les  Barioni  an:oariux ,  les  Gal^i 
TtiiiuUt,  les  /imotirs  de  CalariH ,  le  Pédagogue  emaurci-.x  ,  S 
les  Avetnurej  de  nuit.  On  lui  attribue  auHi  le  Soldat  PolirnB. 

CHEVALlEIUjM.)  nf  à  Bar-fur-Aube  en  Champagne, 
adonné,  en  focteic  avec  Madame Favart,UF^>(^^fKCM'. 

CHEVILLABD  ,  Prêtre  d'Oricans,  a  compofé,  en  1670» 
viine  Pièce  iijcitulée  Théandre. 

CHEVREAU.  (  frarfois  )  On  croit  qu'il  étoît  Préire  Je 
Saint  Servais  ;  &  il  afait  une  Tragédie  du  Manyre  de  ce  Saim, 
■'^n  1É37' 
'  CHEVREAU,  ((/rij'nlétoÙfils  d'un  Avocat,  &  naquit» 
I.oudin  en  Poitou  le  10  Avril  161!.  11  fui  Secrétaire  liei 
Commi'ndcmeni  de  la  Keine  Clirifiine,  enfuiie  Préccpieot 
de  leu  M.  ie  Drc  du  Maine.  Il  n-ourut  à  Loudun  le  i5"Fè- 
Trier  1701  ,■  &  laiffa  au  Théâtre  \' Amant  ou  VAiocat  diipit 
Lutréce,  la  Tuire  du  Cid ,  CertoUn ,  la  lititx  Amii ,  lei  Veri- 
tailei  Rivaux  8c  hydafpe.  On  itouje  dans  ("es  Qtuvres  méléej 
ie  Profe  &  de  Vers  ies  Fragmens  des  Ëidîui  aei  UbérJiiit 
du  Dieux ,  danlés  à  Stockolni. 

CKEVÊIER ,  1  frauftif-Antoiat  de)  né  à  Nancy  d'un  Sfi- 
créuirc 


CM  ^z^ 

trètaîre  jù  Roi,  mort  en  Hollande  eh  17^2  oti  i)^é»4>api^âVoî( 
parcotirti  àrrérs  |>a)rs  y  tantôt  riche  ,  tantôt  pauvre ,  dévoue 
tour-à-tour  .à  llntriçuc  &  aux  Lettres*  Ses  Comédiesfont,  la 
kevue  dçs  Théâtres  ,  le  jReiônr  du  Goutylz  Campagne,  Vl^ufy 
Suivante, \e$  Fêtes  Parifiennes  Scia  Petite  Maifon,  Oh  a  encore 
de  lui  divers  Ouvrages  fort  fa|yriques  en  Profe.  On  lui  attri*» 
bue  Gargula\  Parodie  de  Catttina  >  &  il  a*  mis  en  Versla  F^tt 

CHEZIER,  AvoçA,  vîvôît  àa  commencement  dufîéclà 
dernier.  On  luj  attribue  là  Pièce  intitulée  les  Barons  ott  le* 
Xsopieux  Flêchofs. 

CHILI AC,  (fhirmèéedé)  Auteur  d*une  Trâgi^Tomédiè 
donnée  en  1640 ,  fous  le  titre  deVOmbre  du  Comte  de  Gormas^ 
ou  la  Mort  du  Cid;  &dela  Comédie  dts  Cha^fons  ;  d'autres  di- 
fent  des  Souffleurs  ,  &  attribuent  la  Comédte  des  Oianfêns  à 
Beys. 

CHIMENES,  (M.  AÉ^ufle-'Lûuis ,M^xqVL\s  de)  hé  à  PariÉ 
le  28  Février  1726  >  aJ^pompoCé  les  Tragédies  i^Amalazonte  9L 
de  I^omCàrlof. 

CHOCQUET ,  (  tours  )  vhroh  dans  fe  ftiîiîea  du  feizîéme 
fiécle  ;  il  ett  Auteur  des  Pièces  des  A^ts  des  pâtres  y  de  l'-^*- 
pocalypfe ,  de  Saint  Jean  Zébidée ,  &  de  plufieun  auttes  Myf* 
teres. 

CHÔLLET ,  Auteuï  dfehConrfdîc  intitulée  VAn  &  là 

Nature. 

CHORIN ,  (  M,  Jean'Éàptifie^karks)  hé  au  Havre /le  Grâ- 
ce ,  eft  Auteur  de  la  Tragédie  de  la  Mort  de  Sêjan. 

CHilETIEN,  (  Florent  )  fil»  de  GuiUaume  Chrétien ^  Mé^ 
«kcin  dé  François  I ,  naquit  à  Orléans  en  1^40  :  fafcience  le  fit 
tchoifir  pour  être  \t  Gouverneur  &  le  Bibliothécaire  d'Henri!  V> 
Il  abjura  le  Calvinifme  quelques  années  avant  fa  rtiort,  arrivée 
ien  Odobre  159^  ;  il  a  fait  le  Poème  Dramatique  du  Juge^ 
ment  de  Paris  &  une  Tragédie  de  Mpkté. 

CHRETIEN.,  {  î!^icolas  )  hè.à  Argentan  en  Noirmandie  » 
à  donné  vers  1 6o<j  ,  les  Portugais  infortunés  ,  le  RnviJTement 
de  Céphaîe ,  Alh)tn  ,  Ammon  &  Tfiarnar  >  &  les  Amantes  ; 
Pièces  (ans  caradere ,  fans  ccftume>  fans  goût ,  fans  arranç  * 
tnent ,  &  prouvant  bien  dans  quel  état  pitoyable  é toit  le  The^* 
Ire  François  dans  fa  naiflancl^» 

Tome  llh  M  m 


5)ô  CI    CL    C  O 

CIFOLEI^LI ,  Auteur  de  la  Mufique  de  Vindsème ,  &  jn 
Ferrin  f!r  Luctae* 

l  CIZERON  RIVAL ,  (  M.)  Auteur  de  la  RépénttQn. 

CLAIRFONTAINE  ,  (  M.  Tdqu  de  )  né  à  Paris ,  AlTocic 
de  rAcadémie  des  BcUes-Lcttres  de  Marleille  *,  eft  Àutewt 
d'une  Tragédie  à'HeUor^ 

CLAUDET,  a  donné*  Emilie  y  ou  le  Triomphe  def  Arts. 

CLAVEL  ,  (  P.  F.  D.  )  Volontaire  -au  Régiment  dés  Mi- 
neurs de  Leurs  Hautes- Puifîances ,  la  jj^crt  de  hiadir  ou  de 
Thamas  Kouli-Kan ,  Tragédie  imprimée  en  175^. 

\  CLAVERET ,  (  Jean  )  Avocat ,  naquh  à  Orléans.  II  ofsi 
fe  mettre  en  parallèle  avec  le  grand  Corneil ,  dont  il  avoit  été 
ami ,  &  qu*il  décria  enluite ,  après  s*c«*  brouillé  avec  lui.  U 
a  donné  au  Théâtre  ,  ÏEJprit  fort  ^ie  Roman  du  Marais^  U 
"Place  Royale  ,  VEcuyer  ,  la  Vijite  uifférée  ,  les  Enux  de  horges^ 
Se  le  Rax/ijfement  de  ?roJtrpine. 

CLEMENT ,(  Pierre  )  né  à  Genève  en  1707,  &  mi>rtà 
Paris  ,  â^é  de  ^o  ans ,  a  fait  pour  le  Tl^tre  ,  les  Francs-Ma' 
fonsj  Mer  ope,  &  le  Marehand  de  Londremïzété  iong-tems  en 
Angleterre  ,  où  il  a  publié  des  Feuilles  Périodiques ,  fous  le 
titre  de  Nouvelles  Littéraires  de  France  t  &c* 

CLE'MENT  ^  (  M.  )  ^  Auteiir  du  Journal  de  Clavecin  ,  t 
donné  la  Pigée  Se  le  Prix  de  l'Amour^ 

CLEREMB AULT  ,  (  Nicolas  )  fameux  Organîftc  ,  né  à 
Paris ,  où  il  eft  morf  le  z6  Oétobre  174J  >  âgé  de  71  ans,  a 
laiiTé  d'excellentes  Cantates ,  &  n*a  •  fait  pour  TOpera  qu'un 
Divertiffement  AllégQ^riquç ,  intitulé  le  Soleil  vainqut  ur  des 
Nuages»  •  • 

CLEVES,  (  Henriette  Je)  fille  de  François  deCléves,Duc 
de  Nevers ,  Se  femme  de  Louis  de  Gonzague  >  Prince  de 
Mantoue ,  a  traduit  ÏAmynthe  du  Taffe. 

CLOPINEL  ,  (  Jean  )  dit  de  Meu»  •  ainfî  nommé  parce 
qu'il  boitoit ,  &  qu'il  étoit  né  à  Meun-(ur-Loirc ,  eft  réputé 
l'Auteur  d'une  Pièce  intitulée  la  DeflruÛion  de  Troye. 

COIGNAC  ,  {  Joachim  )  Auteur  de  la  Tragédie  de  Goli^h. 

COIGNFE,  Auteur  d'une  Paftoralc  d7r//. 

CQLALTO  ,  Adeur  de  la  Comédie  Italienne ,  ^où  il  ioue 
le  rôle  de  Pantalon  ,  a  donné  au  Théâtre ,  Pantalon  Avare  t 
Pantalon  Rajeuni  /Iz  Farnille  en  difcprde ,  Pantalon  père  /é- 
vtre ,  le  Retçur  d'Argentine ,  Pantalon  jaloux ,  Arlequin  Ce»- 


CO  jtt 

tîttiomme  par  hazard  ,  les  Nâcef  d'Jrlejutii  ;  le  Turban  En- 
(haaté,  les  Inrrigaet  d  Arlequin ,  le  Muriaeepar  Mt^îe ,  le  Gait- 
i»titr  Véuùîtn ,  le  Vieillard  amourtax  ,  U  Caniairict ,  le( 
Ferdrîx  ,  le  Monftrt- Marin,  les  Trait  Jitmeaux  Vénitient. 

COLAKDEAU,  (M.)  néà  lanviile  dans  rOrlcanoU,eft 
Auteur  d  djl^bé  Se.  de  Cetifle^ 

COLASSE ,  (  FA.'c<d  1  Maître  de  la  Mtifiquc  de  laChapelle 
ia  Roi ,  (i<-)quK  à  fans  en  iâ>{é  ,  &  mourut  à  Verrailles  en 
1709-  Elevé  de  LuUj^  ^  Se  fon  imûaceur  ferviJe.,  il  a  laiJfé, 
outre  l'Opéra  de  Ttô«  &  Pelée,  [  regardé  comme  un  bon 
morceau  )  JtkitU  &  ToUxtAi  ,  Enée  &  Lavihie  ,  Aflrée,  lei 
Saifons  ,  Jafon  .  la  NaiffoHce  de  Vénus ,  Caatnte ,  Ptilixent  & 
Fyrrhiit ,  le  Ballet  de  VHteHtuvt-Sflint-Geiirge ,  Si  plulteurs  Mo- 
tets. Ce  MuHcien  avoit  la  manie  dt  la  E^ene  PhUorophale, 
qui  mina  fa  boucfe  &  fa  fautes 

COLLE*^  (  M.  )J.efttUTde  UonCetgnlwîeDncJKMéant^ 
adonné  \e  Jaloux  carrité ,  Daphnîi  &  Eglé ,  Dupuh&Det" 
ronait  ,.la  Feuve ,  Vlj!e  Janante  ,  lu  Partie  de  Chaffi  d'Henri 
ly  ■ ,  le  Rogîpol .  le  G^anr  Efn'oc  ,_  Tiaizai  &  Neardatié ,  /•? 
f'ortde  ,  tJiciufe  ,  la  Virile  àav.s  U  -uîn ,  Madame  Prologue ,  Ce- 
eatrtic ,  Tragiftàfiut  .  Ici  Accident  ou  let  Abbés,  U  Tétt  A 
Terru^ue ,  jupkonfe  Vhnparjfani ,  &c.  lia  retouehi  les' Co- 
médies du^kni(«r  6;  de  la  Mère  Qtquttte.^.Ae  VAMdriant , 
&  du  Jalàuj!  htmeux, 

COLÊT>.[  M.  )  Midedn^uKurdu-fi^tJudeSffTnff^ 

COLLET  ,  (M>)  adonuélVyft  déferle» 

COrXETET.  (Fraofo»)  fils  de  Guillaimie  GoUetft  d« 
^Académie  Franç^re,  eft  Auteur  de  la  Ow^e  iA'dtnnes  *. 
£glogue  à  huit  Perfonnagej. 

CQLONIA  ,  I  le  Pett  Doptini^t  )  naquit  à  Aix  en  Pro- 
vence en  liéo ,  entfa  chez  leijéruites  en  1(71 ,  au  Collera 
de  L]>on  ,  &  fut  un  des  pônctpaux  Membres  de  l'Académie 
des  .Sciences.  &  Belles- Lettres  de  cette  Ville  ,  où  il  inourut  ea 
i74<*  11  a  donné  la  Fûu:e  ffAi^iaiirg  ,  Germaaicur  ,  Jn^a  > 
Javien ,  Annâal,  &  le  Prenne  dt  UPm*. 

COLOT  D'IIERBOIS,J  Lucie  on  les  Parent  irt^rudeve  ». 
KJimence  if.  Monijair, 

CONTANT  D'ORVILLE  (  M.  )  a  compor*  pour  les  Théi- 
nes Je  Pravince,  le  Pdj'/nnpdrxvoK,  ou  lesQiHfjde  r Amour  f 
Citera  ai(x  Esfert\  la  &«?«>  oa  Its  Rendex.-i'oitt ,  Ba^hélît  ^ 
i'Efâi  det  Tafêot  ou  l«  Héjoatfuieet  de  ta  F^ix  ,  le  Mîdect» 

Mm  ^ 


S,l  c  o 

f «■  nfflMir  ,  le  P/fl/^  &  la  Rtcomioif'nce.Tl  a  fait  aullî  iti 
«bangemens  au  Garantir  la  Crt^  ,  de  PaiSTon,  &  au  Je-ne-fti' 

rvî  de  Boifljr.  11  a  eu  pan  s.S'AtMur  Cenfewr  det  Tbéàtrn^ 
la  F«(  Infernale ,  &  à  qucl<}UM  auorec  Pièces  du  Théâm 
Italien. 

COPPIER  ,  (  M.  )  Awear  du  Bal  de  VArthe-Marion. 

COQUILLARD  ,  (  Guillaume  ]  Officiai  de  Rhrims  en 
lïîi ,  a  compote  le  Ptatdtner  d'entre  la  Simple  &  la  Rafée, 
V^ftiite  d'entre  la  Simple  &  la  Rvfée ,  qu'on  peut  mettit  au 
rang  d«  Pièces  Dramatiques. 

CORDIER  CM.  1  a  donné  la  Tragédie  de  Zaruchna. 

eORIOT ,  (  Is  Père  )  de  l'Or^oi  te ,  &  ProfeiTeur  de  Rhé- 
torique à  Marieille  .  connu  j)ar  pliifîeurt  PocHes  ,  eff  Auteui 
{du  J»etVK»t  à'âpollo»  fur  fti  Ancitm  &  les  Modtrnts. 

CORMEIL  ,  Auteur  du  dijt-feprienie  fiécle ,  a  donné  Oï»- 
i«re ,  outre  Fiarife  ravie,  ou  le  RaviffemeM  de  Flvife  ,  qu'oit 
Iw  atfîbue  encore. 

CORNEILLE  ,  (  Vierre  ]  né  le  t6  Juin  i6o*,  i  Rouen, 
cù  il  fut  Avocat  -  Généra)  à  la  Table  de  Marbre  ,  mounit  h 
Paris  le  premier  'Oftobre  i6)t4.  Il  fut  l'un  des  (Quarante  de 
FAcadémie  Françoile ,  flt  le  reftaurateuc  de  notre  Théâtre , 
pour  lequel  }\  travailla  dès  l'âge  de  19  ans.  Voiàle  titre  de 
iê$  trente-trois  Pièces  dans  1  ordre  qu'il  les  a^ampolées  r 
Mélhe  ,  (Jitandtt ,  la  f«*ve  ,  la  Calierie  du  Palaù  ,  la  Sai- 
■vante ,-  la  Place  Rtoaie  ,  Médétt  i'ltlafi«n,  le  Cîd  ,lcs  Horacts, 
Cima  ,  Polieu£le ,  Pompée  ,  le  Menstur ,  h  Suite  du  Men- 
teur ,  Rkodugune  ,  Théodore  ,  Héracliut ,  Andromède  ,  Ùom 
Sanche  d'Arragon  ,  Nïcomede  ,  Pntkarite  ,  Oedipe  ,  la  Toi/on 
ifOr,Strtoriut,S^h<>nijtg,Oihm,AgéJîtar,  AniU,  Jiie  & 
Btrénict ,  luifc  partie  de  PJiché,  Puichérie  &  Suréna, 

CORNEILLE ,  (  Thomas  )  frère  du  grand  Corneille ,  de 
l'Académie  Françoife ,  &  de  celle  des  Infcriptions  ,  iia<]uit 
ï  Rouen  en  i5if  ,  9c  mourut  à  Andely  en  1709.  Il  couniila 
même  carrière  que  fon  frère ,  mais  avec  nioins  de  fuceès, 
quoiqu'il  obrervât  mieux  les  régies  du  Théâtre.  DcfpréauJC 
avoit  raifon  de  l'appeller  un  Cadet  de  Normandie  ,  en  le  com- 
parant 3  fon  aioé  ;  fes  Pièces  font ,  Ariane  ,  le  Comte  d'EffeXt 
le  Geôlier  de  fti-méme  ,  le  Baron  à'Aliicrac  ,  la  Comic^ê  A'Or-. 
gueil ,  le  Feftm  de  Fitrre  ,  Vinconuu. 

CORNEILLE  DEBLESSEBOIS^  (  PMrre  |  vivoit  encore 
en  lâSo ,  &  a  fait  trois  Pièces  qui  font  ,  MddemoiftUt  df- 


C  O     C  R  SU 

Siai  ,  Euiénie ,  &  la  Comeilk  de  MadmotfèUt  de  Scsi. 
COSNARD  >  C  Mlle*  )  aée  à  Paris  «fit  paroicre ^  en  léfo. 

COSTARp  y  Lîtraire  à  Paris  >  a  &it  imprimer  des  Anm* 
femens  Dramatiques  »  cofnpo(f$  de  trois  Pièces  j  (avoir  :  let 
Orphelins ,  Z^/iV^  2c  l4ic//f . 

COSTE ,  (  Jf  )  on  lui  attribue  la  Paftorale  de  Ltflmene. 

COTBR  ,  (  Ckarles)  ne  à  Paris,  où  il  eu  mort. en  léSi^* 
^tojt  Chaooiçe  de  B^yeyx ,  Aumônier  du. Roi ,  &  l'un  àtê 
Quarante  de  l'Académie  Francotfe»  Il  efl  plus  connu  par  let 
Satyres  de  Soileau  que  par  les  OUTtages.  Il  a  fait  la  Vafi^^ 
rdeSn^Bàtm  ^> 

r^COTlBkpN,  (  Pierre  ). Sieur  de  la  Chefnayc ,  Auteur 
i  une  Tragédie  de  Madffnte. 

COURTIA(,  (  M.  )  a  &it  imprimer  un  Drame  intitulé ,  Ja 
Viété  jUialé*^ 

COURTIN  ,  (  Jacques  )  Sieur  de  Vyie  ,  a  fait,  en  1584 » 
une  Piéée  intittttée  Bergerie. 

COUSÎN.f  Giï^ifrf^  né  en  Franche-Comté  l'an  ifof  , 
fut',  à  ce  qu  on' croît,  domeftiqué  d^Efafme.  Outre  un  très- 
grand  nombct  d^écrits,  il  a  fait  U  Tragédie  de  V Homme  af- 
flisé. 

COYPEL ,  (  Charles  TPremier  Peintre  du  Roi  &  de  Môn- 
feîgneur  le  Duc  d*Orléans ,  Diredeur  de  TAcadémie  Royale 
de  Peinture  &  de  Sculpture ,  mc^rf  à  Paris  en  17c  z ,  âgé  de 
58  ans,  étoit  né  d*une  famille  fertile  en  grands  Peintres.  Il  a 
comi>oié  plufîeurs  Pièces  de  Théâtre ,  comme  les  Amours  à  la 
chaJTe ,  les  Folies  de  Cardénio  ,  le  Triomphe  de  la  Rfitfon  ,  TE-* 
cole  des  Féres ,  U  Qn»ricieufe  ;  ]t  Danger  des  Richqfes ,  la 
Forfe  di  VExemle  ^  k  Défions  ,  ÏIndocilf  ,  la  Poiifie  ,  &  la 
Peinture,  &ۥ 

CREmLOK  .{Profper-Jplyot de  )  né  à  Dijon  en  i<f74* 
dune  ancieniie  famille  ^e  Bourgogne  ,  ennoblie  .en  1442» 
compiença  à.  travailler  pour  le  Théâtre  en  1705  ,  fut  reçu 
en  173 1  à  TAçadémie  Françoife ,  où  il  fit  fon  compliment 
en  vers.  Crébillon  rappella  fur  la  (cène  tout  le  Tragique 
d'Efcbyle ,  avec  iine  régularité  de  plans  qu'Efchiîc  ne  con- 
nut jamais.  Se^  pièces  font  Idoménée.y  Atrée  &  Ihtefie  ^  Eleç^ 
ire  ,  Rhâdaà^e  &  Z^obie  ,  Xexcès  ,  Smiramis  .  Pyrrhus  • 
ÇfiMtna ,  lo  Jtriumvitat.  Il  «lôunu  tù.  17^2. ,  &  fut  inhumé  à 


1)4    .      CR    eu     CY     DA 

Saiht-Gervais,  où  le  Roi  vouloît  lui  faîw  élever  un  Maû^alé^ 

.  «i 

CRISSIN  ,  (  Jacques  )  Auteur  Proteftant  -y  a  publié  en? 
1584,,  uoe  Comédie  intitulée  le  Marchand' converti. 

.  CROISILLES  ,  j  Jean-Bapttfle  )  Abbé  de  Saint-Ouên ,  Au- 
teur d'une  pièce  intitulée  la    Chafteté  invincible  ,  eft  mort 

tTi\6%U 

CROC^UET.  On  lui  attribue  les  Saturnales  F^nnçoifes , 
imprimées  en  17J6 ,  où  fe  trouvent  quatre  pièces  dramajtique^ 
întitttléts  ,  Iç  Médifant  ,  les  effets  dç  h  Prévention  ,  le 
triomphe  de  V Amitié  &  VînégaL 

CROSNIER  n'eft  cpnnu  qtie  par  une  pièce  întituléj^  l'Of?*- 
bre  defonRivaL 


.o^e 


'  CURI  y  (de)  Intendant  des  Menus-Plaifîrs  du  Ron^eû  Au^ 
teur  des  paroles  de  Zélie ,  &  a  retouché  Canente* 

'  CYRANO  ,  (  Savien  )  né  à  Bergerac  en  Périgord  en  1^20,, 
Cadet  au  Régiment  des  Gardes  ,  fut  bientôt  connu  comme 
la  terreur  des  braves  de  foh  temps.  Il  mourut  en  i^>$5  ,  à  3^ 
ans ,  d*un  coup  à  la  tête  qu'il  .a voit  reçu  quinze  mois  aupa-^ 
ravant.  Parmi  les  Ouvrages  de  cet  Auteur ,  on  r\e  compte  que 
cîeux  pièces  de  Théâttre,le  Pédant  joué ^  8c  htMort  d'A- 
irippine. 


D  A 


-OaIGALIERS  ,  (  fiirre  de  l^uàun  )  né  à  Uiij  dans  le 
feizieme  fîècle,  éft  réputé  l'Auteur  des  Tragédies  des  Horaces- 


ic  de  Dioclétten* 


DUC  revoit  avec  piaiiir  tes  principaux  ^pera^  <iui  lont  ne 
fode  ,  Trancrede  ,  Aréthufe  ,  les  Fêtes  Vénitiennes  ,  lio- 
ménée  y  &c« 

DANCOURT ,  (  Fforent  Carton  ,  Sieur  1  naquit  à  Fontai- 
nebleau en  1661.  Sollicité  par  le  Perede  la  Rue ,  font  Régent, 
de  s'enroUer  dans  fon  Ordte  >  il  aima  mieux  fe  livrer  au  Bar^ 
,  qu'il  abandonna  bientôt  pour  le  Théâtre  ,  où  il  ftit  Ac'^ 
&  Auteur  diftinguè.  Ses  Pièces  les  plus  connues  ibnt^ 


reau 
ieur 


B  A       DE  sif 

\e(Ohevalier  à  la  mode  ,  la  Femme  d'intrigue ,  les  Bourgeoifes 
,  Jt  la  mode ,  les  Vendanges  de  Surène^  la  Fête  de  Village  ^  ou  le» 
Bourgeoises  de  qualité^  Sancho^Pança ,  le  Galanrjardimer ,  \tt 
deux  Diables  koiteux  »  V Amour  Charlatan  ,  la  Défolation  des 
Joueufes ,  &c. 

DANCOURT ,  rtom  d'un  Comédien  de  PrcArînce  qui  t 
donné  au  Théâtre  ttsilien  les  deux  Ami^  «s  le  Mariage  pat 
capitulation,  Se  Efûp^^Çythere* 

DARCIS,  fils.  Auteur  de  la  Muiique  àx  Bal  Mafyué^SC 
ic  la  Faufe  Petit. 

DAVAUX ,  nom  (biis  lequel  a  paru  VHomme  Mafin. 

DAUGOURT  >  {M.  Godard)  ne  ^  Langres  ,  Fermier* 
<3énéral,a  4onné^reul,  la  Déroute  des%Pamela^  &  Amout 
Second  ;  &  avec  MM.  Brct  &  Villaret ,  le  Quartierd'Iiyveré 

DAVESNE ,  [  François  )  né  daiis  le  Bas-Armagnac ,  efpece 
de  Fanatique  ,qm  a  compofè  le  Combat  d'une  ame  avec  lafuelU 
i' Epoux  efi  en  divorce  ^  &  la  Tragédie  Sainte» 

DAVESNE ,  (  Bertin  )  né  à  Dinant ,  &  mort  à  l'âge,  da 
xS  à  30  uns^  en  174^  9  a  donné ,  feul ,  Aritquin  Apprenttf  Phi» 
lofophe;  de  avec  Romàgnéfy  ,  le  Frae* Ingrat* 

DAVESNE,  (M.  ) Peintre*  U  a  donné  les  Jardiniers^ Perrii^ 
^  Lucette. 

DAVCfSTf  né  à  Laval ,  a  fait  les  deux  Couriifanes. 

D  AURE  ,^  (  François  )  Prêtre,  &  Auteur  de  deuxîTragéfies  * 
jnorales ,  Dtpne  &  Geneviève* 

DENIS ,  (  Jmues  )  Avocat  au  Parlement,  a  compoft  let 
Plaintes  du  Paiats ,  ou  la  Chicane  des  Plaideurs. 

DENIS,  On  trouve  qu'un  Auteur  de  ce  nom  a  donné ,  en 
1696  ,  les  Travaux  divertijans  d'Arlefuin ,  &  le  Sdmigondit 
Cèmifue* 

DENNETIERES  ,  (  7f4it  )  Chevalier ,  Sieur  de  Baume ,  t 
donné  en  164^  ,  Sainte- Aldégonde. 

DENON,  ( -M.  )  Gentilhomme  ordinaire  duRûi,  Auteuf 
de  Julie. 

DESAUDRA V ,  (  M.  )  Auteur  du  Cuvier. 

SES  AUTELS ,  (  Guillaume  {  Gentilhomme  Ch^rolais ,  né 
ontcénis  en  Bourgogne ,  Tan  ik%9  ,  a  compoié  des  I>ia« 
Joguas  mpi:iu3C  à  piuueucB  jp«cfom»g8s«       , 


:  DESBIÈZ ,  (  tonî/  )  Avocat ,  né  à  DôIe  ^  eft  Auicltf  iû 

DESBOlfLMIERS.  C'eft  le  nom  fous  lequel  cet  Auteur 
$*eft  fait  connoitrc  dans  le  monde  ,  &  qu  il  préfera  à  celui  de 
fon  pere.  Il  entra  dans  les  Troupes  légères  ;  &  n'y  ayant  pas 
fait  fortune,  il  fe  tourna,  du  coté  des  Lettres.  Ses  Opera- 
Comiquesfont  le  Bon  Seigneur  &  Toinon&  Totnette,  Il  eft 
mortd^une  fluxion  de  poitrine  en  1771 ,  âgé  d'environ  40  ans. 

DESBROS^ES ,  (  Rohert  )  né  à  Bonn  en  Allemagne ,  Mu- 
ficien  &  Adeur#eçu  à  penfion  au  ^Théâtre  Italien  depuis 
1745  ^  a  Fait  la  Mulîque  des  Statrs  rivales ,  du  B(m  Seigneur  ^ 
&  celle  de  plufîeurs  autres  |>etites  Pièces  dans  le  mémo 
genre*  •  •  .•       , 

•DES  CAZEAOX  MS  GRANGES ,  (  M.  )  demeurant  à 
Londres  ,  a  traduit  de  l'Anglbis  en  François  baroque,  la  Pré- 
tendue  Veuve ,  &  compofé  dans  le  méitte  ftyle  la  Femmi 
Jatoufe* 

m 

t>ESCHAMPS»  (  François-Michel  )  Gentllhomine  Cham^ 
penois ,  né  en  16M  j  &  mort  en  1747  >  a  Sonné  au  Théâtre 
Coton  d'Uti^ue  »  Anttochus  &  Cléepatre  ,  Ai^taxerce  &  MéduSé 

DES  ESSARTS  >  (  M*  )  a  compofé  V Amour  libérateur  s 
avec    M,  Mentelle. 

DESFONTAINES  commença  à  travaîllet  dans  le;  genre 
Dramatique  en  1637,  &  a  donné  Eur^medon  ,  Béltzaire  i 
Orpkife  ,  lt/«/Ve  du  Cid  ,  Èémiramis^  Hermegene  ,  Alcidiane^ 
les  Galantes  Vertueufes ,  Saint  Euftache ,  Ter  fie ,  Saint- Alexis  ^ 
'Saint' GentJ  ou  l'iUuflre  Comédien  ,  &  Belfifante,  On  lui  at- 
tribue aufli  Sainte-Catherine.,     . 

DESFONTAINES  (  M.  )  a  donné  le  Philofopke  prétendu  i 
VA'^eugle  de  Talmyre  ,  la  'Bergère  des^  Alpes ,  la  Cinquantaine  ^ 
IJmenor  ,  Colette  Cr  Mathurin ,  le  Billet  de  mariage  ,  Jeanhêt 
O*  Colin. 

DESFORGES  ,  le  même'  qui  a  été  long-temps  enferihé  ait 
Mont-Saint- Michel  pour  des  vers  fatyriques.  l\  eft  mort  de- 
puis quelques  années  :  on  lui  attribue  le  Rival  Secrétaire, 

DESGRANGES  ,  né  à  CarcafTone ,  Adeur  &  Auteur  Fo* 
taîn  «  donna  en  1717  le  Fourbe  fincere^ 

DESHAYES ,  Maître  des  Ballets  delà  Comédie  Françoife ♦ 
a  eu  part  à  la  Bagatelle.  * 

DES  HOULIERES ,  (  Antoinette]  fille  de  Melchîor  du  ht- 
gier ,  Seigneur  de  la  Garde ,  &  femme  d«  Guillaume  de  la 

Fott 


/ 


Toh  de  Bo!s-6uerin  «  Seigneur  des  Houîieret ,  Gcnttlhomin^ 
4c  Poitou  ;  naquit  à  Paris  *  vers  Tan  i6iZ.  EUe  a  fait  dtt 
Apothcofes  «  des  Ballades ,  des  Caprices ,  des  Chan(ons ,  dos 
Dcclârations ,  des  Dialogue  »  dts  Eglogues  ,  d|s  Elégies  » 
des  Ëpigrammes ,  des  Epitxes  ,  des  Lettres ,  dessillées ,  dei 
Idylles  >  des  Invitations  ,  des  Madrigaux^  des  Odes  ,  de« 
portraits  ,  des  Réflexions ,  des  Rondeaux  ,  des  Songes  «  dei 
Sonnets,  des  Stances  &  des  Tragédies  ,  fa  voir ,  Qtnfértc^^L 
ja  Mort  de  Cochon. 

DËSJARDINS  a  tiradùit  de    Fltalien  éfl   Fraiiçûis    iei 

Aveuglés, 

DES  ISI.ES ,  (  le  Bas)  Gentilhoihnie  Normand,  a  côni- 
pofc  une  Tragédie  d'Herménégildt^  &  la  Mort  hurlef^Ue  dé 
Mauvais  Riche.  * 

DES  LONGSCHAMPS  i  mort  afTcx  jeune ,  avoir  mis  èa 
Vers  la  Pièce  de  Cénie  ,  de  feue  Madame  cie  Graiîgny. 


4Brprit  j  oç  lut  meier  aux  piauirs ,  i  jctuac  oc  la  jrmioiopme* 
On  a  de  lui  la  Cpiùédie  du  Billet  perdu  ,oude  V Impertinente 

:  DESMàRJETS  de  SAINT-SORLIN  ,  (  Jean  )  Jaborîeux 
Ecrivain,  né  a  Paris  eri  J59^  i  paflà  d'abord  pdUr  Tun  des 
beaux-efprits  du  dix-feptiénie  fiécle ,  &  fut  Tun  des  premiers 
Membres  de  l'Académie  Fnipçoife.b  compojfavi  la  follicità- 
tion  du  Cardinal  de  Richelieu  ,  plufieurs  Pièces  de  Théâtre^ 
qui  furent  applaudies '&  mémif«adoptéâs  de  cette  Eminence, 
i avoir  :  les  Vîftonmires  %  Ajp^e  ,  Scipion ,  Mirame  ,  Roxanei 
Erigone^  Europe  , XeCkartÉeur  charme^  le  Sourd  ,  Annibàl. 

^  DESMARETS,  (  Henry  )  Parifîcn,  né  en  \6éi ,  Sdr-rri- 
tsnhnt  de  la  Mufîque  du  Roi  d'Efpagné  ,^  &  ènfuite  du  Duc 
dei  Lorraine,  a  donné,  fur  le  Théâ^e  Lyrique^  les  Opéra  de 
Vtdon  ,  Chcé  ^  Théasene  &.  Chàrtdee ,  le  Amours  de  Momur^ 
Vénus  &  Adonis ,  les  Fêtes  galantes  ^Jphiiénte  ,  Renaud ,  ou 
la  fuite  d'Armide.llmovnjLt  a  LunéviÙfi  en  174 1  >'^^  ^^  P^s 
de  80  ans. 

DES  MARRES  ,  Tréforîer  de  M,  le  Prince ,  mourut  èi 
1716  ,  dans  un  âge;  àrancé;  après  aroir  dôaiié  au.  Théâtre  ^ 
kolexane  ^  éc  Metltn  Drttgenu 

,  DESMAZURES ,  { Uuis  )  né  à  Tournay ,  ajcomyofi^  vetsi 
Pân  156^,  Jojîas  y  David  combattons  ,  Davfdfug^tf^dç<D4h 

Tome  III:      '.'  a» 


SiS  t)  t 

v!dn-!omphmt.lïJutCma\ne  de  Cavalerie  jans  tes  gueriel' 
€ic  Metin  il.  S:  de  Charles- Qui nt, 

,J?^^  ^W^^^  '  Comedifln  diwRoi  de  PrufTe,  &  cnfuite  iû 
ITlefteur  Palatin,  fit  quelques  Brochure» ,  &  une  Pièce  de 
Théâtre  iniiiulée  ,  l'Amour  Ttfu&ié.  Il  eft  mort  depuis  Quel- 
ques années.  '       ^ 


DESPERIERS,  [  Bonaventure  )  a  traduit  l'Andrlmiie,  en  t  ^37. 

DESPORTES  ,  (  Claude  Franfoh  ]  'é  Se  mort  i  Paris, 
itoit  Peintre  de  l'Académie  ^  &  Auteur  de  ta  fcMi/r  Ce;»»». 

DESROCHES  ,  [  \t%  Dames  )  n-l-es  3  Poitiers  ,  fe  firent 
■connoitrc  vers  _I  an  1 570 ,  rar  des  Piccw  de  Théâtre  intitulées, 
Taïuhée  O"  Tutic  Madchine  &  CJaihnîne  Neveu  ,  éioient  les 
homs  de  ces  devx  Femmes.  La  première  avoit  époufc  André 
Fradonnet ,  Sieur  des  Ruhes  ;  Catherine  fa  iille  ne  voulut 
pbint  fe  marjcrlj  pour  ne  f  as  fe  fcparer  de  fa  mère,  Ellei 
moururent  â  Poitiers  toutes  deux  de  la  pelle ,  le  n^éme  jour. 

DESROCHES ,  qu'on  croit  avoir  été  parent  des  précé- 
dentes ,  eft  Auteur  des  Amtan  A' Angélique  &  de  Médar. 

DESTIVM.  t  (  ]ean  j  Auteur  de  la  Paftorale  du  Boccaii 
^Amaur. 

DESTOUCHES  ,  (  Philippe  NéricauU  )  né  à  Tours  ,  fat 
Secrétaire  d'Ambnflade  en  Suilfe  ,  où  il  compofa  Je  Curitté 
imptriineni ,  la  première  Comédie.  M,  le  Duc  d'Orléans, 
Régent ,  l'envoja  en  Anglctfrre  ,  où  il  fut  chargé  pendant 
fept  ans  des  AHaîtes  de  trEnce  ,  3c  fe  maria  ayec  une  jeune 
Angloife.  Après  la  mort  de  ce  Prince  ,  Deflouches  fe  retira 
dans  une  Terre  qu'il  acheta  près  de  Melun.  C"elï-là  ^u'il 
■compofa  totiies  Ie6  Pièces  qu'il  a  données  depuis  le  Fkilofopht 
tnarié.  Il  moUtui  en  17Î4,  âgé  de  74  ans.  Il  avoii  éiéreçude 
l'Académie  Frjnçoife  en  1733.  Placé  entre  Molière  & 
Kegnatd  ,  il  n'a  pas  la  force  eomiique  du  premier  ,  ni  U  gaieté 
vive  du  (econd  :  mais  il  réunit  à  un  certain  déflré  les  quali' 
tés  eflentielles  de  l'un  &  de  l'artre.  Outre  les  deux  Wéce» 
(ju'on  vi«nt  de  nommer ,  Deflouches  a  fait  \'Ir:grai ,  rirréfolu, 
le  Mèdifanfy\e  Triple  Marùige,  i'Ôbjlade imprfvit ,  le Glorteu* , 
le  Tambour  nofîio  uc ,  l'Hwnme  finsuiier ,  le  D-Sipateur  ,  YAnf 
àiiieux,  &  l' Inàifcrette  ,  &c. 

DESTOUCHES ,  (  Atiiré-Cerdhat  ]  l'un  Am  meilleurs  Mu- 
fîcicns  Eiuçoii  qui  aient  patu  fOus  le  ngm  de  Louis  XIVvi 


DE       D  I       DO  n% 

fin  nommé  Sur-Intendant  de  la  Mufîque  du  Roi,  &c.  avec 
une  penfion  de  quatre  mille  livres.  Il  dut  cette  fortune  &  fa 
réputation  A. Ton  Opéra  d'ifé  :  ce  qu'il  y  a  de  fîngulier ,  ç'eft 
^u'il  ignoroit  la  compofîtion  quand  il  fit  cette  belle  Pièce  ,  8c 
qu*îl  fut  obligé  d'avoir  recours  â  des  Mufîciens  pour  Tes  Baf- 
fes ,  &  pour  écrire  fes  chants  \  mais  il  apprit  les  régies  dans  la 
fuite.  On  a  encore  de  lui  neuf  autres  Opéra  :  Amadtsde  Grèce, 
Marthéjte  ,  Omphale ,  le  Carnaval  &  la  Folie  ,  Callîrhoëy  Té^ 
lémaque  ,  Sémframîs  ,  les  Elémens  ,  avec  la  Lande,  &  les  Stra- 
tasêmvs  de  \*  drnour*  Ce  Muficien  cft  mort  à  Paris  en  1749  « 
âgé  de  75  ans. 

DE'Z  AIDES ,  Auteur  de  la  Mufîquc  de  Julie ,  de  VErreur 

dun  moment  y  &  du  Stratagème  découverte 

DIDEROT ,  (  M.  Denh  l  né  à  Langres ,  Auteur  du  FiU 
naturel  ,  &  du  Père  de  Famille»  • 

piEUDF ,  (  M.  HONORE*  )  Avocat ,  adonné  la  Faiifc 

Prévention. 

PIJON  a  fait  le  Valet  des  deux  Mattref. 

mSC^LT ,  Altfon  fleurie  ,a  donné  lc«  Noce f  de  Vaugtrard^ 

DISSON ,  (  M.  )  né  à  Dijon ,  a  donné  V Amante  ingénieufe 
V Héritier  généreux,  la  Magie  inutile ,  les  Fêtes  de  Vaugirard, 

DOMINIQUE ,  (  Pierre-Franfois  Biancolelli  )  plus  connu 
fous  le  premier  nom ,  &  fils  du  célèbre  Dominique ,  fameux 
Arlequin  de  l'ancienne  Troupe*  It^lieane  ,  naquit  à  Paris 
en  16S7* 

Les  Pièces  que  Dominique  a  compofées  fêul ,  ou  en  fociétc 
avec  Fvomagnefy  ,  Riccoboni ,  père  &  fils  ,  le  Grand  &  au-» 
très  ,  font,  la  FemrnefielU  y  Arlequin  Gentilhon^me  par  hazard  > 
le  Procès  des  Comédiens ,  Oedipe  travefti  >.le  Triomphe  d'Arle-^ 
quin ,  Arlequin  foldat ,  le  Triomphe  de  la  Folie  ,  la  Difpute 
de  MJpomène  &  de  Ihalie  ,  le  Mariage  d'Arlequin  &  de  Sylvia  ^ 
le  Jugement  de  Paris  >  h  Défolation  des  deux  Comédies  y  ^Ule 
de  la  Folie  ,  la  Bonne  Femme ,  Arlequin  Huila  ,  les  Paroatet^ 
de  Pyame  &  Thîjhé^  de  Médée  &  Jafon  ,  les  Payjans  de  qua* 
lité  y  &'c.  &c. 

DPNNEAU  ,  (  François  )  a  donné  la  C9cue  imaginaire. 

DORAT  ,  (  M.  \Clauie' Jofeph  )  né  à  Paris  ,  a  4onné  lef. 
Comédies 

&d' 

des  deux  Reines^ 


ï^.  DO      DR      D  tr 

DOSIMOND ,  Comédien  de  la  Troupe  du  MsrtU ,  étoît 
'Auteur  &  Aifteur.  Lçs  Piécei  qu'il  a  corapoféei  font ,  le  Ftf- 
im  dt  Tïerre  ,  VAmant  de  fa  femme  ,  les  Amsurt  de  Tripolin, 
tEtaledei  Cocut,  \i  Femme  indulfrieufe  ^l'Iticoupance  punie  , 
Rofélit  &  V Avare  dupé.  On  lui  attribue  encore  la  D«me  i'In- 
tfisue  ,  &  le  Médecin  dércbé. 

DORNEVAL ,  né  à  Paris  ,  oii  il  eft  mort  peu  riche  en  (76e , 
dans  un  âge  très-avancé  ,  ('occupant  de  la  Pierre- Phîlofo- 
phaie,  s'Éioit  appliqué  dans  fajeunL'fle  , avec  plus  de  gloire, 
a  des  Opera-dComiqùes.  lia  donné  feul  ,  ou  en  (bciété  avec 
le  Sage  Si  Fuidîer ,  Arlequin  Tra.iij.ni ,  le  Jugement  de  Pârit , 
Ârleiain  Gediilhcmme  malgré  lui  ,  Arlejuht  Roi  des  Ogrei , 
la  V'"'"'  <if  Vérité ,  les  Arrèii  £  Amour  ,  la  Ténélcpe  ¥r<m- 
gçife  ,  ,^cbn*i  &  Almar.%îne  ,  les  Pélcrini  de  la  Mecque  ,  lei 
trois  Cenmeret.  Il  eft  de  plus  Auteur  des  Cométljts  du  Jeuni 
Vieillard ,  Ae  la  Foret  de  tAmoar  ,  &  de  la  Foire  des  Fret , 
.  iveclc  Sage. 

DOROUVIERE,afàilPenffcee  on  l'Amour  Conjugal 

DOVIN,  (M.FmnMi)  de  Cacn.adonnéle  More  dtVenifi^ 

DOURXIGNE' ,  [Gazon  )  né  en  Bretagiie,a  éonniAlzate. 

DOUVILLE  ,  (  Antoine  le  Méiel  )  frère  de  l'Abbé  de  Bois- 
Soben  ,  efl  plui  connu  par  un  Recueil  de  Contes  qui  pons 
/on  nom.  que  par  (es  Drames.  On  ignore  abfolument  le  temçs 
it  fa  naillance  &  celui  de  fa  mort.  Ses  Ouvrages  Dramati- 
*ines  font  inti'iilés  Ips  TraKfani  d'Arbiran  ,  la  Darae  invi- 
fible ,  les  Fttttfc!  Vérités  ,  ï'Abfem  de  chez  foi  ,  Aimer  faut 
Savoir  qui  ,\a  Dame  ftiivamt ,  les  Mcrti  vivant ,  Jodelet  Âf- 
trolagut ,  la  Qoèffeufe  à  la  mode  ,  les  Soupfontfur  les  eipparencei. 

DROUHET  ,  (  Jean]  Apothicaire  à  Saint  -  Maixent ,  a 
Tait  la  Mifaille  à  Taitni,  Comédie  Poitevine. 

DROUIN,  fM.  )  Aâeur  retiré  de  la  Comédie  Françoîfe, 
avec  une  penfioii  du  Roi  ,  efl  Auteur  de  la  Meunière  de 
jialiié. 

DL'BEREl ,  Comédien  8t  Auteur  de  Vlfie  des  Femmti  * 
des  Rivaux  'nd^fcrets. 

DU  BOCCAGE,  (  Madame  Marte-Anne  Je  Page]  née  i 
Bouen  ,  connue  par  plufcuts  Ouvrages  de  Poefie ,  a  donné 
au  Théâtre  les  Amazonti, 

DU  BOCCAGE  ,  (  Pierre  Fijiiet  )  Epoux  de  la  précédtnie, 
dont  elle  eft  reftée  veuve  ,  &  né  en  Normandie  comme  ellei 
a  traduit  de  l'Anglois ,  Qr-oroko  Si  i'Orïheliae, 


BU  14^ 

DUBOIS  ,   Mcdçcîn  Picard ,  a  donné  le  J^fon*  tromfim 

DUBOIS  y  Avocat ,  a  fait  «n  fociété  avec  M.  Valois  d'Or- 
ipille  ,  les  Souhaits  pour  le  Roim  *  » 

DUBOULAI  ,  (  J^chel)  ne  à  Paris,  Secrétaire  de  M.  de 
Vendôme ,  a  comporé  les  paroles  des  Opéra  d'Orphée ,  & 
^e  Zéphîre  &  Flore^  Il  eft  mort  à  Rome  au  commencement 
de  ce  iïcclc» 

DUBOYS  ,  (  Jacquet)  né  à  Péronne,  a  con^ofécn  if5f  t 
la  Comédie  &  Réjoutfflmce  de  Parts, 

DUCASTRE  D'AURIGNl ,  mort  en  1743  1  avoit  fait  infn 
Drame  intitulé  Tragédie  en  Profe. 

'  DUCERCEAU,  (le  Père  Jean- Antoine)  Jésuite,  né  à 
Paris  en  x67o ,  &  mort  à  Veret  en  17J0  ,  a  donn^^  les  Jncom- 
modîtés  de  la  Grandeur  ,  Y  Enfant  Prodra^ue^  le  Phftofophf  à  U 
mode  ,  Eulo^e  ,  ou  le  Danger  des  Rtch^fes  ,  l'Ero/f  des  Pères  , 

'  Eiop  '  au  Collège  ,  le  Point  £  Honneur  ,  le  Rkhe  imaginaire  » 
la  Défaite  du  Solécifme*. 

DUCHAT  ,  (  J^ançois.  )  Sieur  de  Saint- Ayentîn ,  a  donné 
Agamennon ,  &  Suzanne* 

DUCHE'  DE  y ANCY ,  (  Jofepk'François  )  né  à  Paris  en 
1668  ,  d'un  'Gentilhomme  ordinaire  de  la  Chambre  du  Roi. 
L'Académie  des  Infcriprions  &  Belles- Lettres  fefitun  plaiHr 
de  l'admettre  dans  fon  Corps.  Elle  le  perdit  en  1704 ,  dans  la 
trente-feptiém.e  année  de  fon  âge.  Duché  donna  au  Théâtre 
trois  Tragédies  ;  Jomuhat ,  Abfalwt  &  Déhora  ;  ^  les  Opéra 
àes  Fêtes  galantes ,  à£s  Amours  de  Momus ,  de  Théagcne  & 
Chariclée ,  de  Chhalc  &  Procris ,  de  Scylla  ^  d'Iphigénîe.  Ce 
dernier  Opéra ,  ion  premier  Ouvrage ,  eft  dans  le  grand  goût  ; 
êc  quoique  ce  ne  foit  qu'un  Opéra ,  il  retrace  ce  que  les  Tra- 
gédies Grecs  avoient  de  meilleur. 

DUÇHESNE ,  (  Jofeph  )  Sieur  de  la  Violette ,  né  à  Ge- 
liève ,  eft  TAuteur  d'une  Tragi-Comédie  en  trois  hâcs ,  en 
vers  ,^  avec  des  Choeurs,  intitulée  VOmhre  deGamier  Stofacher  y 
imprimée  en  1584 ,  &  d'une  Paftorale  à  cinq  perfounages  en 
un  Aôe, envers ,  avec  un  Prologue  &  un  Epilogue.  • 

DUCIS,  (M.  )  a  donné  Amélife,  Hamlet ,  Roméo  &  Juliette^ 

DUCLAIRON  ,  (  Antoine  Maillet  )  né  en  Bourgogne  , 
Çenfeur-  Royal^CommifTaire  de  la  Marine  Se  du  Commerce 
de  France  en  Hollande ,  Auteur  des  Tragédie»  de  Qromu^el  6c 
it  QkiPave  Vaf4.        » 


/4X  D  TJ 

DUCLOS,  (  Charles  Veneau  )  Hîftorîographe  de  France, 
Cenfeur  Royal ,  Secrétaire  Perpétuel  de  rÂcadémie  Franr 
çoife ,  &  VeM?ran  de  celle  des  Infcriptions  &  Belles^Lettres^i 
de  la  Société  Royale  de  Londres ,  &  de  l'Académie  de  Ber- 
lin ,  né  à  Dinant  en  Bretagne ,  a  comcofé  pour  l'Opéra ,  les 
Caraâîeres  de  la  Folte.  Duclos  eft  mort  en  1772. 

DUCROS  ,  (  Stmon  )  Auteur  d  une  Phtlîs  de  Scyre. 

PUDOYER ,  /  M.^)  a  donné ,  le  z  Juillet  1774  *  au  Théâtre 
François ,  le  Vindicatif  y  Drame  en  cinq  Ades ,  en  vers  libres* 

DUFAUT ,  Auteur  de  la  Corné  Jie  de  Ylndéch. 

DUFAYOT  ,  (  L.  )  Auteur  de  la  Nouvelle  Stratonice. 

DUFOUR  ,  Libraire  de  Paris ,  a  donné  les  Rufes  de  VA" 
niQttr  8c  les  deux  Rivaux,  y 

DUFRESNY  ,  (  Chartes  Rivière  )  mort  en  1724  ,  eft  Auteur 
.  de  ÏOfera  de  Campagne  ,  de  VUnion  des  deux  Opéra  ,  des 
Adieux  des  Officiers  ,  du  Départ  des  Comédiens  Italiens ,  à'Ar- 
tendez-moi  fous^  POrme ,  de  la  Baguette  de  Vulcain ,  de  Taf- 
quin  &  Marforio  Médecins  des  Mœurs ,  du  î^égligent  ,  du 
Chevalier  Joueur  ,  de  la  Norf  interrompue  ,  de  VEfprit  de  con^ 
tradiiîîon  ^  du  Lot  fuppofé  ^  de  la  Joueufe  ,  de  la  Réconcilia- 
tion Normande ,  &c.  &c.  VEfprit  de  contradîBion  &  le  Lot 
fuppofé ,  font  prefque  les  feules  Pièces  qu'il  ait  vu  réuffir  de  Ton 
vivant.  Quelques  autres  ont  pris  faveur  après  fa  mort ,  & 
font  encore  applaudies  de  nos  jours*.  ' 

Le  Grand-pere  de  DuPrefny  étoît  fils  d*une  Jardinière  d'A- 
net ,  qui  fous  le  nom  de  la  Belle  Jardinitre  ,  a  voit  eu  l'hon- 
neur de  plaire  à  Henri  IV.  Dufrefny  aufïi  peu  ambitieux  que 
fon  père  &  fon  Ayeul ,  ne  s'eft  jamais  prévalu  de  l'avantage 
de  fon  origine.  Louis  XIV.  ne  l'ignoroit  pas ,  .&  c'étoit  un 
des  motifs  de  la  bienveillance  que  ce  Monarque  a  toujours 
confervée  pour  lui. 

DUGUE'  a  compofé,  conjointeirient  avec  un  Anonyme, 
la  Mufîque  d'un  DivertifTement  de  Fuzelier,  intulc  Jupiter, 
de  Europe, 

•  DUHAMEL ,  (  Jàcfues  )  Avocat  à  Rouen ,  le  plus  fuppor- 
t.ible  de  tous  \qs  Poètes  Dramatiques  qui  parurent  depuis 
Garnier  jufqul  Hardy  ,  eft  Auteur  de  Sichem  Ravijfeur  , 
à'Acoubar  &  de  Luc  elle* 

DUHAMEL  ,  { Mlle.  )  a  compofé  J^-wè/ ,  DivertifTement. 

DUJ  ARDIN  ,  (  Roland  )  a  donné  le  ëe£mtir  Amoureuxj^ 


DU  5+S 

bUJARDIN ,  adonné  le  Mariage  de  la  R^ifim  ^/tvec  tEfprit. 
DU  LAURENT ,  (  Otaries  )  a  donné  Bruântùcur. 

bUMAR  yvfQAi  vers  Tan  1686,  &  a  fait  le  Cm$  m  htriê 

&  en  gerbe  i  eh  cinq  Ades  &  en  vers. 

DUMAS ,  Auteur  d'une  Padoraie  de  Lydie. 

DU  MONÎN ,  (  Jean^Edàuard  )  Auteur  de  deux  Pièces ,  h 
Pefle  de  la  Telle ,  &  Orbèche  ,  naquit  en  1 5  ^9  à  Gys  ,  Se  mourut 
ailafGné  à  l'âge  de  vingt-fept  ans. 

bUMORET  ,  (  le  Père  )  de  la  Dodrîne  Chrétienne  ,  8c 
Profeiîeur  du  Collège  dé  TOuloUft ,  a  donné  anciennemeiit 
|e  Sacrifice  iLAbranim*   . 

DUNI ,  (  M.  )  Sujet  du  Duc  de  Pçrme  jet  Ton  Muficien ,  a 
mis  en  Mufîque ,  foit  pour  l'Opera-Cohijque  ^  foit  pour  ta 
Comédie  Itauehne,  do)itil  étoit  Pènfîonnaire,le  Vtintre  amou" 
Veux  de  fon  modèle ,  la  Veuve  indécife ,  Vlfle  det  Foux  ^  Alazéè^ 
le  Trocès  ,  le  Milicien ,  les  deux  Chajfeurs  &  la  Laitière ,  le 
Hendez  vous ,  V Ecole  delà  jeum^e , la FeV  Urgele  y  la  Uochettei 
les  Moifonneurj  y  les  Sabots  &  Jhémire^ 

DUPERCHE  ,  Avocat ,  a.  compofé  VAmbaffadeHr  d^Afii" 
yue  >  &  les  Intfigues  de  la  Vieille  Tour  de  Romn. 

DUPERCHIER  ,  né^à  Paris,  a  donné  ,  fous  île  nom  .de 
René  Barry  ,  la  Comédie  de  la  Comédie  *,  Si  i'Amphishcdtre  ott 
le  Théâtre  renverfé 

DUPLEIX ,  Auteur  de  Ourles  de  Bourgogne. 

DUPLESSIS  ,  Auteur  dé  la  Mufique  des  Fitei  nouvelles. 

DUPUIS ,  (  le  Préfident  )  on  lui  attribue  la  Tragédie  diè 
libire. 

DUPUY  >  Auteur  d'une  Tragédie  Àe   Vtarron. 

DUPU Y  ,  (  Guillaume-Adrien  )  né  à  Paris  ,  mort  eri  174c  i 
âgé  de  48  ans  ,  n'a  travaillé  qUe  pour  l'Opera-Comique  ,  qà 
il  a  donné  Arlequin  &  Pterrot  favoris  des  Dieux ,  le  Triom-- 
^he  de  Plutus  ,  la  Guitarre  enchantée ,  &  la  Fontaine  de  Jou- 
vence. 

•   pUPU Y  D'EMPORTES ,  (  M.  Jean  -  Ba^tifle  ]  a  donné  lô 
Prin-tims. 

DU  PU  Y  i  (  M.  )  de  l'Académie  des  Infcriprioni .,  aifaduic 
les  Tragédies  de  Sophocle. 

DURAND,  (Mde.  Catherine  Bedacîtr  )  morte  en  1736, 
dans  un  âgo  avancé^  eft  connue  par  beaucoup  de  Romans,  ' 


,  i*4  b  û 

{  onze  Conij<lt«  en  un  Aâe^  qui  ont  tontes  pour  fûjetiiâ 
Prcverle  ;  en  voici  le<  titres  :  i  bon  Chat  ban  Rat  ;  a  Imé 
lalite  d'un  Ant ,  on  j  perd  fa  legîve  ;  lionne  renommé  vM 
wùux  que  Ctincure  dorée  ;  il  Ktfi  point  de  BeiUi  Vrijoni  niit 
laidei  Awouri  ;  les  juuri  fe  fui-ueni  &  ne  ft  reMctr.kltni  pas  ; 
n'aille  au  toii  qui  a  peur  ûii  FeuiiUi  ;  Oijlijeté  efl  îmrt  u 
tout  vice  ;  vn  ne  reioi.mîi  ptuleVinau  Cercle  ;  pour  un  Flùfir 
trJlU  douleurs  :  jui  ittirf  deux  Liévret  n'en  prend  point  ^  id 
JHniire ,  til  Valet', 

D'UhfF,  (  JfOKORE")  fils  d'Un  Gcmilliominedu  Fotezi 
^ïiaiiuit  à  Marieilk  en  i;â7. 11  eA  Auteur  desquaire  premieiej 
farcies  du  Itoinan  à'Aprée,  qoi  a  foun;t  le  Tu  jet  de  ramdc 
Piicts  Dramatique!.  11  a  fait  aulTi  la  Btrgtrie  de  Silvanite ,  & 
tlL  mort  en  ibi% ,  fn  Piémont  où  il  s'ctoit  retiré. 
_  DOBIVET  i  (  le  Tere  Vicohi-Gulrhl  )  Jéfûiie  ,  né  à  IV 
fis  en  171e  I  a  fait  le  Di£ipaieur  &  ['Ecole  des  JtUnti  H^ 

DU  ROCHÈB  a  compofé  l'Indienne  ameurettfe  &  Mélifi. 

DU  ROLLEY  ,  (  M.  le  Baîlli  )  ancien  Officier  aUx  Gaf- 
fes ,  a  fait  les  Effets  du  CuraRtre ,  &  a  rris  en  Opéra  Vlfl»^ 
finie  de  Kacine  ,  dont  M.  le  Chevalier  Gtucn  a  fait  li 
Wufique. 

DURVAL,  (  J.  C.  )  a  Compùfé  les  riravautc  d'U^e^ 
Âcariihe  &  Ftmthée.  ^ 

Dl'RYER  ,  (  P»Vrr«  1  né  à  Paris  en  lÈcs  ,  d'une  (àmiUe 
KoUe  ,  &  mon  en  i6sÈ,rut  Secrétaire  du  Duc  de  Ven- 
don^e ,  Si  obtint  vert  la  fin  de  la  vie  ,  le  Brevet  d'Hifto- 
riografhe  ce  France  ,  avec  une  penficn  fur  le  Sceau.  11  a 
Isille  dix-dcHf  Pièces  de  Théâtre  ,■  celles  quilui  ont  fait  le 
plus  d'honneur  font  :  les  Tragédies  HMcyerJe  ,  de  Saltl,  & 
lur-iDut  de  Sce'i/ole.  Ses  autres  Pièces  de  Théâtre  font ,  Ar- 
jéjiii  &  Fclyarque  ,  Lifandre  &  Ce'yfe  ,  AÎnmédott  ,  Cléomt- 
don  ,  let  Vei'daufes  de  Siirêne,Lutréee,Cliir'gcney  EJilur  , 
Bénenicet  IhémiRoeU ,  Amarillîs  ,  Dinamii  ,  Nîiocrrj  ,  & 
AraXandre.  On  lui  attribue  encore,  Aréiapkile,  Alexandre 
CUophon  ,  Ohophott ,  Ttrquiu,  &  h  Ccunédic  .^cs  Capii/i.  Peut- 
■  être  ces  Pièces  font-elles  dTfaac  Duryer ,  dont  on  croit  Qu'il 
le  fils,  &c. 

DURYER  ,(  Jp«  1  Auteur  de  la    Vengetmce   defSaiyfeSy 

des  Amouri  cenirairci  &  du  Mar'^ge  d'Amour.  Cet  Auteur, 

d'abord  Secrétaire  du  Duc  de  B-rlle-Garde  ,  enfuite  commis 

au  Port  Saint-Paul ,  mourut  dans  l'indigence. 

-  *DU  SOUHAIT  ,  Auteur  du  feiïiéme  fiécle ,  a  laifîZ  det 

F'îéCit 


ÎPîéces  întîtuléci  Beamé  &  Amour ,  fci  Loije  ctAmùàr ,  Rade^ 
SQ9tde  ,  &  les  Soulmts  d* Amour, 

* 

DUSSIEUX,  { M.  )  a  donné  l«s  Héros  Brançoîsy  ou  le  Siége  Je 
Saint' JcMn  de  Lofne^  Drame  Hérpique  en  Crois  Aâes,  en  Profc  % 
imprimé  en  I774* 

DU  TEMS,  {  M.  Louis  )  né  à  Tours  en  1730 ,  cî-devaàt 
chargé  des  aif&ires  du  Koi  d*Angreterfe  i  là  Cour  de  Tu- 
rin ,  eft  Auteur  de  deux  Pièces  de  Théâtre  ,  favoir  de  la 
Comédie  de  V Homme  à  la  mode\f  &  d'une  Tragédie  aUlyfim 

DU  TERRAÏL ,  (  le  Marqui  s  )  mort  à  Paris  depuis  quel- 
ques années ,  avoit  fait  jouer  dans,  fa  maifon  d'Epinay  ,  pro* 
che  Saint-Denis ,  une  Tragédie  de  fa  façon,  intitulée  LaguS^ 
&  le  Déguifement  de  l'Amour^  Divertinemcnt* 

DUTHEIL  ;  il  ii*eft  connu  que  par  une  Pièce  intitulée  4 
Vlnjufii€e  funte, 

DÙTHEIL  ,  (  M.  )  Officier  aux  Gardes  ,Sr  de  l*  Académie 
des  Belles-Lettres ,  a  traduit  Orefte ,  ou  les  Cœphores  d'Efchyle 

DUV AL  I  (  Mlle.  )  andeime  Aârîct  de  TOpera ,  a  mis  e^ 
Mufîque  les  Génies» 

DUVAURE ,  (  M.  )  hé  eh  baùphîné  ,  CHcValîet  de 
Saint-Louis  »  ^  donh)i  le  F^ix^Sférvann 

DU  VERDIER ,  (  Antoine  )  Sieuir  de  Vauprivas ,  né  à 
Môntbriijon  en  Forez  en  1544,  mort  en  1600,  Contrô- 
leur-Général des  Finances  de  Lyon,  Bc  Gentilhomme  ordinaire 
de  la  Maifon  du  Roi.  Il  a  cj>nipofé  diffêrens  Ouvrages  dont 
le  pUïs  confîdérable  eft  fa  Bibliothèque  des  Auteurs  François  ; 
nous  n>n  avens  qu*un  dans  le  genre  Drainatîquc;  la  Tragédie 
de  Polixene^  donnée  eti  1J67. 

DU  VIGEON  ,  (  Bernard  )  pé  à  Paris ,  k  Peintre  en  Mi- 
iiîàture ,  a  fait  avec  Romagnefy ,  la  Partie  de  Carftp^agne.  Il 
^ft  mort  en  17^'®  >  îgé  de'  ij  ans. 

DU  VIVIER  ,  (  Gérard  )  étoit  né  à  Cand ,  &  fi^Ç^^aître 
d*Ecole  Françoifrà  Cologne.  On  lui  attribue  trw  Pièces  dé 
Théâtre  qui  font,  Abraham  &  Àgar ,  la  lideUte  nupnale^ 
titéfée  &  Défanireà    ' .       _^ 

TvfHe  nu  o  • 


^  » 


iit  E  M     ï  T     F  A 


AJiMANVÎLLÏ,  ADteur  du  Capitm  Matamore. 

KTlENNE  ,  I  t*iir/M  ]  ancien  Libraire  de  Paris  ,  a  tradidt 
'ie  l'icalwn   une  Viéce  fous  le  ûrie  des  Des-ai/ujti  ;  &  dx 


iT.  G. B,  Ce  fontleîleïtresiniùaleid'un  Atlteurquî  adoïc 
lic  en  iâf9~Une  Triigi-Colnétiie,  intinilée 'G^'dit  ,  ou  l'I^i- 
lâtre  OaiTvertî, 

FABRICE  DE  FOURNARIS ,  dit  le  Capitan  Cocodrilti 
n'ell  connu  qné  par  une  Pièce  iniiciilée  Angélique. 

FAGAN  ,  (  tkrifiopkU-BartheterrA  )  né  à  Paris  ,  Se  mottn 
I7ÏÎ,  fembia  d'abord  devoir  aiigrnenter  le  nombre  de  ros 
grands  Comiques  ;  peui-étre  en  eût  il  approché  s'il  les  eue 
Thjs  fouvent  confuUéî,  Le  Rtniez-voui ,  &  fur-tout  la  Ptipilc, 
^u'on  doit  regarder  comme  le  Chef-d'œuvre  de  cet  Auteur, 
obtiendront  toujours  des  fuffrages.  Ses  autres  Pièces  font,  la 
Crondeufe ,  Lucaf&  ?errçm ,  yAmiiîé  Rii/ale ,  les  Caraâertt 
de  Thalle  ,  le  MarU  fani  le  ff avoir  ,  la  Jalou/îe  imprévue,  M 
tonde,  la  Rtiîcult  fttppojée ,  V  Ifie  dei  Talent  ,VAnnmtt  irt- 
veflie  ,  la  fermière ,  \'HciiTtux  Reioar  ,  le  Sylpke  fufpDfé  ,  ks     i 
Eveilléf  de  Faify ,  les  AiUarr  Jages  ,  le  Mufulman  ,  le  Ma-     j 
5» Îj  Auteur  ,  I  Afirefavarabh  ,  les  Almanaclit ,  Pkiionomé,  k     I 
Servante  juJ}ifiée',C/ihefe  ajfiésée. 

FAEOEAU,  (_M.  )  Procureur  au  Châtelet,  a  donné  !e 
Triumpke  de  l'Amiiié, 

FATpUVILLE  a  compdffi  pour  l'ancien  Théâtre  ItaKco, 
Arlequin  Mercure  Galant ,  Arlequin  Gtapignan  ,  Arlequin  lîn- 
gere  du  Palah,  Arlequin  frotée ,  Hrle^uin  Empereur  dani  U 
Lune  ,  Arlequin  Jafon  ,  Arlequin  Chevalier  du  Soleil  ,  CiJm- 
hiite  Avocat  tour  &  ç*mrt  i  Colombine  ftmmt  vtrigée  ,  Ifei^ 


FA  547 

Iflédecîn ,  la  Trécautifn  inutile ,  le  Banqueroutier ,  le  March^ni 
qupé ,  &  la  Fille  favante. 

FAVART ,  (M.  Charles-;'Simon  )  né  à  Paris  ,  célèbre  par  fe« 
nombreux  fuccès,  furtouslçs  Théarres  de  la  Capitale,  lia  donné 
for  celui  de  l'Opéra ,  Dom  Quichotte ,  la  Coquette  trompée.  Aux 
Frnçois,  V Anglais  à  Bfirdeaux.  Ainç  Iti  McnSj^Hjippuliu'  &  Aricie, 
les  Amans  inquiets  ,  les  Amour-  Champêtres ,  Baiioco^  &  Serpilla, 
Raton  &  Rofette ,  Ninette  à  la  Cour ,  les  Chinois  ,  la  Fille 
mal  gardée  ,  Soliman  IL ,  Ifahelle  &  Gcrtrude  ,  la  Fée  Urgek» 
les  MoiJJomuurs  ,  V Amant  déguifé ,  la  Ro^ere  de  Salency  ,  &c. 
A  rCpera-Comique  ,  its  Jumelles  ,  V Enlèvement ^^  le  Nouveau 
ParnafTe  ,  la  Dragonne  ,  le  Bal  Bourgeo's  ,  Moulinet ,  Tyramc 
^^  1  hîjlé  ^  la  Chcrcheufç  d'cfprit ,  le  iJ^r/ïa  d^ Alger  ^  le  Co^  rfe 
f^/V/^î^e  ,  le  Retour  ,  le  Départ  de  Y Our a-Comique  ,^  les  f^«- 
daiges  de  Tewpé ,  V Amour  inpromptu ,  &c.  En  fociété  avec 
JPam-.rd  ,  la  Rîpétit'on  interrompue  .,  Marramne  ,  le  Prince 
ncPuirne  ,  Dardanits  ;  avec  M.  Valois  d'CrviUe  ,  les  Valets  ^ 
avec  M.  RoulTeau  de  Tculoufe  ,  la  Coquette  Javs  lef^voir  i 
avec  M.  le  M  de  P  '^  *  >  le  Prix  de  Cythcre  ;  avec  M« 
de  Verrière  ,  V Amour  &  V Innocence  ;  a"vec  i'agan  ,  la 
Servante  juflifée  ,  Cythcre  affiégée  ;  avec,  la  Garde  5^  le  Sueur  ^ 
les  Amours  Grivois  y\e  Bat  de  Strajbourg  ,  les  Fêtes  puhliques  ; 
avec  Carolet ,  VÀmotir  au  VHlage  ;  avec  MM.  laujon  &  Par-f 
vi ,  la  Parodie  de  Ihéfée  ;  &  fur  deux  fonds  préparés  par  M. 
Parmentier ,  les  Epoux ,  &  la  Faufe  Ducgne  ;  le  Vaudeville 
des  Portraits  à  la  mode  ,  V Arrangeaient  des  Arrièttes  ,  avec 
M,  Anfeaume  ;  avec  M  Marcouvîlle  ,  Fanfaîe  ;  avec  MM« 
Pannard  &  Laujx>n  ,  ZJphire  &  Flettrette.  Aux  pefirs  Appar- 
tements avec  la  Garde  ,  la  Cour  de  Marbre.  A  Fontainebleau, 
feul ,  les  Nouveaux  Intermèdes  ,  9c  DiverrilTeipens  de  17»- 
çonnue ,  la  Belle  Arfene  ;  en  Flandres  ,  un  •  Prologue  fur  les 
V  idoircs  du  Koi ,  \e$  Comédiens  de  Flandres» 

FAVART  ,  (  Mde.  Jujfine-Benûite  du  Ronceray ,  époufe  d» 
M.  )  née  à  Avignon  en  i7i7»fille  d'André  René  du  Ronceray^ 
ancien  Mrfîcien  de  la  Chapelle  de  S.  M.  ,  &  depuis  du  m\ 
Roi  Staniilas  ,  mourut  le  zi  Avril  1771.  Au'ourd'huî  ai!^  \i 
mort  de  Mde.  Favart  a  bri(e  tous  engaj^emens ,  Se  que  le  "né- 
rite  du  procédé  galant  &  généreux  ,  eft  devenu  irutî^c  rai 
ciari  ccmplaifant ,  il  eft  en  droit  de  revendiquer  Icf  ^x  Pièces 
luivantes  :  les  Amours  de  Baftren  &  3aJ1ier,ne  ;  les  EnfcrcelJs^ 
i>u  Jcamot  &  jeannette  ;  la  F/7/e  mat  zardée  ^  ou  le  Pédant 
amoureux  ;  la  Fortune  au  Village  ;  ia  Fête  d'Amour^  ou  Lucas 
^  Colinçttt  ;  &  Annette  &  Lubin. 

O  O  ij 


\ 


J 
% 


149.  FA     F  E    F  L 

FAURE ,  (  Antoine  ]  Premier  PréfîdoMt  du  Parlemeiit  M 
Chamber^ ,  &  père  de  Vaugelat ,  efi  Auteur  d'une  Tragédie 
des  Goràtans  &.  Maximins  9  ou  VAmoimn. 

FAUCHARD  DE  GRANDMFNIL ,  (  M.  )  a  donné  le  S*-  ^ 

FAÙRÉ ,  Auteur  d'une  Tragédie  de  Manlhts  Torquamu 

FE'AÙ ,  (  le  Père  Charles  )  Oiatorien  de  Marfçille ,  un  de» 
Auteurs  du  Jardin  des  Mu/es  Frovençales^  On  coi^oit  en^* 
core  de  lui  une  Comédie  i|itîtttlêe  Wuf^un* 

FENELON ,  (  M.^  de  )  Chevalier  de  Saint-Louîf  ,  a  comr 
Çofé  uiie  Tragédie  d'Alexéindre.0 

FENOUILLOT  DE  FALBAÏRE ,  C M. )  a  donné. le  F«-. 
kriquant  de  l/>nires  ,  les  deux  Avares  ,  VHwm{te  Criminel  >^ 
Zémire  &  M^lîde. 

FERMELHUIS  ,  fils  d'un  Médecin  de  Paris,  paflè  pour. 
TAutètir  de  TOpcra  de  Pyrrhus. 

HEKRAND  >  FermicrHQfnéral ,  Auteur.de  h  Mufique  de, 
Zelte» 

FERRI  (Utd  )  Mcffin ,  a  donpé  ,  vers IW  léip ,  Ifabelle  > 
pu  le  Dédain  de  Y  Amour ,  Faftorale  en  fix  Ade^  &  en  vcrs^ 

FILLEUL  ,  (  Kicglas  )  né  à  Rouen  ,  Auteur  de  trois 
Pièces  de  Théâtre ,  Achille ,  Lucrèce  8c  les  Of^es. 

FERRIER  ,  iLoutx  )  né  à  Atignon  en  léio  ,fut  mis  à 

rinquifition  pour  ce  Vers ,      '         * 

L'Amour  pour  les  Mortels  efi  le  fouverain  bien. 

qui  fc  trouve  dans  Tes  Vréceptes  Gâtons.  Ce  Poète  ayaii^ 
été  abfous  par  lé  Saint  Office,  ^  la  prière  de  fcs  amis,  fe 
tetîra  à  Paris  ,  &  mourut  en  Normandie  en  vjzin  Outre 
Tes  Tréceptes  Galans  ^  on  a  de  li^i  les  Tragédies  d'Anne  d^ 
Bretagne,  d'Adraflè ,  de  Montézume ,  &  d'autres  Ouvrages  qui 
ne  manquent  ni  delprit  ni  de  naturel* 

FLOT  ,  (  A.  Kk  H.  )  a. donné  V Amottr  fantafque^  ouïe  Jh^, 
de  foi-même, 

FLACÇ* ,  (  René)  Auteur  de  la  Traçcédie  d'Elips* 

FLEURY,  (  M.  Jacques)  Avocat  au  Parlement  de  Paris  ,^ 
Auteur;,  dyn  Recueil  de  Pocfiès  &  de  piufîeurs Opera-Co-* 
miques ,  tels  que  le  RefouK,  favorakh  x  le  Xemjph  de  Mpmus   , 


F  L      F  O     F  R  y4^ 

\e  RojJ^itol^en  fociétc  avec  M.  de  L ••..'%{  a  retouché  le 
Mîrotr  magique ,  &c. 

FLOQUHT,  (  M.  )  Auteur  de  la  Mufîque  de  l'Opéra  intitulé, 
.    f  Union  de  V Amour  &  des  Arts  ,  &  de  TOpera  à'Azolan. 

FOLLARD,  (lePerf  Melchior  de  )  frère  du  Chevalier  de 
Foulard ,  fî  connu  pat  Tes  exçellens  Con^nentaires  lur  Po- 
lybc  j  naquit  à  Avignon^en  i688 ,  &  entra  chez  les  Jéfuites 
a  l'âge  de  feizc  ans.  Apres  avoir  profefTé  la  Rhétorique  avec 
le  plus  grand  fuccès  au  Collège  de  Lyon ,  il  fut  reçu  à  l'A- 
cadémie des  Sciences  Se  Balles-Lettres  de  cette  Ville.  Il  avv>ic 
lin  goût  décidé  pour  le  genre  Dramatique  ,  8c  Ton  doit 
regretter  qu'il  n'ait  pas  mis  la  dernière  main  à  Tes  Pièces  ce 
Théâtre  ,  Agrippa  ,  Oedipe  &  Thémîflocle,  Le  Père  Foi- 
lard  eft  mort  à  Avignon  en  i7i^  dans  la  cinquante-fixiemc 
^imée  4e  fon  âge^ 

FONTAINE  ,  (MO  ?  ionné  Argtblan ,  ou  le  Fanatîfme 
des  Oroîfaàes. 

FONTANELLE  ,  (  Jean -Gaf par d  de  )  né  à  Grenoble  en 
1737.  Sçs  Ouvrages  Dramatiques  {ont  ^  Vierre-le-Qr and  , 
Erîcte ,  ou  la  Vefiale  ,  &  la  Tragédie  de  Lorédan. 

FONTENELLÇ ,  (  Bernard  le  Bouvier  de  )  né  à  Rouen 
en  i6Çf ,  neveu  dt$  Corneille ,  étoit  des  Académies  Fran- 
çoife  &  des  Belles-Lettres  ,  ancien  Secrétaire  perpétuel  de 
-celle  des  Sciences  ,  &  Afîbcié  de  celle  de  PruHe,  Toute 
l'Europe  connoitfes  Ouvrages  dans  différens genres,  &  il  a  lou- 
lienu  (à  réputation  avec  éclat  ,  jufqu*à  la  mort  arrivée  à 
Paris  en  1757.  Ses  Ouvrages  Dramatiq  nés  hnt\  Abdoloiyme  y 
Henriette ,  Idalie  ,^  Lyjianaîfe ,  Macate  ,  le  Teflament ,  le  Tyran , 
le  Retour  de  Climene ,  Enone ,  Pygmalion  ,  la  Cornette,  On 
lui  attribue  encore  Afpar  ,  &  le  Comte  de^  Gabalis,  Ses 
Opéra  font ,  Thétis  &  Pelée  ,  Enée  &  Laviaie ,  Endymi^n , 
Bellerophon  O*  Pfyché. 

FONTENI,  (  Jacques  de  )  ancien  Confrère  de  la  Paffion, 
a  donné  |e  Beau  Pafleur ,  la  Chafte  Btrgere  &  Galatée, 

FORCALQUIER ,  (  le  Comte  de  )  mort  depuis  plufjôurs 
années  ,  a  lailté  quelques  Comédies  manufcrîtes  ,.  îouées  en 
fociété  vers  l'an  T74?  ,  telles  que  le  Jaloux  de  lui-même , 
VHomme  du  Bel  air ,  ÏHeureux  Menfonge ,  la  Faujfe  innocente. 

FRAMERY  ,  (  Nicolas-Etienne  )  né  à  Rouen  en  174^  ,  a 
i^onnc    Nanette  &  Lucéis ,  ou  la  Payfanne  CurieuJ'e  ;  î^tcaij*e 


( 


S<p  FR       F  tr 

de  Vadc ,  remis  avec  dc^  Ariettes ,  Vbidkmte ,  le  Frojti ,  l'i* 
lu/ton  y  ou  le  Diable  amoureux^  la  Colonig ,  Parodie  de  l'ïfir 
d'Amour ,  inteimede  Italien. 

FRANCŒUR  ,  (  M.  Françoh  )  Chevalier  de  l'Ordre  d« 
Roi ,  Sur^Intendact  de  fa  Mulique  ,  n'a  travaillé  pour  TO^ra 
qu'en  (ociété  avec  M.  Rebel ,  avec  lequel  il  a  conapole  la 
Mufique  des  Opéra  fuivans  :  ?yrame&  îhijbéj  Tarfis  &  Zér 
liej  Scanderherg ,  le  Ballet  de  la  Paix ,  les  Auguftales ,  h  Fé- 
licité ,  Zélindor  ou  le  Sylfke ,  le  Trophée  ,  le  Frince  de  Soify  % 
Ifmène  j  les  Génies  tutélaires. 

JRANCOEWR  ,  (  m.  )  le  neveu ,  Auteur  de  la  Mufique  de 
Lkidor  &  Jfmène» 

FRANÇOIS  DENISMES ,  (  le  F  ère  Jean  )  RécoUet ,  Pré- 
dicateur ,  a  donné  une  Tragédie  de  Sainte-Cécile. 

FRE'NICLE ,  ConfeiUer  du  Roi,  &LiemenaHt- Général 
de  la  Cour  des  Monnoîes ,  né  en  t6oo  ,  mourut  Dpyen  de 
cette  Cour  en  lé^i  Ses  Œuvres  Dramatiques  font,  la  Fî* 
délie  Bergère ,  Falémon  ,  Nighé 

ÇRISIERI,  (M.  )  aveugles  dès  l'eofancejîa  compoféla 
Mufique  des  deux  Miliciens  ,  &  des  Souliers  mor  -  dorés^ 

FROMAGET  ,  a  faîtirour  TOpera  -  Comique  ,  feulou  en 
fociété  ,  les  Vieillards  rajeunis^  le  Neveu  fu^pofé y  leMagafin 
des  Chofes  Ferdues ,  les  Noms  enb!ancy  &  ï Epreuve  dangéreufe. 

FRONTON  DU  DUC  ,  (  le  Fere  )  /éfuite  ,  Auteur  de 
I  Htftotre  Tragique  de  la  Fucelle  de  Dom  Rémi. 

FUZELIER  ,  (  Louis  )  né  à  Paris,  y  mourut  en  1751 ,  âgé 
de  quatre-vingt  ans.  Il  eut  le  Privilège  du  Mercure  conjoin- 
tement avec  la  Bruere ,  en  récompe n(e  de  fes  travaux  &  de 
{es  fucccs  Dramatiques.  Il  a  travaillé  pour  tous  nos  Théâtres  ;^ 
celui  de^  POpera  a  eu  de  lui  depuis  17T?  ,  \fis  Amours  dégui' 
jés  ,  Arion.  le  Ballet  des  Ages^  les  Fêtes  Grecques  &  Romaines ^ 
la  Reine  des  Féris ,  les  Amours  des  Dieux ,  les  Amours  des 
DéeJTes  ,  les  Indes  galantes,  V Ecole  des  Amants  ,  le  Crrnaval 
du  Farnaje  ,  les  Amours  de  Tempe ,  Fhaëtufe  ,  Jupiter  &  E«- 
rope.  Les  Pièces  jouéps  au  Théâtre  Fra^içois  font ,  Cornélie 
Vcjfale  ,  Mcmus  fabulijie  ,  les  Amufemens^  de  P Automne ,  les 
Amazoms  ^modernes ,  les  Animaux  faifonnables  ,  &  le  Frocès 
des  Sens.  Les  Pièces  du  Théâtre  Italien  font ,  V Amour  Nla'tre 
de  Langues  y  le  N!ay  ,  la  Mérid-er.ne  ,  la  Mode  ,  la  Ruptitre  dtê 
Carnaval ,  le  Faucon  .  Mélufine  ,  Hercule  filant ,  Arlequin 
Ferfée ,  le  Vieux  Monde ,  les  Noces  de  Gamache  ,  le  Serieau  des, 
2héAfreSi  Ja  Parodie,  les  SaturntJes ,  les  ,Détrii  des  Saturnà 


P  U     G  A  'sfi 

tet ,  Amadtf  le  Caiet  ,  Momus  exilé  y  la  ^atue  '  Magique» 
Enfin  Fuzelier  a  fait  (eul ,  ou  en  fociétc  avec  le  Sage ,  d*Or- 
ihevnl  &  autres  ,  pour  TOpera  -  Comique  &  les  Marionnettes , 
Thj'fée,\e  "Ravrffiment  é* Hélène  ,  Arlequin  Grand^Viltr ,  la 
Mairone  à*Ephefe^  Arlequin  Dé/enfeur  dnomere  ,  \c  Lendemain 
deè  Kôces ,  la  Reine  du  Monomotâpa  ^  les.  Vacances  du  Théâtre  ^ 
les  Dieux  à  la  Foire ,  ies  Vendanges  de  Xhampa%ne  ,  le  Ravif- 
feur  de  fa  femme  ,  les  Songes  ,  ie  Saut^  de  Leucade  ,  le  JaIouk 
de  rien  ,  la  Bôetede  P-andore  yViEclspfe  favorable  ,  V Amour  tt 
Bacchus  à  la  Foire ,  la  Forêt  de  Dodone  ,  a:c.  &c*.  &c. 

FUZILIER ,  AUieiit  d'une  Comédie  intitulée  le  tletour  de 

Tendrtjfe, 

!       i      "    1,-    ^  '       I  '      'i     ■    'i       I     ,  sa 

G 

OTk*  ,  abrégé  du  nom  d'un  Auteur  qui  a  Jonné  les  Eatix 
de  IVifau, 

G  AILLAC  ,  {  de  )  a  donné  YAmi^ureust  fans  le  f avoir. 

GAILLARD  ,  (  Amoihé  )  de  la  Portcncille  ,  ancien 
Laquai?  d\m  Archevêque  d'Auch ,  a  fait  la  Mort  du  Mare- 
thaï  d'Ancre ,  tL  ie  Qart^l'^ 

GALLET ,  mort  depuis  pluffeurs  années,  a  d^-n^  feul  y 
ou  en  fociété  avec  Piron ,  Pannard ,  Ponteau ,  à  TOpera- 
Comique ,  .le  Doub  'e  Tour ,  la  Précaution  inutile ,  les  Cofrcs , 
la  Ramée  &  I>onion  ,  Matotte. 

GARDEIN  DE  VÏLLEMAÏRE,  (  Antoine  Jofeph'Lout s) 
né  à  Paris  en  172^ ,  de  mort  depuis  quelques  années ,  a  fait 
imprimer  deux  petites  Pièces  Lyriques ,  le  Retour  dsi  Prin- 
tems  y  &  le  Triomphe  d'Aftrée. 

GARNIER  ,  (  Rohert  )  né  à  la  Ferté-Bernard  dans  le  Maine 
en  1554  î  Se.  mort  au  Mans  en  i  J90  ,  fut  Lieutenant-Général 
au  Préfidial  de  cette  Ville ,  &  enfui  te  Confeiiler  au  Grand- 
Confeil.  Il  avoit  formé  Ton  goût  fur  Sénèque  le  Tragique  ^ 
qu'il  tâcha  d*imiter.  Ses  Tragédies  qui ,  feute  d'autres ,  ont 
été  long-tems  les  délices  ^e  la  France  ,  font  Cornélie ,  Hwo- 
litèj  Marer  Antoine  yPorcie^  la  Troade ,  Antigone ,  Bradamante  , 
tà*  Sédecias ,  ou  les  Juives» 

fiARNOT ,  (  M.  )  a  donné  aux  Bouto^rds  la  Faufe  Pr/* 


jj.  'G  A       G  E 

aaai'cn ,  YAmaxit  trompé  ,  le  DîriBcur  atihulanl ,  lei  ^wil* 
M«M  dM  IVaux-Hdl  ,  \'Ans  ftTdH  &  rttrouvé  ,  le  Murit^ 
fc-rromjiia  ,  ie  BailH  dupé  ,  le  LempUmm  du  four  dt  l'An, 
les  Amours  df  Balitt  ,  le  Déminagetnent  du  Vo'eie  ,  tes  Ali- 
litars  culbulés ,  ou  la  Réforme  au  ParnaJTe  ,  le  Rit <ii/  pmi  ; 
chez  Nicolec  ,  dans  des  ïociciés  ou  en  Province  ,  la  Prévtit- 
tioa  ridicule  ,  Goso  ,  oii  la  Fermi.'re  de  Vaugirm-d  ,  le  lemfie 
^t  la  tolic  ,  la  Mire  Rivale  ,  Loutfe  ,  ou  le  Pourvoir  de  la 
Petiaé  i  en  Société  avec  M.  Gajlais  ,  l'Atmaklc  Vieillard  , 
l'Ombre  de  Piron ,  San  le  ■vouloir  ,  les  Vendangeurs  de  Cha- 
Uii ,  On  a  beau  faire ,  Vhgnèi  de  U  Couriille ,  &  le  Marjuit 
fers  liire. 

GASPARINI,  adonné  W  Retour  det  Comédieni  àKaraurf 
Kéee  Tragi-Comi-L)  rique. 

GAIJEIER.  (  Edrne-Sulpice)  PariCeti ,  anden  Valet-de- 
Ctiambre  du  Roi ,  a  donné  l'Orlgint  dtt  Marîonneiiei ,  S 
le  Pc(  de  tkambre  café. 


GAVINIE'S  ,  [  M  1  a  comrnré  la  MufiqiieJu  Tréiei^du.  ■:. 


GAULTIER,  mon  depuis  plufîeurs  années  a  laiiïë,  Ba- 
C'îe  &  QKiiitTie. 

GAUMIN ,  (  Gilbcri  )  né  à  Moulins ,  Maître  des  Requêtes, 
pi:ii  Confeiller  d'Eiac ,  mort  en  1667,  igé  de  plusde  vu»"«- 
■\ingi  ans ,  avoii  compote  une  Tragédie  d'iphysénie* 

■     GENEST ,  [  Charlei 'Claude  J  natif  de  Paris,  Abbé  de  Saint- 
Vilnitr ,  Aumônier  de  Madame  la  DucheiTe  d'Orléans  ,  & 

Membre  de  l'AcadérMc  Françoile  ,  lé  diftingv.a  par  Ion  goiit 
cour  la  l'hylique  ,  la  l'oelie  K  leï  Belles- Le  tires  .  Se  raoutût 
i  Paris  en  '710  ,  à  quatre-vingt-quatre  ans.  Le  plus  corb- 
dérablede  fcsOuvrBges  eft  intitulé  Principei  de  la  Fkilofophie  ■■ 
de  Drfcartei,  en  vers  (rançois.  On  a  auili  de  lui  quatre  Tra- 
gédies, dont  celle  qui  elt  intitulée  Pénélope  eut  beaucoup 
de  Jucccs.  Son  Jojiph  en  eut  bien"  plus  encore  chez  la  Du- 
cheile  du  Maine  j  qui  ne  dédaigna  pas  de  prendre  un  rôle 
dans  cette  Pièce  Les  autres  Irasédies  oc  l'Abbé  Geneftlbnt , 
j^^uide  ,  Irinctfe  dt  Sparte ,  Si  Fblyrmu^or  :  i\  a  eu  aoffi  beau- 
coup de  pan  au  Recueil  iniitdé ,  les  Divtri^initni  ue  Sceaux, 
GEN£TA« 


Ùt       G  ri      Gî  ssi 

«  _ 

Uaxiè  cette  Pièce  quix  avolt  eu  tant  de  fuccès  à  Clagni ,  M 
parut  fur  te  Théâtre  François  due  pour  y  mourir ,  fans  efpoit 
de  renaître.  Les  autres  Tragédies  de  l'Abbé  Geneft  font . 
Zéldide  i  PrinceJTe  de  Sparte  i  &  folynmefor  :  il  a  eu  auffi  beau* 
coup  de  part  au  Recueil  intitulé ,  les  Dtverttjfi^mens  de  Sceaux^ 

GE^IEÏM  ^  (Oeiawe-Cézar  )  Sieur  de  la  GiUeberdiere  ^ 
Auteur  de  VBthicpiade.  4 

GEOFFROI  ï  (  le  ?ere  Jern-B^tifie  )  ci-devant  Jcfuièé.  de 

FAcadémie  de  Caën ,  ancien  Profedeur  de  Rhétorique  au  C<|(^ 

Icge  de  Louis -le-Grasd  «  né  à  CharoUes  en-  Bourgogne  en 

170^  y  eft  Auteur  de  BafilUe ,  de  d'une  Comédie  du  Mf^ 

SwfttYf^e. 

GERLAND  \  Gcntilhoihme  de  h  Brcflc  \  Auteur  d'urié 
Tragédie  de  Montgommerj, 

GERVAIS  >  Maître  de  Musqué  de  feu  M.  le  Duc  d'O^ 
S^ans  ,  Récent  i  enfuite  de  la  Chapelle  du  Roi  »  tnort  a  Paris 
en  1744 ,  âgé  d'environ  60  ans  $  a  donné  la  Mufique  des  OperU 
de  Méaufe^  d*I^ermn^r€.,  &  des  Amours  de  Protée. 

tHERARDI,  (  Evarifle  )  un  des  Comédiens  Italiens ,  èrè^» 
c  ^nnu  dans  le  monde  fous  le  nom  d'Arlequin ,  ayant  recueilli 
les  plus  belles  Scènes  des  Congédies  Italiennes ,  les  fît  iinpri* 
mer.  On  les  fupprima  ;  ce  qui  irrita  la  curiofité  du  Public  » 
au  point  qu  en  ipeu  de  tems  on  en  fit  un  nombre  prodigieux 
d'éditions  A  Paris  >  à  Lyôli  s  i  Roiien ,  eii  Hollande  >  &c.  A 
ce  premief  Tonie  (uj^prisisé  fut  joint  iih  Suppléiixent ,  fui  vi  d'un 
troifîéme  Volume ,  &  probablement  les  Italiens  avroiënt  en- 
core groffi  le  Réciieil  «  s*j!ï  h'avbient  pal  été  renvoyés. 
Ghérardi  eâ  mort  en  1700  »  â  la  flelir  de  loti  âge,&  n'a  huilé 
de  lui  que  la  Fohre  de  Èexoni. 

GIBERT ,  { M.  )  a  &it  la  Mufique  de  la  S^bUle ,  du  Car- 
fiaval  d'Eté  ^  de  là  Fortune  au  Villaie  ,  de  Soliman ,  d' Appelle 
<^  Campajpe  ^  de  Deucalion  ^  Fyrrha 

GIBQIN  >  [Gilbert  )  de  Moniargis ,  Joueur  de  Harpe ,  8c 
grand  Aritliméticien  ^  à  donné  ,  Alexandre  ,  &:  les  Amours  die 
Fhiiandre  &  Marifée. 

GILBERT  ,  ( Gabriel )CàUimAci  né  à  Paris»  fut  Secré- 
taire des  Commandemens  de  ChriÛine ,  Reine  de  Suéde ,  3c 
fon  Réfîdent  en  France.  Jl  mourut  vers  l'an  167^.  Oh  a 
de  lui ,  Marguerite  de  France ,  Téléphonte  ,  Hyppolite  ,  ou 
le  Garçon  infidèle  ;  Rhùdogune  ,  Sémiramts  ,  les  Amours 
de  Diane  &  d'Endymion^  Orefpkôme  y  Arie  &  Fétus  ^le§ 
.Amours  d'Ovide  ,  les  ârmurs  iAngéU%ut  &   Médbt ,  le» 

îome  Itl,  V  p 


SS&  ei      GL      GO 

Jntrizues  s^eureufci  ^  Léanârt  &  Héro  ,  les  fetnei  &  Itî 
ÏUtfiri  de  l'amcur.  On  lui  attribue  encore ,  Ihéagene^  &lle 
Coûrnfan  parfatù 

GILLET  DE  LA  TESSONIERE ,  né  en  i6io ,  fut  Con* 
•feiller  à  la  Cour  des  Monnoies  ^  &  fit  pour  le  Théâtre, 
Ouixairt ,  Poiùrite ,  Francion  i  le  Triomphe  der^  civq  Paffîorts , 
y  An  de  régner^  ouïe  Sage  Gouvermment  ;  SigifnuMd  ,Te  Dé- 
niaifé  ^  \z,  Mort  de  Valetittnien  ^  ôc  le  Campagnard.  On  lui  at^ 
tribue  encore  Conftamin  Se  Soliman, 

GIKAUD  ,  (  Antoine  )  Lyonnais.  Il  àonnzlcTafleur fidèle, 

GIRAUD ,  (  M.  )  Muiîcien  de  TOpera  ,  a  compofé  la  Mu* 
fique  de  pemalîon  &  Tyrrha ,  &  de  XOpera  de  Société 

GLUCK ,  (  M.  le  Chevalier  )  Muficlen  Allemand ,  Auteur 
de  la  Mufîque  dlphtgénie ,  d'Alcefie  ,  Orphée^  Paris  &  Hélène  « 
.&  de  plufîeurs  autres  Opéra.  Ipnigénie  &  Orphée  ont  été  rc* 
j^réfemées  avec  fuccès  à  Paris. 

GODART,  (  Jean)  hé  à  Paris  en  1^64^  Êc  Lieutenant* 
Général  au  Baillage  de  Ribemont  y  a  laifTé  la  Brandade  Se 
les  Déguifés. 

GOISEAU ,  Auteur  d'une  Tragédie  6' Alexandre. 

GOLDONI ,  (  M.  Charles  )  Avocat  Vénitien ,  a  donné  au 
Théâtre  Irançois^'le  Botirru  hien-faifant ;  8c  aux  Italiens^ 
VEnfant  perdu  &  retrouvé ,  les  deux  Frères  Rivaux  ,  les  Amours 
d'Arlequin  &  de  Camille ,  la  Jaloûfie  d'Arlequin  ,  Arlequin 
Valet  de  deux  Métrés  ,  Arlequin  Philofophe ,  la  Bague  MO" 
gique ,  l'Epreuve  Parîfienne. 

^GOMBAULT  ,  {  Jean  Ogier  de  )  Gentilhomme  Calvinifle, 
fié  près  de  Brcuage  en  Saintonge  y  fut  un  des  premiers  df 
la  petite  afîembiée  de  Beaux-Efprits  qui  fe  forma  chezConrart^ 
Se  donna  Heu  à  rétablifîement  de  TAcadémie  Françoifc, 
dont  il  remplit  une  place.  Un  accident  malheureux  termina, 
fa^  vie.  Un  jour  qu'il  fe  promenoit  dans  fa  chambre  ,  le  pied 
lui  avant  tourné ,  il  tomba  &  fe  bieffa  de  telle  forte  à  la 
hanche  ,  qu'il  fut  prefque  toujours  obligé  de  garder  le  lit 
jufqu'à  fa  mort ,  qui  arriva  en  jf')66.  Ses  Pièces  de  Théâtre 
lont ,  Amarante ,  Aconce  &  Cydippe  ,  &  les  Danaïdes, 

GOMEZ  ,  (  Madelaine-Angélique  Poijfon  de  )  fille  de  Paul 

Poiffon  ,  fœur  du  dernier  Comédien  de  ce  nom,  &  veuve 
de  Dom  Gabriel  de  Gomez ,  Centilhome  Efpagnol ,  naquit 


GO       G  R  s  fi 

à  Paris  en  1684  ,  &  mourut  à  Saint- Germaîn-en-Layc  en 
177 T.  Outre  les  Romans  qui  ont  fait  la  réputation  de  Mde* 
de  Gomez ,  on  connoît  encore  Tes  Pièces  de  Théâtre  qui 
font ,  HabtSy  Sémtramîs ,  Cléar^ue ,  Marjîdle ,  &  les  Epreuves» 

GONDOT  ,  (  m,  )  Commiiïàîre  des  Guerres  ,  Secrétaîrt 
^es  Maréchaux  de  France ,  de  M.  de  Biron  &  des  Gardes- 
Françoifes  ,  eft  Auteur  des  Bergers  de  qualité  ^  des  Fêtes  des 
environs  de  Paris ,  de  la  Varodie  de  Caffor  &  Potluxy  &  dei 
Couronnes. 

GOSSEC ,  (  M.  )  l'un  des  Oiredeurs  du  Concert  Spiri- 
tuel en  1774  ■»  Auteur  de  la  Mufîque  du  Faux-Lord  ,  des  Té^ 
cheurs  ,  du  Double  Déguifement  ,  de  Toinon  &  Tolriette  , 
êiHylas  &  Sylvie  ,  &  de  Sabinus 

GOUGENOT ,  Dijonaîs  ^  a  donné  la  Comédie  des  Comi^ 
diens ,  8c  là  Fidelle  Tromperie, 

GOYSEAU ,  de  Paris  ,  a  fait  imprimer  ,  en  1723  ,  une 
Tragédie  d'^ilexandre  &  Darius. 

GRAFIGNI,  (Françoife  ^Ijlembourg  d'Happoncourt  de) 
naquit  à  Nancy  vers  la  fin  du  dernier  iîécle ,  d'un  Major  de 
la  Gendarmerie  du  Duc  de  Lorraine ,  &  d'une  petite  nièce 
du  fameux  Callot.  Elle^  fut  mariée  ou  plutôt  fa^crifiée  ï  Fran- 
çois Hugot  de  Grafigni .  Chambellan  du  Duc  de  Lorraine  , 
homme  emporté ,  avec  feqiiel  file  courut  plulieurs  fois  rilque 
de  la  vie.  Séparée  juridiquement  d*un  tel  époux  ,  renfermé 
pour  Tes  violences  &  fa  mauvaife  con'iuite ,  elle  vint  ouvrir 
a  Paris  fa  carrierre  littéraire  par  les  Lettres  Péruviennes  :  elles 
furvsnt  fuivies  de  Cénie ,  une  des  meilleures  Pièces  que  nous 
ayons  dans  le  genre  attendriffant.  L'Auteur  fit  encore  la  Fille 
d  Ariflide  &  Phafa^  &  mourut  à  Paris  en  1758  ,  à  64  ans. 

GRAND-CHAMP ,  Auteur  d'une  Tragédie  d'Omphale. 

GRANDVAL,  (  NîVo/^x  iÎ4<rof  )  Muficien  -  Organifte ,  5C 
Auteur  du  Poème  de  Cartouche  ^  étoit  né  à  Paris  en  1676  ;  ii 
y  mourut  en  1753  ,  laiflànt  les  Pièces  de  Théâtre  fuivantes  r 
le  aiuartier  d'Hyver  ,  le  Valet  Apologue  ,  Perfiffler  ,  Agathe^ 
le  Camp  de  Porché-Fontaine* 

GRANDVAL  ,  (  M.  Charles-François  )  fils  du  précédent , 
&  célèbre  Comédien,  débuta  en  17 19  au  Théâtre  François 
par  le  rôle  d'Andronic ,  &  par  celui  de  Mèlicerte ,  dans  Jno 
&  Mèlicerte.  Il  a  rempli  long-tems  les  prenuers  rôles  ;  &  tout 

Pp    ij 


ïjtf  G  R 

le  monde  a  connu  fes  faleiw  rupérien"  pour  cewx  ié  Petîrt 
Maîwe  du  bon  ton.  Il  a  cjuiicé  le  Théâire .  y  eft  tentri ,  Sc 
fnËn  l'aquittitout-à-rait.M,  GraiidTal  a  faii  desPiiçei  po- 
liflbnnes  jntiiuiées ,  VEtwuque  ,  ou  la  F/df//f  Ti^dtlnt  ;  Asa.- 
ihe ,  ou  li  C/M/ïr  PrJB.-f/c  ;  les  deux  Brfcuiii ,  LeMudrt ,  «<- 
««(» ,  S(Voj>  ixù  cal ,  le  Ttmpérammtnt. 

GRANGIEB ,  (  Btâihaxax  )  ConfeUIei  8c  Aumônier  du 
Roi ,  AbW  de  Saint-Barihelemi  de  Noyon ,  a  donné  les 
Conudiesdu  Taradh  ,  de  VEnftr  &  du  Purgatoire  ,  du  Dante , 
mùCes  en  rimei  rrançolfes. 

GRAVE  >  (  M.  le  Vhçmtt  4t)  aéz  Narboone  ^  a  donné  1| 
^Tragédie  de  Varron. 

GRAVELLE ,  (  M.  l'EWjiad.  )  adorinéî'AnflK»  ihtùfi- 

GREBAN,  (  Afnml  &  Simon  )  Ces  deux  Auteurs  étoîent 
Ae  Compiegne  &  Treres.  Arnvul  fut  Chanom*  du  Mans ,  & 
Çimon  ,  Secrétaire  du  Comte  du  Maine.  Ce  font  les  piemieis 
qui  firent  repréfenter  dei  Myfterçs  ;  «elui  des  -4Û«  det  Aià- 
trti  parut  en  1450. 

GRE^AIL-IE  ,  [  Frmtoh  )  ^eur  de  ChâteaunieTes ,  né  î 
Uzerche  dans  le  Limofîrt  en  iëi£  ,  Autrui  de  I9  Mm  if 
Grtfft ,  ou  Vînnoctnt  Malhturtun. 

GRENET ,  Maître  de  MuCque  de  l'Opéra ,  a  làît  celle  ia 
Triomphe  dr  l'H4rm*nit ,  &  d  Afolloit  Berger  £Admcte. 


GRESSET  ,  [  H.  Jean-B^iiffe-Uait  ]  né  à  Amiens  ,  de 
l'Académie  francoife,  il  s'eft  Alfa i^ié  dans  le  genre  Dramatique 
pat  fes  Pièces  ^Edouard  III.  ,  de  Sydney  ,  &  du  MéchMM. 

GRETKI,  (  M.  1  né  à  Liège,  Auteur  de  la  MuCque  du  Hurav,, 
de  Lucth  ,  du  Tableau  parlant ,  de  Stlvain  ,  des  deux  Avares, 
de  Zémire  &  Atnr  j  de  VAmi  de  la  mai/on ,  de  VAmiiié  à 
Féfrenve  ,  du  Masntjj^ue ,  de  la  Rofiere ,  de  h  FaufeMagie , 
de  Cêphale  tà"  Froirii i  tous  chef- d'cfUvres  dont  les  Fran- 


GREVIN  ,  [  JacqMt  )  né  à  Clermont  en  Beauvoifîs ,  en 
iîtS_,  fut  Médecin  de  lu  Duchefle  de  Savoie.  Ses  Pièces  Je 
Théâtre  (ont ,  les  Efba'it  te  Cézar  :  on  lui  attribue  encore  la 
Maubtriine.  Cet  Auteur  s'eft  exercé  dans  plus  d'un  genre  i  U 
ÏBt-icui  cé  ulfi  dans  les  Pocfies  galantes. 


.         G  R       G  tJ  ',S7 

„  6MGNETTE  y  {  Bénigne  )  Avocat ,  a  donné  en  1^46  unt 
Tragédie  intitulée  la  Mort  de  Germanicm. 

GROSSE -PIERRE,  ancien  Auteur  d'une  Tragédie  delà 
fiTégnciade. 

GROUCHY ,  (  Nicolas  )  Sieur  de  la  Cour,  Auteur  d'une 
riéce  intitulée  BéMthude ,  &c. 

GUERIN  DE  BOUSCAL,  [Gug-on)  Languedocien  ,  fils 

i^î/iî^?^*^*"^  *  ^'^  Avocat  au  Confeil ,  mourut  en  16^7,  & 

alaïUé  la  Mort  de  Brutus  ,  Dom  Quichotte ,  Cléamène  ,  la  fuite 

de  Dom  Quichotte  ,  le  Fils  déf avoué  ,  Sancho-Pança ,  la  Mort 

d'jigis  8c  V Amant  libéral. 

GUERIN ,  (  Nicolat' Armand' Martial  )  fils  du  Comédien 
Guérin  Détriché  y  8c  de  la  Veuve  de  Molière  ,  né  en  1707  > 
a  fait  Myrtil  &  Mélicertêylz  P fiché  de  ViUase ,  Se  un  Opéra 
de  Mélicerte» 

GUERIN  DE  FRE'MICOURT  ,  (  M.  )  Auteur  des  Ju- 
meaux ,  a  eu  part  aux  EpCorcelés  ,  8c  a  quelques  Parodies, 

GUERSENS ,  (  a.  Julien  de  )  né  z  Gifors  en^  lUl  »  Sé- 
néchal de  Rennec ,  &  mort  en  1^83  ,  a  compofé  une  Eglo- 
Î[ue  fous  le  titre  de  Bergerie ,  &  plufîeurs  Pièces  qui  ont  paru 
bus  le  nom  de  Mlie.  Neveu  >  dont  il  étoit  amoureux ,  en- 
tr'autres  celle  de  Panthée  &  de  Tobie. 

GUEULETTE ,  {  Thomas-Sîmon  )  Subftîtut  du  Procureur 
du  Roi  au  Châtelet ,  né  à  Pari^  en  1683  ,  &  mort  en  1766. 
Outre  les  Mille  &  un  quart  d  heure  y  les  Sultans  de  Guza" 
r^te  y  &c.  il  a.  fait  pour  le  Théâtre  les  Comédiens  par  ha- 
zard ,  Arlequin  Pluton  ,  le  Tréfor  fuppofé ,  l  Amour  Précepteur  y 
VHorofcope  accompli  y  8c  traduit  la  Vie  êflunfonge  ,  Grifelde^ 
la  Statue  de  VHonneur, 

GUIBERT ,  { Mde.  )  née  à  Verfailles  en  171^.  ;  parmi 
plufîeurs  petites  Piétés  de  Pocfîes  dîverfes ,  a  fait  imprimer 
les  Drames  (uivaus  :  la  Coquette  Corrigée ,  le  Rendez-vous ,  les 
FiHes  à  marier. 

GUICHARD  ,  (  Henri  ]  Contrôleur  des  Bâtimens  du  Roi , 
a  fait  rOpera  dl/lyfe  &  Pénélope. 

GUICHARD  y  (  M.  Jean  -  Baptifle  )  Auteur  des  Apprêts  de 
Uôces  ,  de  V Amant  ftatue  ,  du  Bûcheron  ,  8c  des  Réunions  ,  ou 
Iç  Bon  Père  de  famille. 

GUILLEMARD  ,  (  M.  )  Secrétaire  de  l'Intendance  de  Ma* 
frine  en  Bretagne ,  a  traduit  de  TAnglois ,  Coton  d'Utique^ 


ns  GU       FtA 

GUIS ,  I  M.  Jtan-Baptifle  )  né  à  Marfeiile  ,  a  fait  tn^rîmef 
Abailard  &  Héloïfe ,  Si  la  Tragédie  de  TérA. 
.GUY  DE  SAINT-PAUL,  Rcfieiirt'erUniveriîtédeP*- 
TK  y  donna  en  1174,  une  TragcJie  de  Kéran, 

GUYOT  DE  MERVILLE ,  |  Michel  ]  né  i  VerfaîlW  en 
169e.  Il  mourut  près  de  Genève  en  i7îî.Nons  avons  de  lui, 
outre  le  Corjfniemeni  forcé ,_  les  Mafcaraâtt  amvunafet .  le» 
Amgyit  agortù  fam  le  favoîr  ,  les  imprempru/.  Je  l'Annur , 
AckiUeà  Scjroi ,  les  Epoux  réunît ,  le  Dédît  tnutîle  ,  les  Difwr 
trai't/tîj  ,  le  RomiiR,  YApparfnrttranjpeiife  ,)esTaIetif  déplacés, 
le  Médecin  de  tefprh  ^  Achillrà  Troyt -,  Manliui  Torquattu, 
Sal'.ute  ,  la  Cofueiie  punie ,  le  Jugement  téméraire  ,  kj  Trj- 
taferier ,  le  Triomphe  de  \'AmQur&  du  Haxard. 


Ha 


P  ABERT ,  [  Ttâiifait  )  fils  d'un  Ofttcier ,  né  à  nToo-hm, 
de  la  famille  du  célabre  Manmtrt ,  St  impnmer  en  i^jS  ■ 
le  IHonarpte. 

HARDY  ,  (  Alexandre  }  a  été  le  Poëte  Dramatique  le  pin» 
fîcond  qui  ?ù  l'amaîs  paru ,  s'il  elï  vrai  que  fes  Pièces  excè- 
dcm_ le  nombre  de  fept  cens.  Il  fuivoit  une  troupe  de  Co- 
médiens à  laquelle  il  foumilToit  toutes  le*  Pièces  qu'elle  TOti- 
loit  jouer.  Né  à  Paris ,  il  commença  à  travailler  dan;  le  genre 
IkaiiKiti(]ue  en  ifioi  ,  &  mourut  en  ifijo.  Toutes  les  Pièce» 
jn'on  connoît  de  lui ,  ou  qu'on  lui  attribue  ,  n'ont  pas  été 
ïmprimées  ;  en  voici  quelques-unes  :  Théagene  &  Chariclée, 
Jiîàan  ,  Méléagre  ,  PenikJt  ,  Procrii ,  Atc^e  ,  Alphée  .  Ariane 
vauie  ,  Achille  ,  Coriolan  ,  Miriamne  ,  Comèlîe  ,  Alcée  ,  le 
Itax/ijinient  de  Proferpine  ,  la  Force  du  Sang  ,  la  Gigatttamachie , 
la  Belle  Egyptienne  ,  le  Triomphe  £  Amour  ,  Lucrèce  ,  ou  \'A- 
duliere  ,  Alexandre  ,l3  Bîgamîe  ,Turlupin^[e Frère  indifcret, 
le  Jugement  d^ Amour  ,  Ofmin  ,  FandoJTe  ,  Paritemie. 

HARNY.DE  GUF.RVILLE  ,  (  M.  1  a  fait  feul  ,  ou  en  fo- 
cîèté ,  les  Ainouri  de  Balien  &  de  Baftienne  .  les  EnfarcJéi, 
te  Prix  det  Talent ,  le  Peitr-Mjiire  en  Province  ,  la  S>feî^?e  , 
TEfprit  du  jour ,  le  Bal  introtnftit  ,  les  Nomieatix  Calatiat  j 
tkorseï  &  Gtorgettt, 


HÀ      Ut  ^  iS9 

tt\ÛtEWER  ,  (  le  Steur  Fartn  rf*  )  né  à  Rôwn  ,  a-devant 
Aaent  de  rOpera-Comique  ,  abonné  le  Doeieur  d  amour  ^ 
^lé^uin  goarré ,  lés  Ftkts  de  Vulcatn ,  les  Boulevards  ,  1  Jii- 
promptu  dés  Halles  ,  la  Matj'on  à  deux  portes  ,  le  Troc. 

HAUTEROCHE ,  (  Nocl  le  Breton ,  Sieiir  d|c  )  Aâeur  8c 
Pocte  Dramatique ,  eîtmort  à  Paris  en  1707 ,  âge  de  90  fins, 
ïl  fe  diftingua  dans  les  rôles  comiques  y  &  a  laiilc  les  Pièce» 
Suivantes  :  V Amant  <jm  ne  fiàtte  pot^  3^  \c  Souper  mal  appraé  ^ 
le  Deutl ,  les  Apparences trompeufei yCrtfptn  Mujîcten^,  Crtfpm 
Médecin ,  le  Cocher  fiippofé ,  VEfprtt  Follet ,  les  Bour^eolfa  de 
qualité  ,  les  NoUvellîfles  ,  &c.  Plufieui^s  de  ces  Pièces  font 
reftées  au  Théâtre- 

HA YS  ,  (  Jean  )  naquît  au  Pont  de  l'Arclie  ,  &  fat  Con- 
feîUer  &  Avocat  du  Roi  au  Siégé  Prcfîdial  de  Rouen.  Il  donna 
en  1597^  une  Tragédie  àe  Canmate^Sc  depuis  la  Bergerit 
tTAmarilU* 

HEINS  ,  (  Fterre)  vîvoît  en  1^96  ,  il  a  putUé  le  Mtroîr  des 
Veuves  ,  Holopherne  &  Judith  yjokâked,  le  Miroir  des  vraies 
Mères  ,  VEnfance  de  Moyfe» 

HFNAULT  V  (  Charles- leMn-François  )'de  l'Académie  Fran* 
çoife  ,  Préfident  -  Honoraire ,  Sur-Intendant  de  la  Maifon  de 
Madame  la  Dauphine  ,  naquit  à  Paris  en  ifS^.  L'Ouvragé 
qtii  a  le  plus  contribué  à  fa  réputation  ^  eft  fon  Abrégé  Chro- 
nologique de  l'Hiftoire  de  France.  On  lui  attribue  une  Trar 
gédie  iimtulée  AUrius  \  dont  le  véritable  Auteur  étoit  M,  de 
Caux  y  de  qui  nous  avons  auffi  Lifimachus.  On  lui  attribue 
auffi  une  Tragédie  de  Fuzelier  intitulée  Cornélie.  Il  eft  bien 
vrai  que  Fuzelier  avoit  quelquefois  travaillé  en  fociété  ave^ 
le  Pré/îdcnt  Hénault  ;  ils  avoient  fait  enfemble9&  avec  Mon- 
crif ,  VOracle  de  Delphes  ,  ^petite  Comédie.  Nous  avons  dU 
Préhdent  Hénault  le  Réveit  d'Epiménide ,  les  Chimères^  & 
une  Tragédie  de  Fr^wfoiV  IL  j  qui  eft  m^ins  une  véritable 
Tragédie ,  que  des  faits  hiftonques  mis  en  dialogue* 

HERBAIN ,  (  le  Chevalier  d'  )  Chevalier  de  Saint-Louis, 
mort  depuis  quelques  années ,  a  compofé  la  Mufîque  du  Ballet 
de  Célime,  &  d'un  Opéra  Italien  donné  en  Corfepour  la  naif- 
fance  de  Monfeigneur  le  Duc  de  Bourgogne» 

HERSEINT  ,  Chancelier  de  la  Cathédrale  de  Metz ,  Au- 
teur de  deux  Drames  intitulés ,  Paftorale  Sainte, 

HEUpON ,  (  Jean  )  né  à  Paris ,  Auteur  de  Pyrrhus ,  &  d» 
Satnt'Cloud.  '  ' 

HOUBRON  ,  (  M.  )  a  donné  le  Double  Désuifement. 


^Sù  HE    HO    MU    lA    lE    JO 

HUAU  y  { h  DOe.)  Aâncc  de  h  Haye  ,  y  a  donné  U 


HUSy  \  Mdc.)  mcre  derAâncedece  iiôm,adonncaiui 
Itabess  vœ  Comédie  îndtiilce  ,  Planv  lifv«/  dr  i'^/fnioiir , 
dont  M.  de  Caux  a  £ût  les  coiqpkis» 


HUISSIER  DES  ESSARSTS  ,  .a  cooipoS  en  1707  *  lé 
Eaêmr  de  Om^âgm. 


K 


JaCQUÊLIH  ,  à  donné  So^mi  ,    cm  VEfclavc  gi- 
uértufe» 

JELIOTTE ,  f  le  Siemr  Tkrtt)  né  dal»  le  Béam  ,  hdttni 
exceiienr.  Se  bon  Muficicn.  Il  a  quitté  TOpéra  en  17^5*  H  avoir 
feîtpoiirlespetitsAppartemenssla  MofiquedeZe/fTcii,  Pièce 
de  la  Nooe. 

J06E'  ,  a  donné  le  Buna»  Ée  Bouille. 

JCBEKT  >  Auteur  de  la  Tngédit  de  Balde  »  Reine  des 

JODELIB  ,  (  Etietme  )  Sienf  du  Limofin ,  étoît  né  à  VzjnsAl 
fut  le  premier  oui  efHiya  de  reffuTciter  Fancienne  Tragédie. 

i ocelle  fut  chet  de  la  Pléiade ,  fociété  des  fept  plus  fameuse 
^oëtes  de  fon  tenis  :  il  étoit  à  la  fois  Poëte  ,  Architeôe , 
Sculpteur  ,  Peintre  &  Militaire.  Tous  ces  titres  ,  &  la  bienv*!!- 
lance  des  Rois  ».  nç  rempécherent  pas  de  mourir  pauvre.  Ses 
tragédies  font ,  Dtdanfe  f actif am  jCUopatre  »  Pièce  qui  pa- 
roitroit  bien  foible  aujourd'hui  ;  mais  «dont  la  repréfentano" 
plut  G  fort  à  ^Henri  U. ,  qu'il  fit  compter  cinq  cens  écus  a 
l'Auteur  ,  qu'il  comhb  par  la  fuite  de  bienfaits.  Ses  Coûic- 
dies  font}  Eugène  ou  la  Rencontre ,  ft  la  Mafcatadem 

JOLIVEAU  »  (  M.  )  ci-devant  Secrétaire  >  aujourd'hui 
l'un  des  Direôeurs  de  rAcadcniie  Royale  de  Mufîque ,  a 
fait  les  paroles  de  TOpéra  de  Voltxèfe  ,  Hc  du  Frix  de  la 
Valeur, 

JOLLY  ,  (  Antotne-Frarço's  ]  né  à  Paris  en  léy»  «  êr  moft 
tu  i7il  ft&  Auteur  de^  paroles  deTOpcra  de  Méleagre , 

K 


J  o  î  s  J  U   K  O   L  A     y«» 

t^  âe  quatre  Comédies  :  l'Ecàle  def  Amans  ^  la  Vtngegncf  ie 
V Amour ,  VAmame  Capricteufe ,  3c  la  Femme  Jalouft. 

JOURDAN ,  (  JeéM-Baptifte  )  né  à  MarfciUc  ,  t&  Auteur 
^c  ÏEc^lc  des  Prudes, 

ISO ,  (  M.  )  Auteur  de  là  Mufique  de  Phaesufi ,  de  Zémire  » 
&  de  quelques  Ffagmens* 

JUNKER ,  (M)  a  publié  conjointement  arec  M.  Liébaut> 
pluueurs  Volumes  d*une  Traduâion  Françoife  de  Drames  Ai- 


me ;  le  Tréfor^  de  Gellert. 

JUNQUiER£S>  (  M.,  de  )  de  Senlii ,  a  doitfté  le  Gui-de^ 
iJténe. 


MdMÉMMMftMMptaÉBriB 


K 

J^OHAULT,  (M.)  Mufîclen  ,  a  compofé  les  Ariettes 
du  Serrurier  ^de  la  Bergtre  des  Alpes ,  de  Sophie  ou  le  Mariagt 

vache  ^  '&  de  la  Clojtere^ 


JL  A  BARRE ,  Auteur  it  déonide* 

LA  BARRC ,  célèbre  joueur  de  flutte  trayerfiere  »  moirt 
en  1743  9  a  &it  ^  MuiSque  du  Triomphe  des  Ans  ^  &  la  K^ 
mtiennem 

L ABAUME ,  (  l'Abbé  Jâc^nes-Franfois  des  Dofat  de  )  Clia- 
inoine  d'Avignon yde  f  Académie  des  Arcades  d6  Rome,  more 
en  17^  •  ••  •  eft  Auteur  d'un  Poème  Epique  en  Profe  ,  inti-< 
tulé  la  ChrifUade^  $c  d*une  efpece  de  Paftorale  ^égorique, 
auffi  en  Proie ,  (ous  le  titre  de  VArcadie  mùdeme* 

LABE* ,  (  Louife  Ckarly  )  que  fa  beauté  8c  la  profeflîon  de 
ton  mari ,  viche  Négociant  eii  Cordes  >  ont  fait  appeller  la 
Jkîie  Cordiere ,  nafutt  a  Lyon  en  1^16  $  9c  y  mourut  à  Tâgt 

TonHÛU  Q  ^      • 


5E    3'^  I 


Stx  L  A 

it  40  aiis>  Dam  lei  (Euvtet  de  la  Btlle  Cardîere,  impriinSn 
i  Lyon  en  i^ff  ,  Bc  léimpnméet  en  1761  «  on  trouve  uin 
Pièce  trcs~in génie ufe ,  la  meilleure  de  toutes ,  intitulée  Débâi 
àt  Folie  6"  a  Amour, 

LA  EEDOYERE  ,  (  M.  M^gaertie-Hagwi-Charhi-Marlt 
Hucket  de  )  fils  du  Procuteut-Géneral  du  Parlement  de  tien- 
nes ,  a  compoie  Vlndolente. 

LA_B0RDE,(M.dejd-t!e»3nf  premier  Valet-de-Chamb« 
du  Roi  ,  ne  a  l'arit ,  a  fait  la  Mufiqiie  de  <^ilUi  garfon  Peiaire, 
àvs  Boni  Amii ,  d'Anncrte  tr  Lahin  .  d'Jfmtne  &  Ijméniai , 
A' Alix  &  Alexit ,  du  Dorwfur  ntillé  ,  de  Jhéih  &  Fêlée , 
de  Zénïi  tir  Almaiis  ,  d'^ttriflmn  ,  de  la  Ctnquaiuuine  ,  d'A- 
riiAdit  ^A'AdéU.deVanihJeu ,  de  V  Anneau  pirda  &  reirouué; 
de  la  Mtunicre  de  GemtHj ,  des  Amoart  de  GoneJTe  ,  du  Uiai 
perdu  ,  iSu  Revenant ,  de  ia  Mar.dragore  ,  du  Coup  de  PuMt 
ée  la  Chenhttife  d'Ef^rii ,  de  Famà ,  de  Candide  ,  du  RojfignoL 
de  Caiein  &  Matkurin  ,  du  HilUt  de  Mariage  ,  de  Jeannot  O 
Qoitn  ,  &  du  f  rejet. 

LABOKDE  MONTIBERT,  SoUat  dans  la  ColoneUe  Ji 
Régiment  de  Rohan  ,  a  Tait  en  fociété  avec  le  neveu  de  U 
Uocte-Hdudaii ,  \Atn4a1t  génénux. 


:  LA  ERUERE  ,  (  Charlei-Aniei^t  le  CUrc  de  )  étott ,  dit;on  , 
des  environs  de  Sertli:.  11  accompagna  M,  le  Duc  de  Miveir 
noitdansron  Amballade  de  Rome  ,&  mourut  en  1754, chan- 
gé des  Affiiires  de  France  en  crite  Cour  ,  à  l'ige  de  39  ans. 
fies  Ouvrages  Oramaiiqufs  font ,  les  Méconiem  ,  les  Vtiyagei 
de  ï'Atnour,  Dardanitt ,  le  Prince  de  Notfy,  &  Ertgont 

lA  Ç.ALPRENEDE  ,  (  Gmhi.r  de  Cofits  de  )  Gmtilhora. 
*ne  ordinalrr;  de  la  Chambre  du  Roi ,  né  dans  le  Dioeyc  d« 
Cahors,  vint  à  Paris  en  i6u  >  8t  parla  gaieté  de  Ton  ^fprit 

S  lut  à  la  Reine  t,ui  lui  accorda  une  penfîon,  Il_  comnora  Jn 
lomsn  de  Sthandre  ;  de  l'argent  qu'il  en  tira  ,  il  fr  fit  feîre 
«n  habit  ;  te  lorfqu'on  lui  demandoit  le  nom  de  Tétoffe,  il 
répondoit ,  c'eft  du  Sîlvtmdre.  La  Calptenede  fut  Officier  dans 
Jes  C-ixici  Francoifes ,  8f  mourut  en  1663.  Outre  les  Romani 
de  Silvandre  ,  de  C^fafdre ,  de  Chtpaire  ,  It  de  Pharamond, 
il  a  laifie  ia  Mon  de  Miihrtdaie  ,  Bradamwte,  leConwf  d'E/- 
Jex ,  la  Mvrt  dei  Enfani  de  Brute  ,  Cfarientt  ,  Jeanne  Reine 
il'Angietcrre ,  la  Suite  de  Mariamne  ,  Pkalente  ,  Hffmênégildt^ 
Béliiatre  ,  Edouard,  Tragédies.  Le  Cardinal  de  Richelieii 
ayant  eu  la  patience  d'eiientendceÛieune,dit  quelle  n'était 


L  A  /tf  j 

ipai  fliaoTaîfe,  mau  que  les  vers  en  étofcnt' Mchen  5^"com- 
,,ment  lâches ,  s'écria  le  rimeur  Gafcon  ÎCadédis,  iln  y  a  rien 
9>  de  lâche  dans  la  Mailon  de  la  Calprenede . 


w» 


LA  CASE ,  Auteur  de  Vlncefle  ftfpofé ,  &  de  Câmmane  « 
il  vîvoit  vers  le  milieu  du  dernier  ftécle. 

LA  CHAPELLE ,  (  Jean  )  né  à  Bourges  c»  i6^%  ,  d'une 
famille  Noble  ,  fut  employé  par  Louis  XIV  ^  des  Négocia- 
tions en  Suîffe  :  il  fut  reçu  à  TAcadémie  Françoîfe ,  &  mou- 
rut âgé  de  68  ans.  On  a  de  lui  les  Tragédies  de  Zàidt  >  de 
Cléopatre ,  de  Télémofue  »  SAfax^ 

LA  CHAPELLE ,  (  la  Smir  de  )  Relîgîeufc  ,  a  fait  Impri- 
mer à  Autun  ,  Vîlluflre  Phthfophe^  onïHifloire  de  &iî«n-Gi- 
therlne  d'Alexandrie.»'.  Tragédie. 

LA  CHAS;SAIGN£>»(^de)  dt»  Languedoca  fait  en 
fociété  •   les  Françotf  au  Pwt  Mahon ,  &  le  Calendrier  des 


LA  CHAUSSFE,  (  Tîerre-Clatêde  Sivelle  de  )  né iParisen 
Ié92  fd^unefamiileenrichiedans  la  Finance  .ansnié  parlefuc- 
ccs  de  (on  Epitre  à  Cto  ,  fe  livra  au  Théâtre  ,.  &  Tes  fucccr 
lui  méritèrent  une  place  Ji  TAcadémie  Vrançoife  en  1736. 
Il  mourut  dix-hidt  ans  après  ,  âgé  de  foixante-deux  ans. 
Les  Pièces  que  nous  avons  de  lui  Font ,  la  FoMjTe  Antipathie, 
U  Critique ,  le  Préjugé  à  la  mode ,  l'Ecole  des  Amis ,  Maxi^ 
mien  »  Mélanide  ,  Amour  four  Amour  ,  PameU  >  VEcole 
des  Mères  y  le  Rival  de  lutrméme,  la  Gouvernante  ^  V Amour 
Caftillan  ^  VEcole  de  la  JetmeJTe  ,  i'Hommede  Fortune  ,  la  Ran^ 
cune^  officieufe ,  le  Retour  imprévu ,  le  Vieilwrd  amoureux  ,  feg 
T^imhieni  ;  la  Princejfe  de  Sidon  ,  &  le  R^atriage.  LaChauf- 
iee  s'exerça  avec  fucces  dafns  un  genre  qu  on  a  volt  perdu  de 
vue  ;.  il  y  joignit  le  Pathétique ,  ce  qui  valut  à  ces  Pièces  le 
Xiom  de  Comédies  Larmoyantes*  VEcole  des  Mères  paroit  là 
meilleure  de  fes  Comédies  ,^&  Mélanide^  le  premier  de  f(tti 
Drames  Romanelques  ;  Maximien^  a  des  beautés  ,  ainii  que 
I  Préjugé  à  la  mode  )  qui  eft  fort  intéreflant» 

lACLERIERE ,  Auteur  de  deux  Tragcdîer,  Amarat  & 
p  phigénie. 

LA  CHENE'E,/  Qutfnot  de)  Auteur  d*une  Pièce  qui  a 
j^our  titre  ,  la  Bataille  d'OoghJfet» 

LA  COMBE ,  (  M.  Jacques  )  né  à  Paris  ,  Avocat ,  &  Lî- 
faraice ,  Auteur  du  Mercure  de  France ,  connu  par  pluCeilrs 

Q  q  u 


i?f 


OHTfages  &  Xkfératitfe  «  &en  pantcaiicr  par  IfsA/cw&nJoil 
ie  RugU,  par  le  DUHcmatre  &  par  le  S^&acle  des  Beou* 
éfiru  ,  par  VHi^ire  de  Chriftine  ,  par  les  Hifloires  du  Sord 
êc  de  vEfpçgne  ,  &c.  U  a  donné  au  Théâtre  Italien  ^t  les 
4moun  de.  Mathmine  ,  &  le  Çkurlasan  >  parodiés  fnr  des 
Airs  Italiens  &  François* 

LA  COSTE ,  Mufidcfi  de  TOpera ,  ft  Anteixr  d'pn  Livra 
ide  Cantates  ;  mort  depuis  quelques  années  ^  a  fait  la  Mufique 
jes  Opéra  ^ Aride  ^  dcPhilomele^  de  Brâdammue  ,  de  Qréufe  y 
de  Télnope ,  d'Orjp»  &  de  BibUs. 

LA  COSTE  >  (  M.  )  Avocat  ,  Auteur  de  Judhk  ,  &  de 
Vavid.    . 

LA  COtJR  ^  (  le  Père  Jean-Louis  de  )  Jéfiiite  »  né  en  1701, 
m  traduit  Agapif ,  Tragédie  latine  du  Père  Potée. 

LA  CROIX  donna  en  ifdi  les  trois  Enfam  dans  h 
Woumaifen 

LA  CROIX  ,^  Avocat  en  Parleiment ,  a  donné ,  dimine  % 
flnconflauge  puni^m 

LA  CROIX ,  (  Tierre  de  )  donna  la  Oiêerre  Comique  yOià 
la  Défenfe  de  V'Ecoh  des  Femmes. 

LA  CROIX ,  (  Jean-Baptijle  )  mort  en  174»  9  âgé  de  77 
9ns  ,  a  donné  ï Amans  Proihee^ 

L'AFFICHARD ,  (  thomas  )  né  à  Ponflodh  en  Bretagne  > 
Souffleur ,  enfuite  Receveur  de  la  Comédie  Italienne  ^  efi 
mort  à  Paris  en  175  s  ,  âgé  de  5^  ans.  Il  étoit  en  fociéte  de 
talens  avec  Pànnard ,  Valois  y  d'Orville  8c  GaUet.  Quelques* 
imes  des  Pièces  qui  ont  paru  fous  Ton  nom  y  font ,  les  Atteurs 
JUplacésy  la  Bé^utiley  Y  Amour  imprévu  ,  les  Efeis  du  hazard  y 
iz  Rencontre  hr^évuey  la  Nymphe  des  Tuileries  y  les  Dieu»  y 
h  Famitk  ,  VAmowr  Cenfeur  des  théâtres  ,  le  Fk$ive  Sca' 
vtandre* 

LAFONT  ,  (  Jofeph  de  la  )  fils  d'un  Procureur  au  Parie- 
ment  de  Paris  ,  naquit  dans  cette  Ville  en  168^ ,  &  mo^t 
à  PafTy^en  I7.i5,»  après  avoir  donné  au  Théâtre  >  Danaé\ 
ou  Jupiter  Crifpin  ,^  le  Naufrage  ,  Y  Amour  vengé ,  les  trots 
Frères  Rivaux .  les  Fêtes  de  Thalie  ,  la  Critique ,  la  Provençak, 
liypermnejhre  ,  les  Amours  de  Prothée,  Il  travailla  pour  TOpera- 
Comique  avec  le  Sage  &  d'Orne  val»  &  a  fait  feul  oU  en 
fociété  %  la^DeVo^ewc^  de  YOpera-Comique ,  le  Jugement  d'A'* 
potion.  &  de  Pan  •  par  Midas  ,  la  Réforme  du  Régiment  de  la 
Calotte  ^  la  Querelle  des  Théâtres  9  le  Mande  renverfi.  Lafooi 


tu 


LA  s^f 

«ft  atiin  TAutear  det  trois  premiers  Aâes  de  l'Opéra  iLArion^ 
Se  d'une  Comédie  intitulée  VEpreuve  rectpro^w. 

LA  FONTAINE ,  [Jean  de)  fils  d*un  Maître  des  Eaux  9t 
Forets,  né  à  Château-Thîeny  en  i6z£ ,  reçu  de  1* Académie 
Françoife  en  1684,  eft  mort  à  Paris  en  169$ ,  ogé  de  74  ans« 
Ses  Œuvres4>ramatiques  confident  en  fèpt  Comédies  éc  deux 
Opéra  :  bi^oiuV  Eunuque ,  le  Florentin ,  dimène  y  ]e  Voue  prends 
fans  Verd ,  Ragotin  »  la  Cb»jpe  enchantée ,  le  Tf 4»  pfrdu ,  Daphnê 
&  Aflréf  yies Amêwrs d^Acit & Galatbee. 

LA  FORGE ,  (  J-  de  )  vivant  au  dix-feptieme  fiécle  ,  a 
fait  la  Joueufe  dufée. 

LA  FOSSE  D'AUBIGNI ,  (  Jntohe  de  )  neveu  du  célèbre 

la  Foflè)  Peintre,  né  en  1653  ,  étoit  de  l'Académie  des 

Apathîfles  de  Florence,  &  mounlt  Secrétaire  du  Duc  d*Au- 

mont  en  1708.  Sts  Tragédies  Cont  Polixéne  ^  Manlius  Capi- 

.  folinus ,  Théfée  &  Coréfus. 

LA  FOSSE  ,  J  M.  de  )  Officier  de  la  Monnoie,  a  dontié 
VEcole  de  la  Raffon. 

LA  GARDE ,  (  Philippe-Bridart  de)  né  à  Paris  en  i7io> 
étoit  le  fils  d*un  Homme  de  confiance  du  Grand*  Prieur  ,  M« 
de  Vendôme.  U  fiit  chargé  des  détails  des  Fêtes  particulières 
que  Louis  XV  donnoit  a  fà  Cour  dans  (es  petits  Apparte- 
mens,  8c  mourut  en  1767*  On  a  delus  des  Lettres  de  Thé" 
rèCe ,  des  Obfervations  lur  les  Arts  ;  &  il  a  eu  part  à  plu* 
fieurs  Opera-Comiques  «tels  que  la  Rofe  ,  \e  Bal  de  Straf- 
yoiurg^  les  Amours  Grivois ,  &  les  Fêtes  de  la  Faix. 

LA  GARDE 9  (M.  )  Maître  de  Mufique  des  Enfans  de 
France  ,  à  compote  la  Mufique  i^Eglé  ,  &  de  la  Journée 
Galante. 

LA  GAYE ,  (  Guillaume  de  )  Auteur  du  DuelUfie  mal- 
heureux  m 

LA  GRANGE  ,  {Guillaume  de  )  né  i  Sarlat  ,  Auteur 
d*ttne  Tragédie, de  Didon. 

LA  GRANGE ,  (  Ifaac  de  )  a  traduit  le  Dédain  amoureux^ 
Paftorale  en  cinq  Aâes  %  en  Profe  .  de  l'Iulien  de  Brac* 
cioum. 

LA  GRANGE-CHANCEL ,  {  Jofeph  de)  né  au  Château 
d*Antoniac  ,  près  de  Périgueux,  en  1676.  Après  bien  des 
traverfes  &  des  pèlerinages  chez  di verfes  PuifTances ,  il  mou* 
rut  à  81  ans.  Ses  Pièces  de  Théâtre  font ,  Aâkerb^ ,  la 
même  que  Jugurtha  ;  Orefie  &  PyUde  ^  Méléagre  >  Aïkénaïs^ 


fit        '        i  A 

Amattt ,  Alcfffi ,  Jna  &  Mélicirtt  ,  SaphentfBe  ,  Erîtouf^ 
CaSlus  &  riClBrmui ,  Médét ,  Cafmàre ,  Ariane  &  Thcfèr, 
les  Jtux  Ol^mpi^uti  ,  Orphée  ,  la  Fille  Juppofée  ,  Fjrami' 
&  Ihtjbé  ,  la  Moïc  d'Vlyft ,  &  le  Crime  foni. 

LA  GKANGE  ,  (  de  ]  originaire  Je  Monipellîcr ,  Jiffip» 
Ces  biens ,  &  réduit  à  la  foible  nllouice  de  (a  pltimt ,  donne 
au  Ihcsire  Italien  àiveiies  Comcdies  ,  dont  •juelques-uno 
furent  apfbudies ,  telles  que  le  Cuutre-umi ,  i'L'alitn  ma- 
rié à  farti ,  Se  la  Gageure.  U  mit  aufli  en  vers  V-tùcafaife  ie 
M.  de  Voîtaire ,  &  inounit  à  l'Hc'ipital  de  la  Charité  à  Parii 
en  Tf  67.  Outre  les  Picces  dont  on  a  padé ,  on  a  encore  de 
lui  le  DéguifcTnent ,  les  Femme)  Ctrjaires  ,  VAucmmodcmiiit 
imprévu  ,  le  Ravifiment  inutile  ,  la  Fontaine  de  Joat/tncf  ,U 
Mort  de  Manària  ,  ï'Heureux  déguifemtnt  ,  &  le  Palaii  «n- 

LA  GRANGE.,  {M.  dt)  a  doitno  te  MMufcrit  ou  Bm- 
baeele  ,  le  Son  Tuteur ,  les  deux  Contrait. 

LA  GRANGE,  (  M.  d'Olsitoadde  ]  a  donné  ^Irméniâe, 
on  le  TrJamphe  de  la  Co^anit ,  Zéliae  ,  ou'Ite  Premier  hV 

"'  iffw  ;  Abrad 

LA  GUERRE  ,  (  Mlle.  EUxabeth-aatide  Jacjun  âe  )  époofe 
d'un  Organîfle  de  Saint- Severin,  8r  célèbre  par  fon  goût  potf 
la  Mtifîque  ,  fon  talent  pour  le  Clavecin  *  la  Compolmon, 
naquit  a  Paris  en  1669  ,  &  y  mourut  en  1717  j  elle  a  &it  11 
-Mu&lue  de  rOpcra  de  Cépkalt  &  Pcocrw 

LA  HARPE  ,  (  M.  de  )  célèbre  par  quanriié  de  Prix  fa 
Proie <&en  Vers  ,remportésàrAcadéiiiieFrançoife,  parfli- 
fifluts  morceaux  de  bonne  Littérature  &  de  belle  Pocèe ,  a  feit 
le  Cemtede  Ifarwiik,  Timoléon  ,  Fkaramond ,  Guflavt  Vafa , 
,  è^la^tt ,  Mnzikoff,  les  Barmeeidet  ,  &c. 

LA  CONQUIERE.  (  M.  de  )  Cet  Auteur  n"a  mi  quefc» 
Uttrcî  inioâles  à  la  léte  de  deux  Volumes  impriméf  en  177»; 
fous  le  titre  de  Jkeâirt  L^igut ,  il  a  public  quelques  eUM 
d'Opéra  ,  entr'autres  ,  Antiepe  &  Sapko.    ' 

LA  LANDE  ,  f  Michel  Richard  de  )  li*  1  Paris  en  liv, 
Sur-Intendaitr_  de  la  Muiîque  du  Roi ,  Stc,  a  compofc  ta  M»- 
Itque  de  Mélîcerte  ,  du  Ballet  de  î'btctnnH  ,  Se  du  Ballet  ia 
Eiément ,  qu'il  a  fait  conjointement  avec  Det-Toucbei. 
.    L'ALLEMAND  ,  [  lie  fere  ]  Jéfuïte  j  ,  a  compoliE  qna» 


L  À  4t7 

•fité  de  TCtîtes  Kéces  d'un  K6te  en  Vaudevilles ,  fousle  nom 
•de  turelures  ;.&  n  a  fait  imprimer  que  ï'Opera  des  Motms. 

^  LA  MAISON -NEUVE  ,  (  Jean  de  ]  né  en  Berry ,  a  fait 
imprimer  en  î 5^9  une  cipéce  de  Moralité  intitulée ,  Co/Zo- 
^He  facial  de  Paix  ,  Jufltce ,  Mtfértçord:^  &  Vérité ,  pour  cé- 
feérer  la  réconciliation  de  Henry  II  avec  le  Roi  d'Ërpagne. 

LA  MARRE  ^  qu*on  appelloit  FAbbé  delà  Marre  ^quoi- 
qu'il eût  quitté  le  petit  Collet  cinq  ou  fîx  ans  avant  fa  mort  » 
cft  avantageufement  jconnu  par  deux  Opéra  t  Zdide ,  Tî/o» 
d*  t  Aurore^ 

LAMBERT  vîvoît  en  \66q.  Ses  Comédies  imstiilëes  «  le 
Sîen  perdu  retrouvé  y  les  Sœurs  Jaloufes  ,  les  Ramoneurs  «  Bc 
ia  Magie  fans  Magie  ,  ne  font  guères  plus  connues  que  ù, 
perfonne. 

lA  MERY  ,^  (  M.  )  Comédien  de  Province,  Auteur  ielê. 
Comédie  du  Vingt-un 

LA  MESNARDIERE  ,  (  Jules-Hymlue  Villet  de  )  né  4 
Loudun  y  Médecin  de  Gaâon  ,  frère  de  Louis  XIII ,  fc  enr 
fuite  Maître  d'Hôtel  du  Roi ,  &c.  il  captivd  la  bienveillance 
^u  Cardinal  de  Richelieu ,  qui  lui  fit  du  bien ,  pour  Ton  Ou- 
vrage furies  podeffions  des  Religieufes  de  LouJun.  H  fut  reçi* 
i  rAcadémie  Francoife  en  i6{f  >  &  mourut  en  t653.  Outre 
nne  Tragédie  d'AÏinde  «  on  lui  attribue  encore  la  Pucellet 
d'Orléans. 

LA  METTRIE ,  (  Julien  Ofroî  )  Médecin  des  Gardes  Fran- 
çoifès ,  naquit  à  Saint  -  Maio  en  1709  >  3c  en  17^1  mourut  er% 
Prude  où  il  s'étoit  retiré.  On  a  de  lui  une  Comédie  intitulée 
ht  Faculté  vengée» 

LA  MORELLE  y  {  de)  n'eft  connu  que  par  un  Sonnet  de 
Malherbe  qui  fait  fon  éloge  ,  ^  par  les  Paftorales  ,  d^EMymion  ^ 
ou  le  Ravijement  ;  8c  de  Philine  ,  ou  V Amour  contraire. 

LA  MORLIERE ,  {  M.  Charles-Jacquet'Louis-AuguJîe  R9- 
chette  de  )  Chevalier  de  l'Ordre  du  Cnrift  ,  né  à  Grenoble  » 
a  donné  le  Roman  ^Angola ,  plufieurs  autres  Romans ,  &  le? 
Comédies  du  Gouverneur ,  de  la  Créole ,  &  de  V Amant  dégutfé. 

LA  MOTTE ,  ancien  Auteur  d'une  Tragédie  du  Qrani 
^gnus. 

LA  MOTTE ,  (  Antoine  Houdart  de  )  né  à  Paris  >  n'a  voit 
4|ue  yingt-un  ans  lorfqu'on  repréfenta  aux  Italien»  les  Origh 


^ 


i^*T 


ir4fix  9  fa  ptemete  I^îéce  ^  fiurce.  en  trds  Àâes  »  mâétf  tf 
Profe  &  de  Vers.  Il  fit  un  (kdipe  en  Proie  ^  qa'O  fit  coô^ 
trafier  avec  fon  Oed^fe  en  Vers*  li  mourut  à  Paris  en  r;i$3 


lendrter  des  Vieillards ,  du  Tal^rnaH  »  ke  la  Msurone  dE^fkefi% 
d€  Richard  Minutolo ,  du  Magnifique^  Le  grand  ftt^t  'qf« 
cette  dernière  Pièce  eut  dans  fa  nouveauté  ^  &  411'dle  dm  â 
refprit ,  à  la  vérité  &  aux  grâces  qui  la  caraâénfent ,  t*eft 
toujours  foutenu.  Les  Opéra  de  la  Motte  font*  YEm^Gf- 
lame  ,  ïfé ,  Jntadis  de  Grèce  »  Oftg>hale  ,  le  Otrnêvd  tf  m 
Folie  •  Al<;ycne ,  Adarthéfie ,  le  Triois^^  i»  Tem/  >  Omeiùi^l^ 
Vénitienne ,  Sémelé ,  Scanderberg ,  le  BalUs  iii  Agés  ,  le  Sémg 
des  Fées. 

La  Motte  eft^  après  Quinault ,  celui  qui  a  le  mieux  fiî£ 
le  véritable  efpnt  de  rOpcn» 

LANCEL ,  '(  Antoine  )  Auteur  dNine  andenne  Pièce  ht; 
Htulée  le  Mhroir  de  Wnîem  Belgifiêi. 

LANDOIS  s{M.TMd]néi  Paris ,  eft  Auteur  d\meTw> 

gédie  de  ^Ivie. 

LANDÛN ,  (  /f4fi  )  né  i  SoiiTonii  a  donné  le  TrOmut 
de  l'Amour. 

■    LA  NOUE ,  (  Jean  Sauvé ,  plus  connu  fous  le  nom  de  )  né 

a  Meaux  en  1701  ^fameux  Comédien  »  compofa  les  desrx  Bds^ 

amulement  Comique  où  l'on  tf  ouve  de  TeTprit  &  de  la  ^aûeté* 

Ce  coup  d'eilai  fut  fui vi  du  Retour  de  Mars  ^  repréfente  avec 

le  ph:s  grand  fuccès.  Suivit  Mahomet  IL  compté  parmi,  le 

nombre  des  Pièces  reilées  au  Théâtre.  La  Noue  compofa  pour 

ks  Fêtes  du  Mariage  de  Montèigneur  le  Dauphin  la  Comédie* 

Ballet  de  Zélifca  ;  &  en  1756 ,  couronna  fa  réputation  Dra-*     ^ 

matique  par  la.  Coqugtte  corrigée  1  Comédie  en  cinq  A^es  & 

en  V  ers.  Il  avoit  tait  aiiAi  une  Pièce  intitulé ,  VObfliné ,  qui 

n*a  paru  fur  aucun  Théâtre,  &  ie  canevas  de  deux  Tragédies  i 

la  mort  de  Oéomem  &  la  Mort  de  Ikraféas*  La  fienne  ne 

lui  laiila  pas  le  tems  d'achever  ces  différens  Ouvrages; elle 

Tenieva  aux  Lettres  &  à  la  Société  ie  15  Novembre  iihi^ 

âgé  de  60  ans*  ^  \ 

'   LAN  Y  ,  {  le  Sieur  JtanSarfhcltmji]  Maître  k  Compo- 

>    fitctir 


.  .    ^  ^     '  .  ■      **» 

iateur  des  Balletf  de  rAeadétnie  Royale  die  Mùfiqûe.  H  a  fait 
^quelques  airs  de  Danfe. 

LA  PERUSB ,  (  Jean  ie  )  né  à  Anjôulénie ,  mort  en  i^ jf  i 
Il  a  doiine  une  Tragédie  de  Médée. 

LA  PINELLIERE  »  (  de  ]  né  â  Angers.  On  a  de  liil  une 
Tragédie  d'Hyppolhe. 

LA  PLACE ,  { M.  Pieirre'Amoine  if  )  né  i  Calais ,  ancien 
Secrétaire  de  TAcadémie  d'Arras ,  ci-devant  Auteur  du  Mer- 
cure de  France  ,  de^  plufîeurs  Romans, du  Théâtre  An^loîs> 
^c.  a  coihpofé  Ventfe Sauvée  ,  Jeanne  aAndeterre ,  AdeU  de 
Vonthieù  ,  VEpoufe  à  là  mode ,  Rénio  &  Altnde. 

LK  PORTE ,  '  M.  VAbbé  Jofeph  de)  né  i  Belfort en  Alface ; 
a  fait  jouer  dans  les  Collèges  ,  VEhfant  gâté  y  V  Antiquaire  »  une 
Paftorale ,  &  Saînt^^mphorien. 

L  ARCHER ,  (  M  )  ne  à  Dijon ,  a  traduit  du  Grecj  U  Tra- 
gédie 6'Elc6hre* 

L  ARGILLIERE  ,  fils  du  célèbre  Peintre  de  ce  pom ,  d'a- 
bord Confeilicr  au  ChAtelet ,  enfuite  Coramliraire  des  Guet^ 
tes  au  Ncuf-Briffach ,  mort  en  1742  ,  a  donné  V Amante  rctroU" 
vée ,  Aly  &  Zémire  ,  &  PoUchinel  Comte  de  Panfier» 

LA  RIBARDIERE  ,  (  M.  de  )  né  à  Paris ,  a  donné  let 
Aveux  îndifcrets ,  les  Sœurs  Rivales  ,  les  deux  Coujines^  la  Ré- 
conciliation villascoifem 

LA  RIVEY ,  (  Jean  de  )  Champenois ,  a  Compofc  pour  le 
Théâtre  les  Jaloux ,  lé  Laquais j^  le  Morfondu  ,  les  tfpriis ,  les 
Ecoliirs,\iL  Veuve*  On  lui  attribue  encore  la  Néphélo.ocuiie. 

LA  RIVEY ,  (  fitrre  )  né  à  Troyes  ,  a  donne  la  Conjlance  , 
la  Fidelle ,  &  les  Tromperies» 

LA  RIVIERE ,  (  le  Marquis  de  )  a  fait  les  paroles  de  TOpera 

d'I/hé. 

LA  ROC^UÉ ,  j  Antoine  de]  né  z  SfarTe îlle ,  Chevalier  de 
Saint-Louis ,  ancien  Gendarme  de  la^Garde  du  Roî,ble(ré 
d*un  boulet  de  canon  à  la  Bataille  de  Mal plaquet,  fut  charge 
du  Mercure  de  France  ,  &  donna  i  TOpera  Médée  &  Jafon^ 
éc  Théonée, 

LA  RUE  ,  (  le  Père  Charles  )  Jéfuite  ,  né  à  Paris  en  1^45  ; 
înort  dans  la  même  Ville ,  âgé  de  71  ans ,  connu  par  de  beau* 
J^anégyriques ,  &  d'excellentes  Pièces  Latines ,  a  laiflé  Ufinë^ 
ihus^Scylla. 

fomi  lin  R  t 


'S7^  LA 

LA  RUEtTÈ ,  (  M.  )  débuta  à  rOpera-Cotoîqtlè  rrt  tf  f  f  j 
Zl  y  joua  tes  rôles  de  Père, de  Tuteur ,  &c.  Il  fuivit  fa  Trou* 
pe  au  Théâtre  Italien ,  lors  de  la  réunion  de  ces  deux  Speda* 
clés.  La  Mu£que  du  Médecin  de  fAfnour ,  de  Y  Ivrogne  corrigé., 
iu  DoQeur  Sangrado  ,  du  Dépit,  généreux  ,  dû  Gui-de-chêne^ 
ée  VheurittiM  Déguifemtnt ,  des  i^i»^  Çomferts ,  eftde  fk  coin'» 
pofitîon*  • 

LA  SALLE ,  (  M.  le  Marquis  de  )  Auteur  it  la  Muiîqui 
icie  VAman$  Cor/aire. 

LA  SANTE  ,  (  le  Père  Gilles- Anne- Xavier  di  )  Jéfuîtcï 
né  près  de  Rhedon  en  Bretagne ,  en  xé84 ,  mort  yers  Fan 
<7^3  »  a  donné  le  Fils  indoçtle» 

LA  SELLE  a  donné  C7/jtfe  &  Circé. 

LA  SELVE  ,  Auteur  des  Amours  infortunés  de  téandre& 
iHéro. 

LA  SERRE ,  (  Jean  Puget  de  )  né  à  Touloufe  vers  Tan  1600, 
mort  en  1666  ,  fat  Garde  delà  Bibliothèque  de  Monsiiori 
Frère  de  Louis  XIII ,  Hiftoriographe  de  France  j  Confeiller 
d*Etat.  Nous  avons  de  lui  Pyrame  ,^  Pandofle ,  Sctpîon  ,  ou  le 
Sac  de  Carthage  y  Ihomas  Morùs^  Ctimène ,  ov*le  Triomphe  de 
la  Vertu  y  Sainte-Catherine  &  Thé  fée. 

hK  SERRE ,  (  Jean-Louis-Ignace  de  )  Sieur  de  Lan^lade , 
Cenfeur  Royal ,  Gentilhomme  du  Querci ,  mort  à  Paris  ca 
ï75^  »  âgé  de  plus  de  ^4  ans ,  a  laîfTé  Potixcne  &  P^rrlms ,  DiV 
fnedcy  Polydore  ,  Pirithous ,  Pyrame  &  Thijhé ,  Tarfis  &  Zé- 
lie  >  la  Paftorale  Héroifue  y  Û*  liitétis  ,  outre  une  partie  de 
Scanderberg ,  &  une  Tragédie  d'Artayare  ,  qu'on  attribue  aufli 
à  rAbbé  PeUegrin. 

LA  TAILLE  DE  BONDAROY  ,  {  Jean  ]  Gentilhomme 
Je  Beauce ,  mourut  en  1608  ,  à  Tagede  71  ans.  Ses  Pièces 
de  Théâtre  font  ^  Saiil  furieux  y  les  Corrivaux ,  le  ï^égr  ornant  y 
^e  Prince  nécefatre  ,\€  Combat  de  Fortune  &  Pauvreté,  hja" 
mine ,  le  Courtifan  retiré,  la  Mort  de  Paris ^  d'Oenone. 

LA  TAILLE  DE  BONDAROY  •  (  Jacfties  )  (tête  du  pré- 
cédent >  né  en  1542  «mort  de  la  peite  à  vin^t  ans  ,  a  donné 
hL  àkrt  de  Da'ire  9  Alexandre  y  Athamanty  Niobé ,  Progné* 

LA  THORILLIEREj  (  le  Jsloirde  )  Gentilhomme,  qui  d;OP» 
ficier  de  Cavdcric  fe  fit  Comédien  pour  le:r  .rôles  de  Roi  & 
de  Payfan  en  1658 ,  &  mourut  en  167^,  on  a  de  lui  une 
{Tragédie  de  Marc-Antoine. 

LATHUILERIE,  (  Jean-François  Jouvçnonie)  ComcdieB) 


L  A  57* 

fous  le  nom  duquel  on  a  Imprimé  plufieurs  Pièces ,  dont  il 
tïétoït  que  le  prête-nom  ;  favolf ,  Orifpîn  Préctprear  ,  SM^ 
fnan  ,  Hercule ,  Orifpin  bel  efprit.  On  lui  a  encore  attribué 
Merlin  Peinfre.  On  prétend  que  la  plupart  de  cci  Comédiet 
ctoient  de  TAbbé  Abeille,  ta  Thuilcrie.  cft  mort  âgé  de  ji 
ans ,  en  i538. 

LATOUR ,  (  de  )  a  donné  ^  veri  x^io ,  on  Poème  Tragl-^ 
Comique ,  intitulé  Ifolhe,  ou  YAmmite  courageufe. 

LA  TOURNELLE ,  (  M.  de  )  Commiffaire  des  Guerres  i 
Auteur  de  quatre  Tragédies  tOedipe  ,  non  rejpréfentées. 

L'ATT  AIGNANT ,  (  M-  Gabriel-Charles.  Ahbê  de  )  Parî- 
/len ,  Chanoine  de  Rheîms ,  Auteur  de  pluheurs  ChanTons  « 
il  a  eu  part  au  Rojjlgnol ,  Opem-Comique  i  en  lociété  avec 
MM.  Fleuri  >  Anfêaume ,  Sec». 

L*ATTAIGNANT  DE  BATNVILLE,  (  M.,  de  )  cîdevant 
Confeiller  au  Parlement  de  Paris,  aujourdhui  Tréforier  do 
l'Ordre  de  Saint-Lazare ,  Auteur  de  la  Comédie  du  Fof* 

LA  VAL,  C  P.  A.  )  Conjcdien,  il  adonné  une  Comédie  in* 
tîtuUeV  Innocente  Supercherie.  On  en  a  une  autre  fous  le  titre  d'r-< 
fabelle ,  par  M.  LAVAL ,  ou  de  LA  VAL  ;  on  ignore  fi  elle 
fil  du  même  Auteur« 

LA  VALETRIp ,  Auteur  ic  h  Chafieté  repenties 

LA  VALETTE ,  Auteur  de  i'Jmanfe  en  tuielle» 

LA  VALETTE ,  (  le^  Sieur  )  dit  Grève  ,  Comédien  de  Pro^ 
vlnce ,  a  donné  le  Théâtre  à  la  mode ,  4nnibal  à  Capouc^  014 

les  Campéniens^ 

L\  VALISE ,  nom  fuppofé  >  foHs  lequel  a  paru  la  Tarce  des, 
Counifans  de  Pluton  ,  &  leur  Pèlerinage  en  fon  Royaume. 

LA  V  ARDIN ,  (  Jaciues  )  Sîcur  du  Pkflis-BouTOt ,  a  don- 
ne la  Céleftine»^ 

LAUJON  j  (  M.  Pierre]  né  à  Paris ,  Secrétaire  des  Com- 
mandemens  dé  M.  le  Duc  de  Bourbon  &  du  Gouvernement 
de  Champagne ,  a  donné  aux  diffërens  Théâtres  de  Paris ,  8c 
ailleurs, r<nil  ou  en  fociété  ,la  Fi/ft  ,  la  Femme  &la  Veuve  ^ 
les  Parodhsd'^Armidejêc  de  Théfie^  Daphnts  &  Chloe\  Mglé, 
Sylvie ,  Ifmene  &  Ifménias^  la  Journée  galante  y  Azor  &  Tké^ 
mire  ^  le  Retour  ie  VAjmur  &  des,  PfafÛKS.,  V4mour4utiAeit 
fuinze  ans\  le  Fermier  crufyurd»  v  -^^^  ^ 

LAUNAY ,  Auteur  d'un  Recueil  de  Fables ,  ne  i  Paris  en» 
\i9i  »  ft  xnfttt  en  X751 ,  fut  après  Palaprat^  Secrétaire  de  Mtu 


4 
I 


Comte  de  )  né  à  Paris  en  17^^  ^  de  l'Académie  des  Sciences; 
r  ^.  .       •        ^^^  Tragédie  de  ClUenmeftre^  ^ 


''p%  '  L  A      L  E 

«c  Vendôme  Grand-Prîcur.  H  n*eft  pas  l'Auteur  de  la  Comé- 
die du  Complalfant  ^  juftement  revendiquée  par^.  de  Pont  de. 
Veyle.  Les  Comédies  que  perlbmie  ne  lui  contefte,  font  \^ 
f'&ité  fabuUfle  j  &  le  Tarejleuxm 

LA  VOLIERE  «  (  M.  de  )  a  fait  in\prîmer  une  Tragédie  de 
Ifrogné.  î 

LAUR AGITAIS  .  (M.  UnU-Uon-FélicM  de  Brmtcêi, 
^  mte  de)  né  à^ --   -  -^-    t.oà  _.ji__î.  ...  o..._.i.. 

a  &it  innprinier 
LAUREL  y  (  M.  tmé  )  a  traduit  de  l'Angloii  le  loum^ 

LAURE*S ,  t  M-  îe  Chevalier  Antoine  df  )  né  A  Gîgnac  ; 
Dîocèfc  de  Montpellier,  fils  du  Doyen  des  Confeîllers  de  la' 
Cour  des  Ay des  de' cette  Ville  ,  a  compofé  la  Statue  y  hi 
Fête  de  Cythere^  Zémîde  ,  Thomhre* 

LAITS  DE  BOSSY ,  (  Louù  )  né  à  Paris  ,  t*  donné  le  Q«i- 

frcKjtto  ,  ou  la  Méprife ,  Vlnpramptu  de  BoJ^ ,  Oronofeo  ,  ou  lé 
^rince  Nègre* 

L  AUTEL ,(  M*  dje  )  Auteiv  de  Fhtfin  &  Lirette ,  du  For- 
geron ,  du  Départ^  interrompu ,  de  h   Géorgienne  ,  des  df«jft 
Commères^  de  la  K/c  de  Plut  on  ,  du  Trovinciat  aux  Boulevards  , 
de  la  Matfon  mal  gardée ,  du  Naufrage  d*ArUfuin ,  &  d*un; 
Compliment  de  clôtura. 

LEBEAU ,  f  7ea  n-Louts  1  né  â  Paris  en  1711 ,  mort  en  17^^» 
frère  de  M.  Charles  le  Beau ,  ancien  Secrétaire  de  l'Acadé* 
mie  A^s  Belles-Lettres  ,  fuccéda  ^  Ton  frère  dans  la  Chaire  do^ 
Khétorjque  du  Collège  èts  Graflins>  où  il  compofa  le  Par - 
najpe  réformé  ^  Comédie  de  Collège. 

[   LE  BEAU  DE  SCHOSNES  ,  f  M.  )  né  à  Pan\,  de  l'Aca- 
démie de  Nîmes,  a  fait  Thalte  corrigée ^  &  Mélézinde» 

LE  BIGRE  ,  Auteur  d'Adolphe ,  &  du  Fils  malheureux. 

LE^BLANC  ,  f  M,  l'Abbé  Jean-Bernard  )  Hî{!orîognïphe. 
des  Bâtimens  du  Roi ,  connu  par  {es  lettres  fîirles  Angloisa 
a  donné  au  Théâtre  Abenzaid* 

LE  BLANC ,  {  M  )  a  donné  Manço-capac  ,  les  Druides  , 
t Heureux   événement  <y  Albert  L  '     '  ^ 

LE  BÈETON  ,  (  Gabriel  )  Seîgncitf  de  la  Fond  ,  oc  à 


LE  J75 

Neyeri  au  commencement  du  fciziéme  fiécte  »  avoît  cté  dan» 
fa  jeuneflTe  Avocat  au  Parlement  de  Paris  ,  où  l'on  croit  qu'il 
compofa  les  Tragédies  d'Adonis  ,  de  Dîdon ,  de  Dorothée  ,  de 
"Tohie ,  de  Carhe ,  8c  une  Comédie  du  Ramoneur. 

LE  BBUN  ,  né  à  Paris  en  léSo ,  fils  d'un  Trcforier  de 
France ,  fit  fes  études  au  Collège  des  Jéfuites ,  voyagea  en 
Angleterre ,  en  Hollande  ,  en  Italie  ,  &  mourut  à  Paris  en 
174J.  Dans  lui  Volume  de  fa  compoiîtion ,  intitulé  Théâtre 
tyrîque  ,  on  trouve  Tept  Pièces  qu'il  avoit  faites  ^pour  être 
mifes  en  Mufîque ,  favoir  ,  Arion ,  Europe ,  Frédéric  ,  HypO' 
crate  amoureux ,  Mélufine  ,  Sémélé ,  Zoroaflre  :  on  lui  donnc^*^ 
tlvlSx  une  Comédie  intitulée  VEtranger, 

LE  CAMUS  ^  (  4ntotne  )  afTôçié  des  Académies  de  la  Ro* 
chelie ,  d'Amiens  5c  de  Châlons ,  né  à  Paris  en  1711 ,  5r  mot* 
en  \76  ..  y  parmi  plu/îfurs  Ouvrages ,  alaifîc  une  Comédie  inr 
titulée  ,  V Amour  &  V Amitié  ^  qui  n'a  pas  été  repréfentée. 

LE  CLAIR  •  (  Jean  Marie  )  né  à  Lyon  en  ^697 ,  d'Antoin® 
«  Clair  >  Muucien  de  Louis  XIV.  On  a  de  lui  un  morcea^ 
eftimé ,  appelle  le  Tombeau  de  le  Ciaîr.  Le  Clair  fut  aJTaflînc 
en  rentrant  de  nuit  chez  lui  «  &  mourut  fans  fecoiirs  à  Tâge  d^ 
^8  ans.  Les  Opéra  au*il  a  mis  en  Mufiqne  font ,  Scylla  &  GlaïC 
eus  ,  Apûllon  &  dimene. 

LE  CLERC  »  {  Michel)  Avocat  au  Parlement ,  né  à  AIW 
en  i^ii ,  de  r Académie  Françoifc ,  mourut  en  lépi.  Ses  Pic- 
ces  de  Théânre  font ,  Virginie ,  Iphigénie.  On  lui  attribue  en- 
core OrefteSc  Orontée. 

LE  COQ,  (  Thomas  )  Prieur  de  la  Trinité  de  Falaife  ,  &  de 
Notre-Dame  de  Guîbrai ,  a  donné  le  Meurtre  d'AheL 

LE  COMTE ,  Auteur  d'une  Pièce  intitulée  Dorimène, 
LE  DEVIN ,  (  Antoine  )  a  compofé  les  Tragédies  d*ÉJ}her^ 
6e  Judith  ,  de  Suzanne» 

LE  DIGNE ,  réputé  Auteur  de  deux  Tragédies ,  favoîc 
Arface  &  Hercuk  ,  ^ettu* 

LE  FEVRE  .^Auteur  peu  connu  d\in  Drame  intitulé  ,  Eu- 
génie ,  ouïe  Triomphe  de  Chajfeté. 

LE  FEVRE ,  (  M.  )  Auteur  de  deux  Tragédies ,  Cofrces  Se 

Florinde*       '         •  » 

LE  FEVRE  DE  SAINT-MARC,  (  Charles- Hugues  )  né  à 
Paris  en  1698  ,  mort  au  mois  de  Novembre  en  1769  >  con- 
w  par  des  Éditioiu  dç  divers  Auteurs  %  tels  que  Rapin-Thoî* 


m  t  E 

f»  ;  Fcoqmdret ,  Boîlcau ,  Pavillon ,  O^dicu ,  ftc.  a  JoiH 
ac  1  Opéra  du  Fouvotr  de  t  Amour. 

LE  tEVRE  DE  MARCOU VILLE ,  C  M.  )  né  à  Pari  ea 
ijiî  y  Secrétaire  du  Prince  de  Monaco ,  a  donné  le  Réven 
de  ThMie ,  Far^ale ,  avec  M.  Favart ,  les  Amans  trompés ,  la 
FauJTe  Aventurière  ,  &  XHem^eux  Déguifement.  U  a  eu  part  i 
Isi  Petite  Maifon» 

LE  FEVRE,  (  M.  )  Baron  de  Saint-Udephon^  ancien  Chc^ 
van-léçer ,  a  donné ,  So/^A/p ,  ou  le  Triomphe  de  UVertUjlt» 
Orphehns^  l'Antre  ^  OU  Iç  d/r  Profoj>p  ,Ie  Connoi^etsr  ,\ti 
Cafconêdes 

LE  FORT  DE  LA  MORINIERE ,  j  Adrhn-aaude  )  nci 
Paris  en  U^f  ,  d'une  famille  Noble  originaire  de  Monagne  » 
fil  divers  Recueils  de  Poëfies.  On  a  de  lui  deux  Comédies, 
«on  repréfcntées  ,  les  Vapeurs  ,$c\e  Temple  de  h  Pareje* 

LEFRANC  DE  POMPIGNAN,  (  M.  Jean-Jacp$es  )  ancien 
reoiier  Président  de  la  Cour  des  Aydes  de  Montauban.  U  a 
cnné  les  Tragédies  de  Didon  »  Ôc  deZoraîde  ,  la  Comédie  des 

'Adieuic  de  Mars  ,  let  Poëme^  d^  Triomphe  de  l'Harmonie ,  & 

4e  Léandre  &  Héro ,  Opéra» 

LE  FRANQ ,  (  le  Frère  Jean^Baptifle  ]  Religieux  ,  a  donné 
en  1625  une  Tragédie  6!Antioche ,  ou  le  AÙ^tyrt  des  Ma- 
chabées^ 

LEGER  «  (  Louis  )  ancien  Profefîeijr  du  Collège  des  Cape^ 
tes ,  fut  mis  à  la  Conciergerie  par  Arrêt  du  Parlement  en  1554» 
pour  avoir  voulu  faire  jouer  ians  permiflion.  une  Tragédie  àjt 
Chiltéric^    , 

LEGIER  9  (  M»  ).  né  en  Franche-Comté ,  a  donné  le  Renr 

iez-vous» 

LEGLESIERE,  Auteur  d'une  Comédie  dyxPhilantr^ç. 
LE  GOUVF ,  (  M.  )  a  donné  Attilie. 

LE  GRAND ,  (  Alexandre  )  Sieur  d'Argicimij  Auteur  d'unes 
Tragédie  de  Sainte-Reine^ 

LE  GRAND ,  (  Marc-Antoine  )  Comédien ,  fils  d*tan  Chî- 


mour  Diable  . 
les  Amans  ridiculç 


ttlie  f  récepteur ,  la  temme  ttiie^  CT  veuve ,  1  a- 
^e ,  la  Foire  Saint-Laurent ,  la  Famille  extravagante , 
idiculçs ,  la  Métamorphofe  amottnufe^  VUfuriet:  Çtn^ 


LE  j,^, 

ÈtÙêonime  ,  V Aveugle  claîrvoyani  ,  Carmtche  :,  le  Roi  de 
Cfic^ne ,  Vlnpronptu  de  ia  Folie ,  te  Chevalier  errant ,  Agneà 
de  Chatilot ,  le  iHeuve  d'oubli  ^  Plutus ,  le  Galant  Coureur^  le 
Malet  des  vingt^uatre  heures > le Philantro^e , le  Triomphe dU 
Terres ,  la  Ou^e  du  Cerf,  la  Nouveauté  ^  les  Amazones  moder^ 
nés  y  Belfhégor ,  les  Amours  antiques ,  Poliphêmey  le  D^>4r/  d^x 
Comédiens  Itabens  »  lé  Miuit/a//  Minage  ^  le  GfW  ,  le  JL^xa- 

LE  GRAS  i  (  Pfca/iii>f  )  Prêtre  ,  Confcîllcr  Aumônier  du 
Roî^.Cuté  de  Saint-Martin^  &  Prieur  de  Saint-Finnin ,  a 
fait  imprimer  à  Paris  une  Pièce  intitulée,  DîfcoursTrâ^ifue 
fur  U  Papou  de  N»  5.  /•  C.  à  onze  Perfonnages. 

LE  HAYEït  DU  PERRON,  (  Lo«/j )  Procureur  au  Bail- 
lagO  d*Alençon ,  né  dans  cette  Ville  ,  Auteur  des  Heur  eu/es 
jtventt^es^Ttzti^CoJnédié 

LE  JARS ,  (  Uuts  )  Secrétaire  de  ia  Chambre  du  Roii 
Henri  IL  a  donné  une  Pièce  intitulée  Lucelle. 

.  LE  LOYER ,  (  Pierre  )  Sieur  de  BrofTe ,  né  en.  Anjoii 
Fan  1540 ,  Confeiller  au  Préfîdial  d'Angers,  &  mort  ^gQàé 
5f4  ans ,  a  laiffé  trois  Pièces  de  Théâtre  ,  Erotopegnie  ,  ou  le 
Paje-tems  d'Amour  ,  la  Néphélococugie ,  &  le  Muet  infenfé. 

'  LE  MIERRE ,  (  M.  Antoine  Marin  )  né  à  Paris ,  après  avoîf 
été  couronné  phiueurs  fois  â  l'Académie  Françoife  pour  des 
Ouvrages  de  Poëfîe,  a  doinè  les  Tragédies  fui  vantes  :  Hyperm- 
nepre  ,  Tétée  y  Idoménée  ,  Artaxerce  ,  Barneweldt ,  Guillaume 
Tell  >  &  la  Veuve  du  Malabar. 

LE  MONNIER ,  (M. )  de  Paris ,  Secrétaire de.2Si.  de  Maîl- 
lebois  ,^a  feit  le  Mastre  en  droit ,  les  Pèlerins  de  la  Cour  tille  ^ 
le  Cadt  dupé  ^\2L  Matrone  Cttinoife  ,  Renaud  d*Afl  ^  la  Meu-^ 
niere  de  Gentilly  ,  l'Union  de  l'Amour  &  des  Arts  ,  Azolan. 

LE  MONNIER,  (M.  ï'Abbé)  a  donné  une  bonne  Tra* 
duf^tion  àts  Comédies  de  Térencc*  On  lui  attribue  le  Éon 
Vils ,  Côniédie  en  urt  Ade. 

LE  NOBLE ,  {Euflache  Teneliere  )  né  i  Troycs  en  KÎ43  > 

^  d'une  famille  diilinguée  ,  Procureur  -  Général  du  Pariçment 

de  Metz.  Dans  le  nombrde  fes  Ouvrages ,  recueillis  en  vingt 

Volumes,  on  compte  quatre  Pièces  de  Théâtre  ;  Efope ,  ici 

eux  Arlequins  ,  Thaleflris ,  &  le  Fourbe. 

LE'PINE»  Auteur  du  Mariage  ^Orphée. 


|7«  ^      .  t  E 

.  LE  PRE^rOT ,  C  M.  )  Garde  du  Roî  de  Pologne  ,  D«q 
^e  Lorraine  &  de  Bar  ,  a  fait  reprcfenter  en  1758  ,  devant  ce 
Prince  ,  les  trcu  Rivaux  ,  &  la  Nouvelle  Réconciliatim  ;  ij 
âvoit  donné  à  Paris ,  aux  Italiens  >  les  Vuftdiennet ,  ou  Ah 
kqmn  au  Sahai. 

LE  PRIEUR ,  (  Jefin  Duprîer ,  dît  )  Maréchal  des  Logis  dd 
Roi  de  Sicjle ,  René  le  Bon  ,  donna  vers  Tan  1440  i  le  Mffy 
i&e  du  Roi  à  venir ,  divifé  en  trois  journées  à  plus  de  cent 
Perfonnages. 

LE  PRIEUR,  (M.  )  Auteur  d'une  Comédie  de  Candide. 

LE  ROUX  a  fait  imprimer  en  jjii ,  une  Comédie  en  trois 
aâes ,  en  vers  ,  intitulée ,  le  Triomphe  de  t Amont  ^  eu  Dm 
Pedre  de  Caftille. 

LE  SAGE ,  (  Alain  René  )  né  à  Rtiys  en  Bretagne ,  en  1^67*. 
inort  eu  1747  ,  fe  fit  d'abord  connoître  par  des  Romans  de 
Caraftere.  Il  eft  le  premier  qui  ait  donné  une  efpéce  de  forme 

enre  ca 

bre,  ( 

yArlc^u. «.,^,...- ,  ^- ^....^ j , - 

fius  ,  Télemaque ,  les  Eaux  de  Merlin ,  Arlequin  Orphée  le  Cadet^ 
la  Princejfe  de  Carifme  ,  le  Régiment  de  la  Calotte  ,  Rohinfon , 
le  Jeune  Vieillard  ,  la  Rage  d'Amour ,  les  Pèlerins  de  là 
Mecque  ,  Achmet  &  Almamine^lz  Reine  de  Baroflan ^^  le  Rival 
dangereux  ,  les  deux  Frères ,  le  Mari  préféra  y  VHiftoire  de  VO- 
per a-Comique  y  ta  Sauvageje  ^8cc»  Ses  autres  Pièces  de  Théâtre 


tique  de  Turcaret* 

LESBROS ,  (  M  )  ProTènçai ,  a  donné  ,  la  Nouvelle  OrpJu- 
Une  léguée  y\e  Fhilofophe  foi-difant ,  la  Rojîere ,  ou  le  Triom- 
phe  de  la  vertu* 

LESCOT  ,  Maître  deMufîque  de  la  Cathédrale  de  Natitesj' 
efî  Auteur  dos  paroles  &  de  la  Mufîque  d'un  Prolojgue  intitule 
Y  Amour  &  YHymen ,  &  d'une  Pièce  d'un  aâe  ^  fous  le  titre 
de  Thémire ,  Paftorale  >  Pièces  jouées  &  imprimées  à  Auch. 

LESSEQUiN 


u- 


,  LESSEQUIN  ,  Chanoine  <Je  Koyf  ,  «nfuite  de  Noyon  ,  à 
ibiaiporé  ÏEdevemnt.  de  la  Ckafa  de  Saint- Flor (nu 

^  LE  SUEUR ,  (  M.  )  a  eu  part  aux  Opera-ComîqUfes  întî- 
U\és  ^ÏEcqU  des  Amours  grivois  »  Le  Bal  de  Stràjhourz  ,  tk les 
fites  publiqi^es. 

LE  TELLIER ,  iié  à  Çliateau-Thierry ,  où  îl  efi  mort  veri 
*73i, ,  a  donné  au  Théâtre  de  la  Foiré ,  le  Feflh  de  Pierre  » 
ies  Pèlerines  de  Cythére ,  Arlequin  Suhàné  favorise  j  la  Df/- 
cenfe  de  Mezketin  aux  Enfers» 

LETDÏLE  •  {  dàudê  )  Seigneur  du  SàUffajr  ,  petît-fils  8t  - 
èirricre  petit-fils  de  deux  Préfidens  ,  des  Ecrits  deiqacls  on  à 
nré  Ifi  Iç^irnA  d'I^eori  IH. ,  fut  des  preiyiiexs  reçu  à  TAca- 
"ViéîiMè  Francoile  ,  ,&  coriipofa  la  Belle  Efclàvie  »  &  V Intrigua 
'des  Filçux.  Il  ctoit  un  des  cinq  Auteurs  que  le  .Cardinal  dc 
^chelieU  e/hpjpyolt  pour  travailler  à  fes  Comédies»  11  moi^* 
tut  âgé  d'eiiviroa  50  an^* 

.  LE  VALptS  P'ORVILLÈ  ;  (  Adrien^Jofeph  )  ne  à  Paris  ; 
fil«  d'un  Trcfprier  de  France  ,  Auteur  de  plufîeurs  Ouvrages 
4c  dîâ^ei^s  genres  ,  a  fett  avec  Autreau ,  le  Balet  Comique  de 
platée ,  .&  a  donné  leul ,  ou  en  foçiété  <  à  divers  Théâtres  dé 
Paris ,  les  Souhaits  pour  le  Roi ,  Jrlefuin  Théfée ,  le  Prix  des 
T^ens  yVllluftreComéâienHe^VEcole  des  Veuves  yV  Àntîquaïre  ^ 
.  la  Nouvelle  Sapha  ,  V Abondance  ,  ïlllufion  ,  VEpreuve  anwu" 
ieufe  ,  le  Revenant  ^  la  Fête  infernale  ;  [es  Valets  ,  la^^^w/V/^, 
Ul  Fontaine  de  Sàpience  ,  Jphis ,  pixh  Fille  crût  Garfon  y  en 
société  avec  M.  Naii, 

,  LE  VASSÈUR ,  (  M.  )  Auteur  de  la  Mufîque  à'Azor  ^  Thé- 
hiire,  dans  les  araufemens  Lyriqnesjrepréfentésà  Puteàù. 

LE  VAYER  DÉ  BOOTlGNt ,  (  François  )  Maître  des  Re- 
èuêtes  ,  mort  eh  1.688  ,  outre  Ton  Roman  de  Tar/k  &  Zéliel 
â  laiffé  deux  Tragédies ,  le  Grand  Zèiim  ,  Ôc  Manlius. 

LE'V^SQU E  i  Auteur  d'une  Pièce  intitulée  ,  la  Jkéofmode  , 
kkV^  W  CônfeU  des  Dz>*fi  »  Divcrtîllçment  eh  vers  pour  la 
iâiffancc  dun  Enfant  de  France  ,,doiuié  en  1756. 

LE  VERT  ,  né  au  conôinenceniant  du  fiécle  paflë  ,  a  don- 
né .  l'-^^i^wr  Médçcih  ,  le  Do6ltur   amoureux  ,  Arijiotime  i 


quelque 
(âépouîlles* 

LE  VILLE  r  (  Nicolas  )  tiUïis  iè$  Célcftins  de  Louvai^  { 

Tmillli  S  f 


SS^  L  H     L  î 

a  comporé  trqîs  Trc^ édîes  Chrétiennes,  Sêintc-Dcrothée^  Sm* 
te-Elizabah  ,  &  Sainte -Urfule. 

L'HE'RITIER  NOUVELLON ,  f  î^îcolas  )  né  enNormad- 
die ,  Moufquetaire  &  Officier  aux  Gardes ,  enfiiite  Hîftorio- 
graphe  de  France ,  &  Trércvrier  àts  Gardes  Françoifes ,  mou- 
rut en  i6Si ,  8c  laiffa  trois  nlles  ,  dont  une  connue  par  quel- 
ques Ouvrages  en  profe  &  .en  vers  ,  5c  deux  Pièces  de  Thé4^ 
tre,  Amphîtrton  ^  ou  Hercule  furteiix  ^  &  le  Grand  dovis. 

L'HERMITE  DE  YOZELLE  y  a  donné  la  Omtt  de 
Phaéton, 

LIEUDE'DESEPMANVÎI  LÉ  ,  (  U.Cyprien]  né  à  Rôtie*, 
a  donné  les  Embarras  ,  Prologue  ,  un  DivertifTement  &  des 
Vaudevilles  pour  la  Comédie  du  Jeu  de  V Amour  &  du  Ho" 
zard  ;  un  ^utre  pour  la  'Comédie  du  Frarffoh  à  Londres  \ 
ie^  Fête  de  Minerve ,  ou  le  Temple  de  VAmîtté  ^  Y  Oracle  ai 
Vùry  &  des  Théâtres  ;  8c  plufîeurs  autres  Divertiffemens  & 
Vaudevilles  dont  il  a  fait  les  Paroles  &  la  Mufique. 

LIMIERS ,  (  de  ]  Dodeur  en  Droit ,  a  traduit  plufîeun  Co- 
médies de  Plante  ,  imprimées  en  lo  Volumes  tn-i  i ,  en  17 ip. 

LIN  AGE ,  (  le  Père  )  Jéfuite  ,  Auteur  d'une  Tragédie  d'A^ 
gamemnon, 

I.ÏNANT  j  né  à  Rouen  en  1701  >  remporta  trois  fois  le  prix 
de  TAcadémie  Françoife  y  mais  il  ne  fut  pas  (i  heureux  dans 
detix  Tragédies  de  fa  façon  ,  Alzaide  ,  &  Vanda^  Reine  de 
Pologne  :  celle-ci  tomba  a  la  première  repréfentation.  Linant 
mourut  en  1749.  ^ 

LINGUET  ,  (  M.  Sîmon-Nîcolas-î5enrî  )  Avocat  ,  né  i 
Rheims  en  173^.1  a  donné  au  Théâtre  Italien  les  Femnfcs 
Filles  ,  &  a  publié  en  quatre  Volumes  la  tradudion  de  plu- 
fîeurs  Comédies  Efpagnoles ,  favoir  ^  la  Confiance  a  V épreuve. 
le  Frécepimr^  ft^Ppofé  ,  les  Vapeurs  ^\\  y  adu  mieux  ,  le  Viol 
puni  y  la  QloiÇon,,  fe  Défier  des  Apparences ,  la  Jouf-née  diffi^ 
cile  y  on  ne  badine  point  avec  l'Amour  ,  la  Citofe  impcffihle ,  la 
Rejfcmblance ,  VOccafon/ait  le.  Larron  ,  le  Sage  dans  fa  re- 
traite ,  la  Fidélité  dtffictle  ,  le  Fan  i.tcomrwde  ,  avec  les  Inter- 
mèdes des  Melons  &  de  la  Femme  têtue ,  des  Bignets  ,  du  Afc- 
lade  imaginaire ,  de  la  Relique ,  &  de  ï Ecolier  Magicien.  Ces 
quatre  Volumes  ont  paru  en  1770* 

^  LISEMORE ,  (  MîJord  de  )  a  mis  en  Mufique  le  Maître 
ff Ecole  y  avec  Mlle,  de  R.  aujourd'hui  Mde.  D. 

LTSLE  ,  (  Lonîs  "  François  de  la  Drevetien  de  )  né  en  Datf* 


L  Q      L  U      ^  58» 

ÎWné  ,  &  mort  à  Paris  en  175^.  Ses  Pièces ,  dont  plufîeur» 
uj  font  honnneur  ;  font ,  Arlequin  Sauvûge  ,  Timon^  te  Mifan-^ 
,  trope  ,  le  Banquet  des  fept  Sager  ,  le  Banquet^  ridicule ,,  je 
Faucon  ,  les  Oies  de  Bocca:;e  ,  le  Berger  d^Amphife  ,  Arlequin 
Aprologue  ,  Arlequin  Grand    Mogol  ,  le   Valet  Auteur.  ,   Içs 
Cprîces  du  Çceur  &  de  VEfprit ,  Dan^us^  Abdilly^  ' 

LONG-CHAMP,  (la  Dlle.  Pitel)  fœur  de  la  Raifin ,  & 
.SoufBeufe  de  la  Comédie  Frahçoiffc ,  Auteur  de  Titapeuf. 

LONG-CHAMPS  ,  {  M.  VAbbé  de  )  a  donné  Malagrida  ,• 
Tragédie. 

LONGE- PIERRE',  { Hilaire-Bernard  de  Roqueleyne ,  Set- 
gneurdr)  né  à  Dijon  ,  d'une  famille  Noble  ^  fut  Secrétaire  des 
Commandement  du  Duc  de  Berry  ,  &  fit  trois  Tragédies  ,  Mf- 
dée ,  ElcÛre  &  Séfoftris ,  dont  la  première  a  été  confervce 
au  Théâtre. 

LORME,  {  M.  de  )  ancien  Moufquetaîre ,  a  donné  la  Mor^ 
dç  Goret, 

LOSME  DE  MONTCHEN AY ,  (  Jacques  de  )  fils  d'un  Pro* 
cu^eur  au  Parlement  de  I^ris ,  mowrut  au  nfiois  de  Juin  1740 , 
âge  de  75  ans.  Il  s'étojt  diflingi^é  par  plufieurs  Imitations  * 
de  Martial  qui  lont  eftimées.  Ses  Comédies  font  intitulées,  ja, 
Caufe  des  femmes ,  la  Critique  de  cette  Pièce ,  le  Qrand  Sopki, 
le  Thénix ,  &  les  Sojuhaits. 

LOUV ART,  Auteur  d'une  Pièce  intitulée  Urgande. 

LOUVET,  Auteur  d'une  Tragédie  de  la  Mort  A'Alexfin'^ 
dire. 

'  LULLY  ,  (  han-Baptifte  )  né  à  Florence  en  1633  '  î^  ^ut  at- 
tiré en  France  par  le  goût  &  les  libéralitcç  de  Louis  XIV.  It 
mourut  à  Paris  en  1687  à  54  ans  9  d'une  bleffure  qu'il  fe  fit  au 
petit  doigt  du  pied  en  battant  la  Mefure. 


hpmme ,  &c. 
LULLV  ^  (  Louis  )  Éis  sûné  du  précédent ,  a  compofé  feuL 

'    Sfii 


^^  L  U        M  A 

la  MuffQiV  de  l'Opéra  d'Orphée  ;  &  en  hàété  avec  Ton  fr?<f.* 
celle  de  Zéphjre  &  de  Flore  ;  avec  Marais  ^  Alcide  ;  &  avec 
Colaffe,les  Saifons.  ■     ^ 

LULLY ,  (  Jean  )  fifére  dtf  précédent ,  a  en  part  à  là  Mu- 
Çflue  de  Zéphke&  de  Flore  y  &  de  pluuéufs  Divertifrémeifis', 
^els  que  r^wiw  v  Apollon  &,Daphné ,  lé  Triomphe  de  la  Ràifoni 

LUSSB  ,  (  M.  ^e  )  2t  fait  la  Mufîquè  de  i'Opera-Cojpiîque  d^ 
V4rhant  Statuei 

i     .     .    . 

.  ..  •  . .      .      ■  .« 

IyIaCEY,  (l<»  Frère  Claude)  Hermine  ,  ai  ÎÛ^VEnfan^ 
jé/tti ,  ou  la  ï»aifiance  de  Jéfus(  en  Bethléem. 

MACHARTI ,  (  l'Abbé  )  mort  depuis  plufîeurs  années  ,  à 
rompofé  une  Parodie  de  PAaè^^foiw. 

•     MÀCORT  ,  Auteur  d'^nè  Paftonile  de  StkaHyre. 

MAGNON ,  (  Jc0i  )  né  à  Tourmis  dans  lè  M2Cohnaî«  ,  fc 
'Avocat  au  t^réiîdial  de  Lyon  ,  fut  affaflîné  ï  Paris  fur  le  Poftt-» 
neuf  en  i66i ,  en  Portant  deiouper  d'une  maîTpn  où îl  alloîti 
fouvènt.  Sts  Drames  font ,  Jeanne  ^  Reine  de  Naplts ,  îéno^ 
hie^  Artatefce ,  Jofaphàt ,  SéjaHus ,  Tamerlan ,  le  Masciag^e  d'0>' 
rcndate  &  de Statira <i  Sci^s  Amans  difcreu. 

« 

MAÎLIHOL  ,  (  M.  Gabriel  )  ne  à  Carcaffbne ,  a  donné  la 
'   Comédie  des  Femmes  ,  Varos.^  les  Lacédémonîennes ,  le  Prhc  de 
la  Beauté ,  kamir ,  la  Capricteufe  ;  il  a  mis  en  vers  la  Comé- 
die de  V Avare  ,  de  Molière. 

MAILLE'  DE  LA  MALLE  ,  (  M.  )  a  donné  au^j;  Oanfeurt 
de  Corde,  le  Médecin  de  valeurs  ;  &  en  Province,  Barber ouffe% 
y  Amour  Magifler ,  la  Poupée ,  la  Lanterne  Mag'que ,  7om  a  L^ 
pointe  detEpee.' 

MAINFAY  ,  (  Pierre  )  né  à  Rouen  vers  la  fin  du  feîzîçme 
fiécle ,  a  fait  Hercule  ,  Afyagès  ,  Cyrus  triomphant  ^  la  À^ 
dienne ,  &  la  QhaJIe  Royale.  .  • 

MAIRET  ,  (  Jean  ]  né  à  Befançon  en  ïéb4  ,  gratifié  pour. 
fa  valeur  d'une  Peftfîon  de  t^cbliv^  &  des  Lettres  de  Noblefle» 
mourut  dans  fa  patrie  en  1686 ,  laiffant  au  Théâtre ,  ChrifiXdt^ 
$i'f  ^'p  %  Sylvanire  ,  le  Vuç  aOfbne  *  Virginie  ,  Sophonijbe  ^ 
AL&^^Antùine ,  Solimin  ,  tmiâpha  ,  Athéûdis  ,  Vulûpré^  0?ry 


MA  5»J 

faire ,  &  Ro/iiwi  h  furieux.  On  lui  attribue  eiîtîQfe  la  Slinr 
nh  j  8c  Its  Viflannakeji, 

MALGRE),  de  h  ville  de  MarfeUle ,  fit  imprimer  en  jjï6 
une  Tragédie  de  Mdrius  &  Sylla*  Il  avoît  compofc  en  lyof 
iine  Tragédie  do  Thémifioclè  que  lej  Comédiens  n'pnt  paf 
voulu  recevoir. 

M ALEZÎEU ,  (  Nkolaii  de  )  Ecùyér  ,  Secrétaire-général 
f3es  SuifFes  &  Grîfons ,  8c  des  Comn^andemens  de  M,  le  Dnc 
pii  Maine  ,^  étoitTun  des  Quarante  de  TAesklémie  Françoife, 
8c  Honoraire  de  celle  des  Sciences.  Il  mourut  d  apoplexie 
çn  17^7  ï  âgé  de  7.6  ans  8c  (ik  mois.  Il  loignit  à  beaacoupi 
cJe  mérite  ,  d^efprît  &  de  probité ,  une'  profonde  connoiflTance 
du  Grec.  Nous  avons  de  lui  le  Prince  de  Cathay  ,  les  Imper" 
funs  ,  la  Tarentule  ,  V He autant  tmorumenot ,  Vhltémon  &  Bâti" 
ch.  On  lui  attribue  Polkhinel  derhandaUf  une  place  à  VAr. 
çadjmHm 

« 

MANDA JORS ,  Auteurlde  Vh^romptu,  de  Nîmes. 

MANSÙET,  (le  Père)  Capucin,  Auteur  dune  Tragédîa 
Chrétienne ,  YHeureux  bJguh'ement. 

MARAIS ,  (  Martn  )  célèbre  Mufîcîen^  né  à  Paris  en  \6%6\ 
porta  la  Viole  à  fon  plus  haut  degré  de  perfeétion.  On  a  de 
lui  plufiéurs  Opéra  ;  celui  à'Alcyone  pafTe  pour  fon  cheP- 
d'oeuyre.  Ce  Muficîen  mourut  en  1728  »  ayant  donné  ,  outre 
ta  Muftque*d'i4fc>a»e,  celle  à'Arîane  Û!  Bflcchus  ,  àeSémélé^ 
&  à'Aîcide.      ;      ' 

MAR  ANDE'^ ,  Auteur  d'une  Paftoi;ale  du  Bercer  fidèle. 

MARCASSUS  ,  (  Pierre  de^  )  Avocat  au  Parlement  \  Au- 
teur d'une  Tradu^on  à'Argênh  ,  &  dé  deux  Pièces  de  Théâ- 
tre ,  les  Pêchsuirs  ilhflres^  i  &  Eromehe. 

MARCE' ,  (  Roland  de  )  Vice  -  Sénéchal  de  Beaugé  e^ 
Anjou ,  a  coniporé  en  1601  une  Tragédie  à'Achah, 

MARCEL ,  Ai\teUr peu  confiud'utie  Comédie  duM^rw^a 
fans  Mariage. 

*  MARCET.de  MEZîERES.,  (  M.  Vaac  Ami  de  )  Auteur 
de  Diogène  à  la  Campagne. 

MARCHADIER,  (  l*Abbé  )  mort  Jeune  en  1748 ,  eft  Au- 
teur de  la  Comédie  du  Plaifir. 

MARCHAND,  (7e4»-Lo«;V  )  célebtô  Ôrgahîftë  ,  né  à 
^yon  ,  8Ç  moti  4  raris  en  173*  »  âfié  dé  li  am.  On  prétend 


\ 
I 


i84  MA 

qu'il  avolt  mîs  en  Mufîque  un  Opéra  de  fyramt  &  'Thtjhê^ 
4^onf  les  paroles  éfoient  de  Morfontaine ,  qu'il  n'a  jamais  voula 
Jaîfïer  repréfenter. 

MARCHAND  ,  (  M.  Jefn-Hettri)  Avocat  »  Auteur  de 
plufîeurs  Ouvrages  de  Littérature  ,  ^  d'une  Tragédie  de 
Mcnzîkof  y  avec  M.  Nougaret. 

MARE^'CH AL ,  (  Antoine  )  Avocat  au  Parlement ,  a  donné 
au  Th^trç ,  V Inconfiance  éCHylas  ,,  la  Généreuje  Allemande ,  la 
S^ur  valeureufe ,  le  Ratlleur ,  le  Capitan  Matamore ,  le  M««- 
foléi  .  la  Cour  Barg^re ,  Iç  Jmement  Equitable  ,  le  DiâiateuK 
Romain ,  &  Terquatus*    '  "      ^ 

MAREL  -,  Auteur  peu  connu  4'une  Tragédie  de  Tinwclée  , 
ou  la  Générodté  à^ Alexandre. 

I4ARGUERITE  DE  VALOIS  ,  feur  de  François  I.  8c 
femme  de  Henri  d^Albret,Roi  de  Navarre, 'a  faityplufîeurs 
Pièces  de  Théâtre  ,  Myfteres  &  Farces ,  tels  que  les  Innocens  l 
la  Nativité  de  Jéfus-Cfarift  ,  l* Adoration  des  trois  Rois ,  ic 
D4fert ,  la  Comédie  des  quatre  Dames  &  des  quatre  Gentilhom-r 
nies^  la  Farce  de  Trop ,  Frou ,  feu ,  Moiwj.  Cette  Keine  mourut 
en  1549  ,  âgée  de  17  ans. 

M ARGUERITTE ,  J  M.  k  Bftron  de  )  çft  Auteur  de  deux 
Pièces  jouées  tn  Province  ,  favoir ,  la  Clémentine  ,  ou  l'yîl/- 
cçndant  de  la  vertu  ,  8ç  la  Révolution  de  Portugal. 

.  MÀRIGNIER  a  domié  la  Pantoufle ,  Lydippe  &  Argénie. 

MARIN,  i  M.  Louis-François 'Claude  |  né  a  \?.  Ciotat  en  Pro-i 
vcnce ,  Cenfcur-Royal .  a  donne  les  Pièces  fuivantes ,  Juliç^ 
ou  le  Triomphe  de  V Amitié ,  la  Fleur  d'Agathon  ,  ÏHeureux 
Menfonge ,  Fédine  ,  les  Grâces  de  l'ingénuité. 

MARTON  ,  f  Pierre-Xavier)  Jéfuite  ,  né  à  Marfeille  e». 
1704 ,  eft  Auteur  de  deux  Tragédies  ,  Abfalon ,  &  la  Mort  de 

MARIVAUX,  (  Pierre-Carlet  de  Chamblain  )  né  à  Paris 
pn  1 66 i,  d'une  famille  ancienne  dans  îe  Parlement  de  Ro«en  ,^^ 
s'çft  diftingué  par  des  Romans ,  tels  que  ia  F/e  de  Marianne  ^ 
Se  le  P ay fan  parvenu  j  &  par  quantité  de  Pièces  de  Ihéâtre^ 
Celles  dont  la  leâure  paroît  le  plus  juftifîer  le  fuccès,  font  , 
la  Surptfe  de  V Amour \  le  Legs^  &  le  Préjugé  vaincu  ,  aux 
François  ;  &  aux  Italiens ,  la  Surprife  de  ï Amour  ,  la  Double:^ 
Inconflance ,  &  VEpreuve.  Ses  autres  Pfèces  l'ont ,  VAmotir  <Sp. 
Iq  Vérité,  Arlequin  poli  par  ï  Amour ,  Iç  Prince  trayelH^f,  ^ 


MA  Jïf 

f^ufe  ttiivanie  ,  VJfie  des  Efclaves  ,  YHértiter  de  Village^  Ï6 
Triomphe  de  Vlutm ,  la  Nouvelle  Colonie  ,  le  Jeu  de  l  Anwur  Ùr 
^u  Hazard  ,  le  Triomphe  de  l'Amour  ,  Y  Ecole  des  Mères ,  U 
Méprife ,  les  Faufes  Confidences ,  ï' Heureux  Stratagème ,  la  Me- 
f'e  Confidmte ,  la  Joie  imprévue  .  l«s  Sincères  ,  la  Difpute ,  4»- 
wîW,  Tragédie  ;  I7jffe  4f  /a  r^/Jb»  ,  la  r^'wiîow  dw  Amours^ 
le  P^re  Prudent  &  Equitable,,  VEpreuv,! ,  le  Dénouement  *m- 
>r^'v«  ,  les  Serment  indîftrets ,  Y  Amante  frivole ,  le  Vetit-Md- 
ire  corrigeait  Chemin  de  la  Fortune^  là  Fernme fidèle ,  Ftf/irie , 
&  les  AÛeurs  de  bonne  foi.  Marivaux  eft  mort  en  1 7  ^3  • 

MARET  ,  (  TAbbé  )  a  mis  eh  Morale  une^  Paftdrale  de  /e- 
fHS^NaiJfanté 

MARMONTÉL*(M7e4«-Fr4Mfo//  )  né  dans  le  Umofin 
en  ijzi ,  de  TAcadémie  Françoiïè  ,  a  donné  au  Théâtre  V 
Denys  le  Tyran  ,  Ariftomene^  Cléopdtre ,  les  Héraclides ,  £j'vp- 
•  tus  ,  la  Guirlande^  Acmite  &  Céphife  ,  Lyfis  &  Délie ,  les  ^y- 
èarites  ^  Hercule  mourant  y  Céphaie  &  Procris  ,  la  Bergère  des 
Alpes  i  le  Huron  ,  Lucile  ,  Sylvain ,  Zémire  &^  Azor ,  Y  Ami 
de  la  Maifon  ,  Annette  &  Lubin  ;  la  Fauj/e  Magie,  Ses  Contes 
Moraux ,  Ouvrage  eilimé ,  ont  fourni  des  (ujets  de  Comédies 
l>our  tous  les  Théâtres. 

MAROLI.ES ,  (  TAbbé  de  )  a  traduit  dans  notre  langue  !es 
Comédies  de  Plante  en  i7$i>. 

MARTEL,  Auteur  d'tiné  Comédie  intitulée  ri//«miW/o»* 

M  ARTIGNAC  a  traduit  en  François  trois  Comédies  de  Té- 
renc^,  YEunuque ,  YHeautontimorumenos ,  &  YHécyre. 

MARTIN  a  fait  laMufîque  du  Bal  Militaire. 

MARTINI ,  (  ^^.  )  a  compofé  la  Mufîque  de  Y  Amoureux  de 
fuînzg  ans ,  &  du  Fermier  cru  fcwrd. 

MASCRE' ,  Avocat  en  Parlement  y  a  ccmpoft  en  1^7  r ,  fa 
Trofarite  ou  Y  Ennemi  de  la  vertu  ,  Comédie  en  cinq  Adcs , 
dont  il  ne  refte  que  des  ffagmeris. 

MASÇRIER  ,^  (  l'Abbé  )  mort  depuis  plu/îeurs  années ,  a 
compôfé  le  Caprtce  &  la  Refourcc  ,  Prologue  en  vers  ,  joué 
tn  173  3^>  avant  la  Sœur  ridicule ,  Comédie  de  Montfleury. 

MASSIF  i  Auteur  de  TOpera  des  Fêtes  Neuvelles. 

MATHEAU  ou  MATHO  ,  Mufîcien  ,  nééh  Bretagne,  8c 
^tîlure  de  Miifîquc  des  Enfans  de  France,  avant  Roy er  eft  mort 
i  Verfaillesen  1746,  dans  la  qùatre-vingt-fi:^iéme  année  de 
£»ji  âge ,  laifTant  l'Oper^  d'Arion ,  &  le  Ballet  des  Tuileries 


\ 


t 


fSS  M  A    M  Ê 

■  :V -rHJEU,  né  à  Porentru ,  près  de  la  Sujïïè  ,  eh  iiéi  l 
àyili'^»%S?i  Louis  XIII.  au  Siège  de  la  RochcUe ,  en  qu9&i 
^Hîftu'.^ographe  de  France  ,  tut  atteint  de  la  nialadîe  qui 
I  égroit  '(A»ij|$  le  Camp  ;  &  s*étartt  fajt  tran(p,6ri^ei;r  à  Tojilonfc  i 
il  y,  irourut  eh  vCu  Nous  ayonà  de  cet  A]kiceur,£/f;mn^- 
Ire,  Eflherj  Aman^  V^fihiy  la  Gut/ade^  où  1^  TIrion/fhe  de  la  Ugutm 

MATHON ,  (  M.  jilexh  )  né  à  Lille  en  Handteç  ,  AutcuiT' 
d'une  Tiragédie  SAnàrifcui. 

MATHON  DE  LA  COUR  ^  [  w.  Charles  -  Jbfeph  )  iié  à 
Lyon  en  1738  ,  a  traduit  TOpera  Italien  ^'OrphéeO'  Euirydicei 

MAUCOMBLE,  [M.Jean'Franfôh  Dieu^Dàrmé)  Officier 
dans  le  Régiment  de  Ségur ,  naquit  à  Metz  en  173 y.  Il 
çompofa  la  Tragédie  à'Auîla  ^ts  Amani  défefpéiréi^  ovl  la 
ComejTe  d'Olinvali 

MAUGER  >  (  M.  )  né  à  Paris,  ^ahdeui  Garde;du-CQrpf| 
adonné  Ame/iris ,  Corioiany  Cofro'e'i ,  &  ï Epreuve .im^ruiitmei 

MAUPAS  i  (  Ouirht  )  Auteur  d'une  Comédie  des  D^ 

MAZIERÈS  ,  Auteur  cl'unè  ancienne  Pièce  donftée  en 
iS66  ^  fous  le  titre  dé  Bergerie  fpirituellei 

^^  MELIGLOSSE  eft  le  nom  fous  lequel  Charles  Bautcr,  Pa- 
f  îfien  ,  a  donné  la  Mùrt  de  Roger ,  &  la  Rodùmontitde* 

MENARD,  (  François)  Auteur  d'une  Pièce  intitulée  la  Pàfi 
Sàrale. 

MENESSON  ,  mort  à  Paris  éh  174a  •  dans  un  âgé  forç 
avancé ,  efl  Auteur  des  paroles  de  Mamo  la  Fée ,  des  Flaijtrd 
de  la  Paix  y  &.  à'Ajax. 

MENTELLE  ,  (  m.  )  a  fait  en  fociété  avec  m.  des  £fîârts  i 
y  Amour  libérateur* 

MERCIER ,  (  Lcuis'SébaJjtJen  )  né  à  Paris  le  è  Juin  1740  i 
a  coitimencé  à  travailler  pour  le  Théâtre  en  1769  ,  &  a  donne 


imprimé  fous  le  nom  de  m.  de  Voltaire  y  &  l'Auteur  a  jouf 
<5uelque  tems  de  la  méprife.  Ses  autres  Dranies  ont  été  tra- 
4uitsen  Italien  &  en  Allemand  ,  &  joués  en  Province  &  cher 
l'Etranger  avec  fuccèes.  Deux  de  Tes  Pièces  cm  été  ptcfen- 
tcej  &  reçues  au  Théânre  de  la  Capitale  ;  l'une  eft  Nat^ilie  4 

Dfame 


)ifaî?iè  en  quatre  AAes  ;  &  l*autre,  la  Brouette  du  VI        ./-^ 
rh  trois  Aâes. 

;MERMET  i  (  ciaùdé)  îi  a  donné  là  TraduaTon  Je  ^Atfi 
tfi^e,  de  Georges  Triffin, 

.    MERMET ,  (  M.  j  Atiteiiir  de  la  Mufîquë  de  la  Rejfbisrce  Co^ 
iiî/î«<P  »  i  dii  Rel9i&  ie  UndhJTe. 


Corrigée ,  la  Mode  &  le  àouî, 

'    MERVULE ,  (  M.  ),  a  donné  les  Ennemis  réconciÙL 

,   MESMES  >  i  Jern-Pierre  )  a  tf adùit  les  SUppoféi ,  Pièce  di 
l'Ariofte. 

'    MESSINE  ;  (  Ni.  Collet  de  )  a  donné  $i^a ,  ou  \i  fVrmierè 

'l^ccfaifei 

MEUNIER  i  Auteur  d'urfé  Comédie  Intitulée  les  Lunettes 

inagtiueU  ., 

MICHEL,  (  Jean)  que  les  uns  diférit  Médecin,  lei  autres  Evé- 
^ue  d* Angers  ,  a  donné, a  ce  que  i'bn  prétend  ,  en  14P0  ,  des 
Myfleres  fur  la  Paffion  ,  la  Réfuireïîion  &  la  Vengeance  de  là 
Mort  de  N.  S.  /•  C« ,  &  une  Sôttife  à  Huit  petfônnagés^ 

MILET ,  {  Jaciueî  )  Auteur  d'une  Tragédie  intitulée  FH^/- 
.  ioire  de  là  Dejhrudion  de  Troye, 


MILLOTET  i  (  Hugues  )  Chanoine  de  Flavigni  ^  Auteur 
ffune  Tragédie  de  Sàime^Retne ,  oti  le  tharriot  de  Tfioifnphe  ^ 
tiré  par  deux  Aigles  dcja  gloueufe ,  noble  &illufirc  Sainte- 
Keine  d'Alifc  ^  Vierge.  &  Martyre.  Toutes,  les  Scènes  com- 
mencent par  chaque  iettris  de  ces  cir|<]  mois  ^  Sàipte  -^  Reine  ^ 
priez  pour  nùus  ;  &  toiis  lès  Aâeurs  &  Âdrices  ont  leur  acro(^ 
iiche  en  leurs  difcoUrs  par  chaque  lettré  de  ièitrs  noms  Se 
^noms. 

MINET,  (W.  )  Comédien  de  i^rovîrtcè ,  lié  à  Paris^  fili 
|é  Tancieti  Souffleur  de  la  Cofnédie  Franç^ilè  ,  a  donné  lii 
hoce  de  Village ,  Se  le  Génie  de  la  France* 

MION  i  Makre  de  Chant ,  &  Neved  de  la  Lande  y  isiâé 
Tome  IJIi  Te 


Itf  M  î       M  0 

içn  Mufîqce  .les  Opéra  de  Shéth  ,  Jf/  quatre  Parties  h 
Monde  ,  &  de  l'Année  Cdlant$. 

MOISSY,  (  M.  Mouîîçr  de)  né  à  Paris,  ancien  Garde dtf 
'Corps ,  a  donné  au  Théâtre  ,  le  Provincial  à  Tari*  y  les  FauJ- 
fes  Inconflances  ,  le  Valet  Maître  ,  la  Nouvelle  Ecole  des  Fem- 
mes y  VEnnt^ ,  Vlnprorr.ftu  de  l'Amour ,  la  Nouvelle  Ecole  des 
Maris  ,  les  deux  Frères.  Il  a  auflS  publié  plufieurs  Volumes  de 
Proverbes  Pîdadi  Comiques  ^  Se  la  vrate  Mere^  Drame  Di- 
(daéli-Coniiqiie* 

MOLIERE ,  fur  nommé  le  Tragique  «  Comédien ,  a  com* 
rofé  vers  le  conuiiencement  du  fîécle  demief>  la  Tragédie  di 
Folixcnen 

^MOLARD ,  né  à  Marfeîlle  *  a  donné  la  Tragédie  de  Ma^ 
tîus  &  Sylla,  Il  a  voit  compofe  une  Tragédie  cle  ThémiflocUé 

MOLIERE ,  (  Jean^Baptifte  Toquelin^  fî  célèbre  fous  le  nom 
de  )  né  à  Paris  en  i6zo  >  mort  en  1673  9  étoit  j^ls  &  pctit-^fils 
de  Valet  de  Chambre-Tapiffier  du  Roi^  AfTocié  avec  la  Bé* 
)art ,  Comédienne  ^t  Campagne  j  il  forma  une  Troupe ,  & 
parti^pour  Lyon.  On  y  rcprc(enta  VEtourdî ,  qui  enleva  pres- 
que tous  les  Speâateurs  au  Théâtre  d'une  autre  Trovpe  éta^ 
.biie  dans  cette  Ville.  L'Etourdi  reparut  à  Beziers  avec  un 
liouyeau  fuçcès ,  &  fut  fuivi  du  Dépit  Amoureux  ,  des  Prér 
cieufts  Ridicules  ,  &  même  de  quelques  Farces  d'uns  confii' 
tution  irrégulicre  ,  telles  que  le  DcCieur  Imaginaire  ,  les  trois 
ï>otUtirs  Rivaux  y  ^c«  Revenu  à  Paris  ,  Molière  eut  accès 
auprès  de  Monsieoh  ,  qui  le  préfenta  au  Rpi  &  à  la  Reine- 
Me;  c  :  il  en  obtint  la  permifTion  de  jouer  au  vieux-Louvre  1 
iSc  enfuite  au  Palais  Royal»  Enfin  fa  Troupe  fut  arrêtée  au  fer- 
vice  du  Roi  en  1665  ;  &  Ton  vit  régner  le  vrai  goût  de  laCo^ 
fiîédie  fur  le  Théâtre  François. 

Les  Pièces  de  Molière  font  connues  de  tout  le  monde  « 


Medectn  ,  le  Mifantrope ,  le  Médecin  malgré  lut ,  Méhcerte ,  le 
Sicilien^  Awpkjitrion.  George- Danditty  V Avare  ^  Pourceauguac g 
les  Aman  ivanifyues,  Pfychéy  le  Bourgeois  Gçntilhommej  les  Four* 
if  trie  s  de  Scapin  ,  \es  Femrne  s  Savantes  ^  la  ComteJTe  d*EJJcur^ 
baguai ,  &  le  Malade  imaginaire.  On  a  retenu  le  nom  de  piu- 
fieurs  petites  Farces  qu'il  aroit  faites  en  Province ,  &  qui 
«  ont  pas  été  imprimées  ,  teUcs  que  le  Da^wr  amoureux  »  le 


M  o  i:7r 

DoClem  pédant ,  lés  trois  DoÛeurs  riiJaux^  le  Mnïfre  d'Ecole,- 
le  Médecin  volant ,  la  Jalottfie  de  Barbomllé  ,  la  Jtdoufie  dvL 
Gros  René ,  Ùorgibus  dans  le  foc ,  le  Fagoteur ,  le  grand  Benêt 
de  fit ,  gros  Rer^  petit  Enfant.  - 

MOLTNE ,  (  M.  )  a&ît  imprimer  ou  Jouer  en  focîété  plu- 
fieurs  Pièces ,  telles  que  les  Légijlatrices  ,  Thémtflocle  ,  le  Sk^ 
métier  Médecin,  le  Concert  interrompu^  la  Fête  de  Satm-Clond ^ 
Richard  Minutolo ,  la  Couronne  de  {leurs ,  VOpheltne  Anglaiftà 
fa  iœurfuppofée ,  la  Meunière  enrichie ,  le  Bo»  Seigneur  ,  Laur9 
&  Tétrarque.  L'Académie  Royale  de  Mufiquc  a  donné  en  1774 
ton  Opëta  à'Or^ée ,  traduit  de  l'Italien. 

MONCRIF,  1  François-AufupinParaiisde)moTt  i  Paris eà 
1770  ,  âgé  de  Si  ans.  Attaché  à  M.  le  Comte  de  Clermont  eh 
oiialité  de  Secrétaire  de  Tes  Commandemçns ,  il  fit  pour  amu- 
fet  Mde.  la  Duchefle  Douairière ,  la  Comédie  des  Abdérttes 
tti  un  aâe  ,  &  en  vers  libres  «  qui  (iit  louée  à  Fontainebleau* 
On  lui  attribue  une  autre  Pièce  intitulée  la  Faujfe  Magie ,  rer 
préfentée  aux  Italiens.  Cet  Auteur  (ê  voua  enluite  au  genre 
tyriqut.  Son  zdte  de  Zélindor  fait  encore  plaifîr.  Sçs^ 
autres  Pièces  (ont  ,  l'Empire  de  l'Amour  ,  Unus  ,  Air 
ntazts ^.Ifmène ,  les  G^niVj  tmélaires ^  la  Syhille  t,  les  ^imçir 
réunies. 

MONDONVILLE  ,  C  Jcan-Jo/eph  CaJTanéa  if  )  né  a  Nar^ 
bçnneen  171^.  Il  débuta  à  TOpera  parh  Paftorale  A'I/Bé.Cette 
Pièce  n'a  poiiit  reparu  fur  ce  Théâtre»  Le  Carnaval  du  Parn^ffè 
donné  en  174^, l'Opéra  de  Titon&  l* Aurore ,^Yec  le  Prologue 
de  Prometkée ,  emprunté  de  la  Motte ,  &  joué  en  17^3  ,  réu- 
nirent tous  les  fuftrages*  L'année  fuivante  Mondonyille  re- 
montra en  qualité  de  double  Compofîteur  &  de  la  Mufîqueéc 
des  Paroles  de  Daphnis  &  Alcimadure ,  d'abord  en  i  argon  Lan- 
rguedocien  ,  enluite  en  Franfois.  Les  derniers  Ouvrages  do 
Mondonville,  confidéré  comme  Mufîcien  ,  (ont  lès  Fêtes  de 
Taphpsy  l'Ade  de  F  fiché  ^  &  l'Opéra  de  Théfée  de  Quinault  , 
remis  avec  de  la  nouvelle  Mufîque* 

MONDORGE  ,  (  Antoine  Gauthler.de)  Maître  de  la  Cham- 
bre aux  deniers  du  Roi ,  de  l'Académie  de  Lyon  ,  où  il  naqujt 
en  1707.  11  compofa  les  Fêtes  d'Hébé  ,  plus  connues  fous  le- 
nom  de  Talent  Lyriques.  A  l'Aâe  de  Jhirtée  ,  Mondorge  fit 
fiiccéder  l'O^er^  defociété ,  fujet  moins  heureux  que  lesTo/^M:? 
Ifr^ueu  L'Auteur  mourut  à  Paris  eni768. 


f: 


i8€)  M  O 

MÔN6IN ,  Auteur  des  Prêmenââit  de  fatk» 


MONIC^ULT  ,  iwDCten  Conful  iç  France  à  Peterlbouig 
'^  à  DantziK  ,  donna  au  Tnéâtj:e  {ta){ep  ,1e  pédain  a^t^é»  ^ 


fa  ^elk  Arjïnç ,  du  Rendez-vçui  bUn  employé* 


MONTAGNAC,  {U.Loufs  Laureni'Joffphde)€zpH2mê 
yu  B.cçiniçnt  de  Riom  ,  né  en  X^nguedoc  en  ly^i  ,z  faif 
fj]hpi:imer  h  Fille  de  fei:^  ans^i  ou  la  Caprkieufe. 

MONTAJNDRÇ* ,  Auçcur  de  l'^i»  du  Xr$ne.  ^ 

MONTAUBAN ,  f  JûÇfuet^PouJfet^  Ecw^er^  Sieur  de  )  Avo* 
çat  ?u  P^rlemçnt  de  Paris  &  Echevin  de  cette  Ville  ^  xnour 
Çut^eii  169V.  Ses  (Eovres^  DraitiHtiques  comprennent  ,  7^ 
rohte^  les  Çharmts  die  TéUcêe  ^'Sékucui ,  Indégondfi  ^^e  Cofjuq. 
de  Hollande  ,  Pantagruel,  les  Aventures  de  Pantirge  ;.  on  im 
ittribiie  auffi  une  Tragédie  âe  Thiefle  ;  &  l'on  croit  qu'il  tr^- 
iitihi  h  Comédie  &s  Phiidettrs^      ' 


faije ,  ou  la  Bergère* 

,  MPJSîTECLAIR ,  (  Mhrhel  )  f^uRckn  ,  né  à  Chaumont  en 
B^fligni ,  mort  près  de  Paris  en  17  J7  ,  âgé  de  71  ans  ,  a  fa»! 
la  MuiÎQue  des  Féies  de  l'Eté ,  &  de  Jiphté» 

MONTFLEURY ,  Goipédien  de  la  Troupe  du  Rot ,  «koit 
Gentilhomme,  Il  naquit  au  pars  d'Aiiiou  ,  &  s*appelloît  Zac- 
charie  jacob^  n6in  qu'il  quitta  pour  n  être  pas  reconnu.  Oh 
a  prcrendu  qu'il  étoit  mort  en  16^7 ,  âgé  dé  67  ans ,  des  vios- 
lens  efforts  qu'il  ût  en  jouant  le  rôle  d'Orefle^  dans  VAndro^ 
fhàjue  de  Racine.  11  ^ivoit  compofc  la  Tragédie  de  la  More 
d'Afdruh'al.  •     •  ,     ?      •     - 


M  O  f  81 

fmme  ,  Vlnpromptu  de  VHSiel  de  Cénàê^  V Ecole  det  Jaloujc  ^ 
pu  la  FauJTe  Turque  ;  Ja  Femme  Jute  &  Partie  y  le  ?rocès  àe 
U  femme  Juge  &  Partie  ;  le  Gentilhomme  de  Beauce  ^  VAfïh. 
ptgu-CQfniqHe ,  le  Comédien  Poète  ^  la  Saur  ridicule  ^  Trigandh^ 
hp^e  Médecin  ;  la  Fille  Cofitaine  ,  O-irpîn  Gentilhomme  ,  \k 
Pfipe  defot-même.  On  lui  attribue  les  Bêtes  raifonnablesm 

MONTFORT ,  Auteur  d^une  Tragédie  de  SéfoMs. 

:    MONTGAUDIER ,  a  donné  Natalie ,  Tragédie 

.  ^MONTIGNACrM.dc)  a  fait;ouprenPravînce,Cf«-f 

Î'fce  ,  eu  les  Rufes  de  l'Amour  ;  Hor*phême  ,  ou  les  Berterj} 
e  Bouquet  6c  MAe  Maréchal  de  Richelieu  ,  &plu(îcurs  Corn-? 
plimeni^  mêlés  de  Scènes  &  de  Vaudevilles. 

MONTIGNY,  (  H.  Jean-aartet  Bidault  de)né  i  Patîf . 
Auteur  de  la  Petite  Sémiramts ,  ^  de  Y^Ecole  des  Officiers. 


i  •  ^ 


"    M0NTLFO^Î ,  a  (ait  trqiç  Tragédîçs  ,  HeOor  ,  jSmphfr 
trîte  &  iChjepe. 

'MONT  -  LUC ,  (  Mrien  de  )  Princp  de  Chabanoîs ,  Comte 
'dé  Craniail  »  né  en  1568  ,  Auteur  d'une  Comédie  4ei>Pra- 
verbes. 

« 

MQNTRElJX  ÀfiicoUs  de  )  connu  fous  le  nom  d'OJenîx 
'idu  Mont- Sacré  «  qui  eftPana^ramme  de  foo  nom>  né  au  Mans 
vers  1560.  Sqs  Pièces  de  Théâtre  font,  fyrus  le  jeune  ,  1^ 

•  J^tife»  AnnÛ\al>tAtlet^9  ,  Diane  y  Cleopâtr^ ,  Ifabelle  ,  4ri*. 

V  mené  y'SophoniAecc  Jofeph.  On  lui  attribue  ancore  Camm^, 
la  Décevante ,  Paris  &  Oenone. 

MQNVEL,  Adeur  de  la  Congédie  Françoife»  reçu  en  177*.» 
ia  donné  au  Théâtre  italien  ,  Julie,  l'Erreur  d*un  moment ,  ou 
h  fuhe  de  Julie  v  &  le  Stratagème  découvert* 

'   MOR AIÎ^E ,  né  à  Angers  ,  Auteur  du  Mariage  fait  pm 
cratnse» 

MORAMBERT ,  (  M.  Antoine- Jacques  Lahbef  de  )  Profef- 
feur  de  Mufîque  à  Paris ,  où  il  eft'  né  en  i7ii  »  a  donné  le 
Carnaval  d^Çte\  Amadîs^  Barbacole ,  ou  le  Minufcrit  voL\    J 

MORAN,  (  le  Pcrc  )  Jéfuite  ,  a  donné  une  Tragédie  iiui-9 
^liilée  Néron^ 


btm 


Sti  M  O 

MORAND ,  (  Pierfe  di)  tïé  à  Atles  en  t^ôî.  îl  cômpcA 
h  Tragédie  de  lé^lif ,  &  ceilc  de  Chilàêrit^  L'EfptitdtiUporcif 
y'it\t  aprèsfc  Outre  les  Ficcet  déjà  fiomnlées ,  il  avoit  ^it 
les  Mufcs  ,  Mégare ,'  VEnlevm^n$  iwpréva  ,  la  Vengeanct 
ftompée  9  les   4^éurs  des  Qrmids  tivnufies  ^    L(çh£tt  ^ 

MORANDET ,  (  M. }  AtiteuT  du  Qiii->ro-f»f . 

IWOREAU  ,  (  kan^Béftiflg  )  né  à  AntCfs  eh  téf  ^  »  a  frit  fa 
f/iufique  à'BJJh^r  k  à^Àthatte  ,  &  celle  des  Chceurs  de  là  Tra- 
gédie de  J^n^ktu  par  Duché.  Il  mourut  à  Paris  igi  de  7^ 

anSé 

KIORËL ,  Auteur  «Tune  Tragédie  de  Tîptçctée. 

MORTSSOT ,  a  fait  imprimer  à  Mirfeillï  ^  Tient  &  fir^ 
rené  ^  ou  \q  Galant-Jfardinun   : 

.  MOUFFLE , .  (  Pierre  )  Confciller  du  Roi  ^  Lîeutenaa^Par* 
tlCutier  de  Magny ,  &  Baiil/ de  Sainte  Clair  ,  Auteur  d|uiif 
Tragi-  Comédie  du  f ///  e^tlé ,  ou  le  Martyre  de  S^int-dair*  ' 

MOULINGHEN  ,  (  L.  Ç,  )  a  coippcfé  en  Province  la  MUr 
fi<ue  cîcs  àtux  Contrats  ,  du  Màrt  Sylphe ,'  A'Orîpheme  >  du 
Vieillard  amoureux  ^  desRufes  de  l'Amour  ,  de  Sylvaifu 

MOUtON  ,  (  Georges- Mathien  de  )  eft  réputé  rAutèui  d^ 
1  ^wow»'  t>tabîe ,  Comédie. 

MOUQUE'  ou  MOUQUAI ,  (  Jean)  de  Boulogne , Au^ 
leur  de  ï Amour  déplumé 

MOURET,  (  Jean-Jofeph)  né  à  Avignon  en  i68i»étoîtDî-^ 
redeur  du  Conccrt-Spiriîwel,  Intendant  de  la  Munque  delà 
•Duchefîe  du  Maine  ,  Muficien  de  la  Châlnbre  du  Roi ,  &  Cora- 
pofiteùr  de  l;i  Miifique  de  là  Cônfiédîe  Italienne.  Outré  quaft* 
tité  de  Divcrtiiiemcns ,  d'Airs,  de  Sonates  ,  de  Cantates, 
^c.  il  a^  fait  la  Muiîque  des  Opcra  intitulés ,  les  'Fites  de  Iha-; 
lie  y  Ariane  &  Ihéfée  ,  Pirithoiis  ,  Ich  Amours  des  Dieux ,  lé 
Ballet  des  Sens  ,  les  Grâces  ,  le  Temple  de  Qnide  ,  les  Amouri 
de  Ragonde,  Il  mourut  à  Charenton  en  173^* 

MOUSTOU  ,  (  M.  )  a  donné  la  Bohémienne ,  &  le  Volage^ 

MURET  ,  (  Antoine  dé  )  à  traduit  en  Ffânçôis  le$  Comédiçi 
dç  Térencç; 


N  A    N  È  '    su 

jyilUiruilll  llilllini    II     I       ■miiili    I   M.I.I.M  .        I  mrn^ 

N 

jLn  ADAL,  (  Ausujitn)  ne  à  Poitiers.  Il  mourut  dans  fa  pa- 
trie çn  1741  »  âge  fiç  $^  ans.  Ses  Pièces  (^e  Thédtfc  font  ^ 
Hérode ,  SaiU ,  Antiochus  ,  ou  les  Macchabées  ;  Marianne,  Of^^ 
fhh ,  ou  Moffe  i  &  4rlefu:n  au  Vàrnafe. 

NAIGEON ,  (M.)  Auteur  delà  Comédie  des  Oitnùu. 

fïANCEt ,  (  Vitrr^  )  Auteui  des  Tragédies  ie  Débora  ^  àé 
Dtna  '8c  de  Jofué ,  impcimées  çn  un  Volumç  îpus  le  âtrc  d0 
Théâtre  Sacrée 

NANTEUIL ,  d'abord*  Comédien  de  la  Rçioe  rCnfuîte  de 
TElefteur  d'Hanovre  ,  a  donne  le  Cçmte  de  RoquefçuUle ,  les 
BrouUleries  no£iurnes  ^  VAmçur  fentînelle ,  le  Dateur  MtrA- 
'Vagant ,  la  Dame  [nvifiblt  ,  le  tarnpagnard  dupé» 

NAQUET ,  (  M,.  ?ierre  )  né  à  Paris  en  17x9  ,  eil  Auteir^ 
des  iS<i»x  de  Vcjfy ,  ou  les  Coquettef  ^  h  mode ,  du  Peintre , 
de  \Heurewt  tiçteur  ^  d^  l'JSmA/irr^i  d^  ^^ele  >  d«  la  Mdsffc 
fans  Magie ,  DtYertiiïemens  )  tout  cela  n  4  été  donne  qu'cH 
Province^ 

•  •  •  ■  ■   * 

NAU ,  (  M.  )  a  fait  jouer  fur  les  Théâtres  dç  Société  &  eA 
Province ,  le  Vépart  de  VQp:r a-Comique  ,  l^fope  au  VilUgç  i 

?>his  i  la  Grande  Métaxnorpkofe  ,  ou  V Année  merveiUeufip 
.  iéccs  imprimées. 

N A VIERE ,  (  Charles  )  paffe  pour  T Autour  d'uiie  Tr agî-Ço^ 

tnédie  de  Philandre* 

NERE'E  i  (  R.  J.  )  Auteur^  du  Triomphe  de^  la  Ligue.  On  û 
cléjà  parlé  de  cette  Pièce  à  l'article  de  Mathieu^ 

NEUFVILLENAINE  ,afait  imprimer  Sj^aw^rf/Zf ,  ouïe Ca- 
eu  imaginaire  ;  c'eft  la  même  Pièce  que  celle  de  Molière  , 
av€c  un  argument  en  proie  à  chaque  Scène.  ^ 

NEUFVILLE'E ,/  M.  Çklcaneau  de)  ncii  Naiicy  ,  a  doa- 
né  au  Théâtre  la  Feinte  fuppofée% 


s. 


5  J4  N  E    «  I    Ô  L       ^ 

NEUWILLE  MCNTADOR ,  (  le  CbeviJier  Jean-Hoi^fiii^ 
ibfcfh  de  Brtmcanboh  de  )f  Calaincn  ,  il  a  donné  une  Piété 
àc  1  héâtrè  inticulce  la  Comédienne, 

NICOLE ,  Amcbx  d'une  Comédie  du  PhmSmt, 

\  NI£L ,  Mahre  de  Mufique  •  Auteur  de  la   Mufiqùe  6ê 
topera  des  KomoKS  ,  &  de  l'Ecole  des  Amans» 

Niy ERnÔiS,  (  M.  le  Ducde)z  fait  h  Miifique  dû  Tewfh 
des  chimère j» 

.  NOGUERES  ,  Auteur  d'une  Ti'agédîé  dfc  la  Ahrt   dé 
i^anliui. 

'  NONANTtS  à  fait  imprifeet  la  Comédîè  de  YAfrèt-éSnef 
des  Damei  de  la  Juivcrie.  ^ 

NONDON  9  on  ne  connoît  de  lui  qu'une  Tragédie  de  Qrfr/; 

NORBY ,.(  Milles  de  )  Gentilhomme  de  Chartres,  Philo- 
fophe  &  Mathématicien ,  compofa  dans  fa  jeuneiTe  les  troà 
journées  à^Hélie ,  Ahimon  &  ihaman 

NOUGARET ,  (  M.  T terre- Jean-Baptifle  )  né  à  la  Roçheilè 
en  1741  -,  a  fait  joiier  eti  Province  ,  Vîncettaîn  ^  Parodie  dé 
ZuUca  ;  Sancho  ;  Couvirneur  ;  la  Berfete  des  Alpes  ;  la  Famille 
en  défcrdre  ,  Taroaie  du  Vire  de  Tamtlle  ;  le  Droit  du  Seigncut^^ 
Saim-Simphcrien  ^  Tragédie  Chrétietinc  ;  les  ïvouveaux  Crigi-' 
nat:x ,  le  Mari  du  ums  paffé  ^  ou  la  Jaloujte  au  Village,  lï  a 
donré  à  l'Ambigu-Ccmique  ,  le  Bouquet  de  Louife ,  les  Jo«r- 
èctiis  du  petit  Arlequin  ^  il  ny  a  fliès  d'^Enfani ,  Léandré  €r 
Ifabdle  ^VAIftmbUe  des  Antfnaux  lé  Mai ,  Arlequin  chez  les 
Vatagons ,  la  Cornet t ,  V Education  à  la  mode  ,  VHérrtflge  ,  le 
Retour  du  Frintems,  Plufîeurs  Scènes  des  Comédiens  de  Bofe 
font  de  cet.  Auteur ,  &  il  a  fait  Menzikqf,  Tragédie  en  fo* 
Ciétc  avec  M.  Marchand. 


I ij  I 


o 

^  LBY  DE  LORIANDRE ,  Ingénieur  dû  Roi ,  a  donné 
le  Héros  Irès-Chrétien. 

ORIET ,  (  Didier  )  Auteur  d'une  Tragédie  de  Suzanne^ 

GUYENy 


ou    PÀ  sftj 

ÔFYk  1  {  iàeqnes  )  de  Normandie  5  a  compofé  ùiic  Tra* 
écdiedeToifc.  •  t 


r  •  ■■>      ,  =ga 


.    AtÀÀÔNI ,  (  le  Chevalier  de  )  moit  Vers  1747  9  Àtitciif 
l*une  Tragédie  de  Bajazét. 

^  PADER  D'ASSEZAN  ,  fils  d'un  Peintre  dé  Toùldufe ,  oiï 
îl  naqpit  eh  1654  ,  Auteur  des  Tragédies  à' Agamerhmn  & 
£Antîgone. 

PAGEAU  ,  (  Margarh  )  Vendômois  >  a  donné  vers  Tari 
léoo  une  Tragédie  avec  des  cliauirs.  Tous  Ife  titre  deB;- 
fathie. 

PAGES,  (  M.  )  Auteur  d'une  Tragédie  de  halarif. 

PALAPRAT ,  (  Jean  )  né  à  TouloUfe  en  U50  ,  &  mort  i 
Paris  y  âjjé  d'environ  71  ans.  Les  Pièces  qù  il  n'a  point  faitel 
(tn  focîété  avec  Ion  ariiî  Brueys,  Ibht  y  \e  Concert  ridicule ,  lé 
Ballet  extravagant ,  le  Secret  révéU^  lés  Sifflets  ,  la  Prude  dti 
%ems  ,  la  Varààte  de  Vhae'ton  ,  h  Fille  de  bon  f eus  y  les  Fourbei 
heureux  ,  lé  Fàucàn  ,•  lei  VeUves  du  Lanf^uenet  ,  &  lèS 
Dervisi 

PALISSOT  ,  (  M.  Charles  )  ne  à  Nancy  le  3  Janvîe?  1730  y 
fît  à  rà^e  de  19  ans  la  Tragédie  de  Zaw, représentée  eri  1754,' 
Se  inipnmée  fous  le  titre  de  Ninus  IL  Enfuiteil  donna  la- 
Comédie  des  Tuteurs  ^  &  le  Rival  par  refemblance  ;  la  det- 
jliere  eft  le  (ujet  des  Menechmes  ,  ennobli  &  rendu  plus  vrai- 
fembhible  atix  yeux  par  Une  idée  plus  ingénieufe.  L'Auteur 
emprunta  des  Mille  &  une  Nuits  le  fujet  du  Barbier  de  Bag-^ 
dad,  II  donna  érifuite  la  Comédie  àts  Philofophes  /  celle 
de  ÏHbmme  dangereux  ,  qui  n'a  pas  été  repréientée ,  ainfî  que 
les  Courtifanes. 

PANNARD  ,  {  Charles-François  )  né  à  CourvîUe  ,  près  dé 
Chartres ,  mort  à  Paris  en  1764  ,  âgé  ce  74  ans. 

.  Voici  la  liiîe  ries  Comédies  &  dés  Opérai  -  Comiques  iùé 
ï^anhard  a  donnés  i'eùl  ou  avec  d'autres  ;  aux  François  y  ave© 
l'Affichard ,  les  Atùurs  déplacés  j  avec  Fagari  i  l'Heureux  Re-^ 

Terne  IJL  V  i  ' 


JÎ6  P  A 

tour  ;  avec  TAbté  d*Allaînval ,  le  Oarnavat  de  Milan  *  t'i^eS. 
•        ttçve  &  non  jouée.  Au  Théâtre  Italien  «  avec  l'Abbe  d'Al-^ 
'  lainval,  le  Tour  de  Carnaval^  dont  îl  fit  les  Cahtn<aha;  avec  MM- 
T.  &  M.  )  ï*  'Trhrrphe  de  Vlutus  ;  avec  M.  Stkotti ,  les  Fêtei 
Jtncères ,  repréfentées  à  la  Cour  â  Toccafîon  de  la  convalcf- 
cence  du  Roi  :  la  Parodie  de  Roland ,  Vln-p-omptu  des  ABeurs^ 
les  Ennuis    de  Thalie  ,  let  Tableaux  &  les  Vcpux  acowplrs , 
â  Toccafion  de  la  naifTance  du  Duc  de  Bourgogne  ;  avec  M« 
Favart ,  Dardanus  ,  Parodie  ;  avec  MM.  Favart  &  Laujon  , 
Ze'phire  &  fleurette ,  Parodie  ,•  avec  M.  Sabine ,  les  F//fx/»(}«f 
la  nai fonce  du  Duc  d'Aquitaine,  Seul,  les  Uivertiflemens  de 
la  Ff^ff  ^^  /<i  f770c{e,  de  VHorofcope  accompli  ^  de  ï Italien  ma- 
fié  À  Paris  ,  du  Contrat  de  t Amour  &  de  l'Hymen,  de  r£co/r 
^^  .    ^f  j  Mcres ,  de  la  Colonie  ncuvelle.  Au  Théâtre  de  TOpera- 
Comique ,  feul ,  Vînpromftu  dû  Pont-neuf  ,  les  p£//f/  Ccwir- 
4iîfwx ,  ou  1?.  Ville  vengée ,  &  le  Prologue  de  la  Rancune  ;  le 
Houvellijie  dupé ,  les  deux  Élevés  ;  le  Pot- pourri ,  Pantonnine  ; 
les  ^ex  ,  Ballet.  Avec  Fuzeiier ,  la  Mère  ernbarraJTée  ,  1**4^- 
ferce,  le  Ballet  de  Dom  Quichotte  chez  la  Duchejfe  ,  i* Académie 
Bourgeorfe ,  les  Epoux  réunis  ,  le  Af^^ay/w  des  Modernes  ,  le 
Gûjff  tout  hé  ,  les  Ennemis  réconciliés  ,  la  Fee  kitnfaifante  f 
,  '     Fiiwroipe  ^  /tf  Paix  ,  le  Carnaval ,  la  Comédie  k^  di  ux  AÛeurs  ^ 
&  la  Déroute  des  Comédiens ,  prologues.  Maximien  ,  Aizirctte  ^ 
avec  TAffichard.  Seul  encore,  la  Mufe,  Panfomime  ;  le  Âe- 
ve  ,  les  jrois  Prologues  ,  dont  le  Repas  allégorique  &  1  Amphi-* 
trion  fa i (oient  partie;  \csTalens  Comiques ,\z  Faujfe  Ruptu^ 
re  ,  le  Miroir ,  Marianne  ,  les  Fo«;f  volontaires  ^  les  ACleurs 
éclopés  ,  Vlnduprie  »  ÏAffemhlée  des  Adfurs ,  ou  le  Prologue 
du  Charbonnier ,  la  Comédie  fans  hommes  ^V Ecole  ^'Afnîeres , 
le  Badinage  ^  h  Gageure ,  le  Com/e  ^e  Belflor,  les  fardins  d*Hé-' 
lé,  le  Fawjf  N/^fx  5(f  Sologne  y  le  Regiftre  inutile  ,V Intrigue  j 
les  Obflfi.lcs  fuppofés  ^  V Arbre  de  Oracovie  ,  le  Fojfé  du  fcru-^ 
pule  ,  le  S^w  j«  /q/7>'  ,  le  Vaudeville.  Avec  Fuzeiier  &  Pon- 
taU  ,  la  Méprife  de  V Amour ,  Parodie  ;  Ty^mottr  &  la  Nécef- 
ftté ,  Parodie  de  la  Bof>e  de  Pandore ,  le  Malade  par  complaî- 
fonce.  Avec  Fu^elier  &  Thierry ,  la  Tante  rivale  ;  avec  Ma- 
rignier  &  Pontau  *  Argénie.  Avec  Pontau ,  les  deux  Sut- 


Foire  de  Cythere  ,  Momus  a  Paris  ,  le  Temple  du  Sommeil  ,  les 
Atleurs  Juges,  Avec  Pontau  &  Gal'et,  la  Ramée  &  Dondon^ 
Parocjie  d'£w/f  &  Dr.ion  ;  avec  TAfEchard  ,  Pygmalion  ,  le 
Fleuve  Scamondre  ;^  avec  Gallet ,  la  Halle  galante  ;  avec  Fa- 
gan ,  la  Répétition  interrompue ,  le  Prince  ténébreux^ 


jf 


P  A  "  s9j 

PAPAVOINE ,  (  M.  )  a  fait  la  Mufîque  de  Barhacoh» 

PAPILLON ,  Auteur  d*une  Pièce  donnée  en  1599 ,  fout 
le  titre  de  î^ouvellt  TragùComique, 

PARASOLS  *  ancien  Auteur  du  14".  (îécle ,  qui  avoitTaie 
riuiieur^  Tragédies    àt%  GeJIct  de  Jeanne  >  Reine  de  No^ 

rARFAICT  y  (  François  )  né  à  Paris  ^Jk  mort  en  17^3  ; 
-^  de  5  f  ans ,  outre  fon  Hifhire  du  Théâtre  François  en  if 
volumes ,& d'autres  Ouvrages;  i\z  eu  part  au  Dénouement 
imprévu  ^  À  à  la  Faujfe  SuîvaanH, 

PARMENTIER ,  (  Jean  )  Bourgeois  k  Marchand  de  Dî«fp- 
pe,  né  en  1494  %  &  mort  en  i^^o ,  dans  Tlfle  de  Sumatra  , 
avoit  fait  jouer  à  Dieppe  en  15^7  >  une  Pièce  intitulée  Mo^ 
rdité  tr et' excellente ,  à  l'honneur  de  ta  glorieufe  4ff<>^ffion  de 
Notre-Dame. 

PARMENTIER  *  (  M.  )  a  donné  aux  François ,  le  Bal  de 
P4©>  le  Faux  Lira  ;  à  TOpera-Comique ,  le  Vlaifir  deVbi* 
itocence  »  A^zinette  »  les  Epoux ,  de  la  Fatêffè  Duegnem 

PARTHENAY,  (  Catherine  de  )  filte  &  héritière  de  Jean  de 
fwrthenap  V Archevê<tue  y  Seigneur  de  Soubife  ,  née  en  Tir^4t 
fut  mariée  en  fécondes  noces  avec  René ,  Vicomte  de  Rohan  , 
dont  elle  eut  le  fameux  Duc  de  Rohan  ,  le  Duc  de  Sou- 
bife ,  &  trois  filles.  Après  la  prîfè  de  la  Rochelle  ,  elle  fut 
enfermée  au  Chiteau  de  Niort ,  &  mourut  au  Parc  en  Poi- 
tou, en  16^  r.  Elle  avoit  compofé  plufieurs  Pièces  «dont  il 
n'y  a  eu  qyjtHolopherne  d*împrimé» 

PARVI  a  donné  la  Soce  de  Village  ,  avec  M.  Minet  ;  & 
avec  M.  Laujon ,  la  Fille  ,  la  Femme  &  la  Veuve* 

PASCAL ,  (  Françoife  )  née  à  Lyon ,  a  donné  Agatonphilé 
Martyr ,  Tragédie  ;  Séfofiris ,  Tragi-Comédie  ;  Bndyndon  ,  iè 
Vieillard  amoureux  ,  &  V Amoureux  extravagant. 

PASQUïER,  (  Etienne  )  a  faitimprimer  une  Paftorale  intir 
tulée  le  Vieillard  Amoureux* 


'|8|  P  A      P  E 

PATU  ,  (  Cfaude-Picrre  )  Avocat  aa  Parlement ,  né  &  Pà« 
fis  en  T7  2.9,  &  mort  en  i757-IlacompoféavecM.Portelancc  « 
les  Adieux  du  goût  ^  8c  z  publié  deu^  Volumes  de  Pièces  d\i 
.trhcatre  Anglois. 

PE'CHANTRE*, (  NicQlas  de  )  naqujt à  Jouloufc  en  itfj^» 
<d*un  Chirurgien  de  cette  Ville.  Sa  Tragédie  à^Géta  r?çut  de? 
spplaudiiTemens  ,  &  fuc  fuivie  de  Juguriha  ,  de  la  Mon  de 
J^éron  ,  de  Jofeph  vendu  par  Ses  Frères  ,  &  du  Slacrifice  d'Aùray 
ham.  Il  fit  les  deux  dernières  pour  le  Collège  d'Harcourt.  Il  ve^ 
noit  d'achever  TOpera  d'Amphiùn  &  Parthenopée ,  à  la  réfer-? 
ye  du  Prologue ,  lorlqu'il  mourut  à  Paris  en  170^. 

PEDAULT.  On  lui  attribup  une  Tragédie  de  hpécçlàtion 
àe  Saint  Je an-l^aptiflef 

PELLEGRÏN  ,/ l'Abbé  Simon- Jofeph  )  de  MarfdHe.  On 
connoit  fa  Comédie  du  Nouveau  Monde  ,  fon  Operà  de 
Jephté ,  fa  Tragédie  de  Vélopée.  On  compte  encore  parmi  fes 
Pièces  Dramatiques  ,  Hyppolite  &  Aride  ,  Médee  &  Jafon  ;  le 
Père  huiéreffé  ,  ou  la  FaufTe  inconfiance  ;  Arlequin  rival  de  Bac-» 
ckus^  le  Vted'de-nez^  le  Divorce  de  i^ Amour  &  de  la  Raifotiylç^ 
TadorFido  ^Vînconflance^W  Mort  d^Alife,  VEcofede  ï Hymen  , 
Télémaque  ;  Renaud ,  ou  la  juite  d'é'irmide  ;  CatHina ,  Télégone  , 
Orion  ,  la  Trincejfe  d'Elide  ;  on  lui  attritjue  les  Carafieres  d» 
P  Amour ,  Ouvrage  public  fous  le  nom  de  Mlle.  Barbier. 

PELLETIER  .  (  M.  i  a  donné  au  Théâtre  Italien  ,  Zélie  & 
Zélindqr ,  &  a  fait  imprimer  une  Tragédie  de  B.althazar* 

PERREAU  ,  {  M.  )  a  fait  imprimer  un  Drame  intitulé  C/«-> 
rice, 

PERRIN ,,  (  François  )  Chanoine  d'Autun ,  donna  en  1589  ^ 
les  Ecoliers  ,  Jephté ,  &  Stchem» 

PERRIN  ,  (  VAhbé  Pierre  )  né  à  Lyon ,  mort  à  Paris Véçç 
Pan  U%o.  Il  a  fait  les  Opéra  ^Orphée  ,  ^Ercole  Amante  y 
£  Ariane ,  de  Pomone  ,  &:  de  la  Pajforale, 

PESAY  »  (  Mt  de  )  Auteur  ^e  la  Clo^çre  ,  &  de  la  Ro- 
(îre, 

■  ^  PESSELIER  ,  (  Charles-Etienne  )  des  Académies  de  Nancy  ^ 
d*Amiens,  de  Rome  8C  d'Angers  ,  né  à  Paris  en  i7ii>  com- 
mença à  travailler  pour  If  Théâtre  en  17^7  ,  a  &donné  la  Ma/- 
çatade  du  Parnqlfè  ,  VEeok  du  temfs ,  &  Efope  4K-  P^pt^ex 


P  E  ,8j 

'  PETALOZZI  y  Auteur  d'une  Tragédie  de  Candac^ 

PETIT  a  comporé  une  Pièce  en  deux  zàes^  î^prî<^feell 
1702  ,  fous  le  titre  des  Curieux  4e  Province  ,  ou  VOncleyupJ^ 
Les  Curieux  de  Provhce  forment  le  premier  Aàe  *,  &  i'O^ 
dupé ,  ou  le  Dh'erttftm^nt  de  Campas^te ,  le  fécond. 

PETIT ,  Auteur  d'une  Comédie  intitulée  la  Promenade  d. 
■  l^înt-Severîn, 

PETIT,  (  M.  Marc -^ Antoine  )  Médecin, de  la  Faculté  del 
Paris ,  né  à  Orléans ,  a  donné  les  Comédies  du  Miroir  S^ 
iiu  Bâcha  de  Smjrne. 

PETIT,  (  M.  0  Curé  de  Monrchauvet  en  Normandie  V 
Auteur  des  Tragédies  de  David  &  Bethfabée  ,  &  de  Qal^ 
(hazar. 

PEYRAUD  DE  BE AUSSOL  (  m.  ),  de  Lyon,  Auteur  d'una 
Tragédie  de  Stratonice  ,  5t  des  Arfacîde^y  Tragédie  en  fijç 
Adcs. 

PHILIDOR ,  (  François  )  fils  d'un  Médecin  ,  &  Ordinaire 
de  la  Mufiquè  de  la  Chapelle  du  Roi ,  auquel  on  doit  l'éta- 
biiiïement  ou  Concert- Spirituel  a  Paris ,  a  compofé  la  Ma- 
nque d'un  Opéra  de  Uiane  &-  Endymion. 

PHILIDOR  ,  (  M  )  Auteur  de  la  Mufîque  du  Diable  à  qua-^ 
tre  y  de  Blaife  le  Savetier ,  de  VHuitre  &^  les  Plaideurs  ^ 
du  Volage  ,  au  Soldat  Magicien  ,  du  Jardinier  &  fon  Set-* 
gneur  ,  du  Maréchal ,  de  Sancho  -  Pança  ,  du  Bûcheron ,  du 
Qui'pro-quo  ,  àts  fêtes  de  la  Paix  ,  du  Sorcier  ,  de  Tom- Jones  , 
dy  Jardinier  de  Sidon.y  du  Jardinier  fuppofj  ^  de  la  Nouvelle 
Ecole  des  Femmes  ^  du  Bon  Fils  ^  de  Sémire  &  Mélîde  y  &  dp 
rOpera  d'Ernelinde. 

PHILONp,  (  M.JT^r  )  Auteur  Pfeudonyme  de  deux  an-» 
çîennes  Traijjcdies  ,  imprimées  fous  le  titre  de  Jofias  &  d'-^-? 
àonvas.  Quelques-uns  ont  cru  que  le  véritable  Auteur  de  ce» 
àeux  Pièces  ctoit  Pes-Mazures. 

PIC  4  (  PAbbé  )  a  comço^^é  trois  Opéra  {  les  Saîfons  ,  U 
JJaiJjance  de  Vénus  ,  &  Aricie, 

PICHOU ,  Gentilhomme  Dijonais,  afTaflfiné  en  i^jf ,  i 
laiflc  les  Folies  de  Cardénio  ,  les  Aventures  de  Rôjlléon ,  la  PhHU 
4e,Sc^re ,  Vlnfidelle  Confidente ,  &  ÏAmynte  du  TaflTct 


f. 


5,»  PI     PL 

VlCÇj  »  ^  Hugues  )  Avocat  en  Parlement ,  a  donne 
pièce  j^tiruléc  le  Déluge  UniverfeL 

pjl^AKD  POULET,  Tîfrarchoîs,  ancien  Auteur  de  deu» 
fr^àics ,  Charité  ,  &  tiortnde. 

/IJON,  Confciller  au  Préfîdial  dé  Provins,  fa  patrie,  n^ 
«I  17.^6  ,  mort  en  176^  ,  a  fait  imprimer  une  Tragédie   de 

PIRON,  (  Ahxu  )  né  l  Dijon  en  1689,  commença  fa  carriefc- 
Dramatique  Par  des  Opéra  -Comiques ,  qu'il  fit  tantôt  feul,  tan-^ 
tmen  focjcte  avec  MM.  le  Sage  &  d'Ornevai  pour  les  Speâa'- 
çles  For^'ins.Ildcbuta  en  1711  ^zt  ArltfMn  Dtucalion  ^  qui  fut 
iîiivi  de  p!u£eurs  autres  Pièces  de  ce  genre.  Le  Pucelage ,  ou  la 
l^oje ,  fut  imprime  fous  le  titre  diés  Jardins  de  VfiymeHm 
les  autres  font  ï^ Antre  de  7ropkonius ,  VEndriague  ,  le 
Cli^erman  ,  \Ane  d*cr  ,  les  Chimères  ,  le  Fâcheux  vew 
tfoge  ,  (ffiàfe  efl  mort  ,  l'EnroUement  d*j'hrlefnin  ,  la  Ko^jr 
de  Dtfmjîon^  les  Tro/x  Commères  ,Ja  Rainée  &  D&ndon ,  P&i«» 
/«'^f /^ ,  y|///  ,  les  Enfans  de  la  Joie ,  les  W/  Mariâmes  ,  Co-^ 
lombine  ,  Niiétis  ,  la  Teif^e^nce  de  Tiréjias  >  Parodies;  le^ 
Caprice  y  le  Mariage  de  Momus» 

Le  Roman  de  Tarfis  &  Ztlîe  a  donné  à  Piron  l'idée  de« 
Courfes  de  lempé^  Paftorale.  Ses  Tragédies  font  Femaud  Cor^ 
tes  y  Callifthène ,  &  Guflave.  Son  début  Comique  fut  VEcolt^ 
des  Pères ,  connue  d'abord  fous  le  titre  des  Fils  ingrats  ;  il 
donna  enfuite  V Amant  m^flirieux^  LzMétrom^nie  ett  (on  meil* 
leur  Ouvrage, 

PITTENEC ,  c*eft  le  nom  que  prît  un  des  fils  de  le- 
Sage.  Il  s'étoîc  fait  Comédien  ,  &  a  donné  un  Opera-Comi- 
que  fous  le  titre  ciu  Teftamem  de  la  Foire. 

'•  PLEIN-CHENE.,  f  M.  de  )  a  donné  k\z  Comédie  Italien- 
ne \e  Jardinier  de  Sidon ,  &  y  a  préfenté  une  Pièce  inritulée 
Igul^eine  Utrtke  ^  qui  n'a  pas  été  jouée»  Il  efl  encore  l'Auteur 
du  Mal-  entendu  ,  Comédie  en  trois  A^es ,  en  Profe  ^  non 
repréff  Ptce.  li  a  fait  jouer  à  Mort  «.rgis,  par  les  enfans  de  l'Am- 
bigu-Coniioue  ,  au  pafTage  de  Madame  la  Comteffe  d'Artois  , 
une  Piéc.'  relative  au  Mariage  de  cette  Princefîe ,  en  177} ^ 
31  a  donn<^  d'auires  Pièces  Comiques  pour  le  Théâtre  dt% 
Boule  v<.rdîï,. 

POINSINÇT  DE  SIVRY,  (  M.  Lom  s  )  a  traduit  çiud^^^^- 


Comédies  d'Ariftophane  ,  &:  il  a  donné  au  Théâtre  François  i 
Erlzéis  ,  Ajax ,  Tragéciies,  On  a  encore  de  lui  Agiaéy  le  Va' et 
iutrigant^  le  Temps  &  la  Folie, \e  MaUrt  de  Gmtarre  ffJo'^ 
médias.  Il  a  donné  à  l'Opéra- Comique.  Tytmalion  >  &  Qrf^ 
Sandre^ 

POîNSrNET ,  (  Antotne-Alexândre^Henri  )  né  à  Fontaine-* 
bleaii  en  173  î.  Ori  a  de  cet  Auteur urie.py^odie  de  Tûon  Ô'  l'Aw* 
rore  ;  les  Amours  d^Alis  &  Alexis  ,  Tragédies  BourgeoiTes  ert 
deux  Ades  ;  la  Mort  à* Adam  ,  Tragédie  traduite  de  l'AUe- 
Inand  ,*  Théories^ ,  Paflorale  en  un  Ade  ;  Erneltnàê ,  Tragédie 
Lyrique  en  trois  Ades  ;  ï Impatient ,  &  le  Cercle ,  Qovtitài^t 
en  un  Ade ,  en  Profe  ;  à  la  Comédie  Italienne  ,  Sanchê* 
fanfa  ,  en  un^  Ade  ;  le  Sorcier  ,  Tom» Jones ,  en  tfois  Adcs  i 
la  RécortcUîatton  Villageoîfe ,  V Heureux  Accord  ,  compliment  % 
le  haux  Dervis  ;  Gilles  ^  garçon  Peintre  >,  Parodie  du  Peintr0 
amoureux  defon  m9dele.  Il  a  encore  publié  le  Choix  des  Dieux  ^ 
t)ivertiirement  pour  S.  A.  S.  le  Prince  de  Condé  ;  &  Gi/- 
/andre  Aubergîfie ,  Parodie.  11  alla  en  Efpagne  en  17Ô9  pouf 
y  travailler  à  ia  propagation  de  la  Mudque  italienne  &  de^ 
Arriettes  Françoifes ,  &  fe  noya  dans  le  Guadalquivir. 

POIRIER ,  (  Hélie  )  a  fait  imprimer  da*is  un  Recueil  de 
Poëfîe  qui  porte  Ton  nom ,  une  efpéee  de  Poèine  Dramati- 
que en  dix  Eglogues* 

POISSON ,  (  Raymond  )  né  à  Paris  ,  Auteur  &  Àdeur  dit 
Théâtre  François ,  a  laiffé  des  Comédies  intitulées  Lulnn ,  oit 
le  Sot  vengé  ;  le  Baron  de  la  Crafe ,  le  Foif  de  qualité ,  1'^- 
près-fouper  des  Auberges  ,  les  Faux  Mofcovites ,  le  Poète  Baf^ 
^ue  ,  les  Femmes  Coquettes  ,  la  Hollande  malade  ^  8c  les  Fwx 
divertijTans,  On  lui  attribue  encore  V Académie  Bisrleffue ,  Se 
le  Cocu  kattu  &  content, 

POISSON,  [Philippe  )  fils  du  précédent,  après  avoir  joué 
cinq  ou  (îx  ans  avec  fuccès  dans  le  Tragique ,  &  fur  -  tout 
dans  le  haut*Comique ,  quitta  le  Théâtre  ,  &  le  retira  aveo 
fon  père  à  Saint-Germain  ,  où  il  eft  mort  en  1743  >  âgé  de  6t 
ans.  Nous  avons  de  iui  deux  Volumes  de  Pièces  de  Théâtre 
contenant,  \e  Pro  ureur  arbitre^  h  Boete  de  Pandore ^  Alci- 
kiade  ,  VInpromptu  de  Campagne ,  le  Réveil  d'Epim^nide ,  le 
Mariage  par  lettre  de  change  ,  les  Rufes  d\imour  ,  V Amour 
Secret ,  P Amour  Mujicien  ,  &  l'A^rice  nouvelle. 

PONCY  DE  NEUVILLE  ,(  l'Abbé  Jean  -  BaptiJU  )  né  à 


Paris,  OÙ  il  cft  frortéii  i737  >  âfic  de  39  ans,  refcpôtta ju^ 
qu'à  "^ept  fois  les  Prix  de  Poche  des  Jeux  tioraux  ,  & 
coirpota  une  Tiagédie  de  Judith^  &  une  autre  de  Tôw»^ 

Ï^ONT'ALAIS,  contetnpomn  Se  camarade  de  Grîngorcy 
fut»  cotnmece  âtrtim i AUttttt  de  Afteur,  &  devint  par  H 
fuite  Entreprene»ir  de  Myfleres  par  repréfentations. 

PONT  AU  i  {  ClaUde-Florimond  Boîfard  de  )  tié  à  Rouen  ^ 
ancien  Entrepreneur  de  l'Opcrà-Comiqùé ,  a  donné  VEftamt^ 
tiene ,  YOiil  du  Maître ,  le  haiafd  ^  VEcole  de  Mars ,  ou  le 
JrjortphedeVémti ,  Ballets  pLntomiires  ;  le  Coirpltrutrit ,  Pro-^ 
logue  ;  aVet  FuzcHer  &  Pannarr  ,  la  Méjrtfe  de  V Amour ,  où 
fhrrot  Tancrede  .  \e  Malade  pat  ccmplaî fonce  ;  avec  Pannard 
&  Marignier ,  Argénh  ;  avec  Pannard ,  les  Deux  Suivantes  ,  le 
Bouquet  du  Roi  j\2L  Comédie] ans  hommes  ,  les  l'êtes  Galantes  ^ 
le  Rien,  Avec  Pannard  &  M.  Favart ,  le  Quen  dira-on  ï  avec 
Pannard  &  Fagan ,  le  Badinage ,  Prologue  ;  Jfabelle  Arlequin  ; 
avec  Piron  ,  Pannard  &  Càrolet  ,  ]a  Ramée  &  Vondon  ; 
avec  Pannard  &  Panmentier  ,  Alzîrette  ;  avec  Pannard  y 
Marote, 

PONT  DE  VEYLE ,  (  Antoine  de  Fetriol ,  Comte  de  )  Inten- 
dant-Général-Honoraire  des  Clalles  de  la  Marine  ,  ancien 
Leâeur  de  la  Chambre  du  Roi ,  &c.  mort  à  Paris  le,  -  Sép^ 
Icmbre  1774^  étoit  né  le  premier  Oélôbre  1697  >  du  mariage 
de  M.  de  Ferriol ,  Préfidentau  Parlement  de  Metz  ^  avec  Tune 
des  focurs  du  Cardinal  de  Tentin.  Dans  fa  jeunclte  ils*amu- 
foit  à  parodier  les  airs  les  plus  difficiles  ;  les  parodies  du  C^i- 
price  de  Rthel ,  la  letipête  a^ihyone  ,  les  Caraàtres  dtla  Dan-^ 
Se  ,  le  Vas  defx  ,  qiii  a  paru  fous  le  nom  des  Amara  iguorans  , 
lont  fcs  premiers  Ouvrages  en  ce  genre.  Ces  bagatelles  ne  lui 
luffifant  pas ,  il  donna  .  en  gardant  Tincognito  J  le  Corrplai-^ 


PONCET ,  (  Simon  )  de  Meîun  ,  Tréforier  &  S  crctaîre  de 
M.  le  Chevalier  d'Aumale  ,  a  dédie  à  Marie  de  Lorraine  un 
Colloque  Lhrétim ,  en  vers ,  lans  diïlinétion  d'dAes^ 

PONTOUX ,  (  Claude  )  de  Chiilons  en  Bourgogne  Mé^ 
iaecin  ,  a  donne  en  15^4  >  la  Scène  tranfoife^ 

PORE'E  4 


PO      P  R  sPi 

Î^OM'E ,  (  ptarles  )  Jéfuite ,  né.en  Normandie ,  Tan  1675  # 
tt  mort  à  Paris  en  1741  ,  a  compofé  plufieurs  Comédies  ou 
Tragédies  Latines ,  isc  une  Tragédie  de  Dom  Kamtre. 

PORTE^LANCE ,  (  M.  )  né  à  Paris ,  Auteur  de  la  Tragé*» 
die  iJLAmtpater.  Il  a  tait  en  fociété  avec  Poinfinct  >  Tnttnet  ^ 
Opera-Comique  \  avec  Pata  >  les  Adieux  du  Qo&t  ;  &  feul  > 
une  Comédie  intitulé  àTron^euiF  Trompeufe&  demie* 

^  JPOTTIERDEMORAIS,  Capitaine  des  ChaflTes,  ahîfK 
iine^  Comédie  manufcrite  compofée  vers  l'année  1700-^ Tous 
le  titre  de  Dom  Cafiagne  y  Çhajfeur  Bhranf  ,  qui  Te  trouve  dan< 
quelques  bibliothèques. 

i.  POUJAlDE  y  (  la)  de.  Guyenne ,  nejevL  de  h  Ca1prenede> 
â  donné  une  .Tragédie  de  Pharamàndy  ou  le  Trhwpke  des  Ufr 
roi- ,  tirée  du  Roman  de  ion  Oncle* 

*'■  POU  JADE  DE  LA  ROCHE  -CUSSON  >'À\iteur  d*âne 
Tragédie  A'Jlphonfe* 

PRADES,  (  ]tan  le  Royet  y'^ieur  6e]  né  eh  1^24,  Auteur  de 
b  ViCHme  de  l'Etat  ^  d^Annibal,  Se  (T Arf ace  Roi  des  Tanker  • 

-  PRADON  yiJ^icolas  )  né  à  Rouen ,  mourut  à  Paris  d'à- 
poplexie  en  '^S  >  dans  un  âge  très-  avancé.  Plufîeurs  de  Tes 
Tragédies  ont  eu  des  PartiCam  >  &  Régulus  le  îoçe  même 
encore  qUelquefc  is.  Les  autres  l'ont ,  ?jramt,&  Thtjbé  ^Ta"* 
fnerlan ,  Theére  &  Byppoîite ,  la  Troade ,  Statira  ,  &  Scipion 
V Africain.  On  lui  attribue  auffi  une  EîeClre ,  un  Téor^uin  >  & 
un  Gtrmmttcus^ 

PRALARD,J  Kene)  iSls  d'un  Libraîfe  de  Paris  *&  moft 
«dans  la  même  Ville  en  i7^t ,  âgé  d'environ  ^^o  ans  >  donna  en 
fociété  avec  Seguineau  une  Tragédie  à'Egîfie* 

PRE*MARE ,  (  le  Père  de  )  Jéfuite  ,  nous  a  donné  la  tra- 
dliâion  d*une  Tragédie  Chinoile  intitulée  ÏOrphdin  de  lu 
Maifon  de  Tchao. 

'  PRF VOST  V  (  Jean  )  Avocat  dans  la  BafTe- Marche ,  a  corn- 
pofé  Oedift ,  Hercule  ,  Twrne ,  &  Saint f<lotilde^ 

-  PRFVÔ5T D'EXILES,  [VAbhc Antoine-Eranfoii)  Auteur 
-Je  Clévelandy  4^es.Mémoirei  d^mn  ficntme  de  fualtté- ,  ikc.  a 
traduit  une  Tragédie  Angloife  en  cinq  Aâes  >  intitulée  Tou$ 
^otar  tAmour^ . . 

Tome  m.  X  X 


j^4  P  R    P  U    Q  U 

RRÔCOPECOUlïAtrX.,  {MichD  nllV^s,At 
j^ians  la  même  Ville  en  tjSj^  ,  étoit  Doâeur  en  Médeciiie^ 
&  avoit  beaucoup  H'ehjôueiitent  dai^  Tef^rit.  Il  efi  Auteur 
des  Comédies  intttul^  Jbieiuîn  Balourd  j  de  V4ff(mMét  Mef 
Côinédiens,  On  lui  attribue  «tiqore  la  Géigiurc  «-«Yecla  Grait^ 
«e  ;  les  tée* ,  en fociécé  avec  RomagneS  ;  ScitUonum^  vree 
^uyot  tàe  Memile. 

PROUVAIS)  Auteur  d'une  Pièce  intitulée  >  Ylmacm 
MU. 

PRUDENT^  f  M.  l^îaît'la'Mufiqife  ae^;>b«i&*ry,  C6^ 
taédîe  ■  avec  ^de>  AtriettWi; 

PURE ,  (  l'Abbè  Michtl  de  )  fils  d'uh  P^vot  des  lAar- 
4chands'deXydn^  naquit  yers  l'an  >r640.irfk  â  IBaris  deux 
^xcœs  de  ^h^vK  ^^'Oftwttis  &  lies  -Préciettkt. 


û 


OE'ÏANT  ,  (  M,  )  •»  compofé  pdtiif  iîrvet*"T1ïattes  les 
Pièces  fuivantes  ;  aux  ^Itâlit?ns ,  âtec  M.  Anf^àuroe  ,  lit 
D^it  [généreux  ;  avec  M.  de  la  Ribardîere  ,  le  Sêfrurier  ;  fifûl, 
la  Vetnme  wguetlleufe.  A  rOjpera  Cohiiqite  *  la  ^fye  'de  Be*- 
zôns  ,  le  Màréchd-ftrrmt  ;  aux  Danfeurs  de  »Oordé,  lei 
^moitifiirènadiçrs^^  \eÇlu4r4ifr'Génà^yVMte«r^4mêqûur , 
ou  les  Mufes  Artifanes  \  aux  Boulevards ,  avec  Atldifiof ,  Je 
Nouveau  Totmélier.;  ieul,  les  Femmes  &  le  Secret  ^tEculur  en 
fait  plus  que  le  Matire  ;  à 'Lyon  ,1es  Deux  Ciùfy^s.H  a  âùfli 
îainin  Maître  en  Droit ,  qui  ha  pas  été  rép'réfehè. 

QUINAULT ,  (  Vhiltppe  )  né  à  Paris ,  entra  en  qualité  de 
Clerc  <he^uti  Avocat  auConfeil.  Le  fuccès-defes "premières 
Pièces  de  Thèâtfe  4uî  mérita  Teftime  d'un  Màrcih^od  qui  ai*- 
moit  la  Comédie  ,  &  qui  le  reçut  chez  lui.  C-e  Marchand  étanft 
mort,  Quinault  époufala  veuve,  acheta  «ne  charge  d'Audi- 
teur des  Comptes, fut  recuiTAcadémie  Françoife  ,  &  mourut 
riche  à  Paris  en  1688  âge  de  jj  ans.  SesOpera ,  ge^e  dans  le^ 
quel  il  a  exceHé ,  font  )tsFêt  s  de  rAnmtr&  deiB4cckus ,  Cad'* 
mus ,  Jkefle  ,  Tkéfée  ,  Ao^  ,  Froferpine  ,  le  Triomphe  Ae  l*^ 
wour ,  Ferfée  ^  FMiton ,  Amadis  de  Gaule ,  Bolaiéd ,  le  Ten^ 
df  la  Faix  8c  Armide.  Ses  Tragédies  &  (es  Comédies  font  les 
Rivales ,  la  Qinéreufe  Ingratitude  »  l'Amant  indifcret  j  la  O! 


inédûjau  Cmifdît,  Ut  Conpi  4e  t'AfVoifr  &  itU  Farjuiie,  \n 
>fcw  di  ^/mr,  ^oudteeonît ,  le  Marthe  de  CamSyfi ,  le  Fcnn; 
Mcibiait ,  StraMnict ,  le  Fartante  amcurtux ,  jiir^a ,  ..l^ii^ 
<!«)  )a  iMrçc<^t!f*«tWiFA4r4iitd'âÇ&J&t»q^it.  Onliiîacipibiie 
cncoreiuii;' îiaù-CoiDf die  înutqliEe. iiruiA  I<f( .ilmourf  4. 

QUINAULT,  l'ainé,  (  Ifan-BaptUte-Matiriee  )  excellent. 
Comédîeii,  moit  »n  1^41  >  a  fait  la  Mufique  det  Jmourt  dti 


Ha 


_,Ç.ACAN,  (  Honorât  *((  B(b»7,  Marquis  de)  né  en  Touraîntf 
en  rfS9i  dï  l'Ac^^^''''^  Françoife,  mart  en  1570  ,  a^'Iatfie 
qudquM  Poclîes  eftimées,  parmi  lefquelleteft  une  Palloralfl 
inutalée  les  âergerUt  ou  Ârtémct. 

RACINE  ,  (  .Vf«n  )  né  en  i6if  K  la  Ferté-Milon.  d'un  Con- 
trôleur au  Gremer  à  Sel,  Tut  Secrétaire  du  Rpi ,  Genilbomm* 
delà  Chambre,  ScTncmbre  de  l'Académie  Françoife.  Umoji,- 
nit  à  Paris  en  1699.  Ses  Piécei  de  Théâire  font ,  la  Tkébàtdt , 
Mexattàrf ,  Aedromnihe,  les  Pla/dtiirt ,  Briiannhui ,  Birénïce , 
BgjeOLit ,  MUhrîàett,  Ipbttéaîe ,  Thédre  &  HwpoUit  ,  Eflher  , 
&  Athaiie  :  il  ea  auffi  l'Auteui  de  i'IdjUe  de  U  Faix. 

RADONVILLIERS ,  (  VAbhé  dmde  de  )  de  l'Acadfimi 
FrancoiTe ,  Auteur  dei  T^tnt  iofuSlti  1  Comf die  diOnnée  au 
Collège  de  Lquii-Ie-Gr^  en  17^. 

RAGUENET  a  donné  l£s  Avtnturtt  Cimifuet ^Arle- 
S«ï«. 

RAISIN,  (  hcquet  )  Comédien ,  frère  du  haeitjix.  Jeat^- 
'BapiiAe  Raifin -,  excellent  Aâeur  dans  tou*  les  rilés  Comç- 
quec, quitta  leThéâtreen  i£p4,&niOQrut4ani'3t>rcs>  IlavoK 
compofé  quatre  Comédies  repréfenté»  &  non  impiiinée»  :  le 
Viau  de  Sehgae ,  le  Pet»  homme  de  U  Ft>m^ ,  1^  ^atlit  Gafcaa  > 
'ft  Merlin  Cajcon. 

RAI5SIGUIER ,  né  ï  K\^j  en  Languedoc ,  wcomoda  au 
Tbéâue  Fiançoit  rjnijfHf  dvX^  i  fit  wt  Jmomt'£4Pxêe  ,1a 


f9^  R  A        RE 

SoitrgeotfeiTalinice  yAiVâftovTit  de  Calme  ^  oa  FEltife  ,  S 
le  Rendez-vous  dit  Tuileries^ 

HAMEAU  ,  (  Jean'Thiltfpe^  naqmt  à  Dijon  îe  2^  Oâiobrtf 
léSj.  Son.  goût  pour  la  Mufîquc  îe  condwîfît  très-îeune  eo  Ita- 
lie ;  il  fut  long-tetYis  Orgatitfte  à  Clermont  en  Auvergne ,  9c 
cnfuUe  À  Psris ,  à  Sainte-Croix  ^e  la  Bretonnerie.  Une  re- 


Sr^n^ntation  <îe  l*Opera  cîe  Upkté  c^évtilopjja  en  lui  le  talent 
e  la  compofîtîon  ^  îeijuel  f'ctoit  delà  manifeflé  par  p]Q(iear( 


^u'el'e  eut  produi(ît  c^'nutres  Pièces ,  dont  voici  la  lifte  s 
les  Têtes  Galantes^  ,  Caf^or  &"  Vollux  Jes  Fêtes  d^Héhéy 
J>axÀarius  ,  lès  Fêtes  de  Tolymnie ,  îe  Triomphe  de  ta  Gfor- 
jTf ,  Vyi^maHon  ,  Zoroaffre^  Acarthe  &  Céphîfe  ^  la  Gurrlande^ 
Paphnh  &  Eglé ,  Ltjîs  &  Délie  ,  les  Sybarites ,  la  NaiJTavcc 

itodris ,  I4  f(te  de  FamiUe  j,  les  Surfrijfes  ds  fémowc  ^_  le« 
faladîns^ 

Hameau  mourut  en  17^9  «  &  rAcat^Anie  Royale  de  Mufî- 
«ue  fit  câébrer  pour  lui  un  Service  folemnel  dans  l'Eglife  de 
I*Oràtoîre.  Plufîeurs  beaux  morceaux  des  Opéra  de  CaJIor  9c 
de  Dardanuj  furent  adaptés  aux  cbaots  lugubres  v£tés  dans 
pareille  cérémonie. 

RAMPAiE  j.  Auteur  de  Béltnde,  &  de  Dorothée* 

REBEL  y  (  Jtzm  Feri  )  né  à  Paris  en  1  €69 ,  Compqfifeur  &' 
prepûer  Violon  éIcs  vingt-quatre  de  la  Chambre  du  Roi,  jouoiÉ 
dès  lage  de  huit  ans  aux  Opéra  donnés  devant  S.  M.  à  Saint- 
Gerirnin  en  Laye.  M  a  fiait  l'Opéra  dVljife  ,  Se  pluficurs 
Symphonies ,  favoir ,  le  Caprice  ,  qui  lui  fut  demandé  pour 
la  (érénade  que  l'Académie  de  Mufîque  donne  au  Roi  tous 
les  ans  à  la  Saint^Louis  ,  aux  Tuileries  ;  la^  Boutade  >  le^ 
CaraCleres  de  la  Danfe^ii  Itrpjicore  y  laFantai/tej  ou  le  Pat 
de  Tross  ;  les  Plaifîts  Champêtres  ,  ou  le  Fas  de  fixj  &  les 
J^Umens  précèdes  du  Cahos.  Rebcl  eft  mort  à  Paris  en  1747  â 
9gé  d'environ  78  ans. 

REBEL  ^  (  ^  François  )  fils  du  précédent  ,  Chevalier  Se 
rOrdre  de  Saint^Michel ,  Sur-intendant  de  la  Mufîque  du  Roi, 
Adminiftrateur-Gènéral  de  l'Académie  Royale  de  Mufîque  , 
dont  il  a  été  longtems  Direâeur ,  a  donné  avec  M.  Francœur 
fon  cûopérateur  de  Mufique  aflîdu  ,  les  Opéra  de  Fyrame  d* 
thjfié^  de  Tarfts  ^  lélîe  ^  de  Scandcrbirg  ,  le  Ballet  de  Ja 


RE  y,7 

P«fx  ,lf  s  duguffalesj  la  Félicité  ^  îfmène  ;  dans  lesPragmensi» 
les  GÀiVx  tutéîains ,  Zélindor ,  le  PriW  de  NoijQr.  Il  cfi  mort 
en  177^.  ^ 

^R  E  G  A  G  N  A  C  V  (  Fii/ff  ie)  né  à  Cahors  eft  Auteur 
d  une  Gomédîe  intitulée  les  Sabots  changés  en  Aflres. 

REGNARD ,  (  Jean-Françoté  )  fils  d'un  Marchand  Epîcîet 
de  Paris ,  naquit  en  1 6^7 ,  &  fut  Tréforier  de  Friwce.  Il  avoît 
voyagé  dans  fa  jcuheiïè  en  plusieurs  Cours  de  rEurope ,  &fut 
pris  par  àe$  Alg^èriens  qui  le  vendirent  à  Conftantinople.  De 
retour  de  Ton  e(clavage ,  il  conferva  fes  chaînes  dans  fon  ca- 
binet pour  fe  rappeller  inceffemment  ce  tenus  de  difgrace*  Il 
eft  mort  à  fa  Terre  de  Grillon,  près  de  Dourdan,  en  1709.  Les 
Comédies  qu'il  a  données  au  Théâtre  François  font,  la  Sérénar* 
de  ,  le  Joueur  ,  le  Bal  ,  le  Diflrah  ,  p/rftocrhe^  les  Folier 
amoweujfes ,  les  Menechmes ,  le  Retour  imprévu ,  le  Légattre^ 
8c  la  Critique  du  Légataire.  Celles  gui  furent  jouées  au  Théâ- 
tre Italien  font ,  le  Divorce ,  la  Defcènte  de  Mezzétin  aux  E»- 
fers ,  Arlequin  homme  à  bonnes  fortunes  ,  la  Critique  de  cettU 
Pièce ,  les  Filles  errantes ,  la  Coptette  ,  la  Naifance  d'Ama- 
dis.  Il  a  compofé  avec  Dufrefny ,  les  Chinois ,  la  Baguette  de 
Vulcaîn ,  la  Foire  Saint^erniatn  ,  les  Momies  d'Egypte,  Il  a 
de  plus  donné  à  TOpera  le  Carnaval  de  Venife ,  Pièce  où  tous 
les  Spedacles  que  cette  Ville  offre  en  ce  tems-làaux  Etran- 
gers ,  Comédie  ,  Opcra  ,  Concerts ,  Jeux  ,  Danfes  .,*Com- 
bats  ,  Mafcarades  font  réunis ,  &  liés  à  une  petite  intrigue 
amoureufe ,  amufante  &  bien  écrite.  On  connoit  encore  de 
lui  trois  Pièces  non  repréfentées  >  les  Souhaits ,  les  Venàan-^ 
ges^Sc  la  Tragédie  de  Sapor,  ''  Qui  ne  fe  plaît  pas  avec  Regnard» 
^  die  M,  de  Voltaire  ,  n'eft  point  digne  d'admirer  Mo- 
lière „. 

REGNAULT ,  ancien  Auteur  de  deux  Tragédies  ,  Marie 
Stuard  8c  Blanche  de  Bourbon* 

RELLY  ,  a  donné  l'Heureux  Divorcée 

REMOND  DE  SAINTE  ^  ALBINE  ,  (  M.  Vierre  )  né  à 
Paris  en  170c ,  de  l'Académie  des  Sciences  &  Belles-Lettres 
de  Berlin ,  ancien  Auteur  de  la  Gazette  de  France  ,  &  du 
Mercure ,  a  fait^  deux  Comédies ,  P Amour  au  Village  ,  &  U 
Convention  téméraire» 

,  RENARD»  Maître  de  Mufîque  delà  Chambre  de  la 
Clarine  ^  a  compofé  ia  Mufique  .du  Çuvier^  Opera^Co- 

snique. 


W8 


RE     RI 


EENOUT ,  (  M.  Jean--Julien'<:oTtfla>itin  )né  i  Hdnflenrcit 
i7x^ ,  a  donné  let  Couromies  ou  V Amant  timidi ,  Zélide  ,  la 
JWbr/  d'Hercule ,  le  Caprice ,  &  le  P/e i^t/e  Scamanàtre* 

RETIF  •  (  M,  )  a  donné  la  Chah  &  la  Fourmi,  FaWc  Dra- 
matique yit  Jugement  de  Parts  Ces  deux  Pîéccf  ont  été  jouées 
car  des  en&ns  fur  des.  Théâtres  particuliers. 

RICCOBONI ,  (  Louis  )  Modenoîs  ,  fils  d'un  Comédien 
célèbre.  Il'a  compofé  quantité  de  Pièces  Italienne  8t 
d'autres  aiëlées  de  Scènes  Françoifes.  Il  a  auf!î  donné  ui» 
Recueil  des  anciennes  Pièces  de  fa  Nation  ,  avec  d'autres 
Ouvrages  relatifs  au  Théâtre.  Ses  Comédies  font,^le  Ptr^ 
fartial^  Diane  &  Endimyon ,  t Italien  marié  k  Taris  ;  fatis 
coinpter  la  Défolation  des  deux  Comédies,  \c  Trocèsdes  deux 
Jhéatres ,  &  la  Fcire  renaffante  ,  compofés  en  fociété  avec 
Dominique.  Ricçoboni  mourut  en  1753  >  ^i^  ^^  7y  -ans. 

RICCOBONI  ,^  (  Hélène  -  Virginie  BaJletti  ,  femme  de 
Louis  )  dite  Flaminia ,  naquit  à  Ferrare  en*  1686.  La  leéhxre  du 
JAercator  8c  du  Rudens  de  Plante ,  infpira  à  Mlle.  Flaminia 
Pîdée  d'une  Comédie  intitulée  le  Naufrage»  Le  fuccès  n*en 
ftit  poifit  heureux.  Trois  ans  après  elle  s'afTocia  avec  de  ITHe  , 
déjà'cékbre par fcn  jirlequin Sauvage;  mais  la Tragi-Çoroédie 
qu'ils  donnèrent  enfemble  fous  le  titre  i4hdillj  Roi  de  Cte^ 
nade  ,  n'eut  qu'une  repréfentation^ 

RICCOBONI ,  (  François  )  fils  des  cîeux  précédens,  né  ik 
Mantoue  en  1707  >  débuta  au  Théâtre  Italien  en  172^ ,  dans 
U  Surprife  de^  l'Amour  par  le  rôle  dé  Lélib.  Il  fe  retira^  avec 
fon  pare  ;  mais  le  Public  eut  la  fatisfaftion  de  le  revoir  juf- 
qu'à  Tannée  1750 ,  qu'il  quitta  une  féconde  fois.  Il  reparut  en- 
core en  1758.  François  Ricçoboni  qui,  comme  fon  père, 
avoit  pris  au  Théâtre  le  nom  de  LéHo ,  a  fait  depuis  plufîeurs 
Pièces  ,  feul ,  telles  que  les  Bfes  de  l'Ecltpfe ,  7éphire  & 
Flore ,  le  Sincère  à  contre-tems  ,h  Parodie  d'Hyppoliie  &  Ari^ 
cie ,  les  Heitreufes  Fourberies ,  la  Parodit  de  PhaetoH ,  le  Prin- 
ce de  Surène  ,  la  Rancune  >  le  Prétendu  ,  les  Capieti  ,  ^uand 
parler  a- 1' elle  ?  les  Bojhs  rivaux  y  &  vingt-trois  autres  en  fo^ 
ciété  avec  Dominique  &  Roma^efy.  Il  mourut  en  177^* 

RICCOBONI^,  (  Madame  Marie  Laboras  de  Mezteres^, 
Epoufe  de  François  )  op  dit  qu'elle  a  compofé  les  Scènes  Fran-* 
çoifes  du  Trince  de  Saleme^  &  les  deux  premiers  Adesde  U 
Comédie  des  Caquets»  Mais  ce  qui  fau  fur-  tout  la   ré- 


f^tt<Mi  9é  iHit.  "Rfccdbom  ^  ce  fotft  les  Romans  exceîlen» 
i!U*éte^a  donnés  depuis  qu'elle  a  quitté  le  Théâtre.  On  a  d'eile 
sMS  *tes  fraduéHons  de  plufîeurs  Pièces  Atiarloifesintitulécs  , 
t Enfant  trouvé ,  la  Façon  de  le  Jixçr ,  la  Fauf:  déltcatefe ,  la 
Wtmme  j^hufe ,  0  jefl  pçfédé. 

RICHEBOURG  ^  (  Mde.  la  Grange  de  )  eft  réputée 
TAuteur  du  Caprice  de  P Amour ,  &  de  la  l>upe  de  foi^ntéme» 

RICHELIEU ,  (  le  Cardinal  de  )  a  eu  paît ,  dit-on ,  à  Ea- 
^re^e ,  Mhame  i  Sec, 

RICHEMONT  BANOHEREAU,  ne  à  Sa^imur  «n  i^i»^ 
'Avocat  en  Parlement  »  a  donné  l'EJpéranç$  ^Urieufe  ,  Se  let 
Faffmu  régm'éîs* 

RICHER  «  (  Henri  )  Avocat  \  né  au  Bour^  de  Longueil  » 
auprès  de  Dieppe ,  mort  à  Paris  en  174&9  â^é  de  63  ailiu 
U  a  cpppo£é  deux  Tragédies,  Salnnw ,  Se  Cortolan. 

RIEOSSET ,  (  Mariin  )  Auteur  d'une  Comédie  intitulée  la 
F4fpuUce  émUe^ 

RIVAUDEAU,  (  André  du  ]  Gentilhomme  Paitcvîn,à# 
tfaiitiHie  Tragédie  d^Aman. 

RÎUPEROUX ,  (  Théodore  )  né  à  Montauten  «n  t^4 ,  fle 
dans  (h  première  jeuneife,  la  Tragédie  de  Wétéagre,  Sbs 
iâutres  «Tragédies  (ont  Amtihal  ,  Valérfeu  •.,  Agrip^  ,  iii^ 
fiermnefltek 

ROB&Ë  ^  '(  7arfiffx  )  né  àSoifTons en  i64;..Il  a  publîé  fout 
le  nota  (le  Barquibois  9  qui  eft  Ton  Anagramme ,  une  Piéo9 
hith}âèeTlhtér^é. 

IRÔfiELTN,  (  Jean  )  natîFde  Bourgogne,  a  donné  en  1584, 
«nte  ^agédie  de  la  Tkébaidt. 

ROBERT ,  Auteur  d'une  Tragédie  imprimée'  »n  ifirs 
fous  le  titre  de  la  Mort  d^Antiochus» 

ROBIN ,  (  Pafchal  )  Sieur  dû  Four ,  Angerifl  ,  Auteur  «1 
1572  >  de  la  Tragédie  d'Arjinoè\ 

ROCffON  DELA  VALETtE,  deP^fis,;inoït  Jeutte^^i 
I7f  î  ,  Auteur  de  yEcolè  des  tuteurs. 

»ÔCa(i)Niœ<HABAWÏES-,(  M.  )ftere  aR:précéden^ 
né  à  Pans ,  a  donné  a  TOpera-Comique  yÏ9[€dUfe  enchàuée , 


7 


foù  R  O 

Us  Filles  ,UPinivtenni  ;  au  Théâtre  Ifalien ,  k  Deuil  ÀM^ 
glois  ;  au  Théâtre  Vx^nçots  ^  Heurtufement ,  la  Mfnie  des  Aits% 
les  Vdett  Maîtres  de  la  Maijon  ,  HiLu  ir  ^Ivte ,  les  Amsmi 
généreux» 

KODOLPHË  ,  (  M,  )  Auteur  de  la  Mufique  de  FAde  tJf^ 
wencT^ 

ROMAGliESl* /  Jean-Amotne)  tié  à Namur, cTanc fatnîlle 

briginaireinent  Italienne ,  petit  fils  d'Antonio  Romagnefi  «  dit 

Cimhîo ,  Comédien  de  l'ancien  1  héâti-e  Italien.  Ses  Pièces^  de 

Théâtre  font ,  ArUquîn  au  Sabat ,  la  Orinque  des  Comédiefii 

^  Marfeille  ,  le  Refour  de  la  Tragédie ,  ïelemple  de  la  Vérité  ^ 

Sam/on  y  It  Petit- Maitre  amoureux  ^h  Feinte  inutile  ,  le  Baillé 

arbitre ,  la  Rufe  d'Amour  ,  l'Amant  Trotée  «  le  St^erftitieux  « 

Arlequin  Huila  ,  les  Ombres  parlantes ,  Arlequin  Amadis  ,ii, 

fille  a  rbiire^  Alcyons ,  les  Oracles  :  arec  Niveau  ,  le  Tenait  du 

Coàe:  airec  £)ave(nc >^  icsBreres  ingrate;  avec  L'Affichard,  tA* 

wour  Censeur  des  7hédtres\  avec  Dotxâniqvit^rbalienFranfoisijm^ 

tjjle  de  la  Folie ,  Arlequin  Beller^hon ,  la  Bonne  Femme  ^  Al^ 

€efte ,  les  P^^/ins  de  fualité^  les  Débuts ,  BéCiocco  &  Serptlla^g 

le  Feu  £  Artifice  «  Héfione^  la  Foire  des  Poètes  ,  fljle  d»  Ds* 

vorce ,  la  Sifphide  «  Pyrame  &  ThijBé  ,  le»  Terres  Aujhrales  / 

Bolus ,  Arltquin  Roland ,  Arlequin  Phaeton ,  Arlequin  Ama^i 

avec  Kiccoboni  le  fils  »  les  Amufemens  à  la  mode  ^  le  BotMKt^^ 

les  Erniuis  du  Carnaval ,  le  Coyirf  df  F/r x ,  Achtlle  &^  Déi- 

damie  9  les  Indes  Chantantes  ,  les  Sauvages^,  les  Complimens  ^ 

Cafter  &  Pollux ,  Atys  ,^  la  Confpiration  manquée ,  la  Querelle 

du  Tragique  &  du  Comique  ^  l'Echo  du  Public  :  avec  Domini* 


trouvés <ih  Méchante  Femme  :  avec  du  Vigeon,  la  Partie  de 
Campagne  ;  avec  Procope ,  les  Fées  ;  avec  le  même  &  Beau- 
rans ,  Pygmaliom  avec  le  Pelletier ,  les  Pèlerines  de  Cythere^ 
avec  Ponteau ,  Arlequin  Atys  :  avec  Fufîlier ,  ou  plutôt  leul  , 
le  Retour  de  Tendrefe* 

ROMAIN,  (  Nicolas)  compora  dans  les  premières  années 
ide  i*autre  fîécle ,  Salmée ,  de  Maurice,, 

ROMAN ,  (  M.  l'Abbé  )  a  donné,  en  176*  ,  la  Traduâîon 
d'une  Tragédie  Allemande  de  la  Mort  £Adam. 

RONSARD ,  a  fait  repréfentcr  le  Plmm  d'Arîftophane  , 
iraduit  en  François. 

ROSIDOR,' 


,  îàOSÎpÔÀ ,  Comédien ,  Auteur  je  Qrux ,  èc  des  Amouri 
vie  Merlin, 

ROSIERS  ,  {  Beaulteu  de  )  à  faî;  imprimer  h  Gûlmmtatm 

ROSIMOND  ,  (  (:îaude  la  Rofe,  Sieur  de  )  Comédien  de 

la  Troupe  du  Maràii ,  a  donné  V Avocat  fans  étnie  ,  le  Ditst 

fdntafque  K  le  Valet  étourdi ,  le  ¥^Qîn  de  PLrre ,  l?s  Trompeurs 

'  trompés ,  u  Dupe  amonrenfe ,  le  Quî-pro-quo.  On  lui  :jhribué 

le  S^W^r  poltron  ,  c5c  ie  Volontaire*  Il  mourut  fubitement  eà 

ROSOY  ,  (  M.  de.  ;  a  donné  à  la  Comédie  Italienne  Henri 
IV-  oU  la  Bataille  ni'lvrî ,  Drame  en  trois  Ades  ,  en  Proie  ^ 
îavec  des  A  nettes ,  ainij  que  là  liédutiion  de  Paris ,  &  les  A/i-'  . 
rsages  Samnites,  Il  a  fait  jouer  à  1  buloufc  la  Tragédie  delii-^ 
ckard  m  ,  &  a  fair  imprimer  les  Dec  tus  Français  ^  &  Azor  ^• 
ouïes  Péruviens» 

ROTROy  ,  l  Jean  )  Lieutetiant-Pàrliculier  au  Bullage  dé 
Dreux  «  où  il  naquit  en  1609  >  mort  d'une  fi^.  vre  cpidémiqué 


'en  1650.    Les  Pièces  de  Rotrou  dont  ori  a  connoiJiancefont 
là  Bague  de  l'oubli  ,  DorWiée  &  Cléagenor  ,  l'Hypocondre  i 


Do»î  -4/t/arf  ÉÎf  L««e,  Dottî  Lc/>e  ^e  Cardone.  le  Véritable  Saint*  . 
Gfwj? ,  Florimondej  Cofroës^  VencvflaSy  Antigone} 

* 

ROUHIER,  {  Ni.  )  a  fait  im^pri mer  ou  jouer  en  fociété  là 
Viuve  y  Bagatelle  i  Laurette  ,  Zima  >  la  Soirée  de  Village ^  Caf* 
ttlle  &^  vanni  ,  les  deux  Pères  >  les  Amours  Villagiàis  ,  le 
Marquis  de  Solanges ,  le  Bal* 

ROUILLET  ,  (  Claude  )  né  à  Beaune ,  ancien  Régent  da 
Collège  de  Bourgogne  à  Paris  i  a  compolé  Philanirei 

ROUSSEAU  ,  i  Jean-Baptiflf  )  naquit  à  P  iris  ,  dans  une 
famille obCcure, en  1670  ;  il  lucderAcadénùcâes  Beiies-Iet- 


foconure. 

l'orne  IlJé  Y  y 


vafe  fti 
la  Ruf^ 
jour  ;  &  l'a*  Coquette  fav s  h  /avoir ,  avec  M.  Favart. 

ROUSSEAU ,  (  M.  Jean-Jacques  )  Citoyen  de  Genève  ,  Au-: 
teur  de  la  petite  Comédie  de  ï Amant  de  lui-même  ou  i^ar^ 
ciJTe ,  &  du  Divin  du  Village  ,  dont  il  afait  les  Paroles  & 
a  Mufîquc;  lia  donné,  au/fi  Pjgmalion^  Scène  Lyrique. 

ROUSSEL,  Auteur  d'une  Comédie  en  cinq  Aâes>  en  vers 
Cafcor.s  >  intitulée  Grifoulet ,  ou  Lou  Jaloux  a.roupat ,  169^^ 

ROUSSELET ,  Comédien ,  a  donné  à  l'Opcra- Comique  s 
en  1741 ,  la  Caprtcieufe  raifonnahle* 

ROY  ,  (  PierreCharlef  )  né  à  Paris  en  1683 ,  ConfciUer  aU 
Cbâtelct ,  de  l'Académie  des  Belles  -  Lettres  s  Chevalier  de 
Saini-Micnel ,  &c.  s'cft  rendu  célèbre  fur  la  fcèrte  Lyrique  paf 
les  Ballet^  des  Elément  .  &  des  Sent ,  &  par  la  Tragédie  de 
Callirhoe,  Ses  autres  Ouvrages  ont  pour  titre  :  Pkilomele ,  Erw 
damante ,  Hyppodamie^  Creufe ,  Ariane  &  Ihéfée ,  ^miramis  5 
les  Stratagèmes  de  l'Amour  ,  le  Balht  de  la  Paix ,  le  Temple 
^Gnide<i\es  Auguflaîes  5  la  Félicité^  les  quatre  Parties  du  Mon-- 
de  ,  V Année  galante  ^  les  Ferez  de  Thétis ,  où  le  trouve  liton  Ô* 
l'Aurore ,  &  le  Bal  Militaire.  Il  a  auffi  compolé  deux  Comé- 
dies ,  favoir  ,les  Captifs  ^  8c  les  Anon^meSé 

ROYER  ,  (  Jofeph'  î^icolaS' Pancrace  ]  originaire  de  Bour- 
gogne, né  en  Savoye,  fils  d un  Gentilhomme,  &naturali(é 
François,  s'étoit  fait  connoîfre  d'abord  par  la  manière  favanie 
&  délicate  dont  il  touchoit  l'Orgue  &  le  Clavecin.  Il  obtint 
la  place  de  Maître  de  Mufique  des  Enfans  de  France  en  1747  > 
ia  dircftion  du  Concert  Spirituel,  &  la  charge  de  Compo- 
/îteur  de  Mufîque  de  la  Chambre  du  Roi  ;  &  S.  M.  le  nom- 
ma Infpedeur-Général  de  l'Opéra.  Il  mourut  en  17^5  ,  dans 
la  $oe.  année  de  fon  âge.  Outre  quantité  de  Pièces  de  Cla- 
vecin cftimées  ,  nous  avons  trois  Opéra  de  Royer,  Pyrrhus  , 
Za'ide  ,  &  le  Pouvoir  de  VAn.ùur,  Il  a  âiiffi  fait  \K6tt 
d'Amadis  dans  les  Jrragmens  ,  &  Pandore  ,  qui  n'a  pas  été 
reprcfcntée. 

ROZET  j  {  Mde.  )  en  focicté  avec  Mde.  Chaumont,  a  don- 
né rHeureufe  Rencontre^ 


SA  6o} 


S 


ABATHïER ,  (  M.  TAbbé  )  ne  à  Cattres",  a  hit  reprê- 
fenter  à  Touloufe  en  1763  ,  un©  Comédie  fous  le  titre  dea.' 
£4«*  <ie  Bdgnerei, 

SABINE ,  (  M.  )  a  donné  avec  MM.  Valois  &.Harny ,  le 
Trix  des  Tàlens. 

SABLIER,  Auteur  de  la  Jalottfîefans  Amour ,  8c des  Efeu 
de  l^ Amour  &  du  Jm^ 

^  S  AGI ,  (  le  Père  de  )  Jéfliite ,  a  donné  le  Comrafle  ,  Comé- 
die en  cinq  Ades ,  en  vers.  On  a  aulïi  de  lui  une  Traîjédie 
Intitulée  OÛavie. 

SAINT  -  AGNAN  >  (  B-ançots  de  Beauvtllier.s  ,  Duc  de  ) 
Pair  de  France ,  premier  Gentilhomme  de   la  Chambre  du. 
Roi  f  de  l'Académie  tiançoife ,  mort  le  16  Juin  1687  ,  âgé  de 
So  ans  ^  étoit,  dit  -on,  Auteus  d'une  Comédie  de  Bramante 
ridicule* 

^SAINT-AMANT  ,  Auteur  de  la  Mufîque  d'Alvar  &  Men^ 
çiq  ^  du  Poirier  ,  é^  Médecin  d'Amour  »  &  de  h  Coquette  de^. 
Village. 

SAINT- ANDRE',  ni  à  Embrun,  a  donné  une  Paftoraîor 
fur  la  Naiiïance  de  N,  S*  J*  C,  en  1644. 

SAINT-AUBIN  a  traduit  &  fait  imprimer  en  1669  trois: 
Comédies  de  Térence ,  VAïidrienne ,  les  Adelphes  ,  &  le? 
^hormion* 

SAINT-BALMONT ,  (  Mde.  de  )  née  en  Lorraine ,  a  don* 
né  la  Tragédie  des  Jumeaux  A/Urtyrs. 

SAINT-CHAMOND,  (  Madame  Marie -Chtre.hUzarellii, 
M^quife  de  )  a  compofé  les  Amans  fans  le  f avoir. 

SAINT-DENIS ,  ancien  Avocat  aux  Confeils  du  Roî  ,^  & 
ancien  Greffier  au  Parlement  de  Paris  ,  A'».teur  d'un- 
Qpera-Comique  intitulé  la  Bagatelle ,  ou  Sancko^Pança  ,  Go»t^ 
^rnem  %  en  fûciétc  avec  M*  Fleur  y,  Ayojw^ 


€^4  '        S  A( 

SAINT- DIDIER  >  né  à  Avignon ,  ofi  i\  eft  mort  e» m^:>^ 
fjih  mprinier  à  la  fin  du  Voyage  4^u  Parnqfie ,  une  Tragédie iax 
tàtuUe  Iliade^  .  • 

SAINTtEVREMCND  ,  (  Ckanles  de  Marguetetîe  de  Satnh. 
I)enfs  ,  Seigneur  de  )  naquit  a  la  Terre  de  S?int-  Denis  le 
Guaft  en  Bafle  Normandie.  Il  a  compcfé  les  Académiciens ,  Sir 
Tvlink  ,  les  Oper^  ,  &  la  Femme  pouffee  à  bout. 

SAINT-FOIX,  (  M,  Germé^in-hKanfors  Tatd'ain  de]  né  i 
Rennes  en  170;  ,?  donne  au  Tfccitre  les  Piécrs  fuivantes 


à  la  mode  ,  le  PhHofofbe  dupe  de  l'Amcur ,  le  Comrctjit  dt  fAr 
fnùur  &  de  thymen  ,  le  Sylphe^  les  VcHves  Turques,  le  Dou^ 
tfh  Dégutfemint ,  Zéloide^ ,  Arlequin  au  Serrait ,  les  Met  amer - 
fikofcj;  3  Alcefle ,  le  Derviche, 

SAINT-GELAIS  ^[Mcdin  de  )  Auteur  d'une  Tragédie  dç 
Çophonl/y^  ,  il  mourut  à  Parii  en  ijj». 

SAINT-GERMAIN  eft  Auteur  de  Tfmo/ifo» ,  «c  ^  S^ime^ 
Cathirine» 

SAiNT-GILLES.  [.VEnfant  dç  )  On  connoit  deux  frere$ 
,.de  ce  nom  ,  dont  Tun  eft  Auteur  de  la  Mufc  Mqufquctaîre y 
Gii  fe  trouvent  deux  Pièces  de  Théâtre  ,  Gilonn^  Trccipteiir 
des  Mujcs  y  &  la  Fièvre  de  Palmerir?,  Son  Frère  qui  a  été  dans 
le  Service  ,  a  donné  la  Tragédie  d'Ariarathe ,  &  eft  mon 
çn  174T  9  à  l'agc  de  8^  ans. 

.  SAINT-GLAS,    Pierre  ,  Abbé  de  Saint-Urfans,  donna 
une  Comédie  des  Bouts  rîmes» 

SAÎNT^JEAIS(  ^Auteur  des  Paroles,  dç  l'Opéra  d'Ariane  & 
Baccf^us, 

SAINT- JORY,  {  Louis  Ruffaine  de)  Chevalier  de  TOrdre 
àe  Saint-Lazare  ,  de  l'Académie  de  Cacn  ,  a  donné  au  Théâ- 
tre ,  le  PhHofophe  trompé  par  la  nofure  ^  Arlepàn  camarade  du 
Diable^  &  Arlequin  en  Deuil  de  lui-même.  On  lui  attribue  en* 
çore  PÀmcur  &  la  Vérité^  eu  (bciété  avec  Marivaux. 

SAINT-LAMBERT,  f  M,de)  de  l'Académie  Franc olfe^ 
8c  de  celle  de  Nancy  ^'où  il  eft  né  en  1717,  a  comporé  unç. 
Comédie-Ballet  ,  intitulée  les  Fêtes  de  l'Amour  &  de  l'Hy  w  (n, 

5AINT-LONG  a  fait  imprimer,  en  1732  >  une  Comédi^ 
çn  cinq  a^es,  en  yet»  ,  iot^i^iée  le^  4P^Qurs,  de  Colas. 


'  SAINT-NiARC ,  (  M.  de  )  ancien  Officîer  itxx  Gardes, 
a  feît  repréfçnter ,  foît  à  la  Cour,  foit  à  Par^s,  leç  Opéra  dt 
U  Fefe  de  Flore  &  d'Adèle  de  ]?onthîeu, 

SAINT-PAUL ,  (  Gui  de  )  Dofteur  en  l'héologîe  &  Rcci» 
teur  de  TUniver/îté ,  donna  en  1574  une  Tragédie  de  Nérann 

SAINT-PH ALIER ,  (  Françoife-TkerefeAumerlede  )  Epou-^ 
fe  de  M.  Dn'îihard,  morte  en  i7l>7>  avoît  fait  jouer  la  Co-{ 
médir  dp  h  FJvafe  Confidente.  Elle  fit  imprimerun  Ballet  dç 

ia  Rer.a-!Ja!:ce  des  Artu 

SAINTE  COLOMBE  ,  Autjcur  d'unç  Piéço  Intitulée  lo 
Jugement  dç  Notre -Seigneur  > 

SAINTE-MARTHE ,  (  Gaucher  de.  )  donna  vers  b  fin  d^| 
quinzième  Siècle  ,  une  Tragédie  de  Saint 'Laurent. 

SAINTE-MARTHE,  (  Franco! ji  Gaucher  ,  dh  Scévole  de) 
Aureùr  de  3a  Tragédie  de  Médée. 

SAINTE  MARTHE ,  (  Nicolas  de  ]  a  donné  une  Tragédie 

4'Oedipe. 

SAINTE-MARTHE ,  (  "Pierre  de  )  Auteur  de  l'Amour  A^ 
4çcin  ^  &  de  la  Magicienne  étrangère, 

SAINTE-MARTHE,  (  4M  ie  )  fijs  de  Scévohj  a compofo 
une  Pièce  intitulée  Ifidore 

Ç  AINTE-M  ARTHE ,  (  Dom  Denis  de  )  Général  des  Bénédic- 
tins ,  Auteur  ^*une  1  ragédie  a'Holopherne. 

SAINT  ONGE,  (Louif^-Gçnçvieve  Gillot  de)  nçeà  Paris  en 
i6fo  ,  iTiariçeià  un  Avocat  ,&  morte  en  171B,  a  compolé 
deux  Opéra  ,  Vidon  &  Circé-^  un  Ballet  des  Saifoni  ,  ôç  deux 
Comédies ,  Grifelde  >  &  rintrigt/te  dei  Cancer t{. 

SAINT-YON ,  mourvt  en  1723,  On  prétend  qu'ji  a  eu. 
part  au  Chevalier  à  la  mode  ,  aux  Bj^urgepifes  à  l^mode.  H 
adonré,  feul,  \ç$Fafonsdu  Tems  ;  dcU^nae  avec  RiccolK>ni 
&  Dominioye. 

^SAINVILLE,  Auteur  de  quatre  t^iéces  întîtiilées  ji  DfV//- 
tien  &  Maxîmien ,  Pantenice ,  la  Retraite  des  Antan^^  SctIg  Fils 
iéfmtérejfé.  On  lui  attribue  le  Mur  toge  mal-^orti. 

SALLEBRAY  eft  Auteur  dv.  Jugement  de  ?ârh  y  de  l'En^' 
fèr  divertijfant ^  de  la  Troade ,  de  là  B^fle  Egyptienne ,  de  l'A^ 
mante  mriémie  ^  d^Andromaqujs  ^  &  du  Mariage  mal-afortt^ 

'■  SALOMON ,  Mu/icien  Provençal ,  compof9  la  Mufique  4o 


^o«  SA 

SALVAT»  (  M.  )  Avocat  aw  Parlemenf  âe  TonfouTé,  ^ 
fA  imprimer  une  ifragéolie  de  Cattifibène  ;  &  un  EfTai  Tiar« 
fiqpe  en  cinq  Ades ,  en  Pro^e,  dans  le  goût  du  Théâtre  Aft- 
fffohj  Tons  le  titre  de  Marguerite  ^Anym. 

SALVERT  ,  (  M. }  eut  part  en  1761  à  l^ Amant.  Carfatre. 


Wiux, 

SAURIl^f  ,  (  M.  Bemard^ofepk  )  ni  à  Paris ,  ^c  rAcaoémîe 
Françoife ,  &:  Auteur  d'Aménophis  ^  de  SpartaciUy  dc&Rruau3f^ 
iS^  Mœturs  du  tems ,  de  Blanche  &  Guifcard ,  de  VOrfhcltne, 
kgtfée  ,  ou  PAtt^kmanie ,  de  Beverly ,  du  Mariage  de  Julie» 

SAU VIGNY ,  (  M.  Edme  de  )  Auteur  de  dififcrens  Ouvrages 
*n  Profe  &  en  Vers ,  de  deux  Tragédies ,  la  Mort  de  Socrate  ^ 
&  les  llinoii ,  &  d'une  Comédie  intitulée  Iç  Pefiffleur^ 

SCAKRON ,  (  Faul  )  fils  d'un  Confeillcr  au  Parlement  » 
mé  à  Pari^  fan  léio  >  y  eft  mort  âgé  de  50  ans.  Epoux  de 
Mie.  d'Aubigné  ,  depuis  Mde.  de  Maintenon.  U  s'attacha» 
au  genre  burlefque ,  où  il  excella  en  Profe  comme  en  Vers. 
Ses  Pièces  de  Théâtre  font  ,  Jedclet  ,  ou  le  Maitre- Valet  ^ 
Tcdelet  duellijîe ,  les  Boutades  du  Capitan  Matamore  ,  V Héritier' 
ridicule  ,  Dom  Japhet  d  Arménie  ,^  V Ecolier  de  Salamarique ,  le 
Cardien  de  foi-même ,  le  Marquis  ridicule ,  la  Eaujfe  apparence  ^ 
li^  Faux  Alexandre  ,  &  le  Frtnce  Corfair^. 

SCAURUS ,  Auteur  de  David  combattant  cmtre  Goliath  ^ 
Tragédie. 

^SCHEL  ANDRE  ^[  Jean)  z  fait  la  Tragédie  de  Tyr  Ù^ 
Sidon» 
SCIPION  a  donné  P Avocat  Savetier» 

SCONÎN ,  l>rîrciral  du  Collège  de  Solfions  y  y  a  f^ît  înx-i 
frimer  une  Tragédie  d*HeClor. 

SCUDERY  ,  (  Georges  ]  né  au  Havre  de  Grâce  ,  dont  fo», 
yere  étoit  Gouverneur  j  en  1601  ,  d'une  famille  originaire  de 
^JapIe$  ,  fut  de  l'Académie  Françoife  ,  &  mourut  à  Paris  en 


fcji^e  BAJfa ,  &  Axhne.  Oh  lui  attribué  la  ^t  dt  UîàaidMê^ 
^  Licidan, 

SF.DAINE,  {  M.  Jeah'  Michel  )  Sôctétaîre  d«  TAcâdci^é 
d'Arcliiteéiïire  -,  a  donné  à  l'Opf^ra ,  la  Rtinè  de  Golcondt  ;  à  U 
Comédie  Françoîfc  ,  \e philofophe  foJis  le  favotr ,  &  la  Gageât» 
impré.xnte  ;  à  la  Comccîie  Italienne  ,  A^iacréon  ,  le  Roi  "&  le 
Fermier  ,  Roft  &  CoUs  ,  l'Anneau  perdu  &  retrouvé  ^  les  54- 
hots  yThémire  ,1e  Défcrtewr  ,le  Fiwicow,Je  Magnifique^  les  Ffw*' 
tTzej  vengées  ;  à  l'Ope ra-Conji'jlie ,  le  DtabU  à  quatre. ,  J3/iif/^  2é 
.  Savetttr  ,  V Huître^  &  les  Plaideurs  ,  les  Trof «eiir^  dupés ,  Ije_ 
Jardinier  &Jon  Seigneur  ,  On  nes^avife  jamais  de  tofu»  lia  (ait 
imprimer  une  Pièce  intitulée  ,  rinprbmptu  de  Thalte,  On çonr 
noit  de  lui  un  Drame  en  cinq  Aâes ,  en  Pro(«  ^  intitulé  Paria 
fiauvé* 

SEGRAIS ,  (  Jean-Aenaad  de  )  de  l'Académife  FrançôîTe* 
fts  Pièces  de  Théâtre  font,  Hyppolite^  l'Amour  guéri  par  h 
tems ,  &  la  Paftorale  d'Atys, 

SEGUINE AU,  Avocat  au  Parlement  de  Patîî  .Hcompofii 
€n  foci été  avec  Praj^rd,  la  Tragédie  d'Egyjiey  On  liii  attribue 
auffi  rOper;^  de  Pirithous  ,  donné  fous  le  nom  de  la  Serre* 

SEILLANS ,  f  de  )  Provençal ,  mort  eh  1^5;$ ,  Auteur  Je 
la  Gageure  de  Village, 

SENNETERRE ,  {  M  Jr  Comte  de  )  pafTe  pour  ^Auteur  Jet 
Jeux  Olympî^tics ,  petit  Opéra  non  imprimé. 

SERAN  DE  LA  TOUR  ,  {  M.  VAbbé  de  ]  eft  réputé  FAo^ 
•Bur  d  une  Tragédie  de  Califte ,  ou  la  Belle  Tenitenu. 

SEVIGNY ,  (F.  L*  de  )  Auteur  de  Vhilippin  Sentinelle  ;  U 
AvL  Nonchalant. 

SIBILET  ,  n*e{l  connu  que  par  une  Tragédie  d'Tphigénie^. 

^  SIMON ,  i  Claude-Trançois  )  Imprimeur  &  Libraire  de  Pa- 
ris ,  a  fait  impi  inîier  ur.o  T'îîce  intitulée  Minos ,  &  a  donné  en- 
fuite  les  Confidences  ré:;iprcqH€s» 

SOMAISE ,  (  Antoine  Bodeau  de  )  vîvoît  du  tcms  de  Mo- 
lière ,  dont  il  le  déclara  V^v.ns.rJ.  Jl  fit  contre  lui  lesVéri/a- 
hles  Precteufes,  le  Vrocès  des  Trecicufes.  Il  mit  en  vers  let 
Frecteufes  Rtdtculès, 

SOy.EV ,{  Nicolas  ;  né  à  Rheims  dans  le  dernier  /îécle,  a 
dtonné  h  OcHtadc  ,  &  l'EUSlion  divine  ds  Saint-Nicole, 


M 


1 

»  4 


«o«  stsûsVta 

SOUBRÏ  ,   (M.)  de  Lyon  ,  Auteur  d'une  Tragédie  de 

6TA  AI. ,  (  Madame)  Auteur  de  deux  Pièces  Drama- 
tique:» >  l'EnjOtumint  ,  &  la  Mode  ,  ou  les  Ridiculn  du 
jour.  . 

STICOTTI,  fAntoine-Fabîo)  anciVn  Aâcr.rdela  Comédie 
Italienne.  11  c ft  n^ort  depuis queicuc  anmVs  ^laillari  un  Tj  .  a- 
tre  Cjfbelt  AmcLrLttjt  ^  iioluici  ylaitics  fi'cms  ,  VitiyrciTpi» 


.  de  Morambert. 

SUBLIGInY  ,  Comciiien  ,  uonra  l ne  critique  d'Androma- 
que,  tous  le  titre  (ie  :a  iu'«.i7i^  (^KirtZ/ti  On  lui  attribue  en- 
core lo  Défefpoîr  txuavagurt:  ,  la  Cioquettey  &  l'Hun.me  à  Bon^ 
^  Kis-fortunu  ,  attribué  a  teron* 

SURGERES  >  (  Alexandre  -  A/fo/a/  dtf  la  Roche  -  Voucaub  , 


de  V 


SYLVIUS   s   Auteur    d'uue  liccé  intitutlce  ,    Ma- 


J     ■     1     g 


n«wp«aaaa«MDB^Rinrar 


ACONNFT,  ( rottfaht'Cafpard  )  né  à  Paris  en  17^0  j 
Auteur  &  Acteur  c'u  T.Aarre  lu  lu-.r  Nicolet. U  mouru't  eri 
175$.  On  a  de  lui ,  rAioiat  Suvethr  ,  &  la  Mort  du  tot-jf 
gras.  Taconnf t  a  f'onnc  r.ux  i  cires  SaintGérirain  &  Saint- 
1  mirent ,  le  Lt^yrirthe  d'Amui-r,,  Kofiriidamu  AoPorJTonaA-' 
ir:l  •  \c  Jtige  d\ijhirj  j  la  Marke  âc  Li  ^  ountlle  y  les  A-ueux 


tmdtê 


TA     TÉ     t  rt  ^6^ 

)k  iu  )ciir  de  l'An ,  îes  Bonms  Termes  niai  nommées  ^  \^  lîl 
herie  det  Cœurs ,  le  Baifer  donné  &  le  Baifir  rendu,  les  £c©P 
Teï./eJ  de  /<i  Halle ,  le  Savùier  GentUhomine  ,ïe  Savetier  Avà^ 
^cat ,  les  Jh*iris  de  Chaillat ,  k  Vetit-NUntre  Campagnard ,  ôcci  • 
En  Province  ,  Roféniùnde ,  l'Indtfctet  fnalgré  lui  ,  TurlUpih 
^  Gamhier'Garguttte ,  Lazarille , la  FaiV# Saint -Deni^ ,  &c. 
Kéces  non  repîrétentées ,  E/cpe  amoureux ,  \e , Choix  imprévu.jf, 
f  Aimât  Patelin  ,  les  Eflwx  de  P^ ,  là  Petite  Ecojfeufe ,  ie 
JVîWj  df  Sologne  ,  le  Médecin  Untveffel  ,^  le  JMf^rî  Prudent  ', 
écc,  &c.  Pièces  manulcriies ,  le  Charhannier  pas  Maître  chez 
lui ,  le  Savetier  Phiîofofhe ,  la  Mariée  de  la  Place  Maûbert ,  là 
iFemme  avare  &  le  Galant  Efcfôc ,  la  Bourbannoife ,  l'Homme 
^xdeux  Fimmes  ,  &c.  &c,  &c. 

TACONNET  »  (  Tac^ues  )  frère  du,  précédent ,  à  fojt  eri  fe: 
Wété  avec  M  • . .  ; ,  le  Cow|:e  de  Sêmepre  ;  avec  un  Divertijfe^ 
înent  Grivois, 

TANEVOT  ;  (  Alexandre  )  Cenfeur-RoyaU  çî-devaiit  prèr 
inicr  Con^mis  de  M.  de  BouUogne ,  né  à  Versailles  ,  &  ndor^ 
à  Paris  vers  Tan  177J  dans  ii;i  âgé  très- avancé  >  a  compcfe  leà 
Tragédies  d'Adam  &  Eve  y&ae  Sethô^ ,  &  la  Parque  a  iiiV 
cMe ,  Divertiffement  en  un  aâe ,  fur  ta  convalefcence  de  M; 
le  Duc  de  Firônfac.  Il  a  auffi  eu  part  aux  Cata^èrei  de  l'A^ 
knour, 

,  TARADE ,  (  M.  )  Mtificîen  ;  Vblon  de  TOpéra  ;  i  mis  éii 
Mufitjuè  rOpeira  -  Comique  intitulée  la  Récùnciliatiôn  Vil" 
iageotfe* 

TERNET  ;  [pandf  )  Profeffeur  éri  'Mathématique  ft  Ar- 
penteur du  Roi  dans  le  Chalonnais ,  fit  imprimer  utie  Tra-« 
gédie  de  Saint e-Reine* 

TES!  ARD  ,  ':  Michel  )  Profefleuir  ati  CoUége  divérjun  i 
donna-  vers  Taii  i^o  >  un  Dranœ  facré  intitulé  16  PieUx 

Ezéckias, 

THEIS ,  (  M  de  1  a  fait  jouer  eh  Province  le  Tripot  Comi- 
que ,  Fédéik  &  Clitie. 

THEOBALD  >  (  Thevbaldo  Gatti.dii  )  Mufîdeii,  liatîiFdë 
Florence ,  admirateur  &  protégé  de  Lully ,  joua  dans  i'Orchelr 
itre  de  l'Opéra  pendant  ço  ans  de  la  Bafiê  de  Viple  •  &  mou- 
rut à  Paris  en  1717 ,  laiffant  là  Mufiqtie  des  Opéra  de  Corênii 

&  de  Scylla.  /  ' 

'  THEOPHILE,  (  vjaud  )  né  vers  îf^i  à  Clerac  dans  l'Âge- 
tois^de  parens  pauvres,  fç  fit  connoitfe  à  la  Cou^par  fofl 


talent  Poétique.  Il  mourut  âgé  de  3^  ans.  On  a  (!e  tui  jetlX 

Tragédies ,  Pyrame^&  Thi/le,  &  Vafphaé. 

THIBAULT,  (  M.  Thimothée-Françots  )  ancien Lîeutenant- 
Géncral  au  Baîllage  de  Nancy  ,  &  de  rAcadémie  de  cette 
Ville  ,  (a  pdtrie ,  y  a  fait  Jouer  &  imprimer  la  Femme  Jaloufe. 

tHlBOU VILLE  y  [M.Henri-Lamhert  d'Herhigny^  Marquis 
^c  )  Meftre  de  Camp  du  Régi  ment  de  la  Heine  ^  Dragons  y  a 
donné  la  Tragédie  dcThélamtre^  &  deux  Comedies-Prover- 
bes  9  intitulées ,  Qui  nerifqtie  run  n'a  tien  .  &  Tlus  hettreux 
jue  Sage ,  Pièces  en  trois  adcs  >  en  vers ,  jouées  en  focîété ,  Se 
imprimées  en  1771* 

'  THULAUX ,  (  M.  )  né  â  Nantes  en  1741 ,  a  fait  jouer  fut 
^n  Théâtre  de  fociété  les  Libertins  dupés. 

•*THULLIN,  Auteur  de  \z,Fràdighufe  RJsconHol^ance  de 
Vûphnis  &  de  Ctorts% 

TIPH  AIGNE ,  né  à  Chartres ,  a  fait  imprimer  une  Comé- 
die des  Enfans^ 

'  TORCHES  >^  (t'Abbé  de  )  a  traduit  de  l^Italiert  ,  f^n^rip 
du  TaJIe  y  la  Philis  de  Scyre  &  le  Berger  fidèle • 

.  TORLEZ  ,  Maître  de  Mufîque  de  Clermonten  Auvergne^ 
jk.  compofé  une  Paftorale  intitulée  ,  le  Départ  du  Guerriet 
Amant. 

.  TOUSTAIN  s  (  Charles)  Sieur  delà  Mdzurie  ,  Lieutenant- 
Général  à  Falaife  ,  lieu  de  fa  naiffance  »  a  donné  ,  en  1^76  ^ 
une  Tragédie  d^Agawennon. 

TOUSTAIN.  (  Ville  )  On  attribue  a  cet  Auteur ,  quatre 
Pièces  iniprimées  vers  1610  :  la  Tragi-Cpmédie  des  Enfant 
de  ïurlupln  ;  Efiher  ;  la  Naifance  ou  Création  du  Monde ,  <&  la 
TagéJie  ce  Samfon, 

:  TRASYBULE  »  Auteur  Pfeudonyme  d'une  Pièce  inti* 
iulée ,  le  Tape  malade  &  tirant  à  fa  fin. 

.  TR AVERSIER  ,  (  M.  Jean-Claude  )  né  à  Paris  en  if  41 ,  t 

fait  imprimer  une  TragéJie  de  PanthéCySc  jouer  en  fociété  1« 
Thlomphe  de  Mathurin  ,  Opera-Comique  ;  Sl  au  Collège  de  la 
Flèche,  le  Soldat  venu  à  propos  ,  Drames  en  Vers  libres i 
avec  un  Prologue. 

TRIAL,  { Jean-Clande  )  Diredeur  de  l'Académie  Royale 
de  MuUqué ,  né  à  Avignon  ,  &  mort  à  Paris  dans  fa  376.  ar»- 
r.cc ,  le  23  Juin  1771,  a  compolé  la  Mufîqua  d'Ejope  à  Qr 
thire  j  de  la  CkrcheUfe  d" Eprit ,  des  Diycrtilïcmcns  de  la  Tr»' 


T  R    TU    T  Y    VA  6ii 

i^ftfate ,  &  de  plufîeurs  autres  dans  dîfférens  Opéra  ;  du  Prolo?; 
gue  &  des  deux  premiers  adcs  de  l'Opéra  de  Sylvie  ;  de 
l'aftc  de  Tkéonts ,  avec  M.  le  Berton  j  &  de  l'afte  de  Flore  « 
feul. 

TRIBOLET  ,  {  Chrétien  )  Capitaine  dlnfenrerJe  ,  ni  en 
l66j  y  mort  en  1700  ,  a  compofé  un  Opéra  de  Scylla.  « 

TRISTAN ,  (  François  )  furnommc  rHermite^  né  au  Châ- 
teau de  Souliers  ^  dans  la  Province  delà  Marche,  en  i6oT,dé 
TAcadémie  Françoife  9  Gentilhomme  ordinaire  de  Gafton; 
Duc  d'Orléans,  Il  mourut  en  léçç*  Ses  Pièces  Dramatiques 
eurent  toutes  de  fon  tems  ,  beaucoup  de  fuccès.  La  feulo 
Tragédie  de  Mariamne^  fbutient  aujourd'hui  ia  réputation. 
Ses  autres  Œuvres  de  Théâtre  font ,  Panthée  ^  la  Chute  d^ 
Pkaeton  ,  la  Mort  de  CriJi>e  ,  la  Folte  du  Sage  ,  la  Mort  de 
Sen€que\  Amarillis  ,  le  Parafite  ,  &  la  Mort  du  grand  Ofman* 
On  lui  attribue  encore  deux  Tragédies ,  Bajazet  &  Selim. 

TROTEREL,(  Pierre  )  a  fait  les  Corrivaux ,  Pafiihée  „ 
r  Amour  Triomphant  ^  Satvite  -  A^kcs  ^  Gillette  y  Arrijik^^nCx, 
Ph/liflée  f^  ScGuilLaume  d'Aquitaine.  On  lui  attribue  en- 
core ,  Tkéocri^ ,  la  Dry/i^t  amoureufe  >  &  le  Ravijtment  de  F/on 
rife. 

TURNEBE.ouTOURNEBU,  [Odet.)  Profèfreur  en  Grec 
au  Collège  Royal  de  Paris  ,  fut  «ommc  premier  Préffdent  dç^ 
la  Cour  des  Monnoies ,  &  mourut  jeune  d'une  fièvre  chau- 
de en  1581 ,  après  avoir  donné  I3  Comédie  dcsConiens, 

TURPIN ,  (  M.  F.  H.)  ancien  ProfefTeur de  l'Uni verfité  de* 
Cacn ,  Auteur  de  plufieurs  Ouvrages  Hi doriques  très-eftimés  », 
a  fait  imprimer  vers  l'an  1774  une  Tragédie  de  Çyrus* 

TYRON  ,  (  Antoine  )  Auteur  de  deux  Pièces  j^TEnfojiit. 
Frodi^tée ,  &  Jofeph* 


J ,.     ■  I       '  '  1 


V, 


.  ACHON ,  (  M  )  a  mis  en  Mufîque  les  Pièces  fùivantesrr 
Henaud  d'Aft ,  avec  Trial  ;  feul  ,  les  Femmes  &  le  Secret^ 
hyppomène  &  Athalante  ,  Sara^  eu  la  Fermière  E€o0aife*.lii 

Z,«  il 


.?H  V  A  - 

VADÇS  (  .V4»-J</#  )  çafcif  de  Ham  en  PtcatAe  ,  ^ 
1 17^0.  Lç  jB^tirç  ppiuarcl ,  dont  11  eâ  créateut  ^  ii«  doH 
^^nt  êlrfi  coMoQdu  avec  le  Biirlcfqiie^  Ses  Piéçt*  de  Théâtrç. 
int  i  la  Fihtife ,  IçPow-lrr  ,1e Bottquetàu  Roi,l^ Sufffant^l^ 
UWh  les  Troquçurs, ,  le  TrvnipeUx  trompé  ^llétoîttems ,  la  No«- 
ipeiitBapipinè\\t%Troyennes  de  Champagne  ,  Jérôme  &  Féot-: 
€homtim  V  le  Cor^dem  heureux  ,  Foktte  ,  hikaîfe ,  les  lî/icor: 
I^IMT^  ,^^hsprçmptu  du  Cœur ,  &  le  Mauvaù  platfarj  ,  avec  la 
Canadienne  ,  Comédie  non  repréfentéie.  Le  Canevas  de  la 
I^/Miviç  indéctfe  eft  auffi  de  Vadé. 

VAERNE>jriC  ,  dont  dn  ne  fiiït  autre  chofe  ,  iîiion  qtfîl 
'donna,  en  1701 ,  une  TÏ'agédie  dé  Montmeùtk. 

VALEF,  (  M.  k  Baron  de)  a  fait  imprimer  dans  le  troifiém(^, 
yolume  de  fcs  (Euvres  Diyerfes ,  une  Tragédie  d^Eh0re. 

VALÇNTIN  ,  Auteur  du  Franc  Bouxgeùis. 

VALENTINE* ,  (  UuU'Berntn  de  )  SeignWr  dUfé,  Çout 
^râleur  de  la  Maifon  du  Kbi ,  cbnnii  par  quelques  PoçHes  ,  re- 
inît  au  Théâtre  la  Tragédie  de  Cofroes ,  avec  des  chaîner 
^ens.  ■     '''  •^'•' 

VÀHER ,  (  M,  Frmifois'Charks  de  )  Comte  du  SawfTay^  ^ 
Chevalier  de  Saint- touii ,  Colonel  d'infanterie ,'  des  Acadcr' 
mies  d'Amiens  &  de  Nancy ,  ne  à  Paris  au  commencement  de 
ce  fîccle ,  a  fai^  jouer  à  la  Cour  ,  Eglé  ,  &  le  Trhmphe  de. 
flore.    ■'  '•■•••    '''^^    —^-   ■  ••       ^ 

^  VAILE'E  dédia  à  la  Ducheflè  de  Mod^ne  ,  une  Pièce 
dont  le  titre  éû  le  Fidèle  Efclave  ;  &  à  Mile.  Laura  Mar^ino^-^ 
ti  ,  une  Tragédie  içtitylé^  la  Forte  Romawe* 

VALLIN ,  (  J^an  )  de  Geççve ,  fit  imprimer  en  16 jj  ,  JJ=». 
rael  affJgé. 

^  VAN-MALDER ,  (  M,  )  Auteur  de  la  Mufîq^e  de  la  Ba-, 
larre  ,  Pièce  de  Poinfînét. 

'\  VARENNE,  (  Dents  de  )  cotiou  par  une  Pièce  intitulée  1^ 
Baron  d' A/non. 

VAïELET ,  (  M,^  )  de  l'Académie  Fi^ançoife ,  a  donné  le 
plan  ,  &  fait  une  partie  de  la  Comédie  de  Zéneide ,  que  Cahu- 
fiic  a  mife  en  Vers. 

VAUBÈRTRAisïD ,  (  M.  )  eft  Auteur  d'une  Iphlgénie  m 
Tawide: 

.  VAÛHORIERE  »  (  ^i^rKe  d'Àrttgue ,  Sieur  de  )  d'Apt  eh 
Çl^YCfliçe  ^  moUruceh  16/1 ,  laifTaht  une  finik  Pièce  de  Théâ** 


i- 


V  A      V  E     VI  *i| 

M  indtidéele  JBon  Mari,  Il  aroit  achevé  le  Roman  ie  P&4- 

fqmond ,  de  la  Câlprenede. 

V£INS  «  (  Aymard  4e  )  a  publié  en  1^99  >  une  Ctorhàe^ 

VENEL ,  Auteur  d*iine  Tragédie  de  Jephtê. 

y  ERO  ^N  EA  U^  Auteur  d'une  Trafifédieintituléç  fhm 

futffançe. 

VERONESE  y  ancien  Pantahn  de  la  Comédie  Iraljenne  ,a 

r2C<:ommodé  plufîeufs  Canevai  de  ce  Théâtre ,  &  fait  ou  re* 
touché  les  Pièces  fui  van  tes ,  (onvent  jouées  de  fon  tenu  >  dont 
plufîeurs  fous  le  titre  de  Coralîne-,  comme  ,  Coraltm  Maiir 
ctcnne  ,  Jardhtiore ,  Proteprice  de  t Innocence ,  Fée ,  httrtgutm^. 
lie ,  Efprh  follet  ,^  Ark^uèn  Coraltne  ;  &  Scca»m  Médecht  ,  tes 
Alarruges  fortunés ,  le  Prrnce  de  Sderne  ,  le  Faux  Marpds  ^ 
[Heureux-  Efclave ^  les  deux  Sœurs  Rivales^  fArcadte  m- 
çhamée^  les  Fourberies  ,^  la  Fée  Rivale  ,  la  Fat^  Nobl^,  les 
deux  Arlequînei ,  les  PhHofophes  MHitatres ,  Arlequin  fouef  dfi 
P Amour , les  Epoux  réconciliés  ^hs Intrigues  amoureufes ^\i^ 
deux  Arkquins  &  les  deux  Scapins ,  le  Fils  retrouvé  ,  les 
itufesd^Âmotir^  les  Jaloux ,  le  Marquis  fuppofé  ,  l'Orach  ac^ 
^ornpli  y  êcc,  8cQ..  8cç* 

VIEILLARD  DE  BOIS-MARTIN ,  C  M.  )  a  donné  jO^ 
tpanzoïr ^  Tragédie,  en  i7fi,  " . 

VIEUOET ,  Auteur  des  Aventures  de  Politanârtm 

^VIGEON,  [^Bernard  du  )  Peintre  en  Miniature*  né  à  Para^ 
pu  il  eft  mort  âgé  de  7.;^  ^nj; ,  a  laiifé  une  Comédie  if\tituiéo 
la  Partie  de  Campagne*^  r      ^ 

VIGNEAU  vîvoit  en  1^57,  temjQÙil  par^tfe9sfoj;inofi| 
une  Tragédie  <(*JBw^  ^    .^        . 

VILLARET,tté  à  Paris, ât  mort  en  cette  Vîtteen  iféS.^ 
(ut  un  des  Continuateurs  del'Hiftoire  de  France  commencée! 
par  r Abbé  Vélly.  Aptçc  avoir  joué  la  Comédie ,  &  dirigé  une. 
Troupe  de  Comédiens  en  Province, il  revint  à  Paris  ,  où  ifc 
avoit  comtpofé  en  fociété  avec  MN\.  Brct  ^  d'Aucourt  »  là 
Co/nédic  du  Quartier  fHyvep. 

VILLEDIEU  \  (  M^te-Catherine-Hqrtenfe  des  Jardins  de  Y 
née^à  Alençon  en  1631 ,  vint  à  Paris  à  Tâge  de  vingt  ans,^. 
^  s'y  fit  plus  connoitre  par  fes  Rorrians  que  pas  Tes  Piécea. 
de  Théâtre  qui  font ,  M^iu4  &  Totquaitus^  «  Nitétis  ^  h- 

tavotî  .  V  -  . 

yilLEI^OT  ,^  (  Jf. }  a  donné  hCof^idfr/ion  de  Saint-Pat^ 


fj^  '     VI       vo 

VILLENEUVE,  ancien  Maître  de  Mufîque  de  la  Catîi^^i*i 
le  d'Aîx ,  a  comporé  celle  de  l'Opéra  de  la  PrmceJTe  (^Elide^ 

yiLLÏERS  a  joué  la  Comédie  à  méte!  de  Bourgogne , 
9i  eft  mort  vers  Tan  1680.  Neus  avons  de  lui  fîx  CoTï^écies: 
ie  F^flh  du  Pierre  ,  VApothtcatre  dt-vattfé ,  les  Ramomurs  ♦  la 
yfMgeancè  des  Marquis  ,  les  rro/j  Vifages  ,  &  les  Céteaux.  On 
ini  attribue  encore  la  Tent/e  À  /^  mode, 

-'  VILLON  >  (  François  Corbeuikdit]  a  paflfé  pour  TAuteur  de 
l'afictennc  ferce  de  l'Avocat  Patelin. 

VILLORIE* ,  (  M.  )  a  donné  les  Vii  ux  Garçons. 

.  VIONNET ,  (  Georges  )  Jéfuitc ,  ProfefTeur  de  Rhctorîqu© 
pa  Collège  de  Lyon  ,  né  à  Lyon  en  1712, ,  &  mort  en  1754  » 
^tok  Auteur  d'une  Tragédie  de  Xircis. 

VIREY ,  (  Uan  ]  Sieur  des  Graviers ,  de  famille  Noble  en 
BalTe  Normandie  ,  &  Gouverneur  de  la  Ville  &  du  Château 
de  Cherbourg,  vers  la  fin  du  i6e^  fîécle  ,  çomporaunçTca-» 
gédle  intitulée  les  f^acchahées. 

VISE*  ,^  { Jegn-Vionmau  ,  Sieur  de  )  né  à  Paris  en  if^-y  ^ 
j\ine  famille  d'ancienne  NoblefTe  ,  fut  d*abord  deftinc  à  ÏEr< 
glife ,  enfuite  marié  à  la  fille  d'un  Peintre.  Ses  Pièces  de 
Théâtre  fôn*  ,  les  Amanr  brouillés  >  les  Amours  de  Vénus  Sc, 
à*Adonis ,  le  Gentilhomme  Guefpin  ,  les  hitrigues  de  la  Loterie^ 
ïc  Mariage  de Bacchus ,  l* Inconnu ,  la  DevineneJTe  ;  oesdeux-cf 
tn  foçiçté  avec^  Thomas  Corneille ,  la  Comere  ,  les  Dames^ 
vengées ,  le  Vieillard  couru  ^  Se P Aventurier,  On  lui  attribue^ 
encore  une  Comédie  des  Dames  vertueufes.  Zélinde,  PEmhar^ 
ras  de  Godard ,  la  Veuve  à  la  mode  ,  Délie  ,  les  Amours  dt» 
li^leily  UWfurieK^ 

VOISENON.  (  VAbbé  de  )  On  lui  attribue  les  Mariages 
s^tis  >  la  Cofuette  fixée,  la  Jeune  Grecque  >  Pfyché ,  le  kévei{ 
éeJbalie.U  eft  mort  en  1775. 

VOLANT,  (  PW  )né  en  Touraîne,  &  Avocat  au  Parler 
suent  de  Rennes ,  a  fait  en  1584  >  une  Tragédie  lie  Pyrrhus. 

VOLTAIRE ,  (  M,  François- Marie  Arouet  *  )  né  à  Paris  Je 
go  Novembre  1 69^ ,  a  donné  i  l'Opéra ,  le  Temple  de  la  Gloire  ; 
au  Théâtre  François ,  Oedipe  yArtémire^  Hérode  &  Marianne , 
iindifcret ,  Brut  us ,  Erypktle ,  Zaïre^ ,  Adélaïde  du  Guefclin  > 
Alzire ,  PEnfant  Prodigue ,  Zulime  ,  la  Mort  de  Cézar  ,  le  F4- 
natîfme  oh  Mahomet ,  Mérope^y  la  Princejpt  de  Navarre  ,  NanP- 
ne  y  Sémiramis  ,  Orefte ,  Rome  fauvée ,  le  Duc  de  Foix  ,  POr* 
flfilîn  4ç  h  Chine  T^  PEcofaifi^  Tmcreiie  x  f^çtt^U  di^^  Sa^^^ 


VO     XI     YO      2E  itt 

t>lympk  9  lés  Scythes  ,  les  Tfhimvîrs ,  Sophoni/hc.  Pièces  nos 
«reprér^ntées  ,  ict  Gtichres  ,  Samfon  ,  Pandore  ,  la  Prude  ,  5»- 
«Tii/e  ^  la  Femme  qui  a  raifon  ,  la  Comtejfe  de  Givri  ,  Soif/  ^  let 
r^loptdes  >  le  Dépofitahre  <^  les  Lo/x  ci^  Minos^ 

VOZON^  (  Aenott  )  Maître -es- Arts ,  &  Reâeur  du  Collcftt 
^  Saînt-Chaumont,  a  laiffc  une  Comédie  Françoife  intûnlctf 
l'Enfer^  Poétique  fur  les  fept  péchés  Mortels  ,  &  lAs/ept  v créai 
€ontrahres ,  CA  cinq  Âôes  >  en  Vers, en  1586» 


X 

^IMENE*S ,  (  M.  /f  .1*^^ îif/  if  )  a  h\t  jouer  au  ThéiW 
Rancis  les  Tragédies  d'Epkiiaris  &  d*Amalazonte  ,'  &  fur  tui 
Théâtre  particulier ,  celle  de  Dom  Carlos. 


Y. 


_    OH,  né  à  Paris,  Arocat ,  a  laîffé  la   Métentpficofe  ^ 
fjimour  &  la  Folie ,  &  les  ^mx  Sœurs. 

YVERNAND ,  dont  on  connoit  le  Martyre  de  Saime-Ur^ 
fule^  Se  la  Farce  joyeufe  de  Martin  Bâton  qui  rabat  lecaqua 
des  Femmes» 


SS9SSS 


£!^£RBIN ,  [  Gajpatd  )  Avocat  de  Provence ,  a  fait  plufie» 
VïèctsProvenfales  ^  de  un  Prologue  fur  r Amour» 


De  rimpritncrîc  dcVALLïYRE  J'ainé , riie  de  la 
Vieille  Bouderie  ;  à  TArbre  de  JelTé.